:r£;'A ' .Ag^O^ ^^A^.. WHITNEY LIBRARY, HARVARD UNIVERSITY. THE GIFT OF J. 1). WHITNEY, Stuvijis Hooper Professor 'm"''^M-^- MUSEUM or COMPARATIVE ZOOLOGT .v>\- hf^^ ■â'-::^ V,r^ WM. WXk :^\ ^(^' Mr^màm ■:10^^ '.--/: A^ ^}Hfe; jA^âl ^n.'C ^^.A ^\ ;" A^A. .^ jMà ^..^^ /. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. PARIS. — IMPniMEIlIE DE GAUTllIEB-VILLARS, QUAI DES AUGUSTINS, 55. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE UACADÉMIE DES SCIENCES PCBLIKS, CONFORMÉMENT A UNE DÉCISION DE L'ACADÉMIE Oi» iixte Ou 43 duiUct .1835, PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME QUATRE-VINGT-DEUXIÈME. JAISVIER — JUILLET 187C. PARIS, GAUTHIER-VILLARS , IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SUCCESSEUR DE MALLET-BACHELIER, yuui dus Augustins, 5j. 1876 ÉTAT DE L'ACADÊllIE DES SCIENCES Al] i" mmn i876. SCIENCES MATHESIAT1QUES. Section I". — Géométrie. Messieurs : CilASLES (Michel) (C. ^). Hermite (Cliarles) (o. @). Serret (Joseph-Alfred) (o. ^). Bonnet (Pierre-Ossian) (o. ®). PuiSEUX (Victor-Alexandre) ^. Bouquet (Jean-Clamlc) ®, Section II. — Mécanique. MORIN (Le général Arthur-Jules) (G. O.^'). Saint-Venant (Adhémar-Jean-Claude Barré de) (o. ©). Phillips (Edouard) ^. Rolland (Eugène) (c. ^). Tresca (Henri-Edouard) (o. ^). Resal (Henry-Amé)^. Section III. — Astronomie. LiOUViLLE (Joseph) (c. ^). Le Verrier (Urbain-Jean-Joseph) (g. o. ^). Faye (Hervé-Auguste-Élienne-Albans) (c. ^). Janssen (Pierre-Jides-César) ^. Loewy (Maurice) ^. Mouchez (Ernest-Amédée-Barthélemy) (c.^). Section IV. — Géoqraphie et Navigation. Tessan (Louis-Urbain Dobtet de) (o. ^). Paris (Le Vice-Amiral François-Edmond) (g. o, ^g). JURIEN DE LA (jRAVIère (LeVice-Amiral Jeau-Piorre-Edmond) (g. O.^). DUPUY DE LOME (StanisIas-Chailes-IIenri-Laurenl) (g. o. ®). Abbadie (Antoine-Thompson d') ^. YvON Villarceau (Antoine-Joseph-François) ^. ÉTAT DE l'académie DES SCIENCES. Section V. — Plijsique cjénérale. Messieurs : Becquerel (Antoine-César) (c. #). FiZEAU (Armand-Hippolyte-Louis) (o. ^). Becquerel (Alexandre-Edmond) (o. ^). Jamin (Jides-Célestin) (o. C^). Berthelot (Marcelin-Pierre-Eugène) (o. C«) Desains (Quentin-Paul) (o. *). SCIENCES PHYSIQUES. Section VI. — Chimie. Chevreul (Michel-Eugène) (g.c.^). ReGNAULT (Henri-Victor) (c.C^). Balard (Antoine-Jérôme) (c. ^). Fremy (Edmond) (o. ^). WURTZ (Charles-Adolphe) (c. ®). Cahours (Auguste-André-Thomas) (o. *). Section VII. — Minéralogie. Delafosse (Gabriel) (o. ^). Sainte-Claire Deville (Charles-Joseph) (o.C). Daubrée (Gabriel-Auguste) (c. ^). Sainte-Claire Deville (Étienne-Henri) (c. ig). Pasteur (Louis) (c. ^). Des Cloizeaux (Alfred-Louis-Olivier Legrand) ■. Section VIII. — Botanique. Brongniart (Adolphe-Théodore) (c. ^). Tulasne (Louis-René) ^. DuCHARTRE (Pierre-Étienue-Simon) (o. ^). Naudin (Charles-Victor) ^. Trécul (Auguste-Adolphe-Lucien). Chatin (Gaspard-Adolphe) ^. ÉTAT DK l'aCADIÎMIU DES SCIENCES. Sectiox IX. — Economie rurale. Messieurs : BOUSSINGAULT ( Jean-Baptiste-Joscph-Dieudoniié) (c.^). Decaisne (Joseph) (o. ®). Peligot (Eiigène-Melchior) (o. ^). TliEiSARD (Lg Baron Arnould-Paiil-Edmond) ®. Boui.EY (Henri-Marie) (o. *). Mangon (Charles-François-Hervé) (o. ®). Section X. — Ànalomie et Zooloijie. Edwards (Henri-Mihie) (c. ©). QuATREFAGES DE Bréau ( Jean-Louis-Armand de) (o. CV Blanchard (Charles-Emile) (o. ^). Robin (Charles-Pliili|ipe) ^. Lacaze-Dutiuers (Félix-Joseph-Henri de) ^. Gervais (François-Louis-Panl) (O. ^). Section XI. — Médecine et Chirurgie. Andral (Gabriel) (c. ig). Bernard (Claude) (c. ^). Cloquet (Le Baron Jules-Germain) (c.^). BouiLLAUD (Jean) (c. ^). Sédillot (Charles-Emmanuel) (c. *). GosSELlN (Alhanase-Léon) (c, ^). SECRÉTAIRES PERPÉTIELS. Bertrand (Joseph-Louis-François) (o. S), pour les Sciences Mathématiques. Dumas (Jean-Baptiste) (G.c.i&), pour les Sciences Physiques. ÉTAT DE l'académie DES SCIENCES. ACADÉMICIENS LIBRES. Messieurs : SÉGUIER (Le Baron Armand-Pierre) (o.^ . BUSSY (Antoine-Alexandre-Brutus) (o.^). BiENAYMÉ (Irénée-Jules) (o.^). Larrey (Le Baron Félix-Hippolyle) (G. o. «j). Belgrand (Marie-François-Eugène) (c. ^). COSSON (Ernest-Saint-Charles) ^. La Gournerie (Jules-Antoine-René Maillard de) (o. '■&) Lesseps (Ferdinand-Marie de) (g. C. ^). BréGUET (Louis-François-Clément) ig;. Du MONCEL (Théodose-Achille-Louis) (o. ^). ASSOCIÉS ÉTRANGERS. OWEIS (Richard) (o. ^), à Londres, Jnglelerre. Ehrenberg (Christian-Gottfried), à Berlin, Prusse. WoHLER (Frédéric) (o. ^), à Gotlingue, Prusse. RuMMER (Ernest-Édouard), à Berlin, Prusse. AlRY (Georges-Biddell) ^, à Greenwich, Jnglelerre. TCHÉBICHEF (Pafnntij), à Saint-Pétersbourg, i?i/iS(e. Candolle (Alphonse de) CS à Genève, Suisse. N COMESPONDAIVTS. NotA. Le règlement du G juin 1808 donne à chaque Section le nombre de Correspondants suivant. SCIENCES MATHÉMATIQUES. Section F^ — Géométrie {6). Neumann (Franz-Ernest), àKœnigsberg, Prusse. Sylvester (James-Joseph), à Woolwich, Jnglelerre. Weierstrass (Charles), à Berlin, Prusse. Kronecker (Léopold), à Berlin, Prusse. N N KTAT DK L'ACAnf^MIF. DKS SCIKNCES. g Section 11. — Mécanique (6). Messieurs : Clausius (Jnlius-Emmaïuiel-Rudolf), à Wurizbourg, Bavière. Caligny (Anatolc-Fiancois IliJE, jMarqiiis de), à Versailles, Seine- el-Oise. DiniON (Isidore) (c. ®), à Nancy, Meurlhe-el- Moselle. Brocii (Ole-Jacob), à Christiania, Norvéïje. BoiLEAU ( l'ierre-Prosper) (o. ^), à Versailles, Seine-cl-Oise, N SixTioxlll. -- j^stronomie {i6). Santini (Giovanni), à Padoiie, Italie. HiND (John-Russell), à Londres, Angleterre. Pêters (C.-A.-F.), à Altona, Prusse. Adams (J.-C), à Cambridge, Jngletetre. Secchi (LePère Angelo) (o.^), à Rome, Italie. Cayley (Arthur), à Londres, /Angleterre. Mac-Lear (Thomas), au Cap de Bonne-Espérance, Colonie du Cap. Struve (Otto-Wilhelm), à Puikova, Russie. Plantamour (Emile), à Genève, Suisse. LOCKYER (Joseph-Norman), à Londres, Angleterre. Roche (Edouard-Albert)^, à Montpellier, Hérault. HuGGiNS (William), à Londres. Newcomb (Simon), à Washington, Étals-Unis. Tisserand (François-Félix) ^, à Toulouse, Haute-Garonne. N N Section- lY. — Géographie et Navigation (^8). LuTKE (l'Amiral Frédéric), à Saint-Pétersbourg, liussie. TcHiHATCHEF ( Pierrc-Alexandrc de) (c. S^) , à S.iinl-Pétersbourg, Biissie. Richards (le Capitaine Georges-Henry), à Londres, Angleterre. David (l'abbé Vrniand), missionnaire en Chine. Ledieu (Alfrcd-Constant-llector) >^', à Brest, Finistère, et à Paris, rue de jMadame, 7,). S.M.Don PEnilo d'Alcantara, Empereur du Brésil, à Rio-de-Janeiro. Sabine (le général Edward), à Londres, Angleterre. N. c. H., iS-jfi, iir.SVnirjdc '1. IXWII, ^•' lO ÉTAT DK Iî'aCADÉMIK DES SCIENCES. Section V. — Physique générale [g). Mcâsieurs : Plateau (Joseph-Antoine-Ferdinand), à Gand, Belgique. Weber (Wilhelm-Ediiard), à Gôttingue, Prusse. HiRN (Gustave-Adolphe), an Logelbach, Haul-Eliin, HELMHOLTz(Hermann-Loiiis-Ferdinand), à Berlin, Prusse. Mayer (Jules-Robert de), à Heilbronn, Bavière. KiRCHHOFF (Gustave- Robert), à Heidelberg, Grand-Duché de Bade. Joule (James-Prescott), à Manchester, Angleterre. Billet (F.), à Dijon, Côte-d'Or. N SCIENCES PHYSIQUES. Section VI. — Chimie (g). Bunsen (Robert-Wilhelm-Eberhard) (o. ®), à Heidelberg, Grand- Duché de Bade. MALAGUTi(Faustinus-Jovita-Marianus)(o.^),à Rennes, ///e-e<-^i7nme. Hofmann (Auguste-Wilhelm), à Londres, Angleterre. Favre (Pierre-Antoine) ^, à Marseille, Bouches-du-Rhône, Marignac (Jean-Charles Galissard de), à Genève, Suisse. Frankland (Edward), à Londres, Angleterre. Dessaignes (Victor), à Vendôme, Loir-et-Cher. WlLLlAMSON (Alexander-William), à Londres, Angleterre. ZiNiN (Nicolas), à Saint-Pétersbourg, Russie. Section Vn. — Minéralogie {8). Damour (Augustin-Alexis) (o.^), à Villemoisson, Seine-et-Oise. Miller (William Hallowes), à Cambridge, Angleterre. Leymerie (Alexandre-Félix-Gustave-Achille) ^, à Toulouse. ROKSCHAROW (Nicolas de) à Saint-Pétersbourg, Russie. Studer (Bernard), à Berne, Suisse. N N N ÉTAT DE l'académie UES SCIENCES. 1 i Section VIII. — Bolanique (lo). Messieurs : Lestiboudois (Gaspard -Thémistocle) ^, à Lille, iVon/. ScHlMPER(Giiillaume-Pliilippe) i§, à Strasbourg. Braun (Alexandre), à Berlin, Prusse. HOFMEISTEU (Friedrich-Wilhelni), à Heidelberg, Gniiid-Dacltc de lîade. HOOKEK (Jos. Dalton), à Rew, Angleterre. Pringsheim (Nathanael), à Berlin, Prusse. Planchon (Jules-Emile), à Montpellier, Hérault. Weddell (Hugues-Algernon) ®, à Poitiers, Vienne. Beistiiam (George), à Londres, Angleterre. N Section IX. — Economie rurale (lo). GiRARDlN (Jean-Pierre-Louis) (o. ^'), à Rouen, Seine-Inférieure. KUHLMAîNN (Charles-Frédéric) (c.©), à Lille, Nord. Pierre (Isidore)®, à Caen, Calvados. Chevandier de Valdrôme (Eugène-Jean-Pierre-Napoléon) (o. ©), à Cirey-les-Forges, Meurthe-et-Moselle . Reiset (Jules) (o. ®), à Écorcliebœuf, Seine-Inférieure. MaKTINS (Charles-Frédéric) (o. ^) , à Montpellier, Hérault. ViBRAVE (le Marquis Guillaume-Marie-Paul-Louis Hurault de), à Cheverny, Loir-et-Cher. Vergnette-Lamotte (le Vicomte Gérard -Élisabeth-AUVed de), à Beaune, Côle-d'Or. Mares (Henri-Pierre-Louis) ^, à Montpellier, Hérault. CORNALIA (Émile-Balthazar-Marie), à Milan, Italie. Section X. — Ânatomie et Zoologie (lo). De Baer, à Saint-Pétersbourg, Russie. Vain Beneden (Pierre-Joseph), à Louvain, Belgique. De SieiîOLD (Charles-Théodore-Ernest), à Munich, Bavière. Brandt, à Saint-Pétersbourg, Russie. LovÉN, à Stockholm, Suède. MULSANT (Etienne), à Lyon, Rhône. Steenstrup (Japetus), à Copenhague, Danemark. Dana ( James-Dwight), à New-Haven, Etats-Unis. Carpeinter (Guillaume-Benjamin), à Londres, Angleterre. JOLY (Nicolas), à Toulouse, Haute-Garonne. ■i.. r2 KTAT DK L ACADEMIE DES SCIENCES. Section XI, — Médecine el Chirurgie (8). Messieurs : ViRCHOW (Rodolphe de), à Berlin, Prusse. BOUlSSON (Etienne-Frédéric) ig?, à Montpellier, //e'rau//. Eeirmann (Charles-Henri) (o. ®), à Strashom-g, Bas-Rhin. GiNTRAC (Élie) (o. ^), à Bordeaux, Gironde. ROKITANSKI, à Vienne, Autriche. Lebert (Hermann) (o.®), à Breslau, Silésie. Ollier (Louis-Xavier-Édouard-Léopokl) (o. ^), à Lyon, Rhône. Tholozan (Joseph-Désiré) (o, s), à Téhéran, /'erse. Commission pour administrer tes propriétés el fonds particuliers de l'Académie, ChaSLES, DECAiSNE, Et les Membres composant le Bureau. Conservateur des Collections de l 'Académie des Sciences. Becquerel. Changements survenus dans le cours de l'année 1875. (Foirà. la page 17 de ce volume.) COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 5 JANVIER 187G. l'RÉSIDEl\(,t DE M. I.E \ICE-AM1RAL PARIS. REIV01JVELLE3IEIVT ANîVUEL DU BUREAU ET DE LA COMMISSION ADMINISTRATIVE. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la uominalion d'un Vice-Président pour l'année 1876, lequel doit être choisi, cette année, parmi les Membres de l'une des Sections des Sciences physiques. Au premier lourde scrutin, le nombre des votants étant 53, M. Peligot obtient 5o suffrages. M. Becquerel i » M. Daubrée i » Il y a un billet blanc. M. Peligot, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. L'Académie i)rocède, par la voie du scrutin, à la nomination de deux Membres qui seront appelés à faire partie delà Commission centrale admi- nistrative. ( i4 ) Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 45, M. Chasles obtient ^o suffrages. M. Decaisne 4o » M. Morin 3 « M. Cbevreul 2 » M. Becquerel i « M. Bouillaud i » M. Brongniart i » Il y a un billet blanc. MM. Chasles et Decaisne, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, sont élus Membres de la Commission. Conformément au Règlement, le Président sortant de fonctions doit, avant de quitter le Bureau, faire connaître à l'Académie l'état où se trouve l'impression des Recueils qu'elle publie et les changements arrivés parmi les Membres et les Correspondants de l'Académie dans le cours de l'année. M. Fremv donne à cet égard les renseignements suivants : Etat de L'ini pression des Recueils de l' Académie an \" janvier 1876. T'olu m es pub liés . Comptes rendus de l'Académie. — Le tome LXXVIII (i" semestre 1874), et le tome LXXIX (2'' semestre 1874) ont paru avec leur Table. Les numéros ont élé mis en distribution chaque semaine avec la régu- larité habituelle. Volumes en cours de publication. Mémoires de l'Académie. — Le tome XXXIX est divisé en deux parties et réservé aux travaux de M. Chevreul. La première partie renferme des recherches chimiques sur la Teinture; treize feuilles de ce Mémoire sont tirées. L'imprimerie a épuisé sa copie. La deuxième partie contient les Mémoires suivants : D'une erreur de raisonnement très-fréquente dans les Sciences du res- ( '5) sort de la philosophie naturelle qui concernent le concret. Ce Mémoire occupe treize feuilles; La Science devant la grammaire. Huit feuilles; L'enseignement devant l'élude delà vision. Quatorze feuilles; L'explication de nombreux phénomènes qui sont une conséquence de la vieillesse. Quarante feuilles. Ce demi-volume se terminera par un Mémoire intitulé : « Histoire des principales opinions que l'on a eues de la nature chimique des corps de l'espèce chimique et de l'espèce vivante ». Le manuscrit set a donné sous peu de temps à l'imprimerie; les planches qui accompagnent ce travail sont gravées et tirées. Le tome XL est entièrement terminé et sera distribué dans peu de jours. H renferme les Mémoires dont l'indication suit : M. Diipuy de Lôme, sur l'aérostat à hélice; M. Ed. Becquerel, sur l'analyse de la lumière émise par les composés d'uranium phosphorescents; M. Becquerel père, sur le mode d'intervention de l'eau et sur les forces électroraotrices dans les actions chimiques; MM. Becquerel père et fils, sur la tempéraliu'e de deux sols semblables, l'un dénudé, l'autre couvert de gazon ; M. Becquerel père, sur la dynamique chimique; sur la formation de diverses substances cristallisées dans les espaces capillaires; sur l'interven- tion des forces physico-chimiques dans les phénomènes de iiulrition; M. Ch. Robin, sur le développement embryogéniqiie des Hirudinées; ce dernier Mémoire est accompagné de dix-neuf planches lithographiées. Le tome XLI, réservé aux travaux de la Commission du Passage de Vénus, est divisé en deux parties. La seconde partie a été distribuée l'an dernier. La première partie est en cours d'impression, elle contiendra le résumé des procès-verbaux des séances tenues par la Commission. Vingt-deux feuilles sont en bons à tirer. La composition continue. Le tome XLH, dont on réunit en ce moment les matériaux, aura égale- ment deux parties, qui contiendront les Rapports des observateurs et la discussion des observations. Mémoires des Savants étrangers. — Le tome XXI a été distribué au mois de février dernier. (,6) Le tome XXII va être mis en distribution sons peu de jonrs; il renferme les Mémoires snivants : Mémoire snr le dédonblement de l'oxyde de carbone sons l'action com- binée du fer métallique et des oxydes de ce métal, par M. L. Gruner; Méuioire sur les fonctions caractéristiques des divers fluides et sur la théorie des vapeurs, par M. F. Massieu ; Recherches expérimentales sur la durée de l'étincelle électrique, par MM. Félix Lucas et Achille Cazin; Théorèmes généraux sur l'équilibre et le mouvement des sysîèmes maté- riels, par M. Félix Lucas; Recherches sur le Phylloxéra vastatrix et sur la nouvelle maladie de la vigne, par M. Dnclaux; Études sur la nouvelle maladie de la vigne, par M. Maxime Cornu; Étude sur la ventilation d'un transport-écurie, par M. L.-E. Bertin; Note sur la résistance des carènes dans le roulis des navires et sur les qualités nautiques, par le même; Recherches sur les végétaux silicifiés d'Autun. — Étude sur le Sigillaria s/3»i»/osrt, par MM. B. Renault et Grand'Enry; Étude sur le genre Mjelopteris, par M. B. Renault; Nouveaux procédés d'analyse médiate des roches et leur application aux laves de la dernière éruption de Santorin, par M. Fouqué; Sur les surfaces trajectoires des points d'une figure de forme inva- riable dont le déplacement est assujetti à quatre conditions, par M. A. Mannheim; Sur la maladie de la vigne et sur son traitement par le procédé de la sub- mersion, par M. Louis Faucon ; Mémoire sur la reproduction du Phylloxéra du chêne, par M. Balbiani; De l'élasticité dans les machines en mouvement, par M. X. Kretz; Étude sur les vignes d'origine américaine qui résistent au Phylloxéra, par M. A. Millardet. Le tome XXIII, réservé au Mémoire de M. Boussinesq, sur la théorie des eaux courantes, a cinquante-six feuilles tirées, les feuilles cinquante- sept à soixante-cinq sont en bons à tirer. La fin de ce Mémoire, accom- pagné d'une première Noie additionnelle, est en placards. L'auteur en revoit les épreuves. Le tome XXIV renferme le Mémoire de M. Grand'Enry, portant pour titre : « Flore carbonifère du département de la Loire ». Vingt-quatre ( >7 ) feuilles de ce travail sont tirées, les feuilles vingt-cinq à quarante-trois sont en bons à tirer; la fin du Mémoire est à la mise en pages. Les vingt-huit planches qui l'accompagnent sont tirées. Ce volume contiendra les dernières additions et éclaircissemenls au Mé- moire de jM. Boussiwesq, inséré au tome XXIII. Vingt-cinq placards sont en correction. Le tome XXV contient le Mémoire de M. P. -A. Favre, sur la Iranst'ornia- tion et l'équivalence des forces chimiques. Les vingt-quatre feuilles qui com- posent ce Mémoire sont tirées. On insérera dansée volume : Le Mémoire de M. Maurice Girard, sur le Phylloxéra dans les Charentes, dont toutes les feuilles sont bonnes à tirer. Le Mémoire de MNL Cornu et INIouillefert, intitulé : « Expériences Hiites à la station viticole de Cognac, dans le but de trouver un procédé efficace pour combattre le Phylloxéra. Les trente feuilles de ce Mémoire sont en bons à tirer. Le Mémoire de M. E. Azam, reiifermé dans une seule feuille, accom- pagné d'une carie représentant le Phylloxéra dans la Gironde, est en bon à tirer. Le Mémoire de M. Boutin auié, intitulé : « Études d'analyses compara- tives sur la vigne saine et sur la vigne phylloxérée ». Ce travail se compo- sera de trois feuilles, dont l'auteur aura bientôt revu les épreuves. Changements arrivés parmi les Membres depuis le \" janvier 1875. Membres décèdes. « Section d^ Astronomie : M. HIatiuku, le 5 mars. » Associé étranger :S'\r Ch. Wiieatstone, le 19 octobre. Membre élu. » Section d'/hlrunoinic : M. MovcHiù-/.,\G 19 juillet, en remplacement de M. Matuiel', décédé. Membre à remplacer. « Associé étranger : S\r du. \Vhe.4tstone, décédé. C. l'.., 1875, i" Semestre. (T. LXXXII, N» I.) ^ ( i8 ) Changements arrivés parmi les Correspondants depuis le i" janvier 1875. Correspondants décèdes. » Section de Géométrie: M. Lebesgue, à Bordeaux, le lo juin. » Section de Mécanique : M. Séguin, à Montbard, le 24 février. » Section d'Astronomie -.M.. Argelander, à Bonn, le 17 février. » Section de Minéralogie : M. d'Omalius d'Halloy, à Halloy, le 1 5 jan- vier; Sir Ch. Lyell, à Londres, le 22 février. » Section de Botanique : M. Thuret, à Antibes, le 11 mai. Co/rtsjjoiidanls cliis. » Section de Mécanique : M. Broch, à Christiaua, le 1 1 janvier, en rem- placement de M. BuRDix, décédé; M. Boileaij, à Versailles, le 22 mars, en remplacement de M. Fairbairn, décédé. )) Section de Géographie et Navigation : S. M. Don Pedro d'Alcantara, Empereur du Brésil, le i'^' mars, en remplacement de M. de Wrangkll, décédé; M. le Général Sabine, à Londres, le 12 avril, en remplacement de M. Chazallon, décédé. » Section de Botanique : M. Bentham, à Londres, le 24 mai, en rempla- cement de M. de Candolle, élu Associé étranger. » Section d' Jnatomie et Zoologie : M. Joly, à Toulouse, le 29 mars, en remplacement de M. P. Gervais, élu Membre titulaire. Corres/10/ii/anls à remplacer. « Section de Géométrie : M. Tchébichef, à Saint-Pétersbourg, élu Associé étranger, le 18 mai 1874; M. Lebesgue, à Bordeaux, décédé le 10 juin 1875. » Section de Mécanique : M. Séguin, à Montbard, décédé le 24 fé- vrier 1875. » Section d'Astronomie: M. Hansen, à Gotha, décédé le 28 mars 1874; M. Argelander, à Bonn, décédé le 17 février 1875. » Section de Géographie et Navigation : M. Livingstone, à . . . , décédé le i*^' mai 1873. ( '9) )) Section de Physique (jtiu-rale : M. Angstrom, à Upsal, décédé le 21 juin i8'74- » Section de Minéralogie : M. Nacmann, à Lepzig, décédé le a6 no- vembre 1873; M. d'Omai.iis d'Halloy, à Halloy, décédé le i5 jan- vier 18^5; Sir Cii. Lvell, à I.ondres, décédé le 22 février 1875. >> Section de Botanique: M. Thcret, à Antibes, décédé le 1 1 mai 1875. » MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MAGNÉTISME. — Sur la constitution intérieure des aiinants; par M. J. Jamix\. « Dans un aimant saturé, de longueur inânie, les intensités magné- tiques ;• sont exprimées par la formule j = AA""^, ce qui représente une courbe d'autant plus allongée que' A: est plus petit ; - est ce que j'ai nommé coefficient de conductibilité. Pour un même acier en ses divers états, A est invariable, mais la conductibilité augmente avec le recuit et prend sa plus petite valeur quand il a été trempé au rouge blanc, dans l'eau froide. Si maintenant on compare entre eux les divers aciers trempes, on recon- naît que cette conductibilité minima est d'autant moindre que le degré d'aciération est plus élevé. Mais ceux du commerce ne contenant pas plus de Y"^ de carbone, j'ai fait préparer par M. Dalifol une série d'aciers qui ont été soumis à des cémentations répétées, puis fondus, qui sont de plus en plus carbures et dont les derniers ne supportent pas la forge. Trempés au rouge blanc, ils sont de plus en plus durs, inattaquables par les acides, excepté l'eau régale, de moins en moins conducteurs du magné- tisme, et, qui plus est, de moins en moins magnétiques. Les derniers sont à peine attirés par un électro-aimant, à peine aimantés dans une forte bo- bine soit pendant, soit après le passage du courant {Comptes rendus, t. LXXVII,p. 91). » J'ai expliqué ces faits en admettant que ces aciers qui conduisent mal le magnétksme dans le sens de leur longueur le conduisent mal également dans leur profondeur, que leur aimantation, considérable à la surface externe, décroit de cette surface au centre, et que, pour les plus ce- ( 20 ) mentes, la couche magnétisée ne dépasse pas l'épaisseur d'un vernis. J'ai de plus établi que la loi du décroissement du magnétisme est donnée par la formule précédente. Ces idées ayant été récemment contestées par des expériences peu précises et mal interprétées, je viens les défendre et les préciser par des études plus complètes. » Je prends comme exemple un acier de M. Dalifol, bien homogène, bien trempé, très-dur et fort peu conducteur. Ses dimensions étaient : longueur 280 millimètres, largeur 5o millimètres, épaisseur io™'",6. Après l'avoir aimanté à saturation et maintenu au repos pendant quelques jours pour l'ametier à son équilibre définitif, je l'ai dissous peu à peu dans l'eau ré- gale froide, le retirant de temps en temps pour mesurer son épaisseur e et la totalité de son magnétisme M, continuant l'opération sans interrup- tion, aussi rapidement que possible, pendant toute inie journée. Voici les résultats : e. M. Différence Fraction enlevée mm 10,6 mm 25,00 pour o"'™,i. » d'épaisseur. d » 0 magnétisme, » 10,5 22,90 2,10 0,009 0,084 10,4 21 ,26 1,64 0,018 0,142 10,3 20, o5 1,21 0,028 0,198 10,2 19,00 i,o5 0,037 0,240 10,0 17,25 o,85 o,o56 o,3io 9'9 16,62 o,63 0,066 0,335 9.4 14,08 0,43 0, ii3 0,436 8,9 I 2 , 20 0,35 0, 160 0,5l2 8,6 i,,45 0,25 0,188 o,55o 8,4 1 1 ,00 0,20 0,207 0,564 » Les valeurs de M satisfont sensiblement à l'équation M = Ae + Be', La troisième colonne contient les pertes de magnétisme pour des décrois- sements successifs d'épaisseur, égaux à o",!. Ces pertes, d'abord égales à 2,10, diminuent régulièrement jusqu'à 0,20; la densité de la couche ma- gnétique décroît donc de la surface au centre. » La quatrième colonne contient les fractions d'épaisseur enlevée; la cin- quième, les fractions de magnétisme disparu. Celles-ci sont toujours plus grandes que celles-là. Quand l'épaisseur décroît de ^, le magnétisme dimi- nuede^; si l'on enlève g- d'épaisseur, on enlève la moite de l'aimantation. Autrement : en usant de chaque côté-j^ de millimètre, on prend le quart du magnétisme total, et pour i'""',i, près des f. Les deux tiers du magné- tisme étaient donc confinés dans une couche de i""",i d'épaisseur envelop- { ^' ) pant un noyau de 8"'", 4 q"' conserve environ le tiers seulement de l'ai- mantation totale. » Si l'on vient à réaimanter ce noyau de 8""", 4, on lui rend un magné- tisme total égal à 23,5, presque autant que la lame primitive avant son usure. On voit que, par cette réaimanlation, une nouvelle couche magné- tique se refait à la surface, remplace celle qui avait été enlevée, et lui est presque égale, peut elle-même s'enlever comme la première et se remplacer comme elle dans les épaisseurs sous-jacentes. )< Pour un acier encore plus cémenté, l'aimantation se cantonne dans une épaisseur encore plus petite; mais, dans les aciers du commerce qui sont beaucoup plus conducteurs, l'aimantation pénètre à peu prés unifor- mément dans la masse entière, comme il était facile de le prévoir (*). » Ces résultats sont conformes à la théorie. Si l'on admet que, dans une lame d'épaisseur 2E, l'aimantation décroisse à partir des deux faces suivant la même loi que dans le sens de la longueur on trouve qu'elle est exprimée par la formule X est compté à partir du milieu de la lame. Pour avoir la quantité totale M de magnétisme comprise dans cette lame de — e à + e, c'est-à-dire ré- duite à l'épaisseur 2C, il faut intégrer f(Lr de -H e à — e, ce qui donne ou, en développant en série, (.) M = 4A/.-(r+ -^/=A-+...), formule conforme aux mesures précédentes. (*) C'est le cas tle MM. Trùve et Durassier. Ils mesurent la quantité de magnétisme par le sinus de la déviation imprimée par l'aimant à une boussole voisine. Tous les physiciens savent que cette méiliode ne mesure rien quand la boussole est rapprochée et la déviation grande. Mais admettons qu'elle soit bonne; il faudrait au moins la calculer exactement. La quantité " l-i corrige, on trouve des résidlats conformes aux miens. (22 ) » Cependant l'expérience de la dissolution d'un aimant est loin d'être simple. » Des expériences nombreuses, qui seront développées dans un prochain Mémoire, prouvent que l'aimantation résiduelle du noyau est fonction de la durée plus ou moins rapide de la dissolution, de la longueur de l'acier et d'une foule de circonstances pertinbatrices. Si les résultats précédents suffisent pour prouver la concentration du magnétisme à la surface, ils ne peuvent servir à trouver la loi exacte des distributions intérieures : on va suivre une autre marche. » J'aimante la lame après avoir appliqué à ses extrémités, sur les deux faces, deux longues armatiu'es de fer doux, serrées par des vis de pres- sion. On sait qu'alors elle reçoit, comme si elle était infinie, toute la quan- tité de magnétisme que peut contenir sa ceinture moyenne; je mesure ce magnétisme, puis, ayant réduit la lame dans l'eau régale, repoli sa surface à la meule et remis les armatures, je recommence l'aimantation et sa mesure. A chaque opération ainsi faite, je détermine donc la somme de magné- tisme M que prend, à saturation, un même acier de longueur infinie et d'épaisseur décroissante E. » D'autre part, cette quantité de magnétisme est exprimée par la for- mule (i); en supposant e -- E, on a » Pour déterminer la constante k il suffit de prendre sur la courbe deux valeurs Met M, correspondant à deux épaisseurs aE et E » Posons A"'^^: z, k~^^- = z", et, en divisant, M _ 1 — z' M, I — z ce qui est une équation du second degré dont les racines sont, l'une z' = \ qui ne satisfait pas à la question, l'autre z" — k~'^ = i , eu prenant le millimètre pour unité d'épaisseur, la valeur moyenne de k a été trouvée égale à i,o85'3. Le tableau suivant montre, conformément à la formule, que le quotient de M par i -- A"'' est une quantité constante. Nous ad- { ^3 ) luellrons en conséquence la loi de décroissement du inagnétisnie à l'iuté- rieiir exprimée par la formule (3). E. io,5 9>9 9>5 9''o 8,5 8,4 8,i5 7.6 7»2 M. 5i ,o() 49»5 49,9.2 48, lo 46,0 45,5 44, G 44,10 43,0 40,5 61,11 60,07 61 ,c6 60,69 59,10 Go,?/) 59» 49 60,07 57, -...6 6,8 6,2 5,7 5,2 4,9 4,1 4,4 3,7 2,95 2,5o 40,0 38, o 36, o 34,0 33,0 28,7 3i ,0 26,7 22,6 20,0 58, 57 59,22 58,99 38,66 59,39 58,24 59,61 58,49 58, 6i 59,00 )> En discutant cette formule, on voit que si E augmente, k~'^ diminue et M augmente. Ainsi le magnétisme croît avec l'épaissenr du Ijarreau. » A partir d'une épaisseur suffisante, d'autant plus petite que A est plus grand, l'aimantation n'augmente plus avec E et prend une valeur limite 2A M, = /./ Cette valeur limite est d'autant moindre que k est plus grand, ou l'acier moins conducteur ; d'où il suit que les aciers très-cémentés et trempés doivent s'aimanter très-peu et également sous toute épaisseur : c'est ainsi qu'on explique ces singuliers aciers qui ne sont plus magnétiques. » On peut écrire, en développant k'^, M = 4AE^.--^+...y Si l'on suppose que E croisse de E à «E; M = 4A«E 1 h . , E/.X I .2 mais, si l'on superposait n lames d'épaisseur E, on aurait M,= 4A«e(i Le rapport M, M E/.X 2 — «E/.X +. . . croit avec n\ d'où l'on voit qu'un faisceau do 11 lames sera toujours plus ( 24 ) fort qu'un barreau unique du même acier qui aurait les mêmes dimensions, et le rapport croîtra indéfiniment avec le nombre des lames. Cela justifie l'emjiloi des lames minces dans la construction des aimants. » THERMOCHIMIE. — Nouvelles recherches thermiques sur la formation des composés organiques. Acétylène; par M. Bekthelot. f( 1. L'étude de la formation des composés organiques m'a conduit à en examiner le mécanisme général, c'est-à-dire la nature et la grandeur du travail des forces moléculaires, ce dernier étant mesuré par les quan- tités de chaleur dégagées. Après avoir établi [Annales de Chimie et de Phy- sique, 3*^ série, t. VI, p. Sag) que ces quantités pouvaient être déduites des chaleurs de combustion, méthode irréprochable en principe, mais qui fait dépendre les valeurs cherchées de la différence entre des valeurs beaucoup plus grandes , j'ai cherché des méthodes plus directes, fondées sur les réac- tions de la voie humide, et susceptibles d'être réalisées dans les conditions plus précises du calorimètre ordinaire. C'est ainsi que j'ai étudié succes- sivement la formation des composés nitriques et nilrés [Comptes rendus, t. LXXIII, p. 260); celle de la série du cyanogène [Annales de Chimie et de Physique, 5" série, t. V, p. 433); celle des acides formique et oxalique (même volume, p. 289); la formation des alcootates, phénales (même re- cueil, 4" série, t. XXIX, p. 289) et autres sels des acides organiques (même recueil, 5" série, t. IV, p. 80 et t. VI, p. 325); celle des chlorures acides et acides anlijdres (en commun avec M. Louguinine, même recueil, 5" série, t. VI, p. 289); je vais présenter maintenant à l'Académie mes expériences sur Vacétylène, sur Valdéhyde, et sur la formation des éthers au moyen des car- bures d'hydrogène et des alcools, problème le plus général peut-être qui soit en Chimie organique. » 2. J'ai oxydé l'acétylène par le permanganate de potasse. En rendant ce réactif tour à tour alcalin et acide, on peut brûler complètement l'acé- tylène et le changer en eau et acide carbonique. C'est ce que j'ai vérifié par des dosages rigoureux, en complétant la réduction du réactif à l'aide d'une solution titrée d'acide oxalique. Par exemple, le poids de l'acétylène absorbé (déterminé par la pesée directe de la liqueur) étant oS"', iSgS, le poids de l'oxygène consommé dans son oxydation a été trouvé égal à o^'',492. Le calcul indique o^'', 491. « 3. Voici comment j'ai mesuré la chaleur dégagée par cette oxydation, à l'aide d'un procédé qui s'applique à beaucoup de réactions analogues, et ( ^5 ) qui comporte des manipulations moins compliquées et une pesée de la matière plus certaine que les combustions opérées au moyen de l'oxygène libre. D Préliminaires. — On place dans une fiole 5oo cenlimétres cubes d'une solution de permanganate de potasse très-pur, renfermant lo grammes au litre; puis aS centimètres cubes d'une solution de potasse ; la fiole est pour- vue d'un boucbon à trois trous, dont deux destinés à l'entrée et à l'issue des gaz. Le dernier trou reçoit la tige d'un thermomètre calorimétrique : la fiole elle-même, dont on connaît la valeur en eau, est destinée à servir de calorimètre. On la pèse avec le bouchon, les tubes, le thermomètre, etc., sur une balance sensible au demi-milligramme, en prenant comme tare un vase de même verre et de même surface; puis on place la fiole dans la double enceinte entourée d'eau qui sert à mes expériences ordinaires : on suit la marche du ihermomèlre de minute en minute, pendant ini quart d'heure. » Première phase. — On fait alors arriver lentement l'acétylène pur et sec en le déplaçant du flacon quile renferme par un écoulement de mercure. On agite sans cesse la fiole ; quand le thermomètre s'est élevé de 4 à 5 degrés, ce qui exige vingt minutes environ, on arrête le gaz : la réaction continue d'elle-même (probablement par suite de la destruction lente d'un peu de formiate, transitoirement formé) et le maximum est atteint sept à huit minutes plus tard; il persiste pendant trois minutes; puis le thermomètre baisse, et l'on en suit la marche pendant vingt minutes. Cela fait, on pèse la fiole : son accroissement de poids est égal au poids de l'acétylène ab- sorbé. » Après la pesée, qui dure dix minutes, la température de la fiole ayant baissé d'un tiers de degré, on la replace dans l'enceinte et l'on suit de nou- veau la marche du thermomètre pendant cinq minutes. On prend alors la fiole, on la refroidit à l'aide d'un filet d'eau froide, de façon à en abaisser la température de i°,5 environ; on la replace dans l'enceinte et l'on mesure la vitesse du refroidissement qui répond à cette nouvelle tem- pérature. On refroidit encore et l'on mesure la vitesse du refroidisse- ment pour une température plus basse que la précédente de i°,5. Enfin on ramène la température de la fiole au voisinage de la température ini- tiale, et Ion mesure une dernière fois la vitesse du refroidissement : ce qui sert de contrôle à la mesure initiale. M On possède alors toutes les données nécessaires pour calculer la cha- C. R., 187G, I" Semestre. {T. LXXXII, ^« 1,^ 4 ( 26 ) leur dégagée pendant les vingt minutes de la réaction, sans avoir besoin de faire aucune hypothèse théorique sur la vitesse du refroidissement : celle-ci étant donnée, pour chacune des températures qui se sont succédé, par une courbe dressée empiriquement , méthode que j'ai coutume d'employer dans les cas de ce genre. J'ajouterai que la correction du refroidissement est faible dans les conditions où j'opère. Far exemple, le maximum sur- passant de 4", 9^0 la température initiale, la correction totale du refroidisse- ment a été trouvée à o",i36, c'est-à-dire à -^ environ de la valeur totale. 1) Le poids de l'acétylène absorbé était 05^^,1595. )) La chaleur dégagée pendant cette première phase est énorme : elle a été trouvée, dans deux expériences, égale à 456*^°', 2, et 456, o pour C^ H^ = 26^''. Mais celte quantité de chaleur ne répond pas à une réaction simple et bien connue; outre que le carbonate formé est mêlé d'oxa- late (1), l'oxyde de manganèse précipité n'offre pas une composition cer- taine et entraîne de la potasse en combinaison. Il est donc nécessaire de tout ramener à un état final absolument défini. » Deuxième phase. — A cet effet, on calcule la proportion d'acide oxalique nécessaire pour compléter la réduction du permanganate; on prend cette proportion, et même im peu plus, dissoute dans 5o parties d'eau ; on mé- lange la liqueur avec une solution étendue d'acide sulfurique renfermant un poids connu de cet acide, dans le rapport de 3o à 4o équivalents pour I équivalent de permanganate primitif; le tout est additionné avec une quantité d'eau telle que le volume total de la liqueur égale une fois et demie à deux fois le volume d'eau nécessaire pour dissoudre complètement tout l'acide carbonique qui va être formé, tant aux dépens de l'acétylène que de l'acide oxalique. Cette masse est introduite dans un grand calori- mètre de platine et l'on en prend la température. « D'autre part, on amène à la même température, ou sensiblement, la liqueur obtenue par la première réaction du permanganate alcalin sur l'acétylène, liqueur qui renferme de l'oxyde de manganèse en suspension. On la verse alors dans le calorimètre de platine; on rince la fiole avec quelques centimètres cubes de la liqueur oxalico-sulfurique, mis de côté à cet effet; on verse aussi ce résidu dans le grand calorimètre. (i) La proportion d'oxalate est faible dans ces conditions, où l'acétylène se trouve tout d'abord en présence d'un grand excès de permanganate faiblement alcalin. Pour obtenir beaucoup d'oxalate, il faut, au contraire, faire tomber goutte à goutte le permanganate très- alcalinisé dans une atmosphère d'acétylène, en attendant la décoloration avant d'ajouter une nouvelle dose de réactif. ( 27) I) J'ai encore opéré le mélange des tleiix liqueurs par un autre procédé, peut-être plus exact, qui consiste à immerger la fiole, remplie de permanga- nate en partie réduit, dans le grand calorimètre de platine, remfermant à l'avance la liqueur oxalico-sulfurique; on prend la température des deux liqueurs, puis on brise entièrement le fond de la fiole, et on mêle les deux liquides par des mouvements rapides, » Quel que soit le procédé du mélange, l'oxydation s'effectue aussitôt, et la liqueur se décolore complètement dans un espace de temps qui ne dure pas plus de trois à quatre minutes. » On suit encore la vitesse de refroidissement consécutif, lequel n'a en- traîné cette fois qu'une correction égale à la deux cent cinquantième partie de la chaleur mesurée, c'est-à-dire presque négligeable. u Calcul. — Ces données obtenues, on calcule la chaleur dégagée pendant la première phase de la réaction, dans un ipilieu acide; on l'ajoute à la chaleur dégagée pendant la seconde phase de la réaction dans un milieu alcalin. Cotte somme re|)résente la chaleur dégagée par la formation de l'eau et de l'acide carbonique dissous, aux dépens d'un poids connu d'acé- tylène réuni à un poids connu d'acide oxalique, l'oxygène étant emprunté au permanganate de potasse, dont les autres composants se trouvent rame- nés à l'état final de sulfates de manganèse et de potasse, en présence d'un très-grand excès d'acide sulfurique. » Dans ces conditions, la chaleur prise par l'acide oxalique peut être calculée à l'aide des données de mon INIémoire sur la chaleur de combus- tion de cet acide [Annales de Chimie et de Physique, 5* série, t. V, p. 3o5); l'excès de chaleur développé dans l'oxydation par le permanganate, em- ployé au lieu d'oxygène libre et dans les conditions spéci.des de la com- bustion précédente, est également connu par mes expériences (même Re- cueil, 5" série, t. V, p. Soq); enfin la chaleur de dissolution de l'acide car- bonique dans l'eau, d'après mes expériences, est égale à -1-5*^*',6 pour C^'O* = 44^''. » 4. C'est ainsi que l'on parvient à calculer la chaleur dégagée par la combustion de l'acétylène au moyen de l'oxygène libre CMi= (gaz) 4- O'» (gaz) = iC'O' (gaz) -t- IPO^ (liquide). » J'ai trouvé, dans plusieurs expériences concordantes, cette quantité égale à -+- S^i^"' pour C*H- = aGs"-. » M. Thomsen a obtenu de son côté {Poi/ijcndoiff Aunnlcn, t. CXLVIII, p. 387), en brûlant l'acétylène par l'oxygène lihre, des nombres compris 4-. ( ^8 ) entre 3i5 et 3o8, en moyenne 3i i'^"' : résultats dont la différence avec le mien propre ne surpasse pas celle qu'on pouvait attendre de la diversité des méthodes (i) et de la grande complication qu'elles offrent l'une et l'autre dans l'exécution. » 5. On déduit du nombre 32i que la formation de l'acétylène, au moyen du carbone et de l'hydrogène libre, absorbe une quantité de cha- leur considérable, soit - 64^^°' pour C/ (diamant) + H= = C*H% ou — 58*^"^ si l'on prend le carbone du charbon de bois comme point de départ. L'acétylène est donc formé avec absorption de chaleur, comme j'a- vais cru pouvoir l'annoncer dés i865 [Jniiales de Chimie et de Physique, 4^ série, t. VI, p. 385, 387; t. XII, p. 96; t. XVIII, p. 161, lyo), d'après des inductions fondées sur l'étude de ses réactions. M 6. Voici la quantité de chaleur dégagée par les principales réactions de l'acétylène. )) Oxygène. — La formation de l'acide oxalique C*H= + 0»=;C'H2 0' (solide) dégagerait... 4- 260'^"', 8; la formation de l'oxalate de potasse, au moyen du permanganate, telle qu'elle a lieu réellement, dégage une chaleur notablement plus grande. » La formation de l'acide acétique avec l'oxygène pur et l'eau, C«H2+ 0' 4- H=0' = C'H'O' (cristallisé) dégagerait... H-iiS'^^'jS. Avec l'oxygène pur et ime solution étendue de potasse, cette oxydation a lien réellement, comme je l'ai reconnu; elle dégage alors +124'^'''. Au moyen de l'acétylène dissous et de l'acide chromiqne étendu, telle qu'elle a également lieu, elle dégage un chiffre de calories voisin de 1 10. » La formation des acides formique et carbonique avec l'oxygène pur, C'H' + 0» = C=H'0' (cristallisé) + C'O' (gaz) dégagerait. .. + 253,5. » Au moyen de l'acide chromique concentré, telle qu'elle a lieu réelle- ment, elle dégage un chiffre voisin. (1) L'écart sera même diminué d'une unité environ, si l'on tient compte de cette circon- stance que M. Tliomseii, ayant trouvé un léger excès d'Iiydrogène par le dosage de l'eau, comme il arrive en général dans les analyses organiques, l'a attribué à la présence peu vrai- semblable de l'éthylène, au lieu de compter cet excès comme erreur d'analyse. ( 29) » Ilydrociùne. — La syntlièsc de l'éthylèno C*H» + H'=C'H' d.îgnge + 5G. » Àzolc. — La S3nthèse de l'acide cyanliydrique, synthèse qui a lieu s' neltement sous l'influence de l'étincelle clecirique, C H= 4- Az' = 2 C'H Az fgazl dégage +36. » La synthèse de la benzine, qui a lieu par la condensation directe de l'acétylène 3C*H'=: C'-H» (liquide) dégage un chiffre de calories voisin de + 190. » Toutes ces réactions sont donc exothermiques, et la grandeur des quantités de chaleur dégagées explique l'aptitude si remarquable de l'acé- tylène à s'unir directement avec les éléments, à la façon d'un véritable radical. » 7. Arrêtons-nous spécialement à la formation des quatre hydrures de carbone fondamentaux : hydrures qui se forment à partir de l'acétylène et de l'hydrogène par des synthèses directes, et qui constituent avec l'hy- drogène, à la températtue rouge, un système en équilibre, dans lequel les quatre carbures coexistent, d'après mes expériences, quel que soit celui d'entre eux que l'on ait pris comme point de départ (1). Pour mani- fester ces relations, je rapporterai toutes les réactions à un atome de car- bone € = 12; on voit mieux ainsi les rapports de proportion multiple qui existent entre les quatre hydrures de carbone. Or les relations thermiques suivantes caractérisent la formation de ces quatre hydrures : Cal G (diamant) -f- H =GH, acétylène (2 volumes) absorbe — 32 G -1- H'= GtW, éthylène (2 volumes) (2) — 4 G + H'=GH% métliyle (2 volumes) dégage à peu près + i\ G -f- H*^ G H', forniène (4 volumes) -f- 22 » Le principal travail accompli dans la formation des quatre hydrures fondamentaux du carbone réside donc dans la synthèse de l'acétylène, formé à atomes égaux, sous l'influence de l'arc électrique. Les trois autres sont formés ensuite à partir de ce premier terme, et avec des dégagements de chaleur décroissants, tels que 4-28,4- 18 et 4- 8. Ainsi la synthèse des (i) Voir ma Synlhèsc chimique, p. 222, 1876; chez Germer-Bailiièrc, (2) Annales de Cliimie et ilc Physique, 4° série, t. VI, p. S^Ci. La clialeur de combustion de ce carbure élant \ ZZ\, d'a|)rès les anciens auteurs. M. Thonisen a trouvé récemment f 334,8. ( 3o ) trois derniers carbures est exothermique. J'ajouterai qu'elle se réalise, en effet et directement, à partir de l'acétylène, par la réaction de l'hydro- gène libre à la température rouge; mais elle est limitée par des condi- tions d'équilibre entre les quatre carbures et l'hydrogène, ainsi que je viens de le rappeler. » La formation à partir des éléments d'un premier composé fonda- mental, engendré avec absorption de cbaleur et sous l'influence d'une énergie étrangère à leur réaction directe, composé qui développe ensuite de la chaleur en formant directement les autres combinaisons, dont il est à proprement parler le radical, celte formation, dis-je, ne caractérise pas seulement l'union du carbone avec l'hydrogène : les mêmes phéno- mènes s'observent aussi dans la synthèse de beaucoup d'autres composés binaires formés suivant la loi des proportions multiples; telle est, notam- ment, celle des oxydes de l'azote, tous formés avec dégagement de cha- leur à partir du bioxyde d'azote, composé fondamental dont la synthèse électrique absorbe, au contraire, — 43'°', 3 [annales de Chimie el de Phj- sique, 5*^ série, t. YI, p. 173). » PHYSIOLOGIE VKGÉTALE. — Dernières réflexions au sujet de la production des matières saccliaroïdes dans les végétaux; par M. P. Dcchaktre. « En terminant la Communication qu'il a faite à l'Académie, le 20 dé- cembre dernier, sur la production des matières saccharoïdes dans les végé- taux, Communication dont j'ai eu le regret de ne pouvoir entendre la lecture, notre éminent confrère M. Cl. Bernard s'est exprimé de la manière suivante : « Ainsi se trouve close la discussion, ne pouvant plus continuer » utilement ». Pour divers motifs je partage son avis, et je n'aurais rien ajouté à mes deux Notes des 22 novembre et 6 décembre derniers, s'il ne me semblait s'être glissé quelques malentendus dans cette discussion, si d'ailleurs il ne s'agissait pour moi d'établir des idées contraires à celles d'un savant illustre, dont je reconnais la haute autorité en matière de Phy- siologie animale. » Avant tout, je crois devoir rappeler quel a été l'objet de mes deux Notes. » M. Cl. Bernard ayant dit que les expériences de M. VioUette ne dé- montraient pas que la suppression des feuilles exerçât une influence nui- sible sur le développement absolu de la racine de la Betterave non plus que sur sa richesse en sucre et ne fournissaient, sous ces deux rapports, que ( 3. ) des données contradictoires, j'ai tâché de montrer, dans ma Note du 22 novembre, que, sans le secours d'une seule moyenne et par la seu e comparaison de racines du même poids, venues dans des conditions iden- tiques et issues de semences produites par ini seul porte-graines, ces deux actions nuisibles se trouvaient mises en pleine évidence, et que cette preuve expérimentale n'était entachée d'aucune contradiction. » Notre éminent confrère me paraît avoir reconnu, dans sa réponse en date du 29 novembre, l'exactitude de cette démonstration par les faits, puisqu'il a dit que même la méthode des moyennes peut montrer empiri- quement l'influence de l'effeuillement sur la production du sucre; seule- ment il m'a reproché alors d'avoir négligé, dans l'examen de cette'question, le côté physiologique dont j'avais cependant annoncé ne devoir m'occupcr que plus tard, pour im motif matériel de publication que je n'ai pas besoin fl'indiquer ici. » C'est à ce point de vue physiologique que je me suis placé dans la se- conde Note que j'ai eu l'honneur de lire à l'Académie, le 6 décembre. Me basant sur des expériences nombreuses et variées, dues à des auteurs qui font autorité, et dont je ne sache pas que l'exactitude ait jamais été con- testée, j'ai dit que le lieu essentiel de production des matières saccharoïdes est la feuille; qu'elles y apparaissent à la suite de la décomposition de l'acide carbonique de l'air; après quoi, elles vont s'accumuler dans différentes parties des plantes, soit sous leur état premier, soit en subissant diverses modifications. En m'exprimant ainsi, je n'avais pas le moins du monde la prétention de présenter une théorie nouvelle; j'exposais simplement les idées qui ont cours dans la Science, et qui reposent, j'ose le dire, sur une démonstration à la fois expérimentale etinductive. » A cela M. Cl. Bernard a fait, le 20 décembre dernier, une double ré- ponse : 1° il a traité de pures hypothèses les faits que j'invoquais; 2° il a déclaré que la transformation des substances produites dans les feuilles^ qui généralement en rend seule la migration possible, est, particulicrumcnt pour l'amidon, « quelque chose qui est en désaccord avec les données ac- » tuelles de la Science. » » Sur le premier de ces deux points je n'ai rien à dire. Les convictions ne s'imposent pas; je demande seulement à mon illustre contradicteur la permission de conserver la mienne. Relativement au second, je me bornerai à quelques mots. J'avoue humblement mon incompétence pour disciUer les hautes questions de la Chimie organique, et j'aurais pu croire en effet, sur l'assurance formelle de mon savant confrère, qu'eu admettant la trans- formation finale de l'amidon en sucre j'avais énoncé une véritable hérésie ( 32 ) chimique; mais heureusement mon incompétence que je reconnais, je puis l'abriter derrière une autorité pour laquelle, ici comme en dehors de cette enceinte, tout le monde professe un égal respect. En effet, notre maître à tous, en fait de Physiologie chimique, M. Boussingault, prenant la parole, après la lecture de ma seconde Note, a insisté sur les faits qu'offre Y Agave « comme producteur de matières sucrées élaborées par )' les feuilles « ; puis, le 20 décembre, il a dit « être porté à croire que » le sucre, accumulé dans certains organes, a été élaboré dans les » feuilles » ; enfin il a établi que, « durant la germination, l'amidon des » graines donne non-seulement du glucose par une action diastasique...., » mais aussi, dans quelques circonstances, du sucre de canne ». Il n'est donc pas contraire aux données actuelles de la Chimie que l'amidon passe à l'état de saccharose, puisque voilà ce fait établi d'une manière inat- taquable. )) Qu'il me soit permis de rappeler, à mon tour, un exemple bien connu de ce changement de l'amidon en sucre. On sait que le fruit du Bananier, encore vert, est un véritable réceptacle de matière amylacée, que l'on con- somme à peu près en guise de pain, dans les contrées chaudes; mais on sait aussi que, par la maturation, ce même fruit devient uniquement sucré, l'amidon s'y changeant en gomme et en sucre cristallisable (1). » Une dernière remarque en terminant. Le sucre ne peut être produit, dans la racine de la Betterave, que de deux manières, soit par l'action seule et indépendante de cette racine, soit par son action subordonnée à une éla- boration préalable de matières dans les feuilles. Dans le premier cas, la matière saccharine pourrait provenir uniquement de l'eau puisée dans le sol et tenant simplement en dissolution une minime quantité de matières salines, puisque c'est le seul liquide que cet organe reçoive directement et par sa propre absorption. Je ne pense pas que personne puisse songer à faire dériver du sucre de cette eau; mais, si cette première origine est re- connue inadmissible, il me paraît difficile de se refuser à admettre la seconde. » Après avoir présenté ces coin-tes et dernières réflexions, qui m'ont semblé n'être pas hors de propos, je me range à l'avis exprimé par notre éminent confrère M. Cl. Bernard, et je déclare close pour moi, comme il a dit qu'elle l'est pour lui, cette discussion uniquement scientifique, dans le cours de laquelle l'Académie a bien voulu me permettre, et je l'en remercie vivement, de lui adresser trois fois la parole. » { I ) Boussingault, Économie rurale, t. I, chap. V. (33) ASTRONOMIE. — Èphéméride de In planète (ij6), déterminée par M. Ravef, au moyen des observations faites à Marseille. Note de M. Lœwy. « M. Rayot, à l'aide des observations faites à Marseille, le 2G novembre et le i''" décembre 18^.'), a calcidé les éléments d'une orl>ite circulaire de la planète (i56); l'éphéméride déterminée par lui à l'aide de cette mélhode étant trés-concnrdiinte avec les observations faites depuis lors, elle peut être très-utile aux astronomes : j'ai donc l'bonneur de la communiquer a l'Académie. Éphèmèride 3 i4 4*^-^7 45>2 i5 s 4o-36 4' 'O 16 [^o.\Ç) 37 ,0 17 39 58 33, 1 18 39.42 29i3 19 -^9-^7 2.5,6 30 39.14 9.2,0 21 39. 3 18,5 22 38.53 .5,5 23 38.45 12,5 24 38.39 9-5 25 38.34 6,7 2fi 38.32 4.2 27 38. 3o 1,8 28 38. 3i 16.59,5 29 38.33 57,4 THERMODYNAMlQiE. — Sur \a manière dont les vibrations calorifiques peuvent dilater les corps, et sur le coefficient des dilalntions ; par M. ue Saint- Venant. « 1. On admet généralement que les atomes, dont les groupements forment les molécules des cor|)s pondérables, exercent à distance les uns sur les autres, soit par un double pouvoir dont ils seraient doués, soit eu 1:. K., 1876. l" .Srm-J(r». 'T. LXXXll, N" l.> ^ ( 34 ) partie par l'intermédiaire d'un milieu impondérable, nne attraction et une répulsion, qui, très-énergiques pour les distances insensibles , diminuent rapidement lorsque les distances augmentent, et de telle sorte que l'excès de l'une de ces deux forces sur l'autre, répulsif pour les distances les plus petites, devient, pour les plus grandes, attractif. » On peut ainsi, sans autrement connaître la loi de ces deux forces, représenter, avec Poncelet (*), leurs intensités par les ordonnées, paral- lèles à une droite OF, de deux courbes am'Eama des attractions, rn'Enir des répulsions, ayant toutes deux pour asymptotes OF et sa perpendicu- laire OD sur laquelle se portent, comme abscisses, les distances correspon- dantes des deux atomes qui les exercent mutuellement. Ces courbes se coupent sur un point E dont l'abscisse O/o est la distance, dite d'équilibre, pour laquelle la répulsion compense justement l'attraction. On voit, par une troisième conrhe JJ'fo^] if, tracée en prenant pour ses ordonnées —p'f, pM, qi, •. les valeurs de l'excès de l'attraction s\ir la répulsion. courbe qui a pour asymptotes OD et le prolongement OF' de OF, que cet excès, positif pour des distances plus grandes que celle d'équilibre O/o, atteint un maximum p M pour une abscisse Op qui est celle des points i7i, n où les tangentes aux deux courbes des attractions et des répulsions sont (*) Introduction à la Mécanique industrielle, n" 425. ( 35 ) parallèles, et que, pour des distances au-dessous de O/o, cet excès uégalif ou devenu répulsif croît indéfiniment en grandeur, de manière à satisfaire à V impénétrabilité , qui, envisagée comme on le fait aujourd'hui, est la résis- tance absolue à tout contact des atonies entre eux. » 2. On peut supposer que les forces ne varient que proportionnellement aux petites augmentations ou diminutions de ces distances dans les calculs de résistance des solides élastiques, où l'on ne considère que de petites dé- formations statiqueinent produites par des applications de forces extérieures; et l'on peut faire la mémo supposition lorsqu'on ne s'occupe que de leurs vibrations sonores. Cela revient à remplacer, par leurs tangentes, les divers pelisarcsde la courbe (/„ M/ des forces; en sorte que, en réduisant un corps à deux de ses atomes, on substituerait, à la portion de courbe avoisinant/j, sa tangente (fat en ce point. » 3. Mais j'ai observé, dans une Communication de i855(*), que si l'on fait la même supposition pour les forces qui sont en jeu dans les vi- brations atomiques constituant la chaleur, il est impossible d'expliquer les dilatations produites par réchauffement. En effet, alors, chaque couple d'atome vibrera à la manière du pendule; la distance moyenne de deux atomes vibrants ne différera en rien de leur distance d'équilibre; et comme, dans ini ensemble de beaucoup d'atomes, les vibrations partielles sont à toutes les phases à chaque instant, il n'y aura aucun instant où les dimen- sions d'un corps échauffé soient différentes de ce qu'elles étaient avant qu'on eût élevé sa température. J'ajoutais qu'il en est autrement, même pour les plus petites vibrations calorifiques, si l'on lient compte de la cour- bure de la ligne représentative des actions mutuelles des atomes, ou, ce qui revient au même, si l'on a égard à ce que l'excès (positif ou négatif) de la répulsion sur l'attraction croît plus vite quand les distances diminuent qu'il ne décroît quand les distances augmentent à partu' d'une même grandeur, telle que 0/„. En effet, la résistance plus considérable que deux atomes opposent à leur rapprochement qu'à leur écartement sera cause que la moyenne de leurs distances successives excédera leur distance d'équi- libre; et, dans un ensemble d'algmes, les vibrations calorifiques, tout (*) Société philomathi(iiie, 20 ûctobre, ou journal l'Institut, n° 114-6, du 19 «léfem- bre i855. Il y a lieu de letranclier de cette Note les deux alinéas, de 42 et 10 liynes, com- mençant à ces mots : < Newton va même... ",car ce (ju'on y lit, et qui est du reste clranyer à notre sujet actuel, se trouve affecte d'erreurs de signe provenues de ce que plusieurs au- teurs de Mécanique moléculaire ont ap\ie]c pression ce qui est plutôt une traction ou tension. (36) en pouvant modifier dans des sens différents leurs diverses distances mu- tuelles à chaque instant, auront pour effet (sauf une rare exception qui ne détruit pas la règle et dont on parlera au n" 6j d'accroître les dimensions visibles et mesurables des corps. )) 4. Je me propose, aujourd'hui, d'appliquer le calcul à cette explica- tion de la dilatation des corps par la chaleur , de donner de son coefficient une première expression analytique, puis d'examiner les circonstances limites dont la considération peut conduire à rendre compte de l'excep- tion dont on vient de parler. » Considérons deux atomes dont l'un, pour plus de clarté, sera supposé immobile, et appelons : m la masse de l'autre ; /• leur distance au temps f; J{r) leur action mutuelle, que nous compterons, ici, positivement quand elle est répulsive; /'o leur distance d'équilibre ou telle (\uef{i\) = o; x =^ r — /'o, variable qu'on suppose petite par rapport à r„ ; 4^ = -- — -— la vitesse de l'atome m; ('„ sa valeur pour r = i\ ou x =^ o. lit dt ) u r 0 H Nous compterons le temps t à partir d'un instant où l'on a r= r„, a:- = o, p = l'o, et nous ferons, pour abréger, (i) : — ^ — — — a-, i\ — ^ — = b-, , . p ., en sorte que, comme on sait que toute masse m est le quotient - d une r .. ctfr , ... d'' fr .... torce p par une ligne g, et comme on suppose — negatit et -^7 positii pour /■ =; /„, a et h sont deux simples nombres réels. » L'équation du mouvement de l'atome mobile est d'x m dt' --J{r)^J{r„+x) ou, en développant et ayant égard aj-[i\) — o, ^ dt' m a III 2.3 m (dv\ ' — -On peut en tirer dt, et, par une nouvelle intégration, obtenir f soit par quadrature numérique, ( 37 ) soit, en se bornant aux trois termes écrits, en une ionction elliptique de x. ais une pareille solution ne fournirait pas facilement une loi de la vibra- lion de l'atome mobile. Il vaut mieux chercher x en t par une méthode d'approximations successives, ce qui est possible, puisqu'il est prouvé, par les faits de l'élasticité, que le premier terme de (2) est très-sensiblement plus grand que ceux qui suivent, quand le rapport- reste asssez petit. La pre- mière approximation, résultant du premier terme seul, sera donnée par (3) -7 — i-a-jL'==^o, d ou (4) JC = -s\n at, \u — = t^o et du travail que l'action _f{r) opérerait depuis cet instant jusqu'à celui du retour à la situation d'équilibre, travail qui est j f[r)dr=..j^ ,,_,/.,=._ ^_j^^^__^_j^_-_. Leur somme ou l'énergie totale est^; résultat qu'on pouvait prévoir, cart^o est la vitesse à l'instant où l'énergie potentielle se trouve nulle, et l'énergie totale du système doit être constante, puisqu'il est supposé ne re- cevoir aucune action extérieure. » Divisant la dilatation 3, donnée par (8), par cette énergie interne, à laquelle on regarde généralement la température absolue comme propor- tionnelle, on a, pour le coefficient de la dilalation par la chaleur ^"' ■ in-i.n'r„ 'ir„{f'{r„)]- )> 6. Si, au lieu de deux atomes, on en a une file rectiiigne nombreuse, chacun d'eux éprouvera les actions des autres à diverses distances. Ou con- çoit, sans s'engager dans un calcul, que si l'on appelle r,, ce que sont ces distances dans l'état d'équilibre de l'ensemble, les choses se passeront à peu près comme si chacune des actions correspondantes apportait, dans le coef- ficient a de la dilatation de la file par la chaleur, une influence propor- tionnelle à —■——■•, en sorte que le coefficient « résultera d'une sorte de moyenne entre les diverses fractions comme celle-là, dont les numérateurs seront fournis par les courbures de la ligne ^'/uM/j^ et les dénominateurs ( 39 ) par les carrés des inclinaisons de sa tangente ponr les diverses abscisses r. Et l'on peut étendre à tout ensemble d'atomes une paredie induction. » Mais considérons de nouveau la forme de cette même ligne courbe, qui représente par ses ordonnées, si on les compte de bas en haut, les excès des attractions sur les répulsions nuituelles de deux atomes dont la dislance d'équilibre est O/o- » Si, l'un des deux et mt fixé en O, mie force extérieure vient à être appliquée à l'autre, pour l'en éloigner, et si elle a une intensité tant soit peu supérieure à l'ordonnée maximiun pM, la distance des deux atomes devient plus grande que l'abscisse correspondante Op. Dès lors, la force qui tend à rapprocher de O l'atome mobile est de plus en plus inférieure à la traction extérieure qui tend à l'écarter : il y a, comme on dit, niptiire. » Un effet semblable serait produit, dynamiquement, si une certaine vi- (esse, due par exemple à de fortes vibrations calorifiques, était imposée à l'atome mobile. Là peut se trouver la cause de la liquéfaction par la cha- leur; et si l'on remarque que, pour une certaine abscisse ou distance ato- mique O7, peu supérieure à Op, la courbure de la ligne représcritative des actions, qui a ime inflexion eu /, change de sens, en sorte quc/"(/) change de signe, on peut, malgré le mystère qui enveloppe encore les changements d'état des corps, s'expliquer comment, aux abords du passage de l'état solide à l'état liquide, ou réciproquement, la communication d'une quantité de chaleur nouvelle produit quelquefois, exceptionnellement, une con- traction, et le refroidissement, une dilatation. » 7. Mais cette exception ne détruit nullement le |)riucipe d'où décoide la règle ordinaire; elle rentre même dans les formules (8) et (g) de J et v., en y mettant simplement un /"(r) négatif; on voit toujours, par ces deux formules, que le changement de volume des corps par une élévation, quelque faible qu'elle soit, de la température, dépend des dérivées secondes, par rapport aux distances atoniicpies, de la fonction de ces distances qui repre'sente l'action entre atomes., et que le coefficient de ce changement, qui est le plus souvent une dilatation, est comme une moyenne de quantités en raison directe de ces dérivées du second ordre, et inverse à la fois des distances d'équi- libre et des cai'rés des dérivées du premier ordre. » ÉLECTRICITÉ. — Seizième Note sur la conductibilité électrique des corps médio- crement conducteurs ; par M. Tu. du Mo.nxel. « Les expériences que j'ai entreprises sur la conductibilité des corps humides m'ayant fait envisager sous nn nouveau jour les elfets do polarisa- ( 4o ) fion déterminés sur les corps médiocrement conducteurs, j'ai dû reprendre à nouveau les expériences que j'ai rapportées dans ma treizième Note et les étudier dans d'autres conditions. » J'ai commencé par examiner les effets déterminés par des électrodes de différente nature ayant servi à l'électrisation d'une pierre conductrice, et nHmies l'une à l'autre par l'intermédiaire de conducteurs jouissant d'une conductibilité de nature très-différente, soit métallique, soit électroly tique; puis j'ai étudié séparément les effets résultant de l'électrisation de la pierre elle-même, en prenant des électrodes neuves et flambées, composées avec des métaux différents. Dans ma treizième Note, et par suite de circonstances particulières dont je parlerai plus loin, j'avais avancé que les électrodes électrisées par l'intermédinire d'une pierre conductrice, telle que mon silex d'Hérouville, n'étaient pas susceptibles de déterminer à elles-seules un coinant, mais que la pierre pouvait en provoquer de plus ou moins in- tenses, suivant la durée de l'électrisation; j'ai dû n)odifier un peu ces conclusions, car le cas où je m'étais placé n'était que très-particulier. Tou- tefois les nouveaux effets que j'ai observés m'ont conduit à quelques res- trictions dans la théorie que j'avais d'abord donnée de ces différents phé- nomènes. » Si, après avoir éleclrisé une pierre conductrice de la nature des silex, telle que le silex d'Hérouville, le silicate de cuivre ou chrysocole, etc., on prend les électrodes électrisées et qu'on en enveloppe les extré- mités d'ime pierre exactement de la même nature que celle 'ayant servi à l'électrisation de ces électrodes, mais n'ayant pas été électrisée, il se produit un courant de polarisation très-énergique qui peut même se déve- lopper après un temps assez long -si les électrodes nont pas été' trop tour- mentées. Dans ces conditions, une chaleur très-intense communiquée à ces électrodes fait à peu près disparaître leur pouvoir électromoteur, et, quand on les remet en contact avec la pierre, aucun courant sensible n'est produit. Aucun courant nest encore produit si Ion emploie comme conducteur intermé- diaire entre les électrodes une lame métallique ou une pierre non susceptible de fournir par elle-même une conductibilité électroly tique suffisante, comme par exemple les minerais métalliques; et cette absence de courant n'est pas le résultai de ce que la cause excitatrice a disparu pendant le montage de l'expérience; car, sil'onsubstitue au conducteur métallique ou à cette pierre jouissant d'une conductibilité analogue un silex conducteur non élecfrisé, le courant se développe de nouveau et presque avec la même intensité que si l'on n'eût pas soumis les électrodes à l'action du conducteur métallique. Il est facile de comprendre, d'après cela, que le courant provoqué par tes élec- ( 1' ) tiniles ne peut être, dniisces circonstances, que le rcsullnl d'une polnrisalion électrO' chimique des électrodes, polarisation qui ne peut être accompagnée delà création d'un cdinriiil (pic (iiunnl les (jaz condensés peuvent trouver dans le coniluctenr '^ » Tous les dosages qui précèdent donnent un peu pltis de f\ équi- valents d'eau pour i équivalent d'acide chlorhydrique réel; mais re- marquons : » 1" Que la difficulté de bien égoutter des cristaux si altérables nous exposait inévitablement à y laisser ime proportion notable d'eau mère un peu plus pauvre en acide que les cristaux; (0 Comme une partie des cristaux se détachaient facilement en retournant le flacon pour égoutter les faux mères, on a craint de faire durer trop longtemps réyoullemcnt, et il a dû rester en mélange un peu d'eaux mères. ( 48) » 2° Que, pendant le court espace de temps qui s'écoule lorsqu'on les égoutte, les cristaux subissent un commencement de décomposition avec perte d'acide chlorhydrique. » L'ensemble de ces diverses circonstances nous expose à trouver nos cristaux un peu plus pauvres en acide chlorhydrique ou un peu plus riches en eau que la réalité,, et nous croyons pouvoir admettre, pour leur compo- sition, la formule C1H,4H0. Nous aurions donc là l'hydrate le plus riche et le mieux défini qu'on ait encore observé pour l'acide chlorhydrique. » De l'emploi, comme mélange frigorifique, de la neige et de l'acide chlorhy- drique. — Nous avions déjà observé, pendant l'hiver de 1874 a 1875, que l'acide chlorhydrique et la neige constituaient l'un des mélanges frigori- fiques les plus énergiques et les plus économiques. Voici les résultats de quelques essais récemment effectués dans des conditions ordinaires : Température finale. Premier essai : Neiee 5oo ) " } — 2Q Acide (i) 200 ) Deuxième essai : Neiee 5oo ) Acide 23o \ Troisième essai : Neige 5oo ) „ Acide aSo — 2 7 Quatrième essai : Neige 5oo 1 Acide 3oo j Cinquième essai : Neige 5oo 1 ~ Acide 25o ( » Dans les quatre premiers essais on versait lentement et en agitant con- stamment la totalité de l'acide sur la neige; dans le cinquième essai, on n'avait mis d'abord que la moitié de la neige, et l'autre moitié avait été ajoutée après l'acide. Dans les trois essais qui vont suivre, l'acide avait été préalablement refroidi à — i5°ou —16". Température finale. Sixième essai : Neige 5oo ) —35° Acide refroidi 25o ) Septième essai : Neige 5oo ) „ , Acide refroidi 3oo ) Huitième essai : Neige 5oo ) _^ , Acide refroidi et saturé (2) 260 ) (1) L'acide marquait un peu moins de 23 degrés à l'aréomètre de Bauraé, à la tempéra- ture de 3 degrés. (2) L'acide dont il est ici question avait été saturé à une température d'environ — 18°, el avait absorbé 268 grammes d'acide gazeux par kilogramme d'acide commercial primitif. ( 4ç> ) Temprraliirc flnalc Neiii'ièmeesfni : Neige 5oo , — 311" Acide refroidi et s;!iiiré -'O'» ( Di-rièmc essai : Neige ^oo / , Acide refroidi et saliirô à ità degrcs. . . 175 I M De là les conclusions pratiques suivantes : » 1° En mélangeant 1 parties de neige avec 1 partie d'acide clilorhy- drique du commerce, on peut abaisser la température jusqu'à — 3?.°; » 2° On peut descendre jusqu'à — 35°, eu prenant la précaution de refroidir préalablement l'acide jusqu'à — t5° à — 16° ; » 3° L'acide sursaturé à — iC)° on — 18° ne paraît pas avoir d'avantage sensible sur l'acide ordinaire. » Lorsque avec un mélange de neige et d'acide chlorhydrique on veut monter nn bain réfrigérant dont l'abaissement de température doit être maintenu longtemps, il serait assez difficile de rester à — 34° ou 35" ; mais si l'on veut se contenter d'une température de — 2 5" à — 2(3", on peut y parvenir par des additions successives de neige et d'acide un peu refroidi. Lorsqu'on s'aperçoit que la température a une tendance trop prononcée à remonter, on siphonne le liquide inférieur avant d'ajouter de nouvelle neige et de nouvel acide. Le liquide siphonné peut alors servir à refroidir l'acide qu'on doit employer plus tard (i). » l'ilYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur une nouvelle loi foiulnmcntalc de V Éleclvo- dynamkfue. Note de M. R. Clacsids. « M. W. Weber a énoncé, pour expliquer les phénomènes électrodyna- miques, une loi sur l'action que deux particules d'électricité, qui sont en mouvement, exercent l'une sur l'autre. Soient e et e' ces deux particules, dont chacune peut être positive ou négative, et /• leur distance, qui est une fonction du temps t. Ces particules exercent l'une sur l'autre, d'après M. Weber, une répulsion qui s'exprime par la formule r \/// J (■■ (le \ dans laquelle c désigne une constante. » Mes recherches sur ce sujet m'ont donné la conviction que celte loi, I II est il peine utile d'ajouter qu'il est avantageux d"cnvelo])p(r le vase qui contient le mélange réfrigérant pour éviter le réchauffement dû aux courants d'air et au dépôt de givre. Nous avons pu souvent ainsi, avec moins de 3 kilogrammes d'acide rlilorliydriqiic ordinaire, maintenir pcndaut neuf ou di\ heures, à — ■iS", avec de faibles variations, un bain réfrigé- rant d'environ 4 •' 4 7 ''très . C R., 18-fi, I" Srmrurr. (T. I.XXXll, IN» i.) 7 ( 5o ) qui a déjà été combattue par M. Helmholtz et par d'autres auteurs, ne ré- pond pas à la réalité, mais qu'elle doit être remplacée par une autre loi que je me permets de communiquer à l'Académie, en me réservant de dé- velopper plus tard, d'une manière complète, les raisons qui m'y ont conduit. » Soient x^y^ z et x\y' , z' les coordonnées rectangulaires, au temps t, des deux particules d'électricité e et e' concentrées chacune en un point. Représentons les coordonnées relatives de e par rapport à e' par :— -,r— .r', ri — r—r\ 'Ç =^ z — z' ; désignons, comme plus haut, par r la distance des deux particules, par ds etds' les deux éléments de chemin qu'elles parcourent simultanément, par s l'angle compris entre les directions de ces éléments, et par v et v' les vitesses des deux particules. Si nous représentons par Xee', Yee', Zee' les compo- santes, suivant les trois axes, de la force totale (électrostatique et électro- dynamique) que la particule e éprouve de la part de la particule e', nous aurons d'abord, sous la forme la plus générale, les équations suivantes, dans lesquelles A: désigne une constante positive qui dépend du rapport entre la partie électrodynamique et la partie électrostatique de la force, et n une autre constante sur laquelle nous reviendrons plus loin : n'- x=^ ? r i - COS 2 + n -p— , \7' dsds' ( ''- Y=p -il [?