m^ WHITIslEY LIBRARY, HARVARD UNITERSITY. THE GIFT OF- J. D. WHITNEY, Stuvf/h Hooper Proftssôr MUSEUM or OOMPAEATIVE ZOÔLOGT '-'l COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. PARIS. — IMPRIMERIE DE GAUTHIER-VILLARS, OUAl DES AUGUSTINS, 55. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE PACADÉMIE DES SCIENCES PUBLIÉS, CONFORMÉMENT A UNE DÉCISION DE L'ACADÉMIE C'M. Date 3u. h3 cSutwW i835, PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOaiE QUATRE-VINGT-UNIÈME. JUILLET — DÉCEMBRE I87S. PARIS, GAUTHIER- VILLARS , IMPRIMEUR- LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SUCCESSEUR DE MALLET-BACHELIER, Quai des Augusliiis, 55. 1875 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 5 JUILLET 1875. PRÉSIDENCE DE M. FREMY. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Note de M. E. Chevheul sur V Explication de nombreux phénomènes qui soiit une consécjuence de la vieillesse (3^ Mémoire, 3® Extrait). « Au commencement de la Note précédente, j'ai parlé de l'opinion du D'' Lordat sur l'insénescence du sens intime; tout en ne partageant pas son opinion, j'ai dit que chez certaines personnes l'âge, loin d'affaiblir cer- taines connaissances, leur donne plus de généralité et de précision. C'est maintenant l'occasion de traiter ce sujet avec quelque détail, parce que deux faits qui me sont personnels me donnent une conviction parfaite que je suis dans le vrai. » Le premier fait concerne l'histoire du pendule dit EXPLORATEUR, par le £)'■ Gerboin, qui, en i8o8, était professeur à l'École spéciale de Médecine de Strasbourg. )> Le second fait concerne mes recherches sur la vision des couleurs, et particulièrement l'explication des modifications diverses que des fonds rouge, orangé, jaune, vert, bleu et violet donnent à des dessins gris qu'ils entourent de toutes parts. n Je remettrai à la prochaine séance l'exposé du second fait. (6 ) i"^"^ FAIT : Histoire du pendule (//; liXPLOnATEur.. « Toutes les personnes qui connaissent une Lettre à M. André Ampère, imprimée en i833 dans la Revue des Deux Mondes, et mon livre De la baguette divinatoire, du pendule explorateur et des tables tournantes (i), impri- mé chez Bachelier en i854, savent que la cause qui met en mouvement cette baguette, ce pendule et ces tables n'a rien de mystérieux; elle réside dans les personnes mêmes qui les louchent; mais, fait remarquable, ces personnes, que je suppose de bonne foi, n'ont nulle conscience de leur action; aussi a-t-on appliqué la qualification ù'inscients aux mouvements qu'elles communiquent à la baguette, au pendule et aux tables. M Mes expériences remontent à l'année 1812, époque du second voyage de M. OErsted à Paris. OErsted, dont les relations avec les philosophes de la nature d'Allemagne étaient connues, ne put me donner aucun ren- seignement sur ce qui, en 1806, avait tant occupé, à Munich, Schelling, Baader, etc. » Je n'ai aucune prétention à la découverte de ce phénomène; loin de là: moins de dix-huit heures après avoir commencé à m'en occuper, j'ai continué mes recherches pour combattre les explications que l'on don- nait. Je vais résumer l'histoire du pendule en exposant d'abord les expé- riences qui me sont personnelles, puis la critique que je fis des explications qu'on donnait des mouvements du pendule tenu à la main. M Cette critique offre un exemple frappant de la distinction que je crois devoir tout d'abord mettre en relief, c'est que ce qu'on appelle des faits el V interprétation qu'on en donne sont deux choses fort différentes; peut-être mon honorable confrère, M. Faye, attachera-t-il quelque intérêt au résumé que je vais présenter de l'histoire des faits principaux de l'histoire du pen- dule dit explorateur qui, avec des détails choisis, n'occupent pas moins de 27 pages du Mémoire imprimé (2) dans la 2*^ partie du XXXIX^ volume de l'Académie! » Je m'occupai du pendule explorateur par hasard. Désirant, sous la direction de M. Deleuze, me faire une idée juste du magnétisme dit ani- malj je m'y livrais depuis deux ans à une étude toute pratique , lorsque M. Deleuze, étant venu dans mon laboratoire de la rue du Colombier, fut si frappé de l'éclat du mercure d'une cuve pneumato-chimique, qu'il me (i) Gaiithier-Villars, quai des Grands-Augustins, n" 55. (2) Faille à corriger dans le Mémoire original du Recueil de l'Académie, page 205, ligne 3 en remontant, au lieu de (35i-352), lisez : (353, 354> 355). ( 7 ) parla des expériences d'Albert Fortis et répéla l'expérience du pendtile au- dessus de la cuve (1812) pour m'en doiuier une idée. Dès qu'il eut quitté mon laboratoire, je passai six heures à répéter son expérience en la variant beaucoup. Tout l'cussil à souhait. Ainsi le pendule en mouvement au-dessus de certains corps fut réduit au repos, après m'ètre dit : si certains corps sont la cause de son mouvement, d'autres corps évidemment doivent l'arrêter. Des expériences sont faites, et toutes réussissent. Pendant six heures, je fus sous le charme ; avec la nuit, en m'étudiant comme machine pensante, je crus qu'en voyant les oscillations du pendule j'avais éprouvé de celte vue un sentiment de satisfaction, et dès lors je me demandai qu'arriverait-il si j'avais les yeux bandés? La découverte était faite. Le lendemain, rentré dans mon laboratoire, je recommandai à deux aides de la veille de répéter les expériences, mes jeux étant bandés, et d'écrire ce qui ai'riverait. Ils eurent bientôt cqnstaté qu'aucun des phénomènes de la veille ne se manifesta. Le pendule resta immobile, la question était résolue : l'expérimentateur était la cause du mouvement et, /«/f remarquable, sans en avoir conscience! » Les conclusions que je tirai de ces faits, grâce à la méthode A POSTE- RIOUI expérimentale telle que je l'ai définie, furent celles-ci : » 1° Lorsqu'on tient à la main un pendule au-dessus d'un certain corps, et qu'on se demande si le pendule se mettra en mouvement, il se meut. » 2° Le pendule oscillant, si l'on se demande si tel corps l'arrêtera, le mouvement cesse par l'interposition de ce corps placé au-dessous du pendule. » '5° U influence de la vue est telle sur les deux faits précédents qu'ils ne se produisent qu'à la condition que les yeux de l'expérimentateur soient ouverts. » Voilà ce que j'appelle des faits définis par la Science, parce que, cher- chant la vérité avec un désintéressement parfait, moi, machine pensante, j'avais la conscience de mon désintéressement. Quelles sont les conclusions que je tire défaits ainsi définis par la Science, et quelles en sont les consé- quences? » C'est d'exclure toutes les hypothèses d'après lesquelles on a fait dé- pendre le mouvement du pendule d'une cause résidant dans des corps placés au-dessous de lui. » C'est d'admettre qu'il est des cas où nos organes moteurs agissent pour produire des phénomènes du monde extérieur, lorsque la pensée croit à leur possibilité sans que cette pensée soit la volonté qui les commanderait. » De là l'expression de mouvements inscieiUs donnée à ces mouvements. ( 8 ) » Telles sont, en résumé, mes conclusions consignées et dans ma Lettre adressée à Ampère, et dans mon livre : De la baguette divinatoire, du pendule explorateur et des tables tournantes. » Je reprends maintenant les travaux sur le pendule explorateur, publiés avant le mien. j> Je commence par ceux de Gerboin, qui, datant de 1 798, parurent sous la forme d'un volume in-8°, intitulé; Recherches expérimentales sur un nou~ veau mode de l'action électrique, par Ant. Cl. Gerboin, professeur à l'Ecole spéciale de Médecine de Strasbourg. » Rien n'est comparable à ce livre! Supposons que, après le premier jour où je répétai l'expérience dont Deleuze m'avait rendu témoin, j'eusse con- tinué, pendant dix ans, à en faire de nouvelles, en disant toujours : voyons donc si telle chose arrivera? et qu'en effet elle fût arrivée, j'aurais écrit le livre de Gerboin ou son équivalent, et, comme lui, je me serais dit : toutes mes découvertes reposent sur des faits. Voilà l'exemple le plus remar- quable que je connaisse de recherches expérimentales tout à fait erronées et faites avec une bonne foi extrême, mais sans que l'auteur éprouvât le besoin de recourir à une méthode quelconque pour savoir si la route dans laquelle il s'était engagé le conduirait à l'erreur ou à la vérité. » Il me reste à parler des recherches de Stéphane Gray, de la Société Royale de Londres, connu surtout du monde savant par ses expériences sur les corps conducteurs de l'électricité. Mort en 1786, ses dernières années se passèrent à faire des expériences sur le pendule explorateur, avec la conviction de démontrer que la force qui fait tourner les planètes autour du Soleil est de nature électrique. » Voici ses expériences : il est censé regarder la zone équatoriale ; un globe de fer de i pouce ou i pouce et demi de diamètre, faiblement élec- trisé, est placé sur le milieu d'un gâteau de résine circulaire, de 7 ou 8 pouces de diamètre; un corps léger suspendu par un fil très-fin de 5 ou 6 pouces de long tenu à la maiu au-dessus du globe de fer décrit une courbe circulaire d'occident en orient ; si le globe de fer électrisé est placé au milieu d'un gâteau de résine elliptique, le corps léger décrit une courbe elliptique. ') Le D' Mortimer, secrétaire de la Société Royale de Londres, partagea l'opinion de Gray; mais Wheelor, collaborateur de Gray dans quelques recherches antérieures, la combattit, pensant que les mouvements avaient pour cause le désir même de l' expérimentateur qu'ils fussent correspondants à ceux des planètes. Enfin, après la mort do St. Gray, la discussion se (9) prolongea entre des membres de la Société Royale; mais Priestley dit qu'on ne put s'entendre, mais qu'il pensait que Wheeler avait raison. » Mes expériences de 1812 ont enfin résolu la question en faveur de Wheeler. » Il m'importe maintenant de faire remarquer l'omission que j'ai com- mise dans mes publications antérieures à celle de ce troisième Mémoire. » Le principe des mouvemenls inscients m'avait paru quelque chose de si nouveau, d'une conséquence si importante, au point de vue de la métaphy- sique et de la morale même, qu'en formulant ce principe j'omis la circon- stance principale, de la nécessité que r expérimentateur eiit les yeux ouverts, et cependant c'était là ma découverte ! » Sans chercher aujourd'hui des circonstances atténuantes devant cette Académie, sur ce péché d'omission dont je me reconnais vraiment coupable, je ne puis taire cependant qu'après avoir démontré l'efficacité d'une pensée qui n'est pas la volonté, il y avait là une vérité si grande, que de men- tionner la vue me sembla inutile, n'ayant pas sans doute alors aperçu la lumière que les expériences de Gray répandaient sur mes expériences, eu égard au sens du mouvement donné par la vue d'une chose du monde exté- rieur. Aujourd'hui je formule le principe dans les termes suivants : « Il est des mouvements que nos muscles impriment à des corps sans que M nous en ayons la conscience ; mais nous avons la pensée que ces mouve- )) ments sont possibles : en outre, nos feux ouverts, disposés à les suivre, re- » çoivent d'une cause accidentelle extérieure la direction du mouvement ; » en conséquence, les mouvements ont lieu en vertu de la pensée qui nest » pas la volonté, et d'une ca«5e accidentelle agissant de l'extérieur sur la vue. » » En invoquant les expériences de Stéphane Gray à l'appui de cette formule, que je crois complète et précise, je fais concevoir comment la vue reçoit d'une circonstance accidentelle le sens du mouvement; S. Gray l'a reçu de la courbe circulaire ou elliptique de ses deux gâteaux, et dans l'expé- rience que je répétai, après Deleuze, sur ma cuve à mercure, ayant subi l'influence de la vue de sa paroi longitudinale, le pendule oscilla dans un plan vertical. » Il est peu de sujet aussi simple que celte histoire des travaux du pendule explorateur; elle présente au penseur de si nombreuses conséquences, puis- qu'elle embrasse la baguette divinatoire, le pendule explorateur, les tables tour- nantes, les discussions qui occupèrent sans conclusion positive, plusieurs années, un certain nombre de membres de la Société royale de Londres, un livre com- posé de 356 pages, et fondé sur 253 expériences, œuvre de dix ans d'un C. R., 1S75, 3« Semejlre. (T. LXXXI, N» I.) 2 ( lo ) homme investi par la loi d'instruire des élèves en tnédecine et de concéder des grades, et enfin V œuvre d'un étudiant qui n'a jamais eu d'autre ambition que de connaître la vérité au moyen de l'observation et de l'expérience, et qui de- puis longtemps insiste tant sur la nécessité, pour éviter bien des discussions sans résultat et des erreurs, de distinguer les faits de leuks interpréta- tions, » Dans le Cahier de juillet 1862, en rendant compte d'un ouvrage inti- tulé : Voyages d'un hydroscope, ou l'art de découvrir les sources, par F. ^mj, avec une préface de M. A. S., ancien représentant [M. Saumonière), après avoir résumé en six règles les observations sur lesquelles cet art repose, observations qui concernent les plantes végétant dans le sol où existent des sources, j'ai rappelé qu'en i833, dans ma Lettre adressée à Ampère, sur le pendule explorateur, j'avais fait une supposition pleinement justifiée par F. Ainy. ■» Voici la Note de ma Lettre : « Je conçois très-bien qu'un homme de bonne foi, dont l'attention tout entière est fixée sur le mouvement qu'une baguette qu'il tient en ses mains peut prendre, par une cause qui lui est inconnue, pourra recevoir de la moindre circonstance la tendance au mouvement nécessaire pour amener la manifestation du phénomène qui l'occupe. Par exemple, si cet homme cherche une source, s'il n'a pas les yeux bandés, la vue d'un gazon vert abondant sur lequel il marche pourra déterminer en lui, à son insu, le mouvement musculaire ca- pable de déranger la baguette par la liaison établie entre l'idée de la végétation active et celle de l'eau. » » En 1862, après avoir cité la deuxième règle : » 1^ RÈGLE, — Une source est indiquée par des herbes de même espèce croissant dans un terrain, lorsqu'on remarque qu'une partie de ces herbes présente une végétation plus vigoureuse que le reste. » Je disais : « F. Amy découvrit une source à Lons-le-Saulnier, dans » l'endroit d'un pré où l'herbe était si épaisse qu'elle vei'sait chaque année, » )) Enfin, après avoir rappelé la Note de i833 dans le Journal des Savants de 1862, j'ajoutais (page 433) la citation suivante, tirée de Don Quichotte : « Sancho, pressé de la soif, comme nous venons de le voir, dit à son maître : " 'L'herbe » sur quoi nous sommes me paraît si fraîche et si drue qu'il faut nécessairement qu'il y ait >> autour quelque ruisseau qui l'arros'e. » » Citations justifiant la Note précitée de ma lettre de i833, » ( I' ) PHYSIQUE. — Sur la distribution du magnétisme dans les faisceaux de lonquew infinie composés de lames très-minces. Note de M. J. Jamin. « J'ai prouvé par ma dernière Note que dans une lame mince infinie en longueur l'intensité moyenne/, à une distance x de l'extrémité, est repré- sentée par la formule (i) J = AA— , A étant une constante pour un même acier et indépendante de son état de trempe ou de recuit, A" diminuant au contraire quand on augmente la tem- pérature du recuit. Je vais maintenant superposer un nombre quelconque de ces lames, et considérer uniquement le cas où le faisceau pourra être considéré comme infini en longueur. » J'ai primitivement établi qu'un aimant saturé est un faisceau de filets magnétiques élémentaires enfermés dans la section moyenne, comme dans une ceinture, et s'épanouissant vers les extrémités. Le nombre de ces fais- ceaux ne dépend que de la section moyenne, pourvu que les surfaces po- laires suffisent à son épanouissement. Si l'épaisseur d'une lameest très-petite, égale au plus à i millimètre, on peut la considérer comme étant uniformé- ment aimantée dans sa masse entière, et la totalité de magnétisme M qu'elle contient est égale au produit de sa section bc par un facteur constant m, (2) M = mbc, d'où il suit que M doit être : 1° indépendant de la longueur, une fois qu'elle dépasse une limite donnée; 2° proportionnel à l'épaisseur c; 3° propor- tionnel à la largeur Z». On démontre aisément ces trois énoncés en déterminant, parla méthode d'induction de Van Rees, la quantité M, en la divisant par/;c et en faisant successivement varier la longueur, la largeur et l'épaisseur. INFLUENCE DE LA LONGUEUR. I. — Acier provenant d'Allevard très-trempé : b = 4o""". 01m Dim uiQi mni / 6Go,oo 275,80 3.30,00 225,00 b 0)9i 1 ,02 o,g5 0,83 l>c 36, 60 4° '80 37,20 32,20 M 18,00 '9)io 18,00 i5,oo M , , /r> /- ^ o>49 o>47 0.40 0,4b II. — Acier d'Allevard recuit .• i = 50™'". mm tnm mm mm mm mm / 575,00 497 '04 7i)Oo 297,00 224,00 i36,oo c 1,10 0,82 o,g8 0,80 o,r)S o,qi> bc 55,00 42)00 49)0" 4o>"o 49)Oo 45>°o M 35,00 25,70 34,00 29,50 28,00 i4,oo M ■j- 0,63 0,62 0,69 0,63 o,58 o,3i 7... ( 12 ) » Ge dernier tableau montre que y commence à diminuer quand la longueur est réduite à i36 millimètres. INFLUENCE DE l'ÉPAISSEUR. » Les lames sont prises dans les mêmes rubans que précédemment; elles ont été amincies par leur dissolution dans un acide. III. — Acier iV Allevard trempé : l = Soû"»", b = 40'""'. Aimanté avec 10 éléments. Aimanté avec 20 éléments. c. , bc. M. M bc' M. M bc' mm I ,00 mm G, 83 mm 0,72 mm 0,49 mm 0,35 mm 0,17 40,00 33,20 29,60 18,00 i4,oo 6,80 18,00 i5,oo i3,oo 8,00 5,90 3,00 0,45 0,45 0,43 0,45 0,52 0,44 i8,oo 16,00 14,00 8,3o 5,80 3,00 0,45 0,48 0,46 0,44 0,45 0,44 IV. — Acier fourni par M. Dugoujon : l = o", 240, b = o"',o4o. mm mm mm mm mm mm mm mm mm mm C o,go 0,40 o,3i o,3o o,3o 0,21 0,20 0,18 o,i3 0,12 bc 36, 00 16,00 12,40 12,00 12, 00 8,4o 8,00 7,20 5,20 4,8o M 2i,5o 8,20 7,20 7,5o 6,20 4,5o 4 1^0 5,00 3,00 3,00 — 0,59 o,5i 0,58 0,6a o,5i 0,53 o,56 0,69 0,57 0,62 » Des expériences analogues, exécutées sur des lames de largeurs égales à o"",o35, o™,o6o, o™,i20, ont prouvé, ce qui d'ailleurs est évident, que M est proportionnel à la largeur b, pourvu que celle-ci soit assez grande et qu'on puisse négliger la perturbation provenant des bords de la lame. )) Si l'on superpose plusieurs lames identiques, leurs magnétismes s'ajou- tent; elles fonctionnent comme une lame unique dont l'épaisseur serait égale à la somme des épaisseurs élémentaires, ce que montre le tableau suivant. L'acier est identique au précédent. V. — Acier fourni par M. Dugoujon : lz= o'",24o, b =; o'°,o4o. Nombre des lames. le. blc. M... M YTc' 9 6 e 3 3 3 mm 2,25 mm 16,00 mm 12,70 mm I I ,00 mm 0,44 mm 0,76 90,00 64, 00 5o ,80 44,00 17,60 3o ,40 49,20 32. ,5o 25 ,5o 23,00 10,10 16 ,10 0,55 o,5o o,5i 0,52 0,57 0,53 ( '3 ) » La loi s'applique au cas où les lames, de forme identique, seraient formées d'acier différent. On a M = b {me -f- m'c' + m"c"); elle s'applique également au cas où elles seraient superposées dans un sens quelconque, offrant à chaque extrémité des pôles austraux et boréaux mé- langés, (3) m^b{lmc - Im'c'). » J'ai fait l'expérience avec 5 lames de mêmes longueur et largeur : Z=:5oo'"™, Z'^SS™"; leur épaisseur était approximativement égale à o™™,4. Étudiées séparément, elles ont donné les valeurs de M suivantes : N» 1. N" 2. N" 3. N« 4. N» 5. 9,7 8,4 8,5 10,2 7,2 On les a réunies d'abord toutes dans le même sens, ensuite on a retourné la dernièreet enfin les deux dernières, ce qui a donné pour la valeur de M : VI. Lames dans le même sens • La dernière retournée Les deux dernières retournées . . u J'ajouterai enfin qu'en séparant les barres on les retrouve dans l'état où elles étaient avant leur superposition et je n'ai jamais observé, comme Coulomb, l'annonce que les lames extérieures d'un faisceau composé d'élé- ments identiques fussent plus chargées que celles du centre. » Il est donc démontré qu'en superposant des lames en nombre quel- conque et dans un sens quelconque le faisceau contient la somme algé- brique des magnétismes de ses éléments; mais cela n'est vrai que si ce faisceau est assez long pour qu'on puisse le considérer comme infini. Oc- cupons-nous maintenant de la loi de distribution de ce magnétisme total. a J'ai employé 5o lames aussi identiques que possible, provenant de longs rubans de même acier fabriqués en même temps, dont les épais- seurs étaient sensiblement égales entre elles et à o"'",o4o el la largeur b à 40 millimètres; la longueur était égale à r mètre, ce qui suffisait pour i ou 2 lames; mais, quand le faisceau dépassait lo ou i5 lames, les deux courbes magnétiques inverses commençaient à se rejoindre. Alors on ajouta à l'ex- trémité du faisceau qu'on n'observait pas de longues armatures de fer ou d'acier qui produisaient le même effet qu'une augmentation de longueur. On étudia ainsi des faisceaux dei, 2,..., 5o lames, par la méthode du contact d'épreuve, et l'on trouva les résultats suivants. On verra que, pour un nombre Observé. Calculé. 44,0 43,9 28,3 29,0 9.1 9.0 ( '4 ) quelconque n de lames, le r.ipport des intensités moyennes en denx sections menées à des distances x el x -h i est constant et égal à ^„, ce qui prouve que les intensités sont toujours représentées par la formule (4) Jn = A„A„-'. VII. I 1: ime. 2 lames. 3 lames. Xn K 4 lames. Jn l'a 6 lames. 8 lai nés. X r„ h„ X, /■„ K 0 1.99 II 2,7'( II 3,90 // 4,38 II 5, 10 /' 5,62 II I i,/|6 1,36 3,35 1,17 3,43 .,137 4,00 1,071 4,60 1.09 5,3o 1,060 2 I , 10 1,33 2,03 1,17 2,98 I, i5i 3,58 1,117 4,35 i,o58 6,00 1 ,060 3 0.79 1,39 1,70 •.'9 2,57 1,160 3,23 1,113 4,00 i,oS3 4,63 1,080 4 o,6o 1,33 1,45 1,18 3,26 1, 137 3,88 1,118 3,66 1,093 4,3o 1,077 5 0,45 .,34 1,33 1,18 ',95 1,159 3,53 i,i4i 3,3o 1,109 4,01 1 ,063 6 0,3', 1,33 1,04 .,18 1,70 •.'47 3,38 i,ii3 3,13 i,o58 3,69 1,090 8 0,36 1 ,3o 0.73 I ,30 1,25 1,166 1,80 1,126 3,65 1,106 3,36 i,o63 lO 0,30 i ,3o o,5i I ,20 0,88 1,193 1,36 i,i5o a,i5 1,1.5 3.9" 1,060 13 r/ ff // II 0,61 1.194 1,04 1, 145 1,86 i,o5. 2,45 1,090 i5 r II /' II 0,40 1)154 0,73 i,i46 1 ,30 i,.56 1.94 1,081 20 >■■ " // II ', II 0,45 1,109 0,73 .,.36 1,33 1,095 25 II II ir II " 1' 0,34 i,i36 0,48 1,086 0,78 1,095 3o loy " II /' II // II 1' II 0,55 1,073 A„K ■ 1,290 1,18', 1,164 1,133 ., 103 1,078 10 1 âmes ,41 ames. 20 1 âmes. K Soi Jn lames. 40 1 ames. DOI; ames. 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"^^ o 6,25 It 6,80 II 8,21 II 8,60 // 9,4e " 1 ,00 r 1 5,70 1,095 6,3o 1,080 7.75 1,060 8,i5 i,o56 8.92 . ,061 9,65 1,047 2 5,3o 1,076 5,95 1,069 7,33 1 ,069 7,65 1,076 8,60 1,037 g.io 1,048 3 5,07 i,o46 5,55 1,072 6,85 1,068 7,35 i,o4i 8,28 1,064 8,75 • 1,040 4 4,86 1,043 5,35 1,067 6,5o i,o54 7,13 1,039 7.9' i,o46 8,35 i,o5o 5 4,55 1,068 5,00 i,o5o 6,20 1,072 6,87 1,041 7,63 . ,029 8,12 1,026 6 4,3i i,o56 4.76 i,o5q 5,93 1,048 6,5o 1,067 7,3o i,o3o 7.9' 1,038 8 3,83 i,o49 4,36 1,045 5,60 1,059 6,o5 1,037 6,90 1,029 7,45 i,o3o 10 3, 41 1,073 4,00 1 ,043 5,00 i,ob4 5,70 1,027 6,55 1,027 7, 10 1,035 12 3,03 i,o63 3,62 I ,o5i 4,5o i,o38 5,3o 1,017 6,25 1,014 6,76 1,035 i5 2,5o 1,066 3,12 i,o5o 4,18 i,o65 4,95 1,064 5,81 1,024 6,35 1 .021 20 1,70 1 ,080 ■^M I ,o5o 3,68 I ,o65 4,35 I,o33 5, 10 1 ,035 5,75 1,020 35 ,.■8 1,076 1,80 I ,o63 3, Go i,o65 3,56 1,037 4,55 .,023 5, i5 1,022 3o 0,68 .,ii5 .,25 1,075 1)90 1,088 3,00 i,o36 4 >°' 1 ,036 4,60 1,033 35 0,40 1,114 0,75 1,108 i,3o 1,073 2,32 I ,o5o 3,5i 1,039 4,12 1,024 /,0 II /' ., 0,98 1,061 1.95 i,o35 3,o5 i,o34 3,62 1 ,026 /|5 -. II // // 0,75 I ,o55 1,55 1,048 2,58 T,05l 3,i5 1,038 5o Il II // II // ./ 1,20 i,o53 2,02 ,,06. 2,65 1,034 /■„Moy.... I ,oSa i,o65 1,063 i ,o53 ..o33 1,028 » Ces expériences montrent que pour chaque faisceau A„ est constant; elles démontrent ainsi la formule de distribution écrite plus haut. Elles font voir en outre que l'ordonnée A„, à l'extrémité du faisceau, croît avec n et que la courbe des intensités s'élève, et enfin que k„ diminue, c'est- ( i5 ) à-dire que cette courbe s'allonge de plus en plus. Il ne reste plus qu'à cher- cher la loi des valeurs de A„ et A„. » Nous trouverons une première équation de condition en calculant, d'après la formule (4), la totalité du magnétisme, et en l'égalant à celle qui est donnée par la formule (2). Or, sur une bande de largeur égale à l'unité, parallèle à l'axe de l'aimant, la somme de magnétisme se trouvera en intégrant ydx de zéro à l'infini, et M sera égal à cette intégrale, mul- tipliée par le périmètre 2 (i + 46 50... 10,00 3° 3° 40 5° A„. A„ c -H i log/t„ c-hic A„logA„. ^"\c^bc I ,295 43,78 0,2l3 3,i3 ,,i84 46,70 0,200 3,06 1,164 39,3?, 0,252 3,57 1,122 54,28 0,2l4 3,4i I ,102 52,02 0,2l5 3,34 1,078 56,66 0,184 3,22 1,082 49,04 0,2l4 3,24 I ,o65 49,26 0,186 3,02 1 ,062 45,98 0,2l5 3,i5 i ,o53 40,89 0, 193 2,79 I ,o33 56,95 o,i34 2,76 1 ,028 61 ,04 G, 120 3,04 6" ,178 ,i63 ,i8o ,i55 , 160 ,i4o ,.64 , l52 , 170 ,178 ,..6 ,086 ( i6 ) » Pour déterminer complètement A„ et k„ il faut une seconde équation ; on la trouvera en remarquant que, A„ et logÂ:„ variant en sens inverse, leur produit, inscrit dans la colonne n° 4> ^st constant. Posons donc (6) Ajog/-„ = Alog/4, et les équations (5) et (6) nous donneront Les seconds termes étant constanls, il en sera de même des premiers , et c'est ce que montrent, en effet, les cinquième et sixième colonnes du tableau. On en tire •^. /- h^c+bc -7—-—J h„ — K , 0 -h C et la formule définitive des intensités sur un faisceau de n lames est (8) r« = A y/^ formule qui se réduit à Ak~^ pour une épaisseur c égale à l'unité. Il suffit donc d'avoir déterminé les constantes A et k, comme je l'ai fait dans ma dernière Note, pour calculer toutes les conditions d'un faisceau de lames minces du même acier, quand il est assez long pour être considéré comme infini. Je montrerai bientôt ce que devient cette formule pour une longueur quelconque. » Je ferai toutefois remarquer que, pour étudier sans erreur un faisceau composé d'un grand nombre de lames, il faut qu'elles soient très-polies, bien flexibles et très-fortement pressées les unes contre les autres. Quand cette condition n'est pas remplie, une partie du magnétisme total, au lieu de se porter à l'extérieur, reste entre les lames, et cette partie augmente avec l'espace qui sépare les couches. En interposant des cartons, il ne reste plus rien des lois précédentes, mais on s'en rapproche de plus en plus en resserrant le faisceau davantage. On voit alors que A„ et A„ augmentent tous deux jusqu'à la limite exprimée par les formules précédentes; et, comme le contact absolu des lames en toutes leurs parties est impossible, il existe entre la théorie et l'expérience des divergences qui atigmentent avec le nombre des couches et qui sont visibles dans le tableau précédent, à partir de 3o lames. » ( 17 ) PHYSIQUE. — Deuxième Note sur les électro-aimants tubulaires à noyaux multiples; par M. Th. du Moncel. « Dans la dernière Note que j'ai communiquée à l'Académie, j'ai démon- tré que la force relativement considérable des électro-aimants tubulaires à noyaux multiples devait être surtout attribuée à la réaction magnétique des noyaux les uns sur les autres, et que ces réactions en se superposant augmentaient, dans de grandes proportions, les forces individuelles de chacun. d'eux. Comment et dans quelles proportions cette réaction peut- elle produire ce résultat? C'est ce que j'ai cherché à établir par de nou- velles expériences faites dans les conditions les plus simples. )) J'ai, pour cela, pris le tube de fer de ma balance magnétique, et ayant introduit au dedans le cylindre de 8 millimètres, dont il a été ques- tion dans ma précédente Communication, je l'ai vissé fortement, ainsi que le tube lui-même, sur une traverse de fer munie, d'autre part, d'un petit cylindre de fer doux. Je plaçais sur ce dernier cylindre une très-petite bobine magnétisante, et, ayant introduit le tube dans la bobine de ma balance magnétique, je mesurais la force attractive à i millimètre sur le pôle unique constitué par l'extrémité du tube. La petite bobine était des- tinée à fournir seulement une excitation ma(jnétique dans le système, et rece- vait à cet effet le courant d'un élément Daniell. La grande bobine que tra- versait le courant d'une pile beaucoup plus forte développait l'aimantation qu'il s'agissait de mesurer. Or voici les résultats que j'ai obtenus : )) 1° Quand la petite bobine agissait seule, la force développée dans le noyau tubulaire atteignait à peine a décigrammes : c'était donc une force à peine appréciable. » 2° Quand la grande bobine agissait seule, la force développée attei- gnait une valeur moyenne de 85^'', 22. » 3° Quand la petite bobine joignait son action à celle de la grande, de manière à déterminer une même polarité à l'extrémité du tube, la force produite atteignait luie valeur moyenne de 91^', 32. » 4° Quand, au contraire, cette petite bobine réagissait en sens opposé, la force attractive était réduite à 82 grammes. » Ainsi, pour une action magnétique d'excitation qui ne développait, par elle-même, que ■— de l'effet maximum produit, on obtenait un accroissement de près de 7 pour 100 de cet effet maximum, et cela sans changement aucun dans la disposition magnétique du système. C.R., i8'35, a'îSemf.tiro. (T.LXXXl, N" 1.) 3 { '8) » Pour qu'il en soit ainsi, il faut donc que les réactions magnétiques, les unes sur les autres, s'exercent comme des mulliplicateurs des effets qu'elles produisent; et, si l'on voulait considérer la question à un point de vue plus théorique, on pourrait peut-être y retrouver un phénomène ana- logue à celui déjà signalé par M. Favre, et qu'il a désigné sous le nom de synchronisme des actions phjsiques sous une même injluence électrique. Du reste, il arrive très-fréquemment, dans les phénomènes électriques, que quand deux actions électriques d'énergie différente se produisent cimul- tanément, la plus faible se trouve renforcée par la plus forte, soit que cette dernière donne à l'autre l'occasion de se développer en amoindris- sant la résistance qui lui est opposée et en lui ouvrant en quelque sorte la voie, soit que l'action la plus faible profite de l'ébranlement moléculaire produit. Quoi qu'il en soit, on peut comprendre, par les expériences pré- cédentes, que la réaction des tubes extérieurs de l'électro-aimanl Camacho sur les tubes intérieurs peut amplifier dans une proportion considérable la force directement développée par l'hélice magnétisante dont ceux-ci sont entourés, et doubler la force totale qui résulte de leurs actions indi- viduelles additionnées. » Il restait encoi'e un point important à examiner, c'était celui de savoir si des semelles ou des rondelles de fer adaptées aux extrémités polaires de ces sortes d'électro-aimantssont ou non utiles au développement de la force attractive qu'ils provoquent. La question est assez complexe et a besoin d'être précisée; car, suivant que l'électro-aimant agit sur l'armature par un pôle seulement ou parles deux à la fois, suivant que les semelles s'avan- cent ou non dans l'intervalle interpolaire, suivant que les rondelles ou semelles sont disposées à l'intérieur des noyaux tubulaires ou au-dessus, l'électro-aimant se trouve placé dans des conditions de distribution magné- tique bien différentes, et naturellement l'attraction qui en résulte ne peut rester la même. J'ai entrepris à cet égard une série d'expériences qui m'ont conduit à des résultats assez inattendus. » Dans un électro-aimant ordinaire muni de deux semelles de fer qu'on peut avancer l'une vers l'autre à la distance que l'on veut, au moyen d'une rainure longitudinale dont elles sont munies et d'un écrou qui les fixe sur les pôles magnétiques, l'expérience démontre que la force attractive exer- cée sur une armature par ces deux semelles est plus énergique que celle que déterminent directement les extrémités du noyau magnétique de l'électro-aimant, du moins quand ces semelles empiètent sur l'intervalle interpolaire. Quand ces semelles correspondent aux noyaux magnétiques, ( 19 ) la force reste à pen près la même dans les deux cas; mais ce qui est curieux à signaler, c'est que la force attractive augmente successivement à mesure que les semelles se rapprochent davantage l'une de l'autre, et cela jusqu'à une certaine limite, qui correspond généralement au quart de la distance séparant les deux noyaux. Ainsi, c'est quand les semelles sont éloignées l'une de l'autre d'une distance égale au quart de la distance interpolaire que le maximum de la force est obtenu. Quand on n'a égard qu'à la force produite isolément par chaque pôle, les semelles de fer sont toujours nuisibles, et cela dans une proportion énorme : on pourra en juger par le tableau suivant, qui donne les résultats d'une série d'expé- riences faites avec un électro-aimant dont les noyaux avaient 4 centimètres de diamètre sur lo de hauteur, lequel était animé par le courant de I élément Bunsen. Première série d'expériences. Attraction à 2 millimètres. 1° Avec l'électro-aimant agissant par ses deux pôles munis de deux semelles éloignées de i5 millimèlres l'une de l'autre i igS*'' 2° Avec le même électro-aimant sans semelles , 885 3° Avec le même électro-aimant pourvu de ses semelles, mais n'agissant que par un seul pôle 89 4° Avec le même électro-aimant sans semelles, agissant conini»; précé- demment 88 Deuxième série d'expériences avec une pile plus faible. 1° Avec semelles écartées l'une de l'autre de 2 millimètres, et l'électro- aimant agissant par ses deux pôles 900 2° Avec un écart de 1 centimètre entre les semelles 1012 3" » i3 millimètres » i025 4° " 25 » » 965 5° » 4 centimètres » 890 6° » 6 » » 55o » Avec une armature plus longue que celle qui avait servi dans les ex- périences précédentes, laquelle avait 8 centimètres de longueur, la force attractive a été moindre. Tous ces résultats sont du reste conformes à ceux obtenus en 1864 par M. Hughes. 3'ajouterai que la disposition d'arma- ture en coin, imaginée par M. Deprez, et sur laquelle l'électro-aimant réagit par les extrémités des deux semelles taillées à cet effet en biseau, fournit une force attractive beaucoup moindre et qui n'a pas dépassé 3.. ( 20) 555 grammes dans les meilleures conditions (i), c'est-à-dire avec un écar- tement de 4 millimètres entre les semelles et une distance attractive de 2 millimètres entre les plans inclinés de l'armature et des semelles. » Il résulte de ces différentes expériences que l'action des semelles de fer est différente, suivant qu'un électro-aimant agit par un pôle seulement ou par les deux à la fois. L'explication de l'affaiblissement dû à la pré- sence des semelles dans le premier cas est assez simple, car ces semelles, en éloignant des extrémités des hélices magnétisantes, c'est-à-dire des points où les polarités sont les plus énergiques, les parties du noyau magnétique appelées à déterminer l'attraction, diminuent forcément son action, et cela d'autant plus que les semelles présentent une surface plus développée (2); mais l'effet contraire qui se produit quand les deux pôles de l'électro-ai- mant agissent en même temps est plus complexe à expliquer, car les po- larités développées sur les deux semelles sont bien affaiblies. Est-ce parce que ces polarités ainsi épanouies agissent sur une plus grande surface de l'armature et provoquent plus directement sa magnétisation?... Je serais porté à le croire, puisque c'est quand les semelles sont rapprochées l'une de l'autre que l'effet est maximum, du moins jusqu'au point où la réaction des deux pôles l'un sur l'autre devient assez énergique pour contre-balancer cette influence; d'ailleurs l'affaiblissement successif de la force à mesure (1) Une chose assez curieuse à constater dans les attractions de ces sortes d'armatures, c'est que la force augmente jusqu'à ce que les deux semelles soient assez écartées l'une de l'autre pour que l'armature puisse être logée tout entière entre elles, une fois l'attraction effectuée. Voici, en effet, les résultats que j'ai obtenus: Quand l'armalure (toujours avec une distance attractive de 2 millimètres) ne pouvait entrer profondément entre les deux semelles, parce qu'elles n'étaient éloignées que de l'^'^jS l'une de l'autre, la force altractive n'était que de 455 grammes; quand cette distance des semelles était de 4 millimètres, l'attraction devenait 555 grammes; enfin quand cette distance atteignait i2 mllliniètres, distance à laquelle l'armature était complètement enfoncée, l'atlraclion était portée à 625 grammes. (2) Pour qu'on puisse se faire une idée de l'influence exercée par le plus ou moins grand éloignement des extrémités polaires d'un noyau magnétique en dehors de sa bobine ma- gnétisante, il me suffira de dire que le noyau massif de la bobine qui m'avait servi lors de mes expériences de 1862, ayant été disposé de manière à afjlciucr par son crtrémité polaire la rondelle de cuhrc de la bobine, provoquait il i millimètre une attraction de 34 gram- mes, alors qu'il n'en fournissait qu'une de 27 grammes, quand cette extrémité polaire res' sortait de 5 mitlimèlres en dehors de la bobine; et cela n'a d'ailleurs rien que de très- naturel, puisque plus est grande la surface sur lacpK'llo s'épanouit un pôle magnétique, moins est énergique l'aclion qu'il exerce extérieurement. ( 21 ) que les semelles présentent moins de surface à l'armature et l'égalité de force que l'on constate entre les attractions produites directement parles noyaux et celles que déterminent ces semelles quand elles coïncident avec ceux-ci semblent démontrer cette explication. D'un autre côté, si ces semelles de fer tendent à faire perdre aux extrémités des noyaux un peu de leur énergie polaire, elles réagissent de l'une à l'autre par l'intermé- diaire des noyaux magnétiques pour la renforcer, comme le feraient des masses de fer que l'on placerait aux pôles inactifs d'électro-aimants droits. Quand l'électro-aimant n'agit que par un pôle seulement, cette réaction plus directe, exercée sur toute la surface de l'armature, n'a plus occasion de se produire utilement, et alors la force magnétique, non-seulement ne bénéficie pas de l'extension donnée aux pôles, mais se trouve subir toutes les conséquences des causes d'affaiblissement qui en résultent et dont j'ai parlé précédemment. » Dans les électro-aimants tubulaires à noyaux multiples, l'effet des semelles de fer ou des rondelles est complètement différent de celui que nous venons d'étudier et, conformément à ce qu'avait reconnu M. Cama- cho, j'ai pu constater que l'intervention des rondelles est toujours nui- sible. Ainsi, alors que l'électro-aimant dont j'ai parlé dans ma précé- dente Note provoquait, à i millimètre de distance attractive, une force représentée par 72 grammes, il ne donnerait lieu, avec des rondelles de 4 millimètres d'épaisseur, qu'à une attraction de 58 grammes. Cette diffé- rence d'action entre les électro-aimants à noyaux tubulaires et les électro- aimants à noyaux massifs tient vraisemblablement à ce que, dans les pre- miers, la force déterminée étant surtout le résultat de la réaction des noyaux les uns sur les autres, toute cause extérieure qui a pour effet de détourner ou de diminuer cette réaction doit amoindrir la force produite. Or les rondelles, en constituant des espèces d'armatures et en atténuant les polarités individuelles des noyaux qu'elles recouvrent, sont précisé- ment dans ce cas, et elles doivent naturellement placer l'électro-aimant tubulaire dans les conditions d'un électro aimant à noyau massif, c'est-à- dire dans des conditions inférieures. B Quand les rondelles sont introduites à l'intérieur des noyaux tubu- laires et qu'elles ne changent pas par conséquent la position des extré- mités de ces noyaux par rapport à celles de leur hélice magnétisante, elles augmentent, comme ou l'a vu, considérablement la force électro-magné- tique, du moins avec les électro-aimants tubulaires simples; mais il n'en est pas de même avec les électro-aimants tubulaires à noyaux multiples. ( 22 ) Dans ces sortes d'électro-aimants, ces rondelles ne peuvent être que de simples bagues plates introduites entre les différents noyaux, et alors elles ne peuvent exercer qu'une action préjudiciable en jouant le rôle d'arma- tures latérales. J'ai d'ailleurs démontré, dans une précédente Communica- tion, qu'inie bague de fer adaptée extérieurement à un noyau tubulaire simple diminue la force que celui-ci développe, même quand il se trouve muni d'un bo\ichon de fer. Est-ce à dire pour cela que l'agrandissement de la surface polaire représentée par la section circulaire des tubes soit nuisiblePÉvidemment non, et l'expérience le démontre d'une manière par- faitement nette. On a vu en effet qu'en introduisant successivement dans le noyau tubulaire simple les deux cylindres de 6 et de 8 millimètres de diamètre, la force développée avait été avec le premier 26 grammes et 29 avec le second. Quoi qu'il en soit, voici les résultats des expériences que j'ai entreprises pour reconnaître l'utilité de ces bagues, et ils ne peu- vent, ce me semble, laisser aucun doute dans l'esprit. Attraction à 3 millimètres avec un élément de Bunsen. i" Avec toutes les hélices réunies.. . 2° Avec l'hélice extérieure seule. . . . 3° Avec les hélices i, 3 et 3 réunies. 4" Avec l'hélice n" 3 seule 5° Avec l'hélice n" 1 seule 6° Avec l'hélice n" i seule MÉTÉOROLOGIE. — La pluie à Montpellier d'après vingt-trois années [18 5 2- 1874) d'observations au Jardin des Plantes; par M. Ch. Martins. « La quantité annuelle moyenne a été de 860 millimètres ; celle de Paris pour la même jjériode ne s'est élevée qu'à 5i5 millimètres. Les extrêmes à Montpellier ont été de i488 millimètres en 1857 et 627 millimètres en 1859. La distribution dans les quatre saisons est la suivante : hiver, aSa mil- limètres, printemps 206 millimètres, été 94 millimètres et automne 326 mil- limètres. La répartition dans les différents mois est fort irrégulière : en effet, sauf juin et juillet, il n'en est aucnn qui n'ait été une fois au moins le plus pluvieux de l'année. Cependant, sous le point de vue de la quantité moyenne de pluie tombée, les mois se rangent dans l'ordre suivant : octobre, novembre, février, septembre, mai, janvier, mars, décembre, etc. Avec bagues. Sa ns bagues. 106" 122S' 102 ii3 68 102 64 28 20 38 0,5 4 ( 23) Réciproquement, sauf mai et novembre, tous les mois ont été tour à tour les pins secs de l'année et dans neuf d'entre eux il n'est pas tombé une seule goutte d'eau. Exemple: mars iSSa, février i854, juillet iSSy, juin i858, avril et août 1861, etc. » A Marseille, la moyenne annuelle pendant ces vingt-trois ans a été moindre qu'à Montpellier : elle ne s'élève qu'il 527 millimètres, d'après les observations qui m'ont été communiquées par M. Stéphan ; la distribution dans les diverses saisons est lamême.Carcassonne, située symétriquement à Marseille par rapport à Montpellier, est soumise à un régime pluviométrique différent, comme M. Raulin l'avait déjà constaté. Dans cette région ce sont les pluies de printemps qui dominent, et l'été est moins sec qu'à Montpel- lier et à Marseille. » Le nombre annuel des jours de pluie, si important à considérer, est de 145 à Paris et seulement de 81 à Montpellier, si l'on appelle jour de pluie chaque jour où il est tombé même quelques gouttes d'eau seulement ; mais si l'on appelle jour de pluie ceux où il est tombé une quantité de pluie mesurable, c'est-à-dire supérieure à i millimètre, le nombre annuel de ces jours de pluie efficace pour la végétation se réduit à 56. » A Montpellier, comme ailleurs, deux pluviomètres identiques étant situés, l'iui sur un toit, l'autre au ras du sol, ce dernier reçoit plus d'eau que l'antre. Un pluviomètre de i mètre carré de surface placé sur le toit de la Faculté des Sciences, à 35 mètres au-dessus de celui du Jardin des Plantes et à 460 mètres de distance horizontale, a reçu annuellement ( 1857- 1867), en moyenne, 865 millimètres d'eau, tandis que celui du Jardin des Plantes en recueillait 1000 millimètres. » Les pluies sont souvent diluviennes et durent plusieurs heures. Ainsi, le 8 février i855, il est tombé 1 10 millimètres d'eau en douze heures; le 24 septembre 1857, i3o millimètres en six heures; le 11 octobre 1862, 233 millimètres en sept heures ; le i8 août 1868, 100 millimètres en cinq heures (i) ; le 26 novembre de la même année, 65 millimètres en une heure et demie; en résumé, au plus o™™, 7 par minute ou [\2 millimètres en une heure. » Contrairement à ce que l'on voit dans la France océanienne, ce sont surtout les vents orientaux qui amènent la pluie à Montpellier : ainsi, (i) Le 18 octobre 1868, jour de la plus grande crue connue de l'Hérault, il est tombé à Montpellier i3o millimètres d'eau. (Voir la Note de M.Ch.Martins sur cette crue, Bulletin de la Société géologique de France, 1867-1868, p. 986.) (24 ) d'après vingt-trois années d'observations, en éliminant les petites averses qui n'ont pas excédé 5 millimètres, je constrnis le tableau suivant : ■ Fréquence des vents pliancux a Montpellier. Nord 36 Nord-est 1 87 Est ii3 Siid-€St aSg Sud 66 Sud-oiiest i4 Ouest i3o Nord-ouest 9g » Le vent pluvienx par excellence dans la France océanienne, le sud- ouest, souffle donc très-rarement à Montpellier, et est encore plus rare- ment accompagné de pluie : il est remplacé par le sud-est. » On s'étonnera de voir le nord-ouest ou mistral, vent sec par excel- lence, fignrer parmi les vents pluvienx ; on le comprendra quand on saura que c'est la lulte de ce vent avec le sud-est qui détermine dans la France méditerranéenne les grandes précipitations de vapeurs aqueuses; aussi le météorologiste est-il souvent fort embarrassé au moment où il pleut pour se décider s'il doit inscrire sur son registre le vent du sud-est plutôt que celui de nord-ouest : il fera bien de les noter tous les deux. Le lait est que, lorsqu'il plent, ils régnent simultanément dans l'atmosphère, le snd-est dans le bas, le nord-ouest dans le haut : le sud-est amenant incessamment des nuages noirs, uniformes et bas qui couvrent le ciel. Quand la couche infé- rieure des nuages se déchire ou immédiatement après la pluie, on voit de petits cirrho-ciuuulus naviguant isolément du nord-ouest au sud-est et se détachant sur lui ciel d'un bleu pâle. Ce sont les nuages caractéristiques du mistral et le mécanisme de la pluie à Montpellier est bien celui indiqué par Gay-Lussac : un courant d'air froid précipitant la vapeur aqueuse con- tenue dans un nuage dont la température est plus élevée (i). Tant que le sud-est conserve sa température, la précipitation ne se fait pas. Que de fois les habitants du littoral languedocien voient-ils des nuages bas, noirs, char- gés de pluie, passer pendant plusieurs jours au-dessus de leurs têtes sans qu'ils laissent tomber une seule goutte d'eau sur la terre altérée! Mais que la température baisse, que le nord-ouest vienne à souffler dans les régions supérieures de l'atmosphère, qu'on entende un coup de tonnerre éloigtié, et la pluie commence immédiatement à tomber. Les cumulus blancs du mistral, qui sont électro-positifs, forment, avec les nimbus noirs et électro- (1) Lettre de 51. Gay-Lussac à M. de Humboldt sur la formation des nuages orageux {Annales de Chimie et de Physique, \,Wl\,\>. i66, 1818). ( 25 ) négatifs, les éléments d'une machine entre les conducteurs de laquelle s'opèrent des décharges électriques. Dès les premières années de mon sé- jour à Montpellier, mon attention s'est portée sur ce point, et, avec mon aide, M. Roudier, nous avons prêté l'oreille et nous avons souvent entendu, par des pluies non orageuses en apparence, des coups de tonnerre faibles à cause de leur éloignement, qui passaient inaperçus pour les indifférents ou les observateurs non prévenus ; habituellement ils se faisaient entendre dans la direction du couchant. En compulsant mes registres je trouve qu'en vingt-trois ans nous avons noté 246 pluies non orageuses, dans le sens ordinaire de ce mot, mais accompagnées d'un ou plusieurs coups de tonnerre. Le nombre de ces orages manques a été supérieur à celui des véritables orages avec éclairs, roulement de tonnerre, coups de foudre, etc. , car ceux-ci ont été au nombre de 181 seulement. Le nombre total des jours de pluie notable étant de i3io, on peut affirmer que 427 fois ces pluies étaient accompagnées de manifestations électriques plus ou moins accentuées. Mais, comme ces coups de tonnerre, souvent uniques et très- faibles, ont pu passer inaperçus, ce nombre est certainement au-dessous de la vérité, et je crois pouvoir affirmer que la moitié du nombre des pluies à Montpellier est de natvire orageuse : cela est vrai surtout de celles qui résultent du conflit entre le mistral ou nord-ouest avec le sud-est. Les pluies amenées par l'est ou le nord-est ont un caractère beaucoup moins orageux, les grands orages venant presque toujours de l'ouest. Le P. Secchi m'écrit que la même lutte atmosphérique a lieu dans le ciel de Rome, et les habi- tants appellent tramontann sporca le vent du nord qui détermine la chute de la pluie. » GÉOLOGIE. — Sur iétacje dévonien dans les Pyrénées. Note de M. A. Leymerie. « La vive coloration et la structure amygdaline entrelacée des griottes de Cierp et des marbres de Campan , et les teintes vertes et rouges des schistes qui les accompagnent, ont de tout temps frappé les rares personnes qui se sont occupées de nos montagnes; toutefois ces roches remarquables sont restées longtemps confondues avec les autres assises rapportées au terrain de transition. M Lors de l'introduction en France de la classification anglaise, Dufré- noy les avait d'abord placées dans l'étage cambrien. Un ))eu plus tard, l'illustre géologue deBuch, ayant eu occasion de voir les griottes de Cannes C. h., i'*nô, 2° Semeuic. (T. LX\XI, ^<' I.) 4 ( 26 ) (département de l'Aude), reconnut dans les goniatites qui constituent sou- vent les ganglions de ces marbres languedociens des espèces, identiques à celles qui jouent un rôle analogue dans certains calcaires de la Bavière et de la Westphalie, incontestablement dévoniens. Dès lors nos marbres amygdalins et, par suite, les schistes colorés qui leur sont associés passèrent dans cette division. » D'un autre côté, M. de Pinteville découvrait dans les environs de Gèdre, où Dufrénoy avait antérieurement signalé un trilobite, un gîte fos- silifère tout différent par la couleur, par la nature des roches et par les fossiles, qui consistaient principalement en brachyopodes ; et, d'autre part, le berger Sacaze recueillait, dans les schistes gris de Béost, près de Laruns, de nombreuses espèces en partie identiques à celles de Gèdre. Or ces fossiles, ayant été étudiés par notre savant et bien regretté ami de Verneuil, furent reconnus par lui comme constituant une faune dévonienne très-carac- térisée. » Cette faune, qui depuis a été retrouvée en d'autres points des Pyrér nées, particulièrement par moi près d'Arrens (Hautes-Pyrénées), n'a presque rien de commim avec celle des griottes, et dès lors il était naturel de penser qu'elle devait indiquer un horizon différent. J'ai des raisons sérieuses de croire qu'elle est plus ancienne que l'autre, et c'est à l'assise caractérisée par les fossiles que je viens d'indiquer que j'ai été conduit à rapporter cer- taines couches contenant de rares trilobites du genre phacops et des frag- ments de tiges d'encrines d'un petit diamètre, qui, à Signac, non loin de Cierp, passent ostensiblement sous les marbres amygdalins si connus de ces localités. » Plus récemment, ayant repris l'étude de cet étage supérieur de nos terrains de transition, au moment de publier la statistique et la carte géo- logiques de la Haute-Garonne, j'ai dû me décider à établir une troisième assise avec un système de schistes et de quartzites qui reposent presque par- tout, en parfaite concordance, sur celle des griottes et des schistes colorés, et qui supportent à leur tour le grès rouge pyrénéen partout où ces grès existent. » Ainsi, dans l'état actuel de nos connaissances pyrénéennes, le terrain dévonien de cette chaîne se composerait de trois assises bien distinctes, dont je vais indiquer ici les traits caractéristiques pour la Haute-Garonne, où j'en ai fait une étude très-soignée : » 1° Jssise injérieure, formée par des calcaires et caischistes ordinaires renfermant de rares trilobites {phacops) et des fragments d'encrines, sou- ( ^7 ) vent divisibles en lopins aplatis, salis et un peu onctueux à la surface par la présence d'un schiste écailleiix talcoïde qui se développe en certaines places et par des dalles calcaires tuslrées à l'extérieur par la même matière, qui prend là un éclat subargentin [dalles lustrées). Cette assise est remarquable par cet aspect lustré de la plupart de ses roches et par la présence d'une matière onctueuse qui forme comme un enduit sur ses calcaires calschistes. » 2° assise moyenne, composée de calcaire réticulé et de calschistes amygdalins gris ou colorés en rouge ou en vert ou par ces deux teintes réunies, à ganglions souvent organiques, avec des schistes de mêmes cou- leurs, passant au schiste noraculaire ou au schiste siliceux compacte, ayant parfois à la cassure l'aspect de la porcelaine. )) 3" assise supérieure, caractérisée par un grès blanchâtre à grains fins passant au quartzite, fréquemment divisible en petites pièces rhomboïdales ou rectangulaires, associée à des schistes souvent ardoisiers, parfois flambés de rouge ou de vert, prenant en certaines places les caractères du schiste noraculaire connu dans l'assise moyenne. » Cette dernière assise a été signalée dans l'Ariége par M. Mussy, qui l'a considérée comme tenant la place du terrain houiller. Je ferai observer à cet égard qu'elle ne ressemble pas au terrain qui renferme la houille en Catalogne et dans les petits gîtes français qui se trouvent aux deux extré- mités de la chaîne, et que dans la montagne du Mont-Né (vallée d'Oueil), où cette assise offre son plus beau développement, elle fait réellement suite aux calcaires amygdalins, sans aucune relation avec le grès rouge ni avec le calcaire blanc marmoréen que l'on a voulu rapporter à l'époque carboni- fère, terrains qui n'existent pas dans cette partie éminemment dévonienile des Pyrénées de la Haute-Garonne. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Lettre (lu P. Secchi, accompagnant la présentatio7i de la deuxième édition française de son ouvrage sur le « Soleil » . « Rome, ce 26 juin 1876. » J'ai l'honneur de présenter à l'Académie le premier volume de la deuxième édition française de mon ouvrage sur le Soleil. Cette nouvelle édition n'est pas une simple reproduction de la première, mais un ouvrage réellement nouveau et refondu, et même plus étendu que l'édition alle- mande. Le volume de la publication est plus que doublé par des additions nombreuses et très-importantes, qui mettent le lecteur au courant des 4.. ( ^8 ) nombreux travaux faits par Jes astronomes et les physiciens sur la struc- ture du Soleil. » Ce premier volume renferme ce qui est relatif à la description et aux lois des taches ; à la théorie et à la pratique de l'analyse spectrale et aux éclipses. Le second volume traite des protubérances et renferme un com- plément de la théorie des taches, sur lesquelles l'étude des protubérances a répandu tant de lumière; ce volume comprend également les recherches sur la température solaire et l'influence de l'astre sur son système. » Pour rendre complète la partie spectrale, on a ajouté des planches nombreuses et très-soignées représentant les travaux des plus célèbres physiciens, et surtout les cartes de MM. Angstrom et Cornu , ce qui rendra l'ouvrage éminemment utile à tous ceux qui voudront s'occuper d'analyse spectrale. » L'éditeur, M. Gauthier-Villars, n'a reculé devant aucun sacrifice pour rendre l'ouvrage d'une perfection absolue dans l'art typographique. » De mon côté, j'ai cherché à mettre l'ouvrage au courant des travaux qui ont été accomplis par les astronomes et les physiciens, dans les an- nées écoulées après la première édition. » Le soin qu'exigent les travaux chromo-lithographiques qui doivent accompagner le deuxième volume a obligé à en remettre la publication à un peu plus tard, mais il ne se fera pas longtemps attendre, l'impression étant déjà avancée. » Je prie l'Académie de recevoir cet ouvrage comme un témoignage de ma reconnaissance pour l'encouragement qu elle m'a toujours prodigué dans ces longues et pénibles recherches. » M. Ce. Sainte-Claire Deville présente quelques observations sur le Service météorologique : « Notre confrère, M. Le Verrier, directeur de l'Observatoire de Paris, a soulevé, dans une Communication insérée au Compte rendu de la dernière séance, et au sujet du Service météorologique français, des questions qui ont un caractère essentiellement administratif. « Sur ces questions, mes fonctions me donnent le droit et m'imposent même le devoir d'avoir un avis; mais l'Académie me saura gré, j'espère, de ne le point exposer ici. » Je sais, d'ailleurs, que M. le Ministre de l'Instruction publique a chargé une Commission, où siègent plusieurs des Membres de cette Acadé- ( 29 ) mie, du soin d'étudier les améliorations qu'exige impérieusement, an point de vue des intérêts agricoles, l'organisation du Service météorolo- gique intérieur de la France. J'attends, en toute confiance, le résultat de ses délibérations. » MÉMOIRES LUS. ASTRONOMIE. — Description du groupe des Pléiades et mesures micrométriques des positions des principales étoiles qui le composent; par M. AVolf. (Renvoi à la Section d'Astronomie.) « Le travaU entrepris sur les Pléiades comprend : » 1° Une description complète de ce groupe intéressant, formée d'un Ca- talogue et d'une Carte de toutes les étoiles visibles à l'aide d'un objectif de o", 3i d'ouverture. Les positions des étoiles sont données au dixième de minute d'arc. » 2° Un Catalogue des positions exactes des 53 étoiles de Bessel, rappor- tées à Y) Taureau par les différences d'ascension droite et de distance po- laire et réduites au i'^'^ janvier i8'74- » Les grandeurs relatives de ces étoiles principales ont été déterminées avec un grand soin, en vue de constater les variations d'éclat qui ont pu se produire depuis les observations de Bessel. M 3° Une étude spectroscopique des mêmes étoiles. Jusqu'ici je n'ai pu jeter qu'un coup d'œil rapide sur les spectres des Pléiades : toutes les étoiles m'ont paru se rapporter au premier type du P. Secchi. Le Catalogue des Pléiades comprend 499 étoiles, de la 3" à la i4* gran- deur, comprises dans un rectangle de i35 minutes de long sur 90 minutes de hauteur, dont vj Taureau occupe le centre. Toutes les étoiles ont été dé- terminées à l'aide d'un micromètre que j'ai construit en vue d'une descrip- tion rapide et suffisamment exacte des groupes d'étoiles. » Les grandeurs relatives des principales étoiles ont été déterminées par des comparaisons faites de nuit, où l'on disposait ces étoiles en séries de grandeur décroissante, et aussi par l'ordre d'apparition des étoiles au dé- clin du jour. Les grandeurs ainsi obtenues ont été comparées à celles des Catalogues de Jeaurat [Histoire de l'ancienne Académie des Sciences, i'j']<^\ de Lalande, de Piazzi, de Bessel et d'Argelander. » Parmi les huit belles étoiles du groupe, Mérope et Atlas sont certaine- ment variables ; Electre, Cœleno, Taygète et Pléione n'ont pas changé d'é- clat; Maia semble avoir augmenté depuis Piazzi et Bessel. ( 3o ) • » Parmi les autres étoiles, i8to, An. 28, a^/j, An. 14, 26^ ont très- probablement varié; 21 k ei 22I ont certainement changé d'éclat relatif, 22I étant aujourd'hui plus faible que ai A, qui lui était égale d'après Bessel et Argelander. » La variable la plus remarquable du groupe est la nébuleuse de Mérope. Découverte par M. Tempel, à Venise, en iSSg, elle a été vue par d'Arrest et par M. Schmidt. Ces deux observateurs ojit énoncé l'opinion qu'elle était variable. Le 7 mars 1874, la nébuleuse de Mérope se composait de deux noyaux, dont l'un, presque concentrique à l'étoile, s'étalait cependant un peu vers l'est; l'autre, plus lumineux, était à une distance de l'étoile de 7 secondes à peu près, sur le même parallèle et en arrière; son diamètre est d'environ i seconde. Du mois de novembre 1874 à la fin de février 1875 il m'a été impossible de voir la nébuleuse, malgré l'état très-favorable du ciel. M. Stéphan n'a pu à la même époque l'apercevoir avec le télescope de o"',8o. Cette nébuleuse est donc certainement variable, et sa période parait assez courte. » La carte des Pléiades dressée par Jeaurat en 1797 indique les denx étoiles An. 3i et An. Sa comme nébuleuses : aujourd'hui il n'y a rien de semblable. Dift'érences en iR. Différences en.$. Gr. C. W^olf. Bessel. Différ. Vi'— B. Différ. W— B. C. Wolf. Basse). Cœleno . . . • .6,0 — a.4o,8i — 2.40,87 s + 0,06 m —10.39,24 ' Il — 10.39,13 — 0,1 1 Electre. . . • 4,5 —2. 36, 04 —2.36,07 -1-0, o3 - 0. 5,93 - 0. 5,59 -0,34 18 /« . 6,3 —2.20,86 —2.20,97 -HO, 11 -43.41,71 -43.41,13 -o,58 Taygète. . . 5,5 -2.17,16 -2.17,19 -hO,o3 — 2 I . 22 , 92 — 21.22,72 — 0,20 An. I . 8,5 -2. 2,27 — 2. 2,3l +0,04 -f- 4-3o,45 -+- 4-29,71 -+-0,74 An. 2 » -1.55,23 — 1.55,26 -+-o,o3 -21.11,87 — 21. 12,80 -HO, 93 An. 3 • 9,4 — 1 .53,20 -1.53,18 —0,02 -t- 1.36,55 -h 1.35,70 -HO, 85 An. 4 • 7,5 — 1-51,59 -i.5i,52 -0,07 — i3.32,85 -i3.32,8i —0,04 An. 5 » — 1-49,99 — 1 .5o,o6 +0,07 -3i. 3,07 -3i. 3,65 -HO, 58 An. 6 • 9,0 » -1.47,80 1) — 10.44,56 -10.44,71 -H0,l5 Màïa • 4,5 -1.39,93 — 1.39,92 — 0,01 -i5. 30,39 — l5.3o,22 —0,17 An. 7 . 8,3 -1.36,89 -1.36,91 -1-0,02 -+- 4-i3,27 -1- 4.12,62 -HO, 65 21 ^- . G, 5 -1.35,54 -1.35,59 -FO,o5 -26.43,53 -26.43,33 — 0,20 22 / • 7,0 — 1.27,09 — 1.27,11 -1-0,02 -25. 8,87 -25. 8,56 -o,3i An. 8 . 8,0 -i.i5,32 -i.i5,3i — 0,01 - 5.i3,5i - 5.12,47 — i,o4 An. 9 . 8,3 — i.i3,io — i.i3,o3 —0,07 - 4-53,80 — 4,53,92 -HO, 12 Mérope. . . . 5,5 -.. 8,78 -I. 8,81 +o,o3 + 9-34,81 + 9-34,93 — 0,12 An. 10.. . . ■ 7,8 — I. 2,00 — I. 2,00 0,00 - 8.49,93 — 8.49,92 —0,01 An. n • 9,0 -0.49,56 — o.49,5i — o,o5 -h 0.14,14 + 0.14,34 — 0,20 An. 12.. . . • 7,5 — o.3o,74 -0.30,75 -i-o,oi —24.49,67 —24.49,05 — 0,62 An. i3.... . 8,8 -0.24,42 —0.24,44 -(-0,02 -f- 6.39,23 -H 6.38,84 -HO, 39 ( 3i ) Différences en a\- Différences en ij. — — Differ. — — _— ~ Differ, G'. C.Wolf. Bessel. W.— B. C.Wolf. Bessel. W.— B. m S m s s t n in n An. i4 9.3 -0.17,64 —0.17,81 +0,17 -+-19.30,64 -1-19.31,95 — i,3i An. i5 8,8 —0.12,43 — o.i2,5o -(-0,07 — 1.21,78 — 1.21,06 —0,72 An. 16 9,5 —0.11,38 —0.11,44 -)-o,o6 4-17.18,89 -(-17.18,23 -t-o,i6 An. 17 8,3 — o.io,i3 —0.10,17 -+-0,04 -t-22. 46,06 +22.46,97 —0,91 An. 18 8,3 — o. 9,81 — o. 9,76 — o,o5 —2. 0,73 —2. 0,44 — o,3i 24/^ 7,0 — o- 8,07 — o. 8,o3 —0,04 -0.38,94 — o. 38,52 —0,42 An. 19 8,3 — o. 7,06 — o. 7,23 -1-0,17 -f-i8. 7,5o -1-18. 7,53 — o,o3 An. 20 i> — o. 6,36 — o. 6,38 -(-0,02 —28.59,15 —28.58,82 — o,33 An. 21 » — o. 3,86 — o. 3,90 -<-o,o4 —33. 6,83 —33. 5,32 — i,5i An. 22 8,3 — o. 3,98 — o. 4,09 -1-0,11 -i-ii.26,59 -1-11.26,64 — o,o5 An. 23 8,5 — o. 0,79 — o. 1,02 -+-o,23 -1-25.36,86 +25.36,77 "1-0,09 An. 24 7,5 — o. 0,10 — o. 0,14 +0,04 —10.^9,76 —10.59,58 —0,18 u Taureau. . 3,o » » » » » » An. 25 8,5 +0. 9,19 +0. 8,87 +0,32 +29.42,86 +29.41,66 +1,20 An. 26 9,0 +0.l5,02 +O.l402 +0,10 +33.41,42 +33.41,67 -0,23 An. 27 8,8 +0.43,79 +0.43,70 +0,09 —12.54,70 —12.53,96 —0,74 An. 28 7,3 +0.53,75 +0.53,55 +0,20 +40. 54, 55 +40.53,19 +i,36 An. 29 7,5 -hi. o,i6 -i-i. o,i3 +o,o3 —14.34, 55 —14.33,97 — o,58 26.? 7,5 +1.28,17 -*-i-27,99 +0,18 +14.37,84 +14.36,95 +0,89 27/. 5,0 +1.40,53 +i.4o,5i +0,02 + 2.50,73 + 2.5o,6i +0,12 28/i... 5,8 +1.41,74 +1.41,72 +0,02 — 2. 9,57 — 2. 9,54 — o,o3 An. 3o 8,5 +1.43,58 +1.43,42 +0,16 +12.50,26 +12.49,66 +0,60 An. 3i 8,5 +1.46,58 +1.46, 56 +0,02 —17.42,70 —17.43,44 +0,74 An. 32 7,5 +i.5i,52 +i.5i,54 —0,02 —16.50,17 — i6.5o,o5 —0,12 An. 33 9,5 +i.56,i5 +i.56,i3 +0,02 — 8.50,99 — 8.50,69 — o,3o An. 34 7,5 +2.i5,4o -;-2.i5,i5 +o,25 +23.i5,i2 +28.14,76 +o,36 An. 35 9,5 +2.16,25 +2.16,27 —0,02 —8. 41, 63 - 8.89,66 -1,97 An. 36 9,4 » +2.25,04 » —7. 5,20 —7. 3,74 —1,46 An. 87 8,5 +2.26,88 +2.26,38 0,00 — 15. 0,10 —14.59,64 —0,46 An. 38 7,8 +2.29,89 +2.29,26 +o,i3 +i5. 0,27 +i5, 0,17 +0,10 An. 89 8,5 +2.57,33 +2.57,21 +0,12 —23.49,88 -28.49,48 —0,40 An. 40 7,5 +3.28,24 +3.23,08 +0,16 + 8. 5,94 + 8. 6,27 —0,33 » Les différences accusées par le tableau précédent entre mes obser- vations et celles de Bessel semblent autoriser les conclusions suivantes. Les étoiles des Pléiades paraissent former un groupe dont les membres sont physiquement liés les uns aux autres, et de plus il paraît exister dans ce groupe un déplacement relatif des étoiles qui entraîne la plupart d'entre elles en sens contraire du mouvement diurne, en diminuant un peu leur distance polaire. Ce mouvement vers le nord-est est surtout marqué pour les étoiles situées dans la région nord-est de la carte qui comprend 26 s, et où il atteint près de o%2 en ascension droite. » Quelques étoiles seulement semblent animées d'un mouvement diffé- ( 3:2 ) rent; mais, en général, ou bien il est très-petit, ou bien il affecte des étoiles qui, comme An. 8 et An. 9, An. i5 avec An. 18 et 24/?, An. 3i et An. Sa, constituent des groupes dont les éléments très-voisins semblent tourner l'un autour de l'autre. » La petitesse des déplacements d'une part, de l'autre le petit nombre des étoiles observées par Bessel avec une précision suffisante ne permettent encore de présenter ces conclusions que comme des conjectures quant au sens et à la grandeur des mouvements; mais, dès aujourd'hui, il est certain que des déplacements relatifs se sont produits dans les Pléiades. Les résxiltats des deux années d'observations que je présente, et dont le degré de précision est à peu près le même pour toutes les étoiles, compléteront, j'en ai la con- fiance, les observations de Bessel et fourniront dans un aVenir prochain une base cei taiue à la discussion des mouvements propres du groupe des Pléiades. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. CHIMIE. — Recherches sur le prolosulfiire de carbone. Note de M. Sidot. (Commissaires : MM. Dumas, Regnault, Berthelot.) (c J'ai l'honneur de présenter à l'Académie la suite de mes recherches sur la décomposition du bisulfure de carbone sous l'influence de la lumière solaire. » Dans un travail que j'ai présenté à l'Académie le i5 janvier 1872 [Comptes rendus)., j'ai dit que le sulfure de carbone exposé à la lumière se décomposait en donnant naissance à un gaz et à une matière rouge et flo- conneuse. » Ayant continué depuis mes expériences, j'ai pu recueillir une assez grande quantité de produits qui m'ont servi à en faire une étude plus com- plète. J'ai pu, en effet, m'assurer que le gaz dont j'ai parlé n'était autre chose que de l'air, et qu'en prenant toutes les précautions pour empêcher son entrée dans les appareils, la décomposition du sulfure de carbone s'ef- fectuait sans production de gaz, en donnant du soufre qui reste en dissolu- tion et une matière brune qui se précipite. Quant aux tubes dans lesquels s'opérait cette dissociation, c'étaient de véritables tubes en U, de i mètre de long sur o'",oi5 de diamètre ; une des branches était surmontée d'un tube abducteur capillaire, l'autre d'un tube droit à gaz, fermés à la lampe. i> J'ai laissé la lumière agir sur ces tubes pendant deux mois environ ; au ( 33 ) bout de ce temps j'ai considéré l'opération comme étant à peu près terminée, l'action de lu lumière allant en s'affiùblissant de plus en plus, au fur et à mesure que la couche de matière devenait plus grande. J'ai filtré le liquide contenu dans les tubes, puis je l'ai soumis à la distillation, et j'ai obtenu comme résidu, dans la cornue, du soufre cristallisé, coloré en rouge brun par un peu de protosulfure dissous. Quant à la matière précipitée, elle était restée adhérente au verre : il a suffi de laver les tubes avec de l'eau distillée pour l'en détacher. » Pour la purifier il faut la traiter par du sulfure de carbone pur que l'on porte un instant à l'ébullitiGn ; on filtre de nouveau et on lave avec du sul- fure froid jusqu'à ce que celui-ci passe tout à fait incolore, puis on laisse sécher à l'air; on achève la dessiccation en chauffant à i5o degrés dans un courant d'hydrogène sec ou d'air. Le poids de cette matière ainsi pu- rifiée est au poids du soufre obtenu comme résidu comme 3 est à 4, c'est- à-dire dans le rapport de r équivalent de soufre pour i équivalent de pro- tosulfure es. L'analyse m'a toujours donné un rapport constant entre le poids du soufre et celui du charbon, c'est-à-dire i équivalent de soufre pour I équivalent de charbon ; donc ce composé est bien le protosulfure de carbone CS, résultant de la dissociation du bisulfure CS^ en CS -+- S. » Le protosulfure de carbone est une poudre rouge marron, sans odeur ni saveur. Sa densité est i,66. Il est insoluble dans l'eau et dans l'alcool, l'essence de térébenthine et la benzine. Le bisulfure de carbone et l'éther bouillants le dissolvent en très-petites quantités. L'acide azotique bouil- lant le dissout en se colorant en rouge; l'acide monohydraté, versé sur du protosulfure de carbone dans un tube bouché, l'enflamme aussitôt en se colorant en rouge foncé. Les acides sulfurique et chlorhydrique ne parais- sent pas l'attaquer. La potasse concentrée et bouillante le dissout en se co- lorant en brun noirâtre; mais, si l'on vient à neutraliser la potasse de cette dissolution par l'acide chlorhydrique par exemple, la liqueur se décolore, et le protosulfure est mis en liberté à l'état floconneux. M Chauffé vers aoo degrés, le protosulfure de carbone commence à se décomposer en soufre qui distille et en charbon qui reste. Dans cette dé- composition, il se produit toujours un peu de bisulfure résultant de l'ac- tion du soufre mis en liberté sur le protosulfure en présence non décom- posé. » En chauffant du protosulfure de carbone avec du soufre en excès, j'ai pu réaliser la synthèse du bisulfure de carbone. Dans la partie du tube où s'opéraitla réaction, il s'est formé des cristaux incolores, maisen trop petite C. R., 1875, 1' Semestre. (T. LXXXI, iN" I.) 5 (34) quantité pour qu'il ait été possibled'en faire l'analyse. Il est possible que cette matière, que j'ai obtenue aussi clans des circonstances un peu différentes, soit une variété cristallisée de protosulfure de carbone, ayant la même composition que le protosulfure amorphe, et qui serait à ce dernier ce qu'est le cyanogène au paracyanogène. » Je continue ces recherches, surtout en ce qui concerne la production du corps cristallisé, et j'étudie les composés qui peuvent résulter de l'action du chlore, du brome et de l'iode sur le protosulfure de carbone qui, étant l'homologue de l'oxyde de carbone, peut donner lieu à des composés aussi intéressants que ceux fournis par ce dernier corps. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur les courants atmosphériques. Note de M. J.-A. Brocn. (Commissaires : MM. Paye, amiral Paris, d'Abbadie.) « L'intérêt qu'on a attaché dernièrement aux mouvements des couches atmosphériques m'engage à présenter à l'Académie quelques-uns des résul- tats que j'ai déduits des observations de l'anémomètre et de la marche de différentes couches de nuages, faites à Makerstoun, dans le sud de l'Ecosse, pendant quatre années, de i843 à 1846. » Les mouvements des cirrhus ont été observés'pendant 534 jours de ces quatre années. Pour les 16 directions principales, on a obtenu les résultats indiqués dans le tableau qui suit. On y a joint les observations faites pour le vent avec l'anémomètre. Les nombres de jours sont rapportés à un total égal à 100. N NWE NE ENE E ESE SE SSE S SSO 80 OSO O ONG NO NNO Cirrhus... G, 3 2, .3 i,G 1,0 i,3 0,8 1,2 2,5 5,9 6,6 9,6 11,6 i4,o 12, 5 14,0 8,8 Vent 3,9 6,7 8,4 4,4 2,2 0,9 1,7 2,9 5,5 i3,5 21, 3 9,8 6,1 3,7 4,7 4,4 » Plus de cinquante jours sur cent correspondent pour les cirrhus au qua- drant ouest, tandis qu'il n'y avait que quatre jours pour le quadrant est. Les cirrhus ont un maximum au nord-ouest et le vent au sud-sud-ouest. Le maximum qu'on remarque vers le nord-est pour le vent à la surface ne se manifeste plus clans la couche de cirrhus. M La répartition des nombres relatifs aux différents azimuts, pour les cirrhus, ne varie pas beaucoup dans l'année; le maximum est toujours à l'ouest et le minimum à l'est. Voici les résultantes calculées (par la méthode ( 35 ) de Lambert) pour les cirrhus pour des groupes de mois ; les directions sont comptées du nord vers l'est. '^"•'•''"^- Vci.l. Cirrhus. Mois. Direction. N»spourioo. Direction. Moins vent. 0 0 0 Décembre à mars 297 63, o 25o -)-47 Avril à octobre 268 49 1 4 '42 +■26 Novembre 286 56, g 211 +25 » Le fait le plus remarquable est la grande différence qui se présente entre les directions des cirrhus et du vent pour chaque groupe. Celte diffé- rence paraît également dans les résultantes pour chaque année, comme on peut le voir dans le tableau suivant : C"''''"^- Vent. Cirus. Année. Jours. Direction. IN»» pour 100. Direction. Moins vont. 0 00 1843 119 276 48,0 '^'\9 +27 1844 155 288 5(S,4 249 +39 1845 i5o 280 5o,9 247 +33 1846 1 10 266 59,1 229 +3o 4 ans 534 277 52.0 243 +34 » Les observations de Makerstoun ne sont pas les seules qui donnent ce résultat; voici la conclusion à laquelle A. Quetelet est arrivé d'après ses observations à Bruxelles. « Ainsi la direction moyenne du vent, d'après » quatorze années d'observations faites sur les nuages, est S. 77°. 60' O. » (i3 degrés au sud-ouest), et, d'après cinq années d'observations faites » au moyen de l'anémomètre, elle est S. [\^°l{<^'0. (44 degrés au sud- » ouest). La différence est très-sensible; il est important de savoir la- » quelle des deux valeurs il convient de préférer. » [Climal de la Belgique, 7." partie, p. 5.) » Ce savant distingué croyait que la direction des nuages s'approchait de la direction du vent pendant les cinq années (1842-184G) pour les- quelles il avait des observations de l'anémomètre. Voici les résultats pour chaque année, que j'ai déduits des observations de Bruxelles : Nuages. Année. Nuages. Vent. Moins vent, u 0 o 1842 23o 221 "t" 9 1843 257 282 +25 1844 '-53 25 1 +32 1845 25 1 219 +32 1846 252 21G +3G 5 ans 255 226 -1-29 0.. (36) )) Comme les observations ont été surtoutfaites sm'des cumulus, on doit, d'après les observations de Makerstoun, ajouter au moins lo degrés à la direction des nuages (258 degrés) pour avoir la direction des cirrhus. Ainsi, à Bruxelles comme à Makerstoun, la direction moyenne du mouvement du cirrhus sera très-près de l'ouest (270 degrés). » VITICULTURE. — Le Phylloxéra dans le département de la Gironde; par M. AzAM. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « 1. J'ai l'honneur d'adresser à l'Académie deux cartes de l'invasion du Phylloxéra dans la Gironde. » Toutes deux portent, auprès du nom des communes, des taches de couleurs variées indiquant la présence de l'insecte dans la commune. » Le noir indique l'état en 1873, le rouge l'invasion de 1874, le bleu l'invasion de 1875, jusqu'à la date actuelle, 26 juin. » En novembre 1875, j'aurai l'honneur d'adresser à l'Académie une troi- sième carte complétant les cartes ci-jointes, et notant les différences dans l'état de l'invasion depuis ce jour. » L'une de ces cartes est blanche, les couleurs marquant le Phylloxéra y paraissent mieux; l'autre, qui la complète, présente six teintes plates in- diquant les diverses natures des productions viticoles. » Ces teintes peuvent désigner aussi les natures de terrains de la ma- nière suivante. » Sur la rive gauche de la Garonne le jaune, le blanc et le violet couvrent des pays où le sol est plutôt siliceux (la silice y domine en proportions variées). Cette rive produit les plus grands vins qui rendent Bordeaux cé- lèbre : médoc (jaune); graves (vert); grands vins blancs de Saulerne (violet). » La teinte brun très-clair du bord des rivières indique les palus ou alluvions d'époques diverses : les vins y sont de qualité inférieure. » Les teintes bleu et rose indiquent les terrains argilo-calcaires : leurs vins sont de qualité moyenne. » Il est cependant une région de ces terrains, dite de Saint-Emilion, à l'est de Libourne, qui produit des vins excellents et d'assez grand prix. » Le Phylloxéra a envahi toutes les natures de sol ; jusqu'ici les terrains urgilo-calcaires sont les plus atteints; les sols siliceux le sont très-peu. » Sont-ils préservés par leur nature ou par leur situation géographique? ( 37 ) La question est à résoudre. Le vent dominant du Bordelais étant le vent d'ouest, et le mal ayant débuté sur la rive droite, il paraît probable que la situation géographique joue le plus grand rôle. » IL L'insecte nommé plus lard Phylloxéra a été signalé dans la Gironde dès 1866, dans la commune de Floirac, très-près et à l'est de Bordeaux; de là il s'est porté vers l'est, où il a envahi la région dite Entre- deux-mers, jusqu'à Sainle-Foy ; il est passé ensuite dans la Dordogne et dans le Lot-et-Garonne. En même temps que l'invasion marchait vers l'est, les foyers se montraient disséminés vers le nord et le sud ; dans ces directions, la marche est beaucoup moins rapide. Du reste, pendant les cinq pre- mières années, la progression a été très-lente et pour ainsi dire inaperçue. » in. De l'étude attentive du pays, plutôt que de l'examen des cartes, ou l'intensité relative des teintes pourrait induire en erreur, il résulte que, si dans le centre de l'attaque, particulièrement entre Floirac et Brannes, les ravages sont assez considérables (bien qu'on y récolte encore du vin), dans tous les autres points marqués en rouge et surtout en bleu (1874 et 1875), le Phylloxéra n'a été, jusqu'à ce jour, signalé que par foyers disséminés peu importants (de 5oo à 600 ceps) et Irès-éloignés les uns des autres. » Cette remarque est de la plus grande importance au point de vue des mesures à prendre pour défendre la Gironde. » Si l'on veut juger d'une façon impartiale de l'état de la Gironde au point de vue du Phylloxéra, on doit se tenir à égale distance entre les deux opi- nions qui divisent les habitants. » Le commerce des vins et les prêteurs ou emprunteurs sur hypothèques nient le mal ou l'apprécient d'une façon qui, en pratique, équivaut à la négation; là est leur intérêt. Cette opinion est actuellement dominante. Par contre, les propriétaires sont très-alarmés et voient tous les vignobles perdus sans retour. Entre les deux extrêmes est la vérité. » IV. Pour déduire de ces caries tous leurs enseignements, quelques détails statistiques sont nécessaires. Je les extrais de la 5t«<îsfîque Feret, i874. 1) La Gironde a une superficie totale de 974 000 hectares (chiffres ronds), sur lesquels 161 000 sont plantés en vignes. La rive gauche, soit ensemble les arrondissements de Bordeaux, Lespari e el Bazas,coinple une superficie de vignes de 5o. 000 hectares. ') La rive droite, soit les trois autres arrondissements, Libourne, la Rêole et Blaje, en comptent io5ooo. » Les trois premiers arrondissements, ayant ensemble luie surface de (38) 7^7 ooo hectares, sont plantés de vignes dans une proportion de 1 1 pour i oo; les trois autres, mesurant 220000 hectares, dans une proportion de 46 pour 100. » De cette comparaison il résulte que les trois arrondissements de la rive droite atteinte par le Phjlloxera ont une production absolue, et surtout rela- tive, très-supérieure à celle de la rive gauche, et que, si la rive gauche produit les plus grands vins de France, la rive droite produit de beaucoup la plus grande quantité, les vins qui alimentent surtout l'exportation, et que, par suite, au point de vue du rendement de l'impôt et de l'avenir du commerce, les trois arrondissements de Libourne, de la Réole et de Blaje doivent être pris en plus grande considération. » M. Galache adresse une Note sur la formation du guano. Le guano se- rait, suivant l'auteur, un gisement géologique au même titre que l'azotate de soude et autres sels que l'on trouve par grandes couches sur la côte du Pérou. Le guano serait une substance inorganique dans laquelle se rencon- trent accidentellement des débris organiques qu'il a imprégnés des acides ou des sels dont il est lui-même composé. (Commissaires : MM. Chevreul, Boussingault.) M. Rivière adresse un Mémoire sur les époques d'apparition du por- phyre quartzifère, de l'eurite serpentineuse et de leurs roches dépendantes ou accidentelles. « Dans des travaux antérieurs, j'ai déterminé, dit l'auteur, les âges re- latifs des granités, des pegmatites et de leurs roches dépendantes ou acci- dentelles, des protogynes, des roches dioritiques, du granité orbiculaire, des serpentines, des variolites, du fer oxydulé, etc. Le présent Mémoire a pour objet principal la détermination des époques d'apparition du por- phyre quartzifère, de l'eurite serpentineuse et de leurs roches dépendantes ou accidentelles. » (Commissaires : MM. Ch. Sainte-Claire Deville, Daubrée.) MM. L. DcBUT, J. Perris adressent des Communications relatives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission.) M. L.-V. MiNAULT adresse un Mémoire sur un télégraphe imprimeur à transmission multiple par un seul fil. (Commissaires : MM. Tresca, Bréguel.) ( 39) M. BoQiTET adresse un Mémoire sur les équations numériques à une inconnue. (Commissaires : MM. Bertrand, Bonnet, Puiseux.) M. Bastidon adresse une Note sur les dépôts de carbonate de chaux qui obstruent les tuyaux de conduite de la ville d'Anduze dans une période de vingt à trente ans. (Commissaires : MM. Peligot, Belgrand.) M. H. Meter prie l'Académie, par l'entremise de la Légation suisse, de lui faire connaître le résultat de l'examen des Communications qu'il a adressées sur de nouvelles solutions de problèmes indéterminés. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. Gazan adresse une Note sur la constitution du Soleil. Il rappelle les Communications qu'il a faites précédemment pour établir que le Soleil n'est qu'une grosse Terre en voie de se refroidir et de s'éteindre comme elle, en passant par les mêmes phases. (Cette Note est soumise à l'examen de M. Faye.) M. Oriê adresse, pour le Concours de Médecine et de Chirurgie, des Études cliniques sur l'anesthésie chirurgicale par les injections intra-vei- neuses. (Renvoi à la Commission.) CORRESPONDANCE. M. E. Mouchez prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à une place vacante dans la Section d'Astronomie. (Renvoi à la Section d'Astronomie.) MM. Bérenger-Féracd, Bouciiardat, A. Cali^ay, Tisserand adressent des remercîments à l'Académie pour les récompenses qui leur ont été décernées. ( 4o ) ASTRONOMIE. — Planèle © Litcine. Ëlémenis de l'orhile calculés par M. E. Stéphan. Note communiquée par M. Le Verrier. T 1875 juillet 1 ,0 ( temps moyen de Greenwicli) Or» M 24. 0.40,6 j TT 237.38.26,9 ) équinoxe moyen de 1875,0 Q, 84. .8. 12,0) i 12.42.22,5 oi7 30,895 Phosphate de magnésie 0,060 i ,793 1,077 32,188 Sels insolubles. Phosphate de magnésie i ,328 89,689 Phosphate de chaux 0,768 22,804 Silice, chaux, perle 0,177 5,3ig 3,345 100,000 » Ces chiffres démontrent que les cendres de l'amande de la noix de Bancoul ne sont composées, pour ainsi dire, que de phosphate de potasse et de phosphate terreux. » Les noix sur lesquelles j'ai opéré étaient originaires de Taïti, d'où elles sont arrivées par un navire de l'État. M. le Ministre de la Marine les a distribuées à plusieurs fabricants d'huile pour les expérimenter dans leurs usines. C'est à l'obligeance de l'un d'eux, M. Ed. Nay, à Saint-Denis (Seine), que je suis redevable des échantillons dont je viens de donner l'analyse, ainsi que du tourteau qu'il a obtenu par la pression des amandes débarrassées le mieux possible de leurs coques. Voici la composition de ce tourteau : Eau I o , 25 Huile 5,5o Substances azotées 4? î8i Substances non azotées 24 ,04 Acide phosphorique 3 ,68 J Potasse 1 ,53 î 12,40 Magnésie, chaux, silice, etc .• 7 > '9 ) 100,00 (45 ) » Dans son état normal, il renferme : Azote 7 )65 pour loo. » Cette analyse nous apprend que le tourteau de Bancoul est très-riche en azote et en phosphates. Il le serait encore davantage s'il ne contenait pas une certaine quantité de débris de coques qu'on n'a pu séparer com- plètement des amandes. M. Ed. Nay a retiré de celles-ci 55 à Sj pour loo d'huile, 4o à 4i pour loo de tourteau. » D'après ces résultats, on doit admettre que le tourteau qui serait fabriqué avec des graines parfaitement décortiquées pourrait contenir jus- qu'à 9 pour loo d'azote et 4 pour loo d'acide phosphorique. Ce serait donc un engrais complet, de grande valeur, supérieur même au tourteau d'arachides. » Le tourteau n'est pas comestible, on doit au moins le supposer. 1) L'huile exprimée des amandes de Bancoul est purgative; elle ne pour- rait donc pas servir à l'alimentation. )) Pour l'éclairage, elle est supérieure à l'huile de colza et peut être brûlée sans subir d'épuration. Une simple filtration suffit pour la rendre claire et limpide (i). Il paraît aussi que cette huile est très-siccative et des personnes autorisées prétendent qu'appliquée en couches sur la coque d'un navire elle préserve celle-ci pendant longtemps de toute espèce d'altération. Des expériences intéressantes auraient été faites à cet égard sur des navires de l'État, en Cochinchine et à la Guyane. » Malheureusement la mise en valeur de la noix de Bancoul semble de- voir présenter de grandes difficultés. Cette noix ne renferme qu'environ 33 pour loo d'amande. Le reste est l'endocarpe qui, probablement, n'est bon à rien. Il en résulte qu'en raison du prix élevé du fret depuis les lieux de production il ne faut pas songer à l'importer entière. La décortication devra donc s'opérer avant le départ. » D'après les essais qui ont été faits par M. Ed. Nay, cette décortication est une opération très-laborieuse, à cause de la dureté excessive de l'endo- carpe ; toutefois, il suffira peut-être de faire connaître l'intérêt qui s'attache à cette question pour exciter l'émulation des mécaniciens. Celui qui par- viendrait à construire un appareil simple, peu coûteux, qui pourrait élre (i) Les Nukuhi viens éclairent leurs demeures avec les noix très-luiileuses de Bancoul ( /ileiintcs tribola), enfilées sur une brochette, ce qui ne leur coûte pas beaucoup de peine. (M. JouAN, capitaine de vaisseau, Les plantes alimentaires de l'Ocèanic.) (46) transporté dans les colonies pour y réaliser le travail désiré, ferait proba- blement une bonne affaire et rendrait au pays un service signalé. » CUIMfE ANALYTIQUE. — Sur la gomme du vin et sur son influence sur la détermi- nation du glucose. Note de M. G. Chancel, présentée par M. Peligot. « On a signalé, depuis longtemps, la présence normale dans le vin de substances optiquement actives, autres que le glucose, capables de réduire le réactif cupropotassique. D'autre part M. Pasteur (i) avait extrait de ce liquide, il y a dix ans, une substance qu'il spécifia comme une espèce de gomme. Enfin, tout récemment, M. Béchamp (2) annonce avoir isolé deux corps, A et B, doués de propriétés réductrices sur le réactif de Fromherz. » Le mode de préparation de la substance A de M. Béchamp ne différant en rien d'essentiel du procédé d'extraction employé par M. Pasteur, il y avait lieu de penser que cette substance A, donnée comme nouvelle, devait être identique avec la gomme obtenue par M. Pasteur. )) Pour m'en assurer, j'ai préparé avec le même vin, et en suivant scru- puleusement les indications données par ces chimistes, la gomme de M. Pas- teur et la substance A de M. Béchamp. Les deux produits obtenus ont le même aspect, à la coloration près toutefois, le procédé de M. Béchamp séparant moins bien la matière colorante du vin ; ils ont d'ailleurs des pro- priétés identiques. Tous les deux réagissent de la même manière sur le réactif cupropotassique; ils donnent des flocons d'un rouge jaunâtre qui ne deviennent pas d'un rouge franc, même par une ébullition prolongée. Tous les deux exercent la même action sur la lumière polarisée. Enfin, traités par l'acide nitrique, j'ai constaté qu'ils donnaient l'un et l'autre de l'acide mucique. Ainsi qu'il était d'ailleurs facile de le prévoir, d'après la presque identité des modes d'extraction, la substance A de M. Béchamp n'est donc autre chose que le corps décrit par M. Pasteur et caractérisé comme gomme par la transformation en acide mucique. » Quant à la substance réductrice, signalée depuis bien des années par MM. Neubauer, lîoppe-Seyler, Schubert et d'autres chimistes allemands, elle se comporte comme le produit dont il vient d'être question, et doit être considérée comme identique avec la gomme de M. Pasteur. Toutefois, ces (i) Études sur le vin, p. 2i3, édition de 1866. (2) Comptes rendus, t. LXXX, p. 967 (séance du 12 avril iS'jS). ( 47 ) chimistes, qui l'ont plus étudiée au point de vue analytique que dans ses transformations, la regardent comme étant une dextrine, à cause du sens de son pouvoir rotatoire. M En présence de ces deux manières de voir, il y avait intérêt à mieux caractériser cette substance, et l'élégante réaction de M. Roussin (i), qui permet de si bien séparer la gomme d'avec la dextrine, m'a paru plus que toute autre de nature à trancher la question. Or la substance réductrice du vin, d'ailleurs complexe, étant dissoute dans de l'eau faiblement alcoolisée, puis additionnée de quelques gouttes de perchlornre de fer et d'un peu de carbonate de chaux, a donné un abondant précipité représentant la presque totalité du produit soumis à l'essai (2). De la dextrine n'eût pas été préci- pitée dans ces conditions ; je me suis d'ailleurs assuré de l'absence de cette dernière substance dans la Ifqueur séparée par le filtre. Ce nouveau carac- tère ne permet donc pas de ranger ce corps parmi les dextrines ; c'est bien une gomme, comme l'avait reconnu M. Pasteur, mais une gomme dexlrogyre. » Dans la même Note, M. Béchamp insiste beaucoup sur les difficultés qu'apporte, dans la recherche du glucose, l'existence dans le vin de cette matière gommeuse douée de propriétés réductrices analogues, mais non identiques, à celles du glucose. Ces difficultés, signalées depuis longtemps, sont loin cependant d'être insurmontables, même lorsqu'il n'y a que de très-faibles quantités de glucose dans un vin. On a, en effet, des procédés certains pour caractériser le glucose en présence de cette substance gom- meuse, et même pour le doser sans qu'une séparation préalable soit né- cessaire. Le réactif cupropotassique, par exemple, donne de bons résultats si l'on opère à une basse température dans des conditions d'alcalinité con- venables. Ces moyens sont, à plus forte j-aison, applicables lorsque la quan- tité de glucose est considérable, et, dans ce cas, il n'est plus nécessaire d'y recourir, si l'on n'a en vue qu'une approximation. En effet, quand le glu- cose contenu dans le vin s'élève par litre à plusieurs grammes, on peut sans inconvénient employer le réactif cupropotassique à l'ébullition , comme à l'ordinaire, car la présence de la gomme du vin n'affectera pas f ' -■ '■. ■ Il ■ . . ■ — - , (i) Journal de Pharmacie et de Chimie, 5" sûrie, t. VII, p. aSi; lS68. (2) J'ai constaté que des traces île bitartrate de potasse ajoutées à une solution de gomme arabique empêchent sa précipitation ; aussi est-il indispensable d'éliminer ce corps avant d'appliqué)- le procédé de séparation de M. Roussin. Il suffit pour cela de dissoudre la sub- stance dans l'eau, d'acidifier par quelques jjouttes d'acide chlorhydrique et de la précipiter par ralcool. ( 4« ) sensiblement le dosage. Il suffit de remarquer que le vin contient à peine I gramme de gomme par litre, et que le pouvoir réducteur de cette sub- stance, ainsi que je l'ai constaté par des expériences directes, n'est que le septième environ de celui du glucose. » Quant à la substance B de M. Béchamp, déjà signalée par M. Mau- mené dans son Traité du travail des vins (i), il y a lieu de remarquer que les traitements bien connus que l'on fait subir aux liquides organiques, dans lesquels on veut rechercher ou déterminer le glucose, ont pour effet de l'éliminer en majeure partie en même temps qu'une portion de la sub- stance A. Il n'y a donc pas lieu de tenir compte de ces madères, car la ré- duction du sel de cuivre qui peut leur être attribuée correspond au plus à quelques décigrammes de glucose par litre de vin. » Suivant M. Béchamp, la présence de ces substances actives devrait faire rejeter les procédés usuels de détermination du glucose dans les vins. Je ne saurais partager cette opinion. Ce qui est exact, c'est que ces pro- cédés peuvent être employés sans inconvénient pour reconnaître et doser approximativement ce principe dans les vins toutes les fois qu'il s'y trouve en quantité assez notable, seul cas où cette détermination puisse avoir quelque intérêt dans les analyses commerciales et dans les expertises. » CHIMIE ORGANIQUE. — Elhylène chlorobromé : isomérie de son chlorure avec le bromure d'éthylène perchloré. Noie de M. Ed. Bourgoi\, présentée par M. Berthelot. « En faisant réagir le chlore sur le perbromure d'acétylène, j'ai décou- vert un corps cristallisé que je propose d'appeler chlorure d' elhylène chloro- bromé. Il possède la même composition que le bromure de chloréthose ou bromure d'éthylène perchloré. D'après l'action de la chaleur, j'ai émis l'opi- nion que ces deux composés étaient probablement isomériques et non iden- tiques (2). Le présent travail a pour but de démontrer cette isomérie et de faire connaître un nouveau dérivé de l'éthylène, l'éthylène chlorobromé. » Le bromure de chloréthose a été obtenu en exposant au soleil un mé- lange à poids égaux de brome et d'éthylène perchloré, d'après la méthode de M. Malaguti. Au bout de quelques minutes, le tout se prend en une masse cristalline que l'on purifie par dissolution dans un mélange d'alcool (1) Voir Comptes rendus, t. L\XX, p. 1026 (slmiicc ilu 19 avril 1875). (2) Annales de Chimie et de Physique, t. tV, j). 426; iSjS. (49) et d ether. A l'évaporation spontanée, on obtient une belle cristallisation en lames rectangulaires tout à fait pures. » Chauffé en vase clos vers i85 degrés, le bromure de chloréthose aban- donne du brome qui vient se condenser dans les parties froides de l'ap- pareil : C^Cl*Br-^C*Cl* + Br^ » Lorsqu'on le chauffe entre i4o et i5o degrés avec le double de son poids d'aniline commerciale bouillant à i85-i86 degrés, il se manifeste une réaction très-énergique : il passe à la distillation de l'éthylène per- chloré, tandis qu'il reste dans la cornue du bromhydrate de rosaniline, C'^H'A/. + aC'Ml» Az 4- 3C*CPBr- = 6HBr + C'H'^Az' 4- 3C'C1\ » Cette réaction est très-nette. Elle permet de préparer de l'éthylène perchloré parfaitement pur. B Sous l'influence de l'acide sulfurique étendu et du zinc, le brome est également enlevé : C*Cl*Br= 4- H= = aHBr 4- C*C1\ » Le chlorure d'éthylène chlorobromé se comporte d'une façon diffé- rente sons l'influence des mêmes réactifs. » Soumis à l'action de la chaleur, il dégage du chlore vers i85 degrés. En vase clos et à une température peu supérieure, le chlore finit par mettre à son tour du brome en liberté. Contrairement à ce que l'on observe avec le bromure de chloréthose, il y a donc ici deux phases successives : Première phase C Cl* Br= = C CP Br' 4- Cl% Deuxième phase C'Cl^BrM- Cl'= C*C1< 4- Br^ » L'action d'un mélange d'aniline et de toluidine est tout aussi caracté- ristique. La décomposition est même plus facile que celle du bromure de chloréthose, car elle commence au voisinage de 100 degrés. On porte graduellement la température jusqu'à 170 degrés, afin de recueillir tous les produits volatils qui prennent naissance. On lave le liquide distillé avec de l'acide sulfurique étendu pour enlever la petite quantité d'aniline qui a été entraînée. On le distille ensuite en rejetant ce qui passe au-dessous de i3o degrés. » Soumis à l'action d'un mélange réfrigérant de glace et de sel marin, il se prend en une masse cristalline que l'on égoutte avec soin. )) Celte dernière opération, analogue à celle qui sert à purifier l'acide C.R.,1875, 2" Semestre. {T. LXWl.Jiol.) 7 ( 5o ) acétique cristallisable, doit être exécutée rapidement, car la liquéfaction totale a lieu à une température inférieure à zéro. » Le corps ainsi préparé est l'éthylène chlorobromé, eCl'Br^ Il prend naissance d'après l'équation suivante : C'-H^Az+ 2C'*H''Az-{-3C''Cl*Br' = 6HGl + C^''H«»Az^ 4 3C^CPBr^ Voici son analyse : I. 0,575 ont donné par le cliromate de plomb o, ig3 d'acide carbonique, II. 0,463 ont donné o, i56 d'acide carbonique, III. 0,406 ont fourni i,o55 d'un mélange de chlorure et de bromure d'argent, d'où l'on déduit en centièmes : Théorie. 1. II. III. C 9'4t 9>'5 9,2 CP 27,84 Br' 62,75 90,59 » » 90,54 » L'éthylène chlorobromé est un liquide limpide, incolore, très-réfrin- gent, qui se concrète en cristaux vers i6 degrés au-dessous de zéro. Sa saveur est sucrée, puis piquante et désagréable. Il possède une odeur éthérée qui rappelle celle du chloroforme. » Par ses propriétés physiques, comme par sa composition, il établit le passage entre l'éthylène perchloré qui reste liquide à basse température et l'éthylène perbromé qui est solide à la température ordinaire. M II s'unit au chlore de manière à reproduire le corps qui lui a donné naissance. Avec le brome, la combinaison s'effectue rapidement sous l'in- fluence des rayons solaires : il en résulte un beau corps cristallisé, le bro- mure d'éthylène chlorobromé, C'Cl-Br^Br^ Je ne suis pas parvenu à le combinera l'iode; sous ce rapport, il se com- porte comme l'éthylène perchloré, qui ne paraît pas susceptible de s'unir à cet élément. » Les faits qui précèdent établissent d'une façon très-nette l'isomérie du bromure de chloréthose avec le chlorure d'éthylène chlorobromé. Le pre- mier de ces composés étant représenté, d'après son mode de formation, par la formule C'Cl*(Br-), ( ;>! ) le second aura pour formule C''CPBr^(CP). J'ajoute que la théorie fait prévoir l'existence d'un troisième isomère, C*CPBr(ClBr), pouvant être considéré comme de l'éther bromhydrique brome dans lequel l'hydrogène est remplacé par du chlore. Un tel corps, s'il existe, devra perdre du brome et du chlore à équivalents égaux sous l'influence de la chaleur ou des agents réducteurs. » BOTANIQUE. — Influence du calcaire sur la dispersion des plantes diies calci- fuges. Note de M. Ch. Contejean, présentée par M. Duchartre. « Dans un travail (i) ayant pour but de démontrer que la distribution naturelle des végétaux se trouve principalement subordonnée à la nature chimique du terrain, j'établis une catégorie de plantes maritimes recher- chant la soude, et une catégorie de plantes terrestres, repoussées par cet alcali, qui est alors remplacé par la potasse. Les plantes terrestres forment elles-mêmes le groupe des calcicoles, qui recherchent le calcaire; celui des calcifuges (anciennes silicicoles), qui l'évitent, et celui des indifférentes, qui vivent sur toute espèce de sol. » Sans vouloir absolument nier une influence directe et attractive (mais encore à prouver) de la silice et de la potasse sur les espèces calcifuges, j'attribue surtout la préférence de ces dernières pour les terrains privés de calcaire à l'action répulsive du carbonate de chaux; et j'appuie cette con- clusion de nombreux exemples, en me bornant, d'ailleurs, à une exposi- tion pure et simple de la théorie. » J'ai donc laissé quelque chose à faire à l'intelligence des lecteurs ; aussi plusieurs objections m'ont-elles été adressés. Il en est une que je veux réfuter tout de suite, parce 'que les explications dans lesquelles je vais entrer complètent la théorie sur un de ses points les plus essentiels. » Cette objection est formulée de la manière suivante : Si l'on peut ad- mettre que les calcifuges absolument exclusives et intransigeantes (et le nombre en est limité) sont repoussées des terrains calcaires par une action nuisible du carbonate de chaux, on comprend mal que cette substance en [i] I>e l' influence du tannin sur la végétation. {Annales des Sciences naturelles, 5' série, t. XX, p. 266)1 7- ( 52 ) éloigne également le groupe infiniment pins nombreux des calcifuges moins exclusives, qui vivent et qu'on cultive aisément dans le calcaire. » Je réponds : L'action répulsive du carbonate ne s'exerce directement que sur les calcifuges exclusives. Puisque les autres peuvent croître et prospérer sur le calcaire, il est évident que ce minéral ne saurait, par lui- même, les empêcher de se développer dans un milieu qui le renferme. Mais, si peu que leur nuise le carbonate de chaux, il est également certain que les calcifuges, même choisies parmi les plus accommodantes, rencon- trent dans le sol calcaire des conditions d'existence moins favorables à leur installation que les véritables calcicoles et que les plantes indiffé- rentes. Nous sommes donc obligés de tenir compte de la concurrence vitale ou, pour employer la nomenclature de M. Darwin, du combat pour l'exis- tence, dont les effets ne peuvent être mis en doute dans le cas parti- culier. » En résumé, l'action directe du carbonate de chaux repousse des ter- rains calcaires les calcifuges exclusives; les difficultés de la lutte pour la vie en éloignent les plus tolérantes. De même aussi, les calcaires luttent difficilement contre les calcifuges et les indifférenles sur un sol privé de calcaire. » BOTANIQUE. — Sur l'absorption des liquides colorés. Note de M. Cacvet, présentée par M. P. Duchartre. (Extrait.) « Le i5 février 1875, M. Bâillon a exposé le résultat de ses recherches sur l'absorption du suc de Phylolacca decandra par les racines des plantes. D'après lui le suc Aq Phylolacca n'est pas absorbé par les racines; dans l'expérience de Bist, le liquide coloré pénétra, sans doute, par la surface cicatricielle du bulbe; dans celles de Unger, la pénétration dut s'effectuer, soit par les cicatrices du plateau, soit par la portion restante des racines décomposées : « La racine n'est pas seulement un organe d'absorption; )) c'est encore un instrument dialyseur »; elle ne prend que de l'eau au suc de Phylolacca et ses tissus ne sont pas attaqués. Toutefois, en partant des expériences de de Candolle, M. Bâillon dit qu'il ne connaît pas de liquide coloré qui n'altère plus ou moins les lissus des jeunes racines. Si la racine ne prend que l'eau au suc de Phylolacca, cette liqueur se concentre de plus en plus, et l'on s'explique difficilement que les Jacinthes de M. Bâil- lon n'aient pas souffert. J'ai montré (^nn. Se. nat.; Bol., /i" série, t. XV) que le suc de Phylolacca tue les racines, et j'ai attribué cette nocuité à la ( 53) formation d'un dépôt qui empêche ou entrave l'absorption. Cependant, d'après les observations de M. Bâillon, de Séguin et de Vogel, il semble que les plantes grasses ou bulbeuses soient à peu près insensibles à l'action des liqueurs colorées. Afin de vérifier le bien fondé de cette hypothèse, j'ai expérimenté sur une plante bulbeuse en bon état, sur une plante bul- beuse à demi épuisée, sur des Pois et de l'Orge. » 1° Une Jacinthe fut traitée à la fois par la cochenille pure et par la cochenille additionnée de i millième d'alun; les racines de la liqueur alunée se colorèrent seulement dans leur partie immergée et moururent; celles de la cochenille semblaient en bon état quand on les mit dans l'eau : un mois aj)rès, elles étaient mortes. M Un AUium cepa, à bulbe fort réduit par une assez longue végétation, fut plongé par ses racines dans des solutions de cochenille, d'orseille, de campêche et de safran. Les liqueurs furent diversement absorbées, et leur nocuité s'établit dans un ordre inverse de celui de l'absorption. Le cam- pêche fut beaucoup absorbé, et les spongioles furent peu attaquées; l'or- seille fut moins absorbée et les spongioles se détruisirent à la longue; la cochenille fut peu absorbée et presque toutes les racines périrent; enfin l'absorption du safran fnt presque nulle, et toutes les racines moururent. » 3° Des Pois furent soumis à l'action du campêche, de l'orseille et de la cochenille. L'absorption des liqueurs s'établit à peu près dans le même ordre qu'avec l'oignon. Le campêche ne semble pas avoir été sérieusement nuisible aux racines, l'orseille a amené la destruction des deux pivots seu- lement, la cochenille a tué tous les pivots. » 4° L'orge fut traité par : orseille, cochenille, décoction de baies sè- ches de Phylolacca, décoction de fruit du piment doux. Avec l'orseille, les plantes sont restées en bon état; les racines principales sont colorées; leur pointe seule paraît en voie de destruction. Avec la cochenille, les plantes sont restées en assez bon état; presque toutes les anciennes racines se sont colorées en bleu, puis détruites. Avec le piment, toutes les an- ciennes racines sont mortes; deux plantes seulement, d'ailleurs en mauvais état, ont survécu et ont poussé de nouvelles racines. Le Phylolacca a tué toutes les plantes. » Dans aucune expérience les liqueurs colorées n'ont pénétré les ra- cines sans les tuer; aucune n'a dépassé la partie immergée; la matière colorante n'est jamais arrivée aux tissus intérieurs, tant que la racine était saine. La pénétration s'est effectuée avec lenteur, de cellule en cellule, et le protoplasma s'est coloré successivement; les vaisseaux n'ont pas été ( 54 ) colorés au-dessus de parties réellement attaquées, et, le plus souvent, la coloration des tissus intérieurs n'a pas dépassé l'extrémité des racines. Rien dans la composition des liqueurs colorées (sauf la cochenille alunée) n'autorise à les regarder comme vénéneuses; il faut donc admettre que les racines n'absorbent pas les matières colorantes, soit parce que le proto- plasma les repousse, soit parce que, au contact des racines, ces matières subissent une modification qui les rend insolubles. Telle est, évidemment, l'origine du dépôt que j'ai signalé à la fois dans les liqueurs et au voisinage des spongioles. Si l'on se rapporte aux expériences de Gôppert, de de Saus- sure et.de Bouchardat, avec les matières extractives, on voit que celles- ci sont repoussées aussi par les racines et forment un dépôt à leur surface. Les matières colorantes et les matières Jextractives sont des sub- stances de même espèce ou à peu près. Si les unes sont nuisibles, il était facile de prévoir que les autres le sont également. Pourquoi cette nocuité de substances d'ailleurs inertes? Il se peut que les lois de la dialyse s'opposent à leur pénétration et que cette dernière soit uniquement possible avec les seules matières organiques, qui ont subi cette sorte de fermenta- tion lenle, qui s'effectue dans le sol et qu'on appeWe ferinenlaiioti ulmique. La conclusion à tirer est la suivante : les liqueurs colorées ne sont pas ab- sorbées par les racines saines; on ne peut, à l'aide de ces liqueurs, déter-p miner la voie suivie par la sève dans sa marche ascendante. » M. A. Devergie rappelle, à propos de la Communication de MM. Ber- geron et Lhôle sur la présence du cuivre dans les divers organes de l'orga- nisme, qu'il avait annoncé à l'Académie de Médecine, le i6 octobre i(S38, la découverte qu'il avait faite du cuivre et du plomb dans les cendres de l'estomac et des intestins de l'homme. M. Leclerc rappelle, à propos de la Note de M. Giraud-Teulon (i) sur un nouvel instrument de télémétrie, qu'il a publié l'année dernière (2), un moyen simple et rapide d'évaluer la distance à laquelle on se trouve d'un point inaccessible. Il emploie un compas d'épaisseur légèrement modifiée. M. H. Peslin fait savoir à l'Académie que la formule qui fait l'objet de (i) Comptes rendus, 7 juin 1876. (2) Annales de la Société des Lettres, Sciences et Arts des Alpes-Maritimes. ( 55) de sa Note sur les variations périodiques de la température du sol n'est pas nouvelle et se trouve dans le Cours de Physique inatliématique de M. E. Mathieu, qui vient de lui être communiqué. M. Abeille adresse, par l'entremise de M. Bouillaud, un Mémoire inti- tulé : « Guérison des déviations, inflexions et abaissements de la matrice par la myotomie utérine ignée sous-vaginale; méthode de traitement exempte de tout danger «. M. Trémaux adresse une Note, dans laquelle il suppose que la pres- sion à laquelle M. Bert soumet les corps organiques empêche le carbone de se dégager pour entrer dans de nouvelles combinaisons. A 5 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 6 heures. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages rkçus pendant la séance du 5 juin 1875. Le Soleil; par le P. A. Segchi ; 2" édition, revue et augmentée ; première Partie, texte et Atlas. Paris, Gauthier-Villars, 1875 ; i vol. in-8°, avec Atlas in-4°. Théorie mécanique de la chaleur [première Partie) : Exposition analytique et expérimentale de la Théorie mécanique de la chaleur; par G. A, HiiiN; 3* édition, t. I. Paris, Gauthier-Villars, 1875; in-8°. Revue d'Artillerie;?»^ année, t. VI, 3^ livr., juin !875. Paris et Nancy, Berger-Levrault, 1876; in-8". Notice sur les Travaux scieuli/iques deM. MOUCHEZ, capitaine de vaisseau. Paris, Gauthier-Vilhirs, 1875; iii-8°. Etudes cliniques sur l'aueslhésie chirurgicale, pat la\ méthode des injections de chloral dans les veines; par \eJ)' OrÈ. Paris, J.-B. Baillière, 1875; in-8". ( 56) Des injections inli a -veineuses de chloral ; par le D"' Oeé. Paris, J.-B. Bail- lière, 1873 ; br. in-S".' Ces deux ouvrages sont adressés par [l'auteur au Concours Montyon, (Médecine et Chirurgie. ) Comité international des Poids et Mesures. Procès-verbaux des séances de 1875-1876. Paris, Gauthier-Villars, 1875; br. in-8°. La poudre de guerre ; par Martin de Brettes. Versailles, imp. E. Aubert, 1875 -, br. in-8°. Hepatologia gallica. Flore analytique et descriptive des hépatiques de France et de Belgique; par T. HuSNOT ; i" livraison. Cahan, cbez l'auteur; Paris, F. Savy, 1875 ; in-S". Lois nouvelles des puissances des nombres. Propriétés nouvelles des fractions décimales périodiques ; par G. DE Coninck. Paris, Gauthier-Villars, 1876; br. in-8°. Moteurs à vapeur. Analyse de deux machines Corliss de mêmes dimensions^ avec et sans enveloppe de vapeur; par O. Hallauer. Mulhouse, imp. Bader, 1873 ;br. in-8°. Etude de trois moteurs pourvus d'une enveloppe ou chemise de vapeur ; par O. Hallauer. Mulhouse, imp. Bader, 1873 ; br. in-S". Note sur les variations du vide, etc.; par O. Hallauer. Mulhouse, impr. Bader, 1876; in-8''. Compression de la vapeur dans les espaces invisibles des machines Woolf; parO. Hallauer. Mulhouse, imp. Bader, 1875; br. in-8°. Note sur la construction du thermomètre différentiel à air ; par O. Hallauer. Mulhouse, imp. Bader, 1874 ; br. in-8°. Société protectrice de l'enfance de Marseille. Concours de 1874- Mémoire présenté par M. C.-A. Caron. Paris, P. Dupont, 1875 ; br. in-8°. Comité international des Poids et Mesures. Procès-Verbaux des séances de 1875-1876. Paris, Gauthier-Villars, 1876; br. in-8°. Mémorial de Ingenieros ; t. XVHI, XIX, t. XX, enero, febrero, 1870. Madrid, 1873-1874; 2 vol. in-8°, 1875; 2 liv. in-S". Anales del Museo publico de Buenos-Aires ; entrega duodecima, ultima del tomo segundo. Buenos-Aires, 1870-1871 ; in-4°. Boletin de la Acadcmia nacional de cencias exaclas existente en la Universidad de Cordova ; enir . 1, II, III. Buenos-Aires, iuiprim. de la Tribuna, 1874; 3 liv. in-4''. (57 ) • Osservalorio di Moncalieri. Il commodoro M. F. Moury e la Corrispon- denza meteorologica délie Alpi e decjli Appennini Italiani; pel P. Fr. Denza. Torino, 1875; in-8°. (Présenté par M. Ch. Sainte-Claire Deville.) JUi deir Jccademia pontificia de' nuovi Lincei compilati dal secji elario ; anno XXVIII, sessione IV del 21 marzo, 1876. Roma, typog. délie Scienze niatemaliche e fisiche, 1875 ; 10-4°, Life and work at the great pyramid during the months of]'anuar/,february, march and april, A. D. i865 ; wilh a discussion of ttiefacts ascertained ; by C. PiAZZi Smyth. Edinburg, Edmonston and Douglas, 1867; 3 vol. in-8" reliés. Our inherilance in the great pyramid; bj Puzzi Smyth. London, Isbister and C, 1874; I vol. in-8° relié. ERRAJA. (Séance du 7 juin 1875.) Page 1389, ligne 20, au lieu de fixe, lisez finie. (Séance du i4 juin 1875.) G> m Page 1443? ligne 6, au lieu de -r> lisez — • (Séance du 28 juin 1875.) Page 1616, ligne i3, au lieu de MM. V. Burq et Diicoux, lisez MM* V. Burq et Ducom. C.R., i^rh, 1' Semeslre. (T. LXXXl, «<• !.) (58) Juin 1875. Obsekvations météorologiques I 2 3 4 5 6 7 8 9 10 II 12 i3 ■ 4 i5 i6 '7 i8 '9 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 3o (I) mm 7^4 > 9 754,0 753,5 754,! 755,2 757i9 762,4 761,9 75i,2 752,0 753,3 755,1 754,0 760,6 748,4 760,3 761,6 755,7 759.3 766,1 761,6 758,9 768,7 759.' 757,' 766,0 757,3 753,5 753,6 754,8 THERMOMETRES da Jardin. M 12,6 16,5 '4 ,2 i5, 1 12,9 9,6 12,4 16,1 >',9 12,9 12,3 9,» 12,3 11,9 '4,2 8,7 9,6 7,0 (3) 3o,i 29,9 3o,2 28,0 24,1 26,9 27,5 24,9 33,7 22,5 20,7 >«,8 22,5 26,5 21,7 20,7 21,0 "9," Ul 7,0 22,0 7,7 20,3 11,1 i5,4 11,1 20,4 9,7 20,9 II, I ■ 8,2 12,3 22,8 12,8 "9,0 II, I 24,3 12,5 23,7 i3,8 21,8 ■ 3,6 22,7 21,4 23,2 22,2 20,6 ■ 8,5 18,3 20,0 20,0 22,8 17-7 16,5 ■ 5,5 17,4 18,7 18,0 i4,7 16,3 i3,i ■ 4,8 ■ 4 ,0 i3,3 i5,8 i5,3 '4,7 ■ 7,6 '5,9 '7,7 18,1 17,8 i.'8,2 (5) 2', 7 20,5 22,5 18,9 '7-9 '9,1 19.5 18,6 21 ,4 16,8 i3,i i5,3 ■5,7 '9,0 i5,6 ■ 3,8 i3,3 ">7 ■ 5,0 '4,9 ■ 3,5 i5,o 16,3 '4,7 17,3 16,0 ■ 8,6 .8,7 16,1 18,0 (6) 5,6 4,3 6,2 2,5 ',4 2,5 2,8 1,8 4,5 -1,2 -4,0 -1,8 -1,5 1,7 -1,7 -3,5 -4,0 -5,6 -2,3 -2,4 -3,8 -2,3 -2,1 -2,7 -0,2 -1,6 0,8 1,0 -'.7 0,2 S 8 a .0 {7) 20,4 22,5 18,6 17,5 ■ 8,6 2,00 18,7 20,9 16,0 i3,6 i5,4 '5,4 18,6 i5,9 l4,2 '3,4 12,5 ■ 5,6 ■ 5,0 12,6 '4,8 16,2 ■ 4,2 16,7 ■ 5,2 18,1 '7>9 i5,6 (») 34,9 56,9 56,9 61, 1 45,3 58,1 70,6 64,0 44,9 42,8 58,4 56,1 37,2 64,5 40,4 39,1 52,5 28,5 56,6 40,7 THERMOMETRES da sol. (!)) 18,0 27,1 32,6 12,0 44. a 3i,i 49,' 42,2 34,3 32,9 23,8 22,4 23,8 20,3 18,7 23,6 22,3 20,9 23,1 7,5 3,7 5,8 4,8 9,4 5,3 4,3 3,2 1,3 5,0 6,6 4,2 5,8 5,0 4,3 8,6 6,9 20,6 9,8 6,6 8,0 (1°) '9,1 20,2 21 ,0 2', 7 20,6 20,2 20,9 21,7 21,8 20,7 19,0 18,0 '7,6 17,8 .8.2 '7,6 '7,7 '7,' '6,9 '7,1 '7,1 ■ 7,0 '7,0 16,7 '7,3 '7.8 17,0 ■ 8,5 18,7 ■ 8,6 dO 5,5 5,7 5,9 6,2 6,5 6,7 6,8 7,0 7-2 7,4 7,5 7,4 7,' 7,0 6,8 6,8 6,7 6,6 6,5 6,4 6,3 6,2 6,1 6,1 6,0 5,9 6,0 6,1 6,2 6,3 (ij) mm 10,7 ",7 12,7 11,8 10,0 9,4 10,6 9.9 ",9 10,2 8,2 7,9 9,3 9,0 8,3 9,2 9-6 8,6 7,9 10,2 9,9 9,2 8,9 11,0 11,2 10,5 ■ 1,2 11,8 ",4 12,0 (,3) 56 68 65 75 67 62 64 65 63 77 73 63 72 58 64 80 85 85 66 82 85 74 71 89 76 75 7' 75 84 79 («) mm 0,0 6,9 9,3 0,0 8,2 3,6 7,5 0,1 2,7 O 0,8 1,5 5,2 0,5 0,0 2,7 9,1 0,0 2,2 i5,3 0,0 0,0 0,0 1,0 5,4 (li) mm 5,4 4,' 3,3 4,2 3,3 4,3 4.4 4,3 3,7 2,5 3,3 4,6 3,3 5,8 4,0 2,6 1,3 1,3 3,4 '-7 0,9 3,1 4,0 1,0 2,7 2,0 2,2 2,4 ' ,< 2, 1 (16) ■ 07 494 3l! 280 5i4 o 775 254 326 -278 355 ■ 78 237 • 1684 264 122 -407 465 766 21 i3i ■ 64 '47 475 202 339 3o^ -98 ■ 83 (G^ La tempcralure ■lor^nale esl déduite de la courbe rectifiée des températures moyennes de soixante années d'observations. — (8) Moyennes des cinq observations. — Les degrés aclinométriques sont ramenés à.la constante solaire loo. — (7) (9) (10) (11) (12) (■3) (16) Moyennes des observations trihoraires. ( 59 FAITES A l'Observatoire de Montsocris. Juin 1875. ~ HAGNÉTISME TERRESTRE VENTS H a ; moyeDnes diurnea). a 20 mèlres. m a 0 :Z fi s s K m a z: 0 U â 0 ■•^ H a z REMARQUES. 1 0 a à Ë as ô C ô « a I.Ë ^ 0 £1 0 0 a 2 c 0 a § a 0 0 5 0 □ m C 1 (18) (19) (M) („) (22) (23) (24) (25) ( 'C ) 6 0 * 17.20,3 65'.32',o ',937' 4,6771 El NE km i3,3 1,66 SW/-(i) Tonnerre et pluie l'après-midi. 3 20,4 3l,2 9354 670S E puis W et S .4,1 ,,88 SE A 6 Orage à 5*" 30™ s. ; éclairs le soir et pluvieux. 3 20,4 3o,o 9355 6672 SEpuisWetN 7,3 o,5o SSW A 6 Pluv. le soir. Orage et forte averse à 9'' 3o"' s. 4 22, 1 29,9 9346 6647 WNVF .5,4 2,22 NW à SW 4 » 5 20,3 29.5 9349 6644 WNW » » WiNW 8 u 6 n » » ,, SWàîNNW ■ 4,8 2,o5 NWA 5 » 7 24,2 29.9 9362 6688 W ,1,3 1,20 W 5 » 8 22,3 29,6 9369 6694 WNW à INE 11,3 ,,31 WSW A 4 Gouttes de pluie le matin. 9 * 20,9 28,9 9351 663 1 SE. SW. NW '4,2 1,89 SA 9 Orage de WSW de 3b 20™ à4'' s.; viol, raf., pi. grtMe. 10 21 ,4 28,1 9353 6609 sw 20,9 4,1' SA 9 Constam. pluvieux. Tonn. et oud. à 2'' 50°' s. 11 20,8 27;7 9362 0623 wsw .. » l WSW 6 Pluvieux tout le jour. Temps de bourrasques. 12 3. ,3 28,6 9376 66S2 SW 27,5 7,i3 SW 8 Gouttes de pluie par interv. Temps de bourr. i3 30,7 29,2 9369 6683 sw 22,8 4,90 sw ,0 Soirée pluvieuse. •4 31,3 28,7 9380 6694 sw 35,8 6,29 sw 5 Faibles bourrasques. i5 21,2 29,0 9366 6669 sw 26,4 6,59 sw 6 Qq. bourrasques. Pluie le matin et vers midi. i6 33,0 28,7 9367 6664 sw .7,8 2,99 sw 10 Qq. bourrasques. Averse h midi. Soirée pluv. '7 20,4 27,8 9372 6649 très-variable. 6,8 0,44 très-var. 7 Oiageà4''5o'" s. avec ondée mêlée de grêle. i8 » 19,0 28,7 9363 6654 SW-INW 6,2 0,36 sw à NW 6 Pet. pluies par interv. Tonn. incess. depuis 1 1^ 20'" m '9 » 22,3 28,1 9373 6660 NW 9,3 0,81 NW 6 Gouttes de pluie pendant la soirée. ÎO 21,3 38,5 9367 6657 SW 11,3 1 ,20 SW 9 Pluie l'après-midi et le soir. 31 21,9 27,5 9356 6600 NW 8,6 0,6g NW 10 Pluvieux constam. Soutenue vers 3 h. matin. 33 20,6 27,4 9366 6621 N 11,6 1,27 N 8 Gouttes de pluie avant le jour. 33 20,8 27,4 9362 66i3 NNW ■4,7 2,o3 NNW 9 Pluvieux l'après-midi et le soir. 34 .9.5 27,2 9355 6090 NNW 10,6 ,,o6 WNW 10 Pluie jusqu'au soir. Très-forte le matin. 33 21,2 26,6 9362 6589 NW 10,7 1 ,09 NW 10 Gouttes de pluie pendant la soirée. 26 20,7 26,4 o354 6564 WNW 7,9 0,59 WNW 10 Rares gouttes de pluie le soir. 37 20,7 26,5 9363 6590 NW.à S 7.2 0,49 NW à S 9 Gouttes de pluie la matinée. 28 20,3 27,2 9353 6584 SSW i>,4 ,,22 SSW 10 Halos. Petites pluies le soir et nuit suivante. 29 * >7.7 26,5 9340 6535 WNW à SW 8,1 0,61 WNW à S 9 La pluie n'a cessé qu'à la nuit close. 3o 20,4 * 27,4 9342 6563 SiSW 12,4 1,45 SiSAV 6 Rosée le soir. ( 18) Valeu rs faisant suite aiu nombres publics jusqu'au 6 0 vril. (i< )à 21) ♦ Pe rturbations. ( 22) (20) Le signe W indiqu e l'ouest, conformément à la décisior ) de la coni érence internationale de Vienne. ( 23) Vîtes >es maxima : le 9, bourrasque de 70^"*, 6; le lo. 44"™,, ; le 11, 55'^ ",6; le ,2, 55'"''6; le i5, 41,"'" ,9; le 16, 36''m,6. ( 25) (')L a lettre A désigne les cirrhus dont la directio n , qua id ils sont visibles, est donnée de préférence h celle des 1 aut res nuages . ( 6o) Moyennes horaires et moyennes mensuelles (Juin iS^S). 6^M. gt-M. Midi. S^S. 6^ s. 91> S. f r t I r f Déclinaison magnétique 17°-*- 16,6 18,2 25,2 25,4 22,3 20,4 Inclinaison » 60"' -t- 28,0 28,5 28,3 28,3 28,5 28,5 Force magnétique totale 4j+ 6596 6618 6654 6690 669'! 6660 Composante horizontale 9341 gSSo 9868 9383 9383 9368 Électricité de tension (i) 332 376 — 15 — 325 23g 243 mm njm mm mm mm mm Baromètre réduit à 0° 755,22 755,33 755,07 754,48 754,39 755, 10 Pression de l'air sec 745,38 7.15, 40 74 4 186 744 j ^5 744 jO' 744 > 69 Tension de la vapeur en millimètres 9,84 9,93 10,21 10, 23 10, 38 10, 4i État hygrométrique 82,0 66,4 69,9 57,4 64,0 77,2 00 00 00 Thermomètre du jardin i3,95 17,73 20,06 20,91 19, i5 i5,g7 Thermomètre électrique à 20 mètres i3,98 17,06 19,18 20,37 19, 3i 16, 34 Degré actinométrique 32, 06 54,57 60,16 55, i8 a4,75 >• Thermomètre du sol. Surface i5,43 22,10 24,00 24,26 18,90 i4>07 à 0"", 02 de profondeur. . . 16,20 à o^.io » . . 17,37 à o'",20 » ... 18,53 à o"',3o » ... 18,23 h i'",oo » ... 16,46 mm Cdomètre à i'",8o 19,7 Pluie moyenne par heure 3,28 Évaporation moyenne par heure (2) ^. . . 0,49 Vitesse moy. du vent en kilom. par heure 11,26 i3,o5 16,16 Pression moy. du vent en kilog. par heure 1,20 1,60 2,46 17,24 17, 3i 18, 25 18,04 16,48 mm 11,4 3,80 i,i3 19,19 20, i3 19,60 18,60 18,01 18,95 19,31 19,10 18, 3i 18, 58 18,99 "Q.iS 17,91 18,01 18, ig 18, 4o 16,49 16, 5o 16, 5i 16,49 mm 5,5 1,83 ■.9' mm 5,3 >,77 2,33 17,23 2,80 mm 24,3 8,10 1,92 14,81 2,07 mm 4,1 ■,37 1 ,20 12,54 1,48 Minait. 19,0 28,5 6625 9354 160 moi 755,05 744,96 10,09 82,2 o 14, 32 14,55 12,57 i7>59 18,53 19,10 18,46 16, 5o mm '1.7 3, go 1,56 11,83 1,32 Moyecnes. 17.20,8 65.28,5 4,6643 1,9361 179 GlUl 754,93 744,80 10, i3 72,0 i6°,87 16,76 45,34 '7.73 18, i5 18, 3i 18,73 lS,20 16,49 mm t. 82,0 » t. 92,3 i3,56 Heures. Déclinais. Pression. a 2». à so". 0 f mm 0 0 l*" matin ... 17.19,0 754.90 .3,82 14, 10 2 <• 19,2 5.i,83 13,28 ■3,64 3 » 19,1 54,82 12,87 i3,26 4 .. . . 18.5 54,93 12,75 l3,I2 5 » ■7.7 55,09 ■ i3, Il i3,o5 6 » 16,6 55,22 13,95 13,98 7 .. 16,2 55, 3i i5,i5 14.93 S .. ... .6,7 55,33 iG,49 16, 03 9 .. 18,2 55,32 17.73 17,05 10 n 20,6 55,27 ,8,74 '7.94 11 » 23,0 55,18 19,50 18,62 Midi 25,2 55,07 20,06 19,18 Moyennes horaires. Température. Heures. 1" soir. 0 „ 3 » 4 « 5 » 6 .. 7 » 8 .. 9 .. 10 » U .. Minuit.. Déclinais. Pression. Température. 17.26,4 26,4 25,5 24,3 23,2 22,3 21 ,6 20,9 20,5 19.8 '9.3 ■9.0 mm 754,90 54,69 54,48 54, 3i 54 ,27 54,38 54,61 54,87 55, 10 55,21 55,18 55, o5 20, 5o 20,82 20,91 20,71 20,09 19,15 18,01 16,89 '5,97 15,28 .4,78 l4i32 19,68 30, 10 20,38 20,38 20, o3 19,31 18,19 17,28 16,34 15,54 i5,o4 .4,56 Thermomètres de l'abri (Moyennes du mois.) Des minima , . . i i°,S des maxima 23°, 3 Moyenne Tliermoînètres de tu surface du sol. Des minima 10°, 5 des maxima 35°, 0 Moyenne Températures moyennes diurnes par pentades. o 0 1875. Mai 3i à Juin 1^. . . 20,2 Juin 10 à i '1 . . . i5,8 Juin 20 à i\. Juin 5 il » g... 19,3 » i5 à 19... i3,9 » 25 à 29. 17S6 22°, 8 • '4,7 ■ 17,3 (1) Unité de tension, la millième partie de la tension totale d'un élément Daniell pris égal à 28700. (2) En centièmes de millimètre et pour le jour moyen. »«®o« COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 12 JUILLET 1875. PRÉSIDENCE DE M. FREMY. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Lk Verrier, à la suite du procès- verbal, fait remarquer que l'article de M. Ch, Sainle-CIaire Deville, menlioiiné au procès-verbal et inséré à la page 28 des Comptes rendus, n'a pas été lu à la séance. Ce qui est contraire à la règle, du moment que M. Deville attaque dans cette Note M. Le Verrier qui ne s'était occupé en rien de lui. Note de M. E. Chevreul sur i' Explication de nombreux phénomènes qui sont une conséquence de la vieillesse. 3* Mémoire; 4*^ Extrait. (Fin.) 2" FAIT : Caractères distinctifs des trois couleurs dites primitives, le bleu, le jaune et le rouge. « L'analyse mentale des qualités optiques spéciales portées au maximum dans les lumières colorées bleu, jaune et rouge, et formulées dans les termes suivants , me permet d'exposer de la manière la plus satisfaisante les raisons pour lesquelles un fond vert est de tous les fonds, rouge, orangé, jaune, bleu et violet, celui qui modifie le plus le gris que ces fonds circon- C R , iS-3, i» Scmtitre. (T. LXXXl, N» 2.) 9 (6. ) scrivent respectivement, et d'apprécier en même temps la manière dont les autres fonds le modifient chacun à sa manière, en ayant égard à la fois au ton et à la couleur. » Le bleu est la couleur la plus obscure, la plus rapprochée du noir, jusJi- fiant ainsi les expressions d'artistes et d'ouvriers qui l'appellent un noir clair, tandis qu'ils appellent le noir un bleu foncé. » La preuve en est qu'on peut avoir un bleu foncé sans bruniture, constituant le dix-huitième ton d'une gamme de vingt tons. » \je jaune, étant au blanc ce que le bleu est au noir, est la couleur qui éclaircit, qui illumine le plus les couleurs auxquelles on le mêle; il est donc bien le contraire du bleu qui les assombrit en s'y mêlant. En outre il n'est guère possible de trouver un jaune s'élevant au douzième ton qui ne soit pas rouge. » Le rouge, intermédiaire entre le bleu et lejaune, a une intensité comme couleur spéciale qui le distingue du bleu et du jaune, et qui, au point de vue du ton, est bien intermédiaire entre eux; il a donc en définitive comme couleur spéciale une intensité tout à fait supérieure, » Enfin on ne peut guère dépasser le quinzième ton avec le rouge pur de rabat. )) Maintenant une première conséquence de ces faits, qui, je crois, n'ont jamais été ni démontrés , ni même énoncés, c'est qu'on ne peut faire un cercle chromatique harmonieux sans tenir compte des faits précé- dents, lorsqu'il s'agit de copier des tableaux aussi fidèlement qu'on peut le faire avec des matières colorées d'une étendue sensible, c'est-à-dire qu'il faut commencer par faire la gamme du jaune en usant du jaune pur jus- qu'au douzième ton, s'il est possible. M Pour opérer la gamme du rouge, on commence à la rabattre au trei- zième ton, puis on la monte jusqu'au vingtième ton avec une bruniture. » Opérer d'une manière analogue avec la gamme bleue à partir du treizième ton jusqu'au vingtième. » Afin de bien apprécier la conséquence de ce qui précède, c'est de voir les tons non rabattus du bleu, du rouge et du jaune contigus respecti- vement à leur seizième ton qui l'est beaucoup; simple contraste de ton entre le bleu et son seizième ton; contraste de ton et contraste de nuance entre le rouge et son seizième ton; celui-ci, rendu violàtre par le noir qui le rabat, rappelle un cramoisi ou un violet rouge relativement au rouge clair. » Enfin le jaune contigu à son seizième ton présente un contraste extrême de ton, et son seizième ton est si obscur qu'il paraît privé de jaune par l'effet du contraste de couleur. { 63 ) » Quant à ce que j'ai dit des modifications du gris, il suffit de regarder le même gris sur des fonds rouge, orangé, jaune, vert, bleu et violet, et j'ajoute qu'on peut se représenter le gris par du blanc niélé de noir, ou, ce qui revient au même, par du bleu terne. » Le tableau suivant représente les faits et leur interprétation. FAITS. INTERPRÉTATION DES, FAITS, Le gris formé de blanc et de noir ou de bleu terne paraît : l'erdâtre sur fond rouge, dont la complémentaire est le vert. Bleuâtre sur fond orangé, dont la complémentaire est le bleu. Bleu violâtreswriond Jaune, dont la complémentaire est le violet. Rouge violdlrc sur fond vert, dont la complémen- taire est le rouge. Orangedtre sur fond bleu, dont la complémentaire est Voransé. Verddirc sur fond violet, dont la complémentaire est \e jaune. f'ertz= bleu + jaune. Le bleu s'ajoute au bleu terne du gris, le renforce en l'épurant. Le jaune, s'ajoutant aux deux bleus, les verdit en les éclairant. Bleu. En s'ajoutant au bleu terne du gris, il le renforce en l'épurant. Fiolet =: bleu -t- rouge. Le bleu s'ajoule au bleu terne du gris, le renforce en l'épurant. Le roug-e s'y ajoutant donne une teinte de violet plus intense que le vert pro- duit par le jaune qui s'ajoute au gris sur fond rouge. Rouge. Comme couleur la plus intense, il modifie d'autant plus le gris qu'il ne le renforce pas comme les complémen- taires précédentes , seulement le noir terne du gris le violette un peu. Orangé = rouge -\- jaune. Le rouge en s'ajoutant au bleu terne du gris produit du violàtre. Le y«K«c ternit doublement lu violàtre en l'éclairant et le rabattant comme complémentaire. Jaune. Comme couleur la moins intense et la plus éclairante, il fait avec un bleu terne une couleur verdàtre faible de ton. CONCLUSION. )) Les complémentaires du veil, du bleu et du violai dépourvues de 9-- ( 64) bleu ne renforcent pas le bleu lerne du gris comme le t'ont les complémen- taires du rouge, de Vorangé et du jaune qui en contiennent. » Si l'on me demandait ce qui arriverait si l'on regardait sur des fonds de couleur des dessins non plus formés d'un mélange de matière noire et de matière blanche, mais des dessins blancs qui seraient vus plus ou moins ombrés par le fait même de l'affaiblissement de la lumière qui les éclaire, relativement aux yeux de l'observateur, voici ce que je répondrais : o J'ai institué une expérience conforme à ce que je viens de dire en fai- sant usage de figiiresidentiqiies de forme aux figures grises, dont le tableau précédent donne les modifications produites par les complémentaires des fonds rouge, orangé, jaune, vert, bleu et violet; mais ces figures étaient en feuilles de platine i\xées sur des fonds de mêmes couleurs que celles des des- sins gris. » Rien de plus instructif que de poser sur le plan horizontal d'une table les dessins de platine de manière qu'ils soient éclairés directement par la lumière d'une fenêtre ouverte. En les regardant par la lumière qu'ils réflé- chissent spéculairement, ils ont le brillant métallique du platine. Que l'on quitte cette position et que l'on marche lentement en les regardant de côté jusqu'à ce qu'on soit parvenu le dos tourné à la lumière, dans une position diamétralement opposée à celle où on les voyait d'un blanc métallique par la lumière réfléchie, alors ils paraîtront noirs ou à peu près; mais, dans les positions intermédiaires, ils paraîtront de la couleur complémentaire des fonds respectifs qui les entourent, et en les regardant de manière à voir les modifications complémentaires de la manière la plus frappante, par exemple, en les regardant perpendiculairement, on verra le platine d'une couleur pure ou à peu près, parce que, il faut bien le reconnaître, une lumière affaiblie tend toujours à teinter de bleuâtre une surface qui ne le paraît pas quand elle est éclairée par une lumière plus intense. » MiiTiÈOROLOGlE. — Les désastres de l'ouragan de 1860, près de la Réunion, sont-ils imputables aux lois cycloniqnes? par M. Faye. « L'ouragan du 2 5 février 1860 a produit de grands désastres dans les parages.de la Réunion. Sur quarante et un navires qui ont dû dérader à l'approche de la tempête, quatre seulement ont réussi à atteindre le bord maniable du cyclone et à échapper au péril; les autres n'ont- pu doubler le centre; ils s'y sont perdus corps et biens, ou sont allés échouer sur les côtes de Madagascar, ou revinrent au port désemparés : cinquante-cinq (65 ) hommes de mer périrent dans cet affreux sinistre. On affirme aujourd'hui que, d'après les lois cycloniques, l'île de la Réunion devait se trouver sur la trajectoire centrale du cyclone; qu'en faille centre a passé à i35 milles au nord-nord-ouest ; qu'en conséquence les manœuvres indiquées par cette théorie ont fatalement compromis les navires mauvais marcheurs. )) Il y a plus, le directeur de l'Observatoire de l'ile voisine de Maurice, M. Meldrum, après douze années de sérieuses études, s'est décidé à con- tester la circularité des cyclones. Sa brochure, dans laquelle il révèle avec soin les circonstances fatales de la tempête de 1860 et met en cause non- seulement les lois cycloniques, mais même le capitaine de port de Saint- Denis (Réunion), M. Bridet, auteur d'un Traité de cyclonomie justement estimé, a été traduite en français par les soins du Ministère de la Marine, et distribuée aux officiers de notre flotte. On a voulu ainsi placer sous leurs yeux quelques pièces de ce procès. » Voici les conclusions de M. Meldrum : « Les modifications indiquées ne détruisent pas entièrement la théorie générale des tem- pêtes, telle qu'elle a été donnée par Redfield et Reid pour l'Amérique, par Piddington et Tliom pour Calcutta et Maurice. C'est en (juelque sorte un moyen terme enli'e les idées du professeur Espy et la théorie circulaire. » » D'autre part, M. le capitaine de frégate Ansart, qui commandait un des navires engagés dans la tempête de 1860, propose nettement, dans la Revue marilime et coloniale, le rejet complet de la théorie circulaire, et substitue, dans le diagramme centripète de M. Meldrum, des arcs d'ellipse aux spirales de ce dernier auteur. » Étant en ce moment seul à prendre la défense des lois cycloniques, je prie l'Académie, vu la gravité du débat, de m'accorder la permission de traiter à fond la question ainsi engagée. Dans celte Note j'examinerai les faits avancés par M. Meldrum ; je montrerai que les déviations qu'il signale par rapport à la forme cyclonique sont purement apparentes, en sorte que ses diagrammes, interprétés à l'aide des régies élémentaires de la composi- tion des vitesses, fournissent de nouvelles preuves très-frappantes de la théorie circulaire; puis je ferai voir que le cas très-particulier de l'oura- gan de 1860, tel qu'il s'est présenté pendant deux jours, le 24 et le 25 lé- vrier à la Réunion, s'explique aisément, non pas en altérant les règles cy- cloniques, mais en y introduisant un élément propre à cette région du globe. Il me faudra enfin, pour compléter ma démonstration, montrer dans une autre séance ce qu'est et ce que vaut réellement le fameux théo- ( 66) rèine météorologique de M. Espy, dont l'influence douiine aujourd'hui en- core la Météorologie, comme on vient de le voir. » Les faits cités par M. Meldrum consistent en ce que les diagrammes circulaires, appliqués dans les parages de la Réunion et de Maurice, ne satisfont aux directions du vent qu'à petite distance du centre. C'est pourquoi M. Meldrum reconnaît là, fort expressément, la figure circu- laire, bien que dans ses dessins théoriques il ne l'ait pas conservée. Dans ces mêmes faits, je remarque une autre coïncidence qui a échappé à M. Meldrum : c'est que la circularité se retrouve encore très-nettement à l'avant du cyclone, non plus près du centre, mais à toute distance et jus- qu'au bord. A l'arrière, au contraire, mais loin du centre, les flèches du vent forment un groupe parallèle dirigé effectivement, comme le dit le savant auteur, vers la région centrale. Enfin, entre l'arrière et l'avant, et loin du centre, elles ont une direction intermédiaire entre celles de la théo- rie centripète et celles de la circulaire. M. Meldrum, qui n'a pas remar- qué la circularité si frappante de l'avant et du bord maniable, en con- clut que le vent est partout centripète et suit, en convergeant vers le centre, des spirales dont la courbure est absolument arbitraire. Celles de M. Espy sont à peu près droites; celles de M. Mohn font im quart de tour du bord au centre ; celles de M. Meldrum sont censées s'enrouler un nombre de fois indéterminé autour du centre. Il suffit de jeter un coup d'œil sur les deux diagrammes qu'il a publiés dans sa brochure, pour voir que cette vague hypothèse, malgré son élasticité, est incapable de satis- faire aux observations. C'est bien, du reste, ce qu'on devait attendre d'un compromis entre une erreur complète et la vérité ; et le moindre incon- vénient qui en résulte pour notre marine, c'est de faire croire à nos offi- ciers qu'en ces matières l'étude et la Science sont impuissantes. » Ces déviations, dont la marche systématique m'avait frappé, ne peuvent contre-baiancer dans aucun esprit libre de préjugés l'immense quantité de faits sur lesquels les célèbres auteurs cités |)ar M. Meldrum ont fondé la loi de circularité des cyclones. Je les ai donc considérées comme une de ces déformations plus ou moins accidentelles dont les grands mouvements tournants sont susceptibles, et sur lesquels je me proposais de revenir plus tard, afin d'étendre ou de perfectionner une théorie déjà soli- dement fondée; mais, comme on en exagère aujourd'hui la portée, comme on ne tend à rien moins qu'à faire regarder des exceptions comme la règle, il faut bien les aborder sérieusement et montrer qu'elles la confirment. » Et, d'abord, puisqu'elles ne se présentent pas dans les autres pays ou (67 ) qu'elles s'y noient, du moins, dans la masse des faits réguliers, il doit y avoir là quelque chose de spécial à la région où on les signale. Rappro- chons donc les faits qui caractérisent cette région du globe : » i" Dans un cyclone austral l'air tourne dans la direction des aiguilles d'une montre ; » a° La marche des cyclones est vers le sud-ouest à peu près, daiïs la région considérée, » 3° Les alizés y soufflent du sud-est, par conséquent dans un sens gros- sièrement perpendiculaire aux trajectoires cycloniques. » 4° ^ l'avant d'un cyclone, dans la région considérée, la gyration cir- culaire n'est pas altérée, ainsi que je viens de le faire remarquer. » 5° A 1 avant d'un cyclone, les alizés soufflent souvent en coup de vent, d'après une ancienne remarque de M. Meldrum qui ne paraît pas en avoir tiré parti. » 6° A l'arrière, encore suivant M. Meldrum, le mouvement gyratoire paraît être remplacé par un mouvement centripète. )) Il est évident qu'à l'avant d'un cyclone le vent cyclonique souffle dans le sens des alizés : ces deux vents s'ajoutent donc, et c'est ainsi que l'alizé sud-est souffle là en tempête. Et, comme la composition de ces deux vitesses n'en altère pas sensiblement la direction sur une certaine étendue du pourtour du cyclone, là, sa circularité n'est point altérée; ailleurs, l'effet sera différent. » A l'arrière, au contraire, l'alizé se trouvera diamétralement opposé au vent du cyclone. Si ces deux vents sont égaux, ce qui peut arriver à peu près, aux confins d'un cyclone de grande étendue, ils se détruiront mutuel- lement, et il ne restera plus que la vitesse de translation du cvclone lui- même. Or celle-ci est précisément dirigée vers le centre (i). » Ainsi, de l'examen des faits, on voit déjà naître cette idée que les dé- formations signalées par M. Meldrum peuvent n'être qu'apparentes, qu'elles peuvent tenir simplement à ce que la région qu'il a si bien explorée est celle des alizés, et que les cyclones, formés dans les courants supérieurs et entraînés par eux dans une direction perpendiculaire aux alizés, ren- ( I ) A l'avant il faudrait tenir compte de cette vitesse de translation tout comme à l'arrière, car elle y produit une sorte de refoulement ; mais, comme celle de gyration est augmentée de celle des alizés, la déviation due à cette cause ne sera pas reman]uée de prime abord. Il en serait de màme n fortiori si l'influence des alizés pouvait se faire sentir dans les régions cen- trales, où la violence de la gyration est extrême. (68 ) contrent en descendant dans les couches inférieures un mouvement d'en- semble vers le sud-est, insignifiant sans doute vis-à-vis de l'énergique gyration centrale, mais pas du tout insignifiant vis-à-vis de la gyration du bord opposé à ces vents réguliers. En dehors des alizés cette complication n'existe pas, sans quoi nous ignorerions probablement les admirables lois des tempêtes. Pour que cette complication locale nous fût révélée, il a fallu que les observateurs de la Réunion et ceux de l'île Maurice, placés si souvent en face de ces dangers, dans une région spéciale, en discutassent continuellement et contradictoirement les effets. )) Mais ce n'est encore qu'un aperçu : il nous faut vérifier cela sur les exemples mêmes de M. Meidrum. Je prends en premier lieu sa carte de la tempête, du i6 mai i863, et je la place sous les yeux de l'Académie. Et d'abord, sur cette carte, la circularité des flèches voisines du centre saute aux yeux : il n'y a pas moyen de rêver à quoi que ce soit de centripète ; aussi M. Meidrum s'est-il vu forcé de faire une concession à la théorie cir- culaire. Bornons-nous pour le moment à en prendre acte contre ceux qui prétendent pousser la théorie centripète jusqu'au bout. A l'avant du cvclone, il en est de même : je veux dire que les flèches sont dans la position voulue , à peu près perpendiculaires aux rayons, et il en est de même à l'est et au nord; mais, dans la région opposée, loin du centre, le mouvement circulaire est contre-balancé en grande partie par l'alizé 5 il ne reste donc plus que la vitesse de translation, augmentée de la résultante des deux premiers vents, là où ils ne sont pas tout à fait opposés l'un à l'autre. C'est ainsi que les flèches de V Alice Maud, di\ Scinde, de l'infortuné Efirl Dalltousie sont dirigées vers le centre, et que celles de ÏJdela et même du /Tern/fi s'expliquent malgré leurs fortes déviations (i). » Ainsi, avec cette simple remarque qu'il convient de tenir compte des alizés sur le pourtour exposé à ces vents, on constate que la tempête du 16 mai a été réellement circulaire, pourvu qu'on entende ce mot dans un sens pratique : je veux dire qu'on veuille bien tenir compte des erreurs inévitables d'observations faites parfois dans les circonstances les plus cri- tiques, et de l'incertitude inhérente à quelques données (2). (i) La seule difficulté serait la force du vent au second et au troisième navire, mais les indications de ce genre ne sont pas très-sûres : au second je trouve, après midi, vent de nord-est mollissant, et au troisième, pas d'indication pour midi. Je juge d'ailleurs do la vi- tesse de translation par le chemin fait par le centre du i5 au i6 mai. (2) Il ne faut pas oublier que les directions du vent relevées sur un registre de bord peuvent être parfois en erreur de deux ou même de trois quarts. Il serait à désirer qu'on y mît plus de précision. (69) » Passons à la tempête fin 25 février 1860. Ici nous n'avons plus do vaisseaux juste à l'arrière du cyclone, et il n'y en a qu'un près du centre. De plus, il nous faut commencer par rectifier ce dernier point qui n'est pas bien placé sur la carte de M. Meidruni. Nous connaissons, en effet, très- bien la route complète de cet ouragan, depuis le a6 février jusqu'au 28, par les travaux de M. Bridet. J'en conclus que, le 25, à midi, le centre de- vait se trouver un peu à Test du nord de Saint-Denis, par 18 degrés de latitude et 53°, 4 de longitude, la trajectoire faisant un angle de 23 de- grés environ avec les parallèles. De plus, il y a erreur de position pour le vaisseau le Chêne, ce qui n'a rien d'étonnant d'après l'histoire de ce mal- heureux navire. )) Gela posé, à l'avant du cyclone, les flèches de VEinilj Sinilli et du Swallow sont bien placées ; il en est de même à l'ouest. Prés du centre, la flèche de la Johanne est parfaite. A l'est-sud-est, bien plus loin du centre, nous voyons reparaître l'anomalie signalée par M. Meidrum; mais, à la distance où le centre se trouvait de lîle Maurice et surtout de la Bahiana et du Jemmj, la gyration était bien moins forte que pour la Johanne, et comparable avec celle de l'alizé : en tenant compte de ce dernier, on retrouve le mouvement gyratoire assez bien caractérisé. Restent la flèche de Saint-Denis et celle du Phœnix. J'ignore pourquoi on s'obstine à dire et à graver que le vent soufflait du sud-est à la Piéunion. D'après les rela- tions que j'ai sous les yeux pour divers points de l'ile, il s'agirait uniquement de vents de est-sud-est à est. Faut-il croire que ces vents-là sont altérés à Saint-Denis par la chaîne de montagnes qui sert d'arête à l'île dans la direction du sud-est au nord-ouest? Avec cette rectification et l'influence de l'alizé, il n'y a plus d'anomalie. Quant au Phœnix, placé au nord dans une position inaccessible aux alizés, à cause de l'obstacle même du cyclone, il n'y a plus à tenir compte que du mouvement de translation pour rendre la rotation manifeste (i). 1) Ces exemples suffiraient déjà s'il s'agissait d'établir pour la première fois la circularité des ouragans des mers de l'Inde; mais cette circularité générale est depuis longtemps démontrée, et il ne s'agit ici que d'écarter (i) Il nous a fallu ici faire deux corrections aux données de M. Meidrum : j'éprouve donc le besoin de dire que le même ouragan, pris le lendemain 26 par M. le capitaine Bridet, lui a servi de type pour mettre en pleine évidence le caractère cyclonicjue au moyen de vingt- deux flèches qui sont, il est vrai, bien plus voisines du centre que dans les cartes de M. Meidrum. C. R., 1S75, Q« Semestre. (T. LXXXl, IS" 2.) lO ( 70) fies objections oti plutôt d'expliquer quelques déviations apparentes, très- curieuses sans doute, mais dont on a tort de tirer, par un singulier abus du raisonnement, la condamnation d'une loi de la nature. J'en tirerai une conclusion pratique que je soumets aux navigateurs : » Pour délerminer le centre d'un cyclone dam la r^égion des venls alizés, si l'observateur se trouve près du bord dans le demi-cercle exposé à ces vents, il devra appliquer la règle habituelle, non pas au vent qu'il reçoit, mais à celui qui, composé avec l'alizé connu, donnerait pour résultante le vent observé en grandeur et en direction. » Quand on aura obtenu graphiquement deux déterminations du centre suffi- samment distinctes, on corrigera, s'il j a lieu, ces premières constructions en y introduisant la vitesse de translation. » Dans certains cas très-particuliers la composition de ces trois diffé- rentes vitesses peut donner une résultante qui, d'heure en heure et même pendant un jour entier, ne varie que de grandeur et presque pas de direc- tion. Si elle va en augmentant tandis que le baromètre baisse peu à peu et que la mer devient de plus en plus houleuse, on en conclura, d'après les préceptes habituels, que le lieu de l'observateur se trouve sur la tra- jectoire du cyclone, tandis que celui-ci, en fait, suivra une marche très- différente. C'est précisément ce qui est arrivé, du 24 au 25 février 1860, à la Réunion. La faute n'en est pas à la théorie cyclonique, comme le pense M. Meldnim : elle tient à ce que les auteurs des lois des tempêtes n'avaient pas eu à se préoccuper très-spécialement des vents alizés et n'ont même pas songé à en défalquer l'aclion. Celle-ci, au contraire, est très-pro- noncée dans les mers de la Réunion et de Maurice. M. Meldrum aura le mérite d'en avoir signalé les effets, bien qu'il les rapporte à une fausse théorie. Ici, du moins, nous avons eu à discuter des faits saisis- sables et non de pures hypothèses. Il ne me reste plus qu'à apprécier le si célèbre théorème de M. Espy, que l'on retrouve toujours au fond de ces débats. » M. J. Bertrand, à l'occasion de la seconde édition de l'ouvrage du P. Secchi, sur le Soleil, présentée dans la dernière séance, appelle l'atten- tion de l'Académie sur un passage dans lequel son nom se trouve pro- noncé. « J'avais cru, dit-il, devoir signaler, dans un article inséré au 7ourna/ des Savants, une erreur théorique formellement avancée dans la première édition; a|)prenant qu'une seconde édition était sous presse, j'ai signalé le ( 7^ ) passage au savant observateur romain, en supposant qu'il le supprmierait et qu'il n'en serait plus question. » Le P. Secchi, d;ins l'édition nouvelle, se borne à proposer comme conjecture ce qu'il avait affirmé comme certain. Après avoir ainsi changé son propre texte, ce qui est très-légitime, il y oppose, ce qui l'est beau- coup moins, la critique adressée au texte ancien et croit pouvoir, par là, convaincre le lecteur, que rien n'avertit du changement, d'une sévérité exagérée chez son contradicteur. » On lisait, dans la première édition, page io4 •" Supposons qu'une masse de matière soit amenée par une cause quelconque vers la sur- face, elle y arrivera avec un excès de vitesse. » A cette assertion si formelle, la seconde édition substitue la conjecture suivante : Ce phénomène s'expliquerait parfaitement en admettant qu'une masse de matière, lancée de l'intérieur du Soleil, arrive à la surface avec un excès de vitesse (seconde édition, page 154.) » Pour que la critique, textuellement reproduite, devienne trop sévère, il suffit dès lors que l'assertion proposée dans la première édition comme certaine ne soit pas absolument impossible. » Il y a plus, j'avais invoqué le principe des aires pour prouver que la molécule ne conserve pas nécessairement sa vitesse; or le principe des aires ne s'applique que quand la force est dirigée vers le centre; dans ce cas, l'argument serait sans réplique, le savant auteur en convient; mais, ajoute-t-il, « il n'en sera pas de même si une nouvelle force intervient, » comme nous l'avons bien clairement supposé. » » En relisant avec attention les pages io5 et 106 de la première édition, auxquelles on renvoie, je n'y puis découvrir l'indication d'aucun eforce dirigée dans le sens du mouvement et tendant à l'accélérer. Il est dit que le milieu exerçant une résistance considérable ralentit le mouvement; mais, quoique le P. Secchi, en déclarant qu'il a signalé clairement l'in- tervention d'une force, ne s'arrête pas à en indiquer le sens, je ne puis croire que ce soit cette force retardatrice qu'il invoque pour persuader à son lecteur qu'en affirmant une accélération, il n'a commis aucune inad- vert.TUce, et qu'on l'a injustement critiqué. » 10 , ( 72 ) MÉGANIQUE APPLIQUÉE. — Nole de M. G.-A. HiRN, relative au Mémoire de M. Kretz, sur T élasticité dans tes machines en mouvement. « Le tome XXII (n" i^) àe& Mémoires de l'Académie des Sciences, qui vient de paraître, renferme, en date du 24 juillet i865, un travail remar- quable de M. Kretz, sur rinfluence et le rôle de l'élasticité des matériaux dans les machines en mouvement. L'auleur y étudie, entre autres, les conséquences de l'allongement des courroies chargées de transmettre le Iravail. » Dans le tome I de l'ouvrage de Thennodjnamique que j'ai récem- ment publié, j'examine, de mou côté, sous forme incidente, ce dernier phénomène et j'ajoute que je me suis occupé de recherches à ce sujet, il/ a quelques années déjà. )) Je considère comme de mon devoir envers l'Académie des Sciences et envers M. Kretz d'aller de suite au-devant d'une question de priorité que le public pourrait être tenté d'établir entre M. Kretz et moi, et de résoudre aux dépens de l'un de nous. Je vais montrer qu'une semblable discussion n'aurait aucun fondement. » Il y a effectivement seize ans (iSSg) que je me suis occupé du phéno- mène de l'allongement des courroies, et que j'ai construit l'appareil de démonstration que je décris (page 11) dans mon ouvrage. Mais je n'ai rien écrit ni rien publié de ces recherches; je me suis borné à en donner une communication verbale à M. Reuleaux, alors professeur de Mécanique à l'École Polytechnique de Zurich. Mes recherches, en un mot, sont restées de fait en portefeuille, et n'ont reçu leur publicité qu'avec mon nouvel ouvrage de iS^S. Toute revendication de priorité de ma part vis-à-vis de M. Kretz serait\donc absolument nulle et non avenue. a A peine ai-je besoin de dire que M. Krelz, dont, d'ailleurs, un premier Mémoire avait paru déjà en 1861, n'a pas pu avoir la moindre connaissance de ce que j'avais fait dans la même voie que lui; j'ajoute même que, depuis que j'ai la satisfaction d'être lié d'amitié avec lui, je n'ai jamais eu occa- sion de lui parler de mes anciennes expériences. » On me demandera, sans doute, pourquoi, venant à parler des effets de l'allongement des courroies, je n'ai pas cité les travaux de M. Kretz. La raison en est naturelle : nous nous sommes occupés, à la vérité, du même phénomène, mais nous l'avions étudié et analysé à deux points de vue si différents qu'un parallèle entre eux serait presque un non-sens. » (73 ) M. DE Lesseps, à l'occasion de l'Exposition universelle de Géographie, s'exprime comme il suit : (( Je viens de parcourir les salles du Louvre consacrées à la prochaine Exposition universelle de Géographie. J'ai remarqué l'absence du grand ouvrage descriptif de lÉgypte, ce beau monument laissé au couimence- ment du siècle par des savants qui ont illustré l'Institut de France. » J'ai l'honneur de proposer à l'Académie d'envoyer à M. le baron Reille, commissaire général de l'Exposition, pour être placé dans l'une des salles réservées à la France, l'exemplaire qui se trouve à la Bibliothèque de l'Institut. » M. Levasseur présente à l'Académie une Carte des chemins de fer français, accompagnée du résumé, par ligne, des dépenses de premier établissement et des résultats de l'exploitation des six Compagnies principales (états fournis parles Compagnies), année 1873. MÉMOIRES PRÉSENTÉS ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Théorie des nombres parfaits. Mémoire de M. J. Carvallo, présenté par M. Hermite. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Bertrand, Hermite, Bonnet, Puiseux.) « Le nombre parfait est égal à la somme de ses parties aliquotes (Euclide). Prop. 36, liv. IX : « Si, à partir de l'unité, tant de nombres qu'on voudra » sont successivement proportionnels en raison double jusqu'à ce que leur » somme soit un nombre premier, et si cette somme multipliée parle der- » nier fait un nombre, le produit sera un nombre parfait. » » Cette règle est tout ce qu'Euclide a écrit sur les nombres parfaits; elle ne donne évidemment que des nombres pairs. Depuis Euclide, les mathé- maticiens de tous les âges ont cherché des nombres parfaits impairs. Des- cartes écrivait le 20 décembre i638 : «....Et je ne sais pourquoi vous jugez )) qu'on ne saurait parvenir par ce moyen à l'invention d'un vrai nombre » parfait; que si vous en avez une démonstration, j'avoue qu'elle est au delà de » ma portée et que je l'estime extrêmement; car, pour moi, je juge qu'on » peut trouver des nombres impairs véritablement parfaits. » » Fermât, Legendre, Euler se sont occupés des nombres parfaits. M. Desboves termine son Algèbre par ces mots : « On ne connaît pas ( 74) » d'autres nombres parfaits que ceux que l'on déduit de la formule (3) » (celle d'Euclide.) » La question est donc restée tout entière, depuis l'école d'Alexandrie, 3oo ans avant l'ère modernCc Peut-on trouver des nombres parfaits impairs? Le Mémoire a pour objet de résoudre cette question et de donner la théorie des nombres parfaits dont il fait connaître un grand nombre de propriétés nouvelles. » Une puissance d'un nombre premier ne peut être un nombre parfait. » Nous appelons indicateur d'un nombre le rapport r^^ de la somme des parties aliquoles au nombre lui-même et binôme indicateur la somme I -+- /«. » L'indicateur d'un nombre composé de deux facteurs est égal à la somme des indicateurs des facteurs augmentée du produit des indicateurs. L'in- dicateur d'un nombre premier est l'inverse du nombre. L'indicateur de tout nombre parfait est égal à l'unité. » Le produit de deux nombres premiers impairs ne peut être un nombre parfait. Le nombre parfait impair devrait être un carré. » // ne peut exister de nombre parfait impair. » Cette propriété, cachée jusqu'ici, se démontre en faisant voir que la forme nécessaire des nombres parftuts impairs et la condition essentielle de l'indicateur des nombres parfaits, d'être égal à l'unité, impliquent contradiction. » Un carré impair étant donné, le rapport de la somme de ses diviseurs au nombre lui-même ne peut être égal à 2. Il résulte de là une série illi- mitée de théorèmes négatifs. » Tous les nombres parfaits sont renfermés dans la formule d'Euclide 2"'(2'"^' — i). 2'""^' — I doit être nombre premier. La condition nécessaire est que m -i-i, nombre des termes de la série, soit aussi premier, mais elle n'est pas suffisante. » Propriétés des nombres parfaits, — Les nombres parfaits forment deux séries. » 1° 2 '''(2'''+' — i), nombres parfaits terminés par un C; » 2° 2'/'+^ (2'/'+ 3 _ i), nombres parfaits terminés par un 8. » Les cinq pramiers nombres parfaits sont alternativement terminés par 6 et par 8; cette loi d'alternance n'est pas générale comme le croyaient les anciens. Nous donnons le calcul des dix premiers termes de la série des nombres parfaits. Les intervalles qui renferment un seul nombre par- fait deviennent de plus en plus considérables; il n'y a que dix nombres parfaits entre i et 10^'. ( 75) » Tons les nombres parfaits, à l'exception du premier qui est |)lus petit que 9, sont des multiples de 9 augmentés de l'unité. » Les nombres parfaits de la première série sont des multiples de i5 + I. )> Les nombres parfaits de la deuxième série sont des multiples de i5 — 2. » Les nombres parfaits de la première série se divisent en deux groupes. Les nombres du premier groupe sont multiples de 17,4-1 pour toute va- leur paire dep; ceux du second groupe sont multiples de 17, + 3 pour toute valeur impaire de p. » Les nombres parfaits de la deuxième série se partagent également en deux groupes : l'un composé des multiples de 17, + 1 1 pour toute valeur paire de p; l'autre composé des multiples de 17, + 9 pour toute valeur im- paire de p. » Toutes les remarques faites sur la forme des facteurs premiers a^/"*' — i conduisent à une nouvelle méthode pour reconnaître avec une rapidité re- lativement grande si 2'''"^' — i est un nombre premier. » Cette méthode fera l'objet d'une Communication séparée. » Le produit d'un nombre parfait par un nombre quelconque, premier avec lui, jouit de la propriété que son binôme indicateur est le double du binôme indicateur du multiplicateur imparfait. » Le produit des parties aliquotes d'un nombre parfait est égal à leur somme, élevée à une puissance marquée par C exposant de leur générateur binaire. » La somme des diviseurs du deuxième ordre de tout nombre parfait est supérieure à 4 fois et inférieure à 5 fois le nosiibre parfait. )) On déduit de la théorie précédente une quantité illimitée de théo- rèmes nouveaux dont quelques-uns sont énoncés. » PHYSIQUE.— Phénomènes magnéto-chimiques produits au sein des gaz raréfiés dans les tubes de Geissler, illuminés à l'aide de courants induits. Note de M. J. Cbautard. (Troisième Note.) (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « Les deux Notes que j'ai déjà eu l'honneur d'adresser à l'Acadé- mie (i) ont eu surtout pour objet : ï° de préciser les conditions expéri- (i) Comptes rendus, 16 novembre 1874 et 3 mai iSyS. ( 76 ) mentales dans lesquelles l'opérateur devait se placer pour réaliser sûre- ment les modifications produites par les aimants sur les spectres des tubes de Geissler ; 2° d'indiquer les conclusions principales auxquelles m'ont conduit ces premières recherches. » Dans tous les corps simples de la famille du chlore et les composés gazeux ou volatils qui en dérivent et que j'ai examinés, l'action de l'ai- mant est immédiate et s'accuse non-seulement par un changement de teinte du tube, mais surtout par ime illumination plus complète des raies, qui apparaissent alors avec un éclat merveilleux, en se dédoublant, quelque- fois. Les longueurs d'onde de chacune de ces raies ont été mesurées avec soin et seront l'objet d'une autre Communication. Les corps sur lesquels j'ai opéré sont, outre le chlore, le brome et l'iode, les chlorure, bromure et fluorure de silicium, le fluorure de bore, l'acide chlorhydrique, le chlo- rure d'antimoine, le chlorure de bismuth, le bichlorure de mercure, le protochlorure et le bichlorure d'étain. » La lumière du soufre et du sélénium s'éteint complètement au mo- ment où l'aimant est animé, et il en est de même de celle des tubes à chlore, brome et iode, si la tension de la bobine est convenable. » L'éclat de la lumière de l'oxygène, assez pâle, du reste, ne subit pas de modification bien sensible; il en est de même des composés du car- bone, tels que : acide carbonique, oxyde de carbone, hydrogène proto et bicarboné. » Les belles bandes du spectre de l'azote ne subissent de modifications que dans la partie rouge et orangée. Ces couleurs s'éteignent à peu près complètement, ou du moins sont remplacées par une teinte plate assez uniforme, dans laquelle toute trace de cannelure a disparu. Quant aux bandes de la partie la plus réfrangible, elles demeurent à peu prés in- tactes. » Les raies de l'hydrogène conservent sensiblement la même appa- rence ; toutefois, en employant un électro-aimant suffisamment énergique, ou voit apparaître, au moment où celui-ci est animé, une raie jaune très- brillante, qui n'est autre chose que celle du sodium, et qui provient évi- demment de la soude du verre. Le gaz, en effet, rejeté sur les parois du tube dont il frotte plus rudement la sm-face, peut, soit volatiliser, soit ré- duire une petite quantité de soude, dont la présence se traduit alors parla raie jaune caractéristique. Cette raie s'évanouit comme par enchantement lorsque le courant est rompu, pour réapparaître aussitôt que l'aimanlalion recommence, et cela plusieurs fois de suite. A la longue, cette raie jaune ( 77 ) perd de son intensité, et le tube a besoin de quelques moments de repos pour en permettre la réapparition. » Cette raie jaune de la soude s'est montrée quelquefois dans les tubes à azote, à acide carbonique et à acide chlorhydrique soumis à l'action ma- gnétique. » Le protochlorure d'étain cristallisé et sec, mais bihydraté, offre un phénomène des plus remarquables de dissociation sous l'influence de l'ai- mant. A l'état normal, le spectre est pâle et présente quelques-unes des raies vertes du chlore ; mais, dès que l'aimant est animé, on voit se dessi- ner deux des raies caractéristiques de l'hydrogène, la rouge et la bleue, qui persistent tant que l'aimantation dure, qui disparaissent aussitôt qu'elle cesse, et cela, pour ainsi dire, indéfiniment. Je ne puis interpréter ce phé- nomène que par la séparation momentanée des éléments de l'eau du sel, sous l'empire de la résistance considérable opposée au passage du courant induit pendant la durée de l'aimantation (i). » GÉODÉSIE. — Sur le miroir-équerre, instrument destiné à tracer des angles droits sur le terrain et pouvant élre utilisé dans la mesure rapide des grandes dis- tances. Mémoire de M. Gaumet, présenté par M. du Moncel. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. d'Abbadie, du Moncel.) « L'instrument que j'ai nommé le miroir-équerre est basé sur la propriété suivante des miroirs : » Tout point A placé devant un miroir fait son image en un point A' symé- trique de A par 7~apport au plan du miroir. » Description de l'instrument. — Le miroir-équerre est constitué par un miroir carré de 6 centimètres de côté, placé dans une garniture métallique ayant un bord de i centimètre de large. Le bord du miroir est peint en blanc et en vermillon, de manière à former deux lignes perpendiculaires au cadre du miroir. Sur le bord supérieur du miroir est placée une petite lu- nette astronomique portant un réticule déterminant l'axe optique de la lunette: cet axe optique doit être contenu dans le plan du miroir ou, tout au moins, parallèle à ce plan. (i) Toutes ces expériences ont été réalisées dernièrement à la Sorbonne devant un cer- tain nombre de savants, gi-àce à l'obligeante hospitalité que M. Janiin a bien voulu m'ac- corder dans son laboratoire. C. R., 1875, 2» Semestre. (T. l.XXXI, N" 2.) ' ' ( 7» ) » Le miioir-équerre, qu'on peut du reste employer sans support, s'arti- cule à l'aide d'un genou à coquilles, sur une canne-pied. » Si l'on dispose d'un aide, et c'est le cas qui se présentera le plus sou- vent, on pourra se passer de tout support. Il suffira que l'opéraleur tienne solidement le miroir à la main, en dirigeant l'axe optique de la lunette sur le point visé. M Emploi de l'instrument pour mener une perpendiculaire à une direction jalonnée. — Pour mener une perpendiculaire à une droite AB en un point A, on visera le point B,de manière à placer le plan du miroir dans la direction AB; on se portera en avant du point A, à 20 ou 3o mètres, sur une direc- tion sensiblement perpendiculaire à AB; puis, au moyen d'un jalon peint en blanc, on déterminera unedirection AD exactement perpendiculaire à AB, et ce résultat sera obtenu (l'œil, bien entendu, étant placé au-dessus du jalon) lorsque l'image du jalon viendra coïncider avec l'axe vertical du mi- roir, ou encore lorsque cette image sera vue sur le prolongement du tube qui supporte le miroir. » Abaisser d'un point donné M une perpendiculaire à une direction jalonnée AB. — On placera le miroir-équerre perpendiculairement à la ligne AB, puis on avancera ou l'on reculera le miroir, jusqu'à ce que l'axe optique de la lunette soit dirigé sur M, ce qui s'obtient facilement après quelques tâ- tonnements. » Cet instrument, essentiellement portatif et d'un emploi très-commode, présente en outre sur l'équerre d'arpenteur l'avantage d'une plus grande exactitude. » Les causes d'erreur dans l'emploi de l'équerre d'arpenteur tiennent à la largeur de la fente par laquelle on regarde, à l'épaisseur du fil de la fe- nêtre, à la longueur de la ligne des fentes, à la précision du pointé qui est d'autant plus difficUe à obtenir qu'on est obligé de viser par une fente étroite, et l'on sait que, dans ces conditions, il se perd une très-grande quan- tité de lumière » Ces erreurs n'existent pas dans le miroir-équerre; dans cet instrument, en effet, une des lignes de visée est exactement déterminée au moyen de la lunette astronomique qui permet en outre de viser un objet très-éloigné; la direction perpendiculaire est aussi déterminée d'une façon très-précise par la réflexion. Le miroir-équerre, comme je lefaisvoir dans ma Notice, permet de résoudre facilement et surtout rapidement les problèmes suivants d'ar- pentage : B Mesurer la distance d'un point à un point inaccessible. — Mesurer la dihtancc de deux points inaccessibles. ( 79) » On peut également employer cet instrument en topographie pour faire le levé des polygones servant de canevas. » Le miroir-équerre permettra de mener la hauteur dans chaque triangle en prenant pour base un des côtés. » Emploi du miroir-équerre comme télémètre. — Le miroir-équerre peut être très-avantageusement employé dans la mesure rapide des grandes dis- tances. Il nécessite alors l'addition au miroir d'une petite pièce permettant de viser, le miroir étant renversé, la limette en bas. Il faut en outre, comme accessoire, une règle de i mètre de long, portant des divisions millimétri- ques et, sur cette règle, un voyant laissant lire les divisions. » La règle est supportée par un pied semblable à celui du miroir. » Le principe de l'instrument, employé comme télémètre, repose sur la résolution d'un triangle rectangle dont on connaît un côté de l'angle droit et l'angle opposé à ce côté. Le miroir-équerre permet de mesurer très-exac- tement cet angle, qui est toujours très-petit quand on mesure une grande distance au moyen d'une petite base. » Soit à mesurer une distance AC. » Le miroir-équerre est placé au point A, on vise le point C, on déter- mine une base AB de 20 mètres, perpendiculaire à AC, au moyen d'une canne-pied placée en B (l'emploi du miroir-équerre nous permet d'obtenir très-exactement la perpeudicularité de AB). Cela fait, on enlève le miroir et on le fixe sur le pied B sans toucher au pied A (le miroir est placé la lu- nette en bas, afin de pouvoir de nouveau viser le point C). On place sur le pied A la règle divisée munie de son voyant, ou la règle sur le point C. )) Le miroir-équerre est placé dans la direction BC p;tr une seconde visée sur le point C, au moyen d'une bonne lunette portant un réticule; on vi- sera l'axe vertical du miroir et l'on fera glisser le voyant sur la règle jus- qu'à ce que la ligne de séparation des deux parties du voyant couvre l'axe vertical du miroir. » On lira alors sur la règle le nombre de divisions interceptées; un cal- cul très-simple donnera la dislance. » Si b désigne la base prise, n le nombre de divisions interceptées, la distance est donnée sans erreur sensible ( l'angle mesuré étant toujours très- petit) par la formule si b = 20"', ji — o'",-i5, 800 d = — - = 3200° 0,30 I 1, (8o) » Le miroir-éqiierre peut encore servir à obtenir la différence de niveau de deux points. » En le complétant, on peut le transformer en un pantomètre à réflexion.» PHYSIQUE. — Sur l'acide borique fondu et sur sa trempe. Note de M. "V. de Lcynes. (Commissaires : MM. Regnault, Peligot, Fizeau.) <• L'acide borique fondu, qui se rapproche du verre par ses caractères extérieurs, présente quelques propriétés qui méritent d'être signalées. » A l'état visqueux il peut être étiré en fils qui se solidifient rapidement , et, à ce point de vue, sa ductilité ressemble plus à celle de la silice qu'à celle du verre proprement dit. )) Sa dureté, comprise entre 4 et 5, le place entre la fluorine et l'apatiie : il raye le verre; lorsqu'on cherche à le tailler au tour, on i-econnaît qu'il est difficilement attaqué par le sable, le grès, et même par l'émeri à sec ou avec de l'huile; il faut, pour l'user, faire intervenir l'action dissolvante de l'eau. Dans ce cas, sa taille est encore longue et exige 738 fois plus de temps que celle du verre ordinaire dans les mêmes circonstances. Cette résistance à l'usure, qui ne correspond pas à sa dureté, tient sans doute, comme M. Damour l'a reconnu pour quelques autres minéraux, à une structure spéciale. » L'acide borique fondu, en masse, s'hydrate lentement au contact de l'eau; mais, s'il est pulvérisé, l'action est rapide, comme l'a montré Ebel- raen. En arrosant avec de l'eau l'acide borique pulvérisé, il augmente de volume, et la température du mélange s'élève à près de 100 degrés. » C'est surtout par l'énergie et la persistance de sa trempe que l'acide borique est remarquable. » En le coulant sur une surface métallique froide, on obtient des pla- ques vitreuses dont la surface inférieure refroidie par le métal est plus for- tement trempée et par suite plus dilatée que la surface supérieure. Il en ré- sulte une flexion qui peut être assez grande pour déterminer la rupture de la plaque et sa projection en éclats. L'acide borique coulé sous l'eau s'é- tonne et se pulvérise; mais, avec l'huile, on obtient de petites masses à queues courtes qui se brisent dans les mêmes conditions que les larmes bataviques. » Une plaque d'acide borique trempé, à faces parallèles, agit sur la lu- mière polarisée comme le verre trempé; mais, tandis que ce dernier perd ( 8i ) cette propriété par le recuit, l'acide borique la conserve avec une ténacité singulière. Des fragraen ts d'acide borique trempé ont été placés dans les fours à recuire de M. Feil, maintenus au rouge pendant quinze heures et soumis à un refroidissement lent de plusieurs jours . Ils agissaient aussi énergi- quement qu'avant sur la lumière polarisée, bien que des blocs de verre de 60 kilogrammes placés à côté d'eux se fussent complètement recuits. » En plaçant dans l'eau, à la température de i5 à 20 degrés, des pas- tilles un peu larges d'acide borique trempé, on remarque que l'hydratation se fait par couches en produisant une véritable exfoliation. , n Les couches intérieures, en s'hydratant, augmentent plus de volume que les couches extérieures. Il en résulte un soulèvement de ces parties exfoliées, qui se fait à peu près symétriquement par rapport à la couche moyenne du côté de chaque surface, et la plaque d'acide borique, après l'hy- dratation, a l'aspect de deux calottes tangentes par leurs surfaces convexes. » Cette déformation est constante et ne dépend pas de la forme du frag- ment d'acide borique sur lequel on opère. Elle prouve d'abord que les deux surfaces de l'acide borique sont trempées en sens inverse ; elle montre ensuite, et c'est le fait le plus intéressant, que les parties déjà dilatées par la trempe ne subissent pas par leur combinaison avec l'eau la même aug- mentation de volume que les parties moins trempées ou qui ne sont pas trempées. Eu un mot, l'hydratation produit une augmentation de volume de l'acide borique; cependant, si la trempe a déjà donné lieu à un accrois- sement de volume, l'hydratation a lieu, mais le volume ne change plus de tnénie. Ces faits paraissent se rattacher d'une manière intime à ceux que M. Berthelot a décrits sous le nom de kénomérie. Ils confirment, pour l'acide borique, le mode de structure que j'ai attrihué au verre trempé, » CHIMIE AGRICOLE. — Sur les lois des échanges d'ammoniaque entre les mersj l'atmosphère et les continents. Note de M. Th. Schlœsing. (Renvoi à la Section d'Economie rurale.) « La diffusion de l'ammoniaque à la surface du globe peut, comme tous les phénomènes naturels, motiver des recherches de deux sortes: les unes ont pour objet la constatation des faits, les autres sont instituées pour en découvrir les lois. Toutes les recherches exécutées jusqu'à pré- sent au sujet de l'ammoniaque naturelle, sur ses proportions dans les eaux, les terres, l'air (i), sont de la première sorte; je n'en connais point qui (i) Depuis que je possède un procédé exact pour doser l'ammoniaque de l'air, j'ai institué ( 82) appartiennent à la seconde. Cependant il est bien certain que les échanges continuels d'alcali entre les mers et l'atmosphère, entre l'atmosphère et la pluie, la rosée, la neige, la terre arable, les végétaux, loin d'être aban- donnés au hasard, sont, au contraire, réglés par des lois qu'il importe de connaître pour résoudre des questions agricoles fort intéressantes, comme celle des apports de l'air au sol cultivé. » Ce beau sujet d'études est resté absolument neuf; peut être n'a-t-on pas assez compris qu'il fallait, pour l'explorer, y introduire les notions sur les tensions, dont MM. H. Sainte-Claire Deville, Debray, Troost et plusieurs autres savants ont fait un usage si heureux dans leurs travaux sur la disso- ciation. Quand l'ammoniaque libre ou carbonatée est diffusée dans l'air, l'eau, la terre, si faible que soit sa quantité, elle conserve toujours une tension. Deux milieux qui en contiennent sont-ils en contact, celui où l'ammoniaque a une tension plus grande en cède à l'autre, jusqu'à ce que, la tension étant devenue la même de part et d'autre, l'équilibre soit établi. Cet équilibre, toujours poursuivi, n'est jamais réalisé à la surface du globe : la mobilité de l'atmosphère, les variations de température, la disparition de l'alcali changé en acide nitrique sur les continents, sa formation au sein des mers sont autant d'obstacles à l'établissement d'une tension partout égale, et autant de causes d'un mouvement incessant. M Toutes les questions sur les échanges d'ammoniaque entre des milieux différents, eaux diverses, atmosphère, terres arables et autres, peuvent se formuler dans des fermes identiques : » Étant données deux masses de milieux différents et une quantité d'am- moniaque très-petite, déterminer le partage de l'alcali entre les deux mi- lieux, partage variable avec leur nature, leur quantité, la température, le mode de combinaison de l'ammoniaque avec l'acide carbonique. )) Il semble qu'il y ait quelque témérité à entreprendre la solution de ce problème; comment, en effet, préciser des rapports entre des quantités d'alcali extrêmement faibles, de l'ordre de celles que les chimistes ap|)ellent des traces, ce qui signifie qu'ils renoncent ta les mesurer. On va voir ce- pendant que nos moyens d'analyse actuels sont encore suffisants dans le cas présent. » J'ai dit [Comptes rendus du sS janvier 1875) conuiient on prépare en iK'S déterminations continues, pendant plusieiiis saisons, avec l'assiduité des météorolo- gistes. Je dois remettre la publication des résultats jusqu'à ce qu'ils soient condnnés par une suite assez longue (l'obscrvations. ( 83 ) quantité indéfinie des mélanges constants d'air pur et d'ammoniaque dans lesquels les proportions de celte base peuvent descendre, tout en res- tant bien déterminées, jusqu'à celles qu'on trouve dans l'atmosphère. J'ai donc à ma disposition l'un des milieux avec une tension d'ammoniaque connue, et c'est précisément celui où l'alcali est incomparablement plus dilué, où, par suite, il serait le plus malaisé de le doser. Maintenant, je mets un de ces mélanges en contact avec un second milieu, eau ou terre, à une température connue. Des échanges s'établissent immédiatement en raison des différences de tension ; mais, l'air étant constamment renouvelé, l'équilibre se produit tôt ou tard. Pour l'obtenir plus vite, j'emploie le barbotteur qui me sert à doser l'ammoniaque de l'air, quand le milieu est liquide; si c'est une terre, je la divise et force l'air à la traverser; enfin, je dose l'alcali dans l'eau ou la terre par les procédés connus. Sachant le poids de la terre, ou le volume de l'eau mise en expérience, leur titre final en ammoniaque, celui de l'air, j'ai tous les éléments nécessaires pour cal- culer les quantités respectives d'alcali, dans l'unité de mesure de chaque milieu, qui correspondent à l'équilibre de tension. » En multipliant ces expériences dans des conditions variées de tempéra- ture, de quantité d'ammoniaque, de nature des milieux, j'obtiens finale- ment, sinon l'expression mathématique des lois cherchées, au moins des données numériques et des diagrammes, comme on en a obtenu pour les tensions de la vapeur d'eau, pour les tensions de dissociation. » La méthode que je viens d'exposer n'est plus nécessaire, quand on étudie les échanges entre l'eau et la terre. Il suffit alors de répéter, en les étendant, les expériences classiques de M. Way et de M. Brustlein sur le pouvoir absorbant des terres arables. » L'ammoniaque est à son maximum de tension quand elle est libre; elle en descend très-rapidement à mesure qu'elle se charge d'acide carbo- nique. La présence et la proportion de cet acide ont donc une très-grande influencée sur les phénomènes que j'étudie. Dans la nature, l'acide carbo- nique et l'ammoniaque sont diffusés partout et se trouvent toujours en- semble; la diffusion de la base d'un milieu dans un autre est donc toujours influencée par l'acide. Au point de vue théorique, il serait désirable de sa- voir définir leur mode de combinaison dans chaque cas : cela ne m'a pas été possible, pour deux raisons : d'abord le dosage de très-petites quan- tités de l'acide n'est pas assez approché; puis, le serait-il, qu'on serait troublé dans l'interprétation des résultats analytiques par l'excès d'acide libre et par les carbonates alcalins et terreux qui accompagnent presque toujours le carbonate ammoniacal. ( 84 ) » Les incertitudes que je signale ne doivent point diminuer la confiance dans les résultats fournis par ma méthode. En effet, quels que soient les lapports entre l'ammoniaque et l'acide carbonique, ils sont tels dans mes expériences que dans la nature. Je n'y change rien, et je ne puis saisir entre les faits constatés au laboratoire et les faits naturels qu'une seule diffé- rence, c'est que l'air que j'emploie a été dépouillé d'alcali pour en recevoir une quantité de même ordre, mais connue. Cette substitution du même au même ne peut altérer les résultats. » J'aurai l'honneur prochainement de rendre compte de mes expériences à l'Académie. Suivant un ordre conforme aux idées que j'ai exprimées an- térieurement sur la circulation de l'ammoniaque, j'établirai d'abord les relations entre les mers et l'atmosphère, puis celles de l'air avec les mé- téores aqueux et les terres arables. COSMOLOGIE. — Description et analyse d'une masse de fer météorique tombée dans le comté de Dickson [Tennessee); par M. Lawrence Smith. (Renvoi à la Section de Minéralogie.) « Toutes les particules métalliques qui se trouvent dans l'intérieur d'une pierre météorique sont des miniatures complètes des grosses masses de fer météorique découvertes dans les différentes parties du monde, mais que l'on n'a pas vu tomber, et qui ont dû tomber à des époques très- antérieures à celle de leur découverte. » Les météorites pierreuses, avec leurs petites particules de métal, tombent relativement fréquemment, tandis que la chute de masses métalliques libres de matières terreuses est si rare que nous n'en connaissons que quatre authentiques : Agram, en Croatie, mai 1731; Braunau, en Bo- hême, juillet 1847; Victoria, en Afrique, 1862; enfin celle dont traite la l)résente Communication, i"aoùt i835, près de Charlotte (latitude 3G°i5', longitude 87" 22'), dans le comté de Dickson. » Une courte description de ce fer météorique fut publiée par le pro- fesseur Troost, de Nashville (i). Mort très-peu après, son cabinet fut mis en caisses par ses exécuteurs testamentaires jusqu'à ces derniers mois, où j'ai pu en étudier les échantillons. » Ce fer météorique étant à peine connu, je m'occupai immédiatement de son examen, et, comme une petite partie d'un morceau pesant seule- ment 200 à 3oo grammes en avait été coupée, il fut facile d'en rétablir la forme. (1) American journal of Science, i845. ( 85 ) » Celte masse, dont l'Académie recevra le modèle exact, est tombée, pendant la jonrnée, dans nn champ où plusieurs personnes travaillaient, en effrayant un cheval attelé à une charrue et qui s'enfuit à travers les champs. Le ciel était sans nuages, et l'on entendit un bruit précédé par une lumière livide. » La masse a la forme d'un rognon. Le métal étant luisant et presque poli sur plusieurs parties de sa surface est toujours resté dans cet état, quoique exposé à des conditions atmosphériques qui, d'ordinaire, rouillent et ter- nissent le fer. A l'œil nu, la surface a l'apparence de fonte de fer douce; mais le poli de la surface disparaît en maints endroits lorsqu'on l'examine à la loupe. Elle apparaît alors comme réticulée, ce réseau étant formé par les tranchants de minces lamelles de métal, séparées les unes des autres par des matières à demi fondues et en apparence scorifiées. Ces lamelles, sui- vant dans la masse une position inclinée , se coupent à des angles de Go degrés et forment des triangles équilatéraux qui diviseraient la masse en octaèdres réguliers. La photographie ci-jointe d'un dessin montrera mieux ces lignes très-grossies. » Ce fer est doux et comme affiné. Coupé et poli, il résiste aux vapeurs ordinaires du laboratoire pendant plusieurs mois. » Sur sa surface, la chaleur ou l'acide développe les figures de Wid- manstiitten d'une manière exquise, et avec une beauté qui n'a été égalée que par trois ou quatre fers météoriques connus, comme on le voit sur le spé- cimen joint à celte Note. J'appelle ratlention sur les lignes parallèles déli- cates intérieures, que j'ai fait remarquer, il y a quelques années, comme étant particulières à certains fers. Toutes les figures de Widnianstiitlen ne les contiennent pas, et je les ai désignées sous le nom de marques de La- plianite. » Ce fer n'est pas absolument compacte, on y découvre même à l'œil nu de petites cavités, plus visibles à la loupe; mais je n'ai pas encore pu y découvrir de schreibersite, ni à la surface, ni dans l'intérieur. » Son poids spécifique est 7,717, il contient Fer 91 > '5 Nickel 8,01 Cobalt o,'j2 Cuivre 0,06 « Sans trace de soufre et seulement si peu de phosphore, que le phos- phate de magnésie et d'ammoniaque provenant de i gramme de fer n'au- rait représenté qu'une faible fraction de i milligramme de phosphore. Je C.R., l8';5, 2' Semestre. (T. LXXXI, ti" 2.) 12 (86) n'ai jamais analysé de fer météorique contenant si peu de phosphore. » Ati sujet du contenu gazeux de ce fer, les faits suivants ont été obser- vés, à ma demande, par M. W. Wright : « Le fer étant exposé à une clialeur rouge donna un peu plus de i volumes de gaz. On peut l'estimer à 2,2 sans grande erreur. Il ne paraissait pos se produire très-facilement, et je ne doute pas qu'on ait pu en obtenir une quantité beaucoup plus considérable, si le fer avait été à l'état de subdivisions très-ténues. Une analyse de ce gaz a donné : H 71,04 CO i5,o3 CO'- i3,o3 100 ,00 Il ne paraissait y avoir aucune quantité appréciable d'azote. » » Une question, qui n'est pas de mince intérêt, au sujet de la chute des fers météoriques, est de savoir s'ils ont été ou s'ils n'ont pas éléchatiffés, dans leur passage dans l'atmosphère, à un degré suffisant d'intensité pour fondre le métal à la surface. La présente météorite nous permet de résoudre la question négativement; car, si elle avait été fondue, la structure, délicate- structure de portions de la surface de la météorite du comté de Dickson .ngrandies. ment réticulée, qu'on découvre à la loupe aurait disparu, et elle serait revêtue d'une couche d'une couverte irrégulière d'oxyde fondu. Dans le cas présent, cet oxyde existe sur les tranchants et entre les stries du fer, ce qui montre que la surface du 1er, quoique non fondue, a néanmoins été chauffée avec intensité, et a été seulement préservée de la fusion, j)arce que le métal conduisait la chaleur de la circonférence vers le centre, et il doit en être ainsi de presque toutes, sinon de foules les masses de fer qui sont tombées. ( 87 ) » Le fer de Braunau n'était pas près de la fusion; il aurait enflammé la maison dans le bûcher de laquelle il s'est enfoncé; la surfiice de ce fer éloigne toute hypothèse de fusion. » Si ma supposition est vraie, elle a une importance considérable sur l'hypothèse au sujet de la manière dont le fer d'Ovifalk (en le supposant météorique) pénétra le basalte en particules éparpillées, au moment de son passage à un étal plastique ; car, si ce fer n'a pas été fondu dans son passage à travers l'atmosphère, il n'a pu non plus être écrasé dans le basalte, de sorte que chaque particule se montre entourée de basalte terrestre. » Cela joint à d'autres points me conduit de plus en plus à croire, avec beaucoup d'autres, que le fer d'Ovifalk est terrestre. » MM BoxNODEAU, KiszTLER, Legkis, E. Paillet , ViLLEDiEC adrcssent diverses Communications relatives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) CORRESPONDANCE. MM. J.-M. Gaugain, de Vicq et B. de Brutelette adressent des remer- cîmentsà l'A-cadémie pour les récompenses qui leur ont été décernées. ASTRONOMIE. — Planèle @ Lucine , découverte à l'Observatoire de Mar- seille par M. Borrellj , le 8 juin iS^S. Ephéméride calculée par M. E. Stéphan. o'' T. M. de Grcenwicli. 1875 Juillet Août I 5 9 i3 17 21 25 29 2 6 10 14 18 Distance Ascension droite de Q^'n. polaire de (i^. ii2!58',5 ii3.ï4,9 I i3.3i ,0 113.46,9 114. 2,5 114.17,9 I 14.33,2 114.48,3 ii5. 3,4 ii5.i8,4 1 i5.33,2 I 15.48,0 116. 2,6 sion droi h n te d 1 s 16. 58. 5i 16.55. 5i 16.53. i4 16. 5i. 3 16.49. '9 16.48, 3 16.47 i5 16.46 55 16.47 5 16.47.44 16.48.49 16. 5o 22 16.52 20 Loc A. O, 1980 0,2281 o , 2668 o,3ogi I 2.. (88 ) » Nota. — Celte éphéméride était jointe à la détermination de l'orbite de la niéiiie planète, insérée au Compte rendu de la dernière séance. » PHYSIQUE. — Stir V aimantation temporaire de l'acier. Noie de M. Bouty, présentée par M. Jamin. « Dans deux Notes antérieures (*), j'ai étudié l'aimantation permanente acquise sous l'influence de courants d'intensité variable par des aiguilles d'acier trempées très-dur. J'essaye aujourd'hui d'étendre mon travail à l'étude de leur aimantation temporaire. A cet effet, j'introduis les aiguilles dans la spirale magnétisante pendant le passage du courant, et je déduis la valeur de leur moment maguélique temporaire de la déviation qu'elles produisent sur une aiguille horizontale suspendue par un fil de cocon, et munie d'un miroir, selon la méthode de Wiedemann. » Quand les aiguilles employées ont toutes la même longueur, et que celle-ci est suffisamment grande par rapport à leur diamètre, la détermina- tion du moment magnétique peut remplacer celle de la quantité de ma- gnétisme. On a en effet de fortes raisons pour admettre que la distance des pôles aux extrémités, dans les aiguilles longues, pendant l'aimantation tem- poraire, est indépendante de la puissance du courant, et que sa valeur constante est celle que présentent les aiguilles permanentes saturées (**). La vérification expérimentale de cette hypothèse est entourée de difficultés graves qui n'ont pu être complètement écartées dans les conditions défa- vorables où je me trouve placé; mais j'ai pu du moins m'assurer que la dis- tance des pôles aux extrémités pendant l'aimantation temporaire diffère assez peu de sa valeur théorique pour que les résulats ne soient pas altérés d'une manière sensible par l'effet de la différence, si toutefois elle existe réellement. » Soit y le moment magnétique temporaire développé dans une aiguille de longueur l par une force magnétique extérieure ar, agissant dans le (*) Voir t. LXXX, p, 65o et 869. (**) Quand une aiguille est placée dans l'axe d'une spirale magnétisante suffisamment longue, elle se trouve dans un champ magnétique il'inlensilé très-sensiblement constanli-. J'ai vérilié ailleurs (voir t. LXXVIII, p. 280) que, conformément aux calculs de Groen, la distribution du magnétisme dans les aiguilles saturées est celle qui serait produite dans un acier non coercitif par l'action continue d'une force constante extérieure agissant dans le sens de l'axe de l'aiguille. Donc la distance des pôles aux extrémités pendant l'aimantation temporaire est la même que dans les aiguilles permanentes saturées de même diamètre. ( 89) sens de son axe. Soient de plus / la longueur de l'aiguille, § la double dis- tance d'un pôle à l'extrémité voisine. On a, d'après l'hypothèse précédente, d'où l'on tire inimédiatement, puisque â' est connu, la valeur de A, c'est- à-dire de la quantité de magnétisme. Le quotient de A par la section est une fonction de l'intensité x de la force magnétisante, que nous devons appeler fonction magnétisante totale, pour la distinguer de la fonclion de ma- gnétisme permanent dont nous nous sommes déjà occupés, )) La marche de la fonction magnétisante totale est à peu près celle qui nous a frappés dans l'élude de la fonction de magnétisuie permanent; la courbe qui la représente montre une inflexion correspondant à peu près à la même valeur de jc, et les limites de l'aimantation permanente rapide conviennent aussi à l'aimantation totale. De plus, et bien que l'on n'ait pu représenter par aucune formule empirique simple l'une ou l'autre des deux fondions de magnétisme, leur rapport r se trouve exprimé dans le cas de nos aiguilles trempées très-dur, et les limites des expériences, par une fonc- tion hyperbolique de x. La formule suivante s'est appliquée à toutes les aiguilles de o""",5 à i°'™, 5 de diamètre (*) : (2) /•=i,3-f ( 'X — . c)' c est une constante qui ne varie pas d'une aiguille à l'autre, tandis que la constante b paraît liée aux moindres variations de la trempe. » Pour me débarrasser complètement des complications qui résultent de ces variations inévitables, j'ai fait usage d'un procédé déjà mis en œuvre par M. Jamin, qui a bien voulu m'en conseiller l'emploi. Ce procédé con- siste à user par l'action d'un acide énergique les aiguilles que l'on étudie, et à comparer ensuite l'aimajjlalion qu'un même courant fait acquéiir aux aiguilles de différents diamètres, que l'on s'est ainsi procurées. En étudiant par cette méthode des aiguilles trempées dur d'un diamètre primitif égal à 1™™, 5 au plus, je m'attendais à constater de la surface au centre une hé- térogénéité systématique; l'expérience a montré, contrairement à mes pré- visions, que la masse métallique est sensiblement homogène, après comme (*) Je donne ici ceue relalion, bien qu'elle ne soit pas génér.ile, à cause de la commodité de son emploi pour l'étude de la trempe. Elle ne s'applique ni aux aiguilles très-minces, ni aux aiguilles trempées doux, mais seulement dans les limites si)écifiées dans le texte. (90) avant la irempe (*). Il y a pour toutes les aiguilles considérées une fonc- tion unique de magnétisme total, ainsi que de magnétisme permanent, et pour toutes, jusqu'aux plus petits diamètres, la constante h de la for- mule (a) conserve la même valeur. Ainsi notre expérience nous fournit une définition précise de ce qu'il convient d'entendre par une iremjje identique, quand il s'agit d'aiguilles de diamètres différents. » Une telle définition me paraît d'autant plus nécessaire que, si l'on essaye de communiquer une même trempe à des aiguilles minces de divers diamètres, soit en les trempant en faisceau, soit en les plongeant isolément dans l'eau, au moment où leur surface extérieure présente le même rouge sombre, on n'atteint pas le but désiré. J'ai observé que pour de telles ai- guilles l'aimantation communiquée par un même courant ne varie pas pro- portionnellement au carré du diamètre; et que la constante b de l'équa- tion (2) varie proportionnellement au diamètre (*'). Remarquons toutefois que la limite de r, pour a: = ^ , est indépendante de b et conserve la même valeur pour toutes les aiguilles. B J'ai soumis à une étude analogue l'aimantation temporaire des mêmes fils d'acier, tels qu'ils sont livrés par le commerce (*'*), et j'ai reconnu qu'ils s'aimantent d'après les mêmes lois générales, c'est-à-dire que : « 1° Toutes les aiguilles extraites par l'acide d'une même aiguille mère sont caractérisées par les mêmes fonctions magnétisantes, quel que soit leur diamètre. )) 2° Que les aiguilles des divers diamètres (ou divers numéros du com- merce) sont caractérisées par des fonctions magnétisantes plus ou moins différentes. » Mais ici l'aimantation rapide survient pour des valeurs de la force magnétisante oc cinq ou six fois plus faibles que pour les aiguilles trempées dur, et la limite tant du magnétisme permanent que du magnétisme tempo- raire est bien plus grande en valeur absolue. Surtout la dernière qui dimi- nue à peu près de moitié par l'effet de la trempe dure. La courbe repré- (*) Le fil d'acier employé est connu dans le commerce de l'hoilogeiie sous le nom de Jîi d'acier pour picots. L'attaque par l'icide chlorhydricjue bouillant ou l'eau régale est des plus régulières; et l'on ne voit pas à la surface rongée les arliorisations d'acier très-car- boiiné (kohlenriicn), obtenues par Holtz sur des barreaux qui étaient sans doute de moins bon a cier ('*) Ainsi la trempe serait d'autant plus dure que le diamètre est plus grand. (* ) Cet acier se rompt après avoir subi une ou deux flexions en sens contraire. (9- ) sentative de la fonction du magnétisme total ressemble beaucoup à celles qui ont été dessinées par Rowland (*). Enfin le rapport de l'aimantation totale à l'aimantation permanente n'est plus représenté par l'équation (2) que dans des limites peu étendues à partir de la limite inférieure de l'ai- mantation rajiide. Au delà r passe par un minimum et croît de nouveau avec jc : c'est justement ce que donnent les courbes de Rowland. » MÉTÉOROLOGIE. — Théorie des tempêtes; conclusions. Note de M. H. Peslin, présentée par M. Ch. Sainte-Claire Deville. « L'Académie voudra bien nous permettre de formuler nos conclusions à la suite de M. Paye. » Dans notre première Note (celle du i5 mars), nous disions : o En résumé, nous ne voyons guère comment la théorie de M. F;iye peut expliquer la production de la pluie qui accompagne d'une manière constante les tempêtes et les cyclones ; d'autre part, elle nous paraît ne pas mieux s'accorder que l'ancienne théorie avec l'énoncé primitivement donné à la première loi des tempêtes, et elle nous parait fort mal justifier la seconde loi. ■> 1) M. Fave n'a jamais essayé de répondre à ces objections que nous lui avions adressées dès le premier join-, et nous devons croiie qu'il les recon- naît pour bien fondées. Il est possible qu'à ses yeux ce ne soit que des difficultés d'ordre secondaire; il n'en est pas de même aux nôtres, et nous ne croyons pas que la science météorologique puisse accepter une théorie delà tempête qui ne rend pas compte du phénomène de la pluie. » M. Faye nous a cité, à l'appui de sa théorie, les relations de diverses trombes terrestres observées en France. Nous y avons cherché un témoi- gnagne précis qui détermine le sens du courant de l'air, et nous n'avons pu le découvrir dans aucune des relations. Quant aux difficultés que M. Faye oppose à la théorie de l'aspiration, nous ne les avons pas comprises ; on nous accordera qu'un vent d'aspiration est tout aussi apte qu'un autre à briser les arbres et à renverser les murs, pourvu qu'il ait une vitesse suffi- sante. On nous accordera aussi qu'une aspiration violente, telle que celle que manifeste le vent de la trombe, ne peut s'arrêter à un niveau atmosphé- rique déterminé, et doit se propager jusqu'au fond des vallées, quand la trombe passe au-dessus des vallées ; mais, si les témoignages précis déter- minant le sens du courant de l'air manquent pour les trombes terrestres, il (*) Voir Comptes rendus, t. LXXX, p. 652 et Philosophical Magazine, août 1874. ( 9^ ) nous sera permis de rappeler qu'ils abondent pour les trombes marines, et que tons s'accordent à dire que le courant de l'air est ascendant. » J'ajonterai une dernière considération. Il y a déjà longtemps qne la trombe et tons les mouvements gyratoires de l'atmosphère ont été compa- rés aux tourbillons des cours d'eau ; le point nouveau de la théorie de M. Faye est le sens attribué au mouvement de l'air. Les précurseurs de M. Faye ont tous admis que le mouvement de l'air était ascendant. Quel- ques-uns d'entre eux (Xavier de Maistre en 1822. OErsted en i838, Lal- luyeaux d'Ormay en 1869), pour donner une base solide à leur théorie, ont cherché à reproduire expérimentalement les conditions mécaniques qui donnent naissance au tourbillon et à la trombe ; ils ont trouvé que, lorsque le fluide est mis en gyration par la partie supérieure, le sens du courant dans le tourbillon est ascendant. Cette conclusion expérimentale est facile à confirmer par les principes de la Mécanique des fluides ; toutefois, nous ne présenterons pas ici cette démonstration, sachant que M. Faye n'admet pas l'intervention des principes de la Mécanique pour tout ce qui concerne les mouvements gyratoires des fluides. » Je ne sache pas que M. Faye ait démontré que les expériences de ses prédécesseurs sont inexactes, et qu'une gyration supérieure donne nais- sance à un courant descendant. Dans l'état présent de la question, en ad- mettant même le point de départ de M. Faye, à savoir, que l'origine de la trombe doit être cherchée uniquement dans les inégalités de vitesse des courants supérieurs de ratmos|)hère, je crois qu'un esprit logique doit ac- cepter la conclusion au sujet de laquelle se trouvent d'accord l'observa- tion, l'expérimentation et la théorie. Je crois que les météorologistes con- tinueront à admettre que le courant d'air est ascendant dans la trombe comme dans le cyclone. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Dosnge du sulfure de carbone dans les sulfocai'ùonntes alcalins industriels; par iMM. Delachanal et 3Iermet. (Laboratoire des hautes études de l'École centrale.) « Dès que la fabrication du sulfocarbonato a commencé à prendre un caractère industriel, M. Dimias s'est occupé de rechercher une méthode d'essai ou d'analyse qtii permît d'en apprécier facilement et exactement le litre en sulfure de carbone et d'en régler l'emploi et le débit. J^e premier qui ail été mis en usage dans son laboratoire reposait sur leur conversion en sidlocyaniM-e au moyen du sulfhydrate d'ammoniaque. (93 ) M Ce procédé érait un peu lent : il fut remplacé par un autre qui con- sistait à décomposer le sulfocarbonate par l'acide oxalique, et à'recueiilir le sulfure de carbone dans l'alcool; mais la séparation et le dosage du sul- fure de carbone offraient quelques incertitudes. En remplaçant l'alcool par une huile fixe, elles ont disparu. » Le titre des sulfocarbonates était essentiel à obtenir facilement pour éviter les mécomptes résultant de l'emploi de matières contenant de faibles proportions de ces sels. En fait, on a livré ou proposé à la consommation des sulfocarbonates variant de o à 20 pour 100 en sulfure de carbone. Employés à dose égale, les effets de ces produits ont pu se montrer tantôt nuls, tantôt meurtriers pour la vigne. L'attention de M. Dumas a été excitée, en outre, depuis quelque temps sur une circonstance remarquée par M. Mouillefert, savoir, que les sulfocarbonates les plus riches en sulfure de carbone ne paraissaient pas toujours les plus constants dans leurs effets. En consé- quence, l'un de nous fut chargé de poursuivre à Cognac des études sur un plan déterminé et d'essayer l'action sur la vigne de sulfocarbonates bien connus, avec addition de substances qu'on avait lieu de croire propres à retarder leur destruction, spécialement les alcalis. » Le dosage du sulfure de carbone des sulfocarbonates devait constituer un procédé rapide et suffisamment exact, dispensant de l'emploi d'appa- reils compliqués et exigeant seulement une balance ordinaire à plateaux, sensible au ^ décigramme. Voici celui que nous employons : » On mélange le sulfocarbonate alcalin avec un sel de plomb, il se sépare un précipité rouge de sulfocarbonate de plomb qui est stable à la tempéra- ture ordinaire, mais qui, étant en suspension dans l'eau, se dédouble sous l'influence de l'ébuUition en sulfure de plomb et sulfure de carbone. Ce dernier, entraîné par la vapeur aqueuse, passe avec elle dans l'acide sul- furique concentré et chaud qui les sépare; enfin le sulfure de carbone est retenu par l'huile d'olive, qui absorbe énergiquement le sulfure de carbone. » Dans un ballon de 5oo centimètres cubes on introduit 10 grammes de sulfocarbonate alcalin; on étend de façon à obtenir 100 centimètres cubes, puis on rince le vase qui le contenait avec 5o centimètres cubes d'eau envi- ron ; dans ce liquide, on verse peu à peu et en agitant i5o centimètres cubes d'une solution d'acétate de plomb au -pj : il se forme un abondant précijjité; on ajoute enfin 10 centimètres cubes d'acide acétique à 8 degrés. Le ballon est fermé par un bouchon dans lequel passent deux tubes, un tube en S contenant de l'eau et un tube coudé dont l'extrémité est taillée en bec de flûte. Le reste de l'appareil se compose de deux flacons laveurs de Cloèz C.R.,1875, 2« Semcii.c.CT.LXXXl, N«2.) '3 ( 94 ) que leur forme spéciale permet de chauffer, l'un contient jusqu'à mi-hau- teur de l'acide sulfurique concentré et l'autre est aux trois quarts plein d'huile d'olive. Ce dernier récipient est taré; enfin les différentes parties de l'appareil sont reliées entre elles par des bouts de tube en caoutchouc. Appareil pour le dosage du sulfure de carbone dans les sull'ocarbonates. A, ballon contenant le sulfocarbonate de plomb à décomposer. B, flacon laveur de Cloi'Z contenant de l'acide sulfurique concentré. C, récipient contenant de l'huile d'olive. » On élève graduellement la température du ballon qui contient le mélange à analyser; d'autre part, à l'aide d'une lampe à alcool, on chauffe l'acide sulfurique à 120 degrés environ. Au commencement de l'expérience, l'air de l'appareil s'échappe en traversant l'acide et l'huile; après quelques instants, le dégagement gazeux n'a plus lieu que dans le flacon à acide, et l'on voit des gouttelettes de sulfure de carbone se dé- poser sur les parois intérieures du tube qui relie les deux flacons; si l'on a soin d'incliner un peu ce tube, le sulfure s'écoule dans le vase à huile. Après quelque temps, la condensation s'arrête, et la vapeur d'eau arrivant seule dans l'acide sulfurique fait entendre un bruit particulier et commu- nique une trépidation caractéristique au flacon ; à partir de cet instant, on entretient doucement l'ébullition pendant huit à dix minutes, on voit pen- dant ce temps se dégager encore quelques bulles qui sont formées proba- blement par les gaz contenus dans l'eau employée pour la dissolution des réactifs, enfin tout dégagement cesse; on éteint alors le feu, on sépare le ballon des appareils Cloëz et, à l'aide d'un flacon aspirateur, on fait passer lentement et pendant quelques secondes un courant d'air; pendant cette ( 95 ) opération, on chauffe doucement le tube qui relie les deux laveurs, et où se trouvent encore des gouttes de sulfure de carbone (i). Quand ces diverses manipulations sont achevées, on sépare le flacon à huile et on le pèse; l'excès de poids étant multiplié par lo, on a de suite le titre du sulfo- carbonate. » Un certain nombre de déterminations ont été faites : » 1° Avec des sulfocarbonates cristallisés ; » 2° Avec des dissolutions contenant un poids connu de sulfure de car- bone qu'on introduisait avec des sulfures alcalins et de l'eau dans des vases scellés, on formait aussi des sulfocarbonates de titres connus ; » 3° Avec des solutions de sulfocarbonates de composition connue dont les titres étaient abaissés par des volumes déterminés d'eau pure. » Ces différentes expériences ont permis de s'assurer qu'en prenant les précautions décrites plus haut on détermine le titre d'un sulfocarbonate à i pour loo près. On arrive à la précision d'une analyse scientifique en absorbant soigneusement la vapeur d'eau, et en recueillant le sulfure de carbone dans une solution alcoolique de potasse ; mais, pour le cas présent, ces précautions sont inutiles. )) Il peut être intéressant, en terminant cette description, d'indiquer, comme un mode probable de préparation du sulfure de carbone pur, cette décomposition des sulfocarbonates métalliques : c'est un sujet d'études qui nous occupe d'ailleurs en ce moment. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur la préparatiot} du tungstène et la composition du wolfram. Note de M. F. Jean. « On prépare ordinairement le tungstène en réduisant au rouge vif, par l'hydrogène ou le charbon, l'acide tungstique que l'on obtient en attaquant le wolfram par l'eau régale ou en décomposant le tungstate de soude par un acide. » Mais l'acide tungstique préparé par ces procédés revenant à un prix élevé et les impuretés qu'il renferme imposant la nécessité de le traiter par la méthode longue et dispendieuse que Scheibler a indiquée pour en opérer la purification, j'ai recherché un procédé qui permît d'obtenir ce métal industriellement et dans un état de pureté suffisant pour les besoins de la (i) 11 est commode pour ce chauffage de se servir d'un tampon de toile métallique sup- porté par un fil de fer ; en imprégnant d'alcool cette sorte d'épongé incombustible, on a une petite flamme facile à déplacer. i3. (96) métallurgie, la préparation des alliages et les applications diverses qui se développeraient sans doute si ce métal était préparé économiquement. » Le procédé qui m'a paru convenir le mieux pour préparer le tungstène consiste à chauffer au rouge naissant, pendant une demi-heure, dans un creuset ou dans un four à réverbère, le wolfram réduit en poudre imi)al- pable et mélangé intimement avec 3 pour loo de carbonate de chaux et 20 à 3o pour 100 de chlorure de sodium. Lorsque le mélange est refroidi, on le pulvérise et on le fait bouillir pendant im quart d'heure avec de l'acide chlorhydrique qui dissout la chaux, les oxydes de fer et de manganèse, avec dégagement de chlore, et laisse à l'état insoluble tout l'acide tungslique, sous forme d'une poudre cristalline d'un beau jaune citrin, qu'il suffit de purifier par quelques lavages à l'acide et de réduire au rouge vif par l'hydro- gène ou dans un creuset brasqué pour le transformer en tungstène. » Avec le carbonate de chaux pur, sans addition de chlorure de sodium, il m'a été impossible, même en chauffant à une température élevée, d'ob- tenir la décomposition complète du wolfram; mais, avec 3o pour 100 de chaux pure, la décomposition se fait facilement au rouge naissant. » Les sulfates, les carbonates alcalins et le chlorure de calcium peuvent remplacer le chlorure de sodium dans l'attaque du wolfram par le carbonate de chaux. Comme je n'ai pu trouver l'explication du rôle de ces sels solubles, je dois me borner à insister sur l'absoiue nécessité de leur emploi pour assurer la complète décomposition du wolfram. » Dans lesconditionsquejeviensd'indiquer, la décomposition du wolfram s'obtient si facilement que cette réaction fournit un moyen commode, que j'ai mis à profit, pour étudier la composition du wolfram. » Cette étude n'était pas inutile, car il est peu de minéraux dont la composition ait été aussi diversement interprétée. On a considéré, en effet, le wolfram, tantôt comme un tungstate de peroxydes de fer et de manganèse, tantôt comme un tungstate de protoxydes, et les opinions les plus contra- dictoires ont été émises sur le degré d'oxydation du tungstène contenu dans le wolfram. » Les expériences que je vais rapporter me paraissent de nature à démon- trer très-nettement la véritable coa)position du wolfram. » J'ai calciné au rouge naissant, dans une atmosphère d'azote parfai- tement pur et sec, un mélange de wolfram avec 3o pour 100 de chaux pure et 3o pour 100 de chlorure de sodium anhydre. Après la calcination, une partie de la matière a été traitée, à l'abri de l'air, par l'acide chlorhydrique bouillant. Sous l'action de l'acide, la précipitation de l'acide tungstique s'est ( 97 ) effectuée, et la dissolution des oxydes métalliques a eu lieu sans produire aucun dégagement de chlore. » La solution acide des chlorures convenablement étendue d'eau et essayée avec les prussiates n'indiqua que des traces de peroxyde de fer pour une grande quantité de protoxyde. Ce peroxyde de fer provenait du wolfram natif; car j'ai reconnu sur les échantillons cristallisés, qui m'ont servi pour mfis essais, de très-légers enduits de peroxyde de fer à la surface des parties clivables de ce minerai. » Pour démontrer que le tungstène préexiste bien à l'état d'acide lung- stique dans le wolfram et qu'il ne se forme pas ultérieurement par la réduction du perchlorure de fer, comme le supposait M. Margueritte, j'ai fondu le reste du mélange calciné avec du carbonate de soude anhydre et dans une atmosphère d'acide carbonique. Eu reprenant par l'eau la masse fondue et séparant par le filtre les oxydes de fer, de manganèse et le carbo- nate de chaux, i'ai obtenu une solution où l'acide chlorhydrique a déter- miné la formation d'un précipité d'abord blanc, puis jaune d'acide tungstique. » Enfin, comme contrôle de ces expériences, j'ai calciné à l'air, dans une capsule de platine, du wolfram avec de la chaux salée, et j'ai constaté une augmentation de poids qui correspondait exactement à la transformation des protoxydes en peroxydes. Ce mélange calciné à l'air ayant été ensuite traité par l'acide chlorhydrique a dégagé une quantité de chlore se rappor- tant au poids du protoxyde de manganèse, trouvé par l'analyse et trans- formé en peroxyde par la calcination à l'air. » Les résultats fournis par ces expériences m'autorisent donc à conclure, avec M.Ebelmen, que le wolfram est bien un tungslate de protoxydes de fer et de manganèse. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques dérivés nouveaux de l'anéthoi. Note de M. Fr. Landolph, présentée par M. Berthelot. « J'ai entrepris une étude nouvelle de l'essence d'anis. Voici quelques- uns des résultats auxquels je suis arrivé. » 1. Hjdnire d'anélliol ou camphre anisique. — L'essence d'anis vert de Russie, telle qu'elle est fournie par le commerce, soiuuise à plusieurs rec- tifications successives, fournit les ~ d'un produit qui bout de 226 à aSo de- grés et qui est l'anéthol pur. Pour transformer cet anéthol en aldéhyde anisique, on fait bouillir pendant une heure un mélange de 5o grammes (9« ) d'essence rectifiée et de 3oo grammes d'acide azotique à i3 degrés B. Le produit de la réaction est lavé avec de l'eau d'abord, puis avec une solu- tion étendue de soude. Le corps huileux ainsi obtenu et distillé à feu nu s'élève à i8 ou 20 pour 100 du poids de l'anélhol primitif : c'est un mé- lange d'aldéhyde anisique et de camphre anisique, à peu près par parties égales. On agite ce produit avec du bisulfite de soude, et on lave la comlii- naison cristalline ainsi obtenue avec un mélange d'alcool et d'éther jusqu'à ce qu'elle soit complètement blanche. » La partie du corps huileux, qui ne s'est pas combinée au bisulfite, se retrouve dans le mélange d'alcool et d'éther qui a servi au lavage. En pu- rifiant par distillation, on obtient facilement un produit qui a une odeur camphrée des plus prononcées et qui bout de 190 à igS degrés: c'est le camphre anisique ou hydrure d'anéthol. Ce produit répond à des nombres voisins de la formule €'"H"0. » L'analyse donne, en centièmes. C. H. 1 1. H. III. IV. Calculé C'»H' '0 79: ,45 78,94 78,49 78,73 78,95 10, ,o3 10,33 10,08 10,20 10,53 La formule ^'^H'*© exigerait C = 80,00, H = 9,33. » L'hydrure d'anéthol est liquide et plus léger que l'eau. Oxydé avec le bichromate de potasse et l'acide sulfurique, il donne naissance à un acide cristallisant en longues aiguilles qui fondent à 170 degrés et qui pré- sentent les caractères de l'acide anisique. Avec l'acide chlorhydrique, il ne forme pas de combinaison définie, caractère qu'il partage avec le camphre ordinaire. » L'équation suivante exprime la formation de l'aldéhyde anisique et du nouveau composé en proportions égales, conformément à l'expérience : Il y aurait donc fixation d'eau dans l'acte de l'oxydation, ce qui n'est pas contraire aux analogies. M 2. Produits de condensation . — On chauffe en vase clos, pendant dix-huit heures à i85 degrés, l'essence par fraction de 4 à 5 grammes avec de la potasse alcoolique pure à 10 degrés B. On distille l'alcool. Au résidu on ajoiUe un tiers d'eau et l'on extrait l'anélhol resté intact par l'éther. La so- lutioti aqueuse est traitée par de l'acide chlorhydrique pour précipiter les corps combinés à la potasse qui ensuite sont séparés par l'éther. On évapore (99) et l'on distille le résidu au contact avec les vapeurs d'eau. Le produit de condensation cristallisable passe dans le récipient, tandis que le deuxième produit de condensation reste au fond du ballon. » Le premier produit est très-peu soluble dans l'eau chaude. Il se dis- sout facilement dans l'alcool, l'éther et la benzine, qui par évaporation le laissent déposer sous forme d'une huile lourde. Le seul moyen d'obtenir des cristaux parfaitement définis est de chauffer en vase clos dans un bain- marie pendant deux à trois heures en agitant souvent les tubes, afin de favoriser la solution. Les cristaux ne se déposent par refroidissement qu'au bout de vingt-quatre à quarante-huit heures, mais en petite quantité seule- ment. Ce sont des lamelles clinorhombiques, aplaties parallèlement à g', ayant la bissectrice des axes optiques perpendiculaire à g'. Le plan des axes fait avec l'axe du prisme un angle d'environ 20 degrés. Les cristaux fondent à 87 degrés. La composition de ce produit répond à la formule €'°H"Ô', qui est celle de l'éther, de l'alcool anisique ou plutôt d'un isomère. I. 11. III. Calculé. C 74,36 73,98 74,52 74,42 H 7,11 7,18 7,26 6,97 » L'éther acétique de ce corps s'obtient facilement en le chauffant avec de l'acide acétique anhydre pendant six heures à 100 degrés, etc. Le pro- duit ainsi obtenu est visqueux et facilement décomposable par la chaleur. 11 répond exactement à la formule ^^''H-'O', qui serait celle de l'éther diacétique d'un diphénol. Trouvé. Calculé. C 70,00 7°; '7 H 6,58 6,43 » Nous avons vu que le premier produit est toujours accompagné d'un corps résineux, qui, dans les conditions les plus favorables à la formation du produit cristallisable, s'élève à la moitié de la masse totale, et qui, en prolongeant la durée de la réaction et surtout en augmentant la concen- tration de la potasse alcoolique, peut être le seul produit de la réaction. Ce corps est très-cassant, il fond vers 65 degrés. Sa composition répond à la formule €'^H'»Ô^ C. H. 1. 11. Calculé. 78,30 77,86 77,80 7»73 7»99 7)4» » Ce travail a été fait au laboratoire de M. Berthelol, au Collège de France. » ( loo ) CEilMlE ORGANIQUE.— Recherches sur iémétine. Mémoire de M. A.Glénard, présenté par M. Wurtz. (Extrait par l'auteur.) « Le Mémoire que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie sous ce titre est la première partie d'un travail que j'ai entrepris sur l'alcaloïde de l'ipé- cacuanha. Les principaux résultats des recherches exposées dans ce Mémoire peuvent se résumer dans les paragraphes suivants : § I. — Nouveau procédé d'extraction de l'êmétine. » Ce procédé est basé sur l'emploi combiné de la chaux et de l'éther. Il consiste à traiter par l'éther un mélange convenablement préparé de poudre ou d'extrait d'ipécacuanha et de chaux, ou le précipité obtenu en ajoutant un excès de chaux à une dissolution provenant du traitement à froid de l'ipécacuanha par de l'eau acidulée par l'acide sulfurique. Ces mélanges ainsi que ce précipité, lavés à l'éther, cèdent à ce dissolvant tout l'alcaloïde qu'ils contiennent. » Pour retirer l'alcaloïde de sa solution éthérée, il suffit de distiller celle-ci à sec et de reprendre le résidu par de l'eau acidulée, ou bien d'a- giter cette solution avec de l'eau acidulée. On obtient ainsi un liquide aqueux plus ou moins acide qui, par l'addition de l'ammoniaque, livre ime émétine à peine colorée et beaucoup plus pure que celle que donnent les procédés ordinairement employés. § II. — Préparation du chlorhydrate d'émétine cristallisé et de l'êmétine pure. » En employant de l'eau acidulée par l'acide chlorhydrique pour retirer l'êmétine de l'éther, on obtient une solution acide qui, concentrée conve- nablement par l'évaporation, se prend en une masse solide cristalline presque incolore. Cette masse est formée d'aiguilles extrêmement fines, réunies en faisceaux qui rayonnent autour d'un point central et produisent comme de petites sphères à surface bosselée ayant l'aspect d'une mûre. En comprimant ces cristaux dans un linge, on en fait écouler l'eau mère plus ou moins colorée, et le gâteau restant, redissous dans l'eau, donne une solution incolore qu'on peut amener facilement à cristalliser de nou- veau, et d'où l'on retire du chlorhydrate d'émétine tout à fait pur. » La production de ce chlorhydrate cristallisé mérite de fixer l'atten- tion, car elle ne s'accorde pas avec le dire des auteurs, qui tous consi- dèrent l'êmétine comme incapable de former des sels cristallisables. Elle est surtout intéressante en ceci, qu'elle donne un moyen commode et sûr ( Joi ) pour obtenir rie l'émétine parfaitement pure. Il suffit, en effet, de préci- piter une solution de ce chlorhydrate par un alcali. Mais une observation importante doit être faite à ce sujet : c'est que l'ammoniaque ne précipite pas toute l'émétine du chlorhydrate, et qu'elle eu précipite d'autant moins que ce sel est plus acide. Cela vient de ce que l'émétine est solubie dans le sel ammoniac. J'ai constaté que ce fait était le résultat d'une action décomposante exercée par l'émétine sur le sel ammoniac; les deux expé- riences suivantes suffisent pour démontrer le phénomène de décomposi- tion. Qu'on mette un peu d'émétine sèche en poudre dans lui verre cou- tenant une solution de sel ammoniac, on verra la poudre s'agglomérer et se transformer en une masse molle, résinoïde; en même temps on pourra constater le dégagement d'ammoniaque, puis on remarquera que peu à peu la masse résinoïde subit une sorte de métamorphisme et qu'elle se change eu une masse blanche et cristalline. Qu'on délaye de l'émétine en poudre dans l'eau, qu'on y ajoute peu à peu une solution de sel ammoniac, l'émétine se dissoudra, et, si l'on évapore la solution, on ob- tiendra des cristaux de chlorhydrate double d'émétine et d'ammoniaque. » La décomposition du sel ammoniac par un alcali organique ne me paraît pas avoir été observée jusqu'ici; je ne crois cependant pas l'émétine seule capable de la produire : j'ai constaté, en effet, que la quinine, dans les mêmes conditions, se comportait de même. § III- — Composition de l'émétine et du chlorhydrate d'émétine. » Ces substances, desséchées à iio degrés, ont donné à l'analyse des résultats par suite desquels leur composition centésimale doit êtie repré- sentée ainsi qu'il suit : Émétine. Chlorhydrate d'émétine. Carbone 72 ,25 63 ,00 Hydrogène ... 8,61 8,î5 Azote 5,36 4,75 Oxygène 13,78 ii,64 Chlore » 1 2 , 46 » Voici, eu équivalents, les formules auxquelles conduisent ces données analytiques (i) : C'» H-- Az 0' - C^" H^- Az 0', H Cl. >. Emétine. Chlorhydrate d'émétine. (i) C = 6, 0 = 8. C. R., .870, 2«Sen,oirc. (T. LXXXl, N" 2. «4 ( I02 ) PATHOLOGIE. — Des signes ophthatinoscopiques différentiels de la commotion et de la contusion du cerveau. Mémoire de M. Bouchut. (Extrait par l'auteur.) « Toutes les fois qu'un sujet tombé sur la tête a perdu coiiuaissance et semble paralysé, il y a toujours à se demander si ce n'est là qu'un étour- dissement passager, dû à la commotion du cerveau, ou bien, au contraire, s'il y a contusion de la substance nerveuse on compression de cette sub- stance par un épanchement sanguin ou séreux. » L'ophtalmoscope, que j'ai employé pour la première fois en i865, pour éclairer ce diagnostic, donne les résultats les plus importants. i> S'il n'y a que commotion du cerveau, le nerf optique conserve sa forme, sa netteté et ses couleurs habituelles, et les veines rétiniennes, ainsi que la rétine, ne présentent aucune modification. » S'il y a contusion du cerveau, avec ou sans inflammation consécutive, ou bien s'il y a épanchement séreux ou sanguin, avec ou sans fracture du crâne, le nerf optique et la rétine sont malades ; le nerf optique est gon- flé, paraît aplati, d'cu) rose uniforme, parfois plus vasculàire; ses contours sont moins nets, et il est le siège d'une suffusion séreuse, partielle ou géné- rale, qui s'étend à la rétine voisine sous forme de teinte opaline transpa- rente, qui voile plus ou moins le bord pupillaire. » Les artères diminuent quelquefois de volume, si la suffusion a gagné la gaîne du nerf optique, et les veines rétiniennes plus ou moins dilatées indiquent par la gène de leur circulation une gène semblable dans la circu- lation du crâne. » PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Des causes de la coagulation spontanée du sang à son issue de l 'organisme. Note de M. F. Glénard , présentée par M. Cl. Bernard. « Lorsque sur un animal vivant (Solipèdes, Ruminants, etc.) on enlève un segment artériel ou veineux plein de sang et qu'on le conserve à l'air, le sang ne s'y coagule pas, quelle que soit la capacité du segment. Après un temps variable, en relation avec le volume du vaisseau et la masse du sang conservé, le segment sèche au point d'offrir la consistance de la corne. Si, à cet état, on reprend le sang ainsi transformé par la dessiccation en ime masse céreuse ou même pulvérulente, et qu'on le désagrège dans l'eau, il s'y dissout, et cette solution est susceptible de se coaguler spontanément eu masse, même après filtration. ( io3 ) » Le retard de la coagulation spontanée est en raison directe de la con- centration du sang; dansl'expérience précédente, si l'on s'oppose à l'évapo- ration, le sang se coagule spontanément dans son segment, mais ce n'est qu'au bout de douze à quinze heures après issue de l'animal, et non après cinq à dix minutes, comme lorsqu'on le reçoit dans la palette. » La coagulation du sang de la saignée dans la palette est causée par le contact du corps étranger. » La seule expérience, en effet, dans laquelle on voit constamment le sang issu de l'organisme se maintenir fluide pendant douze heures au moins, sans l'intervention d'agents physiques ou chimiques artificiels (comme le froid ou les solutions alcalines), est celle qui consiste à le ga- rantir du contact des corps étrangers. » L'influence coagulatrice du contact des corps étrangers est d'autant moins grande que, par leur structure phjsique, ces corps étrangers se rap- prochent davantage de la structure physique des vaisseaux. M A part le contact des corps étrangers, aucune des conditions nouvelles au milieu desquelles se trouve le sang à son issue de l'organisme n'est ca- pable, par elle-même ou par sa combinaison avec les autres, de déter- miner la coagulation. La coagulation, pas plus que la fluidité du sang, ne sont dues normalement aune intervention gazeuse de nature chimique par défaut ou par excès. » Le sang renfermé dans son segment et isolé de l'animal peut être im- prégué d'acide carbonique, d'oxygène, même d'acide suif hydrique, sans se coaguler, sans perdre sa coagulabilité qu'il manifestera lorsqu'on videra le sang dans la palette (contact étranger). » Le sang conservé dans son segment est révivifiant tant qu'il est fluide, et du sang de bœuf peut, sept heures après son issue de l'organisme, être appliqué avec succès à une transfusion chez un chien saigné à blanc. » Le sang est vivant tant qu'il est coagulable spontanément. La coagu- lation est la mort du sang. La coagulabilité est enrayée, mais non détruite, par la concentration du sang, de même que les manifestations de la vie sont suspendues parla dessiccation, chez les Tardigrades et les Rolifères; dans les deux cas, l'addition d'eau restituera les conditions physico-chimiques nécessaires aux uns pour faire acte de vie, à l'autre pour se coaguler spon- tanément (i). » (i) Voir aussi Thèses de Paris, i" mars n° 50; Contribution à V étude des causes de la coagulation spontanée du sang à son issue de l'organisme, par Frantz Glénard. l4<> ( io4 ) MÉTÉOROLOGIE. — Sur Vorage de grêle qui a éclaté sur Genîve et la vallée du Rhône dans la nuit du 7 au S juillet. Note de M. Colladon. « Deux orages de grêle, d'une exlrème violence, accompagnés de phé- nomènes électriques, d'une intensité extraordinaire, ont dévasté quelques localités en Suisse dans la nuit du 7 au 8 juillet. )) Ces deux orages ont sévi la même nuit, presque au même moment, sur trois villes, Genève, Lucerne et Zurich, qui toutes les trois sont à l'ex- trémité d'un grand lac, à la sortie d'un fleuve ou d'une grande rivière. La distance en droite ligne entre Genève et Lucerne est de 180 kilomètres, et entre Genève et Zurich de 211 kilomètres; la direction est à fort peu près sud-est, nord-ouest. » La tempête qui a éclaté sur la vallée du Rhône, sur Genève et quel- ques communes du département de l'Ain et de la haute Savoie, a été com- plètement distincte de celle qui éclatait an même moment sur Lucerne, Zuricli et une partie du canton d'Argovie. Les autres particularités concer- nant ces derniers orages ne m'élant pas connues, je me bornerai à quel- ques faits ob.'^ervés à Genève et dans les environs. « L'orage qui s'est déchaîné sur Genève et sur quelques communes de l'Ain et de la Savoie avait suivi la vallée du Rhône, dont la direction de Lyon à Genève est assez exactement de l'ouest à l'est. Dès 10 heures du soir, un nuage orageux se prolongeait dans cette direction aussi loin que la vue pouvait s'étendre, et à l'extrémité ouest on apercevait des éclairs in- cessants. De II heures à minuit, le centre de ces éclairs se rapprochait du lac Léman. » D'autres orages électriques, beaucoup moins intenses, coexistaient avec celui qui remontait la vallée du Rhône, les uns suivant la crête du Jura au-dessus de Gex, et les autres les montagnes de la Savoie voisine de la vallée du Léman et de la rivière d'Arve. » La forte colonne de grêle est arrivée de Châtillon-de-Michaille, dé- partement de l'Ain; elle s'est dirigée de l'ouest à l'est vers le lac, le long du cours du Rhône. La longueur de cette colonne était de 6 à 8 kilo- mètres. Elle a atteint Châlillon à i i^'So"" et la \ilie de Genève un peu après miiuiitet quart; là elle s'est élargie et s'est dirigée vers la Savoie et le bas Valais, en passant par-dessus des sommités élevées de 1000 à 2000 mètres au-dessus du niveau de la mer. Sur tout son parcours, les récoltes sur pied ont été à peu près détruites. La grosseur des grêlons variait di; 10 à 3o milli- nu'lres; pour le plus grand diamètre jusqu'à 60 et même 100 millimètres; ( to5 ) pour plusieurs, le poids, six heures après leur chute, dépassait 3oo grammes. » Tous ces grêlons avaient pour centre un noyau de grésil variant de 5 à lo millimètres de diamètre. Ce noyau était enveloppé de quelques couches concentriques, alternativement transparentes et opaques; on en comptait en moyenne six ou huit, les deux dernières étant notablement plus épaisses, la dernière opaque et mamelonnée. Les gros grêlons, pour la plupart, étaient aplatis. On les a comparés en plusieurs endroits à des tranches de citron, et ces grêlons, plats ou lenticulaires, ne provenaient évidemment pas de gros gréions brisés. » Le confluent de l'Arve et du Rhône paraît avoir exercé quelque in- fluence sur l'uitensité des phénomènes électriques et, par suite, sur la gros- seur des gréions. C'est le long de l'Arve et près de ses rives que les phéno- mènes les plus intenses de phosphorescence électrique ont été remarqués à la surface du sol, au commencement de l'orage et avant la pluie et la grêle. C'est le long de l'Arve, à Carouge, Pinchat, Sierne, Gaillard, Anne- masse et Monlhoux, que des centaines de milliers de tuiles ont été bri- sées, les murs mitraillés, l'écorce des arbres fortement attaquée du côté ouest, et des fragments de tuiles ou de bois brisés transportés au loin. A Annemasse (Savoie), un contrevent plein a été percé et l'on dit avoir trouvé des gréions pesant plus d'un demi-kilogramme. » La zone dévastée parallèle à l'Arve ne suit pas ses détours, mais elle franchit presque en ligne droite les promontoires, en suivant la direction générale de la rivière. >) Les phénomènes électriques étaient très-remarquables sur les parties centrales du nuage à grêle; les éclairs se succédaient avec une telle rapi- dité, depuis minuit à i heiue et quelques minutes, que l'on comptait en moyenne 2 à 3 éclairs par seconde, ce qui ferait 8000 à loooo par heure. » Dans ces grands orages électriques, ainsi que je l'ai signalé dans un Mémoire publié en 1871, il est indispensable d'admettre apriori que la co- lonne des nuées orageuses se meut avec une vitesse très-différente de celle des couches d'air immédiatement supérieures, ou qu'un énorme afflux d'air se produit sur toute leur superficie la plus élevée, car sans l'une ou l'autre de ces deux hypothèses on ne saurait où trouver la source de cet immense flux électrique. « Des phénomènes intenses de phosphorescence électrique ont été re- marqués avant et pendant la grêle : sur le sol, sur des animaux, sur des objets saillants, les grêlons étaient aussi phosphorescents. » Une odeur d'ozone très-violente a été remarquée immédiatement ( io6 ) après la grêle ; pour la plupart des observateurs, cette odeur était com- parée à celle de l'ail. » Les cas de chute de foudre ont été remarquablement rares; les dé- charges électriques incessantes se faisaient d'un nuage supérieur à des nuages immédiatement inférieurs d'où tombait la grêle, et l'on n'entendait que de très-rares détonations. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur des nuages de glace observés dans une ascension aéro- statique le l^ juillet. Note de M. W. de Fonvielle. « Le 4 juillet, à 6''io" du soir, moment où l'aérostat la Ville-de-Ca- lais, dirigé par M. Duruof, a quitté terre, le ciel était couvert d'un nuage qu'aucun signe ne dislinguait des nimbus ordinaires. » A 3oo mètres, l'aérostat entrait dans une brume épaisse dont il sortait à 4oO' Au-dessus tombait de l'eau en grosses gouttes, mais à 5'' 55", par une altitude de 345o mètres, il tombait des aiguilles de glace beaucoup plus longues que celles que nous avions rencontrées ensemble dans notre ascension de la fin de mai, et de la neige en boule fine serrée comme on en voit dans les jours très-froids de l'hiver. Le nuage s'étendant dans toutes les directions donnait la sensation d'une brume homogène analogue à celle que l'on observe quelquefois en plein mois de janvier, lorsque la neige tombe sans interruption. » A 7 heures le ballon descend; on est à 33oo mètres : un sac de lest est jeté, et le ballon remonte à 355o mètres, La banderolle aux couleius na- tionales se couvre de givre, surtout le bleu et le blanc. L'eau qui s'égoutte se prend en longues stalactites pendant aux cordes de suspension et au filet, montrant comment s'agglutinent les énormes grêlons du genre de ceux dont la chute a été constatée quelques jours après. En descendant à 2800 mètres, la neige a cessé pour se changer en pluie d'une extrême abondance. » L'atterrissage s'est opéré à S*" lo" sur la commune d'Erceville, à 93 ki- lomètres au sud-sud-ouest de Paris. La vitesse moyenne est loin de répondre à celle du vent qui soufflait à terre tant au moment du départ qu'à l'arri- vée ; le mouvement du banc de neige était en effet autre que celui de l'air inférieur, car la neige arrivait de côté en fouettant la nacelle avec une cer- taine force et dans une direction qui n'a pu être déterminée. » Je demanderai la permission de rapprocher cette ascension des nom- breuses observations de halos tant lunaires que solaires, faites avant ou ( '07 ) après le grand orage du 8 juin et des chutes de neige constatées par M. le général Nausouty au Pic du Midi, avant l'orage du 7 juillet. » M. Maumené adresse deux réclamations de priorité relatives à des Communications de M. Ditteet de M. Bert. 1° Dans la séance du 3 mai {Comptes rendus, p. 1 164), M. Dilte a donné les résultais d'un travail sur l'hydrate d'azotate de soude. Après avoir cité les nombres irréguliers de Marx pour la solubilité de l'azotate, ce chimiste donne des nombres obtenus dans ses propres expériences. J'ai moi-même rectifié les nombres de Marx et donné une Table de solubilité peu diffé- rente de celle de M. Ditte (voir Comptes rendus, t. LVIII, p. 81, 1864). 2° Dans ia dernière séance, M. P. Bert a communiqué un important travail sur l'influence de l'oxygène à forte tension contre les fermentations proprement dites. L'un des faits les plus saillants est la conservation du vin dans l'oxygène à i5 atmosphères, où « la richesse en alcool et en acide acé- » tique ne varie pas », etc. J'ai fait connaître ces importants résultats dans l'année 1861 [Comptes lendus, t. LVII, p. 957, et Annales de Chimie et de Physique, ?>^ série, t. LXIII, p. 98), avec des détails si précis et si concluants, que j'ai proposé ce vin chargé d'oxygène pour les usages de la Médecine. L'ozone même n'a pas produit d'altération. M. Maumené adresse en même temps les deux observations sui- vantes ; Action de l'ozone sur les jus sucrés. — i litre de jus de betterave peut absorber l'ozone de plusieurs litres d'oxygène ozone (à 35 ou 36 milli- grammes par litre) sans altération du sucre : l'odeur de l'ozone disparaît immédiatement, et la couleur du jus paraît seule détruite; quand l'odeur se conserve, le sucre commence à être rapidement inverti. Action des sels acides sur le sucre. — Les sels acides, notamment les bisul- fates, n'ont presque pas d'action pour invertir le sucre. Des dissolutions bouillant à feu nu ne présentent pas d'inversions sensiblement plus ra- pides que les dissolutions aqueuses pures. La moindre trace d'acide en ex- cès produit l'inversion en quelques minutes. Les masses cuites qui con- servent de la chaux, et, par suite, de la potasse et de la soude libre, peuvent recevoir assez d'acide sulfurique pour changer les alcalis en bisul- fates sans éprouver une inversion rapide. Une trace d'acide en excès rend ( .o8 ) l'inversion immédiate. Il est facile de voir comment les cuites acides de M. Margueritte peuvent offrir une résistance à l'inversion qui a d'abord causé de la surprise. COMITE SECRET. La Section d'Astronomie, par l'organe de son doyen, M. Liouville, pré- sente la liste suivante de candidats pour la place vacante dans son sein, par suite du décès de M. Mathieu : En jjremière ligne M. Mouchez. En deuxième ligne M. "XVolf. „ ^ . ., ,. (M. Stéphan. Ln troisième ligne, ex œquo. ■ \-^ rp ( IVl. AlSSERAND* Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 6 heures un quart. D. ERRATJ. (Séance du 5 juillet 1875.) Page 35, ligne 17, année 1846, au lieu de 266, lisez 259. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE ^ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 19 JUILLET 1875. PRÉSIDENCE DE M. FREMY. MÉMOIRES ET COMMUIMCATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MÉTÉOROLOGIE. ~ Sw le théorème météorologique de M. Espy ; par M. Faye. « Jamais un courant d'air descendant ne peut donner du froid, car ce courant s'échauf- ferait par compression, du moins dans l'état normal de l'almosphèrc. Il ne pourrait donc en résulter de pluie ni de condensation de vapeur d'eau dans les couches traversées, mais phitôt quelque chose de semblable à ce qu'on observe dans les orages de sable de l'Afrique et de l'Asie (i). » » De ce ihéorèiiie célèbre, l'auteur a conclu, il y a trente-cinq ans, et l'on conclut encore aujourd'hui que le mouvement de l'air dans nos ou- ragans, cyclones, trombes et tornados ne peut être qu'ascendant, idée (i) Extrait du Rapport de MM. Arago, Pouillet et Babinet, Comptes rendus de i84i, t. XII p. 454etsuiv.M. Peslin présente ainsi très-nettement le même théorème (lo mai): « J'avais établi que, si le mouvement était descendant, comme le veut aujourd'hui » M. Faye : i° il n'y aurait pas de pluie; 2" le vent de la tempête serait très-chaud et très- a sec et présenterait à un degré éminent les caractères du vent dit du fœhn en Suisse. » Dans l'article précédent (du 12 juillet) j'ai disculé l'opinion de M. IMckhum, que l'on m'a- vait opposée. J'aurais voulu reproduire ses deux cartes; voici du moins le titre de la traduc- tion française de sa brochure : Note sur la forme des n clones dtiiis r océan Indien (Paris, Challamel, 1874)- Dans le même article, p. 66, lignes 5 et 6, au lieu i\c c'est [jourquot, il faut Vire cependant. C. R., i8:5, 2« Semestre (T. LXXXl, N" 5.) '5 ( iJO ) tellenienl conforme au vieux préjugé d'après lequel les trombes et tor- nades aspirent l'eau de la mer jusqu'aux nues, qu'elle a été immédiatement adoptée. Ce théorème ainsi compris par son auteur, et après lui par presque tous les météorologistes, est inacceptable. Il contient cependant quelque chose de 6n, de vrai et d'utile qui a frappé autrefois l'Académie lorsque M. Espy est venu lui soumettre ses travaux en i8Z)o; mais cette part de vérité, que j'aurai soin de dégager, conduit à des conséquences bien diffé- rentes de celles qu'on rattache aujourd'hui encore à l'énoncé précédent. )) Enfermons en haut, dans l'atmosphère, à l'aide d'un corps de pompe supposé imperméable au calorique, de l'air pris à sa pression naturelle p et à sa température t, puis forçons cet appareil à descendre à travers les couches successives de l'atmosphère jusqu'au sol où la pression finale sera p' . Quelle sera alors la température t' de l'air ainsi comprimé sous le piston? » C'est une simple question de Thermodynamique, dont la solution est donnée par la formule bien connue T': u y étant le rapport des chaleurs spéciGques de l'air à pression constante et à volume constant, T et T' les températures absolues correspondant aux pressions initiale et finale p et p. » A l'époque de M. Espy, la Thermodynamique n'existait pas, mais on avait l'équation de Laplace ainsi formulée par Poisson : a \ X I \p OÙ t et t' sont les températures ordinaires et a le coefficient de dilatation do l'air. Or il se trouve que cette équation est identique à la précédente, car t -\ — n'est autre chose que la température T comptée à partir du zéro absolu. M. Espy a donc pu faire correctement ses calculs en i8/{0, et votre Commission de i84i a pu s'assurer, comme elle l'a dit, de leur suffisante exactitude sans savoir un mot de Thermodynamique, sans se douter même du sens que cette science assigne aujourd'hui à l'inverse de a. D'ailleurs les valeurs numériques de a et de ■/ étaient connues alors avec une préci- sion plus que suffisante pour ces calculs. » Prenons, par exemple, comme l'a fait M. Peslin, quia reproduit sous une forme un peu différente des calculs de ce genre, de l'air à 5ooo mètres d'altitude. Dans l'état d'é(iuilibre normal attribué ci -dessus à l'atmo- ( ■>. ) sphère, cet air offrira un écart d'une trentaine de degrés avec la couche inférieure (décroisseraent vertical supposé de i degré par l'yS mètres de hauteur). En faisant en bas t' —- 3o°, //= o'",76 et en haut t = o°, on trouve, en supposant applicable la formule barométrique de Laplace, p = o^j/îa. Nous avons, pour l'inverse de a, ayS degrés (c'était 266 de- grés en i84o), et, connue l'air normal pris à l'altitude de 5ooo mètres et à zéro contient très-peu de vapeur, nous pourrons faire 7 = i,4i, comme pour l'air sec. Cet air devant par la compression s'éloigner de plus en plus du point de saturation, la formule ci-dessus est applicable. Elle donne ï'= 324°, d'où <'— 5i°. Ainsi la température de l'air arrivé en bas s'élè- vera de 5i degrés par la compression qu'il subit, en supposant, comme nous l'avons fait, qu'il n'y ait pas eu échange de chaleur avec l'air am- biant. Sa surchauffe par rapport à l'air inférieur sera 5i° — 3o° = 21°. Fùt-il saturé d'humidité à l'altitude de 5ooo mètres, il sera d'une séche- resse extrême en arrivant en bas. » Mais, dans la réalité, l'air descendant à travers les couches atmosphé- riques cédera continuellement à celles-ci de la chaleur, suivant une loi inconnue, et en recevra de la vapeur d'eau, ce qui nous place en face d'un problème nouveau où le corps de pompe ne serait plus supposé imper- méable au calorique (i). En second lieu, la supposition que nous avons faite d'une atmosphère en équilibre normal exclut précisément les grandes per- turbations qui nous occupent. L'énoncé précédent devra donc strictement se réduire à ceci : l'air normal des hautes régions, forcé de descendre à travers les couches successives également à l'étatnormal, tend à chaque in- stant à acquérir une température supérieure à celle de ces couches ; il arri- vera au sol avec une température un peu supérieure à celle de la dernière couche et dans un état de sécheresse beaucoup plus marqué. L'écart dépen- dra delà vitesse de la descente et du genre de contact de cet air avec les cou- ches traversées. Et il faut ajouter : proposition inapplicable à tout autre cas. » Car si, outre la vapeur d'eau, cet air descendant entraîne avec lui ou reçoit en chemin de l'eau réduite à l'état vésiculaire, comme cela a lieu dans les nuages, le calcul précédent ne signifie absolument rien. L'air ainsi mélangé de particules liquides tendra à se maintenir pendant sa descente à l'état de saturation, et la chaleur acquise par sa compression croissante sera employée à vaporiser les vésicules aqueuses, à raison de 606 à 594 calo- ries par kilogramme d'eau (entre zéro et 20 degrés), sous quelque foi me que (1) HiRN, Théorie nwcaniquc tic la chaleur, S^cdilion, t. I, p. 296. ( "^ ) cette eau liquide se préseiUe. Supposons, iniiquement pour fixer les idées, que l'air entraîné dans un courant descendant contienne 2 pour 100 de son poids d'eau vésiculaire, ce qui n'est même pas égal à la quantité d'eau contenue à l'état de simple vapeur dans l'air inférieur à l'état de satura- tion. Pour vaporiser cette eau il faudrait 12 calories par kilogramme d'air nébuleux, tandis que la compression de la partie gazeuse calculée ci-dessus n'en produirait elle-même que 12. Les phénomènes précédents se trouve- ront donc renversés; l'air supérieur traversera les couches successives en conservant une température inférieure, et il leur empruntera de la chaleur au lieu de leur en céder ; il pourra arriver au sol moins chaud que la dernière couche, absolument saturé et même conservant encore de l'eau vésiculaire. » Ces notions s'appliquent immédiatement aux trombes. L'air froid des hautes régions traverse d'épaisses couches de nuages qu'il contribuera à grossir, et entraîne avec lui, jusque dans les couches inférieures transpa- rentes, la matière même de ces nuages qui semblera leur former un prolon- gement vaporeux vers le bas, sous la forme conique ordinaire des tour- billons. Une vive gyration, en accumulant ces particules opaques et lourdes à la périphérie, produira tout autour de la colonne descendante une gaîne nébuleuse plus ou moins opaque, à moins que la chaleiu" et l'état de sécheresse de quelque couche traversée ne suffisent à la transformer in- tégralement en vapeur, et alors la trombe deviendra transparente en cet endroit. Mais d'ordinaire, en pleine activité et par un temps humide, elles restent opaques jusqu'au sol ou jusqu'à la surface de la mer. )> Cet entier renversement des effets prévus par M. Espy sera bien plus marqué encore si à l'air supérieur se trouvent mêlés ces cirrhus qu'on voit constamment apparaître dans les courants supérieurs comme précurseurs des tempêtes, puis participer au mouvement gyratoire qui les produit, car alors ce n'est plus de la poussière d'eau qu'il s'agit de vaporiser, mais des aiguilles de glace dont la température est souvent bien au-des- sous de celle que nous avons admise pour un état d'équilibre purement fictif. Cet air glacial, chargé de particules d'eau congelée, qui descend en tourbillonnant sur un vaste espace circulaire à travers les couches déjà saturées d'humidité, donnera lieu à une abondante précipitation de va- peur, à la pluie par conséquent, ou même à la formation de la grêle qui accompagne si souvent les cyclones (i). Et, si ces produits divers : air, vapeur, gouttes de pluie, arrivent au sol avec une température peu dif- (i) La constitution même de ces grêlons est d'accord avec cette lliéorie, et montre que les glaçons des cirrhus très-froids, s'agglomèrent dans le mouvement gyratoire qui tend à ( ii3) férente de celle de la dernière couche, c'est qu'ils se seront réchauffés en traversant les couches intermédiaires. On voit combien M. Espy était loin de compte en étendant son théorème aux tempêtes, ouragans, cyclones, etc. La seule application qu'il soit permis d'en faire, à mon avis, c'est celle que nous allons indiquer. » Reprenons le premier exemple et considérons notre corps de pompe, toujours imperméable au calorique, mais supposé actuellement sans pe- santeur, au moment où il est parvenu jusqu'au sol. Si un instant après nous le lâchons, il remontera, en vertu de sa surchauffe, comme une mont- golfière, jusqu'à sou altitude primitive, tandis que le piston sera soulevé peu à peu par la détente de l'air intérieur. Or un air semblable, à peu près privé d'eau vésiculaire, se rencontre à toute hauteur, au-dessus de certaines régions sablonneuses sur lesquelles les grands courants supérieurs de l'atmosphère n'arrivent qu'après avoir été dépouillés de leurs cirrhus et de leurs nuages, par l'action bien connue de hauts plateaux ou de chaînes de montagnes placées en amont. Quand les mouvements gyratoires qui se forment dans ces courants aériens viennent à passer au-dessus de ces dé- serts, ils n'amènent plus en bas qu'un air surchauffé, d'une sécheresse extrême. Cet air, plus léger que l'air ambiant, tendra donc, une fois dé- gagé du mouvement gyratoire par l'obstacle du sol, à remonter tumul- tueusemeni tout autour de la trombe, et il remontera d'autant plus haut qu'en descendant plus rapidement il aura cédé moins de chaleur aux couches traversées. Alors ces torrents de poussière, arrachés au sol et projetés au loin par le travail géométriquement circulaire du cyclone, seront entraînés tumultueusement en haut, tout autour de celui-ci, par l'air qui s'en échappe; puis, saisis par les vents régnants, ils pourront être transportés ensuite à de grandes distances. Mais ce n'est pas la trombe elle-même qui aura enlevé ces torrents de poussière dans les régions supé- rieures, comme on le croit généralement : c'est la contre-partie ascendante du phénomène qui produit cet effet, et, par suite, ces lointains transports de nuages d» poussière si bien étudiés par M. Tarry. » Ce même théorème de M. Espy, ramené à sa vraie portée, réduit à néant l'hypothèse des cyclones descendants de beau temps avec abaissement de température, que M. Hildebrandsson exposait récemment dans un Mê- les accumuler à la périphérie, rencontrent alternativement dans leur descente circulaire des couches d'air simplement saturées d'eau vésiculaire qui produit une croûte transpa- rente et des couches contenant des particules glacées dont la réunion produit une enve loppe opaque comme ie noyau. ( Ti4 ) moire d'ailleurs fort intéressant, où, après avoir répudié mes idées, il ra- mène essentiellement les mouvements de l'atmosphère à deux sortes de vents, les ascendants (mauvais temps) et les descendants (beau temps et souvent froid). » Voilà à quoi se réduit la très-petite part de vérité que contient le théorème de M. Espy, et cette part est complètement d'accord avec les idées que je soutiens. Cette histoire est instructive : elle montre combien notre esprit est enclin, dans une étude mathématique, même très-sin)ple, des phé- nomènes naturels, à perdre de vue les conditions ou suppositions qui seules ont permis l'emploi de ce puissant instrument, et à formuler des conclu- sions générales qu'on s'imagine ensuite avoir démontrées avec la rigueur des formules ou des chiffres. I» Encore quelques remarques sur un autre sujet avant de terminer. J'ai montré que les prétendues tempêtes d'aspiration seraient incapables de changer de place et a fortiori de présenter le grandiose phénomène du mou- vement de translation qui amène dans nos climats les cyclones formés primi- tivement dans la zone torride. M. Mohn a mis en relief, dans sa belle étude des tempêtes d'Europe, ce fait déjà reconnu en d'autres régions plus voisines de l'équateur, qu'il pleut ordinairement plus à l'avant d'un cyclone qu'à l'arrière, et il en conclut qu'il se produit à l'avant une raréfaction : celle- ci déterminerait le cyclone entier à marcher dans la direction où l'atmo- sphère présente le plus d'humidité. Voici ma réponse : i° La cause assignée tendrait à allonger indéfiniment le cyclone vers l'avant et non à le faire marcher tout d'une pièce comme un corps solide; 2° il y aurait à l'avant une vaste dépression barométrique qui, en fait, n'existe qu'à l'intérieur, et dont le maximum se trouve au centre; 3" les cyclones s'éloignent constam- ment de l'équateur en marchant vers les hautes latitudes, tandis que l'hu- midité va, au contraire, des hautes latitudes vers l'équateur; 4° dans l'hy- pothèse des tempêtes d'aspiration tant soit peu gyratoires, comme celle de M. Mohn, il ne saurait y avoir de rapport constant entre l'orientation d'un filet d'air centripète en bas et celle de ce même air quaij^ il prend en haut un mouvement centrifuge; 5° en fait, les trombes, qui sont aussi des cyclones, marchent très-bien sans qu'il tombe une goutte de pluie. » Quant au mouvement général de l'atmosphère inférieure, invoqué par MM. Espy et Peslin, il affecte presque toujours une direction tout à lait indépendante de celle des cyclones grands ou petits, ou bien il est nul. La vérité est beaucoup plus simple : les cyclones suivent la marche des cou- rants supérieurs où ils ont pris naissance, et ces courants n'ont souvent ( '^5) aucun rapport direct, immédiat, avec l'état actuel de l'atmosphère infé- rieure. » Reste un calcul où M. Peslin entreprend de montrer que la gyra- tion des cyclones doit provenir de la rotation du sol terrestre. Je me bor- nerai à prier mon savant antagoniste d'étendre un peu plus loin, au 5" degré de latitude par exemple, le calcul qu'il a fait pour le 45*^ degré. D'ailleurs les trombes et tornados ont une gyration violente, et, pour ces cyclones-là, il est par trop clair que la cause indiquée n'existe pas; aussi M. Peslin a-t-il prétendu que ces phénomènes si éminemment gyratoires devaient être bannis de la catégorie des cyclones. » Parlerai-je de la dépression barométrique qu'on cite souvent comme une preuve palpable de puissante aspiration? Sans doute le niveau de la mer tend à s'élever sous un cyclone quelconque en vertu de cette dépression : celle-ci étant de i à 5 centimètres de mercure, la dénivellation correspon- dante tendra à s'élever de i à 6 décimètres. Cela ne va pas, comme on voit, jusqu'aux nues. Les ras de marée sont dus à d'autres causes. )) Je crois pouvoir clore ici cette longue discussion, où je me suis ap- puyé exclusivement sur les faits. Mes recherches sur la constitution méca- nique du Soleil m'ont conduit à aborder des questions nouvelles pour moi : puissé-je avoir ainsi contribué à dissiper de vains préjugés qui pèsent lourdement sur une de nos sciences les plus intéressantes, à mettre en pleine lumière et à expliquer les belles lois des tempêtes si nécessaires à nos marins et si étrangement méconnues aujourd'hui, à préparer enfin la base expérimentale qui a manqué jusqu'ici à la Mécanique des mouvements gy- ratoires dans les fluides^ S'il en était ainsi, il serait vrai de dire que des études purement solaires ont répandu quelque clarté sur nos phénomènes tererstres. " MÉCANIQUE. — De la suite qu'il serait nécessaire de donner aux recherches expérimentales de P lasticodynamique ; par M. de Saint- Venant. (( Une branche nouvelle a été ajoutée, depuis peu, à la Mécanique : elle s'occupe des mouvements intérieurs des corps solides à l'état de plasticité. » Les premières recherches expérimentales sur ce sujet (i) ont été ac- cueillies avec une grande faveur; elles ont fait concevoir l'espérance d'ar- (i) Mémoire de RI. Tresca, lu le y novembre i864, Sur l'écoulement des corps solides, imprimé au tome XIX des Savants étrangers. ( ii6) river à connaître non -seulement les lois qui régissent tout un ordre de phénomènes peu étudiés, mais encore la manière dont s'accomplissent beaucoup de transformations industrielles, telles que le pétrissage, le poussage ou filage et le moulage des pâtes, le laminage, le forgeage, l'éti- rage, le poinçonnage, l'étanipage ou l'emboutissage des métaux, et à déduire de cette connaissance les conditions de la meilleure et de la plus avantageuse production de ces transformations. » On y a entrevu même le perfectionnement possible de l'Hydrodyna- mique (i) et la détermination, regardée par Poncelet comme si désirable, des mouvements, encore ignorés, que prennent les fluides à l'intérieur des vases d'où ils s'écoulent, ainsi que dans les veines qu'ils forment en en sortant. i> Or la Plasticodynamique, constituée et fondée sur les faits expéri- mentalement recueillis de i863 à 1869, est-elle en mesure de fournir ou seulement de promettre les résultats désirés? » Nullement jusqu'ici, à mon avis, et j'ai la conviction que les expé- riences nécessaires pour en arriver là sont encore à faire. » Vous avez bien, sur ma proposition (2), ordonné la publication en dix-sept planches, au tome XX des Savants élramjers, des résultats de toutes les expériences d'écoulement et de jets solides de M. Tresca, qui n'en avait donné qu'un simple spécimen à son Mémoire couronné de 1864 ; mais ces dessins, au nombre de quatre-vingt-dix-neuf, ne présentent généralement que l'état initial et l'état final des blocs de métal ductile ou de pâte plas- tique, partagés en plaques superposées, dont les pressions exercées ont déterminé la sortie par des orifices. Aucun n'offre ce qu'il y a de plus essentiel, savoir : les trajectoires des molécules, avec leur marche plus ou moins lente ou prompte en les parcourant pour aller d'un état à l'autre, ni, par suite, pour les divers éléments, les déformations successives aux- quelles les pressions intérieures sont nécessairement liées. 1) M. Tresca en reconnaissait lui-même l'insuffisance (3) , et il a cherché à y suppléer théoriquement par la mise en œuvre géométrique de la loi observée de conservation des volumes, en divisant, par la pensée, ses blocs cylindriques en une partie centrale pleine, de même diamètre que l'orifice, (1) Preniiùie page du Mémoire cite, ou page 6 (i23i) . 827. ("7) en une autre, creuse on annulaire, enveloppante, enfin en une troisième qui est leye/ solide, graduellement expulsé, et en faisant la supposition que dans chacune de ces trois parties toute ligne matérielle horizontale reste horizontale, et toute verticale, verticale, sauf, à ces mêmes lignes, à s'in- cliner et à se courber lorsqu'elles passent d'une des parties dans l'autre. Mais cette sorte d'hypothèse, dont j'ai développé les conséquences ciné- matiques (i), et qui a pu suffire plus tard à M. Tresca (2) pour calculer approximativement le travail total de forces intérieures constantes, n'est point capable de fournir, même d'une manière approchée, la marche des molécules; elle conduirait à rendre leurs trajectoires discontinues, à leur attribuer des jarrets ou brisures qui ne sauraient exister et qui iraient jus- qu'à l'angle droit. » J'ai, de mon côté, donné des solutions, qu'on a jugées analytiquement exactes, du problème de Cinématique ainsi posé (3). Elles fournissent des courbes sans discontinuité ; mais elles exigent, pour être obtenues, qu'on se donne toujours arbitrairement, et sans pouvoir motiver aucun choix, le mode de distribution des vitesses à travers l'orifice d'écoulement. Et puis, l'intégration de l'équation de conservation des volumes ne peut être opérée qu'en supposant, comme dans les questions sur les fluides dont on abstrait les frottements, que les composantes de la vitesse en trois sens rec- tangulaires ont un potentiel, c'est-à-dire sont et restent les trois dérivées d'une même fonction par rapport aux coordonnées de ces sens. Or cela n'est point admissible, même en élargissant l'hypothèse, comme je l'ai essayé, au moyen de facteurs ninnénques constants dont on affecterait ces dérivées; car les principales forces en jeu, dans le mouvement plastique dont il est question, n'ont pas elles-mêmes de potentiel, ou ne remplissent nullement les conditions qu'on sait être nécessaires pour que les vitesses ne cessent pas d'en avoir un. » M. Tresca a trouvé, il est vrai, avec bonheur, et il a révélé dans son dernier Mémoire, celui du poinçonnage, le principe fondamental de la Science nouvelle, principe qui revient à ce que, en tous les points de l'inté- (i) Comptes rendus, 29 juin 1868, t. LXVI, p. i3ii. (2) Même Mémoire de 1869, p. 776 et suivantes. (3) Comptes rendus, 20, 27 juillet et 3 août 1868, t. LXVII, p. i3i, 2o3, 278; i" et 8 février 1869, *• LXVII, p. 221, 296. C.R.,i875, 2" Sfmij(re.(T.LXXXI,N05.) '6 ( i'8 ) rieur d'un corps ou d'une portion de corps qui se déforme plastiquement, la plus grande des composantes tangentielles de pression, par unité super- ficielle, sur les diverses facettes planes qui s'y croisent (ou, ce qui est la même chose, la plus grande demi-différence de composantes normales en cet endroit), est et reste égale à une constante spécifique (la même qui, pour chaque matière, mesure sa résistance an cisaillement). )) Et ce principe m'a permis d'établir les équations différentielles tant indéfinies (i) que définies (2) du mouvement plastique, celles-ci étant relatives aux points tant des surfaces extérieures que des surfaces inconnues intérieures séparant les parties restées élastiques d'avec les parties qui sont devenues plastiques, par suite de ce que leur élasticité aura été vaincue sans qu'il y ait eu rupture. » Mais ces équations, plus compliquées que celles du mouvement des fluides, et non susceptibles d'être traitées comme celles-ci en attribuant un potentiel aux composantes de vitesses, ne peuvent être intégrées que dans des cas extrêmement simples, peu ou point utiles à considérer (3); et, si un jour on les intègre dans d'autres cas, il est à craindre que les expressions qu'on trouvera pour les inconnues ne puissent être apjjliquées sans d'in- terminables et presque impossibles calculs. C'est ce qui me portait à ter- miner mon avant-dernier écrit sur ce sujet, en disant, comme j'avais déjà fait à deux reprises, qu'il y avait nécessité absolue d'entreprendre une suite d'expériences nouvelles, résolvant les problèmes par les faits, et j'ajoutais : (i) Comptes rendus, 7 mars 1870, t. LXX, p. 473- Voir, pour une généralisation, une Note de M. Levy, 20 juin, p. i323, et pour une modification de cette Note, un article du 22 avril 1872, t. LXXIV, p. io83. — Voir aussi Journal Liotmlle, 1871, t. XVI, p. 3o8 à 3i6, 369 à 372. (2) Même Journal de Mathématiques, p. 873 à 382; et aussi Comptes rendus, 20 no- vembre 1871, t. LXXVIII, p. 1181. (3) Ces cas sont : i° prisme droit pressé ou tiré normalement et uniformément tant sur ses bases que sur ses faces latérales ; 2° cylindre creux ou annuLiire assujetti à rester de hauteur constante, et pressé d'une manière uniforme sur chacune de ses deux surfaces laté- rales intérieure etextérieure; 3° cylindre circulaire tordu par des couples; 4° parallélépipède rectangle fléchi en arc de cercle, aussi par des couples. Dans ces deux derniers cas, les forces doivent être appliquées et distribuées sur les bases d'une certaine manière, et il reste tou- jours, comme noyau, une partie élastique ou non plastique au milieu du solide [Comptes rendus, 0.0 novembre i87i,t. LXXIII, p. 1181; i5 avril 1872, t. LXXIV, p. loog, et Journal de M. IJoufille, 187 i , t. XVI, p. 378 et 38o). MM. Levy, Boussinesq, Combescure ( "9 ) « C'est seulement lorsqu'elles auront été opérées, dans des cas suffisam- » ment variés, qu'il sera possible de reconnaître, dans d'autres où une so- u lutioii sera désirée, quelles formules il conviendra d'employer pour 1» représenter les inconnues, afin de satisfaire approximativement aux con- » ditions et équations du problème, faute d'en pouvoir trouver ou appli- » quer les intégrales exactes. » )i Quelles devront être ces expériences? Évidemment celles qui feront connaître l'état des blocs ou les situations relatives de leurs points, à des époques, graduellement échelonnées, des déformations qu'on leur fera su- bir. H n'y a, ce me semble, qu'une seule manière de les opérer : c'est de con- duire le changement de forme jusqu'à divers degrés successifs sur un cer- tain nombre de blocs identiques. Par exemple, s'il s'agit de déterminer ce qui se passe à l'intérieur d'un bloc cylindrique de plomb mis et contenu latéralement dans un vase percé ou non percé, lorsqu'on y enfonce de lo centimètres soit un piston, soit un poinçon, l'expérience complète con- sistera à soumettre successivement dix blocs pareils, en enfonçant l'instru- ment de I centimètre pour le premier bloc, de 2 pour le deuxième, ainsi de suite, enfin de 10 pour le dernier; puis à scier méridiennement les blocs afin de reconnaître quelles positions se trouvent avoir été prises par des points intérieurs, bien marqués d'avance et situés de la même manière dans tous les dix avant leur déformation. Bien entendu que, pour éliminer les défauts d'identité parfaite des dix blocs mis en expérience, on recommen- cerait l'opération décuple, et l'on prendrait des résultats moyens. » Il faut, à mon avis, absolument opérer ainsi pour obtenir avec sûreté ce qu'il importe de connaître, savoir les coordonnées des trajectoires des molécules aux époques successives de l'opération totale (i). » Il faudra aussi ne pas se borner à ces écoulements ou poinçonnages qui poussent à outrance les déformations, et prendre, dans l'industrie, d'autres exemples des formes qu'elle se propose de changer, et des changements que les opérations industrielles énoncées ci-dessus leur font subir. ont donné des considérations analytiques et géométriques relatives à des cas plus généraux, an\ Comptes rendus des 6 novembre 1871, 22 et 29 janvier, 12 février et i5 avril 1872, t. LXXIII, p. 1098, t. LXXIV, p. 242, 3i8, gSo. (i) Si cependant des expériences comparatives montraient qu'on a sensiblement et moyen- nement les mêmes résultats avec un seul bloc, remis successivement dans le moule après qu'on 16.. ( lao ) » Mais, quant aux détails d'exécution, je ne prétends dicter aucun pro- gramme : ce sera à l'expérimentateur à s'arrêter aux meilleurs, après les tâ- tonnements toujours nécessaires. Si, par exemple, il adopte la division des blocs par plaques superposées, il peut, en les façonnant sur un tour muni d'instruments micrométriques, sillonner une certaine zone diamétrale de leurs faces en y pratiquant des rainures finesen arcs concentriques, distantes lesunesdes autres de i centimètre, ce qui, sans nuire aucunement à l'adhé- rence mutuelle des plaques, marquera, dans l'intérieur des blocs, des points qu'on reconnaîtra dans toutes les coupes opérées à la scie. Rien n'empêche- rait, au lieu de la division par plans horizontaux, d'adopter, comme a fait une fois M. Tresca, une division par surfaces cylindriques tournées et alé- sées et où de légères rainures pourraient également être creusées sur de pe- tites longueurs de part et d'autre du méridien suivant lequel le sciage doit se faire. » Si l'on craint et si l'on veut prévenir le glissement des plaques sur leurs surlaces de jonction, on peut remplacer leurs rainures en petit arc par des cannelures d'une circonférence entière, creuses pour les surfaces infé- rieures, saillantes sur les supérieures, et assez soigneusement faites pour s'emboîter les unes dans les autres. Une précaution du même genre em- pêcherait aussi le glissement relatif dans la division par surfaces cylindri- ques si on les tournait à diamètre variant du haut eu bas par retraites ou gradins de i millimètre. » Une précaution, peut-être bien meilleure, consisterait à interposer, entre les plaques rainées et décapées, des feuilles fort minces d'alliage mé- tallique fusible qui, par un chauffage ménagé, les souderaient les unes aux autres sans altérer sensiblement l'homogénéité ii:écanique de l'ensemble. On pourrait même essayer de n'opérer que sur des blocs composés d'un seul métal, soit le plomb, ayant cependant, à leur intérieur, des points bien marqués et recounaissables, en superposant des plaques dont les courtes et peu profondes rainures auraient été lemplies par des bouts de fil de plomb oxydés à leur surface, et en soumettant l'ensemble à un feu modéré aura accole l'une à l'autre les deux parties qui auraient été séparées suivant une surface méridienne sillonnée préalablement de petites rainures en quadrillage, celte dernière mé- thode pourrait être employée avec avantage pour avoir promptenient un grand nombre de résultats, surtout si l'identité persistante des traits sur les deu.\ surfaces prouvait qu'elles n'ont glissé nulle |)art l'une devant l'autre. ( .21 ) entourant de toutes parts le creuset, de manière à opérer la fusion du tout sans déplacement relatif des molécules du bloc ainsi composé. Il esta penser qu'après chaque sciage, suivi du polissage du plan méridien mis à nu, on apercevrait des points d'un aspect terne qui seraient précisément ceux de section des rainures et des fils. On pourrait même ne partager en plaques rainées qu'une portion du bloc comprise entre deux plans verticaux situés à un demi-centimètre de part et d'autre du plan où le sciage doit s'o- pérer. » Il est permis, je l'accorde, de soupçonner que quelqu'un des moyens d'exécution que j'imagine ici pourra n'avoir pas tout le succès que je pense. Mais ce que je ne crains pas que personne mette en doute, et ce que j'ose assurer, c'est que les difficultés de détail qu'il s'agit de vaincre pour mar- quer ainsi, dans les blocs, des points susceptibles d'être retrouvés, ne sont pas ati-dessus des ressources d'esprit de l'ingénieux expérimentateur, du zélé confrère auquel on doit l'intuition de la science nouvelle, et qui, au milieu de résultats complexes, a su en démêler le principe mathématique fort simple. Je ne cesserai jamais de l'adjurer, ainsi que ceux de qui la pos- sibilité de pareilles expériences peut dépendre, de donner à cette oeuvre scientifique, et sans se reposer sur des successeurs plus soucieux probable- ment de leurs inventions propres, ce complément nécessaire, sans lequel j'ai la conviction que la Plasticodynamique se trouverait arrêtée dès ses premiers pas et comme paralysée. » « M. Tresca ne peut que remercier M. de Saint-Venant d'appeler à nouveau l'attention du monde savant sur les déplacements moléculaires dont ses premières expériences sur l'écoulement des corps ont permis de signaler la marche générale, et qui, suivant l'expression évidemment trop bienveillante de notre confrère, créent les premiers fondements d'une science nouvelle. » Il est bien certain, ajoute M. Tresca, que cet ordre de phénomènes ne sera suffisamment connu qu'à la suite d'expériences nombreuses et très- désirables. Je me suis occupé plus récemment, dans la mesure de mes forces, de différentes déformations qui n'ont pas été sans jeter quelque jour nouveau sur la question, par exemple, dans mes études sur le rabo- tage, sur l'écrasement et sur le forgeage. » Quant aux expériences complémentaires indiquées par M. de Saint- Venant, elles seront certainement utiles, mais réalisées sur une échelle plus ( 122 ) grande, et en se défiant des causes d'hétérogénéité et d'erreurs que pour- rait amener l'introduction, dans les blocs, de quantités même petites de matière étrangère, soit comme témoins, soit comme soudage des surfaces sillonnées de rainures. Il vaudrait mieux, suivant moi, se borner à choisir les faces de joint, de manière qu'elles soient autant que possible normales aux pressions, moyen que M. de Saint- Venant indique lui-même, mais ac- cessoirement, dans une Note, et sur lequel il faudra se livrer à quelques expériences préparatoires et comparatives. » Au reste, je ne saurais mieux exprimer mon respect pour l'opinion de notre confrère, qu'en lui promettant de faire cequ'il désire, le plus prompte- ment que je pourrai. » PHYSIOLOGIE. — Considérations cliniques et expérimentales sur le système nerveux, sous le rapport de son rôle dans les actes réijis par les facultés seusilives, instinctives et intellectuelles, ainsi cpie dans les actes locomoteurs f/i7s volontaires; par M. Bouillaud (i). Considérations sur l'iktervkntion du système nerveux dans les mouvements répétés dont LE but est de rendre l'iiomme adroit a des actes physiques du rrssort de la gymnas- tique ou A des actes intellectuels. « Voici comment M. Chevreul a désigné les mouvements compris dans la double catégorie ci-dessus indiquée. Pour la première catégorie, ce sont : « la marche, la course, le saut en hauteur et en largeur, le jeu de palet, le » jeu de boule, le jeu de billard, les mouvements nécessaires pour éviter » une chute, le choc d'un mobile qui vous menace, etc., etc. » A la se- conde catégorie appartiennent les actes dans lesquels « il s'agit de repro- » duire des caractères d'écriture ou d'impression en des sons articulés, an » moyen de Vorgane vocal, au moment même où l'observateur semble en » apercevoir l'image; et encore, d'un résultat analogue, la lectin-e à livre 1) ouvert des notes de musique: l'organe uoca/ produit alors des sons musi- » eaux et, fait remarquable, Vorgane vocal pourra unir aux sons musicaux » les sons articulés du langage; enfin le chanteur pourra s'accompagiîer des » sons musicaux d'un piano, d'im violon, &\.c. » (i) Ces considcialions ont été communiquées à l'Académie ;i l'occasion d'un Mémoire de M. Chevreul, communiqué à la même Académie, et ayant pour titre: Exposé elrs sources d'où découlent les fuctdlvs instinctives et intcUcduellcs des nniniaux et de l'hvninie. ( '23 ) M De tous les mouvements coassociés ou coordonnés dont il est ici fait mention, les seuls sur lesquels nous insisterons spécialement sont ceux qui sont relatifs soit à la marche, au saut, à la course et aux exercices ou jeux qui s'y rattachent , soi t au langage articulé ou à la parole, étudiée sous le double point de vue des mois, signes représentatifs de nos idées, et de leur expres- sion par la voix articulée ou la prononciation. Nous ferons précéder nos jjropres recherches sur ce double sujet des Recherches expérimentales de Flourens sur les propriétés et les fonctions du sj'stème tierveux dans les animaux vertébrés^ et du beau Rapport de l'ilhistre Cuvier sur ces recherches, en nous bornant à un simple résumé. Art, l^^ — Exposition sommaire de la doctrine de Flourens sur les propriétés et fonctions du système nerveux. » Voici textuellement les conclusions que riourens a déduites de ses expériences : « 1° Il y a deux propriétés essentiellement diverses dans le système nerveux, l'une de sentir, l'autre de mouvoir, différant de siège comme d'effet; les nerfs, la moelle épinière, la moelle allongée, les tubercules quadrijumaux excitent seuls immédiatement la contraction musculaire: les lobes cérébraux se bornent à la î)o«/o(V; dans le cervelet réside une propriété dont rien ne donnait encore l'idée en Physiologie, et qui consiste à ordonner ou coor- donner les mouvements voulus par certaines parties du système nerveux, excités par d'autres. 2° Les facultés intellectuelles et sensitives résident dans les lobes cérébraux ; ces lobes veulent et sentent; privés d'eux, les animaux ont réellement perdu toutes leurs sen- sations, tous leurs instincts. 3° Quelque graduée, quelque ménagée que soit l'ablation des lobes cérébraux, quels que soient le point, la direction, les limites, dans lesquels on l'opère, dès qu'une sensation est perdue, toutes le sont; dès qu'une faculté disparaît, toutes dispa- raissent; et conséquemmenl toutes ces facultés, toutes ces sensations, tous ces instincts ne constituent qu'une faculté essentiellement une, et occupent conjointement le même siège dans ces organes. » Art. 2. — Exposition abrégée du Rapport de Cuvier sur les expériences de Flourens relatives au cerveau et au cervelet, » 1° Cerveau. — Selon M. Flourens, disait l'illustre Secrétaire perpétuel, toutes les sensa- tions auraient leur siège dans les lobes cérébraux, o Privé de ces lobes, l'animal prend l'air assoupi, il n'a plus de volonté par lui-même, il ne se livre à aucun mouvement spontané; mais quand on le frappe, quand on le pique, il affecte encore les allures d'un animal qui se réveille. Dans quelque position qu'on le place, il reprend son équilibre. Si on le couche sur le dos, il se relève ; il marche, si on le pousse (quand c'est un oiseau, il vole, quand on le jette en l'air; quand c'est une grenouille, elle saute, si on la touche); l'oiseau se débat, quand on ]e gène, et si on lui verse de l'eau dans le bec, il la boit. » » Sans doute, poursuit Cuvier, on aura peine à croire que toutes ces actions s'opèrent sans être provoquées par aucune sensation. Il est bien vrai qu'elles ne sont pas raisonnées. L'ani- mal s'échappe sans but; il n'a plus de mémoire, et va se choquer à plusieurs reprises contre ( 124 ) le même obstacle; aussi, au lieu de dire, comme l'auteur, que les lobes cérébraux sont l'organe unique des sensations, nous nous restreindrions dans les faits observés, et nous nous bornerions ù dire que ces lobes sont le réceptacle unique où les sensations de la vue et de l'ouïe puissent être consommées et ilevenh perceptibles pour l'animal. Que si nous vou- lions encore ajouter à cette attribution, nous dirions qu'ils sont aussi celui où toutes les sensations prennent une forme distincte et laissent des traces et des souvenirs durables; qu'ils servent, en un mot, de siège à la mémoire, propriété au moyen de laquelle ils four- nissent à l'animal les matériaux de ses jugements. Cette conclusion, ainsi réduite à de justes termes, deviendrait d'autant plus probable que l'anatomie comparée en offre une confir- mation dans la proportion constante du volume de ces lobes avec le degré d'intelligence des animaux. » 2° Cervelet. — Cuvier considérait la partie du travail de Flourens relative aux fonctions du cervelet comme ce qu'il y a de plus curieux et de plus nouveau dans ce travail. « Lors- que le cervelet est retranché, dit-il, la faculté d'exécuter des mouvements réglés disparaît, et, sous ce rapport, l'animal qui en est privé présente une sorte d'état d'ivresse. Nous ne nous souvenons point, ajoute Cuvier, qu'aucun physiologiste ait fait connaître rien qui ressemblât aux singuliers phénomènes de cet état. Certainement, personne ne s'était encore douté que le cervelet fût, pour ainsi dire, le balancier, le régulateur des mouvements de translation de l'animal. Cette découverte, si des expériences répétées avec toutes les précau- tions convenables en établissaient la généralité, ne peut que faire le plus grand honneur au jeune observateur dont nous venons d'analyser le travail. » AuT. 3. — Exposition sommaire ries recherches elinitjues et expérimentales de l'auteur. » I. Cerveau. — En iSaS, je lisais à l'Académie de Médecine et, la même année, je pu- bliais dans mon Traité de l 'encéphalite, des recherches cliniques, où se trouvaient combat- tues ou réfutées certaines idées de Flourens sur les fonctions des lobes cérébraux. Voici quels étaient mes arguments. Les cliniciens observent journellement et en grand nombre des exemples ou cas particuliers de lésion de divers mouvements volontaires, soit simples, soit composés et coordonnés, produite par des altérations exclusivement localisées dans les lobes cérébraux. Donc, contrairement à la doctrine de M. Flourens, tous les mouvements de cette dernière catégorie eux-mêmes ne sont pas coordonnés par le cervelet. On peut, au contraire, affirmer que tous les mouvements volontaires, dirigés par l'intelligence, selon M. Flourens, ayant leur siège dans les lobes cérébraux, trouvent aussi dans ces lobes le siège central de leur coordination. » Étant admis ce qui vient d'être dit, se présente ensuite le problème de la localisation des divers centres cérébraux, préposés en quelque sorte à la coordination des mouvements nécessaires à certains actes intellectuels, spéciaux et déterminés. Or, en ce qui concerne les mouvements de cet ordre, que réclame l'acte intellectuel connu sous le nom de parole, un grand nombre d'observations, exactement recueillies, déinontient : i° que la perte de cette espèce de mouvements coordonnés est l'effet d'i ne altération des lobes cérébraux ; i" que cette altération a son siège dans la partie antérieure de ces lobes {lobules cérébraux). Après avoir bien étudié cette cause particulière de perte de la faculté de parler, consi- dérée en général, je disais qu'il importait beaucoup de la distinguer de cette autre cause ( 125) (le perle de la faculté indiquée, consistant en une lésion qui porte sur les mois eu.r-tiiémes, à la prononcialion desquels sont destinés les mouvements coordonnés qui constituent la -voix articulée. Quoi de moins rare, en eflet, que de voir des personnes frappées à'apliasie (perte de la parole) : les unes, parce (ju'elles ne peuvent trniwcrX^i mois représentatifs de leurs pensées; les autres, parce qu'elles ont perdu la faculté d'exécuter les mouvements coor- donnés nécessaires à l'articulation ou à la prononciation de ces mots; les troisièmes enfin, parce qu'elles ont perdu simultanément le double jiouvoir que nous venons d'indiquer ! Pour distinguer grammaticalement les deux facultés que nous avions logiquement dis- tinguées, on pourrait, disais-je, donner le nom de parole intérieure à celle par laquelle nous représentons (en dedans de nous-mêmes) nos idées par des mots, et celui de parole e.itériciire à la seconde, par laquelle nous traduisons au dehors ces mots. » Voici maintenant quelques-unes de mes expériences sur les animaux, lesquelles fifent l'objet de deux Mémoii-es, que j'eus l'honneur de lire à cette Académie, en 182'j (septembre, novembre). » I. — Ablation totale des lobes cérébraux sur une poule, — Cette poule passe la plus grande partie de son temps à dormir; cependant, par intervalles, elle se réveille d'elle-même ou spontanément. Quand elle s'endort, elle tourne la tète de côté et l'enfonce dans les plumes situées au-dessus de l'aile, et, quand elle se réveille, elle se secoue, agite ses ailes, ouvre les yeux, etc. Sous ce double rapport, elle se comporte comme une autre poule non mutilée. I Cette expérience permet-elle d'admettre, avec M. Flourens, que les lobes cérébraux sont le réceptacle unique des sensations, des volitions et des facultés instinctives et intel- lectuelles? Assurément non. Comment admettre, en effet, qu'un animal qui se réveille quand on le touche, qui ])ousse des cris quand on le pince ou qu'on le bjùle, etc., e-;t piivé de toute sensation. C'est là, comme nous l'avons vu plus haut, ce que le savant rapporteur M. Flourens s'est bien gardé de conclure. En second lieu, comment admettre qu'un animal est privé de toutes bcs facultés instinctives et intellectuelles, lorsqu'il peut marcher sponta- nément, qu'il s'agite en tous sens pour s'échapper quand on le retient, qu'il cherche aussi à C.R., 1875, 2<= Scm,:ilre. f T. LXXXI, K" ô.) «7 (.26) s'échapper du lieu clans lequel on le renferme, qu'il s'endort et se réveille, en affectant alors la même attitude et en exécutant les mêmes mouvements qu'un animal de son espèce non mutilé ? » II. Ablation partielle du cerveau. — Le 22 septembre 1826, j'enlevai la partie anté- rieure du cerveau à une jeune poule. Quand elle fut guérie des suites de cette ablation, voici ce qu'elle me présenta, sous le rapport qui nous occupe : elle ne ])araît avoir perdu l'usage d'aucun de ses sens externes; elle fuit quand on l'irrite; elle cherche à éloigner la main qui l'agace; elle s'épluche et se secoue, elle marche, court quelquefois, comme si elle était folie, s'arrête un instant, recommence sa route, sans qu'on puisse lui supposer d'autre motif que le besoin même ou VinsCinct de se mouvoir, de changer de place; la poursuit-on en la frappant avec un mouchoir, elle se jette en fuyant dans tous les objets placés sur son passage, sans éviter les obstacles; on peut l'exposer à divers périls sans qu'elle s'effraye : elle ne serait pas effraye'e d'un renard placé à côté d'elle; elle ne suit plus les autres poules; quand une de celles-ci vient à. se mettre en colère, à la battre, elle ne s'en défend pas. Elle ne vient jamais au poulailler où elle se retirait avant la mutilation. Elle ne reconnaît pas ses aliments, et ne mange ni ne boit qu'autant qu'on lui place le grain dans le bec et qu'on lui verse de l'eau dans cet organe. Elle ne sait nullement éviter les personnes qui veulent la prendre; quand elle se sent prise, elle crie et fait des efforts pour s'échapper; quelquefois elle se promène en caquetant, marche sans but, mais en évitant les obstacles; elle connais- sait si peu les objets extérieurs qu'un jour, se promenant dans la cuisine, elle s'avança sur des charbons ardents, et ne s'éloigna qu'après s'être brûlée; elle ne savait même pas s'abriter contre la pluie. . . . » Évidemment, l'ablation partielle du cerveau avait détruit certains actes instinctifs ou intetlectucls de celte poule, mais sans porter atteinte à certains autres, et surtout sans avoir détruit toutes les sensations. » Le 26 juin 1826, je désorganisai une portion delà partie antérieure du cerveau d'un jeune chien adulte, très-vif, Ircs-intelligent et docile. Lorsque les suites immédiates de cette opération eurent plus ou moins disparu, voici quel était l'état de l'animal : bien que son intelligence fût encore profondément lésée, il entendait quand on l'appelait, remuait la queue quand on le caressait; il mangeait et flairait ses aliments avant de les prendre. Mis en liberté, il allait, venait, courait çà et là, comme s'il était fou, flairant tous les objets; il évitait mal les obstacles placés devant lui, cherchait quelquefois à passer jiardes ouvertures plus petites que son corps, et, lorsqu'il s'était engagé dans quelque embarras, il ne s'en retirait que par les mouvements les plus maladroits; il n'obéissait plus quand on le menaçait, et toutefois il se couchait comme ])our demander grâce; quand on l'enfermait, il errait con- tinuellement, malgré toutes les corrections; il semblait étonné de tout, et son air de stujjidité frappait les yeux des personnes les plus étrangères aux connaissances physiologiques; il ne nous caressait point quand il avait passé quelques jours sans nous voir. Vivant avec un autre chien, il le flairait de temps en temps; mais il ne savait pas y'onc/- avec lui, ni ré- pondre aux coups de dents que celui-ci, témoin et pour ainsi dire instruit de l'idiotisme de l'autre, manquait rarement de lui donner quand il l'approchait. Il se nettoyait fort mal. Il se portait très-bien, mangeait avec une voracité extrême et engraissait singulièrement, 11 avait un penchant décidi à séjourner dans la cuisine, et l'on avait beau l'en chasser, il y revenait toujours. Sa voracité lui coûta cher : en effet, un jour que, selon son habitude, il ( 127 ) était à 1,1 cuisine, il se mit à manger de la friture bouillante, et renversa la poûIe «jui la contenait : son museau, ses lèvres, ses pattes furent profondément brûlés Un jour, je l'emmenai dans un bois voisin de la maison de campagne où l'expérience avait été faite, puis je le quittai pour savoir s'il retrouverait son chemin; mais il ne revint que lorsque j'allai le chercher. Quelques jours après, je le conduisis à la rivière, et, malgré sa frayeur, je l'y jetai. 11 ne tarda pas à gagner la rive en nageant, et cette fois il revint seul à la maison, éloignée d'une centaine de pas de la rivière. Il s'amusait souvent, à la manière des autres chiens, à attraper les mouches; mais il était maladroit dans ce genre d'exercice comme dans presque tout le reste. On le voyait souvent guetter de jeunes lapins, et s'approcher de l'endroit de la cour où ils se retiraient; une nuit, il en mangea un. » Au inoindre bruit ses oreilles se dressaient, ses yeux s'animaient, mais il n'en con- servait pas moins son air d'imbécillité. Il n'aboyait point, soit pour témoigner son affec- tion, soit pour éloigner les étrangers qui venaient à la maison. » II. Cervelet. — En 1828, je publiai, dans les Archives générales de Mé- decine, un travail ayant pour titre : Recherches cliniques et expérimentales tendant à réfuter l'opinion de Gnll sur les fonctions du cervelet, et à prouver que cet organe préside aux actes de l'équilibration, de la station et de la pro- gression. Voici quelles étaient les conclusions des nombreuses expériences et observations contenues dans ce travail : 1) 1° Le cervelet ne paraît pas être, ainsi que M. Gall et d'autres l'ont soutenu, l'organe de l'instinct de la génération. 2° Le cervelet coordonne, pour nous servir de l'expression de M. Flourens, non pas, comme l'enseigne ce physiologiste, tous les mouvements de locomo- tion et de préhension, mais ceux d'où résultent l'équilibration, la station et les divers modes de progression ou de marche. 3° Puisqu'il en est ainsi, au lieu de le considérer, avec le célèbre Willis, comme l'organe de la musique, ne pourrait-on pas admettre qu'il régit les mouvements réglas, mesurés, dont se compose la danse de toute espèce? 4° Les actes dont le cervelet est comme le législateur (équilibration du corps, station, marche, course, saut et les exercices variés qui s'y rattachent, la danse en particulier) sont, à l'instar des fonctions sensoriales et intellectuelles, la parole, etc., soumis aux lois de l'édiiration et s'exécutent d'autant mieux qu'on les cnltive davantage. Ils supposent donc, surtout dans certains cas, une espèce particulière de mémoire, que j'appellerai mémoire des mouvements. f> Par exemple les marches et les évolutions militaires, les danses, avec leurs mouvements, leurs _figures si compliquées, etc., n'exigent-elles pas une étude spéciale et un fidèle souvenir de tous les éléments dont elles se composent? 5° Les mouvements coordonnés spéciaux aux- quels préside le cervelet supposent une sorte d'instinct, également spécial, doué, comme tous les centres, de spontanéité. C'est ainsi que certains animaux, aussitôt après leur naissance, se tiennent debout, marchent, courent, etc. Au reste on peut en dire autant de beaucoup d'autres mouvements du même genre, et cet instinct, ce besoin, ce désir, en quelqute sorte général, de se mouvoir, n'a point été méconnu par certains métaphysiciens, par M. Destutt- Tracy entre autres, selon lequel « on voit les enfants nouveau-nés s'agiter uniquement pour » le plaisir de se mouvoir » . 17.. ( 128 ) » Telles sont les observations cliniques et les expériences sur les ani- maux qui ne m'ont pas" permis d'adopter certaines doctrines, et sur les- quelles j'en ai établi d'autres que je soumets humblement au jugement de l'Académie. >) Conclusions. — i" Le cerveau et le cervelet constituent une double condition absolument nécessaire (mais purement physiologique et non psy- chologique), de tous les actes auxquels président les facultés diverses de l'esprit ou de l'intelligence. 2° Comme le cervelet est le siège du principe coordinateur des mouvements de la marche et de divers exercices qui s'y rattachent, ainsi le cerveau lui-même, sans préjudice de ses autres usages, est le siège des centres coordinateurs des mouvements nécessaires à l'exé- cution d'un grand nombre d'actes intellectuels et de l'acte de la parole en particulier. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur une distinction enlre les produits organiques naturels et les produits organiques artificiels; par M. L. Pasteur. 0 Tous les produits artificiels des laboratoires sont à image siiperposable. Au contraire, la plupart des produits organiques naturels, je pourrais dire tous ces produits, si je n'avais à nommer que ceux qui jouent un rôle essentiel dans les phénomènes de la vie végétale et animale, sont dissymétriques, de cette dissymétrie qui fait que leur image ne peut leur être superposée. " » Ce passage est extrait d'une Leçon sur la dissymétrie moléculaire que j'ai professée, en 1860, devant la Société chimique de Paris. J'ajoutais : n On n'a pas encore réalisé la production d'un corps dissymétrique à l'aide de compo- sés qui n'ont pas ce caractère. » » Dans l'introduction de l'ouvrage que M. Schûtzenberger vient de pu- blier sur les fermentations, l'auteur, après avoir rappelé les passages qui précèdent, leur oppose le fait de la production de l'acide paratartrique au moyen de l'acide succinique inactif du snccin ou de l'acide succinique de synthèse directe, et il conclut en ces termes : « Ainsi tombe la barrière que M. Pasteur avait posée entre les protluils naturels et arti- ficiels. Cet exemple nous montre combien il faut être réservé dans les distinctions que l'on croit pouvoir établir entre les réactions chimiques de l'organisme vivant et celles du labo- ratoire. » » Contrairement à ce que pense M- Schûtzenberger, cette barrière existe toujours. Les propositions que je viens de rappeler sont aussi vraies au- joiu'd'hui qu'en 1860. INon, il n'existe pas dans la Science un seul exemple ( 1^9 ) d'un corps inactif qui ait pu être, jusqu'à présent, transformé en Un corps actif par les réactions de nos laboratoires. » Transformer un corps inactif en un autre corps inactif, qui a la faculté do se résoudre simultanément en un corps droit et en son symétrique, n'est en rien comparable à la possibilité de transformation à'iin corps inactif en un corps flcff/ simple. C'est là ce qu'on n'a jamais fait; c'est là, au contraire, ce que la nature vivante fait sans cesse sous nos yeux, et telle est la proposi- tion formulée dans les citations précédentes. » On peut ramener à des formes octaédriques la plupart des substances minérales ou organiques. Je comprendrais aisément que le sulfate de po- tasse lui-même et beaucoup des corps minéraux ou organiques artificiels pussent se dédoubler en des symétriques inverses, parce que tout oc- taèdre contient en puissance deux tétraèdres symétriques, dont il peut être considéré comme l'assemblage. Ce que je ne crois pas possible, parle jeu des forces non dissymétriques auxquelles sont soumises nos réactions arti- ficielles, c'est la transformation d'un corps ou d'éléments non dissymétri- ques en des corps dissymétriques. » Toutefois, c'est une distinction de fait et non de principe absolu que j'ai établie en 1860, ainsi que le lecteur peut s'en convaincre par la Note que j'ai insérée dans les Comptes re«f/ux, séance du 1"' juin 1874. Non-seu- lement je ne crois pas que celte barrière entre les deux règnes minéraux et organiques soit infranchissable, mais j'ai assigné, le premier, des conditions expérimentales qui seraient propres, selon moi, à la faire disparaître. Tant que ces conditions n'auront pas été réalisées avec succès, il est sage de croire à la distinction dont il s'agit et de la prendre pour guide. )) C'est, en effet, en partant de la conviction que les réactions ordinaires de nos laboratoires sont impuissantes à créer la dissymétrie moléculaire, que j'ai osé prédire successivement : 1° que M. Dessaignes n'avait pu dé- couvrir les acides malique et aspartique, mais seulement leurs isomères inactifs; 2° que MM. Perkin et Dnppa n'avaient pu produire l'acide tar- trique ordinaire, au moment où ces habiles chimistes venaient d'annoncer qu'ils y étaient parvenus; 3° enfin que, récemment, j'ai soutenu que la man- nite n'était qu'apparemment inactive; que son pouvoir rotaloire devait exister, mais trop faible pour être mis en évidence par les moyens habi- tuels, et cela, au moment même où deux chimistes étaient portés à conclure que la mannite était un corps inactif pouvant donner des dérivés actifs. Depuis lors, ma prévision a été confirmée par M. Bichat et par M. Bon- chardat. » ( i3o ) THERMODYNAMIQUE. — Observations relatives à la Communication de M. Hirn fltt 23 juin. Importance de baser la nouvelle théorie de la chaleur sur l'hy- pothèse de l'état vibratoire des corps. Note de M. A. Lebied. « Tout le monde sera d'accord avec M. Hirn sur l'incontestable rigueur de la méthode analytique appliquée aux sciences d'observation et basée uniquement sur les faits constatés. Et, soit dit en passant, la théorie méca- nique de la chaleur de M. Reech, rédigée dans cet ordre d'idées, est un modèle du genre, qui, malheureusement, n'est pas assez connu. )) Mais nous ne saurions partager l'opinion de notre éminent confrère, quand il proscrit, d'une manière absolue, l'étude de la Thermodynamique partant d'une hypothèse déterminée sur la nature de la chaleur. » En principe, la méthode synthétique est une méthode féconde, qui doit marcher de pair avec la méthode analytique. Le tout est de choisir les hypothèses de départ comme les plus rationnelles possibles, ou mieux comme les seules rationnelles, eu égard à l'état actuel de la science consi- dérée. » En ce qui concerne la nouvelle théorie de la chaleur, la méthode analytique est arrêtée par le principe de Carnot, qui n'est pas vérifiable par expérimentation directe. Ce principe y devient dès lors, ou une hypo- thèse théorique, ou la conséquence raisonnée d'une pareille hypothèse, suivant qu'on l'adopte d'emblée, ou qu'on veut le faire découler d'une démonstration. » Dès lors, la méthode synthétique cesse ici d'être inférieure à la méthode analytique et lui devient même préférable si l'hypothèse de départ est simple et permet d'arriver, par les déductions les plus rigoureuses, non- seulement aux faits constatés expérimentalement, mais encore audit principe. Or la conception de l'état vibratoire de la matière conduit avec une si parfaite logique à de semblables résultats, qu'il semble impossible que la théorie de la chaleur, basée sur cette conception, ne soit pas ap- pelée à un grand avenir, et, en particulier, ne devienne point le véritable lien de la Chimie à l'Analyse mathématique. » Il ne s'agit pas ici, pas plus qu'en Astronomie, d'expliquer la nature des forces en jeu. Le savant M. Hirn, en faisant allusion à cette science, semble perdre de vue qu'elle n'est entrée dans son immense et rapide déve- loppement que le jour où Newton a admis que les choses se passent comme si les corps célestes s'attiraient proportionnellement à leurs ruasses et en raison ( '3, ) inverse du carré des dislances, et où il a attaqué la question synthétiquement en s'appuyant sur cette hypothèse. » Pour le sujet spécial que nous avons en vue, non-seulement la supposition de l'état vibratoire de la matière est rationnelle, mais encore elle est la conséquence forcée de tout ce qui constitue la Science moderne dans ses principales branches : Mécanique rationnelle, Physique, Chimie, etc. » Et en effet, cette science admet que tous les phénomènes de la nature, en dehors des faits biologiques, ne relèvent en définitive que de deux élé- ments : la matière et la force. Ces deux éléments sont soumis à deux grandes lois fondamentales : l'une est V indestruclibilité de la matière, d'où il résulte que les corps ne sauraient jamais s'anéantir et peuvent seulement se trans- former en d'autres substances. La seconde loi consiste dans le principe des forces vives : elle est en Dynamique ce que la première loi est en Chimie; elle établit que la force vive et le travail mécanique ne sauraient jamais disparaître, et que ces quantités peuvent seulement se transformer. D'une inépuisable fécondité, elle donne le secret des phénomènes dynamiques les plus complexes, résultant de la transformation mutuelle de forces vives et de travaux de différentes espèces au sein des systèmes matériels vibrants. » Cela posé, à moins de se refuser à tout raisonnement, comment expli- quer le principe de l'équivalence mécanique de la chaleur autrement que par l'hypothèse de l'état vibratoire des atomes des corps; comment con- cevoir que la production d'un travail mécanique, à la suite d'une déper- dition de calorique, soit autre chose que la transformation de forces vives inhérentes à des mouvements insensibles à notre vue. Rejeter une sem- blable hypothèse, c'est nier toutes les bases de la Science moderne, et particulièrement les grands principes fondamentaux de la Mécanique ration- nelle; mais ce n'est pas tout que de nier, sous prétexte qu'à un même phé- nomène on peut attribuer une infinité d'origines, il faut réédilier, et alors faire cadrer tous les faits connus et expérimentés avec de nouvelles doc- trines. Nous laisserons ce soin à ceux qui veulent systématiquement condamner la chaleur à demeurer un agent inconnu et mystérieux, dont il n'est pas pertinent de sonder la nature. » En résumé, selon nous, le moment semble venu d'attaquer synthétique- ment, dans tout son ensemble, cette belle théorie mécanique de la chaleur et de la présenter au public industriel comme la conséquence naturelle de l'état vibratoire des corps : c'est le meilleur mode pour frapper l'esprit des ingénieurs par des considérations d'ordre cinématique qui rentrent dans leurs études habituelles. ( '32 ) » Qu'on ue s'y méprenne pas, la Thermodynamique est en général com- plètement inconnue du personnel dirigeant des usines et des navires à vapeur. Ces centaines de jeunes gens instruils qui sortent chaque année de nos écoles professionnelles ne veulent pas l'aborder. La forme métaphysique et abstraite sous laquelle on l'a présentée jusqu'ici, ses formules difficiles à sai- sir, lualgié leur simplicité apparente, mais qui n'ont pas un sens pratique immédiat, tout concourt à éloigner les constructeurs et les mécaniciens de l'étude de cette science. Aussi, n'a-t-elle contribué en rien aux nombreux perfectionnements dont les machines à vapeur ont été l'objet dans ces der- nières années. Elle a, pour ainsi parler, éclairé par derrière les progrès accom- plis, en nefaisantqu'expliquer après coupla raison d'être des moyensadoptés d'uistinct et après maints tâtonnements pour la réalisation de ces progrès. » Il serait temps que les rôles fussent intervertis etqu'aucuneamélioration ne surgît désormais sans avoir été suscitée par la nouvelle doctrine. Il faut, pour cela, la présenter à un point de vue essentiellement pratique, auquel l'ordre d'idées en question se prête mieux que tout autre. Elle finira ainsi par se répandre parmi ce monde d'ingénieurs, de constructeurs, d'indus- triels et de contre-maîtres que leur profession oblige aujourd'hui à s'occu- per des machines à vapeur. » C'est là ce que nous tentons dans une publication dont nous aurons l'honneur d'offrir sous peu le premier exemplaire à l'Académie. » MÉDECINE. — Note sur la chronologie et la géographie de la peste au Caucase, en Arménie et dans i ÂnaloUe, dans la première moitié du dix-neuvième siècle; par J.-D. Tholozan'. « Les données que j'apporte aujourd'hui sur l'endémo-épidémie de peste de la Géorgie et des autres provinces du Caucase, du littoral sud de la mer Noire, de l'Anatolie et de l'Arménie pourront servir, je l'espère, à combler une lacune qui a dû être remarquée par ceux qui se sont occupés de la question de l'origine et de la diffusion de la peste. On n'avait jusqu'ici pour les pays dont je viens de parler que des allégations générales qui ne pouvaient servir de base à une étude sérieuse. » La détermination des faits et leur collation auraient présenté des diffi- cultés insurmontables si M. Amédée Querry, consul de France à Trébi- zonde, n'avait eu l'obligeance de dépouiller pour moi une correspondance officielle, où sont mentionnées très-exactement les époques d'apparition et de disparition de la peste sur le littoral de la mer Noire et dans quelques ( «33 ) points de l'Arménie et de l'Anatolie depuis le commencement de ce siècle. A ces renseignements j'ai ajouté ceux que M. Faiigère, directeur des Ar- chives au Ministère des Affaires étrangères, a eu la bonté de faire extraire, sur ma demande, de la correspondance consulaire d'Orient ; mais tous ces documents auraient été encore insuffisants, je dois le déclarer, si je n'avais eu la possibilité de puiser largement dans la correspondance officielle des gouverneurs du Caucase et dans une foule de pièces administratives re- produites dans les Jcti arcliéograplnlcliiskié Cojkaza, vaste et intéressant Re- cueil qui se publie à Tifiis et dont six volumes in-4° ont déjà paru. A ces données de sources différentes, et qu'il était ainsi facile de contrôler les unes par les autres, j'ai joint beaucoup de faits recueillis par moi-même. Telles sont les autorités sur lesquelles se base la question épidémiologique dont je me propose d'exposer aujourd'hui le résumé succinct devant l'Aca- démie. » i" Fails qui se t'apportent aux provinces du Caucase. — En 1 798, il régna une forte épidémie de peste en Géorgie. Après une période de répit de quatre années, dans l'automne de 1802, il y eut une nouvelle manifestation du fléau à Tifiis. Cette maladie, moins intense que la précédente, mais par- faitement caractérisée au point de vue symptomatique, dura jusque vers le milieu de i8o4 et envahit dans cet intervalle beaucoup de localités situées au sud (lu Caucase et la Rabarda, située au nord. Elle s'étendit, dans l'été de i8o4, jusque près de Géorgievsk. L'été de i8o5, elle se montra sur les Cosaques qui habitaient les environs de cette ville. En 1806, le fléau attei- gnit Mozdok et Géorgievsk, les plus septentrionaux des districts du Cau- case. A la fin de cette année, elle se ralluma dans toute la Caucasie. En novembre, elle ravagea la petite Kabarda et le pays des Ingouches; enfin elle atteignit même le Rouban, au delà de Slavropol, et se montra, près d'Astrakan, sur les tribus tartares. » Au commencement de 1807, elle éclate dans les différentes villes du Caucase après une période de rémission de deux années; mais c'est au nord de la chaîne des monts, à Géorgievsk, à Vladi-Cafcaz, et dans cette même chaîne, dans les tleux Rabarda et dans les défilés de la route du Razbek qu'elle a plus d'intensité et de durée. A cette date, la peste paraît aussi à Astrakan. Au printemps de 1808, elle a disparu du Caucase, elle se montre sur les Nogaïs et les Abases, ainsi qu'à Saratof et aux environs. Au commencement de 1809, on l'observe au nord-est de la Géorgie, près de l'embouchure du Térek, dans la Caspienne, et au sud-ouest près de la fron- tière turque. C. R., 1873, 2" Scmcitre. (T. LXXXl, N" 5.) I 8 ( i34 ) » En i8i I, nouveau réveil de l'épidémie en Géorgie ; pendant près d'mi an la maladie existe dans les principales villes de ce royaume. En 1812, la peste se montre toute l'année, au nord des montagnes, dans les plaines parcourues par le Térek d'une part, et d'autre part dans les régions mon- tagneuses delà frontière turque. Disparue pendant quelques mois de Tiflis, elle y revient de nouveau au printemps. En automne, on la trouve à Vladi- Cafcaz, au Daghestan et dans les tribus qui habitent les montagnes. En 181 3, après s'être montrée en Imérétie depuis la fin de l'année précédente, elle y cesse ses ravages au mois d'août. En septembre, elle prend de l'in- tensité à Tiflis , et elle paraît sur le littoral occidental de la Caspienne, à Bakou, Kourak, Derbent. En i8i4, après une durée de près de six années, elle cesse sur la frontière turque, mais elle existe encore localisée en Géorgie. En 181 5, elle persiste dans ce royaume avec peu d'intensité et d'une manière limitée; elle sévit à Derbent sur la Caspienne; elle con- tinue son règne à Géorgievsk presque sans rémission depuis onze années. En 1816, elle est intense au sud de la Russie, à Stavropol. Elle fait aussi des ravages à Mozdok. En 1818, elle existait encore sur la frontière de la milice du Don. Les années 1820, 1821, 1822, 1823 des Jetés ofcliéogra- plaques du Caucase ne contiennent pas d'indication relativement à la peste, d'où l'on peut conclure que le fléau ne se montra pas ou n'eut que des apparitions isolées et de peu d'importance. » La peste dura donc presque sans interruption dans les provinces du Caucase pendant plus de dix-huit ans. On l'observa d'abord dans la capi- tale et presque au centre du pays; puis elle s'étendit dans toutes les direc- tions. Sa propagation la plus rapide, la plus excentrique et la plus persis- tante fut vers le nord, où il y eut une menace sérieuse d'envahissement pour le centre de la Russie de 1806 à 1816, et même au delà. A l'est, c'est-à-dire vers les rivages de la mer Caspienne, son extension fut lenlect de peu de durée. Au sud et au sud-est, sur la rive droite de l'Araxe et dans le Karabaug, vers la frontière septentrionale de la Perse, il n'y eut pas de cheminement. A l'ouest, au contraire, du côté des pachaliks de Rars, d'Ak- liallzick et de Baiazid, il y eut sans doute une série de transmissions de la Géorgie en Turquie, et vice versa. Le pays dont je parle fut ainsi le théâtre d'une endéiuo-épidémie de peste bubonique dont le début remonte au delà des dernières années du siècle passé et dont la fin se prolonge encore après 1816. » 2" Faits relatifs à l' Analolie et à l'Arménie, — Dès le commencement de ce siècle ou au i)lus tard à la fin de i8o4, la peste se montra à Erzeroum et ( .35) prit beaucoup d'intensité dans l'hiver de i8o5. Les années de 1806 et 1808 furent des périodes de rémission; 1807 et i8og des temps de recrudes- cence. Au commencement de 1807, on observa la peste dans un district russe limitrophe du pachalik de Kars. En août, elle existe sur les troupes turques d'Akhaltzick et sur les Lazes. L'année 1810 est témoin d'un com- mencement d'extension de la maladie d'Erzeroum vers la mer; mais c'est en 181 1 seulement, c'est-à-dire après inie durée de plus de six années dans les hauts plateaux, que la peste atteignit Trébizonde. Cette même année, elle frappe encore Erzeroum, Kars, Akhaltzick sur les hauts plateaux, et sur le littoral elle s'étend de Batoum àSamsoun. » En 1812, pendant que le fléau offre une recrudescense très-intense en Géorgie et en Mingrelie, il parcourt de l'ouest à l'est toute l'Anatolie, en même temps il continue ses ravages le long de la mer Noire et ne dispa- raît de Trébizonde qu'après une durée de plus de dix-huit mois. Les autres localités envahies en 1812 et i8i3 sont: Nicsar, Tocat, Amasia, Ourfa, Smyrne, Brousse, Katyrli, Weiwode. Après l'épidémie de 18 12, il y a, en 181 3, un commencement de rémission dans laquelle la peste présente encore quelques éclats; il en est de même en 18 14 et 181 5. Les trois années sui- vantes présentent un repos complet. » En 18 19 et 1820, il y a quelques accidents épidémiques légers. La pé- riode de rémission ainsi accentuée se prolonge jusqu'en 1824, où la peste se montra de nouveau à Erzeroum et aux environs. En 1825, on la trouve à Erivan ; en 1825 et 1827, entre Trébizonde et Erzeroum. En 1827, sur le littoral de la mer Noire, entre Trébizonde et Constantinople et dans le pachalik d'Erzeroum. En 1828, Rars est atteint, ainsi que quelques points de la Géorgie. Après une longue période d'immunité presque absolue de seize années, Trébizonde est attaqué au printemps de i83o. La maladie se rallume très-incomplétement en i83i, 1882, i833. En i834, la recrudes- cence est plus forte, le Lazistan présente aussi une épidémie. En i835, épi- démie véritable à Trébizonde; en i836, rémission suivie d'une recrudes- cence; la peste règne de Batoum à Sinope. En 1837, nouvelle rémission suivie de recrudescence; la peste sévit à Smyrne et au sud-ouest de l'Asie Mineure. En i838, il y a encore une manifestation à Trébizonde, àBaïbourt et à Akhiska. En i SSg, la peste est dans le pachalik de Kars, à Gumri, ainsi qu'à Erzeroum. Celte année voit la dernière peste de Trébizonde et des environs de Smyrne. En 1840, Erzeroum est affecté. En i84i, l'épidémie se réveille et prend une grande intensité; elle s'étend à l'est vers l'Araxe et dans un point de la Perse, et au sud-ouest jusqu'à Bitlis. En i843, quelques 18.. ( i36 ) cas isolés se montrent encore à Erzeroiim, et le fléau lui-même, en s'étei- gnant cette année, ne présente des éclats qu'à Kara-Hissar et près de Van.» M. Cir. Sainte-Ci.aire Deville présente, au sujet d'une observation faite par M. Le Verrier dans la précédente séance, les remarques suivantes : « M. Le Verrier s'est plaint, dans la dernière séance, de ce que ma Communication du 5 juillet ait été imprimée au Compte rendu, sans avoir été lue en séance. N'ayant pu la présenter moi-même, je l'avais fait re- mettre à M. le Secrétaire perpétuel, avec prière de la lire. Je ne suis donc en rien responsable de celte petite irrégularité, que j'apprends seulement par le Compte rendit. » Ma très-courte Note n'attaquait, d'ailleurs, personne. Je me bornais à y réserver mon opinion sur des questions d'ordre administratif que M. le Directeur de l'Observatoire avait introduites devant l'Académie, et qui me paraissent devoir rester étrangères à nos travaux. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Membre, dans la Section d'Astronomie, en remplacement de feu M. Ma- thieu. Au premier toiu' de scrutin, le nombre des votants étant 60, M. Moucbez obtient 33 suffrages. M. Wolf » 26 » M. Tisserand » i » M. Mouchez, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la Répu- blique. ( -37 ) «lEMOlRES LUS. ANATOMIE. — Sur le développement des spimiles dans les écailles du Gobius niger {Linné); par M. L. Vaillant. (Renvoi à la Section d'Anatomie et Zoologie.) a Les théories admises par les anatomistes, relativement à l'origine des spinules, peuvent se ramener à deux principales : ou bien ces prolonge- ments résultent de simples échancrnres du bord postérieur de l'écaillé et, cnlcifiés avec la lamelle, n'en sont qu'une dépendance : c'est ce qu'ad- mettent Agassiz et aussi Baudelot; ou bien ces parties se développent aux dépens d'un blastème spécial, comme des sortes de dents, opinion défendue par M. Mandl. Quoique cette dernière manière de voir soit généralement abandonnée, les observations suivantes montreraient qu'elle peut être regardée comme exacte, au moins pour certains Poissons. » Le Gobiusniger (Linné), animal fort commun sur nos côtes, m'a fourni les éléments de ces recherches. Ses écailles, dont Baudelot a donné une fort bonne description, sont d'un type très-simple, n'ayant jamais plus d'un seul rang de spinnles au bord postérieur de la lamelle à côtes concentri- ques. Cette lamelle peut même exister seule, soit sur la totalité du corps, ce qu'on voit chez hes très-jeunes individus, soit seulement sur les parties ventrales à l'âge adulte. » Dans les écailles complètes, la lamelle offre une forme à peu près qua- drilatérale, le côlé antérieur étant arrondi et le côté postérieur un peu sail- lant, anguleux; le nombre des festons marginaux ne paraît jamais dépasser neuf ou dix. Le foyer, ordinairement petit et circulaire, est marginal, rap- proché du bord postérieur; les crêtes concentriques sont nombreuses. L'épi- ihélium, dans lequel la couche pigmentaire est assez distincte, revêt toute la partie postérieure de l'écaillé et forme un amas marginal en feston dans lequel les spinules sont entièrement plongées. Celles-ci apparaissent dans un ordre bien indiqué par les auteurs, c'est-à-dire en commençant par une spinule médiane, puis par paires latérales ; au moins est-ce ce que fait sup- poser l'examen anatomique, qui montre toujours les spinules en nombre im- pair lorsqu'il n'y en a pas plus de sept; au delà, il n'est pas rare de trouver un nombre pair, ce qui doit sans doute être attribué au développement inégalement prompt des spinules latérales. Les observations rapportées ici même peuvent expliquer ces faits. La hauteur de ces spinules varie suivant qu'on considère celles du centre ou celles des côtés, en n'ayant égard bien entendu qu'aux spinules complètement développées; les premières sont ( i38 ) sensiblement pins courtes, et la taille va en croissant d'une manière régu- lière jusqu'aux spinules les plus voisines des angles, en sorte que toutes les pointes, sans arriver sur une même ligne droite, forment un angle un peu plus ouvert que celui du bord postérieur de la lamelle. La pointe des spi- nules fait seule une légère saillie hors de l'épithélium; ce dernier montre là particulièrement bien les amas pigmentaires distribués en une première couche bordant la lamelle à la base des spinules et une seconde formée de chromoblastes ordinairement isolés, placés dans les espaces interspinulaires tous à la même hauteur, ce qui produit un dessin fort élégant. » Les cellules épithéliales, c'est là un point très-important à noter, sont d'une délicatesse extrême; le simple contact de l'eau de mer, ne fût-ce que pendant une dizaine de minutes, les gonfle, les désagrège et transforme le tout en un magma dans lequel il devient impossible de saisir le rapport des parties. Pour répéter les observations, il est de toute nécessité d'avoir un poisson non-seulement frais, mais vivant; le Gobius niger est, sous ce rap- port, une espèce particulièrement favorable: il peut être conservé plusieurs jours, sans presque aucun soin, dans une fort petite quantité d'eau de mer. Aussitôt l'écaillé arrachée, on devra la porter rapidement sous le micro- scope pour la regarder de suite ; si l'on veut prolonger l'observation, il faut durcir immédiatement les tissus par l'emploi de réactifs, tels que l'alcool, les solutions d'acide chromique, d'acide picrique, etc. ; dans ce cas, les pré- parations se conservent assez bien pour qu'on puisse, avec les précautions convenables, les monter dans le baume du Canada. » En se plaçant dans des conditions convenables, sur presque toutes les écailles on rencontre, en dehors des spinules parfaites, deux de ces organes, un de chaque côté, en voie de développement, et, si l'on multiplie les observations, on peut se faire une idée nette de l'origine de ces parties. » Dans l'état le plus rudimentaire que j'ai pu observer, la spinule est réduite à une sorte de cône surbaissé, large de o™", o3 à sa base, sur une hauteur égale. Elle est entourée de cellules mesurant o""", 009 à o'"", 014, semblables d'ailleurs par leur aspect et leurs dimensions aux autres élé- ments épithéliaux, mais s'en distinguant néanmoins par leur agencement en une masse plus ou moins sphérique. Le cône est composé d'une sub- stance très-6nement granuleuse, surtout après l'action de certains réac- tifs, tels que l'acide acétique; on doit le considérer comme chargé de four- nir les matériaux nécessaires à l'accroissement de la spinule, comme la papille spinuluire, l'amas sphérique représentant un \ér\{nh]e follicule. » Un peu plus tard, le follicule devient moins distinct et même disparaît complètement. En même temps, les autres parties se compliquent, la papille ( '39) existe toujours dans le même état et à peu près la uiénie forme, mais sa pointe est comme coiffée d'une gaîne transparente, hyaline, premier rudi- ment de la substance dentineuse, qui devra former l'organe complètement développé. A ce moment, si l'on traite la préparation par l'acide acétique, le tissu de la papille devient granuleux, tandis que la gaîne pâlit; on n'ob- serve pas d'effervescence, ni de diminution sensible de volume, ce qu'il faut attribuer à la petite quantité de substance calcaire que contient alors le tissu, comparé à l'abondance de la partie organique. n Le développement se continue jusqu'à l'état complet par l'augmenta- tion graduelle du cône dentineux ; un premier effet est de cacher la papille; puis la pointe s'allonge et finit par percer le feston épidermique. » La papille paraît persister, même sur les spinules entièrement déve- loppées. En traitant l'écaillé par un acide fort, tel que l'acide chlorhy- drique ou l'acide azotique, pour faire disparaître les sels calcaires, on voit l'aspect des spinules se modifier profondément, la longueur devient à peine moitié de celle dans l'organe intact; la substance granuleuse, constituant la papille, apparaît sous la forme d'une sorte de bouton basilaire, prolongé vers le bord libre de l'amas épidermique par un cylindre constitué de la même substance; sur les spinules jeunes, la papille seule reste; sur les spi- nules complètes, le prolongement cylindrique est coiffé par la substance organique de la dentine décalcifiée, persistant sous l'apparence d'une couche hyaline transparente, élastique, dans laquelle on devine une sorte de structure fibreuse longitudinale. Sous l'action du réactif et par l'effet du dégagement de l'acide carbonique, ce gaz s'accumule très-souvant sousl'épiderme, entre la lamelle et la rangée des spinules, et les sépare, mettant hors de doute la discontinuité de ces parties. » L'étude de ces faits conduit, en premier lieu, à cette conclusion que chez ces animaux les spinules et la lamelle se développent d'une manière indé- pendante, et, si l'on a égard au rapport des parties avec les tissus environ- nants, les premières appartiennent à l'épiderme, la seconde à la partie profonde des téguments, c'est-à-dire au derme. Secondement, si l'on consi- dère ces organes dans l'ensemble de la classe des Poissons, on est conduit à regarder les écailles de ces Cténoïdes comme une sorte de type intermé- diaire. Chez l'Anguille, lesRypticus, les Grammistes, certains Blennioïdes, l'écaillé réduite à la lamelle est sous-épidermique et privée de spinules. Chez les Squales et les Raies, les portions dures des téguments ont une tout autre origine; ils sont épidermiques. Il serait donc légitime, chez le Gobius et les Poissons analogues, de comparer la lamelle à l'écaillé pro- fonde de l'Anguille, et les spinules libres aux sciitelles des Plagioslomes. » ( 140) MEMOIRES PRÉSENTÉS. IVT. BocssiNESQ présenté des additions et éclaircissements à son Mémoire « Essai sur la théorie des eaux courantes », du 28 octobre 1872, sur lequel un Rapport favorable a été fait à l'Académie, le i4 avril 1873. (Commissaires précédemment nommés : MM. Bonnet, de Saint-Venant, Phillips.) M. A. Demoget adresse une Note relative à une transformation de l'étin- celle de la machine de Holtz. « ... Lorsqu'on place, dans le courant de la machine, une bobine de résistance dont les spires sont bien isolées, on obtient des étincelles en- tourées d'une auréole, comme celles de la bobine de Ruhmkorff. » (Commissaires : MM. Becquerel, Jamin, du Moncel.) M. L. Denayrouze adresse une nouvelle Note concernant les appareils auxquels il donne le nom de « respirateurs à anches ». L'auteur adresse le compte rendu d'une séance du Metropolitan board of Works de- Londres, décidant que cent vingt de ces appareils seront ré- partis entre les postes de snpeurs-pompiers de la ville. (Renvoi à la Commission des Arts insalubres. ) MM. Cil. Galbruner, FiLLiojf adressent diverses Communications rela- tives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M"'* V^^ Rebout adresse un Recueil de travaux manuscrits concernant diverses applications des Mathématiques, qui ont occupé, pendant de lon- gues années, leu son mari : c'est pour se conformer à ses dernièies vo- lontés qu'elle soumet aujourd'hui ce Recueil au jugement de l'Aciidémie. (Commissaires : MM. Chastes, de la Gournerie. ) ( i4< ) M. A. GuioT adresse une « Exposition d'un système d'endiguement gé- néral, sur une base nouvelle, des fleuves de France sujets aux déborde- ments ». (Renvoi à l'examen de M. Belgrand.) M. J. DE CossiGNY adresse des remarques relatives à une Noie récente de M, D. Tommasi^ sur une nouvelle source de magnétisme. (Renvoi à l'examen de M. Jamin.) CORRESPONDANCE. MM. Max. Cornu et E. Rose adressent des remercîmenis à l'Académie pour la récompense qui leur a été accordée dans la dernière séance pu- blique. M. le Seckétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, trois volumes de M. J. Brisse, adressés à l'Académie par M. (le Grouchy, et relatifs aux divers travaux qui ont dû être effectués pour le dessèchement du lac Fucino. ASTRONOMIE. — Sur la comète périodique de d' Arrest. Mémoire de M. Leveau, présenté par M. Le Verrier, (Extrait par l'auteur.) « La comète périodique de d'Arrest a été découverte en i85i. Par l'em- ploi des observations de i85i et i857-i858, M. Villarceau en a déterminé les éléments avec une précision assez grande pour pouvoir tenir compte des perturbations et construire une éphéméride qui, lors du retour de 1864, aurait pu être comparéeaux observations, si descirconslances défavorables, d'ailleurs prévues, n'avaient pas empêché de la retrouver. » Abandonnant ce travail pour se livrer à d'autres recherches scienti- fiques, M. VUlarceau a bien voulu me permettre de le continuer et, m'ai- dant de ses conseils, mettre à ma disposition tout le travail effectué jusque- là sur cette comète. » 3'ai donc, en partant des éléments fournis par M. Villarceau pour i863, août 16,0, et en tenant compte des perturbations par ?<", I) et cf, obtenu pour 1869, octobre i3,o, des éléments avec lesquels j'ai pu, en y C. R., 1875, 2"Semeii,p. (T. LXXXI, N» 5.) IQ ( i42 ) ajoutant non-seulement l'action perturbatrice de ?/^, ï) et c?, mais aussi celle des planètes 9 et Ô qui, vei's l'époque du passage au périhélie, af- fectent sensiblement les positions de la comète, calculer une éphéméride à l'aide de laquelle à la fin d'aoïit 1870 la comète a été retrouvée. » A cause de la présence de la Lune, la première observation n'a pu être fîiite que le 16 septembre; la dernière a été faite le 20 décembre par M. Schmidt, à Athènes. » J'ai partagé en quatre groupes les observations faites pendant cette apparition, et par la comparaison avec l'éphéméride j'en ai déduit quatre positions normales qui, jointes à celles que M. Villarceau avait formées pour i85i et 1867, vont servir à perfectionner les éléments qui ont servi de base à tout le travail. » Pour les époques correspondantes à ces positions normales, j'ai, par la méthode usuelle, calculé des équations de condition qui, jointes à celles formées par M. Villarceau pour i85i et 1867, ont fourni un système d'équations dont la résolution, effectuée en commun par M. Villarceau et moi, nous a montré que pour cette comète, une des plus intéressantes parmi celles dont la périodicité a été constatée, la question n'était pas réso- luble de cette manière. » Voici pourquoi : » En 1861, la comète s'est approchée très-prés de W (o,36 de la dis- tance moyenne de la Terre au Soleil), et l'influence de cette grosse planète a été si considérable que les variations des perturbations produites par elle étaient sensiblement de même ordre que les variations des éléments de la comète, de telle sorte que, pour obtenir les corrections à apporter à ces der- niers, les équations de condition, calculées comme il est d'un usage con- stant en Astronomie, ne pouvaient sufHre. » Nous avons reconnu, M. Villarceau et moi, que la difficulté qui se présentait ne pouvait être levée que par l'emploi de la méthode des fausses positions. » En conséquence, j'ai été obligé, pour déterminer les équations de con- dition de 1870, de calculer, vers l'époque de la grande approche de la co- mète à 1/f ^ les perturbations avec six systèmes d'éléments différant peu des éléments de départ, et de déduire par les changementsproduits par chacune de ces hypothèses dans les ^R et les cO des positions normales de 1870 les coeflicienls des équations de condition pour les époques correspondantes. « Avec les équations de i85i et 1867, ces équations ont formé un sys- tème de vingt-deux équations, dont la résolution par la méthode deCauchy ( i/|3 ) m'a fourni les corrections à apporter aux éléments de i85i pour représenter l'ensemble des observations de i85i à 1870. » Ces éléments, qui résultent du travail de M. Villarceau et du mien, sont : Éléments osciilateuis de la comète périodique de d'Arrest, par MM. Villarceau et Levbac. (Époque : 1869, juillet 8,72075; temps moyen de Berlin.) ô :=: 322.54- 2^, 14 \ 0=322.54.17,83 f Équinoxe et écliptique 9=148.23.18,10 1 moyens de i85o,o. (f := i3.55. 1 1 ,85 ) vî = 4i-'4-42,57 « = 555", 289 87 » Pour terminer le travail que je m'étais proposé d'exécuter, il faut obte- nir les éléments de 1869, qui correspondent à ceux qui viennent d'être donnés pour i85i. I) Pour cela j'ai, à l'aide des \ariations des éléments de 1869 produites dans cliacune des six hypothèses, calculé les corrections des éléments de 1 869 en fonction des corrections des éléments de i85i. Introduisant dans ces expressions les corrections trouvées pour les éléments de i85i, qui ont servi de base à ce travail, j'en ai déduit les éléments suivants : Éléments oscillateurs de la comète périodique de d'Arrest, par MM. Villarceau et Leveau. (Époque : 1869, octobre i3,o; temps moyen de Berlin.) ( = 266.57 • ^ '9^ 1 n^3i8.4'. 3,56 f Équinoxe et écliptique 9 = 146.25.35,64 1 moyens de 1870,0. (51= 15.39.25,96 ) j) =^ 39.25.16,35 n = 540", 280 76 •> Les éléments ainsi obtenus ne laissent plus entre le calcul et l'observa- tion que les différences suivantes : {Mo — M,) (»„-B.) Dates. séc®. (»„-ffi.- Dates. sec. (D. (©„-©,. i85i Juillet 3... • // . -3,0 -4:5 1870 Septembre 24- . n . -5,2 - C^ Juillet 3i... —6,0 + 7,4 Octobre 18. • +1,6 -4- 2,1 Août 29... • +4,7 • 1 10,0 Novembre ig. . . -5,5 - 8,6 Septembre 29. . . . +2,8 H-io,8 Décembre i3.. . —0,1 -i5,6 1857 Décembre 12. . . -1,6 4- 6,1 Décembre 29... • -3,2 + 6,9 i858 Janvier ,4.. . -4,6 H- 3,6 '9- ( i44 ) » Quoique relativement assez forts, ces résidus ne paraîtront pas trop considérables, si l'on fait attention à l'extrême difficulté d'observer un astre si faible et à la grandeur des perturbations éprouvées par la comète entre les années i85i et 1870. Par exemple, ces perturbations ont eu pour effet d'altérer l'ascension droite et la déclinaison du 24 septembre 1870 des quantités SjR =- — 14°35' i4"= — 525 1 4", 5® = + 7»37'i3"= + 27433". » La masse employée pour "^ est celle que Bessel a déduite de l'obser- vaiion des satellites de cette planète. Les résultats ci-dessus paraissent montrer que sa correction doit être assez faible. Nous espérons que, lorsque par de nouvelles observations les éléments de la comète périodique de d'Arrest auront pu être déterminés avec une plus grande exactitude, il nous sera possible de rechercher utilement s'il y a lieu d'appliquer une correction à la masse de W, masse dont la connaissance offre un si grand intérêt dans la théorie du mouvement des planètes elles-mêmes. » Dans une Communication ultérieure, nous donnerons une éphéméride pour le prochain retour de la comète à son périhélie. » « M. YvoN ViLLARCEAiT, à propos dc la présentation faite par M. Le Ver- rier sur la comète de d'Arrest, croit devoir expliquer pourquoi les auteurs de ce travail n'ont pas cherché à déduire, des perturbations de la comèle, une correction de la masse de Jupiter. La grandeur de ces perturbations semblait, en effet, imposer l'obligation de diriger des recherches dans ce sens. » Sans rien vouloir affirmer, dès à présent, quant à la possibilité de per- fectionner, par cette voie, la connaissance de la masse de Jupiter, M. Yvon Yillarceau se propose de traiter ultérieurement cette question, et il compte, pour l'élucider, sur la collaboration active et intelligente de M. Leveau. Par le travail qui vient d'être présenté à l'Académie, on a tiré des docu- ments astronomiques connus tout ce qu'il était possible d'eu déduire. En ce qui concerne la masse de Jupiter, on remarquera qu'elle n'intervient pas seule dans l'évaluation des perturbations : les distances de la comète à cet astre interviennent de leur côté; mais le calcid des distances ne dépend pas seulement des coordonnées de la comèle, il dépend encore de celles de Jupiter. Or les distances sont restées très-petites pendant un temps assez ( i45 ) long, et il n'a pas semblé, dès lors, qu'il fût possible de procéder sûrement à une correction de la masse de Jupiter, avant d'avoir à sa disposition les nouvelles Tables de cette planète, dont M. Le Verrier a annoncé aux astronomes la prochaine publication. » ASTRONOMIE. — Observation des satellites de Jupiter pendant les oppositions de 1874 et 1875. Détermination de leurs différences d'aspect et de leurs vai-iations d'éclat. Note de M. Flammarion, présentée par M. Faye. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie une série d'observations sur les satellites de Jupiter, faites en vue de reconnaître la valeur respective de l'éclat de chacun d'eux, et de décider si cet éclat est variable et dans quelles proportions cette variation s'effectue. » Déjà, à propos des satellites de Jupiter, j'ai appelé deux fois l'attention de l'Académie sur le même sujet ; 1" le 4 rn^\, après l'observation que j'avais faite du passage simultané de deux satellites sur le disque, indiquant la présence d'une atmosphère autour d'eux ; et 2°, le 21 décembre, en ré- ponse à luie discussion qui s'était élevée pour l'interprétation des mêmes faits. Aujourd'hui je présente le tableau des principales observations que j'ai continuées sur ces satellites pendant les oppositions de 1874 et 1875. » Ces observations ont été faites à l'aide d'un télescope en verre argenté, de 20 centimètres d'ouverture, et par l'oculaire le plus faible, grossissant environ 100 fois, comportant un champ vaste et lumineux. Comme les dif- férences d'éclat sont souvent faibles, et qu'il importe de n'être influencé par aucune idée préconçue, j'ai noté ces différences sans savoir à quels sa- tellites elles se rapportaient, sans chercher leur configuration pour l'heure de l'observation et sans me préoccuper de l'identification. Après avoir dessiné leurs positions de part et d'autre de la planète, j'ai désigné sim- plement leur ordre d'éclat par les lettres a, b, c, cl. Puis, en regard de chaque lettre, j'inscrivais la grandeur estimée pour chacun d'eux. «> L'identification n'a été faite qu'à la fin des observations. Ainsi je n'ai inscrit le numéro véritable de chaque satellite qu'en relevant toutes les observations de 1874 au mois d'août et celles de 1875, il y a quelques jours. » De plus, ces différences d'éclat étant parfois difficilement appréciables, j'ai recommencé plusieurs fois l'opération dans chaque soirée, et souvent même j'ai cru utile de consulter l'appréciation de diverses personnes. » Pour chaque résultat inscrit, il y a au moins trois observations. Le tableau suivant présente donc le résultat d'environ 170 observations. ( i46 ) fariations d'éclat des satellites de Jupiter. Ordre d'éclat. Grandeurs. 13 mars i 28 11 «7'l 29 » 3o » 3 avril » 17 II II) mai 1) '1 juin n 3 11 » 9 " 10 II » 1 1 II H 12 II » 1 i de joui l'i de unit ■12 juin 5 juillet G » de ji 28 mars 3ur 1875 '1 avril » 9 » 1 1 » i3 » » l'i 11 i5 1. n '9 3o II II n 12 » i3 II II l'i .. u I.) Il 16 » 11 19 1, 20 de jour 20 de nuit 11 2-1 mai » 9J » 3l n n î juin M /, 1. () juillet 8 » n 10 11 1 1 1 » n 12 n II 13 • 18 . 11 » 1er Il m 10. 3i b 9-3o r 9-3o h 9.00 d 9.30 b 9.30 i 9.30 b 10. ij b 9.55 * 9.00 d o . 09 i 9-'5 c- 9.30 b S.3o /, 9-p c 9.00 é 9 . 00 c 8.20 * 9-10 <■ 12. /Jo d 10. 3o (/ 1 1 . 10 b 9 . 00 d 9.30 f/ g. 00 d 9.00 A 9-10 J 1 r .00 c I 1 . 10 c 9-'tJ d q . 55 d '8.3o c 9 . 3o /) '8.00 b 9-'o c i2.3o b 8.3o „ /•î'> * 8.00 // 8.i5 ,/ 12 .00 b 7.50 b 8.20 b 7-30 n 9.00 A 9.3o b '8.'|5 b 9 . 3o . . A «•'5 i &..'|5 c (|.o5 A 8. '(5 * 8.Ji5 c 7.30 b 8.3o b 8.3o .. ■ c 9 . 00 ■ . . « 3^ C a d 6,8 7,0 5,8 7.5 10,0 b a d 7.0 6,5 6,0 c a d 0,5 6,8 5,8 7,0 c a b 7i-' 7,0 •^,9 6,5 c a a (j,.) 7,0 6,0 6,0 d a c 6,5 S,o 6,0 7>° n a c G, 5 1/ 6,0 7.5 C a d 7.0 7.J 6,0 9,5 b a r 7,0 7iO 6,0 7,5 c a b 7.J 7,0 6,0 6,5 b a C 7.0 7,0 5,8 7.5 d a b 7,'. 7,« 5,8 7>» a a c G, 5 6,0 6,0 -''5 7.J c a d G, 5 6,6 6,0 b a d 6,8 6,3 6,0 c a d G, 8 7,'' 6,0 8,0 b a d 7.0 G. 5 6,0 If a r G, 5 // 6,0 8,0 d a b 8,0 9,0 5,8 6,3 c a b 9.0 8,0 6,0 6,5 c b n G,i 6,3 6,2 6,0 1/ a c 8,0 // 5,5 9,0 c a b 8,0 7,0 5,8 6,2 c n b 8,5 1<> 0,7 6,0 c a b 8,5 «,0 6.0 7,0 7-' •6,0 d a c 7,0 8,0 8,0 5,8 b a c 6,5 6,0 d a b 7,-i 8.0 6,0 6,5 b a d 7.0 6,5 6,0 S,o c a b 8,0 7>3 J,0 7.0 c a b 8,0 7, J J, J 6,3 b a d 6,6 6,2 6,0 8,0 c a d 7,0 7,^ 6,0 8,5 c a d 0,3 G, 5 5,8 7-' 7,5 b a d 7'' 7,0 6,0 c a d 6,4 6,6 6,0 7>o b ir C 6, J 6,8 /' 8,0 c a d G, 5 7,0 6,0 b a c n 6,5 6,0 8,'o b a c ti G, 5 6,0 c a d 6,8 7,0 5,8 7,ï b a c 7,0 7-0 6,0 c a d G. 5 7'- 6,0 8,5 b c r 6,0 6,5 7,0 // c a d 6,5 7>o 5,8 8,0 b a c 6,5 6,5 6,0 7'° ^,'5 c a d G, 3 6,5 6,0 c a b G. 5 7,0 6,0 c a d 6,6 7,0 6,0 7.3 7.8 b a d G, G 6,5 5,8 c a d 6,1 6,5 6,0 7-8 8,3 c a d 6,6 6,8 0,9 b a d 6,6 6,5 6,0 7,6 c a d G,,', 7.0 0,c) 8,0 c a d 7,0 7i2 G,o 7,8 b a d . 7,5 7,0 -',7 8,0 b c d 6,5 6,8 7." 7,5 » Ayant pris toutes les précautions désirables pour juger avec la plus grande exactitude possible, je pense que les différences et les variations ( i47 ) d'éclat signalées ici n'ont rien de subjectif, et appartiennent certainemen aux corps célestes observés. M Plusieurs faits intéressants ressortent de la comparaison de ces obser- vations. Le premier, c'est que la nature intrinsèque de ces quatre mondes n'est pas la même, et que la surface réfléchissante est bien différente pour hacun d'eux. » Ainsi, le quatrième satellite est souvent terne et nébuleux. Quoiqu'il soit plus gros que le premier et le deuxième, il est généralement moins lu- mineux. Sa surface est donc moins blanche que celle de ces deux globes. Elle est aussi moins blanche que celle du troisième satellite, car la différence d'éclat qu'il offre avec lui est beaucoup plus grande que celle qui résulte- rait de la simple proportionnalité des surfaces. Nous pouvons donc con- clure avec certitude que la substance dont le quatrième satellite est formé, ou tout au moins les couches superficielles extérieures de cette substance, sont obscures et sombres relativement à celles des trois autres satellites. 1) De plus, l'éclat de cette surface varie considérablement, mais sans ac- cuser de périodicité déterminée qui soit conforme à la position du satellite sur son orbite. Ainsi cet éclata dépassé son état moyen aux mois de mars et d'avril iSyS, tandis qu'il a été au-dessous aux mois de juin et de juillet, où il est presque toujours affecté de la lettre cl. Ce n'e.st donc pas à des taches permanentes de sa surface que nous devons attribuer ces différences, mais plutôt à des phénomènes atmosphériques. M L'amplitude des variations d'éclat du quatrième satellite s'étend à quatre grandeurs! Il descend parfois jusqu'à la dixième, et s'élève en d'autres époques jusqu'à la sixième. Sa grandeur moyenne est 7,6. M Le troisième satellite, qui est le plus gros des quatre, est celui qui change le moins d'éclat. On peut le considérer comme invariable. Sa gran- deur égale 5,9. )) Il est souvent difficile de saisir aucune différence d'éclat entre le pre- mier et le deuxième satellite. Ils ne sont cependant pas aussi fixes que le troisième. Dans la série des observations précédentes, le premier a dix fois la lettre d; mais les variations du quatrième entrent pour une part dans celte classification. Toutefois, ce premier satellite, dont la grandeur moyenne est 6,8, est descendu à la huitième et même à la neuvième grandeur. Le deuxième a cinq fois la lettre d. Sa grandeur moyenne est 7,0. » Ces deux satellites sont très-blancs. La lumière du premier paraît la plus perçante. On l'aperçoit de jour, lors même que le quatrième est in- visible. La différence des éclats n'est pas tout à fait la même de jour et de ( i48 ) nuit. Les plus gros satellites augmentent d'éclat avec la nuit en raison de retendue de leur surface. M En résumé, comme dimensions, l'ordre décroissant a été celui-ci : III, TV, I, II. Parfois le premier a paru plus pelit que le deuxième. » Comme lumière intrinsèque, à surface égale, nous avons I, II, III, IV. Quelquefois le deuxième a paru un peu plus lumineux que le premier. » Comme variabilité, l'ordre décroissant est IV, I, II, III. » PHYSIQUE. — Note sur le magnétisme. Réponse à une observation de M. Jamin; par M, J.-M. Gacgain. « Dans sa Note du 28 juin dernier, M. Jamin dit qu'il a fait choix, pour quelques-unes de ses recherches, de la méthode proposée en 1849 par van Rees et il ajoute : « Celte méthode a été adoptée sans modification par » M. Gaugaiu, qui en a admis le principe sans le démontrer plus que ne » l'avait fait van Rees. » Je désire faire remarquer que je n'ai point préci- sément adopté la méthode de M. van Rees; la vérité est que je l'ai retrouvée. Lorsque j'ai entrepris mes recherches sur la machine Gramme, je n'avais aucune connaissance des travaux de M. van Rees; ils n'ont été mentionnés dans aucun ouvrage français, et je ne crois pas me tromper beaucoup en disant que c'est la Note de M. Blondlot {Comptes rendus, séance du i"'mars 1875) qui en a révélé l'existence aux physiciens de notre pays. Quoi qu'il en soit, les recherches que j'ai faites, sur les indications de M. Blondlot, m'ont conduit à reconnaître que les diverses méthodes dont je me suis servi avaient été depuis longtemps employées, avec des modifications plus ou moins importantes, par divers physiciens étrangers: MM. Lenz et Jacobi, M. van Rees et M. Rethlauf ; je ne songe^ point, par conséquent, à revendi- quer la priorité. » Maintenant, j'avoue que je ne sais pas du tout quel est le principe que l'on me reproche d'avoir admis sans démonstration, et je regrette que M. Jamin ait négligé de l'indiquer d'une manière plus précise. » La méthode que j'emploie pour déterminer la courbe des intensités magnétiques se trouve décrite dans mon Mémoire sur la machine de Gramme [Annales de Chimie et de Physique, 4^ série, t. XXVIII, p. SSg, n° 25), et voici en quoi elle consiste : Je divise le barreau sur lequel j'opère en parties égales, de i centimètre par exemple; je fais marcher un anneau conducteur, de l'une des extrémités du barreau à l'autre, en ne lui faisant ( '49 ) parcourir à la fois qu'une seule division, et je note la déviation du galva- nomètre correspondant à chaque centimètre parcouru; je trace ensuite la courbe, en prenant pour abscisses les longueurs mesurées sur le barreau, et pour ordonnées les déviations galvanométriques correspondantes. Or, il n'est pas évident, sans doute, que l'intensité mesurée par la méthode que je viens de rappeler soit proportionnelle à l'intensité magnétique ordi- naire, mesurée par la méthode des oscillations de Coulomb; mais j'ai dé- montré expérimentalement que cette proportionnalité existe tant qu'on laisse de côté les parties du barreau voisines des extrémités {Comptes rendus j séance du 3o juin 1873, n°' 36 et 37), et cette démonstration me paraît suffisante. M Quant à la relation que j'ai admise, entre la courbe des intensités et la courbe de désaimantation, elle résulte évidemment du mode de construc- tion des deux courbes, et je ne crois pas qu'il soit nécessaire de rien ajouter à ce que j'ai dit à cet égard, n° 35 du Mémoire des Annales que j'ai cité plus haut. » Je ferai observer encore que, si M. van Rees et moi nous avons été con- duits à faire usage du même procédé expérimental, nous avons été guidés par des théories différentes, et nous n'interprétons pas les résultats de la même manière. Pour M. van Rees, le courant d'induction, obtenu en faisant glisser hors du barreau une hélice placée sur un de ses points, re- présente ce qu'il appelle le magnétisme vrai, c'est-à-dire la somme des mo- ments magnétiques appartenant à la partie du barreau sur laquelle l'hélice est placée. Pour moi, le courant d'induction dont il s'agit n'est pas autre chose que le courant de désaimantation, c'est-à-dire le courant qui serait obtenu dans la position donnée de l'hélice si le magnétisme du barreau était anéanti ; suivant les vues d'Ampère que j'ai adoptées, ce courant donne la mesure du courant soléno'idal, c'est-à-dire que, si l'on imagine un solé- noïde à intensités variables, qui possède toutes les propriétés du barreau, le courant de désaimantation correspondant à un point donné du barreau représente l'intensité du courant qui parcourrait la partie correspondante du solénoïde équivalent. CHIMIE ORGANIQUE. — L'acide oxuvitique et le crésot qui en dérive. Note de MM. A. Oppenheim et S. Pfaff, présentée par M, Wuriz. « Dans une Note précédente (i), nous avons signalé la formation d'im (i) Comptes rendus, \. LXXIX, p. i6o. C. K , 1S75, j" Scmei(,e. (T. LXXXI, 1N"50 ' ^° ( i5o) nouvel acide G* H" | , l'acide oxuvitique, qui résulte de l'action du ( COOH chloroforme sur l'éther acétique sodé. Nous pouvons ajouter aujourd'hui que le même acide est formé par l'action qu'exercent sur cet éther le chlo- ral, l'éther trichloracétique et le tétrachlorure de carbone. Évidemment il se forme, dans ces réactions, d'abord des molécules plus complexes qui se dédoublent ensuite, un reste organique étant remplacé par H. Ainsi l'éther ( CH^ trichloracétique formera d'abord probablement de l'acide CH^ < OH ( (CO'H)' qui, en perdant CO^, se transforme en acide oxuvilique. » Nous avons essayé en vain de remplacer le groupe OH de cet acide, soit par H, soit par Ci. L'acide iodhydrique résinifie l'acide oxuvitique. Le perchlorure de phosphore forme surtout, et même en vase clos, de i8o / CH' à 220 degrés, le chlorure CH" < OH . En décomposant le produit ( (COCl)^ de cette réaction par l'eau, on régénère l'acide dont on est parti, et l'on trouve dans les eaux mères le premier anhydride de l'acide oxuvitique, soit / CH' CH^ \ ^"^^ 1 CO — O — ro 1 ^°^^' qui forme de longues aiguilles ressemblant ( COOH COOH ) à la caféine. » En distillant avec un excès de chaux et par petites portions 800^' d'oxuvilale de baryte et Z6o^' d'oxuvitate de chaux, nous avons pu en retirer plus de iSo^"' de crésol pur, que nous avons soumis à une étude approfondie. Nous en avons transformé des portions considérables en acide crésolique et en éther méfhylcrésolique, et en éther éthylcréso- lique. En oxydant ces deux éthers par des solutions étendues de perman- ganate de potasse, nous avons obtenu les acides méihyloxybenzoïque et éthyloxybenzoïque ; 5 grammes du premier de ces acides, fondus en- suite avec (le la potasse caustique, nous ont fourni 2 grammes d'acide oxybenzoïque. La plupart de ces expériences ont été répétées à plu- sieurs reprises en fournissant toujours les mêmes produits. Ceux-ci ont été obtenus en quaiUités suffisantes pour eu prouver la pureté par des analyses, et pour en constater avec exactitude les points do fusion ou d'é- bullition. ( i5i) » Dans le tableau suivant, la dernière colonne verticale indique ces con- stantes physiques, tandis que les trois colonnes précédentes contiennent les points de fusion et d ebuliition des trois isomères connus de chacune des substances préparées par nous avec le crésol fourni par l'acide oxuvi- tique. Tous ces chiffres ont été corrigés d'après les méthodes connues. Crésol CH Orilii) (1:3). Moia (!•!) Para { 1: '.) Oiuïitiqnc. ,, OH CH» f.(')3i°-3iO,r,(' ) ^■- F.3flo F. — E. iSSo-iSCC) £.— r94»-200'>(') £.1980 ('■) F. 201» ( OH CH' 1 F . ■i(,'i°-\^° {'-) F. iGSo-HA» (')(■'') F. l/iy^-lSoC '(') F. 177° CD' H £.- E.— E.— 7i. - I OCH» 1 P- F.— F. — F. - i CH' j £. .74"('') E.— £.i,4o(.) E.ijh^-i-j&o OC H» F.— F.— F. — F.— CH' E. — E. iSS^-lGloC) E. iSC-iSS» (') ■E. 191»-192» OCH' ) F-9»'',H') f.95o(?)(») F. i83o,5-i 85" e») F. ior)<'-i07<> GOGH \ E.- E.— E.— E.— ocur \ i?. i9",5(") S E.- F. 137°(' = ) F. igSoC^) F. 137» CO'H E.— E.— E.- OH F.i5S<>-i56°i'') F. 200O {"){'■■} /••. aïo" (") F. 2010,9 CO'H E.— E.— E.— E.~ Acide crésoliquc CH' j CH' Éther crésolmétliylique.. . . CH Éther crésoU-thyllque CH' Acide mélliyloxybenzoïqiie. CH' Acide éthyloxybonzoïqiie. CH Acide oxybonzoïqiic CH' (') F, point de fusion; E, point d'ébullition. — (') Kekulé, d. Bei., VU, 1007. — (') Engelhard et Latschisoff, Zeitschr. f. Ch., 1869, C23. — ('•) FucHS, d. Ber., II, 6-23. — {') Biedermann et Pire, dies. Ber., VI, 3j3. — (') Korner, Jahb., 1867, 336. — (') Cassizzaro et KOrner, Gazz. Chim. Ph., 1873, 65. — (') Grade, Ami. Ch. Pharm., iSg, i3'|. — (') Grade et ScHULTZEN, Jii?i. Ch. Ph., 142, 35o. — ('") OPPENHEIM ct Pfaff, Ber. Chem. Ges., VHI, 870. — {") Kraut, Ann. Ch. Pharm., i5o, I. — ('•) Heistz, ibîd., i53, 12C. — (") Ladendurg, ibid., \/\i , 241. — ("') T'gl. JVohle'rs Grundriss, 9. Aiifl. V. Fittig et Fehling's Handworlerb., Bd. I, 1071 ct 1073. — ('*) Bartu, Ann. Ch. Pharm., 1J9, 23o. » En comparant ces chiffres, on reconnaît l'identité complète de nos composés avec ceux de la série qu'on désigne par la préposition mêla et qui dérivent d'une molécule de benzine, dans laquelle deux groupes laté- raux occupent la position i ;3. » Notre crésol est du métacrésol et la formule de l'acide oxuvilique donnée comme hypothétique dans notre Note précédente gagne beaucoup de probabilité par cette observation. Dans cftte formide, qui nous avait été suggérée d'abord pnr la formation de notre acide : COOH CH' \ / c — c H — c C — H \ / c = C / \ COOH OH les groupes CH" et OH occupent en effet les positions i :3. ao. ( i53 ) » Les deux groupes COOH y occupent donc les places 4:6. » Or, comme M. Bottinger a rendu probable (i) que dans l'acide uvi- tique les trois groupes CH' : COOH : COOH occupent les places i :3;5, il en résulte que notre, acide ne dérive pas de l'acide uvitique ordinaire, mais bien d'un de ses isomères encore inconnus. M Nos recherches nous donnant pour l'acide inétaméthyloxybenzoïque le point de fusion 107 degrés, différent de celui admis jusqu'ici (gS de- grés), quoique très-éloigné de ceux de ses deux isomères, nous avons répété la préparation de ce corps plusieurs fois, et nous sommes toujours arrivés au même résultat. » Nous sommes donc portés à croire que le chiffre donné antérieurement est erroné. Du reste les points de fusion n'ont pas toujours été pris avec assez de précautions. L'acide anisique nous en a fourni un nouvel exemple. Le point de fusion de cet acide, i^S degrés, que Laurent a donné et que plusieurs chimistes ont trouvé après lui, est loin d'être exact. Quatre échan- tillons différents d'acide anisique incolores et bien cristallisés, tous pré- parés avec de l'essence d'anis, nous ont servi à onze déterminations dif- férentes. Nous avons employé quatre thermomètres très-exacts, et nos chiffres ne variaient qu'entre les limites de 183°, 2 et i85°,25. La moyenne de nos chiffres nous donne i84'',2 comme point de fusion (corrigé) de l'acide anisique. » Nous espérons bientôt fournir d'autres observations sur les dérivés de l'acide oxuvitique et sur l'action des polychlorides sur l'éther acétique sodé. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur une combinaison d'oxjde de mélhyle et d'acide chlorhydrique. Note de M. C. Friedel, présentée par M. Wurtz. « Lorsqu'on fait passer dans un récipient entouré d'un mélange réfri- gérant un mélange d'oxyde de méthyle et d'acide chlorhydrique purs et secs, on voit se condenser un liquide incolore, mobile, fumant à l'air, qui passe à la distillation à une température comprise entre — 3 et — i degré. L'oxyde de méthyle bouillant, d'après M. Berthelot,à — 22 degrés, on est conduit à considérer le produit obtenu comme une combinaison directe ! i) Artn. (ter Cliemie iind Pharmacie, l'ja, 362. ( '53) d'oxyde de méthyle et d'acide chlorhydrique. Il en a d'ailleurs tous les caractères. L'eau et la potasse le dédoublent en s'emparant de l'acide chlor- hydrique avec séparation d'oxyde de méthyle, qui se dissout ou se dégage suivant les circonstances. C'est donc un corps analogue aux combinaisons connues de l'éther avec certains chlorures métalliques, et à celles d'oxyde d'éthyle et de brome, que M. Schûtzenberger a découvertes il y a quelque temps. » La composition de ce produit est assez variable et ne répond pas à une formule simple : on verra plus bas comment, d'après moi, ce fait doit être compris. Préparé comme il a été dit, et bouillant à — 2 degrés, il donne à l'analyse des proportions de chlore variant de 87 à 89 pour 100. Le chiffre 38,33 correspond à la moyenne entre les nombres exigés par les formules C=H'0,HC1 et 3C^H»0, 2HCI. » Comme on pouvait s'y attendre, le liquide se dissocie en passant à l'état de vapeur; mais l'expérience a montré que cette dissociation n'est pas totale. Ce fait intéressant et nouveau a été mis hors de doute par trois séries d'expériences. » On a commencé, croyant d'abord à une dissociation complète dans la vapeur, à analyser celle-ci en absorbant l'acide chlorhydrique, contenu dans un volume connu de vapeur, par la potasse sèche. En concluant de la diminution de volume la quantité d'acide chlorhydrique, on a toujours trouvé une proportion de ce dernier plus faible que par le dosage direct du chlore fait en brisant une ampoule renfermant une quantité pesée du produit, dans un tube scellé contenant une solution d'azotate d'ar- gent. On a pu de là déduire la contraction, c'est-à-dire la différence entre le volume réel de la vapeur et le volume calculé pour un mélange de même composition sans condensation. Cette contraction, à la température et à la pression ordinaire, a été trouvée de 6,4 en moyenne pour 100 du volume primitif. B On est arrivé à des résultats analogues par l'étude de la densité de vapeur du produit. On a pris celle-ci à des températures variant depuis i jusqu'à 100 degrés et à des pressions allant jusqu'au-dessus de i 100 milli- mètres de mercure. On s'est servi pour cela de l'appareil de M. Hofmann, auquel on a ajouté, au moyen de deux bouchons et d'un tube en caout- chouc épais, un tube latéral en verre, permettant de faire varier les pres- sions. ( i54 ) » On a Iroiivé que la densité de vapeur osl toujours plus forte que celle qui cori{-spondi,iit à lui simple mélange d'acide chlorhydrique et d'oxyde de méthyle sans condensation. On a pu reconnaître aussi que la densité est variable avec la température et la pression, comme cela a lieu pour un corps à l'état de dissociation partielle, d'après les recherches de MM. H. Sainte-Claire Deville et Debray. » La courbe qui représente la variation des densités avec les tempéra- tures sous une pression constante a pour asymptote (les densités étant comptées sur l'une des abscisses) l'ordonnée élevée au point i,442, qui cor- respond au mélange sans condensation. A 78'', 5 la densité a été trouvée de 1,480 sous les pressions atmosphériques; à 100°, 5, de 1,464. La dissociation ne paraît donc pas être encore totale à cette dernière température. A l'autre extrémité de la courbe, pour i°,5 on a trouvé une densité de 1,698, sous la pression ordinaire. Il n'a pas été possible de se rapprocher davantage du point de liquéfaction de la vapeur, dans cette série d'expériences ; mais, dans une autre série, ayant pour but d'étudier la variation de la densité avec la pression, on a reconnu qu'on arrive à la liquéfaction de la vapeur bien avant que la densité ait atteint la valeur qu'elle devrait avoir pour une condensation complète du produit à l'état de vapeur. Cette densité théo- rique, en admettant une condensation de 2 volumes en i, serait, d'après la composition du produit employé, 2,652, et l'on a trouvé à i degré, sous une pression de 85o""", 5, une densité de 1,862, une très-petite quantité de liquide étant déjà condensée. » Il résulte de là que la dissociation du produit ne cesse pas complè- tement dans les conditions où le liquide se condense et que ce dernier doit être considéré comme formé par la combinaison tenant en dissolution une certaine proportion de ses composants dissociés. Cette dernière proportion étant variable avec les conditions de température et de pression, il n'est pas étonnant que la composition du liquide soit elle-même variable et ne cor- responde pas à une formule simple. » Les expériences faites sur la variation de la densité en fonction de la pression à la même température ont sensiblement donné une droite. » Une dernière série d'expériences a eu pour but de mettre en évidence directement la contraction par le simple mélange des deux gaz, et d'étudier l'influence de la composition du mélange sur la dissociation. )) On a reconnu qu'en mélangeant sur le mercure de loxyde de méthyle et de l'acide chlorhydrique, il y a toujours contraction. Cette contraction, rapportée au double du volume du gaz qui est le moins abondant dans le ( «55 ) mélange, croil avec l'excès du gaz le plus abondant. Il existe un tniniiniiin de contraction qui correspond au mélange à volumes égaux. » Si l'on construit la courbe des contractions en prenant pour abscisses les excès d'acide chlorhydrique d'un coté de l'origine et les excès de l'oxyde de méthyle de l'autre, on voit qu'elle est formée de deux branches symé- triques et qu'elle présente un point de rebroussement {x = o, j- = 5,8); à partir de ce point, les contractions croissent d'abord rapidement, puis de plus en plus lentement. Le fait paraît concluant en faveur de l'hypothèse d'une condensation de 2 volumes eu i. Il met clairement en évidence et permet de mesurer l'action qu'exercent les deux facteurs du composé pour s'opposer à la dissociation. M. Wurtz a fait un emploi remarquable de cette propriété lorsqu'il a pris la densité de vapeur du perchlorure de phosphore, dans la vapeur de protochlorure, et qu'il a réussi aussi à contre-balaucer l'influence décomposante de la température. M. Berthelot a fait connaître un fait analogue pour les liquides, lorsqu'il a montré que l'addition d'acide acétique ou d'alcool à un mélange d'éther acétique et d'eau tend à élever la limite à laquelle s'arrête la décomposition, cette limite étant minimum pour le mélange à molécules égales d'éther et d'eau, ou d'alcool et d'acide. » Lorsque, au lieu d'ajouter au mélange à volumes égaux d'acide chlor- hydrique et d'oxyde de méthyle un excès d'un des deux composants, on y introduit une certaine proportion d'un gaz inerte comme l'air, la conden- sation diminue et cela dans des proportions telles, que l'on doit en conclure que l'air agit seulement en diminuant la pression supportée par le mé- lange gazeux. Dans une prochaine Communication, je me propose de tirer diverses conclusions théoriques de ces faits (t). » CHtMiE ORGAINIQUE. — Sur l'éllier diéllijluiue de l'acide xanlhoacêtique. Note de M. C-O. Cech et A. Steiner, présentée par M. Wurtz. « L'objet de cette Note est la description du composé éthéré qui résulte de l'action du monochloracétate d'élhyle sur le xanthate de potassium. Ce composé prend naissance d'après l'équation suivante, qui montre que, le (i) Je tiens à remercier M. J. Curie, 4111 m'a aidé avec beaucoup de zùle et d'intelli- gence dans ce travail. ( i56) chlore de l'éther inonochloracétique ayant enlevé le potassium duxanthate, ce inétal est remplacé par le reste CH\CO'C=H= = CH=C1.C0^G'H' - Cl. SK S.CH^CO.OC'H' CH='Cl.CO.OC=H'-+-CS( =KC1 + CS^ OC H' OC'H' Monochloracétate Xaiitliate Élher diéthylique de l'acide d'éthyle. de potassium. xanthoacétique. M La réaction entre les deux corps est très-vive. Pour la réaliser, on a mis en contact parties égales de xanthatede potassium et d'éthermonochlor- acétique purifié par distillation fractionnée (on a pris la partie passant entre i46 et 147 degrés). Le tout étant versé dans l'eau, le chlorure de potassium se dissout, et le nouvel éther se rassemble au fond. » L'éther diéthylique de l'acide xanthoacétique est un liquide jaunâtre, oléagineux, plus dense que l'eau, doué d'une odeur désagréable. Lors- qu'on le distille à la pression ordinaire, il se décompose. On peut le dis- tiller dans le vide. Après plusieurs distillations fractionnées, on obtient un liquide jaune, bouillant d'une manière constante à i65 degrés, doué d'une odeur repoussante, rappelant à la fois l'ail et le soufre. Au-dessus de 1 70 de- grés, le résidu brunit, émet des vapeurs jaunes et laisse un produit doué d'une odeur sulfureuse et qui finit par se charbonner. » Le corps, passant à i65 degrés dans le vide, possède la composition répondant à la formule S.CH'.CO.OC'H" CS( =C^H' = 0'S=(i). » O.C^H» CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur le dosage du sulfure de carbone dans les sulfocar- bonates dépotasse et de soude. Note de MM. David et Rommier, présentée par M. Theiiard. « Le procédé que nous proposons est fondé sur la réaction exercée par l'acide arsénieux sur les sulfocarbonales de potasse et de soude en disso- lution dans l'eau. » Sous cette influence, et par une élévation de température, le sulfure (l) Théorie. Expérience, C' 40, 38 40,12 H" 5,77 5,90 O' 23,08 S' 3o,77 3o,64 100, ou ( '57 ) de carbone se sépare, puis se volatilise; la liqueur se décolore et il ne reste bientôt plus qu'une solution limpide et quelque peu ambrée, qui, par les acides, laisse nécessairement précipiter du sulfure d'arsenic. » L'appareil qui nous a servi pour distiller, recueillir et mesurer le sul- fure de carbone qui se dégage ainsi, n'a guère d'intérêt que par ses di- mensions. Il se compose d'un petit ballon de 55 centimètres cubes en- viron, sur lequel est ajusté avec un bouchon un condenseur droit, à double tube concentrique, de 3o centimètres environ de longueur et de a cen- timètres de diamètre extérieur; d'une petite éprouvette étroite, graduée en dixièmes de centimètre cube, et de 12 centimètres de longueur; enfin d'un tube recourbé, partant de l'embouchure de i'éprouvette et venant, par son extrémité opposée, tremper dans un verre d'eau. » L'extrémité du tube condensant pénètre d'ailleurs, en se recourbant verticalement, de 6 à 7 centimètres dans I'éprouvette graduée, en passant à travers un bouchon qui sert à la fermer. Ce bouchon est percé de deux " trous qui servent à ajuster, d'une part le tube condensant dont nous ve- nons de parler, d'autre part le tube plongeant dans le verre d'eau. » L'appareil est donc clos de toutes parts, et, une fois que l'opération est en train et que le petit volume d'air qu'il contient a élé chassé en partie, en s'échappant par le dernier tube qui fait fermeture hydraulique, on est assuré, si ultérieurement il ne se dégage plus de produits gazeux (et il ne s'en dégage plus), qu'aucune portion du sulfure de carbone ne s'échappe dans l'atmosphère. )) Pour opérer, après avoir déterminé le degré aréométrique (centésimal) de la solution qu'il s'agit de titrer, on introduit dans le petit ballon 20 centimètres cubes de cette liqueur, et l'on y ajoute 6 à 7 grammes d'acide arsénieux finement pulvérisé, c'est-à-dire un excès. » Le ballon étant ajusté sur le reste de l'appareil, on donne l'eau froide au réfrigérant, et l'on commence à chauffer légèrement; bientôt des gout- telettes de sulfure de carbone viennent tomber dans I'éprouvette graduée et se précipitent sous une petite couche d'eau qu'on y a préalablement in- troduite; quand tout l'acide arsénieux est dissous et que la liqueur n'est plus que légèrement ambrée, on arrête le courant d'eau froide, et en même temps ou chauffe un peu plus fort, de façon à distiller 1 ou 3 centimètres cubes d'eau et à balayer ainsi les gouttelettes de sulfure de carbone qui peuvent rester dans le tube condensant. » A ce moment, l'opération est achevée, il n'y a plus qu'à réunir en une seule et même masse le sulfure de carbone, parfois un peu divisé qui C.R., 1875, 2«SemM(rf. (T. LXXXI, N f 5.) 2 1 ( 1-^H ) est conleiiu dans leprouvette graduée, et à lire le volume qu'il occupe. En multipliant ce volume par la densité du sulfure de carbone, on obtient le poids de celui-ci, et ce poids étant comparé à celui des 20 centimètres cubes de sulfocarbonate employé, on a le rapport entre les deux, et par conséquent le titre. » Par ce procédé, il faut moins de vingt minutes pour faire l'opération complète, et l'on obtient le résultat exact à moins de ~ de centimètre cube. » Nous avons pu constater ainsi que le titre des sulfocarbonates livrés par l'industrie varie du simple au double, et que ces produits sont, sous le rapport des sels étrangers, très-inégalement purs. » Cependant, si le degré est très-élevé, s'il atteint 44 degrés B., la pré- somption en faveur de leur pureté et de leur richesse devient très-sé- rieuse. » Ainsi un sulfocarbonate de potasse pesant 44 degrés B. nous a donné 3'''^,3 de sulfure de carbone, pour ao centimètres cubes de liqueur employée, ce qui représente 21 pour 100 de sulfure de carbone; il n'a rien laissé pré- cipiter par une addition de chlorure de baryum. )) Un autre, marquant 39°,5, a donné 16 pour 100 de sulfure, mais un précipité assez abondant par le chlorure de baryum. » Le premier sulfocarbonate, ramené de 44 degrés à 89°, 5, a donné en- core 19 pour 100 de sulfure. » Enfin un sulfocarbonate de potasse, marquant aS degrés B., a donné 8, 5 pour 100 de sulfure. » Ces résultats indiquent qu'en toutes circonstances il vaut mieux re- courir à l'analyse, w PHYSIOLOGIE. — Sur le mode d'action des piliers du diaphragme. Note de M. G. Carlet, présentée par M. Milne Edwards. « Le fonctionnement du diaphragme constitue certainement un des problèmes les plus difficiles de la mécanique animale. La portion convexe de ce muscle a déjà fait l'objet d'études nombreuses ; mais le rôle des piliers a été presque entièrement néghgé. )) Si l'on ouvre l'abdomen d'un lapin vivant et qu'on rejette de côté le paqtiet hépatico-intestinal, on voit très-nettement les piliers se contracter; mais l'observation seule est impuissante à décider si cette contraction a lien avant, pendant ou après celle de la partie périphérique. C'est là ce- pendant un point qu'il importe d'élucider; car, si la portion rachidiennedu ( i59 ) diaphragme se contractait avant sa portion costale, les piliers se borne- raient, comme on l'a dit souvent, à fixer le centre phrénique pour favoriser la contraction de la cupule diaphragniatique. Si, au contraire, la portion rachidienne se contractait après la portion costale, on pourrait admettre que les piliers auraient pour but de déprimer encore la voûte diaphrag- niatique après qu'elle s'est déjà abaissée par la contraction de sa périphérie. » Je me suis assuré que ni l'un 'ni l'autre de ces effets] ne se produit. L'expérience que j'ai faite dans ce but serait assez difficile et presque im- possible à réaliser sur la plupart des Mammifères, à cause de l'enchevêtre- ment des fibres musculaires des deux portions du diaphragme ; mais sur le lapin, ainsi que l'a fait remarquer M. Rouget, ce muscle est nettement di- gastrique, et la continuité des fibres des deux portions se fait à travers le tendon aponévrolique de séparation. J'ai fait, dans l'axe de ce tendon, une incision longitudinale, et j'ai ainsi obtenu ime boutonnière dont l'un des bords donnait insertion aux fibres rouges de la voûte, tandis que l'autre était en rapport avec celles des piliers. Or toujours les deux lèvres de cette boutonnière s'écartent et se rapprochent simultanément, de manière à imiter très-bien une bouche qui s'ouvre et se ferme. Elles embrassent ainsi, dans leur circonférence, tantôt une fente elliptique (relâchement de la voûte et des piliers), tantôt une courbe presque circulaire (contraction de la voûte et des piliers). » Il faut absolument déduire de là : i" que les piliers et la voûte du diaphragme se contractent simultanément; 2" que les piliers sont des agents directs de l'inspiration. » PHYSIOLOGIE. — Sui' la reproduction des Anguilles; par M. C. Dareste. « La reproduction des Anguilles est un problème physiologique qui, depuis Aristote, a occupé un grand nombre de naturalistes, et qui n'est point encore complètement résolu. » Toutefois, ces efforts multipliés n'ont pas été entièrement stériles. Au milieu d'un grand nombre d'idées hypothétiques, on rencontre quel- ques faits bien observés, qui nous rapprochent du but, sans pourtant l'avoir fait atteindre. » Mondini, au siècle dernier, fit connaître les organes reproductein-s femelles de l'Anguille. Les observations de Mondini ont été pleinement confirmées, de nos jours, par celles d'Alessandrini et de Rathke. » Mais on est resté, jusqu'à ces derniers temps, dans l'ignorance la plus 21.. ( i6o ) complète des organes reproducteurs mâles. Il y a peu d'années, deux natu- ralistes italiens, MM. Ercolani et Balsamo Crivelli, sont arrivés, chacun de leur côté, à la pensée que les Anguilles seraient des animaux hermaphro- dites, fait d'autant plus remarquable qu'il n'y a dans l'embranchement des Vertébrés qu'un seul cas d'hermaphrodisme parfaitement constaté, celui des poissons du genre Serzan. Ces deux auteurs ont décrit dans les Anguilles des organes mâles qui coexisteraient avec les organes femelles. Il faut ajouter que ces prétendus organes mâles ne sont point les mêmes pour M. Ercolani et pour M. B. Crivelli. Ce seul fait suffirait pour jeter du doute sur la solution qu'ils ont donnée du problème de la reproduction des Anguilles. » L'année dernière, M. Syrski a fait faire un pas considérable à la ques- tion, en montrant qu'il existe dans certaines Anguilles, à la place des or- ganes reproducteurs femelles, des organesayant une tout autre forme et une fout autre structure. M. Syrski considère ces organes comme étant les organes reproducteurs mâles. La description qu'il donne de leur forme et de leur structure rend son opinion très-probable. Il faut ajouter cependant que M. Syrski n'a pu constater dans ces organes l'existence des spermatozoïdes, constatation qui seule pourrait démontrer d'une njanière certaine la véri- table nature de ces organes. » Les Anguilles chez lesquelles M. Syrski a découvert ces organes, qu'il considère comme des organes mâles, diffèrent des autres par plusieurs caractères, et particulièrement par la petitesse de la taille et par le grand volume des yeux. » M'étant occupé, l'année dernière, d'une révision desPoissons anguilli- formes, j'ai pu constater l'exactitude des faits annoncés par M. Syrski, et je me suis assuré, comme lui, que, dans beaucoup d'individus appartenant à l'espèce de V Angiiilla vuL/aris, il existe, à la place des ovaires, des organes de forme et de structiu'e très-différentes, et qui sont très-probablement les organes mâles. J'ai constaté également que ces individus diffèrent des autres par leur petite taille et par leurs gros yeux. Ils appartiennent tous à cette variété que l'on désigne sous le nom à' AiujuUle pimpernenu^ qui ne remonte pas les rivières et séjourne toujours à leur embouchure, aux dépens de laquelle Kaup a formé trois espèces différentes sous les noms d'Anrjuilla Cuvieri, Bibroni et Savicjnyi. N'ayant pu, jusqu'à présent, étu- dier ces animaux que dans la collection du Muséum, et sur des individus conservés depuis longtemps dans l'alcool, je n'ai pu, pas plus que M, Syrski, constater la présence tlt's spermatozoïdes; mais, par bien des motifs que je ( I6. ) ne puis développer ici, je partage son opinion sur la nature lesticulaire des organes qu'il a découverts. » Il y a cependant un point sur lequel je ne puis m'accorder avec M. Syrski, c'est que ces petites Anguilles, de la variété dite Pimpernenu, n'appartiennent pas exclusivement au sexe mâle. J'ai constaté l'existence d'ovaires parfaitement caractérisés dans un certain nombre d'individus appartenant à cette variété. » Il résulte de cette observation que l'Anguille pimperneau, variété essentiellement marine, et qui ne remonte pas les rivières, posséderait les deux sexes; tandis que les variétés qui remontent les rivières et qui appar- tiennent aux variétés dites Latirosties et Aneliroslies , ne présentent que des individus femelles, mais chez lesquels les œufs n'arrivent point à matu- rité, et qui, par conséquent, restent toujours stériles. » fiCs Anguilles de l'Amérique du Nord ne diffèrent point spécifiquement de celles de l'Europe; mais on y retrouve les mêmes variétés de formes. Celle qui représente notre Pimperneau, et que Raup a décrite sous le nom d'Anguilla JVovœ Aurelianensis, m'a présenté la forme d'organes reproduc- teurs que je considère comme appartenant au sexe mâle. » L'espèce de l'Anguille commune présenterait donc une forme sexuée, le Pimperneau, et des formes stériles. Ce fait très-remarquable n'est pas d'ailleurs isolé chez les poissons, puisque l'on rencontre des faits analogues dans l'espèce de la Carpe. » J'ai trouvé ces organes mâles dans certains individus d'une autre espèce d'Anguille, VJncjuiUa mannorata, qui appartient à la mer des Indes. Ici le manque de matériaux suffisants ne m'a pas permis de constater l'exis- tence d'une forme complètement sexuée et de formes stériles. » ANATOMIE VÉGÉTALE. — Des éléments morphologiques des feuilles oblongues des Monocolylédoties. Note de M. D. Clos, présentée par M. P. Duchartre. « La plupart des botanistes s'accordent à admettre aujourd'hui trois éléments morphologiques dans une feuille complète : gaine, pétiole et limbe. » Mais que représente la feuille, sans distinction de parties, d'un grand nombre de Monocotylédones (Amaryliidées, Iridées, la majorité des Liiia- cées, des Orchidées, etc.)? Elle a été tour à tour considérée comme gaine (Grisrlich), comme pétiole (de Candolle, Naudin), comme limbe (LiNK, EwDLlCHER el UiNGEK, SCHACHT, Sachs); mais, dans ses Eléments de Botanique, ( i62 ) M. Duchartre, après avoir rappelé que de Candolle était disposé à voir dans cette feuille un phyllode ou pétiole élargi, déclare judicieusement cette opinion contestable, puisque, dans ce grand embranchement, des plantes de genres très-voisins, ou d'un même genre (Lis, riéniérocalles, etc.), au- raient, les unes de vraies feuilles pétiolées, les autres des phyllodes, sans qu'on sût trop où s'arrêter dans l'application de l'une ou l'autre de ces qualifications (page 3o2 ). » La révision des familles et des genres de cet embranchement, en vue de déterminer la véritable signification de ces appendices, m'a démontré qu'ils ne représentent spécialement aucun des trois éléments morpholo- giques de la feuille, mais qu'ils dérivent de leur fusion. » En effet, dans plusieurs genres dont les espèces ont, pour la plupart, des feuilles oblongues, on en voit quelques-unes où un pétiole s'interpose entre la gaîne et le limbe [Allium iirsinum, A. victorialis, Dracœna brasi- liensis, etc.), et il est d'autres genres [Hypoxis), montrant tous les pas- sages entre les feuilles à limbe oblong [Hjpoxis villosa, H. sobolifera) et celles où les trois parties se dessinent [Hjpoxis latifolia^ H. Iricltocarpa, H. leptostach^a, pauciflora, brachystachja). » Cette interprétation concorde pleinement avec les caractères d'organi- sation générale des Monocotylés, qui, comparés aux Dicotylés, au point de vue de la localisation des fonctions, accusent un degré d'infériorité mani- feste; témoins, d'une part, les discussions dont elles ont été l'objet, tou- chant la présence ou l'absence, soit d'une racine-pivot (en particulier chez les Graminées), soit d'une écorce, soit d'un calice ou d'une corolle; de l'autre, la dispersion des faisceaux fibro-vasculaires dans la gangue cellu- leuse de la tige. )) Enfin, il ressort des considérations exposées dans celte Note, que le mot phfllode ne doit plus être appliqué à ces feuilles oblongues des Mono- cotylés, mais qu'il faut le réserver, conformément à la définition qu'en a donnée de Candolle, pour les pétioles dilatés des Acacias de la Nouvelle- Hollande et de quelques Oxalis. » BOTANIQUE. — Sur Une revendication de priorité relative à un fait de géographie botanique. Note de M. Cii. Contejean, présentée par M. Duchartre. « Dans une Note récente (i), M. Weddell rappelle la division qu'il a faite des Lichens en silicicoles, silicicoles calcifucjes, caUivores, calcicoles, onini- (i) Remarques complémentaires sur le râle du substralum dans la dhlribution des Lichens taxicolcs {Comptes rendus, i^ ']mn iS^S, t. LXXX, p. i434j' ( i63) coles (i), division qui ressemble singulièrement à celle que j'ai proposée moi-même des plantes terrestres (non maritimes) en calcicoles, calcifuges et indifférentes [2) , et il revendique la priorité de la théorie, « surtout en ce qu'elle a de vraiment essentiel et eu ce qu'elle peut présenter de nou- veau. » » Or, la seule chose essentielle, sinon absolument nouvelle, qui soit commune à nos doctrines, c'est l'appréciation du rôle du carbonate de chaux. Depuis longtemps, en effet, les botanistes distinguent les plantes calcicoles et les indijférentes ; mais ils appellent généralement silicicoles celles qui s'attachent aux sols quartzeux et feldspathiques, et ils attribuent la préférence de ces espèces poiu' les terrains siliceux à une affinité réelle pour la silice et quelquefois pour la potasse. M. Weddell et moi nous l'at- tribuons, au contraire, à une action nuisible et répulsive du carbonate de chaux, de façon que ces plantes ne trouvent de refuge que dans les milieux privés de calcaire. » Fort heureux de me rencontrer avec mon savant ami dans l'interpré- tation d'un des problèmes les plus délicats de la géographie botanique, je lui accorderais bien volontiers les bénéfices d'une priorité à laquelle je n'ai jamais songé pour moi-même, si elle ne me paraissait revenir de droit à une tierce personne : c'est ce qui résulte, en effet, du passage suivant que j'extrais de mon Mémoire (3), et auquel M. Weddell ne me semble pas avoir pris garde suffisamment : « Si nous voulons essayer de nous rendre compte de la répulsion exercée par le car- bonate de chaux sur la flore de la silice, nous ne pouvons guère sortir du domaine de l'hy- pothèse, au moins dans l'état actuel de la science. Ce que je trouve de plus net a été dit par M. Parisot, qui s'exprime de la manière suivante (4) : » Si les plantes des terrains siliceux, malgré la présence des alcalis, qui existent en plus T> ou moins grande proportion dans toute espèce de sol, ne se rencontrent pas sur tous les » terrains, et principalement sur ceux dans lesquels le calcaire domine, c'est que le carbonate » (en solution à l'état de bicarbonate), par sa propriété de former des sels insolubles avec les (i) Sur le râle du substraium dans la distribution des LicJiens saxicoles [loc. cit., iq mai 1873, t. LXXVI, p. 1247). (7) De l'influence du terrain sur la végétation [Annales des Sciences naturelles, 5° série, t. XX, p. 266, avril 1875). (3) Lac. cit., p. 29g. (4) Notice sur la flore des environs de Belfort [Mémoires de la Société d'Émulation du Doubs, 3= série, t. III, p. 78; i858). ( >6/. ) » acides organiques, déplace' tout ou partie des alcalis, et modifie ainsi l'action assimilante des » plantes. L'assimilation du calcaire n'étant pas entravée par la présence des alcalis, les • plantes qui recherchent cette base peuvent se développer sur tous les terrains qui en ren- » ferment. » » On voit que M. Parisot proclame l'effet nuisible et, partant, répulsif du calcaire, puisqu'il cherche à l'expliquer en disant que ce minéral mo- difie et entrave l'action assimilante des végétaux. Quoiqu'il ne fasse aucun usage de cette donnée et qu'il admette que les calcifuges sont fixées par la silice et la potasse sur les sols siliceux, M. Parisot n'en a pas moins intro- duit la notion des plantes calcifuges. S'il n'a pas créé le mot, il a dit la chose. A M. Parisot me semble donc revenir la priorité, à moins qu'on n'ait trouvé la chose avant lui, ce que j'ignore. » A 5 heures trois qarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 6 heures. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Odvrages rkçds pendant i,a séance on 12 juillet 1875. Ministère des Travaux publics. — Chemins de fer français. Résumé, par ligne, des dépeiises de premier établissemeiit et des résultats de l'exploitation des six Compagnies principales {Etals fonrtiis par les Compagnies), année 1873. Sans lieu ni date; in-4°. Ministère des Travaux publics. Carte des chemins de fer français, avec indi- cation des stations. Sans lieu ni date; collée sur toile. Carte figurative des recettes brutes kilométriques des chemins de fer français pour 1873 ; carte en une feuille. Traité pratique des essais au chalumeau ; par A. Terreil. Paris, F. Savy, 1875; in-8". ( A suivre.) COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 26 JUILLET 1875. PRÉSIDENCE DE M. FREMY. MÉMOIRES ET COMMUÎVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Recherches sur la théorie de l'aberration, et considérations sur l'influence du mouvement absolu du système solaire, dans le phénomène de l'aberration; par M. Yvon Villakceau. « L'intérêt que l'Académie a pris au succès des expéditions entreprises pour l'observation du passage de Vénus nous fait espérer qu'elle s'inté- ressera également à la solution de questions astronomiques fort impor- tantes que soulève, dès à présent, la comparaison des résultats obtenus avec ceux qu'il est possible d'obtenir par d'autres voies. » On sait qu'il existe, entre la parallaxe solaire, la vitesse de la lumière et la constante de l'aberration, une relation telle que deux de ces trois éléments suffisent pour déterminer le troisième. » La parallaxe du Soleil a été obtenue, dans ces dernières années, par diverses méthodes astronomiques, et les résultats, sensiblement concordants, semblent devoir être confirmés par les observations du dernier passage de Vénus, autant qu'on en peut juger par les Communications qui ont été déjà présentées à l'Académie : le chiffre définitif delà parallaxe solaire paraît ne devoir s'écarter de 8", 86 que d'un petit nombre de centièmes de seconde. C. R., 1875, a« Semescre. {J. LXXXI, N" 4.) 22 ( '66 ) » La vitesse de la lumière a été mesurée directement, par L. Foucault et, tout récemment, par M. Cornu. Le résultat de Foucault, combiné avec la constante de l'aberration de Struve, a précisément fourni, pour la paral- laxe solaire, le nombre 8", 86, tandis que la vitesse de la lumière obtenue par M. Cornu ne pourrait conduire à ce résultat que par sa combinaison avec la constante de l'aberration déterminée par Bradley. Or on sait que cette constante et celle de Struve diffèrent d'environ o",20, et que la pre- mière a été depuis longtemps abandonné* par les astronomes, qui lui ont substitué le nombre de W. Struve. )) Il n'est pas douteux que les astronomes ne parviennent prochaine- ment à fixer le chiffre des centièmes de seconde de la parallaxe solaire; ils auront, pour cela, les observations des petites planètes qui s'approchent le plus de la Terre dans leurs oppositions. Quant à la détermination de la vitesse de la lumière, L. Foucault n'a pas semblé considérer son résultat comme définitif, et il est permis de penser que M. Cornu, encouragé par un premier succès, ne manquera pas de poursuivre son travail à l'avantage de la Science. Ajoutons cependant un mot à ce sujet. Dans une Communi- cation faite à l'Académie, le i4 octobre 1872, j'ai montré que l'observalion de la durée du trajet d'un rayon lumineux entre deux stations, si elle était possible, ne suffirait pas pour déterminer la vitesse de la lumière : le résul- tat de la division de l'intervalle des stations par la durée du trajet reste- rait affecté d'une incertitude provenant du mouvement absolu de la Terre ou du système solaire. Depuis lors, j'ai eu l'occasion de faire remarquer à M. Cornu que, si le rayon lumineux, après une réflexion, revient à son point de départ, comme dans son expérience et celle de L. Foucault, le quotient du double trajet du rayon lumineux par le temps employé à son parcours fournit la véritable mesure de la vitesse absolue de la lumière : l'opposition de sens des deux chemins du rayon lumineux a pour effet d'éliminer l'influence du mouvement absolu de la Terre, quelle qu'en soit la nature. Cette remarque nous paraît assigner aux résultats de L. Fou- cault et de M. Cornu une signification qui leur faisait défaut. » Quant à la constante de l'aberration, nous avons également indiqué, dans la Communication rappelée plus haut, qu'elle est sujette à une incer- titude provenant de la même source que celle qui affectait la détermina- tion de la vitesse de la lumière. On a enseigné jusqu'ici que la constante de l'aberration est la même pour toutes les étoiles, tandis que nous pré- tendons que, en raison du mouvement absolu de translation du système solaire, cette constante doit varier avec l'angle formé par la direction de ce ( i67 ) mouvement et celle des étoiles observées. Nous nous étions borné à produire cet énoncé, sans en donner la démonstration; le Mémoire que nous avons l'honneur de présenter aujourd'hui à l'Académie lèvera, nous l'espérons, les doutes que le nouvel énoncé a pu faire naître chez tous les astronomes qui se sont occupés de cette matière. Ces doutes sont parfaite- ment fondés, comme on en va juger. » Notre travail était depuis longtemps terminé, mais non entièrement rédigé, lorsque parut un Traité justement estimé d'Astronomie sphérique, dans lequel l'auteur, M. le D'' Briinnow, a exposé les méthodes élé- gantes qui sont si familières aux astronomes élevés à l'école de Gauss et de Bessel. La théorie de l'aberration y est présentée avec une clarté qui semble ne rien laisser à désirer, les développements analytiques y sont conduits d'une manière irréprochable; cependant nous lisons, à la page 258 de la traduction dudit ouvrage par MM. Lucas et André, la phrase que voici : « Le premier de ces mouvements (le mouvement de translation du système solaire) peut actuellement être regardé comme rectiligne, et restera tel un très-long espace de temps; il n'a donc d'autre effet que de changer les positions des astres d'une quantité constante, et par suite il est permis de n'en point tenir compte. » » Il est aisé de véri6er que cette conséquence se déduit des expressions de l'aberration exactement démontrées par l'auteur. Comment alors ne pas admettre une conclusion si correctement établie? Il y a là un point de doctrine à élucider. Nous admettons, M. Briinnow et moi, la même loi de propagation d'un rayon lumineux dans l'espace absolu, et nos équations fondamentales, en ce qui concerne le mouvement de l'onde lumineuse et celui de l'observateur, peuvent être regardées comme équivalentes. Voici maintenant quelle est la cause du défaut de concordance de nos résultats, lorsqu'on a égard au mouvement du système solaire : M. Briinnow, n'ayant en vue que les effets de l'aberration, croit devoir donner une définition de l'aberration, définition acceptée, sans conteste, par les astronomes, et qu'il eût pu se dispenser d'invoquer; les résultats auxquels il parvient ne sont que des conséquences correctes de cette définition. Il est très-pro- bable que, si l'ouvrage du D'' Brûnnow eiit précédé noire étude sur l'aber- ration, nous eussions accepté, comme tout le monde, les résultats qu'il ob- tient. Heureusement, nous avions suivi une voie différente à certains égards. » Sans nous préoccuper d'une définition de l'aberration, nous avons 12.. ( '68) formé, en ce qui concerne les étoiles, les expressions des coordonnées an- gulaires apparentes en fonction des coordonnées vraies. » Voici, par exemple, l'une des équations sur lesquelles reposent nos développements analytiques, celle relative à l'axe des x : (.-/)X„=X„ + ^,(^)^-g. » X^ désigne le cosinus de l'angle de la direction apparente avec l'axe des 3C, Xo est le cosinus de la direction héliocentrique vraie qui avait lieu à l'in- stant du départ de l'onde lumineuse et Do la distance de l'étoile au Soleil à ce même instant; oc, est l'abscisse du lieu de l'observation rapportée à des axes menés par le centre du Soleil et (-^ j la dérivée de cette abscisse, au mo ment où le rayon lumineux parvient à l'observateur; y et J — i sont des quanliiés qui s'annulent ainsi que jr, et sa dérivée, lorsque l'on suppose le lieu de l'observation transporté au centre du Soleil. » 11 suit de là que les directions liéliocenlriques apparentes coïncident avec les directions liéliocenlriques vraies qui avaient lieu à l'époque de l'émission de l'onde lumineuse. » A cause de la grande distance des étoiles, les astronomes peuvent gé- néralement ne pas fixer la position du centre de la sphère étoilée; mais, pour embrasser l'universalité des cas, ils choisissent le centre du Soleil. Conformément à cet usage, nous appellerons positions viaies des étoiles les positions héliocentriques ayant pour cosinus directeurs X„, Yo et Zq. » La quantité w dont il nous reste à dire un mot a pour expression iV = V (v^i — u' sin-x + u cosx). V désignant la vitesse de la lumière, u le rapport de la vitesse absolue de translation U du système solaire à la vitesse Y et x l'angle formé par la direction de U et celle de l'étoile. » Cela posé, nous déduisons des cosinus Xa,...,X„,... les différences entre les coordonnées angulaires apparentes et les coordonnées angulaires vraies. Ces différences étant limitées, suivant l'usage, aux termes du premier ordre ou de l'ordre de - et — ? contiennent deux sortes de termes, qui ont en di- «f Do ' ^ viseur, les uns la quantité w, les autres la distance D„ : la quantité/ dis- paraît de leurs expressions. » Nous appelons aberration des étoiles la quantité à ajouter à leurs posi- ( '69) lions vraies pour obtenir leurs positions apparentes, lorsque l'on suppose leurs distances infinies, et parallaxe ce qu'il faut ajouter lorsqu'on suppose Ja propagation de la lumière instantanée ou la vitesse V infiniment grande. Il est à remarquer que la parallaxe ainsi définie est la parallaxe vraie u„ qui avait lieu à l'instant du départ du rayon lumineux; en sorte que les coordonnées angulaires vraies et cette valeur de ^o équivalent à un sys- tème complet de coordonnées de l'étoile à l'époque t^ de l'émission de l'onde lumineuse. Le Mémoire fournit la valeur vraie du temps tg en fonc- tion de la parallaxe z^o et des diverses vitesses qui interviennent néces- sairement. rt Nos résultats diffèrent de ceux adoptés jusqu'ici, en ce que nous rem- plaçons, dans ces derniers, la vitesse V de la lumière par la vitesse w. Il est facile de s'assurer que tvest la résultante de la vitesse V et de la vitesse (le translation U du système solaire, prise en sens contraire. » Cette simple reuiarqueest de nature à faire accepter nos conclusions par les personnes habituées à l'emploi des notions les plus élémentaires de la Cinématique. En effet, revenant, pour cet objet seulement, au système de l'émission, nous dirons : la tliéorie ordinaire de l'aberration étant acceptée comme vraie, quand on suppose le Soleil immobile, quelle modifi- cation doit-elle recevoir, si l'on imagine le Soleil animé de la vitesse U? On ne changera rien aux positions relatives des corps en présence, si on leur imprime une vitesse commune, égale et de sens contraire à celle dont l'un deux, le Soleil, est animé; par là, on réduira le Soleil au repos, et les vitesses V seront remplacées par la résultante w de V et de la vitesse U prise en sens contraire; il suffira donc de remplacer V par tv, dans les formules en usage, et l'on obtiendra sans calcul celles que nous avons ob- tenues en suivant une autre voie. » Le point de doctrine étant élucidé, nous pourrions reprendre la discus- sion des circonstances dans lesquelles W. Struve a obtenu sept valeurs de la constante de l'aberration, assez peu différentes pour qu'il ait pu for- muler ainsi la conclusion de son beau travail : a 11 faut supposer dans les sept étoiles la même constante de l'aberration, c'est-à-dire, la même vitesse de la lumière. » » Rappelons seulement les déductions que nous avons présentées dans notre Comuumication du i4 octobre 1872. « En résumé, de ce que la constante de l'aberration est supposée la même pour les sept étoiles observées par W. Struve, dans le voisinage du zénith de son Observatoire, on ne ( I70 ) peut tirer rigoureusement d'autres conséquences que celle-ci : ou bien la vitesse absolue de translation du système solaire est négligeable par rapport à celle de la lumière, ou bien il en est autrement, et alors la direction de ce mouvement est sensiblement parallèle à l'axe de la Terre. • » Le moment nous paraît arrivé de résoudre ces questions : il n'est pas possible de s'en tenir à des déterminations exactes de la parallaxe du Soleil, tant qu'il subsistera, à l'égard delà constante de l'aberration, des doutes légi- timés par la théorie, et que viennent aggraver les discordances des valeurs de la parallaxe solaire, déduites de telles ou telles combinaisons de nombres qui représentent la constante de l'aberration et la vitesse de la lumière. Si les physiciens poursuivent avec ardeur la détermination exacte de la vi- tesse de la lumière, il n'est pas admissible que les astronomes laissent dans l'obscurité les questions qui se rattachent à l'aberration. M Aux renseignements que nous avons déjà fournis sur ce sujet, nous ajouterons ceux qui se rapportent au choix des circonstances les plus fa- vorables. » La théorie indique que, pour déterminer les quatre inconnues du problème, à savoir : la vraie constante de l'aberration et les trois compo- santes du mouvement de translation du système solaire, il faut disposer de quatre valeurs,au moins, des constantes spéciales à quatre étoiles non situées sur un même cercle de la sphère. La pratique des observations astrono- miques montre qu'il convient, à l'exemple de W. Struve, d'observer les étoiles dans le voisinage du zénith. Eu acceptant cette condition, nous trouvons que les circonstances les plus favorables consisteront à faire deux stations astronomiques, en des lieux dont les latitudes sont respectivement + 35° 1 6' et — 35° 16' | les tangentes de ces latitudes sont ±:-^y Imagi- nons que le nombre des étoiles soit réduit à deux pour chaque station : les deux étoiles de la première station devront être prises à douze heures de distance en ascension droite, et celles de la deuxième à six et dix-huit heures de distance, par rapport aux étoiles de la première : il est clair que l'on devra augmenter le nombre des étoiles; mais alors il faudra les distri- buer par groupes de quatre, remplissant chacun les conditions qui viennent d'être énoncées. » Bien que les observations faites dans l'une des stations soient insuffi- santes pour résoudre complélemeiU le problème, il n'en est pas moins im- portant de remarquer que chaciuie d'elles pourra déterminer la position, en ascension droite, du plan parallèle à la direction du mouvement absolu du ( 17' ) système solaire : ou aura, en effet, une confirmation de l'exactitude des résultats obtenus, si l'on trojive un accord convenable entre les deux déterminations de la position de ce plan. » Sans vouloir entrer, pour le moment, dans la discussion des instru- ments et méthodes d'observation, nous croyons pouvoir avancer que l'em- ploi de l'instrument du premier vertical n'est pas indispensable et qu'il suf- firait d'un bon cercle vertical de moyenne dimension (cercle de o",8 et lunette de i™,2 de distance focale). » Quant aux stations, sans sortir de l'ancien continent, on aurait à choisir : au nord, entre l'Algérie, Candie, la Syrie, la Perse et le Japon ; au sud, on aurait le cap de Bonne-Espérance et la Nouvelle-Zélande. Le nou- veau continent nous offrirait : au nord la Californie, le Mexique et toute une zone dans les États-Unis; au sud, la République Argentine et le Chili. Ajoutons que, dans chacune des stations choisies, le travail n'exigerait pas un séjour de plus d'une année. » La réalisation d'une pareille entreprise n'entraînerait pas de dépenses considérables, et le corps savant qui se disposerait à la couvrir de son pa- tronage ferait faire à la Science astronomique un pas important (i). » GÉODÉSIE.-- Sur la latitude d' Abbadia, près de Hendaye [Basses-Pjrénées). Note de M. A. d'Abbadie. « Plus exigeants que leurs devanciers, les géodésiens actuels ne se bor- neront pas à observer deux ou trois latitudes dans le parcours d'une longue chaîne de triangles : ils veulent étudier chaque maille de leur réseau en déterminant par des observations astronomiques la latitude du sommet de chaque triangle. Par ce moyen on peut reconnaître et cir- conscrire dès son apparition une erreur surgie par des causes accidentelles, ou due à des attractions locales; on cherche alors à la rectifier sur place en l'étudiant, et dans tous les cas on ne s'expose pas à la transporter aveu- glément à travers toute une chaîne, où, souvent multipliée par la grandeur croissante des triangles, elle n'apparaissait dans toute son énormité, selon les anciennes méthodes, qu'à la fin de longs travaux d'observation et de calcul. (i) Le Mémoire, indépendamment du sujet qui vient d'être traité, contient divers résul- tats concernant les effets de l'aberration dans l'observation des objets terrestres (azimuts et nivellements). ( '72 ) » En France on a jusqu'ici préféré obtenir la latilucle par des observa- tions de dislances zénithales circumméridiennes; mais celte méthode, sus- ceptible d'ailleurs d'une grande exactitude, exige, pour être fructueuse, d'abord l'étude et ensuite l'application de plusieurs erreurs instrumentales. De plus, si les nuages ou d'autres causes accidentelles ne viennent pas in- terrompre et rendre presque inutile une longue série d'observations qu'on ne peut achever, on n'a finalement qu'un résultat iniique après beaucoup de travail. 11 est d'ailleurs difficile d'obtenir dans une seule soirée des hau- teurs circumméridiennes de plus de trois étoiles. Ce n'est pas tout : la con- naissance exacte de l'heure est nécessaire pour l'application de cette mé- thode, et à moins d'avoir à portée une lunette méridienne bien réglée, ce qui est rare, il faut déterminer le temps avec précision au moyen d'apo- zéniths absolus ou correspondants qui exigent de nouveaux frais d'obser- vation et de calcul. A toutes ces causes d'erreurs et de soucis il faut encore ajouter la réfraction astronomique, dont les corrections, parfois incer- taines, malgré tant de brillantes recherches, présupposent l'usage du ba- romètre, et cet instrument est toujours pénible à transporter sans accident dans les opérations si laborieuses de la Géodésie. » Soucieux d'économiser le temps, les Américains du Nord ont donc rejeté en pratique la méthode des hauteurs circumméridiennes pour s'en tenir à des observations successives d'étoiles au nord et au sud, peu diffé- rentes en ascension droite, et dont les distances zénithales ne diffèrent pas d'une quantité égale à l'étendue du champ de la lunette. L'observation de la colatitude se borne ainsi à la détermination d'une différence angidaire mesurée au micromètre. Je connais seulement par des figures l'instrument employé dans les beaux travaux du Coast Suruey américain : les objections suivantes contre cette méthode ne sont donc pas fondées sur la pratique, bien qu'elles semblent évidentes en théorie. » 1° L'instrument, mobile par construction, n'est jias doué dune grande stabilité. 2° La connaissance exacte de l'heure est nécessaire pour être sûr d'observer dans le méridien. 3° Comme il est difficile de ramener la bulle du niveau précisément entre les mêmes repères, on est souvent forcé d'ap- pliquer une correction basée sur une étude pénible de ce niveau dont la perfection est jusqu'ici fort difficile à obtenir. 4° Chaque observation du micromètre ne donne pas immédiatement une valeur de la colatitude; car celle-ci résulte de detix observations conjuguées, mais séparées par un inter- valle plus ou moins long pendant lequel des nuages peuvent survenir et rendre inutiles les observations déjà faites au micromètre. 5° Si le baro- ( 173 ) mètre ou le thermomètre a varié entre les observations du nord et celles du sud, leur réduction exige un calcul délicat pour obtenir la différence des réfractions, et qui a du moins le désavantage de prendre du temps. » Aucune de ces objections nepouvant s'appliquer à la lunette zénithale, j'ai été naturellement amené à préférer ce dernier instrument. Comme, dans les cas les plus défavorables, on connaît d'avance la latitude à i* ou i kilo- mètre près, et que les catalogues d'étoiles commencent à abonder, il est facile de préparer, par des calculs toujours de la même forme, luie éphé- méride des astres propres à être observés. Toute la réduction à faire con- siste en une addition ou une soustraction, selon la position de l'étoile par rapport au zénith, et parfois en une petite interpolation pour obtenir sa po- sition apparente en apopole. Le calcul final est si simple qu'on le fait sou- vent aussitôt après avoir observé et en attendant le passage d'une étoile nouvelle qui donnera aussi une latitude indépendante. » Il restait à choisir entre les divers systèmes de lunettes zénithales. Celle de sir George Airy pourrait servir dans la Géodésie si l'on y voit les étoiles faibles, malgré les deux réflexions totales qne leur lumière doit subir avant de parvenir à l'œil de l'observateur. Ce Reflex zénith tube est trop connu des astronomes pour qu'il soit utile de le décrire. La lunette nadiraie de M. Respighi n'exige, au contraire, qu'une seule réflexion de l'aslre observé. Elle consiste en une lunette verticale pointée en bas et pourvue d'un mi- cromètre qui sert à mesurer dans un bain de mercure la distance au nadir de l'image d'une étoile lorsqu'elle passe au méridien près du zénith. Il est évident qu'on ne saurait observer de cette façon au zénith même, et pour que la largeur de l'objectif n'intercepte pas la réflexion de l'étoile, il faut que le miroir mercuriel soit an moins à lo mètres en contre-bas. Le géodé- sien trouvera rarement, près du sommet de son triangle, un mur assez haut ou une voûte percée à propos pour réaliser cette condition. Quant à la lunette zénithale de Porro, déjà employée avec succès au Dépôt de la guerre, l'eau placée au-dessus pour donner le zénith par la réflexion des fils du foyer est trop sujette à être troublée par le vent et à intercepter ainsi la vue des étoiles. D'ailleurs le fond transparent du vase qui contient cette eau, devant être à surfaces parallèles, est travaillé à part et collé ensuite à l'anneau qui forme le reste du récipient. Il paraît difficile de rendre cette jointure bien étanche et l'eau peut suinter sur l'objectif, ainsi que cela m'est arrivé. Par contre, cet appareil a, comme celui de M. Respighi, le grand avantage d'appuyer chaque distance zénithale sur la direction trouvée du C.R., 1875, -i.^ Semenie. (T. LXXXI, N» 4.) ^3 ( '74 ) zénith et de laisser vérifier celle-ci à tout moment pendant le cours des observations. » Afin de réaliser ce desideratum sans encourir les inconvénients de l'eau, j'ai proposé, il y a dix ans, de placer devant l'objectif d'une lunette hori- zontale deux prismes, réunis de telle sorte, que le plus grand montre les étoiles près du zénith, tandis que le petit prisme tient au centre du champ de vue l'image du fil réfléchi par le mercure au nadir. On verrait ainsi toujours le point de départ de l'apozénith qu'on veut mesurer. Par mal- heur, aucun artiste n'a pu se charger de tailler convenablement, dans une seule pièce de verre, ni surtout de bien polir deux prismes ainsi disposés, ni, à phis forte raison, d'en coller deux ensemble dans une position de parallélisme entre la surface du prisme zénithal et celle du prisme qui devait montrer le nadir. J'ai fait ensuite plusieurs observations avec deux prismes égaux placés devant l'objectif, dont chacun occupait la moitié, mais en sens inverse. De cette façon, on voyait bien en même temps dans les deux directions qui déterminent la verticale; mais l'image du fil projetée sur le nadir était tellement baveuse qu'il n'a pas été possible de s'en servir pour effectuer des pointés rigoureux. Cela tenait, sans doute, aux défauts d'une construction assez difficile à bien réaliser. Avant de renoncer à mes espérances, j'ai finalement expérimenté un procédé ingénieux imaginé par M.'Radau. Il consiste en une glace nue, à surfaces parallèles, placée obli- quement devant l'objectif d'une lunette horizontale, et qui réfléchit bien dans le champ de cette lunette l'image de ses fils, renvoyée par un bain nadiral de mercure. Ce mercure devrait alors rendre visible l'image d'une étoile zénithale qui aurait d'abord traversé la glace pour s'y réfléchir en- suite. Je n'ai, toutefois, pas réussi dans mes essais de cet appareil sur de petites étoiles dont l'éclat était probablement trop atténué par une réfrac- tion et deux réflexions avant de parvenir à la lunette. » Après avoir fait tous ces essais dans le but d'employer une lunette hori- zontale, parce qu'elle est fort stable et qu'elle peut être mise en place sans exiger de longs apprêts, j'ai adopté finalement le système proposé en pre- mier lieu par M. Faye. On sait que son appareil consiste en une lunette fixée verticalement, qu'on amène au zénith, en la pointant s\ir une seconde lunette placée à petite distance au-dessus, et dont l'axe optique a été mis oréalablement sur le nadir par la réflexion des fils dans un bain de mer- cure. Celui-ci est enlevé ensuite avec la lunette nadirale dès que l'opération précitée a permis de déterminer le lieu du zénith, au moyen du fil mobile ( 175 ) du micromètre qui fait corps avec la lunette principale. Les supports de cette lunette zénithale doivent être scellés dans un mur. » Avant d'énumérer les résultats de mes observations, précisons les di- mensions des instruments qui les ont fournies. Préoccupé de les rendre fa- cilement transporlables, je me suis borné à des lunettes ayant ■ya millimè- tres d'ouverture, et des foyers de 84 centimètres. La lunette zénithale avait un grossissement de 65 fois, ce qui, selon la règle empirique ordinaire, permettait de distinguer une différence angulaire de 3". La valeur d'un tour de vis du micromètre a été établie par les temps de passages d'étoiles et confirmée par les observations de différences d'apozéniths. L'éclairage des fils s'effectuait au moyen d'un très-petit miroir. Placé au-dessus de l'objectif, il gouvernait bien l'illumination par sa mobilité autour de son axe horizontal. Les étoiles de 9* grandeur permettaient à peine de rendre les fils visibles. D'un autre côté, j'ai pu, par un beau ciel, ob- server une étoile de la If grandeur, une heure seulement après le passage du Soleil au méridien. Il m'est souvent arrivé d'observer aisément 9 étoiles par heure, et si elles avaient été toutes bien déterminées dans les grands observatoires on en aurait tiré, dans une seule soirée, une trentaine de ré- sultats indépendants pour la colatitude. Je ne tardai pas à reconnaître que nos catalogues ne sont pas toujours exacts. Entre autres le numéro 6100 de Radcliffe offrant toujours des discordances, M. Le Verrier s'empressa de le mettre en observation, et M. Lœvry trouva, par trois déterminations concordantes, que son apopole devait être augmenté de 17", 6. C'est à très- peu près ce que j'avais déjà trouvé par différences. On a reconnu plus tard, à Oxford, une erreur de réduction pour cette étoile, qui avait d'ail- leurs été bien observée. » Voici les résultats que m'a donnés cette lunette zénithale pour la colatitude d'Abbadia, près Hendaye : Écart extrême de la moyenne Nombre _^ , d'étoiles. en plus. en moins, 4 4'' 6" 6 2 II 6 10 5 1 6 7 i3 I i5 4 5i 5o 9 78 5o 23.. Année. Mois. Grades. 1873 Octobre. . . , . 1 1 51,7993 » . . . 26 6 • . . , , 27 4 Novembre.. • '7 2 ^ • . 18 I Décembre. I I 11 , 2 2 ( 176) » Sans pousser plus loin l'énumération de ces résultats, nous nous bor- nerons à dire que, dès le 27 décembre, la troisième décimale du grade s'abaissa d'une unité et que ce nouveau résultat persista dans la plupart des 35o soirées d'observations suivantes. La moyenne de 167 étoiles con- nues a été 51,7989. Les discordances tiennent aux erreurs d'observation, aux positions évidemment fautives de quelques étoiles et à une incertitude dans le pointé de la lunette nadirale, dont le grossissement était, par mal- heur, bien au-dessous de celui de la zénithale. On est aussi en droit d'ad- mettre que la situation absolue du zénith varie dans de petites limites, » Il était intéressant de déterminer la colatitude d'Abbadia par un instrument tout autre et par une méthode différente. C'est ce que j'ai fait au moyen d'un théodolite assez grand pour que ses microscopes don- nent 2 secondes et dont la lunette grossit 33 fois. Cet instrument est bien construit, mais ses niveaux sont mauvais. Voici les résultats des obser- vations de la polaire : Innée. Mois. Gi rades. Nombre d'obseivations. Écart ettrème en plus. de la en moyenne moins. 1873 Septembre.. , Octobre , 3o 3i 5i >7994 7 18 12 2" 4 2^' 5 Novembre. . . •9 4 16 16 8 Décembre . . . 8 4 10 10 9 1874 Août 3o 0 •4 lO 4 » La moyenne de ces résultats dépasse la précédente par le chiffre notable de 5", et l'on ne peut ainsi affirmer celui de la latitude qu'à moins de 2 secondes prés. Je compte étudier les causes de cette discordance, tant pour arriver à la vérité que pour éclairer une question sur l'at- traction des montagnes. » Le centre de mon observatoire est à 5 1 mètres de distance et à i5™,6au sud du pignon est de l'ancien Aragorri, aujourd'hui détruit. Là est le sommet d'un triangle de second ordre observé par notre état- major, qui donne la latitude de ce pignon à 48°, 1 9871. La colatitude de ma station devrait être ainsi 5i, 80142. Déterminée par deux triangles, la position de ce pignon ne saurait être en faute que par suite d'une erreur dans la base de Courbera ou dans la latitude de Dax, la seule qu'on ait encore observée dans le réseau géodésique des Pyrénées. S'il était permis de prendre une moyenne entre mes deux résultats pour la colatitude, on obtiendrait, en la comparant avec la Géodésie, 23" ou 7" pour l'attraction ( 177 ) des montagnes voisines. La situation de mon observatoire est excellente pour faire ressortir cette influence. Son altitude est d'environ 76 mètres. Au nord et à 800 mètres de distance est le rivage de la mer, où le manque relatif du terrain doit diminuer l'allraclion du fil à plomb. Au sud, l'effet est inverse, car le terrain s'y élève promptement. A 3 kilomètres de dis- tance, r^titude du sol est déjà de 1 5o mètres, et il monte toujours jusqu'au massif des montagnes, dont les sommités les plus saillantes sont le mont Larhun, par 143*^,8 d'azimut, et le mont Haya, par 216*^,7, en comptant du nord par l'est. Ces deux montagnes ont lespectivement 900 et 1000 mètres d'altitude. » Cette manière de mesurer l'attraction des montagnes est ce qu'on peut appeler la méthode des résidus. Elle suppose également parfaits les résultats de l'Astronomie et ceux de la Géodésie. On s'empressera de les contrôler sur le versant méridional des Pyrénées, par la triangulation espagnole, dès que cette vaste opération, commencée d'une manière si brillante, aura pu être menée jusqu'aux frontières de la France. On se rappelle que Petit attri- buait à ces montagnes une attraction négative qu'il expliquait en les sup- posant creuses. C'est pour engager d'autres observateurs à étudier cette question, près des divers sommets de triangles mesurés dans les Pyrénées, que je communique au monde savant des résultats encore douteux et que j'espère améliorer dans la suite. En ayant soin de signaler leurs imperfec- tions, je me plais à penser que d'autres, instruits par mes tâtonnements et mes insuccès, parviendront ainsi plus aisément à mieux faire. » PHYSIQUE. — Sur la distribution du magnétisme dans les faisceaux composés de lames très-minces et de longueur Jinie ; par M. J. Jamix. « J'ai prouvé que l'intensité magnétique dans un faisceau de n lames, de largeur b, d'épaisseur totale c et de longueur infinie est représentée par la formule J= A,,/.- H "n J A„ et A,, étant donnés par les relations Aeik sont les valeurs de A„ et A„ relatives à une épaisseur c égale à l'unité, ( 178) la première invariable pour le même acier, la deuxième changeant avec la trempe ou le recuit. Il reste à étudier le cas général où le faisceau aurait une longueur finie /. On peut résoudre la question par le raisonnement suivant. » Il résulte de mes travaux antérieurs que si une lame d'acier infinie est appuyée contre l'extrémité d'un aimant, il s'y développe une courbe ma- gnétique de même nom, représentée par l'équation * ; = A„/.-'. c'est la loi générale de la distribution magnétique dans les lames assez longues pour pouvoir être considérées comme infinies. » Mais si la barre est limitée à une longueur 2 Z, cette même courbe at- teint l'extrémité ar=2Z; elle semble alors se replier vers l'extrémité j: = o et se superposer à elle-même, de sorte que son équation devient jr = A„[Ar+Ar'A-<"'-'>]. Nous admettrons que cette formule exprime la loi de conductibilité d'un même magnétisme dans une barre de longueur 2/, comme elle la repré- sente dans le cas où 1= co . » Mais, d'autre part, la courbe du magnétisme contraire partant de l'extrémité x = 2/ sera, au signe près, égale à la précédente, et son équa- tion se trouvera en remplaçant x par al — x, ce qui donnera • La différence / — /, représentera l'état magnétique de la lame; par consé- quent l'équation générale des intensités dans un faisceau composé de n lames d'épaisseur totale c, de largeur b, de longueur l sera ou bien, en remplaçant A„ et k„ par leurs valeurs, ( '79 ) » Il s'agit de vérifier cette formule. On a vu, dans mon précédent Mé- moire {Comptes rendus, t. LXXXI, p. i4), qu'elle a été justifiée expérimen- talement pour le cas de / = co , en employant des faisceaux très-longs formés de 1,2,..., 5o rubans d'acier. Les valeurs de A et de A déduites de ces expériences sont sensiblement constantes. Leur moyenne est A := 3,06, A =: I , I 56. Cela posé, j'ai réduit ces mêmes rubans à aSo millimètres de longueur; j'en ai formé des faisceaux de 1,2,. . ., ao lames, j'ai calculé pour chacun d'eux les valeurs de A„ et de k,„ puis les valeurs de j, et j'ai comparé celles-ci aux résultats de l'expérience. La concordance a été aussi complète qu'on peut le désirer, comme on le verra par le tableau suivant : Faisceaux de ' longueur fii nie : l = aSo""" ; b = ^o""" ; - = o'",o4o. I lame. 1 lames. 3 lames. 4 lames. 6 lames. 8 lames. 10 lames. 20 lames. A,= i-g^ A„ = ^-,75 A„ = 3,35 A„ = 3,85 A„ = 4,66 A„=; 5,34 A„ = 5,9> K = 8,00 X K = 1,255 *„ = 1, 176 A„= 1,142 A„= 1,123 -^,,= 1,10 K=< .087 A„ = 1,078 *„ = 1,037 obserT. .,95 calcul. >.79 observ. 2,62 csicnl. 3,74 ObserT. calcal. 3,11 2 , 90 ObserT. calcul. 3,40 3,95 obserT. calcul. 3,84 4,o5 observ. 4.09 calcul. 4,20 obserr. , calcul. ObserT, , calcul 0... 4,25 2,75 4,20 4,5o I... 1,53 1,46 2,20 2,35 2,70 4,(13 3,o3 3,5o 3,42 3,60 3,67 3,70 3,82 3,72 3,81 3,90 2. .. 1,20 i,i3 1,86 1,90 2,33 2,3o 2,64 3,i3 3,02 3,20 3,27 3,3o 3,42 3,4i 3,44 3,32 3... 0,95 0,84 1,57 !,6o 2,00 2,05 2,29 2,78 2,66 2,80 2,89 2,85 3,04 3,09 3,06 2,95 4... 0,75 0,78 i,3o 1,35 1,70 2,00 1,97 2,12 2,33 2,42 2,54 2,55 2,68 2,59 2,73 2,55 5... 0,60 0,67 1,10 i>i9 i,4i '.7^ 1,68 1,73 2,00 2,10 2,27 2,20 2,33 2,24 2,36 2,22 6... 0,45 0,40 0,88 0,83 1,20 1,42 1,43 i,5o 1,69 1,70 1,88 1,82 >.99 1,9' 2,04 1,88 7... 0,35 0,35 0,72 0,60 0,99 1,01 1,16 0,90 I,.'|2 I,4o 1,56 1,52 1,66 1,69 .,73 1,58 8... 0,25 0,26 0,56 o,5o 0,78 0,81 o,g3 0,85 1,1 4 i,o5 1,26 1,22 i,3i 1, 12 .,4" 1,28 9... 0,20 0, i5 0,42 0,45 0,59 0,59 0,75 0,55 0,88 0,75 0,97 0,95 i,o5 0,37 1, 10 0,98 10... 0,l4 ff o,3o 0,32 o,4i 0,40 o,5i 0,40 o,fti 0,60 0,69 0,70 0.74 0,68 0,78 0,70 II.. . 0,08 // 0,17 o,i5 o,?5 0,20 o,3o 3,00 0,37 o,3o 3,4i 0,45 0,43 n 0,54 0,45 11. , . o,o3 // 0,06 0, 10 0,09 0,00 0,14 o,i5 0,12 o,i5 0, i4 0, i5 0,20 II o,i5 o,.5 13,5. 0,00 // 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 f/ 0,00 0,00 » La seconde vérification que je présente a consisté à prendre deux lames identiques superposées d'un autre acier et à leur donner des lon- gueurs décroissantes, depuis 480 jusqu'à 1-20 millimètres. Ici l'épaisseur res- ( i8o ) tait la même ; les valeurs de A,; et de A„ étaient constantes et respectivement égales à 4)7° et i,i74' I-^e calcul et l'observation sont encore d'accord. h = 5o™-, c = 2-", A„ = 4,70, /,„= 1,174. 2/= 480""" 2/= 280""" 2/= 200""" 2/= 160™"" 2/= 120""" X obseryé. calculé. observé, calculé. observé, calculé. observé, calculé. observé, oalcolô o 4>8o 4)9° 4>7o 4>6o 4>63 4>5i 4)4^ 4)^9 3,32 2,50 1 4,00 4,18 3,86 4,00 3,80 3,79 3,54 3,48 2,85 2,84 2 3,54 3,56 3,32 3,54 3,17 3,16 2,87 2,82 2,01 2,19 3 2,92 3,o3 2,97 2,92 2,83 2,60 2,25 2,25 i,4o 1,59 4 2,45 2,58 2,4i 2,45 2,08 2,12 i,Si 1,74 0,92 i,o4 5 1,93 1,87 2,21 2,10 1,78 1,69 i,3o 1,24 0,45 0,52 6 I >48 ')57 1,53 1,93 1,35 1 ,3o 0,71 o,83 0,00 0,00 7 1 74° 1,36 1,23 1,48 0,64 o,g4 o,5o 0,40 8 1,16 1,16 1,10 i,i4 o,5o 0,62 0,00 0,00 9 0,95 0,98 0,95 0,95 0,45 o,3i 10 0,75 0,84 0,71 0,75 0,00 0,00 II 0,64 0,71 0,64 0,64 12 0,60 0,61 0,34 0,34 » La formule que je viens de donner résume toutes les propriétés des faisceaux magnétiques composés de lames très-minces. Elle permet de con- struire, à coup sûr, des aimants contenant une quantité de magnétisme donnée, ou offrant à leur extrémité une intensité donnée; elle permet de calculer la position des pôles et le moment magnétique; elle conduit à l'ai- mant limite que j'ai autrefois étudié; elle donne, en un mot, le moyen de traiter, par le calcul, toutes les questions qui exigent l'emploi des aimants. Il reste à trouver comment varie la constante A avec la composition des lames, et le coefficient /ravec la température du recuit. » Noie de M. Chevredl à l'occasion du Compte rendu de la séance du iq juillet. « Je ne demande pas la parole pour discuter aucune des opinions de M. le D'' Bouillaud : mon but est de soumettre une observation aux per- sonnes qui auront la patience de lire les trois Mémoires imprimés dans la deuxième partie du trente-neuvième volume des Mémoires de C Académie. Ils constituent trois parties d'un ouvrage intitulé : Eludes des procédés de l'esprit humain dans la recherche de l'inconnu à l'aide de l' observation et de ( i8, ) l'expérience, et du moyen de savoir s'il a trouvé l'erreur ou la vérité. I^esdeux premiers Mémoires, tirés à part, ont été distribués aux Membres de l'Aca- démie. Le troisième l'est dans cette séance même; il a pour titre : Explica- tion de nombreux phénomènes qui sont une conséquence de la vieillesse. » L'observation qui me fait demander la parole est la Note de M. Boiiil- laud, insérée à la page 122 du Compte rendu de la dernière séance. » Je la reproduis textuellement : « Ces considérations (de M. Bouiilaud) ont été communiquées à l'Académie, à roccasion d'un Mémoire de M. Clievieul, communiqué à la même Académie, et ayant pour titre : E.rposé des sources d'où découlent les facultés instinctwcs et intellectuelles des animaux et de Vliomme. » » Ne semblerait-il pas que l'écrit auquel ce titre fait allusion serait exclusivement consacré à l'examen de ces facultés, tandis qu'en réalité il n'en est rien, puisque le Mémoire comprend 218 pages et que 54 pages seulement sont consacrées à Vexposé des sources d'oïl découlent les facultés instinctives et intellectuelles des animaux et de l'homme. n Quel est donc le but de l'ouvrage? C'est de signaler la faiblesse de l'intelligence de l'homme-individu, substantif propre, en montrant des causes de celle faiblesse, après avoir démontré ce qu'est en réalité le fait, considéré par tous comme l'élément de la cerlitude. Voilà le premier Mé- moire. )) Dans le second Mémoire, on parle des erreurs résultant de deux cir- constances : » 1° Celle oîi l'on croit qu'il suffit de regarder une image très-simple quelques instants pour en voir toutes les parties également distinctes; » 2° Celle 011, procédant a priori, on méconnaît la nécessité de distin- guer certaines propriétés à trois points de vue différents : Vahsolu, le relatif, le coirélatif, et qu'on raisonne sur cette propriété comme si elle se présen- tait toujours à notre observation au point de vue absolu. » Il était indispensable au but que je voulais atteindre, à savoir de traiter de V affaiblissement de iintellicjence avec l'âge, dans le troisième Mémoire, de parler avant tout des sources des connaissances attribuées à Vinstinct, à des exercices de mouvements fréquemment répétés, puis à l'intelligence : car, évidemment, l'objet principal du Mémoire étant l'étude de la déca- dence causée par 1 âge, il fallait dès lors, pour expliquer le fait de la déca- dence j se reporter aux faits de l'état normal. » Je le répèle, je n'ai donc jamais eu la prétention de traiter d'une ma- C.R., 187D, 2" Sc;mci3o 99»"o { '86) » Si, le fil négatif étant plongé dans l'une des branches du tube, on amène l'extrémité du fil positif au contact du verre dans l'autre branche, ini peu au-dessus du liquide, on aperçoit d'abord, autour de ce fil, une couronne étincelante produite par les particules salines qui tapissent le tube. Lorsqu'on rapproche le fil du liquide, une dépression se produit; un arc lumineux, bordé de stries rayonnantes, apparaît le long du verre, et se transforme en une demi-couronne irrégulière à contours sinueux animés d'un rapide mouvement ondulatoire. Un bruissement particulier, sans cesse croissant, se fait entendre, et de la vapeur d'eau s'échappe, en jets rapides, au-dessus des traits de feu, comme si elle sortait d'une chaudière avec pression. Si l'on enfonce encore plus le fil, il se produit un anneau lumineux fermé; à cet anneau en succède un autre, et l'on a ainsi une gé- nération d'ondes brillantes, à l'intérieur desquelles le liquide est agité par un vif mouvement tourbillonnaire. On voit même apparaître quelquefois, autour des tourbillons liquides, de petits anneaux lumineux irréguliers, détachés du verre et de l'électrode; puis toutes ces ondes finissent par se confondre, le liquide devient complètement lumineux, et entre dans une violente ébullition. Pendant ce temps, la déviation d'une aiguille aimantée, placée près du circuit, a éprouvé de continuelles variations. » L'expérience suivante montre un curieux effet résultant de la vapori- sation de l'eau par le flux électrique. Si l'on introduit le fil de platine po- sitif dans un tube capillaire, il se produit, lorsqu'on le plonge dans le li- quide, un bruissement strident, et si on le relève, on entend tout à coup une petite détonation semblable à celle d'une capsule fulminante. Le tube n'est, malgré cela, ni brisé ni fendu; mais l'orifice inférieur est devenu co- nique, et le verre a été creusé en forme d'entonnoir. Il n'y a pas eu cepen- dant de décharge proprement dite; le phénomène est purement mécanique; il est dû à la rentrée brusque de l'air dans le tube. L'intensité de ce bruit est remarquable, quand on considère l'exiguïté de l'espace annulaire com- pris entre le fil de platine et les parois du tube capillaire, et si l'on observe, de plus, que ce tube est ouvert à ses deux extrémités; mais on a des exemples vulgaires, tels que le claquement d'un fouet, de bruits causés par le déplacement brusque de l'air libre, et l'on conçoit que, là où le vide s'est fait par le passage si rapide de l'électricité, il se produise cette sorte de coup de fouet éleclrique. Si le tube capillaire est fermé par le haut, le phé- nomène se reproduit avec une grande facilité. » Lorsqu'on rentre le fil de platine dans le tube ouvert, les bulles de vapeur formées à l'extrémité interrompent le courant; dès qu'elles se con- ( »87 ) densent, le liquide se précipite dans le tube pour remplir le vide et s'élève jusqu'à la partie supérieure, d'où il retombe en filets étincelants. » Dans les expériences qui précèdent, le fil positif était en contact avec le tube en U; si on le plonge sans toucher le verre, on reproduit les glo- bules lumineux, animés d'un mouvement gyratoire, que j'ai déjà décrits. » On peut tirer plusieurs conséquences de ces phénomènes, pour l'expli- cation des effets de réiectricité atmosphérique. On y trouve d'abord l'image des éclairs repliés sur eux-mêmes, et des éclairs à sillons persis- tants. Le phénomène que je décris sous le nom de coup de fouet électrique peut rendre compte du bruit du tonnerre, non qu'il y ait décharge dans ce cas, comme lors de la chute de la foudre; mais cette expérience offre une analyse du bruit qui se produit, par la cessation brusque de tout effet électrique. » La même série d'expériences explique le bruissement des trombes, le brouillard qui se forme autour d'elles, assimilé à celui qui sort d'une chau- dière à vapeur, les éclairs silencieux qui les sillonnent, les globes de feu produits à leur extrémité, le bouillonnement des eaux quand elles atteignent la surface de la mer; de sorte que ces météores peuvent être comparés à des électrodes positives de liquide ou de vapeur, desquelles s'échappent, vers le sol ou la mer, les puissants courants électriques des nuées orageuses; et, s'ils ne produisent pas d'effets foudroyants, c'est que la nuée conduc- trice les accompagne jusqu'au sol, et qu'il n'y a point, dans ce cas, dé- charge électrique proprement dite, non plus que dans les expériences qui précèdent. Quant à leur mouvement gyratoire, bien que le flux élec- trique semble produire, par lui-même, des effets tourbillonnaires, les ac- tions mécaniques pouvant aussi en rendre compte, on ne saurait affirmer que l'électricité en est la cause ou l'effet : mais elle n'en joue pas moins un rôle très-important dans ces météores; et si le mouvement descendant paraît être le mouvement naturel des trombes, les effets d'aspiration qu'elles ont présentés à un grand nombre d'observateurs, lorsque le cône nuageux at- teignait la surface du sol ou de la mer, peuvent s'expliquer par la vaporisation que produit le torrent électrique qui s'en échappe, par le vide qui en ré- sulte, et la tendance de toute matière à s'y précipiter, à la moindre inter- mittence. » On reconnaît également dans ces expériences, malgré l'exiguïté des proportions, les principaux phénomènes des aurores polaires, tels que les arcs lumineux, les couronnes et demi-couronnes à rayons brillants, ou à contours sinueux animés d'un mouvement ondulatoire, le bruissement ou ( '88 ) la crépitation, cette effervescence lumineuse que l'on a comparée à une merde Jlammes, la condensation des vapeurs, et les orages magnétiques qui accompagnent ces grands phénomènes naturels. La concavité de l'arc lumineux dans le voltamètre, tournée vers le point d'où s'échappe le flux positif, comparée à celle de l'arc des aurores tournée vers la terre, mon- tre que l'écoulement des courants électriques, amenés de l'équateur par les vents supérieurs, se fait de bas en haut, c'est-à-dire des régions de l'at- mosphère, où ils viennent aboutir, vers des régions plus élevées encore. Ces courants, en se heurtant contre les nuages glacés des pôles, qui cor- respondent aux particules salines et au verre humide du voltamètre, se transforment en chaleur et en lumière, et vaporisent les nuages polaires, qui retombent ensuite condensés sous forme de neiges ou de pluies abon- dantes. Ainsi les aurores polaires ne seraient point dues à des décharges entre l'électricité de l'atmosphère et celle du sol, ce qui aurait d'ailleurs pour résultat de foudroyer continuellement les pôles, mais plutôt à la dis- sémination dans la haute atmosphère, sous forme calorifique et lumineuse, des grandes masses d'électricité provenant de la surface du globe terrestre. » Enfin, s'il est permis d'étendre plus loin les analogies, on retrouve dans les phénomènes précédents, tels que ces globules électriques animés d'un mouvement gyratoire, ou ces tourbillons détachés de matière électrisée, lumineux à leur périphérie, une reproduction infiniment petite du mode déformation possible des corps célestes, sphériques ou annulaires, et une image rapide de leur développement, jusqu'à leur extinction ou transfor- mation dans l'espace. On est donc conduit à penser que, dans la première impulsion donnée, ou au nombre des divers mouvements imprimés à la matière éthérée, dans l'œuvre de la création, il faut nécessairement compter, bien que masqué sous les apparences plus frappantes de la cha- leur et de la lumière, ce mode particulier de mouvement qui constitue l'électricité. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action de t'oxjgène éleclwl/lique siir la glycérine ; par M. Ad. Renard. (Commissaires : MM. Berthelot, Bussy.) « La glycérine, additionnée des deux tiers environ de son volume d'eau aci- dulée au vingtième d'acide sulfurique et soumise à l'action de l'oxygène électrolytique, fournit différents produits d'oxydation, parmi lesquels j'ai pu constater la présence des acides formiqueet acétique en grande quantité, de ( i89) l'acide glycériqiie, pt, en outre, delà première aldéhyde glycérique; enfin il se produit encore un produit sirupeux, sans action sur les carbonates de baryte ou de chaux, mais qui, traité par la baryte caustique, donne une combinaison insoluble dans l'alcool répondant assez bien à la formule (C'H'O')^Ba, et qui pourrait être l'acide correspondant à la deuxième al- déhyde glycérique. » Malheureusement la proportion que l'on obtient de l'aldéhyde et de ce dernier produit est tellement faible, que je n'ai pu encore les soumettre à une étude sérieuse; aussi n'est-ce que pour prendre date que j'ai l'hon- neur de soumettre aujourd'hui à l'Académie les résultats que j'ai obtenus sur ces deux nouveaux composés. » L'aldéhyde glycérique se présente sous l'aspect d'une masse blanche, amorphe, dure et cassante, d'une odeur pénétrante, rappelant celle de l'acide formique. Elle fond vers 92 degrés. Sous l'influence d'une température plus élevée, elle se sublime en se décomposant partiellement. » Son analyse a donné des chiffres correspondant à la formule CH'O'. » Elle est soluble dans l'eau et à peu près insoluble dans l'alcool et i'éther. » Sa solution aqueuse, mélangée avec une solution concentrée de bisul- fite de soude, produit une élévation sensible de température ; mais il m'a été jusqu'à présent impossible d'isoler cette combinaison. Elle réduit à froid, avec formation d'un miroir métallique, le nitrate d'argent ammoniacal. Sa solution, additionnée d'ammoniaque, donne, par l'évaporation, des cris- taux renfermant 36 à 87 pour 100 d'azote. » Sous les influences oxydantes énergiques, acide nitrique ou acide chromique, elle s'oxyde vivement en se transformant en acide formique. L'ozone agit sur sa solution et la transforme en acide acétique. L'oxygène éleclrolytique la transforme aussi en un mélange d'acide formique et d'a- cide acétique. Enfin, abandonnée à l'air en présence d'une petite quantité d'eau, elle s'altère et laisse un résidu visqueux, présentant une grande ana- logie avec le dernier produit de l'oxydation directe de la glycérine par l'oxygène éleclrolytique. » en., .S-5. j' Semestre. (T. LXXXI, N-^.) -^ ( ïQo ) CHIMIE INDUSTRIELLE. — Etude des pyriles employées, en France, à In fabrication de l'acide sulfurique; par MM. A. Girard et H. Morin. (Renvoi à l'examen de M. Daubrée.) « Les pyrites ou sulfures de fer qui, pour la fabrication de l'acide sul- furique, ont remplacé le soufre sont, dans tous les pays industriels, l'objet d'une consommation considérable et sans cesse croissante. En France, cette consommation était de 90000 tonnes, il y a dix ans; elle a été de 180000 tonnes l'année dernière, et en Angleterre on l'a vue, pendant la même pé- riode, s'élever de t 80 000 à 620000 tonnes. » Les minerais de cette nature qu'emploie l'industrie française provien- nent, pour les neuf dixièmes, de notre sol, un dixième seulement est im- porté de l'étranger; les plus célèbres, parmi nos pyrites nationales, sont celles de Saint Bel, dans le Rhône; de Saint-Julien et du Soulier, dans le Gard ; de Soyons, dans l'Ardèche. Quant aux pyrites étrangères, nous les recevons surtout de la Belgique, en petite quantité de Norwége et d'Es- pagne. » Le rôle considérable que jouent aujourd'hui ces minerais nous a en- gagés à faire de la question des pyrites françaises une étude approfondie, dont nous présentons aujourd'hui à l'Académie le résumé succinct, et dont les résultats détaillés seront prochainement publiés dans les Annales de Chimie et de Physique. » Dans les mines mêmes, à des profondeurs variables, à tous les points remarquables, nous avons prélevé des échantillons, et sur chacun de ces échantillons d'origine certaine nous avons déterminé non-seulement la teneur en soufre, mais encore la nature et la proportion des matières étran- gères qui, accompagnant le sulfure de fer, peuvent influer sur le rendement et la qualité des produits, matières parmi lesquelles il convient de si- gnaler surtout le carbonate de chaux, le fluorure de calcium et l'arsenic. » La pyrite de fer se rencontre, en France, dans un grand nombre de localités; mais, parmi ces gisements, beaucoup sont sans valeur indus- trielle, et c'est en somme à deux groupes principaux que s'adresse exclu- sivement la fabrication des produits chimiques : l'iui est le groupe du Rhône, l'autre le groupe du Gard et de l'Ardèche. » De ces deux groupes, le premier est situé dans le département du Rhône, à gauche et à droite de la Brevenne ; il occupe la partie centrale de deux concessions, dont l'étendue est de 4° kilomètres carrés, et l'on y dis- tingue, sur la rive gauche, le gisement de Chessy, et sur la rive droite le ( «9' ) gisement de Saint-Bel. L'un et l'autre se développent parallèlement à la rivière en suivant une direction sud-ouest-nord-est nettement prononcée ; la production de ces mines s'élève à laoooo tonnes par an. » Le deuxième de ces groupes se compose d'un nombre assez considé- rable de gisements qui tous, chose remarquable, s'allongent, dans les dé- partements du Gard et de l'Ardèclie, suivant une ligne presque droite dont l'orientation sud-ouest-nord-est est la même que celle des gisements du Rhône. Cette ligne, après avoir passé sur les gisements des Pallières, de Saint-Martin, de Saiiit-Julien-de-Valgalgues, etc., se prolonge, dans l'Ar- dèche, par Joyeuse, Privas, Soyons, etc. La production totale de ces mines représente environ 4oooo tonnes chaque année. M Pyrites du Rhône ou de Saint-Bel. — C'est sur la rive droite de la Bre- venne, au gisement de Saint-Bel ou Sourcieux, que l'exploitation est aujour- d'hui concentrée; elle se subdivise en deux régions séparées par un étran- glement stérile, et dans chacune desquelles la pyrite se montre encaissée par un terrain de schistes argileux. La première (septentrionale) comprend une série de filons parallèles, au milieu desquels s'étend une masse com- pacte que l'on désigne sous le nom de masse du Pigeonnier. Là le minerai se montre habituellement riche à 46 ou 48 pour 100 de soufre, ne contenant que des traces d'arsenic et mélangea 10 ou la centièmes de gangue ar- gilo-sableuse et baryto-sulfatée. » La deuxième région de Saint-Bel (méridionale) est formée de deux filons, dont l'un (masse du puits Bibost) présente un développement énorme. Cette masse, en effet, reconnue sur toute la longueur de la région atteint, à certains niveaux, une puissance qui n'est pas moindre que 4o mè- tres; en profondeur, son étendue est encore inconnue. La pyrite y est d'une remarquable pureté; elle ne contient, en effet, pas moins de 5o à 53 pour 100 de soufre; la proportion de gangue argilo-sableuse, exempte de composé barytique, y est très-faible. L'arsenic ne s'y montre qu'en pro- portions trop minimes pour être dosé. » Pyrites du Gard. — Les gisements de pyrites sont nombreux dans le Gard ; mais, parmi ces gisements, ceux de Saint-Julien-de-Valgalgues et du Soulier sont les seuls qui, par leur importance, doivent fixer l'attention. » La production de Saint-Julien est considérable : elle s'est élevée, l'an- née dernière, à 24600 tonnes; la pyrite s'y rencontre non plus dans les schistes argileux, comme à Saint-Bel, mais dans le lias et le trias, où elle forme, au milieu du calcaire à entroques, une couche régulièrement stra- tifiée. Sa richesse en soufre varie généralement de 4o à 45 pour 100; la 25.. ( '92 ) gangue, qui est essentiellement calcaire, représente habituellement de trois à six centièmes du minerai; elle renferme enfin environ un millième d'ar- senic et des proportions quelquefois dosables de fluorure de calcium. » La mine du Soulier, voisine de Saint-Julien, a eu longtemps une grande importance : elle fournissait loooo tonnes par an ; cette importance est au- jourd'hui beaucoup moindre. La pyrite s'y rencontre dans le trias en len- tilles et en amas indépendants; sa composition, analogue à celle de Saint- Julien, nous la montre cependant généralement moins arsenicale. » Pyriles de l'Ardèche. — A l'extrémité de la ligne nord-est des gisements du Gard et de l'Ardèche on trouve, en face de Valence, l'importante mine de Soyons; celle-ci fournit actuellement loooo tonnes par an. La pyrite, qui s'y présente en ini amas stratifié dans le trias, est riche en soufre, dont la proportion s'élève à 45 et même quelquefois à 5o pour loo; la gangue en est simplement argileuse et exempte de calcaire, mais on y rencontre des proportions d'arsenic qui, dans certains échantillons, s'élèvent jusqu'à trois millièmes. J^e fluorure de calcium y est également assez abondant. » Telles sont les pyrites que la fabrication française des produits chi- miques demande à notre sol; parmi ces pyrites, les unes sont d'une pureté remarquable, les autres, quoique renfermant une certaine proportion de matières étrangères, ont cependant des qualités industrielles recomman- dables. Enfin, en ne tenant compte que des masses jusqu'ici reconnues, l'abondance de ces pyrites est telle, que l'approvisionnement de nos usines peut être considéré comme assuré pour un siècle au moins. » PHYSIOLOGIE. — Sur les propriétés toxiques des alcools par fermentation. Note de MM. Dujardin-Beaumetz et Acdigé, présentée par M. Wurtz. (Commissaires : MM. Cl. Bernard, Wuriz.) « Nous avons entrepris, sur l'étude des actions physiologiques et théra- peutiques des alcools par fermentation, une série d'expériences dont nous communiquons aujourd'hui à l'Académie les premiers résultats, ceux qui sont relatifs à leur action toxique. » r>a série d'alcools que nous avons étudiés est la suivante (i) : Alcool éthylique. . . . CWO, » propylique. . . C'H'O, bulylique . . . C^H'^O, » amylique. ... C=*H'»0. (i) Ces alcools nous ont été fournis par MM. Rousseau et fils, qui nous ont garanti la pureté de ces produits. ( -93 ) » La différence de solubilité que présentent cos divers alcools nous a forcés de varier leur mode d'administration : aussi nous avons dû compa- rativement, sur plus de soixante chiens, les faire absorber, tantôt par l'es- lomac, tantôt sous la peau, en ayant toujoin-s soin de rapporter, aussi rigou- reusement que possible, la quantité d'alcool administré au poids de l'animal en expérience. Voici les résultats auxquels nous sommes arrivés : o 1 . a. L'alcoot ('•tliflique absolu, injecté sous la peau à l'état pur, détermine la mort, chez les chiens, dans l'espace de trente-six à quarante-huit heures, à la dose de 6 à 8 grammes par kilogramme du poids du corps. .) b. Lorsque cet alcool est dilue dans la glycérine neutre, l'action toxique est plus ra- pide; la mort survient alors dans l'espace de vingt-quatre à trente-six heures, à la dose de 6 grammes à ■j^'", 20 par kilogramme du poids du corps. B c. Enfin cette action toxique atteint son maximum d'intensité, pour cet alcool, lors- qu'on l'administre par l'estomac; la mort arrive alors au bout de douze à quinze heures, après l'ingestion de 5^'', 5o à 65'',5o par kilogramme du poids du corps. u 2. a. L'alcool propylique, injecté pur sous la peau, produit la mort en quelques heures, à la dose de 4 grammes à 4*',5o par kilogramme du poids du corps. » b. Lorsqu'il est dilué avec de la glycérine neutre, et introduit toujours par voie hy- podermique, l'action toxique, comme précédemment, est augmentée; il suffit, pour pro- duire la mort en vingt-quatre à trente-six heures, de 3 grammes à 3*'', 65 par kilogramme du poids du corps. » c. Enfin, lorsqu'il est introduit par l'estomac, l'action toxique est encore légèrement augmentée : 3 grammes à 3^', 3o de cet alcool très-diiué, par kilogramme du poids du corps, déterminent la mort dans l'espace de douze heures environ. » 3- L'alcool butylique est encore plus toxique que les précédents. • a. Injecté sous la peau à l'état pur, il détermine la mort eu six à sept heures, à la dose de 1 grammes à 2^', 3o par kilogramme du poids du corps. I. b. Lors(]u'il est dilué dans la glycérine, la mort arrive au bout de vingt-quatre heures, à la dose de i*'',92 par kilogramme du poids du corps. » c. Lorsqu'il est introduit par l'estomac, il suffit de la dose de i'"', 76 par kilogramme du poids du corps pour produire des accidents mortels. » k. L'alcool amylique, expérimenté dans les mêmes conditions, donne les résultats sui- vants : » a. Injecté pur sous la peau à la dose de l'^So à s'^ag par kilogramme du poids du corps, il détermine la mort dans un espace de temps qui varie de deux à sept heures. » b. Lorsqu'il est injecté à l'état de dilution, toujours dans la glycérine, la dose toxique s'abaisse de i^', 3o à i6'',63 par kilogramme du poids du corps. «• c. Enfin, lorsqu'on l'introduit par l'estomac, la dose toxique est de i*'',4o ^ i'',55 par kilogramme du poids du corps; elle produit la mort dans un espace de temps qui varie de trois à dix hvurcs. ( '94 ) » De toutes ces expériences, nous croyons pouvoir tirer les conclusions suivantes : » 1° Les propriétés toxiques dans la série des alcools de fermentation suivent d'une façon mathématique, pour ainsi dire, leur composition atomique; plus celle-ci est représentée par des chiffres élevés, plus l'action toxique est considérable; et cela, aussi bien lorsqu'on les introduit par la peau que par l'estomac. » 2° Pour le même alcool, l'action toxique est plus considérable lors- qu'on l'introduit par la voie gastrique que lorsqu'on l'administre par la peau; dans ce dernier cas, la dilution de cet alcool dans un véhicule étranger augmente ses propriétés toxiques. » 3° Les phénomènes toxiques observés paraissent en général les mêmes, sauf le degré d'intensité, quel que soit l'alcool dont on fasse usage. » Quant aux lésions, elles suivent aussi une progression croissante, de l'alcool éthylique à l'alcool amylique. Les lésions de la muqueuse intes- tinale, surtout dans sa première fonction, sont tout aussi intenses lors- qu'on administre les alcools par la voie hypodermique que lorsqu'on les fait ingérer par l'estomac. » Nous avons observé des congestions intestinales allant jusqu'à l'hé- morrhagie dans les premières parties de l'intestin grêle, et cela aussi bien dans les cas où l'alcool avait été administré par les voies digestives que par la voie hypodermique. » Nous avons aussi noté que, avec le même alcool, la congestion et l'apo- plexie pulmonaires étaient plus fréquentes lorsque l'alcool avait été admi- nistré par l'estomac. » Les expériences qui précèdent ont été faites au laboratoire de M. Bert, à la Faculté des Sciences. » VITICULTURE. - Sur l'amyloxanlhate de potassium. Note de MM. Zoeller et Grete. « Nous avons l'honneur d'informer l'Académie que notre moyen de déve- lopper du sidfiire de carbone n'est pas lié à la production d'un xanthate obtenu avec l'alcool éthylique, mais qu'on peut remplacer celui-ci par tout autre alcool brut et à bon marché. » Il n'est pas besoin non plus pour cela d'employer de l'hydrate de potasse fondu. ( '95) » NoTis avons agité de la potasse concentrée et de l'alcool amylique brut, en quantités équivalentes, puis ajouté du sulfure de carbone en remuant fortement, et nous avons obtenu immédiatement un sel solide, presque sec^ cristallisé en feuilles, l'aniyloxanthate de potassium. Quant à l'action de ce sel, c'est celle du xanthate ordinaire. » Des expériences répétées en l'employant à la dose de i gramme mé- langé avec du superphosphate n'ont produit aucun effet nuisible sur des plantes herbacées végétant dans i litre de terre. Pour des arbustes, quand on s'en sert à une dose au-dessus de 7 grammes, ils en souffrent. « M. Cacvy, professeur à l'École de Pharmacie de Montpellier, demande l'ouverture d'un paquet cacheté relatif au Phylloxéra. Ce paquet sera ou- vert dans la séance prochaine. MM. le baron des Oiinières, Drobiera, Rév. R.-C. Templas, Apolis, M"^ V Dantignv, mm. Merlateau, Blanchet, Berlet, V. Joseph, ]y[ine yve XoCRET, MM. PeQCET, GiLBERT, ReJOiV , VaILLANT Ct ChALARENG adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. Lemonnier soumet au jugement de l'Académie un Mémoire sur la théorie de l'élimination. (Commissaires : MM. Rertrand, Bonnet, Bouquet.) M. L. Barbera adresse un Mémoire, écrit en italien, sur le calcul des fonctions. (Commissaires: MM. Bertrand, Bonnet, Bouquet.) M. S. Veillet soumet au jugement de l'Académie un appareil des- tiné à prévenir les accidents causés par les explosions de grisou. (Renvoi à la Commission des Arts insalubres.) MM. G. Janneau, D. Veille adressent des Notes relatives aux moyens à employer pour prévenir les inondations. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) ( 196 ) CORRESPONDANCE. M. le MiNisTiiE DE l'Instruction publique invite l'Académie à lui pré- senter une liste de deux candidats pour la chaire de Zoologie (Reptiles et Poissons), laissée vacante au Muséum d'Histoire naturelle par le décès de M. Duméril. (Renvoi à la Section d'Anatomie et Zoologie.) M. DuvAL-JouvB prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place de Correspondant, pour la Section de Botanique, laissée vacante par le décès de M. G. Tlmret. (Renvoi à la Section de Botanique.) M. le Secrétaire perpétuel signale parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un ouvrage de M. E. Decaisne, intitulé : « La théorie tel- lurique de la dissémination du choléra, et son application aux villes de Lyon, Versailles et Paris. » THERMOCHIMIE. — Sur te phénomène thermique qui accompagne l'inversion. Note de M. G. Fleury, présentée par M. Berthelot. « Dans le cours de recherches sur l'inversion du sucre de canne par les acides, j'ai été conduit à étudier la réaction au point de vue thermique. Il y avait quelque raison de croire, a priori, que l'inversion, qui est favorisée par une élévation de température et qui est une sorte de décomposition du sucre en glucose et en lévulose, avec fixation d'une molécule d'eau, pour- rait absorber une certaine quantité de chaleur; mais, d'autre part, il était permis de rapprocher le sucre de canne des élhers, qui se décomposent en fixant de l'eau et avec dégagement d'un certain nombre de calories. » La solution de cette question a été cherchée de la manière suivante. On a fait séjourner, dans le bain-marie d'un alambic entouré d'eau bouil- lante, un vase de verre mince, contenant 5oo grammes environ d'acide chlor- hydrique étendu (acide réel = 38 grammes); dans la même enceinte se trouvait un inatras contenant une solution de 60 grammes de sucre dans 3o grammes d'eau. Les vases étaient isolés du fond et des parois de l'en- ceinte. Les liquides étant arrivés à une température commune et station- naire, on versait la solution sucrée dans l'acide pendant qu'on agitait avec un thermomètre sensible. ( '97 ) » Voici les résultais obtenus Jans deux expériences I. Température initiale Température du mélange, après. 45,2 49,5 2 46,8 2 52,1 5 47»" 4 52,0 lO 47'" 6 5. ,8 i5 46,8 10 5i,6 32 46,8 «4 5i,4 23 5i ,o » Dans la deuxième expérience, les résultats sont plus saillants que dans la pretnière, parce qu'on opérait à une température plus élevée. Ainsi l'oti a constaté une élévation de lempératuie de 2°, 6 dans des circonstances dé- favorables, car cet accroissement se répartissait sur une masse d'environ 6oo grammes d'eau, et un thermomètre assez volumineux y prenait part. Il n'y a pas lieu de craindre que la dilution de l'acide chlorhydrique par l'eau delà solution sucrée ait contribué au développement de chaleur; car, dans les conditions de l'expérience, cette cause d'échauffement est négligeable; d'ailleurs la dilution du sucre devait produire un effet contraire. » En somme, il me paraît bien démontré que l'inversion du sucre est un phénomène exothermique, et c'est ce qui la rend nécessaire toutes les fois qu'un acide assez puissant se trouve en présence de ce principe immédiat. » CHIMIE AGRICOLE. — Note sur une matière servant à falsifier les guanos; par M. F. Jean. « Il arrive depuis quelques années, à Dunkerque, des quantités impor- tantes d'une matière pulvérulente, d'un bnui jaunâtre, dont l'unique dé- bouché se trouve dnns la fraude des guanos. C'est surtout l'agriculture belge qui a à souffrir de cette fraude, dont la pratique se fait sur une large échelle, puisqu'il arrive annuellement, rien qu'à Dunkerque, plus de I million de kilogrammes de ce produit que l'on fabrique en Angleterre d'une façon toute spéciale. » J'ai eu récemment l'occasioiî d'analyser un échantillon de cette ma- tière : elle offre, sous le rapport de la couleur et de la densité, la plus grande analogie avec les guanos actuellement exploités; elle est inodore, neutre, presque sans saveur, laisse à la calcination des cendres incolores, et peut être mélangée dans une proportion considérable avec le guano, sans c. R., 1S73, -2' Semestre. (T. LXXXI, N" i.) '■'6 ( '98 en modifier la couleur ni l'aspect. Soumise à l'analyse, elle a donné les résultats suivants : Eau i6,8o Sulfate de chaux 63, 5o Phosphate de chaux avec traces de per- oxyde de fer et d'alumine 22,06 Silice o,5o Carbonate de chaux i ,60 Chlorure de sodium 3,'ji Matière organique azotée, desséchée à loo degrés i ,80 Azote, o,3 pour loo. 99.97 » La matière organique azotée, qui donne à ce mélange de plâtre et de phosphate de chaux la couleur du guano, doit être le produit que l'on fa- brique en Angleterre, en désagrégeant et en solubilisant, par l'action de la vapeur d'eau sous forte pression, des chiffons de laine ou d'autres matières animales riches en azote. » La propriété que possède ce mélange, de laisser des cendres incolores, est fort précieuse pour les fraudeurs, et ils en tirent habilement parti, car ils savent que les cultivateurs belges ont pour coutume de calciner, dans une cuillère de fer, les guanos qu'on leur propose, et de n'accepter, comme exempts de falsifications, que ceux qui laissent des cendres blanches. » J'ai cru devoir appeler l'attention sur cette nouvelle fraude du guano, parce qu'elle est d'autant plus à craindre qu'elle est pratiquée d'une façon fort adroite, et que c'est seulement par une analyse chimique assez appro- fondie qu'elle peut être décelée. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Nouvelles recherches sur la germination. Note de M. P.-P. Dehérain, présentée par M.Decaisne. « M. A. Leclerc, préparateur de M. Grandeau à la station agricole de Nancy, a présenté à l'Académie, au mois de janvier dernier (i), une Note sur la germination de l'orge Chevallier, dans laquelle il met en doute tous (i) Comptes rendus, t. LXXX, p. 26. — Annales de Chimie et de Physique, 5' série, t. IV, p. 332. ( '99 ) les résultats que nous avions annoncés, M. Landrin el moi, dans un Mé- moire publié l'an dernier ( i ). » Je passerai successivement en revue les points sur lesquels porte le dés- accord entre M. Leclerc et nous. » 1. Les graines maintenues dans une attnosplière limitée diminuent le vo- lume des gaz avec lesquels elles sorit en contact. — Sur plus de cent expé- riences de germination, exécutées dans les conditions précédentes, je n'ai trouvé d'exceptions que pour l'orge Chevallier, qui a été précisément l'ob- jet des études de M. A. Leclerc; je suis persuadé que si, au lieu d'opérer constamment avec la même espèce de graine, il avait fait quelques essais sur du blé, du colza, du lin, du cresson, des haricots, il aurait reconnu l'exac- titude de cette première proposition, dont son Mémoire offre, au reste, tie nombreux exemples. » 2. La diminution porte toujours sur l'oxygène, qui n'est remplacé que par un volume d'acide carbonique inférieur au sien, — Cette proposition est en- core absolument générale : l'orge Chevallier donne seul parfois un volume d'acide carbonique supérieur au volume d'oxygène absorbé. » 3. La diminution de volume porte souvent aussi sur l'azote. — M. Leclerc nie qu'il en soit ainsi, et c'est sur ce point qu'il fait porter le fort de ses attaques; si, en effet, on ne constate que pour l'oxygène la diminution de volume, on peut supposer que ce gaz n'est pas occlus, condensé dans la graine, mais qu'il est tout simplement engagé dans une combinaison fixe ; il est donc particulièrement important de reconnaître si, oui ou non, l'azote pénètre dans les graines. Il est curieux de voir que M. Leclerc nie que cette occlusion ait lieu et il en donne cependant, dans son Mémoire, plusieurs exemples très-nets (expériences du 2 juillet, du 7 juillet, du 3o juillet); il est vrai que, pour nous convaincre d'erreur, M. Leclerc a encore recours à une autre méthode d'investigation : il soumet à l'analyse élémentaire un lot de graines normales, il y dose l'azote total, puis il met en germination un lot aussi semblable que possible à celui qu'il a analysé, et il cherche si, par suite de l'occlusion, la quantité d'azote a augmenté. » Les variations de composition que présentent les graines d'orge sont telles, que ce procédé ne peut conduire à aucun résultat exact. M. Leclerc montre lui-même que, dans 100 grauunes de graines, on trouve pour l'azote (i) Comptes rendus, t. LXVIII, p. 1488. — annales des sciences naturelles, Botanique, t. XIX, p. 358. a6.. ( 200 ) des nombres variant de 2,90 à i ,09 ; il constate que, dans deux lots choisis avec soin et qui devraient être identiques, ces différences sont encore sensi- bles, 2,90 d'azote dans l'un, 2,65 dans l'autre ; on conçoit dès lors que les faibles quantités d'azote qui pénètrent dans les graines ne puissent être ap- préciées avec certitude ; et si, en effet, on prend les chiffres donnés par l'au- teur, on trouve, dans une de ses séries d'expériences, un peu moins d'azote dans les graines germées que dans les graines normales, et dans l'autre au contraire un peu plus. Je donne, au reste, dans mon Mémoire qui va paraître très-prochainement de nouveaux exemples de l'occlusion de l'azote pen- dant la germination (i). » i. Parfois, au lieu de diminuer, le volume de l'azote augmente légèrement; cette augmentation est due au dégagement des gaz confinés dans les graines normales. — Comme les précédentes, celte proposition est repoussée par M. A. Leclerc, qui attribue le petit excès d'azote constaté à une décompo- sition des albuminoïdes; car il nie qu'il existe des gaz dans les graines nor- males ou germées. Les expériences rapportées au paragraphe 5 montrent ce qu'il faut penser de cette assertion. » 5. Démonstration des propositions précédentes par l'extraction des gaz contenus dans les graines, à l'aide de la machine de M. Alvergniat. — J'ai véri- fié les propositions précédentes en répétant les expériences consignées dans le Mémoire publié avec la collaboration de M. Landrin; mais j'ai voulu en outre les soumettre à une nouvelle épreuve; j'ai voulu non-seulement con- stater la diminution de volume du gaz qui séjourne au contact des graines, mais, de plus, faire sortir des graines les gaz qui y avaient pénétré; j'y ai réussi en soumettant les graines à l'action du vide. Je me bornerai à donner ici les expériences qui ont porté sur les haricots. Aussitôt qu'on les place dans de l'eau bouillie, sur la platine de la machine pneumatique et qu'on fait le vide, on voit le gaz se dégager par le micropyle; le testa se gonfle, se ride et fuiit par se détacher des cotylédons; la quantité de gaz recueillie, quand on opère à l'aide de la machine de M. Alvergniat, est assez notable j elle est plus considérable dans les graines germées que dans les graines nor- males ; on remarque notamment que, dans les premiers jours de la germi- nation, l'azote est en plus grande quantité que dans les graines normales, mais qu'il diminue quand l'expérience se prolonge : c'est ce que nous avions déjà constaté dans notre premier Mémoire; on jugera de la netteté des faits (i) Annales eigronomiriucs, i' fascicule. Paris, G. M asson. ( 20I ) énoncés ci-dessus par le tableau suivant : Gaz rxtrtiifi, par In niacliinc d' Ahi'r^niiil, dr loo ^rnmnies de haricots. Volume Acide tolal. Oxygène, carbonique. Aïotc. ce ce 00 co Avant la germination 32,i 7,2 0,9 24,0 Après trois jours de germination 52,o 5,i '7,8 2Q»i Après quatre jours de germination 54,6 5,6 10,1 38,9 Après six jours de germination 62,5 0,6 54, o 7,0 Après huit jours de germination (les haricots avaient été dépouillés de leur testa) 117,0 1,9 93,6 21, 5 » Je ne crois donc pas devoir modifier les conclusions que nous avions tirées, M. Landrin et moi, de nos premières recherches ; l'occlusion des gaz dans les graines au commencement de la germination me paraît être la cause déterminante du phénomène d'oxydation qui occasionne le réveil de la vie dans la graine. » PHYSIOLOGIE. — Expériences montrant que les mamelles enlevées sur de jeunes cochons d'Inde femelles ne se régénèrent point (i). Note de M. J.-M. Phujpeaux, présentée par M. Cl. Bernard. « J'ai publié plusieurs Notes relatives à la régénération de divers or- ganes chez les salamandres aquatiques ou chez les axolotls; des nageoires des poissons ; de la rate des mammifères; des mamelons des jeunes cochons d'Inde femelles, etc. L'ensemble de toutes ces séries d'expériences m'a con- duit à formider la conclusion suivante : les organes, une fois enlevés com- plètement sur les animaux vivants, ne se régénèrent point. M Mes dernières expériences, celles qui ont trait à la régénération des mamelons, avaient été entreprises dans le but de vérifier les faits commu- niqués à l'Académie des Sciences, le 8 février 1874, par M. de Sinéty. Ce physiologiste annonçait, dans sa Communicalion, qu'il avait extirpé sur quatre jeunes cochons d'Inde femelles les mamelles avec leurs mamelons, et que ces mamelles s'étaient régénérées; sur un de ces petits cobayes, il y avait même eu une sorte de régénération d'un mamelon. » Il en serait tout autrement, d'après ce même investigateur, lorsque l'ex- périence est faite sur des cochons d'Inde femelles adultes. En effet, il avait extirpé, sur quatre autres cochons d'Inde femelles et adultes, les mamelles (i) Ces expériences ont été faites dans le laboratoire de Physiologie générale de M. Claude Bernard, au Muséum d'fïistoire naturelle. ( 202 ) avec leurs mamelons, et ni mamelles ni mamelons ne s'étaient régénérés. M. de Sinéty en avait conclu que les mamelles se régénèrent sur les jeunes cochons d'Inde femelles et non sur les cochons d'Inde femelles adultes. » Ces conclusions, si elles étaient complètement vraies, seraient évidem- ment en contradiction avec le fait général que j'avais cru pouvoir établir d'après les expériences que je viens de rappeler. » J'ai donc répété ces expériences sur de jeunes cochons d'Inde femelles, et j'ai obtenu des résultats différents de ceux que M. de Sinéty a publiés. Cette différence tient à ce que ce physiologiste n'avait probablement pas réussi à enlever d'une façon absolument complète les glandes mammaires sur les jeunes cobayes qu'il avait opérés. » Parmi les nombreux faits que j'ai obtenus, je me contenterai de citer les suivants : » Le 2 janvier dernier, sur six jeunes cochons d'Inde femelles âgés de huit jours, j'ai extirpé le mieux qu'il m'a été possible les glandes mammaires, avec leurs mamelons et le plus possible de tissu cellulaire environnant ; puis j'ai fait bien saigner ces animaux. » Aujourd'hui, une des femelles a mis bas trois petits, et n'offre pas le moindre indice de reproduction de mamelles; comme les mamelles, ainsi qu'on le sait, se développent sur les mammifères pendant la gestation et plus particulièrement à l'époque de la parturition, afin de pouvoir sé- créter le lait nécessaire pour nourrir les petits nouveau-nés, l'absence ab- solue de mamelles chez cette femelle a une valeur tout à fait démonstrative. » Les cobayes nouveau-nés mangent dès leur naissance, mais on pense généralement qu'ils ne peuvent pas vivre plus de deux à cinq jours, s'ils ne tettent pas en même temps. Cette opinion n'est pas rigoureusement exacte, car j'ai en ce moment deux jeunes portées de cochons d'Inde, pro- venant de deux femelles privées de mamelles, et qui vivent très-bien depuis vingt-huit jours. » Les faits que je viens d'observer m'autorisent encore, je crois, à con- clure, comme je l'ai fait pour d'autres organes, que, toutes les fois qu'on extirpe complètement les mamelles sur un jeune cochon d'Inde femelle, elles ne se régénèrent point. Il en est de même lorsque l'opération est faite sur des adultes. » A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures un quart. I). ( 203 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages rkçcs pendakt la séancf. nu 12 juillet iS'jS, Causes el mécanismes de la coagulation du sang et des principales substances albuminoïdes ; par\eD^ Ed. Mathieu et V. Urbain. Paris, G. Masson, 1875; in-8°. Étude de la maladie de la vigne ; par E. Lapierre-Beaupré. Paris, Dou- uiol, 1875; br. in-8". Note SUT les tremblements de terre en 1871, avec suppléments pour les années antérieuies de 1 843 à 1870 ( 29* relcué annuel) ; par M. A. Perrey. Bruxelles, imp. F. Hayez; in-8°. (Présenté à l'Académie j-oyale de Belgique , le 6 juin 18740 Etude du réseau pentagonal dans l'océan Pacifique; par M. A. Perrey. Paris, Gauthier-Villars, 1874; opuscule in-4°. Sut les volcans de l'île de Java, et leurs rapports avec le réseau pentagonal ; par M. A. Perbey. Paris, Gauthier- Villars, 1874; opuscule in-4". Canal d'irrigation du Rhône. Documents officiels. Paris, imp. Chaix, i875; in-8°. De l'anal/se chimique de l'urine normale et pathologique au point de vue clinique; par Paul Yvon. Paris, Asselin, 1876 ; in-8°. Hepalicœ Galtiœ. Herbier des hépatiques de France ; fascicule II (n°* 51-75), fascicule IV (n"' 76-100). Caban, T. Husnot, 1876 ; 2 cartons in-8°. Fabrication du vinaigre, fondée sur les études de M. Pasteur; par M. E. Claudon. Paris, Savy, 1875; in-8°. Annales des Ponts et Chaussées. Mémoires et Documents ; jmWet 1875. Paris, Dunod, 1875 ; in-8°. Bulletin de la Société impériale des Naturalistes de Moscou, publié sous la direction du D'^ Renard ; année 1874, 11° 3. Moscou, A. Lang, 1875; in-8°. The quarterlj journal of the geological Society ; vol. XXXI, part. 2, u° 122. Lonfion, Longmans, 1875-, in-8". Monthly report oj the department of agricultuie for may and june 1870. Washington, government printing office, 187$ ; in-8". Memoirs of the royal astronomical Society; vol. XXX. London, 1862; iu-4". ( 2o4 ) The plmnnaceulical journal and transactions ; may, 1875. Londoii, Chur- chill, 1875; in.8°. The journal oflhe royal geographical Society; volume the forty-fourth, 1874. London, J. Murray, 1875; in-8° relié. Manual of the natural histoij, geology, and phjsics oj Greenland and the neighbouring régions, etc., edited by Prof. T. Rupert Jones. London, G. Eyre and W. Spottiswoode, 1875; in-8°. OUVRACKS REÇUS DANS LA SÉANCE DU ig JUILLET l8'j5. Structure microscopique des roches acides anciennes; par Michel-Lévy. Paris, 187$; br. in-8°. (Extrait du Bulletin de la Société géologique de France). [Présenté par M. Daubrée.] La loi absolue du devoir et la destinée humaine au point de vue de la Science comparée; par S. Rambosson. Paris, Firmin-Didot, 1875*, in-8°. La caverne d' Aknanh, île d'Ounga [archipel Shumagin, Alaska); par Alph. L. PiNART. Paris, Er. Leroux, 1875; in-4°. Voyages à la rôle nord-ouest de l'Amérique, exécutés durant les années 1 870- 1872; par Alph. L. Pinart ; tome I, i''^ partie. Paris, E. Leroux, 1875 ; in-4''. Chirurgie expérimentale. Expériences sur la force élastique des bandes et des tubes en caoutchouc, par la méthode des poids; par M. le D"' HouzÉ DE l'Aul- NOiT. Lille, imp. Lefebvre-Ducrocq, 1875; br. in-8°. (Renvoi au Concours Montyon : Médecine et Chirurgie, 1876.) Société industrielle du nord de la France. Rapport sur les travaux de la Société pendant Cannée 1874; /'«r M. CORENWiNDER. Lille, imprira. Danel, 1876 ; in-8°. A suivre.) ERRATA. (Séance du i5 mars 1875.) T. LXXX, page 636, ligne 32, au lieu de M. E. Régnier, lisez M. E, Reynier. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE UACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 2 AOUT 1875. PRÉSIDENCE DE M. FREMY. MÉMOIRES ET CO^ÏMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIi:. M. le Ministre DE l''Instri;ctiox publique adresse l'ampliation du Décret par lequel le Président de la République approuve l'électiou que l'Acadé- mie a faite de iNI. Mouchez, pour remplir, dans la Section d'Astronomie, la place laissée vacante par le décès de iM. Mathieu. Il est donné lecture de ce Décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. Mouchez prend place parmi ses confrères. PHYSIQUE. — Sur les aimants formés par des poudres comprimées; par JM. J. Jamix. « De Haldat a publié en i83G, dans les Mémoires de U Académie de Stanislas, une observation intéressante: il avait mis de la limaille de fer dans un tube de laiton fermé par deux bouchons à vis ; il l'aimanta par les procédés ordinaires et reconnut qu'elle avait pris et gardé à ses extrémités deux pôles contraires. La polarité n'augmentait pas sensiblement quand on serrait les bouchons; elle ne diminuait que lentement qu.uKl on mêlait à la limaille des quantités croissantes de sable de rivière. Dans tous les cas, cette polarité restait très-faible et elle disparaissait quand on déplaçait les jîraius de uièlal m ;tjii;inl le tube. <;. K., iS7i 2' sc.icii/c. ! I. i.\.\xi. ■>■' ii : ^7 ( 206 ) » Cette observation est exacte, mais elle est incomplète. Je l'ai répétée en tassant fortement, au moyen d'une petite presse hydraulique, la limaille de fer dans le tube. Quand elle commence à s'agréger, on voit augmenter considérablement la polarité qui continue à croître avec la pression. Je mets sous les yeux de l'Académie des tubes de 8 à lo centimètres de lon- gueur, sur 3 centimètres de diamètre, qui attirent au moins autant de limaille que le feraient des morceaux de bon acier, de même dimension. » Comme la limaille que j'employais était de provenance inconnue, j'en ai fait préparer sous mes yeux avec du fer bien doux, parfaitement réduit et n'ayant aucune force coercitive appréciable. Les résultats n'ont point diminué. Voilà donc un métal qui n'a point de force coercitive quand il est continu, et qui en acquiert une aussi considérable que celle de l'acier quand on le réduit en petits fragments discontinus et qu'on les rapproche par la pres- sion. N'est-ce point à cette discontinuité qu'il faut attribuer la polarité ob- servée, et n'est-ce pas aussi cette même cause qui explique la force coer- citive de l'acier? » On ne peut expliquer la distribution dans un aimant sans le considérer comme composé de files d'éléments magnétiques très-petits, à pôles op- posés, réagissant entre eux à distance; et l'on prouve que les quantités de magnétisme séparé dans chacun d'eux croissent, par cette réaction, de- puis l'extrémité jusqu'à la ligne moyenne (Lamé, Physique, t. 111, p. loo). Jusqu'à présent on semblait admettre que ces éléments sont les molécules elles-mêmes; l'expérience précédente semble montrer qu'ils sont formés soit par des fragments de fer rapprochés, soit par de petits cristaux agglo- mérés comme dans l'acier. » Quand on intercale dans la limaille, avant de la presser, des matières qui rendent la masse plus homogène, on ne peut plus lui donner la même polarité que si elle est sans mélange. Par exemple, en faisant une pâte avec du chlorure de fer et de la limaille et la pressant, on obtient, au bout de quelques jours, un sous-chlorure de fer d'apparence continue, qui peut se limer et se polir comme le fer pur, mais qui s'aimante à peine. » Le fer réduit par l'hydrogène et l'oxyde des batitures se comportent comme la limaille de fer; mais des substances magnétiques ou diamagné- liques mêlées à la limaille changent notablement la faculté qu'elle a de s'aimanter. L'élude de toutes ces circonstances promet des recherches in- téressantes. Jusqu'à présent je n'ai eu à ma disposition que des appareils insuffisants et une petite presse de laboratoire. Il est iirobable qu'en exa- gérant le tassement des poudres on verra croître la force coercitive jusqu'à ( 207 ) nn maximum, ot qu'elle diminuera ensuite quand le rapprochement des fragments aura rendu à la masse une suffisante continuité. Je serai bientôt à même de communiquer à l'Académie le résultat de ces nouvelles re- cherches. » M. Tresca se fait un devoir d'informer M. 3amin que, si la continuation de ses intéressantes expériences le comporte, la presse hydraulique dis- posée au Conservatoire des Arts et Métiers pour déterminer, en les me- surant exactement, des efforts de looooo kilogrammes, est entièrement à sa disposition. Il sera facile, d'ailleurs, de trouver, dans certaines usines, des pressions beaucoup plus considérables, dépassant même i million ou iSooooo kilogrammes; la mesure de ces grandes pressions pourra égale- ment être obtenue, s'il est nécessaire, avec une exactitude très-appra»hée. TËRATOLOGIE. — Une lacune dans la série tëratologique, remplie par la décou- verte du genre Iléadelphe. Mémoire de M. N. Joly. a Dans son Histoire des anomalies de l'organisation, Is. Geoffroy Saint- Hilaire s'exprimait ainsi qu'il suit : a L'existence d'une seule tête, d'un seul cou, de deux membres thoraciques seulement, d'un tronc unique, mais bifurqué dans sa portion pelvienne et terminé par deux arrière- troncs, tels seraient les caractères de ce genre très-remarquable (g. Iléadelphe), mais que je ne puis qu'indiquer ici et recommander aux recherches futures des tératologues. L'en- fant double, encore aujourd'hui vivant, à l'occasion duquel mon père a indiqué le genre Iléadelphe, me paraît, autant que j'en ai pu juger par son examen, un exemple, non de la bifurcation pelvienne d'un double tronc, disposition vraiment caractéristique de Vlléa- /lelphie, mais de l'insertion sur un sujet, d'ailleurs normal, d'un arrière-train imparfaitement conformé. En d'autres termes, cet enfant serait, non un monstre autositaire de la famille des Monoccphalicns, mais un monstre parasitaire de la famille des Polyméliens. Les autres cas téra[ologiotn/tif/iie [Conipti'S rendus, ig juillet iS'jS). [2.) mémoires de la Société d'cuiu/ntiu/i du Lkiubs (i858). ( 212 ) pourquoi les plantes silicicoles ne peuvent se fixer sur le calcaire ( i ) ; et s'il est vrai que l'auteur y assigne à la chaux un rôle important, il ne l'est pas moins qu'entre l'idée formulée par M. Parisot et celles qui ont servi de base à ma théorie, il n'y a autre chose qu'un simple point de contact ; d'analogie véritable, il n'en existe réellement aucune. J'ajoute que, en relisant l'antépé- nultième page du Mémoire de M. Contejean (2), il m'est difficile de croire qu'au moment où il l'a écrite il ait pu avoir lui-même une autre pensée que celle que je viens d'exprimer. » Comparaison faite, on se convaincra facilement que ma manière de voir diffère de celle de M. Parisot en deux points essentiels : 1° en ce que j'attribue à l'élément calcaire une influence directe sur la dispersion des végétaux; 2" en ce que, pour moi, tout substratum privé de calcaire est neutre. Pour M. Parisot, au contraire: 1° l'influence du calcaire sur la dispersion des plantes serait indirecte ; 2° tous les substratum seraient actifs: le substratum siliceux, par exemple, exerçant sur les plantes qui s'y fixent, et en vertu de la silice et de la potasse qu'il contient, une action attractive, en tout comparable à celle que la chaux exerce sur les plantes calcicoles. On voit qu'en somme l'opinion de M. Parisot ne différerait pas d'une manière très-sensible de celle qui a été soutenue jusqu'ici par tous les partisans de l'influence chimique. » Qu'il me soit permis maintenant de faire remarquer que, si je suis parvenu à des résultats aussi simples, et susceptibles d'une définition aussi précise, c'est surtout aux conditions offertes par mon champ d'études (les ( i) Je reproduis ici in extenso le passage cité par M. Contejean. Je l'ai revu avec atten- tion, et il m'a paru que l'hypothèse qui y est présentée n'est que spécieuse. Son coté faible consiste, selon moi, en ce qu'elle ne fait nullement comprendre pourquoi la chaux, modi- fiant l'action assimilante des plantes silicicoles, par suite de « sa propriété de former des sels insolubles avec les acides orgimiques », n'en ferait pas autant pour les calcicoles: les unes et les autres ayant d'ailleurs à demander et à prendre de la potasse au sol dans lequel plongent leurs racines. « Si les plantes des terrains siliceux, malgré la présence des alcalis qui existent en plus ou moins grande proportion dans toute espèce de sol, ne se rencontrent pas sur tous les terrains, et principalement sur ceux dans lesquels le calcaire domine, c'est que le carbonate (en solution à l'état de bicarbonate), par sa propriété de former des sels insolubles avec les acides organiques, déplace tout ou partie des alcalis, et modifie ainsi l'action assimilante dt's plantes. L'assimilaiion du calcaire n'étant pas entravée par la pré- sence des alcalis, les plantes qui recherchent celte base pourront se dévelo])|)er sur tous les terrains qui en ronferuicnt. » (Partsot, /or. cit., p. ■jS.) (2) Df Viii/luciu-c du terrain sur hi vc-gcUation [Jriii, Se. iiut., 5'^ série, t. XX, p. 3o2). (ar3) siibstralnm des Lichens) que j'en suis redevable. Au lieu de plantes pour- vues d'un système complexe d'organes souterrains, au lieu de sols variant presque à l'infini par leur composition chimique, aussi bien que par leurs conditions physiques, et à chaque élément desquels j'aurais pu être tenté d'attribuer une part quelconque dans le résultat général, je me suis trouvé n'avoir affaire qu'à des plantes chez lesquelles le système radiculaire est réduit à sa plus simple expression, à des substratum consistant en élé- ments minéralogiques le plus souvent isolés, à des conditions physiques enBn, dont il était facile de faire abstraction complète. Ce n'est pas tout; à côté de ces substratum minéraux, représentés par un bloc de grès, par exemple, ou de calcaire jurassique, s'en présentaient d'autres, appartenant au règne organique : desécorces, de la mousse végéraute,etc., servant parfois de soutien aux mêmes végétaux que ceux qui étaient fixés sur les rochers voisins, et pouvant ainsi me donner la mesure de l'importance que je devais attribuer à la composition chimique du substratum minéral. Or c'est la constatation, maintes fois réitérée, que j'ai pu faire, dans les conditions signalées, de la prédilection absolue de certains Lichens pour les roches calcaires d'une part, et, d'autre part, de l'indifférence montrée par un très- grand nombre de ces végétaux pour la nature siliceuse ou organique du substratum, qui m'a amené à reconnaître l'existence de substratum neutres; comprenant, je le répète, tous ceux, tant minéraux qu'organiques, dans lesquels l'élément calcaire fait absolument défaut, ou se trouve assez dissi- mulé pour cesser d'être nuisible (i). » Cette théorie^ vraie pour les Lichens, l'est également pour les Phané- rogames; M. Contejean a entrepris de le démontrer. Il est bien évident, toutefois, qu'il est moins facile de trouver chez ces dernières, que chez leurs sœurs cryptogames, à l'appuyer de preuves palpables; les conditions phy- siques du sol venant, en particulier, entraver à tout moment l'observation et nuire à la netteté des déductions, ce qui n'a pas lieu pour les Lichens. Je me contenterai de dire, pour le moment, que je suis disposé à voir une grande ressemblance entre le tempérament des plantes des tourbières, dont un assez grand nombre peuvent être cultivées en terre de bruyère, et les Lichens qui vivent indifféremment sur des roches siliceuses et sur des substratum organiques. Je rangerais aussi volontiers dans la même caté- gorie, en les comparant aux Lichens corticoles, les plantes épiphytes, qui (i) Voir Remarques complémentaires sur le rôle du substratum dans la distribution des Lichens saxicoles. [Comptes rendus, i4jiiin, iSyS.) C. R,, 1S7J, 20 Semestre. (T. L\XX1, N" iî.) 28 {21^ ) décorent à l'envi les forêts de la zone intertropicale. Quels meilleurs exemples, enfin, pourrait-on citer, parmi les Phanérogames, de végétaux soustraits aux influences chimiques et physiques du sol, que le Tillandsia iisneoideSj ou bien cette autre Broméliacée, à laquelle les Péruviens ont donné la gracieuse appellation de Flor del aire, curieux végétal qui, sus- pendu aux branches par l'extrémité enroulée de ses feuilles, et dépourvue en même temps de racines (i), ne puise en apparence sa nourriture que dans l'atmosphère humide au sein de laquelle elle se balance (2). » M. DE Lesseps annonce à l'Académie que le khédive d'Egypte a adopté le système métrique, qui sera mis en vigueur le i"' janvier 1876 dans les administrations, et dans deux ans pour tout le pays. Les membres de l'Académie, qui ont connu personnellement le khédive, ne seront pas siu*- pris d'apprendre ce nouveau progrès dû à son initiative et à son esprit éclairé. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Examen critique des bases de calcul habiluelle- ment en usage pour apprécier la stabilité des ponts à tabliers métalliques, sou- tenus par des poutres droites prismatiques; et propositions pour l'adoption de bases nouvelles; par M. Lefort. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. de Saint- Venant, Tresca, Resal.) « Le Mémoire que l'auteur soumet au jugement de l'Académie, quoiqu'il soulève des questions théoriques, a surtout un objet pratique. Partant des (i) Celles-ci existent cependant dans les premiers temps de la vie de la plante. (■:>,) Les habitudes du Tillandsia usneoides ne rappellent pas moins celles du Lichen, dont il a emprunté le nom, que son aspect même, et il ne paraît guère douteux que, de même que VUsnea, son émule, ce ne soit par toute sa surface qu'il absorbe les principes divers qui doivent contribuer à son développement. D'autres Broméliacées aériennes, et en assex grand nombre, offrent à la base de leurs feuilles, et grâce à l'ampleur de ces organes au- dessus de leur point d'insertion, des réservoirs naturels où l'eau pluviale est retenue et peut servir de dissolvant à d'autres substances absorbables. S'y passe-t-il alors quelque chose de comparable à ce qui a lieu dans les urnes des yepenthes, des Sarracenia et autres plantes analogues, ofi ces réservoirs sont le siège d'une véritable digestion? C'est ce que je ne sau- rais dire; mais, après avoir lu le remarquable travail du D'' Hooker sur les « plantes carni- vores « [Dritis/i Msoc, Belliist), on serait assez porté à croire que la chose est au moins possible. (2,5 ) formules connues, établies d'abord par Navier, puis étendues par divers savants ingénieurs, il les interprète, les développe, en donne des solutions ou en tire des déductions nouvelles, et il montre la marche à suivre pour les appliquer correctement. » Les ponts métalliques ont été surtout construits, dans ces trente der- nières années, en vue d'assurer économiquement la continuité des chemins de fer à travers les obstacles que leur établissement rencontre, tels que ri- vières, canaux, vallées profondes, etc. C'est aussi sous cet aspect spécial que l'auteur traite la question, sans que, d'ailleurs, les raisonnements et les méthodes de calcul cessent d'être généraux. » Il importe tout d'abord de connaître, dans leurs détails, la composition des trains les plus pesants qui peuvent circuler sur les chemins de fer. Tel est l'objet des diagrammes annexés au Mémoire, qui donnent ces rensei- gnements pour la générahté du grand réseau des chemins de fer français. » Dans une première Partie, l'auteur rappelle les hypothèses sur les- quelles repose la théorie, définit le système des pièces principales qui com- posent la charpente des ponts métalliques, et fait servir les diagrammes dont il vient d'être question à la préparation de tableaux numériques qui doivent faciliter l'exécution des calculs ultérieurs. L'idée mère qui a pré- sidé à la confection de ces tableaux consiste dans la considération de l'invariabilité, au point de vue statique, du système des essieux constitutifs des trains de circulation. » L'auteur traite ensuite, dans deux autres Sections, des ponts à travées indépendantes et des ponts à travées solidaires. Pour les uns, les poutres sont interrompues ou coupées sur les points d'appui; pour les autres, les poutres forment un système continu, quel que soit le nombre de ces ap- puis. » Le Mémoire se termine par les conclusions suivantes : » Les épreuves par poids mort uniformément réparti et constant par unité linéaire, telles que les définit l'arrêté ministériel du 26 février i858, n'ont aucun sens mécanique, ou constituent xuie fausse appréciation des efforts que les tabliers métalliques ont réellement à supporter. Ces épreuves exigent des manutentions longues et coûteuses, donnent lieu à des inter- prétations erronées, et doivent être absolument supprimées. » Pour les ponts dont l'ouverture est inférieure à 82 mètres, le train de marchandises, remorqué par une seule machine à quatre essieux couplés, est celui qui fait acquérir aux poutres le plus grand moment de flexion. » Pour les travées dont l'ouverture est supérieure à Sa mètres, ce plus 28.. ( 2'6) grand moment est produit par le train de marchandises remorqué par deux machines à trois essieux couplés. » Dans les deux cas, la plus grande action est exercée lorsque le centre de gravité du train correspond à peu près au milieu de la travée. » Dans les ponts à travées indépendantes, pour le calcul de la résistance des poutres, il convient de considérer directement l'action des surcharges locales qu'amènent les trains ci-dessus définis. Les opérations s'effectuent très-rapidement à l'aide des tableaux numériques donnés dans le Mé- moire (article 6 de la première Section). » Pour le calcul de la résistance des poutres dans les ponts à travées so- lidaires, il suffit d'ajouter, par mètre linéaire, au poids permanent, un poids analogue, exprimé par le rapport de la plus grande surcharge que la travée considérée peut recevoir à l'ouverture de cette travée. Ce poids supplé- mentaire est une fonction hyperbolique de l'ouverture de la travée, et sa valeur s'obtiendra directement, soit par interpolation, à l'aide d'un tableau numérique (article 19 de la troisième Section). » Il y a lieu de modifier le système des épreuves réglées par l'arrêté mi- nistériel du 26 février i858. Ces épreuves, suivant les cas, demandent trop ou trop peu aux constructeurs des ponts à tabliers métalliques. » ANALYSE. — Intégration dune équation aux différentielles partielles du second ordre. Note de M. N. Nicolaidès. (Commissaires : MM. Bonnet, Puiseux.) « L'équation aux différentielles partielles du second ordre, dont je vais donner ici l'intégrale, est la suivante : (l) rf'. _ ^./'/\z dudu, (f+f^Y z est la fonction principale, u, 11, les variables indépendantes et /, J, deux fonctions arbitraires, l'une de w, l'autre de Uf. » C'est en étudiant les surfaces dont toutes les lignes de courbure sont planes que j'ai obtenu l'intégrale de l'équation (1). Sans reproduire ici les détails, qui ne présentent aucun intérêt, je vais donner de suite l'intégrale. On a 2 \J\ /', ( 217 ) i|(, i|;, étant deux nouvelles fonctions arbitraires, l'une de u, l'autre dei^,. •) Pour vérifier ce résultat, il suffit de différeutier d'abord par rapport à u et puis par rapport k «,; il vient d'abord du /+/; {/+/,)= -m'' et ensuite 2/'/', ' f/« rf«, 2 V/' "^ /', j / H- / ' en combinant cette dernière équation avec (2), on obtient évidemment l'équation différentielle (l). Il y a une remarque intéressante à faire relati- vement à la forme (2). C'est que l'on peut étendre l'intégrale (2) à des équations différentielles d'ordre plus élevé. Eu effet l'équation aux diffé- rentielles partielles du troisième ordre et k trois variables indépendantes u, u,, «2, d'z 6/'/',/', 2 du du, du, (/-h /, -I- /i/ a pour intégrale ^4-4, et il en est de même pour les ordres supérieurs. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur la sensibilité récurrente des nerfs pèiiplié- riques de la main. Note de M. A. Richet, présentée par M. Ch. Robin. (Renvoi à la Section d'Anatoraie et Zoologie.) « Le but de celte Note est de rappeler à l'Académie quelques faits qui me sont propres, concernant la sensibilité du bout périphérique de ces nerfs complètement divisés et des téguments auxquels ils se distribuent. » En 1864, Eaugier ayant eu k traiter un blessé, dont le nerf médian avait été divisé au niveau du poignet, pratiqua la suture du nerf avec un fil de soie, et le soir même il constata que la sensibilité du nerf périphérique avait reparu. Il expliqua le phénomène par la réunion immédiate et la ci- catrisation des deux extrémités du nerf divisé. » Cependant le fait de cette régénération nerveuse presque instantanée (2l8) était en désaccord absolu avec les données de l'histologie pathologique et avait laissé les chirurgiens et les physiologistes indécis et incertains. Aussi quand, trois ans après, j'eus l'occasion d'observer un fait semblable, je ré- solus de chercher de nouveau la solution du problème, et je réussis à la trouver. » En effet, avant de faire la suture et non après l'avoir faite, m'étant assuré que le nerf médian était complètement coupé, j'explorai la sensi- bilité, et je constatai que le bout central du nerf était très-sensible, mais que le bout périphérique l'était aussi. Je ne me contentai pas de cet exa- men, et j'explorai successivement et en délai! la sensibilité des téguments innervés par le nerf médian. Au lieu de la trouver abolie, comme cela au- rait dû être, d'après les idées reçues, je pus constater et montrer à mes col- lègues MM. Pajot, Denonvilliers, Michel (de Strasbourg) et Duchenne (de Boulogne) que la malade avait conservé la faculté de sentir à la face pal- maire du pouce, de l'index et du médius. J'ai, d'ailleurs, varié les explo- rations autant que le permettait la situation de la malade, en recherchant avec soin l'état des différents genres de sensibilité. Enfin j'ai pu aussi explorer lacontractilité au moyen de l'électricité. » Tels furent les phénomènes que j'observai. Voici. maintenant l'expli- cation que j'en donnai, dans mes Leçons cliniques, reproduites à cette époque dans plusieurs journaux (i). » Les nerfs sensitifs de la main, disais-je, au lieu de se terminer comme les autres nerfs, présentent une disposition spéciale que M. le professeur Ch. Robin a signalée le premier (2). Les filets nerveux terminaux du mé- (t) Union médicale, i4 novembre 1867, p. o.'jo, et 10 décembre 1867, p. 444" ^^^"^ aussi Gazette des liôpitau.r, novembre 1867. (2) Voici en quels termes a été reproduite la partie de ma Leçon dans laquelle j'ai exposé les faits que m'avait communiqués M. Robin avec un dessin à l'appui: « Quant à la sensi- bilité conservée Jans les téguments de la main et des doigts au-dessous de la section du nerf médian qui siégeait à 3 centimè-lres au-dessus du poignet, elle pourrait tenir, suivant M. Robin, à ce que les filets nerveux qui vont se perdre dans les corpuscules du tact, tirent leur oiigine d'anses terminales rattachées, d'une part, au nerf médian et, d'autre part, au nerf radial par exemple. M. Robin a suivi au microscope les filets qui parlent de ces anses; il les a vus très -nettement, ils ont un diamètre de o""", i à peu près et un trajet de 4 à 10 millimètres avant de se terminer dans les corpuscules du tact. » [Gazette des hôpitaux, Paris, 1867, in-folio, p. 5'j6.) Je revins à plusieurs reprises sur ces faits, sur leur importance. J'ajoute que le fuit clinique, observé en 1867, confirme les faits anato- niiques et prouve sans réplique qu'(7 / a des fibres du radial qui se joignent à celles du mé- ( 219 ) tlian, dn radial et du cubital se réunissent à leur extrémité pour former des anses. De ces anses partent d'autres filets plus fins, n'ayant que -j^ de millimètre de diamètre et se rendant, après un court trajet de quel- ques millimètres, dans les corpuscules du tact. Chacun de ces corpuscules reçoit donc des filets provenant des anses anastomotiques du cubital ou du radial avec le médian. C'est ainsi que la section d'un des troncs ner- veux est impuissante à produire l'insensibilité de ces corpuscules, organes essentiels du toucher, » Poiu- expliquer la sensibilité du bout périphérique du nerf lui-même, il fallait bien admettre qu'un certain nombre de fibres sensitives, venant soit du radial, soit du cubital, et suivant la voie des anastomoses indiquées par M. Robin, vinssent, par un trajet récurrent, ramener la sensibilité dans le tronçon situé au-dessous de la section, à moins de supposer toutefois, disais-je, que cette sensibilité ne tint aux nervi nervorum, découverts par M. Sappey, ce qui était peu probable. Les nerfs de chaque face de la main et du poignet reçoivent donc de ceux de la face opposée des filets allant se terminer aux mêmes parties des téguments, outre ceux de certaines ana- stomoses du médian avec le cubital, par exemple. Aussi peut-on dire qu'à la main, organe spécial du tact, la répartition des sensibilités générale et spéciale, la circulation nerveuse, qu'on me passe cette expression, est aussi bien assurée que la circulation artérielle. » Ces faits que je m'étais efforcé d'établir en 1867 furent alors l'objet dian pour se distribuer aux mêmes points de la peau des doigts et jusques au-dessus du poignet en remontant. M. Robin avait en effet montré que ces anastomoses se faisaient de collatéral à collatéral, sans préjudice d'autres sans doute, telles que celles déciitcs plus tard par Arloing et Tripier, par Weir-Mitchell , par Warehouse, par HyrtI, par Beale. Quelque abrégée que soit ici la reproduction qui a été faite de cette partie de ma Leçon, la netteté de cet exposé est tellement évidente que je m'étonne que les autours qui m'ont suivi n'en aient pas tenu compte. C'est ainsi que dans le Rapport de M. Claude Bernard sur les prix de Physiologie on lit (séance annuelle de l'Académie des Sciences, 21 juin 1875) : «■ Plusieurs fois, sur l'homme, le nerf médian divisé accidentellement fut réuni à l'aide d'un point de suture et, bientôt après fopéiation, la sensibilité avait en partie reparu dans les parties auxquelles ce nerf se distribue. Pour se rendre compte de ces faits singu- liers, signalés à différentes reprises, plusieurs auteurs crurent à une restauration de la sen- sibilité qu'ils expliquaient par l'hypollicse d'une réunion immédiate. MM. Arloing et ïripiei ont montré que cette sensibilité est due à des anastomoses nerveuses périphériques. » (Arloing et Tkipier , Archives de Pliysiologic , 1869, t. II, p. Sî.) Il y a là plusieurs omissions qu'il importe d'autant plus de combler qu'émanant d'un physiologiste aussi auto- risé elles risqueraient de se perpétuer. f 2 20 ) de controverses animées, tant ils heurtaient de front les idées reçues, et tout d'abord ils furent déclarés inexacts; puis MM. Léliévant (i) et Bœckel (2) publièrent en France deux faits analogues. J'ai eu moi-même, depuis, l'oc- casion d'en observer deux autres (3) qui ont été également publiés. Les recueils étrangers, anglais et américains surtout, en ont rapporté plusieurs de leur côté. Enfin leur confirmation définitive se trouve dans les beaux travaux de MM. Arloing et Tripier, remontant à l'année i86g, et qui viennent d'être couronnés par l'Académie. » En résimié, là où l'on n'avait vu d abord qu'un fait de réunion immé- diate des nerfs, avec passage de l'influx nerveux à travers la cicatrice, j'ai montré qu'il n'y avait, au contraire, que la manifestation physiologique d'une disposition anatomique normale, préexistante, dont les physiolo- gistes ne s'étaient pas rendu compte, et qui n'avait que des rapports fort éloignés, si même elle en a, avec les faits de sensibilité récurrente décou- verts par Magendie dans les racines postérieures. » Il importait, dans l'intérêt de la vérité, de préciser ces données, qui dé- montrent une fois de plus que c'est l'observation clinique qui a fixé l'atten- tion des savants sur ces faits remarquables, celle des histologistes et des expérimentateurs en particulier. » GÉOLOGIE. — Etude des nodules à oligoclase des laves de la dernière éruption de Santoiin. Noie de M. F. Focqcé, présentée par M. Ch. Sainte-Claire Deville. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « Les nodules à oligoclase, renfermés dans les laves de la récente érup- tion de Santorin,se présentent sous la forme de masses arrondies, dont le volume varie depuis moins de i centimètre cube jusqu'à plusieurs déci- mètres cubes. Ces nodules adhèrent fortement à la lave ambiante, laquelle ne paraît pas sensiblement modifiée par leur contact. Quand on les consi- dère à l'œil nu, ils offrent l'aspect d'une matière d'un brun grisâtre, fine- ment scoriacée, d'apparence presque homogène. La cristallinité très- (i) Traité des sections nerveuses. Paris, 1868, 1872. (2) Gazette des hôpitaux, 1872. (3) Le premier de tes faits est dans la llièse de M. Filhol [De la sensibilité récurrente dans la main], 1873, p. 20 et stiivantes; le deuxième dans le /oHrwn/ de V École de Médecine, i8'j45 p. 4^ <^' suivantes. ( 221 ) prononcée de la roche ne se montre bien que lorsqu'on l'exauiine au microscope. On voit alors qu'elle contient une prodigieuse quantité de cristaux de feldspath, associés à des cristaux moins nombreux, d'apparence pyroxéuique, et à du fer oxydulé. Tous ces cristaux sont enchevêtrés irré- gulièrement au sein d'une matière vitreuse d'un jaune brunâtre. » Les cristaux de feldspath se présentent sous la forme de prismes allongés, modifiés par des facettes terminales. Ils sont isolés ou groupés. Les groupements les plus communs sont opérés suivant la face g,, comme dans \a pierre de Soleil; exceptionnellement, on observe un groupement suivant une des modifications inclinées du sommet du prisme. La longueur de ces cristaux dépasse rarement o'""", 5 et ne s'abaisse guère au-dessous de o"^,i; leur largeur varié entre o""",3 et o""",5. En sonnne, ils affectent des dimensions moyennes, dont ils ne s'écartent guère, ni dans un sens ni dans l'autre. Placés entre deux Niçois croisés, ils exercent une action vive sur la lumière polarisée, et ne l'éteignent pas parallèlement à leurs axes cristallographiques. Ils sont donc tricliniques. Cependant ils présentent rarement les stries caractéristiques du sixième système cristallin. Dans les cristaux accouplés suivant g, et vus sur les faces^ accouplées, l'extinction se fait sous un angle d'environ 1 3 degrés, de chaque côté de la hgne de jonction , Ce feldspath résiste très-bien à l'action de l'acide nitrique bouillant. Il ren- ferme fréquemment des inclusions de la matière vitreuse ambiante et, plus rarement, des cristaux ou des granules de substance pyroxénique. Les in- clusions de malièi-e vitreuse y sont dépourvues de contours réguliers, ou, au contraire, affectent des formes en relation avec la symétrie du cristal. Généralement chacune d'elles renferme une bulle de gaz. Parmi les inclu- sions vitreuses sans bulle, quelques-unes, dont le diamètre dépasse à peine o°"",oo3 et la longueur o'"'",oi, sont remarquables par leurs alignemonls. Elles sont distribuées en filets rectilignes parallèlement aux arêtes — et — • Dans les mêmes feldspaths on aperçoit aussi de nombreuses cavités à gaz, sans enveloppe amorphe. ') La substance pyroxénique se présente sous la forme de petits cristaux jaunes ou vert clair. Ce sont, en général, des prismes modifiés par des pointements terminaux. Les dimensions sont à peu près les mêmes que celles des cristaux de feldspath. Comme ceux-ci, ds se maintiennent dans des limites déterminées de longueur et de largeur. Observés au microscope eutre deux Niçois croisés, ils montrent une action très-vive bur la lumière C. K., -.STi. J' Hcnicstrc. (1. LXXXI, ^ > a. , 29 ( 222 ) polarisée. Presque tous (an moins 90 pour 100) éteignent la lumière paral- lèlement à leurs arêtes longitudinales. » Ceux qui, en faible proportion, ne se comportent pas ainsi, éteignent la lumière polarisée dans une direction faisant un angle d'environ 35 de- grés avec leurs arêtes longitudinales. Ces derniers sont de couleur vert clair, moins purs que les autres. Ils sont surtout riches en petites inclusions de fer oxydulé. Ils sont aussi moins bien cristallisés; le plus souvent, ce ne sont que des granules irréguliers. Quand on les examine entre les deux ISicols croisés dans une position différente de celle de l'extinction, avant comme après leur isolement par l'acide fluorhydrique, on les voit brillam- ment colorés de teintes irrégulièrement répandues à leur surface, ce qui tient à des irrégularités d'épaisseur dans le sens où on les considère. Ils ne sont pas dicbroïques. En résumé, ce sont de vrais pyroxénes, plus ou moins aplatis parallèlement à la face g, et mal cristallisés, » Les autres cristaux, verts ou jaunes (qui éteignent parallèlement aux arêtes longitudinales), sont faiblement mais nettement dichroïques. Exa- minés avec un seul Nicol, ils se colorent en vert lorsque leurs arêtes longitudinales sont parallèles à la petite diagonale de la base du Nicol, et en jaune dans la direction perpendiculaire. Ils sont presque tous très-bien cristallisés, plusieurs entièrement purs; cependant on remarque encore dans la plupart d'entre eux des inclusions diverses. Ces inclusions sont de la matière vitreuse avec ou sans bulle de gaz et, plus rarement, du fer oxy- dulé. Ces cristaux résistent très-bien à l'acide fluorhydrique concentré. On ne voit aucun passage entre eux et ceux qui appartiennent incontestable- ment à l'espèce pyroxène. Notons encore qu'aucun d'eux ne présente ces stries de clivage, si utiles dans la détermination spécifique des pyroxénes et des amphiboles. La faiblesse du dichroïsme et la disposition des facettes terminales de ces cristaux excluent l'opinion qui les rattacherait au groupe des amphiboles. Si l'on en fait des pyroxénes, il faudrait admettre que, dans les coupes examinées au microscope, ils se présentent en lamelles pa- rallèles à la face A,, à l'exclusion de toutes les autres sections. L'invraisem- blance d'une telle hypothèse est frappante. Reste l'opinion qui en fait des cristaux rhombiques. Cette opinion est justifiée, non-seulement par les pro- priétés optiques ci-dessus indiquées, mais encore par la faible teneur en chaux de ces cristaux. [Voir les résultats numériques de l'analyse (1)]. (1) M. Des Cioizeaiix, à (|iii j'ai soumis les cristaux en question, n'a pas liésitii dans le clioix d'une telle interprétation. Il les considère couiiiie de l'hypersthène. ( 223 ) » Le fer oxydnlé est assez bien cristallisé et pas très-abondant. » La matière amorphe est pure et transparente, quoique assez fortement colorée en brun. En outre des cristaux qui viennent d'être décrits, elle renferme de nombreux faisceaux de cristaux prismatiques, très-allongés, transparents et incolores. Ces cristaux, dont la longueur atteint jusqu'à o""°, 5, mais dont la largeur ne dépasse guère o"™, oi, sont tellement minces que la plupart n'exercent aucune action sensible sur la lumière polarisée. Les plus épais d'entre eux se colorent en blanc entre les Niçois croisés et éteignent sensiblement dans le sens de leur longueur. Composition Analyse en bloc des cristaux rliombîques delà (l'aspect matière Composition du feldspath. Oxygène. pyroxénique. Oxygène. des nodules. Silice 59,7 3i,5 48,6 25,9 58,4 Fe'O' 0,4 21,3 4,6 ■' 8,1 Alumine 23,9. 10,7 \ 6,0 | 20,7 Chaux 7,9 2,1 i 3,2 0,9 1 ' ' 6,2 Magnésie 1,0 0,1 \ 4)° 20,0 8,0 ' 2,7 Soude 6,6 ''7 1 traces 3,7 Potasse 0,8 0,1/ 0,0 0,5 99)6 99,1 !oo,2 Poids spécifiques.. 2,629 3,472 2,687 Raj)poi'ts des quan- tités d'oxygène... Si:R=:8,83:3i,i2 Si:R=:2:i,o5 » Dans mes précédentes Communications à l'Académie, j'ai démontré la présence de l'albite, du labrador et de l'anorthite dans les laves de la der- nière éruption de Santorin ; le présent travail y établit la présence de l'oli- goclase. Ces laves offrent donc les quatre principaux types de feldspaths tricliniques. » On doit aussi y admettre la présence simultanée de deux bisilicates de la formule (FeMg)Si^, l'un rhombique, l'autre monoclinique. » CHIMIE AGRICOLE. — De l'achat des betteravea basé sur la densité du jus. Note de M. Durin, présentée par M. Peligot. (Commissaires: MM. Decaisne, Peligot, Thenard.) « Les expériences récentes de MM. Fremy et Dehérain, Corenwinder, Woussen, Pagnoul ont montré l'influence des fortes fumures sur la richesse saccharine des betteraves. M. Dubrunfaut avait aussi depuis longtemps dé- claré que-la qualité des betteraves est en raison inverse de la quantité ré- 29.. ( 23/, ) coltéc. On conçoit dès lors comment les intérêts fies ciillivateiirs qui fIoive?it prodigiior les engrais a/.otés pour obtenir une abon7o » io4o à T045 8,06 " 1(145 io5o 8,02 " io5o io55 8,20 " i()55 1060 'j ,5o " 1060 et au dessus 8,3o (r) La détermination des sels a été faite par M.AVoussen, qui a bien voulu nous commu- niquer SCS résultats ; ce travail coinpiend des expériences de plu.sieurs années, faites sur des betteraves de toutes natures. ( 235 ) » Il ressort de ces premières données qne la teneur en sels est sensible- ment l.T même pour fous les jus, quelle qu'en soit la densité, excepté pour le jus d'une densité inférieure à io4o, lequel contient la quantité de sels maxima. Comme on sait que la richesse en sucre peut varier du simple au double, il est évident que le rapport des sels au sucre devient extrême- ment différent dans un certain nombre d'échantillons : ce sont probable- ment les divergences de ces derniers rapports qui ont contribué à faire croire à la grande variabilité des sels et à empêcher jusqu'à présent l'emploi de la densité à la mesure de la richesse. Mais, comme il s'agit ici d'apprécier l'influence des sels sur la densité, et que cette influence est proportionnelle à la quantité de sels existant dans le jus et non au rapport des sels au sucre, nous pouvons considérer celte influence comme pratiquement con- stante, en admettant une erreur de jT^ (ioo4) entre les points extrêmes, c'est-à-dire entre le maximum et le minimum des sels constatés dans cent cinquante analyses salines et de -^^^ {looi) seulement entre ces points ex- trêmes et la moyenne des sels que nous indiquons. )) La pesanteur spécifique des matières organiques autres que le sucre est très-inférieure à celle du sucre et bien moindre encore que celle des sels; il est donc évident que leur variation n'aura qu'une influence res- treinte sur la densité. Cette variation est très-grande; suivant MM. Fremy etDehérain, les matières azotées existant dans la betterave oscillent entre 4,5o et ig,8o du poids de la matière sèche, soit 0,80 à 3,3o du volume du jus ; mais il faut remarquer que les points extrêmes de ces proportions, de même que les points extrêmes des quantités de sels, sont de rares excep- tions, et c'est pour étendre les erreurs possibles dans les plus larges limites que nous nous sommes servis de ces maxima et minima. MM. Fremy et Dehérain ont constaté que les plus fortes proportions de matières azotées existent dans les betteraves les moins riches en sucre: ainsi, dans les jus d'une densité inférieure à io4o, toutes les conditions mauvaises : excès de sels, de matières azotées, d'eau se réunissent pour démontrer au fabricant qu'il ne doit pas accepter de telles betteraves. Nous pensons qu'en moyenne on peut attribuer une densité de 1002 à ioo3 aux matières azotées conte- nues dans le jus. » Ainsi les sels étant en proportion presque constante dans le jus, les matières azotées n'ayant qu'une influence très-restreinte , on voit que les oscillations de la densité du jus des betteraves peuvent être considérées pratiquement comme déterminées par les différences de richesse saccha- rine. Il devient possible, dès lors, de calculer des coefficients à l'aide de.s- ( 226 ) quels on déduirait la richesse en sucre de la densité du jns. Pour établir ces multiplicateurs, nous avons à la fois pris la densité et dosé le sucre de plus de trois cents échantillons de betteraves. Nous avons vu plus haut que les betteraves les plus pauvres en sucre contenaient le plus de matières étran- gères, nous devions donc trouver des facteurs croissant avec la richesse; l'expérience a confirmé nos déductions, et nous avons constaté que, pour avoir la richesse en sucre d'un jus de betterave, il fallait multij)lier le nombre de degrés densimétriques {i° — loio) Pour le jus au-dessous de io4o (4° ' ), par. . . . i,74 » >> de io4o à 1045 (4° à 4°)5) » .... 1,99 » » de 1045 à io5o (4°,5à5" ) » . . . . 3,o3 » » de io5o à io55 (5° à 5°, 5) » .... 2,06 » » de io55 à 1060 (5'',5à6'' ) » .... 2,08 » » de io6o à 1070 (6° à 7° ) u . . . . 2,i5 » Le tableau suivant indique le mode de formation des coefficients; la comparaison des résultats d'analyse justifie ces coefficients et permet d'éta- blir la valeur industrielle de la betterave : Nombre Densité Richesse _^_ Catégories par densilé. d'essais. moyenne. par analyse, par calcul. Observations. Au-dessous de io'|0 10 io35 — 3°, 5 (i,o8 C,oo La dilTérence entre l'analyse et le » de io.'|0 à 1045. 30 io'(7,i — 4°'^' 3,38 8,37 calcul dans la catégorie de den- » de 10^5 à io5o. /|0 io47'3 — /|°,73 9,61 9)Go sitéan-dessusdc 1060 s'explique » do io5o a io55. 77 io53 — ^°,^o 10,90 'o,gi par le faible excès de la don- • de io55 h 1060. 77 1067 — 5°, 7 11, 85 11, 85 site moyenne sur 1060; noire Au-dessus de 1060 67 ioCi,8 — G", 18 i3,07 i3,r!8 coefllcient est établi pour une moyenne do iûC3 à 1064. » Ces études ont été faites dans le laboratoire et avec les conseils de M. Dehérain. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Des microzpnas et de leurs jonctions aux différents âges d'un même être; par M. J. Béchahp. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Pasteur, Berthelot, Trécul.) « Dans diverses Communications à l'Académie des Sciences, MM. A. Bé- champ et Estor ont démontré que, dans un tissu animal quelconque, dans une cellule, les parties physiologiquement et primordialement actives sont certaines granulations moléculaires que les auteurs ont désignées sous le nom de niicrozpnos. Ainsi les microzymas du foie isolés sont capables de fluidifier l'empois sans le saccharifier, tout en lui faisant subir ensuite une ( 227 ) véritable fermentation, de l'ordre de celles qu'accomplissent les microzy- mas de la craie et autres ferments figurés. Depuis lors, M. Béchamp a isolé les microzymas du pancréas, et a constaté qu'ils fluidifient et saccharifient l'empois avec une rare énergie. Les microzymas du foie et du pancréas, morphologiquement semblables, sont donc fonctionnellement distincts. De ces deux faits découlait comme conséquence que les microzymas issus d'un même être, mais de centres organisés différents, ne sont pas nécessai- rement doués de la même fonction chimique. Les mêmes observateurs ont montré, en outre, que ces microzymas sont les facteurs des bactéries que l'on voit apparaître lorsque les tissus sont abandonnés à eux-mêmes, soit dans l'empois de fécule, soit dans l'eau sucrée. » Le travail que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie a pour but de généraliser la conclusion qui ressort des deux faits que je viens de citer; non-seulement la fonction des microzymas varie d'un organe à l'autre, mais l'activité des microzymas varie avec l'âge des tissus qui les contiennent. n Comme il [n'est pas toujours possible d'isoler les microzymas d'un organe, lorsqu'il s'agit du muscle par exemple, il a été nécessaire de cher- cher à séparer les parties organisées de ce tissu des substances purement chimiques. Le muscle broyé a été soumis à un lavage prolongé à l'eau créosotée; la partie restée insoluble a été reprise par l'acide chlorhydrique au millième, qui dissout la syntonine; enfin il reste une dernière portion, qui a été débarrassée d'acide par un nouveau lavage prolongé. La première partie de ce traitement contenait les matières albuminoïdes solubles et peut-être une zymase; mise en contact de l'empois, celui-ci a été fluidifié et non saccharifié; le milieu, au bout de longtemps, est resté neutre, et rien d'organisé ne s'y est développé. La deuxième partie (syntonine), placée dans les mêmes conditions, s'est montrée absolument inactive et rien d'organisé n'a apparu. La troisième partie, qui devait contenir ces microzymas, non- seulement a fluidifié l'empois, mais lui a fait subir une fermentation; on a découvert au microscope des microzymas libres et associés. » D'après celte expérience, c'est dans la partie absolument insoluble et organisée que réside l'activité transformatrice la plus grande. Elle contient les microzymas. On pourrait objecter que certaines transformations obser- vées sont dues à quelque zymase. Mais l'activité de celles-ci est toujours limitée : elles ne donnent jamais naissance avec la fécule qu'à des dérivés qui sont reliés entre eux et avec elle par des relations très-simples d'allo- tropie, d'isoméne ou de composition, comme les granules de Jacquelain, la fécule soluble, la dextrine, le glucose. Au contraire, les parties qui cou- ( 22« ) tiennent les inicrozymas font subir, en outre, une fermentation de l'ordre des phénomènes de nutrition. » Pour étudier l'activité des tissus aux différents âges d'un même être, j'ai employé comme réactifs l'empois de fécule et le sucre de canne : l'empois de fécule ou la solution de sucre de canne, bouillie pendant quelques minutes, était créosotée bouillante; on introduisait ensuite dans ces réactifs les organes enlevés à l'animal immédiatement après sa mort, et, après les avoir lavés à l'eau créosotée, on plaçait l'appareil dans une étuve dont la température oscillait entre 3o et 4o degrés. J'ai d'abord opéré avec les tissus d'animaux adultes (chien, vache) et de l'homme. 0 Les tissus des adultes ont une activité puissante sur l'empois de fécule : ils le fluidifient toujours, le saccharifient souvent, et l'on constate la forma- tion de l'alcool, des acides acétique et butyrique : des bactéries prennent toujours naissance. Le cerveau seul fait exception. Les mici'ozymas ne fluidifient pas l'empois, et, dans tous les cas, ne le saccharifient jamais, et jamais non plus l'on ne voit apparaître de bactéries. » MM. Béchamp, Estor et Saint-Pierre avaient fait voir que la salive parolidienne du cheval était incapable de saccharifier l'empois ; les glandes salivaires ne devaient pas avoir davantage d'action, et, en effet, les glandes salivaires de deux chiens ont parfaitement fluidifié l'empois, l'ont fait fer- menter, sans formation préalable d'une trace de glucose. Des bactéries, de véritables Leptothrix avaient pris naissance, comme dans tous les cas où interviennent ces glandes. » Les glandes salivaires de l'homme sont beaucoup plus actives que celles des animaux. Elles fluidifient et saccharifient l'empois presque aussi rapidement que le pancréas. Ce fait avait déjà été constaté par M. Claude Bernard. Il y a donc là luie différence considérable entre la fonction des microzymas de ces glandes chez l'homme et chez le chien; mais, sauf cette particularité, tous les autres tissus de l'homme se sont comportés comme ceux des animaux. » Les tissus d'adultes n'agissent que faiblement sur le sucre de canne, rarement ils le saccharifient, et la quantité de glucose produite est toujours très-petite. Les mélanges n'en sont pas moins en fermentation, puisque le liquide devient acide; il se produit, en effet, de l'alcool, les acides acétique et lactique. Le sucre de canne peut donc fermenter directement, et il n'est pas nécessaire, pour les microzymas, qu'il soit préalablement transformé en glucobe, ainsi que cela arrive pour la levure de bière. » J'ai vu quelquefois apparaître lu fermeutation visqueuse du sucre de ( 229 ) canne. M. Peligot avait constaté dans ces fermentations l'apparition d'un petit ferment celhilaire. Je l'ai cherché avec le plus grand soin dans mes expériences, sans le découvrir. On voit par là que, dans certains cas, les microzymas et les bactéries qui en proviennent sont aussi capables de pro- voquer cette fermentation spéciale, » Enfin, tandis que les bactéries apparaissent facilement dans l'empois de fécule, elles sont toujours rares dans le sucre de canne. » Les microzymas des tissus de fœtus, tant humains qu'animaux (veaux), ont une activité très-faible sur l'empois de fécule; mais cette activité aug- mente avec l'âge du fœlus. Quand on a affaire aux tissus de fœtus d'un à trois mois, on remarque que la fluidification est toujours incomplète; ce- pendant ce mélange devient acide. Les tissus de fœtus de quatre à huit mois opèrent la fluidification et In saccharification de plus en plus facile- ment, et enfin, au moment de la naissance, ils se comportent sensiblement comme ceux d'adultes. » On remarque, de plus, que les tissus de très-jeunes fœtus, même le pancréas, ne contiennent pas de zyinase; et cela devait être, puisque leurs microzymas ont une très-faible activité. )) Les bactéries apparaissent difficilement, même dans l'empois, avec les organes de très-jeunes fœtus, ce qui rapproche leurs «licrozymas de ceux de l'œuf; mais leur évolution est d'autant plus facile que le fœtus est plus âgé. )> Le cerveau seul a fait exception ; il fluidifie d'autant plus aisément l'empois qu'il appartient à un plus jeune fœtus; à trois mois il contient même une zymase. Il est intéressant de voir, en outre, les microzymas du cer- veau de très-jeunes fœtus évoluer en bactéries, ce qui n'ari-ive jamais pour l'adulte. A huit mois, le cerveau de fœtus se comporte comme celui d'adulte. » Les microzymas des tissus de fœtus agissent mieux sur le sucre de canne que ceux d'adultes; ils arrivent presque tous à la saccharification et le mélange devient acide; leur développement en bactéries se fait rarement dans ce cas, et l'on constate surtout des microzymas associés. » CUIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Nouveau procédé pour le dosage de r oxygène libre dans l'urine; par M. D. Freire. (Commissaires : MM. Cl. Bernard, Wurtz.) « Le procédé généralement employé pour doser l'oxygène, ainsi que les autres gaz de l'urine, consiste â soumettre le liquide à l'action du vide, au O.K. ,1876, 2« Sememe. (T. LXXXl.Ni'S.) 3o ( 23o ) moyen de la pompe à mercure. Les résultats sont exacts, parce qu'on atteint un vide presque barométrique; mais ce moyen, d'une exécution longue, réclame des soins spéciaux et l'emploi d'un appareil dont le prix est élevé. » J'ai réduit l'estimation des gaz de l'urine à une analyse volumétrique, au moins pour l'oxygène. On pourra probablement appliquer le même pro- cédé à d'autres liquides que l'urine : eau ordinaire, lait, sang, etc., avec quelques modifications. » La quantité d'oxygène libre, dans l'urine, ne dépasse pas quelques dixièmes de centimètre cube par litre. Il fallait donc un réactif très-sen- sible, pour déceler et mesurer exactement cette petite proportion de gaz. Je l'ai trouvé dans l'acide pyrogallique. » Jja proportion d'oxygène absorbé par une quantité déterminée d'acide pyrogallique est connue depuis les recberches de Dœbereiner : i gramme de ce corps, dissous dans un excès d'ammoniaque, absorbe 38 centigrammes ou 260 centimètres cubes d'oxygène, o?*^, 002 du même acide absorbent o*^*^, 52 d'oxygène. » J'ai fait une liqueur d'épreuve ou une sorte de titrage, avec oi^', 002 d'acide pyrogallique, dissousdansun excès d'ammoniaque, que j'ai exposés pendant quelque temps à l'air, en remuant sur les parois du vase, afin de les saturer d'oxygène. L'absorption totale se fait en quelques minutes. Ensuite, j'ai fait une solution de i^'', 4 ^'^ protochlorure d'clain dans 100 centimètres cubes d'acide chlorhydrique moyennement coiicentré, dont j'ai rempli une burette graduée. J'ai fait couler goutte à goutte cette liqueur sur celle qui résultait ducontact del'acide pyrogallique et de l'ammoniaque, jusqu'à sa complète décoloration. Le nombre de divisions de la burette né- cessaires pour cet effet correspond à la quantité réelle d'oxygène absorbé par o^'',oo2 d'acide pyrogallique. » Cela fait, on prend Socentimètres cubesd'urine, on ajoute oB'',oo2 d'acide pyrogallique, après avoir étendu la liqueur d'eau distillée, récemment bouillie, afin d'avoir un liquide incolore ou presque incolore, et l'on couvre immédiatement le liquide d'une couche d'essence de térébenthine piue, épaisse de quelques centimètres. Alors on ajoute un excès d'ammoniaque, en la faisant couler le long des parois du vase. Le liquide, qui était incolore, devient légèrement violacé ou jaunâtre, changement dû à l'absorption de la petite proportion d'oxygène renfermée dans 5o centimètres cubes d'urine. On ajoute alors, goutte à goutte, la liqueur de la burette à l'urine qu'elle déco- lore. Le nombre de divisions nécessaires à la décoloration donne la quantité ( 23i ) d'oxygène. La difficulté de l'opération consiste à saisir le moment précis de la décoloration, comme dans toutes les analyses volumétriques fondées siu* un changement de couleur de la liqneur. u Je continue , sur les gaz de l'urine, d'autres recherches que j'aurai l'honneur de communiquer plus tard. » M. B. Cacvy demande l'ouverture d'un pli cacheté, déposé par lui le 24 octobre dernier et concernant le traitement des vignes phylloxérées (i). Ce pli, ouvert en séance par M. le Secrétaire perpétuel, contient une Note relative aux « Moyens propres à débarrasser les vignes du Phyl- loxéra ». A cette Note, trop longue pour être reproduite ici, l'auteur ajoute au- jourd'hui les détails suivants : » Montpellier, le 21 juillet 1875. " Dans l'intervalle de temps écoulé depuis l'envoi de ma Note, je ne suis pas resté inactif, au point de vue de mes recherches sur des procédés curalifs, que j'ai toujours considérés comme d'utiles auxiliaires des procédés préventifs, les seuls qui, à mon avis, soient capa- bles de nous débarrasser du Phylloxéra; c'est ainsi qu'en continuant des expériences com- mencées dans le mois d'août dernier, j'ai été amené à adopter d'abord; comme le meilleur insecticide, dans le cts actuel : 1° le sulfure de carbone employé d'une manière toute nou- velle, comme l'indique le contenu de mon pli cacheté; 2° comme succédané de ce composé, préférable quelquefois pour certains motifs au sulfure de carbone libre, l'un de ses dérives, le sulfocarbonate de calcium. 11 Le bon marché de ce sulfocarbonate, sa facile préparation, sinon à l'état de pureté, du moins au point de vue de son emploi comme insecticide, m'ont paru des motifs suffisants pour en adopter l'emploi dans le traitement des vignes phylloxérées; tout me porte à croire que, si un sulfocarbonate pouvait être employé à débarrasser nos vignes de leur parasite, ce serait au sulfocarbonate de calcium qu'il faudrait s'adresser de préférence. " En voyant s'accroître tous les jours le nombre des procédés proposés pour guérir les vignes atteintes du Phylloxéra, j'ai dû chercher à établir d'une manière certaine la date de ceux que j'ai imaginés, afin de pouvoir, au besoin, m'en assurer la propriété. C'est ainsi que j'ai adressé, le 12 mars dernier, à M. le Ministre de l'Agriculture et du Comuiercc, une demande de brevet d'invention, pour des moyens et procédés nouveaux propres à employer le sulfure de carbone au traitement des vignes phylloxérées, pour l'application au même traitement et la préparation du sulfocarbonate de calcium. Aujourd'hui que je (i) Cette demande de M. Cauvy est celle dont il avait déjà été question au Compte rendu de la séance précédente, p. tc)5 de ce volume. 3o.. ( 23p, ) suis en possession tle mon brevet, je mets mes procédés à la disposition de la Commission gouvernementale pour le Phylloxéra, en vue du concours ouvert par l'Assemblée natio- nale. i> MM. G. DE Cakdaillac, h. Lacaton, P, Bossy adressent diverses Com- uiunications relatives an Phylloxéra. (Renvoi à la Commission.) M. Blanchet adresse, de Henrichemont (Cher), des observations rela- tives au projet actuel de création d'une tner intérieure dans le midi de l'Algérie, au sud de la province de Constantine. Eu tenant compte de la superficie et de la profondeur du bassin qu'il s'agirait de remplir, de sa distance au détroit de Gabès, de la faible dénivel- lation dont on peut disposer sur un si long parcours, l'auteur arrive à cette conclusion, qu'il faudrait plusieurs années pour amener la quantité d'eau nécessaire, en supposant même au canal une largeur d'une centaine de mètres. En ayant égard à l'évaporation, il évalue à looo kilomètres carrés environ la surface qui pourrait élre couverte par les eaux. Il est ainsi con- duit à se demander si les résultats seraient en rapport avec les dépenses d'exécution. (Renvoi à la Commission.) M. P. I^Iaii.lf. adrosse un Mémoire relatif aux cyclones. (Commissaires : .MM. Faye, Janssen, Lœwy.) M. Dklafont adresse un Mémoire sur la « Théorie de la droite ». (Commissaires : MM. Hermite, Bonnet, Chasles.) M. J. Mai.essari) adresse une Note relative à une machine à vapeur à très-haute pression, destinée à la direction des aérostats. (Renvoi à la Commission des aérostats.) M. Cil. Pigeon adresse une Note sur les causes du choléra épidémiquc. (Renvoi à la Commission du legs Bré;int.) ( 233 ) M. II. Benoist adresse une Note sur les inondations et les moyens de les prévenir. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Une thèse de M. J. Riban, intitulée : « Des carbures térébéniques et de leurs isoméries. » 2° Une conférence de M. F, Hément, sur « Jacob-Rodrigue Pereire, pre- mier instituteur des sourds-muets en France ». M. le Directeur du Musée de Saint-Germain annonce à l'Académie que, sur la demande du Président du Congrès international de Géographie, les machines de guerre antiques, balistes, catapultes, etc., manœuvre- ront vendredi prochain, 6 août, dans le champ de manoeuvres de Saint- Germain. ASTRONOMIE. — Variations d'éclat du IF^ satellite de Jupiter. Déductions relatives à sa constitution physique et à son mouvement de rotation. Note de M. Flammarion, présentée par M. Faye. (' Les observations que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie prouvent que les quatre satellites de Jupiter varient d'éclat d'un jour à l'autre, i^e quatrième étant celui dont les variations sont les plus fortes, j'ai pensé qu'en les examinant avec attention ces variations pourraient peut- être nous mettre sur la voie de la solution d'un problème posé depuis Cassini, Maraldi et Herschel, mais non encore résolu. Pour arriver au meilleur résultat, j'ai comparé à chaque grandeur assignée à ce satellite par mes observations la position que ce satellite occupait sur son orbite au moment de l'observation. Ayant tracé la hgure du mouvement du sa- tellite autour de la planète, mouvement qui s'effectue presque dans le plan de notre rayon visuel, j'ai pointé les positions observées à leurs places res- ( 234 ) pectives le long de l'orbite, chacune avec un signe correspondant à sa grandeur. Il a été ensuite facile de voir si les différents ordres d'éclat sont disséminés au hasard le long de l'orbite, ou s'il y a une prépondérance marquée sur un arc quelconque de cette orbite. » Voici le tableau de ces positions. On remarque d'abord le rang as- signé à ce satellite parmi ses compagnons, suivant son éclat relatif, a lors- qu'il a été estimé le plus brillant des quatre, 6 lorsqu'il a été estimé le deuxième, c lorsqu'il a été estimé le troisième, et d lorsqu'il a paru le plus faible de tous. On voit que généralement c'est le dernier rang qu'il occupe, quoiqu'il ne soit pas le plus petit comme volume. En regard de la lettre d'ordre, j'ai inscrit la grandeur estimée. La colonne des positions indique la place du satellite sur son orbite, suivant qu'il se trouve à l'est ou à l'ouest de la planète, et dans la partie supérieure (la plus éloignée de la Terrej ou dans la partie inférieure de son orbite. 1874. Rang. Remarques, Positions. 35 mars d 7,5 Plus grande élongation E. 28 » d 10 Presque invisible. 1 élongation E, inférieure. ag » d 7 j élongation E, id. 3o » b fi, 5 i élongation 0, id. 3 avril a 6 Plus grande élongation G. 17 n ^ 1 1 élongation G. inférieure. 24 » d 9) ^ élongation E, supérieure. ( Il produit une forte ombre noire ) ■9 mai c 7 ,5 j 3^^ ,e p^le de V- i * elongat'on O, inférieure. 4 juin d 9,5 Proche de T/r E, id. 5 » c 7,5 V élongation O, id. ( Très-brillant. Le 4, il était plus ) 8 » « G i ,•, • '.IIP 1 1 Plus grande élongation 0. ( petit qu une étoile de 9"^ grandeur, j '' " 9 u b G, 5 P5 élongation 0, supérieure. 10 » c 7,5 I élongation O, id. 11 ^ b 7, a 3 élongation O, id. \i » c 7 ~ élonga'ion O, id. i4 d 7,5 I élongation E, id. 23 » d 7,8 ^ élongation O, inférieure. 5 juillet d 8 , ' élongation E, id. 6 > c 8 j élongation E, id. 1875. 28 mars A G,3 -n: élongation E, supérieure. 4 avril b C,5 < -j élongation 0, inférieure. g » a G Les qu.itre satellites presque égaux. \ élongation O, supérieure. Il i> c g Aujourd'hui très-différents. i élongation E, id. i3 )i b C,a Eclat augmente. ' élongation E, id. i4 » b G Plus grand que Lai., 3 j SgG, >♦• rouge. l'ius grande élong. E, supérieure. i5 » b 7 Plus grande élong. E, inférieure. 18 » c 7,.^ i élongation E, id. 30 c 6,9 \ élongation O, id. 35 » b G, 5 3 élongation O, supérieure. 37 r. d 8 Proche de TJ: O, et derrière. 38 b 1 ' élongation E, supérieure. 39 II b G, 3 I élongation E, id. 3o » d G, 8 A élongation E, id. ( 235 ) 1875. Rang. 2 mai (/ S, 5 /| » it 7, S 5 d 7,5 10 a (/ 7 11 » c 7,5 13 » d 7,5 i3 » c 7,2 i.i » c 8 l5 » d 7,2 i6 . c 8,5 19 » d 8,r, Jo » d 8,5 24 " c 7 35 » d 7,5 3i » b G, 5 3 juin d 7,5 4 !> rf 7,8 6 juillet d 7,8 8 n rf 8,3 10 « f/ 7,5 11 » d 7,7 12 n rf 7,8 i5 » d 7, G iS » d 7,5 19 0 d 7,5 30 » d 8 ?i » d 7.8 ï3 .. * 7 26 » ..... d 8,8 27 » d 8,0 28 .. d 9,0 3o >> c 8,0 3i » d 8,2 Remarques. Gros, mais terne. Etait presque in- visible au crépuscule. Paraît 2 fois plus petit que le 3°. Gros, mais terne. T.-faihle. Était invis. au crépuscule. Son éclat égale le premier. Très-pâle. Très-petit. Terne et nébuleux. A peine visible. Était à peine visible au crépuscule. 8 Le premier égale 8. Positions. j"; clongation E, inférieure. 3 élongation E, id. I élongation E, id. l'ius grande élongation O. i élongation O, supérieure. j élongation O, id. 5 élongation 0, id. Proche de If E, et derrière. \ élongation E, supérieure. I élongation E, id. f^ élongation E, inférieure. \ élongation E, id. f élongation O, id. Y^ élongation O, id. ^ élongation E, supérieure. i élongation E, id. Pins grande élongation .E. /; élongation E, supérieure. -^ élongation E, inférieure. T élongation E, id. Proche de % E, et devant. :|- élongation O, inférieure, Plus grande élongation O. î élongation 0, supérieure. j élongation O, id. ~ élongation E, id. T élongation E, id. Plus grande élong. E, supérieure. ; élongation E, inférieure. i élongation E, inférieure. Au pôle de X et devant. |- élongation O, inférieure. Plus grande élong. O, inférieure. » Si l'on discute ces variations d'éclat en les comparant soigneusement aux positions sur l'orbite, et si, à cause de l'incertitude plus ou moins grande attachée aux estimations de grandeurs relatives, on compare sur- tout les plus faibles grandeurs aux plus fortes, on trouvera d'abord que les plus faibles éclats (8 et au-dessous) appartiennent tous à la moitié orientale de l'orbite. » Les plus fortes grandeurs (6,0 à 6, g) appartiennent en général à la moitié occidentale. 11 y en a cependant quelques-unes qui s'avancent de beaucoup sur la moitié orientale, et jusqu'à la plus grande élongation Est supérieure : ce sont celles de mars et avril 1875. Il est certain qu'à cette époque le IV satellite a augmenté d'éclat. Et cependant, entre le 9 et le i3 avril, il a subi une diminution, car le t i il était descendu à la 9^ gran- deur. » Les maxinia sont arrivés dans le quart ouest supérieur. Les miniraa ( 236 ) sont partagés entre le quart est inférieur et les deux sommets, supérieur et inférieur; malgré les précautions prises, il serait possible que l'éclat de Jupiter fût pour quelque chose dans ces deux derniers minima; en suppo- sant qu'ils soient dus, en effet, à la proximité de la planète, on trouve que les minima les plus nombreux se placent dans le quart est inférieur, à peu près à 1 80 degrés des maxima les plus fréquents. M Si donc nous tenons compte de toutes les circonstances de ces obser- vations, nous résumerons comme il suit leur discussion : » 1° Le IV satellite de Jupiter subit des variations considérables d'é- clat, et oscille depuis la 6^ jusqu'à la 10* grandeur. Comme ses phases sont insensibles vues de la Terre, nous en concluons que sa constitution phy- sique est absolument différente de celle de la Lune. » 2° Il y a probabilité (mais non certitude) en faveur de l'hypothèse qu'il tourne, comme la I^une, en présentant toujours la même face à la planète. Dans ce cas, son hémisphère le plus lumineux serait celui qui est tourné vers le Soleil lorsque le satellite est dans le quart ouest supérieur de son orbite, et son hémisphère le moins lumineux serait celui qui est tourné vers le Soleil quand le satellite occupe le quart est inférietn-. » 3° Cette hypothèse ne rend pas compte de toutes les variations ob- servées, et ce petit monde paraît subir des révolutions atmosphériques qui font varier sa surface réfléchissante sur des points quelconques de son orbite. Il est parfois terne et nébuleux. Son pouvoir réflecteur est en moyenne inférieur à celui des trois autres satellites. » CHIMIE. — Sur les combinaisons moléculaires. Note de M. C. Friedel, présentée par M. Wurtz. « Dans une récente Communication, j'ai eu l'honneur d'appeler l'atten- tion de l'Académie sur une combinaison d'oxyde de méthyle et d'acide chlorhydrique. Les propriétés de ce composé m'ont paru particulièrement intéressantes, parce qu'il fait partie de celte catégorie nombreuse de com- binaisons qui ont élé appelées moléculaires. M. Rekulé a désigné ainsi celles qui n'obéissent pas aux lois généralement admises de l'atomicité. Formées par l'union de deux ou de plusieurs molécules complètes, pouvant exister isolées, elles semblent contenir encore ces molécules telles quelles. Elles sont peu stables et se dédoublent facilement, en particulier sous l'in- fluence de la chaleur. Leur non-existence à l'état de vapeur a été indiquée comme leur véritable caractère dislinctif. ( ^■''1 ) » Les faits que j'ai exposés prouvent que ce carnctère n'est pas absolu, et qu'il existe des combinaisons moléculaires qui peuvent se réduire en vapeur sans décomposition totale. Il n'existe donc aucune limite bien tranchée entre lescombinnisons atomiques et lescombinaisons moléculaires; les unes et les autres doivent pouvoir être réunies dans une même loi gé- nérale de la combinaison. Il ne serait pas logique d'attribuer les premières à une cause résidant dans les atomes, et les secondes à une cause diffé- rente résidant dans les molécules. Les particules ultimes, dont l'hypothèse atomique admet l'existence, doivent contenir en elles, comme forme ou comme mouvement, ce qui donne lieu à tous les phénomènes produits par l'agrégation des atomes semblables ou différents. )> Il y a là pour les chimistes, qui admettent avec M. Kekulé une atomi- cité absolue et invariable pour chaque élément, une difficulté qui paraît insurmontable et qui pourrait faire oublier les services rendus par la consi- dération de l'atomicité à la systématisation des combinaisons chimiques. Mais, si l'on considère avec Couper et avec M. Wurtz l'atomicité, c'est-à- dire la capacité de saturation des atomes, comme variant à la fois avec la température et avec la nature des atomes mis en présence, la difficulté dis- paraît. Il devient naturel d'attribuer la formation des combinaisons dites moléculaires à l'existence, dans certains éléments, d'atomicités supplémen- taires, qui ne fonctionnent qu'à une basse température. Il peut être dif- ficile de déterminer ces atomicités supplémentaires d'une façon qui ne soit pas arbitraire ; mais, en prêtant à l'étude des combinaisons molé- culaires l'attention qui a été portée jusqu'ici essentiellement sur les com- binaisons atomiques et en s'appuyant sur les analogies existant entre les divers éléments d'une même famille, il y a lieu de croire qu'on finira par réussir. » Pour le composé qui a été le point de départ de ce travail, C=H''0,HC1, il résulte que l'on peut, sans trop se hasarder, attribuer sa formation à deux atomicités supplémentaires de l'oxygène (peut-être en même temps à deux atomicités supplémentaires du chlore). On connaît déjà des corps qui obligent à admettre que l'oxygène fonctionne parfois comme tétrato- mique : ce sont les quadrantoxydes de H. Rose (Ag'0,Cu-0, etc.). Nous trouvons une autre raison dans la comparaison du chlorhydrate d'oxyde de méthyle avec l'intéressant composé découvert par M. Cahours et obtenu C.K., 1875, Q« Semestre. {1 . LXXXl, ^" S.) 3l ( .38 ) par l'action de l'iodure de méthyle sur le sulfure de méthyle. Dans ce corps relativement stable (quoiqu'il se décompose quand ou veut le réduire en vapeur) et susceptible de faire la double décomposition, le soufre fonc- tionne évidemment comme tétratomique. C'est lui qui constitue le lien entre les deux molécules de sulfure de méthyle et d'iodure. L'analogie doit nous porter à croire que l'oxygène joue un rôle pareil dans la combinai- son d'oxyde de méthyle et d'acide chlorhydrique. M Une expérience négative que j'ai faite viendrait aussi appuyer cette supposition. Lorsqu'on fait passer dans un vase refroidi à — i8° à — 20° un mélange de chlorure de méthyle et d'acide chlorhydrique, on ne voit se condenser aucun liquide. Il n'y a non plus aucune contraction lorsqu'on mélange sur le mercure des volumes connus d'acide chlorhydrique et de chlorure de méthyle. La seule différence entre ces expériences et celles qui ont donné la combinaison étudiée, c'est la présence de l'oxygène com- biné au méthyle dans ces dernières au lieu du chlore. » La même supposition peut expliquer, dans un grand nombre de cas, d'une manière simple la fixation de l'eau de cristallisation sur les sels et la formation de certains sels doubles; mais ici l'hypothèse se complique et devient moins susceptible de vérification. Il faut faire intervenir les ato- micités de second ordre de nombreux éléments, et c'est ce qui ne pourra être fait d'une manière utile qu'après un long travail de compa- raison. » Qu'il me soit permis en terminant de répondre à une objection qui a déjà été faite à la théorie de l'atomicité variable, et qui le sera sans doute encore plus à cause de l'extension que je propose de lui donner. Ne pas admettre dans les éléments une atomicité aussi invariable que le poids ato- mique, c'est, dit-on, compliquer la théorie et lui ôter sa rigueur. Il me semble qu'une théorie perd plus en laissant de côté l'explication d'un nombre considérable de faits, qu'en s'y pliant pour les ramener tous à un même principe. Le principe, c'est ici la capacité de saturation des atomes, variant dans des limites plus ou moins étroites, mais telles néanmoins qu'un petit nombre de types de combinaisons simples permettent de com- prendre le nombre indéfini des combinaisons connues. » ( 239) CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur la séparation complète de l'arsenic des matières animales et sur son dosage dans les divers tissus. Note de M. Arm. Gautier, présentée par M. Wurtz. « On sait que les diverses méthodes proposées pour la recherche médico- légale de l'arsenic, tout en permettant de reconnaître avec certitude ce métalloïde, ne sont pas suffisantes pour l'extraire sans perte et, par consé- quent, pour le doser. La solution complète de cette question aurait le plus grand intérêt pour le toxicologiste, car non-seulement elle lui servirait à retrouver les moindi'es traces d'arsenic, mais encore elle pourrait l'aider à résoudre ces questions- ; A quelle époque remonte approximativement l'empoisonnement? A-t-il été aigu ou chronique? Des dosages comparatifs d'arsenic dans les divers tissus des animaux intoxiqués permettraient au physiologiste de rechercher où se localise l'arsenic et de scruter le méca- nisme, encore très-obscur, de l'empoisonnement par les arsenicaux. C'est ce dernier problème que M. Scolosuboff, médecin distingué d'un hôpital de Moscou, a tenté d'éclaircir dans le laboratoire de Chimie biologique que je dirige à la Faculté de Médecine, et c'est pour le résoudre que j'ai cherché une méthode simple et sûre. Elle a déjà servi à l'auteur que je citais plus haut à reconnaître que l'arsenic se localise d'abord dans le sys- tème nerveux, pour passer de là dans le foie et dans les muscles; je pense qu'elle trouvera souvent aussi d'heureuses applications en Toxicologie. )) Le moyen que je propose pour détruire d'abord la substance animale et en isoler tout l'arsenic consiste à la traiter successivement par l'acide nitrique pur ordinaire, l'acide sulfurique et enfin l'acide nitrique. Ce pro- cédé a cet avantage sur ceux d'Orfila (i) et de Filhol (2), qu'il rappelle, d'éviter toutes les causes d'erreur, dont nous dirons un mot plus loin, et de permettre d'extraire des tissus la totalité de l'arsenic qu'ils contiennent ou qu'on y introduit. » Yoici comment je procède : 100 grammes de muscles, de foie ou de cerveau sont coupés en morceaux et introduits à l'état frais dans une capsule de 600 centimètres cubes avec 3o grammes d'acide nitrique. La matière animale se liquéfie peu à peu, grâce à un feu modéré. Lorsque la masse est (1) Il projxisait, dès i83g, de carbonist/r les matières suspectes avec de l'aeide nitriciu". (2) Il attaque les matières animales avec leur poids tl'acide nitrique mêlé d'une faible proportion d'acide sulfurique (i5 gouttes pour loo grammes). 3i.. ( 24o ) devenue visqueuse et tend à s'attacher aux parois, on retire la capsule du feu, sinon une vive attaque aurait bientôt lieu qui carboniserait le tout, quelquefois avec flamme, et perte d'arsenic. On ajoute alors 6 grammes d'acide sulfurique et l'on chauffe modérément jusqu'à ce que la matière, brun noirâtre, tende à s'attacher au fond du vase. On fait à ce moment tomber sur la masse, échauffée jusqu'au point où l'acide sulfurique qui l'imprègne commence à émettre quelques vapeurs, i5 grammes d'acide nitrique que l'on projette goutte à goutte. Le tout se reliquéfie, d'abon- dantes vapeurs nitreuses se dégagent, et l'on chauffe enfin jusqu'à ce que la matière commence à se carboniser en donnant des vapeurs denses. Cela fait, le résidu noir ainsi obtenu est facilement pulvérisé et épuisé par l'eau bouillante. En général la liqueur filtrée est couleur madère clair; elle ne contient pas de produits nitrés décelables par le sulfate ferreux sulfurique. A ce liquide chaud on ajoute quelques gouttes de bisulfite de soude, jus- qu'à ce qu'il émette l'odeur d'acide sulfureux, et l'on précipite à la manière ordinaire le sulfure d'arsenic par l'hydrogène sulfuré, etc. » Je reviens à l'attaque de la matière suspecte par l'acide nitrique. Dans cette première phase, les chlorures contenus dans les substances organi- ques sont, pour la plus grande part du moins, détruits par l'excès d'acide nitrique ; l'eau régale formée, extrêmement pauvre en acide chlorhydrique, permet de chasser le chlore sans qu'une trace d'arsenic puisse se volati- liser. Je m'en suis assuré directement; oS',oo5 d'acide arsénieux ont été dissous dans 3o grammes d'acide nitrique; à la liqueur on a ajouté oS',5 de sel marin, et évaporé à sec. Dans le résidu, l'arsenic a été dosé. Il pe- sait oS',oo367, au lieu de oe'",oo378, qui est le nombre théorique. » J'ai fait encore l'expérience suivante : oK',oo5 d'acide arsénieux pur furent dissous dans i5o grammes d'une eau régale formée de i volume d'acide nitrique pour 3 volumes d'acide chlorhydrique; le tout fut misa bouillir. Au résidu sec on ajouta 4o grammes d'acide chlorhydrique fumant, on évapora de nouveau, et l'on dosa, sous forme d'arséniate ammoniaco- magnésien, l'acide arsénique restant. Il pesait o^', 0090; ce qui, transformé par le calcul en acide arsénieux, correspond à o^', 00469 au lieu de o^^ooS qui avaient été pris. C'est donc à peine si ot!',ooo3 d'acide arsénieux avaient été volatilisés à l'état de chlorure d'arsenic dans ces conditions en appa- rence si propres à le produire. » Lorsque, dans la seconde phase du procédé que je propose, on ajoute de l'acide sulfurique à la matière déjà profondément attaqui'e par l'acide nitrique, l'oxydation devient très-puissante, mais la destruction se fait ( 24i ) sans qu'il y ait jamais déflagration, comme l'avait déjà remarqué Filhol. » Enfin, pour éviter la réduction de l'acide sulfurique, pour assurer la destruction plus complète de la matière organique arsenicale, et réduire la masse en une faible quantité (de 3à4 grammes pour loo grammes de muscles) d'un charbon léger, et facile à laver, on ajoute, dans la troisième phase, de l'acide nitrique qui, à cette température, attaque encore la ma- tière, sans que l'acide sulfurique puisse être réduit et sans que le sulfure d'arsenic puisse naître en présence de l'excès d'acide nitrique et des corps nitrés du carbone. La matière charbonneuse, épuisée à l'eau bouillante, ue contient plus d'arsenic. Je m'en suis assuré de deux manières : » 1° J'ai traité le charbon provenant d'une expérience qui m'avait donné un anneau arsenical pesant o?%oo47 parla méthode de Devergie, et je n'ai recueilli, à l'appareil de Marsh, qu'une trace à peine visible d'arsenic. » 2° J'ai dosé l'arsenic retiré par ma méthode de loo grammes de muscles de bœuf auxquels j'avais ajouté os^,oo5 d'acide arsénieux. Il pesait o^,oo365 au lieu de oB'^,oo378 que demande la théorie. Une très-minime quantité d'arsenic avait donc été perdue et pouvait rester dans le charbon. )» Il me sera facile de montrer qu'à sa grande rapidité mon procédé joint l'avantage de jouir d'une sensibilité extrême. 20 grammes du cerveau d'un chien intoxiqué chroniquement depuis un mois ont donné, traités comme je l'ai dit plus haut, un bel anneau arsenical bien opaque, pesant oS%ooi7i. Une quantité vingt fois moindre de substance cérébrale aurait certainement encore donné un anneau notable. 2 grammes de la moelle d'un lapin ayant reçu depuis quinze jours de o8'',oo5 à oS'',o5o d'acide arsénieux donnèrent par ma méthode un bel anneau miroitant d'arsenic, de plus de I centimètre. » L'arsenic pouvant exister dans les matières suspectes peut, en suivant la marche que j'indique, être entièrement extrait et dosé. » En effet, dans 100 grammes de sang de bœuf, je versai o^'jOoaS d'acide arsénieux; le tout fut évaporé à sec et traité comme ci-dessus. L'anneau arsenical pesa o?'^,ooi78au lieu de o"'', 00 188, poids théorique; 100 grammes de muscles frais hachés reçurent o^^ooS d'acide arsénieux, le tout fut desséché deux heures à 100 degrés. L'anneau extrait par la méthode que je propose pesa o?'',oo372 au lieu de 0^^,00379 que demande la théorie. » Il me paraît donc démontré qu'on peut, par cette voie, isoler la tota- lité de l'arsenic contenu dans les matières suspectes, ce qu'aucune autre méthode n'a jusqu'ici résolu. Il me reste à dire comment on doit se servir de l'appareil de Marsh, pour le rendre propre à doser l'arsenic à l'état mé- talloïdique. » ( ^42 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le dosage du glucose dam le vin; réponse à une réclamation de M. Chancel, concernant la matière d'apparence gommeme du vin ; par M. A. Béchamp. (Extrait.) « Dans une Communication récemment insérée aux Comptes rendus (i), M. Chancel signale les faits que j'ai annoncés dans ma Note du 12 avril der- nier comme ayant été déjà indiqués par d'autres expérimentateurs. Je prie l'Académie de me permettre quelques mots de réponse à ces assertions. M Eu premier lieu, M. Chancel dit : « M. Pasteur avait extrait du vin, il y a dix ans, une substance qu'il spécifia comme une espèce de gomme;. . . il y avait lieu de penser que la substance A, donnée comme nouvelle (par M. Bécliamp), devait être identique avec la gomme obtenue par M. Pas- teur. » » En effet, dans ses Eludes sur le vin, imprimées en 1866, M. Pasteur s'exprime ainsi : « J'ai reconnu la présence, dans les vins, d'une substance ayant toutes les propriétés gé- nérales des gommes, notamment celle de fournir, par l'action de l'acide nitrique, une assez grande quantité d'acide mucique. » » Évidemment M. Pasteur n'avait pas pris le pouvoir rotatoire de cette substance et, parmi ses propriétés, n'avait considéré que celle de fournir de l'acide mucique. » Or, en 1862 (2), j'avais déjà isolé du vin la même matière, et, bien qu'elle eût une apparence gommeusc, je ne la désignai pas comme une gomme, par la raison qu'elle était dextrogyre et que les gommes sont lévogyres. Je l'avais désignée comme dextrine, à cause du sens de la rotation et aussi parce que, sous l'influence de l'acide sulfurique, elle acquérait la propriété de réduire le réactif cupropotassique comme le glucose. )) Le fait de donner de l'acide mucique ne suffit pas à caractériser une gomme; autrement la pectine, qui en produit, devrait, d'après les idées de M. Chancel, être considérée comme une gomme inactive. De même, le sucre de lait serait une gomme cristal lisable et dextrogyre. (1) Sur lu goruf/ic du vin et sur son influence sur la dcterntiiiaUon du glurv.\c. Noie de M. Chancel, Cuniptcs rendus, t. LXXXI, p. 4^3. (2) Comptes rendus, t. LIV, p. ii48; 1862. ( 243 ) » M. Chancel affirme, en outre, que la substance en question a été si- gnalée comme réductrice depuis bien des années, par trois chimistes alle- mands, qu'il nomme. A cela je ne puis répondre, M. Chancel n'ayant pas indiqué ses sources. o Quant à la matière dexlrogjre B, à réaction acide et réductrice, que j'ai décrite et dont M. Chancel attribue la découverte à M. Maumené, voici comment ce savant s'exprime dans la Note qu'il a publiée à propos de mon travail : « L'existence dans les vins d'un acide dextrogyre, signalé par M. Bécliamp, est une pre- mière confirmation de la découverte que j'ai faite : i" de la formalion de cet acide par l'oxydation du sucre; 2° de l'existence de cet acide dans le vin annoncé par le passage sui- vant de mon Traité du travail des vins: « J'ai extrait au moins en parlie cet excédant d'acide » inconnu et j'ai lieu de croire qu'il est l'un, au moins, des deux acides dont je vais parler (i).» j) L'évaporation des deux acides, mêlés ou séparés, présente un grand nombre de faits tous semblables à ceux qu'on observe dans l'évaporation du résidu des vins; l'acide que M. Bécbamp vient d'isoler dans un grand nombre de vins est l'acide trigé- nique, je crois... M. Béchamp reconnaît que le vin renferme d'autres acides. Il trouvera bientôt l'acide hexépique.... » » M. Maumené ne me conteste donc pas la matière réductrice B; il ne voit dans sa découverte qu'une confirmation de ses vues théoriques, d'ail- leurs très-inléressantes. Enfin, en 1862 (2), dans un Mémoire dont le ré- sumé a été inséré aux Comptes rendus., je disais : « Dans l'extrait du vin se trouvent donc des substances solubles dans l'alcool (le sucre ou du moins une substance qui réduit directement le réactif cupropotassique) » » La substance réduisant directement le réactif cupropotassique, et que je tendais alors à distinguer du glucose, était précisément la matière dextro- gyre B, que j'ai fait connaître dans la Note du 12 avril, ainsi que d'autres qu'il me reste encore à isoler. » En terminant, je déclare maintenir de nouveau les conséquences qui (i) Il s'agit d'acides qui sont le fruit des très-intéressantes oxydations du sucre par l'hy- permanganate de potasse. Du reste, dans la Note de 1872 [Comptes rendus, t. LXXV, p. 88), M. J\)aumené ne parle pas de la présence de ces acides dans le vin ; il y est dit seulement qu'il est plus que probable qu'ils existent dans un 'grand nombre de matières végétales, principalement dans les plantes saccharifères. (2) Sur les variations de certains principes immédiats du vin, , [Messager agricole. Mont- pellier, 1862.) ( 244 ) découlent de la Note du 12 avril : ni le saccharimètre, ni le réactif cupro- potassiqiie ne sont des moyens sûrs pour doser le sucre dans le vin; la fermentation seule met à l'itbri des causes d'erreur. » PHYSIOLOGIE. — Sur l'ahtation des mamelles chez les Cobayes. Note de M. de Sinéty, présentée par M. Cl. Bernard. « Dans une Note présentée à l'Académie, dans sa dernière séance, sur la reproduction des mamelles chez les Cobayes, M. Philipeaux dit avoir vu, comme moi, que, chez les animaux adultes, la glande ne se reproduit pas. Mais, contrairement à ce que j'ai observé, après l'ablation faite sur des animaux très-jeunes, [M. Philipeaux affirme que les mamelles ne se sont pas non plus reproduites. » Il me semble qu'aujourd'hui des expériences de ce genre, pour être absolument probantes, doivent avoir subi le double contrôle de l'autopsie et de l'examen histologique. » Aussi, depuis mes premières expériences, ai-je étudié, au point de vue histologique, la glande mammaire des jeunes Cobayes. J'ai observé que, déjà dans les derniers jours de la vie intra-utérine, la mamelle de ces ani- maux est très-développée en largeur et d'une façon très-diffuse. Il ne serait donc pas impossible que, dans mes opérations précédentes, quelques petites portions de la glande fussent restées dans la plaie. » Mais d'un autre côté, d'après ce que j'ai vu des dispositions de cette jeune mamelle, il faut, pour être sûr de ne laisser aucun rudiment de la glande, enlever tout le tissu ambiant, par conséquent le milieu dans lequel vivent et se développent les éléments glandulaires. C'est plus que l'ablation de la glande mammaire, c'est celle de toute la région. » La question me paraît donc plus complexe et plus difficile à résoudre qti'elle ne semble l'être au premier abord. Je continue en ce moment mes recherches sur ce sujet, et j'espère pouvoir prochainement communiquer à l'Académie les résultats que j'aurai obtenus. » CHIRURGIE. — Observation d'un cas de névralgie ëpileptif orme de la face, trai- tée par la section des nerjs 7iasal interne et nasal externe , avec anestliésie pro- duite par injection intra-veineuse de cliloral. Note de M. Oré, présentée par M. Bouillaud. (Extrait.) « L'opération a été effectuée sur une femme de cinquante et un ans; le début de la maladie remontait à neuf ans : des movens médicaux nom- ( 245 ) breux avaient été vainement employés. M. le D"" Landes avait réséqné snc- cessivement les nerfs sous-orbitaire et dentaire antérieurs : la première ré- section remontait à l'année 1872; chacune de ces opérations avait amené un calme momentané. » Pendant quinze jours, la malade fut mise à l'usage d'une potion, com- posée de 4 grammes de bromure de potassium et 6 grammes dechloral, laquelle produisit du sommeil, mais fut sans action sur les crises observées jusque-là. o M. Gintrac, voulant faire pratiquer par M. le D' Landes la section du nerf nasal interne et nasal externe, m'invita à anesthésier la malade, qui était réfraclaire au chloroforme, en lui faisant une injection de cWoral dans les veines. » Le 23 juillet à 9 heures du malin, j'injectai cette malade (injection au [) devant un grand nombre de professeurs de l'Ecole de Médecine, de médecins de la ville, de médecins étrangers, etc. » L'injection commença à g'^aS"; à 9''33"', la malade, quia reçu 35%5ode cliloral, com- mence à devenir insensible. >■ A g''35"", 4 grammes de chloral ont pénétré. Ti'immobilité est presque complète. A gu 531111^ avec 4^'^i5o, Vinsensibi/ité est absolue. » A g*" 36™, l'opération commence ; elle est terminée à g*" 47™- » Tous ceux qui ont assisté à cette opération ont pu constater que l'insensibilité a été aussi complète que possible, pendant toute l'opération; qu'elle n'a commencé à diminuer qu'a- près une demi-heure environ, et qu'elle a été suivie d'un sommeil calme (interrompu de temps en temps par des réveils de courte durée, pendant lesquels on a fait prendre du bouillon à la malade). >y Le lendemain, 24 jniHet, il ne restait aucune trace de l'injection. Aujourd'hui i"août, on constate une diminution dans les douleurs névralgiques de l'œil ; ces dernières semblent se localiser dans la lèvre supérieure. » Il ne s'est produit ni phlébite, ni caillot, ni hématurie. » AÉROSTATION. — Note relative à une ascension aérostatique, effectuée à Reims, le i^' août, à g'^So™ du soir; par M. W. de Fonvielle. (Extrait.) M La nacelle du ballon /'?7/7iuers était montée par sept passagers; la des- cente a eu lieu à 3'' 45" du matin, sur le territoire de la commune deMon- tarlot (canton de Moret). » Les aéronautes n'avaient pris aucun moyen d'éclairage, aGn de consta- ter que la clarté des étoiles permet de reconnaître la route suivie, en obser- vant la surface de la Terre. L'obscurité qui régnait dans la nacelle n'a per- C.R., 18-5, 2<- Semestre. (T. LXXXI, N° S.) 32 ( 246 ) mis de lire aucun instrument. On a évalué les hauteurs auxquelles l'aérostat est parvenu, en comptant mentalement le nombre de secondes nécessaire au retour de l'écho produit par le son à la surface de la Terre. Au-dessus de huit secondes, ce procédé ne réussissait plus; à des hauteurs moindres, l'écho répétait des phrases entières. » On a pu compter quarante-deux étoiles filantes, venant de tous les points du firmament : quelques-unes, très-brillantes, laissaient une trainée visible pendant une ou deux secondes. Huit ou neuf sont tombées, à plu- sieurs reprises, du zénith, avec une trajectoire sensiblement verticale : le point d'émanation était caché par l'aérostat, dont le diamètre est de i8 mètres. Le plancher de la nacelle étant à 9 mètres de l'appendice, on avait une hauteur minima de 17 mètres entre le plancher de la nacelle et l'équateur du ballon. Jamais la Lyre n'a été cachée, même quand le bal- lon se trouvait au sommet de sa trajectoire, point dont l'altitude devait dépasser 2000 mètres. » La lueur crépusculaire, de forme circulaire, a duré jusqu'à io''3o"; la lueur aurorale a commencé avant 2 heures. M. B. Colin demande l'ouverture d'un pli cacheté, déposé par lui le 7 octobre 1867. Ce pli contient l'indication de l'emploi du potassium pour déterminer l'explosion des torpilles. M. le général Morin appelle l'attention de l'Académie sur la 4® livraison du tome VI de la « Revue d'Artillerie », publiée par ordre de M. le Ministre de la guerre. A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures un quart. J. ?>. BULLETIN bibliographique:. OOVRAGES RKÇUS PENDANT LA SÉANCE DU 12 JUILLET iS^S. Sur les emprunts que nous rivons Jnits à la Science arabe et, en particulier, de la déterminalion de In troisième inégalité Itmriire ou variation; par AiiOUL- Wefa, de, Bagdad, astronome ilu x" siècle. Lcllrc de M. L.-Am. SliDlLLOT à ( 247 ) D.-B. BONCOMPAGNI. Rome, imp. des Sciences matliémaliqucs el physkjiics, iS^S; in-4°. (Extrait du Bullettino (H bibliografia e di sloria délie Scienze matematiche e fisiche). [Présenté par M. Chasles.J Annales télégraphiques ; 3^ série, tome II, mai, juin iSyS. Paris, Dunod, i875;in-8°. Dessèchement du lac Fucino. Rapport à Son Excellence le Prince Alexandre Torlonia sur les travaux exécutés el sur ceux à établir pour le complément et le perfectionnement du dessèchement, suivi des Observations sur le régime du Lac. Naples, imp. du Fibreno, 1874; in-4° oblong. Nouvelle drague à vapeur employée à l'ouverture du canal pour le dessèche- ment du lac Fucino; par A. Brisse. Naples, imp. du Fibreno, 1873 ; in-8°. Prosciugamento del lago Fucino, eseguilo dal principe D. Alessandro Tor- lonia. Confronto Ira l'Emissario di Claudio e l'Emissario Torlonia di Léon de Rotrou. Firenze, Lemonnier, 1871; in-4°. Sulla elettrica tensione. Memoria del Prof. P. Volpicelli. Roma, Sal- viucci, 1875 j in-4''. Principes d'une théorie des systèmes symétriques d'éléments; par h', D' Em. Weyr. Bordeaux, imp. Gounouilhou, 1874; br. in-8'^. Uber Raumcurven vierter Ordnung mit einem Cuspidalpun/cte; von D' Em. Weyb. Wien, 1876; br. in-8°. Em. Weyr. Ueber Curven vierter Ordnung^ Prag, 1874; opuscule in-8°. Die Erzeugung der Curven dritler Ordnung miltelst symmetrischer Elemen- tensjsteme zweiten Grades; von D' Em. Weyr. Wien, 1874*, opuscule in-8°. Uber Raumcurven siebenter Ordnung; von Ed. Weyr. Wien, 1874; opus- cule in-8°. O rovinnich vacionàlnich Krivkach tretiho slupne ; podava D''Em. Weyr. Praze, Ed. Grégra, 1874; in-8°. Grundzûge einer Théorie der cubischez Involutionem ; von D' Em. Weyr, Praze. Jrchiv mathematiky a fysiky, publié par la Société mathématique de Bohême à Prague et rédigé par le Secrétaire perpétuel, D'' Em. Weyr ; t. I, n" I, 2. Praze, Ed. Grégra. 1875; 2 liv. in-8'^. Proceedings of the scienlific meetings of the zoological Society of London; i874,part IV, novemberand december 1875; parti, january and february. London, 1875; 2 liv. in-S". 32.. ( 248 ) Transactions of the zoological sociely of London; vol. IX, part. I, II, III. London, 1875; 3 liv. in-4°. The ihird annunl report, of the board, of managers, of the zoological sociely ofPhiladelphia. Philadclphia, 1875; br. in-8°. Ueber die TVirkung des Luftwiderstandes auf Korper von verschiedener Ges- taldt, ins besondere auch auf die Geschosse; voti T.-E. KuMMER. Berlin, G. Vogt, 1875; in-4°. Die Bildung der Meteorilen und der Vulcanismus ; von G. TSCHERMAK. Wien, 1875; br. in-8". OuVRiUHS REÇUS DANS LA SÉANCE UU 26 JUILLET 1875. Bulletin de l' Académie de Médecine; a^ série, t. III, n"' i à Sa ; t. IV, 11°' I à 26. Paris, G. Masson, 1874-1875; in-S". Note sur des empreintes d'insectes fossiles découvertes dans les schistes houil- lers des environs de Mons; par \. Preudhomme DE BORRE. Bruxelles, impr. veuve Nys, 1875; in-8°. Compte rendu des travaux de la Société de Médecine, Chirurgie et Pharmacie de Toulouse; 75" année, 1875. Toulouse, imp. Douladoure, 1875; in-8''. Etude sur les inondations, leurs causes, et les précautions à prendre pour en diminuer les désastres; par A. DE Vives. Épernay, imp. Doublât, 1875; br. in-8°. Cours de Chimie générale élémentaire ; par M. Fr. HÉTET. Paris, E. La- croix, 1875 ; in-i2. Recueil de Mémoires et Observations sur l'hygiène et la médecine vétérinaires militaires; 2' série, t. I. Paris, J. Dumaine, 1876; in-8°. De l'irrigation naso-pharyngienne ; par le D'' Alvin. Paris, G. Masson, 1875; br. in-8°. Nouvelle idée de l'infini, ou force, chaleur, lumière considérées comme unique principe de la métaphysique et de la philosophie; par P. DE JOSEFO- wicz. Paris, chez l'auteur, 1875 ; in-8°. Âlli del reale Istituto d'incoraggiamento aile Scienze naturali, economiche e tecnologiche di Napoli; 1^^ série, t. XI. Napoli, G. Nobile, 1875; in-4°. Numeracion perfecta verbal j' escrita con inincnsas venlajas sobre la pesiina numération décimal; par D.-V. PuYALS DE LA Bastida. Madrid, imp. Mi- uuesa, 1876; in- 18. ( ^49) Ouvrages reçus dans la séance du 2 août i8'j5. Recherches sur remploi des pholocjraphies recueillies dans les observations du passagede Féinis ; parM. YvoiN Villarceau. Paris, Gauthier-Villars, 1875; br. in-S". Revue d'artillerie; 3^ année, t. VI, 4" livraison, juillet 1875. Paris et Nancy, Berger-Levrault, 1875; in-S". annuaire du club Alpin français ; i'" année, 1874. Paris, au siège social du Club, 1875 ; in-8", avec cartes. (Présenté par M. Daubrée.) Thèses présentées à la Faculté des Sciences de Paris pour obtenir le grade de Docteur es sciences physicfues ; par M. J. Riban ; i"^*^ Thèse : Des carbures téré- béniques et de leurs isoméries,- 2" Thèse : Propositions données par la Faculté. Paris, Gautier- Villars, 1875 ; in-4°. Recherches sur les phénomènes de la digestion chez les Insectes ; par F. Pla- teau. Bruxelles, F. Hayez, 1874; in-4°. Le Valhalla des Sciences pures et appliquées, galerie commémorative et suc- cursale du Conservatoire] des Arts et Métiers de Paris, à créer dans le palais neuj de Mansarl au château de Blois ; ])ar le comte L. HuGO. Paris, chez tous les libraires, 1875 ; br. in-8". Sur la découveiie de Batraciens dans le terrain primaire ; par Albert Gau- DRY. Meulan, A. Masson, 1875 ; br. in-S". La ville de Bordeaux est-elle menacée d'une invasion de la fièvre jaune ? Rap- port présenté par le D"^ ârmaingaud à la Société de Médecine et de Chi- rurgie de Bordeaux. Bordeaux, impr. Duverdier et C'*, 1875-, br. in-8°. Mémoires et bulletins de la Société de Médecine et de Chirurgie de Bor- deaux ; 3* et 4^ fascicules, 1874. Paris, G. Masson ; Bordeaux, Feret et fils, 1874; in-8''. Les arachnides de France ; par E. SiMON ; t. II, contenant les familles des Ur-octeidcEj Agelenidœ, Thomisidœ et Sparassidœ. Paris, Roret, 1875; in-8°. (Présenté par M. Blanchard.) La théorie telhmque de la dissémination du choléra et son application aux villes de Lyon, Versailles et Paris en particulier ; par M. le D' Degaisine. Paris, J. Bailliere et fils, 187$ ; br. in-8°. (A suivre.) ( 2B0 ) Juillet 1875. Observations météorologiques THERMOMÈTKES c* THERMOMÈTRES H U 3 0 T G. ^ 6 < .5 'U 0 f-l < (lu Jardin. S. S s a: c < (Ja sol. .,3 < > < A T. 0 vi T. U 'b, 0 A 0 >; 0 ce E_' .es ô 0 — 0 =; 0 c 'U •■-i a (f, 0 < â s ■w N 0 à a 'a a 0 0 0 a C3 0 0 Z Ë (0 (>) {^) •0 CM (G) (7) ('0 (0) ('") (») (121 (,3) (14) (Ib) (16) (n> , nitii 749,9 0 '4,2 0 23,7 0 '9,0 u iS,9 ',0 '8,7 0 43,1 0 ■9," 0 .8,6 i6°4 moi 80 mm » mm 1,6 i5i 9,0 1 75' ,7 12,4 23, G 18,., •7,1 -0,9 ■7,' 56,6 ■7,9 '9>o .6,5 iï,7 81 2,0 ',9 244 ■4,0 3 753,2 12,6 20,6 16,0 i5,S -2,3 i5,3 16,1 16,1 .8,5 16,5 1 1 ,5 86 4,5 1,5 ■•9 11,0 '> ,58,5 12,8 30,7 16,8 i5,8 -2,4 i5,5 20,9 16,5 18,2 16,6 Xl.l 92 21,1 0,9 172 0,0 5 759,0 i3,3 ■7,9 i5,n 16,2 -2,1 ■ 5,9 '8,4 '6,7 '7,6 .6,5 11^9 87 3,6 ■,9 120 0,0 6 160, f, i5,7 25,9 20,8 '9,3 0,9 ■9,' 39,0 .9,3 18, a .6,5 i3,3 81 » 2,0 - 36 6,0 7 737.4 "4,5 27,7 21,1 21 ,2 2,6 2. ,3 46,6 20,6 ■9,3 16,5 i3,6 75 5,6 3,' 97 7,5 8 753,9 ■ 4,1 25,3 '9,7 18,5 -0,2 ■ 8,4 47,9 21,1 ■9,9 16,6 13,6 80 .1,4 1,8 221 1,0 9 701,2 '3,7 20,4 '7,' i5,o -3,8 .5,. ■9,8 ■4,8 ■9,0 16,8 ..,3 89 1,5 ',4 2'î 12,0 10 75', 7 l3,2 21,6 '7-4 16,6 -2,3 .6,7 55,0 16,3 18,1 16,9 9,3 67 0,4 3,6 333 .5,5 II 750,0 12,3 21 ,G 17,0 ■5,4 -3,6 ,5, G 37,' ■4>7 ■7,8 16,8 7,8 62 0,1 3, G 333 i3,o 1^ 758,4 9,7 '9,8 '4,8 i3,8 -5,3 '3,7 69,4 ■2,9 '7,4 16,8 8,3 72 2,3 2,8 167 12,5 i3 761,0 e,4 22,6 .4,5 ■5,7 -3,5 16,3 79,2 .7,5 '7,4 16,7 7,9 63 » 2,7 874 8,0 "1 754)9 10,8 24,0 ■ 7,4 16,8 -2,5 '6,9 40,6 '6,9 .8,1 .6,6 10,0 73 0,6 2,3 244 .0,5 i5 746,5 i3,. 24,0 18, G 16,1 -3,2 16,3 38,3 '5,7 18,3 iC,6 12,. 90 3,1 1,3 34 16,5 i6 7i7.4 10,6 23,3 17,0 17,0 -2,3 '6,9 4'-3 .8,4 .8,2 16,7 10,8 76 0,1 2,5 -167 .1,0 '7 747,2 12,3 24,9 18, G ■7,' -2,2 '7,0 40,0 17,8 18,6 '6.7 .2,5 89 3,9 ■,4 io3 3,0 i8 748,9 II ,5 20,3 is,4 iS,5 -",7 19,0 6C,6 '9,9 '9,2 .6,8 .2,2 Su u 2,0 77 0,0 '9 760,8 .3,1 25,8 '9,5 16,7 -.! , 5 '7,4 26,9 '7,0 ■9,2 ■6,9 Il ,6 83 20,2 1,3 122 .,5 30 755,7 u,8 22,3 ■7,' '7,2 -2,0 '7,0 38,8 .7-3 '8,9 17.0 11, . 78 0,2 2,3 2.5 3,0 21 754,' 9,6 22,9 iC,3 i5,8 -3,3 16, 1 52,7 '7,' '8,9 17,0 10,. 77 ',4 2,6 l32 5,0 21 751,3 11,2 21 ,0 iG,i .6,3 -2,7 lfi,2 46,7 '7,5 .8,7 ■7,' .0,7 79 0,0 1,5 98 6,0 23 7,'i8,8 i3,3 2', 9 '7,6 i5,6 -3,4 i5/, 43,1 16,2 .8,6 ■7,' '",9 84 0,2 ■ ,4 "9 6,0 3-1 75., n ",\ 23,3 '7,4 16,9 - !,0 '7,7 56,6 .8,7 iS,5 '7,' .0,0 7' » 2,5 2C9 11,0 25 755,0 ■ 1,8 21,7 .G,8 i5,5 --i,4 '5,9 ^5,2 .5,5 .7,8 '7,1 9,2 7' „ ■•',7 233 5,0 26 7fi3,3 9,' 22,4 i5,8 ■5,7 -3,2 '7,' 59,4 ■7,7 .8,7 '7,' 7-n 63 » 3,1 1 10 3,5 27 7^2,2 "0,7 24,9 ,7,8 .8,3 -0,6 .8,7 64,5 ■8,9 '8,9 '7,2 8,0 58 » 4,6 227 ',5 28 759-8 12,8 ^7,3 20, I '9,' 0,2 '9,4 47,2 ■9,7 '9,1 '7,2 9,0 55 » 5,5 4'9 ',5 29 76../, 13,5 27,0 19.8 '9,5 o,C 20,4 59,0 20,2 '9,8 ■7,4 9,9. Gi }) 4,4 338 2,0 3o 758,8 .3,1 27,6 20, fi ■'^,9 2,0 21 ,0 56,3 21,8 20,5 '7,5 1 1 ,u 62 „ 5,4 248 0,0 3i 756,9 l5,n 22,1 18,6 '7,2 -■,7 '7,5 49,6 '7,8 20,5 '7,7 8,1 56 U 5,9 33i 6,0 (R) La température normale est déduile de la ce urbe rectifiée c ,es tem! ,éralure s moye nnes de soixante années d'observations. -• (S) Moyennes des cimi observations. — Los dcgrt s actinométriqi les «ont laincne s à la c onstantt solaire loo. —(7) (9) (10) (ii) (12) (' 3) (ifi) A oycnnc s des 0! jservali ans ti'ih oraires. ( 25l ) ■ FAITES A l'Observatoire de ftloNTSOURis. Juillet 1875. MACSÉTISME TERHESTRE VENTS 1 ( moyennes Ulurnoa), a 50 m6tres. 3 -rt < a c 0 c 0 C "y « a £ 1 i 0 a S a Direction moyenne i|| m g 2 » .2 " ^ 1 = 1. T. U a T. 0 l O ■a O ca ■w r. REMARQUES. (.5) (,3) ( 20) (.„) (") (,3) (''.) (J5) ( ?G ) 8 I 0 t 17.20,6 65°. 26,2 1,9341 4,6537 EpuisWpar* km 8,0 0,60 s A-(i) Rosée et bruine lo malin. 5 20,7 36,1 9337 65 14 WSW 12, I 1,38 SSE k 8 A4 h. s., violentes averses, qq. coups de tonn. 3 30,5 25,3 9335 64S6 WNW 10,3 0,y8 W In Continuellement pluvieux. 4 ■9,8 24,5 9342 6479 NNW .5,2 2,18 N 10 1) 5 20,1 ^3,9 9330 6433 NE 23,2 5,07 NNE 10 Pluvieux le matin. 6 19,6 23,6 9342 6451 NE 7.6 o,5'| NNE 6 Brouillard le malin. Rosée très-abond. le soir. 7 20,8 23,9 9334 644o NE 11,4 1,22 SSE G Orage à 9 h. s.; viol averse. Éclairs t. la soirée. 8 21,0 22,9 9337 6396 NVV 10, 1 '),9'î W 8 Pluie l'après-midi. 9 2 1,2 22,7 9328 6393 W 22,8 4,90 WSW 10 Continuellement pluvieux. 10 22,0 33, n 9336 6i'9 W 26,2 6,47 WSW 8 Pluie le matin. 11 2.0,4 23,9 9333 6.'|38 WSW 33,2 5,07 WSW 5 Faible pluie l'après-midi. 13 21,1 =4,8 9338 64 78 WNW 18,5 3,32 W 4 Pluvieux. Rosée le soir. i3 20,3 35,7 935i 6537 WNW 6,6 0,4' W k 6 Rosée mat. et soir. Halosolaire et halo lunaire. i.'i 21,9 26,5 9336 6Ô33 S 9,5 o,S5 WSW k 9 Rosée le matin; pluie le soir. Halo solaire. i5 22,4 26,1 9332 65o2 SjSW .1,6 1,37 SSW S Pluvieux le matin. Quelques éclairs le soir. iG 20,1 25,0 g338 6'|83 SE i3,6 >,74 ESE 9 Faible pluie vers midi. '7 21,6 25,3 9319 CA-'n très-variable. 6,8 o,'i4 . 9 Halo solaire et halo lun. Pluie dans la soirée. i8 20,3 25,0 9329 G.\G'i sw ; W 7,2 ",49 SW 6 Brouillard le matin. Rosée très-.ibond. le soir. '9 21,1 25,0 9318 6434 très-variable. 5,4 0,27 SSW 8 A si" 1 o"" s. , orage accompagné de viol . averses. 20 20,9 24,4 9323 6429 NW 10,3 I ,00 w 5 Pluvieux le matin. 21 22,2 34,6 9338 6473 AVNW 7,9 0,59 SW ,1 Pluvieux l'après-midi. 23 22,5 34,8 9329 6456 Nw; W 7,6 0,54 W}SW 10 Gouttes de pluie dans la soirée. 23 23,1 34,6 9326 6443 w ; NW II, I 1 , 16 SW h 9 Pluvieux l'après-midi. H 2 2,6 25,1 933 1 6J70 WSW .1,8 .,3, SW 6 Brume le malin. Rosée le soir. 25 22,4 25,6 9334 6492 NW 10,5 1 ,04 SW 6 w 26 20,8 35,5 9335 6492 N 7,5 o,,^3 w h 4 Halo solaire. Rosée le soir. 27 32,1 26,8 9338 6538 NNE ■ 4,5 1,98 w X 2 Légère brume le matiu. 28 23,8 37,3 9335 6543 Ni NE 12,4 1,45 sw k 4 Brume le malin. 59 2., 4 38,5 9338 6,hS8 N 9,* 0,9" NNW k ■i Rosée le malin. 3o 23,6 38,3 9339 6582 NNW 10,9 1,12 WNW k 5 Halo solaire. 3i •'■,7 28,7 9335 6563 N i5,8 2,35 W 5 » ( !2) (25) Le signe W indiqu< i l'ouest, conformément à la lécision de la confé rence internationale de Vienne. I ( !3) Vitesses maxima : lo 7, 'l4'"'>,i;le 9, 39""», 5; le 10, 4 ,'>'", 7; le II, 53""", 6; le 12, 4i'-'",7. i) ( aut !5) (') La lettre * désigne pes nuages. les cirrhus dont la cl irection , i]uan d ils sont visibles, est donnée de préférence ii celle dos 0 ^^^■i ( 352 ) MOYF.NNF.S HOBAIRKS KT MOVT.NNES MENSOF.LIF.S (Juin l8'j5). «h M. ij^fi]. Midi. 3*" S. C^S. 9hS. Déclinaison magnétique 17° + Inclinaison » 63° + Force magnétique totale 4i-+- Composante horizontale i ,-*- '7,4 34,9 6419 93i3 '9," 24 >7 6432 9330 i53 mm 23,7 24,9 6.'i93 9343 186 mm 26,2 25,4 6537 9355 i3o mm 22 ,G 25,5 6532 9352 3io Qim 20,4 25,6 65o4 9^39 33:', mm Minuit. 19,6 0476 9327 l52 mm Électricité de tension (i) 122 mm Raromèlre réduit à 0" 754,55 754,71 764, 5i 754, 2ti 754, i5 754,75 754,74 Pression de l'air sec 743,86 743,60 743,47 743, 3o 743,68 744,19 744,42 Tension de la vapeur en millimètres 10,69 i','i i',o4 '0,96 '0,4? 10, 56 10, 32 État hygrométrique 87,5 71,5 62,2 60,8 63,6 78,3 85,7 0000 i4,35 18,18 20,52 20,81 Thermomètre du jardin , '9.39 Thermomètre électrique à 20 mètres i-'u^i 17,69 19,88 20,54 19,7° Degré actinométrique 59,86 55, 91 64,99 55,75 22,82 Thermomètre du sol. Surface i5,i8 23,35 25,29 ^3,95 17,83 • à C", 02 de profondeur. .. 16,46 17, 56 19,29 20, i4 19,29 » h o"',io » • à 0'",20 » ■ à o'",3o 1, . à i'",oo « i5,97 14,11 16,66 14,86 37 Udomètrc a i"", 80 Pluie moyenne par heure Évaporation moyenne par heure (2) o,o3 Vitesse moy. du vent en kilom. par heure 9,9', Pression moy. du vent en kilog. par heure 0,93 17.47 "7,^4 18,10 18,90 19,25 18,54 18,28 18, 3o 18,60 18,99 18,19 18,04 17,95 18,00 18, 23 16, 83 16,84 '6,87 16,88 16,88 mm mm il»? 5,7 1,57 1,90 0,17 0,21 i3,97 i5,i3 1,84 2,16 ni m 4,1 I 37 0 08 10 97 I .13 mm 36,3 12,10 0,19 i5,o3 2,l3 i3,92 18, 52 '9, 04 19,20 18,43 c6,88 mm 9,2 3,07 0, 12 i'.97 1 ,35 12,28 17,61 18, 58 ■8,97 18,43 16,88 mm i3,9 4,63 0,06 10,93 i,i3 Moyennes 17.21,3 65.25,2 4,G479 1,9334 .93 mm 754,49 743,86 10,63 74.8 0 17.07 17,24 45,87 17,65 iS,i6 18,35 18,70 18,20 .6,87 mm t. 82,1 12,28 1,42 Heures. l*" matin 2 » 3 .. 4 u 5 » 6 . 7 >• 8 > 9 . 10 » U » Midi Déclinais. Pression. o , mm 17.19,6 754,53 Moyennes horaires. Température. 19,8 19,6 19,0 18,0 "7,4 '7,' 17,6 •9,1 21,4 23,6 25,7 5,1,34 54,23 54,26 54,40 54,55 54,68 54,74 54,71 54,65 54,58 54 ,5 1 i3,8o i3,52 i3,3i i3,28 ■3,59 14,35 i5,49 16,84 18,18 19, 3o 20, oS 20,52 '4,59 14,34 14,06 i3,90 '4 .02 14, 5i i5,4o 16,52 17,69 18,70 ■9,4' 19,88 Heures. \^ soir. .. Déclinais. Pression. Température. 3 » 4 » 5 » 6 .> 7 ., S » 9 .. 10 .. 11 » Minuit. 17.26,8 27,0 26,3 25,0 23,7 29,6 21,7 20,9 20,4 ■9.9 '9, G 19,6 mm 754,44 54,36 54,26 54, 16 54 ,10 54, i5 5'|,3o 54,52 .V|,75 54,88 54,89 54,74 20,76 20,86 30,81 20,58 20,09 '9,29 18,23 17,06 ■5,97 i5, 12 ■ 4,52 ■ 4,1' 20,17 20,38 20,54 20,54 20, 3o '9,70 18,80 17,72 16,67 15,82 r5,23 14, 86 Thermomètres de l'abri (Moyennes du mois.) Des miniiua ,.. 12°, 3 des maxima 33", 3 Moyenne .... 17°, 8 T/terrnnrnètrrs lîc ta surface du soi. Des minima 10°, 1 des maxima 3,','', i Moyenne 2i<',6 Températures moyennes diurnes par pentades. 1875. Juin 3o à Juillet 4... 17,1 Juillet 5 à u 9. . . iS,o Juillet 10 à 14. » i5 à 19. 13,7 ■7.' Juillet 20 à 2^. » 25 à 29. '6,4 17,6 (0 Unité de tension, la millième partie de la tension totale d'un clément Daiiiell pris égal à 2S700. (2) En centième» do millimètre et pour le jour moyen. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SÉANCE DU LUNDI 9 AOUT 1875. PRÉSIDENCE DE M. FREMY. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. GÉOMÉTRIE. — application de la méthode de correspondance à des questions de grandeur de segments sur les tangentes des courbes; par M. Chasles. « Les questions où entrent des conditions de grandein' de segments recti- lignes, traitées jusqu'ici dans la théorie des courbes, sont extrêmement rares, même à l'égard des courbes les plus simples, les sections coniques. C'est que, indépendamment des difficultés de calcul qu'y trouvent les méthodes analy- tiques, leur solution implique en général la connaissance de l'ordre et de la classe des courbes, et est donc inaccessible à ces méthodes. Mais le principe de correspondance lève ces difficultés et impossibilités, comme dans beaucoup d'autres questions fort différentes qui ont été le sujet de Communications précédentes. » Les relations de grandeur de segments rectilignes peuvent être très- variées et donner lieu à une immense quantité de recherches. 11 faut donc, pour éviter la confusion, mettre un certain ordre dans le classement des matières. Aussi je ne considérerai ici que des conditions d'égalité de gran- C.R., li'jb, 2' Semestre. (T. LXXXI, N» 6.) 33 ( 5.54 ) deur, et, en onlre, les segments seront toujours pris sur les tangentes des courbes. Dans lui autre moment, je les prendrai sur les normales, ou bien les uns sur des tangentes et d'autres sur des normales; puis viendront d'autres conditions beaucoup plus variées, et aussi d'autres relations de grandeur. » I. Le lieu des points ciok ion mène à une courbe U" des tangentes de même grandeur est une courbe d'ordre 2(m -(- n). 72 2 u 2m X ■î[in -r- u). C'est-à-dire : D'un point x d'une droite L on nn;ne n tangentes xa, et des points de contact a on déci'It des cercles de rayon donné )., qui coupent L en in points u. D'un point u on décrit nn cercle de rayon 1, qui coupe U,„ en im points; les tangentes en ces points coupent L en im points .r. Il y a donc im -h in coïncidences de x et «. Donc la courbe cherchée est d'ordre {im + ?.«). » Ses points à l'infini sont 2 points multiples d'ordre «, situés aux 1 points circulaires, et m points doubles situés aux m points de la courbe U". M II. Le lieu d'un point x d'oli ion mène à une courbell"' une tangente sur laquelle u)ie courbe U,„ intercepte un segment, terminé au point x^ de grandeur constante, est ime courbe de l'ordre 4mn'. 71 m 1 u 2 mn' X l\mn'. C'est-à-dire : D'un puint .r de L on mène n' tangentes qui coupent U,„ en n' m points a, d'oi*i l'on décrit des cercles de rayon donné \ qui coupent L en in' m points ;/. D'un point u on décrit un cercle de rayon), qui coupe U,„ en im points a, d'où l'on mène imn' tangentes qui coupent L en mut points x. Donc 4"'"' coïncidences de x et ic. Donc, etc. » La courbe a, à l'infini, i points multiples d'ordre mn' aux 2 points circulaires, et en chacun des m points de U,„ un point de «' inflexions dont les tangentes d'inflexion sont les n' tangentes de U'''. » III. a. Le Heu d'un point x d'oii Von mène à une courbe U" une tangehte égale à la distance du point x à un point fixe O est une courbe de i ordre a m -+- n. .r, 2Ul u 2 m H- n . «, n X ( 255 ) C'est-à-dire : D'un point j; de L on décrit un cercle du rayon j^O, qui coupe U», en o.m points 6i les tangentes en ces points coupent L en im points u. D'un point u on mène n tangentes de U"; pour chacune d'elles, il y a sur L un point x à égale distance du point de contact et du point 0; donc n points x. Ainsi ïni -\- n coïncidences de x et u. Donc, etc. » Les am -f- ji points de la courbe situés à l'infini sont les [m i- n) points des tangentes de U" aux pieds des normales abaissées du point O, et les m points de la courbe U". » III. b. Le lieu d'un point x d'où l on mène à deux courbes U", U"' deux tangentes de même longueur est une courbe de l'ordre amn' -+- 2 m' n -1- nn'. n 2 m n n'['î.m -h n) x 2 mu •3. m n H nn C'est-à-dire : D'un point j; de L on mène n tangentes a; 9 de U", et l'on décrit des cercles de rayons .c G qui coupent U"' en niin' points 6' dont les tangentes coupent L en inm' points k. D'un point u on mine n' tangentes «6'; il existe sur L, à'a|)rès [k. a], a/« -\- n points x d'où l'on mène à U" une tangente égale à la distance du point .r à un point 6' de U" ; donc n' [lin -+■ n) points x pour les n' tangentes «6'. Il y a ainsi ?,w/î'-t- im' n -+- nn' coïnci- dences de .»• et u. Donc, etc. » Les points de la courbe situés à l'infini sont m points inultipies d'ordre 2«' situés aux m points de U", ni' points multiples d'ordre ^n situés aux m' points de U''', einn' points simples appartenant à des perpendicu- laires aux nn' tangentes communes aux deux courbes U", U"'. » IV. a. Le lieu d'un point x d'oii l'on mène à une courbeJ]" une tangente égale à la distance du point de contact à un point O est une courbe d'ordie m -I- 2n. oc. u. n-2 ni u X })i 211. C'est-à-dire : D'un point x on mène « tangentes «ô à U", et de leurs points de contact on décrit des cercles de rayons 90 qui coupent L en 2n points u. Un point u donne lieu à m points 9 de U", à égale distance de 0 et de u, dont les tangentes coupent L en m points x. 11 y a donc m -+- 2« coiudences de .r et u. Donc, etc. » Les points de la courbe à l'infini sont 2 points multiples d'ordre n situés aux 2 points circulaires, et les ni points de U". » lY . b. Le lieu d'un point x d'oîi l'on mène à une courbe U" une tangente yiQ 33.. ( 256 ) égale à une tangente 66' menée du point de contact 6 à une autre courbe U"' est une courbe détordre 2mm' -I- ann' -+- mn'. X, nn 2 II u (2 m' + n') m x (2 m' ■\- n') -+- 2iin'. C'est-à-dire : D'un point a; de L on mène n tangentes x^, puis, des points de contact G, nn' tangentes 99' de U"', et l'on prend sur L les 2n«' points x à distance e« = 99'. Un point u donne lieu, en vertu du théorème III. a, à (2 m' + n') m points 9 pour lesquels on a9M = 99'; les tangentes en ces points coupent L en {7.m' -^ n')m points a-. Il y a /2m' -\- n')m -+- inn' coïncidences de .r et m. Donc, etc. » Les poinls de la courbe situés à l'infini sont 2 points multiples d'ordre nn' aux 1 points ciiculaires, m points multiples d'ordre n' aux m points de U", et mm' points doubles aux m' points de U,„'. » V. Le lieu d'un point d'où l'on mène à ime courbeV' une tangente égale à U71 segment compris sur celle droite entre son point de contact et une courbe U,„ est une courbe d 'ordre m ( m' -i- an'). X, nmi u //, {m' + in') m x m{m'-h ^n'). (4. a.) » Il y a imn' solutions étrangères dues aux points x de L qui se trou- vent sur les tangentes de U" issues des 2 points circulaires de l'infini. Il reste m[m'-\- in') coïncidences de x et u. Donc, etc. » La courbe a, à l'infini, ;?2 points multiples d'ordre 2«'aux m points de Um, et m' poinls multiples d'ordre m situés aux m' points de U"'. VL a. Le lieu d'un point x pris sur chaque tangente d'une courbe U" à une distance d'un point O égale à la dislance de ce point O au point de contact 6 de la tangente est une courbe de l'ordre 2 (m + u). X, 72 2 u n, 2m X 2m -\- 2n. Donc, etc. » La courbe a deux poinls multiples d'ordre n aux deux points circu- laires de l'infini, et m points doubles aux m points de U". VL h. Le lieu d'un point x d'oii l'on mène à une courbe U" une tangcîUe x 6, satisfaisant à la condition qu'une tangente 66' menée du point de contact 6 à une ( ^57 ) courbe U"' soit égale à la dislance de son point de contact Ô' au point x, est une courbe de l'ordre 2(111 + n)n'-t- mm'. a:, nn 2 u II, {m' 'h 2n') ni x 2nn' + (m' -h 2 11') m. C'est-à-dire ! D'un point x on mène à TJ" n tangentes xB, et de leurs points de contact on mène n'n" tangentes 69' à la courbe U"" ; les cercles décrits des points de contact 6' avec les rayons 8' 9 coupent L en 2nn' points u. Un point u étant pris sur L, il existe, sur U"', {m' + in') m points 9 tels, que 6û'=6'm (d'après le théorème IVo); les tangentes aux points coupent L en (/w'+ •zm')m points .r. 11 y a donc w'-f 3«') m -h i/m' coïncidences de X et u. Donc, etc. )) La courbe a, à l'infini, deux points multiples d'ordre nn',m points multiples d'ordre -in' aux m points de U,„, et mm' points simples sur les tangentes de U" aux m'ni points de cette courbe situés sur les tangentes des m' points de U"' à l'infini. » VII. La tangente en chaque poinlO d'une courbeV"' rencontre une courbe U^ en m points a ; les milieux des m segments 6 a. sont sur une courbe d'ordre m (m' 4- n'). u Il [m' -+- 27i') m X m [m' ■+- 3 Ji' C'est-à-dire : D'un point x de L on mène «' tangentes jtO de U"', dont chacune coupe Un en m points a ; des perpendiculaires élevées sur le milieu de chaque segment 9n coupent L en m points u, ce qui fait n' m points u pour les n' tangentes x9. Un point u donne lieu ."i (m' + m') m tangentes 9 «, pour lesquelles u9 = ua (théorème IV. o), ces tangentes coupent L en {m' -h %n')in points .r. Donc ni [m' -f 3/j' ) coïncidences de x et «. » Il y a 2mn' solutions étrangères dues aux points j? de L situés sur les tangentes de U'" passant par les 2 points circulaires de l'infini. Il reste m [m' + n'). Donc, etc. » Les points de la courbe à l'infini sont m points multiples d'ordre n situés aux m' de U"', et mm' points simples situés sur les tangentes de U'" aux mm' points d'intersection des 2 courbes. » VIII. Le lieu d'un point x d'où ton peut mener à une courbe U"' une tan- gente xô qui soit divisée en son milieu par une courbe U,„ est une courbe de l'ordre m (m' -l- n'). X, n'm .. m [in + n). //, mm' X ( 258 ) C'est-à-dire : D'un point x on mène «' tangentes ^9 de U"'; les perpendiculaires élevées sur le milieu de chaque tangente coupent Um en m points, et les droites menées de ces points au point de contact de la tangente coupent L en m points u , ce qui fait n' m points u. Les droites menées d'un point u de Là des points 6 de U"' ont leurs milieux sur une courbe d'ordre m' (VI); conséqueninient m'm droites «9 ont leurs milieux sur Um; les tangentes en j: pointsS coupent L en mm' points x. Il y a m [m' H- n' ) coïncidences de sr et u. Donc, etc. » Les points de la courbe à l'infini sont m points multiples d'ordre n situés aux m points de U,„, et m' points multiples d'ordre in situés aux m' points de U"'. » IX. a. Le lieu d'un point x d'où, l'on mène à une courbe U" une tangente dont le point de contact soit à la même distance d'un point O que le point x, est une courbe de l'ordre 2(m h- n). u. ni 2 m X 2{m + 7i). Donc, etc. )i La courbe a, à l'infini, 2 points multiples d'ordre n aux 2 points cir- culaires, et m points doubles aux m points de TJ". » IX. b. Le lieu d'un point x d'oîi l'on mène à une courbe U" une tan- gente xô telle, que la tangente ôô' menée de son point de contact 0 à une courbe L"' soit égale à la distance de son point de contact Q' au point x, est une courbe de l'ordre nim'-l- 2mn'-+- ann'. X-, nu 2 u u, (m' H- 2 7i')m X mm -\- imn -+- "i-nn C'est-à-dire :D'un point .r de L on mène n tangentes .c6, et des points de contact 6 on mène nn' tangentes 96', puis des points de contact 9' on décrit des cercles qui coupent L en inn' points u. Un point u étant pris sur L, il existe (en vertu du théorème IV. a) (m' -H •i.n')m points9 de U" tels, que 69'= 9'a; les tangentes en ces points 6 coupent L en (m'-l- 2«')/« points u. Donc mm' -h %mn'-t- 'inn' coïncidences de x et u. Donc, etc. j) La courbe a, à l'infini, deux points midtiples d'ordre nn' aux a points circulaires, m points multiples d'ordre in' aux m points de U^, et moi' points simples appartenant aux tangentes de U", dont les points de contact B sont les points d'intersection de U" par les m' asymptotes de U"'. » Observation. — 1. Dans tous les théorèmes qui précèdent, j'ai indiqué, après chaque démonstration, la nature et la position des points multiples ( 209 ) 011 simples de chaque lieu géométrique qui se trouvent sur la droite de l'infiui ; points déterminés directement, d'après les conditions de la ques- tion, sans intervention du principe de correspondance, et qui par consé- quent offrent une vérification du résultat de ja démonstration générale, vérification bien propre à inspirer confiance dans la méthode purement géométrique dont il s'agit. » 2. Je me suis borné à des questions impliquant la considération d'une ou de deux courbes seulement ; mais dans une prochaine Communication j'étendrai le procédé de démonstration à des questions relatives à trois et quatre courbes. » ANALYSE. - Remarque sur ta Noie de M. Nicolaïdès, insérée dans te précédent Compte rendu; par M. Ossian Bonnet. « L'équation aux différentielles partielles du second ordre dont M. Ni- colaïdès a donné l'intégrale dans le Compte rendu de lundi dernier ne présente aucune difficulté; elle rentre, en effet, dans un type auquel s'ap- plique immédiatement la méthode par cascade de Laplace. » Observons d'abord que, en prenant pour variables indépendantes les fonctions /et /i que nous appellerons x et j, l'équation dont il s'agit prend la forme plus simple Cette équation ne s'intégrant pas immédiatement, je pose (x 4- j)- - = z, , d'où d'où ce qui permet de remplacer l'équation (i) par (a ) -i L_ = 2z: ( 26o ) différentiant par rapport k x, afin de chasser z, il vient ^ ^ — 2 ; = O, équation qui s'intègre immédiatement et donne X étant une fonction quelconque de x^ d'où Y étant une fonction de y, ou bien en remplaçant X par une dérivée troi- sième X'", de façon à chasser le signe d'intégration, z, = Y + X"(^ -^ j)= - uX'(a; + y) + 2X, reste à trouver z. Or donc d'où (•^+/)'S=^'5 ÎZ_ Y , ^„ 2X' , 2X ax (x+j)' ' -c+j (•^+/)' z = Y, ?_ + x'--^^. » Cette valeur est trop générale ; mais, si nous exigeons que l'équation (2) soit satisfaite, on trouve 2 Y, = Y'; donc, en changeant Y en 2 Y, on a 2 = X'4-Y'- 2^^^. x-t-/ C'est le résultat de M, Nicolaïdès. '> Si du cas de deux variables indépendantes x, y on veut s'élever au cas de « variables x,, x^,. . ., jr„, on cherchera, en se laissant guider par (a6i ) l'analogie, ce que doit être la constante A pour que l'équation (0 admette une intégrale de la forme X, étant une fonction arbitraire de a?, et X\ la dérivée de X, par rapport à Xi , par conséquent n — i autres intégrales de la forme ZjX, + Xj, ' z«X„ + X„ , et enfin une intégrale générale de la forme z, X , + Zj Xj 4- . . . -f- z„ X„ -+- X , + X'j -T- . . . -+- X'„ . Or, en substituant z, X, + X', à z dans (i), on trouve Y S"'i , Y' ^"~'Z| _ Y ^ L Y' A d'où S'î, _ Az, 3"-'z, A - ix,^x,...ix„ (x,4-x, + . . . + jr„)" Sxj;)jr, . , . Jj-„ (x, -+- x, -+-... -J- *„)» Différentiant la deuxième équation par rapport à x, et retranchant de la première, il vient — n Z, = , a^i + -^1 + • • ■ -1- -r» d'où, en portant dans la deuxième équation, A = (-i)''.i.2.3...n. Ainsi l'équation (i) doit être de la forme i\'i _ (— i)M.2.3. . .n Z, 3x, cl x, . . . Dx„ (.v,H- Jra + . . .4-x,)" ' et sa première intégrale est — "Xf -tri C, R., t873, a» Semettre, (T. LXXXI, N« C) 34 ( 202 ) par suite les [n — i) autres intégrales sont X, + Xj + , . . + :r„ — /zX,. -*^t ~h ^2 ~i~ ■ • • "T~ *^/( et enfin l'intégrale générale a pour valeur — AjfX. + X^ + .-. + X, • • • • > .r, -t- Xj + . . . + .r„ + x; + x; + . . . + x: . CHIMIE MINÉRALE. — Note sur une matière bleue rencontrée dans une argile. Note de M. P. Thenard. « J'ai rhonneiir de mettre sous les yeux de l' Académie un échantillon d'une argile qui, d'un gris très-foncé il y a quinze jours, au moment où on l'a extraite, est devenue noire par la dessiccation au soleil, en se granitant d'une matière bleue jouant la couleur de l'outremer. Cette argile sort des fouilles d'un moulin à eau que nous faisons construire à Perrigny-sur- rOgnon (Côte-d'Or), sur l'emplacement d'une forge qui a disparu depuis un siècle. » Faut-il croire que la première destination de cet emplacement soit la cause efficiente de cette formation? C'est ce qu'apprendra sans doute la continuation des travaux, qui doivent descendre à 3"", 5o de profondeur et en dehors de l'emplacement de la forge. 1) Peut-être l'Académie pensera-t-elie que nous aurions dû remettre à ce moment la Communication que nous lui faisons aujourd'hui, mais elle nous excusera quand nous lui aurons dit que la matière perd sa couleur sous de si faibles influences, qu'il était à craindre de n'avoir rien à lui montrer en attendant davantage. » Cette matière passe en effet au vert olive si on la chauffe à lao degrés et s'altère déjà à loo degrés; traitée à froid par une dissolution de potasse, elle devient jaune; l'ammoniaque, au contraire, est sans action sur elle; il en est de même de l'acide acétique, et, chose singulière, l'eau de chlore ne la modifie que très-lentement, mais l'acide chlorhydrique, même très- étendu, la dissout aussitôt en lui faisant perdre sa couleur qu'une addition subséquente d'ammoniaque ne régénère pas. ( ^&^) M Une analyse, que nous considérons d'ailleurs comme très-insuffisante, tant à cause de la petite quantité de matière sur laquelle nous avons opéré que par suite de sa purification trop incomplète, nous a cependant dé- montré : » Que le protoxyde de fer domine; que le sesquioxyde de fer et la chaux font tout à fait défaut; que l'alumine, bien qu'en bien moindre proportion que le fer, figure pour un chiffre important; qu'il existe des quantités no- tables d'un acide organique azoté, et qu'il y a lieu de rechercher l'acide phosphorique, qui d'ailleurs ne serait qu'en faible proportion. Quant à la silice, elle ne figure qu'en très-petite quantité. » Ces données montrent quelles voies on doit suivre pour arriver à la solution complète de -la question. Si la matière a plus de stabilité que nous ne lui en supposons et qu'elle ne nous fasse pas défaut, nous nous effor- cerons d'en compléter l'examen. » M. JANSSEN dépose sur le bureau de l'Académie : 1° Le Rapport préliminaire concernant l'expédition du Japon pour l'ob- servation du passage de Vénus sur le Soleil; 2° Le Rapport de M. Tisserand concernant l'observation faite à Na- gasaki ; 3° Le Rapport de M. Delacroix concernant l'observation faite à Kobé. NOmNATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la formation d'une liste de deux candidats, qui doit être présentée à M. le Ministre de l'Instruc- tion publique, pour la chaire de Zoologie (Reptiles et Poissons), laissée va- cante, au Muséum, par le décès de M. Duméril. Au premier tour de scrutin, destiné à la désignation du premier candidat, le nombre des votants étant 3^, M. L. Vaillant obtient Sa suffrages. M. C. Dareste » 4 » M. Sauvage » i » Au second tour de scrutin, destiné à la désignation du second candidat, le nombre des votants étant 36, M. Sauvage obtient aS suffrages. M. C. Dareste )> 8 » Il y a trois bulletins blancs. 34.. ( 264 ) En conséquence, la liste présentée à M. le Ministre de l'Instruction pu- blique sera composée comme il suit : En première ligne M. L. Vaillant. ;■ En seconde ligne M. Sauvage. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. THERMOCHIMIE. — Elude calorimétrique des siliciures de fer et de manganèse. Note de MM. Tkoost et P. Hactefeuille. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « Dans une précédente Communication (i) nous avons montré com- ment l'emploi du calorimètre nous a permis de reconnaître si le carbone est combiné ou dissous dans les fontes et dans les manganèses carbures. Comme les fontes dégagent, lorsqu'on les attaque par le bichlorure de mercure humide, un peu plus de chaleur que n'en dégagerait le fer qu'elles contiennent, nous avons dû les ranger dans la catégorie des corps explo- sifs ou dans celle des dissolutions. » Les carbures de manganèse dégagent au contraire beaucoup moins de chaleur que n'en dégagerait la quantité de métal qu'ils contiennent; nous avons pu en conclure qu'il y avait eu perte notable de chaleur au moment de l'union du carbone et du manganèse, et que par suite les carbures de manganèse en général, et en particulier lenouveau carbure Mn'C quenons avons obtenu, étaient des^ combinaisons définies, comparables aux com- posés les plus stables de la Chimie minérale. Nous avons appliqué la même méthode à l'étude des siliciures de fer et de manganèse. I. — Les siliciures de fer ne cessent d'être attaqués par le bichlorure de mercure humide que lorsqu'ils contiennent plus de i4 pour loo de silicium; ceux qui en renferment moins agissent avec assez de rapidité pour qu'il nous ait été possible défaire des déterminations calorimétriques conipa- ratives. (i) Comptes rendus, toineLXXX, p. 964. Chaleur dégagée à partir des éléments. Diflërence 970 0™' 1125 ,5 1295 1 10 1425 i55 ( 265 ) » Le tableau suivant résume les résultats obtenus avec i gramme de matière : Chaleur dégagée. Siliciure de fer à 3,5 depiliciumet 0,6 p. loo de carbone gijo*^^' » 7,0 » 0,4 » io5o > 12,0 » 0,4 » u85 » '4>'^ " 0)4 " 1270 » A l'inspection des nombres de calories inscrits dans la première co- lonne, on constate que les quantités de chaleur dégagées par un même poids de siliciure augmentent avec la teneur en silicium. Nous avions déjà constaté que la chaleur de chloruration des fontes croît avec la quantité de carbone dissous ou combiné ; et, comme le carbone mis à nu n'intervient pas dans la quantité de chaleur mesurée, nous avions pu en conclure im- médiatement que les fontes sont constituées avec absorption de chaleur; mais, en attaquant par lebichlorure humide un siliciure de fer, on obtient non-seulement du chlorure de fer, mais aussi de la silice. L'expérience fournit donc un nombre qui mesure à la fois la chaleur de chloruration du fer et celle d'oxydation du silicium. Il faut dans ce cas calculer les quan- tités de chaleur que dégageraient dans les mêmes conditions les éléments du siliciure pris séparément. Or nous avons, dans une publication anté- rieure, montré que la chaleur de chloruration du fer par le bichlorure de mercure humide est de 827 calories par gramme. Quant à la donnée rela- tive au silicium, nous avons pu déduire d'expériences (i) que nous avons publiées en 1870 la quantité de chaleur dégagée par i gramme de silicium passant à l'état de silice hydratée en même temps qu'une quantité équiva- lente de bichlorure de mercure est amenée à l'état de calomel. Nous avons trouvé ainsi le nombre 5i4o pour la chaleur dégagée par i gramme de sili- cium cristallisé. A l'aide de ces deux nombres antérieurement déterminés par nous, il a été possible de calculer ceux qui sont inscrits dans la deuxième colonne du tableau précédent. » Ces derniers prouvent que l'union du silicium cristallisé et du fer ne s'accompagne que d'un dégagement de chaleur à peu près nul pour les proportions de silicium que l'on rencontre dans les produits métallur- giques. Nous allons voir que les siliciures de manganèse conduisent à des conclusions complètement différentes. (i) Comptes rendus, t. LXX, p. 252. Chaleur dis ileur calcu' lée déjagée. à parti ir des éléments. Différence, i33o 2160 83o laSo 2280 loSo ( 266 ) » II. — Le silicium et le manganèse s'unissent à haute température. Les méthodes décrites par les chimistes donnent des produits renfermant jus- qu'à 3o pour 100 de siHcium. Nous avons préparé des siliciures moins riches en portant rapidement au rouge blanc un mélange de siliciure à 3o pour 100, et de manganèse aussi peu carburé que possible. i> En opérant ainsi, nous avons obtenu des siliciures à 8,2 et à 12 pour 100 de silicium, et contenant au plus i pour 100 de carbone. » Ces siliciures sont attaqués assez rapidement par le bichlorure de mercure humide; ils fournissent des données calorimétriques précises. I gramme de siliciure à 8 de silicium et i pour 100 de carbone donne I gramme de siliciure à 12 de silicium et I pour 100 de carbone donne. . . . » Les chiffres de la première colonne nous montrent que la quantité de chaleur dégagée diminue quand la proportion du silicium augmente; c'est l'inverse de ce que nous avions constaté avec le siliciure de fer. » Les carbures de manganèse nous avaient déjà donné des résultats ana- logues, et nous avions pu en déduire immédiatement que l'union du car- bone avec le manganèse se fait avec dégagement de chaleur, et que, par suite, les carbures de manganèse sont des combinaisons stables. » Mais ici le silicium étant attaqué en même temps que le manganèse, il est nécessaire de comparer la chaleur de chloruration du siliciure à celle de ses éléments. Or le manganèse à i pour 100 de carbone dégagerait par gramme 1910 calories, et le silicium cristallisé donnerait 5i4o calories. Ces données permettent de calculer les quantités de chaleur que dégageraient les éléments du siliciure de manganèse pris à l'état de liberté, et de consta- ter, comme le montre la deuxième colonne, qu'elles sont de beaucoup su- périeures à celles que donnent les siliciures. » On reconnaît ainsi que les éléments à 8,2 pour 100 ont perdu, par le fait de la combinaison, les f de la chaleur qu'ils dégageraient s'ils étaient libres; et que les éléments du siliciure à 12 pour 100 ont perdu ^rde la cha- leur qu'ils dégageraient s'ils étaient libres. » Les siliciures de manganèse se comportent donc comme les carbures correspondants. » En résumé, les déterminations calorimétriques établissent : » i" Que le silicium s'unit au manganèse en dégageant beaucoup de ( -267 ) chaleur, et que, par suite, il forme avec ce métal des combinaisons très- stables : c'est ce que nous avions déjà constaté pour le carbone. » 2° Que le rapprochement de ces deux métalloïdes, carbone et sili- cium, se poursuit quand on considère leur action sur le fer; ils se con- duisent tous deux comme s'ils se dissolvaient dans ce métal. » CHIMIE. — Recherches sur les niobates et les tantalates. Note de M. A. Joly. (Commissaires : MM. H. Sainte-Claire Deville, Balard.) « Les belles recherches de M. de Marignac sur les fluoniobates et les fluotalitalates alcalins (i) l'ont conduit à attribuer aux acides niobique et tantalique les formules Nb=0% Ta^O'tNb^'^ 94, Ta^ = 182), formules qui se trouvent confirmées par les densités de vapeur des chlorure et oxychlo- rure de niobium, Nb'^CP, Nb^'O'Cl' et du chlorure de tantale Ta* Cl*, dé- terminées par MM. H. Sainte-Claire Deville et Troost (2). Les acides nio- bique et tantalique se rapprocheraient dès lors, par leur formule du moins, de l'acide vanadique que les travaux de M. Roscoë ont permis de classer définitivement, par l'ensemble de ses propriétés chimiques, à côté des acides phosphorique et ar.sénique. Ces trois derniers acides peuvent être tribasiques, et leurs sels associés au fluor ou au chlore donnent des apatites et des wagnérites. » D'après mes expériences, l'acide niobique donne lieu, en se combi- nant par voie sèche avec les bases, à quatre classes de sels : MO, NbK)% 2MO, Nb=0% 3M0Nb=0% 4M0, Nb^O». » Ces composés ont été obtenus en maintenant pendant quelques heures de l'acide niobique parfaitement pur ou un niobate en contact avec un chlorure fondu à une température un peu inférieure à la température de volatilisation de ce dernier; on a, dans quelques cas, remplacé le chlorure par un mélange de fluorure métallique et de chlorure alcalin. Ce sont là précisément les conditions dans lesquelles se sont placés MM. H. Sainte- (i) Archives de Genève, t. XXIII, p. 167 et 24g. (2) Comptes rendus, t. LX, p. 1221, et t. LVI, p. 8g4. ( 268 ) Claire Deville et Caron, pour la reproduction des chlorophosphales (i) et M. Hautefeuille (2) pour la reproduction des chlorovanadates de chaux et de plomb, et pourtant je n'ai jamais rencontré pour le niobium de com- posés analogues. » La plupart de ces produits sont très-bien cristallisés et constituent de beaux produits de laboratoire; quelques-uns sont la reproduction, à l'état de pureté, de minéraux niobifères. » Niobates de magnésie. — Lorsqu'on maintient au rouge vif pendant deux heures, en présence d'un grand excès de chlorure de magnésium, de l'acide niobique pur, provenant de la décomposition par l'eau de l'oxyde de chlorure, et calciné, on obtient, après refroidissement et traitement par l'eau, de larges lames hexagonales, transparentes, douées de l'éclat gras des lames de mica. La densité est de 4»3; quelques-uns de ces cristaux peuvent atteindre i centimètre de diamètre; l'examen optique fait au microscope polarisant montre que ce sont des cristaux à un axe. » L'analyse conduit à la formule 4MgO,Nb^O^ » .T'ai pu produire également un niobate de magnésie prismatique 3MgO, Nb=0^ » L'acide tantalique donne aussi un tantalate de magnésie en larges plaques hexagonales, 4MgO, Ta^O". » Niobates de chaux. — En présence d'un grand excès de chlorure de calcium l'acide niobique donne des cristaux prismatiques très-nets, quel- quefois maclés, ce qui fait que les mesures ne sont possibles que sur un petit nombre d'échantillons. C'est un prisme rhomboïdal droit, qui se trouve réduit, parfois, à une lame très-mince par le développement exa- géré de la face g'. » L'analyse faite sur des cristaux triés conduit à la formule 2CaO, Nb'O'. » La substitution à l'acide niobique d'un mélange de silice et d'acide niobique ne permet pas d'obtenir un composé différent. » Ce n'est pas là le seul composé que donne l'acide niobique avec la chaux. En portant, en effet, au rouge vif, pendant quatre ou cinq heures, dans un creuset de platine le mélange suivant : Acide niobique 7 parties, Fluorure de calcium 2 » Chlorure de potassium fondu en grand excès, (1) Complet rendus, t. XLVII, p. gSS. (7.) Commîtes rendus, t, LXXYII, p. 896. ( 269 ) j'ai obtenu de longues aiguilles minces d'un niobale à un seul équivalent de base, CaO, Nb=0'. » En présence d'un grand excès de fluorure de calcium, on obtient, outre le niobate 2CaO,Nb-0' et un oxyfluorure de niobium, de petits octaèdres réguliers renfermant de l'acide niobique et de la chaux, mais que je n'ai pu préparer en assez grande quantité pour l'analyse. Je me propose de revenir sur ce composé, qui permettra sans doute de jeter quelque jour sur la constitution du pyrochlore. » Niobales de manganèse et dejer. — De tous les minéraux niobifères, la niobite est le moins complexe. Elle peut être considérée, abstraction faite des acides stannique, titanique et tungstique, dont les variétés les plus pures ne renferment d'ailleurs que de très-petites quantités, comme un mélange isomorphique de niobate et de tantalate de fer et de manganèse FeO j Nb=0^ MnO I Ta^O'. » Le fluorure manganeux réagissant sur l'acide niobique donne un niobate de manganèse en cristaux roses transparents, quelques-uns très- volumineux ; les nombreuses mesures effectuées sur ces cristaux permettent de les rapporter à un prisme rhomboïdal droit de ioo''4o'-' I^ = 4»94- » Quant au niobate monobasique de protoxyde de fer, je n'ai pu l'obte- nir jusqu'ici qu'en gros prismes fibreux indéterminables, par l'emploi du fluorure ferreux. » Niobate d'Vttria, — Le chlorure d'yttrium fondu réagissant sur l'acide niobique donne une poudre cristalline, très-dense, qui se résout sous le microscope en octaèdres doués de la double réfraction. L'analyse conduit àlaformule3YO,Nb'^0^ » Il existe dans la nature un niobate d'yttria, la fergusonite, cristal- lisé en octaèdres quadratiques et dont la composition, d'après les analyses de Rammelsberg, pourrait se représenter assez exactement par la formule 3M0,Nb=0*. » La plupart des expériences précédentes, répétées avec l'acide tantalique, ont conduit à des résultats analogues. » En résumé, les acides niobique et tantalique peuvent être tétrabasiques, et je n'ai pu réussir à faire des composés analogues aux apatites et aux wagnéristes, si faciles à reproduire avec les acides phosphorique, arsé- nique et vanadique. Ces caractères ne me semblent pas permettre de placer les acides niobique et tantalique à côté des acides de la série phosphorique. » C.R., 1875, a» Semestre. (T. LXXXI, N" 6.) 35 ( 270 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Faits relatifs à l'étude des alcools poly atomiques propre- ment dits. — Application à un nouveau mode d'obtention de l'acide Jorinicpie cristallisable ; par M. Lorin. (Commissaires : MM. Cahours, Eerthelot.) « I. Dans un Mémoire que j'ai eu l'honneur de présenter récemment à l'Acaclcmie (Com/)/es rendus^ 3i mai), j'ai indiqué l'analogie, qui résulte de mes expériences, entre l'action de l'acide oxalique ordinaire sur les alcools polyatomiques proprement dits et celle de l'acide sulfiu-ique sur les alcools monoatomiqnes, et j'ai étendu cette analogie au cas où l'acide oxalique est déshydraté. Cette double analogie a été résumée par deux procédés de préparation industrielle de l'acide formique : le premier, avec l'acide oxalique ordinaire, donnant de l'acide à 56 pour 100; le second, avec l'acide oxal ique déshydraté, donnant de l'acide formique à 90 pour 1 00, acide dont la richesse atteint 94 avec la glycérine et pour le premier tiers de la distillation. La présente Note a pour objet de compléter ces résultats, qui ont permis d'obtenir directement l'acide formique cristallisable. » II. Mais, avant de passer aux expériences qui ont eu pour consé- quence ce fait remarquable, je demande la permission de revenir sur le premier procédé de préparation industrielle, c'est-à-dire de l'acide à 56, et d'indiquer l'expérience suivante que j'ai faite, il y a plusieurs années, et qui ne paraît pas être entrée dans l'enseignement des cours publics. » Dans une cornue assez grande, à col un peu eftilé, on a mis 1*^^, 120 de glycérine pure et 3 kilogrammes d'acide oxalique ordinaire en poudre; la réaction a été continuée par des additions successives de cet acide, le matin et le soir, eten quantités telles, que le niveau primitif du mélange fût atteint et autant que possible maintenu. On opérait à feu nu. Ou a eu d'ail- leurs la précaution de laisser refroidir un peu la cornue avant chaque addition. Les résultats ont été tels, que 65''^, aSo d'acide oxalique ordinaire ont fourni 42'^^,i4o d'acide formique, au titre moyen 54,5, et repré- sentant c>3''s,oo4 d'acide formique vrai. Théoriquement on aurait dû avoir 23''s,639 de cet acide en tenant compte du résidu solide, environ 5oo grammes. Cette différence très-petite s'atténue par la saturation de la glycérine, l'entraînement mécanique, etc. L'eau de cristallisation de l'acide oxalique devait peser 18''°, 5; or on a trouvé 19''^, i36 avec le pDÎds de l'eau d'éthérification de la glycérine. Aussi bien les produits volatils que ( 27' ) les queues provenant de la distillation ménagée et méthodique de l'acide formique brut, faite en vue de sa purification, ont prouvé que cet acide était relativement d'une grande pureté. Mais ce qui est surtout digne de re- marque dans cette longue expérience, c'est que la propriété élhérifianle du ré- sidu liquide de la fin était loin d'être épuisée. Le seul motif qui a fait inter- rompre l'opération, c'est qu'elle devenait trop coûteuse. Si j'insiste sur cette longue expérience, donnant, avec l'acide oxalique, de l'acide formique indé- finiment, comme l'alcool ordinaire donne, avec l'acide suifurique,de l'éther sulfurique indéfiniment, c'est que cette continuité et l'absence de précau- tions, telles que l'emploi d'un bain-marie, etc., en font un procédé vérita- blement industriel. » III. J'nrrive maintenant au second procédé de préparation de l'acide formique, procédé qui le donne brut et de premier jet à go pour loo. Les expériences avaient porté, dans le Mémoire du 3i mai, sur la glycérine no- tamment; je les ai étendues depuis à la mannite et à l'érythrite. » Mannite. — De tous les alcools polyatomiques ordinaires, la mannite doit être préférée pour la préparation de l'acide formique à 56. En opérant comme il est indiqué ci-dessus, avec /|00 grammes de mannite, et l'acide oxalique ordinaire, j'ai obtenu 3^^,g6o d'acide formique à ^9,4 pI conte- nant près de 2 kilogrammes d'acide vrai. Cet acide était d'une limpidité parfaite; il n'a laissé, par distillation, qu'une petite quantité de résidu à peine coloré. » Quanta l'acide oxalique déshydraté, je l'ai fait agir sur 200 grammes de la monoformine brute de l'opéiation précédente; 4''^,5oo de cet acide, ajouté par portion de 100 grammes, ont fourni 2"'^, 160 d'acide formique, contenant i''^, 865 d'acide formique vrai, titre moyen 86,4. Ce litre devient 88,5, si l'on ne compte pas les premiers acides destinés à une saturation complète de la mannite. La distillation de cet acide a élevé son titre au delà de 90 pour les premières parties, les dernières parties titrant encore 83,2. Enfin il n'est resté dans la cornue que 16 grammes d'un liquide jaune ambré, titrant encore 74.5, et qui, traité par l'eau, n'a fourni que 3 à 3 grammes d'une matière sirupeuse encore acide. On voit donc que la mannite, de même que la glycérine, donne un acide formique très-con- centré, d'une manière courante, en partant de sa monoformine. La pro- priété éthérifiante du résidu noirâtre, visquexix, fortement acide n'était pas épuisée. La perte en acide formique a été très-faible. » Eryihrile. — Essayés avec l'acide ox.ilique ordinaire, l\i grammes ont fini par donner de l'acide formique au titre 56. En redistdiant tout l'acide 35.. ( 272 ) obtenu, on a eu Sao grammes, titrant 46,4, et un résidu jaune ambré de 5 à 6 grammes, titrant 74, et contenant une formine. » Mais les résultats de cet alcool ont été inattendus avec l'acide oxalique déshydraté. En effet, partant de 85 grammes d'érythrite, et par des addi- tions répétées, on a fait réagir 2''6,4oo d'acide oxalique, qui ont donné 1120 d'acide formique aqueux, contenant gSS d'acide formique vrai, d'où le titre moyen 87,95. En ne tenant pas compte des premiers acides aqueux, on a eu le titre moyen 90,4, et enfin poiu- les dix derniers acides bruts, le titre moyen 96. La distillation de ces derniers acides a fourni de l'acide à un titre dépassant 98. » De tons les alcools polyatomiques essayés jusqu'à présent, l'érythrite est celui qui a donné, sans contredit, les résultats les plus nets. Le gaz produit, même à la fin, ne contenait encore que 4 à 5 pour 100 d'oxyde de carbone. Le résidu de la distillation a été faible, 28 grammes, contenant encore 19 grammes d'acide formique. D'une manière constante, l'acide obtenu a été plus riche qu'avec les autres alcools, en sorte qu'il n'y a eu, dans chaque phase, qu'une quantité insignifiante d'acide formique dé- composé. » IV. Jcide formique cristallisable. — Cet acide pur, exempt d'eau, peut s'obtenir par la décomposition du formiate de plomb par l'hydrogène sul- furé à une température ménagée (Gerhardt); j'ai substitué le formiate de cuivre au formiate de plomb, et enfin l'acide oxalique déshydraté agissant sur l'acide formique déjà concentré. Les expériences qui précèdent condui- sent à un nouveau mode d'obtention de l'acide formique cristallisable. En effet, le titre élevé indique 98; de l'acide formique obtenu avec l'érythrite m'a permis d'obtenir directement, par une distillation ménagée, de l'acide formique cristallisable. C'est là un résultat digne de remarquable et que ne pouvait faire prévoir la génération synthétique de l'acide formique au moyen de l'oxyde de carbone et de l'eau sous l'influence catalytique de la glycé- rine. » Je continue ces expériences au laboratoire des Hautes Études, à l'École centrale, et j'espère soumettre prochainement à l'Académie le résultat de ces recherches sur l'action hydratante de l'acide formique. » MM. G. Baker, Deoosterde Wilder, Garcia de Los Rios, Imbert, Bon- DET adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) (273) M. Reech adresse une nouvelle rédaction de son Mémoire intitulé : « Sur- faces superposables à elles-mêmes, chacune dans toutes ses parties ». (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. C. OziL adresse une nouvelle Note concernant le redressement des (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) images. M. d'Arband-Blonzac adresse une Note relative à la Météorologie pra- tique. (Renvoi à l'examen de M. Ch. Sainte-Claire-Deville.) CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'Instruction publique adresse à l'Académie la traduc- tion suivante d'un article publié par le « Journal ministériel » de Co- penhague, sur les phénomènes volcaniques qui se sont produits en Islande, dans le courant de l'hiver. Ce document lui a été transmis par M. le Mi- nistre des Affaires étrangères. B Les Sysseliïian du district de Mula ont adressé au Ministère un Rapport officiel sur les dernières éruptions volcaniques qui ont eu lieu en Islande et sur les dommages qu'elles ont causés. u Le Sysselman de Nordermula-Syssel écrivait, à la date du 19 avril dernier, au bailli du Nord et de l'Est : « Le bailliage n'ignore certainement pas que, dans le courant de l'hiver dernier, des » éruptions volcaniques se sont produites dans les contrées incultes qui s'étendent au sud • de Myratnssveit, Thingo-SysseJ, où l'on a constamment aperçu des colonnes de feu et de »:' umée, et que leur action s'est également manifestée ici par des tremblements de terre, » qui toutefois n'ont pas causé de dommages. » On avait déjà, à divers intervalles, aperçu la fumée du volcan, mais c'est seulement à » la date du 2g mars que les cendres sont arrivées jusqu'ici; et elles sont tombées en si » grande abondance que, des dix repps (cantons) du Syssel, deux seulement ont été épar- » gnés. Parmi les repps qui ont souffert, il y en a de recouverts d'une couche de cendres » assez épaisse pour que la contrée soit devenue inhabitable. Dans la nuit du i8 au >' 29 mars, il était tombé au Seydisfiord de la neige, en même temps qu'un peu de cendres. » Vers 9 heures du matin, le ciel s'obscurcit complètement, au point qu'on aurait pu se » croire dans une des nuits les plus obscures de l'automne. Il tomba alors une quantité » considérable de neige et de cendres jusque vers midi, heure à laquelle le ciel commença à » s'éclaircir. Dans le district de Seydisfiord, le sol était alors couvert d'une couche de cen- {^74 ) » dres volcaniques d'environ 2 pouces d'épaisseur. Les repps de ce district qui ont le plus » souffert sont : le Jokuldalen, où l'on a observé sur plusieurs points une couche de cen- • dres de 6 à 8 pouces d'épaisseur, parmi lesquelles se trouvaient de grosses pierres, et les » repps de Fljotsdal et de Fellna. Le Syssel de^Sonderrnula a aussi beaucoup souffert, mais • je ne saurais préciser l'importance des dommages éprouvés, dont le Sysselman du district » fera sans doute l'objet d'un Rapport au Ministère. » Les habitants des districts les plus atteints ont fait évacuer tous leurs chevaux et leurs » moutons sur les contrées méridionales de l'île, qui ont été épargnées par le fléau. On » espère pouvoir sauver la plus grande partie des bestiaux, en raison surtout de la douceur » du printemps; mais il est fort à craindre que, dans le courant de l'été, de graves ma- » ladies ne viennent à se déclarer parmi les moutons, les chevaux et les bœufs, par suite » de la quantité de cendres volcaniques qu'ils absorbent avec les herbages. » On assure qu'une grande partie des habitants de Fljotsdal et de Fellna, ainsi que ceux » du nord de Jokuldal, sont dans l'intention d'émigrer en Amérique; car il ne paraît pas » possible de faire produire la terre dans ces contrées pendant un certain nombre d'années. » Il n'y a d'espoir que dans des pluies abondantes et durables, qui auraient pour résultat » de débarrasser le sol de la plus grande partie des cendres qui le couvrent. Il est donc » tout à fait probable que les habitants de toutes les contrées qui ont souffert n'auront pas » d'herbes cet été, et qu'ils seront forcés de vendre ou d'abattre leurs bestiaux. D'un autre » côté, les marchands du pays ne veulent ni ne peuvent acheter une si grande quantité de » bétail, de moutons notamment, et il me paraît absolument nécessaire qu'on fasse venir, » au mois de septembre, à Bernfiord, Eskefiord, Seydisfiord et même Vopnaflord, si cela « est possible, quelques vapeurs anglais (je ne puis pas encore en préciser le nombre), qui » achèteraient et transporteraient en Angleterre les moutons, les chevaux et les bœufs que » les paysans sont obligés de vendre. Ce serait là le seul moyen de procurer à ceux-ci l'ar- » gent nécessaire pour acheter plus tard d'autres bestiaux et reprendre leur industrie. » ASTRONOMIE. — Découverte de la planète Qi, faite à V Observatoire de Paris, par M. Prcsper Henry, communiquée par M. Le Verrier. 1875. Août 7, i:a''5o'", temps moyen de Paris. Ascension droite. . 3.?,''3g'"3* Distance polaire . . ioi°ii',5 Mouvement horaire.. Ascension droite. — 1',3 Distance polaire. -H 36" » La planète est de 1 1*' grandeur. » Observations de la planète Q faites à l'équatorial, par MM. Henry. Temps moyen Ascension DIst.ince Etoiles 1875. de Paris. droite. Loj;(par. X A ). polaire. Log. (par. X A), de coinp Il m s h m s ^11! Août 7 i'?..!\i.S'] 22.39.6,04 —(2,954) 101.11.10,8 —(0,886) a » 9 10. 49- 2 22.38.8,72 — ( I ,4o5) 101.40.3.5,5 — (0,873) b ( ^75 ) Positions moyennes des étoiles de comparaison pour 1875,0. Ascension Réduction Distance Réduction Étoiles de comparaison. Grandeur. droite. au jour. poUiirc. au jour. Il m s s 0 I II II a 857 Weisse H. XXII 7= 32.41.55,37 +3, 06 ioi.i3.55,9 — i5,o b 816 Weisse H. XXII 8' 22.39.38,8?. +3, 12 101.49.19,1 — i5,i ASTRONOMIE. — Ephéméride de la planète @ Héra, pour l'opposition de 1876, par M. Leveaf, présenlée par M. Le Verrier. « La planète @ Héra a été découverte à Ann-Arbor, dans la nuit du 7 septembre 1868. Par un travail, publié l'année dernière, j'ai, en em- ployant les observations de cette planète, effectuées depuis l'époque de la découverte jusqu'en i8-j3, et en tenant compte des perturbations produites par cf, W et ï) , déterminé les éléments osculateurs suivants : Éléments oscillateurs de la planète C"') Héra. Époque : 1875, mars 6,0; temps moyen de Paris. o ' " Anomalie moyonne s — o ^ igô.Sg. 38, 27 Longitude «lu périhélie cr ^ 32i . 2.43,74) Équinoxe et Longitude du nœud ascendant () z^ i36. 18.21 ,70 > écliptique moyen Inclinaison T = 5.23.58,o4 ) 1880,0 Angle (sin = excentricité) « = 4 -36.30,1 5 Moyen mouvement hélioc. diurne. . n z= 799", 12274. » Les différences entre les positions déduites de ces éléments et lesposilions normales formées à l'aide des observations faites à chaque apparition sont : Dates. cos (D(m„— Bc)- (D„ — CD,- 1868. Septembre 28,5.. — i,3 + 0,4 1868. Novembre 20, 5 -t- i ,4 -f- 1,9 1870. Janvier 27,5 — iji + -\,5 1871. Avril i5,5 + 0,6 -t- 1,9 1872. Juillet 27,5 0,0 ■+- 0,6 1 873. Novembre 26, 5 +0,1 — o,3 Avec ces éléments j'ai calculé une ephéméride au moyen de laquelle la planète a pu être observée lors de son opposition en 187.5. » Trois observations, faites à l'Observatoire de Paris, ont donné, comme corrections à cette ephéméride, les valeurs (*) 1875 Fév. 27 cos(B(iR„— iBc) = + i", 3, (Q, — (Q, = +o",4. (*) Comptes rendus, t. LXXX, p. 1244' ( 276 ) » La faiblesse de ces corrections montre qu'en prenant pour point de départ les éléments ci-dessus, on obtiendra des positions exactes pour la prochaine opposition. » Nous avons donc, en partant de ces éléments, calculé par la méthode dite des quadratures, les perturbations de la planète par cf , ?/ et ï) ; nous avons ainsi obtenu : Perturbations des coordonnées rectangulaires écliptiqucs 4e la planète (îôs) Héra. (J^es perturbations sont exprimées en unités du septième ordre décimal.) Dates. 1875 Fév. 24 >o Mars Avril Avril Mai Juin Juin Juin. Août Août Sept. Cet. 16,0..,, 5,0.... a5,o i5,o 4,0,... 34,0 .4,0.... 3,0, . . , 23,0 12,0. . . . 2,0..,. Sx S.r 0 - 5 0 — 5 — 5 - 45 - i5 - '2; — 32 — 2d5 - 58 -432 -96 — 660 -,47 - 9'l3 —317 .-1282 -3ii -1682 -434 —2146 -595 -2R7G Sz - 4 - 8 - i3 - ai - 3a - 45 - 62 Oct. 22,0, -804 -3279 — 106 0.-1163. Sx iy Sz 1S75 Nov. 11,0... ■ - '074 — 3959 — 133 Dec. 1,0... . — 141G - 47^4 — 163 Dec, 21,0... . — 1846 - 5582 -■94 1S76 Janv. 10,0. . . . — 338r — 6545 —226 Janv. 3o,o. . . . — 3o38 — 7626 — 255 F(iv. 19,0. . . . - 3832 - 8849 —381 Mars 10,0. . . • — 4779 — 10214 — 3oo Mars 3o,o... . — 588S —11769 — 307 Avril Ig,0. . . • — 7'67 — 13534 —399 Mai 9,0... . - S616 — 15544 -373 Mai 29 , 0 . . . . —10226 — 17836 — 222 Juin 18,0... • -"978 — 2045l —143 Juill. 8,0... , — i3843 -23433 - 3r » Ajoutant ces perturbations aux coordonnées déduites des éléiuents ci-dessus, nous avons formé l'éphéméride suivante pour l'opposition de 1876. Planète (J») Héra, — Éphétnéride pour l'opposition de 1876. Temps moyen Ascension Log. distance Temps de Paris. droite. Déclinaison. h la Terre. d'aberration 1876. Mal i6,5 16.49. 8,12 0 / « — 14. 18. 17,0 0,2178 m s 13.41 17,5 16.48.21,66 — 14. 16.25,0 0,2161 18.39 18,5 16.47.32,31 -.4. .4-35,4 0,2100 18.87 19,5 16.46.43,13 — 14.12.48,3 0,2l4o i3.35 20,5 16.45.53, 19 — 14.11. 3,7 0,2l3o i3.33 21,5 16.45. 2,55 -14. 9.21,9 0,2121 18 3i 32,5 16.44, '• )22 —14. 7.42,9 0,2118 i3.3o 23,5 16.43. 19,28 — 14. 6. 7,0 0,2lo5 18.28 '4.5 16.42.26,79 -14. 4.34,3 0 , 2098 13.27 25,5 16.41.33,84 — 14. 3. 5,0 0,2092 18.26 26,5 16.40.40,47 — 14. 1 . 39 , 0 0,2086 i3.25 37,5 16.89.46,76 — 14. 0. 16,6 0,2081 13.24 28,5 16.38.52,76 -i3. 58 57,7 0,2076 18.28 ( 277 ) Temps moyen Ascension Lof;. distance 1 'emps de l'avis. droile. Déclinaison. à la Terre, d'aberi alion 1876. Mai 29,5 1 h m s 6.37.58,56 -1 0 II it 3.57.42,6 0,2073 ] 3.22 3o,5 1 6.37. 4,21 —I 3.56.3i,5 0,2070 ! 3. 22 Mai Si, 5 1 6.36. 9,79 —1 3.55.24,5 0,2068 I 3.21 Juin 1,5 1 6.35.15, 35 - 3 . 54 . 2 I , 7 0 , 2066 3.21 2,5 1 6.34.20,96 — 3 53.23, 1 0,2066 3 .21 3,5 6.33.26,67 — [3.52.28,9 0,2066 3.21 4,5 6.32.32,57 — 3.5i .39,1 0,2067 1 3.21 5,5 1 6.31.38,69 — 3. 5o.53,7 0,2068 [3.21 6,5 6.30.45,11 — i3.5o. 12,9 0,2070 l3.21 7,5 6. 29.61 ,88 — 3.49.36,9 0,2073 l3.22 8,5 6 .,28 . 59 , 07 — [3.49. 5,7 0,2076 [3.23 9,5 [6.28. 6,75 - [3.48.39,6 0,2080 3.24 10,5 16.27.14,96 - i3. 48. 18,4 o,2o85 [3.25 11,5 6.26.23,76 — [3.48. 2,2 0,2091 1 3.26 12,5 [6.25.33,23 - 3.47 -Si , 1 0,2097 1 3 . 27 i3,5 ,6.24.43,39 - [3.47.45,4 0,2104 13.28 i4,5 16.23.54,32 — 13.47.44,9 0, 2112 [3.29 i5,5 16.23. 6,06 — .3.47.49,8 0,2120 [3.3i 16,5 16.22.18,66 — i3.48. 0,2 0, 2129 i3.32 17,5 16.21.33,20 — [3.48.16,0 0 , î I 38 3.34 18,5 16.20.46,72 — 13.48.37,5 0,2148 i3.36 19,5 t6.20. 2,26 — [3.49. 4,6 0,2169 [3.38 20,5 16.19.18,90 — 13.49 37,4 0,2170 13.40 1876. Juin 21 ,5 [6.18.36, 64 — i3.5o. 16,0 0,2182 13.43 » A l'ér )oque de 1 'opposition, 3i a lai, la gran deur stellaire appar la planète seia 10,2. » PHYSIQUE. — Expériences à hautes pressions sur les gaz; par M. Andrews. « Des recherches sur les changements que subissent les propriétés de la matière, lorsqu'on la soumet à des conditions très-variées de pression et de température, m'ont occupé incessamment pendant plusieurs années, et elles m'ont déjà conduit à des résultats de nature peut-être à intéresser l'Académie. Dans un premier Mémoire [Annales de Chimie el de Ph^^sique, t. XXI, p. 208), j'ai démontré par l'expérience que le passage brusque de l'état liquide à l'état gazeux ou vice versa, tel qu'il se produit dans les conditions ordinaires de nos observations, n'est pas la seule voie qui per- mette de faire passer la matière de l'un des états à l'autre; au contiaire, on C.R., 187D, i« Semestre. (T. LXXXl, N"».) 36 ( 278 ) peut dire que ce brusque changement d'état est plutôt une exception que le cas normal. Si l'on échauffe un gaz à une température quelconque au-dessus de ce que j'ai nommé le point critique ^ c'est-à-dire à une tempé- rature où l'on ne peut point, par la pression seule, réduire le gaz à l'état liquide, il est facile, en augmentant d'abord fortement la pression et puis en diminuant la température, de faire passer le gnz de l'état gazeux à l'état liquide, sans que l'on puisse apercevoir pendant tout le trajet aucune inter- ruption ou signe de discontinuité. En effet, il y a un nombre infini de voies continues par lesquelles ces deux états peuvent passer de l'un à l'autre, et les propriétés de la matière dans une grande partie du trajet sont telles, qu'on ne peut dire si elle est liquide ou gazeuse. )) La distinction que l'on fait ordinairement entre un gaz et une vapeur repose sur une base tout à fait arbitraire et sans valeur scientifique; on fait dépendre cette distinction de ce fait que le liquide bout à une tempé- rature un peu plus ou un peu moins élevée que la température ordinaire de l'atmosphère. J'ai proposé d'appeler vapeur /o;;/ (jnz considéré à une tempé- rature quelconque au-dessous du point critique. Selon celte définition, l'acide carbonique est une vapeur au-dessous de -+- 3o degrés, un gaz au-dessus de cette température. » Dernièrement, j'ai poussé plus loin mes expériences sur ce sujet, en examinant les propriétés de mélanges d'azote et d'acide carbonique sous de hautes pressions et à diverses températures. Dans ces expériences, je suis allé ju'iau'à 284 atmosphères, mesurées par un manomètre à gaz hy- drogène; sous cette haute pression, j'ai pu lire les volumes réduits des gaz dans la lunette du cathétomètre aussi tranquillement que s'il avait été (]ues- tion d'un gaz à la pression orcliniire de l'atmosphère. Sous ces hautes pressions, la loi de Dalton sur les mélanges gazeux ne s'applique plus. En effet, si l'on suppose que, dans mes expériences, l'azote se contracte, selon cette loi, dans le mélange des deux gaz, il est facile de tracer la courbe qui en résulte pour l'acide carbonique. Celle-ci, de foruje très-singulière et même intéressante, est tout à fait différente de celle qui résulterait de la loi de Dalton. Ces recherches sur les mélanges des gaz ont donné un résultat assez important, sous le double point de vue scientifKiui' et pratique. Le point critique du ijnzcondensablt: dans le mélange s'abaisse, et s'abaisse d'autant plus que le mélange contient plus de gaz non condensable. C'est ainsi que, dans un mélange de 3 volumes d'acide carbonique et de 4 volumes d'azote, aucun liquide n'apparaît, à une pression quelconque, jusqu'à ce que la température soit abaissée vers — ao degrés. ( 279 ) » J'ai fait une assez longue série d'expériences sur la compressibilité de l'acide carbonique aux températures de 6°, 7, 63°, 7 et 100 degrés. Dans le premier cas, le tube où se trouvait le gaz était exposé à un courant d'eau à température constante; dans les deux autres cas, ce même tube était échauffé par les vapeurs de l'alcool méthylique ou par la vapeur d'eau (1). » En opérant aux températures au-dessus du point critique, j'ai pu assujettir le gaz acide carbonique à des pressions croissantes de 17 jusqu'à 224 atmosphères. Ce gaz a montré de grandes déviations de la loi dite de Boyle ou de Mariotte; ces déviations s'accroissent lorsque la température s'abaisse. » Les déviations de la loi de Gay-Lussac que présente l'acide carbo- nique sous de hautes pressions ont un grand intérêt. La valeur du coeffi- cient d'expansion (a) augmente avec la pression d'une manière vraiment remarquable. C'est ainsi qu'à une pression de 4o atmosphères et entre 6 degrés et 63°, 6, j'ai trouvé a. = 0,00945, c'est-à-dire un peu plus que 2 1^ fois autant que sous la pression d'une atmosphère; mais ce qui est même plus important, c'est que la valeur de a, à pression constante, change avec la lentpérature. 11 suffira, pour justifier cette proposition, dédire qu'à la pression citée de I\o atmosphères la valeur de a entre 63°, 6 et 100°, 6, pour la même unité de volume, s'abaisse à 0,0071g. Une foule d'expériences sur ce sujet, faites à des pressions très-variées, se sont montrées d'accord. » Quant à la méthode à volume constant, mes expériences ne sont pas terminées, mais les résultats obtenus sont semblables à ceux qu'on observe par la méthode à pression constante. En un mot, la valeur de a, comme coefficient de la force élastique, s'accroît avec la pression et change avec la tem- pérature. Pour la théorie dynamique des gaz, ce résultat est d'une haute valeur; je regarde donc comme un devoir de multiplier les expériences sur cette partie du sujet et de les varier de toutes les manières possibles. » A l'égard des gaz qui n'ont pas encore été liquéfiés, c'est-à-dire des gaz dont les points critiques sont au-dessous des températures les plus basses connues, je n'ai fait que des essais, mais ils ont donné un résultat remarquable. J'ai soumis simultanément l'hydrogène et l'azote en volumes égaux à des pressions croissantes; d'abord l'azote, comme on aurait pu s'y attendre, diminue de volume plus vite que l'hydrogène; mais, en aug- (1) C'est avec plaisir, comme ancien élève de M. Dumas, que j'ai trouvé dans l'alcool méthylique, point de départ d'une grande partie des développements les plus importants de la Chimie organique, un moyen précieux d'obtenir une température fixe entre celle de l'air et 100 degrés. 36.. ( 28o ) mentant la pression, la différence dans la contractilité des deux gaz dimi- nue; enfin l'hydrogène l'emporte sur l'azote et son volume diminue plus vite que celui de l'azote, de sorte que, vers 3oo atmosphères de pression, les deux gaz occupent, pour la seconde fois, le même volume. » Reste à déterminer les véritables pressions qui correspondent aux indi- cations du manomètre, soit à gaz hydrogène, soit à air. M. Natterera abordé cette question il y a plus de quarante ans ; et M. Cailletet, dans les der- niers temps, s'est occupa du même sujet. Ces physiciens ont comprimé les gaz dans des cylindres métalliques et mesuré la pression par des moyens mécaniques. Comme point de départ, ces recherches sont d'une haute va- leur, mais je n'ai pu employer leurs résultats pour corriger les indica- tions du manomètre. La méthode suivie par Arago et Dulong, et par M. Regnault, peut seule conduire à une solution vraie de cette ques- tion; mais il est évident que le procédé simple, adopté par ces illustres physiciens, ne s'appliquerait pas à des pressions de 5oo ou de looo atmo- sphères. Il serait assez difficile, en effet, d'installer un tube de mercure de 38o mètres de hauteur et presque impossible de le faire à une hauteur de 760 mètres. Pendant trois ans j'ai étudié cette question avec soin, et la Société Royale de Londres a bien voulu mettre à ma disposition les moyens de faire des essais préliminaires. La question s'est présentée pendant long- temps à moi comme un problème susceptible de se résoudre, sans doute, par des méthodes théoriquement parfaites, mais celles-ci offraient, en pra- tique, des difficultés qu'on pouvait croire insurmontables. C'est donc avec plaisir que j'annonce que ces difficultés n'existent plus et que cette expé- rience fondamentale pourra se faire d'une manière qui ne lai siéra rià désirer, soit à l'égard de l'exactitude des mesures, soit à l'égard de l'impor- tance des pressions. Il est vrai, l'appareil aura des dimensions vraiment gigantesques, les frais de son installation seront un peu considérables, et le travail des observations pouira sembler pénible; mais ces difficultés ne doivent point arrêter quand il s'agit d'une haute question scientifique, et la bonté avec laquelle on a bien voulu accueillir mes travaux m'est un grand encouragement à faire de mon mieux dans la poursuite de celte recherche. » PHYSIQUE. — Sur une propriété d'une surface d'eau électrisée. Note de M. G. Lippmann, présentée par ]\î. Jamin. « Une masse d'eau contenue dans un vase de verre est mise en commu- nicalion aveclc .sol par un fil de platine. Si l'on approche de cette eau un ( ^8i ) bâton de résine frotté, de l'électricité positive du sol est attirée et se distri- bue à la surface de l'eau. Le fil de platine servant d'électrode d'entrée a un flux d'électricité positive, il s'y dégage des bulles de gaz oxygène, en quantité proportionnelle à la quantité d'électricité qui entre; ceci a lieu, du moins, si l'on emploie une électrode de très-petite surface, vme pointe à la Wollaston. Le fait du dégagement de gaz oxygène, dans ces circonstances, est bien connu; il a été constaté notamment par M. Buff et par M. Soret. » Puisque de l'oxygène a été mis en liberté, l'hydrogène qui lui était combiné reste en excès dans la masse d'eau ou bien à sa surface. Cet excès d'hydrogène, proportionnel à la charge, reste en quelque sorte dissimulé tant que l'eau est électrisée; mais, au moment de la décharge, cet hydro- gène se dég;ige. » Il suffit d'éloigner le bâton de résine. La charge qui était retenue par influence s'écoule alors dans le sol, à travers la pointe de platine. Cette pointe servant d'électrode de sortie a un flux d'électricité positive, il s'y dégage des bulles de gaz hydrogène. L'hydrogène dissimulé se retrouve donc pendant la décharge, il se retrouve en totalité. » En effet, d'après la loi de Faraday, la même quantité d'électricité qui dégage, en entrant, i équivalent d'oxygène, dégage en sortant précisément 1 équivalent d'hydrogène. » Puisque l'hydrogène dissimulé doit se retrouver en totalité, on ne peut en soustraire une partie par diffusion, ni par oxydation, ni par aucune action physique ou chimique qui laisse la charge électrique intacte, En d'autres termes, l'hydrogène dissimulé n'est ni combiné ni dissous; et pourtant il est là réellement, puisqu'on peut le faire se dégager en éloi- gnant le bâton de résine. » D'ailleurs, les mots dissous ou combiyié pourraient s'appliquer à de l'hydrogène qui serait retenu à l'intérieur d'une certaine masse; mais ici nous avons, à ce qu'il semble, un premier exemple d'un autre ordre de liaison matérielle. L'hydrogène dissimulé est tout entier retenu à la 5ur- face de l'eau ; je veux dire dans cette portion du corps où la charge élec- trique se trouve répartie. » En effet, ou peut remplacer une portion quelconque de la masse d'eau intérieure par de l'air; tant qu'on ne change pas la surface, la charge élec- trique, et par suite la quantité d'oxygène dissimulé ne changent pas. Ainsi on peut évider la masse sans changer la quantité d'hydrogène dissimulé; celui-ci se retrouve donc à la surface. » De même, une masse d'eau électrisée inégalement contient à sa surface un excès d'oxygène, proportionnel à la charge électrique. » ( 282 ) CHIMIE. — Noie sur les sulfocarbonates ; par M. A. Gélis. « L'action du sulfure de carbone sur les polysulfures alcalins est peu connue. On est porté à supposer, d'après les indications de Berzélius, qu'elle donne des sulfocarbonates avec précipitation de soufre. Cependant la tota- lité du soufre ne serait pas séparée ; une partie du polysulfure échapperait à la réaction et resterait en quantité indéterminée, à l'état de mélange, dans le sulfocarbonate produit. » Les efforts qui ont été faits, dans ces derniers temps, pour préparer industriellement les sulfocarbonates alcalins, ayant appelé l'attention sur ce point douteux, qui n'avait eu jusqu'à présent qu'une très-petite impor- tance, je me suis proposé de l'éclaircir. » Afin de ne pas faire fausse route et d'arriver promptement à mon but, j'ai préparé par synthèse des sulfures théoriquement purs, en combinant des poids calculés de soufre avec des quantités connues de sulfhydrates alcalins, et l'emploi de ces produits, de composition certaine, m'a permis d'arriver à des conclusions qui s'écartent des prévisions que j'ai énoncées plus haut. Les résultats que j'ai obtenus peuvent se résumer de la manière suivante : » Les polysulfures alcalins ne donnent pas avec le sulfure de carbone des sulfocarbonates ordinaires, de la formule CS^, MS, c'est-à-dire à base de monosulfure, mais une série nouvelle de sulfocarbonates, dans lesquels le monosulfure est remplacé par un bisulfure alcalin, dont la formule est par conséquent CS", MS*. » Ainsi, si l'on prend 3oo grammes de sulfure de sodium cristallisé (i équivalent) et l\o grammes de soufre (i équivalent), ce mélange, humecté de i5 grammes d'eau, donne en quelques instants, à la température du bain- marie, une solution de bisulfure de sodium, qui ne tarde pas à cristalliser. Si, à ces cristaux, on ajoute g5 grammes de sulfure de carbone (i équiva- lent), tout le sulfure de carbone est absorbé, tout le soufre reste dissous, et l'on obtient une liqueur limpide. )) Si, au lieu d'un bisulfure, on a pris un trisulfure ou un quadrisulfure de sodium, préparé dans les mêmes conditions, la même réaction se pro- duit, mais il se dépose dans le premier cas 4o grammes de soufre (i équi- valent), et dans le second 80 grammes de soufre (2 équivalents), et, comme dans la première expérience, tout le sulfure de carbone est absorbé et reste combiné dans la liqueur avec un des équivalents de soufre que l'on a ajouté. ( 283 ) » Quel que soit le degré de sulfiiration du polysulfure de potassium ou de sodium employé, les phénomènes sont les mêmes, et l'on obtient toujours un sulfocarbonate de bisulfure. » Un fait important à noter, c'est l'énergie de la réaction. La quantité de chaleur produite est considérable, et de beaucoup supérieure à celle que l'on constate lorsqu'on fait réagir le sulfure de carbone sur des quantités semblables de monosulfures. L'opération deviendrait même dangereuse, si l'on négligeait la précaution de refroidir le mélange à plusieurs reprises. » Les sulfocarbonates de bisulfure se produisent encore dans d'autres conditions; on peut aussi les préparer par l'action directe du soufre sur les solutions des sulfocarbonates ordinaires. Dans ce cas, l'opération est des plus simples : i 'équivalent de sulfocarbonate de potassium ou de sodium, mis en contact avec un excès de soufre, en dissout,à la température ordinaire, exactement i équivalent. » En ne s'en rapportant qu'à cette dernière expérience, on pourrait se demander si l'on a réellement affaire à une combinaison nouvelle, ou seu- lement à une simple dissolution; mais, en examinant l'ensemble des faits, le doute n'est pas possible. Il est facile de voir que tous les éléments se réunissent, dans les produits, suivant des rapports simples et conformes aux équivalents. En outre, l'eau ajoutée, même en quantité considérable, dans les solutions des sulfocarbonates de bisulfure, n'y forme aucun dépôt de soufre. Il en est de même de l'alcool, qui les dissout sans en rien sé- parer. Agités avec un grand excès de sulfure de carbone, ils ne lui cèdent pas de soufre, et, bien que ces composés possèdent tous les caractères gé- néraux des sulfocarbonates ordinaires, ou remarque, entre les deux, des différences assez tranchées pour qu'il soit possible de les distinguer et même de les séparer lorsqu'ds se trouvent réunis à l'état de mélange. » Ces moyens d'analyse ont pour base les différences de solubilité. Les sulfocarbonates alcalins ordinaires sont très-peu solubles dans l'alcool, même étendu ; les sulfocarbonates de bisulfure sont au contraire nota- blement solubles dans ce dissolvant; il en résulte que, si l'on verse de l'alcool dans une solution à [\o degrés B., contenant mélangés du sulfo- carbonate ordinaire et du sulfocarbonate de bisulfure du même métal, potassium ou sodium, le composé qui contiendra le monosulfure se pré- cipitera et formera une couche liquide an fond du vase, tandis que le composé de bisulfure se dissoudra dans le liquide alcoolique, en le colorant fortement, » Cette action spéciale de l'alcool permet d'expliquer quelques indications ( 284 ) de Berzélius, relatives aux solubilités des sulfocarbonates, qui avaient pu paraître inexactes. Ce chimiste avait préparé les sulfocarbonates par des moyens très-variés. Au début de ses recherches, il employait les polysul- fures; plus tard, il a donné la préférence aux monosulfures; il a donc eu dans les mains des produits appartenant aux deux séries. Cela a fait que, dans quelques cas, rares à la vérité, il a attribué à certains sulfocarbonates des propriétés qui n'appartenaient point au sel qu'il voulait décrire, mais à celui de la série parallèle qu'il n'avait pas distinguée. » La confusion est, en effet, des plus faciles; les solutions des sulfo- carbonates de bisulfure sont presque semblables à celles des sulfocarbo- nates ordinaires, seulement elles sont d'un rouge un peu plus sombre. Il en est de même des différents précipités que ces solutions forment avec les sels métalliques. Ces précipités paraissent aussi se décomposer plus rapidement. » Je reviendrai ailleurs, plus longuement, sur les propriétés des sulfo- carbonates de bisulfure. » CHIMIE ORGANIQUE. — Préparation du camphre monobromé cristallisé. Note de M. Clin, présentée par M. Wurtz. « Le camphre monobromé CH'^BrO, véritable produit de substitution dans lequel i atome de brome a pris la place de i atome d'hydrogène du camphre, se préparait dans les laboratoires de deux façons : ou bien on distillait le bromure de camphre C'^H^'OBr", et en recueillant ce qui passait au-dessus de 264 degrés, le purifiant et le faisant cristalliser, on obtenait le camphre monobromé découvert et décrit par Swartz; ou bien on chauffait, dans des tubes scellés et à 100 degrés, un mélange de i mo- lécule de camphre et 2 molécules de brome, et, après purification et cris- tallisation, on n'obtenait que des cristaux assez pelils. » M. Clin a obtenu de magnifiques échantillons de ce produit qu'il met sous les yeux de l'Académie, en employant pour sa préparation l'ac- tion directe à 100 degrés du brome sur le camphre, sans pression et sans distillation. » PHYSIOLOGIE. — Sur quelques points de l'action physiologique et thérapeu- tique du camphre monobromé. Note de M. Iîocrnbviixe, présentée par M. Wurtz. « Le camphre monobromé était encore peu connu lorsque nous avons entrepris nos expériences, afin de nous rendre compte des effets physiolo- ( 285 ) giques de cette substance. Nous nous sommes servi de grenouilles, de cobayes, de lapins et de chats auxquels nous avons administré le camphre monobromé en injections sous-cutanées. Les résultats que nous avons obtenus peuvent se résumer en quelques propositions. » 1° Le camphre monobromé diminue le nombre des battements du cœur et détermine une contraction des vaisseaux auriculaires. » 2° Il diminue le nombre des inspirations sans en troubler le rhythme. » 3° Il abaisse la température d'une façon régulière : dans les cas mor- tels, cet abaissement augmente jusqu'à la fin. C'est ainsi que, chez les chats, on voit tomber la température de Sg à 22 degrés. Chez les animaux qui guérissent, à l'abaissement de la' température succède une élévation qui atteint le chiffre Initial (ou normal), mais en un temps plus long que celui durant lequel l'abaissement s'est opéré. » 4° Le camphre monobromé possède des propriétés sédatives qui pa- raissent incontestables. » 5° Il ne produit aucun trouble sur les fonctions digestives, mais son usage prolongé détermine, au moins chez les chats et les cochons d'Inde, un amaigrissement assez rapide. » Ayant fait usage, dans nos expériences, d'une solution de camphre monobromé dans l'alcool (|) et la glycérine (|), nous avons voulu recher- cher quelle était la part de l'alcool dans les eftets que nous observions et nous avons pu constater que l'alcool ne contribuait à la production de l'abaissement de la température que dans une faible proportion, et qu'il n'exerçait pas d'influence bien sensible sur le pouls et la respiration : d'où il nous semble résulter que les effets sédatifs appartiennent au camphre monobromé. » Ces recherches nous ont conduit à étudier les effets thérapeutiques du camphre monobromé chez un certain nombre de malades du service de M. Charcot, à la Salpêtrière. » Il s'agissait de malades atteints d'affections nerveuses très-diverses (chorée, paralysie agitante, hystérie, etc.) et remontant à une date déjà fort ancienne; malgré ces mauvaises conditions, nous avons noté des résul- tats satisfaisants. » Parmi les maladies dans lesquelles le camphre monobromé a été expérimenté, nous mentionnerons surtout les affections cardiaques d'ori- gine nerveuse, l'asthme, les cystites du col sans catarrhe, et enfin les cas d'épilepsie, dans lesquels existent simultanément des accès et des vertiges. » G. R., 1873, i' Semestre. (T. LXXXI, N» 6.) ^7 ( 286 ) CHIMIE ANALYTIQUE. — Conduite de l'appareil de Marsli; son application au dosage de l'arsenic contenu dans les matières organiques. Note de M. Arri. Gautier, présentée par M. Wurtz. (Extrait.) « Dans une précédente Note (i), j'ai montré que l'on peut toujours, en détruisant les tissus successivement par l'acide nitrique, l'acide sulfurique et l'acide nitrique, extraire, sans perte, du résidu charbonneux la totalité de l'arsenic. On sait que ce métalloïde peut être alors transformé par des méthodes connues en sulfure d'arsenic, puis en acide arsénique, et versé enfin dans l'appareil de Marsh. Cette pratique, en général, suivie par les toxicologistes pour déceler l'arsenic, serait plus précieuse encore si elle permettait de reconnaître et de peser en même temps ce métalloïde. En effet, les méthodes de dosage de l'arsenic (à l'état d'arséniate ammonio-magné- sien; d'arséniate basique de fer; par les sels d'or, d'urane; par liqueurs titrées, etc.) ne peuvent s'appliquer dans la plupart des cas dont nous nous occupons, parce qu'une faible quantité de matière organique accompagne le plus souvent l'arsenic, parce qu'on ne dispose que de très-minimes quantités du corps à doser, mais surtout parce qu'il est avant tout impor- tant de pouvoir affirmer l'existence ou l'absence de l'arsenic, et que seul l'appareil de Marsh résout cette question d'une manière sûre. Malheu- reusement la plu|)art des auteurs paraissent ne pas avoir réussi à trans- former entièrement, par l'hydrogène naissant, les acides arsénieux ou arsé- nique en hydrogène arsénié volatil, et plusieurs admettent que l'arsenic métalloïdique se dépose en partie dans l'appareil de Marsh ou passe à l'état d'hvdrure solide. C'est cette dernière opinion qu'adopte Dragendorff dans sa Toxicologie (2), se fondant surtout sur ce qu'il n'a pu réussir à recueillir tout l'arsenic versé dans l'appareil, même en continuant à faire lentement marcher le courant d'hydrogène durant une journée entière. » Mes expériences sont contraires à ces théories, car je suis parvenu à ob- tenir des auneaux d'arsenic correspondant, à moins de 1 décimilligramme près, au poids de celui que l'on versait dans l'appareil. » Je me sers d'un flacon de 180 à 200 centimètres cubes de capacité, plongeant dans de l'eau froide et dans lequel j'introduis aS grammes de zinc pur. L'hydrogène et les gaz qui s'en dégagent, par l'action de l'acide sulfurique, passent sur un tampon d'amianthe, puis dans un tube de verre vert de 2 millimètres de diamètre, entouré de clinquant sur 20 à aS ceuti- (i) Séance du 2 août iS^S. (2) Voir l'édition française. Paris, 1873, p. do. (Note.) ( 2H7 ) mètres et chauffé, dans cette partie, par des charbons. L'acide snlfurique que j'emploie au début est de l'acide pur, dilué de cinq fois son poids d'eau; je l'appellerai acide dilué normcd. Lorsque, grâce au dégagement d'hydro- gène, que j'excite en versant quelques gouttes de chlorure de platine, tout l'air a été chassé de l'appareil, je dissous la liqueur arsenicale, provenant des traitements indiqués dans ma précédente Note, dans 45 grammes de cet acide dilué, et j'ajoute au tout 5 grammes d'acide sulfurique pur; je verse par petites portions cette liqueur refroidie dans l'appareil, de façon à n'avoir jamais trace de taches arsenicales, sur une soucoupe. Une heure est nécessaire, pour verser ainsi o^'jOoS d'acide arsénieux, quantité plus grande que celle que l'on retire généralement de 200 grammes de matière suspecte. Cela fait, j'ajoute à iS grammes d'acide dilué normal 5 grammes d'acide sulfurique pur ; je jette encore peu à peu cette solution sur le zinc; enfin je mêle, à aS grammes du même acide dilué, 12 grammes d'acide sulfurique normal, et je verse encore dans l'appareil de Marsh. Je me suis assuré qu'en agissant ainsi on dilue le moins possible la liqueur suspecte, on n'a jamais d'échauffement du contenu ni de production d'acide sulfu- reux et d'hydrogène sulfuré, enfin qu'on parvient à extraire tout l'arsenic dans l'espace de deux heures et demie à trois heures. » Quand la liqueur du flacon ne contient plus que des traces des com- posés arsenicaux solubles, les dernières portions ne se transforment en AsH' qu'avec une excessive lenteur, ce qui doit faire exclure l'usage de l'a- cide sidfurique étendu de dix fois ou de huit fois son volume d'eau, comme le veut Draggendorf. On devra se garder surtout de suivre le conseil du même auteur [loc. cit., p. 64), qui veut que, lorsque, grâce à l'emploi d'un acide trop dilué, le flacon de l'appareil se trouve rempli de liquide, on jette le conlenu pour recommencer avec de nouvelles portions, comme si l'on dé- butait. Agir ainsi, c'est rejeter le corps du délit et perdre d'autant plus d'arsenic que la liqueur est plus dduée et son volume plus graiul. » En suivant ces précautions, j'ai obtenu les nombres suivants : Quantités d'arsenic versées dans l'appareil Poids de l'anneau Poids théorique de Marsh. arsenical obtenu. de l'anneau. El" çr çr o,oo5 de As^O% avec 5 goiutes de PtCl'au 20" 0,00877 0,00879 o,oo5 de As' 0' avec 2 gouttes de Pi' Cl' au 20' 0,00867 o»oo87g o,oo5 de As-0',t ransformé d'abord en acide arsénique, avec 4 gouttes de PtCl' 0,00875 0,00879 o,Qo5 de As-O' mêlés ;\ 100 gi-ammes de muscles, repris par ma méthode, As'O^ versé dans l'appareil.. 0,00872 0,00879 0,0025 de As'0% mêlés à 100 grammes de sang, traités de même 0,00178 o , 00 1 88 3;.. ( 288 ) » Ainsi, je puis affirmer qu'il ne se fait pas trace d'hydrogène arsénié solide, ni d'arsenic, et que cette méthode permet de doser l'arsenic, même en présence d'une faible quantité de matière organique, qu'il soit à l'état d'acide arsénieux ou même d'acide arsénique. » Il est loin d'en être ainsi lorsque, pour obvier au difficile dégagement d'hydrogène que donne le zinc pur, on verse dans l'appareil quelques gouttes d'une solution de sulfate de cuivre. Cette pratique doit être rejetée. Quelques soins que l'on prenne dans ce cas, et quelque temps que l'on fasse marcher l'appareil, la perte d'arsenic recueilli sous forme d'anneau s'élève, pour 4 à lo milhgrammes d'acide arsénieux, au tiers et quelquefois au quart de la quantité versée dans le flacon. Voici le résumé de mes expé- riences à cet égard : Poids de l'anneau Poids théorique Quantité du composé arsenical versé dans l'appareil. arsenical obtenu. de l'anneau; El- Sf o,oo5 de As'O' avec 3 gouttes de SO'Cu au lo" 0,00296 0,00379 0,010 de As'O' avec quelques gouttes de SO'Cu au 10'.. o,oo48 0,00758 o,oo5 de As^O' avec 45 gouttes de SO'Cu au 10" 0,00277 0,00379 o,oo5 de As'O', transformé auparavant en As'0% avec 3 gouttes deSO*Cu au 10' o,oo23 0,00379 » Je dois ajouter que, non-seulement les sels de cuivre diminuent le poids de l'anneau arsenical, mais qu'ils augmentent beaucoup, surtout avec des liqueurs diluées, le temps qui lui est nécessaire pour apparaître. Il pour- rait se faire, dans ces conditions, que des traces d'arsenic qui se trouveraient dans le zinc ou l'acide suifurique ne donnassent pas d'anneau, même au bout d'une demi-heure d'essai à blanc, et que l'expert, se croyant suffisam- ment renseigné, versât alors les matières suspectes, mais non arsenicales, dans l'appareil. Grâce à la très-lente formation de l'anneau en présence du cuivre, dans ces liqueurs très-étendues, l'arsenic dont on pourrait alors recueillir des traces serait attribué aux dernières substances versées dans l'appareil, tandis qu'il proviendrait en réalité de celui qui était contenu dans les réactifs. » ZOOLOGIE. — Des formes larvaires des Bryozoaires. — Note de M. Bakrois, présentée par M. Milne Edwards. (Extrait.) « Je prendrai pour exemple V Jlcyonidium gelalinosum. Après le slade huit, qui se produit suivant le processus ordinaire, l'œuf se compose de deux moitiés semblables, séparées par un plan équalorial,et snperposables ( 289 ) l'une à l'autre; chacune est formée de quatre sphères, de segmentations séparées par deux plans méridiens perpendiculaires l'un à l'autre. » Pour produire le stade suivant, chacune de ces rangées se divise si- multanément en deux, par un nouveau plan parallèle au premier plan méridien. Comme la seconde moitié de l'œuf est superposable à la pre- mière, elle se trouve ainsi divisée en huit sphères, exactement superpo- sables aux huit sphères de la première moitié; ainsi se produit le stade seize. » Le stade trente-deux se produira de même par deux nouveaux plans parallèles au second plan méridien. On retrouve ici, comme on voit, la même loi de parallélisme que dans le règne végétal, loi qui trouve son expression la plus complète dans la formation typique d'un thalle. » Ces premiers stades- sont accompagnés par d'autres phénomènes, ayant rapport à l'arrangement général des feuillets du blastoderme : ce sont le développement de la cavité centrale et la prédominance d'une des moitiés de l'œuf sur l'autre. » Apparue au stade huit, la cavité centrale n'a depuis cessé de se déve- lopper, en refoulant à sa périphérie les sphères vitellines; au stade trente- deux, les deux lames régulièrement segmentées, que sépare le sillon équato- rial, au lieu de se présenter sous forme de deux expansions membraneuses, de deux thalles superposés, figurent deux espèces de calottes apposées par leurs bords, de façon à constituer une sphère creuse [blaslospliœra); cha- cune d'elles est composée de quatre cellules centrales et de douze périphé- riques; les quatre centrales occupent le sommet de la calotte, et l'œuf, vu de profil, paraît composé de quatre plans de cellules; on serait tenté de croire à l'apparition de deux nouveaux plans équatoriaux, si l'étude des phénomènes antérieurs ne montrait, dans un simple déplacement, la véri- table cause de cette apparence. » Les deux demi-sphères creuses, ainsi constituées, n'ont pas exactement la même grandeur: d'abord égales des deux côtés, les sphères de segmen- tation de l'une prennent bientôt un accroissement beaucoup plus considé- rable que celles de l'autre; au stade trente-deux, l'équateur n'est déjà plus situé au milieu de l'œuf, mais se trouve refoulé vers l'un des pôles; l'une des moitiés occupe environ les deux tiers de l'œuf, tandis que l'autre n'en occupe plus qu'un tiers, » Le stade trente-deux donne donc la clef du développement tout entier : il sert en quelque sorte de trait d'union entre l'œuf non segmenté et l'em- bryon; d'un côté, les modifications dues à la formation des feuillets em- bryonnaires sont encore trop faibles pour masquer la régularité de la ( 290 ) segmentation, et pendant tout ce slade l'arrangement caractéristique des trente-deux cellules ne cesse de nous apparaître de la manière la plus frap- pante; d'un autre côté, ces seules modifications, malgré leur peu d'étendue, suffisent déjà pour nous faire comprendre la liaison qui existe entre cet état et les états antérieurs, et pour nous permettre même d'identifier les diverses parties de l'oeuf à ce stade avec les parties correspondantes de l'embryon tout formé. La suite du développement nous apprend que la petite moitié formera la face dorsale, les quatre cellules de la grosse moitié la face ven- trale; enfin, les douze cellules périphériques de cette même moitié, une couronne ciliaire très-caractéristique de cette forme larvaire, et de la plus haute importance pour l'étude du groupe entier des Bryozoaires. » En effet, lorsque la segmentation reprend son cours, on peut constater que la formation des feuillets embryonnaires influe sur sa marche d'une manière plus directe : les cellules de la moitié dorsale et les quatre cel- lules de la moitié ventrale continuent seules à se segmenter suivant la loi de parallélisme précédemment énoncée; les douze cellules périphériques de la grosse moitié accentuent leur disposition radiaire autour des quatre centrales, et ne se segmentent plus ensuite que dans ce sens radiaire. » Bientôt la multiplication cellulaire devient trop abondante pour per- mettre encore l'analyse détaillée cellule par cellule : l'œuf ressemble alors, à s'y méprendre, à luie simple monda; mais, en l'examinant avec attention sous toutes les faces, on arrive à reconnaître les cellules de la couronne, bien distinctes des autres, et formant un cercle continu d'une régularité parfaite ; d'un côté de la ceinture se trouve ime saillie convexe résultant de la segmentation de la petite moitié, et de l'autre côté, une seconde sail- lie analogue à la première et produite par la segmentation des quatre cel- lules centrales ; cette dernière porte à son centre une dépression profonde, qui se dirige obliquement dans la cavité centrale de l'œuf; c'est la forma- tion du tube digestif, c'est le stade qui correspond à ce qu'on appelle au- jourd'hui le Gaslrula. Les quatre cellules centrales produisent donc la peau de la face ventrale, et c'est cette peau qui, en s'invaginant en un point, donne naissance au tube digestif. » Presque aussitôt après cette époque, l'œuf perd sa forme arrondie, la couronne commence à faire à sa surface une saillie de plus en plus forte, il prend, sur une coupe longitudinale, la forme d'un losange dont le petit diamètre est occupé par la couronne. Ce processus s'accentue de plus en plus, puis la partie dorsale s'affaisse un peu au dedans de la couronne, et l'œuf prend, à peu près, la forme d'une cloche : la partie ventrale et la ( ^9' ) couronne ciliaire qui la bordent représentent le corps de la cloche, la partie dorsale, un peu enfoncée dans la première, figure un battant d'une taille colossale, qui ferait au dehors une saillie considérable. Enfin, le même processus se continuant toujours, l'œuf arrive à prendre une forme aplatie : la face ventrale et la couronne ne forment bientôt plus qu'une convexité légère, une sorte d'ombrelle, tandis qu'à la face dorsale se trouve insérée une large saillie convexe : l'embryon a pris alors sa forme caractéristique, la formation du tube digestif est terminée, et la large ouverture d'invagi- nation est réduite à une simple fente, située à la partie antérieure de la face ventrale. » Enfin commence la différenciation des tissus, et avec elle l'achèvement de tous les organes : toiïs les éléments nutritifs des sphères vitellines se dé- tachent des parties superficielles, tombent dans la cavité du corps et vont constituer dans la partie dorsale un amas graisseux considérable, qui s'é- tale irrégulièrement sur les portions latérales de l'intestin. Par suite de ce processus, toute la masse de l'embryon s'éclaircit d'une manière visible, il augmente de taille, et ses différents feuillets, d'abord formés simplement d'un protoplasma granuleux sans limites de cellules perceptibles, com- mencent à acquérir leurs éléments cellulaires définitifs : toute la surface se couvre de fins cils vibratiles, et la peau se différencie de plus, chez VJl- cyonidium, en petites cellules sans noyau, disposées à la manière d'un épi- thélium ; le tube digestif devient très-nettement épithélial, et se divise en pharynx et en estomac arrondi, sans anus ; un plumet ciliaire apparaît à la partie antérieure de l'ouverture buccale, la ceinture se couvre de forts cils vibratiles et de flagelluras mobiles ; enfin la partie dorsale subit un étran- glement qui la divise en une espèce de bouton couvert de poils roides carac- téristiques, et en une partie réunissant ce bouton à la couronne; bientôt l'embryon éclot et commence la vie larvaire, qui ne cessera qu'à la fixa- tion, j) TÉUATOLOGIE. — Observations sur une Communication récente de M. Joly; par M. C. Dareste. « M. Joly a annoncé à l'Académie, dans sa dernière séance, la décou- verte d'un nouveau genre de monstruosité double, le genre Iléadelphe, genre prévu, mais non observé, par Is. Geoffroy Saint-Hilaire. » Je dois rappeler, à ce sujet, que j'ai donné lecture à l'Académie, il y a vingt-trois ans, d'un Mémoire dans lequel je faisais connaître un monstre ( 292 ) double, tout à fait comparable à celui dont M. Joly vient de donner la description (i), et que j'avais par conséquent, dès cette époque, démontré l'existence du genre Iléadelphe. » Le monstre iléadelphe que j'ai fait connaître dans ce travail apparte- nait, comme celui de M. Joly, à l'espèce du chat. Comme lui, il avait la co- lonne vertébrale entièrement simple dans la région dorsale; simple, mais manifestement composée de doubles éléments dans la région lombaire; puis double à partir de la région sacrée. Comme lui enfin, il présentait un défaut d'ossification de la voùle du crâne, ou, en d'autres termes, cette anomalie que les tératologistes appellent dérencéphalie. M J'ai décrit, dans une Note annexée à mon Mémoire, un autre cas d'iléadelphie, observé sur un agneau, et beaucoup plus remarquable que le précédent. Dans ce monstre, la colonne vertébrale était simple dans toute sa longueur ; mais la duplicité résultait de l'existence de quatre membres pos- térieurs, égaux entre eux, et par conséquent ayant lui même degré de déve- loppement, attachés à un bassin unique, mais manifestement formés par les éléments des deux bassins. Ce fait, dans lequel le tronc était unique, indique lui mode d'union des deux sujets composants beaucoup plus complet que celui que M. Joly et moi nous avons constaté dans les deux chats iléa- delphes dont nous avons donné la description, et devra peut-être motiver l'établissement d'un nouveau genre tératologique dans la série des mons- tres Monocéphaliens. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur la température de la mer Méditerranée le long des cotes de i/ikjêiie. Note de MM. Ch. Guad et P. Hagenmclleu, présentée par M. Ch. Sainte-Claire Deville. (Extrait.) « Commencées vers la fin de l'année 1871, à l'occasion d'un voyage le long des côtes de l'Algérie, nos observations sur la température de la mer Méditerranée ont été continuées pour les trois stations d'Alger, de la Galle et d'Oran, pendant toute l'année 1872, avec le concours de MM. Hagen- mûUer, Pomel etOudier. A Alger, ces observations ont été faitesà des heures variables, d'abord dans la baie de Mustapha, à la surface, avec fond de vase à 2 mètres, puis à l'extrémité de la grande jetée du port, à i mètre de pro- fondeur, avec fond de vase à 3o mètres. Pour la station de la Galle, les ob- (i) Ce Mémoire a été publié dans les Jnnales des Sciences naturelles, 3' série, t. XVIII, p. 81. {^93 ) servations ont été prises également à des heures variables, entre la baie de Saint-Martin et le cimetière, à i mètre de profondenr, avec fond de 3 à 4 mètres sur sable et tuf. Les observations d'Oran se rapportent toutes à l'heure de midi, prises à l'extrémité de la petite jetée du port, à i mètre de profondeur. Outre la température, nous avons noté l'état de la mer et l'état du ciel, la force et la direction du vent. Nous indiquons dans le tableau suivant la moyenne mensuelle de la température de l'air, d'après les ob- servations faites à l'arsenal d'Alger sous la direction du ]> Bertherand, et aux hôpitaux militaires d'Oran et de la Calle (i). 1«?2. LA CALLE (Lat. N. iGoS'i'. LoiT(T. E. GoG'.) Tenipér. de la mer. ALGER (Lat.N.3Go47'. Lon{;.E.o"/|6'.) Tenipér. de la mer. Air moyen. Moy"*. Max. Min. Janvier. ... 1 1 ,'|2 Février. ... i3,5o Mars i3,8o Avril i5,45 Mai i8,3o Juin 31 , i6 Juillet 25, 5o Août 25,93 Septembre. 25, oo Octobre. . . 20,90 Novembre.. i5,oû Décembre.. i3,37 Hiver 12,80 Printemps.. i5,85 Été . . 24.20 Automne.. . 20, 3o Année 18,28 14,0 1/1,4 i5, 1 i5,6 '7,9 2. ,4 23,8 34,8 24,3 21,4 18,3 i5,5 14,6 16,2 23,3 21,3 .4,5 i5,o iC,,5 17,0 20,1 25,0 '.'1.7 20,0 25,4 23,5 20, 1 17,5 .7,5 20, 1 25,0 25,4 Air moyen. Moy"'. Max. i3,5 i3,5 i4,i 14,8 lC,2 18,8 21, I 22,7 23,2 19.7 17,0 i3.3 i3,3 .4.' 18,8 17,0 12,5 i3,8 i5,5 iG,7 19. î 22,5 26,3 27," 24,8 20,0 iG,i i3, j i3,3 '7>' 25,3 20,3* 1^,4 ■4,4 i5,i '5,7 '7,7 20,3 22,5 24,5 22,5 20,2 16,9 '4.9 14,5 16,2 22,5 19,8 '4,8 14,6 16,5 16,3 '8.-9 22,5 25,2 26,5 25,0 22,2 19,0 '5,9 '5,7 '8,9 2G,5 25,0 Min. 0 i3,S '3,4 '4,5 i5,o iG,8 19,0 19,4 '9,2 20,5 .8,7 i5,4 .4,2 '3,4 14,5 19,4 '5,4 ORAM (Lat.N.35»43'.Long.O. Tempi'r. de la Air moyen. Moy" 23,2 26,0 25, I 23,2 17,2 .3.7 '0,9 24.7 18,0 ,4, G 16,3 .6,4 ■7,3 19,3 21 ,6 25,5 27,6 26,7 ■8,9 ■5,9 .3,7 ■ 4,8 '7,7 24.9 20,5 2*59.) mer. Max. Min. i5,8 18,0 17,0 18,0 21,2 23,8 27,5 28,8 23,3 23,2 17,0 l5,2 18,0 21,2 28,8 28,3 I J,2 ■4,9 16,0 17,0 '7.8 20,3 22,0 26,0 23,5 17,0 ■ 4.0 12,0 12,0 16,0 20,3 ■4,0 18,3 25,4 '3,3 19,0 18,3 26,5 i3,4 19,5 28,8 12,0 » Ainsi la température moyenne de la Méditerranée à la surface a été, pendant l'année, de i8°,8 à la Calle, de i8°,3 à Alger, de i9°,5 àOran, avec des oscillations extrêmes de ii à 18 degrés centigrades entre le maximum de l'été et le minimum de l'hiver. Ces variations sont plus considérables (i) Avant la réorganisation du service météorologique en Algérie sous l'impulsion de M. Ch. .Sainte-Claire Deville, les observations des hôpitaux militaires ont beaucoup laissé à désirer, nolaniment lors de notre séjour dans la colonie, de 1891 à 1872. Quant à l'influence de la variabilité des heures d'observation sur les températures observées, elle ne donne pas une différence de i degré centigrade avec la température réelle. C.R., 1875, 1' Semestre. (T. LXXXI, N»6.) 38 ( 294 ) que celles observées sur le parcours de la branche du gulf-streani qui baigne les côtes de la Norvège (i). » A titre de comparaison, nous donnons, en regard de nos observations de la température près de la surface, sur les côtes de l'Algérie, les observa- tions faites à différentes profondeurs sur trois points de la mer Adriatique, pendant le courant de la même année, d'après les relevés dont nous de- vons la communication à M. Lorenz, président de la Commission autri- chienne de l'Adriatique : Température de la mer Adriatique à diverses profondeurs. FUME LESINA (Lat. N. 45<>i9'.Lon|;. E. i\«i-]'). {Lat. N. ^3» il'. Lon;;. E. 13037'). (Lat. N. 39038'. Long. E. ^'S'). m n) ui m tu m m m m m m m ui m ui m ui m 1872. 0 0,3 2,0 10,0 20,0 4O1O o "i-^ -lO 'o.o 20,0 /(0,o 0 0,6 2,0 10,0 20,0 3o,3 000000000000000000 Janvier. 8,8 9,0 9,4 9,5 9,6 9,8 12,6 12,7 12,7 12,7 12,9 i3,2 12, 3 12, 5 i3,i i3,7 i5,2 16,0 Février. 8,8 9,0 9,6 9,6 9,7 9,8 i3,o i3,o i3,i i3,i i3,i i3,2 12, 5 i3,i i/|,o i5,i 16,0 i4,4 Mars... 9,5 10,1 10,4 10,7 10, G 10, 5 i3,8 i3,8 i3,7 i3,7 i3,S iS.g 14,0 14,0 i4,i i4,6 i4,9 i5,i Avril... 12,7 12,5 12,5 11,1 ii,G 11, 3 14,7 i4.7 i4,7 '4.7 14.5 i4,5 i5,9 i5,9 i5,8 i5,7 i5,f) i5,5 Mai 16,3 i5,8 10,8 i5,2 i6,5 i4,i 18,4 18,4 18,4 18,4 18,0 16,0 19,6 19,6 ig,o 19,6 17,7 16,4 Juin... 20,7 20,9 21,2 19,9 19,1 i5,4 20,0 20,0 19,9 20,0 19,6 16,2 20,7 20,7 20,5 19,4 17,7 iG,9 Juillet.. 24,2 2'|,2 23,6 22,3 19,1 16,8 23,6 23,4 23,8 2i,5 18,8 i5,6 25,4 25,3 25, o 24,2 19,1 17,5 Août... 22,1 22,5 22,3 22,0 19,7 i5,9 22,8 22,7 22,G 21,9 '8,4 '5,8 24,5 24,5 24,2 23,1 19,0 17,6 Sept... 21,6 21,3 21,3 20,6 i8,g 14,9 20,1 22,0 20,7 18,6 18,4 17,0 23,9 23,9 23,6 23,6 22,7 20,2 Oct i5,2 17,2 17,9 19,5 19,5 19,0 20,8 21,0 21,0 20, G 19,7 18,0 23,0 23,1 23,1 23,3 23,4 22,6 Nov i3,5 i4,7 i5,5 17,2 17,3 16,9 19,5 19,6 19,6 19,5 19,4 19,4 21,1 21,2 21,2 21,5 21, 5 21,4 Dec 1,7 12,2 i3,o i5,o i5,i 14,8 17,5 17,5 17,5 17,3 17,5 17,5 18,2 i8,3 18,4 19,3 ig,6 19,1 Hiver.. 9,8 10,1 10,7 11, 4 ii,5 11, 5 i4,4 14,4 14,4 14,4 i4,5 i4,6 i4,3 14,6 i5,i iG,i 16,9 i6,5 Priiit.. 12,8 12,8 12,9 12,3 12,2 12,0 i5,G i5,G i5,6 i5,6 i5,4 i',,8 i6,5 i6,5 i6,3 16,6 16,0 15,7 Été.... 22,3 22,5 29, '1 21,3 19,3 iG,û 22,1 22,1 22,0 21,1 i8,9 i5,9 23,5 23,4 23,2 22,2 i8,G 17,3 Autom. 18,4 17,7 18,2 19,1 18, G 16,9 20,8 20,3 20, S 19, G ig,2 18,1 22,6 22,7 22,6 22,8 22,5 21,4 Année. iô,8 i5,S i.'i.o i5,9 iô,3 i4,i 18,2 iS,3 iS,2 17,7 17,1 ij,9 ig,3 19,3 19,3 i8,5 iS,5 17,7 )) Ce qui frappe tout d'abord dans ce tableau, c'est que la température moyenne de la mer, à Corfou, dépasse de près de i degré la température de la mer à Alger, bieu que cette dernière station se trouve à près de 3 de- grés de latitude plus au nord. Les lignes isothermes semblent se relever, à la surface de la Méditerranée, vers l'entrée de la mer Adriatique, mais nous ne possédons pas de données ou d'observations suffisantes pour fixer, dès maintenant, leur tracé sur toute la surface du bassin. Pour la mer Adriatique, la température augmente, pendant l'hiver et le printemps, de la surface vers le fond, pour s'élever du fond vers la surface en été et en au- (i) Peut-être la moyenne que nous avons obtenue pour la station de la Callc est-elle un peu trop élevée; elle tient en partie à des influences locales, en partie à la différence des ( 295 ) tomne, indiquant à la surface une moyenne annuelle supérieure à la moyenne annuelle de l'air, à Fiurae, à Lésina et à Corfou, tandis que sur les côtes d'Algérie l'atmosphère et la mer présentent, à la surface, une tem- pérature moyenne annuelle à peu prés égale. Si la profondeur de la mer devient assez grande pour que la température moyenne du fond s'abaisse au-dessous de la moyenne près de la surface, les variations dépendant des saisons cessent de se manifester. Quand une même tranche d'eau pré- sente, à différentes profondeurs, des températures alternativement plus fortes et plus faibles, les différences doivent être attribuées à des courants intérieurs, » MÉTÉOROLOGIE. — Sur Une trombe observée à Marges, le 4 aoiît 1875. Extrait d'une Lettre de M. A. Foret à M. Faye. « Aujourd'hui, 4 août 1875, j'ai vu de Morges, dans la direction du nord-nord-ouest, à une distance qu'il m'est impossible de préciser, mais que j'évalue à une lieue environ, une trombe présentant les caractères sui- vants : » Après une série de belles journées d'été, hier, le baromètre fléchit rapidement, un orage électrique très-fort frappa la côte vaudoise du Léman pendant la nuit, et le matin une pluie abondante, chassée par un léger vent du sud-ouest, a duré jusqu'à 10 heures. A midi, le ciel était entière- ment couvert de nuages, très-inégaux de ton, depuis le blanc mat jusqu'au gris noir, témoignant ainsi de différences considérables de niveau. La couche générale de ces nuages était à une altitude de i5oo mètres environ, à en juger par les cimes des Alpes et du Jura, qui y étaient cachées. Les nuages, ou tout au moins les plus bas d'entre eux, dont je pouvais apprécier heures d'observation pour ce point et pour la station d'Alger. Quant à la différence entre la station d'Alger et la station d'Oran, il faut l'attribuer à la latitude; notre moyenne pour Alger dépasse seulement de -j~ de degré, en 1872, la moyenne obtenue par M. Aymé de i84o à 1845, lors des observations faites sur le raênne point à l'extrémité de la grande jetée du port par la Commission scientifique de l'Algérie. La température de la mer à la surface, entre l'extrémité de la grande jetée et à 4 kilomètres au large, n'a jamais varié de plus de o°,5 et la différence moyenne ne doit pas dépasser o°,2. Dans le sens de la profondeur, les diffé- rences sont plus considérables, et l'on constate une diminution de i degré par 70 mètres en- viron; l'influence de la variation nouvelle se fait sentir à plus de 3oo mètres de pi-ofondeur, tandis que, dans le sol, on ne constate plus de variation sensible dans le courant de l'année au-dessous de aS mètres. 38.. ( 296) la direction, étaient entraînés par un très-léger vent du nord-est, tandis qu'à la surface du lac régnait un calme plat. Quelques nuages qui, dans la di- rection du Jura, se dessinaient au-dessous de la couche générale, étaient très-évidemment inclinés par leur partie supérieure vers le sud-ouest, mon- trant ainsi que le courant d'air supérieur était plus fort, que le courant inférieur était peut-être même de direction opposée. » C'est dans ces conditions qu'à midi et 20 minutes j'ai vu, se détachant d'un nuage gris noir foncé, une colonne blanche qui se dessinait très- nettement sur le fond noir des forêts du Jura, Cette colonne, évasée à sa partie supérieure, descendait à peu près verticalement dans sa première moitié, puis s'inclinait dans la direction du nord-est, se redressait un peu dans sa partie inférieure, et se terminait en pointe effilée à une certaine dis- tance de terre. Les collines qui bordent notre lac masquaient à mes yeux la vallée où devait cheminer le bas de la trombe; du reste, au moment où je l'ai aperçue pour la première fois, elle était déjà brisée, et se terminait, comme je l'ai dit, en pointe. » Les bords apparents de la colonne présentaient de petits renflements, en bourrelets spiraux, indiquant un mouvement de rotation visible, même à la distance où je me trouvais; ce mouvement m'a semblé marcher en sens inverse de celui des aiguilles d'une montre : je ne puis cependant rien affir- mer de positif sur ce jjoint; mais ce sur quoi je puis me prononcer, ce que j'ai vu très-nettement, l'ayant étudié avec la plus grande attention et ayant tout spécialement dirigé mon observation sur ce fait, c'est que le mouve- ment de rotation spiral des bords de la trombe allait en descendant; les flocons de neige formant les bourrelets et les saillies sur les bords de la colonne avaient un mouvement apparent, irès-évident de haut en bas, ap- paraissant successivement des deux côtés de la trombe à des hauteurs dif- férentes, et présentant même ce mouvement de descente pendant l'instant très-court où ils formaient le bord de la colonne. » J'observai la trombe pendant dix minutes environ ; je la vis se déplacer lentement dans la direction du sud-ouest, se pliant et s'infléchissant plu- sieurs fois, dimiiuiant visiblement de diamètre, mais surtout diminuant de hauteur; elle se raccourcissait de bas en haut, la pointe effilée devenant d'abord plus mousse, puis s'évanouissant petit à petit, jusqu'à ce que je ne visse plus qu'iui nuage légèrement surbaissé, dernier vestige de la trombe. )) Un point qui me frappe surtout dans cette observation, c'est le calme relatif de l'atmosphère. A 4''3o'", au moment où je vous écris, le lac est à ( 297 ) peine marbré par des airs indécis, et j'ai grand'peiiie à déterminer la marche des nuages, tellement est faible le courant du nord-est, qui les tient appliqués sur les pentes des Alpes. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur l'identité du mode de formation de ta Terre et du Soleil. Extrait d'une Lettre de M. Gazan à M. Paye. « Dans une Lettre adressée à M. le Président de l'x^cadémie, le aS juin dernier, j'ai déjà rappelé que je suis le premier qui aie annoncé que le Soleil n'est qu'une grosse Terre, en voie de se refroidir comme elle, en passant par les mêmes phases. » Dans une Commlinication insérée aux Comptes rendus en i8'74 (i), M. Becquerel arrive à cette conclusion : a Que, l'identité de la formation » du Soleil et de la Terre, et de tous les astres qui gravitent autour de notre a astre principal, étant admise, on peut en tirer cette conséquence, que M son état physique actuel est le même que celui de notre planète dans » les premiers temps de sa formation, lorsque la croûte n'existait pas, ou » du moins avait peu d'épaisseur. » Cette conclusion est exactement con- forme à l'hypothèse sur la constitution physique du Soleil que j'ai annon- cée en 1866, développée dans mon Mémoire imprimé en 1873, et dans mes Notes adressées à l'Académie. Je me suis cru dès lors autorisé, pour éta- blir mes droits à la priorité, à demander à l'Académie l'insertion de ma lettre dans les Comptes rendus. » M. TosELLi appelle l'attention de l'Académie sur les engins d'explora- tion et de sauvetage qu'il a placés aux expositions maritime et de Géo- graphie. M. d'Abbadie, en faisant hommage à l'Académie, au nom du P. Bertelli, d'un Mémoire en italien, sur la réalité des mouvements microséismiques, ajoute : « Ce travail montre, par des détails nombreux et par i4 tableaux de chiffres correspondants, que les mouvements angulaires des pendules ob- servés ne s'accordent ni avec les variations du thermomètre, ni avec (i) Comptes rendus, 1874» 2' semestre, t. LXXIX, p. 1087 et suiv. (298 ) celles du vent. On y remarque une expérience concertée à Bologne, par M. de Malvasia et un commandant d'artillerie. Deux batteries menées à travers la ville de Bologne furent mises subitement au trot à 3o mètres avant d'atteindre l'angle du palais Malvasia. Cette allure rapide ayant été continuée pendant 80 mètres, par une rue étroite, pavée et bordée de hautes maisons, il fut constaté que le pendule situé à 6 mètres de la rue continua à osciller, comme avant, dans le sens est-ouest, la surface du mercure accusant seule une secousse, et par la réflexion de la lumière et parla fer- meture du courant électrique qui commandait une sonnerie. Tout l'effet de la charge roulante se porta dans le sens vertical seulement. L'oscillation en soubresaut s'éleva jusqu'à un demi-millimètre, et elle continua pendant huit minutes après le passage des deux batteries. » M. d'Abbadie présente à l'Académie les « Études bibliographiques et biographiques sur l'Histoire de la Géographie en Italie, » publiées par la députation ministérielle de la Société géographique d'Italie (Rome, i875,in-4°). L'ouvrage a été dédié, par la Société géographique d'Itahe, au Congrès géographique de Paris. A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 6 heures. D. COmXE SECRET. « Concours Bordin pour 1875. — L'Académie avait mis au Concours, au mois de décembre 1 874, la question suivante pour le prix à décerner en 1875 : » Etudier coinparaliuement la structure des téguments de ta graine dans les végétaux angiospermes et gymnospermes. » Le terme du dépôt des Mémoires était le i" juin 1875, et les auteurs avaient ainsi bien peu de temps pour traiter un sujet aussi étendu, exigeant de très-nombreuses observations. » Un seul Mémoire, sans nom d'auteur, a été présenté pour ce Concours. Il comprend des recherches intéressantes sur la structure de l'ovule et sur le développement de la graine dans un assez grand nombre de piaules ; ( 299 ) mais, comme l'auteur le remarque lui-même, le temps lui a manqué pour multiplier ses observations et pour les présenter avec les détails et les figures nécessaires. Son travail peut être considéré comme une bonne ébauche, qui indique un observateur de talent, mais elle a besoin d'être complétée par de nouvelles études et accompagnée de détails et de figures qui en facilitent l'intelligence. » La Commission ne pense pas que le prix puisse être accordé dans ces conditions, et, vu la nécessité de répéter souvent les observations à des époques déterminées de l'année, elle propose à l'Académie d'ajourner le Concours à l'année iS'j'j, en maintenant la question telle qu'elle avait été posée, le terme de rigueur pour l'envoi des Mémoires étant le i^'' juin 1877. » L'Académie adopte ces conclusions. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages beçds dans la séance du 2 août i8'j5. FÉLIX HÉMENT. Jacob-Rodricjues Pereire, premier instituteur des sourds et muets en France. Paris, Didier et C'*, 1875 ; in-12. Rapport adressé à la Société industrielle d Angers; par P.-O.-E. Le Sueur. De l'emploi du zinc comme désincrustant à l'intérieur des chaudières à vapeur. Caen, imp. E. Valin, 1875 ; in-4°. (Présenté par M. Puiseux.) TréMAUX. Causes des marées, des courants marins, etc. Boulogne, imp. J. Boyer, 1875; opuscule in-8''. Transactions oj tlie New- York Academy of Medicine instituted, 1847 ; se- cond séries, vol. one. New-York, D. Appleton, 1874 ; in-8° relié. Diarrhœa and choiera: their nature, oricjin, and trealment ihrough iheagenc/ of the nervous system ; by John Chapman. London, Triibner, 1876; in-8° relié. (Présenté par M. Cl. Bernard, pour le Concours Bréant, 1876.) Malerialien zur miner alogische Russlands von Nikolaï, V. Kokscharow ; B. VI, feuilles i4 à fin -, B. VI, feuilles i à 11. Saint-Pétersbourg, 1876 ; in- 8°. ( 3oo ) S. DE Stefani. Elogio funèbre al Prof . ab. cav. Francesco Zanledeschi, in occasione del tramporlo délie sue ceneri nel cimitero di Verona. \^erona, Fran- chini, 1875 ; br. in-S". Odvraces nEçus dans la séance nn g août iSjS. Association française pour l'avancement des Sciences ; Compte rendu de la 3* session. Lille, 1874; Paris, 1875; i vol. in-8° relié. (Présenté par M. Wurtz.) Note sur quelques effets de l'ozone et de la gelée; par M. F. GOPPELSROEDER, Mulhouse, imp. V^* Bâcler, 1876 ; br. in-8°. Etude pratique et théorique sut les outremers vert, bleu et violet; par M. E. DOLLFUS et M. F. Gohpelsroeder. Mulhouse, impr. V'^ Bader, 1875 ; br. in-S". Le fumier de ferme, son action, sa préparation et son emploi. Conditions d'établissement d'une fumière avec plan et dessin; par A. ROUSSET. Paris et Nancy, Berger-Levrault, 1875 ; in-12. Les merveilles de VL^duslrie; par M. L. FiGUlER. Paris, Furne et C", 1875 ; in-8° illustré. Ânnual report ofllie United-States geolocjical and geographical Survey of tlie territories embracing Colorado, being a report of progtess of ttte exploration for tlie year 1873; by F. V. Hayden. Washington, government printing office, 1874 ; in-8° relié. Proceedings of ihe American philosophical Societj ; vol. XIV, n° 92. Phi- ladelphia, 1874 ; in-S". Annual leport of tlie trustées ofthe Muséum of comparative Zoology at Har xvard Collège, in Cambridge : togetlier ivitli the report of the director for 1872. Boston, Wright et Potter, 1873, br. in-8''. Proceedings of the American pharmaceuticat Association at the twenty- second Annual meeting held in Louisville, Kentuckj, september 1874. Phi- ladelphia, Sherman and C°, 1875 ; in-8°. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. ■ -■ aay I SEANCE DU LUNDI 16 AOUT 1875. PRÉSIDENCE DE M. FREMY. MÉMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Observations méridiennes des petites planètes, faites à l'Ob- servatoire de Greemvich {transmises par l'astronome royal, M. G.-B. Airy) et à l'Observatoire de Paris, pendant le deuxième trimestre de l'année 1875, communiquées par M. Le Verrier. Temps moyen Correction Correction Lieu Dates. de Ascension de Distance de de 1875. Paris. droite. l'éphcraéride. polair». l'éphémér. l'observit. (?) Iris. hmihins o i y Avril 2 10. II. 30 io.54.4())34 92. 2.11,0 Paris. (S) Phocéa (°). Avril 2 11.46.48 12.30.24,47 + 5,62 106. 0.32,1 + 38,1 Paris. 6 10.37.34 11.27.24,16 + 3,^2 io5. 4- '0,3 — 0,2 Greenwich (T) Flore. Avril 5 12 34.18 13.29.52,12 -f- 6,53 88.58.57,2 -f- 38,9 Paris. 12 12. 9.12 13.22.55,89 "*" 6,27 88.16.14,7 -+- 43» 3 Greenwich i5 11.54.28 13.19.59,57 + 6,53 87.59.35,2 4- 39,9 Greenwich (") On n'a pu décider si l'une ou l'autre de ces deux observations se rapporte à la planète. C. R., 1875, a« Semettre, (T. LXXXI, N» 7.) Sq ( 302 ) Dates. 1875. remps moyen de Paris. Ascension droite. 1 Correction de 'éphéméride. Distance polaire. Correction Lieu de de l'éphémcr. l'observât. (s) Floke. Avril 17 h m 1 11.44.39 h ml i3.i8. 2,70 + 6,67 0 1 » 87.49. 16,0 + 42,8Greenv\'ich 20 II .20.41 i3. i5. 10,91 -f- 6,59 87.34.47,1 + 36,0 Paris. 23 Il . 6. 7 1 3. 12.24,42 + 6,58 87.21.56.4 + 39,7 Paris. 24 II. 1.17 i3. I I .3o,33 + 6,5o 87.17.57,6 -4-38,1 Paris. 27 10.46.53 i3. 8.53,5i 87. 7. 6,7 Paris. 28 10.42. 7 i3. 8. 2,74 87. 3.55,3 Paris. 29 10.37.22 i3. 7.14,02 87. 0.57,8 Paris. 3o 10.32.38 i3. 6.25,45 86.58. 8,5 Paris. Mai 4 10. 13.54 i3. 3.24,59 ® Alcmène. 86.47.54,6 Paris. Avril 5 12.24 4? i3.2o. 19,02 -H 0,39 97.45.38,6 + 2,0 Paris. • 20 1 1 . 1 2 . 54 i3. 7.22,33 + 0,62 96.49.21,7 -+- 2,5 Paris. 23 10.58.4s i3. 5. 2,21 96.39. 24,3 Paris. 24 10.54. 6 i3, 4->7>37 @ Minerve. 96.36.18,7 Paris. Avril 5 12. 16.07 I 3. 12.27,52 — 11,73 loi . ig. 6,2 — 109,6 Paris. 20 11. 3.57 12.58.24,01 -11,38 100.47 ■ 34 ,0 — I i3 , 1 Paris. 23 10.49.32 12.55.46,03 -11,29 io3.4o.49>9 — I i4i9 Paris. 24 10.44.45 12.54.54,86 — 1 1 ,36 100.38.38,6 — 1 13,9 Paris. 27 10. 30.29 12.52.26,67 — 1 1 ,66 100.32. 9,8 — 1 16,6 Paris. 28 10. 25.46 I 2 . 5 1 . 39 , 46 -i.,54 100. 3o. 1,6 — 120,5 Paris. 29 10.21. 4 12. 5o. 53, 53 — 1 1 ,23 100.28. 2,6 — '17,9 Paris. 3o 10.16. 23 12. 5o. 8,34 — 1 1 ,3o 100.26. 8,0 — ii4>o Paris. @ CaLYI'SO (° )• Aviil i3 11. 0.26 12.17.55,84 — 2,59 85.29. ^'7 — 162, 1 GreenwicU (S) Alexandba ( [')■ Avril 23 lO. 3.22 12. 9.28,80 )*HÉCUBE. 109. 10.32,6 Paris. Avril 23 11.28.34 13.34.54,88 - 2,64 104. i3 .27 ,5 — 9,9 Paris. 24 I 1 .23.52 13.34. 8,82 — 2,62 104. 10. 5,0 — 8,7 Paris. 29 Il . 0.00 i3. 30.25,45 - 2,68 103.53. 4,6 — '4 '9 P'iris. 3o 10.55.52 13.29.42,82 — 2,39 103.49.45,5 — ■ 11,9 Paris. (") On n'a pu s'assurer si l'astre observé est bien la planète. ( 3o3 ) Dates. Temps moyen 1875. de Paris. Il m s Avril 27 12.13.26 28 12. 8.35 2g 12. 3.45 Mai 4 I ' • 39 29 24 10. 4. 9 25 9.59.32 Mai . 6 9 . 5 1 . 20 6 9 . 5 I . 26 Mai. 10 11.53.89 10 11.53.49 12 II .44' 3 Mai . 20 1 1 . 38 . 1 2 Mai. 24 11.29.57 Mai. 24 10. II. 8 26 10. I .5o Mai . 24 1 1 . 48 . 29 Mai .24 1 1 . 44 • 5 26 11.34.23 Mai. 26 II. 10.22 Correction Correction Lieu scension de Distance He de droite. l'éphéméride. polaire. l'éphémér. l'observât Greenwicli Greenwich Greenwich Greenwich Greenwich (S) Pandore. Il m 5 s o , „ n . 14.35.40,28 — 0,86 110.57. 2'" ~ 9,2 Pans. 14 34.45,07 — 1,07 110.54.52,6 — 7,4 Paris. 14.33.50,57 — 0,40 110.52.36,1 — 7,4P.Tris. 14.29.14,02 — 0,20 110.40.16,7 — i,8Paris. 14.12.29,54 109.41 .55,6 Paris. 14.11.47167 109.39. 1,9 Paris. (§) Thalie ("■). 12.89.19,91 81.88.40,1 12.39.25,14 81.38.46,3 Q) Lydie ("). 14.57.45,17 105.17.44,4 14.57.54,87 io5.i8.i6,o 14.55.59,91 io5.i4.38,5 (72) Feronia. i5.3i, i,o5 +20,27 104. 2.11,4 +148,7 Paris. (S) Erato. i5.38.3i,i6 + 2,i5 106.33.58,4 — 6i,8Paris. (S) LÉTO. 14.19.29,72 +3o,g2 104.10.34,2 +174,7 Paris. 14.18. 2,89 104. 7.58,8 Paris. 174) Gal.athÉa. 15.57.6,80 +8,33 106. 14. 5o, 3 +55,5 Paris. {™^ NÉMÉSIS. i5. 52. 41,99 107.38. 0,8 Paris. i5.5o.5o,84 i07.37.44>2 !"»"*• @ Amalthée, 15.26.46,51 —129,90 100.12.4^,1 —538,9 Paris. C) Ces observations sont très-incertaines. Deux astres ont été observés pour Thalie, le 6 mai, et pour Lyilie, le 10 mai. 39.. (3o4) Correction Correction Lieu Dates. Temps moyen Ascension de Distance de de 1875. de Paris. droite. l'éphéméride. polaire. l'éphémér. l'observât. @ Proserpine ("). Juin. 12 12.12. 7 17.26.22,28 — 7i43 116.52.38,4 + 4o>8 Greenwicb 3o 10.35.19 17. g. 36,6g 116. 53. 3,o Paris. (45) EnGÉNIE. Juin. 19 II. 9.22 17. 0.23,58 — 15,79 102. 36. 38,5 — 32,4 Paris. 3o 10.17.59 16.52. i4,3o 102.53.23,3 Paris. (3) Amphitrite. Juin. 19 10.32.56 16. 23. 5i, 88 + 1,10 121. 9.11,6 4- 61,7 Paris. @ Thisbé. Juin. 22 11.40.49 17.43.45,64 — 7>96 ii4-5i.43,8 4- 2,7 Paris. 3o II. 2. 8 17.36.30,80 — 7,92 114.26.45,8 + 0,6 Paris. @ Angélina. Juin. 3o 10. 49.31 17.23.51,65 — 4>3o ii4-34.i9,2 — 1,6 Paris. » Toutes les comparaisons se rapportent aux éphémérides du Berliner Jahrbuch. Les observations ont été faites à Paris par MM. Périgaud et Fo- lain. » Dans la séance du i4 juin, ajoute M. Le Verrier, j'ai annoncé à l'A- cadémie la découverte des planètes @ et @, faite à Clinton, New-York, et qui nous avait été annoncée par un télégramme de la Société smithso- nienne. » On s'est étonné que l'Observatoire de Paris n'en ait pas donné de po- sitions ultérieures. » Je me borne à constater que ce fait ne peut être imputé ni au Conseil, ni au Directeur, ni aux Astronomes. » Nous ne le regrettons pas moins; car il se pourrait, si les choses se renouvelaient, que Washington en vînt à nous oublier dans l'envoi de ses télégrammes, et l'Académie le regretterait assurément. » C) On n'a pu décider si l'une ou l'autre de Ces deux observations se rapporte à la pla- nète. L'observation de Greenwich est très-incertaincé ( 3o5 ) BOTANIQUE. — Sur la structure de l'ovule et de la graine des C/cadées, comparée à celle de diverses graines Jossiles du terrain houiller; par M. Ad. Bron- GNIART, « Dans les études que j'ai présentées à l'Académie, il y a un an, sur les graines silicifiées du terrain houiller de Saint-Etienne, j'avais signalé un point très-remarquable de l'organisation d'un grand nombre d'entre elles. Il consistait dans l'existence, vers le sommet dn nucelle et dans la partie correspondant au micropyle du testa, d'une cavité ou grande lacune, située dans le tissu cellulaire de cette région, contenant presque toujours des granules ou vésicules libres qu'on ne pouvait considérer que comme des grains de pollen, et qui m'avaient fait désigner cette cavité par le nom de chambre pollinique. » Je ne connaissais rien de semblable dans les familles acluellemenl: existantes de végétaux gymnospermes; mais, parmi ces familles, les Coni- fères avaient seules été étudiées dans les diverses tribus ou sous-familles qu'elles comprennent, et les études nombreuses faites sur le groupe entier par d'excellents observateurs n'indiquent rien d'analogue. » Je désirais, depuis longtemps, soumettre à des études semblables nos Cycadées vivantes ; mais ces plantes ne fleurissent dans nos serres qu'à de longs intervalles, et généralement elles restent stériles, ne pouvant pas être fécondées. Cependant, depuis quelques années, nous possédons des indi- vidus mâles et femelles de quelques espèces dans les serres du Muséum, où l'on a récolté leur pollen, et par une insufflation de ce pollen conservé, faite au moment où les écailles ovulifères d'un cône femelle s'écartent spontanément, on a pu ainsi obtenir des graines fertiles. » Cette opération, parfaitement exécutée par M. HouUet, jardinier- chef des serres chaudes du Muséum, a été répétée, il y a un mois environ, sur un cône femelle de Ceratozamia mexicana; ce cône, fécondé depuis quinze à vingt jours, a été sacrifié pour l'étude, ainsi qu'un jeune cône d'une autre espèce du même genre [Ceratozamia Ghiesbreghtii), encore fort éloigné de son développement complet. >i L'étude anatomique de ces deux cônes a été faite avec le plus grand soin par M. Renault, qui a bien voulu me prêter son concours dans ces recher- ches délicates, que ma vue ne m'aurait probablement pas permis de pour- suivre moi-même, mais dont j'ai pu cependant constater les intéressants résultats. » Ces résultats consistent dans l'observation d'une structure du sommet ( 3o6 ) du nucelle, presque identique à celle des graines fossiles, pourvues d'une chambre pollinique et dans la constatation, lorsque ces graines sont fécon- dées, de la présence de grains de pollen dans cette cavité du sommet du nucelle. » Sans entrer ici dans tous les détails de l'organisation de ces ovules, et pour me borner à ce qui concerne la fécondation, je dirai que, dans les ovules jeunes et non fécondés, le nucelle se termine par un mamelon ou prolongement cylindrique, qui s'engage dans le canal raicropylaire du testa, à peu près jusqu'à moitié de sa longueur. Ce prolongement, à cette époque, est entièrement composé de cellules un peu allongées et ne pré- sente aucune cavité; il remplit exactement le canal cylindrique du micro- pyle. » Plus tard, à l'époque de la fécondation, ce prolongement du sommet du nucelle est creusé d'un canal cylindrique qui fait suite à celui du mi- cropyle du lesta, dans lequel il reste étroitement engagé. Vers son sommet, ce tube a une paroi très-mince, formée d'un seul rang de cellules; plus bas, il est élargi extérieurement et garni à l'intérieur de plusieurs rangs de pe- tites cellules. » Vers sa base, ce canal se continue avec un espace vide, dont les cel- lules paraissent avoir été disjointes et écartées; c'est une sorte de chambre commune, mais qui se prolonge plus profondément en plusieurs lacunes qui, dans cette plante, semblent constituer une cavité irrégulière ou mul- tiple ; c'est dans ces cavités et à diverses profondeurs, quelquefois dans le canal lui-même, que nous avons trouvé, chez certains ovules, de nom- breux grains polliuiqucs bien reconnaissables à leur forme et à leur gran- deur, et tout à fait identiques avec ceux qui avaient servi à opérer la fécon- dation; la présence de ces grains de pollen, que nous avons constatés dans plusieurs ovules, serait probablement plus générale siir des cônes fécondés naturellement et peut-être avec le concours des insectes. » Le tissu cellulaire qui entoure cette cavité est formé de cellules très- fines, très-délicates, dont la direction varie suivant les parties du cône nucellaire qu'elles occupent, mais ne paraît pas présenter autant de régu- larité que dans les graines fossiles. » Plus profondément se trouve la membrane qui circonscrit le tissu des- tiné à former l'albumen ou périsperme, et dans lequel se trouvent les vési- cules embryogènes. » Je n'entrerai pas dans plus de détails sur la structure de ces graines, dans lesquelles on peut constater beaucoup de points d'analogie avec les ( 3o7 ) graines fossiles dont j'ai déjà signalé les caractères les pins essentiels; je dois cependant insister sur ce fait, que dans les graines fossiles la chambre ou cavité poliinique est bien plus nettement circonscrite que dans le Cera- tozamia que nous avons étudié, et qu'elle semble former un organe plus parfait et mieux défini. » Quant à ce qui concerne les Cycadées vivantes, j'ajouterai seulement qu'un cône femelle de Zamia furjuracca, quoique non fécondé, et par con- séquent stérile, nous a présenté la même organisation, sauf évidement la présence des grains de pollen, mais prouvant ainsi que la formation de la cavité poliinique n'est pas une conséquence de la fécondation. J'espère, en outre, pouvoir bientôt répéter ces observations sur un Dioon edute du Mexique, dont un cône femelle sera sous peu en état d'être fécondé avec du pollen conservé de la même plante. A l'égard des graines fossiles, je saisis cette occasion pour dire que les nombreux échantillons que M. Grand'Eury a envoyés au Muséum nous ont permis non-seulement de compléter la connaissance des espèces déjà reconnues, il y a un an, mais d'en ajouter plusieurs à ces genres et même quelques genres nouveaux à ceux déjà signalés. » Les observations précédentes sur le mode de fécondation des Cycadées (car je crois que la structure observée dans ces Zamiées s'étendra à toute la famille) me paraissent confirmer l'opinion que j'avais déjà énoncée, que beaucoup de ces genres fossiles ont plus de rapport avec les Cycadées qu'avec les Conifères, ou qu'ils doivent plutôt appartenir à une ou à plu- sieurs familles .de Gymnospermes cycadoïdes, ayant entre elles les mêmes rapports que ceux qui lient les Abiétinées aux Cupressinées ou aux Taxi- nées. » mSTOir.E DES SCIENCES. — Quelques remarques de M. Ciievrkul sur une Noie historique relative à J.-B. van Helmont, à propos de la définition et de la théorie de la flamme par M. Melsens. Première Note. — Sur la théorie te la combustion de van Helmont. § I. « J'ai reçu de M. Melsens une brochure intitulée : Note historique sur van Helmont, à propos de la définition et de la théorie de la flamme. Opinion des anciens chimistes et physiciens sur la chaleur, le feu, la hunière et la flamme dans leurs rapports avec les idées et les travaux de van Helmont. J'aime tiop la personne de M- iMelsens, j'estime trop ses travaux et je respecte trop le culte ( 3o8 ) qu'il a voué à son illustre compatriote, pour m'abaiidonner à une critique minutieuse de tous les points qu'il a traités; mais l'amour du vrai et l'étude à laquelle je me suis livré à diverses époques, sur les opinions si particu- lières à van Helmont , me déterminent à profiter de l'occasion qui m'est offerte de soumettre à M. Melsens une manière de voir un peu différente de la 'sienne. Trop heureux si, en revenant sur ce sujet, il relève des erreurs que j'ai pu commettre, malgré l'attention que j'ai donnée à l'étude des opi- nions que je ne connais qu'au savant bruxellois. §11. » Mais, avant d'aller plus loin, relevons une erreur défait. C'est que M. Melsens attribue à van Helmont une expérience qui a été décrite au XII* siècle par un alchimiste arabe du nom d'Artefius. » Effectivement on lit dans le quatrième volume, p. 2i2,du77iec[ir«m clii- miciim, imprimé à Strasbourg en lôSg, les lignes suivantes : Posteàadligatur spiritiis superior suo simili, cujus exemplum est, quasi cum accipimus duas can- delas accensas, quorum una extincta, de directo supponatur alteri tion exlinctœ, illa quod fumus ab inferiori ascendat ad superiorem, descendit flamma a supe~ riori ad inferiorem, et accendit eam; et est modus faciendi descendere spiritus. » J'ajoute, conformément à ce que j'ai dit encore (i), qu'on trouve dans le cinquième volume, p. 766, du Theatrum chimicum imprimé à Strasbourg en 1660, l'ouvrage précédent reproduit sous le titre de Sapientissimi Ara- bum philosophif Alphonsi, régis Castellœ , etc., liber philosophiœ occuUioris [prœcipuè metallorum) profundissimus : cui tilulum fecit CLAVIS SAPIENTIjE. » ... Cujus exemplum est : quia si Jios acciperemus duas candelas accensas, quarum una exlincta directe supponatur alteri non exlinctœ, ita quod fumus ab inferiori directe ascendat ad superiorem, descendet flamma à superiori ad infe- riorem, et accendet ipsam; iste modus faciendi descendere spiritus (p. 785). » Certes ces deux citations, identiques sauf quelques mots, prouvent que j'ai eu raison de considérer les écrits où elles se trouvent, quoique attri- buées à deux auteurs différents, comme n'appartenant en réalité qu'au seul Artefius. Quelle intention avait-il en parlant de l'expérience des deux chandelles? Ce n'était point une pensée scientifique, mais le désir de faire (1) Comptes rendus, t. LXIV, année 1867, p. 679. Examen critique au point de vue de l'histoire de la Chimie d'un écrit alchimique intitulé : Jrtefii clavis majoris sapientiœ, etc. ( Mémoires de l 'académie, t. XXX VI ). Trois articles du Journal des Sai'ants, décembre 1 867 , janvier, mars, avril et octobre 1868. ( 3o9 ) comprendre clairement par une expérience frappante comment un homme devait proC('>.ler clans l'invocation qu'il adressait à une planète brillant au ciel, afin d'en faire descendre l'esprit sur lui-même ou sur une image, sym- bole de sa pensée (i); car cette expérience était la représentation sensible d'un esprit de lumière se transmettant de la planète à l'homme terrestre qui l'invoquait. Si van Helmont n'a pas inventé l'expérience, il l'a décrite avec une circonstance qui ne permet pas de douter qu'il ne l'ait répétée lui- même, lorsqu'il prescrit d'incliner légèrement la chandelle la plus élevée, afin que la fumée de la chandelle inférieure vienne frapper la flamme qui doit l'allumer. § ni. » Revenons à M. Melsens. Il a interprété les observations de van Helmont sur la flamme avec des idées conformes à celles que nous avons, depuis la théorie de Lavoisier, de la combustion et de la nature des gaz. Or cette in- terprétation est à mon sens absolument contraire au vrai. » Si van Helmont a introduit le mot gaz dans la science moderne, il en a défini le sens d'une manière toute particulière; car, selon lui, tous les gaz sont formés d'eau, et ces gaz, esprits sauvages, ne peuvent être coercés dans des vaisseaux ; en conséquence, l'air que nous pouvons faire passer d'un vase dans un autre, en opérant, soit dans une cuve à eau, soit dans une cuve à mercure, n'est point un gaz. » En effet, van Helmont ne compte que deux matières simples ou élé- ments : l'AIR et I'eau, et ces deux matières sont passives de leur nature, » L'eau n'a pas de vides; aussi est-elle incompressible par les forces que nous qualifions aujourd'hui de physiques et de chimiques. )) Tous les corps complexes, ou mixtes, ont l'eau pour élément commun, d'après van Helmont. » Quelle est donc la cause des différences si nombreuses et si variées des corps que nous appelons aujourd'hui espèces chimiques, autres que l'eau? » C'est la nature d'un principe-esprit conjoint avec l'eau. Van Helmont compte autant d'espèces de ces principes-esprits que l'on compte d'espèces chimiques, autres que l'eau bien entendu, et c'est ce principe-esprit, doué de la conscience de son existence, qui fait prendre à l'eau toutes les qualités qu'il est de la nature du principe de lui imposer. (i) Voir le Mémoire cité, 36° volume des Mémoires de l'Académie des Sciences, p. 38 du Mémoire. C.R., 1875, a«Sem«lre. (T.LXXXI, N» 7.) 4o (3io) » L'air, le second élément maiériel admis par van Helmont, ne se con- joint à aucune substance matérielle, pas même avec l'eau. » h'air e»t passif et renferme en lui des vides; mais ces vides dépendent d'une créature neutre, intermédiaire (Milre la substance immorlelle et Vaccident, comprenant les propriétés, les facultés, etc., logées dans les choses : cette créature neutre, il l'appelle macjnale. L'air lui obéit, et il lui doit, selon van Helmont, son élasticité app;trente; car le magnnle comprime |)lus ou moins l'air; celui-ci lui doit son volume à tous les instants; et, pir les raisons que l'air peut être renfermé dans une cloche, il dilfère des cjaz. Effecliveiflent, si ce mngnale ne commandait pas à Vair, on ne comprendrait pas comment il pourrait y avoir des vides dans la masse de ce fluide. » Qu'est donc un gaz pour van Helmont? C'est de Veau retenant quelques parties du principe-esprit séminal auquel cette eau était conjointe. » Enfin, la vapeur d'eau exceptée, tous les gaz esprits sauvages incoer- cibles sont de la vapeur d'eau retenant quelque vertu séminale provenant du principe-esprit séminal qui y était conjoint. § IV. » Expliquons comment le principe-esprit agit sur l'eau pour s'y con- joindre. » Mais avant tout disons que van Helmont n'admet pas que les choses sublunaires sont, comme on le prétend, distinguées en éléments et en com- posés d'éléments ; et n'oublions pas que, selon lui, il n'existe que deux élé- ments, l'oiret Veau; et que celle-ci seule, en s'unissant à des arcliées, con- stitue des productions séminales qui se rangent dans trois monarchies, celle des minéraux, celle des végétaux et celle des animaux. » Ces archées ou esprits séminaux comptent autant d'espèces qu'on dis- tingue de productions séminales diverses. M Disons encore comment van Helmont explique la conjonction de l'ar- chée de roi\ avec l'eau : cet archée comprime l'eau de manière à lui donner la densité que nous connaissons à ce métal, et il a le pouvoir de lui im- primer toutes les autres propriétés que nous lui connaissons; l'archée a donc conscienci' de ce dont il est capable. « L'archée du charbon agit de même sur l'eau ; c'est en s'y conjoignant qu'il la rend combustible. § V. )) Exposons maintenant comment van Helmont comprend la combus- tion du charbon. (3.1) » 11 en brûla, dit-il, 62 livres, qui laissèrent i livre et plus de cendres, c'est-à-dire de matière terreuse. » Le /e», qu'il considère comme une créature neutre, intermédiaire entre la substance et V accident, et que Dieu a donné à l'homme pour satisfaire à ses besoins, est bien différent de ce qu'on a appelé le calorique, fluide impon- dérable: le feu n'est donc ni une substance, et j'ajoute ni ce qu'on appelle aujourd'hui un corps. Il n'a pas de semence; loin de là, il consume toutes celles qu'il rencontre; essentiellement destructeur, il est la mort positive; et, parce qu'il n'est pas substance, il pénètre les corps et leur donne toutes les propriétés du feu : exemple, \e fer rouge ; enfin il n'a pas besoin de nourri- ture, d'aliment. Dès lors comment l'air est-il nécessaire au feu? Yan Hel- mont va l'expliquer par une expérience bien simple. )) Une chandelle allumée est fixée stu' le fond d'un plat; elle est recou- verte d'une cucurbite renversée, et de l'eau, versée ensuile dans le plat, in- tercepte la communication de l'atmosphère avec l'intérieur de la cucurbite. 0 L'air intérieur, dilaté d'abord par la chaleur de la flamme, diminue ensuite peu à peu de volume, de sorte qu'il arrive un moment où la chan- delle s'éteint/rtM/e d'air, dit van Helmont. » Si l'air est nécessaire à l'entretien du feu, ce n'est pas parce que l'air s'assimile à quoi que ce soit du combustible; cela tient, selon van Helmont, à ce que l'air n'est pas continu dans sa masse par l'effet du magnale, créa- ture neutre entre la substance et l'accident, comme je l'ai dit plus haut, § III (page 309). Et bien, le feu ne dévore pas l'eau, mais il consume une portion de l'archée, et c'est la portion non consumée qui, restant conjointe à l'eau, forme le 17^72, esprit sauvage qui se loge dans le magnale, et constitue ce qu'on appelle aujourd'hui le gaz carbonique, tout différent de l'air, puis- qu'il ne contient pas de feu ni rien qui ait appartenu à l'air, selon van Helmont. » Et bien, la flanune de la chandelle n'est donc que la matière com- bustible du suif réduit en fumée et portée à l'incandescence par le feu qui la pénètre. M Enfin, quand du charbon bien cuit brûle, le feu agit alors non plus sur vne fumée, mais sur lU) corps solide que le feu porte à l'incandescence. » L'air est donc inactif (\;\ns la combustion de la bougie et du charbon ; il agit |)assivement, puisque sou rôle se borne, sous l empire du mngnalc, à recevoir dans ses vides apparilints de la vapeur d'eau retenant des parties séminales non détruites par le feu I,es vides sont-ils remplis, le feu s'éteint; et, s'il reste du combustible, il faut de nouvel air. 4o.. ( 3l2) » Maintenant que devient la vapeur d'eau conjointe à un reste de produc- tions séminales constituant un gaz sylvestre incoercible? » Il gagne une vaste région divisée en plusieurs strates superposées, que van Helmont appelle pérolèdes. C'est dans les pérolèdes les plus rappro- chés de la terre, où le froid et la sécheresse sont portés à l'extrême, que le gaz sylvestre achève de retourner à l'état d'eau pure, en se séparant de la portion séminale que le feu terrestre n'avait pas détruite. M Mais cette vapeur d'eau divisée à l'extrême ne retournerait pas à la terre sans un pouvoir d'impulsion exercé sur elle par les étoiles et les planètes, en vertu d'une faculté appelée blas par van Helmont, et c'est à ce blas qu'il rat- tache tous les phénomènes qui sont le sujet de l'étude des météores aqueux. » Dans une seconde Note, j'exposerai les idées de van Helmont sur le blas, et, de plus, ses opinions sur les espèces de ses trois monarchies. » ÉLECTRICITÉ. — Neuvième Note sur la conductibilité électrique des corps médio- crement conducteurs. Polarisation électrique des minéraux; par M. Th. du MOiNCEL. « Dans deux Notes présentées à l'Académie les 5 et 26 octobre 1874» je faisais remarquer que la conductibilité électrique à travers les matières minérales est accompagnée, le plus souvent, d'effets de polarisation très- énergiques, qui ont pour résultat tantôt d'affaiblir successivement et dans des proportions énormes le courant électrique qui les traverse, tantôt de l'augmenter peu à peu, tantôt de l'affaiblir d'abord et de l'augmenter en- suite. J'avais attribué tout d'abord ces effets à des actions locales dévelop- pées au sein des pierres sous l'influence du courant qui les traverse, les- quelles actions, en se combinant aux effets de polarisation, pouvaient, jusqu'à un certain point, rendre compte des effets observés. Mais quelle est la nature de ces actions locales?... C'est ce qu'il restait à éclaircir, et j'ai dii, pour bien préciser les faits, faire tailler avec beaucoup de soin un cer- tain nombre d'échantillons de pierres de différente nature et les étudier spécialement à ce point de vue. L'un de ces échantillons, remarquable entre tous, en raison des effets considérables qu'il présente, a pu me donner des renseignements très-nefs à cet égard et mettre au jour des phénomènes nou- veaux très-intéressants sur lesquels je dois attirer Tattention de l'Académie. » La pierre qui m'a fourni ces curieux effets est un silex gris, dont j'ai déjà parlé dans ma Communication du 5 octobre 1874, et que j'avais ren- contré dans les carrières de pierre calcaire d'IIérouville (près de Cien). J'ai fait découper dans celte pierre uu petit prisme de 38 millimélres de ion- (3i3) gueur sur 24 fie largeur et 5 d'épaisseur, que j'ai eu soin de faire polir sur les deux faces, et ce n'est qu'après l'avoir conservé pendant sept mois dans une pièce extrêmement sècbe que je l'ai expérimenté. Malgré sa sécheresse, la conductibilité de cette pierre était si grande que, pour constater les va- riations de l'intensité du courant qui la traversait et qui résultait d'une pile deDaniell de 12 petits éléments, j'ai dû réunir les extrémités du fil de mon galvanomètre de 36 000 tours de spires par vme dérivation de 4 kilomètres de résistance. Les effets produits par la pierre en question étant toutàfait par- ticuliers, j'ai voulu les étudier parallèlement avec ceux qui étaient produits par les autres pierres, et j'ai indiqué, dans le tableau suivant, les divers ré- sultats que j'ai obtenus, en employant des électrodes de platine de 240 mil- limètres carrés de surface (enveloppant la pierre par ses deux bouts) et en écartant cesdeux électrodes d'un intervalle de i5 millimètres. COURANT COURANT COURANT COURANT P •incipa 1. de polarisation. princi :)al renversé. de polarisation. Au Après Après Au Après Au Après Après Au Après début. 1 min. 10 min. début. 4 min. début. 1 min. 40min. début. i min. 1° Silex gris d'Hérou- 0 90 0 70 0 75 0 90 0 88 m 33 0 85 0 66 0 73 0 90 0 87 b 5 ville 90 «9 71 90 86 2D 90 61 64 9° 80 25°' 2° Silex jaune jaspé 9» 90 80 81 84 86 5i 56 20 24 7 12 9" 90 75 74 79 78 33 32 i3 i3 3°> 4- 54 38 39 ■4 10 5 U » • » 0 » 3" Quartz résinite » 33 39 » » » » M » M » n 60 40 46 » n » 64 60 39 12 9 5 4° Agate calcédoine trans- parente, I gèrenient striée ■9 43 43 47 i3 3o 27 3i 28 39 40 33 0 0 0 0 » 42 42 57 16 39 16 3i 3i 42 29 27 0 0 0 0 0 0 0 5° Agate sardoine brune. 0 0 }) 0 11 6" Agate lilas striée cir- 23 3i ■9 20 17 .3 0 0 0 0 25 a 20 18 i3 12 0 0 0 0 » 7° Silex de pierre à fusil. S" Onyx rouge de Chine. 26 17 i3 0 0 » 26 17 i3 0 0 " 9° Serpentine verte 25 16 10 0 0 » 20 ■4 II 0 0 » lo» Serpentine foncée. . . 22 i5 ■4 0 0 » 20 i5 i3 0 0 » 1 1° Lapis-lazzuli 29 i3 II 0 0 » 21 II 10 0 0 » 12° Wolfram 90 73 72 0 0 » 9" 7' 72 0 0 » iS" Pierre à repasser d'A- mérique (grés blanc). 90 76 38 23 10 2 70 42 28 „ 10 o™,5 ill" Pierre calcaire de Caen 90 58 90 68 36 70 23 3o 58 4 4 13 » 7 4' 3= 4^ 90 58 90 68 35 65 47 21 46 i4 0 II 6 0 8 » 15» Marbre vert (vert an- tique) 16° Ardoise d'Angers 17" Porcelaine dégourdie 22 i5 7 0 0 » '9 i3 9 0 0 » ( 3.4 ) » J'ai bien encore essayé d'autres minéraux, entre autres l'agate jaune et noire, la cornaline, le jaspe, l'amétiste, la malachite, la pierre des ama- zones, le schiste dur des pierres à repasser, le spath d'Islande opaque, le porphyre, mais ils n'ont donné aucune déviation durable, et encore, quand cette déviation se montrait chez quelques-uns d'entre eux, comme chez l'amétiste, le jaspe vert, le spath d'Islande opaque, elle atteignait à peine de 8 à lo degrés et disparaissait au bout de deux ou trois minutes. )) Bien entendu le courant que j'ai appelé, dans le tableau précédent, courant cL: polarisation est celui qu'on recueille en joignant directement au galvanomètre les électrodes de platine et après avoir écarté du circuit la source électrique ; comme je n'avais qu'un galvanomètre, je ne pouvais le constater qu'au bout d'une minute. En démontant les électrodes et en les essuyant ainsi que la pierre, on peut diminuer la durée de ces courants de polarisation; mais ils persistent néanmoins après cette opération, et ceux qui sont développés dans le silex d'Hérouville, après être tombés de 80 à 20 degrés, ont encore duré quinze minutes après l'essuyage. » Du reste, la polarisation produite dans les pierres n'est pas complète- ment détruite alors même que l'aiguille du galvanomètre est revenue à zéro, et nous en verrons à l'instant la preuve; un repos prolongé de la pierre bu son chauffage peut seul en détruire complètement les effets. » D'après les expériences relatées dans le tableau précédent, il est bien démontré que des effets de polarisation existent dans la plupart des miné- raux, et que ces effets peuvent même donner lieu quelquefois à des cou- rants secondaires relativement intenses; mais quelle est la nature de cette polarisation, comment peut-elle intervenir pour augmenter, après un cer- tain temps d'affaiblissement, l'intensité du courant qui la provoque? C'est ià la question délicate. Si la conductibilité électrique à travers les pierres n'était que le résultat d'une conductibilité électrolytique effectuée au sein d'un conducteur humide, ces effets pourraient être expliqués par l'inter- vention de couples locaux préexistants, et, dans un travail que j'ai publié dans les Mondes du 19 novembre 1874, j'ai démontré qu'on pouvait, en effet, les obtenir en introduisant un petit couple de ce genre dans un con- ductein- liquide, traversé par un fort courant; mais avec des pierres aussi dures et aussi sèches que celles sur lesquelles j';ii expérimenté, il est diffi- cile d'admettre, du moins pour celles qui ont fourni les courants de pola- risation les plus énergiques, la présence de ce conducteur humide; et l'on se trouve naturellement conduit à rapporter la polarisation en question à ïéleclrification des corps par voie électiolonique et sous l'influence d'effets de ( 3i5 ) condensation délerminés par les lames de platine. On sait que c'est à un effet de ce genre qu'est due l'efûuve électrique produite entre deux lames de verre sous l'influence de l'étincelle d'induction, et les effets produits sur les câbles sous-marins n'en sont que des dérivations plus ou moins com- plexes, f^es études faites en Angleterre sur ce genre de phénomènes ont montré, en effet, que l'action condensante exercée par un courant sur un diélectrique a pour résultat de provoquer d'abord une action électrostatique qui se traduit, sur le galvanomètre mis en rapport avec le courant, par un courant de charge plus ou moins durable; puis à cette action succède un écoulement électrique à travers la matière isolante, et enfin une sorte d'ab- sorption qui constitue le phénomène désigné en Angleterre sous le nom à'électrification; et que jVregarcle ici comme une polarisation moléculaire successive. De ces trois actions, la transmission du courant à travers la ma- tière isolante est la seule qui continue à agir sur le galvanomètre, et celui-ci doit alors accuser les différentes phases de la période variable par laquelle elle passe. Pour m'assurer si les différentes circonstances des phénomènes que j'avais observés pouvaient être expliquées dans cet ordre d'idées, j'ai en- trepris, à ce point de vue, une série d'expériences qui m'ont conduit aux résultats curieux que j'ai annoncés en commençant. » Je me suis d'abord assuré que le courant de polarisation produit dans les conditions dont nous avons parlé a une durée d'autant plus grande que la fermeture du courant polarisateur ou principal est effectuée plus longtemps ou un plus grand nombre de fois dans un même sens, même quand avcmt chaque fermeture de courant on attend C annulation sur le galvanomètre des courants de polarisation successivement produits. Dans ce dernier cas, si les fermetures successives du courant sont d'égale durée, les courants de polarisation qui les suivent, quoique d'une durée très-inégale à chaque expérience, restent à peu près de même intensité, et le courant polarisateur seul diminue d'énergie. D'un autre côté, je me suis assuré que, si, après avoir fait passer pendant un certain temps à travers la pierre le courant polarisateur, on le dirige en sens contraire, mais en lui donnant une moindre durée, il se produit ime superposition de polarités contraires qui fait que le courant de polarisation déterminé en premier lieu ne se trouve nullement détruit par le second, et, suivant la durée de celui-ci par rapport à celle du premier, on peut obtenir, soit un simple affaiblissement du premier courant, soit son annulation momentanée et sa réapparition au bout d'un temps plus ou moins long. Ce premier courant persiste même alors presqueaussi longtemps que s'il n'avait pas été momentanément dissimulé. Si le courant polarisa- ( 3.6) leur est alrernativemenl renversé à travers la pierre après que les courants de polarisation qui en résultent ont été annulés, les effets sont symétriques de part et d'autres. On pourra juger de ces différents effets par les expé- riences suivantes, faites avec le silex d'Hérouville : Courant Intensité du courant Courants Durée des courants polarisateur. polarisateur. de polarisation. de polarisation. i"^*^ série. 2^ série. i^® série. 2® série. i^® s 1° Courants positifs traversant la pierre de droite à gauche. 1° Fermeture de 32. 2° » 3» 64 55 55 55 I3..5" i3.35 60 48 60 % 22.40 19,40 60 43 62 56 29,10 23,40 79 58 48 52 9.50 9.12 5o 49 45 46 i5.3o i5.3o 38 33 44 42 18.28 19.0 2° Courants négatifs traversant la pierre de gauche à droite. //On no I" Fermeture de 32. . , 2° » 3" » » Pour constater les effets produits par deux courants contraires d'iné- gale durée sur les courants de polarisation résultants, j'ai fermé directe- ment mon courant de pile à travers la pierre pendant dix minutes, et, après avoir constaté la déviation produite par le courant de polarisation, déviation qui était de 87 degrés, j'ai renversé le sens du courant voltaïque à travers la pierre, et je ne l'ai maintenu fermé que pendant trente-deux se- condes. Le courant de polarisation déterminé par cette dernière fermeture n'a pu se développer; seulement la déviation produite par le premier, qui était de 87 degrés, est tombée à 7a degrés, et le temps écoulé entre ces deux constatations d'intensité était d'une minute vingt secondes. Au bout de cinq minutes, cette déviation était encore de 53 degrés. J'ai alors fermé de nou- veau le courant à travers la pierre, et, l'ayant maintenu, comme la première fois, pendant trente-deux secondes, j'ai pu constater que le courant de po- larisation alors produit avait fini par dissimuler totalement le premier, au point de fournir au début une déviation inverse de 90 degrés; mais cette dévia- tion s'est trouvée réduite à 18 degrés au bout d'une minute dix secondes, et, après avoir changé de signe, elle est venue se fixer pendant quelques instants à 32 degrés du côté opposé, puis elle a commencé à baisser et elle ne s'est éteinte complètement qu'au bout de trois beures quarante-cinq minutes, après s'être arrêtée assez longtemps à 10 degrés. » Si l'on compare l'abaissement successif de l'intensité d'un courant de ( 3i7 ) polarisation, soumis comme celui qui précède à des actions inverses, à l'abaissement d'un semblable courant abandonné à lui-même, on reconnaît qne ces actions inverses n'exercent pas une notable influence. Voici, en effet, différentes phases de l'intensité du courant précédent abandonné à lui- même et observées toutes les cinq minutes : 85°, 61°, 34°, 17°, 12°, 10°, 8"!, 8'', 7°^, 6° \, 5°, g; il est vrai que cette expérience avait précédé celle dont il a été question précédemment, et à ce titre les durées devaient être relativement moins longues. 1) Si l'on rapproche ces effets de polarisation de ceux que présentent les aimants permanents, on peut y remarquer une véritable analogie. Dans les deux cas, en effet, l'action excitatrice peut pénétrer plus ou moins profon- dément la matière suivant son énergie ou sa durée, et des polarités con- traires peuvent se superposer sans se détruire réciproquement. Cette ana- logie est certainement intéressante. » Il s'agirait pour compléter ce travail d'examiner comment l'électri- fication peut rendre compte des effets différents produits sur le courant polarisateur, suivant sa direction à travers les minéraux, suivant la nature de ceux-ci et les conditions particulières de l'expérience; mais, étant limité par l'espace, je dirai simplement aujourd'hui : 1° que les minéraux pouvant présenter une conductibilité électrotonique ou électrolytique sont susceptibles de fournir les effets de polarisation propres à ces deux genres de conductibilité; 2° que leur capacité électrostatique variant suivant leur nature et leur contexture étant loin d'être homogène, les effets de polarisation électrostatique doivent varier considérablement non-seule- ment dans les différents minéraux, mais encore dans les différentes parties d'un même minéral; d'où il résulte nécessairement des différences dans l'intensité du coui'ant de polarisation produit suivant le senp du courant polarisateur à travers le minéral ; 3° que ces courants de polarisation ni- tervenant aussi bien que les fluctuations d'intensité en rapport avec la pé- riode variable de la transmission électrique, alors très-lente, le courant polarisateur peut se trouver affaibli ou renforcé suivant la prédominance de telle ou telle de ces actions. » ASTRONOMIE. — Observations des étoiles filantes des 9, io e( 11 août. Note de M. F. Tisserand. « J'ai l'honneur de communiquer à l'Académie les observations de l'es-" saim des Perséides, faites à l'Observatoire de Toulouse par M. Perrotin, aide-astronome, M. Jean, élève astronome, et par moi. Nous avons été favo- risés par le temps; les nuits du 9 et du 10 août ont été d'une pureté remar^ C.R., 1875, i> Semestre. (T. LXXXI, N« 7.) 4' ( 3i8 ) quable; dans la nuit du 1 1 , nous avons été un peu contrariés par le brouil- lard et par la Lune, qui ne s'est couchée qu'à 1 1'" iS"". » Dans la première nuit, nous avons compté 218 étoiles filantes, dont 5i étrangères à l'essaim; dans la deuxième nuit, le phénomène a été remar- quable par son intensité; nous avons noté ySi étoiles, dont 71 seulement ne venaient pas de Persée; entre i3''4o'" et i3''45", dans le court inter- valle de cinq minutes, il n'y a pas eu moins de 27 étoiles filantes. Enfin la dernière nuit nous a donné ^49 météores, dont 33 seulement étrangers à l'essaim. Le tableau suivant donne, pour les trois nuits, les nombres ho- raires d'étoiles filantes : Nuit du g au 10. 18 étoiles. 1] m II m De 9.15 à 10. i5.. De 10. i5 à II. i5. De 1 1 . 1 5 à 1 2 . 1 5 , , 22 36 De 9. o à 9.30 1 3 étoiles De 9-30 à 10. o 23 » De 10. o à io,3o 32 » De 10. 3o à II. o 4? " De 1 1 . o à 1 1 . 3o 34 De 1 1 . 3o il 12. o De 1 2 . 1 5 à 1 3 . 1 5 5 1 étoiles. Dei3.i5ài4.i5 54 » De 14. i5 à i5. i5 37 » Nuit du 10 au 11. h m 11 ui De i2.3o à i3. o 89 étoiles. De i3. o à i3 3o 87 » De 1 3 . 3o à 14. o i 20 » De 14. oà 14. 3o 82 » De i4.3o à i5. o io4 64 » De i5. 0 à i5 i5... ..56 . Nuit du i I au 12. h ni Il m i4 étoiles. De 12.20 à I 3 . 20 . . . . 4o étoiles 28 De I 3 . 20 à 14.20.... 52 » 23 » De I 4 • 20 ;i i5 20 . . . . 92 « De 8.45 à 9.45 De g. 45 à 10.45 De 10.45 à 1 1 .45 » On voit que la nuit du 10 au 11 a été beaucoup plus riche que les deux autres qui, pour le nombre, étaient à peu près égales entre elles. Mais il faut remarquer que, durant la première nuit, les étoiles filantes étaient très-petites, tandis que, dans la deuxième et la troisième, elles étaient assez belles; dans les trois cas, leurs trajectoires avaient peu d'é- tendue, de sorte qu'on éprouvait quelque difficulté à les marquer sur les cartes; il nous a paru en outre que, dans la troisième nuit, le phénomène présentait moins de régularité que dans les deux premières. » J'arrive maintenant à la détermination du point radiant : » Nous nous sommes attachés à ne marquer sur les cartes que les tra- jectoires dont nous étions bien sûrs; un grand nombre de ces trajectoires ont été tracées avec beaucoup de soin par M. Perrotin ; en tout, 88 trajec- toires ont été tracées. Nous avons remarqué tout de suite que, relativement au point radiant, les étoiles filantes étaient plus nombreuses dans certains azimuts; c'est ainsi qu'im assez grand nombre ont passé entre le Triangle et le Bélier, entre a Grande Ourse et 7 Grande Ourse, etc.; nous nous sommes d'abord attachés de préférence à ces trajectoires; en les reportant { 3i9 ) avec soin sur une carte dont les cercles horaires et les parallèles avaient été tracés très-exactement, nous avons réuni par des moyennes i4 trajectoires; chacune d'elles est le résultat d'au moins 3 ou 4 trajectoires simples; nous les réunissons dans le tableau suivant, dans lequel a' et $', a" et c?" dési- gnent les ascensions droites et les déclinaisons des extrémités : Numéros. 9 Midi 28,7 9» ?3,4 Midi 53 minutes 28,9 Minuit 20, 3 » Le maximiun a été de 3o°, 6. » Mais la température, fait remarquer M. Le Verrier, est beaucoup plus élevée dans la salle de nos séances, qui est une des plus mal ventilées qu'on connaisse. » Cette situation, outre ce qu'elle a de pénible pour Ifs membres de l'Académie et pour le public, n'est vraiment pas digne de l'état actuel de la Science. » Depuis plusieurs années, nous réclamons incessamment sans pouvoir obtenir aucune amélioration. Toutes les tentatives de notre Bureau ont échoué contre des résistances obstinées. » Nous croyons que l'intervention sérieuse de notre digne Président, appuyée par l'Académie, s'il le fallait, mettrait un terme à ce déplorable état de choses. » M. le général Morin ajoute : « A l'occasion des observations de M. Le Verrier, au sujet de l'excessive températiu'e et siu'tout de l'insuffisance du renouvellement de l'air dans la salle des séances, M. le Président m'a fait l'honneur de m'inviter à m'oc- cuper des moyens de remédier à ces inconvénients, dont les Membres de l'Académie se plaignent en vain depuis si longtemps. » J'ai dû et je dois répéter ce que j'ai déjà dit il y a peu de jours encore en Comité secret que, dès l'année 1864, j'avais préparé un projet complet de chauffage et de ventilation de la salle des séances, d'accord avec une Commission composée de MM. Chevreid, Pouillet, RegnauU, Combes et tnoi ; que ce projet avait été soumis à la Commission centrale administrative, qui lui avait donné son approbation et avait décidé qu'il serait Ir.insmis à M. rarchiteclc de rinstilul; mais que, depuis, il n'en a plus été question. » Dès lors, il me semblerait inutile d'étudier un nouveau projet qui au- ( 323 ) rait, sans doiile, le sort du précédent. Je ne pourrais donc ni'occuper avec utilité de cettequeslion, pour laquelle je suis à la disposition de l'Académie, qu'autant que des moyens d'exécution, tels qu'un crédit et le concours de l'architecte de l'Institut, me seraient d'avance assurés. » En terminant je dirai, pour l'édification de l'Académie, que la question ne présente que très-peu de difficultés, et, comme exemple, je lui rappel- lerai, ainsi que je l'ai déjà fait connaître, que dans le cabinet de la Direction du Conservatoire des Arts et Métiers on parvient à maintenir la tempéra- ture intérieure à 24 degrés, quand celle de l'extérieur est de 3i degrés à l'ombre. Celte différence est plus que suffisante pour qu'on se trouve à l'aise dans ce local, où l'air est facilement renouvelé à l'aide de trois becs de gaz allumés dans la cheminée. » M. HiRN fait hommage à l'Académie, par l'intermédiaire de M. Rolland, d'une brochure portant pour titre : « Théorie analytique élémentaire du planimètre Amsler ». MÉMOIRES PRÉSENTÉS. CHIMIE ORGANIQUE. — De l'action réductrice de l'acide iodh/drique à basses températures sur les élhers proprement dits et les éthers mixtes ^ par M. R,-D. Silva. (Extrait.) (Commissaires : MM. Cahours, Berthelot.) . « On sait que les effets de l'acide iodhydrique sur les matières orga- niques peuvent se réduire à une soustraction d'oxygène, à une substitution d'iode ou de tout autre élément halogène, par de l'hydrogène, à une hy- drogénation directe. Je fais abstraction des cas où il v a fixation des élé- mentsde cet acide. » Ces faits sont, en résumé, les résultats d'expériences consignées dans un grand nombre de Mémoires importants, parmi lesquels il faut citer en première ligne ceux de M. Berthelot (i), de M. V. de Luynes et de J^aute- mann. » Dans toutes ces expériences, l'acide iodhydrique a été employé, soit à l'état naissant, soit en solutions concentrées, mais à des températures plus ou moins élevées, tandis que dans celles que j'ai été conduit à faire (i) Le travail rolatir à l'action de l'iodure de phosphore sur la glycérine a élé fait en commun avec M. de Luca. ( 32/, ) je me suis servi du gaz iodhydrique sec, les substances sur lesquelles il devait agir étant maintenues entre zéro et + 4°- I. — Action du gaz iodhydrique sur les alcools monoalomiques anhydres. » L'alcool mélhylique est complètement converti en iodnre; les alcools propylique, isopropyliqiie, isobutyliqiie et amylique ne fournissent que de très- faibles quantités d'io- dures, et il n'y a aucune corrélation entre ces quantités d'iodures et les nombres des atomes de carbone des alcools. II. — Action du gaz iodhydrique sur les éthers proprement dits. » Oxyde de méthyle. — Il est transformé complètement en iodure sans séparation d'al- cool, ce qui est conforme avec le résultat de l'action de l'acide iodhydrique sur l'alcool méthylique. » Oxyde d'cthyle. — Il se transforme en iodure avec production d'alcool. » Pour les oxydes de propyle, d'isopropyle, d'isobutyle et d'amyle, avec lesquels on a aussi e,\périmenté, les quantités qui se décomposent vont en diminuant à mesure que les atomes de carbone augmentent, de sorte qu'il faut renouveler l'action du gaz iodhydrique pour les termes extrêmes. III. — Action du gaz iodhydrique sur les éthers mixtes. • Oxydes amyléthylique et amylisopropylique. — On a obtenu les iodures d'éthyle et d'isopropyle et de l'alcool amylique. Ici encore l'action n'est complète qu'en répétant l'opération deux ou trois fois. » On voit que, pour ces composés, l'iode s'empare du radical moins riche en carbone, et que l'oxyhydryle s'unit au radical, plus riche en carbone. » J'ai étudié un cas isolé, se rattachant un peu aux précédents : l'oxyde propylisopro- pylique. Pour ce composé, c'est le radical isopropyle qui est transformé en iodure. IV. — Action du gaz iodhydrique sur les o.vydes mi.rtes, dont un des radicaux est le méthyle^ « En raison de la netteté de la réaction sur ces composés, j'ai cru devoir les étudier d'une manière particulière, à l'exception du premier terme, dont la préparation ne serait pas facile dans cette saison de l'année. • Oxyde méthylpropylique. — Cet oxyde se transforme intégralement, et dès le premier traitement par le gaz iodhydrique, en iodure de méthyle et alcool propylique. » Oxydes méthylisobutylique et méthylamylique. — Ces oxydes se sont comportés exac- tement comme le précédent. » De l'ensemble des expériences que je viens d'énumérer et en tant qu'on se conforme aux conditions énoncées, je crois pouvoir déduire les propositions suivantes (i). (l) Ces conclusions exigeraient des développements qui seront donnés dans les Annales de Chimie et de Physique, (3.5) » 1° Lorsque le çraz iodhydrique réagit sur un élher proprement dit, entre zéro et + 4°» l'hydrogène d'une molécule du gaz et un des groupes hydrocarbonés d'une molécule de l'éther s'échangent dans les deux molé- cules : il se forme un alcool et l'iodure correspondant. » 2° Lorsque le gaz iodhydrique réagit sur un éther mixte, entre zéro et -4- 4°> l'hydrogène d'une molécule du gaz et le groupe hydrocarboné, moins riche en carbone, d'une molécule de l'éther s'échangent dans les deux molécules : il se forme l'alcool correspondant au groupe hydrocar- boné plus riche en carbone et l'iodure de l'alcool correspondant au groupe hydrocarboné moins riche en carbone. » 3° Tous les éthers mixtes, dont un des groupes hydrocarbonés mono- atomiques est le méthyle, sont transformés, sous l'influence du gaz iod- hydrique, entre zéro et + 4°^ en iodure de méthyle et en alcool corres- pondant à l'autre groupe hydrocarboné de l'éther. » Cette dernière proposition rentre évidemment dans la précédente, et, si je la mentionne ici, c'est en raison de la netteté toute remarquable de la réaction, circonstance qui la rendra d'un emploi précieux dans bien des cas. En effet, étant donné un hydrocarbure saturé de la formule CH*""^', rien de plus facile que de le convertir en un fproduit monochloré C"H^""*''Cl; mais rien de plus difficile que la transformation d'un pareil chlorure en alcool correspondant CU."^"'^' OH. Or, étant donné le composé monochloré C"H^""^'C1, on pourra le transformer très-facilement en un éther mixte CW"** — O — CH' à l'aide d'une solution de potasse dans l'al- cool méthylique, et cet oxyde, traité par le gaz iodhydrique, donnera di- rectement l'alcool que l'on cherchait à obtenir. » CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches s/nthétiques sur le groupe urique. Deuxième Note de M. E. Grimavx, présentée par M. Cahours. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « Dans un premier travail, que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Aca- démie, j'ai fait connaître des dérivés uréiques de l'asparagine : Vamide ma- l/luréique et Vacide malj'luréique. J'ai, de plus, indiqué la formation de trois corps nouveaux obtenus par l'action du brome sur cet acide avec le con- cours de l'eau. » Ces trois corps sont représentés par les formules : C»H»Br'Az*0% (C^H=Br=Az'0'')H=0% C^H'BrAz*0\ C. R,, r875, 2» Semestre. (T. LXXXl, N" 7.) 4* ( 326 ) » Le deuxième, traité par la baryte, fournit un sel de baryum insoluble, violet, qui se convertit eu murexide par l'action successive de l'acide azo- tique et de l'ammoniaque. » Ces recberches ont été poursuivies; les réactions des corps précédents et leurs relations ont été établies, et j'ai découvert deux nouveaux corps C'H«Br='Az*0% C*H'Br-AzH3% en étudiant l'action du brome sec sur l'acide malyluréique. » Lactomaluryle /(ej?n/'romeC'H''Br° Az^O". — Ce corps est en paillettes nacrées, légères, solubles dans 35 fois leur poids d'eau bouillante. Traité paries alcalis, même à froid, il donne immédiatement du bromoforme, de l'oxalale et du bromure. » Cluiuffé longtemps à loo degrés avec de l'acide broraliydrique, il perd de l'eau et du brome et se convertit en (C«H^Bi^Az'0«)>, H»0. Ce composé se présente sous la forme d'une pondre blanche, chatoyante à l'état humide, se dissolvant dans 4 parties d'eau bonillatitc. Chaulfé avec de l'eau et du brome, il se transforme dans le corps précédent C«H«Br«Az*0». » Bouilli avec de l'ammoniaque, il donne une matière jaune ainor|)he, qui, traitée par quelques gouttes ci'açide azotique, se convertit en une substance cristallisée, présentant les réactions de l'acide dialiiriqiie, quoi- que plus soluble que ce dernier. Cbaulf-e an bain-mane avec un peu d'anunoniaqiie, cette matière se convertit immédiatement en murexide. » Coijis C'H'Br Az*0*. — Chauffé avec de l'eau et du brome à loo de- grés, il donne un beau corps cristallisé, Xhydiobibiomomalonyliirée, Cni^Bi-Az»0'C''II'Bi-Az^O'-)-5Br+2H=0 = 2C'H*Br='Az=0^+HBr. » Hjdrobibiomomnlonylurée CMi*Br-Az-0\ - Ce composé s'obtient plus facilement par l'action directe, à loo degrés, du brome sur l'acide malyluréique en l'absence de l'eau. Il forme de grandes tables hexago- nales qui atteignent jusqu'à i centimètre de diamètre; ces cristaux sont doués de beaucoup d'éclat. » Ce corps, qui renferme 2 atomes d'hydrogène de plus que la malo- ( 3^7 ) nylurée bibromée de M. Baeyer, présente d'intéressantes relations avec l'acide diainriqiie. On peut le considérer comme de l'acide dialiiriqiie C*H*Az"0*, dont i atome d'oxygène est remplacé par 2 atonies de brome. » L'hydrobibromomalonyliirée, sokible dans quatre à cinq fois son poids d'eau froide, se dissout facilement dans l'alcool et dans l'éther. » Chauffée en solution étendue avec quelques gouttes d'ammoniaque, à une température inférieure à l'ébullition, elle fournit, en absorbant l'hy» drogène de l'air, une solution pourpre qui présente tous les caractères de la miirexide. Cette transformation est représentée par l'équation 2C*H'Br=Az=0^-{-6AzH^4-0 = C'H^(Azir)Az^O'+/|ÂzH*Br+H'0, » Corps C'H'Br' Az'O*. ~ Il se produit en petite quantité dans l'action du brome sec sur l'acile malyluréique. C'est une substance amorphe, jaunâtre. L'action du brome en présence de l'eau a permis d'établir sa formule; dans ces conditions, il donne le lactomaluryle hexabromé C'H«Br«Az^O». » Les réactions de rhydrobibromomalonyIurée,sa relation avecl'alloxane rendent probablement la transformation de ce corps en un composé du groupe alloxanique. Jusqu'à présent, de premiers essais ne m'ont pas permis de réaliser celte réaction. Néanmoins j'ai pu constater que l'hy- drobibromomalonylurée, chauffée doucement avec de l'oxyde d'argent, donne de l'argent réduit, du bromure, et une solution présentant les ca- ractères d'une solution d'acide clialurique. » Je continue mes recherches dans celte voie, et j'espère arriver ainsi au but que je m'étais proposé en commençant ce travail, à savoir la syn- thèse des dérivés de l'acide uriqne. » Ce travail a été fait au laboratoire de M. Schûtzenberg<»r. » VITICULTURE. — Note sur la présence de galles pliyUoxériques développées sponlanénienl sur des cépages européens; par M. Max. Cor\u. (Extrait.) (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) n Cognac, i4 août iS^S. « L'une des particularités les plus curieuses du Phylloxéra vnstntrix est, sans contredit, la ficulté de vivre soit sur les feuilles, soit sur les racines de la vigne. Des objeclious diverses se sont élevées sur l'ideulilé des deux 42.. ( 328 ) types, l'un aérien, l'autre souterrain; elles sont encore soutenues par M. Laliman, de Bordeaux. Elles ont cependant été résolues de diverses manières : i° par l'observation de générations nombreuses, obtenues par le transport direct des individus foiiicoles sur les racines (MM. Signo- ret, Planchon et Lichtenstein); 2° par la constatation des symptômes ordinaires de la maladie déterminée sur les racines par ces individus, no- dosités ou renflements caractéristiques entraînant la mort du chevelu et le dépérissement de la vigne, ainsi que je l'ai montré dans une Note adressée à l'Académie le 21 juillet 1873; 3° par la comparaison exacte des divers individus issus de l'une ou l'autre origine (Notes diverses de la fin de l'année 1873). » On obtient aisément des individus radicicoles au moyen des foiiicoles; mais l'inverse paraît bien plus difficile à obtenir. M. Riley (1) dit avoir observé cette transformation, mais une seule fois, et encore n'obtint-il qu'une seule galle imparfaite; ce fut sur un jeune pied de Clinton [Fitis ripa- ria). M. Balbiani a réussi, vers la fin de l'année 1874, à Montpellier, à faire vivre, sur les feuilles de cépages européens, des Phylloxéras empruntés aux racines. Ces insectes ne déterminèrent pas de galles, comme cela arrive d'ordinaire; ils s'étaient fixés, non pas à la face supérieure, mais à la face inférieure de la feuille. Ces faits, que j'ai pu constater grâce à la complai- sance de cet habile observateur, ne donnent prise à aucune des objections qu'on pourrait faire à l'expérience de M. Riley, faute de renseignements précis; les vignes furent, en effet, séquestrées et ne pouvaient receler aucun individu foliicole provenant soit de plantes voisines, soit de colonies anté- rieures, ayant vécu sur la même plante (les galles n'ont jamais été observées dans l'Hérault). J'ai montré (2), par un certain nombre d'expériences, que les Phylloxéras préfèrent de beaucoup la nourriture que leur offrent les racines à celle que leur présentent les feuilles; et, parmi les diverses espèces de vignes, les vignes européennes, dérivées du f^ilis vinifera, semblent peu leur convenir. M. Signoret, M. Balbiani, M. Laliman ont obtenu des galles sur un certain nombre de cépages européens (chasselas et malbec), mais toujours à l'aide d'individus tirés des galles de vignes américaines prove- nant des cultures de Al. Laliman. M. Planchon est le seul qui ait signalé la présence de galles phylloxériques développées naturellement en dehors de la propriété de M. Laliman, à Bordeaux. C'est à Sorgues qu'il trouva, une ( 1) Sl-r annual Report of the state entomologist, 1873, p. 44> 6' "lote 12, p. 6g. (2) Comptes rendus, 6 octobre 187 3 et suiv. ( 3a9 ) seule fois, deux ceps de vigne, que M. H. Mares rapporta, avec doute, au tinto, et qui étaient chargés de galles. Les galles ne furent retrouvées en ce point ni ailleurs, malgré les nombreuses recherches. M. le D" Plumeau crut même pouvoir, dans une Communication spéciale qu'il fit devant la section de Zoologie de l'Association française pour l'avancement des sciences (Bordeaux, 1872), contester celte observation. » J'ai été assez heureux pour observer divers pieds de vignes euro- péennes munies de galles. Le 1 1 août dernier, en étudiant le résultat de traitements effectués dans un vignoble, j'ai rencontré un cep de vigne complètement couvert de galles phylloxériques : c'était dans la propriété de M. M. Hennessy, près de Cognac. L'apparence générale était celle de feuilles fortement crispées, comme cela se présente souvent sous l'influence de VEri- neum : les galles étaient abondantes, surtout sur les feuilles supérieures; on en voyait aussi, mais en moindre nombre, sur les feuilles inférieures (i). » Les galles trouvées à Cognac sont, pour la plupart, dépourvues d'œufs et noires à l'intérieur. Il semble que l'insecte n'y ait pas trouvé une nour- riture convenable à son développement. Ce fait s'est présenté, dans les galles obtenues par M. Laliman, sur le malbec et le chasselas. J'ai pu obte- nir le développement des galles sur le Fitis monticola, qui m'avait été fourni par l'obligeance de M. Darieu, de Bordeaux (2). Des galles bien constituées furent de même obtenues sur les feuilles du rUis Amurensis des bords du fleuve Amour, venus de pieds envoyés par M. Regel, de Saint-Pétersbourg, au Muséum de Paris; mais ces galles, comme celles de nos vignes euro- péennes, ne contenaient qu'un nombre très-faible d'œufs; il fut, par contre, possible d'y constater les générations successives du Phylloxéra vastalrix (1) M. Mouillefert était présent, ainsi que MM. Jouffroy et Comte, attachés au laboratoire de Cognac : nous avons pu trouver sept autres pieds analogues sur un rayon d'une cin- quantaine de mètres. Le cépage me parut être de la Folle-blanche, variété fréquemment cultivée dans la Charente : cette détermination a été vérifiée par M. Lecoq de Boisbaudran et M. Thibaut, propriétaire à Crouin. La constatation des galles phylloxériques avait été recommandée par la Commission au commencement d'août 1872, spécialement à l'instigation de M. Milne Edwards. Toutes les recherches faites dans ce sens, soit à Bordeaux, soit à Montpellier, dans les vignobles avaient été inutiles. (2) La Fitis monticola, Buck., outre son intérêt cultural (car ses fruits sont agréables au goût ), offre aussi un intérêt historique; c'est sur les feuilles de cette espèce que M. Planchon a rencontré, sur des échantillons récoltés au Texas par Berlandier, botaniste suisse, en i834, les premières galles dont la constatation soit authentique. ( 33o ) développées 5«r/e6oi5 de cette espèce. Sur les jeunes feuilles d'une vigne tirée de l'école botanique du Muséum et étiquetée Vids cordifolia ( ampélopsis coi- data?), les jeunes Phylloxéras des galles se fixèrent, mais ne tardèrent pas à périr, et, à la place qu'ils avaient occupée, se montrèrent des points noirs analogues à ceux qu'on observe chez nos vignes européennes. Sur les feuilles du Cissus aconitifolia, les Phylloxéras refusèrent absolument de se fixer. » Il ressort de là que toutes les Ampélidées et même que toutes les espèces du genre Filis ne sont pas également propres au développement foliicole du Phylloxéra. » Quelle est l'origine des Phylloxéras vivant sur les feuilles? Il est pro- bable qu'ils proviennent, suivant l'hypothèse de MM. Planchon et Licli- tenstein, de la génération d'ailés qui se seraient fixés sur les feuilles. Sans rien préjuger sur ce fiit, il est certain que les premières galles que l'on peut observer au printemps chez M. Laliman sur ses vignes américaines y sont extrêmement rares. )) Au mois de mai 1874, dans la propriété de la Touratte, à la Bastide (près de Bordeaux), il n'y avait qu'une douzaine de galles sur l'ensemble des vignes américaines, qui, d'ordinaire, en sont abondamment chargées. Deux feuilles, portant en tout trois galles, furent enroulées autour du bourgeon terminal d'un pied de Fitis monticola; il y eut un développement successif de galles nouvelles, dont le nombre s'éleva à 62. Les trois galles, primiti- vement produites chacune par un individu unique, donnèrent ultérieure- ment naissance à un nombre considérable de Phylloxéras. En admettant 5o œufs par galle, nombre évidemment trop faible, on arrive à un total de 3ioo individus. Cette expérience, faite en petit siu^ un pied de vigne peu développé, montre quelle doit être la prolification possible sur un cep muni d'une gi-ande quantité de pousses terminales, où les insectes peuvent se fixer aisément. ■n Ces dernières observations confirment celles de M. Riley [loc. cit.) sur la production successive de galles nouvelles aux dépens de rares individus printaniers. » « M. J. VixoT présente à l'Académie un instrument auquel il donne le nom de sidéroscope , et qui est destiné à permettre à toute |)ersonne, si étrangère qu'elle soit aux notions d'Astronomie, de trouver facilement les constellations et les principales étoiles. » Il se compose de deux montants qui soutiennent un tube viseur, et qui (33i ) sont fixés verticalement sur une platine à rofation horizontale. Sur cette platine est une boussole. Tout l'appareil, sauf l'aiguille aimantée, est en bois, zinc et cuivre. La rotation de la platine amène, sous l'une des pointes de l'aiguille aimantée, le degré de la rose des vents que l'on veut; le tube viseur est muni d'une aiguille qui permet de l'incliner d'une quantité donnée. La machine est ainsi montée en altazimut, et il suffit qu'un ta- bleau bien complet donne, à des dates et à des heures suffisamment rappro- chées, le degré de la boussole qu'il faut amener sous la pointe bleue de l'aiguille et le degré dont il faut incliner le tube viseur pour que l'on voie dans ce tube telle ou telle partie du ciel, pour que le but indiqué soit at- teint, » D'après le conseil- qui lui a été donné par M. Janssen, l'auteur a mo- difié l'appareil de manière qu'il put être disposé parallactiquement. La plan- chette qui forme le support a été articulée à charnière avec une autre plan- chette qui reste horizontale. Deux arcs de cercle divisés et deux vis de pression permettent de rendre la première planchette parallèle à l'équateur. Une aiguille fixée à la platine tournante se meut sur un nouveau cercle divisé, et l'on peut alors suivre les étoiles en ascension droite et en décli- nai.son. » (Commissaires: MM. Faye, d'Abbadie.) M. Trêve soumet au jugement de l'Académie, par l'entremise de M. l'A- miral Paris, une Note sur un « Mode de signaux propres à diminuer la fré- quence des abordages en mer ». L'auteur s'est proposé d'obtenir un signal permettant à l'officier de quart, lorsqu'il aperçoit un navire à une petite distance, de lui indiquer la manœuvre qu'il commande, et cela d'une manière instantanée. Le procédé auquel il s'est arrêté consiste dans l'emploi d'un feu Costou, vert ou rouge, dont on produirait l'inflammation par l'électricité : le feu vert in- diquerait que le navire se jette sur tribord^ le feu rouge, que le commande- ment a été bâbord. (Commissaires : MM. Paris, Jurien de la Gravière, Dupuy de Lôme,) M. A. IVetter adresse un nouveau Mémoire relatif à la pourriture d'hô- pital et à l'emploi du camphre, (Renvoi à la Commission du prix Chaussier,) ( 332 ) MM. DctoM et BuRQ adressent une seconde Note relative à l'action exercée par le cuivre et ses composés sur les animaux. (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) M. d'Arban de Blanzac adresse une nouvelle Note relative à la Météo- rologie pratique. (Renvoi à l'examen de M. Ch. Sainte-Claire Deville. M. Trémoulet adresse une Note concernant les mesures à prendre pour prévenir le retour des inondations. (Renvoi à la Commission nommée.) M. L. Hugo adresse une nouvelle Note relative à divers polyèdres régu- liers trouvés dans les collections du Musée britannique. (Renvoi à l'examen de M. Tresca.) M. Macmené adresse, à propos d'une Communication récente de M. A. Béchamp, une Note portant pour titre : « Observation relative à un acide dextrogyre du vin ». (Renvoi à l'examen de M. Peligot.) CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'Instruction publique transmet une Lettre qui lui est adressée par M. le Ministre des Finances, à l'effet de connaître l'opinion de l'Académie, sur un procédé indiqué par M. Maumené pour déterminer la richesse des vinaigres et de l'acide acétique au moyen de son gazhjdro- mètre. Cette Lettre sera transmise à M. Peligot. PHYSIQUE DU GLOBE. — Analyse des dégagements gazeux de l'île Saint-Paul ; par M. Ch. Vélain. « L'activité volcanique de l'île Saint-Paul se manifeste encore actuelle- ment par des sources thermales et des dégagements gazeux abondants. Tous ces phénomènes sont pour ainsi dire localisés sur les parois inté- ( 333 ) rieures du cratère dans l'ouest, suivant une large bande dirigée sensible- ment du sud-est au nord-ouest. Cette ligne est encore jalonnée à l'exté- rieur par des dégagements tumultueux qui se manifestent en face de la jetée du sud, à 200 mètres de terre environ, depuis les fonds de 20 mètres jus- que sous 3o mètres d'eau. » De nombreuses analyses faites sur place dans les fumerolles du cra- tère m'ont permis de reconnaître que de l'acide carbonique, de l'oxygène et de l'azote, avec une plus ou moins grande quantité de vapeur d'eau, s'y dégageaient dans des proportions qui restaient sensiblement fixes pour chaque fumerolle, mais qui variaient avec chacune d'elles. A diverses époques, pendant notre séjour, j'ai recueilli ces gaz dans des tubes de verre souciés à la lampe, suivant les méthodes indiquées par M. Ch. Sainte- Claire Deville, et j'ai pu, de cette façon, reprendre plus complètement toutes les analyses au moyen de l'appareil Doyère, dans le laboratoire des Hautes Études, sous la direction de M. Fouqué. Ce sont les résultats de ces analyses que je soumets aujourd'hui à l'Académie. » A l'angle de la jetée du nord, des fumerolles abondantes et continues se voient sur le rivage, surtout à marée basse; le gaz qui s'y dégage possède une température de 78 à 80 degrés C. ; il est très-riche en azote, et sa com- position est la suivante : 21 octobre. lo novembre. Acide carbonique i4>24 i4,8o Oxygène •7>oi 16, 34 Azote 68,75 68,86 100,00 100,00 )) Cette grande proportion ne se retrouve plus au fond du cratère, à l'extrémité sud-est de la ligne signalée plus haut; là, sur de petites plages de sable qui découvrent à mer basse, le gaz qui se dégage avec bruit est plus riche en acide carbonique. Acide carbonique 94 >7 * Azote ^>'29 100,00 » L'oxygène, en outre, a complètement disparu. La température des points où s'effectuent ces dégagements est en moyenne de 92 degrés; elle excède donc de 10 à 12 degrés celle des fumerolles de la jetée du nord. » On retrouve encore une grande proportion d'azote avec absence d'oxygène dans le gaz qui se dégage d'une source située au pied de la grande falaise qui domine la jetée du nord, et que les pécheurs ont amé- C.R., 1875, a= Semestre. (T. LXXXI, >" 7.) 4^ ( 334 ) nagée pour pouvoir y prendre des bains ; sa composition est en centièmes : Acide carbonique 27,33 Azote 72,67 100,00 » Le dégagement se fait par intermittences assez rapprochées et souvent avec violence; j'ai pu seulement constater que la pression du gaz, au mo- ment de sa sortie, était supérieure à celle de o'^'',35 d'eau. » L'azote recueilli ainsi ne saurait provenir d'une plus ou moins grande quantité d'air introduit par imprudence dans les appareils, puisque l'oxygène fait absolument défaut. L'eau de la source, qui marque 42 de- grés, retient en dissolution, comme on devait s'y attendre, une plus grande proportion d'acide carbonique, i litre de cette eau m'adonne, après ébuUition, un gaz qui se composait de : Acide carbonique 9'^ j 26 Oxygène 0)27 Azole 7 ,47 100,00 M Dans les deux sources qui viennent après celle du bain, le dégagement du gaz est à peine sensible. Le gaz retenu en dissolution est composé, pour la première de ces sources, de : Acide carbonique ..... 79,77 Oxygène 4 >84 Azote 15,89 T = 38°. 100,00 et, pour la seconde, de : Acide carbonique 81,67 Oxygène. 5 ,68 Azote 12,65 1=34°. 100,00 La proportion d'acide carbonique y est donc encore très-forte. » Sur tout le parcours de la bande que j'ai signalée plus haut, on pou- vait voir souvent au milieu même du cratère, mais plus spécialement près du rivage, de nombreuses bulles de gaz monter à intervalles inégaux et en des points variables à la surface de l'eau; il était intéressant de rechercher la nature et la proportion des gaz qui devaient être dissous ainsi dans l'eau du cratère, et le rapport qui pouvait exister entre cette proportion et la vie animale dans ce lac intérieur. » A la surface, l'acide carbonique est en faible quantité, 2, 16 pour 100, ( 335 ) mais sa proportion augmente avec la profondeur; ainsi, à aS mètres, on en constate 8,40 pour 100 : l'oxygène y est alors en proportion à peu près égale, 8,94. La température, variable à la surface, est, à cette profondeur, sensiblement constante, et, en moyenne, de 12 à i4 degrés. C'est à ce ni- veau que cesse la vie animale qui était exubérante sur les bords du cratère, surtout entre le niveau de la haute et basse mer. Ainsi une proportion de 8 Y pour 100 d'acide carbonique en dissolution dans l'eau de mer suffit pour empêcher la vie, malgré la présence de 9 pour looenviron d'oxygène. » Enfin, plus profondément, à 4? mètres, j'ai constaté 12, 58 pour 100 d'acide carbonique. » Cette augmentation d'acide carbonique se fait aux dépens de l'oxy- gène, la proportion d'azote restant sensiblement la même, comme on peut en juger par le tableau suivant : Eau de mer puisée à la surface. à 7b mètres. à 47 mètres. Acide carbonique 2,16 8,4o 12, 58 Oxygène i4,38 8,94 6,99 Azote 83,46 82,64 80,42 100,00 100,00 100,00 » A l'extérieur, dans l'eau de mer puisée à la surface, à 5oo mètres en- viron de la passe, au moment du flot, j'ai trouvé une proportion d'oxy- gène tout à fait remarquable. Le gaz dissous dans cette eau a la composi- tion suivante : Acide carbonique o,84 Oxygène 60 ,56 Azote 83 , 60 100,00 » Cette grande quantité d'oxygène, jointe à l'absence d'acide carbonique, peut s'expliquer par l'agitation continuelle de la mer, et peut-être par la présence en ce point de grandes et nombreuses algues [Macrocystispyrifera).'» ASTRONOMIE. — Sur les globes de Blaeu, et sur la découverte faite par lui, en 1600, d'une étoile variable dans la constellation du Cygne, Note de M. Baudet, présentée par M. Tresca. « Au nombre des objets les plus rares de l'histoire des Sciences que possède le Conservatoire des Arts et Métiers, il convient de ranger les deux globes, l'un terrestre et l'autre céleste, de l'an 1622, composés par 43- { 336 ) Willem Jiinszoon Blaeu (i57i-i638), d'Amsterdam, qui se trouvent dans la salle de Géodésie de cet établissement (i). » On sait qu'à partir de iSgg Blaeu, ancien élève de Tycho-Brahé, s'oc- cupa de la construction des globes, et qii'd en fit paraître de trois dimen- sions différentes. Ces globes se répandirent partout, et jouirent longtemps d'une réputation bien méritée. » Son globe terrestre de la plus petite dimension présente cette particu- larité, qu'on y trouve tracée la route suivie par Olivier van Noort dans son voyage autour du monde, en iSgS. » Les globes célestes de Blaeu, qui étaient connus et décrits jusqu'à présent, contiennent une inscription placée près de la constellation et mentionnant la découverte, en 1600, d'une nouvelle étoile dans la poitrine du Cygne. L'inspection d'un globe de Blaeu par Kepler, en 1606, le porta à affirmer que la nouvelle étoile avait été découverte par Blaeu (2); d'autres auteurs ne manquèrent pas de répéter l'assertion du célèbre astro- nome. Cependant l'auteur de cette Note s'est vainement efforcé, pendant longtemps, de trouver dans les ouvrages de Blaeu lui-même quelque men- tion de la découverte en question. » Aussi fut-il très-heureux et très-surpris de trouver au Conservatoire des Arts et Métiers deux globes, d'environ o"',67 de diamètre, pièces uni- ques, dont l'existence lui était inconnue et qui avaient échappé à ses persé- vérantes recherches. » Le globe céleste porte, près de la constellation du Cygne, une in- scription toute différente de celle des globes célestes d'une moindre dimen- sion, qu'il avait pu consulter jusqu'ici. Les termes employés par Blaeu sont décisifs. Ils dissipent les derniers doutes au sujet de sa découverte et vien- nent corroborer, d'une manière authentique, le témoignage de Kepler. » C'est donc bien à la date du 18 août 1600 que le disciple de Tycho- Brahé découvrit, avec une profonde admiration, à ce qu'il dit, la nouvelle (1) Dans une Notice sur la part prise par W. Blaeu dans la détermination des longi- tudes terrestres, que l'auteur de cette Note a eu l'honneur d'offrir aux membres du qua- trième groupe du Congrès de Géographie, il a résumé les titres de Blaeu. La biographie de W.-J. Blaeu, couronnée par la Société des Sciences et des Arts de la province d'Utrecht, de sa médaille d'or, parut en 1871 et fut suivie, en 1872, d'un supplément. Des exem- plaires des deux ouvrages ont été offerts à la Bibliothèque nationale et gracieusement acceptés par M. le Directeur le vicomte de Laborde. Ils sont écrits en néerlandais. (2) Narratiu astronomica de Stella tertii honoris in Cygno quœ, usqiie ad anniim 1601, fuit incngnita nectum extingiiitiir, placée à la suite de : De Stella novd in pede Serpentarii. Joh, Keppleri. Pragae, i6o6. (337 ) étoile qui, d'abord de 3* grandeur, perdit peu à peu son éclat pour dispa- raître à l'œil nu et ne se retrouver que vers la 6n du xvu* siècle. » PHYSIQUE. — Quatrième Note sur (es procèdes d'aimantation, • par M. J.-M. Gacuaix. « Le procédé d'aimantation que l'on a coutume de désigner par le nom de procédé de la double touche peut être analysé de la même manière que celui de la simple touche. » Lorsque deux points M et M' d'un barreau AB d'acier ou de fer doux sont mis respectivement en contact avec les pôles de deux aimants, l'un austral, l'autre boréal, on peut toujours déterminer la distribution du ma- gnétisme dans le barreau par la méthode des courants de désaimantation. Supposons d'abord que les deux aimants, disposés perpendiculairement à Taxe du barreau, aient leurs points de contact M et M' situés à des dis tances égales du point milieu de ce barreau, et considérons eu premier lieu la distribution du magnétisme temporaire. Cette distribution pourrait être déterminée, au moins approximativement, au moyen des courbes qui se rapportent aux cas précédemment examinés; supposons, en effet, qu'au lieu d'établir simultanément le contact des deux aimants en M et en M', on l'établisse successivement : on pourra déterminer les courbes de désaiman- tation qui représentent le magnétisme développé par chacun des deux ai- mants agissant séparément; maintenant, si l'on fait abstraction de la réac- tion que ces aimants exercent l'un sur l'autre, il est clair que, pour obtenir l'ordonnée de la courbe qui représente en un point donné le magnétisme développé par le contact siuiullané des deux aimants, il suffira défaire la somme algébrique des ordonnées qui représentent le magnétisme développé par chacun deux . En opérant de cette manière, on obtient une courbe dont l'ordonnée maxiina, que je supposerai positive, correspond au milieu du barreau; cette courbe coupe l'axe des x en deux points situés symétrique- ment en dehors des points M et M', s'abaisse au-dessous de cet axe, atteint de chaque côté un maximum négatif beaucoup plus petit que le maximum positif, puis se rapproche de l'axe des x à mesure que l'on avance vers les extrémités du barreau. Maintenant, si l'on compare la courbe théorique dont je viens d'indiquer la forme générale à la courbe qui représente réel- lement la distribution du magnétisme pendant le contact simultané des deux aimants, on trouve qu'elles ne présentent pas de différences très-im- portantes. ( 338 ) » Au moyen des notions qui précèdent, on peut résoudre la question suivante : A quelle distance doit-on placer les deux aimants, pour obtenir la plus forte aimantation possible au milieu de l'intervalle qui les sépare? Si l'on considère la courbe de désaimantation qui représente la distribution du magnétisme dans le cas d'un seul aimant, on voit qu'elle n'atteint son maximum de hauteur qu'à une certaine distance d du point de contact. Il résulte de là que, lorsqu'on emploiera deux aimants, on obtiendra l'aiman- tation maximaau milieu de l'intervalle qui les sépare, lorsqu'on donnera à cet intervalle une longueur double de d. J'ai vérifié cette conclusion par des expériences, directes. Dans les conditions de mes expériences, la dis- tance tétait de 20 millimétrés environ, et, pour obtenir l'aimantation tem- poraire maxima, les aimants devaient être placés à 4o millimètres l'un de l'autre. » J'ai supposé que les deux aimants étaient disposés symétriquement à droite et à gauche du point milieu du barreau; dans ce cas, l'aimantation développée au point milieu par les deux aimants est à peu près double de celle qui résulterait du contact d'un seul aimant; mais cette relation ne subsiste plus lorsqu'on déplace les points de contact; lorsqu'ils sont transportés dans le voisinage de l'une des extrémités du barreau, l'aiman- tation développée au milieu de l'inlervalle qui les sépare n'est pas beau- coup plus forte que celle que l'on obtiendrait en faisant agir uniquement celui des deux aimants qui se trouve le plus voisin de l'extrémité du barreau; le second aimant ne contribue que pour une faible part à l'aimantation totale, surtout quand il est très-rapproché du premier. » Les résultats qui précèdent se rapportent au magnétisme temporaire; lorsqu'on considère le magnétisme permanent développé clans un barreau d'acier, on trouve, comme dans le cas du magnétisme temporaire, que la courbe qui représente l'aimantation développée par le contact simultané des deux aimants peut être obtenue au moyen de celles qui représentent les aimantations développées par chacun des aimants agissant séparément. L'ordonnée de la première de ces courbes est toujours à peu près égale à la somme algébrique des deux autres. Toutefois, la courbe du magnétisme permanent développé par les deux aimants diffère de la courbe du magné- tisme temporaire, en ce qu'elle ne coupe pas l'axe des x. L'aimanta- tion est positive dans toute l'étendue du barreau, si l'on considère comme positive l'aimantation du point milieu. Il résulte de là que certaines por- tions du barreau, qui étaient aimantées négativement sous l'influence des aimants, prennent une aimantation permanente positive lorsque les aimants ( 339 ) sont écartés. Ce résultat me paraît dû à la réaction que la partie moyenne du barreau exerce sur les parties situées en dehors des points de contact. » Nous avons vu tout à l'heure que, lorsque les aimants étaient disposés à égale distance du point milieu O du barreau, il fallait laisser entre eux un certain intervalle pour obtenir en O le maximum d'aimantation tempo- raire; ilfaut augmenter de beaucoupcet intervalle pourobtenirlemaximura d'aimantation pennanenle. Dans les conditions de mes expériences, l'inter- valle correspondant à l'aimantation temporaire maxima est de 4o milli- mètres environ, et celui qui correspond à l'aimantation permanente maxima est compris entre i3o et i/jo millimètres. Ainsi, lorsqu'on fait croître gra- duellement la distance des aimants et qu'on dépasse 4o millimètres, l'ai- mantation temporaire de la tranche située en O diminue, en même temps que son aimantation permanente augmente. Cette sorte de contradiction s'explique, comme tous les faits analogues, par la réaction mutuelle des di- verses parties du barreau. Si l'aimantation de la tranche O dépendait exclusivement du magnétisme inhérent aux molécules de cette tranche, il paraît évident que l'aimantation permanente varierait toujours dans le même sens que l'aimantation temporaire; mais, comme je l'ai déjà fait re- marquer plusieurs fois, il faut tenir compte de la réaction de toutes les parties du barreau; or, quand la distance des aimants est de 3oà 4o mil- limètres, l'aimantation temporaire des parties situées à une certaine distance de O est négative, et par conséquent leur réaction tend à diminuer l'aiman- tation positive de la partie moyenne; à mesure que la distance des aimants augmente, les parties du barreau qui étaient aimantées négativement perdent cette aimantation et finissent par devenir positives ; alors leur réaction sur la partie moyenne renforce l'aimantation de celle-ci, au lieu de l'affaiblir. » ACOUSTIQUE. — Nouvelles flammes sonores. Deuxième Note de M. G. Decharme. (Extrait.) « Dans une Note que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie, le 28 juin dernier, sur la production de vibrations sonores par insufflation d'un courant d'air contre une flamme, j'avais réservé l'explication du phé- nomène, ayant quelques raisons de penser que le gaz injecté ne jouait pas un rôle purement mécanique, mais qu'il avait encore et surtout un rôle chimique. Voici quelques expériences qui viennent à l'appui de cette ma- nière de voir : » 1° Lorsque le gaz de l'éclairage brûle dans un bec de Bunsen, on sait ( 34o ) que la flamme est blanche ou pâle, silencieuse ou bruyante, suivant que les ouvertures latérales sont closes ou débouchées. Si, à l'aide d'un tube de 2 ou 3 millimètres de diamètre, placé horizontalement et affleurant l'ouver- ture du bec, on dirige sur l'une ou l'autre de ces flammes un courant d'air modéré, on obtient, avec la flamme blanche, un son très-fort, tandis qu'a- vec la flamme pâle le son est extrêmement faible et même difficile à pro- duire. L'effet sonore s'explique parla combinaison qui a lieu entre l'oxy- gène de l'air insufflé et l'hydrogène, ainsi que le carbone de la flamme, combinaison qui s'accompagne d'une série de petites explosions très-rap- prochées, dont l'ensemble produit le son perçu. Dans la flamme pâle, où la combustion est presque achevée, le courant d'air ne peut avoir d effet bien sensible, par un nouvel apport d'oxygène, ce qui rend compte de la faiblesse du son produit. » 1° En se servant de deux tubes, l'un de 3 millimètres de diamètre, donnant le gaz de l'éclairage, l'autre de 2 millimètres, fournissant un cou- rant d'acide carbonique de force égale à celle qu'on imprime à l'air, on n'obtient qu'un son faible, même en plaçant l'ouverture de ce tube en con- tact avec le bec à flamme; tandis que, dans des conditions identiques, l'air insufflé produit des sons très-forts et soutenus. L'acide carbonique pouvant subir ici une décomposition au moins partielle, sous l'influence de l'hydro- gène et du carbone très-divisé, répandus dans la partie interne de la flamme, j'ai opéré avec l'azote. » 3° Un jet d'azote ne produit généralement aucun son, ou ne détermine qu'un son extrêmement faible, et même très-difficile à obtenir dans'cer- tains cas, selon le degré de pureté de ce gaz. Un gaz non comburant est donc impropre à déterminer des vibrations sonores. » 4° J'ai alors opéré avec le gaz comburant par excellence, l'ox)^gène. En employant les mêmes dispositions que pour l'air, le bec soufflant l'oxy- gène étant placé dans une flamme de 4o centimètres de hauteur, on ne produit que des sons faibles et aigus. Mais, si l'on mêle à l'oxygène le tiers ou la moitié de son volume d'air, le son commence à devenir plus intense; si l'on éloigne peu à peu de la flamme le bec à gaz oxygène, un son assez fort se fait entendre; tandis qu'il a lieu d'une façon plus marquée, avec l'air seul, quand le tube abducteur reste dans la flamme. D'après cela, pour que la combustion par l'oxygène détermine un son dans la flamme, il faut que ce gaz y arrive mêlé à de l'air, soit entraîné par le jet convenablement éloigné, soit directement soufflé dans la flamme. » 5° Par ce qui précède, on comprendra pourquoi Voxy^gène insufflé dans ( 34i ) une flamme de gaz hydrogène n'y produit qu'un sifflement aigu. On sait aussi que, pour avoir une flamme très-éclairante à la lumière Drummond, il faut qu'elle soit silencieuse, ce qui concorde avec notre interprétation (i). » 6° J'ai opéré avec le proloxyde d'azote, puis avec le chlore. Le premier n'a donné que des sons faibles, mais plus aigus que ceux qu'on obtenait avec l'air; le second, à demi dénaturé par son contact avec le caoutchouc de la boule soufflante, n'a produit que des sons très-équivoques. » 7° Enfin, si l'on agite le tube à jet d'air, de façon à faire passer et re- passer rapidement le courant à travers une flamme de 4o centimètres de hauteur, on produit ainsi une succession rapide de petites détonations très- nettes, qui donnent bien une idée du phénomène sonore, si par la pensée on rétablit la continuité' de ces petites explosions. » En résumé, dans la production des flammes sonores par insufflation, le rôle de l'air est plutôt chimique que mécanique; le son, selon nous, ré- sulte de petites explosions qui se produisent incessamment lors de la com- binaison de l'oxygène de l'air avec l'hydrogène ou le carbone delà flamme en combustion incomplète; et, pour qu'il y ait sou produit, la présence de l'air, ou d'un gaz inerte mêlé à l'oxygène, semble nécessaire, du moins pour que le phénomène sonore soit bien prononcé. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Recherches sur le verre trempé; par MM. V. de Lcynes etCu. Feil. « La cassure des blocs et des plaques de verre trempé, de différentes formes et de diverses dimensions, présente de l'analogie avec celle des larmes bataviques par les circonstances dans lesquelles elle se produit et parla forme et l'arrangement des fragments provenant de la rupture du verre. » En général, il n'est pas possible d'entamer un morceau de verre trempé à l'aide de la scie, du foret ou de la lime, sans que le verre trempé éclate à la façon des larmes bataviques. Cependant, dans quelques cas particuliers, il est possible de scier ou de percer le verre trempé sans déter- miner sa rupture. Ainsi un disque peut être percé à son centre sans écla- ter ; il se brise, au contraire, quand on le perce en tout autre point ou quand on le scie suivant un diamètre. Une plaque carrée de glace de Saint-Gobain trempée montre, lorsqu'on l'examine à l'aide de la lumière polarisée, une (i) En faisantbrùler Vhydrogène et en soufflant de l'air sur la flamme, on obtient des sons plus aigus qu'avec le gaz d'éclairage brûlant dans les mêmes conditions. G. R., 1875, 2» 5emeî(re.(T.LXXXI, N«7.) 44 ( 342) croix noire dont les branches sont parallèles aux côtés du carré. Il est tou- jours possible de scier la plaque suivant ces directions, sans qu'elle se brise. Mais en dehors de ces lignes, parallèlement ou transversalement à leurs directions, on ne peut pas parvenir à scier ou à percer la plaque sans la briser, comme cela peut se voir sur les nombreux échantillons que nous présentons à l'Académie. » En regardant à la lumière polarisée les deux fragments provenant d'une plaque carrée sciée en deux, on aperçoit des bandes noires et des franges colorées dont la disposition prouve que l'état moléculaire des frag- ments n'est plus le même qu'avant le sciage. En plaçant ces deux fragments directement l'un sur l'autre, les franges et les bandes noires disparaissent. En les superposant en sens inverse, les franges et les bandes noires pren- nent l'aspect qu'elles présenteraient avec une plaque d'épaisseur double. Ces faits montrent bien que tout est symétrique dans la plaque par rapport au trait de scie. On peut de plus en conclure que, le verre trempé étant dans un état de tension semblable à celui qui existe dans les larmes bata- viques, on pourra toujours le scier ou le percer toutes les fois que les frag- ments résultant de ces opérations pourront prendre un nouvel état d'équi- libre stable. L'étude dans la lumière polarisée permet d'indiquer la marche à suivre pour arriver à ces résultats. En dehors de ces conditions, le verre éclate à la façon des larmes bataviques. Dans le cas de rupture, les fragments sont toujours disposés symétriquement par rapport au point où l'équilibre a d'abord été rompu. Pour les blocs et les plaques d'une certaine épaisseur, il est extrêmement rare que la trempe soit la même sur les sur- faces opposées. Ils se brisent alors en fragments plus ou moins réguliers provenant de l'action des différentes tensions produites par la trempe sui- vant des directions qui dépendent de la forme du verre et du mode de distribution de la trempe. Avec des plaques très-minces, la trempe est plus uniforme, et, la tension étant plus forte suivant les petites dimensions, la brisure est plus régulière. Les fragments sont plus allongés, toujours symé- triques par rapport au point qui a reçu le choc déterminant la rupture, et ils présentent souvent des effets de craquelé très-remarquables. » Le verre trempé par son aspect ne diffère pas du verre recuit; cepen- dant on y observe plus fréquemment que dans ce dernier la présence de bulles qui atteignent parfois un volume considérable. Certains physiciens avaient pensé que ces bulles, qu'on rencontre souvent dans les larmes bata- viques, provenaient du retrait du verre intérieur après la solidification par la trempe de la couche extérieure. Ils admettaient que ces espaces étaient ( 343 ) vides de toute matière pondérable, et ils leur avaient même attribué la cause d'explosion des larmes. On avait cru aussi, ce qui est plus exact, que ces larmes, étant généralement obtenues avec du verre commun et mal affiné, on y retrouvait les bulles provenant de la mauvaise fabrication du verre servant à les préparer. Cependant, comme nous avions remarqué plusieurs fois de grosses bulles dans des blocs trempés de crown et de flint, préparés et affinés avec beaucoup de soin, nous avons étudié de plus près les circonstances dans lesquelles elles se forment, afin d'en trouver la véritable cause. » Et d'abord l'expérience montre que ces bulles se produisent presque subitement au moment de la trempe dans du verre en apparence homo- gène. Nous avons constaté ce fait en trempant des masses de flint et de crovrn dans lesquelles, à première vue, on n'apercevait aucune bulle. Cela se manifeste également dans ces grosses boules en verre de Saint-Gobain que M. Biver a eu l'obligeance de nous remettre. Ces boules laissent dé- gager subitement, au moment de leur brusque solidification à l'air, des bulles assez nombreuses qui restent emprisonnées dans leur masse. » En second lieu, lorsqu'on recuit ces verres, on reconnaît qu'après le recuit les bulles semblent avoir disparu; mais, en se servant de la loupe, on aperçoit des bulles extrêmement petites à la place des bulles volumi- neuses qui existaient dans le verre trempé. Le même verre étant trempé de nouveau, les bulles reprennent par la trempe leur volume primitif. » Nous avons pris un bloc de verre trempé présentant des bulles dont nous avons marqué la place; nous l'avons recuit pour pouvoir le scier. Nous avons séparé ainsi les parties qui contenaient des bulles de celles qui en étaient exemptes; puis nous avons trempé de nouveau les différents fragments ainsi obtenus. Les btdles ont reparu dans ceux où elles se trou- vaient déjà; mais nous ne sommes jamais parvenus à en produire dans les fragments au milieu desquels une première trempe n'en avait pas déve- loppé. Enfin nous mettons sous les yeux de l'Académie une baguette en verre mal affiné, dont une des extrémités a été plus fortement chauffée que l'autre. Cette baguette a été ensuite trempée. Il est facile de constater que, dans la partie la plus fortement trempée, les bulles présentent un vo- lume bien plus considérable que dans la portion qui a été moins trempée. » Ce sont donc les bulles extrêmement petites provenant des matières gazeuses retenues par le verre qui subissent, par le fait de la trempe, la dilatation énorme qui les amène au volume qu'on observe dans le verre trempé. 44.. ( 344 ) » Or, au moment où le verre se trempe, sa densité diminue et son voliune augmente, comme cela aurait lieu sous l'influence d'une traction considé- rable exercée sur sa surface. C'est sous l'influence de cette traction, qui produit sur ces bulles gazeuses le même effet qu'une diminution de pres- sion, qu'a lieu leur dilatation. Des bulles à peu près sphériques acquièrent ainsi un diamètre au moins douze fois plus grand, ce qui correspond à un volume au moins de dix-sept cents à dix-huit cents fois plus considérable; et, par suite, si la loi de Mariette est applicable dans ce cas, à une pression dix-sept cents à dix-huit cents fois plus faible. » Nous continuons l'étude de ces faits qui, tout en jetant du jonr sur la nature du verre trempé, permettront peut-être aussi d'expliquer certains phénomènes naturels. » CHIMIE. — De quelques sulfocarbonates mélalliques doubles; par M. A. Mermet. « Les sulfocarbonates alcalins donnent des cristaux si déliquescents, qu'on ne peut ouvrir les flacons qui les renferment sans voir l'humidité les altérer immédiatement; dans de semblables conditions, leur détermination cristallographique devient presque impossible. J'ai pu obtenir des cristaux mieux définis, et surtout plus maniables, en combinant les sulfocarbonates alcalins aux sulfocarbonates des métaux proprement dits. Les solutions salines à oxyde soluble dans l'ammoniaque, comme les solutions de nickel, de cobalt, de cuivre, de fer au minimum, de zinc, semblent bien se prêter à ces préparations; jusqu'à présent, j'ai réussi à isoler des cristaux de sul- focarbonatp double de potassium et de nickel. » Pour faire cette préparation, on verse dans un sel de nickel, peu à peu et en agitant, un sulfocarbonate dissous; il se produit un préci|)ité de sul- focarbonate de nickel. Si l'on ajoute lui excès du réactif précipitant, le sulfocarbonate de nickel se dissout; si maintenant on laisse reposer le li- quide dans le vide sec, pendant plusieurs jours, il abandonne des cristaux brillants bien définis et assez maniables pour qu'on puisse faire l'étude cristallographique. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur un réactif propre à reconnailre les sulfocarbonates en dissolution ; par M. A. Mermet. « Il est intéressant de pouvoir reconnaître, dans les produits qui sont livrés aux viticulteurs sous le nom de sulfocarbonates, la présence de ces ( 345 ) composés. J'ai trouvé, dans le nickelate d'ammoniaque en solution ré- cente et très-étendue, un réactif des plus sensibles. )) Pour faire un essai, on verse dans un tube fermé quelques gouttes d'une solution de sulfate ou de chlorure de nickel, un excès d'ammo- niaque et de l'eau jusqu'à décoloration; on mélange ces différents liquides par l'agitation; si maintenant on verse, dans la liqueur ainsi préparée, quelques gouttes du produit à essayer, s'il contient la plus petite trace de sulfocarbonate dissous, on voit se produire une teinte groseille tout à fait caractéristique. Il arrive souvent que le commerce vend, au lieu de sul- focarbonates, des solutions de foie de soufre; dans ce cas, il se produit avec le réactif une teinte jaune; si l'on fait l'expérience avec un monosul- fure alcalin, on obtient une teinte brune ou noire, suivant l'état de concen- tration. » J'estime qu'avec le nickelate d'ammoniaque on peut reconnaître avec certitude un sulfocarbonate dans une solution récente à 5-5-^; on pour- rait même, avec quelques précautions, constater la présence dans une solu- tion récente à 877^770, mais alors l'expérience deviendrait douteuse. » Réciproquement, je propose, comme un réactif nouveau et très-sensible des sels de nickel, la solution aqueuse d'un sulfocarbonate alcalin. » BOTANIQUE APPLIQUÉE. — De la partie active des semences de Courge em- ployées comme lœniicides. Note de M. E. Heckel, présentée par M, Cha- tin. (Extrait.) « Depuis quelques années, les semences de quelques Cucurbitacées, et particulièrement celles de Pepons et de Potirons, sont revenues en honneur comme taeniifuges. Le mode d'administration consiste à faire ingérer, après un purgatif huileux, une dose variable (100 à 200 grammes environ) de se- mences débarrassées de leur testa, sous la forme d'une pâte diluée dans l'eau. On connaît les résultats avantageux de cette pratique; mais on ignore à quelle partie de la graine il faut en attribuer le mérite. Quelques travaux récents ont pu laisser croire à tort, comme nous allons le voir, que la pro- priété anthelminthique réside exclusivement dans l'embryon. Dans l'état de la question, il m'a paru intéressant de faire quelques recherches sur la va- leur comparative des diverses parties constituantes des graines de Cucurbita pepo et maxima. » Mes expériences ont porté d'abord sur l'endoplèvre, de couleur verte, qui recouvre immédiatement l'embryon; elles se sont étendues ensuite à ( 346 ) ce dernier organe lui-même. Dans quatre cas de taenia bien constatés, j'ai donné deux fois la totalité de 300 grammes de graines dépourvues de pé- risperme (tegmen et testa), c'est-à-dire 1 83 grammes de substance environ, qui, mise sous forme de pâte et additionnée de sucre, a été ingérée sans autre précaution que l'administration d'un purgatif huileux avant et après l'ingestion. L'entozoaire n'a pas été expulsé. » La portion correspondante d'endoplèvre mise en réserve a été donnée aux deux autres sujets; chacun d'eux ingéra i-j grammes de cette pel- licule, sous forme de pâte mélangée à du sucre. i5 grammes d'huile de ricin avaient été donnés au préalable, nous allons dire dans quel but, deux heures avant la prise du tasnifuge; la même dose du purgatif huileux fut renouvelée dans la même journée, trois heures après l'ingestion de la pellicule verte, afin d'assurer l'expulsion du tcienia par les selles. Le ver tout entier fut rendu. )) Ces deux faits nous ayant paru probants, l'expérience fut renou- velée et suivie du même succès. Dès lors nous avons dû porter notre atten- tion sur cette partie de la semence jusqu'ici réputée inactive, et nous l'a- vons trouvée constituée par deux membranes intimement unies, que l'on sépare par la macération dans l'eau. La première, anhiste, renferme une quantité de résine assez appréciable, que nous croyons être l'agent actif dont l'huile de ricin assure l'action par une prompte dissolution. Ce corps gras donné au préalable agit donc à la fois comme dissolvant et comme purgatif. Cette résine renfermée en petite quantité dans l'endoplèvre (r gramme environ pour ij de pellicule) mérite d'être étudiée avec soin : c'est sur elle que portera désormais notre attention. La seconde membrane organisée renferme plus de chlorophylle que de résine. » PALÉONTOLOGIE. — Faune quaternaire des cavernes des Baoussé- Rousse, en Italie, dites grottes de Menton. Note de M. E. Rivière, présentée par M. de Quatrefages. » Les ossements d'animaux que j'ai recueillis depuis cinq ans (de 1870 à 187.^) dans les cavernes des Baoussé-Roussé, on Italie, dites grottes de Menton, cavernes qui ont servi à la fois d'habitation et de sépulttu'e à l'homme qtiaternaire, appartiennent aux quatre classes des Vertébrés, Mammifères, Oiseaux, Reptiles et Poissons. » Ils constituent une faime extrêmement nombreuse, que j'ai déterminée avec le bienveillant concours de M. le D'' Sénéchal, aide-naturaliste au ( 347 ) Muséum d'Histoire naturelle et conservateur des galeries d'Aiiatomie comparée, et que j'ai résumée par ordres, tribus et genres dans le tableau suivant : VERTÉBRÉS. Â. MAMMIFÉRIiS. 1° Chéiroptères. — Vespertilionx. — Vespertilio pipistrellus, — Vespertilio. , . (i). 2° Insectivores. — Echinoïdiens. — Erinaceus. — Talpiens. — Talpa. 3° Carnassiers. — Ursides. — Uisus spelseus^ — Ursus... (plus pelit que le Spelaeiis, peut-être l'Arctos, — Mêles taxiis. — Canidés. — Canis Itipns (de très-grande taille), — Canis. . . ( trois variétés de tailles différentes, intermédiaires au Loup et au Renard), — Canis vulpes, — Canis aureus. — Vermiformes. — Gulo spelœus, — Mustela (deux variétés), — Putorius, — Lutra. — Hjénides. — Hygena spelaea. — Félidés. — Felis spelaea, — Felis. . . (plus petit que le Spclœa, bien qu'adulte), — Felis antiqua, — Felis calus, — Felis lyn.x. 4° Rongeurs. — Sciuriens. — Arctomys priinigenia, — Arctomys. . . (adulte et plus petit que le Primigenia). — Marins. — Mus teclorum, — Mus arvalis, — Mus muscar- dinus, — Arvicola. — Caslorins. — Castor (2). — Lépoiins. — Lepus cuniculus. 5° Proboscidiens. — Elephas. — Elephas(3). 6° Pachydermes. — Rhinocéroïdes. — Rhinocéros tichcrhinus. Solipèdes. — Equus cabal- lus (de grande taille). — Equus (beaucoup plus petit, quoique adulte). — Equus asiaus (?). — Suilliens. — Sus scrofa. — Sus polucci. — Sus de différentes tailles. 5° Ruminants. — Cervidés. — Cervus alces. — Cervus canadensis (4). — Cervus elaphus. Cervus corsicus (?). — Cervus capreolus. — Antilopidcs. — Antilope rupieapra, — Capra primigenia. — Bos primigenius. — Bos (deux variétés parfaitement adultes et plus petites que le primigenius). 8" Cétacés (5). — Delphinides, — Delphinus (6). B. Reptiles. Batraciens anoures. — Raniformes, — Rana. (i) Représenté par un maxillaire inférieur beaucoup plus grand que le maxillaire du genre Pipistrellus, (2) Le Castor est représenté dans les grottes de Menton par une dent incisive d'un quart plus grande que chez le Castor actuel. (3j De l'Éléphas je n'ai trouvé qu'un fragment de dent molaire, trop incomplet pour pouvoir déterminer l'espèce à laque/le il appartient. (4) Ou du moins de la taille du Canadensis. (5) M. F. Forel avait déjà trouvé, en i858, dans les grottes de Menton, un fragment de vertèbre appartenant à un Cétacé de la taille du ('aihalot. (6) 11 est représenté par une vertèbre coccygienne. ( 348) C. Oiseaux. i" Oiseaux de proie. — Diurnes. — Vultur. — Falco. — Aquila. — Nocturnes, — Stryx. 2" PASSKRiAUX. — Dentirostrcs. — Turdus. — Conirostrcs. — Fringilla. — Coraces. — Corvus. — Pica. 3° Galunacées. — Columbins. — Columba. — Gallinacées proprement dits. — Tetrao (plusiems variétés dilférentes par la taille). — Perdix. 4" Palmipèdes. — Lamellirostres. — Cycnus. — Anas (plusieurs variétés). » Quant aux Poissons, dont j'ai retrouvé les pièces osseuses et qui termi- nent la série des Vertébrés, contemporains des squelettes hmnains décou- verts jusqu'à ce jour dans les grottes de Menton, en Italie, ils seront l'ob- jet, avec les Mollusques trouvés dans le même milieu, d'une prochaine Note. » A 4 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures trois quarts. J. ,B. Ouvrages reçus dans la séance du g août iSyS. Index io vol. I to XIll. Observations on the geims Unio, tocjellier with des- cription of new species of the familj Unionidœ, etc ; by IS.\AC Lea, vol. III. Philadelphia, 1874 ; in-4°. Proceedings of the American Academy of Arts and Sciences ; new séries, vol. I; whole séries, vol. IX. Boston, J. Wilson, 1874? in-8°. Studj bibliocjrafici e biografici sulia storia délia Geografa in Italia, pubblicali per cura délia depulazione minisleriale. Roma, tipog. elzeviriana, 1875; gr. in-8"- Delta realla dei moli microsismici ed osservazioni sui medesimi fatte neW anno iS'j'i-iS'] li,nel Collegio alla Querce presso Fireiïze. Memoria del P.D.-T. Bertelli, Barnabita. Roma, tip. délie Scienze matematiche e fisiche, 1875. (Esiratto dagli Atti deW Accademia pontificia de ïiwofj Xûicet.) [Présenté par M. d'Abbadie.] COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 23 AOUT 1875. PRÉSIDENCE DE M. FREiMY, MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIK. ASTRONOMIE. — Comparaison de la théorie de Saturne avec les observa- tions. Masse de Jupiter. Tables du mouvement de Saturne. Noie de M. Le Veukier. K J'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie les théories analytiques des quatre planètes supérieures : Jupiter, Saturne, Uranus et Ncptiuie. » Elles devaient être comparées aux observations, comme l'ont été an- térieurement les théories des quatre planètes inférieures: Mercure, Vénus, la Terre et Mars. » Le travail a été effectué pour Jupiter : j'ai rendu compte à l'Aca- démie du résultat, dans la séance du 12 janvier 1874- » Les observations de Jupiter faites pendant cent vingt ans, soit à Green- wich, soit à Paris, se sont trouvées représentées avec toute l'exactitude dé- sirable : d'où l'on conclut que Jupiter n'est soumis à aucune action sensible autre que celles qui résultent des planètes connues. » Le travail correspondant concernant la planète Saturne, que je pré- sente aujourd'hui à l'Académie, a offert quelques légères difficultés de plus. M N'en exagérons pas l'importance. Pendant les trente-deux aiuiées des observations modernes, de iSSy à 1869, l'écart entre la théorie et le calcul G. R , 1876, 1" ii4> en 1839, à un écart de — 5",o, en 1844, variation de 9", 9 en cinq ans, suivant les observations de Greenwich, de 9", 5, suivant les observations de Paris. » Les soins donnés à la théorie ne permettent pas de l'en rendre res- ponsable; et d'ailleurs on ne voit pas quels termes ou quel groupe de termes pourraient ainsi troubler rapidement le mouvement en cinq ans, à une époque donnée, tout en respectant la régularité du mouvement pen- dant les vingt-cinq ans qui ont suivi. ( 354 ) » Nous sommes porté à conclure que l'écart constaté tient non à la théorie, mais aux observations elles-mêmes. » Mais s'agit-il d'un mouvement réel du centre de gravité de la planète ou s'agit-il d'erreurs dans les observations? Nous écartons, comme de droit, tout effet qui serait dû à la présence des satellites. » Reste la présence de l'anneau , qui ne peut non plus sans doute troubler le mouvement du centre de gravité de la planète, mais qui pour- rait influer sur l'exactitude de l'observation? » W. Struve et son fils, notre éminent confrère, M. Otto Struve, ont constaté une excentricité de l'anneau dont la loi nous est inconnue. » En mettant encore cette cause de côté, il reste l'influence que les différents aspects de l'anneau doivent avoir sur ^exactitude des observa- tions, suivant que, disparaissant complètement, il laisse voir la planète sous la forme d'un disque entier, ou bien que, se présentant dans sa forme évasée, il couvre de son ombre une partie variable du disque de la planète, laisse voir l'anneau obscur, permettant d'ailleurs quelquefois d'observer les deux bords de l'astre, et dans d'autres circonstances n'en laissant voir qu'un seul. M Toutes ces circonstances si variées n'ont-elles pas dû apporter dans l'observation des temps des passages de la planète au méridien et produire sur les équations personnelles aux observateurs des perturbations qui, assez notables dans les observations anciennes, comme on en a déjà des exemples pour d'autres planètes, sont allées en diminuant à mesure que le système des observations s'est plus perfectionné, et particulièrement de nos jours. » L'Académie sait que j'ai profité dernièrement de la présence de M. Struve pour lui demander avis sur ce sujet épineux. » M. Struve, parti pour Leyde, m'écrit qu'il a mis la question en dis- cussion dans le congrès astronomique qui s'y réunissait. Il va revenir à Paris et reprendra la parole. n Quoi qu'il en soit, les Tables du mouvement de Saturne, fondées sur la comparaison de la tliéorie avec les observations, sont prêtes aujourd'hui. Elles vont être imprimées pour être mises à la disposition des astronomes. » Nous demandons la permission de renvoyer à la prochaine séance ce que nous avons à dire au sujet de la masse de Jupiter, le sujet étant délicat et demandant quelques explications i)articidières. » ( 355 ) GÉOMÉTUJE. — Théorèmes dons lesquels entre une condilinn d'égalité de deux segments rectilignes; par M, Chasles. § II. — On CONSlDÈBIi TKOIS COURBES u'oRUnt ET DE CLASSE (QUELCONQUES. » Xrt. Le lieu d'un point x pris sur la tangente d'un point 6 d'une courbe U", et dont la distance à un point P est égale à la distance du point 0 à un point O, est une courbe de L'ordre a ( m -l- n). » Hb. Le lieu d'un point x d'oii l'on mène à deux combes U" TJ"" deux tangenteSj dont la seconde est égale à la distance du point de contact de la pre- mière à un point O, est une courbe de l'ordre a ( mn" -l- riin" + nn" ). M X c. Le lieu d'un point x pris sut la tangente d'un point 6 d'une courbe V", et dont ta distance à un point O est égale à une tangente 6Q' menée du point Q à une autre courbe U"', est une courbe d'ordre 2 (mm' + mn' + nn'). « Xc/. Le lieu d'un point x d'où l'on mène à deux courbes U", U"' deux tangentes xQ, xô', dont la seconde est égale à une tangente 60" menée du point de contact 0 de la première à une courbe U"", est une courbe de l'ordre 1 [niiï {ni" -^ 11") + nn" [m' + n')\. a?, nn"['i.iii' -\- 211') u u, n {2m" -h 2n")in x Donc, etc. C'est-;\-(iire : D'un point x on mène n tangentes xB de U"; puis, des « |)oints de contaci, nn" tangentes 90' de U"" ; les tangentes de U"' , de même longueur que ces nn" tangentes, ont leurs e.xtrémités sur nn" courbes d'ordre (2//;' -h 2/;'); elles ont donc nn" ( 2/;/-f- 2«') extré- mités « sur L. D'un point u on mène n' tangentes u &' de U"' ; les tangentes de U"' , de même longueur, ont n' [i.ni" -y- in")m extrémités 0 sur U"; les tangentes en ces points S coupent L en «'( im" -'- in")m poinis x. Donc, etc. » La courbe a, à l'infini, deux points multiples d'ordre nn' n" aux deux points circulaires; m points niidtiples d'ordre 2n' n" aux m points de U"; m' points multiples d'ordre 2nn" aux m' poinis de U" , et m"m points mul- tiples d'ordre 2«' appartenant aux tangentes de U" aux m" m points de cette courbe situés sur les tangentes des m" points de U"" à l'infini. ■» Xla. Le lieu d'un point X d' oit l'on mène à une courbe U"' une tangente, dont un segment intercepté entre ce point et une courbe U,„ soit égala la distance du point de contact de la tangente à un point O, est une courbe de l'ordre 2m (m' -H 2 n'). » La courbe a, à l'infini, deux points multiples d'ordre ni/i' aux deux points circulaires; tn jjoints multi|)lcs d'ordre 2n' aux m pouits de L", et ni points multiples d'ordre 2//1 aux m' pomls de Ll''. ( 356 ) » XI 6. Le lieu d'un point x d'oii l'on mène à une eourbe U"' une tan- gente x6, dont un segment xa intercepté entre le point x et une courbe U„; soi< égal à une tangente menée du point de contact 9 à une autre courbe U"", est une courbe de l'ordre 2 m (m' m" -h m'n" + 2 n'n"). X, n m II 1 u, 2(m'm"-+- m'n"+ n'n")in II X 2m{^in' ni" + m'n" + a/i'n"). n I.a courbe a, à l'infini, deux points multiples d'ordre nin' n" aux deux points circulaires; m points multiples d'ordre 2Ji'ti' aux m points de U^, m' points multiples d'ordre i.mn" aux m' points de U"'; et m" m' points multiples d'ordre 2/?i, sur les tangentes de U"' en ses ?n"»i' points d'inter- section par les tangentes des m" points de U"" à l'infini. » XII. Le lieu d'un point x r/'où l'on mène à U"' et U"" deux tangentes xQ, \6', dont ta seconde est égale à un segment xa compris entre le point x et une courbe\J„, estune courbe de l'ordre mn'(2m"+ 3n"). X, n'm[im"-\-tf) u u, 7i" imn' X mn'(ni"-{- 3/ï"). I) La courbe a, à l'infini, deux points multiples d'ordre mn'n" aux deux points circulaires; n'n" points multiples d'ordre m sur les n n" tangentes communes à U"' et U"", et w" points multiples d'ordre 2mn'nuxm" points de U"". » XIII. De chaque point a d'une courbe U,„ on mène deux tangentes a (5, a 5' à deux courbes U"', U"", et sur la première on prend un point x dont la distance au point de contact 0' de la seconde soit égale à cette tangente a 6' : le lieu de ces points X est une courbe de i ordre mi\' {m" -h 3n"). X, n m n i u :^«"+ 27i")'"n' (IV. ci) X mn'{m"+lin"). » Il y a mn'n" solutions étrangères dues aux m points x da h situés sur U,„. Il reste mn'[m"+ 3n"). Donc, etc. » XIV. Le lieu d'un point x d'oii l'on mène à une courbe U'" ime tangente x 9, égale à un segment aa' compris sur cette di-oite entre deux courbes U,„, U,„,, est une courbe de l'ordre 2mm, (m'+ 2n'). J", n mm, a n u, 2in{m'+ ■2.n')m, x 2nun^[ni'-\~ '5n'). ( .^57 ). » Il y a i}nm,ti' solutions étrangères dues aux points .r de L situés sur les tangentes de U" issues des deux points circulaires de l'infini. 11 reste 2m}n,{m'-h in'). Donc, etc. » XV. De chaque point à d'une courbe U,„ on mène deux tangentes aô,aô à deux courbes U"', U"", et l'on prend sur la première, à partir de soti point de contact, deux segments ôx égaux à la seconde : te lieu des points x est une courbe de l'ordre 2m{m'n"+ m"n' + 2n'n"). Donc, etc. jc, n inn i u u, i[m'n"~>r iii"ii'-\- ii'n")m x » XVI. Le lieu d'un point x f/'où ion mène à deux courbes U"', U"" deux tangentes xO, x6', dont la première est égale à un segment xa fait sur la seconde entre le point x et une courbe U,n, est une courbe de l'ordre mn"(aui'+ 3n'). X, n'21/ui" u , . Donc, etc. u, n m[2m -h n ) oc XVII. Le lieu d'un-pointx d'oii l'on mène à une courbe U"' une tangente xQ égale à une tangente menée à une autre courbe U"", d'un des points a oii cette première xO rencontre une courbe U„, est une courbe de l'ordre m(m'n" + in"n'-f- 3n'n"). § III. — ■ Théorèmes relatifs a quatre courbes. XVIII. Le lieu d'un point x d'oii ion mène à deux courbes U"', U"" deux tangentes xQ, xO' telles, que deux tangentes menées des deux points de contact d, 6' à deux autres courbes U""', U"" soient égales , est une courbe de l'ordre a [ n' n'" m" ( m'" + n" ) 4- n" n'^ m' ( m'" + n'" )] . jc, n'n'" iini^" + 2«" n"n'U2m" 2n m I ni X u . Donc, etc. XIX. Le lieu d'un point x d'oii ion mène à deux courbes U", U"" deux tangentes xO, xô' telles, qu'un segment a.0' compris sur la seconde entre son point de contact et une courbe U,„ soit égal à une tangente menée du point de contact Q de la pr'emièreà une courbe U"'", est une courbe de i ordre 2 m [ n' II" ( m" + n") -f- m' n" ( m'" 4- n'")] . X , n! Il" ( 2 m" -+- 2 n" ) ni u «, n"m[2m"' -^ in"')ni' x Donc, etc. XX. Le lieu d'un point x d'oii ion mène à deux courbes U"',U"" deux tangentes x9, xO', dont la seconde rencontre une courbe \J,„ en un point a d'oii C.R., 1875, a' Semeslrc. (T. LXXXI, ^'• «.) 