^^''^''dsds' ^=^ -A-( - COS £ + n --— \r' dsds' lit \ r dt , , d II dr, fiH' --1- k—\- — dl\r dt I dli dl, dt\r dt » De ces équations on peut déduire toutes les forces exercées entre des courants galvaniques, ainsi que les effets d'induction. » Les composantes de l'action qu'un élément de courant ds éprouve de la part d'un élément de courant ds' sont représentées, d'une manière tout à fait générale, par les expressions ciïdsds' cii'dsds' ciV dsds' — ^ COS £ + ds' ds + ds ds' ds ds' n COS £ -(- y-, r dn ds' ~ds + r dn ds ds' r " dsds', ; COS £ -1- ds' ds + ds ds' ds ds' / ( 5i ) (Jai)s lesquelles / et i' clésif;nent los intensités des courants, et c une con- stante positive, qui dépend de la constante k et de l'unité qui sert de mesure à ces intensités de courants. » Il s'agit maintenant encore de savoir quelle valeur il faut attribuer à la constante ii. » Si l'on choisit la valeur i, les dernières expressions représentent les composantes de la force même qu'A(«père a déduite de ses expénences, à savoir d'une attraction exprimée par r' (Is cis' / » Mais cette formule d'Ampère ne peut être vérifiée expérimentalement pour deux simples éléments de courant; la vérification expérimentale porte toujours sur des cas où l'un au moins des courants est fermé. Il est donc permis d'admettre qu'il peut encore exister d'autres forces qui s'exercent entre deux éléments de courant, pourvu qu'elles satisfassent seulement à la condition de conduire, pour un courant fermé, au même résultat que celui d'Ampère. On obtiendra des forces de cette nature en donnant à la constante «, dans les trois expressions ci-dessus, différentes valeurs; car, dans chacune de ces expressions, le terme affecté du facteur ii est un coefficient différentiel du second ordre par rapport à .y et s\ qui donne un résultat nul lorsqu'on l'intègre relativement à un courant fermé, et ne peut, par conséquent, avoir aucune influence sur l'action qu'un courant fermé exerce sur un élément de courant. » On peut donc, si l'on ne veut admettre comme certain que ce qui est confirmé par l'expérience, considérer provisoirement «comme une constante qui reste à déterminer. Mais sa valeur la plus vraisemblable, théoriquement, est celle qui rend plus simples le» équations fondamen- tales, à savoir la valeur zéro, qui change ces équations en X=i(,-^v.'cosO + ^^f-^^. /' ^ ' dt \r lit j Z=i(i_Apt.'cosE)-+-A^/i^^ ( 52 ) THERMODYNAMIQUE. — Sur l' étude des moteurs thermiques et sur quelques points de la théorie de la chaleur en général. Note de M. Hirn. « Au moment de publier le tome II de mon ouvrage de Thermodyna- mique, je prie l'Académie de me permettre de signaler à son attention quel- ques-uns des résultats généraux auxquels j'ai été conduit. » Ce volume renferme : (Livre IV) l'application de la Thermodynamique à l'étude des moteurs thermiques, et (Livre V) l'exposition de la seconde branche de la théorie de la chaleur. » La partie relative aux moteurs, et particulièrement aux moteurs à va- peur, est le résultat et le résumé de vingt années de recherches, dirigées dans le même sens et exécutées avec des moyens d'observation sans cesse perfectionnés. Deux choses y frapperont le lecteur : c'est, d'une part, la manière admirable dont s'appliquent et se vérifient les équationu fonda- mentales de la théorie de la chaleur ; c'est, d'autre part, l'impossibilité où nous nous trouvons d'établir une théorie proprement dite de tel ou tel moteur thermique en particulier, une théorie permettant de déterminer, a priori et sans données empiriques, les circonstances essentielles des fonc- tions de la machine (travail produit, chaleur dépensée, etc., etc.). La con- tradiction apparente qui existe entre ces deux énoncés s'explique très-natu- rellement, par un fait intéressant, au plus haut degré, au point de vue de la Physique mécanique. » Il y a bon nombre d'années déjà que notre vénéré et bien regretté confrère Combes a montré, par une expérience décisive, l'influence puissante qu'exerce, sur le rendement de la machine à vapeur, l'enveloppe ou chemise à vapeur de Watt. Cette expérience a été pour moi la révélation d'un principe dont je n'ai cessé depuis de poiu'suivre l'étude et l'application. Dès le début (i855), j'avais reconnu qu'il est rigoureusement impossible de traiter la machine à vapeur, entre autres, comme un simple mécanisme, et de négliger les propriétés physiques de ses organes. Les parois des cylindres moteurs, les pistons, les liges, etc., se comportent comme des réservoirs de chaleur : ces pièces reçoivent de la chaleur pendant la période d'ail mission de la vapeur ; elles en cèdent ou en reçoivent pendant la détente ; elles en perdent pendant la condensation ou période d'évacuation. La grandeur de cette triple action varie considérablement. Rarement ou jamais négligeable, elle devient souvent telle que l'on commettrait des erreurs de 3o, 4o, 5o pour loo, si l'on voulait (par exemple et entre autres) déterminer a priori la dépense en vapeur, par coup de piston, en formant le produit de la densité ( 53 ) par le volume engendré à chaque cylindre. Mais, en espèce et en valeur numérique, elle varie non-seulement d'un moteur à un autre, mais dans le même moteur, par suite de circonstances en apparence insignifiantes et dont il est, en Ions cas, impossible de pressentir même le rôle. Nous ne pou- vons donc savoir à l'avance combien il se condensera de vapeur dans le cylindre pendant l'admission ; suivant quelle loi la vapeur se détendra; combien elle enlèvera de chaleur aux parois pendant la condensation; toutes choses dont la connaissance est pourtant indispensable dans une théorie réelle. » Une machine à va[)eur donnée ayant été étudiée expérimentalement, dans telles ou telles conditions bien stables, il est au contraire toujours possible de résoudre a posteriori les problèmes les plus importants qu'elle comporte. C'est en ce sens qu'on arrive à une concordance remarquable entre les données que fournit la Thermodynamique et celles auxquelles conduisent des expériences bien laites. » Je puis me servir de cette dernière expression sans manquer aux règles élémentaires de la modestie, car je ne suis plus seul en cause ici. J'ai eu, depuis ces dix dernières années, la bonne chance d'avoir, non pour aides, mais pour collaborateurs, deux hommes aussi zélés que capables, jM. Le- loulre, aulreiois professeur à l'École industrielle, à Mulhouse, et M. Hal- lauer, ingénieur civil : ils ont concouru, non-seulement à la bonne exécution d'expériences qui, pour un seul observateur, sont fatigantes au delà de toute idée, mais ils m'ont aidé dans les calculs, dans la mise en oeuvre des résultats des expériences. Je leur laisse donc une large part dans le travail conunun, et je leur témoigne ici toute ma gratitude. » Je n'apprendrai rien de nouveau à personne en disant que, sans les travaux de M. Regnault, totite expérience correcte sur la machine à vapeur serait impossible. Ce qui est toutefois de nature à étonner, c'est le caractère de rigueur presque absolue de ces travaux, en ce qui concerne l'étude de l'eau et de sa vapeur. On verra, par la lecture du Livre IV de mon ouvrage, que la traduction algébrique de mes expériences sur la machine à vapeur renferme deux et parfois trois systèmes d'équations différentes, qui sont de nature à se vérifier réciproquement, et dont les solutions coïncident numé- riquement, à la condition formelle cjue les expériences soient justes et qvie les données de M. Regnault soient rigoureusement exactes. Au début, les vérifications auxquelles nous arrivions m'ont, l'avouerai-je? inquiété. J'appréhendais des coïncidences fortuites ; je craignais de devoir attribuer aux nombres fournis par M. Regnault une rigueur dépassant ce qu'on pou- ( 54 ) vait raisonnablement prétendre. La répétition non interrompue de ces coïncidences dissipa cependant bientôt mes craintes. Qu'il me soit permis de payer ici un tribut d'admiration aux travaux d'un confrère que le mal- heur, depuis ces dernières tristes années, n'a point épargné. M Les équations fondamentales de la Thermodynamique, relatives aux va- peurs, aux liquides, aux solides, peuvent se diviser en deux classes bien distinctes. Dans les unes, le travail interne, le travail moléculaire, est traité, implicitement ou explicitement, comme un facteur simple. Dans les autres, on décompose ce travail en ses divers éléments. Je cite un exemple entre mille, pour bien préciser. Lorsqu'un liquide bout sous une pression con- stante, et, par suite, à une température constante, il faut, pour évaporer l'unité de poids, une certaine quantité de chaleur r, que les expériences de M. Regnault nous permettent de déterminer dans un grand nombre de cas; cette chaleur, jadis appelée latente, représente un travail /pSr, formé de deux parties, l'une/exprimant le travail interne engendré par la vapeur en se formant; l'autre p exprimant le travail interne relevant des actions mo- léculaires. Cela posé, dans les équations de la première classe, on laisse intacts les termes r on p et leurs différentielles dr, dp; dans les équations de la seconde classe, on décompose au contraire p en ses deux facteurs R et u, le premier représentant une résistance surmontée, quelles que soient son espèce, son origine ; le second représentant lui espace parcouru, quelle que soit aussi sa nature (écartement de molécules ou autres). C'est l'ensemble des équations de cette dernière espèce qui constitue ce que j'ai appelé la seconde branche de la Thermodynamique, laissant le nom de première branche à l'ensemble, beaucoup plus généralement connu, des équations de la première espèce et des phénomènes qu'elles concernent. » Il semble, à première vue, qu'il doive être impossible d'édifier cette seconde branche sans recourir à des hypothèses, soit sur la nature des forces, soit sur la forme, le nombre, la grandeur des atomes, etc. Il n'en est pourtant heureusement pas ainsi. Les phénomènes étudiés, dans cette seconde branche, nous obligent incontestablement à pénétrer par la pensée dans l'intérieur des corps; ils nous invitent à poser certaines hypothèses, mais ils n'en nécessitent aucune pour se laisser exprimer mathématique- ment. » En examinant attentivement les causes qui troublent quelques-unes des lois connues depuis longtemps en Physique et réputées applicables seu- lement à certains ordres restreints de cas, on arrive, sans faire aucune sup- position gratuite sur la nature des forces, à donner à ces lois un caractère ( 55 ) rationnel et tout à fait général, d'où est bannie tonte apparence d'empi- risme. C'est ainsi, par exemple, que la loi de iNIariotte et Gay-Lussac qui, telle quelle, ne s'applique pas même aux gaz (RegnauU),peut, à l'aide de quelques termes nouveaux, être convertie en une loi universelle, s'appii- quant non-seulement aux gaz et aux vapeurs, mais aux liqiiiiles et aux so- lides. Ces lois, ainsi corrigées et généralisées, ne sont encore qu'approxi- matives dans leurs applications nouvelles; mais on aperçoit aussi très-clai- rement les causes de perturbations, et l'on voit de quelle manière elles pour- ront être corrigées plus profondément. » Les équations de la seconde branche n'ont peut-être pas encore le de- gré de précision, de rigueur de celles de la première branche; mais elles revêtent, si c'est possible, un caractère plus original, plus pénétrant. Déjà aujourd'hui elles nous conduisent à évaluer, très-correctement dans cer- tains cas, Vintensité de l'attraction mnléculiiire; bientôt elles nous condui- ront de même à peser l'énergie de l'affinité élective. Nous apercevons ainsi à im horizon très-lointain sans doute encore, mais sous une forme pourtant nette et définie déjit, la naissance d'une chimie malliématique. » Comme œuvre personnelle dans les développements de cette branche, j'ai fait tous mes efforts pour ne jamais sortir des limites de ce qu'on peut considérer comme positif (!t comme démontrable, sinon démontré, et je suis persuadé que, bien loin de m'accuser d'audace, la plupart de mes lecteurs me reprocheront de m'être arrêté à mi-chemin. » Dans l'un des derniers paragraphes de mon ouvrage, j'ai eu, au sujet d'une loi connue d'électrolyse, à examiner ce qui constitue réellement la grandeur du mouvement électrique, ce qui constitue une cptantité d'cïectr'i- cité dynamique. J'ai formulé quelques définitions et quelques propositions, sur lesquelles je me permets d'appeler l'attention des physiciens : elles me semblent différer considérablement de celles qui sont admises généralement. J'ai toutefois évité avec le plus grand soin de me poser comme novateur. comme inventeur. Dans la solitude absolue où je vis et travaille, il m'est par- fois très-difficile de me tenir au courant des données tout à fait récentes de la Science. A ce point de vue, qui est d'ailleurs secondaire à mon sens, je me repose entièrement sur l'équité du public compétent. » (56) ANTrinOPOLOGlE. — Télés osseuses de races humaines fossiles et actuelles. Histoire de la cranioloqie ellmique. Bace Nc(/rito; par MM. de Quatkefages et Hamy. « En présentant à l'Académie la quatrième livraison des Crania Ethnica, M. de Qiiatrefages en résume le contenu dans les termes suivants : )i La première partie de cette livraison comprend la fin de l'histoire des races humaines fossiles, et plus particulièrement des indications relatives aux traces que les races hrachycépliales et mésaticéphales de l'époque quaternaire ont laissées dans les populations actuelles. La plupart de ces faits ont été déjà résumés dans notre dernière Communication à l'Acadé- mie. Nous ne parlerons donc aujourd'hui que de ceux qui concernent les rapports entre la race fossile de Grenelle et les populations de l'époque moderne qui se rattachent au type Lapon. » Il n'y a pas, il est vrai, une identité parfaite entre les crânes extraits de la carrière Hélie (moyens niveaux supérieurs) et ceux des Lapons de nos jours. Mais, en somme, les analogies que nous avons constatées entre ces têtes osseuses sont beaucoup plus nombreuses et plus importantes que les différences. Ainsi, nos crânes de Grenelle viennent se placer exactement entre ceux des deux collections de crânes lapons les plus considérables qui aient été recueillies, celle Lycksele et celle de Kautokeino, par leur courbe horizontale, les indices céphaliques et la longueur des diamètres antéro- postérieur et transverse. » Ces diverses particularités, et d'autres, sur lesquelles nous revien- drons, quand nous étudierons les races actuelles, nous ont fait admettre l'existence d'un tjpe laponoïde, auquel se rattache un grand nombre de populations échelonnées dans le temps et répandues à peu près dans l'Eu- rope entière. » C'est à lui qu'appartiennent ces têtes osseuses de l'époque néolithi- que, recueillies en Suède et en Danemark, regardées comme franchement lapones par le vénérable Sven Niissou. Retzius père, après quelques hésitations, s'était rangé à la même opinion, qui est aujourd'hui celle, croyons-nous, de tous les anatomistes du Nord et en particulier celle de notre éminent Correspondant M. Steenstrup. o Celte même race s'est retrouvée dans les anciennes sépultures de l'Allemagne du Nord et de l'Ouest, dans \çs round-barrows des îles Britan- niques. Toutefois, sauf peut-être dans les îles danoises où elle semble avoir prédominé, elle est généralement peu nombreuse. L'un de nous (57 ) (M. Hamyj, après avoir foit le relevé des collections'de Stockholm et de Lund, a trouvé qu'elle n'entrait que pour in; dixième environ dans la composition des anciennes populations suédoises. Il en est à i)l'u près de même en Angleterre. » En France, le type laponoïdc s'est rencontré dans les sépultures néo- lithiques de la Pierre-qui-ïourne et de Marly-le-Roi. Ou le rettouve dans les populations actuelles des environs de Paris, Les collections du Muséum renferment un certain nombre de tètes qui ne peuvent laisser de doute à cet égard. » Nous retrouvons encore ce type, presque à l'état de pureté, dans les Alpes du Dauphiui'. Une collection fort curieuse, recueillie par M. Hoël dans d'anciens cimetières, justifie pleinement ce que l'un de nous a dit à ce sujet au Congrès de Stockholm. » Les études craniologiques les plus récentes confirment donc, dans une certaine mesure, l'opinion exprimée par Retzius père relativement à l'an- cienne extension de son type brachycéphale ancieii; c'est, du reste, une des questions que nous aurons à reprendre plus tard. » La seconde partie de la livraison et de l'ouvrage lui-même commence par un chapitre consacré à l'histoire de la craniologie ethnique. C'est la reproduction quelque peu modifiée du discours d'ouverture d'un cours sur le même sujet professé par l'un de nous (I\L Hamy) à la salie Gerson. » Ce n'est guère que dans les monumenls artistiques de la Grèce que l'on peut trouver quelques renseignements sur le sujet de ces études. La distinction des types dolichocéphale et brachycéphale se montre dans les statues, dans les portraits que nous devons aux sculpteurs de ce pays. Au premier appartiennent les grands dieux de l'Olvmpe; les satyres, les faunes se rattachent au second. Miltiade, Périclès, Eschyle, Sophocle, Démo- sthènes, etc., étaient dolichocéphales; Socrate était brachycéphale. » Les Romains ont laissé plus de documents utilisables pour nos éludes. Mais aucun peuple de l'auliquité ne peut, à ce point de vue, rivaliser avec les Egyptiens. Les deux auteurs ont pu juger par eux-mêmes du nombre et de l'exactitude des peintures cl des bas-reliefs, ilu plus haut intérêt pour l'ethnoiogiste, que renferment les temples et les hypogées égyptiens. Ce ne sont plus seulement les types généraux que l'on reconnaît ici du premier coup d'œil : les caractères secondaires sont reproduits avec une preci>ic)n qui a devancé parfois la science moderne C'est ainsi que la variation du teint des races nègres, allant du noir au rouge brun, figurée sur les monu- l..h.,ib-(G, 1" iemciiir.i I. LXXXll, K" 1.) i^ (58 ) ments égyptiens, n'a peut-être été acceptée comme réelle que depuis les derniers voyages. » Les Assyriens, les Babyloniens, les Persans ont aussi retracé sur leurs monuments bien des scènes instructives pour l'ethnologiste. Les peuples mystérieux qui élevèrent les monuments de l'Amérique centrale ont eux- mêmes laissé des renseignements d'un haut intérêt à ce point de vue. Nous indiquons quelques-uns des faits les plus saillants de cette nature et repro- duisons quelques-uns des types empruntés à ces diverses sources. » A la période purement artistique succède la période scientifique. Celle-ci est toute moderne. Vers le milieu du xvi*^ siècle et à des titres di- vers, Luca délia Robbia, Albert Durer, Bernard Palissy et N. de Nicolay peuvent être considérés comme ayant ouvert la voie. Toutefois, c'est seule- ment en 1G27 que Spigel se crée, à l'aide de quatre lignes idéales, un type crânien, selon lui bien proportionné. Il est amené par là à comparer la tête du Moscovite, des Macrocéphales d'Hippocrate, des Germains, des Génois et des Belges; mais, adoptant une idée déjà émise par Vésale, il ne voit, dans les différences morphologiques de ces têtes, que le résultat de manœuvres ou d'habitudes qui ont modifié des formes primitivement sem- blables. » En réalité, il faut arriver à Daubenton, et surtout à Camper pour trouver des exemples d'étude vraiment scientifique de la tête osseuse. L'angle occipital du premier, bien plus encore les projections et l'angle facial du second attirèrent sérieusement l'attention, et l'on peut dire qu'il se forma une école campérienne à laquelle se rattachent Geoffroy Saint- Hilaire et Cuvier, par leur étude géométrique sur le triangle facial, » Mais c'est surtout Blumenbach qui doit être regardé comme le véri- table fondateur de la craniologie ethnique. Le premier, il semble avoir senti la nécessité de former, pour les études de cette nature, une véritable collection de tètes empruntées à diverses races. Il décrivit et figura dans ses Décades la plupart de celles qu'il put se procurer; il substitua aux projec- tions et à l'angle de Camper sa norma verdcalis, qui permet en effet d'ap- précier des caractères importants qui échappent dans les vues de profil. Mais il eut le tort de ne pas comprendre l'importance de ces dernières. La plupart des dessins qu'il a publiés, pris dans les positions les plus dispa- rates, ne peuvent être comparés entre eux, et perdent par conséquent beau- coup de leur valeur. » A Blumenbach se rattachent essentiellement Lawrence, Prichard , Morton, Richard Owen. Ce dernier a toutefois opposé sa norma basilaris à (59) la ttorma veJticnlis, pour mieux faire sentir les différences qui séparent les singes anthropomorphes de l'homme. Prichard, de son côté, a introduit d;ins la description de la tète les considérations tirées du procjnatliisme et de la conformalion pyramidale que l'un de nous a proposé de mesurer exac- tement à l'aide d'un instrument spécial présenté à l'Académie, en i858. Aux modes d'appréciation précédents, Retzius ajouta les rapports des dia- mètres céphaliques, forma la belle collection qui est encore une des plus riches de l'Europe, et mérita d'être regardé comme le véritable continua- teur de Blumenbach. » La France, qui, par Buffon et Daubenton, avait ouvert la voie, d'abord aux études d'Anthropologie, puisa l'introduction des^mesures précises dans la description de la tête humaine, resta longtemps en arrière du mouve- ment qui se manifestait en Angleterre, en Amérique et en Suède. Il faut ar- river à William Edwards et à la Société d'Ethnologie pour voir l'école fran- çaise reprendre une autorité qui s'accuse par la fondation de Sociétés modelées sur celle de Paris. Peu après, M. Serres reprenait la collection commencée par Cuvier et la développait à un point tel que les anthropolo- gistes américains eux-mêmes la déclaraient être sans rivale. Nous croyons pouvoir dire qu'elle a gardé sou rang. » La Société d'Anthropologie succéda à la Société d'Ethnologie. Elle aussi compte aujourd'hui dans tous les grands Étals de l'Europe des Sociétés sœurs, fondées à son imitation et qui ont déclaré vouloir marcher sur ses traces. L'autorité qu'elle a su prendre presque dès ses débuts est certaine- ment due à la direction sévère de ses travaux. Il serait impossible d'en rap- peler ici même une faible partie et de rendre justice à tous les travailleurs à qui elle doit la position qu'elle a prise; mais nous ne saurions passer sous silence les noms deM]\I. Broca et Pruner-bey, dont la parole et l'exemple ont été certainement pour une grande part dans la direction générale des tra- vaux de la Société. » En abordant la description des têtes osseuses appartenant aux races htmi;iines actuelles, nous avons dû, M. Hamy et moi, nous préoccuper de l'ordre dans lequel nous les étudierions, on d'autres termes, delà classifica- tion de ces têtes. S'il s'était agi des races elles-mêmes, nous aurions incon- testablement suivi les principes de la mélltode naturelle^ tels (jiie l'un de nous s'est depuis longtemps efforcé d'en faire l'application à la classifica- tion anthropologique ; mais, n'ayant à étudier qu'une partie de l'être humain et ne voulant pas aller chercher des caractères en dehors d(> la tèle osseuse, nous avons dû adopter un système. Les trois types fondamentaux nous ont 8.. ( 6o) fourni les grandes divisions. Nous avons partagé ensuite les Blancs, les Jaunes et les Nègres en groupes déterminés par les indices céphaliques, en adoptant pour ces derniers la gradation proposée par M. Brcca. » Qnoiqi'.e un peu systématique, cette manière de procéder permet de conserver les grands rapports vrais et de distinguer les principaux élé- ments ethniques qui entrent dans la composition d'une population donnée. » Ce dernier résultat est un de cenx auxquels nous nous sommes le plus attachés. Chaque jour, l'étude démontre de plus en plus que les races humaines se sont beaucoup plus mêlées qu'on ne le croyait naguère. Même chez les plus sauvages et dans les conditions apparentes d'isolement les plus assurées, des types plus ou luoins distincts se sont rapprochés, juxtaposés ou fusionnés. En pareil cas, celui qui réunit indistinctement, soit tous les individus, s'il fait de l'Anthropologie, soit toutes les têtes, s'il s'en tient à la craniologie, qui évalue les caractères en se bornant à pren- dre des moyennes, fait en réalité de la Démoqrapine. Cette méthode est en outre excellente poiu' étudier en lui-même un caractère donné. Mais elle n'apporte aucune lumière à VEllinotoc/ie; elle ne peut rien enseigner rela- tivement aux races plus ou moins distinctes aujourd'hui réunies sur un point déterminé. Par exemple, il est facile de comprendre que ce procédé, appliqué à l'Amérique méridionale, où les indigènes se sont mêlés aux Eu- ropéens de toute origine et aux Nègres de toute provenance, ne saurait rien apprendre quant aux éléments d'où résulte la population actuelle. » Distinguer les types craniologiques au milieu des têtes osseuses pro- venant d'une même contrée, remonter ainsi aux origines plus ou moins multiples des populations, a été au contraire une de nos principales préoc- cupations. » Nous avions du reste, l'un et l'autre, procédé ainsi dans divers tra- vaux antérieurs et nous espérons justifier de plus en plus celte manière de comprendre la craniologie. » Sans doute, elle complique les recherches et pose parfois des pro- blèmes difficiles à résoudre faute de matériaux suffisants, faute de don- nées assez précises sur les modifications que le temps et les conditions d'existence peuvent faire subir à la tête osseuse. En revanche, elle conduit souvent à des résultats d'un haut intérêt et jette un jour inattendu sur le passé des populations et des races qui n'ont pas même conservé d'histoire traditionnelle. » Les dernières pages de notre quatrième livraison renferment le com- (6i ) mencement de l'étude des crânes nègres. Nous commençons par les races plus ou moins brachycéphales dont l'existence parmi les représenlanis de ce type fondamental était mise en doute il y a peu d'années encore. » La première qui adùattirer notre attention est la raceNégrito, dont l'un de nous, dans un travail communiqué en extrait à l'Académie, a fait con- naitre l'ancienne extension, la distribution actuelle et les caractères pris dans ini de ses groupes restés les plus purs. Nos nouvelles études n'ont rien changé aux conclusions tirées de ces premières recherches; aussi croyons-nous inutile de résumer ici de nouveau des faits dont l'ensemble est déjà connu. » Nous nous bornons à ajouter que cette livraison renferme, comme les précédentes, à côté de tètes faisant partie de l'Atlas et que M. Formant a lithographiées avec un rare talent, un grand nombre de dessins sur bois intercalés dans le texte. Nous saisissons avec plaisir l'occasion de remer- cier publiquement l'éditeur, dont la générosité intelligente nous permet d'accroître ainsi l'intérêt et la valeur scientifique de l'ouvrage. » RAPPORTS. GÉOGRAPHIE. — Rapport sur la inéthoile einplqrée par M. de Magnac pour représeitler les marches diurnes des chronomèltes. (Commissaires : MM. Paris, Mouchez, Yvon Villarceau, Jurien de la Graviere rapporteur.) « Employant une construction graphique résultant d'une foraude re- commandée par M. Yvon Villarceau, M. le lieutenant de vaisseau de Magnac, pour représenter les marches diurnes des chronomètres, tient compte : i° des variations de température; 2° de l'âge des huiles. Pareille chose avait déjà été faite depuis longtemps; mais ce qui caractérise la nou- velle méthode, c'est que la formule employée et le tracé correspondant offrent l'ensemble des termes utiles à la représentation de la marche des chronomètres au lieu de n'en comprendre que les deux ou trois premiers. » L'emploi direct de la formule île Taylor, très-propre à la détermina- tion des positions géographiques, exige des calculs beaucoup trop longs, pour les circonstances ordinaires de la navigation. L'emploi des courbes, an contraire, est déjà en usage dans la marine. L'interprétation seule diffère, et il est évident qu'il y a tout intérêt à adopter, en lait d'interpré- tation, celle qui repose sur la théorie la plus complète. ( 62 ) » En pratique, que résultera-t-il de l'emploi de la méthode préconisée par M. de Magnac? D'abord, aucun travail supplémentaire. Le résultat cherché sera aussi rapidement obtenu. Si quelque perturbation brusque se produit, elle sera immédiatement accusée. Si, au contraire, aucune solu- tion de continuité n'a lieu, on trouvera à l'atterrissage, entre les résultats fournis par les diverses méthodes, des différences qui feront généralement ressortir plusieurs milles en faveur de la méthode nouvelle. Ainsi M. de Magnac constate que, après 68 jours de traversée, le chronomètre n° 353 de Le Roy lui a donné 2,8 milles d'erreur à l'atterrissage, que ce même chronomètre en aurait donné 53 si l'on n'eût tenu aucun compte des variations de la marche, i3 en introduisant les corrections proportion- nelles à la température et à l'âge des huiles, 7 en ajoutant à ces premières corrections un troisième terme proportionnel au carré de la température. On voit donc que le moindre gain dfi à l'emploi de la nouvelle méthode est, dans ce cas particulier, de 4)2 milles, avantage qui, certes, est très- pratique et n'est nullement à dédaigner. » Est-ce à dire que l'on aura toujours à présenter des profits aussi con- sidérables^ Nous avons pris dans le travail de M. de Magnac le résultat le plus saisissant. A côté de celui-là, M. de Magnac nous en offre d'autres, moins remarquables sans doute, mais qui ont encore leur prix : après une traversée de quarante et un jours, de Montevideo à l'île d'Aix, on atterris- sait, au mois d'août 1867, avec le chronomètre n°3o9 de Vissière, à 5 milles près, grâce à l'emploi de la formule de M. Yvon Villarceau. L'erreur eût été de 35 milles, de 21 milles et de 7,5 milles, suivant celle des anciennes méthodes dont on eût fait usage. » Ce qu'il nous paraît, après ces deux exemples, important d'établir, c'est le degré d'approximation que pourront fournir les diverses méthodes quand on les appliquera à des chronomètres de types différents. En effet, il est certains esprits disposés à n'accorder qu'une médiocre importance au manque de précision qui ne se traduit pas par de gros chiffres : il en est d'autres qui, tout en pensant que la recherche de la précision n'est jamais inutile, seraient portés à repousser des affirmations trop absolues, dans la crainte que ces affirmations n'inspirassent une fausse confiance. » Ces doutes fort légitimes ne pourront être résolus que par des appli- cations multipliées, et nous proposons à l'Académie de les recommander; niais dès à présent la méthode préconisée par M. de Magnac nous paraît de beaucoup préférable aux anciennes méthodes employées. Dans les ob- servatoires, elle aura incontestablement les meilleurs résultats. La question (6n est jng('e par les observations de (juatre-vingt-onzc chronomètres à l'Ob- servatoire de Kiel. La méthode graphique expérimentée à la mer par M. de Magnac dérive de sa méthode de calcul. M. de Magnac l'a éprouvée sur dix-sept chronomètres, pendant dix-neuf cent quatre-vingts jours. » Nous avons le ferme espoir que les officiers do la Marine française concourront avec empressement à l'étuclo d'un procédé dont nous atten- dons les plus heureux résultats, et nous demandons à l'Académie l'inser- tion du Mémoire de M. de Magnac dans le Recueil des Savants étrangers. » L'Académie a approuvé les conclusions de ce Rapport. MÉMOIRES LUS M. PicoT donne lecture d'un Mémoire relatif à l'influence de l'époque de la taille de la vigne sur l'état actuel des vignobles du midi de la France, (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. GÉOMÉTRIE. — Détermination, par le principe île correspondance analytujue, de l'ordie d'un lieu géométriijuc défini par des conditions algébriques. Kole de M. Saltel. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « 11 n'y a, croyons-nous, que ce seul théorème d'Analyse: Le résultant de k équations non homogènes et renfermant [^k — i)incotmucs est une fonction homogène des coefficients de chacune des équations, et dont le degré par rapport aux coeffcients de chacune des é pour p, infini ou p^ infini. pi P' » Pour cela, on posera d'abord, pour p, = se , lim^' = û', lim- = a', lim-=i', lim-=«', lim ^^ = ^', p, ^^' p. P' P' P' en sorte que les valeurs de p\ seront déterminées par les équations ;i2) ^o (p^, «',//, a', /5') = o, (D3) ^ j (i3) 93(«'>',a',/3') = o, (l4) ',,{a',b',ry.',^') = o, (r5) 9,(«', //,«', fi') ==0. » Si les équations (r i), (i3), (i4). (i5) ont le même nondjre de solutions finies en {a',b', «', |3') que les équations (6), (8), (9), {io)en {a,b,a,^) (*),on reconnaîtra immédiatement, à l'aide de ces équations et de l'équation (12), combien, parmi les diverses valeurs du rapport -5 il y en a qui sont deve- nues : 1" nulles, 2° finies non nulles, 3" infinies. En opérant de même pour le rapport -5 on aura tous les éléments nécessaires pour oblenir, en (*) A cet égard, disons qu'il serait bien facile de composer a priori des équations où nécessairement ce nombic dimimicrait, m:iis nous avons constaté par l'expérience, et c'est là ce qui a Lonslitiié le succès de notre niiliiodo, (pu', dans la nuillitude do problèmes où nous avons appliqué celle transformation (problèmes dont les énoncés ont été pris ar- bitrairement dans les divers recueils), ce nombre est reslé toujours constant. C. R., \h-fi, IT Semestre. (T. LXXXII, N" I.) 9 (66) appliquant le principe de correspondance analytique, le nombre cherché. » 2° Détermination de l'ordre de multiplicité d'un point O qui est lui point multiple du lieu géométrique. — Les équations (D,) se rapportant à des axes coordonnés quelconques, nous pouvons, si [x^, yo) sont les coordonnées du point O, en faisant œ, —y, = o, supposer que ce point coïncide avec l'origine. Mais trouver l'ordre de multiplicité de l'origine revient à trou- ver (en vertu du théorème indiqué dans le nota qui termine notre Commu- nication du i5 novembre) le nombre des valeurs nulles et finies des rap- ports - ou - pour |3, ou jo, nuls. On obtiendra ces nombres en suivant une marche toute semblable à celle que nous venons de suivre dans la re- cherche des diverses valeurs de ces rapports pour p, ou pj infinis. Toute- fois, il est nécessaire d'ajouter que, si, parmi les valeurs particulières des variables fl, Z>,«,Pqni pourp, nul donnent les valeurs nulles de jîo, une ou plusieurs de ces quatre variables ne sont pas nulles, par exemple a, on ne devra pas évidemment poser - = a'; dans ce cas, il n'y aura aucune substi- tution à faire relativement à cette variable. La même observation subsiste pour les valeurs de ces variables qui, pour jQo nul, donnent les valeurs nulles de p,. » 3° Détermination du degré de multiplicité d'une courbe étrangère 1. — Les équations (D,) définissant le lieu par rapport à des axes arbitraires, on peut toujours modifier facilement les coefficients de manière que l'origine soit un point arbitraire de 2; alors la question est évidemment ramenée à la dé- termination de l'ordre de multiplicité de ce point, problème que nous ve- nons de résoudre dans le paragraphe précédent. II. — Applications. » On prend, sur une courbe S d'ordre m, lui point A {a, b)\ de ce point comme centime on décrit une circonférence C, de rayon constant d, qui coupe une courbe fixe 1 d'ordr-e p. en un point B («, /3) ; on mène la normcde BI en ce point à cette courbe; celte droite coupe le cercle C en un second point l dont on demande l'ordre du lieu, lorsque le point A décrit la courbe S. » On trouve que le lieu total est d'ordre limpr, et que la courbe 2 est une courbe étrangère dont le degré de multiplicité est 4'»; en sorte que le lieu proprement dit est d'ordre liinp (ju. — i). » (^7) GÉOMÉTRIE. — Note sur un j>()inl de Gcoméliie infiiiitésimatu ; par M. P. Sekret. (Commissaires: MM. Bonnet, Puiseux.) (( t. On sait que, si l'on considère, dans une courbe plane quelconque, la ligne diamétrale lieu géométrique du point milieu des cordes paral- lèles à une direction donnée, la tangente en un point quelconque du dia- mèlre, et les tangentes aux points correspondants de la courbe primitive concourent en un même point. Le tracé géométrique de deux de ces tan- gentes entraîne donc, en général, le tracé de la troisième; et il n'y a d'excep- tion que pour le cas où les trois sommets du triangle A,, A 2, T se confondent, comme il arrive au point de rencontre O du diamètre avec la courbe. La détermination de la médiane A,,T de ce triangle évanouissant, ou de la tan- gente au diamètre en ce point particulier, constitue alors un problème assez délicat, qui a occupé un moment plusieurs géomètres, |Maclaurin, Carnof, M. Berlraiid, et que l'on peut résoudre très-sûrement par la seule Géomé- trie, en utilisant d'une manière convenable les lemmes suivants : w 2. Lcmine J. — Si A.A^, B,Bj, CjC^ désignent trois segments rectili- gnes parallèles entre eux, on a l'égalité (i) surf. A, B| C, — surf. AiB^Co = 2 surf. A3B3C3 , A3, B3, C) désignant les points milieux des segments considérés. 1) On voit tout de suite à quelle composition de trapèze, deux à deux équivalents, se réduit l'égalité (i), que des considérations eiupruntées de la Statique rendent d'ailleurs évidente, )) 3. Lcmme II. — Les inverses des rayons de courbure p, , /Oj d'une ligne plane quelconque, considérée en deux de ses points A,, A,, et l'inverse du rayon de courbure p, au point correspondant Aj de la ligne diamétrale conjuguée à la corde A, A., sont liés par la relation linéaire / \ 112 (2) — -. -, — — = : ^ ' p,sm'A, PjSin'A, ojSin'Aj /\ /N /\ , A,, As, Aj désignant les inclinaisons sur la corde A, A2A3 des tangentes aux points A,, Aj, A3 de la courbe proposée et de la ligne diamétrale. » En effet, si l'on a égard à la formule connue S = '^ "- et que l'on dé- 4 " signe par R,,R2i R3 les rayons des cercles circonscrits aux irinngles A,B, C,, 9- (68) AjBaCo, A^BiCj, la formule (i) pourra s'écrire ^* '' R, R, " R3 Et, si l'on conçoit que les cordes variables B,BoB2. C1C3C2 se rapprochent indéfiniment de la corde parallèle A, A3A0, on voit aussitôt que l'on aura à la limite a, : a., ; a.j — Z», : ^o : b^ = c, '.c^ : Cj = -r-— - : -r-— - : -r— r-» ' - J 1-1 1 . j sinA, smAj sinAj A,, Aj, A3 étant les angles désignés plus haut. Donc, etc. » 4. Ces lemmes posés, résolvons l'équation (2) par rapport 'n p„:p,; \\ vient P2 sin'Ai 2j32sin'A| p, sin'A- pjsin'A. que l'on peut écrire (2') ?l = %f + ,^, ^ ' p, sin'Aj en supposant la corde A, Ao infiniment petite, el observant : 1° que sin' A, est alors du troisième ordre; 2" que pj est fini ou infini, mais ne tend pas vers zéro; 3° que l'angle A3, droit dans le cercle, ne saurait être infiniment petit dans une courbe quelconque. D'où il suit que le terme qui a été rem- placé par £^ est infiniment petit du troisième ordre au moins, et du qua- trième si P3 devait devenir infini. » Actuellement, si l'on fait intervenir les angles 5, et S., formés avec les tangentes en A,, A, par la droite menée du point milieu A3 au point de concours de ces tangentes, on pourra, en vertu de l'égalité évidente sinA, sinC, sinAj sinO, substituer au rapport peu maniable sin^A, isin^A, le rapport équivalent sin' 6, : sin'ôa dont les deux termes, finis, se composeront ensuite beaucoup plus aisément. Écrivant, en effet, ^^ p, ~sin^9, ' et retranchant l'unité de chacun des deux membres, il vient d'abord pï — p, sin'Oj — sin^O, 3 p, sin'9, ou autrement ' m\ p2 — Pi I ■ r, ■ /; X sin'flj + sinG, sinô, + sin'e, ^ ' p, ■■ '' sin-'û, (69) » D'ailleurs, si rfc désigne l'angle de contingence relatif à l'arc A,OAj=: .X3 + X3X, ) + C(X, + Xo + >.3) -H D == o. » Mais je laisse de côté ces considérations pour arriver à l'objet principal de cette Note. » L'analogie entre les systèmes (/JP), (/^P) conduit à supposer qu'à toute cubique gauche correspond un mouvement hélicoïdal, tel que les deux systèmes coïncident, et de même qu'à tout mouvement hélicoïdal correspondent des cubiques pour lesquelles la coïncidence a lieu. On jus- tifie ces prévisions de la manière suivante. Géomélrie de pasitiun, p. 479- ( V ) » Soit en premier lien la cubique ciéfiiiie par les équations X = A + n + c X — X — « \ — b c V = ï A' (7 -f- B' -*- c X — J X — b c = A" + x" B" i + C" X — " ï — a c (0 F.e plan P' relatif au point X de celte cubique est le plan osculateur en ce point : j[(B'A"4- A'B" frt - b){l~ cf (2) j +(C'B"-B'C")(^' -c)(X -«)^ Le mouvement hélicoïdal d'un solide à un instant donné est caractérisé par la vitesse d'un de ses points, la direction de l'axe de rotation et la vitesse angulaire de rotation. Représentons par «•,.> Vy, v- les projections sur les axes de la vitesse V de l'origine, et par/), q, ries composantes suivant les mêmes axes de la vitesse angulaire w; l'équation du plan P correspondant à un j)oint quelconque {xjz) sera Prenons pour point xjz un point de la cubique, l'identification des équa- tions (2) et (3) donne <■,= (B'A"- A'B") (« - 6) + ^C'B"- B'C"n6 - c) + (A'C"- C'A")(c- o), •y = ( B" A - A" B ) ( a - 6 ) -H ( C" B - B" C ) > - c ) + ( A" C - C" A ) ( c - rt ), <■.= (B A'- A ■&'][a-b) + (C B'-B C',[6 — c)+ (A C'-C k']{c-a), p = k [b — cy -Jr-B [c - aY + Q [a — b)-, 7 = A'(6— c)=+B'(c— rt;'+C'(«- by, r= k"[b - cY + h'^c - ay -hG'[a - b]\ M Ces relations définissent un mouvement hélicoïdal, tel que les systèmes {P^)-> (P'P') coïncident pour tous les points de la cubique, et par consé- quent pour tous les points de l'espace. » Cherchons maintenant les diverses cubiques qui conespondent à un mouvement hélicoïdal donné. Pour simplifier les calculs, nous prendrons pour axe des z l'axe du mouvement hélicoïdal. Soient V la vitesse de trans- lation et 12 la vitesse de rotation. (4) ( 7^ ) » Considérons une courbe quelconque C et la tangente MT au point M de cette courbe; la condition y (5) - dz = Y ffjc — X dj- , qui exprime que la vitesse du point M est perpendiculaire à la tangente MT, exprime en même temps que la direction de cette vitesse coïncide avec la normale au plan osculateur en M. Il faut donc déterminer les cubiques qui vérifient la condition (5). » Soient ... A B , C , A' B' C ^ ' k — a ). — o X — c ^ >, — a y. — /; l — c -^ les équations de la projection de l'une des cubiques sur le plan des xy. » En substituant ces valeurs dans la relation ( 5), on a, pour déter- miner 2, l'équation V d% = Io dx — ^i. dy ' dl + BA' - AB' 'A^ -b) a cTk ['^ — a ]- (>•- b] CB' ' — BC 1 } n^ AC -CA' n Les fractions rationnelles étant décomposées en fractions simples, on pourra intégrer; mais, comme z doit être fonction rationnelle de X, il faut que, après cette décomposition, les coefficients de _ ; , ^ _ soient nuls, ce qui donne AB' — BA' BC — CB' CA' — AC (7) in- équations qui expriment que la projection de la cubique sur le plan des xy a ses points d'inflexion à l'infini. Ces conditions étant supposées rem- plies, on a, en appelant p la valeur commune des rapports (7), V, . / b — c c — te a— ù\ » On a ainsi toutes les cubiques correspondant au mouvement héli- coïdal donné. » ( 73) PHYSIOLOGIE. — Des concilions phjrsiolocjiques qui influtnt su; Us cciiai tères fie l'excilalion unipolaire îles nerfs, pendant et après le passacje du (oinanl de pile; par M. A. CHAtvEAf. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) i( J'ai comparé, clans quatre cas particuliers, sur la Grenouille prise en saison d'été, les contractions de fermeture et d'ouverture produites par l'excitation unipolaire pratiquée médiatement avec des électrodes iuipola- risables : premier cas, système nerveux absolument intact ; deuxième cas, moelle épiuière séparée de l'encéphale; troisième cas, moelle détruite; quatrième cas, nert coupé au-dessus du point d'application de l'électrode. Mes études sur les Mammifères se sont bornées, jusqu'à présent, à l'excita- tion médiate du facial dans le cas d'intégrité absolue du système nerveux. Voici les conclusions de ces nouvelles recherches : " 1° Quatre types de contractions peuvent se manifester pendant le passage du courant : i" lype initial, où l'effet du courant n'est marqué que par une contraction plus ou moins instantanée, couicidant avec le moment même de la fermeture du circuit; 2° t^pe instantané continu, dans lequel vnie contraction initiale, [)lus ou moins semblable à celle du pre- mier type, est suivie, tôt ou lard, d'une tétanisation généralement irrégu- liére et imparfaile; 3" t/pe continu décroissant, où la tétanisation, obtenue d'emblée, décroît ensuite, tantôt avec lenteur, tantôt avec une certaine brusquerie; 4" 'X/^e continu permanent, avec tétanos franc se prolongeant pendant toute la durée du passage. » 2" Quand le système nerveux n'a pas subi de mutilation et ne pré- -sente pas encore trace de la fatigue due aux excitations, généralement les contractions positives produites parle passage du courant affectent le type initial, avec les excitations faibles, et le type continu plus ou moins |)er- manent, avec les excitations très-fortes. Les courants moyens provoquent des contractions qui a[>partiennent aux types intermédiaires. C'est avec ces derniers courants que le |)ôle négatif parait avoir la plus grande aptitude à provoquer la tétanisation. » 3° Dans ces uièiues conditions physiologiques types, la contraction d'ouverture présente une tendance marquée à paraître tardivement. " 4" Un caractère foit remarquable distingue les tracés pris dans ces conditions pleinement physiologiques, pendant la période d'interruplion du courant. Ces tracés montrent que le muscle tend à conserver alors une C. K., 1876, i»r 5em«lrr. (T. LXXXll, N" l.) I O ( 74 ) partie plus ou moins notable du raccourcissement qui lui a été imprimé par le passage du courant. Cette tendance est déjà indiquée dans le tracé des contractions produites par les excitations très-faibles, positives ou néga- tives; mais elle se manifeste surtout quand les fortes excitations positives déterminent la tétanisalion. » 5° Quand la moelle vient d'être séparée de l'encéphale, les phéno- mènes de l'excitation unipolaire ressemblent à ceux du cas précédent, sauf en un point : on voit disparaître presque complètement la persibtance du raccourcissement musculaire pendant la période où le courant est ouvert. Dans les tracés, la chute de la courbe de la contraction, après l'ouverture, est plus rapide, quelquefois tout à fait brusque. Celte chute ramène la courbe si près de l'axe des abscisses (celui-ci répondant au zéro du rac- courcissement), qu'elle se confond presque avec lui, tandis que, dans le premier cas, elle est encore placée au-dessus, au moment où la révolution de l'appareil enregistreur amène une nouvelle excitation. La comparaison des deux tracés de la figure ci jointe fait nettement ressortir cette impor- tante différence. » 6° Si la moelle est coupée depuis un certain temps et le nerf déjà fa- tigué, la contraction de fermeture prend le caractère franchement initial plus ou moins instantané, même avec les fortes excitations positives. En dehors du début de la fermeture et de l'ouverture, la courbe des contrac- tions est donc une droite se confondant avec l'axe des abscisses, droite sur laquelle la contraction de la fermeture et celle de l'ouverture, si elle existe, apparaissent sous forme de saillies plus ou moins accentuées. » 7° Ce dernier caractère se manifeste presque d'emblée quand la moelle vient d'être détruite; mais, sur certains sujets, on peut encore observer dans ce cas, au début, pendant une période très-courte, il est vrai, la téta- nisation produite avec les courants forts par l'application du pôle positif. A ce moment, l'accroissement de grandeur et de durée des contractionspo- sitives s'observe quand le courant augmente, presque aussi nettement qu'à l'état normal. Plus tard, l'augmentation du courant devient impuissante à modifier sensiblement les contractions. Positives ou négatives, fortes ou faibles, celles-ci présentent toutes les mêmes caractères de grandeur et de durée, sauf les toutes premières, où la supériorité de l'excitation négative est franchement conservée. » 8° La section simple du nerf exerce une action perturbatrice non moins marquée et de même sens que celle de l'écrasement de la moelle ( 75 ) épiniére; mais les deux actions diffèrent en ce que la première, si |,i section (lu nerf a été faite avant toute application préalable de conranis, donne d'abord lieu passagèrement à une remarquable inversion dans l'aclivilé des pôles : c'est avec l'excitation négative seule qu'on obtient alors la contrac- tion d'ouverture, et ce pliénomène coïncide avec la conservation perma- nente de la supériorité de cette excitation négative au moment de la fer- meture. (Voir le tracé de la patte gauche,) Patte vroïte (Miap iivTAcrJ f\ 12 X^ M 9" Chez les Mammifères, la tétanisation est bien plus facilement et plus complètement provoquée que sur la Grenouille. On l'obtient, en eflèt, fort belle par l'excitation négative au moyen de courants faibles, même avec deux petits couples Daniell seulement, si l'on emploie des clectrodes peu résistantes. Des courants un peu plus forts produisent cette tétanisa- tion à peu près également dans le cas d'excitation négative ou positive. Enfin un accroissement suffisant du courant, en faisant disparaître presque absolument la tétanisation avec l'excitation négative, donne à celle qu'tn- ic ( 76 ) gendre l'excitation positive un caractère de solidité permanente tout à fait remarquable. La tendance à la persistance du raccourcissement muscu- laire, après le passage du courant, existe aussi chez les Mammifères, mais beaucoup moins accentuée que chez la Grenouille. » ZOOLOGIE. — Sîtr un Amphipode (Urofhoe marinus) commensal de / Echinocardium cordatum; par M. A. Giard. « I.a plage de sable qui s'étend entre Wimereux et Ambleleuse pré- sente, en abondance, V Echinocmdium cordatum, désigné par les pêcheurs sous le nom â'œuf de grisnrd. Le D' Robertson nous a donné quelques dé- tails sur le genre de vie de ce Spalangue (r); mais ces renseignements sont incomplets et même parfois inexacts. L'Oursin vit dans !e sable à une profondeur de i5 à 20 centimètres; il est en communication avec la surface du sol par deux conduits de l'épaisseur d'une plume, dont l'un aboutit au point central de l'étoile ambulacr.iire, et l'autre à l'ouver- ture anale. Ce deuxième conduit n'a pas été signalé pir le D'' fîobertson, qui croit que le sable introduit dans la cavité digestive de l'animai doit être dégorgé par la bouche après avoir servi à la nutrition, grâce aux ma- tières organisées qu'il renferme. L'ouverture du tube anal est parfaitement circulaire; celle du tube apical est irrégulièrement trilobée. L'eau pénètre par ce dernier tube qui renferme les longs filaments conti-actiles [locomo- tive fect, ringrr ivormlike suckers) dont le mouvement entraîne les particules alimentaires vers la bouche, par le sillon antérieur. Une partie de l'eau entre par la plaque madréporique rlatis la cavité générale et le système aquifère. Le conduit anal sert à la sortie du sable qui a traversé le tube digestif. Ce conduit est parcouru par un courant d'eau dont l'existence est difficile à expliquer, puisqu'il n'existe dans le voisinage de l'anus aucune ouverture appartenant soit à la cavité du corps, soit au système aquifère. L'eau rejetée par le tube anal provient donc de l'appareil digestif. L'in- testin, gonflé de sable et d'une minceur extrême, renferme des fibres mus- culaires assez puissantes à la partie antérieure, mais qui vont en diminuant graduellement vers la partie postérieure; je crois que l'expulsion du sable ne peut être attribuée uniquement à ces fibres et qu'un rôle important ap- partient à l'organe découvert par Hoffmann et nommé par lui organe con- tourné [c/eivundciies 0/Y/r//i). Cet organe agit comme un canal de dérivation : .■ :(ij Voir Quarterly J . micrnsçop. Science, t. XI, p. a5. '-'1 ( 77 ) il reçoit l'eaii contenue dans le snble rie l'intestin antérieur; pnis, prâco au jeu (le la membrane buccale et à la contraction des muscles de la première partie du tidje digestif, il porte cette eau dans la portion terminale de l'ap- pareil, où elle vient chasser devant elle et entraîner au dehors les matières amassées dans l'intestin postérieur. Ainsi s'expliqueraient le courant anal et la lente réjeclion du sable absorbé; ou comprend aussi poiu-quoi il ne se produit pas de tortillon, comme chez l'Arénicole. » La cavité dans laquelle est logée V Echinocardium est tajjissée par une .sécrétion glutineuse qu'avait parfaitement remarquée le D' Robertson. En dégageant l'Oursin avec précaution, on trouve presque constamment, dans la gangue sablonneuse cimentée parce mucus, trois ou quatre petits Crus- tacés dont l'aspect extériein- fait songer iuunédiatement aux Il/peria, les commensaux ordinaires du Rlùzostomn Citvieri. Un examen plus attentif me conduisit bientôt à reconnaître que ces Crustacés appartieuucnt au genre Urollioe Dana^ et même très-probablement à l'espèce britannique décrite par Spence-Bate sous le nom iV(J. niariniis; les divergences portent sur des caractères tout à fait secondaires el peuvent être attribuées à une observa- tion moins complète que les miennes. Je dois cependant signaler une par- ticularité importante qui a échapi)é aux savants auteurs de VJJistoty of British sessile-ejet Cnistacea : c'est que \'U. marinm présente un dimorphisme sexuel très-accentué. I.e caractère le plus saillant du sexe mâle est la lon- gueur des antennes inférieures, qui dépassent de beaucoup les supérieures. On sait que c'est principalement un caractère de même nature qui distingue les Hjperia mâles 'Leslrigonus) de leurs femelles. Celte particularité, jointe à plusieurs autres analogies tirées de l'étude anatomique, vient appuyer la prévision de Westwood. qui, d'après les recherches de .Spence-Bate sur le développement de certains Ilypciiiw, inclinait à penser que Ion pourrait peut-être établir une connexion plus intime entre ces animaux et la sous- famille des Plioxides, à laquelle appartiennent les Urotlioe. )> Parmi les espèces du genre Uiolline figurées par Spence-Bate, les luies présentent des antennes inférieures assez courles; chez les autres, au con- traire, les mêmes organes ont une loiigtunu' considérable. Four l,i plupart de ces espèces, les descriptions ont été faites d'après un très-petit nombre d'exemplaires; il est donc permis de présumer que les diflérences dont nous venons de parler sont de simples caractères sexuels, et qu'un sexe seulement a été décrit pour chactui des types connus. Si l'on admet cette 0|)iiiion, Urotlioe Bnirrlii el L'rollioe elcqnm doivent être considérés comme repré.sentant des individus mâles ; Urotlioe brevicornis et Urotlioe mariitus ( 78 ) sont, au contraire, figurés d'après le sexe femelle. Le fait est certain, au TDoins pour VU. mnrinus. Il n'est pas sans intérêt d'ajouter que, parnii les exemplaires d'C7. marlmts envoyés aux auteurs des Crustacés d'Angleterre, quelques-uns venaient de Cumbrœ, où ils avaient été recueillis par le D'' Robertson, l'habile zoologiste qui, comme nous l'avons dit, a fait des recherches sur les mœurs de VEcliinocardium dans cette même localité. D'autres avaient été trouvés à Macduff, dans l'estomac d'une Merluche. OrA. Agassi?, nous apprend que les grands poissons du genre Gadus sont de forts mangeurs d'Oursins. Ces anciennes observations viennent ainsi vé- rifier, d'une façon indirecte, la constatation faite par nous du commensa- lisme de VUrothoe. » M. ^Veichold, professeur à Zittau, envoie une solution du cas irréduc- tible des équations du troisième degré, ramenée à la détermination du plus grand commun diviseur enire deux quantités compliquées d'imaginaires, ou entre une de celles-ci et une quantité réelle. (Commissaires : iNDI. Hermite, Puiseux, Bouquet.) M. G. CoLtN soumet au jugement de l'Académie un Mémoire sur les va- riations de température des parties superficielles du corps. (Commissaires : MM. Milne Edwards, Bouley.) M. L. Paget adresse, par l'entremise de M. Le Verrier, un Mémoire por- tant pour titre : « Interpolation, binôme de ISewIon, lois de Kepler ». (Commissaires : MM. Le Verrier, deTessan, Jurien de la Gravière.) M. Ch. Bkame soumet au jugement de l'Académie un Mémoire sur les influences perturbatrices des masses voisines, pour changer la forme et la disposition des cristaux. (Commissaires : MM. Pasteur, Daubrée, Des Cloizeaux.) M. B, Constant adresse une Note relative à une modification des pompes Giffard. (Renvoi à l'examen de M. Tresca.) M. Déclat adresse une Note relative à l'emploi du salicylate de fer, pour remplacer le perchlorure de fer en médecine et en chirurgie. (Renvoi à l'examen de M. Bouillaud.) ( 79) M. J. Barré adresse une Note relative à la métallurgie du cuivre. (Renvoi à l'examen de M. Daubrée.) M. L. HcGO adresse une Note relative à la géométrie des vases chinois et japonais. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. FcA adresse une Note relative à ses précédents Mémoires sur un pro- cédé destiné à prévenir les explosions de grisou. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. L.-J. Gax.ve adresse un Mémoire sur la distribution et la marche de l'électricité dans les aimants artificiels. (Commissaires : MM. Edm. Becquerel, Jamin, du Moncel.) M. J. ViG.VANcoun adresse une Note relative aux mesures qui pourraient être prises par l'Etat pour conjurer la propagation du Phylloxéra. Suivant l'auteur, le moyen consisterait dans la promulgation d'une loi d'après laquelle l'État, prenant l'initiative de la destruction du Phylloxéra, subviendrait aux dépenses de traitement des vignes phylloxéréi'S, au moyen d'un crédit spécial, crédit qui devrait être couvert par un impôt provisoire sur tous les terrains plantés en vignes. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) MM. A. JoLvix, J. Damagxez adressent diverses Communications rela- tives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission.) GORRESPOI\DAI\CE. M. le Ministre de la Guerre informe l'Académie que MM. Faye et Cliasles sont désignés pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'École Polytechnique, au titre de l'Académie des Sciences. M. le Secrétaire perpétcel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Le « Compte rendu des travaux du laboratoire de M. Marej, pendant l'année iS^S » ; ( 8o ) 2° L'(( Annuaire météorologique et agricole de l'Observatoire de Mont- souris, pour l'an 1876 ». MM. G. Darboi'x, E. Mascart, Manuel, P. Rigacd, Pekrotix, Beschi:- RELLE, Bergero.x et L'HoTE, Martin Saixt-Ange, e. Hardy, Magitot, A.Herrgott, a. Cmauveau, A. Borius adressent des remercîmenls à l'Aca- démie pour les distinctions qui leur ont été accordées dans la dernière séance publique. M. A. RouLLiER informe l'Académie qu'il est l'auteur du Mémoire por- tant pour épigraphe « Nil humain alienum puto », auquel une mention a été décernée dans le Concours de Statistique. ASTRONOMIE. — Éléments elliptiques de la planète {i^']) Déjaniie, et éphéméride calculée; par M. F. Stephan. « Les éléments ont été calculés au moyen des observations des i, \[\ et 26 décembre iByS, faites à Marseille. T = 1875, décembre 26,448.o3. (Temps moyen de Greenwich). Mo =339.50. 18,3 m =iog. 12.26,3 . Q= 62.34-52,7 , Éqiiinoxe moyen de i8-5,o. '■ = 'i-49-47'2 ) œ = 12.42. 10,3 logn = 0,412570 fi ^-^ ojj ,-392 Ephéméride [positions rappariées à l'équinoxe vrai de lu date], — o heure, temps moyen de Greenwich. Asc. droite. Distance polaire. log A. b ni  ^ I 1875. Janv. i 3.53.36 63. 40, 4 o,o8ig 2 3.53. 9 63.36,3 3 3.52.45 63.32,1 o,o863 4 3.52.24 63.28,0 5 3.52. 5 62 i4>o 0,0910 6 3.51.43 63.ig,7 7 3.51.34 63.1 5, 6 0,0958 8 3.51.22 63.11,5 9 3.5i.i3 63. 7,3 0,0108 « L'approche de la Lune rend inutile un développement plus étendu ( 8r ) de l'éphéméride; en outre, celle planète étant déjà très-faible (i4'-i 5* gran- deur) et diminuant d'éclat avec rapidité, il est extrémenienl probable qu'elle ne sera plus observable dans le cours de la prochaine lunaison. Obacrvations de la jitanètc [l'i']) Drjnnirc, faites à Marseille. Home lie l'obs. Ascension Distance Dates. Temps moyen droite polalic litoilcs 1875. de Marseille. apparente. log. f. p. apparente. loj. I. p. decomp. Obserr'. h m s II 01 s '> t II Doc. 26.. ii.i6.3o 3.56.47,00 4-1,309 G4- 3-25,7 —0,4628 a Stpphan. 27.. 8.42.47 3. 56. II, 60 — 1,020 63.59.49,2 — 0,4304 b Boriclly. 28.. 7.5217 3.55.35,3o -7,294 63.55.46,8 —0,4573 b Positions nioycniics des étoiles de comparaison pour 1875,0. Ascension droite. Dislance polaire. Autorités. Il m s <* I n 7547-7548 Lalande. . . 3.58.29,69 64. 7.46,6 Cat. Lai. et comp. avec 1 196 W. 1196 W. H.III(N. C). 3.57.11,58 64.8.44,1 Cat. AV. PHYSIQUE nu GLOBE. — Recherches sur la loi de transmission par Calrnosphére terrestre des radiations calorifiques du Soleil. Note de M. A. Crova, pré- sentée par M. Balard. « Dans une Comnuiuicalion précédente i), j'ai donné un aperçu de la méthode d'observation que j'emploie pour mesurer l'effet calorifique des radiations solaires. Il est facile d'en déduire les coefficients de transmission et une appréciation approximative de la constante solaire. » .Te trace les courbes horaires des calories reçues par minute et par cen- timètre carré; elles ne sont pas, en général, symétriques par rapport à l'ordonnée qui passe par le midi vrai; mais, plus ou moins tourmentées dans la matinée, elles prennent une allure plus régulière dans l'après-midi ; ces variations dépendent essentiellement de l'état hygrométrique. En géné- ral, leur tangente au midi vrai s'incline vers l'après-midi, et les courbes présentent une chute plus rapide de ce côté. » Leur examen permet de choisir les séries les plus régulières, et de tracer les courbes des calories en fonction des épaisseurs atmosphériques. D Pouillet a fait usage dans ce but de la formule de Lambert, qui donne le trajet géométrique des rayons et non la masse d'air traversée. L'emploi de cette formule l'a conduit à la loi logarithmique qui, comme l'a fait re- (i) Comptes rendus, t. LXXXI, p. i2o5. C. R., 1876, 1" Semestre. (T. LXXXll, N» I.) < ï ( 82 ) marquer M. Forbes(i), est le résultat d'une compensation fortuite, due à ce que les épaisseurs ainsi calculées sont trop faibles pour des valeurs un peu considérables de la distance zénithale. M. Forbes a fait usage de la loi des sécantes, suffisante pour des distances zénithales inférieures à 70 de- grés. J'ai préféré me servir de la formule de Bouguer (2) et de celle que l'on déduit de la formule de Laplacei3), qui, quoique obtenues par des mé- thodes très-différentes, conduisent à des résultats identiques, quelle que soit la distance zénithale. » En menant les tangentes aux courbes ainsi tracées, on pourra mesurer les sous-tangentes et en déduire les coefficients de transmission. » Eu effet, quelle que soit la loi cherchée, à une variation infiniment pe- tite de l'épaisseur correspondra une variation infiniment petite de la chaleur reçue, iqui obéira à la loi logarithmique de Pouillet; caria composition du faisceau incident et l'état atmosphérique n'auront subi, entre ces limites, que des changements négligeables. Les courbes tracées se composeront donc d'une infinité d'arcs de logarithmiques, dont les coefficients varient d'une manière continue et dont elle est l'enveloppe. » Or les sons-tangentes, au lieu d'être constantes, comme l'exigerait l'hypothèse d'un coefficient constant de transmission, vont en croissant avec les épaisseurs atmos[)hériques, et j'ai constaté que, dans les séries les plus remarquables par leur netteté, les dislances des pieds des sous-tan- gentes consécutives, correspondant à des épaisseurs croissant en progres- sion arithmétique, sont constantes. » Il est facile de dédnire de cette particularité la nature de la courbe. » Soient x l'épaisseur atmosphérique, 2' la chaleur reçue, et s la sous- tangente. On a s = c -h mx. L'équation différentielle de la courbe cher- chée sera donc •^ = — (f H- mx). et, en intégrant, J'" = c-t- mx Les constantes c et /n sont données par les positions des pieds des sous- (i) Philosophical Transactions ; 1842, Part II, p. 225. (2) Traite d'Optique sur la gradation de la lumière. Paris, 1760, p. 323-333. (3) Laplace, Mécanique céleste, t. IV, p. 3r6. Notes de Bowditch dans sa traduction de la Mécanique céleste. ( 83 ^ tangentes; A se déduit des valeurs de j, en prenant la moyenne des valeurs trés-sensiblemeiit concordantes de j'" {c ■+- mx). » L'équation ci-dessus peut comprendre, comme cas particulier, la loga- rithmique de Pouillet, si, dans l'équation différentielle de la courbe, on a /« = o. Les courbes ont pour asymptote l'axe des x; par conséquent la chaleur transmise devient nulle pour une épaisseur infinie. » La constante solaire est s/\ » Soit T le coefficient de transmission correspondant à une épaisseur x; nous aurons I I I C -f- m a L.T=- = , ï = c s c+ mx équation d'une logarithmique qui a pour asymptote une droite menée pa- rallèlement à l'axe des x, à une distance égale à l'unité, et dont l'ordonnée à l'origine est e" . » Le coefficient de transmission varie donc, entre une valeur minima e~, qui représente la transmissibilité des rayons à travers une épaisseur at- mosphérique, alors qu'ils n'ont encore subi aucun affaiblissement par une transmission antérieure, et un maximum égal à l'unité, qui correspond au cas où, les rayons ayant traversé une épaisseur d'air infiniment grande, leur intensité tend vers zéro, et où leur transmission a lieu sans perte. INIais c'est là un cas limite qui n'est jamais réalisé, tandis que les formules de Forbes conduisent à une transmission intégrale pour une quantité de cha- leur bien supérieure à zéro. M L'inégale transmissibilité des radiations calorifiques du Soleil, à travers une épaisseur constante d'eau, a, du reste, été constatée et mesurée aux diverses heures de la journée par M. Desains (i). » Mes séries d'observations vérifient les formules précédentes avec une grande exactitude. Je me bornerai à citer deux exemples. Dans les formules suivantes, pour la commodité des calculs, y représente des dixièmes de calories reçues, par minute, sur i centimètre carré. » 8 janvier 1873. — Montpellier, près du Jardin des Plantes, ^0,86 ^ ^''^ . Constante solaire = 18,98 = •'^^'",898. (i) Comptes rendus, t. LXIX, p, ii33, et t. LXXVIII, p. i455. 1 I . ( 84 ) » Coefficients de transmission après que les rayons ont traversé un nombre d'épaisseur atmosphérique égal à 0 12 3 4 5 6 0,74 0,79 °'^^ °>^4 °>86 0,87 0,89 » 5 oclobre 187 5. — Palavas, au bord de la mer, r-'' = — i^ — ^ Constante solaire = 21, 33 = a*^'"*', i33 '^ I ,3 — 2, l;c » Séiie de Pouillel, du 4 "lai i838, r°-'- = ^ , '° Constante solaire = i'7,33 = i"',733. •^ 3,4 -*- 0,2X ' » Des recherches qui précèdent je crois pouvoir conclure : » 1° Que la loi de l'intensité de la chaleur solaire, en fonction de l'épaisseur atmosphérique, est représentée par la formule hyperbolique j"'{c + mx) = const. ; » Que la chaleur reçue normalement aux limites de l'atmosphère doit peu différer de 2 calories par minute et par centimètre carré ; » Que le coefficient de transmission croît avec l'épaisseur atmosphé- rique, depuis une valeur initiale qui, dans mes séries, est descendue quel- quefois à 0,45, et tend vers l'unité, quand l'épaisseur déjà trouvée tend vers l'infini. » PHYSIQUE. — Sur tes phénomènes d'induction. Note de INI. Molton, présentée par IVI. Desains. « Les études expérimentales et les théories que l'on a faites sur les phé- nomènes d'induction ont porté généralement sur un fil induit fermé en cir- cuit; l'électricité mise en mouvement se transportait d'une extrémité à l'autre, soit par le fil d'un galvanomètre ou d'une spirale magnétisante, soit à travers l'air, sous la forme complexe de l'étincelle. » On peut se demander dans quel état électrique relatif le phénomène de l'induction porte les deux extrémités du fil induit d'une bobine, lorsque l'on n'établit entre elles auciuie communication métallique et qu'on les maintient à une distance trop grande pour que l'étincelle puisse la fran- chir. u Je me suis servi, dans ce but, d'un grand électromètre à cadran de Thomson; l'aiguille était maintenue chargée par sa communication avec l'un des pôles d'une pile ouverte et les deux couples de cadrans se trou- ( 85 ) valent, en temps convenable, reliés aux extrémités du fil induit par l'inter- médiaire d'un condensateur à lame d'air. Si, se bornant au cas de la rup- ture du courant inducteur, on imagine un système de commutateur met- tant, en même temps qu'il produit celte rupture, les extrémités du fil induit en communication avec les cadrans de l'électromèlre, voici ce que l'on observe. » Si la durée de cette communication, commençant avec l'interruption, dépasse un temps que je n'ai pas cherché à apprécier rigoureusement, mais qui est bien inférieur à j^ ^'^ seconde, le condensateur ne se charge pas et l'aiguille de l'électromèlre reste immobile. » Si, comme je l'ai fait, on ramène la durée de cette communication à une valeur bien moindre que a„ûoo ^^ seconde, on constate des charges ab- solument différentes, selon l'instant où s'est produit ce rapide contact, et l'on peut ainsi étudier, de moins de ^nhra ^" tûoITô ^^ seconde, la diffé- rence de potentiel que présentent les extrémités du fil induit. » Voici quelle est alors la succession des phénomènes que j'ai observés : » Prenons les temps pour abscisses, l'origine étant à la rupture métal- lique du courant inducteur, et les différences de potentiel ou, ce qui revient au même, les déviations do l'aiguille comme ordonnées. » Au temps zéro, la différence de potentiel est nulle, puis elle croît ré- gulièrement, et atteint vers j^Ôitô ^^ seconde un maximum que l'on peut maintenir remarquablement fixe; elle décroît ensuite régulièrement et re- devient nulle; mais le phénomène ne s'arrête pas là. Si l'on continue l'ex- plor.ition, la différence de potentiel change de signe, l'extrémité positive est devenue négative et réciproquement; un nouveau maximum en sens inverse se trouve atteint, puis retour au zéro, puis nouveau changement de signe, etc. J'ai compté ainsi jusqu'à 3o oscillations. Les premières m'ont toujours paru plus longues, en même temps que plus intenses; elles paraissent tendre rapidenieiit vers l'isochronisme. Je demande néanmoins à faire une réserve sur cette question de la durée des oscillations, qu'un commutateur spécial me permettra bientôt, je l'espère, de fixer. » Pour ce qui est des intensités, les résultats sont très-nets. Je vais en donner un exemple. » Le courant inducteur étant fourni par un seul élément Daniell à eau et à sulfate de cuivre, la bobine inductrice ne présentant qu'une épais- seur de fil et la bobine induite loooo tours d'un fil de -j de millimètre de diamètre, le premier et le second maximum ont atteint une diffé- rence de potentiel égale à 80 éléments Daniell , se traduisant par une (86 ) déviation de 35o divisions de l'aiguille de rélectromètre, que j'ai dû rendre à dessein fort peu sensible. Le vingtième maximum atteint encore 160 divisions. » Le phénomène oscillatoire a été signalé pour la première fois par M. Blaserna; il a été mesuré avec plus de soin, mais toujours seulement au point de vue de sa durée, par M. Bernstein, ces deux physiciens lançant pendant un temps très-court le courant induit dans un galvanomètre. » J'étudie le phénomène dans son ensemble, à un point de vue pure- ment statique, sans le troubler, et j'obtiens une fixité et une intensité d'effets qui me permettent de tracer, point par point, la courbe qui le re- présente. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Recherches sur te rôle des acides dans la teinture avec ializarine et ses congénères ; par M. A. Rosenstiehl. « J'ai montré, dans une précédente Note, que l'on obtient en teinture les meilleurs résultats avec l'alizarine et la purpurine, en mettant dans le bain équivalents égaux de ces matières et de chaux à l'état de bicarbonate soluble. En continuant mes recherches sur ce sujet, j'ai observé différents faits qui se rapportent aux fonctions chimiques de ces matières tinctoriales. » 1 . Quand on monte un bain de teinture avec de l'eau contenant du bi- carbonate de calcium, il se produit, dès que la température s'élève, une ac- tion chimique entre ce sel et la matière colorante, dont le résultat est la formation d'une laque calcaire insoluble, qui ne concourt plus à la tein- ture. Des essais comparatifs m'ont fait voir que la perte est, dans les meil- leures conditions, de |^ de la matière colorante. » Dans le travail précité, j'ai dit que l'acide carbonique décompose rapidement la laque calcaire d'alizarine, qu'il agit plus lentement sur celle de la purpurine, mais que, par sa présence, il retarde de beaucoup la formation de cette dernière laque. Il résulte de cette observation que l'on doit éviter les pertes si l'on fait passer dans le bain un courant continu d'acide carbonique. C'est ce que l'expérience a confirmé : en présence de l'acide carbonique, la formation des laques calcaires est entravée, le bain s'épuise totalement et les couleurs que l'on obtient sont notablement plus intenses. » 2. Après avoir constaté l'heureux effet de l'acide carbonique par des essais en petit, j'ai tenu à les répéter en opérant sur des quantités 100 à 200 fois plus grandes, pour me rapprocher des conditions du travail («7 ) industriel. Au lieu de teindre 4 décimètres carrés d'étoffe dans ~ litre d'eau, j'ai teint des coupes de aS mètres dans 5o litres d'eau. Le résultat de ces expériences a été bien différent de ce que j'avais obtenu précédem- ment; c'est-à-dire que je n'ai constaté d'effet utile par l'emploi de l'acide carbonique que dans le cas où la quantité do carbonate de calcium est notablement trop forte, et j'ai dîi conclure qu'en opérant en grand on ne s'expose pas aux mêmes pertes qu'en travaillant en petit, quoique dans les deux cas on ait teint avec les mêmes matières, employées dans les mêmes proportions et dans des conditions de température identiques. » La cause de cette remarquable divergence réside dans la masse de l'a- cide carbonique naturellement dissous dans l'eau : c'est lui qui fait ob- stacle à la formation des laques calcaires; or il s'est bientôt dégagé du petit volume d'eau qui sert à l'essai de laboratoire, tandis qu'il met un temps plus long à se dégager d'une grande masse d'eau ; la teinture peut s'ache- ver, le bain peut s'épuiser avant que tout le gaz se soit diffusé à l'air. » Ce qui précède explique un fait bien connu des praticiens, mais dont la cause était ignorée : il est impossible de faire plusieurs teintures successives dans le même bain, même si on le remonte avec de la craie et de la matière colorante; l'acide carbonique s'est en partie dégagé pendant la première opération, et ce qui en reste ne suffit pas pour une nouvelle. Il revient donc un rôle important à ce gaz, naturellement dissous dans les eaux. » 3. Rendu attentif à l'influence qu'un acide peut exercer sur la teinture, j'ai fait quelques essais avec divers sels de calcium, et j'ai constaté que l'acé- tate de ce métal et l'acide acétique remplacent avec avantage le carbonate et l'acide carbonique. Pendant l'opération, le tissu mordancé s'empare à la fois de l'oxyde de calcium et de la matière colorante; l'acide acétique est mis en liberté, il s'évapore avec l'eau, ou s'accumule dans le bain sans nuire en rien à la saturation des mordants, laquelle s'accomplit ainsi dans un milieu franchement acide. J'ai expérimenté l'action de ce sel sur les di- verses matières colorantes de la garance, sur les extraits et sur les aliza- rines artificielles, et j'ai constate qu'aucune d'entre elles n'est précipitée par lui, si l'on ne dépasse pas la proportion de 2 équivalents d'acétate pour 1 de matière colorante, et si l'on a soin d'acidifier le bain dès le début (i). » Les couleurs sortent de ces bains parfaitement saturées ; les bains eux- (i) De nombreux échantillons, réunis sous forme de tableaux, sont joints au manuscrit; ils montrent l'effet de l'eau distillée, de l'eau calcaire, de l'acide carbonique, de l'acide ac«- lique, sur les différentes matières colorantes. ( 88 ) mêmes s'épuisent, et sont, après la teinture, plus limpides que si l'on s'était servi d'acide carbonique. Les avantages de l'acétate (i) sur le carbonate de calcium ne se montrent pas seulement dans les essais de laboratoire. J'ai répété ces mêmes expériences en grand, et j'ai reconnu que l'on peut faire plusieurs teintures successives dans le même bain, en ayant soin de le re- monter avec de la matière colorante et de l'acétate. J'ai fait de cette ma- nière huit opérations sur une grande échelle, et je n'ai interrompu cette série d'essais que parce que j'ai trouvé l'épreuve expérimentale suffisante. L'avantage de cette manière de faire est évident : il n'est plus nécessaire d'épuiser le bain en une seule fois; on peut teindre en présence d'un excès de matière colorante, c'est-à-dire opérer à une plus basse température et en moins de temps. » 4. L'acide acétique n'est pas le seul qui soit déplacé par l'alizarine et ses congénères, en présence des oxydes de fer et d'aluminium qui servent de « mordants » : des sels à acides plus énergiques, tels que les chlorure et nitrate, sont aussi décomposés; le bain, neutre au début, devient rapide- ment acide, à mesure que la teinture s'avance; mais, à un certain moment, une action inverse se manifeste, et il ne se fixe plus de matière colorante. Par l'emploi de ces deux sels, on obtient toutefois de bien meilleurs ré- sultats qu'avec l'eau distillée seule, tant il est vrai que l'oxyde de cal- cium est indispensable à la formation des couleurs dites garancées. L'ali- zarine et ses congénères se comportent, en présence des oxydes qui servent de mordants, comme des acides puissants, mais dont l'action est limitée par une action inverse, la laque colorée à base double étant elle-même attaquable par les acides. Si l'on prend des mesures convenables pour éliminer ou neutraliser les acides à mesure qu'ils se forment, l'action chi- mique peut s'achever et la teinture peut se faire d'vme façon complète. L'industrie nous offre un exemple remarquable d'un déplacement d'acides par ces matières colorantes, dans la formation du rouge à l'extrait de ga- rance ou à l'alizarine artificielle, par vaporisage; là, ces dernières sub- (i) Dans la réunion du Comité de Chimie de la Société industrielle du Mulliouse, dans laquelle j'ai donné lecture de ce travail, un membre m'a informé qu'il y a quelques années il a été offert en vente ici un procédé de teinture rapide, d'origine anglaise, dans lequel l'acétate de chaux était déjà employé. Quoicjue la littérature spéciale soit muette à cet égard, et que je sois arrivé à l'emploi de ce sel par la suite logique de mes expériences, je repro- duis avec empressement l'observation qui m'a été faite, afin de rendre ce qui lui appartient à l'auteur de ce procédé, dont le nom m'est inconnu. ( 89 ) stances se trouvent mêlées à des ncétatfs, des sulfates, des nitrates, des chlorures d'aluminium et de calcium, qu'elles doivent di composer, au moins en partie, pour pouvoir s'unir aux bases et se fixer sur tissu. Dans ce cas, la décomposition est plus complète qu'elle ne le serait pendant la teinture avec les mêmes sels de calcium, sans doute parce que les acides sont entraînés à mesure par la vapeur d'eau. » CHIMIE. — Sur les phosphates de sesquioxj'de de fer et iC aiumine ; par M. MiLLOT. « Phosphate de fer, 2PO',Fe-{)',8HO. — Ce |)liospIiate s'obtient par la réaction de l'acide phosplioriqiio liydraté sur l'hydrate d'oxyde de 1er ou l'oxyde de fer calciné. Celte réaction s'accomplit lentement à froid; on la facilite en plaçant le mélange dans une étuve chauffée à loo degrés. )) Si la quantité d'acide phospliorique n'est pas suffisante, la masse durcit pendant le séchage; on la broie et l'on ajoute de nouveau de l'acide phos- pliorique jusqu'à ce quelle reste pâteuse. On reprend ce mélange par nue petite quantité d'eau froide et l'on filtre. Les eaux de lavage filtrées laissent déposer, par addition d'eau, le phosphate 3P0'', aFe-O', 8H0. Il se préci- pite un peu de ce phosphate sur le résidu insoluble ; pour le purifier, on le traite de nouveau par l'acide phosphorique. On obtient, après lavage et séchage à loo degrés, une poudi-e cristalline blanc j;iunâlrc, présentant exactement la composition 2PO%Fe^O',8 HO. Si l'on calcine ce phosphate, il fond et donne un émail. JMème avant d'entrer en fusion, il devient partiel- lement insoluble dans les acides concentrés et l'eau régale. » On peut obtenir le phosphate anhydre, 2P0',Fe'-0% en calcinant un sel de sesquioxyde de fer avec un excès d'acide phosphorique et lessivant la masse pour enlever l'acide métaphosphorique en excès. Si l'on a opéré à une température très-élevée, une partie dti produit est devenue insoluble dans les acides, mais toujours soluble dans les alcalis. La partie soluble dans les acides et l'insoluble présentent exactement la même composition chimique. » Le phospliate 2P0% Fe-0',8II0 est insoluble dans l'acide acétique, soluble dans le citrate d'ammoniaque ammoniacal, les alcalis et les carbo- nates alcalins. » Phosphate de fer, 3P0*, 2Fe*0',8HO. — On peut obtenir ce composé en prenant une solution d'oxyde de fer dans l'acide phosphorique et l'éten- dant tl'eau, ou en élevant la température de la solution. Le précipité cris- G.R., 1%'fi, ,'^Semeiirc. (T. LXXXU, N" I.- 12 (90 ) tallin que l'on obtient est blanc. On le prépare plus facilement en chauf- fant tine solution de sulfate de sesquioxyde de fer et du phosphate acide d'ammoniaque 3(FO\AzH*0,2HO) + a (BSO'.Fe^O') = 3PO%2Fe=0%HO + 3(2SO%AzH'0,HO). On filtre et on lave bouillant, le précipité se redissolvant à froid. » Calciné, il donne le phosphate 3PO',2Fe*0' gris bleuâtre, facilement soluble dans les acides. » Les propriétés du phosphate 3PO%2Fe-0%8HO sont à peu près les mêmes que celles du phosphate de fer précédent. » M. Rammelsberg l'avait obtenu en abandonnant, pendant un an, une solution d'un phosphate de fer dans l'acide phosphorique. » Ces deux phosphates se forment dans les superphosphates du com- merce, par l'action de l'acide phosphorique libre sur l'oxyde de fer des phosphates minéraux. » On connaît depuis longtemps les deux phosphates suivants : » PO', Fe^O% 4H0, que l'on obtient en précipitant un sel de sesquioxyde de fer par le phosphate de soude, ou la solution acide d'un des sels précé- dents par l'acétate de soude : ce phosphate est blanc et gélatineux; et le phosphate 2PO', 3Fe=0', 8H0, que l'on prépare en précipitant la solution acide d'un des sels précédents par l'ammoniaque. Il faut avoir soin de ne pas employer un grand excès d'ammoniaque, sans quoi on obtient une solution ammoniacale complète: cette solution est dialysable. Par la calcination, ce phosphate décrépite; le résidu a pour formule 2PO', 3Fe^0'. Le sel aPO', 3Fe*0'', 8H0 se distingue des sels précédents par son insolubilité complète dans le citrate d'ammoniaque ammoniacal. Il est Irès-soluble dans l'oxalate d'ammoniaque, P0% 2Fe-0% 4H0. On prend le sel précé- dent, on le dissout dans un acide et on le précipite par l'ammoniaque, sans employer un excès. Le phosphate obtenu, dissous de nouveau et repré- cipité présente toujours la même composition. Il est un peu soluble dans le citrate ammoniacal et peu soluble dans l'oxalate. » Phosphate d'alumine, aPO', APO% 8H0. — On ne peut pas obtenir ce sel comme celui de fer correspondant, à cause delà trop grande solubilité de l'alumine, même calciné dans l'acide phosphorique. On peut le prépa- rer en prenant le phosphate 3P0% 2 APO', 16HO, et le traitant à froid par 2 équivalents d'acide phosphorique hydraté; on dessèche, on lave, et l'on recommence le traitement à l'acide phosphorique. On peut l'obtenir ( 9- ) anhydre, en calcinant un sel d'alumine avec lui excès d'acide phosplioriqiie, puis séparant par l'eau pour dissoudre l'excès d'acide iiiétaphospliorique. Obtenu ainsi ou par calcination du sel hydraté, ce produit est partielle- ment insoluble dans les acides concentrés et l'eau régale. Le produit so- luble et l'insoluble ont la même composition chimique. » 3P0', 2Al-0% 16HO. — A iio degrés, ce produit ne renferme plus que 10 équivalents d'eau. On ne peut pas l'obtenir pur en précipitant par l'eau ou par la chaleur une solution d'alumine dans l'acide phosphorique; le précipité que l'on obtient ainsi renferme toujours un excès d'alumine. On peut le préparer en portant à l'ébuUition un mélange limpide de a équivalents de sulfate d'alumine et de 3 équivalents de phosphate acide d'ammoniaque : 2(3SO%Al-0') 4-3(PO%AzH*0, 2HO) = 3PO% 2A1= 0\ HO4- 3(2SO' AzH'O, HO ). » Ou filtre et on lave bouillant, car ce sel se redissout à froid. Il est in- dispensable il'ajoutor de l'acide sulfurique libre, sans quoi le piécipité est souillé d'un excès d'alumine. J'ai trouvé ce phosphate dans des échantil- lons de phosphates du golfe du Mexique, connus sous le nom de redowla- guano. n Ce sel se forme quand on lessive par l'eau les superphosphates du commerce, faits avec des phosphates du Lot ou du Nassau, qui renferment de l'alumine attaquable par l'acide phosphorique. Ce phosphate présente une particularité qu'offre aussi le sel de fer correspondant. Le précipité produit dans une liqueur phosphorique par addition d'eau ne se dissout pas immédiatement en ajoutant un acide même en excès. La dissolution ne s'effectue qu'au bout d'un temps assez long. )) Le phosphate calciné 3P0', 2APO' est parliellement insoluble dans les acides. » P0% Al-0% 2110. — C'est le seul phosphate d'alumine coiuiu jusqu'à ce jour; on l'obtient par la précipitation d'vui sel d'alumine j)ar le phos- phate de soude, ou la solution d'un phosphate d'alumine précipitée par l'ammoniaque et reprise par l'acide acétique. » Ce sel est de tous les phosphates de fer et d'alumine le j>lus soluble dans le citrate et l'oxalato d'ammouiacjue. Calciné, il donne le |ihospliate anhydre soluble dans les acides. » aPO% 3APO^, 8H0. — On précipite une solution acide d'un des sels précédents par l'ammoniaque, en n'en mettant pas un excès qui redissout I 2 . ( 92) le phosphate précipité. Ce phosphate calciné est soluble dans les acides. » Je n'ai pu obtenir ce phosphate 2P0% aAl^O', HO pur, en précipi- tant par l'ammoniaque la solution acide du sel précédent. Le produit ren- fermait un léger excès d'acide phospliorique, et, en renouvelant la dissolu- tion et la précipitation, il renfermait cette fois un excès d'alumine. » Tous les phosphates de fer et d'alumine sèches à loo degrés sont hy- grométriques et reprennent de l'humidité à l'air. » Ces produits sont tous insolubles dans l'acide acétique, solubles dans le citrate d'ammoniaque ammoniacal, l'oxalale d'ammoniaque, les carbo- nates alcalins et l'ammoniaque. » Les phosphates d'alumine sont beaucoup plus solubles dans ces dif- férents réactifs que les phosphates de fer correspondants. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur lin alcool hexylujue secondaire; par M. W. OEciisNEK de Coninck. « L Le but du présent travail a été d'étudier l'hydrogénation d'une acétone mixte, l'éthylbutyryle, découverte par M. Fricdel dans les pro- duits de la distillation sèche du butyrate calcique (i). » Pour préparer ce corps, on a distillé 2 kilogrammes de butyrate de calcium par portions de i5o grammes. On a obtenu 660 grammes d'un produit qui, soumis à de nombreuses distillations fractionnées métho- diques, dans l'appareil de MM. Henninger etLebel, a fourni : » 1° Un peu de butyral; » a° Du méthylbutyryle ; M 3° 80 grammes d'un liquide limpide, d'une odeur éthérée assez forte, Irès-réfringent, et passant à la température de -+- I22''-I24°; » 4° Une quantité considérable de butyrone. » Le liquide passant de + i2a° à + 124°, était l'éthylbutyryle : cette températtu-e est celle indiquée par M. Popoff pour l'éthylbutyryle syn- ihélique. » La densité du liquide a été prise à zéro et à + 21°, 8 : f/„ =^ o,833o. (i) Les premiers résultats ont déjà été communiqués à la Société chimique de Paris, dans sa séance du 16 juillet 1875. Quinze jours après, un élève de M. Liebea annonçait à la Société chimique de Berlin les premiers résultats de recherches entreprises sur le même sujet. Voir Berichte der Deutschen chcmischcn Gcsellschaft, numéro de septembre 1875. (9^ C'est le nombre même (roiivé par I\î. Friedi'l, J^ijoj := o,8i3o5 (eau rapportée à + 4°)- » La pureté de l'élhylhutyryle étant ainsi constatée, on l'a hydrogéné par le procédé que M. Friedel a imaginé pour l'hydrogénation des acé- tones insolubles dans l'eau. » L'acétone n'a pas tardé à se transformer en tui li(piide jaune orangé dont l'odeur rappelait celle de l'élhylbulyryie, mais était sensiblement plus faible. Il a été facile de remarquer que l'odeur allait en diminuant à mesure que l'hydrogénation avançait. » Ce liquide a été desséché, puis soumis à une série de fractionnements; on a bientôt observé un point d'arrêt du thermomètre (-H i34") : à cette température passait un liquide limpide, très-mobile, réfiingent, d'une odeur éthérée agréable et d'une saveiu" brûlante. L'analyse a montré qu'il offrait une composition exprimée par la formule C''H''0 = ^[g^)CH.OH. » Le liquide isolé est donc un alcool hexylique; de plus, il appartient à la classe des alcools secondaires. Sa formation, en effet, est de tous points semblable à celle de l'alcool isopropylique que ?iL Friedel a obtenu en fixant 2 atomes d'hydrogène sur l'acétone ordinaire. » L'alcool isohexylique est soluble dans l'éther et dans l'alcool ordi- naire, à peine soluble dans l'eau; sa densité à zéro est de o, 83433, et à -f- 20° de 0,81825 (eau rapportée à -1- 4"). » Traité par l'acide iodhydrique et par l'acide acétique anhydre, le nouvel alcool s'est éthérifié avec la plus grande facilité. » L'iodure constitue un liquide coloré en rouge. Il bout de 4- 164" à + 166°, et distille sans décomposition. » L'acétate est un liquide incolore, d'odeur agréable, bouillant de 4- 149° à -+■ i5i°. » IL Dans le cours des premières distillations fractionnées, le ther- momètre s'élevait rapidement à partir de 4- i4o°, et il passait, entre -t- 252°-255'*, un liquide huileux, incolore, d'une odeur légèrement cam- plirée, qui a donné, à l'analyse, des nombres conduisant à la formule C'MP»0^ : C=H' C*H* C'-H^-«0-=: l COH-COH C'H' C'W ( O'i ) » Ce corps est une pinacone, et sa formation est due à l'union de deux molécules d'éthylbutyryle, avec fixation d'un atome d'hydrogène sur cha- cune de ces molécules. » La pinacone ordinaire pouvant cristalliser, on a cherché à déter- miner la cristallisation de la nouvelle pinacone : à cet effet, on l'a sou- mise à un froid de — 1 8° à — 20"; elle est devenue tout à fait visqueuse, mais n'a pas cristallisé. Alors on a introduit dans la masse refroidie un cristal de pinacone ordinaire, qui n'a pas provoqué la cristallisation, comme cela aurait pu avoir lieu, si les deux corps étaient isomorphes. » L;i pinacone a été aussi traitée par l'acide sulfurique. On a employé l'acide étendu, puis l'acide concentré, pour obtenir une pinacoline C'-Ji-'O et l'hydrocarbure dérivé C'-H"-. » Le liquide formé dans cette réaction était doué d'une odeur péné- trante; on l'a soumis à la distillation fractionnée, et l'on a recueilli un li- quide incolore, d'odeur camphrée, passant de -t- 21 5° à •+ 218°. » En même temps, on a remarqué que la course du thermomètre se ralentissait vers +210". Ce liquide a donné, à l'analyse, des nombres indiquant qu'on avait affaire à un mélange d'hydrocarbure et de pinaco- line. D'ailleurs, la quantité de liquide dont on disposait était trop faible pour que la distillation fractionnée seule permît de séparer nettement les deux corps. )) m. Tels sont les principaux résultats obtenus; on voit que l'hydro- génation de l'éthylbulyryle donne naissance à un alcool, et qu'une acétone mixte s'est comportée de la même manière que l'acétone ordinaire. )) On poursuit ces recherches, et l'on se propose d'hydrogéner une autre acétone mixte, le méthylvaléryle, afin d'étudier les relations d'isu- mérie qui existent entre les alcools hexyliques secondaires obtenus par cette voie et les alcools hexyliques primaires. » Ce travail a été fait au laboratoire de M. Wurtz. » CHIMIE AGRICOLE. — Sur l'assimilabilUé des phosphates fossiles el sur le danger de l'emploi exchtsif des engrais azotés; par M. A. Roussille, « Des expériences ont été entreprises, au mois de mai iS'yS, au champ d'exercicesde l'École nationale d'Agriculture deGrand-Jouan, pour vérifier les indications relatives à l'assimilabilité des phosphates fossiles, fournies par l'emploi d'une solution d'oxalate d'ammoniaque réagissant snr la poudre des phosphates. Ces expériences ont été faites sur une terre de sous- 195 ) sol, provenant d'un défonceinent énergique à o^jSo de profondeur, dans laquelle l'analyse a révélé o,ooi49d'azoteeto,oooo5 d'acide phosphorique. » Quinze planches de lo mètres carrés chacune, bien identiques, sépa- rées par de petites allées de ()"',5o de largeur, ont reçu comme engrais : la première, 3oo grammes de sulfate d'ammoniaque ; la deuxième, rien ; la troisième, 3oo^',6 d'un supcr[)liosphate minéral riche, fabriqué à belle- garde, renfermant exactement 5o grammes d'acide phosphorique ; les douze autres, chacune 3oo grammes de sulfate d'ammoniaque et des quantités de phosphate fossile naturel, de même finesse, calculées de telle sorte qu'elles renfermassent chacune exactement 5o grammes d'acide phosphorique. Ces phosphates fossiles étaient : n° 4) l'apatite d'Espagne; n° 5, le phosphate de Villeneuve (Aveyron); n"^ 6, de Bach (Lot); n° 7, de Cayhis (Tarn-et-Ga- ronne); n° 8, de Vauchy (Bellegarde); n°9, de Mussel (bellegarde); n° 10, dedermont-en-Argonne; n° 11, de Vouziers; n° 12, de Tarn-et-Garonne; n° i3, des Islettes (Meuse); n" i4i du Lot; n° i5, du Boulonnais. » Une moitié de chaque planche fut ensemencée avec 35 grammes de sarrasin ; l'autre moitié reçut quarante-six jeunes betteraves de même venue. 1) La levée du sarrasin ayant été irrégulière et, d'autre part, les bette- raves ayant poussé leurs racines jusque dans la terre de l'ancien sol, en- foncé par le défoncement entre o"',6o et o"',8o de profondeur, il serait téméraire de tirer une conclusion relative à la prévision de l'assimilabilité des phosphates par l'emploi d'une solution d'oxalate d'ammoniaque. La publication des résultats eût été ajournée, si un fait très-important n'eût été mis en lumière par les expériences de cette année. » Voici les résultats les plus saillants fournis par les cultures de sarrasin et de betteraves. Sarrasin. Ri'eollo Nombre l'oiiillcs et enve- Planches. de tiges. totale. Paille. Grain. loppcs florales. 1 760 l'joo 730 693 257 2 716 8200 1450 1293 557 3 689 52.00 2800 1825 575 4 536 35oo i656 1870 58o 5 474 4^0° 2450 i56i 58i) 0 420 365o i85o i34o 4*^*^ Betlenives. Planches. Nombie de ritcincs. Poids des racines. Richesse saccharine. 1 46 19800 95,58 2 46 27000 102,12 3 46 29300 115,90 (96) » Les chiffres relatifs à la récolte du sarrasin démontrent déjà péremp- toirement que le sulfate d'ammoniaque, employé seul comme engrais, sur des terres dépourvues ou presque dépourvues d'acide phosphorique, non- senlement n'augmente'pas, mais diminue la quotité de la récolte ; ceux rela- tifs à la récolte de betterave viennent encore aggraver la chose, puisqu'ils monlrent que quotité et quahté s'abaissent par l'emploi exclusif du sulfate d'ammoniaque dans les terres pauvres en acide phosphorique. » Ces résultats de mes expériences, très-incomplétement signalés à la Section d'agronomie de l'Association française pour l'avancement des Sciences (congrès de Nantes), ont été pleinement confirmés par ceux obte- nus, d'une part, par M. Rieffel, directeur de notre école, sur une parcelle voisine, et, d'autre part, par M. Damourette, propriétaire agriculteur, à Châteauroux, sur des terres calcaires, pauvres en acide phosphorique. On peut, sans témérité, en induire que l'acide phosphorique est non moins nécessaire que l'azote à la formation des principes albuminoïdes des plantes, et que tout excès d'azote ammoniacal devient dangereux pour la végéta- tion lorsqu'il n'est pas compensé par une addition correspondante d'acide phosphorique assimilable. » Des expériences sont entreprises pour voii- si l'azote nitrique jouit des mêmes propriétés fâcheuses que l'azote ammoniacal. » CHIMIE. — Sur la préparation de l'acide bromhydrique (jnzeux. Note de M. A. Bertrand. « On sait que l'acide bromhydrique ne peut être préparé à l'état de gaz par l'action de l'acide sulfurique sur un bromure alcalin, à cause de la ré- duction qu'éprouve l'acide sidfurique, avec mise en liberté de brome et d'acide sulfureux; la méthode généralement employée consiste à décom- poser par l'eau le bromui-ede phosphore. )) J'ai constaté que, si, au lieu d'employer un bromure alcalin, on fait réagir l'acide sulfurique sur un bromure alcalino-lerreux, le bronuu'e de calciiuu par exemple, additionné d'une petite quantité d'eau, l'acide bromhydrique n'est plus décomposé, à |)art quelquefois une trace, au com- mencement de l'expérience, et la préparation peut s'effectuer. Les meil- leures proportions à employer sont : loo grammes de bromure de calcium, 5o grammes d'eau et loo grammes d'acide sulfurique. 0 Déjà Glover avait employé l'action de l'acide sulfin-ique sur le bromure de baryum en dissolution, mais il s'agissait seulement d'obtenir une solu- tion aqueuse de l'acide. 1 97 ) » Une autre méthode, qui permet l'emploi des bromures alcalins, consiste à remplacer l'acide sulfurique par l'acide phosphorique triliydraté concen- tré; la réaction marche convenablement eu traitant, par exemple, loo gram- mes de bromure de potassium par lOo grammes d'acide phosphorique sirupeux, mélangés à ^^oo grammes d'eau. L'acide phos|)horiquo très-con- centré décompose l'acide bromhydrique; avec de l'acide étendu, il n'y a qu'une légère trace de brome au commencement. » Cette substitution de l'acide phosphorique à l'acide sulfurique me pa- raît susceptible d'être généralisée, par exemple, pour l'obtention de cer- tains acides organiques, que l'acide sulfurique détruirait à une température élevée. » PHYSIOLOGIE COMPARÉE. — Recherches sur les fonctions des glandes de C appareil digestif des Insectes. Note de M. Jousset, présentée par M. Cl. Bernard. « Les fonctions physiologiques des glandes de l'appareil digestif des In- sectes n'ont pas encore été déterminées avec une précision suffisante ; de là les divergences d'opinions qui existent dans la Science, sur la part à attri- buer à chacune de ces glandes dnns la digestion des aliments. M Ayant remarqué que les naturalistes qui se sont occupés de ce sujet se sont presque toujours servi dans leurs recherches du contenu liquide du tube digestif, j'ai cru pouvoir attribuer les résultats différents aux- quels ils sont arrivés à celte pratique très-défectueuse en Physiologie, puisque ces liquides sont complexes et mélangés dans des proportions tou- jours inconnues. J'ai donc cherché, parmi les différents Insectes, s'il ne s'en trouverait pas un chez qui la disposition des organes glandulaires pût per- mettre de recueillir ces liquides dans la glande elle-même, avant leur entrée dans le tube digestif. » La r.latte [Blalla orientalis) est dans ce cas. Les trois groupes glandulaires de sou appareil digestif sont très-favorables à l'expérimentation et disposés comme il suit: la région supérieure, se composant d'un resophiigc, d'un jabot et d'un appareil Iriluraleur, porte des glandes œsophagiennes en grappe, appelées glandes salivnires, longues de |)rès de i centimètre. La région moyeiuie ou estomac offre huit cœcums glandulaires, longs de /| à 5 milliinélres. Enfui la région infériciue ou intestin porte des tubes de iMalpighi Ircs-isolables. Ces trois appareils glandulaiies se retrouvent chez tous les insectes, mais varient beaucoup de dimension et sont ha- C. «,,1876, I" Semeitre. (T. LXXXU, N" I.) '^ (98) bituellement trop petits .pour qu'on puisse en recueillir le contenu pur. La Blatte forme donc une heureuse exception. )) En expérimentant avec ces liquides recueillis avant leur entrée dans le tube digestif, j'ai pu reconnaître que l'agent unique de la digestion des matières amylacées est le produit de sécrétion des glandes œsopha- giennes ou salivaires. Je me suis convaincu, par l'expérience directe, qu'au- cune des autres glandes ne possède d'action marquée sur les amylacés, et que le produit de sécrétion des glandes salivaires est sans action sur les aliments albuminoïdes et gras. Je pense que la digestion des sub- stances féculentes se fait principalement dans le jabot, chez les Insectes qui ont des glandes œsophagiennes très-développées, comme la Blatte, et que, lorsqu'elles sont petites et logées dans les parois de l'œsophage, celte diges- tion, très-peu importante dans ce cas, a lieu dans l'estomac. Le glucose produit est absorbé par l'estomac et ne pénètre pas dans l'intestin. » Les cœcums qui entourent l'estomac jouissent de propriétés tout autres : ils sécrètent un liquide jaunâtre, faiblement, mais nettement acide. Après en avoir recueilli une quantité suffisante, j'ai constaté que son action, comme je viens de le dire, est nulle sur les matières amylacées, mais qu'il dissout avec une énergie remarquable les substances albumi- noïdes, l'albumine coagulée, la caséine, et en particulier la fibrine, dont il liquéfie rapidement jusqu'à deux fois son propre volume. Je me suis assuré également que les albuminoïdes n'étaient pas simplement dissous, mais bien transformés en véritables peptones, ne coagulant plus par la chaleur ni les acides, mais seulement par le bichlorure de mercure. )) Le liquide des cœcums possède encore la propriété d'émulsionner énergiquement les graisses, propriété qui n'est partagée ni par les glandes salivaires, ni par les tubes de Malpighi. Cette émulsion dure très-longtemps et acquiert une acidité prononcée. )) On voit donc qu'en somme le produit des cœcums gastriques con- stitue l'agent le plus important de la digestion chez les Insectes; aussi ceux d'entre eux qui se nourrissent, comme les Insectes herbivores, de substances difficiles à digérer, possèdent-ils une innombrable quantité de cœcums gas- triques et ont à leur disposition beaucoup de ce liquide. Cette propriété d'émulsionner les graisses en les acidifiant, que ne possède pas le suc gas- trique des Vertébrés, semblerait rapprocher ce produit de sécrétion du suc pancréatique, et l'assimilation serait complète s'il agissait aussi sur les amy- lacés; mais nous venons de voir que ce rôle appartient exclusivement aux glandes œsophagiennes dans la digestion des insectes. Néanmoins, eu égard ( 9<) ) à la faible acidité du suc des cœcums et à son action sur les graisses, j'incline à le regarder comme offrant beaucoup d'analogie avec le suc pan- créatique, le caractère de l'action sur les fécules n elant pas primordial dans le pancréas, puisque M. Claude Bernard a démontré que, chez certains Poissons, cet organe est déjà dépourvu d'action sur les amylacés. » Quoi qu'd en soit, je pense que les peptones formés dans l'estomac et les graisses émulsionnées sont absorbés sur place par les parois de l'es- tomac, qui est la partie essentielle de l'appareil digestif et joue à la fois le double rôle de l'estomac et de l'intestin grêle des Verlébrés. Les ma- tières qui ont résisté à ces actions et qui, par conséquent, sont impro|)rcs à la digestion, passent seules dans l'inlestii), que je regarde; comme ne jouant qu'un rôle presque nul dans la digestion proprement dite. » Les tubes de Malpighi ont toujours fourni, dans ces recherches, des caractères négatifs très-nets. Leur produit de sécrétion n'agit ni sur les amy- lacés, ni sur les albuminoïdes, ni sur les matières grasses. Cet ensemble de caractères confirme l'opinion généralement adoptée, que ce groupe de glandes est lui organe d'excrétion purement et simplement, un organe uri- naire plus complet probablement que celui des Vertébrés, puisque c'est le seul organe éliminateur des Insectes. Depuis longtemps, la présence de l'acide urique et des urates y a été constatée, mais peut-être fournissent-ils des principes autres et analogues aux matières excrémcntitielles que le foie est chargé d'éliminer chez les Vertébrés. » Ces recherches confirment l'opinion soutenue depuis longtemps par M. Blanchard, sur le degré très-élevé que doivent occuper les insectes dans la série animale. On voit, en effet, que leurs fonctions digestives se rappro- chent beaucoup de celles des Vertébrés supérieurs. » Ce travail a été fait dans le laboratoire de Physiologie générale du Muséum. » PHYSIOLOGIE viicÉTALE. — Des glandes florales du Parnassia palustris; nouvelles fondions physiolocjujues. Note par M. E. Ueckei,, présentée par M. Chatin. « Les admirables glandes florales, qui, dans \e Parnassia pakislris, font l'admiration de tous les observateurs, ont, au point de vue de leurs fonc- tions, attiré depuis longtemps l'attention des physiologistes. Depuis Conrail Sprcngel jusqu'à noire époque, la j)hipart des auteiu's ont pensé que ces organes singuliers jouent dans l'acte de la fécondation un rôle important, i3.. ( loo ) soit direct, soit indirect. Ayant eu à observer cette fleur, au point de vue du mouvement staminal et en vue d'établir par la reprise de l'étude de ce phénomène (i) une relation entre le cycle foliaire et le cycle floral, j'ai été conduit, pour utiliser mes longues heures d'observation, à partager mon attention entre les organes mâles et les glandes qui les avoisinent. J'ai ob- servé sur place, et dans les conditions les plus naturelles, pendant un séjour aux environs de Murât (Cantal), pendant la fin d'août et le commence- ment de septembre. » Le fait le plus important, qui m'a tout d'abord frappé et dont l'obser- vation m'a conduit à douter de la réalité du rôle qu'on fait jouer aux glandes florales quand on les considère comme destinées à appeler les insectes agents de la fécondation, est celui-ci : le produit de sécrétion toujoius limpide, et ne renfermant pas le pollen tombé des anthères extrorses, loin d'être comparable à celui du plus grand nombre de nectaires, n'est pas sucré, n'a aucune odeur particulière, est gluant et montre une réaction acide au papier tournesol. Une expérience bien simple m'a montré que ces glandes n'étaient pas indis- pensables à la fécondation et que, malgré la disposition défectueuse des anthères, cet acte s'accomplit normalement quand, dans le bouton, on a enlevé les glandes florales non encore parvenues à leur complet dévelo|)pe- ment; enfin un fait capital résulte d'une observation prolongée : je n'ai vu dans les fleurs complètes pénétrer aucun autre insecte, si ce n'est quelques petits Diptères qui, attirés peut-être par le produit de sécrétion des glandes formant une barrière autour de l'androcée, sont englués immédiatement par ce liquide visqueux. Comme dans les Drosera, j'ai remarqué que, sous l'influence de l'irritation produite par la présence de l'insecte, le li- quide devenait plus abondant, que l'animal ne tardait pas à mourir, puis à être dissocié dans ses parties constituantes. Pour mieux apprécier l'action de ce liquide, j'ai appliqué sur les plus grandes de ces glandes de tout petits morceaux de chair crue, qui ont fini par être dissous et disparaître de la même façon que cela se passe et que je l'observais comparativement dans les feuilles de Pinguicula vulgaris. Le fait que je signale ici, et qui me conduirait à voir dans les glandes florales du Painassia palustris un organe Carnivore, serait-il une exception dans la vie de la plante? Faut-il y voir un témoin d'habitudes anciennes ayant caractérisé à une certaine époque toute lUie série de végétaux qui nous sont inconnus et dont le Parnassia ne serait (i) Il a été déjà observé, avec beaucoup de soin, par M. A. Gris (Comptes jcndus, t. LXVII, p. 912; 1868). ( 'o. ) qu'un terme isolé? Tl est difficile de répondre à de pareilles questions; mais ce que je veux signaler, c'est que le fait qui fait l'objet de celle Note n'est peut-éire pas si nouveau qu'on pourrait le croire. Jean Bauliin, dans son Historiq_plantaruin (i65r), à propos de la même plante, qu'il nomme Gra' men Parnassi, s'exprime ainsi : « Qiiinque radialis staminihus, albis apioi- » bus quibus totidem inlerjecta alternatim staminum flavescentium M miiscariola. » Le double sens de ce dernier mot peut parfaitement être interprété en faveur du fait que je signale, et le gobe-moucbe se trouvait ainsi reconnu il y a plus de deux siècles. » M. Duval-Jouve, à propos de ces organes et de 'mes observations, a bien voulu me faire part de la manière dont il envisage leur significa- tion morphologique. Pour le très-savant et habile botaniste de Mont- pellier, les miiscariola seraient des organes dérivés de ceux qu'on rencontre à la base des pétales des Hellébores. Si l'on fend ces cornels glandulifères suivant leur longueur, on a, en étalant le torse déroulé, la surlace d'une glande florale. Il suffit, pour que la similitude soit plus frappante, qu'on suppose la glande qui occupe le fond du cône divisée et li-ansportée au sommet de chacun des axes fîbro-vasculaires qui régnent, ainsi que je m'en suis assuré, au nombre de treize à quinze dans le parenchyme de l'organe. D'après celte façon d'envisager les faits, les Panvissia devraient être placés auprès des Renonculacées, comme on l'a fait déjà; mais, en admettant celle inlerprélalion , il faudrait faire, non-seulement à la transformation de l'organe, mais encore à l'appropriation physiologique de ses parties, une part qui me semble bien large; aussi, au point do vue étroit qui m'oc- cupe, je rapprocherais plus volontiers, avec les classificaleurs actuels, les Pariutssia des Saxifntcjces cl des Droscracécs, qui, nous le savons depuis Darwin (i), comptent de nombreux cas de caruivorilé bien constatée, tandis que rien de semblable n'a été jusqu'ici observé dans les Renoncw lacées. » GÉOLOGIK. — Plissements rie la craie dans le nord de la France. Note de M. Hébert. « On supposait, en Angleterre, que le tunnel sous-marin de Calais à Douvres pouvait être pratiqué eu ligue droite, dans un même banc de ci'aie marneuse, dont les affleurements, au Hlanc-Nez d'une part et à Douvres de (t) Insectivorus plants; 1875. ( I02 ) l'autre, semblaient garantir la continuité régulière et directe à travers le détroit. » J'ai objecté contre cette hypothèse qu'il résultait de mes études sur les allures des couches crayeuses dans le nord de la France que le sol est plissé, parallèlement à la direction générale de la Manche, de manière à présenter une série de bombements et de dépressions, dirigés du sud-ouest au nord- est, d'une amplitude qui dépasse souvent loo mètres ; j'ai ajouté qu'il était certain pour moi que ce mode de structure ondulée devait se propager au travers du détroit. Il est donc à craindre que l'on ne soit exposé à sortir des assises marneuses dans lesquelles on aura commencé le tunnel, et à rencon- trer des couches inférieures ou supérieures perméables. L'une de ces couches est la surface de contact de la craie grise (craie de Rouen) et de la craie blanche marneuse (craie à Inoceramus labiatus). J'ai constaté, au pied du Blanc-Nez, qu'il y a là un niveau d'eau important, et le même fait a été re- connu, en 1826 [Trans. ofthe c/eol. Soc. of London, 2" série, vol. II, p. 334), par notre compatriote de Basierot, entre Douvres et Folkestone, exactement dans la même couche. » J'ai donné sur ces plissements, dans un Mémoire communiqué à la So- ciété géologique de France au mois de juin dernier, des détails circonstan- ciés, non encore publiés, mais qui le seront très-prochainement. A la réu- nion de l'Association britannique à Bristol, j'ai appelé, sur le même sujet, l'atlention du président, sir John Hawkshaw, et des géologues anglais. Les joiu'naux de Bristol ont publié les réponses faites à ma Communication, no- tamment par M. Hawkshaw et par M. Evans, président de la Société géo- logique de Londres. Il résulte de ces réponses que mon opinion n'a point été favorablement accueillie, et M. Evans a dit que les sondages exécutés dans le détroit démontraient que la structure du fond du canal n'était point telle que je l'indiquais, assertion contre laquelle j'ai réclamé. » Pendant ce temps, c'est-à-dire en aolitet en septembre, deux ingénieurs des mines, MM. Potier et de Lapparent, arrivaient, grâce aux ressources mises à leur disposition pour les sondages sous-marins, à des résultats infiniment plus précis et plus satisfaisants que les données qui avaient été| fournies tout d'abord. Ces résultats, publiés récemment, permettent de constater que le fond de la Manche présente, comme je l'avais annoncé, des bombements, dont l'un, étudié avec beaucotip de soin, est près de la côte française; sa direction, d'après la forme des courbes d'affleurement des couches, se rapproche de celle des plis que j'ai signalés à l'intérieur des terres. ( '03 ) » Un autre bombement, situé prés des côtes anglaises, a presque exac- tement la (iireclion smi-ouest-nord-est. » Il est donc démontré aujourd'hui, par l'observation directe, que la craie est ondulée dans le canal aussi bien que sur la partie du nord de la France qui s'étend entre la rivière d'Oise et la Manche, où j'ai constaté cette disposition stratigraphique. » La démonstration de ces |)lissements se fait par un procédé simple et rigoureux, l.e massif crayeux, si homogène en apparence, présente à divers niveaux des points de repère d'une constance remarqual)le. » L'un de ces horizons est la couche mince, généralement très-glauco- nieuse, où abondent Scnpliilrs (rcjualis, Tiiirililcs cnslatm, etc. ; un autre, situé beaucoup plus haut, est rem\i\[ d'Holaslcr plamis ; un troisième, de HIicras(er cortestiidiiiarium, etc. » Prenons comme exemple la région comprise entre Fécamp etMeudon. La giauconie à Scapliiles œqualis part flu niveau de la mer à Fécamp, s'élève au sud-est et atteint 80 mètres d'altitude à 10 kilomètres de distance, plonge ensuite dans la même direction, se relève de nouveau à la station de Pavilly, à 80 mètres d'alliluile. Nouveau plongement au sud-est; sur Je flanc gauche de la vallée, la même couche n'est plus qu'à 60 mètres; puis elle disparaît, et l'on peut démontrer qu'à la station de Malaunay notre horizon s'est enfoncé do plus de 120 mètres. Troisième relèvement vers Rouen, où la giauconie à Scapltites œqualis reparaît à 45 mètres d'altitude ; plongement vers Pont-de-l'Arche et la vallée de l'Andelle, jusqu'à Watleport-sur-Seine, où la différence de niveau atteint ii4 mètres depuis Rouen. » Quatrième relèvement de Watteport à Pressagny -l'Orgueilleux, près de Vernon. En ce point, la giauconie à Scaphiles œqualis affleure environ à 5o mètres. Enfin, plongement vers Mantes, Reyne etMeudon, où la même couche doit se rencontrer vers 400 mètres au-dessous du niveau de la mer. » Je trouve, par le même procédé, que la région comprise entre le Tré- port et Cotnpiègne présente trois bombements, l'un au Tréport même, l'autre vers .\umale, où la craie glaucoiiieuse atteint plus de 120 mètres d'altitude, le troisième vers Rreleuil. Les deux premiers bombements de celte nouvelle ligne sont séparés par une dépression dont le centre est à Gamaches, et, pour une même couche, la différence de niveau est, là, au moins de iGo mètres. » Il est f.icile de conslaler que ces divers bombements ne soûl point ( loî ) placés au hasard, mais qu'ils se relient les uns aux autres suivant une cer- taine loi. » Ainsi la ligne qui joint le bombement de Rouen à celui d'Aumale passe à Sommery et dans la partie centrale du Bray, où le terrain jurassique a été porté à 23o mètres d'altitude, et d'où les couches plongent au nord-ouest et au sud-est. Prolongée au nord-est, cette ligne traverse la vallée de la Somme à Picquigny, où se manifeste un relèvement bien marqué de la craie. » Voilà donc une série de bombements qui se suivent sensiblement en ligne droite du sud-ouost au nord-est, et qui indiquent un plissement con- tinu des couches de la craie dans toute cette étendue. C'est un pli semblable qui a amené au jour la craie glaiiconieuse près de Vernon. Ce nouveau pli, prolongé au nord-est, presque parallèlement au premier, irait passer au relèvement de Breteuil (Oise). )) Un troisième pli, sensiblement parallèle aux précédents, comprendrait le relèvement de Fécamp et celui du Tréport. Prolongé au nord-est, ce pli viendrait aboutir à l'affleurement dévonien de Dennebrœucq (Artois) ; au sud-ouest, en l'infléchissant un peu au sud, il passerait par la faille que j'ai signalée à Dieppe. » Ainsi, depuis la vallée de l'Oise jusqu'à la Manche, les couches de la craie ont été soumises, dans leur ensemble, à des pressions latérales qui les ont plissées et quelquefois brisées. Nous constatons déjà trois plis généraux plus ou moins reclilignes et parallèles, indépendamment d'autres acci- dents de même nature, comme les bombements de Pavilly, de Yillequier et la faille de Lillebonne. » 11 y avait d'autant moins de témérité à prédire, pour le fond de la Manche, le même mode de structure, que la région méridionale de l'An- gleterre, depuis Weymouth jusqu'à l'embouchure de la Tamise, présente un grand nombre de failles et de plis analogues à ceux du nord de la France. » PHYSIOLOGIE. — Etudes pratiques sur t'urine normale des uouvenu-nés; applications ù la Phjsiologie et à la Clinique. Note de MM. Parrot et A. Robin, présentée par M. Bouley. (Extrait.) « Un nouveau-né urine quatre fois plus qu'un adulte, par kilogramme de son poids. » Dans des circonstances tout à fait exceptionnelles, l'urine peut donner ( 'o5 ) un très-léger dépôt, l'ornié de cristaux d'acide urique ou d'oxalate de cliaux ou d'urate de soude (urine du premier jour, alimentation insuffisante ou vicieuse, etc.). Les ferments végétaux paraissent s'y développer plus rapi- dement que dans l'urine des adultes. » Elle a une réaction neutre au papier de tournesol. I/acidité de l'urine indique le plus souvent un intervalle trop long entre les tétées, et, dans un certain nombre de cas, peut mettre sur la voie d'iui élat pathologique. » L'urine des nouveau-nés contient, en moyenne, par litre, S^"", o3 d'urée, soit oe%8o par kilogramme chez un enfant de 385o grammes; mais, dans les vingt-quatre heures, un nouveau-né de onze à trente jours rend environ o^^go d'urée, soit o^^aS par kilogrannne de son poids. » L'âge, le poids et la température influencent notablement la quantité d'urée. Lorsque les urines de deux enfants dont l'âge, le poids et la tem- pérature différent, présentent des quantités inégales d'urée, avant d'expli- quer cette différence par un état pathologique, on devra s'assurer que l'excédant d'urée dépasse les limites que nous avons fixées pour les varia- tions qui sont dues à ces causes. M II existe un rapport constant entre la quantité d'urée, la couleur et la réaction de l'urine, de telle sorte que l'inspection de ces deux derniers caractères permet d'apprécier cliniquement la proportion d'urée. » Il existe normalement dans l'urine des nouveau-nés des traces d'acide urique, mais elles échappent à tout dosage : l'urine du premier jour en renferme davantage; elle ne contient pas de matières extraclives chimique- ment appréciables, mais elle renferme de l'acide hippurique et de l'allan- toïne. » Dans aucune circonstance l'urine normale du nouveau-né ou du foetus ne contient d'albumine; elle n'exerce aucune action réductrice sur la liqueur de Barreswil. » Le nouveau-né ingère, en vingt-quatre heures et par kilogramme de son poids, deux fois plus d'azote que l'adulte; il en rend six fois moins par l'urine, quoiqu'd fixe au moins autant d'oxygène; il brùlc donc moins, tout en absorbant plus de combustible et au moins autant de combu- rant. Cet excès de l'assimilation sur la désassiuulaliou, expérimentale- ment démontré, est en rapport avec l'augmentation journalière du poids, augmentation à laquelle doit aussi prendre part une partie de l'oxygène absorbé. » Quand l'urine d'un nouveau-né est modifiée dans l'un de ses carac* G. U., i»';6, iT Semeiire. (T, LXXXU, «• 1.) '4 ( io6 ) tères, au delà des limites que nous avons tracées, il faudra songer d'abord à une irrégularité dans l'alimentation, ensuite à un état morbide. » Dans quelques circonstances, l'étude des urines permet de préciser l'existence d'un état pathologique spécial ou d'un symptôme particulier (oedème des nouveau-nés, diarrhée, etc.) » Enfin cette étude permet quelquefois de prévoir l'apparition pro- chaine d'accidents déterminés, tels que l'œdème des nouveau-nés, l'athrep- sie, etc. En effet, une lésion de la nutrition précède évidemment l'appari- tion des signes extérieurs de ces affections, et l'enfant est déjà malade alors qu'aucun symptôme ne révèle au dehors cet état de souffrance, dont les altérations de l'urine donnent la mesure. » La séance est levée à 5 heures trois quarts. D. BULLETIN BlBLIOGitAPHKH'E- Ouvrages beçus dans la séance du 3 janvier iti'jd, Crania ellinica. Les crânes des races humaines; par MM. de Quatrefages et T. Hamy; 4« liv., feuilles i8 à 23, PI. XXXI à XL. Paris, J.-B. Baillière, i875;in-4°. Le Jura franc-comtois. Eludes géologiques sur le Jura, considéré principale- tnent dans sa partie nord occidetitale; par A. VÉZIAN. Paris, F. Savy ; Besan- çon, Dodivers, 1874; i vol. in-8°. (Présenté par M. Resal.) Ministère de l' Agriculture et du Commerce. Catalogue des brevets d'inven- tion; année 187!), n™ 4> 5, 6. Paris, Bouchard-Huzard, iSyS ; 3 liv. in-8°. Etude philosophique sur la capillarité; par L. MOCQUET. Paris, typ. A. Pa- rent, 1875; br. in-8°. Question de voirie, n" i. Déclassement des roules départementales ; par A. FouGEROUSSE. Paris, E. Lacroix, 1875', br. in-8°. Origines de l'enseignement médical en Lorraine. La Faculté de Médecine de Ponl-à'Mousson (1572-1768); par G. TouKDES. Paris, Berger-Levrault et G. Masson, 1875-, br. in-8'', ( I07 ) Annuaire météorologique et agricole de l'Observatoire de Monisouris pour l'an 1876. Paris, Gauthier-Villars, 1876; i vol. in- 18. Jnnales (le la Société des Sciences in lustrielles de Lyon, 1875; 11° 5. Lyon, imp. Storck, 1875-, br. in-8''. Toxicologie chimique. Guide pratique pour la détermination chimique des poi- sons; par le D' Fr. Mohr, traduit de l'allemand par le D' L. Gautier. Paris, Reinwald, 1876; in-8°. Du mouvement végétal. Nouvelles recherches analomiques et physiologiques sur la motilité ilnns quelques organes reproducteurs des phanérogames ; par Ed. Hf.cKEL. Paris, G. Mnssoii, 1875; iii-8". (Présenté par M. Chatin, pour le Concours iMontyoïi, Physiologie expérimentale, 1876.) Iteliquiœ Pourrelianœ; par E. Timbal-Lagrave. Toulouse, au Secrétariat de la Société des Sciences physiques et naturelles, 1876 ; br. in-8". Exploration scientifique des environs de Montolieu [Aude) ; par MM. TlMBAL- Lagrave et Jeanbernat. Toulouse, imp. Douladoure, 1876; br. in-8°. Excursions botaniques aux environs de Saint-Paul-de-Fenouillet et à Cases de Pena dans les Corbières; par M. E. Timbal-Lagrave. Toulouse, imp. Dou- ladoure, sans date; br. in-8°. Etude sur quehjues campanules des Pyrénées; par M. Timbal-Lagrave. Toulouse, Armaing; Paris, Savy, 1873; br. iu-8°. Etude sur quelques sidéritis de la Flore française; par M . E. Timbal-LaGR AVE. Toulouse, imp. Douladoure, sans date ; br. in-S". Une excursion botanique ci Cascastel, Durban et Filleneuve, dans les Cor- bières; par M. E. TiMii \l-Lagrave. Toulouse, imp. Douladoure, 1875; br. in-8". Deuxième excursion dans les Corbières orientales, Saint-Fictor, le col d'Es- trem, Tuchan, Vingraii; par M. E. Timbal-Lagrave. Toulouse, imp. Dou- ladoure, 1875; br. in-8". Une excursion scientifupie aux sources de la Garonne et de la Noguera-Pal- laresa [Catalogne \; par M. le D'' Jeanbernat. Toulouse, imp. Douladoure, sans date; br. in-8°. llapporl sur l'ouvrage de MM. Boutleville et Hauchecome , intitulé: Le Cidre; par J. GlRARDlN. Rouen, imp. L. Deshays, sans date; br. in-8°. (Exti'ait (lu liulletin 0 fc- ■a H tJ u H W _] •w i i i S '5 i5 03 a c c 0 Cl 0 £3 ^ a ■1! ■3 » 1? -a: < 1 1 1 (i) (>) (^) (i) (M (C) (7) (8) (9) (,") (lO (.V. (,:ii (M) (II.) (iC) (■7) 1 11)111 749,5 -'h 6 -2,9 0 -3,8 0 -4,' 0 -9,4 -4% 1,8 0 -1,0 0 2 , 2 0 7.4 mm 3,0 90 uint 0,6 iiiiji „ 0,0 ); 2 748,2 -5,3 -2.9 -4,' -4,2 -9,4 -4,3 2,9 -3,9 ',9 7.' 3,. 92 0,4 fi 0,0, 3 748,9 -1,8 -3,1 -4,0 -3,9 -9,0 -3,9 4," -3,9 '.8 6,8 2,9 83 0,1 II 0,0 j 4 749i4 -6,5 -1 , 1 -3,8 -3,3 -8,3 -3,3 16,3 -3,5 ,,5 6,6 3,1 87 0, 1 II ,/ 0,0] 5 749,0 -3,4 -,,6 -2,5 -2,4 -7,3 -2,4 6,4 -2,3 •,1 0,4 3,5 92 0,5 n „ 0,0 6 753,9 '')-6,8 ',)-2,3 i)-4,6 -4,9 -9,6 -5,0 3,4 -5,3 1,3 6,1 2,8 83 0,1 II 0,0 i 7 762,0 -8,3 -4,9 -6,6 -7,3 -",9 -7,6 ,3,7 -7,3 1,0 5,9 2, 1 79 0,0 II // 0,0 >;! 8 763,5 -9,9 2,3 -3,8 -0,4 -'1 , 9 -0 , ■> 5,9 -0,2 0,7 5,7 4,1 9' " , 2 If „ 0,0 i 9 763,5 0,7 3,3 2,0 1 ,2 -3,2 ■ ,4 5, : 0,6 0,8 5,5 4,8 99 0,7 ,,,6 0,0 u 10 764,0 -2,4 0,9 -0,8 0,1 -4,2 -0,1 5,3 0,2 0,9 5,3 4,4 9'l 0,6 tl „ 2,0 jlD II 758,3 -0,3 5,1 ^,4 3,9 -0,3 3,6 3,2 3,5 0,9 5,1 5,8 96 2,7 0,3 ,/ 3,0 ii„ 12 758,8 3,5 6,3 4,9 5,0 0,9 4,7 4,3 4,5 i,> 5,0 6,2 94 0,5 0,4 ,/ ■^0 jll i3 760,8 3,6 6,7 5,2 4,7 0,7 4,7 3,4 3,6 ',9 5,0 4,9 92 0,0 0,5 2,0 ,] ■ 4 759,' i;-i,7 i)4,o '■)l,2 0,2 -3,7 0,5 1,8 -0,2 2,8 .3 jO 4,4 94 II " ■V !,! i5 760,5 -3,3 3,8 0,3 -0,5 -4,3 0,2 23,8 -.,8 2,3 3,1 4,3 96 /' » 0,0 ::j iC 759,9 -2,1 6,7 2,3 1-7 -2,0 '.7 16,8 0,3 1,9 5 , 1 4,9 9'l ,' '■ „ 0,0 ,; '7 756,7 -2,2 4,5 ' ,3 ",9 -2,7 ',' 8,4 -0,1 1,8 5,. 4,7 95 If " 0,0 !■ . ]8 755,0 -2,3 G,, ',9 ',6 -'.9 2,1 20,3 0,8 1,8 5,0 5,0 96 1/ // „ 0,0 ;.. 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( ■'. ) DitCKMIiHK 1875. ■iac:<£tisiie TEiiitesTr.r. ( Dioyconoi dlaroc»!. (H) /.îO,9 50,9 20,7 In , ( 30,1 50,0 30,5 31,1 20,8 20,9 90, j "9)9 ■ 9,5 10,4 •9.5 30,0 J0,8 '9.7 30,0 30,0 "9.6 "9," '9.0 '9.0 "9.5 30,1 '8.7 19,3 18,7 (•0) C5.36,9 37.0 36,7 36,6 36,7 36,3 36,8 36,3 36,6 37,0 36,6 36,8 36,6 36,9 36,6 37,0 37,2 37,4 .■Î7,i 37,3 37,' 3G,6 36, i 36,7 36,8 37,3 36,8 37,0 36,7 3G,6 {'■>) i,9'358 9355 9363 9363 9266 9370 925y 9i56 9363 9263 9368 927' 9577 9V^ 928' 9389 9389 939' 9"J7 9397 9-58 y3ou 9302 93 12 9307 93 > 7 9317 9i3J 9328 ;;33', 933c ("' Gi'll 6468 G45i 646/) 6459 G4J0 6.'|34 C44Î 64G7 C467 G4;8 G489 6490 6496 6039 6534 63 j 5 G3JL! G 3.0 635.) G3 (.) 63 ',3 G3GJ G3G3 G38i) C6..3 GGog 6621 6638 6639 VENTS a îu mêlrcs. a Ni NE NNW N n;nw Ni NE NNE NNE NW NI NW S ;i w \VN\Y w variable. ESE E SI' SE S S S S a V> SW SU S il W w.wv N NE NEhAVNW iNW NVVkS (>3) Q a a s E 0 u i: ('i J faible. presque mil. faible. modéré. assez fort. faible. modéré. faible. faible, km kfr 13,3 C,6 '2!9 3,7 6,3 fi " 8,8 .4,, ■M, 3 33,3 ), i',9 '4.3 6,7 7.'.) 0.' 7,8 ',S7 o,i3 0,36 o,4> o,:3 .,87 'i,'7 10, /|5 n 1,57 ' ,93 ",78 0,57 NNW Ni ^E ENE NNE NNE ^^• NW NNE SSW SSW SSW S o WNW SW SW , SW WNW NNW NNW NK a SE NE n WSW RKMAKQUKS. Neige faible, mais coiitimic. Neige faible, mais continue. Neige faible, mais continue. Neige rare et par intermittences. Neige rare et par intermittences. légers flocons de neige tout le jour. Légers llocons Ters le milieu du jour. Légers flocons, puis grésil et pluie la nuit. Brouillards peu denses. Le soir : neige, grésil et pluie. Continuellement pluvieux. Continuellement pluvieux. Le temps pluvieux avant le jour. Uniformément couvert le jour. Givre épais. Brouillards très-épais le soir. Givre épais matin et soir. Id. 1,1. Id. Id. Temps pluvieux le soir. Temps pluvieux le soir; rosée le matin. Id. Id. Id. Pluvieux matin et soir. Koséc matin et soir. Gelée blanche le matin. Goultes de pluie le matin. ISrouillards le malin ; pluie Une le soir. Pluvietix dans la matinée. Uniformément couvert. Gouttes de pluie par intervalles. Pluie rare vers le milieu du jour. (18 k ji) • portiirlialions. (18, 19) Valeurs déduites des mesures absolues prises sur la fortification. (30, 31) Valeurs déduite» «raniMuroi absolues faites au pavillon niagnétiiiue. . pavillon niagnelii|ii lîîl «"' '■""'K'"' ^^ indique l'ouest, conformément il la décision de la Conférence internationale de Vienne. viJl Vitesses maxima : le >o, 43''"', ^•, le 21, ',1'''", 7 ; le 22, 5o''"',o. ••Jm»'^ '''"™ * '''■*'C"<= 'l's ciirlius S. eh S. 91i S. Minuit. Mo;ennes. Déclinaison magnétiqne 17° + Inclinaison » 65° + Force magnétique totale . Composante horizontale . Électricité de tension (i). 4,- ,H- 18,8 36,0 6523 9292 18,8 36,8 6522 93S9 5î,8 36,9 65i4 92S.'| 21 ,5 36,7 65i9 9289 20,0 36,8 C520 928S 18,2 36,9 6522 9287 18,3 36,9 6019 9286 Baromètre réduit à 0° ... 768,73 759,34 75g, 21 Pression de l'air sec 753,72 754,34 753,89 Tension de la vapeur en millimètres 5, 01 5, 00 5,32 État hygrométrique 9/1,0 92,7 87,7 Thermomètre du jardin i ,32 i,/|8 0,00 0,70 2,24 2,36 3,17 2,88 5,80 mm Udomètre à i™, 80 5,0 Pluie moyenne par heure 0,83 Évaporation moyenne par heure (i6 jours) (2). 0,02 Vitesse raoy. du vent en kilom. par heure 11 ,63 Pression moy. du vent en kilog. par heure 1 ,28 Thermomètre électrique à 20 mètres Degré actinométrique • • Thermomètre du sol. Surface » à o'",02 de profondeur.. . >i à o^.io » » il 0"',20 » » à o^jSo » n à i"',oo » 92,7 o 1,56 1)47 7.34 i,4o 1,86 2,3o 3,17 ^,92 â,79 mm 1,5 o,5o 0,02 9,61 0,87 758,93 759,24 759,34 769,23 753,54 753,93 754,06 754,03 5 , 39 5 , 3 1 5,28 87,3 90,9 92,5 3,29 2,87 24,82 3,97 2,25 2,34 3,16 2,93 J.79 mm 0,9 o,3o o,o4 10,60 1,06 3,53 3,5o 10,67 3,22 2,53 2,53 3,18 2,96 5,78 mm 0,4 0, i3 o,o5 5,3i 90,9 o 2,59 0,00 i>69 2,33 2,60 3,27 2,98 5,79 mm 1,6 0,53 o,o5 11,36 10,86 1,21 1,11 2,38 2,36 }> 1,76 2,24 2,58 3,3o 3,00 5,78 mm 6,4 2,l3 0,02 10,91 1 , 12 5,18 93,2 o ■,9» 2, ri I» 1,32 2,20 2,60 3,3i 3,00 5 , 78 mm 6,6 2,20 0,02 il, 69 1,29 17.20,0 65.36,8 4,65i9 1,9288 » mui 759,10 753,89 5,21 9', 5 o 2,3o 2,3l 8,57 1,92 2,26 2,47 3,23 2,95 5,79 mm t. 22,4 t.(ii,3)? Il, 04 f,i5 Heures. l*" matin. 2 » 3 » . 4 » 5 .. . 6 » . 7 .. . 8 « 9 » . 10 » . 11 .. Midi Déclinais. Pression. Moyennes horaires. Tempériiture. .iy,3 30,7 21,4 21,1 19,9 18,8 18,2 17.9 18,8 20,4 22,1 22,9 mm 769,12 68,96 58, 80 58,66 68,63 68,72 58,93 59,16 69,34 69,42 69,36 59,20 1,85 1,77 ',7' 1,63 i,5i 1,32 1,21 1,27 1,55 2,07 2,7' 3,3o 2,0D 1,99 1,9" 1,82 .,67 1,48 1,33 1 ,3o 1,47 1,83 2,35 Heures. il" soir. ., Déclinais. Pression. Température, a 20". 3 .. 4 .. 5 » 6 ■ .. 7 » 8 9 » 10 » 11 .. Minuit. 17.22,7 22,4 21 ,5 20,8 20,1 20,0 ■9,8 ■9,0 18,2 17,6 .7,8 18,3 mm 759,04 58,94 58,92 5g, 00 69,13 69,34 69,31 69,34 59,34 5g, 32 5g, 28 59,23 3,67 3,76 3,55 3,21 2,85 2,60 2,47 2,4. 2,39 2,29 2,l3 ■,98 3,3i 3,52 3,5i 3,34 3 ,o5 2,80 2,69 2,46 2,37 2,29 2,21 2, 12 Thermomètres de l'abri (moyennes du mois.) Des minima o<>,2 Des maxima 4°, 7 Moyenne 2°, 2 Tliermomètres de la surface du sol. Des minima i°,o Des maxima 6°, 6 Moyenne 2°, 8 Températures moyennes diurnes par pentades. 1875. Nov. 27 à Dec. 1 . Dée. 2 à Dec. 6. -2,1 Dec. -3, 7 à II... . -0,5 Dec. 17321.. 4,4 12 à 16. . . 2,2 » 22 il 26. . 6,6 a 27 à 3i . . . 6,0 (i) Unité de tension, la millième partie de la tension lotale d'un élément Daniell pris igal à 28700. (2) En centièmes de millimètre et pour le jour inoyou. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 10 JANVIER 1876. PRÉSIDENCE DE M. LE VICE- AMIRAL PARIS. MÉMOIRES ET COMMUiV'lCATiONS DES MEMBRES ET DES CORRESPO.NDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaire perpétuel donne lecture à l'Académie de la Lettre suivante de M. le ÎNIinistre de la Marine, qui lui est transmise par M. le Ministre de l'Tiistruction publique. « Monsieur le Ministre et cher collègue, l'aviso le Castor va accomplir nue mission hydrographique sur la cote septentrionale de l'Afrique, sous les ordres de M. le ca[)itaine de vaisseau Mouchez, IMembre de l'Institut. » Si vous pensez que M. le commandant Mouchez, pendant la mission qui lui est confiée, pourrait être utile au développement des Sciences naturelles en recueillant des objets d'étude, soit pour le Muséum, soit pour l'Académie, j'ai l'honneur de vous offrir le concours du Castor, de son command int et du personnel placé sous ses ordres. » Vous voudrez bien, dans ce cas. Monsieur le Ministre et cher col- lègue, me faire parvenir vos instructions, que je m'empresserai de trans- mettre à M. le commandant Mouchez. » (Renvoi aux Sections de Minéralogie, d',\natomie et Zoologie, et de Botanique.) C,R.,l8:6, l'r Semeur*. (T. LXXXU. N'' 2.) l5 ( «M) PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. — Critique expérimentale sur la formation de la matière sucrée dans les animaux; par M. Cl. Bernard. « Après avoir insisté, dans mes précédentes Communications (i), sur l'importance de certains préceptes de la méthode expérimentale, j'ai ap- pelé l'attention de l'Académie sur l'utilité et même sur la nécessité d'in- troduire en Physiologie une critique scientifique rigoureuse. Je me propose aujourd'hui de commencer l'examen critique expérimental que j'ai annoncé dans ma Note du 20 décembre dernier, relativement à la formation de la matière sucrée dans les animaux et dans les végétaux. » La nutrition des êtres vivants est si complexe et encore si peu connue qu'il n'est pas étonnant qu'autour de ces phénomènes se soient accumulées des notions fausses, des expériences imparfaites ou incomplètes avec des ap- parences contradictoires, qui jettent dans le plus grand embarras ceux qui veulent en tirer une conclusion précise. Ces obscurités et ces incertitudes ne pourront être dissipées que par une critique méthodique, qui ramènera chaque résultat à sa valeur réelle et chaque expérience à son détermi- nisme vrai. Nous ne chercherons pas ici, comme le font parfois certains auteurs, à concilier dans une opinion mixte toutes les idées et tous les faits successifs; nous essayerons, au contraire, de les réduire de façon à faire disparaître les résultats partiels dans des résultats de plus en plus généraux. Telle est, selon moi, l'œuvre de la critique, qui seule pourra désormais permettre à la science physiologique de se simplifier en s'é- tendant. » J'examineiai, en premier lieu, les expériences relatives à la production de la matière sacrée chez les animaux. Cette question m'a dès longtemps préoccupé, et elle a éveillé, de tous côtés, les investigations des physiologistes depuis plus d'un quart de siècle. Toutefois, le sujet est loin d'être épuisé; son étude se poursuit toujours et se montre inépuisable, comme tontes les études de la nature vivante. Mais, il faut bien le dire, les expériences incomplètes et dépourvues de critique sont venues souvent, par leur mul- tiplicité même, entraver le champ de l'expérimentation au lieu de l'aplanir. On voit à tout instant surgir des objections sans fondement sur des points résolus, et quelques doutes que m'a communiqués lundi dernier, dans la conversation, notre illustre et aimé confrère, M. Boussingault, m'ont dé- montré que les faits fondamentaux sur lesquels repose la démonstration (i) Comptas rendus, séances du 26 octobre, du 29 novembre, du 20 décembre iS^S. ( "5 ) de la glycogénèse animale sont loin d'être suffisamment connus. C'est pourquoi il m'a semblé utile, dans cet état de choses, de reprendre la question de la glvcogénèse animale à son origine même, de retracer en quel- ques mots son dév(lo|)pcment, de préciser et d'affermir par la critique les connaissances déjà acquises, afin que, en servant de base première à une théorie générale de la formation de la matière sucrée dans les deux règnes, elles puissent éclairer et diriger plus sûrement les recherches nouvelles. » C'est donc dans le but de mieux définir les points sur lesquels devra porter idtérieurement notre critique expérimentale que je demande à l'Académie la permission de lui présenter d'abord un rapide aperçu du sujet considéré dans son ensemble, en rappelant ceux de mes travaux qui s'y rattachent et en signalant successivement les diverses questions à traiter, d'après l'ordre suivant lequel elles ont fait leur apparition dans le do- maine de la Science. » T. Le sang de l'homme et des animaux est invariablement sucré. J'ai montré que cette glycémie constante dépend d'une fonction normale du foie. En effet, le tissu du foie est toujours imprégné de matière sucrée, quelle que soit la nature de l'alimentation. Ce fait est facile à constater; cependant il est resté longtemps inconnu. Il y a vingt-sept ans que Texpé- rimentation vint me le révéler, et les premiers résultats de cette décou- verte furent annoncés dans mes cours de l'année 1848 (i). Je répétai alors mes expériences devant des physiologistes et avec des chimistes (2), et bientôt après je fis connaître successivement, soit à l'Académie, soit dans divers recueils ou publications (3), l'ensemble de mes recherches, tendant à prouver que, chez les animaux, quelle que soit la classe à laquelle ils a|i- partiennent, le foie est un organe formateur de la matière sucrée qu'on avait cru jusqu'alors être rai)aiiage exclusif du règne végétal. » Mes expériences et mes idées trouvèrent des partisans, mais aussi des oppositions de la part des théories reçues. J^a plupart de ces travaux con- tradictoires ayant été apportés à cette Académie, ils furent examinés par (i) Dans un pli cacheté déposé à l'Académie dans la séance du 28 août 1848, je consignai la plupart des faits que j'ai publiés plus lard. (2) Voir ma Communication avec RI.Barnswil. [Comptes rendus, t. XXVII, p. 5i4.) (3) Archives générales de Médecine, octobre 18^8. — Mémoires de la Société de Bio- logie, 1849. — Nouvelle fonction du foie considéré comme organe producteur de matière sucrée, i853. — Leçons de Physiologie appliquée à ta Médecine, |855 [Comptes rendus, t XXXIV, p. 4i6, etc. ). i5.. ( "6) une Commission qui reconnut, par l'organe de son rapporteur, M. Du- mas (i), l'exactitude de ce fait, que, chez un chien nourri de viande et sa- crifié en état de digestion, on trouve le sang des intestins, qui entre dans le foie par la veine-porte, à peu près dépourvu de matière sucrée, tandis que le sang qui reflue de l'organe ou qui s'échappe par les veines sus-hépatiques en est toujours forlement chargé. Il était évident, par cette expérience, que du sucre prenait naissance dans le foie, et que sa formation y était indépen- dante des aliments sucrés ou féculents; car, chez des chiens nourris pen- dant des semaines, des mois et même une année exclusivement avec de la viande, on trouvait toujours les mêmes résultats. » Vers la même époque je montrai, par d'autres expériences, que cette production physiologique du sucre dans le foie est soumise à l'influence du système nerveux, et qu'en hlessant un point particulier du quatiième ventricule, non loin de l'origine des nerfs vagues, la matière sucrée se dé- verse surabondamment dans le sang au point de rendre l'animal rapide- ment diabétique (2). C'est l'ensemble de ces faits qui me porta à admettre dans l'organe hépatique une nouvelle fonction restée jusqu'alors ignorée, et à laquelle je donnai le nom de fonction (jljcogénique ou gl/cogénésique du foie. » Mes observations m'avaient appris que cette fonction ne se développe qu'à un certain moment de la vie intra-utérine ; mais j'avais fait remarquer qu'alors la matière sucrée ne fait pas pour cela défaut dans l'organisme en voie d'évolution. Je constatai du sucre dans les liquides allantoïdiens, am- niotiques et dans l'urine, montrant que le diabète est, en quelque sorte, l'état normal chez le fœtus (3). Je signalai, en outre, particulièrement dans les muscles et dans les poumons, une substance pouvant donner naissance au sucre par une sorte de fermentation spéciale. J'ajoutai enfin quelques expériences relatives à l'influence de la matière sucrée sur le développement des cellules organiques. La glycogénèse me parut être dès lors, chez les animaux comme chez les végétaux, un phénomène physiologique général, accompagnant partout les manifestations de la vie (4). » Tels sont les résultats principaux que je fis connaître à cette époque, et qui constituent ce que j'appellerai la première période de la glycogénie (i) Voir Comptes rendus, t. XL, p. 1281. (2) Comptes rendus, t. XXXVJIl, p. SgS. (3) Comptes rendus, t. XXXI, p. GSg. (4) Voir Leçons de Physiologie appliquée h la Médecine; i855. ( "7 ) animale, s'éfendant de 1848 à i855. I,es physiologistes de tous les pays ré- pétèrent mes expériences; l'Académie de Suède, en iSoy, mit nu concours la question de la glycogénie. M. Scliiff, alors à lîerne et aujourd'hui pro- fesseur à Florence, répondit à cet appel par un voluine, publié en 1839 sous ce titre : Reclierclies sur la formalion du sucre dans le foie, el sur l'in- fluence du système nerveux sur la production du diabète (1). » II. Mais il ne suffisait pas d'avoir constaté la formation du sucre dans le foie, il fallait pénétrer plus avant dans le phénomène et chercher à sai- sir son mécanisme : c'est là ce que j'appelle la seconde' période de la ques- tion. Elle sera marquée p^rVexpéiience du foie lave et par la découverte de la Hirt/itre ^//co^ycHe^ découverte qui vint, en quelque sorte, changer la face du problème en le rattachant à une des questions les plus ardues de la Physiologie générale, celle de la nutrition intime des tissus. » Les théories de la nutrition ont toujours fait jouer au sang le rôle principal dans les mutations cliimiques qui s'opèrent au sein de l'organisme vivant. Lehmann, Frerichs et Schmidt étaient certainemeut sous l'influence de ces idées quand, voulant expliquer la formation du sucre dans le foie, ils cherchèrent cette explication dans la modification directe des matériaux du sang qui traverse cet organe. Lehmann (2) admit que le foie accom- plissait sa fouction glycogénique en dédoublant les matières albuminoïdes du sang (fd)rine) en sucre et en d'autres substances azotées, qui, peut-être, entraient dans la constitution des principes azotés de la bile. Frerichs (3) pensa également que le sucre se formait dans le foie, parce que les ma- tières azotées du sang s'y dédoublaient, en donnant naissance à de l'urée et à du sucre. Enfin Schmidt (4), dont le travail est antérieur à ceux de Leh- mann et de Frerichs, supposa que la |)roduction du sucre dans les animaux dépendait d'iuie oxydation des matières grasses dans le sang. Ce sont là, on le voit, autant d'hypothèses, dont les auteurs ont pn, il est vrai, donner les formules chimiques rationnelles, mais qu'ils n'ont pas soumises à la sanction de l'expérience. » De mon côté, j'avais aussi été amené à rechercher expérimentalement le mode de formation du sucre dans le foie, mais ["arrivai à comprendre (1) Untcrsucitung iibcr die Zuckcrbildung in der Lcber und dcn Einjlus dcr Ken'ciisys- tcms aiif Erzctigitng dcr Diabètes, von J.-M. Scliiff; ■\Viirt7.buig, i85g. (2) Comptes rendus, t. XL, p. 58'J. (3) Handivortcrbuch dcr l'hysiologie, W.igner; t. III, 1" Partie, art. Digestion. (4) Carakteristili dcr cpidentisclicn C/totcra, etc., [). 1G4. ( iiB) tout autrement son mécanisme ; j'ai montré en effet que, au lieu de chercher immédiatement dans le sang la substance qui précède le sucre et qui hii donne naissance, il fallait au contraire la placer dans le lissu hépatique lui- même. Il ne sera pas sans intérêt, je crois, de rappeler brièvement comment j'ai été conduit à cette découverte ; cela prouvera une fois de plus que, dans les phénomènes complexe;^ de la Physiologie, le plus petit fait en apparence peut devenir l'origine de résultats féconds et imprévus quand l'esprit s'en empare et s'attache à sa poursuite. Voici dans quelles circon- stances mon attention fut éveillée : je faisais des analyses du tissu du foie chez des chiens et des lapins pour connaître sa richesse en sucre dans diverses conditions d'alimentation déterminées. Je pratiquais ces analyses suivant un procédé que j'ai indiqué dans mes leçons (i), et, à l'aide de la méthode des liqueurs cuivriques titrées, je répétais ordinairement deux ou trois fois l'analyse du même tissu hépatique, afin d'écarter, autant que possible, les causes d'erreurs imprévues et accidentelles. Or je fus frappé des discordances fréquentes et parfois considérables que je rencontrais dans les analyses du tissu du même foie. Je crus d'abord à une richesse sucrée différente dans les diverses parties de l'organe hépatique : je vis bientôt qu'il n'en était rien. Dans cet état de choses, que me restait-il à faire ? Fallait-il prendre la moyenne des analyses divergentes et la donner comme l'expression de la vérité? Evidemment non. Des écarts qui se mon- traient avec tant de persistance devaient avoir une raison ; je résolus de la chercher, et je multipliai mes analyses dans les conditions les plus diffé- rentes possible. Je vis alors que ces variations avaient un sens, et que géné- ralement les analyses que je faisais les dernières étaient plus riches que les premières. Je précisai encore davantage les conditions et je répétai mes expériences non-seulement avec les liquides cuivriques, dont la réaction sucrée est empirique, mais avec la fermentation alcoolique, qui constitue une méthode plus sûre. Je finis enfin par me convaincre que le foie, après qu'il a été extrait du corps de l'animal, continue sa fonction glycogéniqueet s'enrichit bien réellement et très-rapidement en matière sucrée, pendant un certain temps, après lequel la quantité reste à peu près fixe. Ce fut là un fait bien imprévu et bien instructif; il nous montre dans toute son évidence la mobilité des propriétés vitales, en même temps qu'il nous fait sentir la délicatesse et toutes les difficultés des analyses chimiques appliquées aux liquides et aux tissus de l'organisme. Un même tissu organique analysé (i) Leçons de Physiologie appliquée à la Médecine, p. 58; i855. ( "9) exactement de la même façon, mais à un quart d'heure, que dis-je? à cinq, à deux minutes de distance, n'est plus le même tissu et ne donne pas des analyses comparables. Et ce que je dis ici ne s'applique pas seulement à un cas |)arliculier, au tissu du foie, c'est un fait général : tous les tissus, tous les liquides animaux, au dedans comme au dehors de l'organisme, nous présentent une mutation chimique rapide et incessante. Bientôt je demanderai à l'Académie la permission de'revenir sur ce sujet et d'y insister, afin de montrer que cette partie de la Science qu'on désigne aujourd'hui sous le nom de CIninie biolo/jicjue ne pourra réellement atteindre son but qu'autant qu'elle reposera sur une base physiologique solide. » THERMOCHIMIE. — Recherches sur l'aldéhyde; par M. Bertiielot. « 1. J'ai mesuré la chaleur dégagée par la transformation de l'aldéhyde en acide acétique. » 2. Étudions d'abord le procédé chimique employé. Cette oxydation peut être effectuée très-nettement au moyen du permanganate de potasse, à condition d'opérer comme il suit. On dissout dans l'eau un poids connu d'aldéhyde; d'autre part, on prend une solution de permanganate très-pur (rentermant 20 grammes au litre) sous un volume connu, double à peu prés de celui qui serait nécessaire pour fournir l'oxygène nécessaire à la méta- morphose. On mélange la solution de permanganate avec trois fois son volume d'une solution d'acide sulfurique pur qui contient i équivalent (49 grammes) par litre; cela fait à peu près 24 équivalents d'acide sulfu- rique pour I équivalent de permanganate. On ajoute à cette liqueur, d'un seul coup et à la température ordinaire, la solution aqueuse d'aldéhyde, on mêle, ou agite : il se produit aussitôt un abondant précipité d'oxyde manganique, lequel ne se redissout pas, malgré le grand excès d'acide sulfurique; on verse alors dans la liqueur une solution titrée d'acide oxa- lique, en proportion double à peu prés de celle qui serait nécessaire pour compléter la réduction. La liqueur s'éclaircit et se décolore en moins de deux minutes. Il ne reste plus qu'à y verser goutte à goutte une solution titrée de permanganate, jusqu'à ce que la liqueur prenne la teinte rosée qui caractérise ce genre do dosage. » En retranchant de l'oxygène disponible du permanganate (dosé à l'avance au moyen de l'acide oxalique) l'oxygène pris par l'acide oxalique, la dilférence est égale à l'oxygène pris par l'aldéhyde. J'ai trouvé, dans des dosages faits sur les liqueurs mêuies des expériences calorimétriques, que ( I20 ) I équivalent d'aldéhyde, CH^O- = 44«', absorbe iG^^o et [6s'',o5 d'oxy- gène, c'est-à-dire précisément 2 équivalents ou O^. » On arrive sensiblement au même résultat en versant peu à peu le perniatiganale (en quantité à peu près triple de la proportion théorique) dans une solution obtenue par le mélange de l'acide sulfurique étendu et de l'aldéhyde dissous récemment dans l'eau, puis en réduisant complète- ment la liqueur brune au moyen de l'acide oxalique. » En ajoutant l'aldéhyde dissous à un mélange d'acide sulfurique étendu et de permanganate, qui contenait seulement une proportion équi- valente d'oxygène, on a trouvé que la réduction s'opère d'une façon très-incomplète. Le titrage, opéré après quelque temps et au moyen de l'acide oxalique, indique que l'aldéhyde a pris seulement les f de l'oxy- gène ; comme si le précipité renfermait un permanganate niangnnique ba- sique, tel que Mn^O', Mn'O'; mais je n'en ai pas vérifié l'existence. » 3. Ces résultats acquis, il est facile de les appliquer à la mesure de la chaleur dégngée dans la transformation de l'aldéhyde en acide oxalique. )) Première phase. — Soit un poids connu d'aldéliyde bien pur, os^'ySS ()ar exemple; dissolvons-le dans 100 centimètres cubes d'eau; prenons la température de cette liqueur. D'autre part, plaçons dans le calorimètre 3oo centimètres cubes d'acide sulfurique étendu (49^''= i'"); versons-y 100 centimètres cubes d'une solution titrée de permanganate (20^''^ 1'''); mesurons la chaleur dégagée par ce mélange et suivons la marche du thermomètre pendant quelques minutes. Cela fait, ajoutons la solution d'aldéhyde et suivons encore la marche du thermomètre : l'oxydation com- mence aussitôt; en moins d'une minute la température a monté de plus de 2°, 5; le maximum est atteint six à huit minutes après. 11 dure deux mi- nutes; puis le refroidissement s'opère, et l'on en suit la marche pendant un quart d'heure. C'est la première phase. La chaleur totale qu'elle dégage a été trouvée égale en moyenne à + 83,2 pour C* H*0- = 44»' ; mais il con- vient de ramener l'oxydation du manganèse à un état mieux défini. » Deuxième phase. — On place dans une fiole 100 centimètres cubes d'une solution titrée d'acide oxalique pur (90^'^= 4'''); o" en mesure la température et on la verse dans le calorimètre : la température s'y élève aussitôt. Eu trois minutes un nouveau maximum se produit ; en même temps la liqueur se décolore et s'éclaircit. On suitla marche du thermomètre pendant un quart d'heure. Enfin on dose l'excès d'acide oxalique. » Calculs. — La chaleur totale dégagée pendant les deux phases est facile à calculer; elle représente l'oxydation d'un poids connu d'aldéhyde et celle ( 12. ) d'un poids d'acide oxalique, également connu d'après le dernier dosage : l'oxygène fixé sur l'aldéhyde doit répondre à 2 équivalents, comme il a été dit, ce qui constitue une vérification. Enfin on connaît l'oxcés de clialcur fourni par k; pernianganato, par rapport à une oxydation faite à l'aide de l'oxygène pur, dans la condition des expériences. ..'4. Tout calcul fait, C*H^O= (dissous) + O^ (gaz) = CMPO* (dissous), à i4 degrés, a dégagé -t- 66,2 et +67,6, en moyenne... +66,8. » J'ai voulu connaître la quantité de chaleur correspondante pour l'aldé- hyde et l'acide acétique purs sous leurs divers états; or j'ai déjà trouvé : C'H'O' liquiile -)- laoll'O', à 23 cicgrcs, • Chlore et halogènes (état actuel de tous les composants) : Chlorure acétique. C'H^O' -h Cl' = C'H'CIO' + HCl : + 89,5 Bromure C'H<0=-+- Br'= C'H^BrO»-f- HBr: + 16; Br'gaz: +23,o lodure Cni<0'+ 1= =C*H'IO' + Hl :— 9,8; F gaz : — 0,8 J'ai déjà remarqué que ces chiffres négatifs, jiour les composés iodés, ré- pondent à l'itnpossibihté d'inie formation directe. » Chaleur. — Décompositions |)yrogénées (produites |)ar une énergie étrangère aux affinités chimiques) : C«H«0^gaz =:CnF 4-C'0= — 5, C'H'0'gaz=:C*H'-H H=0=gaz —45. » THERMOCIIIMIE. — Union des carbures d'hydrogène avec les hydracides et les corps halogènes; ])ar M. Beutiielot. « 1. C'est le mode le plus direct de la formation des éthers. Je n'ai pas essayé d'étudier la réaction des hydracides sur l'éthylène, parce qu'elle est trop lenle, ni même sur le propylène; mais j'ai employé l'amylène. » 2. Voici comment j'opère. Je prends un poids connu d'ainyléne, iS'',5 a 3 grammes par exemple, et un poids connu d'tuie solution aqueuse d'hydracide saturé à basse tempéralure; ces deux corps étant contenus dans des ampoules et le poids de la solution acide étant quinze à vingt fois aussi grand que celui du carbtire d'hydrogène. Je place les deux ampoules dans un large tube de verre mince, plongé, dans un calorimètre qiu ren- ferme 5oo grammes d'eau : le tout se met en équilibre de températiu'e. » Cela fait, je brise les ampoules, par des secousses convenables, ou bien encore à l'aide d'inie baguette ada[(tée au bouchon du large tube, à l'aide d'un caoutchouc dans lequel elle peut glisser. J'agite vivement le ( 1'^:^ ) tube, sans le toucher diroctemenf. I.a rénction s'opère ntissilôt, elle flé- ii^anje très-peu de chaleur; le maxinium est alfeint au bout de cinq à six iiiiiuifes et ne dure pas plus de deux à trois minutes. La correction du refroidissement est insensible, à cause de la faiblesse de réiévalion de température. Ou calcule dès lors aisément la chaleur dégagée, Q,. Celte quantité représente la somme des trois effets suivants : séparation d'une certaine quantité d'hydraoide de l'eau, dans nue solution saturée; com- binaison de cet hydracide avec le carbure, et réaction de l'eau séparée sur le surplus de la solution d'hydracide. Or le premier et le dernier effet peuvent être calculés, d'après mes tables relatives à la dissolution des hy- dracides [Annales de Chimie et de Plnsique, 5* série, t. IV, p. 467). » On peut d'ailleurs contrôler ce calcul par i;ue expérience directe. En effet, après l'expérience précédente, il suffit de briser le large tube, de façon à mélanger son contemi avec l'eau du calorimètre, et à mesurer la chaleur Qo dégagée dans cette noiivelle opération. D'autre part, on dissout dans la même quantité d'eau un poids de la solution acide, à peu prés égal à celui de l'expérience principale, et l'on mesure la chaleiu" dégagée. Un calcul facile permet de tirer de là la chaleur, Q, que le poids de la solution concen- trée d'hydracide, employé pour réagir sur le carbure, aurait dégagé, si cette solution concentrée d'hydracide avait agi tl'abord sur l'eau pure. La diffé- rence entre cette quantité et la somme des deux précédentes : Q — (Qi + Qo), représente la chaleur qui se dégagerait si l'on séparait la portion d'hydra- cide combinée au carbure, pour la dissoudre dans un grand excès d'eau. M Cette portion d'hydracide entrée en combinaison doit être déterminée après par l'essai alcalimétrique de la liqueur ; méthode qui laisse un peu à désirer, la portion combinée étant nue fraction minime du total. » On peut encore recueillir le produit de la première réaction et déter- miner, par deux séries de distillations fractionnées, les proportions relatives d'éther formé et de carbure (amylène ou hvdrure d'amylène) non combiné. Dans les conditions de mes expériences, le carbure non combiné repré- sentait environ le cinquième du carbure primitif. La proportion était à peu près la uiéme avec les trois hydracicles : similitude de résultats qui m'a surpris, tai j'avais cru a priori que l'acide chlorhydrique se combinait |)lus lentement que les deux autres. Ce genre d'analyse est assez grossier; mais, par une circonstance curieuse, les erreurs qui peuvent en résulter, |)our la réaction r.ipporlée aux livdracides gazeux, sont peu considérables, at- tendu que la séparation de l'Iiydracitle de sa licpieur saturée, |)Oin- s'iuiir au carbure, dégage très-peu de chaleur. 16.. ( IM ) » 3. Voici les chiffres que j'ai obtenus p;tr le calcul, comme représentant la différence entre les chaleurs dégagées par l'hydracide gazeux s'unissant tour à tour avec le carbure, pour former un élher, et avec l'eau, pour for- mer une solution saturée : CH'" liquide -f- HI (densité 1,98) -+-1,7 C'°H'» •» + HBr( » 1,79) -t-0,8 C'«H'" » + HCI ( » 1,20) +0,95 0 Une erreur d'un cinquième sur la proportion d élher formé ferait va- rier ces nombres du tiers environ, soit ±0,3 à ±o,5; erreur probable dont la valeur absolue ne s'accroît pas lorsqu'on rapporte les réactions aux gaz. On voit que la réaction du carbure sur les liydracides étendus donnerait lieu, si elle était possible, à une absorption de chaleur. 4. C'°H'» liqiiide-4- HI gaz -1-17,6 C'»H'» >, +HBr -)-i5,2 C'»H'« » -4-HCl » +14,8 » 5. Enfin j'ai mesuré la chaleur de vaporisation de l'amylène : C"'H"'(7oS''), vaporisé à 12", 5 dans un courant d'air, a absorbé — 5,2 j et — 5,25 dans deux essais très-concordants. » 6. D'où résulte finalement O'W gaz-f-HI gaz = C"'H'» HI liq +22,9 CE'" .. -+-HBr » =C'"H'»HC1 4-20,5 CW .. +HCI » i=C'°H'»HBr" -t-20,0 valeurs très-voisines les luies des autres; si les éthers étaient gazeux, elles le demeureraient également, éiant réduites vers -I- 1 2 à 4- i4*^^'. )) 7. Dans l'état actuel, ces valeurs sont beaucoup plus faibles que la cha- leur de ff;rmation du chlorhydrate d'ammoniaque solide (+42,5), du bromhydrate (+ ^S,6), de l'iodhydrate (+ 44;^) ! niais elles sont, au con- traire, com|)arables à la' chaleur de formation du cyanhydrate d'ammo- niaque solide (+ 20,5) et du sulfhydrate (+ 2,3, o). C'est un nouveau rap- prochement entre les élhers et les sels des hydracides. » 8. J'ai étudié la réaction du brome sur l'éthylène, comme fournissant l'exemple le plus net de la combinaison d'un carbure avec un corps halo- gène, sans réaction secondaire notable. » Bror.nirc d'élliyiène. -Je prends une fiole de Doo à6oo centimètres cubes; j'y iilace une ampoule scellée renfermant un poids connu de brome pur, tel que 2S'',864, moindre que celui qui pourrait saturer ce volume d'éthyléne; ( raS ) jp remplis I;i fiole (l't'tliylènc pur, ]iar déplacement ; je la plice clans un ca- ioriinètro plein d'eau. Je brise alors l'anipoule, en agitant la fiole : il se forme aussitôt du bromure d'éthylène, avec absorption du gaz. Ou dé- bouche de temps eu temps la fiole, pour empêcher le vide de s'y produire. Ou lit en même temps le thermomètre. Au bout de dix minutes, le brome a entièrement disparu et l'atmosphère de la fiole est décolorée. » J ai trouvé ainsi : C* II* gaz -f- Br'' liquide =C'H'Br' liquide... + 29,3; d'où Cni*gaz+Br^gaz = C'H'BiMiquide... -t- 36,5. » La moitié de ce chiffre, + 18,2, ne s'écarte guère de la chaleur déga- gée dans la formation du bronihydrate d'nmylèno : -+- 20, 5. » La formation de CHl'Br- gazeux dégagerait environ H- 28, chiffre un peu plus fort que H'- -+■ Br- = aHBr, soit + 24)8. » ASTRONOMIE. — Mesures micromélriijues prises pendanl le passage de Vénus; par jM. E. Mocchez. « L'observation des contacts du passage de Vénus est, comme on le sait, rendue fort dif.ticile par des phénomènes lumineux qui surviennent lorsque la distance des disques est plus petite que 2 ou 3 secondes d'arc. Il se produit alors des jeux de lumière variés, des apparences objectives ou subjectives, qui varient selon la puissance des lunettes employées, selon la plus ou moins grande pureté de l'atmosphère et très-probablement aussi selon l'expérience et l'habileté de l'observateur. » Au lieu d'avoir à constater l'heure précise d'un contact géométrique, comme devait le siip|)oser Halley, l'iiigénieux auteur de cette méthode, on assiste le plus souvent à un phénomène sans solution de continuité bien tranchée, et, quand il en survient une, comme la rupture de ce que l'on désigne sous le nom de r/oulte ou filainenl noir, rien ne prouve qu'elle coïncide avec l'heure exacte du contact; aussi deux observateurs placés à côté l'un de l'autre trouvent-ils souvent des apparences très-différentes et des désaccords do 10 à 20 secondes poiu* l'heure d'iuie même phase; on en voit même qui déclarent ne pouvoir fixer aucune heure avec quelque pro- babilité d'exactitude. i> L'expérience semble démontrer aujoiu-d'hui que, dans les meilleures conditions, on ne peut guère compter ^ur une approximation de plus de 5 à G secondes pour l'heure d'un de ces contacts et qu'on |)eut souvent commettre de beaucoup [)lus grandes erreuis. ( >26 ) » Cette difficulté d'observation, déjà signalée au dernier siècle, a engagé beaucoup d'astronomes à faire, en i^']l\, des observations micrométriques et décidé l'emploi général de la Photographie; mais ces derniers procédés reviennent à la mesure directe de la parallaxe, que Halley voulait précisé- ment éluder par l'observation de l'heure des contacts; ils exigent luie telle précision ponr améliorer la valeur aujourd'hui adoptée de la pa- rallaxe, que d'autres astronomes non moins compétents ont nié leur utilité. » C'est ainsi que la majorité de la Commission française, tout en adop- tant les procédés photographiques, ne crut pas devoir recommander spécia- lement les mesures microméfriques, et nos limettes ne furent pourvues que de micromètres à fils, dont l'emploi exige une très-grande stabilité d'instru- ment. » Cependant, sous un ciel aussi nuageux que celui de Saint-Paul, où il y avait tant de chances de manquer plusieurs contacts, il était difficile de se résigner à contempler impassiblement pendant quatre heures la lente marche de Vénus sur le disque du Soleil, sans essayer d'utiliser un phénomène aussi rare, et de faire des mesures qui pourraient, jusqu'à un certain point, con- soler l'observateur d'avoir manqué les contacts. Je pris donc tontes les |)récautions nécessaires pour faire ces mesures aussi exactes que le permet- taient les circonstances peu favorables où nous nous trouvions et dans l'espoir qu'elles aiu-aieut une valeur comparable à celle des photographies, puisqu'elles seraient faites avec une hniette plus puissante et sur des disques plus nettement dessinés que sur les meilleures épreuves dagiier- riennes. » Malheureusementnotre lunette de 8 pouces était trop faiblement montée pour résister aux violentes rafales qui ébranlaient notre observatoire; de continuelles vibrations de plusieurs secondes d'arc f;iisaient osciller les deux fils du micromètre sur les deux points dont on cherchait la mesure, et rendaient impossible tout pointé un peu précis. Malgré ces mauvaises conditions, si nos nombreuses séries de distances des bords ne semblent pas pouvoir donner de résultats bii n utiles, une série de distances des cornes prises près du deuxième contact fait espérer que ces observations bien faites pourraient avoir une valeur à peu prés égale à celle des con- tacts. » Si l'on examine le tableau de la marche relative des deux astres, on voit que, pemlant que, aux environs des contacts, la distance des bords ( «27 ) varie d'environ 2 secondes d'arc par miiuito de ti'iu[)s, celle des cornes varie de la manière suivante : 1" minute avant on après le contact 21" 2' • 9 3- • 7 4° . 5 5°et6« » 4 ^^etS" » 3 9° " 2 » Il est malheureusement tout à fait impossible de profiter de la très- rapide variation des deux premières minutes, à cause de l'indécision des cornes, formées alors par des angles trop obtus; mais,à |)arlir de Ki troisième minule jusqu'à la sixième ou la septième, les angles deviennent de mieux en mieux dessinés, et la variation, qui est encore deux fois plus grande que celle de la marche relative des deux astres, permet d'obtenir des résultats d'une grande valeur et en assez grand nombre pour atténuer sensiblement l'erreur des pointés. J'ai pu faire ainsi Irois séries de mesures de l'échan- crure : une avant le premier contact et les deux autres avant et après le troisième; mais ces deux dernières, contrariées par le temps, ont été faites dans de moins bonnes conditions que la première. La comparaison préa- lable des courbes provenant du calcul et de l'observation m'ayant inspiré une certaine confiance dans les résultats obtenus, j'ai cherché le meilleur procédé d'utiliser ces observations. » M. Cornu a proposé, dans un Mémoire présenté à la Commission du passage de Vénus, de calculer, à l'aide des diverses observations, l'ellipse osculatrice à la branche de la courbe, à très-peu près elliptique, formée par la variation des dislances des cornes, en prenant les temps pour abscisses, et d'en déduire, par extrapolation, l'heure du contact. » M. Lœwy, auquel j'ai communiqué mes observations, a employé une méthode un peu plus rigoureuse : il a fait calculer au Bureau des Longi- tudes, pour l'heure de chaque distance observée, la distance que l'on obtient à l'aide des éléments tirés des Tables. La différence des positions obtenues par le calcul et l'observation est fonction des erreurs de tous les éléments employés : .' diamètre, déclinaison, ascension droite et pa- rallaxe. Mais, pendant le court intervalle de quatre à cinq minutes que dure l'observation, on peut supposer constante la somme de ces erreurs; on |ieut en outre supposer que cette erreur totale produit simplement un changement d'iieure pour une même ilistance donnée; il est donc aisé de ( 128 ) conclure de chaque distance observée une heure correspondante du con- tact. Ce travail a été fait pour la première série de huit mesures prises avant le deuxième contact. Le calcul n'est pas terminé pour les deux autres séries, qui sont d ailleurs beaucoup plus douteuses. » L'heure observée de ce deuxième contact était 'j^Bg^a', 8. » La moyenne des huit résultats de la mesure des cornes a donné, pour ce contact calculé, ^''Sg^S^S avec une erreur probable de 3 à 4 se- condes. 