4^) ( 358 ) /'on mène à une combe U"'" une tangente a 5" égale à la première xO, est une courbe de l'ordre 2mn"(m'n' -H m"'n'+ an'n'"). ,r, 7i' {2m'" -h in") mil" jc II, n"nin"'[2m' + ■in') u . Donc, etc. » XXI. Le lieu d'un point x tel, que deux tangentes x5, x5', menées de ce point à deux courbes U"', U"", satisfassent à la condition qu'un segment 0 a, fait sur la première entre son point de contact et ime courbe U,„, soit égal à une tangente O'O" menée du point de contact de la seconde à une troisième courbeU"'" , est une courbe de l'ordre 2 m [ii'm"(rn" '+ n") -1- n".n"'(ni'-h n')]. )) XXII. Le lieu d'un point x d'oii l'on mène à deux courbes U"', U"" deux tangentes x6, xQ' telles, qu'une tangente menée du point de contact ô' de la seconde à une troisième courbe U"'" soit égale à la distance de ce point 6' à l^un des points a oii la première tangente xQ rencontre une courbe U,„, est une courbe de roi lire mii'(am"m"' -f- 211" 11'"+ m"n"'). » XXIII. Le lieu d'un point x d'oii l'on mène à deuoe courbes U"', U"" deux tangentes x6, xd', sur lesquelles deux courbes U,„, \J,„^ font deux segments égaux a5, a'5', est une courbe de l'ordre 2mm, (m' n" -1- m"n'4- an'n"). X, n'm [2rn" -\- 2n")m, u u, n"m, [2m' ■+- 2ji' )ni x . Donc, etc. » XXIV. Le lieu d'un point x d'où l'on mène à deux courbes U"', U"' deux tangentes xd, xd', dont la première xQ est égale à un segment aa' intercepté sur la seconde par deux courbes U,„ , U,„_, est une courbe de l'ordre 2 mm , n"(m'+ 3 n'). X, 7i'liinni,n" u u , il " mm , ( 2 //i' 4- 2 n' ) x Donc, etc. § IV. — Théorèmes réciproquis des précédents. » La plupart des théorèmes qui précèdent donnent lieu chacun à ini théorème différent, que l'on forme en prenant pour donnée dans le nouveau théorème la conclusion du premier. Tous ces théorèmes se démontrent directement par les mêmes considérations, et seraient une vérification des premiers; mais les limites de cette Communication m'obligent de la res- treindre aux énoncés seuls. J'indiquerai après chaque énoncé le théorème dont il est une réciproque. » XXV. De chaque point a d'une courbe \],„ on mène à deux courbes '[]"',V'' { 359 ) deux tnnrjentes x5, xô', et l'on j)rend sur la première deux segments ax égaux à la seconde : le lieu des points x est une courbe de l'ordre mn' (2 m" -h 3 11") [XII ] . » XXVI. Le lien d'un point x d'oii l'on mène à deux courbes U"',U"' deux tnngentes x5, xO' telles, que la seconde xQ' soit égale à la distance de son point de contact à l'un des points oii la première rencontre une courbe U,„, est une courbe de l'ordre mn'(in"+ 3n") [XIII]. » XXVII. Si^ sur chaque tangente d'une courbe U"', cpd rencontre deux courbes \]„i, U,„, en des points a et a', on prend un point x faisant un seg- ment xa égal à un segment Ûa' compris entre le point de contact 9 de la tcmgente et un point de la courbe U,„ , le lieu de ce point x est une courbe de l'ordre 2mm,(m'+ 3n') [XIV]. XXVIII. — Le lieu d'un point x d'où l'on mène à deux courbesV' , U"" deux tangentes, dont la seconde est égale à un segment compris sur la pre- mière entre son point de contact et une courbe V,,;, est une courbe de l'ordre 2m(m'n"+ tn"n'+ an'n") [XVJ. XXIX. — Si de chaque point a d'une courbe U,„on mène à deux courbes U"', V" deux tangentes xO, xO', et que sur la seconde on prenne ^ à partir du point a, deux segments ax égaux à la première aO, le lieu des points x est une courbe de l'ordre m n"(2 m' + 3 n') [XVI]. » XXX. Le lieu d'un point x d'oii l'on mène à deux courbes U"", U'" deux tangentes dont la première x6' est égale à un segment aô compris sur la seconde entre son point de contact et une courbe U,„, est une courbe de l'ordre m (ni'n" + m"'n' + 3 ii'n") [XVII.] XXXI. — Si de chaque point a d'ime courbe U,„ on mène à deux courbes U", U"" deux tangentes nO, aO', et qu'on prenne sur la seconde, à partir de son point de contact (/', deux segments 6' \ égaux à une tangente 66" menée du point de contact de la première à une troisième courbe U"'", le lieu des points x est une courbe de l'ordre 2111 [n'n'"(iii"H- n") 4- n"m'(m"'+ n'")] [XIX]. XXXII. — De chaque point a d'une courbe U,„ on mène à deux courbes U"', '[]'^"deux tangentes sl6, a 6', etl'on prend sur la seconde tes points x, d'oii l'on peut mener à une troisième courbe U"'" des langeiiles x6" égales à la première tangente 3.6 : le lieu de ces points x est une courbe de l'ordre 2mn''[if{m' + ti)-\- n'{m"' + n'")] [XX]. » XXXIII. De cluupie point a d'une courbe U,„ on mène à deux couriies U"', U"" deux tangentes :\9, aô', et (ht point de contact de la seconde on mène les tangentes 6'6" d'une troisième courbe U"'" ; puis on prend sur lu première deux 46.. ( 36o ) segments 6x égaux à chacune des tangentes 0' 6" : le lieu des points x est une courbe de l'ordre 2m[n'm"(m"' + n'") + n"n"'(m' + n')] [XXI]. » XXXIV. De chaque point a d'une courbe U,„ on mène à deux courbes U"', U"" deux tangentes %Ô, \6', et sur la première on prend un point x dont la distance au point de contact 6' de la seconde soit égale à une tangente menée de ce point ô' ci une troisième courbe U'' " : le lieu de ce point x est une courbe de /'orf/re mn'(2m"m"'+ 2n"n"'+m"n"') [XXII]. )) XXXV. De chaque point A d'une courbe V,n0n mène à deux courbes \]"\ U"" deux tangentes aS, aô', et ion prend sur la première deux segments 6x égaux à chaque segment compris sur la seconde entre son point de contact Ô' et une courbe U,„, : le lieu des points x est une courbe de l'ordre 2mm, {m'n"-h m"n' + i}i'n" [XXIII]. » XXXVI. De chaque point a d'une courbe U,„ on mène à deux courbes U"', U"" deux tangentes xd, xô', et l'on prend sur la seconde deux segments a'x, comptés à partir de chaque point a' d'une courbe U,„^ , égaux à la première tan- gente a6 : le lieu des points x est une courbe de l'ordre 2mm,n"{m'+3n') [XXIV]. Deuxième Note de M. Chevreul sur van Helmont. De iinjluence de son blas sur le monde terrestre et des espèces de ses trois monarchies. §1. Du blas. « Nous avons vu que les r/nz n'étaient, |)oiir van Helmont, que de l'eau retenant des parties de Vesprit séminal auquel elle était conjointe, et que, une fois parvenus dans des pérolèdcs, où régnaient une sécheresse et un froid extrêmes, l'eau se séparait entièrement des parties séminales, et, ré- duite alors à la plus grande division possible, elle n'était susceptible d'être rendue à la terre que par la puissance du blas des astres qui l'y poussait; et que, suivant la température des couches d'air qu'elle traversait, elle y arrivait à l'état de pluie, de neige et, dans certaines circonstances, à l'état de grêle. Et, comme le blas était la cause des vents chauds ou froids, des vents modérés ou impétueux, van Helmont attribuait au blas tout ce qui concerne la Météorologie des phénomènes aqueux. S'il repoussait l'astro- logie judiciaire en principe, s'il n'admettait |)as les nativités des astrologues, l'influence des astres sur les aciions des hommes, leur position sociale et ( 36i ) leur fortune, le blas pouvait nffecter, selon lui, leur santé, principalement celle des organisations sensibles et nerveuses, en particulier celle des va- létudinaires. Aussi reconnaissait-il aux malades la faculté de prévoir les changements de temps par la manière dont le blas les affectait. » J'ai trop insisté sur \e. principe des semblables, en parlant de l'antiquité et du moyen âge, des doctrines alchimiques, des invocations, etc., pour me taire sin- les relations que van Helmont reconnaissait entre le blas et les viscères de l'homme ; aussi exprimait-il sou opinion en reconnaissant des blas humains en harmonie avec les blas du monde supérieur. » Mais, en professant ces opinions, il atlachait trop de puissance aux ferments, aux archées pour reconnaître une influence du blas sur les pro- ductions séminales eu ce 'qui est étranger à l'influence que le blas peut exercer sur la température du monde terrestre. § II- Des espèces. » On ne peut bien comprendre les opinions de van Helmont relatives à ce que nous appelons aujourd'hui Vespèce chimique et les espèces des êtres vivants, sans tenir compte du principe de passivité qu'il attribuait aux deux seuls éléments de la matière, l'air et l'eau. » Dès lors nécessité d'admettre des causes d'activité dans des êtres créés par Dieu et doués par lui de facultés spirituelles intelligentes; aussi admet- tait-il en principe, dans chaque espèce d'être matériel, deux choses : l'eau, la matière, et un esprit séminal, Varcliée, qui donnait à chaque espèce des propriétés qui la distinguaient de toute autre : cet arcliée, de nature imma- térielle, instruit du rôle des deux sexes dans les espèces vivantes, savait ce qu'il devait faire pour la multiplication de l'espèce dans laquelle il était conjoint. Van Helmont, d'après cette conce|)fion de Varchée spécifupie, s'était élevé à une idée générale en imaginant, conformément à ses opinions chimiques, un être appartenant à la catégorie des créatures neutres : il le nommait fer- ment, et le considérait comme immortel; pour rendre sa pensée clairement, je le qualifierai de primordial jAÛn de ne pas le confondre avec i]es ferments dont je parlerai bientôt et qu'il considérait comme altérables. » Voyous successivement les espèces des trois monarchies de van Hel- mont, après quelques remarques sur \e ferment. » Eu définitive, les corps mixtes de la nature n'existant qu'en vertu de ( 362 ) deux causes internes : la matérielle, l'eau, et I'efficiente, Varchée, à elles se rattachent leur essence, qu'ils tiennent de Dieu, et qui comprend la liaison, l'ordre, le mouvement, la naissance, la signature, leurs propriétés, en un mot tout ce qui dépend de leur constitution et de leur propagation, parce que la cause séminale est instruite du présent et de l'avenir, après que la forme a été imposée à la conjonction des deux causes. » Van Helmont ne s'en tient pas à ces considérations des archées spéci- 6ques: il reconnaît encore l'effet d'une cause exferne capable d'éveiller l'ar- chée, afin de lui donner une impulsion d'activité, en supposant qu'il fût inactif comme s'il dormait ; et cette cause générale est le ferment immortel créé par Dieu pour assurer la vie, en la perpétuant à toujours sur la terre. » Comment van Helmont considère -t-il la vie dans ses trois mo- narchies? )) Les minéraux et même les plantes ne vivent pas en vertu de \a forme vivante d'une lumière animée, mais seulement en vertu de leur seu/e matièie et de leur cause efficiente interne. Il admet la possibilité qu'ils reçoivent de l'extérieur une action qui se fait sentir à Varchée. Les minéraux et les plantes, qui n'ont pas la forme vivante des animaux, ne reçoivent pas leur forme de l'archée, mais ils se développent par Indiges- tion et la maturation,la terre ayant reçu de Dieu la faculté de produire des semences. » On voit que, dans les idées de van Helmont, les plantes se rapprochent plus des minéraux que des animaux; mais il est facile d'en voir la raison dans ce que nous avons dit de la nature de l'archée ou du principe séminal, en parlant, dans l'article précédent, de la conjonction de l'archée de l'or avec l'eau, et de l'archée du charbon avec l'eau. » Si les semences vitales des animaux semblent développer elles-mêmes leur forme, cependant leur propagation se continue à l'instar d'une lu- mière dont la lueur dérive d'une autre lumière, dont Dieu seul est la cause efficiente : lui seul crée les âmes et les nouvelles lumières des individus qui vivent. » Arrivé à parler du ferment au point de vue du rôle qu'il joue dans le système de van Helmont, j'avoue que c'est la partie la plus obscure de ses idées, et avec la volonté d'être clair, en en parlant brièvement, je demande l'indulgence de mes lecteurs. » Évidemment, \e ferment primordial, être formel et neutre, qui n'est ni substance ni accident, créé au commencement du monde en forme de lumière, et dispersé en des lieux divers de ses monarchies, afin d'exciter les semences ( 363 ) en réveillant leur archée, est différent des archées spécifiques conjoints a l'eau : agissant de l'extérieur, il diffère en cela des archées spécifiques qui sont intimement conjoints avec cette eau; mais interprétant à la lettre les paroles de la Genèse, que la terre ayant eu, dès la création, la faculté de produire de soi-même des semences de toute espèce, il a admis que, dans les lieux de production, il y a des /ermen<5 spécifiques, qui, en agissant sur l'eau, constituent de véritables semences. » Or ce que van Helmont attribue aux plantes, aux minéraux et aux insectes, il le refuse aux animaux; si les minéraux et les métaux se multi- plient, c'est, selon lui, en vertu du ferment primordial dont ils ont été une fois imprégnés. Enfin lesfermertts dérivés de ce ferment immortel et con- joints à l'eau sont caducs et périssables. » Van Helmont revient sur les ferments dans un Chapitre spécial, afin de montrer leur nécessité pour les transmutations et de parler de générations tout à fait différentes de celles dont il avait parlé jusque-là. Les idées expo- sées par van Helmont méritent d'autant plus de nous arrêter qu'elles ont plus d'une ressemblance avec des opinions qui rentrent dans les générations dites spontanées, avec cette grande différence pourtant que jamais van Hel- mont n'a eu la prétention de combattre les idées chrétiennes pour assurer le triomphe du matérialisme ; mais un trait de son caractère, c'est que, fort de la sincérité de sa foi religieuse et de la vérité de ses doctrines scienti- fiques, il n'hésitait point à avancer des opinions contraires à des textes sacrés. Ainsi croyait-il que la création du monde avait duré sept jours et non six, parce qu'il lui semblait évident que Dieu devait avoir créé au pre- mier jour l'eau dont tous les mixtes sont formés. En définitive, quand on a étudié van Helmont comme je l'ai fait, rien n'étonne dans l'examen de ses écrits envisagés au point de vue de l'orthodoxie, et je regretterai tou- jours que l'examen dont je parle soit resté inédit dans les archives de l'archevêché de Malines. » Quoi qu'il en soit, van Helmont distingue deux sortes de ferments : le ferment de la/3remière sorte contient un archée séminal qui aspire à une âme vivante; le ferment de la seconde sorte, doué d'un principe de mouvement ou de génération afférent à la chose qu'il doit engendrer; mais, à son origine, il n'a pas l'esprit séminal instruit comme le premier ferment de tout ce qui concerne la génération. Quoi qu'il en soit, il exhale une certaine vapeur, à l'instar des ferments que Dieu a dispersés dans certains lieux et de ceux qui l'exhalent en vertu d'une excitation extérieure. Cette vapeur, semblable en quelque sorte à un archée séminal, qui peu à peu arrange le lieu qu'elle ( 364 ) occupe à sa convenaiice, l'adapte, Vaugmeiite, le porle ensuite an degré de perfection dont il est susceptible pour répondre à ses fins ; aussi la semence se développe-t-elle d'abord luxurieusement, bien encore qu'elle se ré- jouisse de l'accroissement de sa masse, conformément au but du ferment, et qu'elle reçoive d'ailleurs l'excitation d'une lumière plus occulte; et, par une audace téméraire, elle aspire même à une âme vivante! » Avant de parler du rôle de cette vapeur -ferment, de cette aura semi- nalis dans le système de van Helmont, l'expression la plus absolue du sv\m- TUALISME scientifique, je m'arrête un instant pour faire remarquer combien les paroles de l'auteur que je reproduis en note (i) sont voisines de l'opi- nion donnée aujourd'hui comme nouvelle de V adaptation des organes des êtres vivants au monde extérieur où ils se développent : idée qui au fond appartient au système des causes finales. » Le rôle que van Helmont fait jouer à ces odeurs-ferments est de donner lieu à ces générations que je me suis permis de qualifier d'anomales, sans me rendre garant de la réalité des assertions de l'auteur. » Une chemise sale de femme est comprimée dans la bouche d'un vaisseau où il y a du froment; en peu de jours (vingt et un par exemple), ce ferment sorti de la chemine, et changé par l'odeur des grains, transmue en souris ce froment pourvu de son enveloppe; et il est admirable que ces insectes sont de sexe différent, et capables de se multiplier avec ceux qui sont issus de la semence de leurs parents...; mais ce qu'il y a de plus admirable, les souris nées du froment et de la chemise ne sont point petites, ni faibles ni avortons, n'ont pas besoin de téter ; mais toutes formées elles sautent en ligne droite. » Encore un exemple : l'odeiu" renfermée dans la semence de basilic reproduit l'herbe de ce nom; mais, si elle devient fétide, elle produit de vrais scorpions. Ce n'est point une supposition, car il est vrai que l'herbe contuse mise entre des briques exposées après quelques jours au soleil donnera naissance à des scorpions. » Ma conclusion est donc qu'un examen des opinions de van Helmont et des Notices dont il a été l'objet serait loin de manquer d'intérêt pour lUie histoire de l'esprit humain telle que je la conçois. » (i) Unde archco aiiqiiid siiiiilo fit, quoil se suiimqiie sensiim Iios|iiliiim transnitilal, APTAT, ndaiigctque; agit porro deinceps icliqua ad proporlioïKiii perfedioiiis et reqiiisiluiii aiii'ie illiiis. ( 365 ) NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutiîi, à la nominalion d'une Commission de deux Membres, qui sera chargée de la vérification des comptes. MM. Paris, Chevreul réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix, sont MM. Faye, Morin. MÉMOIRES PRÉSENTÉ .^,?5._ MM. Cil. Galbruner, F. Crotte, Lesthevenon adressent diverses Com- munications relatives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. Déclat adresse une Note concernant huit nouveaux cas de guérison de pustule maligne, par l'acide phénique et le phénale d'ammoniaque. (Renvoi à la Commission des Arts insalubres.) M. W. DE FoNviEfXE adresse une Note sur l'emploi d'un cadre gradué, suspendu au-dessous de la nacelle, pour l'estime de la route suivie par un aérostat. (Renvoi à la Commission des aérostats.) CORRESPONDANCE. M. le Consul GÉxÉP.Ar. du Chili transmet à l'Académie, au nom de M. Domeyko, recleiu' de l'Université du Chili, un certain nombre de pu- blications scientifiques de cette Université. ANALYSE MATHliMATIQUE. — Intécjralioii d\ui sjslème d'équations aux diffé- rentielles partielles; par j\L N. Nicolaïdès. K L'article que M. Ossian Bonnet a fait paraître flans le dernier numéro des Comptes rendus m'oblige à revenir sur la question traitée dans la Noie que j'ai eu l'honneur de présenter récemment à l'Ac idéinie. C. H., la^j, i'if'-.-'-.u.c. ( 1 . LXXXI. M"»., /i7 ( 366 ) » La méthode que j'avais employée pour intégrer l'équation différen- tielle n'était pas aussi directe que celle de M. Bonnet; mais, reprenant les calculs, j'ai aperçu qu'il y avait un système d'équations aux différentielles partielles auxquelles l'extension laite par M. Bonnet pouvait aussi s'appliquer. Je vais donner ce résultat dans ce qui suit. » Considérons une surface dont toutes les lignes de courbure sont planes et supposons que leurs plans coupent la surface à 45 degrés. En prenant les lignes de courbure pour lignes coordonnées, les équations fondamen- tales seront eu ÔUi ^ ' I du ùu, ?0 30, _ .p~ Oa, eu g\ pi E, E, sont les coefficients qui figurent dans l'expression de l'arc et -5 =:^> T T jP =r les courbures géodésiques et normales des lignes coordonnées. Les plans des lignes de courbure coupant la surface à 45 degrés, on aura e = T,0, -T,, elces valeurs, substituéesdans les équations(2), réduisent les deux premièresà (3) ^=0, ':^=-0.. ou t'W, Pour intégrer il suffit de différentier la première par rapport à u,, la deuxième par rapport à u et de sommer les résultats; ou obtiendra (4) ^i-s— — — 200, ôueut dont l'intégrale a été donnée par M. Liouville : (5) ««' = -17^ J,f, étant deux fonctions arbitraires, l'une de u, l'autre de //,. En condjiuant ( 367 ) celte dernière avec i'iine ou l'autre des équations (3), on obtiendra sans difficulté les valeurs de 0 et de 0, séparément; on a (6) ©--tA' 0.= ^'' /+/, ' / + /, » Substituons ces valeurs dans les équations qui forment la seconde ligne des équations (2), il vient (y. J_ JE _ E, _^ ^ _ E Si l'on élimine l'une des fonctions, E par exemple, on trouvera une équa- tion aux différentielles partielles du second ordre, dont on obtient immé- diatement l'intégrale; mais on peut aussi employer un artifice analogue à celui qui nous a donné les intégrales des équations (3); c'est ainsi que j'ai été conduit à l'équation différentielle (i), dont j'ai obtenu ensuite l'intégrale en intégrant directement les équations (7), ce qui ne présente, je le répète, aucune difficulté sérieuse. En laissant maintenant de côté ces calculs, je vais suivre la marche la plus courte pour intégrer les équations (7). Pour cela, je différentie la première par rapport à «, la deuxième par rapport à it,, E E je retranche les résultats l'un de l'autre, et j'obtiens, en posant -7 — — =2z, l'équation (i), qui a pour intégrale Si l'on élimine entre celle-ci et les équations (7) l'une des fonctions E ou E,, on obtiendra aisément la valeur de l'autre; cela conduit à ^^' /' ~ /; ""/+/■' Or, puisque l'intégrale (8) s'étend à des équations différentielles d'ordre plus élevé et qu'il en est de même de l'intégrale obtenue par M. Liouville, l'équation différentielle^ — r-^^ — ^— r— = (— i)" 2 . 3 . . . «z admettant pour ^ LiiitCiu. . . Ou,, ^ ' ' intégrale z = - . _ ' ' " ' " — — - , i] y avait évidemment lieu à se demaiuler si les équations (3), (7) étaient susceptibles de la même extension. I) Considérons le système d'équations différentielles 10) \ ^. =^=^^" .^3 ==^30,,..., - =.E,0„; ( 368 ) celles qui forment la première ligne s'intègrent en suivant une marche analogue à celle qui nous a conduit aux intégrales des équations (3). On obtient 0, 0; 0„ I ,'i; y: ■'■ ./,; y;-i-/:4-...+./;, Remplaçant maintenant les valeurs de 0,,..., 0„ dans les équations qui forment la seconde ligne des équations (lo), on trouve , s I 5E, I :^v., I ^E„ 12) et ces équations s'intègrent encore de la même manière que (7); il vient (■,3) KiH-fi _ E;+ -y, _ _ E,, H- f„ _,;,,-)- j/, -H. .-i-j/„ » Les intégrales (12), (i3) contiennent 211 fonctions arbitraires, et l'on s'assure focilenient, par la différentiation, qu'elles vérifient les équations différentielles (10). » Les fonctions 0,, 00,..., Q„, E,, E^,..., E„ jouissent de plusieurs pro- j)riétés plus ou moins intéressantes, mais sur lesquelles je n'insisterai pas pour le moment. « GÉOMÉTRIE. — De la trisection de l'angle à l'aide du compas; par M. Éd. Lucas. « Dans une Lettre de Descartes au P. Mersenne, en date du 8 octobre 1629, on trouve le passage suivant : a De iliviseï- los ccrclos en 27 et 29, cela se peut mécaniquemenf, mais non point géo- melriciiicmcnt; il est vrai tiu'il se peut en 27, i)ar le moyen d'un cvlindie, encore cjue peu lie yens en puissent trouver le moyen, mais non pas en 29, et, si l'on m'en vent envoyer la. démonstration, j'ose vous promettre de faire voir que cela n'est pas exact. » { Œuvres de Dcscarlcs, pai' Cousin, t. VI, p. 56.) » La construction des polygones réguliers de 9, 27, 81,... côtés se dé- duit du principe suivant, qui résout le problème de la trisection de l'angle en se servant de figures décrites à l'aide d'un compas sur la surface d'un cylindre de révolution. SoienI, en effet, ABC la base d'un cylindre de rayon égal à l'iuiilé, A l'origine des arcs, B et C les extrémités de l'arc donné a et de l'arc supplémentaire. Du point B coiniue centre on décrit sur la siu-- (ace du cylindre une courbe sphérique passant par le point diamétrale- ( 369) nienJ opposé au point B; sur l;i geniératrice passant par !o point C, on prend un point D dont l'ordonnée est égale au cosinus de l'arc donné, et de ce point D comme centre on décrit sur la surface du cylindre une se- conde courbe sphérique passant par le point diamétralement opposé au point C. » Ces deux courbes se coupent en quatre points situés dans un plan, sur un même cercle, et dont les ordonnées sont égales à 2COSrt et aux trois valeurs de l'expression 2 cos ' ' ~— • Les projections sur la circonférence de base de ces quatre points d'intersection sont les extrémités de quatre arcs respectivement égaux à 27: — « et aux trois valeurs cherchées de l'ex- pression — - — • » Telle est, je pense, l'interprétation que l'on doit donner du passage de Descartes rapporté plus haut. La méthode employée permet aussi de con- struire les racines des équations du troisième et du quatrième degré. » GÉOMÉTRIE. — Propriétés des diamètres de la surface de l'onde, et inlerprétalion phfsique de ces propriétés ; par M. A. Mannheim. « Le titre de cette Communication pourra appeler l'attention des phy- siciens sur les théorèmes dont il s'agit. On sait que les propriétés géomé- triques de la surface de l'onde susceptibles d'interprétation physique sont en très- petit nombre. » Voici d'abord les énoncés géométriques : » On mène un diamètre quelconque d'une surface de l'onde et le plan tan- gent à celle surface à l'une des extre'milés de ce diamètre. On projette ce dia- mètre sur ce plan langent, et l'on mène du centre de la surface une parallèle à cette projection. )) 1° Quel que soit le premier diamètre, la somme des carrés des diamètres comptés sur celle parallèle, aucjmentèe du cane de ce diamètre ^ est constante. » 2" Le produit de ces tiois diamètres, multiplié par le sinus de l'angle qu'ils comprennent, est aussi constant. » 3" La somme des inverses des carrés des distances du centre de la surface aux plans tangents menés à celte surface aux exlrénntés de ces diamètres est con- stante. M On mène un premier diamètre d'une surface de l'onde, la normale et le plan tangent à celle surface à l'une des extrémités de ce diamètre. Parallèlement ( 370 ) à ce diamètre et j)erpendiculairement au plan de celte normale et de ce diamètre, on mène deux autres plans tangents à la surface de l'onde. » 1° Quel que soit le premier diamètre, la somme des inverses des carrés des dislances du centre de la surface à ces trois plans tangents est constante. » 2° Le produit de ces trois distances, divisé parle sinus de l'angle que font entre eux ces plans tangents, est constant. « 3° La somme des carrés des distances du centre de la surface aux points de contact de ces plans tangents est constante. » Si le premier diamètre contient un point conique, cette dernière pro- priété montre que : M Si l'on mène à une surface de l'onde des plans tangents parallèles entre eux et parallèles à l'un des diamètres qui contient im point conique, la somme des carrés des distances du centre de la surface aux points de contact de ces plans tangents est constante. » En Optique, ces propriétés peuvent se traduire ainsi : » Le carré de la vitesse du rayon [ejftcace) qui propage une vibration donnée {de Fresnel), plus la somme des carrés des vitesses des rayons parallèles à celte vibration, est constant. » La vitesse de l'onde qui propage cette vibration varie en raison inverse du produit des vitesses de ces deux rajons. M La somme des inverses des carrés des vitesses des ondes correspondant à ces rayons efficaces est constante. » La somme des carrés des inverses des vitesses de propagation normale d'une vibration quelconque et des deux ondes qui correspondent aux vibrations paral- lèles au plan de polarisation du rayon qui propage la première est constante. » La vitesse du rayon qui propage cette vibration varie en raison inverse du produit des vitesses des deux ondes. » La somme des carrés des vitesses des lajons [efficaces) qui correspondent à ces ondes est constante. » Les systèmes de deux ondes parallèles entre elles et parallèles à un axe de réfraction conique correspondent à des paires de rayons efficaces dont les vitesses ont utie somme de carrés constante. » CHIMIE. — Sur un composé de platine, d'ctain et d'oxygène, analogue au pourpre de Cassius [oxyde platinostannique de M. Dumas). Note de MM. B. Dklachanal et A. MERMi lî^ " 4^»4o » 100 » Ti 9 " • G2,5o i> 100 » T, 4)5 " 70,20 » 100 d'eaxi distillée 80,00 » 100 d'une solution saturée, 22 de PhO', 2 NaO, HO -h 2') HO ont dissous il 21" 506,70 » 100 de la même, étend, d'eau, de j iG,5 » » /|37,8o » 100 » 4 " " " ■'77>8o » 100 » ï 5,5 » 11 266,80 » 100 " j 2,75 » » 188,90 » » On peut, il est vrai, objecter que l'acide carbonique sous forme de courant, malgré sa faible solubilité dans les solutions concentrées de sel marin, devrait agir sur les substances qui s'y trouvent en dissolution et C,R., 1875, 2'Scmfîr/Y'. (T. I.XXXI, N°0.) 4^ ( 374 ■) qui présentent une certaine affinité pour ce gftz; mais l'expérience prouve qu'il n'en est rien et que la non-précipitation de la fibrine dans ces condi- tions ne constitue pas un f^it isolé : une solution de globuline, qui est coagulée à la température ordinaire par l'acide carbonique, cesse de l'être lorsqu'on ajoute à la liqueur une certaine proportion de chlorure de so- dium. L'eau de chaux elle-même n'est plus précipitée par l'acide carbo- nique, lorsqu'on l'additionne des trois quarts de son volume d'une solution saturée de sel marin; mais vient-on à étendre d'eau le liquide, l'influence du sel s'affaiblit et la combinaison peut se produire. )) Reste à examiner l'influence d'un abaissement de la température. On sait depuis longtemps que le froid seul peut empêcher la coagulation du sang; en se plaçant au point de vue du résultat de nos expériences, il semble que l'affinité de l'acide carbonique pour la substance fibrineuse diminue avec la température. On s'explique dès lors qu'en soumettant tout à la fois le sang à un abaissement de température et en y ajoutant du chlorure de ."^odium, la proportion de ce sel nécessaire pour faire obstacle à l'action de l'acide carbonique n'aura plus besoin d'être aussi considé- rable. Or ce n'est point là une simple hypothèse ; une expérience bien simple vient appuyer cette interprétation. Nous avons dit tout à l'heure que de l'eau de chaux devait être additionnée des trois quarts de son volume d'une solution saturée de sel marin, pour que l'acide carbonique ne la précipite pas à une température de ai degrés; si l'on opère dans les environs de zéro, il suffit d'employer un quart de la même solution pour constater l'absence de précipité. » En terminant, nous ferons remarquer que le sang se prend en caillots volumineux, seulement lorsque l'acide carbonique agit sur le liquide au repos; quand le gaz intervient sous forme de courant, la fibrine se sépare toujours comme après un battage, et du sang incomplètement saturé de sel marin ne donne que des grumeaux ou filaments déliés qui se disséminent dans la mousse et sont peu visibles, si l'on opère sur une petite quantité de liquide. Il faut souvent, pour les mettre en évidence, filtrer an travers d'un linge; faute d'employer ce moyen, on peut conclure à l'absence de toute coagulation, alors que celle-ci est assez complète pour qu'une addition d'eau ne produise plus la prise en masse. » Nous pensons donc pouvoir maintenir nos conclusions antérieures : L'acide carbonique est la cause de In coagulation spontanée du sang et, pen- dant la vie, la fibrine dissoute dans le plasma ri est pas coagulée, parce que le gaz acide, de même que Coxygène, est combiné aux globules rouges. » { :^75 ) ANATOMIE GÉNÉRALE. — Note sur les derniers éléments aiixciiiels on puisse par- venir par tanaljse histolocjique des muscles striés; p;ir iNl. A. Roxjox, pré- sentée par M. de Quatrefages. « Le faisceau priniitif ne doit être conçu, ni comme composé de disques superposés, ni comme résultant de fibrilles élémentaires homogènes, encore moins comme produit par la réunion de fibres spirales. Une analyse minu- tieuse y découvre des éléments plus ténus que les zones alternatives per- pendiculaires à l'axe et que les fibres parallèles à ce même axe; ces éléments sont les petits tronçons alternativement sombres et clairs qui nous pa- raissent composer les,fibrilles. )) En effet, si l'on décompose un faisceau en une série de disques, ces derniers apparaissent eux-mêmes comme composés d'une suite de petits cy- lindres juxtaposés; si, au contraire, on examine une fibrille, elle semble formée de ces mêmes petits cylindres superposés. )) On peut, par des manipulations convenables, séparer ces petits cylin- dres très-courts, et alors on voit certains d'entre eux, si minces qu'ils ne sont que de véritables disques, se mouvoir du mouvement brownien. B Ces disques résultant, non de la décomposition immédiate du faisceau primitif, mais bien de celle des fibres élémentaires qui le composent, sont donc bien les éléments fondamentaux du muscle, malgré leur très-grande affinité les uns pour les autres, et c'est en eux qu'il faut chercher la cause des contractions musculaires. Chacun d'eux se contracte très-probable- ment à la manière d'un sarcode; de leur contraction résulte celle de la fi- brille, puis celle du faisceau primitif, puis, enfin, celle du nuiscle entier. La contraction de tous ces petits éléments nous explique très-bien la puissance remarquable des muscles, qui n'est qu'une résultante de forces presque infiniment petites, mais innombrables. » J'ai été amené à cette mnnière de voir par les préparations suivantes. Si l'on fait macérer, pendant plusieurs mois, des fibres musculaires cuites, et préalablement traitées par l'acide sulfurique, dans une solution alcoolique assez concentrée d'iode, on voit les faisceaux présenter les stries transver- sales encore plus nettement que de coutume, et, aussi, d'autres faisceaux se briser et se réduire en fragments de toutes les formes. Parmi ces frag- ments, il se trouve des fibrilles plus ou moins altérées, qui se sont frag- mentées parfois en petits cylindres très-courts ou disques, correspondant aux lignes alternativement sombres et claires. On a beaucoup de peine, cependant, à produire ce mode de segmentation, et il semble que ces tron- 48.. ( 376) rons ont entre eux bien plus d'adhérence que les fibrilles. Une solution diode dans le sulfure de carbone montre les stries transversales et parli- culièremenl les longitudinales d'une manière encore plus manifeste. Le faisceau se brise en morceaux irréguliers, mais principalement par décol- lement desfdjrilies; d'autres fois il se sépare par couches concentriques plus ou moins irrégulières, ce qui semble indiquer une disposition des fibrilles à présenter une plus grande cohésion selon des zones circulaires. » Si l'on fait bouillir des faisceaux primitifs, aune haute température, dans des graisses ou même des résines, et si, après les avoir débarrassés de ces substances par le sulfure de carbone et l'alcool, on les traite par l'acide sulfurique, on voit les stries transversales encore bien indiquées et plus nettes que les longitudinales ; si l'on ajoute alors sur le verre quelques gouttes d'une solution de carbonate de potasse, ou mieux de potasse, on voit le faisceau devenir plus pâle, mais des pressions et des tractions mé- nagées amènent la ])roduction de disques transversaux, qui se séparent plus ou moins. La préparation finit par devenir très-transparente et d'une ob- servation pénible. » ASTRONOMIE. — Si(r les cloilts filantes du mois d'aoùl iS^S. Note de M. Ciiapelas. (Extrait.) « Si le phénomène de novembre semble avoir complètement disparu, il n'en est pas de même de celui du mois d'août, qui est entré, cette année, dans une phase ascendante très-remarquable, comme l'indiquent les résul- tats que j'ai l'honneur de présenter aujourd'hui à l'Acadénne. » Malgré les mauvais temps que nous avons traversés, il nous a été possible de constater que, connue toujours, le nombre des météores, très- faible dans la première moitié de l'année, s'est accru progressivement depuis le commencement de juillet. » Le phénomène présentait, cette année, un intérêt d'autant plus grand, que la présence de la Lune ne venait pas contrarier l'observation ; en outre, pendant la nuit du 10 août, le ciel fut toujours découvert, et assez pur pour permettre de distinguer les météores des moindres grandeurs. » Les documents que nous apportons aujourd'hui accusent une aug- mentation très-sensible du nombre horaire moyen, ramené à minuit, des étoiles filantes; nous ajouterons même que l'accroissement progressif de ce nombre horaire, pour les jours précédents, n'était pas de nature à nous faire espérer un |)hénomène aussi brillant. ( 377 ) » Comme tous les ans, le maximum s'est produit dans la nuil du lo, et presque subitement, car le nombre horaire moyen, qui n'était que de 35,4 dans la nuit du 9, s'est élevé subitement, dans la nuit du 10, à 80,9, ce qui constitue sur l'année dernière une augmentation de 25,4- » Le moment précis du maximum était véritablement vers 2 heures du matin, à raison de 4,3 étoiles par minute. Nous devons ajouter, d'ailleurs, qu'à certains instants, les météores se succédaient avec une telle rapidité, qu'il n'était pas possible de relever leur position exacte; on a donc dû se contenter de les compter. » Je mets sous les yeux de l'Académie la carte du phénomène, con- struite à l'aide des météores régulièrement observés, c'est-à-dire de ceux dont les trajectoires ont pu être déterminées avec toute la précision possible. L'examen de ce travail montre la direction N. E.-S. O. du flux météorique, et son point d'émanation presque exclusivement dans la seule constellation de Persée. » On peut aussi remarquer que toutes ces étoiles périodiques, venant dti nord-est ou de directions avoisinantes, apparaissaient dans la partie sud- ouest du ciel; il est donc évident que, si nous avions regardé le point ra- diant au lieu de lui tourner le dos, nous n'aurions enregistré que quatre ou cinq météores. » Je place enfin sous les yeux de l'Académie une courbe représentant la marche du phénomène depuis 1837. L'examen de cette courbe fait voir qu'après avoir subi de nombreuses oscillations le nombre horaire moyen s'est relevé cette année d'une manière très-remarquable. Nous sommes donc en droit d'espérer prochainement une apparition aussi brillante que celle de 1848, ce qui permettrait de déterminer enfin la période définitive des météores du mois d'août. Nuit du 10 aoiit ; météores dont les positions ont pu être prises exactement. Trajectoire du méléoro. Fin. Heure de ^^ Commeuccm'. i'obser- Gran- Traî- -- .-. — . valioii. deur. née. M. 0 05 0 0 (>'' i> 33o IJ 3l2 5"^ » -77 40 2G5 3»^ I 3i8 63 3o3 h 111 4" » 3o8 17 3o5 1 0. /| 5 Gi- » 33o 2t) 3l2 0.0,0 3"= 1 272 — 11 2(J6 5-- » •.>32 28 23o 4" M 3o', 4> 295 3« » 3.19 46 3o3 b" » 325 —18 3iG ir' 1 338 3o 3i8 (," » 335 (1 32G 6' " 280 3'i 2,3 ce o 4 3 53 8 22 -3o "J 3o 36 '7 - 6 Heure de l'oliser- valion. Gran- deur. Trai liée. Ti ajectoirc lu niétéor '. Conimencem'. Fin IR CD iR "To" Il m 0 0 0 0 1 1 .ou 3'^' n 35o u )i M C.0.9 ■î" 0 260 53 25u 45 6'- ), 3oo 35 » n 1 1 . i3 2'' 1 G 0 60 335 "1 1 ' '' 1 6 57 3 '19 5o Z'^ » 322 — ly >) » ,re I 9 Gi 327 'l^i 6« » 286 23 n )l ire » 2',0 — 3 23 I - 7 1 1 . 1 j G"^ u 335 0 M n C. 1 ,0 S*-- » 53 '|S ',8 3q '(" » 3'|0 — 3 35o (je » 'iôij 22 .i30 ~>'l (378 ) Heure Ti ajectoiro du météore. Heure Traj ectoirc du météore. de Commencem^ Fi n. de Commencera' Fin. l'obser- Gran- deur. Trai- nce. ,_ m ^^ l'obser- vation. Gran- deur. Traî- née. R. CD vation. M (0 m CD 0 0 0 0 0 0 (1 0 6" » iG 25 8 '9 h m 3<^ » 3oo 10 295 — 2 6' » 286 23 280 4 1 .00 ,re I 33 — 5 26 — I I C.0,9 G" 11 i5 21 9 iG ,6 » 4o 0 3o _ -J 4e » 302 -.4 296 — 21 G" » ,'|3 5 11 » |.C 1 270 0 2G0 — 3 6= » 32S — 2 32', ■~ 9 ,re 1 ■'n 5o 3/ 45 6<^ » 5'i 24 40 18 3= » 302 — 15 20G 335 -is 5« » 279 41 289 32 3" II 35o 0 — 10 I" 1 fP 23 346 16 ,rf I 3o.', .'|i 286 35 3<^ II 349 23 345 16 'l" II 340 0 3'l7 — 8 3"= » 342 3o 335 22 Ô" II 302 37 279 2J ■f » 7 31 3 26 3« » 43 22 39 i3 ir"! I aG 21 1 1 1 2" II a58 68 260 48 i.i5 3"= » 3o6 12 ■-\)1 6 h m 6" II 291 28 287 12 C.0,9 G" u 335 0 32J — 2 12. IJ 3" II i5 36 3 2j 11" I ZZ — 5 22 -14 C.1,0 ,re I 273 - '. 27G — 1 J 4" n 3o A 26 i5 3<- 1 339 3i 33o 'i 5"= |> Jo 28 » n Jj" II 33o 0 II 2« I 35o '>2 335 5 i"---- I 18 — 10 5 — 14 3<= 11 i5 36 3 27 ,re I J'i 34 5o .6 6<: » 2gG 9 287 12 /><" » 3oS i'^ 324 25 iff I Z'oo 23 347 13 d' II 3.5 I I 3o8 T 6= » 26 21 16 20 ,re I 280 34 271 '\\ 3= >i 33 — 5 24 — 8 5« » 3o8 '7 292 h" 5« » 33 37 — 5 0 24 25 — « — 7 3"^ 1, 35o 3^ 341 — 2 ^ ^e , 340 332 20 G*^ 5" G" .je ire " 3io 309 33o 357 3û6 3io 3Go 38 — 8 oi5 — 13 2" 2"= 6>^ » I a 0 296 33o 335 60 9 2J 0 352 286 321 329 352 ' 285 3o5 322 53 — 8 ■4 — 7 21 — 9 9 11 u u 20 2 G 25 i5 302 324 345 298 28 18 i3 — 15 i3.3o C. 1 ,0 6" 3« ,)« » II n 0 289 309 .x\o 26 3 5*^ 5" 5= 5« II u 47 0 0 — 5 288 357 39 23 42 — 10 — II — 1 1 2>= 3'= » 3o8 307 280 262 345 46 6 18 - 4 11 4? -7 0 12 43 '9 — 7 1 34 2 i5 273 u 3i6 28 11 — 8 1 .3o C.0,9 3'! G"^ I 00 3.9 .!o2 335 356 348 333 — 5 12 -i5 22 3ii — 15 - 5 G"^ u 352 23 335 '7 — 8 24 '^ 11 0 32b — 9 6"= 0<= 3oG 333 18 38 399 323 h' II 19 348 340 325 10 7 — 1 1 ire I 35i 22 322 — 6 Ô^' » 338 II 333 5 ,rc 1 343 3i 3iS 2 ,',- » 3o3 '7 298 -24 3" 11 3o 24 34 10 (i^ 320 8 3i6 — 15 3= 11 25 3o '7 353 24 20 ,r« 297 S 284 2 4» 11 0 2G ire ??9 34 3oi 1 1 6= n i5 3G 7 330 3u ,rc 340 24 33o 21 5^- u 3o4 4> 35 6" 0 i5 35o 6 3<' u 7 56 58 ,rr 35o 22 334 G 2" II 209 54 255 46 21 15. .'|J I'"-' 340 — 10 334 — lO 6« 0 324 2G 3i6 ô'- 302 -.4 09a -'1 5"= 11 18 1 j 10 — \'\ c. 1,0 3" 19 — 10 334 — 10 '1 j' 1 ' ' O.'JJ 28 338 21 3-: I 2G 21 33 8 2" 3 — 11 3jo — '7 2" 1 33 — 5 25 ~\\ 1'" 3jo 22 3i4 S 3<= n 25 19 22 1 1 G" 3u2 l'i 3io — 17 6'- 11 338 3o 332 21 2" 340 3i 328 20 G"-' 11 285 24 287 20 i5 ,r.! 3o'( '|i 295 12 2" 1 33 — 1 2 ■'l" ^)1 '9 336 9 (je 11 340 0 334 - 7 — l 'i il" 43 5 i5 3 G= ,1 33 — 5 26 C," 18 10 » » G'- II 340 24 333 18 11 320 8 — 8 —20 3i;, 0 — '1 2.00 Ge ,re 1 3o8 355 34 23 302 334 2g (379) Heure de l'obser- vation. Tra jectoire du météore. 1 Heure de l'obser- vation. Tr.ijt ctoire c u mété< >re. Gran- deur. Traî- née. ComiiuMicem'. Fin Gran- deur. Traî- née. Comineiiciiu'. M. (D I n. M fO M '~^ 0 0 0 0 0 0 0 0 C.1,0 5'= » 335 0 32T 3o', — 9 :>" » 270 345 53 266 45 6« „ 3oj — II — 20 C H 28 3'|0 20 4e n 334 — S 325 -i4 5" » 3o8 '7 3o', 8 ,re I 333 33 3i6 2G jre I 2G 21 '1 — 8 ,re I 33j 0 322 — 1 1 3= » ',0 0 34 — G 5« „ 3'|i -32 33 1 —33 i'^ 11 19 — 10 8 — 15 5= „ 3oS ■7 295 1 1 4"= » 2G '9 24 II Q' u 340 0 33'| — 7 S" 0 55 21} 61 '7 ,re I 0 26 333 — 5 5" J) 329 - 4 325 — 12 Z" » II) — 10 10 — ij l'e I 3o 36 21 28 ()» » 335 0 327 — 7 r » 335 0 33i — 9 4*^ » S — 20 3 —27 j= » 22 12 iG G h Di 2" » iG 22 10 i5 4' I, 3.S 0 3o — 5 2.45 irc 1 73 49 87 38 5' » 2j — 6 20 — 15 C.1,0 G" » 43 21 /|8 8 3= „ 27 — 5 -i4 — 12 G" B 35 0 4< - S 3'= » 3o^ 22 34 n ,re I 35o 22 33', iS ,re I 12 290 4 i" » 355 0 3'l7 — 6 4° u 37 22 42 >4 G= » 48 3 52 ~" 7 5' n 20 i5 '7 4 G" » G3 9 70 3 ire I 10 8 7 — s ,re 1 3o 24 !'J — G b m 5« » 25 — 6 17 — 9 G« » 35 43 — 9 2.I.S Q^ u 25 — G 35 — 8 (;<-■ U 339 3. 33o 27 C.1,0 ,re I 33 5 22 — 10 G" » 3o4 9 292 4 ir': I 302 -i5 3o4 —23 i' » 3.) 1 1 35 3 3" ô 12 4 — 7 ,fC I 10 8 35G — 5 1" I 347 '9 340 12 ll-c I 349 6 343 — 3 6» » 320 — 7 3.4 — '7 G" U 19 — II i5 -■9 !<" » 40 0 45 — II ,re I 32 20 24 i3 (j« n 32 20 25 8 2" I 353 i5 337 — 5 3'^ » 344 28 33o 8 G'' » 25 — 12 iG —18 2"= » s —20 2 —38 «1= n 345 21 340 i3 5« » 3o5 — 12 39G — 13 2» 0 33 - 5 20 — I I 6= » 344 i5 33o — 6 2" u 309 '9 29G 9 4' » ■ 4 8 5 0 3" n 79 8 8'l — 3 6» u 25 G4 i5 58 La séance est levée à 4 heures trois quarts. J. B, OdVRACFS BEÇDS dans Ï.K S^NCE UtI l6 AODT l8'j5. Théorie analytique élémentaire du planimètre Âmsler; par G. -A. HiRN. Paris, Gauthier- Villars, iS'jS ; br. in-S". (Présenté par M. Rolland.) Clinique chirurgicale. De la forcipressure ou de l'application des pinces à ihérnostasie chirurgicale ; par G. Deny et ExchAQUET, d'après les leçons professées pendant l'année 1874 P^r M. le D"" Péan. Paris, Germer-Bail- lière, 1875; in-8° relié. (Présenté par M. le Baron Cloqiiet.) Bulletin de la Société d' Histoire naturelle de Toulouse, 1874-1875; 2" fasci- cule. Paris, E. Savy, 1875; in-8°. { 38o ) La crise de In garance et l'industrie de la betterave; par C. SaintpierrE. Monlpellicr, imp. Centrale du Midi; br. in-8°. Considérations générales sur les principes de l'/hialyse infinitésintole, suivies d'un exposé de l'intégration directe, indépendante du Calcul différentiel; jjor M. L. MazurkiewiCZ. Saint-Pétersbourg, impr. Al, Jacobson, 1876 ; br. in-8". Passage de Vénus sur le Soleil. Mission de l'île Saint-Paul; par le D"" E. RociiEFORT. Paris, impr. Simon Raçon, 1875; br. in-8° avec figures. (Extrait des Archives de Médecine navale, t. XXIV.) La Marine et l'obsewation du passage de Vénus sur le Soleil (9 décembre 1874). Paris, Berger-Levrault, 1870; br. in-S". (Extrait de la Revue mari- lime et coloniale.) Annales de la Société des Sciences industrielles de Lyon; 1875, n° 4. Lyon, imp. Schneider, 1876; br. in-S". Étude sur les Ouotofs (Sénégambie) ; par le D' BÉRENGER-Féraud. Paris, E. Leroux, 1875-, br. in-8°. (Présenté par M. le Baron Larrey.) Recherches expérimentales sur le mécanisme de la déglutition ; par L. FiAUX. Paris, P. Asselin, 1875; br. in-8''. (Présenté par M. le Baron Larrey.) Notice sur un système d' endiguement des fleuves sujets aux débordements; par A. GuiOT. Paris, Imprimerie Nouvelle, 1876; br. in-8°. Appareils pour produire des courants intermittents et en recevoir l'action ; par M. Paul La Cour. Copenhague, imp. Ferslew, 1875-, opuscule in-/|°. Bulletin de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de la Sarlhe; 1'"' tri- mestre de 1875. Le Mans, imp. Monnoyer, 1870; in-8°. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 30 AOUT 1875. PRÉSIDENCE DE M. FREMY. MÉMOIRES ET COMMUIXICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Recherches sur Saturne. De la masse de Jupiter. Note de M. Le Veurieii. « La niasse de Jupiter entre comme élément dans la théorie de Saturne, et nous avions espéré qu'il serait possible d'obtenir par là la valeur exacte de cette masse, d'autant plus qu'on a prétendu la conclure d'observations beaucoup moins étendues, n'embrassant que soixante-quatorze ans au lieu des cent-vingt années dont nous disposons aujourd'hui. » Dans le sixième Livre de la Mécanique céleste, Laplace établit la masse de Jupiter à ■i-06',70^9 de la masse du Soleil. » Pour arriver à ce résultat, Laplace compare la chute du quatrième satellite vers la planète en une seconde de temps à la chute de Jupiter vers le Soleil dans le même intervalle de temps. » Il doit à cet effet faire usage : d'une part, de la durée de la révolution du quatrième satellite qu'il fixe à i6J""''%689, et qui est suffisamment connue par l'ensemble des observations, faites pendant de longues an- nées; d'autre part, de l'élongatiou du quatrième satellite, qu'il admet de i53o'"'''*''-,38. I^a quantité de celte élongation est le point délicat de la question. C.R., 1875, i» Semestre. (T. LXXXI, N° 0.) 49 ( 382 ) » Laplace, dans le dixième Livre, dit qu'il a tiré l'élongation des obser- vations de Pound, le contemporain de Newton, rapportées dans le troi- sième Livre des Principes malliémaliques de la Philosophie naturelle, obser- vations dont il ne reste aucune autre trace, suivant ce que nous apprend M. Airy, dans son Mémoire de i833, inséré au t. VI des Mémoires de la Ro/al À slronomical Society . » Laplace revient sur le même sujet, non-seulement dans le livre X de la Mécanique céleste, mais dans V Exposition du Système du monde, où il s'exprime ainsi, page 207, édition de 18.2/i : 1 Les perturbations que les trois grosses planètes éprouvent par leurs attraclions réci- proques offrent un moyen d'obtenir avec une grande précision les valeurs de leurs niasses. M. Bouvardj en comparant à mes fcirmiilcs de la Mccnniquc ccleslc un très-grand nombre d'observations qu'il a discutées avec un soin particulier, a construit de nouvelles tables très-exactes de Jupiter, Saturne et Uranus; il a formé, pour ce travail important, des équa- tions de condition dans lesquelles il a laissé comme indéterminées les masses de ces pla- nètes et, en résolvant ces équations, il a obtenu les valeurs suivantes de ces masses : 1 1 I 1070,5 3512' 17918' " En appliquant mon analyse des probabilités aux équations de conditions de M. Bou- vard, on a trouvé qu'il y a un million à parier contre un que la valeur de la masse de Jupiter à laquelle il est parvenu n'est pas en erreur d'un centième de cette valeur. .- » Telle était donc la situation, lorsqu'on crut reconnaître, par la dis- cussion des observations des petites planètes nouvelles, qu'il n'était pas possible d'expliquer la suite de leurs positions sans attribuer un accroisse- ment à la masse admise pour Jupiter; c'est alors que M. Airy entreprit d'eifecluer de nouvelles mesures de l'élongation du quatrième satellite, tra- vail exposé dans les tomes VI, VII et VIII des Mémoires de la Royal A slrono- mical Socielj, et dont il a conclu que la masse de l'ensemble du système de Jupiter, y compris les satellites, doit être portée à jui^;^^ de la masse du Soleil. » Comment donc Bouvard avait-il pu tirer de la tbéorie de Saturne, comparée aux observations effectuées pendant soixante-quatorze ans, une valeur inexacte de la masse de Jupiter? Conmient arrivait-il que celle valeur fût la même que celle qui avait été déduite des observations du quatrième satellite faites par Pound ? » Lorsque, me trouvant en possession d'une théorie de Saturne, pleine de difficidtés, mais que je crois exacte, je reconnus que l'influence de Jupiter ( 383 ) sur la longitude de Saturne dépassait 38oo secondes, je pus croire à mon tour que l'effet de termes si considérables permettrait de déterminer avec précision la niasse de Jupiter. » Je me gardai toutefois de me laisser prendre à ces premières apparences et je considérai que les équations dans lesquelles figurait la correction p}'' de la masse de Jupiter contenaient quatre autres inconnues principales, qu'il fallait avant tout déterminer en fonctions de p,'^, puis éliminer avant de rien pouvoir conclure. )) En partant des cent vingt années d'observations dont nous disposons, comparées avec la théorie, on trouve les expressions suivantes pour l'é- poque de i85o,o : Longitude moyenne i4°53.'3o",58 + a837"f/-"' Moyen mouvement sidéral /[^qc^è", icj — o",429y." Excentricité 1 1565, i3 + i86,8jx'' Longitude dn périhélie 9o°6'49",6 — 35i8"f/" » On voit que l'influence de la correction indéterminée fj." sur la valeur de cliacun des éléments est considérable. Il en résulte que, lorsqu'on éli- mine des équations de condition les inconnues principales, les coefficients de 17." se détruisent en grande partie dans les résidus et prennent des valeurs qui ne sont nulle part la dixième partie de ce qu'elles étaient dans les équations primitives; et, par ce fait, la précision sur laquelle on avait compté pour la détermination de la correction fx", c'est-à-dire de la masse de Jupiter, s'évanouit. » Encore raisonnons-nous ici sur les cent vingt années d'observations dont nous disposons actuellement, tandis que Bouvard n'a embrassé qu'une période de soixante-quatorze années, de 1747 à 1820. » Or, dans ce cas, la diminution que subissent dans les résidus des équa- tions les coefficients propres à déterminer les masses de Jupiter est encore bien plus considérable; en sorte qu'on peut dire qu'il ne reste rien pour obtenir cette masse, et que Bouvard l'a conclue d'un système d'observa- tions où elle figurait à peine. » Bien entendu, Bouvard avait appliqué à ses équations la célèbre mé- thode des moindres carrés, sans rien apercevoir du fond de la question. » Mais nos confrères se demanderont sans doute comment il se fait qu'en opérant sur des données absolument insuffisantes Bouvard ait re- trouvé la même masse à peu près que celle qui avait été déterminée anté- rieurement par les observations du quatrième satellite, fournissnnt ainsi à 49- ( 384 ) Laplace les éléments d'un calcul illusoire touchant la grande probabilité de l'exactitude du résultat. ). Bouvard n'a pas l'habitude de donner d'explications; on ne rencontre dans son travail aucune trace des éliminations dont nous avons parlé, et sans lesquelles rien ne pouvait êlre juste. » On voit seulement que Bouvard a tout d'abord fait emploi de la masse de Jupiter jusqu'alors admise. » Toute masse, prise arbitrairement dans de certaines limites, permet de satisfaire assez bien aux observations de Saturne, mais à la condition que celte même masse arbitraire soit introduite partout, dans les fonctions qui représentent la longitude moyenne, le moyen mouvement, l'excentri- cité, la longitude du périhélie, suivant les lois indiquées plus haut. » Les éléments obtenus par Bouvard se sont donc trouvés représentés par ces fonctions de son arbitraire sans qu'il s'en soit rendu compte, et dès lors il n'a pu faire autrement que d'en retrouver la valeur au bout de ses calculs. » L'emploi des élongations du quatrième satellite de Jupiter pour déter- miner la masse de la planète a donc une supériorité incontestable à notre époque sur l'emploi de la théorie de Saturne, à cause du trop petit nombre d'années d'observations de Saturne dont on dispose; mais, avec le temps, cettesupériorité s'amoindrira et l'emploi.des perturbations de Saturne repren- dra l'avantage lorsque, ces perturbations ayant changé de sens, il restera, dans les résidus des équations, des coefficients de jj." égaux ou supérieurs à ceux des équations primitives. » C'est absolument la même question que celle qui se présente à l'égard de la parallaxe du Soleil, qu'on peut déduire par deux méthodes : l'une géométrique, la méthode des passages de Vénus; l'autre mécanique, repo- sant sur les inégalités considérables du mouvement de Mars, par exemple. » La méthode des passages, si importante à l'époque de 1760, mais li- mitée dans ses moyens, doit fatalement céder la place à la méthode des perturbations, dont l'exactitude va sans cesse en s'accroissant avec le temps. 1) MÉTÉOROLOGIE. — Sur la fonnalion de la (jièle; par M. Faye. « L'Académie a proposé plusieurs fois ce problème comme sujet de son grand prix de ISlatliém;iliques; mais, comme elle n'a jamais reçu de réponse salislaisanle, elle a fini par retirer la question. Il me semble que le problème ( 385 ) ainsi posé depuis Volta n'est pas susceptible de solution : au lieu de con- sidérer isolément la manière dont, un orage élatit doiuié, la grêle peut s'y former, il faut distinguer et classer les traits essentiels des orages en géné- ral et considérer tous ces traits à la fois. » Ces caractères essentiels se réduisent à trois : » i" Les nuages qui, en temps ordinaire, ne donuent aucun indice de tension électrique, sont fortement chargés d'électricité pendant les orages; » 2° Dans ces mêmes nuages, situés à une altitude (f) de 1200 mètres, par exemple, à laquelle règne ordinairement une température bien supé- rieure à zéro, il se forme incessamment des masses de glace énormes et pour ainsi dire inépuisables. » 3° Enfin les orages ne sont pas stationnaires, comme on le croyait jadis ; ils sont loin de se former sur place et de se dissiper par épuisement. Ils voya- gent, au contraire, avec une rapidité extraordinaire de 10, 12, 1 5 et quelque- fois 20 lieues à l'heure, bien plus vite, par conséquent, que les trains express de nos chemins de fer. Les nuages à grêle n'ayant qu'une étendue res- treinte, ils passent au-dessus d'un lieu donné eu quelques minutes; mais, si la grêle ne dure jaaiais un quart d'heure en un lieu donné, elle ne cesse pas pour cela de tomber; le nuage s'est déplacé et reproduit plus loin le même phénomène, quelquefois même sur tout son parcours. Quand on suit l'orage à ses traces, on trouve ainsi que la même nuée n'a pas cessé de grêler sur une immense bande de terrain, en recouvrant parfois le sol de plusieurs centimètres de glace, comme si la production de la glace y était établie à l'état continu. » Ces trois points essentiels : 1° énorme quantité de mouvement, 2° pro- duction continue de la glace, 3° tension électrique sans cesse renouvelée malgré des décharges incessantes, étant établis, en chercherons-nous l'origine dans les régions inférieures, dans des courants ascendants formés, on ne sait comment, au sein des couches basses de l'atmosphère? Si nous agissions ainsi, le problème des orages resterait insoluble; car, dans ces régions basses régnent : 1" un calme complet, 2° une chaleur étouffante, et 3° une tension électrique insensible. On aura beau mettre en jeu toutes les combi- naisons imaginables, on ne fera pas sortir le mouvement de l'immobilité, le froid glacial de la chaleur et la foudre d'une absence totale d'électricité. Il faut évidemment chercher l'électricité, le froid et le mouvement dans les régionsoù se trouvent naturellement ces trois éléments essenlielsdesorages, { i) Au-dessus du niveau de la mer et non pas au-dessus du sol. ( m ) et alors le problème sera de trouver le mécanisme par lequel ces mêmes élémenls seront amenés et accumulés exceptionnellement dans les régions qui en sont privées d'ordinaire. » I. Une dea plus remarquables découvertes de ce siècle, c'est celle de l'accroissement continu de la tension électrique à mesure qu'on s'élève en ballon dans l'atmosphère. Elle est due à Gay-Lussac. L'air des régions su- périeures est fortement chargé d'électricité positive dont le maximum n'a pas été atteint par l'observateur. L'air voisin du sol est au contraire sans tension, ou, s'il en possède une, c'est une faible tension négative, comme celle du sol. Les nimbus, dont l'altitude très-variable ne dépasse guère i5oo ou aooo mètres, ramassent peu d'électricité et, en fait, ils en sont à peu près dépourvus d'ordinaire; c'est bien plus haut, à i ou a lieues d'alti- tude et au delà que se rencontrent les fortes tensions. Nous pouvons con- sidérer notre globe comme étant enveloppé, à ces hauteurs, d'une vaste nappe fortement électrisée et isolée du réservoir commun par les couches d'air inférieures. Cette nappe est en mouvement continuel vers l'un et l'autre pôle; dans le trajet, son électricité se perd dans le sol avec fracas par l'intermédiaire mécanique des orages, et plus régulièrement, dans les régions polaires, par les phénomènes silencieux de l'aurore boréale. » Si, au contraire, on veut recourir à des mouvements ascendants pour expliquer les orages, on ne comprendra plus rien au développement élec- trique qui s'y produit avec tant de continuité et d'énergie, car ces courants n'amèneraient avec eux qu'un air dépourvu d'électricité, ou tout au plus doué d'une faible tension de signe contraire à celle de la région considérée. On neutraliserait celle-ci au lieu de l'exalter. » IL C'est aussi dans ce siècle que les ascensions en ballon nous ont fait connaître le froid intense des couches supérieures et la singulière com- position de leurs nuages propres, entièrement formés déglaçons. Les aéro- naules ont touché et recueilli les fines aiguilles de glace des cirrhus; ils y ont trouvé parfois une température si basse, qu'à peine ils ont pu la me- surer. Or ces cirrhus sont les précurseurs des orages; ils les accompagnent constamment. Aucun fait n'est mieux constaté par l'observation des marins et des météorologistes que celte concomitance. » Si donc, par un mécanisme quelconque, l'air supérieur pouvait être entrauié, avec ses nuages glacés, jusque dans la région basse des nimbus, et cela d'une manière continue et peisistante, on s'expliquerait aisément d'abord la formation de ces nimbus eux-mêmes, puis la congélation de leur eau vésicnlaire, malgré la haute température normale de ces régions. { 387 ) )) Au contraire, si l'on veut recourir à l'iiypollièse de courants ascen- dants pour expliquer ces phénomènes, ils deviennent incompréhensibles; car, à supposer que le passage d'une température de 3o degrés, par exemple, à 24 degrés, ou même à 20 et à i5 degrés détermine la condensation d'une faible partie de leur vapeur, cela ne déterminera jamais la moindre congé- lation. » III. Enfin c'est encore dans ce siècle qu'on a compris la nécessité de considérer dans son entier la vaste circulation qui règne dans notre atmosphère sous l'action du Soleil, et de tenir compte enfin des courants supérieurs qu'on a commencé dans ces derniers temps à étudier, au moyen des cirrhus glacés qu'ils charrient. Ces courants coulent au-dessus des nappes inférieures sans en troubler soit le mouvement, soit le calme. Ils n'ont rien de commun, dans le sens immédiat du moins, avec les courants inférieurs; et, comme ils ont une épaisseur et une vitesse accélérée très-grande dans nos climats, ils représentent une énorme provision de force vive qui ne descen- drait pas jusqu'à nous si ces courants avaient partout la même vitesse. Tou- jours est-il que le mouvement de translation si rapide des orages ne peut venir que d'en haut, puisque c'est en haut que réside la force et le mou- vement. » Si, au contraire, on prétendait assigner aux orages une cause placée dans les couches inférieures, eu recourant à l'hypothèse de courants ascen- dants, n'est-il pas évident que ces orages ne marcheraient pas? Leur prodigieuse vitesse de translation deviendrait une énigme indéchiffrable. Imaginez un courant ascendant formé dans une couche d'air immobile, comme la colonne de fumée qui s'élève verticalement au-dessus d'une cheminée ; croit-on qu'il soit possible de lui imprimer, rlans cet air calme, une vitesse de translation de i5 à i8 lieues par heure? Et pour que cette colonne de fumée se mette en marche tout d'une pièce, suffit-il qu'en montant toujours elle finisse par rencontrer en haut, bien haut, un souffle de vent ? C'est pourtant là l'explication qui a été donnée par le professeur Espy, dont les théories météorologiques exercent aujourd'hui encore tant d'influence. Si on la rejette, et pour cela il suffit qu'elle soit exposée dans toute sa simplicité, à quel autre moyen aura-t-on recours ? » La question étant ainsi ramenée, par l'examen des traits caractéristi' ques des orages, à ces trois termes si simples, il ne reste plus qu'à examiner par quel mécanisme naturel l'électricité, le froid glacial et la grande vitesse qui régnent en haut peuvent être amenés dans la région inférieure des nimbus et parfois jusqu'au sol lui-même. La constitution de noire atmo- ( 388 ) sphère ne se prèle pas plus à la formation subite de courants descendants qu'à celle de courants ascendants. Il serait donc puéril de substituer la pre- mière hypothèse à la seconde. Mais la difficulté disparaîtra, je pense, pour ceux qui voudront bien considérer les gyrations à axe vertical qui se produi- sent si souvent dans les fluides en mouvement. Ces gyrations, en effet, sont des phénomènes fort réguliers, d'allure presque géométrique, qui naissent dans tons les courants horizontaux pour peu que ceux-ci présentent quel- que inégalité persistante de vitesse dans leurs filets contigus (i). Or ces tourbillons coniques ont une tendance à se propager vers le bas, d'autant plus marquée que la gyration y est plus violente; et, en même temps qu'ils percent ainsi les couches inférieures par leur pointe, ils voyagent par en haut avec le courant supérieur où ils ont pris naissance, en se renouvelant continuellement par en bas. » Ces mouvements tourbillonnaires entraînent rapidement en bas tous les matériaux charriés par ces courants supérieurs, et, par suite, les cirrhus glacés qui y voyagent. Les aiguilles de glace refoulées à la périphérie, à cause de leur densité, s'y rencontrent et s'y agglomèrent de manière à former de petits noyaux opaques. Ceux-ci, trouvant dans les nuées inférieures de l'eau vésiculaire, la congèlent en une mince couche transparente. Si, dans ce mouvement tourbillonnaire, où les spires de rayons variés, centrées sur le même axe, ont toutes sortes de vitesses, ces petits gréions passent successi- vement dans des régions occupées par l'air glacial venu d'en haut et dans d'autres remplies de vapeurs vésiculaires, ils croîtront en volume par couches successives, jusqu'à ce qu'ils échappent, par leur poids ou par l'effet de la force centrifuge, à l'action du tourbillon. » D'ordinaire ces mouvements gyraloires ne descendent pas plus bas que les nimbus, où leur action s'épuise à mouvoir des masses considérables d'eau congelée. Cependant, si la gyration originaire était très-vive, ou si l'air entraîné n'était pas très-chargé de cirrhus, elle descendrait jusqu'à terre, comme une colonne nuageuse perçant la couche de nimbus, et nous donnerait alors le spectacle d'une trombe ou d'un tornado. Mais revenons au cas habituel. L'air entraîné vers le bas n'amènera pas seulement ses aiguilles de glace, il amènera aussi sa forte tension élec- trique. Celle-ci s'accumulera progressivement à la surface du nuage placé à l'extrémité du tourbillon et acquerra bientôt une tension suffisante pour (i) Voir la Défense de la loi des tempêtes dans V Annuaire du Bureau des longitudes de cette année. ( 389) s'échapper en traits fulgurants vers les nuages voisins, et finalement vers le sol. » On cite, dans presque tous les Traités de Physique, l'orage à grêle du i3 juillet 1788 qui parcourut la France et une partie de l'Europe septentrionale jusqu'à la Baltique, du sud-ouest au nord-ouest, avec une vitesse de i6| lieues à l'heure (tout comme les trombes dont j'ai si sou- vent entretenu l'Académie), ravageant sur deux bandes parallèles, de 3 à 4 lieues de largeur chacune, un énorme espace de terrain, e\ produisant des dégâts estimés officiellement, en France seulement, à 24 millions de francs. Les grêlons ovoïdes et armés de pointes étaient énormes : quelques- uns ont atteint le poids de sSo grammes. Il y avait là évidemment deux mouvements tourbillomiaires accouplés, voyageant de conserve à grande vitesse, séparés par un intervalle à peu près constant de 4 à 5 lieues, et fonc- tionnant aux dépens des inégalités de vitesse du courant supérieur qui, à cette époque, coulait dans cette direction comme le font souvent aujour- d'hui nos cyclones, nos orages et nos trombes. On pourrait citer bien d'autres faits plus récents du même genre, quoiqu'en général la chute de la grêle ne soit pas aussi continue qu'en cette occasion. » Je considère le phénomène des trombes comme une vérification di- recte de cette théorie; mais, s'il s'agit du point spécial de la formation de la grêle, si l'on voulait constater de visu le mouvement tourbillonnaire à spires horizontales qui soutient les gréions dans le nimbus où ils se forment et s'accroissent, il faudrait absolument pénétrer dans le nuage lui-même, car d'en bas un voile opaque nous masque tout ce mécanisme. C'est sur les montagnes que l'on pourrait s'attendre à faire une pareille épreuve; mais, cpmme le voisinage d'un nuage orageux est justement redouté, les observations de ce genre sont bien rares. Je n'en connais qu'une : elle a été faite le 2 août i835 par un savant observateur, feu notre correspon- dant M. J^ecoc, sur le sommet du Puy-de-Dôme. A l'époque où il faisait cette observation, on était loin de soupçonner le rôle des mouvements gyratoires en Météorologie; aussi sa relation parut-elle inintelligible; per- sonne n'en a tenu compte. Aujourd'hui elle est parfaitement claire ou, s'il s'y présente çà et là quelque obscurité pour le jeu des vents, dont la suc- cession ne pouvait être comprise alors, cela tient à ce que le savant pro- fesseur de la Faculté de Clermont appréciait avec les notions de son temps une partie du spectacle étrange auquel il a eu le courage d'assister. » Voici deux courts passages de sa Communication à l'Académie [Comptes rendus de i836, t. II, p. 324-329) : C.R.,i87D, 2" Si:mc5(re.(T. LXXXI.Ntg.) 5o (390) « Je voyais de loin la grêle se précipiter îles nuages inférieurs et tomber sur le sol. Je la vis distinctement à 5o mètres du sommet du Puy-de-Dôme et en face de moi. Le nuage qui la laissait épancher avait les bords dentelés et offrait dans ses bords mêmes un mouve- ment de tourbillonnement qu'il est difficile de décrire. Il semblait que cbaque grêlon fût chassé par une répulsion électrique; les uns s'échappaient par-dessous, les autres en sor- taient par-dessus. Enfin ils partaient dans tous les sens Après cinq à six minutes de cette agitation extraordinaire, à laquelle les bords antérieurs des nuages semblaient seuls participer, la grêle cessa, l'ordre se rétablit, et le nuage à grêle, qui n'avait pas cessé de s'a- vancer très-vite, continua sa route vers le nord, laissant apercevoir dans le lointain quel- ques traînées de pluie qui arrivaient à peine sur le sol et paraissaient plutôt se dissoudre dans la couche inférieure de ratmos|)hère. • » Un vif éclair vinl bientôt avertir M. Lecoc du danger qu'il courait : il persista néanmoins à étudier de plus près encercle phénomène et bientôt il fut enveloppé, pendant cinq longues minutes, dans un nouveau nuage à grêle: » Les grêlons étaient nombreux et les plus gros atteignaient à peine le volume d'une noisette; ils étaient formés de couches concentriques plus ou moins transparentes, arrondies ou légèrement ovales. Ils étaient tous animés d'une grande vitesse horizontale ( i).... Un grand nombre vint me frapper sans me faire le moindre mal, puis ils tombaient aussitôt qu'ils m'avaient touché. La majeure partie du nuage passa au-dessus de ma tête, et j'entendis distinctement le sifflement des grêlons ou plutôt un bruit confus, formé d'une infinité de bruits partiels que je ne pouvais attribuer qu'au frottement de chaque grêlon contre l'air Le nuage qui passa au-dessus de ma tête, et dans lequel la grêle était toute formée, ne la laissa échapper qu'une demi-lieue au delà du point où je me trouvais. Une petite portion cependant se répandit sur le flanc nord du sommet qui interceptait sa marche, et je pus recueillir dans un flacon un certain nombre de ces grêlons. » ÉLECTRICITÉ. — Dixième Note sur la conductibilité électrique des corps médiocrement conducteurs; par M. Th. du Moncel. « Si l'on jette un coup d'œil sur le tableau que j'ai donné dans ma dernière Note, on reconnaît tout d'abord que, pour un certain nombre d'échantillons de pierre, Vinlensilé du courant qui les traverse va en augmen- tant avec la durée de la fermeture du circuit, tandis que pour d'autres elle va en diminuant. Toutefois, parmi les pierres qui déterminent ce dernier effet, il en est pour lesquelles il s'arrête après un intervalle de temps plus ou moins long, mais qui dépasse rarement de dix à douze minutes. Les pierres dures sont précisément dans ce dernier cas et si, sur le tableau en (i) M. Lecoc ajoute plus loin que tous ces gréions étaient animés d'un mouvement de rotation très-rapide. ( 391 ) question, l'on ne constate qu'un abaissement successif, c'est que les observations ont été arrêtées trop tôt. Les pierres tendres et poreuses, au contraire, réagissent sur le courant de manière à l'affaiblir avec le temps dans des proportions plus ou moins grandes, suivant leur état hygromé- trique, et ces proportions sont quelquefois si grandes que le courant peut se trouver annulé, du moins si les conditions hygrométriques et de tempé- rature du milieu ambiant ne favorisent pas la conductibilité. On pourra se faire une idée de cette différence d'action par le tableau suivant, qui résulte d'ex|)ériences faites avec les pierres dont uous venons de parler, et pour lesquelles chaque expérience a été poussée jusqu'à une heure et même au delà. Au début. ô"' après. lo™ après. i'' après. O O O O o Onyx rouge de Chine (ai-iS ) i3,5 12, 5 12 w avec courant renversé. . . (an-iS ) 12 12 12 Serpentine verte ('i)"'^ ) 10, 5 10 10 « aveccourantrenversé (i8-i3 ) 11, 5 11 n Agate lilas (20-1 5, 5) i4 i3,5 l/^ « aveccourantrenversé.... (-7-'; ) '3 12 n Agate sardoine (88-26 ) 20 21, 5 33 » avec courant renveré.. . . (6o-36 ) 3i 26 26 Silex de pierre à fusil (22-i5 ) i4 i4 i6 Pierre de Caen (go-^^^ ) 4' 3o ig » aveccourantrenversé... (90-69 ) 58 4^ 3a » On remarquera encore que dans certaines pierres (le quartz rési- nite et l'agate sardoine en sont des exemples remarquables) l'intensité du courant augmente quand il traverse la pierre dans un certain sens, tandis qu'elle diminue au contraire pour le sens opposé de ce courant. Il existe d'ailleurs de grands écarts entre les chiffres obtenus en différents moments pour représenter la conductibilité d'une même pierre, et ces écarts se retrouvent même dans la rapidité d'accroissement ou d'affaiblis- sement que le courant éprouve quand il se trouve placé dans les conditions dont j'ai parlé plus haut. Ces écarts tiennent aux changements des condi- tions physiques du milieu ambiant et de la pierre, et aux effets de polari- sation persistante dont j'ai démontré l'existence dans ma précédente Com- munication, lesquels réagissent dans un sens différent, suivant le sens du courant, comme on le verra plus tard. Toujours est-il que, d'après la manière dont le courant se comporte en traversant la pierre, on peut pré- juger de ce que pourra être le courant de polarisation qui en résultera. En effet, quand avec les pierres dures l'accroissement de l'intensité du cou- 5o.. ( 392 ) ranl principal se montre nettement, ne^serait-ce même que pour un seul sens du courant, on peul admettre d'une inanière à peu près générale que des courants de polarisation plus ou moins durables devront être produits (i); mais quand, après avoir passé par un abaissement successif, le courant en question se maintient au même degré d'intensité, ou du moins s'en écarte peu, soitdans un sens, soit dans l'autre, on peut croire qu aucun courant de polarisation ne devra se développer, du moins avec la source électrique employée. En effet, toutes les pierres dont je viens de parler, sauf l'agate sardoine qui fournit un accroissement d'intensité du courant dans un seul sens, ne pro- duisent aucim courant de polarisation, quelle que soil la durée de la ferme- tin-e du courant principal; l'expérience a été poussée jusqu'à treize heures de fermeture du circuit pour le silex de pierre à fusil, qui a fourni une dé- viation constante de i6 degrés. » Avec les pierres tendres et poreuses les effets sont différents, et nous en donnerons la raison. Elles peuvent toujours donner lieu à un courant de polarisation, dès lorsque l'intensité électrique est suffisante; mais la durée de ce courant, ainsi que son intensité, dépend essentiellement de l'humidité plus ou moins grande de la pierre. Ainsi, alors que l'échantillon de pierre de Caen, maintenu au sec, donnait après une électrisation de 10 minutes un courant de polarisation d'une intensité de i3 degrés, et durant i i minutes, ce même échantillon, après un séjour de 24 heures dans une cave, provoquait à la suite d'un même temps d'électrisation un courant de 44 degrés, qui était encore de 9 degrés au bout de 20 minutes. 11 est vrai qu'alors le courant polarisateur, au lieu de tomber de 4i à 10 de- grés, comme il l'avait f^it dans le premier cas, ne s'était affaibli que de I degré seulement. (i) Il peut arriver que ces courants n'apparaissent pas sous l'influence d'un courant polarisateur de courte durée; mais, en augmentant cette durée, on linit toujours par les obtenir; c'est ce que l'on remarque quand on expérimente l'agate calcédoine. Avec dix mi- nutes de fermeture du courant polarisateur, aucun courant de polarisalion ajipréciable n'est produit. Or, quand on laisse le courant fermé pendant une demi-heure, ce dernier courant apparaît avec une intensité de 12 degrés et dure une minute environ. 11 est vrai que l'intensité du courant polarisateur se trouve alors plus que doublée : car elle passe de i8à 49 degrés. L'agate sardoine a fourni des effets analogues. Alors qu'avec une fermeture de courant de dix minutes elle ne donnait lieu ;\ aucun couiant de polarisalion, elle en produisait un de lo degrés avec une fermeture de courant d'une heure et demie, qui avait passé par les phases suivantes : (38"- 26°) ,20", 2i",5, 3o'% 33°, 3 î" (ces déviations à partir de celle de 21", 5 ayant été constatées toutes les demi-heures). La durée du courant de polarisation était de iiuit minutes. ( 393 ) » Avant d'entreprendre la théorie de tous ces effets, je dois entrer dans quelques détails sur l'influence exercée sur eux par l'humidité et la tempé- rature du milieu ambiant dans lequel on expérimente. Pour reconnaître la nature de ces deux influences qui agissent presque toujours simultanément, j'ai dû entreprendre une série d'expériences directes dans lesquelles je faisais varier tantôt les conditions de l'humidité, tantôt celles de la température. » Pour étudier l'action de l'humidité, j'ai pris simplement les minéraux qui, dans les expériences dont j'ai parlé dans ma précédente Note, ne four- nissaient aucune dérivation, et, après les avoir laissés pendant 3o heures dans une cave humide, je les ai expérimentés à une heure de la journée où la température de mon laboratoire était à peu près la même qu'au mo- ment de mes premières expériences. Or la plupart d'entre eux étaient de- venus conducteurs, même après les avoir soigneusement essuyés. La mala- chite, l'agate noire (baignée) et un jaspe verdâtre moucheté de jaune faisaient seuls exception. Les autres m'ont donné les résultats suivants : Courant renversé Au début. 5" après. io™après. au début. S^après. io™aprè3. 00 0 0 000 o Jaspe vert foncé (55-3o ) 21 19 (5i-29j i8,5 16 Agate jaune (10- 8 ) 8 8 (14-10) 11 i4 Jaspe brun ('9-i3 ) 12 i3 (22-i3) ii,2 11, 5 Porphyre (10- 8 ) 6,5 6,5 (11- 8) 6,5 6,5 Schiste dur (i5-io ) 9 9 (10-8) 7 7 Grèsdemay (10- 5.5') o o { 4- ) o o Granité (35-25 ) 18 i5,5 (25-i3) 10 9 m Naturellement toutes ces pierres ne fournissaient aucun courant de polarisation appréciable. » J'ai ensuite examiné si d'autres échantillons qui m'avaient déjà donné des déviations et que j'avais mis à la cave après les avoir passés à l'étuve présenteraient une augmentation notable de conductibilité; j'ai pu con- stater que cette augmentation était considérable. J'ai donc pu conclure que les pierres dures et tendres, sauf quelques exceptions, parmi lesquelles doivent être rangés les minéraux ayant subi les ejfetsde Infusion et de la cristallisation, ab- sorbent plus ou moins l'humidité de l'air et deviennent conductrices sous son influence. n Quant aux effets calorifiques, leur influence est tout aussi manifeste, et ils ont toujours pour résultat d'annuler ou d'amoindrir la conductibilité des minéraux. Toutefois la manière dont celte influence s'exerce sur les pierres dures et sur les pierres tendres n'est pas entièrement la même. ( 394 ) » Dans ces dernières, l'affaiblissement ou l'auimlation de la conductibilité que la chaleur entraine résulte principalement d'un simple dessèchement de la couche humide qui tapisse les parois des pores de la matière, tandis que dans les pierres dures la chaleur a surtout pour effet d'augmenter phy- siquement leur résistance, comme elle le fait du reste pour les métaux. Il en résulte que chez ces dernières pierres la conductibilité, après avoir été détruite par un échauffement convenable et prolongé, peut se trouver réta- blie beaucoup plus promptement que chez les pierres tendres, surtout si celles-ci se trouvent maintenues dans un appartement un peu sec et chaud. Elle peut même ne pas être détruite complètement chez quelques-unes d'entre elles après un passage à l'étuve d'un quart d'heure. » Ainsi le silex d'Hèrouville, dont la résistance représente 2082 kdo- mèlres pour une déviation de 78 degrés à la température de 20 degrés (i), ayant subi cette opération, a fourni, étant encore brûlant, une déviation de 35 degrés avec le circuit sans dérivation. Il est vrai que cette déviation était loin d'être constante et fournissait des oscillations qui l'abaissaient jusqu'à zéro en certains instants; mais, au bout de quinze minutes, la marche ascendante de celte déviation a commencé, et ne s'est plus arrêtée. Au bout de quatre heures elle était arrivée à peu près à son état normal. » Avec les pierres poreuses, le temps nécessaire pour reprendre un com- mencement de conductibilité peut dépasser huit heures; toutefois, par un temps humide, il n'a fallu que quatre heures; mais les progrès de cette conductibilité dans un appartement un peu sec sont extrêmement lents, et ce n'est guère qu'après plusieurs jours et après avoir déplacé les électrodes que l'on peut retrouver les déviations normales. Avecréchanlillon de pierre de Caen, et par une soirée très-humide, cette conductibilité, de 7 heures à minuit, n'a varié avec le circuit sans dérivation que de 12 à 22 degrés, et le lendemain elle n'était encore que de Sg degrés. )) Comme l'humidité augmente avec l'abaissement de la température et que ces deux influences se joignent pour provoquer un accroissement de conductibilité dans les différentes pierres, il arrive que les pierres dures comme les pierres poreuses sont susceptibles de présenter de fortes fluc- tuations, aux différentes heures du jour, dans l'intensité des courants qui les traversent, surtout quand elles sont exposées à l'air extérieur, et parti- culièrement au soleil. Dans les unes la conductibilité augmente ou diminue, (i) Cette dévialion, en circuit siii)|.lc, corrcsiionil à une icsislaiicc do 875495 kiloniclics de fil télégraphique. ( 395) principalement sons rinflnence des variations de l'humidité ; dans les autres, ce sont les variations de la température qui interviennent le plus éiiergi- quement. Dans ma Note du 5 octobre 1874, j'ai donné l'indication de ces fluctuations pour la pierre de Caen, le silex, la serpentine et le schiste dur exposés à l'air extérieur. J'ai obtenu, cette année, des résultats analogues avec le silex jaune jaspé qui figure dans le tableau de ma précédeute Note, et qui m'a donné, exposé à l'air par un temps clair et sec, les déviations suivantes : 88 degrés à 9 heures du matin , 84 degrés à midi, 81 degrés à 3 heures, 73 degrés à 4 heures, 68 degrés à 5 heures, 73 degrés à 6''3o'", 79 degrés à 9 heures du soir, 81 degrés à minuit. » Il me reste maintenant à parler de la manière dont un courant qui traverse une pierre se trouve impressionné par la polarisation persistante qui se trouve développée en elle à la suite d'une électrisation antérieure. L'un des effets les plus manifestes de la réaction qui se produit alors est l'affaiblissement successif que l'on remarque dans l'intensité de ce courant, quand on effectue plusieurs fern)etures consécutives du circuit dans un même sens, et après même que les courants de polarisation qui les ont précédés se trouvent annulés sur le galvanomètre. Chez certains minéraux, et particulièrement dans les pierres poreuses, cet affaiblissement est si con- sidérable que, dans certains cas, le courant ne peut plus passer, et pour le faire reparaître il devient nécessaire de démonter les électrodes et d'es- suyer la pierre. Quand on renverse le sens du courant à travers la pierre et qu'on effectue ensuite plusieurs fermetures dans le même sens, il peut se produire des effets très-différenls suivant la nature des minéraux, leur plus ou moins grande homogénéité, le degré de persistance de la polarisation moléculaire et la durée plus ou moins grande des fermetures du courant ou des intervalles de temps séparant ces fermetures. Le plus souvent, le pre- mier courant inverse est plus faible au premier moment que ceux qui l'ont précédé ; et ceux qui le suivent deviennent plus forts, soit en réalité, soit relativement à ce qu'ils devraient être. D'autres fois, c'est l'inverse qui a lieu ; mais c'est alors après un certain temps d'action du courant que le renforcement se produit. Le premier de ces effets est parfaitement caracté- risé dans les pierres dures, et le second se rencontre souvent dans les pierres tendres. Dans tous les cas, on peut reconnaître par là que la polarisation produite dans les pierres est surtout une polarisation électrostatique; car, si c'était une polarisation chimique qui fût prédominante, les courants in- verses qui en résulteraient devraient toujours renforcer les courants trans- mis au moment de leur inversion. Voici trois exemples assez intéressants de ( 396 ) ces sortes de réactions, l'un se rapportant aux pierres dures et les deux autres aux pierres tendres. Des numéros indiquent dans quel ordre ont été faites les expériences. Silex d' Héroiwitle (avec une dérivation de 2 kilomètres). Courant principal 1. 2. o. G. t. 2. 1. 2. nu début, o o (38-34) (32-28) ( 31-22) (36-29) J"' après. o 32 3o 25 3i Courant de polarisation au début, o o (90-77) (90-80) (90-75) (90-83) Courant principal renversé Louran , I, de polarisation au début. 5™ après. au début. (28-23) (36-27) 25 29 (90-75) (90-84) Pierre de Caen (avec une dérivation de 64 kilomètres). (90-64) (54-47) (90-83) (89-58) 5i 32 74 52 (44-17) (43-20) (48-, 7) (36-20) 3. (78-50) 4. (63-46) 52 42 (3o-i6) (33-19) (même dérivation . 3. (90-69) 4. (90-85) 77 77 (28-17) (43-18) » Dans le premier exemple, on remarque que les deux premières fer- metures effectuées dans le même sens ont diminué successivement l'inten- sité du courant; mais, après le renversement, le premier courant, qui se trouve très-affaibli par rapport à ceux qui l'ont précédé, se trouve an con- traire renforcé à la seconde fermeture, et il en est de même après la seconde inversion. » Dans le deuxième et le troisième exemple, il y a renforcement du cou- rant après la première inversion, et ce renforcement, qui diminue dans le cas de la pierre de Caen à la seconde fermeture, augmente encore dans le cas de la pierre d'Amérique. » RAPPORTS. GÉOMÉTRIE ANALYTIQUE. ~ Rapport sur un Mémoire de M. Haton de la Gou- pillière, intitulé : « Développoïdcs directes et inverses d'ordres successifs ». (Commissaires : MM. Chasles, O. Bonnet, Puiseux rapporteur.) « M. Haton de la Gonpillière a soumis au jugement de l'Académie un Mémoire intitulé : Développoïdes directes et inverses d'ordres successifs. Sous celte dénomination empruntée à Lancret, l'auteur comprend les courbes qui se déduisent les unes des autres, en construisant pour chacune d'elles ( -'^97 ) l'enveloppe des droites qui la coupent sons nn angle constant, et il s'est proposé d'en donner la théorie avec jikis de généralité cpi'on ne l'avait fait jnsqn'ici. » Après avoir élabli l'équation d'une développoïde directe ou inverse d'ordre quelconque, M. Haton en déduit diverses conséquences intéres- santes et, par exemple, ce théorème, que la développoïde de la développée d'une courbe ne diffère pas de la développée de sa développoïde, et, plus généralement, qu'on peut intervertir d'une manière quelconque les angles sous lesquels on prend les développoïdes successives. » L'auteur aborde ensuite le problème suivant : » Trouver une courbe qui ail pour n'""" développoïde une courbe érjcde on semblable. » Le problème analogue relatif aux développées successives avait déjà été résolu; mais l'extension de la solution au cas plus général traité par M. Haton n'était pas sans difficulté. Par une analyse ingénieuse, il est par- venu à résoudre complètement la question, en la ramenant à la résolution d'une équation aux différences mêlées, finies et infiniment petites, dont l'intégrale est algébrique, dans le cas de la similitude inverse, et transcen- dante dans celui de la similitude directe. » En résumé, dans le Mémoire renvoyé à noire examen, ]\L Halon de la Goupillière nous paraît avoir donné une solution élégante d'un problème intéressant qui n'avait pas encore été abordé avec ce degré de généralité, et nous proposons à l'Académie d'en ordonner l'insertion dans le Recueil des Savants étrangers. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. MÉ^IOIRES PRÉSENTÉS. ZOOLOGIE. - Les Lépidoptères à trompe perforante, destructeurs des oranges. [Opfddères.) Note de M. J. Kuxckel, présentée par M. Em. Blanchard. (Commissaires: MM. de Quatrefages, Blanchard.) « Un botaniste français, M. Thozet, établi en Australie (i), avait, il y a quelques années (1871), appelé mon attention sur le Lépidoptère du genre (t) A Rdckanipton, jictilo ville située à peu de clist.Tncc de la côte orientale, sur le tro- pique du Capricorne. C. R., 1875, 1» Semestre. (T. LXXXI, N" 9.) 5l (398) Ophidèi-es (0. FuUonica, L.), qu'il accusait de percer les oranges pour se nourrir de leur suc. Convaincu avec tous les naturalistes que les Léi^ido- ptères, sans exception, ont des trompes flexibles, dépourvues de rigidité, je révoquai eu doute l'observation de M. Thozet, et j'enfermai dans une boîte les prétendus dévastateurs, me promettant de les examiner à loisir. Je remettais de jour en jour cette étude, lorsque je lus dernièrement, dans un journal ausiralien (i), un article où un auteur anonyme signalait les déprédations commises par les 0. FuUonica (2) et affirmait, avec toutes les garanties d'une observation rigoureuse, que ces Papillons perforent la peau des oranges pour en pomper le suc. Pendant les nuits de la belle sai- son, on peut, sans grandes précautions, les surprendre à l'œuvre ; absorbés par l'opéralion qu'ils exécutent, ils se laissent saisir à la main sur les oranges mêmes. Curieux d'acquérir la preuve de l'exactitude de ces observations, j'examinai attentivement la trompe de ces insectes. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir un fait d'adaptation singulier et bien inattendu. » On sait que les Lépidoptères sont caractérisés, entre tous les insectes, par un trait d'organisation d'une fixité absolue : les pièces buccales sont modifiées de manière à former une trompe, ou, plus explicitement, ainsi que l'a démontré L. de Savigny, les mâchoires démesurément allon- gées constituent un appareil de succion. Ces mâchoires longues, grêles, flexibles, terminées par une pointe effilée d'une grande souplesse, sont ac- colées, mais laissent entre elles un fin canal. Les Papillons sont donc con- formés pour pomper le nectar des fleurs ouvertes, pour hunier divers ali- ments fluides. Par ime étrange exception, les I^épidoplères du genre Ophidères, Boisd., possèdent une trompe rigide, véritable tarière, d'une perfection idéale, capable de transpercer la peau des fruits, de tarauder même les enveloppes les plus résistantes et les plus épaisses. Cette trompe est un instrument parfait, qui serait un excellent modèle pour établir des outils nouveaux que l'industrie emploierait au forage de trous dans des matières diverses. Procédant à la fois de la lance barbelée, du foret et de la râpe, elle peut inciser, tarauder, arracher, tout en permettant aux liquides de passer sans obstacle par le canal interne. Les deux mâchoires accolées se terminent par inie pointe triangulaire acérée, garnie de deux barbelures; elles se renflent ensuite et présentent à la face inférieure trois portions de (1) The Capricnrnian, t. I, n" 9, 8 mai iSyS, publié ;i Rockampton. Communiqué obligcaminciu par M. Carrière, javiliniei- ciief des pépiniùres du Muséum. (?,) Dans l'article cilé, lo papillon est appelé par erreur O. Zullnma. ( 399) filet de vis, tandis que leurs côtés et leur face supérieure sont revèliis d'épines courtes, fortes, faisant saillie au centre d'une dépression à bords durs et abruptes. Ces épines ont pour but de déchirer les cellules de la pulpe des oranges, comme la râpe sert à ouvrir les cellules des betteraves, pour en extraire le sucre. La région supérieure de la trompe est couverte en dessous et sur les cotés de stries fines et serrées disposées eu demi-hélice qui lui donnent les qualités d'une lime; les stries sont interrompues de dis- tance en distance par de petites épines sans consistance, qui servent à per- cevoir les sensations tactiles. L'orifice du canal par lequel montent les li- quides est situé à la face inférieure au-dessous du premier filet de la vis. Les figures ci-jointes achèveront, j'espère, de rendre suffisamment intelli- gible cette cotu'te description. A B t' 4 I Trompe de \'0. Fullonka. ( A, vue de piofil ; H, viio en dessous; C, vue eii dessus; t, canal interne; o, ouverture du canal.) >) Non content d'examiner l'O. Fullonica, L., j'ai pris soin d'étudier tous les représentants du genre Ophidères, et j'ai reconnu que les O. Materna^ L.; 0. Salarninia, Cram.; O. imperalor, Boisd., ainsi que les autres espèces, ont une trompe puissante en forme de tarière. La structure des mâchoires fournit donc un caractère générique d'une grande valeur; elle établit, en outre, une relation plus étroite entre les Lépidoptères, les Hémiptères et certains Diptères chez lesquels les mâchoires sont destinées à percer les tissus. » Les colons australiens redoutent les O. Fullonka à cause des dégâts qu'ils commettent dans les plantations d'orangers, car les fruits qu'ils cri- 5i.. ( 4oo ) blenl de trous s'altèrent rapidement, tombent bienlàt à terre et achèvent de pourrir. Tous les Lépidoptères du genre Ophidères, ainsi que je viens de rétabPÎF, étant pourvus d'une trompe perforante, il est incontestable qu'ils ont des habitudes semblables et taraudent les oranges ou d'autres fruits; Ires-répandus dans les régions tropicales, ils doivent être rangés à juste titre parmi les insectes nuisibles; malheureusement leurs premiers états sont inconnus, et aucun moyen de destruction réellement pratique ne se présente à l'esprit; toutefois leur grande taille, leurs couleurs voyantes permettant de les reconnaître à première vue, on pourra les mettre à mort sans crainte d'avoir à se reprocher une erreur judiciaire. » GÉOLOGIE. — Remarques sur le diluvium granitique des plateaux; composition Utholoijique du sable kaolniique de Monlainvdle \Seine-el-Oise). Note de M. StAN. MliUMER. (Commissaires: MM. Delafosse, Daubrée, Belgrand.) « Beaucoup de géologues pensent que des actions d'une énergie excep- tionnejle sont nécessaires pour expliquer le mode de formation des dépôts diluviens. D'autres, au contraire, cherchent à prouver que l'existence de gigantesques courants, caractérisant l'époque quaternaire, n'est aucunement démontrée et croient reconnaître que les causes actuel- lemeiU agissantes sont capables de donner lieu aux mêmes effets. Un grand nombre de faits me conduisent, pour ma part, à me ranger à cette der- nière opinion : pour aujourd'hui, je demande à l'Académie la permission de présenter quelques remarques sur ce soi-disant diluvium granitique des plateaux, tel qu'on l'observe sur tant de hauteurs autour de Paris, et par exemple aux Bruyères de Sèvres, où les jeunes géologues vont l'étudier tous les ans. )) Ce diluvium, extrêmement complexe, renferme des éléments dont l'origine est très-diverse. Je n'ai en vue, en ce moment, que ceux dont la nature est évidemment granitique et cjui consistent spécialement en quartz et en feldspath. On a généralement cherché à en expliquer la présence par de grands courants, apporlaut siu' nos hauteurs le |)roduit de la désagré- gation des roches des plateaux granitiques les moins éloignés. Or, on ima- gine ce que devraient être de semblables torrents, pour charrier ces grains pierreux à de pareilles hauteurs et des centaines de kdoniètres de distance. » (^'est en présence de cette diriiculté, (|iie la pensée m'est venue de comparer les grains granitiques en question à ceux que contiennent les ( 4oi ) sables dits éruplifs, sur lesquels l'altention a été appelée dans ces dernières années. Ces sables sont connus depuis longtemps : M. Ch. d'Orbiguy, il y a plus de trente ans, en avait déposé des échantillons dans les collections géologiques du Muséum. Dans des recherches beaucoup plus récentes, MM. Polier et Douvillé ont rattaché leiu' gisement à l'esistence d'une faille, dite faille de Mantes et de Vernou, et qu'on peut suivre, parallèlement à la vallée de la Seine, depuis Rouen jusqu'à Bicêtre (i). » On sait ce qu'on doit entendre par l'épithète à' éruplifs, qui leur est appliquée : ils sont éruptifs comme le sable glauconieux apporté à la surface par les eaux jaillissantes de nos puils artésiens de Grenelle et de Passy,et ils constituent comme une sorte d'alluvion verticale. » En comparant ces'sables aux grains feldspathiques et qiiartzeux du diluvium des plateaux, on arrive, comme on devait s'y attendre, à recon- naître l'identité la plus complète, et dès lors on doit, ce me semble, renon- cer à l'hypothèse, que rien ne justifie, des grands courants horizontaux, pour admettre l'origine [)rofonde des matériaux en question. » Il était facile de prévoii' que les grains a|)partenant au soi-disant dilu- vium ne représenteraient qu'iuie partie de ceux que renferme le sable encore dans la faille. C'est pour faire cette comparaison que j'ai examiné le sable pris à la maladrerie de Montainville, dans la région moyenne du gros filon qu'il constitue au travers de l'argile plastique, c'est-à-dire dans les meilleures condilions de pureté, w Soumis au lavage, il abandonne un limon très-fin, micacé et de nature kaolinique. Il est infusible au chalumeau et cuit eu restant parfaitement blanc. Le lavage en question s'est parfois réalisé spontanément ; dans certaines parties du filon, c'est le limon qui remplit toute la faille. Le limon donne souvent, par les acides, une légère effervescence ; elle doit être due à du calcaire provenant d'infiltrations d'origine superficielle. w Le gravier extrait par la lévigation a été soumis à un triage qui a fourni un très-grand nombre d'espèces de grains. Ce qui domine, c'est le quartz, soit en cristau.\, où la pyramide à six faces est quelquefois à peine émoussée, soit sous la forme de quartz hyalin, absolument dépourvu de forme cristalline et renfermant souvent des bulles de gaz et des liquides, comme le quartz ordinaire des gr.mits. D'autres grains sont laiteux, connue le quartz de filons, si fréquents au travers des roches cristallines. Çà et (l) Comptes rendus, st'anco du 6 niai 1872, et Bulletin de la Société géologique de trance, n." série, t. XXIX. , p. 472; i874' ( 402 ) là se montrent des grains vivement colorés de jaune, de rouge ou de noir. Quelques grains paraissent formés de s/Vcr, au moins d'après leur cassure et leur inaction sur la lumière polarisée. » Enfin certains échantillons de nature quartzeuse paraissent être formés de grès ou de quartzites de couleurs et de structures variées. » Après le quartz, c'est \e feldspath qui domine. Le feldspath inaltéré est toutefois extrên>ement rare; on le reconnaît surtout à son clivage et à sa difficile fusibilité, car, par sa couleur et sou éclat, il se rapproclie beaucoup du quartz laiteux mentionné plus haut. Plusieurs petits grains sont constitués par du feldspath grenu comme les leplyniles, ou par du pélrosilex agatoïde. Mais c'est sous la forme de fragments d'un blanc crayeux, à peine jaunâtre, que le feldspath se montre surtout. Il est alors identique à certaines variétés qu'on peut recueillir à Chanteloube, par exemple, et qui forment comme im passage entre l'orthose intact et le kaolin proprement dit. Cette matière est encore fusible, mais son aspect est déjà terreux; on y retrouve les clivages de l'orthose, qui sont même devenus beaucoup plus faciles qu'avant l'altération. lia présence simultanée, dans le sable grani- tique, du feldspath intact, du kaolin et de ce minéral intermédiaire, paraît très-digne d'attention. Elle pourra éclairer à la fois le mode même de for- mation de kaolin et le régime des eaux qui s'élevaient dans les failles. » On peut rapprocher des grains feldspathiques des grenailles parfois assez volumineuses d'une roche d'un gris violacé, très-dure, infusible, à structure grossière, consistant en silicate d'alumine, et paraissant se rap- porter à de l'argilite. » Enfin ce sable contient des débris de corps organisés silicifiés. Ils sont extrêmement rares, mais parfaitement caractérisés. J'ai isolé spéciale- ment des débris de bivalves et de polypiers, dont l'âge pourrait sans doute être déterminé. )) Ce qui précède suffit pour montrer combien est complexe la nature du sable de Monfainville. Celte complexité tient évidemment aux causes multiples dont il résulte. Avant tout, le granit constituant le soubasse- ment de nos terrains stratifiés a été attaqué par des eaux, sans doute chaudes et peut-être chargées de principes salins ou acides. La kaolinisation du feldspath, opérée vraisemblablement par ces eaux, n'a pas été com- plète, et c'est pour cela que le kaolin est accompagné de feldspath seule- ment crayeux ou même intact. L'eau jaillissante a entraîné ces matériaux au travers d'une épaisse succession de couches stratifiées, dont les cléments insolubles sont entrés eu mélange avec les débris gi'aniticjues. Les silex sur- ( /|o3 ) fout et les grès ont présenté tics conditions favorables, mais des fragments d'argiiite ont pu résister aussi. Enfin, quelques fossiles silicifiés ont excep- tionnellement échappé aux causes de démolition si nombreuses dans ce courant sableux. » Comme on voit, l'étude lithologique du sable de Montainville paraît devoir fournir des notions notivelles sur plusieurs actions géologiques : c'est un point sur leque jel me propose de revenir. » CIUMIE AGRICOLE. — Sur la (jenninalion de l'orge Cheoaltier. Note de M. A. Leclekc. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « M. Dehérain (i) essaye de réfuter les critiques que j'ai adressées (2) à ses expériences sur la germination. Si l'Académie veut bien me le per- mettre, je vais répondre en quelques mots. M. Dehérain admet aujour- d'hui que l'orge Chevallier fait seule exception à cette règle qu'il avait donnée comme générale : 1 Les graines maintenues dans une atmosphère limitée diminuent le volume des gaz avec lesquels elles sont en contact; la diminution porte toujours sur l'oxygène, qui n'est remplacé que par un volume d'acide carbonique inférieur au sien. » » Si M. Dehérain veut bien se reporter aux expériences de MM. Lawes, Gilbert et Pugh, qu'il a lui-même résumées dans un de ses Mémoires (3), il verra que, « lorsque des graines de céréales ou de légumineuses sont pia- » cées dans l'eau sous le mercure, un dégagement de gaz se produit.... » » L'analyse du gaz démontra qu'il est entièrement formé d'acide carbo- » nique, d'hydrogène; la quantité d'azote était très-faible ». Les céréales, pas plus que les légumineuses, ne renferment donc pas de gaz occlus au début de la germination. » J'ai dit que, dans les recherches de ce genre, le terme de comparai- son le plus sur est l'azote, puisque l'on sait aujourd'hui que, pendant la germination, il n'y a aucune perte de ce gaz. M. Dehérain cite des expériences dans lesquelles j'aurais obtenu, dit-il, « plusieurs exemples très-nets » d'occlusion du gaz azote. En se reportant aux expériences citées, on trouve (i) Comptrs rendus, t. LXXXI, p. 198. (?) Comptes rendus, t. LXXX, p. 26. — Annales de Chimie et de Physique, 5"^ série, t. IV, p. 332. (3) Annales des Sciences naturel/es. Botanicpie, 5° série, t. XVIII, p. i52. ( /)o4 ) que la diminulion de volume en azole a été, dans un c;is, des j—;-, et dans l'antre des j^~ du volume du gaz initial. Je n'ai fait aucune expérience le 7 juillet. Dans l'expérience du 2 juillet, les grains d'orge avaient un volume do 3'^'^, 455; dans celle du 3o juillet, un voltnne de 5^'^, 740 : si les faits avancés par MM. Dohérain et Landrin eussent été exacts, j'aurais dû trouver, dans les gaz mis en expérience, une diminution d'azote au moins égale au volume des grains, puisqu'il y a « condensation rapide, dans une graine, de dix à quinze fois son volume de gaz (i) » cl que, dans la graine, « il est entré plus d'azote qu'il n'eût dû en pénétrer en réalité, si l'air » atmosphérique eût conservé au passage sa position normale (2) ». Il y a loin, on le voit, entre les volumes o'^'^, 7 et 0^,9, que j'ai obtenus en moins et que M. Deliérain considère comme suffisants pour confirmer l'occlu- sion, et dix à quinze fois les volumes 3*^*^,455 61 5*^*^,740- » M. Dehérain dit que « les variations de composition que présentent » les grains d'orge sont telles que ce procédé ne peut conduire à aucun » résultat exact ». A l'appui de celte proposition, il rappelle les propor- tions d'azote obtenues dans mes essais, en négligeant d'indiquer la méthode qui les a donnés et le poids moyeu de chaque grain. Les variations ne sont pas, du reste, comme il l'indique, de 2,90 à 1,09, mais bien de 2,90 ài,76(3). J'ai insisté sur l'importance de l'application, à ces recherches, d'une même méthode de dosage, et montré que les erreurs données par les deux méthodes employées par MM. Dehérain et Landrin étaient inter- prétées en faveur de l'occlusion de l'azote. Il importait d'obtenir des résultats comparables : de là, nécessité absolue d'employer la même mé- thode. J'ai montré également que la proportion d'azote augmente en même temps que le poids mdividuel de chaque grain, et que, pour des grains de même poids, l'écart n'est |pas bien élevé, si l'on considère le peu d'homogénéité des grains d'orge, quel que soit le soin qui préside à leur choix. Dn reste, il importe peu d'insister sur ces chiffres, dont M. Dehérain veut se servir pour montrer l'occlusion, car il détruit lui-même son argu- mentation en disant : « On trouve dans une de S(.'s séries d'expériences un peu moins d'azote dans les graines germées que dans les graines normales, et dans l'autre, au contraire, un peu plus, u (1) Comptes rendus, t. LXVIII, p. 1488. (2) Annales des Sciences naturelles. Bot.ini(|ue, 5" série, t. XIX, p. 3G9. (3) La quantité i,f) inscrite aux .^««.'z/c.ï est due à une faute d'inipressicin. Voir méine tableau. Comptes rendus, t. LXXX, p. 29. ( 4o5 ) » Cela claiit, il est bien évident que, si l'occlusion existait, toutes les proportions d'azole que j'ai obtenues seraient plus fortes que la quantité moyennement contenue dans les graines normales; comme elles oscillent autoin- de celte quantité, il est clair que l'orge Chevallier ne condense pas d'azote. Du reste, ce n'est pas la seule graine qui se comporte ainsi, M. Dehérain a reconnu lui-même que le cresson alénois ne renferme pas d'azote libre et n'en condense pas, ce qui, cependant, ne l'empêche pas d'affirmer que, si j'avais « fait quelques essais sur du blé, du colza, » du lin, du cresson, des haricots », j'aurais reconnu que ces graines produisent toutes le phénomène de l'occlusion. M. N. Laskovsky a établi également que la proportion d'azote ne varie pas pendant la germination des graines de potiron (i). » MM. Dehérain et Landrin ont avancé aussi que, dans leurs expé- riences, « le volume total augmente, et cette augmentation est due non- » seulement à l'acide carbonique, mais encore à une quantité notable » d'iizote ; cette augmentation est due au dégagement des gaz confinés » dans les graines normales, » J'ai montré que l'azote trouvé en excès dans mes ex[)ériences provient de la décomposition des matières azotées. MM. Dehérain et Landrin nient cette origine; cependant ils ont bon nombre d'expériences où des graines ont pourri. MM. Lawes et Gilbert ont fait voir que, lorsqu'une graine ne germe pas et se décompose, elle donne naissance à de l'acide carbonique et à de l'azote libre. M. Reiset a établi que les matières organiques azotées perdent une partie de leur azote à l'état libre, même quand ces matières sont soustraites à l'action de l'air. Il est surprenant de voir niera MM. Dehérain et Landrin cette origine tie l'azote en excès, quand ils l'admettent pour l'hydrogène trouvé dans lenrs ana- lyses. M. Dehérain, pour me convaincre, a imaginé une nouvelle expérience, faite à l'aide de la machine d'Alvergniat ; je ferai remarquer que, notre discussion portant sur l'orge Chevallier, il eût été rationnel qu'il opérât sur celte graine plutôt que sur des haricots. Quoi qu'il en soit, il est bien extraordinaire de voir aujourd'hui le vide capable d'extraire les gaz confinés dans les graines, alors que, il y a un peu plus d'un an, les gaz occlus résis- taient à l'action du vide; d'après MM. Dehérain et Landrin, « quand on » soumet les graines à l'action du vide, on ne peut en dégager les gaz; d'où » il faut conclure qu'ils y sont condensés comme le sont l'hydrogène d.ins (i) Die Landivirt/iscluiftlichcn Fcrsuclis Stationcn, t. XVII, p. 2ig. Ce Mémoire est ana- lysé dans \cs Annales agronomiques \i\.\h\KCi &ous la ilircction de M. Dehérain. C. K., 1S75, r- demeure. (T. LXXXl, N" 0.) ^2 ( 4o6 ) )) la mousse de platine, le gaz de l'éclairage dans le palladium, les gnz, » ammoniac, chlorhydrique, etc., dans le charbon ». J'appelle tout parti- culièrement l'attention des physiologistes sur cette contradiction manifeste. Je signale, pour mémoire, les erreurs de calcul dont ils se sont servis pour déterminer l'occlusion de l'azote dans les analyses d'orge n" ii et n" 12. » L'orge Chevallier seule in'intéressant, je n'ai noint examiné d'autre graine : je laisse k d'antres le soin d'éclaircir, pour les autres graines, le point siu' lequel ])orle notre discussion. » PHYSIOLOGIE vÉGHTALii. —Etude sur les fennenls conlcinis dans les piaules. Mémoire de M. C. Kosmaxn. (Extrait.) (Commissaires : MM. Fremy, Pasteur, Trécul.) « Conclusions. — J'ai l'honneur de présentera l'Académie ce travail pour prendre date et constater que j'ai découvert, dans les bourgeons et jeunes feuilles d'arbres et de plantes : i°un ferment diastasique, capable de trans- former le sucre de canne en glucose, et l'empois d'amidon en dextrine et en glucose; 2° un ferment digitalique, capable de transformer le sucre de canne en glucose, l'empois d'amidon en dextrine et en glucose, et la digita- line soluble en glucose et en digitalirétine. » Do plus, j'ai découvert le dédoublemeni, par l'ébullition seule dans l'eau, sans aucune addition, de la digitaline en glucose et en digitali- rétine. » M. DK RosTAixii adresse la description d'une expérience constatant l'ef- ficacité de la racine de garance pour la conservation des viandes non cuites. Au (ond d'un pot de terre cuilc vernissée, on a placé, le 27 juillet 1875, 100 grammes de garance tu poudre, puis un poids de iiç) grammes de viande de veau, non cuite, et en- veloppée d'iu) linge; enlin, i5o grammes de garance en poudre et 55 grammes de racine de garance : ce pot, ainsi complètement rempli, a été couvert de papier ficelé, et placé dans une armoire. Le 4 août, le pot ayant été ouvert, on n'a constaté aucune odeur de viande corrompue, mais seulement une odeur de champignon : la viande, examinée à la Ioujjc, ne manifestait aucune trace de vers ; son poids était réduit à 62 grammes. Le 13 août, mêmes observations : le poids était réduit à /jS grammes. 1.6 2 1 août, mêmes observations : le [)oids était réduit à 4' grammes, ce qui conslilue une perte de G5 pour 100 en vingt-ciuc] jours. C'est, pour la viande, le counncncemcnt d'une soric de nioniificatiou. (Commissaires: MM. l'eligol, liouley.) ( 4o7 ) M. Martiia-Bf.ckiîu adresse une Note rolativo à la nirtliode à suivre pour Mietire les ol)servalions météorologiques en état de prévoir, à de plus longs intervalles, l'approche des tempêtes. L'auteur insiste sur la nécessité qu'il y aurait d'établir dos stations mé- téorologiques sur les deux rivages et dans les îles de l'Atlantique, depuis le golfe des Antilles jusqu'à la hauteur de nos latitudes; le long de l'Amé- rique, de l'Afrique, de l'Espagne et de la France, de manière à pouvoir saisir les cyclones à leur naissance et à les suivre dans leur course. (Conunissaires : MM. Faye, Ch. Sainte-Claire Devitic, d'Abhadie.) M. Abeiixe soumet au jugement de l'Académie la description d'un nou- veau cas de « traitement et guérison des déviations utérines, ])ar la myo- tomie utérine ignée sous-vaginale ». Le mode de traitement mis en pratique par l'auteur a été appliqué dans •y/] cas, savoir : 'yi antéversioiis ou rétroversions, et 3 abaissements de ma- trice compliqués d'un degré de déviation. Sur 71 antéversions ou rétro- versions, il déclare avoir obtenu 65 succès, et une amélioration manifeste dans les 6 autres cas. (Commissaires : MM. Bouillaud, Larrey, Gosselin.) M. TosELM adresse une Note relative à une disposition nouvelle de sa glacière artificielle, permettant la production de la glace avec une plus grande rapidité. (Renvoi à l'examen de M. Bussy.) M. "V. Gaube adresse, à propos d'une Communication récente de M. Trêve auv un mode de signaux propre à diminuer la fréquence des abor- dages en mer, la copie d'un projet soumis par lui, le 4 janvier iBy/jj '' '■' Commission de sauvetage. Suivant l'auteur, son projet, fondé sur le principe même qui a été in- diqué par M. Trêve, aurait, en outre, divers avantages sur celui-ci. (Commissaires précédemment nommés : MM. Paris, Jurien de la Gravière, Dupuy de Lôme.) M. A.-C. KoosEN adresse une Note relative à la théorie des moulins à vent. (Conunissaires : MM. de Saint-YenanI, Tresca, Resal.) 52.. { 4o8 ) M. J. AcDiBERT adresse une Note relative à un procédé propre à com- baltre le Pliylloxera. (Renvoi à la Comniissioii du Phylloxéra.) CORRESPONDANCE. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur (a formation du noir d'aniline, obtenu par l'élec- Irolyscdesessels. Noie de M. J.-J. Coquillion, présentée par M.Chevreul. « On sail qu'on obtient le noir d'aniline au moyen d'un des sels de cette base que l'on dissout dans l'eau, et auquel on ajoute du chlorate de potasse et un sel métallique; on a préconisé dans ces derniers temps le sulfure de cuivre, le sulfate de fer, etc.; la présence d'une substance métallique d'a- près la plupart des auteurs paraît indispensable à la production du noir. M Je me propose de démontrer dans cette Note qu'on peut obtenir un noir d'aniline sans l'intervention d'aucun métal, simplement par l'action de l'oxygène à l'état naissant sur certains sels d'aniline. Je me suis contenté pour cela de soumettre à l'action de l'électrolyse différents sels d'aniline, et j'ai obtenu les résultats suivants. » Si l'on prend Ifj sulfate en solution concentrée et qu'on le soumette à l'action de deux éléments de Bunsen en employant des électrodes de pla- tine, on ne tarde pas à voir l'électrode correspondant au pôle positif se colorer d'une pellicule bleu violacé, verdàtre en certains endroits : c'est ce qu'a- vait remarqué Litheby ; mais, si l'on prolonge l'expérience pendant douze ou vingt-quatre heures, on trouve fixée au pôle positif une iwasse noire assez adhérente et qu'il est facile de détacher; en traitant cette substance par l'élher et l'alcool, faisant sécher à l'étuve, on obtient une substance noire amorpbe, présentant quelques reflets verdâtres, insoluble dans la plupart des dissolvants; quand on prend quelques parcelles de ce corps, qu'on y verse une goutte d'acide sulfurique, et qu'on l'étend en couche mince sur une soucoupe en porcelaine, ce noir prend une coloration ver- dàtre; au contact des alcalis, il redevient au contraiie d'un noir velouté. L'hydrogène naissant est sans action sur lui. Pour être sûr que la produc- tion de ce noir était due à l'oxygène naissant et non au platine servant d'électrode, je me suis servi d'électrodes en charbon de cornues à gaz; j'ai obtenu au bout de douze et vingt-quatre heures des résultats identiques; une unisse noire et adhérente était fixée au charbon du pôle positil'; autour du pôle négatif se trouvaient des bulles d'hydrogène. ( 4o9 ) » L'azolale d'aniline sur lequel j'ai opéré ensuite m'a donné aussi un dépôt noir qui, au contact des alcalis, prenait un aspect velouté; mais, en présence de l'acide sulfurique, il s'est proiluit une décomposition, et j'ai obtenu une coloration brun-marron; la composition de ce noir doit être différente de celle qu'on obtient avec le sulfate. » Le chlorhydrate d'aniline m'a donné autour du pôle positif un pro- duit noir grumeleux; mais il est probable que, dans ce cas, l'action est complexe, et que, au pôle positif, il peut y avoir, outre l'oxygène, du chlore naissant qui complique les résultats. » Je ne me suis adressé qu'à deux sels organiques, et j'ai obtenu des différences qu'il importe de signaler. Lacétate d'andine donne au pôle positif une substance n'oire gluante, en partie soluble dans le sel qui l'en- toure; quant au tartrate d'aniline, la solution concentrée sur laquelle j'ai opéré ne m'a donné aucun résultat : je n'ai pas obtenu la moindre co- loration au pôle positif. » De ces expériences on peut conclure : i° qu'il est |)Ossible d'obtenir des noirs d'aniline sans faire intervenir aucun métal; 2° que les sels d'ani- line se comportent d'une manière différente en présence de l'oxygène nais- sant. Les analyses de ces composés pourront sans doute me fixer sur leur composition. » E.MBRYOGÉNIE. — Sur le développement d'œiifs de grenouille non fécondes. Note de M. G. Moquix-Tandon, présentée par M. Milne Edwards. « On a jusqu'ici généralement considéré l'imprégnation de l'ovule par le sperme comme la condition préalable nécessaire et indispensable au développement du germe des Vertébrés. Cependant des observations déjà anciennes, faites de divers côtés, dont les naturalistes ne semblent pas avoir tenu un compte suffisant et sur lesquelles OEllacher a récemment attiré l'attention, ont montré que ces idées sont trop absolues, et que des œufs de Vertébrés peuvent, dans certaines circonstances, offrir un comuience- ment de développement incontestable. Les premiers exemples de ce genre sont rapportes par Bischoff et R. Leuckart, qui citent des observations de développement d'ojufs de grenouille en dehors de la fécondation, mais sans donner de détails précis, sans indiquer quels sont les auteins de ces obser- vations et si eux-mêmes en ont été témoins. » Un heureux hasard m'a permis d'observer des faits analogues. Vers la fin du mois de mars, j'avais pris aux environs de Paris une grenouille verte (4io) femelle et je l'avais conservée chez moi, en nyant soin de lui donner de la iionri'ilui'c en abondance. I^e 17 iniliet suivant, la grenouille, dont l'ab- domen s'était considérablement distendu, pondit une certaine quantité d'oeufs. C'est sur quelques-uns de ces œufs qui r)'avaient point été fécon- dés, puisque la femelle avait été séquestrée longtemps avant qu'ils n'arri- vassent à maturité et qu'elle n'avait pu , pendant sa captivité, avoir aucun rapport avec le mâle, que j'ai obseivé les premières phases de la segmenta- tion. J'ai vu se former nettement, d'après le rhythme ordinaire, d'abord les deux grands cercles méridiens, puis le cercle équatorial , qui débutaient comme d'habitude par l'apparition de la Fallenkianz ; mais à partir de la naissance du quatrième cercle méridien, parfois même avant, le fractionne- ment prend un caractère d'irrégularité très-marqué; les sphères vitellines se multiplient sans ordre, sans qu'il soit possible de reconnaître les sillons auxquels elles doivent leur origine; elles sont de grosseur très-inégale et se montrent aussi bien dans l'hémisphère inférieur que dans l'hémisphère supérieur ; enfin le phénomène se produit plus rapidement que dansles œufs fécondés se développant sous la même température. Un petit nombre d'œufs seulement présentent ces phases évolutives; la plupart meurent, en effet, sans montrer aucun signe de développement. Cependant ces piiénomènes s'ar- rêtent bientôt, les sphères de segmentation se désagrègent, la masse tout entière prend un aspect grisâtre laiteux, et tombe en décomposition. Tan- tôt la mort arrive après la division en deux, en quatre, tantôt dans une période plus avancée; mais jamais l'œuf ne va au delà de cette phase qui est caractérisée par l'aspect framboise, jamais il ne se forme de sillon de Rusconi. Il eût été intéressant de faire des coupes sur ces œufs et d'étudier quels changements s'étaient produits dans leur iiitérieur. Dans ce but, j'en avais mis un certain nombre à durcir dans une solution d'acide chromique ; malheureusement est survenu un accident qui m'a empêché, à mon grand regret, de réaliser ce projet. » Quelque incomplète qu'elle soit, mon observation est cependant inté- ressante; car elle établit d'une manière irréfutable que des œufs de Ver- tébrés non imprégnés de sperme sont susceptibles, dans certaines con- ditions qui ne nous sont pas connues, de subir un commencement de développement, puisque les circonstances dans lesquelles elle a été faite excluent tonte possibilité d'une fécondation préalable. Si nous la rappro- chons des faits du même genre observés par Bischoff sur la truie, par Hen- sen sur la lapine, par Agassiz et Burnette chez les poissons, et surtout de ce fait remarquable mis hors de doute par OEIIacher f[ue, dans les poules { 4>i ) tenues loin du coq, les œufs non fécondés subissent ^OKidans l'inlériiîm' de l'oviducte la segmentation, il nous sera permis de conclure avec ce der- nier auteiu' que des œufs de Vertébrés peuvent aussi présenter les phéno- mènes de la parthénogenèse. Cette conclusion, qui semble très-hardie au premier abord, paraîtra, croyons-nous, suffisnmmeut juslifiée si l'on consi- dère que, d'une manière générale, le développement d'un œuf par parthéno- genèse ne présente aucune différence essentielle avec le développement d'un œuf fécondé; que, de plus, le mode suivant lequel s'opère la segmen- tation est identiquement le même dans les œufs fécondés ou non; et que, si, dans le premier cas, le phénomène a lieu d'une manière plus irrégu- lière, si, dans les observations que l'on a pu faire jusqu'ici, l'activité vitale s'éteint bientôt et ne va pas jusqu'à une différenciation en tissus et en organes, on ne peut cependant en tirer logiquement la conséquence qu'il y a une opposition radicale entre ces deux ordres de faits évolutifs, ni exclure a priori la possibilité que ces œufs, placés dans des conditions plus favorables, ne poursuivent leur développement et ne donnent naissance à un nouvel animal. » MliDEClNn: viiTÉuiNAlliE. — Sur les lésions analomiques de la morve cijidne , aic/iië et chronique. Note de 1\1. J. Heivaut, présentée par M. Bouley. « On a beaucoup discuté, dans ces derniers temps, sur la nature des lésions anatomiques de la morve équine, aiguë ou chronique. Tandis que M. Vir- chow (i) considère les tumeurs caractéristiques de cette maladie comme des granulomes ou tumeurs formées de bourgeons charnus, MM. Cornil et Ranvier les rapprochent à ce point des granulations tuberculeuses, qu'ils déclarent que toute distinction entre les deux néoplasies est absolument impossible à faire anatomiquemenl (2). J'ai repris dernièrement la question à l'instigation de M. le professeur Bouley : je me propose de faire connaître, dans celte Note, un certain nombre des faits cpie j'ai observés, » On enlève, sur un cheval affecté de morve aiguë et que l'on vient de sacrifier, les portions du poumon connues vulgairement sous le nom de tubercules de la morve, et après les avoir plongées dans l'alcool absolu et finalement durcies par l'immersion successive dans l'acide picrique, la gomme et l'alcool, suivant la méthode de M. Ranvier, on y [)ratique facile- ment des coupes en divers sens. On peut obtenir de la sorte des préparations (i) ViRr.iiOYV, Tniité des liiiiiriirs, tradiu'l. Aïonssolin, t. II, p. 53-\-5i\5. (2) Cornil tt Rasvieu, Manuel fl'/iisl'jl'>gic jJiit/io/og., i"^ |)artic, p. 2ii-i>,i3. ( 4l2 ) qui, colorées par le picrocarminale d'ammoniaque et examinées dans la glycérine picrocarminée, montrenl les détails suivaiUs. » A un très-faible grossissement, l'ensemble de la lésion paraît constitué par une partie centrale, jaune opaque à l'état frais, colorée en rouge vif par le réactif et qui est formée par un plus ou moins grand nombre de grains réunis ordinairement en grappe et fréquemment groupés autour d'une bronche de petit calibre. Ces grains sont formés par des cellules embryon- naires qui remplissent exactement les alvéoles du poumon et ne différent nullement des îlots de pneumonie lobulaire purulente que l'on rencontre fréquemment, et avec un aspect Irès-analogue, dans le poumon de l'iiomme affecté depyohémie. Ces grains purulents sont entourés d'une zone translu- cide, constituée par une nappe liémorrhagique. Les alvéoles pulmonaires sont remplies de sang qui, au voisinage des grains purulents, a subi une série de métamorphoses régressives et dont la fibrine est devenue granuleuse. Enfin, tout à fait à la périphérie de la lésion, se voient des hémorrhagies récentes, au voisinage ou au milieu desquelles sont les vaisseaux pulmo- naires ddatés et sinueux. Au pourtour du nodule de la morve ainsi constitué, le parenchyme pulmonaire est absolument sain. Il en est de même de la plèvre, même dans le cas (qui est le plus fréquent) où la lésion précitée lui est immédiatement subjacente. » Les cellules embryonnaires qui forment les îlots de pneumonie puru- lente diffèrent énormément des éléments cellulaires des granidations tu- berculeuses. Ce sont des cellules en pleine activité. En faisant agir l'alcool dilué sur la portion centrale de plusieurs nodules morveux, j'ai pu facile- ment isoler les éléments. Non-seulement leur noyau se colore vivement par le carmin, mais il offre le plus souvent les caractères des noyaux bour- geonnants des cellules lymphatiques en activité, décrits dernièremeit par M. Ranvier (i). » Les caractères précités s'appliquent aux plus jeunes des lésions pul- monaires de la morve. Lorsqu'elles sont plus anciennes, ces lésions se mo- difient; le centre des nodules subit la dégénérescence graisseuse et les éléments cellulaires actifs meurent et se transforment en pus vrai. Ordi- nairement, ce pus se concrète bientôt et forme avec la zone hémorrhagique qui l'entoure un véritable foyer caséeux. Ce foyer se ramollit ou s'atrophie lentement, de telle sorte que dans la morve chronique on trouve, à la place des nodules morveux, des restes d'hémorrhagie ou de pus concret au mi- 1 ) L. Ranviku, liailé technique d' histologie, \). iGo. (4.3) lien (le brifles fibreuses on formées de tissu conjonctif gélatineux et eml)Tvonnairc. Eu même temps, le poumon s'enflamme chtoni(|uement et (les points de sclérose se développent régulièrement nulour des bronchioles, accidentellement dans les portions du |)nrcuchyme pulmonaire voisines du nodule transformé. Ces dernières lésions ne diffèrent point de toutes celles que déterminerait dans le poumon la présence d'un corps étranger quel- conque, et ne paraissent nullement caractéristiques de la morve. « Les nodules morveux des muqueuses ( i ) ont une grande analogie avec ceux du poumon: ce sont des grains produits par une inflammation vive, qui se distribue par îlots et qui s'accompagne d'hémorrhagies, dues proba- blement au ramollissement concomitant des vaisseaux. Tout autour de ces nodules, la muqueuse est envahie par une inflammation diffuse considé- rable, ainsi que le pannicule sous-cutané. Au bout d'un certain temps, toutes ces parties sont envahies par de très-petits éléments, vraisemblablement pro- duits sous l'influence de l'activité des cellules infiltrées dans les tissus. Bientôt la lésion reste stationuaire ou se caséifie. On voit alors se produire des phénomènes de retentissement inflammatoire du côté des vaisseaux sanguins et lymphatiques. Les artérioles s'enflamment chroniquement, leur calibre se rétrécit considérablement sous l'influence de l'endartérite; la pé- nétration du sang devient alors difficile au niveau de la lésion, qui subit tout entière une sorte de désintégration; il en résulte un idcère, le chancre farcineux, qui ne diffère plus ultérieurement des ulcérations atones. » En même temps, des cordons lymphatiques se montrent, ainsi que des adénites. Anatomiquement, ces dernières ne diffèrent pas des adénites chro- niques caséeuses; elles paraissent cependant s'accompagner d'hémorrhagies, comme les autres inflammations morveuses, car un certain nombre de cellules lymphatiques des ganglions caséeux qui constituent le glandage contiennent du pigment sanguin en notable quantité. M Quant au bouton farcineux et au chancre qui lui fait suite, il ne diffère pas fondamentalement des nodules et des chancres des muqueuses. » Ou voit parce qui précède que, si la morve présente, par ses lésions, des analogies avec la tuberculose, ces analogies sont du moins assez lointaines. L'infection purulente se rapproche ilavantagedo la maladie qui nous occupe. Aupointdevueanatomique, d'ailleurs, la pyohémie, la morve, la tuberculose et la syphilis forment un groupe naturel; toutes ces maladies infectieuses ont ( I ) Les mii(|ueiises et la peau ont été durcis et iiréparés de la même façon que le poumon. C.R., 1875, a'.Semctlrc. (T. LXXXI, N" 0.) 53 ( 4i4 ) pour caractère anatomique commun la production d'inflammations dis- posées par nodules et offrant une tendance marquée à la caséification; toutes paraissent originairement dériver de l'imprégnation de l'économie par lin agent virulent plus ou moins saisissable. Cette communauté d'ori- gine, rapprochée de l'analogie singulière des lésions analomiques qu'elles déterminent, n'est pas le point le moins intéressant de leur histoire. » A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures un quart. J, B. BCIXETIX BIBMOGnAPniQUE. Ouvrages reçus dans i.a séance nu 23 août \8n5. Délerinination télégraphique de la différence de lomjilude entre la station astronomique du Simplon et les obseruatoires de Milan et de Neuchatel; par E. PLANTAMOURet A. FIiRSCH. Genève, Bâle, Lyon, H. Georg, 1875 ; in-4°. Minoterie. Mémoire sur les étuves à farine, leur théorie et leur construction; par M. Oi\DiNAiRE DE Lacolonge, Paris, J. Baudry, 1875 ; br. in-8°. (Pré- senté par M. Tresca.) Du mouvement végétal. Nouvelles recherches analomiques et physiologiques sur In motilité dans quelques organes reproducteurs des Phanérogames ; par E. Heckel. Paris, G. Masson, 1875; in-8''. Les principes de la Physiologie; par H. Beaunis. Paris et Nancy, Berger- Levrault, i845; iu-8°. La Botanique dans l'œuvre de François Bacon; par M. D. Clos. Toulouse, impr. Douladoure, 1875; br. in-8°. Sur la direction de l'aiquille aimantée à Bruxelles, en iSjS. Note par M. E. QuETE(.ET. Bruxelles, impr. F. Hayez, opuscule in-8°. (Extrait des Bulle- tins de l'/Jcadémie royale de Belgique.) Enumeralio pabnarum novarum quas valle fluminis Ainazonum inventas et ad serlum pabnarum collectas desctipsit et iconibus illusiravit J. Barbosa RODRIGUES. Sebasiianopolis, apud Brown et Evaristo, 1875; br. in-8°. (Présenté par M. Decaisne.) ( 4>5 ) Reale Istiluto lombardo di Scienze e Lcllere ; Rendiconti, sfrie II, vol. V, f.isc. i8, 19, 20; vol. VI, fasc. 1 à 20; vol. Vil, fasc. i à 16. Milaiio, tip. G. Bernardoni, 1872-1874; 35 liv. iii-S". yJlti délia Societa ilalinna di Scienze nalurali, vol. XVI, fasc. 3 et 4» vol. XVII, fasc. 1,2, 3. Milano, tip. G. Bernardoni, 1874 ; 4 l'v. in-8°. Memorie del reale Istitnlo lombardo di Scienze e Leltere, classe di Scienze tnnlematiche e nalurali; vol. XII, fasc. 6; vol. XIII, fasc. i. Milano, tip. G. Bernardoni, 1873-1874; 2 liv. in-4°. LuiGl Gatta. La giierra e la meteorologia. Considerazioni intornoagli effetti dello sparo deli arlicjlieria e délia fucilerin siillo slalo deW aUnosphera e sui fenomeni meleorici che ne consegiiono . Roma, tip. Paravia, 1875; in-4''. LuiGi Gatta. La sismologia ed il magnelismo terrestre seconda le piti recenti osservazioni Jatte in Italia. Roma, tip. Cenniniana, 1875; in-8°, Sttidj sulla geographia naturale e civile deli Italia, pubblicati par cura délia depufazione ministeriale. Roma, tip. Elzeviriana, 1875; in-8°. (Pré- senté par M. Daubrée.) Eesoconto délie operazioni fatte a Milano nel 1870, in corrispondenza cogli astronomi délia Commissione geodesica svizzera, per determinare la differenza di longitudine deli' Osservatorio di Brera coW Osservatorio di Neucliatel e colla stazione trigonometrica del Sempione ; per G. -Y. Schiaparklli et G. Celoria. Milano, U. Hoepli, 1875; in-4''. (A suivre.) ERRÀTÀ. (Séance du 9 août 1875.) Le théorème IX (p. 258) ne diffère pas du théorème VI; on le remplacera par le suivant : IX. Le lieu d'un point x, d'oii l'on mène à deux courbes U", U"' deux tan- gentes \d, x6', dont la première soit égale à la distance de son point de con- tact 6 au point de contact 0' de la seconde, est une courbe de l'ordre mn' -f- 171 [m' -+- n'). X, 711 m' Il II, 71 (m -h 2 71) X nui' -+- 0.71 [in' -4- II'). 53.. (4r6) (Séai)ce du a3 août iSyS.) Les théorèmes XII et XVII (p. 356 et 357) sont les mêmes que XVI et XV, respectivement. On leur substituera les suivants : XII. Le lieu d'un point x d'oii l'on mène à une courbe U"' une tangentexô égale à la distance de ce point x à un des points n oii une tangente 60' menée à une courbe U"" rencontre une courbe U,„ est une courbe de l'ordre mn" (4 m' + n'). Établissant la correspondance entre deux points a, a de U,„, supposée iinicursale, on pose rt, n m 1 m a a, [ini' + li) n" m n nin" [l\ni' 4- n'). Donc, etc. La démonstration accoutumée, par x et u, exigerait un lemme préliminaire qui trouvera sa place ailleurs. XVII. Le lieu d'un point x d'oti l'on mène A deux courbes U"', U"" deux tangentes x6, x6', dont la seconde est égale à la distancé' de son point de con- tact 0' à un des points a oîi la première rencontre une courbe U,„ est une courbe de l'ordre mn' (m" + 4 n")- X, n"2nin' n II, n' m (m" -l- 211") x n'm{m" -+- l\n"). Donc, etc. Pareillement, on substituera aux théorèmes XXV et XXVII, comme ré- ciproques des deux précédents, ces deux-ci : XXV. On mène, de chaque point a d'une courbe {],„, une tangente a 9 à une courbe U"', puis, du point de contact ô de cette tangente, une tangente 00' à une courbe U"", et sur celle-ci on prend le point x dont la distance au point a de U^ se trouve égale à la tangente a 0 : le lieu de ces points x est une courbe de l'ordre mn"(4m' + n'). [XII.] X, n"ni'nii n n, ( 2 ni' -+- n') mn" x XXX. De chaque point a d'une courbe \J^ on mène à deux courbes U"', U"" deux tangentes aO, nO', et l'on prend sin- In première un point x dont la dis- tance au point de contact 0' de In seconde soil égale à celle tangente 60' : le lieu des points x est une courbe d'ordre mn' (m" + 4r'")- [XVII.] nm"{^ni' + //). n mn 1 u [m" + in") mil x mn' {m" -f- 4"")- Donc, etc. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SÉANCE DU LUNDI 6 SEPTEiMBRE 1873. PRÉSIDENCE DE M. FREMY. MÉMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADitMIH. PROBABILITÉS. — AppUcalion d'un lliéorème nouveau du Calait des probabilités; par M. BiENAYMÉ. « Il a paru dans le Compte rendu de l'avant-derniére séance (23 août 1 875, n° 8, t. LXXXI, p. 35i-353 et 377-379) plusieurs séries numériques d'ob- servations qui m'ont semblé bien propres à montrer l'application d'un théorème nouveau du Calcul des probabilités dont j'ai donné récemment l'énoncé à la Société Mathématique [Bulletin de cette Société, n° 5, t. II, p. i53, séance du 3 juin 1874). H y a environ quinze ou vingt ans, une cir- constance particulière m'obligea d'envoyer par la poste ma formule, qui me semblait de nature à terminer une discussion scientifique; et, à cette époque, je la communiquai à plusieurs personnes qui peuvent se le rap- peler. Voici en quoi consiste ce singulier théorème : Si des observations quelconques sont rangées dans l'ordre où elles se sont présentées, et non classées arbitrairement, le nombre des maxima et des minima, ou des C. R., 1875, i' Semestre. (T. LXXXI, N° JO.) 54 ( 4-8 ) séquences (i), qu'on y comptera sera compris entre les limites — 29 —^ — ^ v~ et / 16/1 — 29 V 45 in — I /ië« — 2Q -3— + ' V — 45 ' avec la probabilité approximative bien connue V/77 Jo e-^'d. T, n étant le nombre des observations et assez grand pour permettre de ne pas tenir compte de l'ordre de - dans une approximation de ce genre. Il faut rem;irquer que cette formule ne s'applique en toute rigueur qu'à des observations dont la probabilité, quelconque d'ailleurs, est infiniment petite pour chacune, ou à des observations dont la probabilité est finie, mais qui ne peuvent se répéter. Lorsque des répétitions sont possibles, la valeur moyenne des nombres des maxima et des minima, ou des séquences, est modifiée. Par exemple, pour la répétition possible extrême, dans le cas qui ne laisse à l'observation que deux valeurs, le nombre moyen des maxima et minima, ou des séquences ascendantes et descendantes, n'est plus ~ — - — j mais seulement — — •, de sorte que, quelles que soient les répétitions, on peut dire que cette moyenne est comprise entre la moitié et les deux tiers du nombre des observations. Comme la différence de ces deux valeurs n'est que de -[, on voit qu'il y a lieu de faire attention à des écarts qui, dans d'autres questions, pourraient être regardés comme insignifiants. » Au surplus, il ne s'agit ici que du théorème relatif à la valeur 2 7J I : c'est le cas qui se présente à tout instant dans les observations de tout genre, dans les tirages de lots de toute espèce, etc. Les cas de répé- (i) Si l'on se représente les observations comme les orilonnées d'un polygone, le nom de séquence s'applique à la suite de côtés contigus de ce polygone, qui sont ascendants ou descendants entre un maximum et l'nn des minima adjacents. Ainsi il y aura des sé- quences d'un seul côlé, de deux, de trois; il ne peut en exister une de plus de // — i côtés. Exactement on peut compter le point d'origine comme maximum ou miuiinum et, par suite, une séquence de moins. ( 4-9 ) titions sont beaucoup moins fréquents, et d'ailleurs il en est souvent qui se rangent dans les limites ci-dessus. » Je passe aux épreuves que fournit le Compte rendu du 23 août. D'abord on trouvera dans la Note de M. Chapelas sur les étoiles filantes du lo août, pour les ascensions droites du commencement de la trajectoire de 225 de ces étoiles filantes : P. 3']'], !'■'■ colonne, 7 maxinia ' ou minima P. 378, i-^" » a" P. 379, i'" I I 43 39 22 H sur 1 3 observations. t3 >> 64 65 35 35 Totaux.... 146 maxima sur 225 observations, » La moyenne indiquée par la formule ci-dessus serait ? :;< 92 ) — 1 -r/,() + ^. L'écart des observations n'est donc que de 3 + |, nombre qui n'exicfe même pas qu'on fasse t = i dans les limites rh m/ — " ''^, ce qui les réduit à 8,9, et ce qui n'élève pas la probabilité à 0,8427, soit un peu plus de 5 contre i (16 contre 3). » Si maintenant on prend au même endroit les déclinaisons du commen- cement de la trajectoire des mêmes étoiles, on trouvera : P. 377, i'' colonne, 9 inaxiiua sur i3 observaticuis. » 2'' " g II i3 » P. 378, !"• . 5o . 64 . » 2" » 39 » 65 «■ P. 379, i"^'' » 24 » 35 » • 2.' ■> 23 » 35 » Totaux i54 raaxima sur 225 observations, » La moyenne théorique est de i49f, l'écart n'est donc que de 4 ' , et, par conséquent, il est compris dans les litnites précédemment calculées. M La probabilité que ces deux valeurs se renfermeraient dans les mêmes limites ci-dessus n'était a priori que le carré de la précédente, soit 0,71 ou seulement 3^ contre i. 54.. ( /|20 ) n On reconnaîtra de même pour les ascensions droiles de la fin de la trnjecloire : P. 877, 1'^'= rolonne, 4 maxima sur i3 observalions. . 2= » 4 >l 8 P. 378, I' = W 4- D 60 « ^"^ .. 39 )) 64 P. 379, I" » 23 » 35 . 2" u 24 U 35 ïolaux i35 maxiina sur 2i5 observations. Ici la moyenne théorique n'est plus que de ''^^ ' ~' = i43. L'écart s'élève donc à 8. Mais les limites ne sont plus, pour la même probabilité, que j , /it>X2i5 — io o . , , , cie W 7^ ■- = 0,7, et cependant cet écart s y trouve encore ren- fermé. Ce fait mérite d'être observé, car d'assez fréquentes répétitions existent dans les séries d'étoiles filantes, de toute nécessité. » Prenant enfin les déclinaisons de la fin des trajectoires, on constatera : P. 377, 1" colonne, g maxinia sur i3 observations. » 2= » 6 r> 8 » P. 378, 1"= " 42 .. 60 » 2'' >■ 3g u 64 » P. 37g, i" » 22 » 35 » » 2' » 23 » 35 » Totaux i4i niaxima sur 2i5 observations. L'écart est de 2 seulement, et il est largement compris dans les limites cal- culées. » A priori, si ces quatre moyennes étaient complètement indépendantes, il n'y aurait pas eu plus de i contre i à parier qu'elles seraient toutes ren- fermées dans les mêmes limites, que déterminait t =^ i, avec la probabi- lité 0,8427. » A la page 353 du même numéro des Comptes rendus, ftL Le Verrier fait connaître 28 observations d'une tout autre importance que les précé- dentes. Il s'agit de la différence entre les observations faites à Greenwich et à Paris sur la longitude héliocentrique de Saturne. Ici, malgré le petit nombre des observalions, la moyenne théorique "' .; = 18 + ^ coïn- cide presque exactement avec le nombre des maxima et minima observés, qui est de 1 8. Les petites divergences d'un observatoire à l'autre ne donnent donc lieu à aucune remarque particulière. Et, en effet, le théorème s'appli- ( 42. ) quant à toute espèce de collection de grandeurs fortuites, il n'y a rien à conclure de ce qu'une série y satisfait, comme le font les deux exemples précé- dents. Mais il n'en est plus de même quand on relève dans la même Commu- nication, pages 35 1-352, les 22 observations modernes de la longitude hélio- centrique de Saturne faites à Greenwich et à Paris. Il ne se trouve que g maxima ou minima : c'est moins de moitié. Il en est de même pour les 16 observations anciennes, qui n'offrent que 8 maxima. Malgré la petitesse relative des nombres 22 et 16, il semblerait qu'une cause quelconque ait pu seule affaiblir systématiquement le nombre des maxima ou minima observés. Peut-être celte cause mériterait-elle d'être recherchée. C'est aux astronomes à en juger. Dans cette Note, il ne peut être question que de probabilités; mais les observations astronomiques n'échappent pas plus que les autres à l'examen de la théorie des probabilités, malgré l'extrême précision à laquelle elles sont parvenues entre les mains d'observateurs si habiles et de géo- mètres des plus renommés. » La différence des valeurs employées dans deux calculs de la longitude héliocentrique de Saturne, poiu' la masse de Jupiter, ne produit, comme on peut le voir, aucun effet sensible sur les 28 observations. Elle parait effecti- vement bien petite pour cette masse assez mal connue, malgré le nombre élevé qui représente cette grosse planète. J'ai déjà eu occasion [Mémoire sur les erreurs d'après la méthode des moindres carrés, présenté le 27 octobre i85i à l'Académie, et publié dans le Journal de notre illustre confrère, M. Liou- ville, en i852, puis plus tard dans le XV^ volume du Recueil des Savants étran- gers), j'ai déjà eu occasion de signaler combien la complication des équations peu nombreuses dont on avait déduit cette masse renilait petite la probabi- lité qu'on avait cru pouvoir y attacher. Il y aurait peut-être lieu de recher- cher si les combinaisons dont on la déduit maintenant sont assez directes et embrassent assez peu d'inconnues pour permettre de préciser une modifica- tion aussi faible que celle de — rr- — ■ à — ?-• ' 1040,77 io5o » Quant aux 22 observations modernes et aux 16 observations anciennes de la latitude héliocentrique de Saturne, si le nombre des maxima des 22 mo- dernes est de i3, ce qui avoisine la moyenne théorique i4 + i, le nombre des maxima des 16 anciennes n'est que de 7. Il semblerait dès lorsqu'il y au- rait eu un changement notable dans l'art d'observer les déclinaisons, chan- gement dont les ascensions droites n'auraient pu profiler ; mais, encore une fois, ces derniers nombres d'observations sont si petits pour le point de vue auquel le nouveau théorème les envisage, que c'est seulement à titre d'exem- ples qu'il a été permis d'en faire le sujet de quelques réflexions. ( 422 ) » Voilà tout ce qu'il semble utile dédire sur les nombres de l'avant-der- nier Compte rendu. J'y ajouterai brièvement quelques autres exemples qui seront peut-être un peu moins faciles à retrouver, mais que néanmoins on pourra se procurer sans grand'peine. » Et d'abord je citerai les ascensions droites et les déclinaisons de la Comète d'Olbers, qui sont rapportées dans l'ordre chronologique par Bessel ( Î7?iter- sitchungen uberdieBahn des Olberssclien Kometen. Mémoires de l' Académie de Berlin pour i8i2-i8i3). i83 ascensions droites exigeraient 121 -i-| sé- quences avec un écart de rt 8,02 x t. L'observation ne donne que 1 12 sé- quences. L'écart de 9 | emporte mie probabilité supérieure à 5 contre i, mais de bien peu. Du reste, il n'est pas surprenant qu'en multipliant ces épreuves qui ne doivent tomber dans les limites calculées que 5 fois sur 6 (plus exactement 16 fois sur 19) on rencontre des cas qui en sortent plus ou moins. » Pour les déclinaisons, quoiqu'il n'y en ait que 166, qui fournissent pour moyenne iio + | avec un écart de -h 7,64, on trouvera dans le Mémoire de Bessel 106 séquences ou 106 maxima et minima. La différence delà moyenne théorique n'est donc que de -h 4 + i, rentrant complètement dans les limites et avec une probabilité très-faible. » Dans une autre espèce de faits, on peut prendre dans les journaux les résultats du tirage exécuté le 20 juillet dernier pour l'emprunt de 1871 de la ville de Paris. Les 88 obligations sorties demandent une moyenne de 58 + 1 : le nombre réel est de 57. On voit que l'écart est réduit à 1 + ~, malgré la petitesse du nombre des observations, qui permettrait des limites égales à dz 5,53 avec la probabilité déjà employée de 16 contre 3. » On peut encore prendre pour épreuve les aSS obligations sorties au ti- rage du 3 juillet dernier, fait sur les titres si nouveaux des tramways des quar- tiers du nord de Paris. La même probabilité entraînerait une moyenne de 143 avec un écart de 8,7. Le nombre réel des séquences s'est trouvé de i4o {Journal financier du 1'' aoiJl). » Pour terminer enfin, on peut encore examiner le tirage du 2 août courant des obligations des villes de Roubaix et Tourcoing, au nombre de 376 {Globe ou liéforn^e financière du i5 août 1875). La moyenne théorique est de ^-^^^^-=:^5o4-i, avec un écart de ± 1 1,53. » Le nombre observé est de 245 séquences, qui n'offre qu'un écart do 5 H- ^ et n'exigerait pas une probabilité de i contre r. ( 4^3 ) » Les exemples à citer se présentent de tous côtés et tons les jours, mais il convient de s'arrêter. » PHYSIQUE. — Elude des bandes froides des spectres obscurs ; par MM. P. Desains et Aymonet. « Lorsqu'on disperse, par un prisme de sel gemme, un mince faisceau de rayons venus d'une lampe Drummond et qu'on étudie la distribution de la chaleur dans le spectre ainsi obtenu, on n'y voit point s'accuser de bandes froides semblables à celles du spectre solaire. On y peut toutefois développer ces bandes. Il suffit pour cela de forcer les rayons à traverser, avant leur incidence sur le prisme, des absorbants convenablement choisis. L'un de nous a établi cette proposition il y a déjà plusieurs années. L'eau et les solutions salines étaient les absorbants dont il faisait le plus souvent usage. )) Nous avons repris ces études et nous demandons à l'Académie la per- mission de lui soumettre un certain nombre de nos résultats. » Nous avons toujours pris pour source de chaleur la lampe de MM. Bour- bouze et Wiesnegg. Elle est d'un usage plus commode et plus sûr que celui de la lampe Drummond. » Dans une première série d'expériences, nous avons étudié le dévelop- pement des raies dans un spectre formé à l'aide d'un prisme de sel gemme de 60 degrés. Les rayons avaient traversé un centimètre d'eau. Les lentilles de l'appareil étaient en sel gemme. » En ces circonstances nous avons vu s'accuser nettement, dans la partie obscure du spectre, quatre bandes froides dont les distances au rouge extrême étaient i9',8 3o',6 42', 52'. j) Ces indications numériques n'ont pas et ne peuvent pas avoir un degré de précision égal à celui qu'on obtient quand on détermine la po- sition des raies noires du spectre lumineux ; mais, telles qu'elles sont, elles font connaître à très-peu près la position où il faut placer la pile pour trouver la bande sur laquelle on veut opérer. » Le plus souvent, dans nos expériences, la pile était à o™,3o de l'axe du prisme, et la fente d'admission était de \ millimètre; vu« de l'axe du prisme, elle sous-tendait un angle de 5', 7, et par conséquent toute bande froide faisait sentir son effet dans un espace angulaire égal à sa largeur an- gulaire propre accrue de 5', 7. Seulement le minimum d'effet thermosco- pique s'observait quand le milieu de la bande répondait à peu près au mi- ( 424 ) lieu de l'ouvert me de la pile, et nous avons toujours pris pour position de la raie celle de la pile qui correspondait au minimum étudié. Nous ajou- terons que la fente d'illumination avait aussi, en général, im demi-milli- mètre de large. » Postérieurement aux recherches de M. Lamanski sur les raies froides du spectre solaire obscur, l'un de nous avait cherché à déterminer la posi- tion de quelques-unes de ces raies, et, d'après ses mesures, quatre sont situées à des distances du rouge extrême sensiblement égales à 19', I 3o',o 44', o 5i',o. » Ces positions sont les mêmes que celles des bandes froides déve- loppées dans le spectre de la lampe de MM. Bourbouze et Wiesnegg par une couche d'eau de 1 centimètre, interposée sur la marche des rayons. La coïncidence qui se manifeste ici semble assigner une grande part à l'eau atmosphérique dans le développement des bandes froides de la partie obscure du spectre solaire. » Nous avons fait ensuite une autre série d'expériences dans le but d'é- tudier comparativement les actions exercées sur les spectres obscurs par différentes solutions formées d'un dissolvant à peu près inactif au point de vue du développement des raies et d'un corps dissous capable au con- traire de déterminer leur formation. Le corps actif a été l'iode : les dissol- vants inactifs ont été le chlorure de carbone, le chloroforme et le sulfure de carbone. Ces trois liquides dissolvent l'iode abondamment, et les solu- tions ont toutes trois le même aspect. » En les interposant sur le trajet des rayons, à l'état de couches de I centimètre d'épaisseur, nous avons obtenu quelques résultats que nous allons réunir en tableau. Dans ces nouvelles expériences, le prisme et les lentilles étaient en flint. Posilion des bandes froides produite par l'iode dissous dans le chlorure, le sulfure de carbone ou dans le chloroforme. Chlorure Chl orofornio SuHiirc iodé. iotlé. 0 ' ioJé. 0 ' Position j ' l".28 1 .3o des i ' 1.34 >• 1.35 raies. / 1.55 ..57 1.56 » Nous ne prétendons pas que ces raies soient les seules que puissent produire les dissolutions iodées que nous avons étudiées; nous espérons même compléter notre tableau dans une prochaine Communication ; mais les ( 4^5 ) chiffres qu'il renferme montrent déjà la conservation de l'action de l'iode dans ses trois dissolutions. » Nous ajouterons en terminant que, dans toutes nos expériences, nous nous sommes toujours astreints à étudier l'action de l'auge pleine du dis- solvant seul sur la région du spectre où la solution iodée déterminait la production d'une raie, de façon à nous assurer que l'action du dissolvant et de tout le système réfringent n'avait dans la production du phénomène étudié qu'une action nulle ou au moins petite par rapport à celle de la substance active proprement dite. » ÉLECTRICITÉ. — Onzième Note sur ta conductibilité électrique des corps médiocrement conducteurs; par M. Th. du Moncel. « Si l'on résume dans la pensée les différents effets qui ont été signalés dans mes deux dernières Notes et qu'on cherche à les rapporter aux effets d'éleclrification si étudiés depuis une quinzaine d'années, on ne tarde pas à se convaincre qu'ils ne sont pas aussi simples que ces derniers, et que ceux-ci eux-mêmes participent quelque peu, du moins pour certains dié- lectriques, aux réactions qui ont pu être observées d'une manière si nette dans les minéraux. » La première déduction que l'on peut tirer de mes expériences est, en effet, que les minéraux, comme la plupart des corps médiocrement conducteurs susceptibles d'être impressionnés par l'humidité de l'air, possèdent deux sortes de conductibilité, une conductibilité électroionique, se rapportant à la matière même dont ces corps sont composés, et une con- ductibilité électrol/tique, se rapportant à la couche humide qui tapisse les parois des interstices poreux par lesquels l'humidité a pénétré. On peut, par conséquent, déjà en conclure que les effets secondaires qui sont la con- séquence de ces deux genres de conductibilité devront se rencontrer si- multanément dans les minéraux, et comme ceux-ci ont une capacité électio- statique très-différente, et que leur faculté d' absorption de V humidité de l'air c^t elle-même très-variable suivant leur contexlure moléculaire et leur nature, il arrive que chez quelques-uns d'entre eux, et les pierres dures sont de ce nombre, la conductibilité électrotonique domine, tandis que chez les autres c'est la conductibilité électroly tique. Il peut même arriver que certaines pierres possèdent à un égal degré ces deux sortes de conductibilité. Or il s'agit d'examiner quels sont les effets qui, au point de vue théorique, de- vront être produits dans ces différents cas. C, R., iS-;5, r- ScinciCre. ( l. L\XX1, N» lO.J 55 ( /4'i6 ) » 11 importe d'abord de nous expliquer sur la manière même dont se produit le phénomène de l'électrificalion et de reconnaître si la réaction électrostatique qui, dans la théorie de l'électrification, précède toujours la transmission à travers la matière, existe bien réellement dans les expé- riences dont il a été question dans mes différentes Notes. » Quand un courant électrique traverse un conducteur très-résistant, son intensité passe comme on le sait, par une période variable plus ou moins longue suivant l'importance de la résistance de ce conducteur, pé- riode après laquelle il atteint un état à peu près permanent^ si toutefois la source électrique est constante et s'il ne se produit pas de réaction secon- daire. Avec les conducteurs métalliques isolés dans l'air, cette période va- riable est de courte durée, et ne peut même être constatée qu'avec des appareils spéciaux; mais quand il s'agit, comme dans les pierres, de résis- tances qui peuvent atteindre plusieurs millions de kilomètres, elle devrait nécessairement être visible, et la marche de l'aiguille du galvanomètre de- vrait être fort lente. Or, le plus souvent il n'en est pas ainsi. » Au moment où l'on ferme le circuit, la déviation atleinl immédiatement un maximum, puis l'aiguille prend une position d'équilibre à une distance plus ou moins grande du point maximum, et c'est alors quelle commence à monter ou à descendre d'une manière successive et régulière. Quelquefois même la première déviation subsiste seule, et l'aiguille, après avoir atteint un écart qui dé- passe rarement lo degrés, revient lentement à zéro; c'est ce qui arrive avec les pierres cristallines, l'améthyste, le spath d'Islande, le gypse, etc., et même certains jaspes. Puisque dans ces conditions la transmission électrique n'a pas suivi sa marche ordinaire, il faut bien admettre qu'elle a été pré- cédée par une action électrique particulière donnant lieu à un mouvement électrique, et cette action ne peut être que celle d'un courant de charge ré- sultant d'une polarisation immédiate des molécules du diélectrique en con- tact avec les électrodes métalliques qui relient la pierre au circuit. Cet effet électrostatique, toutefois, ne peut donner lieu à un courant de charge continu, car une fois chargées à la tension de la source, les molécules élec- Irisées déterminent dans le circuit métallique un état statique ; mais cet état peut être troublé et donner lieu à un nouveau courant si la polarisation moléculaire, en réagissant de proclie en proche par voie de décompositions et recompositions élec- triques successives, provoque un écoulement électrique à travers la matière. Or c'est précisément ce qui a lieu, et c'est ce qui constitue la transmission par voie électrotonique dont j'ai parlé. D'un autre côté, si l'on admet qu'en raison de la mauvaise conductibilité de la matière les neutralisations successives ( 427 ) s'effectuent lentement, les molécules du diélectrique voisines dételles qui sont en contact avec les électrodes métalliques acquièrent un excédent de charge dont la tension tend sans cesse à augmenter, et qui, ne pouvant dis- paraître facilement, toujours en raison de la mauvaise conductibilité de la matière, crée cette polarisation électrostatique persistante dont j'ai dé- montré l'existence dans mes deux dernières Communications et qui donne lieu à ces courants secondaires qui sont d'une si longue durée dans le silex d'Hérouville. » Quand une déviation fugitive se produit, comme cela a lieu dans certaines expériences dont j'ai parlé précédemment, c'est la charge électro- statique qui la détermine évidemment; mais il ne faudrait pas en conclure que le courant électrcrtonique n'existe pas; avec des galvanomètres à mi- roir, des électrodes plus développées et une source électrique plus intense, on le retrouverait indubitablement. Les Anglais, en effet, l'ont bien con- staté dans le caoutchouc et la gutta-percha. Toutefois, on peut concevoir facilement que l'existence de ce courant n'est pas indispensable à la pro- duction de l'effet électrostatique qui détermine le mouvement de l'ai- gaille. » D'après ce que je viens de dire, on comprend aisément que la péné- tration de la polarisation électrostatique au sein de la matière diélectrique est à la fois fonction de la capacité électrostatique de celle-ci et de sa ré- sistance. On admet généralement que l'une de ces propriétés est en raison inverse de l'autre; mais je crois que pour les minéraux cette loi n'est pas générale. Quoi qu'il en soit, comme cette polarisation est successive et per- sistante, elle doit réagir sur le courant transmis et déterminer des effets opposés sur le galvanomètre aux différentes phases de la transmission : 1° dans le premier moment, le courant de charge doit persister quelques instants en s affaiblissant, par suite de la pénétration successive et de moins en moins énergique de l'action électrostatique; 1° le courant transmis par voie électrotonique, en passant par toutes les phases d'une période va riable, toujours très-longue chez les diélectriques, doit augmenter de plus en plus à mesure que cette période variable se rapproche de la période permanente, et surtout à mesure que la polarisation moléculaire pénètre de plus en plus la matière. )) D'après cette théorie, si les minéraux n'avaient qu'une conductibilité électrotonique, l'intensité du courant transmis par eux devrait toujours augmenter après un premier abaissement : c'est ce qui arrive, comme on l'a vu, pour un grand nombre de pierres dures ; mais, comme ils possèdent en 55.. ( 42H ) outre une conductibilité électrolytique qui résulte de l'absorption qu'ils ont faite de l'humidité de l'air, il se joint aux effets de polarisation électro- statique une polarisation électrochimique, qui exige pour se produire quelques instants et qui fournit un abaissement graduel et continu de l'in- tensité du courant transmis. Quand ce dernier effet est de moindre énergie que celui déterminé par l'action électrostatique, le renforcement successif du courant transmis se manifeste, et la polarisation moléculaire déterminée par la charge électrostatique donne lieu à un courant de polarisations plus ou moins énergique, plus ou moins durable, suivant la capacité électro- statique du minéral et la profondeur à laquelle a pénétré l'action polari- sante, profondeur qui dépend, comme je l'ai démontré, de la conductibilité du minéral, de la durée de l'action électrique et de l'intensité du courant. Quand, au contraire, c'est la polarisation électrochimique qui domine, comme cela a lieu souvent dans les pierres tendres et poreuses, le courant transmis va toujours en diminuant, et le courant de polarisation, tout en étant généralement moins énergique que dans le cas précédent, dure en même temps moins longtemps relativement; enfin quand les deux sortes de polarisation sont à peu près d'égale énergie, comme cela a lieu dans certaines pierres dont j'ai parlé dans ma précédente Communication, le courant devient à peu près stable, après avoir subi un premier abaissement qui est du fait des deux actions, et aucun courant de polarisation ne peut être produit. En effet, les polarités négatives persistantes déterminées par l'action électrostatique sur les molécules de la pierre qui subissent l'influence de l'électrode négative se trouvent neutralisées par les po- larités positives qui se trouvent provoquées sur cette électrode par la polarisation électrochimique, c'est-à-dire par le dépôt des bulles d'hy- drogène à l'électrode négative, et il en est de même pour l'autre élec- trode. Or, c'est précisément ce qui arrive pour l'onyx rouge de Chine, le silex de pierre à fusil, la serpentine, etc., etc. Qu'on suppose maintenant telle partie de la pierre positive par rapport à telle autre, par suite de sa contexture non homogène, ou parce que cette partie absorbera moins facilement l'humidité que telle autre, et l'on comprendra immédiatement les différences accidentelles qui peuvent se produire dans les conditions de conductibilité des courants transmis, suivant (ju'ils traversent la pierre dans en sens ou dans l'autre. » Quant aux réactions produites sur les courants par la polarisation persistante des molécules du diélectrique, elles sont faciles à comprendre dans les minéraux homogènes, et l'on peut aisément s'en rendre compte ( 4^9 ) d'après le dernier tableau que j'ai donné dans ma précédente Communica- tion. Eu eft'et, la polarisation moléculaire étant persistante, le courant de charge qui se produit à chaque fermeture du courant dans le même sens doit être de moins en moins énergique, puisque, d'un côlé, les différences des tensions entre la source électrique et les paiticules de ta pierre qui subissent le plus directement l'effet électrostatique est de moins en moins considérable, et, d'un autre côté, que la polarisation électrochimique tend à s'opposer à celte charge. De là l'affaiblissement successif du courant transmis à travers les pierres quand on effectue plusieurs fermetures du courant dans un même sens et même après la disparition du courant de polarisation qui en ré- sulte. Quand, après ces fermetures successives, on vient à renverser le sens du coiu-anf, les polarités rémanentes opposent nécessairement une cer- taine résistance à l'action électrostatique inverse qui est alors produite, et doivent provoquer au début, si toutefois la polarisation éleclrochimique n'est pas prépondérante, un affaiblissement dans l'intensité du courant; mais cette polarité inverse allant successivement en s'amoindrissant, les effets électrostatiques nouveaux acquièrent de plus en plus une plus grande puissance et fournissent un accroissement relatif de l'intensité du courant jusqu'à ce qu'ils soient eux-mêmes amoindris par les nouvelles polarités développées; c'est ce que l'on remarque dans les chiffres qui se rapportent au silex d'IIérouville, dans le dernier tableau de ma précédente Note, Toutefois, quand la polarisation électrochimique l'emporte sur la polarisation électrostatique, le contraire doit avoir lieu, puisqu'alors le courant de polarisation qui tendrait à être créé se trouverait être dans le sens du nouveau courant transmis. On remarquera, cependant, que cet effet ne se produit généralement que quand le circuit reste fermé un certain temps dans une même direction ou se trouve fermé au moins deux fois de suite. Après une seule fermeture, l'action chimique polarisante n'est pas assez développée, surtout si la fermetiu'e est de courte durée. Il se produit dans ce dernier cas, après un certain nombre d'expériences, un effet assez curieux : les déviations qui se manifestent au début, potu' le sens du cou- rant qui correspond aux déviations les plus faibles, s'affaiblissent beau- coup moins vite que les déviations correspondantes avec le courant renversé; ce qui montre que les déviations initiales sont surtout impression- nées par la polarisation électrostatique. On poiu'ra en juger par le tableau suivant, qui résulte d'expériences faites avec l'échantillon de pierre de Caen et des fermetures de courant de deux minutes seulement, les inver- sions du courant se succédant sans interruption. ( 4:^o ) Di'ljiit. ]"*aprt'S. 3'" après. 1 90 71 ()'J 2.. . 3 90 64 61 4.. 5 90 60 56 6. . . 7 90 56 5o 8. . 9 88 5i 45 10.. 11 85 49 40 12.. 13 80 46 37 14.. 15 75 44 35 16.. 17 73 43 3i 18.. 19 72 4i an 20.. Inversion. lébut. l'happés. ■2"' apr 90 64 55 90 60 47 90 49 37 qo 43 3o 90 37 26 90 33 2?. 88 3o 19 83 27 18 78 a5 17 li 04 16 » Gomme on le voit, tuas les effets, même les plus conlradictoires, s'expliquent aisément avec la théorie que je viens d'exposer, et je ferai re- marquer que je n'ai a(ln)is aucune hypothèse; cette théorie est entière- ment basée sur les faits, et je pourrais même dire que la persistance de la polarisation moléculaire, après la disparition des déviations galvanomé- triques, persistance sur laquelle s'appuie cette théorie et qu'on peut dé- duire des effets produits ultérieurement, peut même se montrer directe- ment. Il suffit pour cela de rompre le circuit qui relie directement la pierre au galvanomètre et de le rétablir ensuite comme il était. On voit alors le galvanomètre dévier sous l'influence de ces polarités rémanentes et se maintenir ainsi dévié quelques instants. J'ai retrouvé ces petits cou- rants longtemps après l'électrisation des pierres; niais le chauffage les fait disparaître instantanément. » PALÉONTOLOGIE. — Produit des fouilles jjoursuivies à Durfort [Gard], par M. P. Cazalis de Fondouce, pour le Muséum d'Histoire naturelle. Note de M. P. Gervais. « M. P. Cazalis de Fondouce vient de terminer une troisième campagne consacrée à poursuivre les fouilles qu'il dirige à Durfort (Gard) pour le Muséum d'Histoire naturelle, et il m'annonce qu'il a réussi, cette fois encore, à extraire de ce riche gisement des pièces qui seront d'un grand intérêt pour nos collections ainsi que pour la Science. » On se rappelle que, il y a quelqu<^s années, en passant sur le chemin qui conduit de Sumène à Durfort, arrivé à peu de distance de celte dernière localité, M. P. Cazalis, alors accompagné du savant archéologue M, Ollier de Marichard, vit poindre à la surface du sol un objet qu'on aurait pu ( /l^' ) prendre de loin pour la section d'un donc d'arbre, mais dans lequel il reconnut immédiatement une défense fossile de grand Eléphant. n Les premières fouilles entreprises lui montrèrent qu'il y avait proba- blement en cet endroit le squelette entier d'un animal de ce genre, et le gisement lui parut mériter d'être exploité avec soin, ce dont l'administra- tion du Muséum voulut bien, sur ma proposition, faire la dépense. Ce travail a été continué pendant une partie des étés de 1873, 1874 et 1875, sous la direction de AT. P. C;izalis, qui n'a épargné aucune fatigue pour le mener à bonne fin. Un employé du Muséum, M. Stahl, a été envoyé à Dur- fort en 1873 pour assurer la consolidation des pièces au fur et à mesure de leur extraction, et donner quelques indications sur la manière dont il fal- lait procéder à leur restauration. De mon coté, je me suis rendu, à deux re- prises différentes, dans la même localité, et j'ai pu juger ainsi de l'impor- tance des résultats que l'on devait attendre de fouilles bien conduites. » Le gisement de Durfort est compris dans un dépôt essentiellement marneux, de couleur jaunâtre, un peu charbonneux par endroits, renfer- mant quelques cailloux dans d'autres, et qui s'est déposé dans une sorte de grande cuvette dépendant du terrain néocomien. Ce dépôt est dû aux eaux douces; les fossiles qu'on y rencontre sont les uns des végétaux, les autres des animaux , et ceux-ci appartiennent à plusieurs classes diffé- rentes. » Les Mammifères n'y sont pas uniquement représentés par le genre Éléphant. On y a rencontré aussi des ossements de Rhinocéros, d'Hippopo- tames, de Cerfs et de Bœufs, ainsi que ceux d'un Carnivore que M. P.Cazaiis, qui va nous l'expédier, attribue au genre Canis. » Un Poisson, peut-être comparable aux Dobula ou Meuniers et aux Barbeaux, s'y trouve également. » Les coquilles appartiennent à plusieurs espèces, les unes terrestres, les autres fluviatiles, toutes très-peu différentes de celles d'à présent, parmi lesquelles je citerai les suivantes : une Valvée; une Paludine, du genre Bi- tliynie; un petit Planorbe, com|)arable au Spiuorbe, et une Anodonte. » Les végétaux sont représentés par quelques troncs d'arbres, par des feuilles indiquant plusieurs genres de Dicotylédones et de Gymnospermes, ainsi que par des Gyrogonites ou fruits de Charaignes. M. de Saporta, à qui j'ai montré les feuilles que je viens de signaler, les attribue à des espèces peu ou point distinctes de celles qui vivent actuellement : Hêtre, peut-être le Facjus sylualwa; Chêne, le Qucivus Tozza, fort voisin du Q. apeimina; Pin du groupe du Piiuis sylveslris déjà signalé, en Angleterre, dans le Forest Bed; ( 432 ) Pin du groupe du Pin d'Alep, comparable aux P. bnissia et paroliniana. Il y a ties cônes de celte dernière espèce. » Les Mammifères donnent au gisement de Dnrfort un intérêt particu- lier, parce que plusieurs des squelettes de ces animaux qui y ont été décou- verts sont entiers ou à peu près entiers, ce qui tient à ce qu'ils proviennent sans doute de sujets ayant succombé au lieu même où l'on trouve leurs débris, lorsqu'ils y sont venus pour se désaltérer ou pour y chercher leur nourriture, ce qui est le cas des Hippopotames, et qu'ils se seront en- gagés imprudennnent dans le dépôt vaseux qui les a ensevelis. Aussi plusieurs des espèces citées plus haut sont-elles représentées chacune par plusieurs individus, et il y a tels de ces individus dont les squelettes, mal- gré l'altération que la marne a produite sur eux ou le tassement qu'ils ont éprouvé, sont susceptibles d'être montés à la manière des squelettes tirés des animaux actuels, ce qui permettra de les placer, ainsi préparés, dans les galeries d'Anatomie comparée. M.P.Cazalis estime qu'il en est ainsi pour un Hippopotame dont il a extrait, cette année même, les ossements, et c'est aussi le cas pour les trois squelettes d'Eléphants qu'il a exhumés jus- qu'à ce jour. » Un de ces squelettes est en A'oie de préparation dans mon laboratoire, et j'espère que, grâce à l'utile et savant concours de M. le D"^ Sénéchal, ce travail, quoique long et difficile, pourra être mené à bonne fin. L'animal auquel ce squelette a appartenu devait avoir près de 5 mètres de haut. » Les Eléphants de Durfort ne sont pas de l'espèce ordinaire, c'est- à-dire de l'Éléphant primitif, qui est la dernière des espèces de ce genre qui avait vécu dans nos régions. Leur dentition ressemble davantage à celle des Éléphants fossiles au val d'Arno, près Florence, qui ont été au- trefois décrits par P. Savi sous le nom d'Elephas meridionalis, et je crois que c'est à la race ou espèce de ces derniers qu'il faut les attribuer plutôt qu'à toute autre. Ce n'est pas, d'ailleurs, la première fois que des osse- ments de l'Eléphant méridional auront été rencontrés en France; il s'en trouve jusqu'à Saint-Prest, près Chartres, et d'autres localités en ont également foiu'ni. » M. P. Cazalis et moi nous nous proposons de donner ultérieurement plus de détails sur le gisement de Durfort et sur les fossiles qui y ont été rencontrés. » ( 433 ) MÉMOIRES PKÉSENTÉS^. MiCTKOROLOGiE. — Nouvelles caries de Météorologie naulique, donnanl à la fois la direction el l'intensité probables des vents. Note de M. Brault, pré- sentée par M, le vice-amiral Jiirien delà Gravière. (Commissaires: MM. Paris, Jiirien de la Gravière, d'Abbadie, Mouchez.) « C'est en 1869 que j'ai commencé le travail de Météorologie nautique dont j'ai rhonneur de soumettre aujourd'hui les premiers résultats à l'A- cadémie. )) Mon but était surtout de vérifier et de compléter les études de Maury relatives au régime des vents; mais il était aussi de donner à la France des cartes de navigation embrassant la surface des mers, plus complètes (|uo toutes celles qui existent aujourd'hui en Europe. » A cet effet, j'ai étudié non-seulement la loi de la direction probable, comme l'avaient fait Maury, le Meleorological Office et 1 Institut d'Utreclit, mais encore les lois de l'intensité et de la succession probables, qui n'avaient pas été étudiées jusqu'ici. » Pour arriver à la connaissance de la loi de la direction, j'ai emprunté à Maury sa méthode de dépouillement, au Meleorological Office et à l'In- stitut d'Utrecht leur mode de représentation graphique. Quant aux recher- ches relatives aux lois de l'intensité et de la succession probables, il a fallu des moyens nouveaux pour des lois nouvelles. M J'ai dépouillé 20000 journaux de bord, choisis parmi les meilleurs de ceux qui existent dans nos ports militaires. » Le dépouillement a été fait par mois et par carrés de 5 degrés. » Mais, lorsqu'il s'est agi de donner aux observations ainsi recueillies une forme graphique, j'ai choisi la division adoptée par le Meleorological Office, dans ses dernières cartes de 1872, et j'ai construit des cartes par trimestres et par carrés de 5 degrés, en laissant de côté, pour le moment, la loi de la succession. » 3'ai ainsi construit 16 cartes embrassant la surface des mers. » Parmi ces 16 cartes, les quatre relatives à l'Atlantique nord sont les seules qui soient encore gravées : ce sont celles que je soumets aujourd'hui à l'Académie. » Pour l'Atlantique nord, Maury avait réuni seulement 196 791 observa- tions de direction daîis ses tableaux. Or j'ai construit mes cartes de l'Allau- C.U.,1875, 2= 5cmcri(rt.(T.L\XXI, N» 10.) 56 ( 434 ) ti(|ue noi'd avec aSgSgô observations de direction et 289 8g6 observations d'intensité. Et, en outre, j'ai, dans des cahiers de dépouillement, classées et numérotées, plus de 200000 observations de succession. » Les cartes que je présente ont un double but : un but pratique, et un but théorique. » Le but pratique est d'apporter de nouveaux éléments à la solution du problème des itinéraires maritimes. )) Quant au but théorique, sans entrer à ce sujet dans de grands déve- loppements, je demande la permission de soumettre à l'Académie quelques points importants, qui me semblent dignes de son attention : » 1° Si l'on jette les yeux sur la Cixrtejiiilletj août, septembre de l'Atlan- tique nord, on y rencontre un carré bien remarquable, celui qui, prés des Açores, contient l'îleFlorès.Dans ce carré il existe autant de vents de la par- lieO. que de la partie E.; autant de la partieN. que de la partie S.: et c'est le seul de la carte jouissant de cette propiiété.De plus, à droite de ce carré les vents dominants sont N.,N.N.EetN.E.; au-dessous ils sont E.; à gauche ils sont S. et S.S.O.; au-dessus S.O.,O.S. O. et O. Ce carré est donc le centre d'un grand mouvement de rotation atmosphérique. On savait bien déjà qu'il existait comme un centre de rotation vers les Açores, mais sa position n'avait pas encore été nettement définie. Les caries que je présente prouvent clairement qu'en juillet, août, septembre, ce centre est situé entre 35-4o degrés latitude N. et 32-37 degrés longitude O, » 1° Si, sur celte même carte d'été de l'Atlantique nord, on considère les alizés dits de N.E., on est d'abord frappé de la régularité avec laquelle ils s'infléchissent depuis le cap Fuiistère jusqu'aux Antilles. Au cap Finis- tèi-e ils sontN. et N.N.E., puis ils se courbent, deviennent N.E.,E.N.E. et vont s'engouffrer E. dans le golfe du Mexique. En outre ces alizés de N.E. deviennentN., N.N.O. et mèmeN.O., O.N.O. et O, sur lacôted'A- Irique. Il en est de même des alizés de S. E. qui, à cette époque, ont passé la ligne. Ils sont successivement E.S.E, et E. en se rapprochant des An- tilles, tandis qu'ils s'infléchissent en sens contraire, et deviennent S.S.E., S.jS.S.O. et même S.O. eu s'approchant de la côte d'Afrique. Tout se passe donc comme s'il y avait deux immenses cheminées d'aspiration au Sahara et au golfe du Mexique, qui sont, comme on le sait, deux maxi- mum thermiques. Et même la continuité des vents sur la carte est telle, qu'on est tenté d'ajouter que tout se passe encore conune si ces deux grands centres d'aspiration commandaient la circulation des couches inférieures de l'atmosphère dans le bassin de l'Atlantique nord. ( 435 ) » 3° A l'inspection des cartes de vents de l'Atlantiqne nord, il est en- core nne qnestion importante qui s'impose à l'esprit : c'est la question des calmes de l'équatenr. Ces calmes en élé sont en quelque sorte emprisonnés entre 5-io degrés latitude N. et ?>-2-[\i degrés longitude O. ; en hiver ils sont tout près de la côte d'Afrique. Tout fait présumer qu'il existe à chaque instant sur l'équaleur une portion d'air en repos qui constilueun centre de calmes. Comme l'équilibre est instable, ce centre se déplace : il est par exemple en A le i*'' juillet, en A' le 2, en A" le 3, etc., si bien que, lorsqu'on fait le dépouillement des journaux par mois, on trouve une bande de calmes. C'est ce qui a trompé Maiiry; il a trouvé une bande de calmes à l'équafeur, et il en a conclu à l'existence d'une bande de calmes sur la surface du globe, tandis qu'il est évident qu'on peut trouver une bande de calmes par la méthode dite des moyennes^ sans qu'il existe réelle- ment autre chose qu'un centre de calmes qui se promène sur l'équatenr, et qui dans les moyennes apparaisse sous forme de bande, de bande limitée bien entendu ; car, pour ce qui est de croire qu'il existe une bande de calmes entouraut la terre à l'équatenr ou au tropique, c'est là un rêve de l'illustre Américain. Il n'y a de bandes de calmes entourant la Terre absolument nulle part. » Je terminerai cette petite Note en prévenant l'Académie que j'ai con- struit aussi pour l'Atlantique nord, avec plus de aSoooo observations, des cartes où la'loi de V intensité seule est mise en évidence. Ces nouvelles cartes, que je soumettrai un jour à l'Académie, combinées à celles que je présente aujourd'hui, sont, je crois, destinées à jeter un grand jour sur plusieurs questions, et principalement sur la question des calmes. Je ne crois pas de- voir insister, pour le moment, sur toutes les questions théoriques que sou- lèvent mes nouvelles cartes de vents; je me réserve de reprendre toutes ces questions le jour où je demanderai à l'Académie l'honneur de lui présenter deux grandes cartes, auxquelles je travaille maintenant, que je conti- nuerai à mesure que paraîtront les seize cartes de vents que je viens de terminer, et qui représenteront, pour l'été et l'hiver, la circulation géné- rale des couches inférieures de l'atmosphère sur la surface des mers. » M. J. MoRiN adresse une "Note relative à un procédé propre à di(ninuer la fréquence des abordages de mer. Les premiers essais de l'auteur remontent à environ deux ans ; luie Note récente de M. Trêve le détermine à en faire connaître les principaux résultats à l'Académie. Il a renoncé à faire usage de la lumière électrique continue, 56.. ( 43r, ) il cause de la difficulté de l'installation. Il a recours à des signaux consis- tant en des éclairs plus ou moins éloignés : les signaux seront ainsi plus remarquables et ne pourront être attribués à une cause accidentelle, sur- tout si on les fait se succéder suivant un système déterminé; en outre, ils peuvent être produits avec une installation peu compliquée, en faisant usage des batteries secondaires à lames de plomb, de M. Planté. Il s'est servi d'une machine magnéto-électrique à 8 bobines, fonctionnant avec une vitesse de 5o tours par minute et exigeant une force motrice peu consi- dérable : la pile secondaire se composait de 5o couples, présentant une surface de 48 centimètres carrés; l'ensemble des couples avait o'", 70 de longueur, o"',5o de largeur et o™, 5o de hauteur; elle pouvait fondre 2™, 20 de fil de fer, de i millimètre de diamètre. L'auteur s'occupe de la construc- tion d'une lampe électrique spéciale, pouvant fonctionner dans ces con- ditions. (Commissaires précédemment nommés : MM. Paris, Jurien de la Gravière, Dupuy de Lôme.) M. P. Blanchet adresse une Note relative à la direction des ballons. (Renvoi à la Commission des Aérostats.) M\î. Éd. Martineau, J. Dagnaud, M. Giracd, F. Ségur, P. Iîoiteau adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra. CORRESPONDANCE. M. le Secrétaiue perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une brochure de M. W. Spottiswoode, extraite des « Pro- ceedings » de la Société royale de F^ondres, relative à des expériences sur les décharges électriques dans les gaz raréfiés. ASTnONOMiE. — Etude des radiations superficielles du Soleil. Note de M. S. -P. Langley, présentée par M, Faye. « UnerécenteConnnunicationdu P. Secchi {Comptes rendus, 2/1 mai 1875) m'engage à présenter le résultat partiel d'une série de mesures actuellement en progrès, prises avec la thermopile à l'Observatoire d'Allegheny. Le but de ces mesures est de rechercher la loi de la décroissance moyenne de la ( ^r^? ) chaleur Ininineuse, à partir du contre du disque solaire jusqu'à sa circon- férence. Une recherche parallèle, faite par les méthodes photométriques, a montré sur tous les points une plus grande absorption pour la lumière que pour la chaleur; de plus, j'ai remarqué ici que, quand la lumière du centre et celle des points plus rapprochés du limbe sont juxtaposées par des moyens convenables, celle-là paraît bleue par contraste avec celle-ci, qui est d'un brun rougeâtre. Quoique cette observation montre de soi, avec une évidence frappante, luie plus grande absorption de la lumière la plus réfrangible, cependant elle rend une estimation photométrique exacte si difficile, qu'il me faut remettre la présentation de la loi sur l'absorption générale jusqu'à l'achèvement d'un examen des rayons homogènes pris à des points différents sur le rayon solaire, » Pour comprendre la méthode et la notation employées dans les me- sures de chaleur qui suivent, nous supposerons que deux plans qui se cou- pent à angle droit passent par l'œil de l'observateur et le centre du Soleil, de telle manière que l'un d'eux puisse constamment y comprendre l'axe solaire. Les quatre rayons formés sur le disque solaire apparent par les traces entrecoupées de ces plans seront dirigés vers le nord, l'est, le sud et l'ouest du Soleil; puis, mesurant par centièmes de rayon, à partir du centre, nous désignerons un point situé juste au milieu du centre et du bord : o'',5o E., ou o',5o N., etc. ; un point situé aux trois quarts de la distance, o'^j^S N., etc. La thermopile (comme je l'ai fait remarquer dans un article précédent) est constamment fixe dans l'axe optique du télescope, et est entièrement dirigée par le mouvement de cedernier, d'abord au centre du Soleil, ensuite (par exemple) au point que nous avons désigné par o'','y5 N. puis encore au centre, puis au o'', ^5 E"., et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'on l'ait fait passer par les 36o degrés. On doit continuer ces séries d'observa- tions assez longtemps pour que, dans l'hypothèse des variations annuelles apparentes, causées par l'aspect changeant de l'équateur solaire, on puisse, si elles existent, les éliminer d'une manière sensible. » Pour déterminer si, à distance égale du centre, la chaleur vers les pôles est plus ou moins grande qu'à l'équateur, on compare la moyenne des N H- S mesures du nord et du sud (voir la colonne ) avec la moyenne de E -t- 0 celles de l'est et de l'ouest (voir la colonne ^^— — ), et pour déterminer l'augmentation apparente d'absorption en approchant du bord, on prend la moyenne du tout, comme dans la colonne uititulee : - — , • Cette ( 438 ) méthode m'a incidemment conduit à remarquer des irrégularités légères, nombreuses et temporaires, dans la distribution de la chaleur (de même que de la lumière). Ces fluctuations évanescentes me semblent donner du poids à l'hypothèse d'un Soleil principalement gazeux et de la distribution de la chaleur à sa surface par des courants, car ces courants doivent nécessaire- ment amener des irrégularités ; et, quoique celles-ci soient probablement trop faibles pour élre directement sensibles à nos moyens les plus délicats, elles pourraient cependant se montrer, par leur effet secondaire, dans les per- turbations locales temporaires d'une atmosphère peu épaisse et très-absor- bante. Ces fluctuations, quelle qu'en soit la cause, pourront former plus tard le sujet d'une élude intéressante. Je n'ai ici en vue que de les éliminer; il ne faut donc pas les confondre avec ces variations systématiques qui ont été annoncées et que je n'ai pu retrouver. )) Il ne faut pas oublier que les mesures suivantes ne s'appliquent qu'à cette portion delà radiation solaire qui affecte la ihermopile, après avoir subi les influences de notre propre atmosphère et après avoir passé à travers le verre, La chaleur au centre est prise = loo. NORD CST 5VD OllEST N -kS E + 0 N +S+E+0 N-t-S E-t-0 DISTANCE da -'— - en .v^- w .; ^ S î -a ■a c •3 a ■a a -a s-s§ a u |a ë d R R s H d ^. s 0 0 0 0 T. « // y. ■a 0,25 // f, ff ff // „ // tf If ^^ If // 99,0 // // o,5o 18 9^t.9 18 9'., 7 18 9'hJ 18 9J.9 36 94,7 36 95,3 72 95,o±o,35 — 0,6 0,75 3i 86,5 =4 85,6 '7 85,5 26 84,0 48 8G,o 5o 85,8 98 85,9 ±0,1 7 + 0,2 0,96 7 60,7 10 60,6 8 6->,3 8 63,9 i5 Gi ,â 18 62,3 33 6i,9±o,39 — 0,8 0,98 3o SG 5o,8 32 S', 47.7 3i 74 49jJ 3i 83 '01,1 61 iGo J0,2 /,3 .67 5o,o 327 5o,id=o,23 -t- 0,2 » En combinant avec des poids convenables les nombres de la der- nière colonne, on trouve la valeur moyenne N_H- S _ E hO 2 2 -t- 0,01 =h 0,24. » Cela montre que si, durant les derniers mois de 1874» il existait une différence entre la chaleur équatoriale et polaire du Soleil, elle ne pouvait être sentie dans la moyenne de plus de trois cents mesures, et, dans tous les cas, n'excédait probablement pas une fraction de i pour 100 de la radia- ( 439 ) tion du centre. Si le P. Secchi a raison de dire que, pendant l'année iSSa, il existait une différence de plus de 6 pour loo dès le 3o' parallèle, il faut alors conclure, d'après les observations présentes, qu'il y a, dans la distribution de la chaleur sur la surface solaire, d'importants cliangements périodiques qui ont jusqu'à présent passé inaperçus, et dont on ignore les lois. Évidemment, jusqu'à ce que de nouveaux faits viennent s'ajouter à ceux qui nous sont connus, la discussion ne sera guère profitable, car nous avons ici atteint les bornes de nos connaissances actuelles. » ASTRONOMIE. — Observation des étoiles filantes du mois d'août iSyS. Note de M. C, Wolf, présentée par M. Le Verrier. « L'observation des étoiles filantes, organisée en 1867 par l'Association scientifique de France, a été faite cette année, pendant les nuits du 9, du 10 et du 1 1 août, par nos collaborateurs avec leur zèle accoutumé. La sé- rénité du ciel a permis presque partout de voir dans toute sa beauté le phé- nomène qui semble marcher rapidement vers un maximum très-brillant. Dans la nuit du 10 au 11 août, à Rochefort, MM. Simon et Courbebaisse ont compté i33 étoiles en moyenne par heure; à Avignon, M. Giraud, aidé de son fils et des élèves-maîtres de l'École normale, a observé et enreeis- Iré 858 météores de 8''35'" à i5''4o™; à Lisbonne, M. Capello, directeur de l'Observatoire de l'Infant don Luiz, a compté, dans cette même nuit, 1227 étoiles filantes. » L'an prochain, nous saurons si le maximum est déjà atteint ou s'il faut l'attendre encore. On sait que, par contre, l'essaim de novembre, après s'être montré fort brillant pendant quelques années, passe maintenant presqixe inaperçu ; de sorte que, cette année, nous n'aurons pas à deman- der à nos collaborateurs de braver, comme ils l'ont fait plusieurs fois, le froid des nuits de novembre. » L'administration des lignes télégraphiques nous a prêté, pour la trans- mission de l'heure aux diverses stations, le concours empressé qu'elle ne refuse jamais aux entreprises scientifiques. » Les observatoires de Marseille et de Toulouse se sont joints à nous pour l'observation des étoiles filantes. M. Tisserand a déjà signalé à l'Aca- démie l'existence de plusieurs points radiants, en outre du point principal situé dans Persée. Le même résultat a été obtenu par plusieurs de nos col- laborateurs. ( 44o ) » M. Tacchini nous envoie de Païenne les déterminalioiis suivantes : il 01 o / 9 août a = 2.48 ^ = + 54.31 2 . 57 5o . 3o 9.56 5i.i5 10 aoûi 2.53 54. o 2.44 55.40 2.47 54.30 2.5l 5l.20 3. 3 52. o 1 1 août 2.56 53. o 2 . 36 56 . 1 7 2.47 53. 3o 2.58 5i. o 12 août 2.46 53.20 Moyenne.... 2.50,9 +53. 8,6 » Si l'on place les points radiants sur une carte céleste, ajoute M. Tac- chini, ils sont compris dans une ellipse très-élroite, comme je l'ai démontré autrefois. » M. l'abbé Lamey, de Dijon, donne, pour position du point radiant principal pendant les trois nuits, (A) u = 37", a = -i- 45°. » Il en existerait en outre deux autres secondaires, dont les coordonnées moyennes seraient (B) (Z=:320°,4, c? = — i°,8, (c) « = 33i° a= 0°. » M. Lcspiault, de Bordeaux, signale également l'existence de plusieurs points radiants secondaires prés ou dans Cassiopée. » A Rouen, où observait M. Gully; à Sainte-Honorine-du-Fay, où M. le curé Lebreton a son observatoire, la i)luie d'étoiles a été trés-abondante et soigneusement examinée. Seul, M. Hercouët, capitaine du port à Saint- Malo, a été contrarié par les nuages. » Enfin, à Courtenay, M. Cornu a observé le 9 août un phénomène lu- mineux qui parait se rattacher à l'apparition des étoiles filantes : c'est celui d'une bande lumineuse, à bords estompés, qui s'étendait dans le ciel, sui- vant un grand cercle, sur une longueur de plus de 120 degrés, et qui sem- (44i) blait animée d'un mouvement propre, en sens inverse du mouvement diurne. Cette apparition pourrait être ce que M. Pliilippe Brelon a appelé la Jatisie comète des essaims d'étoiles filantes. » AN.4LYSE MATHÉMATIQUE. — Nole sur les nombics de Bernoiitti; par M. E. Catalan. I. — La relation fondamentale, donnée par Moivre, est fli\ ^'Z + 'r , (2'7 + ')ay(27-i) (27+1)27 _?.7-i I D'autre part, la formule'de Cauchy .r . B, , . B3 a 1.2 1.2.34' 1.2. ..27 l.2...(2<7-l-2) donne, comme l'on sait, (27+2)(27 + l). (B) I . 2 D2ff-I ( 2 r/ + 2) (27-1-1)27 (27 — 1) „ (27-f-2)(27 + l) ^7^:3:4 ;V3+--H r:^ 15, ._ q. Des égalités (A), (B) on conclut par soustraction (C) il±lB,-t-^^^±il^^^f^^B3 + .. +'-ii±il^B,,_,=.'. ^^ I 1.2.J 1.2 "'2 Cette relation, que je crois nouvelle, |)araît remarquable, surtout si on la compare à celle de Moivre. 0 II. - On a X'J= ,37-1 ,;, (*) Lacboix, t. III, p. 84. (**) Dans celte formule et ilans toutes celles (jui vont suivre, les signes supérieurs ré- pondent au cas de 7 impair, C. P. , 1S73, 2' Semestre. (T. LXXXI, N" 10. ^1 ( 4/i2 ) donc, pnr la substitution dnns (C\ ir^ dl Viq-Jr-\ . (27-1-1)2(^(27—1) Jo '""—1 L ' '3-3 + (2?+l)-..(27— 3) ^^j _^ (27+1)27 ^^„^ I . . 5 Si l'on fait /- — jr, cette équation devient ""4 I . . 5 1.2 ' J o (.) r -^^p ' pourvu quel on su|)pose on trouve aisément P :n-v'-v/— )""'-(— s/- v'^)""' (4) { 4v/-W-i_ h [iq + i)-^ -^— ï '^j — I — — {(J -+-i)-^ • » III. — Soit maintenant X = tang^5; d'où dx = 2 taneS — — • ^ cos^e Le polynôme devient „ isinf27+i)6 I, . cos 20 9 , , ,„ . ^ = 2 cosJbJsb -^-^-"1 + •) 1^ - (9 + Ot.''"g"^; et la formule (i) /•» M ^ . , J^ (e..t.n,o_ijco3.;-»9 [sin(27+i)e + (27+i)sinecos27e±2(7+i)sin=î+'Ô]=7 OU, par le changement de ô en - — ip, (^S;;r?Z:^iï^^ïïI^[2(7+i)cosçcos27(p— sinysin279— 2(7 + i)cos'?+' formule remarquable. » V. — Si on la combine avec (E), on obtient ce résultat encore plus simple (G) r ' , ,,,„. '^^ ■ , - rcos(2<7+i)(p-cos^?+nffl = rp7--^— • » VI. — Enfin de (G) on conclut aisément . , r^ cos(2y-i)yr/y _-i- (? — ') + B;,_i EMBRYOGÉNIE. — Des formes larvaires des Bryozoaires. Note de M. J. Barrois, présentée par M. IMilne Edwards. « Au type représenté par V Alcyonidium se rattache une nombreuse série dont l'ensemble constitue notre première forme larvaire. Chez tous les représentants de deux grandes divisions de Bryozoaires, les Chilostomes et les Clénostomes [Àlcj'onidiensel Fésiculaires), le développement présente, comme chez VAlcjonidium, trois phases principales : i" segmentation jusqu'au stade trente-deux; 2" formation de la gastrula, et production du slade en forme de cloche; 3° différenciation histologique et achèvement des organes. » Les deux premières phases sont partout identiques, et, toujours, le stade en forme de cloche est reproduit avec la même régularité. La troi- sième phase peut, au contraire, différer suivant les genres et selon l'impor- tance plus ou moins grande des changements qui s'y produisent; on passe par tous les états de transition, depuis les formes les plus simples, re- lUc/aiigcs /iiathemittiijHCs, [>. ia5. 57. ( 444 ) présentant, à peu de chose près, le stade en cloche à un état permanent, comme chez ï Jlc^onidium, jusqu'aux types les plus complexes et les plus aberrants. C'est au nombre de ces derniers qu'il faut ranger le Cjplioncnites et les larves de Vésiculaires, que nous prendrons ici comme exemples de formes ainsi modifiées. I) Les phénomènes qui, à la suite du stade en cloche, s'accomplissent chez le Cyphonautes, pendant la troisième phase du développement, se ré- duisent à deux processus fondamentaux : M 1° Le sillon qui formera la ventouse, au heu de se produire au mi- heu de la face dorsale, se produit près du sommet; il en résulte une réduction considérable de cet organe et une extension correspondante de la membrane unissante, qui forme dès lors la majeure partie de la face dorsale. » 2° La face ventrale tend à s'invaginer au dedans, et la couronne à venir se fermer au-dessus, en appliquant l'un contre l'autre ses deux bords opposés : ainsi sont produits le vestibule et la forme bilatérale de l'embryon ; la ceinture devient la frange ciliaire du vestibule, et la membrane unis- sante, le corps du Cyphonaules. La coquille est une simple chilinisation de chacune des deux moitiés de la membrane unissante. La ventouse, intermé- diaire entre ces deux moitiés, se trouve, après la formation de la coquille, comprise entre les deux valves, et commence dès lors à éprouver une ré- trogradation complète. » Ces résultats embryogéniques se confirment par la comparaison des différents types; entre les deux formes extrêmes, V Alcyonidiuin et le Cyphonaules compressus, deux nouveaux types de passage, VEucralée et le Cypiionaiites de Saint- Faasl, viennent établir une liaison intime et con- stituer une chaîne non interrompue, qui permet de retracer avec certitude les homologies des divers organes. » Les larves des Vésiculaires se présentent, à l'éclosion, sous forme d'un ovoïde régulier, légèrement aplati à chacun des pôles, et portant un revê- tement général de longs cils vibratiles. » A chacun des pôles se trouve une tache moins colorée, indiquant la pré- sence d'un organe spécial; la tache du pôle supérieur est légèrement sail- lante, et celle du pôle inférieur complètement plate; la portion de l'ovoïde située entre les deux pôles est couverte de longues côtes caractéristiques, et porte, dans le sens longitudinal, une ouverture rappelant la fente pha- ryngienne de VAtcyonidium, et surmontée comme elle d'un plumet vibra- tile. Enfin, à chacune des taches citées précédemment, correspond un ( 445 ) système d'organes que l'opacité de l'embryon ne m'a pas permis de distin- guer avec toute la netteté désirable. » Les pbénomènes qui produisent cette structure étrange résultent, comme toujours, de modifications produites sur le stade en forme de cloche; ils consistent simplement en un développement exagéré de la cou- ronne : les parties dorsale et ventrale se comportent absolument comme chez les larves ordinaires; mais chacune des cellules de la couronne subit, dans le sens longitudinal, un accroissement considérable, et se transforme en une côte occupant toute la longueur de l'embryon; à la fin du dé- veloppement, l'ensemble de ces côtes constitue une espèce d'étui, à chaque extrémité duquel fait saillie, sous forme de taches sombres, le reste des faces dorsale et ventrale. » MÉTÉOROLOGIE. — Sw deux orages de grêle, observés le 'j et le 8 juillet dans quelques paities de la Suisse et du midi de la France. Note de M, Colla- don. (Extrait.) « J'ai l'honneur de communiquer à l'Académie le résumé d'observations faites sur deux orages de grêle très-semblables, quoique entièrement dis- tincts, qui ont frappé, le premier dans la nuit du 7 au 8 juillet, les bords de la Saône, le déparlement de l'Ain, le canton de Genève, le nord de la Haute-Savoie et quelques communes du Bas-Valais; le second, de midi à S*" iS^du soir, le 8 juillet, le département de la Savoie, quelques communes centrales de la Haute-Savoie et une partie du Valais. Hs ont présenté, dans leurs principaux détails et dans leur marche, des analogies remarquables. n J'ai recueilli, par la lecture des comptes rendus des principaux jour- naux, et des rapports officiels destinés à constater l'importance des dégâts, par mes observations et des correspondances privées, ou des récits de té- moins dignes de foi, un assez grand nombre de faits qui me semblent mé- riter l'attention des météorologistes et des physiciens. » 1° La vitesse de marche de ces deux orages, dans le sens de la longueur de ces zones, a été à fort peu près égale, 45 à 5o kilomètres à l'heure. » 2" Dans ces deux journées, du 7 et du 8, la grosseur des gréions et peut-être leur forme paraissent avoir été à peu près les mêmes. Dans toutes les citations, ils ont été com- parés, pour ces deux zones, à de grosses noix, à des œufs de pigeon ou de poule, à des ci- trons, etc. On en a recueilli, presque partout, qui avaient plus de 5o millimètres de grand diamètre, et, en quelques endroits, de plus gros, de 70, 80 et même 90 millimètres de grand diamètre, Presque tous étaient formés de plusieurs couches concentriques, 6, 8 et même 10, alternativement opaques et transparentes. ( 446 ) » Dans l'orage du 7, la plupart îles gros grêlons étaient remarquablement réguliers; quelques-uns, aplatis, quoique bien entiers, avaient la forme d'une montre de poche ou d'une tranche de citron. » 3° Un autre point commun aux deux orages était la grande élévation du groupe de nuages où s'engendrait la grêle; en effet, le groupe d'où partaient les éclairs et la grêle a cheminé, dans les deux journées du 7 et du 8, selon une direction constante, et a passé au- dessus de diverses crêtes de montagnes, élevées de 1000 à 2000 mètres, sans les loucher et sans subir de déviation. '< 4" Les phénomènes électriques étaient, dans les deux journées, d'une intensité excep- tionnelle; le groupe de nuages d'où tombait la grêle le 7 juillet a été, pendant plus de trois heures et demie, le siège d'éclairs qui se succédaient, sans inteiruption, à des intervalles de moins d'une demi-seconde. Partout où cet orage a passé, on a oonqjaré la lueur de ses éclairs à celle d'un immense incendie, tant la clarté paraissait permanente. Le sol, les objets placés à sa surface et la colonne de grêle suitout étaient phosphorescents, » La grêle a été suivie d'une très-forte odeur d'ozone, et les objets en fer ou en fonte sur lesquels ont séjourné les grêlons ont été profondément oxydés. » 5" Malgré ce nombre prodigieux d'éclairs successifs, on n'a pu constater, cjue je sache, aucune chute de foudre sur le passage de cette colonne. En France et en Suisse, le nuage principal n'émettait pas d'éclairs suivis de détonations violentes ; ces éclairs étaient muets, selon l'expression assez caractéristique de nombreux témoins (1). » On observe quelquefois, dans nos latitudes, après de très-fortes cha- leurs, des orages électriques d'une énergie exceptionnelle, pendant lesquels les traits de feu des éclairs diffèrent de leur apparence ordinaire. Chaque sillon de la foudre semble dessiner alors quelque figure bizarre. Au lieu des longues lignes avec les zigzags traditionnels, le sillon de l'éclair se projette à l'œil sous l'apparence de circuits en lignes courbes, ouvertes ou fermées, ou bien il figure des arabesques des formes les plus variées; d'autres fois enfin, il se bifurque en plusieurs traits fourchus, à courtes branches, et donne naissance à des éclairs arborescents. » Ces divers éclairs se montrent dans toutes les parties, mais surtout à nii-hauteur, d'un ensemble de nuages élevés, que des lueins incessantes semblent parcourir d'une manière discontinue, chaque éclair étant composé de plusieurs lueurs successives (2). (i) On trouve dans le tome IV des OEuvrcs d'Arago, page 87, trois citations de faits sem- blables, observés pendant de violents orages. L'un des faits, raconté par Deluc en 1791, avait été observé pendant un orage ayant la même direction que celui du 7 juillet 1875. (a) J'ai pu souvent observer, surtout au printemps, de mon habitation d'été, au som- met du coteau de Cologuy, d'où la vue des Alpes est très-étendue, des orages électriques dont le siège était dat\s de hautes nuées situées en Piéuiunl, probablement au-dessus des montagnes qui sé[)arcnt Turin d'Aoste. I.c mont Blanc se détachait alors trèb-nellemeut en ( 447 ) » Tous ces caractères existaient d'une manière frappante dans l'orage du 7 juillet : » La haute nuée, en apparence continue, qui versait sans interruption une épaisse co- lonne de gréions, ne s'illuminait presque jamais en entier par un seul éclair. Les lueurs paraissaient restreintes, saccadées; leur rapide succession imitait assez bien des séries de cascades lumineuses, dans l'intérieur de ce groupe, dont chaque partie s'illuminait, comme à tour de rôle, à des intervalles variant approximativement de } à -j^ de seconde. » Je dois insister sur l'importance de ce fait : on peut en conclure, sans hésitation, que certaines nuées orageuses, lors même qu'elles ]iaraissent former un tout dense et continu, sont, en réalité, des groupes formés de portions bien distinctes et isolées les unes des autres, quant à leur état électrique. K On peut admettre que ces portions de nuées, composées, les unes de gouttes d'eau glacée à l'état liquide, les autres d'aiguilles de neige ou de grains de grésil, se trouvent séparées et isolées les unes des autres par de larges couches d'air sec et froid, appelées de l'atmo- sphère supérieure par la dépression continue que produit nécessairement, dans l'intérieur du groupe entier, la chute d'une immense quantité de gréions (i). » En résumé, ces grandes nuées fortement électrisées, d'oili s'échappe par- fois la grêle, ne sont pas un seul et même corps conducteur chargé d'électri- cité. Ce n'est pas non plus, comme l'ont supposé Volta et d'autres physi- ciens, ini composé de deux vastes nuages, placés l'un au-dessus de l'autre à une assez grande distance, et entre lesquels les grêlons montent et des- cendent. » Ces groupes orageux se composent, en réalité, d'un grand nombre de centres électriques, assez rapprochés, quoique bien distincts, et pouvant être assemblés de plusieurs manières variables. » La théorie de la formation de la grêle devient alors beaucoup moins problématique; les grêlons sont ballottés et attirés vers un de ces centres, puis vers un autre, par l'effet de leur énorme tension positive ou négative; dans ces oscillations successives, les grêlons s'enveloppent alternativement de gouttes d'eau glacée, ou d'aiguilles de glace et de grésil. La vitesse de l'oscil- lation doit se ralentir à mesure que les grêlons grossissent et acquièrent plus de masse, ce qui rend assez bien compte de l'épaisseur croissante, du centre entier sur ces nuages, rendus lumineux par des éclairs fréquents, et il était facile de consta- ter que les parties supérieures des nuages s'élevaient bien plus haut que le sommet du mont Blanc, quelquefois même au double de cette hauteur; d'où l'on peut conclure que le sommet de ces nuées était élevé de près de 8000 mètres au-dessus du niveau de la mer. (i) A son passage sur le canton de Genève, la colonne de grêlons devait avoir une section horizontale continue de 5o à 60 kilomètres carrés. ( 448 ) à la circonférence, des couches successives qui entourent le grain de grésil placé au centre du grêlon. 1) El) outre, on peut concevoir que, pendant cjue les grêlons sont ainsi suspendus au sein des nuages et fortement électrisés, plusieurs d'entre eux, pourvus de protubérances, doivent prendre un mouvement gyratoire comme le feraient des tourniquets électriques ; ils grossissent plus rapidement dans le sens du rayon de rotation et doivent finalement acquérir la forme de grê- lons plats et réguliers, comme ceux qui sont tombés en grand nombre le 7 juillet. » La permanence de forme, et surtout de grosseur, des gréions que dé- verse, pendant une marche rapide de quelques heures, une grande nuée électrique, est un fait remarquable, qui ne peut s'expliquer que par l'éten- due et surtout par la grande élévation du nuage orageux, et par le renou- vellement régulier et incessant de la tension électrique de chacune de ses parties supérieures. » M. N. Seveutzow, à propos de la Communication faite par M. Faye dans la précédente séance, rapporte une observation faite par lui en Asie centrale, dans le Thian-Schan occidental, pendant un orage de grêle, à peu près à la même hauteur que celle de M. Lecoq sur le Puy-de- Dôme (i). « J'étais, le 12 juillet 1866 (ou 3o juin, vieux style), sur une crête qui sépare l'Ougam du Pskem, affluents du Tschir-Tschik (qui coule vers le Syr), à environ 70 kilomètres au nord-est de Taeschkent, à une hauteur d'en- viron i5oo mètres (2) au-dessus de l'Océan. Cette crête est interrompue par une pente très-escarpée et inaccessible. » Dans l'après-midi, le ciel se chargeait; je ne me souviens plus de la direction du vent ni de l'état du ciel avant l'orage, mais en général, dans ce pays, c'est le vent sud-ouest qui amène les vapeurs; c'est quand ce vent tourne au nord, en passant par le nord-ouest, que ces vapeurs se con- densent. Je me rappelle parfaitement avoir vu les nuages descendre; quand ils enveloppèrent le sommet de la crête où je me trouvais, la pluie com- (i) Cette Communication avait été faite à l'Académie dans la séance précédente. La Note remise par l'Auteur est parvenue trop tard pour être insérée aux Comptes rendus. (2) Les i5oo mètres que je donne ici sont une estimation basée sur îa limite mesurée barométrifiucmenl des cultures de froment sur les pentes de cette crête, limite qui est h 45oo pieds anglais (iS^o mètres). ( 449 ) mença; je dus m'anêter sur une ponte un peu roide, un peu à l'abri d'un rocher, pour attendre la fin de l'orage de grêle qui m'y surprit. Le vent lourbillonnail ; j'avais beau me tourner de tous les côtés, je l'avais toujours en face; j'étais descendu de mon cheval, que je tenais par la bride. Je voyais très-distinctement la pluie et la grêle frapper latéralement, dans une direction oblique et non verticale, les flancs de mon cheval ; je pou- vais suivre des yeux la chute des gréions, amortie et ralentie par ce mouvement tourbillonnant; la force du choc, quoique sensible, était bien moindre que ne le comportait leur volume, variant de celui d'une noisette ordinaire à celui d'une grosse noix. Au reste, toutes les vitres cassées par la grêle et l'entre-choquement invariable des grêlons montrent, je crois, que le mouvement cyclonique des gréions continue encore après leur sortie de la couche inférieure des nuages d'orage. Je n'ai pas d'observations complètes sur la marche du cyclone de grêle si imparfaitement décrit ci- dessus; tout ce que j'en sais, c'est qu'il tomba de la grêle le soir même à Tuhimkent, à 120 kilomètres nord-ouest de ma station, bien avant le coucher du soleil ; ce qui supposerait un cyclone produit par le choc brusque des vents sud-ouest et nord-esl, cyclone allant rapidement du sud- est au nord-ouest, le long de la ligne de rencontre de ces courants d'air op- posés. » La grosseur atteinte par les grêlons, à i5oo mètres de haut, montre la grande hauteur de la formation de leurs noyaux de neige, dans la couche des aiguilles glacées du cirrhus. » M. Faye, au sujet de cette Note, fait les remarques suivantes : « L'Académie sera frappée certainement de la parfaite concordance de cette observation avec celle de notre Correspondant, M. Lecoq, que je rappelais dans la dernière séance. Toutes deux tendent à montrer que le mécanisme de la formation de la grêle consiste dans un mouvement tourbillonnaire à axe vertical, analogue à celui qu'on observe dans les trombes, mais ne descendant pas jusqu'au sol. » Quanta l'autre point de l'explication que je propose, c'est-à-dire pour montrer que ce mouvement tourbillonnaire à axe vertical s'étend de la région des cirrhus à celle des nimbus, je me bornerai à rappeler une impor- tante observation que M. le commandant Rozet a eu occasion de faire plusieurs fois dans les Pyrénées, à l'époque où il y terminait les travaux géodésiques de la Carte de France, en 1 848 et 1 849. Après avoir décrit deux C.R., 1875, 2« Semeilre. (T. LXXXI, N" 10.) •'>8 ( 45o ) couches sphériques de vapeurs de visibilité bien inégale, qui se terminent, l'une à I ou a kilomètres de hauteur, c'est-à-dire à la région des cumulus, l'autre dans la région des cirrhus, bien au-dessus des cimes les plus hautes, et distingué ainsi très-nettement les deux couches de nuages qui interviennent dans les orages, M. Rozet ajoute (i): « Quand les cirrhus des régions supérieures ou plutôt les cirrho-cumulus forment une couche plus ou moins continue, dans le même moment qu'il existe une certaine quantité de cumulus sur la première couche de vapeurs, on peut prédire le mauvais temps ou la for- mation de nimbus ; effectivement, les nuages du haut ne tardent pas à descendre, ceux du bas h monter, en s'altongcant souvent en colonnes qui s'étalent vers le haut. Dans la ren- rencontre, il se produit souvent des décharges électriques, et les nimbus se forment aussitôt. » Des mouvements plus ou moins violents se manifestent alors dans l'intérieur de la pre- mière couche de nuages; la régularité de sa surface inférieure est détruite; elle s'abaisse alors notablement et les nuages deviennent bientôt des nimbus qui descendent jusqu'au sol, en lançant la foudre, la pluie et le vent. » Plusieurs faits me portent à penser que les masses de nuages sont très-souvent la cause des vents. » » Ces intéressantes descriptions, jusqu'ici fort obscures, deviennent par- faitement intelligibles si on les rapproche de ma théorie, et si l'on veut bien admettre qu'en parlant de colonnes ascendantes, partant des nuages infé- rieurs, M. Rozet a dû céder à la même illusion qui a fait croire à tant d'ob- servateurs que les trombes s'élèvent du sol jusqu'aux nues. Avec cette rectification, on peut dire que cet habile officier a pris sur le fait, grâce à ses observations si longtemps poursuivies dans les montagnes, le méca- nisme de la formation des orages. » M. AuTiER adresse une Note relative à un projet d'aérage et d'assainisse- ment des grandes villes. La séance est levée à 4 heures trois quarts. J. B. (i) Comptes rendus, t. XXX, p. 197; i85o. Je saisis cette occasion d'indiquer les deux errata suivants dans mes Notes précédentes sur le même sujet. Page 2i4, ligne 28, au lieu de va, nu contraire, lisez va croissant, au contraire. Page 386, ligne 10, au lieu de nimbus, lisez cumulus. (45i ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 23 août i8'j5. ( SUITE.) Carlo Gerini. Délie acque solforose-alcaline-cloro-jodurale-iposolfiliclie- magiiesiac lie delta sorgente di mont' /iljeo, etc. Sondrio, Briighera ed Ardizzi, 1875 ; in-i2. Boletin de ta Acodemia nacionat de Ciencias exactas existenle en la Univer- sidad de Cordova; entr. IV. Buenos-Aires, imp. de la Tribuna, 1875; in-8°. Einfund Vorgescliichllicher sleingedtlie bel Basel; von A. MULLER. Basel, ty|)og. Bonfantini, 1875; in-4°- Ouvrages reçus dans la séance du 3o août i8']5. Notice sur les paratonnerres; par le D'^ A. de Beaufort. Cliâreauroux, typ. E. Migné, 1875; br. iii-S". Association viticole de t' arrondissement de Libourne pour t'étiide du Pliyt- taxera et des moyens de le combattre. Bulletin des travaux; 1" fascicule. Li- bourne, imp. Dessiaux et Contant, 1875-, in-8°. Conseil général de Saàne-el-Loire . Phylloxéra. Application du sulfocarbo- nate de potassium au traitement des vignes de Mancey {Saône-el- Loire). Rap- port lu au Conseil général dans ta séance du 1 8 août 1876; par M. A. Mathey. Mâcon, imp. E. Protat, 1875-, in-8°. (Ces deux derniers ouvrages sont renvoyés à la Commission du Phyl- loxéra.) Urgence de la régénération de la vigne. Exposé adressé à M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce et à MM. les Membres de l'Académie; par J. JuLlKN. Marseille, lyp. Marins Olive, 1875; in-4''. l'Iie qunrterl/ Beview; n° 277, jidy 1875. London, John Murray, 1875; in-8". Relazione di un viaggio per l'Egilto, ta Paleslina e le cosle délia Ttirchia asia- lica, per ricerche zootogiche del prof. Ach. Costa. Napoli, tip, éditrice gia del Fibreno, 1875; in-A". (Présenté par ^î. Blanchard.) 58.. ( 452 ) Àmiario del Museo zoolorjico délia R. Universila di Napoli ; per Ach. Costa; 1862, i863, 1864, i865, 1866. Napoli, slamp. di Ant. Cons, 1864, à 1 871 ; 5 vol. grand in-8°. Sulle variazioni periodiche e non periodiche délia temperatura nel clima di Milano. Memoria di G. Celoria. Milano-Napoli, Ulrico Hœpli, 1874; in-4°. Osservazioni aslronomiche diverse fatte nella specola di Milano, da G. Tem- PEL (1871-1874). Milano-Napoli, Ulrico Hœpli, 1874; in-4°. Minutes ofproceedings of tite Institution of civil Engineers vitli other selected and obslracted papers; yo\.Xh, session 1874-1875, p;ut II. London, 1875; in-8°, relié. Report of the jorly-jourth meeting oj tlie british Association for the advance- ment oj Science; held at Belfast in august 1874. London, John Miirray, 1875; in-8°, relié. Vivimos en la epoca cretacea ; po; Jose-J. Landerer. Madrid, Bailly-Bail- lière; Barcelona, Verdaguer, 1875; br. in-12. Introduccion al estudio sobre elorigen del granitoy de la Caliza; par Jose-J. Landerer. Madrid, Bailly-Baillière; Barcelona, Verdaguer, sans date; br. in-12. Anuario de la Oficina central meteorologica de Santiago de Chile; anos ter- cero y ciiarto, correspondientes a 1871 i 1872. Santiago, Imprenta nacio- nal, 1873; in-8''. Memoria que el Ministro de Estado en el departemento de Guerra présenta al Congreso nacional de 1874. Santiago de Chile, im[). de la Libreria del Mercurio, 1874; iti-8°. Proyecto de codigo de mineria. Santiago de Chile, imp. de la Republica, 1874; br. in-8°. Memoiia de hacienda presentada al Congreso nacional de 1874. Santiago de Chile, Imp. nacional, 1874; in-8°. Colonizacion de Llanghuie, Valdivia i Arauco, etc.; por J.-A. Varas. San- tiago, imp. de la Republica, 1872; in-8°. Proyecto de Ici de organizacion i atribuciones de los Iribunales. Santiago, imp. A. Bello, 1874; in-8°. Memoria que el Ministro de Estado en el departemento de Marina pré- senta al Congreso nacional de 1874. Valparaiso, imp. de la Patria, 1874; in-S". ( 453 ) Mcmoria del Intcrior presenlada al Congreso nncional de \9fj[\. Santiago de Chile, Imp. nacioiial, 1874 ; in-S". Memoria de Jtislicia, Culto e Instruccion publica, presenlada al Congreso nacionalde 1874- Santiago de Cliile, Imp. nacional, 1874; in-8°. Memoria de relaciones esleriores i de colonizacion, presenlada al Congreso de 1874. Santiago de Chile, imp. de la Republica, 1874; in-8°. Cuenla jeneral de las enlradas y gastos fiscales de la Republica de Chile en 1873. Santiago de Chile, imp. de la Libreria del Mercurio, 1874; in-4°. Anuario estadislico de la Republica de Chile; tomo deciino cuarto. San- tiago, Imp. nacional, 1H74; in 4°- Estadislica comercial'de la Republica de Chile, correspondienle al ano 1873. Valparaiso, imp. del Mercurio, 1874; in-4°. Sesiones de la Camara de Senadores en 1873; num. i, 2. Santiago, Imp. nacional, 1873; in-.^"- Sesiones de la Camara de Dipulados en 1873. Santiago, Imp. nacional, 1873; in-4". Cuarlo apendice al reino minerai de Chile i de las Republicas vecinas, publi- cado en la segunda edicion de la Mineralogia de don J. DoMEYKO. Santiago de Chile, Imp. nacional, 1874; in-8°. Anales de ta Vniuersidad de Chile; i" seccion, Memorias cienlificas i lilera- rias, 1873. Santiago de Chile, Imp. nacional, 1873; 12 liv. in-8°. Anales de la Universidad de Chile; 2* seccion : Boletin de Instruccion pu- blica Santiago de Chile, Imp. nacional, 1878; 12 liv. in-8°. Piano lopografico j geotogico de la Republica de Chile, Uvanlado por orden del gohietno, bajo la direccion de A. PlSSiS. Santiago, sans date; carte en i3 feuilles. ERRATA. (Séance du 23 août 1875.) Page_375, ligne 2, fiu lieu de M. Ronjon, Usez M. Roujou. ( IM ) AOUT 1875. Observations météorologiques 9 10 II 13 i3 ■ 4 i5 i6 '7 i8 '9 20 21 22 23 2.'| 25 26 27 28 29 3o 3i (.) 758,0 7J9.5 755,5 752,2 750,6 749.1 755,4 755,9 753, G 754,0 755,8 750,7 755,1 760,2 761,6 758,7 757.7 759>6 758,0 760,3 763,5 760,0 757,5 753,0 754,7 758,3 759,2 754,3 754.0 759,9 759,7 (') 8,7 1,1 2,4 2,3 0,7 2,7 5,5 4.' 6,8 3,1 5,5 5,3 5,4 5,1 5,4 5,8 4,6 4,5 0,5 5,0 ',9 2,3 5,4 4,4 5,5 5,3 3,5 9.5 TEERHOHETRES du Jardin. (3) 20,8 23,4 22,5 .8,2 16,5 25,0 23,9 28,1 26, 1 28,8 3o,4 3i,8 25,9 25,2 29,2 32,8 35,8 28,2 23,6 ■9,7 24,0 24,1 26,5 27,8 27,6 26,7 22,7 25,5 '9,9 22,9 21,5 14,8 17,3 17,5 i5,3 i3,G iS,9 '9,7 21,1 21,5 21 .0 23,0 25,0 20,9 20,3 22,3 24,0 23,6 22,0 '9,1 '7,1 17,3 '9.6 •9,2 20. 1 21,5 20,6 '9,' 20,4 16,7 l6,2 iG,5 (51 1 J,2 16,8 '7,4 N .3,8 18,0 ,8,. 21 ,. 20,3 21,9 23,5 22,2 ■9,8 '9,7 22,5 24,1 25,5 21 ,5 .8,1 .5,6 ■7.4 ■9.0 .8,8 20,5 20,9 20,3 .8,7 ■S, 9 .5,4 1 j, . '5,7 -3,7 -2,1 -1,5 -5,1 -0,8 -0,6 2,3 1,5 3,. 4,7 3,4 ï,l I ,0 3,8 5,5 6,9 2,9 -0,4 -2,9 -. ,0 0,4 0,6 2,4 2,9 2,4 0,9 ',2 -2,2 -2,4 -',7 .6,7 .7,5 1/ i3,5 .7,4 18,2 2. ,1 20,9 22,6 23,7 22,6 ■9,8 20,0 22,6 25,8 24,8 22,0 '7.4 i5,6 .8,2 '9,0 '9,' 20,8 21 ,6 20,4 19,2 .8,5 l5,2 i5,8 .5,5 38,4 45,6 7,5 3o,4 27,5 55,6 5i,7 5o,3 48,5 45,8 52,7 23,3 54,. 48,5 5i,6 47,9 24.0 .3,6 45,3 40, 1 41,3 45,3 48,6 5i,6 24,5 ao,o 24,8 37,1 2.S,0 TIIEUMOMETUES da sol. .5,0 '9.0 19,1 '3,4 i3,6 '8,7 '7,' 21,8 '9.8 20,9 23,3 22,0 20,0 '8,9 21,7 23,6 24,. 22,5 ■9,7 '3,7 .6,8 18,8 '7,2 21,1 21,6 20,5 .6,5 '7,9 i5,3 ■7.Ï i3,i (i"l ■9,7 19,5 ■9,5 18,7 '7,2 '7,8 .8,7 '9,6 20,4 20,5 21,3 2', 9 2. ,4 21,2 2. ,3 22,2 22,9 23, 1 23,3 20,9 "9,9 20,2 20,2 20,7 21,5 2. ,2 ■9,2 ■8,9 (t.) 7,9 7,9 7,9 7,9 7,4 7.5 7,7 7,9 8,1 8,3 8,5 S, 7 8,8 9.0 9,» 9,4 9.5 9,4 9,2 9,0 ,9 8,9 9,0 9.^ 9,' 9,1 9,0 8,8 9,4 9.3 .0,3 .3,8 .3,8 .3,6 12,9 .3,0 i5,o '4.9 ",9 .3,5 '4,3 ■4,2 .3,8 .2,5 '3,9 . .,5 10,8 .0,3 i',4 .2,6 .2,6 '2,7 .3,4 .3,5 .0, 1 ■ 0,4 .0, I (,3) 9' 9' 89 75 75 69 72 74 V 80 73 66 6. 67 89 88 75 65 73 72 7' 74 84 88 79 83 u 3 ^ c> 0 s: 00 O] a £ a. ■m 0 0 Cd 0 c: c- > 'bJ 0 5 (îl) (ib) (tCI m ni mm n 3,7 237 II 3,5 9» 1/ 3,7 .. 2,6 2,7 Il ^i5,o 1,3 59 24,9 ■,4 .88 0,0 ',■ 78 ir 2, . 36 0,4 2,6 29 '/ 3,3 73 rt 3,5 Go " 2,9 79 0,0 3,7 23o 0,1 ',9 88 If 2,4 94 (/ 3.9 122 1/ 5,8 20H ff 4,9 388 2, ,4 2,3 .74 0,3 .,6 1 1 II 2,9 23() 1' 4,7 2G5 " 2,3 '99 n 2,4 207 II 3,1 207 II 2,6 224 1,8 ',4 G6 7,0 ',4 40 0,2 '.7 68 n ■,5 ■ 44 " 2,4 82 (>7)l (6) La température normale est Jcduiie de la courbe rectifiée des températures moyennes de (8) Moyennes des cinq observations. — Les degrés aclinométriques sont ramenés à la constante — (7) (9) (10) (11) (12) (i3) (iG) Moyennes des observations trihoraires. 9oi.iante années d'observations. -^' solaire 100. ( /.''^^ j FAITES A I.'OnSERVATOlRE DE I^IONTSOIJRIS. AOUT 1875. U •< MAGNÉTISME rEiiHF.sTRt JiurnesV YE à 10 c c 0 a c c 2 NTS U 0 < a T. C 'l 0: ô 0 H q ■a REMARQUES. ( miiyennes nètrcs. e 0 — c ■s c 0 "a 6 « a c 0 I i .G 0 2 3 « = H c «Si Ë S 5 (■S) (>o) (,0) (") (") (,n ( n ) ('5) (:.(î) I 0 r 17.23,3 0 , C5.28,S 1,9343 4,6609 N - km 13,6 ,%. NiNE 0 3 3', 9 58,4 9355 06 19 NNE 12,8 1 ,55 WSW A 5 Brumeux et .osée le malin. 3 21,7 . » . ISINE 12,1 >,39 NiiW 9 Brumeux le matin. i = '.9 » ■> " N 53,0 4,98 NINE 10 Continuellement pluvieux. Tonn. le matin. 5 2. ,3 26,6 934.; G543 NW 24.9 5,82 NW 10 Continuellement jjlu vieux. 6 * 20, G 26,5 9353 6565 NW i5,o 2,12 NNW 10 Fortes ondées. Fort orage à 7'' i5"' s. 7 21,0 2 1.7 9338 G47O wsw 4,7 0,31 SE /( 5 Brumeux le matin, rosée le soir. 8 22,3 5 ',.4 9I.I2 6476 ESE 7,J 0,53 NE.i S 6 Brouillard le matin, éclairs le soir. 9 Tl,f, 54,5 93,30 C449 SW 10,5 .,04 SSW 5 ., 10 32,0 54,6 933i G454 S "0,9 .,.3 SW A 4 Rosée malin et soir. 11 * 5/1,8 54,5 9334 6'|6o variable. 6, G, ,,,4,-, SW A 4 Rosée matin et soir. 15 52,4 24,1 93.4 6407 variable. .0,3 l,n,. SSW A 4 Éclairs le soir. i3 55,4 54,6 93 r 8 G424 S àW ,7,6 5,93 WSW 8 Gouttes de pluie vers minuit. ■'. 53,5 24,7 9 '25 6438 W àS 9,8 ",9" SW 7 Pluvieux le jour, découvert le soir. i5 25,7 =4.7 9337 6473 SSE 5,9 0,33 S I Brumeux le matin, abondante rosée le soir. iC 22,9 24,4 9333 6454 Si-SE 7,9 o,.5S NW à NE 3 Forte rosée le matin. 17 25,3 53,5 932S 6416 SSW, NW i3,3 1,66 SSW 0 Rosée matin et soir. 18 53,3 23,4 9326 64,19 NWàNE 10,0 0,94 SSW h 6 11 '9 22,5 24.1 9330 6439 NE .4,6 2,01 SW in Orayes successifs et ondées. Forts de 3 i 4'' m -d de 9''3û JO 21,3 52,7 9339 C395 N i NW .2,4 1,44 NNW 7 Pluvieux le matin, rosée le soir. |à 10'' 3o s. 21 23,1 a'l,o 9353 64S9 ENE ■ 0,3 1,00 AV A 7 Halo solaii-e et faible rosée le soir. 77 22,0 2i,7 9340 6jo3 NNE 10,7 1,09 NE A 5 Faible rosée le soir. 73 20,5 24,9 9349 65o8 variable. 5,9 0,33 SW / 3 Brume et forte rosée le matin. ^ 31,7 2.5,3 9344 65o8 SSE «3,9 0,15 SSW 7 Rosée le matin. 30 21 ,0 25,8 9346 6557 WSW 9. S 0,90 SW 2 Ti-acos de rosée matin et soir. 26 .. 2G,I 9343 653o SW 9>7 o,S8 SSW I Faible rosée le soir. V u 55,1 9338 6487 variable. 5,5 0,29 variable. S Faiblement orageux et pluvieux. [soir. 28 * 2.,1 54,5 9344 6483 variable. 9.4 0,83 SW il NW 9 Oiage après-midi et pluies assez fortes le 39 21,5 2|,1 9333 6444 WNW i5,7 2,33 WNW 7 Pluie fine le matin, rosée le soir. 3o 52,4 24,9 9354 65 19 WNW 7,1 o/ri WSW 6 Brumeux le matin. Beau le soir, et rosée. 3i ^',■7 20, I 9349 65i3 W2.NW .5,6 2,29 W 7 Beau le soir, et rosée. Sà2l) • Perturbât ons. 25) (25) 1 Le signe V V indiqu e l'ouest , conforméme nt il la décisior 1 de la conf îrenc : internationale de Vienne. 23) Vitess es niasim a : le '1, 44"'",.; le 5, 37"'", 5; le 15, 35'"",7; le i3, 18'"", 5; le 19, 22'"", 5. 25) La I ottre k d ésigne 1 ;s cirrh is iloiit la d rection, (juan [] ils sont visibl PS, est donnée de préférence ,à celle dos aut res nuafje ( tô& ) Moyennes horaires et moyennes mensuelies (Août 1875). G'' M. y'' M. Midi. S»- S. 6'' S. 91iS. Minuit. MojenDes Déclinaison magnétique Inclinaison » '7 - 600- Force magnélique totale l\ ,--)- Composante horizontale i ,->- Électricité de tension (i) ■:.7 35,0 6.^3 1 93iC mm 20, G 27,8 26,7 32,/) 30,6 2-'|,5 2-'i,7 23,0 25,1 20,0 0/120 63o3 CJjS 653 1 G.^g'i 9318 93/iy 935G 93,S6 9342 60 1G2 1 '|0 233 i37 mm mm mm mm liaroniétre réduit à 0° 706,51 75C,85 -5G,63 756,2(1 756, i3 75C,6'| Pression de l'air sec '41) ''7 7'i'l lO'^ 7'|3,73 7'|3,65 7/|3,63 7/1'] , 12 Tension de la va|ieur en millimètres ii,î''i 12,82 12,90 i'',fii 12, 5o 12,02 État liygroniétrique 90,5 7'|,/| 61 ,5 08,9 C3,7 78,5 00 00 00 Thermomètre du jardin i5,3j 19,87 23,21 23,65 21,63 18,61 Tliermomètre oloctri'iue il 20 r.K'tros i5,9S 19,30 22,22 23,28 22,09 '9>-7 Dejré actinométrique 10, 56 5o,47 60, 55 54,92 12,57 " Thermomètre dii sol. Surface i4iG8 34>6i 28,23 26,3.^ 21,82 i5,'i7 » il c™, 02 de profondeur. . . 18, oS 18,99 20,87 2i>93 21, 33 20,27 » à o^jio » . . 17,93 19,13 20,33 2o,5'i 20,89 20|66 « il o'",20 » . . 20, 3 1 20, oS 20, o5 20,32 20,66 20,88 • il o"',3o » ... 19,98 19,86 19,75 19,80 19,96 20, i5 il i™,oo » . . 18,48 iS,5o 18,52 18,53 18,52 (8,52 mm mm mm mm |G,0 6,8 o,S 0,7 2,67 2,27 0,27 0,23 Udomèlre à 1 "', 80 Pluie moyenne par heure Évaporation moyenne par heure (2) o,o3 0,06 0,16 0,24 Vitesse raoy. du vent en kilom. par heure 9)28 9,93 12,86 i3,88 Pression moy. du vent en kilog. par heure 0,81 cgS i,56 1,82 Moyennes horaires. Température. mm mm 18,4 l-'i,3 6,l3 4,77 0,21 0, 1 I i3,68 ii,3/| 1,76 1,21 20,1 20,0 6465 933i 90 mm 756,60 744,46 12,14 86,4 0 :6,55 17,18 13,89 19,59 20,07 20,78 20, 18 18,53 DlDl '6,7 5,37 0,06 10,59 1,06 17.22,0 65.25,0 /l,6ii,S3 1,9338 .37 mm 756,47 741,12 12,35 76,0 o 19,18 19,37 37,81 19,66 19,89 19,81 20,45 19,97 18, 5i mm t. 73,7 » t. 84,7 11,35 1,22 Heures. Déclinais. Pression. l*" matin 1 .. 5 6 7 8 9 lu 11 Midi 17.20,1 211,2 30, 1 '9,' 18,3 17,6 17,5 18,7 20,6 23, /l 26,0 27,8 750,39 56, 18 56,11 56,10 56,24 56, 5i 56,72 56,85 56,88 50, 85 56,75 56,63 i 2-. o 15,87 i5,i8 14.58 i4,35 i4,53 |5,32 16,61 18, iS '9,87 21 ,23 23,45 23,21 16,55 15,93 13,42 15,17 i5,34 15,98 17 ,00 18,25 19, 5o 20,63 21 ,53 22,22 Heures, l*" soir. .. Déclinais. Pression. o , mm 17.38,6 756, 5l 28,0 56,35 Température. 3 11 4 1. 5 » 6 1, 7 .1 8 .1 9 .. 10 1. 11 » Minuit. 26,7 23,0 23,5 22,4 21,2 30,6 20,2 20,0 20, I 56,35 56, 10 56, 08 56,1 3 56,26 56,48 56,65 56,75 56,70 56, 60 23,65 23,78 23,65 23,20 22,45 21,64 20,59 19,53 18,61 17,84 17,19 16,55 22,75 23, 1 I 23,a8 23,19 22,80 22, 10 21,18 20,19 19,28 ■8,49 17,81 17,18 Thermomètres tfe î'ahri (Moyennes du mois.) Des minima i3'',8 Des maxiina 25°, 3 Moyenne Thermomètres de la surface du sol. D<-s minima 11», 8 Des maxima S/", 3 iVloyenne Températures moyennes diurnes par pentades. o 0 1875. Juillet :io à Août 3... 17,0 Août 9 il i3... 33,0 Août 19 il 23. Août '1 il « 8... 17,8 » l'i il iS... 22,7 » 24 à 38. 19», 6 240,6 19,9 (1) Unité de tension, la millième partie de la tension totale d'un élément Daiiiell pris égal à 38700. (2) En centièmes de millimètre et pour le jour moyen. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 15 SEPTEMBRE 1875. PRÉSIDENCE DE M. FREMY. MÉMOIRES ET C0MMUi\^l(;:\T10NS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIK. — Note relative à la prochaine éclipse de Soleil; par M. Faye. « Une éclipse annulaire de Soleil, visible en France comme éclipse par- tielle, doit avoir lieu le 29 septembre, vers midi. Tons les détails de ce phé- nomène ont été donnés dans la Connaissance des Temps pour 1875 ; on y trouvera en outre une carte géographique destinée à montrer ses princi- pales phases pour toute la région du globe terrestre qui y sera inté- ressée. En outre, l'heure de ces phases a été spécialement calculée pour les principales villes de France et de l'Algérie. M. Baills, lieutenant de vaisseau, cpii a refait ces calculs, nous a averti que, dans ces derniers nondM'es, la correction due à la longitude des différentes villes autres que Paris avait été appliquée deux fois. Vérification faite, il s'est trouvé que, effectivement, les nondjres de la Connaissance des Temps doivent être reni- placcs par les suivants : C. 1',., i8^3, a'^it-mrjirc. (T. LXXXI, IN'- ÎI.) 5c) ( 458 ) Temps moyen du lieu. Fin ""^ de Phase l'éclipsé. maximum. Il m h m I .21,6 0.37,5 i.3i,8 0.43,4 i.i6,5 0.21,2 1 . 5,0 0. 9,0 0.39,8 23.44,9 1.44,5 0.39,2 Commencement de Noms des lieux. l'éclipsc. h ui Lyon 23.53,5 Marseille 23.55,3 Toulouse 23.25,8 Bordeau.x 23.12,5 Brest 22.49» 3 Alger 28 . 34 , 3 M. Bertrand, à l'occasion de l'élégant théorème énoncé par M. Bien- aymé, dans la dernière séance, en propose la démonstration élémentaire suivante : « Supposons qu'une série de nombres soit donnée par le hasard, et que l'on compte, à mesure qu'ils se présentent, le nombre des maxima ou des minima ; la probabilité pour que le n'""' tirage accroisse le nombre de ces . . 2 maxima ou minima est -• » De deux choses l'une, en effet, ou. le [n — ly^'"* nombre sera plus grand que le {n — 2)"""', ou il sera plus petit. » Dans le premier cas, pour que le {?i — i )"""' devienne un maximum, il faut et il suffit que le nombre nouveau, le /j'""", ne soit pas le plus grand entre les trois derniers. La probabilité pour qu'il en soit ainsi est ^; car il est évident que, entre trois nombres inconnus, la probabilité pour que l'un d'eux, désigné à l'avance, ne soit pas le plus grand, n'est nullement in- fluencée par cette circonstance qu'on connaît l'ordre de grandeur des deux autres. ;) Dans le second cas, pour que le (« ~ i)'^'"'' devienne un minimum, il faut et il suffit que le n'^""" ne soit pas le plus petit entre les trois derniers : la probabilité est encore ^. » Si un joueur payait ^zi A pour recevoir, à chaque maximum ou mi- nimum, une somme égale à A, le jeu serait équitable; le nombre de ces maxima ou minima converge donc vers -^n, et par conséquent : Dans une série de nombres fournis par le hasard, le rapport du nombre des maxima Il 2 et muiiuia nu nombre tot;il converge vers-. » ° 3 ( 459 ) RAPPORTS. MÉCANIQUE.— Rapport sur un Mémoire de M. Lefort, présenté te a août 1875, et intitulé : « Examen critique des bases de calcul habituellement en usage pour apprécier la stabilité des ponts en métal à poutres droites prismatiques, et propositions pour l'adoption de bases nouvelles, » (Commissaires : MM. Tresca, Resal, de Saint-Venant rapporteur.) « Les tabliers de ces ponts, destinés surtout au passage des trains de chemins de fer, sont généralement soutenus par des poutres en tôle, tantôt indépendantes, c'est-à-dire interrompues ou coupées sur leurs divers points d'appui, tantôt solidaires, ou formant d'une culée à l'autre un système continu, quel que soit le nombre des appuis ou des piles intermédiaires. » Un arrêté ministériel du 26 février i858 porte que, avant de livrer ces sortes de ponts à la circulation des trains, ils seront soumis, pendant au moins huit heures, et en tout cas jusqu'à ce que la flèche de courbure ait cessé de croître, à l'épreuve d'une charge statique uniformément répartie sur chaque travée, mais portant ou sur toutes les travées ou sur quelques- unes, arbitrairement choisies; que cette charge sera de 5ooo kilogrammes par mètre linéaire pour les travées d'une ouverture de 20 mètres ou au- dessous, et de 4000 mètres pour celles d'une ouverture supérieure à 20 mètres, L'arrêté ajoute que toutefois, pour celles-ci, le poids total ne pourra être inférieur à 100 000 kilogrammes, ce qui équivaut évidemment à porter jusqu'à aS mètres d'ouverture, au lieu de 20, la limite séparative des épreuves à 5ooo et à 4000 kilogrammes par mètre courant. Le même arrêté ordonne, en outre, deux épreuves du pont par le mouvement d'une charge roulante composée de locomotives, de tenders et de wagons. » M. Lefort, qui, dans sa carrière d'ingénieur et dans son service d'in- specteur général des Ponts et Chaussées, a pu prendre une connaissance exacte et détaillée des charges diverses que supportent les voies ferrées de France, à l'aplomb de chacun des essieux soit de machine motrice, soit de tender ou fourgon, soit de wagon, s'est proposé de prouver, dans le Mémoire dont nous avons à vous rendre compte, en appliquant sainement les théories de la flexion des pièces solides, que les plus grands moments fléchissants qu'il s'agit, comme on sait, de tenir en deçà de certaines limites, pour assurer la résistance permanente des poutres, se trouvent être, quand ou les calcule pour les charges statiques de l'épreuve réglementaire citée, tantôt fort au-dessous, tantôt sensiblement au-dessus des niomenls .'-,9.. ( 46o) que leur feront prendre les charges réelles dans un passage de trains; en sorte que la confiance qu'on aurait dans l'épreuve prescrite pourrait tantôt compromettre la stabilité de la construction, tantôt faire augmenter inutilement les dimensions et la dépense des pièces à mettre en œuvre. » Il présente, à l'appui de ses assertions, \roïs diagrammes fournissant des documents précis et fort utiles sur les poids des charges par essieu, et sur les distances des essieux les uns des autres. Deux sont relatifs à des trains de marchandises remorqués, l'un par une machine à quatre essieux couplés, l'autre par deux machines ayant chacune trois essieux également couplés. Le troisième diagramme donne le même détail'de, poids et de distances pour un train de voyageurs tiré par deux machines mixtes à trois essieux ; mais l'auteur du Mémoire ne se sert, dans ses calculs, que |des deux diagrammes de trains de marchandises, en prenant l'ui) pour les petites travées, l'autre pour celles de grande ouverture, parce que ce sont ces sortes de trains qui |)roduisent les plus grands moments de flexion. » M. Lefort laisse en dehors de son sujet l'appréciation de ce qu'il faudra ajouter aux résultats définitifs du calcul des effets statiques, afin de tenir compte de l'influence des inerties verticales, tant des charges roulantes que des poutres elles-mêmes, développées par le mouvement rapide des essieux dans des trajectoires que la flexion variable des poutres rend légèrement courbes, question délicate qui, comme on sait, même dans le cas simple d'une charge unique, ne paraît pas pouvoir être exactement résolue par l'analyse, et dont on n'a que dans des cas restreints des solutions plus ou moins approchées. Heureusement qu'on peut inférer de celles-ci que l'in- fluence dynamique en question est toujours faible, vu les limites restreintes où l'on renferme toujours les flexions et les courbures; en sorte, comme l'observe M. Lefort, que les augmentations qu'elle peut imposer sont de l'ordre de celles dont on fait généralement une sorte d'arbitrage en dehors des calculs, et auxquelles les ingénieurs attribuent toujours une large part dans une prudente vue de sécurité. » Il ne s'occupe donc que des effets des charges à l'état de repos. » Traitant d'abord des Iravées mdépoulanlcs, il commence parfaire res- sortir une inadvertance connue, qui a échappé à l'un de nos maîtres et prédécesseurs, dans ses Leçons, du reste si belles et si lumineuses, publiées en iBaGet en i833; et, à la place de la règle erronée qui en résulterait, il en donne une autre, exacte et simple, qui lui a été communiquée par M. Kleitz, servant à reconnaître, presque sans tâtonner, sons quel essieu ou dans (juel intervalle d'essieux se trouve la section du plus grand mo- ment. ( 401 ) » Tout tâtonnement se trouve même évité en se servant do doux ta- bleanx do nombres tout calculés, applicables à des poutres dont la portée s'élève jusqu'à loo mètres, et qui donnent, pour des trains de deux sortes, les moments et sommes de moments statiques des charges par rapport à l'es- sieu d'avant du train, ainsi qne les distances, à ce même essieu de la ma- chine, des centres de gravité des poids des diverses portions de train sus- ceptibles d'être engagées sur les travées. » Ce n'est pas tout. L'auteur considère qu'une même portion de train peut occuper sur une même travée, dans certaines limites, une infinité de positions : il en est une pour laquelle le moment fléchissant maximum a une valeur plus grande que pour les autres. Cette situation do maximum maximorum est déterminée par une différentiation. « Mais une remarque de l'auteur permet de se dispenser encore de ce calcul-là. Il a trouvé, en opérant numériquement sur un grand nombre d'exemples, que ce maximum absolu du moment fléchissant a lieu non pas toujours quand la travée supporte la plus grande somme totale de charges, mais plutôt, et avec une approximation remarquable, lorsque le centre de gravité de la portion de train supportée se trouve précisément au-dessus du milieu de la travée. » De cette proposition, qu'on peut accepter comme générale (et qu'il ne faut nullement confondre avec mie fausse asserlion à laquelle on a fait allusion tout à l'heure), il résulte que rien n'est plus facile, en se servant des tableaux numériques de poids et de distances ainsi que de leurs pro- duits, que de calculer promptement le jilus grand moment fléchissant dé- terminé par la pression des trains en usage, siu' une travée indépendante de longueur quelconque. » Et l'on reconnaît que les charges uniformes, par unité linéaire, ca- pables de produire le même moment maximum que la charge des trains, varient graduellement avec la longueur des travées indépendantes et diffè- rent sensiblement de celles que suppose l'arrêté réglementaire de i858, dont l'auteur du Mémoire critique les dispositions. » M, Lefort passe ensuite à l'examen de ce qui est relatif aux travées solidaires, ou aux poutres continues, supportées par un nombre quel- conque d'appuis ou de piles, entre les appuis extrêmes ou culées. » On peut toujours, comme on sait, pour obtenir les moments fléchis- sants de chaque poutre sur ces piles, poser entre ces moments inconnus un nombre égal d'équations du premier degré en mettant en oeuvre le théorème dit des trois moments, consistant, lorsque les travées ne supportent qne des charges uniformément réparties sur la longueur do chacune, en ( 463 ) ce que si, pour trois appuis consécutifs, on ajoute ensemble les trois pro- thiils : 1° et 2° du moment sur le premier appui cl du moment sur le troi- sième, multipliés respectivement par leurs distances à l'appui du milieu, et 3° du moment sur le deuxième appui multiplié par deux fois la distance du premier au troisième, on a une somme égale à celle des produits res- pectifs des charges des deux travées que les appuis comprennent entre eux, par les carrés des demi-longueurs de ces travées. On sait aussi que M. Bresse, pour pouvoir étendre chaque équation au cas où il y a, outre les charges également réparties, des charges isolées ou locales en nombre quelconque, ajoute à son second membre différents termes; et ces termes reviennent, comme le remarque M. Lefort, aux quotients, par la longueur de chaque travée, des produits de chaque force locale par trois facteurs linéaires dont les deux premiers sont les distances de son point d'applica- tion aux deux extrémités de la travée où elle agit, et dont le troisième, différent pour les deux travées, est la longueur de chacune plus la dislance du point d'application de la force à la première extrémité si c'est la pre- mière travée, et à la deuxième (ou au troisième appui) si c'est la seconde travée. » En appelant B et B', avec M. Lefort, les sommes respectives de ces deux espèces de termes dus aux charges locales, qui sont celles des divers essieux des trains, on voit que chaque équation des trois moments contient, au second membre, une souune B composée avec les charges de la pre- mière des deux travées consécutives, et une somme B' composée avec les charges de la seconde travée. Il convient de leur attribuer, dans les équa- tions relatives aux travées actuellement chargées, les plus grandes de leurs valeurs. Or, ces valeurs de B, P/ dépendent non-seulement de la composi- tion de la portion de train engagée sur la travée y relative, mais encore de la situation plus ou moins avancée que cette portion y occupe. » La détermination de la situation répondant au maximum soit de B, soit de B', dépendrait de formules compliquées; mais il n'en est pas de même de celle qui répond au maximum de leur somme B -l- B' supposée prise pour la charge d'une même irnvce. M. Lefort trouve en effet, analytique- ment, que B -4- B' possède sa plus grande valeur à l'instant où la portion de train passant sur une travée arrive au-dessus du milieu de celle-ci. De plus, et à la suite de nombreux calculs numériques qu'il rend commodes et prompts au moyen de tableaux préparés d'avance avec les nombres que fournissent ses diagrammes de trains, le même auteur du Mémoire re- connaît : » i" Que pour les diverses portions de ces trains usités, B et B', exac- ( /|63 ) tement calculés pour une même Iravée de plus rie 20 mètres, ne diffè- rent jamais entre eux de plus de -r- de leur somme B + B'; d'où il résulte B -4- R' qu'on peut prendre leur moyenne > dont l'expression est fort simple, pour la valeur de chacun des deux, au degré de l'approximation que com- portent les calculs pratiques , approximation qui va même jusqu'à l'exacti- tude dans certains cas assez fréquents qu'il spécifie. » 2° Que le maximum de B ou de B', ainsi évalués, c'est-à-dire la valeur qu'il convient de leur donner dans les équations de moments, est très-ap- proximativement égal (aussi pour les travées au-dessus de 20 ou 3o mètres) au produit, par le carré de la demi-longueur de la travée, du plus grand poids qu'elle puisse porter d'un train, en sorte que, d'après la composition ci-dessus des équations où sont engagés les momenis, le passage du train a la même influence, au maximum, sur leur grandeur, que si ce plus grand poids se trouvait uniformément réparti sur les travées. » M. Lefort montre, au reste, comment on peut se rendre compte ana- lytiquement de ce double fait numérique et d'approximation. » Rien ne sera donc plus facile que de composer, pour divers passages de trains sur des travées choisies à volonté, les seconds membres de ces équations du premier degré dont la solution doit fournir les moments flé- chissants des poutres sur les piles des ponts à travées solidaires, moments qui sont plus grands en ces points, comme on sait, qu'aux points inter- médiaires. 1) M. Lefort termine donc son travail en concluant principalement : » 1° Qu'il faut absolument changer les termes de l'arrêté de i858 pres- crivant les épreuves ; » 2° Que, pour la détermination des efforts que les poutres ont à sup- porter dans les ponts à travées indépendantes, il convient de calculer direc- tement les plus grands moments produits par leurs surcharges locales en plaçant leur centre de gravité en coïncidence avec le milieu de chaque travée, calcul facile avec l'aide des tableaux qu'il a donnés ; » 3" Que pour les travées solidaires, où les moments fléchissants ne peuvent être fournis que par des équations implicites, dans lesquelles les charges lo- cales figurent sous des termes d'une forme particulière, on remplacera ces termes, et l'on calculera la résistance en ajoutant par unité linéaire, au poids permanent des poutres et du tablier de chaque travée, un poids ana- logue, exprimé par le rapport de la plus grande surcharge que la travée considérée peut recevoir du passage d'un train, à l'ouverture de celte tra- vée, rapport dont M. Lefort donne, dans un dernier tableau, les valeurs ( 464 ) numériques variant hyperboliquemcnt depuis 4ooo kilogrammes pour une travée de 32 mètres jusqu'à 3ooo seulement pour celle de 1 16 mètres. )) Ces conclusions, M. Lefort les a tirées, comme on voit, tantôt d'une analyse exacte, tantôt de rapprochements judicieux de résultats numériques variés, dont les éléments étaient puisés dans les utiles diagrammes qu'il a donnés de la composition statique des trains en usage sur les voies ferrées de France. Nous vous proposons d'approuver, en tant que fournissant des règles et des résultats pratiques et suffisamment approchés, son Mémoire, destiné sans doute à être publié dans un recueil technique ; et d'adresser à Son Excellence le Ministre des Travaux publics un exemplaire du présent Rapport, » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. MÉCANIQUE. — Rapport sur un Mémoire présenté le 19 juillet iS'jS^ par M. Boussinesq, sous le titre : « Additions et éclaircissements » à son « Essai sur la théorie des eaux courantes ». (Commissaires : MM. Bonnet, Phillips, de Saint-Venant rapporteur.) « L'Académie a approuvé, sur notre Rapport, le i4 avril 1878, le Mé- moire de M, Boussinesq : Essai sur la théorie des eaux courantes, présenté le 28 octobre 1872, et qui s'imprime au Recueil des Savants étrangers, dont il occupera le volume XXIIL » L'auteur présente aujourd'hui un complément en quelques pages, ou une suite d'additions, ayant pour but d'éclaircir ou de développer plusieurs points de la théorie délicate des phénomènes hydrauliques dont il a traité, de généraliser quelques résultats et d'en tirer d'utiles conséquences. » La première de ces additions montre ce que serait le régime uniforme des eaux courantes dans des lits d'une certaine grandeur et de diverses formes de section, si les mouvements y étaient exempts de cette agitation tourbillonnaire qu'il a considérée dans son Mémoire de 1872, ou aussi ré- guliers et continus qu'ils sont dans les tubes capillaires sur lesquels Poi- seuille a fait ses expériences d'écoulement. » Dans une Note, il étend aux gaz une de ses équations, ce qui lui per- met de traiter de la transpiration de ces fluides, sujet intéressant sur lequel l'illustre Graham, et plus récemment M. Exner, de Vienne, ont fait des expériences, dont la théorie de M. Boussinesq explique les résultats. » Dans sa seconde addition, il recherche ce que doit être le même régime des eaux dans des cas intermédiaires où les mouvements, sans avoir une parfaite continuité, sont beaucoup moins tunudlueux ou toiubillonnanls ( 465 ) que ceux qui s'observent dans les canaux, les rivières ou les gros tuyaux. Les calculs qu'il présente sont d'accord avec les expériences de Darcy sur de petits tubes non capillaires, et de M. Bazin sur de très-petites rigoles qui servent à distribuer l'eau des irrigations. » Dans une troisième et importante addition servant de complément à la théorie des ondes périodiques, l'auteur calcule les pertes d'énergie dy- namique que ces ondes, et même les intumescences quelconques propagées sur la surface des eaux, éprouvent à la longue par l'effet des frottements mutuels des couches du liquide, ainsi que de ceux des parois qui le con- tiennent. Ces frottements, lorsque les mouvements ont, ou peu de durée, ou une très-faible amplitude, n'empêchent pas les trois projections ortho- gonales des déplacements moléculaires d'avoir un potentiel, ou de pouvoir être exprimées par les trois dérivées d'une même fonction, prises tantôt par rapport aux coordonnées actuelles des molécules, tantôt, et ordinai- rement mieux, par rapport à leurs coordonnées ou primitives ou moyennes, ce qui, en effet, est un choix de variables permettant dans plusieurs ques- tions d'obtenir des approximations plus grandes. » Les déplacements molécidaires, lorsqu'on tient compte du frottement, ont sensiblement les mêmes périodes que lorsqu'on le néglige; mais les expressions de leurs amplitudes sont affectées d'exponentielles dont l'expo- sant est le temps pris négativement et multiplié par un coefficient dit d'extinction, dont l'auteur calcule la valeur approchée. Il en résulte que les mouvements oscillatoires, quoique longtemps persistants, surtout dans la houle, diminuent graduellement d'amplitude et finissent par devenir insen- sibles si l'action des vents ne les ravive pas. Une des conséquences est qu'un même coup de vent produit des vagues d'autant plus hautes que l'eau a plus de profondeur, ce qui est conforme à une observation ancienne de Daniel Bernoulli. » Une dernière addition est relative au calcul du mouvement que pren- drait l'eau dans un tuyau ou un lit dont l'axe serait circulaire et la section rectangle, ou très-large, ou très-profonde, si ce mouvement restait bien continu ou régulier. » Vos Commissaires sont d'avis que ces additions, d'ailleurs fort courtes, à un Mémoire que vous avez approuvé, sont utiles et très-propres à en faire comprendre ou à en développer les conséquences. Ils en proposent donc l'approbation et l'impression, à la suite du Mémoire de 1872, dans le même volume du Recueil des Savants élrcmgers. » Après quelques observations de M. le Secrétaire perpétuel, appuyées C.R., 1875, i" Semcslre. (T. LXXXI, K" lî.l ''O ( 466) par MM. Chevreiil et Morin, rAcadémie approuve le Mémoire, et décide l'impression dans l'un des volumes du Recueil des Savants étrangers. MÉMOIRES LUS. ASTRONOMIE. — Mémoire sur tes observations du passage de Vénusfaites à Pékin; par M, J.-C. Watson, chef de la mission américaine. (Extrait.) (Renvoi à la Section d'Astronomie.) « ... Je désire appeler l'attention de l'Académie sur les phénomènes phy- siques que j'ai constatés : je demanderai la permission de me borner à dé- crire, pour le moment, le troisième contact, où j'ai vu chaque phase d'une façon parfaitement claire. )) Quand la bande de lumière entre Vénus et le bord du Soleil fut ré- duite à environ une seconde d'arc (peut-être o",8), elle fut interrompue par des ombres tremblottantes. Le phénomène commença par luie ombre unique, se montrant à la partie la plus déliée de la bande lumineuse, et augmentant d'épaisseur à mesure que la bande devenait plus étroite. Ce n'étaient point des ombres permanentes, mais des ombres oscillantes qui semblaient se déplacer suivant les rayons de Vénus. Ces ombres étaient tout à fait indépendantes et distinctes des ondulations du bord du Soleil. La première ligne noire se montra 24^,5 avant que les cornes fussent formées, et ne dura qu'un instant. L'image était nette et bien définie dans la lunette, quoique le bord du Soleil fût onduleux. Pendant la période de 24% 5, les ombres devinrent de plus en plus nombreuses et de plus en plus noires; mais on ne cessa pas devoir la ligne de lumière, sauf les courts moments où elle disparaissait comme je l'ai indiqué. A l'instant que j'ai marqué comme le troisième contact, le jeu des ombres cessa de se produire, la ligne fut brisée d'une manière permanente et soiulaiue, et les cornes se formèrent instantanément. Elles étaient alors tout à fait aiguës, et l'on ne voyait aucune trace du ligament noir qui a été décrit dans les observa- tions du siècle dernier. Cependant , quand les ombres eurent cessé et que des cornes aiguës distinctes se furent formées , l'espace compris entre les cornes ne devint pas noir tout d'un coup, sans transition. Pen- dant quinze secondes, cet espace fut teinté d'iuie couleur grise très-visible. Au moment où je vis ce phénomène se produire, je lui donnai le nom de crépuscule, et je m'imaginai que la couronne, ainsi que la chromosphère, (467 ) jouait un rôle dans sa formation ; mais un peu de réflexion ne tarda point à me convaincre qu'il est dû à l'atmosphère de Vénus. » Je ne sais pas jusqu'à quel point on a fait entrer en ligne de compte, dans la discussion des passages du siècle dernier, l'influence de l'atmosphère de Vénus. L'effet de cette atmosphère doit être d'augmenter le diamètre ap- parent de Vénus, car les rayons de lumière solaire qui sont entrés dans les portions inférieures de l'atmosphère de Vénus se rencontrent en un point focal, entre l'ohservateur et la planète, ce qui fait nécessairement qu'ils aug- mentent le diamètre du disque occultant. Ils donnent en même temps lieu à une faihle illumination du disque de Vénus, de telle manière que d'autres observateurs ont pu voir la planète non-seulement lorsqu'elle était sur le Soleil, mais même avant qu'elle y fût entrée. Les rayons de lumière arri- vant au foyer derrière l'observateur doivent donner lieu à une couronne autour de Vénus, et j'ajouterai même que j'ai pu voir ce phénomène, à plusieurs reprises, pendant la durée du passage. Après ces explications pré- liminaires, il est facile de décrire l'ordre dans lequel les phénomènes doivent se développer, et l'on reconnaîtra tontes les phases que j'ai décrites. » Après l'entrée de la planète sur le disque du Soleil, dans le voisinage du second contact, la réfraction de la lumière par l'atmosphère de Vénus, au-dessus des parties qui produisent l'augmentation du diamètre apparent de la planète, doit relever les cornes et faire que le bord du Soleil devienne visible avant le contact réel du disque occultant. La bande étroite qui est ainsi produite par surélévation optique doit être brisée par des ombres, cl devenir de plus en plus brillante jusqu'au contact. C'est seulement lorsque le bord du Soleil s'élève au-dessus de l'horizon de Vénus, que ces pertur- bations peuvent cesser. Avant que le bord du disque devienne visible par réfraction, l'illumination de l'atmosphère de Vénus doit produire une sorte de crépuscule, visible entre les cornes. » Les mêmes phénomènes doivent se produire, en ordre inverse, au troi- sième contact. A partir du contact réel, lorsque le bord du Soleil se couche derrière l'horizon de Vénus, la réfraction doit montrer une bande étroite de lumière qui doit être interrompue par des franges obscures, ou des ombres devenant de plus en plus foncées, jusqu'au moment où le Soleil commence à se coucher en apparence sur le bord de la planète, et où des cornes com- mencent à se former. Alors, doit venir le crépuscule, qui apparaît comme une faible illumination entre les cornes. Je serai très-reconnaissant aux obser- vateurs de Vénus s'ils ventent bien me signaler les observations qui peuvent infirmer ou confirmer ces vues, parce qne j'ai l'intention de faire de cette hypothèse le sujet d'une investigation complète. 60.. ( 468 ) D'après mes observations, j'ai cherché à calculer quelle est l'étendue probable de l'atmosphère de Vénus et quels sont ses effets sur le temps du contact ; j'ai joint ces considérations au Mémoire que j'ai envoyé de Shanghaï aux Étals-Unis. Outre ce que nous avons montré, l'effet de l'at- mosphère de Vénus sera de retarder le temps du premier contact et d'accé- lérer le temps du quatrième. Si nous appelons Af,, A<2, Af^, A<4 les correc- tions qui doivent être appliquées aux heures calculées, savoir <,, t„, t^, ^,, les contacts réels seront donnés, si les éléments sont exacts, par ce qui suit : Premier contact t, -\- àt, Deuxième contact t^ — A^ Troisicme contact t, -\- ^t, Quatrième contact /, — A?, » Je trouve que, si nous diminuons de i",5 la valeur donnée par Bessel pour le demi-diamèlre du Soleil, la correction du demi-diamètre de Vénus au moment du passage doit être environ -f- o",464. La différence de la longitude de Vénus et de la longitude du Soleil doit recevoir une petite cor- rection de — o", i5, et la somme des corrections, tant pour la longitude du nœud que pour l'erreur sur la latitude du Soleil, est d'environ -i- 3",o, » Si nous admettons que le diamètre de la planète soit connu avec exacti- tude, la portion de l'atmosphère de la planète qui devient invisible, et aug- mente ainsi les dimensions du disque occultant, a une hauteur égale à -—j du rayon de la planète, ou environ 88 kilomètres. » Le crépuscule qui s'est montré entre les cornes doit être dû à une hauteur d'atmosphère ayant bien à peu près celte valeur. En effet, si nous supposons une hauteur apparente d'une demi-seconde d'arc, nous trouvons que le crépuscule doit durer quatorze secondes : je l'ai observé pendant quinze secondes au troisième contact. » En déterminant la valeur de la parallaxe du Soleil par les observations des contacts intérieurs, la difilculté sera de fixer avec précision les heures desphases correspondantes observées. Jecrainsque, sansexplication précise, les lemps soient aussi peu d'accord que dans les jîassages du siècle dernier. Aux endroits oià le ciel était clair, le brillant crépuscule précédant la jonction des cornes, lors du second contact, et suivant leur formation lors du troi- sième, peut avoir été considéré, dans beaucoup de cas, comme le temps du vrai contact. Dans un ciel très-clair, ces phases suivantes et précédentes peuvent avoir été considérées comme aussi bien définies que celles que j'ai observées à Pékli). il me semble maintenant que notre Conunission améri- caine aurait mieux fait de donner aux observaleiirs rinslruclion de noter au moins deux époques oii ils ont eu des phases définies : il eût été plus sage, à mou sens, de s'abstenir de leur demander de déterminer sur le champ l'in- (469) stant qui, suivant eux, doit être considéré comme le moment du vrai contact. Dans tous les cas où les procès-verbaux indiqueront clairement ce que l'ob- servateur a vu à l'heure enregistrée, il sera possible de comparer les obser- vations des différentes stations. On pourra de la sorte déterminer la paral- laxe, par l'observation des phases, avec autant de précision que si l'on avait noté directement le vrai contact. En effet, l'angle de position variant très- peu pour les stations les plus éloignées, la différence d'aspect des phases est tout à fait négligeable. » 3IÉM0IRES PRÉSENTÉS. CHIMIE ORGANIQUE. — Noie sur la matière grasse de la graine de l'arbre à huile de la Chine; par M. S. Cloez. (Renvoi à la Section de Chimie.) « UElœococca vernicia, Tong-Veou, ou arbre à huile de la Chine et de la Cochiiïchine, est une plante de la famille des Euphorbiacées, qui produit abondamment des fruits à graines oléagineuses, comme la plupart de ses Congénères de la tribu des Crotonées; le fruit est une capsule formée de plusieurs coques contenant chacune une grosse graine à tégument épais, quelquefois verruqueux. » On peut extraire de cette graine par une forte pression à froid envi- ron 35 pour loo de son poids d'une huile liquide, peu fluide, incolore, inodore et presque insipide. Sa pesanteur spécifique à i5 degrés est égale à o,g362 ; en la soumettant à un froid de i8 degrés, elle s'épaissit sans perdre de sa transparence, sans cristalliser. » Si l'on traite la graine convenablement divisée par l'éther dans un appareil à épuisement, on obtient environ 4i pour loo de liquide huileux faiblement coloré et présentant d'ailleurs tous les caractères de l'huile ex- traite par la pression ; mais si, au lieu d'employer l'éther comme dissol- vant, on se sert de sulfure de carbone bien purifié, la matière grasse, ob- tenue après la vaporisation du dissolvant à loo degrés, se solidifie par le refroidissement, en formant une foule de petits rognons arrondis qui envahissent toute la masse et présentent à la loupe une structure cristalline bien manifeste. » Celte matière solidifiée possède la même composition élémentaire que le liquide huileux obtenu par la pression; elle fond vers 34 degrés; un thermomètre à mercure plongé dans la matière fondue reste station- naire à 32 degrés pendant toute la durée de la solidification. (470) » Quelle peut être la cause de la différence constatée dans l'état de la matière, suivant qu'on la relire de la graine par la pression à froid ou par l'éther, ou bien qu'on épuise cette graine à chaud par le sulfure de car- bone ? » J'ai cru d'abord que l'action prolongée de la chaleur avait pour effet de produire le changement observé; pour vérifier cette hypothèse, j'ai commencé par chauffer au bain-marie à loo degrés, à l'abri de l'air dans un tube bouché, le liquide huileux extrait par la pression ; après dix-huit heures de chauffe, il n'avait éprouvé aucune modification, il restait par- faitement liquide en se refroidissant. En élevant la température du bain jusqu'à 200 degrés et en continuant à chauffer toujours à l'abri de l'air dans les mêmes tubes fermés ou dans luie cornue lubulée traversée par un courant de gaz hydrogène, le liquide a conservé son état liquide même après le refroidissement; il a pris seulement une légère couleur ambrée. » Si l'on chauffe à la même température de 200 degrés la matière hui- leuse au contact de l'air, il arrive un moment où le liquide se solidifie tout d'un coup en passant à l'état d'une espèce de gelée ferme, ti'anspa- rente, n'adhérant plus aux doigts et se divisant facilement en fragments anguleux qui ne se soudent pas entre eux. » Ces expériences montrent que la chaleur seule ne produit pas le chan- gement d'état observé dans la matière extraite à chaud par le sulfure de carbone; quand on chauffe à l'air, le phénomène est tout autre: il y a solidi- fication par suite de l'absorption de l'oxygène; la composition et les pro- priétés du produit ainsi formé sont complètement différentes de celles du produit primitif : il est, en effet, infusible à 200 degrés, et il est à peine so- luble dans l'éther et le sulfure de carbone. » Une autre propriété bien curieuse de l'huile d'Elœococca^ extraite à froid par la pression, c'est de se solidifier assez rapidement sous l'influence de la lumière, en l'absence de l'air. M L'expérience a été faite de plusieurs manières, elle a donné constam- ment les mêmes résultats : » 1° Un tube de verre, de la capacité de 65 centimètres cubes, a été rem- pli d'huile et fermé à la lampe; il restait environ 1 centimètre cube d'air au-dessus du liquide. Après avoir recouvert d'un écran noir opaque la partie supérieure du tube, on l'a exposé à la lumière; deux jours d'insolation ont suffi pour solidifier complètement la portion du liquide soumise à l'action des rayons solaires. Le reste n'avait éprouvé, en apparence, aucune modi- fication. » 2° Au lieu d'un seul tube, on en a pria deux, en ayant soin d'en re- ( ^17' ) couvrir nn d'un écran opaque; les résultats ont été les mêmes : la matière insolée s'est solidifiée le troisième jour. Quant au produit contenu dans le tube enveloppé d'un étui opaque, il était encore parfaitement liquide après douze jours. » 3° Pour soustraire Je corps gras à l'action de la faible quantité d'air restant dans les tubes après la fermeture à la lampe, on a remplacé cet air par de l'hydrogène : les résultats ont été encore les mêmes. • » Il était intéressant de voir si les divers rayons du spectre solaire pro- duisent également la modification obtenue avec la lumière blanche. » L'expérience a été faite comparativement en exposant la matière hui- leuse à la lumière dans des tubes bouchés sous des écrans en verre incolore transparent, en verre jaune coloré par le chlorure d'argent, et en verre violacé améthyste très-foncé. » La solidification a eu lieu en même temps, le troisième jour, sous le verre blanc et sous le verre violet; quant au produit exposé sous le verre jaune, il était encore liquide au bout de dix jours. » Ce sont donc les rayons les plus réfrangibles du spectre qui produisent la transformation de la matière grasse liquide en produit solide, sans l'in- tervention d'aucun corps étranger, sans qu'il y ait changement de compo- sition. » L'huile â'Elœococca est la plus siccative de toutes les huiles; appliquée en couche mince sur une lame de verre ou sur une surface métallique bien nette, elle se dessèche en quelques heures au contact de l'air. » Cette huile est saponifiahle par les alcalis caustiques, Il est nécessaire, pour éviter l'oxydation partielle du corps gras, d'opérer la saponification dans \\n tube bouché, avec une dissolution alcoolique de potasse. Le savon alcalin est cristallisable; en le décomposant par l'acide phosphorique, on obtient un mélange d'acide gras dont l'uu est solide et se sépare de sa dis- soUiiion alcoolique sous la forme de lamelles rhomboïdales, fusibles vers 44 degrés. Ces cristaux se résinifient rapidement à l'air. L'analyse élémen- taire, faite avec des produits plus ou moins altérés, n'a pas donné des ré- sultats assez nets pour pouvoir établir avec certitude la formule chimique de l'acide. C'est un point sur lequel je me propose de revenir prochaine- ment. » La saponification deVbuile cV Elœococca par l'oxyde de plomb est longue et difficile. Le savon de plomb formé est fusible au-dessous de loo degrés; il est soluble en grande partie dans l'éther. Dans une expérience faite avec lOO grammes d'huile, 5o grannnesdelithargeen poudre fine et loo grammes ( 472 ) d'eau, on a obtenu, par l'évaporation de l'eau, 8 grammes d'un liquide sirupeux, semblable à la glycérine, mais possédant une saveur acre, amére, fort désagréable. » Les graines récentes d'Elœococca, qui ont servi à mes expériences, m'ont été données par M. Neumann, l'habile jardinier des serres du Mu- séum. Il les a fait venir directement de la Chine, dans le but d'acclimater la plante dans notre colonie algérienne, de fournir, par la suite, un nouvel aliment au commerce, et de procurer à l'industrie et aux arts un produit très-abondant, propre à de nombreuses applications. » EMBRYOGÉNIE. — Sur le développemenl des Hétéropodes. Note de M. H. Fol, présentée par M. de Lacaze-Dnthiers. (Commissaires : MM. de Quatrefages, Robin, de Ijacaze-Duthiers.) (( Si le beau travail de Ivrohn nous a fourni des renseignements nombreux et précis sur le développement larvaire et la métamorphose des Mollusques hétéropodes, nous ne possédons, en revanche, que des données aussi rares que peu satisfaisantes sur le commencement de leur évolution, et pourtant le genre Firoloïdes doit bien certainement être compté parmi les plus favorables à l'étude de l'Embryogénie. B La segmentation a lieu suivant les mêmes lois que chez les Ptéropodes, sauf que les quatre premières sphérules de segmentation sont parfaitement égales entre elles, et renferment les mêmes proportions de vitellus de nutri- tion ou protolécithe, et de vitellus de formation ou protoplasma. Ici aussi les nucléus disparaissent avant chaque segmentation et sont remplacés par des étoiles moléculaires. Mon travail sur le développement des Géryonidcs a fourni, en 1873, le premier exemple connu, pour le régne animal, de ce mode de segmentation. » La segmentation terminée, l'ébauche embryonnaire se présente sous la forme d'une sphère cellulaire, munie d'une cavité centrale, et dont les éléments histologiques sont plus gros et plus remplis de protolécithe sur l'un des côtés, le côté nutritif, que sur le côté opposé ou côté formatif. Ce dernier porte à son centre les deux corpuscules de rebut. Le côté nutiitif de la blastosphère rentre ensuite dans l'autre, et l'ouverture d'invagination, d'abord très-grande, va en se rétrécissant : c'est In bouche primitive. Celle ouverture d'invagination occupe, à l'origine, exactement le pôle opposé à celui où se trouvent les corpuscules de rebul; mais bientôt cette disposi- tion commence à changer graduellement. Eu effet, l'une des moitiés, que ( 473 ) nous pouvons nommer la moitié ventrale de l'embryon, se met à croître beaucoup plus vite que la moitié opposée, en sorte qu'il affecte de plus en plus une forme symétrique bilatérale. La partie de l'ectoderme de la face ventrale, qui avoisine la bouche primitive, constitue une protubérance qui deviendra le pied. Entre cette protubérance et les corpuscules de rebut se produit un enfoncement du feuillet externe, à savoir, l'invagination précon- chylienne. » Le voile apparaît comme une one de cils qui passe entre l'invagina- tion préconchylienne et les corpuscules de rebut, et va se rejoindre au bord supérieur de la bouche. Les corpuscules de rebut, qui sont adhérents au point du feuillet externe qui était à l'opposé de la bouche primitive, c'est- à-dire au pôle formatif, se trouvent occuper à peu près le centre du voile au moment où la larve commence à tourner. Ce déplacement relatif est dû à la croissance plus rapide des tissus de la face ventrale de l'embryon. Or ce tissu ectodermique, qui occupe le centre du voile, est précisément celui qui donnera naissance aux ganglions cérébroides, aux tentacules et aux yeux. Les cellules d'où proviennent ces organes nerveux occupent donc à l'origine le pôle formatif de l'embryon. Il me serait facile de fonder sur cette curieuse observation une théorie de la neiivœa pour faire suite à la cjas- Ircea de M. Hoeckel. La neurula serait une rjaslrula, qui posséderait, au pôle opposé à celui qu'occupe l'ouverture d'invagination primitive, des cellules destinées à devenir le système nerveux central et les yeux; elle pourrait être rapprochée des Cténophores à l'état adulte, ainsi que des embryons de beaticoup d'animaux supérieurs •, mais je n'ai aucune prédilection , je l'avoue, pour ce genre d'hypothèses. » La bouche primitive ne larde pas à s'enfoncer dans l'intérieur de l'embryon, et les parties avoisinanles de l'ectoderme s'enfoncent à la suite, constituant un infnndibulum qui devient l'œsophage avec le sac de la radule. Au fond de cet infundibulum se trouve un fin canal cilié, qui le fait communiquer avec la cavité du feuillet interne. Ce canal répond à la bouche primitive, qui ne se referme à aucun moment. Cette observation, si facile à vérifier chez les Firoloïdes, réfute suffisamment l'opinion de certains phylogénistes qui croient que l'ouverture d'invagination primitive des Cas» léropodes devient l'anus; elle réduit à néant toutes les conclusions qu'ils ont tirées de cette supposition. C'est par ce canal cilié que l'albumen de l'oeuf pénètre dans la cavité digestive, ou cavité d'invagination primitive. Les cellules du feuillet interne absorbent cet albumen et le déposent dans leur C. R,, 1S75, 2« Semcitrc. (T. LXX.XI, N" il.) (j ' ( 474 ) intérieur sous forme de masses fortement réfringentes que je nommerai le deutolécithe. Ce n'est toutefois qu'à la partie ventrale de l'ectoderme qu'a lieu cet emmagasinage de substance nutritive, le reste du feuillet conservant son caractère de cellules embryonnaires. A sa partie aborale, il fournit un prolongement creux qui va se souder à l'ectoderme au-dessoxis du pied pour former l'intestin et l'anus. » L'invagination préconchylienue se remplit d'une substance visqueuse brunâtre, puis elle s'étale, et la substance visqueuse s'étend en une couche mince, qui se durcit au contact de l'eau de mer et constitue le sommet de la coquille. » Les otocystes se forment par invagination de l'ectoderme sur les côtés delà base du pied. Les ganglions cérébroïdes se détachent de la face interne de la partie de l'ectoderme circonscrite par le voile, la même qui donne ensuite naissance aux tentacules. » La partie ventrale de l'entoderme forme un sac qui occupe le sommet delà coquille : c'est le sac nourricier. Le reste des parois de la cavité diges- tive embryonnaire donne directement naissance à l'intestin et à l'estomac, qui reste en communication avec le sac nourricier par une large ouverture. Après l'éclosion, le deutolécithe contenu dans les parois du sac nourricier se désagrège et tombe dans l'estomac pour servir à l'alimentation de la larve. Ce sac prend ensuite une forme lobée et donne directement naissance au foie. )) Le muscle rétracteur prend son origine dans un petit nombre de cellules, qui se détachent de la face interne de l'entoderme, dans le milieu de la région dorsale, qui s'allongent et vont s'attacher au voile d'une part, au sommet du rudiment de coquille de l'autre. » La cavité branchiale est un enfoncement de l'ectoderme, qui se produit entre le bord de la coquille et le cou de la larve, au côté dorsal, derrière l'anus qui se trouve à droite, La glande de la mucosité est, à l'origine, un enfoncement de l'ectoderme du milieu de la face supérieure du pied. » Les larves élevées en captivité meurent toutes à ce degré de développe- ment; la suite de leur évolution n'a pas encore été observée d'une manière assez complète pour faire l'objet d'une Communication. » ( V;5 ) ZOOLOGlIî. — Sur tes migrations et les métamorphoses des Trémalodes endoparasites marins. Note de M. A. Villot. (Commissaires : MM. de Quatrefages, Robin, de Lacaze-Diithiers.) (I Les Trématodes endoparasites marins ont été bien moins étudiés que leurs congénères terrestres ou d'eau douce, et nous ne savons encore que peu de chose sur leur développement. On s'est borné jusqu'ici à recueillir au hasard des faits isolés, et l'on ne paraît pas s'être beaucoup inquiété de trouver une méthode qui pût servir à les relier les uns aux autres. L'expé- rience, à laquelle la plupart des investigateurs ont eu recours en pareil cas, ne pouvait conduire au but ; car elle laisse toujours, même lorsqu'on réussit, une grande incertitude sur l'hôte normal du parasite. La véritable marche à suivre consiste à rechercher, par l'observation et en s'aidant du principe des corrélations harmoniques, les divers animaux successivement habités par le parasite et à établir ainsi la série de ses métamorphoses. Il faut étudier les mœurs de l'hôte définitif, connaître son mode d'alimenta- tion et la faune des localités qu'il fréquente si l'on veut remonter jusqu'à l'origine des parasites qu'il héberge et se rendre compte de leurs migra- tions. En procédant de cette manière, j'ai pu faire cette année plusieurs observations que je crois intéressantes et sur lesquelles je voudrais appeler, dès aujourd'hui, l'attention des naturalistes; elles m'ont permis de coiv stater de curieuses corrélations entre les conditions d'existence des Hel- minthes, des Mollusques, des Crustacés et des Oiseaux qui vivent sur nos côtes. )) L'Alouette de mer {Tringa alpina), qui est si couunune sur toutes nos plages sablonneuses ou vaseuses, contient ordinah'euient dans son intestin deux Distouies très-ditférenls. L'un appartient au groupe des Distomes ar- més ou Echinostoma, et se rapporte probablement au D. leptosomum de Crepliu. C'est une belle espèce, parfaitement caractérisée par ses dimen- sions, qui atteignent o'",oio de long sur o'",ooi de large; par sa ventouse ventrale, qui est très-développée et peu éloignée de la ventouse buccale , par les papilles écailleuses qui recouvrent son corps et la collerette de gros piquants qui entoure sa tête. L'autre, qui est peut-être le D. brachjsomum, espèce douteuse et imparfaitement décrite par Crepliu, se distingue de la précédente par sa taille, qui ne dépasse pas o'^jooi , par ses ventouses égales, très-petites, par son pénis écailleux, j)ar la parlie postérieure de son 61.. ( 47^"' ) corps, qui est cnnrto, large et entièrement remplie par les ovidiicles, et par d'antres caractères dans le détail desquels je ne puis entrer ici. » Ces deux Distomes ne deviennent adultes que dans l'intestin de l'Alouette de mer, et l'on peut facilement suivre leur développement en examinant au microscope les diverses parties du tube digestif de cet oiseau. Pour les avoir à l'état de larves et encore enveloppés de leurs kystes, il suffit d'ouvrir le gésier; on les y trouvera, en nombre souvent très-considé- rable, mêlés à des débris de tonte sorte et au sable nécessaire pour la tri- turation des aliments. Les kystes du D. leplosomum n'ont que o"'",o8o de diamètre et sont formés d'une double enveloppe très-mince, parfaitement transparente. On distingue, dans leur intérieur, un petit Distome enroulé sur lui-même et encore dépourvu d'organes génitaux, mais déjà bien re- connaissable à son armature céphalique. Ceux du D. bvachysomum sont plus grands, plus épais et assez fortement colorés en jaune. Ils ont o""",20o de diamètre. Leur enveloppe a une épaisseur de o^^.oia, et se compose de deux couches très-distinctes par leur structure : l'une externe, formée de fins canalicules disposés en rayons; l'autre interne, formée de couches concentriques. Le ver parasite qui s'y trouve enfermé ne possède encore que des organes génitaux rudimentaires, mais la forme de son appareil digestif et les proportions de ses ventouses ne peuvent laisser aucun doute sur son identité spécifique. Les kystes restent plus ou moins longtemps dans le gé- sier, puis passent dans le duodénum, où ils subissent l'influence des sucs digestifs. Leur enveloppe ne tarde pas à se dissoudre, et le jeune Distome se trouve mis en liberté. Celui-ci parcourt lentement les nombreux replis de l'intestin grêle; mais, pendant ce trajet, ses organes génitaux se déve- loppent, et, lorsqu'il arrive dans le rectum, ses œufs sont mûrs, fécondés et prêts à être éliminés. » Restait à savoir dans quels animaux invertébrés s'enkystaient les Cercaires. Je puis le dire aujourd'hui, grâce à la méthode que j'ai indiquée plus haut. Les Cercaires du D. bracliysomwn s'enkystent dans de petits Crustacés isopodes, appartenant au genre Anlhura et à une espèce très- commune sur les côtes de la Manche, V/inlliura gracilis de Leach. Les Cercaires du D. leplosomum s'enkystent sur les siphons et dans le pied d'un petit Mollusque acéphale qui se lient à peu de distance du rivage, \a. Scrobicularia tennis. Ce Mollusque et ce Crustacé constituent, avec quel- ques larves de Diptères, la noiurilure ordinaire de l'Alouette de mer. » J'ai observé aussi d'autres Cercaires enkystées, qui sont |)arasites des ( 477 ) Crustacés et dont j'ignore le développement ultérieur. L'une se trouve dans les Mysis et se distingue parla grandeur de ses deux venlouses. L'autre habile la cavité viscérale de la Lj-gia occanica et se fait remarquer par ses fortes dimensions; son kysie a o™", 280 de diamètre sur o""",o32 d'épais- seur. » La Scrobicularia tennis m'a fourni trois espèces de Sporocystes, qui se rapportent peut-être aux Distomes dont je viens de parler. Les Cercaires qui en sortent sont fort belles. Deux d'entre elles paraissent voisines des C. dicholoma et C. selifera , trouvées à l'état libre par J. Millier dans la Méditerranée. La troisième est certainement nouvelle et caracté- risée par sa queue, qui est munie de soies très-courtes, disposées en an- neaux. u Je mentionnerai encore, pour terminer, trois types remarquables, dont je ne connais que la forme adulte: un Monoslomum, à tête ailée et à large ventouse, qui vit dans l'intestin duSlrepsilas interpres; un Hotostomitm, à téguments écaillenx, parasite du même oiseau ; et un Distome géant, parasite de V Ecliinorlnniis spmosiis, que Risso avait décrit sous le nom de D. Scimna et que je viens de retrouver, à Roscoff, dans le même Sélacien. La forte taille de cette dernière espèce et la consistance de ses organes la rendent très-propre aux recherches histologiques ; j'en donnerai une anatomie détaillée dans !e Mémoire que je prépare en ce moment. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sut quelques réaclions de l'Iiémoylobinc et de ses dérivés. Note de M. C. Hrssox. (Extrait.) (Commissaires : MM. Wurtz, Bussy.) « L'hémoglobine en absorbant l'iode se dédouble en hématine et en globuline. Ce fait est prouvé par l'analyse spectrale donnant entre C et D la raie d'absorption de l'hématine qui ne semble pas être modifiée par l'iode. M. Chautard a déjà démontré que ce métalloïde n'a pas d'influence sur les raies de la chlorophylle. » Le microscope indique lui-même le dédoublement de l'hémoglobine. En '^ffet, lorsque la combinaison de l'iode avec les globules se fait sous le champ du microscope, les bords du disque deviennent plus accentués; puis, peu à peu, on voit se former de nombreuses granulations, qui ne sont autre chose que de l'hématine précipitée. En faisant arriver sous le couvre-objet une goutte d'acide acétique crislallisable et en chauffant avec précaution, on obtient des cristaux analogues à ceux d'hémine, mais plus foncés et ( /,78 ) d'une teinte plus violacée. Il s'est formé de l'hémine iodée, iodhydrate d'hématiiie (i). » Les cristaux d'hémine iodée appartiennent, comme ceux de l'hémine chlorée, au système rhomboïdal, se présentant souvent sous la forme de petits bâtonnets qui s'entre-croisent et semblent former des étoiles ou des croix de malte. Ils sont plus foncés que les cristaux fournis par le chlorhy- drate d'hémine, qui souvent disparaissent dans la niasse de chlorure de sodium (2). » Avec le bromure de potassium, on obtient, de la même façon, des cristaux d'hémine bromée, analogues aux précédents, mais ayant une teinte généralement rosée. » En traitant le sang par le borate de soude et l'acide acétique cristalli- sable, on obtient tous les cristaux décrits dans le Traité de Chimie anoto- mioue de MM. Robin et Verdeil, sous le nom (ïhéinaloïdine. Ils appartiennent au type du prisme rhomboïdal oblique; quelquefois ils se présentent sous la forme de larges tables rhomboïdales ; d'autres fois, deux ou trois prismes sont adhérents ensemble par leurs grandes faces, les petites faces étant souvent couvertes de petites aiguilles. On rencontre un grand nombre de ces aiguilles, isolées ou réunies en masse. La couleiu' des cristaux varie (1) On opère de la manière suivante : 1° Lorsque le sang se trouve sur une étoffe, on coupe, ;\ l'aide de ciseaux, une bande- ette au milieu de la lâche, et l'on suspend le morceau dans un petit tube homœopaihiquc, où 'se trouvent quelques gouttes d'eau distillée. Dès que le liquide a pris une légère teinte jaune, on i)eut procéder à l'opération qui, pour être nette, ne devra pas être faite avec uni- solution concentrée. 2° Quand le sang se trouve sur du bois ou du fer, on en racle une portion dans un verre de montre, où l'on a mis 2 ou 3 gouttes d'eau, et l'on attend que le liquide paraisse légère- ment coloré en ])laçant le verre sur une feuille de papier blanc. Cela fait, on plonge une baguclle dans le liijuidc provenant de l'une ou de l'autre opéra- lion, puis on touche avec elle une plaque tie verre à microscope; on évapore avec précau- tion le liquide déposé. Si le résidu est peu visible jjar transparence^ on dépose une nouvelle goutte, qu'où dessèche de nouveau. Alors on laisse tomber, sur la tache ainsi obtenue, une goutte de solution d'iodure de potassium au ~„. On évapore de nouveau, puis on met lecouvre- ()l)jet, et l'on (ait arriver un peu d'acide acétique cristallisable. On chauffe à la lampe à alcool, jusqu'au moment où il se dégage quehjues bulles; après refroidissement, on examine au microscope: on voit alors les cristaux d'hémine iodée. (2) Le procédé Teichmann doit être modifié dans les recherches de médecine légale, [.es cristaux de chlorure de sodium doivent être remplacés par une solution au .'„, sans quoi l'hémine se trouve perdue dans la masse de sel qui se trouve en excès |)ai' rapport au sang. du jaune brun au jaune-paille; quelques-uns sont incolores, surtout les fines aiguilles. Ceux qui dérivent de l'hémine, borate d'hémaline, sont d'un jaune brun; ils rappellent les chlorures, les bromures, etc. A côté de ceux-ci, on en voit d'autres plus clairs, jaune-paille : quoique appartenant au même type, ils sont déformés par troncature. Près d'eux, se trouvent des aiguilles incolores et transparentes, lorsqu'on les observe sur leur face la plus large; noires par défaut de transparence, si elles sont vues sur le côté le plus étroit. 11 En même temps, on trouve, tout autour de ces cristaux, des granula- tions, couleur rouille, qui prouvent que le fer de l'hématiue est sorti de sa combinaison lorsque ces produits sont passés du type de l'hématine à celui de l'héniatoïdine. )i Enfin on observe encore, quoique parfois un peu plus difficilement, de l'hémoglobine cristallisée, lorsqu'on agit sur du sang frais. 11 Avec le sulfhydrafe de soude, ou obtient, mais difficilement, des cris- taux aiguillés, incolores ou d'unjaune-paille,et quelquefois de gros cristaux d'hémine colorés en noir. Le sulfhydrate d'ammoniaque, dans les condi- tions indiquées plus haut, communique quelquefois au sang ancien la teinte produite par le sulfocyanure réagissant sur les persels de fer. On observe également de nombreuses granulations, couleur rouille ou d'un noir vert, des cristaux ovoïdes jaune clair et des aiguilles jaunes ou incolores. » Le cyanure de potassium donne les granulations signalées, des aiguilles extrêmement petites, des cristaux plus volumineux, d'un jaune très-pâle. «Avec le cyanure jaune, le milieu de la plaque prend une teinte d'un vert bleu. On voit, autour de cette tache, des aiguilles incolores, des cristaux d'hématoïdine jaune pâle, enfin de gros cristaux bruns, quelquefois irès- irréguliers, terminés par des sortes de têtes. Avec le cyanure de mer- cure, outre les crislaux aiguillés, on observe des masses irrégulières de cristaux agglomérés, de teinte foncée, qui pourraient être le résultat d'une combinaison de cyanure de mercure et d'héniatine. » Ces dernières réactions ne se produisent pas avec la même facilité que les trois premières; elles réussissent d'autant mieux que le sang est plus ancien. Elles sont très-nettes avec du sang délayé dans l'eau, et abandonné pendant quinze jours à une température variant de 20 à 3o degrés. Sous l'in- fluence de la putréfaction, la globuliue de l'hémoglobine se détruit; l'hé- matine seule reste, en sorte qu'il n'est pas nécessaire, pour former les cris- taux d'hémine, de vaincre la résistance produite par la combinaison de ces ( 48o ) deux corps. Aussi, clans ce cas, les cristaux d'hémine chlorée, bromée ou iodée sout-ils plus gros et beaucoup plus réguliers. » L'acide acétique cristallisable donne seul, sans le secours d'aucun réac- tif, de magnifiques cristaux d'hémine acétique. On obtient également, dans ces conditions, des produits cristallins avec les acides phénique, oxalique, valérianique, tartrique, citrique, silicique, provenant de la décomposition par l'acide acétique des sels alcalins correspondants. » Ce fait rend ces réactions précieuses, puisque, dans les recherches de médecine légale, c'est surtout quand le globule sanguin est détruit qu'il faut rechercher l'hématine. Ce sera toujours à l'aide des trois premières réactions qu'on devra le faire, puisque, dans aucun cas, elles ne font dé- faut w M. W. Matznar adresse une Note relative à l'aérostation. (Renvoi à la Commission des Aérostats.) CORRESPONDAIVCE. MiÏTÉOROLOGlE. — Sur l'orkj'me probable des deux orages de grêle observés le 7 el 8 juillet dans quelques parties de la Suisse el du midi de la France. Note de M. D. COLLADON. « Il est assez difficile d'expliquer pourquoi, à certains jours de la saison la plus chaude, presque tous les orages de grêle, quoique absolument dis- tincts les uns des autres quant aux localités qu'ils parcourent, et aux heures ou même aux jours où ils apparaissent, semblent cependant avoir des origines semblables, qui se révèlent par la nature des gréions, leur grosseur ou leur abondance (t). (i) Le 7 juillet vers minuit, deux violents orages de grcle ravageaient, au même moment, le canton de Genève et le nord de la Haute-Savoie, et une partie des cantons de Lucernc, de Zurich et d'Argovie. La grosseur des gréions était la même. La distance de ces localités est de 300 kilomètres dans la direction du sud-ouest au nord-est. La même nuit, d'autres orages de grêle éclataient près de Neucliatel et près de Bàle, et une trombe d'eau occasionnait d'immenses dégâts dans le Calvados. Le 8 juillet, une tempête de grêle a ravagé les environs d'Embrun, le long de la Diirance, elà midi cl demi un orage de grosse grêle éclatait sur Privas et sur une partie de rArdcche, landis que le principal orage dont parle celle Wolc sévissait sur les environs des lacs du ( /.«• ) » L'action du soleil sur les niuiges, que Volta et d'anlres physiciens éniiments ont présentée comme pouvant déterminer en partie la formation de la grêle, n'a donc qu'une influence insensible. Cette propension de l'al- mosphère à donner naissance, un même jour, en tant de lieux divers, à des nuées où s'élaborent des grêlons très-semblables, est un fait météoro- logique qui mériterait d'être étudié avec foules les ressources des corres- pondances télégraphiques qu'enregistrent quelques observatoires (i). )) Voici quelques détails sur les trajets de ces deux orages dont j'ai déjà entretenu l'Académie: >) La zone Iriangulaiic ((ui a été parcourue par l'oiage de nuit du 7 juillet a pour hase une largeur de aS kilomètres environ, dans la vallée de la Saône, entre la Chapelle, près Thoissey, et Villefranclie. Sur le can'ton de Genève et le nonl de la Haute-Savoie, la largeur de celle zone est réduite à 7 ou 8 kilomètres. Enfin, à son arrivée en Valais et à sa rencontre avec le Rhône près de Saint-Maurice, la colonne de grêle n'avait plus qu'une largeur de i kilo- mètre, ainsi que je l'ai vérifié sur place. La distance en droite ligne de Thoissey à Saint- Maurice est de 180 kilomètres; elle a été parcourue par le nuage de grêle en trois heuics et demie environ. » La seconde zone a sa base sur le Guier, près de son confluent avec le Rhône, entre Saint Genix et Pont-Beauvoisin; cette base a environ 18 kilomètres. De là, l'orage a tra- versé au-dessus des deux lacs du Bourgel et d'Annecy, puis au-dessus de la vallée de Thones et du grand Bornand, il a franchi les liantes sommités qui bordent la vallée de l'Arve en amont de Cluse; il a atteint le Valais près de Marligny, et a ravagé le pied des Alpes le long de la vallée du Rhône, au sud-est de Sion. Parti à midi, le 8 juillet, des environs de Pont- Beauvoisin, il est arrivé à 3''i5'" du soir près de Sion; la distance entre ces deux villes est de i5o kilomètres. » Une circonstance remaïquable, c'est que les nuées d'où tombait la grêle, le 7 et le 8 juillet ont d'abord cheminé en ligne droite, en diminuant de largeur et peut-éire aussi île vitesse, et que, lorsqu'elles ont été dans le voisinage du groupe du mont Blanc, elles pa- raissent s'être déviées un peu vers le sud, comme si elles avaient été attirées par les nuages fortement électrisés qui couvraient à ce moment les sommités des liautcs Alpes, u » Ces deux orages ont-ils réellement commencé près des bases indi- quées, ou venaient-ils de plus loin? C'est une question intéressante que je n'ai pu résoudre. Bourget et d'Annecy. Quelques chutes partielles de grosse grêle avaient lieu, le même jour, sur Montmeillan et quelques communes des bords de l'Isère. Le nord du déparlement dt' l'Ardèche se trouve sur le prolongement du côté sud-ouest de la zone ])arcounie par le second des deux orages décrits dans cette Communication. (i) Il serait essentiel de noter le moment où la chute de grêle commence et finit, de signaler le nombre et l'intensiié des éclairs, la grosseur et l'apparence des gréions en en faisant fondre préalablement une moitié, la largeur de la colonne de grêle, l'orientatiuii et la vitesse de son ilêplaccment, etc. (;.K.,iH7i, a= .Sfm^j(r<-.(T. LXXXI, N"!!.) '^2 ( /|8:î ) » Pour l'orage du 7 juillet au soir, je n'ai pu en suivre l'origine au delà (les environs de Beaujeu et de la chaîne des montagnes qui séparent le cours de la Saône, en amont de Villefranche, de celui de la Loire, près de Charlieu. Une lettre que j'ai reçue de Roanne donne des détails d'où l'on pourrait conclure que c'est sur les sommets placés entre ces deux cours d'eau que ces colonnes de grêle si désastreuses du 7 juillet se sont formées, ou au moins réunies et concentrées. » M. A. Charcossey, chef du bureau de la direction du canal de Roanne à Digoin, auquel j'avais adressé diverses questions, m'a écrit de Roanne, à la date du 2 août : « L'origine quo vous assignez au formidable orage du 7 juillet me j^araît juste, et les ob- » servalions que j'ai cté à même de faire le 7 juillet, entre 9 et 1 1 heures du soir, m'ont 1) fait considérer comme parfaitement exacte la ligne que vous attribuez à son parcours. i> Je considérais, aux heures susdites, un amas de nuages large et éjiais, qui se trouvait à « l'est-nord, à 4o ou 5o kilomètres de la maison que j'occupe (i). Le cÏpI au-dessus de ma » tête était serein, l'atmosphère brûlante, mais calme. Les nuages en question avaient quelnue » chose de grandiose et de menaçant; ils paraissaient immobiles; leur teinte était grisâtre i> par place et phosphorescente ailleurs, quand tout à coup ils semblèrent s'illuminer à l'une j> de leurs extrémités. Des éclairs en jaillirent avec une grande intensité. Un instant après, » un second foyer se déclarait dans une autre partie de la masse. Sous le feu continu des » éclairs qui s'en échappaient, un troisième foyer vint à s'ouvrir, formant avec les deux » premiers un triangle presque régulier, et tels furent alors le nombre et la rapidité des » feux qui s'entre-croisaient entre eux, que le tout n'était plus qu'un vaste incendie à l'état )) de permanence. » » Les fleuves et les rivières peuvent-ils influer sur la formation de ces nuées où s'élabore la grêle, ou sur la direction de leur marche? Je crois pouvoir faire ressortir quelques circonstances, qui semblent indiquer que ces influences ne sont pas nulles. « Les deux orages de grêle que j'ai décrits ont eu pour bases : li; premier, la Saône; le second, le Guier; ce sont deux affluents du Rhône. Tous deux paraissent avoir piis nais- sance entre le cours d'un (leuve et celui d'une grande rivière : le premier, entre la Loire et la Saône; le second, entre l'Isère et le Rhône, dont le cours se rapproche brusquement de l'Isère, près du confluent du Guier. On peut remarquer aussi que le lac du Bourget, voisin de cette base, commtmiquc avec le Rhône par la rivière et les marais de la Chanaz. » D'autre part, ces deux orages ont abouti à la vallée du Rhône, en amont du lac de Genève, et ont expiré le long de ce fleuve, en Valais, » Le 7 juillet, de violents orages de grêle ont éclaté à minuit entre la Reuss et la Lim- mat, au nord des lacs de Lucerne et de Zurich; d'autres ont eu lieu, le même soir, sur les bords de l'Aar et du Rhin. Le lendemain, l'orage de grêle coïncidait avec d'autres chutes de (i) Celte distance con'(Sjiond à la crête des montagnes du Charollais, un j)eu au nord de Beaujeu. ( /|83 ) t;ros créions, près d'Rmhriin, dans la vallrc de la Dnrance, à Privas, près du Rliônr, à ■Montnirill.in cl (raiilrcs localilos sur les bords de l'Isère (i). » » Peut-être que, lorsque les nuées orageuses sont près du sol, le cours des fleuves et des rivières peut les retenir ou les fiiire dévier; mais les faits recueillis sur les deux orages dont il s'agit ici montrent que ni les rivières, ni de hautes chaînes de montagnes, ni les contrées boisées, n'ont arrêté, ni ralenti, ni modifié la direction générale de leur cours. Cependant le voisinage des rivières et des confluents a eu des effets indéniables sur le nombre el sur l'énergie de chute des grêlons. 1) Je ne peux que confirmer ce que j'ai dit dans ma Note du lo juillet, sur l'influence manifeste du cours de l'Arve pour aggraver considérable- ment les désastres de la grêle sur quelques communes genevoises et sa- voyardes situées très-près de cette rivière. Cette lisière étroite, longue de lo kilomètres, large de 5oo ou 600 mètres, subsiste comme un témoignage irrécusable de cette influence. » PHYSIOLOGIE. — De la non-régénéralion du cristallin chez l' homme et chez les lapins. Note de M. J. G.4yat (de Lyon), présentée par M. Lnrrey. « Nous ne connaissons aucun fait clinique, sérieusement observé, qui soit en faveur de la régénération du cristallin chez l'homme. D'autre part, nos recherches expérimentales nous ont conduit à nier la reproduction de la lentille oculaire chez les lapins. » Cette dernière opinion, opposée à celles qui ont généralement cours, a été formulée par nous dans les congrès de iS^S, à Lyon et à Heidelberg, avec pièces anatomiques et dessins à l'appui. Aujourd'hui nous pouvons l'affirmer plus nettement encore et établir que : )) \° Chez les lapins jeunes, à l'intérieur de la capsule cristallinienne, ou- verte avec ménagements et débarrassée de la presque totalité de la lentille, on observe souvent, après plusieurs semaines, des masses plus ou moins transparentes, ayant quelques-uns des caractères histologiques du cristallin normal. » 1° Chez les lapins plus âgés, ces productions sont moins constantes et (i) Les orages accompagnés de nombreux éclairs, qui traversent le canton de Genève, en cheminant de l'ouest à l'est, so divisent t(uel ligne 6, après mininia, ajoutez dans les écarts entre le calcul et l'obser- vation. Même page, ligne 8 en renionlant, nprcs niaxima, ajoutez parmi les écarts. Page 4^2, ligne 6, après Olbeis, au lieu de qui, Usez dont les écarts ou différences avec le calcul... COMPTES RENDUS DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 20 SEPTEMBRE 187S. PRÉSIDENCE DE M. FREMY. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Résumé des observations du Soleil et des planètes Mercure, Fénus, Mars, Jupiter, Saturne et Uranus, faites à l' Observatoire de Paris pendant l'année 1874- Communiqué par M. Le Verrier. Limite des dates des observations. Ascensions droites. Nombre d'observations. 1874. Solf.il. Janvier 5 à janvier 9 3 Janvier 1 6 à janvier 3 1 3 Février 5 à février 6 2 Février 19 i Mars 4 » Mars 2'] I Avril 4 I Avril 30 à avril 27 3 Mai 20 à mai 3o 4 Juin 2 à juin 13 5 C. R,, 1875, 3" Simeslre. (T. LXXXI, N" 12.) Correction des Tables. 3, a 3,8 2,5 1,1 3,3 0,5 '.• 3,5 0,9 Distances polaires. Nombre Correction d'observations, des Tables. 3 4 4- 0,4 -I- 0,1 + 0,2 + 0,9 + 2,5 - 0,4 - 0,5 - 2,0 0.7 0,6 63 { 486 ) Ascensions droites. Distances polaires. Limite (les dates . „ , . ^^ ^^ des Nombre Correction IVonibie Correction observations. d'observations. des Tables. d'observations, des Tables. Juin 22 I — 1,2 I — 1,5 Juillet I à juillet i4 6 — i ,5 3 4- o,4 Juillet 17 à juillet 3i 3 — 2,2 i — 0,9 Août 7 I — 1,1 I — 1 ,6 Août ig à août 26 6 — o,5 2 -f- 0,1 Septemlirc i à septembre i5. . 4 1' 1)° 4 — 0,6 Septembre 18 à septembre 26. . 3 + 0,6 3 — 1,1 Octobre 1 5 i 4- o , 5 » » Octobre 24 à octobre 3i 3 4-1,7 3 — 0,2 Novembre 2 à novembre 5. .. . 4 -(- 0,8 4 0,0 Novembre i3 à novembre 26. . 2 — 0,8 i — 0,2 Décembre 7 à décembre 10... 2 +0,6 2 4-0, 5 Décembre 29 1 — i,5 i -1-1,1 » On a trouvé, en outre, pour la valeur du demi-diamètre du Soleil à distance moyenne de la Terre : ~ (lianiètre horizontal 16. i ,23 \ diamètre vertical .... 1 6 . i , 1 3 1874. Mercure. Janvier 4 i -(- i" 2 i -1- i",o Janvier i5 i — o,?. i -+-1,9 Avrils I +5,5 i -1-0,9 Avril 19 à avril 22 .. , 4 4- 1,0 4 4-0,1 Avril 26 à avril 27 2 4- 2,0 2 — 0,2 Mai 18 à mai 20 3 — i , 3 3 — o ,6 Mai 29 à mai 3o 2 4-0,6 a -l-o,4 Juin 2àjuin5 3 4-0,1 2 — 0,8 Juin I o à juin 12 2 4-0,2 2 -1- i > ' Juin 22 I 4-1,1 I —0,1 Juillet 4 I — 1,4 » » AoûtG 1 4-0,5 I 0,0 Août 18 à août 21 3 4- 0,1 3 — i>3 Août 23 à août 25 2 4-0,4 2 — o,3 Août 3o ù août 3i 2 — 1,4 I — 2,1 Septembre i4 à septembre 18. . 3 4-2,3 3 — Oi9 Septembre 21 à septembre 25. . 2 H- 1 j4 2 — 0,8 Octobre 12 à octobre i4 2 4-1,7 ^ — O'^ Oclobre 3i i 4-2,1 i -1-0,9 Novembre 22 1 — 0,3 i — 2,5 ( ■'(87 ) Limite des dates des observations. 1874. Janvier 4- • • ■' Janvier i5 Janvier il à janvier 25 Mars 1-j Avril 20 à avril 2'j Mai 20 à mai 29 Juin 4 à juin 12 Juin 22 Juillet 4 à juillet 7. . . . T Juillet i4 juillet 17 Juillet 3o Août 'j Août 20 à août 24 Août 26 à août 3i Septembre 10 à septembre i5.. Septembre i8 à septembre 25.. Octobre 8 à octobre i5 Octobre 24 à octobre 3i Novembre 2 à novembre 6 . . . Novembre i4 Novembre 23 à novembre 26. . Décembre 28 1874. Mars 26 à mars 27 Avril 16 à mai 2 1874 Juillet 3o à août 7 Août i3 à septembre i Septembre 5 à septembre 25 . . Octobre 3 Novembre i4 à décembre 3 . . 1874 Février 4 à février 28 Mars 26 à mars 28 1874 Octobre 25 à octobre 3i Novembre 2 à novembre 2'j . . Décembre 7 à décembre i5. . . Ascensions droites. Nombre L' observations. VÉNUS. I l 2 I 4 3 4 I 2 2 I I 3 2 3 4 5 2 5 I 2 I Jupiter. 2 12 Saturne. 5 '9 10 I 5 Uranus. 1 1 Neptune. 8 .5 4 Correction des Tables. -h 0,3 — 0,2 — I ,0 + 4.' — '-7 — >,8 + 0,6 + '.7 -t- 0,8 + ',4 + 3,8 -4- 2,3 -f- 0,3 -f- 2,0 — 0,1 — 0,1 + I ,2 + i>9 + 1,5 -+- 0,6 + 3,4 -+- 2,4 Distanecs polaires. Nombre Correction d'observations, des Tables. -t- o,5i + 0,73 + 0.94 H- 0,61 -h 0,52 H- 0,46 + 0,48 — 1 1 ,60 -,.,45 -H 0,l4 -I- 0,10 -t- 0,19 1 -1- 2,5 2 4-1,2 I — 0,2 I 2 4 — 0,3 + 0,3 — 0,4 + 0,7 2 I I 3 — 0,3 + 0,4 + 0,4 - 0,4 -f- 1,6 I 3 4 4 2 5 + 2.9 -f- 2, 1 -+- '.7 -t- 2,9 + 1,9 + 1,5 2 I - '4 - 2,8 2 12 + 2.9 -f- 2,5 5 18 !0 1 3 + 6,7 + 6,7 -+- 8,2 -+- 7.4 + 7,0 7 3 -32,7 — 3o,i 8 i5 4 - •>• - 0,3 - 0,3 63.. (488 ) » Les Tables auxquelles les observations sont comparées sont, pour le Soleil, Mercure^ Vénus et Mars, les Tables Le Verrier publiées dans les annales de i Observatoire de Paris; pour Jupiter et. Saturne, les Tables Bou- vard; pour Neptune, les Ephémérides du Nautical Àlmanac. » Les observations du Soleil, de Mercure, de Vénus ont été faites pen- dant toute l'année par M. Leveau. On sait que les observations des bords du Soleil sont sujettes à des erreurs systématiques différentes suivant les observateurs : d'où il résulte que, si l'observateur reste le même pendant l'année, les observations ont une valeur sérieuse pour la détermination de l'excentricité, du périhélie et des équinoxes, tandis qu'elles ne peuvent servir à la correction de la longitude moyenne. Tel est le cas des obser- vations présentes. L'observateur de jour venant à être changé, on obtiendra une autre détermination de la longitude moyenne. » Les observations de Mercure sont représentées par les Tables avec une grande précision. On sait qu'il a été fait usage, dans la construction de ces Tables, d'un mouvement du périhélie dénotant l'existence de planètes intra- mercurielles. » D'après treize déterminations de MM. Périgaud et Folain, le dia- mètre de Jupiter, réduit à la distance moyenne de la Terre au Soleil, est de 102", 6. » Par vingt-deux mesures dues aux mêmes observateurs, le diamètre de Saturne, estimé à la même distance, est de 89", o. » ANATOMIE COMPARÉE. — Sur une particularité anatomique remarquable du Rhinocéros; par MM. Paul et Henri Gervais. « Parmi les dispositions analomiques qui se remarquent chez le Rhino- céros, il en est une qui est spécialement propre à ce grand Mammifère; elle réside dans la diversité de forme et dans la grandeur des prétendues villosités de son intestin grêle, ou mieux des expansions ainsi nommées qui existent dans cette portion de son canal intestinal. w La plupart des ouvrages d'Anatomie et de Physiologie en ont parlé, et l'observation première en est due à Mertrud et Vicq-d'Azyr, qui les ont fait représenter dans des dessins exécutés sous leurs yeux, en 1793, par le célèbre peintre d'Histoire naturelle Maréchal. Ils avaient eu l'occasion d'en faire la découverte en disséquant le Rhinocéros, d'espèce indienne, (489 ) qui mourut alors à la ménagerie de Versailles. Les dessins de Maréchal font partie de la riche collection de vélins que possède le Muséum ; ils sont accompagnés d'un texte explicatif qui paraît être de la main de Vicq- d'Azyr; mais ce travail important ne devait pas voir le jour, car Vicq- d'Azyr mourut l'année suivante. » Depuis lors, plusieurs des anatomistes qui ont eu la bonne fortune de disséquer des Rhinocéros ont également parlé delà disposition dont il s'agit. » Citons d'abord Thomas, dont le Mémoire est inséré dans les Trans- actions philosophiques pour 1801. Ce qu'il en dit est assez incomplet, et la figure dont il accompagne son travail est tout à fait insuffisante. » Puis est venu M. Owen, qui a traité la question dans im travail étendu inséré, en i85o, dans' les Transactions de la Société zoologique de Londres. )) Un troisième auteur est le D'' Mayer, dont le Mémoire fait partie des Actes des curieux de la Nature pour i854. M Pas plus que ses prédécesseurs, Mayer ne s'est appliqué à élucider la siructureinlime des prétendues villosités qui caractérisent l'intestin grêle du Rhinocéros, à l'exclusion de celui des autres animaux, et il n'a pas non plus étudié la structure histologique de cette portion du tube digestif. » 11 fait cependant une remarque qui mérite d'être rappelée, car elle est l'expression d'un fait vrai, dont il ne donne pas l'explication anatomique. Les saillies de l'intestin grêle, en partie regardées comme étant des villo- sités, ne sont pas, suivant lui, les villosités véritables qui sont à peine vi- sibles à l'œil nu, mais de grandes saillies cylindriques serrées les unes contre les autres, d'une manière irrégulière, et de façon à recouvrir toute la surface interne de l'intestin grêle. Ces groupes de papilles de la muqueuse intestinale sont, le plus souvent, renflés à leur extrémité ; quant aux villo- sités véritables, elles sont beaucoup plus petites et visibles seulement à un grossissement de quatre à six fos. » Si nous examinons les saillies papilliformes à surface villeuse qui existent dans l'intestin grêle du Rhinocéros, nous constatons que, vers l'ou- verture cholédoque et à partir de ce point, elles ont une forme de languettes et constituent par leur rapprochement, plusieurs ensemble, des sortes de plis connivents. » Plus bas, et après le commencement du jéjunum, elles représentent des prolongements ayant leur extrémité libre un peu renflée, ainsi que le fait remarquer Mayer et comme les figures de Maréchal le montrent déjà. » Une troisième forme, surtout apparente vers la fin de l'iléon, est ( 490 ) cjliiidro-conique allongée. Cette dernière forme et la précédente sont celles qui ont été particulièrement considérées, mais à tort, comme étant des villosités de grande dimension. >t Les surfaces occupées par chacune de ces trois sortes de papilles ne sont pas nettement séparées les unes des autres, et chaque papille pré- sente à sa surface, ainsi que nous l'avons dit, de petites villosités absor- bantes, analogues à celles qui existent sur la surface libre de l'intestin; elle en est pour ainsi dire couverte, de telle sorte que le pouvoir d'absorption de l'intestin se trouve augmenté proportionnellement à l'augmentation de la surface elle-même. » C'est ce que nous devons conclure des observations faites par nous sur le Rhinocéros, également originaire de l'Inde, qui est mort à la ména- gerie du Muséum après y avoir vécu plusieurs années (1865-1874)- » Une injection fine de la partie moyenne de l'intestin s'étendant jus- qu'aux villosités proprement dites, et un examen histologique de l'intestin lui-même, dont les résultats sont figurés sur les planches que nous avons l'honneur de placer sous les yeux de l'Académie, devaient nous conduire au delà des faits observés par Mayer, et nous permettre de juger de l'exac- titude de ceux qu'il a lui-même signalés. » Quoique l'animal eût été longtemps malade, et que la douceur de la température, au moment de sa mort, ait encore contribué à activer la dé- composition de son cadavre, il nous a cependant été possible d'obtenir ce double résultat. » Nous ne nous étendrons pas en ce moment sur la structure de la mu- queuse. » Quant aux villosités proprement dites, c'est-à-dire aux extrémités absorbantes du système chylifère, comprenant, indépendamment du cul- de-sac des vaisseaux blancs propre à chacune d'elles, la partie du système capillaire qui en dépend, elles possèdent une structure analogue à celle des villosités absorbantes, telles qu'on les observe chez les autres quadru- pèdes. Elles sont très-nombreuses, et chaque saillie papilliforme en présente une quantité considérable ; c'est à ce point que, prise séparément, une papille cylindro-conique constitue une sorte de strobile de villosités qui ne porte pas moins de 5oo ou Goo villosités distinctes. Ce sont ces dernières que Mayer comparait à des poils. » Il nous a été impossible, en ce qui concerne celles qui sont situées sur les papilles, de voir entre elles des glandules de Lieberkiihn, mais il s'en (49' ) observe enire celles qui occupent les surfaces lisses de l'intestin fjrèle, et leurs orilices extérieurs sont en général faciles à constater. )) Ainsi se trouve ramené à la règle commune un fait qui semblait être en contradiction avec ce que l'on observe chez les autres animaux. » CALCUL DES PROBABILITÉS. — Addition à ta Note relative au théorème de M. Bienaymé, insérée page 458; par M. J. Bertrand. « J'ai désigné, dans cette Note, par Ji le rang arbitrairement assigné de l'un des nombres d'une suite fournie par le hasard; et, après avoir trouvé f pour la probabilité que le {n — i)"'"'"soit maximum ou minimum, j'ai repré- senté également par ji', dans la lin de la Noie, le nombre total des termes de la suite. » Le lecteur non prévenu a pu être conduit par là à supposer que la démonstration s'appliquait à l'avant-dernier terme seulement de la suite considérée, et l'on m'a fait observer que l'intelligence de la démonstration devient par là difficile. » Il suffirait, je pense, de signaler cette inadvertance. J'en profiterai cependant pour proposer une forme plus simple encore de la très-courte démonstration dont il s'agit : » Considérons une suite de nombres fournis par le hasard; quelle est la probabilité pour que l'un quelconque d'entre eux, assigné à l'avance, le n"'"", forme un maximum? » Il faut évidemment et il suffit, pour qu'il forme un maximum dans la suite, que, comparé à celui qui le précède et à celui qui le suit, il soit le plus grand des trois. M Or, entre trois nombres absolument incotuius, la probabilité poin- que celui qu'on désigne à l'avance soit le plus grand est évidemment |. La pro- babilité pour que le 11'""" nombre forme un minimum est également |, et par conséquent, poiu- qu'il forme un maxinuuu ou un minimum, elle est j. » Ce premier résultat ne ilonne pas le droit d'assimiler la série des maxima et minima à celle des boules blanches dans une série de tirages successivement faits dans une urne contenant deux blanches et une noire; la différence provient de ce que, dans ce dernier cas, la probabilité de chaque événement est |, quel que soit le succès des précédents, tandis que la pro- babilité d'un maximum ou d'un miniuuun est influencée par la connais- sance des séries précédemment sorties. Si, par exemple, on a tiré dix noires de suite, la probabilité d'extraire une blanche au onzième tirage reste | ; si l'on a dix nombres de suite, sans maxima ni minima, l:i probabilité pour (492 ) que le onzième tirage fasse un maximum ou un minimum du dixième d'enlre eux est —, comme on le démontre aisément. » C'est pour éviter cette difficulté et cette objection que j'ai introduit l'hypothèse d'un joueur dont le gain, par suite de conditions équitables, ne peut avoir, avec la mise, dans un jeu indéfiniment prolongé, un rapport limite différent de l'unité. » On peut éviter cette considération indirecte en partageant la suite des nombres considérés en trois séries : la première, contenant ceux dont le rang est i, 4> 7> n, i4î etc.; la seconde, ceux dont le rang est 2,5,8, etc., et la troisième enfin, ceux dont le rang est un multiple de 3. Pour chacun des termes de l'une de ces séries, considérée isolément, la probabilité d'être maximum ou minimum dans la suite primitive est, comme nous l'avons démontré, égale à |, et elle reste indépendante, pour chacun, des résultats obtenus pour les précédents. Si l'on sait, par exemple, que ni le 4^, ni le 7®, ni le 1 1*, ne sont maxima ni minima, cela ne change en rien la probabilité pour que le i4* le soit. On peut donc, pour chacune de ces séries, alfirmer que le nombre limite des maxima ou minima est les f du nombre total, et donner, par les formules connues, la probabilité d'un écart assigné. B Une Table de logarithmes offre un moyen très-simple de vérifier la loi découverte par M. Bienaymé. 11 est permis, en effet, de considérer les trois derniers chiffres de chaque logarithme comme des nombres donnés par le hasard. On trouve, par exemple, que dans les Tables à dix décimales de Vlacq, la succession des 1000 premiers logarithmes fournit pour les trois derniers chiffres 676 maxima ou minima. w Mais, si l'on cherchait le nombre de cas où deux nombres consécutifs ne sont ni maxima ni minima, il faut se garder de croire que ce nombre soit à la limite | du nombre total, comme le serait, dans la série des boules extraites d'une urne qui contient deux blanches et une noire, le nombre des cas où se succéderaient deux boules noires; sur les 1000 premiers lo- garithmes de Vlacq les trois derniers chiffres ne donnent que 70 fois deux nombres consécutifs non maxima ni minima, et le second mille n'en donne que 65, c'est-à-dire moins du quatorzième du nombre total. » M. Ê. MuLSANT fait hommage à l'Académie d'une nouvelle livraison de son » Histoire naturelle des Oiseaux-mouches ou Colibris, constituant la famille des Trochilidés ». ( 49^ ; MÉMOIRES PRÉSENTÉS. CHIMIE. — Caractères chimiques et spectroscopiqiies d'un nouveau métal, le Gallium, découvert dans une blende de la mine de Pierrefitte, vallée d'Àrcjelès [Pyrénées). Note de M. Lecoq de Boisbaudran, présentée par M. Wuriz. (Renvoi à la Section de Chimie.) IM. Wurtz prie l'Académie, au nom de M. Lecoq de Boisbaudran, de vouloir bien ouvrir un pli cacheté qu'il lui a adressé et qui a été inscrit, dans la séance du 3o août 1875, sous le numéro 2942. Ce pli est ouvert en séance par M. le Secrétaire perpétuel. Il contient la Note suivante : « Avant-hier, vendredi 27 août 1875, entre 3 et 4 heures du soir, j'ai trouvé des indices de l'existence probable d'un nouveau corps simple, dans les produits de l'examen chimique d'une blende provenant de la mine de Pierrefitte, vallée d'Argelès (Pyrénées). » Voici les données que j'ai pu recueillir jusqu'ici : » 1° L'oxyde (ou peut-être un sous-sel) est précipité à la longue par le zinc métallique, dans une solution contenant des chlorures et des sulfates. Il ne paraît pas que ce soit le métal lui-même qui se réduise par le zinc. » 2° Le chlorure est précipité par une faible quantité d'ammoniaque. Dans un mélange contenant un excès de chlorure de zinc, le nouveau corps est précipité avant le zinc, lorsqu'on traite la liqueur par de l'ammoniaque en quantité insuffisante. Dès le deuxième précipité , la proportion devient faible, presque tout se trouvant dans la première fraction. » 3° Même dans des conditions qui doivent correspondre à un état de peroxydation (i), l'oxyde est soluble dans l'ammoniaque en'excès. » 4° Les sels sont précipités par le sulfhydrate d'ammoniaque, dont un excès ne paraît pas redissoudre notablement le sulfure formé. » 5° Les sels sont précipités par l'acide sulfhydrique en présence d'acétate d'ammoniaque et de beaucoup d'acide acétique libre. En présence du zinc, le nouveau corps se concentre clans les premiers sulfures déposés. II a fallu néanmoins six précipitations successives pour le voir disparaître à peu près complètement du sulfure de zinc. (i) Dans rtiypothèse où le corps posséderait 2 degrés d'oxydation, analogues à ceux du fer. C.R., 1875, 2» Scmeiïrf. (T. LXXXI, N» 12.) ^4 ( 494 ) » 6" Les sels ne sont pas précipités ])ar l'acide sulfhydriquc en solution légèrement acidulée par l'acide chlorhydrique. )i 7° I/oxyde se redissout dans un excès de carbonate d'ammoniaque, en même temps que le zinc. » 8" La quantité extrêmement faible de substance dont je dispose ne m'a pas permis d'isoler le nouveau corps de l'excès de zinc qui l'accompagne. Les quelques gouttes de chlorure de ziiic dans lesquelles j'ai concentré la nouvelle substance donnent, sous l'action de l'étincelle électrique (i), un spectre composé principalement d'une raie violette, étroite, facilement vi- sible, placée, à peu de chose près, à 417 sur l'échelle des longueurs d'onde. J'ai aussi aperçu une très-faible raie vers 4t>4- » Je poursuis cette étude et j'espère pouvoir me procurer, dans quelques jours, un peu plus de matière première, afin de déterminer les réactions de la nouvelle substance. » Une Note additionnelle, présentée dans la séance de ce jour, contient les détails complémentaires qui suivent : « Les expériences que j'ai exécutées depuis le 29 août me confirment dans la pensée que le corps observé doit être considéré comme un nouvel clément, auquel je propose de donner le nom de Gallium. » çf Le sulfure est réellement insoluble dans un excès de sulfhydrate d'ammoniaque. » 10" Bien que la quantité dont je dispose soit encore très-faible, j'ai obtenu le chlorure dans un état de concentration tel, que la raie 417 est déjà assez brillante sous l'action de l'étincelle d'induction. M 1 1" Le chlorure donne la raie 417 dans la flaumie du gaz, mais elle y est plus faible qu'avec l'étincelle éclatant sur la solution. M 12° Les sels sont facilement précipités à froid par le carbonate de ba- ryte. )> i3"Dans :m mélange avec un grand excès de chlorure de zinc, le nouveau corps est précipité par le sulfhydrate d'ammoniaque, avec les pre- mières portions du sulftue de zinc. » 14° Des évaporations réitérées avec de grands excès d'eau régale ne paraissent occasionner aucune perte par volatilisation de chlorure. )) i5" I^e sulfure me parait devoir être blanc comme celui du zinc. Ce point est à éclaircir, après purification complète de la substance. (1) Eu cmpUiyanl les pilils tiiljes décrits dans mon ouvrage Spctt/cs luiiiincnx, p. i5. ( io"' ) > i6" Quand on chauffe du chlorure de zinc hydraté, contenant dos traces du nouveau corps, jusqu'au point où il se forme une petite quantité d'oxychlorure de zinc, tout le gallium reste à l'état insoluble (i) (sous forme d'oxychlorure, je suppose). Il 1 7° I,e spectre est plus brillant avec une étincelle de longueur moyenne qu'avec une étincelle très-courte. » ANALYSE. — Théorème sur la composition des covariants; par M. C. Jordan. ( Renvoi à la Section de Géométrie.) « Soit S im système' île formes binaires. On sait que ses covariants peuvent s'exprimer en fonction entière d'un certain nombre de covariants indépendants A, E, G,. .. Nous les supposerons ordonnés de toile sorte, que leurs ordres respectifs a, b,c.,. , par rapport aux variables, forment une suite décroissante. (En ap[)elant ainsi toute suite dont aucun terme ne surpasse le précédent.) M Soit T un second système de formes binaires. Il aura de même un certain nombre de covariants indépendants L, M, N.. ., que nous ordon- nerons de telle sorte, que leurs ordres respectifs /, m^ n,... forment une suite décroissante. » Gela posé, considérons le système U formé de la réunion des sys- tèmes S et T. On sait que ses covariants pourront s'exprimer en fonction entière de A, B, C,..., L, M, N,... et des composés {Uberscinebitngen) des covariants A'Bf'CT... avec les covariants L' M'^IS'. ... » Si Ô est l'ordre de la composition à effectuer, on aura (i) art -t- pè + 7c -i- ... = 6 + i, XI -\- (J-m -\- vn -h ... =0 -\-j, i et j étant des entiers non négatifs, dont la somme sera l'ordre du composé par rapport aux variables. » Ce composé K s'exprimera en fonction entière des autres covariants, et pourra dès lors être négligé comme superflu, si l'on peut déterminer un système d'entiers non négatifs, a', f:j', ■/,.., X', '/, v',. •> 5', <',/', respecti- vement égaux ou inférieurs à a, fi, 7,.., À, /j., v,. ., Ô, i, j et satisfaisant aux relations (a) «a -h fj'b -^ ■/ c + . . ~ 0' -h J', \' l -1- [x' m + v'n + ... = 0' -\- j' . (i) Mais facilement soluble dans ([iielques gnuttrs d'acide chlorliydriqiie. ( 49^^ ) » Ce casse i)résenlera nécessairement (Cleesch, Théorie des formes bi- naires, n° 54; Gohdain, Malhemalische Annalen, t. V, p. 6oi) : » 1° Si i^ a, ou / > /•, » 1° Si l'un des exposants a, /3, y,... surpasse Z-l- 7?z + « -t-..., ou si l'un (les exposants X, /j., v,. . . surpasse « -h i + c H- . . ; » 3° Si tous les exposants «, |3, y, ..., X, /j-, v,. . surpassent à la fois a et m. » On en déduit cette conséquence impoitante, que les composés K non superflus sont en nombre fini, puisque tous les exposants a, |3, y,.,., X, p., V,... y sont limités. » Mais les limites ci-dessus peuvent être beaucoup resserrées. Nous al- lons, en effet, établir le théorème suivant : » Théorème. — Le composé K sera superflu : » 1° Si i^a, ouj^l; » 2° Si a + /3 + V 4- . , . > -; , ou X 4- /J. + V + . . > ~ — ; ' ' A 4- 1 ' fi -h l » k élnnt le plus petit des deux nombres i et j. » Quelques-uns des exposants a, |3, y,..., X, /Ji, v,... pouvant être nuls, nous admettrons, pour fixer les idées, que a et X soient nuls, mais que ^ et p. soient > o. » Si i^a, on aura a fortiori iz.b; mais de cette dernière relation on dé- duit immédiatement que K est superflu. Car les équations (2) seront satis- faites en posant a' = a, p' = |3 - i, y = y, 0' = Q, i' := i— b, X' = X, p! = p., v' = V » On voit de même que K sera superflu si / J m, et a fortiori si j ^ /. » Reste à considérer le cas où l'on aurait i ■< h, j <[ m, mais où a H- fi + 7 -I- ... serait > 7— — > ou X + a + ti + .... > -, • » Soit par exemple œ + /3 + 7 -1- ... > j — ; a étant nul, et m an plus égal à /, on aura a fortiori p + 7 + ... >> • On en déduira que K est superflu. » A cet effet, formons la suite des nombres décroissants P„=j3^'+7C + ..., V,={[i-i)b-h-jc+..., Po=(p-2)6+7C+ ..., Fp=7C4-..., Pp+,^(7— i)c+ ..., Fp^.f+...=o. » Formons de même la suite décroissante Qu — /j.mH-v/i-f-..., Q,={ix — i)in + vn-h ..-, Qn+v+^-^o- ( ^91 ) » Retranchons de chacun des termes P,, P,, . ; cehii des termes de Kl siiileQ,,, Q,. . . qui en est le pins voisin, sans toutefois lui être supé- ricm-; nous obtiendrons une troisième suite R, = P,-Q,_...., R,^P,-Q„..., dont les termes seront positifs ou nuls. » Les nombres P,, Pj. ... formant une suite décroissante, il en sera de même des nombres Q^,, Q^,, ... Donc les indices r,, r.,... formeront une suite croissante. I) Chacun d'eux sera d'ailleurs > o. On a, en effet, Q„ = 5H-; = P„-/+y>P„-^' + />Po-^>P. >Pr- Donc Qr,, étant au plus égal à P,, sera l'un des termes de la suite Q,,Q2v; donc r, sera au moins égal à i. » Cela posé, R,, R,,,.. seront inférieurs à m. En effet, P, étant par hy- pothèse -j-^) et ces entiers étant < m, on pourra en trouver deux, R, et R„, A" + I dont la différence soit inférieure à A -+- i . Soit pour fixer les idées u > t, avec R, -R„=±:(?, §=o t, 0' sera positif; mais il sera < 5; car on a e' = P, = P, = Po-ft o, on posera (4) P,-P„-e'H- /', Q,,-Q.,= 5', i'^â; on aura e'7 ' « Il n'en est plus de même lorsqu'on considère l'eau à l'état de surfiision, ni;nnl(Mnie à — lo et jusqu'à —21 ou —22 degrés dans les nuages de glo- bules d'eau, et que ces nuages sont traversés par des cristaux de glace à ~ 40 degrés; la glace se forme alors instantanément, et voilà pour- quoi la grêle précède toujours la pluie et ne peut durer que quelques minutes. n J'ai donné la théorie de ce phénomène dans VÀnimaire de la Société météorologique [séRuce du 8 mai 186G). 1) Il me semble qu'avant de proposer une tliéorie nouvelle il y aurait lieu d'abord de réfuter la mienne, ou tout au moins de faire voir qu'elle ne rend pas compte du phénomène. « MÉTKOROLOGIE. — Sur des (jrélons recueillis à Ci iel-sur-Mer, pendant i orage du 12 août 1875. Note de M. A.Landrin. •1 La théorie si ingénieuse des orages à grêle, présentée par M. Faye, donne un intérêt particuliei' à toutes les observations concernant ces orages: j'espère que l'Académie voudra bien accueillir quelques détails sur la structure de gros grêlons que j'ai pu récemment observer. » L'orage du 12 août, qui a ravagé plusieurs points de la Seine-Inférieure, la Somme, Eure-et-Loir, Seine-et-Oise, l'Aube, etc., a sévi avec une grande violence dans les envi- rons d'Eu, et, en particulier, à Criel-sur-Mer. Dans cette localité, à 4 lieures du matin, on a entendu les roulements continus du tonnerre, et le ciel a pris, à l'ouest, une teinte jaune iiniforme. Le bruit de la foudre semblait se rapprocher. A 5 heures, la grêle se mit tout à coup à tomber avec une grande violence. Elle dura une demi-heure. » Les grêlons recueillis pendant cet orage offraient deux formes bien distinctes, quoi- qu'ils lonibassent à la fois. » Les uns avaient la forme de cylindres à bords arrondis, ayant de 17 à 20 millimètres de hauteur et autant de diamètre. Les faces supérieure et inférieure étaient fortement con- caves. Dans l'axe du grêlon, les creux atteignaient au moins 3 millimètres de profondeur, de chaque côté. o Les autres grêlons étaient des disques épais, à faces supérieure et inférieure convexes. Le diamètre de ces disques variait de 60 à 65 et 70 millimètres. Leur épaisseur était, dans l'axe, chez les plus gros, de 20 millimètres; sur les bords, de 12 millimètres. Au centre, on distinguait aisément une petite sphère opaque, de 10 millimètres environ de diamètre, enroulée dans de la glace semi-diaphane d'épaisseur partout égale (3 millimètres environ); tout le reste de la masse congelée était absolument translucide. Les faces supérieure et in- férieure de ces grêlons n'étaient pas lisses; elles présentaient des côtes rayonnantes, profon- dément creusées. » Ni l'un ni l'autre de ces deux genres de grêlons n'est tout à fait semblable à ceux qui ont été décrits par M. de Gandolle et par M. Collonge. « ( 5o8 ) M. E, DucHEMiN adresse une Noie relative à des épreuves auxquelles a été soumise sa boussole à aimant circulaire, sous les hautes latitudes. L'auteur communique un extrait d'iuie Lettre du commandant l^eca- cheur, capitaine du steamer le François /", qui a fait usage de la boussole circulaire, dans un voyage du Havre à Sainle-Croix de Ténériffe et à la Guadeloupe, et dans la traversée de retour, de l'île d'Haïti au Havre. M. Lecacheur considère cette boussole comme ayant une précision supé- rieure à celle des compas ordinaires : elle ne présente pas, suivant lui, les variations qu'éprouvent les boussoles à aiguille par les hautes latitudes. La séance est levée à 4 heures. J. B. (Séance du 6 septembre 1875.) P.igi; 4'>2, lijj'ne ■j en reinonlant, nu lieu de à l'inslant où la portion...., lisez à l'instant oîi le centre de gravité delà portion.... COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SÉANCE DU LUNDI 27 SEPTEMBRE 1875. PRÉSIDENCE DE M. FREMY. aiÉMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Resal, en présentant à l'Académie le troisième volume de son Traité de Mécanique générale, s'exprime ainsi : « Ce volume est divisé en trois Sections : » La première comprend l'étude des machines considérées an point de vue des transformations de mouvement, et notamment une théorie com- plète des principales coulisses employées dans les machines à vapeur. » La deuxième Section a pour titre : Des machines considérées au point de vue de la transformation du travail des forces. Dans le Cliapiire consacré aux volants, j'ai notamment traité le cas d'une machine à détente ; de plus j'ai indiqué comment on peut tenir compte, par approximation, de l'inertie des pièces oscillantes et de l'ohlicpiilé des bielles; enfln j'ai établi les for- mules qui permettent de calculer les dimensions des différentes parties des volants. » J'ai donné la théorie des principaux types de régulateurs à force cen- trifuge, non isochrones et isochrones, et celle du régulateur pneumatique de Larivière. eu., 187b, ^i^.S^mpsUe. (T. LXXXl, N" l.'.l ^G (5io) » Parmi les sujets traités dans le Chapitre consacré au calcul des résis- tances passives, je citerai une théorie complète de la transmission par câble, la détermination des effets du tir sur les différentes parties de l'affût d'une bouche à feu, enfiu une théorie des freins. » Dans le Chapitre intitulé : Stabilité des machines, je me suis spéciale- ment occupé du mouvement d'un véhicule de chemin de fer à quatre. roues, en voie courbe horizontale, ert de la stabilité des locomotives. » Le dernier Chapitre de la deuxième Seclion se rapporte à la mesure du travail développé par les moteurs ou transmis aux machines. » La troisième Section est consacrée aux applications delà Mécanique à l'Horlogerie, et comprend l'étude de la détente d'un ressort moteur, le calcul des résistances passives dans la marche d'un chronomètre, enfin les théories des régulateurs, du ressort spiral et des échappemenis. » ASTRONOMIE. — Observations méridiennes des petites planètes, faites à l'Observatoire de Paris, pendant le premier semestre de 1874; communiquées par M. Le Verrieh. Dates. 1874. Temps moyen de Paris. Correction Ascension de droite. l'éphcméride. @ Proserpine. Distance polaire. Con l'épi •ection de liémér- Février 4... 5... 6... h m s 12. 16.23 I 2 . II . 29 12. 6.35 Il m s s 9. 16. 17,23 — 3,27 9 i5. 19,16 — 3,09 9.14.20,78 — 3,11 68". 9'. 33'^ 7 68. 5.i4,6 68. I. 1,6 — II ,0 11,8 11,2 9... 10. . . II. . . ii.5i.53 1 I . 26 . 59 i I .42. 6 9. I 1 .26, i5 — 2,63 9.10.28,31 — ?, ,22 9. 9.30,73 - 1,81 (95) Abéthuse. 67.48.55,4 67.45. 3,8 67 .41 .20,0 — 7,5 6,8 4,0 Février 6... 10.42.40 7 .5o. I I ,80 + 4)^2 85.29. '^'3 4- 32,1 (-) 10. . . I 0 . 24 . 12 7.47.30,20 85. 18.20,9 II . , , 10.19.42 7.46.52,79 (S) Amphitrite ('), 85.15.28,4 Mars 3... 11.18. 2 .0. 4. .3,44 74. 0.48,7 Avril 4... 8... i3... 9 49-37 9.31.43 9. 9.53 10.41-44)20 10.39.33,73 10.37 .22,48 82.10.50,8 82. 0.11,3 81.49.47,1 (") Comparaison avec le n° 1969 des Astronomisclie Nachricliten. (') Il n'a pas été possible de s'assurer si l'astre observé était bien la planète. ( 5 1 1 Temps moyen Coireclion Correction Dates. de Ascension dc Distance de 1874. Paris. droite. l'éphéméride. polaire. l'éph émcr. «(S) Cy BKLE. h m s Il m s v 0 1 (/ ,, Avril !■■ 12. 4- 2 13,48.27,58 -h 2, 12 97.17.45,3 -1- 9.3 8.., 12.39.27 i3.47-47>95 + 1,98 97.13. 2,1 -1- 9-' Mai I. . 10.53.34 13.32.18,76 4- '.96 95.29. 3o,3 -+- 7,5 2. . 10.49. 2 i3.3i.4i,83 -t- ii99 95.25.40,2 + 7^6 5.. 10.35.27 13.29.54,55 95.14.41,8 6.. 10.30.57 13.29.20,37 95. Il . 16,7 8. 10.21 .5g 13.28. 13,95 95. 4-34,7 9- ■ 10.17.31 13.27.41,97 95. 1.28,3 11. . 10. 8.38 I 3 . 26 . 4o , 46 94.55.26,2 (S) Erato. Avril 8... 10.54.48 12. 2.52,43 +3o,38 m) Galathéa. 87.25.51,1 + i3,8 Avril 8. 10.33. i8 1 1 . 20. 1 7 ,83 8q . 3o . i 3 , 7 i3. 10. 9.44 1! .37.23,75 89. 6.34,4 @ Electra {"). Avril 8 12.40.34 13.48.55,72 — 23,67 74. 12.27, I + 4,2 (g) Eurydice {-). Avril i3 il . 3 I . 39 12.59.32,07 — 2,11 99- 2.38.9 -1- '9-9 (Jïî) SinoNA. Mai 2 12.25.28 i5. 8.24''9 + 8,24 105.45.47,8 H- 22,6 5 , . . 12. 10 58 i5. 5.41 ,3i H- 8,21 8 11.56.27 i5. 2.57,50 -H 8,16 io5.3i .5o,2 -\- 21,7 9 ii.5i.36 i5. 2. 2,8g + 8,o3 io5.2g.36, I H- 27,2 11 11 .41 .56 i5. o.i4,44 H- 8,01 I o5 . 24 . 56 , 3 -t- 24,2 (9) MÉTIS. Juin , 1 I . i4-5i 15.55.52,28 — 0,28 (og.48. 10,7 — ''7 2 11. 9.55 1 5. 54 -52,03 — o>'9 109.47.14,8 — 1,6 4 11.0.5 15.52.53,24 — 0,27 109.45.25,1 — 0,9 5 10.55. I 1 i5.5i.54,83 — 0,44 109.44-33,0 4- 0,9 9 10.35.33 15.48. 10,72 — o,3o 109.41. 8,2 — 0,4 1 1 10.26. 6 15.46.24,53 — o,36 I 09 . 39 .35,6 — 0,8 12 10.21 . 19 15.45.33,18 — 0,23 log. 38.52,0 — >,4 (") Il n'a [Kis été possible tie s'asàurtr si l'asire obscivé était bien la planète. 66.. ( 5l2 Dates. 1874. Juin Juin Juin I . 2. 4- 9- 10. 1 1 . 12. 12. 22 . 4- 9- lO. , II., 12. . Tcmjis moyen do Paris. 12. I I .30 12. 6.22 I I .56.20 1 I . 3i . 33 Il .26.35 I I . 21 . 37 11.16.40 10.40.54 9.54. 4 I2.3l .25 12. 7.17 12. 2.27 1 I .57.37 I 1 .52.47 Ascension droite. @L Il m s 16.52. 3o,o3 i6.5i .28,24 16.49-23, 16 16.44. 9,38 16 43. 7,12 16.42. 5,23 16. 4i. 3,65 Coi'rcction de l'éphéméride .UTETIA. s — 3,60 — 3,4o — 3,53 — 3,5o — 3,45 — 3,2g — 3,49 @ ÏOLOSA ("). 16. 5.ii,5y 15.57.89,81 (jfi\ CoNCOI\DlA, 17. 24 -28, 22 + 0,08 + 0,l4 4- 0,22 -f- o,3i + o,o4 17. 19. 5i), 17 '7-'9- 4,92 17.18. 10,67 17.17.16,11 Distance polaire. I I I .49. l5,3 I I I .49. 12, 1 1 I I .49. 5,2 111.48.27,9 111.48.18,7 111.48.11,3 I 12.34. '91 ' I 12.27 .44,2 io5. 4.29,9 iq5. 3.55,6 io5. 3. i3,7 io5. 2.41,9 Correction de l'éphémér. - 3,1 - 3,7 - 5,8 - 5,8 - 3,6 2,7 3,8 » Toutes les comparaisons se rapportent au Beriiner Jalubiich, à l'excep- tion de celle de la planète Aréthuse. )) Toutes les observations sont corrigées de la parallaxe, à l'exception de celles des planètes © et @ Tolosa. « MÉTÉOROLOGIE. — Sur la formation de la grêle; réponse à une Note de M. Renou ; par M. Faye. « Dans les Comptes rendus de la dernière séance, à laquelle je n'ai pu assister, M. Renou affirme que ma théorie ne tient pas assez compte de la grande capacité calorifique de l'eau et que, par suite, elle n'explique pas comment l'eau des nuages à grêle peut se congeler instantanément. » Je ne crois pas que M. Renou soit dans le vrai à cet égard. Son point de départ est l'idée que la congélation de l'eau, dans la formation de la grêle, doit être instantanée. Celte condition-là, qui n'existe pas, que l'obser- vation ne justifie nullement, l'a conduit à une hypothèse bien singulière, laquelle consiste à imaginer qu'un nuage puisse être amené toutdoucement, (") Il n'a pas Ole possible île s'assurer si l'aslre observé était bien la planète. ( 5.3 ) sans le moindre mouvement interne, à une température exceptionnelle de - 20°, de n.anière que les gouttelettes qui le composent restent à l'état liquide. Dans cet état d'équilibre instable, dit de surfusion, le contact d'un petit cristal de glace ou même le plus léger mouvement suffit pour produire la solidification instantanée de chaque gouttelette. L'observation montre, au contraire, que la formation des grêlons est successive et non pas instan- tanée ; il est donc bien superflu pour expliquer la grêle d'emprunter aux laboratoires de physique une expérience délicate, qui ne réussit qu'à force de précautions, et dont aucun élément ne se retrouve dans nos nuages. Entrons dans quelques détails sur ce qui se passe en réalité. » Les gréions ont, en général, un noyau formé d'aiguilles de glace dont j'ai expliqué la formation. En admettant que ce noyau soit à une température très-basse, à savoir, celle des cirrhus élevés qu'un mouvement gyratoire entraîne dans les régions inférieures chargées d'eau vésiculaire, il est aisé de voir qu'eu vertu de cette basse température il ne pourra congeler autour de lui, comme je l'ai dit, qu'une mince couche de glace transparente, et que, si les conditions physiques et mécaniques où il se trouve restent les mêmes, ce grêlon primitif, ramené à une température voisine de zéro par la solidification de cette mince enveloppe, ne pourra plus s'accroître. Le calcul est bien simple. En désignant par p le poids de la petite pe- lotte d'aiguilles de glace, et en prenant 20 et quelques degrés pour sa tem- pérature au-dessous de zéro, | pour sa capacité calorifique et 80 pour le nombre de calories nécessaires pour fondre i kilogramme de glace à zéro, on aura — o— — p ou |p pour le poids d'eau liquide à zéro que cette petite masse peut congeler; par suite, l'épaisseur de la couche ainsi formée ne saurait dépasser -~ du diamètre primitif. » Les grêlons restent souvent sous cette forme; mais les circonstances mécaniques de leur formation, telles que je les ai décrites, leur permettent parfois de prendre des dimensions bien plus considérables. » Il suffit pour cela que le mouvement tourbillonnaire à axe vertical, cause de ces phénomènes, se développe et s'étale largement dans le nuage inférieur qu'il a contribué à former par l'afflux incessant des cirrhus supé- rieurs. Alors les petits grêlons, refoulés vers la périphérie par la force centri- fuge bien plus lapidement que l'air, passent successivement dans les spires contiguës du tourbillon ; ils y rencontrent des régions très-froides el d'au- tres dans lesquelles l'air inférieur, entraîné çà et là dans le mouvement gyratoire, est simplement chargé d'humidité vésiculaire. Dans les premières ils recueillent de nouvelles aiguilles de glace et s'y refroidissent fortement; ( 5«4 ) dans les secondes ils se recouvrent d'une nouvelle couche de glace trans- parente aux dépens de ce nouvel abaissement de lempérature. Quand on songe à la grande épaisseur et surtout à la grande largeur des nuages à grêle dont il s'agit ici (4 ou 5 lieues d'étendue), on conçoit aisément que les grêlons qui s'y meuvent violemment en tourbillonnant de haut en bas, et en gagnant peu à peu la périphérie, aient le temps de passer par les alter- natives ci-dessus décrites, dont ils portent souvent la trace dans leur struc- ture interne. Cet étrange phénomène de la formation de masses énormes de glace de structure si caractéristique, dans des régions dont la tempé- rature normale est assez élevée, ne se produit donc pas instantanément, ce dont témoigne l'observation de M. Lecoc au sommet du Puy-de-Dôme. Cet habile observateur a constaté, en effet, que la grêle qui venait le heurter horizonialement , dans le nuage à grêle où il est resté plongé pendant plusieurs minutes, n'a commencé à tomber verticalement sur le sol que bien au delà du lieu où il se trouvait d'abord (i), en sorte que le temps employé à la formation de ces gréions était certainement supérieur à celui que l'observateur a passé au sein du nuage, augmenté de celui que le nuage a employé pour franchir un assez grand espace. » Je saisis cette occasion de faire remarquer que le bruissement assez fort qui se fait entendre dans les airs quelque temps avant la chute de ia grêle n'est pas dû au choc mutuel des gréions; ce n'est pas autre chose que le sifflement souvent effrayant que les trombes produisent dès qu'elles atteignent l'obstacle du sol. Dans le cas actuel, l'obstacle n'est pas celui du sol, mais celui des grêlons eux-mêmes, et ici encore je me trouve d'accord avec feu notre Correspondant M. Lecoc, dont la remarquable observation au sonunet du Puy-de-Dôme méritait bien d'être mise enfin en pleine lumière. ÉLECTRICITÉ. — Douzième Note sur In conductibililé éleclrique des corps médiocrement conducteurs; par M. Th. du Moncel. « J'ai écarté, dans mes trois dernières Notes sur la conductibilité des minéraux, les effets qui se rapportent aux minerais métalliques, parce que ces sortes de minéraux présentent des phénomènes particuliers qui, pour être bien précisés, nécessitaient une étude approfondie des pierres simples. (l) On sait (|iie les Irombes, qnand leur cxlicniilo infLiieiuc a ijiiitlo le sol et cesse de descendre, oinportent souvent des débris de toute sorte, pièces de bois, j)ailles, grains de blé, tuiles, ardoises, etc., en les faisant tourbillonner en l'air, et ne les laissent tomber sur [e sol qu'à des dislances considérables du lieu où elles s'en sont emparées. (5.5) Dans ma Noleiiii 5 octobre 1874, j'en avais dit quelques mots, mais tout eu réservant ce sujet d'étude pour une autre occasion. Aujourd'liui je me trouve obligé, par suite de la publication des travaux de MM. Braiin et Dufet sur celte question, de ne plus différer davantage l'exposé de mes recherches, bien que j'eusse préféré, avant de les publier, avoir expé- rimenté siu- un plus grand nombre de minerais métalliques. Néanmoins les résidtats que j'ai obtenus sont tellement nets, qu'ils montreront que les effets produits dans la conductibilité de ces sortes de corps ne sont pas aussi simples que semblent le supposer les savants dont je viens de parler. M Les minerais métalliques sont loin, en effet, de se comporter d'une manière uniforme dans la transmission qu'ils peuvent faire des courants électriques : les uns réagissent à la manière des pierres ordinaires, tl'autres se comportent d'xuie manière analogue à celle des métaux, et enfin d'autres ont une conductibilité qui participe à la fois, et d'une manière marquée, aux deux sortes de conductibilités. Ces derniers sont ceux qui {'ournissent les effets les plus intéressants, et parmi eux je citerai en pre^ mière ligne le fer oligisle à l'état de fer spéculaire, le wolfram (lungstate de fer), dont j'ai déjà parlé dans ma neuvième Note, et le fer macjnéliqite. )) Généralement les minerai» qui fournissent ces derniers effets ont une médiocre conductibilité, pour des minerais métalliques, mais qui est con- sidérable par rapport à celle des pierres ordinaires. L'échantillon de fer oligiste (Fe-0'), que j'ai expérimenté, avait une résistance de 2048 kilo- mètres à une température de 20 degrés; l'échantillon de wolfram, à la même température, représentait une résislance de io3466 kilomètres, et le fer magnétique 256 kilomètres. A l'état normal, ces minéraux présentent, sous l'influence du courant qui les traverse, les effets électrostatiques et électrotoniques dont j'ai parlé pour les pierres dures d'origine siliceuse et eu particulier pour le silex d'Hérouville. Ainsi le fer oligiste ayant donné au début, avec une dérivation de 4 kilomètres, une déviation de (90°-8o°), a fourni, au bout de cinq miruites, une déviation de 81 degrés, qui s'est maintenue après dix minutes; el j'ai pu obtenir un courant de pola- risation qui, étant au début de (90°-8a°), étnil encore de 4o degrés au bout de vincjt minutes. Jusqu'ici, du reste, rien qui soit en dehors des effets que j'ai constatés dans mes précédentes Notes; mais c'est quand on chauffe la pierre que de nouveaux effets se montrent, et ces effets prennent un dé- veloppement tout particulier avec les pierres dont il a été question précé- demment. Quand je chauffais le silex d'Hérouville avec la lampe à alcool, je constatais bien, il est vrai, au premier moment, une légère action sur le (5.G) courant transmis, qui s'effectuait dans un sens variable; mais, au bout de quelques secondes, un affaiblissement considérable du courant survenait, et se continuait même après que la lampe avait été enlevée. Avec le fer oligiste il est loin d'eu être ainsi : la déviation aurjmenle toujours, quelque soit le bout de la pierre que l'on chauffe; et, si l'on interrompt le courant transmis, on peut recueillir, en réunissant au galvanomètre les deux bouts de la pierre, un courant énergique déterminé au sein de celle-ci, lequel n'est pas un courant de polarisation, car il varie de sens suivant le bout de la pierre qui a été chauffé en dernier lieu, mais qui est toujours dirigé, à travers le circuit extérieur et le galvanomètre, de l'extrémité chauffée à l'extrémité froide. Dans cette réaction produite par le chauffage, le courant de polarisation dû à l'action électrostatique est donc annulé et fait place à un vé- ritable courant thermo-électrique, qui naturellement doit changer de sens suivant que c'est l'une ou l'autre des deux électrodes qui est chauffée. Ces courants sont relativement énergiques, car, en chauffant pendant quelques secondes, sans l'intervention du courant voltaïque, l'une de ces électrodes, il peut at- teindre rapidement 90 degrés. On peut, d'un autre côté, l'annihiler égale- ment très-rapidement et sans attendre que la pierre se soit complètement refroidie, en chauffant l'autre électrode; et c'est même le moyen que j'ai employé pour constater l'influence réelle de la chaleur dans ces sortes de pierres. En effet, les courants thermo-électriques ne pouvant exister qu'en raison d'une différence de température entre les deux extrémités de la pierre, je pouvais de cette manière éliminer leur intervention et examiner, en dehors de toutes causes perturbatrices, le rôle de l'action calorifique dans la conductibilité de ces sortes de minéraux. C'est ainsi que j'ai pu re- connaître que la déviation produite par le courant voltaïque, qui était au début, avec une dérivation de 100 mètres, (iS"-! 1"), quand la pierre était froide, devenait {35°-2']°) quand la pierre avait été alternativement chauffée jusqu'à avoir une température uniforme. Dans ces conditions, quand je chauffais la pierre à l'électrode positive, la déviation était portée en quelques secondes de 27 à 34 degrés, et, quand j'éloignais la lampe, elle revenait à 27 degrés en peu d'instants. En chauffant ensuite l'autre électrode, l'augmentation d'intensité s'est effectuée de la même manière, mais beaucoup plus vite, sans doute parce que le courant thermo-élec- trique se trouvait alors développé dans le même sens que le courant vol- taïque; mais la déviation revenait à son point de départ plus lentement. Après l'interruption du courant voltaïque, le courant thermo-électrique rémanent était encore de 19 degrés et dans le sens que devait lui donner (5.7) le dernier échauffement. Enfin, quand la pierre a été complètement re- froidie, le passage du courant voltaïque a déterminé de nouveau la dévia- tion (i3°-i 1°) primitivement observée, qui a atteint 12 degrés'au bout de dix minutes, et le courant résultant de la pierre, qui n'était plus cette fois un courant thermo-électrique, a fourni une déviation de (90°-55°), la- quelle était encore de 11 degrés au bout d'une demi-heure. » Des effets analogues se sont produits avec le wolfram qui, ayant fourni au début, avec une dérivation de 128 kilomètres, une déviation de(9o°-67°) a provoqué, au bout d'une heure dix minutes, un courant de polarisation de (io°-S°), lequel était encore de 5 degrés au bout de dix minutes. Or, cette pierre étant chauffée à l'électrode positive, l'intensité du courant s'est élevée à 79 degrés en quelques secondes, et à 90 degrés en chauffant l'autre électrode. Pour constater l'influence des effets thermo-électriques, j'ai in- terrompu le courant, et, après avoir réuni la pierre au- galvanomètre, j'ai pu constater, en chauffant allernativement les deux électrodes, des cou- rants thermo-électriques inverses, tout aussi énergiques que ceux déierminés avec la pierre précédente, et qui disparaissaient avec le refroidissement de la pierre. Le fer magnétique (FeO -h Fe* O') est exactement dans le même cas que les deux pierres dont il vient d'être question, seulement les effets électrotoniqiies l'emportent alors sur les effets thermo-électriques, et le cou- rant de polarisation dure beaucoup plus longtemps. Le mispickel ou fer sulfo-arséniuré, dont la résistance représentait 32 ki- lomètres, a présenté encore des effets analogues, quoique moins accentués; mais les courants thermo-électriques produits se développaient dans un sens inverse, c'est-à-dire étaient dirigés de la partie froide à la partie chaude. 11 Quand les minerais métalliques ont une grande conductibilité, comme la galène, la marcassite, la pjroUisite, etc., dont la résistance ne dépassait pas, dans les échantillons expérimentés, 700, 3oo et i5o mètres de fil té- légraphique, le courant transmis varie peu en intensité, et ne fournit jamais de courant de polarisation, quelle cpte soit la durée de sa fermeture. La conduc- tibilité métallique devient alors prépondérante, et les effets propres aux substances métalliques doivent s'y montrer plus ou moins. La chaleur di- minue alors la conductibilité de la pierre, comme elle le fait pour les métaux, et les courants thermo-électriques qui résultent de réchauffement des élec- trodes ne suffisent pas pour changer les conditions de transmission qui ont été faites au courant voltaïque. Il est vrai que la partie de courant qui passe par le galvanomètre est alors si faible, à cause de la dérivation, qu'il fau- C. p.., 1875, i> Semestre. (T. LXXXl, N» 13.) 67 ( 5i8 ) drait une tension éleclrique bien supérieure à celle de ces courants thermo- électriques pour pouvoir impressionner un courant voltaïque aussi puissant que le courant employé. Quoi qu'il en soit, voici les résultats que j'ai ob- tenus avec les échantillons dont j'ai parlé et en réunissant les deux extré- mités du fil du galvanomètre par un fil d'une résistance extrêmement faible (quelques centimètres de fil télégraphique seulement). Après Apres 5 mintiles réchauffement l'échauffement Au début. après. au pôle positif, au pôle négatif. Galène (sulfure de plomb) (8o°-56°) 5ç) 56 54 Marcassite (fer sulfuré) (76"-56°) 58 55 54 Pyrolusite (peroxyde de manganèse). . (65"-46") 4^ 4^ 4^ » Dans les trois cas, aucun courant de polarisation n'a été déterminé par le passage du courant voltaïque; mais, quand on chauffait les pierres à l'une ou l'antre des électrodes, on obtenait d'énergiques courants thermo-élec- triques de sens inverse, qui indiquaient une intensité de 90 degrés au bout de quelques secondes, et qui étaient toujours dirigés de la partie chauffée à la partie froide. Ces courants, comme ceux dont il a été question précédem- ment, quoique n'impressionnant pas le courant voltaïque, se retrouvaient aussitôt que ce dernier était interrompu et que la dérivation était enlevée, et ils variaient naturellement de sens suivant le bout de la pierre chauffé en dernier lieu. En chauffant la pierre entre les deux électrodes, on obtenait d'abord des courants instables qui variaient de sens plus ou moins fréquem- ment; mais ces coiu-ants finissaient par prendre une direction fixe, et aug- mentaient d'intensité tant qu'on continuait à chauffer la pierre. Quand on cessait, le courant s'affaiblissait naturellement, mais il persistait jusqu'au complet refroidissement de la pierre. )) Quand les minerais métalliques n'ont qu'une faible conductibilité, comme le cinabre (sulfure de mercure), la stibine (sulfure d'antimoine), ils ne produisent ni courants thermo-électriques, ni courants de polarisation, et il arrive que la chaleur augmente légèrement leur conductibilité. Ainsi un ^ros échantillon de cinabre, très-lourd et très-métallique d'apparence, et un autre de stibine n'ont fourni qu'une conductibilité représentée par 3 de- grés seulement, et encore a-t-il fallu plus d'une minute pour que cette conductibilité se révélât. Daris ces condition.s,il est bien évident que le cou- rant de charge dont il a été question pour les pierres ordinaires ne pouvait exister, et le courant transmis directement par les molécules métalliques passait par une période variable, extrêmement longue. La chaleur a porté cette intensité de 3 à 10 degrés, puis elle a diminué à la suite du refroidis- sement, jusqu'à 5 degrés, et quand on a chauflé l'autre bout de la pierre, ( 5i9) il s'est produit encore tine légère augmentation, mais bien plus fni]>le que la première. » Un effet très-important à constater, c'est que la condiiclibiliié des mine- rais métalliques ne paraît pas être impressionnée par l'iiumidilé de l'air, même quand ils présentent les effets des pierres ordinaires. Ainsi le wolfram et le fer oligiste n'ont rien gagné en conductibilité, à la suite d'un séjour de vingt-quatre heures dans une cave humide, ce qui montre que la conduc- tibilité électrolytiqiie n'existe pas dans ces sortes de pierres. » Poiu" étudier les conséquences qui peuvent résulter de la présence ou de l'absence de cette sorte de conductibilité dans les pierres, j'ai voulu examiner si mon silex d'Hérouville, qui la possède d'une manière bien mar- quée, pourrait produire par lui-même des courants thermo-électriques; après l'avoir placé dans les conditions d'huaiidité convenables pour con- duire mon courant avec son intensité ordinaire, c'est-à-dire avec une in- tensité de 70 à 80 degrés, avec une dérivation de 4 kilomètres, j'ai réuni directement au galvanomètre les deux électrodes, et, après la réduction à 8 degrés du courant de polarisation qu'elle présentait, j'ai chauffé l'une des électrodes de manière à obtenir un courant thermo-électrique dans le sens de celte déviation; j'ai obtenu en peu d'instants un accroissement de dé- viation qui a atteint i5 degrés, mais qui a diminué aussitôt que j'ai éloigné la lampe. Chauffant alors l'autre électrode, je n'ai pas tardé à ramènera zéro l'aiguille du galvanomètre; mais celle-ci n'a pu dépasser ce point, et quand j'ai voulu de nouveau chauffer la pierre au bout o])posé, pour faire rétrograder l'aiguille, je n'ai pu obtenir aucun effet. J'ai donc pu en con- cliue que les pierres dures non métalliques pourraient bien engendrer des cou' ranis thermo-électriques si elles restaient conductrices ; mais, comme la chaleur augmente considérablement et rnj}idement leur résistance, ces courbants, après un certain degré d'échauffement, ne peuvent plus se développer, et il est pro- bable que le retour de l'aiguille vers zéro, lors de la seconde expérience, était bien plutôt du fait de l'absence de conductibilité que de l'action du courant thermo-électrique inverse qui aurait été alors déterminé. )) Il résulte de ces expériences les déductions suivantes : » 1° Les minerais métalliques, quand ils ont un certain degré de conduc- tibilité, engendrent généralement, sous l'influence de la chaleur, des effets thermo-électriques, et cette influence calorifique augmente ou diminue le pouvoir conducteur du minerai, suivant que la résis'ance de celui-ci est plus ou moins grande. M 2" Certains minerais métalliques peuvent présenter les effets éleclro- 67.. ( 520 ) statiques et électroioniques, si remarquables dans les pierres dures et les silex en particulier; mais ils joignent à ces effets ceux qui résultent des actions thermo-électriques et, quand ces deux effets se présentent simul- tanément, ce sont ceux qui sont déterminés par les actions thermo-électri- ques qui prédominent généralement; dans tous les cas, ces minerais ne sont pas impressionnables par l'humidité de l'air. » 3° Les minerais qui sont dans le cas dont il vient d'être question sont relativement résistants, moins cependant que les pierres ordinaires, et en conséquence la chaleur augmente leur conductibilité. » 4° r-^es minerais qui présentent une grande résistance métallique, et qui n'ont pas une capacité électrostatique bien développée, jouissent d'une conductibilité métallique très-faible, mais ne déterminent pas de courants thermo-électriques sensibles, et la chaleur augmente légèrement leur conductibilité. » 5° Les minerais qui ne possèdent qu'une conductibilité métallique très-développée engendrent des effets thermo-électriques intenses, mais la chaleur diminue leur conductibilité, et les effets qui sont la conséquence de la conductibilité électrotonique ne s'y rencontrent pas. » BIOLOGIE VÉGÉTALE. — Variation désordonnée des plantes hybrides et déductions qu'on peut en tirer; par M. Ch. IXaudin. « Il y a quelques années déjà, j'ai signalé à diverses reprises la variabilité des plantes hybrides, à partir de la deuxième génération, quand ces plantes sont fécondées par leur propre pollen. Des observations ])lus récentes de divers expérimentateurs ont confirmé ce fait qui parait, sinon absolument universel, du moins très-général, puisqu'on n'y connaît jusqu'ici qu'une seule exception, celle de V/Ec/ilops speltœfurmis , hybride du Blé et de YMgilnps ovata, resté tel, après plus de vingt générations, qu'il l'était à la première. Voici un nouvel exemple de cette variabilité que j'ai appelée désordonnée, parce qu'elle semble n'être assujettie à aucune règle. » En 1874, j'ai trouvé u.n individu hybride du Lacluca virosa et de la grosse variété de la [jaitiie commune, connue sous le nom de Laitue de Ba- tavia. Cet hybride était si parfaitement intermédiaire entre les deux espèces, toutes deux ctdtivées à proximité l'une de l'autre, qu'il eût été difhcile de dire de laquelle elle se rapprochait le plus. Les deux espèces sont cepen- dant fort tranchées. Quelques mots suffiront pour mettre eu relief leurs caractères différentiels les plus saillants. ( 5'^' ) » Le Lactuca vitosa est tuie foiie plante indigène et sauvage, dont la tige, quoique annuelle, devient un peu ligneuse et s'élève droite, presque sans se ramifier, si ce n'est dans l'inflorescence, à i^jGo, 2 mètres et quel- quefois davantage. C'est à peu près le double de la taille qu'atteint ordi- nairement l'espèce cultivée. Ses feuilles sont planes, roides, plus ou moins laciniées ou lobées, quelque peu glaucescentes, denticulées-spinuleuses sur leur contour, et toujours pourvues, sur la nervure médiane, à la face in- férieure, d'une rangée de poils roides et presque spinescenis, qui suffiraient à eux seuls pour faire reconnaître l'espèce au simple toucher. La plante cultivée, parfaitement glabre dans lentes ses parties, n'offre rien de sem- blable. Ses feuilles sont d'ailleurs beaucoup plus larges, plus molles, sou- vent cloquées et marbrées de taches rousses ou brunâtres. Dans la race dont il est question ici, elles chevauchent les luies sur les autres, de ma- nière à former ce qu'on appelle une Lnitite pommée. » L'hybride de première génération fut très-fertile, et de ses graines naquirent une multitude de jeunes piaules, tiès-variées de figiu-e, on s'en- tremêlaient à tous les degrés les caractères des deux espèces. On n'en con- serva que vingt, qui furent transplantées sur une planche à part, pour en faciliter l'observation et la comparaison avec les espèces parentes. » Je n'entrerai pas dans le détail de leur description. Il me suffira de dire que ces vingt plantes reproduisaient, dans leur ensemble, tous les phénomènes de la variation la plus désordonnée. Quelques-unes différaient à peine de la Laitue de Batavia, tout eu conservant sur quelques points des empreintes manifestes de l'espèce sauvage, par exemple cette ligne de poils spinescenis qui hérissent, chez elle, le dessous de la nervure médiane; d'autres reproduisaient, presque trait pour Irait, le L. virosa, mais avec des feuilles dont la nervure élait totalement inerme. Il y en avait chez les- quelles la tendance à pommer était prononcée; d'autres dont les feuilles, laciniées et spinuleuses, commençaient à se cloquer et à se marbrer de taches brunes comme dans la race cultivée. Mêmes variations dans le déve- loppement et la consistance de la tige, qui, chez quelques-unes, atteignait à 2 mètres, tandis que chez d'autres elle^arrivait à peine au quart de cette hauteur. En somme, il n'existait pas deux individus vraiment semblables dans cette collection de vingt ])lantes hybrides de deuxième génération, et je suis convaincu que, la collection eût-elle été dix fois plus nombreuse, le résultat aurait encore élé le même. » Un point essentiel à faire ressortir ici, c'est que, dans cet enchevélre- ment des caractères de deux espèces différentes, on ne voit rien apparaître de nouveau, rien qui n'appartienne à l'une ou à l'autre. La variation, si ( 522 ) désordonnée qu'elle soit, se ment entre des limites qu'elle ne franchit pas. Les deux natures spécifiques sont en lutte dans l'hybride, auquel chacun apporte son contingent; mais de ce conflit ne sortent pas réellement des formes nouvelles : ce qui se produit n'est jamais qu'un amalgame de formes déjà existantes dans les types producteurs. Il semble cependant que , si quelque chose j)ouvait faire dévier l'espèce de la ligne de son évolution, ce serait le trouble apporté dans son organisme par son' union forcée à une autre; mais il n'en est rien : l'hybride n'est qu'un composé de pièces em- pruntées, une sorte de mosaïque vivante dont chaque parcelle, discernable ou non, est revendiquée par l'une ou par l'autre des espèces productrices. Je ne connais rien qui témoigne mieux de la ténacité des formes spécifiques que cette persistance à se reproduire dans ces organismes artificiels qui doivent leur existence à une violence faite à la nature. » Cette tendance des espèces, et j'ajoute des races, si l'on tient à regar- der les races connue autre chose que de vraies espèces, cette tendance à persévérer dans une série indéfinie de générations, et malgré tous les obstacles, est assurément un des faits les plus considérables du monde orga- nique, et ce fait se rattache indubitablement à une cause qui lui est propor- tionnée en importance. Tous les biologistes sont d'accord ici pour procla- mer la puissance de l'héredité, et même, quand une modification notable apparaît dans la lignée d'une espèce bien définie, la plupart inclinent, et je crois avec raison, à y voir l'influence d'un ancêtre plus ou moins éloi- gné, dont le pouvoir, dissimulé jusque-là et tenu en écliec par une cause inconnue, s'est manifesté tout à coup sur quelque membre de sa postérité. C'est l'atavisme proprement dit, qui n'est qu'un cas particulier de l'héré- dité et qui pourrait bien être, ainsi que je le dirai plus loin, la cause la plus essentielle et la plus habituelle de la variabilité, dans les espèces sujettes à varier. » Mais d'où vient l'hérédité et qu'est-elle? Pour répondre à cette ques- tion, il nous faut remonter aux lois mêmes qui régissent le mouvement. Selon moi, le mouvement est toujours le passage d'un équilibre à un autre, et toujours aussi il se fait dans le sens-de la moindre résistance. Il en résulte qu'une fois qu'il a commencé à suivre inie certaine direction il tend à y persévérer, parce qu'il élargit sa voie el en aplanit de plus en plus les ob- stacles. En d'autres termes, la direction suivie par le mouvement devient d'autant plus fixe, elle résiste d autant mieux à tout effort qui tendrait à la changer, que son commencement date de plus loin. Qu'il s'agisse du mou- vement de grandes masses ou de celui de simples molécules, la loi est la même et les phénomènes se ressemblent. Dans l'ordre physiologique, dans (5a3) l'ordre psycliiqiic el moral lui-même, nous retrouvons l'application de celte loi du mouvement. Tout le monde sait comment naissent les habitudes; comment, par la répétition des" mêmes actes, elles prennent de la force et finissent trop souvent par commander à la volonté, par devenir, en un mot, luie seconde nature. C'est qu'ici aussi la voie s'élargit et les obstacles s'apla- nissent. L'hérédité physiologique n'est, à mes yeux du moins, qu'une ha- bitude invétérée dans une série plus ou moins longue de générations, habi- tude devenue d'autant plus irrésistible, d'autant plus fatale, que sont plus nombreuses les générations d'ascendants qui l'ont transmise à leur posté- rité. » Le mouvement n'est pas la vie, mais il est une des conditions premières de la vie, qui ne se conçoit pas sans lui, à tel point qu'on peut dire que tout acte vital, physiologique ou psychique, est corrélatif de quelque mouvement. La reproduction des êtres organisés, comme toutes leurs autres fonctions, est intimement liée à des mouvements moléculaires ; et, puisque ces mouve- ments ne peuvent échapper à la loi delà moindre résistance, ils doivent, pour chaque espèce, suivre des directions déterminées^ caractéristiques de cette espèce et d'autant plus invariables qu'elle vieillit davantage, c'est-à-dire que le nombre des ascendants devient plus grand et que l'hérédité creuse plus profondément le sillon dans lequel l'espèce doit évoluer pour passer d'une génération à l'autre. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. EMBRYOGÉNIE. — Sur le déueloppeinent des Gastéropodes pulmonés. Note de M. H. Fol, présentée par M. de Lacaze-Dulhiers. (Commissaires: MM. de Quatrefages, Robin, de Lacaze-Duthiers. ) « Quoique ce groupe de Mollusques ail déjà fait l'objet de nombreux travaux, les lignes suivantes montreront à quel point les notions que l'on possède sur leur développement sont encore incomplètes et eironées. » La segmentation a lieu d'une manière conforme à ce qui s'observe chez les Hétéropodes. Chez tous, il y a segmentation totale, menant à la for- mation d'une blastosphère dont la moitié nutritive, composée d'éléments plus gros et plus riches en protolécithe, s'invngine dans l'autre moitié. L'ouverture d'invagination n'est autre que la bouche primitive et ne de- vient très-certainement pas l'anus, comme le prétend M. E. Ray-Lau- kester. Elle occupe d'abord le pôle nutritif, c'est-à-dire le |)ôle opposé aux ( 524 ) corpuscules de rebiil; mais bientôt ces deux pôles se déplacent, par suite du développement plus rapide de la moitié ventrale de l'embryon, où pren- nent naissance le pied et l'invagination préconchylienne. Le côté dorsal de la bouche primitive est surmonté d'iuie saillie développée surtout chez ÏJIelix, saillie qui rentre petit à petit dans l'oesophage, pour y constituer une crête ailée longitudinale qui disparaît par la suite. Cette crête, que M. Ihering compare au voile des autres Gastéropodes, n'a, en réalité, rien de commun avec cet organe et peut se rapporter à la saillie analogue que j'ai décrite chez les embryons de Ptéropodes. » Les cellules de pôle formatif sécrètent entre elles un liquide qui finit par détacher toute cette région de l'ectoderme et la sépare de l'entoderme. La vésicule qui en résulte occupe, chez les Pulmonés aquatiques, le bas seu- lement de la région dorsale, dans le voisinage de l'enfoncement coquillier; chez les Pulmonés terrestres, cette vésicule occupe toute la région dorsale jusqu'àla bouche et atteint des dimensions considérables, pour ne diminuer qu'au moment où le sinus pédieux commence à se dilater. » Fva formation du tube digestif est la même que chez les Hétéropodes. La cavité digestive embryonnaire est remplie seulement de blanc d'œuf, et non pas d'un tissu cellulaire compacle, comme le veut M. Rahl. Elle ne cesse, à aucun moment, de communiquer avec l'extérieur par le canal cilié de l'invagination primitive; seulement ce canal s'enfonce en même temps que les tissus cctodermiques avoisinanls, qui forment l'œsophage et le sac delaradule. Les glandes salivaircs sont des évaginations de la paroi de l'œsophage sur les côtés du sac de la radule.Le deulolécilhe s'accumule en grande abondance dans une partie des cellules de la cavité digestive embryonnaire, et forme un lobe ou sac nourricier dorsal chez les Pulmonés terrestres, deux lobes chez les Pulmonés aquatiques. Ces lobes deviennent directement le foie après la résorption du deutolécithe qu'ils contiennent; les cellules hépatiques sont les cellules entodermiques du sac nourricier et non pas des cellules mésodermiques, comme le croit M. Rays-Laukester. L'intestin et l'anus se forment comme chez les Hétéropodes. M Le voile se trouve chez tous les Pulmonés aquatiques, où il est du reste fort peu développé et ne se présente que sous forme d'une zone de cils, interrompue sur le dos, et s'étendant de la bouche à la vésicule dorsale. Chez VHelix, le voile affecte cette même forme et constitue deux bourrelets ciliés, en forme de croissants, qui s'étendent de la bouche jus- qu'au voisinage de l'enfoncement coquillier. » Le rein piimitif, qui n'avait guère jusqu'ici été observé que chez les ( 5^5 ) Piilmonés terrestres, se retrouve chez tous les Pulmonés aquatiques. C'est, à l'origine, un enfoncement de l'ectoderme qui se produit imniédialement au-dessous du bourrelet voilier, de chaque côté, à son tiers postérieur, et va en s'allongeant en avant. La partie antérieure n'est pas glandulaire chez les Pulmonés aquatiques ; elle se présente sous forme d'un tube cilié qui vient s'ouvrir en entonnoir dans la cavité du corps un peu au-dessus de la bouche. Il affecte donc la même forme que les organes segmentaires de certains vers. C'est cet organe que M. Rahl a pris, chez le Lymnée, pour les ganglions œsophagiens. C'est sans doute aussi cet organe que M. Ganine a eu sous les yeux, mais qu'il décrit comme une paire de grosses cellules munies de longs canaux efférents. » Un peu au-dessus des entonnoirs vibratiles du rein primitif, on voit un amas de cellules se détacher de l'ectoderme. Ces cellules, que M. E. Ray-Laukester a prises à tort pour l'origine des ganglions cérébroïdes chez le Lymnée, ne donnent en réalité naissance qu'à du tissu conjonctif. Les ganglions cérébroïdes se forment plus tard, au moment où les teti- lacules commencent à pousser; ils se détachent de l'ectoderme à la base du côté antérieur des tentacules en dedans de la zone du voile; le procédé lequel ils se détachent est un simple dédoublement chez l'Ancyle et le Planorbe, une invagination bien accusée chez les Pulmonés terresires. Les yeux apparaissent à la partie supérieure des tentacules, les otocystes sur les côtés de la base du pied, par les mêmes procédés déformation que les ganglions cérébroïdes. Les ganglions pédieux se détachent de l'ectoderme des côtés du pied toujours par simple dédoublement. » Le pied des Pulmonés aquatiques se contracte alternativement avec la nuque, produisant ainsi une circulation larvaire. Chez les Pulmonés ter- restres, l'extrémité du pied se change en une vaste vésicule contractile, qui se resserre alternativement avec la vésicule dorsale. Ce sinus pédieux a, chez les ^non, la forme d'un boyau très-long; chez les Limax et les Hélix, il est large et aplati, et il atteint clans V Hélix pomalia des dimensions telles qu'il tapisse toute la surface interne de la coquille de l'œuf. On trouve, en outre, chez les Hélix, du côté droit, un véritable cœur larvaire semblable à celui des Prosobranches. Ce cœur larvaire rentre ensuite dans la cavité palléale et ne cesse de battre que longtemps après que le cœur définitif s'est formé. Le rein définitif se (orme comme chez les Ptéropodes et com- munique avec la cavité du péricarde par un canal cilié. Le cœur apparaît comme simple cavité contractile au milieu du mésoderme et s'entoure en- suite d'un péricarde. G. R., 18^5, a" Semestre. (T. LXXXl, N» 15.) 68 ( Ssf) ) » En sonimo, le t3'pe de développement tles Gastéropodes pulmonés ne s'écarte que peu de celui des Prosobranches d'eau douce que j'ai également étudiés. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Transfonnalion du sang en pondre soluble; propriétés chimiques, phjsiques et alimentaires de celle poudre. Note de M. G. Le Bon, présentée par M. Larrey. (Extrait.) (Commissaires : MM. Peligot, I.arrey, Bouley.) « Lorsqu'on réduit le sang en poudre par évaporation, on obtient une poudre à peu près aussi insoluble dans l'eau que le pourrait être du sable, et dont l'indigeslibilité complète est démontrée par ce fait, qu'elle peut macé- rer vingt-quatre heures dans une solution acidifiée de pepsine chauffée à 4o degrés sans être attaquée. Quant aux préparations qu'on trouve dans le commerce sous le nom à'extrail desan(j,e\\e?,\\e sont peut-être pas tout à fait aussi insolubles que le sang en poudre ordinaire; mais il est facile de consta- ter, au spectroscope, qu'elles ne contiennent pas d'hémoglobine, substance qui forme, comme on le sait, les /„^„ des globules. Ayant eu besoin, il y a deux ans, d'une grande quantité de sang pour des recherches sur ce li- quide, j'ai cherché à le réduire en poudre sans modifier sa composition ni ses propriétés; je crois y être parvenu en opérant à basse pression à une température qui ne dépasse pas celle du corps et en faisant usage d'un ap- pareil particulier dont la description détaillée entraînerait trop loin. » L'échantillon que je joins à celle Note a été préparé il y a dix-huit mois; il suffit de l'agiter quelques minutes dans l'eau et de filtrer la solu- tion pour avoir un liquide d'un beau rouge, ayant exactement les proprié- tés du sang défibriné, précipitant comme lui par la chaleur et donnant au spectroscope les deux bandes d'absorption de l'hémoglobine, réaction ab- solument caractéristique. Soluble dans l'eau, le sang en poudre, préparé comme je viens de l'indiquer, l'est également dans une solution acidifiée de pepsine, ce qui indique sa parfaite digestibilité. » Je me bornerai à faire remarquer que ce sang, privé par conséquent des| d'eau qu'il contient, forme l'aliment le |)lus nutritif sous le moindre volume et, par suite, pourrait être utilisé avantageusement pourles armées en campagne, en raison de la facilitéextrème de son transport. On pourrait, par exemple, l'associer à des farines de diverses légumineuses et en préparer ainsi un aliment physiologiquement complet et aussi transportable que le riz et le biscuit, auxquels il serait infiniment su|)érieur. On a fait récemment, en Angleterre, en Suède et en Russie, divers aliments avec le sang liquide, sur- ( ^^1 ) tout pour les troupes ; les résultats, au point de vue hygiénique, ont paru excellents; mais la difficulté de conserver le sang avait empêché jusqu'ici de généraliser l'emploi de celte substance. J'ajouterai que le sang en poudre soluble pourrait, en raison de sa richesse en fer et de ses propriétés toni- ques, être utilisé par la thérapeutique. » ZOOLOGIE. — Noies pour servira l'histoire du genre Phylloxéra ; par M. LicHTESSTEiN. (Extrait.) (Commissaires : MM. Decaisne, Fremy, P. Thenard.) « Sans négliger l'espèce propre à la vigne, mes observations récentes ont porté surfout sur celles du chêne, plus faciles à suivre dans leurs évolutions aériennes : comme ce que j'ai vu, même d'une manière imparfaite, peut guider les nombreux chercheurs dans les études sur le Phylloxéra de la vigne, j'indiquerai brièvement comment vivent, à Montpellier, deux es- pèces, confond nés eu imo seule par Boyer de Fonscolombe et trop divisées ensuite par les auteurs contemporains. » Ces deux espèces sont : le Phylloxéra quercûs, Boyer, et le Phylloxéra coccinea^ Heyden. Au i"' mai, ces deux espèces sont faciles à distinguer : l'une se trouve sur le Qiiercus coccifera et l'autre sur le Querciis piibescens. » La première forme est celle d'une énorme mère, qui fonde les colonies (nous verrons plus bas d'où elle vient). Celle du P. quercûs est hérissée de forts tubercules, globuleux au bout; elle court librement sur les jeunes pousses du kermès et dépose ses oeufs épars le long des tiges ou à l'aisselle (les feuilles. Celle du P. coccinea est, au contraire, presque lisse ; sa piqûre fait replier les bords des jeunes feuilles du Quercûs pubescens^ et, sous ce repli, elle s'entoure d'une masse énorme d'œufs. » Il est Irès-curieux de remarquer ici le parallélisme complet que pré- sentent, d'tnie part, le Phylloxéra de la vigne sur les racines et dans les galles des feuilles, d'autre part, mes deux Phylloxéras du chêne. » Le P. quercûs naît sur le chêne kermès ; il s'y trouve, le i*" mai, pondant des œufs d'où sortent des jeunes à bec court, qui, tous, deviennent adultes, nymphes et insectes ailés dans l'espace de quinze jours. Le 20 mai, tous ces ailés partent et se rendent sur le chêne pubescent,où ils déposent parlhéno- (jénésiquement des œufs épars sous les feuilles. Ces œufs donnent naissance à une génération aptère, également parihénogénésique, dont la forme adulte vit longtemps et occasionne de larges taches jaunes sur les feuilles. Elle change souvent de place et s'entouie d'un cercle d'œufs, à chaque [loint où 68.. ( 528 ) • elle s'arrête. Ces pontes éclielomiées donnent aussi des naissances irrégu- lières, de sorte qu'on trouve, dans la seconde quinzaine de juillet, mères, œufs, larves et nymphes tout ensemble. » Dès la fin de ce mois et tout le mois d'août, les nymphes se changent en ailés et retournent au Quercus coccifera. Là elles déposent les pupes sexuées dont j'ai parlé dans mes précédentes Communications à l'Aca- démie. L'insecte aptère, privé de l'ostre et muni des organes de la généra- tion, naît et s'accouple; la femelle pond, dans les fentes de l'écorce du kermès, le gros œuf d'hiver qui, lui, donne naissance à la grosse mère épineuse fondatrice de la colonie. » L'histoire du P, coccinea est presque la même. J'ai dit que la mère fondatrice pond sous un repli galliforme de la feuille de chêne pubes- cent. Les jeunes, à bec très-long, deviennent tous ailés, mais très-lentement, car il leur fîiut deux mois ou deux mois et demi pour devenir nymphes et ailés. Alors ils partent et vont faire leur station d'été sur le Quercus cocci- fera. A cette époque, l'observation est excessivement difficile, car les deux espèces fourmillent ensemble sur le chêne pubesceut et sont très-difficiles à distinguer l'une de l'autre. » Je n'ai pas pu saisir la ponte de cette forme ailée du P. coccinea en été, mais je lui attribue un gros puceron épineux qui paraît sur les jeunes pousses d'août du chêne kermès et dont je n'ai trouvé qu'une ponte. Cette ponte m'a donné des ailés qui ont passé sur le chêne pubescent, et une seule pupe sexuée d'où est sortie une femelle rouge, à laquelle j'attribue le gros œuf d'hiver duquel sortira la mère fondatrice. Ici la rapidité de l'é- volution est inouïe; cette ponte, mise en observation, comme œufs, le 23 juillet, m'a livré l'insecte ailé le i*'' août, et nous avons vu que, dans sa première génération, il faut deux mois à deux mois et demi à l'insecte pour faire toutes ses métamorphoses. » Dans cette espèce, il n'y a pas ou du moins je n'ai pu découvrir de forme aptère pondeuse. » En résumé, la biologie des deux espèces de Phylloxéra du chêne serait : Phylloxéra coccinea. " Hivernant sur le Quercus pubcsccns, fait une courte station d'été sur le Quercus cocci- fera et revient s'accoupler et pondre sur lo Quercus pubescciis. Phylloxéra quercus. » Hivernant sur le Quercus coccifera, fait une longue station d'été sur le Quercus pûtes- cens et revient s'accoupler et pondre sur le Quercus coccifera. ( 529 ) »... Je sais maintenant qu'en Italie, là où il n'y a pas de chêne kermès, c'est le chêne ilex qui le remplace. M. Targioni-Tozzotti veut bien m'écrire, le 3i août, de Florence : « Le Phylloxéra du Quetxus sessiliflora passe de ce » chêne, son habitat ordinaire, au Quercus ilex; sur celui-ci, on ne trouve » que l'insecte ailé, pas une nymphe, pas un jeune, pas un œuf.... » >) Enfin le Président de la Société eiitomologique italienne m'envoie une feuille du Quercus ilex, sur laquelle, à côté du Phylloxéra ailé mort, je trouve quatre individus sexués, deux mâles et deux femelles, qui sont identiques avec l'insecte que j'obtiens ici des pupes déposées sur le chêne kermès. "... Je retrouve en Amérique, sur la feuille à galles duClinton et sur la racine du Catacoba, mon double habitat du Quercus pubescens et du Quercus coccifera, appliqué au PhjUoxera vastalrix. » Eu Europe, là où, comme à Bordeaux, la vigne Clinton apparaît, les galles se retrouvent; ici même, à Roquemaure et à Manguir, dès que ce cépage américain a des pousses de deux ans, les galles se montrent, l'ha- bitat d'été est bien évident; mais, en l'absence du Clinton, dans le Vau- cluse, dans le Gard, dans la Drôme, dans l'Isère, dans le Rhône, etc., quel est cet habitat d'été (ou d'automne) dont les conditions doivent avoir une énorme influence sur le développement du Phylloxéra? C'est une des la- cunes les plus regrettables dans l'histoire du Phylloxéra vastalrix, et c'est ce qu'il faut découvrir à tout prix, maintenant que des milliers de Phylloxéras sont dans les airs. » J'ai dit tout ce que je savais, tout ce que j'ai vu ou cru voir : je désire ardemment que quelqu'un, plus habile ou plus heureux que moi, rectifie ou complète l'histoire du genre Phylloxéra. » M, le Préfet des Hactes-Alpes appelle l'attention de l'Académie sur l'état des vignes dans son département, et la nécessité qu'il y aurait à venir au secours des viticulteurs par un envoi de sulfocarbonates. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. L. MizERMON adresse un Mémoire relatif à un procédé pour la des- truction du Phylloxéra. (Renvoi à la Commission.) M. Decharme adresse une Note portant pour titre « Marche de Véva- ( 53o ) poromèlre au sulfure de carbone, comparée à celles de révaporomètre à eau et des autres phénomènes météorologiques concomitants ». (Commissaires : MM. P. Desains, Ch. Sainte-Claire Deville.) M. Moulin adresse une Note relative à la production de cercles irisés autour de la flamme d'une bougie. (Renvoi à l'examen de M. Fizeau.) M. D. Cherfils adresse la description d'un moteur électro-inaguélique auquel il attribue une puissance mécanique remarquable. (Commissaires : MM. Bréguet, du Moncel.) M. L. Hugo adresse quelques observations relatives au nom de gallium, donné par M. Lecoq de Boisbaudran au métal qu'il a découvert. M. L. Hugo fait remarquer que, si ce métal donnait naissance à un acide, le nom d'acide galUqite qu'il faudrait lui appliquer donnerait lieu à une confusion avec le corps déjà connu. (Renvoi à la Section de Chimie.) M. A.-C. KoosEN adresse une nouvelle Note concernant Ja théorie ac- tuelle des moulins à vent. (Commissaires : MM. Rolland, Resal.) M. A. Leclerc adresse une nouvelle Note sur la germination de l'orge Chevallier. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) La Note adressée, dans la précédente séance, par M. J. Cliotin, sur le développement et la structure des glandes foliaires intérieures, sera soumise à l'examen d'une Commission composée de MM. Decaisne, Ducharire, Trécul. CORRESPOND AIVCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, deux biochures de M. G. Govi, imjirimées en italien et portant pour tilrcs " Études historiques sur l.i mesure des hauteurs piU' le baromètre », et « Note sur quelques chambres claires ». ( 53. ) « M. Bertrand, en présentanl, parmi les pièces imprimées de la Corres- pondance, le Cahier d'août du Journal de Matliéinatlqites pures et appliquées, appelle l'altention sur un article dans lequel M. Breton (de Champ) signale une phrase de la Mécanique analytique de Lagrange, dont un des mots n'est pas littéralement reproduit dans la troisième édition. » On lit, en effet, dans l'édition de 1811, revue par Lagrange, t. I, p. 62 : « On aurait pu la déduire immédiatement (/i La tangence géométrique n'a eu lieu que quelques secondes .iprès. » Au deuxième conlact, les apparences avaient été les mêmes, naturellement dans un ordre inverse, mais les périodes avaient clé plus courtes. » » Les effets ayant été d'autant plus marqués que les ondulations avaient été plus sensibles, j'ai attribué non la teinte uniforme grise que l'hypo- thèse de l'atmosphère de la planète explique bien, mais l'effet de batte- ment, à une impression particulière produite par le mélange de faisceaux lumineux en ondulations discordantes. » Mais, écartant ici toute hypothèse sur les causes, je ferni simplement remarquer que le rapprochement évident des expressions ombres tremblo- tantes et effets de battement, employées, la première par M. Watson, la se- conde par moi, affirtne presque certainement l'existence d'un fait dont la cause dès lors ne doit être recherchée ni dans la nature des instruments employés, ni dans une disposition spéciale ou fatigue de l'œil de l'obser- vateur. ( 533 ) » Il ne nriacombe point d'apprécier le degré de probabilité d'exacti- tude des instants notés et adoptés; mais, pour répondre au désir exprimé par M. Watson de connaître les phases vues et relevées, je dirai : » Que, pour les deux contacts internes, j'ai noté, par tops élecUiques, trois phases distinctes, savoir : i 1° Tangence géométrique I inleivalle 7». 2." contact. < 2" Fin de la teinte grise, ronnation des Inirims. ... ! I 3° Filet blanc. . . . .' '^. i '"'"'v»"'^ «'• ( 1° Formation des franL'es , ■ . ,, ^. \ . . ^ intervalle 10*. 3*= contact. ( 1" Teinte grise uniforme . . ' ( 3° Contact géométrique ) intervalle 8'. » Pendant ces périodes, l'œil n'a pas quitté l'oculaire, et des déplace- ments incessants, donnés à ce dernier, enlèvent la crainte d'erreiu- d'ap- préciation provenant d'une mise au point défectueuse. » Ce sont les instants intermédiaires que, pour l'un et l'antre contact, j'ai adoptés comme devant répondre à des phases particulièrement intéres- santes. M Ma pensée est que ces instants correspondent non aux contacts vrais, mais aux contacts du disque apparent de Vénus, par suite agrandi dans l'hypothèse de l'attnosphère, avec le bord vrai du Soleil. » Enfin, pour terminer, j'ajouterai que la combinaison de deux séries de distances de cornes, mesurées L'une, 5"'Q')^ avant le a"-' contact, L'autre, 3™ 35^ après le 3'" contact, donne, pour l'intervalle écoulé entre lesdits contacts, une valeur différente de 2 secondes de la valeur trouvée directement. » L'extrême difficulté que présente l'obtention de bonnes mesures mi- crométriques ne me fait attacher, bien entendu, qu'une faible importance à un accord qu'il est cependant bon de signaler. » CULMIE PHYSIOLOGIQUE. — De la pulréfaclioiï produite par les bactéries, en présence des nitrates alcalins. Note de i\I. Meusel. (( On a admis jusqu'ici que la présence des nitrites dans certaines eaux naturelles est due à ime oxydation de l'ammoniaque. » J'ai rencontré récemment une eau qui, bien que fraîche, ne présentait pas traces d'ammoniaque ni même de nitrites, et qui, après quelque temps, maniftstait la présence des nitrites. Comme elle ne contenait, à l'état frais, i-.l'..,i»7i, 2'- Scmeiirc.(T.LXXXl, N» lô.) Oq ( 534 ) aucune autre combinaison azotée que l'acide nitrique, je ne pus attribuer la présence des Dilrites qu'à une réduction de l'acide nitrique lui-même. Cette réduction était produite par les animalcules connus sous le nom de bactéries, que je pus observer au microscope : aussi la réduction cessa-t-elle dès que j'ajoutai à cette eau de l'acide phénique, salicique ou benzoïqiie, de l'alun ou même du sel de cuisine en solution concentrée. » Pour vérifier le fait, j'eus recours aux expériences suivantes : )) Je pris d'abord de l'eau pure qui ne contenait que quelques bactéries, et j'y ajoutai des nitrates alcalins : je n'observai point de réduction. J'a- joutai alors différents corps organiques, comme de l'acide oxalique, ci- trique, tarlrique, etc.; la réduction fut si lente, qu'elle n'était presque pas manifeste. » Le phénomène fut tout autre, lorsque, au lieu de combinaisons acides, j'introduisis des corps organiques du groupe des hydrates de carbone, tels que la matière amylacée, la cellulose, les sucres, etc. La présence de diffé- rentes espèces de sucre produisit surtout une réduction rapide : cette réduction cessa dès que j'ajoutai de l'acide phénique, de l'acide sali- cique, etc. » De l'eau récemment distillée, mêlée avec du sucre et des nitrates alca- lins, puis chauffée dans un ballon dont le col fut fermé à la lampe pen- dant l'ébullition, n'offrit aucune réduction, même après des semaines entières : il y avait absence de bactéries. » Je crois pouvoir formuler, dès maintenant, les conclusions sui- vantes : » i^La présence des nitrites dans l'eau ordinaire est due à la présence des bactéries, lorsque cette eau contient des nitrates et des corps orga- niques, principalement du sucre, une matière amylacée, de la cellu- lose, etc. » 2° Les bactéries sont les agents de transmission de l'oxygène, même lorsqu'il est engagé dans une combinaison chimique : c'est probablement à cause de la consommation d'oxygène qu'ils effectuent, que ces animal- cules sont si dangereux pour l'hoaune. M 3" Les nitrates sont utiles comme engrais, non-seulement par l'azote qu'ils contiennent, mais aussi par l'oxygène à l'aide duquel les bactéries détruisent la cellulose. » 4° 1' y '* '* ''^'"'^ doute aussi l'indication d'un nouveau point de vue auquel on peut envisager l'étude de la putréfaction des végétaux. » L'auteur exprime, en terminant, le désir qu'd lui soit permis de pour- suivre lui-même ses travaux sur ce sujet. » ( 535 ) PHYSIOLOGIE. — Remarques concernant une Note de M. F. Glénard, sur la coaqulation spontanée du sang en dehors de iotcjanisme ; par MM. E. Ma- thieu et V. Urbain. « Dans une Note insérée aux Comptes rendus (séance du i4 septem- bre 1874), nous avons rapporté une série d'expériences desquelles il résul- tait que l'acide carbonique est l'agent de la coagulation spontanée du sang. Entre autres preuves, nous indiqiiions la possibilité d'empêcher la coagulation eu conduisant le sang directement du vaisseau daiis un tube endosmotique, formé par une membrane animale humide, telle que in- testin de poulet ou de, pigeon; l'élimination de l'acide carbonique au tra- vers de la membrane rendait le sang incoagulable. » M. F. Glénard [Comptes rendus du 12 juillet 1875) a reproduit l'expé- rience que nous venons de rappeler, mais en variant un peu le procédé : au lieu de recevoir le sang dans un tube intestinal, il isole un vaisseau sur un animal vivant, place une ligature à ses deux extrémités et le détache; la dessiccation peut se produire avant que le sang inclus dans le tube vascu- laire ne soit coagulé. M. Glénard admet que c'est la constitution même du vaisseau qui met obstacle à la coagulation, et il ajoute que ses segments d'artères remplis de sang peuvent être impunément plongés dans tons les gaz, l'acide carbonique compris, sans qu'il y ait coagulation. » Ces dernières affirmations nous paraissent tout à fait inacceptables. La paroi même du vaisseau n'a qu'une influence relative sur le phénomène de la coagulation, car on observe, d'une part, qu'elle n'empêche pas la for- mation des coagulum, après une simple ligature faite sur le vaisseau d'un être vivant ; d'antre part, qu'inie membrane intestinale peut lui être substi- tuée, sans que le sang se coagule, à condition de lui imprimer un léger mou- vement d'oscillation. Quant à l'action de l'acide carbonique, elle nous paraît démontrée : 1" parce que la coagulation se produit lorsqu'on em- pêche l'exosmose de l'acide carbonique, en mettant les segments pleins de sang; sous l'huile ou dans un milieu d'acide carbonique; 2° parce qu'un courant de ce gaz, passant au travers de ce sang incoagnlé, y détermine la formation presque immédiate de caillots fibrineux, peu colorés, comme ceux qu'on obtient après un battage, alors qu'un courant d'air, d'hydrogène ou d'oxyde de carbone, le laisse fluide. I) En prenant l'artère carotide ou la jugulaire d'un chien, et suspendant ces vaisseaux, remplis de sang, dans un vase renfermant de l'acifle carbo- nique, nous avons obtenu des caillots parfaitement développés après trois 69 . ( 53G ) quart d'heure ou une. heure. En s'adressant aux veines jugulaires d'un Ane, la coagulation i ) dant un temps très-court; 3° pourquoi ces météores, dont la base est supé- rieure, peuvent se mouvoir avec rapidité dans un air inférieur calme, n'y pro- duisant qu'une espèce de coup de vent très-passager, etc.; que j'applique aussi ma théorie au classique orage à grêle du i3 juillet 1788,61 que je pose la loi suivante, qui se trouve confirmée par ce célèbre orage : la vitesse de translation du météore, multipliée par la datée de chute de la grêle le long de sa ligne axiale^ doit égaler la largeur de la bande de terrain grêlée. » Je n'indique ici que les points principaux qui semblent communs à la théorie de M. Faye et à la mienne, ne voulant pas empiéter au sujet des autres points sur le jugement qui, je l'espère, sera un jour porté sur l'en- semble de mon Mémoire, alors que j'aurai pu le compléter expérimentale- ment. » La cause générale des orages à grêle et autres que je signale est Yabais- sement brusque d'un courant froid supérieur dans les couches inférieures chaudes et humides; mais je ne désigne pas la cause même de cet abaisse- ment. M. Faye comble cette lacune, et c'est là le côté vraiment nouveau, en l'attribuant à des mouvements tombillonnaires provoqués par des vitesses différentes de courants contigus. » S'il était reconnu que la cause d'abaissement des courants supérieurs dans les couches inférieures de l'atmosphère résidât dans des mouvements tourbillonnaires, un pas nouveau et considérable me semblerait être fait en Météorologie. Pour moi, je me suis borné à constater le fait et à l'ap- pliquer, tant aux orages locaux que généraux, sans en déterminer la cause immédiate. Je n'ai pas cru que la gyralioniixl sulfisamment démontrée, ni nécessaire à la formation des trombes et par conséquent de la grêle; il est possible que je me sois trompé et que l'avenir démontre que M. Faye est dans la vérité sous ce rapport. » La séance est levée à 4 heures un quart. J. B. G. R., 1S75, 2« Semestre. (T. LXXXI, IS" 13.) 7O ( 542 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages rkçus dans la séance du 6 septembre iS^S. /atlantique nord. Cartes de la direction et de l'intensité probables des vents, janvier à décembre; par h. Brault. Paris, au Dépôt des cartes et plans de la Marine, 1874; 4 cartes grand aigle. (Présenté par M. le vice-amiral Jurien de la Gravière.) Histoire des noms cambrien et silurien en Géologie; par T. Sterry-Hunt, traduite par G. Dewalque. Mons, impr. Dequesne-Masqu illier , 1875; in-8°. Relation d'un coup de foudre; par G. DEWALQUE. Bruxelles, imp. Hayez, 1875; opuscule in-8°. Les Merveilles de l'industrie; par L. FiGUiER; 22^ série. Paris, Furne et Jouvet, 1875; iu-8°, illustré. Tableau perpétuel des fêtes de l'Ecjlise, etc. Nantes, imp. Piédran; tableau en une feuille. Almanack per-pétuel ou tableau synoptique des 35 phases du calendrier gré- gorien; par F. Mottay-Garreau. Nantes, chez l'auteur, sans date; opus- cule in-i8. Experiments on stratification in electrical discharges through rarefed gazes ; bjW. Spottiswoode. Sans lieu ni date; br. in-8°. Journal of tlie scoltish rneteorological Societj; july 1874, july 1875. Edin- burg and London, William Blackwood. Studii anatomici sulla vipera redii; per G. Emery. Milano, G. Bernar- doni, 1873 ; in-4°- (Extrait des Memorie délia Societa italiana di Scienze na- tur^ali.) Ragionamento inteso a comprovare la mir-abile efficacia lerapeutica del sol- furo nero di nrercuro, etc.; pel prof. S. Cadet. Roma, typ. Paravia, 1876; in-4^ Sulla cordierite nel granilo nor-male deU'Elba e sulle conelazioni délie rocce granitiche con le tr'achitiche. Nota di Ant. d'Achiardi. Pisa, sans lieu ni date; in-8'^. (Estratlo dagli Atli délia Societa toscana di Scienze naturali.) R, decrvto 26 inarzo 1^71 con cui si isliluisce in Pavia un laborator-io di ( 543 ) bolanica criUocjamica . Reijolamenlo e norme lelative. Pavia, tip. Bizzoni : br. in-8°. Relazione délia visita eseguita nel cjiorno 7.0 ijimjno 18^3 al laboralorio di bolanica criltogamica pressa la R. Universila di Pavia dalle Commissione no- ininata a ques( iiopo dalla direzione centrale délia Societa agraria di Lonibardia. Pavia, tip. Bizzoni, 1873; in-S". De lichenibus endocarpeis mediœ Europœ H. E. Galliœ, Germaniœ, Helve- tiœ, nec non lolius Italiœ commentarius. auctore S. Garovaglio, Mediolani, tipis J. Bernardoni, 1872; in-4°- Descrizione di una nova specie di sensitiva arborea che si colliva nel' orto botanico délia R. Universitd di Pavia. Memoria del prof. S. Garovaglio, Sans lieu ni date; br. in-4°. De perlusariis Europœ mediœ commentalio, auctore S. Garovaglio. Me- diolani, typis J. Bernardoni, 1871 ; in-4°- (Extrait des Memorie délia Societa italiana di Scienze natmali.) Tentamen dispositionis methodicœ liclienum in Longobardia nascenlinm ad- ditis iconibus parliuni intornarum cujiisque speciei, auctore S. GarovaGLIO. Mediolani, typis J, Bernardoni, 1876; 5 br. in-4°. Manzonia cantiana novum licheniim angiocarporum geniis proposilum atque descriptum a S. Garovaglio. Mediolani, typis J. Bernardoni, 1866; in-4°. Thelopsis, Retonia, Weilenwebera el Limboria quatuor liclienum angiocar- peorum gênera recognila iconibusque illustraia a S. GAROVAGLIO. Mediolani, typis J. Bernardoni, 1867 ; in-4°. Octona licbenum gênera vel adbuc controuersa, vel sedis proisus incertœ in s/stemate, etc.; a S. Garovaglio. Mediolani, typis J. Bernardoni, 1868; in-4''. Sui piu recenti systemi liclienologici e sulla importanza comparativa dei ca- ratteri adoperati in essi per la limitazione dei generi e délie specie. Memoria dalD' S. Garovaglio. Pavia, Bizzoni, i865; in-8°. Archivio triennale del laboratorio di bolanica criltogamica pressa la R. Uni- versila di Pavia, redatto dal prof. S. Garovaglio. Milano, tip. Bernardoni, 1874; in-8". Garovaglio e Gibelli. _Z,a Normandina jungermanniae, lichene délia tribu degli endocarpi, nuovamente descritta e figurata. Sans lieu ni date; opus- cule in-8°. (Estratto dal Nuovo giornale botanico ilaliano.) Sulla placidiopsis grappœ nuove génère di liclieni fondato dal dotlor Relira- ( 544 ) mini. Noîa del prof. S. Garovaglio. Milano , typ. Bernardoni, 1870; opuscule in-S". Notizie siilla vila e sugli scritti de! doit. Carlo Vitladini, membro effettivo del R. Istitiilo lombardo di Scienze e Lellere, raccolle dal prof. S. Garovaglio. Milano, tipog. Bernardoni, 1867; in-S". Siii inicrqfiti delta ruggine delgrano, relazione presentada al R. Ministero di Agricollura e Commercio dal prof. S. Garovaglio. Milano, tip. Bernardoni, 1874; br. in-S". Del bnisone e caroto delriso. Nota del prof. S. Garovaglio. Milano, tip. Bernardoni, 1874; in-B". OovRAGFS heços dans la séance du i3 septembre i8'j5. Les flammes chantantes; par Frédéric Kastner. Paris, E. Dentu, 1875 ; br. in- 12. Recherches d'anatomie pathologique oculaire sur un cas de clioroïdite puru- lente avec décollement de la rétine; par Fr. PONCET (de Clnny). Paris, G. Masson, 1875; br. in-8°. (Présenté par M. le Baron Larrey pour le Concours Montyon, Médecine et Chirurgie, 1876.) Traité des maladies et épidémies des armées; par A. Laveran. Paris, G. Masson, 1876; i vol. in-8°. (Présenté par M. le Baron Larrey pour le Concoiu's Montyon, Médecine et Chirurgie, 1876.) Histoire naturelle des Oiseaux-Mouches ou Colibris; par E. MuLSANT et feu Edouard Verreaux; t. II, i'* liv. Lyon, au Bureau de la Société !in- néenne, 1875; in-4''. Annales des Ponts et Chaussées. Mémoires et documents; septembre 1875. Paris, Dunod, 1875; in-8°. Bulletin de t' Académie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg ; t. XXL n° 12 et dernier, 1874; t. XXII, n°^ i, 2, 3, 1874-1875. Saint-Pétersbourg, 1875; 4 liv. in-4''. Annales de l' Observatoire physique central de Russie, publiées par H. Wild ; années 1869, 1873. Saint-Pétersbourg, 1874-1875; 2 vol. 10-4°. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADËMÏE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 4 OCTOBRE 1875. PRÉSIDENCE DE M. FREMY. MÉMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIi:. ASTRONOMIE. — Observatoire du Bureau des Longitudes, à Monlsouris. Noie de M. E. Mouchez. « J'ai l'honneur de faire connaître à l'Académie que l'Observatoire du Bureau des Longitudes nouvellement créé à Montsouris, avec la collection des instruments qui ont servi à l'observation du passage de Vénus à l'île Saint-Paul, commence, aujourd'hui 4 octobre, ses travaux réguliers. u Cet Observatoire, qui est principalement destiné à répandre la con- naissance et le goût des observations astronomiques, vient de recevoir six lieutenants de vaisseau, appelés à Paris par ordre de M. le Ministre de la Marine. Ils doivent y rester six mois, période de temps qui a paru suffisante pour leur donner l'instruction complémentaire qu'ils viennent y chercher; ils seront remplacés, après cette époque, par un égal nombre d'officiers, toujours choisis parmi ceux qui en feront la demande et qui présenteront les titres les plus sérieux. » Le Bureau des Longitudes dirigera et surveillera activement les Ira- vaux de cet Observatoire, auxquels bientôt prendra part sans doute un per- sonnel plus nombreux. Il s'efforcera de faire rendre à cette nouvelle création C. R., 1875, 2" Semestre. (T. LXXXI, N» 14.) 7 ' ( 546 ) tout ce que lui permettront les ressources limitées dont il dispose, et il espère que les Ministères intéressés lui viendront en aide. Il a trouvé jus- qu'ici le plus bienveillant appui auprès des diverses administrations aux- quelles il a dii s'adresser, afin de pouvoir créer cet Observatoire sans aucun crédit spécial. » Bien que notre installation soit encore loin d'être complète, nous avons pu observer et photographier l'éclipsé de Soleil du 29 septembre. M. Angot, dont l'habileté est aujourd'hui bien connue, a fait une quaran- taine d'épreuves sur plaque daguerrienne et sur coUodion, que je mets sous les yeux de l'Académie (i). » Malgré la difficulté de faire de bonnes photographies avec des plaques et des produits qui reviennent d'une longue campagne sur mer, quelques épreuves daguerriennes sont d'une très-grande netteté, et l'on distingue, même à l'œil nu, la différence qui existe entre le contour du Soleil et celui de la Lune. » Le bord de la Lune est beaucoup plus nettement tranché que celui du Soleil, mais sa courbure est moins régulière. On aperçoit très-facilement les inégalités du bord, produites par les inégalités de sa surface. Le bord du Soleil est, au contraire, d'une régularité parfaite de contour, mais moins bien défini. » Nous avons pris, M. Turquet et moi, plusieurs séries de mesures mi- crométriques de la distance des cornes avec les deux équatoriaux de 8 pouces et de 6 pouces. On pourra les comparer aux mesures directes des épreuves photographiques. » Le Soleil ne s'est découvert que plusieurs secondes après le premier contact, et quelques nuages rapides l'ont souvent voilé pendant l'éclipsé. » Le dernier contact a eu lieu à i''3'"i i%2. Les bords du Soleil étaient alors très-ondulants, et je ne puis répondre de cette heure à plus de i se- conde ou 1^,5 près; mais ces heures du commencement et de la fin de l'é- clipse pourront s'obtenir facilement à l'aide des séries de distance des cornes prises aux environs des contacts. » HYDROGRAPHIE. — Deuxième Note sur les dragages de la rade de Port-Sàid ; par M. F. DE Lesseps. « L'Académie a bien voulu entendre, le 16 avril dernier, la lecture d'une première Note sur les dragages en rade ouverte tentés à Port-Saïd, en 1873 (i) Voir plus loin la Note de M. Angot, ;i la Correspondance, p. SSg. ( 547 ) et 1874, dans le but de combattre par renlèvement direct des sables la for- mation de dépôts en tète des jetées, dans la zone des remous que forment lès courants après avoir, dans leur mouvement incessant de l'ouest vers l'est, contourné le musoir de la grande jetée. » J'ai expliqué que ces dragages avaient réussi en ce sens que, si la fouille avait été en partie remblayée pendant les mauvais temps d'hiver, ce résul- tat avait été obtenu aux dépens des régions environnantes et qu'il restait, après ce nivellement de l'emplacement dragué, une dépression plus éten- due, mais moins profonde, représentant l'effet utile définitif du travail de la drague marine. » Pendant que s'exécutaient ces travaux, dont l'efficacité avait été mise en doute, nous procédions à l'allongement de la jetée ouest de façon à pouvoir conserver dans tous les cas à l'embouchure du chenal les pro- fondeurs d'eau indispensables à la navigation. L'état des choses s'étant sensiblement amélioré sous l'action combinée de ces mesures, nous avons pu, en continuant les dragages au large, suspendre l'allongement delà jetée. » Pour bien juger l'état hydrographique actuel delà rade de Port-Saïd, relevé en juin et juillet derniers, et faire apprécier la part qui peut être at- tribuée aux dragages dans la permanence des fonds satisfaisants constatés et même dans l'amélioration partielle de certaines régions, il est nécessaire de se reporter à la situation de 1869, jugée la plus favorable après l'achève- ment des jetées, et de suivre successivement, d'après l'avancement des lignes de fonds de 7, 8, 9 et 10 mètres, l'exhaussement annuel des dé- pôts. » Pendant les trois années qu'a duré la construction des jetées, de 1866 à janvier 1869, le ressac continu des lames sur ces ouvrages, qui s'avan- çaient graduellement en mer , avait produit un approfondissement gé- néral à droite et à gauche; mais, à dater de cette époque, de vastes dépôts de sables passés au travers de la jetée, ayant formé un banc continu le long de la face intérieure et l'ayant en quelque sorte colmatée et rendue imperméable, son action comme obstacle absolu à la marche des courants et des alluvions vers l'est ne fut plus contre-balancée par celle du ressac, les améliorations de fonds obtenues ne se maintinrent pas et les courbes de niveau de 7, 8, 9 et 10 mètres s'éloignèrent graduellement du rivage, comme le montre le plan à l'échelle de YuTû a'^nexé à cette Note. )) Une autre cause, qui a presque disparu depuis, doit être signalée 71.. ( 548 ) comme ayant contribué pendant cette période à i'exhanssement des fonds : c'est le vaste dépôt qui avait été formé à environ aSoo mètres à l'est de la jetée et à 2000 mètres plus au nord, par le vidage des porteurs et des ga- bares qui desservaient les dragues du canal. Ce banc sous-marin, ne laissant que4™, 5o à 5 mètres d'eau, continuait l'obstacle opposé par la jetée à la marche des alluvions et contribuait à annuler les effets du ressac sur cet ou- vrage. Il a été depuis abattu par les lames et presque complètement dérasé, suivant les prévisions des ingénieurs de la Compagnie, jusqu'aux profon- deurs de 7™, 5o et 8 mètres. » L'ensemble des travaux faits depuis 1873 pour améliorer la rade se résume comme suit : » 1° Du i3 septembre au 3i décembre 1873, fouille à la drague marine dans le prolon- gement du chenal, sur 660 mètres de longueur an nord du chenal (hachures rouges), cube extrait •jS 324™ » 2° Du 3o avril au ■] novembre 1874, dragages plus étendus dans la même région (hachures noires), cube extrait 179853 Total en rade 253 177™ S'» 3° Du 19 mai au 3i décembre 1874, dragages sur le banc adossé à la sur- face est de la jetée pour la dégager sur 4"%5o de profondeur, en vue de son re- chargement, cube extrait 225 509™ » 4° Enfin d'octobre 1873 au 13. novembre 1874, l'extrémité nord de la grande jetée, restée en janvier i86g à l'heclomètre 24 -4- 80, a été successivement avancée en mer par l'immersion de nouveaux blocs. » L'allongement a été d'environ 5oo mètres. >' En novembre 1874 l'immersion a été arrêtée, l'ensemble de la situation ayant paru satisfaisant. » L'influence exercée par ces divers travaux est rendue manifeste sur le plan par les variations qu'ont subies les courbes de niveau : la situation de 1874, relevée au mois de juillet delà même année, montre l'existence d'une vaste dépression au vent de la fouille draguée; les fonds de 9 mètres se sont rapprochés de terre de 25o mètres au devant du pied de la jetée, qui se trouvait, lors des sondages, à l'hectomètre 28 + 64. » EnBn les relevés de sondages qui donnent la situation au mois de juillet de l'année courante indiquent que la rade s'est encore améliorée et que la courbe des profondeurs de 9 mètres forme à l'entrée du chenal une vaste baie de i kilomètre de largeur environ. » Les dragages au large sont continués. » Le plan soiniiis à l'Académie c^onne le rendement moyen de la drague. { 549) B Cet engin, depuis trois ans qu'il travaille dans un terrain d'apporis sablonneux et argileux, parfois très-compacte, a produit en moyenne ioo""',8oo de déblais par beure de marche effective. Les arrêts pour causes diverses en pression réduisent le rendement à 91 mètres cubes par heure de chauffe. » Le même appareil travaillant dans les bassins ou à l'abri des jetées a produit : Par lieiire de niarclie effective. . . i83 mèlres cubes » de chauffe l5o » » Cette drague est très-stable à la mer et les lames courtes ne sont pas capables d'interrompre ^on travail toutes les fois que les porteurs peuvent accoster. » Il résulte de nos observations qu'en donnant aux porteurs comme à la drague des coques très-robustes et de bonnes ceintures, des lames de plus de 70 centimètres ne peuvent pas faire obstacle aux dragages en mer en dehors de tout abri. » PHYSIOLOGIE. — Nouvelles recherches sur les baitemenls du cœur à l'étal anor- mal, el sur r enregistrement de ces battements, ainsi que de ceux des artères; par M. BouiLLAUD. « I. — Dans notre dernière Communication, nous avons essayé de dé- montrer les propositions suivantes : » 1° Chez l'homme et les grands animaux, une révolution du cœur se compose de quatre temps, savoir deux mouvements (de y^i/o/e et de diastole) et, deux repos, dont le second, plus long que le premier, est le dernier temps de la révolution indiquée, et constitue le vrai repos du cœur (i). » 2° Les révolutions du cœur (chez l'homme et les grands animaux) commencent par la systole ventriculaire, à laquelle correspond ce batte- ment des artères, connu sous le nom de pouls. n 3° Le cœur fonctionne à l'instar d'une pompe aspirante et foulante : il constitue réellement un instrument de cette espèce, auto-violeur, c'est-à-dire doué du pouvoir de se resserrer et de se dilater spontanément, ou sans l'in- tervention d'une force motrice étrangère. » 4° Par sa contraction ou sa systole, il projette ou lance le sang dans (i) Par ce mot nous désignons ici spécialement les venlricules ou le cœur ventriculaire. ( 55o ) le syslème arlériel, et par sa dilatation il l'attire ou l'aspire du système vei- neux. Pour ce mécanisme, à l'exemple des pompes aspirantes et foulantes, le cœur est muni de soupapes, désignées sous le nom de valvules. » Il s'agit maintenant d'exposer brièvement les lésions ou dérangements que peuvent présenter, sous l'influence des états anormaux ou maladies, les révolutions du cœur. Ces lésions, en ce qui concerne les battements de cet organe, sont relatives, comme celles des battements artériels dont nous avons parlé précédemment, au nombre, à la force, à la vitesse et au rhj'thme. Elles [leuvent porter sur un, sur plusieurs et même sur la tota- lité de ces éléments. )) Dans ce dernier cas, le jeu du cœur se présente sous la forme d'un tumulte, d'un bouleversement, d'une sorte d'anarchie, dont l'expérience et l'observation seules peuvent donner une idée exacte, anarchie contras- tant singulièrement avec ce jeu normal, d'une telle régularité, que le cœur alors peut être comparé au chronomètre le mieux réglé. n Les anomalies dans les révolutions du cœur proviennent, tantôt d'une altération dans la structure externe ou la construction du cœur lui-même, tantôt d'une modification de la force motrice qui le régit. Ces dernières, à part certains cas exceptionnels, sont infiniment moins graves que les maladies organiques proprement dites. Il est donc de la plus haute impor- tance de savoir les distinguer les unes des autres, et nous le pouvons au- jourd'hui, grâce au perfectionnement et à la multiplication de nos moyens d'exploration, soit naturels, soit artificiels. » Parmi les maladies organiques du cœur les plus propres à produire de grandes, de graves, de mortelles perturbations dans le jeu du cœur, agissant comme pompe aspirante et foulante, se placent, au premier rang, celles des valvules ou soupapes du cœur, en vertu desquelles le passage du sang à tra- vers les orifices de cet organe trouve un obstacle plus ou moins considérable et en quelque sorte insurmontable. Cette sorte de barrage, soit à l'entrée, soit à la sortie du sang qui doit traverser les cavités du cœur, détermine liy- drauliqueinenl des phénomènes, des accidents, tout à fait comparables à ceux qui surviendraient dans le cours d'un liquide qu'une pompe aspirante et foulante artificielle serait destinée à exporter d'un lieu donné, pour le transporter dans un autre lieu également donné, si les soupapes et les ori- fices de cette pompe avaient subi des dérangements, des altérations et pour ainsi dire des maladies organiques, ayant aussi pour effet d'entraver, d'em- pêcher, soit l'entrée, soit la sortie du liquide qui doit traverser le corps de pompe. ( 55t ) » Qu'il nous suffise de cet exemple pour montrer que, sans une connais- sance suffisante de l'Analomie et de la Physiologie des organes, ni le dia- gnostic, ni le traitement de leurs nombreuses et si diverses maladies ne sau- raient être connus eux-mêmes, puisqu'ils n'en sont en quelque sorte que des corollaires plus ou moins directs. « II. — Tous les savants connaissent l'instrument imaginé par M. Marey pour enregistrer les battements ou mouvements du cœur et des artères. » 11 a désigné sous le nom de spli/gmographe celui qui est destiné particu- lièrement à l'enregistrement des batlemenis ou du pouls des artères. Or, à l'é- poque où M. Marey soumit le pouls artériel à cet enregistrement, il con- sidérait, avec tous les jîhysiologistes et les pathologistes, ainsi que nous l'avons fait nous-mème pendant un si long nombre d'années; il considé- rait, disons-nous, ce pouls comme étant monocrote à l'état normal, et comme étant, au contraire, à l'état anormal lorsqu'il est dicrole ou biife- riens. Mais, ainsi que je l'ai reconnu de la manière la plus certaine, depuis plusieurs années, c'est précisément l'inverse de cette doctrine qui constitue la vérité, c'est-à dire qu'à l'état normal le poids artériel est dicrote comme le pouls cardiaque, et que par conséquent le pouls monocrote ou à un seul battement constitue un pouls anormal. J'ai donné les preuves de cette nouvelle doctrine dans mes précédentes Communications à l'Académie. » Les tracés sphygmograpliiques, s'ils sont exacts ou conformes à la na- ture de la chose qu'ils ont pour objet d'imiter, de représenter, de copier en quelque sorte ce qui concerne le nombre et le rhythme des battements du pouls et des repos qui existent entre ces mouvements, doivent donc se composer de quatre éléments distincts. M Ni M. Marey, ni ses disciples n'ont eu l'idée, et ne pouvaient l'avoir, puisqu'ils ne connaissaient pas alors exactement les battements et les repos des révolutions des artères; donc, ni M. Marey, ni ses disciples n'ont eu l'idée de rechercher si la courbe du pouls des artères, exactement analysée, offre, en effet, les quatre éléments dont il s'agit. Quant à nous, au con- traire, nous nous sommes livré, de la manière la plus attentive, à cette recherche capitale de la signification des tracés sphygmographiques des battements et des repos des artères, soit à l'état normal, soit à l'étal anor- mal, et nous avons eu la satisfaction de constater que, dans les deux cas, ces tracés confirmaient heureusement la doctrine nouvelle, proposée par nous au sujet des révolutions du pouls ou des battements artériels. » Qu'il nous suffise, pour le moment, de démontrer notre assertion en ( 552-) ce qui concerne un tracé sphygmographique normal, tel que je le pré-' sente à l'Académie. Ce tracé comprend dix révolutions successives de mon propre pouls, lesquelles, comme on peut le voir, se ressemblent l'une à l'autre sous le double rapport de la forme et de l'étendue. » Chacune de ces révolutions est représentée par une ligne composée de deux parties, l'une ascendante ou verticale, et l'autre descendante. » La première partie, sensiblement perpendiculaire et à un seul élé- ment, correspond au premier battement de l'artère, le seul admis avant la nouvelle doctrine, et constituant le premier temps de la révolution arté- rielle ; la seconde partie est formée de trois éléments distincts correspon- dant aux trois antres temps de cette révolution artérielle. Le premier de ces éléments, continu avec l'extrémité de la ligne ascendante et formant avec lui une sorte de crochet à angle plus ou moins aigu, correspond au premier ou court repos, c'est-à-dire au second temps de la révolution ar- térielle. Le second élément est un enfoncement ou sinus, correspondant à la systole ou contraction artérielle, c'est-à-dire au troisième temps de la ré- volution artérielle. Enfin, le troisième et dernier élément de notre ligne descendante est une ligue oblique, correspondant au long repos de la ré- volution artérielle, c'est-à-dire au quatrième et dernier temps de cette ré- volution, et, comme ce repos, ainsi que son nom l'indique, est plus long que le premier, elle est plus longue aussi que la ligne de ce premier repos. » Cette analyse de la courbe d'une révolution artérielle normale enre- gistrée dépose, comme je le disais tout à l'heure, en faveur de la nouvelle doctrine du jeu mécanique des artères, doctrine selon laquelle ces artères ont une révolution à quatre temps et non à deux temps, ainsi que nous l'enseignait l'ancienne école. Rien n'est plus facile, à un explorateur exercé du pouls, que de compter et de noter pour ainsi dire ces quatre temps, de même que rien n'est plus facile, à un œil également exercé, que de voiries quatre éléments de la ligne d'enregistrement d'une révolution artérielle, correspondant aux quatre temps de cette révolution. » Sous ce dernier rapport, on a peut-être quelque raison de s'étonner que M. Marey et ses disciples ne se soient pas aperçu que cet enregistre- ment sphygmographique se trouvait dans la contradiction la plus for- ( 553 ) inelle avec la théorie régnante an sujet du pouls, d'après laquelle une révolution artérielle ne se composait que d'iui battement et d'un rcjjos. » Dans une cinquième et dernière Communication, je m'occuperai de l'enregistrement du pouls à l'état anormal, complément naturel et néces- saire de la Communication actuelle. » niOLOGlE VÉGÉTALE. — Foliation désordonnée des plantes hjbrides et déductions qu'on jient en tirer (suite); par M. Ch. Naudin. « Nous ne connaissons que deux types de reproduction : celui où il suffit d'un seul individu pour donner naissance à une postérité (reproduction scissipare, gemmipare, e'tc), et celui où le concours de deux individus est nécessaire. Les deux règnes organiques offrent de nombreux exemples du premier mode, mais le second, c'est-à-dire la reproduction binaire, est beaucoup plus général, on pourrait dire universel ; car nous le voyons usité presque dans tous les cas où un seul individu peut rigoureusement repro- duire et multiplier son espèce. iVIème dans ce mode le plus simple , où chaque individu n'est que la continuation d'un seul premier ancêtre, le mouvement évolutif, suivant toujours la même direction dans la série des individus successifs, pourrait encore, à la longue, devenir assez ferme pour résister aux influences extérieures qui tendraient à le modifier, mais par la génération binaire il acquiert une bien autre force pour persévérer dans la même voie. Considérons, par exemple, un individu actuellement vivant : cet individu a un père et une mère, de même espèce que lui, qui ont tous deux concouru à sa formation et dont il totalise les hérédités. Ce père et cette mère ont eu de même leurs parents, qui, à leur tour, sont issus, toujours par génération binaire, de parents semblables à eux, et ainsi de suite en remontant jusqu'au commencement des choses. L'individu consi- déré recueille donc les influences d'un nombre d'ancêtres incalculable, nombre qui s'accroît, en remontant dans le passé, suivant la progression géométrique H 2 : 4 : 8 : 16: 52: ... : n, c'est-à-dire suivant la série indéfinie des puissances de 2 (2, 2-, 2% 2',..., 2"), et ceci mène à supposer avec grande vraisemblance que la plupart des espèces, sinon toutes, ont com- mencé par un nombre fort grand d'individus analogues de structure et sortis d'un même proto-organisme, et dont les alliances entre-croisées de mille manières ont déterminé le sens dans lequel leur postérité devait évoluer. La reproduction binaire a pu se réduire dans le principe à une simple conjugaison d'organismes hermaphrodites ou même asexués; mais, C. K., iS/S, i^ Semesue. [T. L\\\i, N^ (4) 7^ ( 554 ) par le perfectionnement croissant de la division du travail physiologique, les individus se sont graduellement différenciés en mâles et en femelles, et la reproduction binaire sexuelle est devenue la règle, sans cependant faire totalement disparaître les autres modes de transmission de la vie. » On objectera peut-être que, dans les cas de monoecie et d'hermaphro- ditisme chez les plantes, la reproduction sexuelle est effectuée par un seul individu, et que le principe émis ci-dessus cesse de trouver son application ; mais je répondrai que l'objection repose sur une fausse apparence. Le mot mt/iUiV/u implique l'indivisibilité de l'être, et toute plante qui n'est pas réduite à une simple cellule, comme par exemple le Protococcus, n'est pas un indi- vidu dans le sens vrai du mot, mais un agrégat d'individus associés, d'après certains modes, en lui système plus ou moins complexe où chacun d'eux a son rôle propre à remplir. La plante, telle qu'on l'entend ordinairement, n'est, à vrai dire, que l'intégrale d'un nombre immense d'organismes presque infiniment petits. C'est la cellule, l'élément anatomique, qui est ici le véri- table individu, et dans la vaste association de ces cellules-individus il s'en trouve toujours de privilégiées, qui sont exclusivement affectées à la repro- duction de l'agrégat vivant, et auxquelles sont dévolus les rôles de mâle et de femelle. Une plante phanérogame, et même la plupart des Cryptogames, peuvent rigoureusement être assimilées, sous ce rapport, à une ruche, qui forme de même un tout nécessaire à la vie des individualités dont elle se compose, et parmi lesquelles aussi un petit nombre seulement, douées de sexualité, sont chargées du soin de conserver l'espèce. Ainsi, même chez les plantes hermaphrodites, la reproduction sexuelle est binaire tout autant que si les sexes étaient portés par des pieds différents. » Si l'on veut réfléchir à la somme d'hérédités qui pèsent sur chaque individu actuellement vivant, si l'on calcule ce que doit être l'énergie de tant de millions d'ancêtres de même origine et de même structure qui tendent à la maintenir dans le courant évolutif suivi jusque-là, non-seule- ment on comprendra la persistance des formes spécifiques, mais on sentira en même temps combien il est peu probable qu'elles puissent jamais sortir d'un lit si profondément creusé pour entrer dans un autre et revêtir de nouvelles figures. Cette persistance dans une voie où leur évolution ne rencontre plus d'obstacles a pour conséquence immédiate l'économie de la force, c'est-à-dire de la vitalité même des espèces, qui ne pourraient changer qu'en dépensant une somme de force assez grande pour neutraliser l'énorme puissance avec laquelle tant d'hérédités accumulées les entraînent. Cet effort est-il possible? Jusqu'ici l'expérience a dit non. Dans tous les ( 555 ) cas la Iransformalion des espèces aurait pour conséquence inévitable ou la réduction du volume des individus, ou le raccourcissement de leur vie, ou l'abréviation de la durée des espèces, ou même toutes ces décadences à la fois. On invoque les influences du milieu pour appuyer cette hypothèse, et l'on oublie que la vitalité des organismes est inhérente à eux-mêmes, qu'ils ne la tirent point du milieu inorganique, et que s'ils se modifient, s'ils s'assouplissent pour se mettre d'accord avec les exigences de ce milieu, tout l'effort est de leur côté. Au surplus, le milieu, c'est-à-dire la totalité des conditions extérieures auxquelles les organismes se sont accommodés, tend lui-même à l'équilibre dans toutes les directions, et, par là, perd de plus en plus de son pouvoir. Sans doute bien des espèces sont sujettes à varier; mais ces variations dont on s'exagère si volontiers l'importance, et qui sont toujours plus superficielles que profondes, peuvent s'expliquer par de tout autres causes que des influences de milieu. La variation désor- donnée des postérités hybrides ou métisses semble nous mettre sur la voie, et elle nous conduit à rattacher avec infiniment plus de probabilité les variations des espèces proprement dites à des influences ancestrales qu'à des actions accidentelles. L'expérience des cultivateurs appuie cette manière de voir. C'est, par exemple, un fait très-constant dans la pratique agricole et horticole, que, dans les semis de graines de même espèce et de même provenance, les conditions extjérieures étant identiques pour toutes et agissant avec la même intensité, il ne se trouve jamais qu'un nombre fort restreint d'individus, un ou deux tout au plus sur quelques centaines ou même sur quelques milliers, qui présentent des modifications sensibles, et encore ces modifications ne se font-elles pas dans le même sens sur tous les individus modifiés, ainsi que cela devrait arriver si le milieu était la cause directe de cette altération. Dans aucun cas on n'a vu jusqu'ici varier de la même manière, je ne dis pas la majorité des plantes d'un même semis, mais seulement vme notable minorité, quelles qu'aient été les circonstances extérieures. Lors donc que nous voyons varier sans aucune règle, par le semis de leurs graines, des plantes assujetties depuis un temps immémorial à la culture, telles, par exemple, que la Vigne et la plupart de nos arbres fruitiers, tout nous porte à penser qu'elles le doivent à des croisements, probablement fort anciens et peut-être antérieurs à toute domestication, entre des espèces voisines, et que leur inconstance, d'une génération à l'autre, est simplement un fait d'atavisme. La même probabilité d'origine s'applique à ces groupes de plantes restées sauvages (les Rosiers entre autres), où les variétés sont si nombreuses, si peu tranchées et si peu fixes, 72.. ( 556 ) que leur distribution en espèces et leur nomenclature ont toujours été la pierre d'achoppement des classificateurs. » Le lien m'apparaît si étroit entre le maintien des formes spéciSques et la génération binaire, que je ne puis me défendre de regarder ces deux faits capitaux du monde organique comme étant entre eux dans le rapport de l'effet à la cause. Je vais même plus loin, et je dis sans hésiter que c'est à cet admirable artifice d'une génération qui exige le concours de deux êtres semblables ou analogues que les espèces doivent leur origine. Les groupes vraiment spécifiques et capables de transmettre leur physionomie commune et leurs caractères essentiels à une postérité ont commencé, se- lon moi, le jour où la nature est entrée dans l'ère de la sexualité. Jusque- là les formes pouvaient être indécises, mobiles, vacillantes, sous l'influence des accidents extérieurs; mais, une fois la sexualité établie, l'hérédité n'a pu manquer de produire ses effets avec l'énergie croissante dont nous avons parlé plus haut, doublant son pouvoir à chaque génération, et ren- dant de moins en moins possibles ces transformations où une nouvelle école s'efforce de trouver l'origine des espèces. Sans doute les structures analogues dérivent d'une source commune, mais ce point de départ est an- térieur à la sexualité, et il faut le chercher dans ces proto-organismes qui, dans mes idées, ont marqué le début de la vie sur ce globe. La doctrine du transformisme est, au fond, la négation de l'hérédité, et elle laisse sans explication valable le phénomène, aussi universel qu'étrange, de la reproduc- tion binaire. Elle implique même, dans une certaine mesure, que les lois qui régissent l'évolution des êtres vivants sont subordonnées à tous les hasards du monde extérieur, par conséquent transitoires et incertaines. Pour moi, je ne puis croire que le monde organisé aille à l'aventure. Comme tous les phénomènes, il procède de quelque chose d'antérieur; il a eu son point de départ, il aura son point d'arrivée, où il se soudera vraisemblablement à quelque nouveau mode de la vie, et, dans cet intervalle, il est mené par des lois, plus complexes peut-être, mais certainement aussi déterminées et aussi fixes que celles de la nature inorganique et qui l'empêchent de s'éga- rer dans l'inutile. La science, sans doute, ne soulèvera jamais le voile qui nous cache ce commencement et cette fin ; mais si, par ses recherches per- sévérantes dans toutes les voies ouvertes à l'esprit humain, elle parvient à éliminer les hypothèses impossibles, pour ne laisser place qu'à celles que la raison peut avouer, ce sera encore une suffisante rémunération de ses ef- forts. » ( 557 ) BOTANIQUE. — De la théorie carpellaire, d'après des Iridées; par M. A. Trécul. « L'ovaire infère et le fruit des Iridées sont-ils formés, comme le pensent les partisans de la théorie des feuilles carpellaires, par la base de six feuilles correspondant aux trois sépales et aux trois pétales, par trois feuilles stami- nales opposées aux sépales, et de plus par trois feuilles carpellaires? Cette opinion a été récemment développée dans le Mémoire de M. Van Tieghem, qui est le plus considérable qui ait été écrit sur ce sujet, et les botanistes, dont l'enfance scientifique a pour ainsi dire été bercée avec cette théorie, y sont très-attachés. Il importe donc beaucoup de leur montrer sur quelles bases fragiles M. Van Tieghem a voulu de nouveau l'appuyer. » Suivant ce botaniste, le pédoncule de VIris chamœiris , pris pour exemple, possède un grand nombre de faisceaux, qui sont disposés avec symétrie par rapport au centre et qui, au-dessous de la fleur, se groupent et se soudent en six faisceaux équidistants . A la base de l'ovaire, trois d'entre eux, ceux qui correspondent aux sépales, émettent, chacun, à droite et à gauche, des branches qui se dirigent vers le centre, pour y former les faisceaux pla- centaires. Ceux-ci, ayant leurs vaisseaux en dehors, sont continués par en haut par des rameaux d'origine semblable, qui s'y ajoutent successivement [Sav. étr., t. XXI, p. 124, PL 5, fig. i45 à 149). » Il résulte delà que les faisceaux placentaires seraient produits exclusive- ment par des rameaux des nervures médianes des carpelles. C'est là une première erreur. » Ces branches latérales des nervures médianes passent, selon l'auteur, devant les faisceaux opposés aux cloisons, qu'ils laissent en dehors, et qui sont ainsi tout à fait indépendants des trois systèmes carpellaires. C'est là une deuxième inexactitude. » Vers le sommet de l'ovaire le faisceau dorsal de chaque carpelle se di- vise radialement pour donner d'abord un faisceau qui va au style, puis \\n faisceau staminal et un faisceau externe, qui se trifurque ensuite tangentielle- ment pour entrer dans le sépale placé au-dessus. M La trifurcation taiigentielle de ce faisceau externe pour donner les fais- ceaux latéraux du sépale est une troisième faute. » Les trois faisceaux opposés aux cloisons se trifurquent tangentiellement vers le sommet de l'ovaire, et ainsi ne fournissent absolument que trois pétales, (p. i:i5). C'est là une quatrième erreur. ( 55« ) » Dans les Iris florentina et lutescens les choses se passent de la même manière, dit l'auteur. D'après cela, M. Van Tieghem se croit autorisé à dire que les Iris ont une organisation florale pareille à celle des Narcisses, (p. 126). Cinquième erreur. » Les Crocus et les Gladiolus auraient la même organisation fondamen- tale, à quelques différences près. Dans les Crocus le faisceau médian carpel- laire se trifurque radialement plus bas que dans les Iris, vers la moitié de l'ovaire, et dans les Gladiolus ce faisceau est divisé radialement dès la base (p. 127), ce qui est vrai pour le Gladiolus et le Crocus vernus cités. » On voit par ce qui précède que, des six faisceaux sortis du sommet du pédoncule, trois, selon M. Van Tieghem, forment successivement un carpelle, une étamine et un sépale; les trois autres ne fournissent abso- lument que chacun un pétale (p. 127). Voyons maintenant ce qui a lieu en réalité. » Le caractère anatomiquc de la fleur des plantes nommées a été mé- connu. La structure de cette fleur constitue dans la famille un premier type, auquel appartiennent les Iris liunyarica, Jlavescens, chamœiris, lutes- cens, gerinanica, pallida, stenogynn , ruthenica, graminea, Pallasii, pseudo- acorus, florentina, lurida, Morœa iridioides, vespertina, Gladiolus psittacinus, Montbretia crocata, Crocus vernus, luteus, biflorus. Un deuxième type est donné par les Sis/rinchium, dont je m'occuperai dans une autre Commu- nication. » Pour ne pas dépasser les limites réglementaires, je laisse de côté tous les faits secondaires. » Dans les Iris Imngarica, slenogyna, chamœiris, etc., les faisceaux du pé- doncule sont répartis suivant une circonférence, de façon que six plus gros sont les plus rapprochés du centre, six moins forts et un peu plus extérieurs alternent avec eux; douze autres plus faibles, un peu plus en dehors alternent avec les douze précédents. Dans quelques espèces, ces derniers sont les plus externes, et parfois même leur cycle est incomplet; mais, dans les plantes que je viens de nommer, il y en a ordinairement encore de plus petits vers l'extérieur, sur un ou deux plans; ils sont aussi rangés avec moins de régularité. Dans les Iris graminea et Pallasii les fais- ceaux gros et petits, au lieu d'être sur des plans très-différents, forment presque une seule rangée, dans laquelle cependant les plus petits ne sont guère qu'au niveau de la face externe des plus gros. Dans VIris Pallasii, il y a aussi trois ou quatre fascicules irrégulièrement placés dans la région ( 559) centrale. Je les rappelle ici parce qu'ils concourent à la formation des pla- centaires. » Près de la base de l'ovaire, surtout quand ils sont nombreux, les fascicules externes s'unissent d'abord entre eux, puis aux plus forts leurs voisins. Alors les uns se joignent aux plus gros pour former les six faisceaux périphériques de l'ovaire, tandis que d'autres se portent vers le centre pour y former les faisceaux placentaires. Ceux-ci ne sont pas con- stitués tout à fait de la même manière dans les diverses espèces nommées ici, et dans aucune d'elles ils ne dérivent exclusivement des nervures médianes carpellaires. » Voici quelques exemples des plus propres à démontrer cette assertion. Dans 17rj5 grnminea, dont le pédoncule est subtriangulaire, la zone des fais- ceaux, devenant sinueuse à la base de l'ovaire, donne six ondulations sail- lantes et six rentrantes. Les trois correspondant aux angles du triangle ba- silaire, et qui sont composées de cinq à six faisceaux, s'écartent sous la forme de gouttières ou se ferment à la face interne; elles constituent les faisceaux opposés aux loges. Les trois autres sinus saillants, en s'écartant de même, donnent les faisceaux opposés aux cloisons. Il reste donc dans la région centrale les faisceaux des six sinus rentrants; ils produisent les faisceaux placentaires, que le défaut d'espace ne me permet pas de suivre plus haut. » Dans plusieurs autres espèces, où l'arrangement n'est pas aussi régu- lier, ce sont des faisceaux de position analogue, et surtout les faisceaux moyens, alternes avec les six gros centraux, qui donnent les placentaires. Ces faisceaux ou de leurs branches et de plus petits s'avancent vers le centre, s'anastomosent entre eux, avec les nervures médianes et les fais- ceaux opposés aux cloisons; puis ils se dressent et deviennent les placen- taires. » Le Gladiotus psiitacimts mérite une mention spéciale. Le pédoncule est presque nul; sa coupe transversale montre, au-dessus des deux bractées, dont l'une est axillante et l'autre axillaire, de nombreux faisceaux épars, ne laissant au centre qu'un tout petit espace médullaire à peine sensible. Du pourtour de cette agglomération de fascicules s'écartent six faisceaux, trois d'abord et chacun en deux fois, parce qu'ils sont doubles dès la base : ce sont ceux qui s'opposent aux loges; trois autres ensuite, ils s'opposent aux cloisons. Les faisceaux qui restent au centre donnent les placentaires ; ils sont d'abord épars dans un court prisme triangulaire, dont les angles obtus sont ( 56o ) opposés aux cloisons. Un peu au-dessous des ovules inférieurs, le prisme se partage en trois groupes de fascicules qui montent chacun vis-à-vis une cloison. C'est aux côtés de la face interne de ces groupes que s'insèrent les vaisseaux des ovules. Plus haut, ces faisceaux placentaires composés s'élar- gissent graduellement dans le sens radial et, dans la partie supérieure des cloisons, où sont placées les glandes septales, ils s'élargissent davantage; puis, se divisant, ils forment chacun deux larges lames fasciculées, situées de chaque côté de ces glandes. Vers le haut de celles-ci, les deux lames, s'u- nissant par leur côté interne, embrassent comme une gouttière ou un fer à cheval la glande voisine. J'ai vu quelquefois, sur les deux bords externes de chaque lame, de petites pointes vasculaires dirigées les unes vers les autres, mais ne s'atteignant pas. » Revenons aux six faisceaux périphériques. De ces six faisceaux, trois s'opposent aux loges et trois aux cloisons. Ordinairement, dans la partie supérieure de l'ovaire, à des hauteurs variables, tantôt assez près du som- met, tantôt vers la moitié, quelquefois tout à fait à la base [Gladioliis), le faisceau opposé à chaque loge est dédoublé radialement pour donner un faisceau qui se prolonge dans le style. Un peu plus haut il se bifurque de nouveau; la branche interne enlie dans une étamine, la branche externe dans la nervure médiane du sépale placé au-dessus; mais il n'est poiiil vrai que celte brandie se trifurque ensuite tangentiellement pour produire les ner- vures latérales de ce sépale, qui sont formées comme il va être dit. Les faisceaux opposés aux cloisons se divisent seuls tangentiellement chacun en trois branches : une médiane et deux latérales; la médiane va consti- tuer la nervure médiane du pétale superposé, et chacune des deux laté- rales, en se divisant plus ou moins haut, le plus souvent dans la partie supérieure du tube du périanthe, quelquefois assez bas (/. lurida, etc.), donne, d'une part, les faisceaux latéraux d'un côté du pétale voisin, d'autre part, les faisceaux latéraux correspondants du sépale conticju. C'est donc une erreur de prétendre que ces faisceaux opposés aux cloisons ne fournissent de faisceaux qu'aux pétales. Voyons maintenant pourquoi ils ne peuvent pas être considérés comme tout à fait indépendants des trois sjstèmes carpel- laires. )) Dans les Iris, Morœa, Gladiolus nouuués plus haut, les faisceaux transverses forment, entre les nervures médianes des carpelles et les fais- ceaux placentaires, un réseau compliqué. Les uns aboutissent aux fais- ceaux opposés aux cloisons ; d'autres passent devant ceux-ci sans s'y ( 56i ^ rattacher, traversent les cloisons et arrivent aux placentaires, ou bien assez souvent ils s'unissent avec des faisceaux venus du carpelle voisin, qu'ils rencontrent dans les cloisons [Morœa iridioides, Iris slenogyna, etc.); d'autres sont reliés aux faisceaux opj)osés aux cloisons par de courts ra- meaux qu'ils y envoient ou qu'ils en reçoivent. Quelquefois ce faisceau d'union est plus voluuiineux que le faisceau transverse auquel il se rat- tache. Enfin il arrive aussi que des rameaux des faisceaux opposés aux cloi- sons vont directement aux placentaires; que d'autres s'arrêtent en chemin ou bien qu'ils se relient, comme il vient d'être dit, à d'autres trans- versaux. M Le réseau ainsi formé a des aspects très-différents dans la paroi ex- terne, suivant les espèce^. Les faisceaux en sont généralement plus ou moins descendants vers les placenlas, à l'intérieur des cloisons, surtout dans la partie supérieure de celles-ci; dans la partie inférieure, il peut y en avoir d'ascendants {Iris çjraminea). Dans le Glailiolus psiltacinus, les faisceaux transversos et leurs rameaux sont ascendants vers les placentaires, à partir des nervures médianes. Ce Gladiohis offre assez souvent une auîre particu- larité. Un des faisceaux transverses, inséré à luie hauteur variable sur la nervure médiane, se dresse verticalement et atteint plus haul la cloison ou le faisceau qui lui est opposé; il est alors croisé par les auircs faisceaux Iransverses; mais il arrive aussi que, sur inie certaine longui ur, c'est sur lui et non sur la nervure médiane que s'insèrent les antres faisceaux trans- vcrses (i). Le fruit du Morœa iridioides présente ordinairement, dans sa paroi externe, de tels faisceaux, qui se dressent à l'extérieur des autres trans- verses. Insérés les uns vers le bas de la nervure médiane, les autres plus haut, ils vont s'unir par leur extrémité supérieine soit avec le faisceau opposé à la cloison voisine, soit avec un faisceau transverse, quelquefois avec deux. i> Dans certaines espèces, les faisceaux Iransverses sont manifestement disposés sur plusieurs plans, à des profondeurs diverses dans la paroi externe (im Pallasii, cjermanica, pallida, rjraminea, slenogjna). Dans le fruit de (i) Je ferai remarquer (pic, ainsi que je l'ai dit pour des faisceaux Iransverses des P/iu- langiuin ramosuin et Litiago [Comptes rendus, t. LXXIX, p. i452), les vaisseaux de ces faisceaux ne soijt souvent développés, dans le jeune Age, au conlact de la nervuic Mié- diane, qu'après qu'ils sont parfaits plus loin de celle-ci, sur d'assez grandes longueurs, et qu'il en est de même pour les faisceaux tertiaires qui s'insèrent sur eux. C R , 1S75, i^' >Sr.-.tj(;c. (T. LXXXl, N" i-î.) 7"^ ( 562 ) 17m Pallasii, dont les six faisceaux verticaux ont une structure particulière, ■ que je ne puis que signaler ici, c'est surtout ou seulement près des nervures médianes et des faisceaux opposés aux cloisons que les transverses s'ob- servent sur plusieurs plans. C'est que les uns s'insèrent sur les petits groupes vasculaires voisins des bords externes de ces faisceaux verticaux composés, d'autres s'insèrent sur les côtés, quelques-uns sur la face interne. Ces ra- meaux s'anastomosent entre eux, forment de petites mailles le long des six gros faisceaux longitudinaux ; après quoi ils s'étendent, plus ou moins ho- rizontalement, des mailles voisines d'une nervure médiane à celles qui sont au contact du faisceau opposé à la cloison limitrophe. D'autres rameaux de ce système se relient aux faisceaux des cloisons, qui sont souvent beaucoup plus volumineux que ceux des parois externes. » Dans VIrh Pallasii, le fruit est parcouru longitudinalement par six côtes opposées aux six faisceaux principaux; dans \es Iris giaini7iea et stenocjyna, il y a également six côtes, mais elles alternent avec les six faisceaux verti- caux. Les nervures médianes sont composées, à des hauteurs diverses, de cinq groupes de vaisseaux (un externe, deux iijternes, deux médians) ou de trois (un externe et deux internes). J'ai souvent constaté dans VIris sleno- gyna que des faisceaux transverses s'insèrent sur le groupe externe aussi bien que sur les groupes internes, que quelquefois même vin faisceau se bifurquant envoie une branche au groupe externe et une autre au groupe interne. Les nombreux faisceaux transverses qui en résultent, ramifiés dans tous les sens, ne forment qu'un seul réseau d'une grande complication ; ils s'atténuent sensiblement des placentaires dans la paroi externe du fruit, et c'est vers les côtes que m'ont paru être les plus ténus. » Je noterai, en terminant, que le fruit mùr de Vlris pseudoacorus, mis à macérer dans une solution ferrugineuse, se montre pénétré d'un très-beau réseau de longues et larges cellules tannifères, auquel sont interposées des files tortueuses de cellules beaucoup plus petites et tannifères aussi. M Contraint par le défaut d'espace, je développerai mes conclusions dans une prochaine Communication. » ( 563 ) ASTRONOMIE. — Résultats des observations des protubérances et des taches solaires, du 23 avril au 28 juin iSyS (55 rotations). Noie du P. A. Secchi. « Dans plusieurs Communications précédentes, j'ai signalé à l'Académie les résultats I II III IV V VI VII VIII IX X XI XII XIII XIV XV XVI. ... xvn.... xviii. . . XXIX... XX XXI XXII.... XXIIl... XXIV..., XXV XXVI. . . XXVII.. XVIII... XXIX... XXX. .. XXXI... XXXII.. XXXIIl. XXXIV. XXXV.. XXXVI.. XXXVII. XXXVIII XXXIX. XL XLI XLII.... XLIII... XLIV... XLV.... XLVI... XI.VII... XLVIII.. XLIX... L LI LU LIII LIV LV COMMENCEMENT des rotations. j3 avril 1871. . .!2 mai 19 JU'i 16 juillet i3 aoi'tt 10 septembre. . 8 octobre. . . . 5 novembre. . 5 décemlirc. . r janvier 187^ 27 j;invîor 20 lévrier o.\ mars 23 avril 21 mai 18 juin 16 juillet i3 août 9 septembre. . 5 octobre. . . . 5 novembre. . 4 décembre. . I janvier 1873 2g janvier 26 février 26 mars 23 avril 19 mai iD juin i3 juillet 9 aoiU G septembre. . 3 octobre. . . . I novembre. . 28 novembre. . 26 décembre. . 22 janvier 187^ 19 lévrier t8 mars i5 avril 12 mai 9 j'i'i C juillet 3 août 3o août 27 septembre.. 2-] octobre. . . . 21 novembre. . 18 décembre. . i3 janvier 187.') 1 1 février II mars 7 avril 5 mai I juin pnOTUBEBANCES. .NOMCm; TOTAL (les proluliérances dans l'ticraispliùro nord . 3 i.-,r. 18S 187 2J2 .7', 123 !)' .10 iili 80 109 T07 76 1 10 I T.") l/l.'l 161 l',0 GH ti.'j Cr.i 48 !<' »\ :,3 9> % 9'J 10,5 ,J3 9-' .38 33 63 59 70 33 33 62 63 95 /|0 36 3o 3o 35 23 200 196 199 220 200 l'io 108 6u i33 116 123 UH) 8"i 109 114 i',6 '9'( ■4 7 88 «'1 68 Cn V'i 116 9^^ 72 i'9 .24 52 57 52 63 65 ^9 4j 43 ifi 48 7' 3i 5 S iS S 28 33 3o 2J 3o NOMDRE des jours d'observa- tions. 31 26 28 23 iS 'i 8 16 ■'I i3 18 20 26 28 '9 i3 18 17 17 23 i3 16 '9 16 i3 i3 i5 i6 16 i3 '9 i3 9 NOMBRE TOTAL divisé parle nombre de jours. C l'|,2', 16,12 i'l,85 15,78 ■'(,9'i i.'l,6i l'|,28 13,75 i3,56 I '1 , 00 i3,65 i5,43 12,0- 1 2 , 1 h 11,45 • ■ . '9 12,68 11,4s 10, -io 9.^1 11,82 12,22 10,00 10,53 .s, 66 10, il 10,59 8,18 8,60 8,48 5,83 8,26 6,36 7.54 H, 00 C,94 7,10 8,75 7.>5 7,46 7,i3 6,00 fi.ôo 8,54 8,58 7 t5o ti>77 5,00 5,25 5,23 7,66 5,.5o 4,33 3,75 TACHES. NOMBRE do griiupes. 27 39 23 3o '7 28 20 21 3i 26 28 '9 18 23 '7 23 23 '9 '7 16 19 16 II i3 ] I i3 10 8 SUPERFICIE des taclies. 4237 2080 1727 2546 3o42 1262 l3'|2 I02I io"9 9§o 2I2I i338 •699 2338 2762 26.',8 2095 877 i.")76 I205 2803 1206 i332 2659 2258 i338 539 877 io5i 1238 811 7.3 587 470 79^ 8S2 992 823 619 428 4,1 io53 1 855 1267 3oo .592 3 14 2 t6 63 >l7 3 6 T'o 577 61 ',.0 joins d'obserya- tion dos taches 36 26 26 28 18 '7 18 19 23 '9 20 2', 27 O" - J 28 26 ■9 20 23 21 22 2.S 27 27 25 24 20 23 21 24 24 18 20 21 24 '9 '9 '7 i5 19 23 SCPEBFICIE divisée par le nombre de jours 10 162,9 80 ,0 66,', 90 '9 12t ,6 56,7 74.5 60,0 63,4 5i ,6 C)Q,2 70,5 84,9 98,2 102,3 98,0 ^3; 7 ni ,0 63,4 i33,5 63,5 66,6 1 15,6 112,9 63,7 25,6 39.9 37,5 45,8 3o,o 28,5 24,4 23,5 34,6 42.0 4i,3 3.',, 3 34,4 21,4 19,6 43,9 66,3 60,3 i3,6 3l,2 18,1 19,6 8,6 22,4 18,8 3o,4 2,6 20,5 73. ( 564 ) des observations des protubérances solaires, qui nous occupent depuis plusieurs années. Enconlinuanl ces Communications, je crois utile de résumer ces résultais et de les com- Table II. — Nombre des protubérances distribuées par latitudes héliograp/iii/ucs. ItOTATIUNS I II III IV V VI VII VIII.... XIX.... X XI XII XIII XIV.... XV XVI XVII. ... XVIII..., XIX XX XXI XXII. .. XXIII. .. XXIV. .. XXV XXVI. . XXVII. . XXVIII. XXIX. . XXX... XXXI . XXXII. XXXIII XXXIV. XXXV. . XXXVI. XXXVII XXXVIII XXXIX. XL XLI XLII. .. XLIII..., XLIV... XLV XLVI... XLVII... XLVIII. , XLIX.... L LI LU LUI LIV LV HEMISPHERE ^OHD. 9u" à 80" co I 50 3 iS i3 1 1 // // // •2 II II 1 1 1 I // // // i5 10 I l'i 5 f) k I (i l3 [ 20 ./, I 28 2G 21 i5 I so I '» G 7 S IIEMISmEItE Sl'D. à 10° 20 i3 iB i3 i8 i3 i8 28 24 i8 2G 11 12 23 2 2 8 7 12 1 1 i5 ij 12 •4 12 i6 ij 10 II 9 j I 9 '7 9 i8 II 12 5 ■4 II M 4 \ 2 3 a I 8 I 8 1 ,1 1 h 3 2 « 4 9 8 II 3 4 î 9 i i3 S) 3 7 8 10 i5 2 j 3 8 I 10 60 70 70 80 i5 2Ù iS 35 10 26 7 3i 2 1 II I 2 I II I II I II 1 II i ■ // i // // 1/ 3 n II // // " 1/ n II II ' If II NOMDRE total i5G^200 188 199 187 174 123 92 5o iiG 80 109 107 76 110 1 i,î i/p iGi i',o G8 65 G2 48 ^4 53 '99 220 200 1^0 loS Go i33 iiG 123 100 8. 109 114 l'iG ■9'l 'i' 88 64 68 62 116 77 97 93 72 gG 1 19 105 I2'| 53 95 58 53 63 NOMBRE total lliïisc par te Dumbre dejuurs. 14,2', iG, 12 I ', , 85 15,78 14.96 14,61 .4, '^8 13,75 i5,5G 1 4 , 00 i3,65 15,43 12,07 12, iG 1 1 ,45 11,19 12,G8 1 1 ,48 10,40 9,21 11,82 12,22 10,00 10,53 8,66 ■0,44 10,59 8,18 S, Go 8,48 5,83 8,26 G,3G 7.54 8,00 6,94 7.10 8,75 7,i5 7.46 7,i3 6,00 6,5o 8,54 8,58 7,5o 6,77 5 , 00 5,25 5,23 7,6G 5,45 5,5o 4,33 3,75, ( 5(;5 ) parer avec ceux des observn lions des lâches, pour en faire ressortir mieux la relation et les conséquences. La série résumée dans les tableaux ci-joinis s'éteiui du ^3 avril 1871 Tablk III. — Hauteur moyenne des protubérances. ROTATIONS. I Il m: IV V VI VII viii IX X XI XII XIII. ... XIV XV XVI XVII.... XVIII. .. XIX XX XXI XXII.... XXIll... XXIV... X.XV.... XXVI... XXVII .. XXMll.. XXIX . . XXX.... XXXI... XXXII.. XXXIII.. XXXIV.. XXXV. . XXXVI.. XXXVll. XXXVIli XXXIX . XL XLI XLII.... XLIII... XLIV. .. XLV.... XLVI. . . XLVIl... XLVIII.. XLIX. .. L Ll LU LUI LIV LV 90' 80 il 80" 70 G, S 3,0 6,1 «.7 7.8 7.0 3,3 5, a '|,fi 1,() .',.3 ■1,6 3.6 3,.i 4.' 3,3 3,0 3,0 3,0 3,3 3,- 3,0 3,0 3,0 3,8 3,5 3,0 3,0 3,3 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0 11 3 , , ) 3,5 3,0 It 3,5 1,0 ■'.,5 If .1,0 " n // it 3,0 /' 6,0 If ù // 5,0 n II 3,5 4.0 " /' II '|.0 f // II // ,f 3,0 1,0 0 ,.) // 3,0 i.5 If ir 3,0 II II 3,0 3,0 1/ 3,0 3,0 6,0 (5,0 1/ II ( 566 ) au a8 jniîi 1875, et contient 55 rotations solaires approximatives. J'indiquerai, dans une Communication très-prochaine, les observations auxquelles elles donnent lieu. » Table IV. — Largeur moyenne des protubérances. I II III IV V VI VII VIII IX X XI XII XIII XIV XV XVI XVll.... XVIII... XIX .... XX.'.... XXI .... XXII.... XXIII... XXIV... XXV. ... XXVI... XXVII... XXVlll.. XXIX... XXX... . XXXI... XXXII.. XXXIII.. XXXIV.. XXXV.. XXXVI.. XXXVII. XXXVIII XXXIX.. XL XLI XLII XLlIl... XLIV ... XLV XLVI . . . XLVII... XLVIII.. XLIX... L LI LU LUI LIV LV nÉMISPUÈRE NORD. 90° à 80° 6,8 /|,o 3,9 4," ',,6 4,2 7,2 5,5 7-6 8,0 10,0 5,1 5,0 G,o 6,u (5.0 10,0 G, 5 7.5 G,i 5,5 4,9 3,9 5,1 5,3 8,4 8,. 5,4 8,5 6,3 1>° 10,0 10,0 10,0 7.0 6,0 6,5 5,3 II 9.0 6,0 // 6,5 6,0 6,5 10,0 10,0 5,5 5,3 5,7 « 5,0 8,0 5,3 5,7 8,0 8,5 6,0 io,u 7.5 4.2 6,5 5,8 6,0 10,0 6,5 5,8 5,5 3,0 4,5 H 5,0 4.8 10,0 6,7 9,0 6,5 5,0 5,8 3,0 5,0 8,0 6,7 8,0 8,0 li If 8,0 3,0 6,1, 6,4 b,->. 5,2 5,8 4.4 6,4 4.5 6,5 7.1 4,0 6,6 7.7 5.7 6, 1 6,0 5,3 6,3 7.4 1,0 4,0 5,8 7.0 5,8 5,8 8,3 4,7 5.1 5,8 7'8 6,4 5,9 7.7 6,3 7.7 «,7 5,5 5,5 7.2 7.5 8,5 8,5 6,5 5,9 6,4 6,8 2,0 5,0 5,6 6,3 8,0 6, G 5, 1 5 , 5 5,6 6,8 G, G 5,9 5,3 4.8 4.5 6,2 5,4 5,3 6,3 6,7 7.0 6,6 6,3 6,7 7.2 4.9 5,6 7.0 6,1 6,4 6,0 7.8 6,0 6,8 6.7 6,4 6,7 6,3 5,9 7.0 4.3 5,2 7.2 7.1 6,0 6,2 4.9 6,6 8,5 7.4 5,0 6.9 7.0 5,5 5,0 4.2 6,2 5,7 6,6 7.8 4,6 5,7 G, 3 5,9 6,8 b ,Ç) 6,5 6,0 6,1 6,5 5,6 6,1 6,7 7.» 5,8 6,4 5,9 6,8 6,7 7.0 8,8 7.9 6,3 8,9 8,1 8,5 ''/ 6,3 7.3 7.' 7.-' 8,7 7.' 6,9 5,5 6,2 6,6 6,7 6,3 7.5 7,0 7.4 7.6 6,0 G, 3 6,5 3,7 6,0 7.8 8,0 4,0 5,2 ,3 5, ,3 J. ,4 5, .4 J, ,6 a. ,6 5, .0 5, ,3 6, ,2 7. ,0 6, i' 6, .9 6, .7 5, t " J, .6 •T, ^ .7 J, .7 6, .7 6, ,6 /. .7 8, ,5 9. ,8 5, ,5 7. ,6 6, ,0 6, 0 5, ,2 7. •7 5, ,8 •9 6, ,3 7. ,5 7. ,6 6, .4 7' ,0 7. ,0 9. ,2 7' ,3 8, ,3 6, ,2 7. ,5 . ;> 6, ,4 7. ) ' y j ,3 7. ,0 8, .7 6, ." 7. ,0 7. .8 a. .3 3, ,5 7. .7 6, .7 .0 4. 5,5 5,6 5,7 5,6 6,2 5,4 5,3 5,5 7,5 6,6 8,3 4.9 6,9 6,2 6,4 7,0 6,0 6,3 7.8 5,7 6,4 6,7 7.7 6,8 6,3 i\^ 6,9 6,1 6,2 6,7 7.9 6,9 7.9 6.7 6,4 7,1 6,1 5 , 0 5,2 5,4 7.!) 7.0 6.7 6,9 6,5 6,3 // 7.0 5,2 5,0 G-, 5 4,5 3,5 HEMISPHERE SUD. 5,3 7.3 6,4 5,3 6,3 4,7 5,4 4.5 5,5 6,1 6,5 7,5 7,3 7-6 .j,6 6,4 6,2 5,6 6,8 6,9 7,2 7.9 6,6 6,9 6,3 7.9 7.2 5,0 6,3 6,7 6,7 6,2 6,6 6,2 7.5 5,6 7.' 8,5 7.0 5,8 7.3 7.2 7." 6,1 6.8 7.0 8,3 7.2 6,.) 6,0 10,0 3,0 6,0 5,9 6,4 7.4 6,5 6,7 4,4 5, 1 4,7 7,; 6,5 6,9 6,4 G, 3 7.4 6,4 G, 3 5,8 7.2 6,3 /.' 7.3 7.' 7.2 6,8 7,5 8,5 6.7 6.7 7,8 6,2 7,2 8,9 7.2 G, 2 7,5 7.2 7.' 6,9 7.4 8,0 8,1 6,3 5.9 8,5 6,3 5,2 5,0 4,5 4,0 5,0 5,2 4,9 7.' 6,0 6,7 4,3 5,7 7.5 7.> 7.' 7.9 3,9 7.' 5.7 7.> 7.6 6,1 7.7 7.3 8,2 7.' 7.0 6,5 7.3 6,2 6,'| 6,9 7.2 6,5 5,5 4,5 6,1 7.7 7.9 7 ,2 5,7 5,2 5,6 6,9 7.0 7,2 7.9 7,' 6,2 // G, 5 8,1 6,1 4,8 5,5 5,3 7,3 5,2 6,8 5,3 6,0 5,5 6,8 5,4 7.3 5,9 5,1 6,0 6,4 5,6 6,0 G, 6 4,9 8,9 8,1 6,3 6,6 ^5 6,5 6,3 6,2 5,7 7.' 7.6 6.7 8,7 6,9 6,6 6,1 7,9 6,5 6,7 5,9 6,7 5,0 6,5 5,0 7.' l'j. 7.0 r^ 5,0 4.5 8,0 4,5 5,5 7.2 5,8 7.3 4,5 5,3 4.' 4.6 5,2 5,6 6,2 5,1 4.9 6,1 4.' 3,8 4,2 4.7 8,0 5,5 7.3 7.5 7.3 5,7 5,6 5,9 6,7 5,6 '..5 8,0 8,0 7.2 io,o 6,0 »,o 10,0 6,5 2,0 6,0 6,0 5,5 6,2 4.8 7." 6,1 6,1 // 4,2 5,5 6,8 5,4 4.5 6,1 6,8 5.7 7.0 5,2 10,0 4. 6, 8,0 5, 8, 10,0 .'1,0 5,0 10,0 7.0 6,0 6,7 7.3 3,5 5 4,3 6,3 4,0 4, 3 3,0 3,0 5,0 3,0 8,0 6,3 6,4 6,2 5,1 5,1 3,6 3,8 6. 4,8 8,1 5,0 6,0 8 4 3,0 8,0 5 3,0 6,0 4 3,0 1 , o 3,0 /,; 4.' 5,3 4.9 3,7 4,' 5,1 ^/ 4 • 4 3,8 6,ï 7,3 6,0 4,5 7.0 3,0 'l.û 6,5 5,0 §1 II /,,0 4.0 3,0 5,0 10,0 5.0 3,0 NOMBRE total. 6,29 5,5', 6, 5,65 5,46 5,09 5,3o 5,88 6, Si 5,93 6,74 ■?■', 6,9'| 6,55 6,71 6,23 6,8 7.' 6,54 6,65 6,44 6,90 7,4> 6,54 7,3o 5,87 6,24 6,o5 6,45 6,53 7,68 6^56 6,9 7 .00 7.40 7 , 09 6,54 5,95 G. 77 6,55 7,53 6,8i 6,70 7,3. 7,18 5,3i 5,38 7,21 5,70 './' ■9' ,():. 4 , 65 ,i3 ,66 -29 ,93 ,68 ,79 .52 ,89 ,54 ,95 99 5o ,06 ,20 ,o3 ,45 ,70 86 82 85 25 6, 65 G, 39 6, 84 5, i5 3o G, 587. 33 6, 33'6, 69J6 61 I7, 84i7. ib'5, ,5o 6, '76,6, 73 5, II 5, 35 6, 53 '(1 5,21 4 w 63 65 ,93 ( 567 ) ZOOLOGIE. — Sur /"Hemisepius, genre nouveau de la famille des Sépiens, avec quelques remarques sur les espèces du genre Sépia en général; par M. I. Steensthup. a Dans le Mémoire que je résume ici, je donne d'abord un court aperçu de l'histoire du genre Sépia, depuis le temps de Linné, en rappelant que ce genre, tel qu'il a été limité par Lamarck en 1798, a conservé depuis lors la même signification, bien que le nombre de ses espèces ait beaucoup aug- menté. Au lieu de deux espèces seulement, qu'il comprenait du temps de Lamarck, il en compte aujourd'hui plus de trente, dont un tiers, il est vrai, ne sont connues que par leur test (Sepium). » Les Sépias sont considérées avec raison comme des animaux litto- raux, et l'on en trouve sur les côtes de presque toutes les mers; toutefois, les deux côtes de l'Amérique n'ont donné jusqu'ici que très-peu d'espèces. Croyant pouvoir établir que les espèces littorales des Céphalopodes n'ont pas en général une distribution géographique étendue, du moins pas aussi étendue que les formes océaniques ou pélagiennes, j'ai naturellement été amené à supposer que le genre Sépia doit renfermer un assez grand nombre d'espèces encore inconnues, et j'en indique aussi quelques nouvelles dans mon Mémoire; mais, en dehors des espèces nouvelles, il doit sans doute y avoir également d'autres formes, encore plus modifiées, qui pourraient se placer à côté du genre Sépia comme des genres distincts, et j'en donne une preuve dans ce Mémoire, dont le but principal est de faire connaître aux zoo- logistes un petit Sépien, que M. le capitaine Andréa m'a rapporté de Tasel- Bay, au cap de Bonne-Espérance, et que je publie aujourd'hui avec des figures, comme un genre h part, sous le nom d' Hemisepius Ijrpicus. En tenant compte, d'une part, des caractères communs que présentent toutes les espèces de Sépias connues jusqu'ici, ainsi que des modifications que ces caractères subissent souvent selon les espèces; d'autre part, des écarts considérables dus au sexe, à l'âge, à la saison, qu'une longue étude des Céphalopodes (i) m'a permis de constater chez des individus de la même espèce, j'établis provisoirement, jusqu'à la découverte de nouvelles formes, les trois caractères suivants pour mon Hemisepius, considéré comme genre. (i) Ces différences entre des individus delà même espèce ont généralement passé ina- peiçues, et il en est souvent résulté une confusion déplorable dans la détermination des es- pèces et des genres, et même des familles. ( %S ) » \j' Hemisepius , qui ressemble du reste complètement à une Sépia, a: i" un manteau qui porte sur la face ventrale des pores profonds, lesquels, chez VH. «^picî/s, sont disposés en deux rangées de douze pores chacune, une de chaque côté. Ces pores sont situés dans de petits mamelons, et réu- nis entre eux par une rainure longitudinale; 2° un test qui n'est qu'à moitié développé (d'où son nom) ; les loculaments calcaires très-rudimen- taires ne couvrent pas la partie antérieure de la lame dorsale, et leur bord antérieur n'est pas parallèle au bord correspondant de cette lame exces- sivement mince; 3" sur les huit bras, seulement deux rangées de cupules, qui diffèrent en outre de celles des vraies Sépias par leur forme très- déprimée et presque en disque plat. Même sans la présence des pores sur la face inférieure du manteau, chacun des deux derniers caractères, si l'on considère l'ensemble des espèces du genre Sépia jusqu'ici connues, eût suffi pour motiver l'établissement d'un nouveau genre; mais, comme de pareils pores, que je sache, ne se trouvent que chez le genre Sepioidea, et y sont accompagnés de caractères qui rendent toute naturelle sa séparation d'avec le genre Sepiola, j'ai cru devoir attacher d'autant plus d'importance à leur apparition chez VHemisepius. » L'individu mis à ma disposition étant de petite taille (il ne mesure que 53 millimètres de long), il importait d'écarter toute idée que l'animal, en grandissant, pût perdre les caractères qui le distinguent de toutes les Sé- pias connues jusqu'ici, quant au faible développement de son test, à la forme particulière de ses cupules, etc. Je fais donc voir que cet individu, qui est une femelle et qui aurait bien pu grandir encore, doit être consi- déré comme adulte. En effet, non-seulement il est apte à se reproduire, mais il a déjà reçu des spermatophores dans l'endroit très-particulier où ils sont fixés sur toutes les Sépias, les Sépioteuthes et les Loligines, ainsi que je l'ai déjà, pour ces trois genres, établi il y a dix-huit ans dans mon Mémoire sur les bras hectocotylisés chez les Céphalopodes mâles en gé- néral. Je reproduis ici le passage suivant^ relatif à ces remarquables ca- ractères, qui ont été beaucoup trop négligés, jusqu'à présent, par les natu- ralistes de certains pays. ' Le droit d'employer, coninie nous l'avons fait ici, le bras lieolocotylisé comme contrôle d'un groupement naturel des Céphalopodes, réside dans son importance pour la reproduc- tion en général. Il est évident que cette structure particulière, tantôt d'une paire de bras, tantôt d'une autre, lanlôt à droite, tantôt à gauche, tantôt au sommet, tantôt à la base, etc., doit entraîner beaucoup de différences dans le lieu et le mode de fixation des masses sper- ( 5f.9 ) matiques ou spermatophores, sur les femelles, e(, en tant que le sperme ne semble pas être versé sur les œufs par des mouvements involontaires ou mécaniques, mais conscients, dans la manière dont se fait la fécondation. Ce qu'une simple réflexion nous dit à cet égard est éi,'alement confirmé par les observations. Les masses sperniatiques sont en réalité fixées sur des endroits très-différents et dans des conditions très-inégales, chose que j'exposerai dans un autre Mémoire dont je me borne à donner ici la conclusion générale, à savoir que les genres Sepia, Scpinteuthis et Lotigo, par conséquent tous ceux chez lesquels j'ai trouvé le bras ventral gauche hectocotylisé, fixent les masses sperraatiques sur la face interne de la membrane buccale des femelles, laquelle est organisée spécialement dans ce but, tandis que, chez les autres Décapodes, je n'ai jamais trouvé le sperme fixé en cet endroit, mais en di- vers points du manteau ou des organes intérieurs, chez V Ommatostrenhes par exemple, bien en arrière dans la cavité du manteau, vers la partie médiane du dos (i). » » Je montre enfin, dans mon Mémoire, comment l'application de ces corps spermatiqiies, sur des points si extraordinaires, se fait en réalité, chez les familles des Sépiens et des Loligiens, au moyen de figures repré- sentant des types des principaux groupes des Sépias. L'une de ces fi- gures représenle la partie buccale de la Sepia hieredda, espèce très-voisine de la Sepia offtcinalis, et qui peut passer pour un type des Sépias à test assez fortement développé, et se terminant en arrière en forme de rostre; une autre, la partie correspondante de la Sepia inermis, qui, comme con- traste, fournit un bon type des Sépias à test plus faiblement développé et sans prolongement en arrière. Enfin la Sepioteiithis sepioiclea est le repré- sentant du grand groupe des Loligiens. Chez tous ces Céphalopodes, les masses spermaliques sont, dans leurs sacs cylindriques, toujours fixées à la face interne de la membrane buccale; j'ai trouvé cette disposition chez beaucoup d'espèces de ces trois genres, seulement avec de légères modifi- cations suivant les différentes espèces et les différents individus de la même espèce. » Bien que ces caractères aient une très-grande importance pour la détermination du sexe et de l'âge des Céphalopodes, on ne s'en fait pas généralement une idée bien claire. On a même nié, dans ces dernières années, que les Sépias mâles, observées dans les aquarium, etissent des bras hectocotylisés, quoiqu'il soit si facile de constater cette conformation d'un des bras chez tout individu mâle : il n'y a rien d'étonnant, dès lors, (i) Mémoire de l'Académie royale danoise des Sciences, 5° série, vol. IV, p. 2i3, avec deux planches. (Trad. dans \es Archives de fViegmann, Erichson et Froschel pour 1857, p. III, avec deux planches.) n.R.,i87D, 3= Semeîirf. (T. LXXXI, N" 14.) 74 ( 570 ) qu'on ait attendu si longtemps pour reconnaître le caractère correspondant sur la membrane buccale des femelles, bien qu'il existe aujourd'hui des Sépias dans plusieurs aquarium, » Aux figures dont je viens de parler, j'ai encore ajouté la représentation des parties buccales de la femelle de la Sepia luberculala du Cap, parce qu'elle présentait cette singularité que le mâle avait fixé toute la masse des spermatophores sur la face externe de la membrane buccale, chose que je n'ai vue chez aucune autre Sépia, bien que j'aie quelquefois observé que quelques spermatophores s'étaient séparés des autres et fixés sur la face externe, voire même près de la base des bras. Jusqu'à quel point cette disposition est-elle tout à fait accidentelle chez la 5. luberculata? C'est ce que je ne saurais décider, car je n'ai examiné qu'un individu. Eu tous cas, l'observation dont il s'agit n'est pas sans intérêt relativement à l'Hemisepius. On voit en effet que, si, chez cette espèce, les sperma- tophores sont fixés sur la partie de la lèvre qui remplit ordinairement ce rôle chez les Sépias et les Loligiens, il s'en trouve cependant sur le bord de la lèvre et même quelques-uns sur sa hce externe. » Ce qui précède suffira, je pense, pour élablir que, dans l'état actuel de nos connaissances, notre exemplaire de V Hetnisepius, quoique petit, ne doit pas être regardé comme un individu jeune et non développé, mais comme un adulte. » Pour faciliter la comparaison des caractères de VHemisepiiis et des Sépias, les deux planches qui accompagnent ce Mémoire renferment plu- sieurs détails inconnus jusqu'ici. On verra, par exemple, que, chez l'es- pèce qui me semble être la Sepia luberculala Lmk, il y a huit rangées de cupules à l'extrémité des huit bras, au lieu de quatre ou de deux; qu'une espèce nouvelle du Japon, Sep. andreana, a les bras de la seconde paire prolongés d'une manière extraordinaire , sans doute pour remplir quelque fonction particulière, et qu'il y a même des Sépias qui ont les lobes de leur membrane buccale pourvus de cupules, comme la plus grande partie des Loligiens, par exemple la Sepia aculeala V. Hass. » M. P. Gervais fait hommage à l'Académie, au nom de M. Van Beneden et au sien, de la treizième livraison de YOslt'oqrapliie des Cétacés. Celte li- vraison est principalement consacrée à la description des Zyphioïdes fossiles appartenant aux genres Dioplodon, Chonezyphius, etc., ainsi qu'à celle des Squalodons, groupe singulier dont il n'existe plus aucun représentant. » (57. ) MÉMOIRES LUS. PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Résultais obtenus dans les essais d'applications indus- trielles de la chaleur solaire. Noie de M. A. Mouchot. (Commissaires : MM. Dumas, Faye, Bertrand, Mangou, (h; Lesseps.) « J'ai riioniieiir de soumettre à l'Académie la suite de mes essais d'ap- plications industrielles de la chaleur solaire, en vue des contrées qui com- portent l'emploi de cette source naturelle de travail. » Le récepteur ou générateur solaire, que j'étudie depuis quinze ans, se compose, actuellement-connue au début, de trois pièces distinctes : un mi- roir métallique à foyer linéaire ; une chaudière noircie, dont l'axe coïncide avec ce foyer ; une enveloppe de verre, laissant arriver les rayons de soleil jusqu'à la chaudière, mais s'opposant à leur sortie dès que celle-ci les a transforiiiés en rayons obscurs. J'ai pu m'assurer que le rapport de la cha- leur utilisée à l'étendue de la surface d'insolation normale croît avec cette étendue, ou, en d'autres termes, que le rendement d'un grand générateur est meilleur que celui d'un petit. M Quelles qu'en soient les dimensions, mes appareUs ont tous la même forme et ne diffèrent les uns des autres, suivant leur destination, que par la disposition de la chaudière. Les petits s'orientent facilement et n'exigent presque pas de surveillance. Quant aux autres, il me suffira, pour en don- ner une idée, de décrire le grand générateur qu'une subvention du Conseil général d'Indre-et-Loire m'a permis d'installer à Tours, depuis trois ans. » Le miroir a la forme d'un tronc de cône à bases parallèles, ou, si l'on veut, d'un abat-jour tournant son ouverture vers le Soleil. La génératrice de ce tronc de cône fait avec l'axe un angle de 45 degrés ; c'est, comme l'a prouvé Dupuis au siècle dernier, la meilleure forme qu'on puisse assigner à ces sortes de miroirs, parce que les rayons incidents parallèles à l'axe se réfléchissent alors normalement à cet axe, et donnent un foyer d'intensité maximum pour une même ouverture du miroir. La paroi réfléchissante se compose de douze secteurs, en plaqué d'argent, supportés par un châssis de fer dans lequel ils glissent à coulisse. Celte disposition permet d'enlever chaque secteur pour le nettoyer et, par suite, de substituer au plaqué d'ar- gent le laiton poli qui produit le même effet. Le diamètre d'ouverture du miroir est de a"", 60 : celui du fond est de i mètre, d'où il suit que la sur- face d'insolation normale de l'appareil est de 4 mètres carrés. » Le fond du miroir est un disque de fonte, ajouté pour diminuer l'effort 74- ^ 572 ) du vent. Au centre de ce disque, s'élève la chaudière, dont la hauteur est celle du niiroh". Elle est en cuivre, noircie extérieurement, et se compose de deux enveloppes concentriques, en forme de cloche, reliées à leur base par une bride de fer. La plus grande enveloppe a 80 centimètres de haut, la plus petite, 5o centimètres; leurs diamètres respectifs sont de 28 et 22 centimètres. L'eau d'alimentation se loge entre ces deux enveloppes, de manière à former un cylindre annulaire de 3 centimètres d'épaisseur. Le volume du liquide ne doit guère excéder 20 litres, afin de laisser 10 litres environ pour la chambre de vapeur. L'enveloppe interne reste vide : elle est terminée par un tube de cuivre, qui s'ouvre d'un côté dans la chambre de vapeur, et communique de l'autre, par un tuyau flexible, soit avec le moteur, soit avec le fourneau d'un alambic. Un second tuyau flexible, par- tant du pied de la chaudière, sert à son alimentation. En6n, sur la conduite de vapeur, sont fixés les appareils de sûreté. » Quant à l'enveloppe de verre, c'est une cloche de 85 centimètres de haut sur /jo centimètres de diamètre et 5 millimètres d'épaisseur. Elle laisse donc un intervalle constant de 5 centimètres, entre ses parois et celles de la chaudière, et n'est adhérente que par son pied au fond du miroir. » Ainsi disposé, le générateur doit tourner de i5 degrés par heure, autour d'un arbre parallèle à l'axe du monde, et s'incliner graduellement sur cet arbre, eu égard à la déclinaison du Soleil. » Pour atteindre ce double but, l'appareil s'appuie par des tourillons sur un arbre perpendiculaire à leur axe, et cet arbre forme, du nord au sud, avec l'horizon, un angle égal à la latitude du lieu. Delà résultent deux mouvements, qui permettent au générateur de suivre le cours du Soleil, puisque, par une demi-révolution de l'arbre, il tourne du levant au cou- chant, tandis qu'une rotation annuelle de /|6degrés au plus sur ses tourillons l'amène en regard du Soleil, quelle que soit la position apparente de ce dernier. Ces deux mouvements s'effectuent chacun au moyen d'un engre- nage à vis sans fin et n'exigent qu'un coup de manivelle, le premier de demi-heure en demi-heure, le second tous les huit jours. Le mouvement d'orient en occident peut même, sans trop de dépense, devenir automatique. » Cet appareil n'a fonctionné, je le répète, qu'au soleil de Tours. Voici quelques-uns des résultats précis qu'il a fournis à diverses é|)oques : » Le 8 mai, par un beau temps ordinaire, 20 litres d'eau à 20 degrés, introduits dans la cliaudicrc à 8''3o"' du matin, ont mis, après purge d'air, quarante minutes pour produire de la vapeur à 2 atuiosphùres, c'cst-ii-dire à 121 degrés. Cette vapeur s'est ensuite élevée rapidement à la pression de 5 atmosi>lières, limite qu'il eût été dangereux de franchir, mal- gré la régularité de chauffe, les parois de la ejiaudière n'ayant que 3 millimètres d'épaisseur ( 573 ) et l'effoil total siippoiti; par ces parois étant alors de 4o ooo kilogrammes. Vers le milieu du jour, avec i5 litres d'eau dans la chaudière, la vapeur à loo degrés s'élevait en moins de quinze minutes à la pression de 5 atmosphères, ou, en d'autres termes, à la température de i53 degrés. » Le 22 juillet, vers i heure de l'après-midi, par une chaleur exceptionnelle, l'appa- reil a vaporisé 5 litres d'eau j)ar heure, ce qui répond à un débit de vapeur de i4o litres par minute. » Faute d'un moteur approprié à l'appareil, je me suis d'abord servi d'une grande machine de démonstration, sans détente ni condenseur, dont le corps de pompe était d'mi tiers de litre. Cette machine battait, par un beau temps, 8o coups à la minute, sous pression constante d'tme atmo- sphère effective; elle m.archait encore par un soleil légèrement voilé. Tout récemment je l'ai remplacée par une petite machine rotative Berliens; celle-ci fonctionnait à merveille et faisait marcher à grande vitesse une petite pompe élévaloire, qui s'est trouvée trop faible pour le générateur et s'est disloquée. » Enfin il m'a suffi de faire arriver la vapeur de l'appareil dans un fourneau surmonté d'un alambic, pour distiller 5 litres de vin dans un quart d'heure. Celte même vapeur cuisait rapidement et en abondance les légumes, la nourritiue du bétail, etc. » Des résultats qui précèdent, on peut conclure que l'appareil utilise, en moyenne, dans nos régions, de 8 à lo calories par minute et par mètre carré. Ce n'est là toutefois qu'une approximation, parce que, l'intensité de la chaleur réfléchie allant constamment en croissant de la base au sommet de la chaudière, la température de celle-ci n'est pas luiiforme. Encore est-il bon d'ajouter que les lames de plaqué n'ayant qu'un quart de millimètre d'épaisseur n'envoient à la chaudière, à cause de leurs boursouflines, qu'une trop faible partie de la chaleur incidente (i). M Je crois inutile d'insister ici sur l'importance d'applications qui, pour n'être chez nous qu'un objet de curiosité, n'en intéressent pas moins l'ave- nir descontrées où le ciel reste longtemps pur et dont le soleil est la plus précieuse ressource. Aussi bien, à en juger par les encoiu-agements qui m'ar- rivent, même de points très-éloignés, cette importance est vivement sentie (i) J'ai remarqué que les plus forts coups de vent ne parvenaient pas à ébranler le mi- rnir; qu'ils n'avaient aucune influence sur l'intensité de la chaleur utilisée et que cette in- tensité ne différait guère, entre 7 et 8 heures du matin, de ce qu'elle était à midi. J'ai pu constater, en outre, que le verre échauffé par le rayonnement de la chaudière ne courait aucun risque d'être brisé par une averse glacée, et qu'il était même à l'épreuve du grésil; mais la belle découverte de M. de Labastie rend cette dernière remarque superflue, puis- qu'elle est de nature à dissiper toute inquiétude sur la solidité de l'enceinte vitrée. ( 574 ) de tous ceux qui vivent sous un climat brûlant. Pour moi, je ne puis que remercier l'Académie de la publicité qu'elle a bien voulu donner à mes essais. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. PHYSlQUii. — Sur les propriétés mécaniques de différentes vapeurs à saturation dans le vide; Mémoire de ?I. Ch. Antoine. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Regnaulf, Jamin, Desains.) « Dans un Mémoire présenté à l'Académie le i5 février 1875, j'ai montré que, pour la vapeur d'eau saturée dans le vide, on a, entre le volume V en litres, la température t en degrés centigrades et la tension p en atmo- sphères, les relations approchées /jV'-' = 3538, /;V = i35s/<~^~55, d'où l'on déduit, par l'élimination successive de V et de /;, les relations (i) F = [A(^ + B)J^-* et W v=c(i£^)', A, B, C étant des coefficients dont les valeurs sont données dans ce Mé- moire, et F étant la tension de la vapeur eu centimètres de mercure. » Je viens compléter ce travail en démontrant que des formules géné- rales, telles que (i) et (2), peuvent aussi représenter les tensions et les vo- lumes des vapeurs autres que la vapeur d'eau ; A, B, C sont des coefficients particuliers pour chacune de ces vapeurs. » Lorsque j'aurai montré que ces lois s'appliquent d'une manière assez approchée aux vapeurs dont M. Regnault a expérimenté les tensions {Mémoires de r Académie, f. XXVI), on pourra en tirer la présomption qu'elles doivent s'appliquer également aux autres vapeurs saturées, et pour toutes les vapeurs on aura encore les relations approchées pV'-' = une constante D, p\ — E\/i -Pb^ les coefficients D et E ayant pour valeurs a _ ('oox A XC)''' „ A*^xCx(ioo)» iJ r-. > ti = ■ ^ :- . n 70 jb ( 575 ) THICRMOCHIMIE. — Quantités de chaleur différentes produites par le mélange de r huile d'olive avec l'acide sulfurique concentré, suivant que Cébullilion de l'acide est plus ou moins récente. Note de M. E.-J. Maumené. (Commissaires : MM. Balard, Ch. Sainte-Claire Deville, Cahours.) a L'acide sulfurique produit, avec certains corps, sinon avec tous, un déga- gement de chaleur plus grand lorsqu'il vient d'être soumis à la température de son ébuliition, 326 degrés, que lorsqu'il est refroidi depuis plusieurs semaines. lien est vraisemblablement de même de beaucoup d'autres corps doués, comme l'acide sulfurique, de la propriété de bouillir à une haute température sans éprouver aucune modification chimique proprement dite. Ces corps subissent, comme l'acide, une légère altération de structure mo- léculaire, dont le signe est un changement du nombre des calories produites par leurs actions chimiques. » J'ai observé ce fait en analysant récemment des huiles par le procédé que j'ai imaginé en iSSa {Comptes rendus, t. XXXV, p. 572) : 5o grammes d'huile d'olive, mêlés avec 10 centimètres cubes d'acide bouilli^ produisent une élévation de température de 42 degrés. » Jamais je n'avais employé d'acide pur. Ces jours derniers, l'emploi d'un échantillon de cet acide, conservé depuis au moins deux mois, m'a donné 34°, 5 au lieu de 42 degrés. L'huile d'olive était d'origine certaine; porté d'abord à attribuer cette différence aux impuretés de l'acide ordinaire, j'ajoutai | centimètre cube d'acide azotique pur à 5o centimètres cubes environ d'acide, et, malgré cette addition, l'élévation de température de 34°, 5 se reproduisit. L'acide employé présentait bien la densité i,845. » La pensée d'attribuer la différence à une modification de structure de l'acide 6ou(7/i me vint alors, et fut confirmée par l'expérience. L'acide pur soumis à l'ébuliition, et ayant laissé distiller quelques centimètres cubes, fut essayé immédiatement; il produisit, toujours avec la même huile, l'élé- vation de tem|)érature de 44 degrés au lieu de 34,5. Vingt-quatre heures plus tard, le résultat fut le même. * » Ainsi le chauffage, vers 3-26 degrés, donne à l'acide sulfurique une structure différente de celle qu'il possède quand il est resté plusie(irs se- maines aux températures ordinaires. Cette modification ne paraît pas pou- voir être révélée par les propriétés physiques. L'acide, sous ses deux formes, ne possède pas trace de pouvoir rotatoire (sous l'épaisseur de 220 millimètres). ( 57G ) » Les actions chimiques accusent seules cette différence de structure. L'huile d'olive n'est pas unique sous ce rappoit. Les antres huiles présen- tent des résultats analogues. » L'eau elle-même me paraît, au inoins jusqu'ici, donner lien à des diffé- rences du même genre; 5o centimètres cubes d'eau ordinaire, mêlés avec lo centimètres cubes d'acide, donnent une élévation de température de 35 à 36 degrés avec l'acide récemment chauffé, de 33 seulement avec l'acide ancien. Je m'occupe d'ailleurs de constater plus sûrement ce fait. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur l'existence de corpuscules ferrugineux et magnétiques dans les poussières atmosphériques. Note de M. G. Tissandier. (Extrait.) (Commissaires: MM. Daubrée, Des Cloizeaux, Mangon). « Je recueille les poussières atmosphériques au moyen de quatre mé- thodes différentes. 1° J'expose à l'air libre, à une certaine hauteur au-dessus du sol, une surface liorizontale de I mètre carré, en papier ou en porcelaine, pendant plusieurs jours : je rassemble avec un pinceau les poussières qui s'y trouvent déposées. Par un temps calme, et au mi- lieu de prairies éloignées de toute habitation, j'ai toujours obtenu de o^'jOio à o5''.o5o de sédiment aérien en vingt-quatre heures. 3° A l'aide d'un compteur à gaz, disposé pour opérer une aspiration constante et automa- tique, je fais passeï bulle à bulle un volume de lo mètres cubes d'air dans un flacon conte- nant de l'eau chimiquement pure. .T'évapore le liquide dans le vide, au-dessus d'acide sulfurique. Dans l'air le plus pur, le résidu a toujours été très-appréciable. 3° Je sépare des eaux météoriques, pluie ou neige, les sédiments dont elles sont chargées, en évaporant ou en filtrant un volume de plusieurs litres de celles-ci. A la campagne, loin des centres habités, ces sédiments sont considérables. Les pluies recueillies notamment à Sainle-Marie-du-Mont (Manche), le i", le lo et le 12 juin 187.5, m'ont successivement donné des résidus secs de os',0751, o5\023i, o6%o23a pour i litre. 4° Je prélève la poussière accumulée par le vent, dans certaines parties inhabitées des monuments élevés. Les poussières aériennes recueillies par l'une ou l'autre de ces méthodes sont placées sur une feuille de papier glacé ; j'y promène un aimant dans tous les sens et i» plusieurs reprises. Un grand nombre de corpuscules adhèrent à l'aimant. A l'aide d'un pinceau, je les fais tomber sur une autre feuille de papier, puis, en m'aidant d'une loupe, j'approche (le ces poussières un second aimant, et j'en vois un certain nombre qui s'y précipitent violem- ment, tandis que celles qui n'avaient été retenues que par l'adhérence due à leur ténuité restent sur le papier. Je réunis les premières sur le porle-objet du microscope, pour les examiner sous un grossissement de 5oo diamètres. » Les parcelles aériennes atlirables à l'aimant sont de nature très- ( 577 ) différentes et peuvent se diviser ainsi : a fragments grisâtres, amorphes, de ^ à jîjj de millimètre ; b particules noires et opaques mamelonnées beau- coup plus petites, de -—j; à ^^-j de millimètre; c particules fibreuses de même grandeur; d corpuscules noirs et opaques parfaitement sphériques, de -j-|ô ^ Tuo ^^ millimètre de diamètre environ ; e corpuscules sphériques semblables, munis d'un petit goulot. #4% * é Corpuscules alliiés pai' l'aimant, recueillis dans le sédiment de la neige du lîiont Blanc, à 2710"' d'altitude (juillet iS^'i). 5oo D. Cor|iuscules attirés par l'aimant, recueillis dans le sédiment de la pluie tombée h Sainte-Marie- du-SIont (Manche) le il juin 187.^. 5oo D. A ^ é ^ Corpuscules attirés par l'aimant, recueillis dans la poussière déposée sur une surface de i™ carré, à St-Mandé (1'='' mai 1871). 5oo D. Globules sphériques d'oxyde de 1er magné- tique, obtenus en recueillant les parcelles de 1er incandescentes d'un briquet h pierre. 25oD. Corpuscules attirés par l'aimant, recueillis dans la poussière apportée par le vent dans une des tours de Notre-Dame fermée aux visiteurs, joo D. @ A iqi A ^ Globules d'oxyde de fer magnétique, obtenus en faisant brûler de la fine limaille de fer dans une ilammc d'hydrogène 5oo D. M Ces corpuscules attirables à l'aimant sont essentiellement formés de fer; mais leur faible poids ne m'a pas permis d'y rechercher le nickel ni le cobalt, ni d'en faire l'analyse complète. Je les ai rencontrés dans tontes les poussières atmosphériques que j'ai examinées : dans le sédiment de la neige des Alpes prélevée par mon frère, M. Albert Tissandier, lors de son ascension du mont Blanc en 1874, au col des Fours, à 2710 mètres d'alti- tude ; dans les sédiments provenant de pluies recueillies pendant plusieurs mois à l'observatoire météorologique de M. Hervé Mangon, àSainte-Marie- du-Mont (Manche), au milieu de vastes herbages et non loin du voisinage de la mer; dans plus de quarante échantillons de poussières aériennes recueillis, depuis 1871 jusqu'à ce jour, dans des localités différentes et dans C.R., 1875, 2" Semestre. (T. LXXXl, N» l'i.) "J^ ( 578 ) des monuments élevés. Les figures précédentes reproduisent l'aspect le plus caractéristique de quelques-uns de ces corpuscules, dont j'ai fait un grand nombre de préparations microscopiques. » Pour rechercher l'origine de ces corpuscules, j'ai procédé à l'examen méthodique de parcelles ferrugineuses magnétiques de source terrestre. » Voici les principales substances que j'ai passées en revue au micro- scope : » 1° Minerai de fer magnétique pulvérisé. Il offre l'aspect de grains à cassures planes, tout à fait différents des globules aériens. » 2° Minerais de fer pulvérisés de provenances diverses : fer oligiste, sesquioxyde de fer, etc. Ils ne donnent aucune parcelle attirabic à l'aimant. » 3° Oxyde des battitures de fer pulvérisé. 11 offre l'aspect de fragments amorphes à cas- sures planes. » 4° Rouille provenant de fer oxydé, soit à l'air libre, soit dans l'eau de mer, soit dans l'eau douce. Dans tous les cas, la roudle renferme des particules plus ou moins abondantes, attirées par l'aimant. Ces particules ressemblent aux corpuscules précédemment mentionnés en <7, mais elles sont amorphes, grisâtres, et ne présentent jamais une forme fibreuse, mame- lonnée ou sphérique, caractéristique des groupes i, c, d, e. » Ces observations m'ont conduit à conclure, a priori, comme je le sup- posais, que les corpuscules aériens, mamelonnés ou globulaires, n'ont pas une provenance terrestre, et qu'ils sont constitués par de l'oxyde de fer magnétique d'origine cosmique. )) Pour expliquer leur présence dans l'atmosphère, j'ai recours au phé- nomène des météorites et des étoiles filantes : je suppose que ces masses mé- talliques, se brisant en fragments, font jaillir autour d'elles des parcelles incandescentes de fer métallique, dont les plus petits débris, entraînés par les courants atmosphériques, tombent à la surface entière du globe, sous forme d'oxyde de fer magnétique, plus ou moins complètement fondu. La traînée lumineuse des étoiles filantes serait due à la combustion de ces innombrables particules, offrant l'aspect des étincelles de feu qui jaillis- sent d'un ruban de fer quand il brûle dans l'oxygène, » Pour confirmer cette hypothèse, j'ai fait tomber, à travers une flamme d'hydrogène, de la limaille de fer extrêmement fine; dans ces circon- stances, elle brûle avec éclat. J'ai reçu sur une plaque de porcelaine la limaille ainsi brûlée, et, l'examinant au microscope, je l'ai trouvée formée (le globules parfaitement sphériques, de sphères munies de petits goulots, de globules allongés à la façon des larmes bataviques, ou de masses mame- lonnées et fibreuses, incomplètement fondues. J'ai recueilli sur un porte- objet la poussière tombant d'un briquet à pierre, oii je faisais étinceler le ( 579) fer, et j'y ai retrouvé au microscope des globules de même nature. Enfin, en brûlant un gros fil de fer dans l'oxygène, j'ai constaté que les globules d'oxyde de fer magnétique formes étaient bien plus nombreux et bien plus petits qu'on ne le croit communément. En outre de ceux que l'on voit à l'œil nu, il en existe d'autres, tombés au sein de l'eau placée au fond du vase, et qui ne peuvent être reconnus qu'à l'aide d'un fort gros- sissement. Ils sont sphériques pour la plupart, et dans le nombre il en existe dont le diamètre n'excède pas -^ de millimètre. » J'ajouterai, en terminant, que les corpuscules sphériques dont j'ai re- connu la présence dans l'air ont un diamètre qui excède rarement ^l^ de millimètre. » MÉTÉOROLOGIE. — De la formation des nuages. Note de M. A. Hureau DE Villeneuve, présentée par M. Ch. Sainte-Claire Deville. (Commissaires : MM. Faye, Ch. Sainte-Claire Deville et H. Mangon.) « Dans leurs diverses ascensions aérostatiques, Crocé-Spinelli et Sivel relevaient avec le plus grand soin un graphique figurant le plan et l'élé- vation de leur voyage, avec les indications météorologiques les plus com- plètes. » Or, de leurs observations résultent les deux lois ci-après, que j'ai vé- rifiées depuis sur un grand nombre de narrations d'ascensions, conservées dans les archives de la Société de Navigation aérienne : » i" Quand le ciel est couvert de nimbus ou de cumulus, toujours on rencontre dans l'air des vents marchant, soit en sens contraire, soit en se croisant sous des angles variables, soit à peu près dans le même sens, mais avec des vitesses très-différentes, et ces vents ont des températures et des degrés de saturation différents. » 2° Lorsque le ciel est sans nuages ou ne nous montre que des cirrhus, on trouve dans toute son altitude un vent marchant dans le même sens ou des vents ayant sensiblement la même température et le même degré de saturation. » La superposition des vents et leurs effets ont pu être observés au pic de Ténériffe, par le capitaine Basil Hall, puisqu'il a vu en ce point l'alizé soufflant toute l'année au pied de la montagne, tandis que, séparé par une nappe de nuages, le contre-alizé soufflait au sommet ; mais rien de semblable n'avait été encore trouvé dans nos climats. 75.. ( 58o ) » Lorsque l'atmosphère est chargée de nuages, l'aéronaiite peut donc maintenant prédire, avant son départ, qu'il trouvera au-dessus de la couche des nimbus et des cumulus lui vent d'une direction et d'une température différentes de celle du vent qui souffle à terre. Son attention doit alors se porter sur les interstices de cumulus, et si, par ces interstices, il arrive à découvrir des cirrhus, il peut savoir la direction du vent qu'il trouvera dans les couclies supérieures. » Lorsqu'au contraire l'atmosphère est pure ou contient seulement des cirrhus, l'aéronaute doit croire qu'il a beaucoup de chances de trouver le même vent dans toute l'altitude qu'il peut parcourir, car la région des cir- rhus n'est pas encore accessible aux aéronautes. » Voyons quelles lumières les observations des deux intrépides explora- teurs peuvent jeter sur la formation des nuages. » Il est un fait que la Météorologie n'explique pas encore nettement : » On sait qu'en passant au-dessus de la mer les courants d'air se chargent d'humidité; on sait qu'en passant au-rlessus des terres ils se dessèchent; mais on ne sait pas dans quelles conditions l'humidité contenue dans l'air cesse d'y rester dissoute pour se condenser en gouttelettes mal nommées vésiculaires. 1) On ne sait pas davantage pourquoi ces gouttelettes, infiniment plus petites, mais dont la densité est plus grande que celle de l'atmosphère, res- tent suspendues en l'air pendant un temps fort prolongé. On a bien dit que la résistance de l'air diminuait la rapidité de leur chute, mais il résulterait qu'un nuage doit tôt ou tard tomber sur la Terre, et c'est le contraire qui est évident. Il me semble qu'on peut maintenant donner l'explication de ces faits. » Quand deux courants d'air se croisent en passant l'un sur l'autre, l'un des deux est presque toujours plus chaud ou plus sec que l'autre. Le cou- rant chaud se condense par son contact avec le courant froid. Sa vapeur invisible passe à l'état visible de gouttelettes et commence à tomber avec lenteur. Alors de deux choses l'une : ou le courant d'air inférieur est éloi- gné de son point de saturation, et dans ce cas les gouttelettes se redissolvent pour repasser à l'état invisible, ou le courant inférieur est prés de son point de saturation; dans ce cas, les gouttelettes ne peuvent se dissoudre et tombent à terre à l'état de pluie; c'est en raison de ce fait que l'hygro- mètre qui nous donne la quantité d'humidité des couches inférieures peut nous renseigner sur la probabilité de la pluie, puisque c'est l'état hygro- métrique qui décide de la redissolution des gouttelettes vésiculaires. ( 5«. ) » Un nuage n'est donc pas une entité constante : c'est im corps sans cesse en voie de transformation, se produisant par le haut, se détruisant par la partie inférieure. M De ce qui précède il résulte que l'épaisseur et la forme des nuages sont fonction de deux causes : » 1° La différence entre les len)])ératures et 1rs degrés (\r s;i!nr.iiioii dos (ieux nuapcs snjii-rposés; » 2° La vitesse relative de l'un sur l'autre. M II peut arriver, mais rarement, que deux courants marchant en sens différent ne produisent pas de nuages par leur frottement, c'est lorsqu'ils sont également éloignés du point de saturation. » J'ai observé ce fait sur des vents du nord, soufflant sur des vents d'est, jamais sur des vents chauds soufflant contre des vents froids. » J'ai supposé, dans ce qui précède, que deux courants d'air seulement étaient superposés dans toute l'altitude de l'atmosphère; mais il est loin d'en être ainsi. Plusieurs aéronautes ont observé jusqu'à quatre courants superposés soufflant en sens différents. Cette condition est extrêmement favorable pour la formation de la pluie. » En effet, si l'air contenant de la vapeur invisible, est très-diathermane, l'air contenant de la vapeur condensée cesse de l'être. Dans ce cas, les nuages supérieurs forment un écran en face du Soleil et préservent ainsi les nuages inférieurs de l'évaporation. » VITICULTURE. — Les Phylloxéras sexués et l' œuf d'hiver . Lettre de M. Balbiani, délégué de l'Académie, à M. Dumas. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) n Villegouge, près Libourne, le aS septembre 1875. » Il y a peu de jours, je me trouvais à Cognac avec M. Max. Cornu, lorsque j'appris par lui l'importante découverte qui venait d'être faite par M. Boiteau, de Villegouge (Gironde), du lieu de ponte du Phylloxéra ailé. M. Boiteau a eu, en effet, l'heureuse chance de constater un fait qui jus- qu'alors s'était absolument dérobé aux recherches des observateurs les plus attentifs. Il a vu l'insecte ailé pondant à la face inférieure des feuilles de la vigne et déposant ses œufs soit dans l'angle ou le long des nervures, soit dans le duvet abondant qui revêt cette même face (i). (i) Les observations de M. Boiteau ont été publiées d'abord dans le journal CIntérét public, de Libourne, numéros des ->., 9 et 16 septembre 1875. ( 582 ) » Nous résolûmes aussitôt, M. Cornu et moi, de chercher à vérifier dans les vignobles de Cognac le fait annoncé par M. Boiteau. Nous trouvâmes effectivement des feuilles portant à leur face inférieure des insectes ailés et des œufs; mais, à la différence de M. Boiteau, qui dit avoir rencontré ces insectes et ces oeufs en grande quantité et sur une forte proportion des feuilles examinées, nous ne réussîmes, après des recherches multipliées et de longues heures passées dans les vignobles, qu'à récolter un fort petit nombre de feuilles portant quelques rares œufs et, de temps en temps, un ou deux Phylloxéras ailés. J'avais été moins heureux encore, l'année dernière, à MontpelUer ; car si j'avais pu déjà aloi's constater la présence de l'insecte à la surface des feuilles, je n'y avais aperçu aucun de ses œufs. Pourtant à cette époque, comme dans mes recherches avec M. Max. Cornu, j'avais soigneusement exploré les alentours des points d'attaque, ainsi que le recommande M. Boiteau. La différence de ces résultats tient évidemment à des circonstances toutes locales qui modifient dans de larges limites le nombre des Phylloxéras des racines qui, dans un temps donné, se trans- forment en ailés. On conçoit qu'il doit exister sous ce rapport de nom- breuses variations d'un vignoble à l'autre, et que les transformations et, par suite, les quantités de Phylloxéras pondant sur les feuilles devront être sur- tout abondantes dans ceux qui se font remarquer par le grand développe- ment des radicelles et, par conséquent, des renflements, par la position superficielle de ceux-ci, un sol peu profond et fréquemment remué, toutes conditions éminemment favorables aux transformations dont nous parlons et sur lesquelles M. Max. Cornu a autrefois insisté d'une manière spé- ciale (i). » Mais les feuilles ne sont pas la seule partie du cep que le Phylloxéra ailé choisit pour le dépôt de ses œufs. Dans des observations subséquentes, M. Boiteau s'est assuré que de nombreux individus s'introduisent sous les couches corticales, en voie d'exfoliation, des branches et du pied du cep, et, sous cet abri, plus protecteur encore que le dessous des feuilles, déposent des œufs en grande quantité. Ces faits, dont j'ai pu vérifier bientôt après la parfaite exactitude sur les lieux mêmes où M. Boiteau a fait ses intéres- santes observations, justifient presque complètement les prévisions que (i) .Tai pu me convaincre en effet, quelques jours plus tard, que, dans les vignes de M. Boiteau, ainsi que dans plusieurs autres des environs de Libourne, ces conditions étaient réunies à un haut ilegré, ce qui explique la production abondante et prolongée des Phyl- loxéras ailés et de leurs œufs constatée par cet observateur. On trouve encore actuellement, dans ces vignes, un grand nombre de renflements radiceliaires chargés de nymphes. ( 583 ) j'avais fondées l'année dernière, d'après mes expériences faites sur des indi- vidus captifs, touchant les habitudes du Phylloxéra en pleine liberté. » Malgré le petit nombre d'œufs que, dans mes recherches avec M. Cornu, j'avais pu réunir dans les vignobles de Cognac, ils m'ont cependant permis de faire plusieurs observations intéressantes et de compléter sur plus d'un point mes études commencées l'an dernier à Montpellier. Dans ces études, je m'étais principalement attaché à l'observation, jusque-là fort négligée, du Phylloxéra ailé et des faits par lesquels cette forme ailée et aérienne nous ramène au Phylloxéra aptère et souterrain, point de départ des colo- nies nouvelles, dont la présence dans les vignobles jusque-là indemnes se révèle par ces points d'ajtaque isolés, malheureusement trop bien connus de nos viticulteurs. J'avais été ainsi amené à reconnaître que le Phylloxéra ailé donnait naissance à une génération toute spéciale de petits insectes ap- tères, lesquels, bien qu'incapables d'exercer par eux-mêmes aucune action nuisible, puisqu'ils sont dépourvus d'organes digestifs, n'en remplissent pas moins un rôle infiniment redoutable, en donnant à l'espèce une vitalité sans cesse renaissante et en perpétuant ainsi la présence de l'ennemi dans nos vignobles. » J'ai montré que cette génération nouvelle se composait d'individus mâles et femelles, presque identiques à ceux de la génération correspon- dante du Phylloxéra du chêne, où j'avais pu en faire une étude complète. Chez le Phylloxéra de la vigne, j'avais dû au contraire, pour des raisons que j'ai fait précédemment connaître, laisser d'importantes lacunes dans mes observations de cette génération sexuée. Ainsi je n'avais pu étudier que d'une manière très-imparfaite l'organisation du mâle; je n'avais vu ni l'ac- couplement ni la ponte de l'œuf unique que la femelle mûrit dans son inté- rieur et que j'ai désigné sous le nom d'œiif d'hiver, chez le Phylloxéra du chêne, parce qu'il est destiné à n'éclore que le printemps suivant. » Sur tous ces points j'ai pu, par mes études actuelles, compléter mes précédentes recherches. J'ai reconnu que le mâle du Phylloxéra de la vigne est un insecte privé de suçoir comme la femelle, et qu'il renferme, dès l'in- stant de l'éclosion, de nombreux filaments spermatiques mûrs dans sa double capsule spermifique. Ces petits mâles, si imparfaitement organisés pour la vie individuelle, ne vivent que pour la reproduction et s'y mon- trent d'une ardeur extrême. J'ai vu l'un d'eux, placé avec deux femelles sur le porte-objet du microscope, les féconder l'une et l'autre et sans prendre de repos, dans l'espace de quelques minutes. Je n'insiste pas sur ces traits d'organisation et de moeurs, qui présentent une identité presque ( 584) complète avec ce que j'ai observé et précédemment décrit chez le Phyl- loxéra quercûs. » Les faits les plus importants, au point de vue pratique, de rinsloire des Phylloxéras sexués sont, sans contredit, ceux qui sont relatifs à la ponte de l'œuf à l'époque de son éclosion et au sort du jeune qui en provient. Au- cun de ces faits n'avait pu être élucidé dans mes recherches de l'an dernier, et j'étais arrivé à cette conviction que leur solution ne pouvait être obte- nue par des expériences de laboratoire, mais que c'était en pleine cam- pagne et sur l'insecte absolument libre que les observations devaient être faites. Aussi j'acceptai avec empressement et reconnaissance la proposition que me fit tout récemment M, Boiteau de prendre son vignoble comme champ d'observation, en même temps que, pour faciliter mes études, il m'offrit libéralement l'hospitalité à Villegouge. Dans de semblables con- ditions, les recherches ne devenaient relativement plus qu'un jeu. Dès le lendemain de mon installation chez M. Boiteau, je découvris l'oeuf fécondé de la femelle sexuée et j'eus la bonne fortune de pouvoir le montrer le jour même à MM. Azam et Bâillon, membres de l'Association viticole de Li- bourne pour l'étude du Phylloxéra, qui s'occupent de cette question avec un zèle éclairé (i). » Par sa forme, sa couleur, sa fécondation par le mâle et probable- ment aussi par son mode de développement, comme je le dirai plus loin, ce corps constitue réellement luie quatrième sorte d'oeufs de ces singuliers insectes, les trois autres sortes étant l'œuf agame du Phylloxéra aptère des racines et les œufs également féconds sans accouplement du Phylloxéra ailé, ceux-ci différenciés eux-mêmes entre eux suivant le sexe de l'individu qui en provient. » L'œuf de la femelle sexuée est allongé, presque cylindrique, arrondi aux deux bouts, dont le postérieur, à peine plus volumineux que l'antérieur, porte un appendice en forme de queue, d'une structure particulière, qui sert à le fixer sur son support. Ses dimensions sont, en moyenne, de o™'",28 (le long sur o""", i3 de large. Par sa taille, il tient le milieu entre l'œuf mâle et l'œuf femelle du Phylloxéra ailé. Jaune comme les autres œufs de l'es- pèce, lorsqu'il est récemment pondu, il prend, dans les jours qui suivent la ponte, une teinte plus foncée, qui passe graduellement au vert olive, en même temps que de nombreuses petites taches plus obscures, arrondies, (i) Quelques jours plus tard, j'eus le plaisir de faire également voir cet œuf à M. le pro- fesseur Planchon, de Montpellier, dans une visite (ju'il fit à RI. Boiteau, à Villegouge. ( 585 ) apparaissent à sa surface et y déterminent un pointillé noir, qui, en se déta- chiint sur le fond vert, donne à l'oeuf un aspect assez élégant. Il est luisant, translucide, avec un dessin supeificiel en relief formant des mailles hexa- gonales, comme les œufs des individus ailés, tandis que ceux de l'insecte des racines sont ternes, opaques et lisses à leur surface. » Dès le lendemain de la ponte, commencent les modifications qui mar- quent le début du développement. Le blastoderme se forme à sa surface et le vitellus de nutrition se fragmente en masses hexagonales plus ou moins volumineuses. C'est quelque temps après que se montrent la coloration vert foncé et les petites taches noires dont il vient d'être parlé. L'ensemble de ces changemenis présente beaucoup d'analogie avec les premiers phénomènes du développement de l'œuf pondu chez les pucerons ordinaires; je les connaissais aussi déjà chez les Phylloxéras pour les avoir observés dans l'espèce du chêne. » Même sur les œufs les plus anciennement pondus, je n'ai pu constater aucune trace de l'embryon ; nous verrons tout à l'heure quelles consé- quences on peut tirer de ce fait. » Quant à l'endroit où est déposé cet œuf, c'est toujours sur le bois, ja- mais sur les feuilles, qu'on le rencontre, contrairement aux œufs de l'indi- vidu ailé, lesquels, d'après les observations de M. Boileau, rappelées plus haut, et confirmées par les miennes, sont pondus indifféremment sur les feuilles, les branches et le pied du cep (i). Lorsqu'on détache de la surface du bois de minces lamelles d'écorce en voie d'exfoliation, on trouve, soit à la face interne de ces lamelles, soit sur l'écorce restée en place, de petits corps allongés et luisants, tranchant à peine sur le fond brun de la surface corti- cale et, par conséquent, difficiles à apercevoir même à la loupe : ce sont nos œufs; très-souvent on reconnaît, à côté de chaque œuf, une petite masse brune informe : c'est le corps ratatiné el desséché de la femelle qui l'a pondu et qui est morte à côté de sa progéniture. Outre ces œufs, on (i) Je viens de m'assurer, avec M. Boiteau, que ces derniers œufs sont aussi déposes quelquefois sur les gros bourgeons latéraux des sarments. Nous avons eu notamment l'oc- casion de faire cette remarque sur un plant de Cabcrnet, dans une vigne ap|iartcnant à iM. Bâillon, propriétaire à Vérac. M. Baillou ayant bien voulu nous permettre de couper la branche à fruit (sarment de deux ans) de ce plant, nous l'emportâmes pour l'examiner plus à loisir. Sur une grande partie de sa longueur, elle était chargée de nombreux Phyl- loxéras ailés, les uns morts, les autres vivants, de leurs oeufs et de petits individus sexués sortis de ceux-ci. OEufs et insectes étaient mis à nu en enlevant les lambeaux à demi ex- foliés de la couche corticale superlicielle de la branche. Cil., ii37i, -r- Semcslre. (1. LXXX.I, N" li., 76 ( 586 ) trouve sur les écorces d'autres œufs plus nombreux, de couleur jaune, bien plus visibles que les précédents à cause de leur coloration claire, des em- bryons incomplètement éclos et encore immobiles ( i ), et de petits insectes agiles courant çà et là : tous ces corps constituent la progéniture du Phyl- loxéra ailé. » De l'absence sur les feuilles des œufs fécondés, tandis que les œufs des individus ailés y sont déposés en grand nombre, il faut donc conclure que les petits sexués qui éclosent de ces derniers ne pondent pas eux-mêmes à la surface des feuilles, mais descendent sur les branches et sur le pied du cep pour venir se mêler à leurs congénères issus des œufs directement dé- posés sous l'écorce. Les petits représentants de cette génération que nous voyons en ce moment courir sur les feuilles, le long des liges et des bran- ches, ne sont probablement que des individus émigrant des feuilles vers la partie inférieure du cep. Cette émigration a vraisemblablement pour but l'accouplement en commun, suivant les habitudes d'une foule d'insectes et d'autres animaux, que nous voyons, à l'époque de la reproduction, former des rassemblements composés d'un plus ou moins grand nombre d'individus des deux sexes. Les essaims formés à la fin de l'été par les in- dividus ailés du Phylloxéra du chêne à kermès, sur les branches de cet arbrisseau, où ils déposent leurs œufs, d'où naissent les sexués, lesquels s'accouplent et pondent eux-mêmes en groupes sur ces branches, nous en présentent un exemple manifeste dans une espèce très-voisine du Phyl- loxéra de la vigne. » C'est également sur cette analogie entre tous les insectes du même groupe, analogie corroborée d'ailleurs par mes observations faites jusqu'à ce jour, que je fonde un autre trait de ressemblance qui pourra avoir une grande importance pratique pour la destruction de ces parasites. Je veux parler de l'époque de l'éclosion de l'œuf de la femelle sexuée et de la pé- nétration dans le sol du jeune Phylloxéra qui en provient. Chez le Phyl- loxéra du chêne, cet œuf est destiné à hiverner pour éclore seulement au printemps suivant, d'où le nom d'œ«/ d'hiver par lequel je l'ai désigné. Il en est également ainsi chez un grand nombre d'animaux appartenant à di- verses classes, dont la reproduction présente des analogies avec celle des Phylloxéras (Crustacés, Rotateurs, "Vers). S'il en était de même chez le parasite de la vigne, et il y a de fortes raisons pour l'admettre, ce serait (i) Ce SDfit les prétendues ptipcs de M. Lichlenslein, qui croil ii tort que les individus sexués sont mis au monde sous eetle forme. ( 587) assurément là une circonstance des plus heureuses, car le viticulleur aurait pour agir toute la durée de l'hiver, et son travail serait singulièrement fa- cilité, puisqu'il opérerait sur des ceps dénudés de leurs feuilles et réduits par la taille. » Quant au traitement, il consisterait essentiellement en un décorticage aussi complet que possible des souches, suivi de leur badigeonnage avec une substance insecticide d'une action éprouvée ; les parties enlevées des écorces seraient immédiatement brûlées; mais avant de songer au procédé, dont je laisse aux viticulteurs le soin d'imaginer le meilleur, au double point de vue de l'efficacité et de l'économie, il est nécessaire de bien con- naître les propriétés physiologiques de l'oeuf d'hiver (ou du moins de l'arrière-saison) du Phylloxéra vaUalrix. Mes observations ne durent pas depuis un temps assez long pour me permettre de me prononcer avec cer- titude à cet égard; mais le retard signalé plus haut dans la formation du rudiment de l'embryon, retard que l'on constate aussi chez le Phylloxéra quercûs, à œuf hibernant, est une forte présomption en faveur de son éclo- sion printanière. D'ailleurs nous ne pouvons tarder à être renseignés sur cette question. Obligé de revenir prochainement à Paris, je laisse à M. Boi- teau, qui a déjà fait ses preuves d'observateur habile, le soin de continuer sur les lieux d'observer l'œuf d'hiver et de surveiller son éclosion. » Telles sont, monsieur le Secrétaire perpétuel, les dernières et toutes ré- centes observations dont le Phylloxéra a été l'objet de ma part et de celle de mon collaborateur M. Boiteau. Par la découverte du lieu de ponte de l'insecte ailé et celle de l'œuf d'hiver, la question est évidemment entrée dans une phase nouvelle, dont on peut déjà entrevoir l'importance au point de vue du traitement à appliquer au mal. En effet, les connaissances qui viennent d'être acquises sur les mœurs de l'insecte ne mettent-elles pas l'ennemi à notre portée immédiate en nous permettant de le combattre dans des conditions qui le rendent plus accessible à nos moyens de des- truction, et font dès lors rentrer le traitement parmi les procédés usuels de l'agriculture? U'un autre côté, des données scientifiques certaines per- mettent de prévoir qu'en tarissant cette source vivifiante où s'alimentent sans cesse les foyers souterrains, nous arriverons sinon à les éteindre d'une manière complète, du moins à enrayer fortement leur puissance de propa- gation. Livrés à eux-mêmes et condamnés à se multiplier par le seul pro- cédé de la génération agame (i), laquelle, ainsi que je l'ai montré, entraîne (li Je ne [xids pas ici de vue la décoiiverle que j'ai faite vers !;. fin rie l'année deiiiièie, 76.. ( 588 ) la dégénérescence de plus en plus prononcée des individus, et finalement leur stérilité, ces foyers s'affaibliront progressivement et finiront par être réduits à des proportions inoffensives, peut-être même à disparaître entiè- rement. L'avenir seul pourra nous dire si ces présomptions sont fondées ; mais ce qu'il est permis d'affirmer dés à présent, c'est que, en nous révélant le lieu des pontes de l'insecte ailé, M. Boiteau a fait faire à la question du Phylloxéra un pas considérable, dont le premier résultat a été de me per- mettre de reprendre le fil interrompu de mes recherches. » MM. II. Chablaix, Corteggiani, A. Pourchekol adressent diverses Com- munications relatives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. F.-E. DE 3lAnsANNE soumet au jugement de l'Académie un Mémoire intitulé ; « Procédé et appareils pour la production des signaux, feux et lu- mières électriques ». L'auteur fait usage de courants électriques puissants, dans lesquels il produit des étincelles de rupture; elles éclatent successivement entre les électrodes mobiles de diverses lampes électriques, dans lesquelles on fait passer successivement le courant tout entier. Un mouvement vibratoire est imprimé à ces électrodes au moyen d'électro-aimants commandés par un courant auxiliaire de faible intensité. (Commissaires : M.\L Edm. Becquerel, Bréguet, du Moncel.) M. J. 3Ialessart adresse une deuxième Note sur le problème de l'avia- tion. (Commissaires : MM. Morin, Rolland, Resal.) M. Ch. Tellier appelle l'attention de l'Académie sur le voyage d'expé- rience qui va être entrepris sur la Plata pour le transport de diverses denrées alimentaires, conservées par le froid. (Commissaires : MM, Fremy, Paris, Bouley, P. Thenard.) de l'exislence d'une généialion sexuée hypogée; mais tout indique que cette génération n'apparaît qu'à titre tout à fait exceptionnel et non coninie une phase régulière de l'évolu- tion de l'espèce. En effet, il s'en faut que je l'aie observée dans tous les vignobles, et mes observations à cet égard se réduisent à un petit nombre d'individus femelles rencontrés sur quelques racines isolées. ( 589 ) M. A. PicTiT adresse une Note relative à la transformation de l'amidon par la diastase et à la production d'nne nouvelle matière sucrée. (Commissaires : MM. Balard, Cahours.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaike perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une brochure de M. yflpli. Cossu, intitulée : « Ricerclie (li chimica mineralogica sulla sienite del Biellese ». ASTRONOMIE. — Sur l' éclipse de Soleil du 38-29 septembre 1875. Note de M. A. Angot, présentée par M. Mouchez. « Les épreuves daguerriennes et photographiques que j'ai l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie ont été obtenues à l'Observatoire du Bureau des Longitudes par la même méthode et avec les mêmes instru- ments que celles du passage de Vénus. On sait que l'appareil se compose d'un miroir plan et d'une lunette horizontale d'environ 3™, 80 de foyer, et de o™,i 3 d'ouverture. Les images sont obtenues directement au foyer de l'objectif, rendu achromatique par l'écartement des deux lentilles qui le composent. » Par les soins de M. le commandant Mouchez, l'instrument a été installé à Montsouris, exactement dans les conditions où il a fonctionné à l'île Saint-Paul : orientation et écartement des verres de l'objectif, tirage de la lunette, tout est identique, de sorte que les épreuves de l'éclipsé pourront se comparer utilement à celles du pas.sage de Vénus. Les heures des épreuves s'inscrivaient électriquement sur le chronographe où venaient se marquer également les époques des mesures de distances de cornes effectuées aux équatoriaux. Il y aura donc lieu là encore à des comparaisons intéressantes entre les résultats de l'observation directe et ceux de la photographie. » Le nombre total des épreuves assez bonnes pour se prêter aux mesures est de dix-huit sur daguerréolype et de vingt-cinq sur collodion, réparties dans toute la durée de l'éclipsé. » Qu'il me soit permis, à propos des épreuves sur collodion, de faire une dernière remarque qui peut être utile aux personnes qui s'occupent de photographie. Elles ont été obtenues sur des plaques de collodion sec préparées par M. Slebbing, il y a plus de quinze mois, au moment où nous ( 590 ) partions pour les expéditions du passage de Vénus. Ces plaques ont subi successivement des températures extrêmes : celle de la mer Ronge au mois d'août et du cap Horn à la fin de l'hiver, sans que leur sensibilité paraisse en rien altérée. » ANALY.se. — Sur la réduction d'uneforme cuhiqueternnire à sn forme canonique. Note de M. Biuoschi, présentée par M. Hermite. « 1° On sait de longtemps qu'une forme cubique ternaire peut se ré- duire, au moyen d'une substitution linéaire, à sa forme canonique mais on n'a pu jusqu'à présent déterminer les formules nécessaires pour cette réduction. » Une forme cubique ternaire générale I(>r,, X2,.r, ) peut évidemment toujours s'exprimer dans la forme suivante : I = Xl — 3 11X3 -f- 2 1', II, V étant deux formes binaires en x,, jr-j, la première quadratique, la se- conde cubique. » Soient s, t les deux invariants de quatrième et du sixième degré de la forme cubique ternaire I, et z une racine quelconque de l'équation biqua- dratique très-connue (i) z''-&sz--%t-z-'is-=o; j'ai trouvé que g s'exprime en fonction de z, j, t de la manière très-simple suivante : )) 2° Les forces binaires en u., v donnent, comme on sait ('), un système de quinze formes simultanées indépendantes, covariants ou invariants. Je ne considérerai ici que les cinq invariants A, B, C, E, K et les deux covariants linéaires p, q, qui s'obtiennent des formes «, v comme il suit : h étant l'hessien de la forme <», c'est-à-dire // = ('''')"• (*) Clfbsch, Théorie ilrr hinaren algehraischrn Forincn, \>. 208. ( 59' ) » Cela posé, les valeurs des indéterminées /,, J'iiJ-i en fonctions li- néaires (le X,, .Ta, x-i sont 7-, = /?, {ka-^ — 2p-h l + m), y\ z=z h.2 (A\X'3 — 2p 4- c'I 4- eni), j3 = h 3 \ kx^ — 2p + el -+- e'- m), dans lesquelles e représente une racine cubique imaginaire de l'unité A' = 1 (z + 3 A), /, m; //,, //j, h^ étant formés, avec les éléments déjà intro- duits, de la manière suivante. » Si l'on pose a„==- AE/['3 + 2(3A'^E + 2BE-Ag)^- 8E-, u, = 2KA', a. — — Elï^ -+- 2 (g- + 2 AE) A', où g — AC — B" -, on sait que Z, iii peuvent s'exprimer par les covariants p, q au moyen des formules E/ = — [(a, — ù)p H- a.,q], Eiu = ^ [(a, + à)p -\- a.^q] où 0*-= ajî — «oKa"; ^5 f- étant deux indéterminées qui se déduisent des relations (3) 2),a = -«, = EA=-2(g + 2AE)A-, l'+ lï'^^KkK n 11 ne reste qu'à donner les valeurs de h, , h.^., //j, pour lesquelles, si l'on pose on trouve «-"i— J=['2 (p. — X) — ?iAî;], f2= i: ['2 (ep- — <3-X) — nk(f], «, ip étant les deux fonctions suivantes de k : - — — -z — '6iv — A, o = k- — I2AA4- 12(27^- -f- B) et I /. — 3 A fi: 9 A-»(/t'— 6AA + 8A'4-4B) » 3° Ainsi sont déterminés tous les éléments nécessaires pour la réduc- ( 592 ) tioii d'une forme cubique ternaire à sa forme canonique, et l'on voit que cette réduction n'exige que la résolution de l'équation biquadratique (i) en z, et l'extraction des racines cubiques par laquelle on déduit les valeurs de X, p. des équations (3). » J'observerai encore que le module A de la substitution linéaire est A ' ' par conséquent v/-3 "S (4) A^g^ = g^. Or l'équation (i) donnant (s-z'f . j' — r- z' 9' 8' on aura par la relation (a) par laquelle Or de ces dernières on déduit ou, en rappelant la relation précédente (4), on a ^ = 4A*g(g»-r), ^=A«(8s« + 20g'-i), comme il est connu. » THEnMODYNAMiQUK. — Sw la valeur du coefficient de détente de la vapeur d'eau surchauffée. Note de M. Ciiouli.ebois, présentée par M. Resal. « M. Zeuner, admettant a priori que l'équation de la ligne ndiabaticjue des vapeurs surchauffées est de la forme pv'" = const., a assigné à m la valeur |. MM. G. -A. Hirn et Cazin, dans un Mémoire récent, ont reconnu que ce nombre s'accorde assez bien avec les résultats de leurs expériences. D'autre part, M. Cahours a déterminé les densités de la vapeur d'eau sur- chauffée sous la pression de l'atmosphère entre 107 et 260 degrés. Les ré- sultats obtenus par cet habile expérimentateur paraissent remarquable- ment précis; car, à l'aide d'une construction géographique très-simple, on ( 593 ) reconnaît qu'ils sont doués de la continuité qui fait défaut dans les expé- riences de MM. Fairbairn et Tate, et même dans celles de M. Hirn. Des densités on passe aisément aux volumes spécifiques, et, joignant à ces don- nées la chaleur spécifique de la vapeur d'eau due à M. Regnault, on a tous les éléments nécessaires pour appliquer au calcul de m les formules de la Thermodynamique : volumes spécifiques Températures. Densités. calculés. 120° 0,625 I ,7833 i3o° 0,621 1,8395 iSo" 0,6198 1,9347 200° 0,6193 2,1874 25o° -. 0,6182 2,3987 » J'ai omis les températures inférieures à 120 degrés, pour in'éloigner à dessein de la température de saturation. » Le volume spécifique est fonction de la température et peut se repré- senter par cette équation parabolique V = 1,3656 + o, 0032864^ -+- o,ooooo3384<', d'où l'on déduit — = 0,0032864 -H o,ooooo6768<. » L'équation qui exprime la détente élémentaire sans variation de cha- leur est de la forme IJ.dp -h vdv = o; en utilisant les relations bien connues dues à sir William Thomson, on trouve par suite M [4; +«■('!)']''/' --''''=''■ c. A, T ayant les significations connues. » I,e coefficient différentiel ^ représente, dans la formule précédente, le rai)port de la variation infiniment petite de volume à la variation infini- ment petite de pression à températiue constante. Or, d'après M. Hirn, la loi de compressibilité de la vapeur d'eau surchauffée ne s'éloigne pas sen- C.K., 1875, 2' Semestre. (T. LX.XX.1, N» 14.) 77 ( 594 ) siblement de la loi de Mariolte, ce qui revient à poser dv V dp^ p » D'autre part, si l'on assimile la vapeur d'eau surchauffée à un gaz par- fait, du moins à partir d'une certaine température, on aura, entre le coef- ficient de détente et les paramètres différentiels, la relation (2) vdp -\- mpdv z= o. » L'élimination de dp et de dv entre ( i ; et (2) donne V C dp \dl] » Les données du problème et les résultats sont contenus dans le tableau suivant : Tenipéiatures i' _ dv T f '^^\' absolues. p dp \dt ) 3g3° 0,000172 0,006601 i,23i 4o3° 0,000178 0,006994 1,238 423° 0,000187 0,007825 1,258 473° o,ooo2ii 0,010188 1,309 523° 0,000232 0,012959 ')377 » Les chiffres de la dernière colonne montrent que 7n, loin d'être con- stant, varie assez notablement avec la température. A 200 degrés, ce coef- ficient déduit des expériences de M. Cahours est identique à celui que M. Moutier a conclu des expériences de M. Hirn-, de plus, la valeur moyenne de m entre 200 et aSo degrés se confond avec le nombre de M. Zeuner. » Quoi qu'il en soit, la loi de détente des vapeurs surchauffées est loin d'être connue, et la question réclame de nouvelles expériences. » CHIMIE AGRICOLE. — Influence de ieffeuilhKje sur la véfjélalion de la betterave. Note de M, Ch, Violi,ette, présentée par M. Peligol. « L'effeuillage de la betterave est généralement considéré comme une pratique nuisible dont l'effet serait, d'après les anciennes expériences de Scbachl, de diminuer le rendement en sucre, le poids pouvant rester le même; aussi la plupart des fabricants de sucre ont-ils soin de l'interdue dans leurs marchés d'approvisionnement. (595) » Cette influence fâcheuse de l'effeuillage ayant été niée clans ces der- niers temps par un éminent physiologiste, et cette prétendue innocuité de l'effeuillage ayant été présentée comme preuve de la production du sucre dans la racine même, il m'a paru utile de reprendre les expériences an- ciennes sur cette question, dans des conditions nouvelles. » Dans un sol argilo-siliceux de la ferme de Wattines, relativement épuisé parles deux récoltes de blé et de navets faites en 1874 J'ensemençai le 7 mai 1875, sans addition préalable d'engrais, la graine provenant d'une betterave mère appartenant à l'espèce rose n° 2 de la maison Despretz, de Cappelle (Nord); cette betterave mère, analysée en 1874, contenait i4 pour 100 de sucre. La levée de la graine s'effectua dans de bonnes con- ditions. Le carré d'essai contenait vingt betteraves dans chaque ligne; les betteraves étaient espacées à 3o centimètres en tous sens. » Au 29 juillet, tout étant bien homogène, les plus grandes feuilles ayant atteint environ aS centimètres, j'effeuillai, à l'aide d'un instrument tranchant, toutes les betteraves dans la moitié du carré d'essai, en ne lais- .sant que la rosette centrale de feuilles, les plus longues ayant 7 à 8 centi- mètres. Le 1 1 aoîit fut pratiqué un deuxième effeuillage, puis un troisième le i" septembre; le 27 septembre j'arrachai deux lignes dans chaque moitié du carré pour les soumettre à l'analyse. » Les betteraves effeuillées ont les feuilles d'un vert foncé; elles sont plus petites que les autres, quoique de forme régulière; elles ont aussi plus de radicelles. Chaque betterave fut soumise à l'analyse par la méthode que j'ai indiquée; en les rangeant d'après leur richesse en sucre, j'ai obtenu les résultats suivants : Betteraves ejfeuillées. N<" Poids. Sucreo/o. NOS Poids. Sucre o/o. jyos Poids 1 4806'- 8,48 11 370 10 21 270 2 290 8,48 12 190 10,10 22 25o 3 200 8,92 13 ayo io,?.o 23 1 70 k 3t)o 9,08 U 25o 10,. 70 24 33o 3 220 9.'8 15 210 10,20 25 36o 6 2'JO 9>34 16 210 10,42 26 23o 7 35o 9>44 17 340 10,64 27 200 8 180 9,80 18 290 10,64 28 i4o 9 280 9 '9° 19 190 10,64 29 340 10 170 9.90 20 i5o 10,64 30 3oo >IICI e'7o TO ,86 10 ,86 10 ,86 10 ,98 1 1 ,10 1 1 ,10 1 2 M u ,24 II ,36 I I ,36 IV08 Poids. Sucre "/. 31 290 11,36 32 280 II ,36 33 260 11,36 34 160 1 1 ,36 Zf> 120 11,90 36 240 12,66 37 160 12,82 Le rendement ii l'hectare est de 23 425''^ Le poids variant de 120 grammes à 480 grammes, le siicre a varié de. . . 12,082 à 8,48 La moyenne arithmétique en sucre est de 10, 54 77-- ( 596 ) Betteraves non effeuillées. iVOSi Poids. Sucre o/o. NOS Poids. Sucre 0/0. N»" Poids. S 1 gGoS'' 10,26 11 400 12,34 21 640 2 86o 10,98 12 36o 12,34 22 3oo 3 590 10,98 13 200 I 2 , 5o 23 210 k 440 II ,5o 14 i3o 12, 5o 2i 120 5 660 II ,62 15 770 12,66 25 53o 6 65o 1 1 ,90 16 5io 12,66 26 3oo 7 840 12,04 17 5oo 12,66 27 i\o 8 •JIO 12,04 18 340 12,82 28 370 9 700 12,20 19 620 12,98 29 480 10 820 .2,34 20 670 i3,i6 30 3oo ucreo/o-l i3 .6 1 i3 34 i3 34 i3 34 i3 52 i3 52 i3 ,52 i3 .70 i3 88 i3 88 NOS Poids. Sucre "/o 31 i3o i3,88 32 440 .4,08 33 326 ,4,28 3i 260 14,28 35 33o i4.5o 3G 200 i4,5o 37 480 i5,i4 38 38o 15,62 39 i4o 15,62 40 80 i5,88 Le rendement à l'hectare est de 44 jQ^o"^^ Le poids variant de 80 à 960 grammes, le sucre a varié i5,88 à 10,26 La moyenne arithmétique du sucre est de 1 3 , 1 1 )) Les betteraves de chaque lot furent râpées, et le jus obtenu, soumis à l'analyse, a donné les résultats suivants : Betteraves Betteraves effeuillées. non effeuillées. Densité du jus à i5 degrés 1048 1060 Sucre par litre de jus. ... 1 02s'' 1 35s'",2 Matières organiques autres que le sucre, par incinération. 12^'', 6 io5'',8 Cendres réelles par litre de jus 6*'',64 6^'', 20 » L'effeuillage a donc eu pour effet de diminuer le rendement en poids et le rendement en sucre d'une manière notable, et d'introduire dans le jus une proportion de matières minérales et de matières organiques autres que le sucre, plus grande que celle qui se trouve dans le jus des betteraves non effeuillées. Ces conséquences me paraissent devoir être signalées aux fabricants de sucre et aux cultivateurs, dont les intérêts sont ici les mêmes, surtout à une époque où la sucrerie est fortement préoccupée de l'amélio- ration de la betterave. M Les résultats qui précèdent me paraissent contraires à l'opinion, qui veut que le sucre soit produit dans la racine même et non dans les feuilles, car il me paraît impossible d'expliquer, dans cette manière de voir, la di- minution de la proportion de sucre dans les betteraves effeuillées. » Je poursuis cette étude sur le même carré d'essai après un dernier effeuillage pratiqué le 27 septembre, et j'aurai l'honneur d'en commu- niquer les résultats à l'Académie lorsque la végétation aura atteint son terme. » (597) MINÉRALOGIE. — Note sur deux nouvelles météorites du désert d'Jtacama, et observations sur tes météorites qui ont été découvertes jusquici dans celte partie de V Amérique méridionale . '^oie de M. Domeyko, présentée jiar M. Daubrée. « 1. Fer météorique de Cachipiyal. — Cette météorite a été trouvée à une vingtaine de lieues de la côte, dans le désert d'Atacama, près de l'en- droit qui porte le nom de Cachiyuyal (i). On l'a apportée entière à San- tiago, et son poids était de a*"^, 55o. Le gouvernement du Chili l'a achetée pour le Muséum national, et l'on m'a permis d'en détacher pour l'analyse un morceau, que je prends la liberté d'offrir à la collection du Muséum de Paris. » La forme de cette météorite, dont j'envoie la photographie, est très- irrégulière. Toute sa surface est creusée de sillons sinueux et offre des ver- miculures comme celles qui ont été signalées sur la grande météorite de Juncal (2). Une croûte noire existe encore sur quelques parties de sa sur- face; il s'en détache même quelques petites feuilles minces et flexibles. » La masse du fer est très-malléable et tenace. Quand on la coupe au moyen d'une scie ou d'un ciseau, il se produit une surface compacte lui- sante, d'un blanc métallique et unie comme si la substance était bien homo- gène; mais, quand on produit une fracture par arrachement, on y découvre des parties inégalement ductiles et inégalement cristallines. On y remarque aussi des fentes et des cavités couvertes intérieurement de la même ma- tière noire brunâtre que la surface de la météorite. » Voici les résultats de mon analyse : Fer 93)7? Nickel 4,81 Cobalt 0,39 io,2o fer. 0,12 nickel. ^ o,o85 phosphore. ( 0,20 silice. Matière terreuse. . . 0,00 ^ , . , ( G, io magnésie et chaux. » IL Fer météorique des environs de Mejillones. — Je dois un fragment (1) D'après un renseignement dû à l'oblige.ince lie !\I. A. Pissis, ce lieu est à 26", i de latitude et t°, 21 de longitude à l'ouest de Santiago. (2) Comptes rendus, t. XVI, p. 170. { 598 ) de cette météorite à l'obligeance de M. Vidal Gormas, officier très-distin- gué de la marine du Cfiili, qui m'assure avoir détaché ce fragment d'une masse de fer récemment découverte dans le désert d'Atacama, à peu de distance de la baie de Mejillones, sur la côte bolivienne du désert (vers le 23" degré de latitude sud) (ij. On va prendre les mesures nécessaires pour apporter cette météorite à Santiago. Ce fer est très-malléable. La cassure ressemble beaucoup à celle de cer- taines espèces de fonte ou d'acier. )) L'analyse que je viens de déterminer me donne pour la composition de cette météorite : ^^•- 9^,4 Nickel 3^8 Cobalt o I Schreibersite o,q 100,2 » 25 milligrammes de schreibersite m'ont donné 2 milligrammes de phosphore, 9 milligrammes de fer, 1 1 milligrammes de nickel (2). Il serait fori intéressant de rechercher le carbone dans cette météorite. >> A l'occasion de la nouvelle découverte des deux météorites qu'il vient de décrire, M. Domeyko fait une revue rétrospective de toutes les météo- rites qui ont été jusqu'à présent trouvées dans celte partie littorale du con- tinent américain qu'on connaît sous le nom de désert d'Atacama. » La plus anciennement connue est celle qui porte le nom de fer d'Ata- cama et dont on trouve des morceaux dans presque tous les grands mu- sées de l'Europe. Cette météorite, appartenant à la classe des sjssidères et ressemblant au fer météorique de Pallas, devrait porter le nom d'ImUac, qui est le vrai nom de l'endroit où on l'a trouvée en grandes masses irrégu- liéres, séparées, dont quelciues-unes pèsent plus de 3o à /|0 kilogrammes, tandis que les plus petites, que l'on compte par milliers, ne pèsent que 2 à 3 décigrammes. » On ne voit pas encore clairement si la météorite dont proviennent les (i) En attendant que je puisse me procurer, pour le Muséum d'Histoire naturelle de Paris un (■chantilion plus grand de cette météorite, j'ai le plaisir de lui envoyer la moitié du morceau que je possède. (2) Je trouve que la composition de ce phosphate change, si l'on ])rolonge l'action de l'a- cide fort. ( 599 ) fragments s'est divisée dans la haute région de l'atmosphère où s'est pro- duite l'explosion, ou si elle s'est hrisée près de la surface du sol. » La seconde météorite trouvée dans le désert d'Atacama est connue sous le nom d'aréolitlie de Chaco, à cause de la manière très-vague et in- certaine dont le premier caleador (mineur), qui apporta quelques morceaux de cette météorite, put décrire la localité où il les a rencontrées, indiquant seulement qu'on en trouve « énormément en face de la Sierra de Chaco, quoique loin de la Cordillère ». On sait maintenant qu'elle provient de la Quebrada (ravin) de Vaca Muerta, à douze lieues de la petite baie de Hua- nilla ou Guanilla (26 degrés latitude sud). » Cette météorite, appartenant à la classe des sporadosidères potysidères, a été trouvée en masses non moins considérables que celles de Imi- lac; d'après les renseignements que j'ai pu obtenir, on en a recueilli jusqu'à présent plus de 2 quintaux métriques. Les morceaux isolés sont de diverses grandeurs; il y en a qui pèsent plus de aS kilogrammes; ils dif- fèrent complètement par leur structure et leur composition de toutes les autres météorites d'Atacama (i). » Postérieurement à la découverte de la météorite de Chaco est ve- nue celle de la grande masse holosidère, ressemblant sous beaucoup de rapports à celle de Cachiyuyal, trouvée en 1867 entre le Rio Juncal et Rio de Pedernal, et ayant environ 48 centimètres de longueur sur 19 à 20 cen- timètres de diamètre à sa base. C'est la météorite que le Gouvernement du Chili a donnée au Muséum d'Histoire naturelle de Paris et qui a été analy- sée par M. Damour (a). » La quatrième et la cinquième météorite sont celles dont la descrip- tion est donnée dans cette Notice; elles n'ont été découvertes que vers la fin de l'année 1874- » Dans ces diverses météorites, on distingue trois météorites holosidères, une sissidère et une poljsidére. » Il est à noter, à l'égard de la distribution géographique des mé- téorites sur ce continent, que pendant qu'on a découvert tant de météorites dans divej'ses localités d'un désert tout à fait dépourvu d'eau et de vé- gétation, par où ne passent que très-rarement quelques Indiens ou des chercheurs de mines [cateadores] , on n'a pas trouvé jusqu'à présent une seule météorite stu' le prolongement de cette bande littorale vers le sud (i) Comptes rendus du 28 mars 1864. (91) Comptes rendus des 16, 23 et 3o mars 1868. ( 6oo ) (depuis 26 degrés jusqu'à Chiloe 4' degrés latitude sud) dans une partie peuplée par 2 millions d'iiabitants et constamment explorée par des mineurs et des voyageurs. « M. Daijbrée, après avoir donné connaissance de la Communication qui précède, ajoute qu'aucun des deux fers récemment découverts ne présente, sous l'action des acides, des figures de Widmanstatten. Les alliages diffé- rents dont l'action des acides f;\it très-clairement ressortir la présence sont séparés, dans le fer de Cachiyuyal, par des surfaces courbes très-nettes et sont parsemées de très-petits grains d'une constitution particulière ; dans le fer de Mejillones les alliages montrent une association confusément cris- talline qui rappelle le moiré métallique. » Quand on cherche à expliquer les conditions dans lesquelles la masse de ter natif péridotique d'Imilac s'est réduite en milliers de fragments, soit dans de hautes régions, soit en arrivant sur le sol, il importe de tenir compte d'un caractère remarquable qu'elle présente el qu'on observe clairement sur des échantillons du Muséum. Ce sont de très-nombreuses fissures, avec des surfaces frottées el striées par un frottement énergique, telles que celles des failles, qui traversent cette masse et qui devaient la rendre beaucoup moins tenace qu'on ne serait porté à le supposer au pre- mier abord. » MÉTIÎOROLOGIE. — Sur les nuages de Jor me rubanêe. Note de M. W. de Fonvielle. (Extrait.) a Le Bulletin international de l'Observatoire publie, dans son niunéro du i"' octobre, deux Notes : l'une de M. A. Cornu, l'autre de M. de Touchim- bert, relatives à des phénomènes analogues. » Chacun de ces deux savants a aperçu, un peu après le coucher du So- leil, un arc de lumière, le premier le 9 août, et le second le 22 septembre. M. Cornu attribue le premier à une aurore polaire, et M. de Touchimbert explique l'apparition du second par un phénomène de diffraction. » Je crois que des apparitions du même genre ont pu être produites bien des fois par de simples nuages rubanés, réfléchissant les rayons du Soleil et de la Lune, et de dimensions telles qu'on ne pouvait facilement sup- poser à la matière des nuées la ténacité nécessaire pour se prêter à une disposition si étrange; mais les nuages rubanés prennent quelquefois des longueurs immenses, avec une régularité surprenante et une épaisseur trans- (6oi ) versale réduite parfois à des proportions incroyablement faibles, surtout quand le ciel est troublé, par exemple la veille des jours où la pluie va se produire. J'ai eu l'occasion d'observer l'un de ces nuages, à Paris, le samedi 2 octobre. » ... Eu examinant de près la vapeur qui forme les nuages rubanés, j'ai toujours cru remarquer qu'elle offre une sorte de consistance gélatineuse, qui fait comprendre que, dans certains cas, on voit apparaître de véritables bandes, ayant des formes et des dimensions surprenantes; mais je n'ai pas eu assez souvent l'occasion de naviguer au milieu de ces nuées singulières, pour me faire une idée des circonstances qui accompagnent leur formation, ni de leur état électrique. Quelquefois on voit, même de la surface de la terre, les nuages rubanés tortillés et repliés sur eux-mêmes, à cause des changements brusques de direction que subissent les vents qui les poussent. J'ai cru remarquer que leurs apparitions précèdent presque tou- jours des pluies qui doivent durer un grand nombre d'heures, comme celle du dimanche 3 octobre. » MÉTÉOROLOGIE. — Observation d'un bolide, à Coiiiza [Jade), dans la soirée du 3o septembre iS^S; par M. E. Amigues. « Le 3o septembre, à 8''4o'" du soir, je marchais dans la direction du nord au sud, près du village de Couiza (Aude). J^a nuit était noire ; tout à coup le ciel s'éclaira d'une lueur très-vive, de telle façon qu'il eût été fncile de lire. En me retournant vers le nord, j'aperçus un magnifique bolide, dont la lumière bleuâtre rappelait la flamme du magnésium. » Le bolide m'a semblé partir de Cassiopée et se diriger à peu près du sud au nord : il a disparu derrièi'e un nuage. » MÉTÉOROLOGIE. — Les orages de 1875. Note de M. d'Arbaud-Bi.oxzac, présentée par M. Ch. Sainte-Claire-Deville, (Extrait.) « Dans les Notes que j'ai eu l'honneur d'adresser à l'Académie, le 3 et le 12 août dernier, je faisais remarquer que les mouvements orageux, suivis de pluies diluviennes qui ont eu lieu du i" au 5 juin, du 18 au 24 du même mois, du i*' au 8 juillet et du 3o juillet au 7 août, s'étaient pro- duits, chaque fois, aux époques qui correspondent avec le changement de déclinaison do la Lune (lunestice boréal, lunestice austral), puis avec C.R., 1875, 3= Semestre. (T. I.XXXI, N» l-i.) 78 ( 602 ) une des phases, et, en outre, avec une ou plusieurs conjonctions de pla- nètes; en un mot, avec un groupe de points astronomiques. » Des faits analogues (orages et. pluies torrentielles du 7 au 12 sep- tembre) sur le midi de la France constituent une nouvelle période corres- pondant encore avec le changement de déclinaison de notre satellite 9 et avec trois conjonctions de planètes : Mercure 7, Mars 9, Saturne 12. » Pour la cinquième fois depuis le mois de mai, des perturbations de même nature, des mouvements orageux très-violents se sont produits avec les mêmes conditions astronomiques, et cela sur les mêmes régions, sui- vant le mode de déclinaison de la Lune. » Ces faits me paraissent faire ressortir la relation qui existe entre le mouvement des corps célestes ou les forces sidérales et les fluctuations de l'atmosphère ou les variations du temps. » La séance est levée à 5 heures un quart. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OnVKAOES REÇUS DANS LA SEANCE DU 2^ SEPTEMBRE l8n5. Traité de Mécanique générale contenant les leçons professées à l'École Poly- technique; par M. H. Resal, Membre de l'Institut; t. IIL Paris, Gaulhier- Villars, 1876; in-8°. Jnnales de la Société géologique de Belgique; t. I, 1874. Paris, F. Savy, 1874-1875; in-8°. Mémoires publiés par la Société centrale d'Agriculture de France; année 1873. Paris, veuve Bouchard-Huzard, 1873; in-8°. Conseil général de l'Allier. Session d'août 1875. Rapport de M. te D'' La- GARDELLE. Vichy, imp. Vallon, 1876; m-%°. C. Ladrey. Le Phylloxéra. Histoire de la nouvelle maladie de la vigne et des moyens employés pour la guérir. Études pratiques à l'usage des vignobles menacés. Paris, F. Savy, 1875; in-12. (Renvoi à la Commission.) La conquête de l'air. Les débuts du voyage en zigzag; parW. DE FON- viELLE. Paris, A. Gliio. 1874; br. in-12 ( Go3 ) Ampliiorama ou la vue du monde; a*" Notice; par ¥.-W.-C. Trafford. Zurich, imp. Schiller, 1875 ; br. in-8**. Sur la constante d'Euler et la fonction de Binet; par M. E. Catalan. Sans lieu ni date; br. in-4°. Observations critiques sommaires sur plusieurs plantes montpeltiëraines ; par M. H. LORET; !''« partie. Montpellier, typ. Boehm, iS^S; in-8°. (Extrait de la Revue des Sciences naturelles.) Comptes rendus des séances de la quatrième conférence géodésique internatio- nale pour la mesure des degrés en Europe, réunie à Dresde du aS au 28 sep- tembre 1874, rédigés par C. Bruhns et A. HiRSCH. Berlin, G. Reimer, 1875; in-4''. Publication des Kônigl. -preussischen geoddtischen Instituts. Âstronomisch- geodcUisclie, arbeiten iti den Jahren 1878 und 1874. Berlin. P. Stankiewicz, 1875; in-4°. Bulletin et Mémoires de l'Université de Kazan ; 1874, «"' 3, 4» 5, 6. Razan, 1874; 4 Hv. in-8° (en langue russe). Recherches expérimentales sur l'élasticilé des gaz. Comptes rendus présentés à M. Kolscliubey, président de la Société impériale technique russe; par D. Men- DELEEFF. Saint-Pétersbourg, 1876; in-4°, avec planches (en langue russe). Reperlorium fiir Météorologie herausgegeben von der kaiserliche.n Akademie der f'Fissenschaften, redigirt von D' Heinrich WiLD; band IV, heft i. Saint- Pétersbourg, 1874; in-4°. A mode of Irisecting a plane rectilineal angle, etc.; by T. Matthews. Horsham, S, Price, 1875; br. in-8°. (2 exemplaires.) Researches on explosives fired gunpoivder ; by captain NOBLE and F.-A. Abel. London, printed by Taylor and Francis, 1875; in-4''. (From the Philosophical Transactions of llie royal Socielj, parti, 1873.) La spia ortosismica. Nuovo appar^ecchio avvisalore dei lerremoti sussultori inventato e descritlo da J. Mensijni. Firenze, 1875; br. in-8°. (Estratto de la Rivista scientifico-industriale. ) Atti délia Societa toscana di Scienze naturali résidente in Pisa; toI. I, fasc. I, II. Pisa, tipog. Nistri, 1876; 2 br. in-8". Annali scienlifici del R. Istilnto tecnico di Udinej anno ottavo, 1874. Udine, tipog. G. Seitz, 1875; in-8°. Le sfere omocentriclie di Eudosso, di Callippo e di Aristotele. Memoria di G.-V. Schiaparelli. Milano-Napoli, U. Hoepli, iSyS; in-4°. ( <>o4 ) Inlorno alla misura délie altezze col baromelro. StU'lii storici à'i G. Govi : I, Geminiano montannh. Toiino, Stamperia reale, 1873 ; br. in-8°. Di aUiine miove camere lucide. Nota ciel prof. G. Govi, Roma, tipog. I*a- ravia, 1875; iii-8°. (EstrMo i\a^\i Jtti dell' XI Congresso degli scienziali ita- liani. ) S. Cadet. Esempj comprovanti l'iiso intomo del sotlosutfato di mercurio ed esempj concorrenti a comprovare iejficacia antilimica del sitljuro nero di esso. Roma, tipog. Via, 1875; br. in-B". Hisloria de la numeracion con novedades de grande impôt tancia imiveisal; por D -V. PUYALS DE LA Bastida. Madrid, imp. Mimiesa, 1875; in-12. Uilkomslen der vijjde tienjarige volkstelling in liel koningrijk der Nedetian- den op den eersten december 1869 te' sgravenhage ; Inj Van W^eelden. En Mingelen, 1875; in-4°, cartonné. ZodiacalUchl-beobachtungen in den letzlen 29 Jaliren 1874-1875; uon D'' Ed. Heis. Munster, 1876; in-4°. Die darsletlung der textil-kaulschuck et Leder-Indiislrie mit besonderer riick- sicht auf militar-zwecke ; vonJ. Hausner. Wien, 1876; i vol. in-8°, relié. Die geseize der kometen abgeleitel ans den gravitations-geselle von Albert- R.-V. Miller-Hauenfels. Graz, Leuschner et Lnbensky, 1875; in-8°. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SÉANCE DU LUNDI 11 OCTOBRE 1875. PRÉSIDENCE DE M. FREMY. MÉMOIRES ET COMIMUIVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Résultats des observations des protubérances et des taches solaires, du aS avril au 28 juin 1875 (55 rotations) (fin). Note du P. A. Secchi. « Le premier tableau (i) contient les résultats de chaque rotation en particulier, tant pour les protubérances que pour les taches. La co- lonne VI contient le nombre des protubérances divisé par le nombre des jours d'observation, et représente ainsi le nombre moyen de celles qui étaient visibles chaque jour. Quant aux taches, la colonne X donne une moyenne analogue, en ayant égard à la grandeur de la superficie des taches el non à leur nombre. Je me suis déterminé à préférer la superficie au nombre des taches, parce que j'ai vu, parmi les différents observateurs, des différences énormes dans l'appréciation du nombre, les uns comptant comme taches de simples pores , les autres ne tenant compte que des groupes principaux. Dans mon Bullettii^o del Osservatorio , j'ai introduit un mode de dénombrement des taches que je croyais préférable à celui qui est en usage : j'ai commencé par distinguer, dans les groupes, les taches grandes et nucléaires, des petits pores; cette manière de procéder n'ayant pas été (i) fo/r page 563 de ce volume. C. il., 1S75, 1' Semestre. (T. LX.X.X1, N» lij.) 79 ( 6o6 ) approuvée par quelques personnes compétentes en cette matière , j'ai eu recours à la mesure des superficies elles-mêmes. Chaque superficie est évaluée, sur le dessin de chaque jour, en millimèlres carrés de la projec- tion, sans aucune correction pour le raccourcissement près du bord. Chaque millimètre linéaire correspond à 8" d'angle. Cette méthode de réduction est, sans doute, insuffisante pour la résolution d'autres ques- tions; mais, pour ce que nous allons exposer, elle me paraît suffisante. » Voici maintenant les conchisions qui résultent de nos tableaux : » 1° Le nombre journalier des protubérances est allé successivement en diminuant, du commencement à la fin de cette série. Il était de i5 environ au commencement; à la fin, il oscillait entre 5 et 4- La construction gra- phique des résultats numériques manifeste quelques petites recrudescences, sans importance. Le minimum absolu ne parait pas encore dépassé. M 2" La superficie des taches, relevée pendant la même période, est aussi allée continuellement en diminuant. De loo environ, au commence- ment, elle est descendue à i5 en moyenne vers la fin, et même, dans quel- ques cas, à 2. Les fluctuations dans ces nombres sont plus considérables, ce qui est dû, en partie, aux phénomènes eux-mêmes ; en partie, à la manière différente dont sont enregistrées les taches et les protubérances. En effet, une protubérance ne se trouve enregistrée qu'une fois dans une rotation, ou deux fois au plus, savoir, les jours où elle se trouve sur le bord ; tandis que les taches sont enregistrées plusieurs fois, savoir, tous les jours qu'elles persistent sur la surHice solaire. Cependant, dans une grande série, les deux séries de nombres restent suffisamment proportionnelles, pour faire ressortir la liaison entre les deux phénomènes. » 3° Les grandes éruptions métalliques se sont tout à fait terminées au moment où les grandes taches ont disparu. Si quelque petite éruption a eu lieu dans ces derniers mois, elle a été suivie de taches, mais en propor- tion bien réduite. On voit donc que la période de calme est venue confirmer ce que nous avions établi à l'époque de grande activité solaire. Les protu- bérances des derniers mois ont été, en général, formées d'hydrogène. » 4" Dans le tableau n° II, où les |)rotubérances sont disposées par lati- tude héliographique, leur nombre fournit uu résultat très-important. Au commencement de la série, on trouve deux maxima bien tranchés, dans chaque hémisphère, séparés par un minimum équatorial, et deux autres minima à 5o et 6o degrés de latitude; peu à peu les maxima près des pôles ont disparu, et il n'est resté que les minima des zones équatoriales. Cepen- dant la chromosphére est toujours restée un peu plus élevée aux pôles qu'aux latitudes moyennes : c'est là une particularité intéressante. Ces ré- ( 6o7 ) sultats sont manifestes à la simple inspection des nombres, sans qu'il soit même nécessaire de les représenter par des courbes. Tablb V. — Superficie moyenne des protubérances. nEMISrBERE NORD. I I .. II.. III. IV. V.. VI.. VII. VIII. IX.. X... XI..., XII... XIII .. XIV... XV... XVI . . XVII.. XVIII. XIX.. XX... XXI .. XXII.. XXIII. XXIV. XXV. . XXVI XVVII XXVIII.... XXIX XXX XXXI XXXII.... XXXIII.... XXXIV... . XXXV . . . . XXXVI.... XXXVII . . . XXXVIII.. XXIX XL xu XLII XLIII XLIV XLV XLVI . . . XLVII... XLVIII.. XLIX . . . L Ll.. LU.. LUI. LIV. LV.. 02,3 31,1 5l,3 2(5,9 34,820,7 /|8,4 47.7 44.1 3i,2 3o,3;36,5 27,7 // 21.2 i4, 5 22,0 19,0 l5,2 25,0 5,2 7,3 27,5 29,9 26,4 25,5 16,5 23,8 J0,0 23,7' i5,o 8,0 // ri !4,0 24,5 19,5 i5,5|24,o 25,5 26,4 I(),0|25,0 24,0 3o,o 25,0 19,0 3o,o'2i,o i3,523,5 18,0 30 3G,C 40, 2|, 42, 2i, 44,91 29,3 3i,3 22,5 21,6 24,5 i3,6 30,0 36,7 22,8 22,4 34,4 3o,o 32,8 28,5 26,0 18,0 ,o45 4o,; 52,1 5o,7 32,3 29,6 iâ,5 3l,2 22,4 23,6 35,0 36 5o,5 35 5o,6|3i 32,236 5i,5 4o 32 49 8,026,5 3o,o 33,0 31,028,0,38,3, 24,o|25,8,38,I 27,560,4 26,0 12,0 .7.5 3o,o,3o,o[38,o 16, 0:20, 5 « 80,0 3o,o .34,6 // 1 5 , 0 20,0 44,0 3i,o 3o,o 21 ,028, 3 40,0 II 40,0 II II 16,5 21 ,0 M 3o,o II ti 3o,o 12,0 3o,o 3o,9 44,0 23,0 24,0 36,0 38,5 37,6 42,5 37,7, 39,3 4i,8 4«,7 9,4 12,0 2O,0,3o,0 48,o46,3 33,5J48,2 40,049,7 4o,o 57,2 20,042,5144,8 7'7 4o,4 3o,o 3o,o 3o, 48,0 «,7 35,2 8,0 4o,o 38,3 4i,o 5,o]i5,o'34,3 60,0 36,6 4i,i 2S,3 3i,7 4i,i -- 43,540 48,5|5o 32,5 57 46,042 42,o|33 40.2 56 41.3 79 5i,6 5i 3i,5 66 45,o'32 26.5 52 39,5:33 4o,5J47 26,5,71 35.6 5o 38,o|5o 35,3 3o 24,7!79 48,5,45 35,5 33 .■!3,o'4i 32,i;.16 27,035 36.o'33 69,854 60,345 3i ,0 5o 45,8^54 47,8,35 20,0 43 26,728 22, 5^17 26,743 I 27,277 4i ,6 52 ,45,3 64 23,5 17 28,022 7'48 837 6 52 44' 545 l!32 321 5 3o 8 35 83o oU 647 8 36 I 36 Mo 928 6:28 5 33 5 3i oJ38 o'4i 5;48 6 54 3,60 6149 5,29 o 19 538 546 546 9'55 047 4 38 9|Gi 853 G;39 953 5,44 864 545 i'5t 6j45 36l 758 9-58 455 0 25 o|i5 0 3 1 16 0 24 5,4o 5 37 9 32 1:32 623 7,27 021, 3|3o, 238 0135 6:3i 8 22 2I36 632 633 933 537 o36 552 049 525 8;36 6 35 37 26 43 35 ll 34 42 3i 44 43 46 29 56 u 40 34 11 ri 4' 33 3/ % 28 36,8 37,1 34,0 4i,i 38,9 24,7 33,5 8,0 38,7 32,3 3q,5 2^,8 48,7 33,0 37,9 i9 3l,2 8,0 42,0 7,5 3i,5 39,5 46,2 39,7 35,6 28,1 35,5 34,0 37,0 ',3,5 36,0 54,3 .38,5 34,1 32, 33,3 .38,6 23,6 3o,o 32,3 40,6 35,6 43,2 37,9 6,8 3i,6 3o,o II 37,5 23,0 20,0 39,0 21 ,1 i3,8 IIEMISPnERE SUD. 3o,4 40.7 ',5,344,0 39,4 42,0 36,1 43,4 38,4 43,0 36,6 40,8 07,0 32,5 35,6 33,3 47,7 30,6 3o,2 23,9 23,0 22,7 19,6137,6 29,936,643,9 34,935,826,0 28,1 33,7 40,334,8 .35,3 29,0 41,933,8 3i,7 43,2 38,9'37,7 3i,0|29,9 37,545,0 35,o|34,o 36,5|35,o 38,1 4>,4 38,6 43,7 4>,4 53,1 27,9 45,0 61,0 36,0 4o,5|37,o .36,046,0 37,0 36,7 !6o, 3 46,3,36,4 34,3 48,0 45,0 15,5,44,3 5o,2,5o,3 53,0:37,0 32,o'38,5 32,5,43,5 40,5 49,5 42,7 33,5 3r,o 33,5 47,5 33,7 5o,o 43,8 38,7 38,5 40,0 3o,5 39,0 5o,o 35,0 39,8 27 ,5 3i ,9 37,8 66,8 36,7 53,4 29,1 47,7 26,8 54,3 4,4 35,4 38,6 38,7 3i,7 41,6 3i,5 32,0 47,0 29,5 42,5 61,5 34,5 33.9 ,6,7 33,0 47,9 3o,3 49,3 33,0 26, 1 8,2 31,0 4C) 36,8''|4,7 38,7 29,2'4o,5 45, 34,2'39,6 53,6 46,249,i|43,7 44,1 37,0 3o, 8 35,9 5o, 3 39,1 40, 5:59, 5 3i, 9 47,5[5o,9'4i,3 44,3,5o,5 45,0 29,6:33,6 46,2 38,6 3o,7 52,0 I 'I 53,0 64,1 53,6 53, o|38, 1^40,3 34,5J34,o'45,7 .34,061,0 // 3o,o 5i ,0 40,0 60,0 24,7 23,2 i5,o 26,6 42,3 3o,o 19,0,34,0 i5,5 14,5 33,0 H 28,026,0 8,: 39,5 3 34,0 36,0 45,0 4.. 5 39,4 21 ,0 33,9 29 53,0 39,7 38, I 33,8 34,3 43,0 3i,o 3o,o 24, 43 4i 42,0 04,0 23,3 28,6 21,0 4 0,0 22,5 25,0 34,7 29,2 2r,8 ^5 . 35,7 25,0 25,6 ',0,5 36,5 32 57,5 3o ' 33,9 ^, 34, 55,2 2 35,0 21,5 37,5 65,0 5i , 23, 17,. ■32,6 29,5 37,6 '^\ 38,6 36,1 37,2 Ôl ,0 14.7 52,3 61 ,0 35,5 25,0 3o , 0 4o,o 5o,3 28,9 49,7 29,0 3o,7 3:,, 2 49" 1,6 34, 5,6 8,3 20,5 33,3 31,5 22.6 20,6 i5,4 37, 43,6 18,9 16,2 18,0 25,0 63,0 29,0 3 1,9 42,9 34,8 35,8 3o,o 43,0 35,5 19,0 34,0 -7 , 36,3 40,0 19,0 21,0 8,0 3o 26 26,0 3: 23,5 39 36,9 3o,8 28,5 34 25,9 21,7 28,5 34,1 42,2 41,5 26,0 29,0 3i,3 ■9,5 1,0 5,5 19,5 '1,7 34,0 16,5 26,0 40,0 20,0 23,0 II 6,0 20,0 3o,o 23,0 3o,5 28,7 37,5 ,7 ,5 32,5 23,5 33,5 t6,o II 13,0 13,0 13,0 3o,o 46,1 37,9 55,3,38,6 47,3,29,3 43,3 39,7 3o,8'45,3 26,9 34,8 17,6 30,7 16, 3^23, 5 36,3 21 ,6 24,9!i9, 24,5, ,0 18,7 i5,o i5,5 18,0 34,0 20,0 II 18,0 33,0 28, 32, 18,0 i5,5 10,0 // 19,5 13,0 20,0 inimtE lolal. .36, 5 1 34 39,39 44,01 37,6, 34,01 24,0 6,5 9,0 3o,o 24,0 II 27,0 3o,o !1,0 [5,0 16,0 16,0 20,028,0 12,0 20,0 3o,o 30,0 8,0 8,0 20,0 3o,o 8,0 25,30 25, 20 23,34 31,90 24,96 28,19 34,49 31,93 3o,.5o 34,69 29,87 33, 5i 3 1,06 36 , 00 33,78 3o , 39 36 , 00 39,82 39,16 46,38 33,86 35,36 3i,58 34,11 35,87 47,57 43,64 37,00 35,61 40,12 43,63 33,46 38,01 33, 10 43,24 .38,75 48,48 45,94 3y,59 39,73 38,17 37 , 26 33,87 a S, 88 34,09 35, 3 1 27,60 43,78 30,67 21,4' 79- 35,06 39,70 45,38 35,43 36,88 35,30 6,18 23,12 3l ,02 30,53 29,06 33,19 28, 3i,39 35,64 28,66 Î0,01 33, i5 33,56 33,70 35,22 33,65 36,75 39,50 43,75 36,00 33,49 32,63 32, 16 34,7' 45,66 37,90 3i,8' 33,48 36,85 38,45 33,65 35, i5 31,19 36,43 3;, 38 43,00 42,02 37,36 37,09 45,08 36,33 3o,6o 36, 81 34,07 35,59 38,13 37,94 22,35 23,22 ( 6o8 ) » 5° La hauteur moyenne des protubérances, disposées par latitude dans le ta- bleau III, n'est pas considérablement changée, quoiqu'il y ait une diminution évidente; Table VI. — Facides. nOTATIO.NS HÉMISPHÈRE NORD. UÊMISPHÈKE SUD. NOMBRE u z: T. — "^^ ~ total. 90" 80 70 60 50 40 30 50 10 0" 10 20 30 40 60 60 70 80 - " — >• à 80° 70 CO 50 40 30 20 10 0 à 10' 20 8,3 30 40 50 5,6 60 70 5, G 80 30 4,5 i.N. s. 6,14 E I 10,0 3,, 5 5,5 <î.4 7, ' 8,2 7.3 3,6 5,8 7,« C,3 6,3 5 , 1 6,5'| 6,34 II n (i,n '(,2 4.3 5,9 fi, 4 6,2 7,4 5,2 7,2 6,8 6,0 7,2 6,1 4,5 7,5 4,0 2,5 5,70 5,80 3,77 ! III tf fi,o 10,0 4.' 5,0 6,0 7,5 6,0 5,8 4.' 5,7 8,1 6,8 5,4 6,5 5,6 tf 6,63 6,o3 6,33 1 IV .5,0 5,1 5,3 4.2 4.Q 6,4 7,7 7,5 6,0 3,6 7.2 8,5 6,0 5,3 0,0 4>Q 5,0 4,7 5,79 0,68 5,73 V 3,0 3,1 3,0 5,0 5,1 6,5 7,2 7,4 6,2 3,4 7,5 8,6 7,4 6,1 4,9 k>k 3,9 2,9 5,17 3,43 5,3. VI 3,0 3,0 3,0 3,4 3,5 5,0 6,4 7.6 6,2 4,3 6,3 7,6 7,5 4,6 3.2 kA 3,0 3,0 4,67 4,88 4,77 VII .-i.o 7,8 o,8 2,7 3,0 5,0 8,0 6.4 6,8 5,2 7.4 8,0 8,8 6,2 4,0 3,0 3,0 3,0 0,61 5,40 5,00 VllI .... 3,1 ,S,n h.', 4.5 3,4 5,3 7,2 8,1 3,3 2,6 7.4 5,4 6,6 5,0 3,0 3,0 3,0 3,0 4,95 4,33 4,64 IX X 3,0 2,0 3,5 10,0 3,1 6,o 3,0 2,0 3,7 4,8 7,3 7,4 8^2 7,2 5,6 3,8 2,5 5,9 5,5 7.2 8,0 8,2 8,6 é;8 2,6 6,6 3,0 8,0 3,0 rt 3,0 3,4 4,32 5,39 4,81 7,25 4,56 6,32 XI 5,0 ff /|,5 2,2 5,4 7,8 7,6 7,t) 4,8 5,5 7.9 8,0 6,2 5,2 1,0 4,0 10,0 6,0 5,65 5,98 5,81 XII 7.5 3,o 3,0 2,0 0,7 7,3 6,0 4.8 6,5 8,0 7,3 6,3 4,3 3,0 ft 5,5 tf 5,07 5,87 ^''z Xlll.... .5,0 5,o 4.0 ^,1 fi, 2 6,2 7,2 5,0 3,3 7,4 7.0 7,5 4,8 5,7 3,0 8,5 2,0 ff 5,. 19 3,7^ 5,3b XIV .... // 10,0 ff 5,2 5,T fi, 8 7,2 7,2 6,3 4,8 8,5 7,0 0,0 4,7 8,5 5,0 3,2 5,0 6,91 5,74 b,i2 XV // II tf // 3,5 6,7 8)2 7,5 7.2 5,9 7,' 7,5 6,2 4,0 8,7 7,5 3,0 ff 6,b2 6,24 6,43 XVI 5,6 7j7 2,0 2t7 6,7 5,7 5,7 8,1 7,2 6,1 7,5 6,8 6,4 7,4 5,4 3,0 4,5 3,0 5,91 5,57 5,74 XVII.... 3,0 ff ff 7ïO 5,6 6,8 7.0 8,1 7,P 6,2 8,1 7,6 5,0 5,0 5,7 10,0 '/ 7,56 7,o5 7,3o XVIil... // tf If 8,0 3,8 3,8 6,8 6,5 7>' 5,8 8,0 6,7 6,1 9,5 4,5 5,3 4,0 5,0 6,00 6, 10 6,o5 XIX.... ,> II If if 4.0 5,3 6,7 6,1 ^^9 6,0 8,3 7,0 6,0 5,0 4,0 tf tf 5,o4 6,o5 5,99 XX II II If tr 3,0 7-0 8,5 6,8 6,5 8,6 8,6 7,5 8,6 8,2 10,0 3,5 ff 6,44 8,78 7,6' XXI .... If 1^ n tf 5,2 7'' 8,3 7,8 6,1 6,2 8,0 5,7 7,0 5,0 ff f ff 6,90 6,38 6,64 XXII.... ir II tf tt 2,8 7,3 8,1 4,6 3,0 7' ' 8,2 7,3 5,3 8,0 ff II fl 5,16 7 , 20 6,18 XXIll... II If 10,0 fi, 5 5,8 6,0 8,8 6,4 0,2 8,2 8,6 7,7 j, I 6,8 2,0 fl ff 7,00 b,4o 6,74 XXIV... „ „ 7,0 fi, 5 6,0 7,5 8,4 6,2 5,1 7,3 7.8 7,3 3,3 6.5 3,5 If tf 6,67 6,08 b,37 XXV.... rt 1' 4,8 5,5 8,1 7,5 5,6 3,8 8,5 6,8 5,4 5,5 ft tf fl fl 5,88 b,jo b,2. XXVI .. II ff ff 2,5 6,2 7,7 8,J 7,6 3,0 7.6 9,1 5,2 5,5 6,2 tf ,r ff 6,01 6,72 6,36 XXVII.. ir 7-0 10,0 7.5 4,< 5,5 7,5 6,5 6,2 7,9 0,1 5,7 6,0 0,0 ft ff ft 6,79 7,34 7,1b XXVIII . 10,0 8.0 6,0 5,0 4,6 7.2 7.0 6,5 6,1 5 - 8,3 5,0 7,6 5.5 I0;0 10,0 6,0 tf 6,71 7,37 7,04 XXIX... // ff ff 7,0 i,r> .5,3 6,0 6,5 6,8 6,3 7,5 6,7 7,3 3,0 tf ff ff 5, ."il 6,10 0,80 XXX . . . " " If ff 5,0 5,3 5,8 6,7 5,4 6,1 6,9 5,4 3,5 7>o 1 ,0 II ff 5,64 '1,9» o,3i XXXI... II „ If tt ff 5,0 4,3 8,1 5,3 6,1 8,2 7,1 4,6 ft // tf 6,0 1,0 5,67 5,5o 5,58 XXXII.. „ ff II tf ff 4.0 3,9 7,t) 5,5 4.4 6,2 7,5 6,5 4,2 3,0 J,0 2,0 0,32 4,85 5,08 XXXIII. If 1, 3,0 2,0 ff 5,0 8,7 7,'l 6,2 6,2 5,7 7,7 8,7 6,3 f/ tt tf 5,28 6,92 6,10 XXXIV. // ff 2,0 3,0 If 4,0 5,1 7,5 8,1 7,7 7,0 5,6 2,0 tf If tf 4.93 5,57 0,2b XXV ... " ff ft tt 10,0 3,5 6,3 7,4 5,8 5,7 7,8 4,2 3,0 If tf " tf b,bo 5,17 0,88 XXXVI.. ,f „ ff tf ff 2,6 4.q 7,3 4,2 5,4 7,4 5,7 4,8 If tf fl tf 4,93 5,82 5,38 XXXVII II ,1 ff ff r. 5,4 T,fi 7, 1 8. 1 6,5 7.2 6,8 5,1 4,3 fl f ff If 6,72 3,80 6,28 XXXVIII n tt tt ff 5,3 7.5 6,2 5,5 6,6 5,3 3,0 tf ff tf tf 6,02 5,10 5,56 XXXIX. ff „ tt 5,5 3,5 6,8 7.' 8,0 4,8 4,9 6,2 4,5 tf tf ff ff " 6,o5 3,20 5,b2 XL n ff tf ff 5,0 4,3 5,8 5,2 3,9 5,3 0,2 6,5 kA tf // ff ff 5,24 5,3o 5,27 XLI „ tt 1, ,f ff 4,û 5,6 6,7 5,2 8 0 5,6 5,3 7'0 2,0 tf n If 5,37 5,58 \''V XLII.... n tt ff ff If tf 4,1 7,2 0,1 5,8 6,5 4,4 If ff f f tr 3,47 5,57 5,52, XLIII... II tt ft ff ff tt 5,4 7,8 6,7 4,9 7.6 4,9 tf tt fl f ff 6,63 3,80 6,21 XLIV . . . If f, ff f, ff ff 5,0 6,4 6,1 3,0 5,6 7,' 5,6 it n f If ff 5,83 .:,,32 5,52 XLV.... " ff ff ff ff 2,5 5,4 6,0 4,7 5,4 5,3 7.' 5,0 4,7 f !' f.' 4,63 3,S0 5,07 XLVI... ff ff ft ft ff 1,0 4.2 6,5 4,1 4.0 7.1 6,6 8,5 tf ff Il n 3,93 6,77 5,36 XLVII... If ff ft tt tf ft 3,0 6,0 4,4 3.7 6,5 7,0 2,6 tf tt ff ft 7,73 4,95 4,8b XLVIII .. II ff tf tt tf tt 6,0 8,8 8,4 4.. 5,7 8,8 3,0 tf If ff If 3,.'|0 6,56 XLIX... n ff tf tf tf 3,T 7,0 6,7 2,0 3,5 6,5 // tf tr ff ff If 4,85 5,00 4,92 L tf ft tf ft ft ft 4,6 7,5 6,o 4,3 5,2 3,0 7,0 " " " ff 6,o3 4,87 5,45 LI If ff tf tt 3,0 6,5 5,6 5,7 6,8 6,5 5,6 // „ tf f r ff 5,52 6,o5 5,78 LU „ tf ff f „ 3,0 6,0 6,0 3,9 4.2 4,3 // // f II f ff 5,40 1,23 4,82 LUI If ff ft ff 2,11 7,5 4,o S,. 2,1 1 ,0 7.0 tt tt II tf tf tf 4,74 4,00 4,37 LIV tf ff ff ft ff .3,5 3,0 5,1 4,2 2.8 \i 5,0 7,0 ff fl ff ff 4, '7 5,87 5,02 LV ti tt ft ff ft tf 6,0 4,9 4,6 4,6 1,0 ft " ff tf ^ 3,17 0,00 4,40 ( 6o9 ) mais si l'on groupe les protubérances d'après leur hauteur, on trouve que celles qui excèdent une minute, d'abord très-fréquentes, sont main- tenant très-rares. » 6° La largeur et l'aire des protubérances enregistrées dans les ta- bleaux IV et V donnent lieu à des remarques semblables aux précédentes. » 7° Enfin, la distribution des facules s'est considérablement modifiée : au commencement, elles formaient des couronnes autour des pôles; elles ont depuis longtemps disparu dans cette région, et sont maintenant confi- nées aux zones des taches et des protubérances. Ainsi apparaît la connexion des facules avec les protubérances plutôt qu'avec les taches, caries facules ont été très-développées dans les régions polaires à l'époque où s'y trou- vaient les protubérances, et elles ont presque disparu avec elles. » D'après la série des observations que nous continuons régulièrement, il paraît que le minimum est près d'être atteint et qu'une augmentation va se produire : les résultats précédents me paraissent assez intéressants pour que je croie devoir engager les observateurs à surveiller l'astre et à étu- dier ses phases d'accroissement avec le soin que nous avons pris à suivre la période de décroissement. » Après l'érection de l'Observatoire solaire à Calcutta, par le P. Lafont, il sera possible d'éviter les grandes lacunes que nous avons nécessairement en Europe dans certaines saisons. Je compte encore sur l'assistance de mon collègue, le R. P. Ferrari, qui depuis plusieurs mois s'occupe de ces ob- servations, pendant qu'une indisposition sensible de ma vue ne me permet plus la même assiduité qu'auparavant. » M. J. GiRARDix fait hommage à l'Académie de la nouvelle édition de son Ouvrage : « Des fumiers et autres engrais animaux ». M. P. -A. Favre fait hommage à l'Académie d'un exemplaire de son « Mémoire sur la transformation et l'équivalence des forces chimiques ». Ce Mémoire est extrait du Recueil des Savants étrangers, dans lequel il a été inséré sur le Rapport d'une Commission de l'Académie, dont M. H. Sainte-Claire Deville a été le rapporteur. C'est l'ensemble des travaux, coordonnés et réunis, qui ont occupé M. Favre depuis plus de vingt années. (6io ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. OPTIQUE. — Sur la polarisation rotatoire du quarlz. Note de MM. J.-L. Soret et Ed. Sarazin. « L'angle dont une lame de quartz, taillée perpendiculairement à l'axe, fait tourner le plan de polarisation de la lumière, a été déterminé par M. Broch (i), et plus récemment par M. Stefan (2), pour des rayons de diverses réfrangibilités , entre les limites des raies solaires B et H. Nous avons pensé qu'il y aurait intérêt à étendre ces déterminations aux rayons ultra-violets, en utilisant le spectroscope à oculaire fluorescent, précédem- ment décrit par l'un de nous (3). Nous avons aussi mesuré la rotation dans la partie la moins réfrangible du spectre pour les longueurs d'ondu- lation des raies n et A qui, à notre connaissance, n'avaient pas jusqu'ici été l'objet de recherches à cet égard. » Nous avons adopté la méthode de M. Fizeau et de Foucault, qui avait été aussi employée par M. Broch et par M. Stefan. La lumière solaire, réflé- chie horizontalement par un miroir métallique (verre argenté), était con- centrée par une lentille convergente de 72 millimètres d'ouverture et i™, i5 environ de distance focale. Un peu avant le foyer de la lentille, le faisceau traversait un grand prisme de Nicol, ensuite une lame de quartz taillée perpendiculairement à l'axe, puis un second Nicol fixé sur un cercle gradué; enfin il pénétrait dans un spectroscope dont la fente était placée au foyer de la lentille. )) Le spectre que l'on observe dans ces conditions est traversé, comme on lésait, par des bandes noires d'autant plus rapprochées que la lame de quartz est plus épaisse. En tournant le Nicol analyseur, on peut amener l'une de ces bandes en coïncidence avec telle ou telle raie [du spectre so- laire, et déduire de l'angle dont il a îixWu le faire tourner la rotation de la lumière de réfrangibilité correspondante. Dans la partie ultra-violette du spectre observé avec l'oculaire fluorescent, les bandes noires te mani- festent de la même manière, et nous avons pu ici étendre les détermina- tions jusqu'à la raie N, que l'on distingue encore avec assez de netteté en ( I ) Dove's repertonum t. VU, p. 1 1 5 ; Annales de Chimie et de Physique, 3° série, t.XXXlV, p. ng. (2) Sitzungsberichte der IFiencr Ahad., t. L, p. 88. (3) Bibliothèque nnii>ersclle, Archii'cs des Sciences physiques et naturelles, t. XLIX, p. 338; l874' — Journal de Physique, t. HI, p, 253. (6ri) employant des appareils en verre d'optique et un prisme en flint blanc. Pour l'observation des raies a et A, il suffit de placer devant la fente du spectroscope une lame en verre bleu de cobalt, qui laisse passer le ronge extrême, en absorbant les radiations voisines plus réfrangibles. Ces deux raies se distinguent alors facilement, et, au moins pour a, les mesures peu- vent être faites avec autant de précision que pour le reste du spectre. » Les résultats que nous avons obtenus avec une lame de quartz lévo- gyre de 3o""", o85 d'épaisseur sont consignés dans le tableau suivant ( j ) : Nombre Uaios Angles de rotation total du \ observés. d'obser- Moyenne. Calculé. Différence, spectre. -_ — — _a— ^ vations. . 17,35 » 6 17,35 17,35 0,00 1) 588,9 21,82 21,78 » 10 21,79 ^'>74 — o,o5 Vj 526,9 27,68 27,57 » 10 27,61 27,55 — 0,06 F 486,07 32,98 » 32,76 18 32,85 32,78 —0,07 32,86 32,82 G 430.72 42167 » 42,59 12 42,63 42,69 -+-0,06 h 4'°)i 47j52 47jS2 .> i4 47)^2 47)47 — o,o5 H, 396,8 5i,2i 5i,23 5i ,37 46 5i,22 5i ,22 0,00 5i , I ?. 5i , 16 5i ,37 5i,33 5i , 10 L..; 3Si,9 .. 56, o5 .. 12 55,88 55, 80 -0,08 55,71 M 372,7 » « 59,03 8 59,03 58,99 —0,04 3e forte raie j372,0 » 59, l8 59, 3l 21 59,24 59,24 o,oo du groupe M. j 59, 20 N 35,85 64,76 64,73 64,28 28 64,41 64,44 +o,o3 (1) Les troisième, quatrième et cinquième colonnes donnent, en degrés et en fraciions de degré, les valeurs de l'angle de rotation, telles qu'elles ont été oblennes dans les trois séries d'observations différentes, rapportées h une plaque de quartz de 1 millimètre d'épaisseur; la deuxième série d'expériences a été faite avec deux prismes au spectroscope, depuis A jusqu'à E, avec un seul prisme pour les raies plus réfrangibles; les séries I et III ont été faites avec un seul prisme. Les chiffres indiqués sont déjà la moyenne d'un certain nombre d'observations, le plus souvent de six, mais aussi de quatre, huit, douze ou seize; la sixième colonne indique le nombre total des observations faites pour chaque raie; la septième colonne donne la moyenne de toutes les mesures exécutées pour une même raie ; la huitième colonne, la valeur de la rotation calculée d'après la formule de SI. Boltzmann, comme nous le verrons plus loin ; enfin, la neuvième colonne, la différence entre les résultais du calcul et ceux de l'expérience. ( 6l2 ) » L'accord des différentes séries est un peu variable suivant les raies, qui ne sont pas toutes d'un pointé également facile. Pour la raie H,, par exemple, il y a quelque divergence, parce que le voisinage de la raie Hj gêne un peu l'observation; il en est de même des nombreuses raies du groupe L. Les raies M se distinguent très-nettement; mais, pour N, la faible intensité lumineuse diminue notablement la précision. » Les résultats consignés dans la septième colonne se rapprochent beau- coup de ceux qui ont été obtenus par M. Broch et par M. Stefan, savoir : li G D E K G H Broch.. i5°3o' I7°24' 3i"67' 2']°/\& SaoSo' 42020' Stefan.. i5"55' i'j''2i' zi'G']' 27''46' Sa'ôg' 42"37' So^gS' » Cependant nos chiffres dépassent un peu ceux de M. Stefan (i). » On a proposé, pour exprimer l'angle de rotation y en fonction de la longueur d'ondulation X la formule suivante : dans laquelle A et B sont deux constantes. Cette formule, qui s'accorde d'une manière à peu près satisfaisante avec les observations faites entre B et H, devient inexacte entre des limites plus étendues. Si l'on calcule les valeurs de A et B d'après les valeurs de (p pour les raies a et M, on trouve que, pour les rayons de réfrangibilité intermédiaire, les valeurs données par la formule sont constamment supérieures aux chiffres observés; la divergence dépasse i degré pour la raie G. Pour les raies A et N, au contraire, les va- leurs calculées sont plus faibles que celles qui résultent de l'observation. » En parlant de l'idée que la rotation devrait être nulle pour une loii- (i)Nous croyons pouvoir altribiier ces petites divergences à deux causes : i" Nos expériences ont dû être faites à une température notablement plus élevée, car nous avons opéré par des journées très-chaudes de cet été (température extérieure 20 à 25 de- grés), et, de plus, les rayons solaires concentrés au moyen d'une lentille sur la lame de quartz élevaient forcément aussi sa température. Or M. Von Lang a montré [Sitzungsbcrichte lier Wiener Akad., t. LXXI , avril iSyS) que le pouvoir rolatoire du quartz augmente lé- gèrement avec la température, et il a donné, pour exprimer cette augmentation , la formule tf, z= (fo (i -4- 0000149 t], où (f/ et ija sont les angles de rotation à zéro et à f. En admettant une différence de 20 degrés entre la température des expériences de M. Stefan et celle des nôtres, on réduirait de 3mil- lièmes environ la différence entre les résultats. 2" La lame de quartz que nous avons employée présente une légère imperfection dans sa laille, au point de vue du parallélisme des deux faces et de la direction de l'axe; en outre, les rayons ne la traversaient pas tout à fait normalement : ils étaient rendus convergents par une utilleà long fjyjr. i;,':t; petite cause d'erreur tend aussi à augmenter les chiffres obtenus. (6i3 ) gueur d'ondulation infinie, M. Boltzmann a proposé la formule B C D 1 1 Il a montré que cette formule, réduite à ses deux premiers termes, con- duit à des valeurs qui concordent bien avec les observations de M. Stefan entre B et H. Nous avons trouvé également qu'elle s'accorde d'une manière très-satisfaisante avec nos résultats. Lorsqu'on calcule les valeurs deB et C d'après les chiffres que nous avons obtenus pour les raies a et M, on a 7,io533 o,i5i227 d'où l'on déduit les nombres de la huitième colonne de notre tableau. » En apportant quelques modifications à nos appareils, nous espérons gagner en précision, et étendre nos mesures au delà de la raie N. » PHYSIQUE. — Nouvelle Note sur les procédés d^ aimantation ; par M. J.-M. Gacgaix. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « Dans le cas où les pôles contraires de deux aimants sont mis en contact avec un barreau, dans le voisinage de l'une des extrémités de celui-ci, ils contribuent fort inégalement, comme je l'ai dit dans une précédente Note (i6 août 1875), au développement de l'aimantation temporaire qui se produit au point O, milieu de l'intervalle laissé entre les aimants; mais leurs actions restent concordantes. Si l'on considère au contraire l'aiman- tation permanente, on trouve que l'aimant placé près de l'extrémité du barreau développe, lorsqu'il agit seul, une aimantation plus forte en O que celle qui résulte de l'action simultanée des deux aimants : ce fait s'ex- plique par la réaction mutuelle des parties du barreau. Quand on n'em- ploie qu'un seul aimant, l'aimantation temporaire est de même sens dans toute la longueur du barreau; toutes les réactions tendent donc à aug- menter l'aimantation développée en O. Quand, au contraire, on fait agir les deux aimants simultanément, toute la partie du barreau située en dehors de ces aimants est aimantée négativement, si l'on considère comme positif le magnétisme développé entre les deux aimants, et, par conséquent, la réaction de cette partie affaiblit le magnétisme développé en O. » Lorsqu'on se propose d'étudier le magnétisme développé dans un barreau par le contact simultané de deux aimants, il faut avoir soin que les deux contacts soient établis et rompus aux mêmes instants ; quand c. R., 1875, 20 Semestre. (T. LXXXI, N» IS.) ^O ( 6i4) cette condition n'est pas remplie, la courbe qui représente la distribution du magnétisme se trouve modifiée. Si, par exemple, les deux contacts sont établis en même temps, et que les deux aimants soient enlevés l'un après l'autre, la courbe du magnétisme permanent s'abaisse du côté où est placé l'iiimant que l'on enlève le dernier, et, pour que cette courbe subisse une déformation appréciable, il suffit que l'un des aimants reste en contact avec le barreau une seconde seulement de plus que l'autre. Ce résultat s'explique très-aisément : lorsque les deux aimants ne sont pas enlevés au même instant, le barreau se trouve soumis d'abord à l'action exercée par les deux aimants, puis à l'action exercée par l'un d'eux seulement. Or nous avons vu, dans ma précédente Note, que l'aimantation permanente développée par les deux aimants réunis est de même signe dans toute l'é- tendue du barreau; au contraire, lorsqu'on ne fait agir qii'un seul aimant et qu'il louche le barreau dans le voisinage de son point milieu, il déve- loppe, à droite et à gauche du point de contact, des aimantations sensible- ment égales et de signes contraires. Il résulte de là que l'action exercée par l'un des aimants, agissant seul sur la partie du barreau située entre cet aimant et l'extrémité du barreau la plus voisine, tend à communiquer à cette partie une aimantation de signe contraire à celle qui est développée dans la même partie par les deux aimants réunis; par conséquent, lorsque la première de ces actions succède à la seconde, elle doit neutraliser, en tout ou partie, l'aimantation développée par celle-ci. » J'ai dit dans ma précédente Note que le magnétisme développé par le contact simultané de deux aimants, en un point déterminé du barreau, est sensiblement égal à la somme algébrique des magnétismes développés, au même point, par chacun des aimants agissant séparément; mais il faut bien remarquer qu'il s'agit là du magnétisme développé, par chacun des aimants, dans le barreau préalablement ramené à l'état neutre. Lorsqu'on fait agir successivement les deux aimants sur le même barreau et qu'on ne le désaimante pas après le premier contact effectué, le magnétisme déve- loppé par les deux contacts successifs des aimants peut être très-différent de celui qu'aurait développé leur contact simultané. » Rîênie quand on a le soin de ramener le barreau à l'état neutre avant de le mettre en contact avec le second aimant, la loi que je viens de rap- peler n'est qu'approximativement vraie. Lorsque la distance des aimants dépasse une certaine limite (environ lo millimètres dans 1rs conditions de mes expériences), l'aimantation temporaire qu'ils développent dans l'inter- valle qui les sépare, lorsqu'ils agissent simultanément, est toujours plus ( 6i5 ) forte que la somme des aimantations qui seraient développées par chacun des aimants agissant séparément. Quand, au contraire, les aimants se tou- chent ou ne sont séparés que par un intervalle très-petit, l'aimantation développée par l'action simultanée des deux aimants devient inférieure à la somme des aimantations qui seraient développées par chacun d'eux. Ce dernier fait résulte tout naturellement de ce que les deux aimants, lors- qu'ils sont très-voisins, exercent l'un sur l'autre une action directe qui les affaiblit plus ou moins. Quant à l'anomalie de sens contraire qui se produit lorsque les aimants sont assez éloignés l'un de l'autre pour ne pas se neu- traliser d'une manière sensible, elle s'explique en admettant que l'aiman- tation croît plus vite que l'action inductrice qui la fait naître, et il est facile de prouver qu'il en est effectivement ainsi, du moins lorsque l'aclion in- ductrice est faible. Il suffit pour cela de revenir au procédé d'aimantation d'Elias et de comparer les intensités du courant inducteur aux aimantations qui leur correspondent. » J'ai supposé, jusqu'à présent, que les deux aimants mis en contact avec le barreau étaient disposés perpendiculairement à ce barreau; il me reste à indiquer les modifications qui se produisent dans l'état magnétique du barreau, lorsque les aimants sont inclinés par rapport à lui. Si l'on ne considère que le magnétisme temporaire, on trouve que 1 aimantation dé- veloppée par le contact de deux aimants, au milieu de l'intervalle qui les sépare, est plus forte dans le cas des aimants perpendiculaires que dans le cas des aimants inclinés; mais, si l'on considère le magnétisme permanent, c'est, au contraire, dans le cas des aimants inclinés qu'on obtient l'aimanta- tion la phis forte au milieu du barreau. Cette contradiction apparente s'ex- plique, comme tous les faits analogues, au moyen de la réaction mutuelle qu'exercent les unes sur les autres les diverses parties du barreau. J'ai in- diqué, dans ma précédente Note, la forme de la courbe qui représente la distribution du magnétisme temporaire dans le cas des aimants perpendi- culaires ; elle coupe l'axe des x en dehors et dans le voisinage des points de contact, ce qui veut dire que le magnétisme est négatif dans une très-notable partie du barreau, si l'on considère comme positif le magnétisme développé dans l'intervalle compris entre les deux aimants. Dans le cas où ceux-ci sont inclinés, la courbe du magnétisme temporaire coupe l'axe des x, mais à une grande distance des points de contact ; le barreau est aimanté positi- vement dans toute sa partie moyenne; l'aimantation négative se trouve re- léguée dans le voisinage des extrémités du barreau, et elle est d'ailleurs très-faible. 80., (6i6 ) » Il résulte de là.que, après l'éloignenient des aimants, l'aimantation de la partie moyenne du barreau se trouve affaiblie, dans le cas des aimants per- pendiculaires, par la réaction des parties situées en dehors des points de contact, et que, au contraire, dans le cas des aimants inclinés, l'aimantation de la partie moyenne se trouve renforcée par la réaction de toutes les au- tres parties voisines; on conçoit, d'après cela, que l'inclinaison des aimants peut accroître l'aimantation permanente de la partie moyenne, tout en affai- blissant son aimantation temporaire. » MÉTÉOROLOGIE. — Sitr la formation de la grêle. Note de M. G. Planté. (Commissaires : MM. Faye, Edm. Becquerel, Jamin.) « Dans une Note précédente, j'ai signalé les analogies des phénomènes produits par des courants électriques de haute tension avec ceux des trombes et des aurores polaires ; je viens exposer aujourd'hui la théorie à laquelle m'a conduit l'étude de ces mêmes phénomènes, relativement au mode de formation de la grêle. » Parmi les faits que j'ai observés, je rappellerai : i° l'action calorifique intense, produite par les sillons de feu serpentant à la surface du liquide d'un voltamètre, sous l'influence du flux électrique, et le développement brusque et abondant de vapeur d'eau qui en résulte; 2° le bruissement qui accompagne l'émission de cette vapeur ; 3" les intermittences dans ces phé- nomènes; chaque fois, en effet, que l'électrode en contact avec le verre humide a vaporisé les gouttelettes d'eau qui l'entouraient, le courant se trouve interrompu ; mais une nouvelle portion de liquide afflue aussitôt, et le phénomène recommence jusqu'à l'épuisement de la décharge voltaïque ; 4° le mouvement gyratoire des globules liquides électrisés, formés autour de l'électrode positive; mouvement de sens variable, du. à la réaction produite par l'écoulement du flux électrique sur les globules eux-mêmes, rendus Irés-mobiles par leur état sphéroïdal; 5° le mouvement gyratoire spirali- forme que j'ai observé, il y a quinze ans (i), sur un nuage d'oxyde métal- lique s'échappant avec force et avec bruit de l'électrode positive d'un volta- mètre sous l'influence d'un aimant; mouvement de sens déterminé, et ayant lieu de l'est à l'ouest en passant par le nord, devant un pôle boréal. » Il me paraît résulter de ces observations que la formation de la grêle peut être attribuée à la vaporisation brusque de l'eau des nuages, par l'effet (i) Bibl. univ. de Genève, t. VII, p. 332; 1860. ( 6i7 ) calorifique des éclairs ttiullipliés qui les traversent, et à la congélation rapide de cette vapeur, lorsqu'elle se produit au sein des régions froides de l'atmosphère, ou lorsque, dans la rencontre de deux masses nuageuses, l'une d'elles se trouve à une très-basse température. Les descriptions données par M. Colladon des violents orages à grêle de celte année, en Suisse et en France, dans lesquels huit à dix mille éclairs se succédaient par heure, en formant comme un immense incendie, confirment cette manière de voir. On conçoit l'énorme quantité de chaleur et de vapeur d'eau que peut produire, au sein des nuages, un tel torrent d'électricité, quand on voit la quantité de vapeur, relativement assez grande, qui se dégage dans les expériences citées plus haut. Les observations de M. Rozet, qui a remarqué des mouvements violents au milieu des nuages d'où tombait la grêle, et la transformation rapide de portions de cirrhus en nimbus, appuient aussi cette explication ; car les nimbus apparus subitement ne peuvent pro- venir que de la vaporisation rapide et de l'eau condensée d'une portion des cirrhus. » La chute de la grêle en bandes étroites s'explique facilement, dans cette théorie, par la vaporisation et la congélation de l'eau suivant les sillons tracés par les éclairs, toujours plus développés en longueur qu'en largeur. Les bandes de pluie comprises entre deux bandes de grêle résul- tent de ce que la masse interne du nuage fi-oid, réchauffée par la fréquence des éclairs et la vapeur d'eau produite, ne peut plus en opérer que la con- densation, tandis que la congélation a lieu encore sur ses bords. » Le bruissement qui précède ou accompagne la chute de la grêle est dû, comme celui qui se produit dans le voltamètre, à la pénétration du feu électrique dans le nuage, et à l'émission rapide de la vapeur. Les éclairs, avec ou sans tonnerre, qui accompagnent les orages à grêle, pro- viennent de ce que, dans cette collision entre deux masses humides et d'une grande mobilité de formes, c'est tantôt l'une qui pénètre plus ou moins profondément l'autre, de même que, dans le voltamètre, parmi les traits de feu qui s'élancent du pôle positif, les uns sont silencieux, et les autres suivis d'étincelles bruyantes au pôle négatif, selon que l'une ou l'autre électrode plonge plus ou moins dans le liquide. » Les intermittences et recrudescences qu'on observe dans la chute de la grêle à la suite des éclairs sont encore analogues à celles du voltamètre. Quand le nuage électrisé a réduit en vapeur une portion du cirrhus dans lequel il pénètre, il se passe un instant avant qu'il ne rencontre une nou- velle masse à vaporiser ; mais le reste du cirrhus comble aussitôt le vide ( 6i8) formé; une nouvelle décharge se produit : par suite, une nouvelle vapori- sation et formation de grêlons. » Quant à l'accroissement du volume des grêlons, après l'observation de Lecoq, et les travaux publiés par MM. Saigey, Daguin, de Tastes, Fron, et récemment par M. Faye, on sait qu'il résulte du mouvement gyratoire qui les entraîne et retarde ainsi leur chute. La structure des gréions, leur noyau neigeux, leurs couches opaques et transparentes s'expliquent encore, sans que je puisse le développer ici, par des vaporisations et congélations successives, jointes au mouvement gyratoire. » Mais quelle est la cause de ce mouvement gyratoire? En me référant aux phénomènes rappelés plus haut, j'oserais l'attribuer aujourd'hui à l'électricité elle-même, jointe à l'action magnétique du globe. Quand on considère, en effet, que ce mouvement dans les trombes et les cyclones a lieu en sens inverse de la rotation des aiguilles d'une montre, dans l'hémi- sphère boréal, exactement comme un courant d'électricité positive au sein d'un liquide, tournant sous l'influence du pôle magnétique boréal du globe, ou comme le tourbillon d'oxyde que j'ai observé dans un volta- mètre devant le pôle boréal d'un aimant; si Ton remarque de plus que, dans cette expérience, le mouvement en spirale se rapproche tout à fait de celui des trombes ou des cyclones d'après les diagrammes de certains navigateurs; si l'on ajoute que ces mouvements gyratoires sont accompa- gnés des effets électriques les plus intenses, sinon aux limites de leur pro- pagation, du moins à leur naissance dans les régions équatoriales, et que ces effets, par la quantité jointe à la tension, tiennent plus encore des décharges de l'électricité dynamique que de celles de l'électricité statique, il est permis de penser que ces mouvements gyratoires, ainsi que ceux des tourbillons de grêle, sont dus à la rotation même des courants électriques (le l'atmosphère auxquels les nuages servent de conducteurs mobiles, et dont le mouvement se communique aux masses d'air qui les entourent. » En résumé, sans contester les opinions déjà émises, sans nier les causes invoquées par de nombreux observateurs, et qui peuvent toutes concourir à la production d'un phénomène aussi complexe que celui de la grêle, dans lequel l'électricité, la chaleur, les actions mécaniques se trouvent simultanément en jeu; sans infirmer aucune théorie, dont chacune peut avoir pour base un fait réel et bien observé; sans discuter les mouve- ments ascendant ou descendant, admissibles, l'un et l'autre, par la péné- tration réciproque de deux nuages à des températures différentes; sans rejeter, comme cause accidentelle de mouvements tourbillonnaires, la ( 6i9 ) rencontre de deux vents opposés, on de même sens et de vitesse inégale, je crois néanmoins que le rôle principal dans la formation de la grêle doit être attribué à l'électricité; que c'est elle qui, par ses effets calorifiques, vaporise brusquement l'eau des nuages et l'amène ainsi dans un état de division extrême, facilitant sa congélation instantanée dans un milieu à basse température ; que c'est l'électricité qui produit le bruissement de la grêle, comme celui des trombes et des aurores polaires; que c'est enfin le magnétisme terrestre, ou courant électrique permanent du globe, qui dé- tern)ine, dans certaines conditions, le mouvement gyratoire des masses nuageuses électrisées de l'atmosphère. » CHIMIE. — Recherches sur l'ammoniaque contenue dans les eaux marines et flans celles des marais salants du voisinage de Montpellier ; par M. Ac- DOYNACD. (Commissaires : MM. Balard, Peligot, Mangon.) « Dans les recherches dont j'ai l'honneur de présenter le résumé à l'Académie, j'ai suivi la méthode imaginée par M. Boussingault pour l'ana- lyse des eaux météoriques et des eaux douces {Agronomie, t. II). J'ai fait usage d'une liqueur titrée, rendue acide par l'acide oxalique; lo centi- mètres cubes étaient saturés par i™^', 7 d'ammoniaque; la liqueur alcaline était une solution de potasse très-étendue. » Par des expériences préliminaires, j'ai déterminé la limite des erreurs que je pouvais connaître; celle limite était de 0"^^'', 33 en moins. » J'ai d'abord cherché la quantité d'ammoniaque qui existe, toute for- mée, dans l'eau de la mer, en dégageant l'alcali volatil au moyen de la ma- gnésie; on constate, ainsi que le montrent les nombres suivants, certaines variations dans la proportion des sels ammoniacaux, suivant les époques des prises d'eau de mer faites à Palavas ( près Montpellier), suivant les cir- constances météorologiques dans lesquelles l'échantillon a été recueilli, suivant enfin le temps écoulé entre la prise d'eau et l'analyse. Ammoniaque dcga(;éc par la magnésie de I lilre d'eau de mer. Eau du 21 mai examinée i jour après o, 16 » 16 juin » I » o,9.n 1) ?, I juin " 4 " ■■.-. 'jif) » 26 juin » 2 » 1,22 » 1 1 juillet » I » 0,16 » ig juillet » 'j » 0,22 ( 620 ) » Les deux dates du 21 et du 26 juin correspondent à l'époque de ces grandes perturbations atmosphériques qui ont amené les inondations du Midi ; dans les trois journées du 22, 23 et 24 juin, il est tombé par hectare, sur le sol de l'École d'Agriculture de Montpellier, i million de litres d'eau, renfermant plus de i kilogramme d'ammoniaque. Les phénomènes météorologiques paraissent donc produire, au sein des mers, des variations marquées dans la proportion des sels ammoniacaux, et très-probablement aussi dans la proportion et la nature des matières organiques que ren- ferment les eaux marines. » Les eaux de la mer contiennent donc de l'ammoniaque; c'est un fait acquis déjà par de nombreuses observations, antérieures aux miennes, et dues notamment à MM. Boussingault, Marchand et Schlœsing; mais il res- tait à examiner un second point fort important, à savoir, si celte ammo- niaque est à l'état volatil ou si elle est engagée dans des combinaisons fixes. » Or, quand on recherche l'ammoniaque dans l'eau de mer sans l'addi- tionner d'alcool, peu de temps après l'avoir recueillie, on n'y trouve pas d'ammoniaque volatile. Eau du 21 juin après 5 jours 0,00 ammoniaque. » 26 juin 1) 2 11 0,00 » » II juillet » I 11 0,00 » Au contraire, après quelques jours, l'ammoniaque s'est formée en quantité sensible dans les flacons qui renferment l'eau de mer : ainsi l'on a trouvé, après 5 jours, dans l'eau du a6 juin sans alcali, i^^f^oG; dans celle du 1 1 juillet, après 3 jours, o™°%o8, et dans celle du 19 juillet, après 7 jours, o™s'',i8; de l'eau recueillie le 3 mai donnait, le premier jour, o^s^^iG d'am- moniaque par la magnésie, et après 12 jours, o^^r^go, sans qu'on eût besoin d'employer d'alcali. » Ainsi l'eau de mer, prise limpide, dans son état normal, ne contient pas d'ammoniaque volatile; il ne s'en révèle que par un séjour plus ou moins long dans les flacons. » Les eaux des étangs salés conduisent à des conclusions semblables : si elles sont prises dans des parages peu profonds, riches en végétaux, l'ammoniaque apparaît; dans les endroits à fond bas, privés de végétation, on n'en trouve pas de traces. En voici des exemples : Etang de Villeneuve (près de Palavas), végétation, i"'"' juillet. . . . 0,81 Étang d'Ingril (près de Frontignan ), pas de végétation, 28 juillet. 0,00 Table salante de Frontignan (eau rosée), 28 juillet o,35 ( 621 ) » De nos expériences, il ressort cette conclusion finale : l'eau de la mer lie renferme pas d'ammoniaque volatile et n'en exhale pas; ce n'est que sur certains parages infiniment restreints, d'une étendue très-faible par rapport à la sienne, que la mer peut céder à l'atmosphère qui la couvre cette ammo- niaque volatile, et concourir à la restitution de l'azote assimilable au sol et aux plantes. )) Au sein des mers, les sels ammoniacaux apportés par les fleuves, ceux qui se forment par réduction des nitrates, sont pris et assimilés par tous ces êtres organisés infiniment petits qui y vivent; les dépouilles de ces êtres, entraînées, ensevelies peu à peu au fond des mers avec les matières terrestres, forment ces couches géologiques actuelles, qui ne restitueront que dans un avenir inconnu à la végétation aérienne la matière azotée qu'elles renferment; de même que les couches des anciennes époques géo- logiques du globe nous la restituent, de nos jours, quand elles surgissent au-dessus des océans. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — De l'analyse commerciale des sucres, et de V influence des sels el du ijlucose sur la cristallisation du sucre. Note de M. Dcrin. (Commissaires : MM. Fremy, Decaisne, P. Thenard. ) « L'analyse commerciale du sucre diffère de l'analyse chimique ordi- naire, en ce que, au lieu de déterminer uniquement la composition du pro- duit analysé, elle lient aussi compte de l'influence qu'auront les matières étrangères sur la cristallisation de ce sucre, lorsqu'il sera soumis aux opé- rations du raffinage. Il est indispensable de connaître exactement l'impor- tance de cette influence, sous peine d'attribuer au produit soumis à l'ana- lyse une richesse trop forte ou trop faible. L'industrie a besoin d'être fixée sur ce point pour ses transactions, et le Trésor pour le contrôle ou l'éta- blissement de l'impôt. » On admettait que les sels empêchent la cristallisation du sucre dans la proportion de quatre ou cinq fois leur poids, et, à ce titre, on leur avait attribué un rapport ou coefficient de 5. Le glucose était considéré comme empêchant aussi la cristallisation, dans une certaine mesure, et on lui ac- corde un coefficient de 2, lorsqu'il existe dans l'échantillon en proportion dépassant i poiu' 100. )) On avait remarqué que la cristallisation du sucre, dans les sirops de betteraves, s'arrête lorsque la quantité de sels, par rapport au sucre, est d'environ i de sel pour 4 de sucre (M. Dubrunfaut avait indiqué le rap- C. R., 1S75, 2« Smesire. (T. LXXXI, N» IS-) 8l ( 622 ) port de 3,73), et l'on en avait conclu à l'influence nuisible des sels, sans tenir compte des produits organiques et des sels déliquescents que les sirops de betteraves et de cannes contiennent. Auxquels de ces produits faut-il attribuer la propriété de retenir le sucre en dissolution ? Sont-ce les sels qui empêchent la cristallisation, ou est-elle suspendue par les matières et sels organiques déliquescents et visqueux ? C'est là le point que nous avons cherché à éclaircir. V Nous avons étudié l'influence particulière de quelques sels sur la cris- tallisation du sucre pur ; nous avons constaté que la solubilité du sucre et des sels est, dans quelques cas, modifiée par leur mélange dans la solution, tantôt dans un sens, tantôt dans un autre, mais généralement assez faible- ment. Comme l'avait déjà indiqué Payen, le chlorure de sodium et le chlo- rure de potassium sont plus solubles dans l'eau sucrée que dans l'eau pure, et, en outre, le sucre est aussi un peu plus soluble dans l'eau saline; mais si, par des concentrations successives, on fait cristalliser le mélange de sucre et de chlorures, on verra que le sucre et les sels finissent par cristalliser simultanément et complètement. Il n'y a donc pas, dans ce cas, suspension de la cristallisation sous l'influence des chlorures de potassium et de sodium. » Les cristaux sont de compositions variables, suivant les circonstances de la cristallisation, et cette variation éloigne l'idée de combinaisons dé- finies de sucre et de chlorure. Cependant une des analyses de cristaux de sucre et de chlorure de sodium a donné la composition suivante : Sucre % ) 3o Chlorure de sodium 10,64 Il y a dans cette analyse une équivalence approchée de 3 parties de sucre et de i partie de chlorure de sodium, mais c'est, selon nous, un cas fortuit. Les cristaux de sucre et de chlorure de potassium ont donné des chiffres fort différents et nullement équivalents de chlorure de potassium : 24,52, i5, 21, i4j64, 8,02. Nousavons remarqué toutefois, au commence- ment de la cristallisation, qu'il se formait, à la surface du sirop, de gros cristaux en table : ceux-ci ont pu peut-être constituer la combinaison dé- finie qui a été étudiée par M. VioUette. » Le nitrate de potasse cristallise aussi simultanément avec le sucre et en diminue un peu la solubilité. » La solubilité du sucre et du sulfate de potasse est moindre pour le sucre et pour le sel en mélange que pris isolément. » Le chlorure de calcium détermine la cristallisation d'une quantité considérable de sucre, lorsqu'il est introduit en faibles proportions dans ( 623 ) une solution de sucre simplement saturée à froid. Ce sel s'empare d'une partie de l'eau, et une quantité de sucre proportionnelle à l'eau absorbée cristallise. Une grande quantité de chlorure de calcium, ajouté à la solution, produit une action toute différente et donne au sirop luie consistance vis- queuse, qui arrête toute cristallisation. Il en est de même du carbonate de potasse et des autres sels déliquescents. » Nous pouvons donc formuler que les sels cristallisables cristallisent simultanément avec le sucre et ne suspendent pas la cristallisation de ce dernier. Ce sont donc les matières organiques et les sels déliquescents qui se trouvent dans les sirops de betteraves et de cannes qui sont cause de la formation des mélasses; et, comme ces produits existent en quantités assez proportionnelles aux sels, et qu'ils sont difficilement dosables, on peut doser les sels et leur accorder une valeur à titre de témoins proportionnels seulement. » En résumé, ce procédé d'appréciation de la quantité de sucre raffiné que pourra donner un sucre brut, qui repose sur une erreur théorique, est cependant admissible pour les besoins de la pratique industrielle. » Glucose. — Nous avons remarqué, contrairement à ce qu'on pense généralement, non-seulement que le glucose n'empêche pas la cristallisa- tion, mais qu'il se substitue souvent en partie au sucre cristallisable dans la solution. On ne peut cependant pas provoquer complètement cette sub- stitution, à cause de la grande solubilité du glucose, solubilité qui donne au mélange de ces deux sucres une consistance semi-solide, qui ne permet plus la cristallisation, lorsque les proportions des deux sucres dans le sirop sont devenues environ 60 à 70 parties de sucre cristallisable pour 100 parties de glucose. Nous pouvons conclure de ce fait que, en cas de grand excès du glucose sur le sucre cristallisable dans une solution, le glucose a une influence physique de suspension de cristallisation, qu'on peut mesurer à l'aide d'un coefficient de 0,70; mais, lorsque le glucose n'existe qu'en faibles proportions ou même en presque égalité avec le sucre cristallisable, son influence est négligeable. » On peut s'en convaincre en analysant des mélasses épuisées de cannes à sucre : elles contiennent, dans certains cas, autant et plus de glucose que de sucre cristallisable, et en même temps des sels et autres produits qui sevds suffiraient à peu près pour suspendre la cristallisation. On y remarque, en outre, qu'il y a souvent bien moins de sucre cristallisable que l'eau n'en pourrait dissoudre, s'il n'y avait que du sucre et de l'eau; donc le glucose s'est partiellement substitué au sucre cristallisable. 81.. ( 624 ) » En résumé, si le coefficient 4, admis par l'administration pour me- surer l'influence qu'exercent les sels, peut être considéré en a|)plication comme équitable, le coefficient 2 qu'elle attribue au glucose est certaine- ment très-exagéré. » Cette étude a été faite au laboratoire de culture du Muséum d'His- toire naturelle. » ZOOLOGIE. — Sur la distribution liypsom étriqué des Mollusques vivants, dans les Pjrénées centrales. Note de M. P. Fischer. (Renvoi à l'examen de M. Milne Edwards.) « Il est impossible de ne pas être frappé de la régularité avec laquelle les végétaux sont distribués suivant les altitudes; chaque espèce a sa zone d'habitat, et, si les montagnes dépassent 2700 à 3ooo mètres, la vie végé- tale s'éteint graduellement au voisinage de la cime. » Les Mollusques terrestres, dépourvus des moyens de locomotion des Oiseaux et des Insectes, soumis d'ailleurs à l'influence de la végétation, de- vaient avoir une répartition analogue à celle des plantes. Chaque espèce, en effet, arrive à une limite supérieure qu'elle ne franchit pas; dés lors, on peut établir une série de zones de Mollusques, caractérisées chacune par la présence d'une espèce qui termine en ce point son extension ascension- nelle, que celte espèce coexiste ou non dans les zones sous-jacentes. » J'ai vérifié ce fait dans les Pyrénées centrales, et, en ajoutant à mes observations celles qui ont été publiées par MM. Dupuy,Partiot, de Saulcy, Debeaux, Morlet, etc., j'ai caractérisé cinq zones de Mollusques, comprises entre 5oo et sSoo mètres d'altitude. Pour les Alpes, qui m'ont donné des résultats analogues, je me suis ailé des documents cités dans les ouvrages de MM. Duinont, de Mortillet et Stabile. Chaque zone a reçu le nom d'une espèce d'Hélice; ce procédé terminologique, employé par les géologues, m'a paru commode et pratique. Pyrénées. Alpes. 1"= zone. — Basses vallées. Limite supérieure : i'" zone. — Basses vallées. Limite supérieure : 1000 mètres. — Zone de VHelix caithn- 1000 mètres. — Zone de VHclix cartliu- siana. sinnn. Hclix vnrinbilis, H. cail/iusiana, Cyelo- .Siirci/ica pul/is, S. oblongn, Hélix car- stoma elegans. tltmiana, H.fruticiuu,H. pcrsonata, Cyclo- stoma elegans. Mollusques fluviatiles: 2Vc/7V/«<7,P/()-.sa, Mollusques fluvialiles : Pliysa, l'ia- Planorbis, Falvatn, Paladina, Bithynia, norbis, Pnliidina, Bil/iynia, .Spliœritim, Sphœriuni, Unio, Anodonta. Unio, Anodonla. ( 625 ) a" zone. — De looo à 1200 mètres. — Zone de y Hélix obvolutn. Succinea arenaria, Hélix obvuhita, H. montana, H. incarnata. 3° zone. — De 1200 à i5oo mèires. — Zone de VHeli.T Fontenillci. Zonites crystatliniis, Heli.r: ericetoriim, H. Fontenillei y H. lapicida, H. pnlchclla. 4" zone. — De i5oo à 2000 mètres. — Zone de V Hélix sylvatica. Zonites fiiU'us, Hélix sylviiticn, H. rii- pestris, H. rotitndata, H. luderata, H. his- pida, H. ciliata, H. edcntula, H. holose- ricca, H. alpina, H. pomalia, ClausiUa dubia. 2' zone. — De 1000 à 1200 mètres. — Zone de VHelix aspersa. Linifix ma.vimus , Succinea nrenarin , Hélix a.yjcrsn, H. lapicida, Piipa Farinesi, P. umbilicata. 3° zone. — De I200 à i5oo mètres. — Zone de VHelix limbata. Liinax marginatus, Zonites cellarius, Z. fulviis, Heli.T limbata, H. hispida, Bulimas obscurus, ClausiUa abietina. 4* zone. — De i5oo à 2000 mètres. — Zone de VHelix nemoralis. Arion empiricorum, Liinax dgrestis, var. syhatica, Hélix nemoralis, H. rupestris, H. ericetorum, H. rotundata, ClausiUa dubia, Pupa marginala, P. megacheilos, Poma- tias Partioti. Mollusques fluviatiles : Jncylus fluvin- tilis, var. Capuloidea. 5e zone. — De 2000 à aSoo mètres. — Zone S" zone. — De 2000 à aSoo mètres. — Zone de VHelix carascalensis. de VHelix glacialis. HeU.r carascalensis, H. nubigena. Fitrina glacialis, V. pcllucida , V. ni- Mollusques fluviatiles : Limnœa Umosa, valis, Zonites petronclla. Hélix glacialis, var. "lacialis. H. zonata, H. arbustorum, var. alpestris. » On reniarquei-a que, dans ces deux chaînes de montagnes, la limite de la vie pour les Mollusques est placée un peu au-dessus de aSoo mètres; quelques individus monteraient à 2700 et même à 3ooo mètres, mais ils s'arrêtent presque toujours au niveau des neiges élenielh s. » L'existence d'une limite maximum de 1000 mèires d'altitude pour plusieurs genres de Mollusques fluviatiles : Neritina, Paludlna, Bithjnia, PlanorbiSj Physa, Spliœrium, Uiiio, Jnodonta, donne lieu à des applications curieuses pour la Géologie et la Paléontologie des dépôts quaternaires; elle prouve que les couches fossilifères qui renferment les genres précités ont été déposées à une faible altitude. » A partir de 2000 mètres, les Mollusques qui, jusque-là, étaient nom- breux en espèces, se réduisent sensiblement, et les rares formes comprises entre 2000 et 25oo mètres diffèrent comme espèces ou variétés de celles des basses vallées. » Je n'ai exploré qu'un seul lac élevé : le lac de Gaube (altitude i 788 mè- tres), mais j'ai été surpris de la quantité de spécimens d'espèces animales que j'y ai rencontrés. Quoique ce lac soit alimenté par la fonte des glaciers ( 6a6 ) du Vignemale, et que sa température se maintienne en été entre -t- 7 et 9 degrés, les Truites, les Grenouilles, les Tritons y abondent; sous chaque pierre de la berge, on voit du frai et des coquilles de Limnées et d'Ancyles, des Hirudinées, des larves de Diptères et des fourreaux de Phryganides en telle quantité, que le fond du lac doit ressembler aux couches à indusies de l'Allier et de l'Auvergne. Je crois donc que l'étude zoologique des lacs pyrénéens donnerait des résultats très-importants; malheureusement, elle n'est pas plus avancée que celle de leur profondeur et de leur température. Le célèbre explorateur des Pyrénées, Ramond, avait pressenti l'utilité de ces recherches : il a établi, à 2264 mètres, la limite supérieure d'habitat des Truites, et à 23i4 mètres celle des Tritons; d'après M. Frossard, la Vipère monte jusqu'à 2000 mètres, et, d'après M. E. Bureau, la Grenouille arrive jusqu'aux neiges élernelles de cette région. Ces renseignements épars méri- teraient d'être complétés par des recherches systématiques. » VITICULTURE. — Observation, à propos de la Communication récente de M. Bal- biani, sur la nécessité d'entourer le pied des ceps de vigne d'un bourrelet de poudres coaltarées. Extrait d'une Lettre de M. Maurice Girard à M. Dumas. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « D'après les instructions de la Commission, et sur votre recommanda- tion spéciale, nous avons toujours, mon collègue M. Boutin et moi, dans nos conférences et nos démonstrations au Jardin expérimental d'Angou- lême, insisté sur la nécessité de faire, au pied des ceps, un bourrelet de poudres coaltarées, pour empêcher l'introduction, sous le sol et sur les racines, des insectes aptères provenant des pontes aériennes. » L'importante observation de M. Balbiani, sur le lieu exact de ces pontes, va donner une plus impérieuse obligation encore de préconiser cette pratique... » MM. R. Ganoolphe, F. Stôumer, Alf. Favre, Carriésit, C. Rocssier adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission.) M. E. Lehman adresse une nouvelle Note relative à un système de pro- pulsion pour les bateaux à vapeur. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) ( 627 ) M. E. Le Breton soumet au jugement de l'Académie divers appareils pour l'ascension des liquides. (Commissaires : MM. Morin, Tresca.) M. G. HoLZNER adresse, de Weihenstephan (Bavière), des échantillons de racines de carottes, portant des pucerons qu'il croit appartenir à une espèce nouvelle. (Renvoi à l'examen de M. Blanchard.) CORRESPONDANCE. M. le Directeur général des Douanes adresse, pour la Bibliothèque de l'Institut, le tableau général du commerce de la France avec ses colonies et les puissances étrangères, pendant l'année 1874. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un Mémoire de MM. Noble et Jbel^ intitulé : « Researches on explo- sives fired gunpowder » ; ce Mémoire seia soumis à l'examen d'une Com- mission composée de IMM. Morin et Berthelot ; 2° Un Mémoire de M. P. VolpiceUi, intitulé : « Difesa délia teorica di Melloni sullaeletlrostatica. » PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Remarques sur l'emploi fait, dans l'antiquité^ de la chaleur solaire, à Voccasion de la Note récente de M. Mouchot. Lettre de M. Ed. Buchwalder à M. Dumas. (( S'il est une invention qui prouve que rien n'est nouveau sous le Soleil, c'est assurément l'appareil présenté à l'Académie des Sciences, dans sa der- nière séance, par M. Mouchot, de Tours. » Le réflecteur conique, à angle droit au sommet, au moyen duquel, en le tournant vers le Soleil, on concentre les rayons calorifiques, était connu et a été utilisé du temps de Numa Pompilius. Les pontifes de cette époque s'en servaient pour rallumer le feu sacré du temple de Vesta. Nous lisons dans Plutarque : « Et si d'aventure ce feu vient à faillir, comme on tlit (]u'à Athènes la sainte lampe s'étei- gnit du temps de la tyrannie d'Aristion, et en la ville de Delphes lorsque le temple d'Apol- lon fut brûlé par les Mèdes, et aussi à Rome du temps de la guerre contre le roi Mithridate, ( 6a8 ) et du temps des guerres civiles quand le feu et l'autel furent ensemble consumés, les pon- tifes disent qu'il ne le faut pas rallumer d'un autre feu matériel, mais en faire un tout neuf en le tirant de la flamme pure des rayons du Soleil, ce qu'ils font de la manière suivante : Ils ont un vase creux, formé avec le côté d'un triangle ayant un angle droit et deux jambes égales, de sorte que de tous les endroits de son tour et de sa circonférence il va aboutissant en un même point ; puis ils dressent ce vase droit contre le soleil rayonnant, de telle sorte que les rayons allumés se vont de tous côtés unir et assembler au centre du vase; là, ils subtilisent l'air si fortement qu'ils l'enflamment, et quand on en approche quelque matière aride et sèche, le feu y prend de suite, parce que le rayon, par le moyen de la réflexion, prend corps de feu et force d'enflammer. » » Nous voyons que Plutarque a sa théorie poiii' expliquer le phéno- mène de la combustion, mais il faut reconnaître aussi que le réflecteur des Vestales est identique, pour le principe et pour la forme, à celui de notre contemporain M. Mouchot. Qu'il s'agisse d'allumer un morceau de bois sec au milieu de ce vase, ou qu'il s'agisse d'y porter à l'ébidlition un litre d'eau, le principe subsiste et la forme changera peu dans les deux cas. Tout le mé- rite serait dans l'application. » M. J. Bertrand fait remarquer que, si M. Mouchot ne fait pas remonter jusqu'à l'antiquité l'emploi des miroirs coniques pour obtenir des tempéra- tures élevées, au moyen de la chaleur solaire, il reporte cependant à Dupuis le mérite d'avoir montré, au siècle dernier, que c'est là « la meilleure forme qu'on puisse assigner à ces sortes de miroirs, parce que les rayons incidents j)arallèles à l'axe se réfléchis.sent normalement à cet axe, et donnent un foyer d'intensité maximum pour une même ouverture du miroir ». M. Mou- chot n'entend pas non plus s'attribuer l'idée de faire usage d'une enveloppe de verie, diathcrniane pour les rayons lumineux du Soleil, et athermane pour les rayons obscurs que l'eau émet en s'échauffant : il a rappelé que de Saussure avait déjà obtenu, par un artifice de ce genre, des températures élevées. C'est donc ttniquement la mise en œuvre de ces moyens combinés, et leur utilisation pratique, qui constituent l'originalité des recherches de M. Mouchot : à ce point de vue, ces recherches ont lui mérite incon- testable. PHYSIQUE. — Sur la conduclibililé électrique rie la pyrite. Note de M. H. Dcfet, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « Le travail relatif à la conductibilité électrique de la pyrite, auquel a lait allusion M. du IMoncel dans sa Note du 27 septembre 1875, est presque (629 ) complètement inédit; je ne l'ai fait connaître que par une Communication verbale à l'une des séances de l'Association française, au congrès de Nantes, communication brièvement mentionnée dans le compte rendu de cette séance, donné par la Revue Scientifique. Je crois donc pouvoir exposer les résultats que j'ai obtenus et décrire les appareils qui m'ont servi. » Je me suis borné à l'étude de la pyrite de fer, et j'ai cherché à en déterminer directement la résistance. L'appareil employé était le pont de Wheastone, sous cette forme bien connue où deux des côtés du pont sont formés d'un fil de maillechort, sur lequel vient s'appliquer un curseur mobile le long d'une régie divisée et relié au galvanomètre, les deux autres côtés étant formés par \i\ résistance à déterminer et par une unité Siemens. La plus grande difficulté était celle des contacts. Après beaucoup d'essais, je me suis arrêté à des contacts de mercure. Le fragment de pyrite, formé d'un cristal cubique aussi régulier que possible, était noyé dans ime masse de cire à cacheter, taillée ensuite en forme de cylindre, de manière à mettre à nu deux des faces du cube qui étaient nettoyées avec soin. Ce cylindre était engagé entre deux tubes de i5 millimètres de diamètre, auxquels étaient soudés deux tubes perpendiculaires plus petits, où aboutissaient les rhéophores en platine. Le tout était rempli de mercure parfaitement propre el bien sec, et plongé dans une cuve pleine d'eau pour éviter les variations de température. » Dans ces conditions, où l'on évite les courants thermo-électriques, les résultats sont très-nets et très-simples. n M. Braun, dans un Mémoire publié aux Annales de Pocjgendorjf (1874, vol. CLIII, p. 556), avait annoncé que la résistance des sulfures métal- liques, et notamment de la pyrite de fer, variait avec le sens, l'intensité et la durée du courant, et que cette variation pouvait atteindre \ de la valeur moyenne. Je n'ai aucunement vérifié ce fait pour la pyrite : le changement de sens du courant n'amène aucune variation dans la valeur de la résis- tance que l'appareil déterminait à -~^ près. Il fallait pour cela changer le sens du courant dans la pyrite seulement et non dans l'appareil entier; en effet, au moment où l'on presse l'extrémité en platine du curseur contre le fil de maillechort, prend naissance un courant, très-faible à la vérité, mais de sens constant; si donc le courant principal traverse le fil en deux sens différents, il y aura une erreur en plus ou en moins. Il semble alors que le sens du courant influe sur la résistance; mais, en intervertissant le cou- rant dans la pyrite seulement, la résistance reste constante. On aurait, du C.R.,i87D, a'.Sememe.CT.LXXXl, N» 13.) ^2 ( 63o ) reste, dans le premier cas, sa vraie valeur en prenant la moyenne de deux observations suffisamment rapprochées. » Pour faire changer l'intensité du courant, on introduit dans le circuit une caisse de résistances pouvant varier de i à loooo Ohms. Quand le courant est faible, la cause perturbatrice dont je parlais tout à l'heure agit plus énergiquement, et la résistance semble varier; mais, en faisant deux observations avec des courants de sens contraire et prenant la moyenne, on détruit cette cause d'erreur, et, dans ces conditions, la conductibilité de la pyrite reste constante ; les variations, qui n'ont pas d'ailleurs de sens déterminé, sont au plus de yô\ïô- n Quant à l'influence de la durée du courant, on remarque, en général, que la résistance diminue peu à peu, mais devient sensiblement constante aubout d'un jour ou deux. Les variations, avec du mercure très-propre et un cristal bien nettoyé, sont au-dessous de j^y de la valeur de la résis- tance. Je suis porté à les attribuer à une altération du mercure au contact de la pyrite; la diminution de résistance se produit, en effet, par le simple contact, que le courant passe ou non. En renouvelant le contact, on re- tombe sur la première valeur. » Pour étudier l'effet de la chaleur sur la conductibilité, j'engageais la pyrite dans du plâtre à mouler, au lieu de cire à cacheter. Je pouvais ainsi chauffera loo degrés sans avoir de courant thermo^tlectrique. L'augmen- tation de résistance, par suite de l'élévation de température, se manifeste alors de la façon la plus nette. Ainsi, un échantillon de pyrite, ayant à i5 degrés C. une résistance de 0,142 Siemens, a, à 100 degrés C, une résistance de 0,196 Siemens. » Si, au lieu de pyrite, cristal cubique, on prenait un sulfure métallique d'un autre système que le système régulier, la chalkopyrite ou la pana- base, par exemple, les expériences de M. Friedel ont montré qu'il se pro- duit un courant sous l'influence d'un échauffement uniforme de la masse de cristal. Ce fait donne à penser que l'intensité ou le sens du courant au- rait une influence sur la conductibilité, influence sans doute très-faible, à cause do la grande résistance de ces sulfures. Je n'ai pu la mettre en évi- dence avec mon appareil : un fragment de panabase, de 3 à 5 millimètres de côté, présente une résistance de 7400 Ohms, tandis qu'un fragment de pyrite de la même dimension n'a qu'une résistance de o,25 Ohm en- viron. » Enfin, j'ai cherché si l'on pouvait trouver une valeur spécifique de la résistance de la |)yrite. Cette résistance est très-variable avec les échan- (63i ) tillons et même avec la direction dans un échantillon donné. Cela tient évidemment atix défauts d'homogénéité des cristaux. Des cristaux de Tra- versella (Piémont), parfaitement polis, mais maclés et présentant une cas- sure irrégulière et comme grenue, avaient une résistance variant entre 750 et 4000 fois celle du mercure. Dans un cristal de Deville (Ardennes), plus gros, mais bien plus homogène et à cassure presque conchoïdale, la résis- tance n'est plus que de 76 fois celle du mercure. » En définitive, je crois avoir démontré que la conductibilité de la py- rite est une véritable conductibilité métallique, très-variable avec la struc- ture physique de l'échantillon, mais qui, dans un cristal donné, ne dépend ni du sens, ni de l'intensité,, ni de la durée du courant. » PHYSIOLOGIE. — Sur les effets toxiques des alcools de ta série C"H'^""^*0. Note de M. Rabcteau. « Dans une Note de MM. Dujardin-Beaumetz et Audigé, présentée le 26 juillet 1875 : Sur les propriétés toxiques des alcools par fermentation, on lit cette conclusion : ï Les propriétés toxiques dans la série des alcools de fermentation suivent d'une façon mathématique, pour ainsi dire, leur composition atomique; plus celle-ci est représentée par des chiffres élevés, plus l'action toxique est considérable, et cela aussi bien lorsqu'on les in- troduit par la peau que par l'estomac » » J'ai l'honneur de faire remarquer à l'Académie que, le 2 août 1870, j'ai publié, dans l'Union médicale, cette règle générale, que « les alcools de la » série C"H-"'^-0 sont d'autant plus actifs que le groupe CH^ entre un plus » grand nombre de fois dans leur constitution », ce qui revient à dire qu'ils sont d'autant plus actifs que leur poids moléculaire est plus élevé, ou que leur composition atomique est représentée par des chiffres plus élevés. On avait donc, ajoutais-je, la série toxicologique suivante : Alcool méthylique Peu actif. Alcool jéthylique Peu actif. Alcool butylique Toxique. Alcool amylique Très-toxique. » Cette règle générale, que j'avais établie, était déduite de plusieurs expériences que j'avais faites avec les alcools éthylique, butylique et amy- lique, et de celles de M. Gros, de Strasbourg, avec l'alcool méthylique. » Depuis cette époque, M. Dogiel, de l'Université de Razan, est arrivé aux mêmes résultats que moi, en 1872. » 82,. ( 632 ) MINÉHALOGIE. — Sur les minéraux tellurés récemment découverts au Chili. Note de M. Domeyko, présentée par M. Daubrée. « Je viens de reconnaître, dans les minerais d'argent du Chili, l'exis- tence du tellure, qui s'y présente an moins dans deux combinaisons dis- tinctes. » I. argent tellure (hessite, tellursilher). — Amorphe, d'un gris d'acier noirâtre à la surface et d'im gris métallique plus clair dans la coupure, grenu, à grain très-fin et luisant dans la partie fracturée, il se coupe en copeaux comme l'argent sulfuré natif, produisant, comme celui-ci, de l'éclat sous le canif; il se comprime et ne se réduit pas en poussière dans un mortier d'agate ; très-fusible et facilement attaquable par l'acide nitrique. » Il ne forme (du moins dans le peu d'échantillons que j'ai pu me procurer jusqu'à présent) que des grains de 3 à 5 décigrammes et de formes tout à fait irrégulières, engagés dans des rognons ocracés, endurcis, composés principalement d'argent chloruré et de plomb carbonate et sulfaté, mélangés de matières terreuses. Au milieu de ces mélanges, on voit des particules d'un noir mat et d'autres jaunes, que j'ai reconnues être du tellurate de plomb. Deux analyses opérées : la première (I) sur i^%56 de matière pure, la seconde (II) sur o6'',g5 de mélange de chlorure d'argent et de matière insoluble dans les acides, n'ont donné, pour la composition du tellure (éliminant les matières étrangères de la seconde) ; (I) At (II) Tellure 37,6 (4,7) 38, o Argent 58, o (4,3) 56,6 Plomb 4>7 (<'>4) ^^4 100,3 100,0 » Ce minéral est aurifère, mais la proportion de l'or qui s'y trouve ne dépasse pas o,ooo25. » 11. Tellurate de plomb.— 1\ se fait reconnaître par sa belle couleur jaune clair, ressemblant à celle du plomb oxychloroioduré ; il se trouve dissé- miné en particules amorphes, tantôt à la surface et dans les pores des grains mélalliquos du telluriu'e d'argent, t;uitôt dans la substance qui sert de gan- gues à ces derniers. On voit surtout bien celte substance jaune sur le seid échantillon de tellurure d'argent (i) qui pèse 5^', 5o et que j'ai le plaisir d'envoyer pour la collection de l'École des Mines de Paris. (i) Dans toutes les analyses dont je donne des résultats dans cette Note, je me suis servi { 633 ) » Ayant pu réunir environ i décigranime de ce minéral jaune, quoique pas tout à fait pur, j'ai reconi)u qu'il est facilement soluble dans l'acide chlorhydrique, et la solution donne, par l'hydrogène sulfuré, des précipités de sulfure de plomb et de tellure. En séparant ces sulfures par le sulfhy- drale et les traitant par la méthode connue, j'ai obteiui i5 milligrammes de tellure pour 33 milligrammes d'oxyde de plomb. Un léger excès de ce dernier provient d'une petite proportion de sulfate de plomb, dont il m'a été impossible de dégager la partie jaune du minéral. Je me suis en outre assnré que ces minerais tellurés, riches en argent, ne contenaient pas de traces d'iode, ni d'arsenic. » Les minéraux tellurés que je viens de décrire n'ont été jusqu'à pré- sent trouvés, au Chili, que dans une seule localité, dans la mine Condo- riaco (province de Coquimbo), abandonnée depuis longtemps et située à environ i5 kilomètres de distance à l'est des mines d'argent d'Arqueros. On sait que les mines d'Arqueros ont été autrefois très-riches en amal- game natif, nommé arqitérite, et qu'aux environs de ces mines se trouve aussi un filon de plomb et de cuivre vanadatés. Le terrain que traversent les filons contenant toutes ces espèces , si intéressantes pour la Minéra- logie, est un terrain stratifié secondaire, appartenant à l'époque juras- sique et appuyé sur des couches porphyroïdes métamorphiques, que M. Pissis rapporte à l'époque de transition. » D'après les renseignements que m'a fournis don Manuel Avacena, mon ancien élève, et ingénieur des mines à Coquimbo, à qui je dois aussi les échantillons des minerais dans lesquels, pour la première fois, j'ai re- connu la présence du tellure, le filon de Condoriaca se compose principa- lement d'une argile blanche, espèce de kaolin, et de minerai de plomb carbonate et sulfaté, dans la partie la plus rapprochée des affleurements. On y trouve anssi, en profondeur, de la galène accompagnée accidentelle- ment de sulfure d'argent. On présume que le minerai tellure, riche en argent et aurifère, ne formait que quelques grandes manchas (taches) aux affleure- ments du filon : aussi n'en retire-t-on actuellement que quelques parcelles des anciens déblais de la mine. )) Il est possible que la ressemblance des caractères extérieurs du tellu- rure et du sulfure d'argent natifs fasse confondre, dans certains cas, les deux espèces de même couleur, également compressibles et se coupant au du sulfhydrate pour séparer le tellure des métaux, et je traite le sulfure de tellure, d'abord par l'acide chlorhydrique et le chlorate de potasse, puis par l'acide sulfureux. ( 634 ) couleaii. Il ne sera peut-être pas inutile de rechercher le tellure dans des mines conune celles de Lomas-B.iyas, d'où l'on extrait des minerais très- riches en argent chloruré, argent sulfuré, plomb carbonate, en même temps aurifères, minerais qui ressemblent beaucoup aux minerais de la Condo- riaca. » Je dois aussi signaler une certaine analogie entre les minerais tellurés et les minerais séléniés, quant à leurs gisements sur les deux versants du système des Andes. Les deux métalloïdes, le tellure et le sélénium s'y troii- vent associés à l'argent et au plomb; leurs gangues sont principalement chargées de carbonate de plomb; leurs composés se montrent aux affleure- ments des filons et disparaissent à peu de profondeur, notamment à l'ap- proche de la galène. Le terrain que traversent ces filons est stratifié; celui des séléniures de Cacheuta (Mendoza) est considéré comme appartenant à l'un des étages de transition. Le sélénium a été jusqu'à présent trouvé en combinaison avec le cuivre, soit dans l'eukaïrite de Flamenco au Chili, soit dans les polyséléniures argentifères de Cacheuta, de l'autre côté des Andes. » GÉOLOGIE — Perforation d'un grès quarlzeiix par des racines d'arbres. Note de M. Stan. Meunier. « On voyait, à l'Exposition universelle de 1867, des plaques de niarbre blanc qui, mises sous terre en contact avec des racines, avaient été atta- quées par l'acide carbonique exhalé pendant l'acte de la végétation et présentaient à leur surface des sillons irrégulièrement disposés. » Je me suis trouvé récemment en présence d'un fait analogue et qui me paraît digne d'être signalé, parce que, d'une part, il concerne une roche plus résistante que le marbre, c'est-à-dire le grès quartzeux ; et que, d'autre part, il consiste non plus en une simple corrosion superficielle, mais en perforations d'outre en outre. » Le grès en question, provenant d'Orsay (Seine-et-Oise) et dépendant de l'étage dit de Fontainebleau, est à ciment calcaire, d'ailleurs extrême- ment peu abondant, et c'est sur ce ciment que l'acide carbonique a exercé son action. Dans les échantillons que j'ai recueillis, ce sont des racines d'orme, les unes d'un centimètre de grosseur, les autres de moins d'un millimètre, qui ont pénétré dans la roche. Elles sont mortes depuis long- temps et même à peu près décomposées; cependant, on en retrouve des vestiges dans l'axe même des tubulures qu'elles ont produites. Les fibrilles ( 635 ) les plus fines ont été tout aussi actives que les grosses ramifications, et roii en voit qui, malgré leur très-faible diamètre, se prolongent très-loin au travers même du grés. )) On reconnaît manifestement que, par suite de la disparition du ciment, les racines se sont insinuées entre les grains de quartz, lesquels ont été ensuite mécaniquement écartés au fur et à mesure du développement de la plante : il en résulte comme un moulage de la racine, dont la roche con- serve une empreinte parfaite et rendue encore plus visible par l'oxyde de fer qui, entraîné par les eaux, est venu la colorer intérieurement d'une nuance ocreuse. » Il est une conséquence de ce fait que je crois devoir signaler. )) Nous avons un grès renfermant des empreintes végétales extrêmement postérieures à l'époque où la roche s'est déposée, et par conséquent à l'époque où les autres vestiges organiques que la roche peut contenir ont été enfouis; par conséquent, il ne suffit pas qu'une empreinte végétale soit enfermée dans une couche donnée, pour qu'on ait le droit de lui attribuer l'âge même de cette couche. Comment, dans un cas pareil, dont la série géologique doit offrir de nombreux exemples, distinguer le moment d'in- troduction des fossiles de celui du dépôt d'une assise? Cette difficulté est une des raisons qui m'ont engagé à soumettre à l'Académie l'observation qui précède. » La séance est levée à 3 heures trois quarts. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçds dans la séance du 4 octobre i8'j5. Osléocjraphie des Cétacés vivants et fossiles; par MM. Van Beneden et Paul Gervais; liv. i3, texte et planches. Paris, A. Bertrand, iSyS; in-4°. Sur une particularité anaton^ique remarquable du Rhinocéros; par MM. P. et H. Gervais. Paris, Gauthier- Villars, 1875; in-4°. (Extrait des Comptes rendus de l' Académie des Sciences.) Comptes rendus des travaux de la Société des Agriculteurs de France; sixième session générale annuelle; t. VI, annuaire de 1875, Paris, au siège de la So- ciété, I, rue Le Peletier, 1876; in-8°. ( 636 ) Société des Acjnculteurs de France. Liste générale des Membres. Paris, au siège delà Société, rue Le Peletier, 1875; in-8°. Statistique géologique et agronomique du département des Landes, exécutée et publiée sous les auspices du Conseil général; par M. E. Jacquot et M. V. Raulin. Introduction et première partie, avec une carte générale. Mont- de-Marsan, imp. Delaroy, 1874; in-8°, avec une carte. Contribution à l'histoire médicale de la foudre ; par leD'' F.ViNCENT. Paris, G. Masson, 1875; in-8°. Bulletin météorologique du département des Pyrénées-Orientales, publié sous les auspices du département et de la ville de Perpignan ; année 1874. Perpi- gnan, Cil. Latrobe, 1875; in-4''. (Présenté par M. Ch. Sainte-Claire De- ville.) Mémoire sur la maladie de la vigne, lu au Comice agricole de Narbonne, dans la séance du 21 mai 1874; par M. L. MiZEUMON. Narboinie, 1874*, in-4°- (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) Ministero d'Jgricoltura, Induslria e Commercio : Ordinamento degli Istituli tecnici; ottobre 1871. Firenze, tip. Claudiana, 1871; iii-S". L'ozono del dottor G. Bellucci. Sans lieu ni date. (Estratto dnW Enciclo- pediadi Chimica, pubblicata dall' Unione tipografico-editrice Torinese.) Ricerche di Chimica mineralogica sulla sienite del Biellese, Memoria del prof. A. CossA. Torino, stamp. Paravia, 1875; in-4°. Sulla posizione dell' asse di rotazione délia Terra tispetto aW asse di figura. Memoria di E. Fergola. Napoli, stnmp. del Fibreno, 1874; in-4°, relié. Sulle pioggie di ottobre 1872. Nota del prof. D. Ragona. Roma, Ministero di Agricoltura, Industria e di Commercio, sans date; in-4°. Ouvrages rkçus dans la séance du i i octobre 187 5. Direction générale des Douanes. Tableau général du commerce de la France avec ses colonies et les puissances étrangères pendant l'année 1874. Paris, Im- primerie nationale, 1875; in-folio. 5i(/' la méthode des sommes de température appliquées aux phénomènes de vé- gétation; par M. Alph. DE Candolle. Genève, 1875-, in-8°. (Tiré des ^z- chives des Sciences de la Bibliothèque universelle.) Mémoire sur la transformation et l'équivalence des forces chimiques; par M. P.-A. Favre. Paris, Imprimerie nationale, 1876; in-4''. (Extrait des Mémoires présentés par divers savants à l'Académie des Sciences.) (637) Mémoires de la Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève; t. XXIV, Impartie. Genève, Cherbulliez et H. Georg, 1 874-1 875; in-4°. Nouveau Dictionnaire de Médecine et de Chirurgie pratiques, publié sotis la direction de M. le D'' Jaccoud ; t. XXI, LYC-MÉC. Paris, J.-B. Baillière, 1875; in-8°. annales des Ponts et Chaussées. Mémoires et documents; octobre 1870. Paris, Diuiod, 1870; in-8°. Société des Sciences médicales de l'arrondissement de Gannat [Allier). Compte rendu des travaux de Vannée 1 874-1 875. Gannat, imp. Didier-Daubourg, 1875; ir.-8°. Des fumiers et autres engrais animaux ; par J . GiRARDiN ; 7^ édition. Paris, G. Masson et Garnier, 1876; in-12. De quelques principes fondametUaux de la thérapeutique, y4pplicaliol^s pra- tiques; par le D"^ DuBOUÉ (de Pau). Paris, A. Delahaye, 1876. (Renvoi au Concours Bréant, 1876.) Contribution à l'élude des jihénoménes nutritifs; par MM. Paquelin et JOLLY. Paris, A. Delahaye, 187$; br. in-8°. (Renvoi au Concours Barbier, 1876.) Etude médicale sur l'extatique de Fontet; par les D" E. Mauriac el H. Ver- dalle. Paris, Germer-Baillière, 1875; br. in-8°. (Présenté par M. le Baron Larrey.) Recherches sur la capillarité dynamique ; i" Mémoire : Du mouvement as- cendant spontané des liquides dans les tubes capilla'ires ; par C. Decharme. Angers, imp. Lachèse, 1873; in-8°. Sur le sens qu'on doit attacher aux mots de remèdes spécifiques. Note servant de guide siir dans l'appréciation de ces agents thérapeutiques ; par le D''S.VlNCI. Catane, imp. G. Monachino, 1874*, br. in-8°. Qunrterly weather Report of ihe meteorological Office; part IV, october- december 1873. London, 1875; in-4''. Instructions in the use of meteorological instruments , compiled by di- rection of the meteorological Commitlee ; by Robert H. Scott. London , 1875; in-8°. (A suivi-e.) G. R., 1875, 2" Semestre. (T. LXXXI, Ro 13.) 83 Septembre 1875. 638 ) Observations météorologiques 12 i3 i5 i6 '7 i8 '9 20 22 23 2'l 25 26 27 28 29 3o (■) 762,5 762,2 75s, 8 759,0 761,9 762,5 758,3 753,6 754,8 753,8 757,6 758,8 757.7 706,2 756, r 756,9 757,9 756,3 755,2 757,3 754,8 751,2 757.7 758,4 756,7 755,5 754,2 754,2 753,3 756.9 THERMOMETRES du jardin. '2) II, I 8,2 7.9 12,7 9,9 10,5 10,1 10, I 16,1 ■2,9 10,4 i5,8 i4,8 "i>7 10,9 9.6 i3,i i4,i 11,8 i4,i i3,3 14,9 •6,4 .4,. 11,8 12, 1 12,8 9.9 10,8 9,6 a a 0 c c 0 "3 0 a s (3) Ùl (51 0 21 ,T 0 .6,, 0 ■4,7 22,3 ID,3 i5,i 23,7 i5,8 16,2 22,5 17,6 •5,9 22,2 16,1 .6,5 24,3 ■7.4 16,5 26,7 .8,4 17,8 29.9 20,0 21 ,0 21 ,9 19.0 17,7 .8,2 i5,6 i3,6 23,9 17,2 18,2 26,7 21,3 20,4 28,5 21,7 21,4 24,7 '9.7 18,6 22,6 16,8 .5,8 26,9 ,8,3 18,0 27. -'l 20,3 19.4 27,3 20,7 19,2 25,3 18,6 ■7,6 2^,1 '9.' .7,8 23,6 .8,5 .6,8 24.4 19.7 ■9.2 23,3 '9.9 ■7.8 21,7 '7.9 16,3 23,0 17.4 ■5,4 21,7 '6,9 '7.2 20,3 iG,6 ■4.2 ■ 5,7 12,8 ■ 3,2 "9,4 i5,i '4,2 .7.5 i3,G ..,5 (6) -2,6 -2,0 -0,8 -1,0 -0,3 -0,2 .,2 4,6 ■.4 -2,0 2,^ 4.4 5,5 2,8 0,. 2,4 3,9 3,9 2,4 2.7 .,8 4,3 3,0 1,5 0,8 2.7 -0,2 -'.I 0,0 -2,6 b3 a a H a •là S •« 0 S^ e- s . 2 .6, G 43,8 ■6,4 43;9 16,8 5o, 1 .8,8 47.6 2.,0 21,2 .7.6 23,0 '2.9 3o,6 ■7.8 40,0 20,3 37,3 21,5 43,. 18,6 45,. ■5,7 40,8 18,2 35,6 ■9.9 44,5 20,2 29.7 ■7.4 37,3 ■7.2 ■ 7.6 17,0 .5,0 ■9,1 12,8 '7.2 28,5 ■4.9 27,3 i5, 1 24,8 .8,0 .^'.9 ». .3,5 .3,0 4o,2 ■4,5 43,. .1,3 THERMOMETRES da sol. 4,3 4.2 9.0 6,0 6,4 6,4 7.2 l.,0 9.0 1,5 7,8 9.7 '0,7 8,7 4,5 7.3 8,4 7.6 7,5 8,4 7.1 9,5 8,2 5,9 4,7 7,3 4,' 2,8 4.7 1,0 (.») 8,6 8,3 8,2 8,8 8,7 8,8 9,1 9,5 10,0 9,3 8,5 9.Î 9.8 0,0 9,3 9ii 9,4 30,0 9,7 9,4 9,2 9.2 9,6 9.2 8,3 8,. 8,0 6,4 6,3 6,1 (■■) ■8,7 18,5 18,3 .8,2 ,8,1 18,. .S,o .8,1 .8,1 .8,1 .8,2 18,1 18,1 18,1 .8,2 18,2 ,8,2 .8,2 18, a .8,2 .8,2 .8,2 18,2 18,2 18,. '18,0 ■7,9 .7.8 '7,5 ■7,3 U S tf 0 b, 0 0 5 > H E c: c 'U 'U 0 3 3 •s. 0 u 0 > 0 a I- ■U S û m tf T. H à {^7^ (t3) (lil ('M (16) mm mm mai 8,0 68 // 3,1 i'9 9." 73 u 2,0 104 9,3 7' 0,0 2,2 i34 9,4 72 tf 2,3 362 9,4 70 tf 3,4 200 9,8 72 // 2,8 2l4 10,8 74 // 2,3 112 12,3 70 // 3,. 1.6 12,6 85 0,0 ',4 34 10,3 88 4,5 0.7 99 .3,0 84 0,4 2,2 69 ■3,4 76 // 2.9 54 ■2,9 7' /; 2,7 65 ..,4 73 // 4,2 108 9,4 73 if 2,8 195 ■0,4 69 ft 2,5 68 ■3,4 8. n 2,4 99 '0,9 68 // 2,8 .00 ...6 8. 1,0 1,9 47 11,5 79 II 2, ■ 97 12,2 86 0,5 .,3 .20 .5,5 94 .1,6 0,8 37 ■3,9 92 1,3 0,8 21 ■',9 87 0,0 1,3 29 ■2,4 94 8,2 0,9 ■4 ,.,8 81 it 1,5 28 8,9 74 /; 3,5 160 9.6 85 .,6 ■,4 22 9-7 81 3,7 .,6 67 8,0 80 M 2.7 .56 (6) La température normale est déduite de la courbe rectifiée des températures moyennes de soixante années d'observations. — (8) Moyennes des cinq obserTations. — Les degrés actinométriques sont ramenés à la constante solaire loo. (.j) (g) (10) (11) (12) (|3) (.6) Moyennes des observations trihoraires. FAITES A l'Observatoire de 3Ioxtsoijris. ( 639 ) Septembre 1875. 3 3 4 5 6 7 8 9 ■ 0 II II i3 i5 i6 '7 i8 '9 30 31 3] 23 34 35 36 ^7 38 29 3o UAGNÉTISME TERRESTRE ( moyennes diurnes). d 0 « a -a a 0 l| ^ 0 (.S) (19) (») 0 1 7.21,4 0 t 65.24,1 1,9352 33,5 25,9 936. 33,0 27.4 9350 21,3 27,8 9342 32,2 27,8 93'i7 ► 31,1 28,1 *9346 32,7 * 27.9 *9347 33,4 27,0 * 9340 22,8 29.9 93.8 20,4 36,7 9327 31,3 26,7 9344 21,9 26,1 9328 * 30,5 27,3 9332 * 19.2 * 38,6 * 93i5 * 21,9 » 26,3 » 9326 ♦ 24,8 » 36,2 * 93i3 ' 2.,I * 25,0 9327 * 32,5 * 24,5 9318 ' 22,3 26,7 93i4 23,3 25,1 9324 22,2 26,0 9816 30,5 25,6 9321 21,1 24,5 981 3 21,0 24,0 9309 20,8 25,1 9310 21,1 25,3 93i5 20,8 25,4 93o3 30,5 27 ,2 93o5 20,8 27,1 9336 30,6 38,1 93o5 (») 4,6490 6566 6583 6576 6588 65g5 6593 6549 658i 65o7 655o 6494 6537 6537 6490 6458 6457 6421 6475 6454 6461 6461 6408 6385 6419 6438 6412 6470 6517 6496 VENTS à 20 mètres. (=?) NW variable. Sa W WNW INW ENE ESE SE à SW variable. WNW N ENE E ENE variable. SE variable. SE S SW S SW il NW N àE ESE SEàSW SW SW SW NW à SAV SW -x NW ('3) km 9,4 5,3 6,4 9.6 7>8 9.6 7.1 10,3 9.3 0,9 12,5 ,2,3 7.2 ■4.6 9. S 6,8 6,2 8,6 9.7 8,7 7.9 16,3 4,5 '6,9 11,8 10,7 25,8 27,1? • 4,0 i5, 1 ( n ) 0,83 0,26 0,39 0,87 0,57 0,37 0,4s 1 ,00 0,81 0,45 ',47 1,43 ".49 2,01 o,go 0,44 o,3C 0,70 0,89 0,7' 0,59 2,5o 0,19 2,69 1 ,3i i,oS 6,27 6,92: 1,85 2, i5 S » K 0 a H z 0 -i 5 tJ es ■Id 0 K («) {>6) 4 NW NNE 3 ssw /. 7 NW 0 NW 5 NE I » 0 SW A 5 S.SW 10 WiNW 8 S A 6 S h 4 ESE h 4 E h 3 » 0 S iSW 2 SSW 2 WàS k 3 SSW /, 7 SW 9 SW 10 SW 10 WNW 8 w S w 7 SSW 7 wsw 3 wsw 10 NW C NNW 2 REMARQUES. Forte rosée le matin. Forte rosée le matin. Forie rosée, pluvieux le soir. Faible dépôt de rosée matin et soir. Rosée le matin. Rosée malin et soir. Forte rosée matin et soir. » » Petites pluies le malin et vers minuit. Pluie tout le jour et forte rosée le soir. Un peu de pluie le matin. Faible rosée lo soir. Bruineu.x le matin j faible rosée le soir. Forte rosée le soir. Beau temps. Faible rosée le matin. Rosée malin et soir. Faible rosée malin et soir. [soir. Pluvieux depuis 2 b. après-midi; éclairs le 1) Pluie faible, mais continue. Temps de bourrasques et de pluie. Un peu de pluie le malin, forte rosée le soir. Gouttes de pluie vers minuit. Pluie tout le jour. n Temps de bourrasques. Temps de bourrasques et de pluie. Pluie avant le jour et dans la soirée. Rosée malin et soir. (18 à 21 ) • Perturbations. (19, 20, 21). Valeurs déduites des mesures absolues faites au pavillon magnétique. (33) (35)^Le signe W indique l'ouest, conformément à la décision de la Conférence internationale de Vienne. (33) Vitesses maxima : le 22, 41"™, 7; 1027, So"""; le 38, vers midi, très-grande (arrêt de l'enregislreur). (25) La lettre h désigne les cirrhus dont la direction, quand ils sont visibles, est donnée de préférence à celle des nuages. ( 64o ) Moyennes horaires et moyennes mensuelles (Septembre iS^S). 6^M. gliM. Midi. 5^ S. 6^ S. 9^S. Minuit. .MoïeoDes Déclinaison magnétique 17° -i- Inclinaisoii » 65° ■+■ Force magnétique totale 4 1 ■+ Composante horizontale i ,-h Électricité de tension (i) iS,3 26,5 6453 9307 •26 '9.8 26,4 6448 r)3o6 ■ 67 27.7 26,4 65i9 9336 u5 25,6 26,9 6554 9345 i54 Baromètre réduit à 0° 757,04 737,38 757,04 756,46 756,43 756,93 Pression de l'air sec 746)4^ 7'16,o4 745,55 745,09 745ji5 745,65 Tension de la vapeur en millimètres 10, 56 ii,34 11, 49 " j-^? 11,28 11,28 État hygrométrique Q^j? 77)7 61,8 18,4 26,6 6(492 9822 59 mm 756,90 745,90 II ,00 ,7 70,3 81,8 87,6 21 ,6 26,2 6525 9341 207 19, S 26,2 6495 932S 92 Thermomètre du jardin i3,oo 17,27 Thermomètre électrique il 20 mètres 18,26 17,01 Degré actinométrique 3,91 49 1^-' Thermomètre du sol. Surface 12,11 20,85 25, 01 à o'",02 de profondeur, à on'.io » à 0'",20 " à o'n,3o à i^.oo » 16, i3 16,90 17,48 17,80 18,69 18,47 18, 5o 18,37 18, 10 mm 18,11 mm Udomètre à 1", 80 10,0 Pluie moyenne par heure 1,67 2,33 Évaporation moyenne par heure (2) 0,02 o,o3 Vitesse moy. du vent en kilom. par heure 8,85 10, 56 i'i,47 ''1167 12, 4i Pression moy. du vent en kilog. par heure 0,74 i,o5 1,97 2,o3 i,45 21,16 21,93 18,72 16,23 20, 3o 20,93 19,34 16,96 62.25 55,80 2,25 » 24,45 16,82 14, 12 18, 9i 19,89 19,21 18,06 17,89 iS,6S 19,01 18,77 18,42 18,67 iS,;i6 19,15 18.26 18,29 18, 4o 18,69 18, i3 18,12 18,12 18,10 mm mm mm mm 3,0 2,« 2,4 0,93 0,80 0,10 0,08 1 ,00 0,07 6,9 2,3o o,o3 9. '13 0,84 14,70 i5,4o » 12,78 17,20 18,26 19,13 18,62 18,10 mm 0.7 0,23 0,02 8,85 0,74 17.21,6 65.26,4 4,6497 1,9327 103 mm 756,85 745,77 11,08 78.4 o 16,90 17,08 34,69 16, 68 17,87 18,16 18,80 18,45 18,11 mm t. 32,8 n t. 65,6 1 1 ,01 i,i4 Heures. Déclinais. Pression. Moyennes horaires. Température. !*■ matin.. 2 .. .. 3 » .. 4 » .. 5 » .. 6 » .. 7 u .. 8 > .. 9 » . 10 .> .. 11 .. . Midi 17.19,3 20,3 21,0 20,9 ■9.9 18,5 17,6 '7.9 19,8 22,7 25,7 27,7 mm 756,77 56,68 56,64 56,71 56,86 57,04 57,22 57,33 07,38 57,34 57,21 57,04 i3,83 12,88 12, i5 11,86 12,16 i3,oo 14,24 '5,74 17,27 1S.74 20,07 21,17 14, Si 14,10 i3,4o 12,90 12 ,i^2 i3,26 1 4 , 22 i5,56 17,02 18, '|0 19,01 20,3 I Heures. l** soir. . 2 .. 3 .. 4 .. 5 » 6 >. 7 » 8 .. 9 i. 10 » 11 » Minuit.. . Déclinais. Pression. Température. 17.28,3 27.4 26,6 23,7 22,4 21 ,7 21 ,2 20,6 '9,8 18,9 18,3 '8,4 mm 756,83 56,62 56,46 56,35 56,34 56,42 56,58 56,77 56,92 57,00 56,99 56,90 21,93 22,22 21,95 21 ,16 20,00 18,72 17,60 16,76 16,23 i5,84 15,37 '4,7' 20,81 21 ,00 20,94 20,64 20,08 '9,34 18,4s 17,66 16,96 16, 38 '5,9' '5,4' Thermomètres de l'abri (moyennes du mois.) Des minima 12°, 2 Des maxima 230,4 Moyenne. Thermomètres de ta surface du soi. Des minima 10°, .'1 Des maxima 32°, 2 Moyenne. Températures moyennes diurnes par pentades* o o 1875. Août 29 à Sept. :>.... i5,2 Sept. 8 à 12... 18,2 Sept. Sept. 3 à Sept. 7. i7»,8 21°, 3 l5,2 16,6 Sept. 8 à 12. . . » 1 3 à 1 7 . . , 18,2 18,6 I» a 22 23 h 27 .. 18,1 .. 16,2 (i) Unité de tension, la millième partie de la tension totale d'un élément Daniell pris égal à 28700. (2) En centièmes de millimètre et pour le jour moyen. ■■ I 8 QO^^— COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE TACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 18 OCTOBRE 1875. PRÉSIDENCE DE M. FREMY. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. a M. l'amiral Paris, en présentant à l'Académie le volume de la Connais- sance des Temps pour l'année 1877, fait remarquer que cette 199" Partie des éphémérides astronomiques, commencées par Picard en 1679, a reçu de nombreuses améliorations, surtout pour les années 1876 et 1877. Ce volume présente maintenant un nombre de pages double de celui qu'il con- tenait il y a une vingtaine d'années. Aussi, après avoir été dépassé par le Nautical Almanac, publié en Angleterre, il est devenu son égal. » Les positions des astres sont données à des heures plus rapprochées, et pour la Lune on donne, pour toutes les heures du temps moyen de Paris, les longitudes des lieux où cet astre passe au méridien. Les étoiles de culmination, c'est-à-dire celles qui sont situées sur le parallèle de la Lune et dans son voisinage lorsqu'elle passe au méridien, ont été insérées. » Enfin ce volume contient des Additions intéressantes, dues à notre confrère M. Yvon Villarceau, et relatives, l'une à une méthode pour cal- culer les orbites des étoiles doubles, l'autre à la manière d'utiliser les épreuves photographiques du passage de Vénus. » Ce serait omettre un des faits les plus importants, relativement au volume présenté, que de ne pas mentionner les difficultés malgré les- C. R., 1875, -2' Semestre. {T. LXXXI, N" 16.1 84 ( 642 ) quelles M. Lœwy est arrivé à un aussi bon résultat. Il suffit pour cela de rappeler que la Connaissance des Temps est restée pendant de nombreuses années entre les mains de notre vénérable et regretté confrère M. Mathieu, qui, en installant le service des calculs dans sa maison, a trouvé des faci- lités de travail et a pu introduire de premières et importantes améliora- tions. » Après lui, M. Pniseux a mis un grand zèle à calculer la Connaissance des Temps; mais il était déjà privé d'une partie des conditions précédentes. Puis M. Lœwy s'est mis à l'œuvre, mais cela immédiatement après le siège et les désordres qui l'ont suivi. Plus d'une année a été perdue; les calcu- lateurs ont été dispersés; ils en sont arrivés au laisser-aller, à l'indisci- pline; les fonds ont manqué pour réparer le temps perdn, en payant un travail plus énergique. Le Bureau des Longitudes se trouvait sans local; ses instruments, ses livres étaient dispersés; M. Lœwy n'avait pas un ou- vrage à consulter. Heureusement cet état commence à cesser. Le Bureau possède un local convenable; il vit maintenant dans le giron de l'Institut; ses calculateurs sont réunis, ses livres le seront bientôt, et l'on peut compter que, après avoir augmenté la Connaissance des Temps pendant une période de luttes et de dilficultés diverses, le Bureau des Longitudes continuera à fournir aux astronomes et aux marins des éphémérides aussi exactes que complètes. » M. Mouchez demande la parole et s'exprime comme il suit : « Je demanderai à l'Académie la permission d'ajouter quelques mots à ce que vient de dire M. l'amiral Paris relativement à la Connaissance des Temps. Si l'on jette les yeux sur la collection de ces éphémérides, on voit que, pendant plus de la première moitié de ce siècle, elles n'ont subi au- cune augmentation de quelque importance; en 18G0 comme en 1800, on n'y trouvait, par exemple, les éléments de la Lune que de douze heures en douze heures, et ceux des planètes de trois jours en trois jours. » Pendant la première partie de ma carrière de marin, la Connaissance des Temps, malgré tout le zèle des savants qui en étaient chargés, mais par des motifs indépendants de leur volonté, était devenue insuffisante pour les nouveaux besoins créés par le rapide développement de la navigation mo- derne. J'étais alors un des premiers à réclamer avec instance les améliora- tions nécessaires; mais, depuis l'année 18G2 et surtout pendant ces der- nières années, la Connaissance des Temps s'est entièrement transformée; les Tables sont beaucoup plus étendues, plus nombreuses et plus exactes; on ( 643 ) y trouve, en outre, de grandes facilités, pour les calculs de l'astronomie nautique, dans des Tables et des colonnes auxiliaires, et les navigateurs si- gnaleraient difficilement aujourd'hui quelque amélioration notable à y in- troduire. Les critiques qu'on élève encore contre nos éphémérides ne sont donc pas justifiées. On a, sans doute, signalé quelques erreurs déchiffres, mais elles sont peu nombreuses, de peu d'importance et ordinairement faciles à reconnaître quand on a précisément besoin du nombre erroné, parce qu'elles sont toujours des fautes matérielles de typographie; une par- tie notable du faible budget de la Connaissance des Temps est employée aux corrections et aux révisions des épreuves; pour faire disparaître ces der- nières fautes, il faudrait multiplier encore les correcteurs et les révisions. Ce n'est plus qu'une question de budget. » D'ailleurs, si l'on réfléchit à l'extrême difficulté de faire disparaître toute erreur dans un volume de prose où d suffirait cependant d'une seule lecture attentive pour les signaler jusqu'à la dernière, on comprendra qu'il soit à peu près impossible d'y parvenir pour un volume qui contient envi- ron un million el demi de cliijfres, et où les erreurs ne sautent pas aux yeux, comme dans un texte ordinaire, mais où il faut les trouver par la compa- raison aux nombres précédents et suivants. Aucune éphéméride ne peut donc être entièrement exempte d'erreur. » Je ne crains pas d'affirmer qu'à la suite des dernières^améliorations introduites depuis trois ovi quatre ans, la Connaissance des Temps a repris son ancienne supériorité sur les éphémérides étrangères, au moins au point de vue des navigateurs, et je suis heureux de trouver cette occasion d'en remercier, au nom de la Marine, son habile et savant directeur, M.Loewy, auquel nous devons, en grande partie, ces améliorations. » GÉOMÉTRIE. — Nouveaux théorèmes relatifs à des conditions d'égalité de c/ran- deur de segments rectilignes sur les tangentes des courbes géométriques, d'ordre et déclasse quelconques ; par M. Chasles. « Je vais faire d'abord quelques rectifications relatives à mes précédentes Communications sur ce sujet. Les unes se rapportent à deux démonstrations dans lesquelles une solution étrangère a été omise, et les autres à trois théorèmes qui se trouvent en double et qu'il faut remplacer; puis j'ajou- terai quelques autres théorèmes qui compléteront peut-être les cas divers auxquels donne lieu cette condition d'égalité de segments sur des tan- gentes, en se bornant toutefois à une, deux, trois ou quatre courbes; car 84.. ( 644 ) on pourrait en introduire un plus grand nombre: j'en donnerai quelques exemples relatifs à cinq courbes. » L'omission d'une solution étrangère se trouve aux théorèmes V et VI. Dans le premier, indépendamment des i mn' solutions étrangères dont on a tenu compte, il y en a encore mn' dues aux points x de L situés sur la courbe U,„; de sorte que la courbe cherchée est d'ordre m [ni' -\- n'). Dans le théorème VI b, la démonstration devait admettre mn' solutions étran- gères dues aux points x de L qui se trouvent sur la courbe U". Dès lors la courbe cherchée est d'ordre [mm' -\- mn' -^ iTin'). Elle a, à l'infini, deux points multiples d'ordre un aux deux points circulaires, m points multiples d'ordre n' aux m points Q de U", et mm' points simple^ causés par les m' points de U" à l'infini. Par suite, dans le cas particulier VI a, où m' = o, la courbe cherchée est de l'ordre {m -t- in). Les théorèmes qui se trouvent en double sont XII, XVII et XIX, qui sont les mêmes, respectivement, que XVI, XV et XXI (*). )) Voici les théorèmes qui les remplacent : » XII. Le lieu d'un point x d'oii Ion mène à ime courbe U"' une ta7ï- gente x9 égale à la distance de ce point x à un des points a oii une tan- gente 6Ô' menée à une courbe U"" rencontre U,„, est une courbe de l'ordre mn"(3m' + n')- » Établissant la correspondance entre deux points rt, a de U,„, supposée unicursale, on pose a, n"m'2m a a, [2 m' -{- n') n"m a C'est-à-dire : D'un point oinl a de U,„ se trouve égale à la tangente ad : le lieu de ces points x est une courbe de l'ordre mm" (3 m' + n'). [XII.] a:, 7i"m'm2 u u, {ini' 4- n') mn" ce » Il y a in'n"ni solutions étrangères dues aux m' points x de L, qui se trouvent sur U"'. Il reste mn" {Z m' + n') coïncidences de x et u. Donc, etc, » XXX. On mène de chaque point a d'une courbe U„, à une courbe U"', une tangente aô, et du point de contact 6 une tangente QÔ' à une courbe U""; sur celte tangente on prend deux segments 6k égaux à la tangente :id : le lieu des points x est une courbe de l'ordre mn"(3iu' + a n'j. [XYIIL] X, 11" m' mi u \ I . ,^ „ /,,, N mn" {"im' + 11'). Donc, etc. u, [m -+- ■2n)mn [\Y a) x \ ^ ' ' » XXXI. De chaque point a d'une courbe U^ an mène une tangente aO d'une courbe U"', et du point de contact 6 une tangente 00' d'une courbe U"", sur la- quelle on prend deux segments ô'x égaux à la tangente a 5 : le lieu da points x est une courbe de l'ordre am ( m' m" + 2 ni'n" H- ii'n"). [XIX.] X, n"in'm2 u, n {m'm"-h m'n" -+- ti'n")m (XXXVII). 2 m [in' m" -+- 2 m' n" + n' n" ) . » Je passe à quelques théorèmes nouveaux qui, avec leurs réciproques, compléteront les questions de lieux géométriques. Il y aura à considérer ensuite les courbes enveloppes auxquelles donnent lieu les mêmes ques- tions. » XXXVII. On mène de chaque point 0 d'une courbe U"' tme tangente 00' à une courbe U"", puis du point de contact ô' une tangente O'O" à une courbe U"'", et l'on prend sur la tangente de la courbe U"', en son point 0, deux segments Ox égaux à la tangente O'O" : le lieu des points x est une courbe d'ordre 2[(m'+ n') n"n"'+ (m"'+ n'") m' m"]. ^ // , , '" Donc, etc. X, nn n 2 u «, 2{ni'm"'-hm'n"'-i-n'n"')in'{Xc) x « La courbe a, à l'infini : 1° deux points niulti|)les d'ordre n' n" tf aux deux points circulaires; 2° ni' points multiples d'ordre 2n"n"' aux m' points de U"'; 3° m" m' points multiples d'ordre 2«"' sur les tangentes de U"' aux ( 647 ) points 5 où les tangentes des m" points 6' de U"' situés à l'infini cou- pent U"'; 4° m!" m!' m' points doubles, sur les tangentes des m" m' points Q de U"' situés sur les tangentes des m'" points de U"'" à l'infini. » XXXVHI. De chaque point a tiune courbe U,„ on mène à deux courbes U"", U"'" deux tangentes a S', a S", dont la première rencontre une courbe U"' en des points 9 ; sur la tangente en chacun de ces points on prend deux seg- ments 9 X égaux à la tangente a9" : le lieu des points x est une courbe de iotdre 2mn"(m'm"'-i- 2m'n"'-H n'n"). X, Ti'n"mn"'2 u M, 2Hi'/i"(m"'-i-27î"')7H(XXXII) X » La courbe a, à l'infini, i° des points multiples d'ordre ?i'n"mn"' aux deux points circulaires; 2° mm' n" points multiples d'ordre 2/1'" aux m points de U,„ ; 3° m' points multiples d'ordre in"mn"' aux m' points 9 de U"' ; 4° m'inn" m' points doubles dus aux ni" points (5" de U"" situés à l'infini. » XXXIX. De chaque point a d'une courbe U,„ on mène à deux courbes U"", JJ""' deux tangentes a9', a 5" dont In ]>remière rencontre une courbe U"' en des points 5; on prend sur la tangente en chacun de ces points deux points x dont la distance au point a soit égale ci la tangente a 6" : le lieu de ces points x est une courbe d'ordre nin'fa m'm"'-(- m'n"'+ 2 n'n'"). . Donc, etc. Donc, etc. X, ii if mn!" 1 u M, (2m"'+/i"') w"i"'«'(nirt) X » La courbe a, à l'infini, deux points multiples d'ordre n'ii'mn" aux deux points circulaires; mn" ni points multiples d'ordre li" dus aux m points de U^ à l'infini; ni" mn" ni points doubles dus aux iri" points de U"" situés à l'infini. » XL. On a quatre courbes U"', U"", U""', U"'^, la tangente en chaque point 9'" de S"'^ rencontre U"'" en un point 9" ; la tangente de U"'" en ce point rencontre U"" en un point 9' ; sur la tcmgente de ce point on prend les (2m'+ an') points x, d'où l'on peut mener à U'' une tangente x9 égale à la première tangente 9"' 9' : le lieu de ces points x est une courbe de l ordre a[n'm"m"'(m"4- n'^) + n"n"'n'^(m'+ n')]. X, ri (2 m" -+- 2 n" ) ni" ni' it u , ri' n " ri" ( 2 /«' + 2 72 ' ) x » La courbe a, à l'infini : 1° deux points multiples d'ordre riri'ri"ii'' aux deux points circulaires; 2° ni poinis multiples d'ordre iri'ri'rù'' aux ni points de U"'; 3" nfrri' points multiples d'ordre 2riri situés sur les , Donc, etc. Donc, etc. ( 648) tangentps des }n!"m" points où les m" asymptotes de U"" coupent U""; 4° m" m" m" points multiples d'ordre ara' dus aux ni!" asymptotes de U""^. » XLI. On a quatre courbes U"', U"", U"'", U"" ; la tangente de chaque point 6'" de U"" rencontre U"'" en un point 0"; ta tangente de ce point rencontre U"" en un point 6', et la tangente de ce point rencontre U"' en un point ô : sur la tangente en ce point on prend deux segments Ox égaux à la tangente ô"'6" de U"'^ : le lieu des points x est une courbe de l'ordre 2[m'ni"ni"'(m"+ n") + n"n"'n'^(mM- n')]. jc, n'n"ri"n"2 u u, 2 {m"m"'{ m" -+-«") + n"rfii"] m ( XL ) oc » La courbe a, à l'infini : i" deux points multiples d'ordre 7i'ri'ri"n^'' aux deux points circulaires; 2° m' points multiples d'ordre ?«"« V^aux m points de U"'; 3° m"'m"m' points d'ordre a/î", causés par les m" points Q" de U"'" à l'infini; 4° m"m"'ni"m' points doubles, causés par les m'"^ points de U"" à l'infini. » XLII. On mène de chaque point a d'une courbe U,„ une tangente aQ à une courbe U"', et du point de contact 0 une tangente ÔÔ' à une courbe J]"" , et l'on prend sur cette tangente un point x d'oli l'on mène à une courbe U"'" une tangente xô" égale à la première tangente ?iQ : le lieu des points x est une courbe de l'ordre 2mn"(m'm"'-+- 2m'n" '+ n'n"). [XXXVIIL] x, n"rn'm{2m"'-h zn") u n'" ( 2 m' + 2 «' ) mn" x 2mn"{m'm"'-i- 2w'n"'+ n'n'"). » XLIIL On mène de chaque point a d'une courbe U,„ une tangente a S à une courbe U"', et du point de contact ô une tangente 66' à une courbe U"", et l'on prend sur cette droite 66' les points x de chacun desquels on peut mener à une courbe U"'" u?ze tangente x 6" égale à la distance de ce point x au point a de U^ : te lieu de ces points x est une courbe de l'ordre mn"(2m'm"'+ m'n"'+ 2n'n"'). [XXXIX.] » XLIV. On a cinq courbes U"', U"", U"'", U"", U,„; de chaque point 6 de U"' OH mène à U"" une tangente 69', d'un point a ou cette tangente rencontre U„ on mène à U"" ses tangentes a 5'"; puis on prend sur la tangente de U"' au point ô les points x d'oii l'on peut mener à la courbe U"'" des tangentes x6" égales aux tangentes a 6'" : le lieu de ces points x est une coui^be de l'ordre 2mn"[n'n"'(>""'+ "'") + m'n"'(m"+ n")]. JC , n' n" m «"' ( 2 n'" -+- 2 n'" ) u u, n'" [zm^^ -\- o.n") mn" ni' x Donc, etc. ( G/,9 ) » XLV. 0/1 a diKj courbes U"', U"", U"'", U,„, U„,,; de chaque point i\' de U,„, on mène à U"'" une tangente a'S" qui rencontre U,„ en un point ;i d'oii ion mène à U"" une tangente a5', et l'on prend sur cette tangente les points x d'ail l'on peut mener à U"' des tangentes xO égales à la tangente -d'O" : le lieu de ces points x est une courbe d'ordre 2nin"m| (m' 11'"+ in'" 11'+ 2n'n"'). a; n'{2m-+2n"')m,mn" u _ j^^^^^ ^^^ u, II" mni,[2ni'-i- 2n') x » XLVI. On a cinq courbes U"', U"", U"'", U"", U,^; la tangente en chaque point ô' de U"" rencontre U,„ en un point a d'oii l'on mène les tangentes a 9 de U"', puis on prend sur ta tangente S'a de U"" les points x satisfaisant à la condition qu'une tangente xô" menée à U"'" soit suivie d'une tangente 6" 5'" de \]"" égale à une tangente aQ de la première courbe U"' : le lieu de ces points est une courbe de l'ordre 2mn"[n'm"'(m"+ n") + n"'n''(iii'+ n')]. /i nin [2ni"' -h ■2 7i")in il ii"n^''[2m'+ 2n')inn" x Donc, etc. » PHYSIQUE. — Treizième Note sur la conductibilité électrique des cor'ps médiocrement conducteurs; par M. Th. du Moncel. a Avant d'entreprendre la discussion de mes recherches sur la conduc- tibilité des corps médiocrement conducteurs appartenant à la catégorie des corps humides et des corps réduits à un grand état de division, il m'a semblé indispensable de revenir sur les expériences importantes que j'ai exposées dans ma neuvième Note, et qui, répétées dans diverses conditions, mettent au jour des effets tout à fait particuliers, qu'on retrouve plus ou moins marqués dans les phénomènes qui accompagnent la conductibilité des corps qui me restent à étudier. » Il résulte en effet de mes nouvelles expériences, que l'inversion du courant de polarisation qui se produit quand on électrise rapidement un diélectrique ayant subi préalablement une électrisation inverse, se reproduit non-seulement dans les silex et quelques minei'ais métalliques, mais encore dans tous les corps humides, vivants ou inanimés, et même dans la plupart des li- quides. Il faut par exemple, pour les constater, un galvanomètre qui, comme le mien, présente une très-grande résistance (73^ kilomètres), afin que les effets de polarisation puissent se conserver un certain temps sur les corps électrisés. » Préoccupé depuis longtemps des effets anormaux qui se produisaient C. R., 1875, 2« Semesl.e, (T. LXXXI, IN» iC.) 85 (650) quand je répétais mes expériences sur des pierres dures placées dans des con- ditions différentes, j'ai voulu analyser de plus près le phénomène et étudier non-seulement les effets déterminés séparément par les électrodes et le diélectrique, mais encore ce qui se produit au sein même de ce diélectrique. » J'ai d'abord commencé par examiner si les courants de polarisation si énergiques et d'une durée si longue dans mon silex d'Hérouville pour- raient se produire en disjoignant les électrodes de la pierre, en les plaçant sur celle-ci en sens inverse de leur première position, et même en employant des lames neuves qui n'avaient pas participé à l'électrisation de la pierre. J'ai reconnu, à mon grand étonnement, que les électrodes ne jouent pas, dans ces ejfets de polarisation, le simple rôle de conducteur, mais qu'elles acquièrent, sous l'influence électrisante, un état électrique tout particulier qui peut se con- server très- longtemps [des journées entières), et qui échappe même à l'action d\me chaleur intense ; toutefois, cet état électrique, à lui seul, ne pourrait déterminer un courant de polarisation; il faut, pour que celui-ci se produise, que le diélectrique ait subi l'électrisation sous i influence de ces électrodes. Avec un diélectrique non électrisé, aucun courant sensible n'est produit ; mais une fois que les électrodes et le diélectrique ont été électrisés simultanément, on peut les séparer pendant longtemps sans qu'ils perdent la faculté de fournir un courant quand on vient à les rejoindre. Bien plus, on peut placer les élec- trodes en tels points du diélectrique que l'on veut, superposer même des po- larités contraires, et l'on obtient toujours un courant de polarisation dans le même sens; seulement il est plus énergique quand les polarités superposées des électrodes et de la pierre sont les mêmes, que quand elles sont inverses. La direction du courant de polarisation correspond, du reste, toujours aux po- larités des électrodes, et l'on ne peut renverser le sens de ce courant sur le galvanomètre qu'en changeant de place les points d'attache des rhéo- phores. M Si au lieu d'employer, pour relier un diélectrique électrisé au galva- nomètre, les électrodes qui ont servi à son électrisation, on fait usage de lames neuves, il ne se produit qu'un faible courant, et l'iaîportance de ce courant dépend de l'énergie de la polarisation du diélectrique. Si celui-ci n'a été électrisé que pendant quelques instants, des électrodes neuves ne transmettent généralement aucun courant; mais, si l'électrisation du diélectrique a été de longue durée, le courant de polarisation alors trans- mis peut devenir assez intense, sans acquérir toutefois la force que lui au- raient donnée les électrodes ayant servi à l'électrisation du diélectrique. » Une particularité très-curieuse à signaler dans ces réactions et qu'on n'aurait guère pu prévoir, c'est que les pinces métalliques employées pour (65i ) serrer les électrodes contre te diélectrique ne peuvent servli de véhicule aux courants de polarisation développés par la pierre quand les électrodes sont en- levées après Télectrisation, et pourtant elles peuvent les transmettre parfai- tement quand elles sont en contact direct avec le diélectrique pendant l'é- lectrisalion. Il faut donc que l'action électrique excitatrice développée sur les électrodes soit confinée exclusivement sur leur surface de contact avec le diélec- trique. Quelques résultats d'expériences, choisis parmi un grand nombre, pourront fixer davantage les idées sur ces différentes réactions. » Mon silex d'Hérouville étant muni de deux électrodes de ])latine neuves, je l'ai fait traverser par le courant de ipa pile ordinaire, et j'ai obtenu, avec la dérivation de 4 Isilo- niètres, une déviation de ('jS'^-Sg'') au début, qui est devenue de 60 degrés au bout de cinq minutes. Le courant de polarisation avait une intensité représentée par (go^-SG"). Après avoir enlevé les lames de platine et avoir serré directement les pinces contre la pierre sans les changer de place, le courant de polarisation est devenu nul, immédiatement après avoir fourni une déviation de 8 degrés. En remettant en place les électrodes de platine, comme elles étaient auparavant, j'ai obtenu un courant de polarisation de (6i"-33°). Ce cou- rant était, il est vrai, plus faible que dans l'origine, mais il s'était écoulé un certain temps entre les deux expériences et la pierre n'avait été éleclrisée que pendant cinq minutes. En supprimant les lames de plaline et en électrisant de nouveau la pierre pendant cinq minutes par l'intermédiaire seul des pinces de cuivre, le courant de polarisation a pu atteindre (77°"44'')' malgré la moindre étendue des surfaces de contact. » Pour constater les autres réactions, j'ai électrisé de nouveau ma pierre. En raison de la polarisation rémanente, l'intensité du courant voltaïque a été au début moins grande (67°-54°); mais elle est devenue, au bout de cinq minutes, 57 degrés, et au bout de dix minutes 5q degrés. Le courant de polarisation était (9o°-8'j°). Or, quand j'ai renversé la position de la pierre par rapport aux électrodes, le courant de polarisation n'a plus été que (79°-20°) ; mais il était dans le sens même qu'il avait dans l'origine, et il est revenu à (go°-72°) aussitôt que j'ai replacé les électrodes dans leur première position. En i-emplaçant ensuite ces électrodes par des lames n'ayant pas encore servi , l'intensité de ce courant est devenue f4o°-i'J°) el n'a pas lardé à devenir nulle. Or, en ce moment, les premières électrodes étant remises en place, on a obtenu encore un courant de(5i°-i8°) pour un certain sens et (39°-i4°) pour l'autre sens. Ces diverses expériences ont duré douze minutes. » La substitution d'une électrode neuve à une des électrodes électrisées suffit, du reste, pour atténuer considérablement le courant de polarisation; ainsi alors que celui-ci était au début (90''-83°), il s'est trouvé réduit à (39"-i8"l par suite de cette substitution, et il est revenu à (9o°-5o°) en rétablissant la première disposition. 1) En n'électrisant la pierre que pendant deux minutes, le courant de polarisation repré- senté par (90°-59°) s'est trouvé réduit à {11°-']") avec des lames non électrisées. Il n'aurait pas manifesté sa présence avec une électrisation d'une moindre durée. » L'effet d'un échauffenient des électrodes au rouge blanc ayant servi à l'clectrisation de la pierre n'a pu abaisser le courant de polarisation que de (go°-5o") à (4S"-i6"). Or la simple substitution de lames neuves à ces électrodes l'a abaissé dans la proportion de (go^-So") 85.. ( 652 ) à [iS^-S"). La chaleur ne ilétniit donc pas complètement la disposition électrique des élec- trodes qui les rend aptes à développer les courants de polarisation. » Toutes ces expériences ont été répétées un grand nombre de fois, et les résultats se sont toujours produits dans les mêmes conditions; ils ne peuvent donc pas être considérés comme des effets accidentels et particu- liers. Ces effets ont d'ailleurs une certaine analogie avec ceux nui se manifestent dans les bouteilles de Leyde à armatures mobiles, et, avec un peu d'imagination, on pourrait même les rattacher aux effets de phospho- rescence qui, en rendant certains corps aptes à faire vibrer la lumière qui les a impressionnés, continuent l'action exercée par elle, après qu'elle a cessé de les éclairer. Il est certain que la théorie des vibrations pourrait, mieux que l'hypothèse d'une polarité électrostatique, rendre compte de Faction électrique localisée sur les électrodes, action qui, quoique développée au sein même d'un corps bon conducteur, ne peut se communiquer aux pinces métalliques qui les touchent, qui échappe aux effets de la chaleur et qui ne disparaît, quoi qu'on fasse, qu'au bout d'un temps souvent très- long; d'un autre côté, cette solidarité d'action entre le diélectrique et les électrodes, qui est nécessaire au développement du courant de polarisation, ne pourrait-elle pas entraîner l'idée d'un synchronisme de vibrations qui ne peut exister entre deux corps que quand ils ont été soumis à l'influence d'une même cause excitatrice?... Quoi qu'il en soit de ces hypothèses, on peut conclure des expériences précédentes que les effets de polarisation ne peuvent être complets qu'avec le concours d'électrodes électrisées, et, quoique ce soit le diélectrique qui joue le principal rôle, puisqu'il peut réagir comme un générateur électrique, ce sont tes électrodes qui déterminent la direc- tion du courant de polarisation ; car on a vti que, malgré l'intervention des polarités inverses de la pierre, le courant de polarisation reste toujours dans le même sens, tant que les électrodes restent en comnnmication avec les mêmes bouts du fil galvanométrique. Cet effet s'explique d'ailleurs facilement, si l'on considère que le courant de polarisntion, dû à l'action électrotonique, est un simple courant de décharge qui, s écoulant à la fois à travers le diélectrique et à travers le circuit métallique, peut se propager dans le même sens dans les deux parties opposées du circuit entier. Comme les diélec- triques, y compris même le silex d'Hérouville, sont trés-résistants (l'échan- tillon du silex essayé représente, comme on l'a vu, une résistance de 2o32 kilomètres), la décharge se fait de préférence k travers le circuit du galvanomètre qui ne présente qu'une résistance de ^33 kilomètres, et le courant marche à travers celui-ci de l'électrode positive à l'électrode ( 653 ) négative; on a donc clans le cas où les polarités de la pierre et des élec- trodes se correspondent, un courant de décharge qui représente le courant de polarisation primitivement constaté. Quand ces polarités se trouvent renversées, c'est-à-dire que la polarité positive de la pierre est superposée à la polarité négative de l'électrode correspondante, te circuit entier se trouve placé dans les conciliions d'un circuit constitué par deux générateurs électriques réunis en tension par leurs pôles opposés; alors le courant circule dans le circuit tout entier avec une intensité inversement proportionnelle à la résistance de cehii-ci. Or, comme dans le cas qui nous occupe cette résistance atteint 2766 kilomètres, on peut comprendre que l'intensité élec- trique constatée doit être beaucoup plus faible que dans le premier cas; mais le courant doit être toujours dirige' dans le même sens, car les électrodes n'ont pas changé de position par rapport au galvatiomètre. M Quant aux courants, pour ainsi dire nuls, déterminés par des électrodes neuves mises en communication avec un diélectrique électrisé, on peut s'en rendre compte, si l'on réfléchit qu'entre deux voies qui sont ouvertes à l'écoulement de la décharge, dont l'une est rendue plus facile par une électrisation préventive (la masse du diélectrique), et dont l'autre exige pour être praticable une induction électrostatique qui ne peut être que très-faible en raison de l'emprisonnement de la charge, le courant de pola- risation doit suivre de préférence la voie intérieure, à moins que la charge électrique ne soit assez forte pour agir à la manière d'un générateur électrique: c'est ce qui a lieu quand le diélectrique a subi l'électrisation pendant long- temps. » Pour étudier ce qui se passe à l'intérieur même des diélectriques sous l'influence de l'électrification, j'ai eu l'idée de composer mon diélectrique avec des feuilles de papier superposées que j'humidifiais avec de l'eau distillée, en ayant soin de les bien essuyer après leur humectation. Je plaçais cette sorte de pile de feuilles sur une plaque d'ébonite, et, après avoir placé au-dessus une seconde plaque de la même matière que je char- geais d'un poids de plomb, je faisais passer le courant à travers l'épaisseur de cette masse de papier au moyen de deux électrodes que j'introduisais entre les feuilles et les plaques isolantes. Je répétais alors les mêmes expé- riences qu'avec les pierres dures, et je pouvais, après avoir constaté le cou- rant de polarisation alors déterminé, enlever successivement les feuilles, à partir de chaque électrode, et m'assurer de leur état de polarisation. Or, j'ai constaté quelles étaient toutes polarisées et capables de fournir un courant de polarisation énergique de même sens, nuds dont il était difficile d'apprécier ( 654 ) l'imporlmxce en raison de la diminution de résistance qui avait lieu A chaque feuille que j'enlevais. Ces feuilles une fois enlevées conservaient leur état élec- trique, mais il fallait, pour obtenir un courant de polarisation, employer les électrodes mêmes qui avaient servi à l'électrisation de la masse entière; des électrodes neuves ne fournissaient qu'un effet à peine appréciable. Ces courants de polarisa'.ion pouvaient être obtenus eu quelque point de la surface des'feuilles où je plaçais les électrodes et quand bien même je renversais le sens des communications de ces électrodes avec ces feuilles. A la suite de ces différentes expériences, j'ai pu constater que les parties de chaque feuille correspondant à chaque électrode portaient des empreintes particulières qui rendaient le papier translucide à ces endroits quand les feuilles étaient mouillées, et qui étaient beaucoup plus larges et plus mar- quées au pôle négatif qu'au pôle positif. Il est vrai que ces feuilles étaient collées. Voici les chiffres de quelques expériences que j'ai faites avec cette sorte de diélectrique : » En faisant passer le courant de ma pile à travers onze feuilles de papier disposées comme il a été dit précédemment, j'ai obtenu au début, avec ma dérivation de 4 kilomètres, une déviation de (8o"-59°) qui s'est réduite à 56", 5 au bout de cinq minutea et à 54°, 5 au bout de dix minutes. Le courant de polarisation qui en résultait était de (9o''-84") ; mais il est devenu (22"-i4°) avec des électrodes neuves, et a repris l'intensité (go''-45"), en remettant les anciennes électrodes. En interposant de nouvelles électrodes neuves entre les feuilles de papier, l'intensité du courant de la pile s'est trouvée réduite à'{^S''-3']°], puis à 33 degrés au bout de cinq minutes, en donnant lieu à un courant de polarisation de (9o°-84''), qui n'a plus été que (55"-25°) quand on a substitué les lames interposées dans les feuilles à celles qui avaient provoqué l'électrisation. En ce moment, le courant déterminé par ces dernières n'était que de (go°-5o°). Les courants obtenus avec les feuilles successivement enlevées variaient de aS à 20 degrés. » J'ai voulu m'assurer de la profondeur à laquelle peut pénétrer la pola- risation inverse momentanée qui entrahie l'inversion du courant de pola- risation déterminé par une électrisation de longue durée du diélectrique; pour cela, j'ai électrisé ma pile de feuilles pendant dix minutes. Le courant étant (73°- 56°) au début, 54 degrés au bout de cinq minutes, 52 degrés au bout de dix minutes, j'ai renversé les communications à travers le diélec- trique, et j'ai fait passer de nouveau le courant pendant quarante-cinq secondes. Le courant de polarisation qui donnait lieu, avant cette seconde électrisation, à une déviation à droite, en a donné une à gauche, et pour retrouver la déviation de droite, il a fallu enlever trois feuilles de papier de chaque côté des électrodes. Comme, pendant le temps employé à cet enlèvement de feuilles, le renversement de la déviation aurait pu s'effectuer, même sans ( 655 ) lien enlever, j'ai dû faire de nombreux essais avant d'être fixé sur le nombre de feuilles que je viens d'indiquer, et je n'ai pu être certain de ce nombre que quand j'ai eu répété l'expérience en enlevant d'un seul coup ces six feuilles. J'ai pu voir alors l'inversion se faire sous mes yeux, c'est-à-dire voir passer l'aiguille du galvanomètre de 5 degrés à gauche à lo degrés à droite, à un instant où elle aurait été de 60 degrés à gauche sans l'opéra- tion que j'avais faite. Ces effets se sont reproduits aussi bien avec des lames de cuivre qu'avec des lames de platine, ce qui éloigne, dans ce cas, l'expli- cation du phénomène par une absorption d'hydrogène faite par le platine. Cette explication, du reste, n'a rien que de très-simple, comme je le mon- trerai plus tard. » Ces effets se reproduisent avec le corps humain, les liges des arbustes, les liquides, l'eau distillée même et l'alcool. Avec le silex d'Hérouville j'ai pu obtenir deux inversions successives à la suite d'une très-longue électrisation, ce qui suppose trois couches de polarités contraires superposées. J'aurai du reste occasion d'entrer dans plus de détails à ce sujet dans une autre Communication. » CHIRURGIE. — Sur la trépanation et l'évidemetit des os longs, dans les cas d'ostéite à forme névralgique; par M. Gosselin. I. Chacun sait que l'opération du trépan a été imaginée dès les pre- miers temps de l'art chirurgical pour ouvrir la cavité du crâne lorsqu'on la croyait remplie par un liquide (du tang ou du pus) paraissant devoir exercer sur le cerveau une compression nuisible. » Chacun sait également que beaucoup plus tard, à la fin du dernier siècle et après les travaux qui s'étaient produits sur la nécrose, les mêmes instruments qui avaient servi à ouvrir le crâne furent employés sur les os longs des membres pour agrandir les orifices établis par l'ostéite suppu- rante et faire sortir les séquestres invagiiiés. » Plus tard encore, en 1846, Brodie conseillait et pratiquait la trépana- lion des os longs pour ouvrir les abcès qu'il croyait exister dans l'épaisseur- et la profondeur de ces os chez certains sujets atteints depuis longteuips de douleurs violentes et rebelles. M On se rappelle aussi que notre éminent confrère M. Sédillot, agrandis- sant en quelque sorte l'opération du trépan et remplaçant par la gouge et le maillet la simple perforation que faisait ou la scie circulaire ou la pyramide, désirant d'ailleurs favoriser la reproduction du tissu osseux qu'il enlevait, a créé, sous le nom d'évidement, une opération au moyen ( 656 ) de laquelle, pour les cas de séquestres invaginés et de caries étendues, il creuse des cavités longues et profondes dans l'épaisseur de ces mêmes os longs. » Jusque-là il n'était question que de compléter, par ces opérations, le traitement de certaines suppurations osseuses. Le professeur Stan. Laugier est entré dans une nouvelle voie lorsque, n'ayant plus en vue la nécrose ni la suppuration, il a proposé, en i852 (i), la saignée des os longs au moyen de petites trépanations multiples dans certains cas d'ostéite doulou- reuse. Mais, soit que l'opération de Laugier fût insuffisante, parce que, se proposant seulement de faire sortir un peu de sang de l'intérieur de l'os, il ne s'attaquait pas à la véritable source de la douleur, soit qu'il n'eût pas eu l'occasion de la pratiquer assez souvent, notre ancien collègue n'avait pu citer un nombre de faits suffisant pour entraîner la conviction sur l'utilité de la saignée des os. » C'est une pensée analogue à celle de Laugier, c'est-à-dire l'intention de combattre la douleur des os longs, qui m'a guidé dans la rédaction de ce travail. » IL Une étude clinique que j'ai commencée depuis une vingtaine d'an- nées m'a amené à introduire dans la pathologie des os une nouvelle forme d'ostéite qui est caractérisée par deux symptômes principaux : un gonfle- ment progressif et une douleur violente, rebelle, continue, mais avec des exacerbations, résistant longtemps à tous les moyens thérapeutiques, et qui, malgré l'absence de fièvre et de suppuration, cause de l'insomnie, de l'épuisement nerveux, du découragement, et, par suite, un dépérissement menaçant. J'ai appelé celte forme d'ostéite, qui, d'ailleurs, est assez rare, Vostéite à forme néuralgique, et elle a été décrite sous ce nom dans le pre- mier volume de ma Clinique chirurgicale de l'hôpital de la Charité. » J'ai présumé, car les occasions d'en chercher la démonstration par l'examen anatomique ne se sont pas présentées à moi jusqu'à présent , j ai présumé, dis-je, que dans cette maladie il y avait tout à la fois condensa- tion du tissu osseux et inflammation, par voisinage ou par compression, des filets nerveux qui, d'après les recherches incontestées de Gros en France, de Kobelt et KoUiker en Allemagne, se distribuent aux os longs et parcourent dans leur épaisseur des canaux osseux. N'est-il pas naturel de penser que ceux-ci, lorsqu'il y a eu ostéite prolongée, prennent part à l'hy- pérémie et à la condensation si bien décrite par Gerdy, et que les nerfs en souffrent à leur tour? (l) Comptes rendus des séances de l'académie des Sciences, i852, t. XXV, p. faao. ( 657 ) » D'un autre côté, ayant étudié dans le travail de Brodie et dans d'au- tres publications, notamment dans celle de M. le D' Ed. Cruveilhier (i), les abcès interstitiels des os longs, j'ai eu à plusieurs reprises l'occasion de pra- tiquer l'opération du trépan, en vue d'ouvrir des abcès de ce genre que je croyais exister sur mes malades. Or, dans cinq de ces cas, il m'est arrivé, après avoir plus ou moins largement entamé l'os douloureux, de ne pas trouver d'abcès et d'être obligé de reconnaître que, sous ce rapport, j'a- vais été induit en erreur par les symptômes, très-réels cependant, que j'a- vais observés. M Étudiant et analysant alors les faits dans lesquels d'autres chirurgiens, et Brodie lui-même, avaient fait la trépanation pour des abcès à l'existence desquels ils croyaient, j'ai reconnu que, dans quatre d'entre eux sur dix- sept, l'opérateur n'avait pas non plus trouvé de pus; et comme, dans quel- ques-uns de ces cas, de même que dans un des miens, il y avait, au lieu d'ab- cès, une cavité contenant de la sérosité ou des fongosités, au milieu de l'os condensé, j'ai cru pouvoir établir que, dans l'hyperostose amenée par une ostéite condensante, il pouvait y avoir de faux abcès, lesquels, lorsque les malades souffraient, n'étaient pas la cause réelle de la douleur, celle-ci étant due à une névrite ou à une névralgie concomitante. J'ai développé ce sujet dans un Mémoire que j'ai lu dernièrement à l'Académie de Médecine (2). » III. Par l'ensemble de ces études, j'ai été amené à me demander quels avaient été les effets de la trépanation dans ces maladies, que d'autres chi- rurgiens et moi-même nous avions prises pour des abcès et qui n'en étaient pas. Je ne sais point au juste comment les choses se sont passées sur les malades des autres; mais sur les miens, voici ce que j'ai observé : « 1° Un jeune homme de aS ans qui, avec sa névralgie osseuse, avait, au lieu de l'abcès circonscrit profond auquel j'avais pensé, une suppuration diffuse de l'e.xtrémité inférieure du tibia et de l'articulation du pied, n'a pas tardé à mourir d'une infection purulente. » 2° Une femme de 36 ans n'a pas été soulagée, ou du moins a quitté l'hôpital deux mois après l'opération, dans le même état qu'au moment de son entrée. » 3" Chez une jeune fille de 17 ans, l'amélioration s'est prononcée un peu tardivement, mais le fémur a fini par diminuer de volume en même temps que les douleurs d'intensité, et la malade a pu au bout d'une année, marchant encore sur des béquilles, non-seulement quitter l'hôpital, mais partir pour l'Amérique, d'où elle écrivit peu de temps après à la reli- (i) Sur les abcès douloureux des épiphyscs. — Thèses de Paris ; i865. (2) Sur les faux abcès des os et l'ostéite à forme névralgique qui les accompagne. [Bulletin de l'Académie de Médecine, 18^5, p. i i5o.) O.K., 1875, 2» Semestre. (T. LXXXl, N» IG.') 86 ( 658 ) gieuse de la salle, qu'elle allait beaucoup mieux, qu'elle marchait sans béquilles et qu'elle ne souffrait presque plus, » 4" Quant aux deux autres, qui étaient également des femmes âgées, l'une de 28, l'autre de i5 ans, elles ont eu un soulagement assez prompt, et ont été guéries de leur douleur intolérable aussitôt que la plaie de l'opération a été cicatrisée. » Donc, nul doute pour moi, la trépanation et l'évidement des os longs atteints d'ostéo-névralgte avec douleurs violentes et rebelles, sans réussir constamment, peuvent réussir dans certains cas. Conséquemment elle doit être conseillée, lorsqu'on a employé sans résultat tous les moyens locaux et généraux habituellement dirigés contre la souffrance. » L'indication est d'autant plus acceptable, que le diagnostic absolu dans les cas de ce genre est impossible. Nous ne pouvons pas savoir si c'est un ab- cès interstitiel qui entretient la douleur, ou bien si c'est une névrite ou une névralgie consécutive à l'ostéite condensante. Broilie nous a bien appris que la trépanation convenait au premier; mais, sachant aujourd'hui que l'abccs n'existe pas toujours dans le cas où cependant les douleurs ont été très- violentes, les chirurgiens pourraient croire que l'opération, en pareil cas, serait nuisible en même temps qu'inutile. Or, d'après les faits que j'ai pro- duits, il n'y a pas à hésiter. La trépanation peut réussir contre la douleur, et elle est indiquée pour cette dernière aussi bien que pour l'abcès lui- même. » IV. Assurément il est difficile de comprendre que, après une lésion traumatique aussi sérieuse que celle qui est nécessitée parla trépanation, des douleurs causées par une ostéite ancieiuie puissent disparaître. Mais voici l'explication à laquelle j'ai été conduit par l'observation d'autres fails dans lesquels la trépanation n'est pas intervenue. J'ai vu des os, notamment le tibia, rester longtemps et excessivement douloureux après une fracture régulièrement consolidée, mais qui avait laissé à sa suite la condensation et l'hyperostose, suites ordinaires des fractures chez les adidtes. Peu à peu l'hyperostose, ainsi que cela arrive tôt ou tard dans ces cas, avait di- minué, et, à mesure qu'elle diminuait, les douleurs elles-mêmes s'étaient amoindries. La résolution avait eu vraisemblablement pour effet de dimi- nuer le calibre des canaux parcourus par les nerfs et de faire cesser l'irri- tation ou la compression que ces derniers subissaient. Quand nous sou- mettons à la trépanation un os condensé, nous y provoquons une nouvelle inflammation aiguë. Or, n'est-il pas possible d'admettre que, celle-ci se terminant par résolution, c'est-à-dire par résorption d'une partie de la substance osseuse, les nerfs, depuis longtemps gênés ou enflammés dans ( 659 ) leurs conduits, soient mis pins à l'aise? La trépanation aurait alors pour résultat de transformer une ostéite condensante stationnaire en une ostéite tendant à la résolution. Ne se peut-il pas aussi que l'opération, surtout quand on s'est servi de la gouge et du maillet, ait ouvert quelques-uns des canaux et enlevé les filets nerveux? Je regrette encore que les objets soient trop ténus et trop exclusivement observés sur des sujets vivants, que nous ne pouvons soumettre à de longues investigations anatomiques, pour pou- voir donner une démonstration rigoiu'euse de ce que j'avance. Je tenais du moins à faire voir que la théorie fait à la rigueur comprendre ce que la pratique nous démontre, savoir, les bons effets possibles de la trépanation dans les cas d'ostéo-névralgie. » V. J'ai un dernier motif pour engager les chirurgiens à ne pas re- culer devant l'opération : c'est que celle-ci est peu grave dans les condi- tions ordinaires où elle se trouve indiquée, savoir, dans l'état de conden- sation du tissu osseux depuis longtemps enflammé. En pareil cas, en effet, l'os n'est pas exposé aux formes graves de l'ostéo-myélite suppurante dont nous le voyons atteint lorsqu'il est blessé et exposé à l'air dans les condi- tions de parfaite intégrité de son tissu. Par cela même que la condensation l'a privé d'une partie de sa graisse médullaire et a diminué le volume et peut-être le nombre de ses vaisseaux sanguins, il a moins de chances de suppurer profondément et de prendre, à la suite du traumatisme opéra- toire, l'ostéo-myélite putride du canal médullaire (i). » J'ai même fait à cet égard une autre remarque importante, c'est qu'a- près l'opération les surfaces osseuses mises à nu ne se nécrosent pas et se couvrent de bourgeons charnus qui concourent bientôt à la formation de la cicatrice. La suppuration reste superficielle et limitée à cette couche granuleuse. S'il survient consécutivement une ostéite profonde, celle-ci reste plastique, c'est-à-dire non suppurative et se trouve apte, ainsi que je l'ai dit plus haut, à se terminer, au moins en partie, par résolution. » VL II me reste maintenant à dire quelques mots du manuel opératoire et du pansement. » Manuel opératoire. — Le chirurgien commence par déterminer le lieu où la trépanation doit être faite : c'est celui où les douleurs sponta- nées el les douleurs occasionnées, soit pat la pression, soit par la percus- (i) Le cas de mort que j'ai cité jilus haut, le seul d'ailleurs parmi les vingt-deux faits de trépanation des os longs que j'ai pu rassembler, estexceptiounel en ce sens que l'ostéite était suppurée diffuse, et bien plus raréfiante que condensante. 86.. ( 66o ) sion, ont le plus d'intensité. Autant que possible, il choisit en même temps, dans l'atmosphère douloureuse, le point de l'os le plus rapproché des téguments. » Il va sans dire que le patient est préalablement soumis à l'anesthésie. Je laisse de côté le premier temps de l'opération, celui qui consiste à inci- ser crucialement la peau et à la disséquer, en même temps qu'on détache le mieux possible le périoste compris dans l'incision cruciale, et qu'on le laisse adhérent aux parties molles. Ce temps ne diffère pas de celui qu'on exécute pour toute espèce de trépanation. » Quant au deuxième temps, celui qui consiste à pénétrer dans l'épais- seur de l'os, nous avons le choix entre une perforation simple avec la scie circulaire ou couronne, une perforation unique ou multiple avec le trépan perforatif, ou enfin une perforation suivie d'évidement. » Le mieux, à mon avis, est de faire d'abord deux ou trois petites ouver- tures de 2 centimètres au moins de profondeur avec le perforatif, afin de rechercher l'abcès, dont il faut toujours présumer l'existence dans les cas de ce genre; puis, si l'on ne voit pas s'écouler de pus, je conseille de ter- miner par un évidement avec la gouge et le maillet, eu donnant à la gout- tière environ 2 centimètres de longueur. On pratique ainsi une opération complexe de trépanation et d'évidement, opération qui, bien qu'on soit conduit par le hasard, a plus de chances que toute autre de faire rencontrer et de faire disparaître le filet nerveux, siège de la douleur intolérable dont nous cherchons à débarrasser le malade. » Pansement. — Je conseille de recourir immédiatement au pansement ouaté, qu'on ne devra pas renouveler pendant une vingtaine de jours. Bien que nous n'ayons pas trop à redouter la yiyohémie, pour les raisons que j'ai données plus haut, cependant il vaut toujours mieux se tenir sur ses gardes, et, pour cela, utiliser ce moyen prophylactique puissant. » En résumé : 1° Il est indiqué d'ouvrir largement les os longs, dans les cas d'ostéite condensante à forme névralgique; » 2° Une opération complexe de trépanation et d'évidement est celle qui convient le mieux en pareil cas (i). » (i) Voir à la Correspondance, p. 689, une Note de M. Pingaud, présentée par M. Gos- selin, sur un cas de trépanation, faite avec succès, pour une ostéite à forme névralgique, sur un os plat, le frontal. ( 66i ) COSMOLOGIE. — Chute d'une météorite survenue le 12 mai (3o avnl, vieux sljle) 187/i, à Sevruliow, district de BeUjorod, gouvernement de Koursk. Notice de M. Dacbrée. « S. A. I. le duc Nicolas de Leiichtenberg a bien voulu m'adresser, avec prière de l'examiner, un fragment d'ime météorite tombée l'an dernier en Russie, qui lui avait été envoyé par le gouverneur de la province de Koursk, M. Jedvinsky, ainsi que des renseignements sur cette chute. Je demande à l'Académie de l'entretenir quelques instants sur ce sujet, » Dans la nuit du 12 mai (3o avril, vieux style) 1874, vers minuit, plu- sieurs habitants du village deSevrukow, district de Belgorod, gouvernement de Koursk, furent frappés par l'apparition d'une traînée lumineuse, dont l'intensité était telle que tous les objets de la surface devinrent distincts; elle se dirigeait de l'est vers l'ouest. Deux minutes environ après que cette traînée avait disparu, on entendit une explosion comparable à un coup de foudre; le fait excita d'autant plus d'étonnement que le ciel était sans nuages. Quand le jour fut venu, on constata qu'il s'était produit dans un jardin potager un trou de 5o centimètres de diamètre et de i mètre de pro- fondeur; puis, en examinant cette cavité, on aperçut au fond une grosse pierre. Les explorateurs n'osèrent la toucher, mais ils donnèrent avis du fait au bureau de la police. Un membre de la Société des naturalistes de Kharkow profita de l'occasion et obtint du gouverneur de la province cette pierre pour le Musée de l'Université de Kharkow, où elle est actuellement déposée. Son jTDids est de 98 kilogrammes, » En attendant les résultats de l'analyse complète à laquelle il va être procédé, je donnerai aujourd'hui un premier aperça des caractères de cette météorite. » La météorite de Sevruckow appartient à la division des sporadosidères et à la section des oligosidères. Tout d'abord son aspect la distingue de presque tous les types de ce groupe. Au lieu d'être d'un gris plus ou moins foncé, elle présente une cassure noir mat, ressemblant à celle de cer- tains basaltes et mieux à celle d'une scorie d'affinage. Sur cette cassure on remarque les grains métalliques, gris foncé, ductiles, qui ne sont autres que du fer nickelé; d'autres moins nombreux, d'un jaune de bronze, con- sistent en troïlite. Quand on polit une surface de l'échantillon, on y recon- naît bien mieux les minéraux métalliques, et de plus, si la surface a une étendue suffisante, on y constate des parties où la roche prend une teinte grise et qui forment des taches sur le fond noir. ( 662 ) » Si l'on examine au microscope, et par transparence, une tranche mince de cette même roche météoritique, on voit que les substances transpa- rentes et à peu près incolores y sont beaucoup plus abondantes qu'on ne l'aurait supposé; elles y forment des grains fendillés qui sont enveloppés et traversés par leur matière noire, opaque et mate. » Parmi les grains incolores, qui tous agissent sur la lumière polarisée, il en est qui montrent une série de rayures parallèles, lesquelles, dans quelques grains, présentent plusieurs directions bien distinctes. C'est une disposition qui a déjà été reconnue dans diverses météorites (i), et qui d'ailleurs ressemble à celle qui s'est produite dans des masses de péridot et d'enstatite fondues pour la reproduction artificielle des météorites (2). Quelques contours rappellent des sections de cristaux de pyroxène. » La surface de l'échantillon présente çà et là les restes de la croiite su- perficielle qui est mate; cette croûte se détache par le moindre choc : c'est ce qui explique pourquoi elle a disparu en très-grande partie. La météo- rite privée de cette écorce présente une surface lisse, sur laquelle des grains de fer natif ressortent en saillies. » Traitée par un acide, la météorite dont il s'agit donne lieu à un déga- gement de gaz, dans lequel l'hydrogène sulfuré est en quantité très-notable. Une partie est attaquable, même à froid, avec production de silice gélati- neuse, à la manière du péridot; toutefois elle renferme une partie silicatée qui résiste à l'action de l'acide concentré et bouillant. » Par ses caractères physiques, la météorite de Sevruckow présente une grande analogie avec la partie noire de celle de Chantonnajfc (Vendée). Elle se rapproche plus encore de deux autres météorites, tombées, l'une à Murcie (Espagne) le 24 décembre i858, l'autre en iSSg, à Mexico, dans les îles Philippines. Sa ressemblance est particulièrement remarquable avec un type jusqu'à présent unique dans notre collection, la météorite tombée le 9 juin 1867 en Algérie, à Tadjéra, près Sétif; cette ressemblance se poursuit dans l'examen microscopique, avec la différence que la matière noire est plus abondante dans la météorite de Tadjéra; celte dernière offre une surface lisse, identique à celle de Sevruckow, après que celle-ci a été privée de sa croûte. » Malgré son aspect tout particulier, la météorite de Sevruckow, comme celles dont il vient d'être question, paraît se rapprocher beaucoup, par sa (1) Gustave Rose, Bischreibung der Meteoriten, j). 96 et gg. (a) Comptes rendus, t. LXII, p, 3^4• ( 663 ) constitution niinéraîogique, des météorites les plus répandues. La teinte noire qui la caractérise n'est pas due, en effet, à une matière charbonneuse, comme dans plusieurs météorites bien connues, telle que celle d'Orgueil (Tarn-et-Garonne) (i4mai i86/i). La substance noire et opaque qui l'im- prègne, de nature silicatée, est, selon toute probabilité, due à une action calorifique que la roche a postérieurement subie, ainsi que l'a montré M. Stanislas Meunier par d'intéressantes expériences, où il a imité les mé- téorites noires en opérant sur des météorites grises, telles que celle de Pultusk (i). » BOTANIQUE. — De ta théorie car/iellaire d'après des Iridées (deuxième Partie); par M. A. Tréccl « J'ai, dit, dans ma dernière Communication, que des six gros faisceaux périphériques de l'ovaire, trois, ceux qui sont opposés aux loges, eu se dédoublant radialement deux fois successivement, donnent un faisceau qui va dans le style, un autre dans une étamine, et une branche externe qui se prolonge dins le sépale placé au-dessus et en constitue la nervure mé- diane. Celle-ci peut rester tout à fait simple jusqu'à son sommet, ne don- nant que de petits fascicules d'union interposés aux latéraux voisins (il/o/it- bretia crocala, etc.), ou bien elle donne, près de son extrémité supérieure, un, deux ou trois ramuscules simples ou bifurques, qui forment les ner- vules latérales supérieures de la lame sépalaire [Iris cjermanica, slenogyna, cliamœiris, lulescens, rulhenica, Morœa iridioides,vespertina, Gladiohis psitla- cinus). Toutes les autres nervures latérales sont formées, connue il va être dit, par des rameaux des branches latérales des faisceaux opposés aux cloisons. Nous avons vu, en effet, que chacun de ces derniers ne se pro- longe point, comme on l'a prétendu, uniquement dans un pétale; mais que, des trois branches que chacun de ces faisceaux opposés aux cloisons produit tangentiellement près du sommet de l'ovaire, la médiane va former la nervure médiane du pétale superposé, laquelle peut rester simple jusqu'à son extrémité supérieure [Monlbretia crocala, Iris pallida, sleuogjna), ou bien elle donne une toute petite fourche à son sommet, ou un ou deux ramuscules latéraux [Iris florenlina, rulhenica, chamœiris). » Chacune des deux branches latérales des faisceaux opposés aux cloi- sons monte dans le tube du périanthe, au-dessous de l'intervalle qui (i) Comptes rendus, t. LXXI, p, 771. (664) sépare le sépale et le pétale placés au-dessus, et elle s'y bifurque une première fois, à une hauteur très-variable suivant les espèces. Dans VIris lurida, celte première bifurcation s'opère assez prèo de la base du tube; dans les /. ruthenica, tulescens, germanica cœrulea, Jlorenlina, cette première bifurcation a lieu du tiers inférieur à la moitié de la hauteur du tube, dans Ylris stenogyna vers les trois cinquièmes du tube, et dans le Montbretia crocata plus près encore du sommet de ce tube. » De ces deux premiers rameaux, l'un se prolonge dans le côté corres- pondant du pétale voisin, l'autre dans celui du sépale adjacent; mais le plus souvent ces deux rameaux, surtout celui qui va au sépale, se bi- furquent encore une fois et fréquemment deux avant d'entrer dans le sépale ou dans le pétale, en sorte que, suivant les espèces, il pénètre dans chaque côté de la base des lames sépalaires ou pétalines un, deux ou trois faisceaux latéraux, plus rarement quatre. Je n'ai vu entrer qu'un seul fais- ceau latéral dans chaque côté des pétales de V Iris ruthenica ; il y émet de sa base à sa partie supérieure quelques petits rameaux obliques, simples ou bifurques, qui se terminent librement près du bord de la lame, comme tous les ramuscules latéraux extrêmes des pétales et des sépales de ces plantes. 11 peut au contraire entrer quatre faisceaux dans chaque côté des sépales de l'Iris cjermanica cœruleu et deux dans chaque côté des pétales. Il peut aussi en pénétrer quatre ou cinq dans chaqiie côté de la base des sé- pales du Gladiolus psillacinus. Quand il y en a deux ou ])lusieurs, c'est le plus externe qui donne les ramuscules latéraux le puis bas placés dans la lame; puis viennent au-dessus les l'araeaux de celui qui est plus interne après lui, et c'est le faisceau latéral le plus voisin de la nervure médiane, qui donne les ramuscules latéraux le plus haut placés, quand la nervure médiane est restée simple. » Les rameaux latéraux principaux, qui suivent celle-ci à peu près pa- rallèlement sur une certaine longueur, sont fréquemment unis (surtout quand il y eu a plusieurs), entre eux et avec la nervure médiane, par de petits fascicules obliques ou horizontaux. Quand ils sont obliques, ils se bifurquent assez souvent à leur extrémité supérieure: une branche va au latéral de droite, l'autre à celui de gauche. Dans quelques plantes ces fais- ceaux d'union sont fort longs, et ils conuuencent parfois dans le tube du périanthe, à peu près à la hauteiu' de la première bifurcation des branches des faisceaux opposés aux cloisons, c'est-à-dire, dans l'Iris g ermanica cœru- lea, par exemple, vers le tiers inférieur du tube, d'ans 1'/. ruthenica vers la moitié. Je recommande surtout l'étude de ceux de 1'/. florenlina, parce que. ( 665 ) commençant vers le tiers inférieur du tube, ils se prolongent quelquefois dans le sépale, entre la nervure médiane et les latéraux voisins, jusqu'au tiers inférieur de la lame sépaline et même plus haut, de sorte que, sans un examen attentif, on pourrait les prendre pour des faisceaux latéraux principaux; mais ils s'en distinguent nettement, parce qu'ils sont plus grêles et parce qu'ils se bifurquent souvent à leur extrémité supérieure, une branche allant à la nervure médiane, l'autre au latéral proprement dit ad- jacent. L'/m ruthenica et le Crocus vernus méritent aussi un examen spécial sous ce rapport. » Il me reste à dire quelques mots de la constitution du style et des lames stigmatifères. » En outre des trois faisceaux prolongeant dans le style les nervures mé- dianes des carpelles, il y a quelquefois dans l'intervalle de ces faisceaux un ou deux fascicules qui, dans le Crocus luleus, surmontent les faisceaux pla- centaires; ils se terminent bientôt sans avoir communiqué avec les trois faisceaux opposés aux angles du canal triangulaire central. Dans divers lris[l. Pallasii, slenocjjnn, florentina, pallida, germanica, cliamœiris, lulescens), il existe aussi un ou deux fascicules aux places correspondantes, dans la partie du style adhérente au tube du périanthe ou dans le style lui-même; mais, dans les Iris florentina et pallida, j'ai constaté que ces fascicules sont liés aux côtés des trois faisceaux principaux du style, à peu près à la ma- nière des fascicules d'union. Il n'y en a pas dans les Monlbrelia crocala, Gladiolus psittacinus, Crocus vernus, etc.). M Dans toutes les plantes citées, les trois prolongements des nervures médianes carpellaires montent dans le style, en opposition avec les angles du canal central. Dans le Gladiolus, ils se prolongent dans les trois stig- mates étroitement lamellaires, et ils y émettent, sur les côtés, des rameaux obliques, simples ou bifurques, assez irréguUèrement pinnés. Dans les Crocus vernus, luleus, biflorus, chaque faisceau pénètre aussi dans une branche stigmalifère du style, laquelle se dilate graduellement de bas en haut, et est plus ou moins découpée ou frangée à sa partie supérieure. Le faisceau s'y divisant plusieurs fois à peu près dichotomiquemenl, les ra- meaux y divergent pour ainsi dire en éventail. Dans les Morœa iridioides, vesperlina, Iris pallida, florentina, Pallasii, chamœiris, stenogyna, etc., les trois prolongements des nervures médianes carpellaires se bifurquent vers leur entrée dans les lames stiginatifères, où chaque branche suit la ligne mé- diane de la lame qui porte là, à sa face supérieure, deux décurrences des bords internes des deux lobes terminaux de cette lame stigmalifère, produisan'^ C. R., 1875, 2" Semestre. (T. LXXXI, N» IG.) 87 ( 666 ) ainsi un canalicule qui continue celui du style. A la base des deux lobes terminaux il y a, en travers de la lame principale, sur la face inférieure de celle-ci, une lamelle insérée horizontalement, ondulée à sa partie supé- rieure, et qui est le vrai stigmate, comme l'on sait. C'est le plus souvent un peu au-dessous de cette lamelle transverse que les deux faisceaux vasculaires émettent successivement plusieurs ramuscules, qui divergent dans les deux lobes terminaux de la lame stigmatifère; mais, dans VJris pallida, chaque branche primaire du faisceau venu du style se bi- furque beaucoup plus bas, un peu au-dessus de sa base, et les branches secondaires, se subdivisant plusieurs fois, donnent un éventail très-grêle dans sa partie inférieure, plus dilaté dans sa partie supérieure. Le Morœa iridioides offre une autre particularité : les deux branches primaires du faisceau venu du style étalent obliquement, dans presque toute la hau- teur de la lame stigmatifère, leurs ramules latéraux simples, bi ou tri- furqués; il est encore à remarquer que les ramules supérieurs seuls, voisins de la lamelle stigmatique transverse, contenaient des vaisseaux, tandis que les nervures inférieures, de même origine et de même direction, n'en renfermaient pas; elles n'étaient formées que de cellules allongées et étroites. » Je remets à la séance prochaine la description du deuxième type floral que j'ai signalé, ainsi que mes conclusions. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. OPTIQUE. — Sur lé pouvoir rotaloire du quartz dans te spectre ultra-violet. Note de M, Croullebois. (CetteCommunication est renvoyée, ainsi que celle de MM. Soret et Sarazin, à la Commission composée de MM. Fizeau, Jamin, Desains.) « Au Congrès de l'Association britannique, tenu à Brighton en iS^a, j'ai communiqué le résultat de mes recherches, commencées dès l'année 1870^ sur le pouvoir rotatoire du quartz dans le spectre ultra-violet. (Le titre seul du Mémoire a été publié dans le Compte rendu de l'Association). Pour effectuer les mesures, j'avais recours au procédé de M. Stokes, et j'utilisais la méthode analytique que l'on doit à MM. Fizeau et Foucault; mais, malgré les circonstances atmosphériques les plus favorables (i), il me fut impossible (i) J'ai défini ces circonstances ilans un Rapport sur une mission scientifique, adressé .nu Ministère de l'Instruction publique. [ArchU'es des Missions.) (667) de pousser la mesure des rotations au delà de la raie O. Il est vrai que, dans mes ex|5ériences, le spectre normal ultra-violet et la bande d' interférence étaient vus par réflexion sur le papier imbibé de la solution fluorescente : l'œil n'intervenait que secondairement dans l'observation du phénomène. Aussi, lorsque M. Soret m'eut fait connaître son oculaire fluorescent, avec lequel le spectre peut être regardé dans les conditions, en apparence plus heureuses, de transmission directe, je lui signalai cette application de son ingénieux instrument, fondé d'ailleurs sur le principe de M. Slokes. Or je lis, dans les Comptes rendus du i i octobre, une Note indiquant que cette application vient d'être tentée avec succès par MM. Soret elSarazin; mais ces physiciens n'ont pu étendre leurs observations au delà de la raie N , ce qui nous apprend que l'absorption par transmission est plus nuisible encore que la perte de lumière par diffusion épipolique. L'emploi des pro- cédés de M. Edmond Becquerel ne donnerait-il pas une solution de ce problème? Quoi qu'il en soit, il me semble opportun de reproduire ici les résultats que j'avais exposés devant les Membres du Comité de Phy- sique de l'Association britannique (i). Kaies du spectre. Longueurs d'ondulalion (a). Rotations. o H 392,9 5o,g8 L 382 ,4 55 ,92 M 374»! %)3o N 353,2 64,74 O 338,3 7i,76(?) » Ces chiffres s'accordent avec ceux de M. Soret, et confirment la re- marque que j'avais faite depuis longtemps, sur cette sorte d'exagération du pouvoir rotatoire dans le spectre invisible. A ce propos, j'avais montré qu'il y avait impossibilité de généraliser la formule de M. Wild 8,1088 si bien appropriée au spectre visible. » (i) Le président était M. Warren de la Rue et les vice-présidents sir William Thomson et M. Spottis-woode. (2) Ces nombres sont empruntés au Mémoire de M. Mascart, qui donne avec précision la topographie du spectre ullra-violet. 87.. ( 668 ) CHIMIE, — Sur les lois qui régissent tes réactions de l'addition directe. Note de M. V. Markovnikoff, présentée par M. Wurtz. (Commissaires : MM. Wurtz, Berthelot, Cahours.) « Les recherches classiques de M. Berthelot, sur la synthèse des sub- stances organiques ont démontré, pour la première fois, que l'éthylène et ses homologues s'unissent directement à une molécule d'tui acide haloïd- hydrique quelconque; mais c'est aux découvertes de M. Wurtz que nous devons la connaissance du fait, que la plupart des substances ainsi formées sont isomériques anx vrais éthers haloïdhydriques des alcools monoalo- miques de la fermentation. La théorie de la structure chimique explique alors suffisamment la constitution de ces isomères; elle explique aussi pourquoi l'éthylène, combiné à l'acide iodhydrique, forme le même iodure d'éthyle qu'on prépare avec de l'alcool élhylique ; mais cette théorie ne pouvait, par exemple, expliquer pourquoi l'amylène, dérivé de l'alcool amilique, fournit de l'iodhydrate d'amylène, isomérique avec l'iodure d'amyle, obtenu en partant de ce même alcool. Les réactions d'un tel genre n'entrent pas dans le cercle des phénomènes chimiques embrassés par cette théorie. On sait que, non-seulement les hydrocarbures, mais aussi d'autres corps non saturés, de même que certaines combinaisons satu- rées, sont aptes à l'union directe; d'autre part, nous savons que, parmi les molécules minérales, ce n'est pas aux hydracides seuls qu'appartient la propriété de s'unir directement aux composés organiques. Nous en con- cluons qu'en général cette faculté est commune à un grand nombre de molécules. Il en résulte la nécessité de rechercher les lois auxquelles ces réactions sont soumises; mais ce problème présente quelques difficultés, dues non-seulement au nombre insuffisant d'observations, mais encore à celte circonstance qu'avec la même substance non saturée on arrive parfois à des dérivés isomériques. En examinant la plupart des cas, suffisamment étudiés, de l'addition di- recte, je suis arrivé, il y a quelques années, à la conclusion suivante : Lorsqu'à un hydrocarbure non salure, renfermant des atomes de carbone inéga- lement hydrogénés, s'ajoute un acide haloïdhydrique, l'élément éleclronégatif se fixe sur le carbone le moins h/drogéné (I) (i). Cette loi générale semble être adoptée aujourd'hui par la plupart des chimistes ; quant à l'acide hypo- chloreux, les deux cas, le mieux connus alors, de son addition aux hydro- (i) Jnn. der Ch. und Ph., l. CLIII, p. 286. (669) carbures, amenaient à des conclusions opposées. Avec le butylène (CH') = CCH- il donne la monochlorhydrine(CH')=CClCH=OH) (Boutllerow), tandis qu'avec le propylène CH'CHCH- il forme la monochlorhydrine CH»CH(0H)CH=C1 (Bouttlerow, Markovnikoff). Faute d'observations, je n'ai donc pas pu arriver à une conclusion générale sur la distribution des éléments de Cl (OH). Pour le cas de l' addition des hydracides aux molécules saturées, contenant un élément négatif fixé à celui de ses carbones qui est dou- blement lié, je me suis permis de donner comme une règle que l'atome de l'élément négatif d'un hydracide se place à côté de son pareil qui s'y trou- vait déjà (II). Par exemple, CH^ = CHBr -i- Hl = CH'CHBrI (i) ; CH^ = CC1CH2+H = ICH'CIC1CH' (2). » Tel était l'état de cette question, il y a plus de cinq ans; depuis, sa solution n'a pas fait beaucoup de progrès. Parmi les travaux qui la con- cernent, se trouvent ceux de M. Henry. En étudiant les différents dérivés du groupe allyiique, ce chimiste est arrivé à des conclusions dont la ressem- blance avec celles que je viens de citer semble avoir échappé à son atten- tion. Je n'ai pas l'intention de discuter ici le droit de priorité dans cette question théorique, qui me semble néanmoins assez grave pour la pro- chaine théorie dynamique des phénomènes chimiques, mais je veux profi- ter de cette occasion pour démontrer que la loi de M. Henry, ainsi que la règle (II), n'embrasse plus maintenant tous les cas connus des additions di- rectes et que la règle doit recevoir une autre forme. M. Henry pense qu'en général l'union d'une molécule quelconque C"H'"X, non saturée, avec un système YZ, formé de radicaux simples ou composés, s'accomplit de façon que le radical Y le plus négatif se fixe toujours sur le carbone le moins hydrogéné (3). Dans le système Cl (OH) il prend le radical Cl pour le plus négatif,et, par cette raison, la chlorhydrine propylénique C'H° + Cl (OH) a pour lui la formule CH'CHCICH^OH. Il croit trouver la justification de son opinion dans son expérience sur l'oxydation de la chlorhydrine propylénique au moyen de l'acide azotique, où il pense avoir obtenu de l'acide chloropropionique CH'CHCICO^H. Il en a conclu que le corps C'H^ClO, obtenu par moi en oxydant cette même substance par de l'acide (i) Rebocl, Jahresbericht, 1867, p. 5^0. (2) Oppenheim, Ann. der Ch. und Ph., siippl. VI, p. 35g. (3) Comptes rendus, t. LXXIX, p. i2o3. (670) chromique, est l'aldéhyde CH'CHClCHO, tandis que je l'ai décrit comme la monochloracétone CH^COCH^Cl. » Il n'est pas essentiel, pour la théorie de l'addition, de savoir lequel des deux éléments ou radicaux se comporte comme le plus négatif; mais il est nécessaire de connaître positivement le sens que prend la réaction sous certaines conditions physiques et chimiques strictement déterminées. Je décrirai prochainement les résultats de mes recherches nouvelles, qui me permettent, je pense, de soutenir mon opinion primitive sur la nature du produit qu'on obtient par l'oxydation de C'H" + Cl OH; pour le moment, je veux attirer l'attention sur quelques points généraux concernant le côté théorique de la question. Je reconnais parfaitement l'intérêt que présentent les travaux de M. Henry et les déductions ingénieuses qu'il en tire; mais, dans le cas dont il s'agit, je ne crois pas qu'elles soient d'une justesse rigou- reuse. Il me semble que la forme donnée par M. Henry à la loi générale est trop absolue et ne coïncide pas toujours avec les observations faites par d'autres chimistes. La loi ne s'applique même pas, comme je vais le dé- montrer, à tous les dérivés allyliques. » Il existe assez de recherches pour permettre de remarquer une liaison incontestable, entre la direction que prennent les additions soi-disant directes et les conditions dans lesquelles elles se réalisent. Selon ces condi- tions, les deux corps, en se combinant mutuellement, peuvent donner l'une ou l'autre variété isomérique du produit. Quoique ces observations ne per- mettent pas d'en tirer une loi générale, embrassant l'influence de toutes les conditions possibles, cependant l'intervention de quelques-unes apparaît déjà d'une manière manifeste. Je veux indiquer ici seulement l'influence de la chaleur. M. Reboul a montré que, selon la température, le propy- lène monobroiiié CH'CBr = CH=' forme, avec HBr, ou CH'CBr^CH', ou CH'CHBrCH-Br. D'après MM. Geromont et Reboul, le bromure d'ai- lyle CH- = CHCH-Br donne, dans ces conditions, CH'CHBrCH'Br ou CH-BrCH-CIFBr (i). L'ensemble des diverses observations nous ramène maintenant à la loi générale suivante : » Lorsque une molécule non saturée C"H'"X s'ajoute un autre sjslème moléculaire YZ à une température basse, l'élément ou te groupe te plus né- qatij Y se combine avec l'atome de carbone le moins hydrogéné, ou avec celui qui était déjà en liaison directe avec quelque élément négatif; mais, à des (i) Dans ce dernier cas, d'après la loi de M. Henry, il doit toujours se former un seul produit, c'est celui de bromure de propylène ordinaire CU'CHBrCH'Br. ( 671 ) températures comparativement plus hautes, c'est Vêlement Z qui se fixe sur le carbone le moins Itj^drogéné jCest-k- dire que, pour les mêmes substances, la réaction prend une marche tout à fait opposée à la première. CHIMIE. — Sur un cas d'oxydation à froid de l'acide acétique, dans les liquides neutres on faiblement alcalins, en présence des azotates et des phosphates de soude et dépotasse. Note de M. Méhay. (Commissaires : MM. Dumas, Pasteur, Berthelot.) « Ayant eu occasion de préparer des solutions renfermant un mélange d'acétate et de nitrate de potasse, je fus surpris de constater, au bout de quelques jours, pendant lesquels les liquides avaient été abandonnés à eux-mêmes, un dégagement gazeux, analogue à un mouvement de fermen- tation alcoolique. Le gaz recueilli éteignait^les corps en combustion, mais il n'était pas absorbé par la potasse ; j'en conclus, tout en me réservant d'en faire un examen plus approfondi, que ce devait être de l'azote. » La première expérience avait été faite en saturant du carbonate de potasse du commerce par de l'acide acétique et de l'acide nitrique. En la renouvelant avec des produits purs, je n'obtins plus le même résultat: la solution des deux sels se conserva sans altération. Je ne ^doutai pas alors que le phénomène observé ne dût tenir à quelque corps étranger, renfermé dans le carbonate de potasse du commerce. Ayant constaté que ce corps renfermait du sulfate, du chlorure et du phosphate de la même base, j'introduisis chacun de ces corps dans une portion du mé- lange d'acétate et de nitrate purs. Le sulfate et le chlorure me donnèrent des résultats négatifs : il n'en fut pas de même du phosphate, qui me per- mit de reproduire exactement le phénomène primitivement observé. » Enfin une nouvelle expérience fut faite en dissolvant dans l'eau de l'acétate de soude, du nitrate de soude et du phosphate de la même base : j'obtins le même résultat qu'avec les sels de potasse. C'est avec les sels à base de soude que j'ai surtout opéré dans les essais qui vont suivre. Je dois dire, d'ailleurs, que je ne suis pas encore parvenu à établir l'équation de la réaction observée. » J'ai opéré le plus souvent avec des liquides renfermant, par litre, 6 grammes de chacun des trois sels à base de soude : on peut réussir avec des proportions différentes, mais il importe que les liquides soient toujours très-dilués. Dans les conditions ci-dessus, et à la température de 20 à 25 degrés, la réaction commence ordinairement à se produire au ( 672 ) bout de deux ou trois jours, et elle s'annonce par le dégagement d'a- zote; cependant, dans quelques expériences, ce dégagement ne s'est pro- duit qu'au bout de sept à huit jours, sans que j'aie pu en reconnaître la cause. » Dès que ce dégagement gazeux commence, la liqueur devient alca- line; elle prend une teinte légèrement ambrée, et l'on voit se former peu à peu une matière insoluble, assez semblable, quant à son aspect phy- sique, à la matière glaireuse ou à du blanc d'oeuf: cette matière augmente, en même temps que l'alcalinité du liquide, jusqu'au moment où cesse le dégagement de gaz, ce qui demande, souvent un temps assez long. Après la réaction, le liquide, devenu fortement alcalin, renferme une grande quantité de carbonate de soude. Dans mes expériences, la quantité d'acide carbonique ainsi formé aux dépens de l'acide acétique a varié beau- coup, mais le plus souvent l'acide carbonique existant dans le liquide, au moment où la réaction a paru s'arrêter, renfermait la moitié du carbone de l'acide acétique employé : je n'ai pu dépasser cette limite, en faisant varier les proportions des trois sels mis en présence. » Je suis loin de pouvoir présenter en ce moment iine étude complète des faits dont il s'agit. Les deux points que je considère surtout comme importants, et dont je m'occupe maintenant, sont : d'une part, l'examen de la substance insoluble qui se produit, et qui, par sa constitution physique, présente quelques caractères de ressemblance avec les corps que certains chimistes considèrent comme semi-organisés ; d'autre part, le mode d'action de l'acide phosphorique, lequel paraît jouer ici un rôle singulier, analogue aux actions dites de présence ou aux ferments. » Pour ce qui concerne la substance insoluble, je me suis borné, pour le moment, à constater les caractères suivants : i° cette matière, lors- qu'on l'épure en la dialysant avec une petite quantité d'acide chlorhy- drique, brûle en donnant d'abord un résidu charbonneux, lequel, après incinération complète, ne laisse que quelques centièmes de son poids de cendres; 2° elle est fortement azotée; l'ayant en effet soumise à l'essai par la chaux sodée (à défaut d'un outillage convenable pour un dosage à l'état de gaz), j'ai obtenu une quantité d'azote de 9,96 pour 100 : ce ne peut être d'ailleurs qu'un minimum; 3° elle est insoluble, ou tout au moins peu soluble, dans les solutions, même concentrées, de potasse ou de soude caustique; 4° ^^'e est également insoluble dnns l'alcool, qui la contracte comme lorsqu'il agit sur les glaireux organiques, et particulièrement sur celui que produit la transformation du sucre connue sous le nom de fer- ( 673 ) mentation glaireuse : en ajoutant 2 volumes d'alcool à ^5 degrés, à un volume du liquide, on trouve la matière presque entièrement précipitée, et l'on peut ainsi la recueillir, soit sur un filtre, soit par décantation; 5° elle se dissout au contraire dans l'acide chlorhydrique concentré, et mieux en- core dans l'acide sulfurique monohydraté, et forme ainsi des solutions desquelles on peut la précipiter au moyen d'un excès de potasse ou de soude caustique. » Quant à l'action de l'acide phosphorique, elle semble offrir quelque analogie avec celle des ferments, en ce sens que certaines limites de tem- pérature sont nécessaires à la réaction. Ainsi j'ai constaté que, à 4o degrés, la réaction est plus active qu'entre 20 et 25 degrés; une température de no degrés suffit pour l'arrêter complètement. » La réaction ne se produit pas non plus lorsqu'on rend le liquide acide, même légèrement, au moyen d'une addition d'acide acétique ou d'acide nitrique; elle se produit, au contraire, lorsqu'on rend le liquide un peu alcalin, au moyen du carbonate de potasse ou du carbonate de soude; toutefois, elle se déclare moins promptement que lorsque le liquide est neutre au début. Il est assez remarquable que, au bout d'un mois, un liquide auquel on avait ajouté i5 degrés de carbonate de soude par litre n'accu- sait pas de transformation, et conservait le même titre alcalimétrique, tan- dis qu'une autre portion du même liquide, non additionnée de carbonate de soude, avait acquis un titre beaucoup plus élevé. Ce fait ne peut guère s'expliquer que par l'influence du mouvement de décomposition sur les parties non décomposées, et semble ainsi confirmer, dans une certaine mesure, l'hypothèse des actions purement chimiques dans les phénomènes de fermentation. )) Il est très-probable que le phénomène de décomposition observé sur les acétates se produirait, à peu près dans les mêmes conditions, sur les sels de la série homologue de l'acide acétique. Je n'ai pas fait jusqu'ici d'expériences à ce sujet ; mais j'ai constaté que les tarlrates alcalins don- nent lieu à une décomposition analogue, dans laquelle se reproduit la for- mation du carbonate de potasse ou de soude et de la matière azotée inso- luble, ainsi que le dégagement d'azote. » C. R., 1875, 2« Semestre, (t. LXXXI, N» 16.) 88 ( 674 ) PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Procédé pour obtenir le refroidissement artificiel de masses d'air considérai des, par le contact avec un liquide refroidi. Note de MM. MiGiNON el Rocart, (Commissaires : MM. Morin, Biissy, Mangon.) « Le refroidissement artificiel de l'air est un problème assez intéressant pour que nous osions rendre compte à l'Académie de quelques expériences de laboratoire et d'une grande expérience indtistrielle qui s'y rapportent. » La mauvaise conductibilité de l'air et la nécessité, qui en résulte, de développer d'énormes surfaces refroidissantes pour agir rapidement sur lui, ont engagé beaucoup d'expérimentateurs à le mettre en contact, de façon ou d'autre, avec un liquide refroidi. Ayant à mettre en oeuvre une application industrielle importante, c'est à ce moyen que nous avons cru devoir nous arrêter. Nous avons fait quelques expériences préalables dont les résultats pourront paraître intéressants, en faisant voir avec quelle ra- pidité l'écliange de température se fait entre un gaz et tni liquide. » L'appareil employé se compose d'un flacon à trois tubulures, au fond duquel se trouve une couche de o"\o5 d'épaisseur, d'une solution concentrée de chlorure de calcium dans l'eau. Ce flacon peut plonger dans un mélange réfrigérant. La première tubulure sert à l'entrée de l'air, la troisième, à sa sortie; celle du milieu porte un thermomètre donnant la température du chlorure de calcium. A droite et à gauche de ce centre d'expériences sont placés des flacons contenant un desséchant, de manière à se rendre compte de l'effet produit sur l'hydratation de l'air par son passage à travers le liquide refroidi, et également des thermomètres destinés à noter la tempé- rature d'entrée et de sortie de l'air; enfin un aspirateur, produisant le mouvement. » L'expérience a été répétée un grand nombre de fois, pour s'assurer de son exactitude; elle a été répétée notamment en faisant varier les vitesses de passage de l'air. Nous citerons simplement les résultats les plus con- cluants : » Nous avons fait passer, à travers l'appareil, 12 litres d'air en une minute I,e chlorure de calcium esta — 'j degrés; l'air, à l'entrée, à -1-8 degrés; à la sortie, il est à — ^degrés. Il a donc perdu en une minute 12 degrés. a Nous avons recommencé l'expérience, en réduisant de moitié la vitesse d'écoulement: l'abaissement de tcni])érature est resté le même. 11 Rnlin nous avons f.iit passer3 litres d'air en trois minutes, c'est-à-diie que nous avons rendu la vitesse de l'écoidement 13 fois plus petite que dans la première expérience, et l'îi- baissenient de température n"a plus été que de 9 degrés. * ( 675 ) » Ces faits, qui paraissent contradictoires, peuvent, ci oyons-nous, s'ex- pliquer comme il suit : en doublnnt la vitesse d'écoulement, on ne divise pas par deux la durée du contact du liquide et du gttz. Cette durée nous semble résulter uniquement de la vitesse que prend le gaz, en traversant la couche liquide, en vertu de différences de densité, et qui reste sensiblement con- stante. En diminuant très-notablement la vitesse d'écoulement, comme dans la troisième expérience, on arrive à des pertes considérables, par le rayon- nement, qui faussent le résultat. » Si ces idées sont admises, on pourra calculer la durée du contact du liquide refroidi et du gaz s'élevant de 5 centimètres dans le sein de la masse, et l'on arrivera à des infiniment petits tels, qu'on devra considérer comme remarquable la rapidité de l'écliange des températures. » Les faits relatifs au plus ou moins d'hydratation de l'air ne nous ont rien indiqué de bien saillant dans cette expérience; il ne devait pas en être de même dans l'expérience industrielle. » Voici maintenant le problème qui nous avait été posé : Il s'agissait de maintenir, pendant les chaleurs de l'été, à une température de 12 degrés C. au-dessus de zéro, un bâtiment industriel appartenant à la Ma- nufacture royale de bougies de Hollande, à Amsterdam ; ce bâtiment avait 50"°, 20 de long, i4™,54 de large et 4'">i8 de haut, soit un volume de 3o5i mètres cubes. Dans ce bâtiment, on introduit journellement 1 5 ooo kilogrammes d'huile chaude à 6o degrés, et il s'y produit descristal- lisations d'acide stéarique. Il est difficile de se rendre compte, par le cal- cul, des éléments essentiellement variables qui sont apportés par les rentrées d'air et toute autre cause de réchauffement résultant d'un service indus- triel; nous nous bornerons donc simplement à l'énoncé des faits sui- vants. » Nous avons employé, comme liquide refroidisseur, une solution con- centrée de chlorure de calcium sur laquelle nous avons agi au moyen d'un appareil réfrigérant, à solution ammoniacale, produisant environ 60000 ca- lories négatives à l'heure. L'air a été rais en mouvement par un ventilateur déplaçant 20 000 mètres cubes d'air en une heure. L'appareil refroidisseur d'air aurait pu être simplement le flacon à trois tubulures dont nous avons parlé, suffisanunent agrandi, mais des considérations pratiques nous ont amenés à le disposer autrement. Nous l'avons constitué avec un grand cy- lindre, isolé le mieux possible, nuuii d'un axe central sur lequel sont des plateaux susceptibles de recevoir un mouvement de rotation et passant dans l'intervalle de disques fixés aux parois du cylindre. Si l'on fait arriver du 88.. ( 676 ) liquide sur le plateau supérieur de cet appareil , la force centrifuge le projette contre les parois du cylindre, et les disques des parois le ramènent sur le second plateau, où il subit une nouvelle dispersion; de cette façon, on produit une cascade continue de liquide très-divisé. » L'échange de température se fait très-bien, et l'air, pris dans la pièce à refroidir par le ventilateur, refoulé à travers le cylindre refroidisseur, retourne dans sa première enceinte après avoir abaissé sa température d'en- viron 10 degrés. » Ainsi les 20 000 mètres cubes où les 26 000 kilogrammes d'air qui traversent l'appareil lui empruntent, en une heure, 26000 X 0,23 X 10 calories ou 69800 calories. » On a pu ainsi maintenir, pendant la première quinzaine de septembre (qui, comme on le sait, a été fort chaude), la température du vaste magasin dont nous avons parlé entre 12 et i3 degrés C. » Il est à remarquer que la solution de chlorure de calcium subissait un affaiblissement de degré, provenant de l'humidité abandonnée par l'air qui la traversait, résultat qui peut avoir une grande importance dans certains cas. » ZOOLOGIE. — Sur la génération sexuelle des Vorlicelliens. Note de M. B^ilbiaM, présentée par M. Claude Bernard. (Commissaires : MM. Cl. Bernard, Robin, de Lacaze-Duthiers.) « Depuis Spallanzani (177G), on admettait généralement que les Vorti- celiiens se reproduisent par gemmiparilé ou bourgeonnement externe. C'est le mérite de M. le professeur Stein, de Prague, d'avoir montré que celte croyance ne reposait que sur une illusion, et que ce que l'on prenait pour une gemme se séparant du parent était en réalité la conjugaison de deux individus de taille inégale se confondant en un animalcule unique. M. Stein voit dans ce phénomène une multiplication des Yorticelliens par génération sexuelle, et, comme la description qu'il en donne s'éloigne no- tablement du tableau que j'ai tracé de ce mode de reproduction chez les autres Infusoires, il s'en fait une arme pour attaquer mes travaux sur ce sujet. Voyons d'abord comment M. Stein décrit les faits qu'il a observés, et prenons comme exemple ses observations concernant un Vorticellien vi- vant en colonie et des plus répandus, le Carcliesiiim polj/nnum. » Par des divisions binaires successives et rapides, un certain nombre (677 ) d'individus de la colonie se résolvent en groupes composés de quatre ou huit individus, dont la taille est par conséquent quatre ou huit fois plus petite que celle des sujets ordinaires. Ils restent d'abord réunis à l'extré- mité de leur pédoncule commun, puis ils s'en détachent successivement par l'agitation des cils qui forment une couronne à leur partie postérieure. » Aussitôt libre, chacun de ces petits individus ou microgonidies (c'est le nom que leur donne M. Stein) toiu'billonne vivement entre les rameaux de l'arbuscule formé par la colonie et finit par faire choix d'un des gros sujets ordinaires sur le flanc duquel il se fixe par son extrémité postérieure. La paroi des corps des deux individus se résorbe au point de contact, et ceux-ci communiquent alors librement par leurs cavités centrales. Pendant ce temps le nucléus allongé et cylindrique de chacun d'eux s'est divisé en une multitude de petits fragments arrondis, qui se dispersent irré- gulièrement dans le parenchyme interne. Bientôt après, on voit tout le contenu de la microgonidie, le parenchyme avec les fragments nucléaires, passer lentement dans le corps du gros individu et se mêlera la substance de celui-ci. La microgonidie se trouve alors réduite à son enveloppe externe vide et revenue sur elle-même, et celle-ci finit par pénétrer également à l'intérieur de l'autre sujet, où elle disparaît sans laisser de trace. » Après s'être mélangés dans le corps de l'individu résulté de la conju- gaison, les fragments des deux nucléus se rapprochent les uns des autres et se fusionnent en une niasse commune à laquelle M. Stein donne le nom de placenta. Au sein de cette masse apparaissent des sphères nuclées [Keim- kitgeln) qui, à leur tour, produisent dans leur intérieur des corps mobiles, munis de cils vibratiles, que M. Stein considère comme les embryons du Carcliesium pol/pinum. Ces embryons s'échappent de la mère par un canal de partyirition spécial, tandis que la portion non employée du placenta s'allonge et reconstitue le nucléus. » Telle est, en peu de mots, la manière dont M. Stein décrit la reproduc- tion du Carchesium et de plusieurs autres Vorticelliens qui lui ont offert des phénomènes analogues. Cette description pn'senle en effet des différences considérables avec celle que j'ai donnée de la reproduction par sexes chez les autres Infusoires. On remarquera surtout qu'il n'y est aucunement question du nucléole^ auquel je fais jouer un rôle si important dans ce der- nier mode de nuilliplicatiou, puisque, selon moi, il représente l'organe mâle ou testicule des Infusoires. Et défait, non-seulement M. Stein dénie l'exis- tence du nucléole à tous les Vorticelliens, mais il attribue expressément chez ces derniers la formation des sphères germinatives et des embryons qui ( 678 ) en proviennent à la copulation des fragments nucléaires d'origine diffé- rente, copulation qu'il interprèle comme une véritable fécondation. » Si les choses se passaient effectivement comme le rapporte M. Stein, il faudrait admettre de deux choses l'une : ou que les Vorticelliens se re- produisent suivant d'autres lois que celles qui régissent les autres Infu- soires, ou bien que mes observations sont inexactes. L'absence d'une fécondation par des spermatozoïdes filiformes, nés dans le nucléole, éta- blirait surtout entre les uns et les autres une différence capitale. Je me hâte de dire qu'il n'en est rien. Il y a longtemps que j'ai décrit et figuré le nucléole chez plusieurs Vorticelliens, parmi lesquels le Carchesium polypi- num, et mes observations à cet égard ont été confirmées par M. Engelmann. ■» Je ne puis que confirmer tout ce que M. Stein dit de la formation des petits individus ou microgonidies par divisions binaires successives d'un animalcule unique. J'ai vu comme lui ces petits produits de division aban- donner vui à un leur pédoncule commun et, après quelques instants de vive agitation dans le liquide, entrer en conjugaison avec les individus sé- dentaires. Cette conjugaison ne se fait pas sans une certaine résistance de la part de ces derniers, si l'on en juge par les vives contractions de leur pédoncule à chaque contact de la microgonidie. Aussi, pour éviter d'être projetée au loin et se retrouver toujours auprès de l'individu qu'elle solli- cite à la conjugaison, la microgonidie se fixe sur la partie antérieure du pédoncule de celui-ci par un mince filament qu'elle sécrète par sa partie postérieure. Elle parvient enfin à s'attacher par cette partie postérieure, agissant comme une ventouse, sur un point de la surface du gros individu, le plus souvent à une petite distance au-dessus de son insertion sur le pé- doncule. La microgonidie est munie elle-même d'un nucléus allongé, et elle possède en outre un corpuscule nucléolaire semblable à celui de l'autre sujet. C'est au moment où les cavités du corps des deux animalcules con- jugués commencent à se mettre en communication après la résorption des surfaces pariétales en contact que débute la division de leurs nucléus res- pectifs en fragments de plus en plus petits et nombreux, comme M. Stein l'a décrit. En même temps on voit dans la microgonidie le nucléole gros- sir et se partager en deux nucléoles secondaires, dont chacun se transforme on une capsule ovoïde volumineuse, dans laquelle apparaissent de nom- breux filaments d'une extrême ténuité, disposés parallèlement les uns aux autres. Les transformations du nucléole et la nature de son contenu sont de tous points identiques avec ce que l'on observe chez les autres Infu- soires pendant la reproduction sexuelle; il faut donc conclure que dans la (679 ) conjugaison des Vorticelliens le nucléole joue le même rôle que chez ces derniers, c'est-à-dire celui d'organe mâle, et que les filaments développés dans son intérieur représentent les spermatozoïdes de ces animalcules. » Che?i l'autre individu, le nucléole ne subit pas les mêmes modifications, mais conserve pendant toute la durée de la conjugaison son état rudimen- laire initial. Après que toute la substance de la microgonidie a passé dans la cavité du conjoint, on retrouve dans l'intérieur de celui-ci, avec les frag- ments mêlés des deux nucléus, les capsules séminales de la microgonidie, bien reconnaissables à leur apparence striée due à la présence des fila- ments spermatiques. L'aspect que présente à ce moment l'individu mixte rappelle tout à fait celui d'une Paramécie qui vient de s'accoupler et à la phase où le nucléus s'est divisé en fragments nombreux; et, de même aussi que, dans cette dernière espèce, quelques-uns seulement des fragments nu- cléaires (de cinq à sept) deviennent des œufs complets, tandis que lesaulres se rapprochent entre eux pour reconstituer le nucléus. Jamais je n'ai vu ces fragments se fusionner ensemble pour former ini placenta dans l'intérieur duquel prennent naissance des embryons vivants, comme le décrit M.Stein. Il faut donc croire que, dans ses observations actuelles, ce savant a encore été victime d'une de ces illusions qui l'ont conduit antérieurement à faire entrer dans le cycle génétique des Paramécies, Stylonychies et d'autres In- fusoires, des êtres liés avec ceux-ci par de simples rapports de parasitisme, comme l'ont montré mes observations déjà anciennes, confirmées par celles de M. Metschnikoff et les recherches toutes récentes de M. Bùtscbli. » M. L. Petit adresse une Lettre relative à de nouvelles expériences dé- montrant l'efficacité de son coaltar sur les vignes phylloxérées. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. Godet adresse des échantillons de grappes de raisin, destinés à mon- trer l'efficacité de son procédé contre le Phylloxéra. (Renvoi à la Commission.) M. L. Hi'Go adresse une Note relative à une transformation de la loi de Bode, sur les distances des planètes. (Commissaires : MM. Puiseux, Faye.) M. A. Brachet adresse diverses Notes relatives à un perfectionnement de ( 68o ) la machine de Gramme, aux modifications à apporter au microscope, et à un procédé pour rendre fluorescent le verre ordinaire. (Eenvoi à la Section de Physique.) M. Vacssin-Chardanne adresse, par l'entremise du Ministère de l'Instruc- tion publique, divers Mémoires relatifs à la navigation aérienne. (Renvoi à la Commission des Aérostats.) M. A. Marchand adresse une Note relative à son procédé de locomotion aérienne. (Renvoi à la Commission des Aérostats.) CORRESPONDANCE. M. le SECRÉTAinE PERPÉTUEL, cu sigualaut à l'Académie un ouvrage publié par M. Mouchol en 1869, et intitulé : « La chaleur solaire et ses applica- tions industrielles », donne lecture du passage suivant ; « Du reste, un passage de Phitarque nous apprend qu'à Rome on se servait de miroirs ardents ponr rallumer le feu sacré quand il venait à s'éteindre ; et, comme le culte de Vesta était antérieur en Italie même à la fondation de Rome, il est à supposer que le rite en question avait également une origine fort ancienne. Ce qui frappe surtout, dans la description que Plutarque donne des miroirs usités en pareils cas, c'est que la forme et la matière en sont telles qu'il faut admettre ou que les prêtres de Vesta possédaient les notions fonda- mentales de l'optique, ou qu'une longue expérience leur avait servi de f,uide sur ce point. En effet, la forme de ces miroirs était celle d'un cône droit à base circulaire, engendré par la révolution d'un triangle rectangle isocèle, autour d'un des côtés de l'angle droit ; or c'est là, comme on l'a déjà dit, la meilleure disposition qu'on puisse adopter pour les réflecteurs coniques. Quant au métal employé, c'était l'airain, et, comme l'alliage de cuivre et d'étain auquel on donnait ce nom jouit à un très-haut degré de la propriété de réfléchir la chaleur, on ne sait lequel admirer du bonheur ou du discernement des prêtres du feu dans le choix de leurs instruments sacrés. » Ce passage montre que M. Mouchot lui-même avait signalé le fait très- curieux sur lequel M. Buchwalder a appelé l'attention dans la précédente séance. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, la seconde édition des « Notions préliminaires pour un Traité sur la construction des ports dans laMéditerranée, par M.^/. Ciatdi ». ( 68i ) Cette édition, qui est présentée à l'Académie par M. de Tessan, contient quelques Notes nouvelles, relatives surtout au travail utile des dragues, à là mer, en dehors de tout abri. PHYSIQUE DU GLOBE. — Cat^te maijnélique de la France, pour 1875. Note de M. î^îarié-Davy, présentée par M. Mouchez. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie la carte des lignes isogo- niques on d'égale déclinaison magnétique sur la France , rapportée au iSjuin 1875. Elle a été, construite sur la demande du Bureau des Longi- tudes et à l'aide de ses instruments. » La dernière carte des lignes isogoniques remontait à i854; elle est due à Lamont. Depuis vingt et un ans, les lignes d'égale déclinaison ont subi un déplacement notable vers l'ouest. En même temps, les nouvelles lignes font, avec les méridiens terrestres, un angle moins ouvert vers le nord-est que les anciennes.. » Afin d'apprécier la valeur de ces changements, M. Descroix a fait une première excursion dans le sens de l'est à l'ouest, de Nancy à Brest. J'en ai fait une seconde, du nord au sud-sud-est, de Paris à Cette et Nice, en pas- sant par Genève, Chambéry et Grenoble, dans le but de relier nos opéra- tions à celles du R. P. Denza, chargé par son gouvernement de dresser la carte magnétique de l'Italie. » Si l'on trace sur une carte de France les courbes d'égale variation de déclinaison, durant les vingt et une dernières années, on trouve un maxi- mum de variation vers la mer du Nord et un minimum vers le golfe de Gènes. De l'une à l'autre de ces régions, les courbes sont resserrées, tandis qu'elles s'étalent en éventail sur la Manche, l'Océan, les Pyrénées et le golfe du Lion. » Pour rendre l'emploi des nouvelles données plus facile aux Ingénieurs et aux Marins, j'ai dressé deux tables. Dans l'une sont comprises les décli- naisons pour [875, et leur moyenne varialion annuelle dans tous les chefs- lieux des départements français et dans quelques villes voisines de la France. Dans l'autre sont insérés les mêmes documents pour les ports fran- çais et pour quelques ports voisins. G. R,, 1S75, 2« Semestre. (T. LXXXI, N" J«.) 8ç) ( 682 ) Déclinaison de l'aiguille aimantée et dans quelques villes de dans les chefs-lieux r étranger, le 1 5 Juin Yilles. Déclinaison. Variât, ann. Agen. . . . Albi Alençon . Amiens . . . Angers . . Angoulènie Annecy Arras Auch Aurillac Auxerre Avignon Baie Bar-le-Duc Bcauvais Belfort Berne Besançon.. ...... Blois Bordeaux Bourg Bourges Bruxelles Cacn Cahors Carcassonne Châlons-sur-Marne Charabéry Cliaitres Chateauroux Chaumont Clermont Colmar Digne ., . Dijon Draguignan Épinal Évreux Foix Gap 6.29 8.i5 7.34 8.22 7.37 5. 10 7.26 7. 3 6.33 6.37 5.22 4.44 6. 5 7.33 5. o 4.45 5.22 7.31 7-47 5.37 6.58 6.49 8.41 6.5o 6.18 6.27 5.18 7.38 7.13 6. G 6.a5 4.58 4.5o 5.48 4.39 5.22 7.53 6.33 4. 58 —7 —6 —7 —6 —7 —7 —7 —7 —6 —6 —7 —6 —7 ' 7 —7 —6 Tilles. Genève Grenoble.. . . Guéret ... . Laon La Rochelle . Lausanne . . . Laval Le Mans . . . . Le Puy Liège. de départements 1875. Déclinaison. Variât, ann. 5. II 5. 10 6.59 6.53 8.18 5. 2 8.36 8. 3 6. o 6.i3 Lille Limoges Lons-le-Saulnier. Lucerne Luxembourg.. . . Lyon Rlàcon Marseille Melun Mende Metz Mézières Montauban Mont-de-Marsan. Montpellier Moulins Namur Nancy Nantes Nevers Nice Nîmes Niort Orléans Paris Pau Périgueux Perpignan , Poitiers Privas 7 .22 7.13 5.33 4.23 5.47 5.37 5.48 5. 3 7- 7 6. 2 5.40 6.29 6.48 7.32 5.45 6.27 6.3i 5.40 8.42 6.37 4-20 5.34 8. 2 7.21 7.21 7 .21 7.15 5.59 7.45 5,38 —7 —7 —7 —6 —7 —7 —6 —7 —7 —7 —6 —6 —7 —6 —6 —6 —7 —6 —7 —7 —7 7 —6 —7 —7 . rj i —7 —7 —6 —6 —7 —7 —7 —7 —7 —6 —7 —6 ( 683 ) Villes. Quimper Rennes, Roche-sur-Yon . . Rodez Rouen Saint-Brieuc. . . . Saint-Étienne. . . Saint-Lô Strasbourg Taibes Villes. Amsterdam Antibes Anvers , Rayonne Bordeaux. ... Bouc , Boulogne Brest , Calais Cette Cherbourg .... Dieppe Dunkerque. . . . Fécamp Gènes Granville La Haye La Nouvelle . . . La Rochelle. . . . La Teste Le Havre Déclinaison. Variât, ann. 30. ij 19. O 18.35 16.23 17.59 19-39 15.49 18.57 14. 5o 17. 6 -■1,5 -7,5 -7,4 —6,9 -7,6 -7,5 —6,8 -7,5 —7-0 —7,0 Villes. Toulouse . . Déclinaison. Variât, ann. 16.43 Tours 17-45 Troyes 16.29 Tulle 16.53 Utrecht 16.40 Valence i5.3i Vannes 19' ^4 Versailles i7-2( Vesoul 1 5 . 26 Déclinaison de l'aiguille aimantée dans les ports. Déclinaison. o / 6.47 4.2.4 6.5o 7.54 7-47 5.i3 8. 2 20.25 7.58 5-47 9.20 8. 5 7 .5o 8.27 3.45 g. 12 7. 3 5.57 8.19 7.57 8.3o Variât, ann. —7,9 -6,2 -7,8 —7,2 —7.2 -6,7 -7,8 -7^5 -7,8 —6,8 -7>6 -7.6 -7,8 -7,6 -5,7 -7,5 —7,9 —6,8 -7,4 —7,2 -7,6 Villes. Londres Lorient Marseille Morlaix Nantes Nice Ostende Plymouth , Porlsmouth Port-Vendres . . . . Rochefort Royan Sables-d'Olonne. Saint-Brieuc Saint-Mâlo Saint-Nazaire . . . . Saint- Sébastien. . Saint-Tropez . . . . Toulon Tréport Villefranche Déclinaison. ", 6' '9-44 . 3 .i3 .45 .20 .34 .46 .20 .5o . 10 .8. 7 18.42 19.36 19.23 .9. 3 i8. 2 14.32 >4-49 17.59 14.19 —7,0 -7,4 -7,3 —7,1 —7,9 -6,7 -7,5 -7,5 —6,9 Variât, ann. -7' 8 -7,4 —6,5 -7.5 -7,4 — 6,0 -7,8 -7,6 — 7'7 —6,8 -7^3 -7,3 -74 -7-5 -7.5 -7.4 —7,2 —6,3 -6,4 —7,7 — 6,0 ASTRONOMIE. — Observations des Perséides, faites le 10 août iS^S, à Spoix [Càte-d'Or). Note de M. Grcey, présentée par M. Puiseux (i). « ]'ai l'honneur d'adresser à l'Académie les observations que j'ai faites, dans la nuit du 10 août 1 8^5, sur le passage des Perséides. (i En présentant cette Note à l'Académie, M. Puiseux fait remarquer" qu'elle était par- 89.. ( 684 ) » Ce passage était déjà très-sensible dès le 8 août et ne se terminait que le II ; mais c'est seulement le lo que l'état du ciel, à Spoix (Côte-d'Or), me permit d'obtenir une série assez longue, de 9''3o" du soir à 2''3o'" du matin. » Les tableaux suivants contiennent tous les résultats de cette série : Numéros d'ordre, 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11.. . 12.. . 13 14 15 IG 17 18 19 20 21 22 23 24 25... . 26 27 28 29 30 Heure du lieu. Il m g.So 9.35 9.40 9-42 9.45 9.46 9.50 9.53 9-5? 9.5s o. 10 o, ', I o. i5 o.3o . o . 5 . 10 .i5 .16 .20 .23 .27 .29 .39 .40 2. 7 2. 8 2. i3 2.17 2.29 Eclat ou graudeur. 3 3 I 3 2 3 I I 1 2 2 3 I 2 2 I 2 3 2 3 2 3 Couleur. blanche ici. id. ici. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. Trajectoires. Traînée. nulle id. id- id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. très-belle nulle id. id. id. id. assez belle nulle id. id. id. id, id. id. id. id. id. Origine. Fin. M. o 307 227 3i4 342 326 36o 170 3i4 208 224 280 320 292 32 285 262 290 292 12 3o3 280 326 282 264 264 217 239 2 10 27a (O + 44 + 63 -+- 10 -h 11 + 7 + 27 -4- 62 + 10 + 4: + 4° + 80 + 57 + 42 + 32 — 2 -f- lO + 1 H- 42 -+- 3o -f- 12 -+- 32 + 7 + i5 -I- 5o -+- 5o -+■ 85 4- 85 -+- 62 -t- 5o + 35 M u 292 227 307 335 320 348 180 307 216 228 237 3o5 286 3o 281 261 287 286 5 297 276 820 276 257 257 218 237 325 2 271 o + 3i + 55 o -4- 2 - 5 -f 57 -+- 55 o -I- 32 + 25 -f- 69 4- 47 -+- 35 + 25 - 10 - 7 o + 35 4- 20 -h 5 -f- 25 - 5 o -+- 40 4- 4o 4- 75 4- 75 4- 62 4- 35 4- 25 venue chez lui le 14 août, pendant son absence. Il exprime le regret que la présentatic ait été ainsi retardée. Numéros d'ordre. 31. 32. 33. 34. 35. 36. 37. 38. 39. 40. 41. 42. 43. 44. 45. 46. 47. 48. 49. Heure dii lieu. Il m 12.34 12.44 12.47 13.49 I- 7 1.17 1 .20 I .25 1 .42 1.55 2. o 2. 3 2. 8 3. i5 2.16 2. 17 2.20 2.26 2.38 Ecl.-it ou grandeur. 3 2 2 3 2 3 3 3 3 2 2 3 3 3 2 2 3 3 3 Couleur. blanche ici. id. id. id. id. id. id. id. 'id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. ( 685 ) Traînée. nulle id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. Origine. Fin m. o 357 3i8 297 274 12 32 12 48 35o 135 45 58 3o 3o 307 307 332 .75 60 © 27 40 40 5o 3o 32 3o 45 24 70 47 37 60 60 10 10 2 72 35 346 303 386 267 5 3o 5 48 343 i5o o 01 59 i5 i5 303 3o2 337 193 67 O + 17 + 31 -t- 25 -+- 40 + 20 + 35 -f -I- 20 35 •7 68 40 32 62 63 o o 12 65 22 » En reportant les trajectoires sur une carte, on voit que le point radiant a sensiblement pour coordonnées graphiques M = 46°, tD = 55°. Nombre d'étoiles filantes par quart d'heure. En i5 h m De 9.30 à 9.45 10. 0 minutes, h m 9.45. 10. 0. . 10. i5. Nombre d 4 5 4 10. i5 lo.So. 5 10. 3o 10.45 II . 0 10.45. II. 0. I I . i5. 7 6 14 II . i5 I I .3o. i5 11 .3o 11.45 11.45. 13. 0. ï7 i4 En I 5 minutes. Nombre d'étoiles. h m h m De 12. 0 à 12. l5. . 12 12. i5 12. 3o. . i5 I2.3o 12.45. . 25 12.45 1 . 0. . 22 1 . 0 i.i5... 21 i.i5 I .3o. . i5 1 .3o 1.45.. 7 1.45 2. 0. . i5 3. 0 2.l5.. 22 2. i5 2. 3o. . 21 » Les résultats de cette série ont été obtenus par la méthode que j'ai déjà suivie dans quelques observations antérieures (i). » (i) Foir ma Note sur les Perséides,',Co/n/(fc,ï rendus du 24 aoùl; 1874. ( 686 ) PHYSIQUE. — Sur une pile au chlorure d'argent composée de 324o éléments. Note de MM. Warren de la Rue et H.-W. Mcller. « En 1868, nous avons eu l'honneur de soumettre à l'Académie une pile constante au chlorure d'argent, dont la description se trouve dans les Comptes rendus de cette année, p. 794. Depuis cette époque, cette pile, modifiée par nous et par M. Gaiffe, dans un but spécial, a trouvé un em- ploi assez étendu dans la thérapeutique. D'autres occupations impor- tantes nous avaient empêchés, pendant plusieurs années, de continuer nos recherches; nous les avons reprises récemment avec un nombre considé- rable d'éléments. Quelques-uns des résultats que nous avons obtenus nous paraissent présenter un intérêt suffisant pour justifier la nouvelle Commu- nication c|ue nous nous permettons de faire aujourd'hui. )) Il a fallu modifier la batterie décrite dans les Comptes rendus, pour en permettre l'emploi avec un nombre considérable d'éléments, et cela pour plusieurs raisons. Pour une série d'expériences durant plusieurs mois, il devient nécessaire d'empêcher l'évaporation de l'eau parla clôture du tidje; en outre, avec les tubes ouverts, l'isolement n'est jamais suffisant, surtout quand on en porte le nombre au delà de quelques centaines. » La pile dont nous avons fait usage dernièrement a, d'une part, 1080 élé- ments, formés chacun d'un tube de verre de 15*^,23 de longueur; d'autre part, 2160 éléments formés d'un tube de verre de 12'', 75 seulement de lon- gueur. Ces 3240 tubes ont tous un diamètre de 1*^,9; ils sont fermés par un bouchon de caoutchouc vulcanisé, percé d'un trou vers le bord, pour per- mettre l'introduction d'une baguette de zinc amalgamé, ayant 0*^,48 de dia- mètre, et dont la longueur est de 10*^,43 pour les 1080 premiers éléments et de 7"^, 93 pour les 2 160 autres éléments. Au fond de chaque tube, se trouvent i4^'^j59 de chlorure d'argent en poudre, que l'on introduit à l'aide d'un en- tonnoir en argent à large bec, et que l'on comprime fortement avec une ba- guette de bois, après avoir préalablement fait pénétrer un fil d'argent aplati jusqu'au fond du tube; ce fil a o'=,i6 de largeur, et 20", 32 ou 17^5 de lon- gueur, suivant la longueur des tubes. Les fils d'argent sont recouverts, à leur partie supérieure, au-dessus du chlorure d'argent et jusqu'au point où ils dépassent le bouchon de caoutchouc vulcauisé, par plusieurs tours d'une feuille mince de gutta-percha, pour les isoler et les préserver de l'action du soufre qui se trouve dans les bouchons. Le fil d'argent d'un tube est réuni au zinc du tube voisin par un des deux moyens suivants, dont le dernier est préférable. Dans les 1080 premiers éléments, le contact est maintenu par un tube court de caoutchouc non vulcanisé, placé sur la baguette de zinc et ( 687 ) traversé par le fil d'argent du tube voisin; dans les 2160 derniers, l'exlré- mité du zinc est percée d'un trou dans lequel passe le fil d'argent, qu'on serre au moyen d'une cheville conique de laiton. » Les tubes sont disposés en groupes de vingt, dans une sorte de claie à éprouvettes, ayant quatre pieds courts d'ébonite; ils sont placés au nombre de 1080 éléments sur six rangs, trois de chaque côté, dans une caisse longue de 78*^,74 et ayant la même largeur et la même hauteur. Le dessus de cette caisse est couvert avec de l'ébonite, pour faciliter les manipulations avec l'appareil qui est ainsi placé sur elle comme sur une table ; afin de com- pléter l'isolement, les pieds de cette caisse reposent sur des plaques d'ébo- nite ayant 2 centimètres d'épaisseur. » Nous avons trouvé que la force électromotrice de cette pile est à celle d'une pile de Daniell dans le rapport de i,o3 à i. La résistance des pre- miers éléments est à peu près de 5o pour 100 supérieure à celle des 2160 derniers ; la résistance intérieure moyenne, pour les 324o éléments unis en série, déterminée par le procédé Mance, a été 38,5 Ohms par élément. Les 1080 premiers ont été chargés avec aS grammes de chlorure de sodium par litre d'eau, les 2160 autres avec 23 grammes de chlorhydrate d'ammo- niaque par litre d'eau. La résistance est moindre avec ce dernier sel, qui du reste est préférable pour d'autres raisons, et particulièrement parce qu'il ne donne pas nais.sance au dépôt d'un sel de zinc, comme le fait le chlorure de sodium. » La pile dégage 214 centimètres cubes de mélange gazeux par minute, lorsque le courant traverse un mélange de i volume d'acide sulfurique et 8 volumes d'eau, dans un voltamètre ayant une résistance de 1 1 Ohms. » La distance explosive de la pile, entre des électrodes de cuivre termi- nées, l'une en pointe, l'autre par une surface plane, est, dans l'air et avec 1080 éléments chargés avec du chlorure de sodium, de 0,096 à 0,1 de mil-" limètre ; quand on a ajouté 1080 éléments chargés avec du chlorure d'am- monium, la distance a été de 0,629 de millimètre; en ajoutant encore 1080 éléments chargés avec du chlorure d'ammonium, on a porté la distance à i'°'",468 et i'"'",778 millimètres. Ces nombres donnent pour moyenne : miu I. loSo éléments 0,098 IL 2160 » 0,629 m. 3240 » 1 ,623 » Les résultats de II et III sont à peu près dans le rapport de 4 à 9, ou en raison directe du carré du nombre d'éléments employés en série. Comme les mesures sont assez difficiles quand on veut déterminer la distance pour 1000 éléments seulement, nous faisons construire un instrument de préci- ( 688 ) sion, plus parfait que celui que nous avons employé jusqu'ici, afin de répéter les expériences; cependant les nombres ci-dessus peuvent être acceptés comme exacts, à très-peu près. Pour trouver la distance explosive, on place les électrodes à une distance supérieure à celle que le courant peut franchir, et on les rapproche peu à peu; à chaque rapprochement, on fait communiquer les électrodes de cuivre avec la pile, au iDoyen d'une double clef Morse. Aussitôt que l'étincelle a passé, on lit l'index du mi- cromètre; puis, l'appareil à mesures est^détaché et mis en communication avec une pile de lo éléments seulement, qui est elle-même en communi- cation avec un galvanomètre. Ou rapproche de nouveau les électrodes, jusqu'à ce que le mouvement de l'aiguille indique qu'il y a contact entre elles, et on lit de nouveau le micromètre. La différence entre les nombres trouvés donne la distance voulue. » Nous aurons, dans deux mois, une nouvelle pile de 2160 éléments; cette pile a son chlorure d'argent en forme de baguettes coulées sur les fils d'argent, comme la pile décrite par nous en 18G8. Les tubes conte- nant les éléments ont 2", 54 de diamètre intérieur et une longueur de i4 centimètres; ils sont fermés par des bouchons de paraffine, qui n'at- taquent pas les fils d'argent et dont l'isolement est plus parfait que celui du caoutchouc-vulcanisé. Comme les tubes soufflés varient de diamètres, il est nécessaire d'avoir à peu près quatre grandeurs de bouchons, parce qu'ils n'ont pas l'élasticité du caoutchouc. Les baguettos de chlorure d'argent sont renfermées dans des tubes ouverts, en haut et en bas, et formés de par- chemin végétal ; le but de ces tubes est d'empêcher le contact entre le zinc et les baguettes de chlorure d'argent. Il n'est pas nécessaire de recouvrir les fils d'argent de gutta-percha, parce que les tubes de parchemin végétal empêchent tout contact avec le zinc. La résistance intérieure de piles ainsi construites n'est que 2 à 3 Ohms par élément, suivant la distance des ba- guettes de zinc à celles de chlorure d'argent; elles dégagent de 3 centi- mètres cubes à 4,5 de mélange gazeux par minute, dans un voltamètre ayant une résistance de 1 1 Ohms. L'action des deux formes de piles est d'une constance remarquable : les premiers 1080 ont fonctionné depuis le com- mencement de novembre 1874 et donnent, à très-peu près, la même quantité du mélange gazeux dans le voltamètre. La quantité de chlorure d'argent employé est équivalente à 1600 centimètres cubes du mélange des gaz : la pile peut donc servir pendant longtemps pour les expériences avec les tubes à gaz raréfié (tubes de Geissler). » Dans une prochaine Communication, nous donnerons quelques dé- tails sur les résultats que nous avons déjà obtenus avec ces tubes. » ( 689 ) CHIRURGIE. — Sur un cas de trépanation faite avec succès pour une ostéite à forme névralgique d'un os plat, le frontal. Note de M. Pingakd, pré- sentée par M. Gosselin. « L'observation suivante, que je donne en résumé, me paraît démontrer que l'ostéite condensante, à forme névralgique, peut se rencontrer sur les os plats aussi bien que sur les os longs, et être guérie par trépanation : » Le 12 septembre 1875, m'est envoyé de l'hôpital de Joigny, dans le service de cli- nique du Val-de-Grâce, un jeune dragon de 1^ ans, qui portait dans la ré<^ion frontale droite, un peu au-dessus de h racine du sourcil, un trajet fîstuleux symptomatique d'une périostite suppurée et conduisant sur une portion dénudée, résistante et sonore, de l'os sous- jacent. Le début de l'affection remontait à dix-huit mois delà (mars 1874), et nulle cause appréciable, autre que la pression du casque, ne pouvait être invoquée comme point de départ du mal. Dès le mois de juin, et bien avant que l'abcès sous-périostique se fût fait jour à l'extérieur, des douleurs névralgiques très-intenses s'étaient déclarées dans toute la zone de distribution du trijumeau droit, ainsi que dans le côté correspondant du cou jus- qu'à l'épaule. Ces douleurs devenaient (jusqu'à deux et trois fois par jour) le point de dé- part d'une aura epileptica qui gagnait la région précordiale, de là remontait vers la gorge et se terminait par un accès épileptiforme, tel que cinq ou six hommes suffisaient à peine à contenir le malade. Le médecin de Joigny, soupçonnant une suppuration entre la dure- mère et le crâne, m'avait envoyé cet homme pour le trépaner. » Après avoir bien examiné le malade, je me rangeai à l'avis de mon confrère, et j'appli- quai (le 17 septembre 1875) une large couronne de trépan sur la partie dénudée du frontal, dans l'espoir de trouver une colleclion purulente, soit dans l'épaisseur même de l'os, soit entre lui et la dure-mère. 11 A ma grande surprise, non-seulement il n'y avait de collection ni dans ni sous les os, mais je trouvai, au contraire, un os très-dur, dont le diploë était entièrement con- densé, et dont ré])aisseur était accrue à un point tel, que la plus grande partie de ma couronne de trépan avait disparu, sans être encore venue à bout de le traverser. » Cette couronne d'os, que je conserve d'ailleurs, et que j'ai montrée à mon collègue M. Poncet, avait été manifestement détachée d'un os hyperostosé par l'ostéite; elle portait sur sa tranche de petites excavations en cupule, renfermant non pas du pus, mais du tissu fongueux, ou tout au moins quelque chose qui y ressemblait beaucoup. I) Les suites de l'opération furent d'une bénignité extrême; pas de fièvre traumatique, pas le moindre accident. » Depuis (et dès l'opération) les douleurs névralgiques ont entièrement cessé aussi bien que les accès épileptiformes. Le malade en avait eu deux sous nos yeux avant l'opération. * C.R., iS^S, 2= 5emejlre.(T.LXXXl, N» 16.) 9'' ( 690 ) PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur la fréquence des tremblementi de terre relative- ment à l'âge de la Lune. Note de M. Al. Perrey, présentée par M. Ch. Sainte-Claire Deville. puis avait été se fixer vers la terre. » En louchant les vis et la bobine, qui se trouvent en contact direct avec la terre, il s'aperçut qu'elles étaient fortement électrisées, au point de produire de véritables décharges au contact de la main. A lo^'SS'", la première secousse de tremblement de terre se produisit. Peu d'instants après, l'aiguille reprit sa position normale vers le Nord. » A I2''i7'°, l'aiguille manifesta de nouveaux troubles, et ils augmentèrent successive- ment; à 2''45"'> la déviation devint plus marquée, et l'aiguille fut de nouveau attirée vers leconducteur terrestre : à 3 heures, il se produisit une forte secousse. » A 4 heures, l'aiguille, qui était revenue en place, recommence ses mouvements inquiets, puis parcourt toute l'étendue du cercle; à 6 heures, tremblement de terre. Le len- demain samedi, à 6 heures du matin, l'aiguille est en repos; à a"" aS'", attraction très- forte vers la terre; à 3 heures, tremblement de terre; à 4 heures, l'aiguille est affolée, elle est, pour ainsi dire, soudée vers la terre; à 5'' 55", forte secousse de tremblement de terre (i). » Les mêmes phénomènes se représentent à chacune des secousses que l'on ressent de- puis lors. > (i) Le galvanomètre du télégraphe de Fort-de-France est en communication avec la terre (694 ) L'auteur pense que les phénomènes signalés par M. Destrieux peuvent fournir le moyen, vainement cherché jusqu'ici, de prévoir les secousses de tremblements de terre, quelque temps avant leur production. M. H. MoNTUcci adresse une Note concernant l'hypothèse du feu central terrestre. M. NoiRiT adresse une Note relative à un « chasse-vase automoteur ». uou 'M< La séance est levée à 4 heures et demie. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OOVRAGBS REÇrS DANS LA SEANCE DU II OCTOBRE l8'j5. ( sniTE.) Experiments to asceriain the cause of stratification in electrical discharges in vacuo; by Wahren de la Eue, Hugo, W. Muller and William Spottis- WOODE. London, Taylor and Francis, 187 5; opuscule in-8°. The revised oj iheory oj lighl; section I : The principles of the harmony of colour; by W. Cave-Thomas. London, Smith, Elder and C", 1875; in-S", relié. Hemisepius, en nj Slaecjt af Sepia. Blaeksprutternes famitie , etc.; ved J. Steenstrup, avec un résumé français. Kjobenhavn, 1875-, in-4°. Àtti del reate Islittilo Fenelo di Scienze, Lettere ed Jrti; t. I, série quinta, disp. I, II, III, IV, V, VI. Venezia, 1874-1875-, 6 liv. in-8°. Diftsa délia leorica di Melloni sulla elettrostalica , influenza dalle obbiezioni dalprof. G. Govi. Memoria del soc. P. VOLPICELLI. Roma, Salviiicci, 1875; in-4°. Francesco Or.SINI. j miciofui ed i microzoi délia Chimica organica, etc. Note, Zammit, 1875; br. grand in-8°. au moyen d'un bloc de fer de 5o kilogrammes environ, enfoui dans le sol à 2 mètres de profondeur et qui est relié à l'instrument au moyen d'un conduit formé d'un Cl de fer, d'un fil de cuivre et d'un fil de zinc. Pour que les phénomènes se manifestent, il faut que le galvanomètre ne soit pas isolé. ( 695 ) Resena gcotogica de ta provincia de Guadakijara ; por don Salvador Cal- DERON. Madrid, imp. Aribaii y C% 1874; br. in-S". Esludios geologicos de Espana ; por don Salvador Calderon; parle prima. Madrid, imp. G. Juste, 1875-, br. iii-8°. OOVRAGES REÇDS DANS LA SÉANCK DU l8 OCTOBRE 1875. Connaissance des Temps ou des mouvements célestes à l'usage des astronomes et des navigateurs pour l'an 1877, publiée par le Bureau des Longitudes. Paris, Gauthier- Viliars, 1876; in-8°. (Présenté par M. l'amiral Paris.) Deuxième sessioti du Congrès international des Sciences géorjrapliicpies. Exposition. Liste des récompenses accordées par le jury international. Paris, Witlersheim et C'% 1875 ; in-8°. La chaleur solaire et ses applications industrielles ^ par A.. MouctlOT. Pa- ris, Gauthier-Villars, 1869; in-8°. Des éléments morphologiques de la feuille chez les Monocotylés ; par M. D. Clos. Toulouse, imp. Douladoure, 1875; br. in-8". (Extrait des Mémoires de l' Académie des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Toulouse.) Delacroix. Le Décalogue. A mes enjants. A la jeunesse. Chaumont, imp. Cavaniol, 1875; br. in-8°. Les Merveilles de l'industrie; par L. FIGUIER; 23" série. Paris, Furne et Jouvet, 1875; iu-8°, illustré. Mémoires et publications de la Société des Sciences, des Arts et des Lettres du Hainaut. Mens, imp. Dequesne, i875;in-8°. Nozioni preliminari per un tratlato sulla costruzione dei Porli nel Méditer' raneo, di A. CiALDl. Milano, 1875; br. in-8''. (Présenté par M. deTessan.) The Transactions of the linnean Societj oj London; vol. XXIX, part I ; vol. XXX, part 2, 3. Second séries : Zoology, vol. I, part I. Second séries : Botany, vol. I, part I. London, 1875; 5 vol. in-4°. Linnean Society. Proceedings of the session 1873-1874 and obituary No- tices. London, printed by Taylor and Francis, 1875; br. in-8°. The Journal of the linnean Societj. Zoologjj vol. XII, n°^ 58, 5g. Bolany, vol. XIV, n"^ 77, 78, 79, 80. London, 1875; 6 liv. in-8°. (696) ERRATA, (Séance du 20 septembre 1875.) Pages 485-487, à la colonne des Ascensions droites, les comparaisons sont données et indiquées en secondes d'arc pour le Soleil, IMercure et Vénus; on a omis, pour les planètes Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune, d'inscrire le signe ' indiquant que les comparaisons sont ici données en secondes de temps. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE UACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU MARDI 2(> OCTOBRE 1875. PRÉSIDENCE DE M. FREMY. MÉMOIRES ET COMMUIXICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIK. M. Fremy, Président de l'Académie, en ouvrant la séance, s'exprime comme il suit : « L'Acadéniie connaît déjà le coup douloureux qui a frappé le monde savant. » Le grand physicien anglais dont le nom est attaché aux progrès les plus importants de l'optique et de l'électricité, notre Associé étranger, sir Charles Wheatstone, qui était au milieu de nous il y a peu de jours, et que nous croyions alors plein de vie, vient de mourir à Paris, après une courte maladie. » Les Membres de l'Académie, profondément affligés par ce triste évé- nement, ont voulu adresser, sur notre terre de France, les suprêmes adieux à l'illustre savant anglais. » Ce pieux devoir a été dignement rempli par deux de nos confrères, qui étaient les amis de M. Wheatstone, et qui avaient toute autorité pour fciire apprécier ses beaux travaux. » M. Dumas, dont les soins affectueux ont adouci les derniers moments de l'illustre malade, a fait ressortir, avec une grande élévation de pensées, C.R., 1825, 76 Semestre. (T. LXXXl, N" 17.) 9^ (698 ) les découvertes extraordinaires du savant et les qualités de cœur du con- frère éminent que nous perdons. » M. Tresca nous a rappelé, dans des paroles éloquentes, les consé- quences de toute nature qui découlent des travaux de M. Wheatstone sur le stéréoscope, sur la vitesse de l'électricité, sur la télégraphie électrique, en un mot toutes ces conquêtes scientifiques qui ont reçu des applications si utiles et qui assurent au physicien anglais un nom impérissable. » L'Académie des Sciences, rendant de pareils hommages à une des plus grandes illustrations scientifiques de l'Angleterre, comme elle l'aurait fait pour tin de nos éminents compatriotes, est restée fidèle à foutes ses tradi- tions; elle a donné à un peuple ami une nouvelle preuve de sa sympathie: elle a prouvé une fois de plus que la Science n'a pas de nationalité, qu'elle est de tous les pays, et qu'à la mort d'un savant comme sir Charles Wheatstone, notre Compagnie prend le deuil, comme la Société Royale de Londres. » M. MiLNE Edwards présente à l'Académie la seconde partie du on- zième volume de son ouvrage sur la « Physiologie et l'Anatomie com- parée de l'Homme et des Animaux ». Dans ce fascicule il traite particulièrement de l'organisation du système nerveux chez les animaux vertébrés, et de la sensibilité. PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. — De l'emploi des moyennes en Physiologie expéri- mentale, à propos de l'influence de l'effeuillage des betteraves sur la produc- tion de la matière sucrée; par M. Cl. Bernard. « Dans mon cours de Physiologie générale professé au Muséum d'his- toire naturelle, pendant l'été de 1874(1), j'ai établi ce fait, aujourd'hui incontestable et incontesté, que le sucre se forme chez les animaux aussi bien que chez les végétaux. Toutefois l'état actuel de la science ne m'a permis de rien conclure quant au mécanisme de sa production ; au con- traire j'ai émis des doutes sur la théorie généralement proposée pour expli- quer l'origine des matières sucrées dans le règne végétal. La synthèse des principes saccharoïdes, amidon ou sucre, qui aurait lieu immédiatement dans la feuille du végétal par la réduction de l'acide carbonique de l'air (i) Des phénomènes de la vie communs aux animaux et aux végétau.x. Voir Rci'iie scien- tifique, i4 novembre iQ']^. ( 699 ) sous l'iHfluence de la chlorophylle et des rayons solaires, pour aller se ré- pandre ensuite dans les diverses parties de la plante, me semblait une hy- pothèse rationnelle, si l'on veut, s'appuyant sur des faits d'une grande valeur, mais n'ayant pas pour elle la démonstration expérimentale à poste- riori, comme le dit notre vénéré doyen M. Chevreul. J'ai rappelé, à ce propos, une pratique d'effeuilhige vulgaire dans quelques contrées, qui n'empêche pas certaines variétés de betteraves cultivées pour les bestiaux d'acquérir un volume très-considérable. J'ai été heureux de voir que ces réflexions ont attiré l'attention d'un savant professeur de Chimie, du doyen de la Faculté des Sciences de Lille, M. Viollette, bien connu pour sa grande compétence dans toutes les questions qui se rapportent à la matière sucrée des betteraves. Dans son travail relatif à l'influence de l'effeuillage des bet- teraves sur la production du sucre, présenté à l'Académie dans sa séance du 4 octobre dernier, M. Viollette dit qu'il a été conduit à entreprendre ses recherches parce que j'ai nié l'influence de l'effeuillage sur la formation du sucre et affirmé que ce principe se produit dans la racine de la betterave. Sur ce point, M, Viollette n'a pas saisi exactement ma pensée : je n'ai rien nié ni rien afKrmé; j'ai simplement douté et réclamé des physiologistes une démonstration expérimentale plus directe. Je suis heureux, je le répète, que M. Viollette ait bien voulu entreprendre cette démonstration; seulement je demande la permission d'examiner si la méthode qu'il a suivie l'a bien réel- lement conduit à la solution du problème qu'il s'agissait de résoudre. M Voici comment a procédé M. Viollette. Après avoir planté des bette- raves de la même espèce dans le même carré de terrain, il a fait subir trois forts effeuillages successifs aux betteraves de la moitié de son carré d'essai et a laissé l'autre moitié sans effeuillage. Il a fait ensuite l'examen compa- ratif des betteraves effeuillées et des betteraves non effeuillées, au point de vue de leur grosseur et de leur contenu pour loo en sucre et en matières minérales. 11 a trouvé ainsi que l'effeuillage a eu pour effet d'empêcher l'accroissement des betteraves, de diminuer la quantité de la matière sucrée en augmentant celle des substances salines. Les betteraves non effeuillées renfermaient en moyenne i3, ii pour loo de sucre, tandis que les bette- raves effeuillées n'en contenaient que io,54 pour loo. » Je m'attacherai principalement à cette diminution de sucre signalée par M. Viollette dans les betteraves effeuillées, parce que c'est ce fait qui lui sert de base pour penser que la matière sucrée se forme dans la feuille de la plante et non dans sa racine. Je n'insisterai pas sur la faible différence moyenne de 2^', 57 pour 100 à l'avantage des betteraves non effeuil- 91.. ( 700 ) lées qu'a trouvée M. Violletfe, et qui, je crois, pourrait encore être un peu réduite. C'est là un fait, d'ailleurs, de mince importance pour la question qui nous occupe. Ce que je veux surtout examiner, c'est la méthode statis- tique suivie par M. Viollette, et montrer que l'emploi des moyennes l'a conduit à des conclusions qui, selon moi, sont tout à fait attaquables au point de vue physiologique. En effet, M. Viollette analyse, d'une part, 37 betteraves effeuillées, et, d'autre part, 40 betteraves non effeuillées; puis, au lieu de comparer la contenance en sucre pour chaque betterave à part, il procède comme on fait en Statistique : il prend les nombres en bloc, calcule la moyenne pour ses deux séries de résultats, et trouvant que cette moyenne, pour les betteraves effeuillées, est légèrement inférieure à celle des betteraves non effeuillées, il en tire la conclusion que la matière sucrée de la betterave se fait dans la feuille; car autrement il ne comprendrait pas, dit-il, pourquoi l'effeuillage a fait baisser cette moyenne de la pro- duction sucrée. Cette conclusion, tout à fait indirecte, pourrait cependant, jusqu'à un certain point, paraître plausible si toutes les betteraves effeuil- lées, sans exception, s'étaient montrées plus pauvres en sucre que les bet- teraves normales non effeuillées; mais il est loin d'en être ainsi. Les nombres donnés par M. Viollette apprennent que les betteraves effeuillées ont été tantôt plus pauvres, tantôt plus riches que les betteraves non ef- feuillées. Ainsi il y a des betteraves effeuillées qui contiennent 12,66, 12,80 pour 100 de sucre, tandis que des betteraves normales non effeuil- lées n'en renferment que 10,26, 10,98 pour 100. Or si, en comparant les betteraves effeuillées les plus pauvres en sucre avec les betteraves non effeuillées plus riches, on peut dire que l'effeuillage a amené la diminution du sucre, que dira-t-on quand on comparera au contraire des betteraves effeuillées plus riches en sucre avec des betteraves normales non effeuillées plus pauvres? Faudra-t-il admettre que l'effeuillage, dans ce dernier cas, a produit l'augmentation de sucre, et conclure que la matière sucrée se forme dans la racine de la plante? Évidemment non : ces deux conclu- sions contradictoires ne seraient pas plus légitimes l'une que l'autre. C'est pourquoi je considère l'opinion de M. Viollette comme n'étant pas justi- fiée par les faits qu'il avance. » J'en dirai autant de la diminution de volume des betteraves, que M. Viollette attribue aussi à l'influence de l'effeuillage. Ici encore les ré- sultats sont contradictoires. Il y a eu dans le carré d'essai des betteraves non effeuillées qui ne pesaient que 80, i3o, 1 40 grammes, tandis qu'il y avait des betteraves effeuillées qui pesaient 480, 35o, 36o grammes. ( 70' ) » EiiBii, quant aux cendres qui représentent la partie terreuse des bet- teraves, il n'y a véritablement pas une différence bien réelle entre les bette- raves effeuillées et les betteraves non effeuillées, puisque M. Violielte trouve 6s',64 pour loo pour les premières et 6^'^, 20 pour 100 pour les secondes. » Dans tout ce qui précède, l'intérêt des recherches de M. VioUette et l'exactitude de ses observations et de ses analyses ne sauraient être en cause; ma critique ne porte que sur la méthode statistique et l'emploi des moyennes, qui ne me paraissent pas pouvoir éclairer le problème dont il s agit. » L'effeuillage introduit dans la plante une condition nouvelle, qui cer- tainement trouble ou modifie la végétation, mais d'une manière si complexe et encore si obscure qu'on ne saurait en déduire aucun argument direct en faveur de la localisation de la formation sucrée dans la feuille. Et, d'ailleurs, en supposant que cela fût possible, il faudrait, de plus, pour être fidèle à la méthode expérimentale, démontrer cette localisation de la formation su- crée par d'autres faits qui viendraient a posteriori confirmer le premier comme étant sa conséquence logique et nécessaire. Si, par exemple, la ma- tière sucrée se produisait uniquement dans la feuille de la betterave pour aller se concentrer ensuite dans sa racine, il en devrait résulter une ri- chesse en sucre d'autant plus grande qu'd y a plus de feuilles à la plante. On devrait accroître la proportion de sucre en développant la formation des feuilles; on devrait pouvoir calculer la richesse sucrée d'après la sur- face foliacée de la betterave, etc. Enfin, dans tous les cas, sans exception, les betteraves effeuillées devraient renfermer moins de sucre que les bette- raves non effeuillées, et la différence devrait alors être très-considérable et en raison directe du nombre de feuilles enlevées. Or tous ces faits sont bien loin d'être établis, puisque nous avons vu l'effeuillage donner à RI. VioUette des résultats tout à fait contradictoires relativement aux cas particuliers de cette production de la matière sucrée dans la betterave. M Mais si, au lieu de vouloir décider une question de Physiologie expéri- mentale, on voulait simplement juger une question de Statistique indus- trielle, il pourrait être permis sans doute, comme l'a fait M. .VioUette, de prendre en bloc tous les faits observés et d'y appliquer la méthode des moyennes; mais il faut bien savoir alors que cette méthode des moyennes n'est plus applicable à la Physiologie expérimentale. La Statistique ne peut, en effet, concilier les résidtats contradictoires, opposés de l'observa- tion qu'en les transformant en une donnée purement empirique, expri- mant la résultante d'un ensemble de conditions complexes et ignorées, ne ( 70^ ) pouvant fournir, par conséquent, aucune certitude pour les cas particu- liers. C'est pourquoi le travail de M. Violiette ne pourrait établir, selon moi, qu'un fait empirique, à savoir, qu'en comparant 87 betteraves effeuil- lées avec 4o betteraves non effeuillées, il a trouvé une moyenne en sucre faiblement inférieure chez les betteraves effeuillées. Resterait maintenant, pour juger l'influence de l'effeuillage, même à ce point de vue, à décider si les chiffres reposent sur l'examen d'un nombre assez considérable de bet- teraves et si, en analysant au hasard dans un champ quelconque 87 bette- raves d'un côté, 40 de l'autre, on ne trouverait pas des différences plus ou moins voisines de celles qui ont été rencontrées ici. Il est certain, dans tous les cas, qu'on ne trouverait pas des nombres toujours semblables, car il est clair que, dans un même champ, toutes les betteraves, quoique pro- venant de la même graine, ne sont pas absolument identiques. )) Pour approcher autant que possible de cette identité, il aurait fallu choisir chaque betterave exactement de la même race, les planter dans un sol identiquement composé, dans les conditions de chaleur, d'humi- dité et d'aération complètement semblables. Il aurait fallu, en un mot, analyser tous les éléments du problème et ramener le déterminisme expéri- mental à un degré de simplicité telle, que la condition physiologique spé- ciale qui règle la formation sucrée eût pu être facilement isolée de toutes les autres. » Il y a dix ans, dans mon Inlioduction à l'élude de la Médecine expéri- mentale (i), j'ai déjà eu occasion d'insister sur la nécessité d'exclure de Ja méthode expérimentale physiologique la méthode statistique, qui n'est au fond qu'une méthode empirique. Si j'y reviens à propos du travail de M. Violiette, c'est que ce sujet me préoccupe de nouveau et que je me propose d'en faire cette année encore l'objet de mon Cours au Collège de France. Aujourd'hui que la méthode expérimentale est définitivement en- trée dans la science des êtres vivants, les expériences se sont tellement mul- tipliées qu'elles menaceraient d'encombrer la Physiologie et la Médecine, SI l'on ne cherchait à les réduire par une critique attentive destinée à distin- guer soigneusement les données de l'empirisme de celles de la science pro- prement dite. » L'empirisme précède la science. Il réunit les ensembles de faits trop complexes pour pouvoir être suffisamment analysés, il en généralise les (i) Voyez Introduction à l'étude de la Médecine expérimentale. — Eccpérimentation sur les êtres vivants, p. 238; i865. ( 7o3 ) résultats à l'aide des moyennes de la statistique. Toutefois les moyennes statistiques ne nous donnent que l'état des choses, elles ne nous expliquent rien ; elles peuvent être utiles sans doute et recevoir des applications ; mais, restant toujours empreintes d'une certaine quantité d'inconnu et d'indéter- miné, elles ne peuvent jamais nous fournir que des conjectures, des pro- babilités ; nous n'en pouvons tirer aucune certitude pour les cas particu- liers. La science expérimentale au contraire, en déterminant par l'analyse, poussée aussi loin que possible, la condition simple et précise d'un phéno- mène particulier, nous en donne l'explication et la raison. Elle est l'expres- sion même du déterminisme scientifique et ne comporte plus ni exception, ni incertitude. » Je m'arrête, n'ayant pas, on le comprend, àm'étendre ici plus longue- ment sur ce point. Je me résume et je conclus. » Le travail intéressant de M. VioUette sur l'effeuillage des betteraves présente au point de vue industriel un degré d'importance qu'il ne m'ap- partient pas déjuger; mais on ne saurait physiologiquement en rien dé- duire relativement à la question de savoir dans quelle partie de la bette- rave se forme la matière sucrée. C'est là ce que j'ai voulu prouver dans la Note que je viens d'avoir l'honneur de lire devant l'Académie. » M. Fremy, à la suite de cette Communication, présente les observations suivantes : « Les questions qui viennent d'être soulevées par notre savant confrère, M. Claude Bernard, sont bien dignes de fixer l'attention des physiolo- gistes et des chimistes. Elles m'intéressent particulièrement, car elles se rapportent à ime partie d'un travail que nous présenterons prochainement à l'Académie, M. Dehérain et moi. » Dans ces recherches, qui font suite à celles que nous avons publiées l'année dernière, nous examinerons les modifications que les betteraves éprouvent, dans leur composition, par l'action des agents chimiques et sous l'influence de certaines pratiques agricoles. Nous donnerons, en outre, l'analyse des betteraves que nous avons soumises à plusieurs effeuil- lements, dans des expériences faites au Muséum et à Grignon. » On sait que notre savant confrère, M. Peligot, s'occupe aussi depuis longtemps de ces différentes questions. Des documents nouveaux seront donc apportés prochainement dans la discussion importante qui se pré- pare. » ( 7o4 ) BOTANIQUE. — De la llléorie cai'pellaii'c d'après des I ridées {"i" partie); par M. A. Trécul. « Deuxième type floral. — Le pédoncule des Sisjrimhium slrialum, iridifolium, cliilense, micrnntlmm, présente six faisceaux disposés en triangle, trois aux angles, trois au milieu des faces. Ils sont plongés dans un tissu central formé de cellules fibroïdes qui, à la maturité du fruit, ont des pa- rois épaisses et finement poreuses. Dans le pédoncule du S. Bermudiana, j'ai trouvé dix et onze faisceaux inégaux. » Ces faisceaux ne se comportant pas exactement de la même manière à la base de la fleur des diverses espèces, je vais indiquer trois exemples notablement différents. Dans le iS'. striatum les six faisceaux s'unissent par des anastomoses au bas de l'ovaire, puis trois s'écartent et vont se mettre en opposition avec les loges; un peu plus haut les trois restants se dédou- blent radialement; la branche externe se porte à la périphérie et s'oppose à une cloison; la branche interne va, avec ses deux homologues, constituer dans le centre les faisceaux placentaires de la manière suivante. Ces trois faisceaux, d'abord simples et opposés aux côtés internes des cloisons, oc- cupent par conséquent les angles d'un triangle central. Chacun d'eux se dédoublant, le rameau produit se place à une des faces du triangle. Celui- ci possède alors six faisceaux. Vers l'insertion des ovules, trois nouveaux fascicules ayant été formés, il y a trois groupes vasculaires opposés à chaque cloison : un médian un peu plus externe et deux latéraux. Je dirai plus loin comment se comportent les six faisceaux périphériques. » Dans le Sisjrincliium micranthttin, les six faisceaux du pédoncule sont liés entre eux sous l'ovaire, au point où ils s'écartent pour se rendre à la périphérie; les trois premiers se placent vis-à-vis le milieu des loges, les trois autres en opposition avec les cloisons. De leurs points d'union se dé- tachent six faisceaux que l'on peut voir, après l'écart des trois premiers (des nervures médianes des carpelles), adhérer aux côtés des trois qui vont plus haut s'opposer aux cloisons. Les nouveaux faisceaux centraux s'unissent entre eux, se disposent en triangle en mêlant leurs éléments anatomiques dans la région centrale; puis ils s'arrangent en une sorte d'é- toile à trois branches, qui se partage elle-même un peu au-dessus en quatre faisceaux, dont trois sont opposés aux cloisons et le quatrième central; enfin, au-dessous de l'insertion des ovules, où les cloisons se séparent les unes des autres à leur extrémité interne, le faisceau central disparaît en partageant ses éléments entre les trois faisceaux opposés aux cloisons. ( 7^5 ) C'est sur les côlés de ces derniers que s'insèrent les vaisseaux des ovules (i). » Un résultat analogue est obtenu c\^ns,\e Sis^rincliùim ftermulinna un peu différemment. Dans un pédoncule qui, à 2 niillimètresau-dessousde la ûeur^ avait onze faisceaux inégatix disposés en cercle, il y eu avait douze sous l'ovaire; trois se portaient vers l'extérieur et se mettaient en opposition avec les loges; trois autres s'écartaient ensuite et s'opposaient aux cloisons. Les six autres, alternes avec les précédents, se rapprochaien! du centre, s'y luiissaient d'abord latéralement en cercle, puis mêlaient leurs éléments cellulaires et vasculaires; plus haut, ceux-ci se partageaient en quatre fais- ceaux, comme dans l'exemple précédent : trois étant opposés aux cloisons et le quatrième central. Plus haut encore, au-dessous du point où les cloi- sons deviennent libres entre elles à leur extrémité interne, le faisceau cen- tral disparaît aussi en se partageant entre les trois autres. Près de l'insertion des ovules, chacun de ces faisceaux a une section transversale plus ou moins rapprochée de la forme triangulaire; le sonuuet du triangle, occupé par des vaisseaux, est tourné vers l'extérieur; c'est sur les angles de la base que s'attachent les vaisseaux des ovules. Dans quelques cloison.s, ce fais- ceau placentaire est divisé en deux ou en trois. Quand il y en a deux, l'un est externe, avec les vaisseaux en dehors; l'autre, plus large, est interne et placé derrière; il donne des deux côtés insertion aux faisceaux ovulaires. Quand il y en a trois, l'un est externe, avec les vaisseaux en dehors aussi; il est opposé au milieu de la cloison; les deux autres, plus petits, sont in- ternes et latéraux par rapport à lui. C'est sur ces derniers que s'apposent les vaisseaux des ovules. Je ferai remarquer, à cet égard, que les vai.sseaux des ovules du S. Bermudiana apparaissent d'abord à distance des faisceaux placentaires, dans le raphé même, et que ce n'est que plus tard qu'ils se mettent en communication avec ceux des placentas [■>). » Revenons aux six faisceaux longitudinaux périphériques. Au sommet (1) I.es cloisons, séparées là les unes des autres à leur extrémité interne, sont cependant unies par un tissu cellulaire particulier, interposé à It^urs épidermes bien caractérisés. (2) Dans les Muscari mosiliatitm et comosttm, les vaisseaux des placentas commencent leur apparition près des ovules; plus lard ils s'inclinent vers ceux-ci et y pénètrent; ce n'est qu'ensuite qu'ils sont mis en communication avec ceux du réceptacle, qui pourtant dressent déjà quelques pointes vasculaires vers les placentas. Dans le Bcllivnlin romana j'ai trouvé les vaisseaux placentaires développés près des ovules, mais pénétrant déjà dans ceux-ci; ils ne se mettent également que plus tard en communication avec lo récej)tacle. Au contraire, les vaisseaux placentaires des Criniim lorigijlorum, Allium paltens, etc., montent du réceptacle à la hauteur des ovules, dans lesquels ils entrent ensuite. G. R., 1875, 2» Semestre. (T. LXXXI, Wo ^7.^ 92 ( 7o6 ) de l'ovaire des 5. Bermudiana , irulifolium, cinlense, micranlhum, chacun de ces six faisceaux envoie dans le périanthe un prolongement dont je parlerai tout à l'heure; mais auparavant ils s'unissent entre eux par autant d'arcades vasculaires qui couronnent l'ovaire. Sur le milieu de chaque arcade s'insère un faisceau qui s'étend dans le périanthe. Ces six nouveaux faisceaux alter- nent avec ceux qui [prolongent les six faisceaux périphériques. Il y a donc douze faisceaux dans le court tube du périanthe. Les trois qui continuent les faisceaux opposés aux loges constituent les nervures médianes des sépales; les trois qui surmontent les faisceaux opposés aux cloisons donnent les ner- vures médianes des pétales; enfin les six qui sont insérés sur les arcades se bifurquent au-dessous des sinus qui séparent les sépales des pétales voi- sins; la branche qui monte dans le côté du pétale placé au-dessus y forme un faisceau latéral qui reste simple jusque dans la partie supérieure de ce pétale; tandis que l'autre branche se bifurque de nouveau et fournit au côté correspondant du sépale adjacent deux faisceaux latéraux. Il résulte de là que chaque sépale est pourvu de cinq faisceaux et que chaque pétale n'en a que trois. » De plus, comme dans le type des Iris, etc., chaque faisceau opposé à une loge se divise radialement en trois au sommet de l'ovaire ; la branche inférieure, qui est la plus interne, va au style; une autre branche monte dans une étaniine, et la pkis externe, comme nous venons de le voir, forme la nervure médiane d'un sépule. Le style reçoit donc trois faisceaux ; ils y sont opposés chacun à un angle du canal central. Dans le style du Sis/rin- cliium Bermudiana , qui est renflé en fuseau à sa partie supérieure et ter- miné par trois courtes pointes, les trois faisceaux montent au-dessus du renflement et finissent indivis sans atteindre les pointes stigmatiques. Dans les Sisyrinchium cliilense, ini( ranthuin, etc., dont le style est plus profondé- ment divisé en trois branches, chacune reçoit un faisceau qui y reste simple et se termine assez près du sommet stigmatique. Il est clair, d'après cela, qu'il ne faut pas dire, avec les botanistes descripteurs, que les branches stigmatifères alternent avec les étamines; car ceci n'a lieu que moyennant une légère torsion. » Dans l'ovaire et dans le fruit mûr, il peut n'exister dans la paroi externe que les six fiisceaux longitudinaux ; mais très-souvent ils sont accom- pagnés de quelques faisceaux secondaires, qui alors affectent quelqu'une des disp'ositions suivantes. Quelquefois c'est une nervure transverse si- nueuse ou en ligne brisée, qui unit une nervure médiane à un faisceau opposé à une cloison ; d'autres fois deux nervures Iransverses insérées ( 707 ) l'une sur une nervure médiane carpellaire, l'autre sur un faisceau opposé à une cloison, se rencontrent au milieu de l'intervalle, et de leur point d'union s'élève un faisceau vertical, qui peut aller se terminer, vers le haut du carpelle, sur la nervure médiane ou sur le milieu de l'arcade vascnlaire située au-dessus; ailleurs un faisceau transverse, inséré sur une nervure médiane par une double base, se dressait dans le parenchyme parittal et s'y terminait sans atteindre, par son extrémité supérieure, ni liin ni l'autre des deux faisceaux longitudinaux voisins, ni l'arcade qui les unissait. Quelquefois un ramuscide de ces faisceaux transverses descendait vers la base du fruit. Enfin le faisceau transverse peut n'être pas complet dans sa partie inférieure et ne communiquer par là ni avec la nervure médiane, ni avec le faisceau opposé à la cloison adjacente; il arrive même que ce faisceau secondaire dressé reste libre par ses deux bouts ; il est alors tout à fait isolé au milieu du parenchyme. » Les parois externes du fruit du Sisyrinchium sliiatum ont une nervation beaucoup plus complexe. Les faisceaux secondaires, insérés sur les nervures médianes et sur les faisceaux opposés aux cloisons, y sont très-nombreux; leur marche est très-sinueuse et, comme ils sont ramifiés, ils donnent lieu à un beau réseau. Il y a aussi dans le plancher qui couvre les loges du fruit mûr de cette espèce un réseau digne d'être noté. Il est formé par des faisceaux inueux, insérés pour la plupart sur les arcades qui couronnent ce fruit; quelques-uns sont aussi insérés sur les faisceaux qui prolongent les ner- vures médianes dans le style. Ces faisceaux sinueux se rencontrant consti- tuent un réseau irrégulier, surtout vers la périphérie du plancher. Les extrémités de plusieurs de ces faisceaux se terminent librement, dirigées vers le centre du plancher. On ne trouve dans les cloisons de ce fruit que de trois à huit courts faisceaux transverses, insérés sur les faisceaux opposés aux cloisons; ils y sont le plus souvent simples, plus rarement ra- mifiés, et n'atteignent pas les faisceaux placentaires. Je n'ai trouvé qu'un, deux ou trois fascicules transverses analogues ou pas du tout dans les cloi- sons des fruits du Sisyrinchium micranlhum . Je n'en ai pas vu dans celles des fruits des S. iridijolium et chilense. » Conclusions. — Les arcades vasculaires qui couronnent l'ovaire des Sisjrinchium concourent, avec l'existence même de cet ovaire, à partager la fleur eu deux parties superposées bien distinctes : l'ovaire infère et le périanthe. Les six faisceaux du tube de celui-ci, dont chacun est la base commune aux nervures latérales des côtés adjacents d'un sépale et d'un pétale, étant insérés sur le milieu de ces arcades, on ne saurait soutenir 92.. ( 7o8 ) que les six divisions du périanthe représentent autant de feuilles, qui auraient leur insertion au-dessous de l'ovaire, sur le sommet du pédoncule. Pour admettre cet ancien avis, il faudrait faire une série d'hypothèses que l'espace ne me permet pas de discuter. Je me contenterai de dire que l'on devrait supposer dans la nervation des feuilles du périanthe une constitu- tion différente au-dessus et au-dessous des arcades. Au-dessus du tube du périanthe, chaque sépale ayant cinq nervures, chaque pétale trois, pour conduire chaque feuille périanthique au bas de l'ovaire, il faudrait ad- mettre que les nervures latérales d'un sépale et d'un pétale connexes se condensassent en cet unique faisceau, q»ii s'insère sur le milieu de chaque arcade; ensuite il faudrait su|)posep que ce qui, dans l'arcade, appartien- drait au sépale, irait s'ajoutera la nervure médiane carpellaire, qui serait déjà unie à la nervure médiane de ce sépale, et que ce qui appartiendrait au pétale s'adjoindrait au faisceau opposé à la cloison correspondante. Alors toute la nervation d'un sépale serait condensée dans un faisceau opposé à une loge, et la nervation d'un pétale dans lui faisceau opposé à une cloison. Par conséquent, dans toute la longueur de l'ovaire^ chaque feuille sépalaire ou chaque feuille pétaline ne pourrait avoir plus d'étendue en largeur que ce faisceau lui-même! Il faut en outre remarquer que chaque faisceau opposé à une loge représente encore, d'après la même théorie, une feuille staminale et la nervure médiane d'une feuille carpel- laire. Il y aurait bien d'autres difficultés à expliquer, comme la constitution des feuilles carpellaires et notamment celle des faisceaux placentaires. » Tout devient simple, au contraire, si l'on reconnaît que l'ovaire est un organe particulier, ou, si l'on veut, un mérithalle d'une organisation spéciale, ayant sa destination |)ropre. Ce mérithalle produit à sa partie supérieure les autres organes sexuels et leurs organes protecteurs (sépales et pétales), que l'on appellera /euj7/es, si l'on y tient, mais que j'aimerais mieux regarder comme des formes de la ramification destinées à protéger les organes plus internes. En tous cas, on ne saurait raisonnablement les faire descendre au-dessous des arcades qui couronnent l'ovaire. » D'autres objections se posent à l'égard de la fleur des Iridées du pre- mier type, qui n'offrent pas d'arcades vasculaires au sommet de l'ovaire; mais, de la part différente que prennent les faisceuix opposés aux loges et les faisceaux opposés aux cloisons, s'obtiennent des arguments non moins puissants <|U(î ceux que je viens d'exposer En effet, on ne peut plus admettre que l'ovaire infère de ces Iridées soit formé par trois feuilles carpellaires et par la base de trois feuilles staminales, emboitées dans celle ( 709 ) • des six tenilles du périanthe placées côte à côte; car nous avons vu que les sépales reçoivent leurs faisceaux latéraux principaux des faisceaux opposés aux cloisons. Il en résulte, d'une part, que les trois sépales embras- seraient toute la périphérie de l'ovaire, et que, d'autre part, chaque pétale ne serait représenté, dans cet ovaire, que par une fraction d'un faisceau longitudinal opposé à une cloison, puisque ce faisceau fournit en outre les faisceaux latéraux des côtés correspondants des deux sépales adjacents, et, de plus, il doit concourir à la constitution des carpelles, puisque sur lui s'insèrent de nombreux faisceaux transverses de ces derniers. » Je ferai encore remarquer l'étrangeté de la nervation des feuilles car- pellaires qui, dans l'ovaire, auraient un réseau d'une extrême complica- tion, formé, dans quelques espèces, de faisceaux placés sur plusieurs plans, et qui, dans le style, n'offriraient souvent qu'un seul faisceau se divisant en une sorte d'éventail dans les lames stigmatiféres des ira, des Morœa, des Crocus, etc. La fantaisie peut seule imaginer de pareilles feuilles. » N'est-il pas plus rationnel de dire tout simplement qu'au sommet du mérithalle ovarien les faisceaux opposés aux cloisons se partagent tangen- tiellemenl, pour passer dans le mérithalle placé au-dessus, d'une façon analogue à ce qui s'accomplit dans la tige de beaucoup de végétaux, et que, à des hauteurs variables, également comme cela s'opère dans quantité de mérithalles normaux, les faisceaux opposés aux loges émettent des ra- meaux qui pénètrent dans le verticille stylaire ou stigmatifère, et d'autres dans le verticille staminal? » Ce genre de ramification, dans laquelle les faisceaux des sépales, des pétales, des étamines, du style ou de l'ovaire (je pourrais ajouter des pla- centas) sont insérés de plus en plus bas, se rencontre dans beaucoup d'au- tres fleurs à ovaire infère, dans quantité de coupes réceptaculaires et même dans de nombreuses fleurs à ovaire supère, comme celle des Viola, dont j'ai signalé la constitution comme incompatible avec la théorie des feuilles modifiées {Comptes rendus, t. LXXX, p. 221). » Toutes ces réflexions m'engagent à répéter que ce n'est pas la feuille qui se transforme, mais que c'est la ramification qui change d'aspect et de structure suivant les besoins de la plante. Sous la terre, le végétal a ses racines et leurs divisions; dans l'air, la tige engendre des rameaux de divers ordres : les uns continuent cette tige en la multipliant; les autres s'aplatissent |)our devenir organes protecteurs ou pour accomplir la res- piration; d'autres enfin constituent les organes de la fructification. « . ( 7IO ) COSMOLOGIE. — Sur les dates de chute des météorites; par M. Ch. Sainte-Claire Deville. « Dans la dernière séance, à propos de la Communication faite, par notre confrère M. Danbrée, sur le bolide présenté par lui à l'Académie au nom deS. A.I. le duc de Leuchtenberg, j'ai dit que lei/jmai, époque de la chute, me paraissait une da(e significative. » M. Daubrée a réuni, il y a quelques années, un catalogue des météorites du Muséum d'Histoire naturelle, et il a bien voulu compIéter,à ma demande, le catalogue actuel de ces pierres cosmiques. On obtient ainsi i53 chutes dont on connaît exactement le mois et la date; iB'j pour lesquelles le mois seul est connu. En discutant ces chiffres, voici ce que je trouve : » Les i5'] chutes d'aérolithes donnant moyennement, pour chaque mois, le nombre i3,i, le mois de mai seul en réunit 24, ou près du double. )) Les f53 chutes dont on connaît la date donnent, pour trois jours quel- conques de l'année, une moyenne de 1,2. Les 12, i3 et i4 mai réunissent, à eux seuls, 8 chutes, c'est-à-dire près de sept fois autant. Et il faut remar- quer que la condition que les trois jours de chute doivent être consécutifs diminuerait encore la probabilité. » Enfin ces trois dates mensuelles des 12, i3 et i4 paraissent se relier aux dates qui se présentent dix jours avant et dix jours après, c'est-à-dire aux 2, 3, 4 et 22, 23, 24 de clia([ue mois. Si l'on cherche, en effet, combien de bolides sont tombés pendant ces 108 jours, on en trouve 63, au lieu de 45 que donnerait le calcul de la moyenne fait sur les i53 chutes. Si, pour opérer d'une manière plus précise, on choisit les 108 jours qui correspon- dent à mes 36o jours nngiilnires, distants entre eux de i degré de longitude héliocentrique, on obtient le nombre de 66 chutes, encore un peu plus élevé. Il y a donc un excès de 12 pour 100 pour ces 108 dates. » Ainsi, non-seulement les 12, 1 3 et 1 4 nicii (Saints de glace et opposi- tion des II , 12 et i3 novembre) reçoivent, en ce moment, un nombre rela- tivement très-considérable de bolides, mais il semble que ces chutes affec- tent une période de dix jours, semblable à celle que j'ai fait ressortir pour les inégalités périodiques de la température (i). (1) Depuis la rédaction de cette Note, M. Daubrée a eu l'obligeance de compléter pour moi la liste des d.itcs, à lui connues, de rliiitcs d'aorolitbes. Sa nouvelle liste contient 3o dates, dont p appartiennent aux 108 Jours angultiires, ce qui fait ^5 sur i83, au lieu de 54, que donnerait lu calcul pour 108 jours quelconques, non assujettis à la double con- ( 7" ) » Je neveux pas développer en ce moment ce sujet; mais il me sera permis de faire ressortir la probabilité que ces faits, comparés à l'observation si intéressante présentée dans l'une des dernières séances sur les poussières cosmiques par M. G. Tissandier, apportent à la pensée, que j'ai exprimée plusieurs fois devant l'Académie, que les perturbations périodiques et décemdiurnes de la température sont liées à l'apparition périodique de matières cosmiques dans le milieu interplanétaire. » THEBMODYKAMIQUE. — Sur te rendement des injecteurs à vapeur. Note de M. A. Lediep. « L'étude de l'injecteur Giffard conduit à comparer sa valeur à celle des pompes alimentaires ordinaires. Cette comparaison a soulevé bien des dis- cussions aux premiers moments de la découverte de l'appareil. Elle ne peut être établie rigoureusement qtie d'.Mprès les principes de la Thermody- namique. Toutefois la question demande beaucoup de soin; elle n'a en- core été traitée que par très-peu d'auteurs, et en particulier par Zenner. Mais, ne nous trouvant pas d'accord avec ces auteurs, il nous a semblé utile de reprendre le sujet, qui offre, au point de vue sous lequel nous l'envisa- geons, des résultats intéressants et nouveaux. Les différences qui existent entre notre méthode et celle de Zeuner montreront au lecteur combien il faut apporter d'attention dans tous les problèmes de l'espèce, afin de n'omettre aucun terme. » Voyons d'abord comment il convient d'apprécier la valeur d'un ap- pareil alimentaire de chaudière en général, autrement dit son rendement d'alimentation. Si l'on calcule, dans l'hypothèse d'une alimentation vou- lue, la chaleur correspondant à réchauffement de l'eau depuis la tempé- rature ^0 d'alimentation jusqu'à celle t de l'intérieur de la chaudière, on dltion de se suivre de trois en trois et d'être répartis en douze groupes symétriquement placés sur l'écliptique. Cette nouvelle liste présente, entre autres circonstances remarquables, les trois dates sui- vantes sur trente : i4 août 1829, 11 août 1859 et 11 août t863. Les Perséides d'août sont ici manifestement représentées par des chutes de météorites. Citons encore ceci. Les i83 dates connues donnent, pour les 72 jours formant les douze périodes de perturbation thermique (du 10 au 1 5 de chaque mois), 53 chutes de météorites. Soixante-douze jours quelconques, non assujettis à cette double condition, n'en devraient compter que 36. Sur ces 53 chutes, i5 appartiennent aux deux seuls mois de février et de mai, en opposition avec les pluies d'étoiles filantes d'août et de novembre. ( 712 ) aura la dépense que nécessiterait l'alimentation si l'on n'avait besoin d'aucun appareil pour l'opérer. Il semble rationnel de prendre, pour le rendement en question, le rapport de celte dépense à la somme algébrique des quantités suivantes : i° toute la chaleur empruntée à la chaudière poiu' le fonctionnement de l'appareil alimentaire, et comptée positivement : elle est évidemment égale au calorique nécessaire à la formation, dans l'inté- rieur de la chaudière et à la température de celle-ci, du poids de vapeur sèche ou humide consommé pour ce fonctionnement; 2° le calorique, éga- lement compté positivement, qu'il est encore nécessaire de fournir à /ont le poids de liquide que l'appareil alimentaire refoule dans la chaudière, pour achever de porter ce poids à la température de celle-ci; 3° la chaleur, comptée négativement, que l'appareil peut introduire dans le générateur, sous forme de travail de refoulement, accompagné ou non, suivant que l'eau d'alimentation pénètre avec ou sans vitesse, de force vive sensible se transformant en chaleur dans les tourbillonnements qu'elle occasionne au sein du liquide de la chaudière. M II y aurait encore à tenir compte de la chaleur, comptée négative- ment, développée par le frottement du fluide le long des parois de Tinjec- teur ou par le frottement du piston dans les pompes alimentaires. Mais, pour l'injecteur, cette chaleur se trouve évidemment comprise dans la force vive de pénétration calculée théoriquement, c'est-à-dire abstraction faite du frottement du fluide; et, pour les pompes alimentaires, elle peut être en- globée dans la quantité 1°, pourvu que, dans la détermination de celle-ci, on évalue le travail moteur auquel elle correspond, abstraction faite du frottement du piston. Il reste à dire que le rendement ainsi obtenu sera pu- rement théorique. Pour avoir sa valeur pratique, il faudrait tenir compte, avec l'injecteur Giffard, des refroidissements extérieurs et des pertes dues aux éclaboussures ou crachements du jet liquide dans la capacité de trop- plein, et, avec une pompe alimentaire, du travail consommé par les fuites et les rentrées d'air. » Appliquons la règle précédente à la détermination du rendement d' ali- mentation d'un injecteur Giffard. Soient p et / la pression et la température de la chaudière d'où sort la vapeur qui pénètre dans l'appareil; V le volume de i kilogramme de cette vapeur à la jiression p; a le poids de vapeur sèche renfermée dans le kilogramme de vapeur précédent; \ la chaleur latente de vaporisation de ce même kilogramme; (7'3) V le volume, supposé invariable, de i kilogramme il'eaii exprimé avec le mètre cube pour unité; h la hauteur de la colonne d'eau, ([ui va de la bâche à l'injecteur, hauteur prhe positifcme/it ou négativement suivant que la bâche est au-dessous ou au-dessus de l'injecteur, et qui A . , . , . correspond évidemment à une pression — exprimée en kdogrammes par mètre carre ; p, la pression atmosphérique; r^ la température de l'eau d'alimentation dans le réservoir; /ii la hauteur de la colonne d'eau comprise entre le tube conique, et le récipient à alii- inenter; Pi la pression dans ledit récipient; t, la température de l'eau à son- arrivée dans ce même récipient; C la capacité calorifique moyenne de l'eau; Considérons i kilogramme de vapeur humide sortant de la buse de l'in- jecteur, et contenant la proportion susdite a kilogramme de vapeur. Ap- pelons : / le poids d'eau du réservoir que ce kilogramme de vapeur entraînera ; i', la vitesse du jet liquide à son entrée dans le récipient à alimenter. » Si l'on suit, tout en la complétant d'ailleurs, la méthode indiquée par Zeuner pour calculer /, on arrive à la relation E[lr,-+-C'{t — t,)] + {p- P,)V- //,— ^ (0 r = ^- EC (t, — ^) -I- (p, - Po) V + A + //, -h -!