1' Comme on pouvait craindre des différences considérables sur l'heure d'une même phase obtenue par des procédés si différents, cet accord remarqu.ible devra inspirer une grande confiance dans celte méthode, s'il n'ebt pas dû à une circonstance toute fortuite, ce que feront bientôt con- naître les résultats obtenus par les autres missions. Il y aurait lieu, dès lors, de recommander tout spécialement ces mesures micrométriques dans les instructions que l'on préparera pour le prochain passage de Vénus, en étudiant d'avance les procédés à employer pour les obtenir avec toute l'exactitude que comportent nos instruments modernes. » Peut-être trouvera-t-on ainsi que ce n'est pas l'observation directe des contacts, trop compliqués par des phénomènes lumineux accessoires non prévus par Halley, mais bien la mesure de l'échancrure formée entre la troisième et la sixième minute qui précède ou suit lui contact qui four- nira le procédé le plus exact pour obtenir la position relative des deux astres et en déduire la parallaxe solaire. » CHIMIE ANALYTIQUiî. — Des causes d'insuccès dans la recherche de minimes quantités d'iode; par M. Ad. Ciiatin. « Plusieurs chimistes m'ayant fait l'honneur de me demander le détail des procédés que j'ai suivis dans les recherches, déjà anciennes, qui m'ont conduit à la constatation de la présence de l'iode dans lui grand nombre de corps et de produits naturels, j'ai cru devoir écrire la présente Note, qui sera ma réponse à chacun de mes savants correspondants. » On n'a peut-être pas oublié les vives controverses que soulevèrent devant l'Acadéinie des Sciences, il y a environ vingt ans, mes recherches sur l'existence de petites quantités d'iode dans la plupart des corps de notre planète (eaux, plantes, animaux, terre arable, minerais, soufre, phosphore, fer, zinc, plomb, cuivre, etc.), ainsi que dans les aérolithes. « D'habiks chimistes contestèrent longtemps, et l'on peut dire pied à { '29 ) pied, rexnctilude de mes observations, depuis la découverle, cependant si facile à vérifier, de l'iode dans les plantes d'eau douce, jusqu'à celle de ce corps dans l'atmosphère, milieu dans lequel l'iode s'élève avec les va- peurs d'eau pour en retomber avec les pluies et la rosée. Ils crurent pou- voir mettre sur le compte de l'impureté des réactifs des résultats qui ne s'accordaient pas avec ceux de leurs propres recherches. M Cependant le fait nouveau de la diffusion générale de l'iode fut mis hors de toute contestation, d'abord par la Commission de l'Académie des Sciences (M. Bussy rapporteur) appelée à la constater, surtout par mon illustre et excellent maître, M. le baron Thenard, qui installa (ayant pour aide notre éminent confrère, M. Paul Thenard) un appareil à laver l'air au milieu de ses bois de la Bourgogne, bien loin des laboratoires des chimistes et des usines de l'industrie; puis, à diverses époques, par les recherches de vérification auxquelles j'appelai, à la Monnaie, au Collège de France, à la Sorbonne et au Conservatoire des Arts et Métiers, mes savants, mais, sur le point spécial, inexpérimentés contradicteurs. » On peut se faire une idée des précautions spéciales à apporter dans la recherche des minimes quantités d'iode, en considérant qu'un très-habile chi- miste, c[ui niait la présence de ce corps dans l'atmosphère, parce qu'il l'avait inutilement cherché au Collège de France, dans le produit du lavage de G mètres cubes d'air dans 2 litres d'eau distillée, fut amené à reconnaître (en présence de MM. Balard et Berthelot) que ce corps existait en telle proportion dans cette même eau distillée seule, qu'il suffisait de -^ litre de celle-ci pour y constater sûrement sa présence. » C'est ainsi encore qu'à un autre chimiste affirmant que l'iode ne se trouvait à la Havane, ni dans l'eau des rivières, ni dans les eaux pluviales, ni dans les terres et les plantes venues sur celles-ci, je pus répondre que l'iode existait en quantité suffisante dans un seul cigare de la Havane pour qu'on l'y retrouvât d'une façon certaine. » Ayant constaté la présence do l'iode, en proportion notable, dans les minerais du fer et même dans les comjiosès (terres, marbres, etc.) sim- plement rougis par l'oxyde de ce corps, j'avais formulé cette proposition, qui fut tout naturellement contestée : Viude est te salellite du fer; et voici qu'aujourd'hui l'industrie arrive à extraire l'iode des phosphates ferrugi- neux rendus acides pour les besoins de l'agriculture. » Quelles sont doue, dans la recherche de l'iode, les précautions dont l'oubli a conduit fatalement de Irès-savants chimistes à des résultats néga- tifs? C. R., |«-G, 1" Semestre. (T. LXXXII, N« 2.) I7 ( i3o ) » Ces précautions sont des plus simples, et il me suffira de peu de mots pour les indiquer. Je prendrai comme exemple la recherche de l'iode dans une eau douce ou potable commune, les opérations pour reconnaître l'existence de l'iocie dans les autres matières pouvant, en somme, être ra- menées à celtes qu'exige l'examen de ces eaux. )) 1° Il est nécessaire de précipiter, par un excès de carbonate de potasse pur{i), les sels soluhles de chaux et de magnésie. L'iode, étant ainsi fixé, se retrouvera dans le résidu de l'évaporation, auquel on donnera un petit coup de feu pour détruire les matières organiques. On aura séparé, par décantation, le liquide des carbonates terreux qui se déposent pendant le premier quart de l'évaporation. Vers la fin de celle-ci, le feu sera diminué pour éviter toute projection des résidus solubles. Ce dernier point a son importance, l'iodure étant dans les dernières gouttes à évaporer. » 1° L'excès de carbonate restant après la précipitation des sels calco- magnésiens doit être d'autant plus grand que la proportion des matières organiques est plus forte. On peut reconnaître que cet excès a été suffi- saut, soit à ce que le résidu se présente décoloré après la calcinalion, soit à ce que, quoique encore coloré, ce résidu étant repris par l'alcool à 90 de- grés y forme pâte (en fixant l'eau de l'alcool). Dans le cas d'une addition insuffisante de carbonate alcalin, le résidu se diviserait au contraire, dans l'aicool, à la manière d'une poudre; l'iode s'est alors dégagé dans la calci- nalion en grande partie ou même en totalité. » 3° Quand, ayant traité à phisieurs reprises (à trois reprises ordinaire- ment) par l'alcool le résidu alcalin laissé par l'évaporation de l'eau, on a réuni les alcools de lavage dans une capsule de capacité au moins qua- druple de celle nécessaire pour les contenir, il faut, avant de procéder à l'évaporation, qui devra être faite à une basse température, ajouter à l'alcool moitié environ de son volume d'eau distillée pure (2). Sans cette précaution, il arriverait que le soluté alcoolique, grimpant le long des pa- rois de la capsule, viendrait s'évaporer à la partie supérieure de celle-ci au fond de laquelle l'iode serait alors inutilement cherché. Il n'est pas inutile (i) Ne pouvant obtenir qu'avec de très-grandes difficultés des potasses du commerce un carbonate privé d'iode, ce sel doit être préparé, soit avec le bicarbonate plusieurs fois cris- tallisé, soit avec la crème de tartre purifiée aussi par des cristallisations. Des lavages à l'al- cool enlèvent au besoin les dernières traces d'iode. (2) Cette eau n'est privée d'iode que si l'eau destinée à la produire a été au préalable ad- ditionnée de carbonate dépotasse. Une précaution semblable doit être ])rise pour l'alcool devant servir à rechercher dos traces d'iode. ( '3i ) d'njouter que, par l'agitalion fréquente du soluté, on fera rentrer dans ce dernier, pour les raïuener finalement au fond de la capsule, les parties qui se déposent contre les parois de celle-ci à mesure que i'évaporation fait baisser le niveau du liquide. » Un petit coup de feu est d'ailleurs nécessaire pour détruire une cer- taine quantité de matière organique qui a échappé à la première calcinalion ou qui accompagnait l'alcool, et dont la présence masquerait les carac- tères de quantités infinitésimales d'iode. » Le résidu restant au fond de la petite capsule doit être incolore et à peine perceptible. S'il était en quantité très-appréciable, c'est qu'il serait mêlé à trop de sels alcalins, et il faudrait le reprendre encore par l'alcool. » 4° La dernière condition, condition absolue comme les précédentes, de réussite ou d'insuccès, est de ne dissoudre le résidu que dans une mi- nime qitantilé, deux gouttes d'eau (ou même une seule goutte) par exem- ple, qu'on promènera, à 1 aide d'un agitateur en verre, sur le fond de la capsule, de façon à dissoudre tout l'iodure déposé. Avec l'extrémité de l'agi- tateur, on fait alors trois ou quatre parts, dont l'une, celle qui donnera les réactions les plus nettes, sera laissée au fond même de la capsule, les au- tres gouttelettes étant déposées sur d'autres capsules, des assiettes ou des fragments de porcelaine. L'une des gouttelettes sera additionnée de chlo- rure de palladium; les autres gouttelettes, après avoir reçu un peu d'em- pois d'amidon récent, seront touchées avec précaution, l'une avec de l'acide nitrique, une autre avec de l'acide sulfurique du commerce (i); l'eau chlorée ne produira la coloration bleue que si la proportion d'iode est notable. On peut aussi, si l'on a assez de matières, recourir au perchlo- rure de fer conseillé par M. Bonis. » C'est surtout pour avoir employé le chlore ou recherché les réactions dans des solutions iodiques trop étendues que de savants chimistes ne trou- vèrent pas d'iode dans les eaux douces, dans l'air et même dans la cendre des végétaux; c'est à la fois pour ne pas avoir sulfi^annnent concentré les so- lutés et pour avoir omis de fixer l'iode par la potasse qu'un lauréat de cette Académie, dont le travail était à d'autres égards méritoire, ne décela pas l'iode dans l'eau de Vichy, ce qui, soit dit en passant, lui valut les éloges du rapporteur (M. de Senarmont), le félicitant « d'avoir su ne pas trouver M un corps qu'il était de mode de voir partout m. (i) La réaction par l'acide azotique, dont un excès trunsfornic i'iode eu acide iodiquc, est moins sûre que celle par l'acide sulfurique. '7 • ( i32 ) » La présence de l'iode dans les terres, les minerais, les métaux, le soufre, etc., se constate aisément en traitant ces corps, préalablement divisés, par une solution bouillante de carbonate de potasse, solution sur laquelle on opérera ensuite comme s'il s'agissait d'une eau ordi- naire. » Quant aux eaux salines (eau de mer, etc.) et aux eaux chloro-nitreuses des puits, le mieux est de les distiller aux trois quarts après les avoir addi- tionnées de perchlorure de fer, et de recueillir le produit de la distillation dans un récipient où l'on aura mis un peu de carbonate de potasse. L'opé- ration se termine, comme à l'ordinaire, en évaporant, calcinant, reprenant par l'alcool, etc. » Il n'est pas inutile d'ajouter que, dans la recherche des minimes quan- tités d'iode contenues dans l'air, les eaux, etc., on se mettra à l'abri de toutes causes d'erreurs par les réactifs en établissant parallèlement des re- cherches à blanc. » MlîCANlQUli. — Considéralions nouvelles sur la régulation des tiroirs. Note de M. A. Lediev. « L'étude de la régulation des tiroirs a donné lieu à un nombre consi- dérable de travaux, dont le sommaire se trouve exposé dans tous les traités de machines à vapeur, voire même dans un livre spécial fort réputé, dû à Zeuner. ÎMais cette étude se réduit, chez tous les auteurs sans exception, à u\^ problème de Cinématique, où l'on se propose, en résumé, de l'echercher ou d'expliquer les épures ou diagrammes les plus propres à rendre compte du jeu des distributeurs. On suppose d'ailleurs, d'ordinaire, des longueurs de bielle infinies, tant pour le piston que pour le tiroir, ce qui, soit dit en passant, loin d'être le cas général, est une hypothèse absolument excep- tionnelle, et même toujours inadmissible dans les appareils ramassés, tels que les machines marines. » Eu tout état de cause, la question de la régulation ainsi envisagée l'est d'une manière incomplète. Il existe en effet, sur cette question, des points de vue d'un autre ordre, qui paraissent avoir échappé complète- ment jusqu'ici aux auteurs qui se sont occupés des machines à vapeur, et que cependant les bons constructeurs ne semblent pas ignorer, à en juger |)ar la supériorité de leurs régulations. C'est un exposé succinct de ces points de vue nouveaux qui fait l'objet de la présente Note. » La donnée fondamentale de la régulation de tout tiroir est l'introduc- ( i33 ) tion moyenne qu'il doil déterminer aux deux bouts du cylindre. On voit ensuite à quelles conditions, eu égard à cotte donnée, doit satisfaire la ré- gidation pour les avances à l'introduction et à l'évacuation et les compres- sions, ainsi que pour les ouvertures maximum des orifices à l'introduction et à l'évacuation. En d'autres termes, toutes les quantités précédentes qui, y compris les introductions à chaque bout du cylindre, constituent ce que nous appelons les résultais de la rcgitlation, doivent être prises égales aux rciallati d'une bonne régulation connue; et il reste à chercher, eu égard à la course du piston et aux dimensions des orifices, lesquelles course et dimensions constituent les deux premiers éléments de la réijiilation, quels sont les autres éléments de celle-ci, c'est-à-dire quelles sont les grandeurs de la course du tiroir, de l'angle d'avance, des recouvrements à l'introduc- tion et à l'évacuation, capables de donner aux susdits résultats les valeurs voulues. Mais il faut expressément, dans cette recherche, tenir compte de l'in- Jluence des obliquités de la grande bielle et de la bielle du tiroir, obliquités qui se mesurent par le rapport de chaque bielle à la manivelle ou au rayon d'excentricité correspondant, soit à la demi-course de l'organe considéré. Cette influence se traduit par des différences dans les résultats de même nom propres aux deux extrémités du cylindre. )) Jusqu'ici la plupart des constructeurs se sont préoccupés d'annuler l'in- fluence en question et, par suite, d'égaliser lesdits résultats de métne nom, particulièrement en donnant à cet effet le plus de longueur possible à la bielle du tiroir. Mais, en y regardant de plus près, on trouve que les diffé- rences entre ces résultats peuvent être avantageusement utilisées pour le jeu du piston tel qu il est en réalité, c'est-à-dire étant tenu compte des forces d'inertie inhérentes à sa masse et à celle de son attelage avec l'arbre de couche, et elles devraient même dans ce but être provoquées si elles n'existaient pas. C'est ce que nous nous proposons d'établir; mais aupa- ravant il importe de remarquer que l'influence des obliquités de bielle oblige à bien distinguer à chaque cylindre, quel que soit le système de la machine et de sa distribution par tiroir, l'orifice situé à l'extrémité où la grande bielle^et sa manivelle sont en prolongement, que nous appellerons l'orifice majeur, d'avec le second orifice, que nous appellerons Voiijlce mi- neur. Ces dénominations sont justifiées par la considération que l'introduc- tion est toujours forcément plus grande au premier orifice qu'au second, ainsi que cela sera expliqué dans la suite. Nous ajouterons que, dans les ma- chines à bielle directe, l'orifice majeur correspond à l'extrémité du cylindre ( i34 ) la plus éloignée de l'arbre de couche, et que l'on nomme le bas du cy- lindre, que celui-ci soit horizontal ou à pilon. Dans les machines à bielle en retour, l'orifice majeur correspond à l'extrémité du cylindre la plus rapprochée de l'arbre de couche, soit au haut du cylindre. » Par ailleurs, afin d'être à même de prévoir, a priori, le sens des diffé- rences susmentionnées entre les résultats de même nom de la régulation propres aux deux extrémités du cylindre, et, d'une manière générale, afin d'avoir un champ plus étendu pour choisir une bonne régulation parmi celle d'appareils déjà construits, on est conduit à étudier dans quelles conditions des machines différant entre elles et comme genre de renvois de mouvement et comme système de tiroir, peuvent néanmoins posséder une régulation absolument identique, à égale obliquité de bielle pour les pis- tons d'une part, et pour les distributeurs de l'autre. En se livrant à cette étude, on arrive facilement à établir que toutes les machines à bielle directe et à bielle r-enversée peuvent, au point de vue spécial de la régulation, et suivant l'espèce des tiroirs ainsi que le mode d'action (direct ou renversé) des bielles de ceux-ci, être classées en deux groupes, savoir : Premier groupe. Deuxième groupe. / ,, , . ,,.,,,. i Tiroirs a coquille, a bielle directe. l Macliines a bielle directe.. . \ . . . i • ,, 1 ( Tiroirs en D, a bielle renversée. Machines à bielle renversée. Tiroirs à coquille, à bielle renversée. Tiroirs en D, à bielle directe. -, , . , , • ,, i- ( Tiroirs à coquille, à bielle renversée. Machines a bielle directe.. . J,. . ^^ , , . ,, ,. Tirons en D, a bielle directe. Machines à bielle renversée. Tiroirs à coquille, à bielle directe. Tiroirs en D, à bielle renversée. » Il importe de remarquer que toutes les machines à bielle directe de mer, de locomotive ou fixes, rentrent dans le premier groupe. Il en est de même pour les machines marines à bielle en retour : i° du type d'Indret, à tiroir en D; 2° du type du Creusot. M Le second groupe renferme les machines à bielle en retour : 1° du type Mazeline; 2° du type Dupuy de Lôme, construit par les forges et chantiers de la Méditerranée. » Le groupement ci-dessus étant admis, on a le principe général que voici : » 1° Si tous les éléments de la régulation sont identiques, y compris les obliquités des bielles de piston et de tiroir, si l'on distingue d'ailleurs entre eux l'orifice r/iO/'etir et l'orifice minew pour ceux desdits éléments qui sont ( '35 ) susceptibles d'avoir des valeurs différentes à chacun de ces orifices, les lésultats de la régulation à chaque orifice de wéme nom sont pareillement identiques pour toutes les machines d'im même groupe. M 2" Pour de mêmes obliquités de bielle, tant du piston que du tiroir, on peut, pour les machines des deux groupes, obtenir l'identité à chaque orifice de même nom pour tous les résultats de la régulation, sauf les ouver- tiues maximum des orifices, en ayant les mêmes valeurs pour les divers éléments de la régulation, sauf les recouvrements. » Ces explications importantes permettront de se reporter, pour la régu- lation de toute machine en i)rojpt, à un appareil comparatif qui n'aïu-a pas besoin d'être du même système et de posséder le même genre de tiroir, ce qui élargira singulièrement le champ du choix à faire. » Dans tous les cas, de quelque manière qu'on choisisse les conditions d'une distribution, une foisces conditions adoptées, on détermine, au moyen d'une des épures bien connues pour l'étude des régulations, la course et l'angle d'avance, ainsi que les recouvrements, propres à satisfaire auxdites conditions, tout en obtenant expressément pour Y introduction la valeur donnée comme point de départ. Cela exige, on le sait, différents lâlonnc- ments, où l'on procède par cotes mal taillées. » Jusqu'ici les constructeurs se sont, en général, attachés, dans ces opé- rations, à annuler ou au moins à restreindre le plus possible le manque d'identité que, par suite des obliquités de bielle du piston et du tiroir, les résultats de la régulation présentent aux deux extrémités du cylindre. Mais, comme nous l'avons annoncé plus haut, il faut se garder de suivre cette marche; car il y a, en principe, moyen de faire en sorte que ce manque d'identité soit avantageux au fonctionnement du piston. V. Il importe, pour établir ce point, de commencer par faire la remarque suivante : » Eu égard à l'influence particulière de l'obliquité de la grande bielle, d'une part, les forces d'inertie afférentes aux masses tant du grand piston que de ses renvois de mouvement à l'arbre de couche, présentent, pour les bouts de course correspondant aux deux extrémités du cylindre, des diffé- rences qui vont ordinairement jusqu'aux deux tiers de la plus petite des deux valeurs; et, d'autre part, à poids de vapeur égal introduit à chacune de ces extrémités, la poussée du piston ne produit pas le même effet per- pendiculairement à la grande niaïuvelle. Or ce sont là des causes impor- tantes d'inégalité dans les poussées effectives du piston tant à bout de ( ,36 ) course que maxima, et d'accroissement des défectuosités du couple de rota- tion propre k chaque cylindre, auxquelles causes il faut joindre d'ailleurs l'action du poids du piston et de son attelage dans les machines à cylindre vertical. )) Nous montrerons, dans une prochaine Communication, comment le susdit point à établir découle de la remarque qui précède. )) M. Mouchez, en présentant à l'Académie de nouvelles cartes de la côte d'Afrique, s'exprime comme il suit ; « J'ai l'honneur d'offrir à l'Académie la collection à peu près complète de mes cartes de la côte de l'Algérie, dont j'ai déjà présenté quelques spécimens en 1872 et 1873. » Cette collection comprend : » Deux feuilles générales représentant la côte entre les frontières de la Tunisie et du Maroc, à l'échelle du jirir'ûirô > » Treize feuilles représentant la même côte à l'échelle du T^roinriJ» ^^ comprenant chacune une vingtaine de lieues en longitude; » Une vingtaine de plans particuliers, à diverses échelles, des ports et principaux mouillages. » Trois de ces feuilles sont encore entre les mains des graveurs et se- ront terminées dans le courant de cette année. » J'ai déjà eu l'honneur de donner quelques renseignements à l'Acadé- mie sur la nature et l'ensemble des travaux qu'avait exigés celte carte depuis l'année 1867, où elle fut commencée, jusqu'en 1873, où fut faite la dernière campagne. » RAPPORTS. MÉTÉOROLOGlli. — Rapport sur le projet d'un observatoire ph/siqae au sommet (lu pic du Midi de Bigorre, soumis à r Jcadémie par M. le cjénéral Cli. de Nansouty, au nom de la Société Ramond. (Commissaires : MM. d'Abbadie, Janssen, Ch. Sainte-Claire Deville rapporteur.) « L'une des préoccupations actuelles de la Météorologie est de déter- miner les rapports entre les phénomènes que nous observons près de la ( '^7 ) surface du sol et ceux qui se passent dans les hautes régions de l'atmosphère. Plus on s'éloigne, en effet, des accidents superficiels de l'écorce du globe, plus on se met à l'abri des influences locales qu'exercent ces innombrables accidents, et plus, jiar conséquent, on s'adresse direclement aux phéno- mènes généraux que devront d'abord expliquer les lois de la Météorologie. » ]Mais ce n'est pas seulement le point de vue philoso[)hique de la Science qui est intéressé à ces recherches : elles ne sont pas moins néces- saires à la Météorologie d/namiqiie, née il y a cinquante ans à peine, et qui aujourd'hui passionne à juste titre un grand nombre d'esprits, par les ré- sultats remarquables et innnédiatement pratiques auxquels elle conduit. » Pour n'en ciler qu'un exemple, qui a été bien souvent, dans ces der- nières années, rappelé devant l'Académie, on peut affirmer que, quelle que soit l'opinion qu'on adopte sur le mouvement ascendant ou descendant des grandes vagues tourbillonnantes de l'atmosphère, l'une des origines, au moins, de ce mouvement doit élre attribuée aux actions mécaniques qu'exercent les unes sur les autres les masses glacées des cirrhus et la couche chaude, humide et relativement calme de l'air inférieur. » A ce point de vue, les observations comparatives, faites simultanément dans nos stations terrestres et par les aéronautes dévoués qui vont étudier les hautes régions de l'atmosphère, sont extrêmement précieuses; mais, jusqu'ici du moins, la durée de ces voyages aériens est encore très-bornée. En oulre, des exem[)les d'entraînement vertigineux, ou même des cata- strophes, dont l'iuie, toute récente, est devenue un deuil public, prouvent l'extrême danger qui résulterait d'ascensions dépassant certaines limites d'altitude, ou entreprises dans des circonstances atmosphériques excep- tionnelles, qu'il est néanmoins important d'étudier. Si l'on ajoute à ces considérations que l'aéronaute, emporté par la brise, change continuelle- ment de station, il est facile de concevoir que, quelle que soit l'utilité incon- testable, en Météorologie, des ascensions aérostatiques, elles ne peuvent remplacer les observatoires situés à poste fixe sur des points élevés, et munis de tous les appareils nécessaires poiu- l'observation. Qui sait, d'ail- leurs, s'il ne serait pas un jour possible de combiner les deux modes d'ex- périmentation, en installant, dans l'un de ces observatoires, un ballon captif, portant au moins des instruments enregistreurs, et maintenu dans une couche nolablcuient plus élevée que celle de la station ellf-même? » Il serait iiuitile d'insister ici sur les facilités toutes spéciales qu'offrent les sommets élevés pour l'étude des radiations solaues, de la Spectro- C. K., 1876, l'r Semestre. (T. LXXXII, N" 2.) ' 8 ( i38 ) scopie, de la Météorologie cosmique et pour les recherches astronomiques qui exigent un ciel pur et serein. » L'établissement de quelques-uns de ces observatoires sur des points convenablement choisis est donc un des desiderata les plus pressants de la Météorologie. » Dans l'Inde anglaise, on compte déjà plusieurs de ces stations élevées, et l'un de vos commissaires a pu apprécier par lui-même, à Simla, les ser- vices qu'elles peuvent rendre. » Les États-Unis d'Amérique, qui ont laissé l'Europe bien loin en arrière pour le développement de la Météorologie, qui ne considèrent plus cette science comme l'annexe d'une autre science, mais qui lui ont consacré en 1872 un budget de i Sooooo francs, n'ont pas manqué de choisir, dans leur réseau météorologique, des postes élevés. Je citerai seulement les som- mets duPdte'sPeak, dans le Colorado (/i34o mètres); du mont Washington, dans le New-Hamjishire (ipSS mètres); du mont Mitchell, dans la Caroline du Nord (20^0 mètres), et la ville de Sanla-Fe, dans le Nouveau-Mexique, située à 209^ mètres. » Un petit nombre de ces stations élevées existent déjà en Europe. Sans parler des jjostes météorologiques qui n'ont eu qu'une durée limitée, comme la station hibernale de Saint-Théodule (3333 mètres), maintenue, pendant plusieurs années, par le zèle et le désintéressement de feu Dollfus-Ausset, tout le monde sait que les religieux du Saint-Bernard font à 25oo mètres, depuis un grand nondjre d'années et sous la direction de notre savant Cor- respondant, M. Planlamour, une série d'observations qui, comparées à celles de Genève, jettent un grand jour sur les variations de l'atmosphère dans cette épaisseur de près de 2100 mètres. » On peut citer encore les hautes stations alpestres de Val-Dobbia, sur le mont Rose, de Julier (dans les Grisons), du Saint-Gothard, du Bernardin et du Simplon, dont les altitudes sont comprises entre ^548 et 2008 mètres. » En France, l'iriitialive et l'éne/gie infatigable du savant professeur de la Faculté des Sciences de Clermont, M. Alluard, sont parvenues à doter le sommet du Puy-de-Dôme d'un observatoire construit, aux frais combinés de l'État, du déparlement et de la vUle de Clermont, sur l'emplacement d'un temple antique, dont les travaux récents ont découvert les gigantesques fondations granitiques. Un hl télégraphique réunit cet observatoire à celui de la Faculté des Sciences de Clermont, et, avant peu, de nombreuses observations comparatives se feront dans ces deux stations. » Nos Pyrénées demandaient impérieusement une création du même ( '39 ) •^enre; mais le choix il'iin emplacement absolmnerit convenable n'est pas toujours facile ni même possible. Il f"ant,cn effet, que le point désigné soit un sommet, les cols présentant des conditions tout à fait anormales, soit pour la température, soit pour le mouvement de l'air, soit enfin pour la formation et la précipitation des brouillards. Il faut que ce sommet soit assez isolé d'autres crêtes montagneuses pour n'en point subir dcsinfbiences de radiation ou des déviations dans la direction du vent. Il faut néanmoins que cet isolement n'en rende pas l'abord trop difficile, et que la cime pré- sente une surface suffisante pour recevoir une construction. » Toutes ces circonstances favorables se trouvent réunies au pic du Midi de Bigorre. Situé vers le milieu de la chaîne des Pyrénées qui, de la Méditer- ranée à l'Océan, domine les vastes plaines de la Gascogne et reçoit direc- tement le choc des grands mouvements d'air de l'Atlantique, le pic du Midi se détache en avant de la crête générale, et s'élève à luie altitude de 2877 mètres, inférieure seulement de 527 mètres au point cidminant de la chaîne. De son sommet on commande immédiatement, sur une moitié de l'horizon, la plaine qui s'étend à perte de vue vers le nord ; sur l'autre moitié, on voit se dresser les hautes cimes de la chaîne, depuis le Pic du Midi d'Ossau jusqu'à la Maladetta et même à quelques-uns des points élevés des Pyrénées-Orientales. C'est, assurément, un des plus beaux pano- ramas de l'Europe. Enfin, placé au centre des établissements thermaux des Pyrénées, à quatre heures deBaréges, à six heures de Bagnéres-de-Bigorre, il est facilement accessible, soit à pied, soit à cheval : une dépense assez faible permettrait même d'y tracer une route de voiture. » Tous ces avantages avaient depuis longtemps frappé les physiciens, les astronomes et les naturalistes. Dc|)uis Daldini d'Alteserrea, qui écrivait son Rtrum aciiiitanicarum à la fin du Wl" siècle, jusqu'à ces derniers temps, on compterait plusieurs centaines d'auteurs qui se sont plus ou moins occupés de cette montagne, dont la célébrité était immense et qui même, jusqu'aux nivellements de Vidal et de Reboul, en 1786 et 1787, passait pour le point culminant des Pyrénées. » Mais nous devons nous borner à citer ici les travaux qui intéressent directement la fondation d'im Observatoire à la cime du pic. » Jusqu'à présent, nous ne voyons encore que des projets d'observatoire au pic. En i854 s'ouvre une ère nouvelle : il y a commenceuuMit d'exécu- tion. A cette époque, en effet, une Société de B.ignerais, sur l'initiative et sous la direction du D"^ Costallat, fonde au col de Sencours, au pied du 18.. ( i4o) pic et à 5ii mètres plus bas, sur un monticule situé immédiatement au- dessus du lac d'Oncet, qui en baigne la base, une hôtellerie, destinée d'abord à recevoir les touristes, et composée de deux solides corps de logis, avec leurs dépendances. C'est cette hôtellerie que la Société Ramond a eu la pensée d'utiliser provisoirement pour un observatoire météorologique, en attendant que l'État, dont l'intervention est nécessaire ici, lui ail facilité les moyens de l'établir à la cime même du pic. )) C'est le i" août i8'y3 que la Commission (i) chargée par la Société Ramond de la fondation de l'observatoire installa an col de Senconrs un petit matériel complet de Météorologie (abri-Montsouris, thermo- mètres, psychromètre, actinomètre, hyélomèti'e, baromètre, etc.). Pendant soixante-dix jours, elle y maintint un observateur, qui faisait les lectures de trois en trois heures, de 7 heures du matin à 7 heures du soir. En outre, chaque jour, la même série d'observations était répétée au sommet du pic, à i2''43'", heure concordant avec l'observation simultanée de 7'' 35" du matin à Washington. Celte première campagne fut limitée au 10 oc- tobre par le manque de fonds et de moyens d'hivernage. » Mais, l'année suivante, les souscriptions recueillies permirent un éta- blissement continu. L'observateur, installé dès le i"juin, y resta, avec le président de la Commission, M. le général de Nansouty, jusqu'au i5 dé- cembre, époque où un accident, dû à l'insuffisance de i'iristalLition hiver- nale, les força tous deux à une retraite précipitée, pendant laquelle ils ne durent leur salut qu'à leur intrépidité et à une connaissance parfaite des accidents du terrain recouverts par la neige. )) La cam|)agne de 1875 comprendra, nous l'espérons, l'année entière. » Dès le 1*' juin, le président de la Commission et l'observateur, M. Bay- lac, s'étaient internés h l'hôtellerie pour Ihiver entier ; quelques jours plus tard, ils rendaient aux populations voisines ini service signalé : le 22 juin, à la veille des perturbations atmosphériques qui ont amené les effroyables désastres du midi de la France, bien que dénués de moyens rapides de cor- respondance, et grâce au dévouement d'un de leurs observateurs, ils purent, en effet, transmettre aux communes les plus proches et jusqu'à Tarbes des avis utiles. )) Un nouvel accident, une immense avalanche, vint, dans la nuit ûu (i) Cette Commission compte parmi ses membres, M. le général Charles de Nansouty, M. le pasteur E. Frossard, géologue distingué; SIM, les ingénieurs Peslin, Vaussenat, Hé- tier et Duportal. ( '4. ) i5 au i6 octobre, ensevelir sous la neige la modeste hôtellerie. Ses liabi- tants furent obligés de percer le |)Iafoiul pour descendre dans l'clage infé- rieur, et parvinrent avec les plus grandes peines à allinner dans la vaste cheminée, encombrée de neige, un foyer qui les préservât du froid. INIal- heureuscment, Venibrun ou le vent de l'avalanche, dont la |)lus grande partie alla s'engouffrer dans le petit lac l'Oiicel et le fît déborder, brisa et tordit l'abri météorologique, bien qu'il fût consiruit en fer et en fonte, et broya les inslrumenls. » On pouvait croire qu'une telle catastro|)he découragerait nos observa- teurs. Il n'en fut rien : quelques jours après, à l'abri métallique on avait substitué uu abri formé de fortes pièces de bois ; les instruments brisés étaient remplacés, et nos intrépides météorologistes s'étaient de nouveau emprisonnés, après avoir pris quelques précautions, hélas! inutiles peut- être contre la prochaine avalanche qui se préparc. » Malgré les diKlcullés sans cesse renaissantes, le petit observatoire de la station Plantade a recueilli, depuis sa fondation, des matériaux nom- breux et excellents. Les instruments sont les plus parfaits que nous con- naissions, et leur disposition très-bonne; les heures d'observations nous ont paru bien choisies; enfin, l'observateur ordinaire, ancien instituteur et ancien militaire, est habile et exact. » Une petite partie de ces documents est déjà publiée par les soins de la Société Ramond, mais la plus grande part est inédite; elle est jointe au Mé- moire actuel, et accompagnée de nombreuses courbes. Dans l'impossibilité de traiter, dans les hmites imposées à ce Rapport, les questions scienti- fiques, en même temps que celles qui ont trait à la création du nouvel ob- servatoire, nous attendrons, pour apprécier ces travaux, que la campagne de 1875 ait ajouté de nouveaux documents à ceux qui nous sont déjà par- venus. » Ce simple historique de la station provisoire de Sencours montrera, indépendamment des inconvénients scientifiques inhérents à sa position dans un col montagneux, combien il est urgent de transporter, à bref dé- lai, l'établissement au sommet du pic. » Pour cela, la vaillante Commission de la Société Ramond n'a rien né- gligé. » Après avoir étudié le plan de l'observatoire, qu'elle soumet à l'Ac.i- demie dans tous ses détails et qui a reçu l'approbation de votre Commis- sion, elle s'est préoccupée des moyens d'exécution. Elle s'est adressée aux particuliers, amis de la Science, aux Sociétés savantes, aux départements ( '42 ) et aux principales villes du sud-ouest de la France. Partout son appel a été entendu. Les Conseils généraux de six départements (i), les villes de Ba- gnères, de Toulouse et de Bordeaux se sont empressés d'encourager l'œuvre par leurs souscriptions. La première de ces villes a cédé la pro- priété de la portion de la cime qui lui appartient et a autorisé la Société à interdire, sur la pente de la montagne, le parcours des moutons, afin de rétablir le gazonnement de la surface. » Enfin la Commission s'est mise à l'œuvre et a commencé la construc- tion. Cette construction se compose de trois parties : la maison d'habita- tion, située à 7 mètres au-dessous du sommet, est en partie souterraine et n'aura d'ouvertures que du côté du midi; elle communique, par un tunnel, à la pièce circulaire voûtée, qui doit contenir le baromètre, les appareils magnétiques, etc. A peu de distance sera fixé solidement au roc l'abri- JVIontsouris, destiné à protéger les instruments qui ont besoin de recevoir directement l'influence de l'air. » Déjà les ouvriers sont à leur tâche, et l'un de vos Commissaires a pu voir, cet automne, l'édifice souterrain en bonne voie de construction. » Ajoutons, en terminant, que, pour rendre plus utiles h la Science les donnéesd'observations recueillies au pic, la Commission en a fait comme une station centrale, en s'assurant, dès maintenant, la collaboration de quatre stations voisines, fondées par elle, savoir: Bagnéres-de-Bigorre (altitude 55o mètres); Tarbes (3io mètres); Baréges (laSo mètres) et le lac d'Orédon ( 1900 mètres). » Voilà où en est l'œuvre, due à l'initiative de quelques hommes dé- voués; mais elle n'est pas terminée. Il lui manque l'appui de l'adminislra- tion supérieure et la haute approbation de l'Académie des Sciences, que ses promoleiu's considèrent comme le juge suprême en matière scientifique. » M. le Ministre de l'Instruction publique a bien voulu transmettre au Conseil d'Etat la demande en reconnaissance d'utilité publique, qui per- mettra à la Société Ramond de devenir légalement propriétaire des terrains que lui concèdent les communes de Bagnères et de Baréges et des con- structions qu'elle y établit. » Quant à l'Académie des Sciences, dès le 10 novembre iSyS, un de ses illustres Secrétaires perpétuels, M. Élie de Beaumouf, appelait sa bienveil- lanteattention et cellede l'administration sur le projet, à peine alors ébauché, de l'observatoire du pic du Midi. Depuis lors, deux années de travaux per- (i) Hautes- Pyrénées, Haute-Garonne, Aude, Gers, Basses-Pyrénées, Landes. ( i43 ) sévérants, des résultats déjà remarquables nous paraissent de nouveaux titres aux encouragements de l'Académie. » Eu conséquence, la Commission propose que l'Académie, en témoi- gnage de l'intérêt que lui inspire celte oeuvre, uniquement due à l'initia- tive de quelques amis de la Science, accorde sa haute approbation au projet, déjà en partie réalisé, d'un observatoire physique au sommet du pic du Midi de Bigorrc. » Les conclusions de ce Rapport sont mises aux voix et adoptées. MÉCANIQUE. — Rapport sur tm Mémoire ayant pour litre : « Problème inverse des bracliistochrones », par M. Haton de la Goupillièrc. (Commissaires: MM. Phillips, llesal, Bouquet rapporteur.) « Lorsqu'iui point matériel se meut dans un plan sous l'action d'une force dont les composantes, parallèles aux axes de coordonnées, sont les dérivées partielles d'une fonction T des deux variables .v et j-, si l'on assujettit ce point à décrire, sans frottement, diverses courbes, on sait que la courbe qui exige le minimum de temps pour aller d'un point à un autre, dépend d'une équation différentielle du second ordre. Dans le Mémoire qu'il a présenté à l'Académie, M. Haton de la Goupilliére suppose la brachistochrone donnée, et il se propose de trouver la loi suivant laquelle varie la force. » Soient (i) f{x, j) = o l'équation de la brachistochrone, T la fonction des forces, choisie de façon que 2T représente le carré de la vitesse du point mobile, la fonc- tion T vérifie une équation aux dérivées partielles du premier ordre (2) A^"^-B'^ = CT, dans laquelle .\, B, C désignent des fonctions des seules variables j: et y. En tenant compte delà relation (i), on peut exprimer A, B, C d'une infi- nité de manières différentes au moyen de x et de j"; à chacune de ces expressions correspond une valeur de T complètement déterminée par une seule ligne de niveau et la valeur de T relative à cette ligne. w On fait disparaître l'indétermination que présente la recherche de la fraction T, en prenant arbitrairement la série complète des lignes de ni- veau. Soit, en effet, (3) ^(jf,j) = « ( i44 ) l'équation de ces lignes. Exprimons, à l'aide des relations (i) et (3), les coordonnées x el j par le paramètre a, l'équation (2) donnera T en fonc- tion de la même variable par une quadrature. » Mais, ainsi que le montre M. Haton de la Goupillière, il convient, dans cette question, de substituer aux coordonnées rectilignes un système quel- conque de coordonnées curvilignes orthogonales. Eu représentant par ij), et Çj les paramètres qui déterminent les lignes des deux séries, l'équation (2) se transforme en (4) ^'.7^ + ^':?7,=^^'^- Ou suppose alors la brachistochrone définie par une relation entre 39.9 29,1 21,6 44,5 44,5 4'. 7 17,0 37,3 i3,3 9.8 7.3 25,2 .6,. 5,7 12,8 5,0 10,1 ( '45 ) j'iù successivement fait passer des courants inducteurs d'intensités va- riables. Les résultats des expériences sont inscrits dans le tableau suivant : 3lion Courant de désaimantation du barreau trempe. 76", 8 68,3 43,1 26,5 i5,4 6,8 5,6 2,6 2,0 1,3 » La première colonne indique l'intensité du courant inducteur, ou plutôt, comme je l'ai précédemment expliqué, la déviation de mon galva- nomètre qui lui correspond. Les nombres des autres colonnes repré- sentent, pour chacun des barreaux, les courants de désaimantation obtenus eu poussant hors du barreau un toron placé sur le milieu de ce barreau. » Tant que le courant inducteur est faible, l'aimantation du barreau recuit l'emporte, comme on le voit, sur celle du barreau trempé, et elle l'emporte d'autant plus que le courant est plus faible; pour une certaine intensité du courant inducteur, les deux aimantations sont égales, et enfin, quand le courant inducteur devient très-énergique, le barreau trempé sec l'emporte de beaucoup sur le barreau recuit. » 2° Dans la série d'expériences dont je viens de faire connaître les ré- sultats, les deux barreaux prennent la même aimantation lorsque l'intensité du courant inducteur atteint une certaine limite, correspondant à peu près à la déviation 29°,! de non galvanomètre; mais il faut bien remar- quer que celte limite varie avec la longuein* des barreaux employés; plus les barreaux sont courts, plus est faible la valeur de l'intensité qui rend nulle l'influence do la trempe. En d'autres termes, lorsqu'on fait croître gra- duellement l'intensité du courant inducteur, le barreau trempé prend le dessus d'autant plus vite que les barreaux sont plus coints. Dans une série d'expériences où j'ai comi^aré deux barreaux de 10 millimètres de diamètre, dont les longueurs étaient 90 et i8() millimètres, j'ai trouvé tpie, pour une certaine intensité du courant, la trempe augmentait l'aimantation du barreau de 90 millimètres dans le rapport de 9,5 à 11, 5, et diminuait celle du barreau de 18G millimètres dans le rapport de /|/| à 27,9. C. R., 1S76, l'r $emett'e. (T. LXXXll, ^» 2.) *9 ( i46 ) )) 3° L'influence de la trempe varie, non-seulement avec l'intensité du courant inducteur, mais aussi avec le mode d'action de ce courant. Dans toutes les expériences dont je viens de rendre compte, j'ai employé le pro- cédé d'aimantation d'Elias : la bobine aimantante a été promenée d'un bout à l'autre au barreau; mais on peut encore aimanter un barreau, quoique plus faiblement, en laissant \i\ bobine aimantante dans une position in- variable. J'ai aimanté deux barreaux, l'un trempé sec, l'autre recuit au rouge-cerise , en laissant la bobine aimantante sur le milieu des bar- reaux; j'ai trouvé, en opérant ainsi, que l'aimantation maxima du barreau trempé sec était i6, celle du barreau recuit 33, lorsque l'intensité du courant inducteur était 38,4; cela constaté, j'ai donné des passes aux deux barreaux, en employant, bien entendu, la même bobine aiman- tante et le même courant inducteur (38,4), *'t j'ai trouvé alors que les ai- mantations maxima étaient, pour le barreau trempé, 63,2 ; pour le barreau recuit, 49)6. )) On peut dire, en général, que les barreaux qui ont reçu la trempe la plus dure sont ceux qui prennent l'aimantation la plus forte, lorsqu'on em- ploie des moyens puissants d'aimantation, et qu'au contraire ce sont les barreaux recuits qui s'aimantent le plus fortement quand on se sert de pro- cédés d'aimantation moins énergiques. » Les résultats que je viens d'exposer me paraissent tous se rattacher à un même principe, auquel j'ai souvent eu recours, et qui consiste à admettre que, dans un barreau aimanté, le magnétisme permanent de chaque tranche se compose de deux parties, l'une qui est inhérente à la tranche et qui sub- sisterait si cette tranche pouvait être isolée, l'autre qui résulte de la réaction actuelle de toutes les autres tranches. Lorsqu'on trempe un barreau, on augmente sa force coercitive, et par conséquent on doit toujours augmenter la valeur du magnétisme inhérent que le barreau peut recevoir lorsqu'il est soumis à l'action d'une force aimantante déterminée; mais, d'autre part, on diminue la réaction mutuelle des tranches et, par suite, la quantité de ma- gnétisme qui résulte de cette réaction ; on conçoit donc que la trempe puisse, en définitive, augmenter ou diminuer le magnétisme permanent, suivant les conditions dans lesquelles on opère. Quand le magnétisme de réaction forme la plus grande partie du magnétisme permanent total, il est avantageux d'enir ployer des barreaux recuits; quand, au contraire, la réaction n'a plus qu'une moindre importance, il devient avantageux d'employer des barreaux trem- pés. Ainsi il paraît évident que la réaction doit avoir plus d'importance dans Jes barreaux longs que dans des barreaux courts; nous avons vu en { >47 ) effet (2°) que le recuit peut augmenter l'aimantation dans les barreaux longs, alors qu'il la diminue dans les barreaux courts. » Lorsqu'on aimante un barreau, comme je l'ai indiqué (3°), en laissant la bobine aimantante invariablement placée sur sa partie moyenne, c'est là que se trouve presque exclusivement développé le magnétisme que j'ai appelé inliérent, et la réaction des autres parties du barreau exerce une influence relativement plus considérable que dans le cas où l'on fait aller et venir la bobine aimantante, auquel cas le magnétisme inhérent se trouve à peu près uniformément réparti dans toute l'étendue du barreau ; or nous avons vu (jue, conformément aux idées théoriques qui viennent d'être exposées, le recuit favorise l'aimantation dans le cas dont il s'agit. » Je ferai remarquer incidemment que, lorsqu'on aimante un barreau au moyen d'une bobine aimantante qui reste dans une position déterminée, l'aimantation varie d'une manière notable, suivant que le circuit est fermé et rompu une ou plusieurs fois; l'aimantation est plus forte après dix in- terruptions du courant qu'après une seule. L'accroissement d'aimantation, que l'on obtient en multipliant les interruptions, me parait dîi à l'exlra- courant de rupture. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur l'ébottlement survenu à I île Bourbon. Note de M. Vélain. (Commissaires : MM. Cli. Sainte-Claire Deville, Daubrée.) « A mon retour de l'île Saint-Paul, j'annonçais à l'Académie que, pen- dant notre séjour à la Réunion, j'avais pu faire dans l'ile une série d'excur- sions qui devaient me permettre de donner prochainement une esquisse de son histoire géologique. » Une catastrophe effroyable, qui vient de frapper notre colonie déjà si éprouvée, m'oblige à présenter aujourd'hui quelques-unes de mes obser- vations, dans l'espoir qu elles pourront, en expliquant ce premier désastre, mettre en garde contre de nouveaux malheurs. >• Le 26 novembre dernier, entre 5 et 6 heures du soir, une partie du piton des Neiges et du Gros-Morne, montagnes dont l'altitude excède 3ooo mètres, s'est écroulée dans le cirque deSalazi(;, sur une longueur de 5 kilomètres, engloutissant le village du Grand-S.d)le où se trouvaient soixante-deux personnes. Les secours ont été inutiles : on a même dû re- noncer à l'idée de rechercher les corps des victimes; une superficie de plus de 1 20 hectares, bouleversée de fond en comble, se trouve, en effet, recou- 19.. ( '48 ) verle par des millions de mètres cubes de pierres et de terres amoncelées, qui forment maintenant lui manteau dont l'épaisseur varie entre f\o et 60 mètres. Des ravins profonds de plus de 100 mètres ont été comblés, les gorges du bras de Fleurs jaunes ont été fermées, et les eaux s'amoncellent derrière ce barrage, d'une façon menaçante. Tels sont les renseignements que le gouverneur, qui s'est transporté immédiatement sur les lieux, a donnés, jusqu'à présent. )) Les habitants du cirque de Salazie sont terrifiés, parce qu'ils s'ima- ginent qu'un bouleversement si considérable ne peut qu'être le résultat d'une commotion volcanique, d'une menace du volcan. Il n'en est heureu- sement rien : ce désastre, que j'avais prévu, est dîi à un éboulement pro- duit par la désagrégation de certaines des roches volcanîques de l'île, sous l'influence des agents atmosphériques. » L'ile de la Réunion se divise, orographiquementet géologiquement, en deux parties très-distinctes : la première, à l'ouest, est actuellement marquée par trois grandes vallées d'effondrement, drainées par des torrents très- encaissés qui s'élargissent et se creusent de plus en plus; le centre de ces trois dépressions, en forme de cirques, était primitivement occupé par un immense cratère, dont les derniers vestiges forment maintenant les points les plus élevés de l'île. Le piton des Neiges (3069 mètres), formé de coidées délaves successives alternant avec des scories, était un de ces té- moins, resté debout; toute trace d'activité volcanique a cessé dans cette région. Les phénomènes volcaniques se sont déplacés de l'ouest à l'est et semblent maintenant s'être concentrés dans la deuxième partie à l'est, où se trouve le volcan actuel (2623 mètres). )) En traversant, pendant le mois de janvier iS'yS, la chaîne des Salazes, sous la conduite de M. Deramond, conductciu- des Ponts et Chaussées, pour passer du cirque de Cilaos dans celui de Salazie, nous avions été bloqués à Mariât par un ouragan, et j'avais été frappé des dégâts immenses que pou- vaient causer, en un instant, les pluies torrentielles qui fondent sur ces rem- parts. J'avais vu là d'énormes failles, dans lesquelles les eaux s'engouffraient et disparaissaient, pour former, à certaines hauteurs, dans ces murailles à pic, (le véritables éruptions boueuses. 11 devenait évident que, les érosions se multipliant, certains massifs s'abattraient, provoquant des éboulements considérables, et j'avais appelé l'attention sur certains villages, qui, postés au bas des escarpements, me paraissaient particulièrement menacés. a Les remparts à pic qui forment comme les enclos des trois cirques d'ef- fondrement de Cilaos, de Salazie et de Mafatte, autrefois couverts de forets. ( '49 ) ont été, en grande partie, déboisés ou ravagés par dos incendies (r); com- posés uniquement de coulées successives de basaltes et de laves, alternant avec des scories au travers desquelles les eaux pluviales s'infiltrent avec la plus grande facilité, ils se dégradent sans cesse par suite de la désagrégation rapide do certaines des roches qui ouïrent dans leur constitution. Cer- taines coulées, de nature plus feklspnthi({ue,et peu compactes, se réduisent très-facilement en argile. Elles sont, en outre, creusées de vastes cavités, dans lesquelles les eaux se recueillent, et qui, remplies, forment comme des écluses de chasse donnant lieu à ces éruptions de boue dont j'ai parlé plus haut; tout ce qui surmonte ces nappes boueuses glisse et s'effondre dans les vallées. C'est de cette façon qu'a dû se produire l'éboulement dé- sastreux du 26 novembre. » Le village de Cilaos, dans le cirque de Cilaos, me parait dans une situation assez critique pour nécessiter des mesures de prudence, si l'on veut éviter un pareil désastre. Il m'a send)lé, en effet, qu'une bonne partie du plateau sur lequel est établi le village, notamment l'église et les mai- sons qui surplombent le bras des Étangs, miné par des sources thermales abondantes et surtout par des eaux qui s'amoncellent au-dessus nu vil- lage, devra céder prochainement : ces eaux, en effet, qui deviennent con- sidérables dans la saison des pluies, n'ayant pas d'écoulement direct, affouillent en dessous, et s'écoulent à la partie supérieure d'une nappe de basalte fortement inclinée, sur laquelle le plateau viendra lui-même à glisser en grand, comme il en a déjà menacé, si l'on ne pratique pas une voie d'écoulement aux eaux qui se recueillent dans les îlots des Étangs. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Note sur une commotion souterraine au centre de l'île de la Réunion. Désastre, disparition d'un luuncau de soixante-deux per- sonnes; par M. le D' Vixsox, de l'île (.\(; la Réunion. (Extrait.) (Commissaires : MM. Ch. Sainte-Claire Deville, Daubrce.) n Deux grands cirques occupent le ceniro de l'île de la Réunion, l'un au nord, le cirque de Salazie, l'autre au sud, le cirque de Cilaos. Ces deux vastes dépressions sont adossées et séparées par une inunonseet haute mu- raille, le groupe des Salazes et le piton des Neiges, le point le plus éli vo do (1) En i86g, un incciulic considérable a ravajjc les forêts (lui riiouvraicnl les iiiassif» aujourd'hui éboulés. ( 'So ) l'île entière. Des deux côtés, an fond de ces cirques, on voit sourdre des eaux thermales, gazeuses et alcalines, et des sources incrustantes. » Au pied du piton des Neiges, sur un emplacement de plusieurs kilo- mètres d'étendue, près du bord du torrent des Fleurs jaunes, étaient venues successivement se fixer une dizaine de familles de prolétaires blancs. Cha- cune d'elles se composait d'un couple chargé d'enfants nombreux, que la difficulté de vivre avait fait fiùr d'autres lieux. L'altitude de ces terrains, leur composition de sable et de pierres brisées, leur humus riche surfont de débris végétaux et non épuisé, le voisinage incessant des brouillards qui y entretiennent une fertilité excessive, toutes ces conditions, favorables à l'agriculture sous les climats intertropicaux, avaient tenté la détresse de ces pauvres gens, et, pleins d'une sécurité confiante, ils s'étaient établis dans ces lieux retirés et les plus charmants de l'île de la Réunion. Cette localité ainsi habitée et cultivée, posée au pied du Gros-Morne des Salazes, avait conservé, en raison de la constitution primitive de son sol, le nom de Grand-Sahle. » Le 29 novembre iS-jB, sans aucun autre présage, par un temps très- sombre et une atmosphère chargée, entre 4''3o™ et 5 heures du soir, une commotion souterraine, accompagnée de secousses, de trépidations et de détonations, eut lieu dans toute la localité du Grand-Sable, au pied du Gros-Morne des Salazes. En moins de cinq minutes (en quelques se- condes même, dit-on) tout le terrain compris entre la mare d'Affouches et le Camp-de-Pierrot, snr une étendue de 6 kilomètres et sur une largeur de 2 kilomètres, était horriblement bouleversé. Un mouvement de soulève- ment, parti du fond du sol, avait semblé monter à la rencontre d'une por- tion gigantesque et lointaine détachée du Gros-Morne des Salazes, venue de la base de sa hauteur, dont l'altitude totale, on le sait, excède le niveau de la mer de 3ooo mètres. Cette avalanche de pierres s'arrêta dans les an- fractuosités du rempart à un kilomètre du lieu du soulèvement du sol. Celui-ci s'effondra à la base du Grand-Morne, et tout le plateau du Grand- Sable fut convulsé, comme d'immenses remous et des vagues qui se ren- contrent et mêlent en bouillonnant leurs flots agités. Sous cet amas de blocs énormes, de roches de toutes dimensions, de sable, de décombres, à la fois soulevés et tombants, fut tout à coup engloutie cette petite colonie de soixante-deux personnes : homnies, femmes, enfants, animaux, de- meures, tout avait en un instant disparu sons un amoncellement de 60 mètres de hauteur. Une montagne fut formée à la place de la vallée, et une odeur sulfureuse s'étendit au loin dans ces lieux, où la terre bouleversée offrit ( i5, ) l'image du chaos à la place où, quelques moments avant, s'élevaient les pai- sibles demeures des habitants. Seule, une lauullc lut sauvée : placés à l'ex- trémité du Grand-Sable, le mari, la femme et l'enfant furent, avec leur de- meure, les récoltes et les arbres qui l'entouraient, emportés sains et saufs à 2 kilomélres plus loin. Le sol, compacte jusqu'à une grande prolbudeur, et comportant une vaste étendue, avait, sans s'effondrer, couru horizontale- ment, et même en remontant un peu et en s'élevant, l'espace de 2000 mètres, avec une vitesse dont les transportés n'eurent |)oint conscience. Dans le même mouvement de déplacement, une forêt tout entière, située sur la rive droite de la rivière des Fleurs jaunes, passa, sans se renverser, sur la rive gauche, franchissant ainsi, sur les amoncellements produits par l'exhaus- sement instantané et par l'ébouiis, une ravine profondément encaissée et maintenant comblée. Les arbres ont gardé toute leur fraîcheur, qui con- trasteà coté avec les scènes de la dévastation. Un petit piton exécuta sur lui- même un mouvement de rotation ou de conversion, de manière à présenter des faces opposées et dénudées aux sites environnants. Le Camp-de-Pierrot, situé sur une élévation en face et à 2 kilomètres, fut littéralement assailli par une grêle de grosses pierres qui, venant horizontalement ou de bas en haut, obligèrent, en frappant leurs demeures et en les brisant, les habitants à déloger et à fuir. » La célèbre source incrustante, située dans l'enceinte du Grand-Sable, connue sous le nom de Source pétrifiante, le but des pérégrinations des voyageurs et l'objet d'une foule de curiosités de dépôts calcaires produits avec la plus extiéme délicatesse, a été comblée et a entièrement disparu dans cette convulsion géologique. » Sur les soixante-cinq habitants présents au moment du désastre, soixante-deux ont complètement disparu ensevelis dans ce bouleverse- ment. Une cuisse humaine, arrachée violemment et retrouvée à la sur- face, fut comme la seule épave d'un grand naufrage où tout a sombré. Trois survivants échappèrent par la translation extraordinaire que nous avons décrite. Parmi eux, le père assure qu'une commotion violente et souterraine aurait précédé le désordre de la terre, et un mouvement de tré- |)idatioti se serait faii sentir dans les lieux voisins. » Devant ce phénomène et les scènes que nous venons d'esquisser, une question importante se pose : » L'éboulement est-il le fait d'origine et la cause unique du désastre? » Ou bien cet éboulement n'est-il lui-même que la conséquence d'une commotion soiitei raine :' ( l52 ) >) Les habitants de Salazie, plus rapprochés du théâtre de ce drame, et les deux survivants de cette terrible catastrophe n'hésitent pas à donner à ce fait une origine volcanique et souterraine. » M. le D' Vinson et M. P. Cazeau, ancien ingénieur, président de l'agence des eaux de Salazie, se rangent à cette opinion, qui est développée dans le Mémoire du premier et dans une lettre du second de ces obser- vateurs. » La projection de pierres énormes qui sont venues frapper le Camp- de-Pierrot, à 2 kilomètres du lieu de l'éboulis, se rattache à une cause plus puissante que celle d'un éboulement. L'odeur sulfureuse répandue dans ces lieux, la pluie de poudre de pouzzolane rougeàtre revêlant les feuilles sont encore un phénomène volcanique. )) I^a constitution géologique des lieux où ce grand fait s'est accompli est encore une preuve en faveur d'une commotion souterraine. En effet, le groupe des Salazes, situé au centre de l'île, fait partie d'une chaîne de montagnes très-hautes, reliées entre elles, entourées de cirques, d'affaisse- ments et d'anciens cratères dont la forme spéciale est encore conservée. Tout y indique l'action volcanique dans toute son énergie. C'est à l'oppo- site, séparé par la plaine des Cafres, que s'est réfugié le volcan de l'île de la Réunion, dont le cône ignivome existe dans son grand enclos, muraille demi-elliptique, témoin des dernières convulsions que le sol ait subies. » Les relations souterraines des anciens cirques avec la cause généra- trice ou l'élément igné s'attestent, pour Salazie et Cilaos, par des sources thermo-minérales et des sources calcaires ou incrustantes. Nous avons vu une de ces dernières se combler et disparaître dans la convulsion géolo- gique du Grand-Sable. » TOPOGRAPHIE. — Sur tin télémèlre de poche, à double réflexion. Mémoire de M. Gaumet, présenté par M. du Moncel. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « Le télémètre de poche, que j'ai l'honneur de soumettre au jugement de l'Académie, comprend deux parties essentielles : )) 1° Un système de deux miroirs, disposés sur une petite plaque métal- lique de manière à faire entre eux un angle de 45 degrés; l'un d'eux est fixe, l'autre est monté sur une alidade mobile : on peut ainsi faire varier l'angle des miroirs de 4i à 49 degrés » 2° Une vis micrométrique très-régulière, d'un pas de | millimètre. La ( '53 ) tête de cette vis est un cercle de i centimètre de rayon, divisé sur sa circonférence en cinquante parties ; celle vis se meut dans un double écrou fixé sur la plaque métallique. Une réglette, sur laquelle sont tracées des divisions égales au pas de la vis, se trouve, par sa tranche, presque en con- Fig. I. — Projection horizontale. — Grandeur |. tact avec le bord du cercle et sert de repère. Un ressort agissant sur l'ex- trémité de l'alidade établit un contact permanent entre celle-ci et la pointe de la vis. ■n Ces pièces sont disposées dans une boite parallélépipédique, présentant à la partie postérieure une petite ouverture, à fente horizontale, servant de viseur, et sur la droite une fenêtre rectangulaire, par laquelle pénètrent les rayons lumineux émanés des objets vus par double réflexion. » Un observateur voulant mesurer la distance de deux points, A et C, se place en A, de manière à apercevoir sur sa droite le point C ; il voit O.K., 18^6, i"Jf>, d'où l'on tire Kn ajoutant les conditions que les d^^^z^ satisfassent aux équations a et les d.ri, aux équations (^-^=0, ayant de plus égard aux équations W'Za^ o, les d'^^j-^ qui figurent dans le numérateur de Q prendront les valeurs — \ r/^r/'''jr„; en outre les d'^^x^ convergeront par le décrois- a sèment des valeurs ^'^'/p, d'après (i), vers les limites c^'' jtj. Par suite, la fraction Q se confond finalement avec la fraction (2) ;^^ ■ . a qui signifie la même chose que la fraction marquée (5) dans la Note de M. Jordan. Or, après avoir fait remarquer que la fraction en question, si l'on fait varier les d''^x„, présente n — l maxima ou minima, M. Jordan formule un problème de maximis cl minimis poiu- la sonnne de ces valciu-s, divisée par la fonction \ d-Xa, par rapport aux dxa, et il démontre qu'il a C. R.,1876, \<" Semetcre. (T.LXXXII, N» 2.) 3' ( i62) y a n — / solutions et que deux systèmes d'oTa et d"Xa correspondant à deux solutions différentes suffisent à l'équation \ d' Xad"Xa^= o. Dans le a cas n = 3, Z = i, ladite somme devient égale au carré du sinus de l'angle compris entre deux plans consécutifs tangents à la surface j\ = const. Voici la base de la généralisation de M. Jordan dont j'ai parlé. » La gén(Malisation de la théorie du rayon osculateur que j'ai mention- née plus haut s'appuie sur le théorème connu de Mécanique, que, lois- qu'un point matériel, qui n'est soumis à l'action d'aucune force accéléra- trice, doit se mouvoir sur une surface déterminée, le moment de la pression exercée en chaque point est proportionnel à la valeur réciproque du rayon de courbure. Pour étendre le problème du mouvement du point imaginé, supposons que, dans un espace à n dimensions, le carré de la distance du point Xa au point voisin Xa H- dx^ soit représenté par la fonction essentiel- lement positive du second degré des n différentielles dxa-, 2f{dx ) = \ a^^i dxa dxi. où les coefficients a^j dépendent d'une manière quelconque des variables Xa et où le déterminant dét. «a,i = A ne s'évanouit pas identiquement. Les variables Xa étant assujetties aux / conditions ^œ= const., on demande que la première variation de l'intégrale J[f[T)-^^0-^ + - --^-^^.J^àt, dans laquelle les lettres X^ dénotent l multiplicateurs indéterminés, s'annule. Alors les quantités \^ deviennent égales à des fonctions homogènes du se- dx cond degré_des dérivées — -• Si l'on substitue ces valeurs des multiplicateurs dans la somme \ Xœ<^7a? où les variables c?j^ sont susceptibles de valeurs a. quelconques, cette somme représentera une généralisation du moment de la pression précédemment défini. » GÉOMÉTRIE. — Noie sur une classe particulière de décagones gauches, inscri/ilibles à l'ellipso'ide; par M. P. Serret. « 1. J'ai donné déjà, dans un ouvrage antérieur, l'extension, à dix points d'une surface du second ordre, de la propriété générale de dix points d'une conique exprimée par le théorème de Desargues. ( i63 ) » L'analogie intéressante, mais beaucoup plus restreinte, qui fait l'objet de cette Note, se rapporte au théorème de Pascal, et peut être con- sidérée sous deux points de vue distincts : dans son énoncé actuel, ou dans la double démonstration, analytique ou géométrique, qu'elle com- porte. Si l'on n'en regarde d'abord que l'énoncé, et la part faite de la satisfaction partielle que noire curiosité peut recevoir de cette première ouverture sur ime proposition si longtemps et si vainement cherchée, l'analogie particulière, qu'on a ici en vue, parait justement trop satisfai- sante et trop précise pour nous permettre d'espérer que l'analogie géné- rale, s'il en existe quelqu'une, puisse s'offrir à nous dans un parallélisme très-accentué avec le théorème de Pascal. Envisagée, au contraire, au point de vue de la démonstration analytique qu'elle comporte, notre ana- logie, bien que très-particulière, paraît offrir plus de ressources, et auto- riser même quelque espérance meilleure touchant la possibilité de mettre enfin la main sur l'analogie générale qui importeraitsurtout.il se peut, en effet, que celle-ci ne dépende que d'une heureuse extension de notre analyse, ou de la formation, a priori, de quelque autre équation du se- cond degré, plus générale, et admettant, comme celle que nous allons donner, dix solutions rationnelles en évidence. » 2. Analogie : théorème. — Tout hexagone plan dont les côtés opposés se coupent deux à deux sur une même ligne droite étant, comme l'on sait, itiscriptible à une courbe du second ordre, tout décagone gauche dont les côtés opposés se coupent deux à deux sur un même plan est de même inscriptible à une surface du même ordre. » On aperçoit déjà que tout le mérite de ce théorème devra se trouver dans la démonstration, puisque le seul théorème de Pascal et l'analogie la mieux indiquée et la plus facile en donnent d'abord tout l'énoncé. Quant à la démonstration elle-même, il est évident qu'elle devra dé- pendre : i" d'iui mode convenable de représentation des éléments du dé- cagone gauche de l'énoncé; 2° de la formation, a priori, d'une équation du second degré qui se trouve vérifiée d'elle-même en chacun des sommets du décagone. » Or, si l'on représente par les équations successives o = M 4- A := M - B = M -+- C = M - D =. iM -^- E, = M - A = IVI + B = M - C = M + D = M - E (D) les plans des angles successifs d'un décagone gauchf, on voit aussitôt que ai.. ( '64 ) le décagone acluel, dont deux côtés opposés quelconques, tels que o =: M + A = M — B, o = M-A = M + B, se coupent, en effet, sur le plan fixe représenté par l'équation M = o, peut être pris pour le décagone de l'énoncé. » L'un quelconque des sommets du décagone se trouve donc défini par trois équations simultanées, telles que o = M d= A = M q= B = M =h C, que l'on peut écrire (i) A=ifM, 6= + m, C=q:M; et qui entraînent cette triple identité (i') o = A + B = B + C = M= - AC. » Considérons actuellement la surface du second degré représentée par l'équation (S) - IVP-4- A.C + B.D + C.E4-D.A -t-E.B = o. Comme cette équation peut s'écrire (S') (~ M^ + A.C) + (A 4- B)D + (B + C)E = o, on voit qu'elle est vérifiée identiquement par les coordonnées (i) ou (i') du sommet considéré. Or cette seule vérification, associée à la symétrie en A, B, C, D, E des équations ( D) et (S), démontre le théorème. )) 3. Si l'on désigne par (3) r,,p„,.., f>,,p„ = o les côtés successifs d'un hexagone inscrit à luie conique, on démontre bien aisément que la dépendance géométrique existant entre ces six droites se traduit par l'identité (3') >,P,P,+...+ X,P,P, = o. Réciproquement, l'identité (3') caractérise, en général, les côtés successifs d'un hexagone inscriptible , et il n'est besoin d'aucun calcul pour lire le théorème de Pascal dans cette identité. Or il est remarquable que les plans des angles successifs (4) P,,P,,..., P„, P,0=3O du décagone gauche inscriptible, considéré précédemment, donnent lieu à ( i65) une ideiitilé toute semblable (4') >,P,P,4-...+ ),,„l>,„P,-^o, comme on le voit en posant >,, = + I, ).,= - I, )., = -;-!,.... Il resterait à reconnaître la généralité de la relation (4') et à en trouver ensuite quelque traduction géométrique. Mais la relation (4') est-elle gé- nérale? En d'autres termes, l'identité tangentielle qui relie les dix sommets pi, P^.-- i /'m — ° ^ ^'" décagone inscriptible quelconque, entraîne-t-elle, entre les plans P,, P-,,..., P,o des angles suc- cessifs de ce décagone, la relation (4) ? Je l'ignore tout à fait, et il ne pa- raît pas très-facile d'en décider. Toutefois la proposition est vraie dans le plan, et l'on déduit, en particulier, ce théorème: Si un liexar/one est cir- conscrij)lible à une conique, il existe une autre conique qui divise harmonique- ment les six côtés de l' hexagone. » C'est, comme ou voit, une expression particulière des dépendances des- criptives, encore inconnues, que comportent six couples de points conju- gués à une même conique. 1) 4. L'analogie du n" 2 se peut aussi établir géométriquement. Il arrive même qu'elle reçoit ainsi un certain degré de généralisation, comme nous pourrons le montrer dans une Note ultérieure. » ANALYSE. — Note sur rapj)Ucnlion des séries récurrentes à la recherche de la loi de distribution des nombres premiers ; par M. E. Lucas. (Extrait.) « La série de Lamé, que cet illustre géomètre fit servir à la détermina- tion d'une limite supérieure du nombre des opérations à effectuer dans la recherche du plus grand conunun diviseur de deux nombres entiers, e^t une série récurrente définie par la relation et par les deux conditions initiales elle possède les propriétés suivantes : » Théorèmi: I. — L'expression d'un terme quelconque i/„ est donnée, en Jonc- ( '66 ) lion du rang n, par lajormule 2«v5««=(<+\/5)"-(i- V5)". » Théorème II. — On a les deux Jormutes symboliques u"^-'' = u" {u ■+- lY, dans lesquelles on remplace, après le développement, les exposants par des indices. Les trois formules précédentes subsistent enco7-e lorsque l'on donne à ii des va- leurs négatives. » Théorème III. — On a encore la formule I 1.2 1.2.3 et l'expression n ^ [n — \][n—i] (/? — 2) (/z — 3) (/? — 4) , I 1.2 1.2.3 est égale à -1- i , à o ou à — i , suivant que le reste de la division de n par 6 est o ou 5, I ou 4, 2 ou 3. » Théorème IV. — Le terme de rang pq est exactement divisible par les termes de rangs p et q, et par leur produit si les nombres p et q sont premiers entre eux. » On en déduit une proposition réciproque. » Théorème V. — En posant u„,, = w„t'„, la série des v„ représente des nom- bres entiers satisfaisant à la relation et aux deux relations » Il est facile de trouver un grand nombre de formules analogues aux précédentes. Ces formules permettent de calculer rapidement les termes de la série de Lamé dont le rang est égal à 2"A, lorsque l'on connaît le terme de rang A-. )i Théorème VI. — Les diviseurs premiers impairs de Unn+t ^ont de la forme l\q -]-i; les diviseurs premiers impairs de ^>^,^ sont de la forme Sq ±: i , et les diviseurs premiers impairs de i',„^.o sont des formes %q -\-\ et 8q -i- 3. » Théorème VII. — Si p désigne un nombre premier de la forme loq ±11 , les ( i67 ) termes dont le mnq est un mulliple quelconque d'un certain diviseur de p — i sont divisibles par p, cl les autres termes ne sont pas divisibles par p. » TiiKORÈAiE VIII. — Si p désiqne un nombre premier de la forme 2oq-^i\ ou de la forme 20 q -h 19, les termes divisibles par p o)it pour rangs tes nombres égaux aux multiples de p — i . » TuiiouKME IX. — Si p désigne un nombre premier de la forme 10^ ± 3, les termes divisibles par p ont un rang égal à un niulliple quelconque d'un cer- tain diviseur de p -\- \ . » Tf[i':onî:ME X. — Si le terme de rang A 4- i dans la série de Lamé est divisible par la nombre impair A de la forme lop ± 3, et si aucun terme dont, le rang est un diviseur (/e A + i n'est divisible par A, le nombre A est premier. M Théorème XI. — Si le terme de rang A — i dans la série de Lamé est di- visible par le nombre impair A de la forme 10 p ±: \ , et si aucun terme dont le rang est im diviseur de \ ± i n'est divisible par A, le nombre A est le premier. » J'ai découvert un grand nombre d'autres propositions de ce genre, s'appliquant encore aux séries récurrentes contenant un terme nul, et en particulier à toutes les séries récurrentes déduites de la résolution des équa- tions quadratiques, et en particulier de celle de Pell. Ces propositions per- mettent de décomposer rapidement les termes de la série de Lamé, par exemple, en leurs facteurs premiers, ou de reconnaître s'ils sont premiers. Ainsi Unç = 514229 n'admet que les diviseurs premiers des formes linéaires 1 16/J + r, r i6p -\~ 57, et l'essai des deux nombres 173 et 349, qui satisfont à cette condition, in- dique immédiatement que «o^ est un nombre premier. » Il est d'ailleurs important de remarquer que les théorèmes Xet XI permettent de savoir si un nombre est premier ou composé, sans qu'on ait besoin de se servir de la table des nombres premiers. C'est à l'aide do ces théorèmes (pie je pense avoir démontré que le nombre A= 2'" - I est premier. Ce nombre contient trente-neuf chiffres., tandis que le plus grand nombre premier connu actuellement n'en contient que dix. Ce nombre est, d'après Euler, égal à 2" — i. » En effet, le nombre A est de la forme lop — 3, et j'ai vérifié que w* n'est jamais divisible par A pour A -- 2", excepté pour n égal à 1^7. » [ iC8 ) SPECTROSCOPIE. — Sur le spectre du gallium. Note de M. Lecoq DE BoisBAUDRAN, présentée par M. Wurtz. « Je viens de mesurer de nouveau les longueurs d'ondes des raies du gal- lium, dans des conditions d'exaclitude que le faible éclat du spectre obtenu ne m'avait pas permis de réaliser lors de ma première détermination (*). J'ai, du reste, retrouvé rigoureusement le même nombre pour la principale raie; quant à la moins brillante, elle est un peu plus réfrangible que je ne l'avais estimé d'abord. » Avec le chlorure de gallium, relativement assez concentré (**), que j'ai récemment soumis à l'action de l'étincelle électrique, je n'ai pas observé d'autres raies que les deux suivantes; si l'on en trouve avec des solutions tout à fait concentrées, elles ne pourront donc être que faibles. ÉU-oite, forte. Nolablement plus brillante Position sur mon micromètre. )■ I Etroite, Jorte. INotaDlement plus Dniianie a iq3,72 4'7î" ^ dans une étincelle de longueur inoyenne ' que dans une étincelle très-courte. / ittroite. Bien marquée, mais beaucoup \ moins forte que a 193,72. Nolable- P 208,90 (***) 4o3,i I ment plus vive avec une étincelle 1 moyenne qu'avec une étincelle très- \ courte. » La raie a 417,0 est caractéristique du gallium; c'est une réaction fort sensible. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — De la décroissance du sucre dans les betteraves pen- dant la seconde période de leur végétation. Note de M. B. Corenwinder, présentée par M. Peligot. « On sait que, pour recueillir de la graine, on replante au printemps les betteraves obtenues pendant la campagne précédente. Le sucre qui s'est formé dans la racine est utilisé par la plante pendant la seconde période de sa végétation; mais de quelle manière celte utilisation a-t-elle lieu? (*) Comptes rendus, t. LXXXI, p. 494. î"" septembre 1875. (*') Les intensités relatives, indiquées dans la description des raies, se rapportent à la con- centration moyenne de la solution actuellement employée. (***) La raie Ga p est bien plus difficile à mesurer que Gay.; je ne pense pas néanmoins que l'erreur de ). dépasse de beaucoup 0,1. ( '% ) » c'est ce que j'ai établi par des expériences dont je lire les consé- quences suivantes : » i" La betterave plantée pour en obtenir de la graine perd, au début de sa végétation, une certaine quantité de sucre qui sert à l'alimentation des feuilles primitives. » a° Depuis cette époque jusqu'au moment où apparaissent les rudi- ments des graines, le sucre reste en permanence dans la racine. Il est pro- bable dès lors que le carbone nécessaire à la formation des tiges et des feuilles (qui acquièrent pendant cette période un grand développement) est emprunté en grande partie, sinon exclusivement, à l'alinosphère. » 3° A partir du moment où les graines apparaissent, le sucre décroît rapidement dans la racine, et il a disparu complètement à la maturité des graines. » M. Peligot a observé, le premier, que les betteraves qui ont donné des graines mûres ne renferment plus de sucre. De mon côté, je crois avoir vu, avant tout autre observateur, qu'on n'y trouve plus d'acide pliosphorique à celle époque, et que les alcalis (potasse et soude) s'y sont accumulés dans luie proportion considérable. » Il ne me paraît pas douteux, d'après ce qui précède, que la disparition du sucre de la betterave, au moment précis où les graines vont se former, prouve que ce j)rincipe immédiat donne naissance à l'amidon qui se pro- duit dans ces graines, et que ses éléments s'y condensent ainsi sous une forme plus stable, plus à l'abri des altérations qui pourraient survenir jus- qu'au moment de la germination (i). B Du reste, c'est de celte n)anière que les choses se passent ordinaire- ment dans la végétation. Les feuilles des graminées, le blé, le mais, etc., élaborent prinùtivement du sucre (2), puis ce dernier corps, essentielle- ment altérable de sa nature, prend ultérieurement une forme plus fixe, en s'organisant à l'état de fécule autour de l'embryon. (i) La graine de betterave renferme, comme on le sait, une fécule de très- petite di- mension. (2) J'ai démontré, il y a déjà longtemps, dans un Mémoire qui a paru dans les Annales de Chimie et de Physique (année i858), que la quantité d'acide carbonique que les feuilles des plantes peuvent absorber pendant leur exposition au soleil est plus iiiij)oriaiiio qu'on ne le suppose généralement; aussi je ne pense pas qu'on puisse mettre en doute le rôle capital des feuilles dans l'assimilation du carbone et l'élaboration des substances hydro- carbonées qui s'organisent en sucre dans les tiges ou les racines. C. R., 1871;, l'r Semeitre. (T. LXXMl, N» 2.) 22 ( 17° ) » Si donc, comme le soutient M. Cl. Bernard, la doctrine de la trans- formation de l'anudon en sucre dans les feuilles de betteraves est une hypothèse, il me semble que l'action inverse, c'est-à-dire la transformation du sucre en amidon dans les plantes, est une doctrine aussi plausible que la plupart de celles qui sont admises en Physiologie animale et végétale. » En entrant dans la circulation végétale, le sucre cristallisable, primi- tivement emmagasiné dans !a racine de la betterave, se change d'abord en sucre incristaliisable réduisant fortement la liqueur de cuivre et déviant à droite le plan de polarisation de la lumière. » C'est au moins ce que je viens de constater pour les jeunes pousses qui se forment sur les betteraves que l'on conserve en silo. Ces rudiments de feuilles dépourvues de chlorophylle m'ont donné à l'analyse : Eau • 87 ,800 Sucre cristallisable o,520 Sucre incristaliisable 3,3io Substances azotées 3,462 Cellulose, pectose, acide organique, etc 3 ,288 Acide pliosphorique 0,21 1 Potasse, soude, magnésie, chlore, silice, etc i ,409 100,000 » Ces feuilles à l'état normal renferment : Azote ... 0 , 554 pour 1 00. » Un second essai, effectué sur des feuilles de même dimension prises sur d'autres betteraves, m'a donné : Sucre cristallisable o ,45o Sucre incristaliisable 3,224 3,674 » Je me suis assuré, en outre, que la quantité de sucre diminue dans ces pousses à mesure qu'elles grandissent. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur l'installation de i observatoire météorologique du Puy- de-Dôme. Note de M. Allcard, présentée par M. Jamin. M J'ai l'honneur d'informer l'Académie que, depuis le 20 décembre der- nier, des observations météorologiqiies sont faites régulièrement de trois heures en trois heures, à la cime du Puy-de-Dôme. » Avant l'hiver, un gardien a pu y être installé avec sa famille, dans les constructions presque terminées de l'observatoire. Grâce aux précautions > 1,620 ( '7' ) prises, il y a passé sans souffrance la période de froid qui a coumicncé en Auvergne le 21 novembre, et qui n'a pris fin que le 12 décembre. Toutes les inquiétudes relatives à la possibilité d'habiter pendant toute l'année sur le sonunet du Puy-de-Dôme, ïommet isolé dans l'atmosphère, à une alti- tude de 1470 mètres, n'avaient donc aucun fondement. » Une station méléoroloi,ique, dite slutioii de la plaine, est établie aux abords de la ville de Clermonl, et munie des mêmes appareils scientifiques que la station de la montagne située à la cime du Puy-de-Dôme. Ces deux stations, d'une différence d'altitude de 1 100 mètres, et d'une dislance, à vol d'oiseau, de ç) kilomètres environ, sont reliées par une ligne télégraphique, qui permet de comparer à chaque instant les observations météorologiques faites en haut et en bas, dans des conditions si différentes. » L'Académie peut aujourd'hui considérer l'observatoire météorolo- gique du Puy-de-Dôme comme fondé. Jusqu'ici, aucun établissement de ce genre, aussi complet, n'a été créé. Il est dû à la libéralité de l'Etat, de la ville de Clermont et particulièrement du département du Puy-de-Dôme, qui n'ont rien épargné |)Our en faire un observatoire modèle. J'espère que l'Académie accordera toute sa sympathie et son appui bienveillant à cette création, que j'ai poursuivie sans relâche depuis six ans, malgré bien des obstacles, par les temps les plus difficiles. » L'observatoire météorologique du Puy-de-Dôme est une annexe de la Faculté des Sciences de Clermont; aussi pourra-t-il profiter de toutes les ressources expérimentales de cette Faculté. Alors les études qui y serorit poursuivies ne se borneront pas à la Météorologie proprement dite : bien des questions de Physique pure, ou relatives à la Physique du globe, pour- ront être abordées dans des conditions nouvelles. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur les mouvements périodiques des feuilles dam /'Abies Nordraanuiana. Note de M. J. Chati.n, présentée par M. Du- chartre. << h' Abies Nordmanniana est une Conifère aujourd'hui très-répandue, en raison de l'élégante coloration de ses feuilles, dont la face inférieure est blancliàire, tandis que leur face supérieure est d'un beau vert foncé. » Or, si l'on observe cet arbre de grand matin ou vers le déclin du jour, ou constate que l'ensemble de son feuillage paraît uniformément blan- châtre, tandis que, dans le milieu de la journée, la teinte verte y semble générale. Si l'on cherche à se rendre compte de cette différence de colora- ( 172 ) tion, on voit qu'elle résulte d'une position spéciale des feuilles, situation qui varie durant le jour et durant la nuit : dans le premier cas, les feuilles sont étalées sur le rameau et présentent leur face supérieure, d'où résulte l'aspect verdâtre du feuillage; durant la seconde période, au contraire, c'est leur face inférieure qui s'offre à l'observateur et qui détermine la teinte blanchâtre de YAbies. )i On arrive donc à distinguer ainsi une position diurne et une position noc- turne. Celle-ci mérite une attention spéciale, en raison des phénomènes qui la déterminent : on voit les feuilles, d'abord horizontales, se redresser peu à peu sur le rameau, de manière à prendre une direction souvent presque perpendiculaire à celle du rameau ; mais, en même temps, ce mouvement d'érection est accompagné d'un mouvement de torsion imprimé à la partie basilaire de la feuille et pouvant souvent parcourir un arc de 90 degrés. Les feuilles des rameaux supérieurs semblent subir, sous ce rapport, une sorte d'accommodation qui permet à cette torsion d'y persister au moins partiellement. C'est d'ailleurs là un fait particulier que je me borne à indi- quer actuellement, comptant le traiter d'une manière plus détaillée clans une prochaine Communication, où j'aurai l'honneur de présentera l'Aca- démie les résultats que m'ont fournis des expériences qui seront bientôt ter- minées et que j'ai entreprises dans le but de reconnaître, chez VJbiesNord- manniana et quelques autres types voisins, les causes et le mécanisme des phénomènes mentionnés ici et dont l'analyse permet d'examiner, dans leurs principaux détails, ces mouvements de torsion, sur lesquels la Physio- logie végétale ne possède que bien peu de données. A lui autre point de vue, leur étude permet d'étendre aux Gymnospermes l'existence des mou- vements spontanés que d'anciens observateurs ont signalés chez plusieurs Dicotylédones, que M. Brongniart a décrits chez plusieurs Monocotylé- dones et qui, l'exemple actuel le montre nettement, se retrouvent dans les trois grandes divisions des végétaux phanérogames. » A 5 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. F>a séance est levée à 6 heures. J. R. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUiNDI 17 JANVIER 1876. PRÉSIDENCE DE M. LE VICE-AMIRAL PARIS. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. — Critique expérimentale sur la formation de ta matière sucrée dans les animaux (suite); par M. Cl. Bernard. « Ce n'est qu'après Ions ces essais et toutes ces études préliminaires que je conçus l'idce de faire V expérience du foie lavé. Puisque le foie continuait à former du sucre après son extraction du corps et après la cessation de toute circulation sanguine, il paraissait évident que la substance qui don- nait naissance à la matière sucrée ne se trouvait pas dans le sang, mais bien dans le tissu hépatique lui-même. Toutefois, comme il reste toujours dans le tissu du foie, qui est très-vasculaire, une certaine quantité de sang, il fallait l'en débarrasser complètement par le lavage. Je séparai donc du corps le foie d'un chien bien nourri et sacrifie en pleine digestion; j'intro- duisis un tube dans le tronc de la veine-porte au moment où elle pénètre dans le sillon hépatique, et j'y adaptai le robinet de la fontaine de mon laboratoire. Sous l'influence de ce vigoureux courant d'eau, le tissu du foie fut bientôt lavé. I^'eau qui sortait par les ouvertures béantes des veines sus-hépatiques était d'abord rougeâtrc, mêlée de sang, contenant du sucre et de l'albumine; mais bientôt le tissu hépatique devint décoloré, l'eau C. R., 1875, l" Semestre. (T. LXXXII, IS» 3.) ^^ ( 174 ) était claire, limpide, et ne contenait plus ni sncre ni albumine. Au bout de dix à quinze minutes, je cessai le lavage, et, en examinant aussitôt un frag- ment du foie lavé, je constatai que son tissu infiltré d'eau ne renfermait pas trace de sucre; le liquide qui résultait de sa décoction ne donnait au- cune réduction avec les sels de cuivre dissous dans la potasse et ne fer- mentait pas avec la levure de bière. J'abandonnai ensuite à lui-même le reste du foie à la température ambiante du laboratoire par un jour d'été. Après un quart d'heure, le tissu hépatique contenait déjà très-manifeste- ment de la matière sucrée; mais, après trois quarts d'heure, il en renfer- mait une telle proportion, que le liquide exprimé du tissu hépatique, soumis à la coction, donna de 2 à 3 pour 100 de sucre à l'analyse. Par plusieurs injections d'eau successives, j'enlevai le sucre formé, et ce n'est qu'après le troisième lavage que la propriété saccharifiante du tissu hépa- tique disparut complètement. » Telle est, dans toute sa simplicité, l'expérience du foie lavé, que je fis connaître à l'Académie dans sa séance du 24 septembre i855 (i). J'ai dit que cette expérience a commencé une nouvelle phase dans la question de la elycogénie animale; en effet, je la coiisidère comme la plus importante au point de vue de la théorie glycogénésique. Cette expérience nous prouve trois choses ; i" que le sucre se forme dans le foie sans l'interven- tion directe du sang; 2° qu'il dérive d'une matière fixée dans le tissu hé- patique; 3*^ que cette production sucrée s'opère dans le foie séparé du corps par une véritable fermentation, car le froid la ralentit ou l'arrête; ime douce chaleur l'accélère, l'ébullition l'éteint et la détruit définitivement. » C'était donc sur cette matière fixée dans le foie, donnant naissance à la fermentation sucrée, qu'il fallait maintenant concentrer toutes les recher- ches. Je fus d'abord entraîné, je dois le dire, en vertu des idées régnantes, à rechercher dans le tissu hépatique une substance glycoside pouvant par son dédoubleiiseat donner naissance à du sucre. Ce n'est qu'ensuite que j'ai séparé la matière que j'ai appelée gl/cogèiie, véritable amidon animal, que M. E. Pelouze transforma esî xyloïdine sous l'influence de l'acide azotique fumant et à laquelle il assigna la formule C'- H'- O'^ (2). M J'ai f;iit connaître les propriétés et les caractères de cette matière gly- cogène dans une seconde Communication, sur le mécanisme de la formation du sucre dans le foie, faite à l'Académie dans sa séance du 23 mars 1867 (3). (i) Com/Hes rendus, t. XLI, p. 46'- (2) Comptes rendus, t. XLIV, p. iSai, séance du ag juin 1857. (3) Dans beaucoup d'ouvrages de Physiologie et de Chimie pliysiologiqiie, on aUribue ( '75 ) M Tous les résultats nouveaux que je viens de signaler relativement, à rexpérience du foie lavé et à l'isolement de la matière glycogène (ij in- firmaient non-seulement les hypothèses de Lehmann, Frerichs et Schmidt, mais ils venaient, en outre, modifier profondément et corriger les interpré- tations des faits antérieurement observés. On savait maintenant que, pour doser exactement la quantité de sucre renfermée dans le foie d'un animal vivant, il fallait en quelque sorte saisir l'organe à sa sortie du corps sans attendre qu'il y ait eu accumulation du sucre dans son tissvi. Or, comme j'avais fait des dosages de sucre dans le sang et dans le foie avant de con- naître la glycogénèse post mortem, que j'ai découverte plus tard, il est clair, dis-je, que ces premiers dosages (levaient donner des chiffres trop forts. C'est pourquoi j'ai eu bien soin de dire en terminant mon premier Mémoire sur le foie lavé : « tous les dosages que l'on a faits du sucre dans le foie » doivent être revérifiés d'après la connaissance de ces nouveaux » faits (2) ». » La question glycogénique avait donc changé de face, son vrai méca- nisme était connu; ce mécanisme était semblable chez les animaux et chez les végétaux. Dans les deux cas, la glycose provenait d'une matière amyla- cée qui le précédait, et, de même que le sucre peut se former dans un fruit ou dans un tubercule séparé de la plante, de même le sucre se formait dans le foie des animaux, après avoir été séparé du corps. » III. C'est précisément à propos de ce dernier fait que l'on vit surgir des objections d'un ordre nouveau. Certaines idées vitalistes et médicales à Hensen en même temps qu'à moi la découverte de la matière glycogène. Voici ce qui a ])ii donner lieu à cette confusion; après la ])ublication de mon expérience sur le foie lavé, un grand nombre de physiologistes la répétèrent, llensen, aujourd'hui professeur à Kiel, était alors étudiant à Wurzbourg; à la sollicitation du professeur Schercr il répéta mon expérience cl en confirma tous les résultats. Il vit, en outre, qu'en ajoutant de la salive et de l'infusion pancréatique au foie lavé bouilli, on y faisait apparaître le sucre («l, mais il n'a jamais isolé ni montré la matière glycogène. Dans la Note insérée dans les archives de Virchow, Henscn ne réclame pas la découverte; il dit qu'il était sur la voie et qu'il y serait arrive si je n'y étais parvenu uioi-mèmc. D'ailleurs, en supposant même ri'Jugé nautique. { 185) u 7° Ces mouvpments tournants à axe vertical no sont pas particuliers à l'almosplière de notre globe; ils jouent un grand rôle sur d'autres astres; oïl les retrouve sur le Soleil, et ils y opèrent sur li plus grande échelle. le rôle considérable qu'ils y jouent est dû à la rotation loute spéciale de cet astre; il explique les principaux pliénotnèues de sa surface ; mais, leur na- ture mécanique élant absolument la même que sur noire globe, l'étude des mouvements gyratoires du Soleil peut servir, toutaussi bien et parfois même beaucoup mieux que l'élude des mouvements gyratoires de notre atmo- sphère, à l'avancement de la Mécanique des fluides et de la Météorologie. » TliEIîMOCllIMlE. — Jclion de l'acide sulfuiiquc fumant sur les carbures d'hydrogène (i); par M. Bkutiif.lot. « 1. La réaction de l'acide sulfurique sur les composés organiques donne naissance à cinq phénomènes principaux, savoir : la combinaison de cet acide avec la matière organique; la déshydratation, ou l'hydratation (con- sécutive) de la matière organique; sa condensation polymérique; enfin sa destruction profonde, avec dégagement d'acide sidfureux. Sans m'arréter au dernier effet, qui se complique en général des quatre autres, je vais exa- miner les dégagements de chaleur qui répondent à l'accomplissement de ceux-ci : la transformation des carbures d'hydrogène en alcools se rattache au même ordre d'expériences. » 2. L'union des carbures d'hydrogène avec l'acide sidfurique peut donner naissance, soit à des composés stables, que l'eau et les dissolutions alcalines ne décomposent pas, ce qui a lieu spécialement avec l'acide sulfu- rique anhydre ou fumant; soit à des composés éthérés, que l'eau et les al- calis résolvent en acide sulfurique hydraté (ou en sulfates) et en hydrates des carbures primitifs (alcools). Examinons ces deux cas séparément. » 3. J'ai opéré avec une dissolution d'acide sulfurique anhydre dans l'acide monohydralé, dissolution préparée exprès en condensant le pro- duit de la distillation de l'acide de Nordhauscn dans l'acide Jiydralé pur obtenu par distillation. Le liquide répondait à la composition suivante : SO' H -f- 0,235 SO'. i'"' de ce liquide mêlé avec 8o parties d'eau ù 17", dégage -f- 220''''', 3. L'acide hydraté renfermait 98 pour 100 d'acide réel, SOUL i gramme de ce liquide mêlé avec 70 parties d'eau à 17 degrés a dégagé + iGG'^',8. (i) Dans raon dernier Mémoire, page 121, la cli.ileur de vaporisation de l'acide accliijuc a été donnée 9, 1 au lieu de G, i, |)ar suite d'une faute d'iuiprrssion. ( '86) M Ce dernier chiffre a été trouvé identique avec un acide récem- ment distillé et bouilli depuis vingt-quatre heures, et avec le même aciile conservé pendant un mois : ce qui prouve que la constitution de l'acide monohydraté ne change pas avec le temps. Cette vérification était utile dans des expériences qui ont duré cinq semaines. » 4. J'ai fait agir l'acide sulfurique fumant, tel que je viens de le définir, sur trois carbures d'hydrogène, la benzine, le toluène et l'éthylène. » 5. Benzine. — Définissons d'abord la réaction chimique. La benzine pure et l'acide sulfurique monohydraté n'exercent aucune réaction appré- ciable, au moins dans la courte durée d'une expérience calorimétrique. La benzine, au contraire, se dissout aisément et à froid dans l'acide sulfurique fumant, avec le concours d'une agitation convenable. Trois produits pren- nent naissance, à dose variable, suivant les conditions : « 1° L'acide benzino-mlfurique ordinaire, C'^H°S*0*, qui est le produit principal à froid, lorsque l'acide fumant n'est pas en trop grand excès. 11 se produit à l'état de dissolution plus ou moins étendue, suivant la propor- tion d'acide fumant employé, ce qui fait varier la chaleur dégagée. » 2° L'acide benzinodisulfurique, G'^H'^.aS^O', se produit surtout quand l'acide fumant est en grand excès; mais il s'en forme quelque dose dans toutes les conditions, comme on peut le vérifier, en se fondant sur cette propriété que son sel de baryte est presque insoluble dans l'eau, mais soluble dans l'acide nitrique étendu. Cependant, quand l'acide fumant n'est pas en grand excès, la dose d'acide benzinodisulfurique est négligeable. » 3° Le benzinostilfuride, C'-IL' (C'-H^S^O"), se produit également dans toutes les conditions, mais à dose variable, comme on peut le vérifier en étendant d'eau la solution sulfurique de la benzine. Quand l'acide anhydre est en excès sensible, en même temps qu'une proportion notable d'acide monohydraté, la quantité de benzmosulfuride est très-faible et négligeable: ce qui s'explique par cette circonstance que le benzinosulfuride se dissout dans le dernier acide avec dégagement de chaleur très-marqué, et trans- formation lente en acide benzinosulfurique. » On obtient le benzinosulfuride en grande quantité surtout lorsqu'on agile un excès de benzine à froid avec l'acide fumant. La proportion s'en est élevée dans mes essais jusqu'au tiers de la benzine transformée en combinai- sons sulfuriques. Le composé neutre se retrouve : en partie dissous dans la liqueur sulfinique, dont on peut le précipiter par l'eau ; en partie dans la benzine, dont on peut l'isoler par évaporation spontanée. » Quelles que soient les proportions relatives employées pour la réaction, ( '87 ) la quantité d'acide sulfiirique combiné à froid, dans une expérience de courte durée, ne surpasse pas la quantité qui répond à l'Hcide sulfurique Hulivdre contenu dans l'acide fumant. On peut la doser aisément par la comparaison de deux essais acidiméiriques, faits l'un sur un poids connu de l'acide primitif, l'autre sur un poids connu du même acide après réaction sur la benzine. Si l'on emploie un excès de benzine, tout l'acide anhydre dis- paraît aussitôt dans la réaction. » 6. Ces faits étant reconnus, j'ai procédé aux expériences calorimétri- ques. La marche adoptée était la suivante. Dans un tube de verre, mince, un peu large et bouché, on introduit un poids connu d'acide sulfurique fumant, soit 6''%763; on place le tout dans le calorimètre qui contient 5oo grammes d'eau. Quand l'équilibre de température est établi, on introduit dans le tube un poids connu de benzine pure, soit o^', 883, ou rebouche le tube et on l'agite vivement. La réaction s'opère; on mesure la chaleur dégagée; au bout de cinq à six minutes tout est dissous. Au bout de dix minutes, on brise le tube, °' » La perte d'énergie dans les trois phénomènes ne diffère pas beaucoup. » On tire encore de là : C'=HMiquide -f-S=^0'gaz -+-0=4- eau =C"H«S'0'' étendu dégage + 0,7; valeur qui tend aussi à montrer que l'acide benzinosulfurique n'est pas un vrai dérivé sulfureux. » Ces expressions mêmes, dcrivés sulfurifjues ou sulfureux^ ne sauraient ( '»9) avoir le sens formel que semblent leur attribuer les formules dites ration- nelles : car les composants d'une combinaison ne pourraient y être sup- posés persistants que si le système total conservait non-seulement son poids, mais aussi ses arrangements relatifs et surtout son énergie. » 8. Quant à l'acido benziuosulfurique séparé de l'eau, il n'est passuffi- samiiieiit connu pour devenir l'objet d'expériences tlieriniques. .) J'avais pensé pouvoir tourner la difficulté en me bornant à sa dissolu- tion dans l'acide sulfurique; mais la formation de cette dissolution au moyen de la benzine dégage des quantités qui varient beaucoup avec les proportions relatives. En effet j'ai trouvé : C"H" dissous dans l'acide fumant, qui renfermait un léger excès d'acide anhydre, a dégagé +22, g et -i-22,6 ce qui fait, pour C'-H" gaz, -|-3o,o. i" portion de C'-H' 4- i proportion d'acide quadruple de la précédente -+-26,6 \ a"" portion de C'-H' ajoutée dans la liqueur -+-25,2 f Moyenne 3' portion de C" H" +24-21 +21,2 4' portion de C -H* +18,7) » Le poids du benzinosulfuride formé dai)s cette expérience a été trouvé égal à 5 pour 100 du poids de la benzine ; ce qui fait -^ à peu près de la benzine dissoute sous cotte forme. » En employant un excès notable de benzine (ce qui a donné naissance à un tiers environ de benzinosulfuride, la chaleur calculée d'après le poids total de SO* neutralisé a été trouvée égale à -f- i8,3. » 9. Formation des benzinosulfales. — Elle fournit des termes de compa- raison plus jirécis pour les réactions. » Chaleur de neulralisation. — Je dissous un poids connu de benzinosul- fate de baryte pur et analysé dans 4o fois son poids d'eau; j'en précipite la baryte par un excès d'acide sulfurique étendu (i*"'' = 2'") et je ramène la li- queur à la neutralité à 1 aide de i équivalent de soude étendue. Col C'^H'S-O" dissous dans 55oH-0' + BaO (r"i =6''') dégagea 1 3 degrés -(-i3,7 C'H'^S-O' dissous dans 55oH'0' + NaO(i"i =2''') » -+-i3,G mêmes nombres que les acides chlorhydrique, azotique, acétique, etc. » D'autre part, la dissolution des sels de soude et de baryte : C"H*NaS"0' anhydre 4- 5o fois son poids d'eau à i4 degrés — 0,82 C''H*p(aS'0%4H0 « '. - —3,42 C'H'BaS'O' anhydre » » » -t-i,3i5j C'H'BaS'O, 3110 » • à i3 degrés — 1,32 ) G. K., 1876. 1" Semettrr. (T. LXXXU. N= 3.) ^^ { 190 ) ))' Je tire de là : C"HMiq. + S'0« solide + NaHO'=C"H»NaS'0« + H^O' solide dégage +60, 3 C"HMiq. + S'0« solide + BaH02 = C"H'BaS^0«-+-H-0' solide dégage +53,5 C'^HMiq. + aSO'Hliq. + Na HO' solide = C" H" NaS'O' solide H- 2H'0Miq. dégage. +38,5 C'^H" liq. + 2S0* H liq. + BaHO^ solide =C'-H>BaS'0' solide + 2H'0Miq. dégage. +3 1,8 Ces dernières valeurs sont à peu près la moitié de la chaleur développée lorsque le même acide est saturé complètement para équivalents des mêmes bases : soit 66,7 et 64,4 pour aSO^H liquide. » 10. Toluène. — J'ai exécuté quelques expériences analogues sur le to- luène. J'ai trouvé, tout calcul fait (en opérant avec l'acide fumant), Cal C"H« liquider 2 SO* H étendu = C'^ H' S' O" étendu + H=0^ dégage. — i,4 C"H'liquide + S'0'=solide4-eau=C"H»S'0'=ctendm- H=0', dégage. +35,9 nombres très-voisins de ceux que fournit la benzine. » La dissolution même du toluène dans l'acide fumant a dégagé, pour une première fraction du carbure, + 28,3; pour la seconde, + 25,6 : va- leurs un peu plus fortes que pour la benzine. Il ne s'est formé que des traces de toluéno-sulfuride. Je n'ai pas poussé plus loin cette étude, qui aurait réclamé l'examen comparatif de plusieurs séries de sels isomériques. » 11. Etiijlène. — J'ai fait passer lentement un courant de ce gaz, pur et sec dans un tube renfermant de l'acide sulfurique fumant et placé dans le calorimètre : l'accroissement de poids du tube a fourni le poids de l'éthy- lène combiné. Cette combinaison a lieu avec un premier dégagement de chaleur égal, pour C^H* = 28^% à + 3i,6; mais il se forme ainsi un ou plusieurs acides conjugués, dissous, dans un excès du réactif. Pour tout ramener à un état final défini, j'ai ensuite brisé le tube dans le calorimètre et mesuré la chaleur produite. Tout compte fait, j'ai trouvé Cal C*H'gaz4- 2S0'Hétendu=C'H*,H=0SS'0« (acideiséthionique)étendudégage. . +16,01 C H' +S'0« solide + eau = C H% ff 0% S= 0« étendu dégage +53, 3 chiffres supérieurs de + 1 1,4 à ceux delà benzine gazeuse ( + 4,6 et + 4 1,9); mais ils comprennent en plus la fixation de H-Q-. Ils sont, au contraire, moindres que la chaleur dégagée lors de la formation du sulfate acide d'am- moniaque dissous, par l'union de AzH^ gaz +S-0"+ eau : réaction qui dégage + 69,6, Je montrerai comment ces chiffres servent à trouver la chaleur dégagée par l'éthylène changé eu alcool et éther ordinaire. » 12. Amjlène. ~ J'ai encore mesuré la chaleur dégagée lorsque l'amy- lène est polymérisé sous l'nifluence de Vacide sulfurique monoliydralé . En ( '9' ) opérant avec i4 parties d'acide pour i partie de carbure, à i3 degrés, dans un vase entouré d'eau, la transformation s'opère bien, sans produits secondaires sensibles, et elle ne donne guère naissance qu'à du diamylène : 2C"'H"'liq. =C"H'liq. dégage -+- 1 1 ,°8 2C"II"'gaz = C=''H'»liq. « -1-22,3.. MÉTÉOROLOGIE. — Historujiie des essais de création d'un Observatoire au sommet du pic dn Midi de Bigorre; par M. Ch. Saixte-Ci.aire Deville. « Le plus ancien des souvenirs qui intéressent directement la fondation d'un Observatoire à la cime du pic (i) remonte à l'astronome Plantade, à qui l'on doit, d'après Arago, une des premières descriptions vraiment scientifiques de la couronne lumineuse dont la Lune est entourée pen- dant une éclipse de Soleil. Plantade fit un grand nombre de voyages au pic et, finalement, y mourut en 174', ses instruments d'observation à la main, sur le mamelon auquel les promoteurs de l'œuvre dont nous allons entretenir l'Académie ont donné son nom. » Plantade semble, en effet, le premier savant qui ait songé à la création d'un Observatoire au sommet du pic du Midi. » Le second fut Darcet, qui publia, en 1776, en collaboration avec l'illustre Monge, des « Observations faites sur le baromètre dans les Pjrénées, conjointement avec le nivellement d'une montagne ». Les éléments de ce travail, comme ceux du Discours sur l'état actuel des Pjrénées, le premier discours solennel prononcé en français au Collège de France, avaient été recueillis par Darcet pendant un voyage exécuté en r774- » Citons encore, parmi les séries d'expériences entreprises au sommet du pic du Midi, celles qui furent faites en août 1782 par L;q)eyrouse, Dolo- mieu, Puy-Maurin ft Darquier, et qui sont relatées dans les Mémoires de l'académie de Toulouse, et le nivellement exécuté, en 1786 et 1787, par Vidal et Reboul « dans le but, disent les auteurs, de graduer cette mon- » tagne pour les observateurs qui voudraient s'y établir ». » Dans cette même année 1786, Darcet avait obtenu de Philippe d'Or- léans la promesse d'une somme de 80000 francs, pour être affectée à la création de l'Observatoire dn pic du Midi. Ce projet fut entravé par les événements politiques qui se succédèrent si rapidement. (i) L'un (les ]>rinri|)atix promoteurs du projet d'Observatoire du pic du Midi, !\L Vaiis- senal, a recueilli sur la Bibliograpiiie de cette montagne les documents les plus complets et les plus intéressants. a5.. ( 192 ) » A cette époque, il existait près du sommet, sur le lieu où ia Commis- sion actuelle a édifié un petit abri qu'elle a nommé Pavillon Darcet, une cabane ou abri, dont elle a trouvé les fondations dans le gazon. Celte première cabane avait été établie, peut-être à la place d'une plus ancienne, par Vidal et Reboul, qui y stationnèrent; plus tard, le colonel Peytier campa sous la tente pendant plus de quinze jours sur ce même point du sommet. )) Nous ne pouvons que mentionner les observations faites, d'une ma- nière non continue, au sommet du pic du Midi, pendant les vingt dernières années du xviu^ siècle, par le chevalier d'AngOs, astronome distingué de Tarbes : observations qui semblent malheureusement éparpillées entre plu- sieurs mains. Il faut aussi nous contenter de rappeler les recherches géolo- giques de Palassou, de Charpentier, et les beaux travaux de Ramoud, no- tamment son Mémoire siu- la Mesure des luiuteurs à l'aide du baromètre, inséré au sixième volume des Mémoires de la classe des Sciences mathématiques et physiques de l'Institut. Ramond faisait plusieurs fois par an le voyage du Pic ; on possède les dates et les détails de ses trente-quatre ou trente-six ascensions. n Ajoutons enfin que notre vénérable correspondant, Léon Dufour, par- vint au pic le 10 aoiît i863. Il avait alors quatre-vingt-quatre ans : c'était la vingtième de ses ascensions, dont la première datait de 1798. >' MÉCANIQUE. — Considérations nouvelles sur la régulation des tiroirs. Note de M. A. Lediec (suite et fin) (i). « Dans toutes les machines, V introduction par le tiroir se trouve forcé- ment plus grande à l'orifice que nous sommes convenu d'appeler majeur, c'est-à-dire à l'orifice de l'extrémité du cylindre où la grande bielle et la manivelle se trouvent en prolongement au moment du point mort, qu'à l'ori- fice mineur, c'est-à-dire à l'orifice de l'extrémité opposée. La circonstance qui nous occupe est, du reste, tout à fait indépendante de l'espèce du tiroir et du mode d'action (direct ou renversé) de sa bielle. Elle s'explique en remarquant que, eu égard à la petitesse que possède toujours l'avance à l'in- troduction, l'angle décrit par la grande manivelle entre le bout de course du piston et le moment de la fermeline à l'introduction diffère très-peu de l'angle du renversement de marche, quelle que soit l'extrémité considérée (i) Voirie Compte rendu de la séance précédente, page iSa de ce volume. ( '93 ) du cylindre. Or à ce même angle décrit par la grande manivelle à partir de chaque point mort correspond une fraction de course du piston, qui est évidemment plus grande du côté du bout de course où la grande bielle et la manivelle sont en prolongement, que du côté de l'antre bout de course. Si l'on remarque que les forces d'inertie ont, de leur côté, plus d'intensité pour le premier de ces bouts de course que pour le second, ladite circon- stance qui nous occupe devient beureuse. » En effet, au moins dans le cas où Ton fonctionne sans organe de dé- tente varinble, l'introduction se trouve de la sorte la plus petite à l'extré- mité du cybndre opposée au poiut mort où les forces d'inertie sont les plus graiules, et où, par suite, il y a intérêt, afin de ne pas accroître comparati- vement à l'autre extrémité du cylindre, la poussée effective du piston tant à bout de course que maximum, à restreindre la partie de cette poussée qui est due à la pression de la vapeur. Cette combinaison est utile, d'une part, pour répartir également entre les i\^i\\ demi-tours la prévention des chocs lors (les changements de portage à fin de parcours, et les usures ainsi que les chances d'échauffement, et, d'autre part, afin d'éviter que les défectuosités du couple de rotation soient plus saillantes pour l'un des demi-tours que pour l'autre. » Toutefois, dans les machines à pilon, l'action du poids du piston vient se combiner avec l'influence des forces d'inertie. Or, ce poids dépasse un peu, en moyenne, la moitié de la plus petite des deux forces d'inertie rela- tives aux deux bouts de course, et d'ailleurs agit toujours dans le même sens que cette plus petite force, et en sens contraire de l'autre. Il en résulte que, tout compte fait, il vaudrait mieux, au point de vue qui nous occupe, dans lesdites machines, que l'introduction concernant l'extrénùlé du cylindre où la grande bielle et sa manivelle sont en prolongement, fût légèrement plus petite que l'autre, ou au moins en différât aussi peu que possible. D'un autre côté, l'inégalité d'introduction aux deux extrémités du cylindre eu- traîne, en principe, l'inconvénietit d'avoir des travaux inég;uix ponr les deux courses du piston, ce qui tend à rendre inégales les valeurs de la moyenne du couple de rotation propre au cylindre considéré pour les deux demi- tours. Mais ce dernier point est peu important, comme influence, sur le couple de rotation total, lequel relève de tous les cylindres de la machine. Au surplus, il n'y aurait de possibilité d'égaliser, dans les cas particidiers où cela serait utile, l'introduction aux ilenx extrémités du cylindre qu'en augmentant outre mesure, par ime diminution du recouvrement, l'avance à l'introduction, à l'extrémité pour laquelle l'admission se trouve la plus p«- ( -94 ) tite, ou bien encore en donnant du retard à l'admission à l'autre extrémité du cylindre. » La considération de l'inégalité des forces d'inertie aux deux extrémités du cylindre indique encore qu'il faudrait accroître l'avance à l'évacua- tion, la compression et l'avance à l'introduction pour le bout de course où l'intensité de ces forces, combinée avec le poids du piston dans les machines à pilon, est la plus grande; cai' l'accroissement de l'avance à l'évacuation et de la compression au bout de course en question contri- buerait à contre-balancer l'influence d'augmentation par rapporta l'autre bout de course, que cette supériorité d'intensité exerce sur la poussée ef- fective du piston aux environs de son arrivée au point mort. De son côté, l'accroissement de l'avance à l'introduction, toujours au bout de course en question, aiderait d'abord au contre-balancement précédent; mais de plus il servirait, une fois le point mort franchi, à affaiblir l'influence de di- minution de poussée par rapport à l'autre bout de course, qu'exerce ladite supériorité d'intensité des forces d'inertie au bout en question considéré, lesquelles forces, après le passage du piston au point mort, deviennent né- gatives, de positives qu'elles étaient auparavant, c'est-à-dire jouent main- tenant le rôle de forces résistantes. En ce qui concerne l'ouverture maximum des orifices à l'introduction, il y a tout intérêt à ce qu'elle soit plus grande à l'orifice majeur qu'à l'orifice mineur; car de la sorte la vapeur est moins étranglée pour l'extrémité du cylindre où le piston marche relativement plus vite qu'à l'autre extrémité. Pour l'ouverture maximum à l'évacuation, il vaut mieux que la plus grande valeur corresponde à l'orifice mineur. Il est vrai qu'il y a moins de vapeur à faire évacuer par cet orifice que par l'autre; mais il faut observer que la vitesse du piston, au début de l'éva- cuation, est la plus grande pour le bout de course opposé à l'orifice mineur, qui est l'orifice par lequel s'échappe alors la vapeur, et que par suite, sous le rapport de la contre-pression, cet échappement doit être facilité de préférence à celui de l'autre extrémité du cylindre : somme toute, celte dernière considération doit l'emporter sur la première. » Pour les combinaisons que nous venons d'indiquer, il sera bon de se rappeler que la compression relative à un des bouts de course du piston, modifiée à l'aide du recouvrement voulu ou de l'angle de calage, varie toujours en sens inverse de l'avance à l'évacuation correspondant au même orifice et par suite à l'autre bout de course, et cela quels que soient l'es- pèce du tiroir et le mode d'action de sa bielle. L'avance à l'introduction, de son côté, comme nous l'avons dit plus haut, ne saurait augmenter à un ( '95 ) bout du cvlindre sans entraîner l'accroissement de l'introduction à ce môme bout; mais, en principe, la grandeur relative des résultats de régu- lation de même nom, c'est-à-dire des deu^s introductions, des deux sortes d'avances, des deux compressions et dis deux espèces d'ouvertures maximum des orifices, dépend de celui des deux groupes mentionnés à l'article précédent dont tait partie la machine. Les machines à pdon mises à pari, le second grouj)e se prête à la réalisation de toutes les bonnes com- binaisons que nous venons d'explicpier, sauf pour les avances à l'évacuation, ou sinon pour les compressions. Avec le premier groupe, il faut en outre abandonner ce qui concerne les ouvertures maximum des orifices, à moins que les obliquités de bielle du tiroir ne soient extrêmement faibles; en d'autres termes, on est obligé de subir que les inégalités entre les ouver- tures de même espèce se produisent à l'inverse de ce qu'il faudrait. » M. Ai,PH. DE Candoi.le fait honnuage à l'Académie de deux brochures portant pour litres : « Existe-t-il, dans la végétation actuelle, des caractères généraux et distinctifs qui permeltraient de la reconnaître en tous pays, si elle devenait fossile? » et» Sur les causes de l'inégale distribution des plantes rares dans la chaîne des Alpes ». NOMINATIOIVS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant, pour la Section de Géographie et Navigation, en remplacement de feu M. Livimjslone. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 42, M. Nordenskiold obtient 34 suffrages, M. Gould 7 » tl y a un bulletin blanc. M. Nordenskiold ayant réuni la majorité absolue des suffrages est pro- clamé élu. ( 196 ) RAPPORTS. HYDROLOGIE. — Rapport sur l'ouvrage de M. Revy, ingénieur anglais, inti- tulé : « Hjdraulicjue des grands fleuves le Parana, l'Uruguay et le bassin de la Plata » . (Commissaires : MM. Tresca, Morin rapporteur.) (c L'importante et délicate question du mouvement des eaux dans les grands fleuves, malgré les tentatives des ingénieurs les plus illustres, n'a pas encore reçu de solution complètement satisfaisante, au point de vue des applications pas plus qu'à celui de la théorie. Prony, Eytelvi^ein, Brun- nings et, après eux, d'habiles ingénieurs l'ont abordée, et si leurs travaux ont jeté sur quelques parties des phénomènes la lumière de l'expérience, les observations et les règles qu'on en a déduites sont restées limitées à des cours d'eau ou à des canaux de dimensions si restreintes, qu'd n'est pas possible d'en étendre l'application aux rivières d'Europe, et moins encore à ces fleuves gigantesques qui arrosent l'Amérique. 1) Les recherches de ce genre ont une telle importance, que toute ten- tative pour y répandre la lumière doit appeler l'attention des ingénieurs, et, à ce titre, nous croyons devoir leur signaler l'ouvrage qu'a publié, en 1874, M. Revy, savant ingénieur anglais, qui, pour éclairer ces questions si complexes, n'a pas craint de s'attaquer aux plus grands fleuves de l'Amé- rique du Sud, le Parana et l'Uruguay, puissants affluents qui forment le bassin de la Plata. » Si l'auteur n'a pas résolu, aussi complètement qu'il l'avait espéré, les questions qu'il abordait, il a eu le mérite d'ouvrir la voie à de nou- velles recherches. » Les moyens d'observation qu'il a employés et surtout l'organisation qu'il a su donner à l'ensemble de ses travaux pourront servir de modèle à ses successeurs, qui, secondés par des circonstances plus favorables, pourront avoir l'honneur d'achever la tâche difficile qu'il avait entreprise. » Moyens d'exécution. — Au premier rang des moyens indispensables pour l'exécution d'observations suivies sur les grands fleuves, l'auteur in- dique ceux qui avaient été libéralement mis à sa disposition par le gouver- nement de la République argentine, auquel il nous semble juste de rendre ici un public hommage. » Ils se composaient d'un bateau à vapeur d'un faible tirant d'eau. ( >97 ) d'un équipage bien choisi, suffisamment nombreux, et de |)lnsieMrs petites embarcations. » Dispositions adoptées. — Nous résimierons ici sommairement les dispo- sitions générales ado|)tées par l'auteur pour opérer sur limmense fleuve du Paraua, le principal affluent de la Plata, dans la partie de son cours où il sépare l'État oriental de l'Uruguay et la province d'Enlre-Rios du ter- ritoire de la République argentine. » Un emplacement convenable ayant été reconnu près de Rosario, à 3oo kilomètres environ en amont de Buenos-Ayres, on mesura sur la rive gauche une base de 3ooo pieds anglais (91.5 mètres), et ses extrémités furent indiquées par des poteaux surmontés d'un fanion. Perpendiculaire- ment à cette base et dans la direction du profil choisi pour les observations, d'autres poteaux furent établis, les uns à ses extrémités et un autre sur un radeau flottant, solidement ancré à 800 pieds anglais (25o mètres environ) sur celte base, pour servir de repère dans les traversées. » A l'aide de ces premières dispositions, il était facile de déterminer la position de chacune des stations que l'on devait faire dans la direction du profil choisi. Il suffisait pour cela d'observer de cette station, avec un" sex- tant, l'angle formé par les rayons visuels dirigés vers les deux extrémités de la base. M L'observation des grandes profondeurs d'eau dans des courants aussi rapides présentait des difficultés que, i)nr des manoeuvres habilement con- duites, l'auteur a surmontées. Sans entrer dans des détails que l'on trouvera dans l'ouvrage, nous nous bornerons à dire que le bateau à vapeur em- ployé à cette opération importante et délicate était remonté d'abord à i5o ou 180 mètres au-dessus du lieu d'observation, que l'on jetait une ancre dont on laissait filer le cordage, que la sonde immergée d'avance à une certaine profondeur suivait le mouvement du bateau, qu'à l'aide du sextant on guettait l'instant précis où l'on atteignait l'alignement déterminé, puis qu'à un conniiandement net la sonde était lâchée et immédiatement retirée. Les résultats d'observation de direction et de profondeur d'eau étaient de suite inscrits et l'opération répétée. ') C'est ainsi que, de position en position, ou a déterminé les profon- deurs et pu construire le profil des sections étudiées. L'auteur assure qu'à l'aide des dispositions adoptées on peut en deux heures relerer le j)rofil d'une section des plus grands fleuves. Grâce à l'expérience actpiise, le sondage en un point déterminé du Paraua, dont la largeur excède 1460 mètres, n'a pas exigé en moyeinie plus de huit minutes. C. R., 1876, 1" Semeuic. (T. LXXXll, N» 3.) ^^^ ( iqS) » Tout changement un peu brusque, indiqué par les sondages, doit d'ailleurs donner Heu à des vérifications et ;i des répétitions dans des posi- tions voisines, afin d'assurer la régularité du tracé des profils. » Observations des vitesses. — Le dispositif général adopté par l'auteur se composait d'une sorte de pont volant formé de deux bateaux pontés et distants de 3 mètres environ, dans l'intervalle desquels passait le courant à observer. » Le moulinet de Woltemaun, dont l'auteur se servait, était fixé à l'ex- trémité d'une barre de fer méplat deo'",o5o de largeur sur o'",oioào'",oi2 d'épaisseur et de 3 mètres environ de longueur, suspendue horizontalement dans le plan milieu du pont volant, à des profondeurs que l'on faisait va- rier à volonté à l'aide de deux cordes sur lesquelles des longueurs mar- quées d'avance permettaient de lire ces profondeurs. » A l'aide de ces dispositions, on comprend facilement que, le pont vo- hnl étant une fois établi en station, il était facile de faire rapidement toute une série d'observations à diverses profondeurs et par tous les courants; aussi croyons-nous devoir appeler sur cette iiislallalion l'attention des in- génieurs qui se proposeraient de faire des lecherches analogues à celles que M. Revy a exécutées. •» Outre la détermination de la vitesse aux différentes profondeurs d'im» mersion de l'instrument, l'auteur montre qu'il peut servir avec autant de facilité et d'exactitude pour obtenir en quelque sorte l'intégration de foutes les vitesses, depuis la surface jusqu'au fond, sur une même verticale, et à trouver ainsi la vitesse ii^oyenne absolue sur cette verticale. Les résultats presque mathématiquement exacts que l'on obtient, étant enregistrés par l'instrument et indépendants de toute considération directe, leur précision n'a de limites que celle de la régularité avec laquelle fonctionne le mé- canisme. » Observations des vitesses moyennes. — Nous nous bornerons à montrer par un exemple que l'emploi du moulinet deWoltemanu pour la détermi- nation de la vitesse moyenne, eu suivant la marche que nous avons in- diquée plus haut, conduit à des résultats très-coucordants. M Dans une station où la profondeur d'eau était de 6'^,'ji, et par des ob- servations prolongées chaque fois, pendant trente minutes, en faisant alter- nativement descendre et remonter l'instrument d'un mouvement lent et aussi uniforme que possible, on a obtenu les résultats contenus dans le ta- bleau suivant : Espace lolal parcouru Vitesses moyennes par l'instruincnl. ohservccs. 25",68 m 0,407 38,43 0,407 5l,24 0.399 ( '99 ) Nombre de courses doubles de l'instrument. 2 3 4 » La vitesse observée à i™,22 de profondeur d'immersion, en tenant l'instrument fixe, était de o'",523. » L'accord des trois valeurs trouvées pour la vitesse moyenne pendant ces expériences est très-remarquable et montre le degré de confiance qu'on peut accorder à des observations de ce genre. )< Il est d'ailleurs évident que le mouvement donné à l'appareil doit être autant que possible uniforme, mais aussi très-lent, afin que sa vitesse n'in- flue pas sur le nombre de tours des ailettes. » Observations exécutées sur le Parnna. — Parmi les questions que M. Revy se proposait d'étudier, celle de l'influence de la profondeur des eaux sur la vitesse des courants était une des plus importantes et des plus nouvelles, car il est si rare de rencontrer des conditions locales conve- nables pour la résoudre, que jusqu'ici aucun observateur ne les a trouvées réunies au degré convenable. )> Pour qu'il soit permis de considérer de semblables observations comme à l'abri des nombreuses causes perturbatrices du mouvement des eaux, il faut, en effet : » 1° Que la portion du lit dans laquelle se trouvent les sections sur les- quelles on veut opérer soit régulière, rectiligne, de largeur et de pente uniformes sur une très-grande étendue; » 2" Que sa largeur soit assez considérable et présente des profondeurs d'eau très-différentes et suffisantes pour la manifestation des lois cliercliées. » Pour les expériences exécutées sur ce puissant affluent de la Plata, M. Revy en a remonté le cours jusque auprès de la ville de Rosario, dans la province de Santa-Fé, de la Confédération argentine, afin d'y trouver une station où l'action de la marée était nulle ou insensible. » La profondeur de la section transversale sur laquelle il opérait allait en croissant régulièrement depuis zéro jusqu'à 22 mètres, selon une pente d'environ o",02 par mètre, sur une largeur de plus de i kilomètre. La sec- lion totale avait i485 mètres de large. » Le tableau suivant donne ces profondeurs à la date du 24 janvier 1 8-7 1 : 26.. ( 200 ) Sondages exécutés le i^ janvier 1871 sur le Parana à la station de Rosario. Vitesses voisines de la supeiTicie. Numéros Distance à la rive Prolondeur d'ordre. de départ. en mètres. A 1.. m 134,2 m 5,o5 2.. 223 ,0 9,26 3.. 3o3,o 1 1 ,5o k.. 4o6,o 12,80 5.. 522,0 '4.94 6.. 662 , 0 16, 36 !.. 762,0 •7.69 8.. .. 808,0 «7»7i 9.. 9i5,o 18,02 10.. 1009,0 21 ,20 11.. 1070,0 20,96 12.. 1180,0 7.44 13.. I 060 , 0 20,86 14.. 1080,0 21,63 15.. 1145,0 21,98 16.. 1206,0 3,86 17.. 1270,0 2>77 C. ... .. i485,o 1,83 Numéros des stations. a . b. c . d. e . f. g- h. Distances Vitesses à la rive. en mètres en 1 m m i52,5 0,456 254,0 0,668 377,0 0,880 406,0 0,995 5i5,o 1,095 665 1 ,225 860 1 , 3oo 1080 1,095 ii85 o,55o « En représentant les résultats consignés dans ces iahleaux par une con- struction graphique dont les abscisses sont les profondeurs d'eau et dont les ordonnées sont les vitesses près de la superficie, on reconnaît que, dans la station d'observation, ces vitesses croissaient, à très- peu près, pro- portionnellement aux profondeurs d'eau. » Pour cette station de Rosario sur le Parana, la relation des vitesses avec la profondeur serait ym ^,„ 1^=0,075 H"". » Il est évident d'adleurs que ce rapport de la vitesse à i™, 22 au-dessus de la superficie à la profondeur d'eau, dépend, dans chaque cas, de la pente et de la nature du lit et que les conclusions que l'auteur tire de ses obser- vations ne s'appliquent qu'aux cas où les conditions d'uniformité de largeur et de pente qu'il a recherchées sont réalisées; mais la conséquence générale qu'il a déduite de ses observations faites sur le Parana à la station de Ro- sario n'en est pas moins remarquable et il serait fort important qu'elle fût vérifiée pour d'autres fleuves. » Cependant on ne saurait se dissimuler qu'elle a besoin d'être vérifiée sur d'autres grands fleuves pour être considérée comme suffisamment établie. » Il est fort à regretter que l'auteur des expériences que nous avons ( 20I ) cherché à analyser dans ce Rapport ait élé obligé cK; les iiilerronipre et n'ait pu leur donner tout le déveloj)ponient qu'il avait en vue, surtout en ce qui concernait le Parana et l'Uruguay. 1) S'il paraît résulter de ses éludes que, dans les grands fleuves et lorsque la pente de leur lit est sensiblement la nièiue sur toute leur lon- gueur sur une certaine étendue, la vitesse, à une faible distance de la su- j)erficie, est dans un rapport à peu prés constant avec la profondeur d'eau, cette conséquence, qui n'avait jusqu'ici encore été établie, croyons- nous, par aucune observation faite dans des conditions aussi larges, est importante et n'a rien d'ailleurs de contradictoire avec les faits connus. » Quoique ici ce soient des réserves qu'il nous parait |)rudcnt de faire sur les conclusions que M. Revy a cru pouvoir formuler, d'après ses expé- riences, il n'eu a pas moins, à nos yeux, le mérite considérable d'avoir osé s'attaquer aux plus grands fleuves connus, et surtout d'avoir donné le modèle d'une excellente organisation du matériel, du personnel et de l'eu- semblc des dispositions qu'il convient d'adopter en pareil cas. » Il ne lui a manqué qu'un complément d'insiruments faciles à se procurer aujourd'hui et le temps, cet élément indispensable de toute œuvre humaine. I) L'attention des ingénieurs est désormais appelée sur ces grandes ques- tions d'Hydraulique auxquelles les ravages causés, il v a cjuclques années, par la Loire et par le Rhône, et surtout les catastrophes plus récentes des inondations delà Garonne, donnent un intérêt si grand. » Les immenses fleuves qui parcourent les deux Amériques offrent à des études expérimentales de ce genre un champ trop fécond de découvertes et d'observations pour que nous ne croyions pas devoir les signaler aux amis de la Science dans ces vastes contrées. i> Au nord, la puissante République des États-Unis, où de si généreux efforts et de si grands sacrifices sont libéralement faits pour propager les connaissances de tous genres, tiendra, il faut l'espérer, à honneur défaire compléter les travaux que quelques-uns de ses plus habiles ingénieurs ont déjà entrepris et publiés. » Au sud, un souverain que l'Académie des Sciences de France s'ho- nore de com|)ter parmi ses Membres, et qui met au premier rang des pro- grés civilisateurs que poursuit son gouvernement le développement des voies de conununiration, n'hésitera pas, on n'en saurait douter, à faire continuer les études déjà entreprises par ses ordres sur l'Amazone et sur le IMadeira. ( 202 ) M Conclusions. — Vos Commissaires proposent en conséquence à l'Aca- démie de remercier M. Revy de son importante Communication et d'ac- corder son approbation à ses recherches sur l'hydraïUique des grands fleuves. » Ces conclusions sont mises aux voix et adoptées. MÉMOIRES LUS. GÉOLOGIE. — Mission de Vile Campbell, constitution géologique de rtlc; par M. H. Filhol. (Renvoi à la Section de Minéralogie.) « La constitution géologique de l'île Campbell est assez complexe, et l'on comprend que ce n'est qu'à la suite d'un séjour prolongé qu'il ait été possible d'en retracer l'histoire. Pourtant il paraît étrange qu'on l'ait con- sidérée seulement comme une production volcanique, alors que les phéno- mènes géologiques dont elle a été témoin ont laissé des dépôts considéra- bles appartenant à deux périodes bien séparées. » Les couches les plus anciennes se trouvent à la pointe Duris : ce sont des sables agglomérés, d'un gris noir, mesvirant de lo à 12 mètres d'épais- seur. Ces sables renferment, dans leur intérieur, des nodules nombreux de pyrite de fer. Ils sont immédiatement surmontés par une couche de cal- caires puissants, qui constituent en quelque sorte la charpente de l'île. Pour se rendre compte d'une manière exacte de la disposition de ces cal- caires, il faut parcourir la portion nord-ouest de l'île Campbell. Là ils entêté très-peu tourmentés par les phénomènes volcaniques qui ont suivi leur dépôt et qui se sont bornés à les recouvrir d'une couche épaisse de roches trachytiques. Ils s'offrent en stratification horizontale, formant de grandes falaises qui mesurent de Go à 80 nîètres de hauteur. On les retrouve disloqués, diversement soulevés par le passage de filons de basalte, dans la baie de Persévérance, dont ils constituent le fond. Ces calcaires sont jau- nâtres, à grains fins. Ils sont tendres, se laissent tailler avec facilité, et ont pu être utilisés avec succès pour diverses œuvres de maçonnerie qui de- vaient servir à supporter les instrimients astronomiques. Dans la portion supérieure des falaiset, ils se délitent sous l'influence de diverses causes atmosphériques, les pluies, les gelées. Ils sont, dès lors, attaqués facilement par les vents violents qui régnent dans ces parages et qui en transportent des fragments à de grandes ilistances. ( 203 ) » J'ai été longtemps indécis sur l'âge auquel on doit rapporter ces calcaires; mais j'ai eu, après des recherches prolongées, l'occasion de ren- coiitrer,dans leur intérieur, des Pentacrines semhlablcs à celles du crétacé supérieur de la Nouvelle-Zélande, et je crois devoir ra|)|)rocher la forma- tion de Campbell de celle du Waipara, caractérisée par les l'oilacrines, les Dosinia, les Damntara. » Au-dessus de ces calcaires, s'étendent de grandes nappes de dépôts érup- tifs, qui datent tout à fait du début de l'époque éocéne. Ce sont des roches trachy tiques, renfermant dans leur intérieur de gros cristaux de feldspath. Elles constituent les sonunets eur âge, comme celui des dépôts qui les surmonte, doit être rapporté à l'époque éocène inférieure. Hs sont absolument semblables, comme âge et comme constitution, aux produits éruptifs, qui forment de nombreux massifs dans le sud de la Nouvelle-Zélande, en particulier à Port-Chal- mers. » Je dois faire remarquer que ces masses ne s'offrent pas à nous sous l'aspect qu'elles avaient primitivement, car elles ont été profondément modifiées dans leur configuration extérieure, durant la période éocéne su- périeure. Diuaiit la période jurassique supérieure, les périodes éocènes inférieure et moyenne, Campbell, d'après les observations que je viens de ra|)porter, faijait partie d'un grand continent. H se trouvait alors rattaché ( 2o4 ) aux diverses terres aujourd'hui voisines. C'est à ces époques qu'il faut fixer l'existence d'un grand continent antarctique, réunissant alors des terres séparées durant les périodes éocènes supérieures et miocène infé- rieure. Il se pouvait qu'alors vécussent, sur celte grande terre australe, les ancêtres de grands oiseaux vivants ou éteints aujourd'hui, dispersés sur divers continents et dont il était difficile jusqu'à présent de trouver l'ori- gine. Sur le continent antarctique éocène, vivaient probahlement les aïeux des Dinornis, des Épiornis, des Émen, des Casoars, des Naudon, des Struthio, qui ne seraient peut-être que des races issues d'une aième origine. » Durant toutes les périodes éocène supérieure, miocène inférieure, Campbell a été immergé. Le grand continent antarctique s'était effondré sous la mer pour ne se relever qu'en partie durant les périodes miocène moyenne, supérieure et pliocène. Les traces de l'affaissement de Campbell sont de deux ordres, des terrasses formées par la mer et des dépôts marins, renfermant de nombreux fossiles que l'on rencontre en un point de ses côtes. Les terrasses sont très-nettes en plusieurs endroits; je signalerai en particulier le mont Dumas. Quant aux dépôts marins, on ne les rencontre que dans un point assez limité. Ils existent dans la baie de Persévérance, tout près de la pointe Terror. Ils consistent, dans leur portion inférieure, en sables assez fins, agglomérés, recouverts par un dépôt coquillier abondant, dans lequel on rencontre la ïFoldlieguna gravida, la Panopœa plicata, carac- téristiques des dépôts de l'éocène supérieur et du miocène inférieur de la Nouvelle-Zélande. Cette couche mesure 3"", 5o à 4 mètres de hauteur, et est recouverte par un lit de sable de 6 mètres environ d'épaisseur. » Durant la période miocène moyenne, Campbell a subi un mouve- ment d'élévation au-dessus des eaux. A la même époque, se sont produits de nouveaux phénomènes volcaniques. De grands diks de basalte se sont fait jour au travers des calcaires crétacés de la baie Persévérance et ont constitué le mont Biman, qui offre, en divers points, des prismes dans un magnifique état de conservation. » Enfin de nombreux filons de basalte ont traversé l'île dans une mul- titude de points, en se croisant sous des angles divers. Un de ces filons a soulevé, en les traversant, les dépôts de l'éocène supérieur dont je parlais plus haut, et à son contact les a transformés en une sorte de tuf. » A partir de la période miocène moyenne, Campbell est resté à l'état d'île et n'a pas participé au mouvement partiel d'abaissement qu'a subi la Nouvelle-Zélande, durant la période pliocène, et quia donné lieu aux dépôts du Yanganni. ( 205 ) Les dépôts récents sont formés par des araoncellementsde matière végé- tale eu putréfaction, renfermant seulement, dans leur intérieur, des débris de divers genres et de diverses espèces de phoques; aucun ossement n'y a été rencontré, ainsi qu'il était facile de le prévoir d'après la constitution géologique de l'Ile, appartenant aux grandes espèces éteintes qui carac- térisent le pléistocène de la Nouvelle-Zélande. » MÉ3I0IRES PRÉSENTÉS. ASTRONOMIE. — Sur te passage de Vénus du q décembre 1874 (1); par M. Cu. André. (Renvoi à la Commission du passage de Vénus.) « La comparaison des heures observées pour le même contact dans les différentes stations paraît a priori être le meilleur moyen d'arriver à la loi du phénomène; mais ces observations sont affectées par tant de causes di- verses (dont les principales sont : la différence des ouvertures, les défauts de l'objectif, de l'oculaire et de la mise au point), qu'il n'est pas facile d'ar- river ainsi à des conséquences générales. La comparaison des diamètres ob- servés échappe à cet inconvénient, parce que la valeur adoptée résulte alors d'un grand nombre de mesures, et qu'ainsi les causes perturbatrices y ont, la plupart du temps, une influence constante, quel que soit le mode d'observation : il convient donc d'en faire la base de la discussion. C'est ce que je ferai, eu supposant tout d'abord que la mise au point, l'objectif et l'oculaire ont été parfaits. Ces hypothèses excluent toutes les observations où le contact n'a point paru géométrique. D i" Le fait capital est celui-ci : les valeurs des diamètres de^^Vénus et de jMercure, obtenus microméiriquenient dans les conditions ordinaires, c'esl-à-dire en observant l'astre sur le fond du ciel, sont toujours plus grandes que celles obtenues pendant le passage, et en diffèrent d'autant plus que l'ouverture de l'instrument employé est plus petite. » Ainsi, pour le passage de Vénus, la valeur la plus grande que je con- naisse, celle obtenue par ]\L Mouchez avec son équatorial de 8 pouces (o'",2i7) d'ouverture, est de 64", 38. Les mesures faites, de i84oà i852, par (1) Ces recheiclies ont été entreprises sur les conseils de M. Dumas, président de la Com- mission du passage de Vénus. C.R., 187O, 1" Scmctue.{-Î. LXXXll, N» 3.) ^^ ( 206 ) M. R. Main, à l'éqnatorial Est de l'observatoire de Greenwich (o™,i70 d'ou- verture), et M. John Plummer, en 1868, à l'équatorial de Fraunhofer de l'observatoire de Durham (o"',i65), donnent en moyenne 6/i", 73. » Pour le passage de Mercure du 4 novembre 1868, le plus grand dia- mètre obtenu avec une lunette ordinaire est égal à 9",43, valeur trouvée par M. G. Wolf à l'aide d'un instrument de o'",2o4 d'ouverture. Les ob- servations faites par M. R. Main à l'équatorial Est de l'Observatoire de Greenwfich conduisent, pour le jour du passage, au nombre 10", 206. » Ce résidtat, entièrement conforme à la théorie des phénomènes de diffraction, provient de ce que l'image d'un point lumineux dans une lu- nette n'est pas un point mathématique, mais un disque brillant (entouré d'anneaux alternativement obscurs et brillants), de grandeur variable avec l'ouverture; par la même raison, le diamètre de Vénus, mesuré sur le fond brillant du Soleil, se trouve diminué d'une certaine quantité, tandis qu'il est augmenté de la même quantité dans le cas de l'observation de l'astre sur le ciel avec le même instrument. » 2° Pour avoir le diamètre vrai de Vénus ou de Mercure, on doit, non pas se contenter de la valeur même obtenue pendant le passage, mais prendre la moyenne de la valeur ainsi obtenue et du nombre auquel con- duisent les mesures micromélriques faites avant et après le passage avec le même instrument. Ainsi l'on a : Passage de Vénus du c) décembre i874' ti Colonel Tennant (6p, Roorkee) . . . 63, 902 M. Main (obs. ant., 6i',7,Greenw.) 65,36o Demi-somme ou diamètre vrai. 64,63i Passage de Mercure du 4 novembre 1868. M. J. Pliimnaer (7P, Durham). .. . 9,o4i M. Main (obs. ant., 6?,^, Greenw.) 10,206 Demi-somme ou diamètre vrai. 9,6o3 )) 3° La différence des diamètres de Vénus ou de Mercure obtenus avec un même instrument^ d'une part pendant le passage, d'autre part dans les conditions ordinaires d'observation, doit être égale au double du diamètre du disque lumineux que donne cet instrument avec une étoile, ou du moins une quantité de même ordre; elle est constante pour des instru- ments de même ouverture et décroît à mesure que l'ouverture augmente. Passage de P^énus du g décembre i874' Colonel Tennant (6p, Roorkee) 63,912 M. Main (obs. ant., 6p,7, Gi'eenw.) 65,36o Demi-différence 0}734 Passage de Mercure du 4 novembre 1868. M. J. Plummer (7P, Durliam) 9,001 M, Main (obs. ant. ,6p, 7, Greenw.) 10,206 Demi-différence 0,602 » Or, les constantes de séparation de Dawes et Foucault, combinées avec les calculs de Schwerd, donnent pour la même quantité o",854. ( 207 ) » 4° Le diamètre de la planète, déterminé pendant le passage par des instruments d'ouvertures différentes, est d'autant plus petit et celui du Soleil d'autant plus grand (leur somme étant constante quelle que soit l'ouver- ture),- que l'ouverture est elle-même plus petite. Le diamètre de la planète, obtenu dans les conditions ordinaires d'observation, est. au contraire, d'au- tant plus grand que l'ouverture est plus petite; mais les nombres de ces deux séries de valeurs tendent vers une limite, le diamètre vrai de Vénus, limite atteinte lorsque l'ouverture est très-grande (aS? à 3oP). Ainsi l'on a : Passage de Fénus du -i)>'=<'- Or le premier membre simplifié U II se réduit à un carré parfait. Donc, etc. » L'équation (S) est d'ailleurs de la forme (S,) p=_Q=_R=_S^=o, et ne s'applique dès lors à aucune surface réglée. » 3. Les formes équivalentes (S) ou (S,) mettent en évidence cette autre analogie : » Une surface du second ordre étant menée tangeutiellement aux arêtes d'un octaèdre à diagonales concourantes, le tétraèdre intercepté, dans le trièdre des diagonales, par le plan conduit suivant les droites de concours des faces opposées de l'octaèdre, est conjugué à la surface. » On voit qu'au tétraèdre aclnel correspond, dans la géométrie du plan, le Iriiiiujlc formé des deux diagonales et de la droite des points de concours des côtés opposés d'un quadrilatère circonscrit à une conique, ce triangle étant conjmjuc à cette conique, comme le tétraèdre précédent à la siuTace qui lui correspond. ( 2IO ) )) Le plan conduit suivant les droites de concours des faces opposées de l'oclaèdre actuel est d'ailleurs représenté par l'équation ^ (^ + 7) + ^ (1 + Z^) + K^ ^- 7) - ^ =^ °' dont la symétrie en a, a\ h, b', c, c' suffit pour établir l'existence de ce plan. » 4". Le théorème du n° 2 est peut-être susceptible de cet énoncé plus général : » Si les faces opposées d'un octaèdre se coupent deux à deux suivant quatre génératrices d'un hyperboloïde, les douze arêtes de l'octaèdre sont tangentes à une même surface du second ordre. » 5. Il serait facile d'énoncer ou d'établir directement la proposition corrélative : elle se rapporte à cette classe particulière d'hexaèdres dont les faces opposées se coupent deux à deux sur un même plan, et dont les diagonales sont dès lors concourantes. Le théorème qui en résulte, c'est-à- dire l'existence d'une surface du second degré, tangente encore aux douze arêtes de l'hexaèdre, correspond au théorème de Pascal; mais, cette fois, l'analogie est dissimulée ou latente : elle reste au fond des choses et n'ap- paraît pointa la surface. On voit d'ailleurs aisément d'où provient ce dé- faut de parallélisme dans les termes et qu'il a son origine dans la différence qui existe entre le nombre des éléments constitutifs d'une figure plane ou à trois dimensions : d'une part, le point et la droite; d'une autre part, le point, la droite et le plan. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Transformations du sucre de canne dans les sucres bruts et dans la canne à sucre. Noté de M. A. MiiisTZ, présentée par M. Boussingault. (Commissaires : MM. Dumas, Boussingault, Peligot, Berthelol.) « La canne à sucre et la betterave ne contiennent pas des quantités ap- préciables de sucre réducteur; cependant, dans le cours de l'extraction du sucre, il se forme généralement, aux dépens du sucre cristallisable, une certaine quantité de matière sucrée susceptible de réduire les liqueurs cui- vriques, à laquelle on donne le nom de glucose ou de sucre incristaUisable, ( 2.1 ) et qu'on rencontre fréquemment et abondamment dans les sucres de canne, rarement et en petite quantité dans ceux de betterave. » Il est admis dans la Science que ce glucose est identique avec le sucre de fruits ou sucre interverti, mélange de parties égales de glucose et de lévulose, qui se produit facilement par l'action de certains agents sur le sucre cristallisable et qui possède un pouvoir rotatoire lévogyre voisin de 26 degrés. » En examinant le sucre incristallisable retiré des sucres bruts, j'ai pu m'assurer qu'il n'avait pas, dans la plupart des cas, les {)ropriétés et la composition qu'on lui attribue; qu'il n'a pas liabituellement, comme le sucre interverti, un pouvoir rotatoire de — 26", et que son action sur la lumière polarisée est ou plus forte ou moindre, et souvent même nulle. » Il n'est pas facile d'extraire des sucres bruts ce glucose à l'état de pureté; on l'obtient toujours mélangé de quantités notables de sucre cris- tallisable. » Cependant, en déterminant la proportion de sucre de canne par les liqueurs titrées, on calcule facilement sa part dans la déviation observée, et l'on a, par différence, la déviation attribuable au sucre réducteur, dont on a d'avance déterminé la quantité. » Ayant ainsi la proportion de ce dernier sucre et sa déviation au pola- rimètre, on peut, à l'aide de la formule de M. Berthelot, déterminer son pouvoir rotatoire. » Ces sucres incristallisables recouvrent les cristaux de saccharose, dont ils se séparent par un repos prolongé dans un entonnoir; la matière siru- peuse qu'on obtient contient des quantités peu considérables de saccha- rose. » Quand la partie sirupeuse est peu abondante, on la laisse se concentrer pendant plusieurs mois dans les parties inférieures du vase qui contient le sucre, et l'on traite rapidement, par l'alcool faible, ces parties plus riches. » Voici la composition de quelques-uns des sirops obtenus de cette manière. • 1. Sucre brut tle la Martinique, 1873. Le sirop obtenu contenait pour 100 : Sucre de canne. ... 80,7 Sucre réducteur. . . . 39,8 » liC pouvoir rotatoire de ce sucre réducteur était égal à — i",^- " 2. Sucre brut de Bourbon, 1878. Le sirop obtenu contenait pour 100 : Sucre de canne. ... 34,2 Sucre réducteur. ... î' >-î • Le pouvoir rotatoire du sucre réducteur était égal à — o°,8. ( 212 ) » 3. Sucre brut de Bourbon, 1872. Le sirop obtenu contenait pour 100 : Sucre de canne. .. . 82,1 Sucre réducteur. .. . 4252 » Le pouvoir rotatoire du sucre réducteur était égal à — o°,6. » 4. Sucre de betteraves brut, deuxième jet, 1872. Le sirop contenait pour 100: Sucre de canne .... 38 , o Sucre réducteur .... 12,7 » Le pouvoir rotatoire du sucre réducteur était égal i — 28°, 3. » 5. Sucre de betterave brut troisième jet, 1873. Le sirop obtenu contenait pour 100 : Sucre de canne. .. . 33,7 Sucre réducteur. .. . i3,2 » Le pouvoir rotatoire du sucre i-éducteur était égal à —2°, 2. « Voici maintenant les résultats obtenus avec des sucres bruts conser- vés depuis trente-cinq ans dans des flacons bouchés au liège ; » 6. Sirop obtenu d'un sucre de canne brut, conservé depuis 1842; contient pour 100 : Sucre de canne. .. . 24,7 Sucre réducteur. .. . ^0,2. » Ce sucre réducteur avait un pouvoir rotatoire de — o'',26. » 7. Sirop obtenu d'un sucre de canne brut, conservé depuis 1842; contient pour 100 : Sucre de canne. .. . 28,1 Sucre réducteur. .. . 4^»^ » Ce sucre réducteur avait un pouvoir rotatoire de — 34°,2. 0 8. Sirop obtenu d'un sucre de canne brut de 1842 ; contient pour loo : Sucre de canne. ... 27 , i Sucre réducteur. ... 3g, 5 = Ce sucre réducteur avait un pouvoir rotatoire de — 87°, i. » 9. Sirop obtenu d'un sucre de betterave brut de 1842, contient pour loo : Sucre de canne. .. . 3 1,7 Sucre réducteur. .. . 3o,4 » Ce sucre réducteur avait un pouvoir rotatoire de — 5°, 3. » Ces exemples montrent que le sucre réducteur n'a pas ordinairement le pouvoir rotatoire du sucre interverti et que, le plus souvent, ce pouvoir rotatoire est très-peu élevé et même presque nul. » Quand ce pouvoir rotatoire est plus élevé que celui du sucre inter- verti, il est à présumer qu'on opère sur un mélange de glucose et de lévu- lose dans lequel prédomine ce dernier sucre, assez résistant aux agents de fermentation. » Lorsque, comme cela arrive le plus souvent, ce pouvoir rotatoire est très-peu élevé ou presque nul, on peut faire deux hypothèses ; ou bien le sucre réducteur est formé par des mélanges de glucose et de lévulose dans des proportions telles que le pouvoir dextrogyre de l'un annule sensible- ment le pouvoir lévogyre de l'autre ; ou bien il est constitué par un glucose ( 2.3) inactif mélangé ou non de petites quantités de sucre interverti. Les faits ob- servés donnent raison à cette dernière hypothèse et je n'aurais pas exprimé mon opinion sur ce sujet si je n'avais réussi à isoler le glucose inactif et aie caractériser comme espèce distincte. Ce n'est pas des sucres bruts qu'on peut l'extraire : il s'y trouve toujours mélangé de proportions notables de saccharose ou de glucose normal et de lévulose; mais, en examinant la canne à sucre conservée, j'ai observé que le saccharose y subissait le mémo genre de transformation, qu'il passait, après un temps plus ou moins long, à l'état de glucose d'un pouvoir rotatoire plus ou moins élevé et souvent nul. De quelques échantillons d'origine ancienne, j'ai pu extraire ce glucose inac- tif sans mélange de saccharose ni de sucre interverti, et j'ai pu constater son inactivité sur la lumière polarisée. Au contact de la levure de bièvre, il a fer- menté lentement sans qu'à aucun moment il ait montré d'action sur la lumière polarisée ; s'il avait été formé par un mélange accidentellement inactif de glucose et de lévulose, on aurait observé, pendant la fermentation une déviation à gauche, le glucose dextrogyre disparaissant toujours en pre- mier lieu. » Ce glucose, qui refuse de cristalliser, paraît se rapprocher de celui que Mitscherlich a obtenu en chauffant le sucre de canne avec de l'eau, à une température de i6o degrés. On peut l'extraire de la canne à sucre très- ancienne au moyen de l'alcool bouillant. Dans ce cas, il est cependant tou- jours accompagné de quantités notables de mannite qui cristallise rapide- ment dans le sirop obtenu. M II n'est pas sans intérêt de constater la présence de la mannite dans la canne à sucre conservée. Elle n'existe pas, on s'en est assuré, dans la canne fraîche ; elle se produit donc, en même temps que le glucose, aux dépens du sucre de canne, probablement sous l'influence d'organismes végétaux inférieurs. » Au point de vue de l'analyse saccharimétrique, ces résultats peuvent avoir de l'intérêt, surtout dans les cas où le glucose se trouve en quantité notable ; ils montrent que, contrairement à l'opinion généralement adoptée, ce glucose n'a pas habituellement d'influence sur la lumière polarisée; en en tenant compte, on commet donc luie erreur. » En résumé, le sucre réducteur existant dans les sucres bruts et dans la canne à sucre est ordinairement constitué par un glucose inactif aiupiel s'ajoutent souvent des proportions variables de glucose normal et de lévu- lose. » C.R.,l87G, i" 5em«ir(.(T. LXXXU, N» 5.) ^8 ( 2l4 ) CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur l'inactivité optique du sucre réducteur contenu - dans les produits commerciaux ; par MM. Aimé Girard et Laborde. (Commissaires: MM. Dumas, Boussingaiilt, Peligot, Berthelot.) « Deux opinions opposées ont cours, dans la Science et dans la pratique, au sujet de l'action qu'exerce, sur la lumière polarisée, le sucre réducteur contenu dans les produits commerciaux. D'un côté, M. Dubrunfaut a depuis longtemps émis l'opinion que ce sucre réducteur ne possède, ex- cepté dans les mélasses exotiques, aucun pouvoir rotatoire ; d'un autre, beaucoup do chimistes et de manufacturiers considèrent ce produit comme constitué simplement par le sucre interverti, et comme possédant, en con- séquence, un pouvoir rotatoire gauche égal aux o,38o du pouvoir droit que possède le saccharose. Cette opinion a même été, il y a quelques mois, défendue par un savant professeur d'Amsterdam, M. le D''Gunning, dans un Rapport officiel adressé par lui au Ministre des Finances des Pays-Bas. » Au moment où la saccharimétrie optique est appelée à jouer, dans la perception de l'impôt sur les sucres, un rôle prépondérant, l'examen de ces deux opinions présente un intérêt qiii n'échappera à personne. Si la pre- mière est juste, en effet, l'indication polarimétrique suffit à fixer la richesse des produits commerciaux en saccharose ; mais, si c'est du côté de la se- conde que se trouve la vérité, il devient nécessaire d'augmenter le chiffre de richesse indiqué par le polarimètre, d'une quantité = p >< o,38o ; p re- présentant le nombre de centièmes de sucre réducteur fourni par l'analyse au moyen des liqueurs cupriques. » L'importance que présente cette question nous a engagés à en entre- prendre l'examen, et nous avons ainsi reconnu, non-seulement que l'opi- nion émise par M. Dubrunfaut est la seule vraie, mais encore qu'elle s'étend au delà de ce que ce savant avait admis, et s'applique même à la composition des mélasses exotiques. » C'est sur les produits de la canne, bien entendu, que nos recherches ont porté ; tous les praticiens savent, en effet, que les proportions de sucre réducteur contenues dans les produits de la betterave sont, par suite du travail alcalin généralement adopté aujourd'hui, trop faibles pour qu'il y ait à s'en préoccuper au point de vue optique. Les sucres de betteraves à 0,5, les mélasses à i,5 de sucre réducteur deviennent, chaque jour, de plus en plus rares. » Mais il en est autrement des sucres et des mélasses de cannes ; là, ( 2l5 ) souvent, on voit la proportion de sucre réducteur s'élever à un chiffre tel, que la correction glucosique pourrait, dans certains cas, représenter jusqu'à 5 ou lo centièmes de saccharose; la question devient alors d'une gravité considérable. M Pour la résoudre, nous avons soumis à l'analyse des sucres de cannes de provenances diverses, des mélasses de sucreries exotiques, des mélasses lie raffinerie, et enfin des mélasses de candis. Dans aucun de ces pro- duits nous n'avons vu la présence du sucre réducteur affecter, ni en sens, ni en quantité, les indications directes du polarimétre. » Afin de donner à ces recherches plus de précision, nous avons aban- donné l'emploi des liqueurs titrées et opéré par pesées. » Après avoir établi au polarimétre et sous le poids de iG^"^, (<) la richesse saccharine du produit sucré, nous en avons traité, à l'ébullition, une quan- tité déterminée, par un excès de liqueur cuprique; le protoxyde de cuivre fourni par la réduction a été ensuite pesé, tantôt directement, tanlùt après transformation en bioxyde, tantôt après réduction par l'hydrogène; dans certains cas, sous ces trois formes successivement. Cela fait, nous avons inverti par l'acide chlorhydrique une autre quantité du produit, et nous l'avons traitée de mènie. » En retranchant alors du nondjre fourni par l'inversion celui que donne l'analyse directe, et corrigeant la différence, dans la proportion qu'exigent les formules des sucres, nous avons obtenu le poids de saccha- rose réel contenu dans les produits examinés. Dans tous les cas, ce poids s'est trouvé à peu de chose près identique à celui qu'avait indicpié le pola- rimétre; c'est ce que montrent les analyses résumées dans les tableaux sui- vants. » Sucres de cannes. — Afin de rendre les résultats plus sensibles, nous avons opéré, non pas sur les sucres eux-mêmes, mais sur les sirops obtenus en clairçant ces sucres avec une petite quantité d'eau, de façon à concen- trer, dans une quantité de produit (léterniiné, une proportion plus grande de sucre réducteur. Sucro Saccharose indiqué Sacch.iiosc indiqué réducteur, par l'analyse cuprique, par le polarimèlrc. Caisses Havane i>^>'-7 52, 3o 52,5o Bairiques " n ,5o 58,74 58,93 Caisses » 27,28 47''^ 46»oo Caisses » 23, gS 54,95 54, 5o Barriques Fernambouc 29, i4 35,2 1 34, 00 Barriques de iNossi-Bé ig,33 53, 3o 53, 00 Vergeoises de candi 9)4' 78,00 77>oo 28.. { 2i6 ) B Dans quelques cas, nous avons rencontré des sucres commerciaux assez riches en sucre réducteur pour qu'il fût possible de les examiner di- rectement et sans les soumettre au clairrage. Sucre Saccharose indiqué Saccharose indique réducteur, par ranalyse cuprique, parle polarimètre. West-India 8,12 76,18 76,50 Madras 10,17 ;4)66 75, 5o » Mélasses de sucreries. — Des échantillons d'origine certaine nous ont été procurés par M. Souques et par M. Demondésir. Les résultats ont été les mêmes qu'avec les sucres cristallisés : Habitation Clérange (Marie-Galante). 19,02 Usine Gentilly (Guadeloupe). ...... i5,45 Usine Belleviie (Port-Louis) '9)57 Usine Beauport (Guadeloupe) '7,56 Usine d'Arbousier (sirop récent) .... 24, 16 Usine d'Arbousier (sirop fermenté).. 36,63 Mélasse de Nossi-Bé 3o,2i » Mélasses de raffineries. — Là encore les résultats sont venus démontrer l'inactivité optique du sucre réducteur contenu dans les produits com- merciaux. Saint-Louis (Marseille) 12, 56 Etienne (Nantes) 24,04 Boutin (Bordeaux) 22,24 Récollets ( Nantes ) 33 , Sg Acher (Fïavre) 8,08 S. Lasnier (travail du candi) 43 16g Cossé-Duval » 48j52 » La concordance des résultats fournis par ces analyses est telle, que l'on peut, suivant nous, considérer comme d'une exactitude générale l'opi- nion émise par M. Dubrunfaut et consistant à admettre l'existence, dans les produits commerciaux, d'un sucre réducteur n'exerçant pas d'action sensible sur la lumière polarisée, incapable par conséquent d'influencer les résultats fournis par le polarimètre, relativement à la richesse saccharine de ces produits. » 52,71 54 , 00 43,10 43,00 46,43 47,00 48,00 47,00 37,57 38, 5o 3i,35 3i ,5o 28,38 28,00 38,78 38, i6 34,90 34,00 38, 3q 38, 5o 37,04 38,00 43,00 43,00 3o,49 28,50 29,04 29,00 ( 217 ) MAGNÉTISME. — Observations relatives aux résultats déjà obtenus sur te ma^ gnétisme des aciers. Extrait d'une Lettre à M. le Secrétaire perpétuel, par MM. Trêve et Dukassier. « Malgré le soin que nous avons pris d'indiquer notre but principal, qui n'est nullement la détermination quantitative du magnétisme contenu dans les aciers, M. Jamin nous attribue cette idée, et critique des travaux entrepris dans un tout autre esprit. » Nous sommes prêts à nous incliner devant les décisions de la Com- mission nommée par l'Académie des Sciences; c'est à elle qu'il appartien- dra de dire la part qui nous revient dans la mise en lumière, sinon dans la mesure, des rapports qui existent : » 1° Entre la capacité magnétique des aciers et leur teneur respective en carbone; » 2° Entre cette même capacité magnétique et la nature des trempes; » 3° Entre cette même capacité magnétique et le degré de pénétration de la trempe. » Les auteurs accompagnent cette Lettre d'une nouvelle Note relative au magnétisme intérieur des aimants. Cette Note sera soumise, ainsi que les précédentes, à l'examen de la Section de Physique, à laquelle M. du Moncel est prié de s'adjoindre. M. G. llicKLi.v adresse une Communication relative au Phylloxéra, (Renvoi à la Commission du Phylloxéra). CORRESPONDANCE. M. le Ministre de Belgique en France transmet à l'Académie une repro- duction de la sphère terrestre et de la sphère céleste de Mercator, éditées en i5/ii et i55i à Louvain, et récemment découvertes à Gand. Celte re- production a été exécutée, sur l'initiative de M. le Ministre des Finances de Belgique, par les officiers du Dépôt de la guerre. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Cor- respondance : 1° Un ouvrage publié à Bàle, en langue allemande, par M. G. Simmcn, ( 2i8) et portant pour titre : « Recherches sur la constitution des éléments chi- miques » ; 2° Une brochure de M. H. Cer«u5c/ji, intitulée : « La monnaie bimétalli- que ». L'auteur adresse à l'Académie un certain nombre d'exemplaires de cette brochure, pour ceux de ses Membres qui s'intéressent à la question monétaire. GÉOMÉTRIE. — Généralisation de la théorie du rayon osculateur d'une surface. Note de M. R. Lipschitz. « Considérons le cas spécial dans lequel les variables .r^ signifient les coordonnées de divers points matériels liés par les conditions j^'a= const., exécutant leur mouvement dans l'espace à trois dimensions d'après les lois ordinaires de la Mécanique, sans être soumis à aucune force accélératrice. Soit en outre 2fi — - j la somme des forces vives du système en question ; la fonction \ y^a^fa. représentera la somme des moments de toutes les pres- sions. De plus la fonction \ l^^/a a '^ propriété générale d'être covariante avec la {orme J\dx) et avec le système des fonctions y\ égalées à des con- stantes. Or, en remplaçant dans les fonctions X^, les dérivées —r^ par les différentielles dxa, j'ai discuté les maxima et minima de la fonction ■2f[dx\ ~ /idx)' par rapport aux dXa assujetties aux équations <^/œ~ o; j'ai démontré que les solutions existent au nombre de ii — /, et que, pour deux systèmes d'Xa et d"Xa correspondant à deux solutions différentes, il y a la relation \ -^', ^ d"Xa'= o, laquelle exprime l'orthogonalité par rapport à la forme a 2f[dx) (*). Dans le cas de Z = i, il est permis de remplacer dans la fonc- tion X[dx), sans porter préjudice à son caractère de covariant, la variation ojr, par la quantité \/{i, i), où ^ ' ^ ùi OXa 0X4 ' 0a„,4 a, Il [M Bulletin de M. Darboux, t. IV, p. 3o2. ( 219 ) et alors, pour la forme spéciale, 2 ^ et pour « = 3 le quotient ' . signifie la valeur négative et réciproque du rayon oscuiateur d'une section normale à la surface j^ = const. » Fixons maintenant l'attention sur le fait remarquable qu'il existe une fonction qui est covariantc avec la forme f[dx) et avec le système des fonctions^^ égalées à des constantes, et qui se change en la fraction [i), lorsqu'on y introduit la supposition spécialey(x)l{dx, d^*U-). D'après les principes établis, le caractère de covariant de cette expression n'est point altéré si l'on remplace les produits âj'ai ^J'^ par les expressions [a, p) = \ -^ — -? ^. Cette opération nous conduit à l'expression a.* (3) ^{a, (i)-n,{dx, d^'^x)vp{dx,d'^U-), a, à après avoir employé les équations Or, en supposant J[dx) ~ -\dxj;, les quantités (a, /3) se changent •^a.p, It's quantités (a, ,3) en S«,f(, les fonctions ■fia{dx, d^'^x) en ( 220 ) et par conséquent la fraction (4) '-^ ^ se change en la fraction (2), et elle représente par suite la fraction cher- chée. » En suivant la méthode de M. Jordan, il faut déterminer les maxima et minima de (4) par rapport aux d^'^jc^, diviser alors la somme des valeurs de (4) par la fonction aj[dx) et discuter ensuite les maxima et minima de ce quotient par rapport aux dx^; mais le nombre Ji — l indiqué plus haut, d'après M. Jordan, comme nombre des solutions du premier problème, se réduit en effet au nombre / lorsque / est plus petit que 71 — /, à l'unité pour 1=1. Par conséquent, dans ce cas, ladite somme des valeurs se con- fond avec la fonction elle-même, lorsque les d^*^XaX ^^^^ remplacés par les valeurs convenables. Par suite, il s'agit des maxima et minima de la fonction ^' /if[dx]f{di')x) ~ /i/(dx]f[dV)x) ' par rapport aux dxa- O" conclut par des considérations fort simples en remplaçant pour un moment les deux systèmes dx^ et rfc'xj par n— i quan- tités indépendantes, que les n — 1 maxima et minima de la fonction (5) coïncident avec les w — i maxima et minima de la fonction . . y/[i, i)n,[dx,dx] _ v/(i, i)l,{dx, dx]^ V"i 2/[dx)' ~ 2/{dx) l{dx] qui résulte de la fraction jrj-li en remplaçant ^j, par y'(i, vj), de manière que les valeurs de (5) deviennent égales aux carrés des valeurs correspon- dantes de la fonction (G) qui représente notre généralisation de la valeur négative et réciproque du rayon osculateur. Cela fait voir de quelle ma- nière les deux généralisations s'accordent entre elles pour Z = i . » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur les twmbcs. Note de M. G. Planté. « A l'appui des considérations que j'ai présentées sur le rôle de l'élec- tricité dans les trombes (i), j'ajouterai quelques expériences réalisées avec (i) Comptes rendus, t. LXXXT, p. 187 et 618, iS^S. { ^•-»' ) une source éleclrique deux fois plus forte que la précédente, et fournie par une batterie de /joo couples secondaires, dont le courant de décharge équi- vaut à celui d'uiiL' pile de Goo éléments de Bnnseii. » On fait éconlor une veine d'eau salée d'ini entonnoir, nuuii d'nn ro- binet, cunununiqiiant avec le pôl« positif de celle batterie; le liquide est reçu dans une cuvette où plonge le fil négatif, et au-dessous de laquelle se trouve un électro-aimant [fi(j. i). Dès que le circuit voltaïque est fermé, Fie. .. rfr;. /,. un fdet luiiuneux, accompagné de quelqnes points brillants, ap|)araît dans la veine, à sa partie inférieure; des étincelles jaillissent avec biuissemenl à son extrémité, de la vapeur d'eau se dégage, et le liquide, qui entoure le bas de la veine, prend un mouvement gyratoire en sens inverse de celui des aiguilles d'une montre si le |)ôle de l'éleclro-aim.mt est boréal, et dans le même sens si ce pôle est aiislral. Le monveaienl est rendu visible par des corps légers répandus à la surface du liquide. Si l'on raccourcit la veine, de manière à éviler toute solution de contiiuiilé à sa partie inférieure, les signes électriques el lumineux disparaissent presque com|)lélement; le li- quide s'écliauffe néaumoins, comme l'atteste une légère vapeur, et le mouvement gyratoire est encore plus net et plus rapide. En allongeant de nouveau la veine, les manifestations électriques el lumineuses reparaissent comme auparavant. » Cette expérience reproiluit plusieiu-s effets des trombes, et montre en particulier que leur mouvement gyratoire, qui a lieu dans le même sens C. K., ih^li, \'' Semeur,-. ( 1. LXXXll, N" 3.) ^g ( 22 3 ) que celui de l'expérience ci-dessus, suivnnt qu'elles se produisent dans rhémisphère boréal ou dans l'hémisphère austral, peut être attribué à l'écoulement du flux électrique sous l'influence magnétique du globe. Elle prouve aussi que les trombes, alors même qu'elles ne sont accompagnées d'aucun signe électrique, peuvent être néanmoins chargées d'électricité, et devoir leur mouvement gyratoire à la présence même de celte électricilé. C'est qu'elles forment, dans ce cas, un conducteur assez parfait pour que le flux électrique puisse s'écouler sans se transformer en chaleur et en lumière. La même expérience établit enfin que les trombes doivent être chargées d'électricité positive; car, si elles étaient négatives, le mouvement gyratoire aurait lieu en sens inverse de celui qu'on observe dans chaque hémisphère, » La formation même des trombes ou la descente de ces appendices nuageux vers le sol a été rapportée par Brisson et Pellier à une attraction électrostatique entre les nuages et la terre. On peut ajouter à cette force attractive bien naturelle une action de transport, comme l'électricité dyna- mique en offre de nombreux exemples, et qui tend à faciliter l'écoulement de l'eau du nuage électrisé. Cette action se remarque dans l'expérience suivante, qui montre, en même temps, d'autres effets mécaniques résultant du passage d'un fort courant d'électricité voltaïque, » En appuyant l'électrode positive contre les parois du vase d'eau salée communiquant avec le pôle négatif, on observe, outre des sillons lumi- neux et des jets abondants de vapeur, un violent remous du liquide, for- mant une sorte de mascaret électrique, qui élève l'eau à la hauteur de Fie- ?.. Fis- ■!• îi centimètre au-dessus de son niveau [Jirj. 2). Si le flux rencontre sur certains points des inégalités de résistance, il peut se diviser et faire naître deux ou trois monticules aqueux, comme l'indique \^ fig. 3. En même temps, le long du fil de platine placé horizontalement, se dépose un cha- pelet de gouttelettes de vapeur condensée, qui se meuvent vers l'extrémité du fil positif {fig. 2). ( 223 ) H Cette expérience prouve que le flux électrique peut, d'une pai t, re- pousser et soulever des masses liquides comme un souffle ou un vent im- pétueux, et, d';nilrepart, entraîner les gouttelettes aqueuses des nuages vers la terre, de façon à favoriser la formation ou l'entretien d une trombe. » Les effets d'aspiration sont surtout mis en évidence dans l'expérience suivante que j'ai déjà eu l'occasion de mentionner, et qui, répétée de nou- veau avec un courant plus intense, montre d'une manière frappante l'ascension d'une colonne liquide sous l'influence de l'écoulemeiil de l'électricité dynamique. » Si l'on introduit le fil positif dans un tube capillaire, à une certaine dis- tance de l'orifice inférieur, le liquide s'élève rapidement à aS ou 3o centi- mètres de hauteur, et retombe en nappe sillonnée de traits brillants et de jets de vapt'ur (y/V/. 