- » Spécialisons celte relation au cas le plus habituel qu'on rencontre dans la pratique, où l'injecteur alimente la chaudière même qui lui fournit la vapeur. Dans ce cas, on a l' = p, et h, = o. L'équation (i) devient alors, eu y faisant la capacité calorifique moyenne C de l'eau égale à i , ce qiii est suffisamment exact, E[Xfl-l-(/-f,)]-^ (.) J = ^-^. E(A — t„) 4- (p — P„) V -t- A H L » Dans la formule précédente, /''^ est égal au poids de vapeur que con- somme la macliine seule, par chaque kilogramme de vapeur fourni à l'in- jecteur; c'est en même temps l'alimentation /o/a/e, c'est-à-dire toute l'eau que dépense la chaudière, puisque le kilogramme de fluide qui sert au fonc- tionnement de l'injecteur rentre un instant après dans le générateur. » La dépense de calorique susinentionnée, due à l'alimentation j>''s, sans l'intervention d'aucun appareil, vaudra {t — f») X T'"'^- De leiu' côté, c. R., 1876, 2« Semenre. (T. LXXXI, .N" 17. qS ( 7i4 ) les quantités de chaleur citées en i°, 2° et 3° ci-dessus seront respective- ment égales avec leurs signes : La première à +>a''^; La deuxième à H- (< — ?,) X (i -1-/)''^; pv X (i + rl'^' 1'^ I La troisième à — • ^- — =— ^ X(i -I-t)''^X =, cette expression étant éva- E 2.g E liiée avec la valeur théorique de c, , pour obtenir compte, comme il a été dit ci-dessus, du calorique développé par le frottement du%uide le long des parois de l'injecteur. » En faisant la somme algébrique des trois quantités précédentes, on obtient }.a + {t-~t,){i +j) - 1 (^Pv + ^) (i + j). On aura donc, pour le rendement de l'injecteur, ËlLirl-l-^ Or on peut, à l'aide de l'équation (2), faire disparaître [EXa -t- E(< — t, )] de l'expression précédente. Il vient ainsi E{t—t,]r E(f, — ^)r + (p — P„)vj + /ij + E(?— ^)/ + — (i +j) — (pv+ — )(n-r) ce qui donne, après simplification, pour le rendement d'alimentation d'un injecteur Giffard, la relation générale (3) ^^'-''^ -■ Ef/ — i. Ce résultat n'est aucunement paradoxal. En effet, il n'y a ici, théoriquement parlant, aucune perte exté- rieure de chaleur; donc déjà tout le calorique qui sort de la chaudière y rentre intégralement; mais, de plus, le jet liquide introduit dans celle-ci la chaleur correspondant au travail produit par le refoulement de l'eau d'ali- (7'5) mentation au sein du jet de vapeur, sous l'action de la pression atmosphé- rique diminuée ou augmentée de la tension correspondant à la hauteur d'eau h, suivant que cette hauteur est positive ou négative. Or la chaleur en question ne coule rien. Elle représente un excédant gratuil de calorique à défalquer de la dépense de chaleur afférente au cas de l'alimentation sans aucun appareil; et cet effet se fait sentir dans la formule (2), en in- fluant, par augmentation, sur la valeur de la température f, du jet liquide à son entrée dans la chaudière. On pouvait donc prévoir a priori que le rendement d'alimentation del'injecteur est toujours plus grand que V unité; mais la preuve par le calcul de ce curieux résultat était intéressante à donner comme un des meilleurs exercices concernant l'application de la Thermodynamique à une machine ou à un instrument à vapeur quel- conque. » aiÉMOIRES LUS NAVIGATION.— Progrès réalisé, dans la question des atterrissages, par l'emploi de la méthode rationnelle, dans la déter-mination des marches diurnes des chronomètres; par M. de Mag.vac. (Commissaires : MM. Paris, Jurien de la Gravière, Villarceau, Mouchez.) « J'ai déjà eu l'honneur de faire parvenir à l'Académie les résultats im- portants que j'ai obtenus en appliquant la série de Taylor et la méthode d'interpolation de Cauchy à la détermination des marches diurnes des chronomètres à la mer. Parmi ces résultats, il y avait un grand nombre de longitudes très-exactes, obtenues par interpolation ; la preuve était ainsi faite que l'on pouvait désormais, au moyen d'un petit nombre de chrono- mètres, déterminer les positions géographiques avec une grande pi'écision; mais je n'avais pu réunir qu'un très-petit nombre de données, pour prou- ver que le nouveau système de calcul des marches diurnes pouvait aussi donner d'excellents résultats pour la conduite des navires, ce qui exige l'extrapolation. » Je viens aujourd'hui mettre sous les yeux de l'Académie : 1° les appli- cations de la théorie nouvelle, que j'ai faites pendant une navigation d'une année à bord de la frégate-école d'application la Renommée, pour détermi- ner les longitudes d'atterrissage; 2° la comparaison de ces longitudes avec celles que fournit l'ancienne méthode. » Deux observations sont ici nécessaires : d'abord, le calcul des coeffi- 93.. ( 7>6 ) cients, étant tout à fait impraticable à la mer, a dû être remplacé par une méthode graphique simple et rapide, d'une exactitude très-suffisante pour les atterrissages. En second lieu, quoique la Renommée, en sa qualité de navire-école, possédât six chronomètres, je n'ai cotisidéré que les résultais donnés par un chronomètre et tous les groupes formés en combinant ces instruments deux à deux, trois à trois, me plaçant ainsi dans la position où se trouvent les navires ordinaires, qui n'ont jamais plus de trois chrono- mètres. ERREURS DES ATTERRISSAGES DE VICO, esprimôes en milles marins. Ancienne méthode. Nunvelle niétbode. Un chronomètre. A( *)+ 10,5 B + 7'>4 C -1-21,7 D - 0,9 E -t- 0,8 M - 11,8 0-7 3, G 0,8 18,1 0,2 7.6 Deux chronomètres. AB + 'l'),9 AC -H 1 IJ , I AD -1- /|,8 AE -h 5, G AM — u,6 BC -t- 46.5 BE ■+- 3G,i BD -f- 35,3 BM ■+- 3 '1,8 CD -t- 10,4 CE -f- 11,2 CM -+- 4 .9 DE — 0, I DM — 6,3 EM - 5,5 >,4 0,8 9,4 0,2 î.i i.'i 1.9 7.2 2,0 \)'!\ 0,3 4,2 S, 9 1:1, S ^,7 Ancienne méthode. Nourelld méthode. Trois chronomètres. A,.C(**) ■ A»D A..E A»M ACD ACE ACM »CD »CE ..CM CDE CDM DEM ..DE ..DM ADM AEM »EM CEM ADE 16,1 4,8 5, G 0,6 i5,6 16,5 10,2 .0,/, 11,2 4,9 7.2 3,0 3,9 o, I G, 3 o. 0,2 5,5 3,5 0,2 ABC ABD ABE ABM ACD ACE ACM BCD BCE BCM CDE CDM DEM BDE BDM ADM AEM BEM CEM ADE 0,7 1,8 1,0 0,2 0,4 0,3 1,6 1 .0 1. 1 0,4 o,'i 0,9 1.9 2.0 ■ 0,6 0,0 1.4 0,0 0,5 VALEURS DES ATTERRISSAGES de Viso. Ancienne méthode. Noarelte méthode. Un chronomètre. 2 tres-mauvais. 2 mauvais. 2 très-bons. I mauvais. \ mûcUocre. 3 très-bons. Deux chronomètres. G très-mauvais. 2 mauvais, 3 assez bons. 2 bons. 2 très-bons. I mauvais. 4 médiocres. 3 bons. 7 très-bons. Trois chronomètres . 3 très-mauvais, 3 mauvais. 1 médiocre, 3 assez bons, 5 bons, 5 très-bons. 18 très-bons. 2 parfaits. (*) Les lettres A, B, C,,,, désignent les divers chronomètres, (") Les guillemets indiquent que, dans l'application de l'ancienne méthode, la longitude fournie par le chronomètre B a été rejetée coramo s'écarlant trop de celles des autres nionlres, et nous ferons remarquer que la nouvelle a permis de les utiliser toutes. )) La frégate est partie de Toulon le i" avril 1875, a touché à Alger, Madère, liorta (Acores), \'igo, enfin a mouillé à Brest le 5 août dernier. ( 7'7 ) Toutes les longitudes de ces différents ports ont été obtenues avec une grande précision. Nous ne donnerons que les détails concernant celles de Vigo, où la frégate a relâché après 107 jours d'absence de Toulon; ces dernières longitudes sont d'une grande importance, car elles montrent que la nouvelle méthode permet désormais de naviguer avec une grande sécu- rité, les traversées de 100 jours étant devenues excessivement rares. M Le tableau que nous donnons ici contient les expressions, en milles marins, des erreurs d'atterrissage obtenues par la nouvelle méthode, et, en regard, celles de l'ancienne, dans laquelle on prenait comme marches diurnes les dernières marches diurnes observées. » En examinant ce taljleau, on voit de suite que les mêmes chrono- mètres ou groupesde chronomètres, traités par les deux méthodes, donnent des résultats extrêmement différents, et que l'avantage est tout à fait à la nouvelle. Nous pouvons maintenant comparer, au point de vue de la sûreté de la navigation, les valeurs absolues des résultats fournis par les deux manières d'opérer. Nous dirons qu'un atterrissage est très-bon, lorsqu'il est fait à 2 milles près; bon, de 2 à 5 milles ; assez bon, de 5 à 7 ; médiocre, de 7 à 10; mauvais, de 10 à i5; très-mauvais au delà. » Ces résultats montrent qu'avec l'ancienne méthode il y avait souvent de mauvais atterrissages, tandis qu'avec la nouvelle ils sont très-rares. On peut donc dire que la construction graphique très-simple, déduite de l'é- quation des marches diurnes chronométriques, obtenues par la série de Taylor et la méthode d'interpolation de Cauchy, appliquée à un ou deux chronomètres, rend la navigation bien plus sûre qu'autrefois; et que, avec trois de ces instruments, les atterrissages deviennent d'une sûreté inconnue jusqu'ici et pour ainsi dire absolue. M Voilà donc un pas, d'une extrême importance, dans le perfectionne- ment de la navigation astronomique; il a coûté six années d'observations à la mer, et de travaux que M. Yvon Villarceau a bien voulu diriger et aider de sa haute expérience scientifique : qu'd me soit permis ici de le re- mercier, au nom de la marine. )> ( 7i8) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. PHYSIQUE DU GLOBE. — Observations magnétiques faites à l'île Saint-Paul, en novembre et décembre 1874- Note de M, A. Caziiv, présentée par M. Mouchez. (Renvoi à la Commission nommée pour l'examen des documents scienti- fiques de la mission pour l'observation du passage de Vénus.) « Les roches volcaniques qui composent le massif de l'île Saint-Paul sont ferrugineuses. Celles qui se trouvent sur la paroi nord du cratère, et qui pro- viennent des éboulements qui ont ouvert tout le flanc est de la montagne, attirent les deux pôles d'une boussole; elles contiennent 6 pour 100 de fer. Celles qui se rencontrent autour des cônes de scories situés au bas des pentes extérieures du cratère, sur le bord de la mer, sont de véritables aimants, présentant deux pôles; elles contiennent i4 pour 100 de fer. » Déclinaison et inclinaison. — Les observations faites sur le bord du cratère indiquent l'action locale d'un pôle sud (^boréal) situé vers son centre. Les boussoles, placées en divers points de ce contour sensiblement circu- laire, se comportent comme dans l'expérience suivante. » Un aimant est placé verticalement, dans l'hémisphère austral, avec son pôle sud en haut. Au-dessus est une tablette horizontale, sur laquelle on décrit, autour de l'aimant comme centre, une circonférence d'un rayon assez grand pour que l'action de l'aimant sur une boussole placée sur cette circonférence soit pelite devant l'action de la Terre. » Lorsque la boussole de déclinaison suit la circonférence, en allant du nord magnétique vers l'ouest, la déclinaison apparente diminue, passe par un minimum et revient à sa première valeur en atteignant le sud magné- tique. De l'autre côté du cercle, elle croît, atteint un maximum et décroît de nouveau jusqu'à ce que la boussole ait repris sa position initiale. Les points du minimum et du maximum sont symétriques par rapport au mé- ridien magnétique du lieu passant par le centre du cercle. » Si c'est la boussole d'inclinaison qui parcourt la circonférence, son plan vertical étant, en chaque position, situé dans la direction de déclinai- son apparente, on voit l'inclinaison de l'aiguille varier d'une manière con- tinue, en présentant un maximum au nord magnétique et un minimuin au sud. » Voici les valeurs qui ont été observées en trois points de l'ile Saint- ( 719 ) Paul, à peu près équidislants, situés sur la crête du cratère : Déclison Inclinaison occidentale. australe. O , "F Station nord 1 7 . 36 74 • ^4 Station sud-ouest i5.33 69.45 Station sud-est ig-49 69- n « Le sens des effets est celui qu'assigne la théorie précédente. Les ob- servations de déclinaison ont été répétées aux deux premières stations avec des boussoles différentes et ont donné des résultats concordants. Les azi- muts vrais des signaux ont, été déterminés par MM. Mouchez et Turquet, et leurs valeurs concordent avec celles que j'ai moi-même obtenues en répé- tant les mesures, afin d'éviter toute incertitude. » Une quatrième station, servant d'observatoire magnétique fixe, était située au nord-est, dans la partie effondrée du cratère, à 200 mètres au-des- sous du sommet, et plus près du centre que les précédentes. Les moyennes de plusieurs observations concordantes sont : Déclinaison 25° 35' Inclinaison 68°9' » liC premier de ces nombres est conforme à la règle donnée. Le second est plus faible, ce qui s'explique par l'obliquité de l'action exercée sur l'aiguille par le pôle magnétique local. » En i8i8, Kiiig a assigné 22° 3o' à la déclinaison de Saint-Paul. La carte publiée par la Marine française en 1870 donne 20" 10', avec une crois- sance annuelle de i minute. Les observations que je viens de rapporter montrent que les navigateurs doivent se tenir en garde contre l'influence magnétique de cet îlot volcanique, et sans doute de beaucoup d'autres de même constitution. » Je pense que la déclinaison vraie, correction faite des actions locales, est voisine de 19 degrés, et que l'inclinaison est inférieure à 68 degrés. » L'existence d'un pôle sud au centre du cratère de Saint-Paul exclut l'idée d'un aimant vertical dû à l'action de la Terre, sur les masses ferrugi- neuses de l'île. » Il faut imaginer une couche magnétique s'étendant à partir de Saint- Paul dans la direction du nord, avec une faible inclinaison, et, comme l'île x\msterdam est dans cette direction et a une constitution géologique ana- logue à celle de Saint-Paul, il est possible que l'on trouve les effets d'un pôle nord local. Comme nous n'avons pu faire aucune observation magné- tique sur cette île, l'explication que je propose n'est qu'une hypothèse qui peut pousser les navigateurs à des recherches sur' ce sujet. ( 720 ) » Variations diurnes de la déclinaison. — Elles ont été suivies pendant les mois de novembre et décembre. On observait régubèrement d'heure en heure depuis 6 heures du matin jusqu'à midi, puis vers 3 heures et aux autres heures du jour et de la nuit, aussi souvent que cela était possible. Voici les résultats moyens de toutes les observations. » L'aimant est dans le méridien magnétique moyen vers 5''3o™du ma- tin. A partir de ce moment, le pôle nord marche vers l'ouest jusqu'à 8 heures, et l'écart est alors de 5 minutes ; puis, le pôle nord revient vers l'est, traverse le méridien magnétique à ii''3o", et continue à marcher dans le même sens jusqu'à 3 heures. L'écart est alors de 5'2o". Le pôle nord revient ensuite vers l'ouest jusqu'à 9 heures du soir, très-près du méridien magnétique; il s'en écarte faiblement vers l'est pendant la nuit et y revient à partir de 3 heures du malin. B Ce résultat confirme les faits déjà connus, à savoir l'existence de deux périodes semi-diurnes d'amplitudes inégales, celle du jour étant la plus grande, et l'inversion du sens des variations aux mêmes heures dans les deux hémisphères. » Variations diurnes de l'inclinaison. — On a observé la boussole vers 7 heures du matin et vers 3 heures du soir. La moyenne du matin s'est montrée supérieure, de 4 minutes, à celle du soir. » Intensité absolue. — Elle a été déteriîiinée par la méthode de Gauss. On observait les déviations produites sur une boussole de déclinaison par un barreau aimanté placé sur une horizontale passant par le centre de l'ai- mant mobile, et perpendiculaire au méridien magnétique apparent. On mesurait ensuite la durée d'une oscillation de ce barreau, éloigné de la boussole. On déduit de ces deux séries d'expériences la composante hori- zontale de la force du couple agissant sur l'unité de magnétisme, et, en di- visant cette composante par le cosinus de l'angle d'inclinaison, on a la force totale. La moyenne de deux observations concordantes a été 5,96, avec les unités de Gauss. Ce nombre est un peu trop fort, à cause des ac- tions magnétiques locales. » BOTANIQUE. — Note sur les Mousses des îles Saint-Paul et d'Amsterdam; par M. Êm. Bescherelle. (Renvoi à la Commission nommée pour les documents scientifiques rap- portés par les missions pour l'observation du passage de Yénus.) « Les Mousses recueillies à l'île Saint-Paul, de même que celles de l'ile d'Amsterdam, présentent un caractère tout particulier qu'on ne retrouve ( 7^' ) pas dans les plantes supérieures, non plus que dans les Fougères. Sur les quinze espèces connues à Saint-Paul et sur le même nombre rapporté d'Amsteniam, on remarque cinq espèces européennes très-communes dans l'hémisphère boréal; ce sont : le Wehera milans, qui croît aussi dans la Nouvelle-Zélande, la Tasmanie et l'Amérique australe; le Bniinila nmralis, également commun au cap de Bonne-Espérance et au Chili; le Bliaconii- triuin inuinositin de la Nouvelle-Zélande, simple variété du H. lamujinostim, dont le type est cosmopolite; le Fimaria calvescens, variété tropicale du P. hygromelrica, une des Mousses les plus communes du monde entier, et enfin le Pol/lriclium formosum, si commun dans les terrains siliceux et boisés de l'Europe. En dehors de' ces cinq espèces, il n'y a que le Sematoi>hyllwn contiguuni, qu'on rencontre à l'île des Pins et à l'île de Loi'd Hovsfe, dans l'océan Pacifique, VEntodon pallidus signalé dans les mêmes localités et en outre à la Nouvelle-Zélande, à Aneitum, à Taïti, et le Leptodontium in- termplum, qui a été trouvé à la Nouvelle-Zélande. Les autres espèces, au nombre de vingt-deux, ne paraissent pas habiter d'autres régions et for- ment le fond de la végétation muscinale des îles volcaniques de Saint-Paul et d'Amsterdam. » Il y a cependant entre elles et celles de l'océan Pacifique une certaine analogie: par exemple, leCamp/lopiis eximius avec le C. Balansœanus, Nob., de la Nouvelle-Calédonie; le Bryum Isleanum avec le B. laccifoliuin, Nob., de la même localité; \eSphagiium lacleolum avec le S. antarcticiim, Mitt., de l'île Campbell; le Dicranella pyrrhotricha avec le D. trichophytla de l'île Viti; le Syrihopodon Jsleaniis avec le 5. Platycerii, Mitt., de l'île de Lord Howe; le Dicranwn subconfine avec le D. confine, Hpe., de l'Australie, et le D. angus- tinerve, Mitt., de la Tasmanie. On trouve encore quelques espèces qui rap- pellent la végétation de l'Amérique australe, telles que les Rliapliidorrhyn- clium confertulum et R. aurescens, qui rappellent les R. Glaziowii, Hpe, du Brésil, et ^. Galipense, C. Miill., des Antilles. » D'après ce qui précède, on peut voir qu'il est assez difficile d'assigner à la flore de Saint-Paul un caractère indépendant, et l'on ne pourra for- muler un jugement définitif sur cette végétation que lorsque des investiga- teurs plus autorisés en fait de Bryologie auront pu explorer attentivement ces régions encore peu connues. En attendant, nous croyons devoir donner ci-dessous la liste complète des Mousses récoltées par M. Georges de l'Isle et par les botanistes qui l'ont précédé, ainsi que la description des espèces qui nous ont paru nouvelles. C.R., 1875, î« Semestre. (J. LXXXl, N" 17,) 9^ ( 722 ) Liste des Mousses connues jusqu'ici à Vile Saint-Paul et description des espèces nouvelles. » 1. DicRANELLA PTRRHOTRicHA Nub. — Dioica , cespilcs densi nigricante-rufescentes, caule eiecto vix i cent, alto; foliis seciindis siccitate divaricalis flexuosis, basi elongate quadiatis subobovatis vaginanlibus in subiilam longissimam crenulatam rufam productis; capsula ovoidea erecta j)licatula leviter callosa, infra os coarctata, pedicello luteo 3-4 niill. longo toi'tili haud cygneo, operculo subulato capsulam aequante; peristoniii dentibiis dicranoideis; calyptra nigiicante capsulam obtegente. D. trichophylla Mitt. affînis. .- G. de risle. » 2. Trematodon setaceus Hpe ms. — Caule vix unciali rufescenle viridi, siinplice strictiusculo polyphyllo; foliis erectis e basi oblongis breviter vaginantibus setaceis, apice parce denticulatis vel integerrimis, costa percurrente in subulam dilatatam producta; capsula in pedicfllo flavescente recto, adscendente subcylindrica parum curvata rubra longicolli, coUo pallidiore aequante, operculo conico tubulato; peristomii dentibus lanceolatis valde noduloso-trabeculatis longitudinaliter fenestratis. T. anibiguo minori affinis, sed foliis angustioribus convoluto-setaceis longioribus alque peristomio differt. >' 3. Campvlopus megalotds Nob. — Cespites dense compacti tomento rufo intertexli niteiites; caule furcato 5-io cent, longo, inferne rubello, superne stramineo; foliis erecto- appressis, superioiibus paulo divergentibus lanceolatis basi late auriculatis, cuspide con- colore niedio remote, apice densius serrata; cellulis ad auriculas fusco-purpureis amplis, costa continua lalissinia dorso sulcata. C. flexuoso affînis, sed foliis denticulatis costa latiore sulcata e triplici strato cellularum composita quaruni externa; minutse chlorophyllosse, mediae et internae majores, vacuse. » Stérile, dans les touffes de Sphagnum. G. de l'Isle. » 4. Campylopus clavatus R. Br.; Hook., f. Handbooh of the New Zeal. Jl., p. 4l4» Mitt., Journal of the Linn. Soc, vol. XIV; signalé par M. Hooker. » 5. Campylopus falcifolius Mitt., Journal of the Linnean Soc, vol. XIV, n" ■jS. » Stérile, associé à l'espèce suivante dans les touffes de Ceratodon calycinus. G. de l'Isle. » C. Campylopus eximius. Reichdt., Expéd. de la Novara, 1870, p. 167, tab. 28; C. introjlexus, Mitt. [non Hcdiw). » 7. Ceratodon calycinus Hpe., in Reichdt., Expéd. de la Novara; C. purpureus Mitt, [non Brid.). Au fond du cratère, associé au précédent. G. de l'Isle. » 8. Syrrhopodon Isleanus Nob. — Dioicus dense lateque cespitosus inferne pallide rufescens, superne viriiiulus; caule ramoso seniiunciali tenero ; foliis a basi erectis dein patentibus contorte flexuosis, elongate lanceolato-linearibus obtusis, anguste marginatis, naargine diaphano supra partem hyalinam flexuoso, integris tantum apice serratis, costa pellucida evanida dorso e medio denticulata apice rugoso dentata. S. Plaiyceri Mitt., affînis. » Touffes compactes, mais stériles. G. de l'Isle. " 9. Barbula muralis, Hcdtv., Reichdt., Expéd. de la Novara, p. 1^3. "> Signalé par M. Reichardt. » 10. AVebera nutans Hediv., Bryuni la.rum, Reichdt [loc cit., p. 176, tab. XXXI). G. de risle. Se trouve aussi à l'île d'Amsterdam. Le Brj-um laxuin, Reichdt,, ne paraît pas différer de cette mousse. . ( 7^3 ) » 11. Bryom (eubryum) IsiFANUM No!>. — Dioicum, cespitosiim; raule nnciali vel ma- jore purpiirasrenle apice dense folioso innovationibiis gracilibus ramoso, tonienlo riifoob- silo; foliis ovato-lanceolatis riispidatis erectis flexuosis, apicalilius comantibtis ercctis- iTiargine lato ubicjne revoluto flavido c medio acute serrato, costa excedente vel cum limbo finiente ; capsula in pedicello 3-4 cent. longo rubello, horizontal! pendiilave elongate ovoidea curviiiseula, operculo conico breviter acuto, anniilo permagno; peristomii deniibus internis in membrana alta productis, ciliis brevibus liaud appendiculalis in uno coalitis, Habiru S. gracilescenti C. SI., peristomio B. laxifoUo Nob. simile. G. de l'isle. » 12. RHAPHiDORRnTNCHUM ( Trichosteleum) conff.rtulum Noh . — Rlonoicum cespito- suni, caule molli compresso semiunciali, siibdemisso, viridi, inferne aibicante-rufescenle ramis ramulisqiie brevibus subaculis diviso; foliis inferioribus erectis, superioribus falcatulis conraviusculis anguste ovato-lanceolatis longe cuspidatis serratis, ecostatis, margine siiperne involuto; cellulis mediopapilla singula ornatis, angularibus 4 niaximis flavis foliis perichœ- tialibns erectis longe cuspidatis papillosis subdenliculatis; capsula in pedicello 10-12 mill. longo purpureo Isevi, inclinata, ovoidea basi siibstriimosa, opercnlo longirostrato; peri- stomii ciliis singulis longis, Hypno callidn Mlgnc et H. Glazioivii Hpe, affine. >• G. de risle. » 13. Rhaphidorrhtnchum conticudm Hooh. et ff'ils., sub Sematophjrllo, Mitt. S, Flora Fitiensis, p. SgS. — Signalé par M. Blitten. ■> 14. Entodon pallidus Mitt., Flora J'it., p. SgS. — Signalé par M. Mitten. i> 15. Sphagnum Reichardti Hpe,; Exped. de la Novara, p. 166 -, S. acutifoliiini, Mitt. [non Ehrh.), Flora Fitieris., p. 4o4« » Sur le sommet de la montagne, G. de l'isle, n° 17. » Liste des Mousses recueillies à t'/le d^ Amsterdam et description des espèces nouvelles. 1 1. DicRANUM scBCONFiNE iVo/^. — Ccspitcs stramlnc nilentcs, caule 3-4 unciali, bitri- furcato, foliis inferioribus brevioribiis erectis angustis ceteris subsecimdis uno sensu dejectis superioribus falcato-secundis longioribus longius cuspidatis, basi ovali-elongatis sensirn an- gustis sublimatis, marginibus e medio incurvis apice serratis, costa tenui dorso superne denticulata soepe serrala ; cellulis angularibus quadralis amplis fuscis. — D, anguxtinerve Mitt. proximura. » 2. D. roLVASTRUM Nob. — Cespitosum obscure fulvum tomentosum, habitu coloreque D. hiacropodi, Kze simile, sed caulibus robustioribus, foliis firmioribus rigidis integerri- mis dorso lœvibus differt ; a D. aciphyllo foliis multo longioribus a basi lanceolalo-subulatis costa latiore distat. » Entre les touffes du Raminculus, n" f^"}.. G. de l'isle. » 3. Campylopus minor Noh. — Caulis pusillus, simplex, fusco-lutescens; foliis inferiori- bus minutis patentibus, oblongo-subulatis, superioribus longioribus lanceolatissubsecundis, convolutis, basi angustis haud auriculatis, margine denticulatis, costa lata in suhulam apice dorsoque denticulatam continua, haud sulcata; foliis perichœtialibus longius subulalis valde serratis; capsula in pedicello niadido cygneo foliis quam longiore, ovali sequali laevi minute annulata; C. subnano C. Miill. foliis dentatis, basi minus lata sed longiore affinis. G. de l'isle. 94-. ( 7^4 ) » 4, Campylopus comatdlus Nob. — Dioicus cespites laxe compact! erecti tomento rufo congesti, basi rufescentes, dein nigricante-lutescentes; caiile bi-lriunciali, ramis fasciculatis basi subnudis, apice clavato-aciitis scmiiincialibus erectis ; foliis ereclis vcl ereclo-paten- libus lanceolatis sensim attenuatis cuspidatis, basi latissime auriculatis excavatis, integris lantuin siimmo vix pellucido serralis, superioribus sœpe falcatulis, costa latissinia versus apicem sc.ibra. » Sléiile entre les touffes de Lyrojindium, G. de l'Isle. » 5. Trichostomdm (?) PF.RANGUSTUM Noh . — Caulis fragilis setniuncialis vel minus divi- sus rufoviridis; foliis erecto-palentibns flexiiosis e basi anguste linearibus falcatulis, aciimi- natis integris, margine piano ubicjue papilloso; costa latiuscula canaliculata lulescente sub apice finiente dorso dense sed minute papillosa; cellulis (juadratis viridibus pajjillosis, basilaribus majoribiis sublnevibus flavidis. » Stérile entre les toulles de fougères, n° 3o.G. de l'Isle. » 6. Trichostomum ( Leptodontiwm ) INTERRUPTUM M/tt., Hondb . of the New-Zeal. FI., sub Dldymodonte. Stérile, accroché aux feuilles du Lycopodinm Satiriinis. G. de l'Isle. » Se trouve aussi à la iVouvolle-Zélande. » 7. Rhacomitrium pruinosum C. Mail., Mitlheilufig. ùher Rhitcom. l/i/iui;i/wsiini, 1869. R. ianuginosum, vnr. pruinosum, Honk.f. et Wdhs.Jl. N. ZéL, et Hook.f. Handh. of (lie N, Zeal. Flora. n Stérile entre les touffes à' Hymenophyltum , n° 45 et d'U/ichiin, n" 34- G. de l'Isle. 1) 8. Fdnaria calvescens Schgr; C. Miill. syn.; F. hygrometrica. Hediv. var. calves- ccns. Scli., Hook et Wils., Mitt., etc. » Entre les touffes du n" 4i, G. de l'Isle. » 9. Webera nutans Sc/ireb. sub Bryo. i> Signalé déjà à Saint-Paul. G. de l'Isle. » 10. Bryum Isleanum Beseh. » Signalé déjà à l'île Saint-Paul, G. de l'Isle. » 11. Philonotis trichophylla Nob. — Cespites laxissimi seruginosi tomentosi ; caule debili gracili unciali ramoso foliis angustissiniis subulalis setaceis basi denticulatis, e mediu ad apicem serralis, costa lata dorso papillosa. ■> Stérile, entre les frondes des Marckantia. G. de l'Isle. « 12. POLYTRICHUM FORMOSUM (?) HediV . » Deux OU trois tiges stériles dont les feuilles offrent la même structure que celle du P. furmosum. G. de l'Isle. » 13. Rhaphidorrhynchum aurescens iV^oi. — Monoicum, caule debili breviter ramoso pallide aureo; foliis confertis homomalliselongate lanceolatis concavis, apice angustis longe cuspidatis e basi denticulatis apice flexuoso-crispatis serratis ecostatis; cellulis angida- ribus 3-4 l.itioribus longe quadratis flavis, ceteris angustis l?evibns; foliis perichœtialibus externis concavis subintegris, internis multo longioiibus biplicalis, longe cuspidatis e inedio serratis, dentibus srepe suhcilialis patulis, costis binis longis. » Stérile entre les touffes de Raituncutus. G, de l'Isle. { 7^5 ) » 14. Hypndm CCcpressina) COMPBESSUI.BM Nob . — Caule erecto, biiinciali, compresse pallide rufescente nitido, ramis clavato- aciiminatis; foliis longe ovato-elongatis longe ciispidatis parce falcatis concaviusculis, ecostaiis, vix denticulatis, celliilis linearibus nodule obscuro papillam simulante clausis, basilaribus ad angulos quadratis majoribus fuscis. — H. Ciipressiformi affine, scd cellulis subpapillosis differt. .. Stérile. G. de l'Isle. -.. 15. Sphagnum lacteolum Nob. — Cespites compacti profundi rigidi soiidiusculi albicantes, ramulis fasciculatis i-3 erecto-patentibus obtusis, ramulis deflexis 2-3 cauli adpressis. Cortex caulinus e duplici, rarius triplici strato cellularum inanium formatus, cellulis corticalibus ramorum lageniformibus. Folia caalina patenii-recurva ovata subro- tunda basi late marginata, cellulis superioribus fibmsis porosisque; folia ramorum erec- torum cucuUata obtusa subdenfato-erosa, cellulis fibrosis valde porosis, folia perichœtia- lia solida longius ovalo-lanceolata, raedio latius marginata, cellulis superioribus fibrosis, inferioribus porosis subtiliter fibrosis. Ca])sula iinmersa magna.— 6'. compacta var. rigidol^ees {S. tigido Sch.), simile, sed cortice, foliis cauliniis ovatis longioribus obtusis apice erosis e cellulis fibrosis et porosis praeditis dilfert; liabitu S. cymbifolio affine. G. de l'Isle. » BOTANIQUE. — Lisle des Lichens recueillis par M. G. de l'Isle, aux îles Saint-Paul et d Amsterdam j et description des espèces nouvelles; par M. Nylandeu. (Renvoi à la Commissioiî nommée pour les documents scientifiques rap- portés par les missions pour l'observation du passage de Vénus.) Lichens de l'île Saint-Paul. « 1. Parmelia priperlata, n. sp. — Similis fere P. perlatœ (sorediatae), sed jam diffe- rens spermatiis longioribus. — Sur les rochers. » 2. Parmelia confluescens, n. sp. — Thailus' albus adnatus, confluent! laciniatus, laci- niis subimbricatis parum sinuato-incisis, ccntro sorediosus, subtus niger; apolhecia fere mediocria, margine receptaculari soredioso ; sporse submediocres. Species e stirpe Parmeliœ lœvigtitœ. Thallus K addito Ca Cl leviler intus erylhrinose tinctus. — Sur les rochers, avec précédent, » 3. Phtscia parietina/. aukeola [^ch.]. — Sur dolérite, abondant près de la mer. 1 k. PiiYSciA picTA (&i'.), saxicola. — Sur les rochers; stérile. i> 5. Lecanora FULCESCENs, «. .5/). — Similis Lecanoiœ aurantiacœ crythrellœ Ach., sed thallo vix areolatorimuloso et sporis minoribus. — Abonde sur les rochers. » 6. Lecanora MiLViNA (/fA/«é.). — Sur dolérite. .. 7. Lecanora subsulphurata, n. sp. — Subsimilis Lccanorœ sulphuratœ (Ach.), a qua differt pr»cipue thallo rugoso-subleproso tenuiore, Ca Cl non reagente; etiara epithecium Ca Cl non mutatum. — Sur dolérite. 1- 8. Urceolaria DEDTERiA, ri.sp. — Satis simiUs Urceulariœ actiiiostoriiœ [Pers.) el \i\ ailler differens quam reactione Ca Cl nulla. — Sur dolérite. » 9. Lecidea pabasemops, n. sp. — Thallus albus tenuis rimosus; apothecia nigra plana mars^inala; spor:e fusco-nigrœ biloculares, epithecium et hypothecium nigra. Thallus A' non reagens. Spermatia arcuata. — Sur dolérite avec le suivant. ( 7^6 ) « 10. Lecidea coxioptoidf.s, n. sp. — Tlialltis cinerascens vel cinereo-fiiscescens, tennis, rimosus; apothecia nigra plana marginata; spoiîe fuse» iini-septal», paullo minores quam in priore, epithecium fiiscescens, hypothecium fuseiim. Spermatia arcuata. — Sur lave sco- riacée et dolérile. » 11. Opegrapha coNSiMiLLiMA, n. sp. — SimilHma Opegraphœ Cœsareensi Nyl. in Flora, i868, p. 477 ; sed differens thallo minus tenui, sporis fere brevioribus et sperraatiis bre- vioribiis. Gonidia ssepins discreta, simplicia. — Sur basalte et dolérite. » 12. Stigmatidium leucolytum, n. sp. — Thallus glancescenti-pallidus tennis rimu- losus, saepius dissolulus in leprani albam Ca Cl roseo-erythrinose tinctam; apothecia fusco- nigra lineoliformia, intus subconcoloria; sporas oblongo-fusiformes 3-5-septatae médiocres, — Sur basalte. » 13. Verbucaria «thioboliza, n. sp. — Subsimilis Verriicariœ œthiobolœ Ach. (ihallo cinereo-virescente tenuissimo subrimuloso, apotlieciis pyrenio intègre nigro parum prominulo), sporis oblongo-ellipsoideis simplicibus (longit. o,oi2-i5 millim,, crassit. 0, oo4-o,oo6 millim.). — Au fond du cratère, sur lave scoriacée. Lichens de Vile (V Amslerdam. » 1. Stereocaulon phoximom Nyl. — Parmi les mousses. » 2. Peltigera DOLicHORHiZA Nyl. — Sur les mousses. >> SPECTROSCOPIE. — Nouveau tube spectro-électrique [fulcjurator modifié); par MM. B. Delachanal et A, Mermet. (Commissaires : MM. Chevreul, Dumas, Fizeau, Edm. Becquerel.) » Nous avons l'honneur de présenter à l'Académie un tube spectro- électrique éminemment pratique (i); il réalise, en effet, un certain nombre d'avantages qui sont les suivants : » 1° Fixité de l'étincelle permettant l'observation prolongée des spectres; » 2° Suppression du ménisque, et conséquemment des absorptions qu'il produit en cachant en partie l'étincelle; » 3° Électrodes enfermées dans un tube spécial, qui préserve l'instru- ment des projections corrosives; » 4° Possibilité de recueillir intégralement la substance examinée; » 5° Possibilité de constituer un ensemble de tubes spectroscopiques, renfermant, chacun à demeure, les solutions des divers corps et permettant les démonstrations rapides et les comparaisons. )) Le tube fermé A de 1 1 centimètres de hauteur et de i | centimètre de diamètre est traversé par une électrode inférieure /"en platine; dans l'ori- (i) Voir la description de notre appareil primitif dans les Annules de Chimie et de Phy- sique, 5' séné, t. III, 1874. ( 72? ) ficede A, s'engage un bouchon de liège C, percé d'un trou dans lequel passe un tube capillaire B; B est traversé par un fil de platine crf, terminé à sa partie supérieure par un anneau, et à sa partie inférieure par une portion droite d qui vient en regard de f;de\,f sont les électrodes. La partie im- portante de l'appareil est un petit tube capillaire, légèrement conique, d'une A, lube dans lequel on verse le liquide à analyser. B, tube capillaire dans lequel est soudé le fil de platine cd qui constitue l'élec- trode supérieure. C, bouchon de liège fermant le tube A ; il supporte B et lui permet de se mou- voir à frottement doux. D, petit tube capillaire un peu conique, coiffant l'électrode intérieure/. J, électrode supérieure. /, électrode inférieure. ab, niveau du liquide. longueur de i centimètre, mobile, et qui coiffe l'électrode inférieure ^ en la dépassant de 4 millimètre. » Pour faire fonctionner l'appareil, on verse dans le tube A la solu- tion à examiner, en ayant soin de ne baigner l'éleclrodey et le tube D que jusqu'à mi-hauteur. Soit a6 le niveau du liquide; alors la force capillaire détermine l'ascension de celui-ci jusqu'à la pointe de D, sur laquelle se forme une goutte immobile qui s'illumine quand on envoie par c e\.j un courant d'induction; l'observation peut alors durer un temps très-long, sans inter- mittence, ce qui permet d'observer et de dessiner les spectres avec la plus grande facilité. » Cet appareil si simple nous a rendu de tels services dans le cours de ( 7^8 ) nos études, que nous ne saurions trop en recommander l'emploi aux chi- mistes qui s'occupent d'analyse spectrale; néanmoins, dans quelques cas, comme, par exemple, lorsqu'il s'agit d'observer le spectre des solutions fer- riques, il est préférable d'employer le tube primitif (i); car l'écoulement du liquide détermine le départ de pellicules solides qui tendent à se fixer sur les électrodes. » CHIMIE. — Sur les lois qui régissent les réactions de l'addition directe (suite). Note de M. Makkovnikoff, présentée par M. Wiirtz. (Commissaires : MM. Wurtz, Berthelot, Cahours.) » Aux exemples déjà cités (2), j'en ajoute encore quelques-uns qui se rattachent à la première partie de la loi. Ces exemples sont les plus nom- breux. CHICHI + HI = CH'CHP, CH'CICH- + HI = CH^CFCTF ('). Monoiodhydrate Diod hydrate Monoiodhydrate Diiodhydrate d'acétylène. d'acétylène. d'allylène. d'iillylènc. » D'après Linnemen, le propylène monochloré, sous l'action de l'acide hypochloreux, forme de la monochloracétone, ce qui s'accomplit évidem- ment en deux phases, comme il suit : CH'CCICH^ + CIOH = Cff CCIOHCH^CI; CH'CCIOHCH-Cl - H=0 = CH'COCH^Ci. Faut-il ajouter que la régularité est souvent masquée? car, parmi les pro- duits de la réaction, on rencontre ordinairement les deux isomères en- semble; mais l'un d'eux, selon les conditions, se forme presque toujours en quantité prédominante. Je ne doute point que, quand nous serons en état de changer à volonté l'influence des conditions, nous posséderons aussi le moyen de diriger la réaction dans im sens déterminé. On com- prend facilement que la quantité de chaleur qu'on doit communiquer aux corps, pour provoquer l'action mutuelle de leur énergie chimique, diffère d'un corps à l'autre. C'est ce que je désigne par l'expression de tempéra- ture comparativement basse ou haute. » Pour les hydrocarbures C"H-", C"H-"~^,..., je ne me rappelle pas (i) Annales de Chimie cl de F/ijxiqite; 3" série, t. III, 1874- (2) Foir page 669 de ce volume. (3) SoROKiNE, Journal de la Satiété chirnii/iie russe, t. III, p. igS. ( 729 ) d'observations analogues, et l'on peut croire que l'addition se fait toujours dans le même sens, selon la loi (I); mais il est également possible que des recherches prochaines nous fassent voir ici les mêmes influences que pour le système C"H'"X. » Quant à la formule CH»CH0HCH='C1 de la chlorhydrine propylé- nique, sa vraisemblance se base sur la plupart des cas les mieux connus de la formation de cette substance. Elle s'appuie non-seulement sur mes études des produits de son oxydation, mais aussi sur celles de sa réduc- tion. Sous l'influence d'un amalgame de sodium, il se transforme en alcool pseudopropylique CH'CHOHCH' (Bouttlerow). Les propriétés physiques sont identiques, quelle que soit son origine. J'ai fait voir aussi l'identité de la dichlorhydrine glycérique, dérivé de l'épychlorhydrine, avec celle qu'on prépare directement avec de la glycérine (i). M. Henry exprime, je crois, comme tous les autres chimistes, la transformation de l'épychlorhydrine en dichlorhydrine par l'équation CH-Cl CH='C1 CH \q + HC1 = CH0H; CH^/ CH^Cl mais, en traduisant ces formules, nous devons dire que le radical OH reste, dans cette réaction, en liaison directe avec CH et non pas avec CH^, parce que, dans ces conditions, il possède la plus grande ajfinité pour le chaînon carboné le moins hydrogéné. C'est ce qui se passe aussi dans la transforma- tion de l'oxyde de propylène en chlorhydrine CH' CH' CH \ç^ + HCI = CHOH. CH*/ CH-Cl L'identité des chlorhydrines dont je viens de parler, ainsi que quelques autres observations, nous semble démontrer que la substitution d'une partie des hydroxyles, par un élément négatif, dans un système C"H'" (OH )% s'o- père le plus difficilement pour les hydroxyles fixés au carbone le moins hydrogéné. On voit bien que ni les déductions théoriques ni les faits ne s'accordent avec les idées émises par M. Henry, non plus qu'avec sa suppo- sition ; que la chlorhydrine, dérivé du propylglycol de M. Wurtz, est un corps isomérique ou C'H° + C10H; mais l'existence d'une affinité prédo- (t) Voir mon travail sur la dichlorhydrine et les produits de son oxydation {^Journal de la Société chimique russe, t. V, p. Sog). C. R., 1875, 2« Semcitre. (T. LXXXl, N» 17.) 9^ ( 73o ) minante entre OH et le carbone le moins hydrogéné ne coïncide pas non plus avec les résultats des recherches de M. Henry sur les produits d'addi- tion de Cl OH aux divers composés allyliques. Voilà pourquoi je crois pouvoir répéter aujourd'hui ce que j'ai déjà dit une fois : « Si nous avions » l'intention de rechercher la régularité à laquelle est soumise la distribu- » tion de chaque groupe distinct de ClOH, lors de ses additions aux mo- )) lécules non saturées, nous devrions arriver à la certitude que les faits » connus jusqu'à aujourd'hui ne nous donnent aucune réponse déter- D minée (i). » CHIMIE INDUSTRIELLE. — L'induslrie du nitrate de soude, ou salitre, dans l'Jlinérique du Sud. Note de M. V. L'Olivier. (Commissaires : MM. Chevreul, Dumas, Balard. ) « L'existence des gisements de nitrate de soude de l'Amérique du Sud a été signalée, dès 1821, par Mariano de Rivero; mais ce n'est que dix ans plus tard que leur exploitation s'est développée. » Le nitrate de soude naturel, ou caliche, en amas irrégiilieis et isolés, alternant avec des dépôts de sel commun et de borate de chaux, se ren- contre à une altitude de 1000 mètres environ, disséminé dans la Pampa qui longe le littoral de l'océan Pacifique, de 19° à 23°, 3o de latitude sud. Longtemps on n'a connu que les gisements de la province de Tarapaca (Pérou); mais, il y a quelques années, on a découvert en Bolivie, au sud ceux d'Antofagasta, et au nord ceux du bassin du Loa. » Je crois impossible d'assigner l'époque à laquelle se sont produits ces immenses dépôts de nitrates alcalins; mais, après l'examen que je viens d'en faire, je n'hésite pas à en attribuer la formation à l'évaporation de lacs salés. » Une évaporation lente a pu produire le dépôt des couches complexes à base de nitrate de soude, qui constituent le caliche. Pendant ce dépôt, les eaux s'appauvrirent peu à peu en nitrate, tandis qu'il se formait des croûtes salines riches en chlorure de sodium, qui restaient en suspension dans le liquide. Un mouvement souterrain indiscutable, modifiant alors les ondu- lations du sol, dessécha ces lacs et sépara les eaux mères des dépôts formés, ou calicheras. Les croûtes salines qu'elles entraînèrent avec elles, accumulées contre les obstacles qu'elles rencontrèrent, formèrent des (i) Ann. dcr Ch. und Ph., CLIII, 2" série. ( 73i ) salares boursouflés et peu résistants. Les eaux mères retenues dans d'autres dépressions s'y évaporèrent et donnèrent naissance à d'autres salares, unis et compactes, plus riches en sel que les précédents. » Postérieurement enfin, descendirent des Andes des eaux qui recou- vrirent d'alluvions les premiers dépôts ; partout où elles atteignirent les ma- tières salines, ces alluvions s'en saturèrent en acquérant une dureté exception- nelle, et formèrent la costra qui recouvre la plupart des gisements de caliche. )) A l'ouest des calicheras, les salares sont très-abondants; quelquefois, surtout à l'embouchure du Loa, j'ai trouvé des amas de sel presque pur; à l'est, et généralement à une altitude plus élevée, se rencontrent enfin ces gisements de borate de chaux et de boronatrocalcite, que l'industrie sait aujourd'hui utiliser en les transformant en borax. » L'épaisseur relative du caliche et de la costra varient suivant les dis- tricts. Dans la province deTarapaca, l'épaisseur de la costra dépasse souvent I mètre et i'",5o, tandis que dans le bassin du Loa, où l'épaisseur moyenne est de o'",4o, elle s'abaisse souvent à o^'joS et o'",io. L'épaisseur du caliche varie de o"',3o à 2 mètres. » En outre des matières terreuses, le caliche renferme diverses matières salines, comme le montrent les analyses suivantes d'échantillons du bassin du Loa : 1. II. III. Nitrate de soude 5i ,5o 49 5 o^ 18,60 Sulfate de soude 8j99 9j'32 16,64 Chlorure de sodium 22,08 28,95 33, 80 » potassium 8,55 4)^7 2, 44 >> magnésium o,43 i ,25 1,62 Carbonate de chaux 0,12 o,i5 0,09 Silice et oxyde de fer O190 2,80 3, 00 lodure de sodium » traces. » Matières insolubles 6,00 3, 18 20,10 » L'échantillon III, que l'on peut classer comme caliche inférieur, est en réalité de la costra. La teneur en nitrate de soude est variable. Certains caliches titrent 60 et 70 pour 100, et quelquefois même j'ai rencontré du nitrate de soude cristallisé. » Le minerai, extrait à la poudre et concassé, est soumis à un raffinage par dissolution, qui fournit le salitre iiiarchand à g5 et 96 pour 100 de pur. » Aux anciennes paradas on a substitué aujourd'hui de grands appa- reils, maquinas, pouvant produire jusqu'à 100 tonnes de salitre par vingt- quatre heures. 95.. ( 732) » Le caliche, additionné d'eaux faibles fournies parle lavage des résidus, y est soumis à l'action de la vapeur; la solution concentrée est alors en- voyée aux cristallisoirs. Dans l'usine de la compagnie de Tarapaca, à La Noria, les eaux mères de cette opération sont évaporées et la masse saline que l'on en retire est traitée, comme le caliche, dans une maquina de plus petite dimension. » En6n, dans la plupart des usines, les eaux mères des dernières opéra- tions, riches en iodate, sont traitées pour en extraire l'iode; mais les pro- cédés employés sont tenus secrets. La seule usine de la compagnie de Ta- rapaca en produit annuellement looo quintaux. » Le prix de revient du salitre ou nitrate de soude varie de 90 à i3o francs la tonne, et celui de l'iode de 3'',25 à 4'^'^,5o le kilogramme. » On comptait l'année dernière, au Pérou, i3i établissements, dont 59 avec de nouveaux appareils. En complète activité, ils auraient pu pro- duire annuellement 780000 tonnes de salitre, mais la production n'a ja- mais dépassé 3ooooo tonnes. Sur cette quantité, la France en importait, en 187/1, 47873 tonnes; dans les huit premiers mois de 1875, l'importation a déjà atteint 4484o tonnes. » Les droits mis par le gouvernement péruvien sur l'exportation du sa- litre, pour éviter qu'il ne fasse concurrence au guano, amènent une crise que cette industrie surmontera difficilement, et bientôt les gisements de caliche du bassin du Loa, en Bolivie, pourront seuls satisfaire aux besoins crois- sants du marché européen. » Je crois intéressant de donner, en terminant, l'analyse de l'eau du Rio Loa, dont la composition est peu différente de celle de la nappe souter- raine de la Pampa, qui fournit l'eau nécessaire à l'alimentation des ouvriers et du bétail dans les explorations. )) Sur 100 000 parties, j'ai trouvé : Chlorure de sodium 228 ,3 parties. » potassium 22,0 » » magnésium ?-9>6 " ■> calcium 12,7 u Carbonate de magnésie 4'5 » Sulfate de chaux 77 'O » Silice et oxyde de fer i6,o >. Nitrate de soude traces. Total 390, 1 parties. Soit 3^^901 de résidu fixe par litre. » (733) PHYSIOLOGIE. — Recherches expérimentales sur le mécanisme des coagulations sanguines dans le traitement des varices par le simple isolement des veines. Note de M. A. Bergeron, présentée par M. Gosselin. (Commissaires : MM. Cl. Bernard, Sédillot, Gosselin.) « Dans un Mémoire qu'il a récemment soumis au jugement de l'Acadé- mie, M. Rigaud (de Nancy) propose une nouvelle méthode de traitement des varices, méthode qu'il intitule : Traitement curatif des veines superficielles des membres et delà circocèle par le simple isolement des veines. Cette méthode consiste à dénuder la veine en un point à déterminer et à la laisser dans la plaie, sans toucher en quoi que ce soit à ses parois, en se contentant de l'isoler des parties subjacentes à l'aide d'une bande étroite de caout- chouc ou de linge fin, que l'on passe au-dessous d'elle. Au bout de quel- ques jours, une coagulation se forme dans l'intérieur du vaisseau, sans phlébite ni réaction fébrile; pviis la veine, au niveau du point dénudé, s'amincit, s'étire, s'effile de pins en plus et finit par se rompre. » M. Rigaud s'est contenté de décrire le mode opératoire auquel il avait eu recours et de relater les résultats qu'il avait obtenus. 11 n'a pas expliqué le mécanisme qui assurait la réussite de sa méthode. J'ai essayé de combler cette lacune. )) Dans un Mémoire publié récemment, j'ai étudié les diverses théories émises jusqu'à ce jour sur le mécanisme des coagulations sanguines, et j'en ai exposé l'examen critique. Ne trouvant pas, dans ces théories, l'explication suffisante des phénomènes observés par M. Rigaud, j'ai institué dans le la- boratoire de l'hôpital de la Charité des expériences sur les chiens. C'est le résultat de ces recherches expérimentales que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie. » Et d'abord, ce qui est hors de doute, c'est qu'un coagulum se forme rapidement dans le segment veineux, mis à nu et isolé ; qu'il s'y forme, sans qu'aucune réaction inflammatoire intervienne; que, de là, il s'étend en b;is, à une grande distance de son origine, et remonte jusqu'à une cer- taine hauteur. Or, comment se forme ce coagulum? Le rechercher, c'est tou- cher à une des questions qui ont le plus exercé la sagacité des expérimen- tateurs; c'est aborder l'étude de la coagulation sanguine. » Dès le début, il faut rejeter la phlébite, car il n'y en a pas trace dans le cas qui nous occupe. » Restent donc les deux causes primordiales auxquelles on attribue la ( 734) formation du coagulum ou thrombose veineuse : un ralentissement de la circulation, ou une altération des parois veineuses. Je n'ai pas à parler du premier ordre de causes, qui n'a rien à faire ici, et je ne m'occuperai que du second. Voici, selon moi, ce qui se passe : » Dans l'opération pratiquée pour l'isolement de la veine, on détruit, sur une étendue de 2 à 3 centimètres et sur toute la circonférence du vaisseau , l'enveloppe celluleuse , dans laquelle rampent les vasa va- sorum destinés à porter, dans les tuniques externe et moyenne, les ma- tériaux nécessaires à leur nutrition. Privée de cette gaîne celluleuse et par conséquent des vaisseaux qui lui étaient apportés par elle, la veine, dans toute l'étendue de ce segment dénudé, va subir certaines modifications et perdre de ses propriétés. Elle se laissera d'abord distendre considéra- blement, puisque la tunique moyenne est paralysée, et ne réagit plus; la surface externe deviendra terne, violacée et d'un rouge brunâtre, et elle présentera, dans une ou plusieurs de ses tuniques, tous les phénomènes de la gangrène et de la mort. Ne recevant plus de sang, la tunique externe d'abord, puis bientôt la tunique moyenne vont se sphacéler, et l'examen clinique poursuivi attentivement, heure par heure pour ainsi dire, me l'a prouvé surabondamment, aussi bien que les recherches expérimentales auxquelles je me suis livré. » Dans les premières heures, ces phénomènes seront limités aux tuniques superficielles, et le sang continuera à circuler, comme d'habitude, dans le vaisseau, puisqu'il continuera à trouver sur son cours un endo- thélium régulier, lisse et absolument normal. ■n Mais cet endothélium a, pour ainsi parler, une existence passive. S'il ne possède pas en lui de vaisseaux qui lui soient propres, il vit aux dépens des tuniques qui le supportent, qui le protègent et que, par contre, il ta- pisse. 11 vit par imbibition ; il vit à la mode des parasites. » Or ces tuniques, dans lesquelles il vient puiser de quoi vivre, se spha- cèlent progressivement; le sang n'y arrive plus, et alors survient la mort de cet endothélium, privé de ses matériaux nutritifs par suite de l'altéra- tion des couches |)ériphériques. Alors le sang se coagule, parce que la né- crose de la tunique interne, phénomène secondaire provoqué par la znor- tificalion des tuniques superficielles, en a fait un corps étranger ; et c'est précisément en ce point que débutera la coagulation sanguine, qui s'é- tendra progressivement, en haut comme en bas, mais en bas surtout, pour des raisons physiologiques connues et sur lesquelles je ne saurais insister. » ( 735 ) CHIRURGIE. — Palhocjénie et prophylaxie de la nécrose phospliorée. Note de M. E. Magitot, présentée par M. Gosseliii. (Commissaires : MM. Robin, Gosselin.) « Les ouvriers employés à la manipulation du phosphore blanc, et en particuHer ceux qui travaillent à la fabrication des allumettes chimiques sont exposés à un certain nombre d'accidents obsei'vés et décrits depuis longtemps : lésions inflammatoires ou organiques des voies respiratoires; phénomènes d'intoxication par l'ingestion accidentelle de particules de phosphore; enfin une maladie spéciale, la plus fréquente de toutes, tou- jours grave, souvent mortelle, connue vulgairement dans les ateliers sous le terme de mal chimique et décrite par les chirurgiens sous le nom de nécrose des mâchoires ou nécrose phosphorée. » C'est celte dernière, dont la cause exacte est restée jusqu'à ce jour indéterminée, et la prophylaxie inconnue, qui fait l'objet de ce travail. » La nécrose d'origine phosphorée ne diffère de la nécrose en général que par sa cause et une marche particuhèrement envahissante. Elle est spéciale et exclusive aux maxillaires, d où elle peut se propager aux os voisins. Jamais elle n'atteint d'emblée une autre partie du squelette. Elle ne se produit pas sur un point quelconque des mâchoires; son lieu d'ori- gine est constamment et invariablement la région alvéolaire. Du premier alvéole affecté, • elle se propage aux voisins, causant ainsi, dès le début, l'ébranlement et la chute des dents. Les malades rapportent d'ailleurs toujours au niveau d'ime de leurs dents le point de départ des douleurs et du gonflement. » C'est donc du côté du bord alvéolaire qu'il faut chercher le mécanisme de la nécrose phosphorée. Or la théorie généralement adoptée aujourd'hui suppose la pénétration des vapeurs phosphorées sur le périoste des mâ- choires après inflammation et décollement de la gencive, c'est-à-dire que l'accident initial serait une gingivite locale. Une telle hypothèse ne saurait être conservée, car les autres points de la muqueuse buccale, celle des joues, du voile ou de la voûte palatine ne sont jamais atteints. D'autres muqueuses, plus exposées et plus délicates, la pituitaire, la conjonctive, la muqueuse laryngée, sont dans le même cas, et une action élective sur le tissu gingival ne saurait être acceptée. En outre, beaucoup d'ouvriers af- fectés de gingivite (gingivite des fumeurs, gingivites tartrique, mercu- rielle, etc.) séjournent à l'atelier sans être jamais atteints de nécrose. ( 736) Enfin les nécrosés enx-uiémes ne présentent pas d'affection de ce genre, si ce n'est sur le point qui correspond à la région osseuse malade. » C'est donc dans une autre disposition préalable du bord alvéolaire qu'il faut rechercher la condition qui puisse fournir aux vapeurs phospho- rées la porte d'entrée et le parcours qui, de l'extérieur, les fasse pénétrer jusqu'au fond de la gouttière alvéolaire, point de début du mal. Or, cette disposition se trouve réalisée dans une certaine forme d'une affection Irès- couimune du système dentaire, la carie. » Quelques auteurs ont été tentés d'attribuer empiriquement à la carie la cause de la nécrose phosphorée; mais une telle assertion, présentée d'une manière générale, n'est pas admissible. Ce n'est pas une carie quel- conque qui puisse avoir cette conséquence, et l'on sait que, dans les fabri- ques, beaucoup d'ouvriers sont affectés de caries diverses sans être jamais atteints de nécrose, tandis que d'autres, présentant une seule lésion den- taire, sont infailliblement frappés. D C'est qu'en effet il n'est qu'une seule forme de carie qui puisse réali- ser les conditions essentielles à la production de la nécrose, à savoir la perméabilité complète du bord alvéolaire : c'est cette forme que nous allons déterminer. » La carie dentaire présente trois périodes : i° carie superficielle, de l'émail; 2° carie moyenne, de l'ivoire; 3° carie profonde ou centrale avec dénudation de la pulpe. Aucune de ces trois formes ainsi définies ne peut être cause de nécrose. C'est à une variété de la troisième période que nous attribuons exclusivement une telle influence. Dans cette variété, relativement rare, la pulpe est détruite, ainsi que ses prolongements radi- culaires; l'organe complètement vide est devenu une sorte de sac, servant de réceptacle à une foule de matières, détritus alimentaires, mucosités, etc. C'est ce contenu lui-même qui est précisément le refuge et le véhicule des agents phosphores qui cheminent ainsi jusqu'au périoste où ils provoquent la périostite alvéolo-dentaire, accident initial constant de la nécrose. Puis cette périostite, entretenue par l'apport incessant d'autres matériaux phosphores, se propage, et l'ostéite suivie de nécrose prend une marche progressive et envahissante. Nous désignons cette carie spéciale sous le nom de carie pénétrante. » Toutes nos observations dans les fabriques, celles faites dans les hô- pitaux sur des malades nécrosés, nos expériences mêmes entreprises sur des animaux établissent péremptoirement cette palhogénie : des ouvriers, des trempeurs par exemple, restés indemnes depuis dix, vingt ou trente (73? ) années, ont été reconnus comme ayant un système dentaire absolument sain ou ne présentant que des caries des trois premières périodes. Ceux qui étaient devenus édentés par l'âge étaient également épargnés; par contre, un ouvrier entré depuis quelques mois dans l'atelier était déjà atteint de nécrose, et l'on constatait chez lui l'existence d'une carie de l'espèce spéciale que nous avons définie. La même constatation a été faite dans les hôpitaux sur des malades qui, ayant une nécrose de tout un maxillaire, n'avaient, comme début du mal, qu'une seule carie reconnue pénétrante. Quant à nos expériences personnelles, nous les publierons ulté- rieurement, et elles confirmeront pleinement les données de l'observation. » Coiiclusions. — i° La nécrose des maxillaires d'origine phosphorée reconnaît pour cause unique, pour porte d'entrée invariable et exclusive, une certaine variété de carie dentaire, la carie pénétrante ; » 2° Les règles d'hygiène, appelées, nous en avons la conviction abso- lue, à supprimer complètement la nécrose dans les ateliers à phosphore, devront être formulées de la manière suivante : )) A. Les chefs d'ateliers seront tenus, sous le contrôle de l'autoritéjdefaire subir aux ouvriers, dès leur entrée à la fabrique, un examen de la bouche. Tout individu reconnu affecté d'une carie pénétrante sera rejeté ou ajourné jusqu'à guérison et obturation de la carie en question, ou ablation de la dent suivie de cicatrisation complète. » B. Tous ceux qui ne [présenteront que des signes de gingivite ou des caries des premières périodes pourront impunément être admis à l'atelier. » C. Une visite semestrielle du personnel des ateliers fera connaître quels sont les ouvriers qui, depuis leur entrée, pourraient se trouver affectés de carie pénétrante. » VITICULTURE. — Note sur tes altérations déterminées sur la vigne par le Phylloxéra vastalrix; par M. Max. Cornu, délégué de l'Académie. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « La décomposition des renflements radicellaires de la vigne est, comme on le sait, le point de départ du dépérissement du végétal ; la mort gagne successivement les parties de plus en plus voisines des gros troncs radicel- laires qui finissent eux-mêmes par succomber : la destruction des organes d'absorption est la véritable cause de l'affaiblissement (i) et du dépérisse- (i) La perte des liquides puisés par le suçoir de l'insecte ne peut seule expliquer cet C. R., 1875, 2= Semestre. (T. LXXXI, N-> 17.) 96 { 738 ) ment des vignobles. En présence de ce fait, il est naturel de se demander si l'on pourrait s'opposer à la production ou tout au moins à la destruction des renflements; on aurait, parce moyen, soustrait la vigne, en partie du moins, aux attaques de l'insecte. L'étude de la structure anatomique, du développement et de la destruction des renflements nous montrera si l'on peut, laissant de côté l'insecte pour combattre ses effets, lutter avec avan- tage contre les progrès du mal. » Il semble naturel d'attribuer la formation, puis la destruction des ren- flements à ini venin excrété par l'insecte; c'est une opinion qui a généra- lement cours : ce n'est pas sans de solides raisons que je n'avais pas, à la fin de l'année 1873 [Comptes rendus, séance du i" décembre), cru cette explication suffisante. Aujourd'hui, après deux années de recherches nou- velles sur ce sujet, elle ne me paraît encore ni pouvoir être adoptée, ni rendre compte de l'ensemble des faits. » Si le Phylloxéra excrétait un liquide irritant, la nodosité devrait se produire vis-à-vis de l'insecte, tandis que celui-ci se trouve au contraire logé dans une dépression produite en même temps que le renflement se développe de l'autre côté; ce fait est incompatible avec l'hypothèse d'un liquide irritant. D'autre part, si ce liquide, épanché en quantité de plus en plus grande, était à la fin la cause de la destruction des renflements, le nombre considérable des insectes réunis sur un même point, devrait hâter cotte destruction de l'organe attaqué, dont la durée devrait être inversement proportionnelle au nombre des Phylloxéras : il n'en est rien. Les renflements produits par un grand nombre ou un petit nombre d'in- sectes, quoique plus volumineux dans le premier cas que dans le second, n'en oftrent pas moins un développement parallèle, et les nodosités les plus grosses ne périssent pas pour cela forcément les premières. » Le fait qui domine l'histoire des renflements et qui montre d'une façon évidente à quelle cause doit être rattachée leur destruction est le suivant. Au milieu de l'année, à un instant différent pour chaque région, les renflements meurent tous à la fois sans distinction d'âge (i) ni de grosseur; ils peuvent périr pendant une période de repos ou d'activité (2). Cette destruction affaiblissement de la vigne. [Mém. des Sav. ctr., t. XXII. — Comptes rendus , séance du 2'] octobre 78^3.) (i) Des signes extérieurs permettent de connaître l'âge d'un renflement (c'est-à-dire de- puis combien de temps la radicelle a élé occupée par l'insecte) et par combien de Phyl- loxéras il a été produit. ( Comptes rendus, séance du 3 novembre 1873.) ( 2) Les radicelles renflées sous l'influence du Phylloxéra n'ont pas perdu pour cela forcé- ( 7% ) générale, à un instant précis de l'année, des nodosités occupées depuis peu ou depuis longtemps par des insectes nombreux ou non et d'âge variable montrent que le parasite, tout en ayant une influence incontestable sur le dé- veloppement des renflements, n'est cependant pas la cause déterminante de leur mort. La date de celte modification qui supprime ainsi les organes sou- terrains transformés présente en chaque région des différences parallèles avec le réveil et l'arrêt de la végétation, avec la maturation du raisin. Cette époque qui surprend les nodosités, comme les insectes qu'elles nourrissent, à tous les degrés d'évolution, et les voit toutes périr, survient pendant la première huitaine d'août dans l'Hérault, pendant la dernière dans les Cha- rentes. » Ce fait montre que les renflements individuellement soumis à une loi d'évolution particulière sont tous régis par des conditions générales dont l'origine est végétative. Leur destruction est un phénomène d'ordre végé- tatif. La cause occasionnelle est la période sèche et le repos de la végétation pendant cette période ; quand par un moyen ou un autre la végétation se continue ou que le sol demeure frais, les renflements peuvent ne pas dispa- raître. Sur les vignes cultivées en pot et arrosées du laboratoire de Cognac, dans les palus frais de la Garonne près de Bordeaux, dans les endroits ou un traitement insuffisant pour la guérisou complète a déterminé le départ d'une nouvelle végétation, les renflements se montrent jusqu'à l'arrière saison, ils peuvent même par fois passer l'hiver. » Les faits rapportés plus haut montrent donc que ni la production, ni la destruction des renflements ne peut être attribuée à un liquide dégorgé par le Phylloxéra. » Les altérations produites par le Phylloxéra sur les divers organes de la vigne peuvent se diviser en deux groupes : dans le premier se rencontrent des organes adultes, dans le second des organes en voie d'élongation. » I. Lorsque le Phylloxéra se pose sur une racine, c'est-à-dire un or- gane muni d'une zone génératrice [cambium), deux cas peuvent se pré- senter. » A. Le suçoir de l'insecte peut faire sentir son action jusque vers la zone génératrice : c'est le cas des racines grêles (grosses au plus comme un tuyau de plume). Il y a excitation du tissu générateur, qui donne nais- sance généralement sur toute sa périphérie, du côté externe à un tissu ment la propriété de s'allonger et d'émetue des radicelles; toutes les parties nouvellement formées ainsi sont saines et non modifiées. {Comptes rendus, loc. cit.) 96.. (74o) cortical, du côté interne à un tissu ligneux; ce dernier n'épaissit pas ses éléments. Il en résulte une petite bosse sur laquelle vit et se développe le Phylloxéra : c'est ce cas qui a été étudié et figuré dans mon Mémoire (Mémoire des Savants étrangers, t. XXII). » B. Le suçoir de l'insecte ne peut plus intéresser un autre tissu généra- teur que celui du périderme, qui exfolie annuellement l'écorce. Dans ce cas, ce tissu générateur donne souvent naissance à des éléments nouveaux du côté externe et s'infléchit lui-même diversement; de cette façon, il pro- duit aussi une bosse, mais toute locale, au point où se sont, entre les fentes de l'écorce, fixés les Phylloxéras : un effet semblable est produit sur la tige lorsque le Phylloxéra s'y fixe dans des conditions analogues (cas très-rare, observé une seule fois sur le Fitis amarensis). » II. Dans le second groupe rentrent les formations déterminées par l'insecte lorsqu'il s'est fixé sur des feuilles, tiges, vrilles ou radicelles encore très-jeunes et n'ayant p;is encore acquis leurs dimensions défini- tives. » Le Phylloxéra qui s'est fixé en un point d'un tissu jeune, et dont les éléments déjà formés n'ont plus qu'à croître en diamètre et en longueur, y détermine une modification spéciale. Les cellules soumises à l'action absorbante de l'insecte sont, dans une région plus ou moins étendue, frap- pées d'un arrêt de développement; elles demeurent étroites, tandis que le reste du tissu continue à s'accroître autour d'elles. Il en résulte deux con- séquences : » 1° Vis-à-vis de l'insecte, au point où le tissu ne s'est pas accru comme aux alentours, il se produit une dépression par suite de la différence du développement, dépression où se trouve logé l'insecte. » 2" Cette différence de développement produit dans l'ensemble du tissu, dont tous les éléments devaient acquérir un accroissement égal, des tiraillements, des tensions qui seront d'autant plus fortes que le nombre des points non accrus sera plus considérable. » Cela peut se présenter sous forme expérimentale, en pinçant ou fron- çant un objet régulier en caoutchouc. Ces tensions déleraùneront des effets variables, qui pourront aller jusqu'à des segmentations cellulaires. » L'étude d'une galle de tige va nous être d'un grand secours, et nous montrer le mécanisme de la formation de ces différentes altérations, méca- nisme identique dans tous les cas, quoique s'appliqiiant à des organes très- différents. » Dans la galle de tige, une portion seulement de la partie externe de ( 7^1 ) la région corticale est frappée d'un arrêt de développement : la tension s'exerce principalement sur les parties situées à droite et à gauche de ce point et y détermine des tiraillements dont la conséquence est la formation des parois latérales de la galle. Ces tensions n'exercent pas, en général, leur action sur une partie très-étendue de la couche corticale; le cylindre central n'est intéressé que dans le cas où deux ou plusieurs insectes se sont fixés vers le même point et produisent plusieurs galles. C'est le cas le plus simple de tous. » Dans la galle de feuille (i), le fait primitif est le même : il y a une ré- gion arrêtée dans son développement et qui a déjà, après un jour, une dépression dans laquelle se trouve logé l'insecte; mais, à ce premier effet, pendant l'élongation énorme des divers éléments de la feuille, qui devient dix, cent, mille fois plus étendue qu'elle ne l'était au début (vignes améri- caines), vient s'ajouter la segmentation de tous les éléments soumis à une traction considérable. Dans ces deux cas, l'épiderme devient le siège d'un développement particulier, les cellules s'allongent en longs poils. » Chez certaines es|)èces de pucerons qui s'attaquent aux feuilles jeunes, par exemple ceux de certains arbres h'uitiers, l'altération analogue est faible et se borne à produire uniquement un effet de torsion ou de gau- frage par un mécanisme analogue à celui qui produit les planches gon- dolées, l'une des faces s'est plus développée que l'autre. C'est par une raison analogue que se forment sur les feuilles de l'érable les singulières galles en doigt de gant produites par le Phjtocoplus Gallarum, Donnadieu, sous l'action cette fois d'un petit Acarien. » Lorsque les Phylloxéras, comme cela arrive pour les espèces qui vivent sur le chêne, s'attaquent à des feuilles adultes, ils n'y déterminent jamais la formation de galles : c'est le cas qui s'est présenté à M. Balbiani, lorsqu'il a pu faire vivre des Phylloxéra vaslatrix sur les feuilles adultes de la vigne. Si, au contraire, le Phylloxéra du chêne se fixe sur des feuilles extrême- ment jeunes, il peut y déterminer, sinon des galles, du moins des replis du bord de la feuille (communiqué par M. Balbiani). » Pour les renflements radicellaires, la modification primitive est la (i) J'ai renconlré une seconde fois, dans le vignoble de Cognac, des galles phylloxériques sur des cépages européens, à Crouin, à 8 kilomètres de la localité indiquée déjà [Comptes rendus, séance du i6 août 1875); c'était en compagnie de M. Balbiani et de M. le chevalier Costa, Directeur du Musée zoologique de Naples. M. Planchon les a observées le 28 sep- tembre; elles se montraient uniquement sur des vignes très-âgées et beaucoup plus hautes que les autres. ( 742 ) même, seulement l'organe attaqué est très-différent, et les résultats défi- nitifs sont très-dissemblables. » HYGIÈNE PUBLIQUE. — Conservation des matières alimentaires; par M. A. Reynoso. (Renvoi à la Commission nommée pour ce genre de Questions.) « Depuis 1873, je m'occupe de la conservation des matières alimentaires par des procédés dont quelques-uns ont essentiellement pour principe l'emploi des gaz comprimés (air atmosphérique, oxygène, azote, hydro- gène, etc.). M Je suis arrivé à conserver de la viande fraîche et saignante en gros morceaux (63 kilogrammes pour le bœuf) et pendant des périodes com- prises entre un mois et trois mois et demi. Tant que la viande se trouve dans mes appareils, elle se conserve fraîche et saignante; une fois retirée des appareils, elle se conserve plus longtemps que la viande comnnme de boucherie. Pour le mouton, j'ai constaté ce fait très-remarquable, que la viande, retirée des appareils et exposée à l'air libre, se dessèche lentement, et elle se conserverait alors indéfiniment. » La viande fraîche et saignante conservée par mes procédés se prête à tous les usages culinaires. On peut en faire du bouillon, des rôtis, etc. J'ai vu le sang couler de gros morceaux de bœuf, dépecés après quarante jours de conservation. » Quand elle a été exposée à l'action de l'oxyde de carbone, la viande subit une altération; elle prend une magnifique couleur, d'un rose très- vif. Au contraire, la conservation de la viande dans les autres gaz n'apporte aucun changement à sa couleur naturelle. » Ces expériences ont été poursuivies depuis deux ans sur une très- grande échelle et très-fréquemment renouvelées. » M. le professeur E. Ador adresse des échantillons de viandes arrivant de Buenos-Ayres et conservées par le procédé de M. de Herzen. Ce procédé consiste à mettre tremper les quartiers de viande, pendant vingt-quatre à trente-six heures, dans une solution renfermant, pour 100 parties, 8 de biborale de soude, 2 d'acide borique, 3 de Scdpétre et i de sel; on embarrique en ajoutant un peu de ce liquide. Pour faire usagede la viande, il suffit de la mettre à tremper pendant vingt-quatre heures. (Renvoi à la Commission nommée pour ces Questions.) ( 743) MM. C. Ladrey, E. Delfiec, Mathieu, L. Petit, P. Agnolesi adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. R. Battey adresse une Note relative à quelques formules de théra- peutique. (Commissaires : MM. Bussy, Bouillaud.) M. L. HcGo adresse une nouvelle Note relative à quelques polyèdres antiques. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. DE Carvalho adresse une Note relative aux propriétés de l'air soumis au passage d'un courant d'induction. (Commissaires: MM. Andral, Desains.) M. Delacrier adresse, à propos d'une Communication récente de M. Moucliot, une Note sur un « concentrateur solaire ». (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. Ê. BccHWALDER fait observer que le procédé de M. Mouchot pour- rait être employé à la production de la glace, en plaçant dans l'axe du cône un appareil analogue à celui de M. Carré. (Renvoi à la même Commission.) M. Pertuiset adresse une Note concernant un projet d'exploration de la Terre de Feu. (Commissaires : MM. Paris, de Lesseps, Mouchez.) CORRESPONDANCE. M. Chauveac prie l'Académie de vouloir bien comprendre ses travaux parmi ceux qui seront admis à concourir pour le prix Lacaze. (Renvoi à la Commission.) M. le Ministre de i.a Marine et des Colonies transmet à l'Académie un ( 744) extrait d'un Rapport de M. le Gouverneur de la Martinique, relatif aux secousses de tremblement de terre ressenties dans la colonie, du ij au a5 septembre, et sur les phénomènes magnétiques qui ont été observés si- multanément (i). « M. Cu. Sainte-Claire Deville annonce qu'il a reçu de M. Duvignau, pharmacien de la Marine, en résidence à la Guadeloupe, une lettre qui confirme le fait, signalé dans la dernière séance, qu'aucun des nombreux tremblements de terre éprouvés en septembre dernier, à la Martinique, n'a été ressenti à la Guadeloupe : circonstance fort intéressante assurément au point de vue géologique. » M. Duvignau dit aussi qu'on aurait remarqué dans les fumerolles de la Soufrière une intensité anormale; mais ce fait, qui présenterait aussi un grand intérêt, a sans doute besoin d'être contrôlé directement, et c'est ce que se propose de faire M. Duvignau dans une prochaine ascension delà Soufrière. )> Enfin, d'après la même Communication, la Martinique aurait éprouvé, le 7 septembre, un assez violent coup de vent, qui a frappé aussi la Guade- loupe et y a fait plusieurs victimes. » M. le Secrétaike perpéitel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, im Mémoire de M. Fr. Guthrie, extrait du « Philosophical Magazine, pour janvier 1875 » et portant pour titre : « Sur les solutions salines et l'eau adhérente. » L'auteur pense avoir établi, en particulier, qu'il y a identité entre la température que Ton peut atteindre au moyen d'un mélange de glace et d'un sel quelconque et celle qui est nécessaire et suffisante pour faire con- geler le mélange du même sel avec l'eau. ASTRONOMIE. — Observations de la planète (i49)> découverte par M. Perrotin, à Toulouse (transmises par M. Le Verrier). « Le 24 septembre, M. Tisserand, directeur de l'Observatoire de Tou- louse, écrivait à M. Le Verrier : « Le 21 septembre, M. Perrotin a observé une planète de iS" grandeur (i) Cet extrait reproduit exactement les détails qui étaient parvenus à l'Académie dans la séance précédente, et qui sont insérés plus haut, page ôgS. ( 745 ) )' qu'il a réobservée chacun des jours suivants. Voici les coordonnées ap- >i prochées : Dales. T m. de 1 Toulouse. Asc. droite. Décl. l8'j5sept. 9.1 8 h 01 s i3.i6. 8 — 5. 12 22 U 23.i5.i8 — 5.18 23 u 23.4.28 - 5.25 » 24 » 23.i3.36 — 5.3o » L'éphéméride de la planète @ Frigga, publiée parle Berliner Jalirbuch, « indique, pour position de cette planète le 21 septembre : Asc. droite =z 23'' . 27'", 2. Décl. ^ — 4°' ''• » Cette planète n'a pas été observée depuis 1868; il y aura lieu d'exa- » miner si ce n'est pas celle rencontrée par M. Perrotin. » » L'examen réclamé par M. Tisserand a pu avoir lieu grâce à une suite d'observations faites dans un pays plus favorisé que le nôtre par le beau temps. Il en résulte que la planète rencontrée par M. Perrotin est bien une planète nouvelle qui doit prendre le n° 149. En voici six observations faites à Marseille par M. Borrelly et transmises par M. Stéphan : Heure de Tobs. Ascension Distance Dates. Temps moyen droite polaire Étoiles 1875. de Marseille, delà planète. log. f. p. de la planète. log. f. p. decomp. Observ'. Il m s h ui s _^ " / // Oct. I... 9. 7.23 23. 8. 1,63 — i,'748 96. 8.56,8 — 0,8277 a Borrelly. 2... 9.35.49 23. 7.17,82 — 2,g485 96.13.57,3 — 0,8298 « .. 3... 8.57.47 23.6.37,08 —7,1749 96.18.36,8 —0,8288 a 5... 8.5i.55 23. 5.17,81 — 1,1589 96.27.42,0 — 0,8298 b « 6... 9. 4-3i 23. 4-4°>72 — i,o5i3 96. 32. i,5 — o,83i3 b >• S... 11.28.23 23. 3.29,03 -(-1,2417 96.40.18,8 — 0,8299 r .) Positions moyennes des étoiles de comptiraiion pour 1875,0. Étoiles Ascension Distance de comp. Grand''. Autorités. droite. polaire. Autorités. Il m s 0 , „ a 8%9 142 Weisse (A.C.)H-XXIII. 23.9.13,25 96.22.40,7 Cat. W. b 7' 8073 BAC 23.4.10,26 96.38.17,05 Cat. BAC. c 8%9 968 Weisse (A. C.)H-0 0.56.19,87 83.10.18,7 Cat. W. Observation de ta même planète faite à Paris par MM. Henrv, le io septembre, T.moy. de Paris. Ascens. droite. log. f. (p. X A). Dist. pol. log. f.(p. X A). Étoile de comp. 8h,,m^s 23''8">47%59 —7,355 96°3'32",6 -o,855 (a) Position moyenne de l'étoile de comparaison pour 1875,0. Ascens. droite. Réduct. au jour. Dist. pol. Réduct. au jour. (rt) 199 Weisse H 23... 23'' 1 1" 27%72 4- 3%4o 96°i2'i",9 — iS",9 C. R., i8-}5, 1' Semestre. (T. LXXXl, N" 17.) 97 ( 746 ) ASTRONOMIE. — Observations de la planète (i5o), découverte par M. Watson, à Ann-Arbor (transmises par M. Le Verrier). « Le 19 octobre, M. Le Verrier a reçu de Washington, par M. Joseph Henry, secrétaire de la Smithsonian Institution, le télégramme transatlan- tique suivant : 0 Planet by Watson on zéro north six fifty four tenth, daily motion south five. » » La nouvelle planète Watson a été observée à Marseille par M, Bor- relly; à Dûsseldorf, par M. Luther, et à Paris par MM. Henry, ainsi qu'il suit : Observations faites a Marseille. 1875. T. m. de Marseille. Asc. dr. app. lo(î- f- P- Distance polaire. log. f. p. h m s h Di s _ •' j rt Cet. 20.. 10.14.16 0.59.42,98 — 2,9764 83. 9.38,0 — 0,7246 Étoile de comparaison. Même étoile (c) que pour la planète Perrotin (voir ci-dessus). Observations faites a Paris. T. m. de Paris Asc. droite. log. f. p. Distance polaire. log. p. f. h ui s h nj s _ t' / // Ott. 23.. 12.25.10 0.57.32,21 + 1,206 83.26. 9,6 — 0,781 [a) 25.. 12. i5. 8 0.56.11,39 + 1,202 83.36.21,9 — 0,782 (i) Positions moyennes des étoiles de comparaison pour 1875,0. Asc. droite. Réduct. au jour. Dist. polaire. Réduct. au jour, h Di s s o f u u (a) 1769. Lai. 0.55.10,09 -t- 3,48 83.22. 2,2 — 24,5 (è) 187e. Lai. 0.58.18, 65 + 3,49 83.37. 7,7 — 2.4,5 Observations faites a Dl'sseldorf. T. m. do Diisscldorf. Oct. 21.. 9.10.57 0.59. 2,92 83.i4 5i,2 Etoile de comparaison . jf Bessel. Zone 38. 9« 0.50.28, 54 83.i5.33,5 PHYSIQUE. — Expériences faites sur des tubes de Geissler, avec la pile au chlorure d'argent précédemment décrite. Note de MM. Warren de la Rue et H.-V. Muu,EK. « Le courant des 324o éléments, décrits dans notre précédenteCommunica- tion ( 1 ), passe à travers la plupart des tubes capillaires qui servent pour les ana- lyses spectrales, en donnant une lumière extrêmement brillante, et même (i) Voir p. 686 de ce volume. ( 747 ) dans quelques tubes à boules clos, ayant une longueur de 6 décimètres ; mais c'est la limite de la force de la pile de 324o éléments. Avec les tubes d'un diamètre de 2,54 centimètres, le courant franchit facilement des dis- tances de 8i centimètres entre les pôles. La pile donne une quantité beau- coup plus grande qu'il ne faut, ce qui nécessite des précautions pour ne pas fondre les pôles. Quand nous aurons réuni les 2160 éléments à ba- guettes que nous préparons avec les 8240 éléments à poudre qui sont déjà en action, il est probable que la distance que pourra franchir le courant s'élèvera à 4,5 ou 5 millimètres ; nous espérons que la tension sera suffisante, avec ces 54oo éléments, pour franchir tous les tubes de Geissler. » Pour les expériences avec les tubes de Geissler, nous introduisons dans le courant des résistances que l'on peut régulariser, ce qui est essen- tiel pour les études qui nous occupent. Les appareils consistent en tubes à siphon renversé, de diamètres variables entre i2'""',5 et 2™™,5, et conte- nant soit de l'eau distillée, soit un mélange de volumes égaux de glycérine et d'eau distillée. Un fil de platine descend dans chaque pied du tube à siphon, et ces fils sont rapprochés ou éloignés suivant la résistance voulue ; les tubes sont gradués extérieurement, pour permettre de se rendre compte des résistances introduites dans le courant; elles s'élèvent, dans certains cas, à plusieurs millions d'Ohms. » Nous employons quelquefois un appareil à résistance composé d'une tige de sélénium, qui est contenue dans un tube de verre et dont une partie a été enlevée dans le sens de la longueur, pour permettre le contact avec un conducteur que l'on avance ou que l'on recule pour introduire plus oU moins la tige de sélénium dans le courant. Enfin nous avons un appa- reil à roue dentée, avec lequel nous pouvons interrompre le courant jusqu'à 1800 fois par seconde, ce qui nous permet de comparer instan- tanément le courant continu avec le courant intermittent, dans le même tube. » Chaque tube doit être étudié individuellement et soumis à des expé- riences préliminaires, destinées à régler la décharge électrique, de telle ma- nière que l'on puisse produire à volonté les divers phénomènes qui peuvent s'y développer, » Dans plusieurs cas, peut-être dans tous, la stratification peut étt'e rendue assez permanente , par l'introduction graduelle d'une résistance convenable, pour permettre de la photographier, et d'obtenir ainsi un sou* venir durable du phénomène observé. Nous avons l'honneur de soumettre à l'Académie quatre épreuves photographiques, obtenues sur coUodion hu- 97-' { 748 ) mide avec un objectif photographique de Dallmeyer, connu sous h\ dési- gnation 3B portrait Lens. » L'épreuve n° 1 a été prise en une minute; elle représente un tube à trois boules, de grandes dimensions et ayant une distance de 81*^,28 entre les pôles. Le tube lui-même se trouve dessiné aussi bien que la stratification, ainsi que deux des boules ; la boule centrale a un dia- mètre de 1 1'',43 et l'autre de 1 2^,70. La longueur totale du tube est de 90*^,8. » L'épreuve n° 2 a été prise en deux minutes; elle représente un tube où les pôles ont une distance entre eux de 64*^,8; le tube est à peine visible dans la photographie. » L'épreuve n° 3 a été prise sur le même tube, mais avec une exposition de quatre minutes, pendant lesquelles les stratifications sont restées presque immobiles, ce qui fait voir que le réglage au moyeu des résistances intro- duites a été aussi parfait qu'on puisse le désirer. Dans cette épreuve, un des côtés du tube est représenté par une ligne, l'autre ne se voit pas aussi bien. V L'épreuve n" 4 représente un tube de Geissler à trois boules; elle a été obtenue en vingt secondes. La longueur de ce tube est 58*^,4. Lesboules ne se trouvent pas dessinées sur la phique; mais, d'un côté, le tube y est l'epré- senlé. La boule centrale a im diamètre de io'^,4 et l'autre de 6*=, 3. » Quand on fait passer le courant de la pile à travers des tubes, il arrive très-souvent que la décharge présente des pulsations si rapides, que l'on ne peut pas apercevoir les stratifications qui se manifestent cependant par ré- flexion dans un miroir mouvant. Il est extrêmement intéressant d'observer l'effet que produit l'introduction graduelle d'une résistance; à un certain instant, le mouvement des stratifications devient plus régulier, tantôt dans un sens, tantôt dans l'autre, suivant qu'on augmente ou qu'on diminue la distance entre les pôles de l'appareil à résistance. Généralement, on peut arriver à les rendre immobiles au moyen d'une résistance suffisante ; cependant, en augmentant la résistance, les stratifications se troublent et se mettent de nouveau en mouvement; mais, en continuant d'augmenter la résistance dans le courant, on arrive à fixer de nouveau la stratification, et ainsi de suite. » Il est évident que, pour se rendre compte des causes qui peuvent pro- duire les stratifications ou les modifier, il faut connaître la résistance inté- rieure des tubes, celle de la pile, et la résistance que l'on introduit exté- rieurement. Pour pouvoir obtenir ces données, nous faisons construire un ( 749 ) appareil à résistance spécial, dont les hélices seront assez bien isolées pour permettre de mesurer des résistances en employant les piles à haute tension dont nous nous servons. Cet appareil a des résistances graduées de i mille à I million d'Ohms ; avec lui, il nous sera facile de mesurer les résistances des tubes et de l'appareil à résistance liquide, et d'obtenir le moyen d'intro- duire plusieurs millions d'Ohms dans le courant. » Nous remettons à une autre occasion la Communication de certains résultats d'induction, très-curieux et instructifs, que nous avons obtenus avec ces courants à haute tension. Nous nous bornerons à dire que, dans une de nos expériences, nous avons obtenu un courant d'induction dans un fil secondaire, pendant que le courant passait sans interruption appa- rente dans le fil primaire. Les fils primaire et secondaire employés étaient en cuivre, et avaient le même diamètre et la même largeur; le diamètre des fils était de i""",6; ils étaient recouverts de couches de gutta-percha de o'^'^jS et enroulés côte à côte sur deux bobines portant chacune deux fils longs de 320 mètres. Nous devons ajouter, toutefois, qu'en répétant l'expé- rience la veille du départ de l'un de nous, nous n'avons pu obtenir le même résultat, quoiqu'il fût impossible de se méprendre sur la réalité des effets obtenus, puisque le courant secondaire avait produit des décharges plus brillantes que le courant primaire dans les tubes de Geissier, et avait fran- chi une distance double de celle que franchissait le courant primitif. Ces expériences sont donc à reprendre et à compléter ultérieurement. » PHYSIQUE. — Sur les nébuleuses spirales. Note de M. G. Planté. « Si l'analyse spectrale a permis, dans ces derniers temps, d'étudier la composition chimique des corps célestes, il n'est pas téméraire aujourd'hui de chercher à se rendre conqDte de leur constitution physique par l'obser- vation des phénomènes électriques et par les rapprochements auxquels ces phénomènes peuvent donner lieu. » Les mouvements gyratoires, accompagnés d'effets lumineux, que j'ai observés avec un flux puissant d'électricité dynamique, les formes sphéri- queset annulaires manifestées par les corps soumis à cette action, m'ont déjà conduit (i) à admettre la probabilité de l'origine électrique des corps célestes (2). Je crois pouvoir attribuer maintenant la même origine à ces (i) Comptes rendus, t. LXXXI, p. i85 à i88. (2) C'est, du reste, l'opinion actuelle d'un ccrlain nombre de physiciens, en ce qui con- ( 75o ) inondes en voie d'agrégation ou de désagrégation qui constituent les né- buleuses non résolubles, et particulièrement à celles qui affectent la forme si remarquable de spirales. » J'ai appelé précédemment l'attention sur une expérience dans laquelle un nuage de matière métallique, arrachée à une électrode par le flux élec- trique, prend, au sein d'un liquide, un mouvement gyratoire en spirale, sous l'influence d'un aimant (i). Or il suffit de jeter les yeux sur \esfiy. i et 2, Fig. I. Fig. 2. qui représentent cette expérience, pour y reconnaître la forme exacte des nébuleuses spirales, décrites par lord Rosse, dont les unes ont la courbure de leurs branches dirigées en sens inverse du mouvement des aiguilles d'une montre, comme les spires de la fig. r, telles que la nébuleuse delà Cheve- cerne le Soleil. Dans une belle synthèse des forces et des phénomènes de la nature, M. le professeur Marco, de Turin, après avoir rappelé qu'Herschell et Ampère attribuaient l'in- candescence du Soleil à des courants électriques; que MM. Young et Morton ont assimilé Voici comment le throrème se peut conclure du théorème XII. D'après celui-ci, lors- (lu'une droite 90', parlant d'un point 9 d'une courbe U"' et tangente à une courbe U" , rencontre une courbe U,,, en un pointu, si l'on prend sur la tangente du [loint 9 un seg- ment 9x é^;al ii la distance de son point -v au point a, le lieu du point x est une courbe d'ordre m/i" (3 m' H- n'). Cette courbe a nm" (3"/' + n' )iii, points sur une courbe générale d'ordre nit, c'est-à-dire sur une courbe quelconque d'ordre /«, indépendante des données de la question. On peut donc dire, réciproquement, que si, de chaque point «' d'une courbe générale d'ordre ;«,, on mène une tangente «'S de U"' et une droite a' a, terminée à un point a d'une courbe U,„ et égale à la tangente «'9, il y aura iiuii,/i" {3/«' -+■ n') droites o'«, tangentes à la courbe U"". Or, celle-ci est indépendante des données de mm, (m"-+- 4«" mm, {2m'-+- 3n'). (759) la question; il s'ensuit donc que la courbe enveloppe de la droite 9^ est de la classe mm, {3m' -+- «'). Ce qu'il fallait prouver. ^^ » Ce raisonnement général s'applique à toutes les questions qui vont suivre. » XLVIIT. De chaque point a d'ime courbe U,„ on mène ime tangente a 9' à une courbe U"", et du point de contact on mène 2 m, droites 5' a' terminées à une courbe U„^, et égales à la tangente aô': les droites qui joignent le point a aux points a' enveloppent une courbe de la classe mm,(m"+ 3n"). [XIII, p. 356.] IX, mil" 2m, lU lU, m, {m" -h -in") IX » Il y a mm,n" solulioiîs étrangères, dues aux droites IX qui passent par les mm, points d'intersection de U,„ et U^,. H reste m/n, (/«"-f- 3n"). Donc, etc. » XLIX. De chaque point a' de U,„, on mène les tangentes a'Q de U"', et des droites a'a terminées à U,„ et égales à ces tangentes : ces droites enveloppent une courbe de la classe mtn, (2111'-!- 3n'). [XVI, p. 357.] IX, m,?i'2m lU lU, m{im'+ n')in, IX » L. Si en chaque point Q d'une courbe W" on mène la tangente 6 a' terminée en a' à une courbe U,„ , et que du même point Q on mène 2 m droites Qa ter- minées à une courbe U,„ : ces droites enveloppent une courbe de la classe mm, (3m'+ 211'). [XVII, p. 645.] IX, m' m, 2m lU ,„ , ,, „ mm, (ôin -h 2n ). Donc, etc. lU, m {m' -h 9. n') fil, IX ' ^ ' ' ' » LI. De ch'ique point a' d une courbe U,„^ on mèneune tangente a' 9 à ime courbe \J"', et l'on prend sur une courbe U„i les points a d'oîi l'on peut mener à une courbe U"'" des tangentes a 5" égales à la tangente a' 5 : les droites a'a envelop- pent une courbe de lu classe amm, (m'n"'-l- m"'n'-|- an'n'"). [XX, p. 35'7.] IX, m I h' ( 2 m" ■+■ 2 n" )ni I U lU, mn"'{2m' + 2n')m, IX )) LIi. On mène de chaque point a' d'une courbe U„ les tangentes a'5' d'une courbe U"", puis des points de contact ô' on mène les tangentes d'O" d'une courbe U""', et des droites O'a égales à ces tangentes et terminées à des points a d'une courbe U,„ : les droites aa', menées de ces jtoints au point a' de \]„ , enve- loppent une courbe de la classe mm, (2m"m"'+ 2n"n"'+ m"n"'). [XXII, p. 358.] IX, m{2m"'-h2n"')m"m, lU lU, m,n"n"'2m IX * L»°"'^' «^"=- 99- • 2inm,[m'n"'-+- m"'n'-\- 2n'n"'). Donc, etc. ( 76o ) » LUI. De chaque point a" d'une courbe U^^ on mène une tangente r"6 à une courbe U"', et des droites a"aa' sur lesquelles deux courbes Um>^m, /o"' des segments aa' égaux à la tangente n"Q : ces droites enveloppent une courbe de la classe amm, «10(01'+ 3n'). [XXIV, p. 358.] IX, m^n'kmm. lU ^ TTT / / /^ TV • Donc, etc. lU, mim^^m -Jr ^n)m IX » LIV. De chaque point a, d'une courbe U^^ on mène une tangente a'a d'une courbe U"', et du point de contact 0 on mène des droites 6 a. à des points Q d\me courbe U^ de chacun desquels on peut mener à une courbe U" " une tan- gente n6" égale à la tangente a,ô : ces droites On enveloppent une courbe de la classe 2tnm, (m' m"'+ am'n'" + n'm"). [XXXVIII, p. 647.] IX, m'm,(2in"' -h 2n"')in lU lU, mn"'{2m'-^'in')m, j^-^^"^^^^^- » LV. D'un point a' d'une courbe U,„ on mène une tangente a' 6 à une cour^be l]"',puis on prend sur une courbe U,„ les (2 m'" + 11'") m points a d'oii l on mène à une courbe U"'" une tangente a8" égale à la distance du point a au point a' : les droites menées de ces points a au point 6 de U"' enveloppent une courbe de ta classe mm, (2m' m" + m'n'" + 211' m'"). [XXXIX, p. 647.] IX, m'mt{2m"' -h n"')m lU 1 ^ TTT "' I TV • Donc, etc. lu, mn 2 7«, II' IX I » LVI. On a cinq courbes U"', U""', U"'% Um, U,„, ; de chaque point a' de U,„ on mène tes tangentes a' 6" de U"'", et une tangente a' 6 de U"'; puis du point de contact de Q on mène les droites 6 a aux points a de U,„ de cliacun des- quels on peut mener à U"' une tangente aO'" égale à une des tangentes a' 6" menée du point a' à U""' : ces droites 9 a enveloppent une courbe de ta classe 2mm,[m'n"'(m"-t-n') + «'n''(m"' + n")]. [XLIV. p. 648.] IX, m' m, n'" ( 2 n" + n" ) m , rnri^^ [2 m -+- 2 « )m^n » LVII. On a cinq courbes U'", U"'", U,„, U,„^, U,„^; on mène d'un point a" de U,„, une tangente a" 6 de U"', jniis tes tangentes 6" a de U"", qui, terminées en a' sur Umj, sont égales à la tangente a"0; ces tangentes a'ô" r-encontrent U^ en des points a : les droites menées de ces points a au point a" de U,„ enveloppent une courbe de la classe a mm, m^ (m'n"' -h m"'n' + 2n'n"'). [XLV, p. 649-] IX, «?a ri ( 2 nr!" 4- 2 ri" ) m ,rn lU lU, rriri'rii,{2in' -h iri) nu IX . Donc, etc. { 7f^i ) » LVIII. On a cinq courbes U"', U"", V", U^, U,„, ; on mène de chaque point a de U,„ une langenle a 9 de U"', puis les tangentes Q"'Q' de U"'", qui, ter- minées en des points 9" de U"'", sont égales à la tangente aô; les tangentes de U" " en ses points $" rencontrent U^j en des points a' : les droites menées de ces points a' au point a de U,„ enveloppent une courbe de la classe 2inm, [m"'n'(ni'^ + n")+ ii"'n'' ( m' + n')]. [XL VI, p. 649.] IX, 772n'(2 7?i'^-t- 2/i'^)/H"'m, lU lU, m,n"'n"{2m' -Jr 2n')m TX Donc, etc. M J'ai annoncé que tous ces théorèmes, démontrés par la correspon- dance de deux droites IX, lU autour d'un point fixe peuvent l'être par la correspondance de deux points sur l'une des courbes de la question, supposée unicursale. Je vais en donner un exemple pour chacun des théo- rèmes, en indiquant simplement la courbe sur laquelle se fait la corres- pondance. XLVII. U"'. on m, 2 mm' m{2m' + n') m, mm , ( 4/?i' + «'). XLVIII. u,„, a, n" 2m, n' m' {m" -h 2n")m a. a mm,{m"-{- l\ri'). XLIX, u„„ a, ri -im, m m, ( 2 m' -\- ri ) m a a mm,{2m' + 3 ri). L. U"', 6, 6„ m 2 m , m' m, (m' -H 211) m S, 0 mm, (3m' + 2Ji'). LI. L,„,. a', ri{2m'"+ 2îi")mm, a! mri"{2m' -h o.ri) m, ri . Donc, etc. LU. U"", 0', ri" 2 mm, ri' m, m[2ni" -{- in ")m" S' . Donc, etc. LUI. u„,,, a", a", ?i' ^mm, m-i mm, {2 m' -h 2?i' a." ) /Wj ri' . Donc, etc. LIV. u«, a, ri"{im' ■+■ 2 ri) m, m' m, [iri ni'" -\- 2?i m a ") m a . Donc, etc. LV. U"', m, {lin'" -h n'") mm' 6, mri" 2m, ri 0 Donc, etc. LVI. u„., a', 71 \im + 2 M ) mm ri mir [ini" -\- 2ri")n ir >. u' ri . Donc, etc Donc, etc. ( 762) LVII. U„,, a, n'" in^[im' + 2}i')nuin a oc, m27i'{2in"'-i- 2Ti"')i7i, m a LVIII. U"", Ô", n"[9.ni'-\-i?i')mm,n" 0\ 1 c" // IV iv\ ,„ .„ • Donc, otc. » &,, m,mn(2m +■ 'i.?i )m B \ MitCANiQUE APPLIQUÉE. — Nole sur la voilure à vapeur de M. Bollée, du Mans; par M. Tresca. « La circulation, sur plusieurs points de la ville de Paris, d'une nouvelle voiture à vapeur ayant attiré l'attention publique dans ces derniers jours, nous avons pensé que l'Académie connaîtrait volontiers les données cer- taines que nous avons recueillies sur cette machine, qui a été construite dans des conditions toutes particulières et pour satisfaire à une vue per- sonnelle. M. Aniédée Bollée, constructeur au Mans, l'a combinée pour voi- ture de famille, à l'aide de laquelle il pût faire ses courses, conduire ses matériaux à la gare du chemin de fer et lui servir même de voiture de chasse et de voyage. C'est ainsi qu'il est arrivé à Paris en dix-huit heures, et qu'après y avoir fait seulement quelques courses de 1 5 à aS kilomètres il est retourné au Mans, en passant par Vendôme, où l'un de mes fils a voyagé assez longtemps avec lui pour compléter les renseignements que j'avais obtenus à Paris pendant deux de ses excursions. » La voiture, avec ses provisions d'eau et de charbon, pèse /jooo kilo- grammes, /iSoo kilogrammes avec ses douze voyageurs. Ce poids est porté, savoir : 35oo kilogrammes sur les deux roues motrices, de i", 18 de dia- mètre, et de o°',i2 de largeur de jante, et les i3oo kilogrammes restants sur les deux roues d'avant-train, de o™,95 de diamètre. Chaque roue est comprise entre deux paires de ressorts, aussi rapprochés que possible du moyeu, de manière à diminuer la portée de la charge sur l'essieu, réduit ainsi à de plus petites dimensions. Les deux roues motrices sont folles sur l'essieu d'arrière; les deux roues d'avant sont plus indépendantes encore l'une de l'autre, et l'appareil de manœuvre est ainsi disposé que ces deux roues prennent chacune, lorsqu'il s'agit de tourner très-court, une direc- tion perpendiculaire à la ligne qui joindrait son point de contact avec le sol au centre autour duquel le conducteur voudrait opérer la rotation do tout le véhicule. Cette indépendance des quatre roues, et surtout cette propriété de l'avant-train, assurent au véhicule ime sûreté et une facilité d'évolution qui n'avaient pas encore été atteintes. » A l'arrière se trouve la chaudière verticale du système Field, à rapide (763) mise en feu, d'un diamètre extérieur de o",8o, de i mètre de hauteur, ren- fermant 194 tubes de circulation d'eau de 27 millimètres de diamètre. Elle alimente quatre cylindres groupés deux par deux entre les roues, sous un angle de /^S degrés, chacun des deux groupes commandant un arbre spé- cial, qui agit, à l'aide d'un engrenage et d'une chaîne sans fin, sur la roue motrice correspondante. M Les pistons, de o™,io de diamètre et de o^.iô de course, développent ensemble un volume de 5 litres par tour de l'arbre intermédiaire, volume qui, comparé à la dépense effective de l'eau d'alimentation, suffit à montrer que les pertes par fuite ou par entraînement sont considérables. » Tous les organes de la voiture, de la machine et delà chaudière sont construits en acier, dans des conditions de légèreté bien calculées sous le rapport de la résistance. » A l'avant du véhicule se trouvent réunis tous les organes de commande à la disposition du conducteur, assis au milieu delà largeur, faisant face à la route à suivre, prêt à exécuter toutes les évolutions que les circonstances viendraient à exiger. » Après avoir purgé les cylindres à l'aide de robinets manœuvres à la main, et avoir ouvert la communication générale des tiroirs avec la chau- dière, il règle avec des pédales la quantité de vapeur qui s'introduit dans chaque groupe de cylindres, accélérant ainsi leurs évolutions ou les retar- dant, au besoin, jusqu'à l'arrêt de la roue motrice. Il peut même faire re- culer en agissant sur une coulisse de Stephenson, qui lui permet aussi, soit dans la marche directe, soit pendant le recul, de modifier les conditions d'admission. Le gouvernail qui agit sur les roues d'avant-train est con- stamment sous l'action de la main droite qui ne le quitte pas, et la main gauche peut encore, derrière le siège, remplacer, suivant les conditions de la route, la transmission rapide par la transmission lente, ou inversement, in- dépendamment des vitesses propres des machines elles-mêmes qui donnent en marche courante 180 coups doubles de piston par minute. Le manomètre qui indique la pression de la vapeur est aussi placé sous les yeux du con- ducteur; i\ ne lui manque qu'une trompette à vapeur pour donner sur la route l'avertissement nécessaire aux conducteurs des voitures que l'on dé- passe ou que l'on croise. » Le service de la chaudière est exclusivement confié à un chauffeur qui monte à l'arrière, qui soigne le feu et qui alimente au moyen d'un Giffard ou d'une pompe, en puisant soit dans le tender pendant la marche, soit dans les ruisseaux pendant les arrêts nécessités tous les eo kilomètres pour ( 764 ) le remplissage de ce réservoir, auquel cas la vapeur actionne une pompe spéciale,, de plus fort calibre. » La machine parcourt facilement 20 kilomètres par heure en plaine, 12 à i5 kilomètres sur les voies fréquentées; elle maintient une vitesse de 9 kilomètres sur des rompes de 5 centimètres par mètre, et elle peut y re- morquer facilement une voiture de même poids que le sien. » Elle n'évolue certainement pas aussi facilement qu'un de nos fiacres, mais plus facilement qu'un omnibus, par suite de la suppression de la flèche et de l'attelage ; elle s'arrête, repart, se range, évite avec une sur- prenante précision, ce qui est certainement dû à la disposition toute nou- velle de la commande des deux roues indépendantes qui remplacent l'avant- train ordinaire. » La solution de cette partie importante du problème ajoute un intérêt fout particulier aux données économiques du fonctionnement de la ma- chine. » En parcourant en terrain horizontal 1 5 kilomètres en une heure, elle développe, en adoptant o,o5 pour coefficient de traction, un travail effectif de i3 chevaux pour sa charge complète. Elle dépense pour le même parcours 600 litres d'eau, ce qui, à raison de 3o kilogrammes par force de cheval et par heure, semblerait correspondre à 20 chevaux. On voit ainsi qu'une partie de l'eau est perdue ou mal utilisée, les tubes Field donnant lieu d'ailleurs à un entraînement d'eau liquide assez considérable. La consom- mation de charbon par heure ne doit pas, dans ces conditions, être infé- rieure à 5o kdogrammes, ce qui représente une dépense de i'^'',5o seule- ment en combustible. » Lorsqu'on analyse ainsi les divers éléments du problème de la loco- motion à la vapeur, on est tenté d'admettre qu'il approche d'une solution véritablement pratique, d'autant plus intéressante que l'exploitation des tramways rendra peut-être indispensable, même dans les conditions ac- tuelles, l'emploi des moteurs mécaniques. » Dans le voyage que nous avons fait du quai Jemmapes à la barrière de Fontainebleau, par la place du Trône, nous avons remarqué que les che- vaux manifestaient rarement de l'inquiétude à notre passage. Dans plu- sieurs voitures que nous avons croisées se sont trouvés des voyageurs que le bruit de la locomotive n'a pas même interrompus dans leur lecture. » Je dois ajouter cependant que ce voyage a été signalé par le des- soudage d'iui des tubes de la chaudière qu'il a fallu tamponner sur place ; la machine est restée pendant plus d'une demi-heure au repos, tant pour at- ( 765 ) tendre le refroidissement de la chaudière que pour le bouchage du tube. » Voici^ du reste, les durées des différentes parties du parcours : Distances Parcours corresp. Minutes, en kilomètres, par heure. Quai Jemmapes 12 2,10 10, 5 Boulevard Voltaire 10 2,10 12, 5 Boulevard Mazas 10 2,10 12, 5 Boulevard de l'Hôpital 6 i,25 12, 5 » Sur le pont d'Austerlitz, encombré de voitures au moment de notre passage, la locomotive a pris rang au milieu des autres véhicules et a suivi, de la même allure, la 61e qui la précédait. » Nous ne pouvons terminer sans décrire le mécanisme d'avant-train qui a permis d'obtenir ces résultats et qui est d'ailleurs très-simple. » L'arbre vertical qui porte le volant du gouvernail est muni, à la partie inférieure, de deux cames elliptiques, dont les grands axes sont dans le prolongement l'un de l'autre et dans la direction commune des deux petits essieux d'avant-train, lorsque le cheminement doit avoir lieu en ligne droite. » Une chaîne fixée aux deux ellipses embrasse un pignon denté de même diamètre que le petit diamètre de ces ellipses, qui tourne avec la cheville ouvrière de la roue de droite par exemple. En faisant agir le volant, cette roue tourne autour de la verticale de son point de contact avec le sol, en raison de la longueur de l'arc d'ellipse développé, c'est-à-dire d'un plus grand angle si l'on tourne à droite, d'un angle plus petit si l'on manœuvre à gauche. La disposition qui vient d'être décrite étant double et s'appli- quant de même à la roue de gauche, on voit facilement comment, en pivo- tant seulement sur elles-mêmes et sans glisser, les roues directrices viennent nécessairement se placer sous l'inclinaison convenable pour rester toutes deux tangentes aux deux circonférences qu'elles doivent décrire autour du centre de rotation. » Nous ne doutons pas que cette combinaison marquera un progrès sé- rieux, sinon décisif, dans l'histoire de la locomotion à vapeur. Il n'est d'ail- leurs pas hors de propos de prévoir qu'au moyen d'organes spéciaux de transmission les manœuvres du conducteur seraient facilement ramenées à être analogues à celles du cocher qui fouette, retient ou dirige ses che- vaux. » C.R., 1875, 2* Semestre. (T. LXXXI, N" 18.) ÎOO ( 766 ) ÉLECTRICITÉ. — Quatorzième Note sur la conductibilité électrique des corps médiocrement conducteurs; par M. Th. du Moncel. « Pour compléter mes recherches sur la conduclibiHté des corps médio- crement conducteurs, il me restait à étudier cette conductibilité dans les limailles métalliques, les poussières minérales et dans les corps humides, vivants ou inertes. Ce sont les résultats que j'ai obtenus à cet égard qui vont faire l'objet de la présente Note et de celles qui vont suivre. » Dans un Mémoire, présenté à l'Académie le i décembre 1872, j'avais bien rapporté quelques expériences concernant la conductibilité des li- mailles métalliques; mais, ces expériences ayant été faites à un tout autre point de vue que celui qui m'occupe en ce moment, je ne les avais pas dis- posées de manière à pouvoir étudier complètement les différentes causes qui peuvent réagir sur cette conductibilité, et notamment les actions thermo- électriques, dont j'ai parlé dans mon avant-dernière Note. Néanmoins, j'avais pu mesurer leur résistance, qui est très-variable, et j'avais montré qu'elle dépend bien plutôt de l'état plus ou moins brillant de la surface des grains métalliques et de leur degré de tassement que de la distance respec- tive des électrodes et de leur masse métallique. Les mesures que j'avais déterminées avec le pont de Wheatstone m'avaient donné, pour une masse de matière équivalente à 5 centimètres cubes et avec des électrodes de 2 centimètres carrés de surface de contact, éloignées l'une de l'autre de 2 centimètres, les résultats suivants : A sec. Mouillés avec de l'eau pure. Limaille de cuivre laÔT"" looo Limaille de zinc i^^S no-j Poussier de charbon de cornue. . . 219?. ini5 Poussier de charbon de bois 3 200 000 148 000 » Dans mes nouvelles expériences, j'ai introduit mes hmailles entre deux lames de mica, et j'en faisais en quelque sorte des espèces de prismes minces et allongés de 7 centimètres de longueur sur 2^5 de largeur et 2 millimètres d'épaisseur, qui étaient fortement comprimés à l'aide de presses, et qui laissaient dépasser à leur extrémité les bouts des deux élec- trodes de plaline destinées à leur transmettre l'électrisation. Celles-ci étaient repliées en dehors, au-dessous d'une des lames de mica, de manière que les deux presses terminales, munies de boutons d'attache, pussent mettre facilement le circuit en rapport avec elles. Dans ces conditions, je pouvais soutenir le système au moyen d'un support isolant adapté à la presse du ( 767 ) milieu, et le chauffer facilement aux différents points de sa longueur, afin d'étudier les effets de la chaleur sur sa conductibilité, et y développer les effets thermo-électriques dont ces limailles pouvaient être susceptibles. Or voici les conclusions auxquelles je suis arrivé. » Les limailles métalliques, aussi bien que les poussières des minerais métalliques très-conducteurs et celles du graphite ou charbon de cornue, sont susceptibles de conduire les courants, mais sans déterminer d'effets électrotoniques de polarisation. Quand on les chauffe, leur conductibilité, au premier moment, semble diminuer plus ou moins, mais elle augmente ensuite rapidement dans de grandes proportions. Quand on vient à cesser réchauffe- ment, elle diminue successivement, et, chose assez curieuse, l'intensité du conrant devient, au bout d'un certain temps, de beaucoup inférieure à ce quelle était au début. Le repos rétablit un peu cette faculté conductrice, mais il est rare qu'elle revienne au degré qu'elle avait au moment des pre- mières expériences. Il est probable que cet affaiblissement tient, d'une part, à l'oxydation des grains de limaille qui rend moins bons leurs contacts mé- talliques, et, d'autre part, au dessèchement de l'humidité dont elles sont presque toujours imprégnées. Quant aux deux effets inverses qui résultent de l'action de la chaleur, il est plus difficile de s'en rendre compte. L'a- moindrissement de conductibilité que l'on constate en premier lieu pro- viendrait-il d'une augmentation réelle de résistance que ces corps auraient acquise sous l'influence de la chaleur, à l'instar des corps métalliques mas- sifs ? et l'augmentation de conductibilité que l'on constate après, et qui est in6niment plus développée, proviendrait-elle de la dilatation des particules de la limaille, dilatation qui fournirait dès lors, entre elles, un contact mieux assuré et analogue à celui qui résulterait d'une augmentation de pression exercée sur la limaille?... Il est bien difficile de se prononcer à cet égard; toujours est-il que la meilleure conductibilité qu'acquiert l'air in- terposé entre les grains de limaille et qui enveloppe les lames de mica ne paraît pas jouer un grand rôle, pas plus que la conductibilité des lames de mica elles-mêmes ; car, avec les poussières non conductrices, la chaleur, voire la flamme elle-même, ne provoque aucune déviation sur le galvano- mètre. » L'action de la chaleur sur les limailles métalliques ou sur les pous- sières minérales conductrices, quand on chauffe, sans la présence du cou- rant, l'une ou l'autre des deux électrodes, est manifeste; mais les effets produits sont assez complexes, en raison de l'oxydation qui s'effectue avec énergie sur les particules conductrices sous l'influence d'une chaleur un peu intense. On obtient alors des courants thermo- électriques et des courants 100. ( 768) thermo-chimiques qui sont quelquefois en antagonisme, et qui produisent des effets variables et contradictoires. Généralement, les courants thermo- électriques sont dirigés de la partie chaude à la partie froide; mais ceux qui résultent de l'oxydation doivent être dirigés en sens inverse, car les par- celles métalliques qui touchent les électrodes et qui sont les moins oxydées se trouvent céder aux particules oxydées l'électricilé positive qui est ab- sorbée par l'oxygène; elles se trouvent donc constituées négativement, ainsi que la lame de platine qui les touche, et les parties oxydées prenant la polarité positive la transmettent à l'électrode la plus éloignée du point chauffé. Il arrive donc qu'avec les métaux très-oxydables à la chaleur, comme le cuivre, ce sont ces derniers courants qui l'emportent sur les courants thermo-électriques, et les déviations galvanométriques indiquent un courant allant presque toujours de la partie froide à la partie chaude, et si réchauffement a duré un peu longtemps à l'une des électrodes, on peut constater souvent que réchauffement de l'autre électrode, non-seu- lement ne provoque pas de courant inverse, mais ne fait qu'augmenter l'énergie du courant primitivement déterminé, ou n'en provoque pas du tout. Il arrive même quelquefois que le courant se trouve alors soumis à des inversions successives. Ces effets viennent, sans doute, de ce que, l'oxy- dation s'étant transmise jusque surles particules de l'électrode non chauffée, la force électromotrice créée au moment de réchauffement n'est pas assez puissante pour développer un contre-courant. On comprend, en effet, que, si cette force est égale à celle qui reste développée à la suite du premier échauffement, il ne doit se produire aucune déviation ; si elle est plus faible, la chaleur, en augmentant la conductibilité de la masse conductrice, développe le courant primitivement déterminé. Enfin, si les effets thermo- électriques interviennent, ils peuvent apparaître à la suite de quelques dé- rangements matériels dans la disposition des grains de limaille. Les limailles métalliques sont toutes sujettes à ces sortes de réactions, surtout quand elles ont été déjà expérimentées. Quand elles sont fraîches, ou retrouve le plus souvent les effets thermo-électriques seuls et nettement accusés, sauf pourtant avec la limaille de cuivre rouge, qui donne toujours des effets contraires. La poussière de charbon de cornue elle-même, quoique don- nant le plus souvent des effets thermo-électriques nettement caracté- risés, fournit quelquefois des courants de sens anormal. Les poussières des minerais métalliques très -conducteurs, telles que celles que l'on obtient en broyant de la marcassite, de la galène, de la pyrolusite, de In raine de plomb, fournissent toutes des courants thermo-électriques nette- ment définis, surtout quand elles sont peu grillées, et ces courants sont ( 769 ) frès-énergiqiies. Quant aux poussières provenant des minerais médiocre- ment conducteurs, tels que le fer magnétique, le minium, etc., et aux poussières issues des pierres dures et tendres regardées comme très-conduc- trices à l'état aggloméré, leur conductibilité est complètement nulle, du moins quand elles ont été bien séchées; le silex d'Hérouville lui-même est dans ce cas, ce qui montre que la conductibilité de ces sortes de pierres est bien électrotonique et électrolytique. » Une particularité assez intéressante que je dois signaler, c'est qu'en plaçant une lame de cuivre dans les conditions des expériences précédentes, le chauffage des électrodes ne détermine aucune déviation galvanomé- trique; pourtant les bouts échauffés s'oxydent autant, si ce n'est plus, que ceux du prisme de limaille. Il est vrai que celui-ci présentait une résistance de 5 kilomètres environ, tandis que la lame n'avait aucune résistance, et naturellement mon galvanomètre était trop résistant pour accuser des cou- rants thermo-électriques dans ce dernier cas. » J'indique dans le tableau ci-après les intensités du courant de ma pile traversant différentes limailles métalliques et des poussières de diffé- rentes natures. Plusieurs séries d'expériences pour une même limaille ou poussière y sont rapportées, et, si les chiffres qui représentent leur conduc- tibilité sont un peu différents, c'est que, ayant fait ces expériences avec des lames de mica de différentes grandeurs, les électrodes se trouvaient éloi- gnées de 3 -| centimètres dans la dernière expérience, alors qu'elles ne l'étaient que de i centimètre à peine dans les premières; de là la né- cessité de changer la résistance de la dérivation. Les intensités ont été prises à trois époques différentes, au début, après cinq minutes et après dix minutes. L'intensité des courants thermo-électriques est indiquée avec le sens de la déviation, en observant une minute après le commencement de cette déviation. Le signe — représente les déviations à gauche du galva- nomètre; le signe -H les déviations à droite. Quand l'électrode négative chauffée donnait un courant avec le signe — , le courant était dirigé de la partie froide à la partie chaude. Les chiffres qui remplissent les sixième et septième colonnes représentent, les premiers l'étendue de la déviation rétrograde, les autres la déviation déterminée au bout d'une minute par réchauffement des limailles sous l'influence du courant les traversant. Les huitième et neuvième colonnes indiquent les déviations moyennes et ex- trêmes déterminées par le courant après le refroidissement des limailles. Enfin la dixième colonne représente les résistances des limailles ou pous- sières au moment des premières expériences; elles ne sont que très-ap- proximatives. ( 77» ) (.^o-3o) /' (OO-S,) Limaille de cuivro avec dérivation sans ' l^J-i») résistance. Limaille de zinc avec dérivation sans résistance. Limaille de fer avec dérivation sans résis- tance. Limailledc feravec dérivation de loo mè- tres. Poussière de char- bon avec dérivation de 100 mètres. Poussière de mine de plomb avec déri- vation sans résis- tance. Poussière de pyro- liisite avec la résis- tance de 100 mètres. Poussière de pyro- lusiteavec dérivation de G4 kilomètres. Poussière de mar- cassito avec dériva- tion de 100 mètres. Poussière de mar- cassite avec dériva- tion de 6'| kilomè- tres. Poussière de galène avec dérivation de 100 mètres. Poussière de (galène avec dérivation de 6/| kilomètres. CouraDts de p ile. Courants Ihermo ■électriques. Courant de la pile pendant réchauffement. Courant de la pile après refroidissement. Résis. tance. Début. 5 minutes après. 10 rainutes après. Électrode — chauffée. Électrode -f- chauffée. 0 0 (a5-i8) n /' -n',0 -+-2'|° — .î +i-i 18 puis 0" (:Vi-/|3) <1.".5 ',.« — 20 0 — 2 -t-/|3 37 33 ' k (40-37) // Il -^iCi 0 — 22 + 13 S'i 1 5 ("-'19) ',3 ',5 ti II <, M // " (1^-37) 3.", Vi (-(-50-l-3a— 0) (+io+/|5) II II // 0 (90-G7) (.-)2-/|Q) (18-1.-,) (90-77) (71-^^) (7"-''i) ('|0-.V|) 0',o-33) G-7 '|0 -S 33 67 iG 3i 33 -38 — iS ■35 -3S (+10—1.1) + 40 G5 lo — 22 -{-'Il " iJ ■ a.) -1-8. > I' — 20 +7G n .IJ — 10 +'|.> Il " +17 " +89 3 -1-70 Il II — 20 -1-80 .'lO 10 4 -(-'). 1 20 — 3 -1-90 20 If. 20'|8 1^00 17J 450 GIÎOGRAPHIE. — Relation sommaire de l'expédition scientifique à In Nouvelle- Zemble, commandée par M. le professeur Nordenskiold^ à bord du Proefven, de juin à août 1875. Note de M. Dadbrée. « li'Académie, qui a accueilli avec un vif intérêt les résultats que M. le professeur Nordonskiold faisait connaître, il y a deux ans, lorsqu'il était encore dans les régions polaires, où il avait hiverné, n'apprendra pas sans doute avec moins de satisfaction que l'expédition entreprise, cet été même, ( 770 par cet intrépide et savant explorateur des régions polaires, à bord du Proefven, vient d'être couronnée de succès. » Parti de Tromsoë le 8 juin 1875, le Proefven fut arrêté par un vent contraire dans les îles qui bordent cette partie de la Norvège, et ne quitta seulement que le i4 juin le détroit de Fugloë pour gagner le large. Après avoir doublé le cap Nord, on se dirigea vers la partie méridionale de la Nouvelle-Zemble, et, le 21 du même mois, c'est-à-dire sept jours après avoir quitté Carlsoé, l'expédition y abordait, un peu au nord du cap Severo Gussinoir Mys. » Malgré la ceinture de glace qui enveloppe la Nouvelle-Zemble, M. Nordenskiold en longea la côte occidentale et débarqua sur différents points, avant d'arriver au détroit connu sous le nom de Matotchkin Scharr, qui partage cette terre en deux parties. Dans cette région, l'un des membres de l'expédition, M. Lundstrom, fit l'ascension d'une montagne ayant en- viron 1000 mètres d'altitude, et l'on recueillit une riche collection de fossiles, caractérisant le terrain jurassique, dont la comparaison avec ceux que l'on rencontre dans les mêmes couches, à des latitudes moins élevées, sera intéressante. » L'abondance des glaces engagea alors M. Nordenskiold à revenir vers le sud et à chercher à entrer dans la mer de Kara par l'un des deux détroits situés de chaque côté de l'île de Vaigatz. Il y pénétra en effet, par le détroit de Jugor, le 25 juillet. Les fossiles que l'on recueillit en abondance, sur un point où une violente tempête le força à s'abriter, sont siluriens et pres- que semblables à ceux de l'île de Gothland. » De là le navire fut dirigé vers la partie centrale de la presqu'île qui sé- pare la mer de Kara du golfe de l'Obi, à la station nommée Jalmal, où l'on débarqua le 8 août. Après quelques heures, on continua à avancer vers le nord, et l'on parvint jusqu'à environ 76° 3o' de latitude nord et 79° 3o' de latitude est ; alors, des massifs de glace, disposés comme de grandes plaines, opposaient un obstacle impénétrable ; longeant vers l'est cette barrière de glace, M. Nordenskiold se dirigea sur le côté septentrional de l'embouchure du lenisei, où le pavillon suédois fut planté le i5 août dans la soirée. » Bien que cette expédition n'ait duré que deux mois, elle a fourni des résultats scientifiques importants au point de vue de la géologie et de l'histoire de la vie animale et végétale à ces hautes latitudes, d'abord sur la côte occidentale de la Nouvelle-Zemble, à cause des nombreux points de la côte où M. Nordenskiold a abordé avec les savants qui l'accompagnaient, puis dans les parages de la mer de Kara qui, pour la première fois, étaient ( 772 ) visités par une expédition scientiBque. Toutes les fois que le temps le per- mettait, on exécutait des sondages, des dragages et des mesures de la température à diverses profondeurs. » Le lendemain même du jour où il mouilla sur la côte de la Sibérie, M. Nordenskiôld adressa à M. Oscar Dickson, deGothembourg,le généreux patron de l'entreprise, qui a bien voulu me la communiquer, une Lettre qui, sous une forme très-sommaire, donne une première idée des résultats de l'entreprise. Celte Lettre a été apportée à Gothembourg par le navire le Proefoen qui est retourné en Norwége sous la direction de M. Rjellman, familiarisé depuis longtemps avec les voyages au milieu des glaces. De son côté, M. Nordenskiôld pénétrait dans la Sibérie en remontant dans une embarcation le fleuve lenisei. » C'est de cette Lettre que sont tirés les faits qui viennent d'être ex- posés, ainsi que les extraits suivants : « Les sondages nous donnèrent des moissons d'espèces bien plus variées qu'on ne pou- vait l'espérer ; entre autres, je citerai des espèces colossales d'isopodes, des cumacées parti- culières, quantités d'aniphipodes et de copépodes, un grand et fort joli alecto, des ophiu- rides d'une remarquable grandeur, des astérides très-bien dessinées, d'innombrables mollusques, etc. Ici l'eau, près de la surface de la mer, est douce, par suite des grands fleuves qui débouchent dans les parages. Il en résulte ce fait curieux, que la plupart des animaux que l'on extrait du fond de la mer, où l'eau est très-salée, meurent, en quelques instants, si on les place dans l'eau de la surface de la mer. » Les études sur la température de l'eau, tant à la surface qu'à diverses profondeurs, ont donné des résultats très-intéressants : elles peuvent être considérées comme résolvant des questions discutées dans ces derniers temps, relativement aux courants de ces parages, dont a essayé d'apprécier la direction, d'après la température de l'eau de la surface. Par de nombreuses observations faites le long de la côte ouest delà Nouvelle-Zemble et plus loin, devant le cap Grebeni, par 'j5°3o' de latitude nord, puis enfin à l'embouchure du lenisei, j'ai trouvé d'infaillibles preuves que la température de l'eau de la surface de ces mers est très-variable et dépendante de la température de l'atmosphère, du voisinage des glaces, de l'affluence d'eau douce de l'Obi et du lenisei, tandis que, dès la profondeur de 2o mètres, la température de l'eau marque presqueinvariablementi ou 2 degrésC. au-dessous dezéro. Ainsi, si dans la partie septentrionale de la mer de Kara, où l'eau de la surface est presque douce, et pendant cette saison, assez tiède, un flacon rempli d'eau de la surface est plongé à une profondeur de 20 mètres, il arrive que l'eau s'y congèle. Il en est de même sur la côte ouest de la Nouvelle-Zemble et dans le détroit de Jugor. Il n'existe donc pas de courants tièdes à une certaine profondeur. Une foule d'échantillons d'eau du fond de la mer ont été recueillis par l'excellent appareil inventé par M. le professeur Ëkmann. " » Mais l'expédition de M. Nordenskiôld n'a pas seulement une valeur scientifique. En exécutant aussi rapidement le trajet de la Norwége à la ( 773) Sibérie, il a, suivant les expressions de sa lettre, « atteint le but que de » grandes nations maritimes, hollandaise, anglaise et russe, ont vainement » cherché pendant des siècles, et cela, parce qu'on choisissait une saison » inopportune pour la navigation dans ces mers. Quant à moi, dit en termi- » nant M. Nordenskiold, c'est ma conviction bien arrêtée qu'une nouvelle » route de commerce a été ouverte, fait dont l'importance frappe les yeux » de quiconque marquera d'une couleur spéciale, sur une carte de l'Asie, » ces vastes pays où les fleuves Obi^ Irtisch et lenisei forment, avec leurs » affluents, autant de grandes voies de communication. » » Des dépêches russes oiït, en effet, appris l'enthousiasme qu'avait excité à lenisseick l'arrivée du hardi voyageur suédois. » THERMODYNAMIQUE. — Sur le rendement des injecteiirs. à vapeur. Note de M. A. Ledieu [suite et fin (i)]. « Au sujet de la conclusion de l'article précédent, remarquons que, si l'on considère l'injecteur comme constituant une machine spéciale, le cycle que décrit le corps travailleur présente ici une particularité unique. Ce corps se compose évidemment de la vapeur fournie par la chaudière à l'appareil entre deux moments donnés. Il fonctionne entre une source de chaud, qui est la chaudière, et une source de froid, qui est l'eau d'alimentation, avec laquelle il se mélange. Dès lors la substance motrice emporte ici avec elle la source de froid, et, du même coup, la chaleur qu'elle lui a abandonnée, et même en plus la chaleur, mentionnée dans ledit article, que fournit gratuitement le refoulement de l'eau d'alimentation au sein du jet de va- peur; et elle incorpore le tout dans la source de chaud, qui, en consé' quence, bénéficie des chaleurs en question. On le voit, il s'agit actuelle-' ment d'un cycle tout à fait spécial, et auquel les propositions concernant les cycles des machines à feu ne sauraient s'appliquer, puisque, dans tous ces cycles, la source de froid demeure sans cesse distincte de la source de chaud, et que la chaleur qu'elle absorbe se trouve à jamais perdue pour la machine. En d'autres termes, l'injecteur Giffard appliqué à l'alimentation de la chaudière même qui le sustente, et considéré comme formant une machine à part, possède un rendement calorifique un peu supérieur à l'unité, en regardant ce rendement comme le rapport de la (juanlité de chaleur utilisée à la quanlilé de chaleur dépensée. 11 réalise de la sorte au ^ .__— ______^_______-__— — — — ^ ^ (i) Voir le numéro précédent, p. 711 de ce volume. C.R.,1875, a'Semejlre. (T. LXXXl, N» 18.) '0> ( 774) delà du maximum maximorum des rendements calorifiques indiqué par le théorème de Carnot pour les machines à feu; mais il faut remarquer que dans ce théorème le rendement calorifique s'entend du rapport, à la quantité de chaleur dépensée, de la quantité de chaleur transformée en travail dynamométrique, et qui représente alors tout le calorique utilisé dans lesdites machines. Le résultat d'apparence paradoxale qui nous occupe, tient donc au rôle particulier que l'appareil joue dans le cas tout à fait unique dont il s'agit, où l'effet à obtenir est exclusivement Yincor- poralion de la source de froid dans la source de chaud. Les choses chan- gent complètement quand l'injecteur sert à alimenter un récipient quel- conque ou à épuiser un réservoir. » Examinons maintenant, afin de pouvoir comparer, le rendement d'une pompe alimentaire ordinaire. » Et d'abord peut-on ici prévoir a prioii, comme nous l'avons indiqué pour l'injecteur Giffard, si le rendement d'alimentation est supérieur ou inférieur à l'unité. Il y a encore cette fois du travail fourni gratuitement dans le refoulement de l'eau d'alimentation à l'intéi-ieur du corps de pompe pendant la période d'aspiration, et le rendement doit bénéficier de ce travail gratuit; mais présentement toute la chaleur sortie de la chau- dière pour le fonctionnement de la pompe est loin d'y rentrer intégrale- ment, car celte chaleur subit ici les pertes inhérentes à l'imperfection du cycle de la machine à vapeurque dessert la pompe, et qui, de son côté, la commande. Or il résulte de là que le rendement calorifique de ladite chaleur est toujours notablement inférieur à i . Nous ne pouvons donc rien conclure a priori siu' le rendement d'aliuientation d'une pompe alimentaire; et nous sommes forcés, pour l'appréciation de ce rendement, d'avoir recours à la règle générale donnée dans l'article précédent. » Nous supposerons que la bâche se trouve, comme pour l'injecteur, à une distance verticale h de la pompe. Admettons que le poids d'eau d'ali- mentation introduit dans la chaudière soit de i kilogramme. Le travail effectué par la pompe sera [p-(Po-^)]v = (P-P„)v + //. » Désignons par r le rendement calorifirjuc de la raacliine à vapeur qui commande la pompe; ce rendemeut ne dépasse guère o, l'j dans les meilleurs appareils acUiels; /■' le rendement organique ùe la pompe, c'est-à-dire le rapport du travail ci-dessus au travail sur le piston do la machine afférent à la motion de la pompe, y compris les frotte- ( 77-^ ) itients des renvois de mouvement de celle-ci, mais abstraction faite, pour le motif expli- qué dans l'article i)récédent, du frottement de son piston; ce rendement ainsi entendu atteint au plus o,'j5; z le poids de vapeur consommé par le fonctionnement de la pompe. » Ces définitions comprises, le travail précédent corr*espondra évidem- ment à une dépense de chaleur à la chaudière même éeale à „^^° ^^ , • » Cette quantité n'est antre que le terme indiqué en i° dans la règle gé- nérale susmentionnée. Elle conduit évidemment à (p — p„) V 4- ^ EX'Xr'xX^ » De son côté, le terme 2° de cette même règle n'est autre que (<-^o)Xl"". PV » Enfin, le terme 3° vaut évidemment — • — • » La pompe consonimant s kilogrammes de vapeur pour son propre service, l'alimentation réelle de la machine se réduit à \^^ — 2''«; or la dé- pense de chaleur due à l'alimentation de [i — zf^ d'eau, sans l'intervention d'aucun appareil, vaut [t — t^) X (f — z). On peut donc écrire Rendement d'alimentation d'une pompe alimentaire ^^ '>l EX/Xr'X^^_| ( p — p, ) y + /' PV ('-^)+ EX^Xr' E » Dans les applications, le deuxième terme du dénominateur est tou- jours plus petit que le troisième. Il s'ensuit que le rendement des pompes alimentaires est inférieur à i, et, par suite, inférieur à celui de l'injecteur Giffard, qui doit dès lors être considéré, théoriquement parlant, comme le t/pe parfait des appareils alimentaires. Toutefois, la différence de rende- ment entre les deux systèmes est en réalité insignifiante; et, au point de vue éconotnique, ils s'équivalent dans la pratique. Le choix est alors guidé par des considérations spéciales. » lOI.. (776) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. CHIMIE. — 5»/' les /ois qui régissent les réactions de Vnddition directe (suite). Note de M. L. Markovnikoff, présentée par M. Wurtz. (Commissaires: MM. Wurtz, Berthelot, Cahours.) « J'ai essayé de montrer (i) que la formule CH'.CH (OH).CH-Cl, donnée par moi à la chlorhydrinepropylénique formée par l'addition CH^+Cl OH, s'accorde mieux avec les recherches des divers chimistes qu'avec celles de M. Henry. Je vais maintenant donner quelques détails sur mon travail re- latif à l'oxydation de cette chlorhydrine, travail que la publication de M. Henry (2) m'a décidé à reprendre, La chlorhydrine que j'ai employée pour ces expériences a été préparée par une méthode un peu différente de celle que j'ai indiquée précédemment (3): » J'ai pris, cette fuis, l'acide hypochloreux plus concentré ; j'ai saturé de chlore un mé- lange de 65 parties d'oxyde de mercure jaune et de 35 parties de glace concassée ; pour faire absorber complètement l'excès de chlore, j'ai agité le liquide avec une nouvelle quan- tité d'oxyde, et je l'ai filtré à l'amiante. L'acide ainsi préparé absorbe facilement le pro- pylène quand on l'agite avec ce gaz. J'introduisais ordinairement la solution dans une fiole fermée par un bouchon traversé par deux tubes, dont l'un plongait dans le liquide; l'autre, plus court, était muni d'un robinet, et servait à faire sortir l'air qui s'accumulait dans la fiole pendant l'opération. La fiole, bien refroidie, communiquait avec un gazomètre qui con- tenait du jiropylène. Ai)rès la saturation de l'acide^, je purifiais la monochlorhydrinc par la méthode que j'ai décrite. J'ai obtenu ainsi 75 grammes de chlorhydrine jiure, bouillant à i25°,8 sous la pression ordinaire; après correction, j'ai trouvé pour point d'ébullition )) Pour oxyder la chlorhydrine, j'en versais 20 à aS grammes dans un mélange d'acide sulfurique très-étendu et de bichromate de potasse en quantité un peu plus grande que ne l'indique l'équation C H' Cl O -^- O = C^ H^ Cl O -I- H^ O. » Quand le liquide commence à s'échauffer, on le place dans l'eau pour éviter une réaction vive. Pendant toute la durée de l'oxydation, il se dé- gage de l'acide carbonique. La réaction terminée, on sépare l'eau mère de (1) Voir p. 668 et ^28 de ce volume. (2) Comptes rendus, t. LXXIX, p. 1258. (3) Ann. derCh. und Pli., t. CLIII, p. 255. ( 777 ) l'huile qui surnage par décanlalion. Pour sécher le produit, j'employais la potasse fondue, mais elle était attaquée parla substance, qui la convertil partiellement en RCl. A la première distillation, le produit commence à passer au-dessous de loo degrés; la portion obtenue de ii5 à 128 degrés est la plus abondante. Après quelques distillations fractionnées, j'obtins à 120°, 5 ou i2i°,5 presque la moitié de la substance. L'analyse de cette portion a donné ^7,34 pour 100 de chlore. » En distillant l'eau mère, on peut obtenir encore une quantité notable du même produit. Je continuais la distillation jusqu'à ce que le liquide passé dans le récipient et saturé de sulfate de soude sec ne donnât plus de gouttes huileuses. On s'ature alors le tout de sulfate de soude, qui sépare toute l'huile dissoute. L'analyse de la partie bouillante à 120", 5 ou i2i°,5 a fourni des résultats tout à fait satisfaisants : 37, g5 ou 38, o3 pour 100 de chlore; la formule C'H'ClO donnerait 38,37 pour 100. Voici les pro- priétés de ce corps : » C'est un liquide un peu oléagineux, ordinairement incolore, mais [larfois se colorant en brun, comme l'acétone monochlorée, ce qui provient probablement de queitjues impuretés. Son odeur ne se distingue pas de celle de la nionochloracétone; elle est faible, mais très- irritante. Son point d'ébullition est à i20°,5 - i2i°,8, tandis que celui de la nionochlora- cétone est .1 118-119 degrés. Cette différence s'explique facilement par la réaction du corps avec les alcalis caustiques. Cette réaction prouve positivement que le produit analysé n'élait pas entièrement pur. Il était impossible de le débarrasser complètement de la chlorhydrine par la distillation fractionnée d'une quantité delà substance brute, qui, dans diverses expé- riences, ne dépassait pas 10 grammes, et la différence, 'dans la composition quantitative des deux corps, n'est pas assez grande pour pouvoir cire indiquée par l'analyse. » Pour décider si le corps était de l'aldéhyde propionique mono- chlorée, comme l'affirme M. Henry, ou bien de l'acétone monochlorée, comme je l'ai dit ailleurs, j'ai comparé ses réactions avec celles de la mo- nochloracétone, préparée directement avec l'acétone, par l'action du chlore : je n'ai remarqué aucune différence notable (i). (i) Les deux corps forment, avec une solution ammoniacale de nitrate d'argent, un pré- cipité grisâtre; mais, légèrement chauffés, ils donnent un miroir métallique. Glutz are- marqué que l'acétone nionochlorée réagit facilement sur le cyanure de potassium dissous dans l'eau et forme un corps cristallin C'H^CyO [Journ. fur praht. Chemie, t. I, p. i4i, neue Folgel. J'ai répété cette réaction. L'acétone monochlorée, ainsi que le produit actuel, se délaye d'abord dans une solution concentrée froide de KCy; bientôt le liquide devient trouble et dégage des gouttes huileuses, en se colorant en brun intense. Il a été épuisé par l'éther, qui a laissé, après son évaporalion libre, de petites aiguilles blanches pénétrées d'une masse résineuse. Malheureusement je n'avais pas assez de substance pour pouvoir purifier les cristaux et faire une observation sur leur point de fusion. ( 77») » Avec une lessive alcaline moyennement concentrée, l'acétone mono- chlorée donne, comme on sait, une coloration rouge; mon produit se comporte de la même manière. La coloration se maintient plus longtemps si l'alcali est en excès, et passe, après une légère élévation de tempéra- ture, au brun foncé; mais, si l'on y ajoute l'alcali avec précaution, on obtient des gouttes huileuses, colorées en jaune et d'une odeur d'huile de gaultheria. Mais j'aperçus bientôt, dans l'huile qui provenait du produit d'oxydation, encore une autre odeur qui ressemblait à celle de l'acétone. J'ai pu me convaincre que c'était de l'oxyde de propylène, que j'ai pu isoler. Il s'était formé évidemment par l'action de l'alcali sur la chlorhy- drine propylénique qui se trouvait dans mon produit. » Quant au liquide aqueux provenant de l'oxydation de la chlor- hydrine, il renfermait de l'acide acétique et peut-être de l'acide for- mique. On s'en est assuré par l'analyse de l'acétate d'argent préparé avec cet acide. » Il est évident que l'oxydation de la chlorhydrine propylénique s'ac- complit de la manière suivante : une partie de la chlorhydrine se convertit en acétone monochlorée C'H^CIO et l'autre reste inattaquée, tandis que C'H^CIO s'oxyde partiellement en acide carbonique, acide acétique, acide chlorhydrique et en acide formiqiie (?). Les résultats de l'étude des produits d'oxydation de C'H^ClOsont entièrement conformes à cette manière de voir. J'ai employé pour cette oxydation 4 grammes du corps, bouillant de 120°, 5 à lar", 5. Dans l'hypothèse où le corps «n question serait de l'al- déhyde propylique monochlorce, 3 grammes d'anhydride chromique suf- firaient pour le transformer complètement en un acide correspondant. Or, pour effectuer cette oxydation, il a fallu employer, non pas 3 grammes, mais près de 8 grammes d'anhydride chromique. Pendant tout le temps de l'oxy- dation, il s'est dégagé de l'acide carbonique, et lorsque la couche huileuse eût entièrement disparu, on n'a pu constater dans le liquide passé à la dis- tillation que de l'acide acétique et de l'acide chlorhydrique. Saturé par le carbonate de baryte, ce liquide a fourni une solution barylique qui est restée neutre à l'ébullition, preuve qu'elle ne renfermait pas de mono- chloropropiouate de baryte. Transformé en sel d'argent, le sel de baryum dissous a fourni de l'acétate et du chlorure. M Ces résultats ne permettent pas d'envisager la chlorhydrine propylé- nique comme un alcool primaire CH^.CHCI.CH-OH, se transformant, sous l'action d'agents oxydants, d'abord en aldéhyde chloropropionique CH'.CHCl.CHO,puis en acide chloropropionique CH'.CHCl.CO^H. La ( 779 ) réaction se passe évidemment d'après les équations suivantes : C'H'ClO + 0 = C'H*ClO + H=O.C'H=C10 + 0' = C^FrO=+CO=-t-HCl. » Une expérience que j'ai faite avec l'acide azotique m'a montré que l'a- cide fumant rouge réagit facilement sur la nionochloracétone, dérivée de la chlorhydrine ; l'acide fumant pur la dissout et reste sans aucun changement appréciable pendant quelques jours de digestion, à la température ordi- naire.Il commença à réagir quand j'eus chauffé le mélange pendant quelque temps à loo degrés. Quand la réaction fut terminée, le liquide, après être étendu d'eau, débarrassé des produits huileux insolubles, lut évaporé sur la chaux vive. On obtint des cristaux d'acide oxalique. » 11 est difficile de croire que l'aldéhyde monochloropropionique n'est pas facilement oxydable par l'acide chromique, ainsi que par l'acide azo- tique, lorsqu'on sait que l'aldéhyde monochloracétique s'oxyde déjà à l'air. » PHYSIOLOGIE. — De l'excitation électrique unipolaire des nerfs. Comparaison de l'activité des deux potes pendant le jjcissaçje des courants de pile. Note de M. A. Chacvead. (Renvoi à la Conniiission du prix Lacaze, Physiologie.) « J'appelle excitation unipolaire l'action locale exercée par les courants électriques sur les nerfs, au point d'application d'une électrode, quand cette électrode est seule en contact, immédiat ou médiat, avec le nerf conservé en place dans ses rapports normaux, et ne peut guère agir efficacement qu'au point de contact lui-même, à cause de la grande diffusion qui, au delà, disperse immédiatement le courant dans toutes les directions. » La disposition expérimentale qui donne l'idée type de l'excitation uni- polaire est la suivante. Le sujet qui subit cette excitation est couché dans un bain d'eau salée, qui le baigne à moitié; sur la moitié émergente, on choisit un point répondant à un nerf superficiel, et l'on y applique une fine électrode, tandis que l'autre électrode plonge largement dans l'eau du bain. » Ou réalise non moins exactement les conditions de l'excitation unipo- laire, en plaçant la pointe de chaque électrode, l'une sur un nerf, l'autre sur un autre nerf plus ou moins éloigné, séparé du premier par une partie du corps d'un volume tel, qu'elle représente un conducteur d'une section énorme par rapport à la section réduite que possède le circuit animal au ni- veau de la pointe des électrodes. Par exemple, sur l'homme et les mammi- ( 78o ) féres, les électrodes peuvent être placées sur les deux nerfs faciaux, l'une à droite, l'autre à gauche de la tête. S'il s'agit d'une grenouille reposant par le ventre sur un plan humide, on peut placer ces électrodes, l'une sur le nerf sciatique d'une patte, l'autre sia^ le nerf de l'autre patte. Il y a alors deux excitations unipolaires simultanées, l'une positive, l'autre négative. » Ce mode d'excitation diffère absolument du mode usuel, et produit des effets tout autres. Les conditions du premier sont beaucoup plus simples que celles du second. Dans celui-ci, le nerf forme un conducteur isolé, en contact à la fois avec les deux pôles du circuit. Il subit donc l'influence si- multanée de ces deux pôles, aux points d'application des électrodes; de plus, tous les points de la partie du nerf comprise entre ces électrodes, et même les deux régions juxtapolaires , éprouvent l'action d'un courant, ascendant ou descendant, dans un état de densité qui ne le cède en rien à celui que le courant présente au niveau des points d'application des pôles. Avec l'excitation unipolaire, au contraire, non-seulement les deux in- fluences polaires sont complètement séparées, mais elles ne peuvent s'exercer qu'en une région très-circonscrite du nerf, dans le point même qui répond à l'électrode, et dans une zone périphérique extrêmement étroite, puisque c'est là seulement que le courant se trouve assez condensé pour agir effica- cement. » Un des avantages de l'excitation unipolaire, c'est qu'elle peut s'exé- cuter dans des conditions rigoureusement physiologiques, irréalisables avec tout autre procédé. Si l'on choisit des nerfs superficiels, ils n'ont pas même besoin d'être découverts : l'application de l'électrode a' lieu médiatement à travers la peau et les parties sous-jacentes. C'est là même le seul cas dans lequel l'excitation puisse être considérée comme étant tout à fait physiolo- gique. « Mon étude a porté particulièrement sur l'excitation des faisceaux nerveux moteurs, excitation dont les résultats ont été appréciés par les tracés de la contraction musculaire; mais il y a eu aussi d'importants ré- sultats obtenus par l'examen de l'influence que ce mode d'excitation exerce sur les nerfs sensitifs. » Pour donner une idée de l'importance qui doit s'attacher désormais à l'étude de l'excitation unipolaire, je me bornerai à signaler aujourd'hui une seule catégorie des faits nouveaux qui se sont manifestés dans mes ex- périences. Il s'agit des résultats de la comparaison de l'activité des deux pôles de la pile pendant le passage du courant continu. Le tracé ci'joint, pris sur une grenouille, donne un exemple de ces résultats. On y trouve ( 78« ) enregistré, en imbrication oblique, l'effet de douze excitations doubles, alternativement négatives et positives, graduellement croissantes en pro- gression arithmétique régulière. ^^^^r ^H 6 + h. '\ \ \ - A-" ï m \ Ivlllt IlIblUII^'H^'^lf^ r --^^z^ ———-—'- —- — =- — » Voici en quels termes simples peuvent être formulées, relativement à cette activité comparative, les lois de l'excitation électrique unipolaire : » 1° Pour tout sujet dont les nerfs sont dans un parfait état physiolo- gique, il existe une valeur électrique, le plus souvent très-faible, quelque- fois modérée, rarement très-élevée, qui donne aux deux pôles le même degré d'activité dans le cas d'excitation unipolaire des faisceaux nerveux moteurs. Les contractions produites par l'excitation positive et l'excitation négative, avec cette intensité type du courant, sont égales à la fois en gran- deur et en durée. (Voir, sur le tracé, ce point neutre à l'intensité /s.) » 2" Au-dessous de cette intensité, les courants égaux produisent des effets inégaux avec les deux pôles : l'activité du pôle négatif est plus consi- dérable. Quand la tétanisation est produite par ces courants faibles, ce n'est jamais avec le pôle positif sur le nerf. » 3"" Au-dessus de la valeur type de l'intensité du courant, l'inégalité se produit en sens inverse. C'est le pôle positif qui présente la plus grande activité, et la différence, souvent considérable, croît assez régulièrement avec l'intensité du courant, si l'on ne franchit pas les limites au delà des- quelles les nerfs s'altèrent ou tout au moins se fatiguent. La tétanisation absolument permanente, très-souvent obtenue quand le pôle positif est sur le nerf, ne se montre jamais quand c'est le pôle négatif, si les courants sont sjiffisamment forts. C.R., 1875, 2' Semestre. (T. LXXXl, N» 18.^ Ï02 ( 78^ ) » 4° Ces courants forts agissent aussi d'une manière inégale sur les fais- ceaux nerveux sensitifs, suivant la nature du pôle en contact avec le nerf; mais l'inégalité est renversée, au lieu d'être symétrique avec celle qui se manifeste dans les contractions musculaires produites par l'excitation des nerfs moteurs. Avec des courants forts, d'intensité parfaitement égale, l'ap- plication même médiate de l'électrode négative sur les nerfs est plus dou- loureuse que l'application de l'électrode positive. » Il suffit de comparer ces lois à celles de l'excitation bipolaire des nerfs formant conducteurs isolés, pour voir quelles profondes transformations cette étude de l'excitation unipolaire est destinée à faire subir à la théorie générale de l'électrotonus et de l'excitation électrique. L'emploi médical de l'électricité est appelé surtout à profiter largement de ces recherches. On peut regarder, en effet, comme un résultat pratique immédiatement utili- sable, les indications nouvelles que l'étude de l'excitation unipolaire donne aux cliniciens pour l'application de l'électricité au diagnostic et à la théra- peutique des affections nerveuses. » ANATOMIE COMPARliE. — Sur In disposition générale du système nerveux chez les Mollusques gastéropodes pulmonés stjlommatophores. Note de M. P, Fischer, présentée par M. Milne Edwards. (Commissaires : MM. Milne Edwards, de Qualrefages, de Lacaze-Duthiers.) « J'ai l'honneur d'adresser à l'Académie le résumé de mes observations sur le système nerveux des Gastéropodes pulmonés, dont j'ai disséqué des individus appartenant à plusieurs genres indigènes ou exotiques (i). » A. Les ganglions sus-oesophagiens ou cérébroïdes présentent de chaque côté, d'une manière constante, trois renflements plus ou moins séparés par des sillons, où l'on peut voir l'indice des scissures des Vertébrés : un ren- flement antérieur, qui fournit le nerf tentaculaire supérieur; un renflement moyen, d'où partent le nerf tentaculaire inférieur et la commissiire ou grand connectif qui unit ce renflement au ganglion sous-œsophagien anté- rieur; un renflement postérieur, d'où se détache la commissure qui se rend au ganglion sous-œsophagien moyen. » Ces ganglions sont quelquefois très-rapprochés et accolés sur la ligne médiane ; ils représentent alors une masse orbiculaire ou un peu cllip- (i) Les faits relatifs aux Mollusques du Mexique et de l'Amérique centrale ont été exa- minés conjointement avec M. H. Crosse. ( 783 ) tique, sans commissure intermédiaire [Glandina, Slreptostjla)', mais, le plus souvent, on trouve une commissure Iransverse, étroite, qui devient relati- vement très-longue chez les Arion, Tehennophonts, Jmpltibiilima. » Eu rapport avec le bord antérieur de cette commissure et avec le bord interne de chaque renflement cérébroide antérieur, on voit chez certains Gastéropodes une paire de petits ganglions distincts, presque indépendants chez les Eucalodium, où je les ai découverts, moins développés chez les Anoslomn, les BuUmulus, les Orlhnlicus, où ils forment une saillie de chaque côté de la ligne médiane. Je ne les ai pas aperçus chez les Glandina, Slrep- tostjla et Testacella. L'extrémité antérieure de ces ganglions fournit un nerf très-gréle, tortueux, qui rampe sur la paroi externe du sac pharyngien et s'y enfonce à peu de distance des lèvres. Ce nerf, que j'ai appelé nerfplia- rpujien antérieur, d'après sa position, est peut-être le représentant du nerf olfactif des Vertébrés que les malacologisles ont cru reconnaître, soit dans le nerf tentaculaire supérieur, soit dans un des nerfs du disque pédieux fourni par le ganglion sous-œsophagien antérieur, ou même dans des nerfs d'autre provenance. Aucune de ces hypothèses ne me paraît satisfaisante, et je pense que le nerf olfactif des IMollusques doit avoir une origine ana- logue à celle qu'on lui connaît chez les Vertébrés. Il faut le chercher à la partie antérieure et à la partie interne des ganglions cérébroïdes antérieurs. )) Les commissures des ganglions sus-œsophagiens et sous-œsophagiens ont une longueur inégale à droite et à gauche ; cette différence est en rap- port avec la position de l'orifice pulmonaire et l'enroulement des viscères du tortillon. Leur longueur, et par conséquent la distance qui sépare les ganglions sus-œsophagiens des ganglions sous-œsophagiens, atteint son maximum chez les Mollusques carnivores agnalhes, dont la poche linguale est très-développée ( Testacella, Daudebardia, Glandina^ Slreptost/la, Rhy- tida); elle est minimum chez les Jrion, Tebennophonis et autres Mol- lusques liuiaciformes ; mais alors sa diminution est balancée par l'augmen- tation de la commissure transverse centrale des ganglions cérébroïdes. Par suite de cette disposition, les ganglions sus-œsophagiens et sous-œsopha- giens des Jrion, par exemple, sont en contact, et tous les centres nerveux semblent se confondre. V L'élongation des conneclifs chez les Mollusques agnathes est corréla- tive de leur genre de nourriture; ils ingurgitent des proies vivantes, qui, à tui moment donné, distendent énormément le pharynx cerclé par l'anneau gar iKlionnaue. » B. Les ganglions sous-œsophagiens (qui seraient mieux nommés 102.. ( 784) sous-pharpujiens ou sous-linguaux, car les vrais ganglions sous-œsopha- giens sont les stomato-gastriques) offrent de grandes variations. Chez les Mollusques à tours de spire nombreux {Zoniles, Clausilia), ils forment un anneau ou cycle allongé, dont les sept ganglions fondamentaux (deux an- térieurs ou pédieux, trois moyens et deux postérieurs) sont placés dans le même plan horizontal et reliés par des commissures plus ou moins longues; au centre du cycle passe l'aorte; mais chez les Pulmonés, dont la coquille manque (^non^ Tebennopfwrus), les ganglions ne sont plus disposés dans lui même plan : cinq sont superposés aux deux autres et l'aorte s'engage entre les deux groupes de ganglions. Ce changement dans le plan des sous-œso- phagiens est peut-être déterniiné par l'absence du grand muscle columellaire chez les Gastéropodes nus ; mais, quelle qu'en soit la cause, cette disposi- tion anatomique rend l'étude des ganglions sous-œsophagiens très-diffi- cile; en effet, quand on les examine par leur face inférieure, en rapport avec le disque locomoteur, on ne voit que deux ganglions qui portent les otocysles à leur bord postérieur et qui, par leurs autres bords, donnent nais- sance à une quantité de nerfs destinés au pied. La présence des otocystes est le caractère qui permet d'ailleurs de reconnaître immédiatement les ganglions sous-œsophagiens antérieurs, dont la position, la forme, l'égalité de volume sont constantes. » Au contraire, les ganglions moyens sont asymétriques; on en trouve le plus souvent deux à gauche et un à droite chez les Mollusques dextres, deux à droite et un à gauche chez les Mollusques senestres. Dans quelques genres, il devient presque impossible de distinguer les deux ganglions du côté gauche {Hélix, Orthalicus, Bulimulus) : il semble qu'il n'en existe qu'un de chaque côté; en outre, ces ganglions ne sont pas dans le même plan; celui du côté gauche est un peu au-dessus, et celui du côté droit un peu au-dessous des ganglions sous-œsophagiens postérieurs. Enfin ceux-ci présentent quelquefois des différences dans leur volume relatif : le ganglion du côté gauche étant plus gros que celui du côté droit ou placé dans un autre plan. » C. L'existence des ganglions stomato-gastriques est constante. On les découvre presque toujours au-dessous de l'œsophage, au point où il débouche dans la poche pharyngo-linguale. Ils sont unis par un connectif transverse, quelquefois très-long [Bulimulus, Zoiiites); mais, dans tout le groupe des Mollusques agnathes, ils sont reportés en arrière de leur posi- tion normale et sont appliqués directement sur la paroi externe de la poche linguale. Leur volume est alors considérable et le connectif trans- (785) verse manque; cette dernière disposition est tellement spéciale, qu'elle suffit pour affirmer que le Mollusque où on la constate appartient à ce groupe [Daudebnrdia, Testacella, Glandina, Slreptosljla, Rli/tida). )) Chez les Jrion, j'ai trouvé deux paires de ganglions stomato-gastri- ques : une externe et une interne dont les ganglions sont plus gros; celle- ci seule est reliée par le connectif transverse. » En résumé, il est difficile de ne pas tenir compte de la disposition des centres nerveux des Mollusques pour la caractéristique de certains genres ou de certaines familles. La structure des ganglions slomalo-gaslriques nous fournit des caractères de première valeur. Quant à ceux qui sont tirés des ganglions sous-œsophagiens, leur importance est moindre, parce qu'ils sont en rapport avec la présence ou l'absence de la coquille, ainsi qu'avec le mode d'enroulement des viscères; or, dans la plupart des familles na- turelles, on trouve des genres dépourvus de coquille; dans ce cas, le plan des ganglions sous-œsophagiens se modifie, et leur cycle, qui était allongé et tiraillé en arrière par le fait de l'élongation des viscères dans une co- quille multispirée, est ramené dans une position telle, que les ganglions sous-œsophagiens moyens et postérieurs passent au-dessus des ganglions sous-œsophagiens antérieurs ou pédieux, » VITICULTURE. — Résultats obtenus, au moyen du sulfocarbonale de potassium, sur les vignes phylloxérées de Mézel. Lettre de M. Aubërgier à M. Dumas. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Chanzy, le 3o octobre iS^S. » Je viens vous rendre compte du résultat de notre lutte contre le Phyl- loxéra, aux environs de Clermont-Ferrand. Si je ne l'ai pas fait plus tôt, ce n'est pas seulement l'état de ma santé qui en a été la cause : nous n'avons pas eu exclusivement à lutter contre l'ennemi de la vigne ; mais nous avons rencontré des obstacles de la part des intéressés eux-mêmes; les vignerons ne pouvaient croire à un danger aussi pressant qu'on le leur disait. Au début, tous les propriétaires se refusaient à laisser traiter leurs vignes. » Les pourparlers n'avaient pas été la seule cause du relard apporté dans le traitement. Une première fois, on avait dû attendre qu'une opération, qui consiste à relever et à rattacher les pampres pour permettre de pénétrer et de circuler facilement dans la vigne, eût été faite; des pluies abondantes survinrent ensuite, qui forcèrent par trois fois à un nouvel ajournement. C'est ainsi que, quoique la découverte de la .présence du Phylloxéra par ( 7«6 ) M. Julien eût été faite à la fin de mai, ce n'est que le i5 juillet que le trai- tement a été commencé, et qu'il a pu être continué pendant six jours sur une étendue de 4*^ ares par huit ouvriers. Le sol étant déjà imprégné d'eau, i8 litres ont paru suffisants pour chaque cep, soit 36 litres par mètre carré. 9 litres recevaient aS grammes de sulfocarbonate et les 9 autres étaient employés après imbibition complète des précédents, pour opérer par dé- placement la diffusion de l'agent toxique dans tout le sol qui entoure les racines. I/eau était amenée des sources voisines au moyen de tuyaux en toile et en fer-blanc d'une longueur totale de 80 mètres; ces sources, très-rapprochées des parcelles atteintes, ont rendu, de ce chef, l'opération plus facile et moins dispendieuse; après le traitement, des pluies abon- dantes qui durèrent toute une semaine contribuèrent à disséminer mieux encore le sulfocarbonate. On aurait même pu craindre qu'elles n'entraî- nassent le sel au delà des racines avant qu'il n'eût produit son effet; mais il n'en a rien été. » Dès le 20 juillet, il a été possible de constater, sur des racines traitées le i5, de nombreux Phylloxéras morts, comme cela avait été observé un mois auparavant sur quelques souches traitées comme essai. Les ouvriers employésau traitement et qui ont bien vite appris à distinguer le Phylloxéra, même à l'œil nu, étaient très-frappés de ce résultat. » Le 2 août, une nouvelle visite eut lieu, et il fut impossible de ren- contrer un seul puceron. » Le 10 ar ùt suivant, huit jours plus tard, nouvelle visite en présence de M. Balbiani, que notre bonne fortune conduisit en Auvergne au moment opportun pour se rendre compte du résultat de nos opérations. Cette fois on découvre quelques insectes qui viennent d'éclore, ce qui semble indi- quer que les œufs n'ont pas été aussi complètement détruits que les insectes eux-mêmes; le savant professeur du Collège de France a reconnu toute- fois que les nombreuses nodosités pourries des radicelles supposaient un grand nombre de Phylloxéras qui avaient dû être détruits par les moyens employés pour les combattre. » Mais il n'y avait eu jusque-là qu'une partie des vignes infestées qui eût été traitée; une parcelle de 12 ares fut traitée le 3o août; une autre parcelle de 12 ares fut arrosée le 22 septembre. » Huit jours après ce dernier traitement, une nouvelle bonne fortune fit arriver à Clermont M. Planchon, qui voulut bien venir examiner à son tour les vignes de Mézel. Il constata la présence de cadavres sur les vignes traitées récemment, et il ne* put rencontrer que trois jeunes pucerons sur les autres. ( 787 ) » A ce moment, M. Archimband, adjoint an maire, qui, toujours a la tête des ouvriers, a rendu, par son dévouement absolu, les plus grands services dans cette circonstance, fit remarquer que les vignes traitées avaient repris dans leur feuillage une verdeur qui indiquait l'action bien- faisante d'un engrais. M. Planchon avait été frappé, de son côté, de ne pas trouver dans des vignes aussi gravement compromises la teinte jaune des feuilles si caractéristique de la maladie. » Le 25 octobre, M. Truchot, directeur delà Station agricole, dont les conférences faites sur les lieux ont popularisé la connaissance du Phyl- loxéra el éclairé les intéressés, a examiné de nouveau les vignes traitées; il a exploré un certain nombre de ceps soit dans les taches, soit à leur pourtour et dans les parcelles traitées à des époques différentes. Il ne put trouver de Phylloxéras nulle part; im examen minutieiix à la loupe n'a pu en faire découvrir un seul. » Il me reste à donner le chiffre de la dépense occasionnée par ce trai- tement; en voici le détail : fr 62 journées d'ouvriers à 3 francs 186,00 36o liilogrammes de sulfocarbonale à i'',3o.,. 4°^?"° Achat de tuyaux, raccords io5,8o Seaux en zinc et menues dépenses i4î5o Le total s'élève donc à 714, 3o pour ni ares, ce qui fait 992 francs par hectare (i). )) Ce traitement a été constamment dirigé par M. Truchot, excepté celui du 3o août, qui a été fait avec le même zèle éclairé sous la surveillance de M. Roujou, remplaçant son collègue absent, assisté de MM. Finot et Mure, préparateurs à la Station agronomique. » La présence de quelques pucerons, constatée à deux reprises, a rendu nécessaire un nouveau traitement pour anéantir les derniers restes de l'in- vasion. Il ne s'agit pas seulement de sauver les vignes atteintes, mais sur- tout de préserver le reste du département. C'est ce qu'a très-bien compris le Conseil général en se chargeant de tous les frais de cette guerre au Phyl- loxéra, alors qu'il n'occupe encore qu'un espace limité. Je suis convaincu, (t) Ces chiffres ne représentent pas la dépense réelle, les tuyaux, seaux, etc., ne devant pas être comptés et le sulfocarbonate devant être compté h un prix plus bas pour l'avenir. Même dans les conditions oti l'on se trouvait à Mézel et en faisant usage du sulfocarbonate en dissolution, la dépense réelle ne doit pas dépasser par hectare aSo francs en main- d'œuvre et 9.5o francs en sulfocarbonate, lorsque celui-ci sera fabriqué en grand. (Note de M Dumas.) ( 788) d'après les résultats obtenus, que, grâce à l'arme que nous vous devons, nous parviendrons à préserver le Fuy-de-Dôine des ravages dont tant d'autres départements ont été les victimes. » M. Dfmas, après avoir donné lecture à l'Académie de la Lettre de M. Aubergier, ajoute les observations suivantes : « Les opérations effectuées dans toutes les localités qui ne sont pas en- core entièrement envahies par le Phylloxéra ont donné des résultats iden- tiques avec ceux que M. Aubergier signale. A Villié-Morgon, M. Duclaux a observé les mêmes faits. A Saintes, MM. Girard et Boulin; à Maiicey, M. Rommier; à Ludou, dans le Médoc, M. MouHlefert, sont arrivés aux mêmes conclusions. Il n'est pas nécessaire d'ajouter qu'il en a été de même à Cognac, puisque c'est du Comité de cette ville que sont parties les premières observations pratiques sur l'emploi des sulfocarbonates. » La conBance que ces sels m'avaient inspirée, d'après leur composition et leurs propriétés, se confirme donc, et leurs effets se résument dans les points suivants : » 1° Partout où pénètrent la dissolution de ces sels ou les vapeurs qui s'en échappent, le Phylloxéra est détruit. » a'' La vigne n'en éprouve aucun mauvais effet ; au contraire, l'aspect vert des feuilles et l'abondance du chevelu régénéré témoignent d'une re- prise énergique de la végétation. i> 3° Si l'on rencontre parfois quelques rares Phylloxéras sur les points traités, ce sont de jeunes larves, très-agiles, voisines de la surface du sol, pouvant provenir des vignes d'alentour non traitées, ou de quelques œufs cachés dans les fissures du cep ou du terrain où ils se seraient trouvés à l'abri de l'action du toxique. » 4° La vigne est débarrassée du Phylloxéra, ou du moins ramenée au point où elle était quand l'insecte s'y est établi pour la première fois, ce qui lui permet de mûrir ses fruits et laisse au vigneron le temps de renou- veler ce traitement. » Restent deux questions : M La première ayant pour objet de ramener les sulfocarbonates et spé- cialement le sulfocarbonate de potassium à leur prix vrai. Il appartient aux fabricants de produits chimiques de la résoudre. Si M. Dumas recommande plus particulièrement le sulfocarbonate de potassium, c'est qu'à côté de son action insecticide il en exerce une autre, comme excitant sur la vigne, qui paraît incontestable. { 789 ) » La seconde question s'adresse aux vignerons : elle a pour objet de dé- terminer le meilleur mode d'application des sulfocarbonates. Jusqu'ici on s'est attaché à l'emploi de ce sel dissous dans l'eau, parce qu'on opérait dans la belle saison, en vue de prévenir l'apparition et la diffusion des Phylloxéras ailés. Les traitements d'automne, d'hiver et de printemps peuvent être différents, et doivent supprimer l'emploi de l'eau ou le res- treindre. » M. Dumas, en vue de favoriser les essais des praticiens dans cette double direction, a repris l'étude des sulfocarbonates dont les traits les plus essentiels avaient été si bjen caractérisés par Berzélius. Mais l'illustre chi- miste suédois n'avait eu à s'occuper d'aucune des questions délicates que soulève leur emploi en agriculture, et spécialement de l'action qu'exercent sur leurs solutions étendues l'air, l'acide carbonique et les divers éléments du sol ; il n'avait pas eu non plus à rechercher quels modes de préparation économique il y avait lieu de tenter pour les obtenir. » Ces questions sont très-attentivement examinées par M. Dumas, dans un Mémoire qu'il aura l'honneur de déposer sur le bureau de l'Académie. Il renferme le fruit d'une année d'un travail assidu, au moyen duquel M. Dumas, retenu à Paris, a essayé de concourir, pour sa part, aux re- cherches que les délégués de l'Académie poursuivaient avec tant de zèle au milieu des vignobles attaqués par le Phylloxéra. » M. A. BoNABRY adresse un Mémoire relatif aux inondations et aux moyens de les prévenir. (Commissaires : MM. Morin, Belgrand, Rolland.) M. J.-E. Abadie adresse une Note concernant un régulateur de lumière électrique. (Commissaires : MM. Edm, Becquerel, Bréguet.) M. LiANTiER adresse une nouvelle Note sur l'appareil chirurgical qu'il a soumis au jugement de l'Académie. (Renvoi à la Commission précédemment nommée;) M. RoTHSAMUACSEN adressc deux Notes relatives aux machines à vapeur à trois cylindres. (Renvoi à l'examen de M. Tresca.) C. R., 1875, Q« Semestre. (T. LXXXI, N» 18.) Io3 ( 790 ) M. Fr. Kampf adresse, par l'entremise du Ministère des Affaires étran- gères, une Note relative à la direction des ballons. (Renvoi à la Commission des aérostats.) M. Léon adresse, par l'entremise de M. le Ministre de rinstruclion pu- blique, un travail concernant le système métriqne, considéré dans son ap- plication aux monnaies. (Commissaires : MM. Dumas, Peligot.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Des « Recherches sur la combustion de la houille, pan MM. A. Scheu- rer-Kestner et Ch. Meiinier-Dollfus » . Ce travail est renvoyé à la Commission des Arts insalubres; 1° Un travail de MM. Marion et Borretzky, sur les Annélides du golfe de Marseille. Ce Mémoire, qui contient la description d'un nombre considé- rable d'espèces nouvelles, est présenté à l'Académie par M. Milne Edwards. M. le Secrétaire perpétuel signale à l'Académie la publication, faite par M. F. Diimmler, d'un résumé des travaux de l'Académie des Sciences de Berlin, de 1822 à 1872, soit réunis dans leur ensemble, soit divisés selon les diverses branches de la Science. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la méthode de Cauchj, pour l'intégration d'une équation aux dérivées partielles du premier ordre. Note de M. P. Mansiov, présentée par M. Hermite. « En introduisant, dans l'exposé de la méthode de Canchv, pour l'inté- gration des équations aux dérivées partielles du premier ordre, quelques- unes des idées fondamentales de M. Lie, relatives au même sujet, on re- trouve sans peine divers résultats obtenus récemment, par une voie plus longue, par MM. Mayer (i) et Darboux (2). (1) Mathematische Annalen, t. III, p. 435-452. (?.) Comptes rendus, 1874, t. LXXIX, p. i {88-1489; 1875, t. LXXX, p. l6o-i64;ou Bulletin des Sciences mathématiques et astronomiques, t. VIII, p. 24q-255. ( 791 ) » I. Définition de l'intégrale d'une équation aux dérivées partielles, d'après yji.Z,/e. — Convenons d'appeler pomd'ensemble deâ(«+i) valeurs {z,,x,,..., oc„) dites coordonnées, et espace à [ji-i-i] dimensions, l'ensemble des points qui correspondent à toutes les valeurs possibles de ces coordonnées. Les points dont les coordonnées satisfont à i, 2, 3,..., n équations de la forme F(Z, X,,..., X,:) constituent une variété à /i, {n — i], («— 2),..., dimensions. Les points eux- mêmes sont dits de dimension nulle. La variété à n dimensions, dont l'équation est linéaire par rapport aux coordonnées courantes, peut être appelée plan. Un plan passant par un point (2, x,,..., x,,) a pour équation pjX, — œ,) +... + /?„ (X„ — x„) =Z - z, Z, X,,...,X„ étant les coordonnées courantes. » Le plan passant par un point et ce point lui-même constituent un élément de l'espace, déterminé par les (a/î + i) coordonnées ; z, X, , . ., X,i, p,^., ., Pu. On peut dire symboliquement que l'espace à \^n + i) dimensions contient Gc*"*' éléments, et qu'une équation aux dérivées partielles (1) /(z, X^,...,X,„ p,,'--, Pn) =0 est une figure qui en contient co^". » Intégrer cette équation, c'est trouver oo" figures contenant chacune 00" de ces co^" éléments, et telles que deux éléments infiniment voisins satis- fassent à la relation (2) dz = p, dx, -t- p.2(lxn 4- . . . + Pni^Jx,,. » II. Méthode générale de Cauclij'. — Soient le système intégral des 2« équations simultanées (4) /,,...,y„ étant des fonctions de x„ et des valeurs initiales a-m,..., a',;_| „, Zo5 Ptoi--> Pn-i,o des variables, correspondant à j:„= x„o; ces valeurs ini- tiales avec p„„ sont supposées d'ailleurs satisfaire à l'équation (i). Cauchj a démontré que les 00"" éléments de l'équation (i) sont représentés par les équations (3). io3.. { 792 ) » Pour déduire de ces équations (3) une intégrale de (i), il suffit de grouper oo" éléments, de manière qu'ils satisfassent à l'équation (2). Pour cela, supposons que jr,o. 2o?P„, les x^ et z^ étant des constantes quelconques. On trouve, dans ce cas, une intégrale complète, si l'on élimine les po entre les 7^ premières équations (3). » 2° Supposons les u identiques aux Xq et faisons / •, Sf -''0 — Ç[-^ lOi • • • i '^n— 1 ,0 j» Pin — TZT ' o.r,D (f étant une fonction quelconque. On trouve ainsi une intégrale générale, en éliminant les x^ entre les « premières équations (3). » 3° Supposons que les u soient m des valeurs initiales Xm,..., ^,,,0, et [ti — i — m) des valeurs initiales )»„+,,„,..,, /j„_,_o, et faisons / ^ S(i/ Su on tit)uve ainsi, par élimination des Uoentre les « premières équations (3), une solution contenant la fonction arbitraire y et (/z — i — m) constantes arbitraires J:^„, + ,,o, • . . , a^„-,,o. » III. Cas d'exception apparente de MM. Majer et Darboux. — 1° Sup- posons que l'on prenne pour la fonction ç>, dans le second cas indiqué plus haut, une fonction contenant n constantes arbitraires. Soit, par exemple, On trouvera une intégrale complète, contenant les constantes c, 6, ,...,/>„_, , en éliminant Zg, X/^, pi^, entre les équations (6) et les n premières équa- tions (3). Si l'équation (i) est homogène par rapport aux p (cas d'excep- tion apparente de M. Mayer),la n'""" équation (3) se réduit à r = z„, ce qui simplifie beaucoup les calculs. » 2° Posons, dans le troisième cas du n° II, !^o— '-' + ^,■30,0-^ ■■■■+• b,nX,„o, p,o= b,,.,.,p,„,= h,n. On trouve une intégrale complète contenante constantes, c, b,,..., b,„, (793) J^m-* 1,0) • • • 1 -^«-(.o- Cette intégrale a été signalée par M. Darboux, dans le cas où les équations (3) conduisent à plusieurs relations, lorsqu'on élimine les p„. n La méthode de Canchy, exposée sous la forme précédente, conduit, comme on le voit, d'une manière simple à des résultats en apparence assez cachés. On peut voir le détail des raisonnements relatifs à ce mode d'expo- sition dans notre T/K^onei^es c(jf«a//omrt»xf/eV/vee5y9<7rhe//e5(/»p-e»n'erorf/re(*). Cet ouvrage, outre l'analyse des travaux de Cauchy et des premiers Mé- moires de M. Lie, contient le résumé des recherches de Lagrange, Pfaff, Jacobi, Bour, Weiler, Clebsch, Rorkine, Boole, Mayer et Serret , sur les équations aux dérivées partielles du premier ordre. « MÉDECINE EXPÉRIMENTALE. — De l' appartitioïi des sets biliaires dans le sang el les urines, déterminée par certaines formes d'empoisonnements. Note de MM. V. Feltz et E, Ritter, présentée par M. Robin. « Dans ce Mémoire, qui sert de complément à leur travail sur l'action de la bile et de ses principes introduits dans l'organisme, les auteurs dé- montrent, par voie expérimentale, que les sels biliaires apparaissent dans le sang et les urines sous l'influence de certains poisons organiques ou inor- ganiques, administrés d'une façon déterminée. » Les substances essayées sont : le phosphore, introduit dans l'estomac à l'état de solution dans l'huile, dans le sang dissous, dans la glycérine; le tartre stibié, administré par voie digestive et par inoculation dans le sang; l'arséniate de soude et l'acide arsénieux, ingérés dans l'estomac; enfin les substances septiques, injectées dans le système nerveux. » L'administration de ces poisons a été faite de façon à maintenir les animaux le plus longtemps possible sous l'influence du poison. » Les quantités des sels biliaires jugées par la réaction de Pettenkoffer sont loin d'être les mêmes dans les différents modes d'intoxication ; à peine sensibles dans les empoisonnements par le phosphore, elles vont en aug- mentant dans les empoisonnements septiques lents, les intoxications par le tartre stibié, l'arséniate de soude et l'acide arsénieux. » La présence des sels biliaires dans les urines implique, d'une façon cer- taine, la contamination du sang; ce n'est guère, en effet, que vingt-quaire *) Paris, Gauthiei-Villars, 1875. ( 794) heures après leur apparitioi. dans le sang qu'on décèle dans les urines les acides de la bile. » Les auteurs, cherchant à expliquer le pourquoi de la viciation du sang par les sels biliaires, dans les différents cas qu'ils viennent de citer, n'ad- mettent pas que ce soit par action directe de l'agent toxique employé; car, dans les empoisonnements suraigus et même aigus, le phénomène manque presque toujours. Pour qu'il ait lieu, il faut que l'influence de la substance toxique soit relativement longue et maintenue à un certain degré d'inten- sité, sans atteindre brusquement les limites mortelles. Dans ces conditions spéciales, on sollicite du côté de l'organisme toutes les forces d'élimina- tion, qui ne sont autres que les sécrétions et les excrétions exagérées. Les analyses de la bile ont démontré aux auteurs que c'est surtout du côté du foie que se fait sentir l'effort d'expulsion du toxique. La supersécrétion biliaire ainsi déterminée, salutaire dans le sens de l'élimination du poison, peut devenir et devient un danger, lorsque le flux sollicité est trop abon- dant pour se déverser rapidement au dehors; la stagnation relative dans l'organe sécréteur amène la résorption de la bile et, par conséquent, la possibilité d'une intoxication par les sels biliaires. » M. Cu. Sainte-Claire Deville communique l'extrait suivant d'une Lettre écrite de Santorin par M. F. Fouqiié, qui s'est rendu pour la troi- sième fois dans cette île, accompagné cette fois de M. de Cessac, jeune savant, déjà honorablement connu par un voyage aux îles du cap Vert : « 10 octobre. — Excursion au volcan. Je m'occupe de recueillir les gaz. M. de Cessac est venu avec moi. Nous allons coucher dans le principal cratère. Les fumerolles sont très-abondanles. Il n'y en a pas, à la vérité, au fond des cratères; mais tout le pourtour des cavités en est rempli. Quelques-unes sont incandescentes. J'en ai recueilli le gaz, qui me paraiît diflérer très-peu de l'air ordinaire, sous le rapport de la composition chimique. J'ai essayé aussi de condenser les vapeurs qui s'en dégagent, mais je n'ai rien obtenu dans l'appareil condensateur, pas même la plus petite gouttelette d'eau. Ce sont bien des fumerolles sèches à très-haute température, telles que M. Deville les a décrites. Le gaz qu'elles four- nissent n'exerce aucune action sur les papiers à réactifs. Ces fumerolles ne déposent au- cune matière solide en arrivant au contact de l'atmosphère. Les pierres entre lesquelles s'échappe le gaz très-chaud sont noires et sans aucune altération apparente. » Les fumerolles les plus abondantes sont celles qui fournissent de l'acide sulfureux, de l'acide chlorhydrique et de l'acide carbonique. Les fumerolles les plus chaudes, parmi celles-ci, sont aussi les plus riches en acide chlorhydrique; mais, dans toutes, l'acide carbo- nique est très-abondant. J'ai recueilli les gaz de l'une d'elles, qui possédait une température de 3io degrés. Cependant, dans la plupart, la température dépasse peu loo degrés. On la ( 795 ) trouve souvent de i lo à i5o degrés. Les fumées qui en proviennent sont blanches, au lieu d'être incolores comme celles des fumerolles sèches; elles sont plus ou moins acides. Elles ont fortement alléré les roches qu'elles ont traversées; elles les ont blanchies superficielle- ment et revêtues d'un enduit composé de chlorure et d'oxyde de fer, de sulfates parmi lesquels domine le sulfate de chaux imprégné d'.icide sulfurique libre. Souvent le sulfate de chaux est presque pur, de telle sorte que plusieurs portions de la cime du cône sont couvertes d'un dépôt d'une éclatante blancheur; on croirait voir une nappe de fins cristaux d'une neige fraîchement tombée. » Les fumerolles de la troisième catégorie sont très-faiblement acides. Leur température est comprise entre qo et 99 degrés; jamais elle n'atteint 100 degrés. L'acide carbonique et l'hydrogène sulfuré, avec la vapeur d'eau, en sont les éléments principaux. La fumée de ces évents est blanche, assez épaisse. Le dépôt qu'elles forment est du soufre cristallisé, sou- vent associé à du sulfate de chaux et avec de petites quantités de chlorure et d'oxyde de fer. Ces fumerolles sont très-nombreuses. » II octobre. — Au commencement de la nuit dernière, nous avons fait, avant de nous coucher, une excursion au clair de lune, au milieu des fumerolles. Parmi les fumerolles sèches, deux étaient en pleine incandescence. L'une d'elles couvre un espace de 6 mètres snr 3. Toute cette surface était lumineuse. A plus de 60 mètres, on distinguait la clarté du foyer; nous nous en sommes approches. C'était un spectacle curieux que celui de cette fournaise ardente. Le guide s'est mis à remuer les cailloux incandescents avec une pioche; on aurait cru qu'il bouleversait un tas de charbons embrasés. Du reste, pas traces de flammes, pas plus dans cette fumerolle que dans les autres. » La séance est levée à 4 heui'es et demie. J. B. BtriXETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Odvragfs reçds dans la séancf. nr 26 octobre 18'^ 5. ( SUITE.) Leçons sur In physiologie et l'nnnlomic comparée de V homme et des nui- maux , faites n In Faculté des Sciences de Paris; par M. H. -Milne ED- WARDS; t. XT, 2' partie: Système nerveux, sensibilité. Paris, G. Masson, 1875; in-S". Précis d' hygiène privée et sociale; par A. Lacassagne. Paris, G. Masson, 1876; I vol. in-18. Recherches critiques et hislologiques sur In terminaison des nerjs dans la conjonctive; par F. PONCET. Sans lieu ni date; jjr. in-8°. (Présenté par M. Larrey pour le Concours Montyon, Médecine et Chirurgie, 1875.) ( 796 ) Nature des virus. Détermination expérimentale des éléments qui constituent le principe virulent dans le pus vnrioleux et le pus morveux; par A. Chau- VEAU. Paris, Gaulliier-Yillars, 1868; opuscule in-4°. Nature du virus vaccin. Nouvelle dénwnslralion de l'inactivité du plasma de la sérosité vaccinale virulente; par M. A. Chauveau. Paris, Gauthier-Vil- lars, 1868; opuscule in-4°. Nature du virus vaccin. Détermination expérimentale des élémeixts qui con- stituent le principe actif de la sérosité vaccinale vir^ulenle. Paris, Gauthier-Vil- lars, 1868; opuscule in-4°. Appareils et expériences cardiogr^aphiqaeSj e\c.; par MM. A. Chauveau et Marey. Paris, J.-B. Baillière et fils, i863; in-4°. A. Chauveau, A. Viennois, P. Meynet. Vaccine et Variole, etc. Paris, P. Asselin, i865; br, in-4°. Théorie de la contagion médiate ou miasmatique appelée encore infection ; parM. A. Chauveau. Paris, Gauthier-Villars, 1868; br. in-4°. Nécrobiose et gangrène. Etude expérimentale sur les phénomènes de mortifi- cation et de putréfaction qui se passent dans l'organisme animal vivant; par M. A. Chauveau. Paris, tjp. Renou et Maulde, 1873; br. in-4°. Transmission de la tuberculose dans les voies digestives; par M. A.Chmj- VEAU. Lyon, imp. Pitrat, 1874; br. in-8°. Utilisation de la tension électroscopique des circuits vultaïques , etc.; par M. A. Chauveau. Lyon, imp. Pitrat, 1874; br. in 8°. (Ces ouvrages sont adressés par M, Chauveau, avec diverses pièces ma- nuscrites, au Concours Lacaze, Physiologie.) Bulleltino di Bibliografia e di Sloria délie Scienze matematiche e fisiche, pub- blicato da B. Boncompagni ; t. VII : indici degli articoli e dei nomi; t. VIII, marzo, aprile, maggio. Roma, 1875; 4 hv. in-4". (Présenté par M.Chasles.) Notice sur la vie et les travaux de Rodolphe-Frédéric-Jlfred Clebsch ; par M. P. Mansion. Rome, 1876 ; in-4°. (Extrait du Bullettino di Bibliografia e di Sloria délie Scienze matematiche e fisiche. ) Intorno alla viln ed ai lavori del P. Paolo Rosa, délia Compagnia di Gesu. Cenni del Francesco Marchetti. Roma, 1875; iu-4°. (Extrait du Bullettino di Bibliografia e di Stor'ia délie Scienze matematiche e fisiche.) Jlmanaque nautico para 1877, calculado de orden de la superioridacl en el Observatorio de Marina de la ciiidad de San-Fernando. Barcelona, N. Raini- rez, 1876; in-8°. ( 797 ) Reasons suggestive ofmining on phjsicdL principles for gold and coal. Mel- bourne, Walker, May et C°, 1875; br. in-18. Département of tlie Interior. Report of the United-States geological survey ofthe ierritories F.-V. Hayden ; vol. YI. Washington, Government printing Office, 1874; I vol. in-4°, relié. (2 exemplaires.) Washington Observations for 1873. Appendix I : The Uranian and Neptu- nian Systems, invesligated vjith the 26 inch equatorial of the Uniled-States naval Observatory; 6/ Simon Newcomb. Washington, Government printing Of- fice, 1875 ; in-4°. Annual Report of the Uniled-States geological and geographical Survey oj the territories embracing Colorado, being a report of piogress of the explora- tion for the jear 1873; bj F.-V. Hayden. Washington, Government prin- ting Office, 1874; 111-8°, relié. United-States Commission offish and fsheries ; part II : Report of the Com- mjssîoner/or 1872 anrf 1873. Washington, Government printing Office, 1874; in-8°, relié. Miscellaneous Publications ; n° 3 : Rirds of the northivest : a hand-book oj the Ornithology , etc.; 6^'Elliott-Coues. Washington, Government printing Office, 1874; in-8°, relié. Annual Report ofthe board of régents of the Smilhsonian Institution, etc. Washington, Government printing Office, 1874; in-B", relié. Jnnales Academici CIOIOCCCLXX-CIDIDCCCLXXI. Lugduni-Batavo- rum, 1875; in-4°- ERRATA. (Séance du 26 octobre 1875.) Page 'ji I, V ligne de la note, au lieu de répartis en douze groupes, lisez répartis en trente-six groupes. Page ^45» ligne 26, au lieu de c, lisez b. Page 74*^' ligne i4, «« Heu de même étoile (c) que pour la planète Perrotin (voir ci- dessus), lisez (c) (voir ci-dessus). C.R., 1875, i' Sem«(«. (T. LXXXl, N» 18.) Io4 ( 798 ) Octobre 1875. Observations BIÉTÉOROLOGIQCES THERMOMÈTRES U THERMOMÈTRES t£ 0 O ^ ê ë » ■a s s ■? ca du jardio. es H a 0 z t- < es ■a t: da sol. 0 0 a' 5 [d a. < > < 0 z 0 z M fc- H •fcJ 0 . ç~ >• < ,5 C Cd ce ■U E 0 a 3 0 3 ■< >■ 0 H < î .J •a El, Z 0 es S a à B M a 'S. ai 0 6 c s 0 es - E a 0 -3 ,2 0 ( i"! {>) (3) f.O {M (C) (7) (a) (9) (.0) (II) {I.^ (,3) (li) (,=) (,6) (■7) ■ 1 mm 758,3 0 7>' 0 19,5 0 i3,3 0 12,8 0 -1 ,2 32,5 0 12,9 0 .3,0 0 .5,0 0 ■7,> mm 8,9 82 uini tf mm 1,5 54 8,5 1 2 ,51,3 9,5 17,0 ■ 3,3 ",9 -2,0 24,2 11,5 10,5 .5,2 16,9 8,4 80 2,9 1,5 54 .5,0 3 757,3 5,6 iG,4 11,0 11,2 -2,6 25,7 11,0 10,8 ■4,4 ■ 6,7 8,9 90 3,0 1,0 2O .6,0 4 75.',, 8 10,7 18,1 ■4,4 .6,1 2,4 8,1 16,4 i5,6 ■4,9 .6,4 12,2 90 1,0 1,0 II 16,0 5 760,7 14,5 '9,5 17 ,0 ■6,7 3,2 9,3 16,5 ■6,4 i5,8 .6,2 ■2,4 88 0,1 0,9 1 . i3,o 6 768,7 9,5 17,0 i3,3 11,1 -2,3 36,9 10,9 8,5 .5,7 16,. 7,8 81 0,2 2,6 70 4,5 7 767,5 4,8 '7,9 11,4 11,1 -2,1 3. ,7 11,1 10,3 ■4,7 16,1 7-9 82 // ■,4 60 3,0 8 759,. 5,8 17,3 II ,6 .1,1 -■,9 39-4 .1,1 ■0,4 ■4,4 ■5,9 8,4 86 // 1 ,0 24 4,0 9 750,0 9.2 i5,3 .2,3 10,0 -2,8 9,3 10,0 8,9 ■4.2 ■5,7 8,6 93 5,3 0,5 , 11,0 10 755,5 3,1 l5,2 9,2 8,0 -4,6 43,5 7,3 8,4 .3,0 .5,5 6,5 82 ti ■ , ■ 37 6,0 1 1 740,8 5,7 l5,2 10,5 9,8 -2,6 22,3 9,9 9,9 ,2,3 i5,3 8,4 92 '9,5 0,5 ■4 10,0 15 740,7 4,. 12,1 8,1 6,1 -6,1 27,4 6,5 5,2 11,8 i5,o 6,3 90 0,9 0,7 25 i5,5 i3 732,3 2,0 7,9 5,0 6,1 -5,8 7,7 5,8 5,7 ■0,7 i.'l,0 6,5 92 .5,4 0,2 23 8,5 ■ 4 733,3 5,9 ",9 8,9 8,7 -3,0 ■5,4 8,5 8,6 ■0,4 .4,3 6,7 80 0,2 2,7 48 4,5 i5 74', 4 6,2 10,0 8,1 7,7 -3,8 6,3 7,'» 8,0 10,8 ■3,9 7,2 92 1,2 0,3 28 9,5 iG -48,4 6,7 i5,i ■0,9 9,0 -2,3 34,5 9,7 9,0 .1,2 .3.7 7,4 87 // ".7 2. 5,0 '7 751,7 1,9 16,5 9,2 8,9 -2,1 20,2 8,9 8,3 II, I i3,5 7,4 88 '/ 0,7 3i 8,5 i8 749,9 5,5 j3,9 9,7 10,0 -0,8 .1,4 10,0 9,5 ..,3 ■3,4 8,2 88 0,0 0,8 22 0,0 '9 748,3 7,9 ■7,4 12,7 12,8 2,2 .2, 1 12,7 12,6 ",7 i3,3 10,1 9^ 1,0 0,5 21 0,0 20 74., 8 12,1 .4,3 .3,2 12,1 ■.7 5,2 ,2,5 ..,5 12,7 .3,2 10,1 96 i5,o 0,3 9 9,5 ■2 i 748,0 8,3 ■7,3 .2,8 II ,2 0,9 25,3 .1,3 .0,2 12,5 l3,2 9,2 93 1,5 0,8 .4 i5,o 21 746,2 5,. ■7,7 11,4 10,8 0,7 3o,8 10,4 10,8 .2,3 i3,3 8,7 91 2,2 0,8 .2 16,0 33 /I'-? 8,2 .4,5 .1,4 8,8 -1,2 22,1 9,2 6,9 .2,1 i3,a 7,2 85 ■ '7 0,8 '7 12,0 2', 753,6 4,9 8,4 e,7 5,0 -4,8 4,8 5,4 3,7 10,6 l3,2 5,9 90 " 0,8 28 0,0 25 760,8 1,2 10,8 6,0 5,2 -4.5 21,7 5,9 4,7 9,6 i3,o 5,7 87 n 0,6 18 3,0 26 758,6 -0,3 9,8 4,8 4,'. -5,1 29,1 4," 4,2 9,0 12,7 4,8 78 ti 1,0 i5 0,0 27 748,0 3,0 non alleint 6,4 6,3 -3,1 3,4 6,4 6,2 8,0 ,2,3 6.9 93 4,5 0,3 ■9 0,0 2g 750,3 C) 12,0 » 9.8 0,6 6,9 9>6 9,3 9,6 12, I 8,5 94 0,2 0,2 ■7 5,5 '9 754,5 6,6 7, G 7,' 6,6 -2,4 4,6 6,2 6,3 9,9 '>j9 0,6 89 0,2 0,5 30 0,0 3o 753,4 1,0 10,1 5,6 4,6 -4,2 24-7 4,6 4,5 9,2 .1,8 5,6 88 0,0 0,0 - 7 0,0 3i 751 ,2 3,7 9,1 6,4 6,8 -1,8 7,6 6,6 0,5 9,0 i'»7 6,7 90 0,3 0,5 |5 2,5 (6) La ten pératurc normale est déduile de la courbe re ctifiée des température s raoyei mes de soixante anne es d'ob servatlons. — (S) Moyen n es des cinq observations. — Les degrés actino métriques sont ramené s à la c< instante solaire lOO. 1 - (7) (9) ( 0) (11) (12) (i3) (16) Moyennes des observati ons trihoraires. w {") La m irche de la température est continuellement ascendante. — 1 799 ) FAITES A l'OoSERVATOIRE DE MOXTSOUKIS. Octobre 1875. UAGNETISUE TERRESTRE ( moyennes diuroos). (i8) .21,0 ai,o 20,0 21 ,3 22,7 20,9 21,9 22,3 21 ,2 21,7 20,3 30,9 22,1 21,4 20,9 21,8 21 ,4 21,7 20,6 21,6 21,6 20,9 20,2 21 ,1 20,8 22,1 21,9 20,5 21,0 21,4 o •Kl c ■23 se ^ 0 9 S 0 s a a (ï9) ('«) Cm) o / 1,9309 „ • 929S » " 9296 9810 9288 » » 9273 » (A) 9273 » 65.37,8 9294 4,6559 37,6 9278 65i4 37,5 9280 65i6 38,2 9278 6533 38,3 9270 650; ■" 38,7 93.5 6529 * 37,7 9280 6521 39,3 9266 6537 38,a 9277 653o 38,7 9270 65.9 38,5 9263 65o4 38,5 9267 65 1 4 38,2 9249 6462 38,5 9247 6468 38.4 (B) « 38,0 » » 38,3 ■■ ' » ■> « 36,8 •■ ■' 38,2 » i. 30,9 ' » 37,1 » » 37, > » » 37,5 >1 " VENTS à 20 mètres. 5 ^ (^') sw sw ssw wsw wsw NW VVNW Var. puis SE SSEà W SSW SSW SW SE h NE NNW SE puis VV W SE E E S S S SW N E E SE SE EJNE E ENE (,3) km 8,2 19. s .4,5 •>3,2 i5, 1 10,7 4,0 9,7 •4,6 9.0 19,3 i3,7 21,4 20, 1 6,5 5, S 8,0 II ,2 9,7 16,5 i5,3 11,5 10,9 ■3,9 4,2 13,8 0,9 9,0 8,3 5,9 ('il kl 0,63 3,69 i,9« 5,07 2, .5 1,08 o,i5 0,89 2,01 0,76 3,5i 1,77 4,3i 3,81 0,4° 0,32 0,60 1,18 0,89 2,57 2,21 1 ,25 1,12 1,82 0,17 i>79 0,45 0,76 o,65 3,28 REMARQUES. («) (?-6) 5 SSW h NW W à S 7 NW à SW 10 W 8 WSW 10 NW 2 NW 5 SW iW i 3 SSW 7 w iSW 4 w iSW 10 wsw 5 ESE 10 N àW 10 NNW 10 Nà W 5 SSE 7 SW 9 SSW 9 S 8 SSW 6 SSW 5 SW 4 NNW 7 NNE 6 NW 5 S 9 SW à E 9 NE 10 NW k 5 » 10 Rosée le matin. Gouttes do pluie raprès-micli. Rosée le matin ; pluie le soir. Temps de bourrasques et coiisl. pluvieux. Continuellement pluvieux. Pluvieux avant le jour; rosée le soir. Rosée matin et soir. Rosée matin et soir. Rosée et pluie le jour. Constaui. pluvieux; fortes averses le soir. Rosée matin et soir; pluvieux l'après-midi. Constamment pluvieux ; rafales de N.-E. Temps brumeu.'i; pluvieux le soir. Brouillariîs et bruine. Rosée le soir. Brouillards le matin ; rosée le soir. Gouttes de pluie durant la soirée. Petites pluies par intervalles le jour. Pluvieux avant le jour et le soir. Pluie le soir et éclairs. [avec éclairs. Brouil. le mat.; pluv. après-midi et le soir. Pluvieux avant le jour; rosée le soir. Rosée le soir ; gelée blanche. Brumeux; gelée blanche le m.; rosée le s. Gelée blanche le matin. Pluvieux le jour et brouillards le soir. Continuellement, mais laibl. pluvieux. Gouttes de jiihiie av. le jour ; bruine le soir. Rosée le matin ; pluvieux le soir. Gouttes de pluies par intervalles. (18 à 21 )* Perturbations. (18, 19') Valeurs déduites des mesures absolues prises sur la fortification. (20, 21) Valeurs déduites des mesures absolues faites au pavillon magnétique. (A) Nouvelle boussole de Brimner donnant directement les variations d'incli- naison. — (B) Interruption accidentelle. (22) (25) Le signe W indique l'ouest, conformément à la décision de la Conférence internaliorialo de Vienne. (23) Vitesses maxima : les 2, 3 et 4, de 3; à 38 kilora.; le 11, Sii^^^S; les i3 et i4, de 35 à 36 kiloni. (25) La lettre A désigne les cirrhus dont la direction, quand ils sont visibles, est donnée de préférence à celle des autres nuages. ( 8oo ) Moyennes hobaibes et moyennes mensuelles (Octobre 1875) eh M. 9'' M. Midi. S*- S. e*" S. gh S f t t f t I 8,6 19, /| 26,6 Minott. Moyennes. Déclinaison magnétique 17°- Inclinaisoii » (du 8 an 3i). . . . 6 j° - Force magiiélique totale (du 8 au 21).. . . 4i" Composante horizontale (du l'^rg^^,^ _ ,^_ Électricité de tension (i) a/|,5 21,5 18,3 38,2 38,9 38,1 38,2 37,9 38, i 65o3 65oo 653o 65/I9 6538 65i8 9371 9261 9285 9293 9290 927S 22 20 l^\ l\i 14 i5 18,9 37,8 6492 9271 22 mm Baromètre réduit à 0° 731,02 701 ,24 760,91 75o,53 761 ,o5 761 ,25 761 ,11 Pression de l'air sec ;43,72 7 43, 20 742,57 742,35 742,98 743,25 743,38 Tension de la vapeur en millimètres 7,3o 8,04 8,34 8,18 8,07 8,00 7>73 État hygrométrique 95,5 87,4 77,0 75,7 80,9 89,6 93,3 00 00 000 Thermomètre du jardin 6,97 9,85 12,37 '2,49 10, o4 9,11 8,12 Thermomètre électrique à 20 mètres 6,83 9,70 11,76 12,22 10,20 9,33 8,49 Degré actinométrique 0,43 33,72 36, 3o 26,01 o,o5 » » 9,63 9,92 11,25 11,82 11,27 i<'>72 10,22 10,84 10,69 'o>97 ")!'4 i'>72 11, 5i 11,22 12,07 11,89 ">79 "i99 12,21 12,27 12,24 12,07 H;96 ir,86 11,86 11,97 12,62 12,04 14,29 i4j26 14,25 i4i22 i4i2i i4ii8 14,16 mm mm mm mm mm mm mm 8,6 7,0 10,8 20,5 12,4 11,5 6,1 Pluie moyenne par heure i ,43 o,23 3, 60 6,83 4 >'3 3,83 2,o3 Évaporation moyenne par heure (2) 0,01 o,o3 0,06 o,oS 0,06 0,02 0,02 Vitesse moy. du vent en kilom. par heure 11,10 11,28 i3,59 14, 47 12, 5i 10,84 11,60 à o"',02 de profondeur, à o^.io » h 0"',20 u à o"',3o ■! à i"\oo 1) Udomètre à 1", So. Pression moy. du vent en kilog. par heure 1,16 1,20 1, Moyennes horaires. Heures. l*" matin. 2 .. . 3 » . 4 » . 5 .. . 6 » . 7 .■ . 8 ,. . 9 ,, 10 » . 11 « . Midi Déclinais. Pression. Température. 17.20,9 22,7 23,5 22,8 20,8 18,6 17,2 ■7,5 19,4 22,2 2-1,9 26,6 mm 761 ,10 5i,o8 51,07 5i,o4 5i,oi 5l,02 5i,09 5i ,20 51,24 5i,i9 61,09 61,91 7,34 6,67 6,04 5,92 6,27 6,97 7, «9 8,88 9,86 10,81 Il ,66 12,37 7,64 6,72 6,o3 5,;9 6,09 6,83 7,79 8,79 9.7' 10,4s 11,18 ",77 Heures. ll>soir. .. 2 » 3 ,. . 4 .. . 5 » . G ,. . 7 » . S .. 9 » . 10 » . U » . Minuit. . . . 1.47 Déclinais. Pression. 1,27 17.21,4 65.38,0 4,65i6 1 ,9280 26 mm jSi «2 743,16 7.86 87,9 9° 38 9.32 19,40 8,83 10,59 ".'9 12,08 '1.99 14, 23 mm t. 76,9 o t. 26,8 12,06 1.37 Température. 17.26,8 26,9 24,5 23,2 22,3 21,5 20,7 19.5 18,3 17,5 17,7 ■8,9 Dim 760,10 5o,o8 60,07 5o,o4 60,01 5l,02 51,09 61 ,20 5., 24 61,19 51,09 61,91 12,80 12,87 12,60 11,76 10,87 10, o5 9,49 9,20 9, '2 9,o3 8,72 8,i3 i2,ao 12,40 12,21 11,69 10,95 10,19 9,65 9,37 9,33 9,32 9,06 8.49 Thermomètres de l'abri (moyennes du mois.) Des minima 6", 8 Des maxima ■3'',9 Moyenne 10°, 3 Tltermomètres de ta surface du sol. Des minima 4°, 5 Des maxima 19°, 3 Moyenne 11°, 9 Températures moyennes diurnes par pentades. o 00 Oct. S à 12... 9,0 Oct. 18 à 22... 11,4 1875. Sept. 38 à Oct. 2... 12,7 Oct. 3 à Oct. 7... i3,2 10 a 17. . » 23 à 27. . . 5,9 (1) Unité de tension, la millième partie de la tension totale d'un élément Daniell pris égal à 28700. (2) En centièmes de millimètre et pour le jour moyen. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 8 NOVEMBRE 1875. PRÉSIDENCE DE M. FREMY. MÉMOIRES ET COMMUIMICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMII',. ASTRONOMIE. — Découveile de deux nouvelles petites planètes, faite ù l'Ob- servatoire de Paris, par MM. Paul et Prosper Henry. Noie de M. Le Verrier. « Le 2 novembre dernier, à ii heures, temps moyen de Paris, M. Paul Henry nous annonça qu'il venait de découvrir la petite planète (i5i), de 12° grandeur, dans la position que nous donnons ci-dessous, en y joi- gnant deux observations ultérieures comme il suit : 1875. T. m. de Paris Asc. droite. log. f. p. Distance polaire. log. f. p. Nov. 2.. h m s 11.0 b Dl s 2.38.17 0 / Il 74.35 1. . I I . I I .57 2.38.20,56 — 2,839 74.34.59,2 — 0,691 4- 9.51.I7 0.36.32,59 — "i^,27-'' 74.35.27,7 — 0,704 Étoile de comparaison. Positions moyennes pour 1875,0. Autorité. Ascension droite. Distance polaire. 569 Weisse, H.II 2''34™25%47 74°29'49",5 C. R., 1875, 2« Semestre. (T. LXXXI, IS» 19) '°5 ( 802 ) » M. Stéphan, Directeur de l'Observatoire de Marseille, nous a transmis deux observations de celte planète, faites par M. Coggia : 875. T. ni. de Marseille. Asc. droite. log. f. p. Distance polaire. loj. f. p. .V.4.. Il Dl s 11.34.46 h m s 2.86.28,59 2,089 74". 35'. 24^5 - o,6i83 5.. 11.47.15 2.35.32,65 3,322 74.35.41,7 — 0,6187 Étoile de comparaison commune aux deux observations (positions moyennes pour 1875,0). Ascension droite. Dislance polaire. Autorité. 596 Weisse. H. II. . 2•'34'"25^I8 74''29'49",3 Cat. de Washington. » Le 6 novembre, à 8 heures du soir, M. Prosper Henry nous a averti qu'il venait de trouver la planète (i 5a), de 12" grandeur. Nous transcrivons son avis : a J'ai trouvé, jeudi soir 4 novembre, une planète nouvelle. Le mauvais temps ne m'a point permis d'en faire une observation précise. Voici les positions approchées que j'ai ob- tenues par cinq pointages sur la carte n° 8, où se trouve en ce moment la planète : T. m. de Paris. Asc. droite. Déclinaison, h h m s os 1875. Nov. 4 10 2.28.46 +16.29 6 8 2.26.57 -t- 16.28 » Nous devons dire maintenant que nous avons reçu, datée du 3 no- vembre, une lettre de M. Rnorre, de l'Observatoire de Berlin, nous an- nonçant l'envoi d'une circulaire relative aux planètes (i5i), (iSa) et (i53), et donnant ainsila position de la planète (r5i) : « Planète (i5i), découverte par Palisa, novembre i, temps moyen de Pola : ascension droite =3''2"'i6'; déclinaison = -f- i8°2o'. » » Il résulte de là que cette planète de Palisa n'est identique à aucune des deux planètes découvertes par MM. Henry. » Mais qu'étaient ces deux planètes (iSa) et (i53) mentionnées par M. Knorre, sans positions indiquées, et dont Vienne, à qui, par nos con- ventions, nous communiquons nos nouvelles, ne nous avait rien transmis? Existaient-elles toutes deux ou bien y avait-il double emploi? » La circulaire annoncée par M. Knorre est arrivée le 7 novembre, dans la journée, lorsque déjà nous avions, conformément à nos conven- tions, transmis à Berlin, Vienne, Washington, la nouvelle de la découverte de la planète (i52), faite à l'Observatoire de Paris. » La circulaire de Berlin porte : n Planète (iSa), découverte par Palisa, à Pola, d'après une dépêche envoyée de Vienne à Berlin : novembre 3, temps moyen de Pola =i2''4o"'; ascension droite = 3''!'" 28*; déclinaison =-+-17° 35'. » ( 8o3 ) » Il est fâcheux que, tandis que nous recevons en quelques heures les découvertes faites à Washington, celles de l'intéressant Observatoire de l'Adriatique mettent cinq jours à nous arriver. De là résulte, dans les nota- tions des publications faites depuis huit jours, un désordre regrettable. » L'essentiel pour l'Académie est de savoir que, depuis la dernière séance, le nombre des petites planètes est passé de i5o à i54, deux ayant été trouvées à l'Observatoire de Paris, et deux à l'Observatoire de Pola. » ÉLECTROCHlMIE. — Mémoire sur la mesure des affmilés dans Inlréaction, l'une sur l'autre, de deuxrlissolutions en prenant pour bases les Jorces électromo- trices; par M. Becquerel. (Extrait par l'auteur.) « J'ai déjà présenté à l'Académie plusieurs Mémoires siu' le mode d'in- tervention des^forces physico-chimiques^dans la production des phénomènes naturels, en indiquant les moyens à l'aide desquels on mesure avec le plus d'exactitude possible l'intensité de ces forces (i). » Depuis lors, mes recherches n'ont pas cessé de m'occuper : elles ont porté principalement sur la mesure des affinités, en prenant pour base les forces électromotrices qu'elles produisent et qui ont la même intensité. Les lois qui s'en déduisent permettent de reconnaître si, dans la réaction de deux liquides, même en quantités très-minimes, il y a simple combi- naison, double décomposition, ou l'une et l'autre. » La mesure des affinités occupé les chimistes et les physiciens depuis Lavoisier et Laplace, qui ont pressenti, les premiers, l'importance qu'il y avait à recueillir toute la chaleur dégagée dans les actions chimiques, pour s'en servir comme d'un moyen de comparaison entre les affinités. Ces deux illustres savants ont publié à ce sujet un Mémoire très-important, dans lequel se trouvent exposées les bases de la calorimétrie, d'où l'on déduit ce principe, qu'une décomposition absorbe autant de chaleur que la combi- naison en dégage, principe qui correspond à celui des effets électriques que j'ai observés, à savoir : que les effets électriques produits dans.les décompo- sitions sont égaux et de signes contraires à ceux qui ont lieu dans les com- binaisons des mêmes éléments. » Dulong et Petit, Favre et Silbermann, Andrews et Thomsen se sont (i) Voiries Comptes rendus des séances dts 19 janvier, 27 avril, 7 juillet, 17 novembre et 27 décembre 1873. io5.. ( 8o4 ) occupés de cette importante question, ainsi que notre confrère M. Ëer- thelot, qui a publié, depuis 1864, une série de Mémoires, insérés dans les Annales de Chimie et de Physique, et dans lesquels il a cherché à établir les principes de la Tliermochimie, à l'aide desquels il a déduit des lois très- simples, qui lui ont permis d'indiquer les évolutions qu'exécutent les élé- ments constituants des corps, pendant leur combinaison. Mais ses recher- ches à ce sujet exigent que l'on ail à sa disposition une certaine quantité de matière, afin de recueillir une quantité de chaleur mesurable dans les réac- tions chimiques, ce qui n'est pas toujours possible, quand on opère surtout sur les liquides des êtres vivants. La méthode électrocapillaire remplit cette lacune, comme on l'a vu dans mes précédents Mémoires. » Je rappelle succinctement, dans celui-ci, toutes les conditions nécessaires pour la production des courants électrocapillaires et les actions chimiques auxquelles elles donnent lieu. » 1° Un courant électrocapillaire est produit toutes les fois que deux liquides conducteurs de l'électricité, réagissant l'un sur l'autre, sont en contact dans un espace capillaire ; la couche de liquide, infiniment mince, adhérant aux parois de cet espace, se comporte comme un corps solide con- ducteur de l'électricité, plongeant dans les deux liquides, condition néces- saire pour qu'il y ait action électrochimique. » 2"^ Lorsque le courant électrocapillaire n'a pas assez d'intensité pour opérer une réduction métallique ou pour produire un composé en pro- portions définies, il y a alors diffusion d'un des liquides dans l'autre, et réaction chimique ordinaire : c'est ce qui arrive, par exemple, avec une dissolution de nitrate de cuivre et une dissolution de potasse caustique. » 3° La puissance des courants électrocapillaires, agissant comme forces chimiques, dépend de deux conditions : i" de l'intensité de la force électro- motrice ; 2° des dimensions des pores des tissus ou des espaces capillaires séparant les liquides. )) La comparaison entre les forces électromotrices et par suite entre les affinités a été faite en prenant pour unité le —; de la force électromolrice du couple zinc amalgamé-sulfate de zinc, cadmium-sutfale de cadmium. n Les expériences ont d'abord été faites sur des dissolutions en propor- tions définies, avec lesquelles on avait déjà opéré, mais non avec toute l'exactitude désirable ; c'est ce motif qui m'a engagé à les recommencer avec des perfectionnements apportés à la méthode d'expérimentation. On a représenté ci-après par F. A. la force électromolrice ou l'affinité de chaque { 8o5 ) couple; puis on a placé entre deux accolades les deux éléments du couple électrocapiliaire soumis à l'expérience. » On a appelé électrodes à eau deux tubes fêlés contenant de Veau dis- tillée, dans chacun desquels plonge une lame d'or ou de platine, et couple à eau interposée une éprouvette remplie d'eau distillée, dans laquelle on intro- duit les deux tubes fêlés remplis, chacun, d'un des deux liquides soumis à l'expérience, en prenant pour électrodes des lames de platine. Voici les ré- sultats obtenus dans quelques-unes des expériences que j'ai faites dans ces derniers temps : S0%6H0 + KO, 6 HO — S0',6H0 + KO, 6 HO — S0',6H0 4- HO — KO, 6 HO — A. Électr. d'or ou de platine. , B. Éleclrode à eau C. Électr. d'or ou de platine. . D. Electr. d'or ou de platine. F. A. F. A. F. A. Moy. = 175 = 54 = 5i La force électromotrice de A est égale à la somme des forces éleclromotrices de B, C, D. .75 F. A. E. Électr. d'or ou de platine. HO S0»,6H0 A. HO K0,6H0 = 121 Cette valeur est égale à la somme des forces électrorao- trices C et D, d'après le prin- cipe énoncé dans mon dernier Mémoire. » En d'autres termes, il faut admettre comme règle générale A= B -t- C +D etE — C +D. » Telle est l'expression de la force électromolrice résultant de la com- binaison de l'acide sulfurique à 6 équivalents d'eau avec la potasse dissoute dans 6 équivalents d'eau; le second terme de cette série E est la force élec- tromolrice produite au contact de l'acide sulfurique et de la potasse, l'un et l'antre à l'état anhydre. _ , . , 1 1 AzOAqO ) • ' j ' 1. A » En expérimentant avec le couple ^r» fiHO ' °" arrive a des résultats semblables; on trouve pour B, en opérant avec les électrodes à eau, une valeur égale à 91, au lieu de 54 trouvés pour l'acide sulfurique et la po- tasse. » Ces deux exemples suffisent pour mettre en évidence les évolutions moléculaires qui ont lieu dans la combinaison d'un acide avec une base, l'un et l'autre hydratés. » Je passe ensuite au cas où les deux dissolutions, en réagissant l'une sur l'autre, donnent lieu à une double décomposition, comme cela a lieu au contact de la dissolution de monosulfure de sodium et de celle de ( 8o6 ) nitrate de cuivre; on trouve alors les résultats suivants : AzO' CuO + I ™"'^' \ A. Électrodesde platine. F.A. ' J =: 35o B étant o, A doit être égal à , ' „ „ { J E; la différence, n'étant (lue de i, t> if.! . j . T. i AzO', CuO + f . , ,. , , ' a. Jtlectrode a eau. . , ■ F-A. ^ =r o I peut être négligée, vu les causes '' d'erreur, dans les expériences, qu'il n'es d'éviter. AzO', CuO + i I ,-, , i7 iji . 1 1 I • T, 1 ,T/^ ( or 1 1" '' n est pas toujours possible E. hleclrode de platine. F.A. HO > = 35i 1 J, , . Na, S - ; / » Il est facile d'expliquer le résultat zéro du couple B; dans la réaction du nitrate de cuivre sur le nionosulfure, on a s CuO, AzO» + NaS = CuS + NaO,AzO » On voit par là qu'il s'opère deux décompositions et deux combinai- sons; or, comme, dans les deux cas, les effets électriques sont égaux el de signes contraires, il s'ensuit que la résultante est nulle. » Voilà donc un moyen de reconnaître si, dans la réaction de deux liquides l'un sur l'autre, il y a double décomposition ou non. » On conçoit comment, avec les lois précédentes, la force électromotrice du couple ( J étant connue, ainsi que la force électromotrice de A, il est facile de calculer celle de [ ^ " J ■ Cette valetu- de ( '!^ ] peut servir pour opérer avec toutes les dissolutions métalliques et celle de mono- sulfure. » On trouve dans le tableau suivant les valeurs des affinités d'une dis- solution de monosulfure de sodium pour diverses dissolutions métalliques et pour l'eau : Chlorure d'or ^62 » de nickel 409 „ . „ , J. , ^. J ,. , ,. 1 Perchlorure de fer 384 F.A. De la dissolution de monosulfure de sodium I ,, , . J , _ 1 ,. , . , ( Chlorure de zinc 3iq 3 20 degrés B, pour la dissolution de... , , . » de platine 3 19 Nitrale de plomb 317 Eau 268 » On peut avoir une idée de la puissance de ces forces électromotrices, particulièrement de celle de l'eau , quand on se rappelle que , celle du couple à sulfate de cuivre étant égale à trois fois celle du couple à cadmium, il en résulte que celle du couple monosulfure et eau étant 2,68, celle du couple à sulfate de cuivre 3, 00, le rapport sera de 2,68 : 3, 00. Ce rapport a lieu d'étonner, car il n'y a qu'iuie simple dilution au contact ( 8o7 ) de l'eau et de la dissolution du monosulfure, laquelle est accompagnée d'un faible abaissement de température; il n'y a pas, par conséquent, d'action chimique pouvant motiver un tel dégagement d'électricité; on ne peut l'attribuer qu'à un mouvement moléculaire qui a lieu pendant le mélange des deux liquides, et qui est inconnu. » Afin de savoir à quoi s'en tenir à cet égard, on a fait les expériences suivantes : on a monté un couple électrocapillaire composé d'une éprou- vette, contenant 25 centimètres cubes d'eau distillée, dans laquelle on a plongé un tube fêlé, également rempli d'eau distillée. On a versé, dans la première, i centimètre Giibe d'une dissolution de monosulfure de sodium, contenant o^'",o4 de monosulfure cristallisé correspondant à o^"', i3 de ce sel à l'état anhydre. On a déterminé la force électromotrice avec deux lames de platine, puis on a ajouté successivement la même quantité de dissolution, et l'on a déterminé chaque fois la force électromotrice. On a eu alors les résultais suivants : Quantité de Force Quantité de solution Volume total monosulfure anhydre électro- ajoutée. du liquide. contenue dans loo*^*^. motrice, ce Br _ rc gr I à o, i3o de sel. . . , . 26 o, 5 F = 20o I » 27 o,g6 F = 207 I . 28 1,39 F:=2l5 1 11 29 I'79 F=:2l5 I 1) 3o 2, 16 F = 2i5 5 » 35 3,71 F = 22o 5 » 4° 4'87 F:=222 5 « 45 ^'77 F = 222 Remarr/ue. — La solution la plus concentrée, celle qui contenait S^"", 77 de monosulfure de sodium, marquait 8 degrés Tîaumé. » Ces résidtats montrent que la force électromotrJce augmente lente- ment à mesure que l'on ajoute de nouvelles proportions de monosulfure; quand on arrive à 20 fois, celte force n'est encore que de 270 en moyenne. » Si l'on ajoute une seule goutte de la dissolution dans 5o centimètres cubes d'eau, on a aussitôt F = i45. Ce résultat, il faut en convenir, est digne de remarque ; car quel mouvement moléculaire peut être produit, pendant le mélange de l'eau distillée avec de l'eau, qui ne contient que des quantités impondérables de monosulfure, puisque la quantité de mo- nosulfure anhydre contenue dans 100 centimètres cubes de liquide est alors de o^', 01 7, soit 06^00017 du poids total. On remarquera qu'il n'y a pas là ( 8o8 ) d'action chimique,maisbien une simple dilution. On pourrait peut-être croire que cette force éleclromotrice provient de l'action que pourrait exercer le monosulfure sur le platine; mais, comme le résultat a été le même en opé- rant avec des électrodes de charbon semblables, il faut donc rejeter cette supposition. » Dans un prochain Mémoire, faisant suite à celui-ci, j'exposerai les ré- sultats des expériences que j'ai faites pour déterminer les valeurs des affi- nités, en vertu desquelles les liquides des corps organisés réagissent les uns sur les autres, pour entretenir la vie dans toutes les parties qui les compo- sent; on conçoit déjà, d'après les faits qui viennent d'êlre mentionnés, que des quantités excessivement minimes de certaines substances introduites dans l'un de ces liquides, par absorption ou autrement, peuvent exercer une influence notable sur les actions électrocapillaires qui concourent à la production des phénomènes de nutrition. » HYGIÈNE. — Sur les alcools qui accompagnent l'alcool vinique. Note de M. Is. Piehre. « Plusieurs physiologistes viennent de constater, séparément, que les propriétés toxiques des alcools vinique, propylique, butylique et amy- lique sont d'autant plus tranchées que la molécule de l'alcool soumis à l'expérience est plus complexe ou plus condensée. » Or, nous avons constaté, M. Puchot et moi, que ces divers alcools se trouvent tous, en proportions notables, dans les trois-six, et surtout dans les produits de la fermentation des grains et des betteraves. Lorsque les deux derniers (acide bulylique et acide amylique) s'y trouvent en pro- portions un peu notables, le goût du trois-six s'en trouve considérable- mentdéprécié,et lesconsommateursqui absorbentles eaux-de-vieprovenaut du coupage de pareils trois-six doivent avoir le sens du goi'it dépravé, pour ne pas tenir compte des avertissements qu'a dû leur donner bien des fois leur palais. C'est donc, pour ainsi dire, avec connaissance de cause qu'ils s'empoisonnent chaque jour, surtout avec l'alcool amylique. » Mais il n'en est pas de même avec l'alcool propylique; j'ai fait dé- guster un jour, par six ou sept personnes compétentes, deux échantillons d'un même alcool de très-bon goût, dont l'un était pur de tout mélange, et dont l'autre contenait i ou 2 et même jusqu'à 3 pour 100 d'alcool propy- lique ajouté par moi ; les avis ont été partagés, si bien que la plupart de mes dégustateurs ont donné la préférence au mélange. M J'ignore à quelle dose cet alcool propylique peut se trouver dans cer- ( 8o9 ) tains alcools du commerce, et dans quelle mesure peut s'exercer son action toxique, mais je suis convaincu qu'il y aurait intérêt à se rendre compte (au moins approximativement) de la proportion qui peut s'y trouver. M Dans nos premières recherches, nous étions parvenus à séparer, dans les trois-six ordinaires, de l'alcool propyUque et les alcools butylique et amylique; mais nous ne nous trouvions pas en mesure d'en déterminer les proportions. » Convaincus d'ailleurs de leurs propriétés délétères sur l'organisme des consommateurs, nous avions cherché à en débarrasser les f du commerce, ou plutôt à concentrer ces produits de mauvais goût sous un plus petit volume, en en séparant la majeure partie (environ 80 pour 100) d'alcool bon goût qui s'y trouve. » Pour nous permettre de continuer sans entraves nos études, nous avions même pris un brevet d'invention, que nous avons ensuite laissé tomber dans le domaine public pour que chacun puisse en faire applica- tion à son profit. » Des essais faits sur une très-grande échelle (environ 120 à i3o hecto- litres à la fois, et toujours avec le même succès) nous permettent de penser que cette partie de la question est résolue (désinfection économique de la majeure partie des alcools mauvais goût de la fin des rectifications). » Il y aurait maintenant intérêt à chercher, au point de vue de la salu- brité, les proportions approximatives d'alcools étrangers (butylique et surtout propylique) qui peuvent se trouver danscertains trois-six versésdans la consommation courante. » Nous avons trouvé aussi, dans les alcools mauvais goûts désinfectés du commencement de rectification, et sans le chercher, des quantités rela- tivement considérables d'éther acétique, sans en préciser, même approxi- mativement, les proportions. Nous n'avons pas besoin de rappeler ici l'ac- tion stupéfiante énergique de premier ordre qu'exerce l'éther acétique, même à très-faible dose, ni l'ivresse de nature spéciale qu'il peut produire sur les consommateurs, que son odeur agréable laisse sans défiance. Il y aurait des recherches à faire dans cette direction. Nous sommes disposés à y consacrer le temps nécessaire; mais, pour être conduites à bonne fin, ces recherches demandent à être effectuées sur une assez grande échelle, ce qui les rend dispendieuses et ne permet pas de les réaliser partout. » Il me semble que l'État et la santé publique ne sont pas désintéressés dans la question. » C.K.,1875, 2« Scmej(re.(T.LXXXI, N» 19.) lo6 ( 8.0 ) STATIQUE CHIMIQUE DES VÉGÉTAUX. — Sur l' épuisement du sol par les pommiers. Note de M. Is. Piehre. « Tout le monde sait qu'un pomuiier ne réussit guère lorsqu'il occupe la place occupée avant lui par un autre ponunier ; la raison en est bien naturelle, car le premier ne laisse à son successeur qu'une terre épuisée. Mais dans quelle mesure a lieu cet épuisement? C'est ce que nous allons essayer d'évaluer par des chiffres. » Trois parties du pommier profitent des éléments constitutifs du sol et se nourrissent à ses dépens : i° les feuilles ; 2° les fruits; 3" le bois (tronc, branches, rameaux et racines). En nous fondant sur l'importance capitale du rôle que jouent, dans la vie végétale, les combinaisons azotées, nous restreindrons ici notre examen et nos évaluations aux combinaisons de cette nature et nous ne ferons intervenir dans la discussion que les proportions numériques de l'azote contenu en combinaison dans les différentes parties que nous venons de spécifier. B Je n'ai pas besoin de déclarer d'avance que des évaluations du genre de celles dont nous allons faire usage ont nécessairement quelque chose de variable, suivant les circonstances; mais, avec un peu d'attention, chacun pourra faire aisément les rectifications que comporteront les con- ditions spéciales dans lesquelles il se placera, en tenant compte des données ci-après. » Nous admettrons, pour fixer les idées : 1° qu'un pommier produise, bon an, mal an, à partir de l'âge de dix ans, 200 kilogrammes de pommes pen- dant cinquante ans et 5 kilogrammes de feuilles entièremcnl sèches par an ; 2° qu'au bout de ce temps le bois desséché (tronc, branches, rameaux et racines) pèse 200 kilogrammes. » Les feuilles mines, entièrement desséchées, dosent i5 grammes d'azote par kilogramme ; Pour 5 kilogrammes et pour i an on trouvera un poids total d'azote de o'^SjO^S grammes. Soit, pour 5o ans 3''',75o » » Les fruits dosent, à l'état frais, au moment de la cueillette, 2^', laS par kilogramme. Soit, pour 200 kilogrammes et pour une année. . . o''8,425 grammes. Soit, pour 5o ans 2i''6,25o » » Le bois desséché dose, en moyenne, 5 grammes d'azote par kilo- gramme. Soit, pour 200 kilogrammes i kilogramme d'azote ( 8ri ) » L'azote total assimilé et emprunté au sol représente donc un chiffre de 3''s,'75o + 2i'*s,25o -r- i"*" — 26 kilogrammes. Si l'on veut bien se rappeler maintenant que le fnmier de ferme dose, en moyenne, 5 grammes d'azote par kilogramme, l'emprunt fait au sol, dans les conditions que nous ve- nons d'admettre, correspondait à 6200 kilogrammes de fumier frais de bonne qualité, chiffre presque fabuleux, quand on songe qu'il s'agit d'un seul pommier, chiffre qui correspond à l'équivalent de plus de 100 kilo- grammes de fumier par an. » N'oublions pas que les animaux, paissant dans les herbages, déposent sous ces arbres une cei-taine quantité d'engrais, qu'il y tombe toujours un petit nombre de feuilles, que les eaux pluviales y apportent également, sous la forme de nitrates et de composés ammoniacaux, une petite quantité de substances azotées; enfin qu'il parvient aux pommiers, par infiltration de matières fertilisantes situées en dehors de leur périmètre, une petite quan- tité de ces substances azotées qui nous occupent. » Admettons, en attribuant à toutes les sources de ce genre une part que je crois exagérée, que cette part s'élève au quart de la totalité, il n'en res- terait pas moins très-probable que, dans les conditions précédemment ad- mises, la fertilité primitive du sol ne pourrait être entretenue que par l'ap- port annuel d'environ 80 kilogrammes de fumier. Combien pourrait-on citer de propriétaires ou de fermiers poussant jusque-là leur générosité? » Avant de soumettre à une critique sévère les résultats qui précèdent, avant de les taxer d'exagération, qu'on veuille bien se reporter aux résul- tats que nous avons obtenus, il y a treize ans, avec M. Berjot, par l'examen d'une partie bien minime des produits du pommier. 11 s'agit des pépins. M. Berjot estime, par des expériences qui lui sont personnelles, que, dans les conditions précédenmient admises, un pommier produit annuellement 760 grammes de pépins, dans lesquels j'ai trouvé 35 grammes d'azote en combinaison, équivalant à 7 kilogrammes de fumier par an, plus qu'on n'en met habituellement pour remplacer le prélèvement de la récolte en- tière. » La proportion de phosphates contenue dans les pépins correspondrait à une quantité de fumier notablement plus considérable encore. 1) En résumé, il résulte de la discussion à laquelle nous venons de nous livrer qu'un arbre fruitier ne peut prospérer qu'à la condition de recevoir, pendant la durée de son existence et sous la forme la mieux appropriée à ses besoins, une quantité assez considérable d'engrais, beaucoup plus con- sidérable qu'on ne le croit généralement ; autrement il devra nécessaire- 106., ( 8.2 ) ment dépérir progressivement et hâtivement, et laisser une place épuisée à laquelle on ne pourra restituer sa valeur productive initiale qu'au prix de sacrifices considérables. » Observations de M. P. Thenard sur ta Commiinicalion de M. Is. Pierre. « Je ne puis m'empêcher de trouver bien exclusives les conclusions de notre savant Correspondant. D'après lui, un pommier de Normandie ne vivrait que cinquante ans en moyeune, parce que son propriétaire ne lui fournirait pas, sous forme d'engrais, la dose d'azote nécessaire à sa végéta- tion, et, d'après M. Is. Pierre, cette dose indispensable sei'ait représentée par 80 kilogrammes de fumier annuellement répandu, c'est-à-dire de 16000 kilogrammes à l'hectare, en portant à 5o centiares la surface occu- pée par un pommier. » Or il est peu de terrains, même en Normandie, dont les cultures puissent être poussées, sans le concours d'engrais commerciaux, à ce degré d'intensité. » A la ferme de Talmay, en Bourgogne, et avec une addition d'engrais industriels représentant 33 pour 100 de l'azote total annuellement réparti, nous n'avons pu jusqu'ici arriver qu'à une production de i3ooo à i4 000 kilogrammes de fumier de ferme par an et par hectare. Cependant nos récoltes sont vraiment estimables, car elles s'élèvent normalement, pour une rotation de trois ans, à 4» tonnes de betteraves, aS hectolitres de froment et 60 hectolitres d'avoine, sur un sol dont la qualité, souvent médiocre, est cependant supérieure à la majorité des terres arables de la Normandie. » Il ne faut donc pas accuser d'incurie ou de manque de générosité envers ses pommiers le cultivateur normand, qui jusqu'ici a joui d'une estime justement méritée; mais, entrant plus avant dans la question, je me demande si c'est bien au défaut d'azote importé dans le sol qu'il faut attri- buer ce peu de longévité des pommiers. )) Depuis les travaux de M. Dehérain sur la fixation de l'azote de l'air au sein du sol, depuis ceux de notre savant confrère M. H. Mangon sur les propriétés phjsiques des sols, depuis ceux de M. Joulie sur l'équilibre qui doit être établi et maintenu dans le sol entre K'S matériaux directe- ment utiles aux plantes, peut-être aussi depuis nos propres recherches sur l'état de l'azole dans le sol, l'azote combiné (en opposition avec l'azote libre) a ihéoriquement beaucoup perdu de son importance agronomique. (8i3) Il faut, en effer, dans les calculs comparés d'azote concentré par les plantes et d'azote directement importé, compter avec ces nouvelles données, et, quelle que soit encore la difficulté du calcul, on ne peut plus dire que telle quantité d'azote absorbé doit être représentée par la même quantité d'azote importé : suivant les circonstances, elle peut en représenter moins, comme il arrive à Talmay, ou bien davantage, comme il arrive dans les bons terrains, et parliculièrement dans les meilleurs cantons du Vexin et de la plaine de Caen. A cet égard, les vignes des grands crus de la Bourgogne nous donnent un exemple bien remarquable de l'importance secondaire de l'azote. » Ces vignes ne sont jamais arrachées, elles se renouvellent par voie de provignage. Le nombre des provins est annuellement de 5oo sur 17000 a igooo que compte l'hectare, la quantité de fumier de 5oo kilogrammes, à raison de i kilogramme par provin. I) Comme on le voit, les Bourguignons sont bien loin des 16000 kilo- grammes réclamés par M. Is. Pierre pour les pommiers de la Normandie; cependant les produits sont bien autrement importants. Abandonnant les feuilles au sol, ils consistent en 1700 à 1800 kilogrammes de fruits et une masse de sarments qui dépasse la quantité de combustible nécessaire à une famille de vignerons cultivant 2 hectares. » Qu'on fasse le calcul de l'azote ainsi annuellement exporté de la vigne, et l'on trouvera certainement un chiffre qui dépasse de beaucoup la quantité concentrée par les pommiers de la Normandie. » Cependant le terrain, loin de s'appauvrir en azote, semble s'en enri- chir presque indéfiniment. » Nous avons l'histoire très-authentique du clos Vougeot, qui, aux dates et aux propriétaires près, est d'ailleurs celle de tous nos grands crus. » En l'an 904, le clos était une vaste friche de 54 hectares, dont i''^''',34 seulement était planté en vigne.. En ce temps, les moines bénédictins et bientôt après les Bernaidiiis, eu étant devenus propriétaires, commen- cèrent à la faire miner; les rochers (d'ailleurs rarement adhérents au mas- sif souterrain), qui recouvraient en grande partie la surface, furent d'abord enlevés et mis çà et là en gros tas sur des places qu'on appelle des murçjers; la terre dans laquelle ils étaient primitivement incrustés fut régulièrement répartie sur la surface restée libre, en couche de 40 centimètres, et il y fut planté de la vigne; mais petit à petit on découvrit des poches de terre qui furent vidées, puis en partie comblées par la pierre des murgers et défi- nitivement nivelées avec une portion de cette même terre, pendant que ( «>^l ) l'autre portion servit à recouvrir l'emplacement desmurgers, qui successi- vement disparurent ainsi; enfin, en i234, la dernière vigne, qui s'appelle encore les vignes jeunes, ayant été plantée, le célèbre clos fut constitué tel qu'il existe encore aujourd'hui. M Qu'on ne croie pas ici à un roman : pendant que les scribes nous fai- saient en effet l'histoire du clos, les vignerons nous la traçaient en carac- tères encore plus authentiques. J'ai dit que la vigne s'y renouvelait par voie de provignage, par suite chaque recouchée laisse un tronc que, par une pro- priété spéciale aux terrains de nos grands crus, le temps est presque ira- puissant à détruire, en sorte qu'à la longue tous ces troncs ont formé, sous la surface du sol, un tapis dont l'épaisseur, augmentant sans cesse, donne l'âge relatif des climats. Or c'est sous les vignes de 904 que le tapis est le plus épais, et il va, successivement et d'âge en âge, en s'amoindrissanî jus- qu'aux vignes jeunes, celles de I234, les dernières plantées. )i Eh bien,quelleest la richesse en azotedusol du clos? Si, avec la baguette du magicien, nous transformions en fumier de ferme tout l'azote contenu dans la couche superficielle jusqu'à 3o centimètres de profondeur, nous engen- drerions aussitôt, sur les vignes de 904, une masse de fumier qui dépasserait a Sooooo kilogrammes et qui, sur les vignes jeunes, se rapprocherait de 2 millions par hectare; mais, au début, quelle était la dose d'azote? Des minages du genre de ceux que nous venons de décrire et dans les mêmes roches nous ont appris que le sol vierge de toute culture ne contient pas en azote une quantité représentée par iSoooo kilogrammes de fumier de ferme, et cependant il est immédiatement très-productif; mais, au bout de trente ans, cette proportion a déjà doublé. » A noire avis, ce n'est donc pas la quantité d'azote condensé par une plante qui donne la mesure de la diminution de fécondité d'un sol ; bien plus, nous voyons venir le moment où il sera démontré que la surabon- dance de l'azote, par rapport aux autres éléments utiles, peut devenir une cause très-sérieuse d'infertilité. » M. DE Lesseps présente à l'Académie le deuxième volume de la publi- cation qu'il lui a dédiée, son Histoire du canal de Suez. Ce volume comprend les années 1857 et i858, et marque la fin des études et des négociations préliminaires, ainsi que le succès de la souscription générale et la forma- tion de la Compagnie financière chargée d'exécuter le projet du canal ma- ritime. ( 8i5 ) WÉSIOIRES PRÉSEi\TÉS. PHYSIQUE. — Sur la séparation des liquides mélangés, et sur de nouveaux llterniomèlrcs à maximn et à mininia. Mémoire de M. E. Duclaux. ( Extrait par l'auteiir.) (Commissaires : MM. Jamin, Desains, Berlhelot.) .< J'ai rhonneiir de présenter à l'Académie un Mémoire dans lequel j'étudie les conditions qui président à la séparation d'un mélange homo- gène de deux liquides, en deux couches, lorsqu'une circonstance extérieure quelconque, par exemple un abaissement de température, intervient pour troubler la dissolution et la transformer en un double mélange. » Je fais voir que, dans ces conditions, la composition des deux couches qui se forment reste constante quelle que soit la composition initiale du mélange, et que leur volume relatif varie seul. » Le même fait se produit pour les mélanges ternaires lorsque, ce qui est le cas le plus fréquent, l'un des liquides constituants ne prend pas part à la séparation et reste an même degré de concentration, dans chacune des deux couches produites, que dans le liquide primitif. La seule chose nou- velle est que la présence de ce troisième liquide modifie les relations mo- léculaires des deux premiers, les rend, par exemple, solubles l'un dans l'autre, en leur servant de trait d'union, et leur permet ainsi de manifester les mêmes phénomènes que plus haut. Ils se partagent encore, lorsque l'équi- libre primitif est détruit, en deux couches de composition à peu près con- stante, entre lesquelles le troisième liquide se partage uniformément. » Il résulte, de cette constance de composition, qu'il est toujours possible de partir d'un mélange initial tel que, sous l'action d'un abaissement de température, il se divise en deux couches de même volume, et l'expérience montre que la variation de température nécessaire pour obtenir un phéno- mène aussi marqué est extrêmement petite, beaucoup moindre que -j^ de degré. 11 Par exemple, un mélange de i5 centimètres cubes d'alcool amylique, 20 centimètres cubes d'alcool ordinaire et 32'^'',9 d'eau, donne, à 20 de- grés, un groupement moléculaire très-instable, que le moindre abaissement de température divise en deux couches presque égales. » Des traces de sel marin, de chlorure de calcium, de divers autres sels solubles, de vapeurs de chloroforme, produisent le même effet. ( 8.6 ) » Même résultat encore quand on ajoute une goutte d'eau ou une goutte d'alcool aniylique, qui n'entrent pas en dissolution, parce que le mé- lange est saturé des deux liquides, qui ne peuvent pas non plus rester à la surface ou au fond sans se dissoudre, parce qu'il n'y a d'équilibre possible entre deux couches qu'autant qu'elles présentent certains rapports de composition ; aussi déterminent-elles la dislocation du mélange primitif et sa transformation en deux groupements plus stables et de composition constante. » J'insiste sur les conclusions théoriques qui résultent de l'étude de ce phénomène curieux, et j'en tire, au point de vue pratique, la construction d'un ihermomèlre à minima très-simple. » Le mélange indiqué ci-dessus, limpide et homogène au-dessus de 20 degrés, se trouble et se partage en deux couches égales à cette tem- pérature. D'autres tout pareils, avec plus ou moins d'eau, donneraient le même phénomène à d'autres températures. On les prépare le plus faci- lement du monde, en prenant les quantités voulues d'alcool amylique et d'alcool ordinaire, que l'on maintient à une température déterminée, et auxquelles on ajoute de l'eau goutte à goutte, jusqu'à ce qu'il se produise un trouble léger, qui doit disparaître par le moindre réchauffement. Ce mélange, introduit dans un tube qui est ensuite scellé à la lampe, se troublera toujours lorsqu'il sera ramené à la température à laquelle il a été fabriqué; il se partagera en deux couches égales, qui ne se mélangeront plus lorsque la température s'élèvera de nouveau, à moins qu'on n'agite vivement le tube qui les renferme. On peut, si l'on veut, les rendre plus distinctes en additionnant le liquide initial de quelques gouttes d'encre rouge ou de carmin ammoniacal, qui colore le liquide tout entier tant qu'il reste homogène, mais qui se concentre dans la couche inférieure, après la séparation, laissant le liquide supérieur presque complètement incolore. » On aura de même des thermomètres à maxima avec des mélanges de 10 parties environ d'éther, de 6 parties d'alcool méthylique du commerce et d'eau en proportions variables suivant la température. Ce liquide, lim- pide à froid, se trouble, à l'inverse du précédent, quand on le chauffe, mais en obéissant aux mêmes lois. On le colorera de préférence avec un peu d'encre bleue. » Ces instruments présentent l'inconvénient d'exiger un mélange spécial pour chaque température; mais ils sont faciles à construire, économiques, solides, ne craignent ni les chocs, ni l'influence de la pression, et pourraient ( »'7 ) être employés pour les sondages à la mer, où les limites de température à apprécier sont toujours assez voisines. » Ils peuvent aussi rendre des services dans les appartements, dans les serres, dans les magnaneries, partout où il importe moins de connaître avec précision la température, que de l'empêcher de tomber au-dessous d'un certain degré. On ])eut alors réduire beaucoup le nombre des mélanges, les espacer, par exemple, de degré en degré, ou de 2 en 2 degrés. On ras- semble les tubes cylindriques qui les contiennent, par groupes de cinq ou de dix, sur une même planchette, et l'on a un petit appareil à indications très- apparentes, qu'il suffit d'agiter pour le remettre en état de servir et qui peut être mis entre les mains les moins exercées. J'en suis la marche depuis plu- sieurs mois, et je crois pouvoir en recommander l'emploi. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Note siir le dosage de la caféine et la solubilité de celte substance ; par M. A. Commaille. (Extrait.) (Commissaires : MM. Bussy, Cahours.) « Le dosage de la caféine a présenté jusqu'ici une certaine difficulté. J'ai obtenu des résultats excellents et prompts de la manière suivante. » J'opère sur 5 grammes seulement de poudre de café, passée au tamis de soie n° 60. La poudre est intimement mêlée à i gramme de magnésie cal- cinée; avec ce mélange, je forme une pâte presque ferme, qui devient de suite jaune, puis verte, au contact de l'air; cette pâte est abandonnée pen- dant vingt-quatre heures. On l'étalé alors sur une soucoupe, qui est placée sur l'eau bouillante : on très-peu de temps, on a une masse solide qu'on triture et tamise. Celte poudre verte est introduite dans un petit ballon et traitée, comme l'indique Lievenibal, à trois reprises, par du chloroforme anhydre (100 grammes, en trois fois, suffisent pour l'épuisement), qu'on porte à l'é- bullition pendant une demi-heure chaque fois, en plongeant le ballon dans de l'eau maintenue chaude. Le chloroforme reflue dans le ballon, en em- ployant simplement le réfrigérant de Liebig rempli d'eau et relevant l'ex- trémité opposée à celle où est attaché le ballon. B La filtration du chloroforme refroidi est des plus rapides. Le liquide^ parfaitement incolore, est reçu dans un ballon ayant le col de même dia- mètre que celui qui a servi à l'épuisement, afin qu'il puisse s'adapter aisé- ment au bouchon fixé au réfrigérant. On distille le chloroforme en abaissant l'extrémité qui était primitivement relevée. C.R., 1825. -j" Semestre. (T. LXXXI, N» 10.) IO7 (8,8) » Quand le chloroforme est évaporé, on détache le ballon et l'on chasse les dernières parties du liquide, en introduisant dans le goulot la douille d'un soufflet, qu'on fait jouer en maintenant le ballon dans l'eau bouillante. Il reste une matière à peine colorée, assez volumineuse, formée de matières grasses et cireuses et de caféine, qui cristallise sur les parois du ballon et présente à la loupe de longues aiguilles. » On verse de l'eau dans ce ballon, et, pour que la masse grasse se dé- tache et se délaye facilement, j'ajoute lo grammes de verre pilé, lavé à l'a- cide chlorhydrique et de la grosseur de la poudre qui sert à sécher l'encre, ce qui coupe court aux reproches de Wurthner sur la difficulté qu'on éprouve à épuiser le résidu chloroformique de la caféine qu'il contient. On chauffe ce mélange, en l'agitant continuellement sur la flamme dune lampe à alcool. Quand l'eau entre en ébullition, on ferme le flacon avec du liège, et l'on secoue vigoureusement. Les parois se nettoient parfaitement et souvent toute la matière grasse vient s'agglutiner au verre pilé, eu pro- duisant de petites boules. On jette sur un filtre mouillé le liquide, qui est reçu dans une capsule tarée. En renouvelant trois fois l'action de l'eau bouillante, on enlève toute la caféine. En évaporant l'eau au bain-marie, il reste de la caféine blanche et cristallisée, qu'on n'a plus qu'à peser, après l'avoir séchée convenablement. J'ai dosé ainsi la caféine dans 80 cafés, appartenant à plus de 3o espèces. » Solubililé. — Les auteurs ne s'entendent pas sur la solubilité de la caféine. Pfaff la dit insoluble dans l'étherpnais la plupart des auteurs donnent j^i po"'' ''^ solubilité dans ce liquide. On l'a dit soluble dans 98 parties d'eau et 97 d'alcool. On admet que le meilleur dissolvant est le chloroforme. Les chiffres que j'ai obtenus, avec la caféine très-blanche, parfaitement cristallisée, extraite du thé, sont résumés dans le lableau ci- après. » Si le meillein- dissolvant de la caféine, à froid, est le chloroforme à l'ébullitiou, l'eau en dissout beaucoup plus, puisqu'à 65 degrés, tempéra- ture à laquelle je me suis arrêté, faute d'une quantité suffisante décaféiné, mais qui se rapproche du point d'ébuUition du chloroforme, l'eau dissout 5o pour 100 de caféine et le clilorofornie 20 pour 100 environ. On voit que les nombres qui sont indiqués ici diffèrent totalement de ceux qui sont admis. Ainsi, j'ai trouvé, pour solubilité dans l'eau, -^ au lieu de -i-, pour solubilité dans l'alcool, j-*^ au lieu de ^, et pour solubilité dans l'éther, ^^au lieu de ^. Conformément à l'opinion de Pfaff, la caféine ( 8i9 ) est à peine soluble dans l'étlier |3ur. Il est présimiable que les auteurs ont opéré avec des liquides ou des caféines impures. lOOS' DE LIQUIDE dissolvent, à 150-1 7°, en caféine COEFFICIENT de solubilité, à 150-17°, de la caféine lOOS'' DE LIQUIDE dissolvent, à l'ébullition , en caféine COEFFICIEMT ! de solubilité, à l'ébullition, de la caféine bydratée. // -2,5£ 1/17 // 0,21 '1 // anliyUro. liydratée. anhydre. liydraiée. anhydre. liydratée. // // 2,01 I // // // // aoliydre. | '3,97 3,3o 1,35 0,61 0,19 o,oj85 0,0437 0,025 rr I I C8 // 1 P // // I 7.72 I 7 1,2 I I 536 I I 2288 I 4uoo // // '19,73 // // ri II 19,02 II 45,55 3,12 0,454 0,36 // I 1 5,25 I 2,19 I 32 II 220 I 277 II Alcool à 85 degrés Eau (') Alcool absolu Éthcr du commerce Sulfure de carbone Élhcr purifié et anhydre.. . Essence de pétrole (') L'eau était à 65 degrés seulement cl non bouillante. k CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur un procédé pour séparer la cholestériné des matières grasses. Note de M. A. Commaille. (Commissaires : MM. Biissy, Cahours.) « On éprouve généralement une grande difficulté à séparer la choles- tériné des matières grasses, et on les confond ensemble le plus souvent dans les résultats des analyses. J'ai .'employé avec succès un procédé fondé sur la propriété que possède la cholestériné de résister à l'action des alcalis, même concentrés et bouillants. » J'avais à rechercher si la matière huileuse, extraite d'un foie malade, ne contenait pas de cholestériné : cette matière avait été enlevée à l'aide de l'éther ordinaire, et se dissolvait entièrement dans l'alcool à 85 degrés. Pour séparer la cholestériné, j'ai saponifié la matière grasse par la soude caustique, et, après refroidissement et dissolution de la masse savonneuse dans l'eau, j'ai agité avec de l'éther. Celui-ci, séparé et évaporé, a donné de nombreuses lames de cholestériné. » 107.. ( 820 ) LITHOLOGIE. — Siiv les divers modes de structure des roches éruptives, étudiées au microscope. Mémoire de M. Michel Lévv, présenté par M. Daubrée. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Ch. Sainte-Claire Deville, Daubrée, Des Cloizeaux.) n M. Michel Lovy a passé en revue les diverses stniclures intimes que l'emploi du microscope et des placpies minces permet d'étudier dans les roches éruptives de tous les âges, depuis le granité jusqu'aux laves ac- tuelles. Elles se composent toutes de cristaux brisés, usés et corrodés, dont la consolidation, relativement ancienne, paraît antérieure à l'épanchement de la roche, et d'une pâte ou d'un magma cristallisé qui englobe les cristaux en débris. » M. Michel Lévy range parmi les roches éruptives acides celles dont la pâte a une teneur en silice supérieure à la teneur des feldspalhs acides, albite ou orthose. La conclusion de son Mémoire est que leur texture in- time est une conséquence immédiate de l'état plus ou moins individualisé de la silice en excès que renferme leur pâte ; ce sont, en effet, les propriétés semi-cristallines ou cristallines de l'opale, de la calcédoine, du quartz, qui dominent dans la pâte des roches acides. » Quand la silice est intimement mêlée aux autres éléments compo- sants, la pâte est amorphe, ou même vitreuse, suivant la qualification inexacte qui lui a été souvent attribuée; les structures fluidale et perlitique s'y développent seules (pechsteins, obsidiennes, perlites). » Un premier degré de spécification des éléments de la pâte amène la formation des crislallites (Vogelsang), des microlites (Vogelsang) et de la substance pctrosiliceuse (microfelsile de Zirkel), formation que M. IMichel Lévy désigne sous le nom de promorphique, c'est-à-dire contemporaine de l'état pâteux de la roche et antérieure à sa consolidation définitive. » Tout semble prouver que la substance pétrosiliceuse partage les pro- priétés de la silice encore très-divisée, mais déjà semi-cristalline, qui s'y est isolée, soit à l'état d'opale, soit à l'état de calcédoine, et la structure sphérolitique commence à s'allier aux précédentes (pyromérides et por- phyres permiens, liparites tertiaires et porphyres molaires). » A la série des micro-pjromérides avec globules à croix noire, sous les Niçois croisés, succède celle dont les globules s'éteignent tout entiers à la fois; la silice en excès s'y est consolidée sous forme de quartz récent, entièrement cristallisé, qui imprègne les globules pétrosiliceux , et qui, lorsque les globules ont pour centre un débris de quartz ancien, s'est ( 82. ) orienté cristallographiquement comme ce dernier (porphyres du terrain permien inférieur et liouiller). » Puis, la spécification des éléments continuant sa marche croissante, on passe, sans transition brusque, aux micro-pegmalites à éloilements, dans lesquelles le feldspath et le quartz ont cristallisé simultanément, comme dans les pegmatiles graphiques; ici encore les palmes et les coins de quartz récent, qui avoisinenl les débris de quartz ancien, s'éteignent avec lui sous les Niçois croisés et sont orientés comme lui; de telle sorte que la cristallisation du magma semble s'être propagée à partir des centres d'é- branlement, qui sont encore les débris de quartz ancien, comme dans les micro-pyromérides à extinction (porphyres houillers et anthracifères). » Dans ce dernier type, tous les éléments du magma sont cristallisés et l'on passe, par gradations insensibles, à un état où le quartz récent, phis longtemps mobile, se dégage enfin de sa gangue pétrosiliceuse ou feldspa- thique et revêt les formes cristallines qui lui sont propres; telle est la struc- ture des micro-gmnuliles avec quartz récent en grains bipyramidés, aux- quels le feldspath récent lui-même paraît, par places, antérieur (porphyres houillers et anthracifères). )) Un grand nombre de porphyres, dont la pâte, à l'œil nu, paraît entière- ment pétrosiliceuse, se rangent au microscope dans la classe des micro-peg- matites ou dans celle des micro-granulites; ce sont alors des roches en- tièrement cristallisées, et il convient d'avancer considérablement la limite où commencent les roches dites graniloïdes. )) Des micro-granulites, on passe à la classe importante des granitliles sans changer de structure, par une simple augmentation de grosseur dans le grain. Toute la série est riche en mica blanc, et ce minéral s'y présente comme étant de consolidation récente, plus récente même que celle du quartz. La plupart des pegmatites sont de vraies granulites à très-gros grains; les pegmatites graphiques sont en effet assez rares. » La grosseur des éléments dans la série précédente permet d'étudier le feldspath récent plus facilement que dans les roches à grains plus fins. Tan- tôt il est composé d'orlhose, tantôt l'orlhose est mâclé avec de fines la- melles d'un feldspath triclinique, que des travaux encore inédits de M.DesCloizeaux démontrent être du microcline. Il est généralement accom- pagné d'un quartz de contraction, qui y forme de nombreuses et fines traînées parallèles, et dont l'axe principal est parallèle ou perpendiculaire au plan de symétrie de l'orthose. » Le feldspath récent siliceux exerce une action corrosive ethifiltrantesur ( 8.3 ) les crislaiix de feldspath ancien qu'il englobe; ces i;)/(//ra/ions paraissent qnai'lzeuses et sont ainsi en relation avec l'excès de silice que présentait le feldspath récent, jusqu'au moment de sa prise en masse (granulites an- ciennes, pegmalites, granités récents du type de l'île d'Elbe). » Des granulites on passe à la slmcUne granitique, dans laquelle le quartz récent, entièrement affranchi de ses gangues, ne s'astreint même plus à ses formes cristaUines extérieures; il se présente en effet en grandes plages ir- régulières et se moule sur tous les autres éléments de la roche. » Toutes les remarques relatives au feldspath récent des granulites s'appliquent à celui des granités, et c'est dans la présence ou dans l'absence de quartz ancien, antérieur au feldspath récent, que M. Michel Lévy a cherché les éléments d'une classification de la série granitique. » Quand le qunrlz ancien existe, il est en grains bipyramidés, et parait témoigner que la roche était déjà moins riche en dissolvants, lors de son épanchement. » On voit que les mots granilCj gramiUte, pegmalite, pyroméride ont un sens bien déterminé et correspondent chacun à une structure spéciale; on ne peut en dire autant du mot porphjre, qui a été appliqué à une série de structures variées. » Les relations qui lient cette longue suite de structures diverses avec l'âge géologique des roches éruptives acides qui les présentent amènent l'auteur de ce Mémoire à une conclusion qu'Élie de Beaumont avait déjà formulée à propos des émanations volcaniques et métallifères : l'activité chi- mique du globe a été en diminuant durant les temps géologiques. Les roches acides ont apporté avec elles des dissolvants de moins en moins énergiques, dont l'effet a été d'individualiser de moins en moins la silice en excès de leur pâte. » Cette diminution se produit par périodes parallèles; en effet, des gra- nités les plus anciens aux pechsteins triasiques ou de la fin du terrain per- mien, il y a une remarquable continuité dans les changements de structure qui caractérisent les éruptions successives de roches acides. Une seconde période commence aux prétendus granités tertiaires qui sont en réalité des granulites, et dont lesfeklspaths eux-mêmes contiennent de nombreuses in- clusions vitreuses bien conservées; cette seconde période se continue jus- qu'aux liparites et aux peilites, dont l'analogie est grande avec les por- phyres permiens et les pechsteins. » ( 823 ) THERMOCIIIMIE. -• Beclierclies sur l'inversion du sucre de canne par les acides elles sels. Note de M. G. Flecry, présentée par M. Berthelot. (Extrait.) (Commissaires: MM. Peligot, Pasleui', Berthelot.) « Dans ce Mémoire, j'étudie d'abord la marche de l'inversion produite par différents acides employés sous des poids équivalents. Des tableaux représentent la proportion en centièmes du sucre transformé au bout de temps égaux; des courbe's relient et rectifient parfois les résultats obtenus. Il n'en ressort aucune relation entre la vitesse de l'inversion et les poids atomiques des corps qui la produisent; ainsi l'acide arsénique agit plus rapidement que l'acide phospiiorique. On peut cependant remarquer l'é- nergie plus grande de l'acide chlorhydrique, eu conformité avec sa diffu- sibililé moléculaire si bien constatée par Graham. » En employant avec le même acide des doses différentes de sucre, on a reconnu que le temps nécessité par son inversion complète était constant, et cela dans des limites étendues. Faisant ensuite varier la dose d'acide, on a trouvé que la durée du phénomène s'abrégeait considérablement quand son poids augmentait. Ces expériences, convenablement disculées, conduisent à représenter l'équation de la courbe figurative de l'inversion par l'expression i-j=[A/(«)l-, dans laquelle k est un coefficient qui dépend de la température et de la nature de racide,y(rt) une fonction de la proportion d'acide qui ne res- sort pas des expériences. L'hypothèse sur laquelle s'appuie celte théorie (i), c'est que la quantité de sucre interverti, à chaque instant, est proportion- nelle à la quantité de ce corps qui existe dans la liqueur. Les faits pa- raissent la justifier. L'expérience permet aussi d'affirmer que le glucose et le lévulose, produits de la décomposition du sucre de canne, n'ont aucuue tendance à se recombiner, du moins en présence de l'acide qui a déterminé leur séparation. Quelque petite que soit la quantité d'acide, l'inversion est totale. » L'action d'une solution de bisulfate de potasse sur le sucre nous a montré que ce sel existait en partie décomposé dans la liqueur. » Le sulfate d'alumine a présenté un phénomène de même ordre, avec (i) Berthfxot, Annales de Chimie et de Physique, 4'^ série, t. XVIII, p. l47 f' '4^' ( 824 ) cette particularité que la décomposition est progressive; l'acide acétique n'agit pas plus que l'eau pour la favoriser. M Le sulfate d'ammoniaque, et probablement d'autres sels ammonia- caux, n'offrent pas d'indice de l'action décomposante de l'eau. Il en est de même des sels de plusieurs alcaloïdes qui ont été étudiés par la présente méthode. Une liqueur acide, telle que la solution du sulfate neutre de quinine, n'agit point du tout sur le sucre de canne. » Le déplacement total d'un acide faible, tel que l'acide acétique, par un acide fort, tel que l'acide chlorbydrique, a été mis en évidence par l'inactivité du système à l'égard du sucre, et ce résultat confirme les données de la Tliermochimie, d'après les observations de M. Berlhelot. » Je termine en constatant par l'expérience le caractère exothermique du phénomène de l'inversion. » PHYSIOLOGIE. — Comparaison des excitations unipolaires de même signe, po- sitif ou négatif . Injluence de l' accroissement du courant de la pile sur la valeur de ces excitations. Note de M. A. Cbacvea». (Renvoi à la Commission du prix Lacaze.) « On a vu, par ce que j'ai dit de l'excitation unipolaire des nerfs mo- teurs (i), que l'augmentation d'intensité d'un courant de pile détermine, dans l'activité respective des deux pôles, un changement de signe ou de valeur, qui arrive plus ou moins tôt, mais d'une manière constante. Il faut maintenant comparer entre elles, d'une part toutes les contractions po- sitives, d'autre part toutes les contractions négatives, produites par des courants d'intensité croissante ou décroissante, pour déterminer l'influence que ces variations d'intensité exercent sur la valeur des excitations de cha- que série. » Cette comparaison est déjà possible quand on recueille les effets du courant au moyen de tracés analogues à celui qui est représenté dans la précédente Note. Mais l'enchevéu-ement des deux séries de contractions, alternativement positives et négatives, pour chaque intensité différente du courant, ne permet pas toujours de comparer entre elles les contractions de même signe ou de chaque série. Il vaut mieux alors obtenir séparément chacune de ces séries. » Deux procédés peuvent être employés. Dans l'iui et l'autre, on agit (i) Page 779 de ce volume. ( 825 ) sur les deux pattes simullanément, de manière à obtenir des effets inverses, qui se contrôlent réciproquement. L'une des pattes donne la série des exci- tations positives, l'autre la série des excitations négatives. » Celui des deux procédés que je signalerai d'abord exclut le change- ment alternatif des pôles : l'un des nerfs reste constamment en rapport avec le pôle positif, l'autre avec le pôle négatif. Il n'y a, dans chaque patte, qu'une contraction pour chaque valeur du courant. Malheureusement, avec ce procédé, la permanence du courant dans la même direction produit sur les nerfs les effets habituels de la fatigue. )) Le deuxième procédé écarte, au moins en partie, cet inconvénient. Le nerf est excité deux fois à chaque changement d'intensité, par des cou- rants de sens inverses, dont les effets altérants se combattent et se neutrali- sent. Seulement, on ne recueille que l'effet d'une seule de ces excitations, ce qui se fait aisément en manœuvrant le levier qui permet d'établir ou de faire cesser le contact des pointes écrivantes avec le cylindre enregistreur. » Même avec ce procédé, il n'est pas possible d'éviter complètement les effets de la fatigue, si les excitations sont répétées en nombre notable et se succèdent sans interruption. Dans les séries croissantes, par exemple, les excitations les plus fortes pourront déterminer des contractions moins grandes que des excitations d'une valeur moyenne, sans qu'on soit auto- risé à voir là nécessairement l'expression régulière d'un fait physiologique. Il est, du reste, facile de contrôler ces résultats, en laissant reposer les nerfs, et en recommençant à les exciter avec des courants au maximum d'inten- sité d'abord, diminués ensuite graduellement en série décroissante régu- lière. C'est un contrôle qui doit toujours être employé, quel que soit le procédé adopté pour comparer entre elles les contractions produites par des intensités électriques différentes : on commencera tantôt par les exci- tations les plus faibles, tantôt par les plus fortes. 1) J'ai obtenu, dans ces conditions, un nombre considérable de très-beaux tracés, formant deux catégories. La valeur de l'intensité du courant avarié, dans les uns, de i à 12; dans les autres, de i à 24, le chiffre i représen- tant l'intensité électrique généralement nécessaire pour avoir la contrac- tion minima. La signification de ces tracés a été résumée au moyen de constructions graphiques dans lesquelles les intensités du courant sont marquées sur l'axe des abscisses, et la valeur de l'effet produit sur les or- données. J'en donne ici trois types assez communs, où les lignes qui repré- sentent les deux séries correspondantes de contractions sont rapprochées C.K., 1870, ■i<- Semestre. (T. LXXXl, N" 19.) lo8 ( 826 ) (le manière à pouvoir être comparées l'une à l'antre. On peut tirer de ces figures les propositions suivantes : » i" Dans le cas d'excitations unipolaires régulièrement croissantes, l'action du pôle positif, mesurée par la grandeur et la durée des contrac- tions, croît d'une manière constante avec l'intensité du courant, tant que le muscle n'a pas atteint le maximum d'effet qu'il peut produire. L'accrois- sement de cette action du pôle positif est souvent régulier, comme l'ac- croissement du courant lui-même. Dans ce cas, la ligue qui représente la série des contractions est une droite oblique, plus ou moins ascendante (tracé n" 1, ligne 1'). D'autres fois, l'accroissemenl, d'abord très-rapide, le devient de moins en moins, à mesure qu'on se rapproche du niaximum de contraction des muscles : la ligne des contractions est une courbe dont l'ex- trémité ascendante est plus ou moins surbaissée (tracés n°' 2 et 3, ligne P). » 2° L'action du pôle négatif croît d'abord avec le courant, et atteint ainsi plus ou moins rapidement, quelquefois d'emblée, une valeur au delà de laquelle l'accroissement devient extrêmement lent (tracé n° 2, ligne N), ou même s'arrête tout à faft (tracé n" 1, ligne ]5f), ou même se change en un affaiblissement (tracé n° 3, ligne N) qui, dans certaines conditions, non tout à fait physiologiques, il est vrai, arrive jusqu'à une neutralisation presque complète de l'activité du courant. (827 ) » 3" Ces dcuM propositions, déduites de l'élude de l'excitation unipo- laire sur la grenouille, peuvent s'appliquer aussi à l'homme et aux mam- mifères, avec quelques modifications qui seront indiquées dans un autre travail. » 4° chez ces derniers, l'étude de l'influence exercée sur la sensibilité par les excitations unipolaires donne des résultats absolument inverses des précédenls, en sorte que les mêmes constructions peuvent représenter ces résultats, à condition de prendre la courbe positive pour la négative, et réciproquement. » Comme conséquences pratiques, applicables à l'emploi médical de l'électricité, on voit qu'il n'y a qu'un moyen de manier le courant de pile avec régularité : c'est de provoquer l'excitation unipolaire avec le pôle po- sitif pour agir sur les nerfs moteurs, et avec le pôle négatif si l'on veut mettre en jeu la sensibilité. » Ces faits simples expliquent les résultats confus et contradictoires qui ont été fournis par l'application des deux pôles sur le même nerf, contradictions dont on trouve un exemple saisissant dans les tentatives de M.Cyon, pour reproduire sur l'homme les phénomènes de l'électrotonus bipolaire, tel qu'il a été étudié par Pflûger sur les nerfs isolés de la gre- nouille. 1) ZOOLOGIE. — Sur l'analomie el l'histologie de la Liicernaire ; Note de M. A. DE KoKOTNEFF, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. (Commissaires : MM. Milne Edwards, de Lacaze-Duthiers.) « Pendant l'été de cette année, je me suis occupé de l'élude analonnquc et histologique de la Lucernaria octoradiala dans le laboratoire de M. de Lacaze-Duthiers, à Roscoff. L'abondance de l'animal, rinstallation par- faite du laboratoire, m'ont permis d'atteindre assez vite les résultats que je viens communiquer à l'Académie. » Les parois du coips consistent en quatre couches : i° ectoderme, cou- vert d'une cuticule; 2° couche gélatineuse; 3° membrane élastique; 4° entodernie. Au fond de i'ectoderme, de même qu'à l'entoderme, on trouve des cellules qui se transforment en nématocysles ou (ui cellules glan- duleuses. La couche gélatineuse et la titembraïut propria sont traversées par des fibrilles élastiques, qui sont des prolongements des cellules entoder- miques. On trouve deux sortes de muscles chez la Lucernaire : les longi- tudinaux et les circulaires ; ces derniers forment toujours une couche loS.. ( 828 ) externe. Les muscles longitudinaux sont représentés par quatre troncs, qui commencent au fond du pied. A la moitié du corps de l'animal, chaque tronc se divise en deux tiges et chaque tige entre dans un faisceau de tentacules. Une couche de fibres musculaires longitudinales se trouve dans les parois du péristome et du tube buccal. Les muscles circulaires existent : i° autour de la bouche; 2° le long des bords du corps; 3° dans les tentacules. Chaque fibre est une simple cellule, contenant une fibrille très- réfringente. Les cellules peuvent se joindre par des prolonge- ments et développer une fibrille unique, qui traverse une série entière de cellules. La fibrille s'accroît au dépend de la cellule même; le protoplasma de cette dernière disparaît presque entièrement, et le noyau se trouve enfermé dans la masse fibreuse. Le péristome, à la surface extérieure, est tapissé par des cellules musculeuses bien développées; ces cellules sé- parent en même temps une cuticule perforée : la présence de celte dernière prouve que c'est une couche d'un épithélium musculeux. » Relativement au système nerveux des Hydraires, il y a beaucoup de suppositions, mais rien de positivement connu. Rleinberg attribue, sans grande raison, aux cellules d'épiihélium musculeux, un caractère nerveux. Schultze regarde les soies [cnidocils) des organes urticants comme des organes du tact. L'étude de la Lucernaire m'a permis d'étendre les observa- tions de Schullze : les tètes des tentacules de l'animal cité sont couvertes par des nématocystes (organes urticants). Chaque uémalocyste est placé dans une cellule, qui porte une soie. Cette cellule se prolonge dans une longue fibrille, qui traverse une autre cellule bipolaire ou multipolaire. La fibrille citée se termine par un petit pédoncule, qui pénètre dans la membmna propria. La cellule multipolaire peut être envisagée comme une cellule nerveuse. L'analogie avec les organes du tact des Arthropodes est complète. Entre ces organes du tact, se trouvent de longues cellules glanduleuses, remplies par une substance muqueuse, qui permet à la Lucernaire de se fixer par ses tentacules, » La cavité digestive contient un estomac et quatre larges canaux ra- diaires; les parois de cette cavité sont tapissées par une couche de cellules entodermiques, ciliées sur le péristome et simples sur les parois extérieures du corps. Entre les éléments entodermiques, il y a des glandes uni-cellu- laires bocaliformes, qui sécrètent un suc digestif. La surface de la cavité citée est agrandie par des filaments niésentériqiies. Un côté de chaque fila- ment est formé par des cellules glanduleuses, tandis que l'autre est cilié. Je suppose que les cellules glanduleuses servent à produire une circulation ( 8^9 ) clans la cavité, et les cellules enlodermiqnes simples absorbent le liquide nutritif. » Les éléments sexuels se développent dans des capsules spéciales, d'une origine eutodermiqiie. Chaque capsule est formée de l'entoderme et d'une membrane élastique (mem6/ août). — Par la veine crurale droite d'un chien détaille élevée, j'ai injecté 2«%5o d'acide sulfurique, étendu de 60 grammes d'eau distillée (ce mé- lange produit l'effervescence quand on le laisse tomber sur la pierre du laboratoire); 45 grammes de ce mélange ont pénétré. Pendant l'injection, les mouvements respiratoires sont devenus plus amples, plus précipités; le chien a paru souffrir. Cet élat de choses a duré de quatre à cinq minutes; puis, le calme est revenu. Le lendemain et les jours suivants, l'animal présentait l'état le plus normal. Le 3o août, je l'ai sacrifié par la section du bulbe C.R., 1870, 2=Semeiiie. (T. LXXXl, N" 19.) I OC) ( 834 ) rachidien, afin de constater ce que l'acide sulfuricjue dilué avait produit du côté des voies circulatoires. L'examen du sang n^a révélé de coagulation nulle part; quant aux parois des vaisseaux et à la membrane du cœur, elles offraient l'état le plus normal. » Sixième expérience (2 septembre). — Chien boule-dogue, de taille moyenne. Injec- tion de : acide phosphorique, 5 grammes; eau distillée, 100 grammes. A part de grands mouvements de dilatation et de resserrement de la poitrine, l'animal n'a rien présenté de particulier. » Septième expérience. — Le même jour, injection d'acide nitrique, 5 grammes; eau dis- tillée, 145 grammes. 120 grammes de la solution ont pénétré. Pendant l'injection, mouve- ments fréquents de déglutition, ainsi que de dilatation de la poitrine; puis, le calme revenu, l'animal n'a plus rien présenté d'anormal. » Huitième expérience, faite avec Yacide chlorhjdrique, administré de la même manière et à la même dose. Mêmes phénomènes que précédemment, avec une toux petite et fréquente les premiers jours. L'autopsie de ces animaux, faite plusieurs jours après l'expérience, n'a révélé aucune lésion; dans les parois de l'appareil vasculaire, il n'existait pas la moindre trace de coagulation. » Neuvième et dixième expérience. — i" Injection, à un chien du poids de 10 kilogrammes, de l5 grammes d'alcool dans i5o grammes d'eau ; ^5 grammes d'injection ont ;■ être, donc 'j5"',5o d'alcool. » 2° Injection, à un autre chien, de 22 grammes d'alcool dans 100 grammes d'eau; 75 grammes ont pénétré. Dans les deux cas, les animaux ont présenté tous les symptômes de l'ivresse, sans aucun désordre du côté de l'appareil respiratoire, ni aucune coagulation. L'autopsie a permis de constater ces derniers faits. » Conclusion. — \° Si les acides, mis en contact avec le sang dans un vase ouvert, à l'air libre, coagulent l'albuniine, il n'en est plus de même quand on les injecte directement dans le torrent circulatoire; il en est de même de l'alcool. » 2" La plupart des substances insolubles dans l'eau, cessant de l'être en présence des acides et de l'alcool, pourront être injectées, sans déterminer aucun accident de coagulation, après avoir subi l'action de ces derniers. » Il est facile de prévoir les nombreuses applications thérapeutiques qui découleront de ces expériences, notaminent en ce qui touche aux empoi- sonnements. » La séance est levée à 4 heures trois quarts. D. ( 835 ) Bt'I.LETIN BIBLIOGRAPUIQl'E. OdVR&GES RKÇCS dans la séance du 2 NOVEMBRE iS^S. Description des machines et procédés pour lesquels des brevets d'invention ont été pris sous le régime delà loi du 5 juillet i844» publié par les ordres de M. le Ministre de i Agriculture et du Commerce ; t. V, nouvelle série. Paris, Imprimerie nationale, 1875; in-4°. Archives du Muséum d'Histoire naturelle de Lyon; t. I, 4*^ liv. Lyon, Ge- nève, Bâle, H. Georg, iSyS; in-4°, avec planches. Muséum d'Histoire naturelle de Lyon. Rapporta M. le Préfet sur les tra- vaux exécutés pendant l'année 1874 ; par M. le D'' LORTET. Lyon, IL Georg, 1875; br. in-8^ Muséum d'Histoire naturelle de Lyon. Guide aux collections de zoologie, géologie et minéralogie; par A. Locard. Lyon, imp. Pitrat, 1876 ; in-12. Association lyonnaise des amis des Sciences naturelles. Compte rendu de l'année 1874» séance générale du i4 mars 1875. Lyon, H. Georg, 1875; in-8°. Bibliothèque de l'Ecole des Hautes Eludes. Section des Sciences naturelles; t. XIII, article n° 3. Étude des Annélides du golfe de Marseille ; par MM. Ma- BION et BOERETZKY. (Laboratoire de zoologie de la Faculté des Sciences de Marseille.) Paris, G. Masson, 1876 ; in-S". Relation de la maladie du professeur D., etc.; par le D"' MiLLARD. Paris, F. Malteste, 1875-, br. in-8°. Mémoires et compte rendu des travaux de la Société des Ingénieurs civils; avril, mai, juin 1875. Paris, E. Lacroix, 1875; in-8''. Le tabac devant l'hygiène et la morale. Conférence par M. E. De.scroix. Paris, A. Chaix, 1875; br. in-8°. Séance de l'Académie des Sciences, Agriculture, Arts et Belles-Lettres d'Aix; 1874, 1875. Aix, imp. M. Illy, 1876; 2 br. in-8°. Comice agricole de Toulon. Rapport de M. PeUicot, au nom de la Commis- sion des vignes de semis, sur les travaux d' hybridation de M, BOUSCHET, de Montpellier. Sans lieu ni date; opuscule in-8°. Société d'Agriculture de la Gironde. Séance du 7 juillet 1875. Rapport de M. Froidefond sur le greffage des vignes aniéricames. Bordeaux, imp. de E. Crugy, sans date; opuscule in-8°. ( 836 ) Moyens de transformer prompte ment par les vignes américaines les vignobles menacés par le Phylloxéra ; par M. H. BOUSCHET. Montpellier, Coulet; Paris, A. Delahaye, 1874 ; br. in-8». Les vignes américaines devant le Congrès départemental tenu, le zlijuin 1876, à Montpellier; par U. BouscHET. Montpellier, imp. centrale du Midi, 187.'); br. in-8°. Solution de la question du Phylloxéra par les vignes américaines ; par H . Bous- CHET. Montpellier, imp. centrale du Midi, 1875 ; br. in-8°. (Ces dernières brochures sont renvoyées à la Commission du Phyl- loxéra.) OnVBAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DU 8 NOVEMBRE iS'jS. Ferdinand de Lesseps. Lettres, journal et documents pour servir à l'his- toire (lu canal de Suez (i857-i858); 2" partie. Paris, Didier et G'*, 1876; I vol. in-8°. Sur les travaux de la mission chargée d'étudier le projet de mer intérieure en Algérie. Communication faite à la Société de Géographie le x/j juillet 1875 ; /jflr le capitaine RouDAlRE. Paris, imp. E. Martinet, 1875-, br. in-8''. (Pré- senté par M. de Lesseps.) Guide pour l'enseignement de la gymnastique des filles; par le capitaine DOCX. Namur, imp. Wesmael-Charlier, 1875-, i vol. in-8°. (Présenté par M. le Baron Larrey.) Guide pour l 'enseignement de la gymnastique des garçons ; par le capitaine Docx. Namur, imp. Wesmael-Charlier, 1875; i vol. in-8°. (Présenté par M. le Baron Larrey.) (A suivre.) ERRJTJ. (Séance du a novembre 1875.) Page 800, aux Moyennes horaires, il faut lire, à la 3" colonne : Midi, 750,91; à la 8=colonne: ii-soir, •j5o,72; i\ 75o,56; S"-, 760,54; 4"', 750,64; S*", 760, 83; ô*-, 75i,o5; 7S 75i,2i; 8\ 751,28; 9\ 751,26; io\ 751,18; iiS 761, i4; Minuit, 751,12. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 13 NOVEMBRE 1875, PRÉSIDENCE DE M. FREMY, MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Observations méridiennes des petites planètes, faites à l'Obser- vatoire de Greenwich [transmises par r Astronome royal, M. G.-B. Airy), et à l'Observatoire de Paris, pendant le troisième trimestre de iS^S. Conmiii- nicalion de M. Le Vebrier. Correction Correction Lieu Dates. Temps moyen Ascension de Distance de de 1875. de Paris. droite. l'éphéméride. polaire. l'éphéméride. l'observatioii . (S) Cybéle. hmshms s o , „ ^ Juill. ig 11.45.25 19.34.49. >' -t- a>27 107.58. 5,6 — 4>6 Paris. 20 11.40.45 19.34, 4'48 + 2,3o 108. 0.40,2 — 5,9 Paris. 24 11.22. 5 19.31. 8,69 -+- 2,i5 108.11. 6,2 — 5,8 Paris. 28 II. 3.34 19.28.19,99 4- 2,21 108. 21. 3i, 3 — 5,1 Paris. 29 10.58 57 19.27.39,09 -f- 2,07 108.24. 7,4 — 4>o Paris. 3i 10.49.46 19.26.19,52 -t- 2,o4 108.29.16,8 — 2,5 Paris. (§) ÉCLÉ ("). Juill. 20 12.44-26 20.37.56,66 + 1,64 106. 56. 8,0 -+- 83,2 Paris. 28 12. 5.26 20.80.22,34 + '>75 106.55.27,7 +129,8 Paris. (") On n'a pu s'assurer si l'une ou l'autre de ces deux observations se rapporte à la planète. G, R., 1875, 2' Semestre, (T. LXXXl, IN» 20.) I ' 0 ( 838 ) Correction Correction Lieu Dates. Temps moyen Ascension de Dislance de de 1875. de Paris. droite. réphéméride. polaire. réphéméride. l'observation . © Hertha. b m 3 b m s 0 , ,f Juin. 26 12. II. 54 20.28.58,23 I 12. 15.45,4 Paris. 27 12. 7. 3 20.28. 3,06 112. 17.23,5 Paris. 28 12. 2.12 20.27. 7>88 112. 19. 3,3 Paris. 29 11.57.21 20.26. 12,72 I 12.20.24,2 Paris. 3i 1 I .47.40 20.24.23,20 112.23. 6,0 Paris. Août '7 10.27.34 20.11. 5,73 ii2.3o. 6,3 Paris. 20 10. 14. 10 20. 9.28,67 112.27.59,7 Paris. 23 10. 1.2 20. 8. 8,76 112.24.56,4 Paris. 25 9.52.28 20. 7.25,79 I 12.22.17,5 @ Cassandre. Paris. Juin. 26 10.56.39 19.13.31,34 9 + i5,i8 106.33.16,0 — l6"3 Paris. 27 10. 5i .56 19.12.43,76 +15,39 106.36.24,1 — l4,2 Paris. 29 10.43.31 19. II . 10, i4 + 14,94 106.42.32,1 — .8,6 Paris. 3i 10.33. 9 19, 9.40,31 106.48.48,2 @ NlOBÉ. Paris. Sept, 6 12,25. 29 23. 18. 5o, 46 + i,o4 71. 9.21,0 + 0,3 Greemvich. 17 II. 21 .47 23. 7.41,08 + 1,07 71 . 17.21,2 — 1,3 Paris. 23 10.52.22 23. i.5o,47 71.31. 10,4 Paris. 27 10.32.58 22.58. 9,62 71.43.21 ,6 (75) Eurydice. Paris. Sept. 7 i3. 4.37 0. 2. 1,59 + 0,92 gi .23. 14, I — 6,8 GreenwicL. »7 12. 7.59 23.54. 0,1 3 + o,g3 gi .23.27 '^ — 7,8 Paris. 27 I I .20.26 23.45.44,85 + 0,75 gi.24.53,8 (i) MÉTIS. — 8,0 Paris. Sept. 10 i3. 3.38 0. 12. 5i ,29 - 2,55 98.59.32,5 + '7.7 Greenwich. '7 12. 20. 36 0. 6.39,66 — 2,76 99.39.28,6 + 18,2 Paris. 27 II .3i.5i 23.57.11 ,78 — 2,70 100.28.32,1 @ Victoria. + 17,0 Paris. Sept. '7 12.33.33 0. 19.38,21 -11,86 73.38.19,6 + 5i ,3 Paris. 27 11.45.49 0. II . II ,74 — 11,95 75.10.11,5 1^ CONCORDIA. + 57,0 Paris. Sept. 27 II .34. 17 23.59.38,32 - 0,54 92.52.43,7 @ Écho. + 4,0 Paris. Sept. 27 12.2g. 0 0.54.30,46 + 1,85 83.57.55,7 — 10,0 Paris. » Toutes les comparaisons se rapportent aux éphémérides du BerUner Jahrbuch. » Les observations ont été faites, à Paris, par MM. Périgaud, Folain et Callandreau. » (839) CHIMIE. — De la demilé du platine cl de l'iridium purs, et de leurs ntliages. Note de MM. H. Sainte-Claiue Deville et H. Debuay. « La détermination précise de la densité des corps est une étude qui s'impose à la Science par des raisons d'une haute importance; car les di- vers états isomériques et allotropiques d'une même substance sont toujours manifestés par une valeur particulière de la densité. Elle est, dans le cas qui nous occupe, d'un grand intérêt, à cause des propriétés diverses que possèdent les métaux de la mine de platine, suivant leur état physique et leur mode de préparation. C'est un sujet que nous exposerons plus tard avec détail et pour lequel nous avons déjà de nombreux matériaux. Au- jourd'hui nous parlerons seulement des densités du platine, de l'iridium purs et de leurs alliages. » La détermination de la densité des corps cristallisés ne présente, en général, aucune difficulté sérieuse : il suffit que l'on se procure des cristaux dont la matière possède une homogénéité et une continuité par- faites. » Il n'en est pas de même des métaux, surtout des métaux malléables, dont la densité varie avec l'état d'écrouissage ou de recuit, c'est-à-dire avec les actions mécaniques qu'ils ont subies, ce qui exige qu'on opère sur des matières simplement fondues. » Mais alors la pratique démontre qu'il n'est pas facile de fondre et de solidifier un métal sans qu'il se forme à l'intérieur du lingot des cavités produites par le refroidissement et par la contraction, et, quand ces espaces vides ne communiquent pas avec l'extérieur, ne se remplissent pas d'eau, dans les opérations de la pesée hydrostatique, celles-ci conduisent à des résultats erronés. » On est surtout embarrassé lorsqu'on étudie des métaux qui ne fondent qu'à une température élevée, comme le platine et l'iridium. C'est ce qui explique les différences considérables qui existent entre les densités déter- minées par nos prédécesseurs, par nous-mêmes, et qui ont été successive- ment publiées dans les Traités et les Recueils scientifiques. » 1° Platine. — Il est très-difficile, par les procédés connus, d'enlever au platine impur l'iridium et le rhodium qu'il contient toujours. Nous avons dû recourir à un procédé nouveau qui nous paraît d'une exactitude parfaite, en ce qui concerne l'élimination de l'iridium, et qui réussit pour le rhodium, à la condition d'entraîner avec celui-ci un peu du platine que l'on veut purifier. iio.. ( 84o ) » Le plomb pur, obtenu par la calcination de l'acétate dç plomb pur, est le dissolvant que nous avons employé pour opérer ces séparations. » Supposons que l'on fonde avec six ou dix fois son poids de plomb des lames minces de cet alliage complexe qu'on rencontre dans le commerce sous le nom de platine. Le plomb dissoudra le cuivre, le palladium, une portion du fer et une petite quantité de platine. Ces matières seront dis- soutes, en même temps que le plomb en excès, par de l'acide nitrique pur. Il restera un alliage de platine et de plomb que l'eau régale faible dissoudra en entraînant du rhodium. Enfin on trouvera, comme résidu, un alliage cristallisé contenant l'iridium, le ruthénium et le fer, insoluble dans le plomb. » Si le platine est riche en rhodium, celui-ci, combiné à du plomb, ne sera pas dissous par l'eau régale, même concentrée, mais sera séparé de l'iridium mélangé de fer et de ruthénium par de l'acide sulfurique concentré et bouillant. » Le platine sera séparé du rhodium et du plomb en solution avec lui dans l'eau régale par le sel ammoniac; mais, pour que le rhodium soit en- tièrement éliminé, il faut que le chloroplatinate d'ammoniaque, ou jaune de platine, soit précipité en poudre tellement fine que celle-ci paraisse amorphe et presque blanche. On lave avec de l'eau aiguisée d'acide chlor- hydrique, qui entraîne une certaine quantité de platine. Cette dernière prescription nous a été donnée par M. Stas. » Le platine est fondu au moyen de notre chalumeau dans un four de chaux pure ou au moins exempte de fer. Quand la masse métallique est bien liquide et qu'elle a subi l'action du feu d'affinage, on ferme brusque- ment les deux robinets qui amènent le gaz d'éclairage et l'oxygène : on soli- difie ainsi le lingot par sa surface. La chaux, qui est fortement échauffée, maintient en fusion la partie inférieure du lingot et le retrait s'effectue de ce côté, le plus souvent de manière à permettre aux cavités qui s'y forment de communiquer avec l'extérieur. C'est en opérant ainsi que nous avons ob- tenu les plus fortes densités, mesurées sur des masses de 200 à a5o grammes de platine pur. Si nous avions eu à notre disposition de plus grandes quan- tités de platine, nous aurions fondu de gros lingots et pris des échantillons de métal dans le centre ou les parties bien saines de ces lingots. C'est sur des échantillons de celte sorte que nous comptons étudier l'action de l'écrouissage et du recuit qui présentent des caractères d'un grand intérêt. » 2° Iridium. — L'iridium dont nous nous sommes servis a été extrait de matériaux appartenant à M. Malthey et préparés par nos méthodes; nous (84i ) les avons attaqués de nouveau, pour en extraire les dernières impuretés. Cet iridium, finement pulvérisé, soit par le mortier, soit par dissolution dans le zinc qu'on évapore par le feu, a été fondu avec du plomb. Le lingot, traité par l'acide nitrique, l'eau régale et l'acide sulfurique bouillant, a laissé de l'iridium cristallisé et contenant encore du ruthénium (sans traces d'osmium) et un peu de fer. Il a été attaqué par quatre fois son poids de ba- ryte et une fois son poids de nitrate de baryte, ou bien par cinq fois son poids de bioxyde de baryiun, dans un creuset d'argent ou de porcelaine. La ma- tière, broyée, mélangée avec quatre ou cinq fois son poids d'eau, est trai- tée par un courant de chlore dans une cornue tubulée et bouchée à l'émeri. Quand elle est sursaturée de chlore, on la distille dans un courant de chlore très-lent. On obtient de l'acide hyperruthénique volatil, qui passe d'abord en cristaux ou gouttelettes rouges et qui se dissout ensuite dans l'eau provenant de la distillation. L'iridiate de baryte est transformé en per- chlorure d'iridium vert et en chlorure de baryum, avec dégagement d'oxy- gène. La liqueur, dépouillée de baryte par l'acide sulfurique titré, est éva- porée à sec pour séparer la silice. Le résidu, repris par l'eau, consiste en bichlorure brun rouge d'iridium, le chlorure vert ayant perdu du chlore pendant l'évaporation. On le précipite par le sel ammoniac et on lave long- temps, avec une solution à moitié saturée de sel ammoniac, le chloro-iri- diate d'ammoniaque violet foncé, qu'on calcine ensuite dans un courant d'hydrogène. On obtient ainsi de l'iridium métallique. Celui-ci, traité par le nitre et la potasse, dans un vase d'argent ou d'or, doit fournir une masse violacée qui, reprise par l'eau, la colore en violet ou bleu foncé. Le résidu est lavé successivement par de l'eau, du chlorhydrate d'ammoniaque étendu qui enlèvent la potasse, par de l'acide oxalique qui dissout le fer, par l'eau de chlore et enfin l'ammoniaque pour enlever l'or ou l'argent (i). » L'iridium fortement calciné dans un creuset de charbon purifié par le chlore est ensuite fondu dans la chaux pure avec les précautions indiquées pour le platine. Seulement il faut substituer l'hydrogène pur et sec au gaz de l'éclairage. u Densités. — i° Platine pur. Pour arriver à la détermination de sa den- sité, nous avons refondu un grand nombre de fois nos lingots, en obtenant toujours des nombres voisins de 21, 5, quand ces lingots présentaient les apparences convenables. Nous donnons ici les détails de l'expérience qui (i) Si l'on s'est servi d'un vase d'argent ou si l'on craint la présence du rhodium, il faut encore attaquer la matière réduite par le bisulfate de potasse, puis par l'acide nitrique et l'ammoniaque. { 842 ) nous a fourni la densité la plus forte : t' Poids (lu platine dans l'air à 17°, 8 et 764 millimèlres 204, t4i Perte de poids dans l'eau à 1 7", 6 9>498 Densité (sans correction) (i) 21 ,5o4 » D'autres expériences nous ont donné des nombres compris entre 21,48 et 21, 5o. Le métal ne contenait pas d'impuretés en quantité sen- sible. » Lorsqu'on lamine les lingots sur lesquels nous avons opéré, on trouve que leur densité diminue. Cela tient à ce que les cavités qu'ils contiennent se ferment par la pression et ne peuvent phis se remplir d'eau. » Iridium. — Le métal, amené à l'état de liquidité parfaite, refroidi avec soin et broyé sous le laminoir, se présente sous forme de grains blancs et brillants à facettes courbes. Sa densité a été calculée avec les éléments sui- vants : Poids de l'iridium dans l'air à 17°, Set 760 millimètres 243,292 Perte de poids dans l'eau à 17°, 5 io,85i Densité (sans correction) 22,421 Le lingot brut de fonte, avant le cassage, pesait 22,239 Un échantillon d'une autre préparation après cassage 22,4o3 » Le platine et l'iridium ont été analysés : le platine contenait lui peu de rhodium et l'iridium des traces de ruthénium. On en pourra calculer les proportions d'après l'analyse de l'alliage à 10 pour 100 dont nous allons parler. » Alliage de plaline 90 ef d'iridium 10. — Densité : Poids de la matière dans l'air à 18 degrés et 760 millimètres. . . , 238,694 Perle de poids dans l'eau à 1 7°, 5 11, o43 Densité (sans correction) 21 ,61 5 La contraction ( i — - j (2) est égale à o ,00 1 2 (i) Pour avoir la densité D„ à zéro, il faut introduire celte densité Ot dans la formule Do= - — '- ^— rj > dans laquelle k est le coefficient de dilatation du métal et V, le volume de l'eau à la température de l'expérience. 100 (2) A = 9° 21,5 22,42 t-r ( 843 ) » L'analyse, faite sur 8 grammes, a donné Platine ^9)9' Iridium 9)93 Rhodium o,o5 Ruthénium o , o i Perte o , i o 100,00 M alliage de platine 85 et d'iridium i5, — Densité : Poids dans l'air à 1 7°, 5 et 'j63'"°', 5 ' 97 > 7 34 Perte de poids dans l'eau à 17°, 5 9>'47 Densité (sans correction) 21 ,618 Contraction (un peu trop faible sans doute) o ,ooo3 » L'analyse faite sur 8 grammes a donné : Platine 85, 3o Iridium i4 ,53 Rhodium o ,o5 Ruthénium o , 06 Perte 0,06 100,00 » Cette matière est très-ductile et très- malléable et sa rigidité est consi- dérable. Elle pourrait être d'un très-bon emploi. » Alliage de platine 66,6^ et d'iridium 33,3. — Densité : gr Poids dans l'air à 16 degrés et 758 millimètres 53,4 1 5 Perte de poids dans l'eau à i6 degrés 2,463 Densité (sans correction). 21, 874 Contraction o,oo34 )) Matière non malléable. er )i Alliage de platine 5 et d'iridium gS. — Densité : Poids dans l'air à i6 degrés et 744 millimètres 5i ,462 Perte de poids dans l'eau à i3 degrés 2 ,3oo Densité ( sans correction ) 22,384 Contraction o ,0006 » La matière a été mise en fragments sous le laminoir avant la détermi- nation de sa densité. » Nous ferons remarquer que les densités de l'iridium et du platine sont plus fortes que toutes celles que l'on a trouvées jusqu'ici et que les densités de leurs alliages croissent suivant une loi très-régulière, ce qui est une présomption en faveur de leur pureté. » ( 844 ) THERMOCHIMIE. — Recherches sur la conslUulion des sets et des acides dissous; par M. Berthelot. « 1. Les études accomplies dans ces derniers temps, par les méthodes thermiques, ont conduit à des notions nouvelles sur les caractères des acides et des bases et sur leur énergie relative. Celle-ci, en effet, peut être appré- ciée d'après le degré inégal de la décomposition des sels mis en présence de l'eau, à dose progressivement croissante; décomposition qni se traduit par des dégagements ou des absorptions de chaleur. Les acides forts et les bases fortes, dissous à l'avance et séparément dans une proportion d'eau convenable et unis à équivalents égaux, forment des sels neutres stables, en dégageant une quantité de chaleur à peu près constante pour les divers acides et bases de cette catégorie, et qui ne varie guère par l'addition d'une nouvelle proportion d'eau, ou d'une base soit identique, soit différente de celle qui est déjà entrée en combinaison. D'où je conclus que l'eau ne tend pas à séparer un tel acide et une telle base, au moins d'une manière appré- ciable. Tels sont les chlorures, les azotates, les sulfates neutres formés par les alcalis fixes. » 2. Les acides faibles se distinguent, parce qu'ils forment dans leur union avec les bases, même avec les bases fortes, des sels décomposables par l'eau; je dis décomposables d'une manière progressive, croissant avec la proportion d'eau et décroissant avec la proportion de base ou d'acide excédant. » [ja marche de cette décomposition n'est pas toujours la même : tantôt elle augmente peu à peu, soit indéfiniment, soit jusque vers une certaine limite, avec la dose de l'eau. Voilà ce que j'ai observé dans l'étude des bo- rates, des carbonates, des cyanures, des sulfures, des phénates alcalins, et même dans l'étude des sels des acides gras : acétates, butyrates, valéria- nales, qui forment la transition entre les sels des acides forts et ceux des acides faibles. » Tantôt, au contraire, la décomposition du sel neutre est accomplie presque intégralement par les premières additions d'eau ; de telle façon que le thermomètre signale aussitôt une absorption de chaleur, à peu près égale au dégagement accompli dans la formation initiale du sel alcalin : tel est le cas des alcoolates alcalins, c'est-à-dire des combinaisons alcalines dérivées de l'alcool ordinaire, de la mannite, de la glycérine, etc. (i). » 3. Ajoutons que l'action décomposante de l'eau sur le sel est plus i) Annales de Ch. et de Phy^s., 4' série, t. XXIX, p. 291 et 461 ; 5" série, t. VI, p. 33 ( 845) marquée, comme on devait s'y attendre, quand les sels sont formés par les bases faibles, telles que les oxydes métalliques. Pour de tels sels, la dé- composition est évidente, même lorsqu'ils sont formés par des acides forts, et plus encore par des acides faibles (i). » Les sels ammoniacaux formés par les acides foris donnent déjà quelques indices d'une décomposition, qui devient bien plus manifeste avec les acides faibles : le carbonate neutre d'ammoniaque et le phé- nate de la même base, par exemple, étant décomposés bien plus rapide- ment par l'eau que les carbonates ou les phénates des alcalis fixes. J'ai tiré parti de cette circonstance pour constater la formation du carbonate d'am- moniaque, par voie de double décomposition entre les carbonates alcalins et les azotate, chlorhydrate, sulfate d'ammoniaque dissous; et je crois avoir démontré (2) que la base forte et l'acide fort s'unissent de préférence pour former le sel le plus stable, dans les dissolutions, en laissant l'acide faible à la base faible : ce qui est une conséquence nécessaire de l'état de décom- position nul ou moins avancé du sel formé par l'acide fort et la base forte. » 4. Quelques mots sur les hypothèses à l'aide desquelles on peut rendre compte de l'action inégale de l'eau stir les sels des acides forts et des acides faibles. Il ne serait pas impossible que la stabilité des sels alca- lins des acides forts fiit due à la circonstance suivante : la formation des hydrates définis résultant de l'union de l'eau avec l'acide et la base, pris séparément et dans les conditions des expériences, dégagerait une somme de chaleur moindre que la formation du sel neutre lui-même. Réciproque- ment, si les sels alcalins des acides faibles sont décomposés par l'eau, c'est peut-être à cause de la prépondérance des effets thermiques dus à la for- mation des hydrates de l'acide et de la base, sur ceux qui résultent de la. formation du sel neutre. Si la décomposition demeure incomplète, c'est parce que ces hydrates sont en partie dissociés, et qu'il ne peut s'en former en général, dans la réaction de l'eau sur les sels, une dose supérieure à celle qui subsisterait au sein de la dissolution aqueuse, à la température et dans les conditions des expériences. Cette interprétation, que je donne avec réserve, parce qu'elle ne saurait être complètement établie dans l'état présent de nos connaissances, ramènerait toute la statique des sels dissous (i) Même Recueil, 4« série, t. XXIX, p. 458, 467, 474; l. XXX, p. i45. (2) Même Recueil, 4" série, t. XXIX, p. 5o3. — La décomposition du sulfocarbonate de potassium dissous par les sels ammoniacaux, observée récemment par M. Rommier [Comptes rendus, t. LXXX, p. i386), est un phénomène du même ordre. G. R,, 1875, i" Semestre. (T. LXXXl, N» 20.) ' l I ( 8/,6 ) au troisième principe de la Thermochimie, je veux dire au principe du tra- vail maximum (i). » Les conséquences que l'on peut déduire des notions ainsi acquises sur les acides foris et les acides faibles sont presque inépuisables. Sans prétendre les développer dans toute leur étendue, je demande cependant la permis- sion de dire quelques mots sur la composition des sels précipités, sur les effets de 1 evaporation des solutions salines, sur l'emploi du tournesol dans le dosage volumétrique des acides et des bases, enfin sur la nature des acides à caractères mixtes. » 5. Jusqu'à quel point l'état de décomposition partielle des sels des acides faibles, en présence de l'eau, peut-il se traduire dans la précipita- tion des sels insolubles, par voie de double décomposition? C'est ce qu'il importe d'examiner ici. A première vue, il semblerait que le précipité doit reproduire dans sa composition les mêmes variations que le sel dissous dont il dérive. Cependant, en y réfléchissant, on voit qu'il ne saurait en être ainsi, et que le précipité doit répondre au sel le plus basique, toutes les fois que la liqueur n'est pas modifiée, dans son degré primitif de neu- tralité, par la formation du précipité, de façon à acquérir l'aptitude à exercer une réaction nouvelle sur ce précipité. » Soit, par exemple, du carbonate neutre de soude ou même d'ammo- niaque, formé dans les rapports de i équivalent d'acide (CO^ = 22^') pour I équivalent de base (NaO ou AzH% HO) : ce sont des sels cristallisés, bien définis; mais, quand on les a dissous dans l'eau, la liqueur formée ren- ferme à la fois un bicarbonate, un carbonate neutre et uu alcali libre, tenus en équilibre entre eux et avec l'eau qui les dissout {Annales de Chimie et (te Pli/sique, 4" série, t. XXIX, p. 480). Versons-y une dose équivalente de chlorure de calcium : le carbonate neutre d'ammoniaque et le chlorure de calcium produiront aussitôt un carbonate de chaux correspondant; ce qui fera disparaître le carbonate neutre d'ammoniaque, actuellement exis- tant dans la liqueur. Mais aussitôt le bicarbonate et l'alcali libre qui coexistaient dans cette même liqueur deviennent susceptibles de réagir l'un sur l'autre, à cause de la disparition de l'un des composants de l'équi- libre initial; ils reproduiront donc une certaine dose de carbonate neutre d'auimoniaque, que le chlorure de calcium détruira aussitôt; et la même chaîne de phénomènes se reproduira, jusqu'à séparation totale du carbo- nate de chaux ordinaire. Avec les carbonates de potasse ou de soude, l'effet initial pourra être un peu plus compliqué, à cause de la formation pos- (1) Voir Annales de Chimie et de PInsique, S' série, t. IV, p. Sa. ( «47 ) sihie d'une certaine close de chaux libre et de bicarbonate de chaux, en partie dissous, en partie précipités en même temps que le carbonate nor- mal de chaux; mais l'existence simultanée des deux premiers corps n'étant pas compatible, ils réagiront aussitôt l'un sur l'autre : ce qui ramènera tout à l'état de carbonate de chaux normal, comme précédemment. » On voit par là comment les sels insolubles devront correspondre au sel basique que l'on a dissous, toutes les fois que le sel insoluble est stable par lui-même et que le sel alcalin que l'on a dissous subsiste en partie dans les liqueurs, sans avoir été, soit complètement détruit, soit partiellement changé en quelque autrcsel plus basique. )) Mais il en serait autrement si le sel insoluble éprouvait une décompo- sition spontanée, comme il arrive aux carbonates de zinc ou de cuivre; ou bien encore, si le sel alcalin dissous formait une certaine proportion d'un sel plus basique que lui dans les liqueurs, comme il paraît arriver au phos- phate de soude ordinaire. Dans un cas, comme dans l'autre, le précipité renferme un excès de base et sa formation change les rapports existant dans la hqueur entre l'acide et la base. Par suite, le système initial est remplacé par un nouveau système, c'est-à-dire par un équilibre nouveau, impli- quant l'existence d'un excès d'acide; or ce dernier est susceptible de réagir sur le précipité pris isolément, de façon à en modifier la composition, ou à en arrêter la formation à une certaine limite. Les mêmes observations s'ap- pliquent au cas où le précipité renfermerait un excès d'acide, par rapport aux proportions d'acide et de base contenues dans la liqueur. » 6. Les notions acquises ou précisées par la Thermochimie sur la nature différente des acides peuvent être vérifiées par divei'ses épreuves, tirées des caractères physiques des dissolutions. Je rappellerai spécialement les épreuves fondées sur l'évaporation, qui ont été employées par divers sa- vants depuis quelque temps. Toutes les fois que l'acide d'un sel est vola- til, on peut mettre en évidence la décomposition partielle du sel, et même la mesurer jusqu'à un certain point, en évaporant ses dissolutions. La même épreuve s'applique aux sels ammoniacaux, par suite de la volatilité de l'ammoniaque (i). On arrive ainsi, sur la stabilité des sels, à des conclu- sions tout à fait analogues à celles qui résultent de l'étude thermométrique : les alcoolates, formés par l'alcool ordinaire, étant complètement décompo- sés, et les acétates manifestant une certaine décomposition, ainsi que les sels ammoniacaux, en général ; tandis que les chlorures et les azotates des bases (i) Voir, entre autres, les Mémoires de M. Dibbits sur les acétates alcalins et sur les sels aiumouiacaux. III.. ( 848 ) alcalines fixes ne perdent aucune trace d'acide pendant l'évaporation . Si l'on insiste ici sur ces expériences, c'est qu'elles fournissent une contre-épreuve très-nette et très-sensible de nos conclusions; cependant elles sont moins décisives pour la théorie, à mon avis, que les résultats thermiques, parce que ces derniers sont obtenus dès la température ordinaire; et, ce qui est capital, sans aucune séparation des composants du système, qui demeure homogène pendant la durée des réactions. » 7. Contrôlons les conclusions déduites de ces observations, en mon- trant qu'elles sont conformes aux connaissances générales, mais un peu vagues, que les chimistes avaient déjà acquises par l'étude des réactions réciproques entre les sels et les acides; et, spécialement, par la réaction des divers acides sur la teinture de tournesol. Quelques observations ne paraî- tront peut-être pas superflues, pour manifester l'origine et la valeur de celte concordance. » On peut établir, en effet, les raisons théoriques en vertu desquelles les acides forts sont reconnus par leur réaction sur la teinture de tournesol : celte réaction n'exprime autre chose que le déplacement d'un acide faible et coloré en rouge, déplacement qui s'opère jusqu'à la dernière trace de l'acide fort, sans qu'un phénomène de partage appréciable intervienne pour le limiter. Les procédés usités dans le dosage alcalimétrique des acides sulfurique, azotique, chlorhydrique, mettent en évidence ce déplace- ment total ; mais il n'a lieu que pour les acides et les sels incapables d'être décomposés par l'eau d'une manière sensible. Dès qu'un sel alcalin éprouve un commencement de décomposition sous l'influence de l'eau, le dosage alcalimétrique de l'acide correspondant devient moins net, parce que la portion de base libre dans les liqueurs forme quelque dose de sel bleu avec l'acide du tournesol; ce qui réclame un excès plus ou moins grand de l'acide soumis au dosage pour compléter la mise en liberté de l'acide du tournesol, ou plus exactement pour réduire graduellement la dose du sel bleu que forme l'alcali à une proportion telle, que ses effets tinctoriaux ne soient plus manifestes. Ces effets sont déjà très-sensibles avec les acétates et autres sels alcalins formés par les acides gras; ils le sont également, quoique en sens inverse, dans le dosage de l'ammoniaque. Ils le deviennent davantage, à mesure que croît la dose de base mise en liberté par la réaction de l'eau sur les sels neutres; de telle façon que l'acide borique, l'acide phénique, les alcools susceptibles de donner naissance à des sels alcalins ne peuvent être dosés par les procédés alcalimétriques ordinaires. » 8. Des effets analogues se retrouvent dans l'étude des acides à fonction mixte, mais avec une complication plus grande. En effet, les épreuves ther ( 849) miques conduisent à établir l'existence de certains acides à caractères mixtes, qui forment avec les alcalis plusieurs séries de sels : les uns stables, à la façon des sels des acides forts; les autres qui contiennent un excès de base et qui sont décomposables par l'eau jusqu'à la limite de cet excès de base, à la façon des sels des acides faibles : tels sont les carbonates, les sa- licylates (i), leslactates, les sulfhydrates, les sulfites, etc. Cette distinction répond à l'existence des acides à fonction mixte, établie en Chimie orga- nique par de tout autres méthodes, c'est-à-dire par l'étude des fonctions et des réactions génératrices. » Tantôt l'action de l'jBan sur cet ordre de sels ne s'exerce que peu à peu et croît lentement avec la proportion du dissolvant : ce qui arrive pour les carbonates, les sulfites, les borates, par exemple; de tels acides ne peuvent être évidemment dosés par les méthodes alcalimétriques ordinaires. Tantôt, au contraire, la décomposition du sel alcalin par l'eau croît assez vite pour ne laisser subsister dans une liqueur un peu étendue que des traces négli- geables des sels basiques, à côté des sels normaux correspondant à la fonc- tion acide proprement dite : tel est,en effet, le cas de l'acide lactique, qui tend à se réduire au rôle monobasique; celui des acides tarlrique et malique, qui sont ramenés au rôle bibasique, etc. En présence de beaucoup d'eau, les corps de ce dernier groupe se réduisent donc à la fonction acide pure et simple, comme le prouve la mesure des quantités de chaleur dégagées dans ces conditions, ainsi que la possibilité de doser ces acides par les méthodes alcalimétriques ordinaires. » On conçoit comment l'application de ces notions générales doit conduire à des méthodes nouvelles pour étudier et définir la constatation des acides : nous en avons fait, M. Louguinine et moi, l'application aux acides citrique et phosphorique. » PHYSIQUE. — Mémoire sur la mesure des affinités entre les liquides des corps organisés, au moyen des forces électromotrices ; par M. Becquerel. « Lorsqu'on se livre à l'étude des actions électrocapillaires dans les tissus des corps organisés des deux règnes de la nature, actions qui sont les principales causes des phénomènes de nutrition, autant qu'il est permis de le croire, on doit examiner deux questions fondamentales; i° dans la réaction des liquides les uns sur les autres se forme-t-il de simples combi- naisons ou des doubles décompositions, ou bien des unes et des autres ? 2° les tissus qui séparent deux liquides différents sont-ils agencés de manière (i) Même Recueil, 4" série, t. XXIX, p. Sig, 48o et 489. ( 85o ) à former des piles composées de deux ou plusieurs couples? Ces deux questions ont été étudiées séparément, et je commence par rapporter dans ce Mémoire les résultats que j'ai obtenus en m'occupant de la première. » On a commencé par soumettre à l'expérience des liquides du règne animal qui ne se décomposent pas assez vite pour que, dans un court inter- valle de temps, les résultats ne soient pas les mêmes. » Ces liquides sont d'abord le blanc et le jaune d'oeuf, qui jouent le prin- cipal rôle dans le travail de l'incubation. On a opéré à la température zéro et à celle de 3o degrés, puis à la température ordinaire; voici les résultats obtenus : » 1° A la température zéro : A. Électrodes de platine. , . F. B. Électrodes à eau F. » 2° A 3o degrés de tetnpératiire : C. Électrodes de platine. . ■ F. D. Électrodes à eau F. » 3° A la température ordinaire : E. Électrodes de platine. . . F. F. Électrodes de platine. . . F. Blanc d'oeuf, Jaune » I Blanc d'œuf. ' Jaune » Blanc d'œuf. . Jaune » Blanc d'œuf. . Jaune » Blanc d'œuf. , Eau Jaune d'œuf. . Eau = 4o = o 40 + = 58 = 18 » De ces résultats, on tire les conséquences suivantes : i° dans la réac- tion dublanc d'oeuf sur le jaune, la surface de contactdu blanc et du jaune, du côté du jaune, est l'électrode négative, l'autre l'éleclrode positive; sur la première, il se produit des réductions, sin- la seconde des oxydations; d'un autre côté, s'il n'y a pas d'action éleclrocapillaire, il s'opère un transport d'éléments de l'électrode positive à l'électrode négative, et il peut même se produire le double effet. Telle est la conséquence à tirer de la force électro- motrice du couple A , qui est la différence des deux forces électromotrices des couples E et F. La force électromotrice nulle, obtenue avec les électrodes à eau, indique en outre que, dans la réaction des deux substances, il se produit simplement des doubles décompositions : ce sont de nouveaux effets à prendre en considération dans la réaction des liquides de l'orga- nisme, comme on va le voir. » Je passe ensuite à un autre ordre d'expériences, qui ont été faites sur ( 85i ) différents organes d'un chien, avec le concours de M. Dastre et l'aide de M. Guerout, sur un chien endormi par le chloroforme. On a commencé par chercher la force éleclromotrice qui a lieu au contact du sang artériel et du sang veineux. Voici les résultats obtenus : Sang de l'artère carotide ~ | 21 2? 33 43 28 32 Sang de la veine jugulaire -f- ) » Ces résultats' présentent de grandes différences, qui ne doivent pas étonner, quand on réfléchit aux difficultés extrêmes que présentent les ex- périences sur le vivant, attendu qu'il est presque impossible d'opérer toujours au contact des deux sangs sans intermédiaires et d'éviter les hé- morrhagies qui surviennent. Les résultats tjue nous venons de rapporter sont des limites; ils ont varié de 21 à 43; la moyenne est de 3o, lui peu moins du tiers de la force électromolrice du couple à cadmium. » En opérant sur la veine jugulaire et un muscle adjacent, on a eu : Moy. Muscle +)x. o , . , , , F=: i3 Veine jugulaire latérale. ... — ) » Ce résultat montre que la réduction a lieu dans le muscle et l'oxy- dation dans la veine, par cela même que le courant électrocapillaire est dirigé du muscle à la veine. » J'ai déterminé ensuite la force électromotrice de chacun des deux sangs avec l'albumine. Voici les résultats obtenus : Moy. Sang veineux +ip__r Albumine — \ Sang artériel -\- \ ^ , ^ Ail • F = 4j5 Âlbunainc — ) » Le sang artériel a donné sensiblement la même force électromotrice que le sang veineux. Les résultats sont faibles à la vérité, ce qui est facile à concevoir, à cause de la mauvaise conductibilité des deux liquides. » Dans les corps organisés qui ont atteint leur état normal, les fonc- tions vitales s'opèrent régulièrement, les forces électrocapillaires étant constamment les mêmes; il ne doit pas en être de même dans les maladies où les lissus et les liquides éprouvent des changeiiients. » L'emploi des électrodes à eau avec les couples (sang artériel et jaune d'œuf, sang artériel et blanc d'œuf) a constamment donné une force électromotrice nulle, ce qui indique que, dans les réactions qui ont lieu, il ne s'opère que des doubles décompositions. » 3'ai passé ensuite aux réactions entre les liquides des végétaux et aux ( 852 ) effets produits avec les liquides animaux et végétaux. Voici les résultats obtenus : Moy. Moy. ^ ( Suc d'oseille. ) ^ „ i Suc d'oseille. ) , F- c 1 -. =02,5 ' . . =4t,5o ( Suc de citron ) ( Suc de raisin. ) ' _ ( Suc d'oseille. ) oo f ( Suc de citron ) ^ F- T V r I = ^°f^ 1 Aiu • = 5i ( Jaune d œut. ) ( Albumine ... ) 1 Suc de citron 1 ( Suc de raisin. ) ( Jaune dœur. ) ( Albumine... ) ^ » lies lois qui régissent les évolutions des molécules dans le mélange des dissolutions de substances inorganiques se trouvent être les mêmes dans celui des dissolutions provenant de matières végétales. En voici plu- sieurs exemples : Forces électromotrices Électrode de pliitino. moyennes. , ( Albumine de l'œuf. . . — ) , Premier couple. .. . { . ,, „ 40 ( Jaune d œur -4- ) , ( Albumine — 1 _ Deuxième couple. , . < ^ 00 Eau + K,„ „ . T A< F \ > 08 — 18 = 40 , Jaune d œuf — loi Troisième couple.. . „ ; 10 1 ' ( Eau -H ) ' » La force électromotrice du deuxième couple et celle du troisième donnent, par leur différence, la force électromotrice du premier couple ; l'eau étant positive dans les deux couples, il y a soustraction ; il résulte de là, comme on l'a vu précédemment, une double décomposition. » D'autres exemples conduisent au même résultat, comme on le voit dans le Mémoire. » Les couples à eau intermédiaire donnent les moyens de vérifier l'exac- titude des résultats obtenus, puisque les forces électromotrices doivent toujours être égales à la somme des forces électromolrices des couples for- uiés.de chacune des dissolutions et de l'eau, comme on le voit ci-après : „ ( Blancd'œuf I , ( Sang artériel,. . . ) i Blanc d'œuf. . / r . < , =40 { ? ^= Q { I = "7 l Jaune d'œuf. ... ) ( Sang veineux. . . ) ' j Sang artériel. . l ' I Blanc d'œuf. . . 1 ( Sang artériel.. . . \ l Blancd'œuf... ) Eau =38 I Eau 1 = ^ ^ ''''" I — ^ Jaune d'œuf. . . ) ( Sang veineux. . . ) ( Sang artériel. . ) ( Blancd'œuf 1 ^ ( Jaune d'œuf. .. . ) ^ j Jaune d'œuf.. . ) F. ' . =5 , . [ =3o „ . =4i j Snng veineux.. \ { Sang artériel.. . . ) / Sang veineux. | ^ i Blanc d'œuf. . . \ I Jaune d'œuf j i Jaune d'œuf. . \ Eau 1 = 4 ^^" I =^~ I ^•'" 1 =43 Sang veineux.. ) ( Sang artériel.. . . | ( Sang veineux. ] » Les légères différences qui existent entre les résultats de chaque ( 853 ) groupe tiennent à des causes d'erreur qu'il n'est pas toujours possible d'éviter dans les expériences de ce genre. » Je me suis occupé ensuite d'une question qui a des rapports avec les précédentes : c'est celle qui concerne les actions électrocapillaires produites au contact des eaux sulfureuses et des liquides exsudés par la peau et humectant l'épiderme. Voici comment on a opéré : » Dans un vase contenant une dissolution étendue de persulfure de potassium, on a introduit une lame de platine parfaitement dépolari- sée, et l'on y a plongé un doigt, de manière à ne pas toucher la lame; sur la main, à la partie supérieure du doigt plongé, mais non mouillé, on a posé et fixé, au moyen d'un fil de soie, une seconde lame de platine également dépolarisée, puis on a mis en communication les deux lames avec un galvanomètre; il s'est produit aussitôt une déviation de quelques degrés, indiquant que la dissolution avait pris l'éleclricilé négative dans sa réac- tion sur le liquide exsudé par la peau. On avait eu la précaution, avant l'expérience, d'agiter fortement la main, pour provoquer une transpiration cutanée sur laquelle réagit la dissolution ; il résulte de là un courant électro- capillaire par l'intermédiaire de l'épiderme, dont la direction indique que la face extérieure de cette dernière est le pôle positif et la surface inté- rieure le pôle négatif. L'action de ce couple est telle, qu'il y a désoxydation à l'extérieur et oxydation à l'intérieur : le courant, agissant comme force physique, transporte les composés de l'extérieur à l'intérieur. » En substituant à la dissolution de persulfure une dissolution éten- due d'acide acétique, on a des effets contraires, comme on devait s'y at- tendre. » La grande force électromotrice produite au contact de l'eau et d'une dissolution étendue de monosulfure de sodium m'a engagé à chercher quels étaient les rapports entre les intensités des forces électroniotrices de l'eau et d'une dissolution de mouosulfure de sodium d'une part et de l'eau et d'une dissolution de persulfure de potassium de l'autre, ces deux disso- lutions étant au même degré de dilution. Voici les résultats obtenus : ^ ( Na.S en dissolution étendue ) ' J' ^•^■Uo 1=^-^° ., , (K,S' en dissolution étendue ) '■^•|ho 1=''^ » Le rapport entre ces deux forces est de aie ; i^o. )) Avec les liquides iranssudés, il en est encore de môme. C.R., 1S75, 1' Srmeslrr.(J.L\\\\, N» 20.) I 12 ( H54 ) » D'où provient cette diflérence entre ces deux forces électromotrices ? Ne tiendrait-elle pas à ce que, le sodium dans le monosulfure n'étant pas à son maximum de sulfuration, comme le potassium dans le persulfure, le monosulfure doit agir avec plus d'énergie que le persulfure sur le sang et les liquides de l'organisme? D'après cela, ne serait-il pas utile d'expéri- menter pour savoir si les bains au monosulfure de sodium très-dilué n'agi- raient pas plus énergiquement que les bains au persulfure de potassium sur l'épiderme, c'est-à-dire sur les liquides exsudés ou qui se trouvent dans l'épiderme? » Dans un prochain Mémoire, j'exposerai le résultat de mes recherches sur les muscles considérés comme des électromoteurs. » GÉOLOGIE. — Exemptes de formation contemporaine de la pjrite de fei , dans des sources thermales et dans de l'eau de mer ; par M. Daubkée. « On sait que la pyrite de fer, sans former habituellement de grandes masses dans l'écorce terrestre, y est extrêmement répandue et qu'elle est disséminée dans des roches nombreuses et d'origines diverses, stratifiées, éruptives ou métamorphiques. » Cependant ce n'est que bien rarement qu'on surprend aujourd'hui cette espèce minérale en voie de formation. » Il est vrai qu'il se produit de toutes parts du sulfure de fer, même sous le pavé de Paris et dans la vase de la Bièvre, comme M. Chevreul l'a montré depuis longtemps (i); mais c'est un sulfure noir, sans éclat mé- tallique, décomposabie par l'acide chlorhydrique et, par conséquent, bien différent du bisulfure ou pyrite, caractérisé par sa couleur jaune de laiton, son éclat métallique et sa résistance aux acides non oxydants. On ne peut non plus regarder comme étant de la pyrite les sulfures de fer qui ont été signalés comme se formant actuellement dans d'autres circon- stances : par exemple, celui observé par Berthier sur une ancre retirée de la Seine (2). Les troncs d'arbres recueillis à marée basse sur la plage de Cher- bourg, et qui proviennent de forêts enfouies depuis les temps historiques, contiennent également du sulfure, qui se trahit bientôt par des efflores- cences de sulfate de fer; mais on ne peut y distinguer la pyrite proprement dite. Il en est ainsi dans la tourbe, même lorsque le sulfure de fer s'y trouve (i) Comptes rendus, t. XXXVI, p. 553; 1 853. (2) Annales des Mines, 3" série, t. XIII, p. 664 ( 855 ) en assez grande abondance pour qu'il y soit l'objet d'une exploitation ( i ). » Toutefois, il est des localités où la formation contemporaine de la pyrite a été reconnue avec certitude dans des eaux minérales : telles sont Aix-la- Chapelle (2), Burgbrohl (3), Bourbon-Lancy (4). Bourbon-l'Archam- bault (5) et Saint-Nectaire (6). » Dans ces diverses localités, la pyrite a été rencontrée, à l'occasion de fouilles exécutées dans le bassin pour des travaux de captage, et seulement en très-petite quantité, formant en général des enduits minces sur des frag- ments de roche. x A ces exemples je puis en ajouter d'autres, qui contribueront à éclai- rer sur les conditions diverses dans lesquelles la pyrite de fer peut, ou a pu se produire. » Produciion de la pyrite dans les subslnictions de Bourbonne-les-Bains. — La pyrite de fer n'a pas été rencontrée à Bourbonne-les-Bains au milieu des divers sulfures cuivreux et cristallisés qui se sont déposés autour des médailles romaines, mais elle s'est produite à peu de distance de ces in- crustations et dans deux parlies différentes du sous-sol. M D'abord, en pratiquant un sondage sur le point même d'émergence de la source, on a ramené de petits galets et des grains de quart/, enve- loppés de pyrite de fer. Cette substance s'est appliquée à leur surface, tantôt en enduit jaune brillant et amorphe, tantôt en croûtes éminemment cristal- lines, dans lesquelles on aperçoit de nombreuses faces triangulaires. » Ce qui montre bien que cette pyrite est déformation contemporaine, c'est qu'elle s'est appliquée exactement avec les mêmes caractères sur quel- (i) A'oN DecheNj Nutzbaren mincralien ( Deutschen Reiche, p. 253 et 685). (2) Observation de M. Noggeralli, qui lemonle à i83i -• Schivcigcr Journal, t. XLIX , p. 260. (3) Signalé presque en même temps par G. Bischof. {Lehrbuch der chemischc Géologie, 1. 1, p. 557.) (4) Un échantillon a été offert à la collection minéralogique de l'École des Mines par M. l'Inspecteur général François. ( 5 ) Observé par M. de Gouvenain, ingénieur en chef des Mines. [Comptes rendus, t. LXXX, p. 1297.) (6) liECOQ, Eaux minérales, p. 276. M. Lonchamp a annoncé que la pyrite se forme actuellement à Cliaudcs-Aigucs (Cantal) [Annales de Chimie et de Physique, t. XXXU, p. afio); d'après ce que j'ai vu, en étudiant les lieux, il serait possible que cette observation s'appli(iuât à de la pyrite contenue dans le filon par lequel jaillissent les sources thermales, laquelle peut s'être produite antérieure- ment à l'époque actuelle. 1 12.. ( 856 ) ques-uiis des silex taillés de main d'homme, en forme de couteau, ren- contrés au fond du puisard romain, avec d'autres objets antiques. » De plus, le sable quarizeux accumulé au-dessous du puisard el rap- porté également par la sonde a été soumis à un lavage, de manière à en sé- parer les parties les plus lourdes. On y a distingué alors d'innombrables petits grains de pyrite hérissés de cristaux et ayant un diamètre de moins d'un quart de millimètre. Quelques-uns de ces grains ont des formes irré- gulières et paraissent être les débris d'enduits moins semblables à ceux qui viennent d'être signalés; d'autres sont arrondis comme des réductions en miniature des rognons de pyrite que l'on rencontre dans divers terrains. 1) En outre, en visitant attentivement les briques d'un carrelage romain établi au-dessous d'un canal de conduite de l'eau minérale, j'y ai également reconnu la présence de la pyrite. Ce minéral s'est produit au milieu de la chaux qui enveloppe chaque brique, dans de petites cavités où elle se pré- sente en globules d'un jaune de laiton, terminés par des faces ciistallines ; mais ces faces sont si petites, que l'on n'a pu acquérir la certitude, non plus que dans les cas précédents, qu'elles appartiennent à la pyrite cubique et non à la marcassite : toutefois leur belle couleur jaune et leur inaltérabilité rendent la première sup|)Osition la plus probable. » Des cristaux de calcite, d'une limpidité rare et montrant la forme d'un rhomboèdre très-aigu, se sont formés avec la pyrite, dans ces petites géodes. )) Il est remarquable que les boursouflures des briques du carrelage dont il s'agit ne renferment pas seidement des enduits de zéolithes, mais aussi des noyaux de calcite cristalline. Ebelmen a montré comment la réaction du sulfate de chaux sur l'oxyde de fer, en présence des matières organiques, peut produire du bisulfure de fer et du carbonate de chaux avec dégage- ment d'acide carbonique. La présence de la calcite, aussi intimement asso- ciée à la pyrite, dans le carrelage de Bourbonne, correspond peut-être à une réaction analogue. » La pyrite de formation contemporaine, que l'on a signalée dans quel- ques localités, s'est en général appliquée en enduits amorphes. Celle qui vient d'être mentionnée à Bourbonne, dans différentes parties du sous-sol, se dislingue par un état cristallin. 0 Quant à la pyrite du carrelage, elle rappelle, par sa dissémination dans la chaux, la manière d'être de la même espèce minérale dans bien des roches de formation ancienne, entre autres celle qui est disséminée dans des calcaires de divers âges, par exemple, ceux de l'époque carbo- nifère (marbre (M\ petit granit), ou jurassique, dans des schistes alunifères ou dans les combustibles eux-mêmes. ( 857 ) » Formation de la pjrite dam tes pisolithes calcaires, à Hamman-Meshoiiline, province de Conslantine. — Les sources thermales de Hamman-Meskoutine, près de Coiistantine, bien connues par leur haute température, qui atteint 95 degrés, par leur abondance, enfin par le développement et la forme sin- gulière des incrustations qu'elles continuent à édifier encore chaque jour en forme de cônes, ont aussi donné naissance à des pisolithes comparables aux dragées de Carlsbad ou de Tivoli. >• Certains de ces pisolithes sont enveloppés de pyrite. Ce dépôt de py- rite n'est pas seulement superficiel; quand on casse un certain nombre de ces globules, on reconnjiît, dans quelques-uns d'entre eux, parmi les cou- ches concentriques blanchâtres et très-minces qui les constituent, des pel- licules également formées de pyrite. Le centre de ces grains est ordinaire- ment un fragment de calcaire cristallin et lamelleux qui a servi de centre aux concrétions. M D'après les renseignements que je dois à l'obligeance de M.Tissot, ingé- nieur des mines, ces pisolithes pyriteux, qui sont rares, paraissent s'être formés dans les canaux d'ascension des sources thermales ; ils seraient donc ramenés au jour par la force ascensionnelle de l'eau, c'est-à-dire à peu près comme les grains pyriteux de Bourbonne-les-Bains dont il vient d'être question. Quoique formé à une température élevée, le carbonate de chaux qui les accompagne est à l'état de calcite et non d'aragonite, car il ne décré- pite pas au chalumeau. Pyrite formée dans du bois immergé dans de l'eau de mer. — Le troisième exemple de formation contemporaine de pyrite que j'ai à signaler ne cor- respond plus à l'action des sources thermales, mais à celui de l'eau de mer, mélangée d'eau douce. 1) Cette pyrite a été rencontrée récemment en Angleterre, dans l'intérieur d'une pièce de bois du yacht royal Osborne. Elle forme, dans une fissure de ce bois, un enduit mince, doué d'une belle couleur jaune et d'un vif éclat métallique. Je dois l'échantillon que je présente à l'Académie à l'obligeance de M. John Percy, professeur à l'École des Mines de Londres, et bien connu par ses importants ouvrages relatifs à la Métallurgie. M. Weston, chimiste de l'Amirauté, à l'Arsenal de Portsmouth, a bien voulu me fournir des renseignements sur ce fait qu'il a observé le premier. Le navire Osborne a été construit à l'Arsenal de Pembrocke et a été expédié, avant qu'il eût stationné dans l'eau, à celui de Portsmouth, où on devait l'achever. On re- connut alors nécessaire de lui donner plus d'épaisseur, et c'est en prépa- rant, dans ce but, une pièce de bois située près de la quille, qu'on y aperçut ( 858 ) une cavité tapissée de pyrite. Avant d'être employée, cette pièce de bois avait, selon l'usage, séjourné quelque temps dans une fosse ou parc à Pem- brocko ou peut-être à Portsmouth; dans l'une ou l'autre localité ces bassins sont situés entre les niveaux de haute et de basse marée et reçoivent un mélange d'eau de mer et d'eau douce. Il est à ajouter que celui de Ports- mouth reçoit deux égouts et qu'il y a probablement quelque chose d'ana- logue dans celui de Pembrocke. Il ne paraît donc pas impossible que les égouts apportent dans certaines parties de ces bassins, au moins accidentel- lement, à part des substances réductrices et sulfurées (i), une température un peu supérieure à celle que la mer possède à un état normal. )) Il est à ajouter que la surface du bois sur laquelle s'est appliquée la pyrite est fortement noircie, de manière à ressembler à une substance ulmique, et témoigne ainsi de l'action rédactrice opérée par la substance végétale. » Comme mode de formation actuelle de la pyrite, il en est un qui est bien digne d'attention et qui cependant est ordinairement passé sous si- lence dans les ouvrages de Géologie : c'est celui qu'a signalé M. Bunsen dans son important travail sur l'Islande (2). Comme l'a parfaitement montré cet éminent savant, la pyrite de fer se produit en plusieurs localités de ce pays sous l'influence de fumerolles chargées d'hydrogène sulfuré; ces sub- stances gazeuses réagissent sur le fer contenu dans les roches silicalées, à travers lesquelles elles s'infiltrent et qu'elles attaquent, particulièrement la palagonite et les roches pyroxéniques. Dans ce cas, la pyrite a cristallisé très-nettement, en innombrables petits cristaux de forme cubique. Elle est associée à du sulfate et à du carbonate de chaux, dont la base a été égale- ment enlevée à la roche siiicatée et quelquefois mélangée de soufre en excès (3). » Quoique formée par voie humide, la pyrite du carrelage romain de (i) La formation du sulfure do fer dans une marne bleuâtre d'aliuvion récente de l'Océan, pi'èsdc Saint-Malo, a été signalée par RIM. Duroclier et Malaguti; mais, d'après l'indication de ces savants, le sulfure était décomposé par les acides et ne présentait pas d'éclat métal~ lique. Il ne paraît donc pas que ce fût réellement de la pyrite. (2) Po^gendorff's Annalcn, t. LXXXIII, p. 197 à 272; i85i. Traduction du Mémoire dans les Annales de Cliimie et de Physique, 3" série, t. XXXVIII, p. 276 à 281 ; i853. (3) M. Johnstrup, professeur à l'Université de Copenhague, répondant à une prière que je lui avais adressée, a bien voulu ni'envoyer des écliantillons de cette pyrite contemporaine d'Islande, avec une obligeance dont je tiens aie remercier. ( «59 ) Bourbonne ;i de l'analogie avec la pyrite engendrée par les fumerolles d'Islande, quant au mode de dissémination dans la roche où elle a pris naissance. » A côté de ces exemples de la formation actuelle de la pyrite dans la nature, il ne faut pas oublier qu'elle a été produite artificiellement, il y a longtemps, par M. Becquerel, puis par de Senarmont, avec les minéraux caractéristiques des filons métallifères. » Quelque variées que soient les circonstances où la pyrite est actuelle- ment saisie en voie de formation, on ne peut observer ces circonstances qu'à la condition de pénétrer dans les roches à une certaine profondeur, jusqu'à des parties soustraites à l'oxygène de l'atmosphère. Cela explique pourquoi la production de cette espèca minérale ne se constate que rare- ment, en comparaison des innombrables gisements dans les roches de formation ancienne. Toutefois, il est possible que la pyrite se produise fréquemment encore à une certaine profondeur, par exemple au-dessous des points où, comme dans les lagonis de la Toscane, nous voyons se for- mer, à la surface du sol, du sulfate de chaux sous l'influence d'exhalai- sons d'hydrogène sulfuré; ainsi, à Hamman-Meskotitine, la pyrite de fer qui vient d'être mentionnée coexiste avec les dépôts calcaires du bassin des sources, dans lesquels le soufre ne se montre plus qu'à l'état de sulfate de chaux, mélangé parfois de soufre natif. » BOTANIQUE. — De la théorie carpellaire d'après des AmarjUidées ^jie pj„.(ie : Jlslrœmeria); par M. A. ïrécul. « La structure de la fleur et du fruit des Amaryllidées que j'ai étudiées m'a donné deux types principaux. Le premier a été fourni par les yllstrœ- meria psillacina et versicotor; le second par des Galanthus, Leucoium, Nar- cissus, CUvia, Criniim, Pancratium, etc. » i^'' TYPE. — Le pédoncule de V Alslrœmeria psitlacina possède à sa base six, sept ou huit faisceaux principaux et centraux, disposés en triangle, et quelques fascicules périphériques adhérents à la strate subcorticale et cir- culaire de cellides étroites ou fibroïdes; ces derniers disparaissent vers le haut du pédoncule. Quand il n'y a que six faisceaux dans le triangle cen- tral, trois sont aux angles et trois au milieu des faces. Ceux-ci, en se bifur- quant deux fois à des hauteurs variables, forment trois faisceaux chacun; ce qui porte à douze le nombre des faisceaux. Qu'il y ait six, sept ou huit ( 86o ) faisceaux dans le triangle basilaire, toujours le nombre douze est complété par la division de ceux des faces. » Ces douze faisceaux entrent dans la base de la fleur. Les trois qui, en bas, occupaient les angles du triangle, se prolongent dans les côtes sail- lantes opposées aux loges de l'ovaire. Le médian des trois résultant delà division de choque faisceau du milieu des faces du triangle monte dans une côte saillante opposée à une cloison. Les six autres faisceaux, qui sont les branches latérales données par les trois faisceaux des faces du triangle, alternent avec les six faisceaux placés sous les six côtes, et sont un peu plus internes que ceux-ci au bas de la fleur. Us se bifurquent là tangentielle- ment. Les deux branches de chacun vont à droite et à gauche s'unir aux branches homologues voisines, et aussi, quelquefois au moins, avec les faisceaux placés dans les côtes, auxquels ils sont alors opposés. » Après l'union de chaque paire des branches homologues, deux nou- veaux faisceaux en naissent à une hauteur un peu variable, mais toujours près de la base de l'ovaire; ils se placent parfois côle à côte, opposés par leurs vaisseaux; mais beaucoup plus souvent ils se disposent radialement. Alors l'un, externe par rapport à l'autre, a ses vaisseaux en dehors et en opposition avec ceux du faisceau qui est dans la côte superposée; l'autre plus interne est tourné en sens inverse. Ce dernier (ceci est très-important à noter) donne wie nervure médiane carytellaire proprement dite s'il est opposé à une loge, un faisceau placentaire s'il est vis-à-vis ou plutôt au-dessous d'une cloison. Ici encore les placentaires ne sont donc pas des rameaux des nervures médianes, comme cela a été dit. » Les trois faisceaux placentaires ainsi formés, ayant leurs vaisseaux en dedans, se disposent en triangle dans la région centrale, puis ils s'allient entre eux un peu plus haut; mais auparavant, après avoir partagé en deux leur groupe vasculaire, ils émettent sur leur face externe un rameau qui monte en opposition avec le côté externe de la cloison correspondante. Cela se voit très-aisément sur les coupes transversales de la fleur. Au-dessus de l'union des faisceaux placentaires basilaires, il y a deux groupes de vais- seaux tournés vers l'extrémité interne de chaque cloison; ils sont même séparés en faisceaux distincts près de l'insertion des ovules. Là les cloisons se disjoignent; elles sont seulement juxtaposées par leurs épidémies; mais au-dessus elles sont de nouveau réunies. Vers le haut des cloisons, chaque paire de faisceaux placentaires envoie une couple de rameaux à travers la cloison opposée, et ceux-ci, formant arcade, vont rejoindre le faisceau opposé au côté externe de cette cloison. {86i ) » Dans do jeunes fleurs à' Alstrœmeria psitlacina, j'ai vu les vaisseaux apparaître dans ces arcades des cloisons avant ceux des placentaires et du faisceau externe à la même hauteur. Ils descendent ensuite à l'intérieur do ce dernier et rejoignent de l'autre côté ceux des placentas. Il existe, dans chaque cloison du fruit mûr de V Ahlrœmeria versicobr, plusieurs de ces ar- cades superposées, joignant les placenlaires au faisceau externe de la cloison. » Ces faisceaux externes des cloisons sont, aussi bien que les placen- taires eux-mêmes, indépendants des nervures médianes carpellaires pro- prement dites; ils n'en sont pas des ramifications. )) Les trois nervures médianes carpellaires sont libres dans leur partie supérieure, au-dessus de leur point d'insertion sur les faisceaux qui por- tent en même temps les faisceaux substaminaux correspondants (i); elles se prolongent dans le style chacune en opposition avec un angle du canal central, et elles se terminent dans les branches de ce style tout près du sonunet stigmatique. » Cette indépendance des nervures médianes carpellaires, dans leur partie supérieure, a fait dire à M. Van Tieghem que les carpelles ne sont liés avec la base des autres feuilles florales que par « une bande de cel- lules jaunes », qui les en sépare nettement. [Recli. sur la sliuct. du jjistil el l'anat. comparée de la fleur, p. 63 et 64). » Je dirai tout à l'heure quelle est la nature de celte bande do cellules jaunes; mais voyons d'abord si « tous les appendices que nous voyons se sc- n parer an sommet de rovaire sont réellement distincts dès la base du pistil, et » représentés par leurs systèmes vasculaires indépendants », comme l'assure M. Van Tiegheui. Je cite textuellement cette phrase, parce qu'elle résume parfaitement l'état de la question. » Cette mdépendance des prétendus appendices constituant la fleur n'existe pas ici. En effet, les six faisceaux qui parcourent longitudinalement les côtes, et qui se prolongent les uns ( ceux qui sont opposés aux loges) dans les nervures médianes des sépales, les autres (ceux qui sont opposés aux cloisons) dans les nervures médianes des pétales, sont liés entre eux, près du sommet de l'ovaire, par des arcades vasculaires, dont chaque moitié donne insertion aux faisceaux latéraux d'un côté du sépale ou du pétale placé au-dessus. » Les faisceaux considérés comme formant la base des sépales el des (i) Ce sont les faisceaux siibstaininaux qui ont été désignés plus liaul comme ayanllcuis vaisseaux en dehors. G. K , 187O, 2= Scmcitre. (T. LXXXl, N" 20.) I I 3 ( 862 ) pétales, dans ce que l'on appelle communément l'ovaire infère, ne sont donc point indépendants les uns des autres. De plus, les faisceaux substaminaux ne sont pas davantage indépendants des faisceaux précédents; car, s'ils sont ordinairement libres de la base au sommet de l'ovaire, ils sont reliés par de courts rameaux obliques avec les deux arcades voisines, près de l'insertion de celles-ci sur le faisceau longitudinal sur lequel elles s'ap- puient. Après quoi chaque faisceau substaminal envoie un prolongement dans l'étamine placée au-dessus (i). » Puisque les faisceaux latéraux des sépales et des pétales s'arrêtent aux arcades Iransverses qui entourent la partie supérieure de l'ovaire, il est évident que là aussi est l'insertion vraie de ces sépales et de ces pétales. D'autre part, puisque les faisceaux substaminaux sont reliés aussi avec ces nrcades et que, en outre, au-dessous de ce point d'union, ils ont leurs vaisseaux tournés vers l'extérieur et leur liber vers le centre, il est incontestable qu'ils ne peuvent être considérés comme la base de prétendues feuilles staminales prolongées jusqu'au sommet du pédoncule. Par conséquent, tout ce qui est au-dessous de Vinseriion apparente et réelle à la fois des sépales et des pétales, c'est-à-dire au-dessous des arcades qui couronnent l'ovaire, constitue une sorte de mérithalle creux, déstructure particulière, renfermant l'ovaire adhérent, mais vasculairement indépendant depuis les points où les nervures médianes et les placentaires ont quitté les faisceaux substaminaux. Tout ce qui est libre au-dessus des arcades peut seul être regardé comme appartenant aux sépales, aux pétales et aux étamines. D'ailleurs, la nervation des sépales et des pétales est tout à fait différente de ce qui est au-dessous des arcades. Au-dessous, il n'y a que les six fais- ceaux longitudinaux des côtes et les six faisceaux opposés substaminaux, ayant leurs vaisseaux en dehors; au-dessus, au contraire, nous trouvons qu'outre les nervures médianes des sépales et des pétales, qui sont pro- duites par des prolongements des faisceaux indiqués plus haut, chaque côté de ces organes lamellaires reçoit de la moitié de l'arcade sur laquelle il repose, deux, trois ou quatre faisceaux qui s'y étendent à peu près parallèlement à la nervure médiane. » Quand deux faisceaux sont seulement insérés sur une moitié d'une arcade donnée, l'un d'eux ou tous les deux se bifurquent de façon à envoyer II) Dans une fleur ilont un des six faisceaux substaminaux manquait, lo faiscoau stami - nal correspondant existait néanmoins; il était iixé sur le iien d'insertion des deux arcades adjacentes, ou, si l'on veut, au point où le faisceau longitudinal (jui sujjportait eellcs-ei se divisait pour les produire. ( 863 ) trois ou quatre faisceaux dans le côté correspondant de la division du périanthe considérée. De ces trois ou quatre faisceaux latéraux d'un côté donné d'un sépale ou d'un pétale, l'externe, au moins, émet des rameaux secondaires ou tertiaires qui vont obliquement se terminer près du bord de la lame. Il est à peine nécessaire de dire que, quand deux faisceaux longitudinaux fournissent les ramuscules marginaux d'un même côté de cette lame, c'est le plus externe qui donne ceux qui sont le plus bas placés; l'autre, plus interne, donne les ramuscules placés au-dessus. Les faisceaux latéraux principaux placés le plus Y>rès de la nervure mé- diane se ramifient peu ou- pas du tout, si ce n'est pour donner quelques petits fascicules d'union qui le.s relient avec les voisins ou avec la nervure médiane. » Retournons maintenant à l'ovaire. Quand on en examine des coupes transversales, on remarque, ai-je dit, « une bande de cellules jaunes spéciales », que M. Van Tieghem croit formée entre le parenchyme qui enve- loppe les faisceaux des carpelles et celui qui entoure d'une gaine commune (es faisceaux du périanthe et de l'androcée, séparant ainsi nettement de la paroi ovarienne la zone extérieure, qu'il juge devoir contenir la base des feuilles sépalaires, pétalines et staminales. » Cette appréciation de M. Van Tieghem n'est pas exacte, car cette bande jaune n'est point extérieure aux nervures médianes carpellaires, qui y sont seulement en partie plongées; assez souvent même le tissu libérien de ces nervures médianes est connexe du tissu libérien des faisceaux substaminaux,qui ont, je le répète, leurs vaisseaux tournés vers le dehors. La bande jaune ne les sépare donc pas. D'ailleurs, en étudiant attentive- ment cette bande, on trouve qu'elle ne constitue pas une zone spéciale; elle forme la partie externe plus claire d'une couche composée de cellules allongées, à parois minces, étendues horizontalement et parallèlement à la circonférence, dont les plus internes contiennent en plus grande quantité de la chlorophylle, qui leur donne une teinte vert foncé. Ces cellules deviennent ligneuses, et, à la maturité du fruit, elles ont la consistance du bois. Elles ont, en effet, les parois épaisses et poreuses et leurs extrémités sont graduellement attéïuiées. Ces fibres ligneuses, qui sont généralement horizontales sur la presque totalité de cette couche, ne le sont pourtant pas au contact des nervures médianes, où se fait la déhiscence. Là, elles sont disposées longitudinalement, à la limite des valves, pour faciliter la disjonction de celles-ci. Après la séi)aralion des valves, j'ai trouvé, dans des fruits mûrs de V Alstrœmeria vcrsicolor, que j'ai reçus de la galerie des ii3.. ( «64 ) graines du Muséum, les vaisseaux de chaque nervure médiane partagés entre les deux bords des deux valves auparavant connexes. Ils étaient placés sur la face externe de ces bords; par conséquent celte couche appartient tout entière à l'ovaire. » Cette couche ligneuse qui s'interrompt, pour constituer les valves, vis-à-vis des nervures médianes carpellaiies proprement dites, qu'elle fend longitudiualemeut en se rompant à la maturité, est au contraire parfai- tement homogène et continue vis-à-vis des cloisons qui correspondent, dit-on, à la juxfapositipn latérale des prétendues feuilles composant les carpelles. Cette couche a même là une épaisseur notablement plus grande qu'aux bords des valves. Cette différence était bien sensible dans des fruits des Ahlrœmeria versicolor et psiltacina. Comme c'est au-dessous de cette couche, près de sa face interne, que se trouve le faisceau longitudinal opposé à l'extrémité externe de chaque cloison, la zone ligneuse ébauchée dans la fleur est bien, ainsi que cela se voit du reste nettement, entre ces derniers faisceaux et les nervures médianes, qui n'y sont qu'en partie plongées. Je me bornerai à faire remarquer, en terminant, que, puisque cette cou- che ligneuse, qui s'étend du sommet du fruit à sa base, est ébauchée dans la fleur, à l'état de cellules allongées horizontalement et à parois minces, il est clair que l'ovaire proprement dit ne peut être composé de trois feuilles transformées en carpelles. Nous avons vu plus haut que la coupe réceptaculaire ne saurait pas davantage être considérée comme formée par la base de prétendues feuilles périantliiques et slamiuales. » ÉLECTRICITÉ. — Quinzième Note sur la conductibilité électrique des corps médiocrement conducteurs ; par M. Th. du Moncel. « Mes recherches sur la conductihilité des corps humides ont été faites sur le corps humain, sur les plantes et sur les liquides, et j'ai pu m'assurcr qu'on y retrouve toujours les effets que j'ai analysés dans mes différents Mémoires. Ainsi, dans tous ces corps, il se détermine des courants de po- larisation dont la durée est en rapport avec celle du passage du courant polarisateur, avec l'intensité de ce courant et la résistance du circuit. Quand le corps est conducteur et spongieux, le courant de polarisation est moins intense, au premier moment, que celui déterminé parles liquides, mais il dure plus longtemps. Dans tous les cas, les effets d'inversion dont j'ai parlé au sujet du silex d'IIérouville et des minerais métalliques médio- ( 865 ) crement conducteurs se produisent toujours dans les conditions que j'ai indiquées ; de sorte que l'on peut déterminer sur les électrodes deux pola- rités contraires qui ne se trouvent pas détruites l'une par l'autre, quand, toutefois, l'une des deux a été le résultat d'une électrisalion plus longue ou plus intense. M. G. Planté avait déjà signalé cet effet pour les courants de polarisation de ses batteries secondaires, et il l'expliquait en disant que, la couche de peroxyde de plomb déterminée à la suite d'une longue électri- sation, n'étant nullement détruite par une électrisalion inverse de moindre durée, ne se trouve que superficiellement paralysée, mais que, cette couche superficielle venant à être anéantie, celle du dessous doit repa- raître avec toutes ses propriétés excitatrices, et déterminer un nouveau courant, de sens contraire au dernier. Dans les liquides qui ne contiennent aucun sel en dissolution, et avec des électrodes inattaquables, il est diffi- cile d'expliquer le phénomène de la même manière, et, d'un autre côté, il est difficile d'admettre de la part du liquide une réaction de polarités électrostatiques rémanentes, comme celle qui se produit dans les pierres électrisées. L'hydrogène absorbé par le platine pourrait peut-être rendre ' compte de l'effet produit ; mais il faudrait alors que des lames métalliques qui n'absorbent pas l'hydrogène ne pussent fournir cette inversion de courant, étant employées comme électrodes. Or des lames de cuivre la dé- terminent tout aussi bien que des lames de platine et d'une manière peut-être encore plus prompte. On se trouve donc obligé, pour expliquer ces deux courants inverses, se succédant l'un à l'autre, d'admettre ou que les actions déterminées par les gaz de l'eau au moment de leur naissance priment celles exercées par ces mêmes gaz accumulés et en action déjà depuis quelque temps ; ou, ce qui est plus vraisemblable, que les polarités réma- nentes sur les électrodes, polarités qui, ainsi que je l'ai démontré dans un précédent Mémoire, persistent malgré la réunion métallique de ces élec- trodes et un échauffement intense auquel elles auraient été soumises, déter- minent après l'interruption du courant de la pile un faible courant de décharge, capable néanmoins de développer la réaction électrochimique secondaire. Ce courant, en effet, intervenant au milieu de deux actions électro-chimiques tendant à se produire en sens contraire l'une de l'autre sous l'influence des deux gaz déposés sur chaque électroile, doit naturelle- ment faciliter celle de ces actions qui est en rapport avec sa propre direc- tion ; et comme cette direction répond à celle du courant de polarisation /■ésullant de la dernière électrisation, on peut comprendre l'effet d'abord observé. Toutefois, comme cette dernière électrisation n'a été que passagère, ( 8G6 ) le courant de polarisation qui en résulte doit disparaître promptenient pour faire place à celui qui est le résultat de la polarisation inverse des élec- trodes et de l'action des gaz primitivement déposés ; car ces gaz se trouvent en plus grande quantité sur ces électrodes que ceux résultant de la seconde électrisation, et même en quantité d'autant plus grande que le courant de polarisation qui a précédé a provoqué un nouveau dépôt de ces gaz. Ainsi, comme on le voit, les effets de polarisations électrolytique et électrotonique, quoique d'origine différente, se comportent de la même manière, du moins dans les effets produits. Il est probable que les courants de polarisation pro- voqués par les feuilles de papier humide, courants dont j'ai parlé dans une précédente Communication, participent à la fois de ces deux sortes d'effets; car leur durée est, pour un même temps d'électrisation, beaucoup jilus lon- gue, et les effets d'inversion, pour se produire, exigent une électrisation in- verse durant beaucoup plus longtemps. Ainsi, quand j'électrisais de l'eau distillée pendant dix minutes avec des électrodes de platine fournissant une surface de contact de i5 centimètres carrés, le courant de polarisation, qui était de (go^-go"), n'exigeait, pour fournir l'inversion, qu'une électrisation inverse de dix secondes; or, avec les feuilles de papier, il fallait quarante-cinq secondes, et le courant de polarisation n'était que de(9o°-82°). Il est vrai qu'avec des électrodes de cuivre et de l'eau distillé, il fallait un peu plus de dix secondes, vingt secondes au moins. Voici, du reste, comment se com- porte l'intensité du courant dans ces différentes conditions de transmission, la couche d'eau interposée entre les électrodes étant de 3 centimètres, en moyenne, l'épaisseur des feuilles de papier étant, pour chacune d'elles, de 8 dixièmes de millimètre, et la déviation interposée étant de loo mètres pour les quatre premières expériences et de 4 kilomètres pour les quatre dernières : Dobiit. 1° Eau distillùe avec ( ^ " élect. de jilatine. . ) 2° Eau distillée avec 1 elect. de cuivre. . . \ 3° Eau de fonlaine i avec élect. de plat. ) '' 4° Eau de fontaine ) avec élect. de cuivre j 5° Papier humide avec ) élect. de plat ) 79 ï m 1 1111 f^h: 10 minute.'^ après. Courants de polarisation •J IlllIlUlca après. Début. .^ 111. apii-s, 0 33, 0 0 35,0 0 0 (90 - 90 ) 86^5 39,0 3l),o (90 - 90 ) 89,5 73,0 72,5 (90 - 90 ) 90,0 78,5 78,0 (9" - 90 ) 88,0 56,5 54,5 (90 - 84 ) » ( 867 ) Courants do polarisation Début. 0 minutes après. 10 minutes après. Do but. 5 m. après. 6"Papicrhuiiiitloavec ) élect. de cuivre ( o 82 0 75,0 68°, 0 0 0 (90 - 87 ) » •]" Esprit-dc-vin ;ivec ) clcct. de platine. . i 78 77^5 77.5 (90 - 88 ) 83" 0 8" Esprit-de-vin avec ) éicct. de enivre. . 74 73,5 73,5 (90 - 87 ) 84,5 » Les lésistaiices liquides correspondant atix quaire premières expé- riences étaient environ 4oo, 344i 64 et 48 kilomètres, pour des surfaces d'électrodes immergées 'de 10 centimètres carrés par électrode. Quant aux autres résistances, il est bien difficile de les apprécier, même approximati- vement, avec la méthode que j'ai indiquée ; car les intensités constatées avec la dérivation de 100 mèlres sont au-dessous des chiffres les plus bas qui figurent dans la table que j'ai donnée dans ma quatrième Note, et chaque variation de i degré, quand on arrive à de si faibles intensités, correspond à plus de 3oo kilomèlres de résistance. Ce que je puis dire, c'est que ces résistances devaient dépasser 3ooo kilomètres. Du reste, celte question n'est que très-accessoire dans le genre de recherches que j'ai entreprises; mon but, en donnant le tableau précédent, était simplement de montrer que tes courants transmis par l'eau distillée, et même V esprit-de-vin du commerce, ne subissent pas de grandes variations dans leur intensité, quand ces liquides sont en masse compacte, mais qu'ils varient au contraire, dans de grandes proportions, quand ces liquides ne font qu humecter les corps solides au sein desquels ils ont pénétre; alors la décroissance de leur intensité avec le temps devient d'autant plus grande que cette humectation est moins considérable, sans doute parce que les particules liquides se trouvent alors promplemenl transformées dans leurs élé- ments gazeux. C'est, du reste, ce que j'avais déjà fait observer quand j'ai parlé des pierres qui ne sont conductrices que par l'humidité qu'elles ont en quelque sorte respirée. Une autre remarque qui ressort du lableau précé- dent, c'est qu'avec l'eau distillée l'intensité du courant est généralement moins forte quand les électrodes sont en platine que quand elles sont en cuivre; mais elle va toujours en augmentant avec la durée de la circulation du courant, tandis que l'inverse a lieu avec l'eau de fontaine et même l'alcool. )) Un point important restait à examiner pour être fixé .«ur les divers phénomènes qui accompagnent les transmissions électriques à travers les corps humides: c'était celui de |)réciser l'action déterminée par les lames ( 868 ) métalliques à leur contact avec les liquides ou les corps mouillés. J'avais déjà étudié celte question dans plusieurs Mémoires présentés à l'Académie en 1861 et iB^a; mais mes recherches à cet égard ne s'appliquaient qu'à des lames de métal attaquable, et, bien que l'étude des courants développés au contact des liquides et des terres par des lames de platine ait été entre- prise par MM. Becquerel et Gaugain, il m'importait de la reprendre au point de vue où je m'étais placé, afin de juger de l'importance de ces ac- tions dans les effets de conductibilité que j'avais à constater. » J'ai commencé d'abord par examiner les effets résultant de l'action du platine sur les corps humides inégalement humectés. Avec des lames atta- quables, même des lames de cuivre, les effets produits sont très-nets et très- caracférisés; il se produit toujours, comme je l'ai démontré le premier, un courant dirigé à travers le circuit extérieur de la partie la plus sèche à la partie là plus humide; l'eu ai expliqué la cause dans mes Notes de 1861 et 1872; mais, pour le platine, les effets sont plus difficiles à bien préciser, à cause de certains effets inverses qui précèdent l'action définitive, et j'ai dû en conséquence installer des expériences toutes particulières qui m'ont permis d'étudier le phénomène dans des conditions bien déterminées. Pour obte- nir une séparation bien tranchée entre le sable peu humide et le sable Irés- humide, et par ce mot sable j'entends de la poussière de grès pulvérisée et bien tamisée, j'ai disposé l'une de mes mixtures dans un vase poreux neuf et l'autre dans un verre de grandeur convenable, et, après avoir introduit le vase poreux dans ce dernier, en ayant soin de bien tasser les mixtures, j'ai introduit des lames de platine neuves dans chacun des deux vases. Or, en joignant ces lames au galvanomètre, 7 "ra constaté toujours la présence d'un courant définitif allant de r électrode plongée dans le sable le plus humide à l'élec- trode plongée dans le sable le plus sec. C'est précisément l'inverse de ce qui se produit avec des électrodes en métal attaquable. Quelquefois, il se produit au début un faible courant de sens opposé; mais il ne dure que quelques instants. 11 est à remarquer que ce contre-courant existe presque toujours quand on expérimente sur les corps divisés, et il se produit au moment où l'action électrique commence. Nous l'avons constaté déjà, on doit se le rappeler, dans les limailles métalliques, et je l'avais observé, il y a trois ans, dans les expériences que j'avais faites pour reconnaître l'action du poussier de charbon de cornue sur des électrodes de graphite. Quelle que soit, du reste, l'origine de ce contre-courant, un fait assez intéressant que je dois faire ressortir, c'est qu'un mouvement de va-et-vient imprimé aux électrodes de platine dans leur mixture donne lieu à des effets de sens inverse. Ainsi, ( 869) quand c'est l'électrode plongée dans la mixture sèche que l'on agite, on augmente considérablement la déviation déjà produite; quand c'est l'autre électrode, la déviation diminue. Avec du sable uniformément humecté, le mouvement de l'une ou de l'autre électrode augmente la déviation, et il en est de même avec de l'eau pure. S'il n'y a pas de déviation, il s'en produit toujours une en agitant pendant quelques instants l'une ou l'autre des élec- trodes, et le sens de cette déviation varie suivant les conditions de l'expé- rience; quand les lames n'ont pas séjourné longtemps dans le liquide, la lame agitée se constitue le plus souvent positivement, ou du moins joue le rôle de pôle négatif. Si les lames ont séjourné longtemps et qu'elles aient été elles-mêmes électrisées, on remarque un certain dépôt blanchâtre à leur surface, qui résulte, sans doute, de la polarisation rémanente des lames dont j'ai parlé dans ma treizième Note; alors l'agitation, en faisant disparaître le dépôt ou du moins en l'amoindrissant, crée un état d'hétérogénéité, entre les surfaces des deux lames, qui engendre un courant ; l'agitation de la se- conde lame qui succède ne fait alors qu'accroître la déviation, comme on l'a vu plus haut. » Il y a, du reste, une foule de causes qui réagissent sur la production de ces courants et qui en rendent le développement très-incertain ; M. Gau- gain en a étudié un certain nombre, et il est probable qu'en cherchant bien on finirait par en trouver encore d'autres; mais je n'en parlerai pas davan- tage, car elles ne peuvent avoir qu'une très-petite influence dans les phéno- mènes que j'étudie en ce moment. » L'effet de la chaleur sur des électrodes de platine plongées dans du sable uniformément humecté est assez complexe, surtout quand on chauffe alternativement les électrodes. Comme la chaleur dessèche les mixtures dans les parties chauffées, et qu'elle développe d'un autre côté des effets thermo-électriques, les deux actions qui en résultent se trouvent être de sens contraire, et, suivant la prédominance de telle ou telle d'entre elles, on se trouve avoir un courant dans uu sens ou dans un autre. Cependant ce sont les effets thermo-électriques qui l'emportent généralement, et le courant définitif est dirigé de la partie chauffée à la partie froide; mais ces courants sont peu persistants, car, à mesure que la mixture se dessèche, la résistance du circuit augmente, et le courant finit bientôt par ne pins passer du tout. Naturellement j'ai employé pour ces expériences la disposition avec lames de mica dont j'avais fait usage dans mes expériences sur les li- mailles. » C.R.,1875, 2' Semeur e.[l,L\\\l, N" 20.) Il4 ( 870 ) « M. Becquerel offre à l'Académie, pour êlre déposé à la bibliothèque de l'Institut, le Journal des sondages exécutés en 1840, à Saint- Louis (Sé- négal), par M. Degousée : il pourra être consulté parles géologues. On voit, dans ce journal, que jusqu'à 80 mètres environ la sonde a traversé des sables et des argiles contenant des coquilles marines. » M. J. Janssen, en annonçant à l'Académie un important envoi d'His- toire naturelle, fait par le Gouvernement japonais, s'exprime comme il suit : « M. le chargé d'affaires du Japon me prévient qu'il vient de recevoir, pour notre Muséum d'Histoire naturelle, quatre caisses contenant : un crâne de la Baleine nommée en japonais Nagassoukoujira [Batœnoptera) ; un sque- lette de la grande Salamandre nommée Sanclià-otio [Salamandt^a maxima, ou Sieboldia maxima, ou Coypto branchus japonicus). » Avant mon départ pour le Japon, je m'étais mis à la disposition du Muséum pour les objets qu'il me serait possible de rapporter. Notre savant confrère, M. Gervais, me signala, comme spécimens désirables pour nos collections ostéologiques, les squelettes de Baleines fréquentant les mers du Japon, ceux de la grande Salamandre, un crâne de lOurs de Yeso. Ce sont là les seules demandes qui m'aient été adressées. » Dès notre arrivée à Yokohama, je m'occupai de cette commission. Le Gouvernement japonais ne possédait pas da-ns son Muséum les spécimens que nous lui demandions, mais il me promit de les faire rechercher. » L'envoi actuel, qui est le premier fruit de ces recherches, sera suivi d'un second, aussitôt qu'on aura pu se procurer un squelette ou au moins un crâne de l'Ours de Yeso. » Je suis persuadé que l'Académie des Sciences et la Direction du Mu- séum voudront témoigner leur gratitude au Gouvernement japonais, qui a mis un empressement si gracieux à nous procurer ces spécimens, d'un très- haut intérêt pour les belles collections de notre Muséum ualional. » ( 871 ) RAPPORTS. VITICULTURE. — Rapport sur les Mémoires présentés par les délégués de V Académie à la Commission du Phjlloxera. (Commissaires : MM. Milne Edwards, Duchartre, Blanchard, Pasteur, Thenard, Bouley, Dumas rapporteur). « La Commission du Phylloxéra, encouragée par l'intérêt universel qui s'est attaché à la publication des cartes importantes par lesquelles M. Du- claux, professeur à la Faculté des Sciences de Lyon et l'un de nos délégués, est parvenu à représenter d'une manière exacte et saisissante la marche de l'invasion du Phylloxéra dans le sud-est de la France, a désiré que ce tra- vail fût continué. L'Assemblée nationale avait demandé d'ailleurs que l'Académie voulût bien tenir cet important document au courant des pro- grès du mal. M. Duclaux, par de nouvelles et patientes investigations, a étendu aux années 1873 et 1874 les études qui s'étaient arrêtées d'abord à 1872. » Nous venons demander à l'Académie la publication des cartes de ces deux années et celle de l'année 1875, qui est en préparation. !> Ainsi se trouvera complétée, quant à présent, une statistique dont l'importance n'a pas besoin d'être démontrée. L'accueil qu'elle a reçu des pouvoirs de l'État, l'empressement qu'on a mis à la reproduire sous toutes les formes ont suffisamment prouvé que votre Commission, en poursuivant l'établissement de ces cartes, a été conduite par iine vue juste et que M. Duclaux, en réalisant la pensée de la Commission, s'en est fait l'inter- prète consciencieux et dévoué. » Il était nécessaire de réunir des documents du même ordre pour le sud-ouest de la France, le Phylloxéra ayant envahi les Charcutes et la Gironde. Un des délégués de l'Académie, M. Maurice Girard, s'est chargé de ce soin pour les Charentes. Il est remonté avec soin au début de l'inva- sion dans cette partie de la France, pour en marquer le point de départ, et il a réuni, en les discutant sur les lieux, toutes les informations nécessaires pour préciser dans le moment présent les limites de l'invasion. La carte qu'il a dressée à ce sujet forme le complément des cartes de M. Duclaux et donne la mesure de l'étendue des dommages réalisés et de ceux qui me- nacent encore nos vignobles dans cette contrée. » La carte de M. Maurice Girard reçoit elle-même un précieux complé- 114.. ( 872 ) ment pour l'invasion du sud-ouest, par le travail plein d'intérêt de M. le D' Azam sur la Gironde et par la carte spéciale dont il est accompagné. Prenant l'invasion à son début en 1868, à Florac, M. le D'' Azani montre qu'elle n'a pas remonté vers le nord, mais qu'elle s'est propagée au sud jusqu'à Marmande. Dans cette région, le mal ne paraît pas général. Il con- stitue des taches plus ou moins étendues, mais susceptibles d'être circon- scrites, soit par un traitement préventif qui mettrait à l'abri les vignes saines, soit par un traitement répressif qui débarrasserait les vignes malades de leurs ennemis. » M. Max. Cornu, aide-naturaliste au Muséum, et M. Mouillefert, pro- fesseur à l'École de Grignon, ont soumis à la Commission un Rapport cir- constancié concernant les expériences effectuées à Cognac avec le précieux concours des principaux propriétaires réunis en un syndicat, qui s'est chargé de pourvoir à l'installation, aux frais matériels et à toutes les dé- penses de surveillance ou de main-d'œuvre que les travaux de cette longue exploration scientifique exigeaient. » Tous les insecticides proposés ont été soumis à des épreuves coordon- nées. » Les premières avaient pour objet de constater l'action des substances mises à l'étude sur la vigne saine. Des centaines de vignes en pots préparées d'avance dans ce but, permettaient de s'assurer si le poison destiné à tuer l'insecte n'était pas capable de nuire à la vigne ou même de la tuer. Tout insecticide que la vigne ne supportait pas se trouvait écarté par cela seul et ne comportait pas de nouveaux essais. » Une seconde série d'épreuves, effectuées sur les vignes en pots, infes- tées de Phylloxéras, avait pour objet de constater si les agents proposés dont on avait reconnu l'innocuité à l'égard de la vigne jouissaient ou non de la propriété de détruire le Phylloxéra. Toute substance qui se montrait inactive sous ce rapport, et dont le Phylloxéra supportait la présence sans en souffrir, était définitivement écartée. )) Lorsqu'on avait affaire à une matière qui se montrait à la fois innocente pour la vigne et meurtrière pour l'insecte, il restait à la soumettre à une épreuve définitive et à passer de l'espace étroit et limité dans lequel végètent les vignes en pots à l'espace libre et indéfini dans lequel s'étend la vigne de grande culture. A cette dernière et décisive épreuve, la plupart des sub- stances proposées sont venues échouer. » Au moyen de cette méthode d'élimination, dont le principe est irré- prochable, l'étude s'est concentrée alors sur un petit nombre de substances ( 873 ) d'abord et spécialement sur les sulfocarbonates alcalins, seuls produits qui aient permis, jusqu'à présent, de détruire les Phylloxéras attachés aux racines, sans nuire à la vigne ou même en favorisant la reprise de sa végé- tation. » Les expériences négatives, en très-grand nombre, de la station de Co- gnac n'ont pas été inutiles : elles ont écarté du terrain de la discussion une foule de propositions désormais jugées et concentré l'attention sur les seules substances actives qui méritent l'attention du vigneron. » Les études de la station vilicole de Cognac se poursuivent et s'atta- chent naturellement au petit nombre de substances que le premier travail a montrées comme étant efficaces. Il s'agit maintenant de fixer les doses à employer, de découvrir le procédé qui convient le mieux à leur applica- tion et de préciser l'époque la plus favorable à leur mise en œuvre, autant de préceptes que l'expérience seule peut fournir. » Pendant que ces études se poursuivaient, M. Boutin, à qui la Commission avait confié le soin de soumettre les racines et les autres parties de la vigne à une analyse attentive, s'est consacré à ce travail. Il a reconnu, ainsi que l'avait signalé votre rapporteur, l'existence de l'oxalate de chaux en grande quantité sous forme de raphides dans les racines de la vigne, et il a fixé la proportion d'acide oxalique qu'on peut en retirer dans des circonstances déterminées. L'Académie n'apprendra pas sans surprise que les racines de la vigne phylloxérée peuvent fournir jusqu'à 3o pour loo de leur poids d'acide oxalique cristallisé, représentant 35 pour loo d'oxalate de chaux contenu dans la racine. C'est une indication qui demande à être suivie, et dont il serait difficile, quant à présent, de prévoir les conséquences. » Remarquons toutefois, en passant, que Braconnot signalait, en iSaS, la présence de l'oxalate de chaux dans les lichens crustacés, en général, et qu'il considérait comme un fait extraordinaire la possibilité d'extraire des variolaires jusqu'à 17 ou 18 pour 100 d'acide oxalique cristallisé. Les ra- cines de la vigne non-seulement fournissent souvent des quantités sem- blables d'acide oxalique, mais peuvent, en certains cas, en donner près du double. Quelle est l'altération des habitudes de la plante qui amène cette production abondante de raphides oxaliques? C'est ce que les expériences idtérieures de M. Boutin pourront nous apprendre. » La Commission du Phylloxéra n'a pas voulu rester étrangère aux études dont les vignes américaines sont l'objet dans ce moment. Elle a trouvé, parmi les professeurs de Botanique de nos Facultés, un savant que des études spéciales avaient préparé dès longtemps à l'examen des questions ( 874 ) qui se rattachent à leur intervention dans nos vignobles. M. Millardet, pro- fesseur à la Faculté de Nancy, délégué dans ce but par votre Commission, a consacré deux années à l'examen attentif des vignes américaines culti- vées en France, et il a cherché à définir exactement celles qui paraissent ca- pables de résister au Phylloxéra. La terminologie un peu confuse des mar- chands et les hybrides nombreuses qui se sont produites entre les diverses espèces de vignes américaines cultivées, soit dans notre pays, soit dans leur pays d'origine, rendent ces déterminations difficiles. M. Millardet a réuni les photographies exactes du bois, des feuilles et des fruits de toutes les vignes américaines qui lui ont offert des caractères distinctifs. 11 espère avoir réussi à donner ainsi aux vignerons le moyen d'arrêter leur choix avec quelque certitude, sur les types recommandables pour la bonne qualité de leur fruit et pour la robusticité de leurs racines. » Après avoir examiné les travaux de ses délégués et ceux de M. le D'' Azam, que l'Académie lui avait renvoyés, la Commission du Phylloxéra les jugeant très-dignes de figurer parmi ceux qui, dans nos publications, sont consacrés à l'histoire du Phylloxéra, a l'honnein- de proposer à l'Académie d'ordonner l'impression dans le Recueil des Savants étrangers : » i" Des caries de M. Duclaux pour 1873 et 1874; » 2° Du Mémoire de M. Maurice Girard sur l'invasion des Charentes; >> 3° De la Note et de la carte de M. Azam sur l'invasion de la Gironde ; » 4° Du Mémoire de MM. Cornu et Mouillefert sur les expériences ef- fectuées à la station viticole de Cognac ; )) 5° De la Note de M. Boutin sur la composition chimique des racines et des divers organes de la vigne; » 6° Enfin des Mémoires de M. Millardet STir les vignes américaines. )) La Commission a l'honneiu' de proposer, en outre, à l'Académie d'adresser à ses délégués les remercîments de la Compagnie pour le zèle avec lequel ils ont poiu-suivi, par respect pour elle et par dévouement aux intérêts de l'État, la mission longue et pénible dont ils ont été chargés. » Ces propositions sont mises aux voix et adoptées. ( 875 ) âlÉaiOlRES LUS. ANALYSE GÉOMÉTRIQUE. — Sur ta représentation des figures de Géométrie à H dimensions par les figures corrélatives de Géométrie ordinaire; par M.W. Spottiswoode. « 11 y a beaucoup de questions de Géométrie du plan qui ne sont que des cas spéciaux de Géométrie de l'espace, et l'on arrive souvent à la dé- monstration des théorèmes de Géométrie à deux dimensions, par une route plus directe que toute autre, en se servant des idées de Géométrie à trois dimensions. En partant de ce principe, les géomètres ont conçu l'idée, assez féconde dans ses conséquences, des espaces à quatre, cinq,.. ., n dimensions. Mais, comme il n'est pas possible de se figurer actuellement un tel espace, j'ai cru qu'il ne serait pas sans intérêt d'en chercher quelque transforma- tion, au moyen de laquelle on pourrait (à peu près comme en Géométrie descriptive) en former une représentation. » Voici la méthode que je propose : Soit (i) (x, j>-,...)=o l'équation d'une figure quelconque dans un espace à n dimensions. Après avoir partagé les variables x, j,... en deux, trois,... groupes de trois va- riables chacun au plus, par exemple ^,7, i\ n, i>, w,..., j'introduis encore une variable dans chaque groupe; et en ('criy-cml x'.t, /'.t,..., u'.s, v'.s,... au lieu de X, 7,..., ii, v,..., et en chassant les dénominateurs, je rends l'équation homogène dans les variables de chaque groupe séparément. Cela posé, l'équation (i) peut s'écrire ainsi (2) {x,J,Z,t) {H,i',iV,s) (...) = O. » Sous cette forme l'équation représente pour chaque système de valeurs de u : v : w : s , ... une surface (...) (x, ;•, z, t) = o; pour chaque système de valeurs de x : j : z : t, . . . , une surface (...)(«, i>, w, s) = o, On aura, par conséquent, d'un côté une série multiplement infinie de surfaces ( . . .) (a;, /, z, «) = o, dont la multipli- cité sera égale au nombre des variables indépendantes «, v, . . .; et de l'autre, autant de séries de surfaces ou de courbes qu'il y a de groupes de variables. En effet, si l'on a in -^ k{k = o, i, 2) variables dans l'équation (i), on aura « groupes x, j, z, t,. , . à quatre variables (dont ( 876 ) trois indépendantes, chacune), et un groupe à A- + 1 variables (dont k indé- pendantes). • » Quant à la question algébrique, on remplace un système de 3 /i + /[: va- riables par «systèmes de quatre variables et un système de A- + i variables; quant à la question géométrique, on remplace une figure à3« +/& — i di- mensions par n figures à trois dimensions et une figure à k dimensions. Les groupes de variables, ou bien les figures géométriques, étant liées par l'équation (2), le nombre des variables indépendantes et des dimensions d'espace reste inaltéré par la transformation. » Il y a plusieurs considérations générales auxquelles je me trouve amené pour la méthode proposée; mais, pour le moment, je me borne à la remarque suivante. Pour un espace à cinq dimensions au plus, on n'aura que deux groupes; et, dans ce cas, une équation quelconque {x,j,z,u,v,w) = o se transformera en (x,7, z, t) {u,v,w,s) = o, c'est-à-dire en \me connexe de Clebsch; mais, pour un espace à six, sept,... dimensions, on aura plus de deux groupes, et l'équation de la figure se transformera en une connexe, mais d'une espèce plus générale que celles de Clebsch. » En laissant de côté la théorie générale, prenons, comme exemple très- simple, la forme quadrique à ckiq variables + 2{lx + mj + nz)u-h 2{l'x -h m'j-h n'z)v = o, qui, dans une Géométrie à quatre dimensions, représente une figure (un es- pace) telle, que la section de deux espaces sera une surface ordinaire. En par- tageant les variables en deux groupes oc,r, z; u, v, et en y introduisant encore deux variables, t, w, on peut écrire l'équation (3) sous les deux formes ci-dessous, savoir : \ -h 2[lx + mj-hnz)tuw+2{l'x -^-m' j+ n'z)tvw-i- 2kt'ui>, i w^{ax^-hbx--h cz^)-i- {clu--hei>- -{- 2kui>)t' (5) + 2w-{J)-z + gzx-h hxj) ( -i-2n'l{lu-h l'v)x -f- {mu + m'v)y + {nu+ n'v)z]t. » Or, dans la Géométrie ordinaire,on peut se demander s'il y a des sections ( «77 ) de la surface [a, h, c, (1,f, g, II, l, m, n) (.r, y, z, «)° qui se réduisent à deux lignes droites; et l'on trouvera la solution de la question en formant la condition pour que la fonction (a, b, cz^ + inzu + du\ fz + mu, gz -h lu, h) (^"r, /, i)' puisse se résoudre en deux facteurs linéaires par rapport à jc,j, i; savoir az 4- lu ou bien ah h b fz-¥i nu gz + lu jz + mu CZ--4- inzu -\- fhr a h g l h b f m q f e n l m n il u — z = o, u = u{u, zf = o, c'est-à-dire qu'il y a deux plans [u, z)- qui coupent la quadrique en lignes droites. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. BOTANIQUE. — Sur le déueloppemenl du fruit des Coprins, et ta prétendue sexualité des Basidiomycètes. Note de M. Ph. Van Tieghejm. (Renvoi à la Section de Botanique.) « J'ai eu l'honneur de communiquer à l'Académie (séance du 8 fé- vrier iS'jS) le principal résultat d'une série de recherches sur la reproduc- tion des Coprins, poursuivies par voie de cultiu'es cellulaires monospores de novembre 1873 à juillet 187/j; je le rappelle brièvement. Certains my- célimns portent des bouquets de baguettes se désarticulant en bâtormels, et tous mes efforts pour faire germer ces bâtonnets étaient den)eurés inu- tiles. D'autres mycéliums produisent des ampoules en général terminées par une courte papille, et j'avais toujours vu ces ampoules livrées à elles- mêmes se vider et dépérir. Mais si l'on dépose les bâtonnets sur les am- poules, quelques-uns se fixent sur elles, notamment aux papilles termi- nales avec lesquelles ils s'anastomosent en se vidant. Après quoi l'ampoule C.R., i«25, -^"Semestre. (T. LXXXI, N" 20.) I l5 ( »78 ) se divise en trois; les deux cellules inférieures poussent des branches laté- rales recourbées et rameuses qui s'appliquent l'une contre l'autre en recou- vrant la cellule terminale, et l'ensemble forme bientôt un petit tubercule. Faute de nourriture, ces petits tubercules n'ont pas continué à se dévelop- per dans ces cultures cellulaires; mais d'autres observations, tirées de cul- tures en grand et sur porte-objet découvert, ont prouvé qu'ils sont les débuts d'autant de fruits basidiosporés. De ces faits incontestables, j'ai cru pouvoir conclure à une fécondation exercée par le bâtonnet (organe mâle, pollinide) sur l'ampoule (organe femelle, carpogone), fécondation qui se- rait la cause déterminante de la formation du fruit. » Longtemps retardée par le désir de répéter les expériences et de mener à meilleure fin ces difficiles cultures, cette brève Communication m'était imposée à ce moment par la publication, en Allemagne, d'un travail de M. Reess sur le même sujet, où l'auteur, étudiant aussi un Coprin, est ar- rivé de son côté par une voie un peu différente à une conclusion analogue. Depuis lors, et à la suite de nouvelles recherches, M. Reess a confirmé mes observations et a admis les rectifications que j'avais apportées à son premier travail (i). D'un autre côté, M. Kirchner sur le C. ephemenis, et tout ré- cemment M. Eidam sur les Acjaricus coprophilus, fascicularis et nmtabilis, sont venus y ajouter des preuves nouvelles (2). » Il m'a semblé cependant que la sexualité des Basidiomycètes ne serait définitivement démontrée que si l'on parvenait, à la suite d'une féconda- tion expérimentale contrôlée par des cultures de comparaison et de contre- épreuve, à produire en cellule non pas seulement un petit tubercule, mais un fruit parfaitement mvir. C'est dans ce but que j'ai entrepris, en août et septembre derniers, une nouvelle série de cultures cellulaires de diverses espèces du genre Coprin. L'objet en vue a été atteint, en ce sens que d'une spore primitive j'ai réussi à obtenir en cellule le fruit bien conformé et mûr de plusieurs Coprins, avec faculté d'étudier sur place l'origine de son développement. Mais en même temps les faits nouveaux qu'il m'a été donné d'observer m'ont conduit à interpréter tout autrement les résultats de mes premières expériences, et j'ai le devoir de faire disparaître au plus tôt, sans attendre la publication de mon Mémoire détaillé et des figures qui l'accompagnent, une erreur que j'ai contribué à accréditer. » J'ai obtenu, en effet, la germination indépendante des bâtonnets des (l) Pringsheim^s Jahrbùcher, t. X, p. ic)8; iSyS. ( 2) Bntanische Zcitung, i" octobre et 5 novembre iS^S. ( «79 ) Coprins [C. plicalilisQl stenorarius). Ces organes ne sont donc pas des cor- puscules fécondateurs mâles (spennaties ou pollinides), mais une espèce particulière de spores, éminemment altérables et éphémères, des coiiidies. » En second lieu, j'ai vu le fruit des Coprins (C. plicalilis^ radialm etftli- formis) naître, se développer et mûrir en cellule, sur un mycélium où il no s'était produit auciui bâtonnet et dans des conditions où aucun bâ- tonnet n'avait été amené, ni n'avait pu s'introduire du dehors. Comme on n'observe d'ailleurs, à l'origine de son développement, aucune copulation de filaments à laquelle on puisse reconnaître le caractère d'un acte fécon- dateur, il paraît bien que le fruit des Coprins se forme sans fécondation. » Reste à donner aux faits exposés dans mon premier travail leur véri- table signification. L'incapacité de germer attribuée alors aux bâtonnets n'est qu'un argument négatif, qui tombe aujourd'hui devant leur germina- tion constatée. Elle a lieu en cellule dans la décoction de crottin et s'y opère, suivant les conditions, d'une manière différente. Si l'on sème dans la goutte nutritive un petit nombre de bâtonnets, on les voit, dès les pre- mières heures, se gonfler et devenir ovales, ou même sphériqucs; après cette nutrition préalable, ils poussent un tube mycélieu vigoureux bientôt ramifié, à branches anastomosées. Deux jours après le semis, le mycélium ainsi formé a déjà produit de nouveaux bouquets de baguettes, qui com- mencent à se désarticuler en bâtonnets. C'est la germination normale. » Semées en grand nombre, de manière à se trouver rapprochées dans la goutte nutritive, les conidies ne grossissent pas sensiblement, mais émet- tent perpendiculairement à leur axe un tube très-étroit. D'un bâtonnet à l'autre ces petits tubes s'anastomosent en forme d'H ou de lignes brisées plus ou moins compliquées, et les choses en restent là. Portés dans une goutte où se développe déjà le mycélium d'un Coprin de même espèce, les bâtonnets se comportent d'une manière analogue. Sans grossir, partout où ils avoisinent une branche mycélienne, ils envoient vers elle un tube étroit qui s'y anastomose ; ils font corps désormais avec elle et paraissent n'en être que des appendices. Si, au point considéré, la branche se trouve en partie épuisée, les bâtonnets y déversent leur protoplasma en se vidant, et il en résulte pour elle une reprise d'activité pi-oportionnelle au nombre des corpuscules qui s'y sont ainsi copules. Enfin, si, dans une pareille cul- ture cellulaire en voie de développement plus avancé, on projette des bâ- tonnets sur les ampoules unicellulaires, premiers étals des fructifications, c'est-à-dire si l'on se place précisément dans les conditions des premières expériences, la même copulation a lieu. Le sommet de l'ampoule, ordi- ii5.. ( 88o ) nairenieiit prolongé on bouton, en étant la partie la plus jeune et la plus molle, c'est là que la fixation des bâtonnets et leur anastomose se produisent de préférence et parfois même exclusivement. Si, en outre, l'ex- jiérience est faite au moment où l'amponle, creusée de grandes vacuoles, commence à s'épuiser faute d'aliment, on voit les bâtonnets y déverser leur protoplasma et s'y vider. Elle reprend alors une activité nouvelle, tra- duite au dehors par son cloisonnement et la ramification des cellules infé- rieures, toutes conséquences qui ne se manifestent pas dans les ampoules voisines privées de cet appoint de protoplasma. » Ces diverses copulations de bâtonnets, nous le savons maintenant, sont des phénomènes d'ordre végétatif, des débuts de germination dans des conditions où la germination normale ne peut pas s'accomplir, avec manifestation de la propriété générale d'anastomose et de greffe que pos- sèdent à un haut degré toutes les cellules de ces plantes. Mais on voit aussi que dans des circonstances spécii^les, notamment dans le dernier cas que je viens de rappeler, ces greffes de bâtonnets germants peuvent revêtir, à s'y méprendre, les apparences de l'acte fécondateur le mieux caractérisé. » A voir ainsi la théorie de la sexualité desBasidiomycètes, basée cepen- dant sur les faits en apparence les plus démonslratifs, ne pas résister à une étude plus approfondie, on se demande s'il n'en serait pas de même pour les Ascomycèles, et si les preuves de la sexualité des Champignons de cet ordre ont bien toute la solidité qu'on leur attribue. Cette étude fera l'objet d'une prochaine Comuninication. » MiiTÉOROLOGiE. — Théorie de la grêle. Mémoire de M. Cousté, présenté par M. Ch. Sainte-Claire Deville. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires précédemment nommés : MM. Paye, Edm. Becquerel, Jamin.) « M. Paye ayant présenté à l'Académie une théorie de la grêle, M. Re- nou rappela, dans une des séances suivantes, qu'il avait publié en mai 1866, sur le même sujet, un travail dont personne n'avait prouvé l'insuffisance. A la séance du 8 octobre dernier, M. G. Planté, sans vouloir infirmer les théories émises jusqu'ici, chercha à établir que l'électricité joue le rôle principal dans la formation de la grêle. » La théorie de M. Paye n'étant que l'application des principes qu'il a posés dans sa Défense de la loi des lempèles, je ne puis, pour indiquer les raisons qui ne permettent pas de partager ses opinions, au sujet de la théorie (88, ) de la grêle, que me référer à ma Note du lo avril, insérée aux Comptes rendus t. LXXX, p. logS), Noie à laquelle le savant astronome n'a pas en- core répondu. » La théorie de M. Renou, quoique renfermant des aperçus ingénieux et qui méritent d'être pris en considération, me paraît incomplète, notam- ment en ce qui concerne : i° la structure des grêlons; 2° la translation de l'orage; 3° la distribution de la grêle en deux bandes parallèles, séparées par une bande de pluie; 4° la division des grêlons dans leur chute : le plus souvent, en droites parallèles inclinées, près du sol, elle est quelquefois tourbillonnante sur les pojnts élevés, etc. » Les remarques de M. Planté constituent moins une théorie qu'un sys- tème. Ce savant attribue à l'électricité, dans le phénomène, un degré d'in- fluence que ne comporte pas cet agent, et qui appartient essentiellement à un autre agent, doué d'une puissance mécanique infiniment plus grande, la chaleur. Il attribue, notamment, au magnétisme terrestre, agissant sur les courants électriques formés par les nuages, le mouvement gyratoire dont sont animés l'air et les masses nuageuses, tandis que cette action est simplement directrice et ne saurait imprimer une rotation continue. » Selon moi, la grêle est un phénomène essentiellement dynamique et physique, ayant pour agent, seul nécessaire, la chaleur. M Elle a pour organe principal une trombe, qui sévit au-dessus d'un nuage fortement chargé d'eau globulaire (celui qu'on appelle nuageàcjrêle). La trombe, aspirant ce nuage, vaporise l'eau et lui communique, ainsi qu'à l'air qu'il échauffe par les frottements de la gyration, un mouvement as- censionnel très-puissant, qui porte le mélange jusqu'aux nuages très-froids, à globules aqueux en surfusion, lesquels nuages se réduisent alors subitement en glace abondante. » Pour que la grêle se produise, il faut le concours de trois nuages su- perposés, savoir : le nuage à grêle, un second nuage plus élevé, servant de générateur pour la trombe, et le nuage à globules en surfusion. » Les grêlons se développent par couches concentriques, alternativement opaques et transparentes, en se transportant du nuage à glace au nuage intermédiaire, et vice versa, à l'aide du courant moteur de la trombe. » La bande de pluie correspond à la partie centrale de la trombe et de son courant moteur, où les grêlons sont liquéfiés par la chaleur qui y règne. Les bandes latérales de grêle sont formées par les grêlons qui ont voltigé dans les parties latérales du courant moteur. » La translation de l'orage à grêle n'est autre que celle de la trombe ( 882 ) même, laquelle se meul dans une direction et avec une vitesse indépen- dantes des vents régnants. La grêle peut être précédée d'averses de pluie locales, de faible durée. » La grêle est un météore qui appartient uniquement aux régions tem- pérées, parce que, d'une part, il lui faut le concours d'une trombe puis- sante; parce que, d'autre part, la trombe naît de l'action des rayons solaires sur les parties culminantes du nuage à grêle, et que celle action est nulle lorsque les rayons sont voisins de la verticale (le nuage à grêle étant alors abrité par les nuages supérieurs), et que cette même action est trop faible lorsque les rayons sont trop voisins de l'horizontale. Les mêmes motifs font que la grêle ne se produit guère que pendant le jour et dans la saison la plus chaude. » La chute des grêlons est lente, parce que le courant moteur de la trombe lui oppose une forte résistance. Elle se fait suivant des droites pa- rallèles, inclinées dans le sens de la translation, parce que les grêlons par- ticipent nécessairement à ce mouvement. » L'électricité n'a d'autre influence essentielle, dans la formation de la grêle, que de donner au nuage à grêle une teinte roussâtre, circonstance qui n'est nullement caractéristique du phénomène, quoi qu'on en ait dit jusqu'à présent. » Le nuage à grêle ne contient nullement la grêle toute formée. Ce n'est autre chose qu'un nuage ordinaire, très-épais, très-chargé d'eau globulaire, placé dans des conditions propres à la génération et à l'alimentation de la trombe, organe principal de l'orage. » M. E. DucHEsii.N adresse une Note sur l'emploi du nickel, déposé par voie électrique, pour protéger contre l'oxydation les aimants servant à la construction des boussoles. L'auteur a fait déposer une couche de nickel sur plusieurs des anneaux d'une de ses boussoles circulaires, en réservant deux cercles concentriques qui ne subirent aucune préparation. Cette boussole fut confiée à un na- vire de la marine de l'État, la Creuse, au départ d'un voyage autour du monde ; les anneaux couverts de nickel ont conservé leur poli; les autres sont complètement attaqués par la rouille. L'aimantation des anneaux nic- kelés s'était effectuée d'ailleiu-s sans difficulté, sans doute à cause de la propriété magnétique que possède le nickel lui-même. Les procédés employés pour produire le dépôt de nickel sont exacte- ment ceux qui ont été indiqués par MM. Becquerel et Edm. Becquerel, ( 883 ) dès 1862, et qui sont appliqués industriellement par MM. Folie et Mallié : c'est le Sulfate double de nickel et d'ammoniaque, bien purifié, qui paraît donner les meilleurs résultats; l'anode de nickel est obtenue en fondant le nickel dans un creuset de charbon de cornue. (Commissaires : MM. Becquerel, Faye.) M. J. Pagliari adresse une Note relative à l'emploi du « muriate martial liquide » pour la purification des eaux de rivière. (Commissaires : MM. Balard, Belgrand.) M. A. Brachet adresse une Note relative à l'emploi de la lumière élec- trique pour l'éclairage des tunnels sous-marins. (Renvoi à l'examen de M. Bréguet.) M. BoGGio adresse une Note relative à un procédé de destruction du Phylloxéra par la chaleur. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) CORRESPOND AIVCE. M. le Ministre de l'Instruction puhlique transmet à l'Académie une Lettre adressée par lord L/ons à M. le Ministre des Affaires étrangères, pour lui annoncer l'organisation, à Londres, d'une exposition spéciale d'appareils scientifiques, qui doit avoir lieu au mois d'avril prochain. M. l'Ambassadeur de S. M. Britannique exprime, au nom de son Gouver- nement, le désir que le Gouvernement français veuille bien prêter son con- cours à cette exposition, par la formation d'un Comité français, choisi parmi les Membres de l'Académie des Sciences. L'Académie est invitée à se faire représenter à la solennité qui doit avoir lieu le 2^ jan\\er 1876, à Saint-Pétersbourg, pour la célébration du cin- quantième anniversaire du jour où M. J.-R. Brandi, Membre de l'Acadé- mie des Sciences de Saint-Pétersbourg, a été promu Docteur en Médecine par l'Université de Berlin. M. le Secrétaire perpétuei. signale, parmi les pièces imprimées de la ( 884 ) Correspondance, un Mémoire de M. J.-S. Revy, imprimé en anglais et portant pour titre : « Hydraulics of great rivers ». Cet Ouvrage est renvoyé à l'examen d'une Commission composée de MM. Morin, Phillips, Tresca. ALGÈBRE. — Application du principe de correspondance analytique à la dé- monstration du théorème de Bezout (*). Note de M. L. Saltel. « Dans une première Note, insérée dans les Comptes rendus du 26 avril, j'ai montré comment le principe de correspondance analytique se prête avec facilité à la détermination du nombre des solutions, en valeurs finies communes à deux équations à deux inconnues. Je nie propose aujour- d'hui d'appliquer le même principe à la démonstration du théorème géné- ral de Bezout (**). » Théorème. — Désignons par p,, p-2^-.., Pn-\i Pn l^s degrés respectifs de n équations algébriques ^«— I 1 P I ' ^= O , o„ [x,, X.,,.. , x„_,, p.J =0. » Si l'on attribue à l'une des variables p, ou p^ une valeur particulière, il en résulte évidemment un nombre fini de valeurs correspondantes de l'autre variable. Si donc on convient de porter sur une droite des lon- gueurs égales aux valeurs de o,, p„, on obtiendra deux séries de points correspondants. Il est d'ailleurs évident que le nombre N des coïncidences, situées à distance finie, marque le nombre des solutions finies du système proposé par rapport à x„. Pour trouver le nombre N, il suffit donc, en vertu du principe de correspondance analytique, de trouver le nombre de solutions finies du rapport - pour p, infini, et le nombre des solutions du rapport- pour p^ infini. nn-=iO,, fini— = x,,..., lim =x„,. p. ' - p, p, Il II est manifeste, si l'on substitue ces valeurs de x,, >*■.,,..., a:„_,, p^ dans les équations (B), que les valeurs de p', seront déterminées par les équations (C) fD) X 1' x'.^,..., x'„_„ i)P' = o, (■^n •^ 2 ' * ■ i)P==o, ) . , . . . . , 1 {X, 1 ) ^ 2 1 • • -, <-. l)p,_, ^ o^ (x. , ^21 . . • 1 •^H-lï p;)p"=o. I. Or les fi — I premières de ces équations ne renferment que les n - I inconnues 3\, x',,..., x'„_,; il en résulte donc, d'après l'Iiypothèse préhmmairc, que le nombre des solutions en valeurs finies communes à ces inconnues est ?