4 • On constitue ainsi une pompe voUauiiie, dans la- quelle le vide formé résulte de la production et de la condensation de la vapeur autour de l'électrode. Les effets lumineux observés à l'extérieur du tube proviennent de ce que le flux électrique s'écoule à la fois par la partie supérieure et la partie inférieure. M On conçoit donc que, dans les trombes qui offrent souvent une, appa- rence tubulaire, le passage de l'électricité détermine des effets d'aspiration trés-énergiques,qui,s'exerçanlsur toute la longueur delà colonne électrisée, peuvent élever l'eau à une hauteur indéfinie et font désigner aussi ces mé- téores sous le nom de pompe ou de siphon, dans certaines parties du monde. L'eau aspirée peut provenir des parois du canal vaporeux lui- même, et l'on s'expliquerait ainsi l'observation faite sur l'absence de sel dans l'eau retombant des trombes marines. » Les travaux de Peltier ont déjà montré les analogies des trombes avec les effets de l'électricité statique; mais les phénomènes présentés par de forts courants d'électricité dynamique, réunissant à la fois la quantité et la tension, semblent se rapprocher plus encore des conditions de la nature, et je crois pouvoir conclure de cette nouvelle étude expérimentale que les trombes sont de puissants effets électrodynamiques produits par les forces combinées de l'électricité atmosphérique et du magnétisme terrestre. » cUIMit: PHYSIQUE. — Sur le spectre de l'azote et sur celui des métaux alcalins dans les tubes de (ieissler. Note de M. G. Salet, présentée |)ar INI. Wiiriz. K >L Schusler a publié en 1873 ce fait important, que IV.zote, chauffé dans un tube de Gcissier avec du sodium métallique, cesse de donner le uy.. ( 224 ) spectre cannelé caractéristique. Il a décrit les raies lumineuses qu'on ob- tient dans ce cas et les a attribuées à l'azote pur, le spectre de bandes étant, dans son opinion, celui d'un oxyde de l'azote, composé détruit parle métal alcalin. Plus tard, des doutes se sont élevés sur la valeur de ces conclu- sions ; car, les expériences ayant été répétées, on a bien vu les cannelures s'évanouir après l'action du sodium, mais elles étaient remplacées par di- vers spectres dont aucun n'appartient réellement à l'azote, de sorte qu'a- près sa purification ce gaz ne pouvait plus être décelé par l'analyse prisma- tique. J'ai fait remarquer aussi que le composé chimique qui se forme en réalité par l'action de l'oxygène sur l'azote est le peroxyde d'azote, corps très-stable et dont le spectre ne coïncide aucunement avec celui dont il s'agit d'expliquer l'apparition, » Je me propose de démontrer aujoin-d'hui : i° que l'on peut produire le spectre cannelé avec de l'azote chauffé au contact du sodium; 2° que la disparition du spectre de l'azote est due à celle de l'azote lui-même, lequel est absorbé intégralement par le sodium sous l'influence de l'effluve élec- trique; 3° enfin que le spectre décrit par M. Schiister doit très-probable- ment être attribué aux vapeurs du métal alcalin. )) 1.11 serait trop long de rapporter ici la série des expériences qui m'ont amené à ces conclusions. Je citerai seulement les plus décisives. J'ai fait souffler par M. Alvergniat un tube de verre dur, bouché aux deux bouts, de 12 cenlimèlres de longueur et de 2 centimètres de diamètre. On a dis- posé à une des extrémités de ce tube deux électrodes d'aluminium séparées par une distance d'un centimètre environ. A l'autre extrémité, on a soudé une tubulure présentant un renflement. Dans ce renflement on a introduit un petit morceau de sodium, puis la tubulure a été soudée à la pompe à mercure. I.e vide étant fait dans l'appareil, ou a chauffé le sodium, celui- ci s'est boursouflé et a bouilli pendant longtemps, en perdant de l'hydro- gène; puis il a cessé de bouillir, et, à une température plus élevée, s'est volatilisé lentement. On a alors séparé l'appareil de la machine avec un trait de chalumeau, et l'on a amené le globule de sodium liquide et bril- lant dans le tube à expérience. Après le refroidissement, on a séparé le renflement et soudé le tube directement à la machine. On a alors recom- mencé l'épuisement, volatilisé le sodium, en ayant soin que la condensation de la vapeur métallique ne se fit que dans la moitié du tube qui ne portait pas d'électrodes, et l'on a laissé -rentrer de l'azote pur et sec. On a fait le vide de nouveau jusqu'à trois fois sur l'azote, eu ayant soin à chaque fois de volatiliser le métal alcalin ; enfin on a fermé l'appareil en y laissant une ( 225 ) pression voisine de 5 millimèlres. On a pu alors fondre les globules, les réunir et les volatiliser de nouveau jusqu'à douze fois au contact de la même masse de gaz, sans que l'apparence de 1 étincelle éclatant entre les électrodes ait été le moins du monde modifiée. On s'est servi de la machine de Hoilz ou d'une bobine additionnée d'une bouteille de I.eyde : l'espace interpolaire était violet rosé et donnait le spectre cannelé avec la plus grande netteté. Lorsqu'on emploie l'étincelle disruptive de la machine de Hoitz, le jet de flamme violet rosé, qui donne le spectre cannelé, est instantané; on peut s'en assurer par une méthode fort simple : on regarde ce jet lumineux à travers la roue de verre de la machine sur laquelle on a tracé à l'encre de petits points noirs; or ces points noirs ap|)araissent avec une netteté parfaite même lorsque la manivelle tait 6o tours à la mi- nute. On peut en déduire que la décharge ne dure pas itn trente-millièine de seconde. » 2. On peut amener facilement par volatilisation le sodium aux envi- rons des électrodes. Il se présente alors, comme toujours, sous l'aspect de globules brillants d'un blanc d'argent très-pur; mais, si l'on vient à faire fonctionner le tidje, les portions soumises à l'action du jet de feu se ternis- sent aussitôt. L'aspect métallique disparait complètement et la surface du sodium devient d'un noir brunâtre. En même^temps, on voit se produire dans l'apparence du jet électrique les changements qu'amène une raréfac- tion plus grande. Si l'on renouvelle la surface du sodium, l'action conliiute, et le spectre de l'azote disparait bientôt complètement ; la lumière est jau- nâtre et due, pour la plus grande partie, au sodium ; je dis pour la plus grande partie, car, dans ces conditions d'un vide presque absolu, on aper- çoit toujours dans le spectre des traces de raies étrangères attribuables aux impuretés des électrodes et de la surface inlerne du verre. Dans ce cas, le tube, étant froid, ne laisse plus passer l'étincelle de la bouteille de Leyde. » J'ai fait une expérience directe pour manifester cette absorption de l'azote par le sodium sous l'influence de l'éleclricité. J'ai fait construire un lubc semblable au précédent, mais portant m\ baromètre tronqué, et j'y ai introduit de l'azote à la pression de 27 millimèlics. J>'absorplion du gaz était assez sensible pour qu'on pût sjiivre de l'œil l'ascension de la colonne mercuriellc; au bout de quelques minutes, après avoir renouvelé deux fois la surface du sodium, on ne pouvait plus trouver de différence entre le niveau du mercure dans les deux branches du manomètre. » J'ai, de plus, cherché à caractériser chimiquement cette absorption : j'ai brisé un tube et traité par l'eau séparément une portion du sodium ( 226 ) resté brillant et une portion du sodium altéré par l'électricité. Dans les deux solutions, j'ai versé du réactif de Nessler (iodargyrate de potassium, avec excès de soude). Une des deux liqueurs a jauni fortement : c'était celle où l'on avait projeté le sodium altéré; l'autre n'a pas changé d'aspect. Il s'était donc formé sous l'influence de l'électricité de l'azoture de sodium, décomposable par l'eau avec production d'ammoniaque. Ce corps ne prend naissance qu'à une température supérieure au rouge, comme l'azo- ture de magnésium, ou même ne se produit directement à aucun degré de chaleur, comme l'ammoniaque. Je me propose de le préparer et de l'analyser ultérieurement. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur des dérivés nouveaux de ianéihol. Note de M. Fr. Landolpii, présentée par M. Berthelot. Il I. Rédctionde tapotqsse alcoolique sur ihydrure d'anéthol. — J'ai obtenu, par l'action de l'acide nitrique sur l'essence d'anis cristallisable, un com- posé particulier C"'H"'0, que j'ai appelé liydrure d'anélliol. Ce corps offrant la composition du camphre, je l'ai traité par la potasse alcoolique pour essayer d'obtenir un isomère du camphre de Bornéo. » On fait réagir en vase clos la potasse alcoolique pure à lo degrés B. pendant vingt-quatre heures et à la température de i85 degrés sur l'hydrine d'anéthol. On reprend par l'eau le produit; la partie insoluble dans l'eau, reprise par l'éther, est un corps visqueux parfaitement limpide. Tl a une odeur des plus caractéristiques, qui rappelle celle du moisi d'une manière frappante. Il est plus léger que l'eau; il bout exactement à igS degrés, et cristallise facilement à zéro en fines aiguilles rayonnantes; les cris- taux fondent de i8 à 19 degrés. La potasse ne le dissout pas. La compo- sition centésimale est voisine de la formule C" H" O, qui est celle d'un alcool campholique. I. II. Calculé. C 76,88 77>09 77»92 H 11,79 ">75 ii>70 ij La formule C H"^ O exigerait C 77>'4> H 11,43 Je reprendrai prochainement l'étude de ce dérivé intéressant. » II. Réaction du perchlorure de phosphore sur l'anélhol. — Cette réaction se fait avec un léger excès de perchlorure de phosphore. Il est absolument nécessaire de chauffer pendant cinq à six heures, sans quoi la transforma- tion reste incomplète. Pendant la durée de la réaction, le dégagement d'à- ( 227 ) cide chlorhydrique est peu considérable, tandis qu'en distillant le liquide obtenu à feu nu, l'acide chlorhydrique se dégage par torrents. » On obtient ainsi un liquide Irés-linipide qui représente en poids les deux tiers de l'essence employée. Ce dérivé chloré dégage, à chaque distil- lation nouvelle, de faibles quantités d'acide chlorhydrique; mais, par des rectifications successives .et des lavages réitérés avec une solution étendue de soude, on arrive à enlever toute trace d'acide libre. Sa composition ré- pond à la formule suivante : C" H" Cl O. I. II. m. IV. V. Calcul.'. C... 65,11 65,25 65,09 64,96 C. 65,75 H... 6,12 6,26 b,3o b,i5 ■' ' H. 6,o3 -^ ^ c'est donc de l'anéthol monochloré. » Ce produit bout de 238 à 23o degrés. Il brûle avec une flamme fuligi- neuse. Il a une odeur légèrement irritante, quoique assez agréable. Sa densité est de 1,191 à 20 degrés. (La densité de l'anéthol à la même tem- pérature est de 0,984). Il se prend ou une masse crislalline dans un mé- lange réfrigérant. Cette masse cristalline fond de 4 à 3 degrés au-dessous de zéro. Voici l'équation génératrice de ce dérivé : C"'H' = 0 4-PCl'=C"'H"ClO + PCP -^ HCI. )) Il paraît cependant se former tout d'abord un dérivé d'addition de la formule suivante, C'H'-Cl-O, lequel, sous l'influence de la chaleur, se décomposerait en HCI et en C"*H"'CI O. L'existence de ce dérivé est rendue fort probable par le dégagement abondant d'acide chlorliydrique qui se manifeste à la distillation du produit brut de la réaction. Il 111. Réaction de la polnsse nlcoolique sur l'anétliot monochloré. — L'a- néthol monochloré est transformé facilement par la potasse alcoolique en deux produits de condeusHlioii, niialogues à ceux que l'on obtient avec le inèine réactif snr l'anéthol. Il I.,e produit principal, iiisohd)le dans l'eau et la potasse, qui prend naissance dans cette réaction, est un liquide limpide, d'une consistance légèrement huileuse. Il a une odeur éthérée très-agréable et qui rappelle tant soit peu l'odeur de moisi, caractérisliqne pour le produit de transfor- mation de l'hydruro d'anétliol. H bout de 2G8 à 270 degrés. La masse to- tale passe à la première distillation, de aGS à 276 degrés. Il ne se congèle pas dans un mélange réfrigérant, donnant 35 degrés au-dessous de zéro. u La comj)osition centésimale répond à la formule suivante, C"H-°0', 111(1). Calculé. 74,39 73,85 8,48 lyio ( 228 ) que je donne sons toute réserve : 1. ■ 11. C 74,04 73,90 H 8,19 8,21 » Le deuxième produit de condensation, soliible dans la potasse, est un phénol très-difficile à purifier et que j'ai obtenu à. l'état liquide. Le produit précédent se transforme complètement à la suite de plusieurs traitements avec la potasse alcoolique en ce nouveau dérivé. Il donne un sel de po- tasse solide; mais la petite quantité de phénate impur que j'ai obtenu ne m'a pas permis d'en faire une analyse. Je reprendrai plus tard son étude. » IV. Êther acétique du dipliénol. —Afin de contrôler la formule donnée dans mon premier Mémoire (CôHJ/;/es rendus, 12 juillet 1875), pour le se- cond produit de condensation de l'anéthol, j'en ai préparé l'éther acétique par la réaction de l'acide acétique anhydre. Je n'ai obtenu qu'un élher mono-acétique; l'éther diacétique ne paraît prendre naissance que diffici- lement. » Il se présente sous forme d'une résine de couleur rouge jaunâtre. Ré' duit en poudre, il est d'une couleur presque blanche. Son point de fusion se trouve vers [\o degrés. Il a une odeur étliérée très-agréable. )) Sa composition centésimale donne: C'Ii'H)'. I. II. m. Cixlculé. C... 74, i5 74,38 74,32 74,47 H 7,22 7,01 7,17 6,98 u Ce travail a été fait au laboratoire de M. Berthelot, au Collège de France. « CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur la sjtillièse du noir d'aniline. Deuxième Note de M. J.-J. CoQUii-LioN, présentée par M. Chevreul. « J'ai indiqué, dans un travail précédent, comment j'obtiens le noir d'ani- line par l'électrolyse de ses sels; M. Rosenstiehl, dans une Note récente (2), a émis des idées qui viennent confirmer mes observations, et a montré que (i) Point il'ebullilion de 265 à 276 degrés. (2) M. Rosensthiel a adressé à l'Académie, au sujet du noir d'aniline, une Note renfer- mant une réclanirtlion, l'histoire des travaux dont ce noir a été l'objet, enfin de nouvelles études qui lui sont personnelles. Celte Note, devant trouver place dans un numéro prochain des Annalts de Chimie et de Physique, a fait seulement l'objet d'une courte analyse dans les Comptes rendus. [Noie du Secrétaire perpétuel.) ( 229 ) le lait a une certaine importance; antérieurement déjà M. Goppelsrœder a signalé les résultats qu'il a obtenus en oxydant directement l'aniline; j'a- jouterai toutefois que j'ai observé le fait non pas seulement sur deux sels, comme l'indique M. Goppelsrœder, mais j'ai dit que le phénomène était très-général, et qu'an point de vue électrolytique on povivait diviser les sels d'aniline en deux grands groupes: les uns qui donnent un noir résistant; c'est celui qu'emploie l'industrie; les autres qui donnent un noir de nature différente; quelques sels organiques, tels que le tartrate, ne m'ont pas paru donner de coloration. » Les expériences que j'ai faites depuis lors n'ont fait que confirmer mes premières observalions. Pour bien démontrer que le noir d'aniline pouvait s'obtenir sans métal, j'ai eu recours aux précautions suivantes. Les ba- guettes de charbon qui m'ont servi d'électrodes ont été soumises pendant trois heures à l'action d'un cotuant de chlore dans un tube de porcelaine chauffé au rouge; je les ai f;iit bouillir ensuite dans l'acide azotique, puis de nouveau elles ont subi l'action du chlore; après quoi j'ai lavé ces char- bons avec de l'eau distillée; ils devaient dès lors être regardés comme purs, les parcelles de métaux qu'ils pouvaient contenir avaient disparu. Ces char- bons avaient une longueur de i décimètre; pour opérer l'électrolyse, je les ai enroulés à leur partie supérieure autour de deux fils de platine, reliés aux deux éléments de Bunsen qui m'ont servi dans mes expériences; aus- sitôt que l'extrémité inférieure était plongée dans le sel d'aniline, l'élec- trode du pôle positif se recouvrait de noir, tandis qu'au pôle négatif se dégageait de l'hydrogène. Il nie parait donc hors de doute que le noir d'ani- line peut se produire sans l'action d'aucun métal. Ce fait démontré, voyons quels sont les sels qui peuvent donner le noir d'aniline, au point de vue théorique conune au point de vue industriel. Le chlorhydrate et le sulfate d'aniline me semblent seids pouvoir donner iiuluslriellement le noir; j'ai dit comment ces deux sels, soumis à l'électrolyse, donnaient au bout de vingt-quatre heures une masse pâteuse qui entourait le pôle positif; cette masse, lavée et desséchée, est soluble dans l'acide sulfurique concentré; elle présente une teinte d'un noir violacé, analogue à la dissolution de violani- line dans le même acide; mais, si l'on ajoute de l'eau au noir en dissolution, on voit aussitôt se précipiter une masse verdâtre, ce qui n'a pas lieu pour la violauiline. C'est là un caractère important, qui m'a paru caractériser le noir d'aniline; il suffit de prendre un tissu de coton teint pour obtenir celte réaction; les flocons verdàtres peuvent redevenir noirs eu neutralisant l'acide par l'ammoniaque ou la potasse. C.R.,l87(i, i«r Scmeurc.(,r. LXXXU, N»3.) 3o ( 23o ) » Deux autres sels d'aniline, l'arséniate et le phosphate, ou plutôt un mé- lange des phosphates, m'ont également donné le noir; mais avec deux élé- ments de Bunsen l'opération est lente et difficile, la dissolution de ces sels est sirupeuse; au bout de douze heures, on n'obtient que de petites quan- tités d'ini noir également soluble dans l'acide sulfin-ique concentré où il présente une teinte rouge violacé; en y ajoutant de l'eau, on voit égale- ment des flocons verdâtres qui se précipitent. Les teintes ne paraissent pas toutefois être identiques à celles du chlorhydrate et du sulfate. » L'industrie ne devra pas, je crois, s'adressera ces sels pour obtenir le noir d'aniline. » Le noir à l'azotate d'aniline, aussi bien que le noir à l'acétate, ne présentent pas cette réaction ; leur constitution moléculaire doit être différente. » Quelles sont les conclusions à tirer de ces nouvelles expériences? Au point de vue théorique, on voit qu'on a pu former directement par syn- thèse le noir d'aniline, et que la même méthode pourra sans doute réaliser des synthèses analogues; au point de vue pratique, les conséquences ont aussi leur importance. J'ai dit que, pour la réussite de l'opération, la disso- lution devait être concentrée; l'industriel devra donc ajouter le moins d'eau possible : il devra se tenir dans des limites que l'expérience lui indiquera facilement. Les autres lois de l'électrolyse ont aussi leur application. Toute cause qui tend à écarter les molécules aide à la réaction; une température plus élevée sera donc f.ivorable; mais, pour que la teinte soit uniforme, la temjîératin'c devra l'être aussi. Une diminution de pression aura un effet analogue; l'industriel devra donc se gar QVb^^CHAUMONT a.'J>>MUSSY «"^Xtonnerre /COURCON » De l'ensemble de ces phénomènes résultent des modifications considé- rables dans les contours des terres émergées. Le bassin de Paris, autrefois dépendance permanente de la mer du Nord, tantôt devient, comme à l'époque du dépôt du grès du Maine ou de la craie de Villedieu, un golfe de l'Atlantique, complètement séparé de la mer du Nord par de vastes ter- ritoires émergés, tantôt même il se trouve mis à sec en totalité, comme pendant le dépôt du calcaire à hippurites. » Il s'agit maintenant de suivre, autant qu'il est possible de le faire, ces mouvements dans leur ordre chronologique. Ce sera l'objet d'une troisième Communication, que je demande à l'Académie la permission de lui sou- mettre. » ( 239 ) M. Larrey présente à l'Académie, de la part de M. le D' de Chaumonl, chirurgien-major de l'armée anglaise, un ouvrage intitulé : u Lectures on State Medicine, etc. » « Ce livre, dit M. Larrey, accompagné de divers tableaux graphiques, est la publication des leçons faites par l'auteur siu- la Médecine d^Elai, c'est- à-dire sur l'hygiène appliquée à la santé publique sous l'autorité de l'État. » I\I. de Chaumont trace d'abord l'histoire de la sîvnlé publique en Angle- terre, depuis le commencement duxix" siècle jusqu'à ce jour, en comparant le passé au présent et les difficultés des progrès accomplis. Il expose ensuite les principes de la ventilation, déjà développés par lui dans d'autres écrits, notamment dans un livre présenté par M. le général Morin à l'Académie. X) La question des eaux potables, aux points de vue de l'analyse, du transport et de la répartition; l'influence du sol sur la santé, ainsi que les moyens d'assainissement contre les émanations putrides; les effets du travail et ceux de l'alimentation, comparés; les devoirs de l'Etat pour préserver les femmes et les enfants d'un travail disproportionné à leurs forces et à leur nourriture, ainsi que la surveillance rigoureuse des falsifi- cations alimentaires; l'étude de la conlagion, de la propagation des maladies et des épidémies; la réfutation des théories émises sur l'origine spontanée des poisons morbifiques et l'examen des diverses causes morbides, suivant les influences diverses auxquelles l'auteur assigne des caractères distinclifs; les recherches relatives à la statistique et les moyens d'en éviter les erreurs, tel est, en aperçu, l'ensemble des questions traitées par M. de Chaumont dans cet intéressant ouvrage. » La séance est levée à 4 heures trois quarts. D. BULLETIN BIBLIOtiRAPUIQUE. OdVBAGKS BEÇDS dans la séance DC 10 JANVIER l8'j5. Côtes de V AUjérie, dressées d'après les travaiux exécutés sur les avisos à t'rt- ;7e«r le Narval et le Travailleur (de 1867 à 1873); parM. Er. Mouchez, capitaine de vaisseau, assisté de MM. Turquet, Charnoz, Boistel, 'Vincent, Bonnaffé et Sellier, officiers de ces bâtiments. Paris, au Dépôt des cartes et plans de la Marine, 1871-1875; atlas grand aigle. ( 24o ) Théorie mécanique de la chaleur; i'® partie : Exposition analytique et expé- rimentale de la théorie mécanique de la chaleur; par G. -A. HiRN; 3* édition, t. II. Paris, Gauthier-Villars, 1876; i vol. in-8°. Traité de Médecine de A.-C. Celse, traduction nouvelle par le D"' A. VÉ- DRÈNES; précédée d'une préface par P. Broca. Paris, G. Masson, 1876; I vol. in-S". Mémoires et Bulletins de la Société de Médecine et de Chirurgie de Bordeaux; i" et 2* fascicules, 1875. Paris, G. Masson; Bordeaux, Féret et fils, 1875; I vol. in-S". Système solaire d'après les découvertes et les principes des immortels Hip- parque, Copernic^ Kepler, Galilée et Newton; par Fahrner. Schlestadt, imp. Ch. Helbig, 1875; br. in-8«. Recherches expérimentales sur le rôle thérapeutique du suc concentré de cres- son dans le traitement de la phlhisie pulmonaire, des scrofules et des affections de la peau; par B. DUPUY. Bruxelles, imp. A. Mertens, sans date; br. in-8''. (Adressé par l'auteur au Concours Montyon, Médecine et Chirurgie, et au Concours Barbier, 1876.) Du traitement rationnel de la période aiguë du choléra asiatique^ et de ses résultats dans l'épidémie de Damas en 1875; par le D"^ M. DtlSPREZ. Saint- Quentin, imp. du Glaneur, 1876; br. in-8''. (Renvoi au Concours Bréant, 1876.) Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moscou , publié sous la rédaction du D"' Renard ; année 1876, n° i. Moscou, A. Lang, 1875 ; in-8°. Veber den einjluss der hôlie der thermometer, etc.; von H, WiLD. Saint-Pé- tersbourg, 1875; in-4°. (A suivre.) ERRATA. (Séance du 3 janvier 1876.) Page 84, ligne 6, au lieu de i,3 — 2,1 x, lisez i,3 -f- 2,1 x. 1) ligne 17, au lieu de trouvée, lisez traversée. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 24 JANVIER 1876. PRÉSIDEÎVCE DE M. LE VICE-AMIRAL PARIS. MÉMOIRES ET COM^IUIVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE. — De In décomposition de l'eau par le plnline. Note de MM. H. Sainte- Claire Devillf. et H. Debray. « I. Lorsque l'on chauffe, dans nn tube de verre porté à 5oo on 600 de- grés, (In cyannre de potassinm dans le voisinage d'nne nacelle pleine d'eau tiède, le vide ayant été fait à l'avance, la pression s'élève an pins à t, at- mosphère, et se maintient constante pendant plnsienrs heures; mais, si l'on a mêlé avec le cyanure de potassium de la mousse de platine, il se dégagera de grandes quantités d'hydrogène, et il se formera du cyanure double de platine et de potassium. j> L'hydrogène n'est pas pur ou simplement accompagné d'ammonia- que (i); il contient, en outre, de 4 i à ta pour 100 d'oxyde de carbone. (i) Le cyanure de potassium, sous l'influence de l'eau, se traiisfornif en formiate de po- tasse et ainmoni.Kpie C'AzK -f- 4H0 = C'O'KO -f- AzIP. G. R., i8:0, 1" Scmeitre. (T. LXXXII, N» 4.^ 3^ ( 242 ) Quand on dépasse le rouge sombre, il se sublime même tlu carbonate d'am- moniaque (i). » La formule suivante représente la réaction principale 2KCy-f-:iH0+ Pt = PtCy,CyR + RO,HO + H. On peut donc dire, en employant le langage usité, que le platine décom- pose l'eau sous l'influence du cyanure de potassium ; mais cette expression ne suffit pas pour caractériser le phénomène que nous étudions. Il con- vient, pour en avoir une notion précise, de tenir compte des quantités de chaleur mise en jeu dans la réaction. » 1° I équivalent de cyanure de potassium, en se décomposant, absorbe, ^^^ d'après M. Berlhelot 86,7 (2) 0 I équivalent d'eau en vapeur cxiije pour se décomposer, d'après MM, Favrc et Silbermann 28,8 » La quantité de chaleur absorbée pendant la l'éaction est donc ii5,5 » 2" La quantité de chaleur dégagée par la combinaison du potassium avec 1 équivalent d'oxygène et i équivalent d'eau en vapeur est, en combinant les résultats obtenus par MM. Favre et Silbermann, Berthelot et Thomsen, égale à 'jS^SS » Il suffit donc, pour que la chaleur dégagée surpasse la chaleur absorbée, que le platine, en se combinant avec le cyanogène et le cyanure de potas- sium, dégage plus de 4o calories (4o = 1 1 5,5 — 75,5). Dans les mêmes cir- constances (à la différence près des formules), le fer, d'après M. Berthelot, |)roduit 67 calories en se combinant avec le cyanogène et le cyanure de potassium. Or le platine déplace le fer du cyanoferrure de potassium; on est donc amené à penser que la formation du cyanure de platine et de potassium dégage au moins 67 calories. En admettant ce chiffre, qu'il est bien difficile de contrôler par l'expérience, on aurait, pour la somme des quantités de chaleur de formation de la potasse monohydratée et du cya- nure double de platine et de potassium, un nombre égal à 75'^=', 5 +67<^'''=i42'="',5. (i) La formation de l'oxyde de carbone vérifie la formule C^AzK 4- 4H0 = CO=KO + AzH'-f- H + CO. On y voit que i volume d'oxyde de carbone est accompagné de i volume d'hydrogène, ce qui, dans les mélanges gazeux, permet de faire la part de l'hydrogène dû à la décomposition de l'eau par le platine. (2) L'éciuivalent est représenté par des grammes, et la calorie par la quantité de chaleur nécessaire pour porter de zéro à i degré i kilogramme d'eau. ( 2/,3 ) La différence entre la chaleur dégagée (i/| a*""', 5) cl la clialeur observée (il 5, 5) serait donc de 27 calories. •») D'après cette analyse, on voit que la procluction de la potasse hy- dratée joue ici un rôle considérable. C'est le phénomène qui vraisembla- blement développe la plus grande quantité de chaleur, et c'est lui qui est le déterminant de la réaction, pour me servir de l'heureuse expression in- troduite par M. Claude IJernard dans la science expérimentale. » II. Une solution concentrée de cyanure de potassium attaque le pla- tine à la température de l'ébuUilion. Une lame de platine ou la mousse de ce métal est transformée en cyanure double de platine et de potassium, avec dégagement d'hydrogène pur, dont le volume est exactement en rap- port avec la quantité de platine dissous. » Si l'on calcule, aussi exactement que possible, les nombres qui repré- sentent les absorptions et dégagements de chaleur mise en jeu dans la réac- tion du platine par le cyanure de potassium dissous, on trouve, en partant des mêmes données, que la différence en faveur des quantités de chaleur dégagée est de 25 calories au lieu de 27 trouvées dans l'autre mode opé- ratoire. » L'attaque du platine par le cyanure de potassium et la vapeur d'eau est une expérience de cours très-intéressante : elle fournit un excellent exemple pour l'application des règles de la Thermochimie. L'un de nous ne manque pas, depuis cinq à six ans que ces faits nous sont connus, d'en développer les conséquences dans ses leçons de la Sorbonne. Elles confirment, d'une manière saisissante, les grands et nombreux travaux que M. Berthelot ac- complit au grand jirofit de la Science expérimentale. » III. Le cyanure de mercure dissous dans l'eau n'est pas précipité par le platine, même à l'ébullition; mais, si l'on ajoute à la liqueur un peu de cyanure de potassium, il se sépare immédiatement du mercure, qui s'allie avec le platine. » Nous développerons, dans une prochaine Communication, nos études du même genre sur les autres métaux de la mine du platine, et les appli- cations qu'on en peut faire à l'analyse de ces matières. « TiiEUMOCiiiMlE. — action de t acide sulfmUjue monohjdralê sur les alcools; par jM. Berthelot. « 1. L'acide sulfurique mouohydraté s'unit aux alcools en formant des acides éihérés, que l'eau décompose peu à peu, avec régénération des deux Sa.. ( M4 ) composants. J'ai mesuré la chaleur dégagée dans cette réaction avec une série d'alcools homologues, depuis l'alcool méthyiique jusqu'à l'alcool pro- pyliqiie normal; avec les alcools butylique et amylique de fermenlaliQn, qui appartiennent à une série parallèle; avec un alcool d'hydratation, l'alcool isopropylique; avec un alcool polyatomique, la glycérine. » 2. La méthode que j'ai employée dans cette élude consiste à partir d'un même état initial : alcool pur, acide sulfurique pur, eau, employés en même proportion, pour arriver à deux étals finaux différents. Dans l'un de ces états finaux, les premiers corps sont dissous au sein de l'eau, séparé- ment, sans être combinés l'un avec l'autre; on a mesuré la chaleur dégagée par la dissolution de l'acide dans la masse d'eau du calorimètre, Q, et celle de la dissolution de l'alcool dans la solution acide très-étendue, Q', laquelle ne diffère pas en fait de la chaleur de dissolution de l'alcool dans la même quantité d'eau pure, comme je l'ai vérifié. » Dans l'autre état final, une portion de l'acide et de l'alcool est com- binée, sous forme d'acide éthéré, au sein d'une solution aqueuse étendue, qui renferme en même temps le surplus de l'acide et de l'alcool non com- binés. On a mesuré d'abord la chaleur dégagée dans la réaction de l'acide pur sur l'alcool pur, Q, ; puis la chaleur dégagée lorsqu'on mélange ce pro- duit avec la masse d'eau du calorimètre, Q',. Cela étant connu, on a Q + Q' = (Q. + Q'.) + -^, X étant la chaleur qui serait dégagée si la proportion d'acide éthéré subsis- tant en dissolution étendue se résolvait en acide étendu et alcool étendu, au degré de dilution finale. Cette proportion étant déterminée à l'instant même par un essai acidimétrique (que Ton compare avec le poids de l'acide initial), on en déduit la chaleur pour les équivalents combinés. » 3, Appliquons cette méthode à l'alcool ordinaire : » 1° On a pris 3^%98 d'alcool absolu eton les a dissous dans 5oo grammes d'eau, ce qui a dégagé, d'après la moyenne de plusieurs essais concordants à 17 degrés -H 2i9'''''',45 soitpour 46s'=:C"HH:)- + 64oH^O- 4- 2*^"', 54 » 2° J'ai préparé une provision d'acide sulfurique pur et bouilli, renfer- mant 98 pour 100 d'acide réel, et destiné à suffire à tous mes essais. J'en ai déterminé, à plusieurs reprises, la chaleur de dissolution et la composi- tion, de façon à obtenir des chiffres strictement applicables à mes essais. D'après ces chiffres, S"^', 7075 (poids employé dans l'expérience qui va suivre), et 5oo grammes d'eau à 17 degrés, dégagent i45o'=''',3; donc Q 4- Q' = 219,5 + i45o,3 = 1669,8. ( ^45 ) » 3° 3s',98 d'alcool absolu et 8,7075 d'acide siiifnrique ont été renfer- més et pesés séparément dans des ampoules que l'on a placées dans un tube de verre mince et bouché, immergé dans un calorimèlie qui conlcnail 5oo grammes d'eau à 17 degrés. On a brisé les ampoules et mélangé l'acide avec l'alcool. La chaleur dégagée a mis cinq minutes à produire un maxi- mum dans la marche du thermomètre calorimétrique. Ce maximum a duré deux minutes, et l'on a suivi la marche du thermomètre pendant dix minutes. Pendant les dix minutes qui ont précédé l'expérience, il n'avait pas varié de ^ttït '-^^^ d^g''*^'- I-'i chaleur dégagée égale (562"', i5 = Q,. » /|° On a alors brisé le tube de verre et mêlé son contenu avec l'eau du calorimètre, opération quia produit un nouveau maximum, en moins d'une minute. On a suivi cinq minutes encore le thermomètre. La chaleur dégagée pendant cette deuxième phase égale 786'*',63 = Q'j; donc Q. + Q'i--t-'448-',8. La différence entre les deux étals finaux répond dès lors à 1669,8 -1448, 8 = 22I'^^0. C'est la quantité de chaleur que dégagerait la décomposition de l'acide éthylsulfurique étendu. Sa formation a absorbé une quantité égale. » 5" Reste à définir le phénomène chimique correspondant. A cet effet, on prend aussitôt la densité de la liqueur finale et on la titre avec de l'eau de baryte. On a trouvé ainsi qu'elle contenait 6^,322 d'acide sulfurique réel, SO*H; l'acide primitif en renfermait 88', 533 (en tenant compte de l'eau excédante). Le poids de l'acide, qui demeure neutrahsé par l'alcool dans la liqueur étendue, est donc égal à 8,533— 6,322 = 2^% 21 1, la pro- portion combinée étant double de celle-là, puisqu'elle garde la moitié de son acidité sous la forme d'acide éthylsulfurique. » D'après ces nombres, la neutralisation de 28'',2ir d'acide sulfurique par l'alcool a absorbé 221"', o, ce qui fait pour 49 grammes de SOMI neu- tralisé, c'est-à-dire pour 98 grammes du même acide combiné à l'alcool, — 4^°', 90. Cette chaleur absorbée répond à la réaction suivante : C'H'O' étendu + S»0»H= éiendii — C*H'(S'0'H^) acide éthylsulfurique étendu + 11=0=. Dans un second essai, j'ai obteiui — 4,48; la moyenne est — 4,7- » Ce nombre ne diffère pas beaucoup de la chaleur absorbée (— 2,6), dans la formation de l'acide benzinosulfurique dissous, par la benzine pure et l'acide sulfurique étendu. Au contraire, la réaction théorique C'U«0' pur ■+■ S'O'H' liquide = C'H'(S»0'ir) étendu -h H'O', déj^age. . 4- «4. 7- ( 246 ) » 4. La réaction réelle des deux composants concentrés ne donne pas lieu uniquement à de l'acide éthylsulfurique, mais aussi à de l'eau, et par suite à une portion d'acide et d'alcool non combinés, le tout demeurant mélangé : la quantité de chaleur dégagée varie dès lors suivant les propor- tions relatives. Dans l'expérience ci-dessus, où les rapports initiaux étaient très-voisins des équivalents, la chaleur dégagée par la réaction des corps concentrés a été trouvée -l- 7,7 par C'H°0", soit un peu plus de la moitié de la chaleur donnée par le calcul pour la formation de l'acide étendu. On voit par là que la formation de l'acide éthylsulfurique au moyen de l'acide sulfurique concentré et de l'alcool pur dégage de la chaleur, tan- dis que la formation du même acide étendu avec les corps dissous en absorbe. » La réaction change donc de sic/ne, suivant la proportion d'eau : fait gé- néral dans la formation des éthers, comme je le montrerai. » 5. Eu suivant la marche qui vient d'être décrite, on peut craindre que le titrage acide, fait quelques minutes après la mesure calorimétrique, n'indique une proportion combinée moindre que celle qui répondrait à la mesure elle-même, l'acide éthylsulfurique ayant continué à se décomposer dans l'intervalle. Pour répondre à cette objection, j'ai conservé la liqueur pendant plusieurs heures et vériûé que son titre ne variait pas. Même à 100 degrés, au bout d'un quart d'heure d'ébullition, la proportion d'acide éthylsulfurique décomposé est seulement de 5 pour 100 du total, bien que l'évaporation incessante de l'alcool présent change les conditions de l'équilibre. Après une demi-heure, la quantité décomposée s'élève à 10 pour 100; après trois heures, à 4i pour roo. On avait pris soin de re- nouveler de temps en temps l'eau évaporée, afin de maintenir l'état de dilution des liqueurs. Ces résultats établissent le degré de stabilité de l'acide éthylsulfurique et montrent que l'on peut compter sur le dos.ige primitif. » 6. L'acide éthylsulfurique pur ne pouvant être obtenu, parce que la concentration de ses dissolutions le décompose en partie, je me suis attaché à la formation thermique des éthylsulfates cristallisés. » Chaleur de neutralisation. — J'ai dissous, dans 4o parties d'eau, l'éthyl- sulfate de baryte cristallisé; j'en ai précipité la baryte par une proportion équivalente d'acide sulfurique (i''J ou 49^'= 2'"), en mesurant la chaleur dégagée, et j'ai répété cette mesure, en ajoutant i équivalent de soude. C'H* (S^O'H') étendu + NaO étendue dégage H- 18,7, C'H* (S=0»H') étendu -+- BaO étendue -+- i3,g. ( •^^.7 ) Dissolution « l3 degrés dans 5o parties d'eau. Éthylsulfate de soude cristallisé : C'H< (S'O'NaH), H'O' absorbe — 3,i4 Le même sel anhydre ( séché dans le vide froid ) .... — i ,02 Éthylsulfate de baryte cristallisé: C'H< (S'O'BaH), H'O' — 2,i3 ( Le même sel anhydre ( vide froid j + o,35 ) D'où je tire C'H'0= liquide + aSO'Hliquide + NaHO' solide = C'H' (S'0'NaH)anhydre4-H'0'solideet séparée +4°>6, Avec BalIO' +33,?., chiffres qui sont à peu de chose près égaux à la chaleiu- de formation des benzinosulfates correspondants. Le premier est aussi voisin du bisulfate de soude, mais fort inférieur au sulfate neutre : aSO'H liquide + NaHO' solide = S'O'NaH solide -h WO' solide -+- 43,6, 2SO' H liquide + 2 Na HO' solides S' O'Na' solide ■+■ 2 H' 0' solide.. . + 70,2. » J'ai cru devoir ni'étendre sur la réaction de l'acide sulfurique et do l'alcool ordinaire; je serai plus bref avec les autres alcools. » 7. Chaleur dégagée à i3 degrés par les transformations suivantes : (I) C'"WPO'i étendu + S=0»H' étendu = C-"HV--0"'-'(S-0«H' ) étendu + H'O'. (II) Dissolution de C="H'''0"/ dans 100 à 120 fois son poids d'eau. (m) C"'HVO=î pur +S'0»H= liquide = C-HV-^O^'-^ (S'O'H') étendu -f H=0' liquide. Koms des alcools. Méthylique : C'H'O' Ordinaire : C'H'O^ Propylique normal : C'^ H'O- Isopropylique (de l'acétone) : C'H'O^ Isobutylique (fermentation) : C'H"'0'. Amyliquc (fermentation) : C'°H"0". . . Glycérine : C'H«0'(i) I. Trouvé. Moyenne. —5,4 et— 4,8 —5,1 —4,9 et— 4,5 —4,7 — 4>45et— 3,45 — 4»"5 — 3,5 et — 3,0 — 3,3 — 2,2 , — 2,2 — 0,2 — 0,2 — 4,0 et — 2,4 — 3,2 + 2,0 env. +2,54 -<-3,o5 -^3,45 -f-2,88 -f-2,8 + i,5i m. + i3,8 + 14.7 -j-i5,9 -1-17,1 -(-17,6 -f-19,5 -l-!5,2 » 8. D'après ces chiffres : 1" les divers alcools dégagent des quantités de chaleur peu différentes en s'unissanl à l'acide sulfurique ; rapportées à la réaction (III), ces quantités diffèrent de i4 à 19, c'est-à-dire guère plus que les quantités de chaleur dégagées par un même acide uni successive- ment à plusieurs bases analogues ; cependant elles vont croissant sensible- (i) On a fait le calcul pour la glycérine d'après le poids de l'acide sulfurique neutralisé, sans chercher s'il se formait plusieurs composés acides. L'alcool allylique ne s'est pas prêté aux expériences, parce que l'acide sulfurique concentré le noircit aussitôt, avec dégage- ment d'acide sulfureu.x. Le sucre de canne offre la même difficulté. Avec la mannile, la dulcite. 11' glucose, etc., il se forme des composés visqueu.\, que l'on ne réussit point à dés- ( ^48 ) ment de l'alcool méthyliqiie à l'alcool amyliqiie, que les corps soient purs oii dissous. » 2° Ces quantités sont à peu près les mêmes pour les deux alcools isomères, propylique et isopropylique, qu'on les rapporte aux. composants concentrés ou étendus d'eau; ce qui montre que les isomères de cet ordie ne se distinguent dans les réactions que par de petites différences ther- miques: circonstance qui pouvait être prévue, car la diversité de constitu- tion de tous ces corps est délicate à préciser et répond, après tout, à des arrangements moléculaires très-analogues. Les travaux accomplis dans les réactions parallèles, c'est-à-dire les pertes d'énergie des deux systèmes isomères, doivent être à peu près les mêmes. » 3° La chaleur absorbée dans l'union des divers alcools dissous et de l'acide sulfurique étendu varie seulement de — o à — 5, c'est-à-dire qu'elle est peu considérable, et de l'ordre de grandeur de la chaleur de formation des hydrates définis; je reviendrai sur cette remarque. » 4° La chaleur dégagée avec les alcools est également de même signe, et de l'ordre de grandeur de la chaleur dégagée dans la formation analogue des combinaisons de carbures, tels que la benzine et le toluène liquide ( — 2,6 et — 1,4); ce qui montre que la somme des travaux accomplis dans l'union de l'acide sulfurique avec les divers composés organiques est à peu près la même, malgré la différente stabilité de ces deux ordres de com- posés. On s'explique cette similitude d'après la remarque que j'ai faite, de la perte d'énergie presque égale éprouvée par l'acide sulfurique anhydre, soit qu'il s'unisse à l'eau pour former de l'acide sulfurique étendu, soit qu'il réagisse sur l'hydrogène pour former de l'eau et de l'acide sulfureux dissous. Voici de nouvelles expériences à l'appui. agréger ni à tlissouclie clans l'eau froide du calorimètre. Je donnerai seulement ici les cha- leurs de dissolution de ces divers corps dans l'eau vers i3 degrés : CH^O' (alcool allylique de la glycérine) + 1 20 parties d'eau -î- a , i C^FfO' (acétone) + 120 parties d'eau 4- 2,5i On voit que tous ces liquides dégagent beau- coup de chaleur en s'unissant à l'eau. C"H'*0" (mannite) + 5o parties d'eau à 1 3 degrés — 4 > ^4 C"H"0" (dulcite) -t- 5o parties d'eau à i3 degrés — 5>94 C"H'-0'- (glucose anhydre) -h 60 parties d'eau à g degrés — 2,26 C"H'=0",H=0' -1-/1° pai'lics (Venu à g degrés — 3 ,93 C" H" 0'= (sucre de lait) -1- 5o par- lies d'eau à i3 degrés — i ,83 C"H'-'0" (sucre de canne) -+- 25 parties d'eau à i3 degrés — o»79 ( 249 ) » 9. J'ai fail agir l'acide sulfiirique fumant sur l'alcool absolu et mesuré la chaleur dégagée, comme précédemment. J'ai titré l'acide total neutralisé, lequel représente deux composés isomériques : l'acide élliylsulfurique et l'acide iséthionique. La chaleur totale qui répondait à leur somme a été trouvée — 3,6 pour SO*H étendu, neutralisé par l'alcool dissous et changé en acides conjugués étendus. Afin de faire la part de chacun deces composés, j'ai repris la liqueur éteîidue, je l'ai mêlée avec de la baryte titrée et chauf- fée à loo degrés dans un matras scellé pendant vingt-quatre et quarante- huit heures. Dans ces conditions, l'acide éthylsulfurique se change en sulfate de baryte, tandis que l'acide iséthionique demeure à l'état d'isé- thionate. J'ai trouvé ainsi que les i8 centièmes de l'acide total neutralisé étaient à l'état d'éthylsulfate, les 82 centièmes à l'état d'iséthionate. D'où C 11*0= étendu + 2SO* H étendu = C* H'^0'. S' 0" iséthionique étendu absorbe..— 3,4 C'H^0'pur + 2S0'H étendu = C'H^O^S=0'' acide iséthionique étendu absorbe. — o,g C'H^O^pur + aSO'H liquide = C*H«0'.S=0« étendu -I- H' 0=soHde 4-i6,o » La chaleur de formation de l'acide iséthionique, d'après cette équa- tion, est donc à peu près la même que celle de l'acide éthylsulfurique (— 4)7 et 4- i4)7)- La perte d'énergie est pareille dans la formation des deux ordres de dérivés sulfuriques isomères, qu'ils résistent à l'action de l'eau ou qu'ils en soient dédoublés. » La transformation de l'acide éthylsulfurique en acide iséthionique iso- mère dégagerait, pour les acides étendus : + i, 3, c'est-à-dire une très- petite quantité de chaleur : remarque qui se retrouve dans la formation de la plupart des corps isomères, dont la fonction est la même. )) On a encore (la chaleur de vaporisation de C^ H" 0-ét-ant 9,8,Regnault) : C«H«0= pur -i-S'O' solide -t- eau = C'H«0'S»0« étendu +36,4 C'li"0-gaz +S'0« solide -f- eau ^C'H'O'S-O" étendu 4-46,2 chiffres semblables à ceux de la benzine (-+- 39,9 et -+- '17,1). Le dernier s'écarte au contraire de la formation de l'acide iséthionique avec l'éthylène C'H les anomalies excen- (i) A la suite de cette Communication, M. Ch. Sainte-Claire Deville exprime le désir d'être remplacé par un de ses confrères, dans la Commission qui a été nommée pour exa- miner les Notes adressées par M. Vélain et par M. Vinson sur cette même question. M. Ch. Sainte-Claire Deville sera remplacé, dans cette Commission, par M. Belgrand. ( 255 ) trique et vraie, les expressions analytiques des six coelficicnis Tq ••• ,!P rfP I . , , .^/P 5Q = '' Tfc=T^»«'"K2+ecosi.)^, r/P • T o/rv -v\ / 7 \ ''P sini' r/P lf = _smicos^(P-S2)iang(.'-h/0, 7]^ = - « iû;;^(7ir^^] ;? ' f//( cos» ( c + A ) ' an n ch ^ ' » Pour ce calcul je suis parti d'un autre système d'éléments, publié par M. Schur dans le n" iG8i des Aslronomische Nachricliten; ce système a été obtenu par des observations qui s'étendent jusqu'en i866; il donne, pour les observations des dernières années, des résidus un peu moins forts que le précédent, pour lequel on n'avait pu employer d'observations que jus- qu'en 1 849- Je pouvais espérer ainsi atténuer l'effet des ternies contenant les carrés et les produits de dÇl, (il.... Voici ces éléments, en regard des- quels je mets ceux de M. Yillarceau et ceux auxquels je vais arriver dans un moment : Schur. Tisserand. 1 8o8, 7 909 1809, 664 -3°,8i479' -3°,7923 29.26.13 28.1 3.1 5 125.21 .48 127.22. 2 i55.44-3o i49.43'4o 57.55.30 59.59.35 » Dans le premier de ces systèmes, Q est compté à partir du méridien de 1840; dans les deux autres, à partir du méridien de i85o, » Partant donc des éléments de M, Scliur, j'ai formé vingt équations con- tenant les six inconnues dx, dn, df, dQ , dh et dl; j'ai résolu ces équations par la méthode des moindres carrés, ce qui m'a donné les valeurs des incoiuuies, et, par suite, les éléments reproduits plus haut. Ces éléments représentent les vingt observations idéales d'une manière très-satisfai- sante; mais, en résolvant les mêmes équations par la méthode de Cauciiy, j'avais pu me convaincre que le problème comportait une certaine indé- termination. Aussi ai-jc cherché à introduire ime indéterminée; j'ai choisi dh, et j'ai trouvé les expressions suivantes des éléments en fonction de cette indéterminée t= 1809,707 — 0,187 '''' n = — 3°, 791 7 — o,oc44''/' ' 2,72 2,45 Acide acétique i,5-i,5-i,9 i,44 'jS 4>69 (1) Comptes rendus, t. LXXXI, p. iio8. ( 263 ) Naliircdii dosage. Ichthyocolle. Osséiiie. Gélatine. Cliondrinc. Analyse.'lé-/ Carbone 44,83 46,0.6-46,7 45, 16 46,9 46,4 mcnlaiie ! Hydrogène 7,37 7,31-7,6 7,36 7,04 7,10 (lu mtlanaej Azote i4,44 'i»'o '4>3o 11,7 n ,6 araidé. ' Oxygène 33,36 32,23 33, 18 34,36 34,9 Formule déduite do l'analyse : t'^H'-'-AzO-"" C'"H"»AzO' C"»H"» AzO='»' C'""'H"" AzO"-" » Les principales conclusions que l'on peut tirer de ces nombres sont les suivantes : » i" Comme pour les nialièrcs albuminoïdeset la fibroïne, l'azote dc^gagé sous forme d'ammoniaque d'une part, et les acides carbonique et oxalique d'autre part, sont dans des rapports tels que la production simultanée de ces trois corps peut être considérée comme liée à l'hydratation de l'urée et de l'oxamide. Pour la gélatine et la cliondrine l'accord est'presque com- plet; avec l'ichthyocolle et l'osséine, il y a un excès de o,3 à o,25 d'azote trouvé, sur la quantité calculée d'après le poids de CO^ et de C*II-0*. » 1° L'analyse élémentaire du mélange amidé montre que pourriclitliyo- colle, l'osséine et la gélatine la composition de ce mélange est la même, à peu de chose près; le rapport d'atomes entre l'azote et l'oxygène est très- voisin de 1 : 2, on ne doit donc s'attendre à y trouver que des termes des deux séries C"H-"^' AzO^ et C"H-"~'AzO^; le rapport d'atomes du car- bone et de l'hydrogène est presque de i : 2, l'azote se partage donc à peu près exactement entre les termes CH"""^' AzO- et ceux C"H-"~'AzO^. )) Pour la chondrine, outre une proportion d'acide acétique trois fois plus grande, on voit : 1° qu'il y a entre l'azote et l'oxygène un rapport atomique égal à i : 2,57, ce qui indique la présence probable dans le mé- lange amidé de composés de la série C"H-"~'AzO*; 2" que le rapport atomique entre le carbone et l'hydrogène est très-voisin de 11: 211 — i, ce qui implique une très-notable prépondérance des termes des deux séries C"H^"-'AzO=' et C''H*"-'AzO'. » Ces conclusions sont contirmées par l'analyse immédiate des mélanges amidés. » Pour l'icblhyocolle, l'osséine et la gélatine, on a trouvé comme con- stituants du mélange amidé : 1° GlycocoUe 20 à aS pour 100 ; 2° Alanine C'H'AzO'; 3" Acide amido-butynque CIPAzO'; 4* Trati's d'acide glutaini(|ue ; 5° Termes de lu série CH-""' AzO^ avec n := .\, 5 cl 6, plus de 5o pour 100. ( ^64 ) M En tenant compte de l'ensemble des résultats trouvés et de la compo- sition initiale de l'ichtliyocolle, de l'osséine et de la gélatine, la réaction provoquée par la baryte peut se formuler approximativement, avec de lé- gères variantes quantitatives, d'un corps à l'autre, par l'équation suivante : C«H'"A2"0»(*)+ i8H'0 Gélatine, =r C'H'O' 4- C0'+ o,5(C=H'OM + 4AzH' + C«H'"Az"0" ("). Acide Acide Acide acétique. Ammoniaque. Mélange amidé. oxalique, carbonique. » Le mélange amidé se décompose de la manière suivante : C"H'«Az'"0«» = 6(C»H-AzO') +2(C^H'AzO=)-l-2(C'H'AzO') GlycocoUe. Alanine. Acide amidobutyrique. + 6(C'H'AzO') + 2(C'H»AzO') + 2(C°H"AzO'). Termes de la série acrylique. » Le mélange amidé de la chondrine ne contient presque pas de glyco- colle; on y a trouvé des acides de la série C'H^"-' AzO', de l'analine, de l'acide amidobutyrique et les termes de la série acrylique C''H''AzO- et C*H''AzO^ La décomposition peut se formuler de la manière suivante : C"H"'«Az"0*» (***)+ i8H=0 Chondrine. =: C^H'O' +C0^+ i,5(C»H«0=) +4AzH'-{-C"H'"Az"0" (""). Acide oxalique. Acide acétique. Ammoniaque. Mélange amidé. » Il est à remarquer que, dans ces composés, le nombre des molécules d'eau fixées pendant la réaction est inférieur au nombre des atomes d'azote du produit. » GÉOLOGIE. — Carie du cjlobe terrestre en projection gnomonkjue sur l'horizon du pôle nord; par M. Thoulet. (Commissaires : MM. Ch. Sainte-Claire Deville, Daubrée, d'Abbadie.) « La carte que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie représente le globe en projection gnomonique sur l'horizon du pôle nord ; l'équateur £2 Calculé. Trouvé. Calculé. iTroUTO. Calcule. Trouvé. Calculé. Trouvé. Carbone.... 49,68 5o,oo 44, 81 44,83 49,96 5o,i6 46, 5o 46,9 Hydrogène.. 6,75 6,72 7,46 7,87 6,63 6,58 7,16 7,16 Azote 18, 3o 18,33 i4,52 i4,44 i4,44 14, i8 11,66 11,7 Oxygène.... 25,27 24,96 33, 21 33,36 28,97 29,08 34,68 34,3 ( 265 ) se projetant à l'infini et la grandeur des degrés de latitude augmentant de plus en plus à mesure que l'on s'éloigne davantage du pôle, la carte ne s'étend que jusqu'au onzième degré de latitude nord; c'est ce parallèle que figure la circonférence extrême de la carte. Sans dépasser les limites ordinaires des papiers à dessin, il sera aisé d'obtenir 5 ou 6 degrés de plus en se rapprochant de l'équateur. La portion teintée en gris représente l'hémisphère septentrional du globe; les continents teintés en brun sont la projection, en quelque sorte virtuelle, de l'hémisphère sud. Tout point de la projection marque deux antipodes terrestres; en effet, chaque point de la carte n'est autre que l'intersection avec le plan tangent de projection de la droite passant par le centre de la sphère; or, cette droite coupe évi- demment la sphère en deux points dianiétralemeiit opposés. Les formules servant à obtenir par le calcul le canevas de la projection sont celles que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie dans une Note insérée au Compte rendu du 1 5 février 1 86g et que j'ai développées avec plus de détails dans deux Mémoires parus au Biillclin de la Société de Géogrnpliie de Paris (janvier i868et août 1874). » J'ai calculé un certain nombre de points du réseau pentagonal de M. Élie de Beaumont, et je les ai transportés graphiquement sur la carte ; enfin, j'ai indiqué en rouge, et seulement avec l'exactitude que comporte un simple tracé graphique, la position des volcans du globe. Ce système de projection donne évidemment d'énormes déformations; mais, loin d'être nuisibles pour le but spécial que nous nous proposons, ces déformations présentent au contraire l'avantage de montrer avec encore plus de netteté la disposition linéaire de ces accidents de la surface terrestre. Si nous trai- tons la question de la symétrie pentagonale à un point de vue exclusive- ment pratique et expérimental et si, d'avance, nous nous déterminons à écarter toute idée préconçue, de quelque certitude qu'elle soit accompa- gnée d'autre part, il semble évident que, sur un planisphère disposé comme le nôtre, on verra d'iui seul coup d'oeil, autoptiquement, si les émanations volcaniques, métallifères, etc., sont ou ne sont pas disposées suivant des grands cercles de la sphère, c'est-à-dire en lignes droites sur la carie. En supposant ce point démontré, et il le sera de lui-même, on reconnaîtra si ces droites sont en nombre plus ou moins considérable, si elles sont paral- lèles, si leurs points remarquables géométriquement se distinguent ou non sur le terrain par des caractères physiques particuliers. Pour cela, il est nécessaire de nprendre ce travad et de l'exécuter dans ses moindres dé- C.R., iS'jG, i"«emeiir o ; » Enfin R une fonction entière de produits symboliques, dont chacun (min la forme suivante : R =. {nhf [hcy {cdf {de)"'...a\blcrJl les exposants p., v, [x , v' ,... étant différents de zéro et satisfaisant aux relations t II (s''* étant égala o ou à 1 , suivant que p'' est pair au impair). » Désignons d'ailleurs par E(x) le plus grand entier conUiiu dans x, ( 5-70 ) et formons une fonclion numériquey définie par les équations suivantes : /(i)=.o, y(2)=i, /(3)=a, et tlésignons enfin par <]> la fonction inverse de f : on pourra compléter l'énoncé du théorème I par la proposition suivante : » Théorème II. — Le nombre des symboles rt, b, c, d, e^..., qui fujurent dans L'expression des covariants R, ne pourra surpasser un covariant quelconque de ce système. INous appellerons poids de ce cova- riant l'expression p„d„ + p„^^d„_, -h...-^p,d,, r/p désignant son degré total par rapport aux coefficients de celles des formes données qui sont d'ordre p, elp„j...,p, étant des coefficients numériques convenablement choisis. » Supposons-les déterminés de proche en proche, de manière à satis- faire aux inégalités suivantes : P'^ ,= T,.. •1 P'- ?ij.> 2P2IJ.+ M P 2|J.- l> 3 n P9>^9 ? + ... + s,„ P-.m ' m en posant, pour ab réger, S^.= (2Â- + i)i|/(/.) + (2/£ + 3)i|> (Â: + i)+...+ (2;« + 0|(/«)7 m = E nous obtiendrons le théorème fondamental suivant : 1) Théorème III. — Un covariant quelconque K'B.K'B' L'C.L'C'"'" '' relation identique à celle que fournirait le théorème de Carnot appliqué aux côtés du pentagone gauche R'L'M'NT', coupés eu A et A', B et B',..., E et E' par une surface du second ordre. Donc, etc. M 2. Théorème. — Tout octogone gauche dont les côtés opposés se coupent deux à deux sur un même plan est insctiptibte à une infinité de surfaces du second ordre. » En d'autres termes, les sommets d'un tel octogone sont toujours huit points associés ou huit points tels, que toute surface du second ordre menée arbitrairement par sept d'entre eu^ passe d'elle-même par le dernier. » La démonstration précédente s'applique, sans modification, à ce nou- veau théorème, dont l'établissement analytique présente plus de difficultés. » 3. Des considérations analogues à celles que l'on a employées au n° 1 permettent d'apporter à la théorie des transversales quelques contri- butions nouvelles, qui ne paraissent pas sans intérêt. On en déduit, en par- ticulier, un théorème général applicable, sous un seul et même énoncé, à trois séries de polygones distincts, inscrits, circonscrits ou conjugués à une même conique. Et l'on se trouve ainsi avoir ramené à l'évidence la célèbre proposition de Poncelet sur les polygones simultanément inscrits et circon- scrits à deux coniques. C'est ce que nous pourrons montrer dans une Note ultérieure. » ÉLECTRICITÉ. — Actions magnétiques exercées sur les gaz raréfiés des tubes de Geissler (quatrième Note); par M. J. Chautard (i). « Il est parfaitement établi aujourd'hui que les gaz et même les va- peurs métalliques présentent des spectres qui diffèrent avec les conditions où ils peuvent être accidentellement placés, et dont les plus importantes sont la température, la pression, les combinaisons dans lesquelles les corps se trouvent engagés. Les expériences que j'ai indiquées antérieure- ment montrent que, à ces causes, il est permis de joindre l'action magné- tique d'un puissant électro-aimant. Que le magnétisme agisse ici en modi- (i) Voir Comptes rendus, i6 novembre 1874» P- ii23; 3 mai 1875, p. 1161; 12 juil- let 1875, p. 75. ( 273) fiant passagèrement, soit la pression, soit la lempératnre, soit même la naliire de la combinaison, si le corps est composé, c'est là un fait qui me semble résulter de l'ensemble de mes recherches. » Jusqu'à présent, je me suis borné à constater et à enregistrer les phé- nomènes, sans pouvoir trouver la relation existant entre eux et l'état ma- gnétique ou (liamagnétiquc du gaz étudié; toutefois, il paraît évident que la malière gazeuse renfermée dans Ja partie étroite des tubes do Geissler subit, de la part de l'aimant, une attraction ou ime répulsion d'où résulte une compression contre la paroi du tube et une modification dans l'état physique du filet lumineux. Le changement du spectre s'expliquerait alors : ne sait-on pas, eu effet, que, si l'on transmet le courant d'iuie bobine à travers un tube de Geissler qui n'offre |)as partout le même diamètre, on observe, dans la partie la plus large, un spectre à bandes, ou même un spectre tout à fait continu, tandis que la partie étroite donne un spectre linéaire? J'ai eu occasion de vérifier le fait pour Viode, le brome, le chlore et Yliydrocjène. Partant de là, j'ai soumis à l'action de l'aimant divers tubes conformés selon ces indications et renfermant les gaz que je viens de men- tionner; j'ai été amené à conclure que la modification apportée au spectre par l'effet du magnétisme est d'autant plus saillante, que le diamètre du tube est plus grand; ces diamètres variaient de -j^ de millimètre à i centi- mètre. Il a été difficile de poiu-suivre les expériences sur une plus grande largeur, vu la diminution rapide de l'action magnétique, à mesure que la distance augmente. Afin d'éviter l'objection tirée, soit de la différence de nature ou de pression des gaz, soit d'autres causes ignorées, je prenais soin d'avoir, pour chaque gaz, un même tube formé de plusieurs pièces soudées bout à bout et de diamètres connus. Les changements qui s'opèrent dans l'état du gaz peuvent être suivis, non-seulement au spectroscope, mais même extérieurement et à simple vue. Avec un tube capillaire, il n'y a rion de bien saillant; mais, si le tube offre une section de 2 ou 3 millimètres seu- lement, ou voit, sans appareil, dans le voisinage de l'aimant, le filet gazeux devenir plus brillant et plus étroit, en même temps que le gaz est refoulé près de lasurfiice du tube, phénomène accompagné, au passage du coiu-ant, non-seulement d'une modification spectrale, mais parfois aussi d'une élé- vation de température sensible à la main. » J'ai indiqué précédemment comment ces modifications, avec l'hydro- gène surtout, se traduisent par l'apparition d'une ligne jaune, invisible avant l'action magnétique, et qui devient extrêmement saillante lorsque i;. R.,iS',G, i" Semcitre. (T. LXXXM, No-Î.^ 3() ( =^74) l'aimant était animé, celle de la soude comme complément de cette expé- rience ; j'ajouterai que, si le verre du tube, au lieu d'être à base de soude, était à base de potasse, la raie n'apparaîtrait pas, ce qui, si cela était né- cessaire, confirmerait l'explication donnée sur l'origine de cette bande. )) J'ai traduit dans mon Mémoire toutes les raies lumineuses en longueur d'onde, en employant pour cela un procédé graphique connu des physi- ciens. J'extrais de mon travail le fait suivant, relatif au fluorure de silicium, lequel, par sa netteté, est très-propre à mettre en relief l'action de l'aimant. » Les tubes de Geissler au fluorure de silicium offrent un spectre qui se distingue par un certain nombre de bandes, dont les principales ont pour longueur d'onde, en millionièmes : 624, 618, 5^6, 565, 536, SaS, Sao, 5o3, 498. Au moment où l'aimant entre en jeu, toutes ces raies disparais- sent, ou du moins s'affaiblissent considérablement, par suite du contraste établi entre elles et trois raies nouvelles, très-lumineuses, l'une dans le rouge, dont la longueur correspond à 634; puis, dans le vert, iu:e double raie dont les ondulations coïncident avec une valeur de Sog et 5o4. Si l'on interrompt le courant magnétique, ces dernières raies s'évanouissent, les premières réapparaissent et cela indéfiniment. Ne serait-ce point là encore l'indice d'une réaction chimique nouvelle, produite par l'influence de l'ai- mant? » En terminant cette Note, je ferai remarquer que chaque observateur, avant de calculer les résultats numériques de ses expériences, doit déter- miner d'abord l'erreur personnelle qui lui est propre. Il m'est arrivé, en effet, de faire faire, dans le cours d'une même séance, des observations par plusieurs personnes, familières cependant avec le maniement du spectro- scope, et d'obtenir chaque fois des nombres différents. J'ajouterai que cet écart, qui n'excède jamais ^ ou i degré du micromètre, est le même pour chaque individu, d'un nombre à un autre; aussi, dans le calcul définitif, est-il facile d'en tenir compte et de rendre ainsi les résultats comparables. » CHIMIE PHYSIQUE. — Sur le spectre de l'azote et sur celui des métaux alcalins, dans les tubes de Geissler (suite). Note de M. G. Salet, présentée par M. Wurtz. « Les raies décrites par M. Schiister (1) n'ont pas été retrouvées par MM. Stearn et Wùllner. Ces physiciens, après avoir constaté l'évanouisse- (i) Poggendorff s Annalen, t. CXLVII, p. 106. ( 275) ment du specire de bandes, ont vu apparaitre le spectre bien connu de l'oxyde de carbone ou de l'acétylène. Les tubes de M. Schiislcr, préparés avec pUis de soin, n'ont donné, au bout d'un certain temps, que les lignes brillantes de l'hydrogène. Quelle était donc l'origine des raies signalées dans le Mémoire de 1872? Il est permis de l'attribuer à la vapeur de sodium. » On remarque, en effet, que les nombres publiés n'ont pas été obtenus par une mesure directe, mais se rapportent aux raies de l'azote du spectre de Pliicker, qui paraissent coïncider avec les raies observées. Ce ne sont pas, d'ailleurs, les plus caractéristiques. Or, si l'on chauffe du sodium dans un tube de Geissler, ou dans un appareil semblable à celui décrit au § I, en faisant passer l'étincelle, on observe la production d'une vive lu- mière jaune^verdâtre dont le spectre est composé des raies suivantes : Spectre du sodium, 6i5,5 double 5i5,3 589,2 » (D) 498,3 568,7 » 4^7 » Ces nombres sont très-voisins de ceux de M. Schûster; seule la raie 498,3 ne figure pas dans le tableau de ce savant : elle est remplacée par 489,4- Inversement, on trouve dans ce tableau trois raies extrêmes : 628,8-42ij4 et 4'^v^l) que je n'ai pu produire, et que MM, Thalèn et Lecoq de Bois- baudran ne signalent pas non plus. Chose curieuse, ces raies coïncident presque avec les raies caractéristiques du rubidium ((529,6-421,6 et 4ao,a). Je ne voudrais, en aucune façon, dire que ce métal existait dans le sodium de M. Schûster, surtout en présence de l'incertitude des longueurs d'onde; mais, en tout cas, il doit donner très-facilement un spectre dans les tubes de Geissler : car le potassium se prête déjà beaucoup mieux que le sodium à ces sortes d'exj)ériences. Il fournit très-aisément et avec une grande netteté un spectre de raies dont voici les principales ; Spectre du potassium. 583 535,3 5u 4o4,4 58o 533,5 509 578,3 532 » Il doit être possible, en employant la même méthode, mais dans des conditions expérimentales légèrement différentes, de produire non-seule- ment les spectres secondaires des métaux alcalins, connue on l'a fait dans les présentes recherches, mais encore leurs spectres primaires, dont on doit la découverte si intéressante à MM. Roscoè etScliiister. » 36.. ( ^76) MAGNÉTISME. — Sur l' action de la clialeur dans l'aimantation. Note de M. L. Favé, présentée par M. Janiin. « On sait depuis longtemps que l'état magnétique d'un barreau d'acier change avec la température; Coulomb, Kupffer et d'autres physiciens ont étudié les lois fort complexes de la diminution de l'intensité magnétique; la conséquence la plus nette de leurs expériences est que, en élevant jusqu'à une certaine limite la température de l'acier, on lui fait perdre d'une façon définitive l'aimantation qu'il a reçue. D M. Jamin a démontré récemment (i) que l'acier est susceptible de recevoir une aimantation considérable à une température où il perd presque entièrement celle qu'il a reçue à froid; mais que le magnétisme d'un barreau aimanté à chaud diminue très-rapidement, et finit, au bout d'un temps très-court, par disparaître presque complètement. » Nous avons étudié les variations de l'intensité magnétique par la mé- thode de Van Rées, qui permet de déterminer rapidement la quantité totale de magnétisme libre dans un barreau. » Si l'on fait glisser rapidement une hélice formée de quelques tours de fil de cuivre enroulé autour du barreau, depuis le milieu jusqu'à une distance où son influence n'est plus sensible, la déviation initiale de l'ai- guille d'un galvanomètre, produite par le courant induit très-faible qui résulte de ce mouvement, mesure sensiblement la quantité totale de ma- gnétisme libre du barreau. On s'assure que l'action de la terre n'est pas suffisante pour donner un courant induit qui troublerait le résultat. » On a opéré sur des barres préalablement recuites, et refroidies lente- ment, de façon à pouvoir considérer les changements d'état comme abso- lument temporaires, et pour que les variations de trempe ne compliquent pas le phénomène. M Le barreau à étudier est suspendu horizontalement à une tige de cuivre, au-dessus d'un tube percé d'une série de trous formant des becs de gaz assez rapprochés pour échauffer la barre dans toute sa longueur d'une façon sensiblement uniforme. Cette disposition permet d'introduire la bobine destinée à l'aimantation sans que, dans l'intérieur même, le barreau cesse d'être soumis à l'action de la source de chaleur, condition importante pour suivre dès son origine le phénomène de la déperdition. (i) Comptes rendus, 22 décembre 1873. ( 277 ) On fait passer autour du barreau le courant d'une pile de lo éléments de ItiHisen, puis on retire la bobine; l'Iiélice de fils de cuivre, protégée par une enveloppe peu conductrice, est ensuite introduite jusqu'au milieu du barreau, puis retirée brusquement; on mesure la déviation initiale j)ro- duite par ce dernier mouvement sur l'aiguille d'un galvanomètre à mi- roir. La température du barreau était donnée d'une façon approchée par un couple thermo-électrique. » On a ainsi observé que la quantité de magnétisme rémanent diminue lentement à mesure que la température d'aimantation augmente; elle est en- core considérable au rouge naissant, mais devient insensible au rouge-cerise. » Le magnétisme, qui se perd très-rapidement si on laisse refroidir la barre, se conserve à toute température si l'on maintient le mémo état ca- lorifique, sinon indéfiniment, du moins pendant i^n temps assez long pour que l'on puisse attribuer l'affaiblissement très-lent que l'on observe à des oscillations de température résultant de la difficulté de la maintenir parfaitement constante lorsqu'elle est Irès-élevée. Une augmentation ou une diminution de température est accompagnée d'une déperdition du magnétisme, qui ne dépend donc pas de la température d'aimantation de la barre, mais est un phénomène corrélatif du changement d'état calori- fique. La quantité de magnétisme à une température déterminée dépend de la nature de l'acier, de la température d'aimantation et des changements d'état subis depuis l'aimantation. » Si l'on échauffe le barreau, le magnétisme diminue suivant une loi qui dépend de la composition de l'acier, nuùs d'une façon assez régulière; si on le refroidit, la loi de la déperdition magnétique est très-différente de celle de la déperdition calorifique. La température diminue, comme on le sait, rapidement d'abord, puis de moins en moins vite, et peut être repré- sentée d'une façon approximative par la formule de Newton 0 = e-"'. La déperdition magnétique est au contraire très-lente au commencement, puis augmente très-rapidement pour reprendre ensuite une valeur décrois- sante. Le tableau ci-joint donne la quantité de magnétisme, mesurée de minute en minute sur un barreau aimanté à environ 35o degrés : Temps o I 2 3 4 5 () 7 8 9 10 Go Quantités ) 000 .•/';-/-;(- demagnc-tisme. i =9 29 28,8 .8,7 27 .9 ,2 b 6,5 5 4 ',5 Températures.. SSo» - 200" 100° 13° » On voit qu'elle reste à peu près constante pendant trois minutes, puis (278 ) décroît en quatre minutes des | de sa valeur, enfin diminue de moins en moins vite, et n'a plus, lorsque la barre est revenue à la température or- dinaire, que 2^ de sa valeur initiale, » Lorsqu'on fait varier la température d'aimantation, on voit que le temps pendant lequel la déperdition reste très-faible va en croissant à mesure que la température initiale augmente, bien que le refroidissement soit de plus en plus rapide. Le temps est d'ailleurs indépendant de la durée pen- dant laquelle on a maintenu l'aimantation constante en entretenant la température. )) Lorsque, ayant laissé refroidirune barre aimantée à chaud, on la chauffe de nouveau, on observe que la quantité de magnétisme augmente et peut atteindre jusqu'au triple de la valeur qu'elle avait conservée, en restant toutefois inférieure à celle qu'elle avait lors de l'aimantation à chaud. Cette observation est analogue à celle de M. Wiedmann pour le moment magné- tique de barreaux aimantés à 100 degrés. )) Mais, en suivant la quantité de magnétisme à mesure que l'on chauffe, on voit qu'elle passe par un maximum dont la température varie avec la nature de l'acier, mais est toujours inférieure à la température d'aimanta- tion ; si l'on continue à chauffer, le magnétisme se perd d'une façon défi- nitive. En laissant la température au-dessous de celle qui correspond au maximum et en faisant refroidir, puis en réchauffant la barre, on voit que le second maximum est inférieur au premier, et ainsi de suite. Cette pro- priété appartient seulement au magnétisme reçu à chaud, et perdu par suite du refroidissement. Lorsqu'on échauffe une barre ayant reçu une ai- mantation partielle par le contact d'un aimant, ou conservée à la suite d'un échauffemenf, on voit le magnétisme diminuer d'une façon plus ou moins rapide, mais sans qu'il y ait d'augmentation. » Nous avons étudié des barres de compositions diverses et de sections différentes; en variant aussi le mode d'échauffement, les quantités de ma- gnétisme conservées aux mêmes températures se sont montrées différentes; mais nous avons observé d'une façon constante ces trois phénomènes : » 1° La conservation du magnétisme à une température quelconque, lorsqu'on maintient cette température constante; » a*' La diminution, d'abord lente, du magnétisme, devenant très-rapide au bout d'un temps variable avec la température d'aimantation; » 3° L'augmentation de la quantité de magnétisme restant, après refroi- dissement, lorsqu'on échauffe de nouveau l'aimant. » Le travail a été fait au laboratoire de recherches de la Sorbonne. » ( ^79 ) M. Dai-brée présente les observations suivantes, an sujet de la Coin- municalion de M. L. Favé : « J'ai entendu avec un vif intérêt les résultats remarquables obtenus par M. L. Favé, dont notre confrère, M. Jamin, vient <\v rendre compte. A cette occasion je demande à l'Académie la permission de lui rappeler les faits que j'ai observés, en cherchant à imiter artificiellement le magnélisiuc polaire, présenté par certaines pé[)ites de platine natif, résultat auquel je suis arrivé, en opérant sur du platintî allié à i4, à i6 pour loo de fer (i). » Les lingots de plaline que j'obtins d'abord étaient des formes arron- dies et offraient plusieurs pôles lesquels étaient irrégulièrement disposés dans l'échantillon ; c'est d'ailleurs tout à fait ce qui arrive dans les pépites naturelles. M II me parut probable que cette polarité énergique, qui apparaissait sans aucune opération spéciale, ne pouvait s'acquérir que sous une forte induction magnétique, qu'il était très-naturel d'attribuer à l'influence du globe. Pour contrôler cette explication, je coulai un barreau cylindrique dans une rainure qui était disposée exactement dans le plan du méridien magnétique; puis ce barreau, aussitôt solidifié et encore très-chaud, fut placé parallèlement à l'aiguille d'inclinaison, jusqu'à son refroidissement complet. Le barreau présenta alors, vers ses deux extrémités, deux pôles qui agissaient très-énergiquement et étaient disposés exactement comme ceux de l'aiguille aimantée. On s'assura que cette disposition des pôles n'était pas fortuite, en chauffant au rouge ce même barreau et en lui don- nant une situation diamétralement inverse de celle sous laquelle il avait acquis précédemment ses pôles; le barreau présenta alors des pôles magné- tiques aussi énergiques qu'avant l'opération, mais exactement renversés. Ces renversements successifs peuvent être indéfiniment répétés. » Ces faits témoignent combien a àxi être puissante l'influence de l'ac- tion générale du globe sur la disposition des pôles dans les divers miné- raux et roches magnétiques, au moment où ces minéraux et ces roches se sont formés; ils montrent aussi qu'il convient de tenir compte de cette ac- tion magnétique du globe dans diverses expériences, et c'est ce que M. Louis Favé jugera sans doute à propos de faire, dans la continuation de ses intéressantes études ». (i ) Comptes reiidui, l, LXXX, p. 526. ( 28o ) ÉLECTRICITÉ. — Note sur un nouveau système de lampe électrique, à régulateur indépendant, de M. E. Girouaiîd, présentée par M. duMoncel. « Le nouveau système de lampe électrique que j'ai l'honneur de présen- ter à l'Académie a pour organe régulateur un relais, qui peut être placé à telle distance que l'on veut de l'appareil où se produit le point lumineux et que l'on peut rendre aussi sensible qu'il convient. Ce système comporte donc deux appareils que nous représentons ftg. i et a, et qui sont reliés par deux circuits différents, donnant passage à deux courants distincts : l'un très-fort, qui détermine l'arc voltaïque, après avoir passé à travers l'éleclro- aimant du relais régulateur; l'autre assez faible, qui n'a à produire que des déclancheinents de mouvements d'horlogerie pour l'avancement et le recul des charbons de la lampe. » Le relais régulateur se compose essentiellement d'un électro-aimant à gros fil b, dont l'armature n, adaptée à un levier basculant, sollicité par deux ressorts antagonistes o et o', peut occuper une position déterminée et placer, par conséquent, un ressort de contact que porte le levier entre deux vis de contact p et ry, en rapport avec les systèmes électromagnétiques commandant la marche des charbons de la lampe. La tension des res- sorts o et o' étant calculée de manière que, pour une intensité de courant capable de fournir une belle lumiëre, l'armature en question ne détermine aucun contact sur les vis p et q, il arrive que, si le courant devient trop fort ou trop faible, le levier basculant appuie sur l'une ou l'autre de ces vis et détermine un déclancheinent, qui fait avancer ou reculer les char- bons de la lampe. Il est clair que, si les charbons sont en contact, le cou- rant appelé à fournir la lumière aura inie intensité supérieure à celle qui correspond à la position normale de l'armature du relais, et un contact sera établi sur la visp, d'où résultera le recul des charbons; au contraire, si la distance des charbons devient trop grande, le contact s'effectuera sur la vis q et entraînera une fermeture du courant, qui provoquera le rappro- chement de ces charbons; pour un réglage convenable de deux ressorts o et o' et un écart plus ou moins grand des vis q et p, on pourra donc rendre l'appareil aussi sensible qu'on peut le désirer, et cette régularisation pourra s'effectuer à distance, sans qu'on ait besoin de loucher à l'appareil pro- ducteur de la lumière. Un interrupteur r/ permet d'ailleurs de fermer ou d'interrompre le courant destiné à produire la lumière. )) La lampe se compose, comme les lampes électriques ordinaires, de deux longs crayons de graphite portés par des crémaillères convenablement ( 28. ) équilibrées et mises en action sous l'influence de deux mouvements d'hor- logerie distincts, bien que commandés par un même barillet. Le dernier mobile de chacun de ces mouvonienls est embrayé par une détente dépen- dant d'un système électromagnétique particulier, qui correspond éleclri- ri(j. 5. I''if;. 1 . quement, l'un à la vis/j, l'autre à la vis q du relais, et les rouages des deux mécanismes sont calculés de manière que, au moment de l'avance ou du recul, le mouvonieiil; relatif des charbons s'effectue dans les conditions voulues pour maiulenir fixe le point lumineux. » La disposition de cet appareil, qui permet son fonclioniionieiU dans toutes les positions, le rend apte à un grand nombre d'ap|)licalit)ns, par C, R,, ib^G, l'r Scmettrc. (T. LXXXII, N» 4.) ^J ( 282 ) exemple aux opérations militaires, à la navigation, aux représentations théâtrales, aux recherches sous-marines et même à la projection des expé- riences de Physique; car un petit mécanisme, adapté aux deux crémail- lères, permet de déplacer verticalement le point lumineux, sans éteindre la lumière et, par conséquent, de le bien placer au foyer des lentilles de pro- jection. » Ce système peut, d'ailleurs, s'appliquer aux régulateurs déjà existants, qui deviennent, par son emploi, plus sensibles, et l'on pourra juger du de- gré de sensibilité que l'on peut ainsi obtenir, si l'on considère que, dans le barométrographe de M. Hongh, où un système de ce genre est employé, on peut apprécier les mouvements de la colonne mercurielle à yïïuIî ^'^ pouce près. » Dans le modèle représenté [fuj. i), la pile destinée à faire fonctionner les électro-aimants delà lampe est renfermée dans le socle du relais. C'est une petite pile portative des éléments à sulfate de mercure; mais on peut s'en passer en employant les courants d'induction que pourraient dévelop- per, sur des bobines d'induction entourant les bobines de l'électro-aimant du relais, les variations d'intensité du courant de la pile appelée à produire la lumière électrique. » PHYSIOLOGIE. — Sur une nouvelle méthode pour écrire les mouvements des vaisseaux sanguins chez l'homme. Note de M. Mosso, présentée par M. Cl. Bernard. « LeD"^ A. Mosso, de Turin, pendant son séjour à Paris, nous a fait con- naître une nouvelle méthode pour mesurer les mouvements des vaisseaux sanguins chez l'homme, qui nous paraît destinée à avoir des applications très-étendues à la Physiologie, à la pharmacologie expérimentale et à la clinique. Le principe qui forme la base de l'instrument dont se sert le D"^ Mosso pour ses recherches, et auquel il donne le nom de pléthjsmo- graphe, est très-simple. Il s'agit de fermer par un anneau en caoutchouc un membre, par exemple l'avant-bras, dans un cylindre en verre ACDB, d'en remplir la cavité avec de l'eau tiède, et de mesurer, au moyen d'un appa- reil spécial, la quantité d'eau qui, suivant l'augmentation ou la diminution du volume de l'avant-bras, sort ou entre par l'ouverture F, par laquelle seulement le liquide contenu dans le cylindre ACDB peut sortir ou entrer. » Le cylindre contenant le bras est appuyé sur une planche E, suspendue à la voûte de la chambre au moyen d'une corde, afin d'éviter que les petits ( 283 ) mouvements involontaires du corps produisent un déplacement du bras dans le cylindre. » La seconde partie de cet appareil paraît être la plus importante par ses applications à la Physique, car elle résout le problème de mesurer et d'écrire les changements de volume d'un corps soumis aune pression tou- jours égale. » L'ouverture F se trouve en communication avec un tube de verre G, lequel se repliant à angle droit descend perpendicidaireraent jusqu'au ni- veau nh. Une petite éprouvette M, régulièrement cylindrique et graduée, est suspendue à une double poulie L très-sensible, et tenue en équilibre au moyen d'un contre-poids N, auquel est attachée une plume pour écrire sur le cylindre à rotation, ou sur une bande de papier qui se déroule par un mouvement régulier. L'éprouvette M est suspendue de telle façon que le tube vertical en verre se trouve exactement dans son axe. )) En supposant maintenant que le vase P, placé au-dessous do réjM-ou- vette, soit rempli d'eau, et que les vaisseaux de l'avant-bras se dilatent, en augmentant le volume, nous verrons une quantité correspondante d'eau sortir du cylindre ACDB et passer dans ré[)rouvelte M. 37. ( 284 ) » Celle-ci ayant augmenté de poids s'enfoncera dans le vase sous-jacent, et déplacera une quantité d'eau égale à celle qui est reçue. Le contre-poids N suivra en montant ce mouvement. De même, quand il y aura contraction des vaisseaux, le volume de l'avant-bras diminuera, et, une certaine quantité d'eau rentrant dans le cylindre ACDB, l'éprouvette M, devenue plus légère, remontera de nouveau, pendant que le contre-poids avec sa plume suivra im mouvement inverse. » Pour que la pression dans le cylindre ACDB soit constante, 41 faut que le niveau de l'eau dans l'éprouvette M reste toujours dans le plan ab de la surface du liquide contenu dans le vase P. M Pour éviter les déplacements de ses deux niveaux, le D''Mosso emploie un vase P très-grand, qui est rempli d'un liquide d'une densité plus petite que l'eau. C'est un mélange d'alcool et d'eau, et l'on peut trouver très-faci- lement la densité convenable pour chaque éprouvette. Avec ces précautions l'éprouvette M pourra se remplir et se vider, monter et descendre, sans que les variations de son poids puissent avoir une action sur le niveau du liquide contenu dans son intérieur. Les deux liquides resteront toujours au même niveau ab, et, malgré les variations de volume, la pression dans le cylindre ACDB restera invariable. » Le moyen nouveau, dont le D' Mosso s'est servi pour ses recherches, est d'une application très-utile à l'Hydraulique, pouvant, au moyen de cet instrument, mesurer et écrire exactement la quantité de liquide qui circule dans un tuyau, avec un mouvement d'aller et de retour, en laissant in- variable la pression de ce même liquide. » Une burette H sert à ajouter ou à enlever de l'eau dans l'éprou- vette M. » Les tracés obtenus par le D"^ Mosso nous fournissent un exemple très-évident de la précision des méthodes employées par la Physiologie moderne. » Sur une bande de papier, haute de 20 centimètres, qui se déroule au- devant de ses appareils enregistreurs, le D' Mosso inscrivait, au moyen de deux pléthysmographes, le volume de l'avant-bras, droit et gauche, les mouvements respiratoires de la cavité lhoracique,le pouls de la carotide, le temps en secondes, pendant que d'autres plumes écrivaient les autres indi- cations accessoires, telles que l'abscisse, les irritations électriques, etc., et cela pendant des heures entières et même pendant le sommeil. » Cet appareil, qui peut servir à l'étude et à la démonstration des phé- nomènes les plus importants de la physiologie des vaisseaux sanguins, offre ( 285 ) le moyen d'aborder des questions ayant un intérêt plus général, tenant à la pliysiologie de la pensée, de l'activité cérébrale et delà conscience. » Le D"" Mosso a pu faire des recherches très-intéressantes sur les causes du sommeil et sur l'action des substances qui peuvent le favoriser ou l'cm- pécher. » Il a ouvert un nouveau cliam|) à la pharmacologie expérimentale, en nous donnant un moyen très-commode pour étudier directement l'action des remèdes sur l'économie de l'homme. » Pour ne donner qu un exemple, il résulterait des recherches faites avec le pléthysmographe que toutes les plus petites émotions se traduisent par une modification dans l'étal des vaisseaux sanguins. La seule entrée d'une personne qui nous intéresse, pendant l'expérience, peut produire une diminution de volume dans l'avant-bras, qui peut varier de 4 à i5 cen- timètres cubes. Le travail du cerveau, pendant la solution d'un pro- blème arithmétique ou autre, ou la lecture d'un morceau difficile à comprendre, etc., etc., est toujours accompagné par une contraction des vaisseaux, proporliouuclle à l'effort de la pensée et à l'activité céré- brale. » EMBllYOGÉNlli, — Note sur le développemciil de la Salmacina Dysteri, Hux.; par M. A. GiAKD. i< Dans une précédente Communication, j'ai indiqué rapidement com- ment se forment les principaux organes de la larve delà Salmacina Djsteri. Cette larve vit très-bien en captivité, et il est facile de suivre sa transforma- tion en Annélide. Des embryons éclos à Wimereux, le 25 septembre iB^S, m'ont fourni de petites Anuélides, qui, transportées à Lille vers le i5 octo- bre, sont encore parfaitement vivantes aujourd'hui, 17 janvier 1876. » Les larves mobiles se dirigent toutes du côté de l'aquarium qui reçoit directement la lumière, puis elles vont en général se fixer du côté opposé. En liberté, les Connus adultes se rencontrent constamment à la face inférieure des rochers dans la zone des laminaires. Quand la larve se fixe, le tube apparaît d'abord comme un anneau situé immédiatement sous un rebord antérieur du manteau ; l'animal remonte au fur et à mesure que l'aïuieau s'élargit, de sorte que la portion postérieure du tube est la plus ancienne, la plus étroite et la moins solide. La sécrétion renferme au début assez peu de calcaire; de nombreuses stries trausverses altèrent seules la transpa- rence de l'enveloppe. Le faible dèvelo|)pemciit dès glandes tubipares, à ( 286 ) cette époque de l'évolution, me porte à supposer que le bord antérieur du manteau joue un rôle important dans la production du tube. » La tête de la larve fixée se divise en trois lobes à peu près égaux. Les deux lobes latéraux présentent une étroite cavité centrale; leurs parois sont formées par de grandes cellules cylindriques transparentes, qui se couvri-^ rontdecilsvibratiles. Le lobe médian renferme les yeux, qui bientôt entrent en régression et se réduisent à deux taches pigmentaires de contour irrégu- lier. Le lendemain, les lobes latéraux se divisent en deux; le troisième jour, chaque lobe latéral vu du côté ventral paraît tiifolié; le quatrième jour, les folioles se sont allongées et transformées en tentacules présentant un canal central et des parois vibraliles. De chaque côté, on compte deux tentacules dorsaux et un tentacule ventral; le cinquième jour, ce dernier se divise à son tour et la larve possède enfin les huit troncs tentaculaires qui, observés chez l'adulte, sembleraient de même âge. La première pinnule apparaît le huitième jour, vers le tiers supérieur du tentacule dorsal externe. Le lobe médian a constamment diminué pendant tout ce processus, et il est réduit finalement à une sorte de rostre rétréci à la base et renflé à la partie ventrale. Les deux groupes latéraux de quatre tentacules sont les homologues des vêla des em- bryons de Mollusques ; ils paraissent jouer le rôle d'organes respiratoires ; aucun élément figuré n'existe encore dans leur cavité centrale, où plus tard circulera un liquide sanguin d'un beau vert. » Les deux ganglions sus-œsophagiens, que l'on voit déjà chez la larve mobile, figurent une masse cordiforme comme chez beaucoup d'embryons de Mollusques. Ils dérivent des cellules de l'exoderme, invaginées à l'extré- mité du sillon primitif la plus éloignée du prosioma. L'invagination buccale définitive partage le système nerveux en mie partie supérieure sus-oesopha- gienne et une partie ventrale, qui, chez les Salmacina, se développe faible- ment. Je n'ai pas observé de vésicides auditives comparables à celles qui ont été indiquées par Claparède chez plusieurs larves d'Annélides; toute- fois, chez certains embryons, on voit, à la place où devraient exister ces vésicules, deux corps arrondis, sans otolitheS; qui disparaissent rapidement. » L'étude du mésoderme et de ses rapports avec l'intestin présente de grandes difficultés. Les grosses sphères endodermiques de la Gastnda se fondent en une masse homogène, composée de granules graisseux d'un beau rouge, au milieu desquels se trouvent disséminés quelques éléments plas- tiques. Ces derniers forment bientôt autour des granules une membrane mésodermique enveloppante, dont les éléments sont des cellules étoilées, mêlées de quelques grosses cellules arrondies à contenu granideux. Un ( ^«7 ) semblable aspect du mésodcrnie a élé figuré chez le Limnceus el autres IMolliisques, par Ray-Lankester. Plus tard, les granules graisseux sont ré- sorbés progressivement, à partir de la partie postérieure, et il reste sous la membrane un espace libre, la cavité sanguine primitive, laquelle se pro- longe à l'intérieur des tentacules céphaliques. Ce processus me paraît être une abréviation de ce qui se passe chez la Scujilta, où la cavité secondaire prend naissance également aux dépens de l'endoderme, mais par un rc- ploiement de ce feuillet. » Pendant celte période du développement, l'intestin postérieur, prolon- gement de l'invagination anale, s'accroît très-rapidement, et la portion an- térieure du tube digestif se couvre de glandules hépatiques. » Peu à peu, les crochets postérieurs de la larve semblent remonter, par suite de l'élongation de l'extrémité terminale; de nouveaux crochets se forment au voisinage de l'anus. De l'exoderme partent des traînées trans- versales de cellules qui vont rejoindre la membrane mésodermique; les nouveaux crochets sont remplacés à leur tour, et, les mêmes faits se repro- duisant, il se produit ainsi successivement à l'extrémité postérieure un grand nombre d'anneaux abdominaux. )) La multiplication des anneaux thoraciques ne commence que beau- coup plus tard. La Salinncina adulte compte huit à dix de ces derniers. Chez une Spiiorhis très-commune à Wimereux, dont j'ai également étudié l'em- bryogénie, le nombre des anneaux thoraciques reste constamment trois, comme chez l'embryon. )) La Satmacina Dysleri est hermaphrodite; les deux premiers segments abdominaux sont mâles, les autres sont femelles. Les œufs paraissent se développer sur des anses vasculaires dérivant de la membrane mésoder- mi(jue, et par conséquent de l'endoderme. Les cellules-mères des sperma- tozoïdes se détachent des cloisons Iranverses des deux premiers anneaux de l'abdomen. Leur origine est donc exodermique. » liésultnls i/éiiéiaux. — La formalion des organes des sens, indé[)endam- nienl du système nerveux et avant l'achèvement de ce système, la présence d'organes res|)iratoires exodermiques, la naissance tardive de l'appareil circulatoire, sont autant de caractères rapprochant l'embryon de la 5V(/»i(7- ciiia de celui des Mollusques. Lai divergence entre les Mollusques et les An- nclides connnence seulement après le stade Tiocliosplunti, et, même après ce stade, les concordances morpliologiipies el les ressend)lances histologiques entre les deux types sont encore très-nombreuses. La parenté des Mollnscpies et des Aunélides est certainement plus prochaine que celle de ces dernières ( 288 ) avec les Arthropodes; l'existence de méfamères chez les Arthropodes et les Annélides a masqué aux yeux des naturalistes les véritables affinités. C'est parmi les Rotifères qu'il faut chercher les origines des trois groupes : les Gas- térotriches conduisent aux Annélides par le genre Heinidas^s ; le Pedniion, les Hexarlhra sont les ancêtres jirobables du Nauplius et des Arthropodes. Les affinités des embryons des Gastéropodes avec ceux des Rotifères [Bra- cliienus) ont déjà été mises en lumière par les belles recherches de Sa- lensky. » PALÉONTOLOGIE. — Mammifères fossiles nouveaux provenant des dépôts de phos- phate de chaux du Quercj^. Note de M. H. Filhol, présentée par M. Milne Edwards. « Les exploitations des gisements de phosphorite du Qtiercy (miocène in- férieur) semblent, depuis quelques années, être une source inépuisable de- vant fournir sans cesse de nouveaux matériaux à la paléontologie animale. Durant un voyage que je viens de faire dans le Midi, j'ai pu réunir une série nombreuse d'ossements, se rapportant à des genres ou des espèces nou- velles, présentant par leurs affinités avec d'autres genres ou d'autres es- pèces précédemment décrites des liens de transition du plus haut intérêt. » Je signalerai un Pachyderme à dents en série continue, dont la for- mule dentaire était I ^ G- M -> offrant comme caractère d'être intermé- 3 I 7 diaire aux Anlhracotherium et aux Traguloliyius de M. Gervais. » La pièce sur laquelle j'ai fait cette détermination est un crâne complet, possédant son maxillaire inférieur en place et toutes ses dents. Le maxil- laire supérieur présente la particularité remarquable d'offrir une excava- tion profonde constituant un vrai larmier. Parmi les Pachydermes, les Hipparions ofiraient une dis|:)ositioii anatomiqiie se rapprochant de celle que je viens d'indiquer; mais nous étions loin de la soupçonner aussi an- cienne dans la série des êtres et aussi comjjlète. Je désignerai ce genre nouveau par le noui de Dacrylheriuni anthracoides, » J'ai eu, des gisements de Caylux, un maxillaire supérieur de Pachy- derme dont la série dentaire est M: 3, Prém". 4, G: i. Inci: 3. Il offre la particularité d'à voir ses vraies molaires intermédiaires comme forme à celles du genre précédent et à celles desHyopotames. Les prémolaires sont courtes, tranchantes. Les dents sont en série conthîue, insérées, y compris les inci- sives, sur une ligne droite d'arrière en avant. Il n'y a aucune inflexion du bord du maxillaire supérieur au niveau des incisives. La première d'entre { ^89) elles a seule subsisté et offre des analogies fort remarquables avec la dent correspondante chez le Daman. Je propose, pour ce genre, le nom A'Hyra- codon primœviis. » Un maxillaire inférieur, provenant également des gisements de Caylux, offre des affinités avec les Dorcalheriwn de Kaup et se rapproche, d'autre part, de certains types décrits par M. Bourgeois. Il appartient évidem- ment à un genre nouveau, que je désignerai par le nom de Rulilheriwn Noiileli. » Je signalerai, comme provenant des gisements de Lamandine, deux molaires inférieures postérieures du Ccbocliaints minor de I\I. Gervais, qui avait décrit celte espèce d'après trois molaires supérieures postérieures. D'autre part, les exploitations des environs de Saint-Antonin m'ont fourni diverses pièces de Dichodon, de Hyopotamede petite taille et de nombreux débris de Carnassiers. L'un d'eux, dont j'ai toute la face avec le maxdiaire inférieur en |)lace et toutes les dents, offre la formule dentaire des Dasyures pour ses molaires, la forme de ses dents étant celle des Thylacines. Les mo- laires vraies sont au nombre de deux au lieu de trois. Je nommerai ce genre, tliez lequel il n'existe pas de perforation de la voûte palatine, Thereulherium Tliylacodes. » Une portion postérieure de maxillaire supérieur doit être rapportée à un Ampliicyon par le nombre de ses tuberculeuses. C'est le premier des ani- maux de ce genre trouvé jusqu'ici d'une manière indubitable dans les phosphates de chaux. Par ses caractères, fitisant prévoir ceux des Chiens, il se distingue des espèces déjà connues. Je proposerai de le désigner par le nom tWîmphicyon ambifjuus. » A côté des Cjnodiclis de grande taille, tels que les Cynodiclis rotntslus, Cajluxi, vivaient des espèces excessivement petites, dont le maxillaire in- férieur avait à peine 2 centimètres de longueur et 3 millimètres de hauteur. Je désignerai celte espèce par le nom de Cmodictis exilis. » Je dois mentionner également un Dideiphe nouveau, Didelphis Laman- dini, se différenciant des espèces connues par la présence d'iuie barre entre la canine et la première prémolaire. » Je dois signaler, comme pièce fort remarquable provenant des phospho- rites, lui IMyriapode absolument transformé en phosphate de chaux, auisi que l'étaient les iSatraciens et les Serpents, sur la transformation desquels j'avais appelé précédemment l'attention de l'Académie. » C. R., 1875, I" Semestre. (T. I.XXXII, N» 4.) 38 { ^9o ) CHIMIE AGRICOLE. — Influence des divers éléments des engrais sur le développe- ment de la betterave et sur sa richesse saccharine. Note de M. H. Joclie, présentée par M. Balard. (Extrait par l'auteur.) « Conclusions. — i" L'acide phosphorique augmente dans les betteraves quand il augmente dans les engrais. Il exerce une heureuse influence siu' la richesse saccharine; la quantité de ce corps nécessaire pour obtenir une bonne récolte ne dépasse pas 35 à /jo kilogrammes à l'hectare. » 2° La potasse augmente aussi dans les betteraves lorsque les engrais employés en contiennent, mais sans profit pour la richesse saccharine, et en rendant, au contraire, les betteraves plus salines et par conséquent de moins bonne qualité. La dose minimum nécessaire pour une bonne récolte de betteraves est de 60 à 80 kilogrammes. » 3° La soude peut remplacer la potasse pour la betterave, dans une assez large mesure, lorsqu'elle lui est fournie à l'état de nitrate. Celle substitution, qui peut aller jusqu'à 5o pour 100 des alcalis contenus, est favorable au rendement en poids, sans nuire à la qualité. Elle amène, au contraire, une réduction notable de la somme des alcalis contenus dans la betterave, qui devient, par conséquent, moins saline. » 4" L'azote assimilable exerce une action très-favorable au rendement en poids, sans nuire à la qualité, lorsqu'il est donné à doses modérées, 60 à 70 kilogrammes à l'hectare. Au delà de ces doses, il peut nuire à la qua- lité et même au rendement en poids. » 5" L'azote nitrique est préférable à l'azote ammoniacal, qui, lui-même, l'emporte de beaucoup sur l'azote organique en ce qui concerne la betterave. » lien résul le nécessairement : » 1° Que l'engrais qui convient surtout à la betterave, et qui réalise les meilleures conditions, tant pour le rendement à l'hectare cpie pour la qua- lité, est l'engrais B complet, dont j'ai donné la composition (i); (i) Voici la composition de cet engrais B complet (looo kilogrammes par hectare) : Par hectare. Azote nitrique 65''^ Acide phosphorique \ ^^^^f^^^^'' 5o ] gg '^ "^ ( insoluble id ) Potasse à l'état de nitrate 80 Soude à l'état de nitrate. 90 Chaux à l'état de sulfate ou phosphate 148 448 Je désigne par le mot A^ acide phosphorique assimilable l'acide phosphorique qui se dis- sout dans le citrate d'ammoniaque alcalin. ( 291 ) » 2° Que, dans les sols pourvus de potasse, il est avantageusement rem- placé par l'engrais F, qui n'en diffère que par la substitution de la soude à la potasse (i); » 3" Que ces deux engrais doivent être employés à la dose de looo kilo- grammes à l'hectare sur les terres en bon état de culture et sans fumier; » 4" Que le fumier de ferme, donné à la dose de Soooo à 60000 kilo- grammes, l'année même où doit être faite la betterave, constitue une mau- vaise condition qu'il est prudent d'éviter. » Il vaut beaucoup mieux réduire la fumure à 3oooo kilogrammes et lui venir en aide par vine addition convenable d'engrais chimiques. Mettant ainsi moins de sels et particulièrement de potasse à la disposition des ra- cines, on les obtiendra de meilleure qualité. » 5" Que, si l'on donne du fumier à la dose de 3oooo kilogrammes, dose qu'il est bon de ne pas dépasser, il faut employer de préférence l'en- grais F sans potasse, à la dose de 5oo kilogrammes pour les bonnes terres et de 1000 kilogrammes pour les terres maigres : on évite ainsi les excès de potasse, tout en rétablissant entre les éléments utiles l'équilibre favo- rable à la betterave; » 6° Que, si le fumier a été additionné de phosphates fossiles, suivant la méthode indiquée par M. P.Thenard, on pourra remplacer l'engrais F par du nitrate de soude, à la dose de 3oo kilogrammes pour les bonnes terres et de 400 kilogrammes au maximum pour les terres maigres; » 7° Enfin que, dans aucun cas, il ne faut ajouter de sels de potasse (nitrate, sulfate ou chlorure) à la fiunure du fumier de ferme, qui contient toujours une quantité suffisante de cet élément. » La séance est levée à 5 heures. J. B. (i) Voici la composition île l'engrais F sans potasse (1000 kilogrammes par hectare) : Par hectare. Azote nitrique 65 ' ! assimilable 5o ) insoluble .si Soude à l'état de nitrate '20 Chaux ù l'olat ih- sulfate ou de phosphate i6o 4 10 65 ( 292 ) BULLETIN BIBLIOGUAPHIQUE. OnVKAGFS REÇDS DANS LA SÉANCE DU lO JANVIER l8']5. ( SUITE.) Die Urkrafl des TFellalls nach ihrein TVesen und Wirken auf allen Naturge- bietenfûr Gebildete jeden Standes ; von Ph. Spiller. Berlin, 1876; i vol. in-8°. Anales del Inslilutoj Obsematorio de Marina de San-Fernando; Seccion 2*: Observaciones meteorologicas del a/ïo 1874. San-Fernando, 1875; in-4°. Risultnto délie mncclibiedi scolo marozzo codigoro, provincia di Ferrara, cir- condnrio di Conmccltio, sciitlo dal sacerdote don l^iiigi Carli. Ferrara, tip. Sabbadini, 1874; br. in-8° Alcune parole di conforta ai comuni di massafiscaglia Lagosanto e Cornac- chio, in rapporta agli ejfelti délie rnacchine di scola di marozzo e codigoro del sacerdote D. L. Carli. Ferrara, tip. Sabbadini, 1873-, br. in-8°. Discorsa inaugurale suite bonifiche del Ferarese pronunziala dal chiaris- simo sig. cav. Casazza, présidente délia Comissione ordinatrice dei lavori del F. Congresso dei agricoltori ilaliani in Ferrara, comentalo dal sacerdote D. L. CarLï. Ferrara, tip. Sabbadini, 1876; br. in-S". ERRATA. (Séance du 17 janvier 1876.J Page 334» ligne \^, au lieu de où, lisez ou. » ligne 29, nu lieu de exoderme, lisez endoderme. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 3Î JANVIER 1876. PRÉSIDENCE DE M. LE AICE-AMIRAL PARIS. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie que le tome XL des Mémoires (le l'Académie des Sciences et le tome XXII des Mémoires des Savants étrangers sont en distribution au Secrétariat. TUERMOCHIMIE. — Reclierchcs tliermifjiies sur Ici formation dcs alcools et sur ['('lliérification ; par M. Beutiiei.ot. I. — Alcuol ordinaire. « t. La chaleur dégagée par l'union de l'élhylène et de l'eau, donnant naissance à l'alcool, se déduit de la formation de l'acide iséthionique au moyen de l'étliylène (ce Recueil, p. 190) et de l'alcool (p. 2/19); j'ai trouvé : C'H' -f- aSO'II étendu = C' HO'. S^O'rtcndu -r- 11-0= li(|iiiili' cl.'i,'agc -f- i6,o C'H'O'pur -»- aSO'll étcn(lll = CMl■O^S=0•■L■tendu -h 11-0= liciuidc. . . . — 0,9 ce qui fait pour la formation de l'alcool C'n'gaz + H-OMiqiiide = ^1^0 liquide + 16, g C'H'g;iz+ H=0' liquider CM rO'ga-/! -t- 7,1 C'H'gaz-f-IPO'ga/. =zCHrOMiquide -f- 26,5 C H' ga-z -I- H=0=gaz — .; C'H' O' gaz (vers loo") H- 16,7 ; à 200" H- i(>,t) C'H' liquide + H'OMitiuide = C 11° 0-' liquide — 10 à — 1 1 environ i). (i) D'-iprès la chaleur latente de CFI". C.K., i8-;G. i»' .S 7. La métamorphose de l'acide éthylsulfiu'i(|ue concentré en éihylène et acide sulfurique, C'H*(S'0«H^) = C H' -+- S'-O'H'-, est au contraire un phé- nomène endothermiquc, comme la plupart des décompositions pyrogénées. Elle absorbe une quantité de chaleur inconnue, mais comprise nécessaire- ment entre — 14,7 et — 3i,6 (voir j)lus haut), c'est-à-dire une énergie étrangère, empruntée à l'acte de l'écliaulfemeul. .l'ajouterai que la réaction inverse est accompagnée, comme la plupart des actions pyrogénées, par ces phénomènes de dissociation, dont nous devons la découverte capi- tale à M. IL Sainte-Claire Devillc. En d'autres termes, il existe un inler- valle de température pendant lequel l'éthylèue s'unit avec l'acide sulfu- ^i) Voir annales de C/iimic et de Physique, 5' série, t. IV, p. GS. 39.. ( 296 ) rique conceniré, tandis que l'acide éthylsiilfiiriqiie (même mêlé avec un excès de ce dernier) se dissocie en partie en éthylène et acide suUuriqne. » 8. Précisons davantage, en nous plaçant dans les conditions ordi- naires de la préparation de l'éthylène. Ici l'on a affaire à un mélange d'al- cool et d'acide sulfiirique, c'est-à-dire que l'eau intervient : d'une part pour déterminer les équilibres qui répondent à l'opposition entre l'acide éthyl- sulfurique et l'acide sulfurique mêlé d'alcool; et d'autre part pour déter- miner une autre série d'équilibres, où l'éther ordinaire entre en jeu. II. — Éther ordinaire : OR* [C'WO^]. » 1. J'ai mesuré d'abord la chaleur dégagée dans la transformation de l'éther en acide iséthionique : d'où il est facile de passer à l'éthylène et à l'alcool. La marche de l'opération est la même qui a été décrite à plusieurs reprises, pour la benzine et l'alcool notamment. La réaction immédiate de l'éther sur un excès d'acide sulfurique fumant a dégagé en moyenne -I- 3o,o pour C*H"'0-+ 74 grammes; mais cette quantité varie un peu suivant les proportions. Après dilution, et tous calculs faits : C'H'(C«H'=0») ■4-2S'0«H»étendu=2(C*H°0-S^0«) ac. iséthionique étendu : — i ,o5 X 2, valeur qui diffère à peine du double du chiffre — 0,9, pour l'alcool C'WO^, { C«ir(OH«0^) liq. +2S'0»H=pur = 2(C'H«0'.S=0") étendu +-H'OMiq.: +1 5,8X2 j C0«)élendu4- H"0' liq.: + Sg.Gx 2 )) L'avant-dernière valeur s'écarte peu des chiffres analogues trouvés pour 1 molécule de benzine (+ 3/1,7) et d'alcool (-(- 36,4). » 2. On passe de ces chiffres à la formation de l'acide éthylsulfurique, en retranchant aux trois premiers^: — i^''\3 X 2; ce qui donne pour l'éther pur et l'acide sulfurique étendu : — 2,35 X 2; l'éther pur et l'acide sulfu- rique concentré, puis l'eau, formant l'acide éthylsulfurique étendu déga- geraient + i4)5. On sait d'adleurs que l'éther pur se dissout dans l'acide sulfurique concentré, non sans dégager de la chaleur : puis la dissolution se transforme lentement en acide éthylsulfurique. » 3. Enfin la transformation de l'éther dissous dans l'eau et de l'acide sulfurique étendu, en acide éthylsulfurique étendu, absorberait : — 5,3 x 2; [1) La vaporisation de C* H*(C'H*0') absorbe — 6,78, d'après Regnatilt. ( ^97 ) cliiflVc très-voisin du double de — 4,7 qui répond à l'alcool dissous. J'ob- tiens cette valeur pour l'étber, d'après sa chaleur de dissolution, qui est phjs grande que pour la molécule d'aucun liquide neutre connu: C'H*[C*H«0') pur-i- 200 parties d'eau, à iS" dégage : -h 5,94; i C° : +5,83; valeur comparable à la chaleur de dissolution des j/oz carbonique (-+-5, 6 pour (".'O' , sulfureux + 7,7 pour S-O^J, sulfhydrique (-(- 4)7 pour Il-S"), etc. La dissolution du gaz éthéré : -+- 12, G; celle du gaz alcool ■+- i2,4- B 4. Fonnalion de l'élher par ralcool. — Je trouve, par le calcul : aC'H'O- piirliquide=C'H'(C4 Diamètre de chaque électro-aimant garni de fil o, iSa Diamètre du fil o,oo33 Poids du cuivre enroulé sur chaque éleclro-aiiuant. . 24 joo llobinc : Ul Diamètre extérieur de raiincau de fer doux o, 19$ Diamètre intérieur de l'anneau de fer doux o, 167 Largeur de l'anneau de fer doux 0,119 Diamètre extérieur de la bobine 0,280 C. h., 187G, I" Srmestrr, (T. LXXXU, N» U.) 'lO ( 302 ) m Diamètre intérieur de la bobine o , i ?o Diamètre du fil o ,0026 Poids total du fil enroulé i4)5o m Diamètre des cylindres des conducteurs OjOQO Fil conducteur h la lampe : Diamètre o , 0078 Section o , 000047 Machine : Longueur totale, poulie comprise 0,800 Hauteur totale o ,585 Largeur totale o, 55o » La machine qui a fourni la lumière de 3oo becs Carcel est plus simple, en ce qu'elle ne comporte qu'une seule série de conducleuis et de petites bobines et deux électro-aimants seulement. Jilcclro-niiiiarits : ^^^ Diamètre du fer d'un des électro-aimants 0,070 Longueur o , 35 j Diamètre de chaque électro-aimant garni de fil o, 120 Diamètre du fil o,oo38 ki.' Poids du cuivre enroulé sur chaque électro-aimant. . i4,320 Bobine : ^ Diamètre extérieur de l'anneau de fer doux o, 168 Diamètre intérieur de l'anneau de fer doux o, i7,3 Largeur de l'anneau de fer doux 0,101 Diamètre extérieur de la bobine ........ o, io3 Diamètre intérieur de la bobine o > • '9 Diamètre du fil 0,002 Poids total du fil enroulé 4 1^^° m Diamètre du cylindre des conducteurs . 0,089 Fil conducteur à ta lain/;c : Diamètre 0,026 Section o, ooooo55 Machine : Longueur totale, poulie comprise o,65o Hauteur totale o ,5o6 Largeur totale 0,410 » La grande machine a été dessf rvie p;ir une lampe conslruite dans les ateliers de M. Gramme lui-même, avec charbons de 81 millimètres carrés ( 3o3 ) de section; la petite par une lampe de M. Serrin, avec charbons de même dimension. Tableao bes expérie>xes. Machiiit: grand modèle (i6 oclolnc i8^5). Rapport (les dislancos an photoniùtic. , . . 4" • ''lO^ 2 1 Rapport (les intensités 4° • o,()3 = i85o Numéros Tours Orilonniies Travail des du dynnmoiiiùlre moyennes en liilogrammètres traces. par minute. du dia(;ramme. par secomlc. 1 238 ?.9,"5o 678,08 2 25i 18,89 600, 56 3 248 3,1, 74 682,82 k 244 16,60 5i3,oo 5 9.4' 'JjSg 47^»^^ G 2.44 16, 65 5 16, 23 Moy. 244 576,12 on 7''', 68 Travail pour 100 becs 7''',68 : i8,5o = o''',4i5 Ti'avail par bec et par seconde. o""^'", 3i IMocIiinc petit niodrlc .\ décembre 18751. Rappoit (Ks distances au photomètre. ... 20 ; 1,1 5 Rapport des intensités ao : i ,i5 = 3o2,4 Numéros lours Ordonnc'es Travail des du dyi.amomi'lrc nioyonnos on kilogrammètres tracés. par minute. du diagramme. par seconde. m ni 1 234 7,11 201 ,73 2 238 6,66 200,79 3 244 7,42 5'-29,42 iMoy. 239 2 10,65 ou 2''', 81 Travail pour 100 becs 2''', 81 : 3,024 = C'', 92 Travail par bec et par seconde. ()V"',69 » Les niacliines ont marché avec régularité pendant un temps suffisant pour qu'on ait pu constater l'absence de tout échanffement sensible. Aussi le travail dépensé a-t-il très-peu varié pendant le cours des diverses séries d'expériences, quoique l'une des déterminations eût été faite à la suite d'un fonctionnement trcs-prolougé. » Au point de vue de la dépense relative qu'eiilrainent les différents modes d'éclairage, les chiffres suivants présentent un certain intérêt. [\o.. ( 3o4 ) » i85o becs Carcel exigeraient une consommation de i85o x o''s,o4o d'huile, soit 71 kilogrammes d'huile par heure, ou de i85o x o™", io5 de gaz, soit ig4 mètres cubes de gaz d'éclairage, ou enfin 7,56x4 kilo- grammes de houille, soit 3o''^, 24 de houille. Dans ces conditions, la dé- pense en combustible ne représenterait que la centième partie de la dé- pense en huile et la cinquantième partie de la dépense en gaz d'éclairage, à Paris. » La comparaison serait moins favorable pour les foyers lumineux pins petits; car, en partant des données de notre expérience, on trouve pour la grande machine que chaque bec Carcel exige, par seconde, une dépense de o''8",3i de travail, et, pour la petite machine, un travail de o''8'",G9, double du précédent. Celte consommation de travail, d'après les indica- tions de M. Heilmann, citées plus loin, s'élèverait à i''''™,23 poiu' chacun des becs Carcel de leurs lampe* de 100 becs. Ces chiffres forment une série continue, très-favorable, au point de vue de l'intensité, mesurée à la lampe même, des pins gros becs. Mais ceux-ci, destinés à éclairer de plus grands espaces, sont nécessairement plus éloignés des points sur lesquels ils doi- vent porter la lumière, et nous trouvons ainsi un correctif très-naturel à l'avantage intrinsèque des lumières les plus énergiques. » Les applications de l'éclairage par la machine magnéto-électrique se multiplient. Depuis plus d'une année, la fonderie de MM. Heilmann, Du- commun et Steinlen, deMulhouse, d'une superficie de 1800 mètres carrés, est éclairée par quatre lampes de 100 becs, munies de verres dépolis. On ht très-facilement dans tous les points de l'atelier, et, d'après une estimation faite à l'aide d'un indicateur de pression, appliqué à la machine à vapeur, le travail dépensé pour chaque lampe et pour la partie de la transmission qui y correspond, représente i,65 cheval-vapeur. » D'après les renseignements que nous avons recueillis directement, la réussite serait complète. Les ateliers de M. Pouyer-Quertier sont éclairés de la même façon, et l'on vient de faire à l'Administration du chemin de fer du Nord, à Paris, des essais pour éclairer la gare par le même moyen. » Une lampe de 100 becs, pour éclairer un travailleur comme le ferait la lampe ordinaire ào", 5ode distance, pourrait être placée à 5 mètres; celle de 3oo becs à 8", 70, celle de i85o à 21™, 5o; et ces chiffres suffisent pour montrer que les lampes les plus énergiques peuvent recevoir des applications utiles dans l'éclairage des grands chantiers. On remarque, d'ailleurs, que la dissémination, produite par la hunière reçue par les pla- fonds et les murs, constitue, en dehors i!e l'action directe du foyer, un ( 3o5 ) éclairage général, tel qu'on peut lire facilement à ces distances, même en maintenant le papier clans les zones d'ombre portée, qui paraissent par con- traste les plus obscures. Ce même résultat est obtenu encore pins sûrement, au moyen de quelques lanipes de moindre puissance, les ombres de l'une étant alors très-effacées par la lumière des autres. Dans l'atelier de M. Sautter, qui présente une superficie de 1200 mètres carrés, trois lampes de 100 becs, atténuées par des globes en verre dépoli, répandent sur tous les points où les ouvriers sont occupés une lumière aussi favorable au tra- vail que celle du jour. » Les irrégidarilés produites par l'impureté des cbarbons pourront sans floute être évitées, lorsqu'on aiu'a un débouché suffisant de celle matière pour la fabriquer d'une manière spéciale et non plus la chercher dans le coke des fours à gaz. On ne saurait estimer à moins de o™,oio à o'", 012 la lon- gueur des crayons de charbon, brûlée par heure, et, si cette consommation ne se traduit pas par une grande augmentation dans la dépense (o^'', 20 par bec et par heure), elle deviendra cependant suffisante pour qu'il soit bientôt nécessaire d'y pourvoir par des procédés mieux appropriés. » M. BocssixGAULT donne lecture d'un Mémoire portant pour titre : « Ex- périences pour déterminer la perte en sucre pendant le sucrage du moùl et du marc de raisin ». M. nu MoNCF.L , en présentant à l'Académie le tome IV de son Expose des appUcalious de l' élecU icilt (troisième édition), s'exprime comme il suit : « r.o quatrième voliuue de mon Exposé des nppUralioiis de iéleclricilé, que j'ai l'houneiu' de présenter aujourd'hui à l'Académie, se rapporte à l'horlogerie électrique, aux enregistreurs électriques et enfin aux appli- cations de l'électricité à la sécurité et aux services des chemins de ïer. » Dans la partie qui se rapporte à l'horlogerie électrique, qui ne com- prend pas moins de 200 pages, je discute d'abord les meilleui'es conditions d'installation de ces sortes d'appareils. J'étiulic ensuite les différents sys- tèmes qui ont été imaginés, soit pour la transmission électrique de l'heure fournie par une horloge tvpe au moyen de compteurs électrochronomé- Iriques qui peuvent être aussi nond)reux que l'on veut, soit pour le réglage électrique ou la remise à l'heure des horloges existantes, toujours d'a|)rès un régidateur type, soit pour fournir directement l'heiu-e sans le secours de poids ou de ressorts moteurs ipi'd faille remonter. linîiu je termine ( 3o6 ) celte partie de mou Ouvrage par la description des différents accessoires de l'horlogerie, tels que réveils électriques, calendriers électriques perpétuels, régulateurs électrosolaires, appareils pendulaires pour la démonstration du mouvement de rotation de la Terre, sonneries électrochronométriques, mémentos électriques, etc., etc. » La section du volume qui se rapporte aux enregistreurs électriques est divisée en trois classes, qui comprennent : i° leschronoscopeset chro- nographes électriques avec leurs applications; 2° les enregistreurs météo- rologiques; 3° les systèmes d'enregistreurs électriques appliqués à la Méca- nique, aux Sciences et aux Arts. Les chronographes électriques sont aujourd'hui très-employés, et les appareils de ce genre qui ont été imagi- nés sont nombreux; toutefois, le problème de la mesure de temps infini- ment courts ne laisse pas que d'être très-complexe en raison de la préci- sion qui est exigée de la part de ces instruments et des effets si variables et si instables des actions électriques; j'ai dû, en conséquence, faire pré- céder mes descriptions d'une longue dissertation scientifique sur les meil- leurs moyens à employer pour placer ces appareils dans de bonnes conditions. J'ai dû ensuite, pour la clarté de mon travail, répartir en quatre catégories les différents appareils imaginés, de sorte que j'ai eu à étudier successivement : i" les chronoscopes; 2° les chronographes électro- magnétiques; 3° les chronographes à effets électriques statiques; l\° des chronographes à mouvements lents et à marqueurs de secondes. Quant aux applications des chronographes, elles sont tellement nombreuses que j'ai dû les répartir elles-mêmes en quatre classes. La première de ces classes se rapporte à la détermination de la vitesse des projectiles ; la deuxième, à la détermination des différences de longitude; la troisième, aux études scientifiques. Parmi les applications se rapportant à cette der- nière classe, je citerai celles qui en ont été faites aux observations astrono- miques, à la détermination de l'erreur personnelle des observateurs, à la détermination de la vitesse de la lumière, à la vérification des lois de la chute des corps, etc. Enfin, la quatiième classe comprend les applica- tions des chronographes à la mécanique et notamment aux compteurs des vitesses des mobiles. » Les enregistreurs météorologiques constituent l'un des chapitres les plus importants de ce volume. Ils sont aujourd'hui si nombreux et d'une disposition si complète que j'ai dû non-seulement diviser ce chapitre en plusieurs subdivisions, mais encore consacrer de nombreuses pages à la description de chacun d'eux. Dans un premier sous-chapitre, j'étudie les ( 3o7 ) anéinographcs et anémoscopes électriques imaginés jusqu'à ce jour; dans un second, tous les thermométrograiihes, barométrograplies, psychromé- trographes, udoméirographes, sismographes, qui ont été établis isolément. Enfin, dans un troisième, je décris avec les détails nécessaires les mé- téorographes, instruments qui constituent à eux seuls tout un observatoire météorologique et où les observations sont enregistrées aulomatiqucnient, soit d'une manière continue, soit à des intervalles de temps plus ou moins rapprochés. Les principaux appareils de ce genre sont ceux de MM. Wheatstone, Bertelli, Secchi, Ilough, Wild, Théoreli, Van Ryssel- berghe et Schubart. )) I.e chapitre se rapportant aux enregistreurs électriques divers com- prend les mesureurs électriques à distance, les maréographes électriques, les lochs électriques, les oscillographes, les enregistreurs des variations dans la verlicalilé du fil à plomb, les enregistreurs éleclrophysiologiques, les enre- gistreurs des mouvements de flexion des ponts en tôle, les galvanométro- graphes, les enregistreurs des improvisations musicale.^ etc. » La dernière partie de mon volume a été réservée exclusivement aux applications de l'éleclricité, à la sécurité et aux services des chemins de fer. Celte question, toutefois, n'a pu être traitée d'une manière tout à fait com- plète, et je n'ai parlé dans ce volume que des systèmes électriques aujour- d'huiappliqucssur les différentes lignes. Mais, dans mon cinquième volume, je com[)lélerai celte partie par un second chapitre, dans lequel je décrirai les principaux systèmes imaginés en vue de mettre en relation les stations avec les Irains en mouvement. Ces systèmes sont assez variés, et aujourd'hui que l'expérience a statué sur l'efficacité de plusieurs des moyens mis à con- tribution dans ces systèmes, on ne sera peut-être pas aussi effrayé qu'il y a une quinzaine d'années de leur application à la sécurité des voies ferrées. » J'ai dû diviser le chapitre qui termine mon quatrième volume en trois parties. La première se rapporte aux appareils télégraphiques employés, aux systèmes pour couvrir les stations, tels que contrôleurs de la ma- nœuvre des disques signaux; sifflet automoteur, contrôleurs des feux de nuit. La deuxièuie se i apporte aux systèmes j)0ur couvrir les trains, et dans cette partie sont compris : i° les indicateurs de la marche des trains, dont les systèmes Regnault, Tyer, Preece sont les types les plus perfectionnés ; 2° les électrosémaphores, dont les plus importants sont ceux de MÎNL Sie- mens, Lartigue, Tesse, Prudhomme et Daussin; 3° les s\stcmes avertisseurs pour les passages à niveau et les tunnels. Enfin, la troisième partie comprend les systèmes imaginés pour le service des gares cl l'exploitation des chemins ( 3o8 ) de fer. Ces systèmes se rapportent aux contrôleurs de la manœuvre des ai- guilles de changement de voie, aux indicateurs du niveau de l'eau dans les cuves d'alimentation, aux communications électriques reliant les différentes parties des convois et permettant un échange de signaux entre ces diffé- rentes parties, aux freins électriques automoteurs, enfin aux systèmes em- ployés pour augmenter l'adhérence des roues des locomotives aux rails, afin de rendre la traction plus puissante et d'alléger les locomotives. Ces questions sont, comme on le comprend aisément, d'un intérêt général, et elles ont dû être traitées avec un grand développement. Aussi ce volume contient-il 670 pages grand in-8° en texte compacte, avec neuf planches gra- vées et 123 gravin^es sur bois, intercalées dans le texte. » MÉMOIRES LUS PHYSIQUE. — Reclierclies sur la polarisation rolaloire maqnélique (a* partie); par M. H. Becquerel. (Extrait par l'Auteur.) (Commissaires : MM. Fizeau, Jamin, Berthelot, Desains.) « Dans la première partie de ce travail (i), j'ai montré que la rotation du plan de polarisation d'un rnyon lumineux de longueur d'onde déterminée, traversant des corps diamagnétiques soumis à l'action d'un aimant, crois- sait en général avec l'indice de réfraction n du rayon éludié, à peu prés comme la fonction n- [rr — i), que des considérations sur le mode de transmission des vibrations lumineuses m'avaient conduit à faire intervenir dans l'expression du phénomène. En étendant les expériences à un grand nombre de substances, on arrive aux conséquences suivantes : 1° le quotient du nombre R qui représente la rotation magnétique correspondant à un rayon de longueur d'onde déterminée, par le produit 71- [rr — i), est un nombre qui varie peu pour les divers corps étudiés, alors que les rotations présentent de grandes différences; 2° pour une même famille chimique de corps, le rapport de R à n*(n^ — i) est très-sensiblement le même. Par exemple, en opérant avec la lumière jaune du sodium, et prenant pour unité la rotation du sulfure de carbone à la température de i5 degrés, on trouve que ce rapport s'écarte peu de 0,11 pour les acides très-oxygénés, tels que les acides azotique et sulfurique; de 0,16 pour les alcools; de o,23 pour un grand nombre de chlorures et de composés binaii-es de soufre (i) Comptes rendus, t. LXXX, p. iS^ô; 7 juin iSjS. ( :-io9 ) (le nliosplioie, de carbone, de brome et de sélénium. Pour les sels d'étain, il s'élève à o,36, et pour les composés d'antimoine à o,43. Ces nombres semblent liés à la nature et à l'état moléculaire des corps; ils augmentent en général avec le diamagnélisme de ces corps, et diminuent lorsque les molécules renferment un élément magnétique tel que l'oxygène. » La seconde partie de ce travail est relative à l'étude des corps magné- tiques qui présentent un pouvoir rotatoire magnétique négatif. En me- surant les rotations produites par des dissolutions inégalement concentrées de protochlorure et de perchlorure de fer dans l'eau, on obtient les ré- sultats indiqués dans les tableaux suivants; ces rotations ont été mesurées l)oiu' la lumière jaune correspondant à la double raie D et sont rapportées à la rotation de l'eau : Densités Poids du sel Kotalioii Rotation due Pouvoir des dans l'uiiitù de la ,- — - — ^ rotatoire dissolutions, de volume. dissolution. à l'eau. au sel. moléculaire. Dissolutions / i ,4332 0,5283 t- 0,19$ 4-0,9049 — 0,709 — i,343 de ] i,?.i4(j o,■?.6/^^ ■+- 0,765 H-o,95o5 — o,i85 — 0,700 protochlorure 1 1,1096 o,i320 + 0,908 -(-0,9775 — 0,069 ~~ 0,528 de fer. ( i,o548 0,0660 -1- 0,954 -1-0,9888 — o,o34 — o,52i !,84oo i,38oo —20,029 4-0,4600 —20,489 >' 1,7860 1,2604 —19,068 4-0, 5256 —19,593 » 1,6960 1,0176 —15,795 4-0,6784 —16,473 —16,190 Dissolutions I _ 533^ 0,7665 -8,768 4-0,7665 -9,534 -12,446 1,3240 o,44'3 — 2,674 4-0,8827 — 3,556 — 8,059 i,i685 0,2206 — 0,116 4-0,9479 — 1,064 — 4)822 1,0866 0,1 io3 4- 0,621 -+-0,9763 — 0,355 — 3,2i5 1,0446 o,o55i 4- 0,869 4-0,9894 — 0,120 — 2,177 , 1,0233 0,0275 4- 0,936 4-0,9957 — 0,059 ~" 2,i53 » Ou admet généralemciil que, avec des dissolutions inégalement con- centrées d'un sel diamagnétiquc, le rapport de la rotation magnétique au poids du sel anhydre conteuu dans la dissolution est un nombre sensible- ment constant que l'on peut appeler le pouvoir rotatoire magnétique moléculaire du sel dissous. J'ai reconim, au contraire, que les dissolutions de protochlorure et de perchlorure de fer dans l'eau conduisent à des nombres essentiellement variables. Lorsque ces dissolutions sont très- étendues, le pouvoir rotatoire moléculaire, qui est négatif, est sensible- ment constant; puis, à mesure que la concentration devient plus grande, il augmente à peu près proportionnellement au poids du sel anhydre con- teuu dans l'unité de volume de la dissolution. I^état de sursaturatiou des C. K., 1876, 1" Semcilre. (T. LXX.Ml, N» JJ.) 4 ' de perclilorure de fer. ( 3.0 ) dissolutions concentrées se maintient pendant un temps suffisant pour permettre les observations à la température ordinaire. Le perchlorure de fer forme avec l'eau diverses combinaisons chimiques; cependant les pou- voirs rotatoires moléculaires de ce sel croissent régulièrement jusqu'à la dissolution de densité 1,696; mais un peu au delà ils cessent de croître et même ils diminuent. Ce fait montre qu'à partir de ce moment le rapport de la rotation au poids du sel anhydre ne représente plus le pouvoir rota- toire moléculaire de la substance. Il y a peut-être alors formation d'un nouvel hydrate ou décomposition partielle du perchlorure de fer; j'ajou- terai que la dissolution de densité 1,696 se prend en une masse cristal- line jaune clair, tandis que les dissolutions plus concentrées se prennent en une masse brune. Pour les dissolutions de perchlorure de fer, dont la densité est inférieure à 1,7, la marche du phénomène étant la même que pour le protochlorure, qui ne forme pas avec l'eau des combinaisons définies multiples, on doit en conclure que l'accroissement régulier du pouvoir rotatoire moléculaire n'est pas dû au seul fait des combinaisons du sel avec l'eau. En outre, si l'on admettait que l'indice de réfraction eût une influence analogue à celle que j'ai signalée^ pour les corps diamagné- tiqnes, les variations qui en résulteraient pour les pouvoirs rotatoires se- raient bien plus faibles que les variations observées, car, avec la lumière jaune D, l'indice de la dissolution la plus étendue est i,34o3et celui de la dissolution la plus concentrée i,6i63; dans l'intervalle, cet indice varie régulièrement avec la densité, M Des dissolutions de substances moins magnétiques, telles que des com- posés d'uranium ou de nickel, conduisent à des pouvoirs rotatoires molécu- laires qui peuvent être négatifs on positifs, mais qui varient très-peu avec la concentration. Je continue, du reste, l'étude de ces effets. « Ainsi l'on arrive à cette conséquence importante qu'avec les sels de fer la rotation magnétique croît beaucoup plus vite que le nombre des molé- cules actives. 11 est permis de supposer que le phénomène est dlî à une action propre des molécules magnétiques qui agissent sur la lumière pola- risée comme autant de petits aimants inverses à l'aimant qui les influence. Cette hypothèse expliquerait comment, lorsque les molécules sont trop éloignées pour s'influencer mutuellement d'une façon sensible, la rota- lion moléculaire est constante, et comment cette rotation augmente lors- que, par suite de la concentration, les molécules se rapprochent de façon à pouvoir réagir l'une sur l'autre et augmenter le magnétisme propre ( 3.1 ) qu'elles prendraient si elles étaient sonniises isolément à l'action de l'ai- mant. » Dans le cours de ces reciiciches j'ai dû me préoccuper de la disper- sion des plans de polarisation des différents rayons lumineux traversant un même corps soumis à l'action du magnétisme. Les observations faites avec le sulfure de carbone et le sous-sulfure de phosphore, qui possèdent une grande dispersion, montrent qu'on se rapproche beaucoup de l'expérience en tenant compte de l'indice de réfraction du rayon himineux en même temps que de la longueur d'onde, et en représentant la rotation par A " '". ~ -> X étant la longueur d'onde. Toutefois, cette expression ne re- présente pas complètement les observations relatives aux sels de fer. » Il résulte du présent travail que les molécules des corps soumis à l'ac- tion du magnétisme interviennent par leur action propre dans le phéno- mène de la rotation du plan de polarisation de la lumière, et, en outre, que, pour les corps Irès-mngnétiqiies, cette action varie avec la distance mutuelle des molécules actives. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. PHYSIQUE M.4THÉMATIQUE. — Vibrations calorifiques d'un solide homogène à température unijorme . Mémoire de M. F. Lucas. (Extrait par l'Auteur.) (Commissaires : MM. Jamiii, de Saint-Venant, Resal, Puiseux.) « La tendance actuelle de la Science est d'attribuer la chaleur d'un corps à des vibrations moléculaires qui seraient dues à la mise en œuvre des forces intérieures. Cette conception soulève évidemment les questions sui- vantes : L'hypothèse des actions à distance permet-elle de démontrer l'exis- tence de vibrations intangibles, essentiellement distinctes des mouvements élastiques? Si ces vibrations existent, par quelles lois sont-elles régies? Ces lois sont-elles de nature à nous faire logiquement entrevoir dans les vibrations moléculaires l'essence même de ce que nous appelons la tempé- rature du cor[is? L'objet de ce Mémoire est de résoudre ces diverses ques- tions, qui n'ont, croyons-nous, été jusqu'ici qu'à peine effleurées. » Nous considérons un solide homogène à température uniforme, placé dans des conditions ambiantes, en vertu desquelles il ne fasse auciui |irét ni aucun emprunt de calorique au monde extérieur. Ce corps revêt une 4i.. (3.2) figure d'équilibre stable, sous laquelle on conçoit que ses molécules pour- raient rester eii repos, de manière que chacune d'elles conservât indéfini- ment de§ coordonnées fixes {x,f, z). Si, par une cause quelconque, ce repos primitif vient à être légèrement troublé, il peut se produire un état vibratoire particulier, déterminé par les formules u = S- cos (-+■- + - + £■) cosUJs + e) , (0 \ f' = S-cos (- +- -H- + fi-) cos(/v'^ -t- 0' îv = S - cos (- -H- +- + fi) cos{tJs -+- s), dans lesquelles m, v, iv représentent les trois projections de l'écart du point (x, 7", z), à l'instant t, sur sa position d'équilibre; p., s, ii, p, q, g, s des paramètres constants pour tous les points du système, S une somme de termes correspondant à une série de valeurs de ces paramètres. » Pour que ce mouvement soit possible, il faut et il suffit que la dispo- sition géométrique intérieure de la figure d'équilibre soit de telle nature que les molécules occupent les sommets d'iui assemblage réticulaire de Bravais. Il existe alors une infinité de directions de plans réticulaires équi- distants, sur lesquels se rangent les molécules du corps. Soit, pour une de ces directions, p la distance de deux plans consécutifs, a, |3, y les angles que la normale à ces plans fait avec les trois axes des coordonnées, nous aurons (a) « = — ^ — ' p = — ^' q TTCOSa ' TTCOsp ' TT cosy M Soit d'ailleurs i l'indice entier par lequel on peut caractériser le numéro d'ordre du plan sur lequel le point [x, /, z) est situé. Les équa- tions (i) se ramènent à la forme u = S-cosm cos[t\ls (3) { i^ = S-cosi7r cos(f v'i- + e), i ^ iy = S -cosin COS (tJs ■+- e), dans lesquelles fx et £ désignent des paramètres arbitraires et s un coeffi- cient déterminé. ( 3.3 ) » La valeur tlii paramètre s résulte de l'une quelconque des formules is + m y^J{r)cosnM = — inn ^'^T" AxTrAicosnA/, (4) ' s + m'^J{r)cosnài — — mp y^^^-~ \/nM cosnM, I w— f'{r\ \s+m 'y.f{r) costtA/ — - mq ^ — '— AzttA/ cosnA/, dans lesquelles nous désignons par m la masse d'une molécule quelconque, par mmrj{r) l'action mutuelle du point {x, y, z) et du point [x -h Ax-, y + Aj, z + Az) compris dans sa sphère d'activité; par A/ l'accroissement entier de l'indice /, caractéristique du plan réticulane, lorsque l'on passe du premier point au second; par ^ tme somme correspondant à toutes les molécules comprises dans la sphère d'activité de (jc, J, z). » Le mouvement vibratoire défini par ces formules (4) présente les pro- priétés suivantes : les écarts des molécules sur leurs positions d'équilibre sont très-petits, comparativement aux intervalles moléculaires; les pé- riodes des vibrations sont infiniment plus courtes que celles des vibrations sonores; la force vive moyenne du mouvement est constante pour chaque molécule. (1 s'agit donc d'un. mouvement calorifique; la température uni- forme est proportionnelle à la force vive moyenne en chaque point. » Nous faisons d'ailleurs l'application de cette théorie nouvelle à l'étude de l'influence des pressions et des tractions sur la température d'un corps solide. On sait que la plupart des corps s'échauffent lorsqu'on les com- prime et se refroidissent lorsqu'on les étire ; des effets inverses peuvent aussi se produire. Ces phénomènes, tout à fait inexplicables par la théorie mécanique de la chaleur, à laquelle on a vainement essayé de les rattacher, ont une cause spéciale qui ne saurait être la transformation thermique du travail toujours positif des forces extérieures. » Ce travail extérieur est compensé par celui de l'élasticité proprement dite. L'élévation ou l'abaissement de la température du corps est due à un déversement de sa chaleur latente siu- sa chaleur sensible ou à un déver- sement de sa chaleur sensible sur sa chaleur latente. Il existe en effet, indé- pendamment du mouvement vibratoire du centre de gravité de chaque molécule (mouvement dont le thermomètre peut révéler la présence), un mouvement latent des atomes dont l'agrégation plus ou moins complexe constitue cette molécule. Les pressions et les tractions occasionnent sim- plement un échange de force vive entre le mouvement sensible et le mou- vement latent. » ( 3i4) ÉLECTRICITÉ. — Sur la formation de la grêle (deuxième Note); par M. G. Planté. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « J'ai montré précédemment (i) l'influence que devait avoir, dans la formation de la grêle, l'électricité atmospliériqne à l'état de décharge ou de flux dynamique, non point en produisant le froid nécessaire à la congé- lation, comme on l'a supposé quelquefois, mais en exerçant, au contraire, une puissante action calorifique, capable de vaporiser rapidement l'eau des nuages, et de projeter la vapeur formée dans les régions froides de l'atmo- sphère. » Pour achever d'exposer le rôle de l'électricité dans ce phénomène naturel, il convient de mentionner Vaction mécaniciue qui peut résulter du passage du flux électrique au sein de masses aqueuses, et projeter aussi daii^ les airs des globules liquides susceptibles de se transformer en gréions. » On a vu, d'après mes expériences antérieures, qu'avec une source intense d'électricité voltaïque, l'immersion du fil positif dans un liquide conduc- teur, tel que l'eau salée, déterminait l'agrégation des molécules aqueuses, autour de l'électrode, sous forme d'un sphéroïde luminenx, par suite d'un double effet simultané d'écoulement et d'aspiration, ou de transport dans les deux sens qui semble parlicnlier au flux électrique (fig, i). Fig. 2. Fig. I. » Mais, en employant un courant encore plus intense, provenant de la décharge d'une batterie de 4oo couples secondaires, on obtient par l'im- (i) Comptes rendus, t. LXXXI, p. 6i6; 1875. ( -^'5 ) mcrsiou du fil posilil, an lieu (l'un globule unique, une gerbe d'innom- brables globules ovoïdes qui se succèdent avec une excessive rapidité, et sont projetés à plus de i mètre de distance du vase où se fait l'expérience. L'étincelle produite en même temps à la surface du liquide se présente sous forme de couronne ou d auréole à pointes midtiples d'où jaillissent les globules aqueux (//f/. 2). » La métallité de l'électrode n'est pas nécessaire pour obtenir cet effet: un fragment de papier à filtrer, humecté d'eau salée, en communication avec le pôle positif, produit également le phénomène, et constitue une masse humide analogue, jusqu'à un certain point, à celle d'un nuage d'où s'écoulerait un flux d'électricité. )) Si, au lieu de rencontrer une couche profonde de liquide, le courant ne rencontre qu'une surface humide telle que les parois mêmes ou le fond incliné de la cuvette, les effets calorifiques prédominent, l'auréole est plus brillante, et l'eau est rapidement transformée en vapeur [fig. 3). » L'action du courant diffère donc suivant la résistance qui lui est o|)- posée, et l'on trouve ici un nouvel exemple de substitution réciproque delà chaleur et du travail mécanique résultant du choc électrique. Lorsque le travail représenté par la projeclion violente du liquide ap[)arait, il n'y a pas de chaleur ni de vapeur développées, et, quand aucun travail visible n'est accompli, lorsque le liquide n'est pas projeté, il y a chaleur engendrée et dégagement de vapeur. » Il résulte de ces expériences : n 1° Que les décharges électriques produites au sein des nuages peuvent, suivant la densité plus ou moins grande de ces conducteurs humides, dé- terminer leur réduction en vapeur, ou leur agrégation instantanée en glo- bules d'urj volume bien supérieur à celui des globules nuageux eux-mêmes, (3.6) et que les bombes liquides ainsi formées peuvent être projetées à de grandes hauteurs, où la température est notablement plus basse que celle du milieu dans lequel se produisent les décharges ; » 2° Que la formation des grêlons, dans le cas où ils ne présentent pas une série de couches opaques et transparentes, mais une structure rayon- nante à partir du centre, s'explique aussi par cette action mécanique; ils doivent être produits d'un seul jet, et congelés sous le volume même qu'ils ont au moment où ils sont lancés par le flux électrique ; » 3" Que la forme ovoïde ou en pyramide de ces grêlons, ainsi que leurs parties anguleuses, aspérités ou protubérances est due à leur origine électrique ; )) 4° Qiie la lueur quelquefois émise par les gréions est due également à l'électricité; car bien que, dans les expériences dont il s'agit, on ne puisse distinguer si les globules ont une lueur propre ou causée par la réflexion de l'étincelle, il est probable qu'ils sont aussi rendus phosphoiescents par le flux électrique qu'ils renferment. » Ces considérations n'excluent pas la formation de grêlons par voie d'accroissement successif au sein des tourbillons électrisés qui doivent naître, ainsi que je l'ai indiqué, sous l'influence magnétique du globe; car, les courants électriques de l'atmosphère étant mobiles dans tous les sens autour des points d'où ils émanent, le magnétisme terrestre convertit, sauf à l'équateur même, leur mouvement rayonnant en mouvement gyra- toire de forme spirale. » Ainsi donc l'électricité intervient dans la production de la grêle par la variété de ses effets, soit mécaniques, soit calorifiques, soit magnéto-dyna- miques. Le rôle des vents et des courants d'air est sans doute important; ils entraînent, divisent ou rassemblent, sur leur passage, les masses nua- geuses électrisées; ils mettent en présence celles qui sont fortement char- gées d'électricité et celles qui le sont moins; ils les élèvent vers les régions froides de l'atmosphère ou facilitent autour d'elles l'abaissement de tempé- rature nécessaire à la congélation; ils les dirigent aussi, suivant la configu- ration du sol, vers les points où l'on observe que la grêle apparaît de pré- férence. Mais ce sont là des causes concourantes qui préparent seulement les conditions favorables à sa production, tandis que l'électricité est la cause efficiente qui, par sa présence même dans les nuages et par la puis- sance instantanée de ses décharges, détermine la formation subite et la chule du météore. » ( 3i7 ) VITICULTURE. — Lettre adressée à M. le Président de la Commission (lu Phylloxéra^ j);ir AI. Mouillefert, délégué de l'Académif. (Renvoi ;i la Coniniissioii 4o'. ci3 = -»- i i",3o'. Mouvement diurne. -)-?.8' -I- 6'. » La planète est de 12, 5. (i) Il me sera permis de rappeler ici que ce Mémoire, qui a reçu, en février 1873, l'ap- probalion d'une Commission nommée par l'Académie royale de Turin, contenait, outre l'indication de procédés utilisés plus tard au mont Coiiis, le résumé de mes expériences, faites en i85o, i85i et i852, sur la résistance des gaz et de l'air dans les conduites en fer fondu, et la conclusion essentielle que la diminution du coefficient de résistance, (piand les diamètres augmentent, est plus rapide qu'on ne le supposait à cette époque. {Rapport de la Commission de L'Académie royale de Turin au Gouvernement sarde, dui3 février i853. — Discours du général professeur F, Menabrea au Parlement dea Etats sardes, le 26 juin 1857.) (2) La planche jjhotograpliiée qui (ait partie de mon envoi montre les proportions des appareils de compression d'air qui ont servi pour les deux percements. On y voit repré- sentés les béliers compresseurs adoptés, à l'origine, à Bardonnèchc et à Modane. Ces appareils volumineux et d'une puissance bornée, relativement à leur prix de revient, ont été reuijilacés peu de temps après par vingt-huit pompes colossales à piston liquide et à simple effet. Des pompes à piston hydraulique analogues, mais beaucoup plus petites, ont été employées en i825 par l'ingénieur Taylor pour comprimer le gaz d'éclairage à de hautes tensions; elles sont décrites et figurées dins le TrnUé de Chimie appliquer aux Arts de M. Dumas, tome I", Atlas, PI. Xf^I,fis. 12. i3) Tripla quantità d'aria con un tcrzo di mena dispesa. Relazione délia direzione lecnica, par iMM. Sommeiller, Grandis et Grattoni, p. y?., i8G3. ( 322 ) Obscivcitions de ta planète (iSg), Emiita, faites a l'équaturial du jardin; par MM. Henuy. 1876. T. m. de Paris Asc. droite. log.(parx :i). Distance polaire. log.(parXA). Il m s 11 m s _ o , „ Janv. 26. 9.39.47 3.i6.4i,3o -{- (1,424) 78.29.58,5 — (o,755) 27. 7.3i.i8 3.17. 8,38 -t- (â,843) 78.25.31,4 - (0,733) 38. 7.57.42 3.17.40,07 4- (1,081) 78.20.30,5 — (0,734) » L'étoile de comparaison est la même pour chacune des trois observa- tions. Poiilion moyenne de V étoile de comparaison pour 1876,0. Nom de l'étoile. Graïul''. Asc. droite. Réduction au jour. Dist. polaire. Réduction au jour. Il m s ^ I it 244 Weisse. H.III. 9 3.i4.55,55 +o,53-t-o,52-(-o,5i 78.20.89,8 —7,0—6,9—6,9 GÉOMÉTRIE. — Noie sur les courbes gauches du qualrièine ordre; par M. P. Serreï. « 1. Le premier des problèmes généraux que l'on rencontre dans la théorie des courbes gauches du quatrième ordre a pour objet la détermi- nation graphique des quatre traces de la courbe sur un plan quelconque, ou celle de ses dernières traces sur un plan particulier conduit par n des huit points qui la déterminent (;2 = ] , =2, = 3). )) Le seul emploi de la propriété fondamentale des neuf points d'une bi- quadratique gauche, contenue dans l'identité tangentielle (I) l\l,V\ = o, permet d'ailleurs de résoudre directement et uniformémentles quatre cas du problème, en particulier les trois derniers (« = 2, = 3, = o), sans y faire intervenir, comme je l'avais fait d'abord poiu' le quatrième cas, aucune surface auxiliaire du second degré (*). Les points que l'on cherche sont alors fournis régulièrement, soit par les points d'intersection de deux coniques déterminées, définies l'une et l'autre par cinq couples de points conjugués; soit par les derniers points de rencontre de deux coniques aux- quelles leur définition assigne /?i points communs, et qui sont, en outre, respectivement déterminées par la donnée complémentaire de n couples de points conjugués [m+ n = 5). On a ainsi la solution normale et ré- gulière du problème, fondée sur les mêmes principes que j'ai fait con- (*) Géométrie de direction. Gaulhier-Villiirs ; 186g. ( 323 ) naître depuis longtemps, mais dégagée de ce nombre surabondant de coni- ques, que j'y employais dans l'un des cas, et qui marquait un défaut d'exé- cution. » 2. Lemme.— Un pentagone gauche i2345 el un quadrangle j)lan*xjzt., inscrits /'un et C autre à une même courbe gauclie du (juatricme ardre saiil tou- jours conjugués ('( une même conique [loc. cit., p. Syi). )) Rappelons qu'un quadrangie xjzt est dit conjugué à une conique, lorsque le pôle de chacun de ses côtés, par rapport à la courbe, tombe sur le côté opposé, et qu'une conique conjuguée au pentagone gauche 12345 est aussi conjuguée au pentagone plan 12345 ayant pour sommets suc- cessifs les traces des côtés successifs de celui-là sur le plan de la courbe; en sorte que chacun des sommets de ce nouveau pentagone représente le pôle du côté opposé, par rapport à la conique conjuguée, laquelle est déterminée entièrement en même temps que l'un ou l'autre de ces penta- gones. » Le lemme actuel n'est d'ailleurs que la traduction, en langage ordi- naire, de l'identité générale (I); il fournit immédiatement la construction (lu premier cas du problème, et nous allons montrer comment on l'ap- plique aux trois autres cas. » 3. Problème. — is 5, 6; ^, J' d'une courbe gauche du quatrième ordre, déterminer les deux dernières traces zettde la courbe sur un plan H, conduit à volonté par deux de ces points X et y. Considérons, dans le plan II, les doux coniques déterminées .S,, So, conJHguéesrespectivementauxpeutagonesgauchesi2345, 23456, ouaux pen- tagones plans dérivés de ceux-là. Le quadrangie formé dans le plan II des deux points donnés x, y et des deux z et « que l'on cherche sera conjugué, d'après le lemme, à chacune des courbes S,, S^; et c'est d'après cette double condition que l'on doit le déterminer complètement. » Observons, à cet effet, que, si l'on conçoit les deux courbes S, et So rapportées aux sommets x,y, z, l du quadrangie conjugué qui leur est comnuin, leurs équations taiigeulielies seront l'une et l'autre de la forme (o) X- -\-y- -\- z- -^i- — o\ en désignant par x- un nuiltiple quelconque du carré x- [loc. cit., p. 287). » D'une autre part, si l'on rnpporti^ cfj'ictivement ces deux courbes, qui sont entièrement connues, aux sonnnets de deux quadrangles, respective- ment circonscrits à l'une ou à l'autre, et ayant d'ailleurs deux sommets opposés communs a, a', leurs équations taugentielles respectives peuvent (3a4 ) s'écrire, séparémont celle fois, (i) a.a'+/5./3'= o, (2) , «.a'-f- 7.7' = o. Si l'on compare actuellement les formes équivalentes (o) et (1), (o) et (2), les identités lange ntielles résultantes ( i') :x-+x- + =' -+- i' + «^^■' + /^t'5' = o, (2') i* H- ;■- 4- z- + i-,+ «a'+ 77'sso, comparées entre elles, entraînent, comme je l'ai montré, l'existence d'inie première conique 2 circonscrite au quadrangle xjzt et conjuguée aux Irois couples de points connus a, a'; |3, |3'; 7, 7'. » Or, cette première conique est entièrement déterminée par le point x, le point y et les trois couples de points conjugués a, a'; (3, /3'; 7, 7'; et elle contient les deux points s et t que l'on cherche. » Il ne reste donc plus qu'à substituer aux points a, a, que l'on avait pris à volonté extérieurement à chacune des courbes Sj, S2, deux autres points a,, d^ choisis de même, et l'on obtiendra ainsi une nouvelle conique déterminée 2' passant, comme la première, par les points donnés x, j, et contenant aussi les deux points z et t que l'on cherche. Donc, etc. » GÉOMliïRiE. — Sur le principe de correspondance, et le moyen quil offre de lever qnelrjues dif/icuUésdans lessoliilions analytiques. Note de M. Saltel(*). « Dans nos deux premières Communications, nous avons montré com- ment le principe de correspondance analytique lève un certain nombre de difficultés et impossibilités présentées jusque-là par les solutions analy- tiques. Ces solutions offrent encore d'autres difficultés et impossibilités que M. Chasles a signalées dans les Comptes rendus du 9 août. Nous nous pro- posons, dans cette troisième Coiumunication, de faire voir que non-seule- ment notre méthode analytique est encore exempte de ces nouveaux re- proches, mais qu'elle indique comment on pourrait déterminer a piiori les équations des courbes étrangères qui sont cause des difficultés en question. » Rappelons d'abord le passage de M. Chasles : D Les questions où entrent des conditions de grandeur de segments rectilignes, traitées (') Celte Note est le contenu d'un pli cacheté, adresse à l'Académie le 17 janvier 1876, et ouvert dans la séance de ce jour sur la demande de l'auteur. ( 3,5 ) jusqu'ici d.ins la tiu-orie ties roiiilies, soni cxtrcniement rares, lu-^inc ;i l'i^tiard des courbes les plus simples, les sections coniques; c'est que, indépendamment des difficultés de calcul qu'ytionvent les méthodes analytiques, leur solution implique en général la connaissance de Xordrc et de la classe des courbes, et est donc inaccessible à ces méthodes. » » Cela dit, nous allons développer iiolte méthode sur le premier exemple traité |)arM. Chasles, dans sa (lotnmunicatioii du 29 novembre. » Problème. — Trouver l'ordre du lieu des points d'où l'on abaisse sur une courbe U,„, possédant un point P multiple d'ordre p, des normales de même grandeur Q (*)• » Si l'on prend pour origine le point P, et si l'on désigne par /■(.r, r': ~ o, {a, b), l'équation de U,„ et les coordoiuiées d'un point de cette courbe, les équa- tions et les séries des points qui définissent le lieu seront évidemment , . dû do dp , dû (2) /{a,b) = o, (3) {a'-a;- + {jr-bY=Q\ , , . /' dû do \ do , do ' (5) /{a,b) = o, (6) pi (/;= + cf-) - 1 [pa + na) 0. ^n- + b- - Q^ = o. » Rappelotis qu'il y a nécessairement une certaine relation -f- (p,, pj) = o entre p, et p,, et que c'est le degré de cette relation, lorsqu'on y fait p,=z p^, qui donne le degré du lieu. » Cela posé, si l'on donne à p, une valeur particulière, il en résulte, à causedes équations (4) et (5), m'^ valeiu'sde (rt, ^) ; mais, puisque le point P est pris pour origine, il y a parmi ces valeurs p [p — i) d'entre elles qui sont nidles et auxquelles correspondent, d'après l'équation (3), 'xp{p — i) valeurs de p,, déterminées par l'équation [pa (/^' +7'') —Q* ]''''""= o. Ou peut donc dire que, parmi les 2m- valeurs correspondant à une valeur particulière de p,, il yen a 2m^— ^pil' ~ 0 ^l'i dépendent de cette valeur (*) L'énoncé du t/iéoièiiie •' Semestre. (T. l\\\\\, Vo m.) 43 ( 3^6 ) particulière et a/j [p — i) qui en sont indépendantes; donc la fonction i}/ est nécessairement de la forme ce qui montre que l'équation de la courbe doit contenir nécessairement comme facteurs /j (p — i) fois l'équation du cercle que l'on obtient en rem- plaçant, dans l'équation pUP'-^f) — Q' = «' '^ ^^'^"'^ ''^ P'^ P^^' ^^^J^' (Il est très-facile de se rendre compte géométriquement de cette solution étrangère.) n Cela posé, cherchons le degré total de <\i {p,,p2) — o, lorsqu'on y fait p,=pn, c'est-à-dire les valeurs nulles et non nulles, mais finies, de p', et p\ . Si l'on suppose que J''{a\b') représente l'ensemble des termes du de- oréin dans la fonction/(n', è'), on trouve que ces valeurs sont respective- ment déterminées par les relations (7) /'|-'-î.t^-«'|J + ^'£ = «' (8) f{a\b') = o, (9) P'2 ip' + 9') - 2 [pa' + qb') p, + a'- + b" = o, -, / Vp' dp'\ , dn' , ,, dp' (II) f{a',b')^o, (la) {p^-}-f)-9.{pa' + c/a')-ha'^+ b''-=o. » Les équations ( 7) et (8) donnent m^ valeurs de {a, b), dont m[m — i) sont nulles; donc, à cause de l'équation (9), on a2tn-— ■im[m — i) = am valeurs finies de p\ et •im[m — i) valeurs nulles. On trouve de même amvaleurs finies dep', et aucune valeur nulle; donc, conformément au prin- cipe de correspondance analytique, le nombre cherché est ■îm-\-2in{m — i). Si de ce nombre on retranche 2p {p — \), \\ restera, pour le véritable degré du lieu, 9.7;z + 2m {m — i) — 2/j(/y — i), ce qui donne 2m + 2«, en dési- gnant par Ti la classe de la courbe. n Nota. — La méthode est évidemment générale et s'applique quel que soit le nombre des points multiples. » TOPOGRAPHIE, — Sur les caries topographiques; par M. H. Hermite. « La méthode qui fait l'objet de cettej Note consiste sommairement : 1° à n'employer les courbes horizontales équidistantes que pour exprimer ( 327) les leirains iloiit la pente ne dépasse pas j4 degrés; 2° à représenter les contrées accidentées par leurs lignes de taîle, leurs crêtes, leurs thalwegs et par une ligne nouvelle que nous appelons lig)ie de raccordement ; 3" à esti- mer les altitudes par des points équidistants de niveau accompagnant les lignes précédentes; 4° « produire l'illusion du relief par des hachures extrêmement fines. » Notre but est de diminuer l'étendue des cartes tout en exprimant fulè- lement le plus de détails possible. )) Dans la méthode proposée, nous ne faisons usage des lignes de niveau que pour exprimer les plaines, les plateaux, et en général les surfaces doiit la pente ne dépasse pas i4 degrés, parce que ces horizontales peuvent s'y développer sans coudes brusques et que leur espacement est plus grand. « La limite de i4 degrés de pente satisfait bien aux exigoiiees du » travail graphique; c'est celle qu'avait adoptée le général Haxo pour ses M deux séries de hachures : elle correspond presque exactement, dans la » nature, aux pentes maxima des terrains marneux et argileux cpii sont si » nombreux. Enfin, elle représente la limite extrême des pentes sur les- )) quelles l'infanterie peut encore se mouvoir en ordre, la cavalerie charger » en montant, l'artillerie manœuvrer. » {Mémorial de l'Officier du Génie, n° 14, p. i38.) » A partir de cette pente limite, les crêtes, les thalwegs apparaissent plus nettement accusés, par suite de l'augmentation de l'action érosive des eaux. Ces lignes deviennent alors caractéristiques des accidents du sol, qu'elles encadrent en quelque sorte et qu'elles expriment avec le moins de traits possible. 1) Le rôle considérable de ces lignes dans l'économie des contrées a été mis en lumière dans l'ouvrage de M. A. Burat, Géologie de la France. Nous ne pouvons mieux faire que d'appeler l'attention sur le Chapitre de cet Ouvrage intitulé : Les lignes de faîte et tes thalwegs. » On pourrait craindre, au premier abord, que la pente de nos lignes caractéristiques soit trop grande, en général, pour se prêter à l'estima- tioii des altitudes au moyen d'iui système de points. Dans la réalité, ces pentes sont beaucoup plus faibles que celles do notre pente limite de i4 de- grés, car M. Smel, dans sa classification des torrents des Alpes, est arrivé à cette conclusion, que la pente du canal d'écoulement des torrents ne dépasse pas en moyenne o'",o6. Une ligne idéale, menée de Genève au sommet du mont Blanc, présente la même pente deo'",o6. Les versants 43.. ( 328 ) les plus rapides que l'on puisse observer en Europe ont une pente moyenne qui ne dépasse pas lo ceiitimèires par mètre. )) Mais, avant de donner les détails indispensables sur le mode d'esti- mation des altitudes par un système de points, nous devons faire men- tion d'une ligne qui, avec celles des crêtes et des thalwegs, est nécessaire pour l'expression des contrées accidentées. Cette ligne, que nous avons désignée sous le nom de ligne de raccordement, est déterminée par la ren- contre de deux pentes dans le même sens et dont l'inclinaison est très-dif- férente. » Cette nouvelle ligne caractéristique exprimera en particulier le raccor- dement des versants des vallées avec les plateaux, ainsi que la rencontre des rochers à pic avec le sommet des talus d'éboulemerd. Elle corres- pond, dans l'économie de la nature, au passage de roches de consistances différentes. Elle correspond aussi à ces temps d'arrêt dans les oscillations de la croûte terrestre dont M. Bravais a suivi et mesuré les traces sur les rochers du Spitzberg, et qu'il a désignées sous le nom de lignes d'anciens ri- vages. La considération de cette ligne n'est pas moins importante pour l'expression des failles et des mouvements secondaires du sol. » Afin d'éviter toute confusion sur les cartes, il sera nécessaire d'adop- ter, pour les lignes dont la définition et les fonctions sont si tranchées, des traits de différentes grosseurs obtenus avec des outils bien calibrés. L'en- semble de leur tracé ne peut manquer de produire une sorte de dessin au trait faisant ressortir la physionomie propre à chaque montagne. Les om- bres qu'on ajoutera pour rendre encore plus saillante l'illusion du relief devront être obtenues par des traits extrêmement fins qui n'empêchent pas la lecture des lignes et des points qui les accompagnent. i> L'estimation des altitudes par des points équidistants de niveau pré- sente à l'application quelques difficultés. Les lignes défaite, les crêtes, les routes et même les lignes de raccordement offrent de fréquentes alter- nances de pente, de contre-pente et de parties horizontales qu'on pourra exprimer en plaçant les points d'un même côté de ces lignes pour les pentes, et du côté opposé pour les contre-pentes ; quant aux parties hori- zontales, elles seront naturellement exprimées par l'absence de points. Les thalwegs ayant leur pente toujours dans le même sens, il sera bon de placer lesjioints sur le milieu même du trait. » On augmentera beaucoup la rapidité de la lecture des points en leur affectant une forme différente de lo en lo, de loo en loo.... On devra ( 329 ) compter les points à partir de la jonction des lignes caractéristiques avec les courbes de niveau, ou à partir de points d'une forme particulière, dont la cote sera indiquée dans une légende jointe à la carte. » Pour exprimer un versant couronné de rochers à pic, deux lignes de raccordement seront nécessaires : l'une pour exprimer le sommet des rochers, et l'autre leur pied. S'il s'agit d'exprimer ces crevasses profondes et abruptes qui déchirent certains plateaux^ on emploiera trois lignes de raccordement : l'une, celle du milieu, indique le thalweg ; les deux autres exprimeront les raccordements avec les plateaux. Ces lignes accompagnées de leurs points donneront une expression vraie et complète de ces acci- dents du sol, qu'il est impossible de figiu-er dans la méthode des courbes de niveau. » Nous avons été conduit à proposer ces moditications, parce que, dans les cartes de l'État-major au g-j'j^, les courbes de niveau n'indiquent plus en pays accidenté que les formes générales. En effet, les pentes de 33 à 35degrés, pourétre expriméesavec l'équidistance adoptée de-j^, exigeraient le tracé de six à sppt courbes par millimètre; or ces pentes sont celles des talus d'équilibre stable (le l'éboulement de la plupart des roches [Biillelin de la Société géologique rie France, novembre 1842); elles se rencontrent non-seulement en pays de montagnes, mais sur le versant de la |)lupart de nos vallées; là, comme dans les montagnes, elles sont souvent couronnées de rochers à pic. » L'inspection du terrain, les cartes à la main, ne confirme que trop ces considérations : nous avons vu les Allemands, en 1872, utiliser, lors de leurs grandes manœuvres, plusieurs omissions de vallons sur nos cartes, l)our aborder le vaste plateau des Saizerais à la poursuite simulée de notre année, battant en retraite en défendant notre sol dans des positions favo- rables. » CHIMIE. — Sui la coiuiélaiiou du mercure par l'emploi du mélancje de neige et d'acide chlorhjdrique. Note de M. G. Witz. i< Le mélange frigorifique indiqué par MM. Isid. Pierre et Ed. Pu- cliot (1) m'a servi récemment pour obtenir, avec une grande facilité, la production économique de très-basses températures. J'ai apporté, dès les (1) Comptes rendus, 3 janvier iS'jG, p. 48 tic ce volume. ( 33o ) premiers essais, de notables modifications aux expériences relatées comme donnant uwe température finale de — 32°, ou même — 35°, avec la 'pré- caution de refroidir préalablement l'acide jusqu'à — iS" à — i6°. )> Ainsi, le mélange à parties égales de neige et d'acide chlorhydrique du commerce est, suivant moi, celui qui produit les effets les plus éner- giques, et il est particulièrement préférable au mélange de 2 parties de neige avec i partie d'acide. » Voici d'ailleurs, comme base, les chiffres d'une expérience qui a été répétée à plusieurs reprises : » aSo grammes de neige fine et aussi spongieuse que possible, c'est-à- dire non massée, prise à la température de zéro, étant ajoutés d'un seul coup à aSo grammes d'acide chlorhydrique du commerce marquant 22°, 2 à l'aréomètre de Baume (densité, i,i823), à la température de — 1°, on obtient, en remuant, en moins d'une minute, inie solution presque com- plète, ne fumant plus à l'air, et ayant une température de — 37°, 5. Cette température se conserve longtemps, si l'on a le soin d'opérer dans une capsule entourée d'un second vase et de coton formant bain d'air. En fai- sant varier le poids de la neige, de -^ en plus ou de -j^ en moins, le ther- momètre marque, dans l'un et l'autre cas, 2 à 3 degrés de moins. » J'ai essayé comparativement d'employer de l'acide chlorhydrique dilué de j, l'acide sursaturé de gaz ne présentant pas d'avantages sensibles sur l'acide ordinaire; mais le résultat a été moins bon. » J'ai cherché à faire un semblable mélange frigorifique en employant l'acide commercial refroidi préalablement à — 18°, et j'ai obtenu ainsi trés- promptement la congélation du mercure. Cette congélation, jusqu'ici as- sez difficile et onéreuse à effectuer, pourra é'tre réalisée avec la neige sur une grande échelle et sans aucun frais, puisque l'acide chlorhydrique étendu d'eau conserve toute sa valeur pour les applicatious industrielles. M. Recnaclt fait observer, à cette occasion, que, depuis bien longtemps, il a fait employer, dans sou laboratoire, les mélanges de neige et d'acide chlorhydrique comme mélanges réfrigérants. On atteint facilement ainsi le point de congélation du mercure. ( 33. ) CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur le iioif d'aniline élaclrolj-lirjue. Note de M. Fr. GoppELsnŒDER , présentée par M. Wiirlz, « 1° Quand le courant galvanique, faible ou fort, passe par une solution aqueuse, froide ou chaude, étendue ou concentrée, neutre ou acide, des chlorhydrate, sulfate ou azotate d'aniline, il se forme, dans un temps plus ou moins court, au pôle positif, un dépôt vert, qui passe par le violet, bleu violet, jusqu'au bleu indigo foncé. Les tartrate, oxalateet acétate d'ani- line ne donnent qu'un dépôt brun, accompagné de peu de vert. » Si l'on change les pôles, il y a décoloration au pôle qui était précédem- ment pôle positif, et les mêmes colorations se reproduisent au pôle qui était le pôle négatif. » La réaction est très-sensible, car i milligramme de chlorhydrate d'ani- line, dissous dans 60 centimètres cubes d'eau, a donné, après quelques heures, une coloration verte au platine positif. Avec une solution de i mil- ligramme du même sel dans 3o centimètres cubes d'eau on obtieiit non- seulement la réaction verte, mais aussi la réaction bleue et violette. Avec 2"^^\^ de chlorhydrate d'aniline dans 3o centimètres cubes de liquide, il y avait, au bout de deux heures, coloration bleu violet et en partie vert grisâtre; une heure après, coloration brun jaunâtre du liquide, et plus tard réaction vert très-sensible. » Le liquide dans lequel plonge l'électrode positive a des couleurs bien différentes, tantôt jaune, orangé rouge ou violet. Quand le sel d'aniline est complètement décomposé, le liquide est incolore. » Le coton, le papier à filtrer, la laine ou la soie, qui sont employés pour conduire le courant d'un vase à l'autre, sont recouverts du même colo- rant que l'électrode et sont même teints en bnui saumon, vert, gris ou rouge, ce qui provient de ce que le liquide contient différentes matières colorantes, qui se séparent par la capillarité des fibres. Au lieu de ces conducteurs, on peut aussi employer de l'amiante. » 2° L'électrode négative n'est jamais recouverte que d'un léger voile noir, et il ne se produit tout au plus qu'un léger dépôt brun jaunâtre au fond du vase. Le liquide à ce pôle est coloré en brun jaune ou rougeàlre. Les conducteurs sont teints en couleurs analogues. » 3° Le dépôt vert, qu'on obtient en premier lieu au pôle positif, est un corps inaltérable, (piand il est sec, par l'ozone, mais il devient vert Meu et ( 332 ) puis bleu dans le gaz ammoniac; après l'évaporation de l'ammoniaque, il est de nouveau vert. Le dépôt vert du pôle positif s'altère à l'état humide par l'ozone, devient bleu violàlre foncé en chauffant avec tine solution de bichromate de potassium, pour redevenir vert par lui acide fort. Quant au dépôt bleu indigo foncé, c'est un mélange de différents colorants, parmi lesquels est d'abord le noir d'aniline, dont les autres peuvent être séparés par les dissolvants ordinaires, ainsi que l'eau, l'alcool, i'éther, la benzine, les acides et les alcalis étendus. La qualité et la quantité de ces colorants, qui accompagnent le noir, dépendent de la nature et de la concentration de la liqueur, de la force de la pile, de la température et d'autres circon- slances accessoires. » Le dépôt au pôle positif, après sa purification, est ini beau noir cris- tallin à l'éclat métallique, non sublimable, insoluble dans l'eau, dans les alcools, dans la benzine et ses homologues, inaltérable par les acides faibles, même à Tébuilition, mais verdissant par l'ébullition avec de l'acide acétique concentré, résistant à l'action de corps réducteurs et oxydants, inaltérable à l'état secethinnide par l'ozone, inaltérable par l'oxygène et l'hy- drogène électrolytiques, inaltérable par l'hydrogène se dégageant de l'acide sulfurique étendu par le zinc, inaltérable par l'eau de chlore. Il est inso- luble dans la dissolution des alcalis, mais il se modifie en partie, car l'alcool peut maintenant en extraire une matière colorante bleue, qui, par l'ammo- niaque, devient verle et, par les acides, jaune. » Le noir éleclrolytiqiie chauffé sous pression avec l'alcool le colore en violet foncé, qui, par des alcalis, devient plus beau, inaltérable parles acides étendus. Le noir électrolytique se dissout dans l'acide sulfurique. La dissolution est violette, bleu vert ou brune, suivant que l'acide sul- furique réagit plus ou moins énergiquement surlenoir. Les solutions sulfu- riques violettes, bleues et vertes, versées dans l'eau, donnent un précipité vert. Le liquide filtré est ou incolore ou rougeâtre, et, dans ce dernier cas, il contient un corps rouge dont la solution alcoolique additionnée d'am- moniaque est d'un beau rose qui possède une belle fluorescence ressem- blant à celle du rose de naphtaline. » Le précipité vert, obtenu de la dissolution sulfurique du noir versée dans l'eau, est insoluble dans les dissolvants ordinaires, quoique l'on puisse le suspendre dans l'eau si finen)ent qu'il a l'air d'être dissous. Ce vert est soluble dans l'acide snlftu'ique à chaud avec ime couleur d'un violeî sale, et il est reprécipité par l'eau. Si on le chauffe longtemps avec l'acide sidfu- ( 333 ) lifjue, l'eau se colore en rose rouge, et prend après, par l'ainmoniaque, une coloration bleuâtre avec fluorescence jaune. Avec de la potasse caustique, il devient bleuâtre, et-\e liquide flltré est rouge. Par l'animoniaquc, le vert devient violet et même noir, mais l'acide acétique le rend de nouveau vert. Après l'addition d'ammoniaque ou d'alcali fixe, la liqueur aqueuse dans laquelle le vert est en susjTcnsion devient d'un bleu intense, mais le colorant se trouve encore simplement sus|)endu; seulement une partie mi- nime se dissont, car le liquide filtré est faiblement coloré en violet bleuâtre. L'hydrogène naissant le décolore peu à peu. » Chauffé an rouge dans un tube à combustion avec un mélange de chaux et de soude, le noir électrolytique dégage des vapeius blanches, qui ont l'odeur de l'aniline et qui brunissent le curcuma; si l'on chauffe plus fort, on obtient de l'ammoniaque. Si la couche de chaux sodée n'est pas assez longue, on obtient en même temps un sublimé violet, qui se dissout dans l'alcool avec une couleur bleu violet par transparence à la lumière du jour, et rouge violet dans la lumière artificielle; ce liquide devient vert par l'acide chlorhydrique et redevient bleu par les alcalis. La présence de l'azote contenu dans le noir électrolytique a été aussi démontrée par la réaction avec le potassium. 