^ -pî p„_2-p„-,; • C.R., 1875, i* Sem«(re. (T, LXXXI, N» 20.) I I f ) ( 886 ) mais, d'après la dernière des équations (C), à chaque solution du sys- tème (D) correspond p„ valeiu's finies de pV, donc on a en tout Pl-p2 pH-i -pu valeurs finies de p\. Ajoutons qu'aucune de ces valeurs ne saurait être égale à l'unité, sinon les n équations (C), où l'on ferait p\ = i, auraient une solution commune en .r\, .r'.,,..., a'„_,, ce qui est inadmissible, si les équations proposées sont les plus générales. Le principe de correspon- dance analytique est donc sûrement applicable, et, pour obtenir la ré- ponse, il suffit de calculer le nombre des valeurs du rapport - = p\ pour jO„ infini. » En suivant, pour ce rapport, la même marche que pour la recherche du nombre des valeurs du rapport p\, on voit que les valeurs de p\ sont déterminées par les équations obtenues en égalant à zéro les termes de degré le plus élevé des équations (A), où l'on remplace la lettre ac„ par p\ dans les n — i premières de ces équations, et par l'unité dans la dernière. Or il est bien évident que ces dernières équations ne peuvent admettre la solution p'2 = o, sinon il y aurait des relations entre les coefficients des diverses équations, ce qui est contraire à l'hypothèse; en conséquence, conformément au principe de correspondance analytique, le nombre N est ici égal à Pi ■ P2 p„-, ■ Pu- ce qu'il fallait démontrer. » Nola. — La méthode précédente est applicable aux équations incom- plètes; dans ce cas, il est nécessaire de faiie uïagc du théorème suivant, qui permet d'obtenir le nombre des solutions nulles communes à un sys- tème de n équations à n inconnues. » Théorème. — 5/, parmi les diverses limites du rapport ^, j)oitr p^ nul [voir l'énoncé du principe de correspondance analytique dans les Comptes rendus du 26 avril), il nj en a pas d'égales à l'unité, le nombre N' des coïnci- dences confondues avec l'origine O est égal au nombie des valeurs nulles ou non nulles, mais finies, de ce rapport, plus le nombre des valeurs nulles du rapport — pour Pi nul. » p, ( «87 ) ASTRONOMIE. — Observations de la planète Jupiter. Note de M. Flammarion, présentée par M. Faye. « La planète Jupiter présente des variations rapides d'un jour à l'autre, et son aspect général varie lui-même dans son ensemble d'une année à l'autre. En 1874, à travers les diversités de chaque jour, on remarque un fait général : c'est que deux bandes s'étendent sur la région équatoriale, et que l'une, celle du nord, est jaune et très-claire, tandis que l'autre, celle du sud, est très-foncée et de couleur marronoucliocolat. Ces deux bandes, qui parurent contiguës jusqu'au 21 avril, se montrèrent ensuite séparées l'une de l'autre par une zone blanche d'une largeur variable. Un autre fait remarquable a été Indifférence de nuances des deux calottes polaires : la calotte boréale a toujours été nuancée de bleu violacé, tandis que la calotte australe est restée plus jaune et moins foncée. La plus sombre partie du disque a toujours été la bande sud tropicale, et la plus brillante a été la zone blanche boréale qui règne au-dessus des bandes équatoriales. Des taches blanches elliptiques se sont montrées plusieurs fois. Ces taches étaient suivies d'ombres, non pas nettes comme elles, mais vagues et finissant par une trahiée anguleuse, comme si cette ombre tombait, non sur un terrain solide, mais à travers une atmosphère étagée de nuées. J'ai observé le même fait le 16 mai 1875. D'autre pari, les couleurs de Jupiter ont été bien moins marquées qu'en 1873. Or l'aspect de la planète n'est plus le même aujourd'hui. Pendant l'opposition de 1875, j'ai généralement trouvé la région équatoriale mar- quée par une très-large bande orangée occupant presque le tiers de la lar- geur du disque, et bordée au nord et au sud par une mince zone blanche. Les pôles n'offrent plus leurs différences de l'année dernière, etc. » J'ai l'honneur de présenter d'abord à l'Académie quelques-uns des dessins de l'année dernière, avec une description succincte pour chacun d'eux. Les observations ont été faites à l'aide d'un télescope Foucault de 20 centimètres d'ouverture, dont les oculaires ont varié de grossissement de 100 à 3oo, suivant l'état du ciel. Les images sont droites. » N° 1 (8 mars). — La bande la plus marquée du disque est celle qui est désignée par la lettre a. Sa nuance est entre le marron et le chocolat : elle n'occupe pas juste l'équateur, elle se trouve au-dessous, c'est-à-dire au sud. Cette bande foncée se fond près des bords. On remarque en même temps une bande jaune dessinant l'équateur et située au-dessus de la bande précédente. Elle est un peu moins large et parsemée de taches de nuance orange. Au- dessus de cette zone s'étend une région blanche, puis, en c, une légère traînée grise. Après une nouvelle région claire, on dislingue la calotte polaire boréale nuancée d'une teinte violacée. llG.. ( 888 ) D'autre part, au sud de la blinde foncée s'étend une vaste région blanche, au delà de laquelle la calotte polaire australe se montre nuancée d'une teinte g-n\y jaune, » N" 2(3o mars, 8'' 3o'" . — La bande qui se fait remarquer la première est également la bande /o«cee a, colorée d'une nuance yo«/?c chocolat, qui s'allonge au-dessous de l'équa- teur. On remarque ensuite la bande b, jaune clair, bordée au nord par une bordure un peu plus foncée. On aperçoit, vers le milieu de b, une tache blanche, de forme ovale, qui croise obliquement la bande jaune. En arrière de cette tache blanche relativement au mouvement de rotation de la planète, on distingue très-facilement une tache foncée presque noire, que Variations d'aspect de la planète Jupiter. l'on prend d'abord pour un satellite ou son ombre; mais les quatre satellites sont visibles Lors du disque, et cette tache n'est pas due au passage de l'un d'eux. En l'examinant at- tentivement, on voit du reste qu'elle n'est pas ronde. Cette ombre, qui tient à la tache blanche, el qui la suit dans son mouvement, doit être produite par elle. Cependant la posi- tion de la planète, par rapport au Soleil, ne semble ])as pouvoir produire un pareil angle, à moins que cette tache blanche ne flotte à une grande hauteur au-dessus de la surface de Jupiter. Serait-ce un phénomène analogue à la j>liiie suivant un nuage? Mais cette tache blanche occupe une surface énorme, et sa longueur surpasse de beaucoup le diamètre de la Terre. » N° 3 (3o mars, g^So'"). — Cette observation a été faite une heure environ après la précédente, le même soir, pour constater la uiarcho de la lâche blanche dans le sens du ( 8H9 ) mouvement de rotation de la planète. Le déplacement était très-sensible, comme on le voit. L'ombre suivait toujours la tache. Une heure plus tard, celte curieuse tache arriva vers le bord occidental de la planète et ilisparut. » Malheureusement le temps s'op[)osa le lendemain et les jours suivants aux observa- tions qui auraient pu permettre de suivre cette tache. Toutefois, c'est probablement elle qui est encore visible dans les observations suivantes. >> N° 4 (8 avril, gl'So'"). — Le trait caractéristique de la planète est toujours la bande chocolat a. Au-dessus d'elle, la bande b paraît jaune foncé ; on distingue à première vue une tache noire et devant elle une tache blanc pâle, beaucoup plus vaste, à peu près ovale. Cet aspect rappelle celui qui vient d'être signale' dans les deux précédentes figures, avec ces différences que l'ombre est plus noire, la tache moins lumineuse et non oblique, mais allongée à peu près de l'est à l'ouest. Serait-ce la même tache vue le 3o mars ? En adoptant la rotation de la planète de 9'' 55™, le méridien de cette tache serait revenu au mi- lieu du disque (au point observé le 3o mars, à 8''3o'"), à a'^So'" et à minuit 45 minutes, le 8 avril. Mais la tache observée est à l'ouest du méridien central de i heure environ; elle était passée en cette position vers 8''3o"'. Si c'est la même tache, elle avait un mouvement propre ditlerent du mouvement moyen de rotation de la planète. Cette hypothèse est d'au- i;mt plus probable que le 5, à 8 heures du soir, il y avait sur le disque de Jupiter une tache blanche placée comme celle du 3o mars, et qu'à raison de g'' 55" cette tache-ci aurait dû revenir ù 5''25"' et être invisible à 8 heures. » On remarquait aussi sur la zone blanche c une région plus lumineuse à l'endroit marqué du signe -J-. La calotte polaire d qui vient après cette zone est d'un gris jaunâtre. Il en est de même de la calotte boréale. En d on distingue une bande grise plus foncée que le fond blan- châtre sur lequel elle se détache. » N° 5 (i 7 avril, g*" i5'"). — On voit encore une tache blanche sur la bande jaunâtre b ; elle avance vers le milieu du disque, où elle arrive vers 10 heures; elle est également suivie, comme dans les observations précédentes, d'une ombre foncée. Elle est plus ronde que celle du 8 avril, et sans obliquité aussi. Son passage au méridien central ayant eu lieu le 17, à 10 heures, aurait eu lieu le 8, à g'' 25'" dvi soir. Or, le 18, la tache était au centre vers 8''3o"'. Si c'est la même tache, la conclusion relative à l'indépendance du mouvement est la même que dans le cas précédent. » La bande foncée a est très-nettement définie ; sa nuance est marron. Aux latitudes dé- signées par c une traînée brune limite nettement les régions boréales circumpolaires. On voit une autre bande en d, à l'ouest de laquelle arrive le premier satellite, qui va disparaître derrière le disque de la planète. » CHIMIE. — Sur quelques combinaisons du titane. Note de MM. C. Friedel et J. GcÉRix, présentée par M. Wurtz. « Le titane présente, avec le silicium, dans un certain nombre de ses combinaisons, des analogies incontestables. Les belles recherches de M. Marignac, sur les fluosels du silicium, du titane, de l'élain, du zirco- niuni ont mis quelques-unes de ces analogies en évidence. D'autres ré- { 890 ) sultent de la comparaison des chlorures, bromures et iodures de silicium et de titane, et des combinaisons cthérées du silicium avec la trichlorhy- drine éthyle-titanique découverte par MM. Friedel et Crafts, et avec l'éther titanique récemment obtenu par M. Demarçay. Néanmoins, en face de ces rapprochements se placent aussi bien des divergences. On cherche- rait en vain des silicates ressemblant aux titanales connus. Le minéral le plus rapproché par sa composition des titanates de fer, si nombreux et si variés, l'hypersthène, ne présente avec eux aucune analogie de forme ni d'aspect. Des trois formes de l'acide titanique cristallisé, aucune n'est voi- sine de celle de la silice. D'autre part, ainsi qu'on le verra par la suite de nos recherches, on ne peut se refuser à admettre des rapprochements inattendus entre le titane et le fer. » Il nous a semblé qu'il y aurait intérêt, tant au point de vue de la place qu'on doit assigner au titane dans la classification des corps simples, qu'à celui plus général des relations pouvant exister entre des corps dont les atomicités dominantes ne sont pas égales, à soumettre à une étude nouvelle quelques composés du titane. Nos recherches ont été, en raison de la dif- ficulté du sujet, moins étendues que nous n'aurions voulu; néanmoins, nous avons trouvé un certain nombre de faits intéressants, et plusieurs composés nouveaux sur lesquels nous désirons appeler l'attention de l'Aca- démie. » Chlorures de titane. — Ebelmen a fait connaître le sesquichlorure de titane, TrCl*, qu'il vaut mieux appeler hexachlorure dititanique. Il l'a ob- tenu par l'action de l'hydrogène au rouge sur le tétrachlorure. Nous avons réussi à le produire par une réaction analogue à celle qui a servi à l'un de nous pour obtenir l'hexaiodure disilicique, c'est-à-dire en chauffant le tétrachlorure de titane, à 180 ou 200 degrés, dans des tubes scellés avec de l'argent réduit. Lorsqu'on emploie une proportion convenable d'argent, le contenu des tubes est entièrement sec après la réaction, et d'un violet brunâtre; il est formé de chlorure d'argent et d'hexachlorure dititanique; mais de ce mélange, nous n'avons réussi à extraire l'hexachlorure qu'à l'aide de l'eau. Il est insoluble dans tous les autres dissolvants que nous avons essayés : sulfure de carbone, benzine, chloroforme, tétrachlorure de carbone, et même dans le tétrachlorure de titane. On ne peut pas davan- lage l'extraire par distillation; à une température qui n'est pas très-élevée au-dessus de celle à laquelle se produit la réaction de l'argent sur le tétra- chlorure, il s'en passe une autre exactement inverse. L'hexachlorine réagit sur le chlorure d'argent pour lui reprendre son chlore et former du tétra- ( Sgi ) chlorure qui distille, en laissant de l'argent métallique. Nous avons con- staté directement, en faisant un mélange d'hexachloriire dititanique avec du. chlorure d'argent bien sec, que la réaction se passe en effet ainsi, et que le chlorure d'argent est réduit. Nous pensons toutefois que ce n'est pas l'hexachlorure lui-même qui est si avide de chlore ; nous avons reconnu que, contrairement à l'opinion, d'ail leurs bien naturelle, d'Ebelmen, ce corps n'est pas volatil. Il se dépose dans la partie froide du tube chauffé au rouge dans lequel on fait passer un mélange d'hydrogène et de tétrachlorure, mais c'est qu'il se forme précisément à cet endroit; et, si l'on vient à le chauffer, l'hexachlorure se décompose en laissant une matière noire qui n'est autre chose qu'un nouveau chlorure de titane. Ce dernier est extrê- mement réducteur; c'est lui sans doute qui, se produisant en présence du chlorure d'argent par la décomposition de l'hexachlorure, le réduit en fournissant du tétrachlorure. » Nous avons constaté que l'hexachlorure chauffé dans un courant d'hy- drogène à la température d'ébullition du soufre, laisse distiller du tétra- chlorure, en donnant une matière noire. A la même température, l'hydro- gène ne réagit pas sur le tétrachlorure. » Diclilorure. — La matière noire résultant de la décomposition de ■ l'hexachlorure dititanique par la chaleur dans un courant d'hydrogène, est un dichlorure TiCl" correspondant aux protochlorures (ou plutôt di- chlorures) d'étain et de fer. Ebelmen avait pensé trouver ce protochlorure dans certaines lamelles brillantes mordorées que l'on remarque presque toujours à l'intérieur des tubes dans lesquels on a préparé l'hexachlorure. » Ces lamelles sont un oxychlorure dont il sera question dans une pro- chaine Communication. Le dichlorure est très-difficile à obtenir pur. Il est presque toujours mélangé, quelques précautions que l'on prenne pour empêcher l'accès de l'air ou de l'humidité dans les appareils, d'une petite quantité d'oxychlorure si l'on a laissé monter la température un peu trop haut, ou d'hexachlorure si au contraire la température est restée trop basse. » Après bien des essais, nous avons réussi à obtenir une assez grande quantité de dichlorure de titane à l'état de pureté, en préparant de l'hexa- chlorure de titane, déplaçant l'hydrogène à l'aide de l'acide carbonique, transvasant rapidement le produit dans un matras d'essayeur rempli à l'a- vance d'acide carbonique et chassant à son tour l'acide carbonique par l'hydrogène. » Nous avons entouré le matras renfermant l'hexachlorure d'un bain de ( 892 ) sable que nous avons chauffé an ronge sombre en continuant tonjours à faire passer l'hydrogène. Le tétrachlorure s'est dégagé abondamment; puis, la température restant sensiblement constante, le dégagement a fini pai» se ralentir et par cesser presque entièrement. Nous avons alors laissé refroidir le matras, puis chassé l'hydrogène par l'acide carbonique et scellé le pro- duit dans des tubes pleins d'acide carbonique. Il est indispensable d'opérer ainsi : le dichlorure refroidi en présence de l'hydrogène absorbe ce gaz, agit au contact de l'air comme la mousse de platine, et prend feu. Il faut dé- placer l'hydrogène par l'acide carbonique. )) Le dichlorure ainsi préparé est noir, léger, attire avec avidité l'humi- dité, et forme avec elle une sorte de mousse. 11 est assez avide d'eau pour produire un bruit de fer rouge lorsqu'on l'y projette, et pour prendre feu lorsque, dans une petite capsule, on laisse tomber sur luitxne goutte d'eau, de manière à ne pas le mouiller entièrement. Il décompose l'eau très-vive- ment avec dégagement d'hydrogène, et donne une solution jaune dont les propriétés se rapprochent de celles de l'hexachlorure restées quelque temps à l'air. Elles précipitent par l'ammoniaque en noir bleuâtre; le précipité devient bleu clair, puis bl^c avec dégagement d'hydrogène. Le dichlorure est insoluble dans l'éther, dans le sulfure de carbone, dans le chloroforme. Il réagit sur l'alcool à 99",.'), avec dégagement d'hydrogène et en donnant luic liqueur jaunâtre qui précipite en noir bleu par l'ammoniaque. » Le brome réagit sur lui avec incandescence en donnant un liquide qui bout vers 1 76 degrés et qui paraît être lechlorobroniure de titaneTiCl'Br-. Le dichlorure se volatilise au rouge dans l'hydrogène sans foudre. 11 brûle à l'air comme de l'amadou, lorsqu'on le chauffe sur une lame de platine et donne des fumées de tétrachlorure de titane, en laissant un résidu d'acide titanique. » L'hexachlorure est également attaqué par le brome et donne comme produit principal un liquide bouillant vers i54 degrés, qui parait être le chlorobromure TiCPBr. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Dissolution du platine dans tacide sitlfurique, pendant l' opération industrielle de la concentration. Note de M. A. Scheuiieii- Kestner, présentée par M. Wuriz. « Dans son Rap|)ort sur l'Exposition de Londres de 1862, M. x'V.-W. Hofmann a fait mention de quelques expériences que je lui avais commu- niquées, sur l'usure du platine des alambics qui servent à la concentration ( 893 ) de l'acide sulfurique. Depuis celle époque, j'ai continué mes observations, et ce sont les résultats qu'elles m'ont fournis que j'ai l'honneur de commu- niquer à l'Académie. » L'action de l'acide sulfurique sur le platine varie avec la pureté, et surtout avec la concentration de l'acide produit dans les alambics. La présence des composés nilreux, dans l'acide qu'on introduit dans le vase distillatoire, augmente considérablement l'attaque du platine, dont la perte de poids double ou triple , suivant les quantités de ces composés qui se trouvent dans les liquides évaporés. A mesure qu'on élève le titre de l'acide sulfurique fourni par l'alambic, la dissolution du platine augmente, jusqu'à devenir dix fois plus forte lorsqu'on prépare de l'acide mono- hydraté. L'acide sulfurique du commerce, à 66 degrés B., renferme ordinairement de 93 à 94 centièmes d'acide monohydraté; mais, depuis quelques années, des fabrications nouvelles exigent la préparation d'acide plus concentré, et l'on trouve aujourd'hui, dans le commerce, de l'acide à 97 et 98 centièmes; aussi les alambics en platine n'ont-ils plus la durée qu'ils avaient autrefois. On peut se demander si l'usure observée tient simplement à une action mécanique, ou si le platine est réellement dissous. Les expériences sui- vantes répondent à cette question. » La présence des composés nilreux, dans les liquides, acides fournis par les chambres de plomb, favorise beaucoup la dissolution du pla^jne. Un alambic, qui avait servi pendant deux ans à la concentration de l'acide sulfurique dans la fabrique de produits chimiques de Thann, a perdu 12^^, 2^5, tandis qu'on y avait concentré 4209000 kilogrammes d'acide sulfurique à 66 degrés B., de concentration ordinaire (c'est-à-dire ren- fermant de 63 à 94 pour 100 d'acide monohydraté). Il a donc disparu, pendantcette opération, 2^'^,859 de platine par tonne d'acide. L'acide intro- duit dans le vase distillatoire était souillé de composés nitreux. Afin de détruire les composés nitreux, je me suis servi du sulfate d'ammoniaque, conseillé par Pelouze pour la purification de ce produit. La dissolution du platine s'est immédiatement amoindrie, et est tombée, dans l'année sui- vante, à 2''s,490 pour une production de i843ooo kilogrammes d'acide, soit à i6'^,a20 de platine pour 1000 kilogrammes d'acide. Dans les années suivantes, l'acide introduit dans l'alambic renfermait del'acide sulfureux; il était donc exempt de composés nitreux. La dissolution du platine estdescen- due à oS',9a5 par 1000 kilogrammes d'acide concentré; pour une produc- C.R., 1875, a' SemeiJre. (T. LXXXl, No 20.) ÏI7 ( «94 ) tion de 1 7 5i6ooo kilogrammes d'acide, la perte du poids de la chaudière en platine n'a été que de i6''s, 178 (i). » Il ne semble pas que la présence de petites quantités d'acide chlorhy- drique, dans l'acide des chambres, influe d'une manière sensible sur la dis- solution du platine, qui se montre constante, quel que soit le degré d'im- pureté de l'azotate de sodium ou de l'acide nitrique employés pour la préparation de l'acide sulfurique. Mais le degré de concentration de l'acide produit, aussitôt qu'on dépasse les hmites de l'acide à 94 pour 100, appelé acide commercial ordinaire, exerce sur le métal une action bien' plus con- sidérable. Nous avons vu que la préparation de l'acide à 94 pour 100 en- lève, au vase distillatoire, une quantité de platine égale à environ i gramme par tonne d'acide. Lorsqu'on augmente sa concentration, de manière à atteindre 97 à 98 pour 100 d'acide monohydraté, la dissolution du platine dépasse 6 grammes par tonne. Dans un alambic de platine, dont la chau- dière pesait primitivement 3o kilogrammes, on a évaporé 180000 kilo- grammes d'acide amené à 97-98 pour 100 : la perte de poids du métal a été de 6^',o7o par tonne d'acide. Une deuxième expérience, faite sur une quan- tité équivalente, a donné 6^',65o de platine par tonne. » Lorsqu'on prépare de l'acide renfermant de 99 i à 99I pour 100 d'acide monohydraté, la dissolution du platine va jusqu'à 8 et 9 grammes par tonne d'acide; pour une production de 102 000 kilogrammes d'acide ^ 99i RO"'' 'oo> 'a chaudière a perdu 861 grammes de platine, soit 8s',444 par tonne. » Cette quantité de métal étant assez considérable pour qu'il soit pos- sible de la retrouver par l'analyse quantitative, j'ai cherché à corroborer les nombres ci-dessus, en pesant le platine obtenu d'une certaine quantité d'acide sulfurique à 99 1 pour 100. 73''s,6oo de cet acide, ayant été étendus d'eau, ont été précipités par un courant d'acide sulfhydrique; le précipité des sulfures, renfermant du plomb et du platine, a été dissous dans l'eau régale; le plomb a été précipité par l'acide sulfurique, et la solution, ayant subi deux fois ce traitement, a été débarrassée de tout le plomb qu'elle renfermait; elle avait la couleur caractéristique des sels de platine, ainsi que leurs propriétés. Le platine en a été précipité à l'état de sulfure, et pesé après calcination. On a obtenu oS', 617 de platine métallique, soit (i) Ces nombres, comme les précédents et ceux qui vont suivre, ne se rapportent qu'à la chaudière en platine. Les accessoires, tels (|ue cliapileau, siphon, etc., éprouvent aussi une diminution de poids; il eu sera parlé plus loin. (895 ) 8^', 38o par tonne d'acide, nombre qui est complètement d'accord avec les résultats de l'observation industrielle (i). » On tire de ces expériences les conclusions suivantes : » 1° La perte de poids des vases distillatoires en platine n'est pas due à une simple action mécanique de l'acide en ébidlition. » 2° Lorsque l'acide employé est exempt de compose's nitreux, il dissout environ i gramme de platine par 1000 kilogrammes d'acide sulfurique concentré à —5- H en dissout G à 7 grammes, lorsque la concentration a été amenée jusqu'à ~^; et 9 grammes, lorsqu'on prépare de l'acide à 99 I pour 100. - B 3° Lorsque l'acide introduit dans l'appareil renferme des composés nitreux, le métal se dissout en quantités bien plus considérables. )) Le platine iridié résiste à l'action de l'acide sulfurique bien mieux que le métal pur : deux capsules, dont l'une était composée de platine pur, et l'autre de platine contenant 3o pour 100 d'iridium, ont été introduites dans un alambic où elles ont séjourné pendant cinquante-sept jours. Cet essai a été fait à Thann sur la demande de MM. Desmoutis et Quenessen, les habiles fabricants de platine de Paris, vers iSS-j. La capsule en platine pur a perdu 19,66 pour 100 de son poids, tandis que la capsule en platine iridié n'a perdu que 8,88 pour 100; mais le métal iridié est plus cassant que le métal pur, et c'est sans doute à ce' défaut qu'd faut attribuer l'aban- don qu'on a fait du métal iridié à haut titre, pour la construction des vases distillatoires, » (i) Dans la diminution de poids du platine, dont il est parlé ci -dessus, on n'a pas tenu compte de celle qui est afférente au chapiteau et aux accessoires; mais j'ai eu l'occasion de la constater sur le même appareil, après cinq années d'usage : Poids actuel. Poids primitif. kg kg Vase distillatoire 26,4^0 3o,346 Cliapiteau ^ ,000 ij ,255 Siphon 5,520 5,689 Pièces diverses 1 ,000 i ,0^5 39,970 44,365 Perte de poids totale 4 j^gS Le vase ayant perdu 3''^, 896, la perte des autres pièces est de o''8,499 ou 12,8 pour 100 de celle du vase. Il faut donc ajouter, pour avoir la totalité du platine dissous dans l'acide, environ i3 pour 100 aux nombres cités plus Iiaut. I 17.. ( 896 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la présence d'un nouvel alcaloïde, /'ergotiiiine, dans le seigle ergoté. Note de M. Ch. Ta\ret, présentée par M. Berthelot. « J'ai l'honneur d'annoncer à l'Académie que je viens de trouver, dans le seigle ergoté, un alcaloïde nouveau, solide et fixe. Comme divers pro- duits mal définis portent déjà le nom d'ergotine,et que le donner à un nou- veau corps serait encore augmenter la coiifiision, je propose de l'appeler ergolinine. » Cette substance n'existe d'ailleurs, dans le seigle ergoté, qu'en très- pelite quantité; de plus, elle est extrêmement altérable à l'air, ce qui en rend l'extraction difficile et délicate. « Préparation. — On traite, à deux reprises, par de l'alcool à 86 degrés bouillant, le seigle ergoté réduit en poudre grossière, de manière à obtenir 2 parties de colatiire pouri d'ergot. On distille au bain-marie. Quand le résidu de la distillation est refroidi, on le trouve composé de 3 parties : une couche de graisse qui surnage, de la liqueur extractive, et de la résine qui s'est déposée. On renferme la matière grasse dans un flacon bouché, on filtre rapidement la liqueur, et on lave à l'éther le dépôt de résine (i). • Ce sont les deux premières substances qu'on aura à traiter isolément, pour en retirer l'alcaloïde. » On dissout la matière grasse, dans l'éther qui s'est déjà chargé de celle qui souillait le dépôt de résine; il en faut environ 25o grammes par kilogramme de seigle ergoté; puis, cette solution filtrée est agitée avec de l'ac'ule sulfurique au -^, qui s'empare de l'ergoiinine. On recommence ce traitement à plusieurs reprises. Enfin, les solutions aqueuses de sulfate d'alcaloïde, filtrées et lavées à l'éther qui leur enlève les matières grasses qu'elles contien- nent encore, sont traitées par un excès de potasse et agitées avec du chloroforme, L'ergo- linine mise en liberté y passe, et, pour la retirer, on n'a qu'à évaporer à l'abri de l'air. » Pour tiaiter la liqueur extractive, ou la met à distillir au bain d'huile dans un cou- rant d'hydrogène. Quand on juge que l'alcool qu'elle contenait encore a passé dans les pre- mières portions, qu'il faut rejeter, on ajoute un léger excès de carbonate de potasse, et l'on continue la distillation. L'eau qu'on recueille alors tient en dissolution de la méthylamine et un autre corps très-odorant. Quand le liquide de la cornue est assez concentré pour faire craindre des projections, on y ajoute de l'eau chaude et l'on recommence à distiller. Si l'on agite la liqueur distillée avec du chloroforme, celui-ci se charge du corps qui vient d'être indiqué et qui me paraît être un alcaloïde volatil, se résinifiant très-vite à l'air. La petite quantité dont j'ai disposé ne me permet pas d'être absolument afiirniatif sur ce point. » Dans le résidu sirupeux de la distillation, reste l'crgotinine. On l'acidulé, on la lave à l'éther; puis on ajoute im léger excès de potasse et l'on agite avec du chloroforme qui dis- sout l'alcaloïde. M Propriétés. — Comme tous les alcaloïdes, ce nouveau corps a une réac- (i) Cet éther, comme, du reste, celui qui sera employé dans toute l'opération (surtout si l'on s'en sert pour remplacer le chloroforme) devra avoir subi un lavage préalable qui l'aura dépouillé de l'alcoul (ju'il pourrait contenir. ( 897 ) tion fortement alcaline et peut saturer les acides. Il donne des précipités avecl'iodure double de mercure et de potassium, avec l'iodure ioduré de potassium, l'acide phosphomolybdique, le tannin, le chlorure d'or, le chlorure de platine, l'eau bromée. 11 est soluble dans l'alcool, le chloro- forme et l'éther; un caractère particulier est la facilité avec laquelle il s'al- tère sous l'influence de l'air. » La réaction la plus saillante de l'ergotinine est la couleur, d'un rouge jaune, puis d'un violet bleu intense, qu'elle prend par l'acide sulfuriquede concentration moyenne. Quand elle a été exposée à l'air pendant quelques minutes, la réaction pertl de sa netteté et finit par ne plus se produire. Ses solutions salines deviennent promptement roses, puis rouges, sous l'in- fluence de l'air. » J'ai observé, '^en outre, que, lorsqu'on distille la liqueur extractive avec une solution concentrée de soude ou de potasse, on n'obtient plus que des traces d'alcaloïde, mais une très-grande quantité de méthylamiue, produit, sans doute, de sa décomposition. Dans une autre opération, où je l'avais fait évaporer assez longtemps à l'air, en la traitant par la potasse, je n'ai plus obtenu que de l'ammoniaque; tout l'alcaloïde avait disparu. La grande instabilité de cet alcaloïde peut expliquer la rapide altération de la poudre de seigle ergoté. » PHYSIOLOGIE. — 5tu' le rôle de l'acide carbonique dans le phénomène de la coagulation spontanée du sancj. Note de Fr. Glénard, présentée par M. Cl. Bernard. « Dans une Note insérée aux Comptes rendus (séance du 27 sep- tembre 1875), MM. Mathieu et Urbain écrivent ceci : «... M. F. Glénard admet que c'est la constitution même du vaisseau qui met obstacle à la coagulation, et il ajoute que ses segments d'artère remplis de sang peuvent être impuné- ment plongés. dans tous les gaz, CC conipiis, sans qu'il y ait coagulation Ces dernières afûrmations nous paraissent tout à fait inacceptables. « » C'est seulement cette dernière expression que je crois devoir relever ici; car, pour ce qui concerne le prétendu rôle spécifique fluidifiant de la paroi vasculaire, je demande à MM. Mathieu et Urbain la permission de les renvoyer à un travail dans lequel je ne consacre pas moins de quarante pages à accumuler les arguments propres à faire prévaloir une opinion diamétralement opposée à celle qu'ils me prêtent (i). (1) Contribution à l'étude des causes de la coagulation spontanée du sang, etc., par F. Glé- nard. Paris, Savy, 1875. ( 89») » Quant à la question du rôle des gaz, acide carbonique et oxygène en particulier, les résultats de mon expérience visée par MM. Mathieu et Ur- bain, résultats qui ne se sont jamais démentis dans mes mains et dont je m'autorise pour conclure à la non-intervention de ces gaz dans le phéno- mène de la coagulation spontanée du sang de la saignée, ces résultats, dis- je, ne peuvent comporter aucune incertitude; aussi MM. Mathieu et Urbain veulent-ils croire que j'ai pu opérer par un froid rigoureux, qui expli- querait ainsi à leurs yeux le retard que j'ai observé dans la coagulation du sang de mes segments. » Eux-mêmes ont, du reste, répété mon expérience et plongé des seg- ments dans l'acide carbonique; mais, dans les conditions où ils ont opéré, le retard de la coagulation (qu'ils ont également noté) n'a pas dépassé trois quart d'heure ou une heure pour le sang de chien, deux heures pour le sang d'âne. Il y a là, entre les résultats de nos recherches, une divergence qui me surprend autant qu'eux. » Quant à ce retard observé par eux-mêmes, MM. Mathieu et Urbain ne le considèrent pas comme dangereux pour leur théorie : ils affirment, en effet que : i° l'acide carbonique, « probablement gêné par la sortie de l'eau qui transsude d'une manière incessante », endosmose très-lentement à travers la membrane; 2° le pouvoir absorbant du sang pour l'acide car- bonique est considérable, et la coagulation ne peut avoir lieu que si l'af- finité spéciale des globules sanguins est satisfaite, c'est-à-dire « ne se produit qu'au moment où le gaz acide peut existera l'état libre dans le plasma » : soit dans leurs expériences, après deux heures au maximum. » J'ai donc dû écarter de mes recherches deux obstacles, membrane osmotique et globules rouges, que MM. Mathieu et Urbain opposent au libre contact de l'acide carbonique avec la substance coagulable. » Expérience. — Un volumineux segment vasculaire, bien gorgé de sang, fut enlevé, enU'e deux ligatures, à la jugulaire d'un âne vivant, et l'on nota, au moment de l'opération, que le sang de la saignée de cet âne se coagulait en quatre minutes dans la palette. Le poids du segment est de 325"',5o, i> Après que ce segment eut été laissé suspendu à l'air pendant trois quarts d'heure, le sang se trouva partagé, par le fait de la gravitation des hématies, fait normal pour les soli- pèdes en deux zones de grandeur à peu près égale, zone supérieurejplasmatique, zone infé- rieure cruorique , bien distinctes par transparence. Une ligature intermédiaire, jetée sur la zone plasmatique un peu au-dessus de son niveau de séparation avec le cruor, permit d'évacuer celui-ci isolément, en sectionnant la ligature la plus inférieure. Le poids du cruor évacué est de i3 grammes. » Le segment se trouve alors composé de deux parties, l'une gonflée par un plasma pur de tout globule (en même temps que le cruor, les leucocytes ont été entraînés avec les cou- ( ^^99 ) ches inféncnres du plasma où ils s'étaient amassés par le repos); l'autre, en cul-de-sac, vide, à parois adossées l'une à l'autre. Il pèse 19", 5o, qui se répartissent ainsi : tunique vascu- laire, 4'',5o; plasma, i5 grammes, comme cela fut établi à la fin de l'expérience. » En faisant pénétrer le tube abducteur d'un flacon dégageant de l'acide carbonique dans la portion vasculaire en cul-de-sac, après l'avoir lavée à l'eau distillée, on la distend par ce gaz, qu'on y fixe par une ligature : on a ainsi un manchon gazeux, renfermant environ 10 centimètres cubes du gaz acide (le gaz occupant, à peu de chose près, le même volume que iSgrammes de cruor), et il n'y a plus qu'à enlever la ligature qui le sépare du man- chon plasmatique, pour voir se réaliser le contact direct des 10 centimètres cubes d'acide carbonique avec les i5 grammes de plasma. « Après avoir favorisé le mélange, à l'aide de mouvements d'oscillation et de malaxation, on place le segment au fond d'un récipient où l'on dirige un jet d'acide carbonique, dételle sorte que le plasma se trouve en contact direct avec ce gaz, et en contact indirect par l'in- termédiaire de la paroi vasculaire. » Après une heure de séjour dans ces conditions, temps plus que suffisant pour la réfu- tation que je cherchais, puisque MM. Mathieu et Urbain admettent que la coagulation doit se déclarer aussitôt que l'acide carbonique se trouve à l'état libre en contact avec le plasma, le segment fut ouvert et son contenu, parfaitement fluide, put être filtré intégralement, sans qu'il restât rien sur le filtre. Le liquide filtré se présenta bientôt sous forme d'une masse solide, homogène, identique à la couenne, qui surmonte le caillot du sang des soli- pèdes, cinq à dix minutes après la saignée. Ici la coagulation, retardée par le fait de la concentration du sang, était causée par le contact du corps étranger. » Cette expérience me paraît assez décisive pour que je puisse me dis- penser d'en citer d'autres; en même temps, elle confirme ou tout au moins rend acceptables mes premières affirmations. La conclusion nécessaire me paraît être la suivante : » L'acide carbonique ne joue aucun rôle dans le phénomène de la coagulation spontanée du sang de la saignée. » En l'absence de toute autre cause de coagulation, la substance spon- tanément coagulable du sang peut rester impunément en contact direct avec l'acide carbonique, sans être altéré en rien dans sa fluidité. » PHYSIOLOGIE. — Réponse à la dernière Noie de MM. Mathieu el Urbain, rela- tive au rôle que jouerait l'acide carbonique dans la coagulation du sang ; par M. Arm. Gautier. (Présenté par M. Wurtz.) « On sait que MM. Mathieu et Urbain admettent que l'acide carbonique dissous dans le plasma du sang extravasé est la cause de la coagulation de la fibrine, et que, si, pendant la vie, la fibrine concrète ne se forme pas dans les vaisseaux, c'est que le gaz acide, de même que l'oxygène, est com- biné aux globules rouges. ( 900 ) » Sans adopter ni combattre cette théorie, que j'ai même exposée ail- leurs (i), j'avais fait, sur le rôle que jouent divers sels pour empêcher la coagulation, quelques expériences que j'ai insérées aux Comptes rendus, t. LXX, p. i36o, et qui peuvent se résumer ainsi : le sel marin, ajouté à la dose de 5 pour loo au sang maintenu à 8 ou lo degrés, en empêche la coagulation; on peut alors en séparer le plasma par filtration et le coa- guler à volonté, même au bout de trois semaines, par addition d'eau; on peut le sécher dans le vide et porter sa poudre à loo degrés, sans qu'il perde la propriété de se coaguler spontanément dès qu'on vient à le redis- soudre. J'ajoutais incidemment : « Ces expériences me semblent n'être » pas favorables à la théorie de MM. Mathieu et Urbain. » C'est contre cette observation, qui contient cependant une réserve, que ces auteurs ont publié une Note, insérée aux Comptes rendus, t. LXXI, p. 347, ^"'^ ^ '^~ quelle je prie l'Académie de me permettre de répondre en quelques lignes. » Mes observations, sur le rôle que joue le sel marin dans la coagulation de la fibrine, n'avaient pas pour but de contrôler la théorie de MM. Mathieu et Urbain; toutefois elles m'ont paru ne point lui être favorables. En effet, si l'acide carbonique qui sort du globule rouge après l'extravasion du sang était la cause de la coagulation, celle-ci devrait être empêchée si l'on prive le sang de globules et le plasma d'acide carbonique. Or j'ai remarqué que le plasma salé peut être entièrement desséché dans le vide, pulvérisé et desséché de nouveau sans perdre la faculté de se coaguler spontanément dès qu'on le redissoiit dans l'eau pure. Il est bien évident que, de même que l'albumine d'œuf, le plasma perd son acide carbonique dans le vide sec, celui qui était dissout et celui aussi qui était faiblement uni aux phosphates alcalins. L'acide carbonique n'existe donc plus dans la solution aqueuse du plasma préalablement desséché, et , puisqu'elle se coagule spontané- ment, on ne saurait, je crois, penser que le gaz acide ait provoqué ce phé- nomène. » Bien plus, ce même plasma sec peut être chauffé à loo degrés, tem- pérature qui décompose jusqu'aux bicarbonates, sans perdre la propriété de donner spontanément des flocons de fibrine lorsqu'on le reprend par l'eau. Cette seconde observation ne me paraît pas davantage être favorable à la théorie de mes honorables contradicteurs. » Enfin, j'ai fait passer lentement d'abord, puisàrefus, uncourantd'acide (i) Voir l'article Sano du Dictionnaire de Chimie pure et appliquée de M. Wurtz, t. II, p. 1421. ( 90' ) cnrbonique dans du plasma sanguin, salé à 5 pour loo, maintenu à 8 degrés, sans qu'il y eût à aucun moment de coagulation. Or, en admettant comme itn minimum que, dans ces conditions, la quantité d'acide carbonique qui se dissout dans le plasma n'est égale qu'à celle qui peut se dissoudre dans un même volume d'eau également salé et maintenu à 21 degrés, nous voyons, d'après les dernières expériences de MM. Mathieu et Urbain {Comptes rendus, t. LXXI, p. 373), que 70^,2 d'acide carbonique au- raient été dissous dans 100 centimètres cubes de plasma contenant environ 5 grammes de fibrine humide non coagulée. Or, d'après ces auleurs, le même volume de sang extravasé, avant toute coagulation, ne contient que 54", 5 d'acide carbonique enlevable par la pompe; il se dissout donc assez d'acide carbonique dans le plasma salé pour en déterminer la coagula- tion si celle-ci tenait à la présence du gaz. D'ailleurs, d'après MM. Mathieu et Urbain, 60 grammes de fibrine humide concrète, redissoute dans le nitre et acidulée, ne donnent que 90 centimètres cubes d'acide carbonique, soit 7"", 5 pour 5 grammes, et l'on a vu que, dans notre plasma, cette même quantité de fibrine restait en présence de plus de 70 centimètres cubes de ce gaz sans donner de coagulum. » Je pense donc que j'ai eu raison d'exprimer un doute sur la théorie d'après laquelle l'acide carbonique, sorti des globules sanguins après l'ex- travasation du sang, serait la cause de la coagulation spontanée. » EMBRYOGÉNIE. — Sur l' embrjogénie de la Puce. Note de M. Balbiani, présentée par M. Cl. Bernard. « L'ordre des Siphonaptères de Latreille ou Aphaniptères de Rirby, qui a étéspécialement créé pour les espèces du genre Pulex, doit être placé, entre ceux des Diptères et des Hémiptères, dans une classification où l'on a égard aux affinités naturelles des animaux. La parenté des Pulicides avec les Diptères est en effet si grande que beaucoup d'entomologistes modernes n'hésitent pas à les ranger dans ce dernier groupe, tandis que les anciens classificateurs, Fabricius en tête, les plaçaient parmi les Hé- miptères. Ce caractère mixte de l'organisation des Pulicides doit rendre particulièrement intéressante l'éuide de leur évolution dans l'œuf; car l'embryologie sera toujours le meilleur guide pour découvrir les véritables affinités des êtres vivants. Malheureusement la science ne possède point jusqu'ici d'observations suivies sur le développement des Pulicides, et tout ce que nous savons à ce sujet se borne à quelques phases isolées de l'évo- C.R., 1875, i'Jfemfjfre. (T. LXXXI, N» 20.) "8 ( 9*^2 ) lution du Pulex canis, décrites par Weismann et par Packard. Ces auteurs ont rencontré dans cette étude des obstacles sérieux qui expliquent le ca- ractère fragmentaire de leurs observations. » J'ai trouvé dans l'œuf du Pulex felis un objet beaucoup plus favo- rable que celui qui a servi aux recherches de mes prédécesseurs. Plus transparent que l'œuf des P. canis et irritons, il s'éclaircit encore à mesure que l'évolution déroule ses phases, et permet d'observer avec une netteté suffisante les principaux stades du travail embryogénique. Je résume dans les lignes suivantes les résultats les plus remarquables de mes observa- tions, en m'attachant principalement aux faits les plus caractéristiques de l'évolution des Pulicides. » L'œuf de la Puce ayant déjà été décrit par plusieurs auteurs, notam- ment par J^euckart, je me borne aux détails suivants, concernant la struc- ture de ses enveloppes. » Celles-ci se composent d'un chorion et d'une membrane vitelline, tous deux minces, parfaitement transparents et incolores. Le chorion est homogène, sans sculptures ni réticulations superficielles. L'aspect rugueux, comme écailleux, que l'œuf présente à sa surface n'est point inhérent à cette membrane, comme le croit Leuckart, mais est dû à l'enduit que l'œuf reçoit au moment de la ponte. I^es ouvertures micropylaires du chorion sont nombreuses et existent au pôle antérieur aussi bien qu'au pôle postérieur. Dans les deux régions elles sont réunies dans un espace circulaire, plus large dans la première, où les trous micropylaires sont en plus grand nombre, de 45 à 5o, que dans la seconde, où l'on n'en compte que 25 à 3o. » Des deux groupes d'ouverture, un seul paraît servir à la fécondation ; du moins j'ai toujours trouvé les filaments spermatiques engagés dans les micropyles antérieurs et jamais dans ceux du pôle opposé. » Un ou deux jours après la ponte, suivant la température, le rudiment de l'embryon commence à se constituer par l'épaississement d'une portion du blastoderme sous la forme d'une bande, d'abord large et diffuse, mais qui se concentre graduellement sur la ligne ventrale de l'œuf et s'étend d'un pôle à l'autre. La bandelette embryonnaire, continuant à s'accroître par sa partie postérieure, y forme un repli qui pénètre dans le vitellus en se recourbant vers la face opposée ou dorsale de l'œuf. Cette portion repliée ou extrémité caudale de l'embryon a donc pour origine une véritable inva- gination du blastoderme au pôle postérieur, tandis que, dans tout le reste de son étendue, l'embryon résulte d'une transformation locale de la vési- ( 9o'^ ) cule blastodermique, et demeure par conséquent extérieur au vitelhis. Ce mode de formation de l'embryon des Pulicides présente un type intermé- diaire entre celui des Diptères, où l'embryon tout entier est extérieur, et celui des Hémiptères où il se forme en majeure partie, et quelquefois même en totalité, aux dépens d'une portion du blastoderme invaginée dans le vilellus. La double parenlé des Pulicides avec les deux précédents ordres d'insectes se manifeste par conséquent aussi bien par les phénomènes em- bryologiques que par les caractères zoologiques de l'insecte parfait. » Un point de l'embryogénie des Arthropodes sur lequel s'est principa- lement concentré l'intérêt des physiologistes, depuis les travaux de M. Ro- walevski, est l'existence de feuillets embryonnaires distincts et leur rôle dans la formation des organes chez ces animaux. Celte question délicate d'embryologie ne peut être étudiée avec fruit que par la méthode des coupes, et l'oeuf de la Puce est trop petit pour se prêter à ce mode d'inves- tigation. Il n'en est pas de même des deux membranes embryonnaires qui ont reçu les noms d'amnios et d'enveloppe séreuse, et dont on peut suivre assez facilement le mode de formation chez les Pulex. Par celte formation, se termine ce que l'on peut appeler la première période du développement. J'ajouterai que dès celte époque peu avancée de l'évolution, l'organe de la reproduction est déjà visible sous la forme d'une petite agglomération de cellules claires, placée à la face interne de l'abdomen, immédiatement au-dessous du bord postérieur du vilellus. Aucune enveloppe ou paroi cellulaire n'entoure encore cet amas de cellules germinatives. J'ai signalé aussi autrefois cette apparition précoce des éléments reproducteurs chez les Aphidiens et les Lépidoptères. B Le début de la deuxième période de l'évolution est marqué i)ar la naissance des rudiments des appendices céphaliques, c'est-à-dire des an- tennes et des pièces buccales. Ces dernières s'organisent parles progrès de l'évolution comme chez les insectes maxillés ou broyeurs. On sait, en effet, que la larve de la Puce se nourrit de substances solides, tandis que l'insecte parfait a une bouche conformée pour la succion. Une autre par- ticularité remarquable est l'apparition de rudiments de membres thoraci- ques, bien que la larve doive naître à l'état apode. » Cette tendance à la production d'ap|)endices correspondant aux pattes des autres insectes et destinés à avorter bientôt chez l'embryon même est un fait fort intéressant pour les partisans de la doctrine de l'évolution; il est, au contraire, absolument inexplicable pour ceux qui croient à l'inva- riabilité des espèces. (9o4) » Parmi les phénomènes qui caractérisent la troisième et dernière pé- riode évolutive, un des plus remarquables est la rupture de l'enveloppe séreuse ou membrane embryonnaire externe, à la région céphalique de l'embryon, sa concentration sur la face dorsale sous forme d'une masse plissée irrégulière, et finalement sa pénétration dans le sac vitellin ou in- testin moyen, par une ouverture du dos de l'embryon. Enfin, comme der- nier trait du travail d'organisation, je citerai la formation d'une petite lame cornée, à bord tranchant, de couleur brune, sur le sommet de la tête de la larve, vers la fin de son séjour dans l'oeuf. Cet appareil sert à fendre les membranes de l'œuf au moment de l'éclosiou. 11 a été exactement décrit et figuré, en 1873, par M. Kùnckel, chez le Pulexfelis; mais j'avais déjà si- gnalé, un an auparavant, son existence et ses usages en le comparant à un organe analogue placé sur le céphalothorax de l'embryon des Phalan- gides. » ZOOLOGIE. — Des formes larvaires des Bryozoaires. Note de M. J. Barrois, présentée par M. Milne Edwards. « La seconde forme larvaire comprend les embryons des Entoprocles (Nitche) et peut-être aussi les Lophopodes; les différentes larves qu'elle renferme sont construites suivant un nouveau type, qui mérite, à son tour, une description spéciale. » La segmentation des Entoproctes {Loxosoma et Pedicellina) ne m'a plus offert les caractères qu'elle présentait chez les Ciiilostomes; tout s'effectue avec régularité jusqu'au stade huit, à partir duquel une des moitiés do l'œuf commence à se segmenter plus rapidement que l'autre; il se produit ainsi une Gaslrula, par un processus très-voisin de l'épibolie. » La Gaslrula ainsi produite prend bientôt la forme d'un cône tronqué, dont la petite base correspondrait à l'extrémité postérieure de l'embryon; la grande base, percée au centre, par l'ouverture buccale, figure les lèvres de la Gastnda et présente, au point de transition des deux feuillets primordiaux, une épaisseur considérable. » A ce premier stade, en forme de cône tronqué, en succède un autre, non moins important : l'extrémité postérieure de l'endoderme se détache et reste adhérente à la peau; l'exorlerme subit alors un rétrécissement à cha- cun des renflements ainsi formés (épaississement labial, partie moyenne et partie postérieure de l'endoderme), et l'embryon paraît divisé en trois seg- ments d'une grande netteté. (9"5 ) » Tels sont les deux statles les plus impoiiants qui se produisent après la formation des feuillets blastodermiques; à partir du second, il devient facile de retrouver, dans les diverses parties dont se compose l'embryon, les parties correspondantes de la larve éclose. » Le segment moyen constituera la peau presque tout entière et la por- tion d'endoderme qu'il renferme, un tube digestif, divisé, chez la Pedicel- lina, en oesophage, intestin et rectum. » Le segment supérieur s'atrophie de plus en plus et finit par ne plus constituer, avec sa portion d'endoderme, qu'un petit bouton couvert de poils roides et occupant l'extrémité postérieure de la larve. » Le segment antérieur est celui qui subit les changements les plus im- portants : son pourtour se revêt d'une bande de longs cils vibratiles, et ainsi se constitue la couronne ciliaire; en même temps, le bord antérieur du segment moyen acquiert la faculté de se refermer en sphincter autour du segment antérieur; ce dernier devient ainsi une espèce de vestibule, qui n'existe comme tel que quand la larve se contracte. » Enfin l'épaississement labial forme deux organes appendiculaires très- caractéristiques : le premier vient faire saillie dans le vestibule, en refou- lant la bouche à la périphérie, et se compose de deux parties : i° un organe conique, en forme de papille, sur lequel vient déboucher l'anus et qui porte à son sommet de longues soies mobiles; 2° une haute saillie semi-cir- culaire qui entoure la première du côté opposé à la bouche. Le second or- gane appartient à la peau ; il est situé à la partie antérieure du segment moyen, sous la couronne ciliaire et du côté de l'ouverture buccale. » A l'éclosion, les limites des trois segments ont complètement disparu : le segment postérieur est devenu assez petit pour se trouver réduit à une simple touffe de poils; le moyen, assez grand pour former la peau tout en- tière; enfin, l'antérieur ne forme plus sadiie sous forme de segment dis- tinct. A l'état d'extension, la larve a, dans son ensemble, la forme d'un cône peu élevé, dont la base est constituée par le segment extérieur, réduit à un simple diaphragme. Les différents organes appendiculaires qui viennent d'être décrits sont placés à la surface de ce cône. » Telle est la structure des larves de Loxosoma et de Pedicellina ; je me suis assuré, par une étude attentive chez trois types différents, que les em- bryons de ces deux genres, bien que très-différents au premier abord, n'en sont pas moins cependant tout à fait identiques; fout ce qui vient d'être dit s'applique aux deux. La plus grande différence consiste dans la struc- ture du second organe appeudiculaire de la peau (situé sous la couronne), (906) tandis qu'il ne se compose, chez la Pedicellino, que d'une légère saillie couverte de poils roides; il constitue, chez le Loxosoina, un organe complexe, en forme d'écusson échancré à la partie supérieure, bordé de cils vibra- tiles et portant deux points ocuHformes rouges, avec deux longues soies mo- biles, implantées dans de petites fossettes. » Les Lophopodes possèdent, à en juger par les descriptions d'Almann, le même plan d'organisation que des Entoproctes; l'accord qui existe dans la disposition réciproque des parties les plus essentielles (disposition de la peau et du vestibule) autorise momentanément à les réunir en un même type. » MÉTÉOROLOGIE. — Note sur les tempêtes du 6 au 1 1 novembre 1875; par M. Marié-Davy. (( Les bourrasques tournantes qui ont sévi sur la France dans les pre- miers jours de novembre courant ont présenté une intensité croissante du 6 au II, pour arriver, le 1 1, à un degré d'énergie assez rare à Paris, bien qu'il soit encore loin d'égaler ce qu'on observe en mer. » L'anémomètre enregistreur de M. Hervé Mangon, installé à Mont- souris par M. Charles Sainte-Claire Deville, nous a donné les maxima suivants : » Le 6, entre 7 et 8 heures du soir, 54 kilomètres à l'heure, ce qui cor- respond à une pression de 27 kilogrammes par mètre carré. » Le 8, vers 8 heures du matin, 68 kilomètres à l'heure, ce qui corres- pond à une pression de /|4 kilogrammes par mètre carré. » Le 10, vers 9''3o™ du matin, 88 kilomètres à l'heure, ce qui corres- pond à une pression de 73 kilogrammes par mètre carré. » Après un calme plat qui a duré de 10'' So"" à ii''3o™ du soir, le 10, et pendant lequel la pluie est tombée eu abondance, le vent a repris avec une nouvelle force. Vers 7 heures du matin, le 1 1, le moulinet Robinson a été enlevé dansune rafale, et l'anémomètre a cessé d'enregistrer la vitesse du vent; mais nous avions pu, la veille, installer notre nouvel enregistreur des pressions construit par M. Bréguel. L'une des aiguilles indicatrices a été, à plusieurs reprises, lancée hors des limites du cylindre enregistreur, et, bien que la graduation de l'instrument ne soit pas achevée, nous esti- mons que la pression a dû dépasser 85 kilogrammes par mètre carré, ce qui correspondrait à une vitesse de gS kilomètres à l'heure, ou de 36'",4 par seconde. ( 9»? ^ » A chacun de ces coups de vent correspond un minimum baromé- trique, et le II, à 6 heures du matin, le mercure était descendu à 728"", 2 à l'Observatoire de Montsouris. » Dès le i" novembre, l'observation des nuages élevés accusait nn mou- vement de translation des couches supérieures de l'air dans le sens de l'ouest à l'est, alors que les vents inférieurs marchaient encore dans la di- rection opposée. » Ainsi que nous l'avons souvent constaté à Montsouris, ces fortes per- turbations atmosphériques ont été précédées de plusieurs jours par des perturbations magnétiques survenues les 28 et 29 octobre, les 1,2, 3 et 4 novembre. Celle du 1 a été très-forte et a revêtu la forme caractéristique des tempêtes qui nous menacent directement : ces signes disparaissent en général quand la tempête annoncée sévit sur nos côtes et qu'elle n'est pas suivie par d'autres. La perturbation s'est reproduite le 8, précédant la tem- pête du II, et, dès le II, les boussoles nous faisaient pressentir la tempête d'aujourd'hui i4 novembre. » L'existence de relations plus ou moins directes entre les mouvements de l'aiguille aimantée et les variations du temps a été admise depuis le com- mencement du siècle par divers météorologistes. Nous en avions entrepris la recherche en 1864 et iSô.'), mais avec des moyens trop limités. La grande publication américaine du général Myer, de États-Unis, nous permet, M. Descroix et moi, de reprendre cette étude dans des conditions meil- leures. L'aiguille aimantée, par la généralité de ses indications, est l'instru- ment le plus précieux que les météorologistes puissent appliquer à la pré- vision du temps à courte échéance. » A 5 heures, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures trois quarts. J. B. BULLETIN BIBLIOGn AFRIQUE. Ouvrages heçus dans i.a séance hd 8 novembre i8t5. (suite.) Mémoire sur les premiers élats de t'Hépiale Louvelte (Hepialus Lupulinus); parX. Raspail. Paris, i4, rue du Temple, 1876; br. in-8°. ( 9o8 ) Observations critiques sommaires sur plusieurs plantes montpelliéraines ; par M. H. LORET. Montpellier, typ. Boehm et fils, 1875-, br. in-8°. De i hygiène publique et de la chirurgie en Italie. Compte rendu adressé à S. Exe. M. le Ministre de rinslruclion publique; par le D'^ G. MiLLOT. jre pariie ; De l'hygiène publique en Italie. Paris, A. Parent, iS'jS; in-8°. Station séricicole de Montpellier; E. MAILLOT, directeur. Mémoires et docu- me7its sur la sériciculture; i''^ série. Montpellier, Goulet, 1875; in-8°. Théorie des variations et considérations sur l' électiicilé ; par Fr. Rastner. Paris, Dentu, 1876; br. in-12. De quelques propriétés mécaniques de différentes vapeurs. Mémoire pré- senté, le 4 octobre 1875, à l'Académie des Sciences, par Gh. Antoine. Brest, 1875-, autographié. Recherches statistiques sur la cause de la sexualité dans la race humaine; par J.-H. Marchand. Lima, imp. de l'État. 1875; br. in-8°. (2 exemplaires,) Notes présentées à l'Académie des Sciences sur le système métrique ^ considéré dans son application aux monnaies; par M. LÉON. Paris, imp. Dubuisson, 1875; br. in-8°. Jules Gallon, Inspecteur général des Mines. Notice biographique ; par F. Jacqmin. Paroles proncées par M. Dupont. Paris, Diinod, 1875; br. in-8°. Recherches sur la combustion de la houille; par MM. A. Scheurer-Kestner et Gh. Meunier -Dollfus. Mulhouse, impr. veuve Bader, sans date; br. in-4°. Recherches sur la capillarité dynamique ; 2* Mémoire : Du mouvement as- cendant des liquides dans les corps poreux; 3* Mémoire : Comparaison des divers mouvements des liquides, etc.; par G. Dechaume. Angers, imp. Lachèse, 1874-1875; in-8°. Marche de l'évaporomètre au sulfure de carbone comparée à celle de l'éva- poromètre à eau, etc.; par G. Decharme. Angers, imp. P. Lachèse, sans date; br. in-8°. Nouvelles flammes sonores; par G. Decfiarme. Angers, imp. P. Lachèse, sans date; br. in-8". Note sur la relation entre la température des métaux et leurs colorations thermiques; par G. Decharme. Angers, impr, P. Lachèse, sans date; br. in-8°. (A suivre.) COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 22 NOVEMBRE 1875. PRÉSIDENCE DE M. FREMY. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. THERMOCHIMIE. — Recherches thermiques sur l'acide citrique; par MM. Berthelot et Locgcinike. « 1. L'étude thermique de l'acide citrique et de la formation des citrates dissous offre des résultats très-nets, parce qu'elle présente le type des réac- tions d'un acide tribasique, à peu près dégagées de toute complication étrangère : c'est en raison de cette circonstance que nous croyons devoir l'exposer tout d'abord. Voici la marche méthodique que nous avons adoptée dans cette étude, marche qui s'applique à tous les cas analogues. Nous avons d'abord examiné les combinaisons de l'acide citrique avec un alcali fixe, la soude; avec un alcali volatil, l'ammoniaque, qui représente une base plus faible ; enfin avec une terre alcaline, la baryte, qui donne lieu à des composés insolubles ; ces combinaisons ont été effectuées par équivalents successifs de la base, depuis un jusqu'à trois et au delà. Nous avons défini ensuite les effets de la dilution sur ces sels, spécialement sur les citrates tribasiques; puis nous avons fait agir sur un seul équivalent d'acide citrique deux bases successivement, la soude et l'ammoniaque; enfin nous avons étudié les déplacements réciproques de l'acide ci- C. R.,1875, 2» Semesire. (T. LXXXI, N» 21.) HQ + iiNaO t> i-jû „ -f-ig,ooet + i}NaO n 9° » +19,12 -)-2 NaO « 9*» » +25,54 +2iNaO j» 10» » +32,17 -(-3 NaO & lO'^ V +38,76 ( 9'o ) trique et des acides chlorhydrique, azotique et acétique, mis en conflit vis- à-vis d'une même base alcaline, déplacements qui caractérisent très-nette- ment les forces relatives de ces divers acides. » 2. Acide cilruiue el soude : Cal C'2H»0"(i'i ou igaer— Gii'j+ Na0(ri=2'") à iS^dég. +12,60 soitpar NaO: 12,60 '^° I soit par NaO: 12,67 soitpar NaO: 12,77 soit par NaO: 12,87 soitpar NaO: 12,92 » Ces résultats numériques s'accordent avec ceux qui ont été observés, il y a quelque temps, par M. Thomsen, sauf de légères différences attribuables à la diversité des concentrations et des températures. » Au delà de ces proportions de base et à ce degré de dilution, les effets que nous avons observés ne sont plus mesurables avec certitude. Mais, si l'on emploie un acide citrique plus concentré, le quatrième équivalent de soude dégage une quantité de chaleur très-notable C"H'Na'0"(i éq. = 3'") + NaO(i éq. =ri'''j à i3 degrés dégage. . + 0,78 Cette liqueur étendue avec son volume d'eau absorbe — 0,70 Une seconde dilution pareille donne lieu seulement à une variation de 2 millièmes de degré, c'est-à-dire comprise dans les limites d'erreur des expériences. On trouve encore C"H''Na^O"(i'''i = 3'") + 2NaO(i''i = i''')à i3 degrés +0,85 » Ces derniers résultats ne s'accordent plus avec ceux que M. Thomsen a publiés pour la réaction d'un excès de base (6 NaO) sur l'acide citrique [Annales de Poggendorff, CXL, 5oi et Sog), nombres d'après lesquels cette action, opérée avec des liqueurs 5 fois aussi étendues, donnerait un excès thermique de +3*^°', 43 sur la formation du citrate tribasique. Mais cet excès est obtenu en faisant la différence entre deux nombres beaucoup plus grands, tandis que nous avons pris soin de faire agir directement la soude sur le citrate tribasique et dans des liqueurs plus concentrées, ce qui accroît la proportion du citrate tétrabasique et par suite la chaleur dégagée. Aussi croyons-nous devoir attribuer l'écart entre nos résultats et ceux du savant professeur danois à quelque erreur commise par lui, soit dans le dosage de l'acide, soit dans les mesures thermiques. » On peut déduire les conséquences suivantes de nos expériences : » 1° I molécule d'acide citrique dissous, C'^H'O'* = 192^% dégage, (9" ) en présence de 3 équivalents de soude (NaO^Si^""), une quantité de chaleur triple à peu près de celle que dégagerait i molécule d'acide acé- tique, soit 12,9 X 3, au lieu de i3,3 : c'est là une propriété caractéris- tique des acides tribasiques, dont i molécule équivaut à 3 molécules monobasiques. M. Thomsen avait déjà fait la même remarque. » 2° Les 3 équivalents de soude successivement ajoutés dégagent des quantités de chaleur très-voisines, ce qui signifie que la formation des ci- trates acides, au moyen du citrate tribasique et de l'acide libre, ne met en jeu que des quantités de chaleur fort petites. La même chose arrive d'ailleurs pour les oxalates, tartrates, acétates, valérianates acides ; mais pour ces deux derniers sels [annales de Chimie et de Physique, 5® série, t. VI, p. 341), le phénomène résultant est un dégagement de chaleur, tandis que pour les oxalates, tartrates, citrates, c'est une légère absorption de chaleur. Cette petitesse de la chaleur mise en jeu dans la formation des sels acides dissous est due, comme M. Bertlielot l'a établi (1), à certaines compensations entre les chaleurs de dissolution des acides et de leurs sels; car la formation des sels acides cristallisés au moyen de leurs composants solides,.acideset sels neutres dégage toujours de la chaleur. » 3° En présence d'une quantité convenable d'eau, la chaleur dégagée n'est pas accrue notablement par la présence d'un excès de base supé- rieur à 3 équivalents; mais la chaleur dégagée varie au contraire très-sen- siblement si l'on emploie cet excès de base dans des liqueurs plus concen- trées. C'est là un résultat prévu par la théorie; car l'acide citrique est un corps à fonction mixte, acide tribasique et alcool mono-atomique C«='H''(H=0=)(0^)'. Or les propriétés acides subsistent, quelle que soit la dilution des sels; tandis que les alcoolates alcalins sont détruits par la présence d'une masse d'eau suffisante (voir Annales de Chimie et de Physique, 4^ série, t. XXIX, p. 297 et 324). C'est précisément ce qui arrive pour le citrate tétra- basique. » 4° C'est en raison de cette circonstance, c'est-à-dire de la stabilité des citrates alcalins tribasiques, que l'acide citrique peut être titré d'une ma- nière très-approchée, en employant la baryte et le tournesol, ainsi que MM. Berlhelot et Péan de Saint-Gilles l'ont vérifié il y a déjà longtemps [Annales de Chimie et de Physique, 3® série, t. LXV, p. 402). (i) Annales de Chimie et de Physique, 4' série, t. XXX, p. 44^ > 5" série, t. IV, p. i3o. 119.. ( 912 ) » 3. action de l'eau sur les citrates. — Soit le citrate trisodique C"H'Na'0"(i*'î =:6''') -+- I volume d'eau à i3",4 . . —0,21 » -t- 3 volumes d'eau ........ — o ,36 » 4-5 volumes d'eau — o, 3o Ce sont là des absorptions de chaleur peu considérables; il en est de même des quantités absorbées dans les dilutions parallèles de l'acide et de la base; on arrive dès lors à cette conclusion que la chaleur de formation du citrate de soude tribasique, déjà étendu au degré précédent, ne varie guère par l'action d'une plus grande quantité d'eau. Au contraire, le citrate té- trabasique, comme nous l'avons montré plus haut, est détruit par la di- lution. » 4, Jcide citrique et ammoniaque : C'H'O" (!*'! = 6'")+ AzH'{i'i=:2'") à 10" + 11,19; soit par AzH^. . "'"9 ^' + 2AzH' » +22,44 " ••• II>22 -l-3AzH» » -+-33,99 " ••• i'>33 On ajoute 2AzH' » + o,i8 Les conclusions tirées de cette série sont les mêmes que pour les citrates de soude : résultat caractéristique pour les citrates tribasiques. En effet, l'ammoniaque, base plus faible que la soude, manifeste une diversité d'ac- tion bien plus marquée dans la formation des carbonates, borates, phénates de ces deux bases. Mais l'écart entre la chaleur de formation des deux citrates tribasiques est représenté par +1,69 pour i équivalent de AzH' substitué par iNaO; pour les citrates bibasiques, l'écart est + i,55; pour les citrates monobasiques, + i,4i» nombres qui ne s'écartent guère les uns des autres, non plus que des valeurs de substitution analogues relatives aux sulfates, azotates, chlorures et acétates de soude et d'ammoniaque. » 5. ^cide citrique et baryte : C'=H«0"(i'^i==6"') dégagent à 14° + 6,70 (tout restant dissous. " -t- I BaO » » -4-13,37 (tout dissous) » 4- 2 BaO » » 4-27,70 (précipité) » 4- 3BaO » » 4-42,72 (précipité) Un 4° BaO ajoute • 4- 0,69 Mêmes conclusions, avec cette circonstance de plus que la formation du citrate bi-acide est attestée par son état de dissolution complète. La for- mation des précipités n'accroît pas beaucoup les chaleurs dégagées, puisque celles-ci restent à peu près proportionnelles au nombre d'équivalents de baryte jusqu'au troisième équivalent. Cependant, en somme, la formation ( 9t3 ) du citrate tribarytique dégage un dixième de chaleur de plus que celle du citrate trisodique dissous; mais il faudrait évaluer la réaction pour les deux sels supposés anhydres, si on voulait la rendre vraiment comparable. » Le quatrième équivalent de baryte ajouté au citrate tribarytique pré- cipité dégage encore un peu de chaleur, ce qui est un nouvel indice de la tendance à former un citrate tétrabasique ; indice d'autant plus concluant que le citrate tribarytique est complètement formé à l'avance et séparé, ce qui exclut l'hypothèse d'un sel en partie décomposé par l'eau. » 6. Acide citrique et deux bases successives : PREHIÈKB SÉRIE. — Citrate monosodiquc et ammoniaque. C'=H»0'*(l«l = 6"') + Naûfi*"» = 2"') » On ajoute AzH» (i*"! = 2'") à iS» • On ajoute un 2° AzH' -i-i i ,35 ) 4-38,71 Puis NaO Et un 2= NaO DEOxiÈME SÉRIE. — Citrate bisodique et ammoniaque. CiîH»0'< -t-2NaO +25,541 » On ajoute AzH' à 13° -t-i i , 16 I -|-38,42 « PuisNaO 4- 1,72/ » Ces expériences ont été faites pour contrôler certains résultats singu- liers que présentent les phosphates sodico-ammoniques. Elles prouvent que la molécule d'acide citrique prend successivement les deux bases dif- férentes, au même titre, pour former des sels doubles dissous. Elles prouvent encore que la soude déplace aussitôt et complètement l'ammoniaque dans les citrates; car la chaleur dégagée répond à ce déplacement total, et la somme de toutes les chaleurs dégagées depuis l'acide libre est sensible- ment égale à la chaleur de formation du citrate trisodique : soit + 38,^6. » 7. Action des acides sur les citrates : 1° Acide chlorhydrique et citrates soluhles. C'2H'Na'0"(i*'' ou 258e'- = 6"') 4- { HCl(i*i = 2"')à 13° 4-0,24 » 4- I HCi -(-0,59 4-i|HCl -1-1,16 » 4-3aci -1-3,08 4-6HC1 4-3,35 Calculé. 4-0,48 4-0,92 4-1 ,35 -^3,21 -1-3,21 « La dernière colonne a été calculée dans l'hypothèse d'un déplace- ment total, en admettant que HCI -h NaO dégage à i3° : -H 13,99 (0' ^^ (i) A 20 degrés, ce chiffre s'élève à 13,69, 'l'^pfès nos expériences; mais il croît un peu à mesure que la température s'abaisse. o,39 + 0,53 0,73 -1- 1 ,00 1 ,5i + 1,45 3,24 + 3,33 3,37 + 3,33. ( 9^4 ) que la formation des citrates acides répond aux chiffres de la page 910. Ces valeurs montrent que le déplacement est réellement total, dès 3 équi- valents d'acide chlorhydrique, et même à peu près, dès i |^HC1. Pour | et iHCl, les nombres trouvés sont un peu faibles, sans doute à cause de quelque réaction accessoire, telle que la formation d'un sel double; mais ils n'en montrent pas moins qu'il y a encore déplacement, au moins partiel, du troisième équivalent de soude uni à l'acide citrique. » 2" Acide azotique et citrates soliibtes. — Cette réaction conduit à la même conclusion, avec des valeurs numériques très-voisines : Calculé, C'H'Na^O'^ + I AzO'H à 1 1° » -+-iAzO'H » +ijAzO»H... + 3AzO'H » +6AzO'=n » Ainsi l'acide citrique est déplacé complètement, ou à peu près, dans les citrates alcalins par une proportion équivalente d'acide chlorhydrique ou azotique, sans qu'il y ait partage notable de la base entre les acides; et ce déplacement est manifeste, dès le premier tiers et surtout dès le second tiers de l'acide additionnel. M 3° Citrates insolubles. — Nous avons vérifié les mêmes faits avec les ci- trates insolubles. Par exemple, on forme le citrate tribarytique en mélan- geant C'^H'Na'O'* (!« -l-3C'H'NaO< —1,33 -f-gC'H'NaO* — i,23 Calculé. — 0,41 — 1,23 — 1,23 « Ce résultat est précisément le même qui a été déjà observé par l'un de nous dans la réaction de l'acide tartrique sur les acétates alcalins dissous {Annales de Chimie et de Physique, 4° série, t. XXX, p. 5 12), qu'il décom- pose entièrement, ou à peu près. Le déplacement a lieu par équivalents suc- cessifs. Enfin dans le cas des citrates, comme dans celui des lartrales, le déplacement se traduit par une absorption de chaleur, circonstance qui conduit à invoquer dans la prévision des réactions le signe thermique des réactions entre les corps séparés de l'eau et non celui qu'elles présentent en opérant sur les corps dissous. Mais ce n'est pas le lieu d'insister ici sur cet ordre d'idées. Bornons-nous à signaler l'échelle des forces relatives des acides, les acides chlorhydriqueet azotique déplaçant entièrement, ou à peu près, l'acide citrique, qui déplace lui-même l'acide acétique. Nous aurons occasion de revenir sur ce point dans l'étude des phosphates. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Remarques sur l'interprétation de deux tableaux d'analyses chimiques; par M. P. Dcchartre. « Dans la séance du 4 octobre dernier, M. Viollette a communiqué à l'Académie les résultats d'expériences qu'il a faites en vue de reconnaître si l'effeuillaison exerce, comme le pensent les cultivateurs, une influence dé- favorable sur le développement des betteraves et sur la proportion de sucre qu'elles renferment. Les résultats de ses expériences et de ses analyses ont été résumés par lui dans deux tableaux qui réunissent, l'un ceux que lui a donnés l'examen de 3'y betteraves effeuillées trois fois pendant le cours de leur végétation, l'autre ceux qu'il a constatés sur 4o betteraves venues dans les mêmes conditions que les premières, mais dont le développement s'était (9i6) effectué sans qu'on leur eût enlevé une seule feuille. Déduisant de chacune de ces deux séries d'analyses la proportion moyenne de sucre, le savant chimiste a vu qu'elle était de i3,ii pour la série des betteraves qui étaient venues dans les conditions normales, et seulement de io,54 pour la série de celles qui avaient été effeuillées à trois reprises différentes; comme, d'un autre côté, les betteraves de la première série formaient, en somme, un poids notablement supérieur à celui des betteraves de la seconde série, il s'est cru autorisé à formuler cette double conclusion que l'enlèvement des feuilles nuit tout autant à la formation de la matière végétale en général qu'à celle du sucre en particulier. Enfin ces deux résultats généraux lui ont paru étabhr que la matière saccharine est produite dans et par les feuilles, d'où elle serait ensuite simplement transportée dans le corps même de la betterave. » Le 26 octobre dernier, noire illustre confrère M. Cl. Bernard, dans un Mémoire du plus haut intérêt, a contesté, devant l'Académie, la légitimité de ces conclusions. Mettant en doute sérieux, d'une manière générale, la signification qu'on attribue souvent aux moyennes, il a déclaré que, à ses yeux, les expériences et les analyses dues à M. VioUette ne prouvent pas que l'enlèvement des feuilles nuise au développement en volume des betteraves, ni à leur richesse en sucre, et il a formulé sa manière de voir en disant, d'un côté, que le travail du savant chimiste de Lille contient, sous ces deux rapports, des données contradictoires; d'un autre, qu'il considère « l'opi- » niondeM. Viollettecomme n'étant pas justifiée parles faits qu'il avance ». » La question traitée successivement par ces deux savants ayant un intérêt réel au point de vue de la Physiologie végétale, je demande à l'Académie la permission de m'en occuper à mon tour et de lui présenter quelques re- marques destinées à établir : 1° que les données réunies dans les deux tableaux que nous devons à M. VioUette ne sont point contradictoires ; 2° qu'il en résulte la preuve de l'influence nuisible de l'effeuillaison d'abord sur le développement absolu des betteraves, ensuite sur leur richesse sac- charine. » Avant tout, il importe de rappeler que les expériences de M. VioUette réunissent les diverses conditions qui peuvent les rendre rigoureusement comparables. Toutes les betteraves qui en ont été les sujets provenaient de graines récoltées sur un seul et même pied ; elles avaient été semées dans la même terre et en lignes adjacentes; d'où il me semble résulter que, si, dans chacune des deux séries de plantes considérées isolément, le dévelop- pement a été inégal et si la richesse saccharine a varié sensiblement, la cause essentielle en a été surtout, sinon uniquement, dans ces dispositions ( 9«7 ) individuelles par l'effet desquelles les produits d'un même semis diffèrent toujours plus ou moins entre eux, et auxquelles est due principalement la formation des variétés et des races. » Ceci posé, faisant ce que demandait notre illustre confrère, c'est-à-dire comparant « la contenance en sucre de chaque betterave à part », je re- prends les lieux tableaux de M. VioUette, et je range les betteraves qui y figurent non pas au hasard, mais dans un ordre déterminé par le poids auquel chacune d'elles était arrivée, soit qu'elle eût conservé ses feuilles, soit qu'elle eût subi trois effeuillaisons successives. On m'accordera, j'es- père, qu'en comparant entre elles uniquement celles qui sont arrivées au même poids, d'une série à l'autre, je me place dans des conditions émi- nemment défavorables; car, si l'effeuillaison n'a pas nui au développement de la matière végétale en général et du sucre en particulier, au moins est-il évident qu'il n'a pu le favoriser. i> Prenant pour base du tableau ainsi disposé les betteraves non effeuil- lées, je range ces sujets en catégories qui comprennent : la première, ceux dont le poids, au moment de l'arrachage, dépassait 600 grammes; la deuxième, ceux dont le poids s'élevait de 4oi à 600 grammes; la troisième, ceux qui pesaient de 201 à 4oo grammes; la quatrième, ceux qui ont pesé moins de 200 grammes. Comme terme de comparaison, j'inscris les betteraves effeuillées en face de celles de la première série, auquelles elles ressem- blent par le poids qu'elles ont atteint. Betteraves non effeuillées. Numéros du tableau. 1 2. 7. 10. 15. 8. 9. 20. 5. C. 21. 19. Poids. Contenu en sucre pour 100. I. — Au-dessus de 600 grammes. 10,26 . . . 960^"^ ... 860 lOjgS 840 I 2 , 04 ... 820 12,34 770 12,66 . . . 710 12,04 1 700 12, 3o ' 670 i3, 16 660 I I , 62 65o I ' îQo 640 I 3 , I 6 . . . 620 12,98 I C.R., 1875, 1" Semestre. (T. LXXXl, N<' 21.) N. B. — Aucune betterave effeuillée n'est arrivée au poids de 600 grammes. 1:10 (9i8) Betteraves non effeuillées . Betteraves effeuillées. Numéros du tableau. Hoids 3 5go 25 53o 16 5io 17 5oo 29 48o 37 48o 32 44o 11 4oo 38 38o 28 370 12 36o 18 340 35 33o 33 326 22 3oo 30 3oo 34 260 27 240 23 210 36 200 Contenu en sucre pour 100. II. - 10,98 i3,52 12,66 12,66 i3,88 i5,.4 i4)06 12,34 m. - 15,62 '3, 70 12,34 12,82 i4}5o 14,28 13,34 i3,88 Numéros du tableau. Poids De 400 à 599 grammes. En moy. 14, 5i 4808' 14,28 i3,52 13,34 i4,5o De 200 à 399 grammes. Il 370 14 36o (25 36o 7 35o 17 340 29 340 i3,6i 30 3oo 2 .... . 290 18 290 31 290 9 280 32 280 6 270 13.. .. 270 21 270 33 260 14 25o 22 25o 36 240 26 23o il5 210 16 210 3 200 27 200 Coulenu en sucre pour 100. 8,48 10,00 „ . En moy. 10,09 11,10 \ ^ 9.44 10,64) 1 1 ,36 j 1 1 ,36 8,48 10,64 II ,36 9»9o 11,36 9.34 10, 3o 10,86 11,36 10,20 10,86 12,66 11,10 10,20 10,42 8,92/ 12,24 ( 10, 3i 10, 58 ( 9^9 ) Betteraves non effeuillées. Betteraves effeuillées. Numéros du tableau. Poids. Contenu en sucre pour 100. IV. Numéros du tableau. Poids. igg grammes et au-dessous. 12.... 19... 10... 23... 34... 37... 20. 190 190 170 170 160 160 i5o Contenu en sucre pour 100 10, 10 10; ,64 9.90 lO ,86 1 1 ,36 12 ,82 10 ,64 39. U. 31. 24. 40. ,40 i3o i3o 120 80 i5,62 12,5o 18,34 i3,34 i5,88 35. 11,90 » La vue seule du tableau ainsi disposé montre les faits suivants : » 1° Parmi les betteraves feuillées, 12 ont dépassé 600 grammes et 8 ont égalé ou dépassé l\oo grammes, ce qui donne un total de 30 sur [\o, exacte- ment la moitié, qui ont atteint ou dépassé 4oo grammes. » Parmi les betteraves effeuillées, aucune n'est arrivée à 600 grammes; une seule a dépassé 400 grammes (n° 1 = 480 grammes) ; et, parmi les 36 autres, 24 ont varié de 200 à 870 grammes, 7 seulement s' élevant au- dessus de 3oo grammes. » Au point de vue du développement absolu, il me semble difficile de contester que l'avantage n'ait été aussi prononcé que possible du côté des betteraves feuillées ; d'où il me semble assez légitime de conclure que l'ef- feuillage a nui à ce développement absolu. La différence a été telle que, d'après les calculs de M. Viollette, les betteraves feuillées ont produit à raison de 4495o kilogrammes ou, en nombres ronds, 45 000 kilogrammes à l'hectare, tandis que la récolte des betteraves effeuillées n'a été qu'à raison de 23 425 kilogrammes à l'hectare, nombre de bien peu supérieur à la moitié du premier. » 7.° Dans la série des betteraves feuillées, le plus fort développement en volume a concordé avec la moindre richesse saccharine, à ce point que, sur les 16 plus grosses, aucune n'est arrivée au chiffre de i4 pour 100 de sucre qui avait été constaté par l'analyse dans le porte-graines. » 3° A poids égaux, les betteraves effeuillées ont été, invariablement et 120.. ( 920 ) sans une seule contradiction, beaucoup plus pauvres en sucre que celles qui avaient conservé leurs feuilles. En voici la preuve : » 2 betteraves leuillées, pesant 480 grammes, contenaient l'une (n° 29) i3,88, l'autre (n° 37) i5,i4 de sucre, en moyenne i4>5i ; la seule betterave effeuillée qui ait atteint ce poids n'en renfermait que 8,48, c'est- à-dire 6,o3 de moins. » Les tableaux portent : 1° au poids de Syo grammes, i sujet feuille (n° 28) avec 13,70 de sucre et i effeuillé avec io,oo; 2° i sujet (n° 12), du poids de 36o grammes avec 1 2,34 de sucre, et 2 effeuillés, (n° 4) avec 9,08 et (n° 25) avec I i,io, en moyenne pour les deux 10,09 ? ^° ' sujet (n" 18) du poids de 340 grammes avec 12,82 de sucre; 2 effeuillés, (n° 17) avec 10,64, (n° 29) avec 1 1 ,36, 11 ,00 en moyenne; 4° 2 sujets feuilles de 3oo granjmes, (n° 22) avec i3,34, (»*' 30) avec i3,88, ou en moyenne pour les deux i3,6i ; i ef- feuillé (n° 30) avec 1 1,36, etc. Il est inutile de relever un plus grand nombre de ces exemples que le tableau ci-dessus met en parfaite évidence. M II me semble donc démontré par ces chiffres que, sans une seule exception, toutes les betteraves effeuillées ont contenu notablement moins de sucre que les betteraves feuillées dont le poids était ou rigoureusement égal ou presque égal. D'un autre côté, toutes ces betteraves effeuillées étaient restées, au minimum, de plus de i pour 100, au maximum de près de 5 pour 100, et en moyenne de 2a 3 pour 100 plus pauvres en sucre que la plante qui avait fourni la graine, tandis que, parmi les betteraves feuil- lées, 9 ont dépassé cette proportion et 1 1 l'ont à peu près égalée. Ne semble- t-il pas logique de conclure de cette comparaison que l'effeuillaison a eu pour effet direct de diminuer le richesse saccharine? Or il était déjà certain qu'il avait amoindri le développement absolu de près de moitié. Je regarde donc comme démontré par les expériences de M. Viollette ce double énoncé que l'effeuillaison nuit à la fois au développement en grosseur des betteraves et à leur richesse en sucre. » 4° M. Viollette a conclude sesanalyses que la diminution de sucre, dans les betteraves effeuillées, avait été, en moyenne, de 2,57 pour 100. Je neveux pas défendre la légitimité de cette moyenne, bien que la comparaison pré- cédente me fasse penser qu'elle est plutôt au-dessous qu'au-dessus de la vérité; je demande seulement à l'Académie la permission de lu faire observer que ce chiffre de 2,57 pour 100, sur un rendement de 12314 pour 100 dans les meilleures conditions, serait difficilement, aux yeux des culti- vateurs comme à ceux des fabricants de sucre, une « faible différence moyenne », ainsi que l'a qualifiée notre illustre confrère. En effet, d'après ( 921 ) les deux rendements à l'hectare calculés par M. Viollette, elle représenterait, si je ne me trompe, une diminution de 1206 kilogrammes de sucre par hec- tare,pour les betteraves effeuillées, comparativement aux betteraves feuillées (2232 kilogrammes contre 3/428 kilogrammes), c'est-à-dire de plus d'un tiers sur la production de matière saccharine qu'auraient donnée les dernières de ces plantes, d'après les chiffres consignés par ce chimiste dans ses deux tableaux. » Donc, en résumé, dans des conditions rigoureusement comparatives, leffeuillaison a réduit Ja production absolue des betteraves, par hectare, de 44950 a 23425 kilogrammes, c'est-à-dire d'environ moitié, et celle du sucre de 3428 à 2222 kilogrammes, c'est-à-dire de plus du tiers. Il me semble difficile de ne pas voir dans la comparaison de ces nombres la preuve de l'influence nuisible que cette opération a exercée à la fois sur le déve- loppement de la substance végétale et sur la formation de la matière sac- charine. » Dans une prochaine Communication je tâcherai de montrer que ce double résultat est la conséquence naturelle des données de la Physiologie végétale. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur la périodicité des grands mouvements de l'atmosphère. Note de M. Ch. Saimte-Claire Deville. « J'ai déjà exposé devant l'Académie la méthode générale que je suis dans mes recherches sur la périodicité des phénomènes atmosphériques. La m.irche que j'ai adoptée est celle-ci : » Considérant que les variations de la température constituent le fait météorique capital et, en quelque sorte, initial, déterminant les autres mouvements observés dans l'atmosphère, j'étudie ces variations dans tous leurs détails, et je cherche à dégager les lois qui président à leur retour périodique, soit dans l'année, soit dans un cycle d'années. D'un autre côté, je définis les rapports qui lient les variations de la température à celles des autres éléments atmosphériques. » Pour cela, il se présente deux moyens. » On peut rapprocher et comparer la marche de deux de ces éléments, ou celle des appareils qui servent à les mesurer : c'est ce que j'ai fait pour le baromètre et le thermomètre. .T'ai démontré que les allures de ces deux instruments peuvent, dans un intervalle de temps, être consi- dérées comme parallèles entre elles, mais non synchroniques, et que la ( 922 ) distance, en temps, entre deux inflexions semblables n'est pas constante : en d'autres termes, qu'à certains moments, qui correspondent sans doute au passage des tempêtes tournantes, cette distance subit une variation brusque, puis reste sensiblement constante jusqu'à une prochaine per- turbation. » Un autre mode de comparaison peut être employé : il consiste à supposer démontrés les retours périodiques que j'ai signalés dans les va- riations de la température et à rechercher si les mêmes périodes se retrou- veraient dans les autres phénomènes atmosphériques. Tel est le procédé que j'ai suivi pour les variations de l'ozone et les phénomènes électriques de l'atmosphère, et même pour les influences physiologiques, qui paraissent liées aux variations dans les propriétés du milieu aérien. )) C'est cette dernière marche que je veux suivre dans la présente Note. » On conçoit qu'il est assez difficile de caractériser l'époque d'une per- turbation atmosphérique, qui dure souvent plusieurs jours, d'une manière assez précise pour qu'elle puisse entrer dans un calcul numérique. Dans deux Notes, présentées à l'Académie le i/j mai et le i8 juin 1866, j'établis- sais, parla discussion de trente mois (février 1864-mai 1866) des docu- ments publiés journellement par le Bulletin international de l'Observatoire de Paris, que, durant cet intervalle, les quatre mois, opposés^deux à deux, de février, mai, août et novembre avaient, pendant les jours critiques du 10 au i4, présenté, sur la surface de l'Europe, une bourrasque ou une série de bourrasques, et que l'apparition de ces bourrasques avait coïncidé avec une répartition de la pression atmosphérique plus inégale en ces jours qu'en ceux qui les avaient précédés ou suivis (i). » C'est cette différence entre les écarts extrêmes de la pression baromé- trique en Europe qui va me servir à caractériser chaque jour de l'année au point de vue des mouvements de l'atmosphère. Il est manifeste, en effet, que l'intensité de ces violents déplacements de l'air est en rapport direct avec l'écart qui se produit dans la pression barométrique de deux régions différentes. » J'ai discuté dans ce but, jour par jour, deux années entières du Bul- letin international [22 décembre 1872-22 décembre 1874) (2). Pour cela. (i) L'échéance du 11 novembre a été signalée, celte année, par d'horribles tourmentes, dont les journaux rapportent encore en ce moment les funestes effets. {■2) Ce sont les deux dernières années entièrement terminées. ( 9^3 ) j'ai pris la moyenne des trois pressions les plus élevées de chaque jour et j'en ai retranché la moyenne des deux pressions les plus basses, observées le même jour. J'ai obtenu ainsi, pour chaque jour de chacune de ces deux années, une représentation numérique de l'écart extrême de la pression en Europe. L'écart minimum, pendant ces deux ans, a été de 6""",i le 20 décembre 1873; l'écart maximum de 56""", 7 le 27 janvier 1874. L'écart moyen a été sensiblement plus considérable en 1874 qu'en 1873. » Chaque jour étant ainsi représenté, au point de vue de ces écarts, par une caractéristique numérique, je n'avais plus qu'à rechercher si ces nombres suivent, dans leur répartition, les symétries quadruple, dodé- cuple et tridodécuple, c'est-à-dire si l'accroissement et la diminution dans leurs valeurs se reproduisent avec une certaine régularité tous les 90 jours, tous les 3o jours et tous les 10 jours. p Pour représenter la disposition quadruple, il faudrait pouvoir dis- poser (ce que ne nous accordent pas nos Comptes rendus) d'une planche dont les dimensions permettraient de reproduire une courbe de 90 points. A défaut de ce vaste dessin, j'ai réuni, dans le diagramme suivant, plusieurs séries de jours quadruples, prises dans chacune des deux années : 2ElK*f .3* Jours Quadruples ■- -^ /, ^ / / V / / , ^.y '■■■ v / ^ \ 26 2» / / ; i 1 *v\ \ V / / /'/ \ "1 \ / f - /''" \ \ *\ \ 20 / ^ ^ — ' / -f- \ \ \ \ K- 18 / / \ \ ^ ie \ \ i\ /■ \ ). Les cinq courbes de ce diagramme reproduisent, pour 1874» les 17 jours quadruples du 2* au 18% les 12 jours du 34* au 45^ et les 10 jours du 64* au 73^ pour 1873, les 8 jours du 27* au 34^ et les 6 jours du 83= au 87* (i). Toutes les fractions quadruples de l'année sont donc représentées (i) Je ne puis reproduire ici ce que j'entends par les mots de /ours quadruples dodécu- ples et tridodécuples. II me suffira de rappeler que le premier jour quadruple se compose ( 924 ) dans ces cinq courbes. Or, il est manifeste que ces courbes offrent toutes un maximum très-net, auquel arrivent graduellement les cotes partant des deux minima correspondants. L'une de ces courbes, celle du 64* au 78* jour quadruple, présente un écart de 32""", 8 à i5°"",i ; celle du 34^ au 45* jour un écart des;""", i à 13"^™, 8. L'allure régulière de ces diverses courbes montre bien, d'ailleurs, qu'il n'y a là rien d'accidentel. L'étude de ces deux dernières années permet donc de conclure qu'au moins durant cet intervalle les écarts extrêmes des pressions barométriques, en Europe, se sont distribués sur quatre parties de l'année, séparées d'un quadrant sur l'écliptique, de manière à y déterminer des jours quadruples à écart maximum et des jours quadruples à écart minimum. » Pour faire ressortir la période dodécuple, c'est-à-dire le retour moyen, tous les 3o jours, des influences analogues, j'ai combiné les deux années d'observations, de sorte que chacune des ordonnées de la courbe est la moyenne de 24 nombres. Le diagramme ci-joint représente 20 de ces Jours Dodécuples 26 3 * 5 6 7 8 9 10 ai ji 13 1* 15 la U 18 19 20 îT^a 25 / \ 2* k / \ 1 \ 1 23 / \ f' \ 1 \ _^ \ / 22 / y \ / 1 \ / 21 \^ ^ i V / 20 \ z » ( 3o jours dodécuples (du 3^ au 22*). La seule inspection de la courbe montre que les écarts barométriques extrêmes y constituent des maxima et des minima bien tranchés, et réunis entre eux par des cotes régulièrement graduées. » Enfin la symétrie tridodécuple est encore plus évidente. En effet, dans la courbe ci-après, moyenne des deux années considérées, chaque or- donnée représente la moyenne de 72 nombres (36 pour chaque année, également répartis sur l'écliptique de 10 en 10 degrés). Or, loin que la courbe se réduise à une ligne droite sensiblement parallèle à l'axe des x, on voit que les cotes sont continuellement décroissantes du 9* jour (rido- des 22 décembre, 21 mars, 2.1 juin et 23 septembre; que le premier jour dodécuple compreml ces quatre dates et les 8 jours suivants : 21 janvier, 21 avril, 24 juillet, 24 octobre, 20 février, 22 mai, 24 août et 23 novembre. (9^5) décuple au \" et du i" au 6*, et qu'il faudrait attribuer au hasard une bien large part dans le phénomène si l'on n'admet pas l'existence d'une Joxirs TridotLécuples j,^9 10 1 2 3* 5 6 7» C* \ \ '•î \ / ^ \ / ?' ■\ \, / \ / 21 loi qui, appliquée à ces deux années, répartit d'une façon aussi remarquable les écarts extrêmes de la pression barométrique observée en Europe (i). M Je pense donc que ce premier essai de coordination autorise à admettre que les écarts extrêmes de la pression barométrique, en Europe, liés aux grands déplacements de l'air, présentent, comme tous les autres phénomènes météorologiques, une tendance marquée à se reproduire périodiquement dans l'année. » ASTRONOMIE. — Suite des observations des éclipses des satellites de Jupiter, faites à l' Observatoire de Toulouse (a). Note de M. F. Tisserand. « Les observations actuelles ont été faites par M. Perrotin, aide-astro- nome, M. Jean Edouard, élève-astronome, et par moi; ces observateurs sont désignés respectivement dans le tableau ci-après par les initiales P, J, T. On a marqué d'un ou de deux astérisques les observations douteuses; celle du 17 avril l'est, à cause de légers nuages; celles des 26 aviil 1874» i3 et 20 avril, II mai 1875, parce que le satellite était très-près du disque; enfin celles des i5 février, 6 et i3 mai 1875, par suite du brouillard. Les instruments qui ont servi aux observations sont : une lunette A, de o"",! 1 (1) Les deux boucles convexes présentées par ia courbe ne sont, à mon avis, autre chose que l'influence de la période de 5 jours, que je n'ai point encore développée, mais qui s'impose presque à chaque discussion, et qui, étant la période simple ou élémentaire, me servira plus tard à rechercher, pour chaque ordre de phénomène, le cycle d'années qui ramène les mêmes allures. (2) Voir Comptes rendus du g février et du 6 avril i8'j4. C.R., 1875, i' Semestre. (T. LXXXI, No2I.) 121 ( 9^6 ) d'ouverture, et une autre 15, deo'",i5 d'ouverture. Les lettres D et R indi- quent que le phénomène observé est une disparition ou une réapparition. » J'extrais du tableau général le petit tableau suivant, faisant connaître pour le premier satellite les différences P— J des temps observés par M. Per- rotin avec la lunette A, et par M. Jean avec la lunette B, lors des dispari- tions et des réapparitions : p— j D. R. 1875. Fév. I +2' 8 H- 5 24 o » Mars 3 +9 » 28 — 5 Avril 4 -+-i4 » 29 « — 1 a' Mai 6 >• — '4 1 3 " — 5 i5 » — 14 Juin 14 » — i3 » On voit que P — J est positif (sauf une exception) dans les dispari- tions, et négatif dans les réapparitions; cela tient à la fois aux instruments et aux observateurs; M. Perrotin, avec la lunette A, voit le satellite dispa- raître plus tard ou réapparaître plus tôt que M. Jean avec la lunette B. Les valeurs de P — J montrent que les éclipses du premier satellite peuvent étro observées avec une assez grande précision ; l'accord, en ce qui concerne les réapparitions, me paraît remarquable. Nous pensons que, dans de bonnes conditions atmosphériques, les erreurs accidentelles ne doivent guère dépasser 2 secondes, i secondes au plus. 1) La longitude de l'Observatoire de Toulouse a été supposée égale à 3"3iSo. Eclipses des satellites de Jupiter, 1 874-1 SyS. Temps Coi'rection Date Temps moyen de la de la de Satcl- Phéiio- Obser- liistru- de Connaissance Connaissance robservalion. lite. mènes, valeurs, monts. Toulouse. îles Temps. des Temps. bms lims ms 1874. Avril 10... I R P A 8.43.14,9 8.46.46 o. o 10... II R P A 10.41.38,4 10.45.36 —0.27 17... I R P A 10.37.40,2 10.40.55 +0.16* 17... H R P A i3. 18.33,7 13.22.29 —0.24 19.. III R P A i3.i8.3i,3 13.21.28 -1-0.34 24... I R P B i2.3i.22,6 12.35.9 — o.i5 ( 9^7 ) Date de VobserTation. Satel- lite. Pliéno- mènes. Obser- vateurs Instru- ments. Temps iiioyeu de Tonlonse. Temps delà Connaissance des Temps. Correction de la Connaissance des Temps. 1874. Avril. 24.. I R T A h Dl 8 1 2 . 3 I . 36 , 7 h m s 12.35.9 III 8 — 0. 1 26. . III D T A 14.20.56,4 I 4.23.50 + 0.37" 26.. . III D P B i4-2i .56, I i4 . 23.5o + 1.37" Mai 1. . I R P B 14. -'6. i5,6 14.29.32 -•- 0. i5 3.. I R P B 8.54.18,8 8.58.7 — 0.17 1875. Fév. 5.. I . . II I R D P P B A 7 . "io .00,0 14.31.29,3 7.54.18 14.34.27 -0.47 + 0.33 I . 8.. I I D D J P B A t4-3i .26,7 16.24.4OjO 14.34.27 16.27.40 H-o.3i -t- o.3i 8.. I D J B 16.24.35,0 16.27.40 -)- 0.26 .4-. i5.. . III I R D P P A A 11.40.47,4 18.17. '5)2 I I .43. 12 18.20.55 4-1.6 -0-9* Mars 24 . ^4-- 3. I I I D D D P J P A B A 14.39.27,3 14.39.26,6 i6.32.5o,4 14.42.28 14.42.28 16.35.46 4- o.3o + o.3o + 0.35 3 . I D J B 16.32.41 ,2 16.35.46 4 0.26 2^. 24.. II II D D P J A B 14. 31.58, 7 i4.3i .55,2 14.33.52 14.33.52 4-1.38 -h 1.34 26. I D P A 16.41 • I I ,9 16. 44 -25 + 0.18 28.. I D P A 11. 9.33,3 11.12.48 + 0.16 28.. I D J B II. 9.38,0 11.12.48 4- 0.21 Avril 29 • 29.. 3i.. 3i.. 4.. . III . III . Il H 1 D D D D D P J P J P A B A B A 9.15.39,2 9.15.35,7 17. 7.26,6 17. 7.22,4 i3. 2.53,0 9.17.3 9.17.3 17. 9.13 17. 9.13 i3. 6.23 4-2.7 4- 2.4 4-1.45 4-1.40 -h 0.1 4.. I D J B i3. 2.38,6 i3. 6.23 -o.i3 i3.. I D P A 9. .3. 33,9 g. 28. 32 -..27- 20. . I R P A 13.27.24,1 i3.3o. i4 4-0.41» Mai 29 . 29 ■ 6 . I I . II R R R P J P A B A 9-49- 3,7 9.49.16,0 8.32.59,8 9.52.33 9.52. 33 8.36.52 4-0.2 4- 0.14 — 0.21* 6.. 6.. II.. II.. II.. I I . m . III . III R R D D R P J P J P A B A B A 11.43. 4,4 11.43.18,4 9. 6. 4,6 9. 5.17,4 II. 4.16,3 11.46.33 11.46.33 9- 7-47 9- 7-47 11. 8.52 4- 0.2 4- 0. 16 4- 1 .49* 4- I.I* - 1.5 II.. . III R J B II. 4-19.7 II. 8.52 — 1. 1 i3 . II R P A 11. 7 . 5o , 0 II . 13.37 -2.16 i3 . II R J B II. 8.26,2 I I . 13.37 -..40 i3.. I R P A 13,37.35,2 13.40. 38 4-0.28* 1:21. ( 9^8 ) Temps Correction Date Temps moyen de la de la de Satel- Phéno- Obser- Instni- de Connaissance Connaissance l'obserTation. lite. mènes, vateurs. ments. Toulouse. des Temps. des Temps. Il ni s h ni s ni s 1875. Mai. i3... I R J B 13.37.40,3 i3.4o 38 +0.33* i5... I R P A 8. 5.26,1 8. 9.12 — o.i5 i5... I R J B 8. 5.41,0 8. 9.12 0.0 20... II R P A 13.45. 2,3 i3.5o.33 —2.0 20... II R .1 B 13.44.57,3 i3.5o.33 -2.5 Juin 7... I R J B 8. 16. 56, 2 8.20.42 - o. i5 7-- II R J B 8.17.50,8 824.1 -2.39 j4'-- I r p a 10. II. 38, 3 10. 15.9 0.0 i4--- I R J B 10 ii.5i,4 10.15.9 +o.i3 i4"- II R P A 10.55.56,0 11. 1.21 —1.54 i4--- II R J B io.55.5o,7 u. 1.21 —1.59 MÉCANIQUE. — Nouvelles observations sur la loi de la détente pratique dans les machines à vapeur. Note de M. A. Ledieu. « Nous demandons à l'Académie la permission de revenir encore nne fois sur l'importante question de la détente dans les machines à vapeur. Depuis notre dernière Communication sur ce sujet (i), nous nous sommes livré à de nouvelles études sur de nombreux diagrammes. Nous avons pu d'ailleurs comparer et fondre nos résultats avec ceux d'un travail très-re- marquable, publié sur la même question par M. Leloutre, dans le Bulletin de la Société industrielle du nord de la France. » Le but que je poursuis dans ma Note actuelle est d'établir l'inexacti- tude radicale de la règle qui tend à prévaloir pour le calcul du travail pen- dant la détente, en remplaçant la loi de Mariolte, malheureusement avec la probabilité d'erreurs plus grandes et plus fréquentes. Cette règle est basée sur l'hypothèse de Vadiabotisme des parois du cylindre et se déduit de la Thermodynamique. Il y a là, ce qui se rencontre souvent au début des nouvelles doctrines, un usage \rop absoli( de cette science importante, qui ne pourrait que la compromettre aux yeux des praticiens. M Dans les machines, les parois du récipient où fonctionne le fluide mo- teur ne satisfont jamais à la condition cV impénétrabilité à la chaleur^ néces- saire pour que la courbe de détente soit rigoureusement une adiabatique. U existe des différences plus ou moins marquées, suivant la quantité de cha- leur que lesdites parois cèdent au fluide qui se détend. Il n'y a donc pas possibilité d'établir a priori en quoi consistent exactement ces différences, (l) Comptes rendus, t. LXXX, p. 1199. ( 9^9 ) «1 ■§ «1 a , «j 4-1 fi B c O u '^ II ■a > p. p ■Si n c k 1? s; t: tJ3 .,= e ^ ;^ ;i V* ■X3 « fr- S •5J C a ^ •tt C tr ■S K o .s c; "3 tr «t ft O o ^ 5 ■*.* *• ? ? c a Kfl -ra -r; w il: S. » o o a a en ■ — t « 5 e "^ « == «1 «. ^ ? ^ ■= ■= =! « o o 'T .2 ■Ses ■S E ,« ~i a a u B [A 2?S.=2ï.a.^ co ^O cl o o o ^ 2 s ^ ^ va va oj ■ai -^ -u 'O *cj ^ S^ ^^ ^ b3 V ij H C s S S PS M >J^ a a -a a -3 O o .es .C3 CO eo O u 9 ' -M 1 t- -Ti W co U p- ï o ts e. 3 S <■; > > £ Uj M OJ O! <» OJ a> ^ s- u a a. a. S. a. o T3 9 -a CJ u (1) ta o; s u H S s S s id B S S CJ 0) QJ o M C JS c ^ ^ ^ ^ X ^ ^ W bJ o U o o U u CJ CJ u^ o O •3«auo,a soN ■r- C^ co "O _c "• CO • 5 3 o jn es t-^ « ::ï « û3 a CL ïï "■■ = ^ 3 Ï^'O a. a - « ^ « cr",5^ ¥ 7^ ■««•;:: 2 3 5: - 41 ■CJ -oj ■^' -ri f- V SE. rt i? ^ ■D — ' parenle, qu'il faut augmenter, pour obtenir la dépense réelle, de la consommation provenant du fait de la liquéfaction plus ou moins intense de la vapeur d'admission. D'une manière générale, l'aspect plus ou moins avantageux, nu point de vue de leur aire, qui résulte pour les diagrammes des valeurs plus ou moins faibles de a, et par suite de la chute plus ou moins marquée de la pression pendant la détente, n'a pas de rapport immédiat avec le rendement calorifique, et ce rendement peut être mauvais avec des courbes de détente exhaussées. » ANATOMiE COMPARÉE. — Remarques sur tes Balénides des mers du Japon, à propos du crâne 'd'un Cétacé de ce groupe, envoyé au Muséum par le Gouvernement japonais, sur ta demande de M. Janssen (i). Note de M. P. Gervais. « La pèche des Baleines, actuellement abandonnée sur un grand nombre de points du globe, à cause de la dimiruition chaque jour croissante de ces gigantesques iMammifères, se pratique encore avec quelque succès dans les parages du Japon. Cependant on ne possède, au sujet des caractères distinctifs des espèces de cette région, que des renseignements bien impar- faits, en partie tirés d'ouvrages publiés par les Japonais eux-mêmes, en vue de fournir des indications à leurs baleiniers et dont les principaux consistent en figures accompagnées de rares détails descriptifs. La comparaison de ces figures avec celles tirées des Balénides, propres aux autres stations, qui ont été publiées en Europe, a néanmoins suffi pour mettre hors de doute la remarque faite par les Japonais que leur archipel est visité par plusieurs formes de ces animaux; quant aux caractères anatomiques de ces derniers, (i) Comptes rendus, p. 870 de ce volume. (933) on les ignore absolument, et pourtant il serait indispensable de les bien connaître pour en établir la comparaison avec ceux des espèces de la même famille qui vivent sur d'antres points du globe, et assnrer la nomenclature ainsi que la classification définitive des animaux de ce groupe. A cet égard, la pièce ( i ) qui vient d'être adressée au Muséum sur la demande de notre savant confrère M. Janssen offre un intérêt incontestable, que rend plus grand encore la possibilité fournie par nos collections d'en établir la comparaison avec celles provenant d'autres mers, notre établissement pos- sédant une grande partie des types qui ont servi aux descriptions sur les- quelles repose la Célalogie anatomique. )) Dans le livre qu'ils ont publié en i833, sons le titre de Fauna japonica, Temminck et son collaborateur M. Schlegel citent, d'après des renseigne- ments recueillis au Japon par le célèbre voyageur hollandais de Siebold, les espèces de Balénides connues des baleiniers de ce pays, comme fréquen- tant le littoral de leur archipel. » I. Une première espèce est regardée par les savants que nous venons de nommer comme appartenant aux Baleities proprement dites, et elle a en effet de commun avec elles d'avoir la tèle très-grosse, les fanons allongés et le dos dépourvu de nageoire. C'est le Sebi-Kuzira des Japonais (2) ; Gray en a fait VEubcilœna Sieboldii, ce qui rappelle le nom de M. de Siebold, qui a contribué à la faire mieux connaître; mais Lacépède l'avait déjà appe- lée Balœna japonica. Elle s'étend jusqu'aux îles Aléouliennes et répond alors au Balœna aleouliensis. )) On n'en possède encore aucune pièce en Europe, et pourtant il serait utile de la comparer, sous le rapport ostéologique, avec les Cétacés à fa- nons qui rentrent dans la même tribu qu'elle. » Toutefois on peut pourtant affirmer, dès à présent, qu'elle s'éloigne no- tablement par ses caractères de la Baleine franche {Balœna mystkelm) et qu'elle ressemble au contraire notablement aux espèces des mers australes, telles que les Balœna australis et B. antipoduni, dont les types sont conservés au Muséum, ainsi qu'à la Baleine des Basques {Balœna bisca/ensis) que l'on ( i) C'est le crâne d'un sujet adulte dont le reste du squelette ne lardera pas ;i être ex- pédié à Paris. Ce cràue à 4>3o de longueur totale et sa mâchoire inférieure 4, 10; lu loslrc mesure 3,25 depuis l'échancrure nasale jusqu'à l'extrémité terminale des os incisifs; la largeur entre le bord externe des os frontaux est de i,8o et l'arc susorbitaire des mêmes os est long de 0,45 ; le milieu du rostre est large de 0,78. (2) Temmikck. et Schlegel, Fnuna japonica, PL XXVlll et XXIX. C. R., 1875, i= Semesi/c. (T. LXXXI, N» 21.) '^^ ( 934 ) péchait autrefois clans le golfe de Gascogne, mais qui ne s'y voit plus de nos jours qu'à des intervalles très-éloignés. L'Académie se rappelle que le savant anatomiste danois Escliricht lui a signalé, il y a déjà quelques années, la capture, auprès de Saint-Sébastien, d'une jeune Baleine des Basques qui y était venue avec sa mère, mais qui put seule être prise. Le squelette de ce Baleineau, l'unique exemplaire de son espèce qui soit actuellement conservé dans les collections d'histoire naturelle, a été préparé pour le Musée de Co- penhague, etil y a été étudié d'une manière comparative par MM. Eschricht et Reinhardt. » Le Ko-Kuzira, donné comme constituant une autre espèce de vraie Baleine, ne paraît pas à Temminck et à Schlegel différer du Sebi-Kuzira ; ce serait donc aussi une Baleine à grands fanons; mais on n'a pas encore la preuve que celte synonymie soit fondée. » IL Les autres Balénides japonais sont indistinctement regardés par les mêmes auteurs comme appartenant à la division de ces grands Cétacés que Lacépède appelait des Baleinoptères et que l'on reconnaît à leur tète plus effilée, à la brièveté de leurs fanons, particularité qui leur enlève une des qualités pour lesquelles on recherche surtout les vraies Baleines, et à ce fait qu'ils portent sur le dos une sorte de nageoire adipeuse à laquelle fait allusion le nom par lequel on les a désignés, depuis l'auteur de V Histoire des Cétacés, dans les ouvrages de Zoologie; mais il s'en faut de beaucoup que les autres caractères des Baleinoptères actuellement connus soient uni- formes, ce qui a conduit les naturalistes à distinguer parmi eux différents genres plus ou moins faciles à reconnaître et dont quatre vont seuls nous occuper. » Il y a des Baleinoptères dont la fausse nageoire dorsale est assez grande et qui ont la pectorale courte : ce sont les vrais Rorquals, aussi appelés Ph/- salus; une de leurs espèces se montre assez souvent sur nos côtes. » D'autres ont des caractères peu différents; mais le nombre de leurs vertèbres est moins considérable, et on les distingue encore à quelques autres dispositions qui, pour être de faible importance, ne méritent pas moins d'être remarquées : ce sont les Dalcinoplcres proprement dits, surtout connus d'après le Balœna roslrata d'Olhon Fabricius. Celte espèce est plus petite que les autres, et elle ne vient qu'assez rarement dans nos parages; au contraire, le Borqualus niusculus, ou Rorqual ordinaire, a déjà été signalé par Arislote dont il constitue le Mjslicèlc, et chaque année il s'en prend quelques exemplaires sur les côtes européennes. M D'autres encore ont la dorsale surbaissée, et comme Sibbakl en a le ( 935 ) premier décrit l'espèce propre à l'Atlantique, on les appelle des Sibbaldius; leur taille est considérable. » Une quatrième catégorie se distingue surtout par le grand développe- ment des pectorales : c'est celle des Mégaptères de Oray on Kyphobaleines d'Eschricht, auxquels appartiennent non-seulement le Képorkak des régions septentrionales de l'Atlantique, mais aussi l'espèce des mers australes, dont Cuvier, qui a le premier reconnu l'utilité d'étudier avec soin le squelette des Cétacés pour démontrer les véritables caractères de ces animaux, a fait son Rorqual du Cap. , » Le Japon paraît posséder des représentants de ces différents genres de Baleinoptères, mais celui des Mégaptères élait encore le seul qu'on y eût constaté d'une manière positive; aussi Temminck et Schlegel avaient-ils réuni sous la dénomination de Baleinoptères antarctiques {Balœnoplera antarc- tica (i) et en leur attribuant les caractères de celte sous-division, les Sato- Kiizira, Nagazu-Kitzira et Noso-Kuzira des baleiniers japonais, qui sont bien des Baleinoptères, mais qu'il est impossible de classer tous trois dans le même genre que le Képorkak. » Le Salo-Kuzira mérite seul d'être considéré comme tel. Il est de cou- leur noire, a les pectorales allongées et répond assez bien, par l'ensemble de ses caractères, à l'espèce connue dans l'Atlantique qu'Othon Fabricius appelait le Balœna boops, espèce présentement type du genre Mégaplère. » Pallas avait déjà cité le Képorkak dans la mer de Behring, et on l'a depuis lors indiqué comme existant dans la mer d'Okostk; mais est-ce pré- cisément la même espèce qui vit dans ces régions ou seulement un con- génère ? C'est ce que l'examen anatomique de ce Cétacé permettra seul de décider, et comme nous n'en possédons pas encore le squelette, on ne sau- rait se prononcer à cet égard. Toutefois, ses caractères extérieurs ne per- mettent pas de placer le Sato-Kuzira ailleurs qu'avec les Mégaptères. » Gray a accepté la fusion, proposée par Temminck et Schlegel, des trois espèces deKuzira appelées par ces savants Baleinoptères antarctiques, et il s'est borné à remplacer ce nom par celui de Megaptera Kiizira, qu'on ne saïu'ait en aucun cas adopter, puisque le mot Kuzira a une valeur collective, et qu'il signifie simplement un gros Cétacé, que ce soit d'un Balénide ou d'un Cétodonte qu'il s'agisse, mais sans s'appliquer à une espèce de ces ani- maux prise séparément. » Le crâne que nous devons à l'obligeante intervention de notre col- (i) Loc. cit, p. 21, PL XXX. 122.. ( 936 ) lègue M. Janssen nous fournit, au sujet du Nagozu-Kuzira, la seconde des espèces réunies à tort, parles auteurs précédents, comme étant des Slégap- lères, une indicalion qui sera d'une grande valeur. Ce grand Cétacé n'a point les caractères du Képorkak, dont il s'éloigne même génériquement ; il tient au contraire des Sibbaldius ainsi que des Physalus ou Rorquals or- dinaires, mais sans leur ressembler absolument. Il est notablement allongé, ce qui n'est pas le cas du crâne du Képorkak; il est plus aplati que ce dernier, moins évasé à sa région nasale et a aussi les frontaux d'une antre forme; sa fosse temporale est également tracée d'une manière différente. » Ce crâne rappelle notablement, par l'ensemble de ses dispositions caracté- ristiques, celui d'un sujet provenant de Java que possède le Musée de Leyde. M. Flower a signalé ce dernier comme appartenant à une espèce différente de celle que l'on connaissait déjà, et qu'il a désignée par le nom de Sibbal' dius? Sclilegelii (i); M. Van Beneden en a également donné la description dans VOsléographie des Cétacés (2) sous le nom de Balœnoptera Schlegelii. )) Le crâne provenant des côtes de Java et celui qui a été envoyé du Japon appartiennent à une seule et même espèce ou à deux espèces voi- sines, îro|) peu différentes l'une de l'autre pour qu'on les sépare dans la classification; ils sont tous deux remarquables par l'allongement de leur partie faciale, ce qui leur donne une grande ressemblance avec le fjrand Cétacé fossile, en Crimée, décrit sons le nom de Celollieriiim Ratkei. Cette ressemblance mérite d'autant plus d'être signalée que les dépôts faluniens de la Crimée ont été considérés comme laissés par un bras de mer qui aurait autrefois comnuunqué avec l'Océan indien. » Qu'est-ce que le Noso-Kiizira des baleinieis japonais? Cette troisième espèce de Baleinoptères, propre à la région maritime qui nous occupe, n'est encore connue par aucune de ses partie osseuses. Il serait donc sans utilité d'en essayer ici une assimilation même générique, et nous devons nous borner à la signaler aux naturalistes qui seraient à même de s'en prociu-er le squelette, ou tout au moins le crâne. Temminck et Schlegel rajjpelient qu'elle a « le dos et les mains parsemés de taches blanches ». » III. On n'est pas mieux renseigné à l'égartl de deux autres espèces, également attribuées à l'ancien genre des Baleinoptères, que Temminck et Schlegel signalent encore d'après les renseignements qui nous sont venus dos Japonais. Ce sont les IionsiKiizirn et Ktilsinvo-Knzira. (1) Procred. zooL Soc. London, 1866, p. l'jS. (2) P. 220, n. Xlf et Xf. (93?) i> Le premier repose sur l'indication d'un Cétacé encore jeune qui échoua, le 6 mars 1760, sur les côtes de la province de Kii. Il avait environ 7"", 60, et offrait une teinte noire. Son ventre était blanchâtre, et il avait les flancs ornés de taches blanches. En outre, il se distinguait des autres Baleino- ptères par ses pectorales plus courtes ainsi que par le volume moindre de sa lète qui était en même temps plus pointue. L'auteur japonais en donne une figure dont nous ne possédons pas de reproduction, et il ajoute que, suivant lui, ce Cétacé élait un individu qui s'était égaré en cherchant à éviter les attaques des Orques. Pour Temminck et Schlegel, V Iwasi-Kuzira serait le Biilœnoptera arclica; mais qu'est-ce que le Balœnoptera arclica? Gray s'est servi, pour indiquer cette espèce, du nom de Physalus? Iwasi, sans toutefois donner à son sujet de nouveaux détails, ce qui laisse subsister la question dans toute son obscurité. » Le Kulsuwo aurait le faciès du Thon, et cela lui aurait fait donner le nom de ce poisson , appelé de même en japonais. Sa longueur serait de 3o mètres, ce qui est peut-être exagéré, et on le prendrait à foutes les époques de l'année. C'est là encore une indication insuffisante au point de vue qui nous occupe ; et, en effet, on ne saurait rien en tirer de positif relativement aux vrais caractères de l'espèce du Kutsuwo, si tant est que cette espèce soit différente de celles dont nous avons déjà parlé dans cette Note. » On ne peut pas davantage se fier à ce que dit Gray au sujet de son Balœnoptera Swinhoei, dont on ne possède encore que quelques osse- ments incomplètement décrits qui ont été recueillis à l'île Formose par M. Swinhoë; et, d'ailleurs, cette espèce fût-elle mieux connue, il faudrait savoir si elle n'est pas identique avec quelqu'une de celles que l'on a déjà dénommées en se basant sur les dessms ou les renseignements rapportés du Japon ou que Lacépède d'abord et Chamisso ensuite ont de leur côté proposées, le premier sur la foi de documents analogues tirés des ouvrages chinois, et, le second, sur l'examen de figurines empruntées aux habitants des îles Aléoutiennes. » On voit, par les détails qui précèdent, combien de recherches sont en- core nécessaires pour assurer la diagnose exacte et la nomenclature des Balénides qui fréquentent les côtes du Japon ou les mers avoisinantes; il se- rait donc superflu de faire ressortir davantage l'importance du service que peuvent rendre à laCétologie les personnes qui enrichiraient nos collections publiques de pièces provenant de ces animaux choisies avec soin et capa- bles d'en faire mieux connaître les caractères anatomiques; mais il devient (938 ) chaque jour plus difficile de se procurer de pareils objets, la plupart des localités que les grands Cétacés fréquentaient ayant été dépeuplées par les baleiniers, et celles où l'on en trouve encore en quelque abondance, comme dans les régions septentrionales du Grand Océan, étant exposées à l'être, à leur tour, dans un avenir prochain. » C'est ce qui nous engage à prier l'Académie, lorsqu'elle transmettra ses remercîments à M. l'Ambassadeur du Japon, de prier ce haut fonction- naire de vouloir bien appeler l'attention de son Gouvernement sur une question qui touche de si près aux intérêts de la science et à ceux de l'in- dustrie. » M. Is. Pierre adresse à l'Académie un échantillon de fibres végétales, d'une longueur et d'une ténacité remarquables, obtenues par le rouissage d'une tige de Lavatera. Cet échantillon sera soumis à l'examen de M. Decaisne. MÉMOIRES LUS. PHYSIOLOGIE. — Sur le mécanisme et les causes des changements de couleur chez le Caméléon. Mémoire de M. P. Bert. (Extrait par l'auteur). (Renvoi à la Section d'Anatomie et Zoologie). « Les observations et les expériences qui sont développées dans le Mé- moire que j'ai Thonneur de soumettre au jugement de l'Académie peuvent être résumées dans les propositions suivantes : » 1° Il existe, dans la peau du Caméléon, des corpuscules contractiles de différentes couleurs, qui tantôt sont cachés dans les profondeurs du derme, tantôt s'étalent à la surface dans d'innombrables ramifications, s'entre-croi- santd'un corpuscule à l'autre (Milne Edwards, Brucke, G. Pouchet). » On y voit également un pigment superficiel jaune et une couche cœru- lescente (G. Pouchet), jaune par transparence, bleue sur un fond absor- bant. » 2° La section d'un nerf mixte a pour résultat de donner, à tonte la ré- gion cutanée qu'il iimerve, une teinte noirâtre foncée ; son excitation lui fait prendre une teinte verte d'abord, puis jaune. » Il en est de même pour un morceau de peau séparé du corps, puis excité par l'électricité (Buucke). (939) » 3° La section et l'excitalion de la moelle épiiiière produisent les mêmes eifets pour toute la région postérieure du corps. » Quand la section est faite à la région cervicale, la tète et la partie an- térieure du corps noircissent également. Les nerfs qui se rendent aux cor- puscules colorés de ces régions naissent entre la troisième et la sixième vertèbre dorsale; ils suivent le grand sympathique du cou. )' 4° Après la section de la moelle, l'excitation énergique d'un nerf mixte amène, par acte réflexe, un léger éclaircissement de la peau, surtout du côté correspondant. » 5° L'hémisection de la moelle épinière entraîne le noircissement du côté correspondant. » 6° Après l'ablation des deux hémisphères cérébraux, l'animal ne change plus spontanément de couleur; mais il en change comme auparavant lors- qu'on l'excite. Même résultat si l'on enlève les tubercules optiques, le cer- velet, l'isthme de l'encéphale. » Mais si l'on coupe transversalement la moelle allongée, au delà du quatrième ventricule, tout le corps devient noir et ne change plus de cou- leur. » 7° Pendant le sommeil et l'aneslhésie, et après la mort, le corps tout entier devient d'un blanc jaunâtre. » 8° Après l'ablation d'un seul hémisphère cérébral (ablation qui a pour conséquence la perte de l'œil opposé), le côté correspondant change de couleur beaucoup plus rapidement que le côté opposé; en outre, il reste toujours dans un ton beaucoup plus foncé. L'ablation de l'œil sain ne rétablit pas l'équilibre. » Après l'ablation d'un œil, le côté correspondant reste beaucoup plus clair que celui par où voit l'animal; l'ablation des deux yeux rétablit l'équi- libre. » 9° Le curare n'agit pas sur les nerfs colorateurs, dont l'excitation amène la teinte claire, alors que les nerfs moteurs ne produisent plus de contraction musculaire; l'ésérine, au contraire, atteint les nerfs colorateurs les premiers. » io° La lumière donne une teinte foncée aux parties de la peau qu'elle frappe (Cl. Perrault, Vrolik,..., Brucke). Cette action, extrêmement nette pendant le sommeil, pendant l'anesthésie et après la mort, est très- manifeste même pendant l'état de veille. Elle a lieu à travers les verres bleu foncé, mais non à travers les verres rouges et jaunes. (94o) » Conclusions. — De l'ensemble de ces faits, on peut tirer les conclusions suivantes : » a. Les couleurs et les tons divers que prennent les Caméléons sont dus au changement de lieu des corpuscules colorés, qui, suivant qu'ils s'enfoncent sous le derme, qu'ils forment un fond opaque sous la couche cérulescente, ou qu'ils s'étalent en ramifications superficielles, laissent à la peau sa couleur jaune, ou lui donnent les couleurs verte et noire. » b. Les mouvements de ces corpuscules sont commandés par deux ordres de nerfs, dont les uns les font cheminer de la profondeur à la sur- face, les autres produisent l'effet inverse. Dans l'état d'excitation maximum, ces corpuscules se cachent sous le derme; il en est de même dans l'état de repos complet (sommeil, anesthésie, mort). » c. Les nerfs qui font refluer les corpuscules sous le derme ont les plus grandes analogies avec les nerfs vaso-constricteurs. )) Comme eux, en effet, ils suivent les nerfs mixtes des membres et le grand sympathique du cou; comme eux, ils ne s'enlre-croisent point dans la moelle épinière; comme eux, ils ont, pour la tète, leur origine au com- mencement de la région dorsale; comme eux, ils possèdent un centre ré- flexe très-puissant dans la moelle allongée, la moelle épinière tout entière étant un autre centre beaucoup moins énergique; comme eux, ils sont res- pectés par le curare et empoisonnés par l'ésérine. » d. Les nerfs qui amènent les corpuscules versla surface sontcomparables aux nerfs vaso-dilatateurs; mais, si l'on est forcé d'admettre leur existence, il est difficile de dire quelque chose de bien net sur leur distribution ana- tomique et leurs rapports avec les centres nerveux; très-probablement ils traversent des cellules nerveuses avant de se rendre aux corps colorateurs. » e. Chaque hémisphère cérébral commande, par l'intermédiaire des centres réflexes, aux nerfs colorateurs des deux côtés du corps; mais il agit principalement sur les nerfs analogues aux vaso-constricteurs de son côté, et sur les nerfs analogues aux vaso-dilatateurs du côté opposé. » Dans l'état régulier des choses, chaque hémisphère entre en jeu (en outre des excitations venant par la sensibilité générale) sous l'influence des excitations venant par l'œil du côté opposé. » /. Les rayons lumineux appartenant à la région bleu -violet du spectre agissent directement sur la matière contractile des corpuscules, pour les faire mouvoir et s'approcher de la surface de la peau. » Je me crois autorisé à exprimer l'espoir que ces recherches finiront ( 94> ) par jeter quelque jour sur l'histoire si pou connue des nerfs vaso-dilata- teurs; elles me serviront également de point de départ pour étudier l'ac- tion que la lumière doit exercer sur la substance contractile dans d'antrrs circonstances, et particulièrement sur les capillaires sanguins de la peau de l'homme. >< MÉMOIRES PRÉSENTÉS. GÉOLOGIE. — Faits pour servira l'élude da diluvium granitique des plateaux des environs de Paris. Lithologie des sables de Beynes et de Sainl-Cload {Seine-et-Oise). Note de M. Salvetat, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. (Commissaires : MM. Ch. Sainte-Claire Deville, Daubrée.) « Dis éludes faites autrefois, à la demande d'Alex. Brongniarf, dans le laboratoire de la Manufacture de Sèvres, prennent aujourd'hui un certain caractère d'actualité, l'attention des géologues se trouvant portée sur le diluvium granitique des plateaux. Il s'agit de l'examen de plusieurs ma- tières prises dans des carrières ouvertes sur le territoire de Beynes, aux en- virons de Crespières, et d'un sable rouge granitique trouvé dans le parc de Saint-Cloud. » M. Brougniart, dont chacun connaît la scrupuleuse méthode scienti- fique, a dû déposer dans les collections du Muséum de Paris, au Jardin des Plantes, les échantillons qu'il m'a fait examiner; ils portaient la désigna- tion commune B'' 41, et les numéros 3, 4 a, l b, ^c, b a, 7, 8, 9. Le sable de Saint-Cloud portait la marque 41 S. R. » I. Matières extraites des carrières de Beynes. — Soumis à l'examen chi- mique, ces sables ont donné, par les lavages et décanlations, une substance argiloïde à laquelle M. Brougniart attribuait la composition du kaolin, ou tout au moins celle d'un silicate alumineux hydraté de même origine, si- non de même formule : c'est ce que leur étude chimique plus apjjrofondie est venue confirmer. liJ 41. N" 3. Sable de lavage 9' j^S Argile kaolinique i8,45 On a fait un examen spécial de ce sable et de cette argile. C. R , 1875, 2= Semestre. (T. LXXXI, N" 21.) 12^ NO 4 a. N" 4 b. 91,00 8g, 00 9,00 1 1 ,00 ( 94^ ) » Aiijilii. — L'analyse a été faite par la méthode dite rationnelle, instituée par MRI. Brongniart et Malaguti. Cette méthode consiste à séparer le sih- cale d'alumine hydraté, considéré comme pur, par une série d'attaques successives, à l'aide de l'acide sulfurique concentré d'abord, puis à l'aide de la soude caustique ; ces attaques sont répétées plusieurs fois. On élimine un résidu sableux, complexe, inattaquable. J'ai trouvé de la sorte : B-i N" 41. N» 3. N» 4 a. N» 4 *. Silice 4' >o" ^i,oo 29,27 Alumine 22,12 23, 5o 20,00 Eau 12,18 12,25 11,21 Résidu 21,40 18, II 24,12 Chaux 1,00 1,00 2,00 Magnésie 0,09 o,4o o,4o Oxyde de fer 0,08 0,20 i ,00 Potasse et soude 0,08 i ,65 i ,5o » En négligeant les résidus et les autres matières considérées comme im- puretés, on trouve les nombres suivants ; Silice. Alumine. Eau. B-inoS 56,71 28, .17 15,91 B'' 41, n° 4 « 54,00 3i,oo i5,oo B^ h\, ï\° k b 54,00 29,00 i6,oo qui indiquent luie complète identité pour ces silicates alumineux. » Une autre étude faite sur deux autres échantillons d'argiles lavées, ayant une même origine, a conduit aux chiffres suivants : l^„^^ NoSA. Analyse Analyse Analyse rationnelle. rationnelle. cmijiriquc. Silice 89,25 43j8o 61 ,22 Alumine 24, 5o 28,95 34, 00 Eau 12,88 12 ,5g » Résidu 5,5o 16,00 » Chaux 4î^" i,o5 2,00 Magnésie traces » o , 34 Oxyde de fer i a , 00 0,18 traces Potasse et soude non dosées i , 1 3 2,12 a Le n" 5 est lU) sable rouge très-ferrugineux. M Sables. — Le lavage a dû s'effectuer spontanément sur quelques points, ( 943 ) car plusieurs échantillons se présentent sous l'aspect de sables très-fins dé- pourvus de matières kaoliniques. » Le triage a fourni la preuve de l'existence, dans le sable, de plusieurs espèces de grains. Peu de mica; le quartz domine, tantôt sous forme de quartz cristallin, tantôt sous forme de quartz hyalin, analogue au quartz des granités; d'autres grains offrent l'apparence des silex de la craie, avec leur enveloppe caractéristique blanchâtre opaque; d'autres enfin sont lai- teux comme le quartz des filons. » Le feldspaih est tantôt limpide, tantôt opalin, comme dans certaines variétés qu'on rencontre fréquemment dans les terrains transformés en kaolin. » Enfin j'ai constaté dans ce sable lavé la présence de coquilles bivalves, dont j'ai remis autrefois à M. A. Brongniart plusieurs fragments bien conservés, » A ces échantillons de sable étaient jointes quelques substances parti- culières : » 1° Une sorte de nodules tuberculeux faisant effervescence, sans doute agglomérés par lui dépôt de carbonate de chaux provenant, soit d'infiltra- tions supérieures, soit d'injections venues d'en bas. » 2° Quelques masses verdâtres formées de silice et d'alumine, silicate hydraté contenant 23 pour loo d'eau, analogue à la collyrile. » 3° Des parties blanchâtres répandues dans une argile rouge. M. Bron- gniail les avait crues foi niées de vewstérite; mais il a été reconnu qu'elles étaient constituées par une marne calcaire, sans acide sulfurique. » 4°Une roche dolomitique cristalline, formée de parties carbonatées, con- tenant à la fois du carbonate de chaux et du carbonate de magnésie, dans les proportions de 90 pour 100 de cari;onate de cliaux, et '7,97 pour 100 de carbonate de magnésie, le tout imprégné de i, 55 pour 100 de silice. » Une portion de cette même matière, mais à texture grenue, renfermait 2,48 pour 100 d'acide silicique. » IL Matières sableuses du parc de Sainl-Cloud. — Le sable dont il est ici question renferme du quartz et du feldspath, quartz transpirent et granulaire; frugments de feldspath, tantôt jaunâtre, tantôt rougeàire; enfin des fragments noirs sous forme cristalline, les uns à cassure brillante et compacte, les antres à cassure terne et présentant des arêtes vives, » Le lavage et la décantation ont facilement séparé la partie argileuse kaolinique, qui se décolore proinptement en présence de l'acide chlorhy- drique. 123.. ( 944 ) » Les sables de Beynes et ceux de Saint-CIoiid se rapprochent, parleur composition lithologique, des sables attribués au diluviuin des plntenux; mais leur position géologique pourra seule permettre d'établir s'ils appar- tiennent à la faille de Mantes ou de Vernon, et s'ils sont le résultat d'al- luvions verticales ou s'ils doivent être attribués à des dépôts réellement di- luviens. » L'altération kaolinique d'une portion du felspath est un phénomène secondaire qui a pu se produire en dehors de la cause qui accumulait sur ces points les amas sableux, postérieurement à leur dépôt. Cette production du kaolin aurait alors une origine identique à celle qui caractérise la trans- formation des arkoses. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l' électroljse des corps de ta série aromatique. Note de M. Goppelsrœder. (Commissaires : MM. Wurtz, Cahours.) « Je m'occupe, depuis la fin de l'année dernière, d'un travail sur l'électrolyse des corps aromatiques. La Note présentée à l'Académie par M. Coquillion, le 3o aoîit dernier, concernant la formation directe d'un noir d'aniline par l'électrolyse de deux sels d'aniline, me détermine à si- gnaler les résultais que j'avais obtenus moi-même. J'avais observé la for- mation d'un noir d'aniline, obtenu directement par l'oxydation de l'aniline, par l'oxygène éleclrolytiqiie; il est doué d'un éclat métallique, comme les couleurs d'aniline en général, et donne, sur papier, une coloration noire complète. J'ai dirigé mon attention sur les corps des groupes les plus dif- férents de la série aromatique; j'ai entretenu le Comité de la Société indus- trielle de Mulhouse des difficultés qui se présentent dans l'électrolyse des corps organiques et des précautions à prendre. J'ai signalé l'influence de la température, de la concentration du liquide, de In pression sous laquelle l'électrolyse a lieu; j'ai insisté sur l'importance de faire des essais appro- fondis, sur l'emploi simultané de l'électrolyse et de la dialyse, sur la dé- composition galvanique à haute pression dans des appareils clos. J'ai montré que l'on n'arrive pas toujours, par l'électrolyse, aux mêmes résultats que par la décomposition au moyen d'agents chimiques; que, au lieu d'em- ployer isolément les électrolytes, on [)eut aussi employer un mélange avec d'autres corps, de sorte que, par suite de la décomposition électrolytique, les radicaux de ces corps agissent les uns sur les autres. J'attribue une grande importance à de pareils essais, non-seulement pour la Chimie théo- ( 945 ) rique, mais aussi pour l'analyse et l'industrie, pour la fabrication de pro- duits chimiques, et priucij)alement de matières colorantes; je suis convaincu qu'on réussira un jour à profiter de l'électrolyse pour la teinture et l'im- pression. M CHIMIE AGRICOLE. — Sur (a fixation de l'azole atmosphérique dans les sols. Note de M. P. Truchot. (Extrait.) (Commissaires : MM. Peligot, Daubrée, P. Thenard, H. Mangou.) (c M. Dehérain, à la suite d'expériences délicates, a été conduit à penser que l'azote se fixe dans la terre arable à la faveur des matières ulmiques carbonées, qui sont le siège d'une combustion particulière avec dégage- ment d'acide carbonique. Dans le but de trouver, dans l'étude du sol lui- même, un argument pour ou contre celte manière de voir, j'ai cherché à constater si, dans la terre, la quantité d'azote organique est en rapport avec le carbone des composés ulmiques. J'ai dosé successivement l'a- zote par la chaux sodée, le carbone par le bichromate dépotasse et l'acide sulfurique, après disparition de l'acide carbonique des carbonates. L'azote ammoniacal, déterminé à part, a été retranché de l'azote trouvé; cette cor- rection est d'ailleurs très-faible dans tous les cas. » Voici les résultats obtenus, rapportés à loo grammes de terre : A. — Terres de prairies non fumées ou seulement pacagées par les vaches. Carbone. Azote. Observations. 1 Terre de Royat. Granitique. Pré verger. 6,120 0T445 2 Terre de Clermont. Alluvion, Pré verger. 4,920 0,452 Pacagée. 3 Terre de Theix. Granitique. 14,880 0,686 Non pacagée. 4 Terre de Romagnat. Calcaire marneux. Pré verger. 3,5oo 0,420 Pacagée. 5 Terre de Besse. Volcanique. 1 I ,880 0,940 Pacagée. 6 » i2,goo 0,760 Non pacagée. 7 » 10,200 0,^43 Peu fertile. 8 » I I ,o4o 0 , 708 Pacagée. 9 Terre du Puy-de-Dôme. U io,o5o 0,782 Fertile. 10 » 2,340 0,244 Stérile. B. — Terres cultivées ayant reçu lesfninurcs ordinaires, 11 Terre d'Aigueperse. Granitique. 12 Terre de Saint-Bonnet. Alluvion. 13 Terre du Bourgnon. Granitique. 14 Terre du Cliéry. >• 15 Terre d'Allagnat. Volcanique. 16 >• Granitique. 5,400 0,120 1,800 0,194 2,460 o,i84 Fortcm. fum. 0,980 o,o32 1,764 0,082 o,65i 0,046 ( 946 ) » Un grand nomlire d'autres terres cultivées m'ont fourni des résultats analogues et m'ont déiiiontré que l'azote est d'autant plus abondant, dans le sol, que le carbone s'y trouve lui-même en plus grande quantité. )) Les terres de Besse méritent une mention spéciale. Elles proviennent d'une montagne volcanique, à une hauteur qui dépasse looo mètres au- dessus du niveau de la mer, et produisent en abondance une herbe qui nourrit, pendant six mois de l'année, des troupeaux de vaches de salers. Chaque année, par conséquent, le sol fournil une quantité d'azote qui ne lui est rendue que par l'atmosphère ou peu s'en faut ; car les substances azotées, restituées par les déjections des animaux, sont peu de chose en comparaison de la quantité que contient ce sol. Il est, dès lors, extrême- ment remarquable de voir que ces sols, aussi riches en matières carbonées que les meilleures terres maraîchères, conservent également une teneur en azote très-élevée. » Ces dosages m'ont surpris, et il va sans dire que je les ai soumis à une vérification sérieuse; mais alors je crois être autorisé à trouver, dans ce rapport, l'indication de la cause de la fixation de l'azote atmosphérique : ce sont les matières ulmiques qui fixent l'azote, puisque la dose de celui-ci est proportionnelle à la quantité de carbone de ces matières. » Toutefois une objection s'est présentée, nu sujet de la grande quantité d'azote contenu dans les ferres de montagne de Besse. » J'ai constaté (i) que la proportion d'anuuoniaque augmente dans l'air atmosphérique lorsqu'on s'élève à une hauteur de plus en plus grande. Ce résultat, qui, au premier abord, paraît en contradiction avec ce fait que l'amuioniaque se produit svu-tout à la surface de la terre, s'explique néan- moins jiar les propriétés de cet alcali. M. Bonssingault (a) a constaté, en ef- fet, que de l'eau contenant une petite quantité d'ammoniaque et abandon- née à l'évaporatiou s|)ontanée perdait les deux tiers de l'alcali, alors que la moitié seulement de l'eau avait disparu. Ainsi l'ammoniaque produite à la sui-facedu sol se dissémine dans l'atmosphère, malgré sa grande solubi- lité, emportée en niajeure partie avec la vapeur qui va constituer les nuages. J'ai dû alors me demander si la grande quantiléd'azote trouvée, dans les terres de Besse, ne proviendrait pas surtout de l'ammoniaque que l'at- mosphère de la montagne renferme en plus grande proportion, au lieu de résulter de la fixation de l'azote atmosphérique sur les matières carl)(uiées. (i) Comptes rendus, ly novembre 1873. (2) Jgronomie, Chimie agricnle, t. II, p. o.^n. ( 947 ) » Mais cette objection lombe devant ce fait, que ce ne sont pas seulement les terres des prairies élt^vées qui renferment une forte proportion d'azole. La terre de Tbcix, par exemple, qui corre.-pond à une élévation de 5oo mè- tres environ et qui constitue une espèce de terre de bruyère, contient presque autant d'azote que les terres de Besse. La proportion de i4)88o do carbone qu'elle contient n'est aussi élevée qu'à cause des débris de ra- cines très-friables qu'elle renferme et dont il est impossible de la débarras- ser complètement. » Tout récemment M. Is. Pierre (i) évaluait la grande quantité d'azole enlevé au sol par les pommiers, et il concluait a l'épuisement de ce sol au bout d'un certain temps. Il est certain que beaucoup de prés vergers, en Auvergne, ne reçoivent qu'mie très-faible partie de l'azote enlevé, sans ce- pendant cesser d'être productifs ; c'est que, coumie le fait observer tiès-judi- ciensement M. P. Thenard, en citant l'exemple des vignes de la Bourgogne, un sol, loin de s'épuiser en azote, semble s'en enrichir presque indéfini- ment, en puisant cet azote dans ralmosi)bère. » Je crois donc, en résumé, pouvoir conclure que la proportion d'azote contenue dans les sols est en rapport direct avec la quantité de carbone des composés ulmiques de ces mêmes sols, et qu'il y a lieu de penser, avec M. Deliérain, que l'azote atmosphérique se fxe sur ces composés carbonés avant de concourir à la nutrition des plantes. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Eau de la Vanne et eaux distillées. Essai du sel de saumure. Note de M. E. Monier. (Commissaires : MM. Balard, Peligot.) « L'eau de la Vanne, qui est remarquable par sa pureté et sa limpidité, ne renferme qu'une très-faible proportion de matières organiques. Comme l'eau de la Dhuys, elle ne décompose à chaud que o,5 à 0,6 de milli- gramme de permanganate par litre; cet essai pourra se faire en pre- nant les j)récautions déjà indiquées dans une Note insérée aux Comptes rendus (7 octobre 1872). A la température ordinaire, l'eau de la Vanne, très-faiblement colorée par un demi-millionième du réactif précédent, conserve sa couleur rosée pendant quelques mois. Certaines eaux distillées du commerce réduisent beaucoup plus facilement le permanganate; si un appareil distillatoire en métal ne sert que rarement, il peut s'introduire (i) Comptes rendus, séance du 8 novcmljic îC;5. ( 948 ) dans le serpentin des poussières organiques, qui seront ensuite entraînées par la vapeur. J'ai essayé de ces eaux, qui décomposaient huit à dix fois plus de permanganate que l'eau de la Vanne; elles produisaient, lorsqu'on les conservait pendant quelque temps, des moisissures ou flocons blancs, » En distillant l'eau de la Vanne ou de la Dhuys, à l'aide d'appareils de verre, on obtiendra un liquide ne réduisant pas la moindre trace de ce réactif. En général, lorsqu'on voudra avoir une eau très-pure, il faudra faire usage de la cornue de verre, et, si l'eau renferme quelques traces d'hydrogène sulfuré, il faudra y ajouter 5 à 6 milligrammes de permanga- nate par litre, puis opérer la distillation (i). » Pour constater la sensibilité du réactif précédent, il suffira de dis- soudre I milligramme de tannin dans i litre d'eau de la Vanne, soit I millionième; de chauffer cette eau à 90 degrés environ, et d'y verser quelques gouttes de permanganate titré. Cette liqueur sera aussi facilement réduite que par un sel de fer au minimum. » Matières organiques du sel tnarin. — On reconnaîtra facilenient la pureté du chlorure de sodium, sous le rapport des matières organiques, par le permanganate; il sera surtout précieux pour la recherche du sel de saumure, renfermant beaucoup de substances putrides. Pour faire cet essai, on prend 10 grammes de sel, qu'on dissout dans 200 centimètres cubes d'eau; on acidulé avec 2 ou 3 gouttes d'acide sulfuriqne,on porte la solution à go degrés environ, et l'on y verse la liqueur titrée (2). Si le poids réduit de permanganate ne dépasse pas i milligramme, on en conclura que le sel est pur; dans le cas contraire, le produit renfermerait des matières organiques ou des traces d'iodure (3). » (1) L'eau de la Seine, recueillie à Bercy, décompose 4'"^)5 par litre. L'eau du canal Sainl-Maitin, 8 à g milligrammes. Le puits arte'sien de Passy, i"'^,?,. L'eau du collecteur d'Asnières, 90 milligrammes environ. (2) Cette liqueur titrée, qui pourra servii' é(;alement pour l'essai des eaux, se prépare en dissolvant i gramme de permanganate cristallisé bien pur dans i litre d'eau. (3) Dans les essais de sels, il ne sera pas nécessaire de filtrer la solution ; le réactif agira ainsi sur les matières organiques solubles ou insolubles. ( 949 ) PHYSIQUE. — Sur la construction des paratonnerres. Note de M. E. Saint-Edme, présentée par M. le général Morin. (Extrait.) (Renvoi à la Commission des Paratonnerres.) « Que la pointe d'un paratonnerre soit en platine, ou qu'elle soit en cuivre; qu'elle soit effilée, ainsi que le prescrivait Franldin, ou qu'elle présente un angle de 3o degrés, conformément à la nouvelle instruction ; quel que soit également le soin que l'on apporte dans l'assemblage des métaux, il est certain' qu'il y a là un mode de construction défectueux, au point de vue de la conductibilité; il est à craindre enfin que la conduc- tibilité ne diminue avec le temps. Ce qui semble d'ailleurs le démontrer, c'est que c'est au joint qu'un paratonnerre est le plus souvent frappé; c'est là que se produit la brûlure. » Dans le principe, Franklin voulait que les tiges fussent d'un seul métal ; c'est par suite de la rapide oxydation du fer que les Commissions successives ont dû penser à modifier la nature de l'extrémité de la tige. » Nous pensons qu'il est possible de revenir à l'idée première, mainte- nant que l'on sait recouvrir le fer d'un métal, le nickel, qui formera à sa surface un véritable vernis, protecteur contre l'oxydation, et possédant la conductibilité nécessaire. M Nous avons expérimenté la conductibilité du nickel, déposé sur une tige de fer : la surface nickelisée s'est montrée un peu plus conductrice que la masse de fer; elle résiste mieux aux étincelles électriques four- nies par une forte batterie. Cette même barre, abandonnée dans l'eau pen- dant dix jours, n'a pas donné trace d'altération; la conductibilité élec- trique est restée la même. » Nous pensons donc qu'il conviendrait de renoncer, pour la construc- tion des paratonnerres, aux pièces rapportées, cuivre ou platine. La tige, faite d'une seule pièce, serait en fer nickelisé, ainsi que le conducteur. » Le paratonnerre serait ainsi sauvegardé des brûlures et aurait tou- jours, en raison de la conservation de sa pointe, le même effet préventif. En outre, la conductibilité resterait constante, sans que le défaut de sur- veillance eût les inconvénients qu'il a actuellement. Ce dernier point de vue a une grande importance, ainsi que l'a démontré M. le général Morin; il serait désirable, suivant lui, que l'on pût vérifier, d'une façon automatique, l'état de conductibilité d'un paratonnerre; chacun sait, en effet, que, si la conductibilité est mauvaise, le paratonnerre devient une cause de danger. » C.R.,iii7D, 2« Sfmfj(if.(T. IXXXl. N" 21.) 124 ( 95o ) VITICULTURE. — Note sur In formation, la structure et la décomposition des renflements déterminés sur la vigne par le Phylloxéra (i); par M. Max. Cornu, délégué de l'Académie. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Les radicelles extrêmes, à l'endroit où elles sont voisines du point végétatif, offrent une structure particulière. Celle structure, qui se modi- fiera plus tard, lors de l'apparition d'un cambium continu, de façon à permettre la formation d'éléments nouveaux, ligneux ou corticaux, est identique dans les monocotylédones et dans les parties radicellaires extrê- mes de tous les dicotylédones. La transformation de l'organe, pour passer de l'un des états à l'autre, se fait par l'exfoliation d'une partie considérable du tissu de l'organe primitif; c'est donc à un haut degré un point critique dans l'évolution de cet organe (2). Désignons par radicelles l'état primitif et par racine l'état secondaire des organes d'absorption, en attachant à ces deux mots un sens anatomique propre. u La radicelle se compose : i" d'une partie corticale, formée, à l'exté- rieur, de cellules s'allongeant parfois en poils radicellaires; à l'intérieur, d'une couche circulaire composée d'un rang de cellules présentant sur leurs parois communes un cadre de plissement particulier qui sur la coupe apparaît comme un point noir: c'est la couche protectrice. Entre ces deux cercles cellulaires se montre un parenchyme formé |de cellules ovales sur la coupe, laissant entre elles de grands méats. » 2° A l'intérieur de la couche prolectrice se trouve le cylindre central, nettement délimité par elle. On y remarque une série de faisceaux vas- culaires, dont les éléments (en forme de V) les plus gros sont les plus rapprochés du centre; entre eux et alternativement sont des faisceaux li- bériens. Le centre est occupé par un tissu à cellules hexagonales, aux dépens duquel s'acroissent les faisceaux vasculaires. A la périphérie se trouve une rangée de cellules alternes avec la couche protectrice et dont le rôle est de donner naissance, en face des rayons vasculaires, à des radi- celles nouvelles : c'est la couche rhizogène. » Telle est la structure d'une radicelle quelconque, et en particulier d'une radicelle de vigne : quand elle est très-grêle, il n'y a que deux fais- (i) Voir la première ^ola [Comptes rendus, séancedu 26 octobre iS^S). (2) Voira ce propos: Ph. van Tieguem, Mémoire sur la racine [Ann. des Se, nat., 5' série, t. XIII, idji). (95' ) ceaux vasculaires et deux libériens; quand elle est très-grosse, le nombre des faisceaux vasculaires s'élève jusqu'à cinq, six, sept et huit ; la couche rhizogène, au lieu de ne présenter qu'un seul rang de cellules, en pré- sente alors deux ou trois. w Lorsqu'un Phylloxéra se fixe sur une radicelle nouvelle, c'est toujours un jeune, et il choisit sans exception le point situé exactement an niveau du point végétatif: il enfonce son suçoir dans la partie extérieure de la radi- celle. Déjà, après un jour, la radicelle s'est notablement modifiée sous son influence : il s'est produit en dessous de lui une légère dépression du côté opposé, un gonflement qui va jusqu'à doubler le diamètre de l'organe. » Si l'on fait une coupe transversale, on remarque que la structure fondamentale de la radicelle n'est pas altérée; ce qui a changé, c'est la dimension relative des éléments. Plus petits vis-à-vis de l'insecte, où ils sont frappés d'un arrêt de développement, ils sont au contraire plus larges du côté opposé. Cette modification n'intéresse pas encore le cylindre central, où les éléments sont à peine modifiés : la couche protectrice a conservé sa disposition particulière. » Après deux ou trois jours, l'action, primitivement concentrée sur la partie corticale, se fait sentir sur le cylindre central, où elle détermine des allongements cellulaires particuliers. L'action déterminée par l'insecte est un arrêt dans l'accroissement des cellules situées dans le voisinage de son suçoir; elles restent petites, hexagonales, sans méats entre elles, souvent assez régulièrement alignées en files rayonnantes; la structure primitive de l'organe très-jeune y demeure plus longtemps visible. Elles sont déjà, le premier jour, devenues le siège d'un abondant dépôt d'amidon. Les autres, au contraire, se sont dilatées fortement. Si l'organe s'était norma- lement développé, la section serait circulaire et tous les éléments homo- logues seraient égaux. Imaginons que sur le cercle de section un secteur ait été frappé d'un arrêt de développement : les points voisins, anatomi- quement liés avec lui, subiront des tensions qui se répartiront de proche en proche, comme sur un disque de caoutchouc froncé ou réduit, suivant un semblable secteur; la section, au lieu de rester circulaire, est réni- forme. Sur la coupe longitudinale, il est facile de voir, par un raisonne- ment semblable, que l'arrêt de développement forcera l'organe à se cour- ber : telle est l'origine de la forme en crochet des renflements. A cette courbure correspond une tension considérable des éléments qui sont le plus éloignés de l'insecte : telles sont les causes, purement physiques d'ail- 124.. (952) leurs, qui déterminent la dilatation des éléments radicellaires. Les uns ne s'accroissent pas autant qu'ils le devraient, les autres doivent s'accroître davantage pour compenser l'effet précédent. » Les cellules douées d'une activité végétative plus faible que les autres, entourées d'éléments au contraire très-actifs et recevant par endosmose des liquides nutritifs qu'elles ne peuvent utiliser, les déposent sous forme d'amidon. C'est ainsi, par exemple, que la coiffe de la racine, qui termine promptement son évolution, tout en restant en relation avec le point végé- tatif, où afflue un plasma riche, présente toujours de l'amidon dans ses tissus. Telle est l'explication du dépôt d'amidon vis-à-vis de l'insecte dans le renflement. On peut observer un dépôt analogue dans les galles, et par- ticulièrement dans les galles de vrilles et de tiges. » Les divers phénomènes énumérés plus haut, s'ils sont réellement pro- duits par des tensions, devront disparaître dès que ces tensions ne se feront plus sentir. La cause en est, en effet, toute locale; aussi ne peut-elle atteindre les éléments nouveaux formés de plus en plus loin par le point végétatif de la radicelle en voie d'élongation. C'est pour cette raison que la racine ren- flée s'allonge cependant en une extrémité saine et à structure normale. Dans le cas où, comme pour un grand nombre de radicelles grêles, l'élon- gation s'arrête de bonne heure, le point végétatif termine son allongement, et le renflement est exactement terminal. » Quand, au lieu d'un seul Phylloxéra, deux insectes se placent côte à côte sur une radicelle, l'effet produit est analogue, quoique plus énergique. Si les deux insectes se placent en regard à la même hauteur, on peut pré- voir ce qui aura lieu. Sur une coupe transversale, le cercle de section présentera deux secteurs de tissu arrêtés dans son développement; on aura donc une section à contour déprimé, en deux points opposés, qui déter- minera sur le renflement une ligne étranglée; sur la coupe longitudinale il y aura de même deux portions, dont l'effet se contre-balancera et à chacune desquelles correspondra une dépression. Le renflement restera droit, dilaté au-dessus et au-dessous de l'étranglement. On se rendrait compte de même des autres cas particuliers ( i ). En même temps que le renflement s'accroît, des phénomènes secondaires viennent compliquer et masquer les effets primitivement produits. L'épi- derme de la racine s'est rempli d'un liquide réfringent, d'abord incolore, (i) Voir, pour plus de détails sur les formes et le développement des renflements, les diverses Notes publiées dans les Comptes rendus à la fin de l'année 1873. ( 953 ) puis jaune vif; il se fendille par plaques, meurt, brunit et s'exfolie. Les cel- lules situées au-dessous se cloisonnent transversalement, puis radialement ; à la dilatation des cellules succède ainsi leur multiplication. La couche protectrice dédouble la plupart de ses éléments; elle perd ses caractères primitifs, tout en délimitant encore assez nettement le contour interne de l'écorce. Les éléments vasculaires s'élargissent d'une façon considérable, jusqu'à acquérir un diamètre quatre fois supérieur; en particulier, les tra- chées deviennent méconnaissables. Les éléments libériens-sont à peine modifiés; dans la couche rhizogène, la partie située vis-à-vis des faisceaux vasculaires présente quelques cloison- nements : elle n'a pas pour cela perdu la faculté d'émettre des radicelles nouvelles, qui se produisent du côié opposé à l'insecte, c'est-à-diie au point le plus éloigné de celui où les cellules ont été frappées d'un arrêt de déve- loppement. Les autres cellules de la zone rhizogène se sont diversement allongées sous l'influence des tensions et se sont plus rarement cloisonnées; mais l'al- tération qu'elles ont subie se fera sentir quand la radicelle se changera en racine. » Ainsi donc l'action du Phylloxéra sur les radicelles se réduit à l'arrêt du développement de cellules en voie d'élongation; de là il résulte des tensions et par suite des dilatations cellulaires. La structure fondamentale de la radicelle est à peine altérée; on y retrouve, malgré les cloisonnements ultérieurs des cellules, le type primitif. La radicelle n'a perdu ni la pro- priété de s'allonger, ni celle d'émettre des radicelles nouvelles; ces di- vers éléments sont sains, bien constitués, et peuvent servir à la nutrition de la plante. Les modifications d'où provient le renflement résultent de ce fait, que l'insecte se fixe vis-à-vis du point végétatif de la radicelle; l'effet désastreux qu'il produit sur la vigne tient à la destruction ulté- rieure des renflements. L'étude anatomique va nous en montrer le méca- nisme. » Dans la radicelle saine, la transformation en racine se fait de la ma- nière suivante : un tissu générateur se forme sur le bord des faisceaux libériens; il s'établit un cercle continu de cambium qui contourne et com- prend les faisceaux vasculaires. Il produit vis-à-vis des faisceaux libériens, en dedans des faisceaux ligneux, en dehors des éléments corticaux, La couche rhizogène, à cette époque, s'organise de manière à produire inté- rieurement du parenchyme cortical, et extérieurement un tissu générateur de liège. Cette couche subéreuse deviendra la partie extérieure de la radi- ( 954 ) celle changée en racine; elle frappe du mort tout le tissu cortical primitif à partir de la couche protcclrice, c'est-à-dire dans beaucoup de cas, la moitié du tissu total de ia radicelle. » L'époque à laquelle ce phénomène survient se reconnaît analomiquement d'une façon très-nette sur les radicelles, dont le nombre des faisceaux vascu- lairesest faible et égal à deux ou trois; ces faisceaux se sont rejoints au centre sans laisser de tissu cellulaire entre eux. C'est justement quands ils pré- sentent ce caractère que les renflements sont frappés de mort. Dans quel- ques cas on voit des ébauches de cambium et de subcr; mais la radicelle renflée meurt avant d'avoir pu achever ces formations. En effet, l'exfoliation delà partie corticale, qui constitue la moilié de la masse totale du tissu, est un phénomène éminemment périlleux pour la radicelle ( i); elle exige que les différentes parties qui devront, les unes être frappées de mort, et les autres, au contraire, se développer activement, aient conservé intacts leurs caractères anatomiques qui détermineront leur sort. Or, dans les renfle- ments, par suite des modifications signalées plus haut, la couche protectrice et la couche rhizogène se sont altérées, et, tout en conservant une partie de leurs caractères, ont perdu la faculté de s'isoler l'une de l'autre quand la mortification du tissu se produit. » L'exfolialion de la partie corticale, normale et régulière quand elle se produit sur une partie saine, change brusquement quand elle atteint un renflement. La mort du tissu gagne le cylindre central. Dans certains cas, le renflement se trouve en avance sur le reste de la radicelle, et les phéno- mènes d'exfoliation commencent à s'y produire; mais, dans ces conditions, elle frappe de mort cet organe pour deux raisons : la première est l'altéra- tion des couches rhizogène et prolectrice ; l'autre tient à ce que le tissu exfolié se trouve entre deux parties plus jeunes que lui, situation différente des conditions normales. n La façon dont périt le renflement est distincte dans ces deux cas. Dans l'un ou l'autre, il est surpris et meurt avec toutes les radicelles, saines ou non, qu'il portait. Son tissu renferme encore, à cet instant, des quantités d'amidon, variables d'ailleurs suivant les ras. Ce phénomène est lié avec la période sèche de la saison chaude et varie beaucoup suivant les localités (i) C'est ù cet instiint que périssent (rinnomlnables fibrilles du chevelu, qui, après une élongation limitée, sont destinées à disparaître; elles ont, comme les feuilles, une apparition annuelle et transitoire. Les grosses radicelles, au contraire, s'allongent indéfiniment, se lignifient et se subérisent. ( 955 ) et les conditions diverses (i). Il en a été question dans la Note précédente. On voit que le nom de pourrilure appliqué à la transformation des renfle- ments pourrait être remplacé par un autre plus exact. Les renflements ne pourrissent pas, ils se jiélrissent et deviennent noirs. Ce flétrissement les laisse à demi desséchés et brunis dans le sol. M La mort du renflement entraîne le brunissement de la radicelle ou de la racine, et cet effet se propage de proche en proche jusqu'aux racines de plus en plus grosses. Quand une plaie accidentelle détruit une portion de la racine, il se forme d'ordinaire ini tissu particulier et protecteur qui em- pêche la lésion de s'étendre. Ici rien de pareil, et l'altération gagne réguliè- rement du terrain. » On doit donc considérer les renflements comme produits par une cause mécanique, l'arrêt de développement du tissu vis-à-vis de l'insecte, qui rend compte des différentes particularités signalées dans l'étude des ren- flements : » 1° Situation de la partie renflée du côté opposé à l'insecte et non sous lui; 2° formation du renflement se rattachant ainsi à celle des galles : c'est un cas particuher d'un phénomène plus général (galles diverses); 3° dépôt d'amidon vis-à-vis de l'insecte (renflements, galles); 4° allongement du renflement en une extrémité saine; 5** développement de radicelles saines; 6" destruction du renflement et des radicelles saines qu'il porte, » Circonstances inexplicables dans l'hypothèse d'un venin. » Rien ne peut donc s'opposer à la destruction du renflement ; elle est la conséquence d'un phénomène végétatif interne : conclusion à la- quelle l'étude des phénomènes généraux pouvait déjà conduire. Il faut donc, si l'on veut empêcher la plante de périr, s'attaquer à l'insecte, seule cause de ces altérations fatales à la vigne (2). » (i) Comptes rendus, séance du 26 octobre iSyS. (2) 11 ne fauL pas confondre avec les renflements de la vigne cenx qui se développent sur les radicelles des légumineuses. Ces dernières plantes adventices ou cultivées dans les vignes pourraient faire commettre des erreurs, produire des paniques, ete. Les nodosités des légumineuses sont déterminées par un aï\^m\\u\G{Jnguitlula va.statrix,'&.xx\m) ; elles sont très-différentes des précédentes; arrondies ou allongées, parfois palmées, de couleur très- variable, jaune ou violacée, elles sont sessiles et latérales. On les rencontre sur les légumi- neuses indigènes ou exotiques, berbes ou arbres (fève, baricot, trèfle, sainfoin, acacia). Leur structure anatomique est très-singulière ; sur la coupe transversale, on voit des faisceaux libéro-vasculaires isolés, disposés en cercle à la périphérie, entourés individuellement par un cercle de cellules analogue à la couche protectrice; les vaisseaux sont tournés vers Texte- ( 956) MM. ViLLEDiEU, RoLET adressent diverses Communications relatives au Phvlloxera. (Renvoi à la Commission. ) M. Haton de la Goupillière adresse, par l'entremise de M. Phillips, un « Mémoire sur le problème inverse des brachistochrones ». (Commissaires : MM. Phillips, Resal, Bouquet.) M. A. Gérard soumet au jugement de l'Académie lui appareil destiné à mesurer la vitesse des projectiles. (Commissaires : MM. Morin, Bréguet, du Moncel.) M. Rejon adresse une nouvelle Note concernant l'emploi, proposé par lui, de l'ammoniaque liquide pour combattre les incendies. (Commissaires : MM. Chevreul, Paris.) M. F. Garrigoc adresse une Note intitulée « Étude chimique des pâtu- rages de la fruitière de Luchon ». (Commissaires : MM. P. Thenard, H. Mangon.) CORRESPONDANCE. VITICLTLTURE. — Lettre de M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce à M. le Secrétaire perpétuel, nii sujet rie la prohibition^ en Algérie, des raisins frais et des plants d'arbres fruitiers. « Monsieur le Secrétaire perpétuel, M M. le Gouverneur général de l'Algérie, justement préoccupé du danger de l'invasion du Phylloxéra dans la colonie, où la culture de la vigne prend chaque jour une extension plus considérable, a sollicité et obtenu du Govxvernement divers décrets ayant poiu- objet de mettre l'Algérie à l'abri du fléau. » Le premier de ces décrets prohibait l'importation des plants de vigne. Un deuxième décret, en date du 3o novembre 1874, étendait la rieur de l'organe. La structure anatoniique île cette production, ainsi que sa forme exté- rieure, ne permet aucune confusion avec les ronflements phylloxériques. (95?) prohibition aux fruits frais, végétaux et colis clans lesquels les sarments ou feuilles de vigne étaient employées, comme enveloppes, couvertures ou em- ballages. Enfin le décret du i4 août dernier défendit l'entrée de la colonie aux raisins fixais et aux plants il'arbres fruitiers ou autres, quelle que fût leur provenance. » Cette dernière mesure, qui frappait une branche de commerce impor- tante, souleva de nombreuses réclamations, et motiva le dépôt, sur le bureau de l'Assemblée, de pétitions signées par un grand nombre de pépi- niéristes. » M. le Gouverneur général, antérieurement saisi d'une protestation émanée delà Société d'Horticulture de France, avait répondu que, bien qu'il soit généralement admis que les plants d'arbres autres c[ue les cépages de vigne ne peuvent servir de véhicule au Phylloxéra, rien ne prouvait cpi'un arbre enlevé dans un pays infesté ne piît en receler, soit sur ses racines, soit dans la terre y adhérant, surtout pendant l'épocpie hivernale, lorsque l'insecte reste inerte dans le sol. D'ailleurs, M. le général Chanzy ajoutait qu'en présence des mesures prohibitives de même nature prises par le Gouvernement italien, il croyait de son devoir de ne rien négliger pour mettre la colonie à l'abri de la contasion. » Par suite des différents intérêts engagés dans cette affaire et qui tous, à des points de vue divers, méritent l'attention du Gouvernement, je vous serai obligé, Monsiem- le Secrétaire perpétuel, de vouloir bien saisir l'Aca- démie des Sciences de cette importante question, en la priant de l'examiner le plus promptement possible et de me donner son avis sur l'application du décret du i4 août dernier, et si, dans sa pensée, il y aurait lieu d'y apporter quelques modifications. » Cette Lettre est renvoyée à l'examen de la Commission du Phylloxéra. M. le Directeur de l'École des Ponts et Chaussées adresse, poiu- la Bibliothèque de l'Institut, une livraison supplémentaire de la collection de dessins formant le portefeuille des élèves. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Une brochure portant pour titre ; « Le Phylloxéra dans le canton de Genève, de mai à août 1875 » ; 2° Un Mémoire de M. P. Folpicelli, imprimé en italien et poilant pour C.R., i8a5, -" Semestre. (T. LXXXl, N" 21.) 125 (958 ) titre: « Analyse physico-mathématique des effets électrostatiques relatifs à un cohibent armé et fermé » ; 3° Une série de numéros du « Journal d'Hygiène », contenant des articles de M. Pr. de Pietra-Santa, concernant l'utilisation des vidanges de la ville de Paris. ASTRONOMIE. — 5i/(7e (les obsetvations de la planète Jupiter. Note de M. Flam- MAKioN, présentée par M. Faye. <( Les observations que j'ai eu l'honneur de présenter dernièrement sur les aspects de Jupiter peuvent être complétées par les suivantes, qui continuent la série relative aux variations éprouvées par cette importante planète. On a ainsi sous les yeux un choix des types les plus remarquables de l'opposition de iS'j/i. » N" 6 (19 avril, 8''o"'). — Ciel admirable. Jupiter singulièrement curieux à étudier ce soir. L'œil émerveillé y distingue entre autres les dt-tails suivants : " 1° Sur l'équateur même on remarque une tache blanche en forme de traînée, suivie par ime longue W'^ne foncée, droite et mince. a° Une autre traînée blanche paraît au-dessus, plus rapprochée du bord occidental; elle est suivie aussi d'une ligne foncée, analogue à la première et s'allongeant également jusqu'à l'autre bord. 3° Entre ces deux lignes foncées, la bande est parsemée de petites lignes sombres et comme déchiquetée. 4° Au-dessous de la ligne noire, n" 1, une zone foncée arrive obliquement et la croise au point indiqué. 5° La région qui s'étend au-dessous de cette zone est très-blanche. 6° Sur les premières latitudes circompolaires australes, on remarque des points plus foncés et trois petites taches blanches. 7° Au-dessus de la traînée, n° 2, s'étend une région blanche. 8° La calotte polaire supérieure paraît d'un gris homogène. 1) Le détail qui frappe le plus dans cette étrange métamorphose de la planète, c'est la ligne foncée, presque noire, signalée au n° 1, toute droite, à laquelle vient se greffer la ligne courbe dessinée au-dessous. » On remarque aussi que les taches blanches ont incontestablement des ombres derrière elles. • Ayant suivi la rotation de la planète jusqu'à 9 heures, la tache n° 2 disparut en passant de l'autre côté, et la tache n° 1 arriva près du bord; sa traînée noire ne parut plus aussi droite, mais contournée au point de jonction de la courbe qui la rencontre comme sous l'in- fluence de celle-ci. » N" 7 (?.i avril, 9 heures). — L'aspect de la planète est de nouveau fortement changé. On remarque en a la bande chocolat; elle n'est pas homogène, mais traversée par un filet blanc, et elle se termine à l'est par un angle aigu. La bandeyau^c b est parsemée de noyaux blancs. Vient ensuite au-dessus une bande brune c, traversée aussi par un filet blanc peu étendu. Après une zone blanche, on arrive aux latitudes boiéalcs; la calotte polaire est btcnntre. Siu' l'hémisphère inférieur ou austral, on remarque d'abord ime zone blanche cl, sur laquelle on distingue un fdet gris et, en dessous, deux traces filiformes brunes. Lu ca- ( 9^9 ) lotte polaire auslrtile est jaunâtre. On voit quelle différence d'aspect Jupiter offre nvec l'a- vant-veille. » N" 8 {il avril, lo heures). — C'est toujours la bande foncée chocolat qui se fait re- marquer la première. Elle présente à l'endroit indiqué une traînée grise recourbée presque à angle droit, qui traverse la région b, blanche, formée de noyaux séparés, et s'étend jusqu'à la région c, nuancée d'une teinte jaune foncé; rf est une zone blanche; il en est de même de c. On remarque eny une ligne grise. N" 7. N" 8. NO 9. N" 10. N" 11. N" 12. Variations d'.ispect de la planète Jupiter. » N" 9 (aS avril, g'^iS'"). — La lumière de la Lune ne gêne pas l'observation, quoi- qu'elle ne soit qu'à 20 degrés de Jupiter. On distingue fort bien les marques suivantes, in- scrites par ordre de visibilité: a. Bande foncée, nuance chocolat; b. équatoriale, blanche, mince, diversifiée; c. jau- nâtre, en traînées; d. blanche; e. Ligne foncée;/. Calotte polaire teintée de bleuviolacé; g. Bande blanchâtre; h. Calotte polaire /a««ô7/f, plus foncée que la bande c. » Le premier satellite vient de passer sur la planète et y produit une ombre absolument noire. Le aS mars précédent, deux satellites, le deuxième et le troisième, passaient sur la planète; l'ombre du troisième était noire, m;iis l'ombre du deuxième était grise. J'en ai fait l'objet d'une Coraniunicatioii à l'Institut, concluant en faveur de l'existence d'une atmos- sphère autour de ce satellite. Le aS avril, lombre du premier sattllitr est tout à fait noire. » N" 10 (ig mai, 8''45"'). — Après une longue série de mauvais temps, voici le premier beau jour du mois de mai. Le télescope tourné vers Jupiterpermet d'y découvrir de curieux 1 2 5 . . ( 96o) détails et, en particulier, l'omhre d'un satellite juste sur le pôle de la planète. C'est une tache ronde, noire comme de l'encre, qui, tout d'abord, ne semble ])as pouvoir être rap- portée au passage d'un satellite entre le Soleil et Jupiter, car aucuu d'eux n'est sur le disque. Le troisième est à sa plus grande élongation; le deuxième est derrière la planète et caché par elle; le premier est à l'est de Jupiter et dans la moitié de son orbite la plus éloignée de la Terre. Reste donc le quatrième satellite, qui se trouvait alors à l'ouest de Jupiter, et éloigné de 3 fois le diamètre de la planète, c'est-à-dire à 120 secondes de distance. C'est à lui seul qu'on peut rapporter cette ombre, car il se trouvait alors dans la moitié de son orbite la plus rapprochée de la Terre, et marchait de l'est à l'ouest ; mais il est bien pro- bable que c'est la limite extrême à laquelle on puisse observer l'ombre d'un satellite, et la distance extrême à laquelle cette ombre puisse se produire. » Cette tache noire glissait lentement le long du bord de la planète. A g'' 3o'", elle arriva en contact avec le limbe, longea le bord sans sortir et n'arriva à l'échancrer qu'à 9" 45"". Elle employa près d'une demi-heure (26 minutes) à sortir. » Le disque de Jupiter offrait à peu près l'aspect du i5 avril. La bande foncée, nuance chocolat, était la pins apparente; elle diminuait de largeur depuis le milieu jusqu'au bord oriental. L'équateur était marqué par une traînée blanche c. J.a bande jaune b était très- large. Au-dessus s'étendait une zone blanche d. La calotte polaire supérieure était jaunâtre, et l'inférieure -violacée. Dans les latitudes circompolaires boréales, on remarquait une ligne/" plus foncée que la région. L'ombre noire suivit près du pôle une ligne parallèle. » N" 11 (4 juin, g'^iS'"). — Ce qui frappe à première vue ce soir, c'est la teinte sombre de la calotte polaire supérieure, presque aussi foncée que la bande chocolat. Elle paraît d'un gris ardoise. La calotte polaire inférieure est, au contraire, nuancée d'une teinte claire, jau- nâtre. Quant aux détails du disque, on peut signaler la bande b, large et d'un jaune clair, la ligne blanche c, marquant l'équateur, la zone d, très-lumineuse, et la traînée grise e, se con- tinuant certainement sur l'autre hémisphère. A 10'' i5"', le deuxième satellite sortit de la planète au point indiqué à droite de la figure. Il n'était pas brillant sur le disque, et son ombre n'était pas noire, car rien n'avait été aperçu, quoique l'observation ait été très-longue et très-attentive. » N° 12 (10 juin, 9''3o"'). — Ce dessin a été fait, non au télescope de 20 centimètres, mais à l'aide d'une excellente lunette achromatique de aS centimètres, construite par notre regretté Secrétan, et alors dans ses ateliers; il confirme l'exactitude des précédents sur le seul point qui pouvait me paraître douteux : les couleurs indiquées précédemment. En effet, dans cette dernière observation, la bande a parut teintée de nuance chocolat, la bande b parut ya«ne et parsemée de traînées grises; la calotte polaire australe était nuancée d'un gris jaunâtre, faible, et la calotte polaire boréale d'un léger gris bleuâtre. Entre la bande foncée et la bande jaune on remarquait la ligne blanche déjà signalée. Au-dessous de la zone blanche et aux premières latitudes australes nuageuses, des cirrhi blancs parsemaient la bande dési- gnée par la lettrée. Enfin, une ligne grise était dessinée en d. Le premier satellite venait de passer devant la planète, sur laquelle se projetait son ombre noire. Dans ce dessin, la figure est retournée, afin d'être dans la même position que lesautres, c'est-à-dire que l'image est droite. » Telles sont les principales observations que j'ai faites en 1874 sur la planète Jupiter. En résumé, elles fixent les principaux aspects de la planète en cette période d'opposition; elles montrent que la surface visible de ce ( 9^'i ) globe est très-variable, mais que pourtant des taches persistent pendant des semaines entières, que ces taches portent ombre et que cette ombre est diffuse, que l'ombre des satellites est tantôt noire et tantôt grise, que la co- loration des diverses zones varie non-seulement d'intensité, mais encore en elle-même. J'espère que ce choix d'observations pourra être de quelque utilité, en l'ajoutant aux nombreuses séries des autres observateurs, pour élucider le problème si intéressant de la constitution physique de ce vaste monde. » ANALYSE GÉOMÉTRIQUE. — ' Nouveaux exemples de ta représenlalion., par des fi- gures de Géométrie, des conceptions analytiques de Géométrie à n dimen- sions ; par M. W. Spottiswoode. « Dans une Géométrie à quatre dimensions, on peut se demander s'il y a des sections de V espace (3) qui se réduisent à deux plans. En partant de la forme (4), la solution cherchée sera donnée par la formule Ix d k mj a \ l / n n' k h nz l l! d k k e Ix- m m d k ou bien, en posant a h h S l V b t m m' y e n n' l m n d k jz r m' n' k e k Ix + m y -h nz e l'x 4- m'y -+- n'z m')' + n'z ax^-{- by- -I-. . . h m iw c n n' m d k 7^ + Il d k m' k e n' k e ë « n' h l l 2 l d k ZX + 2 m d k r k e m' k e = G xy — o, aA + ^H+...= AH + èB+.., = . la formule (6) peut s'écrire ainsi + ...j = -v- A H G X H B F y G F c z X 7 z . = o. ( 962 ) Ce qui exprime que Vespace cjlindrique (c'esl-à-dire un espace dont l'équa- tion ne contient que 5 — 2 = 3 variables) coupe \ espace (3) en deux plans. » Or, la fonction (3), comme fonction de u^ v, w (formule 4), repré- sente un nombre infini de courbes dont une correspond à chaque valeur des variables x, j, z, t; et, comme fonction de x,j, z, t (formule 5), elle représente un nombre infini de surfaces dont une correspond à cliaque valeur des variables u, c, w; par conséquent on peut regarder la condi- tion ('y) comme l'équation d'un cône, à chaque point duquel correspond une paire de lignes droites. Le cône (7) est la polaire réciproque du cône hx\ -+■ YSj"^ -+- Cz- -I- 2 (F7-. -I- Gz,r + W.vy) = o. » En partant de la formule (5), et en représentant par [c], [iiu + n'v\, \du} + ■îkuv -f- (?i>^] les coefficients de c, nii + 71k>, dir + 2.km<-\- ev-, dans le développement du déterminant a h g lu -h l'v h b J mu 4- m'v g f c nu + n'v lu + l'i> mu + m'v nu (8) n' i> du'- + 2 kuv e l'- on trouvera pour les conditions, pour que la forme (5) puisse se résoudre en deux facteurs linéaires, (g) [c] — - o, [nu + «'<'] ■= o, \du- -+- ikm' + et'-] = o; c'est-à-dire (.0) a h l V . a h l V a h g h b m m' . l m d k V = 0, h b m m' S f « «' = 0, h b J l m' k e —u • • " - " . . i> —u . =: O. («). (/3j> (y)- >) Au moyen de l'équation (|3) on peut éliminer u: c de l'équation (a), et, par conséquent, les coefficients de (3) doivent satisfaire à deux condi- tion?, savoir (10, y) et celle qui résulte de l'éliminatiou de u'.v de (10, a). Or, on peut s'assurer, ou au moyen de l'élimination ou en combinant les quantités (9) ainsi : [c] [du- + 2kuu + ev-] — [nu -h n'vf. ( 963 ) que la quantité ab — h- entre comme facteur dans le résultat. J'ai calculé le second facteur; mais, comme il parait un peu compliqué, je ne l'écris pas ici. lien résulte que Vespace cherché, déterminé par (lo, p), sera un espace linéaire ou espace plan. )) Par rapport à la forme (5), les mêmes formules expriment que, les deux conditions ci-dessus signalées étant satisfaites, il y a une ligne droite (lo, |3) à chaque point de laquelle il correspond une paire de plans. » NAVIGATION. — Sur ienijyloi des chronomètres à la mer, dans la marine allemande. Extrait d'une lettre de M. Peters à M. Yvon Vill arceau. Il ... Je dois vous informer que votre méthode pour calculer la marche des chronomètres a été expliquée par mon fils, le D' C.-F.-W. Peters, dans les « Annalen der Hydrographie und maritimen Météorologie, heransgegeben » von der Kaiserlichen Admiralitiit, année 1875, n"^ 17 et 18, pages 343- » 348 », et par M. le D' BiJrgen, dans les « Bydrographische Miltheilungen, » heransgegeben von deniHydrographischen Bureau der Kaiserlichen Ad- » miralitat, année 1873, aux pages 298-301, et année 1874, aux pages 174 » et 183-187. )) » L'examen des chronomètres de la marine impériale a été confié, pour le port de l'État de Wilhelmshaven, à M. le D'Borgen; pour celui deKiel,à mon fils. Vous comprendrez donc que votre méthode est appliquée main- tenant dans toute la marine allemande. » ANALYSE. — Des surfaces coordonnées telles, qu'en chaque point considéré comme centre d\ine sphère de rayon constant, les normales aux surfaces déterminent sur cette sphère les sommets d'un triangle sphérique d'aire constante. Note de M. l'abbé Aoust. a Le but de cette Note est seulement de donner les conditions géomé- triques et analytiques propres aux systèmes de coordonnées définis dans l'énoncé, et de montrer avec quelle simplicité elles s'expriment lorsque l'on fait usage des courbures inclinées des lignes coordonnées. » i" Soient pp, p,, p^ les paramètres des trois surfaces coordonnées; •?— i)sin'/'+'ç 4/^(2/) + 1)' Mais, d'après la Note citée, on a j: -——, ''', ■ ,.^, rcos(20+ i)'^ — cos-^"*"'©! = qr 7-; ^ :d) ou, si l'on change qen p~ i, Ajoutant les égalités (B) et (C) membre à membre, on trouve J'cos({isin(2^ — i)^ + sin(f cos {zp — 1 ) ip 0 (e"'»'?— i)sin-'''+=(p ^ J''; sin2^iprfy |_ (2;) — i) résultat qui ne diffère que par la notation de la formule (E) de M. Catalan. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur une réaction des homologues de l'éllirtènej qui peut expliquer leur absence dans tes pétroles naturels. Note de M. J.-A. Le Bel, présentée par M. Wurtz. « Pendant les opérations qu'on fait subir aux huiles volatiles, d'origine pyrogénée, riches en carbures non saturés, on remarque que très-souvent leur densité augmente et qu'ils laissent à la distillation im résidu sirupeux incolore ; j'ai constaté que cette altération ne se produit qu'en pré- sence de l'eau. En effet, des carbures passant entre 60 et 70 degrés, et ren- fermant deux tiers d'hexylène environ, se sont conservés intacts pendant un an, après avoir été desséchés par le chlorure de calcium et le sodium, tandis que la même matière, après avoir séjourné sur une couche d'eau, a fourni un résidu de distillation considéral^lc et une forte quantité de ma- tière dissoute dans la couche aqueuse; la proportion de carbure altéré pou- vait s'évaluer à un vingtième de la masse totale. Une dessiccation très-par- laite est nécessaire pour conserver sans altération ces carbures. Les produits de la réaction de l'eau sur les oléfiues sont presque entièrement solubles dans l'eau; les homologues supérieurs de la série, à partir de l'heptylène, 126.. (968 ) fournissent des cristaux qui se déposent dans la couche aqueuse et même dans l'huile. Des matières analogues se forment en très-petite proportion, même dans les huiles lourdes, et sont souvent confondues avec la paraf- fine ; la chaleur les fait disparaître. Ces corps sont tous facilement détruits par la chaleur; une fois commencée, leur décomposition continue d'elle- même, et, si l'on opérait sur des proportions considérables, on aurait une redoutable explosion. La décomposition violente de ces hydrates constitue un rapprochement des carbures gras non saturés avec l'essence de térébenthine, dont l'hydrate présente le même phénomène ; cette pa- renté a, du reste, été établie intimement par la belle synthèse de M. Bou- chardat. D Pour voir si le carbure se régénère dans la décomposition de son hydrate, on a laissé tomber goutte à goutte environ aSo grammes du produit de la réaction de l'eau sur l'heptylène, dans un ballon entouré d'un bain d'huile très-chaud. L'opération, difficile à conduire, étant ter- minée, il reste dans le ballon une matière résineuse: la partie volatile, séparée de l'eau formée, passe vers i4o degrés; elle pique les yeux et pré- sente les caractères d'un alcool non saturé. Quoique la condensation fût suffisante, on n'a pas retrouvé le carbure, qu'il eût été facile d'isoler par distillation. » Si nous considérons maintenant les opinions des géologues sur l'origine des hydrocarbures naturels, nous trouvons qu'un certain nombre d'entre eux pensent que ces corps ont pris naissance dans la décomposition des couches de houille qui, postérieurement à leur formation, auraient subi, à l'abri de l'air, l'action d'une haute température. On rencontre, en effet, des couches de houille traversées par des filons de roches ignées, qui ont carbo- nisé la houille dans leur voisinage, et J'anthracite, dont il existe des couches considérables, est regardée comme un dépôt de'^houille qui a subi l'action d'iuie forte chaleur; or la décomposition de ces matières a certainement fourni une quantité immense d'huiles et de bitumes qui ont dû se répandre dans les couches voisines. On pouvait faire néanmoins une objection très- importante à cette théorie; car l'expérience indique que les produits de dé- composition de la houUle et du boghead, au rouge sombre, sont, non pas les hydrocarbures saturés que contient le pétrole naturel, mais un mélange de ceux-ci avec une forte proportion de carbures non saturés. Dans l'état de nos connaissances, rien n'autorise à croire que ces derniers ne se sont pas formés dans la décomposition de la houille et leur absence dans les pétroles ( 969 ) naturels empêcherait d'arlmettrece mode de génération, si leur altérabilité en présence de l'eau, constatée par les expériences précédentes, n'expli- quait leur disparition. Comme les pétroles d'Amérique se présentent tou- jours accompagnés d'une grande quantité d'eau, on peut admettre qu'une série de réactions analogues à celle qui a été décrite a éliminé les carbures non saturés altérables et que leurs produits de décomposition ont été en- traînés par la circulation des eaux souterraines, tandis que les résines et les hydrocarbures saturés seraient restés inaltérés et auraient formé l'huile vierge, telle qu'on la rencontre à l'état naturel. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Remarques à propos de ta découverte du gallium; par M. D. Mendeleeff. « En 1869 (i), j'ai énoncé la loi suivante, dite périodique : « Les propriétés » des corps simples, la constitution de leurs combinaisons, ainsi que les propriétés » de ces dernières, sont des fondions périodiques des poids atomiques des élé- » menls. » Parmi les différentes applications de cette loi, je citerai seule- ment les suivantes : » 1° Cette loi constitue la base du système complet des éléments : Série 1. 9. 10, U, 12, PREMIER 'groupe. R'O I H Li 7 23 Na K39 (63 Cu) Rb 85 (108 Ac) Cs i33 // ('99 Au) DEUXIÈME groupe. TROISIÈME groupe. RO Be 9 Il R'O' B II 24 Mg Ca^o 27 Al ?'l't 65 Zn Sr 87 C8? Vt8S 112 Cd Ba 137 ii3In ?Dii38 Er 17S // 200 Hg 30/i TI Ol'ATRIÈME groupe. RH' R0> C 12 T 28 Si '48 Zr 72? 90 Ce i8Sn i/in ?La 180 207 Pb Th23i CINQUIEME groupe. RH= R'O- N 1.1 3i 1' V5i Ta 182 208 Bi SIXIÈME groupe. RH' RO» o iC 32 S Cr52 78 Sp Mo( 125 Fe Wi8,'| U240 SEPTIEME groupe. r.H R'O' FI9 HUITIEME GROUPE. (R'H) (RO') 35 CI Mn 55 Fe56, CoSg, MSg, Cu63 80 Br ? 100 Ru iol\, Rhio.'i, Pliofi, Agios 127 I Os 195, •''197. PtigS, Au 199 .'190 " fl *" II Il II (1) Journal de la Société chiniiqur russe, t. I, p. 60. La loi périodique se trouve appliquée dans le tome II (1870-187 1) de mon Ouvrage (en russe), Fondements de f/z/m/c. L'article le plus complet sur cette loi est inséré dans les Annales de Liebig (supplément, Band VIII, |). i33, 1871), dans la traduction de M. Wreden. ( 970 ) » 2° La loi périodique exige le changement des poids atomiques de quel- ques métaux, encore insuffisamment étudiés : Poids atomiques des métaux et formules de leurs oxydes. Nombres Nombres admis proposés anciennement. par moi. La chaleur spécifique de l'indi uni, dé- terminée d'un côté par M. Bunsen, et Indinm 75 InO n3 In^O' ( de l'autre par moi [Bulletin de l'A- cadémie de Saint-Pélersliourg , t. VIII, p. 45)) a confirmé ce changement. MM, Rammelsber^; et Roscoë [Be- , richte der deatschen chemischen Gesell,, Uranium 120 U'O' 24° UO' 1 . ,, •> » . ,,,, , % ^ 't. V, p. 1000 et t. VII, p. ii3i) ont accepté ma proposition. La chaleurspécifiquedu métal [Bulle- tin de V Académiede Saint-Pétersbourg, Céiium 92 CeO i38 Ce'O^ I t. VIII, p. 45), ainsi que la composi- Ce'O' CeO' 1 tion deses sels(/,(ei. ^«/î., t. CLXVIII, p. 46)1 paraît confirmer mes propo- sitions. I MM. Chydenius et Delafontaine, Thorium 116 ThO 282 ThO' < avant moi, avaient proposé le même ( changement. Yltrium 60 YO qo Y=0» / „ ^, , . „ ., , _, „ , . / ^ ^ x^ ,^, l M- Clevc (voir Berichte der dcut- Erbium 114 EiO 171 Er'O' 1 , , . , ^ „ , y „„, 3 . I •f""'" chemischen Gcsellschaft, t. VIII, ■' .' , environ 02 RO i38 R'O' / p. 120) a accepté mes formules R^O'. Lanthane? ) l a 3° La loi périodique indique le.s lacunes qui existent encore dans le sys- tème des éléments connus, et permet de prévoir les propriétés des éléments inconnus, ainsi que celles de leurs combinaisons. Ainsi, par exemple, il y a deux lacunes, dans les groupes III et IV de la cinquième série. J'ai nommé ces éléments à découvrir ekaaluminium El. et ekasiliciiim Es. n Les propriétés de l'ckaaluininium, d'après la loi périodique, doivent être les suivantes. Son poids atomique sera El = 68; son oxyde aura la formule EI^O'; ses sels présenteront la formule EIX'. Ainsi, par exemple, le chlorure (unique?) d'ekaaluminium sera ElCP; il donnera à l'analyse 3() pour 100 du métal et 61 pour 100 du chlore et sera plus vo- latil que ZnCl". Le sulfure El^S% ou oxysulfiu-e E1'(S,0)% doit être pré- cipité par l'hydrogène sulfuré et sera insoluble dans le sulfure d'anuuonium. Le métal s'obtiendra aisément par réduction; sa densité sera 5,9; par suite, ( 97' ) son volume atomique sera 1 1,5; il sera presque fixe, et fusible à une tem- pérature assez basse. Au contact de l'air, il ne s'oxydera pas; chauffé au rouge, il décomposera l'eau. Le métal pur et fondu ne sera attaqué par les acides et les alcalis qu'avec lenteur. L'oxyde EPO' aura pour poids spéci- fique environ 5,5; il doit être soluble dans les acides énergiques, former un hydrate amorphe insoluble dans l'eau, se dissolvant dans les acides et les alcalis. L'oxyde d'ekaaluminium formera les sels neutres et basi- ques EP(OH,X)% mais pas de sels acides; l'alun ElR(S0*)=i2H-0 sera plus soluble que le sel correspondant d'aluminium et moins crislallisable. Les propriétés basiques de El' O' étant plus prononcées que celles de AP O' et moins que celles de ZnO, il faut s'attendre à ce qu'il sera préci- pité par le carbonate de baryte. La volatilité, ainsi que les autres propriétés des combinaisons salines de l'ekaaluminium , présentant la moyenne entre celles de l'aluminium et celles de l'indium, il est probable que le métal en question sera découvert par l'analyse spectrale, comme l'ont été l'indium et le thallium. Ces caractères de l'ekaaluminium étaient obtenus {Journ. de la Soc. chi- mique russe, 1871, t. III, p. 47) 6'i considérant sa place dans le système périodique des éléments : Séries. 2' groupe. 3"^ groupe. 4" groupe. 5" groupe. 3 Mg Al Si P 5 Zn El Es As 7 Cd In Sn Sb. » Il faut remarquer, d'ailleurs, que, jusqu'à la découverte de la loi pério- dique, il était impossible de prédire l'existence des éléments encore incon- nus et de déterminer leurs propriétés. » M. Lecoq de Boisbaudran, en appliquant sa nouvelle méthode d'ana- lyse spectrale, vient d'annoncer [Comptes rendus, p. 493) la présence, dans la blende de Pierrefitte (Pyrénées), d'un nouveau métal qu'il a nommé gal- lium. La manière dont il a été découvert, le procédé de séparation (préci- pitation par H^S avant Zn) et quelques propriétés décrites (précipitation par BaCO', solubilité de l'hydrate dans l'ammoniaque, degré de volati- lité, etc.) font présumer que ce nouveau métal n'est que l'ekaaluminium. Si les recherches ultérieures confirment l'identilé des propriétés que je viens d'indiquer pour l'ekaaluminium avec celles du gallium, ce sera un exemple instructif de l'utilité de la loi périodique. » On doit espérer que la découverte de l'ekasilicium Es — 72(EsO'), ( 972 ) dont les propriétés présumées sont décrites dans le Journal de Liebig (suppl.jBd VIII, p. 171), ne tardera pas à être réalisée. On doit le chercher, avant tout, près de l'arsenic et du titane. » CHIMIE ORGANIQUE. — De la saccharification des matières amylacées. Note de M. L. Boxdonneau, présentée par M. Berthelot. « La saccharification des matières amylacées au sein de l'eau a été inter- prétée de deux manières différentes : dans l'une, la plus ancienne, l'amidon donne d'abord de la dextrine, qui, par son hydratation, forme du glu- cose; dans la seconde, on admet un dédoublement avec hydratation, pro- duisant en même temps la dextrine et le glucose, » L'élude de ces réactions et des produits qui y prennent naissance nous a démontré que c'était la première hypothèse qui concordait avec les ré- sultats obtenus ; en effet, dans l'hypothèse du dédoublement admise par plusieurs auteurs, à quelque instant de l'opération et tant qu'il y a encore de la matière amylacée, la partie saccharifiée ne peut pas contenir moins de aS pour 100 de glucose, d'après la dernière formule donnée par M. Mus- culus : » Or, si la saccharification est arrêtée bien avant que la matière amy- lacée disparaisse et qu'on dessèche le tout à froid, pour rendre inso- luble l'amylogène restant dans la liqueur, on dissout, en reprenant par l'eau froide, seulement la partie saccharifiée, qui, à l'état sec, donne à l'analyse : Glucose. ... '3,70 Dextrine 86, 3o » De plus, il ne devrait y exister que du glucose et une seule dextrine; nous montrons plus loin qu'on peut en séparer trois isomériques dans toutes les saccharifications. » En examinant les produits fournis par l'action des acides à quelque phase de la réaction, on remarque, au début de la saccharification (l'amy- logène, s'il en reste, étant éliminé par une petite quantité d'alcool), que les liqueurs sont colorées en rouge par l'iode, et que la dextrine, séparée par l'alcool, puis puritiée par les moyens que nous avons indiqués, est constituée par un mélange variable de dextrine colorable, identique à celle obtenue par torréfaction, que nous désignons par la lettre a, et de dex- ( 973) trine non colorable, mélange que l'on peut reconnaître par des essais colo- rimétriques des teintes rouges produites par l'iode comparativement à celle qui est fournie par la dextrine a pure. » L'action de l'acide étant continuée, la dextrine a diminue de plus en plus et disparaît finalement; l'alcool précipite alors une autre dextrine ne se colorant plus par l'iode, identique à celle qu'on obtient par l'action de la diasiase sur l'empois : nous la désignerons par la lettre p. » l^es solutions alcooliques provenant de la séparation des dexLrines a et |3 ci-dessus étant concentrées, puis traitées par l'alcool absolu, jusqu'à ce que toute la matière soit soluble dans ce réactif, on constate par l'ana- lyse que cette substance soluble est un mélange de glucose et d'un pro- duit non réducteur en quantité considérable. Glucose 75,40 70,20 Produit non réducteur. . .. 24,60 29,80 » Ce produit non réducteur, soumis à l'action des acides dilués, se trans- forme totalement en glucose, ce qui indique que cette substance est in- termédiaire entre la dextrine j3, et le glucose; on pourrait penser que c'est simplement de la dextrine |3 maintenue en solution par la présence du glu- cose : il n'en est pas ainsi, car, dans une solution aqueuse concentrée de 90 parties de glucose et 10 parties de dextrine /3, cette dernière se trouve précipitée par inie addition d'alcool absolu; on doit considérer ce produit comme une dextrine, dont il a les caractères principaux : la non-réductibi- lité des liqueurs alcalines de cuivre, sa transformation facile en glucose et un fort pouvoir rotatoire, comme nous le montrerons prochainement ; nous désignerons cette substance par la lettre y. » Les mêmes produits prennent naissance sous l'influence de la diasiase. La présence de la dextrine a, quoique éphémère, ne peut pas être mise en doute, puisque, l'amylogène ayant complètement disparu, la liqueur se colore en rouge par l'iode; la dextrine fi est le produit principal : on la retire facilement par l'alcool; enfin les solutions alcooliques, subissant le traitement indiqué plus haut, accusent la présence de la dextrine y en forte proportion. » On voit donc que, dans toute saccharification, il se forme trois pro- duits solubles dans l'eau, non réducteurs des bqueurs alcalines de cuivre, et se transformant entièrement en glucose par hydratation, propriétés ca- ractéristiques des dextrines. C.R., 187S, a'.Sempsire. (T.LXXXl, N"2I.) I 27 ( 974) » Dans une prochaine Note nous présenterons à l'Académie les pro- priétés nouvelles de ces dextrines et la conclusion qu'on peut tirer de l'ensemble de ce travail. » CHIMIE AGRICOLE. — Sur l' effeiiillaison de la betterave; Réponse à une Note de M. Cl. Bernard (i) ; par M. Cii. Viollette. « Je demande à M. Cl. Bernard la permission de lui faire remarquer que l'espace restreint dont je pouvais disposer dans les Comptes rendus ne me permettait pas de développer, comme je complais le faire dans mon Mémoire, toutes les raisons sur lesquelles je fondais l'opinion émise à la fin de ma Note du 4 octobre dernier. En plaçant en regard du poids de chaque betterave la proportion centésimale de sucre qu'elle renfermait, mon in- tention était de laisser au lecteur le soin de comparer les betteraves de même poids, dans chaque série d'expériences; du reste, cette comparaison est tellement usuelle dans les recherches de cette nature, que j'avais cru pouvoir me dispenser d'y insister, me bornant à énoncer des faits, et, à la suite, la conclusion qui me paraissait en découler. Mon laconisme forcé ayant induit M. Cl. Bernard en erreur sur les bases de mes conclusions, je le prie de vouloir bien examiner les deux tableaux de mes deux séries d'ex- ])ériences, les betteraves effeuillées et non effeuillées étant rangées suivant l'ordre décroissant de leur poids, tableaux que je ne puis encore repro- duire ici, faute d'espace. » M. Cl. Bernard pourra constater qu'il a pris la trente-sixième bet- terave effeuillée, pesant \(\o grammes et contenant 1 1,24 pour 100 de sucre, pour la comparer avec la première des betteraves non effeuillées, pesant 960 grammes et contenant 10,26 pour 100 de sucre, ou avec la deuxième, pesant 860 grammes et contenant 10,98 pour 100 de sucre. La conclusion déduite par l'illustre physiologiste ne me paraît point acceptable, puisque, comme le démontrent les résultats contenus dans le tableau des betteraves non effeuillées, les 4o betteraves provenant de la graine d'une seule bette- rave mère ne sont pas toutes identiques, et que, en général, les plus grosses sont les moins riches, sans qu'il y ait toutefois proportionnalité inverse entre le poids et la richesse. Il me paraît plus logique de comparer les betteraves de l'un et de l'autre tableau à poids égal. » Supposons donc ce tableau effectué, et plaçons dans luie colonne les (i) Voii' à la page 698 de ce volume. (975) différences des quantités de sucre pour les racines de même poids. On voit que foules les différences sont positives , c'esl-à-dire que, à poids égal, ioiUes les bcUeraves effeuillées^ sans exception, sont nwins riches que les belttraves non effeuillées; ce qui est encore vrai si l'on compare les betteraves effeuillées avec des betteraves non effeuillées de poids voisin, mais supérieur, dans le cas où l'on ne trouve pas de poids identique dans les deux tableaux. Si le sucre prend naissance dans le tissu, pourquoi le tissu de toutes les betteraves effeuillées n'en produit-il pas autant que dans les betteraves non effeuil- lées, de poids égal? » Les différences sont loin d'être minimes, comme le suppose M. Cl. Bernard ; elles varient, en nombre rond, de 2 à 5,4 pour 100 de sucre, cela est vrai; mais, en réalité, de 3oà 60 pour 100 environ de la quantité de sucre contenue dans les effeuillées; car ce n'est pas à 100 parties de sucre qu'il con- vient de rapporter les différences, mais à la proportion de sucre contenue dans la betterave. » M. Cl. Bernard m'attribue la pensée d'avoir comparé en bloc la moyenne, à la manière des statisticiens ; je ne vois rien dans ma Note du 4 oc- lobre qui justiBe cette manière de voir. Je me suis borné à dire : « Les ré- sultatsqui précèdent me paraissent contraires à l'opinion, etc. », sans indi- quer mes raisons, que je ne pouvais donner, faute d'espace. Les moyennes que je me propose de comparer dans mon Mémoire sont, non pas des moyennes brutes, mais les ordonnées moyennes des deux courbes représen- tant mes expériences, courbes dont les aires représentent les quantités de sucre contenues dans les poids égaux des deux sortes de betteraves. La der- nière, la plus grande ordonnée des effeuillées, est 1 1,90 ; la plus petite des non effeuillées est i2,34; aucune des ordonnées de la deuxième courbe n'at- teint la plus petite de la première ; et, quand même les deux courbes auraient des ordonnées communes, je ne pense pas que leurs ordonnées moyennes, c{ui diffèrent d'environ 3 unités, méritent la critique qu'en a faite M. Claude Bernard dans l'élude des phénomènes physiologiques ; en admettant même comme différence le chiffre 2,57, ce ne serait pas là un résultat de mince importance pour la question, puisqu'd s'agit de comparer 2,57, non à 100, mais à 8,48 ou à 11 ,90. Je ferai la même observation à l'égard des cendres. » Je serai volontiers de l'avis de M. CI. Bernard à l'endroit des 37 et des 4o betteraves qu'il cite, arrachées dans tui champ quelconque et com- parées sous le rapport du sucre; mais je le prie de considérer que mon ex- périence est faite dans des conditions toutes différentes, indiquées dans ma Note du 4 octobre. 127.. ( 976 ) » L'illustre académicien a été amené, par la logique, à un argument a pos- teriori auquel il attache la plus grande importance. J'en admets toute la va- leur, avec cette restriction toutefois, que la quantité de sucre n'est point proportionnée à la surface des feuilles, puisque, suivant toutes probabilités, l'action s'exerce à une certaine profondeur dans le tissu ; je l'admets, dis-je, précisément parce qu'il prouve la thèse que je soutiens. C'est un fait par- faitement établi par l'expérience et la pratique, et j'ai eu occasion de le con- stater souvent, que plus la betterave possède un collet large, plus ce collet est garni de feuilles régulièrement espacées, plus la betterave est riche; moins elle a de feuilles, moins elle est riche, à poids égal, bien entendu ; ce fait sert précisément de base aux praticiens éclairés qui se livrent à la pro- duction industrielle de la graine de betteraves, et c'est parce qu'il est mé- connu que certaines races ont été abâtardies ; ce sont celles qui fournissent des racines à collet étroit et peu garni de feuilles. » Tous ces faits sont en parfaite concordance avec ceux que j'ai observés, dans mon Mémoire, sur la composition de la betterave, et me confirment dans l'opinion que j'ai émise à la fin de ma Note du 4 octobre dernier. » MINÉRALOGIE. — Troïlile ; sa vraie place minéralogique et chimique. Note de M. J. -Lawrence Smith. « Le sulfure de fer, qu'on rencontre si souvent dans les fers et les pierres météoriques, a été parfois confondu avec la pyrrhotine minérale terrestre Fe'S*. » Dans un Rapport, présenté à l'Académie en mars 1874, M. St. Meunier essaya de faire rejeter les conclusions auxquelles m'avait conduit, en i853, l'étude de ce minéral. J'avais déclaré que ce devait être un prolosulfure de fer, ce qui a été plus tard confirmé par les travaux de M. Rammelsberg sur le même minéral, tiré des fers météoriques de la Selasgen et Sevier County. De prime abord, supposant que l'analyse d'un spécimen de pyr- rhotine me donnerait du protosulfure de fer, je crus que ce pourrait bien être le même corps que la pyrrhotine, mais il m'a fallu abandonner toute idée de les identifier. » Je l'ai étudié ensuite comme provenant de différents fers météoriques, sans trouver une seule raison contraire à ma première opinion, à savoir que c'était bien un protosulfure de fer (Fe, S) et, comme le schreibersite (Ni^Fe*P), un véritable minéral météorique, sanssimililudeavecaucun mi- néral terrestre. Les raisons pour lesquelles M. St. Meunier veut l'assimiler ( 977 ) à la pynhotine ne me paraissent nullement fondées, il les base princi- palement sur ce que le protosulfure artificiel de fer produit une certaine ac- tion décomposante sur le sulfate de cuivre, alors que celte action du troïlite sur le même sel fait défaut. Cette manière d'identifier un produit chimique artificiel et ce même composé, qu'on trouve cristallisé dans la nature, est loin d'être une méthode sûre et certaine. Les cristaux de fer spathique et de carbonate de fer ariificiel, en contact avec l'air, donnent des réactions bien différentes; bien différente aussi est l'action de l'acide chlorhydrique dilué sur la magnésite et le carbonate de magnésie arti- ficiel; si ce critérium devait être accepté, le graphite et le noir de fuaiée, chauffés au rouge et en contact avec l'air, seraient pris pour des substances chimiques dissemblables. Il me serait facile de multiplier les faits pour mettre ce point hors de doute. » Sans doute M. St. Meunier s'est persuadé que les corps que j'ai analysés étaient plus ou moins impurs; mais j'avais si bien prévu ce danger que, dans toutes mes recherches, les plus grandes précautions ont été prises. D'ailleurs, comme je possédais des spécimens dont la pureté ne peut être surpassée, et en réalité aussi purs qu'on puisse le désirer, il m'était facile d'étudier de nouveau ce minéral, en en sacrifiant un mor- ceau, afin de bien préciser la place chimique que doit occuper le troïlite. A cette Communication je joins un spécimen du minéral dont je me suis servi pour ces éludes; il provient de l'intérieur du fer météorique de la Sevier County. )) Le résultat de ces recherches n'a pu être communiqué plus tôt à l'Aca- démie, à cause même du désir que j'avais d'obtenir un spécimen de pyr- rholine cristallisée, d'iuie pureté égale à celui employé, et ce n'est que pendant le mois dernier que j'ai pu l'obtenir du minéralogiste du Canada Geological Survey. Il l'a tiré d'Elizabethtown (Canada), et un fragment de celte substance accompagne cette Noie. Pour l'analyse du trodite, j'ai pris deux spécimens différents pour les deux analyses suivantes, et les quantités de soufre et de fer de chacun de ces échantillons ont été déterminées séparément. » Quant à la méthode généralement employée pour les sulfures, je dois simplement mentionner que je les attaque, dans un ballon d'essai, avec un grand excès d'acide chlorhydronitrique [aqua regia), légèrement dilué et chauffé dans un bain d'eau jusqu'à ce que la dernière parcelle de soufre soit oxydée ou à peu près. Ensuite je les transfère dans une capsule de porcelaine, et les fais évaporer au-dessus d'un bain d'eau, jusqu'à ce que (978) tout excès d'acide soit expulsé. Dans le cas du minéral en question, il reste un léger excès d'acide chlorhydrique ; le résidu se dissout complè- tement dans l'eau. » Dans une des analyses, le fer fut d'abord précipité par l'acétate de soude, afin de trouver le nickel et le cobalt, transformé ensuite eu per- oxyde, à la manière usuelle. Commejil n'y avait que i'"»,5 de ces derniers métaux dans i granune de troïlite, je fis immédiatement une seconde esti- mation du fer , en précipitant l'oxyde de fer par l'ammoniaque. » Voici les résultats des analyses : I. II. Fer 63, 80 63,48 Soufre 36,28 36,21 » 11 n'y avait que des traces d'autres éléments. » La densité des morceaux, choisis avec soin, a été déterminée, après les avoir submergés dans l'eau et mis sous le récipient d'une machine pneumatique, afin d'en extraire tout l'air de la surface et des plus minimes fissures. Elle était de 4)8x3. » Il résulte évidemment de ces faits que, quoique le troïlite et le proto- sulfure de fer artificiel neréagissent pas de même sur une solution de sulfate de cuivre, la notation chimique ne peut être que FeS, qui donne Fer 63,64 Soufre 36, 36 » La densité élevée du troïlite par rapport à d'autres météorites, sa composition chimique, tout le sépare, de la manière la plus évidente, de la pyrrhotine. » Le spécimen de ce dernier minéral, dont j'ai parlé plus haut, m'avait donné, pour la densité 4)642 et pour la composition : Analyse. Théorie. Fer ... 59,88 60, 5o Soufre 39,24 39,50 Silicium et matière insoluble i ,01 » 100, 1 3 100,00 » Lorsqu'on rétléchit, en outre, que le sulfure météorique se trouve dans une masse de fer, la supposition la plus naturelle, c'est qu'il doit être ato- miquement saturé de fer. Nous croyons donc parfaitement justifiée l'opi- nion d'abord émise sur le troïlite : comme son fidèle compagnon, le schrei- bersite, il n'est connu jusqu'ici qii à l'état de corps céleste. » { 979 ) MlNâRALOGiR. — Sur certaines altérations des agates et des silex. Note de M. C. Friedel, présentée par M. Daubrée. (( La collection de minéralogie de l'École des Mines a reçu, il y a déjà quelque temps, de M. le baron de Rasse, une série d'échantillons venant de la mission de Coriantcs (Uruguay). Parmi ces minéraux, mon intention a été attirée par plusieurs fragments d'agate présentant une altération sin- gulière et rare pour cette espèce minérale, A côté d'échantillons intacts et possédant une couleur gris de fumée, avec la translucidité habituelle de l'a- gate, il y en avait d'autres opaques et blanchâtres, dans lesquels les veines étaient encore visibles et rendues sensibles par une différence de dureté et d'éclat ; d'autres enfin se trouvaient transformées pour la plus grande partie en une masse terreuse d'un blanc parfait, facile à couper au couteau et à réduire en poussière, et dans laquelle les zones ne se remarquaient plus guère qu'aux endroits où les parties plus dures étaient devenues saillantes, sans doute pour avoir résisté mieux que les autres à l'action de l'eau. » A première vue, on pouvait supposer que l'altération profonde subie par ces agates avait eu pour résultat de les désagréger en les hydratant. L'examen fait delà poudre blanche a montré immédiatement qu'il n'en est pas ainsi ; en effet, elle est formée de silice presque anhydre, et ne ren- ferme guère plus du tiers de l'eau contenue dans l'agato non altérée de même provenance (i). Comme on sait que l'agate est loin d'être une ma- tière homogène, mais qu'elle est formée d'un mélange de silice anhydre et de silice plus ou moins hydratée, tantôt séparées par zones, tantôt intime- ment mélangées, il était naturel de supposer que la transformation qui nous occupe était due à une action dissolvante s'exerrant de préférence sur la silice hydratée, plus facUeuient attaquable par les solutions alcalines que la silice anhydre. La perméabilité des agates est d'ailleurs bien connue par le parti qu'on en tire dans les arts pour les teindre, et permet de comprendre que la dissolution se soit produite jusque dans l'intérieur du minéral. » Si cette interprétation des faits est exacte, il doit se rencontrer d'autres variétés de silice présentant des altérations analogues : c'est en effet ce qui a lieu. En beaucoup d'endroits, on trouve des silex provenant de la craie, mais ayant subi des transports et des remaniements ; ces silex sont re- couverts d'une croûte blanche opaque, plus ou moins épaisse, plus ou moins cohérente; dans quelques localités, la masse même du silex est trans- formée en une matière terreuse. C'est ce qu'on remarque sur certains ga- (i) Partie altérée : 0,29 pour 100 ; agate non altérée : 0,79 pour 100. ( 98o ) lets roulés de Boulogne, sur les silex trouvés dans l'argile plastique à Mo- ronval près de Dreux, à Étampes, dans les sables de l'étage du grès de Fontai- nebleau, àRiily-la-Monlagne (Marne), dans les sables blancs situés à la base de l'argile plastique, etc. Les silex taillés, qui sont restés bien moins long- temps que les précédents exposés à l'action des agents atmosphériques, sont eux-mêmes fréquemment revêtus d'une patine à laquelle on peutattribuer la même origine. En soumettant à la calcination comparativement la silice ter- reuse provenant de la croûte extérieure de ces silex et la poudre obtenue en broyant la partie intérieure non altérée, j'ai trouvé en général des nombres un peu plus forts pour la perte subie par la matière non altérée ; mais la diffé- rence est [)lus faible qu'on ne s'y attendrait d'après les résultats donnés par l'agate de l'Uruguay, et d'après la proportion de silice qui a dû élre dissoute M Si Ton traile la partie altérée et la partie non altérée par l'acide fluor- hydrique et par l'acide sulfurique, de manière à volatiliser toute la silice, ou trouve un résidu formé principalement d'alumine, de sesquioxyde de fer et, ainsi que l'a fait voir Berzélius, d'une petite quantité de potasse. Ce résidu est plus abondant dans la croûte extérieure que dans la partie non altérée; il est formé de matières hydratées et, s'accumulant pendant que la silice se dissout, il doit augmenter la proportion d'eau et contre-balancer ainsi l'effet de la dissolution de la silice hydratée. Il y a plus, les eaux qui agissent sur les silex peuvent apporter et apportent souvent en réalité avec elles des éléments qui se fixent dans la partie attaquée, sous forme de com- binaisons hydratées, renversant ainsi les proportions d'eau. » Il fallait donc trouver des preuves autres que la simple perte d'eau à la calcination. En voici deux qui me paraissent concluantes : les silex alté- rés ont bien éprouvé une perte de matière par dissolution, car tout en con- servant leur volume primitif ou à peu près, ils ont diminué de poids d'une façon évidente. Les galets roulés qui ont subi l'altération dont il s'agit présentent une surface sur laquelle on voit encore le polissage produit par l'action des eaux. » ]"ai pris ce qu'on peut appeler la densité apparente de plusieurs échantillons, c'est-à-dire le rapport de leur poids à celui du volume d'eau qu'ils auraient déplacé avant l'altération. Pour cela, après avoir rempli de mercure jusqu'à un certain repère un vase cylindrique muni d'un robi- net, j'y ai plongé l'cchaiitillon dont je voulais déterminer la densité, eu le maintenant au moyen d'un fort fil de platine roulé en spirale; j'ai laissé écouler le mercure de manière à le faire affleurer de nouveau au point de repère, et j'ai pesé le mercure ainsi déplacé. En divisant le poids trouvé ( 98i ) par la densité du mercure, on a le poids de l'eau occupant le volume pri- mitif du silex, car le mercure ne pénètre pas dans les pores de la matière, et l'on en conclut la densité apparente de la matière. » On a trouvé par ce procédé, qui n'e3t pas d'une exactitude rigoureuse, mais qui suffit parfaitement pour les comparaisons dont il s'agit, que l'agate altérée de l'Uruguay a une densité apparente de i ,84, c'est-à-dire que le volume pesant primitivement 2,5 a perdu 0,66 ou 26,4 pour 100 de son poids. Divers échantillons de silex de Rilly, qui m'ont été obli- geamment remis par M. Guyerdet, ont donné les nombres suivants : partie non altérée, densité, 2,5; parties altérées à divers degrés: i,g6; 1,92; i,6i; 1,60; 1,60; i,35; 1,09, nombres qui correspondent à-des pertes de poids allant de 21,6 à 54,4 pour 100. La croûte extérieure d'un silex d'Étampes avait une densité apparente de 1,75, et avait donc perdu 3o pour 100. ■ » Restait à montrer par l'expérience, ce qui était d'ailleurs évident a priori, que la partie altérée, étant un résidu de dissolution, devait être moins attaquable par les solutions alcalines que la matière non altérée. On a pris pour cela un silex non altéré de Rilly et on l'a réduit en poudre fine; on a pulvérisé une portion de silex altéré de même provenance et l'on a laissé digérer des poids égaux des deux poudres, avec une solution de carbonate dépotasse, tantôt à la température ordinaire, tantôt à une douce chaleur. Quoique la partie altérée et terreuse fût en poudre beaucoup plus fine que le silex non altéré, il s'en est dissous moitié moins (i). » J'ai d'ailleurs constaté qu'en faisant digérer sur une étuve des frag- ments de silex avec une lessive alcaline et en renouvelant l'eau de temps à autre, on produit à leur surface une patine tout à fait analogue à celle des silex qui ont subi un commencement d'altération. )) Je pense donc que l'on peut attribuer l'altération des agates et des silex dont il vient d'être question à une dissolution partielle portant sur les parties les plus solubles de la matière. » Il ne faut pas confondre avec les croûtes provenant de celte alté- ration celle qui recouvre souvent les silex en place dans la craie ou n'ayant subi qu'un transport peu prolongé. Il y a eu, dans ce cas-là, em- pâtement de craie par la silice au moment où elle s'est concrétée; il est facile de reconnaître dans ces croiites que présentent les silex du Tréport, du Havre, etc., la présence d'une notable proportion de carbonate de chaux. » (i) En treize jours, sur 3 grammes de chacun, il s'est dissous o5^ol4 Je la partie altérée et o^'', o3o de la partie non altérée. C.f,., iS',3, 2' Semestre . (T. LXXXI, N» 2i.) '28 { 9^^ ) CHIMIE INDUSTRIELLE. — Note siiv les composés explosifs; influence de l'amorce sur le colon-poudre comprimé. Note de MM. L. Guasipion et H. Pellet, présentée par M. Tresca. (Extrait). « Les amorces anglaises, destinées à l'explosion du coton-poudre, sont formées d'un tube conique en fer-blanc, dont une extrémité est insérée dans l'amorce électrique, tandis que l'autre, qui sert à l'introduction du fulminate de mercure pulvérulent (environ i^',5), est fermée avec de la cire. Ce mode de fermeture nous a paru défectueux; de plus, l'emploi du fulminate pulvérulent entraîne des dangers sérieux et ne permet pas le transport séparé de la capsule et de l'amorce électrique, ou de la mèche. Nous avons cherché à combler cette lacune par l'application de capsules à fulminate comprimé, analogues à celles qu'emploie M. Nobel pour la dynamite. M. Gévelot a bien voulu nous faire préparer des tubes de laiton, emboutis et chargés à 2 grammes de fulminate pur et comprimé : une épaisseur métallique de -j^ de millimètre suffit pour faire détoner le co- ton-poudre sec normal (i). Mais, si la dessiccation n'a pas été poussée assez loin et si le coton renferme un léger excès d'eau, la détonation n'a plus lieu. M. Abel a observé le même fait avec le fulminate pulvérulent et l'amorce ordinaire. Partant des idées que nous avons exposées sur la résis- tance de l'enveloppe, sans modifier le poids de la charge, nous avons fait augmenter l'épaisseur de la paroi, qui a été portée à o™'",5. Dans ces con- ditions, l'explosion a toujours lieu, même avec du coton contenant encore environ 5 pour 100 d'eau (2). » La compression du fulminate de mercure, quoique pouvant ralentir dans une certaine mesure sa combustion, ne nécessite pas l'emploi d'une fermeture énergique de la capsule. Une amorce électrique, 'de très-petit dia- mètre, simplement placée à la surface du fulminate, sans bourrage, déter- mine infailliblement l'explosion de la capsule et par suite celle du coton- poudre. On sait que l'intensité de l'explosion varie dans une certaine limite pour une même charge de fulminate avec la résistance de l'enveloppe (3). (i) A 2 pour 100 d'eau. (2) Les essais de ce genre demandent une détermination rigoureuse de la quantité d'eau : on ohlient rapidement le cliilfre en soumettant pendant une lieure au bain-marie un frag- ment du cylindre de coton-poudre sur lequel porte l'expérience. (3) L'augmenlation de résistance de l'enveloppe donne-t-elle lieu à de nouvelles vibra- ( 983) Si cette résistance est trop faible, un poids relativement considérable de fulminate de mercure (2 grammes) est impuissant à déterminer l'explosion du coton comprimé. D'un autre côté il doit exister un certain rapport entre le poids de fulminate et la résistance de l'enveloppe. C'est ainsi qu'une amorce formée d'un tube de laiton d'une épaisseur de 3 millimètres, fermée à vis aux deux extrémités et chargée de 5 grammes de fulminate de mercure comprimé, est sans action sur le coton-poudre. » Il nous a paru utile de rechercher si la somme d'un certain nombre d'explosions simultanées, produites par des amorces faibles et incapables isolément de déterminer la détonation, pourrait équivaloir à l'explosion d'une amorce à coton-poudre. » On a placé dans une cavité pratiquée sur un cylindre de coton, du poids de 25o grammes, six amorces électriques faites avec l'amorce triple à dynamite de Nobel (fulminate de mercure comprimé o^',6, renfermé dans une enveloppe en enivre rouge de o""", 1 5 d'épaisseur) et reliées en chape- let. L'explosion du coton a eu lieu comme avec l'amorce spéciale. » Dans un second essai, on a réuni les six amorces, dont une seule, mise à feu, a déterminé l'explosion de toutes les autres et par suite celle du coton. On peut donc, lorsqu'on n'a pas à sa disposition des amorces spéciales à colon-poudre, les remplacer par un certain nombre d'amorces à dynamite qu'on trouve dans le commerce. » Dans des Notes précédentes, nous avons cherché à établir la relation qui existe entre les ondes sonores et les vibrations produites par l'explosion d'un corps détonant. Cette même relation s'applique à l'expérience que nous venons d'indiquer. » Soit une flamme chantante, sensible, placée à une distance telle d'un piano, que la note correspondante soit sans influence sur la flamme. Si l'on vient à frapper la note à de courts intervalles, on voit d'abord la flamme s'allonger, puis chanter, comme si la note, frappée en une seule fois, avait été douée d'une intensité suffisante. » On peut encore répéter le même essai avec trois flammes chantantes, convenablement réglées à l'unisson. Si l'on dispose deux flammes au delà de la limite à laquelle elles peuvent s'influencer et qu'on fasse chanter l'une d'elles, l'autre reste stationnaire ; mais, si, en dehors de la limite d'action, lions, ou n'a-t-elle pour résultai que de rendre plus intenses celles qui échappent aux moyens d'investigation que nous avons employés (flammes chantantes)? C'est ce qu'il ne paraît pas possible de préciser jusqu'à présent. 128.. ( 9^4 ) on approche une seconde flamme chantante de la pi'emière, on voil la flamme muette s'allonger et se mettre à chanter. » Dans ces expériences, la flamme muette représente le coton-poudre, tandis que les flammes chantantes jouent le rôle d'amorces qui, isolément, ne peuvent déterminer la détonation d'un composé explosif. » PHYSIOLOGIE. — Recherches sur les fonctions de la rate. Note de MM. Malassez et Picard, présentée par M. Cl. Bernard. « Depuis nos précédentes recherches « sur les modifications qu'éprouve le sang dans' son passage à travers la rate, au double point de vue de sa richesse en globules rouges et de sa capacité respiratoire (r) », nous avons modifié notre procédé opéi-atoire, vérifié nos précédentes expériences, et institué de nouvelles recherches. » I. Dans nos anciennes expériences, nous commencions par recueillir un premier échantillon de sang; puis nous coupions ^ohs les nerfs se ren- dant à la rate, et, après un temps variable, nous prenions notre second échantillon. Il s'écoulait donc, entre ces deux prises de sang, un certain laps de temps, pendant lequel la constitution générale du sang pouvait se modifier, et les phénomènes que nous attribuions à la paralysie pouvaient avoir été plus ou moins influencés par ces changements dans la constitu- tion du sang. » Dans nos nouvelles expériences, nous avons mis à profit cette sorte d'indépendance organique qui paraît exister entre les différents départe- ments de la raie, et nous n'avons coupé que les nerfs se rendant à une des moitiés de cet organe. Nous avons eu, par ce procédé, une glande dont une des moitiés était à peu près normale et au repos, tandis que l'autre moitié, privée de ses nerfs, présentait tous les caractères de l'activité fonc- tionnelle. Dès lors, nous pouvions recueillir au même moment, dans des conditions aussi semblables que possible, d'une part le sang veineux pro- venant de la moitié non énervée, d'autre part le sang veineux provenant de l'autre moitié paralysée (2). (1) Comptes rendus, 21 décembre 1874, et Société de Biologie, 7 novembre et 5 décem- bre 1874- Nous avons désigné sous le nom de richesse globulaire le nombre de globules par milli- mètre cube de sang, et sous celui de capacité respiratoire la quantité d'oxygène que déga- gent dans le vide 100 centimètres cubes de sang sursaturé de ce gaz. (2) D'autres détails d'expériences ont également été perfectionnés; on en trouvera l'ex- posé dans les Daltelins de la Société de Biologie, 6 mars 1875. (985) » Or, en employant ce procédé opératoire mieux réglé et plus sûr, nous sommes arrivés à constater des différences beaucoup plus tranchées que celles que nous avions obtenues dans nos premières expériences ( i ). » II. Nos premières recherches étant vérifiées, nous nous sommes oc- cupés, non plus du sang venant de la rate, mais du sang contenu dans le tissu splénique lui-même. Dans une première série d'expériences, nous nous sommes contentés d'analyser le sang obtenu par simple blessure de la rate. » En opérant ainsi, nous avons toujours constaté une plus grande pro- portion de globules dans le sang provenant du côté paralysé que dans celui provenant du côté énervé (2). » III. Nous avons ensuite déterminé le nombre de globules compris dans des poids égaux de tissu splénique, paralysé ou non paralysé , en appli- quant (3) à la rate le procédé que l'un de nous a proposé pour calculer la masse totale du sang chez les animaux (4). Nous avons trouvé que le nombre de globules compris dans i gramme de tissu (ce que nous appelons la capacité globulaire) est plus considérable du côté paralysé que du côté non énervé. » IV. En modifiant notre procédé opératoire (5), nous avons obtenu, non plus la capacité globulaire du tissu splénique, mais bien celle de tout le sang contenu dans ce tissu. » Nous avons constaté alors que le sang contenu dans le tissu splénique avait, toutes choses étant égales d'ailleurs, plus de globules dans le côté paralysé que dans le côté non énervé. » V. Restait à savoir si cette augmentation de richesse globulaire était bien un phénomène d'activité fonctionnelle, de néoformation globulaire, ou si elle n'était pas le résultat d'une simple concentration du sang par transsudation exagérée des parties liquides du sang. Dans deux expériences nouvelles nous avons lié le hile de la rate, en ne laissant hors de notre liga- ture que les nerfs se rendant à une des moitiés de l'organe; la circulation (i) Société de Biologie, 6 mars 1875. (2) Société de Biologie, i3 mars 1875. (3) Société de Biologie, ig mars 1875. ( 4) L- Malassez, Nouveaux procédés pour apprécier la masse totale du sang [Archives de Physiologie, 1 874, ]>• 797)» 6' Recherches surquelques variations que présente la masse totale du sang. [Archives de Physiologie, 1875, p. 261.) (5) Société de Biologie, 19 mars 1875. (986) sanguine et la circulation lymphatique se trouvaient alors interrompues partout à la fois, tandis que les nerfs n'étaient paralysés que dans une des moitiés seulement. Nous sommes encore arrivés à des résultats (i) analogues à ceux de nos expériences précédentes. L'augmentation du nombre des globules ne peut donc être attribuée à une concentration du sang, puisque, dans ces expériences, la concentration de sang n'a pu se produire. » VI. Nous avons enfin repris nos analyses des quantités de fer con- tenues dans le tissu splénique, avant et après la paralysie de l'organe. Les rates des chiens que nous pouvons nous procurer sont parfois assez pauvres en fer; on pouvait donc nous objecter que nos rates paralysées étaient justement des rates primitivement appauvries. Dans nos nouvelles expériences, nous avons opéré sur une même rate, dont une des moitiés avait été paralysée, l'autre respectée, comme il a été dit plus haut. M Dans ces conditions, nous avons toujours trouvé une quantité de fer très-inférieure dans le côté paralysé [la moitié moins environ après deux ou trois heures de paralysie] (2). » Ainsi donc, tandis que, sous l'influence de la paralysie, le nombre des globules augmente dans le sang du tissu et des veines spléniques, la quan- tité de fer contenue dans la rate (3) diminue tout au contraire (4). Cette opposition remarquable nous prouve d'une façon irréfutable que l'aug- mentation de richesse globulaire dans le sang du tissu splénique n'est ])as due à une concentration du sang; car, s'il y avait eu concentration, nous aurions trouvé une augmentation dans la quantité de fer. Elle nous force donc à admettre une néoformation globulaire. Elle nous montre enfin que, dans cette néoformation, le fer, qui était accumidé dans la rate et qui en disparaît, est sans doute employé à la fabrication des globules, dont le nombre augmente. » Ces recherches ont été faites aux laboratoires de Médecine et d'Histo- logie du Collège de France. » (i) Société de Biologie, ig mars iS^S. (2) Société de Biologie, 20 novembre iS^S. (3) La rate contient une quantité de fer très-supérieure à celle qu'on trouve en général dans les autres parties de l'organisme. P. Picard, Du fer dans l'organisme [Comptes rendus, 3o novembre i874)- (4) Ces deux pliénomènes cessent au bout d'un certain temps, comme cessent les fonctions qui s'épuisent, tandis que la congestion persiste longtemps encore. Nous reviendrons plus tard sur ces faits, et sur les autres conditions qui font varier les quantités de fer de la rate. ( 987 ) ZOOLOGIE. — Sur ta faune ichtliyologique de l'île Sainl-Paul. Note de M. H.-E. Sauvage, présentée par M. E. Blanchard. « L'élude de la répartition des êtres à la surface du globe a, depuis quelques années, acquis une grande importance, et, plus que jamais, on s'intéresse aujourd'hui à la géographie botanique et zoologique. C'est par la connaissance seule de la distribution des êtres que l'on arrivera à com- prendre comment se sont groupées les formes qui donnent parfois à un pays une physionomie si spéciale, que l'on parviendra sans doute à savoir les mi- grations de ces êtres et comment ils ont irradié de leurs centres d'apparition. » Ce sont, on le comprend, les îles isolées qui, à ce point de vue, pré- sentent le plus d'intérêt. Leur flore et leur faune sont, en effet, restées ce qu'elles étaient dès l'origine, et les variations, si variations ont eu lieu, n'ont dû se faire que dans d'étroites limites, ne dépassant pas ce qu'elles peu- vent être dans le type. Sans nul doute, l'étude des animaux terrestres et fluviatiles est la plus instructive, à ce point de vue; celle des animaux marins n'en offre pas moins un fort grand intérêt. » L'Ile Saint-Paul, perdue dans l'océan Indien, devait présenter un intérêt tout spécial; aussi avons-nous étudié avec soin les quelques représentants de la faune ichthyologique de cette île, que la Science doit aux recherches des expéditions de la Novara et de la Commission du passage de Vénus. Quoique connue seulement par un très-petit nombre d'espèces, dix seulement, cette faune nous a conduit à quelques résultats sur lesquels nous prions l'Académie de vouloir bien fixer un instant son attention (i). » Par suite de la conformation géologique de l'île, les espèces que l'on trouve à Saint-Paul ont une extension géographique fort limitée; l'étude de ces espèces n'en est que plus instructive. » Sur dix espèces recueillies à Saint-Paul, trois seulement ont été trou- vées dans d'autres régions; encore deux d'entre elles ont-elles été pêchées en pleine mer. » lu Àcantlùas vulgaris est un Squale dont la distribution géographiq;ie est fort répandue, l'espèce ayant été signalée dans la Manche, l'océan Atlan- tique, la Méditerranée, à l'île Bourbon, au Cap. Les types des Latris lie- caleia et Neinadaclylus concinnus ont été trouvés en Tasmanie par Richard- (1) Le Muséum d'Histoire naturelle a reçu les Poissons de l'île Saint-Paul par les soins de Mi\L A. de l'Isle et Vélain. ( 988 ) son. Les autres espèces appartiennent aux genres Serranus^ Boviclilliys, Sebastes, Mendosoma, Labrichthys et Motella. » Le Serran, nommé par Rner Serranus novemcinclus^ fait partie du groupe du Serranus scriba, qui a dû passer dans la Médilerranée à l'époque tertiaire, alors que cette dernière mer communiquait avec l'Erythrée. » A la même époque, le type des Sébastesde l'océan Indien, dont le re- présentant européen est le Sebasles [Sebasticlillij's) dactrtoplerus, a émigré vers la mer Intérieure. C'est à ce groupe Sebastichlhys qu'appartient le Sé- baste deSaint-Paul, que nous regardons comme d'espèce nouvelle. Voisin du Sebasles percoides de la Nouvelle-Zélande, de la Tasmanie, du sud de l'Australie, le Sebasles Moucliezi en diffère par l'espace compris entre les yeux plus étroits, le museau plus long, la bande palatine plus courte, le maxillaire se prolongeant moins en arrière, la langue colorée en noir, les épines dorsale et anale moins longues, la teinte uniforme du corps. » C'est avec les espèces du sud de l'Australie, c'est-à-dire avec celles que l'on trouve presque sous un même parallèle, que les poissons de l'île Saint-Paul offrent le plus de rapports. Nous avons nommé les Lalris he- caleia et Nemadactylus concinnus, décrit le Sebasles Moucliezi, voisin du 5e- bastes percoides; nous pouvons citer encore deux Labrichthys représentatifs d'espèces du sud de la Nouvelle-Hollande. » L'un de ces Labrichthys [Labrichlhys Lantzii, n. sp.) appartient au groupe qui comprend des espèces dont la joue et la base des dorsales sont garnies de plusieurs rangées d'écaillés. Notre espèce se dislingue de ses sinîilaires par une dent canine postérieure ; plusieurs séries de dents aux mâchoires; le corps de couleur acajou clair, nuancé de violet sur chaque écaille, une ligne violette réunissant les yeux en passant sous la bouche, une ligne de même couleur allant de la bouche au thorax; les dorsales de même couleur que le corps, mais nuancées de brun et de rouge, et ornées de trois bandes violettes, une tache noire entre les deux premières épines de la dorsale; l'anale jaunâtre, violette à l'extrémité. » L'autre espèce, le Labrichlhys isleanus, n. sp., fait partie du groupe dont les espèces n'ont que deux séries d'écaillés à la joue. Comme pour l'espèce précédemment nommée, on note une dent canine postérieure et de petites dents de remplacement aux mâchoires. Le corps de couleur rouge de saturne, orangé sous le ventre, est traversé par des lignes longi- tudinales de teinte plus foncée. On remarque une tache noire entre les deux premières épines de la dorsale, une autre tache de même coideur ( 989 ) entre les deux avant-derniers rayons de la nageoire molle, et une troisième tache à la partie postérieure et supérieure du pédicule de la caudale. » Le genre Mendosoma n'était représenté que par une seule espèce du Chili, le Mendosoma tineaUim, lorsque Kner retrouva le genre à Saint-Paul (M. elongatum ) . » Quant au Bovichlhys psychrolutes ^ Gthr., l'espèce appartient à un groupe portant le cachet des genres caractéristiques des régions froides. Il en est de même de la Molella capensis, Kp., forme essentiellement caracté- ristique des parties froides de l'hémisphère austral Atlantique. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Examen des eaux pluviales relevées aux udomètres de l'Observatoire de Paris, du i4 octobre au i5 novembre 1875. Note de M. A. Gérakdix, présentée par M. Le Verrier. « L Eau relevée le i4 octobre à 9 heures du matin : Terrasse. Analysée le 18 octobre 7 ,5o d'oxygène par litre » le I "' novembre 7,22 » Perte d'oxygène en quatorze jours . 0,28 » IL Eau relevée le 20 octobre (deux flacons à chaque udomètre) : Cour. Terrasse, ce ce Le 21 octobre ^,20 ■ 7,40 Le i"noveinbre 6,44 6,76 Perte d'oxygène en dix jours. 0,76 o>64 " III. Eau relevée le 23 octobre (un flacon à chaque udomètre) : Cuur. Terrasse, ce ce Le 24 octobre 7,o5 7>'6 » IV. Eau relevée le 6 novembre (deux flacons à chaque udomètre) : Cour. Terrasse, ce ce Le 1 1 novembre 4 1 4^ 7 ' 29 Le i5 novembre 3, 60 6,70 Perte d'oxygène en quatre jours. o,85 0,69 » V. Eau relevée le 10 novembre (deux flacons à chaque udomètre) : Cour. Terrasse. ce co Le 1 I novembre 7 > 27 7 )45 Le i5 novembre 6,75 7,00 Perted'oxygèneenquatre jours. o,52 0,45 C.R., 1875, 2" Semejire. ( T. LXXXl, N» 21.) 1 29 { 990 ) » Remarques. — i° Le titre oxymétrique des eaux de la terrasse est un peu plus élevé que celui des eaux de la cour. Les poussières organiques de l'atmosphère sont donc un peu plus abondantes à la surface du sol qu'à une certaine hauteur. • M 2° Le titre oxymétrique d'une même eau pluviale s'abaisse quand on conserve cette eau, pendant quelque temps, dans des flacons complètement pleins et bouchés à l'émeri. Par conséquent les matières organiques en- traînées par les eaux pluviales éprouvent avec le temps une décomposition putride. » 3° Le titre oxymétrique, relativement très-bas, de l'eau relevée le 6 novembre à l'udomètre de la cour ne peut être attribué aux poussières organiques de l'atmosphère, mais à une autre cause plus active. Dès le i3 novembre, il s'est formé dans cette eau une végétation microscopique. Cette végétation, examinée au microscope (grossissement = 6oo diamètres), s'est trouvée formée de trois genres d'algues, savoir : » 1. Raphidium. — Algues aciculaires ou sous-aciculaires souvent cour- bées en forme de croissant ou reliées en faisceaux. » 2. Slricliococcus. — Cellules oblougues réunies le plus souvent en sé- ries linéaires. » 3. Microtliamnion. — Filaments articulés, très-ramifiés ; les articles sont un peu plus longs que leur diamètre et renflés au milieu. i> Les Rapliidium sont communs dans les eaux des réservoirs, des fossés et des endroits marécageux. » Les Slricliococcus se développent sur le bois qui se décompose à l'hu- midilé, dans les creux des troncs d'arbres, principalement des saules. )) Les Microtliamnion se trouvent dans les petites flaques d'eau envahies par les feuilles mortes des forêts. Ils se développent surtout sous l'influence du tilleul. n Cette analyse prouve que quelques feuilles mortes se trouvaient, le 5 novembre, dans l'udomètre delà cour. Il y a tout lieu de supposer que c'étaient des feuilles de tilleul. Ces feuilles ont élé enlevées, et l'udomètre a été nettoyé, car on n'en retrouve pas la moindre trace dans l'eau relevée, le lo novembre, au même udomètre. » PHYSIOLOGIE. — De l'action qu'exercent les acides phosplioriques monoliydraté et Iriliydralé sur la coagulation du snmj. Note de M. Oré, présentée par M. Bouillaud (Extrait). (( Dans la séance du 8 novembre, j'ai communiqué à l'Académie des ex- périences montrant que les acides sulfurique, nitrique, chlorhy drique, phos- ( 99» ) phoriqiie, acétique, injectés dans les veines après avoir été étendus d'eau, ne déterminent pas la coagulation du sang; il en est de même de l'alcool. » Cette Communication a donné lieu à une remarque faite par MM. Du- mas et Chevreul, relativement à l'acide phosphorique monohydraté, qui coagule immédiatement l'albumine du sang, tandis que l'acide phospho- rique trihydraté est sans action sur elle. Or, comme, dans mes premières recherches, j'avais employé ce dernier acide, j'ai dû répéter l'expérience avec de l'acide monohydraté préparé, au moment même, par M. Cari, chef des travaux chimiques à l'École de Médecine de Bordeaux. " Première e.rpérienre . — Le lo novembre, sur un jeune chien du poids de 8 kilogrammes environ, j'ai injecté, par la veine crurale droite, 5 grammes d'une solution d'acide monohy- di-alé au |, ajoutés à 6oo grammes d'eau distillée : 5o grammes ont pénétré. » Le i6 novembre, je voulus me rendre compte de l'état des globules sanguins. Pour cela, je fis à la cuisse droite du chien une piqûre avec la pointe d'un scalpel, et je portai une goutte de sang sous le champ du microscope (objectif n" 6, oculaire n° a). Ces globules ont conservé leur coideur normale ainsi que leur forme; quelques-uns, cependant, sont un peu plus allongés et ont cessé d'être circulaires. A l'aide de l'appareil de M. Malasscz, j'ai cherché à apprécier le nombre des globules ; je suis arrivé à ce résultat, que le nombre des globules contenus dans i millimètre cube de sang pur s'élevait à i 728 000. u Avant de sacrifier l'animal, j'ai piqué la veine crurale gauche et j'ai recueilli du sang : 1° dans un vase contenant de l'acide phosphorique monohydraté, dans les proportions in- diquées précédemment ; 2° dans un vase contenant de l'acide trihydraté. Dès que le sang s'est trouvé en contact avec le premier, il s'est pris en bouillie ; avec le second, il n'a offert aucune trace de coagulation. ■> J'ai alors saciilie l'animal, par la piqûre du bulbe rachidien. Dans la cavité thoracique, les poumons sont rosés ; les cavités cardiaques ne contiennent pas le moindre caillot ; l'en- docarde ne présente aucune altération ; les veines caves contiennent du sang tout à fait li- quide ; l'urine, très-lirapide, n'offre pas la moindre trace d'albumine ou de sucre. » Cette expérience, répétée sur un autre chien, a donné absolument le même résultat. » Conclusions. — 1° L'acide phosphorique monohydraté, mis en contact avec le sang dans un vase ouvert, le coagule; il se forme une bouillie cail- lebottée rougeâtre. L'acide phosphorique trihydraté est, au contraire, sans influence sur la coagulation. » 2° Si ces phénomènes se produisent à l'air libre, il n'en est plus de même dans les vaisseaux, où ni l'un ni l'autre de ces acides ne détermine la moindre coagulation. » 3° L'injection directe de l'acide phosphorique dans le sang est sans influence sur le nombre, la couleur, la forme des globules. Quelques-uns de ces organites sont cependant plus allongés et même un peu crénelés. » { 992 ) « M. Cb. Sainte-Claire Deville présente, au nom du général Chanzy, gouverneur général de l'Algérie, la deuxième partie [Tableaux météorolo- giques, 1874)) entièrement terminée, de la première année du Bulletin météorologique de l'Algérie, ainsi que la première livraison de la deuxième année (décembre 1874 à janvier iSjS). » A 5 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures trois quarts. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OdVBAGES reçus dans la séance I)D 8 NOVEMBRE l8^5. ( SUITE.) Rapport présenté à M, le Ministre de l'Agriculture et du Commerce par V Académie de Médecine, sur les vaccinations pratiquées en France pendant l'année 1872. Paris, Imprimerie nationale, 1873; in-S". ^/coome'ine; par Ad. Bernard. Paris, Gauthier- Villars, 1875 ; in-8°. (Présenté par M. Berthelot.) Etudes médicales sur tes serpents de la Vendée et de la Loire-Injérieure ; par le D"^ A. Viaud-Graind-Marais; 2' édition. Nantes, chez tous les libraires, 1 867-1 869; in-S". (Présenté par M. Larrey.) Nouveaux éléments de Physiologie humaine; par H. Beaunis. Paris, J.-B. Bailljère, 1876; in-8°, relié. (Présenté par M. Cl. Bernard.) ERRJTJ. (Séance du i5 novembre 1875.) Page 870, ligne 12, au lieu de Coyptobranchus, lisez Cryptobranchus. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SÉANCE DU LUNDI 29 NOVEMBRE 187S. PRÉSIDENCE DE M. FREMY. MÉMOIRES ET COMMUIVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. GÉOMÉTRIE. — Théorèmes dans lesquels se trouve une condition d'égalité de deux segments pris sur des normales et des tangentes des courbes d'ordre et de classe quelconques ; par M. Chasles. « La démonstration des théorèmes dans lesquels entrent des normales présente quelques difficultés de plus que ceux où n'entrent que des tan- gentes, difficultés qui proviennent principalement des normales de chaque courbe situées à l'infini, et par conséquent coïncidentes; ce qui cause des solutions étrangères plus nombreuses que dans les questions relatives aux tangentes seules. Néanmoins le principe de correspondance satisfait à toutes ces questions. » Les normales donnent lieu à une autre observation : c'est que les théorèmes qui les concernent ne peuvent pas être présentés dans le même ordre que les théorèmes relatifs aux tangentes, et, en outre, que plusieurs exigent dans leur démonstration l'intervention de quelques théorèmes des tangentes. On peut le concevoir, puisque la définition des normales dérive de la notion des tangentes, et surtout parce que l'expression du nombre des normales d'une courbe qu'on peut mener d'un même point est une fonc- C.K.,i>ilS, 2' Semestre. [T. I.XXXI, «" 22.) I 3o ( 994 ) tion (/ra 4- n) des deux éléments principaux des courbes géométriques, V ordre et la classe. Théokèmes. » I. Le lieu des points d'oii l on abaisse sur une courbe U" des normales de même longueur est une courbe de l'ordre 2 m + 211. oc, {m -h n)3 II u, 2m X l\m ■+■ in. C'est-à-dire : D'un point .r de L on abaisse [m -v- n) normales xv, et du pied de chacune on décrit un cercle de rayon égal à la longueur donnée, qui coupe L en deux points u , ce qui fait 2(ot + «) points u. D'un point u on décrit un cercle du même rayon, qui coupe U" en ?.»( points; les normales en ces points coupent L en im points x. Donc 4'" -<- 2« coïn- cidences de X et u. » Il y a -xm solutiotis étrangères dues au point x de L situé sur la droite A de l'infini. Il reste a/n -4- in. Donc, etc. » La courbe a, à l'infini, deux points multiples d'ordre n aux deux points circulaires, et m points doubles aux ?ra points de U". » II. Si, sur la normale en chaque point d^une courbe U"', on prend, à partir du point a oli cette normale rencontre une courbe U,„, deux segments ax de longueur constante, le lieu des points x est une courbe de l'ordre X, ( m' -+- n' ) m 2 u II, ini[m' -\- n') x 2 m (m -f- 2 n ). 4 m' [m' « Il y a 2mm' solutions étrangères dues au point x situé sur la droite de l'infini. Il reste im{m' + an'). Donc, etc. )) La courbe a, à l'infini, deux points multiples d'ordre mn' aux deux points circulaires, et m points midtiples d'ordre 2 (m' -l- ?i') aux m points de U,„. » III a. Le lieu d'un point d'oii l'on mène à une courbe U"' une tangente égale à la distance du point à une droite D est une courbe de l'ordre 2m'+ 2n'. X, n' 1 u II, {lin' -f- n') X 2 ,7/' + 3 n' » Il y a fi' solutions étrangères dues au point x situé à l'infini. Il reste im' ■+- 2 7/'. » La courbe a, à l'infini, m' points doubles aux m' points de U "' ; un ( 995 ) point multiple d'ordre Ji' sur la droite D, et n' points simples, appartenant aux tangentes des pieds des normales de U"' menées du point de D à l'infini. » III h. Le lieu crun point x d'où l on mène à une courbe U" une normale xn égale à la distance du point x à im point O est une courbe de l'ordre (a m + n). ^ ' 3 m -h n. H, 2m X C'est-à-dire : D'un point j; de L on abaisse [m + n) normales .rTr, et l'on prend sur L les [m -\-n) points u qui sont à égale distance du point O et de chaque point tt. D'un point u on décrit un cercle de rayon uû, qui coupe U" en im points tt ; les normales en ces points coupent L en 2 m point x. Donc 3 m -h n coïncidences de x et a. •■ Il y a m solutions étrangères dues au point x de L situé à l'infini. Il reste im + n. Donc, etc. I) La courbe a, à l'infini, m points doubles situés aux m points de U"; et n points simples sur les perpendiculaires aux n tangentes menées du point O à la courbe U". » III c. Le lieu d'un point X, d'où l'on mène à une courbe Ij" une normale X 71, et à une courbe U"' une tangente %6 égale à la normale, est une courbe de l'ordre 2uim' i- 2mn'+ 2m'n + nn'. X, [m -+- n)2m' u u, n'iam ~h n) x 2mm -h 2mn + 2m n -\- nn C'est-à-dire : D'un point .r on mène [m + n] normales de U" ; les cercles décrits de ce point et de rayons égaux aux normales coupent U"' en 2 m' (m -i- n) points 6; les tangentes en ces points coupent L en 2m' {m -+- n) points u. D'un point u on mène n' tangentes uB de U"' ; d'après le théorème précédent, chaque point de contact 0 donne lieu à (2.m+n) points X d'où l'on mène une normale xit égaie à xO, ce qui fait n' (2 w -f- « ) points x. Il y a donc im' [m -h n) + «' ( 2 /« + n) coïncidences de x et u. Donc, etc. » La courbe a, à l'infini, n'[m -\- n) points sur les normales de U" qui sont tangentes à U"' ; mn' sur les tangentes de U"' aux pieds des normales de cette courbe parallèles aux m asymptotes de U", et enfin m' points multiples d'ordre (am-i- n) aux m' points de U". » IV a. Le lieu d'un point doit ion mène à une courbe U" une normale égale à la distance du point à une droite D, est une courbe de l'ordre 2 m -f- a n. I) En d'autres termes : Le lieu des centres des cercles tangents à une courbe TJ" et à une droite est une courbe de l'ordre 2 m 4- 2n. X, [m -h fi]2 u II, 2m -h II X l\m -(-3/2. i3o. ( 996 ) )) 11 y a 2in -\- n solutions étrangères dues au point x de L à l'infini. Il reste -un -\- 2n. Donc, etc. » La courbe a 2« -i- 2111 points sur la droite D : 1° in points sur les tan- gentes menées des deux points circulaires de l'infini à U'', caria normale ^;r est nulle, et le point x est sur la droite D; 2° m points qui sont les m points de U" sur la droite D; 3° un point uiulti|ile d'ordre m à l'infini. En effet du point a de D sur A on abaisse une normale an; le cercle décrit de ce point avec le rayon an infini est l'ensemble de deux droites coïncidentes avec A qui coupent D en deux points coïncidant en a; ce cercle satisfait donc à la condition d'être tangent. )) La courbe a, à l'infini : i" deux points multiples d'ordre n aux deux points circulaires; car, la normale xQ a telle valeur que l'on veut, et par conséquent est égale à la normale xa; 2.° un point multiple d'ordre m au pointa de U"; 3° m points tt aux m points de U", car d'un de ces points on abaisse la normale ?:« sur D; le cercle décrit du rayon na est l'ensemble de deux droites coïncidant avec A, lesquelles coupent L" en deux points coïncidant avec n; ce cercle a donc avec U" deux points coïncidant avec n, et par conséquent satisfait à la condition d'être tangent à U"; n est donc un point de la courbe cherchée. » ly b. Le lieu cVun point d'oii l'on mène à deux courbes U", JJ'" deux normales égales est une courbe de l'ordre 2ium' ■+- 2mn'-\- am'n + nn'. » En d'autres termes : Le lieu des centres des cercles tangents à deux courbes tl"jU'" est une courbe d'ordre 2mm'+ amn'-H 2m'n + nn'. X, [m + II) 2m' H u, [nï -h n']{2in -hn) x l^mm' -\- 3m'n -+■ -imn'-i- nn'. M II y a 2mm' -t- nm' solutions étrangères dues au point x de D situé sur la droite de l'infini. Il reste 2 mm' -h 2m' n -+- imn' + nn' . Donc, etc. » V. Le lieu d'un point d'oii l'on mène à une courbe U" une normale égale à une tangente menée du pied de la normale à une courbe U"' est une courbe de l'ordre 2(mm' + mn' + nn'). X, (m-hn)n'2 u , -, , , ' ; ' 2 mm -\- 5 mn + 2 nn . u, [im -{-n )m x » Il y a mn' solutions étrangères dues au point x à l'infini. Il reste 2Hi»i'+ 2mn' + 2nn'. Donc, etc. » La courbe a, à l'infini, deux points multiples d'ordre nn' aux deux points circulaires; m points multiples d'ordre in' aux m points de U", ( 997 ) et mm' points doubles sur les uormales des mm' points de U" qui se trouvent sur les m' asymptotes de U"'. » VI. Le lieu d'un point d'oii l'on mène à une courbe U" une tangente égale à une normale abaissée du point de conctact sur une courbe U"' est une courbe de l'ordre 2 mm' -\- mn' + 2m'n -4- ann'. 2mm -H mn + 2m n-h 2nn . 30, n[m -{- 71)2 u u, [2jn' -hn')m x » La courbe a, à l'infini, deux points multiples d'ordre «(/»'+ n'j aux deux points circulaires, er/w points multiples d'ordre 2 m! -t- ri aux m points de U". » VII. Si, sur la normale en chaque point n d'une courbe U", on prend deux segments nx égaux à chacpte normale nn' menée du poitit-Tt à une courbe U"', le lieu despoints x est une courbe de l'ordre 2(mm' -+- uni' -+- m'n -t- nn'). X, [m +n)[m' -\- 7i')2 u u, [2 m' + 7i')m[\\la) X » II y a m[2m' -+- ri) solutions étrangères dues au point x de L sur la droite de l'infini. 11 reste 2[mm' -{- mri -h i7i' 71 -h 7iti'). Donc, etc. » La courbe a, à l'infini, deux points multiples d'ordre 7i[m' -\- 71') aux deux points circulaires, et m points multiples d'ordre 2[m' -\- 71') aux m points de U". » VIII. Si, sur la normale en chaque point n d'une courbe U"', on prend un seg- ment 71 X égal à chaque segment nu fait sur cette normale par une courbe U,„, le lieu des points x est une courbe de l'ordre m ( m' -f- n'). l\mm' +■ Zmri + 2i)Ï7i -f- 271/1' . m ( 4 iri -^ l\ri) X, [m + ri) m 2 u M, [m' -\- 2ri)m X C'esl-à-dire : D'un point x de L on abaisse (/«' -1- n' ) normales xtt qui rencontrent Um en m[ni + n') points a; et de leurs pieds tt on décrit des cercles de rayons iza qui cou- pent L chacun en deux points u ; ce qui fait 2 m (m' -+- n') points u. Un point u étant j)ris, si sur la normale en chaque point t: de U"' on prend un segment Tza égal à izu, le lieu des points a est une courbe d'ordre 7.m' + in' (théorème V) ; donc (2/// + i.n')m points a se trouvent sur Um et les normales coupent L en des points x. Ce qui fait m[[\ni' -\- l^n ), coïncidences de .r et u. » Il y a des solutions étrangères de trois sortes : 1° 2mrri dues au point X de L à l'infini ; 2" 2mi}! dues aux points x situés sur les normales issues des deux points circulaires de l'infini; 3° m{m' -h ri) dues aux m points x situés sur la courbe U,„. Doue ^miri -h 317171' solutions étran- gères. U reste m{m' -+- 71' \. Donc, etc. ( 99» ) » La courbe a, à l'infini, m points multiples d'ordre // aux m points de U,„, et 772' points multiples d'ordre 772 aux m' points de U" . » IX. Le lien d'un point x, cioii ion abaisse sur une courbe U" une nor- male xre égale à la distance de ce point à un point de contact d'une tangente nd menée du pied de la normale à une courbe U"', est une courbe de l'ordre mm' -h mm' + 2 nu'. X, [jn + n)n' 2 u u, 777+2 n m X [\mn' -+- 777777' + 2nn' » Il Y a imn' solutions étrangères, dont mri sont dues au point x de L sur la droite de l'infini, et mn'aux points x surU,,,. Il reste mm'-\-ni7ï'-i-inn'. Donc, etc. » La courbe a, à l'infini : i" deux points multiples d'ordre nn' aux deux points circulaires; 2° m points midti|)les d'ordre Ji' aux 7?i points de U" •, 3° 777771' points appartenant aux normales des m'ni points de U" situés sur les m' asymptotes de U"'. » X. De chaque point n d'une courbe U" 07i mène les normales nn' à une courbe \]"' , et l'on prend sur la normale du point n des points x dont ta distance au pied n' de chaque normale de U" soit égale à cette normale nn' : le lieu de ces points X est une courbe de l'ordre (m' 4- n')("^ +" 2")' x\ {m -h n)[ m' + n'')2 u n, (2m' -h in') m x '^rn! -h 72') (4;?/ H- 2n). » Il y a 3777(771'-+- «') solutions étrangères, dont 2/77(771' + 72') sont dues au point a" de L sur la droite de l'infini, et 772 (772' + 11!) aux m points x où L coupe U". Il reste ( 772' + 22' ) ( 772 + 272).' Donc, etc. » La courbe a, à l'uifiui, deux points multiples d'ordre 77 7/2' + 22') aux deux points circulaires, et 772 points multiples d'ordre {rrrl + n) aux 722 points TrdeU". » XI. La normale de chaque point n d'une courbe L"' rencontre une coui^be U,„ e7i m points a : les milieux des segments nu sont sur une courbe de l'ordre m (m' + n' j. X, [m' -^ n')m u u, [m! + in') m x » Il y a nirn' -h 272222' solutions étrangères, dont mm' dues au point .r de L situé à l'infini, et 2272/2' aux points x situés sur les normales de IJ"' issues des deux points circulaires, U reste 7/2(722' + n'). Donc, etc. rn{iin' + 3/2'). ' 999 ) Il r.a courbe a, à l'infini, m' points multiples d'ordre m aux m' points de U"', et m points multiples d'ordre n' aux m points de U,„. » XII. Si en chaque point iz d'une courbe U"' on mène la normale, et qu'à partir de chaque pointa, où elle rencontre une courbe U,„, on la prolonc/e d'une longueur ax égale au segment na., le lieu des points x est une courbe de l'ordre m (m' -I- n'). a:, (m'+ n')m2 x \ , , ' m{4m'+ in'). )) Il y a Smm'-f- 2rin' solutions étrangères, dont 3771m' sont dues au point a: de L situé sur la droite de l'infini, mm' sont dues aux m' points x situés sur U"', et zmn' aux points x situés sur les normales de U"' menées des deux points circulaires de l'infini. Il reste m{m' -\- n'). Donc, etc. M Ce théorème se pouvait conclure comme conséquence du précédent, n PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. — Réponse aux Notes de M. Duchartre et île M. Viol- lelte, présentées dans la séance du 22 novembre, à propos de l ejfeuillement des betteraves; par M. Cl. Bernard. « J'ai lu avec la plus grande attention, dans les Comptes rendus, la Commu- nication de notre confi'ère M. Duchartre, et celle de M. Viollette, que je n'avais pu entendre complètement lundi dernier, ayant été obligé de quitter la séance. Je n'aurai que quelques mots à répondre pour remettre la question sur son terrain primitif, dont elle me semble s'être complète- ment écartée. )) Voici la question physiologique qui a été le point de départ du débat. J'ai dit, dans mon cours de Physiologie générale au Muséum (i), que la pro- duction de la matière sucrée est un phénomène vital commun aux animaux et aux végétaux. J'ai fait voir, en outre, que le mécanisme de cette forma- tion sucrée, qu'on aurait pu croire très-différent, est identique dans les deux règnes; car j'ai prouvé expérimentalement qu'il se forme chez les ani- maux un véritable amidon, \q gljcogène, qui, sous l'influence d'un ferment diastatique, se transforme en glycose, absolument comme l'amidon végétal. Poursuivant le problème plus avant, j'ai encore voulu rechercher comment se formait primitivement, dans l'organisme vivant, cet amidon animal ou vé- gétal. C'est alors que je me suis trouvé en face d'une théorie déjà très-an- (i) Voir mes divers cours sur les phénomènes de la vie communs aux animaux et aux vé- gétaux Revue scientifique, i8j2-i8'j3-i874 • ( lOOO ) cienne, qui admet que dans les végétaux l'amidon et les matières saccha- roïdes se forment dans la feuille pour aller ensuite se localiser dans diverses parties de la plante, soit directement, soit après avoir subi des modifica- tions spéciales. Il est clair que, dans les animaux, il ne saurait en être ainsi, puisqu'ils n'ont ni feuilles ni chlorophylle, et cependant ils forment du sucre et de l'amidon. Toutefois, avant de conclure qu'il fallait sous ce rap- port établir une distinction entre les animaux et les végétaux, je me suis demandé si la théorie proposée pour expliquer la production sucrée chez les plantes était bien réellement démontrée. J'ai exprimé des doutes à cet égard, mais d'nne manière générale, sans citer aucun nom en particulier, voulant seulement appeler l'attention des botanistes et des chimistes sur un point de la science qui me paraissait mériter encore de nouvelles études. C'est à ce sujet que M. "Viollette a pris la parole pour relever les doutes que j'avais émis sur la valeur de la théorie en question, et, dans sa Com- munication du 4 octobre dernier, il s'était proposé de prouver par des expériences sur l'effeuillage des betteraves, que la saccharose se forme bien réellement dans la feuille. Dans ma Note du 26 octobre, j'ai donné les raisons pour lesquelles les expériences de M. Viollette ne m'avaient pas convaincu, et je me suis appliqué à montrer que la méthode des moyennes qvi'il avait suivie ne pouvait pas le conduire à la solution du problème. )) Dans sa Note de lundi dernier, l'habile professeur de Chimie de la Faculté des Sciences de Lille n'apporte aucun fait nouveau pour prouver que le sucre se produit dans les feuilles; il veut seulement rectifier les interprétations que j'ai données de ses expériences. J'avais dit que, parmi les betteraves effeuillées, il y en avait qui étaient plus grosses ou plus riches en sucre que d'autres betteraves non effeuillées, et contrairement que, parmi celles-ci, on en trouvait qui étaient plus petites et plus pauvres que des betteraves effeuillées. Ce sont là des faits incontestables, il suffit de regarder les chiffres; mais M. Viollette me fait remarquer que je n'ai pas comparé des betteraves de même poids entre elles. Notre savant confrère M. Duchartre m'adresse le même reproche, et il a également disposé, de son côté, les chiffres pour prouver qu'il faut comparer ensemble les bette- raves de même poids. Je ne méconnais pas la justesse des remarques de mes honorables contradicteurs au point de vue des règles à suivre dans la mé- thode statistique des moyennes; mais ils ne sauraient m'appliquer cette critique, puisque je cherche précisément à prouver que l'emploi de la mé- thode des moyennes est impropre à juger la question scientifique en litige. ( lOOI ) Or la comparaison des betteraves de même poids qu'ils proposent n'en dispense pas davantage. Il n'y a pas, en réalité, deux betteraves du même poids et exactement comparables, de sorte qu'il faut finalement toujours recourir à des moyennes tirées de la comparaison d'un certain nombre de résultats phis ou moins différents les uns des autres. Tput cela ne v( ut pas dire, ainsi que je l'ai déjà répété, que je nie la valeur empirique des con- clusions tirées de la méthode statistique des moyennes, et je reconnaîtrai avec notre coiifrère, s'il le veut, fju'ici cette méthode peut être utile, ainsi qu'il le dit, pour savoir si « l'effeuillaison exerce, comme le pensent les » cultivateurs, une influence défavorable sur le développement des betfe- » raves et sur la proportion de sucre qu'elles renferment » ; mais ce que je conteste, c'est qu'on puisse jamais en tirer la démonstration expérimen- tale que le sucre se forme plutôt dans la feuille que dans la racine. J'ai soutenu qu'il y a incompatibilité entre l'emploi des moyennes et la mé- thode expérimentale; je le maintiens encore, et je n'ai rien à changer à ce que j'en ai dit dans ma Note du 26 octobre. » Je ferai remarquer que M. Diichartre et M. Viollette me donnent eux- mêmes, sans le vouloir, complètement raison sur ce point. En effet, dans leurs Communications, ils se livrent, à propos de l'effeuillage, à des consi- dérations agronomiques dont je suis le premier à reconnaître tout l'intérêt et toute l'importance. Ils supputent le rendement des betteraves à l'hectare, ils discutent la valeur des moyennes au point de vue de l'Agricnltiue, etc., mais ils ne résolvent aucunement de cette manière la question physiolo- gique de savoir si la saccharose se produit dans la feuille ou dans la racine. S'ils croient pouvoir conclure que l'effeuillage diminue la grosseur et le rendement en sucre des betteraves, qu'est-ce que cela prouve? Cela indique simplement que l'effeuillage fait souffrir la plante, et que cette souffrance peut se traduire par un moindre volume de la betterave et par une dimi- nution de son contenu en sucre; mais cela ne démontre pas qu'en faisant souffrir la betterave d'une tout autre façon, par la soustraction d'un cer- tain nombre de ses radicelles par exemple, on n'arriverait pas exactement au même résultat. » En résumé, je conclus aujourd'hui, comme dans ma première Note, que la méthode des moyennes, appliquée à l'effeuillement des betteraves, peut montrer empiriquement l'influence de cette pratique sur la production du sucre; mais qu'elle ne saurait préciser ni le mécanisme, ni la nature de cette influence, parce que le phénomène est encore trop complexe. M. Dii- charlre et M. Viollette ont traité dans leurs Notes un sujet d'Agronomie C. R,,i875, i' Semetlre. (T. LXXXI, W» 22.) l3l ( I002 ) plein d'intérêt, mais ils n'ont pas résolu et ne pouvaient résoudre, par cette méthode, le problème physiologique du rôle fonctionnel de la feuille ou de la racine dans la formation de la saccharose de la betterave. » La question reste donc toujours pendante. J'ai, de mon côté, com- mencé au Muséum un certain nombre d'expériences physiologiques que je continuerai à la belle saison, et qui sont instituées dans le but de recher- cher si le parallélisme que j'ai constaté dans la formation des matières su- crées chez les animaux et chez les végétaux se poursuit jusqu'au bout ou cesse d'exister à un certain moment. C'est la seule question, on le com- prend, qui doive me préoccuper au point de vue de la physiologie générale. Je n'aurais aucune raison pour intervenir dans une discussion purement agronomique. » ÉLECTROPHYSiOi^OGiE. — Mémoire sur (es éléments organiques considérés comme des éleclromoteurs; par M. Becquerel. (Extrait par l'auteur.) « Avant d'aborder la question principale de ce Mémoire, qui est rela- tive aux molécules organiques des végétaux et des animaux, considérées comme des électromoteurs, je rapporte les résultats des expériences que j'ai faites pour déterminer la résultante de plusieurs couples électroca- pillaires placés à côté les uns des autres et dont les courants sont dirigés dans des sens différents. Si l'on cherche la force électromotrice de ces dif- férents couples et que l'on retranche la somme des courants dirigés dans un sens de celle des courants cheminant en sens contraire, la différence, comme il était à prévoir, est égale à l'intensité de la force électromotrice obtenue en plaçant les deux électrodes aux extrémités de la pile élertroca- pillaire; cette force n'est donc autre que la résultante des forces électro- motrices fournies par les couples placés parallèlement à la suite les uns des autres. Les résultats suivants en fourniront la preuve : „ . , _ i Niliale de cuivre -t- ) Premier couple. . . F. ,, ,. , ,. =070 ( Monosullure de sodium... — \ -^ _^ ., lui Acide sulfuiique. .. . + ) , Deuxième couple. F. J ,. ,. ', ,. } =346 ( Monosullure de sodium... — ) 1) Les deux courants cheminant en sens contraire, on a pour résultante R = 379 — 3/(6 = 33,0. B En cherchant directement la résultante, on a R = Sy ; la différence provient de légères causes d'erreur dans les expériences et qu'il est difficile souvent d'éviter. ( ioo3 ) » J'ai pris ensuite une pile plus composée que la précédente : „ . , „ ( Eau salée + ) Premier couple. . . F. .. ,. , ,. 1 =200 ( Monosulture de sodium.. . — ) „ . , , „ I MonosHlfiire de sodium ... — 1 _„ Deuxième couple. F. < .,. , . =: 58 / Nitrate de cuivre -h ) ^ . ., , „ ( Nitrate de cuivre — ) Troisième couple. . F. . . , ... J r= 1 1 ( Acide sultunque + ) - ., , „ I Acide sulfurique -f- / ,„ Quatrième couple. F.\ ^ ,. , , =48 ^ ' ( Sulfate de soude — j ^ » Résultante, R = 16.- » Or la résultante obtenue, en faisant la somme des forces électrocapil- laires des couples, en ayant égard à la direction du courant, est égale à 358 - (286 _f- 1 1 + 48) = 358 - 345 = i3 au lieu de 16; la différence est due également aux causes d'erreur de la méthode d'expé- rinjentalion. » Les piles que je viens de décrire existent dans tous les corps organisés et servent même de base à leur conslitution. Je prendrai pour exemple les tubercules, les troues et les branches d'arbres, les tiges des plantes herba- cées, puis les muscles. J'ai commencé par étudier la distribution de l'élec- tricité dans une pomme de terre, dont j'ai entretenu l'Académie dans la séance du 7 décembre 1874 (i), en ne prenant dans ce tubercule que les sections principales A, R, C, E; E représente l'épiderme du tubercule, C la première enveloppe, B la seconde, et A la partie centrale. Si l'on introduit successivement deux aiguilles dépolarisées, l'une dans E, l'autre dans C, puis dans E et B, E et A, C et B, C et A puis B et A, on a les forces électro- motrices suivantes : Premier couple. . . F. ! ' = io,8 ( C — \ Deuxième couple. ! =: 29 Troisième couple. } '' > = 21 ( C . -t- i Quatrième couple. F. ' ' ' ' | ;= 16, 5 I " — I Cinquième couple. F.; ' = lo.aS I A — ) » Avec ces déterminations, on forme l'équation suivante, en ayant égard (i) Comptes rendus, t. LXXIX, p. 1284. 3i, ( ioo4 ) à la direction des courants. F est la force électromotrice F (A, E) = F (E, C) + F (C, B) - F (A, B) = R. » En subsliliiant les valeurs numéiiques de ces forces, on a 10,8 + 16,5 — 10, 25 = 17,50; La résultante obtenue directement par l'expérience est égale à 21. » La différence entre les deux valeurs est égale à 22 — 17,5 = 3,5 et lentre dans les erreurs d'expériences, comme on l'a vu précédemment. » Dans les branches d'arbres et les tiges des plantes herbacées, on trouve de semblables couples électrocapillaires dont l'agencementconstitue leur or- ganisation. Si l'on introduit les extrémités des deux aiguilles de platine, l'une dans la moelle, l'autre dans l'une des couches du ligneux, on trouve par le sens de la déviation de l'aiguille aimantée que la moelle est positive et le ligneux négatif, quelle que soit la dislance où la seconde aiguille ait été placée de la première, il en est encore de même en passant d'une couche à celle qui vient après jusqu'au cambium; mais, du cambium au paren- chyme, le courant change de direction en même temps qu'il acquiert plus d'intensité jusqu'à l'épiderme; cette intensité est telle que, dans l'écorce d'une branche d'un jeune aune, l'aiguille est venue frapper l'arrêt : on voit par là que le ligneux, d'une part, avec la moelle, le parenchyme avec l'épiderme d'une autre, sont de véritables électromoteurs dont les étals électriques sont dirigés en sens inverse, et que la distribution de l'élec- tricité est telle dans le ligneux qu'une couche est positive par rap|)ort à celle qui la suit, en s'éloignant de la moelle; que le contraire a lieu dans l'écorce et que la tension électrique va en diminuant jusqu'au cambium et en augmentant jusqu'à l'épiderme; il résulte de là que le courant obtenu en plaçant une des aiguilles sous la moelle et l'autre dans le cambium est la résultante de tous les couples partiels comme dans la pile dont les deux pôles sont mis en communication métallique. » Celle communication dans les arbres et dans les végétaux est établie avec la terre au moyen des [racines, comme je l'ai déjà dit, en analysant les effets électriques que l'on observe dans la coupe longitudinale pratiquée sur un jeune arbre en sève. M Si l'on prend deux points dans le parerichyme de celte coupe, à une distance de plusieurs décimètres l'un de l'autre, et qu'on y introduise deux aiguilles de platine dépolarisées en rapport avec un galvanomètre, on trouve que l'aiguilie supérieure est positive par rapport à l'autre; on conclut de là que la partie supérieure de la sève est plus oxygénée que ( ioo5 ) celle qui est au-dessous, conséquence naturelle chi mouvement circulatoire de la sève. » J'iii cherché ensuite quels étaient les états électriques des végétaux dans leurs rapports avec le sol. Si l'on introduit une aiguille dans le paren- chyme d'une branche d'arbre ou de la tige d'une branche herbacée et l'autre dans le sol, k une distance de plusieurs mètres des racines, le cou- rant produit indique que la terre fournit l'électricité positive et le paren- chyme l'électricité négative, effet inverse de celui que donne la tige et qui ne peut provenir que des réactions qui ont lieu au contact des liquides aspirés par les racines et ceux qui s'y trouvent. » J'entre ensuite dans l'examen des courants musculaires dont j'ai déjà entretenu l'Académie; mais, dans le Mémoire que je présente aujourd'hui, je généralise les résultats que j'ai déjà obtenus : un muscle est composé de fibrilles, de vaisseaux artériels et veineux et de liquides de diverses natures réagissant les uns sur les autres; on conçoit, d'après cela, qu'il doit en résulter des effets électrocapillaires très-complexes, qu'il est difficile de distinguer les uns des autres. \> Il existe, en outre, deux espèces de fdjres, les fibres striées et les fibres lisses; les premières sont toujours juxtaposées en nombres plus ou moins considérables et forment, dans leur ensemble, un faisceau primitif; les fibres d'un même faisceau sont parallèles entre elles, et dans l'intervalle se trouve une petite quantité de substance qui joue un rôle important dans la production des actions électrocapillaires. Suivant notre confrère M. Robin, la fibre musculaire est un filament homogène dans toute son élenilue. Mais, comment introduire une aiguille entre deux fibres élémen- taires? On voit donc que le muscle est formé de tant de parties diverses qu'd doit en résulter pour ainsi dire une foule innombrable d'actions ca- pillaires dont l'étude est des plus complexes, attendu qu'il est très-difficile d'isoler les parties de manière à y introduire des aiguilles de platine très- fines, comme dans les couches concentriques d'une pomme de terre ou d'une branche d'arbre. » En opérant, comme je l'ai déjà fait, sur une section transversale d'un faisceau composé de plusieurs muscles de la cuisse d'un chien nouvelle- ment tué, on peut chercher l'état électrique de chaque muscle et avoir la résultante comme dans les diverses couches superposées d'une pomme de terre (i). [i) Voir les Cnmples rcndw:, séance du i5 frvrior i8'j5. ( ioo6 ) » On voit, par les résultats contenus dans ce Mémoire, que l'intérieur d'un muscle est négatif, ce qui indique qu'il y a oxydation à l'intérieur et réduction à l'extérieur, et que tous les corps organisés paraissent formés d'un nombre pour ainsi dire infini d'électromoteurs qui interviennent proba- blement dans la production des pliénomènes de nutrition. » Je dois rappeler, à ce sujet, d'anciennes expériences qui viennent à l'appui de celles dontje viens d'entretenir l'Académie : d'abord celle que Gal- vani a faite conjointement avec son neveu Aldini, et qui a été une des causes principales de l'immortelle découverte deVolta. Cette expérience consiste à prendre ime grenouille préparée et à mettre en contact le muscle avec un des nerfs lombaires : la grenouille se contracte aussitôt, effet dû à une décharge électrique. Cette décharge irrite le nerf et fait contracter le muscle. Nobili, qui n'avait aucune idée des courants électrocapillaires, a montré que l'effet était dû à ini courant électrique dont la direction était telle que le nerf fournissait l'électricité positive et le muscle l'électricité négative. Matteucci, en variant l'expérience, avança que chacun des membres pou- vait être considéré comme un électromoteur complet et parvint à former des piles avec des muscles seulement. Dans un autre Mémoire, j'apporterai encore de nouvelles preuves qui montrent que tous les corps organisés ont réellement pour éléments constitutifs des couples électrocapillaires. » CHiMIlî MINlÎPiAl-E. — Examen d'un bois dit pétrifié par du sous-carbonate de climix, trouvé à Bovrbonne-les-Bains dans un puisard romain, et remis à M. Clievreul par M. Daubrée. Note de M. Chevreul. « Ce bois provenait d'un pilotis construit par les Romains, et qui, de- puis des siècles, avait été en contact avec l'eau thermale qui imbibe le sol. » L'échantillon que je présente avec le n" 1 est d'une dureté et d'une ténacité remarquables, et il l'est certainement plus que le marbre. Une scie fine le réduit en poussière là où elle est appliquée, mais avec difficulté. Après une exposition d'une heure et demie à la température de loo de- grés, il n'a rien perdu de son poids. » Traité par l'acide chlorhydrique, à la température ordinaire, et sus- pendu dans la couche supérieure du liquide au moyen d'un fil de platine, il a produit une vive eflervescence, à cause du sous-carbonate de chaux qui le recouvrait; mais, la couche extérieure dissoute, il a été plongé de nou- veau pendant quarante-huit heures dans de nouvel acide, puis il a été lavé ( loo? ) à plusieurs reprises. Le lavage de l'acide chlorhydrique a été remué et évaporé jusqu'à cessation de dégagement d'acide. Le liquide, concentré de manière à cristalliser, a été versé dans le tube n° 2. » Enfin le résidu ligneux, conservant la forme du bois, lavé et séché, a été mis dans le tube n" 3. J'ai voulu que l'Académie jugeât la propor- tion de sous-carbonate [)ar la quantité de chlorure de calcium hydraté qu'il a donnée, relativement à la matière ligneuse renfermée dans le lube n° 3. » N'ayant que ces échantillons, je n'ai pas voulu les soumettre à d'autres essais que ceux que je viens de décrire. Cependant je dirai que, dans des débris qui accompagnaient les échantillons, j'ai pu constater, dans la solu- tion chlorhydrique, des traces de manganèse sans acide sulfurique; j'ai, de plus, constaté que des débris dépourvus de sous-carbonate de chaux m'ont donné une vapeur aqueuse acide et des gouttes huileuses. L'acide m'a paru de nature pyroligneuse. » Si cet examen a quelque intérêt, c'est comme le premier exemple qui se soit présenté à mon expérience, propre à confirmer l'explicalion de la pétrification des matières d'origine organique donnée en i866 (i) dans mes recherches sur Vaffiitité, que j'ai qualifiée de capillaire, parce qu'elle est exercée })ar un corps à l'état solide, qui contracte une union chimique avec un autre corps sans perdre sa forme appaienle. Le neu- vième Mémoire de mes recherches chimiques sur la teinture comprend la méthode qui a présidé à mes expériences. » En résumé, ce qu'on appelle pélrificalion d'un solide d'origine orga- nique comprend deux époques distinctes, quand elle est complète, c'est- à-dire qu'il ne reste plus rien d'organique dans le solide pélrifié. » La prenticre époque complète comprend l'occupation tolale de tous les interstices, de tous les pores du solide, par la matière dissoute dans un liquide, pour la fixer chimiquement par njfinité sur le solide. » La pétrification de cette première époque ne représente pas la forme du solide, mais la figure des interstices et des pores de ce solide. )) La seconde époque complète comprend la durée de la disparition totale de la matière organique elle-même et son remplacement par une matière inorganique qui y pénètre à l'état liquide : c'est cette dernière matière qui représente la forme de la matière organique. (i) Voir le Compte rendu de la séance du 26 de juillet 1866, p. 6y, et Mémoire sur les affinités capillaires [Alémoirvs rie V Jcadcmic des Sciences, t. XXXVI ). ( roo8 ) » Lr pélrificalion ainsi envisagée trune manière abstraite comprend tous les cas imaginables qui peuvent se renconlrer relativement aux différentes circonstances de mélange que présentent les diverses pétrifications de la nature. » Les lecteurs trouveront, dans le Mémoire cité, le cas où une mem- brane, un tissu, un solide poreux quelconque, séparant deux liquides, pourront donner lieu à la production, sur une des surfaces du solide ou dans le liquide qui la mouille, d'un sel insoluble cristallisé. » C'est l'explication que j'ai donnée de l'oxalate de chaux cristallisé, qui peut être produit dans une cellule où se trouve un sel calcaire soluble lorsque de l'acide oxalique ou un oxalate soluble y pénètre lentement. » GÉOLOGIE. — Minéralisation subie par des débris organiques, végétaux et ani- maux, dans l'eau thermale de Bourbonne-les-Bains; par M. Daubiuée. « D'après les changements que les eaux thermales de Bourbonne ont fait subir à diverses substances inorganiques, métaux et maçonneries, il n'y a pas à s'étonner qu'elles aient aussi agi sur des débris organiques qui y étaient plongés. » Tels sont particulièrement des pilotis, rencontrés dans les fouilles de l'établissement civil, à l'angle sud-ouest du puisard romain. Ces pilotis ser- vaient de fondation à un petit canal de 3o centimètres de largeur, construit en calcaire oolilhique, qui amenait de l'eau douce venant du sud; ils étaient fichés à lo ou i5 centimètres de distance l'un de l'autre, dans une couche d'argile appartenant à l'étage supérieur ilu grès bigarré; leur partie supé- rieure est à 8 mètres au-dessous de la surface actuelle du sol. » Tout en ayant très-distinctement conservé leur texture, ces bois sont devenus durs et lourds, par suite de la matière minérale qu'ils ont ab- sorb'e. Cette matière, qui n'est autre que du carbonate de chaux, y est très-inégalement répartie, ainsi qu'on peut s'en convaincre à la première vue. A côté de faisceaux fibreux, blanchâtres, à peine altérés dans leur aspect, ressemblant à du bois desséché et faisant à peine effervescence, il en est qui sont tellement chargés de carbonate de chaux que leur tex- ture originelle est devenue méconnaissable, au moins à la première vue. Ainsi, dans l'échantillon que je possède, la partie voisine de i'écorcc et l'écorce elle-même se distinguent du reste de la tige par l'absence du carbonate de chaux, comme on le constate facilement à l'aide d'iui acide. ( 10*^9 ) » Des tranches minces de ce bois minéralisé ont été coupées suivant des directions transversales et radiales, puis examinées au microscope. L'action de ces plaques sur la lumière polarisée montre que la calcite dont elles se composent, pour la plus grande partie, est transparente et cristalline. Au milieu de la calcite lamellaire se dessine un réseau de parties opaques, of- frant, de la manière la plus nette, la configuration du tissu végétal : les cel- lules, les vaisseaux et les rayons médullaires y sont parfaitement reconnais- sablés. » D'ailleurs, soumis à l'action de l'acide chlorhydrique, ce débris végé- tal ne laisse qu'un faible résidu qui, dans le fragment que j'ai examiné, n'est que de 3,i pour loo du poids total, c'est-à-dire qu'il a absorbé près de 97 pour loo de son poids de carbonate de chaux. Le résidu, d'une teinte pâle, a conservé la texture ligneuse du végétal, au moins aussi bien que les parties du même bois qui ne sont pas minéralisées. » Ainsi, la substance originelle du bois a, en partie, disparu pour faire place au carbonate de chaux, et la partie qui s'est conservée, sans passer à l'état de pourriture et sans perdre sa texture, s'est remplie de ce même sel jusque dans les moindres interstices de ses cellules, qui paraissent avoir été distendues par cette imprégnation. » M. Renault, attaché au Muséum, et connu par ses intéressantes recherches sur les végétaux fossiles, a bien voulu préparer diverses sec- tions de ce bois fossile et en f.iire l'exanien ; il y a reconnu l'essence du hêtre. » Quant à d'autres pilolis qui supportent les murs du puisard romain au milieu duquel jaillit la source thermale, à une température de plus de 67 de- grés, les parties qu'on en a détachées sont toutes différentes de celles dont il vient d'être question ; au lieu d'être minéralisées, elles sont devenues noi- râtres et ressemblent à certains lignites. » Ces circonstances relatives à la fossilisation contemporaine de végé- taux paraissent mériter d'être signalées, quoiqu'on connaisse déjà divers exemples actuels d'imprégnation de bois par du carbonate de chaux, no- tamment celui rencontré dans un aqueduc romain, à Eilsen, par M. Cotta, et décrit par M. Stockes, et d'autres cas signalés par M. le professeur Goeppert. » Ces faits ne sont d'ailleurs que la continuation de ceux qu'on ren- contre dans des couches des anciennes périodes, où la fossilisation des bois par le carbonate de chaux n'est pas rare, par exemple dans le lias de nom- C.R., 1875, Q= 5emei/re. (T. LXXXI, NO 22.) iSa ( lOIO ) breuses localités et dans le calcaire jurassique de Solenhofen en Bavière (i). » Des cornes de bœuf ont été rencontrées dans les mêmes substructions de Bourbonne, à une profondeur de 4™,5o fprès des vestiges d'un temple). Ces cornes, ou plutôt leurs axes osseux, ont été imprégnés aussi de carbonate de chaux, comme pouvait d'ailleurs le faire supposer leur densité, qui est supérieure à celle des os ordinaires. En effet, quand on en examine au mi- croscope une plaque mince, on voit que ce minéral a rempli partiellement les cavités et a formé, dans les plus grandes, des géodes tapissées de cristaux decalcite. Ces os renferment encore de la matière organique; car ils noir- cissent au feu, mais sans exhaler aucune odeur, annonçant qu'ils contien- nent encore une matière azotée. » Comme exemple d'un mode de minéralisation produit dans le même milieu, mais sous l'action d'autres agents, je rappellerai le bois ferrugineux, imprégné d'oxyde de fer hydraté, qui a été mentionné dans une Commu- nication précédente (a). Par son aspect, ce bois offre de la ressemblance avec certains végétaux ferrugineux appartenant à des terrains stratifiés plus ou moins anciens, particulièrement avec les débris de Conifères que j'ai reconnus autrefois au milieu du minerai de fer pisolithique de l'Al- sace (3). » La formation des zéolithes dans les boursouflures et dans les pores des briques des bétons romains, à Bourbonne-les-Bains comme à Plom- bières, montre comment les substances poreuses peuvent agir sur les dis- solutions qui les traversent pour former et fixer, dans certaines circon- stances, divers composés. » L'action analogue et non moins énergique des tissus organiques ressort des faits qui viennent d'être exposés. En effet, aucime incrustation calcaire n'a été signalée à proximité des bois calcarifiés dont il vient d'être ques- tion : c'est bien la matière ligneuse qui, par une sorte de sélection, a attiré el concentré dans ses cellules le carbonate de chaux. Le rôle de l'affinité capillaire, sur lequel M. Chevreul a si justement appelé l'attention, ressort d'ailleurs aussi clairement du mode de minéralisation des débris orga- niques, dans les couches de tous les âges, par exemple en ce qui concerne les bois silicifiés qui, très-fréquemment, ne sont avoisinés par aucun dépôt siliceux. (i) GoEPPERT, Gcnrcsdes plantes fossiles ; i844' — Schimper, Paléontologie végétale, p.44' (2) Comptes rendus, t. LXXXI, p. i85. (3) Comptes rendus, t. XXI, p. 33o ; l845. ( ion ) » On vient de voir que, dans le sous-sol de Boiirbonne comme dans les anciennes roches, la tendance à se minéraliser de la matière végétale est loin de se manifester uniformément, même quand on ne considère que des points très-voisins, comme divers pilotis contigus ou différentes parties d'une même pièce de bois. Comme autre exemple de ce contraste, j'ajouterai que la chaux du béton romain où se sont formés les zéolithes ren- ferme de menus fragments de bois. Ces débris végétaux sont fréquemment enveloppés de cristaux de silicate hydraté appartenant à l'espèce chabasio, qui se sont fixés à leur surface avec une préférence marquée. Cependant ces mêmes bois, d'un teinte blanchâtre, ne se sont pas notablement impré- gnés de matières minérales; l'eau thermale qu'ils recevaient était filtrée et modifiée par son passage à travers les pores des briques et la chaux qui les cimente, m THERMOCEtlMIE. — Recherches thermiques sur l'acide phospliorique; par MM. Berthelot et Louguinine. « 1. La chaleur dégagée dans la réaction de l'acide phosphorique sur les bases alcalines a été mesurée pour la première fois par Graham {^n- nales de Chimie et de Physique, 3^ série, t. XIII, p. 216, 1 845). Les nombres qu'il a observés, réduits en Calories, d'après les données de son Mémoire, conduisent aux résultats suivants : PO'H'fi-^T^?."'! environ) + KO (i^''i= a''' | environ) dégage -|- li^^-^^,^ P0'H=(i''i=5»' environ) 4- 2K.O .- « -\-iÇf'\o P0»H^(i'i='j'i4 environ) + 3K0 » » -+■ 36c>i,g valeurs qui montrent le décroissement de la chaleur dégagée par i équi- valent de KO avec la proportion déjà combinée; attendu que le premier équivalent dégage -+- i4,4) le deuxième 4- 11,6, le troisième -f-10,9. Graham fit des observations semblables sur l'acide arsénique. » M. Thomsen, ayant repris ces expériences en 1869 [Annales de Pog- gendorff, t. CXL, p. 90 et 94), est arrivé à des résultats tout à fait analogues : PO'H'(-^3ooHO)-t--^NaO(+6ooHO) dégage ;\ i g" -+- 7,33 iNaO(4-3ooHO) » + i4,83 13,2 PO'H'(+6ooHO)-+-2NaO(+6ooHO totale; ■■ +27,08 PO'H^(+ 900 HO) + 3NaO(H-90oHO totale) » . -)-34,o3S 7»° PO''Na'(+9ooHO)4-3NaO(+9ooHOtoiale) .. + i,25 » Il a conclu de ces nombres que l'acide phosphorique n'était pas un véritable acide îrihasique, mais plutôt un acide bibasique et triatomique. x32.. ( IOI2 ) » Nous avons cru devoir soumeltre la question à un examen plus ap- profondi, en y joignant l'élude de l'union entre l'acide phosphorique et deux autres bases d'vui caractère différent : l'ammoniaque, base volatile, plus faible que les bases fixes, et la barjte, qui forme des sels insolubles. Nous avons joinl d'ailleurs aux épreuves thermiques les épreuves alcalimé- Iriques ordinaires; enfin nous avons examiné la réaction de l'eau et de divers acides de force différente sur les phosphates mono, bi et trihasiques. » Nous sommes arrivés à celte conclusion, que les trois équivalents de base, successivement unis avec l'acide phosphorique, le sont à des titres différents : le premier étant comparable à la base des azotates ou des chlo- rures alcalins, le deuxième à celle des carbonates et des liorates; le troisième enfin à la base des alcoolates alcalins. Voici nos expériences. » 2. ^cide phosphorique et soude. — Ij'acide phosphorique dont nous nous sommes servis était un acide sirupeux, préparé par rox)'dation du phosphore et susceptible de fournir des cristaux qui répondaient exacte- ment à la composition normale, PO*H', comme nous l'avons vérifié (i). Nous l'avons titré par pesées, en le précipitant sous forme de phosphate ammoniaco-magnésien. Toutes les liqueurs dont il va être question ont été formées avec des poids connus de cet acide, dissous dans l'eau et amenés par dilution à un volume simple, tel que 6 litres par équivalent (98^''). » L'union de cet acide avec diverses proportions de soude a dégagé : P0«H'{i'-'i=:6"')+ •i.NaO(i'i=;2'i')ài6<':+ 7,18 i"|NaO:+7, » 4-1 NaO » +14,68 » -hijNaO » +20,88 » +2 NaO » +26,33 » +3 NaO » +33,59 » +4 NaO » +35,2 » +5 NaO » +35,5 » +6 NaO » +35,5 » Nous avons encore fait réagir la soude sur une di.ssolulion du phos- phate bisodique ordinaire, afin de vérifier si les phosphates dissous formés par notre acide posséilaient bien, et, dés les premiers moments, la même constitution que celle du phosphate cristallisé : PO'Na'H(i"^'!=i43s^=4'") + {NaO(i"i = 2''') à 21° +4,1 » + NaO ■> •+7j4 » + 2 NaO >' ^■. . . . +8,6 (i) Ces cristaux, exposés dans le vicie sec pendant deux mois, ont iierdu 1,8 pour 100 d'eau; ce qui indique que l'hydrate n'est pas absolument siable. (■:>.] Détermine sci)arcn)ent. NaO:+7,5 3' {NaO: +6,4 i" {NaO: +5,4 i"NaO: + '4.7 2'= NaO + 11,8 3= NaO :+ 7-3 4= NaO + 1,6 (2) 5" NaO + 0,29(2) 6= NaO + 0,01(2) ( ioi3 ) résultats concordant avec les précédents, dans la limite des écarts al- tribuables aux diflerences de température, de concentration et aux errenrs. M L'ensemble de ces valeurs s'accorde avec les mesures antérieures de Graham et de M.Thomsen; elles montrent, à notre avis, non-seulement que la chaleur dégagée par la réaction de la soude sur l'acide phosphorique diminue avec le nombre d'équivalents de soude déjà combinés, mais aussi que le premier équivalent seul dégage une quantité de chaleur comparable à celle de la formation des sels formés par les acides forts, ou acides pro- prement dits(i3,5 à i5,7).'Le deuxième équivalent en dégage notablement moins, et moins que l'acide acétique (i3,3) ; il donne des nombres compa- rables, avec plus d'exactitude, à l'acide borique, formant un biborate (ii,6), ou à l'acide carbonique dissous, formant un bicarbonate (ii,o). Le troisième équivalent de soude en dégage encore moins, c'est-à-dire un chiffre comparable à la chaleur de certains alcoolates alcalins, tels que les phénales. Ces rapprochements ne sont pas fortuits, mais en harmonie, comme nous le montrerons bientôt, avec les réactions que les autres acides exercent sur les divers phosphates. » Remarquons enfin que l'action de la soude se prolonge au delà du troisième équivalent, et se traduit avec le quatrième, et même avec le cin- quième équivalent, par des dégagements de chaleur décroissants, contrai- rement à ce qui arrive pour les sels neutres des acides forts, chlorhydrique, azotique, sulfurique. Le phosphate tribasique est comparable, sous ce point de vue, aux sels décomposés partiellement par l'eau, tels que les borates alcalins, le carbonate d'ammoniaque et les alcoolates alcalins [Annales de Chimie el de Phpi(iue, 4"= série, t. XXIX, p. 297, 3o2, 463, 480). » 3. Action de l'eau sur les phosphates de soude dissous. — Cette action met en évidence la stabilité relative des divers phosphates : PO'Na'H (1 '1 = 4'") + son volume d'eau à 22 degrés absorbe. . — o ,26 » • + 3 volumes d'«;au. » — 0;45 nombres assez faibles pour qu'il ne soit pas permis d'en tirer une conclu- sion certaine, bien qu'ils semblent indiquer un commencement de décom- position du phosphate bibasique : P0»Na'(i"i=:6''') -f- son volume d'eau à 22 degrés absorbe. . — o,38 u i> H- 3 volumes d'eau. » — i)7^ » » -I- 5 volumes d'eau. » — 3,52 nombres très-supérieurs à l'action isolée de l'eau sur l'acide et la base, et ( loi/, ) même sur le phosphate bibasiqiic, et qui, dès lors, attestent une décom- position progressive du phosphate tribasique. » 4. Phoiphales d'ammoniaque: P0»H^(i'^i = 6''')4-j-AzlP(i''i = 2ii') à 17°-)- 6,71 » +iAzIP .. -)-i3,46 » +I7AZH' » +20,32 » +2AzH^ » -1-26,32 > -t-3AzH' .. -1-33,17 » -l-6AzH^ . -1-33,1 i"JAzH'-h6,7 , , „, , ,v 2'iAzIP-l-6,75) ^ 4'-;AzH'-+-6,o 1' AzH'-f- 12, 8 3= AzH= -4- 6, 8 4% 5^ 6"^ -h o, o » Ces nombres obtenus par trois séries concordantes d'expériences, faites à des époques différentes, confirment les remarques auxquelles a donné lieu la formation des phosphates de soude, l'écart entre les deux séries étant d'ailleurs de l'ordre des différences thermiques ordinaires entre les sels sodiques et les sels ammoniacaux. » Mais, ayant voulu répéter encore une fois nos essais, nous avons ob- tenu, à notre grand étonnement, les valetirs suivantes : PO'H' (1*5 = 6''')-}- AzH'(i"i = 2'") à i3 degrés -1- i3,84 -2AzH' » » -l-23,i4 i +9 3AzIi= « » -(-23,33 j + 0''9 » L'addition d'un grand excès de Azfr(i2AzH')aproduit eu plus +o,l\. Ces valeurs se sont reproduites à deux reprises différentes. Dans ces deux séries singulières, le premier équivalent de AzH' a dégagé autant de chaleur que dans les trois premières séries; le deuxième, un peu moins (9,3 au Ueu de 12,8) ; et le troisième équivalent, une quantité à peu près nulle, comme si le phosphate triammoniacal ne prenait pas naissance dans ces conditions. La formation de ce même phosphate, tantôt commencée, tantôt nulle dès le deuxième équivalent d'ammoniaque, expliquerait égale- ment la divergence relative à la chaleur dégagée par le deuxième équiva- lent. L'étude de ces discordances nous a engagés dans une suite d'essais, qu'il serait trop long de relater ici. Il suffira de dire que ces essais con- courent à établir que le phosphate triammoniacal peut se former dans les liqueurs, bien que sa formation n'ait pas toujours lieu ; mais il n'y subsiste pas : quelques jours suffisent povn- mettre complètement en liberté le troi- sième équivalent d'ammoniaque. Il est fiicile de manifester cette influence du temps sur l'état de combinaison des corps dissous par la méthode générale qui consiste à tout ramener à un état final identique. A cet effet on traite les liqueurs par un excès de soude, de façon à tout ramener ( ioi5 ) à l'état de phosphate de soude basique, en mesurant la chaleur dégagée. » D'une part, la liqueur obtenue plus haut, par le mélange de PO*H^ + 3Az?P avec dégagement de -h 23,33, a dégagé encore, par une addition de soude, 4NaO, opérée quelques jours après, +11,78. La somme des effets, -!- 35,i i, concorde avec le chiffre + 35,2, obtenu dans la réaction directe de 4NaO sur PO'H^ On a vérifié séparément que l'am- moniaque et le phosphate tétrasodique dissous ne produisent que des ef- fets négligeables. » D'autre part, la liqueur obtenue par le mélange de PO^i' + 6AzH% avec dégagement de +33,17, a été additionnée de 4NaO, neuf jours après, ce qui a dégagé + 11, 32, c'est-à-dire à peu près le même chiffre que la liqueur précédente; mais la somme des effets, +44)49» surpasse ici de + q'^'',3 la chaleur dégagée dans la réaction directe de 4NaO sur PO'H', même avec addition ultérieure d'un excès d'ammonia(iue. » Comme l'état final est le même, on devrait retrouver exactement le même chiffre, à moins que la différence ne réponde à la chaleur perdue dans une réaction lente. Celte réaction n'est auti'e que la destruction spon- tanée du phosphate triammoniacnl dissous, laquelle doit absorber la dif- férence entre 33,2 et (23,3 + o,4), soit + g'^'^S, dans les conditions de nos expériences. L'accord entre les nombres + 9,3 trouvé et + 9,5 calculé peut être regardé comme une démonstration de cette interprétation. Voici des phénomènes analogues pour les phosphates sodico-ammoniques. » 5. Phosphates formés par deux bases différentes. — La formation des sels par plusieurs bases unies avec un seul équivalent d'acide est regardée comme caractérisant les acides polybasiques. L'acide phosphorique nous a présenté, sous ce rapport, des résultats singuliers, » Avec la soude et la potasse, tout est conforme à la théorie ordinaire : P0''Na'H(i'^i = 4"')+K0(i'^i = 2'") à i3° dégage -f- 7,48, «ombre tout à fait du même ordre que le dégagement observé avec la soude équivalente, soit + 7,3. » Mais avec l'ammoniaque, il en est autrement. Elle produit un déga- gement de chaleur très-faible avec le phosphate bisodique ordinaire : P0»Na=H(i"^i=4''') +7AzIP(i'^i=2i") à 39° + o.Sa, » +iAzH^ » à 20" +0,72; à 1?,° -i- o,8t, u -+-2AzH' >> » +0,88. » Ce dégagement de chaleur n'est guère que la dixième partie de celui qui répond à l'union du phosphate bisodique avec un troisième équivalent ( ioi6 ) de sonde; il semble répondre à une saluration plus complète de l'acide par les deux équivalents basiques dans la dissolution. » Cependant le phosphale bisodique conserve toute son aptitude à s'unir à un troisième équivalent de soude, même en présence de l'ammoniaque. P0'Na'H(i'^-i = 4''') 4- AzH''(i''i =2''')dégage -t-0,69 ) -1-7 ,iq au lieu de T ,3. OnajouteNaO (i<^i = 2''') » +6,5o) ' •' ' » Ainsi le phosphale double ne se forme pas dans ces conditions. » La même remarque s'applique au phosphate sodicobiammoniacal, lorsqu'on cherche à le former à partir du phosphate monosodique; le sel formé par équivalents égaux des deux bases, prennnt d'ailleurs naissance, P0»NaH=(i'''i=:8''')-f- AzH'(i'' » -t-II,2 » 2 équivalents de soude (NaO = 2'") ajoutés ont dégagé + 7,9; ce qui fait en tout -f- 33, 8 pour la formation du phosphate trisoclique, chiffre concordant avec les valeurs normales des tableaux précédents. » Les deux sels tribasiques à deux bases ne prennent pas davantage nais- sance par le mélange du phosphate trisodique avec le phosphate ammoniacal (renfermant 2 ÂzH' seulement combinés et AzlP libre); ce mélange doiuie lieu au contraire à des absorptions de chaleur, comme pourrait le faire le phosphate Irisoilique avec l'eau pure. En y ajoutant plus tard de la soude en proportion convenable pour détruire tout le phosphate ammoniacal, on peut vérifier par les mesures thermiques que la formation des sels doubles tribasiques n'a pas lieu sous l'influence du temps. » Cependant ces sels doubles peuvent exister pendant quelques heures dans les dissolutions, précisément comme le phosphate trianmioniacal. Dans une série, nous avons obtenu les valeurs que voici : PO»H'(i '^1 = 6'") 4-NaO(i''i=2'") ù 19° -f- 14,92 \ +34,89 On .njoiite AnH' (1"! = 2''') -I- 1 1 ,78 > (au lieu de Puis un deuxième AzH' 4- 7169 ) + 26,1) » un troisième AzH-* dégiigo -4- 0,18 " un quatrième AzH' " — o,o3 M Nous avons également obtenu les phosphates doubles de soude et d'ammoniaque en dissolution par la réaction delà soude sur le phosphate Iriammoniacal, dans les conditions où ce dernier sel existait réellement : P0'H'(i'^i = 6''') + 3AzH'(i'--i=2'") dégage -f-33,i j +34,7 (au lieu de On ajoute aussitôt NaO(i*i = 2'''), ijui dégage. .. . + i ,6 ) -t-26,1) Puis un deuxième NaO -f- 1,0 + 35,7 (^" ''^" '^^ + ^7>^) ( IOI7 ) Le phosphate sodioobiammonique avec excès d'aramoniaque a dégagé ici. . . 1- 34,7 Et le phosphate bisodicoamnionique + 35 , 7 » Mais aucun de ces sels tribasiques ne subsiste : forniés par une sorte de pseudomorphose, en vertu de la conservation du type de l'acide trihy- draté, PO* H% ils n'ont qu'une existence éphémère et disparaissent au bout de quelques joiu's, voire de quelques heures, le dernier équivalent d'am- moniaque se séparant du reste dans les dissolutions. Il arrive même sou- vent que ces sels ne se forment pas du tout. Nous allons retrouver des phé- nomènes analogues, quoique inverses, dans la formation des phosphates insolubles. » HYDROLOGIK. — Perturbations atmosphériques de la saison chaude de l'an- née 1875. Note sur le groupe de pluies du 21 au 2^ juin 187 5; crue de la Garonne; désastres de Toulouse; par M. Belgrand. « L'année 1875 a été remarquablement sèche pendant les derniers mois de l'hiver et presque tout le printemps ; mais, à partir du 9 juin, une série presque contiiuielle de dépressions barométriques a déterminé de grandes chutes de pluies sur l'Etu'ope occidentale. Ces perlurbations atmosphériques ont fait ressortir d'une manière très-nette l'action des pluies de la saison chaude sur les cours d'eau de toute la France. Je me bornerai à discuter, dans cette première Note, l'effet des pluies de la fin de juin, qui ont produit la plus grande crue connue de la Garonne et des cours d'eau des Pyrénées. » Pluies du 21 au 2.1^ juin 1875. — Les désastres de Toulouse et delà vallée de la Garonne se rattachent à lui phénomène très-général, à de grandes pluies qui sont tombées du 21 au 24 juin sur presque toute la sur- face de la France. )) Le bassin de la Garonne se divise en deux parties soumises à des ré- gimes de pluies absolument différents : l'une reçoit les eaux des Pyrénées; l'autre est alimentée par le plateau central de la France, les Cévennes et la montagne Noire. » La partie du bassin des Pyrénées qui débouche à Toulouse figure un grand triangle, dont la base repose stu- le faite des montagnes et dont les deux autres côtés sont formés par les deux cours d'eau principaux, l'Ariége et la Garonne, qui se réunissent lu) peu en amont de la ville : c'est un entonnoir dont le goulot débouche sur Toulouse. Il est impos- sible d'imaginer une disposition plus favorable au rapide écoulement d'une crue. Cette partie du bassin est d'ailleurs Irès-petite, elle est à peine égale au en., 1875, 1' Semestre. (T. LXX.X1, N» 22 ; I 33 ( ioi8 ) j de celui de la Seine à Paris; mais, malgré le peu d'étendue des versants, la pertée de la crue du aS juin 1875, à Toulouse, est 6 fois plus grande au moins que celle des plus grandes eaux connues de la Seine, à Paris. » Les crues désastreuses de la Garonne, à Toulouse, et de ses affluents des Pyrénées ont toujours eu lieu depuis 1770, à une exception près, au printemps ou au commencement de l'été. C'est ce qu'on voit dans le ta- bleau suivant où j'ai mis en regard les crues de la Garonne, de 6 mètres et au-dessus, et celles du Gers. J'ai intercalé dans ce tableau, en les différen- ciant, deux crues de la Garonne de moins de G mètres, qui correspondent à de grandes crues du Gers. Crues de la Garonne, h Toulouse. Crues du Gers au ijont de la Treille, à Auch. m Du 6 au 9 avril 1770 7>36 '77° Inconnu. Du 8 au 9 septembre 1772. . 7,80 » Du 21 au 24 mai 1827 7 ,o5 » Du 3o mai au 2 juin i835. . . 7,5o 27 mai 1 853 3, 40 Bu 12 au i^ Juin i853 ... . 5,12 i2Juini853 3,78 Du 24 mai i855 6,00 « « Du3juini855 7)25 3 juin 1 855 5,5o Z)« 31 /««/ 1856 5,55 3o mai i856 4,4o Des 16 et 19 juin i856 6,00 » » Du 23 juin 1875 8,72 23 juin 1875, ... . 5, 01 » Crue du ai juin 1875. — Les pluies qui ont produit cette crue sont tombées du 21 au 24 juin, c'est-à-dire dans la saison des grandes crues, sur toute la chaîne des Pyrénées, depuis le golfe de Gascogne. » Voici l'indication de celles qui sont tombées en amont de Toulouse ; Juin 187J. Altitudes. — "^ — ^ Totaux. Bassin du. Salât; 21 22 23 24 Conflans 714'" i™'" 76'"™ 5i'»" Si»"" iSg'"™ Boussenac 968 5 5i io4 3o 190 Saint-Girons 4°' 20 45 71 35 171 Crue du Salât à Saint-Girons. » i"',6o 2'", 40 S'^.So 3'°, 00 » L'Arize, pluie : Mas-d'Azil 3o3"' 9""" 45'"'" 95""" 1 1 """ 160""" L'Ariége, pluie : Ax 740 5 55 55 i3 128 Foix 399 45 ^9 65 9 1 88 Belesta 5o3 2 54 126 i5 107 Mirepoix 3oi 3 52 53 26 i34 Royat 266 » 38 85 20 143 Fossat 249 (j 43 123 i3 i85 Crue do l'Arit'ge à Foix » o"',70 r",3o ^"\oo i"',8o " ( io'9 ) Juin 1875. La Garonne, pluie : 21 22 23 24 uiin Monlrejeau 468'" 35"'°' 56'"'" 80'""' 9-"'" 180' Aurignac 38o • » " " ' l'J Toulouse i44 36 4i 46 21 i44 Crues de la Garonne : m m m m Chaum » 0,60 1,00 2,00 2,60 Montrejeau • 0,60 1,60 3,3o 2,20 Cazères » o , 5o i , 3o 7 , 5o 3 , 80 » Toulouse " 1,10 3,00 8,72 6,4o » A Toulouse, la crue, le 2Z juin, ne s'élevait, à l'heure ordinaire de l'ob- servation, qu'à 6™,70 ; c'est à 10 heures du soir qu'elle a atteint sa hauteur maximum de 8'", 72, dépassant de o", 92 la plus grande crue connue, celle du 8 septembre 1772. » Constatons un autre fait très-remarquable : c'est le 23 juin que le maximum de la pluie a été constaté à toutes les stations. C'est aussi, à une exception près, le aS juin que la crue de tous les cours d'eau a atteint sa hauteur maximum. » Ces pluies ont-elles été la seule cause du cataclysme? Les journaux ont parlé de grandes neiges tombées quelques jours avant; il paraît que cela n'est pas exact. M. Faré, directeur général des forêts, qui a visité les mon- tagnes quelques jours après, m'a affirmé qu'il n'était point tombé de neige en juin, excepté peut-être sur les hauts sommets; mais la crue a pu être augmentée par la fonte subite des neiges qui, à cette époque de l'année, restent encore dans les hautes montagnes. J'ai consulté, sur ce jjoint, M. Faraguet, ingénieur en chef de la navigation de la Garonne; voici ce qu'il m'a répondu : « Il est bien certain qu'il y avait encore des neiges » et qu'elles ont contribué à l'intensité de la crue; mais dans quelle pro- » portion? C'est ce qu'il est difficile d'établir. » M C'est un point fort important et qui fait comprendre pourquoi les grandes crues de la Garonne ont toujours lieu au printemps et au com- mencement de l'été. Les neiges sont encore abondantes dans les montagnes à cette époque de l'année; plus tard elles sont fondues, les grandes pluies agissent seules et les crues du fleuve sont moins élevées. » Crues des nfflueiils. — Comme en amont de Toulouse, les pluies sont tombées du 21 au 24 juin. Dans les hautes montagnes, les hauteurs de pluie du 23 varient, aux diverses stations, de 56 à 85 millimètres. Au-dessous de l'altitude 3oo mètres, elles sont comprises entre 3i et 76 millimètres. i33.. ( I020 ) » Celte pluie du 23 est toujours de beaucoup la plus grande à toutes les stations. C'est aussi le aS qu'a eu lieu le uiaximum de toutes les crues, notamment de la Neste, de la Save, du Gers et de la Baïse. » l.e bassin de la rive droite de la Garonne, à partir de Toulouse, est com- pris dans le demi-cercle montagneux composé du plateau du Cantal, des chaînes des Margérides, des hautes Cévennes, des Cévenues méridionales, (les Garrigues et de la montagne Noire. Deux affluents principaux, le Tarn et le Lot, traversent l'énorme dépression comprise entre ces montagnes. Ils ramassent en passant toutes les eaux qui sillonnent ces pentes et les con- duisent à l'Océan sans en laisser échapper un seul fdel vers la Méditer- ranée. » C'est surtout dans les Cévennes, vers les équinoxes et notamment vers l'équinoxe d'automne, que le Lot et le Tarn subissent l'action de pluies véritablement diluviennes. Malgré l'exiguïté de cette partie de leurs bassins, les crues qui eu résultent suffisent pour produire des débordements désas- treux dans la Garonne. Eu outre, le Tarn reçoit de la montagne Noire, un affluent des plus violents, l'Agout, qui peut produire à lui seul de grandes crues vers les équinoxes et au commencement de l'été. L'Aveyron et d'in- nombrables affluents qui descendent du plateau central, des Margérides, de la montagne d'Aubrac, contribuent aussi, mais surtout dans la saison froide, à alimenter les grandes crues des deux collecteurs. Il résulte de là que le Tarn et le Lot ne sont pas soumis au même régime que les affluents de la Garonne, qui descendent des Pyrénées, C'est ce qu'on reconnaît sur le tableau suivant, où j'ai indiqué les dates des crues désastreuses de la Garonne, à Toulouse, eu auiont, et à Agen, en aval du confluent du Tarn. (Renseignements donnés par M. Faraguet. ) A Toulouse. A Agen. ni m 6 avril 1770 7,36 10, 45 9 décembre 1772 » •)! 7^ 26 diiccmbre 1791 » 9j5o 22 mai 1827 7 ,o5 9j52 3i mai i835 7>5o 9)82 17 janvier i843 ... 4,20 9,39 g janvier i844 4,80 9, '2 4 juin 1855 7 ,25 10, 06 12 mai i856 5,92 9,>8 1"'' juin i856 » 9, '7 24 juin 1875 , 8,72 '',70 » On voit que quatre de ces grandes crues se sont écoulées dans la saison ( I02I ) froide, et qu'elles sont dues eu tout ou en grande partie à l'action du Tarn. )) Je dois à l'obligeance de M. l'Ingénieur en chef Gros les renseignements suivants sur les crues du Lot, qui prouvent qu'elles ne coïncident presque jamais avec celles de la Garonne, à Toulouse : dues correspondantes Crues du Lot , , „ , I de la Garonne, à Cahors. U Villeneuve. à Toulouse, lu m 7 mars 1783 9j03 '4'95 " 5 fijvrier i833 7,83 11, 65 » 16 janvier 1843 6,70 ». 4)^° 28 février 1844 6,85 » 4>io i"' juin i856. . . 6,20 9>''4 ^'^^ 6 janvier 1860 5,92 9>70 ° 26 septembre 1866 6,87 10,60 » 20 octobre 1868 6,42 9i53 » » Il n'y a que trois grandes crues du Lot qui aient pu coïncider avec celles de la Garonne, venant des Pyrénées. Une des plus grandes, celle de i833, a débité 2600 métras cubes d'eau par seconde. M. Gros me donne, en outre, le précieux renseignement qui suit ; « La Garonne, à l'eniboiichure du Lot, a atteint ( en juin 1 875) le niveau de la crue de 1 770 (n'",4o au-dessus du zéro de l'échelle), qui était la plus forte connue jusqu'à cette année. En 1770, la Garonne et le Lot avaient été en crue en même temps. » Le Lot et le Tarn pendant l'inondation de juin 18^5 : Renseignements donnés par M. l'Ingénieur en chef Bauby. Altitudes. 22 23 24 Totaux. Pluies des Cévennes en millimètres : Le Tarn. Pont de Monvert 900'" 35""" 42'"'" 3""" 80"°» Meyrueis 710 38 60 6 io4 Florac 55 1 3i 4' 4 76 Le Lot. Le Bleymard 1080 21 5o 7 78 » Ces pluies seraient considérées comme très-fortes partout ailleurs; dans les Cévennes elles sont très-ordinaires et produisent des crues insigni- fiantes, qui ne se sont pas élevées à plus de i'",i3 et o'",66 dans le Tarn et le Lot, aux Vignes et à Mende. Pluies de la montagne Noire : Altitudes. 22 23 24 Totaux. Bassin de l'Agout, affluents du Tarn : LaSalvetdt 702'" i6""" 100'"'" 78""" 196'"" Le Cabareton (sommet duSommail).. 1018 16 95 84 195 Alban 622 58 102 33 193 La Salesse-Murat 1106 28 i48 46 222 ( I022 ) » Ces pluies sont énormes et produisent une crue considérable dans l'Agoiit, affluent du Tain. » Voici_, en effet, les renseignements qui me sont donnés par M. Bert, ingénieur en chef de la navigation du Tarn, qui attribue toute la violence de la crue à l'Agout : Crue du Tarn ; Albi, 23 juin, à midi, hauteur maximum 3 mètres, débit. . 8i5"" Villennir, 9,3 juin ;\ g heures du soir, en aval du confluent de l'Agout, hauteur de la crue 'j"',6o, débit 56oo Palisse, aS juin, lo heures du soir, en aval de Montauban, hauteur de la crue 8'", Sa, débit 65oo » Ces nombres prouvent que c'est bien l'Agout qui a produit presque toute la crue du Tarn. » La crue de l'Agout est arrivée dans le Tarn dès le 22 juin, à 1 1 heures du soir. M Le Lot, à partir de Mende, ne reçoit plus que les eaux du revers sud du plateau central. ') Voici les hauteurs totales, en millimètres, des pluies tombées sur cette région du 21 au 2.3 juin 1876 : à Marvéjols, 39 millimètres-, à Saint-Léger, 71 millimètres; à Saint-Chély, 44 millimètres; à Laguiole, 58 millimètres; à Mur-de-Barrez, 64 millimètres; à Figeac, 109 millimètres; à Cahors, 69 millimètres; à Villeneuve, 44 millimètres. Le Lot, à l'échelle de Ville- neuve, ne s'est élevé qu'à 3™, 70, et, comme il peut atteindre à celle échelle la cote de 14™, 95, on doit admettre que la crue de juin 1875 n'a pu avoir une influence marquée sur celle de la Garonne. » D'après les indications qui précèdent, il est évident que les crues du Tarn et du Lot n'ont pu coïncider avec celles de la Garonne. » On a vu ci-dessus que celle du Tarn était le a3, à 10 heures du soir, à Palisse, tout près du confluent de la Garonne, juste à l'hem-e du maxi- mum de la crue du fleuve à Toidoiise. Le Tarn est donc passé le premier au confluent. » Voici les variations de niveau de la Garonne à CoI-de-Fer, en aval du confluent du Lot : Juin 1S75 ; 21 22 23 24 25 26 27 28 i"',7 i'",8 3'", 7 6'", 5 8'", I II"', 7 9'", 5 7"',7 » La crue du Lot qui atteignait son maximum le 24 à Villeneuve, à peu de distance de la Garonne, était écoulée le 26, lorsque le fleuve atteignait sa ( I023 ) hauteur maximum de 1 1", 7,àCol-de-Fer. 11 en était de même des crues des affluenis des Pyrénées, et c'est ce qui explique la croissance continue des eaux du 23 au 26 à Col-de-Fer. L'affluent le plus rapproché, la Baïse , a passé le premier, le 23, ensuite sont venus successivement le Lot, le Gers, le Tarn et enfin la grande crue de Toulouse. THERMODYNAMIQUE. — Réponse à quelques objections soulevées par 7ios ré- centes Communications sur le rendement des injecteurs à vapeur. Note de M. A. Ledieu (1). « Diverses objections nous ont été présentées au sujet du résultat, d'ap- parence paradoxal, auquel nous a conduit notre étude sur le rendement d'alimentation des injecteurs à vapeur. Nous ferons à ces objections les réponses succinctes que voici : .. 1° Quand nous avançons que dans les injecteurs « tout le calorique » qui sort de la chaudière pour sustenter l'instrument, y rentre intégrale- » ment », il demeure entendu que ce retour a lieu sons forme de chaleur, de travail de refoulement ou de force vive du fluide aliinenlaire. )) 2° La valeur plus grande que i, que possède toujours, selon nous, le rendement d'alimentation théorique de l'injecteur Giffard, exige expressé- ment qu'on accepte notre définition du rendement d'alimentation et non aucune A\\\.vQ soi-disanl équivalente. » 3° Nous maintenons que ce résultat, d'apparence paradoxal, est dû au travail gratuit engendré par le refoulement de l'eau d'alimentation au sein du jet de vapeur sons l'action de la pression f p„ — -y Conformément à nos notations antérieures, Pq représente la pression atmosphérique, et -la pression due au poids de la colonne liquide, qui va de l'injecteur au réservoir d'alimentation. Or cette pression (p„ — -| ne coûte absolument rien ; elle existe ipso facto; donc tout travail qu'elle engendrera sera un tra- vail gratuit. » Afin de mieux frapper l'esprit, imaginous que le réservoir d'eau d'a- limentation se trouve au-dessus de l'injecteur, à une hauteur très-grande. Dans ce cas, h sera négatif, d'après la manière même dont nous avons établi nos formules, et vaudra — //. La pression (p„ — ^| s'écrira alors (i) Voir Comptes rendus, t. LXXXI, p. 711 et 778. ( ioa4 ) (Po4- — lî et sera susceptible d'être aussi grande que l'on voudra (sans toutefois dépasser le point où elle paralyserait le jeu de l'appareil). Au point de vue où nous nous sommes placé, nous n'avons pas à nous in- quiéter de la manière dont le réservoir est rempli; il se trouve tel quel à notre disposition. Conséquemment, n'est-il pas manifeste et indiscutable que la présente pression (Pq + — ) n'exigera aucune dépense pour sa pro- duction, en même temps qu'elle engendrera un travail de refonlement qui pourra être considérable? Ce travail se retrouvera finalement dans la chaudière sous forme de calorique, qui aura été fourni cjraluilemenl. » « M. Brongniaiit présente, de la part de M. de Tchihalchef, Correspon- dant de l'Académie, la seconde partie du premier volume de sa traduction de l'ouvrage allemand de M. le professeur Grisebacli, intitulé : La végéta- tion du globe d'après sn disposition suivant les climats, esquisse d'une géogra- phie comparée des plantes.M. Bvongniarl fait remarquer que celte publication n'est pas une simple traduction de l'important ouvrage du professeur de Gôt- lingue, traduction qui serait déjà un grand service rendu aux savants fran- çais, mais les notes nombreuses et étendues que M. de Tchihatchef y a ajoutées en augmentent beaucoup l'intérêt; elles résultent, en effet, souvent des observations propres de ce savant voyageur, et, dans d'antres cas, de recherches dans les auteurs anciens, ou de documents postérieurs à la pu- blication de l'édition allemande. » (' M. MiLNE Edwards annonce que M. lî. Filhol, attaché comme na- turaliste à l'expédilioii astronomique envoyée à l'Ile Campbell, sous la direction de M. Bouquet de la Grye, vient d'arriver à Paris et assiste à la séance. Après avoir accompli, à l'extrême satisfaction de M. Bouquet de la Grye, sa mission à Campbell et avoir adressé au Muséum des col- lections importantes, faites dans cette localité, M. Filhol, conformément aux instructions qu'il avait reçues de M. le Ministre de l'Instruction pu- blique, a visité la Nouvelle-Zélande, où il s'est occupé principalement de l'exploration de l'ilc Stewart. Il s'est rendu ensuite aux îles Fidji, et, par ses observations, ainsi que par les riches collections qu'il a formées dans ces différentes parties de l'Océanie, il aura beaucoup coniribué à l'avan- cement de nos connaissances relatives aux procluclions natiuelles de celle région. M. Milne E'ivvards félicite M. II. Filhol de l'activité, du zèle et du ( I025 ) savoir dont il a fait preuve pendant son long et pénible voyage. Le Mu- séum a déjà reçu vingt grandes caisses remplies d'objets d'Histoire naturelle recueillis par cet explorateur; trois autres envois sont en route, et, dès que la totalité de ses collections sera arrivée à Paris, M. Filhol priera l'Aca- démie de vouloir bien s'en faire rendre compte. » M. Daubiiée, en présentant à l'Académie un nouvel échantillon de mé- téorite de l'Éîat d'Iowa, s'exprime comme il suit : « M. le professeur Hinrichs, de l'Université d'Iowa City (Étals-Unis), qui a déjà bien voulu offrir au Muséum d'Histoire naturelle de Paris une météo- rite tombée, le la février 1875, dans l'Étatd'Iowa (i), adresse à l'Académie, par l'intermédiaire de notre confrère M. Berthelot, une seconde météorite provenant de la même chute, également avec prière de la transmettre à la collection du Muséum. » Cette météorite, que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie, est entière, c'est-à-dire entièrement enveloppée de croûte, et pèse 2''^i42(à peu près moitié de la précédente, dont le poids était de 4''^,65o). Elle est très- remarquable par sa forme aplatie et anguleuse, qui la fait ressembler à une grosse écaille détachée d'un morceau plus volumineux ; elle rappelle celle qui a été rencontrée lors de la chute qui a eu lieu, le 12 mai 1861, dans l'Inde anglaise, à Buisura, Piprassi, et dont la configuration s'adapte exac- tement à celle d'une autre météorite tombée à une assez grande distance. » A celte occasion, M. le professeur Hinrichs exprime le désir que la chute du 12 février dernier soit désignée, non plus sous la dénomination d'Iowa Cowdy, qui peut donner lieu à une confusion, mais sous celle d'^mana: c'est le nom d'une commune dans laquelle beaucoup d'échantil- lons sont tombés et que les habitants ont cédés avec désintéressement. » MÉMOIRES PRÉSEIVTÉS. PHYSIQUE. — Sur le coefficient d'écoulement capillaire. ISote de M. AuG. Gderoijt, présentée par M. Becquerel. (Commissaires : MM. Becquerel, Edm. Becquerel, Jamin.) « On sait, d'après les expériences de Poiseuille, que, lorsqu'un liquide s'écoule au travers d'un tube capillaire horizontal, d'une part, sa vitesse (i) Comptes rendus, t. LXXXI, p. 11 '36. C.R., 1875, 2"' Semestre. {T. hXy.\l, N' 22.) $ i34 ( 1026 ) d'écoulement dépend des dimensions du tube et de la pression qui déter- mine l'écoulement; de l'autre, elle est proportionnelle à un coefficient va- riant seulement avec la température et la nature du liquide. M Pour une même température donc, à chaque liquide correspondra une valeur constante de ce coefficient, qui sera pour ce liquide une carac- téristique aussi définie que sa densité ou son indice de réfraction. C'est ce coefficient d'écoulement capillaire que nous nous sommes proposé de déter- miner pour un certain nombre de liquides; cette détermination nous a paru offrir quelque intérêt, en ce sens que, pouvant être considéré comme donnant la mesure de \a fluidité relative des différents liquides, le coeffi- cient d'écoulement capillaire est une nouvelle donnée dans l'étude de leur constilution physique. » Des lois de Poiseuille nous avons déduit l'expression qui représente la valeur de ce coefficient; elle est exprimée par la formule suivante : dans laquelle K représente le coefficient d'écoulement capillaire, Q le nombre de millimètres cubes de liquide écoulé pendant une seconde, / la longueur du tube et ci son diamètre exprimé en millimètres, enfin H la pression en millimètres d'eau à 4 degrés. » Les déterminations expérimentales ont été faites à l'aide d'un appareil analogue à celui de Poiseuille, en nous servant de tubes aussi bien calibrés que possible, et dont la longueur et le diamètre avaient été mesurés avec soin. » Nous avons d'abord opéré sur les alcools monoatomiques et déterminé les coefficients d'écoulement des cinq premiers membres de cette série homologue. Dans une pareille série de corps, chacun contient CH^ de plus que le précédent; la série présente donc, au point de vue de la composi- tion chimique, la plus grande régularité. M Dans le tableau suivant, nous avons inscrit les nombres exprimant les coefficients d'écoulement capillaire à une température de i3 degrés, et nous avons mis eu regard les formules chimiques, les densités, les poids moléculaires et les volumes moléculaires des alcools étudiés. Alcool méthj'liriue, CH*0. . » étliyli(|uo, C»H''0.. « propylique, Cni'O.. » biilylique, G'H"0. >. amylique, C'H'^0. Coefficients Poids Volumes (l'écoulenienl. Densités. moléculaires. moléculaires. 493,5 o,836 32 38,3 145 0,793 46 58, 0 io5 0,811 60 73,9 47,5 0,807 74 9>.7 39 o,8i5 88 ">7,9 ( 1027 ) » Ce tableau montre que les coefficients d'écoulement capillaire des alcools ne forment pas une série régulière; cependant il faut remarquer qu'ils diminuent constamment à mesure qu'on a affaire à un alcool plus riche en carbone; on voit encore que des corps de composition chimique analogue et ayant sensiblement la même densité peuvent présenter des flui- dités très-différentes : c'est ainsi que, dans le cas des alcools méthyliqueet amylique, dont les densités sont o,836 et o,8i5 , le premier présente une fluidité 12,6 fois plus grande que celle du second. D'un autre côté, on est frappé de voir la grande différence qui existe enire les deux premiers coef- ficients, tandis que pour les autres la diminution est moins brusque ; il sem- blerait que la première addition de CH^, à l'alcool le moins carboné, ail beaucoup plus d'influence sur la fluidité que quand l'addition de CH- porte sur un alcool contenant déjà plusieurs atomes de carbone. » Enfin nous ferons remarquer le peu de différence qui existe entre les coefficients des alcools amylique et bulylique. Il est à noter que, si l'on prend la différence entre les points d'ébullition de deux membres consé- cutifs de celte même série d'alcools, ce sont eux qui, ainsi que l'a montré M. Is. Pierre, présentent la plus grande différence. » Dans la série de la benzine les choses se passent un peu différemment. La benzine, le toluène et le xylène, qui, comme les alcools, diffèrent l'un de l'autre de CH^, ont pour coefficients d'écoulement Saô, 34o et 826; comme on le voit, ces coefficients différent très-peu l'un de l'autre, contrai- rement à ce qui a lieu dans la série des alcools, et il est à remarquer que dans ce cas on a affaire à des corps, dont le piemier renferme déjà une grande quantité de carbone relativement à très-peu d'hydrogène, de sorte que l'addition de CH- n'augmente pas sensiblement la proportion du carbone. » Nous nous occupons actuellement de la détermination des coefficients d'écoulement de nouvelles séries homologues et de |)lusieurs grou|)es de corps présentant entre eux certains rapports de composition chimique. Dans une prochaine Communication, nous ferons connaître les résultais de ces déterminations. » CHIMIE AGRICOLE. — Obseivalioiis .sHJ' la composition des terres arables de rjuvergne. Importance de l'acide pliospliorique au point de vue de leur fer- tilité ; par M. P. ÏRUCHOT. (Extrait.) (Commissaires : MM. Peligot, Daubrée, V, Thenard, H. Mangon.) « Les éléments qui contribuent principalement à la fertilité d'une terre, i34.. ( I028 ) parmi ceux qui proviennent tle la désagrégation des roches, sont, comme chacun le sait, la chaux, la potasse el l'acide phosphorique, M Terres grainliques. — Les granités du Puy-de-Dôme manquent à peu près complètement de chaux et sont pauvres en acide phosphorique; seule, la potasse s'y rencontre eu proportion notable. » Les dosages suivants se rapportent à des roches plus ou moins désa- grégées, qui sont friables et forment le sous-sol des ferres cultivées, après avoir formé le sol lui-même : Chaux Potasse Acide phosphorique pour 100. pour 100. pour loo. 1. Granité de Bourgnon (canton de S'-Dier). o,o4o o,i6o o,oi5 2. u Trézioiix » .. o,og() o,332 o,o48 3. u Montaigut traces. o,345 traces. k, » Theix (canton de Clermont).. . . traces. 0)37i 0,037 S. Gneiss du Clicry (canton de Sauxillanges). traces. o,ii5 traces. » Les terres qui proviennent de la désagrégation de ces granités, ou de granités analogues, sont peu fertiles ou ne le deviennent que par des chau- lageset des engrais phosphatés. La moyenne des dosages correspondant à vingt-trois de ces terres a fourni les résultats suivants : Chaux; 0,039; pot^isse : 0,210; acide phosphorique : o,o58. » Terres volcaniques. — Il en est autrement des sols volcaniques, qu'ils soient formés par les roches basaltiques ou les laves modernes. La désagré- gation des roches pyroxéniques et labradoriques a foiu'ni du calcaire, si bien que ces sols, quoique rangés parmi les terrains siliceux comme les précédents, n'ont pas besoin, en général, d'être chaulés. Leur teneur en potasse est assez élevée, et surtout ils renferment une forte proportion d'a- cide phosphorique. » Voici d'ailleurs les quantités d'acide phosphorique extraites de plu- sieurs roches volcaniques traitées par l'eau régale : Pour 100. 1. Domite du Puy-de-Dôme 0,096 2. " o, 109 3. Trachyte du Mont-Dore 0,217 4. Scorie basaltique (Pont des Eaux ) o,5i2 5. Pouzzolane deGravenoire 0,624 6. Lave de Gravenoire 0,715 7. » partiellement décomposée 0,742 i> Voici maintenant les résultats obtenus par l'analyse de deux terres k'olcaniques : ( '029 ) 1. Terre de Beaiimont. 2. Terre d'Aubicre. . . . Chaux Potasse Acide phosphorique OUI- 100. pour 100. pour 100. 1,6 0,226 o,4o3 1,6 0, 160 o,3o4 » Ces terres sont très-fertiles, malgré une faible épaisseur de la couche arable. A l'inspection de ces chiffres, on est amené à conclure, avec M. P. deGasparin, que l'acide phosphorique donne, plutôt que la potasse, la me- sure de la fertilité d'un sol (i). )) Terres de la Liinagne'. ~ Ne pouvant citer toutes les analyses que j'ai effectuées sur des terres de cette puissante alluvion, à la formation de la- quelle ont concouru toutes les roches d'Auvergne, la vase des anciens lacs et même les eaux minérales, il me suffira de consigner ici les résultats de deux d'entre elles, l'une prise à Mon-Désir, près Clermont-Ferrand, dans la Limagne proprement dite, la seconde dans la plaine de Sarliève, sol d'ori- gine plus récente. J'y ajouterai les dosages obtenus par M. P. de Gaspariu sur uu échantillon d'une terre de la Limagne, à Pont-du-Château : Analyse physique. Analyse chimique. Argile Acide Lilhine Oxyde Sable. et phospho- Pelasse. Chaux. Magnésie. ( carbo- de Chlore. Carbone. Azote. sable fin. rique. nate). fer. 4 3 , 00 55,8 0,296 o,5.',8 9.97" i,85o o,o85 i3,i 0,069 1,145 o,3io /| , 00 96,0 0,329 0,385 8,893 o,oo5 0, l33 7.3 0,066 i,o33 0,453 69,70 i!i,3o 0 , /| 1 6 0,280 3,853 0,762 » i5,33o n « » Terre de Mon-Désir. 2,2 Terre de Sarliève... » T. de Pont-dii-Chàt. 16 » L'exposition , l'épaisseur de la couche arable qui dépasse souvent plusieurs mètres, l'ameublissement indiqué par l'analyse physique, etc., contribuent évidemment à faire de la Limagne un grenier d'abondance; mais, si l'on considère les proportions d'acide phosphorique, on reconnaît qu'elles sont triples de celles que M. P. de Gasparin regarde comme ca- ractérisant les meilleurs sols. » A voir ces terres d'alluvion de la Limagne, d'une fertilité exception- nelle et d'iuie couleur noire, on est tenté de les assimiler à des terres ma- raîchères améliorées par le terreau, et on les supposerait très-riches eu humus. Or, leur teneur en carbone des matières organiques est assez faible, et beaucoup de terres moins fertiles en contiennent davantage. (l) Sans doute la composition chimique n'influe pas seule sur relie fertilité, quia bien d'autres facteurs; ainsi, pai" exemple, en Auvergne, les terres volcaniques, d'une couleur brune souvent très-foncée, s'échaufft nt beaucoup plus que les terres granitiques, et trouvent dans cette propriété physique un élément de fertilité; mais on ne saurait disconvenir que les substances minérales, et surtout l'acide phosphorique, n'y aient une part prédominante. ( io3o ) » L'aclion des roches, au point de vue de la ferlilité des terres, peut être appréciée par l'analyse des eaux souterraines qui en proviennent et qui, employées dans les irrigations, sont plus ou moins efficaces. 11 est, dans le département du Puy-de-Dôme, telles eaux qui ont la réputation d'accroître la fertilité des sols sur lesquels elles sont répandues, tandis que d'autres sont connues par leur peu d'efficacité. Or, ainsi qu'on pouvait le prévoir par tout ce qui précède, les premières sortent des terrains volca- niques et les secondes des terrains granitiques. Les dosages suivants, rap- portés à I lilre, confirment ces appréciations (i) : Eaux des terrains granitiques. Acide Silice. Chaux. Potasse. Soude, pbosphoriquc. me nig mg nig nig 1. Eau de MoritaigiU 4° traces 2,7 2,0 traces 2. " fie la Celle 9 2,4 2,5 3,6 traces 3. « de Saiiviat 29 25 1,9 6,4 traces 4. » d'Esiandeiii! 28,5 i3,5 8,2 i3,5 traces Eaii.r des terrains volcaniques. 5. lîau de Nohannent 33 traces 1,4 » 0,878 6. » du lac Pavin 25 traces 1,3 4i9 1,080 7. >' de la Coiize d'Issoirc. . . 17 traces i,5 5,o o,85o » Ainsi les eaux granitiques, assez riches en potasse, ne contiennent pas sensiblement d'acide phosphorique; les eaux volcaniques renferment moins de potasse, mais environ i milligramme d'acide phosphorique par lilre. » Je crois pouvoir conclure, de ces analyses et de ces comparaisons, que l'acide phosphorique est l'élément principal de la fertilité des terres d'Au- vergne, et que les sols volcaniques doivent en grande partie leur supé- riorité à une proportion notable de cet acide, rendu d'ailleurs plus facile- ment soluble et assimilable par la présence de la chaux. » ÉCONOMIE RUILiLE. — Etude sur un système d'irri L'établissement, siii' une vaste échelle, du système décrit dans ce Mé- moire préviendriiit complètement l'ensablement des cours d'eau et pourrait atténuer notablement certaines inondations. » MIÎTÉOROLOOIE. — Sur l'obseivotoire météorologique du Pic du Midi de Bujorre {Haules-Pj renées). Noie de M. le général Ch. deNansoutv, présentée par M. Ch. Sainte-Claire Deville. (Commissaires; MM Ch. Sainle-Claire Deville, d'Abbadie, Jaiissen.) « Sur la proposiiion du regretté Elie de Beaumont, l'Académie des Sciences, dans sa séance du lo novembre 1873, a appelé sur l'observatoire du Pic du Midi la bienveillance de l'Administration, et indiqué la nécessité qu'il y aurait pour cet élablissement, fondé par la Société Ramond, que relie Société fût reconnue d'utilité publique. Depuis lors, à ce vœu sont venus s'en ajouter d'aulres, formulés par les Conseils généraux des dépar- tements du Midi. » Nous demandons à l'Académie la permission de lui exposer sommai- rement l'état actuel des travaux et les observations effectuées. » Compagne de iS^S. — I-a Société Ramond préluda, en 1873, à l'éta- blissement de l'observatoire, en s'inslalinnt le i"" août à l'hôtellerie du Pic, où elle a consiruit sur un monticule voisin (sur lecpicl mourut en ly/i' l'iislronome Plantnde en faisant ses observations) un abri, modèle Mont- souris, qui fut ninni de fous les instruments réglementaires; sur ce même emplacement (.illilude 2366 mètres), ont été placés depuis un actinomètre, un pluviomètre, nu évaporoniètre et des caisses contenant des semis de différentes plantes utiles à observer. » Pendant 70 jours, elle y a maintenu un observateur, sous la surveil- lance ])eniianenle du présitlent de la Commission. Tons les jours, et de trois heures en trois heures, chaque série d'observations a élé régulièrement faite de 7 heures du malin à 7 heures du soir; de p-lus, chaque jour et à la même heure, i\ne série d'observations élait faite au sommet du Pic (altitude 2877 mètres). Celte première campagne fut limitée au 10 oclobre, parle manque de moyens d'hivernage, de fonds ou de matériel spécial. n Cnmpnrjne de 187/1. — T.es souscriptions recueillies vers la (in de 1873 et au commencement de 187/1 furent assez imporianles pour permettre un établissement conlinu, d'abord à la première station édifiée l'année pré- cédente; aussi la Commission vint elle y installer l'observateur dès le G p. , lS;.'j, 1' Semestre. (T. l.XXXI, Pi" 22.) I 35 ( io34 ) i" juin ; mais elle avait tenu, depuis le lo novembre précédent, à faire, chaque mois d'hiver, au moins une série d'observations au sommet du Pic, afin de prouver la praticabilité de l'entreprise : c'est ce qu'elle a fait très-régulièrement, en doublant même l'ascension de janvier, le 8 et le 21. » Comme l'année précédente, les observations Irihoraires ont été faites avec la plus grande régularité : chaque jour, la série d'observations était faite au somme!, en coïncidence avec la simultanéité des observations re- commandées par le service des observations des États-Unis. Ces travaux ont continué d'une manière constante jusqu'au i5 décembre, où un acci- dent, dû à l'insuffisance de l'installation hivernale, força à la retraite. Néanmoins, pend;u)t le restant de l'hiver, comme pour l'hiver précédent, une observation fut faite chaque mois au Pic du Midi. » Campagne de 1 8'] 5. — Dès le i'"' juin iS^S, les observations suivies fu- rent reprises et ont continué jusqu'à ce jour sans lacunes. Toutes les pré- ^ cautions dictées par l'expérience ont été prises, afin que l'hivernage ne soit p.is interrompu. » Les résultats de la campagne actuelle sont doublement intéressMuts; car, en dehors de leur intérêt scientifique, ils nous ont permis d'affirmer à l'esprit des populations l'utilité des observations niétéorologicpies, faites dans les stations élevées, où les fleuves et rivières du Midi prennent leur source: c'est ainsi qu'à la veille de perlurbations néfastes, le 22 juin, bien que privés de moyens prompts pour transmettre les avertissements prévi- sionnels, nous avons pu, grâce au dévouement d'un de nos observalein-s, transmettre aux conununes les plus voisines et jusqu'à Tarbes des avis utiles. » Quant aux déductions scientifiques à tirer des travaux de l'observa- toire, elles ne sont pas sans importance et nons les soumettons à l'appui de ce Mémoire, dans divers tableaux et séries d'observations, que l'exiguïté de nos ressources ne nous a pas encore permis d'imprimer in exlettsa, afin de les distribuer aux savants qui s'occupent de Météorologie. » Pour que les observations faites au Pic du Midi produisent les résul- tats qu'on est en droit d'en attendre, il faut qu'elles soient complétées par des observations faites dans des stations secondaires, situées dans le voisi- nage. Nous avons recherché, pendant l'hiver de 1873-1874, les moyens de satisfaire à ce desideratum et nous avons déterminé, dans ce but, quatre lo- calités dans les environs du Pic du Midi, deux en plaine, deux en mon- tagne: ( io35 ) AlUtude. Distance du Pic. ni km Bagnères-de-Bigorie 55o i4 Tarbes 3io 33 Baiéges 1280 8 Lac dOrédon 1900 i3 » Nous nous sommes mis en relation, dans les trois dernières stations, avec des observateurs dont le concours nous est acquis. » Le service météorologique est donc assuré maintenant dans de bonnes conditions; mais, lorsqu'on arrivera à l'organisation complète et au fonc- tionnement d'un observatoire définitif, il faudra songer à utiliser les avan- tages qu'offre le Pic du Midi à toutes les sciences qui exigent des observa- tions dans les régions élevées. H Les savants qui s'occupent de l'étude des variations solaires et de la météorologie cosmique pourront y trouver une installation qui leur per- mettra de profiler d'une atmosphère limpide et raréfiée, et de lutter à armes égales avec les savants italiens, plus favorisés jusqu'à ce jour. )) Les as'ironomes pourront y venir chercher les conditions les plus avantageuses pour y faire les observations qui n'exigent pas de grands in- struments, et notamment poursuivre les études spectroscopiques et les son- dages de l'écliptique. u En ce qui concerne la Physique, on y pourra reprendre, avec suite et régularité, des expériences sur l'électricité et le magnétisme. M Nous comptons y installer un séismographe, qui, ainsi placé au centre d'une région soumise à de fréquents tremblements de terre, devra donner des indications très-intéressantes. Comme les mouvements violents ne sont pas les seuls que nous supposons se produire dans la chaîne, ces indica- tions seront complétées par l'étude des mouvements lents, commencée déjà par les soins de la Société Ramond. )) Etifin, nous avons mis la main à l'édification de l'observatoire défi- nitif du sommet, où se trouvent plusieurs emplacements convenables; mais, pour parvenir à ces fins sans entraves, nous avons dû solliciter l.i re- connaissance d'utilité publique , indispensable à l'acquisition des terrains parla Société Ramond et à la formation i\u capital qui nous est néces- saire. » Le bienveillant appui que nous sollicitons de l'Académie des Sciences nous soutiendra dans nos efforts et nous aidera à atteindre promptemenl le but utile. ') 35. ( io36 ) ANATOMIE COMPARÉE. — Sur quelques indices de l'existence d'Edentés au com- mencement de tépoque miocène. Note de M. A. Gaudry, présentée par M, P. Gervais. (Commissaires : MM. Daiihrée, P. Gervais). (( Les phosphorites des environs deCayliis, dans lesquels MM. Gervais, Filliol, Delfortrie ont déjà signalé des fossiles de types très-variés, viennent de fournir les indices d'un animal qui a dû appartenir à l'ordre des Eden- tés ; on n'avait pas encore observé des représentants de cet ordre dans des formations aussi anciennes. » La détermination de l'Édenté des phosphorites ne repose que sur deux pièces, mais 'ces deux pièces sont très-caractéristiques : ce sont une pre- mière phalange et une phalange onguéale qui semblent provenir du même doigt. La première phalange a o™,o35 de long ; sa face articulaire métatar- sienne est placée obliquement, de telle sorte que le doigt devait être relevé vers le métatarsien; la face articulaire en rapport avec la seconde phalange est également oblique. La phalange onguéale a o™,o24 de longueun sur o'",oi3 de largeur ; sa face d'articulation avec la seconde phalange se prolonge un peu à sa partie supérieure et indique qu'il y avait moins de jeu pour l'ex- tension que pour la flexion. La phalange onguéale a en avant une large fis- sure médiane où devait sans doute, comme chez les Pangolins, passer une couche de corne qui unissait la face supérieure de l'ongle à sa face infé- rieure : il faut en conclure que les ongles étaient grands et solides. Quoique le doigt fut crochu, l'animal ne devait pas être gêné dans sa marche, grâce à la possibilitéque la première phalangeavait de se relever sur le métatarsien. » I^e Typolhei'ium et quelques Ongulés (notamment le Paloplotherium minus) ont une fissure à leurs phalanges ongiiéales ; mais la formeet le mode d'union des phalanges sont tout à fait différents de ce qu'on observe dans les pièces des phosphorites. LesEdentés du genre Pangolin, qui ont une pha- lange fendue, peuvent à peine relever leiu' première phalange vers les mé- tacarpiens et les métatarsiens ; chez les Paresseux, la |)remière phalange s'articule par gynglyme avec les métacarpiens et les mélalarsiens, ou même se soude avec eux; chez les Oryctéropes et les Tatous, les doigts ne sont pas crochus; chez les Fourmiliers et les Gravigrades fos.siles d'Amérique, les doigts ont une très-forte flexion, mais les premières phalanges se relèvent à peine vers les métacarpiens et les métatarsiens. » C'est seulement dans le petit groupe des Edentés fossiles d'Europe, pour lesquels M. Gervais a proposé le nom de Macrothéridés, que l'on ( io37 ) voit une disposition des doigts analogue à celle qui est offerte par les échantillons dont j'entretiens l'Académie. Les Macrothéridés comprennent les genres Macrotlieiitim et /incjlothevium. J'inscris provisoirement sous ce dernier nom l'Edenté des phosphorites, en ajoutant le mol /;moo)î pour le distinguer de \' /Incjiollierhini Pentelici. Les phalanges de V Aiicylotherkim priscum présentent des différences notables avec les pattes antérieures de l'espèce de Pikermi. Elles ont des traits de ressemblance avec les pattes de derrière; néanmoins elles sont faciles à distinguer. Elles n'égalent pas le quart des plus petites phalanges deV Jncylotlierimn Pentelici; ce dernier était un gigantesque animal qui devait dépasser de beaucoup les plus grands Rhinocéros, tandis que la patte de l'Édenté des phosphorites n'égalait pas celle d'un Cochon. A en juger par la forme de la face supérieure de la pha- lange ongnéale, l'articulation de cette phalange avec la seconde était moins sei'rée que dans V Jncylollierium Pentelici et le Macrotherium ; elle permet- tait quelques mouvements latéraux, tandis que, dans les aulros espèces, il ne devait y avoir que des mouvements d'avant en arrière. La face posté- rieure de la phalange onguéale àeVAncjlotlieriuin inisaun était moins cour- bée en dessus que dans VJnc) lotlierium Pentelici, et surtout que dans le Macrothet iwn . On |)eut conclure de là que le doigt était très-crochu dans le Macrolherium,\m peu moins crochu dans r/Z/ic/Zot/fen^/n Pentelici, encore moins crochu dans \' Ancylotheviiun ^iriscwn. Ainsi, il est permis de croire que la forme la plus ancienne était moins spécialisée, moins éloignée de celles desOngulés. » Les morceaux de V Jncylotherinm priscum 0!it été recueillis àMouillac, canton de Cuylus (Tarn-et-Garonue) par M. Rossignol, qui les a cédés au Muséum. AL Rossignol m'a remis, comme ayant été trouvées dans le même gisement, des pièces qui se rapportent aux espèces suivantes : OElurognte intermedia, Cynodictis compiessidens, un autre Cynodictis plus petit, Canis patœolycos, Hyœnodon leptorliynchus, un Carnassier voisin du Pseadœlunis Edwardsi, Jmpliictis ambigua, Loplnomeryx, Dicliobiine, Caiiiotherium , Gelo- cus. 11 y a donc lieu de penser que l'Edenté des phosphorites a vécu soit à l'époque du miocène inférieur (horizon des sables de Fontainebleau), soit dans la dernière phase de l'époque éocène (horizon du calcaire de Brie.) » Dans la localité de Cantayrac, qui fait partie, comme celle de Mouil- lac, du canton de Caylus, M. Rossignol a découvert une autre phalange onguéale, dont la fissure rappelle les Àncylolheriwn; mais cette phalange est encore bien plus petite que celle de l'Ancylotheriuin priscum; elle est aussi plus comprimée latéralement ; sa longueur est de ii millimètres, sa ( io38 ) largeur dans le milieu n'est que de 5 millimètres; un fort bombement situé à sa face inférieure montre qu'elle posait en plein siu' le sol; sa face supé- rieure, destinée à être en connexion avec la seconde phalange, a tout autour un rebord qui n'existe pas dans les yénc^lotlieriuin'; en outre, elle est presque plane et droite : ceci montre que le doigt auquel elle a appartenu n'était pas crochu. Il se peut que cette pièce ne provienne pas d'un Édenté. » PHYSIOLOGIE. — De la contraction produite par la Rupture du courant de la pile, dans le cas d'excitation unipolaire des nerfs. Note de M. A. Chauveau. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « Les tracés originaux ci-joints sont aptes à faire connaître ce phéno- mène et ses rapports avec !a contraction de fermeture. Ils ont été recueillis sur des grenouilles qui avaient la moelle coupée. Le nerf sciatique était soumis à une série d'excitations tlonbles, alternativement positives ou né- gatives, croissant comme les chiffres i, a, 3,..., en prenant pour unité une intensité voisine de celle qui est strictement nécessaire pour produire une contraction minima au moment de la fermeture. J'ai choisi à dessein des types simples bien connus. Dans le n° 2, on a reproduit seulement la série des contractions positive». ( io39 ) » Voici ce qui ressort de l'observation de ces tracés : )) 1° C'est toujours avec l'excitation positive que la contraction d'ou- verture commence à apparaître dans les séries croissantes, y> 2° Cette apparition est plus ou moins prompte. Elle est surtout in- fluencée par la position du point neutre ou d'égale activité des deux pôles, sur l'échelle des contractions de fermeture. Lorsque la supériorité du pôle positif se manifeste trés-tardivenient, la contraction d'ouverture ne vient généralement elle-méine que très-tard, ou même manque tout à fait. Dans les cas les plus habituels, l'inversion d'activité des deux pôles se manifeste plus promptement, ainsi que l'apparition de la contraction d'ouverture (tracés n"^ 1 et 2). Quand enfin l'excitation positive de la fermeture a presque d'emblée la supériorité sur la négative, la contraction d'ouverture apparaît également d'emblée avec les courants minima (tracés n"' 3 et 4). » 3° A partir du moment, quel qu'il soit, où débutent les contrac- tions d'ouverture, elles croissent d'abord plus ou moins vite avec le cou- rant, puis restent stationnaires, puis enfin décroissent jusqu'au point ( îo4o ) de (lispaiMitre parfois complotemeiir, Dans le trafé n° \, où ces phases sont N"3 F£imErvni: A/17./I toutes marquées, elks se succèdent liès-rapldeaienl, à cause d'une cuudi- ( io4" ) tion perturbatrice de l'expérience, l'application directe de l'électrode sur le nerf. » 4° J-e pôle négatif ne montre qu'une faible aptitude à. provoquer la contraction d'ouverture dans les conditions physiologiques. Au-dessous des intensités lo à 12, on ne voit guère qne des contractions positives dans les tracés. Au delà de cette valeur, la contraction négative apparaît et va croissant à mesure que la contraction positive diminue. C'est donc l'in- ver,se du cas des contractions de fermeture (tracés n°^ 3 et 4). » 5° Positives ou négatives, les contractions d'ouverture se distinguent par la brièveté et l'égalité, en apparence complète, de leur dnrée. » TOXICOLOGIE. — Du principe vénéneux que renferme le maïs avarié, et de son application à la pathologie et à la thérapeutique. Note de M. C. Lombroso (Extrait.) (Conunissaires : MM. Decaisne, Biissy, Bouillaud.) « Dans un travail précédent (i), j'ai entrepris de démontrer qu'une tein- ture de mais pourri, administrée pendant plusieurs mois à des individus sains, provoque chez eux les phénomènes de la maladie d'ile pellagre. Dans un travail subséquent, fait en collaboialion avec M. Dupré (2), j'ai fait voir que cette teinture est fort différente de celle qu'on obtient avec le maïs sain, car elle contient une huile soluble dans l'alcool et elle a un caractère résineux; à l'air, elle est précipitée par la benzine. Elle a une saveur amère; administrée à des coqs, pendant plusieurs mois, elle a fait naître chez eux des mouvements choréiques de la tête et de la créle en parlicu-. lier. Dans cette même teinture, fournie par le maïs avarié, nous avons dé- couvert, M. Du pré et moi, une substance rouge, soluble dans la potasse, dont on parvient à la séparer à l'aide de l'acide sulfurique ; elle forme des flocons d'un rouge brun, soiubles dans l'éther. Cette substance est précipitée en flo- cons rougeâtre.s, par la solution d'iode, dans l'iodure de potassium ; en flocons d'un blanc tirant sur le jaune, par l'alcool rectiBé; elle donne la mort, souvent très-rapidement, en déterminant des convulsions et des mou- vements cloniques, notamment chez les poulets et les grenouilles. » J'ai poursuivi rnes recherches avec M, Erba, en modifiant la façon de (i) Études chimiques et crpérimentales sur la pellagre, Bologne, 1871, {Stu
  • ôme.) M. J. Péroche adresse une Note sur la précession des équinoxes, aupoint de vue des phénomènes glaciaires. (Commissaires : MM. Faye, Daubrée.) M. d'Arband-Blonzac adresse des recherches sur la production du froid. (Renvoi à l'examen de M. Ch. Sainte-Claire Deville.) M. ViLLAiNE adresse une Note relative à l'influence de l'effeuillage des betteraves sur la végétation. (Commissaires : MM. Peligot, Cl. Bernard, Ducbartre.) ( io47 ) M. L. HcGO adresse un complément a sa Note sur les distances des pla- nètes. i^ Commissaires précédemment nommés : MM. Faye, Ptiiseux.) M. A. Brachet adresse une Note relative à la construction des Inneltes et des télescopes. (Renvoi à la Commission du legs Trémont. ) M. TosELLi adresse une Note sur le sauvetage des navires par la chaîne aerhydrique. (Commissaires : MM. Paris, Dupuy de Lôme. ) CORRESPONDANCE. M. le Ministre de la Guerre adresse à l'Académie le numéro 24 du « Mémorial de l'Officier du Génie », et les livraisons d'août, septembre et octobre de la « Revue d'artillerie ». D'après le désir exprimé par M. le Minisire, ce numéro du « Mémorial de l'Officier du Génie » sera soumis à l'examen d'une Commission composée de MM. Morin, Phillips et Tresca. Les livraisons de la « Revue d'Artillerie » seront soumises à l'examen d'une Commission composée de MM. Moriii, Phillips, Berthelot et Resal. M. le Mi.MSTRE DE l'Instruction publique transmet à l'Académie une Lellre qui lui est adressée par M. le capitaine £". Roiidaire, pour solliciter l'organisation d'une mission scientifique qui serait chargée d'étudier le relief et la constitution géologique de l'isthme de Gabès, ainsi que le périmètre du bassin tunisien inondable et l'altitude des oasis avoisinantes. (Renvoi à la Commission nommée pour l'examen du projet de création d'une mer intérieure en Algérie.) GÉOMÉTRIE. — AppUcaûon d'un théorème, complémentaire du principe de cor- respondance, à ta détermination, sans calcul, de l'ordre de multiplicité d'un point O, qui est un point multiple d'un lieu géométrique donné. Note de M. L. Saltel. « Défmilion. — On appelle /joùj< multiple d'ordre p un point d'une courbe ou d'une surface tel, que toute droite passant par ce point y rencontre la ( io48 ) courbe ou la surface en p points coïncidents. Par conséquent, si m est l'ordre de la courbe ou de la surface, une droite quelconque, passant par un point multiple d'ordre p, ne reiiconirora cette courbe ou celle surface qu'en [m — p) points distincts du point considéré. I. — Exposition de la méthode. » Dans le Mémoire « Sur la détermination, sans calcul, de l'ordre d'un lieu géométrique », nous avons montré que le problème de la détermination des points communs à une droite arbitraire A et à un iieu géométrique défini par la variation de A" courbes ou surfaces A,, A,,..., A,,,.., A^, revient à cette question fondamentale : )) Une droite contient k séries de points S,, Sj,.--! S,,.. , Sy^, dont la liaison est telle que, à k — i points arbitraires P,, P2!..., P,-i, P,+iv5 t*A» considérés comme appartenant respectivement aux k — i séries S,, So,. ., S,_|, S,^.,,..., S/,, il corresponde, pour la série restante S,-, un nombre constant de points a,. On demande de trouver le nombre N de points V, situes à une distance finie, tels que, supposant confondus en l'un d'eux les k — i points arbitraires, ce point coïncide avec l un des points correspondants de la série restante. )> D'après cela, trouver l'ordre de uudiiplicité d'un point O, appartenant à un lieu géométrique donné, revient à trouver le nombre N' indiquant pour combien de points le point O doit être compté dans le nombre N, re- lativement à une droite arbitraire issue de ce point. » Ce problème a une solution très-simple dans le cas particulier où les séries sont telles que, étant supposés à une distance /ï/n'e ou nulle du point O, les A- — I points P, , P;,-') Pi-n Pr+iv) ^^i '' y -''t, parmi les points cor- respondants de la série restantes,, le même nombre /,• de ces points con- fondus avec le point O. » Dans ce cas, en effet, si l'on désigne parp,, po,..., /5,,..., p* les distances des points P,, Po,..., P,-,..., P* au point O, on a nécessairement entre ces variables une relation de la forme (0 p','f''^pi'---p't-^ ?{Pn P2, p3v, p/.) X p','p'ip[''-- pk^O, dans laquelle les plus petits exposants de ces variables sont respectivement (i) Pour mieux préciser, nous allons démontrer ce théorème pour le cas de deux séries «le points, faisant rcmanjucr que la démonstration s'étend d'clle-n)cme au cas général : 1° Les plus petits exposants de p,, p, doivent être respectivement /,, /,, sinon, pour toutes les valeurs finies de p, ou p,, il n'y aurait pas /, ou /, valetirs nulles de p, ou p,. Pour le ( 'o49 ) /,, A., /j,..., /,-,.., //,, et qui contient nécessairement comme facteur le terme p''p',^p[\..p['. » Si donc on fait pi — pi = p3 —■■•= Pi, = p, on obtient N'= p, -h p., + p3 +...-(- Pa. » De là ce théorème, complément capital du principe de correspondance entre k séries de points : )) Une droite contient un point O et k séries de points S,, Sj,..., S,,.,., S/^, dont la liaison présente ta particulaiité que, prenant arbitrairenient^à une dis- tance finie ou nulle du point O, k — i points, P,,?™,..., P,_i, P,>,,.'i Pa> con- sidérés comme appartenant respectivement aux k — i séries S,, Sj,..., S,_,, S,^.|, .., Sa, il _/ ait, parmi les points correspondants de la série restante S,-, im nombre constant de points li qui sont confondus avec le point O. /// a W points, parmi les N points de coïncidence, qui sont confondus avec le point O, N' étant déterminé par la formule W = l, K/, + /3 + ...-)-/,. II. — Applications céométi\iques. " Problème I. — Un même point O est commun à deux faisceaux de courbes A,, A2, d'ordres /«,, Wj; on considère une courbe auxiliaire 1, d'ordre p; on prend un point i\I sur cette courbe, et l'on considère les courbes (A, M), (AjM); on demande l'ordre de multiplicité du point O dans le lieu décrit par leur in- tersection, lorsque le point M décrit 1. » Cherchons les points du lieu situés sur une droite arbitraire A issue du point O. Pour cela, prenons à volonté sur celte droite un point P,, et considérons la courbe (A,P,); elle coupe 1 en ^/?2, points; à chacun de ces points, correspond une courbe A,, et ces courbes A, coupent elles- mêmes A en pm, m^ points Pj, dont/»/», sont confondus avec le point O; même molif, tout coefficient de p, doit contenir p^ avec un exposant au moins égal à li, et tout coefficient de pj doit contenir p, avec un exposant iui moins égal à /,. 1" Tous les termes ayant l'une des trois formes "Pifs Pi ' -PiPjf'2 ' -"Pi Pi P. Pj > la plus petite valeur de w, doit être égale à zéro ; car, si elle était égale à m\ , en divisant tous les termes par ft^-, et faisant tendre pj vers zéro, on aurait l, 4- m\ racines nulles pour p„ alors que, par hypothèse, il ne doit y en avoir toujours que /,; donc le terme p\' p'^ existe. C.R., 1S25, '/ Semestre. (T. LXXXI, N» 22.) T-^'J ( io5o ) d'ailleurs ce nombre pm^ ne change pas si le point P, se confond avec le point O, c'est-à-dire si la courbe (A, P, ) est tangente au point O à A; donc à un point P, , pris à une distance finie on nulle du point O, correspond tou- jours le même nombre pm, de points Pj confondus avec O, et, comme de même à un point Po, pris à une distance finie ou nu//e du point O, corres- pondent toujours /;/;22 points P, confondus avec O, on voit que, en vertu du théorème complémentaire du principe de correspondance, le point O est un point multiple d'ordre pm, + pin^ = p{in, -h m^). M Problème II. — Un même poinl O est commun à trois faisceaux de surfaces A,, Aj, A3, d'ordres m,, m^, '«3 ; on considère une surface auxiliaire 1, d'ordre p; on prend un point M sur cette surface, et l'on considère les surfaces (A, M), (A2 M), (A3 M); on demande l'ordre de midtiplicité du point O dans le lieu dé- crit par leurs points d'intersection, lorsque le point M décrit 1. » On trouve immédiatement N'= p[m, m^ + rrinnig + m^ »j,). » ALGÈBRE. — Sur la discussion des équations du premier degré. Note de M. E. Rouché. « La discussion du système de n équations linéaires à n inconnues n'a encore été traitée complètement que dans le cas où les seconds membres sont nuls. On peut, il est vrai, ramener à ce cas, par l'introduction d'une nouvelle inconnue, celui où les seconds membres sont différents de zéro; mais, pour résoudre ainsi la question, au lieu de l'éluder, il faudrait alors ajouter, à la discussion proprement dite du système homogène, l'étude des solutions de ce système qui répondent aux singularités des équations pri- mitives. Or cette recherche auxiliaire offre, au fond, la même difficulté que la discussion directe du système primitif. » Nous nous proposons ici de faire connaître un théorème qui renferme toute la discussion du cas général. » Soient les n équations à n inconnues x,,. . ., x„ : !a,,x\ + a,iX.-h.. .-h rt,„.r„= rt,(,, ao,X, -h «05X0 + . . .+ rt2„.î'„= «20. 5 «Hi X) + (liii'^a "T" • t . -f- fl,i„X,i = (l/io' Désignons : » 1° Par D, le déterminant du système, c'est-à-dire le déterminant formé avec les coefficients des inconnues; ( io5i ) M 2° Par A""', le déterminant (^) ^p+ I, p+H ■ ' • 1 ^p+l,n a II, p+i 1 • qn'on déduit de D par la suppression des p premières horizontales et des p premières verticales ; » 3° Par Ajflî, le déterminant qu'on obtient en substituant les quantités aux éléments de la A'""" verticale de A""' ; » 4° Enfin, par la notation i> I w Af) le déterminant formé en introduisant dans A""' deux nouvelles lignes, l'une M, a, . . . , X au-dessus, l'autre u, v^. . ., w k gauche. » Cela posé, on a la proposition suivante : » Si D est nul, ainsi que tous ses mineui's d'ordre supérieur à n — p, et si l'un au moins des mineurs d'ordre ii — p, A""' par exemple, est différent de zéro, le sjstème (i) est impossible, à moins que le déterminant (3) soit nul pour ?" = i , 2, . . . , p. Mais, si cette dernière condition est remplie, le sjstème (i) est indéterminé ; les inconnues x,, . . ., Xp sont arbitraires et les sui- vantes s'expriment linéairement en fonction des premières, suivant la formule '''(0 ^i,p+ii • • • ■) ^i.l, ^p+l,0 > : \ A'/"» ««,0 1 (4) •^p-ifi — ■..--,<' Mp) dans laquelle on donne à k les valeurs i , "2, . ^ . , u — p. » En effet, le déterminant (5) Ctj, X, -+-... -|- dj,, X„ — = o, le procédé théorique est fort simple. On tire les dérivées de^ de l'équation U = o, et l'on substitue leurs ex- pressions dansy =^ o. Le résultat delà substitution est l'équation cherchée. Ce calcul, presque impraticable dans la plupart des cas, n'est pas néces- saire quand on se propose simplement de trouver le degré de ) >=^.P' ( >o54 ) relation dans laquelle A est le déterminant \ ± C -r- — > • • > — 5 et dans la- ^ ^d ^ dt, dt, dtk quelle aussi ael ^ sont les coefficienis qui figurent au iltéorème I. » Voici maintenant une autre proposition qui ne s'applique qu'au cas d'une seule variable indépendante, c'est-à-dire aux problèmes de Géomé- trie plane, et qui donne lieu à un calcul très-rapide. » Théorème III. — SoitJ= o une équation différentielle algébrique entre la variable indépendante x et la fonction y ; celle équation étant supposée mise sous forme entière : » 1° Substituez dans f à y un développement suivant les puissances en- Hères et ascendantes de (x — |)^, commençant par une constante, et dans le- quel les coefficients et la constante | soient indéterminés. Ordonnez le résultat - delà substitution suivant les mêmes puissances. L'exposantde (x — |)*, dans te premier terme, est égal et de signe contraire au coefficient a ; » a° Substituez dans f à jr un développement suivant les puissances entières et descendantes de x, commençant par un terme du premier degré et à coeffi- cients indéterminés. Ordonnez le résidtal suivant les menées puissances. L'expo- sant de X, dans le premier terme , est égal au coefficient |3. )) Dans un cas particulièrement remarquable, les coefficients a et p s'obtiennent sans auciui calcul. C'est le cas où l'équation considérée n'est pas altérée par les transformations homographiques. » Théorème IV, — Soitf= o une équation algébrique aux dérivées par- tielles entre la fonction y et les k variables indépendantes x,, .,., x^, qui reste inaltérée par toute transformation homographique : » i" Celle équation étant mise sous forme entière , f est un invariant homo- gène des formes simultanées VjVs, ..., définies par les relations 1.2, ... iY, = (Ç. 1- + ... + ^, è)*"-^'' ^' = ^' ^' •••)' où Ç, , ...,1a sont les variables de ces formes ; » 2° Soient p elâ le poids el le degré de cet invariant; on a oc = p -\- à, a — ^ = {k -\- i) p. » D'où résulte, pour le degré de $, M = (p + a) /M -(A- +2)/?. 1) Pour le cas d'une seule variable indépendante, les formes V dispa- raissent. Le théorème IV subsiste cependant, en ce sens que y^ est homo- ( io55 ) gène par rapport aux dérivées de ;•. Le degré de $ est alors M = (/> + è)m — 3p. » J'ai eu l'occasion d'appliquer les propositions ci-dessus à un grand nombre d'exemples, tant connus que nouveaux. Parmi ces derniers, je citerai une application du théorème III et une application du théorème IV. Par le premier j'ai trouvé que : » Les points d'une courbe plane U, de degré' m, en chacun desmiels celle courbe a un contact d ordre n avec une courbe de classe p. qui touche —^ — ■ — n droites données, sont les intersections de U avec une autre courbe dont le degré est M= \{ti -h i)f- + " '~ \{'" - x) - « (« — 2). » L'application du théorème IV, que je vais citer, a pour objet la géné- ralisation de certaines propriétés des asymptotes de l'indicatrice des surfaces. On me permettra, pour abréger, d'employer ici le langage géo- métrique, étendu au cas de plus de trois dimensions. Grâce à cette con- vention, une droite est l'élre défini par k équations linéaires, le nombre des dimensions étant (^ -f- i). Il est aisé de voir qu'en un point d'une sur- face il existe 2, 3,..., A- droites, ayant chacune avec la surface, en ce point, un contact d'ordre k. Je les appelle droites osculatrices. Cela étant, j'ai trouvé, au moyen du théorème IV, les deux propositions suivantes : » 1° Le lieu des points d'une surface de degré m [de l'espace à [k + 1) di- mensions], en lesquels deux droites osculatrices se confondent, est l'intersection de cette surface avec une autre dont le degré est , (a) M = 23.. .k\\k + '- >^ ^^, + _ + ... + ^jJ/« ^ ^^j- » 2° Le lieu des points, en lesquels une droite osculalrice a, avec la surface, tm contact d'ordre [k + i), est l'inlerseclion de celte surface avec une autre dont le degré est (3) M= 2.3 ... {k + I) [(, + 1 4- ... + ^),„ -/t- 2]. MINÉiiALOGlE. — Sulfhydrocarbure cristallisé, venant de l'intérieur dune masse de fer météorique. Note de M. Lawrence Smitu. K Dans l'étude des graphites météoriques dont je me suis occupé, une observation, pendant la combustion du graphite dans l'oxygène, me ( io56 ) fait soupçonner la présence d'un hydrocarl)ure semblable à celui décou- vert par M. Wôhler dans les météorites de Raba et de Cold Bohevelde, et plus tard par M. Roscoë dans la méléorile d'Alais. » En traitant le graphite venant de l'intérieur du fer météorique de SevierCo, Jenn, par de l'éther, j'ai obtenu une petite quantité de cristaux aciculaires, d'une odeur particulière, mêlés avec quelques petites pointes arrondies. Jusqu'à présent, les essais que j'ai faits avec les cristaux démon- trent leur identité avec ceux décrits par M. Roscoë devant la Société philo- sophique de Manchester, 24 février i863. Il regarde la masse comme un mélange de soufre et d'un hydrocarbure, avec le soufre en plus grande proportion; il regarde l'hydrocarbure comme analogue à la cire minérale [Kôn lile). J'ai examiné avec soin les cristaux venant de la météorite d'Alais, et je trouve les cristaux aciculaires en très-grande prépondérance. En plaçant ces beaux cristaux, qui sont très-minces et bien purs, dans un petit tube de verre fermé au bout, et les chauffant doucement, ils fondent de ii5 à 120 degrés; en augmentant la chaleur, le soufre est sublimé et se condense en petites gouttes, exhalant une odeur d'hydrogène sulfuré, et laissant un résidu noir. La même réaction a lieu avec les cristaux venant du graphite que j'ai examiné; donc je considère ce corps cristallisé comme un suif- hydrocarbure, que je suis disposé à désigner par le nom de céleslialile à cause de son origine. Plus tard, j'aurai l'occasion de rappeler l'attention de l'Aca- démie plus en détail sur ce corps, et sur le graphite qu'il contient, avec l'exhibition des échantillons. Le fait de l'existence de ce corps associé avec le fer météorique est de la plus haute importance dans la météorologie céleste. » HISTOIRE DES SCIENCES. — De la nature de la Jlainine, d'après Galien et d'après Aristole. Lettre de M. P. Cai.uburcès à M. le Président. « Constantinople, 17 novembre iS^S. » Dans sa séance du 6 septembre dernier, l'Académie a été entretenue, par M. Chevreul, d'une question de priorité qui n'est pas sans intérêt pour l'histoire de la Science; il s'agissait, dans cette Communication, de déter- miner quel est le premier auteur qui ait cité l'expérience des deux chan- delles, expérience prouvant que la flamme est un phénomène produit par l'ignition du gaz. M. Chevreul, contestant l'exactitude de l'opinion de M. Melsens, qui, dans une remarquable dissertation historique sur Van ( 10^7 ) Helmont, attribue la première mention de cette expérience à ce savant belge, a montré qu'elle avait déjà été décrite par Artephius, alchimiste arabe du douzième siècle. M Dans le même esprit de respect pour la vérité historique, qui a déter- miné M. Chevreul à apporter devant l'Académie celte rectification, j'ai cru devoir intervenir dans cette discussion, pour établir, à mon tour, qu'un auteur grec, antérieur de dix siècles à l'alchimisle arabe, parle de la même expérience. » J'ai donc écrit, le 3o septembre, à M. le Directeur du Phare du Bos- phore, journal où j'avais lu un résumé de la Communication de M. Che- vreul, une Lettre (insérée dans le n° 228 de ce journal) dans laquelle je revendiquais la priorité de cette mention pour Galien. » En effet, cet auteur, dans son livre « IIspî XP^''^? àvamo-ni », cite la même expérience en ces termes : « Et, r/;v ^.vyyiaâav (floyx o-êe'aaç, tm TtepaTt r/i? » avM œ£pop.svy)g «tâaXo'jiJo-j; hyvùoç TrpoysvEy/aiç îxepov Ttûp, etr «ù y.ouoiJ.évriv 6'^si » roù hjyyo-j rr.v 6pu«X)i^£z. » (Si, après avoir éteint la flamme d'uue lampe, vous approchez une autre flamme au bout de la fumée fuligineuse ascen- dante, vous verrez la flamme de la mèche de la lampe se rallumer.) » Des recherches ultérieures m'ont, depuis, appris qu'un autre auteur grec, antérieur de cinq siècles à Galien, parle de la même expérience; Aristole, dans le premier livre (chap. IV) de ses « MeTtapohyi-/.ac «, pour expliquer quelques phénomènes météorologiques lumineux, les couipare à l'embrasement du gaz qui émane de la mèche d'une lampe récemment éteinte : « OcTiEp, dit-il, r, vr.b roù? lûyyovç, Tt9£p.£vy) àvaQupiiWtç àm t?iç «vcoQêv » (floybç, xTZ'ei xov xa-rwôev "ï.iyyov (SauptaffrÀ yàp y.a't toutou n "tcjyTnç icri Y,où ô^.oiai, » pi'^J'S') à/),' oiiy (ùq allou Y.où xXXov yivopiEVOu Ttupoç). » » Ce passage a d'autant plus d'importance, qu'il se trouve chez lui auteur dont le génie a su tirer, de cette observation, la déduction théorique qui l'a guidé pour donner la définition exacte de la flamme; dans le même livre, et un peu avant le passage que nous venons de reproduire, Aristole définit la flamme en ces termes : « Eori yàp 17 c^lô'i ■nvsvjj.xroç 'i-n^oxi 'Céaiç. » La même définition est répétée par l'illustre naturaliste dans le quatrième livre du même ouvrage, où on lit : « II (flo£, 7Tv£Ûp.a, Yiy.c.nvoi y.aL6^.ev6ç èartv, » et dans le second livre du « IlËpi yevsffews y.xi (pQopàc, » où Aristole dit : « MâXi(rT«p.b yàp uûp v? (fXo^, avrn lî' èaxl y.xnvoç y.cf.iojj.tvoç. » M On voit que la définition qu'Aristote a donnée de la flamme et qui, même après tant de progrès que la Chimie a faits depuis, reste valable en- core aujourd'hui, est tout à fait identique à celle qui a été donnée par Van C.R., 1875, 1* Semeslre. (T. LXXXI, «"22.; l38 ( io58 ) HeliHont « Flamma est fiitnus accensus » et ne diffère pas essentiellement de celle qui a été formulée par Newton : « Ànnonjlamma, vapor esl, fiimus, sive » exhalatio candefacta, hoc est calefacla usque eo iil lumen emittat)), ni de celle de Davy : « Flame is gazeous matter healed so Inglily as to be htminom. » I) La priorité donc de la définition exacte de la flamme n'appartient ni à Van Helmont, comme M. Melsens l'expose dans sa savante dissertation, ni à Newion, auquel Priestley attribue l'honneur d'avoir été le premier qui ait défini exactement la flamme. Il est inexact que la première citation de l'ex- périence prouvant que la flamme est produite par l'ignition du gaz se trouve dans les ouvrages de Lucrèce, d'Artephius ou de Van Helmont. Les citations précédentes établissent que c'est Aristote qui, non-seulement a donné le premier la définition exacte de la flamme, mais a cité également l'expérience qui l'a conduit à enrichir la Science d'une notion dont l'exac- titude, ayant soutenu l'épreuve de vingt-deux siècles, reste encore aujour- d'hui au-dessus de toute contestation. » MÉDEClNii COMPARÉE. — Sw certains détails analoniiqites que présentent l'es- pèce Sarcoptes scabiei et ses nombreuses variétés. Note de M. Mégnin, pré- sentée par M. Ch. Robin. a On connaît jusqu'à présent, vivant sur l'homme et sur les animaux, six espèces de Sarcoptides psoriques, renfermant chacune un certain nombre de variétés, et comprises dans les trois genres Sarcoptes, Lalr.,PsoROPTES, Gerv., Chorioptes, Gerv. ; ce sont : le Sarcoptes scabiei, Latr., le Sarcoptes noloedres, Bourg et D., le Sarcojites tnulans, Ch. R. et Lauq., \c Psorptes lon- qirostris, Nob., le Chorioptes spalhiferus, Nob., et le Chorioptes seliferus, Nob. )) Les auteurs allemands, entre autres Gerlach et Fiirstemberg, ont compté cependant un plus grand nombre d'espèces : c'est qu'ils se sont appuyés pour les créer, le premier, exclusivement sur l'habitat, le second, sur des différences insignifiantes dans les dimensions d'organes accessoires dépendant de la peau, comme les spinules et les tubercules coniques du dos. » Les éludes que nous poursuivons, depuis bien des années, sur l'organi- sation et l'histoire naturelle de ces parasites, ne nous permettent pas d'ad- mettre d'autres espèces que celles que nousénumérons plus haut; seulement quelques-unes d'entre elles offrent un assez grand nombre de variétés : ainsi, le Psoropte longirostre en présente quatre, qui se rencontrent sur le cheval, le bœuf, le mouton et le lapin ; le Sarcopte de la gale en présente ( 'o59 ) une dizaine, qui se rencontrent sur l'homme, le cheval, le chien, le loup, le renard, le lion, l'ours, la hyène, le dromadaire, le lama, la girafe, la gazelle, le mouflon, le cabiai. » Lors de nos premières études sur le Sarcoptes scabiei, variété eqiii, cause de la gale épizootique qui sévit en 1871-1872 sur la grande majorité des chevaux de l'armée, nous reconnûmes l'existence de détails anatomiques qui n'avaient jamais été signalés sur le Sarcopte de l'homme, et nous nous autorisâmes de ce fait pour créer une espèce nouvelle sous le nom de Sarcoptes iincinaiiis, basée : sur la présence dtin crochet robuste et aigiià la face inférieure du deuxième article de ctia(jue patte antérieure; sur la présence au milieu de la face supérieure du céphalothorax chez les deux sexes, mais plus grand chez le mâle, d'un plastron quadr angulaire, chitineux, grenu, jaimâtre, pré- sentant au milieu de son bord antérieur deux rudiments de stigmates ; sur la pré- sence, sur le notogastre du mâle, de deux plastrons chitineux, grenus, jaunâtres, circulaires, symétriques, entre les quati'e rangées de spimdes. M En poursuivant nos études sur des Sarcoptes recueillis par nous sur la girafe, la gazelle et le loup et sur d'autres, communiqués par M. le pro- fesseur Gervais et provenant du lama, du mouflon, du cabiai, etc., nous avons retrouvé les mêmes détails anatomiques tout aussi prononcés. Enfin, ayant tenu à faire une comparaison exacte et complète entre ses Sarcoptes et celui de l'homme, et nous en étant procuré sur des malades de l'hôpital Saint-Louis, nous avons reconnu qu'il présente aussi les détails anatomiques en question, seulement si peu apparents et tellement incolores qu'il fallait être prévenu pour les trouver. C'est ce qui explique qu'ils aient échappé jusqu'ici aux investigations des observateurs éminents qui ont fait, à diffé- rentes reprises, l'étude du Sarcopte de l'homme. » Dès l'instant que les mêmes détails anatomiques se rencontrent sur tous les Saixoptes scabiei vivant sur l'homme et les animaux et qu'il n'y a entre eux que des différences de taille, de forme plus ou moins arrondie ou allongée, de téguments ou d'accessoires des tégumentsplus ou moins colorés, de poils ou de spinules plus ou moins gros et longs, il n'y a donc qu'une seule espèce deSarcoples scabiei, comprenant un certain nombre de variétés. « Les différentes variétés du Sarcoptes scabiei se caractérisent encore par un degré différent d'activité de leur liquide buccal venimeux, ainsi qu'une expérience toute récente nous a permis de le constater : quelques Sarcoptes scabiei recueillis sur le loup ayant été déposés sur un cheval, nous avons vu les nombreuses colonies qu'ils ont produites avec une rapidité inouïe envahir la surface cutanée tout entière du pachyderme en dix jours, eu i38.. ( io6o ) déterminant une gale à forme eczémato-impéligineuse, beaucoup'pliis grave que celle tle son propro Satcoples scabiei, dont la forme est eczémato-pity- riasique. » ANATOMiE ANIMALE. — Sur les cits musculoïdes de la Moule commune. Note de M. A. Sabatier, présentée par M. Milne Edwards. « Dans une Note insérée dans les Comptes rendus du mois de septembre 1874? j'avais émis l'opinion que la circulation branchiale de la Moide com- mune devait être très-peu active. Je signalais en particulier les faibles di- mensions des filets branchiaux, dont la lumière très-nplatie a un petit dia- mètre égal et parfois même inférieur à celui des globules sanguins appelés à les parcourir. Des recherches plus récentes ont modifié ma première opi- nion, et m'ont amené à découvrir l'appareil qui permet au sang de péné- trer dans les vaisseaux branchiaux en assez grande quantité et d'y circuler librement. Cet appareil est très-remarquable et par sa disposition et par la nature de ses éléments anatomiques, qui me paraissent d'un ordre tout nouveau. » Les filets branchiaux suspendus aux vaisseaux afférents et efférents de la branchie sont séparés entre eux par des fentes étroites que limitent les faces larges des filets. Ces fentes sont interrompues par des cylindres à axe covu't ou disques qui unissent les filets entre eux. Los disques forment des stries horizontales en lignes droites ou sinueuses et distantes les unes des autres de o^^jS environ, de telle sorte que la branchie a l'aspect d'un treil- lis. Ils sont composés de deux couches de cellules cylindriques séparées par un disque hyalin, réfringent et finement strié suivant l'axe du cylindre. Si l'on porte délicatement un morceau de branchie sous le microscope, voici ce que l'on observe : d'abord tout est immobile, les disques hyalins sont aplatis, et les filets branchiaux rapprochés les uns des autres; puis, au bout d'un temps variable, les disques hyalins deviennent épais ; leur diamètre diminue, et les filets branchiaux sont écartés. A partir de ce moment com- mence dans les disques hyalins une série régulière d'alternatives d'aplatis- sement et d'épaississement accompagnés d'allongement et de raccourcisse- ment (le leur diamètre. Pendant que le disque hyalin est épais, allongé, il est régulièrement cylindrique ; mais, à mesure qu'il s'amincit, ses bords deviennent saillants et arrondis. Il se forme donc un bourrelet circulaire que l'on est tenté de comparer à l'un des renflements successifs d'un fais- ceau primitif de muscle slrié. Ces mouvements des disques sont réguliers, ( io6i ) isochrones, et ont lieu 70 fois par minute environ. Tons les disques d'une même région se contractant simultanément, deux effets sont produits : 1° les fenles branchiales sont alternativement élargies et rétrécies, et par conséquent le renouvellement de l'eau est favorisé; 2" les filets branchiaux sont alternativement dilatés et rétrécis. Il y a donc dans les fentes bran- chiales une sorte d'inspiration et d'expiration respiratoires, et dans les filets branchiaux une sorte de systole et de diastole vasculaires. M On est frappé de l'analogie apparente ou réelle qu'il y a entre ces disques contractiles et un éléuient musculaire proprement dit, de (elle sorte que le disque semblerait pouvoir être comparé à un disque de muscle strié (disque de Bowmau) isolé, et compris entre deux couches de cellules qui représenteraient alors les éléments conjonctifs du muscle. » Mais, si l'on écarte délicatement deux filets branchiaux, les disques se rompent et sont remplacés sur chaque filet par une couche de cellules por- tant une brosse de cils vibratiles hyalins. Le disque hyalin s'est dissocié en deux brosses de cils qui se pénétraient réciproquement, et étaient soudés les uns aux autres par un vernis conjonctif, de manière à constituer un disque compacte, finement strié. Ces cils isolés se meuvent régulièrement dans une direction alternativement centripète et centrifuge par rapport au disque, et l'on comprend que ce transport simultané des cils au dehors ou au dedans produise les phénomènes observés qui représentent si bien une contraction ou un relâchement musculaire. Les vibrations des cils sont de 70 à 80 par minute. » J'ai essayé comparativement l'effet de certains agents sur ces organes et sur les vrais cils vibratiles qui bordent à l'extérieur le filet branchial. En laissant tomber sur les disques en mouvement quelques gouttes d'éther, de chloroforme, d'alcool, d'une solution de soude, etc., les disques s'aplatissent brusquement et restent contractés pendant un temps va- riable. Ils reprennent ensuite leurs mouvements. Ces agents ne modifiaient pas les mouvements des cils du bord externe de la branchie. A — 7''C. les mouvements des disques sont arrêtés; ceux des cils externes de la branchie ne sont que ralentis. Il y a donc entre ces deux ordres de cils des diffé- rences notables. Il resterait .à comparer les cils des disques aux cils dits volontaires de certains animaux inférieurs. » Les disques branchiaux ne m'ont paru avoir ni pour le picrocarmi- nate, ni pour le carmin d'indigo une affinité rapide et intense, comparable à celle des muscles. Ils ressemblent, à cet égard, aux cils vibratiles propre- ment dits. ( loGa ) » Voilà donc des organes composés d'éléments qui ont des affinités à la fois avec le tissu musculaire, quand ils sont agglutinés, et avec les cils vi- braliies, lorsqu'ils sont dissociés et isolés. Ces éléments se comportent comme des muscles, tout en différant des muscles à certains égards; ils se comportent aussi comme des cils vibratiles, tout en différant sous quelques rapports de certains cils vibratiles. Sont-ils des éléments intermédiaires entre le cil et le muscle? Et peuvent-ils servir à relier ces deux éléments tant au point de vue anatomique qu'îiu point de vue physiologique? Pour- rait-on trouver, dans la notion de la structure intime de ces disques, une explication des modifications intimes qui se produisent pendant la con- traction musculaire, explication plus prochaine que celles qui ont été don- nées jusqu'à ce jour? Avons-nous affaire ici à un véritable disque musculaire de Bowman, dont les sarcoiis éléments, à forme cihaire, pourraient nous don- ner la clef de la composition et de la contraction de l'élément musculaire? Ce sont là des questions très-délicates, que je me borne à indiquer, me ré- servant d'y revenir en temps et lieu. Pour le moment, je me contente d'at- tirer l'attention sur ces éléments hislologiques singuliers, auxquels je donne le nom de cils musculoïdes, qui rappelle leurs doubles affinités appa- rentes. » A 5 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. I^a séance est levée à 6 heures et demie. 3. H. BULLETIN BIBUOfiRAPHlQUE. Odvraoes reçus dans la séanci'. nu l5 NOVEMnnE 1875. Les découvertes récentes sur le Phylloxéra; par M. Maurice GiRARD. Paris, Chamerot, 1875. (Extrait du Bulletin de la Société des ^agriculteurs de France. ) Fignes américaines. Catalogue des cépages américains des Etats-Unis de l'Amérique du Nord;parm. P.-J. Berckmans. Montpellier, typ. de P. Grol- lier, 1874; br. in-8°. (Ces deux dernières brochures sont renvoyées à la Commission du Phyl- loxéra.) Reliquice aquitanicœ; being conlrihutions to the Archœology and Palœonto- ( io63 ) logy of Perigord and (lie adjoiniiuj provinces of sonlliern France; by Etl. Lartet and H. Christy; edited by Thomas-Rupert Jones; part XVI, uiay 1875. London, Williams and Norgate, 1875; in-4°, texte et planches. (Pré- senté par M. Mil ne Edwards.) On sali solutions and altached wather ; by Fr. GUTHUIE. London, 1875; a br. in-8". (Extrait du Philosophical Magazine.) Revised list of tlie verlebrated animais now or lalety living in llie Gardens of ttxe zoological Sociely of London . Supplément. London, 1875; in-S". Proceedmgs of the rojal geographical Societj ; vol. XIX, 11° VIL London, 1875; in-S". The (juarlerly Journal of the geological Sociely ; vol. XXXI, n° la^. Lon- don, 1875; in-8''. Journal of ihe chemical Society ; vol. XIII, may, june, july 1875. London, VanVoorst, 1876; 3 liv. in-8°. The pharmaceutical Journal and transactions ; jnne, jnly, august, septera- ber 1875. London, Churchill, 1874; 4 liv. in-8''. Proceedings of the royal Irish Academy; ser. II, vol. I, n° 10; vol. II, n" I, 2, 3. Dublin, 1 874-1 875; 4 liv. in-8°. The transactions ofthe royal Irish Academy; vol. XXV, february, august 1875. Dublin, 1875; 9 liv. in-4°. On bicircular quartics; by John Casey. Dublin, printed by M. -H. GiLL, 1869; in-4°. On cyclides and sphero-quartics; by John Casey. Sans lieu ni date; br. in-4''. Proceedings ofthe scienlific meetings of the zoological Society of London for the year 1875; part II, niarch and april ; part III, may and june. London, 1875; 2 liv. in-S". Transactions of the zoological Society of London; vol. IX, part 4- London, i875;in-4°. Hydraulics oj great rivers. The Parana, the Uruguay and the Plata estuary; by J.-J. RÉVY. London, Spon, 1874 ; in-4°. Ouvrages rkccs dans la skangf. du 22 novembre 1875. Ecole des Ponts et Chaussées, Collection de dessins distrihués aux élèves. £. Si je ne me trompe pas en interpré- tant ainsi les paroles de notre illustre confrère, et si, en effet, il regarde la production de l'amidon et sa conversion en matière saccharine comme s'opérant dans la racine, je regrette, malgré tout mon respect pour sa grande autorité, de ne pouvoir partager son opinion. L'Académie voudra bien, je l'espère, me permettre de lui dire pourquoi. » Que les matières saccharoïdes, et parmi elles l'amidon plus que toutes, aient la feuille ou plus généralement les organes verts pour lieu essentiel de production, c'est non pas seulement une hypothèse rationnelle, mais, je ne crains pas de le dire, l'une des vérités le plus solidement établies au- (i) Pour abréger, j'appelle simplement racine, dans la BeUerave, la formation tubéroïde de cette ])lanto, dans laquelle cependant, on le sait, une portion appartenant à la racine est surmontée d'une autre, plus ou moins développée selon les races, qui appartient à la tige. ( '067 ) jourd'hui en Physiologie végétale. A cet égard, les faits précis, les expé- riences concluantes sont en assez grand nombre pour que je fusse exposé à fatiguer l'Académie si j'essayais d'en donner ici une énumération tant soit peu complète. Je me bornerai donc à en rappeler quelques-uns. )» Dans la grande majorité des cas, les grains de clilorophylle auxquels est due la coloration en vert des feuilles et des organes extérieurs, dans leur jeunesse, offrent, une fois qu'ils sont bien formes, un ou plusieurs noyaux d'amidon qui s'y sont produits à la lumière, à la suite de la décom- position de l'acide carbonique de l'air; mais cet amidon n'y est pas à de- meure ni définitivement . produit à la lumière, il subit à l'obscurité une action diastalique ou autre qui, le transformant en une substance dérivée soluble, en permet le transport dans d'autres parties du végétal. Il peut même, d'après les récentes observations de M. Briosi, sans être modifié, et sous la forme de très-petits granules, passer à travers les plaques grillagées des tubes criblés et arriver ainsi dans l'un des éléments auatomiques le plus essentiellement destinés au transport des sucs nourriciers. Les con- ditions dans lesquelles s'opèrent la production de cette matière et sa ré- sorption, la rapidité avec laquelle elles ont lieu ont été constatées par de nombreux observateurs, notamment en France, par M. Trécul, A. Gris, M. Mer; en Allemagne par MM. J. Sachs, G. Kraus; en Russie, par M. Famintzin, etc. Pour citer un exemple entre autres, M. G. Kraus en a vu la reproduction déjà visible, dans un cas, après cinq minutes d'insolation, dans plusieurs autres au bout de deux heures, à l'intérieur de grains de chlorophylle d'où un séjour plus ou moins long à l'obscurité avait fait préalablement disparaître cette matière. Que l'amidon résulte, sinon immé- diatement, du moins prochainement, de la décomposition de l'acide car- bonique, ainsi qu'on le professe généralement en Allemagne, ou qu'il soit précédé d'une formation de glycose, comme le pensent MM. Boussingaull, Dehérain, surtout M. Mer, peu importe pour la question dont il s'agit en ce moment; toujours est-il que la formation rapide et abondante de cette substance, dans les feuilles, sous l'influence de la lumière et corrélativement à l'existence de la chlorophylle, n'est pas seulement une hypothèse, mais l'un des faits le plus solidement établis aujourd'hui en Physiologie végé- tale. Les choses en sont à ce point que le physiologiste qui a fait de nos jours les expériences les plus nombreuses et les plus décisives à ce sujet, M. J. Sachs, formule son opinion en disant que l'amidon ne peut se pro- duire dans les plantes que dans et par la chlorophylle. » Au reste, quelque absolu que puisse paraître cet énoncé, une expé- iSg.. ( io68 ) rience souvent répétée par les jardiniers d'une manière inconsciente, mais qui a été faite aussi par des physiologistes avec toutes les précautions qu'exige la Science, vient l'appuyer nettement. On sait avec quelle abon- dance la Pomme de terre végétant normalement, c'est-à-dire avec une ou plusieurs tiges feuillées, produit l'amidon qui va s'accumuler dans ses tu- bercules, à titre d'aliment de réserve mis en dépôt pour les besoins ulté- rieurs delà végétation, par conséquent au même titre que le sucre dans la Betterave. La quantité qui en est ainsi produite est égale à plusieurs fois celle qui existait dans le tubercule-semence. Mais que ces mêmes tuber- cules-semence, quand il s'agit de la Pomme de terre Marjolin, perdent acci- dentellement, avant la plantation, les pousses étiolées qu'ils avaient déve- loppées dans les caves où on les conservait, une fois mis en terre dans les meilleures conditions, ils ne produiront pas de tige feuillée ; ils végéteront néanmoins et donneront naissance à de nouveaux tubercules, mais toujours si petits et si peu nombreux que le poids de cette récolte restera notable- ment inférieur à celui du tubercule-semence. Dans ce cas, comme l'absence de feuilles a rendu impossible la formation de nouvel amidon, il y a eu simplement transport et emploi, pour les nouvelles productions, de la ma- tière amylacée qui existait en réserve dans le tubercule-semence. 11 n'est même pas nécessaire de recourir à la Pomme de terre Marjolin pour des ex- périences analogues ; j'ai eu deux fois occasion de suivre pas à pas et avec l'aide de la balance le développement de deux générations successives de petites Pommes de terre venues sur un tubercule-mère d'inie variété rouge (nommée Pomme de terre saucisse) qui n'avait pas de pousses feuillées, et j'ai constaté que cette récolte anormale arrivait tout au plus à la moitié du poids initial de ce tubercule-mère. » Dans les plantes dont les feuilles ne produisent pas d'amidon, il se forme, à la place de celui-ci, du glycose en quantité parfois considérable. Les feuilles et toutes les parties vertes de l'Oignon ordinaire [Allium Cepa, L. ) sont fort remarquables sous ce rapport. Même, d'après les analyses de M. A. Petit, il se produit dans les feuilles de la Vigne, du Cerisier et du Pé- cher un mélange de glycose et de sucre de canne. )) De ce qui précède découlent, si je ne me trompe, diverses consé- quences : )' 1° La formation d'un principe saccharoïde, amidon ou glycose, dans les feuilles et plus généralement dans les organes verts, est le préliminaire essentiel de l'accumulation des matières de réserve : sucre, amidon, inu- line, dans certains organes tels que la racine de la Betterave. ( 1069 ) » 2° Sous ce rapport, il y a lieu de distinguer les organes de production première et ceux de dépôt. Ceux-ci n'ont et ne peuvent avoir d'antre fonc- tion que de donner, en vertu de l'action spéciale de leurs cellules, aux sub- stances qui leur arrivent des organes verts, la forme définitive sous laquelle ils s'amasseront dans leiu's tissus à l'état de matières de réserve. La racine de la Betterave est un organe de dépôt pour le sucre de même que le tu- bercule de la Pomme de terre en est un pour l'amidon, et ce sucre est em- ployé, la seconde année, quand la Betterave développe sa tige florifère, comme l'amidon l'est daiîs la Pomme de terre quand elle produit la sienne. )) 3° Dans le cas spécial de la Betterave, c'est à l'état d'amidon que se produit, dans les feuilles, l'hydrate de carbone qui, déjà dans le pétiole, se montre en grande quantité (i) à l'état de glycosc, et que l'action spéciale des cellules de la racine n'aura qu'à faire passer à l'état de sucre de canne ou saccharose (2). En effet, les analyses faites par Nobbe et Siegert (3) de feuilles de cette plante, tant fraîches que sèches, montrent que le sucre n'existe pas encore dans cet organe. » 4° I^a proportion du sucre de canne dans la racine de la Betterave se rattache à celle de l'amidon dans les feuilles de celle plante comme l'effet à sa cause; par suite, ainsi que l'ont xuontré les expériences de Nobbe et Siegert, et, bien mieux encore, celles de M. Violletle, l'effeuillage amoin- drissant la cause, l'effet est diminué par cela même, et cela sans qu'il y ait à faire intervenir un état de souffrance dont je ne concevrais guère que l'influence s'exerçât sur la projiorlion du sucre formé plus que sur celle des autres substances organiques. Il esl, au contraire, naturel que, le sucre ayant sa source dans l'amidon des feuilles, la proportion en soit réduite dans les plantes que des effeuillages successifs mettent dans l'impossibilité de produire la quantité normale d'amidon. » 5° La production de sucre par transformation de l'amidon ou directe- ment dans les feuilles explique pourquoi les divers organes des plantes, presque sans exception, peuvent servir de dépôt à la matière saccharine. Elle rend compte également de ce fait, que la sève de différents végétaux, Érables, Palmiers, Agaves, est assez riche en sucre pour donner lieu à des (i) Voir J. Saciis, Pliys. T'égét., p. 384 'l*-' ''^ l'"'"^- franc., en noie. (2) Je n'ai pas la prétention de dire par quels plicnomènes chimiques ce glycose [Movient de l'amidoD et passe ensuite à l'état de saccharose. (3) Loc, cit., p. 24 2. ( 1070 ) exploitations considérables de cette matière. Si les choses se passaient au- trement et si chaque organe produisait lui-même, avec une complète indé- pendance, le sucre qu'on y trouve, quel est celui qu'on serait en droit de regarder comme spécialement chargé de eette production, quand il s'agit du liquide nourricier qui circule dans tout l'organisme? )) Ou je m'abuse fort, ou les réflexions qui précèdent montrent que les résultats constatés par M. Viollette, dans ses intéressantes expériences, sont en harmonie avec les données actuellement acquises en Physiologie végé- tale : c'était là Tunique but de la présente Communication. » M. BoussiNGAULT, après avoir entendu la Communication de M. Du- chartre, présente les observations suivantes : 1) J'ai suivi avec beaucoup d'intérêt la discussion soulevée à l'occasion d'une très-intéressante Communication de M. Viollette sur l'effeuillage des betteraves. M. Duchartre vient de citer V Agava americana parmi les vé- gétaux sacchariféres. Je demande à l'Académie la permission de compléter ce qu'a dit notre savant confrère sur cette plante, dont j'ai fait une étude particulière dans les régions équatoriales, et d'en faire ressortir l'importance, comme producteur de matières sucrées élaborées par les feuilles. » L'Agave ou Maguey est surtout cultivé sur les plateaux tempérés, bien qu'on le rencontre depuis le niveau de l'Océan jusqu'à l'altitude de 3ooo mètres, situation climatérique que le froment, le maïs, les pommes de terre ne supporteraient pas : des sécheresses prolongées, une tempé- rature descendant fréquemment au-dessous de zéro; la neige, la grêle, les vents les plus impétueux. C'est que l'Agave possède des feuilles roides, charnues, lancéolées, creusées en gouttières, atteignant quelque- fois 2 mètres de |longueur, i5 à 20 centimètres de largeur, 5 à 10 cen- timètres d'épaisseur au point d'attache. Ces feuilles partent toutes du collet d'une racine très-peu développée; après être restées, pendant des années, penchées vers la terre, elles se redressent en se rappro- chant d'un bourgeon conique, comme pour le couvrir, le protéger. Il y a là un mouvement graduel qui semble obéir à une volonté. C'est un curieux spectacle que de voir s'animer un végétal auquel l'épais- seur comme la rigidité de ses organes aériens donne une telle fixité, que le vent de la pampa l'agite à peine alors même qu'il souifle avec le plus de force. Le bourgeon s'allonge avec une étonnante rapidité; bientôt il forme une hampe ligneuse, revêtue d'écaillés imbriquées que termine une grappe florale. On peut affirmer, sans la moindre exagération, que l'on voit pousser ( ÏO?! ) la hampe. En moins de deux mois, elle atteint une hauteur de 5 à 6 mètres. L'Agave a dépensé, pour accomplir cette évolution, ce que son orga- nisme feuillu avait élaboré de sucre pendant des années : il est épuisé, il meurt; seuls les drageons qui garnissent sa racine survivent pour la repro- duction. » Dans les plantations, on s'oppose à la floraison. Tout ce qui serait destiné à produire la hampe, les fleurs, les fruits, doit devenir ou du suc cristallisé, ou la boisson favorite des Mexicains, le pulque. L'Indien abat le bourgeon destiné à deveiîir le pédoncule dé la fleur, il le mutile et, quelques mois après, il pratique dans le cœur du Maguey une cavité où se rassemble la sève qu'il enlève chaque jour, en y revenant à plu- sieurs reprises au moyen d'une pipette colossale, Vacocole. La sève est mise à fermenter pour se procurer \e pulque, ou à évaporer pour obtenir de petits cristaux de sucre ayant toutes les propriétés du sucre de canne. Un plant d'Agave peut fournir, par jour, lo litres de sève très-sucrée, et cela pendant trois ou quatre mois. » Dans un suc d'Agave parvenu en France dans un état parfait de con- servation, grâce à M.Dreyer, pharmacien attaché à l'expédition du Mexique, M. Joseph Boussingault a dosé, dans i litre pesant 1046 grammes : gr Sucre de canne 64 > 6 Sucre interverti ^7» 7 » Dans une feuille d'Agave, il est facile de constater la présence du sucre de canne (i). » J'ajouterai qu'en Europe les fabricants de sucre agissent comme les Aztèques : ils traitent la betterave où est accumulé le sucre élaboré pendant la végétation des feuilles, avant l'apparition des organes de la fructification. On sait qu'une racine porte-graine ne contient que des quantités insuffi- santes de matière sucrée. » M. Pasteur demande ensuite la parole et s'exprime comme il suit : » La connaissance de l'origine du sucre dans les plantes et en parti- culier dans la betterave, me paraît beaucoup moins certaine que ne le pense notre savant confrère M. Duchartre. Pour moi, me plaçant au point de vue chimique, je ne puis croire à la production du sucre de betterave (i) Jgronoinie, t. V, p. 3o8. ( 1072 ) par la simple transformation de l'amidon. L'amidon a nne étroite pa- renté avec le glucose, mais sa nature chimique est probablement Irès- éloignée de celle du sucre proprement dit. Il suffit, en effet, de rappeler que, tandis que l'amidon passe facilement par hydratation à l'état de glu- cose, le saccharose, également par hydratation, produit deux sucres, en poids égaux, le glucose d'une part et le lévulose d'autre part, qui agissent en sens opposé et en grandeur différente sur le plan de polarisation de la lumière. Je suis très-disposé à croire que, si l'on trouvait un jour un amidon pouvant se transformer en saccharose, cet amidon ne serait pas du tout l'amidon que nous connaissons. Que l'amidon fasse du glucose et de la cellulose, cela est tout à fait d'accord avec ce que nous savons des propriétés de ces trois substances. Le saccharose serait plutôt, suivant moi, en relation d'origine avec les acides tarlrique ou nialique. u « M. Berthelot rappelle, à ce sujet, ses recherches sur la famille des saccharoses, sucres analogues au sucre de canne et résolubles comme lui en deux sucres distincts par hydratation. Si donc on suppose (ce qui n'est pas démontré d'ailleurs) que le saccharose ne se forme pas de prime-saut dans les végétaux, il semble nécessaire d'admettre la présence simultanée du glucose et du lévulose, et non du glucose seul, pour expliquer la for- mation du saccharose ordinaire. On constate, en effet, la coexistence de ces deux sucres dans les feuilles de divers végétaux, aussi bien que dans les fruits en maturation. Les travaux de MM. Berthelot et Buignet, publiés dans ce Recueil en 1 860, montrent que le sucre de canne se forme dans les oranges détachées de l'arbre, qui renferment aussi du glucose et du lévu- lose; la proportion et le poids absolu du sucre de canne vont sans cesse croissant dans les oranges vertes, malgré l'acidité du jus, pendant les pre- mières semaines de leur conservation. » THERMOCIIIMIE. — Sitf la coiistitulion des phosphates ; par MM. Beuthelot et LOUGUIXIXE. « Dans ce Mémoire, nous allons examiner la formation d'un phosphate insoluble, le phosphate de baryte; nous ferons ensuite une étude alcali- métrique de l'acide phosphorique; enfin nous essayerons de définir les déplacements et partages réciproques d'une base alcaline entre l'acide phosphorique elles acides azotique, chlorhydrique, acétique. ( >o73 ) I. — Acide phosphorique et baryte. P04]'(rT = 6'") + ', BaO(i"i=:6''') à i4°,5 -+- 7,54 Liqueur un peu double. » + BaO >■ +15,27 Liqueur trouble. » -(-2BaO » 4-28,05 Abondant précipité. » -H3BaO » +38,94 » +4 BaO » +44)62 » » Ces essais ont été faits en ajoutant en une seule fois la liqueur acide et la liqueur alcaline. En présence tle ^BaO et iBaO, il se forme des sels acides et solubles, mais qui éprouvent de la part de l'eau une décomposi- tion partielle, avec formation de sels plus basiques. Ou remarquera que le dégagement de chaleur se poursuit au delà du troisième équivalent de base additionnelle (lequel ne s'était pas combiné tout d'abord en totalité, comme on l'expliquera tout à l'heure). Ce dégagement a été trouvé moindre, en ajoutant la baryte par parties successives. Après avoir fait agir 3 BaO sur PO' H', on a ajouté iBaO, ce qui a dégagé seulement. . . + i ,55 Un2'BaO, .. ... — o,o3. » Dans ces conditions diverses, il se forme des phosphates bary tiques dont la composition varie avec le temps, quant à l'état d'hydratation et quant au nombre d'équivalents de base, ainsi que nous allons le montrer. Il, — Limites de saturation entre l'acide phosphorique et les bases. n Baryle. — Versons goutte à goutte, mais assez rapidement, l'eau de baryte titrée dans une solution étendue d'acide phosphorique (i*'ï = i'y'''j, préparée avec un poids connu d'acide cristallisé; le changement de teinte du tournesol ne se manifeste nettement que lorsqu'on a employé environ aBaO pour PO'H'; ce dernier acide étant d'ailleurs précipité en totalité ou à peu près. Si l'on opère en sens inverse, l'acide étant versé dans la liqueur alcaline, la limite (un peu plus difficile à saisir) répond à une valeur voisine, telle que 2"', 11 BaO. Le phosphate bibary tique se forme donc tout d'abord, en présence d'un excès d'acide comme de base. M Cependant, par un contact prolongé avec la dissolution de la base, l'acide phosphorique en prend jtisqu'à 3 équivalents et même au delà. Mêlons, en effet, deux solutions, renfermant l'une PO'H% l'autre 3''*', 6 de BaO, et filtrons aussitôt; le titre de la liqueur filtrée varie à mesure qu'elle s'écoule. 11 répondait au débuta 2*^,de67BaOfixés,à la fin à 2*''', 98; eu moyenne à 2'^'', 85 dans notre essai. C.R., 1873, 2' Semestre. (T. LX.XX1, N» 23.) l4o ( «074 ) » Enfin laissons les solutions acide et alcaline (celle-ci en grand excès) en contact, pendant vingt-quatre heures, dans un flacon fermé. Dans ces conditions, la baryte précipitée sous forme de phosphate était égale à 3*=^, 45 pour PO* H', c'est-à-dire supérieure à 3 équivalents. » Strontiane et chaux. — Mêmes résultats avec la strontiane : l'eau de strontiane, versée goutte à goutte dans la solution précédente d'acide phos- phorique, fait virer au bleu le tournesol vers \'"i,'] deSrO. « Avecl'eau de chaux, liqueur plus étendue, la teinte commence à changer vers i^'ïjsde CaO; mais elle n'est tout à fait bleue que vers l'^'jydeCaO. » Par précipitation, après vingt-quatre heures, PO'H' a fixé 3'''i,52SrO; avec CaO, 3'^'J, 5 et même 3^'', 7 ont été ainsi précipités. » Sans prétendre décider si cet excès de base, par rapport aux 3 équiva- lents réputés normaux, est combiné d'une manière aussi stable que le reste, il n'en est pas moins vrai que la formation des phosphates inso- lubles, au moyen de l'acide et de la base dissous, est progressive : la pro- portion de base fixée variant depuis 1 1 et 2 équivalents, au début, jusqu'à 3 équivalents et même 3'='', 5. » Oxjde de plomb. — La réaction de l'oxyde de plomb anhydre et ré- duit en poudre fine sur l'acide phosphorique dissous donne lieu aussi à des anomalies. Même à l'étuve, à i5o degrés, on ne réussit pas à chasser les 3 équivalents d'eau théoriques : mais il se forme des sels hygrométriques, qui reprennent peu à peu à l'atmosphère luie proportion d'eau considé- rable. C'est seulement au rouge sombre que la perte d'eau a été trouvée égale à 27,7 pour 100 parties d'acide cristallisé, avec formation d'un sel inaltérable. » Soude. — En versant goutte à goutte de la soude dans une solution étendue d'acide phosphorique, jusqu'à ce que le tournesol vire au bleu, la limite de la saturation est difficile à saisir et semble varier, d'ailleurs, un peu avec la dilution. Cependant, pour PO*H', elle nous a paru voisine de I I NaO, à peu près comme avec la strontiane et la chaux. Le change- ment progressif de la teinte du tournesol, dans cet essai, est, comme nous avons eu occasion de le dire, une preuve des équilibres qui s'établissent entre les phosphates sodiques, i)lus ou moins décomposés par l'eau, et les sels alcalins colorés formés par les acides du tournesol. » Nous avons trouvé des limites voisines, en opérant inversement, c'est- à-dire en saturant le phosphate de soude ordinaire (bibasique), dont on sait la réaction alcaline, par l'acide chlorhydrique : PO'Na^H exi- geant o'^'',76HCI. L'acide phosphorique, employé à saturer le même ( '075 ) sel, a indiqué le rapport total PO'H' : i*"',23NaO pour la neutralité. » Le second équivalent de soude, dans le phosphate ordinaire, n'est donc pas saturé au même titre que le premier, contrairement aux selsbiba- siques proprement dits (sulfate, oxalate, tartrate, etc.). « Jmmoniaqtte. — Mêmes résultats. Quoique les changements de teinte du tournesol soient plus malaisés à saisir, cependant la limite a semblé pla- cée entre 1*^^,23 et i*"'', ZjàAzH'. III. — Action des acides sur les phosphates alcalins. » Nous avons cherché le contrôle de ces résultats dans des mesures ther- miques relatives à l'action des acides chlorhydrique, azotique, acétique, tous monobasiques (afin d'éviter la complication des sels acides, tels que les bisulfates), sur les trois séries de phosphates de soude : » i" Phosphate tribasique, PO*Na' {i^i ou 164s'' = 6'"') mêlé : -4--}HCl(ri = = a'i<)ii3" :+3,24 + 7AzO''Hà i5°: +3,34 + iC*H*0' à i4° ,5+3,09 H- HCl U ■4-6,i5 + AzO'H » +6,o3 + C'H<0< » + 5,5o + i|HCl B -f-7,c5 -(-i^AzO^H . +6,82 + i|C'H'0< >> + 6,12 -f-3HCl U -+-7.04 +3AzO«H .. +6,64 + 3C'n'0' » + 6,66 + 6HC1 » -f-6,60 +6AzO«H » +6,23 + 6C*H«0' » + 6,68 » Si l'on observe que le troisième Na O, combiné à l'acide phosphorique, a dégagé + 7,3 , on reconnaîtra que ce troisième équivalent est entièrement séparabie par les acides chlorhydrique, azotique et même acétique ; il est même à peu près séparé dès le premier équivalent de ces acides, cette sé- paration dégageant : d'après le calcul, i3,8 — 7,3 = 6,5 avec les deux pre- miers acides; et i3,3 — 7,3 = 6,0 avec l'acide acétique. Un demi-équi- valent de l'acide étranger en prend sensiblement la moitié. Quant à l'influence d'un excès d'acide, elle s'exerce au delà du troisième équiva- lent de soude, comme il va être dit. » Ces observations sont conformes à l'action bien connue de l'acide car- bonique sur le phosphate de soude tribasique qui en est décomposé. Elles concordent également avec nos essais sur la réaction décomposante que l'eau exerce à l'égard du phosphate tribasique. M 2° Phosphate bibasique : PO' Na^H {1^1 = 4''«) : +iHCl(l^1=2l")à22'>+0,58 + |AzO«H à 14°. •• +0,77 + iC'I!'0' : i i5".. . +0,45 + 1HCI » » +i,iq + 1 AzO«H » . . . +1,52 + iC'H<0< " .. . +0,87 +2Ha . !:'^f-^°'!! ( à 16° +o,58 + 2AzO"H » . + 4AzO«H » . •• +0,47 . . +0,16 + 2C'H<0' + 4C'H'0' V . . . +o,g5 • +0,91 + 4HC1 <■ à 22° +0,37 i/jo.. ( 1076 ) » Les deux premiers nombres, relatifs aux acides chlorhydriqiie, azo- tique et même acétique, indiquent un déplacement du deuxième équiva- lent de soude, proportionnel au poids de ces acides et presque total avec un équivalent. Mais, au delà, les trois acides étrangers se comportent dif- féremment. Avec l'acide acétique, il ne paraît pas y avoir de réaction ul- térieure sensible. Avec les acides chlorhydrique et azotique, au contraire, la réaction se poursuit. Les nombres semblent indiquer un partage fort avancé avec 2HCI et 2 AzO^H, et voisin d'un déplacement complet avec 4 équivalents de ces mêmes acides. Observons d'ailleurs que la formation des phosphates acides joue certainement un rôle dans tous ces effets. » En tout cas, le second équivalent de soude du phosphate bibasique se montre aisément déplaçable par les acides: résultat qui concorde avec les essais alcalimétriques, conmie avec les expériences classiques de M. Fernet sur l'absorption de l'acide carbonique par le phosphate de soude ordinaire. Il confirme aussi le travail développé de M. Setschenow sur l'absorption de l'acide carbonique par les solutions salines (Mémoires de l' jécadémie des Sciences de Saint- Pélersbourcj, VIP série, t. XXII, n° 6, iSyS); travail remar- quable, que l'auteur m'a fait l'honneur de m'adresser ces jours-ci, et dont les conclusions relatives à l'état des sels dissous concordent avec celles auxquelles j'étais parvenu moi-même par une voie toute différente. En effet, l'accroissement dans la proportion d'acide carbonique absorbé est corré- latif avec la présence de l'alcali libre dans les liqueurs : il n'en mesure cependant pas exactement la quantité, à mon avis, parce que l'acide carbo- nique intervient comme un nouveau composant pour modifier les condi- tions de l'équilibre primitif entre l'eau et le sel dissous. » 3° Phosphates monosodique et hémisodiqiie : i [P0'H2+ NaO](ri =8'") H- HC1( l'-i =?.'") à 17- —0,97 ( » » +C'H'0' » » —0,025 [PO»H' + iNaO](i'''i=-7''') + i-HCl(i'^i=2'") .. — o,36 » » -f-|C'H'0' » » -+-o,oo4 » D'après ces nombres, le premier NaO est déplacé à peu près complè- tement par HCl, c'est-à-dire que l'acide phosphorique n'entre eu équilibre que pour une proportion faible avec l'acide chlorhydrique, cette propor- tion correspondant, sans doute, à celle des phosphates acides qui peuvent subsister en présence de l'eau employée. » L'acide acétique au contraire ne déplace pas sensiblement le premier équivalent de soude uni à l'acide phosphorique. » Réciproquement, l'acide phosphorique dissous n'a pas d'action no- ( Ï077 ) table sur le chlorure de sodium P0«H'(i'i = 6>")-t-NaCl(i"i = a"') à iS" +0,12 > 1. -4-2NaCl » .■.. -1-0, i4 tandis qu'il déplace à peu près complètement un équivalent de soude dans l'acétate de soude, PO» n'( I "I = 6'" ) + C H'NaO' ( i"i = ?."') à 1 3» -1- i ,46 » +2C'H'NaO' » -)-o,8i . H-SC'II'NaO* » +0,12 » La réaction à équivalents égaux indique un déplacement à peu près total (14,7 — i3,3 = 1,4)- Cependant pour aNaO il doit y avoir quelque partage, attesté par la réaction d'un excès d'acétate de soude : avec 3NaO a chaleur dégagée se rapproche de zéro , comme il doit arriver s'il se forme à la fois du phosphate bisodique (dégageant i3,i X 2) et de l'acé- tale de soude (dégageant i3,3), mêlés avec un peu de phosphate mono- sodique (dégageant i4>7) et d'acétate acide. » Tels sont les résultats que nous avons observés. Ils montrent que l'acide phosphoriqiie n'est pas un acide tribasique, nous disons au même titre que l'acide citrique, le troisième équivalent d'une base soluble étant séparé de l'acide phosphorique par les actions les plus faibles, et même par la dilution. Avec l'ammoniaque, il arrive que ce troisième équivalent ba- sique ne se combine pas à l'acide phosphorique; ou, s'il est combiné dans les premiers moments, le troisième équivalent ne demeure pas uni définiti- vement à l'acide; mais il se sépare peu à peu de lui-même et complètement. » L'acide phosphorique n'est pas non plus un acide bibasique, au même titre que les acides sulfurique, oxalique ou tarlrique. En effet le deuxième équivalent de base n'est pas neutralisé par l'acide phosphorique, comme le montrent les essais alcalimétriques; et il est séparahie entièrement parles acides chlorhydrique et azotique, tout en donnant des signes de partage avec l'acide acétique. Bref, les 3 équivalents de base unis dans les phos- phates réputés normaux sont combinés à des titres différents et inégaux. M Ajoutons enfin que l'aptitude à former des combinaisons basiques paraît même s'étendre au delà de 3 équivalents, d'après nos observations sur les terres alcalines. » S'il fallait définir l'acide phosphorique par ces caractères précis, qui appartiennent à la fonction acide en chimie organique, il conviendrait de le regarder comme un acide monobasique à fonction mixte. Ce caractère d'acide monobasique, que nos expériences conduisent à attribuera l'acide ( 1078 ) phosphorique, est conforme aux analogies entre le phosphore et l'azote l'acide azotique étant nettement monobasique, Az0^M...P0'M + 2M0 et même PO«M + 2MO + «MO ; et ces analogies s'étendent jusqu'au chlore et à l'iode, dont la série oxydée est parallèle à celle de l'azote : 010"^! et IO®M. De même l'acide perchlo- rique fournit des sels monobasiques, ClO'M; tandis que son analogue, l'acide périodique, prend i et jusqu'à 4 équivalents de base additionnelle, lO'M; lO'M + MO; IO«M4-4MO; ce sont là des équivalents successifs et ajoutés conformément aux anciennes idées sur la constitution des sels. On peut, nous le répétons, se rendre compte de ces diversités en invoquant la théorie des fonctions mixtes, ré- vélées par les études de chimie organique; gardons-nous toutefois de serrer plus qu'il ne convient ces rapprochements entre les acides organiques, auquel le carbone imprime un caractère spécial, et les acides minéraux, qui offrent quelque chose de propre, à cause des éléments différents : phos- phore, azote, chlore, concourant à les former. « GÉOGRAPHIE. — Note sur ta première partie du voyage de M, Nordenskiôld, sur le lenisei; par M. Dacbrée. * i ri 1 1 . i; . 1 1 I , « Dans la relation sommaire des résultats scientifiques du voyage dans lequel, pour la première fois, s'exécutait le trajet de la Norvège à la côte septentrionale de la Sibérie (i), on a vu que le chef de celte importante expédition, M. Nordenskiôld, se disposait alors à rentrer en Europe en re- montant le fleuve leniseï. » C'est ce qui a eu lieu, en effet, ainsi qu'il résulte d'une Lettre écrite par l'intrépide voyageur, le i3 octobre dernier, de Tomsk (Sibérie), à M. Oscar Dickson, qui a bien voulu me la communiquer. » Accompagné de MM. Lundstrôm, botaniste, Struxberg, zoologiste, et de trois autres hommes seulement, M. Nordenskiôld quitta, le 19 août, l'em- bouchure du leniseï, où il avait mouillé, pour remonter le fleuve sur une petite en)barcation construite en Norvège spécialement dans ce but. » Après quarante-deux heures de navigation, au milieu des îles qui res- serrent au nord l'embouchure du leniseï, il arriva au cap Schaitanskoi. C'est dans cette localité que, pour la première fois, on trouva le bouleau (i) Comptes rendus, t. LXXXI, p. ■j'jo, sé.ince du 2 novembre. ( '079 ) nain; c'est aussi le point le plus septentrional où des mollusques de terre et d'eau douce ont été recueillis : « Un peu plus haut, on trouva des accumulations de gros troncs d'arbres, dont les branches et les racines ont été arrachées, le tout formant comme un chaos dans lequel on ne pénètre qu'avec grande difliculté. Les troncs d'arbres qui sont le plus près de l'eau sont très-bien conservés et parfaitement utilisables. D'autres bois, à une plus grande distance du rivage et qui s'y trouvent depuis bien des siècles, présentent des transitions variées entre le bois vert et le bois pourri. Entre les bois, on rencontre souvent des cavités rem- plies d'une mare noire puante. Des accumulations de bois flottés, ressemblant à celui que je viens de décrire, se trouvent presque partout vers l'embouchure du fleuve, mais plus haut on en rencontre rarement. Au reste, cet isthme renfermait un assez grand nombre d'étangs d'eau douce plus ou moins remplis de mousse et offrant, pour le reste, l'hospita- lité à de petits poissons La nuance méridionale qui distingue la végétation des Phanérogames de la Nouvelle- Zemble de celle du Spitzberg cesse complètement aussitôt qu'il s'agit de la végétation des Algues de mer. La faune suit la même règle : celle de terre plus méridionale, celle de mer très-arctique. Des Algues de mer de la Nouvelle-Zemble, il n'y en a qu'une seule qu'on n'ait pas retrouvée encore sur les côtes de Spitzberg. » En fait d'Algues d'eau douce, de Mousses et de Lichens, nous avons fait de riches moissons. » Comme près du Groenland et au Spitzberg, la partie de la mer Glaciale que nous ve- nons de traverser est couverte de Diatomacées à des endroits très-déterminés. Une bande s'é- tendait du cap Nord jusqu'à l'embouchure du ïana, une autre moins grande et moins four- nie longeait la côte de la péninsule des Samoièdes. ') Les recherches de M. Th. de Heuglin nous ont déjà fait connaître les Vertébrés de la Nouvelle-Zemble. Les études de nos zoologistes se sont pourtant portées sur ce groupe d'ani- maux, et, grâce à leurs observations, nos connaissances à cet égard ont été considérablement étendues, spécialement en ce qui concerne les oiseaux. » Le long de la côte occidentale, au sud du Matotskine-Sharr, de même qu'en pleine mer et dans les baies, nous avons fait des sondages fréquents. Les riches collections qu'ils nous ont values jetteront sans nul doute une nouvelle lumière sur la vie animale le long de cette côte étendue. » Une place notable dans nos travaux zoologiques est occupée par la splendide collection d'Insectes que nous avons faite. Elle contribuera à étendre les connaissances actuelles sur l'entomologie de la Nouvelle-Zemble, qui ne nous offrait jusqu'à présent que quatre à cinq espèces, tandis que nous en rapportons près de cinq cents exemplaires. » Mais par-dessus tout, comme importance pour la Zoologie, j'estime nos sondages dans la G. K., iS-.â, 2" Semejlre. (T. l.XXXI, N» 23.) '4 ' ( io82 ) mer de Kaia, qui y ont démontré, comme je l'ai déjà dit, l'existence d'une vie animale des plus riches et des plus variées. Les collections que nous y avons faites sont très-considé- rables et ont le double mérite de représenter une partie de la mer Glaciale qui était zoolo- giquement inconnue et des différences de profondeur et de salure extrêmement variées. » )) Ce voyage fut sans cesse retardé par des tempêtes, des vents contraires, du calme plat ou des courants défavorables. Cependant, le 20 septembre dans l'après-midi, le navire était en vue du Nordkyn, et le lendemain, par une tempête de neige affreuse et par une mer épouvantable qui menaça plu- sieurs fois de perdre ce petit bâtiment, le Prœfven parvint à jeter l'ancre dans le détroit de Mageroë(i). Malgré les obstacles, le trajet de l'embouchure du leniseï en Norvège, le second qui ait jamais été effectué, a seulement exigé trente-trois jours, et quarante jours jusqu'à Hammerfest. » HYDROLOGIE. — Perturbalioïis atmosphériques de la saison chaude de l'an- née 1876. Elude du groupe des pluies du 21 au i[\jum; son action sur les cours d'eau; par M.Belgrand. « J'ai décrit, dans une Note précédente, l'action de ce groupe de pluies sur le bassin de la Garonne; il était intéressant de l'étudier sur toute la France, et c'est ce que je me propose de faire aujourd'hui. » Le groupe de pluies du 21 au 24 juin est tombé avec une grande vio- lence sur le bassin de l'Adour comme sur le reste des Pyrénées. C'était la saison des grandes crues; il devait produire et a produit, en effet, des dé- bordements désastreux. » Les pluviomètres des hautes régions ont reçu, du 21 au 24 juin, des hauteurs totales de pluies comprises entre 187 et 242 millimètres; dans les basses régions, au-dessous de l'altitude de 3oo mètres, les totaux varient de 56 à io5 millimètres. » L'Adour a éprouvé deux crues en juin, l'une le 3, qui a enlevé l'échelle du pont deTarbes; l'autre, le 23, qui a emporté le pont. On n'a donc pas la hauteur de cette crue. » Le maximum de la pluie et des crues a eu lieu le aS comme dans le reste de la montagne. » Les gaves de Pau, d'Ossau et d'Aspe ont également éprouvé le 23 juin des crues considérables; les pluies recueillies du 21 au 24 juin sont com- prises entre 48 et 178 millimètres. Le gave de Pau a éprouvé au pont de (i) Le 26 septembre, dans le port d'Hammerfest, et le 3 octobre à Tromsoë. ( io83 ) Betharram une crue de ^"'i^o; le gave d'Ossau, à Oloron, une crue de 8 mè- tres, et le gave dMspe, au pont de Sainte-Marie, une crue de G'",20. » Les bassins de tous les cours d'eau des Pyrénées, jusqu'aux Corbières, ont donc été soumis du 21 au 24 juin au même régime de pluie; ils ont éprouvé des crues qui se sont approchées, le 23, de la limite des plus grandes eaux connues. X Entre les Corbières et le littoral de la Méditerranée, les rivières qui descendent des Pyrénées ou des Corbières, l'Aude, le Tech, la Sègre, la Têt, l'Agly, etc., ont un régime différent de celui des cours d'eau du reste des Pyrénées. Les pluies des 21 , 22, 23 et 24 juin y ont été beaucoup moins fortes, surtout aux altitudes élevées. » Voici les hauteurs en millimètres des pluies recueillies du 21 au 24 juin : à Puymorens (ait. 1928 met.) 81 ; à Bourg-Madame (ait. 1 144 met.) 56; à Mont-Louis (ait. 1627 met.) 88; à Prats de Mollo (ait. 753 met.) 94. » Sous l'action de ces pluies très-ordinaires, les cours d'eau ont éprouvé des variations de niveau insignifiantes, qui n'ont pas dépassé o™,4o. » Les autres cours d'eau qui débouchent dans la Méditerranée ont aussi leur régime particulier. » Les 21, 22, 23 et 24 juin on y a recueilli des hauteurs de pluie qui passeraient au nord de la France pour très-extraordinaires, et qui sont, au contraire, assez fréquentes dans la France méridionale. Voici ces hauteurs exprimées en millimètres : Le 23, à Coursegoule, sur le Var, pluie de 129"" Du 22 au 23, à Saint-Martin de Trévies, sur le Lez, pluie de i4o Du 23 au 24, au Caviar, sur l'Hérault, pluie de i4o Le 22, à Béziers, sur l'Orb, pluie de 129 Le 22, à Poujol, sur l'Orb, pluie de j4o » Ces pluies énormes ne produisent que des crues assez ordinaires, excepté sur l'Aude, qui, du 22 au 24 juin, croît de 6", 69. Les pluies ont été, en effet, beaucoup plus fortes sur le bassin de cette rivière; on y a re- cueilli, du 21 au 23 juin, de gS à 222 millimètres de pluie. » Les pluies de la saison chaude n'ont habituellement qu'une faible ac- tion sur les cours d'eau situés au nord et à l'ouest du plateau central de la France, quoiqu'elles soient généralement plus grandes que celles delà sai- son froide. » Le groupe de pluies du 21 au 24 juin se trouve aussi dans tous les bassins de cette partie de la France; ces pluies sont considérées comme très-fortes dans chaque localité. i4i.. ( loH ) » Bassins de la Meuse et de la Moselle. — Les grandes pluies sont tombées le 23 et le 24. On a recueilli, le 24 juin, 81 millimètres de pluie au pluvio- mètre de Chalaine; 55 millimètres, le 23, à Neufchâteau et ailleurs, 3o, 32, 38 millimètres. Ces pluies ont déterminé dans la Meuse et la Moselle une petite crue de o'",5o à o™,9o. » Bassins de la Seine, delà Saône et du Rhône. — La grande pluie, celle du 24 juin, s'est élevée jusqu'à 20, 21, 23, 28, 3o, 35, 36, 45, 46, 60, 61 mil- limètres à divers pluviomètres des bassins de l'Aisne, de la Marne, du Loing et de la Seine, entre la Champagne et Paris. Ces pluies sont consi- dérées comme très-extraordinaires dans cette partie de la France. Les pluies ont été aussi générales, mais moins fortes, dans le bassin de la Saône et même dans le bassin du Rhône, si l'on met les Cévennes à part. Ces rivières n'ont point éprouvé de crue. » Bassin de la Loire. — Le groupe de pluies du 21 au 24 juin a été constaté également dans ce bassin depuis les sources du fleuve et de l'Al- lier, dans les Cévennes jusqu'au Poitou exclusivement, à gauche du fleuve, et à droite, jusqu'à la Beauce exclusivement. Dans le bassin de l'Allier, la grande pluie, celle du 23, a été très-forte à toutes les stations d'observations ; elle s'est élevée jusqu'à 45 millimètres et a déterminé une petite crue. Sur la Loire, en amont de Nevers, la grande pluie n'a pas dépassé 20 millimètres, excepté en un seul point, à Forlunières, où elle a atteint 58 millimètres. La Loire n'a pas éprouvé de crue. » En aval du bec d'Allier, on a recueilli, en un seul jour, presque partout, le 24 juin, des pluies de 25, 26, 28, 32, 36, 37, 38, 4o et 44 millimètres, qui ont soutenu la crue de l'Allier sur toule la longueur du cours de la Loire ; cette crue n'a dépassé nulle part 1™, 3o : son maximum, à Nantes, a été deo'",8o. » Lillorat de l'Océan, de Dunkerque à la Gironde. — Cette pluie si géné- rale, du 21 au 24» a presque complètement fait défaut sur tout le littoral de l'Océan, c'est-à-dire sur les petits fleuves compris entre Dunkerque et la Seine; sur le bassin de la Seine depuis Pont-de-l'Arche; sur les petits fleuves de la basse Normandie et de la Bretagne; sur le bassin de la Loire, depuis la Beauce et le Poitou inclusivement; sur les bassins des Deux- Sèvres, de la Charente et de la Gironde. » J'ai reçu les observations de i58 pluviomètres; 61 ont reçu des pluies comprises entre o et 3 millimètres; celles qui ont été recueillies aux autres pluviomètres ne dépassent 8 millimètres qu'à un très-petit nombre de sta- tions qui ont reçu au plus 25 millimètres de pluie. ( io85 ) » Ce fait est assez rare. Au nord et à l'ouest du plateau central, les pluies sont simultanées: on trouve partout, aux mêmes dates, les mêmes groupes de pluies. En outre, lorsque les cours d'eau quittent les montagnes et tra- versent les plaines qui les séparent de l'Océan, les derniers groupes de pluies qui tombent sur leurs bassins vont en grossissant à mesure qu'on se l'approche du littoral. » Bassins de la Dordocjne et de la Corrèze. — Un groupe de fortes pluies tombées du 21 au 24 juin a produit une petite crue dans laDordogne. » Revers sud du plateau central. — Ce revers est limité, entre Milhau et la plaine de Montauban, par la vive droite du Tarn. Il est tombé du 21 au 24 juin, sur toute cette région, un groupe de pluies assez fortes qui n'ont pour ainsi dire point j)rofité aux cours d'eau : c'est ce que j'ai constaté dans la Note précédente en discutant la crue du Lot du aSjuin. » Résumé. — Un groupe de fortes pluies est donc tombé à peu près sur toute la France, du 21 au 24 j'^iii 5 il a été presque sans action sur les cours d'eau du nord et de l'ouest, ce qui justifie la loi énoncée ci-dessus. » Certains cours d'eau qui ne sont pas soumis à la même loi, c'est-à-dire qui peuvent éprouver des crues en été, tels que le Rhône, la Durance, le Lot, l'Aveyron, etc., ont également résisté à l'action de ces [)luies. » Mais il n'en a pas été de même sur le littoral de la Méditerranée et dans les Pyrénées. Sur le littoral de la Méditerranée, depuis le bassin du Var jusqu'à celui de l'Aude inclusivement, il est tombé des pluies considé- rables; tous les cours d'eau sont entrés en crue, mais sans éprouver de grands débordements; comme dans le nord de la France, la fin de juin ne fait déjà plus partie de la saison des crues désastreuses; partout le maxi- mum des crues et des pluies a eu lieu le même jour. » Entre les Corbières et l'Océan, le groupe de grandes pluies du mois de juin est tombé sur la chaîne des Pyrénées précisément dans la saison des grandes crues. Comme ces pluies étaient énormes, elles ont naturellement produit une très-grande crue, la plus grande connue de la Garonne. » Nous savons tous quels ont été les dé.sastreux résultats de ces déborde- ments : iHi quartier de Toulouse, le faubourg Sainf-Cyprien, a été submergé et presque détruit ; des villages entiers ont été envahis par les eaux. Voici par départements le nombre officiel des victimes de cette crue formidable : Ariége, Verdun 71, Basliile-Besplas a ^3 Gironde i Haute-Garonne 33o Lot-et-Garonne 20 Tarn-et-Garonne 116 Total 540 ( io86 ) » Ces pluies générales, qui tombent le même jour sur rie très-grandes surfaces, ne sont pas des phénomènes rares; elles sont, au contraire, très- communes. J'ai eu plus d'une fois l'occasion de le faire remarquer à l'Aca- démie : c'est même la règle dans certaines contrées. C'est un fait qui a été mis en évidence par la publication de notre Bulletin météorologique. » On comprendrait difficilement un tel phénomène si l'on ne savait que les masses d'air humide qui produisent la pluie sont entraînées par d'é- normes cyclones qui couvrent des centaines de milliers de kilomètres car- rés. Quand le centre d'un de ces cyclones s'approche suffisamment d'une région, le baromètre s'abaisse sur toute sa siu-face, et la pluie tombe par- tout à la fois. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur la matière colorante desfiuits du Mahonia et les caractères du vin que peuvent donner ces fruits par fermentation. Note de M. Is. Pierre. « Les fruits du Mahonia sont, dans certaines années, si abondants, cer- tains oiseaux en sont si friands, la plante se multiplie et se propage avec une telle facilité, qu'il est étonnant qu'on n'ait pas encore cherché, à ma connaissance du moins, à en tirer un meilleur parti. Le suc renfermé dans ces fruits est extrêmement riche en couleur, et j'avais d'abord pensé à en faire emploi dans la teinture; mais, jusqu'à présent, je n'en ai pu obtenir, sur coton, que des nuances mauvais teint, variant du rose pâle au rouge groseille. Soumises à l'influence de l'amnioniaque, les teintes précédentes prennent différentes nuances de vert, qui ne sont pas meilleur teint que celles dont il a été question plus haut. Avec le suc naturel fdtré, le sous- acétate de plomb donne un beau précipité rose qui, sous l'influence d'une addition ménagée d'acide chlorhydrique, passe successivement par une foule de jolies nuances, parmi lesquelles nous signalerons un beau gris tourterelle et un brillant gris perle. M Je n'ai pas cru devoir, quant à présent, pousser plus loin mes recher- ches dans cette direction. J'avais remarqué, dans le cours de mes pre- mières recherches, que le suc du Mahonia est susceptible de fermenter spontanément, à la manière du jus de raisin, et que cette fermentation est activée par l'addition d'une petite quantité de levure de bière; pour me rendre compte de la richesse alcoolique du produit, j'ai soumis à l'action d'une petite presse de laboratoire, en plusieurs fois, 26''*-', 870 de baies mûres fraîchement cueillies, encore adhérentes à la rafle; j'en retirai 16"*^, 174 de jus, et il me resta io''^,696 d'un marc très-coloré, dont une ( 'o87 ) presse plus forte aurait certainement pu retirer encore une quantité no- table de jus. A l'état brut, sortant de la presse, le litre de jus pesait i''s,070. Le jus ainsi obtenu fut mis à fermenter, dans un grand vase de grès, avec 45 grammes de levure de bière, dans un lieu dont la température moyenne était de 20 à 25 degrés. Pendant la fermentation, qui n'a pas tardé à s'éta- blir, la mousse occupait un volume presque égal à celui du liquide. Le septième jour, la mousse étant presque entièrement tombée, on agita le tout, pour voir si la fermentation se raviverait. Trente-six heures plus tard, la fermentation paraissant terminée, on a filtré le liquide à travers un linge, qui a retenu un dépôt rouge pesant à peu près i kilogramme, à l'état frais et humide. » L'espèce de vin ainsi obtenu est très-âpre au gotit; il possède une sa- veur spéciale, provenant de l'action de la rafle et des appendices floraux qui y sont restés adhérents jusqu'à la maturité du fruit. Ce vin, très-foncé en couleur, contient un peu plus de 6,25 pour 100 d'alcool absolu, immé- diatement après la fermentation vive, et n'a pas encore changé d'une ma- nière notable depuis quinze mois de fabrication. Soumis à la distillation, il a donné une eau-de-vie qui, amenée directement ou par coup.ige à 49 degrés C, est de qualité passable, rappelant encore un peu le goût spé- cial du vin qui l'a fournie, mais sans arrière-goùt désagréable. » Il est extrèmenient probable que, si, au lieu de soumettre à la presse les graines et les rafles réunies, on avait la précaution de soumettre préalable- ment les grappes à l'égrenage, ce qui serait peut-être plus facile encore que pour le raisin, le goût spécial dont nous venons de parler serait moins prononcé. )) Dans les usages habituels du commerce des vins communs du nord de la Loire, on rehausse souvent la couleur de ces vins, surtout dans les années médiocres, par le vin dit teinturier, dont le département du Cher produit des quantités assez considérables. La couleur du vin de Mahonia est au moins aussi foncée, si ce n'est plus encore, et son àpreté, si l'on pou- vait la séparer du gotàt spécial, pourrait peut-être un jour lui valoir la pré- férence, ou du moins lui permettre d'entrer en concurrence sérieuse. » Il est à peine utile d'ajouter que je n'ai ici nidle intention de faire concurrence aux bons crus au moyen du vin de Mahonia ; mon seul but était d'appeler sur cette plante l'attention des personnes que sa rusticité, sa facile propagation et l'abondance presque habituelle de ses fruits pour- raient engager à en tirer parti. » J'espérais continuer, cette année, les études dont je viens de présenter ( io88 ) un fragment; mais diverses circonstances ont absorbé tout mon temps, précisément à l'époque de la maturité des fruits du Mahonia : je compte y revenir l'année prochaine. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. ASTRONOMIE. — Sur les phénomènes astronomiques observés en iSgy par les Hollandais à la Nouvelle-Zemble. Note de M. Baills, présentée par M. Jurien de la Gravière. (Renvoi aux Sections d'Astronomie, de Géographie et de Navigation.) « Pendant l'année 1396, le pilote hollandais Barentz, qui avait fait nau- frage à la Nouvelle-Zeiiible, se vit obligé d'iiiverner, ainsi que son équi- page, à l'endroit désigné sous le nom de Porl des glaces, situé, d'après les plus récentes observations, par 76° N. et 65° l\o' E. Pendant leur séjour sur cette côte glacée, les Hollandais furent témoins d'un singulier phénomène, dont la cause est restée inconnue jusqu'à ce jour. Voici ce qu'ils avaient vu : » Le 4 novembre, ainsi que cela devait être, le Soleil avait définitive- ment quitté l'horizon pour faire place à la nuit polaire qui devait durer, suivant le calcul de Barentz, fort exact du reste, jusqu'au 8 février. Contrai- rement à leurs prévisions, ce fut le a4 janvier que le Soleil reparut, c'est-à- dire quinze jours trop tôt. J'établirai, par la suite, que c'était le ^5 et non le 24 : il y a erreur d'un jour dans la supputation du temps. » A leur retour en Hollande, le récit que firent les compagnons de Ba- rentz ne trouva d'abord que des incrédules; mais les naufragés mirent en avant, pour leur défense, un argument décisif. Le jour même de l'apparition du Soleil, ils avaient observé au N. \ N.-E., vers 6 heures du malin, une conjonction de la Lune et de Jupiter. Ce phénomène était effectivement marqué pour ce jour-là, dans les éphémérides de Venise, à i heure du matin. Dès lors, le fait ne fut plus contesté, et tous les savants, parmi lesquels il faut ciler Kepler, rejetèrent la cause du phénomène sur les grands froids polaires, admettant ainsi que la réfraction dans certains cas peut atteindre l[°,5. » De son observation, Barentz avait déduit grossièrement sa longitude, en retranchant l'heure marquée pour Venise de l'heure à laquelle il avait observé. La différence étant de cinq heures, il obtenait ainsi ^5 degrés de longitude à l'orient de Venise et 85 degrés à l'est de Paris. » Longtemps après, vers 1780, Lemounier, Membre de l'Académie des Sciences, présenta un Mémoire à ce sujet, moins pour expliquer le ( '089 ) phénomène, qu'il attribue toujours à la réfraction, que pour déterminer plus exactement la longitude : il trouva 8G degrés. Plus tard, d'après d'au- tres observations, on crut devoir abaisser ce chiffre jusqu'à 6i degrés. Enfin tout récemment, en 187 i , M. le capitaine Carlscn, à bord du Sotid, a trouvé pour longitude orientale du Port des glaces 65" 4o'. L'observation de Barentz était donc bien défectueuse, puisqu'elle entraînait une erreur de 20 degrés, et l'on peut encore douter s'il avait réellement vu la conjonction. » J'ai tenté d'éclaircir le fait, en reprenant de toutes pièces le problème. Ce sont les résultats de ce travail que j'ai l'honneur de soumettre à l'ap- préciation de l'Académie. Il me paraît démontré que Barentz était de bonne foi, que ses observatïons sont aussi exactes qu'on pouvait l'espérer; enfin, que les grandes erreurs sur la longitude calculée proviennent, non de Ba- rentz qui a observé, mais de Lemonnier qui a fait les calcula. )) En cherchant la position des astres à divers instants, du 24 au aS, je trouve pour l'heure de la conjonction vraie : en longitude 12'' 30™; en ascension droite i5''24" temps moyen de Paris. » A i5''24™la déclinaison de Jupiter était ii^ig'B.; celle de la Lune i5°34'B. » J'ai comparé cette position de Jupiter à une opposition observée par Tycho, l'année précédente. Réduction faite, les différences étaient négli- geables. » Pdssons au calcul de la longitude. Nous avons deux solutions: l'une, d'après l'heure, 6 heures du matin temps vrai; l'autre, d'après le relève- ment : la première nous donne 46° 4o' E.; la deuxième, 53''i9' E. Cette dernière est la moins erronée; il était plus facile, en effet, d'avoir le relè- vement que l'heure. Dans tous les cas, nous sommes bien loin de la longi- tude de 86" trouvée par Lemonnier, et ce n'est point là le seul écart de nos calculs. D'après cet astronome, la Lune était à 68' sous l'horizon; je trouve, au contraire, qu'elle était fort au-dessus. Même au méridien in- férieur et malgré l'effet de la parallaxe, elle restait encore à 18' au-dessus de l'horizon. Si, pour apprécier l'observation de Barentz, nous en calcu- lons les circonstances d'après la position aujourd'hui admise, pour le Port des glaces, nous aurons : conjonction en azimut G*" 49™ temps vrai; relève- ment 18° 44'; hauteur de Jupiter i°56' sous l'horizon ; hauteur de la Lune affectée de la parallaxe 1° 17' au-dessus de l'horizon. Ainsi Barentz se serait trompé de 49' sur l'heure et de 7° sur le relèvement. » Ces erreurs, sans être inadmissibles, me paraissent un peu fortes. J'ai C. K. ,187a, 2° Semestre. {T, I.XXXI, N<> 25.) l42 ( I09" ) été conduit à discuter le cas où Barentz aurait observé Jupiter dans l'ali- gnement des cornes de la Lune. » Par des considérations qu'il serait trop long d'énumérer, je ramenai le problème à la question suivante : Quelle devait être la réfraction rela- tive des deux astres pour que les erreurs de Barenlz devinssent nulles? » Les erreurs ne s'annulent pas. Barentz s'est donc forcément trompé sur l'heure ou sur le relèvement; mais les erreurs deviennent minimum pour une réfraction relative de a°io' ; c'est-à-dire que, dans ce cas, un ob- servateur situé par 76° N. et 6B''l\o' E. aurait vu Jupiter sur la ligne des cornes à G"" i5™ du matin, au N. j N.-E. C'est là, je crois, ce qu'a vu Barentz : l'heure qu'il donne est « vers 6 heures » ; il ne pouvait mieux l'indiquer. I) Cette réfraction supplémentaire de 2° 10' pour Jupiter est indépendante de la question de visibilité; mais celle-ci en est la conséquence immédiate, puisque les hauteurs des astres sont, à ce moment, Jupiter 2°25' au-dessous de l'horizon; Lune 0° 43' au-dessus de l'horizon. La réfraction était de 5o' pour la Lune et de 3''o' pour Jupiter; les deux astres étaient donc, sur l'horizon, Jupiter à o°35', la Lune à i°3']'. » Le même jour, c'est-à-dire le aS janvier à midi, les Hollandais virent le bord supérieur du Soleil; cet astre était alors à 18° 53' dans le sud, la réfraction était donc de 4°33'. )) Examinons maintenant la cause possible du phénomène. La réfraction simple me paraît inadmissible : les plus grands froids ne peuvent guère l'augmenter. Ne serait-ce pas plutôt un phénomène de réflexion totale, entiè- rement analogue, au point de vue théorique, à ce qui se passe dans la for- mation de l'arc-en-ciel, la Terre tout entière jouant ici le rôle d'une seule goutte d'eau. La zone de réflexion totale serait déterminée grossièrement par l'enveloppe des rayons réfractés extrêmes qui sé[)arent la partie constamment échauffée de l'atmosphère de la partie inférieure qui ne l'est que pendant l'été. » En appliquant le calcul à cette hypothèse, la visibilité des astres très-bas sous l'horizon, les réfractions moins fortes à mesure qu'ils s'en rappro- chent, les grandes réfractions de janvier, les réfractions normales du mois de novembre, tout cela s'explique aisément. 11 est facile de voir que, dans ce système, les images sont droites. » La grande différence de réfraction entre la Lune et Jupiter, consé- quence forcée de cette hypothèse, vient cadrer d'une manière remarquable avec le calcul indiqué plus haut. Ce calcul, en effet, quoique basé sur des considérations totalement étrangères à la visibilité possible des astres, exige { «ogi ) un exliaussemenl considérable de Jupiter pour que l'accord devienne com- plet entre la longitude actuellement admise et les observations de Barentz. Dans le cas de réflexion totale, le calcul indique, pour zone des rayons efficaces, dans les régions du sud, une circonférence de 70 lieues de rayon décrite du Port des glaces comme centre. Ce cercle coupe le continent russe au cap Yalmal. Ce point était donc visible, et les Hollandais l'ont vu ef- fectivement. Les rayons émanant des points terrestres en dedans et en de- hors de ce cercle étaient perdus pour eux. » PHYSIQUE. — Note iu; le procédé d'aimantation dit de la double touche ; par M. J.-M. Gaugain. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) a Les recherches dont j'ai rendu compte dans mes deux dernières Notes, du 16 aoi!it et du 11 octobre 1875, ont eu pour objet de déterminer la distribution du magnétisme qui s'établit dans un barreau lorsque deux de ses points sont mis respectivement en contact avec deux pôles de signes contraires : je crois avoir résolu cette question d'une manière à peu près complète, autant qu'on peut le faire sans le secours de l'Analyse mathéma- tique. Mais les résultats que j'ai fait connaître ne suffisent pas pour établir la théorie du procédé de la double touche, tel qu'on le pratique habituelle- ment : on ne se borne pas, en effet, à mettre le barreau que l'on veut ai- manter en contact avec les deux aimants ; on le frotte d'un bout à l'autre, de manière que tous ses points viennent successivement toucher les deux pôles. Pour se rendre compte de l'effet que peut produire une telle friction, il est nécessaire de rechercher d'abord comment la distribution du magné- tisme se trouve modifiée quand on établit successivement deux contacts sur deux parties différentes d'un même barreau. » M. Elias a cru pouvoir assimiler le procédé d'aimantation, dont il est l'au- teur, à la méthode de la double touche, mais cette assimilation n'est pas complètement exacte ; lorsque l'on a fait agir une bobine aimantante sur une partie déterminée AB d'un barreau, et qu'on la transporte sur une autre partie A'B', l'action exercée en A'B' augmente en général et ne diminue ja- mais l'aimantation développée en AB. Lorsque deux pôles de signes con- traires ont été mis en contact avec deux points A et B d'un barreau, et qu'on transporte ces aimants sur deux autres points A' et B', sans préalablement désaimanter le barreau, le second contact effectué en A' et B' peut, suivant les circonstances, augmenter ou diminuer l'aimantation développée par le ( '092 ) premier contact entre les points A et R. En effet, si nous considérons comme positif le magnétisme développé dans l'intervalle qui sépare les points A' et B', lorsque le contact est établi sur ces points, il résulte de ce qui a été dit sur la forme de la courbe du magnétisme temporaire, que le magnétisme développé en dehors et à une certaine distance des points A'B' est négatif. D'après cela on conçoit que le magnétisme des points situés en AB doit être augmenté par le second contact (en A'B'), lor.sque la distance des points AB aux points A'B' est suffisamment petite, et qu'au contraire ce magnétisme doit être diminué lorsque la distance des points AB aux points A'B' dépasse une certaine limite. » Ce que je viens de dire s'applique à la variation de magnétisme qui se produit en x\B pendant que le contact en A'B' subsiste; il n'est pas aussi facile d'apercevoir le sens de la modification permanente qui doit se pro- duire lorsque les aimants sont mis de côté; si les points A', B' sont suffisam- ment éloignés des points A, B, le contact effectué en A'B' affaiblit, pendant qu'il subsiste, l'aimantation de la partie AB, comme je viens de le dire; le magnétisme inhérent à cette partie doit donc se trouver diminué; mais d'autre part l'aimantation de la partie A'B' se trouve augmentée, sa réaction sur AB devient plus forte, et par suite le magnétisme de cette dernière partie doit aussi se trouver augmenté. Il paraît impossible, sans le secours du calcul, de déterminer d'une manière précise laquelle de ces deux actions antagonistes doit l'emporter sur l'autre dans chaque cas particulier. Toute- fois on conçoit cpie la seconde doit devenir prédominante quand le barreau qui reçoit les contacts est primitivement à l'état neutre ou très-faiblement aimanté, et que le contraire doit arriver quand le barreau sur lequel on opère possède déjà une aimantation assez forte. En effet l'action négative, dont j'ai parlé tout à l'heure, conserve dans tous les cas une valeur à peu près indépendante de l'état magnétique du barreau. Au contraire l'accrois- sement de magnétisme développé en A'B' est d'autant plus considérable que le barreau est plus faiblement aimanté d'avance; c'est donc dans le cas d'une aimantation préalable faible que la réaction de A'B' sur AB subit elle- même l'accroissement le plus considénible. En fait, les choses se passent comme l'indiquent ces vues théoriques : quand le barreau est à l'état neutre ou qu'il est faiblement aimanté, le magnétisme permanent développé en AB par le premier contact effectué sur les points A, B est renforcé par le deuxième contact effectué sur les points A'B'; au contraire, quand le liarreau est déjà fortement aimanté, le deuxième contact en A'B' affaiblit légèrement l'ai- mantation développée on AB. ( '093 ) » Il semble résuller de ce qui précèle que, lorsqu'on exécute sur un bar- reau une série de frictions, l'aimantation correspondant à une jiartie déter- minée AB doit être plus forte dans le cas où la friction se lerniiiie sur cette partie que dans le cas où elle se termine sur d'autres points. Celte conclusion n'a été qu'incomplètement justifiée par l'expérience : j'ai trouvé que, après une série de passes dirigées des extrémités du barreau vers son milieu, l'ai- mantation de la partie moyenne était notablement plus forte qu'après une série de passes dirigées en sens inverse; mais je n'ai pas trouvé que la direc- tion des passes eût une influence appréciable sur l'aimantation des parties voisines des extrémités du barreau; et comme l'intensité magnétique des pôles dépend exclusivement de l'aimantation de ces parties, il paraît indifférent de terminer les frictions sur un point ou sur un autre. w Nous avons vu, dans une précédente Note [Comptes rendus 16 août), que, lorsqu'on se borne à mettre les aimants en contact avec deux points déterminés du barreau, il faut placer ces aimants aune assez grande distance l'un de l'autre pour obtenir la plus forte aimantation possible dans l'intervalle qui les sépare; quand on exécute une série de frictions, il faut au contraire, pour obtenir l'aimantation maxima, ne laisser entre les aimants qu'un petit intervalle de 10 à i5 millimètres. Ces résultats, en apparence contradictoires, peuvent cependant se concilier: lorsqu'on augmente entre certaines limites la distance des aimants, l'ordonnée positive maxima de la courbe de désaimantation prend des valeurs croissantes; mais les ordonnées négatives de cette courbe croissent aussi et dans une proportion plus rapide. Cela résulte de ce qui a été dit dans ma Note du 16 août. Or, dans le cas où les aimants sont mis sim- plement en contact avec le barreau, l'aimantation des points qu'ils com- prennent entre eux dépend exclusivement de la partie positive de la courbe; dans le cas au contraire où l'on promène les aimants d'un bout à l'autre du barreau, chacun des points de celui-ci se trouve successivement placé dans la partie positive et dans la partie négative de la courbe, et par conséquent l'aimantation dépend tout à la fois des actions positives et des actions négatives exercées par les aimants. La théorie justifie l'usage où l'on est de placer les deux aimants à une petite dislance l'un de l'autre ; mais, il faut bien le remarquer, s'il est avantageux de rapprocher les aimants, ce n'est pas, comme on a coutume de le dire, parce qu'ils agissent ainsi plus efficacement sur les molécules comprises entre eux, c'est parce que l'action désaimantante qu'ils exercent en dehors des points de contact se trouve d'autant plus affaiblie qu'ils sont plus voisins l'un de l'autre. » ( I094 ) PHYSIQUE. — Sur la température des couches élevées de r atmosphère. Note de M. D. Mendeleeff. (Commissaires: jMM. Boussingault, Edm. Becquerel, Faye.) « Un grand nombre de phénomènes atmosphériques dépendent princi- palement de la différence de température des couches d'air; aussi la re- clierche des lois empiriques et théoriques des variations de température avec la hauteur a-t-elle attiré depuis longtemps l'attention de plusieurs sa- vants. Cependant la théorie même de cette question est encore jusqu'ici assez imparfaite. )) La théorie de la variation de température dans les couches atmosphé- riques s'appuie sur cette supposition, que les couches supérieures ne re- cevraient de chaleur que de la couche inférieure, qui est échauffée par la Terre; les couches supérieurt^s se refroidiraient donc en se dilatant, en vertu de la diminution de pression. Une telle supposition renferme implicite- ment cette autre, que l'air est diathermane. Pour ce cas. Poisson a dé- montré, entre la température finale /„ et la température finale ^,, lorsque la pression varie depuis TIq jusqu'à H, (*), la relation k-t (I) i^^" = l^\ " , où k est le rapport de deux chaleurs spécifiques, i,4'- Cette formule, s'ac- cordant avec les expériences et s'aj^puyant sur la théorie mécanique de la chaleur, devrait pouvoir s'appliquer, si l'hypothèse précédente était exacte, à la détermination des températures t, des couches atmosphériques, lorsque , On trouve /, = +3°, 3 —9°, 8 —34°, 8, (*) On lient penser, de prime abord, (jii'en calculant la température des couches supé- rieures on devrait prendre en considération non-seulement la chaleur dépensée pour la di- latation due à la diminution de la pression, mais aussi celle qui est équivalente au travail de soulèvement: l'abaissement de la température sérail ainsi doublé. Ce sciait l.\ une erreur; car, en même lem|)s qu'une certaine niasse d'air s'élève, une autre masse égale descend, sans quoi l'équilibre d'air n'aurait pas lieu : c'est ce qui apparaît suilout quand on considère, ainsi qu'on le l'ait maintenant, les molécules des gax comme animées d'un mouvement propre, qui est la cause de la diffusion, etc. ( 109*^ ) tandis que les observations de M. Glaisher {Report qf tlie Brilish Associa- tion, 1862-1864) ont donné, pour la même température initiale et pour les mêmes pressions : 000 Pendant l'ascension du 5 septembre 186?. H- 8,2 + 1 ,4 — 5,4 Moyennes de plusieurs observations j Par un ciel serein . -t-5,6 — i,3 — 7,6 en aérostat : ) Par un ciel couvert. . . +7,0 4-0,2 — 6,3 1) Les observations dans les montagnes ont conduit à des résultats ana- logues. M. Plantamour donne, pour Genève, les moyennes annuelles ta =^ Oi°,2\, Ho = 726™'",6; pour le Saint-Bernard, ou H, = 563,9, ^^ température annuelle <,, calculée à l'aide de la relation (i), serait — 10", 8, tandis que la température observée est — 1°, 76. La formule (i), combinée avec la formule hypsométrique, conduit à cette conclusion que, quels que soient H^ et ' 42j5 ^^,o ^^',0 4'»' Hydrogène 6,3 6,5 6,7 6,4 6,4 Oxygène 5i ,6 5i ,0 5i,3 5i ,6 5i,5 )) L'équivalent d'eau ainsi fixé résiste d'ailleurs à la dessiccation, et, pour ce motif, je propose de désigner sous le nom à' hydrocellulose la ma- tière friable dont la production caractérise la première phase des transfor- mations de la celkdose. ( II07 ) » L'hydrocellalose possède des caractères spécifiques très-nets; elle s'oxyde notamment avec une extrême facilité. Maintenue plusieurs jours à 5o degrés, elle jaunit peu à peu; sa teneur en carbone diminue, sa richesse en oxygène augmente. Si on la soumet alors au lavage, elle aban- donne à l'eau un produit coloré, qui réduit letartrate cupropotassique et le nitrate d'argent; mais le résidu de ce lavage n'est autre que l'hydro- cellulose elle-même, inaltérée et répondant à la formule C'-H"0". )) Chauffée avec une solution de potasse faible, au j^, l'hydrocellulose s'oxyde et se dissout peu à peu, en produisant une liqueur franchement colorée et réductrice. » Mais, en dehors de cette oxydabilité facile, elle conserve les propriétés de la cellulose, et ses relations avec le corps dont elle dérive semblent être de même ordre que celles qui rattachent le saccharose au glucose. » Parmi les procédés à l'aide desquels l'hydrocellulose peut être obte- nue, il en est un qu'il convient de citer à côté de celui que j'ai déjà fait connaître. Ce procédé, qui rappelle la méthode par laquelle Payen a limité l'action des acides sur la matière amylacée et transformé celle-ci en dex- trine, consiste à imprégner la cellulose d'une solution extrêmement faible d'acide, et à la soumettre à une température de loo degrés environ. La cel- lulose, dans ce cas, ne tarde pas à se transformer en hydrocellulose, pour se carboniser ensuite, si l'action de la chaleur se prolonge, sous l'influence de l'excès d'acide employé. » La production de l'hydrocellulose friable, préliminaire à l'hydratation totale de la matière cellulosique et à sa transformation en glucose, permet, je crois, d'expliquer un certain nombre de faits industriels dont on ne pos- sédait pas, jusqu'ici, d'interprétation satisfaisante. C'est ainsi que le papier parchemin peut être considéré comme produit par la transformation super- ficielle des fibres papetières en hydrocellulose. Ainsi transformées, ces fibres se soudent alors sur elles-mêmes, et la feuille de papier devient à la fois continue et imperméable. Si le contact des acides est exagéré ou le lavage incomplet, la transformation des fibres est totale, et le papier devient cassant. C'est encore à la production de l'hydrocellulose qu'il faut, sans doute, attribuer la friabilité des papiers et des tissus qui, par suite d'un lavage insuffisant, sont restés imprégnés de chlorure décolorant. Décom- posés par l'acide carbonique de l'air, ces chlorures ont fourni, d'abord de l'acide hypochloreux, puis de l'acide chlorhytirique, dont l'action sur la cellulose n'a pas tardé à se faire sentir. C'est par le même procédé chimique enfin que le manufacturier, pour épailler les laines, pour époutiller les 144- ( iio8 ) tissus, pour régénérer les chiffons laine et coton, fait disparaître la matière végétale qui, transformée d'abord en hydrocellulose friable, se carbonise ensuite sous l'influence de l'excès d'acide employé. » CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur la conslkulion des matières albiiminoïdes. Note de M. P. Schutzenberger, présentée par M. Balard. I (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « Depuis ma première Communication (i), j'ai poursuivi et étendu mes recherches sur les matières albuminoïdes. Ce sont les résultats les plus gé- néraux et les plus saillants de mes expériences que j'ai l'honneur de sou- mettre à l'Académie. » 1° Toutes les matières albuminoïdes chauffées avec de l'hydrate de ba- ryte entre i5o et 200 degrés fournissent de l'ammoniaque, de l'acide oxa- lique et de l'acide carbonique. Ces trois termes sont liés quantitativement entre eux, de telle manière que l'on pourrait en expliquer l'origine par le dédoublement de proportions variables d'oxamide, C-0°Az^H% et d'urée COAz^H*. La dose d'azote mise en liberté sous forme d'ammoniaque, con- stante pour une même espèce de matière protéique, varie de 3,5 à 4)5 pour 100 d'une espèce à l'autre; quant aux proportions relatives d'acides oxalique et carbonique, elles peuvent varier entre elles pour une même es- pèce, suivant son origine, dans des limites assez étendues; ainsi certaines albuiiiines ne fournissent guère que de l'acide carbonique, tandis que d'autres donnent parties égales des deux acides. » 2° La liqueur séparée du précipité d'oxalate et de carbonate, débar- rassée d'ammoniaque par l'ébullition et de l'excès d'hydrate de baryte par un courant prolongé d'acide carbonique, retient de la baryte qu'on préci- pite par l'acide sulfurique; son poids a été trouvé le même pour toutes les matières protéiques, soit i5 pour 100 de matière albuminoïde. » 3° La solution, séparée par filtration du sulfate de baryte et distillée dans le vide, donne : 1° de l'acide acétique, dont la dose est la même pour toutes les substances protéiques (-y d'équivalent pour 100) ; a° un ré- sidu solide qui est un mélange de divers composés amidés et que nous appellerons mélange amidé. » Quelle que soit la matière protéique qui a fourni ce mélange, il donne (i) Comptes rendus, t. LXXX, p. 232. ( 1109 ) à peu de chose près les mêmes résultats à l'analyse élémentaire; l'analyse immédiate y révèle les mêmes principes avec de faibles différences dans la teneur en tyrosine (2 à 4 pour 100). On peut en conclure que les diffé- rences de constitution des matières protéiqnes sont de second ordre et qu'elles renferment toutes un noyau commun autour duquel viennent se grouper des proportions variables de termes moins importants, tels que l'urée, l'oxamide, la tyrosine, l'acide glutamique du gluten. » Une relation très-simple fixe la quantité d'eau qui s'ajoute à la molé- cule du composé protéique lors de son dédoublement. Le nombre des mo- lécules d'eau qui interviennent dans la réaction totale est égal au nombre des atomes d'azote coritenus dans la molécule initiale. Cette relation n'est absolument rigoureuse que si l'on formule le dédoublement de l'urée par l'équation COAz^H* + 2H=0 = C0=H=0-4- 2AzH'. Cette restriction ne porte guère que sur -^ de l'eau fixée. Dans tous les cas, le mélange amidé s'est adjoint autant de fois H^ O qu'il renferme de fois Az; et, comme il est uniquement formé d'acides amidés, on doit en conclure que ces corps existaient combinés dans la molécule protéique sous forme d'imides. » L'analyse élémentaire du mélange amidé conduit à une formule figu- rative très-voisine de la suivante : C"H''»Az'^0'-. » Ce mélange renferme des termes correspondant aux trois séries : C"H'" +'AzO' (série du glycocolle) in ^ 6, 5, 4> dominants, et 7, 3, traces. C" H'"-' Az 0^ : /2 = 6, 5, 4 (acides amidés de la série acrylique. C" H'"-' Az 0' : n = 5, 4 (série aspartique). » Les proportions respectives des termes des deux premières séries sont telles que leur mélange peut se traduire par la formule 2(C"H^"AzO°). Ils renferment ensemble les y de l'azote du mélange amidé; j de cet azote cor- respond aux acides plus énergiques de la série C"H'"~' AzO'. >) Avec ces données on peut encore décomposer une expression aussi com- plexe que C"H"^Az"'0'^ de bien des manières. Les déterminations quan- titatives d'homologues aussi voisins par leurs propriétés sont Irès-dilficiles et laissent beaucoup d'incertitude. Cependant, en tenant compte de ce que le mélange amidé renferme environ aS pour 100 de leucine C'H"AzO- et de leucéine C'H"AzO^, ainsi que de l'ensemble des déterminations ef- fectuées, on arrive à considérer comme la plus probable, ou au moins ap- ( ii'o ) prochée, la composition suivante, dans laquelle on néglige tous les produits qui ne se trouvent qu'en petite quantité : C«'H''^Az'*0'='=C^H»AzO' + C'H^AzO^+3C''H' = AzO* + 4C=H"'AzO^+ 5C*H«AzO-. )) La décomposition de l'albumine par la baryte se représente, avec une approximation assez d'accord avec des faits et des nombres trouvés, par l'équation C'^H"*Az'«0==S4-i8H=0 = CO- + C=H= O" + C^H*0* + 4 A.zH^ + S + C'"H"-Az'*0'^ » Celle-ci ne doit être considérée que comme une manière abrégée d'é- crire des résultats analytiques et non comme la formule rigoureusement exacte de ce qui se passe. » Le problème de la constitution des matières albuminoïdes se trouve ainsi ramené à la détermination quantitative plus rigoureuse des termes homologues des trois séries d'acides amidés signalées plus haut. » Un travail spécial et aussi complet que possible sera effectué, à ce point de vue, sur les principales matières protéiques. » BOTANIQUE. — Sur le développement du fruit des Chaetomium et la prétendue sexualité des Ascomjcètes. Noie de M. Pn. Van Tieghem. (Renvoi à la Section de Botanique.) « J'ai suivi le premier développement du fruit des Chœlornium et des vrais Sordaria, par la méthode des cultures cellulaires, qui permet d'observer un même périthèce à ses divers états. » La spore des Cliœtoinium germe en cellule dans le moût de bière, le jus d'orange, etc., et y développe un mycélium anastomosé en une multitude de points qui, dès le septième jour et sans former de conidies, commence à fructifier. A cet effet, sur un filament ordinaire naît une branche de même grosseur, qui s'enroule aussitôt en spirale serrée et cesse de s'allonger après avoir fait environ deux tours. La spire ne laisse pas de cavité au centre, et, comme ses tours se croisent, elle forme une petite pelote sessile : c'est le carpogone. De sa partie inférieure naît bientôt un rameau plus grêle qui rampe sur la pelote en se dirigeant vers son sommet. Avant de l'avoir atteint le plus souvent, il se ramifie dans le plan tangent et ses ramuscules enlacent le carpogone à la surface duquel ils se divisent à leur tour. Tous ces rameaux ( "" ) de divers ordres, étroitement appliqués sur la spire, mais ne paraissant en aucun point anastomosés avec elle, se soudent, se cloisonnent et recouvrent enfin d'une assise cellulaire continue la partie supérieure du carpogone qui pendant ce temps s'est elle-même cloisonnée. Dès lors le jeune péri- thèce est constitué, et c'est par le développement indépendant de ses deux parties, la spire centrale et le tégument, qu'il s'achemine peu à peu vers la maturité. La spire, en effet, bourgeonne plus tard pour former l'en- semble des asques : c'est l'ascogone. Le tégument, s'accroissant de suite en épaisseur, multiplie ses assises, prolonge au dehors certaines de ses cellules périphériques pour former les longs poils auxquels ce genre doit son nom, et finalement produit la paroi du fruit et ses dépendances : c'est le périascogone. u Je laisse de côté les crampons rameux qui, pendant la formation du périthèce et déjà quand le carpogone commence seulement à s'enrouler, prennent naissance à sa base même et de chaque côté sur la branche qui le porte ; anastomosés entre eux et avec les filaments du mycélium, ils fixent et nourrissent le fruit. Parmi les très-instructifs arrêts de développement que l'on rencontre dans les cultures, je dois aussi me borner à en citer lui seul. Plusieurs fois j'ai vu un rameau, émané de la base du carpogone non encore enveloppé, s'anastomoser avec lui; or, précisément dans aucun de ces cas le carpogone n'a continué à se développer. Il semble donc que, lorsque, en vertu d'une propriété générale possédée par toutes les cellules de la plante, le carpogone vient à se copuler avec un rameau voisin, il se trouve par cela même stérilisé, ramené à l'état végétatif, et que l'une des fonctions du tégument est précisément de le protéger contre de tels accidents. » Sauf la présence deconidies et l'absence de poils, les choses se passent dans les Sonlaria {S. setosa et coprophila) comme dans les Chœlomium, ce qui confirme les récentes observations de M. Gilkinet, faites sur un genre voisin (^jpocopra), mais brièvement étendues à un vra\ Sordaria [S . minuta). » Grâce aux beaux travaux de M. de Bary (18G3-1870) et aux Mémoires de MM. Woronine (1866- 1870), Tulasne (1867), Janczewski (1871), Bara- nelzki (1872), Brefeld (1874) et Gilkinet (1874), on connaît aujourd'hui le développement du périthèce de plusieurs Ascomycètes. Dégagé de toute interprétation théorique, il se rattache à deux types, suivant que le carpo- gone, presque toujours plus ou moins enroulé en spirale, est simple ou double, formé d'une seule branche spécialisée ou de deux branches sem- blables en contact intime dans toute leur étendue. Dans les deux cas, le carpogone bourgeonne à sa base, et ses rameaux et ramuscnles, étroitement ( III2 ) appliqués sur lui, couvrent bientôt sa région supérieure (ascogone) d'un tégument continu (périascogone) qui a partout la même valeur morpholo- gique et physiologique. La différence est que l'ascogone est simple dans le premier type, double dans le second. Aux Ascomycètes monocarpogonés appartiennent les Eurotium, Hypocopra, Àscoboius, Peziza et aussi, comme on l'a vu plus haut, les Chœlomium elSordaria. Aux Ascomycètes dicarpo- gonés se rattachent les Pénicillium, Erjsiphe, Podosphœra et G/mnoasciis, ces trois derniers genres avec une organisation dégradée. Dans les Erysiplie en effet, où les asques sont peu nombreux, et dans les Podosphœra où il n'y en a qu'un seul, l'une des deux branches de l'ascogone demeure stérile; la même chose a lieu dans le Gjmnooscus où, en outre, le tégument est rudi- mentaire,ce qui annonce la présence d'Ascomycètesà ascogone entièrement nu. S'il en existe de tels dans le premier type, et le Saccliaromyces paraît en être l'exemple le plus dégradé, leur exacte connaissance sera décisive dans la question théorique que nous devons maintenant aborder. » M. de Bary a cru pouvoir interpréter les faits observés par lui, comme établissant la sexualité des Ascomycètes, et celte théorie, admise et con- firmée par tous les auteurs qui ont suivi, est aujourd'hui classique. Elle n'est pourtant rien moins que démontrée. Mon Mémoire la discutera dans les divers cas particidiers; je dois me borner ici à montrer en peu de mots combien peu elle est conforme aux faits. Remarquons d'abord que l'inter- prétation diffère suivant qu'il s'agit de l'un ou de l'autre des types distin- gués plus haut. Dans le premier, le carpogone simple est femelle; les ra- meaux formateurs du tégument, tous ensemble ou seulement le premier d'entre eux, sont mâles (pollinodes), bien qu'ils continuent ensuite à se développer pour devenir partie intégrante du fruit, ce qui est absolument contraire à l'idée qu'on doit se faire d'un organe mâle. Leur contact intime avec le carpogone est une fécondation dont l'ascogone est le résultat, et cela en dehors de toute preuve directe, sans même qu'à la suite de ce con- tact il s'opère le moindre changement intérieur dans les deux corps en présence (i). Dans le second type, les rameaux générateurs du tégument, bien qu'ayant la même origine que dans le premier et les mêmes relations (i) Il est vrai que, dans VEitrotiiim, M. de Bary a ciuclquefois constaté une anastomose entre le carpogone elle premicr-né des rameaux qui le couvrent; mais il n'a pas montré que cette copulation est nécessaire au développement ultérieur du fruit, qu'elle n'est pas une anastomose accidentelle et d'ordre végétatif; bien plus, il n'est pas certain qu'elle n'em- pcclie pas le périthèce de se développer, comme nous avons vu plus haut que cela arrive chei les Chœtomium, Le sens qu'il faut attacher à la copulation du Pyronema conjluens est ( II'^ ) avec ce qu'ils recouvrent, ne sont plus mâles, mais simplemenient protec- teurs. C'est l'une des deux branches enveloppées qui est mâle (poUinode), l'autre femelle (carpogone), et le £ut seul de leur contact est donné, sans autre preuve, pour une fécondation. Cependant, si les deux branches sont semblables au début et bourgeonnent toutes deux plus tard pour produire les asques {Pénicillium), il est clair qu'une pareille interprétation n'a pas de sens. Lorsque, pareilles encore au début, l'une d'elles demeure stérile plus tard [Gjmuoascus], mais surtout quand la stérilité s'accuse en elle dès l'origine par une forme spéciale [Erysiplie, Podosphœra), il peut paraître séduisant de regarder comme mà1e cette branche stérile; mais en réalité, comme on l'a vu plus haut, on se trouve alors en présence d'organismes dégradés, et cette stérilité s'explique par de tout autres causes. » En résumé, du rapprochement au contact ou même de la soudure de deux des parties constitutives du jeune fruit, il ne paraît pas légitime de conclure, en dehors de toute autre preuve, à une action de Tune sur l'autre, à une fécondation. » ANATOMIE COMPARÉE. — Sur de nouvelles pièces fossiles découverles dans les plwsptiorites du Quercj . Note de M. A. Gaijdry, présentée par M. P. Gervais. (Commissaires précédemment nommés : MM. Daubrée, P. Gervais.) « Outre les pièces à' Âncylolheriuin dont j'ai entretenu l'Académie dans la dernière séance, j'ai observé plusieurs fossiles qui ont été trouvés dans les phosphorites du Quercy et me paraissent mériter l'attention des paléon- tologistes. )) Je citerai d'abord la partie supérieure d'un humérus que j'ai remar- qué dans la belle collection formée par JM. Ernest Javal. Cet humérus res- semble à celui d'un Singe ou d'un Lémurien par sa gouttière bicipitale très- prolongée, son trochiter et son trochin déprimés. Il s'accorde pour la taille avec Vjédnpis Duvevnoyi [Palœolemuv Bclillei); comme ce Lémurien a semblé. encore plus obscur, puisque M. Tulasne déclare expressément qu'après leiw anastomose a les deux cellules conjujjuées se flétrissent et se vident ». D'une façon générale, dans des plantes dont toutes les cellules végétatives peuvent s'anastomoser, il n'est pas légitime de regarder une anastomose frappant le carpogone comme une fécondation,;» moins de montrer en même temps que cette co[iulation est nécessaire et qu'elle est accompagnée des phéno- mènes qui caiactérisent partout ailleurs la véritable fécondation. C. R., 1875, 1' Semestre. (T. LXXXI, N» 250 ^^^ ( T"4 ) par plusieurs particularités de son crâne, s'éloigner des Lémuriens actuels, pour fendre vers les Pachydermes, on pouvait avoir des doutes sur la forme de ses membres. La découverte du petit humérus des phosphorites permet de supposer que V Jdapis avait des membres de Lémurien. » Eu i85o, M. Gervais a décrit et figuré un morceau d'un nouveau genre de Pachyderme qu'il a recueilli dans les lignites éocènes de la Débruge; il l'a inscrit sous le nom de Tapindus hjracinus. Dans la collection des phos- phorites de M. Ernest Javal, je viens d'observer une pièce plus complète du même animal; elle présente une si curieuse association de caractères qu'il est difficile d'indiquer la place précise du Tapindus dans le vaste groupe des Pachydermes. T. es sept molaires inférieures qui forment une série con- tinue avec les dents de devant rappellent le Camollieriiim ; \es collines des arrière-molaires sont élevées et détachées comme chez le Kanguroo; cha- que arrière-molaire a un talon qui représente un rudiment de troisième lobe, ainsi qu'on l'observe chez le Dinolherium et encore mieux chez le Lamantin. La forme générale de la mâchoire a surtout du rapport avec celle du Tapir. » La dentition du Ruminant, que M. Pomel a découvert en i85/| et ap- pelé io/^/i/omer^vr Chalaninli^ n'offre pas une association de caractères moins curieuse que le Tapirulus, car les vallées qui séparent les lobes internes et externes de ées arrières-molaires inférieures sont ouvertes comme chez les Chevaux. Si l'on suppose les lobes internes s'allongeant tant soit peu pour diminuer l'ouverture des vallées, Lophiomeryx devient Doicalherium; si les lobes s'allongent assez pour que les vallées soient fermées, la dent de Dor- catheriiim prend la forme de celle de Dremotlieriiim, qui, à son tour, passe facilement aux genres actuels de Ruminants. D'après l'examen que j'ai fait du type du Lophiomeryx Clialaniati dans le Brilislt Muséum, je peux attri- buer à cette espèce des mâchoires des phosphorites qui m'ont été communi- quées par MM. Filhol, Javal et Rossignol ; j'en connais aussi un échantillon qui a été trouvé par M. Thomas aux environs de Gaillac, clans le Tarn. Les molaires supérieures qui m'ont été remises par M. Rossignol sont dans le type ordinaire des Ruminants. » Je signalerai encore, jjarmi les pièces des phosphorites récemment acquises par le Muséum, plusieurs molaires du s\ngu\\vr genre Cndurrotlte- jium, de M. Gervais, recueillies à Escamps, canton de Lalbenque (Lot), et une n)âchoire supérieure de Chalicollierium trouvée à Bach, commune qui dépend aussi du canton de Lalhenque. Celte mâchoire porte de chaque côté les trois prémolaires et deux des arrière-molaires. Elle ne se distingue ( i'i5 ) que par des nuances bien légères du Chalicotherium magnum, espèce canic- léristique du miocène moven de Sansan : elle est nn quarl plus petite; la muraille externe des molaires est plus inclinée; In dernière prémolaire est lui peu moins réduite; sa muraille exierne est plus distinctement formée de deux lobes. Je propose d'inscrire le Pachyderme de Bach sous le nom de Chnlicotherium modicum, pour rappeler que les plus anciens représentants du genre Chalicotherium ont été moindres que leurs successeurs du mio- cène moyen, qui eux-mêmes ont été moindres que le Chalicotherium Cold- fussii du miocène supérieur. » Enfin je peux annt)ncer que la collection des phosphorites de M. Javal renferme luie molaire supérieure et plusieurs prémolaires de la grande espèce de Lophiodon qui a été nommée Lophiodon lautricense par M. Noulet, et Lophiodon rhinocerodes par M. Rûtimeyer ; les paléontologistes ne sont pas habitués à rencontrer cet animal avec l'Enlelodon, V Anlhracotherium, le Chalicotherium, ÏAncjlolherium. » On ne peut manquer d'être frappé de voir réunies dans les phosphorites des espèces de l'éocèue moyen, de l'éocène supérieur et du miocène infé- rieur; mais, ce qui est encore plus remarquable que celte association, c'est la variabilité excessive des caractères dans des animaux qui ont les appa- rences de la plus étroite parenté : on ne sait où il faut tracer leurs limites s|)écifiques. Les espèces des couches bien délimitées, comme celles du calcaire grossier, du gypse de Montmartre, du lignite de la Débruge, qui représentent un laps de temps relativement peu considérable, n'ont pas une pareille mobilité. Cette différence est inexplicable si Ton n'admet pas que les formations des phosphorites ont eu une très-longue durée. » Sauf quelques dents de Cheval, de Bœuf, de Cochon, qui sans doute ont été mélangées accidentellement, je n'ai pas vu d'espèces des phospho- rites qui indiquent une époque plus récente que l'âge du miocène inférieur. Le Lophiomeryx, le Diplobune, le Chalicotherium, le Cadurcotheriion, et sur- tout les Paloplotherium des phosphorites ont leurs dents couvertes de cé- - ment comme les animaux qui consomment beaucoup de graminées; cette remarque peut faire supposer que les prairies ont commencé à s'étendre, dans le midi de la France, avant l'époque du miocène moyen. »•• 145. ( i"6 ) PHYSIOLOGIE. — 5»?- l'état virulent du sanq des chevaux sains, morts par assonimemenl ou asphyxie. Mémoire de M. Si(J-\ol, présenté par iNl. Boiiley. (Kxtrait par l'aiileur.) (Commissaires : MM. Pasteur, Boiiillaud, Boiiley.) « Il ressort de mes expériences que le sang d'un animal sain, qu'on a assommé ou asphyxié par les gaz de la combustion du charbon de bois, laissé dans le cadavre pendant seize heures au moins, acquiert des pro- priétés telles, qu'il devient rapidement mortel s'il est inoculé à la dose de quatre-vingts gouttes à des chèvres ou à des moutons. Pourtant rien dans ses caractères physiques n'indique la putridilé, ni l'odeur, ni l'as- pect; on coiislate seulement dans ce sang la présence des Bactéridies, caractérisées par leurs dimensions et leur immobilité. Il me paraît bien difficile de préciser actuellement quelle est la cause qui rend ce sang virident et inoculable. Si l'on s'en rapportait aux opinions qui ont cours depuis quelques années, ce sang devrait produire le charbon, puisqu'il contient en abondance les Bactéridies charbonneuses. Cependant, à la suite des inoculations, elles n'ont point pullulé chez les animaux soumis à l'expérience; donc, de deux choses l'une, ou la maladie à laquelle ont succombé les moutons est le charbon, ou, si ce n'est pas lui, c'est que les Bactéridies ne sont pas les agents de sa production. » Laissant de côté, pour l'instant, l'influence de cette cause, qui est loin d'être démontrée, puisque, pour faire cette démonstration, il eût fallu isoler préalablement les divers éléments du sang et les Bactéridies, afin de s'assurer si la virulence provient de l'un quelconque de ces élé- ments ou est due à la présence de ces productions anormales, on peut dire que le sang des veines profondes, séjournant dans un milieu chaud et au contact des gaz intestinaux, subit plus promptement que celui des veines superficitlles l'influence des actions encore indéterminées qui le rendent mortel en modifiant son état. )) On retrouve dans le sang des animaux asphyxiés les caractères qui ont été décrits comme particuliers au sang charbonneux : « globules » devenus agglutinatifs, formant des îlots qui laissent entre eux des es- » paces remplis par du sérum ». Nous avons cependant la certitude que ce sang ne provient pas d'animaux charbonneux; en sorte que la Bacté- ridie connue cause du charbon et cet état particulier des globules comme conséquence, cjui ont été indiqués comme caractéristiques du chaibon, seraient encore fort contestables. ( '"7 ) » Le sang provenant d'animaux morts depuis un temps variant entre six heures et demie et neuf lieures et demie, même sous l'influence d'une température élevée, ne produit pas la mort. Disons toutefois que, dans la dernière de ces expériences, le sang avait déjà subi une certaine modifi- cation, dont l'action s'est dénoncée par la formation d'abcès considérables. Les résultais produits par l'inoculation du sang provenant des veines pro- fondes ou des veines superficielles sont complélement différents. L'inocu- lation du premier est mortelle, celle du second est complètement inof- fensive. M Le sang des animaux asphyxiés paraît éprouver plus rapidement ce changement d'e'tat qui le rend plus promplement et plus certainement inoculable. » Le sang pris sur l'animal inoculé et malade ne paraît pas apte à dé- velopper la maladie, tandis que le sang recueilli après la mort la transmet dans le plus grand nombre des cas. M Dans la pratique, ces expériences touchent de près à l'hygiène publique et à la médecine légale : à l'hygiène publique, en ce sens que bien des gens qui sont appelés à manier des débris cadavériques, même relativement frais, peuvent contracter des maladies mortelles, en supposant que le sang des différents animaux soit inoculable à l'homme, comme celui du cheval l'est au mouton et à la chèvre; et, dans bien des cas, ces maladies ont dû être attribuées à d'autres causes que la véritable. Au point de vue de la méde- cine légale, il y aurait à tenir compte de l'affection développée dans ces conditions, afin de savoir si l'on a bien affaire au charbon ou à toute autre maladie. C'est ainsi qu'il y aurait peut-être beaucoup à reviser dans les récits de maladies communiquées par des débris frais, et qu'où attribuait généralement au charbon. « 11 ne faudra pas non plus oublier ces faits, en inoculant, à titre d'essai, du sang provenant de débris suspects. S'ils étaient méconnus on s'expo- serait à des erreurs d'appréciation des plus graves, en attribuant au charbon des accidents morbides ayant une tout autre origine. » Je ne me dissimule pas ce que ces études ont encore d'incomplet. Il reste à confirmer, par des expériences plus nombreuses, la différence d'inocula- bilité du sang des veines superticielles et des veines profondes, ainsi que l'innocuité du sang vivant pris sur l'animal inoculé et malade. Enfin, il serait inléresiant aussi de s'assurer si, comme dans la septicémie, le poison peut être dilué à l'infini sans cesser de produire ses résultats. » ( "i8 ) M. Martha Bfxker adresse un complément à sa Communication précé- dente sur l'éther et sur l'origine de la matière. (Renvoi à la Section de Physique.) M. Edm. Bion soumet au jugement de l'Académie un Mémoire portant pour titre « Conslruclion de puits en mer, pour l'établissement du tunnel sous-marin entre la France et l'Angleterre ». (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. A. Nettek adresse un Mémoire sur la rétinite pigmentaire et l'hémé- ralopie dite essentielle. (Renvoi à la Section de Médecine.) CORRESPOND ANCE. M. le Préfet de la Seine adresse à l'Académie l'Instruction adoptée par la Commission qui a été chargée d'étudier la meilleure disposition à don- ner aux paratonnerres surmontant les édifices municipaux et départemen- taux. Il l'informe, en outre, qu'un service spécial a été créé, avec mission de vérifier, an moins une fois l'an, et à l'aide des procédés les plus parfaits, l'état des paratonnerres de ces édifices. Il a été décidé qu'on installerait, sur divers points de la ville, un certain nombre d'appareils spéciaux, -pour étu- dier à la fois l'efficacité des modèles proposés par la Commission et la marche des orages au-dessus de Paris. (Renvoi à la Commission des paratonnerres.) M. le Ministre des Travaux publics adresse, pour la Bibliothèque de l'Institut, le douzièaie voludie de la « Revue de Géologie »,de MM. Delesse et de Lapparent. Ce volume contient des renseignements utiles sur les maté- riaux de construction, ainsi que sur les marnes et calcaires employés dans la fabrication des chaux hydrauliques et des ciments. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Le cinquième et le sixième Rapport de la Commission anglaise nommée en 1868 pour rechercher les meilleurs moyens de prévenir l'infection des ( ii'9 ) rivières. Ces Rapports sont relatifs, l'un à l'infection provenant des opéra- lions minières et métallurgiques, l'autre aux eavix frapprovisionnement domestique de la Grande-Bretagne. (Ces deux Rapports seront renvoyés à M. Hervé Mangon , pour en faire l'objet d'un Rapport verbal à l'Aca- démie). 2° Une intéressante Note de M. H. Cernuschi, portant pour titre : « La question monétaire en Allemagne ». (Cette Note sera soumise à l'examen de la Commission nommée pour les travaux relatifs aux questions moné- taires). ASTP.ONOMIE. — Découverte de la iSy* petite planète, faite à Marseille^ par M. Borrelly, le i"' décembre. Ephémchides et observations de planètes récem- ment découvertes. Lettre de M. Stephan à M. Le Verrier. « Je vous ai adressé tine dépèche, pour vous annoncer la découverte de la planète (iSy), par M. Borrelly. Voici l'observation complète : Temps moyen Ascension Distance 1875. de Marseille. droite de (157). 1. fact. par. polaire de (157). 1. fact. par Dec. I .. lai-S'-Sg' 4''22"'4^oo +2,763 66''i'32",o —0,4699 Position moyenne de l'étoile de comparaison pour 1875,0. Grandeur. Ascension droite. Distance polaire. 419-420 Weisse (N. C.) H. IV 8,5 4'>2o"'47%95 66"9'47",6 » La planète est de is*"-! 3^ grandeur : ( Ascension droite — 3% 10 Mouvements lior.nires. \ ^. , . „„ ( Distance polaire — ib ,0 » La planète a été découverte à io''3o™ de temps moyen. » M. Stephan communique, en outre, une observation de la planète ( i S 1 ) Palisa, et une orbite circulaire destinée à faciliter les observations de celte planète. Observation de la planète (l5i) (Palisa). Temps moyen Ascension Distance 1875. de Marseille. droite de (i 5 1). I. 1'. p. polaire de (i5i). I. f. p. Obs'. Nov. 27. i2''2r"i7'' 2''37"'8%84 7,389 72°27'4".3 —0,6190 Coggia Position moyenne de V étoile de comparaison pour 1875,0. 844 Weisse(N. C.) H.II.. 2''35"'56',58 72''37'47",35 Cat. de Weisse. I I30 ) Éphémétide approchée de la planète (i5i) (Palisa), à o*", temps moyen de Greenwich. 1875 Asc. droite apparente. Dist. polaire apparente. Nov 27 28 Il m s ... 2 37.39 ... 2.36.50 0 t 72.27,2 72.28,9 29 ... 2.36. 4 72.30,5 3o ... 2.35.18 73.32, 1 Dec. I 2 ... 2.34.34 ... 2.33.51 72.33,6 72.35, I Doc. 3 ... 2.33.11 72.36,5 Dec. 1875. 4- 5. 6 Dec. Asc. droite apparente. h m s 2. 32 . 3r 2.31.53 2.31.17 2. 30.42 2.3o. 9 2 . 2q. 38 Dist. polaire apparente. û I 72.37,8 72.39,0 72.40,1 72.41,2 72.42,2 72.43,1 » M. BossERT communique les cléments et réphéméride suivante île la planète (iSa), découverte à l'Observatoire de Paris, par M. Paul Henry, le 2 novembre dernier : » La détermination des éléments repose sur trois observations équato- riales faites à l'Observatoire de Paris les 2, i3 et 22 novembre. T = novembre i3,5; -1875. Temps moyen de Greenwich. Anomalie moyenne 328.56.6 Longittide du périliélie 80. o.3 Longitude du nœud ascend' sur l'écliptiqne. 4' -28.49 Inclinaison i2.io.i3 Angle (sinus = excentricité* 4-42.59 Moyen mouvement diurne 640", 146 loga 0,49582 Écliptitjue et cquinoxe moyen de 1875,0. È} ihéméridc. ( Les positions sont ia|)porlées à 18 75,0) — 12'', T. M. de Greenwirli. 1875. Asc. droite. Déclinaison. log A. 187 5. As( . droite. Déclinaison. log A. h m s 0 t h m s 0 IVov. 29. 2.15.48 + i5.2i,7 0, 3042 Dec. 16. 2. 8.26 -f- 15.39,0 3o. 2 . i5. I I l5.22, l '7- 2. 8.i3 i5.îo,8 Dec. 1. 2.14.35 l5.22,6 18. 0 8. 2 .5.42,7 2. 2.14. I i5.23,i •9- 2 . 7 .52 15.44,6 0 , 3409 3. 2. 13.27 i5.23,7 o,3i04 ?o. 0 7-44 15.46,6 f 2. 12.55 i5.24,4 21. 2 7.37 15.48,8 5. 2 . 12 .25 l5.25,2 22. a 7.32 i5.5i,o 6. 2 . 1 1 . 56 1 5 . 26 , i 23. 0 7-29 i5.53,3 0,3495 7- 2 . I I . 28 15.27,0 0,3172 24. 2 7.27 i5.55,7 8. 2.11. 2 15.28,0 25. 2 7.26 i5.58,2 9- 2. 10.37 I 5 . 29 , 1 26. o 7.27 16. 0,8 10. 2. 10. i4 i5.3o,2 27. 2 7.30 16. 3,5 o,3584 1 1. 2. 9.52 i5.3i,5 0,3246 a8. 2 7.34 16. 6,3 12. 2. 9.32 i5.32,8 29. 2 7-39 16. 9,1 i3. 2. 9.13 15.34,2 3o. 2 . 7-46 16.12,1 14. 2. 8.56 i5.35,7 Dec. 3i. 2 7.54 -m6.i5,4 0,3675 Dec. i5. 2. 8.40 15.37,3 o,33-.'5 ( "21 ) » M. Stephan communique encore deux observations de la planèle(i 56), Palisa : Observiitions de la planète (i56) Palisa. T. M. Asc. droite Dist. polaire 1875. de Marseille. de(i56). I. f. p. de(i5(i;. 1. f. p. Observ. Nov. 26. 9.59.34 2.5i.2i,02 — 2,7'j8 70.44-38,5 —0,0604 Coggia. 27. 8.56.22 2. 5o. 36,86 —1,237 70.50. 8,8 —0,5777 » Position moyenne de l'étoile de comparaison pour 1875,0. 1075 Weisse (N. C.) H. II. . 2i'45"'4i%95 7o''23'23",5 Cat. de Weisse. Obsenalions des planélea (iSa) el [i 5^), faites à l' Observatoire de Paris; par M. Prosper Henry. Planète (i52) Paul Henrv. , Temps moyen Étoile 1875. de Paris. Ascension droite, log. (p.xâ). Distance polaire. lou.(p.XA). decomp. lims hms ^ . o , „ Nov. i3 II. 17.54 a.28.17.,22 +(2,551) 74.37.55,1 —(0,687) '^ .. i5 12.12.23 2. 26.30, 65 +-(1,169) 74-38.24,4 — (Oj^gg) d >< 22 8.21.41 2.20.54,70 —'1,289) 74.39.12,6 — ,0,707) d Planète (i54) Prosper Henry. Nov. 8 .0.24.27 2.25.3,84 -(2,948) 73.30.22,5 -(0,683) e » i3 9.56.49 2.20.3o,97 —(2,971) 73.29.10,6 —(0,680) / . i5 II. 10 36 2.18.42,14 +(^,728) 73.9.8.47,5 -(0,678) / » 22 10. 14.29 2.12.54,51 -+-(2,097) 73.27.17,6 — (0,677) S Positions moyennes des étoiles de comparaison pour 1875,0. Ascension Réduct. Kéduct. Nom des étoiles de comparaison. droite. au jour. Distance polaire. au jour. Il m 9 s 0 f ;/ „ c 569AVeisse H. II 2.34.25,47 -1-3,87 74.29.49,5 —24,6 rf 475 Weisse (+.5^ à + 45°) H. II. 2.20.55,44 j '^l'^^ | 74-26. .5,9 | ~^^-- M c 3oo Arg. Zone -f 16° 2.24.4'>33 H-3,8i 73.32.28,2 — ?4>^ /• 4380 Lalande 2 . i5. ,39,75 -j "^^' ' ! 73.42. o, i | ""^'^ { ^ 221 Weisse (-+-i5°à+45°) H. II. 2.10.11,93 -1-3,82 73.15. 55, t —25,7 C. R., 1875, 2' Semestre. (T. LXXXI, N« 25.) ' 4^^ ( ir22 ) MÉCANIQUK APPLlQUÉK. — Siif l'isochronisme des spiraux de chronomètres. Mémoire deM.E.CASPARi, présenté par M. Resal. (Extrait par l'auteur.) (Comoiissaires : MM, Phillips, Villarceau, Resal.) « On ne considérera dans ce Travail que les actions purement mécani- ques, indépendantes des variations de la teiiipérature ou de la fluidilé des huiles, qui peuvent influencer l'isochronisme des spiraux cylindriques. » Nous supposons ces spiraux terminés par les courbes théoriques dont M. Phillips a donné la formule générale, courbes qui assurent l'exacte proportionnalité du moment moteur à l'angle dont le balancier est écarté de sa position d'équilibre, et le développement libre et concentrique du spiral. » Nous nous proposons de calculer les causes qui, dans la recherche des dernières limites de précision requises pour les montres marines, peuvent agir siu' l'isochronisme des spiraux considérés, et d'en déduire des règles pratiques pour arriver à tirer le meilleur parti de la découverte de M. Phillips. » Nous citons pour mémoire les résultats obtenus par M. Yvon Vil- larceau, qui a trouvé, en étudiant analytiquement le mouvement des chro- nomètres, qu'avec un spiral isochrone en lui-même, on peut constater que l'influence combinée des frottements et de la résistance de l'air, ainsi que la disposition d'échappement habituellement employée par les horlo- gers, introduisent dans le chronomètre des causes de variation de marche, dont l'effet est plus ou moins sensible, mais peut en grande partie s'éli- miner à l'aide d'une disposition convenable de réchappement. M La première perturbation à évaluer est due à l'inertie du spiral. Con- sidérons le spiral comme une série de cercles superposés; nous admettrons que le déplacement angulaire d'un point du spiral est proportionnel à la dislance de ce point au bout fixe, comptée sur l'hélice, sauf à tenir compte, par un terme de correction, de l'erreur qui pourrait résulter de cette hypo- thèse. Écrivant alors les équations du mouvement du système formé par l'ensemble du balancier et du spiral, j'arrive à la formule qui donne la durée de l'oscillation /ÂLr/ S' d'\ 3 S' o'I » La discussion de cette formule montre : » 1° Que l'inertie du spiral exerce sur le chronomètre un effet de retard. ( 1/23 ) d'autant plus grand que le spiral, à longueur égale, a un plus grand rayon ; » 2° Qu'elle produit une accélération des petites amplitudes d'autant plus grande que ce rayon est plus grand. » L'expérience faite sur un même chronomètre a donné pour marches diurnes : Avec un spiral de 8""" de rayon. .. . 4'"'^ de retard par jour, „ Je ^iiim „ i'"42' d'avance par jour. » J'ai trouvé en expérimentant un autre chronomètre : Avec un spiral de 5'^^ fi. . . 5' par jour d'accélération des petits arcs, de 8""", 5. . . 8' ■ » » » L'influence de la force centrifuge produit aussi une accélération des petits arcs : cette influence est proportionnelle au carré de l'amplitude des oscillations, à leur durée et à un terme proportionnel aux déformations produites sur les lames bimétalliques par une pression donnée normale à leur surface. » Il en ressort qu'il y a avantage à augmenter l'épaisseur des lames et à diminuer les masses compensatrices, dans les limites dans lesquelles on peut obtenir la compensation. » MAGNÉTISME. — Note sur la distribution du magnétisme à rintérieur des aimants; par MM. Trêve et Ddrassier. « L'aimant sur lequel nous avons d'abord expérimenté est l'aimant A,, appartenant à notre quatrième série des aciers du Creusot. Il avait o™,3o de longueur et i5'"",9 de diamètre; son poids était de 454 grammes. Il avait été dosé à i pour loo de carbone : chauffé à 8oo degrés, il avait été trempé à l'eau à lo degrés. Dans ces conditions, il donnait 45 degrés de déviation à la boussole. » Le 25 septembre, on l'a plongé dans un bain d'eau acidulée à un cinquième d'acide sulfurique. On l'en a extrait le 27; son poids était de 386 grammes; son diamètre, de i4"'°,6. Dans ces nouvelles conditions, il a donné 36 degrés à la boussole. » La même opération a été reproduite toutes les quarante-huit heures. L'aimant étant ainsi successivement réduit, on a pu former un tableau représentant, pour chaque nouveau poids, avec sa nouvelle section, la déviation correspondante à la boussole. L'inspection de ce tableau conduit aux conclusions suivantes : i46.. ( 1 124 ) » 1° Les déviations obtenues sont sensiblement égales au dixième du poids correspondant (voir les courbes ci-contre). Pour 454 grammes, la déviation était de 45 degrés. » 2*70 » » 2.n » » 228 >> » 2?. » Etc.... » On arrive ainsi au poids de 33 grammes, où la proportion n'existe plus, ce qui indique que, si le magnétisme du barreau aimanté à satura- lion a pénétré jusquau cœur de l'acier, en conservant une énergie propor- tionnelle au poids jusqu'à la limite de 33 grammes, il s'affaiblit subite- ment dans des proportions que le moindre degré de pénétration de la trempe peut seul expliquer. )) Les mêmes études ont été faites sur notre deuxième série d'aciers Aj, B2, C2, Dj, E2, et ont donné des résultats sensiblement identiques pour les trois premiers de ces aimants, dont les teneins respectives en carbone étaient de 0,900, o,55o et o,5oo pour 100. A l'égard des deux autres, Do et E2, dont les teneurs en carbone étaient o,45o et o,25o pour 100, la loi de décroissance du magnétisme en raison du poids n'existe plus. Voici, en effet, les déviations obtenues, en regard des poids • Aimant Dj. Aimant E,. 458«'' 22° 454«'' 10° 365 '7,5 4'9 '"^jS 268 i5 210... 8 23o i3,5 142 6,5 222 i ?. 60 2 i4o 8 25 1,5 » Il nous semble qu'un fait très-important apparaît ici. Ces deux aciers, relativement peu riches en carbone, sont loin de perdre, comme dans les autres, autant de magnétisme que de poids. Ce fait ne peut être attribué qu'à une plus égale répartition de la trempe, dans un métal moins dur; une relation directe existe donc entre le magnétisme et la trempe. L'étude du magnétisme la révèle, et, par suite, nous fait connaître le plus ou moins d'homogénéité du métal. Plus l'acier tremjjé sera homogène, plus il sera résistant. M Nous pensons donc que la fabrication des canons en acier doit porter sur un métal compris entre o,25o et o,45o de carbone pour 100. » Nous avons poussé la dissolution des aciers A^, B2, Cj,... jusqu'à la dernière limite. Nous avons ainsi transformé nos aimants en fer à cheval en ( II25 ) fils d'acier d'une Irès-grande ténuité : nous avons reconnu que, à cet état, ils avaient conservé une forte dose de magnétisme. Ainsi, dans cinq cas dif- férents, le magnétisme a pénétré toute la masse de l'acier, c'est-à-dire une épaisseur de 7™", 9 de métal, Courbe magnélique de l'aimant A, (tiempé à l'eau froide), successivement réduit par l'eau acidulée. 5001 "i — - :.:! 1 400! ssel 1 --■ 1 — — 1 1 "/ 5001 1 __.__j / \ __. ^ .-_ — -/ 228 ZOOi Ï94| i — '/ L, J- / 7 75i 6,0 ]N° 2 » 157,5 ion 6,4 N" 4 (1872) 219,5 i4oo 6,38 » Le dégagement du gaz dure le même nombre de jours et sa vitesse subit les mêmes variations. Pour s'en rendre compte, on partage la durée du dégagement en périodes de dix jours et l'on calcule la vitesse moyenne pendant chaque intervalle, On prend sur une droite des longueurs propor- tionnelles aux temps et perpendiculairemenl à cet axe on trace des ordon- nées proportionnelles aux vitesses moyennes. La ligne obtenue en joignant par un trait continu les extrémités des ordonnées peint à l'œil la marche du phénomène. Ou voit nettement la vitesse du dégageaient de l'acide car- boniqtie atteindre dès le début son maximum pour décroître ensuite jusqu'à devenir nulle. » Les courbes subissent les niêuies inflexions et montrent que le déga- gement du gaz commence le même jour pour se terminer à la même époque. )) M. Pasteur a défini le pouvoir du ferment alcoolique par le rapport du poids de sucre décomposé au poids du fer^pent produit; de même, il nous a paru intéressant de considérer dans chaque expérience le rapport du volume d'acide carbonique recueilli au poids du fruit, ce nombre pou- ( I 1 2t) ) vant donner une mesure de la puissance de décomposition que possèdent les cellules du fruit au moment où on le prive d'oxygène. » Le volume de gaz produit par un fruit diminue à mesure qu'il vieillit. « Des pommes de Locard cueillies le même jour ont été pesées le 24 oc- tobre 1874 et ont été conservées dans une même armoire. On les a mises en expérience à des époques de plus en plus éloignées. Les volumes du gaz recueilli ont été rapportés aux poids des fruits à la date du 24 octobre. Cite Volume Volume du gaz de la mise Poids du pour en Uacoii. des fruits. gaz recueilli. i sr de fruit. * Kr ce ce N° 121 (12 novembre 1874) 124 868 7,0 123 » 110,2 661 6,0 131 (17 février 1875; 182, 5 612 4,6 137 (27 avril 1875) loi 35o 3,46 138 . io5,5 368 3,47 141 (18 juin 1875) 101.8 17?, 1,68 » La pomme du n° 141 a été placée dans une atmosphère d'acide car- bonique dès le début de l'expérience. Au mois de novembre, les pommes étaient dures et possédaient une teinte verte; au mois de juin suivant, elles étaient jaunes et commençaient à se rider. » Le fruit cueilli prématurément avant qu'il ait atteint sa grosseur nor- male possède une puissance de décomposition plus forte que celle du fruit mûr. Elle grandit à partir du moment où le fruit est noué, passe par un maximum et diminue lorsque la maturité s'opère. Voici les résultats obser- vés sur les pommes de Locard : Date Volume du gaz de la mise Poids pour on llucon. d'une pomme. i gramme de fruit. > ; N" 40 (23 juin 1878) 12,84 6 18 (25 juin 1874) 16,1 8,7 17 11 24,?. 10,2 31 (16 juillet 1873) 32,67 '-'O 32 (5 août 1873) 47,95 i3,5 121 (12 novembre 1874) 124 7,0 » Ce dernier fruit a été cueilli le 20 octobre, alors qu'il était arrivé à son développement complet. » Pour tous les autres fi'uits parvenus ou non à leur grosseur normale, pour les feuilles mêmes, les nombres qui mesurent leur pouvoir de dé- composition sont compris entre les mêmes limites, zéro et i3,5. ( "29 ) Volume de gai Noms poui' des Iruits. Poids. i gramme. gr ce Poire Duchesse, très-jeune ^9,55 7,4 Poire belle Angevine ^4^ 9'^ Poire Martin sec 169 8,4 Poire Doyenné d'hiver 191 9io5 Poire belle Bruxelles (très-jeune) 46, i 9'°*' Figues avant maturité » io,d Reinette de Caux » 7 ' '• Pommes de jaune » 4'5 Cerises vertes (noyau mou) » 9' ' * Cerises mûres . . .'. " 3 ,9 Limons » 2,70 Groseilles à grappes, suivant leur dé- veloppement » de 0,5 à 2,6 Feuilles de cerisier » ">'5 Feuilles de groseillier " c>>3 Feuilles de betteraves " 10,0 » La seule exception constatée nous a été fournie par les châtaignes, qui ont produit 22 centimètres de gaz par gramme de fruit ; mais les châtaignes sont d'une nature toute différente, puisqu'elles contiennent 4o pour 100 de leur poids de matière sèche, tandis que les pommes et les poires en ren- ferment moins de 20 pour loc). » Si l'on compare les fruits, non plus au point de vue du volume de gaz dégagé, mais sous le rapport de la rapidité du dégagement, on arrive encore à des résultats très-nets. » Le fruit est-il très-jeune, le dégagement du gaz s'effectue en un temps relativement court ; sa vitesse atteint immédiatement sa valeur maxinia pour diminuer très-rapidement. Son pouvoir d'absorption pour l'oxygène est aussi très-élevé. Ainsi, dans ces fruits très-jeunes, la puissance de décom- position et l'activité vitale des cellules sont très-développées. » L'activité vitale se manifeste aussi très-forte dans les feuilles et dans les fruits qui, arrivés à maturité, n'ont pas la propriété de se conserver long- temps. Mais il en est autrement du fruit qui, parvenu à sa grosseur ordi- naire et cueilli en temps opportun, n'acquiert son maximum de parfum et de saveur qu'après un certain temps de conservation. Les pommes de Locard et de reinette de Caux, les poires belles Angevines et les Doyennés d'hiver sont dans ce cas. Le pouvoir de décomposition de ces fruits est assez élevé, mais ils niellent un très-long temps à l'épuiser, la vitesse de dégage- C. R., 1S75, 2» Semestre. {T. LXXXI, N° 25.) '47 ( ii3o ) ment de l'acide carbonique restant d'abord très-faible. Tandis qu'une pomme de Locard très-jeune manifeste une activité suffisante pour épuiser en vingt jours sa puissance de décomposition, le fruit cueilli en temps convenable met cent soixante jours pour produire un volume de gaz relative- ment moitié moindre. Il fait aussi disparaître moins rapidement l'oxygène de l'atmosphère confinée où il est plongé. On constate donc un affaiblisse- ment d'activité vitale à ce moment même où le fruit se conserve, ne devant arriver que plus tard à cet état qui constitue le fruit bon à manger. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — De la panification aux États-Unis, et des propriétés du houblon comme ferment. Note de M. Sacc. (Extrait.) « Aux États-Unis, le levain de pâte n'est employé nulle part, et cepen- dant le pain est meilleur, à tous égards, que le nôtre. Ayant appris qu'on le faisait lever avec du houblon, j'ai voulu suivre celte opération pendant plusieurs jours. » La panification se divise en deux phases distinctes : la préparation du levain et la préparation de la pâte. » Pour faire le levain, on prend une poignée de houblon frais et un litre d'eau; on fait bouillir et l'on jette sur une toile. Dans les grandes bou- langeries, cette solution est mêlée de suite à la farine que l'on veut pétrir; elle suffit pour 5 kilogrammes, auxquels on ajoute assez d'eau tiède pour obtenir une pâte de la consistance voulue. Dans les ménages, la solution de houblon est malaxée avec assez de farine de maïs ou de fécule de pommes de terre pour fiiire une pâte épaisse, qu'il n'y a plus qu'à sécher à une douce chaleur, au four, après le pain, ou sur un poêle. Quand elle est sèche, on la concasse et on la garde indéfiniment dans des sacs de papier, qu'on suspend au plafond d'un appartement bien sec. » Lorsqu'on veut faire le pain, on délaye une poignée de levain dans de l'eau, puis on y ajoute cinq poignées de farine, assez d'eau pour faire une pâte claire, et l'on place le mélange dans un vase profond, en terre cuite, qu'on met, le soir, sur le potager. Immédiatement, la fermentation com- mence; la pâte se gonfle et elle monte beaucoup. Dès le lendemain matin, on mêle le levain ainsi préparé avec 5 kilogrammes de farine, du sel, et assez d'eau pour obtenir l'espèce de pain qu'on désire. Plus ou met d'eau, mieux le pain est levé; mais alors la pâte est si liquide qu'on est obligé de la mettre dans des vases en tôle, qu'il ne faut remplir qu'à moitié, tant la pâte se gonfle pendant la cuisson. ( >i3i ) » La panification par le houblon diffère donc de la panification au levain, en ce que la fermentation de la farine est instantanée, ce qui dis- pense de la préparation longue, coûteuse et incertaine du levain : c'est une pratique qui me semble devoir être introduite sur une large échelle en Europe. » Maintenant, comment agit la solution de houblon sur la farine? Abso- lument comme le levain , mais avec une telle force que son action est instantanée. H y a donc, dans les cônes du houblon, un ferment alcoo- lique bien plus énergique que celui qui existe dans la leviàre de bière. Ce ferment est soluble dans, l'eau, et, particularité unique dans l'histoire des ferments, il résiste à l'action de l'eau bouillante. » On admet, en général, que, dans la fabrication de la bière, le hou- blon agit comme antiferment, tant par son tannin que par son huile essentielle. Or c'est précisément l'inverse qui a lieu : le houblon ne con- serve la bière que parce qu'il transforme rapidement tout le sucre en alcool, qui précipite le ferment provenant de l'altération du gluten. L'étude chimique des cônes de houblon sera donc fertile en découvertes importantes pour l'industrie, l'économie domestique et la médecine. » Il est plus que probable que l'infusion de houblon, ordonnée jusqu'ici aux malades comme tonique, amer et dépuratif, n'agit que comme digestif, et qu'elle deviendra d'un emploi usuel pour toutes les personnes dont la digestion est difficile. » ZOOLOGIE. — Sur la présence, dans les mers actuelles, d'un type de Sarcodaires des terrains secondaires . Note de M. P. Fischer, présentée par M. Milne Edwards. « Il y a une trentaine d'années que Quenstedt (i) signalait, sous le nom de Dendrina, des excavations d'origine inconnue qu'il avait observées dans les couches les plus superficielles des Belemnitella de la craie. Elles étaient si incomplètement définies, que l'auteur allemand se demandait si elles n'étaient pas dues à une altération morbide du test des Bélemnitelles. » Les Dendrina de Quenstedt restèrent longtemps aussi peu connues. Morris les rapprocha des Talpina, qu2 je considère provisoirement comme des perforations de Bryozoaires ou d'Hydrozoaires fossiles; Pictet et d'au- tres paléontologistes les attribuèrent, je ne sais pourquoi, à des Annélides; (i) Petrcfactenkunde, Deutschl. Cephal., tab. 3o, fig, 36. i47" ( Il32 ) Etallon créa un ordre particulier pour ces excavations et crut pouvoir décrire plusieurs espèces de Dendrina des terrains jurassiques, espèces ca- ractérisées uniquement par la forme générale des perforations. » Eu examinant de nouveau les Dendrina du test des BelemniteUa, je pus constater, au moyen de la solution de carmin, qu'H existait une os- cule manifeste à laquelle aboutissait chaque Dendrine, et que ces oscules n'étaient pas sans rapports avec les orifices efférents ou proctides des Spon- giaires du genre Cliona. Il devenait donc pi-obable que les Dendrina se rapprochaient des Spongiaires. » Mais une découverte inattendue vint m'apporter des matériaux nou- veaux pour élucider celte question. L'étude des coquilles draguées dans le golfe de Gascogne, à la profondeur de aS-go brasses, me montra des per- forations d'animaux actuels que je ne pouvais rapprocher que de celles queQuenstedt avait décrites à l'état fossile. Bientôt après, le même fait se représenta sur des coquilles de la Méditerranée et de la mer des Indes, et j'acquis la certitude que les Dendrina existaient de nos jours dans presque toutes les mers du globe, qu'elles présentaient les mêmes caractères et qu'elles avaient les mêmes habitudes perforantes que celles qui ont criblé de leurs excavations les coquilles fossiles des terrains secondaires. Com- ment ont-elles échappé à l'attention des zoologistes? Je suppose que leur station à une certaine profondeur a été le seul obstacle à leur découverte. » Si l'on regarde à la loupe la surface extérieure de quelques coquilles colorées [Pecten, par exemple), on distingue de petites taches blanchâtres opaques, irrégulières, lobulées. Ce sont des Dendrines, » Un orifice arrondi termine un canal oblique assez large, et fait com- muniquer avec l'extérieur la cavité de l'animal perforant. L'orifice est unique et il rappelle les grandes oscules ou ouvertures efférentes des Cliones; les lobules, en outre, sont probablement en communication avec le liquide ambiant par des canalicules exlrèmement ténus qui partent de leur périphérie et dont un certain nombre aboutissent à la surface des coquilles perforées. Dans cette hypothèse, ces canalicules représenteraient les petites oscules ou ouvertures afférentes des Cliones. » En usant des lames minces de coquilles, on voit que les perforations des Dendrines se composent de vacuoles plus ou moins nombreuses, irrégulièrement ramifiées, renflées çà et là, mais conservant partout un diamètre assez large. Les plus jeunes sont ovoïdes ou lagéniformes. » Quoique la taille des Dendrines soit variable, il est rare qu'un indi- vidu des cotes de France {Dendrina Europœa Fischer) atteigne -j^ de milli- ( .133) mètre; le plus souvent, le diamètre maximum est de o™™,6 à o""°,7; la grande oscille mesure o""",07 et les lobules varient entre 0,06 et 0,08 de diamètre. J'ai, compté de soixante à quatre-vingts individus de Dendrina sur une surface de i centimètre carré de la coquille du Peclen operciilaris. )) Quand on soumet une Dendrine à un fort grossissement, on voit par- tir de la périphérie des lobules une quantité de canalicules qui pénètrent en tous sens la coquille perforée. Ces ranalictdes sont cylindriques, recti- lignes, un peu plus dilatés près de leur point d'émergence, tronqués à leur extrémité. Quelques-uns sont parfois un peu plus larges que les autres ou légèrement courbés; chaxjue canalicule paraît avoir une origine distincte: il n'y a pas d'anastomoses ou de bifurcations; l'intérieur est rempli d'une ma- tière organique brunâtre. Leur longueur est de o'"'",o3 à o™",o6, et leur diamètre deo™'",ooioà o™™,ooi5. On peut supposer que des prolongements sarcodiques plus ou moins analogues aux pseudopodes des Rhizopodes s'engagent dans ces canalicules. » Il m'a été impossible de constater l'existence de spicules à l'intérieur des Dendrines, même avec un grossissement de 5oo diamètres. On ne voit pas de traces des plaques siliceuses ou de corpuscules siliceux qui conso- lident la surface des Cliona et des Rhoosa. » On ne peut confondre les Dendrines avec de jeunes Cliones. Celles-ci ont une loge initiale plus ou moins arrondie, de dimension beaucoup plus grande; à un degré plus avancé, les excavations de Cliones sont réunies entre elles par des canalicules étroits, et plusieurs oscules s'ouvrent à l'extérieur du corps perforé, tandis que chez les Dendrines il n'existe qu'un seul orifice principal, auquel aboutit le canal central qui pénètre dans tous les lobules. » La taille des Cliones n'est limitée que par l'étendue du corps perforé ; quelquefois même des Cliones qui ont commencé, sur divers points, leur œuvre de destruction se confondent en une seule masse par un procédé auquel j'ai donné le nom d'agrécjation par coalescence; les dimensions des Dendrines sont relativement limitées : elles ne varient guère plus que celles des Foraminifères actuels. )) Ce dernier caractère, ainsi que la présence des canalicules périphéri- ques et l'absence des spicules, me fait considérer les Dendrines comme un type particulier de Sarcodaires perforants plus rapproché des Rhizopodes que des Spongiaires. » ( ii34 ) EMBRYOGÉNIE. — Des formes larvaires des Bryozoaires. Note de M. J. Barrois, présentée par M. Milne Edwards. « Le grand groupe des Cyclostomes possède des embryons d'un plan de structure tout spécial, qui constitue notre troisième forme larvaire ; j'ai pu les observer chez les Discoporella, les Crisics, les Hornères et les Idtnonées; c'est chez ce dernier genre que je les ai étudiés avec plus de soin : aussi le prendrai-je ici pour type de ma description. M La formation du blastoderme s'effectue suivant un mode digne d'at- tirer notre attention : on peut, en effet, y constater avec la plus grande netteté la présence de la blastosphère et de l'invagination qui donne nais- sance au tube digestif; en un mot, nous avons, pour la première fois dans le groupe des Bryozoaires, le mode de formation typique de la Gastrula. » Peu après sa formation, la Gastrula commence à éprouver une impor- tante modification : elle se renfle au milieu de manière à présenter en ce point un bourrelet saillant (couronne ciliaire) qui divise le corps en une face antérieure, buccale, légèrement convexe, et luie face postérieure fortement bombée; c'est le stade qui correspond au stade en cloche de la première forme larvaire, et au stade en forme de cône tronqué de la seconde. » De l'embryon ainsi constitué, la larve dérive par des changements assez rapides : entre la peau et l'extrémité postérieure de l'intestin, se développe un tissu qui unit ces deux parties l'une à l'autre; en même temps, la couronne ciliaire s'accroît graduellement vers le bas et vient recouvrir, comme d'une espèce de manteau, la moitié postérieure, au- dessus de laquelle elle finit par venir se refermer tout à fait. » Telles sont les trois formes fondamentales auxquelles j'ai pu ramener toutes les larves de Bryozoaires qu'il m'a été donné d'observer : toutes trois constituent des tjpes bien distincts, et semblent même, à l'état libre, ne présenter entre elles aucune analogie; mais ce n'est là qu'une apparence : l'étude attentive du développement permet de ramener toutes trois à une seule, et vient ainsi rétablir l'unité du groupe. » Si, en effet, on fait abstraction des phénomènes de formation du blastoderme, qui n'entrent pas au même titre dans le cycle du dévelop- pement, on remarque que le premier stade de l'évolution est partout iden- tique; chez les trois formes, le stade qui suit immédiatement la formation des deux feuillets primitifs a, comme je viens de le faire remarquer à propos de l'Idmonée, la forme d'une Gastrula^ séparée par une couronne ( ii35 ) ciliaire^ en deux parties inégales: l'une antérieure, légèrement convexe; l'autre postérieure, fortement bombée. » De ce stade très-simple, qui se rapproche presque jusqu'à l'identité de certains états embryonnaires des Brachyopodes (voir Kowaleski, Deve- loppemenl, PL V. ftg. 33), dérivent toutes les larves de Bryozoaires qu'il m'a été possible d'observer : celles du premier type, par étranglement de la partie postérieure, celles de la seconde, par l'apparition des trois or- ganes spéciaux sur l'une et l'autre moitié, et celles du troisième, par le reploiement de la couronne; nous arrivons donc, finalement, à l'établisse- ment d'une forme unique, dont dérivent toutes les larves connues, et qui représente iajormepninilive du groupe des Bryozoaires. » ZOOLOGIE. — Sur l'organisation des Acaiiens de la famille des Gamasides; caractères qui prouvent qu'ils constituent une transition naturelle entre les Insectes hexapodes et les Arachnides. Note de M. Mégnin, présentée par M. Ch. Robin. « Pour nous, le type de la famille des Gamasides est le genre Uropoda et non le genre Gamasus (i), parce que ce sont les Uropodes qui présentent l'organisation la plus parfaite, se rapprochant le plus de celle des Insectes et même des Insectes les plus élevés. C'est au point qu'on pourrait parfai- tement soutenir que ce sont de véritables Hexapodes, attendu que la pre- mière paire de pattes fait partie intégrante des organes de la bouche et con- stitue de vrais palpes labiaux par la réunion des hanches de cette paire avec le menton, ce qui constitue une véritable lèvre inférieure, et par leur in- sertion en dedans des bords du camérostome. » Cette organisation des Uropodes, qui rappelle tant celle de certains Insectes suceurs, s'atténue progressivement lorsqu'on passe aux genres Gamasus, Dermanyssus et Pteroptus pour prendre celle qui caractérise prin- cipalement les Arachnides, c'est-à-dire pour devenir franchement octo- pode; ainsi la première paire de pattes qui remplit encore les fonctions de palpes et qui diffère des autres par la forme de son tarse chez les Gamases et les Dermanysses, où ses hanches sont séparées du menton, devient sem- blable aux autres par sa forme et ses attaches chez les Ptéroptes, et n'est plus qu'un organe exclusivement de progression. » Ce n'est pas seulement par la forme et les fonctions de la première (i) Voir notre précédente Note sur ce sujet, Comptes rendus, séance du 3 1 mai 1875. ( ii36 ) paire de pattes que les Gamasides s'éloignent de toutes les autres Arach- nides, c'est encore par le nombre et la forme des pièces du rostre, dont la composition rappelle beaucoup celui des Hyménoptères; comme chez ceux- ci les mâchoires concourent à former un tube engahiant la languette; ce tube est complété supérieurement par un tabiuin avancé, qui n'existe pas chez les Arachnides ; ce tube complet forme, avec les organes qu'il contient, une véritable trompe, moins longue que chez les Hyménoptères, mais mobile comme chez eux et dans laquelle on retrouve presque les mêmes éléments ; la principale différence consiste dans la position et dans la forme des man- dibules qui, au lieu d'être courtes, robustes et fixées en avant de la trompe, comme chez les insectes en question, sont en forme de baguettes terminées par une pince, ou en stylets, glissant dans l'intérieur du tube rostral et s'y mouvant indépendamment l'une de l'autre; elles rappellent la forme des mandibules chez les Hémiptères, chez quelques Diptères et surtout chez les Puces. Ajoutons encore qu'on trouve comme parties accessoires du rostre, outre la paire de grands palpes maxillaires, communs à tous les insectes et toutes les Arachnides, une deuxième paire de petits palpes maxillaires, cultriformes, de deux articles dont le terminal seul est libre et mobile, rappelant ceux des Cirindélètes et des Carabiques ou, mieux en- core, la Galea des Orthoptères, palpes secondaires que l'on ne rencontre chez aucune Arachnide des autres familles. a Les Gamasides ont encore un menton indépendant, mobile et sétifère, que ne présente non plus aucune autre famille acarienne et qui ne ressemble en rien à la lèvre sternale des grandes Arachnides. » Ces généralités sur l'anatomie des Gamasides montrent combien nous avions raison de considérer cette famille comme la première de l'ordre des Acariens et comme établissant la transition entre la classe des Arachnides et celle des Insectes. » ZOOLOGIE. — Nidification du poisson arc-en-ciel de l'Inde. Note de M. P. Carbonnier, présentée par M. de Quatrefages. « Je reçus de Calcutta, en 1873, un certain nombre de poissons vi- vants, qui me furent envoyés par M. Paul Carbonnier. )) Parmi ces animaux, se trouvait une petite espèce remarquable par ses brillantes couleurs et par la présence d'un long fil substitué aux nageoires ventrales. Ce poisson porte, à Calcutta, le nom de Rainbow- fislï (poisson arc-en-ciel). On le rencontre dans les étangs et les fossés ( ii37 ) des pays qu'arrose le Gange. Sa longuenrn'excède jamais 4 centimètres. » Le Colisa arc-en-ciel est un des plus jolis poissons connus. On est même agréablement surpris du luxe de couleurs que la nature s'est plu à prodiguer en faveur de ce petit animal; mais la particularité la plus importante, au point de vue de la Science, c'est son mode de ni- dification. » Aux approches de la ponte, le mâle, étalant ses belles nageoires, tourne autour de la femelle, lui montrant ses vives couleurs. De ses longs tentacules ventraux, il l'ausculte, et la touche en tous sens, jusqu'à ce que cette dernière, surexcitée' par ses caresses, prenne la fuite. Je crois avoir reconnu que tous ces mouvements gracieux du poisson mâle, toutes ces démarches amoureuses influent sur l'état physique des femelles et aident à la maturité des œufs. » Le poisson mâle commence alors les préparatifs de la ponte. Prenant avec sa bouche un peu de conferve, il l'apporte à la surface de l'eau. Ces végétaux, en raison de leur densité plus grande, retomberaient bien vite vers le fond; mais notre travailleur hume à l'extérieur quelques bulles d'air, qu'il place, en les divisant, immédiatement sous les plantes, pour les empêcher de descendre. Il recommence à diverses reprises et forme ainsi, le premier jour, une lie flottante de 8 centimètres de diamètre. » Les bulles d'air ne sont pas enduites d'humeur grasse, comme chez le Macropode chinois; toutes celles qui se rapprochent à se toucher s'unissent et se fondent en une seule. )) Le lendemain, le mâle continue ses provisions d'air qu'il accumule, cette fois, vers le point central. Ces bulles exercent une poussée de bas en haut, dont la conséquence est le soulèvement du disque végétal, qui se transforme, au sortir de l'eau, en une sorte de dôme se balançant sur la surface. » Le nid terminé au dehors, le poisson s'occupe à lui donner une fixité qui l'abrite du naufrage. A cet effet, autour de son dôme, il établit, avec les mêmes matériaux (plantes et bulles d'air), un cercle horizontal de 2 centimètres de large, ce qui donne à l'ensemble la forme générale d'un chapeau mou à larges bords, s' élevant de 4 à 5 centimètres au-dessus de l'eau. » Ce travail achevé, il l'égalise à l'intérieur. Dans ce but, il rampe en tous sens et glisse sur les parois, pour en adoucir les surfaces; de son mu- seau, de sa poitrine, il presse ce feutre avec force; l'un des rameaux est-il trop saillant, il le prend et il l'emporte; ou bien, à l'aide de poussées suc- C. R., 1875,! a» Semettre. (T. LXXXI, ^'' 23.) I 48 ( ii38 ) cessives de la tête, il le force à pénétrer dans l'intérieur. C'est en tournant et refoulant ce mur de tous côtés qu'il réussit à bien l'arrondir. » Le toit protecteur établi, le mâle tourne autour de la femelle, lui montre l'éclat de sa robe, la touche de ses appendices et semble vouloir l'inviter à le suivre; bientôt cette dernière pénètre dans le nid. Pendant qu'elle en tâte les parois, qu'elle en examine les dispositions, le mâle, courbé horizontalement sous l'entrée, tourne en hélice sur lui-même, pro- jetant vers le sommet de l'édifice l'éclat de ses teintes multicolores. » Bientôt, la femelle s'approche du mâle avec assurance, elle applique la tête près de l'extrémité de sa nageoire anale et la parcourt ainsi jusqu'à la naissance des filaments, puis elle se ploie en demi-cercle. Le poisson mâle, par une même inflexion du corps, l'enlace, la renverse, et la com- prime sur son côté, opération qui a pour résultat une première émission des œufs. Ces derniers, en raison de leur légèreté spécifique, tendent d'eux-mêmes à s'élever; mais, par une prévoyance que l'on ne saurait trop admirer, le mâle, en comprimant sa femelle, forme, à l'aide de sa nageoire dorsale, un repli concave, réceptacle où les œufs subissent le contact des principes fécondants. Peu après, nouvelle visite de la femelle et nouveau rapprochement du mâle, jusqu'à la complète évacuation des ovaires. » La ponte faite, la femelle s'éloigne pour toujours du toit conjugal, abandonnant au poisson mâle les soins de l'éducation de la famille, labeur dont il s'acquitte avec un zèle tout paternel. Recueillant avec sa bouche les œufs épars dans les végétaux, il les monte dans le nid et les dispose avec ordre; sont-ils par trop agglomérés, d'un mouvement de tète il les écarte et les force à rester sur un seul plan, puis il sort du nid, et avec une activité extrême se met en devoir d'en rétrécir l'entrée. Ce travail terminé, il s'éloigne et tourne autour de son édifice, pour en examiner l'ensemble, non sans inquiétude, car il va souvent chercher de nouvelles bulles d'air, qu'il place intentionnellement sous les points douteux ou sous les parties menacées. » Au bout de soixante-dix heures d'incubation, le poisson mâle, pré- voyant que les œufs réclament de nouveaux soins, et un milieu tout autre, s'élève dans le nid et en perce le sommet; les bulles d'air s'échappent, et le dôme s'affaisse à l'instant sur l'eau, emprisonnant tous les embryons, dont l'existence commence à se manifester. » Craignant que les petits n'échappent à sa sollicitude, il se met en devoir de leur créer une nouvelle barrière. A cet effet, il suit et parcourt ( ii39) le bord externe du lapis flottant, et, le tirant avec force, il en désunit le feutre, obtenant ainsi une bordure, sorte d'effilé pendant, où les fuyards ne sauraient trouver passage; puis, sans inquiétude de ce côté, il prend ses petits dans sa bouche et les déplace par intervalles, ramenant toujours vers le centre ceux de la circonférence. » Quelques poissons se risquent-ils dans le sens vertical, il va les cher- cher et les rapporte au gile protecteur. Cette surveillance dure ainsi jus- qu'au moment où les embryons, ayant subi leur complète évolution, ont pris de la force et de l'agilité. Leurs fuites multiples et fréquentes lui annon- cent la fin de ses fatigues, ce qui a lieu huit ou dix jours après l'affaissement du nid. » Le même couple de poissons m'a donné trois pontes durant l'été de 1875, se composant chacune de cent cinquante œufs en moyenne. V. Les embryons du Colisa arc-en-ciel subissent une série de transfor- mations analogues à celles que j'ai signalées le premier chez le Macro- pode chinois (i). Le temps et la crainte de compromettre l'existence d'aniniaux encore rares ne m'ont pas permis de suivre cette étude avec toute l'attention que le sujet comporte ; je me propose de la reprendre plus tard. » Toutes mes observations sur le Colisa indien ont été faites, à Paris, dans de petits aquariums de la capacité de i5 litres, la température de l'eau ayant été maintenue de ^3 à 25 degrés. » GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. — Sur les FoiKjères et les Lycopodiacées des îles Saint-Paul et Amsterdam . Note de M. Eue. Fourniek, présentée par M. Ad. Brongniart. « Les Fougères rapportées des îles Saint-Paul et Amsterdam par M. G. de risle, l'un des naturalistes de l'expédition placée sous les ordres de J\L le commandant Mouchez, ont une distribution géographique quelque peu différente de celle des Mousses de la même provenance étudiées par M. Bescherelle. Ces Fougères comprennent toutes celles qui ont été vues par des explorateurs antérieurs, notamment dans le voyage de la Novara, sauf un Lomaria indéterminé, cité par M. Baker, qui est probablement le Lomnria robusta. Elles forment avec les Lycopodiacées des mêmes îles un total de vingt espèces, dont une seule, déjà signalée par M. Baker, est spé- (i) Voir Comptes rendus, 16 août i86g. i48. ( i^o ) ciale à l'une de ces iles : c'est \ Aspidium [Lastrea) antarcticum. Voici la liste de ces espèces : Enumération des Fougères et Lycopodiacées des tles Snint-Paul et Amsterdam, avec l'indication des autres contrées où elles ont été observées. 1. Trichomanes saxifiagoides Presl ffjm., Sq. Amsterdam. — Japon, Java, Polynésie. 2. Hfinenophjllum Meyeri Presl Hym., 5o. Amsterdam. — Cap. 3. B. capillare Desv. Prod., 333. Amsterdam. — Tristan da Cunha. 4. Acrostichum succisœfolium Pet. -Th. Amsterdam. — Tristan da Cunha. 5. Monogramme Unearis Kaulf., Jahrh. d. Pharni. (1870). Amsterdam. — Cap, îles Mascareignes. 6. Grammitis magellanica Desv., 31ag. ber. (181 1) p. 3i3. Amsterdam. — Détroit de Magellan. 7. Xiphopteris orientalis Fourn. [Micropteris orientalis Desv.). Amsterdam. — Bourbon. 8. Phegopteris aquilina Mett. in Kuhn Fil. Afr. 121. Amsterdam. — Tristan da Cunha. 9. Ph. hivestita Mett. Pheg. u. Asp. n. 5^. Saint-Paul. — Maurice. 10. Polystichum cojiaceum Schott in Presl Tent. 84. Amsterdam. — Cap, îles Mascareignes, Australie, Chili, Brésil. 11. Polystichum mohrioidcs, Pr. Tent. 83. Amsterdam. — Terres magellaniques, Chili. 12. Aspidium antarcticum Fourn. [Nephrodium Baker). Amsterdam. 13. A. dilatatum Sw. Amsterdam. — Cap., Maurice, Europe. 14. Blechnum australe L. Amsterdam, Saiiit-Paul. — lies Mascareignes, Cap, Tristan da Cunha, îles du Cap Vert. 15. Lomaria Penna-marina Mett. Amsterdam, Saint-Paul. — Tasmanie, Kerguelen, Tristan da Cunha, Magellan, Chili. 16. Asplenium prœmorsum Sw. Amsterdam. — Iles Mascareignes, Cap, Sainte-Hélène, Afrique et Amérique tro- picales. ( '>4> ) 17. Glcichenia argcntea Kaiilf. Enum. 36. Amsterdam. — Cap, Australie. 18. Lycopodium cernuitm L. Saint-Paul, près des sources chaudes. — lies Mascareignes, Cap, Sainte- Hélène, As- cension; Afrique, Asie, Amérique et Polynésie tropicales. 19. L. insulare Ciivm. Linn. T/ans.Ull, 5i2. Amsterdam. — Kerguelen, Bourbou, Tristan da Cunha, Sainte-Hélène. 20. L. trichiatiim Bory, It. I, 35o. Amsterdam. — Bourbon, Amérique tropicale. M Six espèces de cette liste sont communes entre les îlots de Tristan da Cunha et celui d'Amsterdam, sur lesquelles trois, qui portent dans cette énumération les n°' 3, 4 et 8, n'étaient encore connues qu'à Tristan. Des identités de même valeur géographique ont été constatées d'ailleurs entre d'autres végétaux de ces îles, que séparent plus de loo degrés de longi- tude, ainsi que pour différents animaux. Il importe de constater encore que sur les quatre espèces de l'Amérique tropicale, à aire très-élendae, qui se retrouvent dans les îles de Saint-Paul ou d'Amsterdam au voisi- nage du 39*^ degré de latitude australe, l'une, le Lycopodium cermium, a été recueillie près des sources chaudes qui sortent du littoral de Saint- Paul (1). )) Si l'on réunit en un seid groupe les Fougères et Lycopodiacées de Saint-Paul ou d'Amsterdam, qui se rencontrent soit à Tristan da Cunha, soit au Cap, soit aux îles Mascareignes, soit en Australie ou en Tasmanie, soit dans l'Amérique australe, on obtient un total de treize espèces sur vingt ; encore ne comprenons-nous pas, dans ce total de treize, cinq espèces qui se retrouvent aussi soit dans l'Amérique tropicale, soit en Europe (2). Ces treize espèces, dont le type de distribution géographique est offert par le Lomaria Penna-marina, appartiennent évidemment à une région antarc- tique, ou plutôt à lUie époque de végétation antérieure à la nôtre, pendant laquelle la diffusion des espèces a été réglée par une distribution toute dif- férente des continents et des mers, et dont nous n'avons plus aujourd'hui que de rares témoins dans ces îlots ou les points continentaux de l'océan Antarctique. Il y a là de nouveaux faits à l'appui des idées que j'ai déjà (i) Voir un exemple analogue cité par moi pour riiémisphère boréal dans Tîle à^Ischia (et non A'Eschéa comme on Ta imprime par erreui-) aux Comptes rendus, 1869, t. LXVIII, p. io4o. (2) Les échantillons de VÂspidium dilatatum Svv., originaires d'Amsterdam, qui auraient pu former à la rigueur le type d'une espèce nouvelle, sont identiques avec les échantillons recueillis au Cap par Drége et rapportés par tous les auteurs à l'espèce européenne. ( Il42 ) exposées devant l'Académie au sujet de la distribution géographique des Fougères de la Nouvelle-Calédonie (i). » CHIMIE AGRICOLE. — De l'influence de l'effeuillage des belleraves sur le ren- dement et sur la production du sucre. Note de M. B. Corenwixder, pré- sentée par M. Peligol. (Extrait.) « Dans un Mémoire dont je ne puis donner ici qu'un extrait, j'indique longuement les précautions que j'ai prises pour éviter les causes d'erreur et donner à mes expériences un caractère de certitude indiscutable. Je me bornerai à faire connaître les résultats de ces expériences. )) Voici d'abord les rendements que j'ai obtenus : Betteraves intactes 865oo kilogr. par hectare. Betteraves effeuillées partiellement. .. . 71900 « » Différence en faveur des premières. 14600 » » Mes analyses sont indiquées dans le tableau suivant : Premier essai, l3 octobre, deux betteraves : Betteraves intactes. Betteraves eiïeuillées. Poids moyen des betteraves &i5^' 600^'' Densité des jus à i5 degrés io5i (5°, 1) io45 (4°,5) Sucre dans i décilitre de jus 10^'', 70 o^'" 22 Cendres dans i décilitre de jus o8'',62i o^"' tSS Sucre dans 100 grammes de betteraves . . q^',S2. d^' i5 Deuxième essai, i3 octobre, deux betteraves : Poids moyen des betteraves 63^^"' ôSS^' Densité du jus à i5 degrés 1056(5°, 6) 1047(4°, 7) Sucre dans i décilitie de jus 12*'', 67 lo^'' i3 Cendres dans i décilitre de jus qS"', 63o o^'' 765 Sucre dans loo grammes de betteraves. . . 1 1»'', 64 q^'', 1 1 Troisième essai, 21 octobre, dix betteraves ; Poids moyen des betteraves icjS^'' loSo^'' Densité des jus io5o(5°) '"47(4°. 7) Sucre dans i décilitre de jus 10^'', 75 Q^'', 81 Cendres dans i décilitre de jus o^"", 5o4 o^'^, 747 Sucre dans toc grammes de betteraves.. . 9''^>Sg 8^', 78 Quatrième essai, 5 novembre, une betterave : Poids moyen des betteraves 21806'' 21208'' Densité des jus io44(4°,4) io38(3",8) Sucre dans i décilitre de jus y"'', 53 66'', 29 Cendres dans i décilitre de jus os'',6i2 i*'', 090 Sucre dans 1 00 grammes de betteraves. . . S^', 58 5^', 66 (i) Voir les Comptes le/iiius, t. LXX'VIII, pp. 77-79. ( i>43) Cinquième essai, 6 novembre, dix betteraves : Poids moyen des betteraves aSi^'' aSo^' Densité des jus io53(5°, 3) io49(4°.9) Sucre dans I décilitre de jus iii^'', 34 I0^^02 Cendres dans i décilitre de jus o^'^, 675 o^'', 765 Sucre dans 100 grammes de betteraves. . . lo^'', o5 S*"', 94 Sixième essai, 7 novembre, cent betteraves pesant en moyenne de 900 à 1000 grammes : Densité des jus io47(4°,7) io4^.(4",2) Sucre dans i décilitre de jus lo«^ 24 ^^'> ^4 Cendres dans i décilitre de jus o^'', 657 o8^ 788 Sucre dans 1 00 grammes de betteraves. . 9^'î07 7^'', 36, Septième essai, 9 novembre, cent betteraves pesant en moyenne de 900 à 100 grammes : Densité des jus :o47(4°i7) 1042 (4°, 2) Sucre dans 1 décilitre de jus iqI''', 34 S"'', 99 Cendres dans i décilitre de jus o^"', 666 o*'', 720 Sucre dans 100 grammes de betteraves. . 9*'', 19 78'', 60 Huitième essai, 22 novembre, six betteraves : Poids moyen des betteraves 9206"' gaS^' Densité des jus 1049 (4°. 9) 1089,5 (3°, 96} Sucre dans I décilitre de jus loS'', 42 7*'', 55 Cendres dans i décilitre de jus o^'', 620 o^'', 882 Sucre dans 100 grammes de betteraves. . cf", 32 6'"', 21 )) Ces dernières betteraves offrant, en quelque sorte, par leurs différences de conformation et de richesse saccharine, deux types caractéristiques des betteraves intactes el des betteraves effeuillées, j'en ai fait des analyses plus complèles, dont voici les résultats : Betteraves intactes. Betteraves effeuillées. Eau 85, 600 88,25o Sucre... 9,320 6,210 Matières azotées, cellulose, etc 4'36i 4'559 Matières minérales 0'7i9 0,981 100,000 100,000 » On voit que, dans les betteraves effeuillées, le sucre qui a disparu est remplacé par une quantité d'eau à peu près équivalente. )) Le 21 septembre, j'ai fait enlever toides les fetiilles d'une ligne de bet- teraves, en coupant l'extrétnilé de leur collet. Le même jour, j'ai analysé un nombre stiffisant de betteraves prises dans une ligne voisine; puis, le 10 novembre suivant, une même quantité de ces betteraves que j'avais mu- tilées complètement. Celles-ci avaient formé, autour de leur collet, une cou- ( ii44 ) ronne de petites feuilles nouvelles. Voici les chiffres obtenus : Betteraves Betteraves effeuillées intactes. complètement. (21 septembre). (10 novembre). Poids moyen des betteraves i loo^"' io33^ Densités des jus à i5 degrés io52(5°. 2) io36(3°,6) Sucre dans i décilitre de jus 1 1^"', 33 6^^, ^4 Cendres dans i décilitre de jus os^ ']oi o^'', ij38 Sucre dans 1 00 grammes de betteraves ... i o*"', 42 5^"^, 88 » Ainsi, les betteraves ont perdu par l'ablation complète de leurs feuilles, en quarante-quatre jours, près de 45 pour 100 du sucre qu'elles conte- naient au moment de l'opération (i). » En n'envisageant d'abord que le côté pratique de la question, je dé- duis de mes essais les propositions suivantes : » 1° L'effeuillage des betteraves, tel qu'on le pratique souvent dans les fermes, diminue beaucoup le rendement de la récolte; » 2° Cette opération est assez désavantageuse aussi à l'industrie sucrière, parce qu'elle fait disparaître une partie notable du sucre de la betterave; » 3° La betterave effeuillée puise dans le sol une dose nouvelle de ma- tières salines, qui nuisent en outre à la quantité ainsi qu'à la qualité du sucre qu'on doit en extraire. » Discutant ensuite les déductions physiologiques qui résultent de mes analyses et des modifications extérieures que les betteraves effeuillées ont éprouvées, j'arrive à déiuontrer que, selon toute i^robabilité, ces plantes acquièrent, par l'intermédiaire de leurs feuilles, le carbone nécessaire à la synthèse du sucre qui se localise dans les racines. Je cite à ce sujet plu- sieiHs faits importants que j'ai vérifiés, entre autres celui-ci : « Les espèces » de betteraves qui ont un petit collet conique, surmonté d'une couronne » de feuilles peu développées, sont géuéraleiuent moins riches en sucre que >' celles qui ont des feuilles plus larges et plus étendues (2). » » Je n'admets pas toutefois que le carbone qui fait partie essentielle de l'organisme des végétaux soit puisé uniquement par leurs feuilles dans l'at- mosphère. Je pense, avec de Saussure, que les racines jouent également un rôle dans cette acquisition; mais en tous cas, quelle que soit son origine, (i) Ces résultats démontrent combien est vicieuse la pratique de certains cultivateurs, qui coupent avec leur collet toutes les feuilles des betteraves, quelques jours, souvent une ou deux semaines avant de les déplanter. (2) .Te développe, dans mon Mémoire, les expériences que j'ai faites sur ce sujet et qui me permettent de tirer cette conclusion. ( ii45 ) cet élément doit être élaboré par les feuilles, avant d'entrer dans la consti- tution des principes immédiats et de la charpente des végétaux. » Mes expériences actuelles justifient complètement cette dernière pro- position. » A 4 heures trois quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 6 heures trois quarts. D. BDI-LETIN BIBUOGRAPHIQCE. OOVRAGES IIEÇCS DANS LA SÉANCE nU 2g NOVEMBRE l8'j5. Mémorial du Dépôt général de la Guerre, imprimé par ordre du Ministre. Supplément au t. X . Mémoire sur la nouvelle triancjulation de l'île de Corse; par le commandant Perrier. Paris, Impr. nationale, 1875-, in-4°. Mémorial de rOJftcierdu Génie; n° 24. Paris, Gauthier-Villars, iSyS; in-8". Revue d' Artillerie ; 4* année, t. VI, S^ et 6* livraisons, août et septembre 1875; t. VII, i" livraison, octobre 1875. Paris et Nancy, Berger-Levrault, 1875; 3 1iv.in-8°. Bibliothèque de r École des Hautes Études, Section des Sciences naturelles; t. XIII. Paris, G. Masson, 1875; i vol. in-8". (A suivre.) ERRATA. (Séance du 29 novembre 1875.) Page 1007, première ligne, au lieu de Le lavage de l'acide chlorhydrique a été remué et évaporé, lisez Le lavage et l'acide chlorhydrique ont été réunis et évaporés. Même page, ligne i^, après le mot donné, ajouter à la distillation. Page 1008, ligne 7, au lieu de ou, lisez et. C.R., 1825, -/Semestre. CT. LXXXI, K» 25.) ^49 Novembre 1875. ( ii46 ) Observations météorologiqces, n a - é •< .5 è- c: < e- ::; -a 3 0 ■£ < (i) UIDl I 762,0 2 75/1 ,-> 3 753,1 'l 754,6 5 75'l.y 6 7i'>3 7 7/16,2 8 74'. 9 9 739,6 10 735,3 1 1 738,7 17 75^,'! i3 750,3 >!, 7^15,2 i5 762,2 iG -59,6 '7 76o,.'| i8 760,7 '9 752,0 ■20 752,. 21 7/18,7 23 •^55, 3 2 3 758,0 2', 756,. 25 753,3 26 753,4 27 7J'l,7 28 755,0 '9 7^19, 9 3o 7'lS,(i THERMOMÈTRES Ud jardin. a '5 a ê 0 s c 2 ;a) (3) 41 (S) 0 0 0 u 4,9 8,7 6,8 5,5 ',1 10,5 5,8 4,8 1,2 9-3 5,3 6,9 8,1 14,9 T. ,5 11,2 8,/| .3,2 10,8 10,7 9,5 i6,3 12,9 12,5 7,4 ■ 1,8 9,6 9,6 6,1 10,4 8,3 7.0 2,5 non atleint. !' 7,4 ") 10,1 fl 12,8 WS,o *)i4,G 11,3 9,1 5, G 12,8 9,2 8,2 6,5 18,2 12,4 12,3 11,2 ■ 3,8 12,5 11,1 3,9 9.6 G, 8 5,0 *)o,i *'9,9 5,0 6,6 4)8,3 4)l3,I 10,7 .1,3 10, 1 ,4,2 12,2 .2,4 9,8 .2,0 "0,9 .0,5 *)i,i ')9,4 5,3 4,9 2,0 4,0 3,3 4,1 2, fi 4,7 3,6 2,6 -',' 5,4 2,2 2,5 '.7 3,8 2,8 2,8 0,9 2,8 1.9 1 ,5 -2,3 1,5 -0,4 -0,5 -2,5 'l,> 0,8 0,7 -2,2 II, G -0,8 -1.6 -3,6 -',7 -2.7 -2,8 -4.0 -2,0 -3,0 -2,8 (Cl -2,9 -3,5 -1,3 3,2 2,9 4,9 2,2 -0,3 0,4 G,o 2,5 1.7 5,9 4,9 -1,0 0,5 5,2 G, 4 4,5 -1,0 -1,8 -3,3 -3,3 -3,0 -4.3 -6,2 -4,9 ~7»'- -8,3 -8j2 u es H y w ^ •a u -S S t- < c£ H '':) is) 0 5,3 10,3 4,8 27,5 6,7 '2,7 .1,2 7,4 10,6 7,7 12,2 19,6 9,6 .4,5 7.4 21,6 7.0 1,9 '2,9 7.8 9,5 9.8 r/ .4,3 12,. 11,2 ft 3o,i II 26, 1 6,5 29,8 I. ,0 .6,6 .2,3 .3,4 '0,4 4,0 4,7 21,0 4,2 12,7 2,7 2,2 ■^4 5,. 2,6 3,7 1,3 2,7 -0,7 6,8 0,5 .8,0 -1,6 9,1 -3,1 1 .5 -3,0 2, fi THERMOMÈTRES dD sol. 4,8 4,4 6,6 10,1 11,0 12,1 9,1 6,9 7.4 12,2 8,4 8,3 11,4 i3,o 3,5 7,'l 1 1 ,0 12,. 9,6 3,9 3,8 1,9 3,5 2,5 1,2 -1,4 1,3 9,1 8.7 8,4 9,6 10,3 I.,! 10,5 10, 1 8,8 10,1 .0,3 9,5 9,9 10,4 9,4 8,1 9,0 10, 1 .0,3 9.' 7,5 6,7 5,9 5,7 5,3 4,4 '1,0 2,9 2,i !■>) ".4 11,2 11,1 I . ,0 .1,1 .1,3 .1,3 ..,3 ..,. 11,0 . . ,0 11,0 10,9 'o,9 .0,8 10 , / 10,6 10,6 10, G 10, G .0,3 10,0 9,7 9.4 9-1 8,7 8.4 S,i 7,8 U s u 0 c* < > E c£ a fe ';d ••^ 0 S S s 0 t- u T. 0 H •< > û 'fl 0 (£ ElJ CJ H ■a (.- (,3) (n) (re.) (■61 moj mm mpi J,2 78 // 0,9 46 5,9 92 // 0,3 52 7,' 91 0,1 0,3 48 9,' 92 ',9 0,6 c 9,1 95 7.3 0,4 18 8,4 79 5,8 2,0 10 7.5 84 1,2 '.7 23 5,9 ?t) 4,3 2,1 17 7,5 96 .1,8 0,2 20 9,2 84 3i,3 3,4 20 7,2 83 2,3 3,6 36 6.7 82 0,5 ',1 43 9,3 87 >,6 1,9 49 6,6 67 0,3 5,5 35 5,3 81 1/ 1,5 .6 6,3 85 // 1 ,5 20 8,5 86 2,1 ',' .6 8,0 7'l 0,0 2,6 // 7.0 74 0,8 2,4 II 4,8 74 0,1 3,8 II 5,3 86 1,3 1,0 II 4,4 79 ir ', •■ 4,5 83 0,1 1! 4'i 4,9 87 0,1 '.2 26 4,4 86 0,1 1.7 40 3,8 87 0,0 11 " 4.0 84 1,0 " II 3,7 90 1,2 " II 3,3 88 0,1 II " 3,3 89 0,1 ri (6) La icmpératurc nor.nale est déduiie delà courbe rectifiée des températures moyennes de soixante années d'observations. (8) Moyennes des cinq observatio.is. — Les dejjrés actînométriqiies sont ramenés à la constante solaire loo. — (7) (9) (.0) (1.) (13) (i3) (16) Moyennes des observations trihoraires. (") La marche de la température est continuolicmont ascendante. — (') Variations iriégulières. ( ii47 ) 'faites a l'Observatoire de 3IoNTSOtRis. Novembre 1875. i3 ■4 i5 i6 '9 20 21 22 23 A 13 26 »7 28 29 3o MAGNETISME TERRESTRE ( moyennes diurnes \ liS) 17.20,6 * 21,4 * 31,7 •■ 22,8 21,', 21,2 20,5 * 20,3 20,3 22,4 * «9.7 * 20,0 20,4 20,5 20,0 2., 5 22,1 21 ,2 * 20,5 '9.7 * 20,3 20,1 20,8 21,1 20,9 20,3 21 ,0 20,1 18,6 21,1 a 0 iS c si II (>0) (w) 65 "37 ,'3 1,9340 38,5 9330 38,0 9333 37,6 9343 37,3 9336 37,2 9332 37,3 9337 36,4 9343 37>7 9339 37,7 9332 37,5 9335 * 36,5 •9346 37,6 9334 37,8 9335 37.7 9337 37,6 9342 36,9 93^0 35,9 9339 35,7 93'l> * 36,0 9342 36,0 9340 36,8 9333 37,1 9325 37,1 9326 37,2 9323 36,5 93>9 36,4 9311 36,5 93i3 36,4 929S 37,3 92S0 (") 4,6662 6672 6665 6678 665 1 6639 6653 6640 6670 6653 6655 665 1 6655 6664 6666 6674 6649 6617 6616 6627 6622 6629 6618 6621 6617 6586 6564 6072 6532 65i6 VEiNTS à 20 mètres. E SE SE à SW SVVàAVNW WNAV à SW WSW WàS SSW à iNW S-ENE-S WSW à SSE WjSW WàS SSW O I SAV OjNW SE à SW WSW w SW à WNW NW NINW N NNE KE NE NiNW NiNW NE NNE NNE © £ s3 aï -« >■ t."^ (j3) («) km kS 6,5 0,40 9.0 0,76 8,2 0,63 10, ! 0,96 12,0 i,5o 29,5 8,20 25,6 6,17 27,8 7,28 12,8 1,54 42,4 ■6,94 (A)violcnllemat. puis modéré. modéré. assez fort. assez fort à fort. faible. modéré. modéré. faible. assez fort. assez fort à fort. assez fort. faible. modéré. modéré. modéré. faible. faible. assez fort. modéré. modéré. (>5) WNW WiSWX u SW SW SW à w W^NW SW à NW variable. WSW W WNW 9 SW 6 SSW h 7 NNW 4 SW 8 w 9 AVÎSW 10 WSW 10 NNW 7 NNW 10 NNE 7 NNE 10 EiNE 10 KE 10 NNE 8 NNE 9 NE 7 NNE 10 (,6 REMARQUES. Abondante rosée le soir. Gouttes de pluie fine par intervalles. Pluie faible par intervalles. Continuellement pluvieux, surtout le soir. Continuellement pluv., temps de bourrasques. Pluvieux, temps de bourrasques. Pluvieux avant le jour; bourrasques, halos. Pluvieux, surtout le matin . Tempêtes; accalmie le lo, de io^5o à 1 1'' 3o, et fortes ondées. I.a pluie et le vent cessent après-midi du 1 1. Plimeux vers le milieu du jour. Pluvieux toute la matinée. Gouttes de pluies le soir, bourrasques. Halo lunaire et gelée blanche le soir. Gelée blanche le matin. Pluvieux avant le jour et dans la soirée. Quelques gouttes de pluie le soir. Continuellement pluv., temps de bourrasques. Bourrasques. Pluies rares mêlées de grésil. Continuellement pluvieux ; grésil. Givre le matin. Pluie fine le matin. Continuellement pluv.; giélc ou grésil. Gouttes de pluie suivie de légers Hoc. de neige. Petite neige le soir. Neige, après-midi et le soir, mêlée de grésil. Flocons de neige matin et soir. Rares et légers llocons de neige tout le jour. Rares et légers flocons de neige le snir. (18 à 21) ' Perturbations. (18, 19') Valeurs déduitos des mesures absolues prises sur la fortification. (20, 21) Valeurs déduites des mesures absolues faites au pavillon magnétique. (22) f^o) Le sifne W indique l'ouest, conformément à la décision de la Conférence internationale de Vienne. (23) Vitesses maxima : le 6, 53""', G; 107, 39i"",5; le 8, BS"-", 2; le 10, S8'"n,.3îvers 9l'3o"' matin; le 1 1, g.i""' vers g"3o'" mat. (25) La lettre k désigne les cirrhus dont la direction, quand ils sont visibles, est donnée de préférence a celle des autres nuages. — (A) L'anémomètre enregistreur est emporte h 7 heures du matin par une rafale. ( ii48 ) Moyennes horaires et moyennes menscelles (Novembre 1875). 6l»M. gl-M. Midi. S^S. è^S. 9I>S. MiDult. Moyenoes, 19,6 24,7 22,6 20,5 iSjll 37,5 37,4 37,3 37,0 37,0 6635 6624 6625 6627 6628 18,6 37,0 6633 9327 9324 9325 9330 9330 9332 Déclinaison magnétique 17° H- 19,1 Inclinaison » 6ÔO-1- 36,7 Force magnétique totale 4 1+ 6633 Composante horizontale 1,-+- 9336 Électricité de tension (i) » » » » » » " mm mm mm mm mm mm mm Baromètre réduit à 0» 760,83 701,24 761,44 jSijSg 762,02 761,79 75i,3o Pression de l'air sec 744)58 746, o3 745, 40 745,46 745,92 745,56 744.9^ Tension de la vapeur en millimètres 6,26 État hygrométrique 67 , i 6,21 6,o4 6,1 3 6,10 Sj-ii 63,7 56,2 07,7 62,0 65,6 6,38 66,2 Thermomètre du jardin 5 ,38 Thermomètre électrique à 20 mètres 5,09 Degré actinométrique 0,00 Thermomètre du sol. Surface 4 ,^4 n à o'",02 de profondeur... 6,41 u à o^iio » ... 7.07 ■) à o'",20 » ... 8,09 » à o"',3o » ... 7,99 6,18 7,65 7,36 6,06 5,61 5,65 5,63 6,91 7,04 5,98 5,52 5,60 20,67 -^i47 12,88 0,00 11 » 6,33 8,56 7,06 5,1g 4.'^' 'IwQ 6,36 6,91 7,08 6,64 6,5i 6,43 7.02 7,08 7,3i 7,28 7,i4 7,o5 8.03 7,97 8,o3 8,09 8,09 8,02 7,91 7,88 7,87 7,85 7,91 7,87 a i^jOO 10,47 10,44 10,43 10,4' 10,40 10,38 10,37 Udomètre à I™, 80 14,2 8,6 Pluie moyenne par heure 2,37 2,87 Évaporation moyenne par heure (23 jours)(2). o,o5 0,08 Vitesse moy. du vent en Uilom. par heure » » Pression moy. du vent en kilog. par heure » » 7-8 2,6û mm 2,5 0,83 o,i3 2,3 o>77 0,09 10,6 3,53 29,4 9,80 o,o5 17.20,7 65.37,0 4,6629 i,933i » m m 751,40 745,21 6,19 63,0 o 6,19 5,90 12,40 5,84 6,60 7,12 8,04 7,90 10,42 mm t. 75,4 » t. 40,8 Moyennes horaires. Heures. Déclinais. Pression. Tem jérature. }].^»..^o Déclinais. Pression. Temp érature. à 2". à 50". à 2". à 20". 0 1 mm 0 0 " ( mm 0 0 l** matin.. .. 17.20,1 761,18 5,68 5,55 Ih soir 17-24,7 761,40 7,82 7>'7 2 .. .. 21,5 61,07 5,66 5,61 2 ,) ... 23,9 5i ,49 7.70 7,21 3 » .. 22,3 60,93 5,60 5,39 3 i> 22,6 51,59 7,36 7,o5 4 .. .. 21,9 5o,S; 6,5o 5,27 4 21,5 61,76 6,90 6,73 5 » .. 20,6 50,82 5,41 5,16 5 » ... 21,0 61,92 6,45 6,35 6 » .. 19,1 5o,83 5,38 5,09 6 )• ... 20,5 62,02 6,06 5,99 7 .. .. 18,0 5o,94 5,47 5,i5 7 » ... 20,0 52, 04 5,79 5,71 8 .. .. 18,1 61,09 5,74 5,3i 8 » '9,3 61,96 5,66 5.67 9 .. . >9i7 5l,24 6,18 6,63 9 18,3 5', 79 5,62 6,61 10 » .. 21,7 5i,36 6,7.1 6,o5 10 i> ■7,7 61,61 6,62 5,66 11 » .. .. 23,5 61,42 7,26 6,49 11 t> ... '7,7 51,44 6,64 6,62 Midi 24,7 5i,44 7,66 6,92 Minuit iS,5 5i,3o 5,66 5,60 Thermomètres de l'abri (moyennes du mois.) Des minima 3°, 7 Des maxima 8°, 8 Moyenne 6°, 3 Tliermomètres de la surface du sol. Des minima 3°, i Des maxima 12°, i Moyenne 7°, 6 Températures mojrennes diurnes par pentades. 1875. Oct. 28 à Nov. i . . Nov. 2 à Nov. 6. . 6,7 Nov. 7 à II . . . 9,2 Nov. 17 à 21.. 8,6 9,2 » 12 à i6. . . 8,6 u 22 à 26.. 1,8 (i) Unité de tension, la millième partie de la tension totale d'un élément Daniell pris égal à 28700. (2) En centièmes de millimètre et pour le jour moyen. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 15 DÉCEMBRE 1875. PRÉSIDENCE DE M. FREMY. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. « M. Chasles fait hommage à l'Académie d'un exemplaire d'une nou- velle édition de son Ouvrage intitulé : « Aperçu historique sur l'origine » et le développement des Méthodes en Géométrie, particulièrement de » celles qui se rapportent à la Géométrie moderne, suivi d'un Mémoire de » Géométrie sur deux principes généraux de la Science, la Dualité et l'Ho- w mographie », édition conforme à la première. » « M. Hervé Mangon fait hommage à l'Académie du volume de son « Traité de génie rural », qui est consacré aux travaux, inslrumenls et ma- chines agricoles. Ce volume formera le tome troisième de l'ouvrage complet ; mais il traite d'un sujet parfaitement distinct et peut être consulté sépa- rément. » Les premiers Chapitres du volume sont consacrés à l'étude du travail mécanique et de l'alimentation de l'homme et des autres moteurs animés, qui jouent un rôle si considérable dans les opérations de la culture. S'il est souvent nécessaire de séparer les différentes branches des études abstraites, il n'est pas moins indispensable de rapprocher les données et les méthodes des sciences pures les plus différentes pour les faire concourir aux progrès de la pratique agricole. 11 a donc paru utile, dans un Traité des machines, C.R., 1873, a* Semesue. (T. LXXXl, «'■ 24.) 1 5o ( ii5o ) d'appeler l'attention des mécaniciens et des agriculteurs instruits sur les données précises fournies par la physiologie animale et sur les applications aux êtres vivants des idées généralement admises aujourd'hui relativement à la transformation de la chaleur en travail mécanique. Cet ordre de considé- rations permet de tracer la marche à suivre pour résoudre par des observa- tions assez simples beaucoup de problèmes d'un grand intérêt pratique. » Les autres Chapitres du volume ont naturellement pour objet les travaux de culture et l'examen détaillé de la construction et des meilleures conditions d'emploi des machines qui servent à les exécuter. » L'auteur s'est appliqué surtout à rendre son ouvrage utile à la fois aux cultivateurs et aux mécaniciens, en aidant aux uns à comprendre les ma- chines et en indiquant aux autres les exigences de la pratique des fermes. » M. IL Mangon croit devoir, en terminant, rendre justice au soin extrême apporté par l'éditeur, M. Dunod, à l'exécution parfaite des planches gravées et du texte de l'ouvrage. » MAGNÉTISME. — Sur les lois de l'influence magnétique ; par M. J. Jamin. « Quand on applique à l'un des pôles A d'un aimant un cylindre de fer de longueur et de section données, on voit le magnétisme diminuer sur l'ai- mant pour se transporter sur l'armature, et une attraction s'exercer entre cette armature et cet aimant. Jusqu'à présent on ne connaît les lois ni de la distribution du magnétisme qui apparaît sur l'armature, ni de la diminu- tion des tensions sur l'aimant, ni de l'intensité de la force portante: c'est cependant un problème très-simple, comme je vais le montrer. » Quand on approche l'armature du pôle A, elle subit une décomposi- tion par influence. Si elle est très-loin, une polarité contraire b est attirée, une égale quantité de magnétisme de même nom a est repoussée, et il y a une ligne moyenne vers le milieu. Quand la distance diminue, le magné- tisme attiré b se concentre à l'extrémité, la ligne neutre se rapproche, et la polarité repoussée s'étale sur un long espace. » Pour une distance déterminée, la ligne neutre est à l'extrémité b, on ne voit plus de magnétisme boréal; il est entièrement dissimulé par le pôle A, et enfin, si le rapprochement continue, l'armature, bien qu'elle ne touche pas encore l'aimant, est déjà tout entière chargée de magnétisme austral. Dans l'espace qui sépare l'acier du fer, il y a deux magnétismes opposés qui n'apparaissent point, comme ily en a entre deux tranches con- tiguës d'im même aimant. On peut donc dire que l'aimant se prolonge ( ''S. ) entre l'acier et le fer, bien qu'ils soient séparés, comme il se prolonge dans sa masse même entre deux couches de molécules qui se touchent. » Quand le contact a lieu, les deux courbes d'intensité sur le fer et sur l'acier sont déterminées. Nous allons les étudier. J'ai déjà traité la question pour le fer {Comptes rendus, t. LXXVIU.p. gS), et j'ai trouvé que, si le cy- lindre de fer est infini en longueur, la courbe est représentée par une expo- uentielle A- est une constante^ qui ne dépend que du métal et qui est, pour le fer, égale à i,oi5 quand on prend pour unité le centimètre, m au contraire va- rie avec la section. » Si la barre de fer est limitée à une longueur l, la courbe précédente se replie autour de son extrémité et la distribution nouvelle est représentée par j = m[/.-M-A-(='-^)], qu'on peut écrire en représentant par a l'ordonnée à l'origine. » La totalité du magnétisme répandu sur le fer sera représentée par l'in- tégrale dejdx multipliée par le périmètre p de l'armature : elle sera )) Étudions maintenant la perte faite par l'acier. On remarque d'abord que la tension mesurée par le clou d'épreuve sur l'acier et sur le fer à l'en- droit où tous deux se touchent est exactement la même; ce qui est de toute nécessité, car le clou étant en fer se met en équilibre rigoureux de tension avec l'armature, et il prend avec l'acier la même différence d'inten- sité que l'armature elle-même. Ainsi l'intensité à l'extrémité de l'acier, pour X = o, est égale à a comme sur le fer. » Mais j'ai prouvé [Comptes rendus, X. LXXX, p. 212) que les mesures faites sur le fer et sur l'acier par le clou d'épreuve ne sont point compa- rables, que des indications égales ne correspondent point à des intensités réelles identiques, et qu'il faut multiplier les mesures faites sur l'acier par un coefficient p. pour les rendre comparables à celles qui sont faites sur le fer. L'intensité réelle sur l'acier aux points de contact sera donc ap.. » Si l'aimant est infini en longueur, la courbe des intensités réelles est toujours exprimée, à partir de l'extrémité, par (3) f = p.kkr\ i5o,i ( II 52 ) fc, est un coefficient qui dépend à la fois des lames et du périmètre de l'aimant. Aussitôt qu'il a été touché par la barre de fer, l'aimant perd du magnétisme, les intensités décroissent en chaque point, deviennent 7, et la perte est 7 — j,. Or, en mesurant cette perte en chaque point par la méthode du clou, j'ai trouvé qu'elle satisfait à l'équation (4) r-j, =p-(A-«)A'-^ k' étant un coefficient toujours plus grand que A-, . » J'ai opéré sur'un aimant de 2 mètres de longueur. Aimanté directement et lame par lame, ce faisceau satisfait à l'équation (3); le tableau suivant montre par la troisième colonne que k, est constant et égal à ijoSg. J'ai appliquéensuite à l'extrémité qui était bien plane des armatures de même pé- rimètre et dont les longueurs étaient i5, 35, 70 centimètres; les ordonnées magnétiques ont diminué sur l'acier, d'autant plus que les armatures étaient plus longues, et les diminutions J— J, ont satisfait à l'équa- tion (4). On verra en effet, par le tableau suivant, que k' est constant, plus grand que A, et garde, pour toutes les armatures employées, une même valeur ^, = 1,114. Distribution sur ^aimant nu ou armé. Aimant airaé. Aimant nu. 0,0 53,2 2,5 44,0 5,0 37,5 7,5 32,4 10,0 28,0 12,5 24,4 i5,o 21 ,5 17,5 18,5 20,0 .6,4 22,5 •4,2 25,0 .2,3 27,5 .0,7 3o,o 9,3 35,0 6,8 4o,o 4,6 45,0 2,8 5o,o ,,6 Moyenne. . . /' = ,209 ,.73 ,.57 ,.57 ,'47 ,.35 ,.62 ,.29 ,.55 ,.55 ,'49 ,i53 , .55 ,>44 ,173 ,'74 34,0 25,9 20,0 i5,5 12,0 9,2 7,0 5,3 4,0 O ,0 2,3 •,8 ',4 ,290 ,29 ,3o4 ,3.4 ,32. ,325 ,335 ,3o4 ,278 ,286 43,4 3. ,9 23,6 18,0 .3,8 .0,5 7,9 6,0 4.9 3,8 2,9 2 ,2 ',7 .,364 . ,352 1 ,3ii 1,307 .,3.4 .,329 .,3.6 I , 25o 1 , ?.53 .,3o8 .,3i8 ',294 ,.54 ,069 1 ,3o4 i, — : 1 ,3.0 ^, = 1,117 47'0 35,0 26,8 '9,5 i5,o 1 1 ,5 9,0 6,9 5,2 4,1 3,2 2,6 1 ,3oo i,3o4 .,278 . ,3o5 1,327 1,268 . ,282 1,286 1 ,3.6 f.; = i,3o6 I ,ii3 ( i'53) » Il suit de là que la quantité de magnétisme enlevée à l'aimant sera en chaque point représentée par j — j',, et sur tout l'acier par l'intégrale de [j — ^j',)rfa:prise de zéro à l'infini et midtipliéepar le périmètre p'. On a donc En égalant maintenant la perte au gain, on trouve V-P' / k \ P ^ — ^'~'' d'où (5) I p i.k' I — /?-" u. p' l.k I + /?-«■ Discutons cette formule. Pour / = o, a = A, ce qui veut dire qu'avec une armature nulle l'acier conserve à son extrémité son magnétisme initial et ne perd rien, ce qui devait être. Si / grandit, a diminue et, pour l = zo , A a = P ^ l.k Cette valeur est un minimum ; ainsi, à mesure que l'armature croît, elle réduit de plus en plus l'intensité au pôle, et par suite sur tout l'aimant. » a diminue quand p augmente et que // diminue. Si p := od , rt = o. Ainsi quand l'armature est très-grosse, elle enlève tout son magnétisme à l'extrémité. Toutes ces conséquences sont conformes à l'expérience. » La quantité de magnétisme transportée de l'aimant sur l'armature est p I — /-" "^ ij. p' quantité qui grandit quand a diminue, c'est-à-dire qu'elle augmente avec le périmètre de l'armature et avec sa longueur; sa valeur maximum pour ^ = GO est M,, k^p\ l.k' M, --,-,.,-, elle est moindre que la totalité du magnétisme que contient l'aimant, et qui est ™^- l.k, ( ii54 ) » Une niasse de fer, si longue et si épaisse qu'elle soit, ne peut donc dé- pouiller un aimant de la totalité de son magnétisme. Ce qui reste est dis- tribué très-simplement; on a en général j-(r-j-.)=A/v-"-(A-«)A-'- et pour le cas d'une armature de section infinie, auquel cas « = o, ce qui représente une ordonnée nulle à l'extrémité pour x = o, croissant jusqu'à un maximum et décroissant ensuite jusqu'à zéro pour x = oo ; l'ex- périence confirme ce résultat. n Le maximum a lieu pour la valeur de oc donnée par la relation sui- vante : V'j -/./,• )) Nous avons trouvé la valeur M du magnétisme transporté sur l'ar- mature; cela veut dire que deux quantités M, l'une de magnétisme austral, l'autre de nom contraire, s'attirent à travers les deux surfaces en contact avec une force qui sera égale à M' ; si Z = œ , cette force est [l.k I l.k' 1 r \ P {'■ I> et enfin, si l'on suppose p' très-grand, ^^^ ~ L\k' c'est le cas du contact d'épreuve qui sert à mesurer les intensités, et l'on voit que la force d'arrachement est proportionnelle à p' ou à la section de la tige et au carré A^ de l'intensité au point touché. Le principe de la méthode que j'emploie se trouve ainsi déduit de la formule générale. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur la théorie de l'affinage du veire; par M. E. Fremy. i( La partie difficile de la fabrication du verre est celle qui porte le nom d'affinage: elle a pour but, comme on le sait, de rendre le verre homogène et d'en expulser, autant que possible, les bulles de gaz qui se produisent ( ii55 ) en abondance au moment de la formation du verre; ces bulles persistent dans la masse vitreuse, lors même que les réactions chimiques paraissent accomplies. » La nature de ces gaz, qui donnent au verre à glace un défaut connu sous le nom de point, n'a pas été jusqu'à présent déterminée avec exac- titude; on ignore même quelles sont les actions mutuelles qui proiluisent, à la fin de l'opération, ce dégagement de gaz qui altère d'une manière si fâcheuse la qualité du verre. Il résulte, d'observations que je poursuis de- puis longtemps sur la production du verre, que le poinl est dû à l'action des corps réducteurs sur le sulfate de soude qui se trouve en excès dans le verre. » L'action de la silice sur un mélange de sulfate de soude et de charbon peut être représentée par les formules suivantes : SiO'H- SO%NaO-i-C =SiO',NaO+ CO -f- 80% SiO'* + SO%NaO -t- C ---= SiO% NaO -^3CO + S; mais on peut expliquer d'une autre façon le phénomène de la vitrification et admettre qu'une partie de la soude du verre provient de la réaction du sulfate de soude sur le sulfure de sodiuui en présence de la silice. » Aussi, depuis plusieurs années, dans mon Cours de l'École Polytech- nique, j'ajoute les formules suivantes à celles qui représentent la forma- tion du verre : S0% NaO + C = 4G0 + SNa, SNa + SO%NaO -f- SiO' =. SiO», 2NaOHhSO^+ S. » Je me suis assuré de la réalité de cette dernière action, en opérant synthétiquement et en produisant du silicate de soude par la calcination d'un mélange de sulfure de sodium, de sulfate de soude et de silice; j'ai même reconnu, en recueillant les produits volatils, que, dans ce cas, le soufre et l'acide sulfureux se dégagent suivant les proportions exprimées par la formule. » Cette action d'un sulfure sur le sulfate de soude, en présence de la silice, n'est pas particulière aux sulfures alcalins; elle s'étend à d'autres sulfures et surtout aux sulfures alcalino-terreux. J'ai pu, en effet, fabriquer très-facilement du verre, en fond;inl, dans un creuset, un mélange de sul- fate de soude, de silice et de marc de soude : on sait que ce dernier corps est formé principalement par du sulfure de calcium. La réaction suivante ( ii56 ) s'est produite : SCa -f-SO%NaO -f- SiO' = SiO', NaO, CaO + SO- + S. » Il est à remarquer que le silicate de soude SiO', 2NaO et le sulfure de sodium SNa, étant des fondants très-énergiques, doivent faciliter beau- coup la vitrification. » Dans la fabrication du verre, si un réducteur solide ou gazeux fait passer, à l'état de sulfure, le sulfate qui se trouve en excès dans le verre, la masse de verre recommence à travailler, comme le disent les ouvriers : j'explique ce phénomène en disant que le sulfure réagit sur le sulfate et produit des gaz qui restent dans le verre si la coulée se fait à ce mo- ment : c'est ainsi que le verre présente du point. » Pour arriver à im affinage satisfaisant, il faut donc, quand la vitrifi- cation est opérée, éviter, autant que possible, l'action des réducteurs sur le sulfate de soude que retient le verre, ou mieux encore détruire cet excès de sulfiite de soude sans engendrer de nouveaux gaz dans la matière vi- treuse. Telle est, selon moi, la théorie véritable de l'affinage du verre. » Ainsi l'excès de sulfate de soude est utile au verre pendant sa fonte ; il n'est blanc et fusible qu'à cette condition : des traces de sulfure de sodium le colorent en jaune : par conséquent la présence du sulfate de soude dans le verre est une garantie de l'absence du sulfiu-e de sodium, puisque ces deux corps se détruisent mutuellement; mais le sulfate de soude doit dis- paraître à la fin de l'opération. » Le talent du verrier consiste donc à se servir habilement de l'excès de sulfate de soude pour opérer la vitrification de la silice et à le détruire ensuite au moment de l'affinage, en évitant sa transformation en sulfure, parce qu'alors les gaz se produiraient de nouveau et l'affinage resterait in- complet. » On sait que, dans la fabrication du verre, l'excès de sulfate de soude est détruit par différents moyens, mais surtout par l'emploi des bûchettes. » Au moment où le sulfate de soude est soumis ainsi à l'action d'une matière organique, la formation du sulfure est indiquée par la coloration jaune que prend le verre, mais qui disparaît ensuite par l'action de l'oxy- gène : le dégagement du soufre est rendu manifeste par la couleur des gaz. » Il est curieux de constater ici une certaine analogie entre l'affinage du verre et celui du cuivre rouge. Dans le premier cas, l'excès de sidfate de soude, qui est l'agent de vitrification, est détruit par des bûchettes. ( i>57 ) » Dans l'affinage du cuivre, c'est l'oxygène qui est l'agent de purification du métal : l'excès de ce gaz donne naissance à du protoxyde de cuivre qui en se dissolvant dans le métal le rend cassant. On termine alors l'affi- nage du cuivre, comme celui du verre, en faisant usage du bois, qui dé- compose l'oxyde de cuivre et restitue au métal toutes les propriétés utiles que l'oxygène lui avait fait perdre. « THERMOCHIMIE. — Sur la chaleur de dissolution des précipités et autres corps yeu solubles ; par M. Berthelot, « 1. Dans les réactions opérées au sein d'un dissolvant, tel que l'eau, il arrive fréquemment qu'il se sépare des corps insolubles ou peu solubles. La chaleur dégagée ou absorbée (i) dans ces conditions traduit des travaux qui ne sont pas comparables à ceux des réactions opérées entre les corps dissous et qui demeurent tels. Ce qui convient le mieux alors, c'est de rap- porter toute la suite des réactions à la forme solide, les corps étant suppo- sés sous l'état anhydre ou sous l'état d'hydrates définis (tels que ceux qui peuvent exister dans les liqueurs). L'influence du dissolvant et les circon- stances spéciales qu'il introduit se trouvent ainsi éliminées, ce qui simplifie la discussion. J'ai déjà insisté sur ce mode de comparaison, d'autant plus général qu'il écarte les variations thermiques étrangères au fond de la ques- tion; je veux dire celles qui sont dues à la concentration inégale des li- queurs, ou à la diversité des températures [Annales de Chimie et de Phy- sique^ 5^ série, t. IV, p. 74). » 2. Cependant il existe de nombreuses réactions que l'on peut désirer comparer entre elles, en rapportant tous les corps à l'état dissous. Exami- nons à quelles conditions ces comparaisons doivent satisfaire, pour être ad- mises. » 3. Un premier point essentiel, mais souvent négligé, c'est de considérer le corps insoluble dans un état fixe et bien défini, cet état étant précisé- ment celui sous lequel le corps se sépare de la dissolution. » En effet plusieurs ordres de travaux interviennent alors, tels que Pa mé- tamorphose d'un corps amorphe en cristaux, le changement dimorphique de son système cristallin, l'accroissement graduel dans la cohésion d'un corps qui demeure amorphe [Annales de Chimie et de Physique^ b^ série. (i) Sur les absorptions de chaleur pendant la formation des précipités [Annales de Chimie et de Physique, 5'^ série, t. IV, p. 35 à 38). C.R.. 187b, 2'iempsj.e. (1. LXX.\.I, N" 21.) l5l ( ii58 ) t. IV, p. 175 et 176); ou bien encore les changements successifs d'hydratation (oxalates) et de composition chimique (carbonates de zinc, de cuivre; sels doubles) : tous ces changements altèrent les conditions de l'équilibre primitif qui ont déterminé le commencement de la précipitation. » 4. Ce n'est pas tout; la chaleur de dissolution d'un précipité ne saurait être définie ou mesurée lorsque le corps est tout à fait insoluble, ou si peu soluble qu'aucune expérience thermique ne peut être faite sur ses dissolu- tions. En effet, sa formation comprend à la fois les travaux accomplis dans la réunion des composants, tels que l'acide et la base d'un sel, et les travaux qui résultent de la séparation du nouveau corps sous la forme solide. C'est là une somme d'effets que l'on ne saurait évaluer séparément et par analogie, en se fondant, par exemple, sur le principe supposé de la thermoneutra- lité. L'élude des sels métalliques est contraire à cette supposition; car la chaleur dégagée dans la réunion d'une base métallique et d'un acide, sur- tout d'un acide faible, varie beaucoup avec la concentration, même entre les limites assez resserrées qui sont accessibles à nos expériences [Annales de Chimie et de Plijsique, 4" série, t. XXIX, p. 294 ; t. XXX, p. 149, i54, 190). Qu'arriverait-il pour ces grandes dilutions, qui répondent à la faible solubilité de certains précipités? » 5. Il convient, à mon avis, de limiter le problème aux corps cristallisés, et même à ceux-là seulement qui offrent une solubilité sensible (acides sali- cylique ou benzoïque, picrate de potasse, sulfate de chaux, etc.), sauf à recourir à des procédés spéciaux pour mesurer le travail effectué dans l'acte de leur dissolution. Tous ces procédés, d'ailleurs, doivent être subordonnés à la méthode générale, qui consiste à partir d'un état initial défini pour arri- ver à un état final également défini, en parcourant deux cycles complets de transformations différentes. J'insiste sur ce point, parce que l'ignorance ou l'oubli de cette méthode rigoureuse peut conduire à des erreurs con- sidérables. » 6. Procédé direct. — Ce procédé est le plus sûr, toutes les fois qu'il peut être employé; il n'est autre que le procédé ordinaire et applicable à tous les corps solubles, mais avec certaines modifications. Au lieu de dis- soudre une proportion du corps pesée à l'avance, ce qui est souvent lent, il est préférable d'employer un excès notable du corps peu soluble et de déter- miner, par évaporation ou autrement, la quantité réellement dissoute pen- dant la mesure thermique. J'ai trouvé, par exemple, avec le chlorure de plomb, PbCl (iSg'"') -f- eau, formant une liqueur saturée, absorbe, à 16°. ... — 2,97 ( iiSg) c'est-à-dire — 3,o en nombres ronds. La proportion du sel dissous était égale à 9^'', i par litre (i équivalent est donc dissous dans un peu moins de 16 litres de liqueur). Le chiffre — 3, o concorde, comme je le montrerai tout à l'heure, avec le résultat obtenu par voie indirecte (i). Il comporte une erreur possible de ± o,4, à cause de la grande ddution des liqueurs; li- mites qui ne s'écartent pas du nombre —3,4, obtenu récemment par M. Thomsen, vers 18 degrés. » Mais le procédé direct devient fort incertain lorsque leslimitesd'erreur, déjà notables dans le cas actuel, atteignent ou dépassent la quantité mesurée. » En outre, ce procédé donne la chaleur de dissolution limite, c'est-à- dire relative aux liqueurs saturées. Pour passer à des liqueurs plus éten- dues, il faudrait mesurer en outre la chaleur de dilution des liqueurs satu- rées : ce qui n'est guère praticable avec de si faibles concentrations. 7. Réaction chimique sur le corps solide et sur sa dissolution. — On peut faire agir une base, telle que la soude, tour à tour sur un acide solide, tel que l'acidesalicylique, et sur la solution aqueuse de cet acide, préparée à l'avance, sohition qui en renferme seulement quelques millièmes. Mais la comparai- son des deux résultats n'est rigoureuse que si l'on complète le cycle, en étendant d'eau la première solution jusqu'au même degré de dilution que la seconde: Acide cristallisé + «HO dégage .-r Liqueur précédente -I-Na0(i«î=2'"). Q, Acide cristallisé 4-NaO(i^i = 2'''). . Q' liiqueur précédente -1- /zHO Q', ^+Q. Q'+Q', » 8. Précipitation fractionnée. — Mentionnons, pour mémoire, la préci- pitatiou fractionnée, telle que celle du benzoatede soude par l'acide chlor- hydrique, ce dernier étant employé d'abord dans la proportion limite à laquelle l'acide benzoïque déplacé demeure presque entièrement dissous. Ce procédé implique diverses hypothèses sur les chaleurs de dilution du chlo- rure de sodium et du benzoate de soude dissous ; hypothèses qui sont vraies d'une manière approchée, mais qu'il serait difficile et compliqué de vérifier par un cycle rigovu^eux d'expériences thermiques. » 9. Les doubles décompositions à des dilutions différentes. — On opère à des dilutions telles que le corps peu soluble demeure, d'une part, entièrement (i) Cette valeur — 3,o est la même que j'avais obtenue en 1871 par voie indirecte; mais une faute d'impression, commise à cette époque et dont la transcription s'est reproduite de- puis dans plusieurs de mes Mémoires, en avait change le chiffre en — 2,0; j'en fais ici la rectification. l5l.. ( ii6o ) dissous et, d'autre part, précipité suivant une proportion considérable et très-bien déterminée d'ailleurs. Ce procédé peut fournir la mesure de la chaleur de dissolution, mais à la condition de constituer deux cycles com- plets, compris entre un même état initial et un même état final, tels que les suivants : État initial. . . AzOTb dissous dans nHO; NaCl dissous dans «HO; i/nUO séparés. État final. ... AzO'Na -)- PbCl H- (a/z -i- 2m)H0, formant une dissolution homogène. Premier cycle. (i) (AzO=Pb + «HO ) mêlé à (NaCl + nHO) dégage Q 11 se forme parla : - PbCl précipité et — - — PbCl dissous en présence de AzCNa dissous et de 2«H0. (2) Y PbCl dissous complètement dans 2wH0 dégage - x (3) On mêle cette dernière solution avec la liqueur filtrée qui renferme î — 7 — PbCl 4- AzO'^Na -t- 2 «HO, mélange qui dégage q La somme thermique des réactions est Q + y H — •«•" » D'autre part, on mélange séparément : Deuxième cycle. (i) (AzO"Pb -f- «HO) avec /«HO, ce qui produit ^, (2) (NaCl4-«H0) avec m HO ç^ Puis on mélange ces deux liqueurs, qui ne doivent donner lieu à aucun précipitéj le mélange dégage Q, La somme thermique des réactions est ç, _|_ ^^ 4. q^ Elle est égale à la précédente, puisque les états initial et hnal sont iden- tiques : Q -+- r/ + ^ .r = 9, + f/o + Q,. » La chaleur de dissolution x peut dès lors être calculée aisément : J'avais trouvé ainsi, vers i4 degrés pour PbCl, en 1871 . . — 2,94 J'ai obtenu, en iS^S ^2 ng valeurs qui concordent avec le chiffre — 2,97 obtenu directement, mais qui comportent une erreur possible de ± o,5. » 10. Une remarque essentielle doit être faite ici : c'est que la propor- tion du corps peu soluble (tel que le chlorure de plomb) qui se précipite doit être déterminée directement et dans l'expérience même; mais il ne ( i'6i ) faudrait pas la conclure de la solubilité normale de ce corps. En effet, il se produit fréquemment des phénomènes de sursaturation. Avec l'azotate de plomb (i^^= 2'"), les résultats ont été réguliers; mais avec une liqueur deux fois aussi étendue, il était resté tout d'abord un excès de chlorure de plomb dissous, excès s'élevant à is%35 par litre, et qui s'est déposé pendant les jours suivants. » En opérant avec un mélange d'acétate de plomb et de chlorure de so- dium, I équivalent de chacun de ces sels étant dissous dans 2 litres, la pro- portion du chlorure de plomb précipité tout d'abord n'a guère été que les deux tiers de la proportion calculée d'après la solubilité normale. En effet, la liqueur filtrée a déposé pendant les jours suivants jusqu'à 8^'^,5 de chlo- rure de plomb par litre, quantité à peu près égale à celle qu'elle retenait en dissolution. Ces effets sont dus probablement à la formation de quelque sel double, lequel ne se détruit que lentement dans les liqueurs, même en présence des cristaux du chlorure de plomb. » 11. Je ferai observer encore que, parmi les chaleurs de dilution des trois sels qui interviennent ici (chlorure de sodium, azotate de soude et azotate de plomb), les deux premières peuvent être négligées sans grande erreur, tandis qu'il n'en est pas de même pour le sel métallique. En effet, j'ai trouvé : AzO^Pbli'iz^s"') + 2 litres d'eau à 16 degrés — o,25 ^1875) a a 14 »... . — 0,21 (1871) a « 12 » . . . . — 0,26 (1875) nombres concordants dans les limites d'erreurs de ces essais. )) Cette quantité me semble avoir été négligée dans certaines des équa- tions que M. ïhomsen a employées récemment pour calculer la chaleur de combinaison de l'acide chlorhydrique avec l'oxyde de plomb, en la dédui- sant de la réaction suivante, opérée avec deux concentrations inégales : [AzO'Pb -+- 200HO] -I- [KCl H- 200HO] dégage Q [AzO«Pb-H4ooHO] -4- [KCl-(-4ooH0] » Q, » Pour calculer la chaleur .x qui serait dégagée dans l'hypothèse de la formation du chlorure de plomb, sous la forme solide et complètement in- soluble, le savant professeur danois pose les équations suivantes [Journal Jur praktische Chemie, N. F., t. XII, p. 91, 1875) : x- = Q + «7 et .r = Q, -t- 2 «/ , r étant la proportion de PbCl dissous et a la chaleur de dissolution de ce sel prise avec le signe contraire. Mais cette expression n'est pas rigoureuse, ( Il62 ) comme on le voit en formant le cycle complet : [AzCPh + 200HO] + 200HO, dégage q [KCI + 300 HO ] + 200 HO, » q, Leur mélange Q, » En supposant que la proportion de PbCl demeurée dissoute soit double (ce qui n'est pas toujours vrai en fait, comme on vient de le dire, et ce qui réclame dès lors une vérification spéciale à chaque expérience), on aurait ^ = Q 4- fl/ et j? = ^ + 9, -1- Q, 4- 2 aj. » Or, les quantités^, et stirtout q ne sont pas négligeables, la seconde valant environ — o,25, c'est-à-dire le tiers de la quantité Q,, Si j'appelle l'altention sur ces chiffres, ce n'est pas pour relever une erreur, après tout peu importante, mais pour montrer la uécessité de former dans les expériences et les calculs les cycles complets indiqués par une théorie ri- goureuse. C'est aussi pour manifester la variation de la chaleur de forma- tion des sels mélalliques avec la dilution. » 12. D'après l'ensemble de mes expériences sur les corps peu solubles, leur chaleur de dissolution offre les mêmes variations de signe et de gran- deur que celle des corps très-solubles, aucune relation simple ne semblant exister entre la solubilité d'un corps et la chaleur dégagée par sa dis- solution. Voici des chiffres : CaO, HO dégage en se dissolvant vers i5° environ +i,5 » SO*Sr et SO*Cn,2HO dégagent des quantités qui sont presque nulles à la température ordinaire, positives un peu au-dessous de i5 degrés, et négatives au-dessus de ^5 degrés. PbCl, au contraire, a absorbé - 3,o C'^HUi (AzO*)'0' picrate dépotasse). . —10,0 » Il n'y a là rien qui doive nous surprendre, si nous nous rappelons que la chaleur de dissolution dans l'eau, pour un seul et même corps, varie en général de grandeur, et même de signe, avec la température [Annales de Chimie et de Physique, ^)^ série, t. IV, p. 24 à 34)- Peut-être serait-il inté- ressant de comparer, pour une série de corps analogues, les températures auxquelles leurs chaleurs de dissolution, dans une même proportion équi- valente d'eau, deviennent identiques. » ( ii63 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur lessulfines; par M. A. Cahours. « J'ai fait voir, dans des Communications précédentes, que les sulfures des radicaux alcooliques étaient susceptibles de se souder aux bromures ou iodures de ces mêmes radicaux pour donner naissance à des composés doués de la propriété d'échanger leur brome ou leur iode contre une quan- tité d'oxygène équivalente, engendrant ainsi des composés se rapprochant par leur alcalinité de la potasse et de la soude, saturant les acides les plus énergiques et produisant des sels parfaitement définis qui cristallisent avec facilité. » Lorsqu'on fait réagir ces mêmes sulfures alcooliques sur des bromures ou iodures de radicaux nionoatomiques différents, l'accouplement des corps mis en présence ne se manifeste plus; il en est de même lorsqu'on fait inter- venir l'iodure d'un radical diatomique; il se produit alors une double dé- composition en vertu de laquelle naît encore le bromure ou l'iodure d'une sulfine, la formation de cette dernière étant accompagnée de celle d'un composé complémentaire. Tel est le phénomène que j'ai signalé (Comptes rendus de C Académie des Sciences, t. LXXX, p. i3i9) lors(|u'on fait agir le bromure de benzyle sec ou dissous dans l'esprit-de-bois sur le sulfure de méthyle. On obtient alors, indépendamment du bromure de tri- méthylsulfine, un sulfure double de méthyle et de benzyle ou l'oxyde cor- respondant. M Le di-iodure de méthylène et le di-bromure d'éthylène donnent pareil- lement naissance, dans leur contact avec le sulfure de méthyle, à de l'iodure ou du bromure de trimélhylsulfine avec formation, dans le premier cas, de disulfure de méthylène et, dans le second, de disulfure d'éthylène. » En poursuivant mes recherches sur l'action réciproque du sulfure de méthyle et des bromures ou iodures de radicaux autres que des radicaux hydrocarbonés, j'ai vu se produire d'une manière constante le bromure et l'iodure de la sulfine méthylique qui prend évidemment naissance en vertu de sa stabilité relativement considérable dans les conditions de l'ex- périence, en même temps que, par un phénomène de double décomposition analogue aux précédents, il se forme des produits complémentaires, ainsi que je vais le faire voir. » Bromure d'acélyle et sulfure de méthjle. — Un mélange de sulfure de mé- thyle et de bromure d'acétyle à poids égaux étant introduit dans un tube qu'on scelle à la lampe, on ne voit rien se manifester à froid. Porte-t-on la température à loo degrés, il se sépare bientôt une huile brune pesante, dont ( ii64 ) la ])roporrion augmente progressivement jusqu'à une certaine limite et qui, par le refroidissement, se prend en une niasse de prismes entre-croisés. Lorsque la proportion de cette huile ne paraît plus augmenter, on retire les tubes du bain-marie et on les abandonne à la température ordinaire. Au bout de quelques heures, cette huile s'élant en grande partie solidifiée, on brise la pointe des tubes, on fait écouler le liquide qui la surnage et qui est assez mobile; on fait tomber les cristaux sur du papier buvard pour les débarrasser de l'huile adhérente, on achève leur purification en les fai- sant dissoudre dans l'eau, puis en soumettant le liquide à l'évaporation. Ce produit n'est autre que le bromure de triméihylsulfine. i> Traité successivement par l'oxyde d'argent, l'acide chlorhydrique et le chlorure de platine, ce produit fournit un beau sel cristallisé en petits octaèdres, qui présente tous les caractères du chloroplatinate de trimé- thylsulfine dont il présente exactement la composition. » Deux dosages de platine m'ont en effet donné 34,7 ^^ 34,9. ^-'^ calcul fournit le nombre 34,8. » De l'eau ajoutée au liquide qui surnage l'huile détermine la sépara- tion d'une substance huileuse de moindre densité dont la couleur est d'un jaune pâle. Soumise à la distillation, cette huile commence à bouillir à 5o degrés, tandis que les dernières portions passent au-dessus de loo de- grés. J'ai recueilli une certaine quantité d'un produit bouillant entre 62 et 68 degrés, qui présente une grande ressemblance avec l'éther thiacé- lique. Ce dernier ne serait autre que l'éther thiacélo-métiijlique, dont la formation est accompagnée de celle d'autres substances et entre autres d'une huile plus pesante que l'eau, bouillant vers 100 degrés, que je n'ai pu recueillir en quantités suffisantes pour la purifier. M En mettant de côté ces produits accessoires, on peut représenter la réaction par l'équation : 2 (S-(C-H^)=) + C*H'0%Br = S-(C-H»)'Br + C'H'(C=H^)S=0- Sulfure Bromure Bromure Thiacétalo de méthyle. d'acélyle. Je trimélhysulfine. de mélhyle. » L'iodure d'acélyle se comporte avec le sulfure de méthyle de la même manière que le bromure, avec cette différence que l'action est plus vive et plus rapide. Il se forme dans ce cas de l'iodure de triméthylsuifine. » Bromure de cyanogène et sulfure de méthyle. — Lorsqu'on fait tomber des cristaux de bromure de cyanogène bien secs dans du sulfure de mé- thyle, une vive réaction ne tarde pas à se manifester et le liquide prend une ( ii65 ) coloration jaune rougeâlie. L'action est tellement tumultueuse que, si l'on n'avait pas soin de refroidir le tube qui contient le mélange, une portion notable serait projetée au dehors. » Si, pour 12 parties en poids de sulfure de méthyle, on emploie lo |iar- lies de bromure de cyanogène et qu'on maintienne pendant une ou deux heures, à loo degrés, le mélange disposé dans des tubes scellés, alors que l'action précédente s'est apaisée, celui-ci se prend en une masse solide et cristallisée. Cette dernière, reprise par l'eau, cède à ce liquide une substance qui se sépare sous forme de beaux prismes par l'évaporation. Ce pro- duit, ainsi qu'il résulte d'un examen attentif, n'est autre que le bromure de trimélhylsulfine. Je l'ai transformé ultérieurement en un cliloroplati- nate qui présente de la manière la plus complète les propriétés du chloro- platinate de trimétliylsulfine. » De l'eau ajoutée à la masse contenue dans les tubes, en même temps qu'elle dissout lebromure, sépare une huile à odeur repoussante ainsi qu'une petite quantité d'une substance solide de couleur brune et d'aspect cristal- lin. La matière huileuse, lavée à l'eau, puis séchée sur du chlorure de cal- cium, fut soumise à la rectification. La plus grande partie de ce liquide passa à la distillation entre 128 et i36 degrés. Par une nouvelle rectifica- tion, j'obtins finalement un liquide bouillant entre i3o et i33 degrés, pré- sentant la composition et les propriétés du sulfocyanate de méthyle. La réaction qui se produit entre le bromure de cyanogène et le sulfure de mé- thyle peut, dès lors, facilement s'établir au moyen de l'équation : 2[S^(C-H')=] + C-AzBr = S=(C^H»)'Br + C=(C-H')AzS- Sulfure Bromure bromure Sulfocyanate de méthyle. de cyanogène, de triméthylsulfure. de niétliylc. » Action de iiodure de méthyle sur le sulfocjanale de méthyle. — Parlant de l'expérience précédente, je me suis proposé de produire la réaction in- verse, c'est-à-dire de faire agir le bromure ou l'iodure de méthyle sur le sulfocyanate de méthyle : je vais rapporter les résultats que m'a fournis cette étude. » Lorsqu'on abandonne à lui-même, dans un flacon bien bouché, à la température ordinaire un mélange de i partie de sulfocyanate de méihyle et de 4 parties d'iodure de méthyle, le mélange brunit rapidement, et l'on constate, au bout d'un à deux jours, la formation d'un dépôt cris- tallin qui, repris par une petite quantité d'eau bouillante, s'y dissout et se dépose par une évaporation lente sous la forme de très-beaux prismes. C.R., iS^ô, 2' âemejfre. (1. LXXXl, ^i" 24.) ' '^2 ( ij66) Chauffé pendant quelques jours à loo degrés, dans des tubes scellés, le mé- lange précédent fournit inie proportion de cristaux beaucoup plus consi- dérable; le liquide preud, en outre, une coloration brune plus intense par suite de la séparation d'une assez forle proportion d'iode. » Lorsque la proportion de cristaux ne paraît plus augmenter, on laisse refroidir le tube, on en brise la pointe, et l'on en fait tomber le contenu sur des filtres qui retiennent les cristaux et les séparent du liquide noirâtre qui les baigne, lequel est soumis ultérieurement à une distillation fractionnée. » Les premières portions passent à /jo degrés : c'est de l'iodure de mé- thyle inaltéré; la température s'élève ensuite assez rapidement jusque vers i3o degrés, où se présente un second point d'arrêt. I.e liquide qui distille alors renferme une forte proportion de sulfocyanate. A partir de ce mo- ment jusqu'au-dessus de 200 degrés, on n'observe aucun point fixe dans la température d'ébullition du liquide; il se dégage en outre, pendant toute la durée de la distillation, d'abondantes vapeurs d'iode. Si l'on traite par une solution dépotasse la portion qui distille entre 5o et i4o degrés, pour la décolorer, qu'on la lave, qu'on la sèche et qu'on la rectifie, on obtient au début de l'iodure de méihyle et, vers la fin, du sulfocyanate, sans que dans l'intervalle, à aucune époque, on puisse saisir un point d'é- bullition fixe. » La partie qui distille de i^oà 210 degrés environ, débarrassée comme précédemment de l'iode libre qu'elle renferme, laisse un liquide brim qu'il est impossible de décolorer complètement. Soumise à la rectification comme la précédente, elle ne présente aucun point d'arrêt; vers la fin de la distillation, on voit réapparaître des vapeurs d'iode. Il m'a donc été im- possible de pouvoir isoler le produit complémentaire qui prend naissance en uiéme temps que l'iodure de triméthylsulfine, que sa grande stabilité permet de séparer facilement. Ce dernier produit se forme dans cette réac- tion en proportions assez considérables. » La formation de l'iodure de triméthylsulfine, qui paraît assez bizarre dans ces circonstances, pourrait s'expliquer au moyen de l'équation C»(C»H»)AzS»H-2(C^H=')I = S=(C2H^)'I + C^AzL Sulfocyanate lodiire lodure lodure de méihyle. de méthyle. de trimétylsulfine. de cyanogène. ■» Je n'ai pu néanmoins constater la présence de la moindre proportion d'iodure de cyanogène. » En faisant réagir /[oo grammes d'iodure de méihyle sur 100 grammes de ( "67 ) sulfocyîinate de méthyle, je me suis procuré environ laS grammes d'iodnie de triméthylsiilfine parfaitement cristallisé, c'est-à-dire à peine la moitié de la quantité théorique. J'ai transformé une partie de cet iodure en chlo- rure, puis en chloroplatinate, qui m'a présenté de la manière la plus com- plète la composition et les propriétés du chloroplatinate de trimélhyl- salfine. » V iodure d'éthjle se comporte vis-à-vis du sulfure d'éthyle de la même manière que l'iodiire métbylique à l'égard du sulfure correspondant; l'ac- tion est seulement encore plus lente, ainsi qu'on pouvait le prévoir; comme précédemment, il se forme l'iodure d'une sulfine, la triéthylsulfine. » Il résulte donc nettement des faits exposés dans celte Note et dans la précédente que le sulfure de méthyle et ses homologues, dans leur con- tact avec des bromures ou iodures de radicaux autres que les radicaux alcooliques, engendrent, au moyen de doubles décompositions, des bro- mures ou iodures de sulfines, composés stables, dont la formation est accompagnée de celle d'un produit complémentaire dont la nature peut être facilement prévue. » Le soufre, élément tantôt tétratomique, est susceptible de donner naissance à des composés de la forme tels que S=0\ S=Cl-0-, S-(C=H')^0% S^(C^H')-Br-, S» (C^H»)»Br,...; tantôt élément hexatomique, il engendre des composés de la forme tels que S-0% S=C1^0% S^(C='H')^0*. » Essaye-t-on de fixer une plus forte proportion d'oxygène sur le composé S-(C-ïP)-0', on n'y peut parvenir, ce produit correspondant au maximum de satura- tion pour les combinaisons du soufre. La molécule se brise, alors un des deux équivalents de méthyle est remplacé par l'hydroxyle HO^, et l'on ob- tient un dérivé par snhstituiion doué de propriétés acides, S-(CMF)HO%0\ qui n'est autre que l'acide méthy Isulfureux . » ( ii68 ) HYDROLOGIE. — Pertwbalions atmosphériques de la saison chaude de l'année 1875. Inondations du midi de la France. Note de M. Belgband. « Ces inondations se rattachent à un groupe de pluies très-générales qui, les 9, 10, 11, 12 et i3 septembre, ont mouillé toute la partie de la France comprise entre le bassin de la Loire inclusivement, les Pyrénées et le littoral de la Méditerranée. )) Les pluies désastreuses sont tombées sur toute la surface de quatre dé- partements : l'Aude, l'Hérault, la Lozère et l'Ardèche, et sur une partie des départemenis limitrophes : le Tarn, l'Aveyron, le Gard et la Haute- Loire; elles ont atteint environ la hauteur d'un demi-mètre, presque ce que Paris reçoit dans une année moyenne, sur une hgne de i4o kilomètres de longueur, tracée entre Celte et la source de l'Allier, en passant sur la cime des Cévennes. Elles se sont étendues des deux côtés de cette ligne, moins en diminuant d'intensité, à gauche jusqu'à l'extrémité de la mon- tagne Noire et, à droite, jusqu'au bassin du Vidourle inclusivement. » La pluie a conservé la même intensité dans la partie haute du bassin de l'Allier, sur la chaîne des Margerides jusqu'à Issoire. » Voici les hauteurs de ces grandes pluies exprimées en millimètres : Septembre Altitude. 9. 10. 11. 12. 13. U. 15. Total. Ligne de Cette aii.v sources de l' Allier : Celte » ig6 4'- '4 ' '^ 23o >' » 597 Saint-Mathieu de Tréviers 233 87 67 gS 245 35 >. « Sig Col de la Cardonille 817 182 ^n 53 120 176 » » 578 Saint-Bauzille i38 280 4° 5i 108 i55 " » 579 Pont de Monvert, vers les sources du Tarn 900 22 64 68 83 240 4 " 4^' LeBleymard,verslessourcesduLot. 1080 ig 55 4' ^^ 4°° " ° ^79 Vialas, bassin de l'Ardèche 52o 26 ii3 io5 54 201 8 7 5o8 La montagne Noire.; limite oceidcntale de la grande pluie : Le Cabaretoii, sommet du Sommail, bassin de l'Agout 1018 43 'o 188 5 >. « 1- 246 La Salvetat, bassin de l'Agout 702 58 82 14 199 3 ■> » 3o6 Jlassin du Fidourle et du Lez, lindte orientale de la grande pluie : Plateau de Valaine 288 124 5i 56 102 1 14 » » 44? Montpellier 44 ^4 78 54 69 87 » » 347 Lunel . 1 5 II 58 1 20 43 66 » " 298 Septembre 15. 9. 10. 11. 12. 13. 14. Total. 4o 44 4 44 '97 » » 339 6 6i 37 102 190 » .. 396 lO 55 32 4o 192 .. » 329 9 74 23 48 120 ^ 1> 274 4 36 21 io6 88 .' U 275 •7 34 43 63 io3 '* " 260 6?. 20 i6 63 125 M U 286 n 58 75 85 '49 )) » 376 ■ 5 39 32 9 84 1) » '79 48 59 9 52 74 i) » 242 o, I 30 2 8q 26 M w 168 [ "69) Altitude. u4u pied des Cévcnnes : Meyriieis, bassin du Tarn » Florac, bassin du Tarn 55 1 Bagnols, bassin du Loi 910 Mende, bassin du Loi 722 Montmirat, bassin du Lot io4i Marvejols 670 Chaîne des Margerides, bassin de l'Allier Château-Neuf » Cheylard-l'Évéque i i5o Langogne 9 ' ° Chaise-Dieu 1075 Vieille-Brioude. . . . 4 '5 1) Le phénomène a atteint la limite des plus grandes pluies connues dans cette riche plaine qui s'étend du pied des Cévennes méridionales et de la montagne Noire jusqu'à la mer : la crue de l'Hérault, dans cette plaine, a dépassé de o^jSo et même de i mètre sur certains points, la limite des plus grandes crues connues. Dans la partie montueuse de son bassin, comme on le verra ci-après, le fleuve est resté notablement au-dessous de la lunile de ses plus grandes crues. » La violence des crues des petits cours d'eau qui traversent la plaine a été telle que la perte produite par les débordements a été égaie en quantité à la moitié et en qualité à la totalité de la récolte des vins, ce qui ne s'était pas vu depuis 1827. Le fait suivant prouve encore mieux combien le phé- nomène a dépassé, dans la plaine, la limite des pins grandes pluies connues: » La ville de Saint-Chinian est traversée par un petit affluent de l'Orb, la Vernasobre, qui prend sa source au pied de la montagne Noire, et qui ne paraît pas avoir beaucoup plus de 10 kilomètres de longueur en amont de la ville. » Dans la traversée de Saint-Cliinian, le lit de la rivière est resserré enlre deux rangées de maisons, et il en est ainsi de temps immémorial. Les habitants vivaient donc dans une sécurité complète, lorsque, le 12 septembre, ils furent surpris par une crue de la Vernasobre tellement subite, si élevée et si rapide que cent vingt maisons furent détruites et cent per- sonnes noyées. M On peut donc admettre que, dans la plaine, la pluie a atteint la limite la plus élevée des pluies connues. Dans la montagne, au contraire, on a des exemples assez récents de pluies plus grandes encore. C'est ce qu'on recon- naît en étudiant les crues des cours d'eau. ( i'70 ) Septembre. 9. 10. 11. 11. 13. 14. 15. IC. Crue lie l'Hérault, au pont j de Gignac, à la sortie des [ o'-'j-B 2"', 8 i"',8 4™, 5 iî^jO 5™, 5 3">,5 2"\5 Cévennes ) u Cette crue de 12 mètres paraît formidahle; elle est cependant de i mètre moins élevée que celle du i8 octobre i868, qui a touché au même pont la cote i3 mètres. Cette crue, la plus grande connue, dont j'ai été témoin, a été produite par une seule pluie tombée dans la nuit du 17 au 18 octobre et qui par conséquent devait dépasser de beaucoup les pluies de septembre 1873 (i). Crue de l'Orb , au Pont- _______ 5'" , O 2™ T Rouge, près Béziers..,. j '" "' ' j - > > >; » Cette crue est exactement égale à celle du 17 octobre 1874 (')>'* pluie qui l'a produite paraît même notablement moindre. A la station de Saint-Gervais, elle n'a pas dépassé 820 mil- limètres, tandis que, du i4 au 17 octobre 1874, il est tombé à la même station 883 milli- mètres de pluie. La crue de l'Aude a atteint, le i3 septembre, la cote deg'^joSà l'échelle du pont de Gailhousty, dépassant de o'",85 la crue d'octobre 1874. Je ne pense pas cependant que ce soit la limite supérieure des crues de cette rivière, les affluents des Corbières n'ayant reçu que de grandes pluies ordinaires. » La crue du Vidourle s'est élevée, le 12 septembre, à 5'",5o au pont de Lunel, et n'a pas été désastreuse, » Il paraît donc bien évident que, dans la région montneuse des bas- sins des fleuves méditerranéens, la pluie n'a pas atteint la plus haute limite connue. » Il en a été de même dans les hautes Cévennes, et, pour ne pas sortir des limites de cette Note, je me bornerai à en donner deux preuves seulement, mais qui sont décisives. » Le Lot, à la station du Bleymard, au sommet des Cévennes, a reçu du g au i3 sep- tembre 1875 une hauteur de pluie de 57g millimètres, dont 400 millimètres sont tombés le i3. Il est entré en grande crue elle i3 il s'élevait à 4'"i5o au pied des CéveUrtes, à l'échelle de Mende ; or la plus grande crue du Lot, celle de 1866, a atteint, à la même échelle, la cote de 6'", 3i ; la crue du 1 3 septembre dernier est donc restée à 1'", 81 au-dessous. » On a recueilli dans le pluviomètre de Vialas, vers les sources de l'Ardèche, du 9 ait i3 septembre, Sac millimètres de pluie. La crue correspondante de l'Ardèche n'a pas dé- passé 5'", Go au pont de Salavas; or on sait que la plus grande crue connue de cette rivière, celle du 10 octobre 1827, s'est élevée à 17 mètres à la même échelle, et qu'elle a été pfo* duite par une pluie de 792 millimètres recueillis en vingt-trois heures au pluviomètre de M. de Montravel, à Joyeuse. (i) Voir Comptes rendus, séance du 18 janvier 1876. ( 'I?' ) » Ainsi les grandes pluies qui ont été si désastreuses dans la riche plaine du littoral de la Méditerranée et qui n'ont pas été moins fortes dans la montagne doivent néanmoins être considérées, dans les Cévennes et la montagne Noire, comme des phénomènes assez ordinaires. » Les crues de deux des rivières qui prennent naissance dans ces mon- tagnes, le Tarn et l'Allier, ont jeté une vive terreur dans les populations ri- veraines de la Garonne et de la Loire. ' » La plupart des affluents de la rive gauche du Tarn prennent naissance dans les Cévennes et la montagne Noire, et, par conséquent, ont subi l'action des grandes pluies de septembre iS^S; iU sont tous entrés en'grande crue, surtout l'Agout. » Lorsque les dépèclies télégraphiques ont fait connaître que le Tarn s'était élevé brusque- ment, le i3 septembre, h 8 mètres à l'échelle des Vignes, et à lo mètres à l'échelle de Milhau, qu'il avait emporté le pont suspendu de celte ville, noyé un des habitants, et qu'il envahissait toutes les maisons des quartiers bas, que l'Agout, dès le i2 à 4 heures du soir, ravageait la ville de Castres et que le Lot était en grande crue à Mende, toutes les populations de la riche plaine de Montauban el des bords de la Garonne à l'aval d'Agen furent frappées d'une juste terreur. » Heureusement, les affluents de la rive droite du Tarn, notamment l'Aveyron et ceux des deux rives du Lot à l'aval de Mende, qui ne reçoivent que les eaux du plateau central, entrèrent à peine en crue. L'Agout, qui avait sept à huit heures d'avance, produisit un premier maximum de crue dans la Garonne; mais cette crue était en pleine décroissance à l'ar- rivée du Tarn qui donna le vrai maximum. La crue du Lot s'aplatit à partir de Mende, Les affluents des Pyrénées restèrent sans variations de niveau. En somme, la crue de la Ga- ronne, au Col-de-Fer, s'éleva, le i5, à 6'", 80, restant à 5"', 90 au-dessous de la crue du 26 juin, qui a atteint la cote ii'", jo. La crue de septembre doit donc être rangée dans les crues moyennes. » Crue de l'Allier, — Les habitants du val de la Loire ne furent pas moins effrayés lorsqu'ils apprirent que, sous l'influence des grandes pluies tom- bées sur la chaîne des Margerides , vers ses sources, l'Allier entrait en grande crue le i3 septembre, dans sa partie supérieure, et qu'il s'élevait à S", 90 à Langogne, à 4™,5o à Langeac, à 7'", 4° à Vieil-Brioude, atteignant la limite des plus grandes crues connues. Mais heureusement les pluies extraordinaires ne dépassèrent pas la chaîne des Margerides, vers Issoire. » La haute Loire ne reçut que de fortes pluies ordinaires, et le fleuve n'entra pas en crue entre sa source et le Bec-d'Allier. Le plateau central ne reçut que des pluies moyennes, et les affluents de l'Allier qui reçoivent ces pluies, la Morge, la Sioule, etc., n'entrèrent point en crue. La crue de l'Aliier n'étant pas soutenue s'i;platit; eilc ne s'éleva, au Bec-d'Al- lier, qu'à 3'", 90, et ne produisit dans la Loire qu'une crue moyenne. » Les pluies des 9, 10, 11, 12 et i3 septembre 1875 ont mouillé la ( 1^72 ) partie de la France comprise entre le bassin de la Loire inclusivement, les Pyrénées et le littoral de la^Méditerranée. » Voici celles qui ont été recueillies à quelques-uns de nos pluvio- mètres placés au sud de la Loire et au pied des Alpes françaises; elles entourent et limitent les pluies extraordinaires dont il a été question ci- dessus, et donnent une idée assez nette de ces fortes pluies de la saison chaude, qui sont presque sans action sur les crues des cours d'eau : Pluies en millimètres. Septembre Altitudes. ' ^ — '" — ■ ■ ' Totaux. 9. 10. 11. 12. 13. / Clermont 3^8 i2 4° 5 lo Sy 124 Thiers 4'3 10 i5 i3 >. 56 94 L'Allier... { Vichy 162 25 18 16 5 4^ no Ébreuil 3io 3o aS 9 » 4^ '°9 Moulins ■ 221 10 29 II » 25 66 Saint-Paulien 802 3 3 6 7 4 ^3 Le Puy 63o i3 ^5 17 3 38 206 La Loire I Yssingeaux 857 17 3i 12 5 Sa 97 supérieure. ) Saint-Étienne 545 » 8 22 2 » 82 Montbrison 4^9 5 26 10 2 i5 58 Roanne 280 6 21 7 » 2 37 Plateau central : j Pasquis 2o3 20 18 1 1 8 i 58 Ille-et-Bardais. . 243 7 " 7 3 11 89 Saint-Léouard (Haute- Vienne). . •■ 4 '4 ■ 4 2 25 , ... . Eymoutiers » 18 17 8 4 " 4^ La Vienne. ( J . . , Poitiers 117 •' I » I 2 4 Chatellerault 45 i " " ' 3 5 ( Ussel 636 12 26 i4 10 5 67 LaCorreze. { „ ,, t- ^ j Bort 442 29 1 7 5 1 1 » D2 / Mur-de-Ban-ez 799 lo 12 i4 20 10 66 ] La Guiole (montagne d'Aubrac). 1089 4° 35 20 22 20 187 j Narbinals id. . 1200 5 6 6 18 19 49 ' Cahors i23 52 7 » 18 » 77 L'Aveyron, Rodez 620 i6 24 19 22 » 81 Les Pyrénées : La Garonne. Aneau 699 46 22 » 87 » io5 Le Gers. Aucli 188 10 5 4 20 » 89 La Baïse. Lanneniezan 592 5 18 28 i4 » 60 L'Adour, Luz-Saint-Sauveur 708 8 16 » 19 • 43 ( "73) Septembre Altitudes. — — ^ • Totaux. 9. 10. 11. 12. 13. Les Corbières et les Pyrénàes-Orientales : La Sègre. Col de Puyinorens '928 33 17 g 8 » 67 La Tèt. Mont-Louis 163.6 47 ^a 38 24 » •4i Le Tech. Prats-de-Mollo 753 53 17 53 » » 122 L'Agly. Caudiès de Saint-Paul • 6 32 8 52 !• g8 Au pied des Alpes françaises : Lac Léman. Evian 372 u 6 7 » » i3 Arve. Sallanches. . . .\ 535 Pas de pluie. o Lac du Bourget. Chambéry 3o5 Id. o ( Lyon >' » 7 10 » i> 18 Le Rhône. { ^' i^-> r ■> I Orange 53 10 2b 17 i 19 73 La Durance. Pertuis 20g 2 8 i5 » i 26 Le Littoral. Toulon 18 « 1 5 77 2 » g4 » Ces phiies n'ont pas produit de crue notable, excepté sur qiielqties pe- tits cours d'eau des Pyrénées-Orientales. Il faut en effet, pour déterminer de grandes crues dans la saison chaude, des pluies extraordinaires comme celles qui sont tombées sur les huit départements nommés ci-dessus. Il faut, de plus, que ces pluies s'étendent sur de très-grandes surfaces. I.e ta- bleau qui précède fait voir qu'il n'a pas plu les 9, 10, 1 1, 12 et i3 sep* tembre sur le bassin du Rhône, en amont de Lyon; il en a été de même sur la plus grande partie du bassin de la Seine, de la Saône, de la Meuse et de la basse Loire, à partir du Poitou. » ASTRONOMIE. — Note accompagnant la présentation de plaques micromé- triques, destinées aux mesin-es d'imacjes solaires; par M. J. Janssen. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie quelques spécimens de pla- ques micrométriques pour la mesure des images solaires. » La première est une plaque de laiton de a/j centimètres de côlé. Cette plaque porte d'abord deux échelles millimétriques à angle droit, d'un bord à l'autre. Chaque quadran est divisé en quatre parties par des échelles disposées en rayons; ces échelles sont gravées dans la plaque et portent une chiffraison dont l'origiue est au centre. » L'épreuve snr verre qu'il s'agit de mesurer est placée siu' la plaque collodion en dessous, de manière que l'image solaire soit en contact avec les échelles. La disposition rayonnante des échelles permet un centrage très-rapide. G. R., ib'jô, 2' Semeitre, (T. LXXXl, N" 24.) I 53 ( M74 ) » chacun des points de la circonférence coupé par une échelle est amené sous un microscope micrométrique qui permet de mesurer la fraction de division qui exprime la distance du bord à la division voisine. On obtient donc, en répétant l'opération pour les huit échelles-diamètres, et sans dé- placer l'image, huit mesures du diamètre du disque, d'où l'on conclut celui-ci. » S'il s'agit de mesurer la distance au centre d'une tache ou d'un point remarquable, il faut, en même temps qu'on centre l'image, amener la tache ou le point sur une des échelles. » La seconde plaque que j'ai l'honneur de présenter est en verre et porte gravées des échelles semblables. Cette plaque est destinée à la mesure d'épreuves non transparentes, comme, par exemple, des épreuves sur plaqué d'argent. Ici, c'est la plaque micrométrique qui se place sur l'épreuve, la division en contact avec celle-ci. » Avant mon départ pour le Japon, j'avais eu la pensée de ce dispositif de mesure qui dispense de l'emploi des machines et permet une mesure rapide des images. MM. Brunner frères ont exécuté ces plaques avec beaucoup de succès; elles ont été emportées au Japon (i). » Si l'on voulait aller plus loin et mesurer rapidement la position de taches nombreuses et leurs coordonnées rectangulaires, il faudrait évidem- ment compléter le dispositif actuel. » Pour obtenir les coordonnées rectangulaires, la plaque devrait porter un quadrillé de divisions millimélriques, de l'étendue de l'image à mesurer ; l'image serait centrée au moyen de ces divisions, et la position de chaque tache rapportée au carré qui comprendrait son centre au moyen du micro- scope micrométrique. » Un semblable quadrillé, s'il devait avoir une étendue un peu grande, serait difficile à obtenir avec une grande précision ; mais il faut remarquer quel'équidistance des traits n'est ici nullement nécessaire. Une mesure préa- lable des divisions donnera leur valeur. Il faut seulement que ces traits permettent de bons pointés. » Ce mode de mesure renferme un principe que je crois très-bon : celui de mettre l'image même en contact avec les échelles qui doivent en donner la mesure. » L'expérience, sans doute, n'a pas encore prononcé définitivement sur (i) Je sais même que cette commande a été réglée par la Commission de Vénus pendant mon voyage. l'avantage de ces dispositions ; mais il m'a paru qu'il n'était pas inutile de faire connaître un procédé qui pourra peut-être rendre des services dans les observatoires où l'on a un grand nombre d'images solaires à mesurer. » « M. deLesseps annonce à l'Académie que, devant; partir dans quelques jours pour l'Égyptf, il se met à sa disposition pour recevoir ses instructions en ce qui concerne l'établissement d'iui service météorologique dans l'isthme de Suez. 11 se munira, à cet effet, des instruments qui lui seront indiqués. » RAPPORTS. VITICULTURE. — Rapport sur les réclamations dont a été l'objet le décret rendu sur la demande de M. le Gouverneur de l'Algérie, relatif à l'importation en Al- gérie de plants d'arbres fndliers ou forestiers venant de France. (Commissaires : MM. Dumas, Blanchard, Duchartre, Milne Edwards, Pasteur, Thenard, Bouley rapporteur.) « Depuis quelques années, la culture delà vigne a fait, dans notre colonie d'Algérie, des progrès considérables que les statistiques officielles attestent et mesurent par des chiffres : « En 1864, la colonie possédait 9716 hec- » tares de vignes et produisait 63 83^ hectolitres de vin. En 1874, c'est- » à-dire dix ans après, le recensement accuse 18 264 hectares plantés » en vigne, et une récolte de 228 994 hectolitres, sans compter l'énorme » quantité de raisins consommés et qui entrent pour une part trés-im- » portante dans l'alimentation de la population soit européenne, soit in- » digène. » » La vigne, d'après ces chiffres encore peu élevés, si on les compare à l'étendue du territoire algérien, mais qui doivent grandir proportionnelle- ment aux bénéfices que sa culture promet de réaliser à ceux qui l'entre- prendront, la vigne est appelée à devenir une des grandes richesses de l'Algérie agricole, et d'autant plus précieuse aujourd'hui que le Phylloxéra, trop fidèle en ses menaces, gagne de plus en plus du terrain dans nos pays viticoles. » On conçoit que l'Administration de notre colonie se soit n)ontrée soucieuse de protéger cette fortune naissante contre les attaques du fléau qui déjà a causé en France tant de ruines, et qu'elle ait pris des mesures protectrices rigoureuses en vue d'éviter son importation sur le territoire algérien. i53.. ( «176 ) » De fait, le 8 janvier 1873, un décret du Président de la République, rendu sur le Rapport du Ministre de l'Intérieur, et d'a|)rès les propositions du Gouverneur général civil de l'Algérie, a prohibé l'importation de France en Algérie des ceps et des sarments de vigne. » Mais cette première mesure ne parut pas suffisante, et la population agricole de l'Algérie, sans cesse préoccupée des dangers de l'invasion du Phylloxéra, réclama énergiquement des moyens de défense plus efficaces. On demanda que la prohibition, prononcée par le décret de 1873, fût étendue aux ceps de vigne de provenance étrangère, aux fruits frais que l'Espagne envoie entourés de sarments et de feuilles de vigne, et enfin aux arbres fruitiers eux-mêmes. Sur ce dernier point, le général Chanzy ré- sista, en se basant sur les documents qui lui avaient été transmis par l'Ad- ministration de l'Agricidture, desquels il résultait que le Phylloxéra, para- site de la vigue, ne s'attaquait qu'à elle exclusivement et jamais à aucun autre végétal. Mais le Gouverneur de l'Algérie, considérant comme très- légitimes les craintes exprimées par les agriculteurs de la colonie sur les dangers de l'importation du Phylloxéra par les véhicules qui lui étaient si- gnalés, sollicita et obtint du Président de la République un nouveau décret, rendu à la date du 3o novembre 1874, par lequel « la prohibition d'im- » portation en Algérie des ceps de vigne provenant de la France, pro- » noncée par le décret du 8 janvier 1873, était étendue à tous les » ceps de vigne, quelle que soit leur provenance; et par lequel étaient » également prohibés, à l'entrée en Algérie, tous envois de fruits frais, de » végétaux ou de colis, dans lesquels les sarments ou les feuilles de » vigne étaient employés comme enveloppe, couverture ou emballage des » produits expédiés. » » C'était un nouveau pas de fait dans le système de la protection ; mais les intérêts menacés ne se sont pas encore sentis assez protégés par l'en- semble de ces mesures, et de nouvelles instances furent faites par les viti- culteurs algériens, auprès du général Gouverneur, pour que l'entrée des ports de la colonie fût défendue aux balancelles venant d'Espagne, chargées de raisins frais, et à l'importation des plants d'arbres qui pou- vaient avoir été enlevés de terrains infestés de Phylloxéras et qui, par ce fait, avaient beaucoup de chance, prétendait-on, de contenir des œufs dans leurs racines ou dans la terre adhérente à leur surface. » Le général, celte fois, crut devoir accéder à des vœux si persistants, et, sur sa demande, un troisième décret fut rendu, à la date du i/j août 1875, par lequel « les dispositions résultant des décrets du 8 janvier 1873 et du ( II77 ) » 3o novembre 1874, qui proliibaient l'importation en Algérie des sar- » menls, ceps et feuilles de vigne, étaient étendues: i°aTix raisins frais; » 1° aux plants d'arbres fruitiers et autres, quelle que fût la provenance de » ces deux produits. » » Les décrets de 1873 et de 1874 avaient été acceptés sans protestation; on en comprenait la nécessité et l'on en approuvait la prudence; mais il n'en a pas été de même de celui de 1875. Les intérêts qui se trouvaient lésés par la fermeture complète du débouché de l'Algérie se sont fait en- tendre et ont protesté contre ce que, suivant eux, il y avait d'excessif dans la mesure qui prohibait les plants de végétaux autres que la vigne. » La Société centrale d'Horticulture de France s'est faite l'organe de ces plaintes; dans nne lettre, adressée en son nom, à M. le Ministre de l'Agricid- ture, le 12 octobre 1875, notre confrère M. Brongniart, son président, et M. Lavallée, son secrétaire général, disent « qu'ils ne peuvent s'expliquer » que la prohibition s'étende à tons les végétaux ; que cette prohibition » cause au commerce horticole intérieur de graves préjudices, et ils prient » le Ministre de rendre l'entrée libre en Algérie aux plantes vivantes de » source française, sauf toutefois aux pieds de vigne, dont ils comprennent » la prohibition. » » De son côté, la chambre de commerce d'Orléans prit, dans sa séance du 19 octobre 187$, une délibération « tendant à ce que le décret du » i4 août, prohibant l'importation en Algérie des plants d'arbres fruitiers » et autres, fût rapporté. » » Enfin la maison de pépiniériste d'Annonay, MM. Jacquemet et Bonne- fonds, adressa au Ministre de l'Agricidture des réclamations « au sujet » des préjudices que causait à leur industrie la mise à exécution du décret >) du i4 août. » » M. le Gouverneur de l'Algérie, à qui ces différentes réclamations furent communiquées, répondit au Ministre de l'Agriculture, par nue lettre en date du 28 octobre, que, s'il avait demandé au Gouvernement de prohiber l'entrée en Algérie de tous les plants d'arbres, quels qu'ils fussent, ce n'est pas qu'il admit que le parasite pût vivre sur d'autres plantes que la vigne elle-même. Ce fait, dit-il, n'est pas en discussion ; « mais, si l'on n'a pas pro- » testé contre les décrets qui ont successivement prohibé les sarments desti- » nés à la plantation, les branches et feuilles servant à l'emballage des fruits, 1) enfin les raisins eux-mêmes, toute partie du végétal que respecte assurément le » Phylloxéra, dit la lettre du général, c'est qu'on a couipris qu'ils pouvaient » servir de véhicule à ce redoutable insecte. Or, en se plaçant à ce point de • (.178) » vue, et c'est à celui-là seul, ajoute-t-il, qu'on doit se placer pour apprécier » le décret du i4 août, peut-oii nier qu'en hiver, alors que le Phylloxéra » vit sous la terre, toute terre enlevée dans les régions infestées par lui peut » en contenir ? Est-il absolument prouvé qu'il se confine, sans en sortir, » autour des racines des vignes, et qu'un arbre, placé auprès de ces vignes M infestées, n'en recèlera pas lui-même dans ses racines et dans la terre y » adhérant ? » » A la suite de ces premières protestations, d'antres se firent entendre, sons la forme de pétitions adressées à l'Assemblée nationale par un grand nombre de pépiniéristes, et déposées sur son bureau par M. Rouveure, député de l'Ardèche, et plusieurs de ses collègues. M Les choses étant en cet état, M. le Ministre de l'Agriculture, consulté par son collègue M. le vice-président du conseil, Ministre de l'Intérieur, sur le mérite des protestations qui s'étaient élevées, en si grand nombre, contre le décret du i4 août, a cru devoir, avant de formuler une répon«e, saisir l'Académie des Sciences de cette question : celle de savoir si des plants d'arbres, autres que la vigne, pouvaient servir de véhicule au Phylloxéra et constituaient, par leur importation, un danger véritable pour notre colonie africaine. » La Commission du Phylloxéra, à l'examen de laquelle cette question a été renvoyée, s'est réunie pour l'étudier ; elle a entendu MM. les députés Lucet, de Constantine, et Rouveure, de l'Ardèche, qui avaient demandé ;\ venir exposer devant elle les graves inconvénients qui résultaient, suivant eux, tout à la fois pour l'industrie horticole de la France et pour l'arbori- culture de l'Algérie, de la défense opposée à l'importation des essences nécessaires aux besoins complexes de notre colonie ; et, après avoir recueilli tous ces documents, la Couimission du Phylloxéra vient exposer à l'Aca- démie les considérations et les propositions qui vont suivre, dans lesquelles M. le Ministre de l'Agriculture trouvera les éléments de la solution qu'il demande. » D'abord elle ne peut que donner sa complète approbation à la prohi- bition des ceps de vigne. On connaît aujourd'hui, gr^e surtout aux re- cherches des délégués de l'Académie, les conditions de la prodigieuse repuUulalion des Phylloxéras pendant la phase de leur vie souterraine. » Toute la population des colonies souterraines n'est constituée, on le sait, que par des individus femelles, qui possèdent le privilège d'être fé- conds par eux-mêmes, c'est-à-dire sans que l'intervention du mâle soit né- cessaire, et d'une fécondité comme intarissable, car chaque femelle pond de ( "79 ) trois à dix œufs par jour ; puis chacun de ces œufs est spontanément fécond, et, après un temps d'incubation qui varie suivant la température, mais qu'on peut évaluer à huit jours eu moyenne, il en sort un Phylloxéra aptère qui, fécond à son tour, est apte lui-même, au bout de huit jours, à pondre des œufs également féconds, et tout autant productifs que leurs ascen- dants, et toujoiu's ainsi pendant une série de générations dont on ignore le terme. » C'est donc par des millions que s'opère cette repullulation, et dans un temps très-rapide. » Maintenant, s'il est incontestable que c'est à la vigne seule que peut s'attaquer le Phylloxéra vastatrix, que c'est elle seule qu'il fait périr par une véritable inanition, en déterminant l'altération de ses radicelles, par l'im- plantation de son rostre dans leur point végétatif, puis leur flétrissement, puis enfin leur mort, il demeure admissible que quelques-uns de ses œufs peuvent se trouver dans la terre, au voisinage des arbres fruitiers, intercalés entre les ceps de vigne, surtout lorsque ces arbres entre-croisent leurs ra- cines avec celles des vignes elles-mêmes, qui s'étendent fort loin du cep. » Ces arbres, évidemment, n'ont rien à redouter des atteintes du Phyl- loxéra; mais la terre adhérente à leurs racines peut servir de réceptacle à ses œufs. Or, un seul œuf renferme en lui, en puissance, la destruction de toute une contrée ! » Sans doute que les chances sont extrêmement réduites pour que l'importation du Phylloxéra puisse se faire par l'intermédiaire des arbres fruitiers ou d'autres essences. Ces arbres, quels qu'ils soient, ne sortent pas des rangs des vignes; ils viennent des pépinières d'où ou les enlève pour les expédier, à racines nues, dans les pays auxquels ils sont destinés, et, dans ces conditions, les dangers sont bien faibles pour qu'un œuf de Phyl- loxéra puisse s'y trouver attaché. » Mais ces dangers sont-ils nuis? On n'est pas autorisé à l'affirmer. Les pépiniéristes des pays infestés peuvent avoir des vignes, au voisinage im- médiat de leurs arbustes, et conséquemment il existe pour ceux-ci une chance possible d'infection qui, si minime qu'elle soit, empêche de garantir la complète innocuité des racines des arbres de toute essence provenant de pays où le Phylloxéra exerce ses sévices. » Mais voici une considération nouvelle, à laquelle conduisent les dé- couvertes récentes que nous devons aux recherches de MM. Balbiani et Boiteau sur les mœurs du Phylloxéra ailé. Il serait possible, d'après les no- tions nouvellement acquises, que les arbres, autres que la vignc; prove- ( I I 8o ) nant des pays infestés, fussent plus susceptibles de servir de véhicule aux œufs du Phylloxéra par leurs parties aériennes que par leurs parties souterraines, et que le décret, contre lequel on proteste, trouvât sa justifi- cation dans des faits qui étaient inconnus au moment où il fut promulgué. » Pour appuyer cette proposition, il est nécessaire de retracer ici, par quelques traits, les moeurs du Phylloxéra aérien, telles que MM. Balbiani et Boiteau viennent de nous les faire connaître. » Nous savons aujourd'hui que, vers la fin de juillet ou le commence- ment d'août, un certain nombre des Phylloxéras aptères des colonies sou- terraines se transforment en nymphes, et que, sous cet état caractérisé par des rudiments d'ailes, ils se rapprochent de la siuface du sol, vers laquelle ils semblent attirés par la lumière qu'ils doivent percevoir, car ils ont des yeux parfaits. Au moment où ils arrivent près de la surface, ils subissent une dernière mue, se transforment en insectes parfaits, complètement ailés, et sortent de terre, non pas seulement, comme on l'avait cru, en suivant la direction de la lige, mais par foutes les fissures ouvertes. » Sous cette forme nouvelle, l'insecte est encore une femelle agame ou parthénogénésique. Grâce à ses ailes, il se transporte ou se trouve trans- porté au loin par les courants aériens, et il va s'abattre sur les ceps 'qui se rencontrent dans le trajet qu'il parcourt ; là, il pond ses oeufs soit sous les feuilles dans les angles des nervures, soit sous l'écorce des branches ou du pied. » Ces œufs sont de deux sortes, différant par leur volume. Les plus gros contiennent des femelles, les plus petits des mâles; après huit à dix jours, suivant la température, leur éclosion s'effectue et il en naît une génération d'insectes sexués, les uns mâles, les autres femelles, qui présentent cette particularité remarquable qu'ils sont dépourvus d'organes digestifs externes et internes, sans rostre par conséquent ; n'ayant d'autre destinée que de se reproduire, ils demeurent sous leur volume primitif pendant les quelques jours que dure leur vie. )) Quel que soit le lieu du végétal sur lequel s'est opérée l'éclosion de l'œuf qui les contenait, ils se rendent toujours sous l'écorce où ils s'accou- plent, et c'est là aussi que les femelles pondent l'œuf luiiquc, dont on peut dire qu'elles sont pleines, car cet œuf très-volumineux relativement à leur corps le remplit complètement. » C'est là ce que M. Balbiani appelle Vœuf d'hiver, qui se dislingue des œufs de femelles agamcs par sa teinte verdâlre et sa forme plus allongée. » Il reste, de septembre en février ou mars, sous l'écorce, où il a été dé- ( i'8, ) posé, et c'est de lui que naît la mère parthénogénésique, qui doit être la fondatrice des colonies souterraines. » On voit, par cet aperçu, que, comme agents de transmission du Phylloxéra, les parties aériennes des ceps peuvent être plus dangereuses que les racines, pendant la longue période de l'hivernage des œufs qui proviennent des générations ailées; branches et tiges peuvent lui servir de véhicule, non pas par le hasard d'un dépôt accidentel, comme on le croyait, il y a peu de temps encore, mais parce que c'est sous leur écorce que les insectes parfaits s'accouplent et que les femelles fécondées dépo- sent les œufs d'où doivent sortir les nouvelles générations, destinées à la vie souterraine. » Ces particularités rappelées, on peut se demander s'il ne serait pas possible que le Phylloxéra ailé déposât ses œufs ailleurs que sur la vigne, sur un autre arbre par exemple, où il aurait été porté par un courant aérien. L'un des Membres de la Commission, M. Blanchard, n'admet pas cette possi- bilité; suivant lui, l'histoire si bien étudiée des insectes depuis cent cinquante ans proteste contre une semblable hypothèse; jamais leur instinct ne les égare ; toujours la femelle va déposer ses œufs sur le végétal dont elle est le parasite et où la génération à venir doit trouver les conditions de sa vie. A cela MM. Milne Edwards et Balbiani ont répondu que les Phylloxéras sexués diffèrent des Pucerons ordinaires, que M. Blanchard avait pris pour exemple, par la particularité si remarquable qu'ils n'ont pas besoin de nourriture, puisqu'ils n'ont pas d'appareil digestif, et que, conséquemment, ce peut ne pas être une nécessité absolue que les œufs dont ils doivent sortir soient déposés sur le végétal, dont leur espèce est le parasite. Que le lieu du dépôt soit à proximité de ce végétal, cela peut suffire pour donner satisfaction à l'instinct de la femelle. On sait d'ailleurs que l'instinct des insectes, qui les porte à déposer leurs œufs dans un lieu déterminé, n'est pas infaillible. Ainsi la mouche à viande pond quelquefois sur des plantes dont l'odeur rappelle celle de la viande pourrie, bien que les larves pro- venant d'œufs placés de la sorte ne puissent pas continuer à vivre. De fait, M. Balbiani a pu constater la présence des œufs d'hiver dans les fissures des échalas. Or, si cela s'est vu, n'est-il pas dans les choses possibles que la femelle effectue, par accident, sa ponte sur les arbres situés au voi- sinage des vignes? Et, par conséquent, n'est-on pas autorisé à mettre en état de suspicion, comme susceptibles de transporter le Phylloxeia à dis- tance, les arbres, quelle que soit leur essence, qui proviennent des con- trées infestées? G. R.,1875, 2« 5em«tre.( T. I.XXXI, N" <î'i.) I 54 ( Il82) I) Sans doute que cette suspicion, il faut bien le dire, n'a d'autre base qu'une possibilité très-éventuelle, au sujet de laquelle l'observa- tion est très-difficile et l'expérience insuffisante; mais la prudence exige qu'on en tienne compte. Dans des matières de l'ordre de celle qui est soumise actuellement au jugement de l'Académie, il suffit qu'un danger soit possible pour qu'on doive le redouter et se mettre en garde contre lui. » Mais, si ce danger du transport du Phylloxéra par les arbres fruitiers ou autres essences, si éventuel qu'il soit, est dans les choses dont on peut admettre la possibilité quand ces essences proviennent de contrées infestées, il n'en est plus de même, évidemment, pour celles qui proviennent des départements de la France que le Phylloxéra n'a pas encore envahis et qui se trouvent éloignés des vignobles atteints. » Supposons la France divisée par une ligne passant par les points les plus avancés vers le Nord que le Phylloxéra ait atteints, il paraîtrait suffi- sant d'exiger que tous les plants dont l'exportation serait autorisée fussent munis d'un certificat d'origine authentique, constatant qu'ils proviennent de points du territoire situés à [\o ou 5o kilomètres au moins au nord de celte ligne. » Telles sont les conclusions que la Commission du Phylloxéra soumet à l'Académie, et qu'elle lui propose d'adopter pour répondre à la question que M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce lui a adressée. » Après quelques observations présentées par MM. Iîlancuard, Dcmas, Broxgniart, AIilne Edwards, les conclusions de ce Rapport sont mises aux voix et adoptées. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. PHYSIQUE. — Sur la température des couches élevéesde l'atmosphère. Deuxième Note de M. D. Mendeleeff. (Commissaires : MM. Boussingault, Edm. Becquerel, Faye.) « Les couches d'air supérieures sont toujours comparativement moins riches en vapeurs aqueuses que les couches inférieures. D'après la loi de Dalton, concernant les mélanges des gaz ou des vapeurs, la pression du mé- lange étant en bas H,, et la pression partielle de l'un des fluides composants de densité relative A étant Fo, la pression partielle du même fluide, à l'alti- ( ii83 ) tude où la pression commune deviendra H,, doit être à peu près .. r H, -4- n\\„ I — A ,^- TT OU au moins y, =y„— ^' En réalité, dans l'alniosphère, la tension/, de la vapeur d'eau dans les couches supérieures est toujours beaucoup plus TT basse que /„ rj^- Les vapeurs aqueuses des couches inférieures doivent, en Ho conséquence, se précipiter vers les couches supérieures, de même qu'un gaz, possédant une élasticité donnée, se précipite dans un autre espace où la pression est moins grande. La théorie et l'expérience démontrent que, dans ce cas, il y a dans cet espace une élévation de température, tandis qu'il se produit un refroidissement correspondant dans l'espace primiti- vement occupé par le gaz. Je n'insiste pas davantage sur cette première source de chaleur, parce qu'elle ne doit fournir, comparativement à la seconde, que peu de chaleur. Je compte revenir une autre fois sur ce sujet, car il explique beaucoup de phénomènes atmosphériques, et démontre l'in- stabilité persistante des couches d'air. » Les vapeurs aqueuses de la couche inférieure, en se précipitant vers le haut et en se dilatant, se refroidissent et passent à l'état liquide ou solide, en mettant en liberté ce qu'on appelle leur chaleur latente. C'est ainsi que se produisent les nuages, et l'on voit que la principale source de la chaleur des couches supérieures peut aisément être soumise au calcul. )) Pour simplifier le premier calcul, admettons que toutes les couches soient saturées d'humidité. Une telle supposition tendrait à donner, pour t^ , d'une part, une valeur calculée un peu trop élevée, parce que la satura- ( * ) L'équation différentielle hypsométrique doit être appliquée séparément pour chacun des gaz qui composent le mélange, c'est-à-dire pour l'air sec et pour la vapeur d'eau. const. (i -H a.t) ^ „ const. (i + a'] , ^ „ , . , Par conséquent, — ùz^ o H = — df, a ou, en intégrant entre les limites H», H, (les pressions de l'air sec, qui sont presque égales aux pressions de l'air / H humide) et/,,/", (les pressions des vapeurs d'eau), on voit que /« =: -" = A//i — , . . A(H.-H,) /.-/; , , , , ou tres-approximativement —^ — — = -: -z: ; on a donc la formule que je viens de Hj ■+- H| 7(1 -I-/1 donner. Ainsi, si l'élasticité de la vapeur/„= 10""", pour la pression H„ = '360, l'élasticité de la vapeur, pour la pression H, =: 38o, serait /, = 6,6 (A ^ 0,623), si la vapeur aqueuse était un gaz permanent. 154.. ( ii84 ) tion complète des couches inférieures est rare (*); d'autre part, une valeur un peu trop basse, parce que la fraction de saturation des couches supé- rieures, tout en croissant d'abord un peu, diminue ensuite, comme les aéronautes l'ont constaté(**). Nous ne nous éloignerons donc pas beaucoup de la réalité en admettant, pour simplifier, que /", n'est fonction que de la température seule i, et est indépendante de la pression H, ou de la hauteur z,. La théorie mécanique de la chaleur conduit à l'équation diffé- rentielle entre l'accroissement de chaleur DQ acquis par i kilogramme d'air, l'accroissement 3t de température absolue (t== - 4-^) et l'accrois- sement 311 de la pression : (2) i\Q=:C<>r-{C-c)~m, où 0 = 0,2376, c =o,i685 sont les deux capacités calorifiques de l'air (***). Si nous appelons R la chaleur que dégagerait i kilogramme d'air humide par la condensation de son humidité, nous aurons ainsi ?R et DQ, car (3) 3Q = _5R » La valeur de R est égale à p.r, en appelant /- la chaleur latente des vapeurs, savoir ( 606,5 — o,']C, lorsque les vapeurs passent à l'état liquide, j 685,7 — o>2?, » „ solide, et p le poids de vapeur contenue dans i kilogramme d'air, savoir ^ H-(i-A)/' OU bien, comme le rapport - entre l'élasticité de la vapeur et la pression de l'air ne varie que peu, et est toujours assez petit, on a très-approxima- tivement /J = 0,629^. (*) M. Plantamour, en 1870, a vu pourtant, à Genève, igS fois la saturation complète. (**) Ainsi M. Glaisher (i864) •■» trouvé : Aux hauteurs 0 3 03 10 15 20 mille pieds anglais. Vapeurd'eaupour.oo.... I ^9 '' ^9 f^ 44 33 par un ciel serein, I 74 7^! 74 48 Sg 2g par un ciel couvert, (*'*) L'équation (l) se déduit de l'équation (2), en supposant JQ = o. ( ii85 ) » Enfin, comme nous avons admis quey^est fonction de la température seule, nous aurons R^'-p ou ,ir)=^4^f.r [')■ » Les équations (a), (3) et (4) donnent f5) ^ ^^- 1^^. 0,29IT + i^' » Les valeurs de '— donnent les diminutions éprouvées par la pression, dans une atmosphère parfaitement humide, lorsque la température de la couche varie de i degré sans que de la chaleur vienne du dehors. Ainsi, '^ H par exemple, pour f = -l- i5°, H = 700""", 'y- — 17"^'", 55 (**); pour i = 0°, H = 4oo""", -— = 9,59 (**'). On voit donc que l'équation (5), sans être intégrée (***'), permet de calculer les températures i, des couches supé- rieures, où la pression H, est donnée, en partant des données initiales H(,, ^0- Si l'on prend, comme nous l'avons fait dans notre preriiier exemple, Ho= 750'"'°, «0= -l-iS", alors Pour.... H,= eSo"'" 55o™'" 4^0"'", On trouve ï, =+9°,o +i°,7 — 7°>7- » Ces températures calculées se rapprochent beaucoup des températures réelles. » (*) Entre les limites —Se" et + 3o°, on a sensiblement ^(t) = (3 ,069 + 0,0267 ()% c'est-à-dire i±-LJ ^^ 0,2136(8,069 -+- 0,0267?)'. ■\TT TT (") Au lieu de 8,4 d'après la formule (i), qui donne -^ = ^ ' 'T I \ / 1 jj^ 0,2917 (***) Au lieu de 5, 1 d'après la formule (1). (****) Elle est intégrable par série. ( 1.86 ) GÉOMÉTRIE APPLIQUÉE A l'algèbrE. — Exposé dune nouvelle méthode pour la résolution des équations numériques de tous les degrés [i" Partie); par M. L. Lalanne. (Commissaires : MM. Hermite, Puiseux, de la Gournerie.) « La résolution des équations numériques n'a jamais cessé d'attirer l'at- tention des géomètres. Il suffit de rappeler, à l'appui de cette assertion, l'accueil bien veillant que l'Académie a fait, à diverses reprises, à des méthodes qui avaient pour but de faciliter, au moins pour certaines classes d'équa- tions, la détermination des racines réelles, résultat final auquel se réduit, en dernière analyse, comme l'a dit Lagrange, la solution de tout problème déterminé. C'est qu'en effet, malgré la rigueur théorique des belles mé- thodes créées à plus d'un demi-siècle d'intervalle, l'une par Lagrange, l'autre par Sturm, les applications numériques sont trop souvent à peu près impossibles ou au moins d'une longueur rebutante. Aussi l'illustre Cauchy, qui lui-même avait notablement enrichi la théorie des équations, n'avait-il pas dédaigné de s'occuper des premières Communications que nous faisions à l'Académie, et d'en rendre compte, la première fois, au sujet d'une ba- lance, disposée de manière à résoudre, par la détermination des positions d'équilibre, les équations des sept preuiiers degrés; la seconde fois, au sujet d'une nouvelle méthode de calcul graphique qui, parmi ses applica- tions, compte l'établissement d'une sorte de plan à lignes de niveau cotées, d'un abaque disposé pour la résolution numérique de toutes les équations du troisième degré et ne comportant que l'emploi de lignes droites. (Voir les Rapports de M. Cauchy, Comptes rendus, t. XI, p. 959 et t. XVII, p. 492). )) C'est dans la voie qu'ouvrait la géométrie topograptiique, objet de notre Communication de i843, que nous avons trouvé depuis longtemps le prin- cipe de la solution très-simple que nous avons l'honneur de soumettre à l'Académie ; nous estimant heureux si elle y voit une confirmation nouvelle du jugement porté par M. Cauchy, alors que, organe de la Commission dont MM. Elie de Beaumont et Lamé faisaient aussi partie, ce grand géomètre « eu égard aux nombreuses applications que l'on peut faire des principes qui s'y trouvent exposés », accordait à notre IMémoire, avec l'assentiment de l'Académie, l'honneur de l'insertion dans le Recueil des Savants étrangers. » Soit z" -+■ oz"-'- -+- bz"~' -f- . . . -I- mz^ -\- pz -\- q = o une équation numérique de degré n, que, pour simplifier, nous supposons privée de son second terme, et préparée de manière que toutes les racines réelles et tous les coefficients soient moindres que l'unité. ( 'i87 ) » Supposons que deux des n — i coefficients a, b,..., p,q soient rendus variables, et désignons par x et j ceux qui auront été choisis pour tels. Le premier membre de l'équation précédente devient une fonction de trois variables, et cette équation représente alors une surface. Celte surface est réglée, et ses génératrices rectilignes sont toutes parallèles au plan des x;-, puisque l'équation est bnéaire en x et en j; elle est du genre de celles qu'on désigne sous le nom de conoide général (de la Gouknerie, Géométrie descriptive). La construction de cette surface, si on la suppose réalisée, fournirait un moyen théorique très-simple pour trouver les valeurs de toutes les racines réelles de la proposée. Il suffirait, eu effet, d'élever une perpendiculaire au plan des xy par le point dont les coordonnées sont les coefficients numériques auxquels on a substitué les variables x et j", les longueurs de cette perpendiculaire, comprises entre le plan des xj et les différents points de rencontre avec le conoïde, représenteraient les valeurs successives des racines cherchées. » Mais la nature même de notre conoïde permet de substituer des tracés linéaires très-faciles dans un plan unique, et de simples lectures, à la con- struction peu pratique d'une surface dans l'espace. Il suffit, pour cela, de donner à z, dans la proposée, des valeurs successives équidistantcs com- prises entre + i et — i, et de tracer sur le plan des xy chacune des droites représentées par l'équation pour une valeur particulière de z. En inscri- vant sur chacune de ces droites le chiffre qui exprime la valeur de z à laquelle elle correspond, on obtient un véritable plan coté, représentation exacte et complète, généralement très-expressive, du conoïde qu'il s'agis- sait de construire. Alors, pour obtenir la valeur numérique des racines de l'équation primitive, il suffit de déterminer, sur le plan des xj-^ le point dont les coordonnées x et j' sont égales aux deux coefficients qu'on avait supposés variables; ce point tombe, si l'équation admet au moins une racine réelle, entre deux droites dont les cotes donnent, par une inter- polation à vue, la valeur de la racine avec une approximation qui dépend de la grandeur de l'épure. A chaque autre racine réelle correspond un cours de droites distinct de celui qui a servi à lire la précédente, et qui est la projection d'une partie différente du conoïde. L'entre-croisement mutuel des droites ainsi tracées détermine, sur le plan de l'épure, des courbes enveloppes qui jouent un rôle d'importance majeure pour la lec- ture des chiffres correspondant aux racines et pour la séparation de ces racines. » Tout ce qui précède deviendra très-clair si l'on se reporte à la solution de l'équation du troisième degré z^ -h pz-hq = o, et à Vabaque que nous ( ii88 ) avons établi pour cette solution (\o\r Annales des Ponts et Chaussées, i" sem. 1846). Toutes les droites représentées par l'équation z^ -h xz -+- j =1 o, lorsqu'on y fait varier z entre + i et ~ i, ont pour enveloppe une courbe (développée de parabole) dont l'équation est /jo:' + 3'jj- = o. A l'intérieur de toute la portion du plan occupée par cette courbe (4/>' + 279- < o), il y a trois cours de lignes droites qui s'entre-croisent, trois séries de rotes différentes qui correspondent à autant de racines réelles; à l'extérieur, au contraire (4/>^ + 277- >o), il n'y a plus qu'un cours de lignes droites, qu'une série de cotes, qu'une racine réelle. » On voit donc que, par la vertu même de la construction de ces lignes droites successives, les faisceaux qui correspondent à des racines différentes se distinguent les uns des autres et donnent les racines avec une sorte de séparation spontanée, automatique, pour ainsi dire, qui paraît l'un des caractères spécifiques de la méthode. )) Il est du reste facile de voir que l'équation de la courbe enveloppe de toutes ces droites s'obtient en égalant à zéro le résultat de l'élimination de z entre le premier membre de l'équation en x,j, z et sa dérivée prise par rapport à z. Ce résultat de l'élimination, qui ne renferme plus que les coefficients numériques de la proposée, n'est autre que le terme tout connu de l'équation aux carrés des différences, terme désigné sous le nom de dis- criminant dans l'Algèbre moderne. En substituant dans ce discriminant les lettres x et j aux deux coefficients que l'on a pris pour variables dans la proposée, puis égalant à zéro, on a donc l'équation de la courbe enve- loppe. On sait que cette courbe est l'expression de la solution particulière dont le premier membre de l'équation en j:,/, z est Vintécjrale générale; il est facile de démontrer qu'elle est, en outre, la projection de la ligne de striction tracée sur le conoïde déterminé par l'équation, lieu géométrique remarquable, signalé par Monge et dont M. Chasles aussi s'est occupé. {Correspondance de Qaetelet, t. XI. ) » Tel est le premier aperçu de la méthode, conséquence immédiate et développement de celle qui nous avait conduit en i843 à la solution com- plète des équations trinômes et en particulier de l'équation du troisième degré. Nous l'avons appliquée à quelques exemples et nous serons bientôt en mesure de mettre sous les yeux de l'Académie les épures qui ont été construites pour des équations de degrés supérieurs. Les développements que ce nouveau genre de solution com|)orte, les rapprochements qu'on peut entrevoir entre les résultats de ces constructions linéaires et ceux qui dérivent d'autres méthodes appartenant à l'Algèbre pure, doivent être au moins indiqués. Ils seront l'objet d'une prochaine Communication. » ( "% ) CHIMIE INDUSTRIELLE. — Note sur la desti^ction de la matière végétale mélangée à la laine; par MM. J.-A. Barral et Salvetat. (Commissaires précédemment nommés : MM. Decaisne, Balard, Peligot.) « Les laines qui arrivent en Europe des nombreux troupeaux de l'Aus- tralie et de quelques parties de l'Amérique du Sud sont mélangées d'un très-grand nombre de débris végétaux qui ont été, pendant longtemps, un obstacle à leur emploi dans la fabrication des tissus; mais l'économie qui devait résulter de l'usUge de ces laines a fait rechercher tous les moyens possibles de faire, soit chimiquement, soit mécaniquement, la séparation de la matière animale et de la matière végétale. Les moyens mécaniques qui ont d'abord été usités, étant eux-mêmes très-coûteux, sont aujourd'hui à peu près abandonnés et remplacés par des agents chimiques exerçant leur influence sous des températures déterminées. On réussit assez bien à détruire les matières végétales adhérentes à la laine, même dans les draps et autres tisSus tout formés : c'est ce que l'on appelle Vépai liage chimique ou bien encore V époutillage chimique. » Ayant été conduits, par des circonstances particulières, à la suite de la revendication, faite par M. Frézon père, de l'invention principale, à faire une étude générale de tous les agents qui peuvent opérer la destruction de la fibre végétale, sans détruire la fibre de la laine, nous avons pensé qu'il y avait lieu de présenter nos recherches à l'Académie (i), afin de faire con- naître au public savant, |non pas seulement un procédé technique intéres- sant, mais encore des propriétés du ligneux et de la cellulose qui n'avaient pas été trouvées ou suffisamment remarquées jusqu'à présent. » L'expérience fondamentale de l'épaillage chimique consiste à traiter le tissu par une solution étendue d'acide sulfurique (4 à 5 degrés de l'aréomètre Baume), et à le faire passer ensuite dans une étuve chauffée à une température de 120 à i4o degrés. C'est le brevet de M. Frézon. Un autre industriel, M. Joly, a proposé de remplacer la solution d'acide sul- (i) La présentation du Mémoire de M. Aimé Girard, faite dans la séance de l'Académie du 6 décembre, nous oblige à dire que les expériences contenues dans notre Mémoire re- montent à plus d'une année, et qu'elles ont reçu une date authentique par le dépôt d'un rapport d'expertise, qui a été enregistréau greffe du tribunal de Rouen, le i'' inai 1875, et qui a été ensuite imprimé. Cette observation a pour but de réserver tous nos droits à nous occuper de la question, sansquc nous puissions être taxés d'intervenir au milieu d'expériences faites par une autre personne. C. R,,i875, 1' Scmetire. (T.LXXXI, N» 24.1 l55 ( i'9o ) furique par une solution de chlorhydrate d'aluoiine, et l'expérience a réussi; il faut seulement chauffer l'étuve à une température un peu plus élevée. M. Chevreul a démontré le premier que, dans cette expérience, le chlorhydrate d'alumine agit par ses propriétés spéciales, et non pas en mettant de l'acide chlorhydrique en liberté sous l'action de la chalenr. Dans notre Mémoire, nous relatons les nombreuses expériences que nous avons faites, pour déterminer comment se comportent la cellulose et le li- gneux, ainsi que la laine, en présence d'un très-grand nombre de réactifs. » En résumé, il résulte de nos expériences et des faits que nous avons constatés : » 1° Que la cellnlose et le ligneux se laissent désorganiser sous l'action des agents chimiques suivants, pourvu que le tissu, essoré après imbibi- tion, soit ensuite élevé, dans une étuve, à une lempératiue d'environ 1 4o de- grés : acide sulfurique, chlorhydrate d'alumine, acide chlorhydrique, acide r,ilriquo; chlorures de zinc, de fer, d'étain, de cuivre; nitrates de cuivre, de magnésie, de fer; sulfates d'étain, d'alumine; bisiilfale de po- tasse, alun de chrome, acide borique, phosphate acide de chaux, acide oxalique; » 2° Que la laine, au contraire, n'est pas attaquée dans les conditions précédentes; M 3° Que les autres agents suivants ne détruisent pas la fibre végétale, dans les mêmes conditions : chlorures de sodium, de potassium, de ba- ryum, de calcium, de magnésium, de mercure; chlorhydrate d'amnio- niaqne; nitrate d'ammoniaque, de mercure, de plomb, de soude, de barjle, de chaux, de potasse; sulfate de cuivre, d'ammoniaque, de manganèse, de fer, de chaux, de magnésie, de soude, de potasse; bisulfate de potasse, aliui d'ammoniaque, nitrate d'alumine, alun de potasse, larlrale de soude et de potasse; phosphates d'ammoniaque, de soude, de potasse; iodiue de po- tassium, tartrate de soude, chlorate de potasse, hypochlorite de potasse (eau de javelle), oxalate d'ammoniaque, oxalate de potasse; acides tar- trique, acétique, citrique; » 4° Qlip le premier effet produit par les agents qui ont la propriété d'é- pailler (toujours dans les conditions précédentes) est d'enlever une partie de l'eau à la matière végétale pour la carboniser. » Nous nous proposons de poursuivre l'élude de ces curieux phéno- mènes, qui mettent particnlièrement en évidence l'action des corps avides d'eau, à une tem|)érature de raS à i/jo degrés, sur les matières végétales, en respectant les matières laineuses, m ( «'O' ) CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur la constitulion de la fibroine et de la soie; par MM. P. Scii()tzeis'berger et A. Bourgeois. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « Nous avons appliqué à l'élude de la fibroine et de la soie grége la mé- thode générale instituée par l'un de nous pour la détermination de la con- stitution des matières nlbuminoïdes (i). )) Les matières premières de ce travail nous ont été libéralement four- nies par M. P. Francezon, filateur à Alais. Nous sommes heureux de pou- voir lui en exprimer ici toute noire gratitude. )) Les résultats pour loo de matière sont les suivants : l'ibroïiic : Cocons verts du Japon ■■ ■■! ^ (mélange de fibroine et de i" de la biaise 1° des cocons séricine ou gomme de du Japon ; jaunes soie). 7.S p. 100 de fibroine; des Cévennes. 20 p. 100 de gomme. Azote mis en liberté sous fornie tramiiioniaque 2,07 2,00-1,99 3, 108 Acide oxalique (C^H'O') précipité sous forme d'oxalate de baryte. . 3,6 - 3,2 2,06 6,3 Acide carbonique (CO') précipité SOHS forme de carbonate de ba- ryte 0,98-1,19 1,45 'jOO Baryte (BaO) non précipitable par l'acide carbonique i3,i6-i4>o5 'i2)4 i4>5 Acide acétique mis en liberté sous forme d'acétate de baryte '>98- i)36 i,ii 2,82 Composition centési- \ maie du mélange „ , , ., r .,, ~ . , J Carbone ,. . 42 13 » 4'»7 amiue nxe resul- / , , , , , ,, . ,1 Hydrogène. 7,2 • 7,3 tant de l action de \ -^ » '' ' , , . , /Azote 14,8 » 14,5 la baryte sur la 1 „ , „_ 1/21' „, . , . \Oxvgene... 35,7 " ^6,5 fibrome ou la soie | grége. I Composition élémen- \ „ , / , ' , ,, J Carbone ... 40)4 taire du mélange / ,, , [ Hydrogène. 7,2 amiae après elimi- ) " _ , , ( Azote ï5,9 nation de la tyro-l „ , ,,- r 1 Oxygène... 0D,3 sine. / » Le mélange amidé renferme de 9,5 à lo pour loode tyrosine (déter- (l) Comptes rendus, t. LXXXI, p. i io8. i55. ( II92 ) minatioii directe). En calculant les formules d'après les nombres précé- dents, de manière à pouvoir y introduire une molécule de tyrosine, C'H"AzO', correspondant à environ 10 pour 100, on arrive aux expres- sions figuratives suivantes : 1" Pour le mélange total C"H"'A7,-'0". 9.° Pour le mélange amidé moins la tyrosine. . C"H'"Az-»0". » L'analyse immédiate a montré que le mélange amidé contenait en- viron : I" Tyrosine 10 pour loo. 2" Mélange à équivalents égaux de glycocolle et d'ala- nine (C=H>AzO' + C"H AzO') 60 3" Acide amido-butyrique (C'H'AzO') 10 » 4° Acide amidé de la série C"H'"~'AzO% pour lequel « = 4 20 » )) Les formules précédentes se décomposent donc approximativement comme il suit : Tyrosine. C^9H"''Az'"0" = 7C^H^AzO= + vCMi'AzO- Glycocolle. Alanine. + 2C*H°AzO- + 4(C'H'AzO=). Acide Acide amidé amidobutyi'ique. de la série acrylique. ') En tenant compte de la composition centésimale de la fibroïne (C = 48,6 — Hy = 6,3 — Az =r 18,7, O = 26,25) et des nombres donnés plus haut pour l'ammoniaque et les acides oxalique, carbonique et acé- tique, on peut représenter la réaction de la baryte sur la fibroïne par une équation Irès-rapprochée de la suivante : C"H'"Az='0" ^■ 24H'0 = o,5(C-H-0^) + CO=,H^O Fibroïne. Acide oxalique. Ac. carbonique. H-o,5(C-H'0=) + 3AzH' + C"«H'^'Az-"0". Acide acétique. Mélange amidc. a La fibroïne se dislingue de l'albumine : » 1° Par l'absence à j)eu près coiuplète, parmi les produits de son hydra- tation, d'acides de la série C"H-""' AzO^ . ( ..93 ) » 2° Par une proportion beaucoup moindre d'acides amidés de la série acrylique C"H-" 'AzO-; » 3° Par ce fait que les acides ainidés de la série C"H-"^'AzO-, qui en forment la masse principale, sont des homologues inférieurs {n = a, 3, 4) de ceux qui dominent dans les albuminoïdes (« = 6, 5, 4). I^a soie grége a fourni plus d'ammoniaque, d'acides oxalique et carbonique et d'acide acétique que la fibroïne; mais, pour l'analyse élémentaire du mélange amidé, les résultats sont très-voisins, d'où l'on peut conclure que la con- stitution de la séricjne n'est probablement pas très-éloignée de celle de la fibroïne elle-même. » PHYSIOLOGIE. — Etude comparée des Jlitx électriques dits instantanés et du courant continu, dans le cas d' excitation unipolaire ; ^av M, A. Chaitveau. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « J'ai étudié l'action des flux électriques instantanés, en employant tantôt les charges ou décharges d'électricité statique, tantôt les courants d'induction, ceux-ci surtout. Cette action présente, avec celle du courant de pile, des différencesimportantes et des analogies plus imporlantes encore, par le parti qu'on en peut tirer pour la détermination de la mécanique in- time de l'excitation électrique. Je me borne, comme je l'ai fait jusqu'à présent, à l'exposition des faits. lisse révèlent tous dans les tracés ci-joints et peuvent être résumés comme il suit : t » 1° De même que les courants continus, les flux électriques instantanés, de très-faible intensité, provoquent plus facilement la contraction avec le pôle négatif qu'avec le pôle positif; mais, quand l'intensité du flux croît, les deux excitations, négative et positive, arrivent toujours très- vile à l'éga- lité, et, dans les cas absolument physiologiques, s'y maintiennent, quelque loin qu'on pousse l'accroissement du courant (tracé n° 1). On peut ob- server cependant quelquefois une légère tendance à l'inversion d'activité des deux pôles. Cette tendance néanmoins ne produit d'effet bien notable, que si le nerf a subi l'influence perturbatrice qui donne au courant de pile la propriété d'agir, presque d'emblée, j)lus aciivement du côté du pôle po- sitif. C'était le cas dans l'expérience qui a foiuni le tracé m°2. » 2° La contraction avec les excitations en série croissante arrive très» rapidement à une valeur maxima, qu'elle ne peut pas dépasser. 11 est très- remarquable de voir alors l'accroissement, même très-considérable, du cou* ( i>94 ) rant, presque absolument impuissant it modifier la grandeur des contrac- tions (tracé n° 1). )) 3° L'accroissement du courant n'est cependant pas sans influence ; son action se traduit, Irès-légèremcnt il est vrai, dans les tracés, par la forme du relâchement musculaire. Ce relâchement est d'autant moins brusque que l'excitation a été plus forte (tracés n*^'* 1, 2, 3). » 4° t^es deux derniers caractères ne sont pas l'apanage exclusif de l'ex- ( '195 ) citation avec les flux instantanés. On a déjà vu qu'ils peuvent exception- nellement se manifester avec le courant de pile : c'est dans le cas de dts- Iruclion de la moelle épinière, ou même de simple section des nerfs. Les excitations par le courant de pile ou par le cûi|rai)l induit donnent alors, à une certaine période, de^ tracé? cjui, m liçu cje 4'fférer comme ceux dii II" I, présentent entre eux la plus frappante analogie ( tracé n" 3). Cette analogie se manifeste sans aucune mutilation du système nerveux, si l'exci- tation est pratiquée sur les grenouilles affaiblies, qui n'ont plus que peu de temps à vivre (tracé n" 4). » 5" Le plus remarquable des caractères de l'excitation unipolaire, par les flux électriques instantanés s'observe quand on con)pare les tracés re- cueillis sur les grenouilles intactes ou les grenouilles mutilées par la sec- ( "96 ) tion de la moelle oti du nerf excité. Les premiers sont caractérisés par l'irrégiihirité, les seconds par la régularité des superpositions (tracé n° 5), exactement comme avec les courants continus; et le phénomène est dû à la même cause, la persistance partielle ou la cessation complète du rac- courcissement musculaire après le passage du courant. » ZOOLOGIE. — Sur un poisson du lac de Tibêtiade, le Chromis paterfamilias, qui incube ses œufs dans la cavité buccale. Note de M. Lortet, présentée par M. Milne Edwards. (Commissaires : MM. Milne Edwards, Blanchard.) (( Jusqu'à présent, on ne connaît qu'un petit nombre de poissons incu- bant leurs œufs, ou élevant leurs petits dans la cavité buccale ou au mi- lieu des branchies. Agassiz, dans son voyage sur VJinazoïie, eu a découvert une espèce. Depuis, on a rapporté de Chine le Macropode, dont les mœius singulières sont aujourd'hui connues de tout le monde. Ces espèces appar- tiennent au grand groupe des Labyrinlhobranches, et Agassiz prétendait que les poissons de cet ordre seuls pouvaient incuber les œufs d'une façon aussi anormale, grâce aux culs-de-sacs branchiaux qui permettaient ainsi aux œufs d'être maintenus en place facilement. Mais le Chromis paleifa- milias a les branchies disposées eu simples lamelles; il n'est pourvu d'aucun ( "97 ) appareil spécial pour retenir en place les œufs ou les petits, et cependant il protège et nourrit jusqu'à deux cents alevins dans la gueule et la ca- vité branchiale. C'est le mâle qui, toujours, se livre à ces fonctions d'incu- bation. » Lorsque la femelle a déposé ses œufs dans une dépression sablon- neuse du sol, ou entre les touffes des joncs, le mâle s'approche et les fait passer, par aspiration, dans la cavité buccale. De là, par un mouvement dont nous n'avons pas bien pu saisir le mécanisme, il les fait cheminer entre les feuillets des branchies. La pression exercée sur les œufs par les lamelles branchiales suffit pour les maintenir. » Là, au milieu des organes respiratoires, les œufs subissent toutes métamorphoses; les petits prennent rapidement un volume considérable et paraissent bien gênés dans leur étroite prison. Ils en sortent, non par les ouïes, mais par l'ouverture qui fait communiquer la cavité branchiale avec la bouche. Ils y restent en grand nombre pressés les uns contre les autres, comme les grains d'une grenade mûre. La bouche du père nourricier est alors tellement distendue par la présence de cette nombreuse progéniture, que les mâchoires ne peuvent absolument pas se rapprocher. Les joues sont gonflées et l'animal présente un aspect des plus étranges. Quelques jeunes, arrivés à l'état parfait, continuent à vivre au milieu des feuillets branchiaux; tous ont la tète dirigée vers l'ouverture buccale du père, mais nous ne les avons jamais vus quitter cette cavité protectrice. Quoique si nombreux, ils se maintiennent très-solidement, nous n'avons pu décou- vrir par quel moyen. On ne peut comprendre aussi comment le père nourricier n'avale pas sa progéniture. Nous ne savons à quelle époque de leur vie les petits quittent la bouche paternelle pour vivre d'une vie indé- pendante. 1) Chromis paterfamilias. — Dents très-fines et très-aiguës, disposées en plusieurs séries; museau obtus, conique, à proGI supérieur oblique; bosse nasale très-prononcée ; nageoire caudale presque tronquée ; les rayons mous de la dorsale atteignent l'origine de la caudale. La longueur du corps, y compris la caudale, est de 3 \ fois la hauteur. La longueur de la tête est j de la longueur totale. Le museau a, en longueur, i fois !e diamètre orbitaire; la bouche est légèrement oblique, large, aussi large que longue; les dents sont fines, aiguës, légèrement recourbées, disposées en trois ou quatre séries, teintes en jaune foncé à l'extré- mité libre; de chaque côté de la mâchoire supérieure, 26 dents sur le premier rang; espace interorbilaire i { fois aussi large qee l'orbite, très-légèrement convexe. La partie lihre du préoperculaire aussi haïUe que longue. 1) Dorsale, i4-ii; anale, 3-8; caudale, 16; pectorale, 12; ventrale, i -5. Écailles cycloïdes plus hautes que longues, les f de leur surface se trouvent recouverts. C. R., 1875, 1" Semestre, (T. LXXXI, N" 24.) I ^6 ( iigs ) » Couleur vert olive sur le dos, rayé de bleu; ventre à éclats argentés avec taches bleuâtres. >i Péché à l'épervier le 29 avril 1875, dans une eau peu profonde, au milieu des joncs, au bord (lu lac Tibériadc, à la localité appelée Jia-Tin, l'ancien Capharnaiim. Il y a là des sources chaudes nombreuses dont la réunion forme un ruisseau assez considérable. C'est dans ces eaux chaudes de + 24 degrés que vivent les Chiomis. » ZOOLOGIE. — Recherches sur l'appareil respiratoire et te mode de respiration de certains Crustacés brachyures {Crabes terrestres). Note de M. Jobert, présentée par M. Milne Edwards. (Commissaires : MM. Milne Edwards, Blanchard.) « Certains Crabes, vidgairement connus sous le nom de Tourlourous, Crabes voyageurs, ont une existence plutôt terrestre qu'aquatique ; ils sont cependant pourvus de branchies en tout semblables à celle des autres Crus- tacés brachyures, et, s'ils peuvent rester hors de l'eau et respirer l'air en nature, c'est grâce à une disposition particulière de la chambre branchiale, sur laquelle ont porté mes recherches. n J'ai étudié, à ce point de vue, VUca una (Caranguejo), le Gelasinu, le Cardisonne (Gubame) , le Grapse(??) et un Telpheusien [Dilocarcinus ou Sylviocarcinus). Chez VUca una, que je prendrai ici comme exemple, la chambre respiratoire est très-grande, et tapissée en dessus et latéralement par une membrane molle, d'un gris noirâtre et présentant les éléments de la membrane hypodermique des Crustacés. Dans son épaisseur, on y remarque une quantité de canaux situés sur deux plans, l'un superficiel, l'autre profond. » J'ai ouvert plus de deux cents de ces Crabes, après deux, quatre et six jours de captivité, dans un lieu privé de toute humidité; jamais je n'y ai trouvé une goutte d'eau, yama» je n'ai trouvé la membrane humide à sa surface ; la cavité était toujours pleine d'air ; bien plus, pendant la submer- sion, il semblerait que l'animal n'est pas maître d'expulser tout l'air empri- sonné dans la chambre respiratoire. Après trois jours de submersion totale, des Ucas avaient encore une notable quantité de gaz accumulé à la partie supérieure de la voûte de la chambre respiratoire. » Comment donc s'effectue la respiration ? La disposilion anatomique de la paroi va nous mettre sur la voie : les vaisseaux des deux plans sont dirigés en sens inverse. Quelle est leur nature? Depuis les travaux de MM. MilneEdwards et Audouin, on sait qu'au sortir du cœur le sang arté- ( "99 ) riel, après avoir parcouru les vaisseaux, dont le diamètre devient de plus en plus petit, n'est pas repris par des capillaires veineux, mais qu'il s'engage dans des lacunes en communication avec la cavité générale et une partie des branchies, et que c'est après s'être revivifié dans ces organes qu'il est repris par des vaisseaux qui l'amènent dans la chambre péricardique, qui n'est autre chose qu'une oreillette. De là, il repasse dans le cœur; une injection colorée poussée dans la cavité générale de l'Uca devra nous indi- quer si les canaux de la membrane respiratoire sont des vaisseaux sanguins, et, en ce cas, si ce so(it des veines ou des artères. L'exécution de l'opération indiquée nous dévoile la présence d'un réseau sanguin, d'une extrême élégance, qui se ramifie sur la voûte et sur les parois internes et externes de la chambre respiratoire. Ce réseau se développe en éventail et prend nais- sance dans un gros sinus situé à la partie antérieure, derrière la cavité orbitaire ; il en part trois vaisseaux qui se ramifient dans la cloison verti- cale, im autre vaisseau d'un très-gros diamètre qui chemine dans l'angle de réunion de la voûte de la carapace et de la paroi latérale ; d'autres vaisseaux moins considérables, dont l'un doit être signalé : il serpente et se ramifie dans le repli membraneux décrit par MM. Milne Edwards et Audouin.. Tous ces vaisseaux émettent de nombreux rameaux qui se résolvent en capillaires, lesquels se terminent dans de petits espaces irrégulièrementpo- lygonaux qui sont de véritables petites lacunes. Mais, de ces lacunes, partent d'autres vaisseaux très-fins également; l'injection qui y a pénétré sert de guide; on les voit s'élargir et s'ouvrir dans des vaisseaux plus gros; ceux- ci eux-mêmes vont s'élargissant et s'ouvrant à leur tour dans quelque gros tronc, lequel vient aboutir lui-même à un énorme sinus, situé en arrière du corps de l'animal, tout près de la naissance de la queue, à i centimètre en dedans et au-dessus de la partie basilaire de la dernière patte ; ce gros sinus traverse la cloison verticale et vient S'ouvrir largement dans l'oreil- lette. Une injection colorée, poussée cette fois par le sinus, met en évidence lui réseau sanguin, presque symétrique du premier, qui va au-devant de lui et se développe en éventail, d'arrière en avant, sur les parois de la chambre respiratoire ; de ces vaisseaux, l'un se ramifie dans la cloison verticale; un autre, d'un diamètre très-considérable, serpente sur la voiite de la chambre; un autre, également digne d'être noté, est situé dans l'angle de réunion du repli horizontal de la membrane interne et de la paroi de la chambre. M 11 existe donc, dans les parois de la chambre respiratoire, un double système de vaisseaux en connexion entre eux, par l'intermédiaire d'un réseau capillaire mettant en communication directe le coeur avec la cavité i56.. ( I200 ) générale; l'air qui est contenu clans la chambre respiratoire n'y est pas sta- gnant, mais y est renouvelé régulièrement à l'aide de véritables mouvements d'inspiration et d'expiration. L'orifice expirateur delà chambre n'a rien de particulier; quant aux orifices inspirateurs, outre celui qui est situé à la partie antérieure de la base des pattes de la première paire, il en existe d'autres plus petits : l'un, assez considérable, situé entre la troisième et la quatrième patte, et deux autres plus en arrière ; leurs orifices externes sont dissimulés par de longs poils. C'est à la cloison verticale qu'incombe le soin d'exécuter les mouvements alternatifs d'aspiration et d'expiration, et cela sous l'influence de l'organe central de la circulation. Chez les Ucas principalement, où lecœur est d'un volume très-considérable, on voit, si on le met à nu, qu'à la période d'afflux du sang dans sa cavité correspond un mouement en dehors de la cloison verticale qui sépare la cavité générale de la chambre respiratoire, produit par un mécanisme spécial. L'appareil branchial des Crustacés ordinaires peut donc jouer ici le rôle d'un véritable poumon , et le sang peut retourner au cœur sans passer par les branchies : aussi je proposerai de donner aux Crustacés qui présentent cette disposi- tion le nom de Brancliio-pulmonés. » GÉOLOGIE. — Examen lilhologique du sable à glauconie, inférieur au calcaire grossier. Mémoire de M. Stan. Meunier, présenté par M. Daubrée. (Ex- trait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Daubrée, Des Cloizeaux.) « Dans le Mémoire que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie, je donne avec détail les résultats de l'analyse lithologique du sable à glau- conie, qui, dans les environs de Paris, forme comme le soubassement du calcaire grossier. De nombreux, échantillons recueillis à Vaugirard, Sèvres, Cordeville (près l'IsIe-Adam), Montainville, Chaumont en Vexin et Trolly- Breuil, dans la foret de Compiègne, montrent que ce sable résulte toujours du mélange de minéraux granitiques (quartz et faldspath) avec des maté- riaux (silex, calcaires, phosphorites) provenant de couches_stratifiées, parmi lesquelles on reconnaît nettement le calcaire pisolithique, la craie blanche, la craie chloritée et le gault. » A première vue, les minéraux granitiques semblent avoir été portés, sur les points où on les observe, par des courants horizontaux; mais une autre supposition consiste à y voir le produit d'éruptions artésiennes, ana- logues à celles qui, bien plus récemment, ont amené au jour les sables kao- ( I20I ) Uniques des environs de Bègues. Si l'on admet celte seconde manière de voir, il en résulte, pour ces apports de la profondeur, désignes déjà sous le nom à'alluvions verticales, un accroissement d'importance qui fera désirer d'autant plus vivement d'éclairer leur mode de formation. Des expériences directes m'ont fait voir que la transformation du granité le plus compacte en arène tout à fait friable peut être obtenue, de la manière la plus simple, par l'application sur la roche de la chaleur rouge. Un appareil spécial m'a permis d'étudier l'action simultanée de cette température, de l'acide car- bonique et de la vapeur d'eau sur des fragments granitiques. Après plu- sieurs heures, je n'ai' pas constaté d'action décomposante sur le feldspath et je pense que, dans la majorité des cas au moins, la kaolinisation des sables granitiques est due aux agents externes. » Quant aux matériaux d'origine stratifiée, contenus dans la couche à glaucoiiie, leur origine est éclairée par cette remarque, que la couche offre à la fois le faciès littoral et la forme générale d'un fond de mer tout entier. Il y a là une contradiction apparente, qui disparaît par l'observation de ce qui se passe sur un rivage actuel où la dénudation s'exerce avec activité. Le littoral sud de l'Angleterre, par exemple, fournit, 'à lui moment donné, un cordon de galets qui s'accumulent au pied de la falaise; mais, par suite des progrès rapides de la mer sur la terre ferme, ce cordon se comporte comme s'il pénétrait progressivement dans le bassin marin. Relié d'une manière intime aux galets dont la formation a suivi la sienne, il est devenu l'un des éléments d'une nappe caillouteuse. Nul doute cju'une pareille nappe ne s'étende sur tout le fond de la Manche, cumulant l'aspect littoral et la forme pélagique que nous venons de reconnaître dans la couche à glauconie. D'ailleurs, dès qu'un point de la nappe de galets se trouve suffi- samment éloigné de la côte (par suite de la retraite de celle-ci), pour que le mouvement des vagues ne s'y fasse point sentir, un sédiment fin peut s'y déposer entre les silex ; des mollusques à test délicat peuvent s'y éta- blir. C'est exactement de même que, à Montainville, on extrait avec surprise une foule de coquilles fragiles d'une couche remplie de grosses pierres roulées. » D'un autre côté, les variations que l'on constate, suivant les localités, dans la nature des grains constitutifs du sable à glauconie, s'expliquent, toujours d'après la considération des causes actuelles, par une variation correspondante dans la nature 'des falaises qui bordaient la mer tertiaire, aux points considérés. On reconnaît en effet, sur nos côtes, que, dans les conditions ordinaires, et à part ce qui concerne les limons les plus fins. ( r202 ) les élémenls dessables marins dérivent en général de la falaise la plus voi- sine. Un fait particulièrement significatif, à cet égard, concerne le sable actuel de Dieppe que j'ai spécialement étudié. Malgré la proximité des falaises granitiques du déparlement de la Manche, on n'y recueille des débris de roches cristallines que d'une manière tout à f;nt exceptionnelle ; et c'est même une raison de plus pour ne pas croire à l'origine superficielle du quartz et du feldspath dont nous pariions tout à l'heure dans la for- mation tertiaire. » La situation des débris des falaises représentant ainsi celles de forma- tions qui ont subi une dénudation complète, il paraît résulter, des observa- tions que nous venons de présenter, que l'étude d'un sable donné peut éclai- rer la reconstitution de l'époque à laquelle sa formation remonte, au point de vue du relief et de la nature de la surface du sol. C'est là un sujet dont l'importance n'échappera à personne, mais qu'on ne pourra traiter d'une manière fructueuse qu'à la suite d'études d'ensemble, analogues à celles dont je m'occupe en ce moment. » M. Henry soumet au jugement de l'Académie un Mémoire portant pour titre : « Etudes nouvelles sur la détermination graphique du centre de gra- vité des surfaces polygonales planes, d'un nombre quelconque de côtés ». (Commissaires : MM. Chasles, Bonnet, Puiseux.) M. G. Colin soumet au jugement de l'Académie un Mémoire sur le mé- canisme delà rumination. (Commissaires : MM. Bouley, Larrey.) MM. Trêve et Durassier adressent un complément à leur Note précé- dente sur la distribution du magnétisme à l'intérieur des aimants. (Commissaires : MM. Jamin, Desains.) M. F, HÉTET adresse un Mémoire relatif à un procédé de purification des eaux des^ condenseurs à surfaces; L'auteur s'est proposé de montrer que l'application judicieuse de l'eau de chaux, à la purification des eaux distillées provenant des machines pour- vues de condenseurs à surfaces, a permis : i° de faire, comme autrefois, de l'eau potable avec la vapeur de la machine; a° de préserver les chaudières ( I203 ) de l'usure rapide, dont elles sont menacées par l'action corrosive des eaux grasses acides provenant de ces condenseurs. (Commissaires : MM. Balard, Peligot, Rolland.) M. L. Hu«o adresse une Note sur la fabrication d'étalons métriques et doubles-métriques en basalte, à l'instar des anciens Egyptiens. (Commissaires : MM. Morin, Tresca.) M. Martha-Beceer adresse deux nouvelles Notes, comme compléments à ses précédentes Communciations sur l'éther et la constitution de la ma- tière. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. J. GiiEMiNEAU adresse une description et un dessin de perfectionne- ments apportés aux paratonnerres. (Renvoi à la Commission des Paratonnerres.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Les tomes IV et V des « Atti délia Accademia di Scienze, Lettere ed Arti di Palermo » ; 2° Un nouveau fascicule des « Reliquiœ aquilanicœ, par MM. Laitet et CImstie ». - ALGÈBRE. — Sur ta discussion d'un système d'équations linéaires simultanées. Note de M. Ch. Méray, présentée par M. Puiseux. « 1. J'ai traité plusieurs fois, au début de mon cours, la question impor- tante à laquelle M. Rouché a consacré une Note dans un récent numéro des Comptes rendus (i). Ma méthode ne diffère pas sensiblement au fond de celle de M. Rouché, mais elle est d'une exposition peut être plus aisée, et, à ce titre, elle peut encore offrir quelque intérêt, même après la Com- munication de M. Rouché. (i) Séance du ay novembre 1875, page io5o de ce volume. ( I204 ) j) 2. Tous les résultats possibles de la discussion sont renfermés dans les trois énoncés suivants qui exigent que le système proposé ait été préalable- ment réduit, c'est-à-dire ramené à ne contenir aucune équation dont les coefficients soient tous nuls ou exprimables par une même fonction linéaire et homogène des coelficienls des termes semblables dans quelques autres équations. » I. Tout système réduit surabondant [oie le nombre m des équations surpasse le nombre ii des inconnues) est impossible. » II. Un sjslème réduit complet (où ni = n) est impossible si le déternnnant des coefficients des inconnues se réduit à zéro. Il est possible et déterminé dans le cas contraire. » III. Un système réduit incomplet (où m •< n) est impossible si les -^ LlJ-!S 1 déterminants du j?i""™« ordre que l'on obtient en associant I .2. . ./l ' m à m, de toutes les manières possibles, les n colonnes de coeftivients des incon- nues dans les équations proposées, se réduisent tous à zéro. » Au contraire, le système proposé est possible si l'im au moins de ces dé- terminants 7ï'estpas nul; il est alors indéterminé, et cela dans ime mesure telle, qu'à chacun de ces déterminants d'ordre m non égaux à zéro correspond un groupe de ni inconnues dont les valeurs s'expriment linéairement en fonction des n — ni autres qui, elles, restent absolument indéterminées. T> 3. La réduction d'un système quelconque d'équations linéaires à n in- connues s'opère en soumettant successivement à l'épreuve suivante les équations proposées, rangées dans un ordre quelconque : |jl désignant le nombre des équations déjà conservées au moment oii l'on examine une équation de rang quelconque, on forme les- — '-~ ^ -déterminants d'ordre p. + 1 qui résultent de toutes les associations possibles p. -\~ i à p. + i des n -+- I colonnes de coefficients de termes semblables dans les p. équations con- servées et dans l'équation examinée; puis on rejette ou l'on conserve l'équation dont il s'agit, selon que tons ces déterminants sont nuls ou que quelques-uns d'entre eux ne le sont pas. L'ensemble des équations définitivement conser- vées (leur nombre ne peut surpasser n -\- i) forme un système réduit qui est équivalent au proposé, parce que les solutions qu'il peut avoir appar- riennent toutes nécessairement à chacune des équations rejelées. » ( I2o5 ) PHYSIQUE METKOKOLOGIQUE. ~ Sur Cinleiisilé catorifiqne de la radiation solaire et son absorption par i atmosphère terrestre. Note de M, A. CnovA, présen- tée par M. Balard. « La mesure de l'intensité des radiations calorifiques émises par le Soleil a été l'objet des travaux d'un grand nombre de physiciens ; je citerai seule- ment ceux de John Herschel (i), de Saussure (2 ), Ponillet (3), Forbes (4), qui ont, depuis longtemps, attiré l'attention, et les travaux plus récents de M^l. Soret, Desains, Quetelet, Secchi et Violle. Dans mes recherches sur ce sujet, j'ai d'abord fait usage du pyrhéliomètre direct de Pouillet.Deux de ces instruments ayant été étudiés parallèlement, j'ai pu constater que la préparation de la surface absorbante exerce une in- fluence notable sur leurs indications; en effet, si la surface polie de la boîte d'argent exposée à l'insolation est simplement recouverte d'une ou plusieurs couches de noir de fumée, une partie de la chaleur obscure est réfléchie parla surface polie du métal, et traverse le noir de fumée qui est dialher- mane pour ces radiations. L'interposition d'une couche de vernis noir est aussi un obstacle à l'absorption complète des radiations. J'ai rendu l'ab- sorption plus complète, et obtenu des nombres un peu plus élevés, par l'em- ploi d'une couche absorbante entièrement métallique. Pour la préparer, je fais déposer une couche de cuivre gai vanoplastique, légèrement rugueux, sur la base circulaire de la boîte; je la recouvre ensuite, par voie électroly- tique, d'un dépôt de noir de platine intimement adhérent ; une légère couche de noir de fumée peut enfin être appliquée sur la surface platinée (5). Une mesure absolue de la radiation solaire est une opération calorimétrique complète, qui doit être exécutée dans un temps aussi court que possible. 3'emploie, dans ce but, deux sortes d'instruments. » En premier lieu, un pyrhéliomètre étalon, qui donne, avec exac- titude, par un temps très-calme et dans le voisinage de midi, lorsque la (i) Edinb. Journal of Science, t. III, p. 107, 1825, et Royal Society' s Instructions, p. 65. (2) Voyage dans les Alpes. (3) Comptes rendus, t. VII, p. a.j, i838. (4) Pliil. Transactions, part. II, p. 225, iS^a, et Phit. Mag., septembre 1842. (5) MM. Exneret Rontzen, en faisant usage, comme pvrliéliomètre, du c.iloriraètre ;'i gl.ice de M. Bunsen, ont trouvé des nombres supérieurs à ceux de Pouillet, [Sitzungsb. der K. Ak. der ff^issenscJtafften JFienn, 26 février i874' C. R., 1875, 3' &:mesire. (T. LXX.XI. N» 24.1 ' ^') ( I206 ) hauteur du Soleil est sensiblement constante, le nombre d'unités de cha- leur absorbées sous une incidence normale, par minute et par centimètre carré. Je me suis servi, dans ce but, soit d'un pyrhéliomètre de Pouillet, dont la surface absorbante est platinée comme je l'ai déjà dit; soit, comme l'a fait M. Tyndall, d'un pyrhéliomètre dont la boîte d'argent pleine d'eau est remplacée par une boîte en acier pleine de mercure. Leur valeur en eau a été déterminée en les exposant à la radiation solaire ou à la flamme d'un bec de gaz, en les plongeant dans un calorimètre à eau, en prenant toutes les précautions en usage pour la mesure des chaleurs spécifiques; cette méthode me paraît plus précise que celle qui consiste à évaluer sépa- rément la valeur en eau de la boîte, du liquide qu'elle contient et de la partie plongée du thermomètre. )) La discussion de plusieurs séries d'observations, faites à Montpellier, et l'examen des courbes obtenues, m'amena à conclure que les mesures de radiations, faites dans les villes, sont sujettes à des causes d'erreur pro- venant d'une absorption anormale par les vapeurs, les fumées et les pous- sières et variables avec le degré d'agitation de l'air et la direction du vent; aussi ai-je fait, quand cela m'a été possible, des séries d'observations à la campagne et au bord de la mer. Pour ces séries, je préfère me servir d'un pyrhéliomètre donnant seulement des rapports de radiations, ou aclino- mètre. Il joint, à une grande sensibilité, l'avantage de n'exiger qu'une durée de cinq minutes pour chaque observation complète; il est éta- lonné avec soin avec un pyrhéliomètre normal. )) Un gros thermomètre à alcool absolu, dont le réservoir sphérique a 4o millimètres environ de diamètre, et la tige 3oo millimètres environ de longueur, remplace la boîte et le thermomètre des pyrhéliomètres précé- dents. La surface de la boule, argentée par le procédé Martin, est recou- verte électrolytiquement d'une couche de cuivre rugueuse, puis de noir de platine, et ensuite enfumée légèrement. L'extrémité du tube est munie d'une ampoule; le réservoir contient quelques gouttes de mercure, afin de permettre d'introduire successivement plusieurs index dans la colonne al- coolique. Pour cela, l'instrument, renversé la boule en haut, est exposé au soleil; la dilatation de l'alcool eng;ige dans le tube un index de mercure, dont on règle la longueur à volonté : il suffit de relever l'instrument pour faire rentrer le mercure dans le réservoir. M La boule de l'actinomètre est placée au centre d'une enceinte sphé- rique formée d'une sphère creuse en laiton, polie extérieurement, noircie à l'intérieur, et munie, sur le prolongement de l'axe de l'actinomètre, d'une ( I207 ) ouverture par laquelle pénètrent les rayons solaires. Des écrans polis, placés en face de cette ouverture, permettent l'admission des radiations solaires par une ouverture circulaire de 3o millimètres de diamètre, de sorte que la totalité des rayons reçus tombe sur le réservoir de l'actinomètre. Cette disposition, analogue à celle de l'électrothermomètre de Watterston, offre l'avantage de régulariser le refroidissement et de permettre d'observer même dans une atmosphère agitée, » L'axe de l'instrument étant constamment orienté vers le centre du So- leil, au moyen d'un écran qui reçoit à son centre l'ombre de la sphère de laiton, je note le refroidissement ou le réchauffement pendant une minute, après que l'instrument s'est mis à peu près en équilibre de température avec l'atmosphère, et que sa marche est devenue uniforme, la sphère étant abritée du rayonnement solaire par un double écran placé à une certaine distance. L'écran étant enlevé, je note la vitesse du réchauffement pendant une minute, eu supprimant l'observation faite pendant la minute qui suc- cède immédiatement à l'admission des rayons solaires; je note de même la vitesse du refroidissement pendant une minute, en supprimant aussi l'ob- servation faite pendant la minute qui suit l'obturation de la radiation. J'évite ainsi les erreurs qui proviennent du temps qu'emploie le flux calo- rifique à prendre son régime normal. L'examen d'un grand nombre d'ob- servations, faites pendant des périodes de temps très-différentes, m'a donné la certitude que les observations faites dans ces circonstances, c'est-à-dire dans une durée totale de cinq minutes, comportent une grande précision. » L'observation du réchauffement, corrigée du refroidissement avant et après l'observation, donne la marche de l'index, qui doit encore être cor- rigée : )) 1° De l'inégalité de section du tube aux divers points de sa longueur; » 2° Des variations de la dilatation et de la chaleur spécifique de l'al- cool absolu avec la température. » Ces corrections sont faites à l'aide de Tables, dressées préalablement à cet effet. Enfin, on multiplie la marche ainsi corrigée par le facteur qui représente la quantité absolue de chaleur reçue par minute sur i centimètre carré et correspondant à une division de l'actinomètre. » L'extrême rareté des belles journées pendant lesquelles le Soleil reste constamment dégagé des moindres traces de cirrhi, et où le ciel conserve une teinte bleue sans voile blanc appréciable, rend ces recherches très- longues et oblige de rejeter des séries entières d'observations, interrompues par des variations atmosphériques. )) L'année 1875 a été particulièrement défavorable sous ce rapport. » 157.. ( I208 ) PHYSIQUE. — Sur r action des flammes en présence des corps éleclrisés. Note de M. Douliot, présentée par M. Berthelot. « Une flamme en communication avec le sol décharge un conducteur électrisé placé dans son voisinage ; si la flamme est isolée, la décharge se produit encore. Dans le premier cas, l'électricité du conducteur s'écoule dans le sol; mais il y a lieu de rechercher ce qu'elle devient dans le se- cond. C'est à ce point de vue que les expériences suivantes ont été en- treprises. » 1° Une bougie allumée et isolée est placée à égale distance de deux électroscopes à lames d'or égaux, les boules des électroscopes et la flamme formant un triangle de 20 centimètres environ de côté. Si nous appro- chons un corps électrisé, en le portant entre la flamme et l'un des élec- troscopes, ou dans l'intérieur du triangle formé par ces trois corps, les électroscopes sont influencés à la manière ordinaire, et les lames d'or retombent à mesure que le corps approché perd son électricité. » Mais portons le corps électrisé sur le prolongement de la ligne qui va d'un des électroscopes à la flamme, nous voyons cet électroscope se charger d'électricité de même nature que celle que perd le corps élec- trisé; l'autre électroscope, qui est cependant plus rapproché du corps élec- trisé, est simplement influencé. Le premier conserve sa charge, le second revient à l'état naturel, lorsque le corps électrisé s'est déchargé ou a été éloigné. » 2° La flamme isolée est placée entre un écran mauvais conducteur et la boule d'un électroscope, à i5 centimètres environ de l'un et de l'autre. Derrière l'écran, portons un corps chargé d'électricité positive : les lames de l'électroscope divergent aussitôt. Retirons ensemble l'écran et le corps électrisé; l'électroscope reste électrisé, et il est électrisé posi- tivement. Le corps électrisé n'a pourtant pas été déchargé, on peut s'as- surer qu'il est encore électrisé positivement; mais on constate aussi que l'écran est chargé d'électricité négative sur la face qui regardait la flamme et l'électroscope. » Si, au lieu de retirer ensemble le corps électrisé et l'écran, on éloigne seulement et lentement le corps électrisé, on voit les lames d'or, qui se sont chargées d'électricité positive au moment où ce corps a été approché, retomber, arriver au contact, puis s'écarter de nouveau; si alors on retire l'ccraii, on constate que l'électroscope reste électrisé, qu'A contient de l'électricité négative et que l'écran est revenu à son état primitif. ( I209 ) « Il serait difficile d'expliquer tous ces faits en admettant que la flamme et les corps qu'elle produit établissent des communications plus ou moins parfaites entre les corps qui l'entourent. Mais il est à remarquer que ces phénomènes sont, en tous points, ceux que l'on pourrait prévoir, si l'on substituait à la flamme un conducteur isolé et armé de pointes dans toutes les directions. » CHIMIE ORGANIQUE, — Note sur les sulfocyanales des radicaux d'acides; par M. P. MiQUEL. « Quand on soumet à une douce chaleur im mélange de 78 parties de chlorure d'acétyle, et de 161 parties de sulfocyanate de plomb, il se forme du chlorure de plomb et du sulfocyanate d'acétyle. Il suffit d'élever à i3o degrés la température du vase où s'est faite la réaction, pour recueillir le sulfocyanate d'acéryle, qui passe jusqu'à i35 degrés sans traces de dé- composition. Bientôt la distillation s'arrête brusquement, et la quantité de produit obtenue correspond à peu près à celle que faisait présumer la théorie, I Le sulfocyanate d'acétyle est liquide à la température ordinaire, incolore; il rougit au contact de l'air, qui paraît l'altérer lentement. Sa saveur est brûlante; son odeur, extrême- ment piquante; il attaque tes yeux avec violence; sa densité à iG degrés a été trouvée égale à I , i5i ; il bout entre i3i et i3?, degrés. L'alcool et l'éther le dissolvent facilement, l'eau le décompose rapidement à loo degrés. » Soumis à l'analyse, ce nouveau composé a fourni les résultats suivants : Trouvé. . Calculé. G 35,48 35,65 H 3,17 2,97 Az '3,27 i3,86 S 31,98 3i,68 O » i5,84 » Ces résultats nous permettent d'affirmer que le corps qui vient d'être CAz 1 décrit est bien le sulfocyanate d'acétyle, [ S. » Si l'on substitue, au chlorure d'acétyle, le chlorure de benzoïle, la réaction ne s'effectue que lorsqu'on élève la température du mélange vers i5o degrés. Le chlorure de plomb, épuisé par de l'éther absolu, cède à ce dissolvant un liquide qu'on sépare de l'éther par la distillation, et que ( I2I0 ) l'analyse nous a démontré avoir la même composition centésimale que sulfocvanale de benzoïle „,„^^ S. •^ G'H'^O ) Trouvé. Calculé. C 58, 3i 58,90 H 3, i6 3,07 Az 8,98 8,59 S 18,67 '9>63 0 ■ 9>8i 1 00 , 00 « Le sulfocyanate de benzoïle ne peut être rectifié sous la pression ordinaire ; il se dé- compose en donnant un gaz qui a toutes les propriétés de l'oxysulfure de carbone; mais, dans le vide, il distille entre 200 et 2o5 degrés, et fournit un liquide presque incolore, très- réfringent, d'une odeur piquante, rappelant en même temps celle des amandes amères. Sa densité, calculée à 16 degrés, est égale à i , 197. » L'eau agit de deux façons différentes* sur les corps qui viennent d'être décrits ; une partie du produit s'hydrate, en régénérant l'acide sulfocya- nique et l'acide d'où dérive le radical oxygéné ; une autre partie se décom- pose en oxysulfure de carbone et en acétamide ou benzamide. Cette der- nière réaction, ainsi que le mode de formation, sont parallèles aux faits observés par M. Scliiitzenberger au sujet du cyanale d'acétyle. » Je me propose d'étudier incessamment les propriétés des sulfocyanates de l'espèce de ceux dont je viens de parler, leurs principales réactions et notamment leur transformation en cyanates. » Ce travail a été fait au laboratoire de M. Schûtzenberger, à la Sor- bonne. » CHIMIE ORGANIQUE. — De la saccharification des matières amylacées. Note de M. Bondonneait, présentée par M. Berlhelot. « J'ai montré, dans une précédente Note, qu'il se produit, dans toute saccharification, trois dexlrines isomériques ; j'ai également indiqué la préparation des dexlrines a et p pures (i); il me reste à indiquer les pro- priétés nouvelles de ces substances. » Les dexlrines a et |3 pures, en solutions concentrées, 24 à aS degrés B. environ, refroidies à + i", se déposent au fond des appareils avec une apparence laiteuse; mais, par une élévation de température, ce précipité (i) Bulletin de la Société chimique, t. XXI, p. 5o, et t. XXII, p. g8. ( 12II ) redevient transparent, et, agité avec la couche aqueuse supérieure, se dissout sans laisser traces de produits insolubles ; une petite quantité de glucose n'empêche pas la réaction, qui est enrayée par une plus forte dose de ce sucre. » L'action de la diastase sur la dextrine a. est remarquable et explique la difficulté qu'on a d'apercevoir sa production dans le traitement de l'empois par cette substance. Une solution de dexirine a, additionnée de diastase, ne se colore plus par l'iode ; après quinze minutes environ de contact à froid, le pouvoir rotatoiie baisse de ^V? ^^ quantité de glucose préexistant reste constante, la dextrine y ne se forme pas dans cette réaction, ce qui montre que la diastase est sans action à froid sur la dextrine /3 formée dans cette expérience. A chaud, la dextrine a disparaît presque instantanément, même pour des solutions à 25 et 3o degrés B., et, par la prolongation de la cha- leur, il se forme de la dextrine y et du glucose, la diastase agissant dans ces conditions sur la dextrine j3, dont une partie reste dans la liqueur. » Je ne suis pas parvenu jusqu'ici à obtenir la dextrine 7 pure ; les pro- duits prenant naissance dans l'oxydation du glucose par les liqueurs cui- vriques sont solubles dans l'alcool comme la dextrine; les solutions aqueuses traitées par la baryte et précipitées par l'alcool donnent égale- ment un mélange de deux produits. Sous l'influence de la levure de bière, elle s'hydrate rapidement et fermente en même temps que le glucose préexistant ; i kilogramme de glucose massé du commerce, en contenant 12 pour 100, n'a donné, après huit jours de fermentation active, que 40 grammes d'un sirop contenant du glucose, de la dextrine /3 dont j'avais constaté la présence dans la matière première, et enfin quelques grammes de dextrine 7 dont j'aurais dû obtenir une centaine de grammes. Cette dex- trine s'hydrate facilement en présence des acides dilués; l'hydratation se fait également par un contact prolongé avec l'eau froide. Une solution à 20 pour 100 d'alcool (pour empêcher les moisissures), renfermant pour 100 centimètres cubes glucose 23,70, dextrine y 4)8o, ne contenait après six mois que 2 pour 100 de dextrine; le reste s'était transformé en glucose; enfin, cette solution ayant été étendue d'eau, a donné, après deux mois, pour 100 centimètres cubes : glucose, 1,70; dextrine, y o,o5 ; pouvoir rota- toire pour o™, 20 de longueur, 1°, 85. En somme, les propriétés et les réac- tions de la dextrine y se rapprochent beaucoup de celles des glucosanes de M. Berthelot. V, La dextrine y n'ayant pas été préparée à l'état pur, je n'ai pu en ob- tenir directement le pouvoir rotatoire, et j'ai été obligé de le déterminer, par calculs, de la déviation produite par son mélange avec le glucose ; ( (212 ) mais, pour avoir un résultat aussi exact qu'une pareille méthode le com- porte, il était nécessaire de connaître le pouvoir rotatoire du glucose pur de fécule. Un jnemier échantillon, examiné par M. Aimé Girard, au grand po- larimètre, a donné une déviation («d) de l\'j°,'>.l\ pour C'-H'-O'" + 2HO, soit Sa" 8' pour C'^H'^0'^ ; ce chiffre n'est pas définitif: M. Girard désire le vérifier sur un autre échantillon que je prépare en ce moment. Deux échantillons contenant ces deux substances en différentes proportions ont donné, pour le pouvoir rotatoire de la dextrine -y, 'un a^ = i65°24', l'autre i63°2i', et je prendrai, comme pouvoir rotatoire le plus appro- ché, la moyenne de ces deux nombres, soit 164° 22'. » De l'action de la diastase sur la dextrine a, et de la présence des trois isomères dés le début de la saccharification des matières amylacées, on peut conclure que ce n'est pas un dédoublement avec hydratation qui a lieu, mais que chaque molécule amylacée, pour arriver au terme extrême, le glucose, est obligée de passer successivement par les produits suivants : Pouvoir rotatoire. Amylogène 216 Dextrine a 186 » [J 176 '" 7 1 64 Glucose (C'^H'=0'M 52 Action Action de l'iode. de l'alcool absolu. bleu insoluble. rouge » incolore î) soluble. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Influence de l'effeiiitlage sur te poids et la richesse saccharine des betteraves. Note de MM. P. Cuampion et H. Pellet. « On sait que, dans les végétaux, les feuilles représentent les appareils de respiration ; d'après les récents travaux de M. Peligot [Comptes rendus, 1874-187 )) les feuilles de betteraves agiraient aussi comme organes d'excré- tion. En partant de ces considérations, on peut supposer que l'effeuillage a pour résultat de produire un arrêt dans le développement du végétal, et, par suite, dans la formation du sucre. » D'après cette hypothèse, l'effeuillage continu, à partir d'une certaine époque, doit avoir pour effet de rendre sensiblement constant le poids de chaque racine prise isolément, ainsi que la richesse saccharine. » Les résultats obtenus par M. Leplay paraissent confirmer ce fait. Poids moyen Richesse moyenne d'une racine. do jus. Betteraves effeuillées le 24 juillet 104*'' 9 pour 100 Mêmes betteraves, effeuillage continu, 2g septembre. 127 8,4 " (Sucrerie belge, 3i août 1872. j I) ( i2r3 ) D'après M. Ch. Viollette [ComjJtes rendus, 4 octobre iByS) : Différence de poids entre les jjctteraves normales et effeuillées. 199"' 1) de richesse » .> 7.^'',5'] » L'effeuillage pratiqué par M. Viollette n'était que partiel ; on peut, dans ce cas, considéier l'effeuillage comme ayant simplement retardé, d'une ou de plusieurs semaines, la maturité, et comparer ces résidlats à ceux que fournissent des betteraves normales pendant le cours de leur végétation. » Or M. Pagiioul (Comptes rendus de lu Société d'aç/ricullure du Pas-de-Calais, i873-i874)a constaté^que des betteraves du poids moyen de 55o grammes et renfermant 7,6 pour 100 de] sucre, le 3 septembre, pesaient le 27 sep- tembre 720 grammes, et avaient une teneur en sucre de 10 grammes, Soit, différence de poids . i'jqS'' » différence de sucre 2S'',4 » Autres essais : Poids Richesse des betteraves. en sucre. i3 août i6o«' lo^^ô 20 octobre 35o i3*S7 Différences '9^" 3"', i » On voit que les rapports entre l'augmentation de poids des racines et l'accroissement de la richesse saccharine concordent sensiblement avec celui qui a été déduit des essais de M. Viollette. » On sait, de plus, que dans les jus de betteraves le poids des sels et des matières organiques étrangères au sucre diminue à mesure qu'on approche de la matiu'ité, et MM. Viollette [Comptes rendus, 4 octobre 1875) et Coren- winder [Journal des fabricants de sucre, 18 novembre 1875) ont démontré que les quotients de pureté, c'est-à-dire le rapport entre le sucre et les ma- tières étrangères (organiques et salines) était glus élevé pour les jus de bet- teraves normales que lorsque les racines ont subi l'effeuillage. » D'un autre côté, M. Delecour [Journal des fabricants de sucre, 27 oc- tobre 1875) a remarqué que les betteraves effeuillées étaient, en général, inoins riches en sucre que les betteraves normales; mais qu'au 20 sep- tembre la richesse des betteraves effeuillées était supérieure à celle des bet- teraves normales. Cette anomalie apparente s'explique facilement, si l'on considère les résultats des essais de M. Pagnoid sur la richesse des racines à diverses époques. Ce savant a établi, en effet, que la richesse suit une marche ascendante jusqu'à la maturité, où elle atteint son maximum, et décroît ensuite d'une manière assez régulière. Si donc le développement de C. R., 1875, 2« Semestre. (T. LXXXI, N» 24.) ' 58 ( 12.4 ) la racine est arrêté pendant quelques semaines, par suite d'un effeuillage partiel, la maturité sera recidée proporlioiinellement, et la richesse maxima poiuTa correspondre à lui chiffre supérieur à celui de la décroissance dans la helteiave normale. » Sans admettre la théorie de M. Ch. Viollette sur la formation du sucre, dans les feuilles des betteraves, il résulte de nos recherches pendant la cam- pagne 18^4-1875 que, d'une manière générale, le poids et le nombre des feuilles augmentent avec la richesse des betteraves. » lîMBRYOLOGlE. — Nole Sur l' embvjocjénie des Tiiniciers du groupe des Luciœ; par M. A. Gmrd. « J'ai insisté, à plusieurs reprises (1), sur la nécessité qu'il y a de séparer nettement les Ascidies composées du groupe des Didemniens, d'avec d'autres formes appartenant à un type bien différent et dont j'ai fait la famille des Diplosomidœ. Outre d'importantes différences anatomiques et embryogé- niques, la présence de nombreux spicules calcaires dans la tunique de Didemnidœ est un caractère pratique qui permet de les distinguer facile- ment des Diplosomidœ, chez lesquels ces spicules sont remplacés par des granules pigmentaires. » Cette famille nouvelle comprend : 1° le genre Diplosoina, Mac Donald; a" le genre Pseudodidemnum, comprenant un grand nombre d'espèces, no- tamment : le Didemmim (jelaiinosuin, M. Edw.; le Leplodinum cjeiatinosum , M. Edw. [Polyclinum, Lister); les Lissoclinum, de Verril, etc.; 3"* le genre Aslellium, comprenant plusieurs espèces nouvelles dont l'une répond sans doute au Lepiocliiwm punclatum de Forbes. » L'Ascidie si bien étudiée par Kowalevsky, sous le nom de Didemnivm slyliferurn (2), paraît intermédiaire entre le genre Diplosoma et le genre Astellium. » L'espèce que j'ai prise comme type de ce dernier genre, Aslellium spongiforme, trouvée d'abord sur la côte de Bretagne, est également com- mune à Saiut-Vaast-la-Hougue, eu Normandie, et sur les côtes du Boulon- nais. J'ai entrepris, cet été, de nouvelles recherches sur l'embryogénie si curieuse de celte Ascidie : les résultats auxquels je suis arrivé, rapprochés de ceux du magnifique travail de Kowalevsky sur l'embryogénie du Pyro- (1) Archives de Zoologie, t. I et II ; 1872 et iS^S. (2) Archives de Max Schuttze, t. X; 1874- ( I2l5 ) soma (i), me paraissent éclairer d'une lumière inattendue les rapports des Diplosomidœ avec les autres Tuniciers. » Je réserve, pour un Mémoire plus détaillé, l'étude de la formation de l'œuf unique, de son fractionnement, etc., et je me bornerai pour le mo- ment à appeler l'attention sur quelques points de l'organisation du Têtard déjàéclos. La grande vésicule, que j'ai considérée comme le premier ru- diment du cloaque commun, a bien cette signification physiologique; mais son importance morphologique est plus grande que je ne l'avais supposé. » Cette partie possède, en effet, la valeur d'un individu, c'est-à-dire l'ho- mologue du Cyalhozoïde de l'embryon du Pyrosome. La disposition des autres Ascidies ])ar rapport à cette vésicule est exactement la même que celle des jeunes Ascidiozo'ides du Pyrosomn par rapport au C/atlwzoïde. Il suffit, pour s'en convaincre, de comparer la fig. 54 de la PI. XLJ de Kowa- levsky avec celle que j'ai donnée pour VJsleltium dans mes Recherclies sur tes Sjnascidies [PL XXFI, fig. 6). On devra, pour rendre parfaite cette com- paraison, renverser la figure du Pyrosoma et la faire tourner de [\S degrés de droite à gauche autour d'un axe longitudinal. La présence d'un pigment blanc très-abondant rend fort difficile l'observation continue des embryons de Diplosomiens, et m'avait empêché de saisir cette concor- dance remarquable. M Les différences de structure qui existent à l'état adulte, entre la bran- chie de V Asteliium et celle du Pyrosoma., sont en rapport avec le mode d'existence si différent chez ces animaux. Du reste, les embryons d'un groupe voisin, les Bolrylliens, ont une branchie qui rappelle d'une façon étonnante celle des Pyrosomes. » On peut donc considérer les Diplosomidœ comme représentant l'état fixé d'un type dont les Pyrosomes sont la forme nageante ou pélagique. Par suite, le groupe des Luciœ de Savigny pourra se diviser en deux familles, Pyrosomidœ et Diplosomidœ, offrant entre elles les mêmes rapports que les Siphonophores et les Hydriformes parmi les Cœlentérés acalèphes. » Un dernier fait important à signaler est qu'on retrouve, dans les parti- cularités du développement des Luciœ (définies comme nous venons de le voir), une nouvelle application de la loi que nous avions énoncée comme conséquence de nos études embryogéniques sur le groupe .des Molcjulidœ. Les Pyrosomes qui vivent libres présentent un développement abrégé et condensé, une segmentation partielle, un embryon anoure et privé d'or- (i 1 Voir Archives de Max SchuUze, t. XI ; 1875. i58.. ( .2.6 ) ganes des sens, tandis que les Diplosomidœ sédentaires, à l'état adulte, ont une .iiéla.norphose dilatée et un embryon urodèle, pourvu d'un appareil visuel et auditif fort bien développé. J'ajouterai que le Têtard de V JsleUium spongifonne possède u.i appendice caudal, dont la .nusculatu.e est ti-ès- co.nplexe et dont la partie membraneuse est traversée par des fiiamenis cornés, semblables à ceux c[ue nous avons décrits chez les Ascidies simples du groupe des Cj-nthia, et chez les Synascidies des genres Bolijllusei Bolryl- loïdes. » Enfii), chez V Aslclliwn , comme chez les Jscidia scabra (Mûller) et (jela- tinosa (Risso), la tunique de cellulose se constitue iudépendamnie.U de l'e.n- b.'yon pe.idant et même avant le fi-aclionneme.U du vitelhis. Toutefois ce processus est moins net que chez les Ascidies où nous l'avons observé. » MÉTÉOROLOGIE. — Observations mélcovolocjkjues en ballon; par M. G. Tissandiek. « Le 29 novembie i8^5, à ii''4o'°, nous nous sommes élevés de Paris, dn.is la nacelle du ballon i Atmosphère (i). La chute de légers cristaux de neige qui signala not.-e départ ne tarda pas à cesser. La températuie, jus- qu'à 700 mètres, était de — 2 degrés. A cette altitude, un massif de nuages bla.ichâties, opalins, s'étendait au-de.ssus de la suiface teiTestre sur une épaisseur de 800 mètres. En y pénétrant, nous vî.nes la température s'a- baisser et descendre à — 3 degrés, puis à — 4 degrés. M A . 5oo mèties, après avoir dépassé la surface supérieuie de ces nuages, nous avons plané au milieu d'un véiitable banc de crisla.ix de glace, suspendu dans l'atmosphère sur une épaisseur de 1 5o mètres. La température du milieu a.iibiant était de zéro. Les cristaux qui voltigeaient autour de nous étaient transparents, très-netlement fot niés d'étoiles hexa- gonales variées, de o'",oo4 de diamèli'e, et du plus .-emaïquable aspect. L'élévation de tempé.'ature élait due sans doute à la formation même de ces cristaux, au dégagement de la chaleur pioduit par la solidification de la vapeur d'eau. Quant au fait de la suspension des paillettes de glace au sein de l'air, il peut s'expliquer par les mouvements de tourbillonnement dont elles étaie.U animées sous l'influence des rayons solaires, réfléchis par (i) Nous étions accoiiipa|iné dans ce voyage, exécuté sous les auspices de la Société française de navigation aérienne, par MM. Duté-Poitevin, Albert Tissandier, Louis Redier et Frantzen frères. ( I2I7 ) la surface supérieure des nuages. Ces nuages étaient, en effet, d'un blanc éblouissant, et offraient à s'y méprendre l'aspect de montagnes de neige. » A i65o mètres, l'air était assez pur, et la température jusqu'à 1770 mètres s'éleva encore, pour atteindre + i degré. Des cumulus s'é- tendaient à un niveau plus élevé, et le ciel bleu s'entrevoyait à travers les intervalles qui les séparaient par moment. Diagramme de l'ascension aérostatique du 'g novembre jS;.'). » Quand le soleil était voilé, les cristaux de glace, moins bien éclairés, il est vrai, ne semblaient plus cependant être soumis aux mêmes mouve- ments tourbillonnants. Il est probable qu'ils tombaient alors au sein du nuage inférieur et arrivaient jusqu'à la surface du sol, où, comme nous l'avons constaté à la descente, ils étaient beaucoup plus gros, mais moins réguliers et comme recouverts d'un givre opaque qui leur donnait l'as- pect d'un sel effleuri. Ces phénomènes successifs donneraient l'explication des chutes de neige intermittentes du 29 novembre. « Pendant notre ascension, les couches atmosphériques supérieures et inférieures se mouvaient dans la direction du sud-ouest avec une vitesse de 4i kilomètres à l'heure. Les deux massifs de nuages superposés avaient la même direction et la même vitesse. » L'élévation de température, que nous avons observée en montant dans ( I2l8 ) l'air, est un fait qui s'est déjà plusieurs fois présenté à nous dans des as- censions précédentes; aussi doit-on apporter bien des restrictions à la loi de la décroissance de la température avec l'altitude. » Nous ajouterons enfin que les nuages de glaces souvent observés par les aéronautes, que les bancs de cristaux glacés suspendus dans l'atmo- sphère n'ont pas encore trouvé place dans la classification des nuages : ils existent fréquemment cependant, et il serait à désirer que l'on ajoutât leurs noms à côté de ceux des cirrhus, des cumulus, des stratus et des nimbus, dont ils se distinguent si nettement. » M. MoNOYER adresse, par l'entremise de M. de Quafrefages, une Note sur de nouveaux moyens de découvrir la simulation de l'amaurose et l'am- blyopie unilatérales. M. Larrey présente à l'Académie un opuscule imprimé en hollandais sur la Chirurgie militaire, par M. le D' Gori, chirurgien de l'armée néer- landaise. « Ce petit ouvrage, dit M. Larrey, sert d'introduction au cours de chi- rurgie militaire professé par M. Gori à l'Athénée d'Amsterdam. » L'auteur entre en matière par une sombre image des malheurs de la guerre, pour en faire ressortir la figure de celui que je n'ai pas besoin de nommer et qu'il appelle le créctteiir de la chirurgie luoderne des armées. Il signale d'abord les progrès de la chirurgie générale, appliquée à la chi- rurgie militaire; il retrace les effets des nouveaux projectiles d'aimes à feu sur les corps inertes et sur les corps vivants, et il discute la question des balles explosibles, dont on s'est préoccupé pendant la dernière guerre. Il passe en revue les diverses méthodes de traitement des plaies d'armes à feu et l'application de celle d'Esmarcli aux hémorrhagies traumatiques, l'emploi des appareils inamovibles et les progrès de la chirurgie conserva- trice, dont nous avons, depuis longtemps et en mainte circonstance, préco- nisé les avantages. » L'auteur expose enfin l'organisation moderne du service sanitaire, dans les différentes armées, en insistant sur ce qui existe dans l'armée hol- landaise et en reportant le mérite de cette organisation première à celui qu'il a désigné, non-seulement au point de vue spécial de la chirurgie des anciennes armées françaises, mais encore au point de vue général du service de santé militaire. » ( '219 ) « M. Larret présente, de la part de M. Cinisetli^ de Crémone, une ana- lyse ninnuscrite, en fiançais, de deux Mémoires imprimés en italien et précédemment offerts à l'Académie par l'auteur. L'un de ces Mémoires est intitulé : « De l'électrolyse considérée dans les êtres organisés et dans " les applications thérapeutiques du courant galvanique continu ». L'aulro Mémoire a pour titre : « Sur l'électrolyse appliquée au traitement des tu- » meurs de différentes espèces ». A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 6 heures. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans i.a séance nu 29 novembre i8'j5. (suite.) Annales des Ponls et Chaussées. Mémoires et documents; novembre i8^5. Paris, Dunod, iS-jo; in-8°. La végétation du globe d'après sa disposition suivant les climats. Esquisse d'une géographie comparée des plantes; par A. Griskbach, ouvrage traduit de l'allemand par P. DE Tchihatchef, Correspondant de l'Institut; t. I", 2^ fascicule. Paris, L. Guérin et C'*, 1876 ; in-8°. Théorie des équations aux dérivées partielles du premier ordre; par M. Paul Mansion. Paris, Gauthier-Villars, 1875; br. in-8°. (Présentée parM.Her- mite.) Rapport sur l'arrachage et le traitement des vignes phjlloxérées de Pregny ; par E. RiSLEn. Genève, imp. Benoit et C'*, 1875; br. in-8°. Le Phjlloxera dans le canton de Genève, de mai à août 1875. Rapport au dé- parlement de l'Intérieur. Observations faites à Pregny^ durant l'été de 1875. Traitement des vignes de Pregny en vue de la destruction du Phylloxéra ; par MM. V. Fatio et Demole-Ador. Genève, imp. Ramboz et Schuchardt, 1875; br. in-8°. Association française pour l'avancement des Sciences. Groupe régional gi- rondin. Bulletin du Phylloxéra dans la Gironde; n° i. Bordeaux, H. Féret, 1875-, in-8°. (Ces trois derniers ouvrages sont renvoyés à la Commission du Phyl- loxéra.) ( I220 ) Etude toxicotogiqiie sur te cuivre et ses composés; par L.-M.-V. Galippe. Paris, G, Masson, 1876; br. iii-8°. (Présenté par M. Chalin, pour le Con- cours Barbier, 1876.) Recherches expérimentales sur le rôle thérapeutique du suc concentré de cresson dans le traitement de la phlhisie pulmonaire, des scrofules et des affec- tions de la peau; par H. DuPUY. Bruxelles, iinpr. Merlens, sans date; in-8«. Chenu» de fer sous-mnrin entre la France et l' Angleterre. Papjiorls sui les sondages exécutes dans le Pas de Calais en iS'j^. Paris, Chaix et G", 1875 ; in-4°. (Présenté par M. de Lesseps.) De r action topicpie de l'hydrate de chloralsur la muqueuse de l' estomac ; par M. L. Testut. Bordeaux, imp. A. Bellier, 1875; in-8°. (Présenté par M. le Bai on I.arrey, pour le Concours Barbier, 1876.) Tentativo di studio dei vini dalla loro composizione chimica; per l'ing. C.-B. Cerletti. Milano, tip. Civelli, 1874; in-8°. Jtli dell' Accadeniia pontificia de Nuovi Lincei, compilati dal Segretario ; arino XXVIII, sessione VP del aS niaggio i875.Ronia, tipog. délie Scieiize Miatematiche e fjsiche, 1875; in-4°. An(disi fisiconialeniatica degli effetli elettrostatici relalivi ad un coibenle armalo e chiu:o. Menioria del prof. P. VoLPiCFXLi. Roqia, Salviucci, i87,'i; in- 4". On ihe développement of llie perluibntive funclion in perlodic séries; h)' G-W. HiLL, Nyack-Turispike, N. y., sans lieu ni date; opuscule in 8". Census of llte Bombay presidency., laken on tlic 2\st jebruary 1872. De- tailed census relurns of the Bombay presidency ; part III. Boinbny, 187.5; grand iu-8°. f'réiiicimiti', publié par le Lycée de Jurisprudence Demidoff; t. X. Saint- Pétersbourg, 1876; in-8", en langue russe. Journal de la Société physico-médicale deMoscou ; 1874, u°' i à 9, 17 à 2G; 1875, u"' 10 à 28. Moscou, 1874-1875; in-4''. Hortus botanicusPanoi niilanus, sive jdanla' novœ vel criticœ quœ horlo bola- nico Panormitano coliintur, descriptœ et iconibus illustratœ; auctoreA. Todaro. Panoriui, Visconli, J875; in-folio. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SÉANCE DU LUNDI ^0 DÉCEMBRE 1875. PRÉSIDENCE DE M. FREMY. MÉMOIRES ET COMMUIVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. GÉOMÉTRIE. — Théorèmes dans lesquels se trouvent des couples de segments ayant un rapport constant; par M. Ghasles. « I. Le lieu d'un point x d'où l'on mène à deux courbes U", U"' deux tan- gentes x6, %6' ayant un rapport constant est une courbe de l'ordre 2 (mil' -f- rn'n + nn'). X, n {2m' + n') u u, n 2 m X 2mn' -+- m'n -+- nn'). u La courbe a, à l'infini, deux points multiples d'ordre nn' aux deux points circulaires; m points multiples d'ordre 2n' aux m points de U", et nî points multiples d'ordre 2« aux m' points de U"'. » II. Si sur la tangente de chaque point 9 d'une courbe U" on prend deux tangentes proportionnelles à une tangente 60' menée à une courbe U"', le lieu despoints x est une courbe de l'ordre 1 (mm' + mn' -t- nn'). X, nn 2 u u, (2m'-+- 2n']?i X 2[mm' + mn' -h nn'). M La courbe a, à l'infini, deux points multiples d'ordre nji' aux deux C. R,, 1875, a» Semenre. (T. LXXXI, N» 2{5.) I Sq ( I22a ) points circulaires; m points multiples d'ordre 2w' aux m points de U", et mm' points doubles sur les tangentes des m,m' points d'intersection de U" et des asymptotes de U"'. » m. Le lieu d^un point x doii l'on mène à une courbe U"' une tangente x 0 qui rencontre une courbe U,„ en un point a, pour lequel le rapport— soit con- stant, est une courbe de l'ordre 2 m (m' + n'). 2 m {m' ■+- 3 II'). 2 mi m ■+- x n jc, n m 2 u zi, im[m' -t- 2n') oc » Il y a 2 n'm solutions étrangères dues aux points x de L situés sur les tangentes de U"' issues des deux points circulaires de l'infini. Il reste 2 m ( /n' -I- ri!) . )) La courbe a, à l'infini, ni points multiples d'ordre 2«' aux 7» points fie U„,, et 7ra' points multiples d'ordre 2n aux m' points de U"'. » IV. Sur la tangente en chaque point 0 d'une courbe U"', sur laquelle une courbe U^ fait des segments 6a, on prend, à partir de chaque point a, deux segments ax proportionnels à 5a: le lieu des points x est une courbe de l'ordre 2m (m' + n'). jc, 71' m 2 u u, [2m' -h- 'î.n')m X » Il y a 2mii solutions étrangères dues aux points x de L qui se trouvent sur les tangentes de U"' menées des deux points circulaires de l'infini. Il reste ■im[m! + n!). » La courbe a à l'infini : i" deux points multiples d'ordre mn' aux deux points circulaires; 2" m' points multiples d'ordre 2in aux m' points de U"'; 3° m points multiples d'ordre 2«' aux m points de U„. » V. Le lieu d'un point x d'oii l'on mène à deux courbes U", U"' deux tangentes x5, xB' telles, que la première xô soit proportionnelle à une tan- gente Ô'Ô" menée du point de contact ô' de la seconde ù une troisième courbe U"", est une courbe de l'ordre 2 [mn'(ni" -+- n") + nn"(m'4- n')j. X, n'[2m"-\- 2n")m u u, ?in"(2m' -\- 2n') x Donc, etc. » La courbe a à l'infini : 1° deux points multiples d'ordre nn'n" aux deux points circulaires; 2° m points multiples d'ordre 211! n" aux in points de U^; 3° m' points multiples d'ordre 2K7i" aux r\ï points de U"' ; Donc, etc. ( 1223 ) 4° m" m points multiples d'ordre 2ti' sur les tangentes des points où U" est coupée par les asymptotes de U"". » VI. Sur la tangente de chaque point 0 d'une courbe U"', qui rencontre une courbe U,„ en des points a, on prend deux segments ax proportionnels à une tan- gente 65' menée du point 6 à une courbe U"" : le lieu des points x est une courbe de l'ordre 2 m (m' m" 4- ui'n" + an'n"). jc, n' m 2 «" u u, ^{m'm" -h m'n" -h 7i'n") x » La courbe a à l'infini : 1" deux points multiples d'ordre rin"m aux deux points circulaires; -x" m points multiples d'ordre 2 «n' aux 7rt points de U,„; 3" m' points multiples d'ordre 2 ri'm aux m' points de U"'; 4° m" points multiples d'ordre 2.m'm sur les tangentes des m" m' points d'intersection de U"' et des asymptotes de U"". » VII. De chaque point Q d'une courbe U"' on mène à une courbe U"" une tangente 60', qui rencontre une courbe U^ en des points a, et l'on prend sur la tangente du point 6 de U"' les deux points x, dont les distances à chaque point a sont aux segments 6 x dans un rapport constant: le lieu de ces points est une courbe de l'ordre 2mn"(2m' + n'). » Supposant U"* unicursale, on pose 6, 2mn"m' 6, „, , n t^ imn [■iin -h n). Donc, etc. 6, n"m{im' + 271') S ^ ^ ' » La courbe a à l'infini : 1° deux points multiples d'ordre n'ri'm aux deux points circulaires; 2° m' points multiples d'ordre in" m aux 772' points 9 de U"'; 3° mm' points multiples d'ordre n" sur les tangentes de U"' en ses m77i' points d'intersection avec U„; 4° mn"m' points sur les tangentes des points 5 de U"', situés sur les tangentes aS'de U"" menées des m points a de U,„ à l'infini. » VIII. De chaque point A d'une cour be 1] ^ on mène à deux courbes U"^ , U"" deux tangentes a 6, aô', et l'on prend sur In première les deux points x dont la distance au point de contact 6' de la seconde est proportionnelle à celle-ci [de sorte que — = const.) : le lieu de ces points x est une courbe de l'ordre x^ rimri "X u u, {2m" -+- 2n")mn' x 2mn'(m" + 2n"). 2m {m"n' + 2n'n"). iSg.. { r224 ) » La courbe a à l'infini : i° deux points multiples d'ordre mn'n" aux deux points circulaires; 2° m points multiples d'ordre 271'n" aux m points deU,„; 3° m"mn' points doubles sur les tangentes de U"' menées des points rt de Um situés sur les asymptotes de U"". » IX. Sur la tangente de chaque point ô de U"', qui rencontre deux courbes U,„, U„, en des points a, a', on prend deux segments ôx ayant un rapport con- stant avec chaque segment aa' : le lieu des points x est une courbe de l'ordre 2mm, (m' + 2n'). X, Il mm, 2 u 2 mm, {m' + 3rt'). u, 2mm, (m' -+- 2n') x » Il y a 2mm, ?i' solutions étrangères dues aux points j: de L situés sur les tangentes de U"' menées des deux points circulaires de l'infini. Il reste 2 mm, {m' -h 271'). Donc, etc. » X. Le lieu d'un point x d'oli ion mène à deux courbes U"', U" deux tan- gentes \9, xô' dont la première soit proportionnelle à un segment aO' Jait sur la seconde par une courbe U,„j est une courbe de l'ordre 2 m ( m' n" + m" n' + 2 n' n"). X, ji'(2m"-\-;i?i")m u , , „ „ , , «\ ' ,; , , \, 2m(m'n" + m"n' -}- in' n"). u, Jim[2m + 27i) X )) La courbe a à l'infini : 1° deux points multiples d'ordre mn'«" aux deux points circulaires; 1° m points multiples d'ordre 271' /i" aux m points de U,„; 3° m' points multiples d'ordre 2m7i!' aux m' points de U"' ; 4° '"" points multiples d'ordre 271' m aux m" points de U". » XI. Le lieu d'un point x d'oii ion mène à deux courbes U"', U"" deux tangentes xô, x Ô' telles, quun segment xa, fait sur la seconde par une courbe U,„, soit proportionnel à la première^ est une courbe de i ordre 2m7i"[m' ■+- 2«'). X, 7i' 2 mn" u u, 7l"m{2m' -h 2 7l') X » La courbe a à l'infini : 1° deux points multiples d'ordre mn'n" aux deux points circulaires; 2° 71' ti" points multiples d'ordre m sur les tangentes communes aux deux courbes U"', U""; 3° m points multiples d'ordre 71" /i' aux m points a de U,„; 4° '»' points multiples d'ordre i7i" m aux m' points B de U"'. » XII. Le lieu d'un point x d'oit ion mène à une courbe L"' une tangente xô 2 mn" ( m' 4- 2 n' ) . ( 1225 ) proporlionnelle à un segment 9sl compris entre son point de contact et une courbe U,„ sur une tangente BO' menée du point 0 à une courbe U"" est une courbe de l'ordre 211111" (2 m' + n'). 7.mn"{-2m' -\- n'). X, n'îi"mi u II, l\inn"ni' .r » La courbe a à l'infini : 1° deux points multiples d'ordre n'n"m aux deux points circulaires; 2° mn"m' points doubles sur les tangentes de U'" aux points 9 où cette courbe est coupée par les tangentes menées à U'" des m points de U,„ à l'infini; 3'' m' points multiples d'ordre imri' aux m' points de U'" à l'infini. -inin'n" + 2inn"m' + 2mn"m' = 2mn"{2m' + n'}. » XIII. De chaque point 9 d'une courbeV"' on mène à une courbe U"" une tangente 69', sur laquelle une courbe U„ fait m segments a 6'; et l'on prend sur la tangente du point 9 de U"' deux segments 9x proportionnels à chaque segment aQ' : le lieu des points x est une courbe de l'ordre 2m(m'm"+ m'n"4- n'n"). a:, n'n m 2 u u, 2/H(/n"-f- 2n'')m' x Donc, etc. » La courbe a à l'infini : 1° deux points multiples d'ordre mn'n" aux deux points circulaires; 2° m «"/n' points doubles sur les tangentes des points 9 de U"' qui se trouvent sur les tangentes a 9' de U"" menées des m points de U,„ à l'infini. » XIV. On mène de chaque point a d'une courbe U,„ une tangente a9 à une courbe U"', puis du point 9 une tangente 99' ci une courbe U"", et sur celle-ci on prend deux segments 9x proportionnels à la tangente a9 : le lieu des points x est une courbe de l'ordre 2mn" ( 2 m' -t- n'). X, n m m 2 u u, {2m' -h 2n')mn" x 2mn"{2t?i'-h n'). » La courbe a à l'infini : 1° deuxfpoints multiples d'ordre n" m' m aux deux points circulaires; 2° m' points multiples d'ordre 2mn" anx m' points de U"'; 3° nin' n" points doubles sur les tangentes de U"" menées des points de contact 9 des tangentes deU"' parallèles aux asymptotes de U;„. » XV. Le lieu d'un point x d'oii l'on mène à deux courbes U"', U" deux tangentes %9, x9', dont la seconde ait un rapport constant avec la distance 9'a. de son point de contact à un des points a oii la pr^emière rencontr'e une courbe U,„, ( 1226 ) est une courbe de l'ordre 2inn'(m"H- zn"). X, u. nm\'2 VI n" 1 mil! ■i.Tt U X 2nin'{m"-\- 211"). I' La courbe a à l'infini : 1° deux points multiples d'ordre iinn'n" aux deux points circulaires; 2° m points multiples d'ordre in'n" aux m points de U^; 3° m" points multiples d'ordre 2mn' aux m" points de U"". » XVI. De chaque point a dune courbe U„ on mène à deux courbes U"', U" deux tangentes a9, aô', et l'on prend sur la première deux segments 6x pro- portionnels à la deuxième aÔ' : le lieu des points x est une courbe de l'ordre 2m(m'n" -+- m" n' + 2n'n"). u X 2 m ( m' n" -{- m" n' -\- -211' n" ) . n mn 2 u, 2{m'n"-hm"n'+n'n") » La courbe a à l'infini : i^deux points multiples d'ordre mn' n" aux deux points circulaires; 2° m points multiples d'ordre 211' n" aux m points de U„, ; 3** m" mn' points doubles sur les m!' mn' tangentes de U"' menées des points de U;„ situés sur les asymptotes de U""; 4" ™' points multiples d'ordre 2mn" . » XVIL Le lieu d'un point x d'oii l'on mène à une courbe U"' une tan- gente x9 proportionnelle à un segment 6 a compris entre le point de contact 9 et une courbe U,„ sur une tangente 66' d'une courbe U"" est une courbe de l'ordre 2 mn" (2 m' + n') . n n m2 u II, l\mn"m' x 2TO«"'(2Hl'+ ri). » La courbe a à l'infini : i** deux points multiples d'ordre mn'm" aux deux points circulaires ; 2" m' points multiples d'ordre 2n"m aux m' points de U"'; 3° /n«" m' points doubles sur les tangentes des points de U"' qui se trouvent sur les tangentes a6' de U"" parallèles aux m asymptotes de U,„. » XVin. On mène de chaque point a d'une courbe U^ à une courbe U"' une tangente a6, et du point de contact 6 une tangente 66' à une courbe U"", sur laquelle on prend les deux segments 6'x proportionnels à la tangente aÔ : le lieu des points x est une courbe de l'ordre 2m(m'm"+ 2m'n"-f- 2n'n"). n m 2 ]ni u X . Donc, etc. u, 2{m'm"-\-m'n" -h 2n'n" » La courbe a à l'infini : 1° deux points multiples d'ordre n"m'm aux ( 1227 ) deux points circulaires ; 2° m' points multiples d'ordre 2 n"m aux m' points d de U"'; 3° m" points multiples d'ordre 2/n'm aux m" points de U""; 4° mji'n" points doubles sur les tangentes de U"" menées des m points de U,„ à l'in- fini. » MAGNÉTISME. — Formule de la quantité de magnétisme enlevée à un aimant par un contact de fer, et de la force portative; par M. J. Jamiiv. « Si l'on approche un contact de forme prismatique des deux pôles d'un aimant en fer à cheval et parallèlement à leur direction, il prend d'abord, à ses deux extrémités, des polarités contraires à celles des pôles voisins et une ligne neutre au milieu. En se rapprochant, il arrive un moment où il est à l'état naturel en tons ses points [Comptes rendus, t. LXXVI, p. 69), après quoi il offre à ses extrémités le même magnétisme que les pôles voi- sins, et il en garde une partie, même après le contact. » Dans le cas précédemment traité (Comptes rendus, t. LXXXI, p. ii5i) où le prisme de fer est en contact avec xm seul pôle, il gagne exactement la quantité de magnétisme que l'aimant abandonne ; tout se réduit à un simple déplacement. Mais, quand il touche à la fois les deux pôles et qu'il les réunit par son intermédiaire, l'aimant fait une perte réelle , quelquefois très-grande de son magnétisme libre, qui disparaît, sans se retrouver dans le contact. La raison de cette différence est facile à concevoir. )) Tout aimant est constitué par des filets élémentaires qu'on peut tou- jours supposer égaux; ils traversent la section moyenne, qu'ils remplissent en totalité si l'acier est aimanté à cœur et à saturation ; leurs extrémités aboutissent chacune en deux points, situés vers les deux bouts de l'aimant. Là sont leurs pôles, là seulement ils produisent des actions extérieures; mais si l'on réunissait ces pôles contraires, ils s'annuleraient, se dissimuleraient; les filets seraient fermés, ayant, de molécule à molécule, dans toute leur longueur, la même orientation magnétique, mais ne manifestant plus au- cune action dans aucun de leurs points. Or c'est ce qui arrive quand on réunit,' par un contact de fer, les deux surfaces polaires d'un aimant; un grand nombre de filets magnétiques se prolongent dans le fer, se ferment, et leur magnétisme libre disparaît. » Cela dit, il est facile de représenter l'effet d'un contact par une for- mule simple, comme on a précédemment représenté celui d'une armature. » J'ai trouvé expérimentalement [Comptes rendus, t. LXXVIII, p. gS ) qu'un prisme de fer, de longueur infinie, appliqué contre le pôle A, situé à ( 1228 ) l'origine des axes coordonnés, prend, à chaque point situé à une dis- tance X, une intensité moyenne y, (0 j = mk-'', et contient une quantité totale M de magnétisme austral égale à l'intégrale prise de zéro à oc de j'djc, multipliée par le périmètre/?; A représente l'inverse du coefficient de conductibilité du fer, c'est-à-dire un nombre très-peu supérieur à l'unité. » Si le pôle boréal B est sur l'axe des x à une distance l du pôle A et qu'on lui applique le même prisme de fer, on verra celui-ci se couvrir de la même manière de magnétisme boréal, représenté par les équations (a) 7, = m/c-('-), M=pf^^. Enfin l'expérience a montré {Comptes rendus, t. LXXVIII, p. 98) qu'en réunissant les deux pôles A et B par une seule barre de fer, de longueur Z et de périmètre p, on obtient des intensités égales à la différence entre jetj, ou (3) j-j, = m[A-^ - k-f'-% ce qui représente une ordonnée nulle au milieu et égale aux extrémités à a = 772 ( I — k~' ) . 1) Voici comment on peut interpréter ce résultat. Considérons d'abord le pôle A : le contact qui lui est appliqué lui enlève la même quantité de magnétisme M que s'il était infini ; prend en chacun de ses points de zéro à /des intensités australes j- exprimées par l'équation (i); transporte sur le pôle boréal B tout le magnétisme austral que contient cette courbe, de- puis X = l jusqu'à a: =00 , et dissimule sur l'aimant une quantité égale de magnétisme boréal. Le pôle boréal B, de son côté, agit de même sur le contact, et il y a, sur le contact, entre les deux pôles, deux courbes ma- gnétiques superposées, l'une australe 7", l'autre boréale_7',. » En un point donné x, il y a donc un nombre j- de pôles austraux et j', de pôles boréaux; des premiers il se fait deux parts, l'une y,, qui se réu- nit 'aj, pôles boréaux et les dissiiiuile en fermant j-, filets élémentaires; l'autre part j- — j-, reste libre et est exprimée par l'équation (3). » En résumé, le contact a enlevé de chaque pôle un magnétisme total M, il en a dissimulé une grande partie, et n'a laissé d'apparent que la diffé- ( '229 ) rence entre jr et j, . Aux deux points de contact l'intensité restante est m{i — A"') = a. » Maintenant l'effet produit à chaque pôle A et B de l'aimant est identique à celui que produisait l'application d'une armature à l'un d'eux seulement et qui a été expliqué déjà dans ma précédente Communication à l'Acadé- mie. Avant de placer le contact, on trouve, parle clou d'épreuve, en chaque point une intensité moyenne Y, et sur tout l'aimant une quantité totale de magnétisme M, — exprimant la conductibilité de l'acier, qui change avec le métal et aussi avec sa section [Comptes rendm, t. LXXX, p. i553). » Le contact étant placé, l'acier a perdu, l'intensité se réduit à Y, et l'expérience a prouvé : i" qu'il y a équilibre de tension mesurée par le plan d'épreuve entre l'aimant et son contact, c'est-à-dire que l'intensité, à l'ori- gine, est égale a a; 2.° que la perte Y — Y,, faite aux divers points de l'ai- mant, est exprimée par l'équation Y-Y, = (A-rt)A'--, k' étant un coefficient nouveau toujours plus grand que A,. )> La perte de l'acier est donc exprimée par l'intégrale prise de zéro à l'infini de (Y — Xt)dx. En la multipliant par le périmètre p' de l'aimant, on a , A — n » Il faut encore tenir compte de cette circonstance que les mesures faites par le clou d'épreuve sur l'acier et le fer ne sont pas comparables à cause de leur inégale conductibilité, et se rappeler que les mesures faites sur l'acier doivent être multipliées par un facteur p. qui est constant pour .chaque acier et variable de l'un à l'autre [Comptes rendus, t. LXXX, p. 212 et i554)- Dès lors la perte faite par chacun des pôles de l'aimant sera et comme elle doit être égale au gain de chaque extrémité du contact, C.B., 1873, 3* Sfmejtr*. (T. LXXXI, N°8iJ0 l6o ( I23o ) on arrive à l'expression (4) a = ^, ^^' i p l.k i jj. /j' L.k 1 — ^-' Si le même contact prismatique était appliqué à l'un des pôles seulement, on aurait [Comptes rendus, î. LXXXI, p. ii53) (5) I yo ^r I — A-=' Ces deux formules ne diffèrent que par le dénominateur, où le facteur — -^, qui est plus grand que l'unité, a remplacé j^» qui est plus petit que l'unité; d'où il suit que le contact, appliqué aux deux pôles, diminue la tension à chaque pôle beaucoup plus que s'il n'est appliqué qu'à l'un deux, ce qui est vrai. » En discutant la formule (4), on voit que, pour Z = co , A a — j— 775 I p l.k' '"^^ ^ 777 ce qui est un niaximuui, et, dans ce cas, l'effet est le même qu'avec une barre infinie appliquée à un seul pôle, ce qui est évident. Si l diminue, a diminue de même. Poiu- Z=:o, a:=o; donc plus le contact est court, plus il enlève de magnétisme au pôle; s'il est nul, il prend tout le magné- tisme, ce qui doit être; car c'est comme si Ion réunissait les deux extré- mités de l'aimant sans intermédiaire. u Si —,i c'est-à-dire si le périmètre du contact augmente, a diminue jus- qu'à zéro; donc plus le contact sera gros et court, plus il prendra de ma- gnétisme. » La quantité totale de magnétisme soustraite à l'aimant est, d'après les équations (i), égaie a ^ ou a - , _ , _^. ? ou M = .x(, A p V- p Si p est très-grand et l très-petit, M atteint sa limite ^ri c'^st la quantité maximum de magnétisme que le contact enlève à chaque pôle; ce n'est pas ' laSi ) la totalité du magnétisme de l'aimant, comme je l'ai prouvé dans ma der* nière Note. » Il faut que le contact ait ini grand périmètre et une petite longueur; il ne faut pas que la surface d'adhérence dépasse une limite donnée. En effet, M représente les quantités de magnétisme contraire qui sont condensées à chaque pôle, entre l'aimant et le contact, sur la surface de jonction s. » La densité de ce magnétisme ou ce qui est condensé sur l'unité de surface est — > et la force attractive est proportionnelle à — par unité, ou — j = — pour la surface totale. » D'où il suit que, pour un contact assez gros pour ramener les pôles à l'état naturel, la force portative est en raison inverse de la surface adhé- rente. J'ai déjà expérimentalement constaté ce résultat. » Il suit de là que la force portative n'est déterminée que si l'on donne la surface d'adhérence; celle-là sera petite si celle-ci est grande, et, pour rendre la première maximum, il faudra employer un contact de périmètre exté- rieur excessif et réduire la surface .y jusqu'à ce que les pôles manifestent un commencement de polarité résiduelle; à ce moments sera la plus petite possible, et la force portative sera maxima. On sait que, depuis un temps immémorial, on a reconnu la nécessité d'agrandir le périmètre des con- tacts tout en diminuant la surface adhérente à l'aimant. » PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. — Remarques critiques sur les théories de la formation des matières saccliaroïdes dans lesvcgélaux, et en particulier dans la betterave; par M. Cl. Bernakd. « Ayant prouvé dans mes Noies i)récédentes (i), que la pratique empi- rique de l'effeuillage des betteraves ne démontre rien relativement à la théorie qui place dans les feuilles l'origine du sucre de canne de la racine, notre confrère, M. Duchartre, a cherché dans sa Communication du 6 dé- cembre dernier à soutenir son opinion par des faits d'un autre ordre. » Je lui ferai d'abord remarquer, mais sans m'y arrêter, qu'il m'a prêté, pour les combattre, des théories que je n'ai jamais eues et que je n'ai ja- mais pu avoir; car, depuis le commencement de ce débat, je répète sans cesse qu'il ne s'agit pas d'une question qui me soit personnelle. Je n'ai pas de théorie à défendre; je demande seulement qu'on me prouve que celle (i) Voir Comptes rendus, séance des 26 octobre tt 2g novembre 1875. 160.. ( 1232 ) qui admet la migration des substances saccharoïdes de la feuille dans les autres parties de la plante est bien solidement établie : c'est là toute la question scientifique. Notre savant confrère a bien voulu, avec les res- sources de sa grande érudition et sa compétence en ces matières, essayer de donner cette démonstration. Je lui demanderai seulement la permission de discuter la valeur de ses arguments. » Je serai bref et j'irai droit au but. Je prendrai la proposition 3° (voir Comptes rendus, p. 1069) de la Note de M.Duchartre, qui résume nettement la formation du sucre de canne dans la betterave, d'après la théorie des botanistes que notre confrère soutient de son autorité : « Dans le cas spc- » cial de la betterave, dit M. Duchartre, c'est à l'état d'amidon que se » produit dans les feuilles l'hydrate de carbone, qui déjà dans le pétiole » se montre en giande quantité à l'état de glycose et que l'action spéciale » des cellules n'aura qu'à faire passer à l'état de sucre de canne ou sac- » charose. » Ainsi, la théorie est bien claire; le sucre de canne qu'on ex- trait delà racine de la betterave existe d'abord dans la feuille à l'état d'a- midon; cet amidon se liquéfie ensuite en glycose et descend dans la feuille où se trouvent des cellules spéciales qui le transforment en saccharose. Je suis obligé de dire immédiatement à notre confrère que je considère celte théorie comme une pure hypothèse, qui a contre elle non-seulement l'ab- sence de preuves directes, mais encore des erreurs de faits et de principes. D'abord, la substance qui se trouve dans les pétioles de la betterave et qui pourrait descendre des feuilles dans les racines n'est pas de l'amidon ni de la simple glycose, c'est du sucre interverti ; je m'en suis assuré directe- ment, et notre confrère peut le vérifier quand il voudra : voilà pour les faits. Maintenant, quant aux principes, la théorie en question admet comme une chose toute simple et conforme aux principes de la constitution inolé- cidaire des corps que l'ainidon puisse se changer en sucre de canne ou réciproquement. Or c'est là quelque chose qui est en désaccord avec les données actuelles de la Chimie. » En émettant cette objection, je ne fais que me ranger aux opinions de nos éminents confrères MM. Boussingault, Pasteur et Berthelot, qui ont pris la parole à la suite de la Communication de M. Duchartre, à la- quelle je n'assistais pas. M L'illustre doyen de la Section d'Economie rurale a rapporté des faits extrê;i;ement intéressants qu'il a observés en Amérique relativement aux quantités considérables de sucre de canne qui se forment dans les feuilles, dans le bourgeon et dans la hampe de l'agave [agava americana) ; mais il ( 1233 ) ne fait aucune hypothèse sur l'origine de ce sucre de canne, et surtout il n'admet pas qu'il provienne d'une transformation de l'amidon. M. Pasteur a protesté avec raison contre l'hypothèse de la formation du sucre de canne par l'amidon. Dans ses belles recherches sur les substances actives sur le plan de polarisation de la lumière, il nous a appris que ce caractère peut ser- vir à distinguer les corps et se lie d'une manière intime à leur constitution moléculaire. Dés lors, on nesaurait comprendreque l'amidon, qui passe par hydratation à l'état de glycose, déviant à droite la lumière polarisée, puisse former de la sacchar^ose qui, par hydratation, donne naissance à deux su- cres, la lévulose et la glycose, déviant la lumière polarisée en sens inverse et en grandeur différente. Il faudrait pour cela, comme le dit M. Pasteur, que cet amidon fût autre que celui que nous connaissons, car il est scien- tifiquement inadmissible que deux corps absolument identiques donnent naissance à des dérivés doués de propriétés différentes. C'est également avec l'autorité qui s'attache à ses grands travaux que M. Berthelot est venu, au nom de la synthèse chimique, repousser la théorie de la formation du sucre de canne par l'amidon. Si la saccharose se forme par synthèse dans la ra- cine de la betterave, il est nécessaire, dit-il, d'y trouver les éléments du sucre interverti, c'est-à-dire la lévulose et la glycose, et non la glycose seule qui résidterait de l'hydratation de l'amidon. » Ainsi, on le voit, les hommes qui ont étudié de la manière la plus approfondie la question de la formation des sucres protestent théorique- ment contre cette transformation de l'amidon en sucre de canne que notre confrère de la Section de Botanique admet si facilement sans en fournir au- ccme preuve. A cela, M. Duchartre répond : « Je n'ai pas la prétenlion de dire par quels phénomènes chimiques ce glycose provient de l'amidon et passe ensuite à l'état de saccharose (note, Comptes tendus, p. 1069). » » Si je relève cette réponse, c'est pour faire remarquer à notre confrère que, probablement, ses paroles sont allées plus loin que sa pensée, car il ne veut certainement pas dire que ceux qui avancent une chose ne sont pas tenus de la démontrer. Quand on veut prouver, par exemple, que l'amidon de la pomme de terre ou de la graine se transforme en glycose, on com- mence par extraire l'amidon de la pomme de terre ou de la graine, on en détermine les caractères chimiques, puis on observe et l'on décrit toutes les transformations que subit cet amidon pour passer à l'état de dextriue et de glycose. Quand on aura extrait de l'amidon des feuilles de la bette- rave, qu'on l'aura isolé, qu'on aura constaté ses caractères chimiques et ( 1^34 ) fait son analyse élémentaire, et qu'on aura sviivi foules les transformations par lesquelles passe cet amidon pour devenir sucre de canne, alors seule- ment je reconnaîtrai qu'on a donné de la théorie qu'on a avancée une dé- monstration expérimentale a posteriori, suivant l'expression de notre vénéré doyen M. Clievreul; mais, jusque-la. cette théorie de la formation du sucre de canne dans la betterave par l'amidon des feuilles reste une théorie abso- lument hypothétique (i). » Si je viens de prouver, comme je le pense, que la formation de la saccharose de la betterave par l'amidon des feuilles est une hypothèse sans démonstration, il est inutile, je crois, de m'arrêter à réfuter les conclusions déduites de cette théorie. Quand notre confrère dit, par exemple, dans sa proposition 4° {Comptes rendus, p. 1069) que « la proportion du sucre de » canne dans la racine de la betterave se rattache à celle de l'amidon dans » les feuilles de cette plante comme l'effet à sa cause », il est évident qu'il émet encore ici une assertion sans preuve. Il en serait de même pour toutes les autres conséquences de la même théorie : c'est pourquoi je ne la développerai pas davantage, et je conclus : » 1° 11 n'y a, pour le moment, qu'un seul point qui paraisse prouvé, c'est qu'il existe dans les feuilles des végétaux, tantôt de l'amidon, tantôt de la dextrine, tantôt du glycose, tantôt du sucre de canne, tantôt du sucre interverti, etc. (i) A ce propos, je ferai une remarque générale sur cet amidon cliloropliyllien auquel on fait jouer un si grand rôle dans les vcgéiaux. Jusqu'à présent cet amidon n'a guère été constaté que par les caractères microscopiques de la polarisation ou delà coloration bleue par l'iode. Je suis loin de vouloir contester la valeur de ces caractères dans des cas particuliers; mais, au point de vue absolu de la méthode expérimentale, ces caractères sont empiriques et ne suffisent pas. On sait, en effet, combien la niicrochimie est souvent délicate et infidèle. Dans les êtres organisés, on connaît beaucoup de corps qui présentent au microscope les ca- ractères physiques de la polarisation et de la coloration par l'iode, sans que pour cela on ait affaire à de l'amidon. Il serait donc nécessaire d'isoler et d'extraire cet amidon des feuilles, afin qu'un chimiste puisse en avoir entre les mains une certaine quantité pour en étu- dier les propriétés chimiques et nous dire si cet amidon chlorophyllien est identique à celui qu'on rencontre dans les autres parties non colorées de la plante. Un corps tel que l'amidon, quelle que soit d'ailleurs son origine, ne saurait être caractérisé par ses seules pro- priétés physitiues ; les propriétés microscopiques peuvent sans doute mettre sur la voie et di- riger les recherches, mais il faut y joindre encoie les propriétés chimiques, telles que la transformation en dexirine ou glycose. Il faut, cti un mol, caractériser l'amidon par l'en- semble de ses propriétés connues. C'est à cette condition seule qu'on obtient la certitude scientifique. ( 1235 ) » 2" Tout ce qu'on a dit sur les migrations et les transformations de ces principes saccharoïdes de la feuille dans les autres parties de la plante n'est que des vues théoriques ou hypothétiques, dénuées jusqu'à présent de la sanction expérimentale. » Maintenant je prie notre savant confrère M. Duchartre de ne voir dans tout ce qui précède qu'une critique scientifique tout à fait imperson- nelle. Ma critique s'adresse à la théorie de la formation de la saccharose de la racine de la betterave par l'amidon des feuilles, théorie déjà an- cienne dans la Science, et qui, selon moi, n'a pas été établie par ses au- teurs selon les principes rigoureux de la méthode expérimentale. Dans ma première Note (i), à propos des Communications de M. VioUette, j'ai dit que je m'occu[iais actuellement dans mon enseignement de la critique ex- périmentale, parce qu'il me paraissait nécessaire aujî)urd'hui d'introduire dans la physiologie générale une discipline méthodique plus rigoureuse. C'est donc uniquement aix point de vue de la méthode que je me suis tou- jours placé dans ce débat relatif à la question si intéressante de la forma- tion des matières sucrées dans les animaux et dans les végétaux. » Pour en revenir à cette question en elle-même, je crois qu'elle a gagné et qu'elle s'est éclairée à notre discussion. Dans les animaux comme dans les végétaux il est démontré qu'il se fait de la glycose et que cette gly- cose peut provenir de la transformation par hydratation des matières amyla- cées ou glycogènes; mais là s'arrêtent nos connaissances. Dans les plantes, on ne peut pas prouver expérimentalement aujourd'hui comment se forme l'amidon, comment se forme la saccharose; dans les animaux, on ne peut pas non plus démontrer expérimentalement comment se forme le glyco- gene dans le foie on ailleurs, comment se forme la lactose dans la mamelle. Sous le rapport de la question qui nous occupe, la physiologie végétale n'est donc pas plus avancée que la physiologie ajiimale. Je constate ce ré- sultat, je ne dirai pas avec satisfaction, mais avec une sorte de consolation; car rien n'est plus profitable aux progrès de la Science et pliis utile au savant que de pouvoir distinguer nettement ce qu'il sait de ce qu'il ne sait pas; l'état le plus fâcheux pour l'esprit est d'être ignorant sans le savoir. » Ainsi se trouve close la discussion, ne pouvant plus continuer utile- ment. Des études et des eflorts nouveaux sont nécessaires pour pénétrer plus avant dans ces questions obscures; mais ce qui importe surtout, sui- vant moi, c'est de ne pas s'écarter des principes de la méthode expérimen- (i) Comptes rendus, séance du 26 octobre 1875. [ 1200 j taie et de perfectionner nos procédés d'investigation sur les êtres vivants en leur donnant pour base solide la critique rigoureuse des conditions dans lesquelles on expérimente. » A ce propos, je désirerais, puisque l'occasion s'en est offerte, entre- prendre devant l'Académie l'exposition critique expérimentale dans son ensemble de tous les faits principaux relatifs à la formation tles matières sucrées dans les animaux et dans les végétaux, formation qui se lie d'une manière si intime aux phénomènes de la nutrition, c'est-à-dire au caractère le plus général de la vie. » Je suis frappé, comme tout le monde, de l'harmonie physiologique merveilleuse qui règle à la surface de notre globe toutes les manifestations vitales, et je suis également convaincu de la nécessité de cette sorte d'équi- libre cosmique entre les animaux et les végétaux, que MM. Boussingault et Dumas ont si admirablement exposé dans leur célèbre Statique chimique; mais j'ai été amené par les faits à penser qu'il existe néanmoins au fond de cet antagonisme apparent une unité de la vie et une identité des phéno- mènes nutritifs dans les deux règnes. Ce sont les expériences critiques, qui se rapportent à celte grande question, que je demande à l'Académie la permission de lui exposer dans une série de Communications très-pro- chaines. M « M. Boussingault dit que, s'd est certain que l'amidon se rencontre très-fréquemment dans les feuilles, où il serait produit, d'après MohI, par la chlorophylle sous l'influence de la lumière, il en est cependant qui n'en renferment pas, tandis que toutes les feuilles contiennent des matières su- crées : saccharose, sucre interverti, mannite ou analogues. Dans mon opi- nion, dit M. Boussingault, opinion fondée sur des observations que je ne crois pas devoir mentionner ici, les parties vertes des végétaux, quand elles sont éclairées, ont la faculté de former des matières sucrées en présence de l'acide carbonique; aussi suis-je porté à croire que le sucre accumulé dans certains organes a été élaboré dans les feuilles. J'ai cité dernièrement V/igave; l'exemple, je crois, n'était pas mal choisi, puisque ce végétal, avec des racines très-peu développées, n'a pas de tige; le sucre, consistant en grande partie en saccharose, y est donc formé et emmagasiné dans les feuilles. » Les sucres provenant du système feuillu peuvent sans doute être mo- difiés dans les réceptacles où ils sont amenés. Ainsi, s'il est vrai que les pétioles et le collet de la betterave renferment uniquement un sucre réduc- ( 1237 ) leur, il fout bien admellre que c'est dans les cellules de la racine que ce sucre passe à l'état de saccharose. » Je crois devoir ajouter que durant la germination l'amidon des graines donne non-seulement du glucose par une action diastasique, comme l'a établi Payen, mais aussi, dans quelques circonstances, du sucre de canne. Ainsi, d'une variété de maïs venue du Pérou, et que j'avais fait germer, j'ai retiré un mélange de saccharose et de glucose. Tout récemment, mon préparateur, M. Mûnlz, dans des haricots germes, a rencontré de la saccha- rose exempte de glycqse. Dans la germination, une partie de l'amidon est transformé en cellulose, ainsi que l'ont établi mes anciennes expériences sur la végétation dans l'obscurité. » ^o'- ZOOLOGIE. — Note au sujet du décret du i4 aoi'U 1875 qui prohibe l'importa- tion, en Alcjérie, des plants d'arbres fruitiers et autres de toute provenance; par M. EsiiLE Blanchard. «. Tout le monde s'accorde pour rendre hommage à la vigilance qu'a montrée l'Administration algérienne pour préserver !a colonie de l'invasion du Phylloxéra, comme à la sagesse du Ministre qui réclame les informa- lions de la Science dans le dessein de ne pas desservir, sans des motifs graves, des intérêts respectables. N'ayant pu partager le sentiment de la majorité de la Commission du Phylloxéra sur l'utilité de mesures prohibitives ou res- trictives à l'égard de l'importation, en Algérie, d'autres végétaux que la vigne, je crois devoir exposer brièvement les faits scientifiques qui ont fixé mon opinion. » Les Pucerons, les Phylloxéras, les Kermès ou Cochenilles, bien connus pour vivre en parasites sur les végétaux, enfoncent leur bec dans le tissu de la plante et demeurent sur place. Seuls se montrent errants dans des limites très-circonscrites les individus nouveau-nés en quête d'un établis- sement, et les individus affamés par suite de l'épuisement de la sève sur le point qu'ils ont attaqué, cherchant alors l'endroit où ils trouveront une abondante nourriture. Seuls se répandent au loin les individus ailés, dont la mission est de disséminer l'espèce. Il y a quarante ans, le professeur jMorren, de l'Université de Liège, suivit d'immenses migrations de Pucerons, et plusieurs observateurs ont été témoins des voyages aériens de différentes espèces du même groupe, tels que peuvent en accomplir les Phylloxéras ailés. » Tout parasite, Puceron, Phylloxéra, Kermès, vit d'une manière ex- G.R., 1875, 3" Semestre. (T. LXXXI, N» 25.) l6l ( 1238 ) clusive ou sur une espèce végétale, ou sur les espèces du même genre. Où la plante est introduite, le parasite vit et se propage. Dans les lieux où l'on cultive, soit le pécher, soit l'amandier, il y a le Puceron du pécher et le Puceron de l'amandier. Les chétifs orangers et les lauriers roses des appar- tements ne sont pas épargnés du Kermès qu'ils nourrissent dans leur [)ays d'origine. Ainsi les insectes parasites des végétaux sont à peu près imman- quablement transportés partout où l'on transporte les végétaux dont ils tirent la subsistance. A mille exemples on peut ajouter celui du Phylloxéra, D'autre part, il est avéré que jamais on n'observa dans une contrée l'intro- duction d'un parasite par des plantes d'un autre genre que l'espèce dont dépend le parasite- Depuis les temps de Réaumur jusqu'à l'époque actuelle, les études d'investigateurs patients et habiles ont été si nombreuses et si variées qu'elles éloignent la pensée d'un doute. Les recherches poursui- vies dans ces dernières années d'une manière si active sur un insecte répan- du comme le Phylloxéra n'apportent pas davantage l'indice d'une dissé- mination occasionnée par le transport d'autres végétaux que la vigne. Il y a donc une raison d'ordre scientifique vraiment puissante pour ne pas s'a- bandonner à la crainte qu'a fait naître l'importation des arbres fniiliers et autres en Algérie. » On invoque la possibilité du transport des œufs avec des mottes de terre attachées aux racines, en constatant néanmoins que « les arbres expé- diés à distance sortent des pépinières avec les racines nues ». Alors il ne faut pas oublier que les œufs emportés par un hasard inouï et cessant d'être entourés d'une humidité convenable périssent infailliblement. On parle de pontes effectuées parles Phylloxéras ailés sur des arbres à distance des vignes; de pareils cas, certainement rares, restent au compte des chances de destruction qui menacent les individus de toutesles espèces animales dans desproporlions variables. Les égarés succombent dans la luttepour la vie(i). En un mot, l'introduction du Phylloxéra par quelques œufs qu'on ^i) Dans le Rapport lu au nom de la Commission du Phylloxéra, M. Bouley me fait dire que jamais l'instinct n'égare les insectes; que « toujours la femelle va déposer ses œufs sur le végétal dont elle est le parasite ». Certes, je n'ai dit rien de semblable ; tous les zoolo- gistes en seront très-persuadés. Le premier au contraire, dans la Commission, j'ai rappelé comme preuve saisissante d'erreurs, assez rares du reste, commises par des insectes, l'exemple si connu des espèces stercoraires allant s'agiter et pondre dans Its fleurs d'arum. J'aurais pu citer les Papillons perdus qui déposent leurs œufs sur des pierres bien loin de toute végéta- tion capable de nourrir leur progéniture, et tant d'autres. On sait quel est le sort des larves qui viennent à éclore dans ces conditions. ( '239 ) suppose attachés à des racines de végétaux autres que la vigne ne serait possible que par un ensemble de conditions réunies dont la réalisation n'a jamais été trouvée, ni pour aucun des nombreux insectes parasites, ni pour le Phylloxéra en particulier. « Si je conçois une sorte d'appréhension à l'idée d'un transport de Phylloxéras en Algérie, c'est par une cause que ne vise point le décret du i4 août 1875. Plusieurs fois j'ai répété : si l'on interdit l'entrée des arbres, on doit aller plus loin, c'est-à-diré empêcher le débarquement des per- sonnes et de tous les objets imaginables. Il faudrait même défendre aux navires partis des côtes de France, d'Italie ou d'Espagne l'approehe des côtes d'Algérie pendant l'été. En effet, tout le monde le sait, lorsque souffle la brise de terre, les insectes entraînés au-dessus de la mer s'abattent en grand nombre sur les navires. En telle circonstance, vienne non loin du rivage un éclosion de ces Phylloxéras ailés, qui aussi bien que les Pucerons se portent parfois à de grandes distances, les Phylloxéras tombe- ront sur le pont et sur les voiles du navire en partance, s'attacheront aux vêtements des personnes et aux objets qui doivent être débarqués. Jetés de la sorte sur la côte africaine, ces Phylloxéras venant à s'envoler pourraient atteindre des vignobles. Un accident de ce genre, je me hâte de le dire, ne saurait se produire que dans de très-rares occasions ; néanmoins, de ce côté, le danger est bien plus réel que celui dont on a entrevu la possibilité par l'importation des végétaux autres que la vigne. » Afin de ne pas entraver les transactions lorsqu'aucun péril ne semble menacer, la Cominission admet que l'interdiction d'importer en Algérie des arbres fruitiers peut être levée « pour ceux qui proviennent des dépar- » lements de la France que le Phylloxéra n'a pas encore envahis, et qui » se trouvent éloignés des vignobles atteints ». Or l'envahissement ne se décèle aux yeux des populations que par l'état maladif de la vigne, et l'insecte nuisible existe longtemps avant de trahir sa présence par des dégâts apparents. Je regarderais donc la mesure proposée comme étant d'une exécution singulièrement difficile, si toutes les données scientifiques ne montraient que le danger d'une introduction du Phylloxéra en Algérie par d'autres végétaux que la vigne est chimérique. » « M. DcMAS, président de la Commission du Phylloxéra, fait remarquer que les considérations présentées aujourd'hui par M. Blanchard avaient été développées par lui devant la Commission. C'est après l'avoir entendu que la Commission a cru devoir approuver le Rapport et adopter les con- 161.. ( I24o ) cliisions qui ont été soumises à l'Académie. La Compagnie les nyant votées la Commission n'a plus à revenir sur ce sujet et s'abstiendra de rentrer dans une discussion qui n'a plus d'objet. » MÉMOIRES LUS. PHYSIQUE DU GLOBE. — Mission de l'île Campbell : Mémoire sur la chloniration de l'eau de mer; par M. A. Bouquet de la Grye. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Balard, Fizeau, Cli. Sainte-Claire-Deville, Mouchez.) « Pendant le cours du voyage que je viens de faire à l'île Campbell, je me suis occupé de rechercher chaque jour le poids du chlore contenu dans l'eau de mer. Les 167 résultats obtenus (i) ont été corrigés au moyen de l'analyse comparative de quelques échantillons rapportés en France. La chlorométrie de ces derniers a été faite dans le bureau de M. E. Dumas par les soins de MM. Debrayet Kozubski. » L'examen des résultats et de la carte qu'ils ont servi à dresser montre d'abord que la loi énoncée par Gay-Lussac et Humboldt sur la salure de l'océan Atlantique est également vraie pour l'océan Pacifique. On doit seulement y ajouter que l'excès de salure des eaux des tropiques sur celles de l'équateur varie avec les .saisons. » Nous avons trouvé dans l'archipel Malais, pendant l'hivernage, des eaux très-peu chlorurées, tandis que sur la côte est d'Australie elles l'étaient beaucoup. » Aux approches de l'île Campbell, l'eau de mer est, au printemps, plus chlorurée que lorsque la banquise a commencé à fondre sous l'influence des chaleurs de l'été. » Sur la côte de Californie le courant qui vient du nord est caractérisé aussi bien par un abaissement du titrage en chlore que par la moindre température de l'eau de mer; enfin, dans l'océan Atlantique, l'approche des glaces de la banquise nord coïncide encore avec une moindre salure des eaux de la surface. » Vingt-quatre essais de titrage, faits pendant la traversée du canal de Suez, ont permis de tracer la courbe de la chloruration des eaux, courbe qui (i) Le procédé de Mohr, qui a été vulgarisé autrefois par le D^ Roux dans le laboratoire de rhojiital de la Marine, à Rochefort, est celui que j'ai employé à bord des six navires sur lesquels j'ai été embarqué successivement dans le voyage d'aller et retour. ( 12/ii ) a priori modifie les idées que l'on pouv.iit avoir sur l'influence exercée par la surélévation du niveau de la juer Rouge sur celui de la Méditerranée. » Les échantillons rapportés du voyage m'ont permis de compléter ces premiers résultats. En employant la méthode dilatométrique, j'ai recherché quel était pour chacun des dix-sept échantillons d'eau de mer la loi de sa dilatation propre. Des équations de la forme A =^ at -h bt- -h ct^ ont été déterminées, pour chaque liqueur, au moyen de trente équations de condi- tion, et les formules ont été traduites en dilatation absolue, en les compa- rant aux formules données dans les mêmes pipettes par la dilatation de l'eau distillée. On a pu ainsi trouver la relation liant la dilatation au titrage en chlore. Pour passer de là aux densités, il suffisait de peser directement les échantillons, et j'ai pu ainsi dresser un tableau donnant, par rapport à la chloruration, les densités aux températures de o, i5 et 20 degrés. » Je montre alors, par de nombreux exemples pris sur les densités don- nées par des physiciens, que les résultats déduits de la chloruration s'ac- cordent avec les résultats obtenus directement; j'en conclus, au moins en ce qui concerne la mesure des densités à bord, qu'il est plus exact de re- chercher cette densité au moyen du titrage en chlore de l'eau de mer, que de l'obtenir directement par l'emploi d'un densimètre. » Après avoir construit un diagramme donnant graphiquement la rela- tion entre la dilatation, la température, la densité et la chloruration, il m'a paru que cette clef pouvait servir à analyser quelques phénomènes d'équi- libre de la mer. » Ainsi, le niveau moyen de l'Océan est donné actuellement par une sommation de hauteurs, tandis qu'en réalité le niveau d'équilibre, équilibre de poids, est lié au coefficient de dilatation du liquide et à la température. 1) Dans le jeu des marées, la connaissance du titrage en chlore permet d'apporter aux hauteurs des corrections s'élevant à près de i décimètre. L'introduction de cet élément, ainsi 'que celui de la force vive des lames, servira à expliquer ces différences du niveau moyen de l'Océan, dans des ports contigus, qui tendaient à faire douter du nivellement qui les reliait. » Une autre question plus générale s'est ensuite présentée, celle de la forme de la surface des eaux de l'Océan, et j'ai pu l'aborder grâce aux sondages du capitaine Nares, l'habile commandant du Challenger. (i) On peut se servir, pour avoir la densité à 20 degrés, de la règle suivante : Prendre le titrage en chlore et en retrancher i8,5o. La différence multipliée par 16 et aioutée à 10240 donne le chiffre que l'on cherche. ( 1242 ) >i En admettant que ce qui se passe dans la mer ait de l'analogie avec les effets produits dans des vases contenant des liquides de densités diffé- rentes, ces vases étant en communication par leur partie inférieure, la dif- férence de hauteur de deux points de la surface sera donnée par la diffé- rence de poids de deux colonnes d'eau de même hauteur, si cette hauteur est assez grande pour que, au-dessous, les liquides aient même composi- tion et même température. )) En prenant des colonnes d'eau de 4ooo mètres de hauteur, on trouve que, en dessous, la température est voisine du point correspondant à la contraction maximum ; malheureusement la chloruration des eaux infé- rieures n'est point partout absolument identique. » Les chiffres que l'on obtient en faisant les différences des sommes des densités n'ont donc point une valeur absolue; mais néanmoins ils permet- tent, dès aujourd'hui, d'acquérir une notion nouvelle des dénivellations de la surface de l'Océan. » Ainsi en faisant, pour 74 points de l'océan Atlantique, les calculs de densités, ce qui entraîne environ 3ooo opérations, on arrive à des chiffres qui permettent de tracer sur un planisphère des lignes de niveau de mètre en mètre. On trouve ainsi une surélévation de 4 mètres dans la mer qui baigne les côtes de l'Amérique du Nord par rapport au niveau de l'Océan près des îles du cap Vert. Les vents alizés, d'autre part, font creuser la mer de 2 mètres sous le tropique, à mi-distance enti'e l'Afrique et l'Amé- rique. » J'ai pu obtenir une première vérification de la valeur pratique de ce procédé de nivellement en cherchant la différence de hauteur de la Médi- terranée et de l'Océan pour deux points, Marseille et Brest, reliés par un nivellement terrestre. )) En partant des chlorurations trouvées au large de ces ports et des températures données par l'Amirauté anglaise pour des profondeurs égales à celle du détroit de Gibraltar, on arrive au chiffre de r,o6 pour la diffé- rence de sommation des densités, tandis que le nivellement Bourdaloue donne 1,02 en le rapportant au niveau d'équilibre de l'Océan calculé par la moyenne de soixante-dix mille hauteurs. )) En appliquant les mêmes considérations à l'étude de ce qui se passe entre Suez et Port-Saïd, on arrive à une explication satisfaisante des résul- tats entrevus déjà sur la courbe de chloruration et à la démonstration du double mouvement de surface et de fond des eaux de la mer Rouge et de la MéditÊrranée dans les différentes parties du canal. { ia43 ) » Ces résultats doivent amener à préconiser les recherches chloromé- triques faites à bord de nos navires, non-seulement parce que les chiffres obtenus pourront être utilisés directement pour les atterrissages, mais aussi parce que, faisant connaître une caractéristique intime de la nature de l'eau de mer, ils serviront à améliorer les cartes des courants. » Cette étude ouvre enfin une voie que je crois nouvelle dans une partie de la Physique très-étudiée de nos jours, celle qui a trait à la recherche de la forme réelle de notre planète. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. GÉOMÉTRIE APPLIQUÉE A l'algèbRE. — Exposé d'une nouvelle méthode pow la résolution des équations numériques de tous les degrés (2* Partie) (i) ; par M. L. Lalanne. (Commissaires précédemment nommés : MM. Hermite, Puiseux, de La Gournerie.) « L'objet de la présente Communication est de faire ressortir les carac- tères spéciaux du procédé graphique et d'en préciser le mode d'emploi. » Afin de fixer les idées, nous prendrons pour coefficients variables dans la proposée ceux qui multiplient z' et z», et nous aurons l'équation (i). . . J{x, j, js) =: 2"" + «z'"-' -h èz'"-' 4- . . . -{-mz- +XZ + J—O, qui représente une surface gauche ayant pour plan directeur le plan des xj. Au nom de condide qu'on a donné, pour abréger, à cette surface, on peut joindre l'épithète de solutify puisque à chacun des systèmes de valeurs des coefficients x et j correspondent toutes les valeurs de z qui résolvent l'équation donnée. D'un autre côté, la courbe enveloppe de toutes les droites représentées par l'équation (r) sur le plan des xj, lorsque l'on donne à s des valeurs successives, a une équation où z n'entre plus (2) (p{x,j) = o. Cette courbe de tous les points de laquelle se détachent les tangentes dont les cotes servent à lire les valeurs des racines réelles joue dans la pratique un rôle essentiel pour la séparation de ces racines et pour la détermina- tion de leur nombre. Nous l'appellerons courbe solutive, ou simplement (i) Voir Comptes rendus, p. 1186. ( 1244 ) soliitive. Elle est la base d'un cylindre à génératrices verticales, auquel sont langenles toutes les génératrices du cono'ule soliilif, cylindre dont le contact avec ce conoïde s'opère suivant la ligne de striction. » Si la considération des propriétés corrélatives du conoïde, de la courbe et du cylindre solutifs, et surtout des conséquences algébriques corres- pondantes suppose une certaine habitude de la Géométrie et de l'Analyse, l'emploi de la méthode n'exige que les notions les plus élémentaires sur la ligne droite, et sera pratiqué avec succès par tout élève capable de con- struire deux points d'une ligne droite dont on donne l'équation; ce qui ne suppose pas plus que la connaissance des propriétés des triangles sembla- bles et les quatre règles fondamentales de l'Arithmétique, en opérant sur une équation convenablement préparée. Quant à cette préparation même, nous reconnaissons que, toute simple qu'elle soit, elle comporte les pre- mières notions sur les transformations des racines et sur leurs limites. » Mais supposons cette préparation faite, c'est-à-dire les coefficients de toutes les puissances de z (y compris z") dans l'équation (i) au plus égaux à l'unité, et les racines moindres aussi que l'unité. Après avoir tracé un cadre divisé en quatre carrés égaux dont les côtés sont pris pour unité et dont les lignes médianes sont les axes des coordonnées, on tirera de l'équa- lion (i) même les valeurs, soit des abscisses et des ordonnées à l'origine pour toutes les droites "qui rencontrent les axes; soit des distances aux- quelles ces droites traversent les bords du cadre, à partir des axes. L'opé- ration sera singulièrement facilitée, en ce qui concerne les calculs, par l'emploi d'une table des puissances allant jusqu'au degré de l'équation à résoudre, et, en ce qui concerne la confection de l'épure, par l'emploi d'un papier quadrillé dont les divisions soient des sous-multiples de l'unité adoptée. On peut d'ailleurs, pour se faire une première idée d'ensemble, se borner d'abord à faire varier s de dixième en dixième d'unité, depuis zéro jusqu'à i ,o, et depuis zéro jusqu'à — i,o; ce qui n'exigera que l'em- ploi d'une table limitée aux puissances des dix premiers nombres entiers et le calcul de 4o nombres pour le tracé de vingt lignes droites cotées de +o, I à -t-i,o et de — o,i à — i,o. » Souvent cçs premiers linéaments suffiront pour faire entrevoir quel genre de solutions peut admettre l'équation proposée. En effet, si le point (x, j) que l'on détermine en remplaçant ces variables par les valeurs cor- respondantes des coefficients de 2' et de z" dans la proposée tombe dans une région du cadre qui ne traverse aucune ligne, il n'y aura que des racines imaginaires ; à un faisceau unique correspondra uneracine ; à deux, à trois, à quatre, etc. faisceaux entrecroisés correspondront aulant de ( 1245 ) racines distinctes. L'épure, complétée par le tracé des droites intermé- diaires, agrandie au besoin, produira les contours polygonaux qui se con- fondent avec la solutive dont ils sont l'enveloppe; les points singuliers de la courbe apparaîtront d'eux-mêmes. Aux systèmes de valeurs de x et de y qui donnent un point quelconque du contour correspondent deux racines égales ; pour cbaque point de rebroussement, il y en a trois. » S'il arrive que, dans la région où elle doit se faire, la lecture présente quelques difficultés à cause de la multiplicité des lignes et surtout de l'obli- quité sous laquelle elles se rencontrent, il sera facile de recommencer une nouvelle série de calculs, relatifs à l'épure de cette région limitée, en em- ployant une échelle beaucoup plus considérable que pour la première série. On pourra même, réduisant encore le champ des recherches, faire une troisième épure qui ne comprendra, sur une feuille de même grandeur, qu'une région dix mille, un million de fois, etc. plus petite que celle sur laquelle s'étendait la première construction, et ainsi de suite. Ce procédé, qui constitue l'un des caractères essentiels de la nouvelle méthode, est ana- logue à celui qu'emploie l'observateur qui adapte successivement à son microscope des oculaires d'un pouvoir amplifiant plus considérable à mesure que son étude se porte sur une partie plus circonscrite du corps qu'il examine • nous le désignerons, pour abréger, sous le nom de mégalo- scopie géométrique. Seulement le microscope perd en intensité de lumière ce qu'il fait gagner en grossissement, tandis que rien ne vient atténuer l'avantage qui résulte de l'amplification de la figiu'e obtenue par des calculs exacts, quel que soit l'agrandissement des échelles. M Chacun des tâtonnements préliminaires que comporte l'emploi des mé- thodes ordinaires ne donne en lui-mémeaucune lumière sur le plus ou moins d'éloignement où l'on se trouve de la vérité, en ayant pris pour la racine une valeur hypothétique que l'on essaye; en outre, il ne laisse qu'une trace uni- que, un seul résultat final, expression de l'erreur quel'on commet en adop- tant cette valeur. Au contraire, chacun des points d'une des lignes droites du jjlaii coté qui représente le conoide solutif correspond à une équation qui ne diffère delà proposée que par deux des coefficients et qui a pour racine la cote de la droite; de sorte qu'en calculant deux nombres on obtient en réa- lité ime infinité de résultats par le fait seul qu'on a tracé la droite passant par les deux points que déterminent ces nombres sur les bords du cadre. On trouve encore un avantage particulier dans la méthode graphique lorsque la question c{ue l'on traite comporte la solution d'une suite d'équations qui ne diffèrent les unes des autres que par deux des coefficients affectant les mêmes C,R., 1875, 2* Semestre. (T. LXXXI, ti" 26.) I 62 ( '246 ) puissances de z, car alors l'épure foiuiamentale une lois faite servira d'a- baque pour trouver les racines de ces équations, constituant une sorte de famille et que l'on peut désigner sous le nom à'équalions à sohuive commune. » Pour terminer ce qui concerne l'application pratique du procédé, on remarquera que dans tous les abaques construits pour des équations de degrés différents où les coefficients variables affectent les mêmes puissances de z, les droites qui portent des cotes égales sont également inclinées sur les axes des coordonnées. Si, de plus, les deux coefficients variables affec- tent deux puissances de z qui ne diffèrent que d'une unité, chaque cote sera égale à la tangente trigonométrique de l'inclinaison de la droite cor- respondante sur l'axe des abscisses; de sorte qu'on peut encore construire l'épure en calculant pour chaque cote un seul point de la droite, puisque l'on connaît sa direction. » Enfin la courbe solutive passe toujours par l'origine des coordonnées, et elle est tangente en ce point à l'axe des abscisses. » MAGNÉTISME. - Nouvelles recherches sur le magnétisme intérieur des aimants; par MM. Trêve et Durassiek. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « Notre deuxième Note, présentée dans la séance dernière, est une ré- ponse à la première partie des observations que nous a faites M. Jamin dans la séance du 6 de ce mois. Elle montre que la recherche du magné- tisme « absolu » n'a pas encore été l'objet de nos études, et que notre but est tout autre. » Nous venons établir, (jualilalivement mais non qaatititativemenl, que le magnétisme pénètre toute la masse de cylindres d'acier, quelle qu'en soit la section, depuis zéro jusqu'à iG millimètres; quelle qu'en soit la te- neur en carbone, depuis 0,2^0 jusqu'à i poiu- loo; quelle qu'en soit la trem|)e à l'eau, froide ou bouillante, à ta condition que ces aciers soient ai- mantés à saturation. C'est là un fait général. » M. Jamin nous fait observer que, /;oi(r certains aciers, il a vu dispa- raître complètement l'aimantation après que la couche mince extérieure a été enlevée, et il ajoute « que la question est beaucoup plus compliquée que nous ne le supposons ». Nous partageons entièrement l'opinion de M. Jamin au sujet des difficultés multiples que présentent ces reclierches ; aussi ne les avons-nous entreprises qu'après être entrés en possession d'éléments d'études très-complets. ( 1247 ) » Un travail de classification d'aciors des plus purs a été ordonné, au Creusot, par M. H. Schneider; ce travail considérable, qui a été poursuivi pendant six mois par M. Durassier, et qui n'avait pas encore été entrepris dans le but de recherches magnétiques, montre suffisamment le prix que nous attachons à hi connaissance préalable de la constiltilion chimique des aciers à expérimenter. » Cela étant posé, nous avons, en effet, étudié toute une série d'aciers, do- sés depuis o,25 jusqu'à i pour loo de carbone et trempés tant à l'eau froide qu'à l'eau bouillante ; nous avons constaté constamment que le magné- tisme, loin de s'y cantonner à la surface, pénétrait jusqu'au cœur même de l'acier. Nous ajouterons que nous avons adopté dans nos expériences le procédé de dissolution par l'acide, déjà employé par M. Jamin, afin de pou- voir plus sûrement comparer nos résultats aux siens. » Nous nous croyons donc autorisés à conclure que le fait de la péné- tration du magnétisme dans toute la masse d'un acier homogène, aimanté à saturation, est un fait général, ou bien que le magnétisme, d'abord super- ficie], pénètre successivement dans la niasse au fur et à mesure que l'acide le dissout : c'est là une dernière hypothèse, sur laquelle nous reviendrons; nous possédons, au reste, déjà un grand nombre de faits de nature à nous permettre de la discuter. Toutefois, sachant que l'industrie réalise chaque jour des pièces dont la surface est plus aciérée que le cœur, nous com- prenons que l'on puisse rencontrer des aimants à magnétisme superficiel. » On obtiendra ce phénomène, par exemple, en expérimentant sur un bouton de manivelle de locomotive. Ces sortes d'organes de machines de- vant résister à la fois au frottement et à la torsion, il faut, en effet, les fabri- quer avec un métal très-doux, mais dont la surface soit rendue aussi dure que possible. Nous présenterons prochainement à l'Académie des aimants réunissant ces propriétés tout à fait spéciales, mais complètement dénués (l'homocjénéilé. On l'obtiendrait encore avec des aciers homogènes, mais trempés dans des conditions particulières dont l'usage, on le sait, est très- restreint : telle, par exemple, la trempe au prussiale de potasse, employée pour les fraises. Ce sont là autant de cas particuliers que nous n'énumé- rerons pas et que nous avons évités soigneusement pour nous maintenir dans les cas généraux. » Dans un prochain travail, nous comptons reprendre la question si intéressante d(\s relations entre le magnétisme et la trempe, et la méthode analytique que nous croyons pouvoir en déduire pour déterminer la con- stitution physique des aciers. » 162.. ( 1248 ) CHIMIE VÉGÉTALE. — Recherches sur /'Eucalyptus globulus ; par M. F. -A. de Hartzen. (Extrait.) (Commissaires : MM. Wnrtz, Cahours.) « L'essence de Y Eucalyplus a été examinée par M. Cloëz. Deux années de recherches suivies nous ont appris que, cuire l'essence, cet arbre con- tient bon nombre de substances remarquables. » On a appelé résine à'Eucaljplus le résidu brun que l'on obtient en distillant la teinture alcoolique des feuilles. Or, d'après nos recherches, ce résidu contient du tannin et beaucoup de matières grasses. » Pour séparer ces éléments les uns des autres, on dissout le tout dans une quantité suffisante d'alcool absolu, puis on précipite par une sohition d'acétate de plomb dans de l'alcool chaud, auquel on aura ajouté de l'am- moniaque, pour empêcher le liquide de prendre une réaction acide par suite de l'acide acétique mis en liberté, ce qui empêcherait la mise en li- berté du tannin. L'oxyde de plomb se combine avec le tannin, les matières grasses et un acide résineux, tandis qu'un autre acide résineux reste en dissolution dans le liquide alcoolique. » Après avoir filtré, on enlève à la solution le plomb par un courant d'hy- drogène sulfuré, puis on distille l'alcool et l'acide acétique libre. » On obtient, en granules, un autre acide résineux toujours mêlé d'un peu de matière cireuse, dont il semble très-difficile de le dégager. Ce dernier acide est remarquable ; il est soluble dans l'alcool, l'éther et la benzine; insoluble dans l'acide acétique. L'acide sulfurique concentré le dissout en formant un liquide d'un beau rouge carmin, si l'on ajoute de l'eau. Si l'on ajoute de l'éther, jusqu'à ce qu'un excès d'éther ne produise plus d'ébullition (i), une matière rouge est précipitée. Il reste un liquide d'un beau pourpre. » Si maintenant on ajoute de l'eau, il se précipite une poudre brune, tandis que le liquide se décolore. Si l'on neutralise par lecarbonate de chaux, on obtient une poudre brune qui se redissout dans l'acide sidfurique, avec la couleur pourpre. M La poudre précipitée par l'eau se dissout dans l'alcool. L'acide sulfu- rique la rougit. » Remarquons, en passant, que l'acide sulfurique colore en rouge (i) Il faut prendre la précaution d'entourer le vase d'eau froide et d'ajouter l'étlier par petites quantités à la fuis. ( 1249 ) d'autres résines, comme la résine du Dammara, celle du Haschisch, elc. Cependant la couleur qu'il' produit avec l'acide résineux [3 de V Eucalyptus est remarquablement belle et pourrait donner lieu à des applications in- dustrielles. » Revenons aux feuilles (ï Eucalyptus, que nous avons traitées par l'al- cool. Si, après avoir fait macérer les feuilles dans l'alcool, on les place dans l'éther, celui-ci en extrait, outre un reste de résine et des matières colorantes brunes, une quantité considérable d'une poudre cireuse. Si l'on fait distiller l'éthér et refroidir le résidu alcoolique, la matière cireuse se dépose sous forme de granules; on peut la purifier en la lavant avec de l'alcool et de petites quantités d'éther. La fait-on bouillir avec de la lessive de potasse, une partie se saponifie, une autre partie reste intacte. On obtient ainsi deux corps gras solubles. Le corps insoluble dans la po- tasse est jaune. En le lavant avec un peu d'éther, on peut le rendre blanc. n La graisse qui se saponifie par la lessive de potasse contient un acide graisseux, qui est assez soluble dans l'alcool chaud et qui se dépose en gra- nules, à mesure que l'alcool se refroidit. » Nous nous proposons d'étudier ces substances diverses d'une ma- nière plus complète. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Action des sels minéraux sur la cristallisation du sucre et détermination de leur coefficient. Note de M. P. Lagraivge. (Extrait.) (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) I» Je me suis proposé de rechercher si tous les sels qui accompagnent les sucres bruts sont également mélassigènes, dans quelle mesure ils le sont et quel est le coefficient de chacun d'eux. » L'achat des sucres bruts est basé, comme on le sait, sur l'évaluation du sucre cristallisable et des sels auxquels on a donné indistinctement le coefficient 5. Théoriquement, ce coefficient ne serait exact que si les dif- férents sels étaient également ti:élassigènes; il s'agit de savoir si, au point de vue pratique, on a eu raison de considérer ce chiffre comme fort. » Les expériences ont été exécutées à la raffinerie de M. Guillon dans les conditions de la pratique industrielle. J'ai opéré avec dix espèces de sels, choisis parmi ceux que l'on rencontre le plus souvent dans les sucres bruts. J'en ai fait dissoudre des poids égaux, en tenant compte de leur eau de cristallisation. Les solutions salines ramenées au même volume ont été ( laSo ) introduites dans dix cristallisoirs; un onzième renfermait un volume d'eau égal à celui des solutions salines. D'un autre côté, j'ai fait cuire au filet, dans le vide, 2000 litres de sirop : chaque cristallisoir a reçu 100 kilo- grammes de cette masse cuite. » Après cristallisation, pendant le même espace de temps et dansles mêmes conditions de température, j'ai procédé au turbinage, et le sucre a été pesé. » Le tableau suivant indique, en regard de chaque sel, le rendement de la masse cuite et le coefficient salin. J'avais employé, pour 100 kilogrammes de masse cuite, 2 kilogrammes de sel anhydre. Rendement en sucre Coefficient Nom des sels. pour ioo''E de de masse cuite. chaque sel (i). Sirop normal avec chlorure de sodium 54 p. 100 u o chlorure de calcium 53 » o,5o » chlorure de potassium .. . 48 ■> 3, 00 » sulfate de soude 5o » 2,00 » sulfate de potasse 4? " 3,5o » carbonate de soude. ... . 47 » 3,5o » carbonate de potasse ... . 4? " 3,5o » azotate de potasse 4^ » 5,5o » azotate de soude 4' " 6,5o » phosphate de soude 44 " 5 , 00 » Ces résultats permettent de conclure, contrairement à l'opinion admise jusqu'ici, que, parmi les divers sels contenus dans les sucres, les chlorures sont les moins mélassigènes; le chlorure de sodium en particulier ne l'est nullement. Après les chlorures, lès sels qui ont le coefficient le moins élevé sont les sulfates et les carbonates. Enfin les azotates de potasse et de soude sont ceux qui exercent l'action la plus nuisible sur la cristallisation du sucre. )) S'il n'existait dans les sucres bruts que des chlorures et des sulfates, le coefficient 5 serait trop fort; mais ces sels n'y entrent que pour les ^; les Yô ^""'^ presque uniquement formés de salpêtre et de nitrate de soude dont les coefficients sont 3,5o et 6,5o. Il s'établit entre ces différents (i) Pour déterminer le coefficient de chaque sel, je raisonne comme il suit: Prenons, comme exemple, l'azolate de soude : 100 kilogrammes de masse cuite, avec 2 kilogrammes de sel, donnent un rendement de ^i pour 100 en sucre. En déduisant ce chiffre du rende- ment du sirop normal 54, on obtient comme différence 1 3; dès lors, puisque 2 kilogrammes do ce sel immobilisent i3 kilogrammes de sucre, i kilogramme de sel en immobilise 6, 5o; c'est ce que je nomme le coefficient de l'azotate de soude. ( I25l ) sels une compensation, en sorte que le coefficient 5, qui sert actuelle- ment pour l'achat des sucres, ne me paraît pas trop élevé : il me semble devoir être maintenu. » CHIMIE. — Action de l'acide nitrique sur les phosphates et les arséniales de barjte et de plomb. Note de M. Ê. Duvillieu. (Extrait.) (Commissaires: MM. Balard, Bertlielot.) « J'ai montré préeédemment que l'action de l'acide nitrique sur le chro- raate de baryte (i) et sur le chromale de plomb (2) a pour effet de décom- poser ces sels en acide chroniique et nitrate de baryte et nitrate de plomb. Les expériences dont j'ai l'honneur d'adresser les résultats à l'Académie montrent que l'acide nitrique, réagissant dans les mêmes conditions sur les phosphates et les arséniates de baryte et de plomb, décompose égale- ment ces sels, en mettant en liberté les acides phosphorique et arséniqne, avec formation de nitrate de baryte et de nitrate de plomb. » Les phosphates et les arséniates de baryte et de plomb sont maintenus à l'ébullition avec de l'acide nitrique, de concentration variable ; par re- froidissement, il se dépose des cristaux de nitrate de baryte ou de nitrate de plomb. Après vingt-quatre heures, on sépare les cristaux de l'eau mère, et, dans celle-ci, on détermine le rapport entre l'acide phosphorique ou l'acide arsénique et la baryte ou l'oxyde de plomb. » Il résulte des tableaux numériques que je joins à cette Note, que la décomposition a lieu si la concentration de l'acide nitrique employé est suffisante pour rendre insolubles les nitrates de baryte et de plomb. J'ai observé en outre que, si l'on vient à étendre d'eau la solution du phos- phate ou de l'arséniate de baryte dans l'acide nitrique, la liqueur reste limpide; tandis que, si l'on étend d'eau les solutions complètes et bouil- lantes de phosphate ou d'arséniate de plomb dans l'acide nitrique, la liqueur ne tarde pas à laisser déposer des aiguilles de phosphate biplom- bique, ou des paillettes cristallines d'arséniate biplombique. » (i) Comptes rendus, t. LXXV, p. 711; 1872. (2) Comptes rendus, t. LXXVI, p. i353; 1873, ( 1252 ) CHIMIE AGRICOLE. — Sur tes échanges d'ammoniaque entre les eaux naturelles et l'atmosphère ; par M. Th. Sculœsing. (Renvoi à la Section d'Économie rurale.) « Dans une Communication antérieure (12 juillet i8j5), j'ai ramené à une question d'équilibre de tension gazeuse le problème des échanges d'ammoniaqne entre les mers, l'atmosphère et les continents, et j'ai in- diqué, pour résoudre ce problème, une méthode de recherches qui con- siste à mettre en rapport, à une température connue, d'une part nue terre, de l'eau pure, de l'eau de mer; d'autre part de l'air pur dans lequel on verse d'une manière continue une quantité connue d'ammoniaque, aussi petite qu'on voudra; lorsque l'équilibre de tension ammoniacale est établi, on dose l'alcali dans la terre ou l'eau; un calcul très-simple lait connaître ensuite le mode de partage de l'ammoniaque entre l'air et l'autre milieu pour une tension et une température données. » On sait que les quantités d'un gaz dissoutes par un liquide sont pro- portionnelles à la tension du gaz lorsque la temjjérature demeure con- stante. Celte loi d'absorption simplifie l'étude des solubilités des gaz, en réduisant les recherches à la détermination d'un coefficient en fonction delà température; mais elle n'a point été vérifiée pour des tensions très- faibles, et rien ne m'autorisait à l'admettre dans les phénomènes que j'étudiais, où la tension de l'ammoniaque descend à quelques centièmes de millionième d'atmosphère. Je devais donc porter sur ce point mes pre- mières investigations. Les résultats suivants démontrent que la loi d'ab- sorption ne s'applique point aux très-faibles tensions de l'ammoniaque carbonatée, à l'élat où elle se trouve dans la nature : Ammoniaque carbonatée, on équilibre de tension dans illt d'air. mg 0,001 0,000 5 0,000 25 0,0000'j5 0,000025 0,000 I 0,00045 0,00020 *9'' 18,7 6,1 3,7 1,4 76,3 45,4 27,3 Rapport : animQue dans i*>* d'air illi d'eau. Température, animlio dans i'" d'eau 0,000034 0,000 027 0,000 024 0,000 020 0,000 oi8 0,000 oi3 0,000 010 0,000 007 ( 1253 ) » D'après la loi d'absorption, les quantités d'ammoniaque dans le même volume d'air et d'eau devraient offrir im rapport constant pour une même température; ce rapport est au contraire variable : il décroît avec le titre ammoniacal de l'air. » Ce résultat de mes premières recherches m'obligeait à étudier l'in- fluence de deux variables, la température et la tension. En conséquence, j'ai institué quatre séries d'expériences : i''* série. 2^ série. 3' série. 4' série. me mgr me mg Taux d'ammoniaque dans un mètre cube (l'air. 1,00 o,45 o,25 0,06 Température variant entre ( i ) 0° et 26°, 5 » • » )) Quand je m'occupais de ce travail, je n'avais pas encore de renseigne- ments précis sur la quantité d'ammoniaque contenue dans l'air. Depuis, j'ai reconnu qu'elle varie de -*- centième à lo centièmes de milligramme par mètre cube. On voit que les quantités d'alcali adoptées dans mes trois pre- mières séries dépassent beaucoup celles qu'on peut trouver dans notre at- mosphère : les résultats fournis par ces trois séries n'ont plus qu'un intérêt théorique; mais ceux de la quatrième représentent vraiment des faits natu- rels. Je vais les reproduire, en attendant ceux que me donneront de nou- velles séries, dans lesquelles je devrai faire descendre le taux d'ammoniaque à o"e,o4 et o^SjOa. Ammoniaque Ammoniaque dans 1™"= d'air. Température. dans l'i' d'eau. Température. 0 5, ,3 i3, i2 20, ,2 26; <1 5 ,8 7: ,6 12. '1 20. ,0 me o • me 0,06 5,3 11,76 4,21 2,45 1,35 M, 58 7>4i 5,o3 2,56 eau de mer. eau pure. » Je tirerai de ces nombres quelques enseignements : » 1° Pour une même tension d'ammoniaque dans l'air, la quantité d'alcali dissoute dans une eau naturelle, jusqu'à équilibre de tension, décroît rapidement à mesure que la température augmente. » 2° Par conséquent, si deux nappes d'eau, l'une tiède, l'autre froide, contiennent une même proportion d'ammoniaque, l'air qui repose sur la (i) La température des eaux de mer ne dépassant pas 26", 6, je n'ai pas été au delà. C.R., 1875, a^Semejlre. (T. LXXXI, N» 23.) l63 ( 1254 ) première nappe est beaucoup plus riche en alcali que celui qui repose sur la seconde ; il est donc présumable que l'atmosphère entre les tropiques est plus riche que dans les zones tempérées ou froides. » 3° Les résultats fournis par l'eau de mer et l'eau distillée sont presque identiques; cependant, pour un même titre ammoniacal, la tension est un peu plus forte dans l'eau de mer. » 4° Il est démontré expérimentalement qu'une très-petite quantité de carbonate d'ammoniaque dans l'eau de mer y possède une tension comme dans l'eau pure, et peut par conséquent se diffuser dans l'air. Je tiens à mettre ce fait en parfaite lumière, non qu'il me paraisse bien nouveau, ni bien imprévu, mais parce qu'il a été contesté par M. Dehérain dans une critique (i) de la Note que j'ai présentée à l'Académie, sur la circulation de l'ammoniaque à la surface du globe. M. Dehérain a essayé de prouver que l'ammoniaque, dans l'eau de mer, est à l'état de sel fixe et dépourvue de tonte volatilité : il est bien clair que, s'il avait raison, les idées que j'ai exposées seraient ruinées d'un seul coup. Je n'ai pas répondu à mon con- tradicteur : ses objections n'étaient pas portées devant l'Académie ; elles étaient d'ailleurs réfutables par des faits chimiques d'ordre élémentaire; elles le sont mieux encore, depuis les travaux récents de M. Berthelol sur le déplacement de l'ammoniaque par des bases plus puissantes. On com- prendra toutefois que je mette quelque insistance à démontrer le fait de la volatilité de l'ammoniaque marine, sur lequel repose toute une théorie. » Je montrerai prochainement que les déductions calculées qu'on petU tirer de mes expériences sur les échanges d'ammoniaque entre l'air et la pluie, la rosée, les brouillards, s'accordent très-bien avec les résultats connus de l'observation. » MINÉRALOGIE. — Sur la propagation de la chaleur dans les roches de texture schisteuse. NotedeTil. Ed. Jannettaz, présentée par M. Daubrée. (Commissaires : MM. Delafosse, Daubrée, Des Cloizeaux.) « Dans une Note insérée aux Comptes rendus , séance du 27 avril 1874» j'ai montré que les roches schisteuses propagent une même température dans un temps déterminé à une distance toujours plus grande, et souvent de beaucoup, dans les directions parallèles, que dans la direction perpen- diculaire à la schistosité. J'ai prouvé, depuis cette époque, dans un Mé- (l) Revue tcienti/îque, 10 février iS^S. ( ia55 ) moire inséré dans le Bulletin de la Société géolocjique de France, séance du 3 mai 1875, que les roches stratifiées conduisent la chaleur comme des roches à texture homogène, puisqu'on obtient des courbes thermiques circulaires sur les sections perpendiculaires aussi bien que sur les paral- lèles au plan de stratification. J'ai fait voir, en même temps, que les bri- ques schisteuses se comportent comme les roches de même texture, au point de vue de la propagation de la chaleur. » J'apporte aujourd'hui de nouveaux exemples de la variation de la conductibilité thermique suivant les différentes dii-ections dans les roches schisteuses. Ils sont tirés des roches de la Haute-Savoie, où je les ai re- cueillis pendant les excursions que la Société géologique de France vient d'y faire cette année, sous la direction de M. Alph. Favre. Cette contrée est une de celles qui offrent, au plus haut degré, un ensemble de roches plissées, contournées par les mouvements de l'écorce solide du globe ter- restre; aussi les roches en général y sont-elles presque constamment schisteuses. I.es argiles y prennent souvent un aspect aussi luisant que les phyilades des Ardennes; les calcaires, si rebelles à des modifications méca- niques, lorsqu'ils sont purs, y acquièrent une schistosité assez nette; les grès enfin en offrent également des indices non douteux. » J'ai fait tailler en plaques un certain nombre d'échantillons de ces roches, je les ai recouvertes de graisse, et, en échauffant un point de leur surface au moyen de mon appareil décrit dans mon premier Mémoire (i), j'ai produit les courbes isothermes de fusion. § I, — Plaques perpendiculaires au plan de clivage ou de sthistosité. Les courbes isothermes sont toujours des ellipses, dont le grand a.ve est parallèle et le petit perpendiculaire à ce vlan de division facile. Rapport des axes. 1. Schiste houiller noir des environs de Motivon, près du col de Voza. i ,8 2. Schistes rouges et verts de la vallée de Salvan, près de Vernayaz. . . i ,8 3. Schiste violacé à grains plus grossiers, des environs de Vernayaz ... 1 ,4i2 k. Schiste violacé du col de Voza, identique au précédent i ,4i5 b. Schiste du trias des Bains-Saint-Gervais i ,5 6. Gneiss de l'Angle, sur la côte de la mer de Glace i ,23 7. Gneiss protoginique de la Filiaz, route de Chamonix à Montanvert. . 1,21 8. Gneiss de la Joux, un peu kaolinisé i , 122 9. Calcaire argilifère, micacé, très-schisteux, du pied du mont Lâchât, renfermant des bélemnites jurassiques i ,3o8 (i) Voir Annales de Chimie et de Phytique, 4° série, t. XXIX, p. 5. i63.. ( 1256 Rapport des axes. 10. Calcaire schisteux, noirâtre, avec veines de calcaire spathique, recueilli sur la route de Genève à Saint-Gervais, aux environs de Bonneville i ,o65 11. Calcaire jurassique, noir, identique au précédent, pris en place au- dessous du col de Voza, en descendant vers les Houches i ,062 » Les schistes des n"' 1, 2, 3, 4 sont regardés comme appartenant au terrain houiller. Ils sont à peine fusibles au chalumeau. Celui du n" 1 est noir, à grains très-fins. Celui du n° 2, rouge ou vert, montre parfois les deux couleurs mêlées l'une à l'autre comme les schistes des Ardennes, auxquels il ressemble beaucoup; mais, après avoir subi l'action du chalu- meau, il devient terreux. Il a évidemment la même composition minéralo- gique que ceux des n"" 3 et 4, dont le grain plus grossier laisse voir, sans le secours de la loupe, des lamelles de mica blanc, à éclat argentin. Ceux-ci, au microscope, paraissent composés d'argile brunâtre, mêlée de mica en la- melles rhombiques ou hexagonales et d'une variété de chlorite qui s'y pré- sente en fibres très-déliées, vertes, contournées et orientées dans tous les sens possibles. M Le schiste verdâtre du n° 5 est formé de grains de quartz associés à du mica et à une matière chloriteuse. § II. — Plaques parallèles auplan de clivage, » J'ai examiné dans cette direction les échantillons portant les n°^ 1, 2, 10 et 4. Les trois premiers m'ont donné des cercles. Sur le quatrième seu- lement, j'ai observé une ellipse ; mais cette roche présente deux directions planes de schistosité, rectangulaires entre elles, l'une beaucoup plus nette que l'autre. C'est perpendiculairement à ce plan de division très-facile qu'a été taillée la plaque du § I. Une plaque taillée perpendiculairement au plan de clivage moins facile fournit aussi une ellipse ; mais les axes sont entre eux dans un rapport bien élevé, celui de 1,08. » D'après une Note publiée dans \ts Annales de f Ecole Normale supérieure , t. IV, 2® série, mai 1875, M. Dufet a, dans des recherches récentes, ob- servé déjà un ellipsoïde à trois axes de conductibilité thermique dans cer- tains phyllades. On sait qu'en effet les ardoises présentent quelquefois plu- sieurs directions de fissilité. » On peut, à ces résultats, comparer ceux que donnent les expériences faites sur des matières rendues artificiellement schisteuses. » Je ne ferai que mentionner dans cette Note celui que j'ai obtenu sur ( 1257 ) une brique provenant de la manufacture de M. Bouju, à Issy. La chaleur se propage ici encore plus facilement dans la direction parallèle que dans la direction jierpendiculaire aux feuillets. » Le fer appelé fer Chenot présente les mêmes phénomènes. Une barre de ce fer, formée comme on sait d'une poussière du métal, agrégée par une pression considérable, a été enduite de graisse, et chauffée en un de ses points à la manière ordinaire. On y observe une ellipse dont les axes ont pour rapport i ,3i4. Il est inutile de dire que le grand axe est perpendicu- laire à la pression qui a reconstitué le métal à l'état de masse lamellaire, et que les lames dont est formée cette masse sont elles-mêmes parallèles au grand axe de la courbe. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur le noir d'aniline ; observations à propos d'une Communication de M. Coquillion (i) ; par M. A. Rosenstiehl (Extrait). « Conclusions. — Dans l'état actuel de la Science, toutes les fois que l'on veut obtenir industriellement, c'est-à-dire économiquement et régulière- ment, du noir d'aniline sur tissu, le concours simultané d'un chlorate et d'une substance métallique est indispensable; la pratique a adopté le cuivre, pour les noirs développés vers 35o degrés environ, et le fer pour ceux qui doivent supporter un vaporisage (c'est-à-dire la température de loo degrés); mais, si les conditions du travail industriel ne sont pas im- posées, on peut obtenir sur tissu du noir d'aniline, sans le concours de chlorates ni d'une substance métallique, par l'action seule de l'oxygène actif. » De même, on peut obtenir des noirs en dehors du tissu, sans l'uiter- vention d'un métal, avec le concours des chlorates; ce fait est connu de- puis fort longtemps. » Le travail de M. Coquillion vient de faire voir que, dans ce cas aussi, on peut arriver au même résultat sans chlorates. Le fait observé par lui est une élégante démonstration de l'action de l'oxygène actif siu" les sels d'aniline; il permettra peut-être d'obtenir, dans un état de pureté plus grand, les substances noires dérivées de l'aniline et de hâter le moment où nous connaîtrons leur composition élémentaire, question qui, vu son grand intérêt, a été mise à prix par la Société industrielle de Mulhouse. » (i) Comptes rendus, séance du 3o août 1875. ( 1258 ) CHIMIE. — Note concernant l'action de l'ozone sur tes substances animales; par M. A. Boillot. (Extrait.) (Renvoi à la Commission nommée pour la question de la conservation des viandes.) « Voulant savoir, d'une manière précise, quel genre d'influence l'ozone de l'air atmosphérique peut exercer sur les substances alimentaires, j'ai entrepris, sur ce sujet, des expériences que je poursuis en ce moment, et dont le sens est déterminé par la Note que j'ai l'honneur de communiquer aujourd'hui à l'Académie. » A l'époque des plus fortes chaleurs de l'été dernier, j'ai pris un morceau de viande fraîche de bœuf, pesant loo grammes, et je l'ai divisé en deux parties égaies. L'une d'elles a été introduite dans un flacon bouchant à l'émeri et contenant de l'air; l'autre a été ren- fermée dans un flacon semblable, rempli d'air ozone, dans la proportion de 5 milligrammes par litre de gaz. La contenance de chaque flacon était de 200 centimètres cubes. Je les plaçai tous les deux dans une cave, à une température d'une quinzaine de degrés. J'avais donc, d'un côté, 5o grammes de viande fraîche, renfermée dans un espace de i5o centimètres cubes environ, rempli d'air ordinaire. De l'autre côté, 5o grammes de la même viande étaient aussi emprisonnés dans un même espace de i5o centimètres cubes, ayant une atmosphère composée de ■jS centièmes de milligramme d'ozone et d'air ordinaire. » Au bout de cinq jours, la viande du premier flacon, contenant de l'air, était en pleine putréfaction. Dans le second flacon, renfermant l'air ozone, la viande ne manifestait pas la moindre trace d'altération; elle était d'une couleur rosée aussi franche que le premier jour. Le dixième jour, l'aspect de cette viande étant resté le même, j'ouvris le flacon et je constatai qu'elle n'avait contracté aucune mauvaise odeur. Quoique j'eusse refermé le flacon promptement, le lendemain la putréfaction était manifeste. » J'ai fait, sur du lait, une expérience analogue à la précédente, mais en opérant avec de t'oxygène au lieu d'air atmosphérique. Au bout de huit jours, le lait renfermé dans le flacon d'oxygène ozone n'avait subi aucune altération; dans l'autre flacon, contenant de l'oxygène ordinaire, le lait était complètement altéré. » J'espère être bientôt fixé définitivement sur ce genre d'action, de ma- nière à pouvoir assigner le rôle de l'ozone dans la conservation des sub- stances alimentaires. J'espère aussi savoir bientôt à quelle cause il faut attribuer l'effet observé eu temps d'or.ige sur des substances d'une consom- mation journalière, telles que le bouillon, le lait, la viande, etc. » ( '^59 ) ANATOMIE COMPARÉE. — Si»' la myologie des Carnivores. Note de M. EnM. Alix, présentée par M. P. Gervais. (Commissaires : MM. de Quatref^ges, Gervais, de Lacaze-Diithiers.) « La myologie des Carnivores n'a été étudiée jusqu'ici que d'une ma- nière assez incomplète; j'ai entrepris sur ce sujet, dans le laboratoire d'Ana- tomie comparée du Muséiun, une série de monographies que je me pro- pose de soumettre successivement au jugement de l'Académie. » Dans le Mémoire -consacré à la myologie du Putois, après avoir décrit en détail les muscles de cet animal, j'expose quelques considérations géné- rales relatives au mécanisme des mouvements et à la manière dont le sys- tème musculaire doit être envisagé si l'on tient compte des affinités zoolo- giques; puis je cherche à indiquer les premiers traits d'une classification des Carnivores basée sur les caractères dont il s'agit, ainsi que cela a été fait pour plusieurs groupes de Vertébrés. » Je montre comment les dispositions musculaires du Putois sont en rapport avec la forme générale du corps de l'animal et avec la variété des mouvements dont il est capable, mouvements qui lui permettent de suivre les sinuosités des galeries souterraines, de grimper sur les arbres, de bondir sur sa proie, de la saisir entre ses pattes antérieures, de courir avec rapi- dité, de ramper sur le sol et enfin de fouiller la terre. » J'énumère aussi les particularités les plus caractéristiques de la myo- logie du Putois et je m'etforce d'indiquer celles qui marquent des diffé- rences entre cet animal et les autres Carnivores. » Ces caractères viennent confirmer d'une manière remarquable les ré- sultats auxquels on est arrivé en étudiant l'extérieur des animaux, leur squelette, leur dentition et leur cerveau. » Sous plusieurs rapports, les Mustélidés, au groupe desquels appartient le Putois, se rapprochent des Ours; mais ils en diffèrent pourtant par quel- ques points : c'est des Chiens qu'ils s'éloignent le plus, tandis qu'ils se re- lient aux Felis par quelques points. » Le muscle omo-basilaire ne se trouve que chez les Chats ; l'omo- atloïdien manque chez eux, chez l'Hyène et les Viverriens; le sterno- trapèze fait défaut chez le Cliien ; le deltoïde postérieur manque chez l'Ours; le coraco-brachial manque chez les Mustélidés; sa longue portion n'est connue que chez l'Ours et le Blaireau ; le faisceau coracoidien du ( laGo ) biceps brachial fait défaut chez l'Ours; le long snpinateiir manque chez l'Hyène; le fléchisseur superficiel du second doigt chez l'Ours et le Blai- reau ; les muscles de l'éminence thénar chez l'Hyène ; le muscle épiméral de Strauss n'a été trouvé que chez le Chat, l'Hyène et le Chien ; les acces- soires coccygiens du biceps fémoral et du demi-tendineux manquent chez le Chien ; les muscles de l'éminence thénar du pied chez le Chat, l'Hyène et le Chien. » Au point de vue de la classification, nous avons trouvé qu'en choi- sissant un certain nombre de caractères fournis par les muscles, on pourrait tracer le tableau suivant : Cabnivores A. Possédant à la fois le muscle omo-atloïdien et le muscle acroraio-atloïdien : a. Ayant un muscle coraco-bracliial : Ursidés. b. N'ayant pas de muscle coracô-brachial : Mustélidés. B. Ne possédant que le muscle acromio-altoïdien : a. Ayant un accessoire coccygien du biceps fémoral : * Ayant un long supinateur et un soléaire : Félidés. ** N'ayant pas de long supinateur ni de soléaire : Uyénidés. b. N'ayant pas d'accessoire coccygien du biceps fémoral : '* Ayant un accessoire coccygien du demi-tendineux : Viverridès [Zibeth et Genettes], ** N'ayant pas d'accessoire coccygien du demi-tendineux : Canidés. » On peut se demander quelle place les phoques pourraient occuper dans cette classification. Par leur myologie, ces animaux ne diffèrent pas essentiellement des Carnivores proprement dits; ils se rapprochent parti- culièrement des Mustélidés, mais sans qu'il soit possible de les confondre avec eux. » En résumé, il résulte de ces faits que les dispositions myologiques des Carnivores sont en rapport avec l'ensemble des autres caractères sur les- quels repose la classification naturelle de ces animaux. » PATHOLOGIE. — Sur la pathogénie de la surdi-mutité, improprement dite de naissance. Note de M. A. Tripier. (Extrait.) (Commissaires: MM. Cloquet, Robin, Gosselin.) « Il est de croyance commime que les sourds-muets dits de naissance sont réellement sourds de naissance, et je partageais cette opinion lorsque, dans une conversation avec M. Magnat, éducateur des sourds-muets et ( I26l ) direcleiir de l'Institut Pereire, j'appris qu'un cinquième environ des sourds dits de naissance pouvait l'être réellement, tandis que, chez les quatre autres cinquièmes, la surdité aurait débuté brusquement vers l'âge de deux ou trois ans. » La surprise que me causa ce renseignement fit aussitôt place aux ré- flexions suivantes : » Une affection qui se produit assez brusquement pour que l'époque de son début puisse être généralement notée avec exactitude, et avec un cor- tège de symptômes con-comitants assez effacés ou assez variables pour qu'on n'ait pas encore songé à la décrire comme forme morbide distincte, doit être une variété encéphalique de la paralysie, dont la forme inlra-rachidienne a été si bien étudiée par Duchenne de Boulogne, sous le nom de paralysie atrophique graisseuse de l'enfance. » La Thérapeutique n'étant pas tout à fait désarmée en face des formes intra-rachidiennes de cette affection, n'y aurait-il pas lieu de compter, dans une certaine mesure, sur l'efficacité des moyens qui y donnent des succès, pour modifier les formes morbides qui se rattachent à une localisa- tion encéphalique de lésions vraisemblablement identiques? » La vérification de ces inductions exige trois séries de recherches : » i" Il faut examiner si, indépendamment des conditions d'étiologie et d'époque du début, qui sont les mêmes dans les deux cas, l'existence de symptômes communs ne doit pas tendre à resserrer le lien de parenté que je me suis trouvé porté à supposer entre les deux affections. » 2° En cas de réponse affirmative à cette première question, et avant d'arrêter le modus faciendi à\in traitement à appliquer, on devra s'assurer de moyens de contrôle de son efficacité, suffisamment délicats. » 3° Alors seulement, il y aura lieu d'appliquer le traitement, dans le- quel les analogies indiquées plus haut doivent, si elles sont reconnues fon- dées, assurer la première place à la faradisation localisée. » Le premier point est le seuPque vise cette Communication. » Or, de l'examen de vingt cas sur lesquels j'ai pu obtenir des rensei- gnements suffisants, et dont on trouvera le résumé et la discussion dans les tableaux que je joins à cette Note, il ressort que les sujets chez lesquels la surdité a débuté brusquement vers l'âge de deux ou trois ans, sujets impro- prement compris aujourd'hui parmi les sourds de naissance, présentent des désordres de la locomotion assez marqués pour justifier pleinement le rap- prochement entre les conditions pathogéniques de la sai dite acquise de l'en- C.K., ii-:5, 2' Semestre. (T. LXXXI, 1N° 23.) l64 ( 1262 ) fance el celles de la paralysie spinale, appelée par Duchenne paralysie atrophique graisseuse de l'enfance. » M. A. CoMMAiLLE adresse des considérations physiologiques et patholo- giques sur la fonction du foie, à propos d'analyses effectuées à l'hôpital uiiUtaire de Marseille. (Commissaires : MM. Balard, Cl. Bernard, Cloquet.) M. TosELLi adresse une nouvelle Note sur l'utilité d'une nacelle à double étage, dans les ascensions aérostatiques, pour prévenir les accidents à la descente. (Renvoi à la Commission des Aérostats..) M. L. HcGO adresse une Note relative à la « Géométrie pan-imaginaire. » (Commissaires : MM. Bertrand, Bonnet.) M. A. RoBOTTOM adresse une Note relative à divers produits végétaux et minéraux, utilisables dans l'industrie. (Commissaires : MM, Decaisne, Balard.) M. Th. Louuhran adresse une Note relative à un traitement du choléra. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l''Iivstrcctiox publique adresse une brochure de M. Gouèze/, intitulée : » Les oiseaux de mer; leur utilité au point de vue de la navigation et de la pèche » , et prie l'Académie de lui faire connaître son opinion sur ce travail. (Renvoi à l'examen de MM. Blanchard et Paris.) M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Une brochure de M. Sclienstrôm, intitulée : « Gymnastique médicale suédoise » ; ( 1263 ) 2" I,a France agricole ; par M. G. Heuzé; (Cet ouvrage est adressé par l'auteur au Concours de Statistique de l'année 1876.) 3° Les Merveilles de l'Industrie ; par M. L. Figuier. Ce volume traite spé- cialement de l'eau et de ses diverses applications. CHIMIE. — Sur un borure de manganèse cristallisé, et sur le rôle du manganèse dans la métallurgie du fer. Note de MM. L. Troost et P. Hautefecille. « I. Borure de manganèse. — Le manganèse se combine plus aisément que le fer avec le bore; aussi, tandis qu'il faut recourir à l'emploi du bore cristallisé pour préparer un borure de fer pur, l'acide borique chauffé dans un creuset de charbon avec le carbure de manganèse Mn-'C fournit immé- diatement un borure de manganèse en petits cristaux d'un gris violet. L'a- nalyse nous a montré que c'est une combinaison définie, renfermant exac- tement I équivalent de bore pour i équivalent de manganèse. Sa formule est donc MnBo. » Le borure de manganèse cristallisé et bien exempt de manganèseen excès se dissout dans les acides, en dégageant de l'hydrogène. L'acide chlorhy- drique gazeux ne l'attaque que lentement au rouge sombre. Il ne décompose l'eau qu'à 100 degrés. Les dissolutions alcalines sont attaquées à une tem- pérature un peu moins élevée. Le bichlorure de mercure humide le trans- forme en quelques minutes en chlorure de manganèse, acide borique et acide chlorhydrique. Le cyanure de mercure l'attaque également en pré- sence de l'eau. » II. Chaleur de combinaison du borure de manganèse et des borures de fer. — Nous avons établi précédenunent (1) que le carbone et le siUcium for- ment avec le manganèse des combinaisons très-énergiques, tandis que ces métalloïdes, en s'unissant au fer à haute température, ne forment que des combinaisons beaucoup moins stables. Il y avait donc un certain intérêt à rechercher si le bore, que l'on place d'ordinaire à côté du carbone et du si- licium, présenterait dans ses combinaisons avec le fer et le manganèse des différences de même ordre. )) Le borure de manganèse à 28 pour 100 de bore (MnBo) dégage 1697 calories par gramme, lorsqu'on l'attaque parle bichlorure de mercure l'i) Comptes rendus, t. LXXX, p. 964,. «' '• LXXXI, p. 264. i64" { 1264 ) humide, tandis que ses éléments, prisa l'état libre, en dégageraient 4 184 (1). La différence, 2487 calories, représente la chaleur dégagée dans l'acte de la combinaison; elle est plus de la moitié de la chaleur totale disponible. Quant aux borures de fer préparés par le bore cristallisé et le fer, un pre- mier produit, encore un peu malléable et contenant 1 1 pour 100 de bore, dégage t2o5 calories; la chaleur calculée, en supposant les éléments libres, serait 1722 calories. La différence, 5i'j calories, est déjà notable. Un second produit, cristallin, cassant, contenant 23 pour 100 de bore, dégage i486 ca- lories. La chaleur calculée, en supposant les éléments libres, serait 8097 ca- lories. Il y a donc 161 1 calories perdues au moment de la combinaison, c'est-à-dire environ moitié de la quantité de chaleur disponible. » En résumé, le borure de manganèse présente les propriétés thermiques de toute combinaison chimique très-énergique; il dégage dans le calori- mètre beaucoup moins de chaleur que n'en produiraient ses éléments sé- parés. La différence entre ces deux quantités de chaleur est à peu près aussi considérable quand il s'agit des borures de fer, de sorte que l'opposition que nous avons observée entre les combinaisons formées par le fer et par le manganèse avec le carbone ou le silicium n'existe plus pour les combi- naisons de ces métaux avec le bore. » in. Chaleur de combinaison des fers et des manganèses sulficrésou phosphores. — Nous avons rencontré des oppositions et des rapprochements de même ordre dans l'étude des combinaisons du soufre et du phosphore avec le fer et le manganèse. On sait que de petites quantités de soufre ou de phosphore ne font pas perdre au fer son éclat métallique, mais que sa malléabilité et sa ténacité sont profondément modifiées. Ces fers sulfurés ou phosphores, qu'on ne peut assimiler ni à des sulfures, ni à des phosphures de fer, se comportent d'une manière complètement différente lorsqu'on les étudie au point de vue calorifique. Ainsi, deux fers sulfurés contenant l'un 1,8 et l'autre 5,4 pour 100 de soufre, traités par lebichlorure de mercure humide, dégagent par gramme 810 et 840 calories; or la quantité de fer contenue dans ces corps dégagerait seule 810 et 780 calories. Le métal à 1,8 pour 100 de soufre, proportion déjà considérable au point de vue de la métallurgie, possède donc à peu près la même chaleur de chloruration que le fer qu'il (i) Pour faire ce calcul, il faut connaîire la chaleur de chloruration du bore par le bi- chlorure de mercure; on peut déduire cette donnée des expériences publiées par nous en iS'jo [Comptes rendus, t. LXX, p. i85) sur la chaleur de conibustion du borej i gramme de bore amorphe dégage, dans ces conditions, 9i>64o calories. -^ ( 1265 ) renferme, tandis que le fer à 5,/| pour loo de soufre dégage plus de cha- leur que n'en produirait le fer qu'il renferme. 11 en est tout autrement dans les fers phosphores. En effet, en traitant deux fers phosphores contenant l'un 5 et l'autre lo pour loo de phosphore, nous avons obtenu 'ygo et 48o ca- lories par gramme; la chaleur dégagée par l'oxydation du phosphore, quoique considérable, ne masque pas ici la perte de chaleur. Ou peut donc conclure immédiatement que le fer phosphore s'est formé avec un grand dégagement de chaleur, et que, par suite, c'est une combinaison stable. Quant au fer sidfuré, il ressemble au siliciure de fer, dont la formation s'accompagne d'un dégagement de chaleur à peine sensible. On sait, du reste, que le soufre est plus facile à éliminer que le phosphore. Quant aux manganèses sulfurés ou phosphores, préparés avec le carbure de man- ganèse, ils sont difficilement attaqués par le bichlorure de mercure hu- mide, signe certain que la formation de ces composés s'accompagne d'un grand dégagement de chaleur, et qu'ils sont plus stables que ceux corres- pondants du fer. » IV. Rôle du manganèse en mélallairjie. — Les résultats des nombreuses expériences calorimétriques que nous avons consignées dans ce Mémoire et les précédents pourraient faire penser que le manganèse employé dans le traitement des fers impurs se combine aux matières étrangères, et que ce sont ces combinaisons dissoutes ou disséminées dans la masse métallique qui rendent plus facile sa purification, en communiquant aux éléments à éliminer l'oxydabilité propre aux composés correspondants du manganèse. Il en est souvent ainsi; mais le manganèse joue aussi un rôle plus simple et plus facile à assigner, celui de réducteur de l'oxyde de fer. En effet, dans plusieurs opérations métallurgiques, l'élimination du soufre ou du phos- phore exige, pour être poussée assez loin, une oxydation prolongée qui four- nit un métal intimement mélangé d'oxyde de fer. L'addition d'un ferroman- ganèse, composé toujours très-riche en carbone, ainsi que nous l'avons établi (i), restitue au métal le carbone qu'il doit contenir et réduit avec dé- gagement de chaleur l'oxyde de fer à la fois par son carbone et son man- ganèse. L'oxyde de manganèse formé et disséminé dans le métal ne présente pas le même inconvénient que l'oxyde de fer, car il passe presque immé- diatement dans la scorie en entraînant encore des impuretés. Ainsi, soit que le manganèse existe dans le métal avant sa purification, soit qu'on l'ait ajouté après un affinage prolongé, le rôle important qu'il joue dans la mé- (i) Comptes rendus, t. LXXX, p. 964. ( 1266 ) tallurgie du fer est dû : i° à la formation décomposés qui se produisent avec un dégagement de chaleur plus grand que celui qui répond aux com- posés correspondants du fer; 2" à la scorification facile de ces composés, car ils jouissent de la propriété de s'oxyder en dégageant plus de chaleur que ceux qui contiennent la même proportion de fer, surtout lorsque ces com- posés se trouvent, comme c'est le cas en métallurgie, en présence d'un très- grand excès de métal. » CHIMIE. — Sur les oxjjluorures de niobium et de tantale. Note de M. A. Joly, présentée par M H. Sainte-Claire-Deville. « Un des faits les plus intéressants de l'histoire du niobium est la facilité avec laquelle on obtient lesoxychlorures et oxyfluoruresde ce métal. M. de Marignac a montré, en effet, que le composé que l'on obtient le plus sou- vent quand ou fait passer du chlore sur un mélange d'acide niobique et de charbon, le chlorure blanc de H. Rose, devait être considéré comme un oxychlorure Nb"O^Cl^. En se dissolvant dans l'acide fluorhydrique, l'a- cide niobique hydraté donne naissance à un oxy fluorure Nb^O'FP, suscep- tible de former en se combinant à divers fluorures métalliques des fluosels bien cristallisés et dont quelques-uns sont isomorphes des composés corres- pondants obtenus avec les fluorures de titane et d'étain, Ti°Fi'',Sn- Fl' et les oxyfluorures de tungstène et de molybdène W-0*F|-, Mo- 0*FP. » J'ai pu obtenir cet oxyfluorure de niobium à l'état libie et cristallisé, en maintenant en fusion, au rouge vif, dans un courant d'acide chlorhydrique, de l'acide niobique avec du fluorure de calcium. Ce sont de petits cristaux groupés en trémies et agissant sur la lumière polarisée, présentant tous les caractères du fluorure de zircouium Zr^Fl* décrit par M. H. Sainte-Claire Deville. » Quoique l'acide tantalique présente avec l'acide niobique des analo- gies chimiques très-étroites, il n'avait pas été possible jusqu'ici d'obtenir, soit un oxychloriu'e de tantale, soit des combinaisons d'un oxyfluorure avec les fluorures métalliques. L'acide tantalique hydraté se dissout dans l'acide fluorhydrique étendu et donne toujours, en présence des fluorures alcalins, des fluosels de la formule Ta' FI', 2MFI, isomorphes de ceux que l'on obtient en faisant cristalliser en présence d'acide fluorhydrique con- centré les fluoxyniobates correspondants. » En dissolvant l'acide tantalique hydraté sous l'action de la chaleur dans une solution concentrée de fluorure ammonique, j'ai pu préparer des ( 1267 ) fluoseis renfermant l'oxyfluorure de tantale Ta^O^Fl'. En opérant avec un acide tantalique hydraté dont l'équivalent a été vérifié, on obtient par refroidissement une abondante cristallisation d'octaèdres réguliers. L'ana- lyse assigne à ce produit la formule Ta^O-FP, SAzHTI. » Ce fliîosel est très-soiuble dans l'eiui pure; mais la dissolution se trouble au bout de peu temps, plus rapidement à chaud, et donne, par con- centration, de larges lames rectangulaires biseautées de fluotantalate ammo- nique, mêlées d'un excès de fluoxytantalate non décomposé. » L'acide niobique^ donne également, en se dissolvant dans le fluorure d'ammonium, des octaèdres d'un fluoxyniobate Nb-0^Fl%3AzH*Fl, décrit par M. de Marignac. » En présence d'un excès d'acide fluorhydrique, la solution du fluoxy- tantalate cubique donne un nouveau fluosel Ta^0^FP,3AzH*Fl,HFl de même constitution que le fluoxyniobate de potasse Nb"0-FP,3KFi,IIFl et le fluostannate sesquipotassique acide Sn^Fl", 3KF1,HF1. » Je n'ai point réussi jusqu'à présent à préparer le fluoxytantalate potas- sique à l'état de pureté; mais, lorsque l'on ajoute par petites portions du carbonate de potasse à une solution d'acide tantalique hydraté dans le fluorure ammonique, jusqu'à ce que ce dernier soit presque complètement décomposé, on obtient par refroidissement des octaèdres volumineux qui se décomposent immédiatement à froid au conctact de l'eau pure; la liqueur renferme alors du fluotantalate de potasse. » L'existence des oxyfluosels tantaliques vient compléter" les analogies établies par M. de Marignac entre le niobium et le tantale. Les mêmes rela- tions d'isomorphisme qui rapprochent les fluoseis niobiques des fluoseis du zirconium, du titane et de l'étain, existent également entre ces derniers et les fluoseis tantaliques décrits plus haut. On a, en effet, en se bornant aux principaux, les deux séries : Zr=Fl',3A2H269 ) difiée, j'élève la température pendant quelques minutes, mais sans atteindre le rouge sombre. » Dans cette opération, les creusets de platine ne sont pas sensiblement attaqués, si l'on a le soin d'éviter l'accès de l'air dans le creuset ; mais il est préférable d'employer les creusets d'argent. » 2" Je traite ensuite la masse fondue et refroidie par de l'eau distillée, que je porte à l'ébullition dans le creuset même et que je décante ; je traite de nouveau par l'eau bouillante jusqu'à ce que toute la matière fondue soit enlevée du creuset : eu opérant de cette manière, la masse barytique se désagrège rapidement et les alcalis se dissolvent entièrement dans l'eau, avec un excès d'hydrate de baryte. Je filtre, pour séparer la partie inso- luble, et je lave cette dernière à plusieurs reprises, mais j'évite de dissoudre tout l'hydrate de baryte non décomposé, car la totalité des alcalis se trouve dans la première liqueur. » 3° Je soumets la liqueur filtrée à un courant de gaz acide carbonique lavé avec soin, qui convertit toutes les bases en carbonates ; je porte la liqueur à l'ébullition, pour décomposer les petites quantités de bicarbonate de baryte et quelquefois de bicarbonate de chaux qu'elle peut contenir, et je filtre, pour séparer les carbonates insolubles ; ces derniers sont lavés sur le filtre, afin de lein* enlever la liqueur alcaline. » 4° La liqueur filtrée ne contient plus que les carbonates alcalins : je la sature par l'acide chlorhydrique; je l'évaporé à sec, pour rendre inso- luble une petite quantité de silice, et je calcine légèrement le résidu, pour carboniser des traces de matières organiques enlevées probablement aux filtres par les liqueurs alcalines, car on en trouve dans tous les dosages. Je redissous les chlorures dans très-peu d'eau, et, après filtration, j'évapore de nouveau à sec dans une capsule de platine tarée, et je pèse pour con- naître le poids des chlorures obtenus. Je traite ces chlorures par le sel de platine, pour séparer la potasse à l'état de chloroplatinate, dont le poids fait connaître la proportion de cet alcali ; la quantité de soude se déduit par le calcul. Je détermine aussi, par le calcul, les quantités respectives des deux alcalis, en dosant, au moyen d'une liqueur titrée d'azotate d'argent, le clilore des chlorures obtenus. » I^orsqu'il s'agit de doser la lithine, je sépare cette base de la potasse et de la soude, eu traitant les chlorures alcalins obtenus par de l'éther, qui dissout le chlorure de lithium. » En terminant, je donnerai quelques dosages d'alcalis dans divers sili- cates et d'autres corps insolubles dans les acides, qui ont été faits compa- C.R., 1875, 2» Semeilrf. ( T. LXXXl, N» 23.) 1^5 ( 1270 ) rativement avec l'hydrate de baryte fondu et le fluorhydrate d'ammoniaque. Ces dosages ont été exécutés par moi et répétés par plusieurs élèves du labo- ratoire des manipulations chimiques du Muséum d'histoire naturelle; les élèves ont trouvé des nombres qui concordent avec ceux que j'ai obtenus moi-même. Par l'hydrate de baryte. Par le Ihiorhydrate. Potasse. Sonde. Potasse, Soude. Feldspath orthose bien cristallisé '2,g'j 4>o9 12, 5a 2,99 Verre à bouteilles cristallisé 0,92 8,18 o,63 8,47 Obsidienne d'Islande 2,01 5, 90 2,56 4)^6 Obsidienne de Lipari 5, 18 i ,54 5,55 1,69 Trachy te du Puy-de-Dôme 5, 01 3, 06 4)9^ 3, 02 Trachyte de Sercoui 8,96 2,87 3,64 2,87 Schiste du trias (des bains Saint-Gervais). 2,52 2,91 2,52 2,65 Alunite d'Italie 8,52 0,96 » » Lépidolithe rose de Bohême 8,16 1,4^ 8,20 i ,36 Lithine. . . 4»32 Lithine. . . 4» '^4 » Dans une analyse spéciale, l'alunite d'Italie avait donné 9 pour 100 dépotasse; la soude avait échappé à l'analyse. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur un nouveau mode de production de V acide Uïchlor- acélique. Noie de M. A. Ci.ermont. « En poursuivant les recherches sur l'acide trichloracétiqiie, dont j'ai eu l'honneur de soumettre déjà les résultats à l'Académie, j'ai été natu- rellement conduit à simplifier le procédé de préparation de cet acide. Dans une Note précédente [ComjAes rendus, t. LXXIV, p. i493), j'ai tait voir que, lorsqu'on mélange deux solutions concentrées de permanganate de potasse et d'hydrate de chloral, à équivalents égaux, on reproduit le trichloracétate neutre de potasse, décrit par M. Dumas; en doublant, dans cette expérience, la quantité d'hydrate de chloral, on obtient le trichlora- cétate acide de potasse, que j'ai déjà fait connaître. Ce fait peut servir de point de départ pour obtenir facilement l'acide trichloracétique; il suffit, en effet, lorsque la réaction du permanganate de potasse sur l'hydrate de chloral est terminée, de séparer l'oxyde brun de manganèse, par tnie filtra- tion sur l'amiante, d'y ajouter un excès d'une solution concentrée d'acide phosphorique, et de distiller; lorsque le thermomètre arrive à iga degrés, tout ce qui passe à cette température est formé d'acide trichloracétique pur, cristallisant à 44°,^ par refroidissement lent. ( '^7' ) w La facilité avec laquelle les combinaisons de l'acide tricliloracétique avec les bases se résolvent en composés plus simples, sous l'influence d'une température relativement basse, semblait interdire d'espérer sa produc- tion par un procédé aussi facile ; mais on se rend compte de cette ano- malie apparente, en se rappelant la stabilité absolue de l'acide trichlora- cétique en présence de l'acide phosphorique. » ZOOLOGIE. — Sur la classification et In synonymie des Stelléricles ; Note de M. Edm. Perrier, présentée par M. Milne Edwards. « £n faisant hommage à l'Académie du premier fascicule de ma Révision de la Collection des Stellérides du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, je de- mande la permission de lui soumettre les principaux résultats contenus dans la partie de ce travail qui reste à publier, et qui comprendra l'étude de cinq des huit familles dans lesquelles je répartis les Stellérides connus jusqu'à ce jour. Ces familles sont celles des Goniasteridœ, des, ^hterinidœ, des Plerasleridœ, des Àstropectinidœ et des Brisimjidœ. De même que pour les trois premières familles, celles des Asteriadœ, des Ecliinasleridœ et des Linckiadœ, c'est surtout aux dispositions diverses des pièces squelettiques que les caractères primordiaux ont été empruntés. La famille des Go- niasteridœ correspond, pour nous, aux genres Aslrocjonium, Goinodiscus, Slellaster, Asteropsis, Oreaster et Culcita, tels que les définissent MùUer et Troschel ; mais nous n'avons pu adopter la délimitation que ces au- teurs ont tracée pour ces genres. En particulier, leurs genres Gonio- discus et Àsteropsis sont éminemment artificiels. Les genres que Gray a créés sont, à certains égard, meilleurs, mais trop multiples : la vérité nous a paru se trouver entre les deux. Nous avons fait appel, pour la déli- mitation nouvelle de nos genres, soit à la forme des pièces squelettiques, soit à la disposition des pédicellaires, qui nous avaient précédemment fourni une caractéristique si nette poirr la famille des Asleriadœ. Nous ne saurions, du reste, admettre le grand genre Goniaster, que von Martens a essayé de reprendre. D'après l'examen des types de Gray que nous avons pu faire au Britisli Muséum, ses genres Randasia et Hosea, qui se rattachent à cette famille, doivent disparaître : le premier ne contient que de jeunes Culcites, le second de jeunes Jnthenea. Les genres qui composent notre famille des Jslerinidœ sont les genres Patiria, Gray (restreint); Nepanlhia, Gray {pars); Asterina, Nardo; Palmipa, Linck; Disasterina (nov. gen.) et Ganeria, Gray. Ce dernier genre, jusqu'ici peu connu, est un type inter- i65.. ( '272 ) iiiédiaire des plus ctirieiix entre les Àslerinidœ et les Astropecl'mxdœ. Quant aux Nepnnthia, on les a considérés, à tort, comme des Cliœlasler. Nous nous sommes assuré que Gray réunissait dans ce genre deux types très-distincts: l'un, identique aux Chitasler, de la famille des Aslropeclinidœ ; l'autre qui, ]jar ses pièces squelettiques imbriquées, rentre dans la famille des Asle- rinidœ; ce dernier constitue nos Ncpantliia. La famille des Astropectinidce comprend dès lors les genres Cliœlasler^ Luidia, Aslrojieclen, Archaster et Clenodiscus. Les deux autres familles ne comprennent chacune qu'un genre. Outre ces modificalions apportées dans la distribution méthodique des Astéries, la question si importante de la synonymie a appelé toute notre attention, et nous avons dû, là encore, faire de nombreuses rectifi- cations. La comparaison directe des types de Lamarck, de MûUer et Troschel, de Duchassaing et de Michelin, que nous avons soigneuse- ment reconstitués et mis en relief dans la Collection du Muséum, de manière à lui rendre toute sa valeur historique, avec les types de Gray que nous avons étudiés à Londres, avec ceux du D*' Liitken que ce savant nous a obligeamment envoyés, l'examen des échantillons que M. Filhol vient de rapporter de la Nouvelle-Zélande et qui ont été identifiés avec les types du capitaine Hutton, l'étude des spécimens étiquetés par divers Musées d'Amérique que nous avons trouvés à Londres, à Paris et dans la Collection de M. Cotteau, à Auxerre, nous ont conduit aux conclusions suivantes : » \j Aslerias striata de Lamarck, que tout le monde, sur la foi de Mûller et Troschel, considérait comme un Asteracantluon, n'appartient même pas à la famille des Asleriadœ dont ce genre fait partie, et doit former un genre à part dans celle des Echinasleridœ [Vcdvasler, nov. gen.). » U^slerias calamnria, Gray et la Coscinasterias muricata, Verrill, sont identiques. Les Aslerias ecliinophora, clavigera, exigita, de Lamarck, ont été décrites sous des noms nouveaux qui doivent disparaître. h'Opliidiaster Leacliii, Gray, et le Leiasler coriaceiis, Pelers, sont identiques. Il en est de même de l'O. pyramidalus, Gray, et de l'O. porosissimiis, Ltk ; de VO. cflindri- cus, Lmk et de l'O. aspeniliis, Llk; de l'O. pusilliis, M. -T. et de l'O. granifer, Ltk; de la Linckia pacifica, Gray, et de la L. nicobarica, Llk; de VAslerina miiaitd, Gr^y, et de VA. foliiim, Ltk; de VA. pentagowis, M. -T. et de VA. Krausii, Gray.; de VAslropcclcn arliadaltiSj Say, et de 1'.^. dubiits, Gray. » h' Asleropsis putvillus et VAsleropsis clenacantlia de Muller et Troschel ne sont que la même espèce à des états de conservation différents. On doit encore considérer comme identiques entre eux : i° les Linckia Giiildingii, ( >273 ) Gray, Sc^^taster stelh, Diich-, et L. omitlinpiis,\^\.; 2" les Gomopliin œcjyp- linca, Gray, Sc) lasier zodiacalis, M. et T., et Orcastcr Desjanliiisii, Michelin; 3° les Jsdopecten armatm, M. T., polyaranllim, M. T. Iiptrix, Val, et frappa, Val,; 4° les ^. armaliis, Gray, jJ. criiuiceits, Gvay, et.-/. OErsted'd; Liitken; 5" les A. diiplicalus, Gray, A. Falcnciennii, M. et T., et À. varialnlis, Ltk; 6° les Jsteriscus miinittis, M. et T., À. martj'mnlus, Val, et A. stellifer, Mobius, » D'autre part, le D' Lûtken a supposé que VAsterias canariensis, d'Oib., était identique au Cliœlaster longipes, Retz; mais c'est bien une espèce dis- tincte et qui n'est autre que la Narcissia Teneriffœ de Gray. C'est aussi à tort que von Martens rapporle VAstropecten maitrilianus de Gray à V Ar- chaster ancjitlatus, M. et T. L'espèce de Gray est bien un Aslropecten voisin de VA. scopariiis, Val. La Neclria ocellijera, de Gray, n'est pas la même que VA. ocellifera, Lamarck; VAslrogonium australe, de Mûller etTroscher, n'est pas, comme l'ont cru les auteurs, la Tosia aiislralis de Gray, mais sa Tosia aurata, ei c'est 1'^. geomelricum, M. T., qui représente la Tosia aus- tndis. L'Asteriscus, figuré par Savigny, n'est pas, comme le disent les au- teurs, VJ. verrucidalns, M. T.; mais VA. ceplieus, Val, qui nous paraît être lui-même la véritable A. Burlonii de Gray. L'animal remarquable décrit par Hutton sous le nom de Plerasler inflatus n'est pas un Pleraster, mais un Palmipes. VA. oblitsangula de Lamarck a été rapportée à tort par Mûller et Troscliel au genre Oieasler; nous conservons pour elle le genre Goniasler. La Gjmnaslerias mermis, Gray, n'est qu'un jeune G. carinifem. L'espèce désignée sous le premier de ces noms par Verrill demeure donc indéter- minée. Enfin les Petalasler de Gray sont de véritables Luidia. » 3'ajouterai que je ne puis douter de l'idenlilé de la Luidia senega- lensis, M. T., et du Goniasler africamis, Verrill, de la côte d'Afrique, avec les L. Marcgravii, Stp, et G. americanus, Verrill, de la côte américaine. h'As- ierina slellifer, Mobius, et la Linckia Guitdingii sont également communes à ces deux côtes. » En résumé, avec 200 espèces représentées par environ 1200 échan- tillons, la Collection du Muséum possède près de la moitié des espèces connues d'Astéries, dont le nombre, d'après les listes que j'ai dressées, peut être estimé à 420. Dans le travail de révision que je viens de terminer, je n'ai pas cru devoir me borner aux espèces de notre Musée. J'y ai compris toutes celles qu'il m'a été donné d'examiner : c'est un total de 3oo espèces, comprenant tout près de 2300 échantillons, sur lesquels j'ai réuni des renseignements précis, tant sous le rapport de la synonymie que sous celui ( «274 ) de la répartition géographique , la provenance de chaque échantillon ayant été soigneusement relevée. Ces espèces sont réparties dans 46 genres dont plusieurs ont dû être créés ou remaniés. Un grand nombre d'espèces anciennes demeurées très-douteuses ont été décrites à nouveau d'après les échantillons originaux. 5o espèces nouvelles ont été ajoutées à la liste des Stellérides connus. » ANATOMIE GÉNÉRALE. — Des tubes nerveux en T et de leurs relations avec les cellules gancjlionnaires. Note de M. L. Ranvier, présentée par M. Claude Bernard. (c Les faits dont je vais parler pourront êtie observés bien facilement par tous les histologistes qui se placeront dans les conditions suivantes : » Un lapin adulte est sacrifié par hémorrhagie; la moelle et les ganglions spinaux sont découverts dans les régions lombaire et sacrée, et, la boîte crânienne étant ouverte, le cerveau est enlevé de manière à ménager com- plètement les racines de la cinquième paire et les ganglion? de Casser, qui doivent rester fixés à la base du crâne. Ensuite, au moyen d'une seringue à injection hypodermique, de la contenance de i centimètre cube, munis d'une canule en or et remplie d'une solution d'acide osmique à 2 pour 100, on fait des injections interstitielles dans les ganglions vertébraux et dans les ganglions de Casser. Lorsque ces ganglions sont devenus noirs, ils sont enlevés et placés dans du sérum faiblement iodé, puis dissociés au sein de ce sérum avec les aiguilles. Cette dissociation, à laquelle il faut procéder avec beaucoup de ménagement, peut être faite au bout de vingt-quatre ou de quarante-huit heures. » Les préparations que l'on obtient ainsi permettent de voir dans les cellules ganglionnaires des détails de structure sur lesquels je n'ai pas à insister ici. Je me bornerai à dire que ces cellules sont unipolaires (i), et en cela mes observations sont d'accord avec celles d'Axmann, de Koel- liker, de Baerensprung, et plus récemment de Courvoisier et de Schwalbe. Mais, tandis que, d'après ces différents auteurs, la fibre nerveuse qui (i) Je laisse de côté avec intention les cellules bipolaires des ganglions spinaux des Pois- sons et les multipolaires des ganglions sympathiques des Mammifères, me proposant de prouver dans un autre travail que ces dispositions variées des cellules nerveuses périphé- riques n'ont ])as riLn])ortanoe qu'on leur a attribuée jusqu'à présent et que l'Anatomie générale permet de concevoir une cellule unipolaire fonctionnant de la même façon qu'une (■ellule bipolaire ou multipolaire. { Ï275 ) naît de la cellule se dirige vers le centre ou vers la périphérie en conser- vant son individualité, je pense, au contraire, et c'est là l'objet principal de cette Communication, que cette fibre (tube nerveux), après un trajet plus ou moins sinueux et plus ou moins long, isolément ou après s'être con- *fondue avec les fibres venues des cellules voisines, atteignant un des tubes nerveux de la racine postérieure, se fond avec lui. » En effet, grâce à la méthode que j'ai indiquée tout d'abord, j'ai pu voir un tube nerveux mince, à l'une des extrémités duquel se trouvait une cellule nerveuse,, se terminer par son autre extrémité à un des tubes de la racine sensitive. Ce dernier poursuit simplement son trajet rectiligne et il reçoit, au niveau d'un étranglement annulaire, la fibre venant de la cel- lule ganglionnaire. Dans cet étranglement, qui est commun à trois segments interannulaires, la soudure est complète entre les deux tubes nerveux, qui présentent dans leurs rapports une disposition en T. » Il m'est impossible de dire si tous les tubes nerveux partis des cellules ganglionnaires concourent à former des tubes en T; mais, lorsqu'on dissocie une racine sensitive au niveau de son ganglion spinal, on obtient un si grand nombre de ces tubes eu T dont les branches, à cause des hasards de la disso- ciation, sont déchirées à des distances variables, que l'on est en droit de supposer que presque toutes, sinon toutes les cellules ganglionnaires, pos- sèdent avec les tubes de la racine postérieure des rapports semblables. Cependant je pense que d'habitude les choses ne se passent pas aussi simple- mentqueje l'ai dit tout d'abord, dans le but de donnera madescription plus de clarté. En effet, parmi les tubes en T, il y en a un grand nombre dont les trois branches sont larges et ne présentent pas une différence sensible de diamètre. Or, comme à sa sortie d'une cellule ganglionnaire un tube ner- veux est beaucoup plus mince, il est probable que celui que nous obser- vons à son point de jonction avec la fibre sensitive provient de la réunion de plusieurs tubes d'origine cellulaire. » Je me propose de faire à ce sujet de nouvelles recherches, à cause de l'importance toute spéciale de la question ; mais, dès aujourd'hui, il m'est permis de tirer des faits qui sont consignés dans cette Note quelques con- clusions intéressantes, relativement aux rapports des cellules et des fibres nerveuses. Je ferai remarquer d'abord que les anatomistes et les physiolo- gistes qui ont considéré une cellule ganglionnaire comme un centre moteur ou sensitif, recevant l'excitation sensitive ou envoyant l'excitation motrice par un fil conducteur simple allant jusqu'à la périphérie, ne peuvent plus aujourd'hui soutenir cette hypothèse. En effet, si, comme je l'ai vu, une ( '276 ) fibre nerveuse partie d'une cellule ganglionnaire vient se souder latéralement et se confondre avec un autre tube nerveux au niveau d'un de ces étran- glements annulaires, il est impossible, au moins en se plaçant au point de vue purement anatomiqiie, de savoir dans quel sens lui vient l'incitation et dans quelle direction elle la transmet. 11 est fort probable, bien que je n'aie pas pu le constater encore, que dans les centres nerveux il existe entre les fibres et les cellules des rapports analogues à ceux que j'ai observés dans les ganglions spinaux et dans les ganglions de Casser. S'il en est ainsi, les con- ceptions que l'on a aujourd'hui sur le fonctionnement de ces centres devront subir une modification profonde. » ANATOMIE GÉNÉRALE. — Sur tes terminaisons neweiises dans les lames électriques (le la Torpille. Note de M. L. Ranvier, présentée par M. Cl. Bernard. « Les observations qui vont suivre ont été faites, dans le laboratoire de Concarneau, en 1872, 1873 et 1876, sur la Torpille marbrée, qui y est assez commune. Je ne peux donner ici que les principaux résultats de mes recherches, en indiquant pour chacun d'eux les méthodes que j'ai sui- vies. Je renvoie à un travail plus étendu pour les considérations qui s'y rattachent, » Chez une Torpille vivante, j'enlève la peau du dos qui recouvre un des organes électriques et j'injecte par piqûre, dans cet organe, un centi- mètre cube d'une solution d'acide osmique à 2 pour 100. Je détache la petite portion du parenchyme qui a noirci sous l'influence de l'osmium, et je la place dans une faible quantité de la solution précédente. Le len- demain, j'isole les lames électriques par le procédé de Savi. Grâce à la méthode de l'injection interstitielle, il ne s'est pas formé dans ces lames les plis qui y existent toujours lorsque l'on a simplement et directement plongé un fragment de l'organe dans la solution d'acide osmique. A l'exa- men microscopique, on reconnaît alors que les plus fines ramifications des fibres nerveuses sont colorées, ce qui tient à ce que les cvlindres d'axe des Raies etdes Torpilles, contrairement à ceux des Mammifères, prennent une coloration noire sous l'influence de l'acide osmique, comme je l'ai dit dans une Note antérieure. Mais, en raison delà minceur extrême des fibres terminales, cette coloration est peu marquée; aussi convient-il de la renforcer. Pour y réussir, il faut plonger pendant quelques minutes, dans une solution de chlorure double d'or et de potassium à 1 pour 10 000, les lames déjà noircies par l'osmium. ( 1277 ) » On peut obtenir nn résultat inverse, c'est-à-dire avoir les fibres nerveuses en blanc sur ini fond noir, à l'aide du procédé suivant : on blancliit avec du nitrate d'argent solide la surface de l'organe électrique, dénudée comme il a été dit. La portion de cet organe qui a subi l'ac- tion de l'argent est placée dans de l'eau distillée et dissociée en lamelles. » En étudiant comparativement, avec de forts grossissements, ces deux espèces de préparations, on arrive à se convaincre que le réseau décrit et figuré par Rulliker, par M. Schultze et par F. Boll n'existe pas, et que la terminaison des nerfs se fait dans la portion nerveuse de la lame élec- trique par une série de branches, à l'extrémité desquelles il existe des bou- tons, comme Remak l'a indiqué autrefois. Ces branches et leurs boutons terminaux dessinent d'élégantes arabesques couvertes d'un granxdé fin et régulier décrit par Remak et par Boll, et dont je ne dirai rien de plus dans ce travail. » Dans les préparations à l'argent, on voit encore les anneaux noirs formés au niveau de chaque étranglement. Ces anneaux se montrent à toutes les bifurcations des nerfs, tant que ces derniers n'ont pas pénétré dans l'épaisseur de la portion nervense de la lame électrique. » Pour étudier les cylindres d'axe aux points de bifurcation des tubes nerveux, j'ai suivi la méthode que Gelach a conseillée pour une recherche analogue dans les centres nerveux : un fragment de l'organe électrique, ayant séjourné deux mois dans une solution de bichromate d'ammoniaque à 2 pour loo, me fournit, par la dissociation, des lames isolées qui sont d'abord lavées à l'eau distillée et placées ensuite pendant vingt heures dans une solution de chlorure double d'or et de potassium à i pour loooo. Après réduction de l'or par l'exposition de la préparation à la lumière so- laire, on peut reconnaître qu'à chaque division d'un tube nerveux corres- pond une bifurcation du cylindre d'axe. Les trois branches de l'Y, que forme ce cylindre au point où il se divise, donnent par leur réunion l'image d'un chiasma de fibrilles. En effet, il semble se faire là, en petit, un échange de fibrilles comme dans un gros chiasma nerveux, celui des nerfs optiques par exemple. » Un dernier fait est encore à noter : lorsqu'un tube nerveux, situé d'a- bord dans la couche intermédiaire muqueuse, s'engage dans une lame électrique, il montre dans l'intérieur de sa gaîne un groupe de gros noyaux. Cette disposition rappelle celle qui existe dans ce que l'on a appelé, à tort, p/m/ue nerveuse lenniiiale des muscles. Dans les faisceaux primitifs des muscleâ C. K., iSfo, i' Semestre. {T. l\Wl, '^° 25.) '66 ( 1^78 ) volontaires, comme dans les lamej électriques de la torpille, ces groupes de noyaux sont placés simplement au point d'attache des tubes nerveux, qui poursuivent, en se divisant, leur trajet dans l'épaisseur de l'organe élémentaire. « GÉOLOGIE COMPARÉE. — Remarques relatives à un Mémoire de M. Tschermak, sur la géologie des météorites; par M. Stan. Meunier. « Poursuivant des études qui l'occupent depuis plusieurs années, un savant autrichien, M. G. Tschermak, directeur du Musée minéralogique de Vienne, arrive, dans un Mémoire daté du 22 avril iSyS, |à formuler une théorie relative à l'origine des météorites. Cette théorie consiste à voir, dans les masses qui tombent du ciel, le produit de l'explosion totale ou partielle de certains astres, chez qui les phénomènes éruptifs auraient ac- quis une intensité dont les protubérances solaires elles-mêmes ne peuvent donner qu'une idée très-affaiblie. )) Laissant de côté la théorie en elle-même, que je crois susceptible de critique, je ferai remarquer que M. Tschermak préseule son hypothèse comme la conclusion de f:iits qu'il a observés : « Sur beaucoup de météorites, dit-il, on remarque des surfaces striées (par exemple Château-Renard, Pultusk, Alexandrie) qui ressemblent beaucoup aux surfaces striées des roches terrestres, et démontrent la rupture et le frottement mutuel des masses plus grosses. Certaines météorites apparaissent comme des conglomérats de fragments anguleux, notam- ment les fers de Copiapo et de Tula et les pierres de Chantonnay, d'Orvinio et de Weston, dont la structure bréchiforme est analogue à celle des brèches terrestres. . . . Nous arrivons ainsi à l'opinion qu'une ou plusieurs grosses masses, qui se sont progressivement modifiées durant un temps très-long, ont fourni la matière des météorites. » » C'est à l'égard de ces faits de pure observation que je demande à rappeler que je suis parvenu, depuis longtemps, à des résultats beaucoup plus complets, renfermant comme détails ceux de M. Tschermak, et expo- sés dans de nombreuses Notes insérées aux Comptes rendus. » M. Tschermak n'insiste que sur deux ordres de faits, savoir la présence de surfaces frottées, sur certains échantillons, et la structure élastique de certains autres. Or, en 1872, dans une Note présentée par M. Daubrée, j'ai montré sur les météorites de véritables failles avec rejets (2), et, (i) Vie Bildung des Meteoritcn der f'ulcanismus. Mémoire présenté à l'Académie des Sciences de Vienne dans sa séance du 22 avril iSjS, p. 3 du tirage à part. (2) Comptes rendus, t. LXXVI, p. 107. ( 1279 ) en 1870, j'ai saisi l'Académie de la nature bréchiforme de nombreuses météorites (i). En outre, allant sur ce second sujet bien plus loin qvie le minéralogiste autrichien, j'ai fait voir qu'on peut très-souvent re- connaître les types lithologiques d'où dérivent les fragments réunis dans une brèche donnée, et arriver ainsi directement à reconnaître les relations slratigraphiqiies de diverses roches cosmiques, maintenant séparées (2). » Mais les deux faits qui suffisent à M. Tschermak pour asseoir l'opinion d'après laquelle les météorites dérivent de corps plus volumineux, sont très- loin d'être les seuls que j'aie mis en évidence. J'ai signalé, parmi les météo- rites, de véritables roches éruptives (3), des filons concrétionnés (4), des roches métamorphiques (5). De pins, j'ai fait voir que la notion des rela- tions stratigraphiques des météorites peut se conclure aussi de la concomi- tance de deux types dans une même chute (6). » Les témoignages si précieux d'intérêt qui m'ont été accordés, par plu- sieurs des Membres les plus illustres de l'Académie, me font espérer qu'on approuvera le sentiment qui me porte à rappeler aujourd'hui mes travaux antérieurs. D'ailleurs la découverte, renouvelée à l'étranger, des faits que j'ai annoncés, ne peut que disposer les lithologistes et les géologues à les recevoir avec faveur, et c'est une raison de plus pour que j'en revendique la priorité. » M. l'abbé Laborde adresse une Note relative à un carreau fulminant, transformé en électrophore. Cette Note sera soumise à l'examen de M. Janiin. (i) Comptes rendus, t. LXXXI, p. 743. (2) J'ai formulé mes idées à cet égard, dus i86g, dans un Mémoire publié par le Cosmos. (3) Comptes rendus, t. LXXI, p. 771. (4) Comptes rendus, l. LXXV, p. 588. (5) Comptes rendus, t. LXXII, p. 5o8. (6) Comptes rendus, t. LXXIII, p. i4S3. — A cette occasion, je dois prévenir que la roche désignée dans cette TVote sous le nom de Bustite doit changer ce nom, lequel lui a été appliqué d'après un échantillon envoyé de Calcutta an Muséum, comme provenant de la chute de Busti. C'est très-récemment qu'un fragment de la vraie roche de Busti est parvenu au Jardin des Plantes, et j'ai pu constater qu'elle n'a aucun ^-apport avec la météorite qui portait le même nom dans notre collection. Il y a donc eu à cet égard, au«Musée de Cal- cutta, une confusion qui s'éclaircira sans doute, mais qui ne touche en rien à la signification des faits que j'ai signalés. i66.. ( I280 ) « M. MiLNF. Edwards présente, de la part des auteurs, le premier volume de « l'Histoire naturelle des Mammifères de Madagascar, par MM. Gran- didier et Alph.-Milne Edwards », ainsi qu'un Atlas de i23 planches qui accompagne ce livre. Il ajoute que, pour se conformer aux règlements de l'Académie, il ne parlera pas de la partie de ce travail dont la publica- tion vient d'avoir lieu, mais qu'il désire dire quelques mots de divers faits nouveaux, dont ces auteurs se proposent de rendre compte dans une autre partie de leur ouvrage, encore inédite. M En 1871, à l'aide des belles collections zoologiques formées à Mada- gascar par M. Grandidier, M. Alph.-Milne Edwards avait constaté des particularités fort remarquables dans la conformation de l'Allantoïde et du placenta des Propithèques et en avait conclu que les Lémuriens ne pou- vaient avoir avec les Singes les affinités zoologiques généralement admises par les naturalistes. Plus récemment, ces deux auteurs ont pu généraliser les résultats fournis par l'étude anatomique des Propithèques : mettre en évidence, au moyen d'injections fines, la disposition des vaisseaux capil- laires du placenta et de l'utérus; bien déterminer, par conséquent, le caractère des relations vasculaires du fœtus avec l'organisme maternel ' et établir ainsi que les différences profondes entre le type Lémurien et le type Simien se montrent déjà à une époque reculée de la vie intra- utérine. » Ces faits ont, par eux-mêmes, une importance considérable, mais ils acquièrent un nouvel intérêt, par l'usage qu'on en peut faire pour combattre certaines hypothèses émises récemment en Allemagne, par l'un des principaux représentants de l'École darwinienne, M. Hœckel, professeur à l'Université d'Iéna. Dans le tableau généalogique des espèces animales que cet auteur a cru pouvoir dresser, les Lémuriens jouent un rôle important. M. Hœckel suppose que ces animaux auraient été les ancêtres de presque tous les Mammifères penladactyles et auraient donné naissance, d'une part, aux Insectivores et aux Carnivores, d'autre part, aux Rongeurs, qui, en se per- fectionnant, seraient devenus des Singes, animaux qui, à leur tour, auraient engendré l'Iiomme. Pour établir cette singulière filiation, M. lîœckel arguë d'une prétendue similitude entre les connexions du fœtus avec l'utérus ma- ternel chez les Lémuriens, chez les Simiens et dans l'espèce humaine. Or, les observations de MM. Alph.-Milne Edwards et Grandidier montrent que l'auteur dont je viens de parler a pris là, pour point de départ, une erreur anatomique; car non-seulement le placenta des Lémuriens n'est p.is discoïde, mais il n'y a pas de caduque chez ces animaux. » ( laSi ) « M. Chasles fait hommage à l'Académie, de la part de M. le prince Boncompagni, du numéro de juin 1870 du Bulletlino di Eibliografia e di Storia délie Scicnze mate.maticlie e Jisiclie. Il cite une Notice de M. F. Mar- chetti sur la Fie el les Travaux d' Aslronomie du P. Paul Rosa, enlevé ré- cemment à la Science, qu'il cultivait avec zèle et succès. Cette livraison ren- ferme uneTable très-étendue des publications récentesen toutes les langues.» « M. Chasles fait hommage également de plusieurs livraisons du Bulletin des Sciences mathématiques, rédigé par M. Darboux et quelques collabora- teurs; et des livraisons qui terminent le tome III* du Bulletin de la Société mathématique de France, publié par les secrétaires, MM, Brisse et La- guerre. » A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures trois quarts. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance nu 6 décembre iS^S. L'ancienne jonction de l'Angleterre à la Fiance ou le détroit de Calais, sa formation jiai la rupture de l'isthme, sa topographie et sa constitution géolo- gique; par Nicolas Desmarets, Membre de l'Académie des Sciences. Paris, Is. Liseux, 1875; I vol.in-12. Catalogue des Oiseaux-mouches ou Colibris; par M. E. MuLSANT, I^yon, H. Georg; Paris, H. Deyrolle, 1876 ; br. in-8°. Revue de Géologie pour les années 1873 et 1874; par MM. Delesse et DE Lapparent; t. XII. Paris, F. Savy, 1876; in-8". lljgiène de la voix parlée ou chantée, suivie du formulaire pour le traite- ment des affections de la voix; par le D'' L. Mandl. Paris, J.-B. Baillière et fils, Hugel etC'% 1876; I vol. in-S", relié. (Présenté parM. Blanchard.) Recherches expérimentales sur la toison des mérinos précoces et sur leur va- leur comme producteurs de viande; par A. Sanson. Paris, Bouchard-Huzaid, 1875; br. in-S". (Présenté par M. Bouley.) Nouveaux documents sur quelques points de l'histoire du cheval depuis les ( 1282 ) temps patéontologiques jusqu'à nos jours; par C.-A. Piètrement. Paris, P. Asselin, 1875; br. in-8°. (Présentée par M. Bouley.) Le Mobacher; 26* et 27* année, n"' i à 38. Alger, 1874-1875 ; in-4°. (Pré- senté par M. Lœwy.) Notice sur l'émulsion du coaltar saponifié, antiseptique puissant, cicatri- sant les plaies, etc.; par h. Le Beuf fils. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1875; br. in-8°. Névroses et névralgies essentielles. Leur traitement ; par H. Fremineau. Paris, F. Savy, 1876 ; br. in-8". L'explorateur géographique et commercial, du i*'' janvier au 25 novembre 1875. Paris, passage Colbert, 1875; grand in-8°, illustré. Observaciones meteorologicas efectuadas en el Observatorio de Madrid, desde el dia 1° de diciembre de 1868 al 3o de noviembre de 1869. Madrid, impr. de Miguel Ginesta, 1870; in-S". Observaciones meteorologicas efectuadas en el Observatorio de Madrid, desde el dia 1° de diciembre de i86g al 3o de noviembre de iSjo. Madrid, impr. de Miguel Ginesta, 1871 ; in-8°. Resumen de las observaciones meteorologicas efectuadas en la Peninsula, desde el dia ï° de diciembre de 1868 al 3o de noviembre de 1869. Madrid, impr. de Miguel Ginesta, 1871 ; in-8°. Resumen de las observaciones meteorologicas efectuadas en la Peninsula, desde el dia 1° de diciembre de 18690/30 de noviembre de 1870. Madrid, impr. de Miguel Ginesta, 1872; in-8°. Jnuario del Observatorio de Madrid^ 1871-1872. Madrid, impr. de Mi- guel Ginesta, 1871 ; 2 vol. in-12. The nautical Almanac and astronornical ephemeris for the year 1879. Lon- don, Jobn Murray, 1875; in-8°. Emilio Lemmi. Sulla connessione degli spazi. Torino, V. Bona, 1873; in-S». Exploration géologique du Canada. Alfred-R.-C. Selwyn, M. S. G., di- recteur. Rapport des opérations pour 1 873-1 874. Montréal, Dawson A'ères, 1875; in-8°. ( T283 ) OOVRAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DU l3 DÉCEMBRE iS^S. Aperçu historique sur l'origine et le développemenl des méthodes en Géomé- trie, particulièrement de celles qui se rapportent à la Géométrie moderne, suivi d'un Mémoire de Géométrie sur deux principes généraux de la Science, la Dua- lité et i Homographie ; par M. Chasles; a® édition, conforme à la première. Paris, Gauthier-Villars, 1875; i vol. in-4°. Traité du génie rural; III : Travaux, instruments et machines agricoles; par M. Hervé Mangon. Paris, Diinod, 1876; i vol. grand in-8°, avec atlas. Physiologie sociale. Le tabac qui contient le plus violent des poisons, la nico- tine, abrége-t-il l'existence? etc. ; par le D'' H. -A. Depierris. Paris, E. Dentu, 1876; I vol. in-8°. Origines de l'enseignement médical en Lorraine. La Faculté de Médecine de Pont-à- Mousson (1572-1768); par G. ÏOURDES. Paris, Berger-Levrault et G. Masson, 1875-, br. in-8°. Mémoire préseiUé à MM. les Membres de l' Académie des Sciences sur l'em- ploi du zinc comme préservatif des incrustations à l'intérieur des chaudières à vapeur; par E. Lesueur. Angers, impr. L. Hudon, 1875-, opuscule in-4'' Journal d' agriculture de ta Côte-d'Or; année 1875, 2^ et 3* trimestre Dijon, imp. Darantière, 1875; br. in-8°. Démonstration expérimentale que la résistance galvanique dépend du mouve ment du conducteur; par E. Edlund. Stockholm, Norstedt et Soner, 1875; br. in-B". Premières notions de Physique et de Météorologie; par F. Hément ; 2* édi- tion. Paris, Delagrave, 1876; i vol. in- 18°, relié. H. Cernuschi. La question monétaire en Allemagne. (Extrait du Siècle.) Paris, veuve Éthiou-Pérou, 1875; 4 pages in-4°. Instruction de la Commission chargée d'étudier l'établissement des paraton- nerres des édifices municipaux de Paris, adoptée dans la séance du 20 mai 1875. Sans lieu ni date; opuscule in-folio, autograpliié. (Renvoi à la Commis- sion des paratonnerres.) Atli délia Jccademia di Scienze, Leltere ed Arti di Palermo; nuova série, vol. IV, V. Palermo, 1874-1875; 2 vol. in-4°. Reliquiœ aquitanicœ; being contributions to the Archœology and PaLœonto- ( 1284 ) logy of Pericjord and the adjoinimj provinces of soulhern France ; by Ed. Lartet and H. Christy; edited by Thomas-Rupert Jones; part XVII, no- vembre 1875. London, Williams and Norgate, 1876; in-4°, texte et plan- ches. (Présenté par M. Milne Edwards.) ERRATA. (Séance du 6 décembre 1876.) Page 1 io5, ligne i , au lieu de AzGa et In, lisez Al Ga et In. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE DU LUNDI 27 DÉCEMBRE 1875. PRÉSIDENCE DE M. FREMY. M. Fremy, président de l'Académie, prononce l'allocution suivante : « Messieurs, » Autrefois les savants recevaient des pensions, aujourd'hui l'Académie leur décerne des couronnes : c'est là, certainement, le privilège le plus noble et le plus précieux de notre Compagnie. » Il est intéressant de rechercher comment s'est développé ce patronage s'-ienlifique si large et si utile que l'Académie exerce actnellemenf. » Déjà notre savant confrère M. Faye, qui présidait la séance publique de i8t3, vous a rappelé, dans un discours éloquent, l'origine des prix que décernait l'ancienne Académie et les résultats scientifiques qu'ils ont produits. )) Je vais essayer de faire ressortir l'importance de vos concours, en passant en revue les donations dont vous disposez et en résumant quelques-uns des travaux que vous couronnez celte année. )) Parmi les fondations nombreuses qui permettent à l'Académie d'exercer une influence incontestable sur le progrès des sciences, je citerai d'abord celles qui ont été instituées par l'Etat. » Tels sont les grands prix des Sciences naturelles et des Sciences mathé- matiques, le prix du galvanisme, les prix décennaux et le prix biennal. C.R-.iB'jD, l'Semeitre. (T. LXXXI, «"26.) 167 ( 1286 ) » Plusieurs de ces prix n'ont plus aujourd'hui qu'un intérêt historique, mais ils répondaient aux nécessités scientifiques de l'époque; ils ont inspiré ou consacré des découvertes de premier ordre, et ils montrent la confiance que l'on a accordée, sous tous les régimes, aux jugements rendus par l'A- cadémie des Sciences. Le premier Consul, en fondant le prix du galvanisme, s'exprimait dans les termes suivants : « J'ai l'intention, citoyen Ministre, de fonder un prix consistant en une médaille de 3ooo francs, ponr la meilleure expérience qui sera faite, dans le cours de chaque année, sur le fluide galvanique. >. Je désire aussi donner, en encouragement, une somme de 60 000 francs à celui qui, par ses découvertes et ses expériences, fera faire à l'électricité et au galvanisme un pas compa- rable à celui qu'ont fait faire à ces sciences Franklin et Volta, et ce, au jugement de la pre- mière classe de l'Institut national. » Les étrangers de toutes les nations seront admis au concours. » )) Ce prix a été décerné à Ermann, à Humphry Davy, à Gay-Lussac et à Thenard. )> Une telle récompense accordée, par l'Académie, k des savants alle- mands et anglais, au moment de nos guerres les plus actives avec l'Alle- magne et l'Angleterre, honore également les hommes qui la reçoivent et la compagnie qui la décerne. » Qu'il me soit permis d'ajouter que, si ce prix eût été conservé, vous verriez aujourd'liui, à côté des noms illustres que je viens de citer, celui de notre vénérable confrère que les années n'atteignent pas, auquel on doit de si grandes découvertes sur l'électricité et qui a montré que les forces électriques faibles, en apparence, et méconnues jusqu'à lui, pou- vaient rendre compte des phénomènes naturels les plus importants. » Les grands prix de l'Académie, fondés par l'État, d'une valeur de 3ooo francs, ont été institués par la loi du i5 germinal an IV. » En jetant les yeux sur la longue liste des lauréats qui ont obtenu, à différentes époques, ces hautes récompenses, on y retrouve des savants illustres, tels que Malus, Fourier, Fresnel, OErsted, Jacobi, Muller, Serres, Thuret, etc. » L'Académie décerne, cette année, le grand prix des Sciences phy- siques à M. Rûnckel, aide-naturaliste au Muséum, pour ses Etudes sur les changements qui s'ojièvenl dans les organes intérieurs des Insectes pendant leur métamorphose complète. ( 1287 ) » M. Kûiickel a compris que des recherches générales et superficielles ne pouvaient plus être utiles aux Sciences naturelles : aussi, pour étudier les métamorphoses des Insectes, a-t-il concentré ses observations sur le dé- veloppement et l'organisation des Insectes diptères du genre Folucelle. 1) En examinant avec la plus scrupuleuse attention chacun des appareils physiologiques des Volucelles, dans la larve, la nymphe et l'animal à l'é- tat parfait, et en les représentant par des dessins habilement exécutés, M. Kùnckel a non-seulement ajouté des faits importants à l'histoire des Insectes, mais il a jeté ^ussi de vives lumières sur des points d'Anatomie et de Physiologie qui sont d'un intérêt général. » A la suite des prix institués par l'État, viennent se placer les fondations actuellement si nombreuses des donateurs de l'Académie qui, à l'exemple de Rouillé de Meslay, ont eu la noble pensée de doter la Science sur leur propre fortune : leur générosité répond d'une manière victorieuse à ce reproche injuste qui nous est si souvent adressé, et qui tendrait à faire croire que la France est opposée à toute initiative individuelle: c'est au contraire cette initiative des amis de la Science qui nous permet aujourd'hui de récompenser dignement les découvertes scientifiques. » Parmi ces bienfaiteurs des Sciences, on doit toujours citer en première ligne ce philanthrope vénéré qui a légué aux académies et aux hospices une somme de plus de neuf millions. » De 1780 à 1787, M. de Monlyon fondait, sous le voile de l'anonyme, trois prix qui devaient être décernés soit à des recherches tendant à rendre les opérations dhtn art moins malsain, soit à des progrès en Mécanique, soit à des découvertes relatives à l'art de guérir. » Lors de la Révolution, toutes les sommes appartenant aux Académies furent englouties; mais, en 1817, 1818 et 1820, des fondations nouvelles, dues à la générosité persévérante de M. de Montyon, vinrent remplacer les anciennes et donnèrent lieu à des prix qui subsistent encore. » L'Académie décerne cette année, sur la fondation Montyon, un grand prix de Médecine et Chirurgie à M. le D' Onimus, pour ses Recherches sur l'application de l'électricité à la Thérapeutique. )) M. Onimus a déterminé avec précision les cas dans lesquels l'électri- cité peut être employée comme moyen de diagnostic ou de guérison ; ses recherches ont été faites dans un esprit scientifique excellent, et sont déjà appliquées utilement à la Pathologie et à la Thérapeutique. 167.. ( 1288 ) » Le prix Montyon de Physiologie exjjérimentale est décerné à M. Faivre, doyen de la Faculté des Sciences de Lyon, pour YEnsemble de ses travaux sur les fondions' du système nerveux chez les Insectes. » Les principales expériences de M. Faivre ont porté sur un Colcoptère, le Djtisque marginé, qui, par sa taille et sa constitution vigoureuse, se pré- tait aux expériences de vivisection. Elles ont été suivies d'une manière méthodique, en isolant successivement, en excitant ou en détruisant les ganglions nerveux. M. Faivre a constaté que, chez les Insectes, la localisa- tion des fonctions et la division du travail physiologique sont portées phis loin qu'on ne le supposait. » De telles ohservations, qui ont pour base la métliode expérimentale la plus sévère et la plus judicieuse, ne sont pas seulement applicables à ime espèce zoologique, mais aussi à l'histoire générale des animaux articulés. » Aussi l'Académie a-t-elle été heureuse de consacrer leur importance, en donnant à M. Faivre le prix Montyon de Physiologie expérimentale. » Le prix Montyon pour les Arts insalubres est décerné à M. Denay- rouze, ancien élève de l'École Polytechnique, pour les perfectionnements qu'il a apportés dans les appareils destinés à protéger les ouvriers qui sé- journent dans un milieu irrespirable. » L'appareil inventé par M. Denayrouze a pour but de munir d'une atmosphère, indépendante du milieu dans lequel elles sont plongées, les personnes exposées aux influences de l'air vicié. » Uaérophore de M. Denayrouze se compose principalement d'un réser- voir en tôle d'acier qui est chargé d'air atmosphérique à la pression de 25 à 3o atmosphères, et qui, au moyen de régulateurs ingénieux, agissant automatiquement, débite l'air atmosphérique sous une faible pression et à la convenance de l'opérateur. » Un tube en caoutchouc fait communiquer le réservoir avec la bouche et se termine par un appendice appelé/erme-6oMc/ie^ qui s'applique exac- tement sur les lèvres et les gencives. » Un système particulier de deux soupapes assure le jeu régulier delà respiration. » L'appareil complet peut être placé sur les épaules, à la manière d'mi sac militaire, dont il possède à peu près la forme et le poids. » Dans celte invention tout a été prévu : de l'air comprimé alimente une lampe de sûreté; des lunettes destinées à protéger les yeux et un tuyau acoustique donnent tous les avantages désirables à cet appareil. ( 1289 ) » Des directeurs de houillères et des ingénieurs ont constaté toute l'uti- lité des appareils de M. Denayrouze. Ils fonctiotuient en ce moment pour le sauvetage des épaves du Macjenta; c'est donc une découverte sanctionnée par l'expérience que l'Académie récompense aujourd'hui. » Le prix Monlyon de Statistique est décerné à M. le D'' Borius, pour ses Recltercltes siif le climat du Scnégnl. Cet ouvrage est accompagné d'une carte et de tableaux météorologiques. » L'Académie rappçUe les prix précédemment décernés à Al. le D'" Chenu pour la suite de ses travaux sur le service des ambulances et des hôpitaux de la Société française de secours aux blessés en 1870 et 1871. » Elle accorde en outre : » Une mention très-honorable à M. le D' Malier, pour .sa statistique médicale de Rochefort; » Une mention honorable à M. le D' Ricoux, pour ses Etudes sur l'accli- matation des Français en Algérie; » Une mention honorable à M. le D' Lecadre, pour sa brochure in- intitnlée : Le Havre en 1873, considéré sous le rapport statistique et mé- dical ; » Une mention honorable à M. le D' Trémeau de Rochebrune, pour son Essai de statistique médicale sur les ambulances créées à Àngouléme; » Une mention honorable à M. A. Rouilliet, pour ses Eludes statistiques sur les mort- nés. L'Académie a reçu un grand nombre de Mémoires pour le Concours des prix de Médecine et Chirurgie de la fondation Montyon. Elle décerne sur cette fondation : » Un prix de 2000 francs à M. le D'Alph. Guérin, pour l'Emploi du bandage ouaté dans la thérapeutique des plaies; » Un prix de aSoo francs à M. le professeur Legouest, pour son Traité de Cltiiurgie d'aimée; » Un prix de aSoo francs à M. le D"' Magitot, pour son Traité des anoma- lies du sj^slème dentaire chez Us Mammifères; » Une mention de la valeur de i5oo francs à M. le D"^ Berricr-Fontaine, pour ses Observations sur le système artériel; » Une mention de la valeur de iSoo francs à M. le D' Pauly, pour son ouvrage intitulé : Climats et endémies; esquisse de climatologie com- parée; ( Ï290 ) » Une mention de la valeur de i5oo francs à M. le D"^ Raphaël Veys- sière, pour ses Recherches cliniques et expérimentales sur l héniianesthésie de cause cérébrale. i> La Commission de l'Académie cite honorablement : MM. Badin et Coyne, Cézard, Herrgott, Luton, Morache, Ollivier, Raimbert, Saint-Cyr. » Le 5 germinal an X, Lalande plaçait une somme de lo ooo francs dont le revenu devait servir à donner, chaque année, une médaille d'or on sa valeur à l'auteur de r observation la plus curieuse ou du Mémoire le plus utile pour le progrès de l'Astronomie. )■ L'Académie, désirant constater une fois de plus, par une de ses récom- penses, les services que rendent à la Science les observatoires créés ou réor- ganisés récemment en province, décerne le prix Lalande à M. Perrotin, de Toulouse, pour l'ensemble de ses travaux astronomiques, et surtout pour ses découvertes nombreuses de petites planètes. » Le bel exemple donné par les amis des sciences, dont je viens de rap- peler les noms, a porté ses fruits : aussi l'Académie a-t-elle reçu, depuis sa fondation, des legs nombreux qui lui permettent aujourd'hui de récom- penser les découvertes qui se font dans presque toutes les sciences. » L'Académie accorde, sur la fonilatiou Chaussier, destinée à récom- penser le meilleur livre ou le meilleur Mémoire sur la médecine pratique ou sur la médecine légale : M 5ooo francs à M. le D' Gubler, pour un livre qui a pour titre : Histoire de l'action physiologique des effets thérapeutiques des médicaments inscrits dans la pharmacopée française ; » 2000 francs à M. leD'Legrand du Saulle, pour son Traité de médecine légale et de jurisprudence médicale; » 2000 francs à MM. Bergeron et l'Hôte, pour leurs Études sur tes empoi- sonnements lents par les poisons métalliques ; » looo francs à M. le D"^ Manuel, pour un travail relatif à la Constitution de l'assistance médicale en service public rétribué par l'Etat. » Le prix Barbier est décerné à M. Rigaud, pour son travail sur le Trai- tement curatif des dilatations variqueuses des veines superficielles des membres inférieurs ainsi que du varicocèle. » Sur cette fondation, l'Académie accorde deux encouragements de ( I39I ) i5oo francs à MM. Alb. Robin et Hardy, ponr leurs tnivaux sur un mérli- cament nouveau importé du Brésil, le jaborandi, qui est un sudorifique énergique et qui paraît agir d'une manière efficace dans les cas de rhuma- tisme. » Le prix Fourneyron est décerné à M. Sagebien, pour la roue motrice qui porte son nom . » Le prix Poncelet, destiné à récom|ienser i'ouvr;ige le plus utile aux progrès des Sciences 'mathématiques pures ou appliquées, publié dans le cours des dix années qui auront précédé le jugement de l'Académie, est décerné cette année à M. Darboux, pour ses travaux d'Analyse et de Géo- métrie. » Le prix Desmazières est partagé entre MM. Emile Bescherelle et Eu- gène Fournier, pour leurs études approfondies sur les espèces exoiiques des grandes familles de Cryptogames. )) Le prix Godard est donné à M. Herrgott, professeur à la Faculté de Médecine de Nancy, pour ses travaux d'Anatoinie et de Physiologie. » Sur la fondation Serres, l'Académie accorde à titre de récompense : » Une somme de 3ooo francs à M. Campana, pour ses Recherches sur ianalomie el la physiologie des oiseaux ; » Et une même sonmie de 3ooo francs à M. Pouchet, pour ses observa- tions Sur le développement du squelette el, en particulier, du squelette céphn- lique des poissons osseux. » Le prix Plumey est destiné à récompenser l'auteur du perfectionnement des machines à vapeur ou de toute autre invention qui aura le plus con- tribué au progrès de la navigation à vapeur. » La Marine demande depuis longtemps aux ingénieurs un appareil indi- quant, à tout moment, le nombre de tours de la machine d'un navire à vapeur, par la seule inspection d'un cadran, et sans qu'il soit besoin de recourir à l'emploi d'une montre. » L'appareil inventé par M. Madamet, ingénieur de la marine française, remplit ces conditions. » Une Commission, nommée par le Ministre de la Mnrine, a reconnu { J29Î ) que cet appareil, en assurant la marche uniforme des vaisseaux naviguant en escadre, évitera bien des abordages et leurs conséquences terribles; elle a déclaré que cet appareil sera également très-utile aux navires isolés, et qu'il conslilue un pert'ectionnemenl important pour la navigation à vapeur. » L'Académie n'a donc pas hésité à décerner le prix Plumey à M. Ma- damet. » Si l'Académie réserve ses principales couronnes aux grandes décou- vertes scientifiques et aux travaux achevés, elle peut aussi, grâce aux fon- dations dont je vais parler, assister les savants qui sont encore dans la lutte, leur fournir les ressources qui leur manquent pour terminer leurs travaux, et même engager dans la carrière scientifique ceux qui doivent la suivre avec succès. « M. le baron de Trémont nous a laissé une renie de looo francs, des- tinée à aider dans ses travaux tout savant, ingénieur, artiste ou mécanicien, auquel une assistance sera nécessaire pour atteindre un but utile ou glorieux pour ta France. » Je rappelle que l'Académie a décerné ce prix à M. Achille Cazin, pro- fesseur au lycée Condorcet, et lui en a réservé la jouissance pendant les an- nées 1873, 1874 et 1875. » Les travaux nombreux que M. Cazin a publiés et les services qu'il a rendus à la Science, pendant son séjour à l'île Saint-Paul, prouvent que les encouragements donnés par l'Académie ne pouvaient pas être mieux placés. » Un encouragement de 5oo francs, pris sur les reliquats du prix Tré- mont, est accordé àM.Sidot, pour ses recherches intéressantes Sur /es (//ye/s étals du carbone et sur le protosulfure de carbone. » Nous devons à la générosité de M. Gegner une rente de 4ooo francs, (jui a pour but d'assister un savant qui se sera signalé par des travaux sérieux. » L'Académie décerne ce prix à M. Gaiigain, pour l'aider à poursuivre ses travaux sur T électricité et le magnétisme . » La fondation de M™" la marquise de Laplace nous permet d'offrir, chaque année, à l'élève qui sort le premier de l'École Polytechnique, la collection complète des OEuvres de Laplace. » Ce prix est décerné, cette année, à M. Bonnefoy. » N'est-il pas évident qu'en donnant à un jeune homme qui s'est dis- ( 1293 ) fingué par sou goût pour les scieuces l'ouvrage qui peut développer au plus haut degré sa vocation scientifique, vous ne récompensez pas seule- ment son intelligence et son zèle, mais que vous lui faites de véritables avances pour l'attirer à vous? » Ne vous en défendez pas. Messieurs, car, pour le recrutement de la Science, vous ne pouvez pas puiser à une source plus féconde : parmi les élèves sortis les premiers de l'École Polytechnique, poiu' ne parler que de ceux qui ne sont plus, je trouve, en effet, des hommes tels que Delaunay, Rivot et Bour. » Dans cette grande École, qui sera toujours pour la Science une pépi- nière inépuisable, et que l'étranger nous envie avec tant de raison, les jeunes gens, choisis sur un nombre considérable de candidats, se trou- vent soumis à un concours de deux ans, qui met leur valeur en évidence. » Aussi nos plus grandes illustrations scientifiques sortent-elles de cette École ; et, en ce moment même, u'avons-nous pas vingt-cinq de nos con- frères qui sont d'anciens élèves de l'École Polytechnique? )) Le docteur Jecker, qui était d'origine bernoise, en souvenir de l'in- struction qu'il avait reçue en France, a légué à l'Académie, par testament du i3 mars i85r, une somme importante, destinée à récompenser les grandes découvertes de la Chimie organique. » La valeur de ce prix est de 5ooo francs. » Sur la liste des savants qui ont obtenu jusqu'à présent le prix Jecker, .on trouve les noms des chimistes français et étrangers qui ont le plus con- tribué aux progrès de la Chimie organique, de cette science déjà si avancée et pourtant si jeune encore, puisque ses fondateurs sont parmi vous. » Les chimistes que vous avez couronnés sont ceux qui, prenant pour base de leurs travaux les découvertes fondamentales de notre éminent Se- crétaire perpétuel, sur les substitutions, nous ont appris comment on peut classer scientifiquement les corps organiques, en étudiant leurs dédouble- ments et en déterminant leur constitution moléculaire. » Ils ont donné à la synthèse organique ce développement prévu, qui nous permet aujourd'hui de reproduire, dans le laboratoire, presque tous les corps que l'organisme a créés. » Si la synthèse chimique est limitée par l'organisation et la vie, elle montre comment on peut former artificiellement les acides et les sucres contenus dans les fruits, les corps gras et les huiles essentielles. C. R., 1875, 1» Semestre. (T. LXXXI, K» 26.) 1 68 ( 1294 ) » Avec du charbon, de l'hydrogène et de l'eau, elle engendre de l'alcool identique à celui que l'on retire du vin ; avec du goudron de houille, elle forme des matières colorantes, dont l'éclat dépasse celui de nos phis belles fleurs; avec de l'ammoniaque, elle produit des alcalis organiques qui ont une telle ressemblance avec ceux que l'on retire du quinquina et de l'o- pium, qu'il est permis de croire que les chimistes parviendront bientôt à engendrer ces corps artificiellement. M II faut donc, avec la synthèse chimique, s'attendre à toutes les sur- prises. Ne vient-elle pas de donner à l'industrie ces principes colorants qui existent dans la garance? Elle les produit même avec une telle économie que ce n'est plus la végétation, mais bien les goudrons qui les fournissent aujourd'hui à la teinture. » Si je rappelle ici toutes ces conquêtes de la Chimie organique dues à plusieurs de nos confrères, c'est qu'elles se rapportent aux principaux tra- vaux qui nous ont fait donner, cette année, le prix Jecker à M. Edouard Grimaux. » Lui aussi a fait usage des méthodes les plus délicates de la synthèse pour produire artificiellement soit des huiles essentielles, comme l'huile d'amandes amères, soit des corps azotés appartenant à la Chimie animale. » En couronnant M. Grimaux, nous ne reconnaissons pas seulement le mérite de nombreux travaux qui portent sur les parties les plus élevées de la Chimie organique, mais aussi le dévouement du savant qui n'a reculé devant aucun sacrifice pour se livrer au culte de la science pure. » M. Grimaux attachera, je n'en doute pas, comme tous les autres lauréats du prix Jecker, une importance exceptionnelle à la récompense qu'il reçoit, car il a pour juge ce maître vénéré, ce doyen des chimistes, aussi fécond que les plus jeunes, qni, par ses travaux classiques sur l'analyse immédiate, sur les corps gras, sur les matières colorantes, a donné aux recherches de la Chimie organique plusieurs de ses lois, ses méthodes les plus exactes et des modèles précieux que le temps a consacrés. » L'Académie avait à décerner cette année les trois prix Lacaze, de loooo francs chacun, destinés à récompenser les meilleurs travaux sur la Physique, la Chimie et la Physiologie. La pensée généreuse (]ui a guidé le fondateur se trouve nettement indiquée dans quelques paroles de son tes- tament que je vais citer : « Je provoque par la fondation assez importante de ces trois prix, en Europe, et peut- être ailleurs, une série continue de recherches sur les sciences naturelles, qui sont la base ( 1295 ) la moins équivoque de tout savoir humain ; et en même temps je pense que le jugement et la distribution de ces récompenses par l'Académie des Sciences de Paris sera un titre de plus, pour ce corps illustre, an respect et ;\ l'estime dont il jouit dans le monde entier. Si ces prix ne sont pas obtenus par des Français, au moins ils seront distribués par eux. » » Les lauréats du prix Lacaze sont trois savants français qui, par leurs découvertes importantes, étaient bien dignes de cette haute récompense. » C'est à M. Mascart que l'Académie donne, cette année, le prix Lacaze, de Physique. » Les travaux de M. Mascart, que l'Académie couronne, se rapportent à des études sur le spectre solaire, à la mesure de la dispersion des gaz et à l'influence du mouvement de la terre sur les phénomènes optiques. » Pour coinprendre les recherches de M. Mascart, il faut se rappeler que, dans la théorie de l'ondulation, la lumière est le résultat de vibra- tions transmises par l'éther et analogues à celles qui produisent le son : si les vibrations sonores phis ou moins précipitées répondent à des sons plus ou moins élevés, les vibrations lumineuses et éthérées produisent, suivant leur intensité, soit de la chaleur, soit des sensations de couleur depuis le rouge jusqu'au violet, soit des phénomènes chimiques qu'accusent les images photographiques. » La lumière, en traversant un prisme, produit le spectre solaire, dans lequel on distingue des espaces brillants et des raies obscures : M. Mas- cart a donné une extension considérable à l'étude de ces raies; il en a signalé plus de sept cents; il a déterminé les rapports qui existent entre elles et certaines vibrations sonores. » Quand on élève peu à peu la température des vapeurs lumineuses produites par certains corps simples, tels que le sodiuin et le magnésium, on voit apparaître successivement, dans leurs spectres, des raies nouvelles qui s'ajoutent aux premières. » Ce phénomène peut être comparé à celui qui se présente dans un instru- ment de musique, tel qu'un tuyau sonore, qui, par une excitation modé- rée, rend d'abord un son unique, qui se complique ensuite de sons nou- veaux de plus en plus aigus, c'est-à-dire d'harmoniques, lorsque le vent est augmenté. » L'Académie a donné également toute son approbation aux travaux de M. Mascart sur la vitesse de la lumière. » On sait qu'à certaines époques la terre s'approche d'une étoile et que 168.. ( 1296 ) dans d'autres elle s'en éloigne : M. Mascart est arrivé à un résultat scien- tifique important en prouvant que ces deux circonstances n'exercent pas d'influence sur les phénomènes optiques. » Dans ses recherches, M. Mascart s'est donc montré expérimentateur liabile et ingénieux, théoricien profond, poursuivant dans tous ses dévelop- pements une idée scientifique, et n'abandonnant les questions que quand files lui paraissaient épuisées. » Le prix Lacaze, de Chimie, est décerné à M. Favre, correspondant de l'Académie, doyen de la Faculté des Sciences de Marseille, pour son grand travail 5ur la transformation et l'équivalence des forces chimiques, physiques el mécaniques. » Tous les savants connaissent les beaux travaux de Thermochimie que M. Favre a publiés, seul ou en collaboration avec Silbermann, sur la chaleur dégagée soit dans les réactions chimiques, soit dans la combustion des corps pris sous leurs différents états allotropiques. » Ces recherches ont enrichi la science de résultats inattendus ; elles ont établi, par exemple, que le charbon et le diamant, que le phosphore blanc et le phosphore amorphe ne dégagent pas, dans leur combustion, la même quantité de chaleur. M C'est en poursuivant ses travaux de Thermochimie que M. Favre a été conduit à traiter cette grande question de l'équivalence des travaux effec- tués par des forces de différentes origines. » M. Favre, donnant une démonstration expérimentale des plus ingé- nieuses aux vues émises par Joule, a fait usage de son calorimètre à mer- cure, devenu un thermomètre, dont le réservoir à pu loger un ou plusieurs éléments de pile. » Il a établi ainsi que la chaleur développée par la résistance au passage de l'électricité dans les conducteurs d'un couple voltaïque est un simple emprunt fait à la chaleur totale due à l'action chimique qui engendre le courant : si l'on annule cette résistance au passage de l'électricité, on ob- tient pour le travail de la pile, à circuit fermé, la quantité de chaleur qui serait due à la seule action chimique, sans électricité transmise. )) Des résultats aussi nets et aussi saillants me paraissent de nature à dé- montrer la thèse que soutient M. Favre, c'est-à-dire la corrélation du tra- vail chimique et du travail électrodynamique. » Si j'ajoute enfin que M. Favre s'est préparé au grand travail que l'Aca- ( '297 ) demie couronne anjoiird'hiii jiar vingt-cinq années de recherches consa- crées à la Thermochimie et exécutées dans les conditions les plus difficiles, on comprendra combien l'Académie est heureuse de rendre hommage, par une de ses hautes récompenses, au succès et à la persévérance de notre savant correspondant de Marseille. » M. le professeur Chauveau, directeur de l'Ecole vétérinaire de Lyon, a obtenu le prix Lacaze, de Physiologie, pour l'ensemble de ses travaux sur les maladies virulentes. > » Peu de questions présentent plus d'intérêt que celles qui ont été étu- diées par M. Chauveau. » Il s'est proposé en effet de rechercher quelle est la cause des maladies contagieuses, par quelles voies elles se communiquent et comment on peut s'en préserver. » Pour arriver à la solution de ces importants problèmes, M. Chauveau ne s'est pas borné à la simple observation des faits produits par les acci- dents et les maladies; il a eu recours à l'expérience. M M. Chauveau a prouvé d'abord que l'activité virulente des humeurs vaccinale, variolique et morveuse n'est pas due à la totalité des liquides, mais le plus souvent à des corpuscules qui s'y trouvent en suspension. » Une découverte de cette importance fait entrer la Physiologie dans une voie féconde et toute nouvelle; elle peut rendre compte du mode de développement et de propagation des maladies contagieuses : elle démontre en effet que l'agent de contagion n'est pas, comme on l'admettait autrefois, un principe subtil et mystérieux, se dégageant du corps des malades, mais bien une sorte de ferment, une substance saisissable sur laquelle on agit, et dont on peut, par conséquent, paralyser les effets ; la Thérapeutique trouvera donc, il faut l'espérer, dans les travaux de M. Chauveau des mé- thodes curatives plus actives et plus sîu'es que celles qu'elle a employées jusqu'à présent. » Le savant professeur de Lyon a reconnu en outre que les agents de contagion n'avaient pas seulement pour véhicule les liquides provenant du corps des malades, mais qu'ils pouvaient être transmis aux animaux sains par l'intermédiaire de l'eau et de l'air, c'est-à-dire par les voies aériennes et digestives. » Ces expériences ont conduit M. Chauveau à des recherches du plus haut intérêt sur la variole et la vaccine. ( 1^98 ) » Il a prouvé que la variole n'était pas, comme on l'a prétendu, la va- riole humaine qui se serait atténuée en passant par l'organisme de la vache, mais qu'elle constituait une maladie propre, ayant son autonomie et dont la source première est l'organisme du cheval ; il a pu faire naître en quelque sorte à volonté cette affection qu'on peut appeler bienfaisante, et que notre savant confrère M. Bouley a désignée sous le nom de horse-pox. » Toutes ces découvertes auront certainement dans l'avenir les consé- quences les plus fécondes pour le traitement de l'éruption variolique chez l'homme; elles méritaient, ajuste titre, le prix Lacaze, qui, dans l'inten- tion du testateur, doit être accordé aux travaux de Physiologie appliquée à la Médecine. » J'arrive enfin au prix biennal, qui est la première de nos récompenses, car elle est attribuée à la découverte la plus propre à honorer ou à servir le pays. » L'Institut, sur la proposition de l'Académie des Sciences, a décerné, celte année, le grand prix biennal de 20000 francs à M. P. Bert, pour l'ensemble de ses recherches Sur l'influence que les modifications dans la pres- sion barométrique exercent sur les phénomènes de la vie. » Si je parle ici du travail de M. Bert, que l'Institut a déjà couronné, c'est en raison de son intérêt exceptionnel et parce qu'il appartient à l'an- née scientifique de 187J que j'essaye d'analyser. » Le plus ^rand mérite de M. Bert est d'avoir ajoulé des découvertes importantes à celles que Lavoisier avait faites sur la respiration. » On sait que le génie de Lavoisier, réalisant les prévisions de J. Mayow, a établi nettement le rôle de l'oxygène dans la respiration. o Les animaux, a dit Lavoisier, sont de véritables corps combustibles qui brûlent et se consument. » Dans la respiration comme dans la combustion, c'est l'air de l'atmosphère qui fournit l'oxygène; mais comme, dans la respiration, c'est la substance même de l'animal, c'est le sang, qui fournit le combustible, si les animaux ne réparaient pas liabiluellement par les aliments ce qu'ils perdent parla respiration, l'huile manquerait bientôt à la lampe, et l'ani- mal périrait, comme une lampe s'éteint lorsqu'elle manque de combustible. » » Ces belles paroles de Lavoisier, si souvent citées et qui donnent une idée précise du rôle de l'oxygène dans la respiration, sont-elles vraies en- core lorsque la pression barométrique éprouve des variations considé- rables ? ( '299 ) » Tel est le problème difficile qui a été abordé par M. Bert : son impor- tance est manifeste, et sa solution intéresse à la fois la Science pure et ses applications. » Personne n'ignore, en effet, qu'une diminution de pression exerce une action favorable ou nuisible sur les voyageurs qui gravissent les hautes montagnes, sur l'aéronaute que son ballon emporte et sur les populations qui habitent les plateaux élevés. » Quant à l'influence fâcheuse d'une augmentation de pression, elle n'a été constatée que trop .souvent par les plongeurs à scaphandre qui sont à la recherche des éponges et des perles, et par les ouvriers travaillant dans l'air comprimé au forage des puits ou à l'installation des piles de ponts; il faut dire cependant que l'air comprimé n'est pas toujours nuisible et que des observations récentes établissent qu'en l'employant avec prudence il peut convenir au traitement de certaines maladies. » La Physiologie avait donc à jouer, dans ces recherches, un rôle considérable. » Pour étudier dans son ensemble, comme l'a fait M. Bert, l'influence qu'exercent les modifications de la pression barométrique sur l'homme, sur les animaux et sur les plantes, il ne fallait pas être seulement un physiolo- giste habile, mais en même temps un physicien exercé, pouvant mettre en usage tous ces instruments délicats que M. Bert a fait construire, en profi- tant de la généreuse intervention du D"^ Jourdanet. » S'occupant d'abord de l'influence qu'exerce sur les phénomènes res- piratoires une diminution de pression, M. Bert a prouvé, par des expé- riences décisives, que les m.odifications dans la respiration sont dues à la tension de l'oxygène qui devient insuffisante : les quantités d'oxygène et d'acide carbonique contenues dans le sang diminuent alors progressive- ment, et les accidents peuvent devenir mortels. » Telle est aussi la cause de ce mal des montagnes, connu de tout le monde, et qui s'annonce par ime lassitude extraordinaire, par des maux de télé, des nausées et des hémorrhagies. » On conjure tous ces accidents, sans changer de pression, comme l'a reconnu JI. Bert, en respirant un air plus riche en oxygène que l'air ordi- naire, qui rétablit la tension de l'oxygène et ramène ce gaz à la proportion normale dans le sang. » Les études de M. Bert sur l'influence de l'augmentation de pression, dans les phénomènes respiratoires, l'ont conduit à une découverte phy- siologique de premier ordre. ( i3oo ) » 11 a prouvé, en effet, que l'oxygène, ce gaz si essentiel à la respiration, cet air vital, comme on l'appelait autrefois, devient cependant un poison véritable lorsqu'il s'introduit en excès dans l'organisme. » Ainsi trop peu d'oxygène tue par insuffisance de combustion orga- nique : c'est l'asphyxie. » Trop d'oxygène ou mieux l'oxygène par un excès de tension tue également. )) Il ne faudrait pas croire que si l'oxygène en tension considérable déter- mine des accidents mortels, c'est qu'il produit des combustions trop vives et qu'il devient un comburant trop énergique. » M. Bert a établi, et c'est là un des points les plus intéressants de son travail, que l'oxygène en forte tension, loin d'agir d'une manière exagérée sur les corps combustibles, arrête au contraire leur décomposition et les paralyse : ainsi un morceau de viande suspendu dans de l'oxygène comprimé et possédant une tension suffisante ne se putréfie pas et n'absorbe plus d'oxygène ; les ferments placés dans ces conditions perdent également leur activité chimique. » Les végétaux subissent la même action redoutable de l'oxygène en tension; sous cette influence, la germination éprouve un ralentissement notable. » En un mot l'oxygène, sous une tension suffisante, agit sur les corps organisés et vivants, comme la chaleur ; il les paralyse et les tue. » En démontrant que les modifications de la pression barométrique n'agissent pas sur les corps vivants d'une manière mécanique ou physique, comme on aurait pu le croire, mais d'une façon chimique, et que l'oxygène sous une forte tension devient un corps délétère, M. Bert, comme l'a dit avec tant d'autorité notre savant confrère M. Claude Bernard, a fait une des grandes découvertes physiologiques de notre époque et a bien mérité la plus belle de nos couronnes. )) Tels sont les prix que l'Académie décerne cette année. .. En présence des résultats brillants du Concours scientifique de 1875, j'ai pensé, Messieurs, que vous me permettriez de faire des emprunts nom- breux aux Rapports de vos Commissions et de remplacerla lecture habituelle de la liste de vos lauréats par une analyse rapide de quelques-uns de leurs Mémoires. ( i3oi ) » L'ancienne Académie des Sciences citait, avec un sentiment d'orgueil bien placé, les noms des savants érainenls qu'elle avait couronnés. » L'Académie actuelle, j'ai essayé de vous le prouver, peut, elle aussi, être fière des lauréats qu'elle récompense; ils forment une phalange nom- breuse d'hommes courageux et désintéressés, entièrement dévoués à la Science, qui sont prêts à lui faire tous les sacrifices, même celui de leur vie, comme nous l'avons vu, hélas! plusieurs fois cette année. » Je tenais à faire cette déclaration en terminant, parce que notre cher pays a besoin, en ce moment plus que jamais, de connaître la valeur des hommes qui l'honorent par leurs travaux. » Il trouvera, je n'en doute pas, dans l'ardeur qui anime actuellement nos savants français et dans l'importance de leurs découvertes, une conso- lation pour le passé et une preuve de force pour l'avenir. » PRIX DÉCERNÉS. mm 1875. PRIX EXTRAORDINAIRES. GRAND PRIX DES SCIENCES MATHÉMATIQUES. (Commissaires : MM. Bertrand, Bonnet, Hermite, Fizeau, Puiseux rapporteur.) L'Académie avait proposé la question suivante : Étudier l'élaslicité des corps crislallisés au double point de vue expérimental et tliéoriqtte. La seule pièce envoyée au Concours contient, sur la constitution des corps, des re- cherches qui n'ont qu'un rapport indirect avec le programme du prix et qui reposent d'ailleurs sur des principes fort contestables. La Conuuission croit donc devoir proposer à l'Académie de ne pas décerner le prix cette année et de remettre la question au Concours pour l'année 1878. Voir aux Prix proposés j page iSôq. C. R., 1S73, 2« Semestre. (T. LXXXI, N» 2G.^ 169 ( l302 ) GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES. FAIRE CONNAITRE lES CHANGEMENTS QUI s'oPÈEENT DANS LES ORGANES INTÉRIEURS DKS INSECTES PENDANT LA MÉTAMORPHOSE COMPLÈTE. (Commissaires: MM. Blanchard, de Lacaze-Diithiers, de Qiiatrefages, Cil. Robin, Milne Edwards rapporteur.) L'Académie a donné comme sujet du Concours, pour le grand prix des Sciences physiques à décerner en 1875, Y Etude des changements qui s'opèvenl dans les organes intérieurs des Insectes pendant la métamorphose complète. M.KiJsrcKEL, aide-natnralisteau Muséum, est le seul auteur qui ait répondu à cet appel, fait qu'il faut attribuer peut-être à la difficulté du sujet à traiter. Il nous a envoyé un ouvrage Irès-élendu et très-approfondi sur l'organisation et le développement des Insectes diptères du genre Volucelle, et votre Com- mission a ruiianime estime que les observations de cet habile entomologiste sont, à tous égards, dignes de la haute récompense offerte par l'Académie. En effet la monographie de M. Kiuickel répond complètement à la question posée par l'Académie; par le fini du travail et sa belle exécution, elle rap- pelle les ouvrages célèbres de Lyonnet et de Straus-Durkheim, et plusieurs des observations qui y sont consignées jettent d'importantes lumières non- seulement sur l'histoire des Volucelles, mais aussi sur des points d'Anatomie et de Physiologie d'tui intérêt général. Le temps n'est plus où les études ra- pides pouvaient conduire à des résidtats profitables à la Science : aujour- d'hui les observations superficielles l'encombrent plus souvent qu'elles n'y sont utiles et il est nécessaire de creuser chacun des sujets que l'on veut traiter; il faut comparer attentivement les choses dont on s'occupe aux choses qui les entourent et cherchera connaître leurétat antérieur lorsqu'on veut se rendre bien compte de" leur état présent. C'est faute de s'être ai^lc de termes de comparaison, fournis par le même Insecte aux différentes pé- riodes de son existence, que Lyonnet n'a pas tiré de ses recherches sur l'or- ganisation de la Chenille du saule et que Straus n'a pas bien saisi la signifi- cation de divers faits anatomiques qu'il avait parfaitement observés chez le Hanneton à l'éîat parfait, et c'est faute d'avoir suffisamment approfondi l'examen des organes en voie de transformation chez le Papillon du chou que Hérold a laissé beaucoup de lacunes regrettables dans son histoire des métamorphoses de ce Lépidoptère. Ni l'un ni l'autre de ces re- proches ne peut être adressé à M. Kiiiickel. Celui-ci a étudié avec la plus scrupuleuse attention chactui des grands appareils physiologiques chez la ( i3o3 ) larve, chez la nymphe et chez l'animal à l'état parfait; tout ce qu'il a vu a été représenté au moyen de dessins habilement exécutés, et chacun des résultats fournis par ses observations personnelles a été comparé à ceux obtenus par ses devanciers. J'ajouterai que les gravures dont son livre est accompagné rappellent, par la précision et l'élégance de leur exécu- tion, les planches anatomiques relatives à l'organisation des Arachnides et de quelques autres groupes zoologiques publiés, il y a quinze ans, par le naturaliste éminent à l'école duquel M. Kiinckel s'est formé. Nous ne pourrions, sans abuser des moments de l'Académie, passer en revue, chapitre par chapitre, l'ouvrage de M. Kûnckel; mais, afin d'en montrer l'intérêt, nous indiquerons brièvement quelques-uns des résultats auxquels il est arrivé. La Volucelle, à l'état de larve, possède un système musculaire très-dé- veloppé et fort complexe dont M. Rûnckel décrit la disposition avec beau- coup de soin. Chez le même Insecte, à l'état parfait, il existe aussi des muscles en grand nombre, mais la disposition de ces organes est différente. Au premier abord, on pouvait supposer que les premiers, en se modifiant pendant la métamorphose de la larve en nymphe onde la nymphe en insecte parfait, constituaient les seconds; mais il n'en est rien, il n'y a pas transfor- mation, il y a substitution d'organes de nouvelle formation aux organes primordiaux qui se détruisent, et les recherches de M. Kiinckel sur ces phé- nomènes d'histogenèse post-embryonnaire jettent d'utiles lumières sur le mode de développement du tissu musculaire. Il a constaté que les muscles de nouvelle formation ne sont pas constitués par des éléments histogéniques provenant en partie des muscles primordiaux et en partie du corps adipeux, comme le supposait M. Weismann, auteur de travaux importants sur les métamorplioses de la Mmca vomiloria, de la Savcliophacja carnarin et du Corel/ira plunicornis, mais que leurs fibres élémentaires naissent chacune d'une cellule embryonnaire spéciale qui s'allonge excessivement sans que son noyau se modifie. Le sarcolemme est une formation consécutive; il apparaît après les fibres et enveloppe dans une gaîne commune plusieurs de ces filaments élémentaires, de façon à constituer avec eux les faisceaux pri- mitifs; enfin les Mjoplasles ou Sarcoplasles n'ont rien de commun avec la production, soit des fibres musculaires, soit du sarcolemme : car ils se forment après que ces parties sont déjà bien caractérisées. Les faits consta- tés par INI. Kiinckel sont, par conséquent, en désaccord avec les diverses hy- pothèses à l'aide desquelles les histologistes cherchent a expliquer la forma- tion du tissu musculaire en général. 169.. ( i3o4 ) L'étude attentive que M. Rûnckel a faite des métamorphoses de l'appareil tégumentaire des Volucelles a conduit aussi ce jeune naturaliste à la décou- verte de plusieurs faits d'un intérêt majeur et modifiant des idées générale- ment reçues relativement à certains points de la théorie anatomique du squelette externe des animaux articulés, fondée sur les observations de Savigny, d'Audouin et de quelques autres naturalistes. Les recherches de M. Rûnckel sur le développement du système appen- diculaire de la Volucelle l'ont conduit à étudier, avec plus de soin qu'on ne l'avait fait jusqu'alors, le travail organogénique par suite duquel la courte patte écailleuse d'une Chenille est remplacée par le long levier arti- culé qui constitue la patte ambulatrice du Papillon, et il est arrivé ainsi à un résultat fort inattendu : il a constaté que ce nouveau membre n'est pas constitué par le membre primordial agrandi et transformé, mais par le développement d'une sorte de bourgeon, qui préexiste à l'état de rudiment dans la portion coxale du premier et qui, en grandissant, donne naissance à l'appendice nouveau. Ce fait hii a permis de comprendre comment les ex- périences de Réaumur et celles de Newport, relatives aux effets produits sur la constitution de l'Insecte parfait par l'ablation des membres chez la larve, avaient pu fournir des résultats en apparence contradictoires suivant que l'opérateur avait laissé intact ou avait détruit ce point germinateur dont les naturalistes que je viens de citer ignoraient l'existence. M. Kûnckel, en étudiant le mode de développement des yeux composés des Volucelles, a fait aussi des découvertes intéressantes sur la structure intime de ces organes, notamment sur le mode de terminaison des nerfs optiques dans les corps hyalins situés immédiatement sous chaque corné- cile et comparables aux bâtonnets de la rétine chez les animaux supérieurs. Enfin nous citerons aussi les observations de M. Rûnckel sur les chan- gements qui s'offrent dans lé système nerveux de la Volucelle, lorsque rinsecle passe de l'état de larve à l'état parfait. La chaîne ganglionnaire sous-intestinale, au lieu d'être le siège d'un mouvement de centralisation analogue à celui observé par Hérold et par Newport chez les Lépidoptères, s'allonge et les centres nerveux s'individualisent, par suite d'un dévelop- pement secondaire des connectifs, phénomène qui, du reste, avait été observé chez le Calapsisalra par M. Joly, de Toulouse. M. Rûnckel nous a fait connaître aussi beaucoup de faits nouveaux relatifs au mode de développement des trachées et de diverses parties de l'appareil digestif, à la disposition des muscles qui déterminent les change- ments de position des ailes dans les mouvements du vol, à la structure des ( i3o5 ) balanciers et à l'histoire physiologique des corps adipeux; mais nous ne pourrions, sans dépasser les limites assignées à nos Rapports, insister sur tous ces points. En résumé, l'ouvrage de M. Kcnckel est un travail de premier ordre et c'est sans hésitation que votre Commission lui accorde le grand prix des Sciences physiques pour l'année 187.5. 3IECANIQUE. PRIX PONCELET. (Commissaires : MM. Puiseux, Rolland, Hermite, Phillips, Chasles rapporteur). La Commission, à l'unanimité, décerne le prix Poncelet, pour 1875, à M. Darboux, pour ses travaux d'Analyse et de Géométrie. PRIX MONTYON, MÉCANIQUE. Commissaires: MM. Phillips, Rolland, Tresca, Resal, générai Moriu rapporteur.) La Commission déclare qu'il n'y a pas lieu de décerner de prix pour l'année 1876. PRIX PLUMEY. (Commissaires : MM. l'amiral Paris, l'amiral Jurien de la Gravière, Rolland, Tresca, Dupu'y de Lôme rapporteur.) On a reconnu, depuis longtemps, dans la Marine, l'utilité d'un appareil indiquant le nombre de tours de la machine d'un navire à vapeur, à tout moment, par la simple inspection d'un cadran et sans qu'il soit besoin de recourir à l'emploi d'une montre. C'est surtout dans le cas de la naviga- tion en escadre que le besoin s'en est fait sentir, là où plusieurs bâtiments à vapeur naviguant ensemble ou près les uns des autres, leurs distances respectives ne peuvent être maintenues, même pendant le jour et a fortiori pendant la nuit, que si la vitesse de marche ordonnée par le navire régu- lateur peut être scrupuleusement maintenue. ( i3o6 ) Or cette vitesse elle-même pour chaque navire, dans des circonstances de mer identiques pour toute l'escadre, est en rapport avec les nombres de tours de la machine. Un indicateur du nombre de tours, placé à la fois sous les yeux du mécanicien et de l'officier de quart, est donc très-dési- rable ; mais l'exécution d'un pareil instrument présentait de nombreuses difficultés que peu de personnes ont osé aborder et qu'aucune n'avait encore résolues d'une manière satisfaisante. La question a été souvent posée et étudiée en Angleterre. Notamment la Society of Arts, de Londres, a mis au concours en 1874 le projet d'un appareil destiné à indiquer par un simple coup d'œil jeté sur un cadran le nombre de tours que fait par minute la machine motrice d'un navire à vapeur. Une médaille d'or était destinée à l'auteur de l'appareil jugé le meilleur. Dès 1869, M. Madamet, ingénieur de la Marine française, avait exécuté un indicateur du nombre de tours, qui a fonctionné avec régularité pour les machines à terre; mais il restait à reconnaître s'il s'adapterait égale- ment bien aux machines marines avec les complications qu'entraînent les indications sur des points éloignés de la machine et sur un navire agité par les mouvements de tangage et de roulis. L'appareil de M. Madamet a été mis en essai sur le vaisseau cuirassé V Océan, en 1869. Il se compose de deux masses pesantes animées d'un mouvement rapide de rotation autour d'un arbre vers lequel elles sont rappelées par des ressorts; cet arbre est actionné par la machine à vapeur, de façon que le rapport des nombres de tours reste constant. La force centrifuge des petites masses tournantes, et par suite leur distance à l'axe de rotation, variant avec leur vitesse angulaire, un mécanisme de trans- mission transforme le mouvement d'écartement des boules en celui d'une aiguille sur un cadran portant une graduation convenablement tracée, large, régulière et très-facile à lire. Le principe de cet appareil, en ne considérant que ce qui vient d'être dit ci-dessus de l'application de la force centrifuge, n'a rien de nouveau, mais son application à bord d'un navire pour obtenir un instrument placé loin de la machine sous les yeux de l'officier de quart était des plus diffi- ciles. Il fallait rendre cet appareil insensible aux mouvements de roulis et de tangage, et obtenir un grand degré d'exactitude, ne donnant pas lieu à des erreurs de plus d'un quart de tour par minute. Or une augmentation d'un quart de tour par minute ne donne, sur des appareils qu'il importait ( '^07 ) de rendre peu volumineux, que de très-fnibles accroissements de force centrifuge, de quelques grammes seulement, pour les allures lentes de la machine. M. Madamet a mis son instrument à l'abri de l'influence des mouve- ments du navire en s'arrangeant de façon que le centre de gravité de l'en- semble des masses mouvantes occupe toujours la même position, quel que soit l'écartement des axes des boules soumises à la force centrifuge, et de façon aussi que l'influence des moments d'inertie est négligeable pour une exactitude suffisante des indications. Il a obtenu la sensibilité de ces indi- cations en faisant que toutes les forces transmises se réduisent à des couples, de sorte que les pressions sur les pivots sont nulles. Enfin, pour transmettre à grande distance le mouvement de rotation de la machine, depuis la cale où elle fonctionne jusqu'au pont supérieur ou sur la passerelle, près de l'officier de quart, il était impossible d'arriver à un bon résultat, soit en faisant usage de cordes qui s'allongent et qui glissent, ou de se servir d'arbres tournants qui, à moins d'avoir des dimen- sions inadmissibles, éprouvent des torsions et des flexions qui rendent les indications irrégulières. M. Madamet a pris le parti de recourir à un mouvement oscillatoire im- primé par la machine à un levier qui actionne deux billes tirantes munies de Linguet. Ces derniers mordent sur les dents d'une roue à rochet, dans l'intérieur de laquelle se trouve un ressort à spirale. Une des extrémités de ce ressort est fixée à cette première roue, l'autre à ime seconde roue dentée qui en commande une série d'autres destinées à donner un mouvement rapide • 26.) ' 7^ ( i334 ) alcaline, chargée de sels minéraux et surtout de carbonates et de chlo- rures. Pour ce qui est de la sécrétion des larmes, du mucus bronchique et du mucus nasal, l'auteur les a trouvés beaucoup moins augmentés que les pré- cédents, c'est-à-dire que ces sécrétions sont augmentées aussi, mais dans des proportions très-peu considérables et qui ne peuvent exercer aucune influence sur la santé. M. Alb. Robin ne s'est pas contenté d'étudier les sécrétions exagérées produites par le Jaborandi; il a voulu, et c'était chose importante pour diriger les médecins dans l'emploi thérapeutique de la substance nouvelle, savoir quelle influence elle pouvait exercer sur les autres grandes fonc- tions de l'économie. Il a trouvé d'abord que l'administration du médi- cament provoque avec facilité des vomissements lorsque le sujet a mangé peu de temps auparavant, de la diarrhée lorsqu'il existeun peu trop d'affai- blissement. Il insiste sur la nécessité de ne pas avaler la salive et de la rejeter; car son ingestion dans l'estomac provoque des vomissements. 11 a étudié également ses effets sur la circulation et le pouls, et donne les tracés s])hygmographiques qu'il a pris sur un certain nombre de sujets pour étudier ces effets, qui n'ont pas d'ailleurs une grande importance. l'our ce qui est de la sécrétion urinaire, non-seulement l'auteur ne l'a pas trouvée augmentée, mais il l'a nièiue trouvée un peu diminuée par l'influence du médicament. La dernière partie du travail est consacrée à l'emploi thérapeutique du Pilocarpiis. Ici l'auteur signale les faits qu'il a observés et recueillis lui- même sur les malades auxquels M. Gubler a prescrit le médicament. Quatorze étaient atteints de rhumatisme articulaire aigu. La pluj)art ont eu une diminution notable des doideurs pendant et après la sudation et la salivation, un retour du sommeil et luie diminution notable de la durée de la maladie après deux ou trois administrations du médicament à quelques jours d'intervalle. Deux avaient un rliumatisme goutteux dont ils ont été rapidement guéris avec trois sudations. Trois avaient des rhumatismes nuisculaires très-douloureux, dont ils ont été promptement soulagés. Trois étaient atteints de pneumonie, dont deux ont guéri, et dont le troisième a succombé, sans que cette fâcheuse terminaison puisse être mise sur le compte du médicament. ( i335 ) Huit étaient affectés de bronchite, d'emphysème puhiionaire ou d'asthtne, et les résultats ont paru très-favorables. Douze étaient atteints d'albuminurie avec ou sans maladie de Bright, et ont en une diminution notable de leur maladie et une amélioration après la sudation et la salivation provoquées par le Jaborandi. Deux enfin étaient atteints de colique saturnine, et les résultats profluits n'ont pas été aussi évidemment utiles que dans quelques-unes des maladies précédentes. Votre Commission, Messieurs, doit confier au temps et à l'expérience ultérieure le soin de décider si la Thérapeutique médicale a fait, dans le Jaborandi, une conquête de premier ordre. Sur ce point, d'ailleurs, M. Alb. Robin a la réserve et la sagesse d'un vrai savant; mais ce que nous devons reconnaître, c'est que, par ses recherches multipliées sur les effets physiologiques, par ses analyses chimiques des liquides excrétés, par ses observations attentives sur les malades, l'auteur a fait connaître des fails absolument nouveaux, inattendus, et dont la pratique médicale profitera certainement. C'est pourquoi votre Conunission accorde à M. Alb. Robin un encouragement de la valeur de quinze cents francs. 3" Notre second travail sur le Jaborandi est plus particulièrement phar- maceutique et chimique. Il a pour auteur M. Hardy , chef du laboratoire de M. Regnault, professeur à la Faculté de Médecine. Il est manuscrit et a pour titre : Recherches sur le principe actif du Jaborandi. Parmi les questions qu'il pouvait être important de résoudre concernant ce nouveau médicament, se pose celle de savoir si, comme pour la plupart des végétaux qui exercent une action très-énergique sur l'éconoiiiie, et le Jaborandi est dans ce cas, il ne renfermerait pas un principe immédiat, bien défini, susceptible d être isolé et auquel on pourrait rapporter l'action phy- siologique de la plante elle-même. C'est le problème que s'est proposé M. Hardy. L'étude chimique qu'il a faite du Jaborandi l'a conduit à isoler des feuilles de cette plante un alcaloïde particulier, auquel il a donné le nom de pilocarpine, du nom du genre Pilocarpus auquel elle appartient. La pilocarpine, telle que l'a obtenue M. Hardy, est un alcaloïde soluble dans l'eau et dans l'alcool : ses solutions présentent une réaction franche- ment alcaline; elle n'a pas été obtenue jusqu'ici cristallisée, mais elle forme avec la plupart des acides des composés crisfallisabies, notamment avec les acides chlorhydrique et nitrique. Disons de suite que le fait de retirer d'un .73.. ( i336 ) végétal le principe actif qu'il renferme ne présente plus aujourd'hui, au point de vue exclusivement chimique, de difficullés très-sérieuses, surtout lorsqu'il s'agit d'un alcaloïde; la Science possède, sur ce sujet, des mé- thodes générales qui, à l'aide de légères modifications, peuvent facilement s'appliquer à tous les cas. Il élait naturel, par conséquent, de supposer que, l'action du Jaborandi étant connue, il deviendrait bientôt l'objet des recherches des chimistes. C'est ce qui a eu lieu en effet; dès l'époque où M. Hardy annonçait ses résultats, c'est-à-dire dans le courant du mois de mars dernier, M. Byasson d'une part, et M. Duquesnel de l'autre, parve- naient également à isoler l'alcaloïde du Jaborandi. Il restait à faire l'étude physiologique de ce produit, présumé être le principe actif du Jaborandi. Représente-t-il seul l'action complète du médi- cament? Quelle part peut-on légitimement lui attribuer dans l'effet géné- ral, ainsi qu'aux autres produits plus ou moins actifs que renferme né- cessairement tout organisme végétal? C'est à ce dernier genre de recherches que s'est plus particulièrement attaché M. Hardy; il a fait, soit seul, soit avec divers collaborateurs, une série d'observations et d'expériences sur les animaux, d'après lesquelles il se croit autorisé à conclure que la pilocarpine est bien le principe actif du Jaborandi. Des travaux ont été faits en grande partie dans le laboratoire et sous les yeux de notre savant confrère M. Claude Bernard, membre de la Commission. En résumé, et sans rien préjuger encore sur ce que de nouvelles re- cherches pourraient nous apprendre à cet égarti, la Commission considère que, dès à présent, la Physiologie a été mise, par M. Hardy, en possession d'un agent très-puissant, dont les propriétés ont été bien constatées et dont il est permis d'espérer qu'on pourra faire d'utiles applications à l'art de guérir. Par ces motifs, et pour engager l'auteur à poursuivre ses investi- gations sur ce sujet, la Commission propose de lui attribuer aussi, sur la somme disponible du prix Barbier, un encouragement de quinze cents francs. PRIX DESMAZIÈRES. (Commissaires : MM. Trécul, Ducharire, Chatin, Tulasne, Brongniart rapporteur). Le prix Desmazières a été créé par son fondatein- pour récompenser les travaux qui auront fait faire le plus de progrès à nos connaissances sur ce ( '337 ) groupe si intéressant des plantes cryptogames, dont l'étude, si arriérée il y a cinquante ans, a pris tant de développements dans ces dernières années. Les progrès de cette branche de la Botanique sont de deux sortes : les travaux qui les concernent peuvent avoir pour but de nous faire mieux connaître la structure intime et les phénomènes de la vie dans ces végétaux inférieurs; ils peuvent aussi avoir pour objet de nous exposer les formes si nombreuses et si variées de ces plantes, répandues sur toute la surface du globe, et faire apprécier leur mode de répartition dans les diverses contrées qu'elles habitent. Le premier point de vue paraît présenter un intérêt plus général, en nous éclairant sur le mode d'existence et de reproduction de ces végétaux qui s'éloignent à tant d'égards de la masse des végétaux ordinaires, ou Phané- rogames, et l'Académie s'est empressée, dans beaucoup de cas, de couronner les travaux de cette nature, lorsqu'ils se présentaient avec une exactitude bien constatée et qu'ils nous dévoilaient des faits nouveaux et importants ; mais, dans d'autres circonstances, elle n'a pas hésité à récompenser des ouvrages descriptifs faits avec précision et pouvant étendre nos connais- sances sur l'ensemble de certaines familles de Cryptogames. La Commission du prix Desmazières se trouve cette année dans ce cas. Aucune pièce de quelque importance n'ayant été adressée à l'Académie à l'époque fixée pour ce Concours, la Commission a cherché si, parmi les travaux publiés récemment, il y en avait qui lui parussent mériter de fixer son attention. Deux publications, analogues par leur sujet, ont été jugées par elle dignes d'être signalées à l'Académie et de recevoir cette ré- compense ; ce sont : 1° Deux Mémoires de M. Eogène Fodrnier sur les Fougères du Mexique et sur celles de la Nouvelle-Calédonie ; a° Deux Mémoires de M. Emile BEscHERELLEsur les Mousses des mêmes contrées. Le travail de M. Fournier sur les Fougères du Mexique fait partie de la publication commencée des plantes du Mexique recueillies par les natu- ralistes attachés à cette expédition ; mais elle a pris plus d'importance par l'adjonction aux plantes recueillies par M. Bourgeau, Hahn et quelques autres, de toutes celles que l'auteur a pu trouver dans d'autres collections et par l'indication de celles qui ont été citées comme déjà observées dans ce vaste pays. On y trouve donc un tableau aussi complet que possible de la flore du Mexique en ce qui concerne les Fougères. ( i338 ) Les déterminations, faites avec un grand soin, sont fondées le plus sou- vent sur la comparaison avec des échantillons authentiques et ont donné lieu aune synonymie étendue et bien établie et à de nombreuses corrections dans les déterminations antérieures. M. Fournier a profité de ces comparaisons pour signaler sommairement les coiilrées où ces mêmes espèces se retrouvent en dehors du Mexique : il en résulte des renseignements très-intéressants sur l'extension géogra- phique de beaucoup de ces plantes. Les Fougères du Mexique ont été déjà l'objet de tant de travaux partiels, que les espèces nouvelles ne sont pas proportionnellement très-nombreuses (46 espèces); celles-ci sont décrites avec soin, et les espèces déjà connues ont souvent donné lieu à des remarques critiques intéressantes. Il résulte de l'ensemble de ces éludes que les Fougères recueillies au Mexique consti- tuent SgS espèces distinctes, dont 178 sont spéciales à ce pays et 4 17 se re- trouv.nt dans d'autres contrées, mais pour la plupart dans d'autres parties de rAmérique tropicale. Cette question intéressante de la distribution géo- graphique des Fougères mexicaines a été traitée d'une manière spéciale par M. Fournier, dans une Communication faite à l'Académie (mai 1869) et dans un article du BuUelin de la Société botanique (1869, P- 3^)- M. Fournier a étendu ses études sur les Fougères mexicaines à celles du Nicaragua, dont il a publié plusieurs espèces intéressantes. Si nous avons rappelé ces travaux déjà un peu anciens de M. Fournier, c'est qu'ils ajoutent une nouvelle valeur à ceux sur les Fougères de la Nou- velle-Calédonie, publiés par le même savant en 1874. Cette flore, plus res- treinte que celle du Mexique, comprend cependant, sur un bien moindre espace, sSg espèces. Avant l'occupation de cette île par la France, c'est à peine si quelques espèces de Fougères avaient été signalées par LabiUardière ; depuis lors, les collections formées par les premiers explorateurs français ont été étudiées, pour cette famille, par Mettenius, qui a décrit un grand nombre d'espèces nouvelles. Cependant lAi. Fournier a trouvé, dans les collections formées plus récemment, près de 4o espèces à ajouter à celles ci. Ce nombre de aSg dépasse de beaucoup celui des espèces observées dans les îles voisines, et leur distribution géographique est l'objet d'un travail spécial de M. Fournier, dans lequel il montre que celte flore comprend un tiers d'espèces (80) qui lui sont propres et deux autres tiers répartis très- inégalement entre les flores interiropicales de la Polynésie, de la Malaisie et de l'Inde, environ 110, et celles de:i régions plus australes qui en com- ( i339 ) prennent environ 60, l'Amérique n'ayant presque rien de commun avec celte végétation. Les études de M. Bescherelle sur les Mousses des mêmes contrées offrent beaucoup d'analogie avec celles de M. Founiicr sur les Fougères et n'ont |ias moins d'intérêt. On y trouve le même soin dans les déterminations et la même précision dans les descriptions des espèces nouvelles. Au Mexique, le nombre des espèces s'élève à 359, parmi lesquelles beau- coup sont nouvelles ou du moins étaient encore inédites, un assez grand nozubre d'espèces nouvelles, nommées par M. Schim|ier, ayant été commu- niquées à l'auteur par notre savant correspondant. Ce travail comprend ainsi un grand uoudjre d'espèces encore inconnues, décrites avec exactitude, et montre que ces petits végétaux sont plus nombreux qu'on ne le croyait dans les régions tropicales. La flore bryologique de la Nouvelle-Calédonie, quoique moins nom- breuse et ne comprenant que i3o espèces, offre peut-être plus d'iiilérét encore par les nouveautés qu'elle renferme; en effet, 65 espèces, c'est-à- dire la moitié des espèces recueillies jusqu'à ce jour, sont nouvelles, et quelques-unes constituent même des genres distincts. Elles paraissent propres à la Nouvelle-Calédonie, ne faisant partie d'aucune des collections réunies dans d'autres contrées; elles viennent ainsi confirmer la nature spé- ciale de la flore de cette grande île, qui présente, dans la plupart des familles, une si forte proportion de végétaux qui lui sont propres. La Commission du prix Desmazières a été heureuse de trouver dans les travaux précédents des études approfondies sur les espèces exotiques de grandes familles de Cryptogames, travaux qui lui prouvaient que les voya- geurs français qui réunissent de précieuses collections de ces végétaux n'auront plus besoin de recourir à la collaboration de botanisles étrangers pour les faire connaître au monde savant. Elle avait ainsi de nombreux motifs pour partager également, ainsi qu'elle l'a fait, le prix Desmazières, i)our l'année 1875, entre M. Emile Beschekelle et M. Eugène Fouknier. PRIX BORDIN. (Commissaires : MM. Diichartre, Gliatin, Decaisne, Tréciil, Brongniart rapporteur.) L'Académie avait mis au concours, au mois de décembre 1874» l-i question suivante ponr le prix à décerner en 1875 : ( i34o ) « Étudier comparativement la structure des téguments de la graine » dans les végétaux angiospermes et gymnospermes. » Le terme du dépôt des Mémoires était le i^* juin 1875, et les auteurs avaient ainsi bien peu de temps pour traiter un sujet aussi étendu, exi- geant de très-nombreuses observations. Un seul Mémoire, sans nom d'auteur, a étéprésentéà ce concours. 11 comprend des recherches intéressantes sur la structure de l'ovule et sur le développement de la graine dans un assez grand nombre de plantes; mais, comme l'auteur le remarque lui-même, le temps lui a manqué pour multiplier ses observations et pour les présenter avec les détails nécessaires. Son travail peut être considéré comme une bonne ébauche qui indique un observateur de talent; mais elle a besoin d'être complétée par de nou- velles études et accompagnée des détails et des figures qui en facilitent l'intelligence. La Commission ne pense pas que le prix puisse être accordé dans ces conditions, et, vu la nécessité de répéter souvent les observations à des époques déterminées de l'année, elle propose à l'Académie d'ajourner le concours à l'année 1877, en maintenant la question telle qu'elle avait été posée, le terme de rigueur pour l'envoi des Mémoires étant le 1*"' juin 1877. "Voir aux Prix proposés, page i382. ANATOMIE ET ZOOLOGIE. PRIX ÏHORE. (Commissaires: MM. Brongniart, Duchartre, Trécul, Milne Edwards, Blanchard rapporteur.) La Commission déclare qu'il n'y a pas lieu de décerner ce prix pour l'année 1875. PRIX SAVIGNY. (Commissaires: MM. de Lacaze-Duthiers, INlilne Edwards, de Quairefages, Gervais, Blanchard rapporteur.) La Commission déclare qu'il n'y a pas lieu de décerner ce prix. ( «34i ) MÉDECIIVE ET CHIRURGIE GRAND PRIX DE MEDECINE ET CHIRURGIE. APPLICATION DE l'ÉLECTRICITÉ A LA THÉRAPEUTIQUE. (Commissaires: MM. Gosselin, Cl. Bernard, Bouillaud, Andral, Sédillot, Becquerel père, J. Cloqiiet, Edm. Becquerel rapporteur.) La question de l'application de l'électricité à la Thérapeutique a été pro- posée, en 1861, par l'Académie comme sujet de prix à décerner en 1866; plusieurs des concurrents soumirent alors à la Commission des Mémoires et des ouvrages dignes d'attirer l'attention. Parmi les savants qui se présen- tèrentan concours, la Commission distingua M. Namias, auquel fut accordée une médaille de la valeur de quinze cents francs; mais la question fut main- tenue au concours pour une période de trois années. En i86q, MM. Legros et Onimus reçurent une médaille de trois mille francs, et M. Cyon une autre médaille de deux mille francs pour les ou- vrages qu'ils avaient publiés sur cet important sujet; la question n'ayant pas encore paru suffisamment élucidée, l'Académie la remit de nouveau au concours. En 1872, deux concurrents seuls se présentèrent : MM. Legros et Oni- mus d'une part, et M. Tripier de l'autre. La Commission nommée alors (i) jugea qu'il n'y avait pas lieu à décerner le prix; mais le sujet fut encore maintenu pour le concours actuel, afin de laisser aux concurrents le temps de compléter et de développer les travaux, déjà très-dignes d'intérêt, qu'ils avaient antérieurement présentés. Nous n'avons pas à rapporter ici les différents travaux des savants qui s'étaient présentés aux concours précédents et les observations qu'ils avaient faites : on en trouvera l'analyse dans les Rapports de 18GG, tSGg et 1872 (2). Un seul concurrent, M. Onimus, s'est présenté au Concours actuel. MM. Legros et Onimus avaient publié, en 1872, un ouvrage ayant pour titre: Traité de l'électricité médicale, dans lequel se trouvent les résultats de (i) Comptes rendus, t. LXXIX, p. 1564- (2) Comptes rendus, t. LXIV, p. 492, ft t. LXXI, p. 102. C. R., 187D, -2= Semestre. (T, LXXXI, N" 2G.) I 74 ( i342 ) leurs travaux antérieurs, ainsi que de nombreuses observations ayant sur- tout pour but de préciser l'influence de la tension, de la durée, de la direc- tion, de rinterniittence et de la constance des courants électriques. Depuis lors, M. Legros a été enlevé à la Science, et M. Oninius a poursuivi, avec la plus grande distinction, l'étude des effets physiologiques de l'électri- cité, ainsi que leur application à la Pathologie et à la Thérapeutique. On doit signaler, parmi les travaux qu'il a présentés à la Coumiission, les deux Mémoires relatifs à la différence d'action des courants induits et des courants continus sur l'économie, dans lesquels il s'est proposé de répondre à quelques-unes des questions des programmes antérieurs : il a examiné d'abord les différences physiques qui distinguent les courants induits, les courants intermittents et les courants continus, puis il a indiqué quelle était leur action au point de vue chimique, et il a cherché à établir les conditions dans lesquelles on doit avoir recours à l'un ou à l'autre de ces modes d'élec- trisation lors des applications thérapeutiques; il a appuyé ses conclusions, surtout en ce qui concerne la modification de la contractilité dans cer- taines paralysies périphériques, par des observations et des expériences bien dirigées et qui lui sont propres. On peut également citer, parmi les travaux de M. Onimus, ses recherches relatives aux effets de l'électrisalion du ganglion cervical supérieur sur la circulation intra-oculaire, ainsi que sur l'influence des courants continus dans l'atrophie du nerf optique, et l'amélioration qu'il a obtenue dans plu- sieurs cas; son travail sur l'influence de la direction des courants continus sur l'action réflexe médullaire; celui sur l'emploi de l'électricité comme moyen de diagnostic. M. Onimus ne s'est jamais départi de la méthode expérimentale; il a compris que l'on devait tenir compte, dans les effets physiologiques et thé- rapeutiques, de l'action électrochimique des courants électriques, effet que, d'après des travaux récents de l'un des membres de la Commission, on sait devoir puissamment intervenir lors du passage de l'électricité d'un or- gane à un autre ; mais il serait très-important que les questions nouvelles qui se rattachent à ce sujet fussent l'objet de recherches précises. Ainsi que l'a fait remarquer M. le rapporteur de la Commission de \ii'j2 (i), la Commission ne demandait pas que les concurrents appro- fondissent toutes les parties indiquées dans les programmes antérieurs ; elle désirait que les concurrents pussent recueillir un nombre suffisant de /ails (i) M. Bouillaiid, voir Comptes rendus, t. LXXIX, p. i564. ( i343 ) rigoureusement observés, démontrant quelle est r action thérapeutique de Célec- tricité dans un certain nombre de maladies bien déterminées, et dont les concur- rents auront établi le diacjnostic, avec toute la certitude à laquelle permettent d'atteindre les méthodes précises d'exploration dont la Clinique est en pleine possession aujourd'hui. Sous ce rapport, les travaux de M. le D"^ Onimus nous paraissent ren- trer dans ce programme, et la Commission, en conséquence, lui décerne le prix. PRIX MONTYON, MÉDECINE ET CHIRURGIE. (Commissaires : MM. Cl. Bernard, Cloquet, Sédillot, Gosselin, Andral, Bouillaud, baron Larrey, Ch. Robin, Bouley rapporteur. ) Les Mémoires et Ouvrages envoyés à l'Académie pour le concours des prix de Médecine et Chirurgie, de la fondation Montyon, étaient cette année au nombre de cinquante-quatre, chiffre considérable, qui n'a pas laissé que de causer à la Commission un assez grand embarras; car, parmi ces travaux, il s'est trouvé ixne élite dont le nombre était supérieur à celui des récompenses dont la Commission pouvait disposer. Voici les décisions qu'elle a arrêtées et qu'elle expose à l'Académie dans ce Rapport : PRIX, Un progrès important a été réalisé dans la Thérapeutique des grandes plaies, de celles surtout qui résultent des grandes amputations, par l'appli- cation du bandage ouaté, dont l'idée appartient à M. Alpu. Gcéuin. Cette méthode de pansement lui aurait été inspirée par les recherches de M. Pasteur. Aussi attribue-t-il principalement son efficacité incontestable à ce que le coton, qu'il applique en couches épaisses autour des plaies, em- pêcherait par le filtre qu'il constitue les ferments atmosphériques d'accéder vers elles, les mettrait ainsi à l'abri des fermentations putrides et prévien- drait les infections généralisées qui peuvent procéder de l'absorption de leurs produits. Cependant, M. Guérin faitjouer aussi un rôle à la compression élastique et à la température constante qui résultent de ces pansements, de même qu'à leur rareté et à l'immobilité des parties qu'ils enveloppent. La Commission qui, au mois de janvier 1875, a rendu compte à l'A- cadémie du Mémoire de M. Alph. Guérin, a fait ses réserves, |)ar l'organe de M. Gosselin, son rapporteur, à l'égard de la première de ces interpréta- 17/,,. ( i3/,4 ) tions; mais elle a constaté que le pansement ouaté, tel que M. Guérin l'avait conçu et appliqué, était bon, de l'aveu de tous les chirurgiens qui l'avaient mis en usage conformément aux règles prescrites; Qu'il avait pour effet de prévenir la fièvre traumalique ou tout au moins d'en diminuer considérablement l'intensité; De supprimer ou de réduire, dans une très-grande mesure, la douleur dont le traumatisme est la cause souvent très-énergique dans les circon- stances ordinaires; Par suite, de mettre les opérés dans des conditions de calme et de bien- être relatif, qui leur conservent l'appétit et leur laissent la libertédu sommeil. Tous effets qui se traduisent, lorsqu'on enlève l'appareil après un délai d'au moins vingt à vingt-deux jours, par l'aspect vermeil de la plaie et par la consistance et la petite quantité de liquide inodore dont elle est recouverte. D'où les dangers, considérablement diminués, des infections purulentes et des accidents mortels qu'elles entraînent presque inévitablement. Voilà, messieurs, les résultats incontestables, de l'aveu de tous les chirur- giens, que l'on obtient de l'application des pansements ouatés. De quoi ces résultats dépendent-ils? Est-ce principalement de la filtra- lion de l'air par les conches de coton dont les plaies sont recouvertes, à l'aide de bandages élroilenient serrés, qui les adaptent exactement aux con- tours des parties au moment même de leur application ? Mais cette occlusion, si l'on peut admettre qu'elle est d'abord hermétique, ne l'est que provisoirement, et un moment arrive où, par le reirait des par- ties comprimées et le tassement des couches de colon, l'air trouve un accès assez libre vers les plaies pour y porter, sans être filtrés, les germes qu'il pent tenir en suspension. La théorie, sous l'invocation de laquelle M. Guérin a placé sa méthode, ne paraît donc pas pouvoir être acconuuodée, tout au moins d'une ma- nière exclusive, comme JM. Guérin a de la pente à le faire, aux bons résul- tats que cette méthode produit. La question est, en effet, complexe, et l'on doit admettre qu'une des con- ditions principales de l'efficacité de cette méthode de pansement est la pro- tection dont les plaies sont et demeurent revêtues, pendant de longs jours, sous cette couche épaisse de ouate qui maintient l'inflammation cicatrisante dans une juste mesure et lui permet d'accomplir son œuvre à l'abri des actions irritantes extérieures. Quoi qu'il en soit des interprétations que l'on peut réserver pour le temps où de nouvelles études permettront de les donner complètes, la Commis- ( i345 ) sion a cru devoir consacrer le progrès réalisé clans la Thérapeutique des plaies par la méthode de M. Alph. Guérin en lui accordant un prix de la valeur de deux mille cinq cents francs. M. le professeur Legouest a puhlié, sous le titre de : Traité de chintrcjie d'armée, un livre original, parce qu'il est constitué par un ensemble de IMémoires où toutes les questions relatives au traumatisme causé par les armes de guerre et à ses suites sont traitées avec la compétence que M. Le- gouest a acquise par une longue expérience des choses, et marquées d'un cachet véritable d'originalité. La guerre d'aujourd'hui fait d'autres bles- sures que celles d'autrefois. Les balles oblongues, animées de la grande quantité de mouvement que leur impriment les armes perfectionnées, infli- gent des lésions bien autrement graves que celles que pouvaient produire les balles rondes lancées par des fusils qui ne portaient qu'à une distance bien limitée relativement à la portée des nouveaux fusils. Ces lésions, M. Legouest les a étudiées dans toutes les régions; il a ap- précié et discuté avec une grande sûreté de jugement les opérations aux- quelles il pouvait être indiqué de recourir et celles dont il fallait s'abstenir, faisant la part qu'il faut réserver aux trépanations du crâne, montrant les insuccès de la désarticulation primitive de la cuisse, indiquant dans quelles circonstances les résections qui conservent l'usage des membres doivent être préférées aux amputations. Une étude nouvelle de la congélation des parties, une analyse très-bien faite des conditions dans lesquelles peuvent se produire l'infection putride et l'infection purulente, deux maladies que M. Legouest a plus nettement différenciées l'une de l'autre qu'on ne l'avait fait avant lui, telles sont, som- mairement indiquées, les questions qui, par la manière dont elles ont été traitées, font du livre de M. Legouest un livre qui lui est bien propre Le meilleur éloge qu'on puisse en faire, c'est que les jeunes chirur- giens militaires vont y puiser des idées et que beaucoup s'en sont inspirés pour leurs thèses de doctorat. M. Legouest s'est inspiré du précepte d'Horace : Segnius irritant aiiimos demissa per aures, Quam (juse stint oculis sultjecta... et, en faisant représenter par des dessins les principales lésions anatomiques, il en a donné une idée plus immédiatement saisissable que ne peuvent le faire les descriptions. ( i3/j6 ) La Commission a accordé un prix de deux mille cinq cents francs au Traité de chirurgie d'armée. Un autre prix, d'une même valeur, a été décerné à M. le D"^ Magitot pour son Traité des anomalies dusjstème dentaire chez les Mammifères, travail complètement original. C'est la première monographie sur ce sujet qui ait paru en France et à l'Étranger. Ce Mémoire embrasse, dans une première partie, les anomalies dentaires en général ; puis l'auteur les étudie dans la série animale, au point de vue complexe de leur classification zoologique, de leurs caractères et de leur fréquence relative. 11 les envisage ensuite dans la classe des Mammifères et dans la série des races humaines. Le problème du mécanisme de leur production, ou leur tératogénie, leur statistique et leur classification naturelle, enfin l'exposé des conséquences pathologiques qu'elles entraînent et leur thérapeutique générale, tels sont les sujets traités dans la première partie de ce travail. Dans une seconde partie, M. Magitot reprend chacune des divisions de sa classification et les étudie dans leur caractéristique, leur répartition, leur fréquence relative, leur mode de production et leur thérapeutique. L' hétérolopie des dents, l'anomalie numérique, Vanomalie de direction sont rattachées aux lois du développement et expliquées par elles. Les anomalies de nutrition, de stmcture et de disposition sont également l'objet des études de M. Magitot, qui en a fixé le mécanisme, le caractère et en a déduit les indications thérapeutiques qui leur sont applicables. Enfin un chapitre spécial est consacré à l'étude de cette étrange anoma- lie, Jippelée polygnalhie p;ir M. J. Geoffroy S.iint-IIilaire, et qui consiste dans la production d'un maxillaire complet supplémentaire. Un atlas de 20 planches in-4° composé de ^85 dessins originaux com- plète ce travail. La Commission, en décernant à cet ouvrage un prix de deux mille cinq cents francs, a pris en considération la série de ceux qui l'ont précédé : Le développement et la slruclure des dents humaines; L'évolution du follicule dentaire chez les Mammifères; Le développement des mâchoires chez l'embrjon; Xe cartilage de Meckel; La formation de la chaîne des osselets; La formation des céments; Les tumeurs du périoste dentaire ; ( i347 ) Les lésions anatomo -pathologiques de la carie dentaire; Les études ethnologiques et statistiques sur les altérations du système dentaire ; Les expériences sur la salive considérée comme agent de la carie dentaire; Le traité de la carie dentaire; Le mode d'origine et les phénomènes principaux de l'évolution du Jollicule dentaire chez les Mammifères ; Les expériences de greffes des follicules ou de fragments de leurs organes con- stitutifs; La détermination de l'âge de V embryon humain par l'examen de l'évolution dentaire; Enfin le Mémoire sur les kystes des mâchoires ; L'ensemble de ces travaux, marqués au cachet d'une véritable origina^ lité, a signalé depuis longtemps M. Magitot à l'attention de l'Académie ; la Commission les a fait entrer en ligne de compte quand elle a attribué à M. Magitot le prix qu'elle lui décerne aujourd'hui pour le grand et beau travail dont il vient d'être rendu compte. MENTIONS. Jusqu'à présent, on a admis comme une proposition incontestable, et dont l'évidence saute, pour ainsi dire, aux yeux, que la capacité du sys- tème artériel allait toujours en s'agriuidissant, à mesure qu'on le considérait plus loin du cœur, de sorte que la disposition générale de ce système pou- vait être figurée par un cône, dont le sommet serait au cœur et la base cor- respondrait au système des capillaires. Cette opinion est classique; il n'y a pas un livre de Physiologie où elle ne se trouve exprimée, sous la garantie des plus grands noms, celui de Bichat en tète. Les Allemands ne se sont pas contentés de cette formule générale; ils ont eu recours au calcul, et, d'après Vierordt, le rapport de la section de l'aorte avec celui que l'on peut donner à la somme totale des canaux en lesquels l'aorte s'est divisée serait de i à 800. Kuss l'estime moitié moindre, de i à 4oo. M. le D"^ Berrier-Fontaine a soumis à l'Académie un Mémoire pour démontrer que cette opinion est absolument erronée, et que le système ar- tériel représente, comme le système veineux du reste, non pas un cône, mais bien un cylindre, ou autrement dit que le rapport de la section de l'aorte à celui de la somme de ses canaux est comme i est à i. ( i34H ) D'où vient l'erreur? De ce que l'on a comparé ensemble les diamètres an lieu de leurs carrés, qui, seuls, dit M. Berrier-Fontaine, sont dans les mêmes proportions que les surfaces des cercles. M. Berrier-Fontaine prouve, par ses calculs, que l'opinion classique sur la disposition conique du système artériel doit être désormais répudiée, parce qu'elle procède d'une conception erronée. La Commission lui a décerné une mention de la valeur de quinze cents francs pour celte rectification importante, qu'il avait déjà énoncée dans l'une des propositions de sa thèse inaugurale soutenue en i835. Dans un livre intitulé : Climats et endémies, esquisses de climatologie com- parée, M. le D'' Pacly a fait une étude intéressante et toute nouvelle des conditions dans lesquelles se développent les endémies qui sévissent sur l'espèce humaine dans les différents pays. Il les a considérées dans l'Amérique centrale, à Rio-Janeiro et sur la côte brésilienne, dans le bassin de la Plata, en Algérie, à Barcelonne, sur la côte occidentale de l'Espagne, dans l'Inde, dans l'Océanie, les archipels de la zone des alizés du Pacifique; et de ses nombreuses et patientes recher- ches dans tous les pays qu'il a parcourus, M. Pauly tire ces conclusions : 1° Que la salubrité d'ini territoire quelconque, dans les pays chauds et dans la plupart des pays tempérés, est liée à la configuration spéciale des reliefs du sol; 2° Que les climats se classent, comme les habitations, en salubres et en insalubres, suivant l'apport plus ou moins considérable d'un oxygène actif parles courants de l'atmosphère; 3° Que les vents maritimes, comme les sites élevés, favorisent, au plus haut degré, les fonctions nutritives chez l'homme et chez les animaux. Mais, sous les climats les plus salubres, les grandes agglomérations hu- maines, dans les villes, peuvent donner lieu à des infections redoutables, témoin ce que l'on observe à Rio-Janeiro, à Bahia, à Fernambuco, à Buenos-Ayres, Montevideo, etc. Somme toute, le livre de M. Pauly est une œuvre de valeur véritable, où se trouvent rassemblés un grand nombre de documents et d'observa- tions personnelles, qui sont interprétées avec sagacité et servent de base à des propositions générales d'une incontestable justesse. La Commission a voulu récompenser la somme des efforts intelligents que représente un pareil ouvrage, en attribuant à son auteur une mention de la valeur de quinze cents francs. ( i349 ) La Commission a distingué encore, pour lui attribuer une mention de la valeur de quinze cents francs, un Mémoire très -intéressant de M. le D' Raphaël Yeyssière, ayant pour objet des Recherches clinujues et expéri- mentales sur r héniianeslhésie de cause cérébrale. Ce qui fait le très-grand intérêt de ce travail, c'est que son auteur, après avoir constaté cliniquement que les phénomènes de l'hémianesthésie, observés sur le vivant, coïncidaient avec une lésion constante d'un point déterminé de l'encéphale, a conçu et réalisé l'idée d'imiter, sur des ani- maux vivants, la maladie observée sur l'homme, en portant une action irritante très-circonscrite sur ce point de l'encéphale que l'on avait con- staté être le siège d'une lésion spontanée sur les sujets affectés d'une hé- mianesthésie. Grâce à cette expérience, très-ingénieusement étudiée et instituée, M. Veyssière a réussi à limiter un point du cerveau dont la lésion, chez l'homme et chez le chien, produit l'insensibilité absolue du côté du corps opposé à celte lésion. Au point de vue clinique, les résultats des observations et des expé- riences de M. Veyssière conduiront à diagnostiquer avec certitude, en présence du symptôme hémianesthésie , le point du cerveau où siège la lésion, ce qui a son importance au point de vue du pronostic. La Commission cite honorablement : 1° Les Recherches sur l'étal de la pupille pendant tanesthésie chlorofor- mique, par MM. Bldin et Coyne; 2° La Méthode antivirulente comme le meilleur traitement préseivatif et curatij des affections charbonneuses de l'homme et des animaux, par M. St. Cézard; 3" Du traitement des fistules vaginales, de l'oblitération du vagin comme moyen de guérison de l'incontinence d'urine, dans les grandes pertes de sub' stance de la vessie, par M. Herrgott; 4° Le Traité des injections sous-cutanées^ par M. L»To.\; 5° Traité d'hygiène militaire, par M. Morache; 6° Mémoires sur la congestion et l'apoplexie rénales dans leur rapport avec ihémorrhagie cérébrale; — Sur l'apoplexie pulmonaire unilatérale dans ses rapports avec ihémorrhagie cérébrale; — Sur certaines modifications de la sécrétion urinaire consécutive à Ihémorrhagie cérébrale, par M. A. Ollivier; C.R.,1875, a'iemesire, (T.LXXXl, N» 26.) 175 { i35o ) 7° Du traitement du charbon chez i homme par les injections sous-cutanées, par M. Raimbert; 8° Traité d'obstétrique vétérinaire, par M. Saint-Cyr. PRIX BRÉANT. (Commissaires : MM. Andral, Cl. Bernard, J. Cloquet, Sédillot, Gosselin, Bouiliaud rapporteur.) La Commission propose à l'Académie de renvoyer à l'année prochaine, s'il y a lieu, la distribution du prix Bréant. PRIX GODARD. (Commissaires : MM. Cl. Bernard, Robin, Andral, Sédillot, Gosselin rapporteur.) Un seul travail a été envoyé pour le prix Godard, fondé pour récom- penser le meilleur travail sur l'Anatomie, la Physiologie et la Pathologie des organes génito-urinaires. Ce travail est de M. Alphonse Herrgott, aide de clinique à la Faculté de Médecine de Nancy, et a pour litre : De Vextrophie vésicale dans le sexe féminin ; in-8° de 280 pages. L'auteur y étudie, d'une façon exclusive pour le sexe féminin, ce curieux vice de conformation consistant en l'absence, par suite du non-développe- ment de la paroi abdominale, de la paroi vésicale antérieure et de la sym- physe pubienne. M. Herrgott a rassemblé tous les faits de ce genre consignés dans les annales de la Science; il y a ajouté la relation d'un fait nouveau qu'il a observé lui-même à Strasbourg de concert avec M. Stoltz; il montre, par des faits qui étaient restés inconnus jusqu'à présent, que les malheureuses atteintes d'extrophie peuvent devenir enceintes, mais sont fort exposées à une chute de l'utérus après l'accouchement. A cause de la nouveauté de celle monographie, et aussi on souvenir des bons travaux que M. Herrgott père a publiés et a envoyés à l'Académie, la Commission accorde à M. Alphonse Heurgott le prix Godard de l'année iSyS, et, conformément aux intentions du testateur, elle en porte la valeur à la somme de deux mille francs, le prix de l'année précédente n'ayant pas été décerné. ( i35i ) PRIX SERRES. (Commissaires : MM. Cl. Bernard, Andral, de Lacaze-Duthiers, Milne Edwards, Ch. Robin rapporteur.) Plusieurs Ouvrages ou Mémoires ont été adressés à l'Académie, pour concourir au prix fondé par Serres, dans le but de récompenser les meil- leurs travaux relatifs à l'Embryogénie. Votre Commission a décidé qu'aucun prix ne serait décerné cette année; toutefois, elle a particulièrement re- marqué un Mémoire de M. Campana, inscrit sous le n° 2, et un autre de M. Georges Pouchet, inscrit sous le n° 3. Le travail de M. Campana se compose d'un volume imprimé (4oo pages in-4°, Paris, 1875), comprenant des recherches Sur CAnatomie et la Physio- logie des appareils respiratoires, digestifs et des séreuses des Oiseaux, avec seize planches photographiques. C'est la première partie des recherches en- treprises par ce savant sur l'Anatomie, la Physiologie et l'Organogénie des Vertébrés. Dans ce Mémoire, M. Campana montre que le mode respiratoire des Oiseaux est essentiellement différent du mode fonctionnel correspondant des autres animaux. Les Oiseaux ne possèdent ni cavité thoracique, ni plèvres, ni diaphragme. L'appel et l'expulsion des fluides gazeux sont entièrement dévolus aux réceptacles pneumatiques ; ce qu'on est convenu d'appeler poumons, chez les Oiseaux, répond au parenchyme des lobules pulmonaires des Mammifères. Chez les Oiseaux, l'organogénèse et la structure de ce parenchyme respi- rateur ne sauraient être ramenées à un simple cas de modification évolutive des parties correspondantes dans les autres classes de Vertébrés. De ses observations histologiques et embryogéniques, l'auteur a tiré cette conclu- sion qu'il n'existe aucun lien généalogique entre les Oiseaux d'un côté, les Mammifères et les Reptiles de l'autre côté. Il ajoute que, par suite, on ne sau- rait admettre que les similitudes anatomiques ne suffisent pas pour rendre admissibles des liaisons généalogiques entre espèces différentes. 11 y a, en effet, des similitudes évidentes entre les Oiseaux et les autres Vertébrés ; mais il faudrait, avant tout, pour que deux animaux eussent des ancêtres communs, qu'ils ne présentassent aucune structure organogéni- quement différente de l'un à l'autre. L'idée fondamentale de ce Mémoire, c'est que le véritable critère des 175.. ( i352 ) rapports de constitution organique entre animaux d'espèces différentes doit être cherché dans le mode d'après lequel se développent les organes à comparer. En suivant celte voie, M. Campana a montré qu'il existe de grandes différences entre l'appareil intestinal des Oiseaux et celui des Mam- mifères ; que les Oiseaux ne possèdent ni côlons, ni mésocôlons, ni épi- ploons; qu'ils ont un duodénum extrêmement développé et un gros intestin rudimentaire; que, d'autre part, toutes les dispositions ^éritonéales des Oiseaux ont un caractère particulier; ces derniers possèdent, en effet, quatre cavités péritonéales distinctes. Néanmoins, originellement, le tube di^^estif apparaît, d'après le même mode, chez les Oiseaux et chez les Mammifères ; dès lors, l'homologie de cet appareil est réputée parfaite dans les deux classes d'animaux à sang chaud. Ainsi ce Mémoire ne se borne pas à produire beaucoup de faits nou- veaux en Anatomie, en Physiologie et en Organogénie : son principal carac- tère est d'appuyer la méthode qui consiste à juger par l'organogénèse les affinités naturelles pouvant exister entre espèces différentes, dans tous les cas où ces affinités ne sont pas évidentes par elles-mêmes. Le travail de M. Pocchet, encore manuscrit, est accompagné de dix-huit planches dessinées par l'auteur. Il a pour sujet des recherches déjà fort éten- dues sur le développement du squelette et en particulier du squelette céphalique des Poissons osseux comparé à celui de quelques autres Vertébrés. L'auteur s'est particulièrement attaché à surprendre sous le microscope la première appari- tion des organes durs squelettiques au milieu ou aux dépens des tissus mous embryonnaires, puis à suivre les premiers développements de ces organes. Le but spécial que s'est d'ailleurs proposé l'auteur était de rechercher les conditions mêmes d'apparition et de multiplication des pièces squelet- tiques (osseuses ou cartilagineuses) ; et fout d'abord il constate une remar- quable uniformité dans le squelette céphalique primordial des espèces observées. Cette uniformité se retrouve jusque dans le type aberrant des Lophobranches. Une pièce cartilagineuse unique pour le squelette du crâne et de la face, trois pièces pour la mâchoire inférieure et son suspen- soriwn : là s'arrêteraient, d'après M. Pouchet, les homologies certaines. La multiplication ultérieure de ces pièces cartilagineuses primitives, l'appari- tion des pièces osféoïdes plus ou moins nombreuses qui viennent s'y ajouter, sont des phénomènes qui présentent au contraire, jusqu'à l'âge adulte, d'infinies variétés ; elles découlent de la propriété qu'ont cette sub- ( i353 ) stance cartilagineuse et cette substance osseuse de se segmenter. Tel est un (les jjoints principaux qui ressortent des recherches consignées dans le Mémoire de M. Pouchet. En ce qui toiiclie les cartilages primordiaux qui constituent soit le crâne, soit l'appareil maxillaire, soit l'appareil branchial, le phénomène est le même que celui qu'on observe au début de la vie embryonnaire des Vertébrés supérieurs. Dans le tissu cartilagineux primitivement continu, il se produit des scissures analogues à celles qui partagent les phalanges des doigts. D'ailleurs, ces segme'nts du même cartilage primordial, chez les Poissons, peuvent ensuite s'écarter considérablement ; mnis il peut arriver également que la scissure indiquée par la disposition habituelle reste normalement à un certain degré sans s'achever. Cette production d'organes distincts, par scissure, n'est pas limitée chez 1rs Poissons au système cartilagineux : elle est tout aussi fréquente dans le squelette ostéoide. Tel des organes qui le composent, unique lors de son apparition, se partage ultérieurement, par une sorte de division naturelle, en deux ou en plusieurs organes distincts. Ainsi, chez ces animaux, le squelette se complique non par apparition d'organes nouveaux, à côté de ceux qui existent déjà, mais par division en deux, en quatre, d'organes déjà formés. On peut voir, dans ce phénomène, un caractère général de développe- ment du squelette des Vertébrés. Il se retrouve au cours de l'évolution des pièces osseuses profondes, aussi bien que durant celle des rayons des na- geoires; les dents chez certaines espèces, les spinules caduques des écailles chez d'autres, s'individualisent par le même procédé. L'auteur du Mémoire, se renfermant scrupuleusement dans le domaine de l'Embryocénie et de l'Anatomie générale, a évité de rentrer dans la discus- sion si riche en controverses, de l'homologie des os du crâne des Poissons, comparés à ceux, des Vertébrés supérieurs ; mais il résulte des faits mêmes qu'il si^^nale qu'il faut encore attendre plus d'une observation embryogé- nique avant de fixer définitivement les rapprochements à faire entre les os crâniens des Vertébrés supérieurs (nés le plus souvent de plusieuis points d'ossification conjugués), et les os céphaliques des Poissons (formés, suivant un procédé inverse, par la division et le partage de pièces d'abord moins nombreuses). 11 nous est impossible défaire ici l'analyse des travaux d'autres auteurs, de Parker en particulier, qui ont déjà publié des observations de l'ordre ( >354 ) des précédentes. Nousdirons seulement que les recherches embryogéniques, celles qui se rapportent aux Vertébrés surtout, sont difficiles, coûteuses et exigent une grande persévérance de la part de leurs auteurs. Ceux qui s'y livrent sont peu nombreux, et leurs efforts méritent d'être récompensés. Le faire est entrer directement dans les vues de notre regretté confrère, qui a généreusement fondé un prix dans ce but. Si donc votre Commission ne décerne pas de prix cette année, c'est sur- tout parce que les travaux signalés ici demandent de plus longues études encore pour être achevés ou confirmés dans toutes leurs conclusions ; mais elle considère leurs auteurs comme méritant à tous égards d'être pleinement soutenus dans la poursuite de recherches si bien commencées et déjà menées fort avant Votre Commission propose donc à l'Académie d'accorder, à titre de récom- pense, à M. Campana et à M. Pouchet, une somme de trois mille francs. L'Académie a adopté ces conclusions. PRIX CHAUSSIER. (Commissaires : MM. Andral, Cl. Bernard, Gosselin, J. Cloquât, Bouillaud rapporteur.) T. Parmi les ouvrages renvoyés à la Commission, il en est quatre entre lesquels elle vous propose de partager le prix, qui est de dix millejrancs, dans des proportions en rapport avec les degrés d'importance qu'ils nous ont présentés. Le premier de ces ouvrages, auquel la Commission accorde une somme de cinq mille francs, c'est-à-dire la moitié du prix, est de M. le professeur Gdbler, très-favorablement connu de l'Académie, et qui, depuis longtemps déjà, s'est acquis une célébrité des plus méritées dans le monde médical. Son livre, en un volume in-8° de près de looo pages, a pour titre ; Com- mentaires thérapeutiques du Codex medicamentarius, ou Histoire de l'action physiolocjique des effets thérapeutiques des médicaments inscrits dans la pharma- copée française. Dans ce long ouvrage, déjà parvenu à sa seconde édition, bien que la première, entièrement épuisée dès 1872, ne date que de 1868; dans ce long ouvrage, disons-nous, sont passées en revue, et les questions de principes qui dominent la Thérapeutique tout entière, et la plupart des ( i355 ) innombrables questions particulières dont se compose cette science, si vaste, sous le double rapport de la connaissance des médicaments de toute espèce, et du mode ou de la formule de leur application aux innombrables cas de la pratique médicale. Un tel ouvrage n'est donc pas susceptible d'une analyse détaillée. Qu'il nous suffise de signaler ici ce qu'on peut en appeler l'esprit. Toute- fois, n'oublions pas de dire auparavant que les Commentaires du Codex ne sont pas seulement une compilation, mais qu'ils contiennent un grand nombre d'articles neufs, originaux, dont l'esprit ingénieux et lucide de leur auteur a, pour ainsi dire, fait tous les frais. Sous le rapport de ce que nous avons appelé son esprit, l'œuvre de M. Gubler se distingue surtout par la savante application qu'il a faite à la Thérapeutique de toutes les conquêtes modernes dont les sciences physico -chimiques et la Physiologie expérimentale se sont enrichies. Comme exemple particulier, propre à montrer dans quel esprit il conçoit le perfectionnement de la Thérapeutique, M. Gubler a cru devoir citer l'ap- plication du système « de la transmutation des forces m à la Physiologie. La transmutation des forces, dit-il, « se réalise, dans les êtres vivants, ainsi qu'il l'a professé dès i858, non-seulement entre les forces physiques, mais aussi entre ces dernières et les forces organiques»; et il ajoute que, « depuis cette époque, la théorie de la corrélation des forces a trouvé sa confirmation dans quelques résultats expérimentaux». Cette théorie, le rapporteur ne l'ignore pas, fait depuis un certain nombre d'années un grand bruit dans le monde savant. Mais, à son avis, qu'il se fait un devoir d'exprimer hum- blement ici, les résultats expérimentaux, exactement interprétés, ne sau- raient témoigner en faveur d'une théorie si peu conlorme, selon lui, à la saine logique; cette logique, notre critérium suprême en matière de théories scientifiques, n'est jamais en désaccord avec les faits exactement observés et exactement interprétés. On ne saurait trop le répéter, en effet, nulle méthode vraie et complète, en sciences physiques et en sciences physio- logiques, ne saurait exister sans la double et fraternelle union de la raison et de l'observation (soit simple, soit expérimentale), qui en sont, pour ainsi dire, les éléments générateurs. Cette double vinion se rencontre dans la mé- thode expérimentale à poster/on elle-même, formulée par notre illustre con- frère et maître, M. Chevreul, laquelle, M. Gubler se plaît à le proclamer, doit être la véritable méthode de la Tliérapeutique, et n'est d'ailleurs qu'une sorte de nouvelle édition, heureusement augmentée, de la méthode de Descartes et de Bacon en Histoire naturelle. En s'y conformant, il reste au ( i356 ) savant professeur à soumettre sa théorie à de nouvelles observations et à de nouvelles expériences, et peut-être sa raison lui fera~t-elle reconnaître alors qu'elle n'est pas l'exacte représentation, la véritable expression de la nature dans la matière qui en est le sujet. Quoi qu'il eu advienne, par rapport à cette grave (/ue^ïion de l'importa- tion, dans le domaine de la Physiologie en général et de la Thérapeutique en particulier, d'un principe tel que celui de la Iransmutalion des forces, l'ouvrage de M. Gubler, sous tous les autres rapports, n'eu reste pas moins digne de la haute récompense que la Commission propose à l'Aca- démie de lui décerner. II. Le second ouvrage, jugé par la Commission digne d'une part du prix Chaussier, fixé par elle, à deux mille francs, a pour auteur M. Le- GKAND DU Saulle, déjà kuréat de l'AcadéiDie pour un autre livre, et porte le titre de Traité de Médecine légale et de Jurisprudence médicale. De- puis plus de vingt ans, l'auteur travaille à jelerj suivant son expression, un pont entre la Médecine et le Droit, à familiariser les médecins avec les plus indispensables notions de la législation, et à donner aux ad- ministrateurs, aux magistrats, aux défenseurs des causes criminelles et aux avocats des procès civils la possibilité de dégager des inconnues et de porter le flambeau des sciences médicales sur plusieurs points obscurs ou contestés des affaires qui relèvent des tribunaux. M. Legrand du Saulle n'a négligé aucune des études préalables, n'a reculé devant aucun des efforts et des sacrifices nécessaires à l'accoiiiplis- sement d'une entreprise aussi laborieuse. Il avait à cœur d'exécuter une œuvre essentiellement originale, et, comme le poëte latin, ennemi du ser- vile troupeau des imitateurs [odi imitatores, servuni pecus), il n'a rien em- prunté, dit-il, à tous les ouvrages qui existaient sur la matière. Les points sur lesquels il appelle plus particulièrement l'attention de l'Académie sont les suivants : 1° Une longue étude sur la jurisprudence médicale ; 2° Un chapitre sur les blessures et la chirurgie légale ; 3° Les chapitres sur le suicide, l'état mental et la criminalité chez les enfants et les vieillards, sujet entièrement neuf; sur les aliénés, question encore très-controversée; sur les névroses spéciales ; 4° Un autre chapitre, relatif aux assurances sur la vie et un appendice sur la profession médicale en France. De plus, les questions de testaments, celle de la séparation de corps, ( '357 ) aujourd'hui, autant que jamais, placée en quelque sorle à l'ordre du jour de la jurisprudence de nos tribunaux, ont été pour M. Legrand duSaulle un champ de recherches du plus haut intérêt. L'ouvrage considérable dont nous venons d'offrir à l'Académie ce ra- pide aperçu est un digne couronnement d'une vie consacrée tout entière à l'étude, et la Commission espère que vous approuverez la proposition qu'elle a l'honneur de vous faire de décerner à son auteur la récompense indiquée plus haut. III. Le troisième ouvrage, auquel la Commission accorde, comme à i\L Legrand du Saulle, une somme de deux mille francs, a pour auteurs MM. Bergekon, professeur agrégé à la Faculté de Médecine, et L'Hôte, chef du laboratoire de Chimie générale au Conservatoire des Arts et Métiers. En voici le titre : Eludes sur les empoisonnements lents par les poisons métalliques, dont la première partie, soumise à l'examen de la Commission, porte le sous-titre suivant : Existence du cuivre d'une façon constante dans le foie et les reins. Les auteurs commencent par signaler l'importance, on peut dire la gra- vité du sujet de leurs recherches. De telles recherches réclament non-seu- lement des connaissances chimiques approfondies, mais encore une très- grande habitude de rexpérimentalion physiologique, et des recherches les plus exactes, en matière d'autopsie cadavérique. Certaines substances toxiques, telles que le enivre, le plomb, le mercure passent, à tort ou à raison, disent nos auteurs, poiu' exister normalement dans le corps de l'homme. On devait donc s'attendre, disent-ils encore, « àvoirintervenir, dans l'empoisonnement criminel, l'emploi, à doses lentes et graduées, d'un de ces poisons que l'on prétend exister normalement dans les viscères extraits du corps de l'homme, et, dans ces cas, le moyen de défense était tout trouvé : le poison dont le chimiste a démontré l'existence dans les viscères existe normalement ». Telle est la très-grave, très-dél icate et Irès-laborieuse question de médecine légale que MM. Bergeron et L'Hôte se sont proposé de résoudre. Pour par- venir à cette solution, ils ont, pendant plusieurs mois, procédé à des ana- lyses nombreuses et à des expériences, dont ils soumettent les résultats au jugement de l'Académie, lesquels résultats se résument ainsi : 1° Le cuivre est le seul métal (le fer excepté) dont MM. Bergeron et L'Hôte aient reconnu l'existence d'une manière constante dans leurs ana- lyses du foie et des reins de quinze cadavres de sujets, d'âge variable, en-. C.R., 1875, Q'iemfjtr*. (T. LXXXI, [N>^ 2G.j I 76 ( i358 ) levés par une mort lente, ou plus ou moins rapide, ou par une mort vio- lente. 2° Le cuivre existe dans le foie du fœtus. 3° La quantité maximum de cuivre n'a jamais dépassé a^^jS à 3 milli- grammes. 4° Le cuivre, administré comme médicament, à doses non toxiques et pendant longtemps, peut, en faible quantité, s'accumuler dans le foie; et il est possible, sans empoisonner un animal, de faire déposer dans son foie une quantité de cuivre plus considérable que celle qui pourrait être re- trouvée dans un cas d'empoisonnement aigu (i). 5° Dans la pratique, on devra considérer comme dépassant la quantité normale et ayant une origine étrangère une quantité supérieure à a milli- grammes; et l'on peut poser comme règle qu'il est impossible de conclure à un empoisonnement par un sel de cuivre, si l'on n'a pas fait une analyse quantitative du métal, et que la quantité de celui-ci doit être de beaucoup plus considérable que les quantités maxima existant dans le foie, c'est-à- dire, d'après les analyses citées plus haut, de 2"^^, 5 à 3 milligrammes. 6° Chez les animaux, dans les empoisonnements suraigvis, par d'énormes doses, la quantité de cuivre restée dans le foie est au moins dix à vingt fois plus élevée que la quantité normale, mais n'est pas néanmoins considérable; par conséquent, lorsqu'on trouvera dans le foie une quantité notable de cuivre, on devra l'attribuer soit à un empoisonnement suraigu, soit à l'in- gestion à petites doses d'un sel de cuivre ; et, dans ces cas, on doit rechercher avec soin si l'individu soupçonné d'avoir été empoisonné n'a pas pris du cuivre à dose médicamenteuse ayant pu s'accumuler dans le foie, compa- rer les accidents qu'il a éprouvés avec ceux de l'empoisonnement lent par les hyposthénisants à la classe desquels appartiennent les sels de cuivre; et si l'on trouve alors dans le foie une quantité de cuivre, par exemple, qua- rante fois plus considérable que la quantité normale, on peut affirmer, selon MM. Bergeron et L'Hôte, qu'il jr a eu empoisonnement avec autant de cer- titude que s'il s'agissait d'un empoisonnement par l'arsenic et le phosphore. (1) Deux animaux ont été empoisonnes par des doses massives de sels de cuivre, et sont morts, l'un après vingt minutes, l'autre après dix minutes, avec tous les accidents de l'em- poisonnement suraigu : le foie de l'un d'eux renfermait seulement 1 1 milligrammes, et le foie du second 21 milligrammes de cuivre. Un autre animal chez lequel, en six jours, on n'avait, au moyen de six injections, administré que 3 décigrammes de cuivre, n'en avait gardé dans son foie que 86 milligrammes. ( >359 ) Tel est le résumé le pins fidèle des recherches de ces deux auteurs. Certes, en leur accordant la part du prix Chaussier mentionnée plus haut, la Commission, ainsi que l'Académie le pense bien, n'a pas considéré ces recherches comme suffisantes po(u" résoudre, d'une manière complètement satisfaisante, le problème si difficile et, nous nous faisons un devoir de le répéter, si grave, de médecine légale qui en est le sujet. Ce n'est qu'après toutes réserves en ce qui concerne les conclusions des auteurs, auxquels nous en laissons la pleine et entière responsabilité, et non sans leur recom- mander de les multiplier, avec toute la rigueur et l'exactitude voulues, que nous leur avons décerné la récompense qui nous a paru, sous tous les autres rapports, leur être due. IV. Le quatrième travail récompensé par la Commission a pour auteur iM. Maxcel , docteur en médecine à Gap (Hautes-Alpes), et pour titre : Mémoire adressé à Vlnslilid à l'appui d'une brochure adressée à l'assemblée na- tionale, pour demander la conslitulion de l'assistance médicale en service public rétribué par l'Etat. L'auteur, après quelqties considérations, destinées à prouver que son travail appartient bien à l'ordre de ceux pour lesquels le prix Chaus- sier a été institué, et dont la médecine légale constitue la partie fonda- mentale, entre en matière par un examen approfondi de la législation de l'an XI qui, avec quelques modifications, régit encore l'enseignement de la Médecine et de la Pharmacie, et l'exercice de ces deux sciences. Cette législation, comme il le dit, présente, de l'aveu des meilleurs es- prits et des juges les plus compétents, des lacunes et des imperfections, qu'il serait d'un intérêt public et vraiment social de faire disparaître. Le système de voies et moyens, de lois et de règlements que propose M. le D'' Manuel, pour régénérer en quelque sorte l'institution légale du corps médical tout entier, ne serait pas toujours d'une application facile; mais il contient des propositions généreuses, des réformes vraiment utiles, no- tamment en ce qui concerne l'organisation de l'exercice de la Médecine dans les petites localités. L'ouvrage tout entier atteste dans son auteur les connaissances les plus étendues sur son important sujet, et il abonde réel- lement en bonnes pensées et bons principes, en matière des lois qui de- vraient régir V Administration de la Médecine. A ces titres, la Commission a cru devoir lui décerner une part de mille francs au prix pour lequel il a concouru. Nous terminons par la récapitulation de nos propositions, savoir : une 176.. ( i36o ) part de cinq mille francs à M. le professeur Gubler; une part de deux mille francs à M. le D"^ Leghand du Saulle; une part égale à MM. Bergeron et L'HÔTE ; enfin une pari de mille francs à M. le D'' Manuel. PHYSIOLOGIE. PRIX MONTYON, PHYSIOLOGIE EXPERIMENTALE. (Commissaires : MM. Cl. Bernard, Robin, de Lacaze-Duthiers, Bouley, Milne Edwards rapporteur.) M. Faivre, doyen de la Faculté des Sciences de Lyon, s'occupe, depuis plusieurs années, d'une longue série d'expériences délicates sur les fonc- tions des diverses parties du système nerveux des Insectes. Les recherches (le ce naturaliste portent principalement sur le Dytisque marginé, Coléo- ptère qui, à raison de sa taille, de sa manière de vivre et de sa constitution robuste, est très-propre aux expériences de vivisection; mais les résultats que M. Faivre a obtenus ne sont pas applicables à une espèce zoologique seulement, ils nous éclairent sur l'histoire physiologique des animaux ar- ticulés en général, et ils présentent un intérêt considérable. M. Faivre a procédé d'une manière très-méthodique. Il a étudié succes- sivement les effets produits par la destruction de chacun des ganglions, par leiu' excitation mécanique, par l'interruption de leurs connexions avec les autres parties du système nerveux, et il a constaté ainsi que, chez ces ani- maux, la localisation des fonctions et la division du travail physiologique sont portées plus loin qu'on ne le supposait. Dans un premier Mémoire, soumis au jugement de l'Académie en 1857, M. Faivre s'est occupé de l'influence exercée sur les manifestations de la volonté et sur les mouvements de locomotion par les deux parties princi- pales de la portion encéphalique du système nerveux des Dytisques, et il a montré que, sous le rapport des fonctions, il existe une analogie remar- quable, d'une part, entre les ganglions sus-œsophagiens de ces Invertébrés et le cerveau des animaux vertébrés, d'autre part entre les ganglions cé- phaliques sous-œsophagiens des premiers et le cervelet des seconds. Des considérations anatomiqucs avaient déjà conduit quelques auteurs à des rapprochements analogues; mais les faits observés par M. Faivre établis- ( i36i ) sent que, même sous le rapport physiologique, ces assimilations, tout en offrant de l'intérêt, ne peuvent pas être complètes, car il a trouvé que, si la volitiou et la direction des mouvements sont subordonnés à l'action des ganglions sus-œsophagiens, l'excitation de ces mouvements, aussi bien que leur coordination, dépend de l'action des ganglions post-œsopha- giens. Dans un second Mémoire, M. Faivre étudia, au moyen de vivisections, les usages des différents nerfs crâniens et les effets produits par des lésions partielles des divers centres nerveux encéphaliques. Dans d'autres Communications, faites à l'Académie en 1860 et 1862, M. Faivre a rendu compte des résultats obtenus par ses expériences rela- tives au rôle des diverses parties du système nerveux dans le mécanisme de la respiration et dans le fonctionnement de l'appareil génital. En 1864. il étudia la portion sous-intestinale de la chauie ganglionnaire, envisagée principalement sous le rapport de la sensibilité et de l'action excito-motrice. Enfin, dans deux Mémoires présentés au Concours pour le prix de Physio- logie à décerner en iS^S, M. Faivre examine d'abord l'nifluence de divers centres nerveux sur les mouvements rotatoires déterminés par certaines lésions de cet appareil, puis les fonctions spéciales du ganglion frontal qiii fait partie du système stomato-gastrique. Il a constaté que l'excitation du ganglion céphalique post-œsophagien provoque les mouvements de dé- glutition, mais que la régularisation de ces mouvements est subordonnée à l'action du ganglion frontal, et que l'excitation de celui-ci en détermine l'arrêt. L'analyse des phénomènes de rotation consécutifs aux lésions de l'encéphale des Insectes a conduit aussi M. Faivre à des résultats intéres- sants. Ainsi il a reconnu que ces phénomènes sont produits tantôt par des mouvements attractifs exécutés par les pattes d'un côté, tantôt par des mouvements répulsifs, et que ces derniers se manifestent à la suite des lésions des ganglions céphaliques sous-œsophagiens, tandis que les premiers sont liés à l'action des ganglions sus-œsophagiens. Nous n'entrerons pas dans l'examen des nombreux faits particuliers ob- servés par M. Faivre dans le cours de ces longues recherches expérimen- tales. Le peu de mots que nous venons d'en dire suffira sans doute pour en montrer l'importance et pour motiver le jugement de la Commission. Celle-ci estime que l'ensemble des travaux de M. Faivre, sur les fonctions du système nerveux des Insectes, est très-digne de récompense, et par ( i362 ) conséquent, vu les pouvoirs que l'Académie lui a délégués, elle décerne à cet auteur le prix de Physiologie expérimentale fondé par M. de Montyon. PRIX LACAZE, PHYSIOLOGIE. (Commissaires : MM. Andral, Cloquet, Bouillaud, Sédiilot, Gosselin, Milne Edwards, Ch, Robin, de Quatrefages, Cl. Bernard rapporteur.) Sur la proposition de la Commission, l'Académie décerne le prix de Physiologie institué par M. Lacaze à M. Chauveau, pour l'ensemble de ses travaux de Physiologie expérimentale appliquée à l'étude des maladies virulentes et contagieuses. PRIX GENERAUX. PRIX MONTYON, ARTS INSALUBRES. (Commissaires : MM. Peligot, Boussingault, Chevreid, Dumas, Bussy rapporteur.) Parmi les pièces adressées à l'Académie pour ce Concours, la Commission a particulièrement distingué un Mémoire de M. Renayrocze, ingénieur civil, ancien élève de l'École Polytechnique, ayant pour objet le perfection- nement des appareils et procédés destinés à protéger les ouvriers qui sont assujettis à séjourner dans un milieu irrespirable. Le sujet, comme on le voit, rentre parfaitement dans les conditions posées par le testateur et mérite tout l'intérêt de l'Académie au double point de vue de la Science et de l'humanité. On a, de tout temps, cherché à remédier aux dangers que présente l'air qui a été vicié, soit par la respiration ou les poussières qui résultent de certains travaux, soit par les gaz, les vapeurs délétères de toute origine, qui peuvent se développer dans les ateliers,' les mines, les puits, les fosses d'aisance, etc. On a employé, suivant les circonstances, divers moyens de désinfection, mais particulièrement le renouvellement de l'air par la ventilation naturelle ou forcée. ( i363 ) Ces procédés, dont on obtient journellement de bons effets, ne donnent cependant que des résultats partiels et dans des limites restreintes ; on n'a commencé à entrevoir une solution générale de la question que du jour où l'on a eu la pensée de munir les personnes exposées aux influences de l'air vicié d'ime atmosphère propre, indépendante du milieu dans lequel elles sont plongées. L'Académie a récompensé, dans la personne de M. Galibert et sur le Rapport de notre très-regretté collègue M. Combes, les premiers essais qui ont été faits dans cette direction. L'appareil Galiberf consiste en une simple poche en caoutchouc renfer- mant une quantité très-limitée d'air mis en communication avec la bouche, au moyen d'un tube flexible; le gaz expiré est rejeté dans l'atmosphère au moyen d'un deuxième tube, mis également à la portée de la bouche. Cet appareil, primitif et très-imparfait, a été perfectionné depuis par plusieurs industriels, notamment par M. Rouquayrolle, delà société Rou- quayrolle et Denayrouze. C'est dans la même voie de perfectionnement que s'est engagé M. Louis Denayrouze, frère du précédent et successeur de ladite Société. Il s'est particulièrement attaché à rendre pratique et d'un usage facile les appareils construits sur le principe que nous venons d'énoncer, et auxquels il a apporté de notables perfectionnements, fondés sur les données les plus délicates et les plus précises de la Science. L'appareil présenté par M. Denayrouze, auquel il donne le nom d^aéiv- p/wre, se compose d'un réservoir en tôle d'acier, forn»é de trois cylindres juxtaposés. Ce réservoir est chargé d'air atmosphérique à la pression de aS à 3o at- mosphères, au moyen d'une pompe d'une construction spéciale; il porte deux régulateurs, l'un pour l'entrée de l'air, le deuxième destiné à régler sa sortie. Ce dernier agit automatiquement, de telle manière que l'air comprimé du réservoir arrive à la bouche sous une pression très-faible et suivant la quantité qui a été consommée. Le tube en caoutchouc qui fait communiquer le réservoir avec la bouche se termine par un appendice également en caoutchouc, désigné sous le nom àe ferme-bouche : c'est une plaque percée d'un trou dans son milieu; on l'introduit entre les lèvres et les gencives, sur lesquelles elle s'applique exactement. Une fois en place, la bouche ne peut plus recevoir d'air que par l'ouver- ture du ferme-bouche qui est adaptée au tuyau communiquant au réservoir. ( i364 ) La partie la plus importante de cet appareil est celle qui est destinée à assurer le jeu régulier de la respiration : c'est nn système de deux soupapes, appelé par M. Denayrouze respirateur à anches. Ce sont de simples tubes terminés par deux lames minces de caoutchouc collées par leurs bords seulement, représentant ainsi un large tube aplati à son extrémité, et dont les parois flottantes se séparent sous la plus faible pression, pour se super- poser de nouveau dès que la pression vient à cesser. Ces deux soupapes sont enfermées dans une sorte d'étui ou petite boîte placée dans la continuité du tube abducteur, sur le trajet de l'air; elles agissent en sens contraire, l'une, la première du côté du réservoir, s'ouvre sous la plus légère aspiration, pour laisser passer la quantité d'air de- mandée, la deuxième se ferme alors et coupe toute communication avec l'air extérieur supposé vicié. Dans l'expiration, au contraire, la première soupape se ferme sous la pression venant de la bouche, et la deuxième s'ouvre pour rejeter au dehors l'air expiré. Muni de l'appareil respirateur, un homme, sans s'y être exercé préala- blement, peut respirer sans plus de difficulté que dans les conditions ordi- naires. L'appareil complet peut être placé sur les épaules de l'honune qui doit en faire usage, à la manière du sac militaire, dont il possède à peu près la forme et le poids. Les membres restent entièrement libres pour le travail et pour se porter dans toutes les directions. Nous n'entrons dans aucun détail sur la construction et le fonctionnement des pompes à comprimer l'air et des régulateurs indiqués plus haut, non que ces détails ne soient très-dignes de l'attention de l'Académie, ainsi que tout ce qui se rapporte à la partie purement mécanique des travaux de M. Denayrouze; mais il nous suffira, pour l'objet de ce Rapport, de con- stater l'efficacité des appareils et leur utilité pratique. Lorsqu'on doit opérer dans un milieu susceptible d'agir sur les yeux, on ajoute à l'appareil des lunettes destinées à les protéger : ce sont deux verres ordinaires encastrés dans un masque qui s'applique sur la partie supérieure de la figure seulement, et qu'on fixe au moyen d'une courroie serrant der- rière la tète. Ce masque à deux fins presse légèrement sur le nez, mais assez cepen- dant pour oblitérer com|ilétement le passage de l'air par cette voie. La difficulté à vaincre dans l'exécution était d'obtenir une application exacte du masque sur les courbures diverses delà figure humaine, de ma- nière à éviter tout accès de l'air extérieur. (.1365 ) On y est parvenu au moyen d'une doublure en caoutchouc que porte le masque du côté qui s'applique au visage. Lorsque le masque est en place, on insuffle de l'air, an moyen d'un petit tube, entre les deux parties du masque juxtaposées. Sous l'influence de la pression, la membrane élastique s'applique exactement sur la peau dans tout le contour du masque et s'oppose ainsi à l'introduction des vapeurs ou des poussières nuisibles. Ce n'est pas assez de fournir à un ouvrier l'air dont il a besoin pour vivre, il faut encore qu'il soit éclairé suffisamment pour accomplir la tâche dont il est chargé. M. Denayrouze utilise à cet effet la lampe de sûreté, d'un usage journa- lier dans les travaux de mines, à laquelle il a apporté les modifications indispensables pour l'adaptera ce nouveau service; caria lampe de sûreté, pas plus qu'aucune autre espèce de lampe, ne peut brûler dans un air vicié à un certain degré ; il a très-heureusement remplacé l'air ambiant par l'air pur du réservoir que porte le travailleur. Cet air s'écoulant sous une pression constante, qu'on peut régler à volonté, est introduit par un tube flexible dans la partie inférieure de la lampe, et dirigé sur la mèche par une série de petits trous convenablement disposés. Le produit de la combustion se dégage dans l'atmosphère sous un faible excès de pression, réglée par une soupape de sortie qui ne permet pas la rentrée de l'air ambiant. Le même système d'alimentation a permis à M. Denayrouze de con- struire une lampe brûlant sous l'eau à toute profondeur, fournissant une lumière sufBsante pour les travaux sous-marins qui peuvent réclamer son emploi. Parmi les améliorations apportées par M. Denayrouze à l'outillage du sau- vetage et des travaux sous-marins, nous devons mentionner le tuyau acous- tique destiné à mettre le travailleur en rapport, par la parole, avec les hommes du dehors. Ce tuyau, semblable pour la forme aux tuyaux acoustiques d'apparte- ment, est terminé à l'orifice rapproché de l'oreille par une plaque métal- lique vibrante capable de transmettre le son, même sous l'eau; la plaque vi- brante s'adapte au casque du plongeur, de manière que celui-ci peut en- tendre les voix du dehors sans aucune manœuvre ni aucune préoccupation de sa part; il peu^t également .se faire entendre au dehors sans avoir besoin de faire aucun mouvement particulier de la tète, et en articulant simplement les mots dans l'intérieur de son casque. Le tuyau acoustique peut même être C. R., 1875, 2' Semetire. (T. LXXXl, No26.) I77 ( i366 ) utilisé par le plongeur à nu, avec cette différence cependant que s'il peut percevoir les sons de l'extérieur, en appliquant la plaque vibrante à son oreille, il ne saurait se faire entendre des personnes placées hors de l'eau. Il est des circonstances où l'air, sans être altéré par aucune substance étrangère, sans que sa composition soit modifiée et sans qu'il soit précisé- ment irrespirable, ne peut entretenir la vie ; c'est ce qui arrive lorsqu'on le respire sous des pressions qui s'éloignent trop de sa pression normale à la surface de la mer. Pour rester dans les limites de ce qui est connu et observé, nous citerons les accidents désignés sous le nom de mal des montagnes, auxquels sont ex- posés les voyageurs qui explorent les points élevés de notre globe. Il ne paraît pas douteux que l'emploi de l'aérophore puisse, dans une certaine limite, prévenir les dangers de cette nature. L'analogie des situations nous rappelle involontairement le douloureux souvenir de la catastrophe du Zenith. L'application des appareils Deuayrouze à l'aérostation serait, en effet, un problème bien digne d'exciter les efforts de cet habile ingénieur et ne nous paraît pas au-dessus des ressources dont il dispose. L'appareil que nous venons de décrire avec quelques détails, ainsi que ses diverses annexes, afin de donner une idée de l'ensemble des travaux de M. Denayrouze, peut être modifié dans bien des cas et surtout très-sim- plifié, suivant les conditions de localité et les indications à remplir. Ainsi, lorsque le secours à donner ou le travail à exécuter peut être accompli à une petite distance de l'air pur, à lo, 20, 3o mètres et au delà, le réservoir d'air devient inutile, le respirateur à anche suffit parfaitement ; le réservoir est remplacé par un simple tube flexible qui se prolonge autant qu'il est nécessaire pour que son extrémité libre s'ouvre dans l'air pur. A de plus grandes distances et lorsque l'air n'arrive plus avec assez de rapidité, en raison de la longueur du tuyau, on peut l'adapter directe- ment aux pompes à air. L'appareil respirateur est utilisé dans le plus grand nombre des cas, non- seulement lorsqu'il s'agit de descendre dans un puits, dans une cave, mais même pour exécuter mi travail de longue haleine dans une mine, à jieu de distance de l'air respirable. Sans nous arrêter davantage aux diverses applications de l'appareil De- nayrouze, nous terminerons en faisant connaître l'opinion exprimée sur sa valeur pratique par les ingénieurs et autres personnes compétentes qui l'ont expérimenté. ( i367 ) Parmi les nombreux documents mis à la disposition de la Commission, provenant de la France et de l'étranger, nous extrayons la conclusion sui- vante d'un Rapport d'expériences faites aux mines de Blanzy : « Cette expérience, ainsi que les précédentes, ne laisse aucun doute sur la possibilité de s'éclairer et de vivre sans danger dans une atmosphère dé- létère, asphyxiante et même explosible avec la lampe Denayrouze. — Signé: Chagot, directeur général des établissements de Blanzy; 23 avril 1873. ). Mêmes conclusions pour des expériences faites dans les mines d'Aubin, d'Épinac, de Brassac, de Bruay, etc. Pour l'application aux mines de guerre, nous trouvons deux Rapports sur les expériences faites aux écoles régimentaires du Génie, à Arras et à Mont- pellier, ayant pour but de constater s'il était possible de pénétrer et de séjourner dans un air vicié à dessein par la combustion de la poudre et du soufre. Le résultat a été des plus satisfaisants. La conclusion des Rapports exprime la pensée que l'appareil Denayrouze est appelé à combler un vide dans le matériel du mineur militaire. Enfin nous citerons l'avis de la Commission chargée, par M. le Ministre de la Marine, de procéder, à Cherbourg, aux essais des nouveaux appareils plongeurs de M. Denayrouze. « La Commission constate que les appareils Denayrouze ont très-bien fonctionné; elle les trouve préférables à ceux qui sont actuellement en usage; elle est d'avis qu'il y aurait intérêt à doter les jiorts de quel- ques lampes sous-marines qui pourraient rendre de grands services dans des moments où l'on aurait besoin de faire des travaux de nuit. » Ajoutons que ces appareils Denayrouze fonctionnent en ce moment même à Toulon, sous la direction des habiles officiers de la Marine, pour le sauvetage des épaves ôw. Magenta. Par les motifs exposés dans le présent Rapport, la Commission des Arts insalubres, à l'unanimité, accorde à M. Denayrouze un prix de deux mille cinq cents francs pour l'ensemble des perfectionnements qu'il a apportés aux appareils destinés à protéger la vie des hommes placés dans des milieux irrespirables. 177. ( i368 ) PRIX TRÉMONT. (Commissaires : MM. Élie de Beaumonf, général Morin, Phillips, Milne Edwards, Dumas rapporteur.) La Commission a décerné ce prix à M. Achille Cazin, professeur au lycée Condorcet, et lui en a réservé la jouissance pendant les années 1873, 1874, 1875. Le prix Trémont ayant été attribué à M. Cazin pour l'année 1875, par nne décision antérieure, l'Académie accorde à M. Sidot, sur les reliquats du Prix Trémont, un encouragement de cinq cents francs, à l'occasion de ses recherches intéressantes sur les divers états du carbone et sur le proto- sulfure de carbone. PRIX GEGNER. (Commissaires : MM. Chasles, Bertrand, Chevreul, général Morin, Dumas rapporteur.) La Commission décerne le prix Gegner de l'année 1875 à M. Gaugain, pour l'aider à poursuivre ses travaux sur l'électricité et le magnétisme. PRIX FONDÉ PAR M"" la Marquise DE LAPLACE. UneOrdonnaTice royale ayant autorisé l'Académie des Sciences à accepter la donation, qui lui a été faite par M™^ la Marquise de Laplace, d'une rente pour la fondation à perpétuité d'un prix consistant dans la collection complète des ouvrages de Laplace, prix qui devra être décerné chaque année au premier élève sortant de l'École Polytechnique, Le Président remet les cinq volumes de la Mécanique céleste, VExposition du Système du Monde et le Traité des Probabililés à M. Bonsefoy (Marcel- Paul), né à Arihcnay (Loiret), le 18 octobre i854, sorti le premier, en 1875, de l'École Polytechnique, et entré, en qualité d'Élève Ingénieur, à l'École des Mines. ( '369 ) PROGRAMME DES PRIX PROPOSÉS POUR LES ANXÉES 187C, 1877, 1878, 1879, 1880 ET 1883. PRIX EXTRAORDINAIRES. GRAND PRIX DES SCIENCES JMATHÉMATIQUES. Concours prorogé de 1872 à 1855 et à 1878. n Élude de l'élasticité des corps cristallisés, an double point de vue expéri- » mental et théorique. » La Commission chargée de l'examen de ce Concours ayant déclaré qu'il n'y avait pas lieu de décerner de prix, l'Académie a décidé, sur sa propo- sition, qu'elle en prorogerait le terme à Tannée 1878. Les Mémoires devront être déposés au Secrétariat avant le 1*' juin. GRAND PRIX DES SCIENCES MATHÉMATIQUES. Concours prorogé à l'année 1876. La question remise au Concours, pour 1869, avait été prorogée à 1873, dans les termes suivants : « Discuter complètement les anciennes observations d'éclipsés qui nous ont )) été transmises par l'Itistoire, en vue d'en déduire la valeur de l'accélération » séculaire du moyen mouvement de la Lune, sans se préoccuper d 'aucune valeur » théorique de cette accélération séculaire; montrer clairement à quelles coii- » séquences ces éclipses peuvent conduire relativement à l'accélération dont il » s'agit, soit en lui assignant forcément une valeur précise, soit au contraire en » la laissant iiidélerminée entre certaines limites. « Aucun Mémoire n'est parvenu pour le Concours. En raison de l'importance delà question, la Commission a proposé de proroger le Concours jusqu'en 1876, en formulant ainsi le travail proposé : « Déduire d'une discussion nouvelle, approfondie, des anciennes observations ( '370 ) >> d'éclipsés, la valeur de l'accélération séculaire apparente du moyen mouve- » ment de la Lune. Fixer les limites de l'exactitude que comporte cette délermi- » nation. » Les Mémoires seront reçus jusqu'au i^'^juin 1876. Les noms des auteurs seront contenus dans un pli cacheté, qui ne sera ouvert que si le Mémoire qui le renferme est couronné. Le prix consistera en une médaille d'or de la valeur de trois mille francs. GRAND PRIX DES SCIENCES MATHÉMATIQUES. Question proposée pour 1876. « Théorie des solutions singulières des équations aux dérivées partielles du M premier ordre. » Les ouvrages présentés devront être écrits en français ou en latin. Le terme fixé pour le dépôt des pièces de Concours est le 1*' juin 1876. Le prix consistera en une médaille de la valeur de trois mille Jrancs. GRAND PRIX DES SCIENCES MATHÉMATIQUES. Question proposée pour l'année 1877. La question proposée pour l'année 1874 était V étude des équations rela- tives à la détermination des modules singuliers, pour lesquels la jormule de la transformation dans la théorie des fonctions elliptiques conduit à la multiplica- tion complexe. Aucun Mémoire n'ayant été envoyé au Concours, la Commission a été d'avis qu'il y avait lieu de retirer la question et de la remplacer par la suivante : « ^application de la théorie des transcendantes elliptiques ou abéliennes à l'é- « tude des courbes algébriques. » Le prix, à décerner en 1877, consistera en une médaille de la valeur de trois mille francs. Les Mémoires seront reçus jusqu'au i"juin 1877. Les noms des auteurs seront contenus dans un pli cacheté qui ne sera ouvert que si le Mémoire qui le renferme est couronné. ( i37i ) GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES. Concours prorogé à 1876. La question proposée est la suivante : « Étude du mode de distribution des animaux marins du littoral de la » France. » Dans cette étude, il faudra tenir compte des profondeurs, de la nature des fonds, de la direction des courants et des autres circonstances qui paraissent devoir influer sur le mode de répartition des espèces marines. Il serait intéressant de comparer sous ce rapport la faune des côtes de la Manche, de l'Océan et de la Méditerranée, en avançant le plus loin possible en pleine mer; mais l'Académie n'exclurait pas du Concours un travail approfondi qui n'aurait pour objet que l'une de ces trois régions. Le Prix consistera en une médaille d'or de la valeur de trois mille Jrancs. Les Mémoires, manuscrits ou imprimés, devront être déposés au Secréta- riat de l'Institut avant le i"juin 1876. GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES. Question proposée pour l'année 1877. « Étude comparative de l'organisation intérieure des divers Crustacés » édriophllialmes qui habitent les mers d'Europe. » L'analomie des Crustacés podophthalmaires a été l'objet de recherches nombreuses; mais on ne connaît que très-incomplétement la structure intérieure des Édriophthalmes. L'Académie demande une étude appro- fondie des principaux appareils physiologiques dans les divers genres d'Am- phipodes, de Lamodipodes et d'Isopodes qui habitent les mers d'Europe. Les concurrents devront porter principalement leur attention sur le sys- tème nerveux, le système circulatoire, l'appareil digestif et les organes de la génération. Les descriptions devront être accompagnées de figures. Les ouvrages présentés au Concours pourront être manuscrits ou im- primés. Le terme fixé pour le dépôt des pièces est le 1"' juin 1877. Le prix consistera en une médaille de la valeur de trois mille francs. ( i37a ) PRIX EXTRAORDINAIRE DE SIX MILLE FRANCS. SUR l'application de la vapeur a la marine militaire. Concours prorogé à i8;;6. La Commission chargée d'examiner les pièces envoyées au Concours de l'année 1873 ayant déclaré qu'il n'y avait pas lieu de décerner de prix, l'Académie proroge ce Concours à l'année 1876 Les Mémoires, Plans et Devis devront être adressés au Secrétariat de l'Institut avant le 1" juin 1876. MECANIOUE. PRIX PONCELET. Par Décret en date du 22 août 1868, l'Académie a été autorisée à accepter la donation qui lui a été faile, au nom du Général Poncelet, par M"^ veuve Poncelet, pour la fondation d'un pn.t annuel destiné à récompen- ser l'Ouvrage le plus utile aux progrès des Sciences mathématiques pures ou appliquées, publié dans le cours des dix années qui auront précédé le jugement de l'Académie. Le Général Poncelet, plein d'affection pour ses Confrères et de dévoue- ment aux progrès de la Science, désirait que son nom fût associé d'une manière durable aux travaux de l'Académie et aux encouragements par les- quels elle excite l'émulation des savants. M™^ veuve Poncelet, en fondant ce prix, s'est rendue l'interprète fidèle des sentiments et des volontés de l'il- lustre Géomètre. Le Prix consistera en une médaille de la valeur de deux mille francs. Une disposition récente de M'"^ veuve Poncelet permettra à l'Académie d'ajouter au prix primitif un exemplaire des OEuvres complètes du Général Poncelet. ( '373 ) PRIX MONTYON, MÉCANIQUE. M. de Moiityon a offert une rente sur l'État pour la fondation d'ini prix annuel en faveur de celui qui, au jugement de l'Académie des Sciences, s'en sera rendu le plus digne, en inventant ou en perfectionnant des instru- ments utiles aux progrès de l'Agriculture, des Arts mécaniques ou des Sciences. Le Prix consistera en une médaille de la valeur de quatre cent vingt-sept francs. PRIX PLUMEY. Par lin testament en date du lo juillet iSSg, M. J.-B. Plumey a légué à l'Académie des Sciences vingt-cinq actions de la Banque de France « pour » les dividendes être employés chaque année, s'il y a lieu, en un prix à » l'auteur du perfectionnement des machines à vapeur ou de toute M autre invention qui aura le plus contribué au progrès de la navigation à » vapeur. » En conséquence, l'Académie annonce qu'elle décernera chaque année, dans sa séance publique, une médaille de la valeur de deux mille cinq cents francs au travail le plus important qui lui sera soumis siu' ces matières. PRIX DALMONT. Par son -testament en date du 5 novembre i863, M. Dalmout a mis à la charge de ses légataires Universels de payer, tous les trois ans, à l'Aca- démie des Sciences une somme de trois mille francs, pour être remise à celui de MM. les Ingénieurs des Ponts et Chaussées en activité de service qui lui aura présenté, à son choix, le meilleur travail ressortissant à l'une des Sections de cette Académie. Ce prix triennal de trois mille francs sera décerné pendant la période de trente années, afin d'épuiser les irenie mille fraises légués à l'Académie et d'exciter MM. les Ingénieurs à suivre l'exemple de leurs savants devanciers, Fresnel, Navier, Coriolis, Cauchy, de Prony et Girard, et comme eux ob- tenir le fauteuil académique. C.K.,1875, i' Semestre, il- . LXXXl, N» 2G.) '7^ ( '374 ) Un Décret impérial en date du 6 mai 1 865 a autorisé l'Académie à accep- ter ce legs. En conséquence, l'Académie annonce qu'elle décernera le prix fondé par M. Dalmont dans sa séance publique le l'année 1876. PRIX FOURNEYRON. L'Académie des Sciences a été autorisée, par décret du 6 novembre 1867, à accepter le legs qui lui a été fait par M. Benoît Fourneyron, d'une somme de ciiui cents francs de renie sur 1 État français, pour la fondation d'un prix de Mécanique appliquée à décerner tous les deux ans^ le fondateur laissant à l'Académie le soin d'en régler le programme. En conséquence, l'Académie propose de décerner le prix Fourneyron, dans sa séance publique de l'année 1877, au meilleur Mémoire ayant pour objet la construction d'une machine motrice propre au service de la trac- tion sur les tramways. Les pièces de concours devront être déposées au Secrétariat de l'Institut avant le l'^'^juin 1877. PRIX BORDIN. Question proposée pour l'année 18^6. La Commission nommée par l'Académie pour lui proposer la question dont la solution donnerait droit à l'obtention du prix Bordin, de l'an- née 1876, l'a formulée ainsi qu'il suit : « Trouver le moyen défaire disparaître ou au moins d'atténuer sérieusement » la gène et les dangers que présentent les produits de la combustion sortant des » cheminées sur les chemins de fer, sur les bâtiments à vapeur, ainsi que dans les » villes à proximité des usines à feu. » L'importance de la solution plus ou n)oins complète du problème ainsi posé n'a pas besoin d'être longuement démontrée. Aujourd'hui que le trans- port des voyageurs ou des marchandises, tant sur terre que sur mer, se fait presque exclusivement par des machines à feu, et que le nombre des hommes et des choses qui se déplacent est déjà si considérable, on doit re- connaître que la plus grande rapidité des voyages et l'abaissement du prix ont déjà fait beaucoup pour produire cet immense résultat; mais on ne sau- ( '375 ) rait méconnaître, d'antre part, que le confortable et la sécurité des voya- geurs laissent encore beaucoup à désirer. Voulant appekr principalement l'attention sur un des progrès importants qui restent encore à faire dans les moyens de transport, nous dirons qu'il n'est pas un voyageur descen- dant d'un paquebot ou d'un wagon de chemin de fer, après un voyage de quelque durée, qui n'ait gémi d'avoir eu à vivre, pendant de longues jour- nées, au milieu d'une atmosphère de fumée, de cendres ou de flammèches bridantes. La santé des personnes faibles a eu souvent lieu de s'en res- sentir; enfin le danger que présentent les flammèches sortant des chau- dières, au point de vue de l'incendie des trains ou des navires, ne saurait malheureusement être contesté. Ce sont, sans contredit, les flammèches de la locomotive qui, pendant la dernière guerre, ont fait sauter sur le chemin de fer de la Méditerranée, près de Saint-Nazaire, entre Marseille et Toulon, tout un train de voyageurs auquel on avait adjoint un wagon portant des barils de poudre de guerre; souvent le feu s'est déclaré dans des wagons portant des matières combus- tibles, sans qu'elles fussent explosibles, et plus d'un paquebot à vapeur a eu le feu dans ses cales ou dans ses cabines, sans qu'on ait pu en trouver d'autre cause que des flammèches tombées des cheminées. Elles en sortent parfois en telle abondance qu'on peut dire que le navire voyage sous une pluie de feti. Jusqu'à ce jour, il semble qu'on ait considéré comme un mal inévitable ces inconvénients, si graves, des moteurs à feu, ou qu'on s'y soit résigué comme il le faut bien faire devant ce qu'on ne peut empêcher. Il a paru à votre Commission qu'il appartenait à l'Académie des Sciences de ne pas reconnaître comme irrémédiables les inconvénients que présen- tent aujourd'hui les produits de la combustion des machines à feu. Déjà, à maintes reprises et dans divers pays, la question de la combustion de la fumée a été posée pour les usines à feu situées près des villes ; des solutions ont été proposées, basées, pour la plupart, sur l'emploi de sys- tèmes de grilles plus ou moins fumivores; mais malheureusement leurs ap- plications restreintes, et les règlements de police qui ont voulu les imposer, tombés pour la plupart en désuétude, prouvent, ou que l'efficacité de ces procédés est contestable ou qu'ils présentent des objections sérieuses au point de vue économique. Votre Commission a donc cru devoir laisser toute sa généralité à la ques- tion posée, qui a pour but la recherche des moyens de faire disparaître ou 178.. ( ''37G) du moins d'alténuer sérieusement la gène et les dangers que présentent les produits de la combustion sortant des cheminées des machines à feu : 1° Sur les chemins de fer; 2° Sur les bâtiments à vapeur; 3° Dans les villes. Votre Commission prévoit que les moyens proposés à cet effet pour- ront différer pour l'une ou l'autre des trois grandes divisions précitées; mais une solution satisfaisante, même applicable à un seul de ces trois cas, donnerait, s'il y a lieu, des titres à l'obtention du prix. Le prix consistera en une médaille de la valeur de trois mille francs. Les Mémoires devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le i^juin 1876. ASTRONOMIE. PRIX LALANDE. La médaille fondée par M. de Lalande, pour être accordée annuellement à la personne qui, en France ou ailleurs, aura fait l'observation la plus inté- ressante, le Mémoire ou le travail le plus utile au progrès de l'Astronomie, sera décernée dans la prochaine séance publique. Ce Prix consistera en une médaille d'or de la valeur de cinq cent quarante- deux francs. PRIX DAMOISEAU. Question proposée pour 1872 et remise au Concours pour 1876. L'Académie avait proposé pour sujet du prix Damoiseau à décerner en 1872 la question suivante : « Revoir la théorie des satellites de Jupiter; discuter les observations et en » déduire les constantes qu'elle renferme, et particulièrement celle qui fournil » une détermination directe de la vitesse de la lumière; enfin construire des » Tables particulières pour chaque satellite. » Aucun Mémoire n'ayant été déposé au Secrétariat, l'Académie a pro- rogé le Coiicours à l'année 1876. ( '377 ) La Commission invite les concurrents à donner une attention particu- lière à l'une des conditions du prix de M. le Baron de Damoiseau, celle qui est relative à la détermination de la vitesse de la lumière. Les Mémoires seront reçus jusqu'au i*' juin. PRIX VAILLANT. M. le Maréchal Vaillant, Membre de l'Institut, a légué à l'Académie des Sciences, par son testament en date du i*'' février 1872, une somme de quarante mille francs, destinée à fonder un prix qui sera décerné soit an- nuellement, soit à de plus longs intervalles. « Je n'indique aucun sujet » pour le prix, dit M. le Maréchal Vaillant, ayant toujours pensé laisser » une grande société comme l'Académie des Sciences appréciatrice su- » prême de ce qu'il y avait de mieux à faire avec les fonds mis à sa dis- » position. » L'Académie, autorisée par Décret du 7 avril 1873 à accepter ce legs, a dé- cidé que le prix fondé par M. le Maréchal Vaillant serait décerné tous les deux ans. En conséquence, elle propose, pour l'année 1877, de décerner un prix de quatre mille francs à l'auteur du meilleur travail sur Vétude des petites planètes, soit par la théorie mathématique de leurs perturbations, soit par la comparaison de cette théorie avec l'observation. Les Mémoires devront être adressés au Secrétariat de l'Institut avant le i"juin 1877. PRIX VALZ. M""^ Veuve Valz, par acte authentique, en date du 17 juin 1874, a fait don à l'Académie d'une somme de dix mille francs, destinée à la fondation d'im prix qui sera décerné tous les ans, sous la qualification de prix Valz, à des travaux sur l'Astronomie, conformément au prix Lalande. L'Académie a été autorisée à accepter cette donation par Décret en date duag janvier i875.Preuanten considération les études favorites du célèbre directeur de l'Observatoire de Marseille et le service qu'il a rendu à l'Astro- nomie en organisant en France la recherche des petites planètes, à l'aide de ( i378 ) cartes spéciales du ciel, elle a décidé qu'elle décernerait ce prix, dans sa séance publique de l'année 1877, à Fauteur des meilleures cartes se rap- portant à la région du plan invariable de notre système. Les'Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au i" juin 1877. PHISIQUE. PRIX L. LACAZE. Par son testament en date du 24 juillet i865 et ses codicilles des ^5 août et 22 décembre 1866, M. Louis Lacaze, docteur-médecin à Paris, a légué à l'Académie des Sciences trois sommes de cinq mille francs chacune, dont il a réglé l'emploi de la manière suivante : « Dans l'intime persuasion où je suis que la Médecine n'avancera réel- » lement qu'autant qu'on saura la Physiologie, je laisse cinq mille francs » de rente perpétuelle à r Jcadémie des Sciences, en priant ce corps savant » de vouloir bien distribuer de deux ans en deux atjs, à dater de mon » décès, iHi prix de dix mille francs (10 000 fr.) à l'auteur de l'Ouvrage » qui aura le plus contribué aux progrès de la Physiologie. Les étrangers )) pourront concourir » Je confirme toutes les dispositions qui précèdent; mais, outre la » somme de cinq mille francs de rente perpétuelle que j'ai laissée à i Aca- M demie des Sciences de Paris pour fonder un piix de Physiologie, que je » maintiens ainsi qu'il est dit ci-dessus, je laisse encore à la même Acadé- » mie des Sciences deux sommes de cinq mille francs de rente perpétuelle, » libres de tous frais d'enregistrement ou autres, destinées à fonder deux » autres prix, l'un pour le meilleur travail sur la Physique, l'autre pour » le meilleur travail sur la Chimie. Ces deux prix seront, comme celui de » Physiologie, distribués tous les deux ans, à perpétuité, à dater de mou » décès, et seront aussi de dix mille francs chacun. Les étrangers pourront » concourir. Ces sommes ne seront pas partageables, et seront données » en totalité aux auteurs qui en auront été jugés dignes. Je provoque ainsi, » par la fondation assez importante de ces trois prix, en Europe et peut- » être ailleurs, une série continue de recherches sur les sciences naturelles, ( i379 ) » qui sont la base la moins équivoque de tout savoir humain; et, en » même temps, je pense que le jugement et la distribution de ces récom- » penses par V Académie des Sciences de Paris sera un titre de plus, pour » ce corps illustre, au respect et à l'estime dont il jouit dans le monde » entier. Si ces prix ne sont pas obtenus par des Français, au moins ils » seront distribués par des Français, et par le premier corps savant de « France. » Un Décret en date du 27 septembre 1869 a autorisé l'Académie à accep- ter cette fondation; 'elle décernera pour la troisième fois, dans sa séance publique de l'année 1877, trois prix de dix mille francs chacun aux Ouvrages ou Mémoires qui auront le plus contribué aux progrès de la Physiologie, de la Physique et de la Chimie. PRIX BORDIN. TEMPÉRATURE A LA SURFACE DU SOLEIL. La Commission, ayant déclaré qu'il n'y avait pas lieu à décerner ce prix pour l'année 1874, a prorogé le Concours à l'année 1876, en maintenant la question déjà proposée dans les termes suivants : « Rechercher , par de nouvelles expériences calorimétriques et par ta discus- » sion des observations antérieures, quelle est la véritable température à la sur- » face du Soleil. » Le prix consistera en une médaille de la valeur de trois mille francs. Les Mé moires devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le i^'juin 1876. STATISTIQUE. PRIX MONTYON, STATISTIQUE. Parmi les Ouvrages qui auront pour objet une ou plusieurs questions relatives à la Statistique de la France, celui qui, au jugement de l'Académie, contiendra les recherches les plus utiles sera couronné dans la prochaine séance publique. On considère comme admis à ce Concours les Mémoires ( i38o ) envoyés en manuscrit, et ceux qui, ayant été imprimés et publiés, arrivent à la connaissance de rAcadémie; sont seuls exceptés les Ouvrages des Membres résidents. Le Prix consistera en une médaille d'or de la valeur de quatre cent cin- quante-Iwis francs. CHIMIE. PRIX JEClvER. Par un testament, en date du i3 mars i85f, M. le D'" Jecker a lait à l'Académie un legs destiné à accélérer les progrès de la Chimie organique. En conséquence, l'Académie annonce qu'elle décernera chaque année, dans sa séance publique, un ou plusieurs prix aux travaux qu'elle jugera les plus propres à hâter le progrès de cette branche de la Chimie. PRIX L. LACAZE. Voir page 1378. BOTANIQUE. PRIX BARBIER. M. Barbier, ancien Chirurgien en chef de l'hôpital du Val-de-Grâce, a légué à l'Académie des Sciences une rente de deux mille francs, destinée à la fondation d'un prix annuel « pour celui qui fera une découverte pré- B cieuse dans les Sciences chirurgicale, médicale, pharmaceutique, et dans » la Botanique ayant rapport à l'art de guérir ». PRIX ALHUMBERT. MODE DK KUTRITIOX DES CHAMPIGNONS. La grande classe des Champignons se dislingue de tous les autres groupes du règne végétal par l'absence constante dans tous ses tissus de la matière verte des feuilles ou chlorophylle. Cette absence de la chlorophylle indique ( i38i ) des relations très-différentes entre ces plantes et l'atmosphère ambiante, et, par suite, un mode de nutrition aussi très-différent de celui des autres végétaux. Quelles sont les sources où les Champignons puisent le carbone et l'azote qui entrent dans leur constitution? quels sont les autres éléments qui, joints à l'oxygène et à l'hydrogène, sont nécessaires à leur développement? Les expériences faites sur quelques Mucédinées peuvent déjà répandre un certain jour sur ce sujet, mais ne suffisent pas pour expliquer le mode de nutrition et d'accroissement des grands Champignons qui prennent nais- sance dans le sol ou sur le tronc des arbres, dans des conditions très-diffé- rentes des moisissures, et dont la masse des tissus s'accroît souvent avec une grande rapidité. Des Champignons déjà soumis à la culture, l'Agaric de couches [Agarkus campestris, L.), le Polypore de la pierre à Champignon, ou Pielra Jomjaia des Itahens (Polyporus tuberasler, Fries), et quelques autres qui se prêteraient peut-être à une culture expérimentale, conduiraient sans doute à des résul- tats intéressants. En proposant pour sujet de prix V élude du mode de nutrition des Champi- gnons, l'Académie demande que, par des expériences précises, on détermine les relations du mycélium des Champignons avec le milieu dans lequel il se développe, ainsi que les rapports de ce mycélium et du Champignon complètement développé avec l'air ambiant, et qu'on constate ainsi l'ori- gine des divers éléments qui entrent dans la composition des Champignons soumis à ces expériences. Le Prix consistera en une médaille de la valeur de deux mille cinq cents francs. Les Ouvrages et Mémoires, manuscrits ou imprimés, en français ou en latin, devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le i^'^juin 1876. PRIX DESMAZIÈRES. Par son testament olographe, en date du i4 avril i855, M. Desmazières a légué à l'Académie des Sciences un capital de trente-cinq mille francs, devant être converti en rentes trois pour cent, et servir à fonder un prix annuel pour être décerné « à l'auteur, français ou étranger, du meilleur » ou du plus utile écrit, publié dans le courant de l'année précédente, sur » tout ou partie de la Cryptogamie. » r,.K.,ii-]5,2'Semettre. (T. LXXXI, N» 26.) ''79 ( i382 ) Conformément aux stipulations ci-dessus, un prix de seize cents frmics sera décerné, dans la séance publique de l'année 1876, à l'Ouvrage ou au Mémoire jugé le meilleur, parmi ceux publiés dans l'intervalle de temps écoulé depuis le précédent Concours. PRIX DE LA FONS MÉLICOCQ. M. de La Fons Mélicocq a légué à l'Académie des Sciences, par tes- tament en date du 4 février 1866, une rente de trois cents francs^ trois pour cent, qui devra être accumulée, et « servira à la fondation d'un prix qui sera décerné tous les trois ans au meilleur Ouvrage de Botanique sur le nord de la France, c'est-à-dire sur les départements du Nord, du Pas- de- Calons, des Ardennes, de la Sonmie, de l'Oise et de i Aisne ». L'Académie décernera ce Prix, qui consiste en une médaille de la valeur de neuf cents francs, dans sa séance publique de l'année 1877, au meilleur Ouvrage, manuscrit ou imprimé, remplissant les conditions stipulées par le testateur. PRIX THORE. Par son testament olographe, en date du 3 juui i863, M. François-Fran- klin Thore a légué à l'Académie des Sciences une inscription de rente trois pour cent de deux cents francs, pour fonder un prix atiiiuel à décerner « à l'auteur du meilleur Mémoire sur les Cryptogames celluhiires d'Eu- rope (Algues fluviatiles ou marines, Mousses, Lichens ou Champignons), ou sur les mœurs ou l'anatomie d'une espèce d'Insectes d'Einope ». Ce prix est attribué alternativement aux travaux sur les Cryptogames cel- lulaires d'Europe et aux recherches sur les moeurs ou l'anatomie d'un Insecte. (Voir page i385.) PRIX BORDIN. Question proposée pôtir l'année 1875 et prorogée à 1877. « Etudier comparativement la structure des téguments de la graine datrs le V végétaux angiospermes et gymnospermes. » Les enveloppes de l'embryon, qui constituent les tégunients de la graine, doivent lein- origine aux diverses parties de l'ovule; mais ces parties ont subi de très-profondes modifications pendant le développement de la graine et de l'embryon qu'elle renferme. ( i383 ) L'Académie demande aux concurrents d'étudier, dans les graines dont les téguments présentent à l'état adulte les différences les plus notables, les changements qui s'opèrent dans les diverses parties de l'ovule, primine, secondine et nucelle, chalaze, micropyle et mamelon micropylaire du nucelle, depuis le moment de la fécondation jusqu'à la maturité de la graine. Ces recherches doivent comprendre non-seulement les graines des végé- taux angiospermes, mais celles des gymnospermes (Conifères, Cycadées et Gnétacées) qui ont' été moins étudiées à ce point de vue; les premières, quoique ayant été déjà l'objet de recherches partielles assez nombreuses et particulièrement d'un travail intéressant de M. Ad. Targioni-Tozzetti [Menwrie délia Accadernia délie Scienze di Torino, t. XV, i855), méritent cependant un examen plus étendu et plus complet. Les Mémoires, manuscrits on imprimés, relatifs à cette question, en fran- çais ou en latin, devront être adressés au Secrétariat de l'Institut avant le i" juin J877, Le Prix consistera en une médaille d'or de la valeur de trois mille francs. PRIX BORDIN. Question proposée pour l'année 1877. « Etudier comparativement la structure et le développement des organes de la » végétation dans les Lycopodiacées. » Les concurrents devront examiner la structure des tiges, des racines et des feuilles dans les divers genres de celte famille et dans le plus grand nombre possible d'espèces différentes. Ils devront bien déterminer la nature et la disposition des tissus qui con- stituent ces organes et les changements qu'ils éprouvent depuis le bourgeon jusqu'aux tiges les plus âgées. Les Mémoires présentés devront être accompagnés de dessins et de pré- parations à l'appui des faits énoncés par leurs auteurs. Le prix consistera en une médaille d'or de la valeur de trois mille francs. Les Mémoires, en français ou en latin, devront être adressés au Secréta- riat de l'Institut avant le 1" juin 1877. 179- ( i384 ) AGRICULTURE. PRIX MOROGUES. M. de Morogues a légué, par son testament en date du aS octobre i834, une somme de dix mille francs, placée en rentes sur l'État, pour faire l'objet d'un prix à décerner tous les cinq ans, alternativement : par l'A- cadémie des Sciences physiques et mathématiques, à l'Ouvrage qui aura fait faire le plus grand progrès à l' agriculture en France, et par l'Académie des Sciences morales et politiques, au meilleur Ouvrage sur iélat du paupé- risme en France et le moyen d'y remédier. Une Ordonnance en date du 26 mars 1842 a autorisé l'Académie des Sciences à accepter ce legs. L'Académie rappelle qu'elle décernera ce prix, en i883, à l'Ouvrage remplissant les conditions prescrites par le donateur. Les Ouvrages, imprimés et écrits en français, devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le i" juin i883. ANATOMIË ET ZOOLOGIE. PRIX SAVIGNY, FONDÉ PAR M"« LETELLIER. Un Décret impérial, en date du 20 avril 1864, a autorisé l'Académie des Sciences à accepter la donation qui lui a été faite par M"* Letellier, au nom de Savigny, d'une somme de vingt mille francs pour la fondation d'un prix annuel en faveur des jeunes zoologistes voyageurs. « Voulant, dit la testatrice, perpétuer, autant qu'il est en mon pouvoir )) de le faire, le souvenir d'un martyr de la science et de l'honneur, je » lègue à l'Institut de France, Académie des Sciences, Section de Zoolo- » gie, vingt mille francs, au nom de Marie-Jules-César Le Lorgne de Savi- » gny, ancien Membre de l'Institut d'Egypte et de l'Institut de France, » pour l'intérêt de cette somme de vingt mille francs être employé à aider » les jeunes zoologistes voyageurs qui ne recevront pas de subvention du M Gouvernement et qui s'occuperont plus spécialement des animaux sans » vertèbres de l'Egypte et de la Syrie. » ( i385 ) PRIX THORE. Par son testament olographe, en date du 3 juin i863, M. François-Fran- klin Thore a légué à l'Académie des Sciences une inscription de rente trois pour cent de deux cents francs, pour fonder un prix annuel à décerner « à l'auteur du meilleur Mémoire sur les Cryptogames cellulaires d'Europe (Algues fluviatiles ou marines, Mousses, Lichens ou Champignons), ou sur les mœurs ou l'anatomie d'une espèce d'Insectes d'Europe. » Ce prix est attribué alternativement aux travaux sur les Cryptogames cellulaires d'Europe et aux recherches sur les mœurs ou l'anatomie d'un Insecte. MÉDECINE ET CHIRURGIE. PRIX BRÉANT. Par son testament en date du 28 août 1849, M. Bréant a légué à l'Académie des Sciences une somme de cent mille francs pour la fonda- tion d'un prix à décerner « à celui qui aura trouvé le moyen de gué- rir du choléra asiatique ou qui aura découvert les causes de ce terrible fléau (i). » (i) Il paraît convenable de reproduire ici les propres termes du fondateur : « Dans l'état • actuel de la science, je pense qu'il y a encore beaucoup de choses à trouver dans la com- » position de l'air et dans les fluides qu'il contient : en effet, rien n'a encore été découvert » au sujet de l'action qu'exercent sur l'économie animale les fluides électriques, magnétiques » ou autres; rien n'a été découvert également sur les animalcules qui sont répandus en » nombre infini dans l'atmosphère, et qui sont peut être la cause ou une des causes de cette » cruelle maladie. » Je n'ai pas connaissance d'appareils aptes, ainsi que cela a lieu pour les liquides, a re- » connaître l'existence dans l'air d'animalcules aussi petits que ceux que l'on aperçoit dans » l'eau en se servant des instruments microscopiques que la science met à la disposition de » ceux qui se livrent à celle étude. » Comme il est probable que le prix de cent mille francs, institué comme je l'ai expliqué » plus haut, ne sera pas décerné de suite, je veux, jusqu'à ce que ce prix soit gagné, que » l'intérêt dudit capital soit donné par l'Institut à la peisonne qui aura fait avancer la i> science sur la question du choléra ou de toute autre maladie épidémique, soit en don- » nant de meilleures analyses de l'air, en y démontrant un élément morbide, soit en trou- ( i386 ) Prévoyant que le prix de cent mille francs ne sera pas décerné tout de suite, le fondateur a voulu, jusqu'à ce que ce prix soit gagné, que l'intérêt du capital fût donné à la personne qui aura fait avancer la science sur la question du choléra ou de toute autre maladie épidéniique, ou enfin que ce prix |)ût être gagné par celui qui indiquera le moyen de guérir radicale- ment les dartres ou ce qui les occasionne. Les concurrents devront satisfaire aux conditions suivantes : 1° Pour remporter !e prix de cent mille francs, il faudra : « Trouver une médication qui guérisse le choléra asiatique dans l'immense » majorité des cas; » Ou « Indiquer d'une manière incontestable les causes du choléra asiatique , » de façon qu'en amenant la suppression de ces causes on fasse cesser l'e- » pidémie; » Ou enfin (c Découvrir une prophjlaxie certaine, et aussi évidente que l'est, par exemple, » celle de la vaccine pour la variole. » 2° Pour obtenir le prix annuel, il faudra, par des procédés rigou- reux, avoir démontré dans l'atmosphère l'existence de matières pou- vant jouer un rôle dans la production ou la propagation des maladies épidéniiques. Dans le cas où les conditions précédentes n'auraient pas été remplies, le prix annuel pourra, aux termes du testament, être accordé à celui qui aura trouvé le moyen de guérir radicalement les dartres, ou qui aura éclairé leur étiologie. PRIX CHAUSSIER. M. Franck-Bernard-Simon Chaussier a légué à l'Académie des Sciences, par testament eu date du 19 mai i863, « une inscription de rente de deux mille cinq cents francs par an, que l'on accumulera pendant quatre ans |)Our donner un prix sur le meilleur Livre ou Mémoire qui aura paru pendant ce temps, et fait avancer la Médecine, soit sur la Médecine légale, soit sur la Médecine pratique. » » vant un procédé propre à connaître et à étudier les animalcules qui jusqu'à présent ont » écha])pé à l'œil du savant, et qui pourraient bien être la cause ou une des causes de I.1 » maladie. » ( i387 ) Un décret, en date du 7 juillet i86g, a autorisé l'Académie à accepter ce legs. Elle propose de décerner ce prix, de la valeur de dix mille jrnncs, dans sa séance publique de l'année 1879, au meilleur Ouvrage paru dans les quatre années qui auront précédé son jugement. Les Ouvrages ou Mémoires devront être déposés au Secrétariat de l'In- stitut avant le 1*'' juin 1879. PRIX MONTYON, MÉDECINE ET CHIRURGIE. Conformément au testament de M. Auget de Montyon , et aux Or- donnances du 29 juillet 1821, du 2 juin iS^S et du 23 août 1829, il sera décerné un ou plusieurs prix aux auteurs des Ouvrages ou des découvertes qui seront jugés les plus utiles à l'ar^ de guérir, et à ceux qui auront trouvé les moyens de rendre un art ou un métier moins insalubre. L'Académie a jugé nécessaire de faire remarquer que les prix dont il s'agit ont expressément pour objet des découvertes et inventions propres à perfectionner la Médecine ou la Chirurgie, ou qui diminueraient les dan- gers des diverses professions ou arts mécaniques. Les pièces admises au Concours n'auront droit au prix qu'autant qu'elles contiendront une découverte parfaitement déterminée. Si la pièce a été produite par l'auteur, il devra indiquer la partie de son travail où cette découverte se trouve exprimée : dans tous les cas, la Com- mission chargée de l'examen du Concours fera connaître que c'est à la dé- couverte dont il s'agit que le prix est donné. Conformément à l'Ordonnance du 23 août 1829, outre les prix annoncés ci-dessus, il sera aussi décerné des prix aux meilleurs résultats des re- cherches entreprises sur les questions proposées par l'Acadéniie, confor- mément aux vues du fondateur. Les Ouvrages ou Mémoires présentés au Concours doivent être envoyés au Secrétariat de l'Institut avant le i" juin de chaque année. PRIX SERRES. M. Serres, Membre de l'Institut, a légué à l'Académie des Sciences une son)me de soixante mille francs, trois pour cent, pour l'institution d'un prix triennal « sur i embryologie générale appliquée autant que possible à la Phy- siologie et à la Médecine. Un Décret en date du 19 août 1868 a autorisé l'Académie à accepter ce ( i388 ) legs; en conséquence, elle propose de décerner un prix de la valeur de sept mille cinq cetUs francs, dans sa séance publique de l'année 1878, au meilleur Ouvrage qu'elle aura reçu sur cette importante question. Les Mémoires devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le i"juin 1878. PRIX GODARD. Par un Icstament, en date du 4 septembre 1862, M. le D"" Godard a légué à l'Académie des Sciences « le capital d'une rente de mille francs, » trois pour cent, pour fonder un prix qui, chaque année, sera donné au » meilleur Mémoire sur l'anatomie, la physiologie et la palhologio des » organes génilo-urinaires. Aucun sujet de prix ne sera proposé. » Dans le cas où, une année, le prix ne serait pas donne, il serait ajouté » au prix de T. innée suivante. » En conséquence, l'Académie annonce que le prix Godard sera décerné, chaque année, dans sa séance publique, au travail qui remplira les condi- tions prescrites par le testateur. PRIX DUSGATE. M. Abraham Richard Dusgate, par testament en date du 1 1 janvier 1872, a légué à l'Académie des Sciences cinq cents francs de rentes françaises trois pour cent sur l'Elat, pour, avec les arrérages annuels, fonder un prix quinquennal de deux mille cinq cents francs, à délivrer tous tes cinq ans à l'auteur du meilleur Ouvrage sur les signes diagnostiques de la mort et sur les moyens de prévenir les inhumations précipitées. Un Décret, en date du 27 novembre 1874, a autorisé l'Académie à accep- ter ce legs; en conséquence elle propose de décerner le prix Dusgate, pour la première fois, dans sa séance publique de l'année 1880. Les Ouvrages ou Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jus- qu'au i" juin 1880. PHYSIOLOGIE. PRIX MONTYON, PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. M. de Montyon ayant offert une somme à l'Académie des Sciences, avec l'intention que le revenu en lût affecté à un prix de Physiologie expé- ( r389 ) rimentale à décerner chaque année, et le Gouvernement ayant autorisé cette fondation par une Ordonnance en date du 22 juillet 1818, L'Académie annonce qu'elle adjugera une médaille d'or de la valeur de sept cent soixante-quatre francs à l'Ouvrage, imprimé ou manuscrit, qui lui paraîtra avoir le plus contribué aux progrès de la Physiologie expérimentale. PRIX L. LACAZE. Voir page i378.> PRIX GÉNÉRAUX. PRIX MONTYON, ARTS INSALUBRES. Conformément au testament de M, Auget de Montyon, et aux Ordon- nances du 29 juillet 1821, du 2 juin 1820 et du 23 août 182g, il sera décerné un ou plusieurs prix aux auteurs des Ouvrages ou des découvertes qui seront jugés les plus utiles à l'art de guérir, et à ceux qui auront trouvé les moyens de rendre un art ou un métier moii^s insalubre. L'Académie a jugé nécessaire de faire remarquer que les prix dont il s'agit ont expressément pour objet des découvertes et inventions propres à perfectionner la Médecine ou la Chirurgie, ou qui diminueraient les dan- gers des diverses professions ou arts mécaniques. Les pièces admises au Concours n'auront droit au prix qu'autant qu'elles contiendront une découverte parfaitement déterminée. Si la pièce a été produite par l'auteur, il devra indiquer la partie de son travail où cette découverte se trouve exprimée : dans tous les cas, la Com- mission chargée de l'examen du Concours fera connaître que c'est à la dé- couverte dont il s'agit que le prix est donné. Les Ouvrages ou Mémoires présentés au Concours doivent être envoyés au Secrétariat de l'Institut avant le i" juin de chaque année. C.R.,1875, 2» Sem32i CHIMIE. Prix Jeckeb. — Le prix est décerné à M. Ed. Grimaux i328 Prix Lacaze, Chimie. — Le prix est décerné à M. P.- A. Favre i3.)9 BOTANIQUE. Prix Barrier. — Le prix est décerné à M. Ri- jjtiud; des mentions honorables sont accor- dées à MM. A. Robin et Hardy 1 33o Prix Desmazières. — Le prix est partagé éga- lement entre MM. E. Bescherelle et E. Foiirnier i336 Prix Rordin. — Étudier comparativement la structure des téguments de la graine dans les végétaux angiospermes et gymnosper- mes. Le prix n'est pas décerné. Le Concours est prorogé à l'année 1S77 i339 ANATOMIE ET ZOOLOGIE. Prix Tbork. — Le prix n'est pas décerné. . i3.io Prix Savigsy. — Le prix n'est pas décerné.. i3/(0 MÉDECINE ET CUIRURGIE. Grand prix de Médecine et Cuirurcie. — Ap- plication de l'électricité à la Thérapeu- tique. Le prix est décerné à M. Onimus... i3^i Prix Montyon, Médecine et Chirurgie:. — La Commission décerne trois prix à MM. AIp. Guèrin, Legouesc et Nagitot. Elle accorde trois mentions honorablas ii MM. Berrier- Fontaine, Pauly et P'eyssière, et cite hono- rablement dans le Rapport MM. Budi/i et Corne, S. Cézard, Herrgott, Luton, Mo- rache, Oilivier, Rainibert et Saint-C_yr. . . . i343 Prix Bréant. — La Commission ne décerne ni prix, ni récompense i35o Prix Godard. — Le prix est décerné à M.Alp. ( ' Pages. Herrgott 1 35o Prix Serres. — Le prix n'est pas décerné. La Commission accorde à M. Campaua et à M. G. Pouchet une récompense de trois mille francs i35i Prix Chaïssier. — La valeur du prix est par- tagée entre MM.GwWf (cinq mille lianes), Legrand du SauUe (doux mille francs), Bergeron et L'Hôte (deux mille francs), et Manuel (mille francs) i35/l PHYSIOLOGIE. Prix Mostyon, Physiologie expérimentale. — Le prix est décerné h M. Faivre i36o Prix Lacaze, Physiologie. — Le prix est dé- 394) cerné h M. Chaweau. Pajjes. , . i36q PRIX GÉNÉRAUX. Prix Montyox, Arts insalubres. — Un prix de deux mille cinq cents francs est décerné h M. Denajrouze l362 Prix Trémont. — Le prix est décerné à M. Cnzin, — Un encouragement de cinq cents francs est accordé à M. Sidot Prix Cecner. — Le prix est décerné à M. Gau- guin Prix LArLACE. — Le prix est décerné à M. Con- ne for, sorti le premier, en 1870, de l'École Polytechnique et entré à l'École des Mines. i368 i3r>8 i368 TABLEAU DES PRIX PROPOSÉS. pour les années 1876, 1877, 1878, 1879, 1880 et i883. 1878. Grand prix des Sciences mathématiques. — Étude de l'élasticité des corps cristalli- sés, au double point de vue expérimental et théorique '■'''9 187G. Grand prix des Sciences mathématiques.— Déduire d'une discussion nouvelle, appro- fondie, des anciennes observations d'eclip- ses, la valeur de l'accélération séculaire apparente du moyen mouvement de la Lune. Fixer les limites de l'exactitude que comporte cette détermination i SSg 187G. Grand prix des Sciences mathématiques. Tliéoi'ie des solutions singulières des équations aux dérivées partielles du pre- mier ordre i j;o 1877. Grand prix des Sciences mathématiques. — Application de la théorie des transcen- dantes elliptiques ou abéliennes à l'étude des courbes algébriques '370 1876. Grand prix des Sciences physiques. — Étude du mode de distribution des ani- maux marins du littoral de la France 1371 1877. Grand prix des Sciences physiques.— Étude comparative de l'organisation inté- rieure des divers Crustacés édriopblhalmes qui habitent les mers d'Europe 1371 187G. Prix extraordinaire de six mille francs. — Api'lication de la vapeur il la Marine militaire '372 MÉCANIQUE. 1876. Prix Poncelet '37a 1876. Prix Montyon, Mécanique 1373 1876. Prix Plumu.v '373 1876. Prix Dalmont i373 1877. Prix FouRNEYRON 1374 IS7C. Prix Bordin. — Trouver le moyen de faire di^paraitre ou au moins d'atténuer sé- rieusement la gêne et les dangers que pré- sentent les produits de la combustion sor- tant des cheminées sur les chemins de fer, sur les bâtiments à vapeur, ainsi que dans les villes, à proximité des usines à feu 1374 ASTRONOMIE. 1876. Prix Lalande 1376 1876. Prix Damoiseau 1376 1877. Prix Vaillant 1377 1877. Prix Valz 1377 PHYSIQUE. 1877. Prix L. Lacaze 1378 1876. Prix Bordin. — Température à la sur- face du Soleil 1379 STATISTIQUE. 1876. Prix MoNTYON, Statistique 1X79 CHIMIE. 1 876. Prix Jecker 1 38o 1877. Prix L. Lacaze i38o BOTANIQUE. 1876. Prix Rardif.r i38o 1876. Prix Alhumrert. — Étude du mode de nutrition des Champignons i3So 1876. Prix Desmaziéres i382 1877. Prix de La Fons Mélicocq i383 187C. Prix Thore i382 1877. Prix Bordin. — Étudier comparative- ( ' Pages. 3q5 ment la structure des téguments de la graine dans les végétaux angiospermes et gymno- spermes 1877. Prix Bordis.— Étudier comparativement la structure etle développement des oi'ganes de la végétation dans les Lycopodiacées. . . i382 i383 AGRICOLTURE. 1883. Prix Morocies i3S4 AN.\T0M1E ET ZOOLOGIE. 1876. PrixSavicny ^ i384 1876. Prix Thore i3S5 MÉDECINE ET CHIRURGIE. 187G. Prix Bréant |385 1879. Prix Cuaussier i386 Pages. 1876. Prix Montïon, Médecine et Chirurgie. . . i3S-j 1878. Prix Serres i387 1876. Prix Godard i388 1880. Prix Dusgate i388 PHYSIOLOGIE. 1876. Prix Moxtyon, Physiolocie expérimen- tale 1 877. Prix L. Lacaze i388 i38y PRIX GÉNÉRAUX. 1876. Prix MoNTVON, Arts insalubres i38g 1876. Prix Trémont i39o 1876. Prix Gegner i Sgo 1876. Prix Cuvier lÎQ» 1876. Prix Delalande-Geémnead iSgi 1876. Paix Laplace "Sgi Conditions communes aux Concours '-"Q^ Conditions spéciales aux Concours Montyon (Médecine et Chirurgie et .\rts insalubres) iSga TABLEAU PAR ANNÉE DES PRIX PROPOSÉS POUR 1876, 1877, 1878, 1879, 1880 ET 1883. 1876 Grand prix des Sciences mathématiqces. — Déduire d'une discussion nouvelle, approfondie , des an- ciennes observations d'éclipsés, la valeur de l'ac- célération séculaire apparente du moyen mouve- ment de la Lune. Fixer les limites de l'exactitude que comporte cette détermination. Grand prix des Sciencks mathématiques. — Théorie des solutions singulières des équations aux déri- vées partielles du premier ordre. Grand prix des Sciences physiques. — Etude du mode de distribution des animaux marins du lit- toral de la France. Prix extraordinaire de six mille francs. — Ap- plication de la vapeur à la Marine militaire. Prix Poncelet. — Décerné à l'auteur de l'ou- vrage le plus utile aux progrès des Sciences mathé- matiques pures ou appliquées. Prix Montyos. — IVIécanique. Prix Plumey. — Décerné à l'auteur du perfection- nement le plus important, relatif à la construction ou à la théorie d'une ou plusieurs machines hydrau- liques, motrices ou autres. Prix Dalmont. — Décerné aux ingénieurs des Ponts et Chaussées qui auront présenté à l'Acadé- mie le meilleur travail ressortissant à l'une de ses Sections. Prix Bordin. — Trouver le moyen de faire dis- paraître ou au moins d'atténuer sérieusement la gène et les dangers que présentent les produits de la combustion sortant des cheminées sur les che- mins de fer, sur les bâtiments à vapeur, ainsi que dans les villes, à proximité des usines à feu. Prix Lalande. — Astronomie. Prix Damoiseau. — Revoir la théorie des satel- lites de Jupiter; discuter les observations et en déduire les constantes qu'elle renferme, el parti- culièrement celle qui fournit une détermination directe de la vitesse de la lumière; enfin con- struire des Tables particulières pour chaque sa- tellite. Prix Bordin. — Rechercher, par de nouvelles expériences calorimétriques et par la discussion des observations antérieures, quelle est la véritable température à la surface du Soleil. Prix Montïon. — Statistique. Prix Jecker. — Chimie organique. Prix Barrier. — Décerné à celui qui fera une découverte précieuse dans les Sciences chirurgicale, médicale, pharmaceutique, et dans la Botanique ayant rapport il l'art de guérir. Prix Aliiumbert. — Étude du mode de nutrition des Champignons. Prix Desmazières. — Décerné à l'auteur de l'ou- vrage le plus utile sur tout ou partie de la Cryp- togamie Prix Tuore. — Décerné alternativement aux tra- vaux sur les Cryptogames cellulaires d'Europe, et aux recherches sur les mœurs ou l'anatomie d'une espèce d'Insectes d'Europe. Prix Savigny, fondé par M"^ Letellier. — Dé- cerné à de jeunes zoologistes voyageurs. Prix Brêant. — Décerné a celui qui aura trouvé le moyen de guérir le choléra asiatique. Prix Montyon. — Médecine et Chirurgie. Prix Godard. — Sur l'Anatomie, la Physiologie et la Pathologie des organes génito-urinaires. Prix Montïon. — Physiologie expérimentale. Prix Montïon. — Arts insalubres. Prtix Trémont. — Destiné à tout savant, artiste ou mécanicien, auquel une assistance sera néces- saire pour atteindre un but utile et glorieux pour la France. Prix Gecner. — Destiné à soutenir un savant qui se sera signalé par des travaux sérieux, poursuivis en faveur du progrès des sciences positives. Prix Cuvier. — Destiné à l'ouvrage le plus re- marquable, soit sur le règne animal, soit sur la Géologie. Prix Delalande-Guérineac. — Décerné au voya- geur français ou au savant qui, l'un ou l'autre, aura rendu le plus de services à la France ou à la Science. Prix Laplace. — Décerné au premier élève sor- tant de l'École Polytechnique. ( '397 ) 1877 Grand prix des Sciences MATnÊM.VTiQCES. — Ai)i>li- cation de la théorie des transcendantes elliptiques ou abéliennes h l'ctude des courbes algébriques. Gbaxd prix des Sciences pdysioces. — Étude com- parative de l'organisation intérieure des divers Crustacés édriophthalmes qui habitent les mers d'Europe. Prix Focrneyron. — Décerné au meilleur Mé- moire ayant pour objet la construction d'une ma- chine motrice propre au service de la traction sur les tramways. Prix Vaillant. — Décerna à l'auteur du meilleur travail sur l'étude des petites planètes, soit par la théorie mathématique de leurs perturbations, soit par la comparaison de cette théorie avec l'obser- vation. Prix Yalz. — Décerné à l'auteur des meilleures cartes se rapportant à la région du plan invariable de notre système. Prix L. Lacaze. — Décerné à l'auteur du meil- leur travail sur la Physique. Prix L. Lacaze. — Décerné à l'auteur du meilleur travail sur la Chimie. Prix L. Lacaze. — Décerné i l'auteur du meil- leur travail sur la Physiologie. Prix de La Fons Mêlicocq. — Décerné au meilleur ouvrage de Botanique sur le nord de la France. Prix Bordin. — Étudier comparativement la struc- ture des téguments de la graine dans les végétaux angiospermes et gymnospermes. Prix Bordin. — Étudier comparativement la structure et le développement des organes de la végétation dans les Lycopodiacées. 1878 Grand prix des Sciences m.vtuém.atiqces. — Etude de l'élasticité des corps cristallisés, au double point de vue expérimental et Ihéorique. Prix Serres. — Sur l'Embryogénie générale ap- pliquée à la Physiologie et à la Médecine. 1879 Prix Chaiissier. — Décerné à des travaux importants de Médecine légale ou de Médecine pratique. 1880 Prix Dcsc.ite. — Décerné a lauteur du meilleur | sur les moyens de prévenir les inhumations pré- ou\Tage sur les signes diagnostiques de la mort et I cipitées. 1883 Prix Morogces. — Décerné à l'ouvrage qui aura lait faire le plus grand progrès à l'.ijricuHure eu France C. R., i8;5, 2' Semestre. (T. LXXXI, n° 26.) l8l ( '398 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQCE. Odvrages reçus dans la séance nn 20 décembre i8'j5. Remarques sur les Dalénides des mers du Japon, à propos du crâne d'un Célacé de ce groupe, envoyé au Muséum par le gouvernement japonais, sur la demande de M. Janssen; parM. P. Gervais. Paris, Gautbier-Villars, 1875; opuscule in-4°. (Extrait des Comptes rendus hebdomadaires de V Académie des Sciences.) Bulletin des Sciences mathématiques et astronomiques, rédigé par MM. G. Darboux et J. HouiîL; t. VII, table des matières et noms d'auteurs du 2" semestre de 187/1; t. VIII, janvier à juin 1875; t. IX, juillet à septembre 1875. Paris, Gauthier-Villars, 1874 et 1875; 10 liv. in-8°. (Présenté par M. Cbasles.) Annales scientifiques de l'Ecole Normale supérieure; 2* série, t. IV, no- vembre et décembre 1875. Paris, Gauthier-Villars, 1875; 2 liv. in-4°. Histoire physique, naturelle et politique de Madagascar, publiée par Alfred GranDIDIEr; vol. VI : Histoire naturelle des Mammifères ; par ^\^l. h\[)\i.-Wi\ne Edwards et Alfred Grandidier; t. I, texte I, i" partie; vol. IX : Histoire natui elle des Mammifères ; t. IV, atlas I. Paris. Imprimerie nationale, 1875; 2 vol. in-4''- Cours élémentaire d' Astronomie; par M. Ch. Delaunay; 6* édition, re- vue et complétée par M. A.Levy. Paris, G. Masson et Garnier, 1876; 1 vol. in-12. La France agricole ; par Gustave Heuzé; atlas. Paris, Imprimerie natio- nale, 1875; in-folio. (Cet ouvrage est adressé par l'auteur au Concours de Statistique de l'année 1876.) Gymnastique médicale suédoise; par B.. ScHENSTRoM. Paris, Nylsson, 1876; br. in-8°. Les Merveilles de l'itidustrie; par L. FiGUlER ; III. Paris, Furne et Jouvet, 1875; grand in-S", illustré. Révision de la collection de Slellérides du Muséum d'Histoire naturelle de Paris; pnr Ed. Perrier; i"" fascicule. Paris, Reinwald, 1875; in-8°. (Pré- senté par M. Milne Edwards.) ( i399 ) Phjsiologie expérimentale. Travaux du laboratoire de M. Marey; année 1875. Paris, G. Masson, 1876; in-8°. Recherches sur la ilaphylorraphie chez les enfants de l'âge tendre; par le D' J. EURMANN (de Miilliouse). Paris, G. Masson, 1875-, in-4*'. (Présenté par M. Sédillot.) Le nouvel aérostat. Rapport à MM. les Membres de l'Académie des Sciences ; parC-i\. Pierre-Pierre. Nice, typ. Gauthier, 1875; in-Zj". Destruction du Phjlloxera dans les vignes d' Ampuis [Rhône). Procès-verbal rédigé au nom de la Commission d'enquête; par M. E. MOTTARD. Lyon, imp. Labonet, 1875; br. in-8°. La forme protogénique dans les trois règnes, ou la matière, le mouvement et la vie, etc.; par le D"^ Cb. BRAME. Tours, imp. Ladevéze, 1872; br. in-S". La composition moyenne des principales plantes cultivées. Tableau à l'usage de renseignement et du cultivateur; par A . PETERMA^N ; 2* édition. Bruxelles, G. iMayolez, 1876; br. in-8°. FIN DU TOME QUATRE-VINGT-UNIÈME. COMPTES RENDUS DES SEANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES. TABLES ALPHABÉTIQUES. JUILLET — DÉCEMBRE 1873. MâHa<&< TABLE DES MATIÈRES DU TOME LXXX. Pages. AcABiExs. — Détails anatomiques que pré- sentent l'espèce Sarcoptes scahici et ses nombreuses variétés; Note de M. iJ/e- gnin To58 — Sur l'organisation des Acariens de la fa- mille dos Gamasides; caractères qui prouvent qu'ils constituent une transi- tion naturelle entre les insectes hexa- podes et les Arachnides ; Note de M. Mé- gnin 1 1 35 Acétique (Acide) et ses dérivés. — Sur l'éther diétliylique de l'acide xantlioacé- tique; par JIM. C.-O. Ccch et A. Stci- ncr 1 55 — Oxydation à froid de l'acide acétique, en présence des azotates et des phosphales de soude et de potasse ; par M. Mcluiy. G71 — Sur un nouveau mode de production de l'acide trichloracétique; Note do M. J. Clerinont 1270 AÉRosTATiox. — Note relative à une ascen- sion aérostatique, effectuée à Reims le i" août, à 9"5o"' du- soir; par M. fF. de Fonvielle 245 — M. IV . de Fonvielle adresse une Note sur l'emploi d'un cadre gradué, sus- pendu au-dessous de la nacelle, pour l'estime de la roule suivie par un aérostat 365 — Sur une colonne verticale de vapeurs, C. R., 1S75, 2= Semesir,. (T. LXXXL) Pages, observée en ballon ; Note de M. W. de Forifielle 5oo Observations météorologiques en ballon ; par M. G. Tissandier 1216 M. /. Malessart adresse une Note rela- tive à une machine à vapeur à très- haute pression, destinée à la direction des aérostats 232 M. P. Blanchet adresse une Note rela- tive à la direction des ballons 436 M. IV. Matziwr adresse une Note rela- tive à l'aérostation 480 M. J. Malessnrt adresse une deuxième Note sur le problème de l'aviation. . . . 588 M. J'aassin-Chardanne adresse divers Mémoires relatifs à la navigation aé- rienne C80 M. A. Marchand adresse une Noie rela- tive à son procédé de locomotion aé- rienne 680 M. Fr. Aampf adresse une Note relative à la direction des ballons 790 M. A. Ridreaii adresse un Mémoire re- latif à la navigation aérienne 83a M. J.-B. Grandjcan adresse une Note relative à la navigation aérienne 1046 M. Toselli adresse une nouvelle Note sur l'utilité d'une nacelle à double étage, dans les ascensions aérostati7 ^19 — M. /. Girardin fait hommage à l'Acadé- mie de la nouvelle édition de son Ou- vrage : « Des fumiers et autres engrais animaux » — M. F. Garrigou adresse une Note inti- tulée : « Élude chimique des pâturages de la fruitière de Luchon » gSG Chimie anautique. — Nouveau procédé pour le dosage de l'oxygène libre dans l'urine ; par M. D. Freire 229 — Sur la séparation complète de l'arsenic des matières animales et sur son do- sage dans les divers tissus; par Vi.Ann. Gautier 289 — Conduite de l'appareil de Marsh; son ap- plication au dosage de l'arsenic con- tenu dans les matières organiques; par M. Arm. Gautier 286 — Note sur le dosage de la caféine et la so- lubilité de cette substance; par M. A. Coinmaille — Sur un procédé pour séparer la cholesté rine des matières grasses; par M. A, Commnillc — Dosage des métaux alcalins dans les sili- cates et dans les matières inattaquables par les acides, au moyen de l'hydrate de baryte ; par M. A. Terreil 1268 Chimie animale. — Procédé pour le dosage de l'oxygène libre dans l'urine ; par M. D. Freire 229 — Sur quelques réactions de l'hémoglobine et de ses dérivés ; Note de M. C. Husson. — Procédé pour séparer la cholestérine des matières grasses ; par M. A. Commaillc . Chimie industrielle. — Sur la gomme du vin ; son influence sur la détermina- tion du glucose; Note de M. G. Chan- ce! — Sur le dosage du glucose dans le vin. Réponse à une réclamation de M. Chan- cel, concernant la matière d'apparence gommeuse du vin ; par M. A. Bcchamp. — Dosage du sulfure de carbone dans les sulfocarbonates alcalins industriels; par WM. Dclachanal et Menuet — Note sur le dosage du sulfure de carbone dans les sulfocarbonates de potasse et de soude; par MM. Darid et Rommicr. — Étude des pyrites emjiloyécs, en France, à la fabrication de l'acide sulfuriqiie ; par MM. A. Girard et H. Marin igo — De l'achat des betteraves fondé sur la densité du jus ; par M. Durin 223 — M. Maumcné adresse une Observation relative à un aride dextrogyre du vin. 332 — M. le Ministre de rjnstruclion puhliiiue transmet une Lettre de M. le Ministre 477 819 242 9'-^ i56 Pages, des Finances, demandant l'opinion de l'Académie sur un procédé indiqué par M. Maumené pour déterminer la ri- chesse des vinaigres et de l'acide acé- tique au moyen de son gazhydromètre. 332 ■ Sur un composé de platine, d'étain et d'oxygène, analogue au pourpre de Cas- siiis (oxyde platinostannique de M. Du- mas); Note de MM. B. Dclachanal ^i A. Mermct 3-0 ■ Sur la formation du noir d'aniline, ob- tenu par l'électrolyse de ses sels; Note de M. /.-/. Coquillion 4o8 Sur le noir d'aniline; observations à pro- pos de la Communication de M. Co- quillion ; par M. A. Rosenstichl 1267 L'industrie du nitrate de soude, ou sa- litre, dans l'Amérique du Sud ; par M. F. lOluier 73o Sur une réaction des homologues do l'é- thylène, qui peut expliquer leur absence dans les pétroles naturels; Note de M. J.-A. Le Bel 967 Sur la théorie de l'afDnage du verre ; Note de M. E. Frcmy 1 154 Note sur la destruction de la matière vé- gétale mélangée à la laine; par MM. J.-A. Barrai et Salvctat 1189 Recherches sur la constitution de la Cbroïne etde la soie ; par MM. P. Schûi- zenbergcr et A. Bourgeois 1 191 — M. F. Hétet adresse un Mémoire relatif à un procédé de purification des eaux des condenseurs à surfaces 1202 — M. A. Robottom adresse une Note rela- tive à divers produits végétaux et mi- néraux, utilisables dans l'industrie. . . . 1262 Chimie minéuale. — Sur la préparation du tungstène et la composition du wol- fram ; Note de M. F. Jean gS — Note sur une matière bleue rencontrée dans une argile; par M. 7^. Thennrd. . . 262 Chimie orgamque. — Éthylène chloro- bromé : isomérie de son chlorure avec le bromure déthylène perchloré; Note de M. Ed. Bnurgoifi 48 — Sur quelques dérivés nouveaux de l'ané- thol ; Note de M. /'. Landolph 97 — Recherches sur l'émétine ; Note de M. A. Glénard 1 00 — Sur une distinction entre les produits or- ganiques naturels et les produits orga- niques artificiels; Note de M. L. Pas- teur 1 28 — L'acide oxuvitique et le crésol qui en dérive; Note de MM. A. Oppenheim et S.Phff. 149 — Sur une combinaison d'oxyde de méthyle ( i4o7 Pages pt d'acide chlorhydrique ; Note de M. C. Fricdel 1 52 — Sur les combinaisons moléculaires ; Note de M. C. Fricdel 236 — Sur l'élher diéthylique de l'acide xantlio- acétique ; Note de MM. C.-O. Ccch et A. Stciner 1 55 — Action de l'oxygène électrolytique sur la glycérine ; Note de M. A. Renard i88 — Sur l'amyloxanthate de potassium ; Note de MM. Zneller et Grete 194 — Faits relatifs à l'étude des alcools polyato- miques proprement dits. Application à im nouveau mode d'obtention de l'acide forniique cristallisable ; Note de M. Lo- rin 270 — Préparation du camphre monobromé cris- tallisé; par M. Clin 2S4 — De l'action réductrice de l'acide iodhy- drique à basses températures sur les éthers proprement dits et les éthers mixtes ; Note de M. R.-D. Silva 323 — Recherches synthétiques sur le groupe urique ; par M. E. Grimaux 325 — Sur un cas d'oxydation à froid de l'acide acétique, dans les liquides neutres ou faiblement alcalins, en présence des azo- tates et des phosphates de soude et de potasse ; par M. Méhay 671 — Note sur un dérivé par hydratation de la cellulose ; par M. Aimé Girard i io5 — Surl'électrolyse des corps de la série aro- matique; Note de M. Goppelsrœder. . . 944 — Sur la présence d'un nouvel alcaloïde, Vergotini/ie, dans le seigle ergoté; Note de M. C/i. l'anret .S96 — Recherches sur la constitution des ma- tières albuminoïdes ; par M. P. Schut- zenbergcr 1 108 — Recherches sur les sulBnes; par M. A. Cdliours 1 163 — Note sur les sulfocyanates des radicaux d'acides; par M. P. Miqiiel 1209 — Sur un nouveau mode de production do l'acide trichloracétique; Note de M. A. CIcrmont 1270 Chimie phtsiologique. — Des microzymas et de leurs fonctions aux différents âges d'un même être; Note de M. J.Bé- champ 226 — M. C. Husson adresse une Note relative à diverses questions de Chimie physio- logique 832 Chimie végétale. ~ La noi.x de Bancoul. Études chimiques sur les fruits oléagi- neux des pays tropicaux; par M. B. Co- renivindcr 43 — De l'huile de Bancoul; Note de M. E. Pages. Hechel 371 — De la partie active des semences de Courge employées comme tœniicides ; Note de M. E. Hechel 345 — Note sur la matière grasse de la graine de l'arbre à huile de la Chine; par M. S. Chez 469 — M. /.f. Pierre adresse un échantillon de fibres végétales, d'une longueur et d'une ténacité remarquables, obtenues par le rouissage d'une tige de Lnvatera. 938 — Du principe vénéneux que renferme le mais avarié, et de son application à la Pathologie et à la Thérapeutique; Note de M. G. Lnmbroso 104 1 — Sur la matière colorante des fruits du Mnlionia et les caractères du vin que peuvent donner ces fruits, par fermen- tation ; Note de M. Is. Pierre 1086 Chirurgie. — Des signes ophthalmoscopi- ques différentiels de la commotion et de la contusion du cerveau ; Note de M. Bouchut 102 — Observation d'un cas de névralgie épi- leptiforme de la face, traitée par la sec- tion des nerfs nasal interne et nasal externe, avec anesthésie produite par injection intra-veineuse de chloral ; Note de M. Oré 244 — Sur la trépanation et l'évidement des os longs, dans les cas d'ostéite à forme névralgique; Note de M. Gosselin 653 — Sur un cas de trépanation faite avec suc- cès pour une ostéite à forme névral- gique d'un os plat, le frontal; Note de M . Pinsaud Pathogénie et prophylaxie de la nécrose 689 735 phosphorée; Note de M. E. MagHot.. . — M. Abeille adresse un Mémoire intitulé : « Guérison des déviations de la matrice par la myotomie utérine ignée sous- va- ginale « 55 et 407 — M. Lantier adresse une Nouvelle Note sur l'appareil chirurgical qu'il a soumis au jugement de l'Académie 789 — M. Larrey présente un opuscule de M. Gori sur la o Chirurgie militaire ». 1218 Choléra. — M. le Secrétaire perpétuel si- gnale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Ouvrage do M. /;■. Decaisnc, intitulé : « La théorie tollu- rique de la dissémination du choléra, et son application aux villes de Lyon, Versailles et Paris » 196 — M. Ch. Pigeon adresse une Noie sur les causes du choléra épidémique 232 — M. Th. Loughran adresse une Note'rela- tive à un traitement du choléra 1262 ( î4o8 ) Chronomètres. — Progrès réalisé, dans la question des atterrissages, par l'emploi de la méthode rationnelle dans la déter- mination des marches diurnes des chro- nomètres; Note de M. de Magnnc — Lettre à M. Y. Villarceau, sur l'emploi des chronomètres à la mer, dans la ma- rine allemande ; par M. Pctcrs — Sur l'isochronisme des spiraux de chro- nomètres ; Note de M. Caspnri ) Circulation. — Recherches sur les batte- ments du cœur à l'état anormal; enre- gistrement de ces battements et de ceux des artères; Note de M. Bouillaïul — Sur le mécanisme et les causes du chan- gement de couleur chez le Caméléon; Note de M. P. Eert — Recherches sur les fonctions de la rate ; par MM. Jll/dassc: et Picard Voir aussi Sans. Pages. 963 549 938 984 Pages. Comètes. — Sur la comète périodique de d'Arrest; Note de M. Leveau i4i — Observations de M. Villarceau relatives à la Communication de M. Leveau i44 Commissions spéciales. — Commission char- gée de la vérification des comptes : MM. Paris, Chem-ul 365 — La Commission chargée do l'examen du Concours Bordin pour iSyS (Botanique) propose à l'Académie d'ajourner ce Con- cours à l'année 1877, en maintenant la même question 298 Crustacés. — Recherches sur l'appareil res- piratoire et le mode de respiration de certains Crustacés brachyures ; par M. Johert 1 198 CrANOGÈNE ET SES DÉRIVÉS. — NotO SUr IcS sulfocyanates de radicaux d'acides ; par M. P. Miqiiel 1209 D DÉCÈS DE Membres et Correspondants de l'Académie. — M. le Président annonce à l'Académie la perte qu'elle a faite dans la personne do M. JVheatstonc , Asso- cié étranger 697 Décrets. — M. le Ministre de V Instruction publique adresse l'ampliation du décret par lequel le Président de la République approuve l'élection de M. Mouchez, dans la Section d'Astronomie, en remplace- ment de M. Mathieu 2o5 Eaux naturelles.— Sur les lois des échanges d'ammoniaque entre les eaux naturelles, l'atmosphère et les continents ; Notes de M. Th. Schlœsing 81 et I25a — Recherches sur l'ammoniaque contenue dans les eaux des mers et dans celles des marais salants du voisinage de Mont- pellier ; par M. Judojnaud 619 — Eaux de la Vanne et eaux distillées. Es- sai du sel de saumure; Note de M. E. Monter , 947 — Examen des eaux pluviales relevées aux udomètres de l'Observatoire de Paris, du 14 octobre au i5 novembre 1875; par RL .'1. Gérardin 989 — M. lo Secrétaire /lerpétiiel sis^nalc, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, les Rapports de la Commission anglaise nommée en 1868 pour recher- cher les meilleurs moyens de prévenir l'infection des rivières 1 118 — M. y. Pagliari adresse une Note relative à l'emploi du « inuriate martial liquide » pour la purification des eaux de ri- vière 883 Échinodermes. — Sur la classification et la synonymie des Stellérides ; Note de M. Edm. Perrirr 1271 Éclipses. — Note relative à la prochaine éclipse do Soleil ; par M. Fare 457 — Sur Féclipse de Soleil du 28-29 sep- tembre 1875 ; Note de M. A. Augnt. . . 589 Économie rurale. — M. Hercé Mongon fait hommage <à l'Académie du volume de son « Traité du génie rural n , qui est consacré aux travaux, instruments et machines agricoles 11 49 — Recherches sur \' Eucalyptus globidus ; par M. F.-J. de Hartzen 1248 Électricité. — Sur une propriété d'une sur- face d'eau électrisée; Note de M. G. Lippniann 280 — Sur l'action des flammes en présence des corps électriséf ; Note de M. Dimliot... 120S — M. ^. Z)(7;)«i,'c/ adresse une Note rela- tive à une transformation do l'étincelle do la machine de Hoitz 140 — M. F.-E. de Marsanne soumet au juge- î4o9 Pages. ment de l'Académie un Mémoire inti- tulé ': a Procédé et appareils pour la proflurtion des signaux, feux et lumières élerlriques » 58S — M. /.-E. Abndie adresse une Note con- cernant un régulateur de lumière élec- trique 789 — M. À. Bmcliet adresse une Note relative à l'emploi de la lumière électrirfiie pour l'éclairage des tunnels sous-marins.. . . 883 — M. l'abbé Laborde adresse une Note re- lative à un carreau fulminant, trans- formé en électrophore 1279 Électrociii.mie. — Actionne l'oxygène élec- trolytique sur la glycérine; Note de M. A. Rennrd 188 — Mémoire sur la mesure des affinités dans la réaction, l'une sur l'autre, de deux dissolutions, en prenant pour bases les forces électrcimotrices ; par M.Bnr/iiere/. 8o3 — Mémoire sur la mesure des affinités entre les liquides des corps organisés , au moyen des forces électromotrices ; par M. Becquerel 849 — Mémoire sur les éléments organiques considérés comme des électromoteurs ; par M. Becquerel , ■ . . . . 1002 — Sur l'électrolyse des corps de la série aromatique; Note de M. Goppehrœdcr. 944 Électrodvnamique. — Recherches sur les phénomènes produits par des courants électriques de haute tension, et sur leurs analogies avec les phénomènes na- turels ; par M. G. Planté 1 85 — Notes sur la conductibilité électrique des corps médiocrement conducteurs ; par M. Th. du Monccl ... 3ia, Sgo, 4^5, 5i4, 649. 7^6 et 864 — Sur la conductibilité électrique do la py- rite ; Note de M. H. Dufet 628 ~ M. le Secrétaire perpétuel signale, par- mi les pièces imprimées de la Correspon- dance, une brochure de M. JV.Spottis- ivoode, relative à des expériences sur les décharges électriques dans les gaz raréfiés 436 — Expériences faites sur des tubes de Geiss- ler, avec la pile au chlorure d'argent; par MAI. IFarren de la Rue et H.-ff". Multer 746 — Sur les nébuleuses spirales; Note de M. G. Planté 749 — M. de Can-alho adresse une Note rela- tive aux propriétés de l'air soumis au passage d'un courant d'induction 743 ÉLECTROMAG.NËTIS.ME. — Deuxième Note sur les électro-airaants tubulaires à noyaux multiples; par M. Th. du Monccl 17 C. R., 187,";, i" Semestre. (T. LXXXI.) Piiges. 824 io38 1193 — Phénomènes magnéto-chimiques produits au sein des gaz raréfiés dans les tubes de Geissler, illuminés à l'aide de courants induits ; Note de M. /. Chautnrd 75 — M. Cl'erjil.i adresse la description d'un moteur électromagnétique, auquel il at- tribue une puissance remarquable 53o Électrophysiologie. — De l'excitation élec- trique unipolaire des nerfs. Compa- raison de l'activité des deux pôles, pen- dant le passage des courants do pile; Note de M. A. Cliauvcau 77g — Comparaison des excitations unipolaires de même signe, positif ou négatif. In- fiuence de l'accroissement du courant de la pile sur la valeur de ces excitations; Note de JI. A. Chaureau — De la contraction produite par la rupture du courant de la pile, dans le cas d'ex- citation unipolaire des nerfs; Note de M. A . Chtiutnde 875 M. Breift adresse une nouvelle rédaction de son Mémoire intitulé : « Surfaces superposablcs à elles-mômes, chacune dans toutes ses p u'ties » 273 M. ////■« fait hommage à l'Académie desa (I Théorie analytique élémentaire du planimètre Amsler » 323 M. Deldfnni adresse un Mémoire relatif à la théorie de la droite 232 M. Clia.dcs fait hommage à l'Académie d'une nouvelle édition de son « Aperçu liislorique sur l'origine et le développe- ment des méthodes en Géométrie, parti- culièrement do celles qui se rapportent à la Géométrie modiTne, suivi d'un Mé- moire de Géométrie sur deux jirinoipes généraux de la Science, la Dualilé et l'Homographie » 1 149 M. Haton de la GnupilUèrc adresse un « Mémoire sur le problème inverse des bra -liistochrones » g56 Nouveaux exemples de la représentation, par des figures de Géométrie, des con- ceptions analytiques de Géométrie à n dimensions; Note de JV. Spottiswnode. gCi Des surfaces coordonnées telles, qu'en chaque point considéré comme centre d'une sphère do rayon constant, les normales aux surfaces déterminent sur cette sphère les sommets d'un triangle sphérique d'aire constante; Note do M . l'abbé Joitst g63 Sur les poinis d'une courbe ou d une surface qui satisfont à une condition exprimée par une équation différentiello ou aux dérivées partielles; Note de M. Halphen i o53 ( i4i2 ) Pages. — M. L. Hugo adresse une Note relative à la Géométrie pan-imaginaire — M. Henry adresse un Mémoire portant pour titre : « Éludes nouvelles sur la détermination graphique du centre de gravité des surfaces polygonales planes, d'un nombre quelconque de côtés »... Voir aussi Analyse malhétnatique . Glycérine. — Action de l'oxygène électro- ly tique sur la glycérine; Note de M. A. Renard Grêle. — Sur l'orage de grêle qui a éclate sur Genève et la vallée du Rhône, dans la nuit (lu 7 au 8 juillet 1875 ; Note de M. Colladon — Sur la formation de la grêle; Note de M. Ftiye — Sur deux orages do grêle ; Note de M. Col- liidon — Origine probable des deux orages de grêle décrits dans la Note précédente; Note de M. D. Colladnn — Observations faites, pendant un orage de grêle, dans l'Asie australe; Note de M. N. Severtzniv — Observations de M. Fore sur cette Com- munication — Sur la théorie de la grêle ; Note de M. Rc- nuu — Sur des grêlons recueillis à Criel-sur-Mer, le 12 août 1875; Note de M. A . Landrin. — Réponse à la Note de M. Renou ; par M. Paye — Structure intérieure et mode de forma- tion probable du grêlon; Note de M. A. Rosenstield — Sur les orages à grêle; Note de M. Buch- ivalder — Letire à M. Edm. Becquerel sur la forma- tion de la grêle ; par M. E. Solray. . . . — Sur la formalion de la grêle; Note de M. G. Plante — M. Dezaiitière adresse une Note sur le bruit qui accompagne ou précède la chute de la grêle — Théorie de la grêle; par M. Couxté Grisou. — M. S. Feillet soumet au jugement de l'Académie un apfiareil destiné à pré- venir les accidents causés par les explo- sions du grisou Guano. - M. Galache adresse une Note sur la formation du guano — Note sur une matière servant à falsifier les guanos ; par M. F. Jean 'âges. 1262 104 384 480 448 44g 5oG 507 5l2 53g 53g 540 616 755 880 .g5 38 197 ( i4i3 ) H Pa(;es. Histoire des Scienxks. — M""" V"' Rchoui adresse un recueil de Iraviiux manuscrils de fou sou mari, concernant diverses ap- pliralions des Mathématiques i4o — Quelques remarques sur une Note histo- rique relative à J.-B. van Helmont, à propos de la définition et de la théorie de la flamme par M. Melsens; par M. Chevrcul 807 — Deuxième Note sur Van Helmont. De l'in- fluence de son hlas sur le monde ter- restre, et des espèces de ses trois mo- narcliies ; par M. Chccrcul 36o — De la nature de la flamme, d'après Galien et d'après Aristote; par M. P. CaUihur- cès io5G — M. le Secrétairr prrpéiuel^çw. présentant Je cahier d'août du « Journal de Malhé- inaliques pures et appliquées », appelle l'attention sur un article de M. Brrion (le Chtiiiip 53i — M. Chasies présente divers numéros du « Bullettino di Bibliografia e di Storia délie Scienze matematiche e fisiche, de M. le prince Boncompnoni » 1281 — M. le Secrétaire perpétuel signale la pu- blication faite, par M. F. Dûmiiiler, d'un résumé des travaux de l'Académie des Sciences de Berlin, de 1822 à 1872... 790 — M. de Lesscps présente le deuxième vo- lume de « l'Histoire du canal de Suez ». 814 — M C//«,ï7t',v fait hommage de diverses li- vraisons du « Bulletin des Sciences ma- thématiques », et du « Bulletin de la So- ciété mathématique de France » 1281 — M. L. Hii^o adresse une nouvelle Note re- lative à divers polyèdres réguliers, trou- vés dans les collections du Musée britan- nique 332 — M. L. Hugo adresse une nouvelle Note relative à quelques polyèdres antiques. 743 Hydrologie. — Noie sur une nouvelle carie hydrologique du département de Seine- et-Marne ; par M. Dclesse 7J3 — Perturbations atmosphériques de la sai- son chaude de l'année 1875. Note sur le groupe de pluies du 21 au 24 juin 1875 ; crue de la Garonne; désastres de Tou- louse ; par M. Betgrand 1017 Pages. — Perturbations atmosphériques de la saison chaude de l'année 1875. Action sur les cours d'eau; par M. Belgrand 1082 — Perturbations atmosphériques de la saison chaude de l'année 1875. Inondations du midi de la France; par M. Belgrand. . 1168 — Étude sur un système d'irrigation des prairies au moyen des eaux pluviales, dans les terrains montagneux et imper- méables; par M. J. Le Play io3o — M. Basttdnn adresse une Note sur les dé- pôts de carbonate de chaux qui ob- struent les tuyaux de conduite de la ville d'Anduze 39 — M. A. Guiot adresse une « Exposition d'un système d'endiguement général, sur une base nouvelle, des fleuves de Franco sujets aux débordements » 141 — }>{.\& Secrélair': perpétuel &\s,na\e, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, trois volumes de M. A. Brisse, relatifs aux travaux qui ont dû être effec- tués pour le dessèchement du lacFucino. 141 — MM. C. Janiieau et D. Vedlc adressent des Notes relatives aux moyens à em- ployer pour prévenir les inondations.. 195 — M. H. Benoist adresse une Note sur les inondations et les moyens de les pré- venir 233 — M. Tréinnulet adresse une Note concer- nant les mesures à prendre pour pré- venir le retour des inondations 332 — M. A. Boriabrr adresse un Mémoire re- lalif aux inondations et aux moyens do les prévenir 789 HVGiÈNE publique. — Observations de M. Zc renier, relatives à la température et à la ventilation de la salle des séances 332 — Observations de M. le général Morin sur le même sujet 322 — M. ^«,ç//f/- adresse une Note rehitive à un projet d'aérage et d'assainissement des grandes villes 45o — M. L. Denayrouze adresse une nouvelle Note concernant les appareils auxquels il donne le nom de « respirateurs à an- ches » i4o Voir aussi Alimentation. I Infusoibes. — Sur la génération sexuelle des Vorlicelliens; Note de M. Balbiani . . . . ] Insectes. — Les Lépidoptères à trompe per- O7G 1 forante, destructeurs des oranges (Ophi- ( i4«4 ) Pages, dères ) ; Note de Rf . Kunckel 897 Sur l'embryogénie de la Puce ; Note do M. Balbiani 901 M. G. Hohncr adresse des échantillons de racines de carottes, portant des pu- Pages, cerons qu'il croit appartenir à une es- pèce nouvelle 627 Voir l'article Viticulture, pour tout ce qui concerne le Phvlloxera. M Magnétisme. — Sur la distribution du ma- gnétisme dans les faisceaux de longueur infinie, composés de lames très-minces; Note de M. J . Jamin 11 — Sur les procédés d'aimantation ; Note de M. J.-M. Gaugain 40 — Sur l'aimantation temporaire de l'acier; Note de M. Bnuty 88 — M. /. de Cosxign) adresse des remarques relatives à une Note récente de M. D. Tommasi, sur une nouvelle source de magnétisme 14 1 — Note sur le magnétisme. Réponse à une observation de M. Jamin; par M. J.-M. Gaugain l48 — Sur la distribution du magnétisme dans les faisceaux composés de lames très- minces et de longueur finie; par M. /. Jamin 1 77 — Sur les aimants formés par des poudres comprimées ; par M. /. Jamin 2o5 — M. Tresca informe M. Jamin que la presse hydraulique du Conservatoire des Arts et Métiers est à sa disposition pour la continuation de ses expériences 207 — Quatrième Note sur les procédés d'ai- mantation; par M. J.-M. Gauguin 337 — Nouvelle Note sur les procédés d'aiman- tation ; par M. J.-M. Gaugain Ci 3 — Note sur le procédé d'aimantation dit de la double touche; par M. J.-M. Gau- gain 1091 — Sur la distribution du magnétisme dans les plaques d'acier circulaires ou ellip- tiques; Note de i\I. E. Dater logg — Note sur la distribution du magnétisme à l'intérieur des aimants; par MM. Trèi>e et Durassier 1 123 — Observations relatives à la Communica- tion de MM. Trêve et Durassier; par M. /. Jamin 1 1 26 — Sur les lois de l'infiuence magnétique ; Note de M. /. Jamin 1 1 5o — MM. Trêve et Durassier adressent un complément à leur Note sur la distri- bution du magnétisme à l'intérieur des aimants 1 202 — Formule de la quantité de magnétisme en- levée à un aimant par un contact de fer, et de la force portative; par M. /. Jamin 1227 — Nouvelles recherches sur le magnétisme intérieur des aimants; par MM. Trêve et Durassier 124G Voir, pour le magnétisme terrestre, l'ar- ticle Pliysi(iue du globe. Manganèse. — Sur un borure de manganèse cristallisé, et sur le rùle du manganèse d:ins la métallurgie du fer; Note de MAI. L. Tronst et P. Hautefeuille I2G3 MÉCANIQUE. — De la suite qu'il serait néces- saire de donner aux recherches expéri- mentales de Plasticodynamique; Note de M. . Tlmhzan i32 — M. J. iV(Y/cradresseun nouveau Mémoire relatif à la pourriture d'hôpital et à l'em- ploi du camphre 33 1 — MiM. Ducnm et Biirq adressent une se- conde Note relative à l'action exercée par le cuivre et ses composés sur les animaux 33» — M. Déclat adresse une Note concernant huit nouveaux cas de guérison de pus- tule maligne, par l'acide phénique et le phénate d'ammoniaque 365 — M. 7>. ^n/?7 ) Pages. Pages. lion publique , pour celte cliaire : i° M. i. raillant ; 2° M. Sduriige a63 N Navigation. — M. Trêve soumet au juge- ment de l'Académie une Noie sur un « Modo de signaux propres à diminuer la fré<|uence des abordages en mer » . . 33 1 — M. Z-"". Garhe adresse, à propos de cette Coninuinicaiion, la copie d'un projet soumis par lui, le 4 janvier 1874, à la Conmiission de sauvetage 407 — Note relative à un procédé propre à di- minuer la fréquence des abordages en mer ; par M. /. Mori/i 435 — Deuxième Note sur les dragages de la rade de Port-Saïd; par i\!. de Lesscps. 546 — M. le Sec/élaire perpétuel S}gm\e, pm'im les pièces imprimées de la Correspon- dance, la seconde édition des « Notions préliminaires pour un Traité sur la con- struction des ports dans la Méditer- ranée » ; par M. Jl. Cialdi C80 — M. iVo//ï7 adresse une Note relative à un « chasse-vase automoteur » 694 — Progrès réalisé, dans la question des at- terrissages, par l'emploi de la méthode rationnelle dans la détermination des marches diurnes des chronomètres; Note de M. de Mcignac 715 — Lettre à M. Y. Villarceau, sur l'emploi des chronomètres à la mer, dans la ma- rine allemande; par M. Pelers gG3 — M. E. Lehman adresse une nouvelle Note relative à un système de propulsion pour les bateaux à vapeur CaG — Î\L le Ministre de l'Instruction publiijue adresse une brochure de M. Gouézel, intitulée : « Les oiseaux do mer; leur utilité au point de vue de la navigation et de la pêche » 1 262 Nerveux (Système). — Rôle du système nerveux dans les actes régis par les fa- cultés sensitives, instinctives et intel- lectuelles, et dans les actes locomoteurs dits volontaires; Noie do M. Bouillaud. 122 — Observations de M. CItevreul, à propos de cette Communication 1 80 — Système nerveux des Mollusques pulmo- nés stylommatophores; Note de M. P. Fisclier 782 — Sur la sensibilité récurrente des nerfs périphériques delà main; Note de M. A. Riche t ....'. 217 — Des tubes nerveux en T, et de leurs re- laiions avec les cellules ganglionnaires ; Note de M. L. Ram'ier 1274 — Sur les terminaisons nerveuses dans les lames électriques de la Torpille; Note de M. L. Ranvier 127C NioBiuM ET SES COMPOSÉS. — Recherchos sur les niobales et les tanlalates; par M. J. Joly 267 — Sur les oxylluorures de niobium et de tantale; par M. A. Joly 12GG Nitrates. — L'industrie du nitrate de soude ou ifl////r, dans l'Amérique du Sud; par M. r. l'Olivier 730 Nominations de Membres et de Corres- pondants. — M. Mouchez est nommé Membre de la Section d'Astronomie, en remplacement de feu M. Mathieu i36 0 Observations météorologiques de Mont- souRis... 58, 25o, 454> 638, 798 et 114G Oiseaux. — M. E. Muhant fait hommage à l'Académie d'une nouvelle livraison de son « Histoire naturelle des Oi-seaux- Mouches ou Colibris, constituant la fa- mille des Trochilidés » 492 Optique. — Sur la polarisation rolntoire du quartz; Note de MM. J.-L. Soret et Ed. Sarazin G i o — Sur le pouvoir rotatoire du quartz dans le spectre ultra-violet ; Noie de M. Croul- lebois GGG ~ M. C. Ozil adresse une nouvelle Note concernant le redressement des images. 273 — M. A. Brachet adresse des Notes rela- tives à diverses questions d'Optique.. . 5oi, 679 et 1047 Ozone. — M. Maumcné adresse une obser- vation relative à l'action de l'ozone sur les jus sucrés 107 — Note concernant l'action de l'ozone sur les substances animales ; par M. A. Boil- lot 1258 r. R., i8;5, -i' Scmcslre. (T. LXXXI.) 184 ( r4i8 Pages. Paléontologie. — Produit des fouilles pour- suivies à Durforl (Gard) par M. P. Ca- znlisdc Fondourc, \iour le Muséum d'His- toire naturelle; Note de M. P. Gavais. 43o — Faune quaternaire des cavernes des Baoussé-Roussé, en Italie, dites s^roitcs de Menton; Note de M. E. Piit'icre . . . 346 — Sur quelques indices de l'existence d'È- dentés au commencement de l'époque miocène ; Note de M. A. Gaudry io36 — Sur de nouvelles pièces fossiles décou- vertes dans les pliosphorites du Quercy ; Note de M. A. Gaudry 1 1 1 3 Voir aussi Géologie. PAR.4T0N.NERBES. — Sur la construction des paratonnerres ; Note de iM. £. Saint- Ednic 949 — M. le Préfet de la Seine adresse l'In- struclion adoptée par la Commission qui a été chargée d'étudier la meilleure disposition à donner aux paratonnerres surmontant les édiûces municipaux et départementaux 1 1 18 — M. J . Chemincau adresse une description et un dessin de perfectionnements ap- portés aux paratonnerres i2o3 PnosiiiiATES. — Action de l'acide nitrique sur les iihospliales et les arséniates de baryte et de plomb; Note de M. E. Du- rillier I25l PniLosopniE DE L.\ sciES'CE. — Explicalion de nombreux phénomènes qui sont une conséquence de la vieillesse ; par M. E. Chcvreul 5 et Cl Physiologie ammale. — Des causes de la coagulation spontanée du sang à son issue de l'organisme; Note de M. F. Glé- nard 102 — Iléponse à des objections de M. A. Gau- tier, sur le rôle de l'acide carbonique dans la coagulation spontanée du sang; par MM. E. Matlùeu et /'. Urbain. . . 372 — Remarques concernant une Note de M. F. Glénard, sur la coagulation spontanée du sang en dehors de l'organisme; par MM. L. Mat/lieu et r. Urbain 535 — Sur le rôle de l'acide carbonique dans le phénomène de la coagulation spontanée du sang; Note de M. Fr. Glcniird 897 — Réponse à la Note de MM. Mathieu et Urbain, relative au rôle que jouerait l'acide carbonique dans la coagulation du sang; par M. Ami. Gautier 899 — Considérations cliniques et expérimen- Pages. taies sur le système nerveux, sous le rapport de son rôle dans les actes régis jnir les facultés sensilives, instinctives et intellectuelles, ainsi que dans les actes locomoteurs dits 7'olofit^tires ; par M. Buuillaud 123 - Note à l'occasion du Compte rendu de la séance du 19 juillet; par M. Chevmd. 180 - Sur le mode d'action des piliers du dia- phragme ; par M. G. Carlet i58 - Sur les propriétés toxiques des alcools par fermentation; Note de MAI. Dujar- din-Beaumctz et Audigé 192 - Expériences montrant que les mamelles enlevées sur de jeunes cochons d'Inde femelles ne se régénèrent point ; par M. J.-M. Philippraux 201 - Sur l'ablation des mamelles chez les Co- bayes; Note de M. de Sinélj 244 - De la non-iégénératiim du cristallin chez l'homme et chez les lapins; Note de M. /. Garât 483 - Sur la sensibilité récurrente des nerfs jiériphériques de la main; par M. A. Rieliet 217 - Sur quelques points de l'action physio- logique et thérapeutique du cam|ihre monobromé; Note de M. Bourncrille . . 284 - Nouvelles recherches sur les battements du cœur à l'état anormal, et sur l'enre- gistrement de ces battements, ainsi que de ceux des artères; par M. Bouillaud. 549 - De l'emploi des moyennes en Physiologie expérimentale, à propos de l'influence de l'effeuillage des betteraves sur la production de la matière sucrée; par M. Cl. Bernard 698 ■ Observations de M. Fremy, relatives à la Communication précédente 703 • Sur le mécanisme et les causes des chan- gements de couleur chez le Caméléon ; Note de M. P. Sert 938 Recherches sur les fonctions de la rate; |)ar MM. Malaxsez et Pieard 984 Influence des acides sur la coagulation du sang ; Note de M. Oré 833 De l'aciion qu'exercent les acides phos- phoriques nionohydraté et trihydraté sur la coagulation du sang; par M. Oré. 990 M. Mdiie Edivardx présente la seconde partie du XI" volume de son ouvrage sur ic la Physiologie et l'.^natomie com- parée de l'Homme et des Animaux ». . G98 JI. A. Conimaille adresse des considéra- ( '4 Pa(»es. lions physiologiques et pathologique» sur la fonction du foie 1262 — M. Ole adresse des Etudes cliniques sur l'anesthésie chirurgicale par les injec- tions intra- veineuses 3g — M. A. Dci'er^ie rappelle qu'il avait adressé à l'Académie de Médecine, le iC octo- bre i838, sa découverte du cuivre et du plomb dans les cendres de l'estomac et des intestins de l'homme i4 — M. Trémaux suppose que la pression à laquelle IL Bert soumet les corps orga- niques empêche le 'carbone de se dé- gager pour entrer dans de nouvelles combinaisons 55 — M. G. Colin adresse un IMémoirc sur le mécanisme de la rumination 1202 Physiologie pathologique. — Sur les lé- sions anatomiques de la morve équine, aiguë et chronique; Note de M. /. Re- nrtut 4 1 ' — Recherches expérimentales sur le méca- nisme des coagulations sanguines, dans le traitement des varices, par le simple isolement des veines; par M. yl. Dcr- gernn 7^3 — Pathogénie et prophylaxie de la nécrose phosphorée; Note de M. E. Mngitoi.. 735 — De l'apparition des sels biliaires dans le sang et les urines, déterminée par cer- taines formes d'empoisonnement; Noie de MM. f. Feltz et E. Ritler 79? — Sur l'étal virulent du sang des chevaux sains, morts par assommement ou as- phyxie ; Noie de M. Signnl 1 1 16 — Sur la palhogénie de la surdimutité, im- proprement dite de naissance ; Noie do M. J. Tripier 1260 Peysiologie végétale. — Influence du calcaire sur la dispersion des plantes dites catcifuges; Note de M. Cli. Con- tejean 5 1 — Sur l'absorption par les racines des li- quides colorés; Note do M. Caiwel.. . . 52 — Nouvelles recherches sur la germination ; par M. P.-P. Deliérain 198 — Les substralum neutres ; Noie de M. fFcd- detl 211 — Sur la germination de l'orge Chevallier; Noie de M. A. Leclerc 4o3 et 53o — Perforation d'un grès quarlzeux par des racines d'arbres; Noie de M. Stan. Meunier 634 Physique du globe. — Sur la lerapéralure de la mer Méditerranée le long des côtes de l'Algérie; Note de M.M. Ch. G mil et P. Hageninuller 292 — M. d'Abbadie fait hommage à l'Académie •9 ) P.i(,es. d'un Mémoire sur la réalité des mouve menis microséismiques, par le P. Ber- telti 297 — Analogies entre les phénomènes électri- ques de haute tension et les phénomènes naturels ; Note de M. G. Planté i85 — Sur l'existence de corpuscules ferrugi- neux et magnétiques dans les poussières atmosphériques; Note de JL G. Tissan- dier SyG — Carte magnétique de la France, pour 1 875 ; par M. iMaric-Dnn- 681 — Observations magnétiques faites à l'ile Saint-Paul, en novembre et décem- bre 1874 ; par M. A. Cazin 718 — Note sur les relations observées, à Trc- vandrum, entre les résultats des obser- vations magnétiques et la période des taches solaires; par M. J.-A. Broun.. . 752 — Sur la périodicité des grands mouvements de l'atmosphère; Noie de M. C/t. Sainte- Claire Derillc 921 — Sur la température des couches élevées de l'atmosphère; Notes de M. £>. ISlen- délceff. 1 094 et 1182 — Sur l'intensité calorifique de la radiation solaire et son absorption par l'atmo- sphère terrestre; Noie de M.^. C/vin. i2o5 — iMission de l'ile Campbell. Mémoire sur la chloruration de l'eau de mer; par M. A. Boitrjiiet de ta Grye 1240 Voir aussi Eaux naturelles. Physique mathématique. — M. Martha- Becher adresse un complément à sa Communication précédente sur l'éther et sur l'origine de la matière 11 18 — ar. Martlta-Becker adresse deux nou- velles Notes, comme compléments à ses précédentes Communications i2o3 Piles électriques. — Sur une pile au chlo- rure d'argent, composée de 3240 élé- ments ; Noie de MM. IVarren de la Rue cl H.-fV. Muller 686 Planètes, — Planète {146) Lucine. Éléments de l'orbite ; par M . Slcphan 40 — Éphéméride calculée de la planète (146) Lucine ; par M. E. Stéphan 87 — Observation des satellites de Jupiter pen- dant les oppositions do 1874 et i8-5. nétermination de leurs dilférences d'as- pect et de leurs variations d'éclat; i)ar M. Flammarion i45 — Variations d'éclat du IV satellite de Ju- piter. Déductions relatives à sa consti- tution physique et à son mouvement de rotation ; par M. Flammarion 233 — Découverte de la planète (148), faite à l'Observatoire de Paris; par M. Prospar . 8.', . i/iio ) Pa[!cs. Henry 274 ■ Observations de la planète (148) faites à l'équatorial ; par MM. Henry 274 ■ Éphéméride de la planète (To3)Héra, pour ropposition do 1876 ; par M. Lei'eau . . i-jb ■ Observations méridiennes des petites pla- nètes, faites à l'Observatoire de Green- wich (transmises par l'Astronome royal, M. G.-B. Jiry) et à l'Observatoire de Paris , pendant le deuxième trimestre de l'année iSyS; Communication de M. Le Verrier 3oi Comparaison de la théorie de Saturne avec les observations. Masse de Jupiter. Tables du mouvement de Saturne; par M. Le Verrier 349 Recherches sur Saturne. De la masse de Jupiter ; par M. Le Verrier 38i ■ Résumé des observations des planètes Mercure, Mars, Jupiter, Saturne et Ura- mus, faites à l'Observatoire de Paris, pen- dant l'année 1874 ; par M. Le Verrier.. 485 ■ Observations méridiennes des petites pla- nètes, faites à l'Observatoire de Paris, pendant le premier semestre de 1874; Communication de M. Le Verrier 5io Découverte de deux nouvelles petites pla- nètes, faite à l'Observatoire de Paris, par SIM. Paul et Prospcr Henry; Com- munication de M. Le Verrier 801 Découverte de la planète (149)1 f^ite à Toulouse. Observations de cette pla- nète ; par M . Permtin 744 • Observation de la planète (i49)! faite à Paris le 3o septembre; par MM. Henry. 745 Découverte de la planète (i5o), à Ann- Arbor. Observations diverses de cette planète ; par M. fVatsnn 746 Observations méridiennes des petites pla- nètes, faites à l'Observatoire de Green- wich (transmises par l'Astronome royal, M. G.-B. Jiry) et à l'Observatoire de Paris, pendant le troisième trimestre de 1 875; Communication de M. Le Verrier. 837 Observations de la planète Jupiter; par M. FUinimnrinn 887 Suite des observations des éclipses des satellites de Jupiter, faites à l'Observa- toire de Toulouse ; par M. F. Tisserand. 923 Suite des observations de la planète Ju- piter ; par M. C. Flammarion gSS l'aies. 1119 1 120 1121 — Lettre de M. Stéphan à M. Le Verrier, annonçantla découverte de la 167° petite planète, faite à Marseille; •çsv'iA.BnrreUy. — Éléments et éphémérides de la planète ( 1 52) ; par M. Bossert — Nouvelles observations de la planète (i56) Palisa ; par M. Stéphan — Observations des planètes (i52) et (i54) faites à l'équatorial du Jardin de l'Obser- vatoire de Paris ; par M. Prosper Henry. 1 121 — M. L. Hugo adres.se deux Notes relatives à une transformation de la loi de Bode, sur les distances des planètes. . 679 et io47 Platine. — De la densité du platine et de l'i- ridium purs et de leurs alliages ; Note de MM. H. Sainte-Claire Dcville et H. Dc- hray 839 — Dissolution du platine dans l'acide sulfu- rique, pendant l'opération industrielle de la concentration ; Note de MM. J. Scheurcr-Kcstner 892 Poissons. — Sur le développement des spi- nules dans les écailles du Gobius niger; Note de M. L. Vaillant i37 — Sur la reproduction des Anguilles; Note de M. C. Dares/c i5ç, — Sur la faune ichlhyologique de l'ile Saint- Paul ; Note de M. H.-E. Sauvage 887 — Nidification du poisson arc-en-ciel de l'Inde ; Note de M. P. Carbonnier 1 136 — Sur un poisson du lac de Tibériade, le Clirnmis pntcr-fnmilias, qui incube ses œufs dans la cavité buccale; Note de M. Lortet 1196 Prix DÉcEnNÉs par l'Académie. — Table des prix décernés par l'Académie , aux di- vers Concours de l'année 1875 iSgS Prix proposés par l'acadé.mie. — Tableau des prix proposés pour les années 1876, 1877, 1878, 1879, 1880 et i883. Classe- ment par ordre de matières i3g4 — Tableau de ces mômes sujets de prix; clas- sement par année iSgô Probabilités (Calcul des) — Application d'un théorème nouveau du Calcul des probabilités ; par M. Bienaymé 417 — Démonstration simple du théorème précé- dent ; par M. Bertrand 458 — Addition à la Note précédente; par M. J. Bertrand 49' R RJSGLEMENTS DE l'Académie. — Obsorvations de M. Le J^errier, relatives à l'insertion dans les Comptes rendus d'une Note qui n'avait pas été lue à la séance Ci /\3l Pajjcs. — Réponse à M. Le Verrier; par M. C/i. Saintc-Clmre Dcvillc 1 36 Respiratiox. — Sur le mode d'action des pi- liers du diaphragme; Note elo M. G. Cnrtet Pagca. i58 Saxg. — Des causes de la coagulation spon- tanée du sang, à son issue de l'orga- nisme ; Note de M. F. Glénard 102 — Réponse à des objections de M. Arm. Gau- tier, relatives au rôle de l'acide carbo- nique dans la coagulation spontanée du sang; par MM. E. Mathieu el V. Ur- bain 372 — Sur quelques réactions de l'hémoglobine et de ses dérivés ; Note de M. C. Hussnn. 477 — Remarques de MM. L. Malhieu et F. Ur- bain, au sujet de la Communication pré- cédente 535 — Réponse à la Note de MM. Mathieu et Urbain ; par M. Jrm. Gautier 899 — Rôle de l'acide carbonique dans la coagu- lation spontanée du sang ; Note de M. F. Glénard \ 897 — De l'influence des acides sur la coagula- tion du sang ; par M. Oré 833 — Action des acides phosphoriques mono- hydratéet trihydraté, sur la coagulation du sang; par M. Oré ggo — Apparition de sels biliaires dans le sang et les urines, déterminées par certaines formes d'empoisonnements ; Note do MM Fclt:, et Riltcr 793 — Transformation du sang en poudre so- luble ; propriétés chimiques, physiques et alimentaires de cette poudre; Note de M. G. Le Bon SîC — État virulent du sang des chevaux sains, morts par assommement ou asphyxie ; Note de M. Signal 1 1 1 (i Sauvetage. — M. Tosclli appelle l'attention de l'Académie sur les engins d'explora- tions et de sauvetage qu'il a placés aux Expositions maritimes et de Géographie. 297 — M. foselli adresse une Note sur le sau- vetage des navires par la chaîne aérhy- drique 1047 Voir aussi Navigation. Sections de l'Académie. — La Section d'As- tronomie présente la liste suivante de candidats pour la place vacante, dans son sein, par suite du décès de M. Mathieu: 1° M. Mouchez; 20 M. fFolf; y .MM. Sté- phan et Tisserand 108 Sociétés scientifiques. — L'Académie e^t invitée à se faire représenter à la célé- bration du cinquantième anniversaire de la réception de 7.-7?. Brandi, mem- bre de l'Académie des Sciences de Saint- Pétersbourg, comme Docteur de l'Uni- versité de Berlin 883 Soleil. — Lettre du P. Secchi, accompa- gnant la présentation de la deuxième édition française de son ouvrage sur le « Soleil » 27 — Observations relatives à la seconde édi- tion de cet ouvrage du P. Secchi ; par M. /. Bertrand 70 — Sur l'identité du mode de formation de la Terre et du Soleil; Note de M. Ga- zon 297 — Étude des radiations superficielles du Soleil ; par M. S.-P. Langley 43G — Résumé des observations du Soleil, faites à l'Observatoire de Paris pendant l'an- née 1874; par AL Le Verrier 485 — Résultats des observations des protubé- rances et des taches solaires du 23 avril au 28 juin 1875 (55 rotations); par le P. Secchi 563 — Résultats des observations des protu- bérances et des taches solaires, du 23 avril au 28 juin 1875 (fin); parle P. Secchi 6o5 — Note accompagnant la présentation de plaques micrométriques destinées aux mesures d'images solaires; parM. Jans- sen 1173 — M. G(?z«« adresse une Note sur la consti- tution du Soleil 39 Spectroscopie. — Étude des bandes froides des spectres obscurs ; Note de MM. P. Besoins et Ayinnnet 4^3 — Nouveau tube spectro-clectrique (fulgu- ralor modifié); par MM. Dclavlianat et Merntet 726 Sucres. — SL Maumené adresse deux ob- servations relatives à l'action de l'ozone sur les jus sucrés et à celle des sels acides sur le sucre 107 — Influence de l'effeuillage sur la végétation de la betterave; Note de M. Ch. Viol- lelte 594 — De l'analyse commerciale des sucres, et de l'influence des sels et du glucose sur la cristallisation du sucre; par M. Bu- rin 621 — De l'emploi des moyennes en Physiologie l422 ) Pages expérimentale, à propos de la Note pré- cédente de M. Ch. VioUctte 698 - Observations de M. F/-c//yau sujet de la Communication précédente 703 - Recherches sur l'inversion du sucre de canne par les acides et les sels; par M. G. Flcury 823 - Remarques sur l'interprétation des ta- bleaux d'analyses contenus dans la Note précédente de M. Ch. Viollette; par M. P. Diicliarlre g 1 5 - De la saccharification des matières amy- lacées; par M. L. Bondonncau. 972 et 1210 Sur l'efîeuillaison de la betterave; ré- ponse à une Note de M. Cl. Bernard ; par M. Ch. Finllrtte 974 ■ Réponse de M. Cl. Bernard aux Notes de M. Duchartre et de M. Viollette 999 • Quelques réflexions à propos de la for- mation du sucre dans la betterave ; par M. Daclmrtrc i o65 ■ Observations de M. Bnussingault, à pro- pos de la Communication précédente, sur la production du sucre par les Agaves 1070 Observations de M. Pasteur, à ce même propos, sur l'origine du sucre dans les plantes 1071 Observations de M. Berlhclot, sur le même sujet 1072 De l'influence de l'effeuillage des bette- raves sur le rendement et sur la pro- duction du sucre; par M. B. Cnrcn- ivindcr 1142 Influence de l'effeuillage sur le poids et la richesse saccharine des betteraves ; par MM. P. Champion et H. Pellct. . . 1212 Remarques critiques sur les théories de rages. la formation des matières saccharoïdes dans les végétaux, et en particulier dans la betterave; par M. Cl. Bernard i23i — Observations relatives à la Communica- tion de M. Cl. Bernard; par M. Boiis- singaiilt 1 236 — .\ction des sels minéraux sur la cristalli- sation du sucre, et détermination de leur coefficient; par M. P. Lagrange . . 1249 — M. Â. Petit adresse une Note relative à la transformation de l'amidon par la diastase et à la production d'une nou- velle matière sucrée 589 SuLFiNES. — Recherches sur les sulfines; par M. A. Cahours 1 1 63 Sui.FocARBOi\ATES. — Dosago du sulfure de carbone dans les sulfocarbonates indus- triels; par MM. Dckichannl et Mermct. 92 — Dosage du sulfure de carbone dans les sulfocarbonates de potasse et de soude ; par MM. David et Roumiar i56 — Note sur les sulfocarbonates; par M. A. Gélis 282 — De quelques sulfocarbonates métalliques doubles ; par M. A. Mermet 344 — Sur un réactif propre à reconnaître les sulfocarbonates en dissolution; par M. A. Mermet 344 SuLFiinES. — Recherches sur le protosulfure de carbone ; par M. Sidot 32 SuLFURiQUE (Acide). — Étude ries pyrites employées, en France, à la fabrication de l'acide sulfurique ; par MM. A. Gi- rard et A. Marin 190 — Dissolution du platine dans l'acide sul- furique, pendant l'opération industrielle de la concentration ; Note de M. A. Scheurer-Kesiner 892 Tantale et ses Composés. ~ Recherches sur les niobates et les tantalates; par M. A. Joly 266 — Sur les oxysulfures de niobium et de tan- tale; par M. A. Joly 12G6 TÉLÉGRAPHIE. — M. L.-V. Minault adresse un Mémoire sur un télégra|ihe impri- meur à transmission multiple par un seul fil 38 Tellure. — Sur les minéraux tellurés ré- cemment découvert au Chili; Note de M. Domeyko C32 Tératologie. — Une lacune dans la série tératologiquo, remplie par la découverte du genre Iléadelphe; Note de M. N. Joly 207 — Observations de M. C. Dareste, sur la Communicalion précédente 291 TuERMOciii.MiE. — Sur le phénomène ther- mique qui accompagne l'inversion; Note de M. G. Flcury 196 — Étude calorimétrique des siliciures de fer et de manganèse; par MM. L. Tronst et P. Hautefcuilte 264 — Quantités de chaleur dillérentcs, pro- duites par le mélange d'huile d'olive avec l'acide sulfurique concentré, sui- vant que l'ébiiUition de l'acide est plus ou moins récente; Note de M. E.-J. Maumcné 573 — Sur les lois qui régissent les réactions de l'addition directe ; Notes de M. Mar- ( l/,23 Pages, koivnihng 66S, 728 et 776 — Recherches sur la constiUiliondes sels et des acides dissous; par M. Bcrihclnt.. 844 — Recherches thermiques sur l'acide citri- que; par MJI. Bcrtlielitt et Lniianinirie. 909 — Recherches thermiques sur l'acide phos- phorique ; par MJJ. Bcrllieht eX Loii- ^uiniiic 1 o 1 1 — Sur la constitution des phosphates; par MM. BcrtlicUit et Lotiguinine 1072 — Sur la chaleur de dissolution des préci- cipilés et autres corps peu solubles: Note de M. Bcrthehi , 1 1 57 — M. P.- A. Favre fait hommage à l'Acadé- mie d'un exemplaire de son « Mémoire sur la transformation et l'équivalence des forces chimiques n C09 Thermodynamique . — Note relative au Mémoire de M. Kretz sur l'élasticité dans les machines en mouvement; par M. Hirn 72 — Observations relatives à la dernière Com- munication de M. Hirn. Importance de baser la nouvelle théorie de la chaleur sur l'hypothèse de l'état vibratoire des corps ; Note de M. A. Lcdicu 1 3o — Sur la valeur du coefficient de détente de la vapeur d'eau surchauffée; Note de M. Cioiillehois Sgî — Sur le rendement des injecteurs à va- peur; Notes de M. ^. Zr'c//e«. 711 et 773 — Nouvelles observations sur la loi de la détente pratique dans les machines à vapeur ; Note de M. A. Lcdicu — Réponse à quelques objections soulevées par les récentes Communications sur le rendement des injecteurs à vapeur; Note de M. A. Lcdicu — Sur les propriétés mécaniques de diffé- rentes vapeurs à saturation dans le vide ; Note de M. Ch. Antoine TiiERMo.MÉTRiE. — SuT la séparation des li- quides mélangés, et sur de nouveaux thermomètres à maxima et à minima ; Note de M. E. Duclaux Titane et ses Composés. — Sur quelques combinaisons du titane ; par MM. C. Fricdcl et /. Guérin Toxicologie. — De la partie active des se- mences de courges employées comme taeniicides; Note de M. E. Hcckcl. . . . — Du principe vénéneux que renferme le maïs avarié; application à la Pathologie et à la Thérapeutique; Note de M. G. Lombrosn Tungstène et ses composés. — Sur la pré- paration du tungstène et la composition du wolfram ; par M. F. Jean Tunnels. — M. Ed/n. Bion adresse un Mé- moire ayant pour titre : « Construc- tion de puits en mer, pour l'établisse- ment du tunnel sous-marin entre la France et l'Angleterre » P.TgCS. 928 I023 574 Si5 889 345 1041 95 1118 u Urée et ses dérivés. — Recherches synthé- tiques sur le groupe urique; par M. £. Grimaux 325 Vapeur (Machines a ) . — Note sur la voiture à vapeur de M. Bollée, du Mans ; Note de M. Tresca 7C2 — M. Rnlhxamliauscn adresse deux Notes relatives aux machines à vapeur à trois cylindres 7^9 Voir aussi Thennodxnamiijue. Vapeurs. — Sur les propriétés mécaniques de différentes vapeurs à saturation dans le ville ; Note de M. Ch. Antoine .'J74 Vaporisation. — M. Dccharmc adresse une Note portant pour litre: « Marche de l'évaporomètre au sulfure de carbone, comparée à celle de l'évaporomètre à eau et des autres phénomènes météoro- logiques concomitants » J29 Vénus (Passages de) . — M . Janssen dépose sur le bureau de r.\cadémie trois Rap- ports concernant l'expédition du Japon, pour l'observation du passage de Vénus sur le Soleil 2G3 — Mémoire sur les observations du passage de Vénus faites à Pékin ; par M. J.-C. fVation 466 — Sur les particularités présentées par le phénomène des contacts, pendant l'ob- servation du passage de Vénus à Pékin; Note de M. Flcuriais 532 Verres. — Recherches sur le verre trempé ; par MM. /•'. de Luynes et Cli. Feil. . . 341 — Sur la théorie de l'affinage du verre ; Note de M. £. Fremy 1 1 54 i424 rr,g03. Vins. — Sur la pomme du vin ; son influence sur la détermination du i^lucose ; Note de M. G. Chnnccl 46 — Sur le dosage du glucose dans le vin ; Ré- ponse à une réclamation de M. Chancel ; par M. Maumcné 542 — M. Maumcné adresse une observation re- lative à un acide dexlrogyre du vin 332 — Sur les alcools qui accompagnent l'alcool vinique; Note de M. It. Pierre 808 — Sur les caractères du vin que peuvent donner les fruits de Mahonin, par fer- mentation ; Note de M. Is. Pierre 1086 ViTicuLTUBE. — Le Phylloxéra dans le dé- partement de la Gironde ; par M. Jzam. 3C — M. L. Diibiit, J. Pcrris adressent di- verses Communications relatives au Phyl- loxéra 38 — MM. Boniiodetui, Kiszllcp, Legris, E. Paillet , ni/edieu adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra. 87 — MM. C/i. Galbriiner, Fillion adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra «4° — M. Catin- demande l'ouverture d'un pli cacheté contenant une Communication relative au Phylloxéra igâ — MM. des Oi/iière.f, Drobiern,H.-C. Tein- plas, Apnlis, !\lerliiteaii, Blanchet, Ber- Ict, V. Joseph, Pequet, Gilbert, Rejnn, raillant, Chalnreng, M"" V" Dantigny et V Touret adressent diverses Com- munications relatives au Phylloxéra. . . igj — M. B. Cniii'j- demande l'ouverture d'un pli cacheté concernant le traitement des vignes phylloxérées 23i — Mji. G. de Crirdaillac, H. Lacalon, P. iSo^.y-adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra 232 — MM. G. Biiher ,Deeoster,de IFilder, Gar- cia de lus Rios, Inibert, Borde t adres- sent diverses Communications relatives au Phylloxéra 272 — Note sur la présence de galles pliylloxéri- ques développées spontanément sur des cépages européens ; \iavM.Max. Cornu. 827 — MM. Cil. Galbruner, F. Crotte, Lesthe- wnon adressent diverses Communica- tions relatives au Phylloxéra 3C5 — M. /. Audibert adresse une Note relative à un procédé propre à combattre le Phylloxéra 4o8 — MM. Ed. Martineau, J. Dagnaud, M. Gi- raud, F. Segur, P. Boit eau adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra 436 — MM. Blitz, O. Bouteillcr, J. Pennin adressent divertOo C'^mmunicalions le- Paf;es. latives au Phylloxéra 5oi Notes pour servir à l'histoire du genre Pliylloxcra; par M. Lichtenslein 527 M. le Préfet des Hautes-Alpes appelle l'attention de l'Académie sur l'état des vignes dans son déparlement Sag M. L. Mizermnn adresse un Mémoire [lour la destruction du Phylloxéra 529 Les Phylloxéras sexués et l'œuf d'hiver ; Note de M. Balbiani 58i Observation, à propos d'une Communica- tion récente de M. Balbiani, sur la né- cessité d'entourer le pied des ceps de vigne d'un bourrelet de poudres coal- tarées; par M. Maurice Girard fi2G MM. H. Chablaix, Cortcggia/ii, A. Pour- clierol adressent diverses Communica- tions relatives au Phylloxéra 5SS MM. R. Gaiidolplte, F. Slornier, Alf. Facre, Carrésit, C. Roussier adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra 62G M. L. Petit adresse une Lettre relative à de nouvelles expériences démontrant l'efflcacité de son coaltar sur les vignes phylloxérées C-g M. Godet adresse des échantillons go grappes de raisin, destinés à montrer l'efficacité de son procédé contre le Phyl- loxéra 679 Note sur les altérations déterminées sur la vigne par le Phylloxéra ; par M. Max. Cornu 737 MM. C. Ladrer, E. Delfieu, Mathieu, L. Petit, P. Agnolcsi adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra. 743 Résultats obtenus au moyen du sulfocar- bonate de potassium, sur les vignes phylloxérées de Mézel ; Note de M. Aii- bergier 78.1 Observations de M. Dumas, relatives à la Communication précédente 788 Traitement, par les sulfocarbonates, de la tache qui avait signalé l'apparition du Phylloxéra à Villié-Morgon ; Note de M. Duclaux 829 M. le Secrétaire perpétuel présente deux photographies, faites à Cognac, sur deux ceps appartenant à une même tache, et dont l'un a été abandonné à lui-môme, tandis que l'autre a été traité par les sulfocai boiiales 83 1 M. le Secrétaire perpétuel présente un « Catalogue des cépages américains des États-Unis de l'Araéiique du Nord, par M. P.-J. Berchmans » 832 MM. /. Boll, A. Mornard, de Finant iidiesient diverses Couuiiunications re- ( i4 • Pafies. latives an Phylloxéra 832 — Rapport de M. Diinins sur les Mémoires pri'senlés par les délégués do l'Académie à la Commission du Phylloxéra 871 — M. Bogi^in adresse une Note relative à un procédé de destruction du Phylloxéra par la chaleur. . , 883 — Note sur le formation, la structure et la décomposition des renflements déter- minés sur la vigne par le Phylloxéra; par M. Max. Cornu gSo — MM. T'illecUeu, Rolct adressent diverses Communications relatives au Pliylloxcra. gSG — Lettre de M. le Ministre de ï Agriculture et du Coiniiiej-ce à M. le Secrétaire per- pétuel, au sujet de la prohibition, en Al- gérie, des raisins frais et des plants d'arbres fruitiers gîfi — M. \e Secrétairv perpétuel s\s,x\d.\e, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, une brochure portant pour titre : « Le Phylloxéra dans le canton de Ge- nève, de mai à août 1875 n gSy — Rapport de M. Bouler, sur les réclama- tions dont a été l'objet le décret, rendu sur la demande de M. le Gouverneur de l'Algérie, relatif à l'importation en Al- gérie de plants d'arbres fruitiers ou fo- restiers venant de France 1 175 — Note au sujet du décret du 14 août 1875 qui prohibe l'importation en Algérie des plants d'tirbres fruitiers et autres de toute provenance ; par M. E. Blanchard. 1 237 — Observations de M. Dumas, relatives à la Communication de M. Blanchard. . . . 1239 VOLCAMQUES ( PHÉNOMÈNES ). — M. le 3Ii- nistre de l'Instruction publique adresse la traduction d'un article publié par le « Journal ministériel » de Copenhague, sur les phénomènes volcaniques qui se sont produits en Islande, dans le cou- rant de l'hiver 1873 273 — Analyse des dégagements gazeux de l'ile Saint-Paul ; pa"r M. Ch. Vélain 332 — Sur la fréquence des tremblements de 25 ) Pages. terre relativement à l'âge do la Lune; Note de W. Al. Perrey 690 — Secousses de tremblement de terre qui se sont fait sentir à la Martinique, et phénomènes électriques qui ont précédé chacune d'elles dans les fils télégraphi- ques; Note de M. R. Riiet 698 — M. ff. Mrintucci adresse une Note con- cernant l'hypothèse du feu central ter- restre 694 — M. le Ministre de la Marine et des Colo- nies transmet un extrait d'un Rapport de M. le Gouverneur de la Martinique, relatif aux secousses de tremblement do terre ressenties dans la colonie, du 17 au 25 septembre, et sur les phénomènes magnétiques qui ont été observés simul- tanément 744 — Observations sur une Lettre de M. Duvi- gnau, relative aux tremblements de terre qui ont eu lieu à la Martinique ; par M. Ch. Sainte-Claire Deville 744 — Lettre de M. F. Fouqué, contenant de nouvelles observations sur les fume- rolles de Santorin 794 Voyages scientifiques. — M. Pertuiset adresse une Note concernant un projet d'exploration de la Terre de Feu 743 — M. y)/(7/;i-^ i;'rfii'(7/-f/j annonce à l'Académie le retour de M. Fititol, attaché comme naturaliste à l'expédition de l'île Camp- bell, et donne quelques détails sur les régions visitées par lui 1024 — Relation sommaire, faite par M. Z)««i/eV, de l'expédition scientifique à la Nou- velle-Zemble, commandée par M. Nor- denskiôld, à bord du Proefven, de juin à août 1875 770 — Note de M. Daubrée sur la première par- tie du voyage de M. Nordenskiold, sur le leniseï 1078 — Note de M. Daubrée sur le retour de M. Kjellman, du leniseï en Norvège, à bord du Proef^'cn 1080 Zoologie. — Des formes larvaires des Bryo- zoaires; Notes de M. Barrais 288, 443, 904 et ii34 — Les Lépidoptères à trompe perforante, destructeurs des oranges (Ophidères); Note de M. KUiickel 397 — Sur les migrations et les métamorphoses des Trématodes eiidoparasites marins ; Note de M. A. Fillot 475 C. R., 1875, 2« demeure. (T. LXXXI.) M. E. Muhant fait hommage à l'Acadé- mie d'une nouvelle livraison de son « Histoire naturelle des Oiseaux-Mou- ches ou Colibris, constituant la famille des Trochilidés » 492 Sur X Heinisepius^ genre nouveau de la famille des Sépiens, avec quelques re- marques sur les espèces du genre Sépia en général; Note de M. /. Steenstrup. 567 i85 i/iaô ) Pages. Note sur la distribution hypsométrique des Mollusques vivants, dans les Pyré- nées centrales; par M. P. Fischer. . . . 624 Sur la génération sexuelle des Vorticel- liens ; Note de M. Balhiani 676 M. le &f/'cV(7/rc/>r/-/;6'7Hf/ signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance : un travail de MM. Mnrinn et Bnrrrtzkj sur les Annélidesdu golfe de Marseille 790 M. Janssen annonce à l'Académie l'envoi fait au Muséum, par le gouvernement japonais, de divers objets d'Histoire na- turelle 870 Remarques sur les Balénidesdes mers du Japon, à propos du crâne d'un Cétacé de ce groupe, envoyé au Muséum par le gouvernement japonais, sur la demande de M. Janssen; par M. P. Gervais g32 S\ir la faune ichthyologique de l'ile Saint- Paul; Note de M. H.-E. Sam^nge 987 Sur les Vers de terre des îles Philippines et de la Cocliinchine; Note de M. Edni. Pages. ^ Penicr 1043 — Sur la présence, dans les mers actuelles, d'un type de Sarcodaires des terrains secondaires; Note de M. P. Fischer.. ii3i — Sur l'organisation des Acariens de la fa- mille des Garaasides ; caractères qui prouvent qu'ils constituent une transi- tion naturelle entre les Insectes hexa- podes et les Arachnides; Note de M. Mé- gnin 1)35 — Nidification du poisson arc-en-ciel de l'Inde ; Note de M. P. Carhonnier i i3G — Sur un poisson du lac de Tibériade, le Chromis patcr-faniilias , qui incube ses œufs dans la cavité buccale ; Note de M. Lortet 1 19G — Sur la classification et la synonymie des Stelléiides; par M. Edm. Pcrrier 1271 — M. /)i(7«6"i;V/(i'(7/YA-présentele premier vo- lume de « l'Hisloiro naturelle des Mam- mifères de Madagascar; par MM. Cran- didier et Jtph.-Milne Edivards ». . . . 1280 Voir aussi Analomie animale. TABLE DES AUTEURS. MM. Pages. AB.\DIE ( J.-E.) adresse une Note concernant un réi^iilateur de lumière électrique. . . 789 ABBADIE '( A. d'). — Sur la latitude d'Abba- dia, près de Hendaye (Basses-Pyrénées). 171 — M. d'Jbbadie fait hommai^e à l'Académie d'un Mémoire sur la réalité des mouve- ments raicroséismiques, par le P. Bcr- telli 297 — M. d'Jbbadie présente les « Études bi- bliographiques et biographiques sur l'his- toire de la Géographie en Italie », pu- bliées par la députation ministérielle de la Société géographique d'Italie 298 ABEILLE adresse un Mémoire intitulé : « Gué- rison des déviations de la matrice par la myotomie utérine ignée sous-vagi- nale » 55 — Adresse la description d'un nouveau cas de traitement de ces déviations 407 ADOR (F.) adresse des échantillons de viande arrivant de Buénos-Ayres et conservés par le procédé de M. Herzen 742 AGNOLESI (P.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 743 ALIX (Edm.). — Sur la myologie des Carni- vores laSg ALL.4RD (F.). — Sur la transparence des flammes et de l'atmosphère, et sur la vi- sibilité des feux scintillants 1096 AMIGUES (E.). — Observation d'un bolide à Couiza (Aude) , dans la soirée du 3o sep- tembre 1875 601 ANDREWS. — Expériences à hautes pres- sions sur les gaz 277 .4NG0T (A.). — Sur l'éclipsé de Soleil du 28-29 septembre 1 875 589 ANONYME. — Uiie mention honorable est accordée à l'auteur anonyme d'un Mé- moire sur les mort-nés (Concours du prix de Statistique de la fondation Mon- MM. Pages, tyon.) ■ i32i ANTOINE (Cit.). — Sur les propriétés méca- niques de différentes vapeurs à satura- tion dans le vide 574 AOUST (l'abbé). — Des surfaces coordon- nées telles, qu'en chaque point consi- déré comme centre d'une sphère de rayon constant, les normales aux sur- faces déterminent sur cette sphère les sommets d'un triangle sphérique d'aire constante 963 APOLIS adresse une Communication relative au Phylloxéra igS ARBAUD-BLONZAG ( n' ) adresseune Note re- lative à la Météorologie pratique.. 273 et 332 — Les orages de 1875 601 — Adresse des recherches sur la production du froid 1046 AUBERGIER. — Résultats obtenus au moyen du sulfocarbonate de potassium, sur les vignes phylloxérées de Mézel 785 AUDIBERT (J.) adresse une Note relative à un procédé propre à combattre le Phyl- loxéra 408 AUDIGÉ. — Sur les propriétés toxiques des alcools par fermentation. (En commun avec M. Dujdrdin-Beaametz .) 192 AUDOYNAUD. — Recherches sur l'ammo- niaque contenue dans les eaux marines et dans celles des marais salants du voi- sinage de Montpellier 619 AUTIER adresse une Note relative à un pi'ojet d'aérage et d'assainissement des grandes villes 45° AYMONET. — Étude des bandes froides des spectres obscurs. (En commun avec M. P. Desniiis.) 423 AZ.\M. — Le Phylloxéra dans le département de la Gironde 36 i85.. ( i4^8 ) B MM. Paces. BAILLS. — Note sur les phénomènes astrono- miques observés, en iSgy, par les Hol- landais, à la Nouvelle-Zemble 1088 BAKER (G.) adresse une Communication re- lative au Phylloxéra 272 BALBIANl. — Les Phylloxéras sexués et l'œuf d'hiver 58i — Sur la génération sexuelle des Vorticel- liens 676 — Sur l'embryogénie de la Puce 901 BARBERA (L.) adresse un Mémoire sur le calcul des fonctions 195 BARRAL. — Note sur la destruction de la matière végétale mélangée à la laine. (En commun avec M. Sdh'état) 1 1 89 BARROIS. — Des formes larvaires des Bryo- zoaires 288, 443, 904 et 1134 BASTIDON adresse une Note sur les dépôts de carbonate de cliaux qui obstruent les tuyaux de conduite de la ville d'AnUuze. 39 BATTEY (R.) adresse une Note relative à quelques formules de Thérapeutique.. . 743 BAUDET. — Sur les globes de Blaeu, et sur la découverte faite par lui, en 1600, d'une étoile variable dans la constella- tion du Cygne 335 BÉCHAMP (A.) — Sur le dosage du glucose dans le vin ; réponse à une réclamation de M. Chniiccl, concernant la matière d'apparence gommeuse du vin 242 BÉCHAMP (J.). —Des microzymasetde leurs fonctions aux différents âges d'un même être 226 BECQUEREL.— M. ^tri/^e/r/ présente son ouvrage : « Des forces physico-chimi- ques et de leur intervention dans la pro- duction des phénomènes naturels ». . . . 28 J — Mémoire sur la mesure des affinités dans la réaction, l'une sur l'autre, de deux dissolutions, en prenant pour bases les forces électromotrices 8o3 — Mémoire sur la mesure des affinités entre les liquides des corps organisés, au moyen des forces électromotrices 849 — Mémoire sur les éléments organiques con- sidérés comme des électromoteurs. . . . 1002 — M. Berrjticirl offre à la Bibliothèque de l'Institut le Journal des sondages exé- cutés, en 1840, à Saint-Louis (Sénégal), par M. Dcgni/.iéf 870 BELGRAND. — Perturbations atmosphéri- ques do la saison chaude de l'année 1873. Notes sur le groupe de pluies du 21 au 24 juin 1875; crues de la Garonne; dé- MM. Pages, sastres de Toulouse 1017 et 1082 — Perturbations atmosphériques de la saison chaude de l'année 1875. Inondations du midi de la France 1 1 68 BELLAMY (F.). — De la fermentation des fruits. (En commun avec M. G.Lechar- tier.) 1127 BENOIST ( H.) adresse une Note sur les inon- dations et les moyens de les prévenir. . 233 BÉRANGER-FÉRAUD adresse ses remercî- ments à l'Académie, pour la distinction dont ses travaux ont été l'objet dans la dernière séance publique 89 BERGERON (A.), —Recherches expérimen- tales sur le mécanisme des coagulations sanguines, dans le traitement des vari- ces, par le simple isolement des veines. 733 — Un prix est accordé à M. Bergeron. (Con- cours du prix Chaussier pour l'année 1875.) 1375 BERLET adresse une Communication relative au Phylloxéra igS BERNARD (Cl.). — De l'emploi des moyen- nes en Physiologie expérimentale , à propos de l'infiuence de l'effeuillage des betteraves sur la production de la ma- tière sucrée 698 — Réponse aux Notes de M. Duchartre et de M. Jloltettc, à propos de l'effeuillement des betteraves 999 — Remarques critiques sur les théories de la formation des matières saccharoïdes dans les végétaux, et, en particulier, dans la betterave i23i BERRIER-FONTAINE. — Une mention ho- norable est accordée à M. Dcnicr-Fon- tiiiiic. (Concours de Médecine et Chi- rurgie de la fondation Montyon) i343 BERT (P.). — Sur le mécanisme et les causes des changements de couleur chez le Ca- méléon 938 BERTHELOT. - Recherches sur la' consti- tution des sels et des acides dissous. . . 844 — Recherches thermiques sur l'acide ci- trique. (En commun avec M. Lougui- niiie 909 — Recherches thermiques sur l'acide phos- phorique. ( En commun avec M. Lnugui- nine.) ion — Observations sur l'origine du sucre dans la betterave 1072 — Sur la consliuiliou des phosphates. (En commun avec M. Louguininu.) 1072 — Sur la chaleur de dissolution des pré- ( '4 MM. Pafies. cipités et autres corps peu solubles. . . iiSy BERTRAND (J.). Observations relatives à la seconde édition de l'ouvrage du P. Sccc/d sur le Soleil 70 — Démonstration simple d'un théorème du calcul dos probabilités, énoncé par M. Biennymé 458 et 491 — Observations à l'occasion d'une Note de M. Bucliwaldcr, sur le caractère des re- cherches de M. Mouvhot 628 — M. le Secrétaire perpétuel Ai, 53o. — Une bro- chure de M. Jlp/i. Co.ixa, 589. — La seconde édition des « Notions prélimi- naires pour un Traité sur la construc- tion des ports dans la Méditerranée u , par M. Jl. CiaUli, 680. — Des « Re- cherches sur la combustion de la houille », par MM. Sclieurer-Kestncr et Cit. Meunier- Dullfus , 790. — Un travail de MM. Marion et Borretzhy, sur les Annélides du golfe de Marseille, 790. — La publication, faite par M. F. DuniDiler , d'un résumé des travaux do l'Académie des Sciences de Berlin de i82'2 à 1872, 790. — Un Mémoire de MM. J.-J. Révy, 884. — Deux nouveaux volumes des « Actes de l'Académie des Sciences, Lettres el Arts de Palermo » ; — Un nouveau fascicule des « Reliquiae aquitanicœ », par MM. Lartetel Cliristi, i2o3. — Divers ouvrages de \W.Schen- strom, G. Hcuzc et L. Figuier 1262 BESCHERELLE (M.-E.). - Note sur les Mousses des îles Saint-Paul et Amstcr- 29 ) MM. Pages, dam 720 — - Le prix Desmazières pour l'année 1875 est partagé entre MM. Bescherelle et Ë. Fournier 1 336 BIENAYMÉ. — Application d'un théorème nouveau du Calcul des probabilités 417 BION (Edm.) adresse un Mémoire ayant pour titre : « Construction do puits en mer, pour l'établissement du tunnel sous- marin entre la France et l'Angleterre ». 1118 BLANCHARD (E.). — Note au sujet du dé- cret du 14 aotlt 1875, qui prohibe l'im- portation des plants en Agérie A'arbres fruitiers et autres de toute provenance. 1287 BLANCHET adresse une Communication re- lative au Phylloxéra igS — Observations sur le projet de création d'une mer intérieure, dans le midi de l'Algérie 282 BLANCHET (P.) adresse une Note relative à la direction des ballons 436 BLITZ adresse une Communication relative au Phylloxéra 5oi BOGGIO adresse une Note relative à un pro- cédé de destruction du Phylloxéra par la chaleur 883 BOILLOT (A.). — Note concernant l'action de l'ozone sur les substances animales. i258 BOITEAU (P.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 436 BOLL (J.) adresse une Communication rela- tive au Phylloxéra 832 BONABRY (A.) adresse un Mémoire relatif aux inondations et aux moyens de les prévenir .' 78g BONDONNEAU (L.). - De la saccharifica- tion des matières amylacées.. 97201 1210 BONNEFOY. — Le prix Laplaoe est décerné à M. Bnnnefoy, sorti le premier, en 1875, de l'École Polytechnique, et entré à l'École des Mines 1 368 BONNET (0.). — Remarque sur uneNote de M. Nicnla'ùlès 269 BONNODEAU adresse une Communication relative au Phylloxeia 87 BOQUET adresse un Mémoire sur les équa- tions numériques à une inconnue 39 BORDET adresse une Communication rela- tive au Phylloxéra 272 BORIUS. — Le prix de Statistique de la fon- dation Montyon (Concours de 1875) est décerné à M. Bnrius i32i BOSSERT. — Éléments et éphémérides de la planète (i52) 1 120 — Nouvellesobservations de la planète (i56) Palisa 1 121 BOSSY (P.) adresse une Communication re- lative au Phylloxéra 232 ( 1430 ) MM. Pages. BOUCHARDAT adresse ses remercîments à l'Académie pour la distinction dont ses travaux ont été l'objet dans la dernière séance publique Sg BOUCHUT. — Des signes ophthalmoscopiques ditTérentiels de la commotion et de la contusion du cerveau 102 BOUILLAUD. — Considérations cliniques et expérimentales sur le système nerveux, sous le rapport de son rôle dans les actes régis par les facultés sensitives, instinctives et intellectuelles, ainsi que dans les actes locomoteurs dits volon- taires 122 — Nouvelles recherches sur les battements du cœur à l'état anormal, et sur l'en- registrement de ces battements, ainsi que de ceux des artères , 549 BOULEY. — Rapport sur les réclamations dont a été l'objet le décret, rendu sur la demande de M. le Gouverneur de l'Al- gérie, relatif à l'importation en Algérie d'arbres fruitiers ou forestiers venant de France 1 170 BOUQUET DE LA GRYE. — Mission de l'île Campbell. Mémoire sur la chloruration de l'eau de mer 1 240 BOURGEOIS (A.). — Recherches sur la con- stitution de la flbroïne et de la soie. (En commun avec M. Schutzenberger.). ... i igi BOURGOING (Ed.). - Élhylène chloro- bromé : isomérie de son chlorure avec le bromure d'éthylène perchloré 48 — Sur le perbromure d'acétylène brome . . SaS BOURNEVILLE. — Sur quelques points de l'action physiologique et thérapeutique du camphre monobromé 284 BOUSSINESQ présente des additions et éclaircissements à son Mémoire : « Es- sai sur la théorie des eaux courantes ». 140 — Rapport sur ce Mémoire (rapporteur, M. de Saint-Venant.) • 4G4 BOUSSINGAULT.— Observations sur la pro- duction du sucre des Agaves 1070 — Observations relatives à une Communi- cation de M. Cl. Bernard, sur la forma- tion des matières saccharoïdes, et en particulier dans la betterave BOUTEILLER (0.) adresse une Communica- tion relative au Phylloxéra BOUTY. — Sur l'aimantation temporaire de l'acier 88 1 1236 Soi MM. Pages. BRACHET (A.) adresse diverses Notes rela- tives à des modifications à apporter aux instruments d'Optique et à quelques au- tres appareils Soi, 679, 883 et 1047 BRAULT. — Nouvelles cartes de Météorolo- gie nautique, donnant à la fois la direc- tion et l'intensité probables des vents. 433 BRIOSCHI. — Sur la réduction d'une forme cubique ternaire à sa forme cano- nique 5go BROCH, nommé Correspondant pour la Sec- tion de Mécanique, adresse ses remer- cîments à l'Académie 3i3 BRONGNIART (Ad.). - Sur la structure de l'ovule et de la graine des Cycadées, comparée à celle de diverses graines fossiles du terrain houiller 3o5 — M. Bi-ongniart présente, de la part de M. Tchihatchef, la deuxième partie du premier volume de sa traduction de l'ouvrage intitulé : « La végétation du globe d'après sa disposition suivant les climats, esquisse d'une géographie com- parée des plantes » ; par M. Grise- biich 1024 BROUN (J.-A.). — Sur les courants atmo- sphériques 34 — Note sur les relations observées, à Tré- vandrum, entre les résultats des obser- vations magnétiques et la période des taches solaires 752 BRUTTELETTE (B. de) adresse ses remer- cîments à l'Académie, pour la distinction dont ses travaux ont été l'objet dans la dernière séance publique 87 BUCHWALDER. — Sur les orages à grêle . S39 — Remarques sur l'emploi fait, dans l'anti- quité, de la chaleur solaire, à l'occasion de la Note récente de M. Mourhot C27 — Fait observer que le procédé de M. Moii- chot pourrait être employé à la produc- tion de la glace, en plaçant dans l'axe du cône un appareil analogue à celui do W. Carré 743 BUDIN. — Une citation honorable est accor- dée à M. Badin. ( Concours de Méde- cine et de Chirurgie de l'année 1875.). i343 BURQ adresse une Note relative à l'action exercée par le cuivre et ses composés sur les animaux. (En commun avec M. Duconi.) 332 CAHOURS (A.). — Recherches sur les sul- 1 CAILLEÏET (L.). — Sur le fer hydrogéné.. 319 fines I iC3 I C.\LLAY ( A.) adresse ses remercîments à { i43i ) MM. Paces. l'Aaidc'mie, pour la dislinclion dont ses travaux ont été l'objet dans la dernière séance publique Sg CALLICURCÈS (P.). — De la nature de la flamme, d'après Galien et d'après Aris- tote io5G CAMPANA. — Une récompense est accor- dée à M. Cainpana. (Concours du prix Serres pour l'année iSyS.) i3 ji CARBON]SIER(P.). — Nidification des pois- sons arc-en-ciel de l'Inde 1 1 36 CARDAILLAC (G. de) adresse une Commu- nication relative au «Phylloxéra aSa CARLET (G.). — Sur le mode d'action des piliers du diaphragme 1 58 CARRÉSIT adresse une Communication rela- tive au Phylloxéra GaG CARVALHO (ne) adresse une Note relative aux propriétés de l'air soumis au pas- sage d'un courant d'induction 74 3 CARVALLO (J.). — Théorie des nombres parfaits ;3 CASPARI. — Sur l'isochronisme des spiraux de chronomètres wi-x CATALAN (E.). — Note sur les nombres de Bernoulli 41' CAUVET. — Sur l'absorption par les racines des liquides colorés 5-2 CAUVY demande l'ouverture d'un pli ca- cheté contenant une Communication sur un traitement des vignes phylloxé- rées igS et CAZIN (A.). — Observations magnétiques faites à l'île Saint-Paul, en novembre et décembre 1874 — Le prix Trémont de la fondation Mon- tyon est décerné à M. A. Cazin pour l'année 1875 i3G8 CECn (C.-O.). — Sur l'éther diéthylique de l'acide xantho-acétique. (En commun avec II. A. Steincr.) — Adresse une Note sur l'acide viridique.. CÉZARD (S.). — Une citation honorable est accordée à M. S. Cézard. (Concours de Médecine et Chirurgie pour l'année •875.) CHABLAIX (H.) adresse une Communica- tion relative au Phylloxéra 588 CHALARENG adresse une Communication relative au Phylloxéra igS CHAMPION (P.). — Quantités d'azote et d'ammoniaque contenues dans les bette- raves. (En commun avec M.//. Pcllct.]. 53; — Note sur les composés explosifs ; in- fluence de l'amorce sur le coton-poudre comprimé. (En commun avec M. H. Petlet.) 982 — Influence de l'efleuillage sur le poids et 23 I 718 i55 3l2 i343 MM. Pages. la richesse saccharine des betteraves. ( En commun avec M. H. Pcllct.) 12 12 CHANCEL (G.). — Sur la gomme du vin et sur son influence sur la détermination du glucose 4G CIIAPELAS. — Sur les étoiles filantes du mois d'août 1875 376 CIIASLES. — Application de la méthode de correspondance à des questions de gran- deur de segments sur les tangentes des courbes 253 — Tliéorèmes dans lesquels entre une condi- tion d'égalité de deux segments recti- lignes 355 — Nouveaux théorèmes relatifs à des condi- tions d'égalité de grandeur de seg- ments rectilignes sur les tangentes des courbes géométriques, d'ordre et de classe quelconques 643 — Détermination de la classe de courbes en- veloppes qui se présentent dans les questions d'égalité de grandeur de deux segments faits sur des tangentes de courbes géométriques 757 — Théorèmes dans lesquels se trouve une condition d'égalité de deux segments pris sur des normales et des tangentes des courbes d'ordre et de classe quelcon- ques 993 — Théorèmes dans lesquels se trouvent des couples de segments ayant un rapport constant 1221 — M. Chaslcs fait hommage à l'Académie d'une nouvelle éditij^ de son « Aperçu historique sur l'origine et le dévelop- pement des méthodes en Géométrie, suivi d'un Mémoire de Géométrie sur deux principes généraux de la Science, la Dualité et l'Homographie» 1149 — M. Chastes fait hommage à l'Académie de divers numéros du « Bullettino di Bibliografia e di Storia délie Scienze matema'tiche e fisiche « 755 et 1281 — Fait hommage de diverses livraisons du « Bulletin des Sciences mathémati- ques », et du « Bulletin de la Société mathématique de France » 1281 CIIATIN (J.). — Sur le développement et la structure des glandes foliaires inté- rieures 502 — Ce Mémoire est renvoyé à une Commis- sion 53o CHAUTARD (J.). — Phénomènes magnéto- chimiques produits au sein des gaz ra- réfiés dans les tubes de Geissler, illu- minés à l'aide de courants induits 73 CHAUVEAU prie l'Académie de comprendre ses travaux parmi ceux qui seront admis ( i432 ) MM. Pajes. à concourir pour le prix Lacaze 7 13 — De l'excitalion ('■ifCtrique unipolaire des nerfs. Comparaison de l'activité des deux pôles pendant le passage des cou- rants de pile 779 — Comparaison des excitations unipolaires de même signe, positif ou négatif. In- fluence de l'accroissement du courant de la pile sur la valeur de ces excita- tions 824 — De la contraction produite parla rupture du courant de la pile, dans le cas d'exci- tation unipolaire des nerfs io38 — Étude comparée des flux électriques dits instantanés, et du courant continu, dans le cas d'excitation unipolaire i igS — Le prix Lacaze est décerné à M. Chau- veau pour l'année 1875 iSGa CHEMINEAU (.1.) adresse une description et un dessin de perfectionnements apportés aux paratonnerres 1 2o3 CHENU. — La Commission décide le rappel des prix obtenus par M. Chenu ; Con- cours du prix de Statistique de la fon- dation Montyon i32i CHERFILS ( D.) adresse la description d'un moteur électromagnétique, auquel il at- tribue une puissance remarquable 53o CHEVREUL (E.)— Explication de nombreux phénomènes qui sont la conséquence de la vieillesse Set 61 — Note à l'occasion du Compte rendu de la séance du 19 juillet 180 — Quelques remarques sur une Note histo- rique relative à J^. van Helmont, à propos de la définition et de la théorie de la flamme par M. Melsens. . 307 et 3Co — Examen du bois dit pétrifié par du sous- carbonate de chaux , Irouvé à Bour- bonne-lesBains, dans un puisard ro- main, et remis par M. Daubrée looC — M. Chevrcul est nommé membre de la Commission chargée de la vérifjcalion des comptes 365 CLERMONT (A.). — Sur un nouveau mode de production de l'acide trichloracé- tique 1 270 CLIN.— Préparation du camphre raonobromé cristallisé 284 CLOEZ (S.). — Note sur la matière grasse de la graine de l'arbre à huile de la Chine 469 CLOS (D.). — Des éléments morphologiques des feuilles oblongues des Monocotylé- dones iGi COLIN (B.) demande l'ouverture d'un pli cacheté, contenant l'indication de l'em- ploi du potassium pour déterminer l'ex- MM. Pages. plosion des torpilles ; 246 COLIN (G.) adresse un Mémoire sur le mé- canisme delà rumination 1202 COLLADON. — Sur l'orage de grêle qui a éclaté sur Genève et la vallée du Rhône dans la nuit du 7 au 8 juillet 104 — Sur deux orages de grêle observés le 7 et le 8 juillet dans quelques parties de la Suisse et du midi de la France 445 — Sur l'origine probable de ces deux orages. 480 COMMAILLÉ (A.).— Note sur le dosage de la caféine et la solubilité de cette sub- stance 817 — Sur un procédé pour séparer la cholesté- rine des n.alières grasses 819 — Adresse des considérations physiologi- ques et pathologiques sur la fonction du foie 1 262 CONSUL GÉNÉRAL DU CHILI (M. le) trans- met à r.Académie, au nom de M. Dn- mcyko, recteur de l'Université du Chili, un certain nombre de publications scien- tifiques de cette Université 365 CONTEJEAN (Cn.). — Influence du calcaire sur la dispersion des plantes dites calci- fugcs 5 1 — Revendication de priorité, relative à un fait de géographie botanique 162 COQUiLLION (j'.-J.). — Sur la formation du noir d'aniline, obtenu par l'électrolyse de ses sels 408 CORENWINDER (B.). — La noix de Ban- coul. Études chimiques sur les fruits oléagineux des pays tropicaux 43 — De l'influence de l'effeuillage des bette- raves sur le rendement et sur la pro- duction du sucre 1 142 CORNU (Max.) adresse ses remercîments à l'Académie pour la distinction dont ses travaux ont été l'objet dans la dernière séance publique i4i — Note sur la présence de galles phylloxé- riques développées spontanément sur des cépages européens 327 — Note sur les altérations déterminées sur la vigne par le Phylloxéra 737 — Note sur la formation, la structure et la décomposition des renflements détermi- nés sur la vigne par le Phylloxéra gSo CORTEGGIANI adresse une Communication relative au Phylloxéra 588 COSSIGNY (J. de) adresse des remarques relatives à une Note de M. D. Tommasi sur une nouvelle source de magné- tisme 1 4 ' COUSTÉ. - Théorie de la grêle 880 COYNE. — Une citation honorable est ac- cordée à M. Coync. (Concours de Mé- MM. Pages, decine et de Chirurgie, pour l'année 1875.) 1343 CROTTE (F.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 365 CROULLEBOIS. - Sur la valeur du coeffi- cient de détente de la vapeur d'eau sur- 1433 ) MM. Pages. chauffée 592 — Sur le pouvoir rotatoire du quartz dans le spectre ultra-violet 666 CROVA (A.). — Sur l'intensité calorifique de la radiation solaire et son absorption par l'atmosphère terrestre i2o5 D DAGNAUD (J.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 436 D.A.NTIGNY ( M"»" V" ) adresse une Commu- nication relative au Phylloxéra igS DARBOUX. — Sur l'existence de l'intégrale dans les équations aux dérivées par- tielles d'ordre quelconque 317 — Le prix Poncelet pour 1875 est décerné à AI. Deirboiix ] 3o5 DARESTE (C). — Sur la reproduction des Anguilles iSg — Observations sur une Communication ré- cente de M. Joly 291 DAUBRÉE. — Notice complémentaire sur la formation contemporaine de minéraux par les sources thermales do Bourbonne- les- Bains ( Haute-Marne) ; production de la phosgénite 182 — Observations relatives à une Communica- tion de M. Donwyko, sur la découverte de météorites dans l'Amérique méridio- nale 600 — Chute d'une météorite survenue, le 12 mai 1874, à Sevrukow, district de Belgorod, gouvernement de Koursk 661 — Exemple de formation de la pyrite de fer dans des sources thermales et dans l'eau de mer 854 — Minéralisation subie par des débris orga- niques, végétaux et animaux, dans l'eau thermale de Bourbonne-les-Bains 1008 — M. Daiibréc présente à l'Académie un nouvel échantillon de la météorite de l'État dlowa envoyé pour le Muséum par M. Hinrichs 1 025 — Relation sommaire de l'expédition scien- tifique à la Nouvelle-Zemble, commandée par .M . Nnrdi'nsMold, à bord du Proefven, de juin à août 1875 yyo — Note sur la première partie du voyage de M. Nnrdeiiskiôld, sur le leniseï. . . 1078 — Note sur le retour de M. Kjdlman, du leniseï en Norwége, à bord du Proefven. 1 080 DAVID. — Note sur le dosage du sulfure de carbone dans les sulfocarbonates de potasse et de soude. (En commun avec M. Rommier. ) 1 56 DEBRAY (H.). — De la densité du platine C. R., 1875, 2« Semestre. (T. LXXXI.) et de l'iridium purs, et de leurs alliages. (En commun avec M. H. Sniritc- Claire Deville.] SSg DECHARME (C). — Nouvelles flammes so- nores 339 — Adresse une Note portant pour titre : « Marche de l'évaporomètre au sulfure de carbone, comparée à celle de l'éva- poromètre à eau et des autres phéno- mènes météorologiques concomitants ». 529 DÉCLAT adresse une Note concernant huit nouveaux cas de guérison de pustule maligne, par l'acide phénique et le phé- nate d'ammoniaque 365 DECCEUR adresse son Mémoire sur de nou- veaux types de turbines et de pompes centrifuges 1046 DECOSTER DE WILDER adresse une Com- munication relative au Pliylloxcra 272 DEHÉRAIN (P.-P.). — Nouvelles recherches sur la germination 198 DELACHANAL. — Dosage du sulfure de car- bone dans les sulfocarbonates alcalins industriels. (En commun avec M. Mer- met.) 92 — Sur un composé de platine, d'étain et d'oxygène, analogue au pourpre de Cas- sius (oxyde platinostannique de M. Du- mas). (En commun avec M.J.Mermet.). 370 — Nouveau tube spectro-électrique (fulgu- rator modifié). En commun avec M. Mer- mct] 726 DELAFONT adresse un Mémoire sur la théo- rie de la droite 232 DELAURIER adresse une Note sur un « con- centrateur solaire « 743 DELESSE. — Note sur une nouvelle carte hydrologique du département de Seine- et-Marne 753 DELFIEN (F.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 743 DEMOGET ( A.) adresse une Note relative à une transformation de l'étincelle de la machine de Holtz 140 DENAYROUZE (L.) adresse une nouvelle Note concernant les appareils auxquels il donne le nom de « respirateurs à anches » i4o r86 ( MM. Pages. — Le prix des Arts insalubres, de la fonda- tion Montyon, est décerné à M. Denciy- rouze, pour l'année iSyS i36o DEPPING (G.). — Sur un nouveau docu- ment historique, relatif à Salomon de Caus 333 DESAINS (P.). - Étude des bandes froides des spectres obscurs. (En commun avec IVI. Jymnnel.) 4^3 DEVERGIE (A.) rappelle qu'il avait adressé à l'Académie de Médecine, le 1 6 octo- bre 1 838, sa découverte du cuivre et du plomb dans les cendres de l'estomac et des intestins de l'homme 54 DEZAUTIÈRE adresse une Note concernant le bruit qui accompagne ou qui précède la chu le de la grêle ySS DE VICQ adresse ses remorciments à l'A- cadémie pour la distinction dont ses travaux ont été l'objet dans la dernière séance publique 87 DIEULAFAIT (L,). - Existence et dévelop- pementdcla zoneà Jviciiln co/itorla diins Tile de Corse. ( En commun avec M. Hol- lande. ) DIRECTEUR DE L'ÉCOLE DES PONTS ET CHAUSSÉES (M. le) adresse, pour la Bi- bliothèque de l'Institut, une livraison supplémentaire de la collection de des- sins formant le portefeuille des élèves. DIRECTEUR GÉNÉIIAL DES DOUANE» (M. le) adresse le tableau général du commerce de la France avec ses colo- nies et les puissances étrangères, pen- dant l'année 1874 C27 DOMEYKO. — Noie sur deux nouvelles mé- téorites du désert d'Atacama, et obser- vations sur les météorites qui ont été découvertes jusqu'ici dans celle par- lie de l'Amérique méridionale 697 — Note sur les minéraux tellurés récemment découverts au Chili 63'2 DOULIOT. — Sur l'action des flammes en présence des corps électrisés 1208 DROBIERA adresse une Communication rela- tive au Phylloxéra 195 DUBUT (L.) adresse une Communicalion re- lative au Phylloxéra 3S DUCHARTRE (P.). — Remarques sur l'inter- prétation de deux tableaux d'analyses chimiques 9 1 5 — Quelques réflexions à propos de la for- mation du sucre dans la betterave io65 DUCHEMIN (E.). — Emploi du nickel déposé par voie électrique, pour piutéger con- tre l'oxydation les aimants ser\ant à la construction des boussoles 882 — Note relative à des épreuves auxquelles 1434 ) MM. Pages. 5o6 9^7 a élé soumise sa boussole à aimant cir- culaire, sous les hautes latitudes 5o8 DUCLAUX (E.). — Sur la séparation des liquides mélangés , et sur de nou- veaux thermomètres à maxima et à mi- nima 8 1 5 — Traitement, par les sulfocarbonates , de la lâche qui avait signalé l'apparition du Phylloxéra à Villié-Morgon 829 DUCOM adresse une Note relative à l'action exercée par le cuivre et ses composés sur les animaux. (En commun avec W.Burq.) 33-2 DUCOURNAU adresse une Note concernant n l'analyse et la classification des ci- ments, dans leur emploi » 3 1 2 DUFET (H.). — Sur la conductibilité élec- trique de la pyrite 628 DUJARDIN-BEAUMETZ. - Sur les proprié- lés toxiques des alcools par fermenta- tion. (En commun avec M. Juclige.).. 192 DUMAS. — Observations relatives à une Communication de M. Auhergier rela- tive au Phylloxéra 788 — Rapport sur les Mémoires présentés par les délégués de l'Académie à la Com- mission du Phylloxéra 871 — Observation relative à une Communication de M. Blanchard, sur le décret qui i)ro- liibe rinifiortalion en Algérie des plants (ï arbres jruicicrs et autres de toute pro- venance 1 239 — ^L le Secrétaire perpétuel présente deux photographies faites à Cognac, sur deux ceps appartenant à une même tache, et dont l'un a été abandonné à lui-même, tandis que l'autre a été traité par les sulfocarbonates 83 1 — M. le Secrétaire perpétuel présente k l'A- cadémie un catalogue des cépages amé- ricains des États-Unis de l'Amérique du Nord, par M. P.-J. Berckmans 832 — M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces de la Correspondance, les ou- vrages suivants : Un ouvrage de M. E. Decaisiie, intitulé : « La théorie tellu- rique de la dissémination du choléra, et sou application aux villes de Lyon, Ver- sailles et Paris » , 19G. — Un Mé- moire de MM. Noble et Abel et un Mé- moire de MM. P. P'olpicelli, 627. — Un Mémoire de M. F. -H. Guthrie, y^f^. — Un travail de M. F. Jan/mi/i, trois Mé- moires de M. C. Dec/tar/iie, et une carte du ciel de M. /. f'i/iot, S'il. — Une brochure ayant pour titre : « Le Phylloxéra dans le canton de Genève, de mai à août 1875 » ; un Mémoire de ( i435 ) MM. Pages. iM. P. Folpicelli; une série de numéros du V Journal d'hygiène », contenant dos articles de M. Pr. de Pietm Sania , concernant l'utilisation des vidanges de la ville de Paris, 957. — Les cin- quième et sixième Rapports de la Com- mission anglaise nommée, en 18G8, [)0iir rechercher les meilleurs moyens de prévenir l'infection des rivières; — Une Note de M. Ccrniisrhi, intitulée : « La question monétaire en Allema- gne 1) 1 1 1 8 DU MONCEL(Tn.). — "Deuxième Note sur les électro-aimants tubulaires à noyaux multiples 17 — Notes sur la conductibilité électrique des corps médiocrement conducteurs 3i2, 390, 425, 5i4, 649, 766 et 8(54 DURASSIER. — Sur la distribution du ma- MM. Pages, gnétisme à l'intérieur des aimants. (En commun avec M. A. Trêve ) I 123, 1202 et 1246 DURIX. — De l'achat des betteraves, basé sur la densité du jus aaS — De l'analyse commerciale des sucres , et de l'inlluence des sels et du glucose sur la cristallisation du sucre 621 DUTER (E.). — Sur la distribution du ma- gnétisme dans les plaques d'acier circu- laires ou elliptiques 1099 DUVAL-JOUVE prie l'Académie do le com- prendre parmi les candidats à la place de Correspondant, pour la Section de Botanique, laissée vacante par le décès de M. G. Tharet 196 DUVILLIER (E.). — Action de l'acide ni- trique sur les phosphates et les arsé- niates de baryte et de plomb i25i E EDWARDS (H.-MiLNE).-M. Milne Edivanh présente la seconde Partie du XI" vo- lume de son ouvrage sur la Physiologie et l'Anatomie comparée de l'homme et des animaux 698 — M. H.-Milne Edivarils annonce à l'Aca- démie le retour de M. Filhol , attaché comme naturaliste h l'expédition de Campbell, et donne quelques détails sur les régions visitées par lui 1024 Isl. H.-Milne Edaards présente le premier volume de !'« Histoire naturelle desMam- mifères de Madagascar; par MM. Grcm- didier Q\, Jlph .-MUne Etlivards » 1280 FAIVRE. — Le prix de Physiologie expéri- mentale est décerné à M. Faivre. (Con- cours pour l'année 1875.) i36o FAVRE (ÂLF.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 626 FAVRE (P. -A.) fait hommage à l'Académie d'un exemplaire de son « Mémoire sur la transformation et l'équivalence des forces chimiques » 609 — Le prix Lacaze est décerné à M. P.-A. Favre pour l'année 1875 1 829 FAYE. — Les désastres de l'ouragan de 18G0, près de la Réunion, sont-ils imputa- bles aux lois cycloniques ? 64 — Sur le théorème météorologique de JL E'^py 109 — Sur la formation de la grêle 384 — Observations relatives à une Communi- cation de M. Severtzow 449 — Note relative à la prochaine éclipse de Soleil 457 — Sur la formation de la grêle ; Réponse à une Note de M. Rcnou 5i2 FEIL (Ch.). — Recherches sur le verre trempé. (En commun avec M. /". de Liiynes.) 34 1 FELTZ (V.). — Do l'apparition des sels bi- liaires dans le sang et les urines, déter- minée par certaines formes d'empoison- nement. (En commun avec M. E. Hitler). 793 FILLION adresse une Communication relative au Phylloxéra 140 FISCHER (P.). — Note sur la distribution hypsométrique des Mollusques vivants, dans les Pyrénées centrales 624 — Sur la disposition générale du système nerveux chez les Mollusques gastéro- podes pulmonés slylommatophores. . . . 782 — Sur la présence, dans les mers actuelles, d'un type de Sarcodaires des terrains secondaires i i3i FLAMMARION. — Observation des satellites de Jupiter pendant les oppositions de 1874 et 1875. Détermination do leurs différences d'aspect et de leurs varia- tions d'éclat ... 145 — Observations de la planète de Jupiter. . . 233, 887 et 958 186.. ( i436 ) MM. Pages, FLEURIAIS. — Sur les particularités pré- sentées par le phénomène des contacts, pendant l'observation du passage de Vénus, à Pékin . . ■. 532 FLEURY (G.). — Sur le phénomène thermi- que qui accompagne l'inversion 19G — Recherches sur l'inversion du sucre de canne par les acides et les sels 828 FOL (H.). —Sur le développement deshété- ropodes 472 — Sur le développement des gastéropodes pulmonés 523 FON VIELLE (W. de). - Sur des nuages de glace observés dans une ascension aé- rostatique, le 4 juillet 106 — Note relative à une ascension aérostatique effectuée à Reims 245 — Adresse une Note sur l'emploi d'un cadre gradué, suspendu au-dessous de la na- celle, pour l'estime de la route suivie par un aérostat 365 — Sur une colonne verticale de vapeurs ob- servée en ballon 5oo — Sur les nuages de forme rnbanée 600 FORET (A.). — Sur une trombe observée à Morges, le 4 août 1 875 295 FOUQUÉ (F.). — Étude des nodules à oli- goclase des laves de la dernière éruption de Santorin 220 — Est présenté par l'Académie comme can- didat pour la chaire d'Histoire naturelle MM. Pages. des corps inorganiques, vacante au Col- lège de France par le décès de M. Élie (le Beaumont 29 1 FOURNIER (Eue). — Sur les Fougères et les Lycopodiacées des îles Saint-Paul et Amsterdam 1 1 Bg — Le prix Desmazières est partagé entre MM. E. Fnurnier et BeschcrcUc, pour l'année 1875 i336 FRFIRE (D.). — Nouveau poocédé pour le dosage de l'oxygène libre dans l'urine. . 229 FREMY (E.). — M. le Président annonce à l'Académie la perte qu'elle a faite dans la personne de W.lFhcaistone, Associé étranger 697 — Observations relatives à une Communi- cation de M. Cl. Bernard, à propos de l'influence de l'effeuillage des betteraves sur la production de la matière sucrée. 703 — Sur la théorie de l'affinage du verre.... ii54 — Allocution prononcée à la séance publique annuelle du 27 décembre i S75 1 289 FRIEDEL (C). — Sur une combinaison d'oxyde de méthyle et d'acide chlorhy- drique 1 52 — Sur les combinaisons moléculaires 23(j — Sur quelques combinaisons du titane. (En commun avec M . /. Guérin .) 889 — Sur certaines altérations des agates et des silex 979 GALACHE adresse une Note sur la formation du guano 38 GALBRUNER (Cii.) adresse diverses Commu- nications relatives au Phylloxéra. 140 et 365 GANDOLPHE (B.) adresse une Communi- cation relative au Phylloxéra 62G GARDE (V.) adresse, à propos d'une Commu- nication de M. Trêve, la copie d'un pro- jet soumis par lui à la Commission de sauvetage 407 GARCL4 DE LOS RIOS adresse une Com- munication relative au Phylloxéra 272 GARRIGOU (F.) adresse une Note intitulée : « Étude chimique des pâturages de la fruitière de Luchon » 956 GAUDRY (A.). — Sur quelques indices de l'existence d'Édentés au commencement de l'époque miocène io36 — Sur de nouvelles pièces fossiles décou- vertes dans les phosphorites du Quercy. 1 1 Tî GAUGAIN (J.-M.). - Sur les procédés d'iii- mantalion 4°, 337 et 61 3 — Adresse ses remercîments à l'Académie, pour la distinction dont ses travaux ont été l'objet dans la dernière séance pu- blique 87 — Note sur le magnétisme ; Réponse à une observation de AL Jamin 148 — Note sur le magnétisme 297 — Note sur le procédé d'aimantation dit de la double touche 1 09 1 — Le prix Gegner est décerné à M. Gaugai/i, pour l'année 1876 1 368 GAUMET. — Sur le rairoir-équerre, instru- ment destiné à tracer des angles droits sur le terrain et pouvant être utilisé dans la mesure rapide des grandes dis- tances 77 GAUTIER (Ami.). — Sur la séparation de l'arsenic des matières animales et son dosage dans les divers tissus 289 — Conduite de l'appareil de Marsh; son ap- plication au dosage de l'arsenic contenu dans les matières organiques 286 — Réponse à une Note de MM. Mathieu et Urbain, relative au rôle que jouerait ( i437 ) MM. Pages. l'acide carbonique dans la coagulation du sang 890 GAYAT (J.). — De la non-régénération du cristallin chez l'homme et chez les lapins. 483 GAZAN adresse une Note sur la constitution du Soleil 39 — Sur l'identité du mode de formation de la Terre et du Soleil 297 G ÉLIS (A.). — Note sur les sulfocarbonates. aSa GENOCCIII (A.). — Observations relatives à une Communication précédente de M. Diirbou.r, sur l'existence de l'inté- grale dans les équations aux dérivées partielles contenant un nombre quel- conque de fonctions et de variables in- dépendantes 3 1 5 GÉRARD (A.) soumet au jugement de l'A- cadémie un appareil destiné à me- surer la vitesse des projectiles 966 GÉRARDIN (A.). —Examen des eaux plu- viales relevées aux udomèlres de l'Ob- servatoire de Paris, du 14 octobre au i5 novembre 1875 98g GERVAIS (H.). — Sur une particularité ana- tomique remarquable du Rhinocéros. (En commun avec M. P. Gerrais.). . . . 488 GER'VAIS (P.).— Produits des fouilles pour- suivies à Durfort (Gard) par M. P. Ca- zrilis de Foiidouce , pour le Muséum d'Histoire naturelle 43o — Sur une particularité anatomique remar- quable du Rhinocéros. (En commun avec M. H. Ge/vais.) 48S — M. P. Gavais fait hommage à l'Acadé- mie, au nom de M. Van Beneden et au sien, de la i3' livraison de « l'Ostéo- graphie des Cétacés » J70 — Remarques sur les Balénides des mers du Japon, à propos du crâne d'un Célacé de ce grou|)e, envoyé au Muséum par le gouvernement japonais, sur la de- mande de M. Jaiis.sen 932 GIARD (A.). — Note sur l'embryogénie des Tuniciers du groupe des Luciœ 1214 GILBERT adresse une Communication relative au Phylloxéra 195 GIRARD (A.). — Étude des pyrites em- ployées en France à la fabrication de l'acide sulfurique. (En commun avec M. H. Morin.) 190 — Note sur un dérivé par hydratation de la cellulose iio5 GIRARD (M.). — Observations, à propos d'une Communication de M. Balbiani, sur la nécessité d'entourer le pied des vignes d'un bourrelet de poudre coal- larée S26 MM. Page». GIRARDIN (J.) fait hommage à l'Académie de la nouvelle édition de son ouvrage : « Des fumiers et autres engrais ani- maux » 609 GIRAUD (M.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 436 GLÉNARD (A.).— Recherches "sur l'émé- tine 100 GLÉNARD (F.). — Des causes de la coagu- lation spontanée du sang à son issue de l'organisme 102 — Sur le rôle de l'acide carbonique dans le phénomène de la coagulation spontanée du sang 897 GODET adresse des échantillons de grappes de raisin, destinés à montrer l'efficacité de son procédé contre le Phylloxéra. .. 679 GOPPELSROEDER. — Sur l'électrolyse des corps de la série aromatique 944 GOSSELIN. — Sur la trépanation et l'évide- menldes os longs, dans les cas d'ostéite à forme névralgique 655 GOULIER (C.-M.). — Lunette anallatique ap- pliquée à une boussole nivelante et à un tachéomètre 290 GRAD (Ch.). — Sur la température de la mer Méditerranée le long des cotes do l'Algérie. (En commun avec M. P. Ha- genmulter.) 292 GRANDJEAN (J.-B.) adresse une Note re- lative à la navigation aérienne 1046 GRETE. — Sur l'amyloxanlhate de potas- sium. (En commun avec M. Zœller.].. 194 GRIMAUX (E.). — Recherches synthétiques sur le groupe urique 325 — Le prix Jecker est décerné à M. E. Gri- niaux pour l'année 1876 i328 GRUEY. — Éléments provisoires de la co- mète'VI, 1874, Borrelly 3i3 — Observations des Perséides , faites le 10 août 1875 à Spoix (Cole-d'Or) 683 GUBLER. — Un prix est accordé à M. Ga- bier. (Concours du prix Chaussier pour 1875.) 1354 GUÉRIN (Alpii.). — Un prix de Médecine et Chirurgie de la fondation Montyon est accordé à M.J/ph. Gucriii pour l'année 1875 1343 GUÉRIN (J.).— Sur quelques combinaisons du titane. (En commun avec M. C. Fric- det) 889 GUEROUT (AuG.). — Sur le coefficient d'é- coulement capillaire io25 GUIOT ( A.) adresse une « Exposition d'un système d'endiguement général , sur une base nouvelle, des lleuves de France sujets aux débordements » '4 • ( i438 ) H MM. Pages. HAGENMULLER (P.). — Sur la tempéra- ture de la mer Méditerranée le long des côtes de l'Algérie. (En commun avec M. Ch. Gmd.) 292 HALPHEN. — Sur les points d'une courbe ou d'une surface qui satisfont à une con- dition exprimée par une équation diffé- rentielle ou aux dérivées partielles io53 HARDY. — Une mention honorable est ac- cordée à M. Hardy. (Concours du prix Barbier.) i33o HARTZEN (F.-A. de). — Recherches sur V Eiicidyptu.s globulus 1248 HÂTON de" la GOUPILLIÈRE. — Dévelop- poïdes directes et inverses d'ordres successifs. (Rapport sur ce Mémoire, M. Puiseux rapporteur.) SgC — Adresse un « Mémoire sur le problème inverse des brachislochrones » gSC HAUTEFEUILLE (P.). — Étude calorimé- trique des siliciures de fer et de man- ganèse. (En commun avec M. Tronst.). 264 — Sur un borure de manganèse cristallisé, et sur le rôle du manganèse dans la métallurgie du fer. ( En commun avec M. L. Troost.) 1263 HECKEL (E.). — De la partie active des se- mences de courge employées comme lœniicides 345 — De l'huile de Bancoul 371 HENRY adresse un Mémoire portant pour titre : « Études nouvelles sur la déter- mination graphique du centre de gra- vité des surfaces polygonales planes, d'un nombre quelconque de côtés » 1202 HENRY (Paul). — Observations de la pla- nète (148), faites à l'éqiiatorial. (En commun avec M. Prosper Henry.) .... 274 — Observation de la planète (i49), faite à Paris le 3o septembre. (En commun avec U. Prosper Henry!) 745 HENRY (Puosper). — Découverte de la pla- nète (148), faite à l'Observatoire de Paris 2/4 — Observations de la planète (i i8), faites à l'équatorial. (En commun avec M. Paul Henry.) 274 — Observation de la planète (149), fuite à Paris le 3o septembre. (En commun avec M. PkuI Henry.) 745 MM. Pages. — Observations des planètes (i52) et (i54), faites à l'équatorial du jardin de l'Ob- servatoire de Paris 1 121 HERRGOTT. — Une citation honorable est accordée à M. Herrgntt. (Concours de Médecine et Chirurgie pour l'année 1875.) 1343 HERRGOTT (Alpii.).— Le prix Godard est décerné à M. Alph. Herrgutt pour l'an- née 1875 i35o HÉTET (F.) adresse un Mémoire relatif à un procédé de purification des eaux des condenseurs à surfaces 1202 HIRN (G. -A.). — Note relative au Mémoire de M. Krctz sur l'élasticité dans les machines en mouvement 72 — Fait hommage à l'Académie de sa « Théo- rie analytique élémentaire du plani- mètre Amslor » 323 HOLLANDE. — Existence et développement de la zone à Aricida contorta dans Tile de Corse. ( En commun avec M. L. Dieu- lafait. ) 5o6 HOLZNER (G.) adresse des échantillons de racines de carottes, portant des puce- rons qu'il croit appartenir à une espèce nouvelle 627 HUGO (L.) adresse des Notes relatives à di- vers polyèdres réguliers, trouvés dans les collections du Musée britannique. 332 et 743 — Adresse des observations sur le nom de gallium, donné par M. Lecoq de Bois- baudran au métal qu'il a découvert 53o — Adresse deux Notes relatives à une trans- formation de la loi de Bode, sur les dis- tances des planètes 67g et 1047 — Adresse une Note sur la fabrication d'é- talons métriques et doubles métriques en basalte, à l'instar des anciens Égyp- tiens 1 203 — Adresse une Note relative à la Géométrie pan-imaginaire 1262 HUREAU DE VILLENEUVE (A.). —De la formation des nuages 579 IIUSSON (C). — Sur quelques réactions de l'hémoglobine et de ses dérivés 477 — Adresse une Note relative à diverses ques- tions de Chimie physiologique 832 I IMBERT adresse une Communication relative au Phylloxéra 272 ( i439 ) MM. Pages. JAMIN (J.). — Sur la distribution du ma- gnétisme dans les faisceaux de longueur infinie, composés do lames très-minces. n — Sur la distribution du magnétisme dans les faisceaux composés de lames très- minces et de longueur finie 177 — Sur les aimants formés par des poudres comprimées ao5 — Observations relatives à une Communi- cation de MM. Ti'ève et Diirassier, inti- tulée : « Sur la distribution du magné- tisme à l'intérieur des aimants » 1 126 — Sur les lois de l'inOuence magnétique.. . ii5o — Formule de la quantité de magnétisme enlevée à un aimant par un contact de fer, et de sa force portative 1227 JANNEAU(C.) adresse une Note relative aux moyens à employer pour prévenir les inondations igS JANNETTAZ (Ed.). — Sur la propagation de la chaleur dans les roches de texture schisteuse 1 264 JANSSEN. — M. Jans.ien dépose sur le bu- reau de l'Académie trois Rapports con- cernant l'expédition du Japon, pour l'ob- servation du passage de Vénus sur le MM. Pages. Soleil 263 — M. Jarisxen annonce à l'Académie l'envoi fait au Muséum, par le Gouvernement japonais, de divers objets d'Histoire na- turelle 870 — Note accompagnant la présentation de plaques micrométriques destinées aux mesures d'images solaires 1 173 JEAN (F.). — Sur la préparation du tung- stène et la composition du wolfram. . . gS — Note sur une matière servant à falsifier les guanos '97 JOBERT. — Recherches sur l'appareil respi- ratoire et le mode de respiration de cer- tains Crustacés brachyures 1 198 JOLY (A.). — Recherches sur les niobatcs et les tantalates 267 — Sur les oxyfluorures de niobium et de tantale 1266 JOLY (N.). — Une lacune dans la série té- ralologique, remplie par la découverte du genre Tléiidclplie 207 JORDAN (C). — Théorème sur la composi- tion des covariants 49^ JOSEPH (V.) adresse une Communication re- lative au Phylloxéra igS K KAMPF (Fr.) adresse une Note relative à la direction des ballons 790 KISZTLER adresse une Communication rela- tive au Phylloxéra 87 KOOSEN (A.-C.) adresse une Note relative à la théorie des moulins à vent. 407 et 63o KORDON (J.) adresse une Note sur un pro- cédé destiné à la composition et à la ilis- tribiitiondes caractères d'imprimerie.. . 335 KOROTNEFF (A. de). — Sur l'analomie et l'histologie de la Lucernaire 827 KOSMANN (C). — Étude sur les ferments contenus dans les plantes 406 KUNCKEL. — Les Lépidoptères à trompe perforante, destructeurs des oranges (Ophidèies) 3g7 — Le grand prix des Sciences physiques (Concours pour 1875) est décerné à M . Kit/irlict 1 3o2 L LABORDE (l'abbé) adresse une Note relative à un carreau fulminant, transformé en électrophore 1 27g LAC.ATON' (H.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 232 LADREY (C.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 743 L.AGRANGE (P.). — Action des sels miné- raux sur la cristallisation du sucre, et détermination de leurs coefhcients .... 1249 LALANNE (Léon). — Exposé d'une nouvelle méthode pour la résolution des équa- tions numériques de tous les degrés. . . ii8(i et 1243 LANDOLPH (V.). — Sur quelques dérivés nouveaux de l'anélhol 97 LANDRiN (A.). — Sur des grêlons recueillis à Criel-sur-Mer , pendant l'orage du 12 août 187.5 507 LANGLEY (S. -P.) — Étude des radiations MM. Pages, superficielles du Soleil 436 LANTIER adresse une nouvelle Note sur l'ap- pareil chirurgiral qu'il a soumis au ju- gement de l'Académie 789 LARREY. — M. Larrej présente un opus- cule de M. Gori sur la « Chirurgie mi- litaire » 1218 — M. Larrey présente une analyse de deux Mémoires de M. Cinisclli sur l'électro- lyse et ses applications à la Thérapeu- tique i2ig LE BEL ( J.-A). — Sur une réaction des ho- mologues de l'éthylène, qui peut expli- quer leur absence dans les pétroles na- turels 967 LE BON (G.). — Transformation du sang en poudre soluble ; propriétés chimiques, physiques et alimentaires de cette pou- dre 5-26 LE BRETON adresse une Note contenant l'in- dication d'un procédé de destruction du Phylloxéra 3 1 2 — Soumet au jugement de l'Académie divers appareils pour l'ascension des liquides. 627 LECADRE. — Une mention honorable est ac- cordée à M. Lccculrc. (Concours du prix de Statistique de la fondation Montvon.). i32i LECHARTIER (S.). - De la fermentation des fruits. (En commun avec M. F. Bel- lamy.) 1127 LECLERC rappelle un moyen simple d'éva- luer la distance à laquelle on se trouve d'un point inaccessible 54 LECLERC (A.). — Sur la germination de l'orge Chevallier 4o3 et 53o LECOO DE BOISBAUDRAN. - Sur l'équi- libre moléculaire des solutions d'alun de chrome; Réponse à une Noie précédente de M. Gernez 32i — Caractères chimiques et spectroscopiques d'un nouveau métal, le gallium, dé- couvert dans une blende de la mine de Pierrefilte, vallée d'Argelés (Pyrénées). 493 — Sur quelques propriétés du gallium 1 100 LEDIEU (A.)— Observations relatives à une Communication précédente de M. Hir/i. Importance de baser la nouvelle théorie de la chaleur sur l'hypothèse de l'étal vibratoire des corps i3o — Sur le rendement des injecteurs à vapeur. 711 et 773 — Nouvelles observations sur la loi de la dé- tente pratique dans les machines à va- peur 928 — Réponse à quelques objections soulevées par les récentes Communications sur le rendement des injecteurs à vapeur loaS LEFORT. — Examen critique des bases do ( i44o ) MM. Pages. calcul habituellement en usage pour ap- précier la stabilité des ponts en métal, à poutres droites prismatiques, et pro- positions pour l'adoption de bases nou- velles 214 — Rapport sur ce Mémoire , rapporteur M. lie Saint-Kennnt 4^9 LEGOUEST. — Un prix de Médecine et Chirurgie, de la fondation Montyon, est accordé à M. Legouest , pour l'année 1875 1343 LEGRAND DU SAULLE. — Un prix est ac- cordé à M. LegTand du Snulle. (Con- cours du prix Chaussier pour l'année 1875.) i354 LEGRIS adresse une Communication rel.itive au Phylloxéra 87 LEHMAN (E.) adresse une nouvelle Note re- lative à un système de propulsion pour les bateaux à vapeur C26 LEMONNIER soumet au jugement de l'Aca- démie un Mémoire sur la théorie de l'é- limination 195 LÉON adresse un travail concernant le sys- tème métrique, considéré dans son ap- plication aux monnaies 790 LE PAIGE (C). — Note sur les nombres de Bernoulli 9G6 LE PLAY (A.). — Étude sur un système d'irrigation des prairies au moyen des eaux pluviales, dans les terrains monta- gneux et imperméables io3o LESSEPS (de). — M. de Lcsseps propose d'en- voyer à l'exposition de Géographie l'ou- vrage descriptif de l'Egypte qui se trouve à la Bibliothèque de l'Institut 73 — .\nnonce à l'Académie que le khédive d'Egypte a adopté le système métrique. 214 — Deuxième Note sur les dragages de la rade de Port-Saïd 546 — M. de Lesscps présente le deuxième vo- lume de n l'Histoire du canal de Suez ». 814 — M. de Lesseps se mot à la disposition de l'Académie pour l'établissement d'un service météorologique dans l'isthmede Suez 1 1 75 LESTHEVENON adresse une Communication relative au Phylloxéra 365 LEVASSEUR (É.). — M. £. Levasscur pré- sente à l'Académie une carte des chemins de fer français 73 LEVEAU. — Sur la comète périodique de d'Arrest i4i — Éphéméride de la planète (io3), Héra, pour l'opposition de 187G 275 LE VERRIER. — Observations relatives à l'insertion, dans les Comptes rendus, d'une Note qui n'avait pas été lue à la ( 'Vm ) MM, Papes, séance 6 1 — Présentation d'une nouvelle livraison de « l'Atlas écliptique de l'Observatoire de Paris » 28g — M. Le /^erWer présente un exemplaire du «Nautical Almanac», pour l'année 1878, publié par M. Hind 290 — Observations relatives à la discussion des observations du passage de Vénus 290 — Observations méridiennes des petites pla- nètes, faites à l'Observatoire de Green- ^^ich (transmises par l'astronome royal, M, G.-B. Airy) et, à l'Observatoire de Paris, pendant le deuxième trimestre do l'année 1875 3oi — Comparaison de la théorie de Saturne avec les observations. Masse de Jupiter. Tables du mouvement de Saturne 349 — Recherches sur Saturne. De la masse de .Jupiter 38 1 — Résumé des observations du Soleil et des planètes i\Iercure, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne et Uranus, faites à l'Observa- toire de Paris pendant l'année 1874. . . 485 — Observations méridiennes des petites pla- nètes, faites à l'Observatoire de Paris, pendant le premier trimestre de 1874.. 5io — Découverte de deux nouvelles planètes faites à l'Observatoire de Paris, par MM. Paul et Prosper Henry goi — Observations méridiennes des petites pla- nètes, faites à l'Observatoire de Green- wich (transmises par l'astronome royal, M. G.-B. Jiry) et à l'Observatoire de Paris, pendant le troisième trimestre de 1875 837 — Observations relatives à la température et à la ventilation de la salle des séances. 322 LÉVY (Michel). — Sur les divers modes de structure des roches éruptives, étudiées au microscope 820 LEYMERIE (A.). — Sur l'étage dévonien dans les Pyrénées 25 MM. Pa;;os. L'HOTE. — Un pris est accordé h M. VEôtc. (Concours du pri.K Chaussier 1875.)... i354 LICHTENSTEIN. — Note pour servir à l'his- toire du genre Phylloxéra 527 LIPPMANN (G.). - Sur une propriété d'une surface d'eau électrisée 280 LISSAJOUS (J.) adresse ses remercîments à l'Académie, pour la distinction dont ses travaux ont été l'objet dans la dernière séance publique 3i3 L'OLIVIER (V.). — L'industrie du nitrate de soude ou .m/Z/rc, dans l'Amérique du Sud. 780 LOMRROSO (G.). — Des principes vénéneux que renferme le maïs avarié, et de son application à la Pathologie et à la Théra- peutique 1041 LORIN. — Faits relatifs à l'étude des alcools polyatomiques proprement dits. Appli- cation à un nouveau mode d'obtention de l'acide formique cristallisable 270 LORTET. — Sur un poisson du lac de Ti- bériade, le Climmis patcr-fiimilias, qui incube ses œufs dans la cavité buccale. iigG LONGRAN (Tii.) adresse une Note relative à un traitement du choléra 1262 LOUGUININE. — Recherches thermiques sur l'acide citrique. (En commun avec M. Berlhelnt.) 909 — Recherches thermiques sur l'acide phos- phorique. (En commun avec M. Bcr- thelot.) loii — Sur la constitution des phosphates. (En commun avec M. Bcrthclnt.) 1072 LUCAS (Ed.). — De la trisection de l'angle à l'aide du compas 368 LUTON. — Une citation honorable est accor- dée à M. Luinn. (Concours de Médecine et de Chirurgie pour l'année 1875.)... i343 LUYNES (V. de) . — Sur l'acide borique fondu et sur sa trempe 80 — Recherches sur le verre trempé. (En commun avec M. Ck. Fcil.) 34i M MADAMET. —Le prix Pluraey, pour 1875, est décerné à M. Madninct i3o8 MAGIT0T(E.). — Pathogénie et prophy- laxie de la nécrose phosphorée 735 — Un prix de Médecine et de Chirurgie est accordé à M. Mngitnt pour l'année 1875. i343 MAGNAC (de). — Progrès réalisés dans la question des atterrissages, par l'emploi de la méthode rationnelle dans la déter- mination des marches diurnes des chro- nomètres 7i5 C. R., 1875, 2" Semestre. (T. LXXXI.) MAHER. — Une mention honorable est ac- cordée à M. Mohcr. (Concours du prix de Statistique de la fondation Montyon). i32i MAHIEU adresse uno Communication rela- lalive au Phylloxéra 743 MAILLARD adresse un Mémoire relatif à un traitement du choléra 3i3 M.4ILLE adresse une Communication sur les cyclones 233 MAL.\SSEZ. — Recherches sur les fonctions de la rate. (En commun avecM./Vcfl;r/.). 984 187 ( i442 MM. Pages. MALESSART (J.) adresse une Note sur une machine à vapeur, destinée à la direc- tion des aérostats '. 282 — Adresse une deuxième Note sur le pro- blème de l'aviation 588 MANGON (Hervé). — M. H. Mangon fait hommage à l'Académie du volume de son « Traité de génie rural », qui est consacré aux travaux, instruments et machines agricoles 1 149 MANNHEIM (A.). — Propriétés des diamè- tres de la surface de l'onde et interpré- tation physique de ces propriétés 869 MANSION (P.). - Sur la méthode de Cau- chy, pour l'intégration d'une équation aux dérivées partielles du premier ordre. 790 MANUEL. — Un prix est accordé à M. Ma- nuel. (Concours du prix Chaussier pour l'année 1875.) i354 MARCHAND (A.) adresse une Note relative à son procédé de locomotion aérienne.. 680 MARIÉ-DAVY. — Carte magnétique de la France, pour 1870 681 — Note sur les tempêtes du 6 au u novem- bre 1875 906 MARKOVNIKOFF (V.). - Sur les lois qui régissent les réactions de l'addition di- recte 668, 728 et 776 MARQUES (J.-A.) adresse l'observation d'un cas de guérison d'un anévrisme de la carotide externe droite, par la compres- sion digitale 3i2 MARSANNE (F.-E. de) soumet au jugement de l'Académie un Mémoire intitulé : « Procédé et appareils pour la produc- tion des signaux, feux et lumière élec- triques » 588 MARTHA-BECKER adresse une Note relative à la méthode à suivre pour mettre les observations météorologiques en état de prévoir, à de plus longs intervalles, l'ap- proche des tempêtes 407 — Adresse un complément à sa Communica- tion sur l'éther et sur l'origine de la ma- tière 1 1 1 8 et 1 2o3 MÂRTINS (Cn.). — La pluie à Montpellier d'après vingt-trois années (1852-1874) d'observations au Jardin des Plantes. . . 22 MARTINEAU (Ed.) adresse une Communica- tion relative an Phylloxéra 436 MASCART (É.). — Le prix Lacaze pour 1875 est décorné à M. Mascart 1 3 1 1 MATHIEU (E.). — Réponse aux objections de M. Jrm. Gnutic?-, relatives au lùle de l'acide carbonique dans la coagulation spontanée du sang. (En commun avec M. /'. Urbniii.) 37a — Remarques concernant une Note de M. F. MM. rages. Glénnid, sur la coagulation spontanée du sang en dehors de l'organisme. (En commun avec M. V. Urbain.) 535 MATZNAR (W.) adresse une Note relative à l'aérostation 480 MAUMENÉ (E.-J.) adresse deux réclama- tions de priorité, relatives à des Com- munications de M. Ditte et de M. Bert. 107 — Adresse deux observations relatives à l'ac- tion de l'ozone sur les jus sucrés et à celle des sels acides sur le sucre 107 — Adresse une Note intitulée : « Observa- tions relatives à un acide dextrogyre du vin » 332 — Quantités de chaleurs différentes, pro- duites par le mélange de l'huile d'olive avec l'acide sulfurique concentré, sui- vant que l'ébullition de l'acide est plus ou moins récente 575 MÉGNIN. — Sur certains détails anatomi- ques que présentent l'espèce Sarcoptes scabiei et ses nombreuses variétés .... io58 — Sur l'organisation des Acariens de la fa- mille des Gamasides; caractères qui prouvent qu'ils constituent une transi- tion naturelle entre les Insectes hexa- podes et les Arachnides 11 35 MÉHAY. — Sur un cas d'oxydation à froid de l'acide acétique, dans les liquides neu- tres ou faiblement alcalins, en présence des azotates et des phosphates de soude et de potasse 671 MENDÉLEEF (D.). — Remarques à propos de la découverte du gallium 969 — Sur la température des couches élevées de l'atmosphère 109401 1182 MENIER. — Sur la pulvérisation des engrais et sur les meilleurs moyens d'accroître la fertilité des terres 307 MERAY (Cil.). — Sur la discussion d'un sys- tème d'équations linéaires simultanées. i2o3 MERLATEAU adresse une Communication relative au Phylloxéra 195 MERMET. — Dosage du sulfure de carbone dans les sulfocarbonates alcalins indus- triels. (En commun avecU.Dc/nc/itma/.). — De quelques sulfocarbonates métalliques doubles 344 — Sur un réactif propre à reconnaître les sulfocarbonates en dissolution 344 -- Sur un composé do platine, d'élain et d'oxygène, analogue au pourpre de Cas- sius (oxyde platinostannique de M. Du- mas). (En commun avec M. Z)r/«f/;rw«/.). 370 — Nouveau tube spcctro-électrique (fulgu- rator modifié). (En commun avec M. De- laclianal.) 72(3 MEUNIER (Sta.\.). — Remarques sur le dilu- 92 ( '/'i43 ) MM. MM. Pugcs. vium granitique des plateaux; composi- lioii lilliologiqiie du sable kaolinique de Moiilainville (Seine-et-Oise) 4oo — Perforation d'un grès quarlzeux par des racines d'arbres 634 — Examen lithologique du sable à glauco- nie, inférieur au calcaire grossier 1200 — Remarques relatives à un Mémoire de M. Tschermak, sur la géologie des mé- téorites 1278 MEUSEL. — De la putréfaction produite par les bactéries, en présence de nitrates alcalins 533 MEYER (H.) exprime le désir d'être informé du résultat de l'examen des Communica- tions qu'il a adressées sur de nouvelles solutions de problèmes indéterminés... Sg MIGNON. — Procédé pour obtenir le refroi- dissement artiQciel de masses d'air con- sidérables, par le contact avec un li- quide refroidi. (En commun avec M. Rouan) 674 MINAULT (l.-V.) adresse un Mémoire sur un télégraphe imprimeur à transmission multiple par un seul fil 38 MINISTRE DE L'AGRICULTURE ET DU COMMERCE (M. le). — Lettre à M. le Secrétaire perpétuel, au sujet de la pro- hibition en Algérie des raisins frais et des plants d'arbres fruitiers gSC MINISTRE DE LA GUERRE (M. le) adresse le n° 24 du « Mémorial de l'Officier du Génie », et les livraisons d'août, sep- tembre et octobre de la « Revue d'Ar- tillerie » 1047 MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE (M. le) invite l'Académie à lui présenter une liste de deux candidats pour la chaire de Zoologie, laissée vacante, au Muséum d'Histoire naturelle, parle dé- cès de M. Daméril 196 — Adresse l'ampliation du décret qui ap- prouve l'élection de M. Mouchez 2o5 — Adresse l'ampliation d'un décret qui au- torise l'Académie à recevoir la donation qui lui a été faite par M'"'' T'alz 3i3 — Adresse la traduction d'un article publié parle « Journal ministériel » de Copen- hague, sur les phénomènes volcaniques qui se sont produits en Islande, dans le courant de l'hiver 273 — Transmet une Lettre de M. le Ministre des Finances, demandant l'opinion de l'Académie sur un procédé indiqué par M. Maumené pour déterminer la ri- chesse des vinaigres et de l'acide acé- tique au moyen de son gazhydromètre.. 332 — Transmet une Lettre de lord Lyons, rela- P.i[;es. tive à l'organisation, à Londres, d'une Exposition spéciale d'appareils scienti- fiques 883 — Transmet une demande de M. Rnudaire^ sollicitant l'organisation d'une mission scientifique pour l'étude du relief de l'isthme de Gabès et du périmètre du bassin tunisien inondable 1047 — Adresse une brochure de M. Gouczel, in- titulée : « Les oiseaux de mer ; leur uti- lité au point de vue de la navigation et de la pêche » 1262 MINISTRE DE LA MARINE (M. le) transmet un extrait d'un Rapport de M. le Gou- verneur de la Martinique, relatif aux secousses de tremblement de terre, res- senties dans la colonie du 17 au 25 sep- tembre, et sur les phénomènes magnéti- ques qui on tété observés simultanément. MINISTRE DES TRAVAUX PUBLICS (M. le) adresse, pour la Bibliothèque de l'In- stitut, le douzième volume de la « Revue géologique » , de MM. Delesse et Lappa- rent MIQUEL (P.). — Note sur les sulfocyanales des radicaux d'acides 1209 MIZERilON (L.) adresse un Mémoire relatif à un procédé pour la destruction du Phylloxéra MONIER (E.) - Eaux de la 'Vanne et eaux distillées; essai du sel de saumure MONOYER adresse une Note sur de nouveaux moyens de découvrir la simulation de l'amaurose et l'amblyopie unilatérales. MONTUCCI (H.) adresse une Note concer- nant l'hypothèse du feu central de la Terre MOQUIN- TANDON (G.). — Sur le dévelop- pement d'œufs de grenouille non fé- condés 409 MORACHE. — Une citation honorable est accordée à M. Morache. (Concours de Médecine et de Chirurgie, pour l'année 1875.) 1343 MORJN (le Général). — Observations rela- tives à la température et à la ventila- lion de la salle des séances 322 MORIN (J.). — Note relative à un procédé propre à diminuer la fréquence des abor- dages en mer 435 MORIN (H.). — Étude des pyrites employées en France à la fabrication de l'acide sul- furique. (En commun avec M. A. Gi- rard.) 190 MORNARD (A.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 832 MOUCHEZ (E.) prie l'Académie de le com- prendre parmi les candidats à une place 743 mi 529 947 1218 694 87.. { iW\ ) MM. vacante dans la Section d'Astronomie. — Est présenté, par la Section d'.4stronomie, comme candidat à la place vacante par suite du décès de M. Matliieu — M. Mnuchcz est nommé membre de la Sec- tion d'Astronomie en remplacement de M. Matliieu — Observatoire du Bureau des Longitudes, à Montsouris — Quelques mots sur les améliorations qui ont été apportées à la « Connaissance des temps » depuis les dernières an- nées MOUCHOT (A.) — Résultats obtenus dans les essais d'applications industrielles de la chaleur solaire Pagfis. 39 108 i36 545 642 571 MM. PaiTes. IMOULIN adresse une Note relative à la pro- duction de cercles irisés autour de la flamme d'une bougie 53o MULLEK (H.-W.) - Sur une pile au chlo- rure d'argent, composée de 3240 élé- ments. (En commun avec M. fFarrcn de In Ru,!.) 686 — Expériences faites sur des tubes de Geissler, avec la pile au chlorure d'iir- gent précédemment décrite. (En com- mun avec M. fVnrren de la Rue.) 7^6 MULS.ANT (F.) fait hommage à l'Académie d'une nouvelle livraison de son « His- toire naturelle des Oiseaux-Mouches ou Colibris, constituant la famille des Tro- chilidés 49'-* N NANSOUTY (Cii. de). - Sur l'Observatoire météorologique du pic du Midi de Bi- gorre (Hautes-Pyrénées) io33 NAUDIN (Cii.). — Variation désordonnée des plantes hybrides, et déductions qu'on peut en tirer Sac et 553 NETTEU (A.) adresse un nouveau Mémoire relatif à la pourriture d'hôpital et à l'em- ploi du camphie 33i — Adresse un Mémoire sur la rétinite pig- mentaire et l'héméralopie dite essen- tielle 1118 NEYRENEUF. — Deuxième Note sur la com- bustion des mélanges détonants 335 NICOLAIDÈS. — Intégration des équations aux différentielles partielles 21C et 365 NOIRIT adresse une Note relative à un « chasse-vase automoteur » 694 NYLANDER. — Liste des Lichens recueillis par M. G. de l'Islc aux îles Saint-Paul et d'Amsterdam, et description des es- pèces nouvelles 7^5 O OLLIVIER. — Une citation honorable est ac- cordée à M. Oltit'icr. (Concours de Mé- decine et do (Chirurgie, pour l'année 1875.) \ 1343 ONIMUS adresse une Note sur les courants électrocapillaires produits par les caus- tiques minéraux 83a -- Le grand prix de Médi'cine et de Chirur- gie est décerné à M. Ouimiis, pour l'an- née 1875 1341 OPPENIIEIM (A.). — L'acide oxuvitique et le crésol qui en dérive. (En commun avec n.S.Pfaff.) 149 ORÉ. — Études cliniques sur l'anesthésie chirurgicale par les injections intra- veineuses 39 et 244 — Do l'inlluence des acides sur la coagula- tion du sang 833 — De l'action qu'exercent les acides phos- phoriques monohydraté et trihydraté sur la coagulation du sang 990 ORNIÈRES (le BAnoN des) adresse une Communication relative au Phylloxéra. 195 OZIL (C.) adresse une nouvelle Note concer- nant le redressement des images 273 PAGLIARI (.1.) adresse une Note relative à l'emploi du « murialo martial liquide » pour la purification des eaux de riviéi'e. PAILLEÏ (E.) adresse une Communication relative au Phylloxéra PARIS. — M. le vice-amiral Paris est nommé 883 membre de la Commission chargée de la vériliration des comptes 365 — Présentation de la « Connaissance des Temps pour 1877» 641 PASTEUR (L.). — Sur une distinction entre les produits organiques naturels et les >4''.5 MM. faces. produits organiques artificiels 128 — Observations sur l'origine du sucre dans les plantes 1071 PAULY. — Une mciuion honorable est accor- dée à M. Patily. (Concours de Médecine et de Chirurgie de la fondation Montyon). i343 PELLET(H.).— Quanti tés d'azote et d'ammo- niaque contenues dans les betteraves. (Eu commun avec M. P. Cluimpioii.) . . 53; — Note sur les composés explosifs; in- fluence de l'amorce sur le coton-poudre comprimé. (En commun avec M. P. Chiimpioii.) ... .' 982 — Influence de l'elVeuillage sur le poids et la richesse saccharine des betteraves. (En commun avec M. Cluimpioii) 121 2 PENMX (J.) adresse une Communication re- lative au Phylloxéra 5oi PEQUET adresse une Communication rela- tive au Phylloxéra igS PÉROCHE (J.) adresse une Note relative aux dépôts d'alluvion et à l'état glaciaire. . . 5oi — Adresse une Note sur la précession des équinoxes, au point de vue des phéno- mènes glaciaires 104C PERREY (Àl.). — Sur la fréquence des tremblements de terre relativement à l'âge de la Lune 690 PERRIER (Edm.). — Sur les Vers de terre des îles Philippines et de la Cochinchine. io43 — Sur la classification et la synonymie des siellérides 1271 PERRIS (J.) adresse une Communication re- lative au Phylloxéra 38 PERROTIN. — Découverte de la planète (149), faite à Toulouse. Observations de cette planète, transmises par M. Le Verrier.. 744 — Le prix Lalande, pour i875,est décerné à M. Prirotiii i3i I PERTUISET adresse une Note concernant un projet d'exploration de la Terre de Feu 743 PESLIN (H.) déclare que la formule qui fait l'objet de sa Note sur les variations pé- riodiques de la température du sol se trouve dans le « Cours de Physique ma- thématique » de M. E. Mntliicu 54 — Théorie des tempêtes; conclusions 91 PETERS. — Lettre à M. Y. Vdlarccau, sur l'emploi des chronomètres à la mer dans la marine allemande 9G3 PETIT (A.) adresse une Note relative à la transformation de l'amidon par la dia- stase et à la pruduclion d'une nouvelle matière sucrée 689 PETIT (L.) adresse une Lettre relative à de nouvelles expériences démontrant l'ef- ficacité de son coaltar sur les vignes MM. Pages, phylloxérées 679 — - Adresse une Communication relative au Phylloxéra 743 PFAFF (S.). — L'acide oxuvitique et le cré- sol qui en dérive. (En commun avec IL Oppcnliiiin.^ 149 PHILIPPAUX (J.-M.). - Expériences mon- trant que les mamelles enlevées sur de jeunes Cochons d'Inde femelles ne se ré- génèrent point 201 PICARD. — Recherches sur les fonctions de la rate. (En commun avec M. Mulassez.). 984 PIERRE (Is.). — Sur les alcools qui accom- pagnent l'alcool vinique 808 — Sur l'épuisement du sol par les pom- miers 810 — Adresse un échantillon de fibres végé- tales, d'une longueur et d'une ténacité remarquables, obtenues par le rouissage d'une tige de Lm'alcra 938 — Sur la matière colorante des fruits du Mahonia, et les caractères du vin que peuvent donner ces fruits par fermen- tation 1 086 PIGEON adresse une Note sur les causes du choléra épidémique 232 PINGAUD. — Sur un cas de trépanation faite avec succès pour une ostéite à forme névralgique d'un os plat, le frontal. . . . 689 PLANTÉ (G.). — Recherches sur les phéno- mènes produits par les courants élec- triques de haute tension, et sur leurs analogies avec les phénomènes naturels. i85 — Sur la formation de la grêle Gi6 — Sur les nébuleuses spirales 749 POUCHET (G.) — Une récomi)pnse est ac- cordée à M. G. Pniirhiit. (Concours du pris Serres pour 1875.) i35i POURCHEROL ( A.) adresse une Communica- tion relative au Phylloxéra 588 PRÉFET DE LA SEINE (M. le) adresse l'In- struction adoptée par la Commission qui a été chargée d'étudier la meilleure dis- position à donner aux paratonnerres sur- montant les édifices municipaux et dé- partementaux II 18 PRÉFET DES HAUTES-ALPES (M. le) ap- pelle l'attention de l'Académie sur l'état des vignes dans son département 629 PUISEUX. — Rapport sur un Mémoire de M. Halim de la Ginipillièrc, intitulé : « Développoïdes directes et inverses d'ordres successifs » 896 PUTZ (IL). — Sur la théorie générale des percussions et sur la manière de l'ap- pliquer au calcul des effets du tir sur les différentes parties de l'affût 295 ( i/i4G ) R MM. Pages. UABUTE.4U. — Sur les effets to.xiques des alcools clelas(3rieC"'H="+'0 + 20.... 63 1 RADO.MINSKI (F.). — Reproduction artifi- cielle de lamonazite et de la xénotime. 3o4 RAIMBERT. — Une citaliun honorable est accordée à M. Rainilycrt. (Concours de Médecine et de Chirurgie pour l'année 1875.) 1343 RAKVIER (L.). —Des tubes nerveux en T,'et de leurs relations avec les cellules gan- glionnaires 1274 — Sur les terminaisons nerveuses dans les lames électriques de la torpille 1276 REBOUT (M"" V) adresse un Recueil de travaux manuscrits de feu son mari, concernant diverses applications des Ma- thématiques i4o REECH adresse une nouvelle rédaction de son Mémoire intitulé : «Surfaces super- posables à elles-mêmes, chacune dans toutes ses parties » 273 REJOU adresse une Communication relative au Phylloxéra i gS — Adresse une Note concernant l'emploi de l'ammoniaque liquide pour combattre les incendies gSG RENARD (A.). — Action de l'oxygène élec- Irolylique sur la glycérine 188 RENAUT (J.). — Sur les lésions anatomiques de la morve équine, aiguë et chronique. 4' ' RENDU (E.). — Sur la théorie de la grêle.. 5o6 RESAL. — Présentation du troisième volume de son « Traité de Mécanique géné- rale » Sog REYNOSO (A.). —Conservation de matiè- res alimentaires 742 RICHET (A.). — Sur la sensibilité récur- rente desnerfspériphériques de lamain. 217 RICOUX. — Une mention honorable est ac- cordée à M. Pdcoiix. (Concours du prix deStatislique delà fondation Montyon.). i32i RIDREAU(A.) adresse un Mémoire relatif à la navigation aérienne 832 RIGAUD. — Le prix Barbier est décerné à M. higaml, pour 1875 i33o RITTER (E.). — De l'apparition des sels bi- liaires dans le sang et les urines, déter- minée par certaines formes d'empoi- sonnement. (En commun avec M. J'. Fctiz.) 793 RIVET (R.). — Secousses de tremblement de terre qui se sont fait sentir à la Mar- tinique, et phénomènes électriques qui ont précédé chacune d'elles dans les fils MM. Poges. télégraphiques Cg3 RIVIÈRE adresse un Mémoire sur les époques d'apparition du porphyre quartzifère, de l'eurite serpentiiieuse et de leurs ro- ches dépendantes ou accidentelles 38 — Faune quaternaire des cavernes des Baoussé-Roussé, en Italie, dites grottes (le Menton 346 ROBIN (A.). — Une mention honorable est accordée à M. J. Robin. (Concours du prix Barbier.) i33o ROBOTTOM (A.) adresse une Note relative à divers produits végétaux et minéraux, utilisables dans l'industrie 1262 ROIIART ( F.) adresse le procès-verbal des opérations pratiquées par lui, à l'au- tomne dernier, dans les Charentes, con- tre le Phylloxéra 3i2 ROLET adresse une Communication relative au Phylloxéra gSG ROMMIER. — Note sur le dosage du sulfure de carbone dans les sulfocarbonates de potasse et de soude. (En commun avec M. David.) i56 RONJON (A.). — Note sur les derniers élé- ments auxquels on puisse parvenir par l'analyse hislologique des muscles striés. 375 ROSE (E.) adresse ses remerciments à l'A- cadémie pour la distinction dont ses travaux ont été l'objet dans la dernière séance publique 141 ROSENSTIEHL (A.). — Sur la structure in- térieure du grêlon et son mode de for- mation probable 537 — Sur le noir d'aniline; observations à pro- pos d'une Comramunication de M. Co- quiltion 1257 ROSTAING (de) adresse la description d'une expérience constatant l'efficacité de la racine de garance pour la conservation des viandes non cuites 4o6 ROTHSAMllAUSEN adresse deux Notes rela- tives aux machines à vapeur à trois cy- lindres 78g ROUART. — Procédé pour obtenir le refroi- dissement artificiel de masses d'air con- sidérables, par le contact avec un li- quide refroidi. (En commun avec M. Mi- g'i'\'i-) 674 ROUCllÉ (E.). — Sur la discussion des équa- tions du premier degré io5o ROUSSIER (C.) adresse une Communication relative au Phylloxéra O2G ( '447 MM. Pages. SAB.\TIER (X.). — Sur les cils musculoïdes de la Moule commune 1060 SACC. — De la panification aux États-Unis et des propriétés du houblon comme ferment ii3o SAGEBIEN. — Le prix Fourneyron, pour 1875, est décerné à M. Sagehicn i3io SAINT-CYR. — Une citation honorable est accordée à M. Saint-Cyr. (Concours de Médecine et de 'Chirurgie, pour l'an- née 1875.) 1343 SAINT-EDME (E.). — Sur la construction des paratonnerres 949 SAINT-VENANT (de). — De la suite qu'il serait nécessaire de donner aux recher- ches expérimentales de Plasticodynami- que I (5 — Rapport sur un Mémoire de M. Lefort, intitulé : « Examen critique des bases de calcul habituellement en usage pour apprécier la stabilité des ponts en métal, à poutres droites prismatiques, et pro- positions pour l'adoption de bases nou- velles » 459 — Rapport sur un Mémoire de M. Boussi- nvsq, intitulé : « Additions et éclaircis- sements » à son « Essai sur la théorie des eaux courantes » 464 SAINTE-CLAIRE DEVILLE (Ch.). — M. Ch. Suinte-Claire Deville présente quelques observations sur le service météorolo- gique 28 — Réponse à M. Le f'errier, relativement à l'insertion d'une Note qui n'avait pas été lue en séance i36 — M. Ch. Saifile-C/aire Defille est présenté par l'Académie comme candidat pour la chaire d'Histoire naturelle des corps inor- ganiques, vacante au Collège de Franco par le décès de M. Élie de Bcaumont.. 291 — Sur les dates de chute des météorites. . . 710 — Observations sur une Lettre de M. Duvi- gnau, relative aux tremblements de terre qui ont eu lieu, en septembre, à la Martinique 744 — Communication d'un extrait d'une Lettre deM.i^. /<'o«(7i(e, contenant de nouvelles observations sur les fumerolles de San- torin 794 — Sur la périodicité des grands mouvements de l'atmosphère 921 — M. Ch. Sainte-Claire Dm Représente, au nom du général Chanzy, la deuxième partie de la première année du » Bul- MM. Pages, letin météorologique de l'Algérie », ainsi que la première livraison de la deuxième année 992 SAINTE-CLAIRE DEVILLE (H.). - De laden- sité du platine et de l'iridium purs et de leurs alliages. (En commun avec M. H. Dchray.) 839 SALTEL (G.). — Application du principe de correspondance analytique à la démon- stration du théorème de Bezout 884 — Application d'un théorème, complémen- taire du principe de correspondance, à la détermination, sans calcul, de l'ordre de multiplicité d'un point 0, qui est un point multiple d'un lieu géométrique donné 1047 SALVÉTAT. — Faits pour servir à l'étude du diluvium granitique des plateaux des environs de Paris. Lithologie des sables do Beynes et de Saint-Cloud (Seine-et- Oise) 941 — Note sur la destruction de la matière vé- gétale mélangée à la laine. (En commun avec M. Barrai .) 1189 SARAZIN (Ed.). — Sur la polarisation rota- toire du quartz. (En commun avec M. J.-L. Soret.) 610 SAUVAGE est présenté par l'Académie comme candidat pour la chaire de Zoo- logie, vacante au Muséum par le décès de M. Daméril 263 — Sur la faune ichthyologique de l'île Saint- Paul 987 SCHEURER-KESTNER. — Dissolution du platine dans l'acide sulfurique, pendant l'opération industrielle de la concentra- tion 892 SCHLŒSING (Th.). — Surles lois des échan- ges d'ammoniaque entre les mers, l'at- mosphère et les continents 81 — Sur les échanges d'ammoniaque entre les eaux naturelles et l'atmosphère 1262 SCHNETZLER (J.-B.) annonce que le Phyl- loxéra a été trouvé dans des vignobles du nord de la Suisse 3i2 SCHUTZENBERGER (P.). — Sur une fermen- tation butyrique spéciale 328 — Recherches sur la constitution des ma- tières albuminoïdes 1 108 — Recherches sur la constitution de la fi- broïne et de la soie. (En commun avec M. A. Bourgeois) 1191 SECCHI (le P.). — Lettre accompagnant la présentation de la deuxième édition fran- ( MM. Pages. çaise de son ouvrage « le Soleil » 27 — Résultats des observations des protubé- rances et des taches solaires du 23 avril au 27 juin 1875 (55 rotations). 563 et 6o5 SÉGUR (F.) adresse une Communication re- lative au Phylloxéra 436 SEVERTZOW (N.). — Note à propos d'une Communication de M. Fnye, sur des observations faites pendant un orage de grêle, dans l'Asie centrale 448 SIDOT. — Recherches sur le protosulfure de carbone Sa — Un encouragement est accordé à M. Sidot. (Concours du prix Trémont pour l'année 1875.) i368 SIGNOL. — Sur l'état virulent du sang des chevaux sains, morts par assommement ou asphyxie 1 1 16 SILVA (R.-D.). — De l'action réductrice de l'acide iodhydrique, à basse tempéra- ture, sur les éthers proprement dits et les éther* mixtes 323 SINETY ( DE ). — Sur l'ablation des mamelles chez les Cobayes 244 SMITH (LAWRE^"CE). — Description et ana- lyse d'une masse de fer météorique tombée dans le comté de Dickson (Ten- nessee ) 84 — Anomalie magnétique du sesquioxyde de fer, préparé à l'aide du fer météo- rique 3oi — Troïlite ; sa vraie place minéralogique et chimique 976 x448 MM. ) Pages. — Sulfhydrocarbure cristallisé, venant de l'intérieur d'une masse de fer météo- rique io55 SOLVAY (E.). - Lettre à M. E. Becque- rel sur la formation de la grêle 54o SORET (J.-L.). — Sur la polarisation rota- toire du quartz. (En commun avec M. Ed. Snrazin) 610 SPOTTISWOODE (W.). - Sur la représen- tation des figures de Géométrie à n di- mensions, parles figures corrélatives de Géométrie ordinaire 875 et 961 STEENSTRUP (I.). — Sur YHemisrpiiis, genre nouveau de la famille des Sépiens, avec quelques remarques sur les espèces du genre Sepia en général 567 STÉPHANIE.).— Planète (i46),Lucine. Élé- ments de l'orbite 49 ~ Éphéméride calculée de la planète (146), Lucine 87 — Nouvelles observations de la comète d'Encke et de la Comète de Winnecke. 3i4 — Lettre a M. Le Verrier, annonçant la dé- couverte de la i57° petite planète, faite à Marseille, par M. BorrcUy n ig — Est présenté par la Section d'Astronomie comme candidat à la place vacante par le décès de M. Mathieu 108 STEINER (A.). — Sur l'éther diéthylique de l'acide xanthoacétique. (En commun avec M. C.-O. Cec/i.) i55 STORMER (F.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 626 TANRET (Ch.). — Sur la présence d'un nouvel alcaloïde, Yergotininc, dans le seigle ergoté 8g6 TARRY (H.). — Note relative à la possibilité de prédire, plusieurs mois d'avance, l'ar- rivée en Europe des cyclones qui tra- versent l'Atlantique 3ii TELLIER (Cil.) appelle l'attention de l'Aca- démie sur un voyage d'expérience qui va être entrepris sur la Plata, pour le transport des diverses denrées alimen- taires, conservées par le froid 588 TEMPLAS (R.-C.) adresse une Communica- tion relative au Phylloxéra igS TERREIL (A.). — Dosage des métaux alca- lins, dans les silicates et dans les ma- tières inattaquables par les acides, au moyen de l'hydrate de baryte 12C8 THENARD (P.).— Note sur une matière bleue rencontrée dans une argile 262 — Observation relative à une Communica- tion de M. Is. Pierre, sur l'épuisement du sol par les pommiers 812 THOLOZAN ( J.-D.). — Note sur la chronolo- gie et la géographie de la peste au Cau- case, en Arménie, et dans l'Anatolie, dans la première moitié du xix" siècle.. iSa TISSANDIER (G.) — Sur l'existence de cor- puscules ferrugineux et magnétiques dans les poussières atmosphériques... . 676 — Observations météorologiques en ballon. 121O TISSERAND (F.). —Observations des étoiles filantes des 9, 10 et 11 août 317 — Suite des observations des éclipses des satellites de Jupiter, faites à l'Observa- toire de Toulouse 925 — Adresse ses remercîments à l'Académie pour la distinction dont ses travaux ont été l'objet dans la dernière séance publique 89 — Est présenté, parla Section d'Astronomie, comme candidat à la place vacante par ( >/|^9 MM. Pages, suite du décès de M. 3Iathieii loS TOSELLl appelle l'attention de l'Académie sur les engins d'exploration et de sauve- tage qu'il a placés aux Expositions ma- ritime et de Géographie 257 — Adresse une Note relative à une disposi- tion nouvelle de sa glacière artificielle, permettant la production de la glace avec une plus grande rapidité 40/ — Adresse une Note sur le sauvetage des navires par la chaîne aérhydrique 104- — Adresse une nouvelle Note sur l'utilité d'une nacelle à> double étage, dans les ascensions aérostaliques, pour prévenir les accidents à la descente ii&i TOURET ( M""-' \'") adresse une Communica- tion relative au Phylloxéra igS TRÉCUL (A.). — Observations sur la dis- tinction déjà établie par lui, entre la gomme sécrétée par les cellules vi- vantes et la gomme résultant de la dés- organisation des membranes de la cel- lulose et de l'amidon (à propos d'une Communication de M. Chnlin] 5o4 — De la théorie carpellaire, d'après des Iridées 55;, 663 et — De la théorie carpellaire, d'après des Ama- ryllidées [Alstt-œnieria] TRÉMAUX suppose que la pression à la- quelle M. Èert soumet les corps organi- ques empêche le carbone de se dégager pour entrer dans de nouvelles combi- naisons 55 TRÉMEAU DE ROCHEBRUNE. — Une men- tion honorable est accordée à M. Tré- meau de Rocltebriiiw . (Concours du prix de Statistique de la fondation Jlonlyon.). i3'^,i TRÉMOULET adresse une Note concernant 704 ■J9 MM. Pages les mesures à prendre pour prévenir le retour des inondations 332 — Observations à propos d'une Communi- cation de M. (le Siiint-Vennnt, sur la suite qu'il serait nécessaire de donner aux recherches expérimentales de Plas- ticodynamique 121 — Remarques à l'occasion d'un Mémoire de M. Jainin 207 — Note sur la voiture à vapeur de M. Bollée, du Mans 762 TREVE (A.). — Note sur le magnétisme . . . 3io — Sur la distribution du magnétisme à l'in- térieur des aimants. (En commun avec ^\. Durassier.) ii23, 1202 et 1246 — Soumet au jugement de l'Académie une Note sur un « Mode de signaux propres à diminuer la fréquence des abordages en mer » 33 1 TRIPIER (A.). — Sur la pathogénie de la surdimutité, improprement dite de nais- sance 1 260 TROCHU (E.) adresse un Mémoire concer- nant les applications de l'air comprimé, pour remplacer la vapeur 1046 TROOST (L.). — Étude calorimétrique des siliciures de fer et de manganèse. (En commun avec M. P. Hautrfcuille.]. . . . 264 — Sur un borurc do manganèse cristallisé et sur le rôle du manganèse dans la mé- tallurgie du fer. (En commun avec M. P. Hnutejcuillc.] 1 263 TRUCHOT (P.). — Sur la fixation do lazote atmosphérique dans les sols 945 - Observations sur la composition des ter- res arables de l'Auvergne. Importance de l'acide phosphoriquo au point de vue de leur fertilité 1027 u URBAIN (V.). — Réponse aux objection.s de M. Arni. Gautier, relatives au rôle do l'acide carbonique dans la coagulation spontanée du sang. (En commun avec M. E. Mathieu) : 872 Remarques concernant une Note do M. F. Glénard, sur la coagulation spontanée du sang en dehors de l'organisme. (En commun avec M. E. Mathieu.) 535 ■VAILLANT (L.).— Sur le développement des spinules dans les écailles du Gnbius nif^cr — Est présenté par l'Académie comme can- didat pour la chaire de Zoologie, vacante au Muséum par le décès de M. Dumrril. VAILLANT adresse une Communication re- C. R., 1875, 2« Semestre. (T. LXXXI.) 13- 263 lative au Phylloxéra igS VAN TIEGHEM. — Sur le développement du fruit des Coprins, et la prétendue sexua- lité des Basidioniycètes 877 — Sur le développement du fruit des Chœ- tiimiam et la prétendue sexualité dos Ascomycètes 1110 188 ( i45o ) Pages MM. VAUSSIN-CHÂRDANE adresse divers Mé moires relatifs à la navigation aérienne. C8o VEILLE (D.) adresse une Note relative aux moyens à employer pour prévenir les inondations igS VEILLET soumet au jugement de l'Académie un appareil destiné à prévenir les acci- dents causés par les explosions de gri- sou igS VÉLAIN (Ch.). — Analyse de dégagements gazeux de l'île Saint-Paul 332 VESQUE (J.). — Note préliminaire sur le rôle de la gaine protectrice dans les Dicotylédonées herbacées 498 VEYSSIÈRE. — Une mention honorable est accordée à M. ^eyssière. (Concours de Médecine et de Chirurgie de l'année 1875.) 1343 VILLAINE adresse une Note relative à l'in- fluence de l'effeuillage des betteraves sur la végétation io46 VILLARCEAU (Yvo.n). — Observations rela- tives à une Communication de M. Le- veau, sur la comète périodique de d'Arrest i44 — Recherches sur la théorie de l'aberration, MM. Pages, et considérations sur l'influence du mou- vement absolu du système solaire dans le phénomène de l'aberration i65 — M. Villarceau donne lecture d'une Note relative à la discussion des observations du passage de 'Vénus 289 VILLEDIEU adresse une Communication re- lative au Phylloxéra 87 et g56 VILLOT (A.). — Sur les migrations et les métamorphoses des Trématodes endo- parasites marins 475 VINANT (de) adresse une Communication re- lative au Phylloxéra 832 VINGT (J.) présente un instrument permet- tant de trouver facilement les constel- lations et les principales étoiles 33o VIOLLETTE (Cu.). — Sur l'amélioration de la qualité de la betterave 327 — Influence de l'effeuillage sur la végétation de la betterave 594 — Sur l'effeuillage de la betterave ; Réponse à une Note de M. Cl. Bernard 974 VULPIAN (A.). — De l'action vasodilatatrice exercée par le nerf glosso-pharyngien sur les vaisseaux de la membrane mu- queuse de la base de la langue 33o w WATSON (J.-C.).— Mémoire sur les obser- vations du passage de Vénus faites à Pékin 466 — Découverte de la planète (i5o), à Ann- Arbor; observations diverses de cette planète, transmises par M. Le Verrier. 746 WARREN DE LA RUE. — Sur une pile au chlorure d'argent, composée de 3o4o élé- ments. (En commun avec M. H.-JV . Miilh-r.) 086 — Expériences faites sur des tubes de Geiss- 1er, avec la pile au chlorure d'argent précédemment décrite. (En commun avec n.H.-IF. Muller.) 746 WEDDELL. — Sur les substances neutres.. 211 WOLF (C). — Description du groupe des Pléiades et mesures micrométriques des positions des principales étoiles qui le composent 29 — Observations des étoiles filantes du mois d'août 1875 439 — Est présenté, par la Section d'Astronomie, comme candidat à la place vacante par le décès de M. Mathieu 108 ZŒLLER. — Sur l'amyloxanthale de potassium (En commun avec M. Grete.) 194 GAUrilIER-VlLLAnS, I.MPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SEANCES DE L ACADEMIE DES SCIENCES. Paris. — Quai des Augustins, 55. \. \ù.m, ,,f?/^AÀ' Date Due ^m '^peK mi