1. L'examen optique du noir électrolytique a montré qu'il est plus noir que les autres noirs d'aniline auxquels je l'ai comparé. M J'aurai l'honneur d'adresser à l'Académie, sous peu, les résultats de l'a- nalyse élémentaire que je fais actuellement de ces corps purifiés avec les plus grands soins. Je terminerai, par ces analyses, mes communications sur le noir électrolytique que j'avais l'intention de compléter ; mais je veux lais- sera M. Coqiiillion, quia entretenu l'Académie le premier sur ce sujet, le soin de poursuivie l'étude spéciale de ce noir, que j'avais entre les mains, il y a déjà plus d'un an. Je me réserve cependant de communiquer successive- ment à l'Académie les résultais que j'ai obtenus en traitant par l'électrolyse les corps les plus divers choisis dans la série aromatique. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. - Sur le ferment de l'urée. Note de M. Muscclus, présentée par M. Boussingault. (Extrait.) « Dans une précédente Communication [Comptes rendus, t. LXXVIII, janvier 1874), j'ai décrit un papier réactif avec lequel ou peut reconnaître l'urée eu solution même très-étendue. Je l'avais obtenu en filtrant de l'urine devenue ammoniacale, lavant le filtre à l'eau distillée et le colorant avec C. R., 1876, i«r Semeitre. (T. LXXXll, K" S.) 44 ( 334 ) du curcuma. Ce papier contient flans ses pores nne petite quantité de fer- ment, qui peut se conserver ainsi très-longtemps. J'en possède qui, après deux ans, n'a encore rien perdu de son activité. Quand on trempe ce pa- pier dans une solution d'urée et qu'on le met ensuite à l'air, il devient brun au bout de quelques minutes. Ce changement de couleur se produit sous l'influence du ferment qui métamorphose l'urée, corps neutre sans action sur le papier de curcuma, en carbonate d'ammoniaque, corps doué d'une réaction fortement alcaline. » Toutes les urines ne sont pas aptes à fournir du ferment; il en est même qu'on peut laisser à l'air, en été, pendant plusieurs mois sans qu'elles entrent en fermentation ammoniacale. » Les urines les plus riches en ferment sont les urines épaisses, filantes et ammoniacales, rendues par des malades atteints de catarrhe de la ves- sie (i). Ces urines ne peuvent pas être filtrées, car les mucosités forment, au bout de peu de temps, un enduit imperméable qui bouche tous les pores du papier; mais, lorsqu'on y ajoute de l'alcool fort, le mucus se coa- gule en une masse semblable à la fibrine, que l'on parvient facilement à isoler du liquide. C'est ce mucus qui constitue le véritable ferment. Pour le conserver, on le sèche à une douce température, on le pulvérise et on l'enferme dans un flacon bien bouché, » Les filtres qu'on a employés pour recueillir le ferment, séchés et teints au curcuma, donnent un excellent papier réactif, beaucoup plus énergique que celui qu'on obtient d'abord par simple filtration de l'urine ammonia- cale. M En examinant ce mucus desséché au microscope, on n'y voit aucune cellule comme celles qui se trouvent dans les dépôts de l'urine, et aux- quelles on a aîtribué la propriété de transformer l'urée en carbonate d'am- moniaque. Il faut donc admettre, suivant l'opinion ancienne, que le mucus (le la vessie agit lui-même comme ferment. La meilleure preuve à l'appui de cette manière de voir, c'est la solubilité du ferment dans l'eau. » Pour mettre cette solubililé en évidence, on délaye dans l'eau une cer- taine quantité de mucus pulvérisé et l'on jette le tout sur un filtre : il passe d'abord un liquide trouble, mais qui s'éclaircit peu à peu. Quand il est devenu tout à fait limpide, on y introduit de l'urée et l'on chauffe à une température de 35 à 4o degrés. Au bout d'une heure, on peut déjà y con- l't) Pour être sûr d'obtenir un ferment énergique, i! est bon d'employer ces urines avant que les malades aient pris des médicaments, tels que l'acide bcnzoïquc, la térébenthine, etc. { 335 ) stater une notable quantité de carbonate d'ammoniaque. Après douze beures, la fermentation est complète. » La matière en dissolution se comporte comme la mucine; elle est pré- cipitée par l'alcool et par l'acide acétique. I) Le nitrate acide de mercure fait naître dans la solution un précipité qui devient rose quand on chauffe. Le chlorure de sodium ne la précipite pas; elle n'est pas coagulée par l'ébullition. » Le précipité obtenu avec l'alcool, recueilli sur un filtre et séché, se présente comme une masse amor|)he, brillante, de couleur brune, soluble dans l'eau et surtout dans leau additionnée de chlorure de sodium; c'est un ferment très-énergique. lo centigrammes, dissous dans 5o centilitres d'eau, transforment complètement o^^ao d'urée en moins d'une heure, si l'on maintient la liqueur à une température de 35 à 4o degrés. » Pour arriver au même résultat avec la poudre de mucus qui reste sur le filtre, et qui renferme encore des impuretés, particulièrement des cristaux de phosphate ammoniaco-magnésien, il faut en employer près du double. )> Le précipité obtenu avec l'acide acétiqpe possède, comme le précé- dent, toutes les propriétés de la mucine; mais il ne fonctionne plus comme ferment. » L'action destructive que les acides exercent sur ce ferment est remar- quable. Si l'on introduit un peu de ferment dans l'eau contenant ■j-jij-j d'acide chlorhydrique, et si, après un contact de dix à quinze mi- nutes, on neutralise avec de la soude, on obtient une liqueur dont l'action sur l'urée est absolument nulle. Cet effet n'est pas dû à la présence du chlorure de sodium; car, dans une solution contenant 20 pour 100 de ce sel, la fermentation marche comme dans l'eau pure. )) D'autres acides, comme les acides sulfurique, taririque, acétique, sa- licylique, etc., agissent de la même manière. Il n'en est pas de même de l'acide phénique, qui, il est vrai, n'est pas un acide proprement dit. Celte substance, qui a la propriété de suspendre l'action des f( rments organisés, n'a aucune action sur le ferment de l'urée. On jieut imprégner le papier- ferment d'acide phénique pur; si ou le lave ensuite avec ile l'alcool, il n'aura rien perdu de son activité. » Les alcalis entravent la fermentation par leur présence, mais ne dé- truisent pas le ferment, s'ils n'ont pas été employés eu solution trop con- centrée. » La chaleur détruit le ferment avec la plus grande facilité. Il ne résiste pas à une température de 80 degrés, même s'il est entièrement sec. 44.. ( 336 ) » On voit, par ce qui précède, que le ferment de l'urée n'a aucune des propriétés qui caractérisent les ferments organisés. Il a, au contraire, beau- coup de ressemblance avec les ferments solubles, tels que la diastase, la salive et le suc pancréatique. En effet, d'après M. Bouchardat, les acides et les alcalis entravent l'action de la diastase, tandis que des corps, comme l'alcool, l'éther, la créosote, n'ont aucune influence. » J'ai constaté que les acides n'entravent pas seulement la fermentation de la diastase, mais qu'ils détruisent le ferment. Une solution d'acide chlor- hydrique au t^u» P'^'" exemple, agit sur la diastase exactement comme sur le ferment de l'urée. » Le suc pancréatique et la salive sont moins sensibles aux acides; une solution d'acide chlorhydrique au y„Vïï entrave bien l'action du ferment diastasique du pancréas, mais elle ne le détruit pas; la fermentation re- commence après la saturation. Une solution au yoô "''^ P^^ P'"^ d'in- fluence. Ce n'est qu'avec une solution au j^ que l'on parvient à le dé- truire. » On pouvait penser que des corps d'une constitution analogue à celle de l'urée, comme l'acétamide, l'oxamide, etc., seraient également trans- formés par le ferment en sels ammoniacaux; il n'en est rien : ce n'est qu'au bout d'un contact de deux ou trois jours qu'on peut constater la formation d'une petite quantité d'ammoniaque. » L'acide hippurique, l'acide urique, la créatine, la guanidine, la di- cyamidiiie restent également inaltérés en présence du ferment, au moins pendant quelques jours. Plus tard, ils sont décomposés, probablement par. l'effet de la putréfaction, car le ferment lui-même est alors détruit. » CHIMJE INDUSTI\IELLE. — Sur les éléments du sucre inverti et leur présence dans les sucres commerciaux; par M. E.-J. Macmejjé. (Extrait.) « L'Académie n'a peut-être pas oublié les travaux que j'ai eu l'honneur de lui soumettre, depuis le 8 novembre 1869, pour essayer d'établir la véritable nature du sucre inverti, nature mal connue à cette époque et dont l'étude m'occupe encore aujourd'hui. » Après avoir montré d'abord que l'opinion admise d'une composition par équivalents égaux de glucose et de chylariose {lévulose, nom très-im- propre) ne se vérifie jamais, j'ai montré que ces deux corps sont toujotirs accompagnés d'une proportion plus ou moins grande de produits optique- ment neutres et doués, tantôt du pouvoir roducteur ordinaire des liqueurs ( 337 ) de tartrate alcalino-ciiivrique, tantôt d'une inactivité complète sur ce même réactif. » Ces résultats ont soulevé la plus vive opposition : M. Dubrunfant a d'abord combattu mon opinion par une dénégation formelle, et n'a pas pu éviter l'aveu de la nécessité d'opérer à zéro le traitement du sucre inverti par la chaux, pour obtenir les équivalents égaux du glucose et du cliylariose dont ce sucre lui avait paru formé. Personne n'ayant indiqué jusque-là cette condition particulière, il était déjà bien évident que mes expériences m'avaient fait connaître la vérité. Cependant M. Berthelot nia plus for- tement encore la présence des produits optiquement neutres, et préten- dit que je n'avais pas évité la transformation du glucose en acide glu- cique, seule cause de la production d'un corps optiquement neutre. » M. Mùntz vient d'adresser à l'Académie un travail dont le résultat montre, avec une clarté presque égale à celle de mes études, que le sucre inverti, séparé du sucre normal dans les produits du commerce, n'offre jamais un pouvoir rotatoire constant. Bien loin de là, ce pouvoir varie de — o°,6 à — 37",!, celui du sucre inverti défini par Biot ne dépassant pas — 'jG degrés. » M. JMiuitz paraît ne pas connaître mes travaux ; je prie l'Académie de me permettre d'en rappeler les principaux résultats. Le même oubli semble devoir être attribué à MM. Girard et Laborde, qui ont adressé en même temps à l'Académie un travail que ces messieurs croient de nature à démon- trer la présence d'un sucre réducteur, mais optiquement neutre, dans les sucres de canne, conformément, disent-ils, à une opinion déjà ancienne de M. Dubrunfaut. Il y a de la part de mes deux confrères plus qu'un oubli ; M. A. Girard, à qui j'ai de suite adressé une protestation, m'oppose, comme établissant le droit exclusif de M. Dubrunfaut, un article de la Sucrerie induj^nt du 5 novembre 1869, où on lit la phrase suivante : « Les glucoses qui se trouvent dans les sucres ou sont optiquement neutres, ou bien ils s'y trouvent en proportions telles que leur rotation propre comme sucre interverti échappe à lu mensuration du saccharimètre. u » A lire cette phrase isolée, on peut croire que M. Dubrunfaut parle d'uN glucose optiquement neutre contenu dans les sucres commerciaux, et qui n'aurait pas encore été signalé. Mais la phrase n'est pas isolée dans l'article de M. Dubrinifaut : elle est précédée d'une explication des plus claires. » On trouve, en effet, quelques lignes plus haut (dans l'article de M. Du- ( 338 ) brunfaut, au bas de la page 198), la phrase très-catégorique donf voici les termes : » Nous avons établi ailleurs que ce sucre neutre n'est pas autre chose que du sucre interverti altéré, de manière que ses éléments à rotations antagonistes se trouvent ù pror portions optiques égales, et c'est là le plus souvent, sinon toujours, le cas des glucoses que l'on rencontre soit dans les mélasses, soit dans les sucres du commerce, alors même que ces produits sont issus de la canne. » Avec cette phrase, presque immédiatement antérieure, on ne comprend plus la ténacité dont M. Girard fait preuve en persistant à dire : » D'un côté M. Dubrunfaut a depuis longtemps émis l'opinion que ce sucre réducteur ne possède, excepté dans les mélasses exotiques, aucun pouvoir rotaloire. » La pensée de M. Dubrunfaut n'est pas du tout celle que mon hono- rable confrère lui attribue. Il ne s'agit pas le moins du monde d'uN sucre, d'uN glucose; car M. Dubrunfaut a écrit la phrase (antérieure) qu'on vient de lire pour combattre l'opinion de Mitscherlich qui regardait comme unique, c'est-à-dire d'une seule espèce, le sucre neutre qui porte son nom. Ce que pense M. Dubrunfaut, c'est que les glucoses du sucre inverti altéré se trouvent, à proportions optiques égales, le plus souvent, sinon toujours dans les sucres, même issus de la canne, et cela ne s'accorde en rien avec l'assertion de MM. A. Girard et Laborde : " » D'un côté, M. Dubrunfaut a depuis longtemps émis l'opinion que ce sucre réducteur ne possède, excepté dans les mélasses exotiques, aucun pouvoir rotatoire. » M. Dubrunfaut affirme que le sucre unique de Fensky (sucre annoncé par Mitscherlich) est double : il est formé de deux glucoses à proportions optiques égales, même dans la canne (et non pas excepté dans les produits exotiques). « MM. A. Girard et Laborde commettent donc une erreur lorsqu'ils parlent d'un sucre unique pour en attribuer la découverte à M. Dubrun- faut; ce sucre entrevu par Fensky, par Soixbeiran , par Jodin, on ne le connaît à l'état isolé que depuis mon travail du 9 mai 1870 ( Comptes rendus, t. LXX, p. ioa3, et Journal des Fabricants de sucre, 12 mai 1870). Est-ce ce sucre qui existe dans les produits commerciaux? Est-ce au contraire un simple mélange de glucoses dont les pouvoirs optiques se compenseraient, comme l'avait avancé M. Didirunfaut. » Dans les conditions ordinaires, la fabrication du sucre ne peut aucune- ment prodiiire le sucre neutre de M. Dubrunfaut; ce sucre résultant d'une ( 33o ) iiltération du sucre iuverli, sa piôscnce do peut èlre que consécutive à l'in- version totale du sucre normal. Ni M. Dubiunlaut ni J\OI. Girard et Laborde n'ont réfléchi à cette condition, pourtant bien nécessaire et bien évidente. » Le sucre neutre contenu dans les sucres ne peut être que celui dont j'ai fait la découverte, celui qui résulte d'une altération, non pas du sucre inverti, mais du sucre normal, altération qui fait descendre son pouvoir rotatoire de loo degrés dans le saccharimélre à zéro seulement, et avant la production d'aucune trace de sucre inverti. Cette altération, c'est l'eau qui la cause, par une action inévitable et d'autant plus prononcée que les évaporations durent plus longtemps et à des températures plus hautes. » Il existe dans les sucres deux variétés de ce sucre neutre, comme je l'ai déjà dit : l'une réductrice des liqueurs tarlro-alcalines de cuivre: c'est celle qui dominait dans les échantillons analysés par MM. Girard et Laborde ; l'autre, aussi dénuée d'action sur le réactif dont il s'agit que sur la lumière polarisée. Cette seconde variété, je l'ai trouvée dans plusieurs sucres com- merciaux, et tout récemment, je viens d'analyser un sucre où elle existe dans la proportion de prés de —;. » Les analyses de MM. Girard et Laborde offrent des variations dues uniquement à la présence de celte seconde variété quand le sucre nor- mal (i) indiqué par la liqueur de cuivre est en excédant sur celui du sac- charimélre. Ce sucre optiquement neutre est laissé comme le sucre normal parla liqueur de cuivre; mais, après l'inversio'i qu'il éprouve comme le sucre normal, il est indiqué par cette liqueur et titré comme sucre normal. )i Rien n'est plus compliqué que l'inversion du sucre normal : les produits sont beaucoup plus nombreux qu'on ne l'avait d'abord supposé ; outre le glucose et le chylariose, il existe avant tout du sucre neutre, et ce sucre offre au moins deux variétés. Ces quatre cor[)s sont-ils stables? On ne peut pas le dire d'un seul d'entre eux, si ce n'est peut-être du glucose. Encore n'a- t-on pas étudié l'action de l'eau sur ce corps, et je songe à conibler cette la- cune par des expériences déjà nombreuses. J'espère, d'après les premiers résultats, pouvoir intéresser l'Académie et les fabricants. Je demande la per- mission de prendre date pour cette étude, que je désire achever avec tout le développement qu'elle comporte. » (i) Ces messieurs disent saccharose, nom des plus impropres, la terminaison ose devant . être réservée aux sucres du genre glucose. ( 340 ) PHYSIOLOGIE. — Sur la digestion chez les Insectes ; remarques à propos d'tin travail récent de M. Jonsset ; par M. F. Plateau, « Dans une Note récente, publiée par M. Jousset, Note insérée dans les Comptes rendus (i) et portant pour titre : « Recherches sur les fonctions » des glandes de l'appareil digestif des Insectes », je trouve un certain nombre de résultats que l'auteur considère comme nouveaux, mais aux- quels j'étais arrivé moi-même, il y a un an, dans mes Recherches sur les phé- nomènes de la digestion chez les Insectes (2) » . » Je demande l'autorisation de reproduire ici quelques-uns des pas- sages du résumé qui termine mon travail, en faisant remarquer que mes résultats reposent sur des expériences auxquelles ont été soumis des types nombreux, larves et insectes parfaits, et non une espèce unique, comme c'est le cas pour le travail de M. Jousset. . . . ^ Lorsque les glandes salivaires des Insectes ne sont point détournées de leur rôle primitif pour devenir des glandes séricigènes, des glandes à venin, etc., elles sécrètent un liquide neutre ou alcalin, possédant, au moins pour l'une des paires de glandes, la pro- priété caractéristique de la salive des Vertébrés, de transformer rapidement les aliments fé- culents en glucose soUible et assimilable, i' (Résultat obtenu également par M. Jousset.) H Chez les espèces où les glandes salivaires font défaut, elles sont presque toujours rem- placées par un revêtement épithélial de l'œsophage, ou de l'œsophage et du jabot, sécrétant un liquide qui peut avoir des propriétés salivaires (hydrophiliens). » n Dans un grand nombre de cas (Insectes carnassiers, orthoptères), l'œsopbage se dilate en un jabot, terminé par un appareil valvulaire étroit. Les aliments, plus ou moins divisés par les pièces buccales, s'accumulent dans ce jabot qui est très-dilatable, y sont imprégnés par des liquides particuliers, neutres ou alcalins, et y subissent une action digestive évi- dente, ayant pour résultat, chez les Insectes carnassiers, la transformation des matières al- buminoïdes en substances solubles et assimilables, analogues aux peptones (M. Jousset con- clut aussi à la transformation des albuminoïdes en peptones; seulement, en opérant sur la Blatte et non sur les Coléoptères carnassiers, il a vu, ce qui, je n'en doute pas, est très- exact, le phénomène se passer un peu plus loin, dans le tube digestif), et, chez les Insectes (1) 3 janvier, p. 97 de ce volume. (2) In-4°, i?.4 pages et 3 planches. Ce Mémoire a été publié à la fin de 1874, dans le t. XLI des Mémoires de l'Académie Royale des Sciences, des Lettres el Beaux-Àrts de Bel- gique, et distribué en avril et mai 1876. 11 a reçu toute la publicité désirable, car il en a été donné des extraits dans la Revue scienlifique, de M. Aglave; Les Mondes, de M. Moigno; La Nature, de M. Tissandier, The Annals of natural History de Londres; les Archives des Sciences physiques et naturelles de Genève, etc. ( 34i ) qui se nourrissent de matières végétales, une production abondante de sucre, aux dépens de la fécule. . . » (Observé également par M. Jousset chez la Blatte.) ... « Lorsque la digestion dans le jabot a pris fin, les matières soumises à une pression énergique delà part des parois de cet organe, qui exécutent des contractions péristaltiques, glissent ou filtrent, petit à petit, au travers de l'appareil valvulairc (gésier des auteurs), di- rigées par les sillons et les saillies chitineuses de celui-ci. » L'appareil valvulaire n'est point un organe triturateur auxiliaire des pièces buccales; car, chez les Coléoptères carnassiers et locustiens, où il affecte une forme classique, les ma- tières animales ou végétales qui l'ont traversé se retrouvent, après le passage, en parcelles de même forme et de même grandeur qu'avant l'opération. . . » Les Orthoptères possèdent, à l'origine de l'intestin moyen, des poches latérales plus ou moins nombreuses, véritables glandes à large surface; elles sont munies d'un revêtement épithélial sécrétoire produisant un liquide légèrement alcalin, jouant probablement un rôle dans l'acte digestif. » - La divergence qui existe ici entre M. Jousset et moi tient à ce qu'il n'a opéré que sur la Blatte, et que mes observations les plus suivies ont porté, au contraire, parmi les Orthoptères, sur les Acridiens et Locustiens. J'ai, du reste (p. 70 et 71 de mon Mémoire , montré dans quelles conditions, réalisables à volonté, les liquides digestifs de la Blatte orientale sont acides ou rentrent dans la règle générale que j'ai constatée chez les Insectes. Si M. Jousset avait étendu ses travaux à l'ensemble des Insectes, ses conclusions sur ce point seraient bien différentes). « Dans l'intestin moyen, les matières alimentaires ([ui ont résisté à l'action du jabot ou qui ont pénétré directement dans cet intestin, chez les Insectes où le jabot et l'appareil val- vulaire manquent, sont soumises à l'action d'un liquide alcalin ou neutre, jamais acide, sécrété soit par des glandes locales spéciales, comme chez les Orthoptères, soit par une mul- titude de petits cœcums glandulaires, comme chez beaucoup de Coléoptères, soit par une simple couche épithéliale. Il n'a aucune analogie avec le suc gastrique des Vertébrés ; sa fonction est différente, suivant le groupe auquel l'Insecte appartient ; chez les Coléoptères carnassiers, il cmulsionne activement les graisses. [h\-miitsioii des graisses a été constatée de nouveau par M. Jousset.) Chez les Coléoptères hydrophiliens il continue la transformation de la fécule en glucose, commencée dans l'œsophage; chez les Scarabéiens, il produit aussi la glucose, mais cette action est locale, elle se passe dans l'intestin moyen et pas ailleurs; chez les chenilles de Lépidoptères, il détermine une production de glucose," et, de plus, émul- sionne les graisses ; enfin, chez les Orthoptères herbivores, il ne semble plus y avoir forma- tion de sucre dans l'intestin moyen : ce corps serait produit et absorbé en totalité dès le jabot. » (M. Jousset admet également, après moi, l'absorption du sucre dans le jabot même.) « L'intestin moyen se vide en général lentement, et d'une manière continue, dans l'in- teslm terminal, dont la première portion, ordinairement grêle et longue, est très-probable- ment le siège d'une absorption active. Le revêtement épithélial, chez certaines espèces, semble cependant indiquer qu'il peut s'y passer aussi des phénomènes digestifs secondaires. " La seconde portion plus large de l'intestin terminal ne joue que le rôle de réservoir ster- coral; elle est accompagnée, par exemple chez les Coléoptères dytiscides, les Xèpes, les Ranatres, d'un cœcum volumineux; ce dernier n'est pas une vessie natatoire, ainsi ([u'on C.R.,1876, i«r Sc/«e.ir<.(T. LX.XX1I, N»».) 45 ( 342 ) l'a dit plusieurs fois : vide ou plein de liquides, il ne renferme jamais de gaz. Le produit liquide sécrété par les tubes de Malpighi vient s'y accumuler, et, dans certaines circon- stances, y dépose des calculs qui peuvent être très-volumineux. Ces calculs sont oxaliques, uratiques ou phospliatiques. » Au tube digestif des Insectes sont annexées des glandes tubuleuses en forme de longs cœcunis, les tubes de Malpighi; ce sont des organes exclusivement dépurateurs et i\ri- naires, débarrassant le corps des produits d'usure des éléments organiques. Le liquide qu'ils sécrètent renferme de l'urée (douteux), de l'acide urique et des urates abondants, de l'acide hippurique (douteux), du chlorure de sodium, des phosphates, du carbonate de colcium, de l'oxalale de calcium en quantité, de la leucine, des matières colorantes. » (M, Jousset, en concluant au caractère purement urinaire et éliminateur des tubes de Mal- pighi, ne fait que repéter ce que j'ai longuement démontré dans mon Mémoire par une foule de moyens. J'ajouterai cependant qu'il apporte une confirmation de plus par le ré- sultat négatif de ses essais sur les matières amylacées, les albuminoïdes et les graisses.) » J'ose espérer que la lecture de ces quelques pages, et surtout celle de mon Mémoire original, ne laisseront aucun doute sur la priorité que je re- vendique ici. Le travail de M. Jousset, eftectué dans le laboratoire de Phy- siologie générale du Muséum, et, par conséquent, dans d'excellentes con- ditions, devient ainsi, sauf en quelques points que je me propose de vérifier et sur lesquels il nous serait probablement facile de nous mettre d'accord, une confirmation remarquable de mes travaux. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Note sur la mélliode à employer pour l'essai des conditions de conductibilité des paratonnerres. Note de M. R.-Fr. Michel, présentée par M. du Moiîcel. « La condition essentielle pour le bon fonctionnement d'un paraton- nerre réside dans le parfait état des pièces qui le composent (colliers, assemblages, boulonnages, soudures), et surtout dans la bonne disposition de la communication des conducteurs avec la terre. Il est donc indispen- sable que, après l'installation d'un paratonnerre, l'état de la conductibilité soit constaté d'une manière certaine; tel a été l'avis de la Commission nommée par la ville de Paris pour l'étude des meilleures conditions d'in- stallation des paratonnerres municipaux. » Jusqu'à présent, on s'est contenté pour cela d'un simple galvanomètre, et P. Wagner, de Francfort, semble être le premier qui s'en soit occupé sérieusement. Mais la vérification de l'état du circuit d'un paratonnerre n'est pas aussi simple que semblent le croire certaines personnes; car, outre les conditions de bonne continuité métallique, qui doivent exislei* entre toutes les pièces différentes qui le composent, il y a lieu de recher- cher (et c'est même là le point le plus important) les conditions de résistance ( 343) que le sol oppose à la transmission électrique. Or la constatation de celle résistance est assez délicate, en raison des courants teliiiriques et des effets de polarisation qui se trouvent déterminés par suite an contact, avec le sol, des plaques de communication. » Il résulte, en effet, des expériences de M. du IMoncel, que, suivant l'état des terrains autour des plaques de communication, suivant les dimen- sions relatives de ces plaques et suivant le sens dans lequel se propage le courant par rapport à ces plaques, on peut obtenir ries chiffres de résis- tance extrêmement variable et présentant des différences très-grandes. Ainsi, avec deux plaques de dimensions différentes, la résistance présentée par le sol est beaucoup plus grande quand la grande plaque est en rapport avec le pôle positif de la pile d'essai que quand l'inverse a lieu. D'après les expériences de M. du Moncel, la différence de résistance d'un circuit de 52o5 mètres de longueur, coin|)lété par le sol, a pu varier, avec les deux directions inverses du courant, dans le rapport de ôgSS à 7935 mètres ; de plus, la résistance du circuit augmente rapidement avec la prolongation de la fermeture du courant, quand la grande plaque est positive, tandis qu'elle reste sensiblement constante dans le cas contraire. Ces différences tien- nent aux effets de polarisation combinés aux courants telluriques, et, par suite, il est important d'en tenir compte dans les expériences : c'est pour- quoi je me propose de prendre toujours la résistance du sol avec les deux sens du courant et après un même temps de fermeture du circuit. Ces résistances ne sont pas aussi faibles qu'on pourrait le croire; car M. du Moncel, en prenant mie plaque de tôle de i mètre carré de surf:ice, enfouie dans un terrain arrosé, et une conduite d'eau de la ville, a trouvé comme moyenne 38oo mètres de résistance (i). » La constatation de ces résistances, faite deux fois l'an, après la saison sèche et la saison humide, pourra fournir d'ailleurs quelques données in- téressantes sur les phénomènes qui accompagnent la conductibilité du sol, et sur les limites de résistance entre lesquelles peut varier la conductibilité d'un circuit de paratonnerres, sans qu'on puisse en attribuer la cause à de mauvaises conditions de construction. » D'après ces considérations, j'ai eu la pensée de disposer les expériences que je me propose d'entreprendre pour la vérification de l'état de conduc- tibilité des paratonnerres établis sur les édifices municipaux de la ville de Paris, de la manière suivante. (i) Voir le Mémoire de M, du Jloncel Sur les transmissions électriqiirs à travers le sol [Annales télégraphitjnct , t. IV, p. 1^65). 45„ ( 34/i ) » Je commencerai par mesurer la conductibilité métallique du para- tonnerre en employant la méthode bien connue du pont de TVhealslone : l'expérience sera disposée comme l'indique la/^f. i, dans laquelle PP re- présente le paratonnerre, B la pile d'essai, G le galvanomètre dont la résis- tance sera appropriée et R la caisse de bobines de résistance servant de rhéostat, G et G deux fils de cuivre en forme de câbles, parfaitement isolés, partant du pont de Whealstone, et dont l'un G aboutira en a, au-dessus du collier placé au bas de la tigeT du paratonnerre; l'autre G rejoignant Fig. 2. le conducteur au point ^, c'est-à-dire au-dessus de son entrée dans le sol. Cette disposition, grâce à la mobilité des fils G et G, permettra également de localiser tout assemblage ou toute soudure en mauvais élat et insuf- fisante. » Je mesurerai ensuite la résistance du sol, en disposant l'expérience comme dans la fig. 2, dans laquelle P représente la seconde électrode, con- stituée par une plaque de i décimètre carré, de même nature que la grande plaque de terre T du paratonnerre; j'enterrerai cette petite plaque P dans un trou fait exprès à 5 mètres de la grande plaque T, distance à laquelle la conductibilité directe du sol, dans le sens interpolaire, se trouve à peu près effacée, ainsi que l'ont reconnu MM. du Moncel et Trêve, et je l'en- tourerai de sable, humecté d'une quantité d'eau constante. En ayant soin de renverser le sens des communications de la pile avec les deux plaques, j'obtiendrai les deux chiffres de résistance, dont il a été question précé- demment. » Quant aux fils de jonction C et G, dont je ferai usage dans ces évalua- ( 345 ) lions, leur résistance sera exactement riéterminée une fois pour toutes et vérifiée au moyen de l'appareil lui-même, avant chaque expérience, et j'aurai soin de noter la température du milieu ambiant au moment des essais, afin d'en tenir compte dans l'évaluation des résistances constatées. » GÉOLOGIE. — Observations relatives aux plissements et aux brisures du terrain crétacé^ à propos du projet de percement d'un tunnel sous la Manche ; Note de M. E. Robert. a Dans une Communication récente (i) sur les plissements de la craie dans le nord de la France, M. Hébert arrive à cette conclusion : « quede- )i puis la vallée de l'Oise jusqu'à la Manche les couches de la craie ont été M soumises, dans leur ensemble, à des pressions latérales qui les ont plissées » et quelquefois brisées ». » Dans mes éludes sur Précy, bâti au pied d'un grand renflement de la craie qui s'avance comme un cap dans la vallée de l'Oise, j'avais fait re- marquer (a) qu'indépendamment des traces de soulèvement bien manifeste sur toute la bordure de ce renflement, la craie avait été disloquée et réduite en gros fragments qui chevauchent les uns sur les autres (3). Je m'ex- pliquais ainsi la disparition si rapide des eaux pluviales qui tombent sur le plateau, et l'absence complète d'eau dans les puits que l'on a tentés de creuser dans le massif crétacé, à moins qu'ils n'atteignent le niveau des plus basses eaux de la rivière (4). » Quant à l'origine de cette dislocation, j'ai cru avoir reconnu qu'elle devait s'être produite au sein de la mer crétacée, alors (|uo le silex pyro- maque était encore en voie de formation ou à l'état gélatineux; car les fentes verticales déterminées par les soulèvements de la craie sont remplies de silex pyromaque en forme de filon, identique à celui qui se présente m (i) Comptes rendus, séance du 3 janvier, p. loi de ce volume. '■}.] Communications faites à l'Académie les 3 décembre 1874 et i*) janvier iB^S, et Etude géologique agricole adressée, à la même époque, à la Société centrale d'Agriculture. (3) L'exploitation que l'on fait aujourd'hui, en grand, de ce terrain, pour la clarifica- tion du sucre de betterave, la chaux hydrauii(]ue et le ni;\rnage des terres fortes, et qui est ilcvenue une source de richesse pour le pays, cette exploitation, dis-je, est singulière- ment favorisée par l'état fragmenté delà craie. (4 j II y a bien des ravins larges et profonds sur les pentes des collines crétacées, mais j'ai démontré qu'ils sont le fait de l'écoulement violent des eaux diluviennes; ils sont depuis longtemps cultivés ou plantés. ( 346 ) rognons stratifiés. La preuve qu'il y a eu au moins deux époques, bien éloignées l'une de l'autre, dans la formation des fentes provoquées par les soulèvements, c'est que ces anciens dépôts de silex pyromaque en plaquette sont souvent traversés par d'autres dépôts qui ne sont que du diiuvium; par un limon brun rougeâtre fortement comprimé, ou ne faisant que diffi- cilement pâte avec l'eau; enfin, par une terre identique à celle qui re- couvre le plateau, immédiatement au-dessus de la craie. » Lorsqu'il a été question de creuser un tunnel sous-marin dans la Manche pour relier la France à l'Angleterre, j'ai dû faire remarquer que, si la craie qui en forme le fond se trouvait fissurée et brisée, comme elle l'est sur les bords de l'Oise (Précy,Beaumont), il pourrait bien arriver que les infiltrations de l'eau de la mer apportassent dans les travaux des diffi- cultés considérables. » PinSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Du mouvement périodique spontané dans les éla- mines des Saxifraga sarmentosa, umbrosa, Geum, acanthifolia et dans le Par- nassia palustris; des relations de ce phénomène avec la disposition du cycle foliaire. Note de M. Ed. Heceel, présentée par M. P. Duchartre. « Excité par les intéressantes recherches de M. G. Carlet sur le mou- vement spontané des étamines de Ruta (i), j'ai cru devoir, en vue de l'étude des causes de ce phénomène, porter mon attention sur les mani- festations du même ordre qui se produisent dans diverses fleurs et en par- ticulier dans celles de certaines Saxifrages et dans la Parnassie : ce sont les phases, jusqu'ici inconnues, de ce phénomène et ses relations avec la dis- position des feuilles sur l'axe que cette Note a pour but de faire connaître. » Dans les Saxifrages que j'ai observées, les fleurs' diplostémones présen- tent, comme dans les Ruta^ deux cycles superposés d'étamines, dont l'un est oppositisépale, et l'autre oppositipétale. C'est toujours le premier cycle staminal qui se met d'abord en marche, et ce fait se retrouve, non-seulement dans la Rue, mais encore dans toutes les fleurs observées jusqu'ici, où cette disposition est accompagnée du phénomène de mouvement. On sait que, dans le S. sarnie^tosa, les pétales ne sont pas d'égale dimension : deux d'entre eux, toujours externes (antérieurs d'après la nomenclature de J. Sachs), se font remarquer par leur plus grand développement et sont eux-mêmes iné- gaux. Tantôt-c'est celui de droite qui est le plus grand, tantôt c'est celui de (i) Comptes rendus, 25 août 1873. ( 347 ) gauche, et, clans une même inflorescence, les deux dispositions sont aussi fréquentes l'une que l'autre. Dans les autres Saxijraga que j'ai étudiés, la fleur est régulière. Or, parmi les étamines du groupe oppositisépale, c'est précisément celle qui se trouve entre les deux plus grands pétales dans le S. sannenlosa, ou qui lui correspond dans les autres espèces à fleurs régu- lières, qui se relève la première pour appliquer contre le stigmate son an- thère biloculaire très-petite : de là le mouvement passe, avant même que la première soit venue se remettre dans sa position horizontale primitive, dans les deux organes mâles voisins (appartenant au même cycle), de droite d'ahord et de gauche ensuite, ou inversement, suivant les dimensions réci- proques des deux pétales qui flanquent cette première étainine. Les filets des trois organes qui se meuvent tout d'abord sont, au moment de l'anthése et déjà même dans le bouton, suflîsamment développés pour exécuter fruc- tueusement leur mouvement ascensionnel. 11 n'en est pas de même des deux dernières étamines du même verticille qui occupent le côté poslérieiu- de la fleur; au moment de l'anthése leurs filets sont très-courts: aussi attendent- elles que leurs aînées aient achevé leur évolution pour commencer la leur, et elles emploient ce temps (six à sept heures) à accroître rapidement leurs di- mensions. Il faut le remarquer, c'est dans l'étamine oppositisépale, qui vient immédiatement après le pétale le plus développé, que le mouvement se pro- duit en second lieu ; à ce moment il change de sens et se continue sans in- terruption dans les trois étamines qui se suivent. Si nous donnons à chaque étamine, à partir de la première qui se meut, son numéro d'ordre naturel en allant de gauche à droite (i , 2, 3, 4, 5), nous trouvons que les organes qui se meuvent successivement sont 1,2,5,4,3. En nous reportant à la formule ty- pique du mouvement dans la fleur pentamère ( 1 , 3, 5, 2, 4 de gauche à droite), nous voyons nettement que la disposition quinconciale des feuilles est altérée dans le premier verticille androcéen et que les deux étamines a et 5 se meu- vent comme une seule. Le trouble apporté dans le mouvement est donc dé- terminé par une tendance virtuelle à la fusion qui, si elle n'est pas réalisée dans les Sax i frac/ a éAudiés ici, est très-manifeste dans le S. oppositijblid et ef- fective dans les fleurs tétramères de Chr/sosplenium et d'Jstilbe. Passons maintenant au second verticille (oppositipétale), qui se meut immédiatement après le premier et en sens inverse. Le mouvement commence toujours, dans le S. sarmeiUosa, par l'étamine qui est opposée au plus grand des deux pé- tales extérieurs, puis marche, soit à droite, soit à gauche, dans les deux éla- minesqui suivent, pour changer de sens et se terminer dans les deux organes qui restent, de façon qu'on a la foraude 1 , 2, 3, 5, 4. k i la dclormaliuij du ly pe ( 348 ) foliaire est plus profonde, par cela même que nous nous rapprochons du verticille central. Le mouvement trahit l'existence de deux cycles in- complets dont l'un, où manqueraient les rayons 4 et 5 avortés, répon- drait à la loi du quinconce parfait et l'autre, formé de deux rayons seule- ment, répondant à i et 2 du premier cycle, aurait un ordre de marche inverse. Cette bizarrerie, qui ne peut s'expliquer que de cette manière, se retrouve, comme je le ferai bientôt connaître, dans beaucoup d'autres fleurs. » Dans le Pamassia paluslns, d'après les observations de A. Gris (i)et les mieimes, le mouvement est exprimé par la formule i , 2, 5, 3, 4 ou i , 5, a, 4, 3 : ici encore la disposition typique quinconciale qui existe dans les feuilles a reçu une altération identique à celle que je viens de signaler dans le pre- mier verticille des Saxifraga; il révèle donc une tendance virtuelle à la fusion et par conséquent à la forme tétramère. Cette tendance, qui, jus- qu'à l'étude des mouvements staminaux, n'était connue que par les faits nombreux de réalisation, semble être une propriété très-accusée chez les Poly péta les. « En terminant, je crois devoir faire connaître que, dans les fleurs que j'ai observées, le mouvement spontané n'est pas influencé par les anesthé- siques;que le phénomène se produit dans l'ordre indiqué, et alors même que les élamines ont été séparées de la fleur avec le fragment d'ovaire sur lequel elles sont attachées, et plongées ensuite dans l'eau. C'est là une caractéris- tique imporlanle dont j'ai fait iiilleurs (2) coimaître la valeur. « M. DE QuATHEFAGEs douttc quelqucs détails sur la découverte faite, il y a peu de temps, par M. Capellini, de divers ossements de Cétacés portant des empreintes, regardées par lui comme des incisions et des entailles faites par un instrument tranchant. Ces ossements ont été extraits, par M. Capellini lui-même, des argiles pliocènes du Monte Aperto, près de Sienne. Ils ont été présentés à plusieurs savants les plus distingués de l'Ita- lie, qui tous ont partagé les convictions de l'inventeur. La présence de l'homme pliocène dans cette localité serait donc attestée par le même genre de preuves qu'invoquait M. Desnoyers au sujet des ossements de Saint- Prest. » (1) Comptes rendus, t. LXVIT, p. 912, 1868. (2) Du mouvement végétal, 1875, G. Masson. ( 349 ) M. J. GfiLi.Af.iiE adresse une Note relative à la i)robabilité d'obtenir fin carbone à l'état cristallin, en décomposant l'acide carbonique liquide par un courant électrique. M. Ed. de BofYX adresse un travail relatif à des « Convois pouvant trans- porter iMi poids unique considérable ». A 5 heures, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures un quart. D. BULLETIN BIBLIOGRAPIIIQfE. Odvraoes reçus dans la séance nn 17 janvier iS^G. Sur les causes de l'inégnle distributibn des plantes rares d(i)is la chaîne des Alpes; par Alp. DE Candolle. Florence, im|). Ricci, iSy^; br. in-8°. A. DE Candolle. Existe-t-il, dans la végétation actuelle, des caractères géné- raux et distinclifs qui permettraient de la reconnaître en tous pays, si elle deve- nait fossile. S.ins lieu ni date ; opuscule in-S". (Tiré des Archives des Sciences de la Bibliothèque universelle.) Mémoires publiés par la Société centrale d'Agriculture de France; année 1874- Paris, Bouchard-Huzard, 1875; in-8°. Recherches sur la navigation aérienne. Essai de comparaison entre les principaux s/slèmes; par A. DunoY DE Biutignac. Paris, J. Baudry, 187.') ; br. in-8°. E. QuiîTELET. A^otice sur l'Observatoire royal de Bruxelles. Sans lieu ni date; opuscule in-i8. Ondulations de la craie du nord de la France; par E. HÉBERT. JNIculan, iinp. de la Société géologique, iS^S; br. in-8°. Société industrielle du nord de la France. Compte rendu des travaux de l'an- née 1870; par M. B. GORENWlNDEU. Lille, imp. Danel, 1875; br. in-8^ Exposition spéciale d'appareils scientifiques à Londres en 1876. Paris, imp. Viéville et Capiomont, sans date; br. in-8°, G. R., 1876, I" Semestre. ( T. LX.XXII, N» 6.) 4^^ ( 35o ) La monnaie bimélalliqite; par H. Cernuschi. Paris, Guillaiimiii , 1876; br. in-8». Sphère terrestre et sphère céleste de Gérard Mercator, de Paipelmunde, édi- tées à Lonvain en i54i et i55i; édition nouvelle de 1875, d'après l'original appartenant à la Bibliothèque royale de Belgique. Bruxelles, G. Muquardt, 1875 ; in-folio. Météorologie pyrénéenne. L'Observatoire du pic du Midi et la neige rouge; parM.. le D"^ Armieux. Toulouse, imp. Douladoure, sans date; br. in 8°. Les Merveilles de l'Industrie; par L. Figuier; 25* série. Paris, Furne, Jouvet et G'*, 1876; grand in-8°, illustré. The pharmnceutical Journal and transactions ; october, november 1875. London, Churchill, 1875; 2 br. in-8^. The Theory ofscrews : a slwly in the dynamics of a rigid body ; by Robert Stawell-Ball. Dublin, Hodges, Foster and G°, 1876; in-8°, relié. The quarterly Journal of the geological Society ; november 1875. London, i875;in-8°. Medico-chirurgical Transactions published by the royal médical and chirur- gical Society of London; second séries, vol. the fortieth. London, Long- nians, Green, Reader and Dyer, 1876; in-8° Journal of the royal geological Society of Ireland; vol. XIV, part II, 1874-75. London, Wdliain and Norgate; Dublin, Hodges, Foster, 1875; br. in-8°. List of the geographical Society of London; november 1875. London i875;in-8°. Journal of the chemical Society ; august, september, october 1875. Lon- don, J. van Voorst, 1875; 3 liv. in-8°. A list of ttte officers and fellows of the chemical Society. London, Harrison et Sons, 1875; br. in-S". Ouvrages rkoos dans la séance dd 1^ janvier i8'j5. Manuel de l'ouvrier chauffeur de la flotte ; par k. Ledieu. Paris, Dunod, i863; I vol. in-8°, avec allas. La rotative américaine Behrens et la cjuestion de la stabilité des machines; par A. Ledieu. Paris, Dunod, 1870; br. in-4°. ( 35. ) Traité élémentaire des appareils à vapeur de navigation; par A. Lediku. Pa- ris, Dunod, 1 862-1 8G3; 3 vol. in-8°, avec atlas. Les nouvelles machines marines. Supplément au Traité des appareils à vapeur de navigation ; par \. Ledieu; t. 1". Paris, Dimod, 187(5; i vol. in 8", avec atlas. Ces ouvrages sont adressés par l'auteur au Concours relatif à l'jipplica- tioii de 1.1 vapeur à la marine militaire, 187(5. Physiologie comparée. Recherches expérimentales sur la digestion des Insectes et en particulier de la Blatte; par le D' JOUSSET DE Bellesme. Paris, Germer- Baillière, 1875; i vol. in-8°. De la betterave à sucre; par MM. P. CHAMPION et H. Pellet. Paris, A. Le- moine, 1870 ; in-8°. (Présenté par M. Peligot.) L'Anthropologie; par le D"^ P. Topinard, avec préface du prof. P.Broca. Paris, G. Reinwald, 187G; i vol. in-12, relié. De la taille hypogastrique; far M. le D' Baudon. Lille, imp. Lelebvre- Ducrocq, 1870; in-8°. (Présenté par M. le baron Larrey.) Lebissegmenl. Principe nouveau de Géométrie curviligne ; parh.-V. Matton. Lyon, imp. Vinglrinier, 1876; br. in-4°. De runilé. Partie astronomique ; 7* série : Sjslème du monde. L'astronomie des âncs; /^ar AsiNUS. Paris, 187G; in-/|". L'art Klimcr. Elude historique sur les monuments de l'ancien Cambodge, suivi d'un calidogue raisonné du musée Khmcr de Compiègne; }>(ir le Comte DE Cboizieh. Paris, E.Leroux, 1875; in-8". Mémoire sur l'origine et la cause de l'échaujfement des eaux du gulf-stream; f)arF. Caliieiros da Graça, traduction par ALU. MOUREN. Rio-de-Janeiro, typ. da Gnzelta juiidica, 1875; br. in-8°. Memoria sobre a origen e causa do aquecimendo das agoas do gulf-stream ; porY. Caliikiros ua Graça. Rio-de-Janeiro, typ. G. Leuzinger e Fillios, i87/i;br. iu-8". Eottellino meteorologico ed aslronomico del regio Osservatorio délia rcgia Vniversità di Torino ; anno VIII (1873). Torino, Stamperia reale, di G.-B. Paravia, 1875; in-4'' oblong. Flora italiana, ossia descrizione délie piante che nascono salvatiche o si sono insalvatichite in Ilalia e nclle isole ad essa adiacenti, distribuita secundo il me- ( 352 ) todonaturale ciel prof. Filippo Parlatore; vol. V, parte seconda. Firenze, Lemonnier, 1876; in-8°. Calalocjo délia biblioteca délia Socieia dei Natinrdisli in Modena, redatto per cura del Segretario Paolo Riccardi ; punlata prima, iByS. Modena, tip. P. Toschi, 1875; in-4°. Jlti délia reale Accademia délie Scienze di Torino; vol. X, disp. i , 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 (novembre 1874, giugno 1875). Stamp. Paravia, 1874-75; in-S". Theanalomy of tlie lymphatic s/slem ; by E. Rlein. II : The lung. London, Smith, Elder, 1876; in-8", relié, Proceedings of llie royal Society; vol. XXII, n°' i5i à 1 55; vol. XXIII, i56 à i63. London, Taylor and Francis, 1874-1875; i3 liv. iii-8°. Philosophical Transactions oj the royal Society of London foi ttie year MDCCCLXXIFiVo]. 164, part I, II; MDCCCLXXV, vol. i65, part I. London, printed by Taylor and Francis, 1874- 187 5; 3 vol. in-4°- Lectures on state medicine delivered before the Society of apothecaries at tbeir hall in blackfriars may and june 1875; byYr. DE Chaumont. Lon- don, Smith, Elder and C°, 1875; in-8°, relié. (Présenté par M. le Baron Larrey.) Ouvrages reçcs dans la séance or 3i janvier i8']6. Exposé des applications de l'électricité; par M. le Comte DU MONCEL ; 3' édi- dition, t. IV : Applications mécaniques de l'électricité. Paris, E. Lacroix, 1876; in-8°. Annales des Ponts et Chaussées; 1875, décembre; 1876, janvier, Paris, Dnnod, 1873-1876; in-8°. JLes Merveilles de l'industrie; parh. Figuier ; 26^ série. Paris, Furne, Jouvet et 0% 1876; grand in-8° illustré. Vues sur l'enseignement supérieur ou Plan d'étude de la science de l'homme; par le D'' Barbaste. Paris, E. Vatoii et A. Delahaye, 1876; i vol. in-i8. La vérité sur les enfants trouvés; par le D"' Brochard. Paris, E. Pion et C'% 1876; I vol. in-i 2. (Adressé par l'auteur au Concours Montyon, Méde- cine et Chirurgie, 1876.) (A suivre.) COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 7 FÉVRIER 187G, PRÉSIDÉE PAR M. PELIGOT. MÉMOIRES ET COMMUIVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉAIIE, ÉLEGTROCHIMIE. — Sur les actions cliimiques proditiles au moyen des décharges (F un appareil d'induction. Note de M. Becquebei,. (Extrait.) Il On a rappelé d'abord les expériences de Wollaston sur la décompo- sition de l'eau par l'électricité provenant des inacbincs électriques ordi- naires, ainsi que celles de Faraday, pour rendre sensible la décomposition des sels, en cherchant uniquement à mettre en évidence la présence des acides et des bases à l'aide des papiers réactifs. » Avec l'appareil d'induction de Rulunkorff, qui donne une succession beaucoup plus rapide d'étincelles que les machines élcctricpies ordinaires, on obtient des effets plus marqués. Voici le dispositif que j'ai adopté pour les mettre en évidence : on a pi is luie plaque de gutta-percha, sur laquelle ou a placé une petite lame de platine qui a été mise en communication avec le [jôle positif de l'appareil au moyen d'une tige métallique; on a ap- plicjué sur cette lame une petite bande de papier humecté d'une dissohition métallique, de cuivre ou d'argent, puis sur le papier la pointe d'un fil de platine mis en rapport avec le pôle négatif; on n'a |)as tardé à voir se dé- poser le métal antonr de la pointe en couches adhérentes; en interposant C. R., 1876, I" Semeitre. (T. LXXXII, N" 6.) 47 ( 354 ) une lame de platine entre le papier et la pointe de ce métal, celle-ci s'est recouverte également d'une couche mince de métal. En soumettant suc- cessivement à l'expérience diverses dissolutions, l'appareil d'induction fonc- tioimant seulement avec deux couples à acide chromique et quelquefois avec quatre, on a obtenu ainsi la réduction du cuivre, du nickel, du co- balt, du fer, du plomb, du bismuth, de l'antimoine, du zinc, du cadmium, de l'argent, de l'or et du platine. » Je me suis occupé également de la formation des amalgames à l'aide du même appareil, en suivant la méthode employée par Davy, avec la pile, pour obtenir les amalgames de potassium, de sodium et d'autres métaux. On a pris une lame de platine qu'on a mis en rapport avec le pôle positif, et sur laquelle on a placé un morceau de potasse caustique légèrement hu- mide, sur la surface duquel on a introduit dans une petite cavité une goutte de mercure mise en contact avec la pointe d'un fil de platine ou pôle néga- tif de l'appareil d'induction ; quelques instants après, le globule s'est trans- formé en amalgame pâteux, dans lequel on apercevait des cristaux de ce composé. » On a obtenu l'amalgame de cuivre en opérant avec un mélange d'une dissolution de nitrate de cuivre et de nitrate de mercure dont on avait hu- mecté la bande de papier appliquée sur la lame de platine; on a produit ainsi les amalgames d'aluminium, de magnésium et d'autres métaux. On conçoit que les décharges de l'appareil d'induction provenant d'électri- cité à forte tension et se succédant rapidement soient capables de produire de puissants effets chimiques. » ÉLECTROCHIMIE. — N^ote Mr les réductions métalliques produites dans les espaces capillaires; par M. Becquerel. (Extrait.) « Lorsqu'un tube fêlé, contenant une solution métallique concentrée, de nitrate de cuivre ou de chlorure de cobalt, par exemple, est plongé dans une dissolution de monosulfure de sodium, il arrive, quand la fêlure n'est pas suffisamment étroite, qu'il se produit une diffusion, donnant lieu aune production de sulfure métallique dans la solution de cuivre ou de cobalt; ce sulfure adhère assez fortement au verre sous forme de couche; on voit alors peu à peu se former dans l'espace moléculaire entre la couche de sulfure et le verre, du côté de la dissolution métallique, un dé- pôt de métal brillant. )) De semblables effets sont produits en appliquant extérieurement sur ( 355 ) la lèliire du tube une bande de papier recouverte d'une couche de sulfure nouvellement précipité, et que l'on fixe sur la surface à l'aide d'un fil en- roulé autoiu'. Le cobalt, le cuivre, le platine, etc., ont été obtenus ainsi à l'état métallique; le premier était altirablc à l'aimant. » Il pourrait bien se faire que, dans la nature organique, il se produisît des effets semblables dans les cas de rupture de tissus ou de vaisseaux; supposons, par exemple, qu'un vaisseau qui traverse un muscle éprouve une rupture en un point quelconque, il y a aussitôt diffusion du sang dans le muscle, formation .d'un coagulum qui se trouve en contact, d'une part avec le sang, de l'autre avec le liquide humectant le muscle; il doit se produire alors une action élcctrocapillaire semblable à la précédente, don- nant lieu à une action réductive ou oxydante, suivant la nature du liquide, avec lequel le sang se trouve en contact quand il se coagule. Les produits qui se forment alors peuvent concourir à la fermeture de l'ouverture. Je me borne à indiquer les forces qui interviennent, étant dans l'impossibilité de connaître les produits formés. » Dans les plaies recouvertes d'une toile enduite d'une substance de nature à conduire à une gnérison, de semblables effets sont produits sans aucun doute. » Enfin, la communication se termine par l'exposé des réactions chi- miques produites dans les espaces capillaires, avec le concours d'un couple voltaïque à deux liquides adjonctif, mais faisant partie de l'appareil. » Ce couple est formé d'un tube fêlé, contenant une dissolution de nio- nosulfure de sodium et dans laquelle se trouve une lame de platine; le tube est enroulé d'un fil de platine que l'on met en communication avec la lame de platine, et on l'introduit ensuite dans une éprouvelte contenant une dissolution mélallique. D'après cette disposition, le couple à deux liquides fonctionne par suite de la réaction des deux liquides dans la fis- sure; il en résulte alors deux courants cheminant dans le même sens : l'un le courant dont il est question, l'autre le courant électrocapillaire déjà décrit dans mes précédents Mémoires; d'un autre côté, la partie du fil de [)latine qui est enroulée autour du tube touchant la partie de la fêlure, qui est l'électrode négative où s'opère la réduction, il en résulte que les deux actions s'ajoutent ensemble, comme il est facile de s'en rendre compte; aussi les réductions sont-elles doublées. u On fera remarquer que les appareils éleclrocapillaires formés avec des tubes fêlés ne fonctionnent qu'autnnt que les deux liquides qui pénè- trent dans la fêlure par capillarité arrivent au contact, ce qui n'a pas lieu 47- ( 35G ) quand le verre a trop d'épaisseur. Od trouvera dans la Note quelques dé- tails sur le fonctionnetnent de cet appareil électrocapillaire mixte, à cou- rant constant, sans l'intervention d'un métal oxydable, comme dans les couples des piles vollaïques. « THERMOCHIMIE. — Sur la jormation des éllteis; par M. Berthelot. « 1. J'ai exposé mes expériences sur la formation thermique des éthers chlorhydrique, bromhydrique, iodhydrique de l'amylène; sur la forma- tion des éthers nitriques de l'alcool, de la glycérine, de la mannite et de la cellulose; sur la formation des étliers sulfuriques acides des alcools mé- thylique, éthylique, propylique, isopropylique, butylique, ainylique, ainsi que de la glycérine; sur la formation enfin de l'éther éthylique ou éther ordinaire. Plusietu's de ces formations ont été définies à la fois, depuis les alcools et depuis les carbures d'hydrogène. Je vais compléter ces résultats par l'étude de quelques éihers formés par des acides organiques, tels que l'éther éthylacétique, qui dérive d'un acide gras monob.isique, et les éthers méthyloxalique et éihyloxalique, qui dérivent d'un acide bibasique. L'en- semble de ces expériences embrasse dix-huit éthers, huit acides, neuf alcools, trois carbures d'hydrogène, et fournit des méthodes générales pour l'étude de tous les cas particuliers. I. — Él/ier éthjloxallque, C H' [^C* H'O'] ou (C^ H<) ^C* H'O». » \. J'ai observé que cet éther, par une exception remarquable entre ses congénères, est décomposé rapidement par les alcalis concentrés, dès la température ordinaire : j'ai mesuré la chaleur dégagée. A cet effet, j'avais commencé par préparer l'éther oxalique et par en vérifier la pureté, à l'aide d'un essai alcalimétrique; conformément au procédé que nous avons proposé il y a quinze ans, MM. Péan de Saint-Gilles et moi, et qui est généralement adopté aujourd'hui, o^', 784 d'éther oxalique ont saturé une quantité de BaO équivalant à 0,778 d'éther supposé pur : l'écart re- présente la limite d'erreur de tels essais. » 2. On pèse un certain poids d'éther oxalique contenu dans une am- poule, soit i'''%990 ; on place l'ampoule dans un large tube avec un poids connu (tel que 'j^\\'èo) de soude très-concentrée (Na HO" + 3,3H-0-), le tout dans un calorimètre. On brise l'ampoule et l'on agite vivement; la réaction s'effectue et toute la chaleur, Q, est communiquée au calorimètre en cinq minutes. On brise alors le large tube, qui contient une masse pà- ( 357 ) teuse et solidifiée, et l'on en mélange le contenu avec l'eau du calori- niélre, ce qui dégage une nouvelle quantité de chaleur, Q'. Pour s'assurer si la réaction a été complète, on prend la densité de la liqueur, ainsi que son titre alcalin; en retranchant l'alcali saturé de l'alcali total, on a l'alcali neutralisé par la décomposition et, par un calcul de proportion, l'éther oxalique équivalent, soit if^g'yo. L'écart, qui représente seulement -p^, peut être négligé dans ce genre d'essai. D'autre part, on mesure la cha- leur, Qi, dégagée par le môme poids de la même solution de soude agissant sur la même quantité d'eau, et la chaleur, Qj, qui eût été dégrigéc parla for- mation du poids d'oxalate de soude dissous obtenu dans l'expérience pré- cédente, si cette formation avait eu lieu au moyen de la soude étendue et de l'acide oxalique étendu. » 3. Ces quantités connues, la chaleur x, dég.igée par la décomposition de l'éther oxalique opérée sous l'influence de l'eau pure, avec formation d'alcool étendu et d'acide oxalique étendu, sera donnée par l'équation Q + Q' = X -^ Q, H- Q,, attendu que les étals initial et final sont les mêmes. » J'ai trouvé ainsi : C'H' 1 > C'H^O': éther oxalique-}- 2 H'O'liq. = C'H'O' acide oxalique étendu C'H' ) -)- a C'H'O-dissous, dégage: -f- 6,66 et 6, 52, en moyenne. ... • -+- 6,58 ou 3,29 X 2 (C H* )• C H=0' -I- 2Na 0 étendue = O Na- 0» dissous -t- 2 C H' 0= étendu dégage -)- 1 7,6 X 2. Pour tout rendre comparable, j'ai mesuré la chaleur de dissolution de l'éther oxalique dans 25o parties d'eau à i5 degrés, soit pour (C*H*)^C^H=0» : +3,08. Donc (C H' )' C H' 0' dissous 4- eau = C* H' 0» dissous -+- 2 C'fl'O' dissous : -(-3,5oou-l- 1,75X2. La décomposition par l'eau de l'éther oxalique pur, ou dissous, dégage de la chaleur; par conséquent, la formation de ce corps en présence de l'eau absorberait à l'état pur : — 3,29 x 2 ; à l'état dissons : — 1,76 x 2. » On a encore, avec les composants purs : 2C'H"0' pur -I- C'U'O" solide — (C'H' .'CH'O' liq. -I- 2H'0' liq. : — 8,79 ou — 1,9 X 2, nombre qui deviendrait probablement positif, si l'on pouvait rapporter la réaction à l'acide fondu, c'est-à-dire si l'on en ajoutait la chaleur de fusion, afin de rendre tous les corps comparables. À fortiori le deviendrait-il, eu fai- ( 358 ) sant entrer en compte les hydrates et alcoolates qui prennent naissance en présence d'un excès d'alcool. » 4. La réaction précédente ne s'opère nettement qu'avec les alcalis con- centrés. Si l'on mélange, au contraire, une solution aqueuse d'étlier oxa- lique avec une solution de soude étendue, tout étant dissous et homogène, il se produit encore et une réaction rapide et un dégagement de chaleur; mais le titrage alcalin final montre qu'une portion de l'acide oxalique est demeurée neutralisée par l'alcool. Dans mon expérience, la réaction im- médiate répondait exactement à un partage de l'éther en deux portions égales : l'une changée en oxalate neutre, l'autre en éthyloxalate de soude ; mais ces proportions relatives doivent varier avec les conditions et surtout avec la durée, car la réaction continue peu à peu. » La chaleur dégagée dans l'expérience précédente est plus faible que dans une décomposition complète, comme on devait s'y attendre. En ad- mettant que la saturation de la soude étendue par l'acide éthyloxalique étendu dégage -I- i3,7, comme la plupart des acides, je trouve : C'H*(C*ffO') ac. éthyloxalique dissous + H^0== C'H^O» dissous + C'H°0' dissous: -+- 3,6, à peu près le même chiffre que pour l'éther oxalique dissous (+ 3,5). D'où l'on conclut encore que le changement de cet éther dissous en acide éthyl- oxalique et alcool dissous donne lieu à un phénomène thermique sensi- blement nul, précisément comme le changement de l'éther ordinaire en alcool, qui se fait suivant une équation analogue. II. Éther mélhyloxalique. » 1. Cet éther est intéressant à cause de son état solide. J'en ai vérifié très-exactement la pureté par des essais alcalimétriques, qui ont donné, par exemple : o,/i83 éther calculé, au lieu de o,485 pesé. » 2. J'ai trouvé, par mes expériences thermiques : (C'H')'C'H=0"sol. -+- 2 H'0'liq. = C'H'0» étendu -I- aC H' 0= étendu — o,i (C^H')=C*H=0'-f-2NaO étendue = C*Na'0« étendue -i- 2 C^ H' O' étendu . ... + i4,25X2 (C^H^j^C'H'O' + 200 parties d'eau se dissout en absorbant — 2,24 d'où 2C=H'0^ dissous 4- C'ff 0" et. = (C'H')'C) 3° Ces deux courbes se coupent, » Alors une partie seulement du joint à la clef peut répondre au point d'application de la poussée; suivant les cas, il y aura ou il n'y aura pas équi- libre, selon qu'au décintrement ce point d'application se trouvera dans la région possible ou en dehors de cette région. » M. Peaucellier tient compte ensuite de la résistance limitée des maçon- neries à l'écrasement. Il admet la loi, généralement admise, de la ré- partition des pressions rapportées à l'unité de surface, et il montre les modifications à faire subir à ce qui précède pour obtenir les courbes représentatives des poussées minima et maxima. » La considération des courbes de poussée a été employée, depuis Mose- ley et Mery, par tous les géomètres qui se sont occupés de la stabilité des ( 365 ) voûtes. Dans cos dernières années, M. Alfred Diirand-Clave, ingénieur des Ponts et Chaussées, a fondé sur elle vuic méthode d'élimination qui permet de reconnaître toutes les solutions compatibles avec les conditions aux- quelles une voûte doit satisfaire sous le rapport de la résistance des maté- riaux et de la situation nécessaire des courbes de [iression dans l'intérieur de la maçonnerie. » Le nouveau travail de M. Peaucellier envisage la ([uestion sous un point de vue différent; les courbes représentatives des poussées maxima et minima ajoutent un nouveau jour à ces méthodes et méritent au même degré l'attention des géomètres et des constructeurs. » Vos Commissaires proposent, en conséquence, de remercier M. le Mi- nistre de la Guerre de la Communication qu'il a faite à l'Académie du n° 24 du Mémorial de l'Officier du Génie, qui renferme le Mémoire de M. Peaucellier, en lui faisant connaître en même temps que ce travail lui parait digne de son approbation. » Les conclusions de ce Rapport sont mises aux voix et adoptées. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. aNALYSIî mathématique. — Mémoire sur l'approximation des fonctions de très-grands nonihres cl sur une classe étendue de dévelojipemoits en série (première Partie); par I\L G. Darbocx. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Hermite, Puiseux, Bouquet.) « La théorie des séries trigonométriques est une de celles qui, depuis le dernier siècle, ont le plus occupé les géomètres; et, comme Riemann en fait la remarque, elle a contribué beaucoup à nous donner les notions les plus précises sur la définition des fonctions. Après avoir tracé l'historique détaillé de cette grande théorie, après avoir reconnu toute la valeur des travaux de Dirichlet, Riemann fait observer cependant que la démonstra- tion de Dirichlet ne s'applique qu'à une classe de fonctions, à celles qui sont susceptibles d'intégration et n'ont pas un nombre infini de maxima et de minima, et il cherche à résoudre, sans aucune limitation, le problème suivant : Une Jonction étant définie de la manière la plus générale, quelles sont tes conditions (jui assurent la légitimité de son développement en série trigono- métrique, ou, ce qui revient au même, quels sont les caractères distinclifs des séries trigonométriques considérées connue servant de développement à une fonc- tion quelconque^ ( 366 ) 1) Le travail de Riemann a rappelé l'attention sur une question qui paraissait épuisée. Plusieurs des élèves de l'illustre géomètre ont publié d'intéressants Mémoires où ils ont adopté le point de vue de Riemann, en essayant de résoudre plusieurs difficultés relatives aux fonctions singulières et à la convergence de leurs développements en série trigononiétrique. Cette étude est loin d'être épuisée. » Le point de départ de mon travail se trouve dans l'examen de ques- tions toutes différentes relatives aux séries trigonométriques, questions qui ont été un peu négligées depuis la publication du Mémoire de Dirichlet. Avant ce grand géomètre, on avait essayé de justifier les développements en série trigononiétrique en se rendant compte de l'ordre de grandeur des termes de la série. Cette évaluation est facile, comme on le verra, pour les fonctions habituellement employées dans l'Analyse; mais elle n'était pas suffisante, Dirichlet a soin de le faire remarquer, car il fallait non-seule- ment démontrer que la série est convergente, mais encore en déterminer la somme, ce qui présentait des difficultés sérieuses, levées pour la première fois dans le travail de Dirichlet. » Dans la première Partie de cette Étude, je donne d'abord des carac- tères précis pour reconnaître l'ordre de grandeur et obtenir l'expression approchée des coefficients successifs d'une série trigonométrique. J'ap- plique ensuite les résultats obtenus à la solution d'une belle question, l'ap- proximation des fonctions de très-grands nombres pour laquelle Laplace a donné, dans la Théorie des probabilités, une méthode très-importante, la seule connue jusqu'à présent. Il est facile de rattacher l'étude de cette question à la théorie des séries trigonométriques. » En effet on peut, dans la plupart des cas, regarder la fonction dont on veut obtenir une expression approchée comme le coefficient d'une puis- sance de X dans une série supposée ordonnée suivant les puissances crois- santes /(.r) = «0 -f- rt, a: ^- . . . + a„jf" -+- Supposons donc que, étant donnée une telle série, on se propose une évaluation approchée du terme n„. La série sera en général convergente, et si nous y remplaçons x par Re'", R étant le module et w l'argument de x, nous aurons f{Re'''') = «„ + ...-{- rt„R«e"'" + . . . . Le coefficient a„ fera partie d'une série trigonométrique, et nos méthodes se prêteront alors à son évaluation approchée. » Cette relation entre les séries trigonométriques et les séries de puis- sances est bien connue; elle a été même utilisée par M. O. Bonnet, qui, dans son beau Mémoire sur la théorie générale des séries, a déduit de la théorie ( 307) des séries trigonomélriqucs le ihéorème de Caucliy sur le développement des fondions en séries de puissances convergentes à l'intérieur d'un cercle. » Elle permet de traiter une question qu'on laisse d'habitude sans exa- men, et de reconnaître si la série de puissances que développe une fonction demeure convergente sur le cercle limite. Il suffit évidemment que, sur ce cercle, la fonction remplisse les conditions qui assurent la légitimité de son développement en série trigonométrique. » Parmi les fonctions de très-grands nombres auxquels j'applique ma méthode, je citerai : » i" Les polynômes X„ de Legendre, dont je donne l'expression appro- chée, de l'ordre d'une puissance quelconque de - : » 2° Les polynômes plus généraux qui naissent de la série hypergéomé- trique, quand elle se termine, et qui sont, par conséquent, définis par l'équation X„ = F(— u, u-h n,y, x). J'en obtiens encore une approxi- mation indéfinie; M 3" L'intégrale si importante de Laplace jy{x)f"{œ)dx, prise entre deux limites réelles quelconques; j'étends le résultat au cas où l'intégrale serait prise entre des limites imaginaires, les fonctionsy (x), ç{x) étant imaginaires; )) 4° Les dérivées «'""" de pour lesquelles je donne aussi une formule d'ajjproximation indéfinie; I) 5° La dérivée n'''""^ des expressions telles que {x -a,)"'',{.r-a,)"'^,..., {x-a^fp; » 6° L'expression approchée du terme général de la série de Lagrange ou, plus généralement, de la fonction où n est très-grand et p fini. Laplace n'a traité qu'un cas particulier de cette expression, celui qui se rapporte à l'équation n — esiuK = 'Ç, et par une méthode qui n'est pas applicable au cas général. » J'aurais pu indiquer beaucoup d'autres applications, mais mou but ( 368 ) principal était l'étude des développements ordonnés suivant les polynômes de la série hypergéométrique, et cette première partie de mon Mémoire trouve son origine dans la recherche que j'ai dû faire des expressions ap- prochées de ces polynômes, quand leur rang est très-grand. » GÉOMÉTRIE. — Nouvelles propriétés géométriques de la surface de l'onde, qui s'interprètent en Optique; par M. A. Mannheim. (Renvoi à la Section de Géométrie.) « Malgré les beaux travaux de Fresnel, Hamilton, Mac-CuUagh, Plii- cker, on ne connaissait qu'un petit nombre de propriétés optiques, déduites de l'étude géométrique de la surface de l'onde. » A ces propriétés, on peut ajouter celles que j"ai énoncées dans la séance du 23 août 1876 (voir Comptes rendus), et celles que je vais énoncer aujourd'hui. Ces propriétés sont corrélatives deux à deux. » Théorème I. — On mène un diamètre quelconque d'une surface de l'onde et la normale à cette surface à l'extrémité de ce diamètre. Dans le plan déterminé par ces deux droites et perpendiculairement au premier diamètre, on mène un nouveau diamètre : la somme des inverses des carrés des diamètres comptés sur ce nouveau diamètre, augmentée de l'inverse du carré du premier diamètre, est constante quel que soit celui-ci. » En transformant ce théorème par polaires réciproques, on obtient le suivant : » Théorème II. — On mène un diamètre quelconque d'une surface de l'onde et à l'une des extrémités de ce diamètre on mène la normale et le plan tangent à cette surface. Perpendiculairement au plan de ce diamètre et de celte nor- male, et parallèlement à cette dernière droite, on mène deux plans tangents à la surface de l'onde. La somme des carrés des distances du centre de la surface à ces trois plans tangents est constante, quel que soit le diamètre considéré. » Théorème lll. — Un trièdre trirectangle a son sommet au centre d'une surface de ionde. Sui chacune de ses arêtes, ilf a deux diamètres de celte sur- face; on prend l'inverse du carré du produit de ces diamètres : la somme des trois carrés quon obtient ainsi, en considérant les trois arêtes du trièdre, est constante, quelle que soit la position de ce trièdre. » De là résulte un théorème relatif à une section diamétrale quelconque de la surface, théorème qui se vérifie immédiatement lorsque le plan dia- métral est parallèle à l'un des plans tangents singuliers de la surface de ( 369) l'onde, puisque alors la courbe d'inferseclion de cette surface par ce plan est une anallagmatiqne ayant son centre pour pùle principal. » Voici le théorème corrélatif du théorème III : Il TmiORÈMi; IV. — On considère deux Irièdrcs Irirectangles circonscrils ù une sinface de l'onde et dn)U les Jaces sont respectivement parallèles entre elles. On prend le carre du produit des dislances du centre de la surface à deux faces parallèles entre elles; la somme des carrés analogues qu'on obtient en con- sidérant les trois faces du trièdre est constante, quelle que soit la position de ce trièdte. n Comme conséquence, on a une propriété de la courbe de contour ap- parent de la surface de l'onde, projetée orthogonalement sur un plan dia- métral quelconque. Cette propriété se vérifie immédiatement en vertu d'un théorème énoncé dans ma première Communication (voir Comptes rendus du 23 août 1875), lorsque le plan diamétral est perpendiculaire à l'un des diamètres qui contient un point conique. » Il n'existe, dans ces énoncés, que des longueurs de diamètres et des dis- tances à des plans tangents de la surface de l'onde. Ces éléments s'interprè- tent en Physique. A une longueur de diamètre correspond une vitesse sui- vant un rayon efficace et à une distance de plan tangent correspond une vitesse de propagation normale d'une onde plane. En outre, sachant que le diamètre qui contient un point conique est un axe de réfraction co- nique, et que la perpendiculaire à un plan tangent singulier est un axe de réfraction cylindrique, on peut traduire, en Optique, les énoncés pré- cédents et leurs cas particuliers relatifs aux points singuliers et aux plans tangents singuliers. » Ainsi, par exemple, les théorèmes III et IV, remarquables chacun, parce qu'ils établissent une relation dans laquelle n'entrent que six élé- ments do même nature, peuvent se traduire ainsi : >i On considire les trois couples de rn)ons efficaces parallèles (Uix arêtes d'un trièdre trirectancjle, on prend pour chacun de ces couples l'inverse du carré du produit des deux vitesses suivant ces rayons : la somme des trois quan- tités ainsi obtenues est constante quelle que soit la situation du trièdre. » 0/1 considère trois couples d'ondes planes parallèles aux faces d'un trièdre trirectantjle, on prend pour chaque couple d'ondes parallèles à l'une des faces le carré du produit de leurs vitesses iwrnudes : la somme de trois quantités ainsi obtenues est constante quelle que soit la situation du trièdie. » O.K., ig^li, i'rSfm--«Irf. (T. LXXXll, ^« G.) ^9 ( 370 ) GÉOMÉTRIE. — Sur les courbes gauches du quatrième ordre; par M. P. Seiiret. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « 1. Problème III. — É la ni donnés huit points i, 2, 3, 4> 5,6, 7, x d'une courbe gauche du qualrième ordre, trouver les trois dernières traces r, z, t de la courbe sur un plan H conduit à volonté par l'un de ces points x. » Soient, dans le plan H, trois coniques déterminées S,, S.>, S3, conjuguées respectivement aux pentagones gauches 12345, 23456, 34567, ou aux pentagones plans dérivés de ceux-là. » Le quadrangle formé, dans le plan H, du point donné x et des trois y, z, t, que l'on cherche, étant conjugué, d'après le lemme, à chacune de ces coniques, leurs équations tangentielles seront réductibles en la forme commune (o) X- -h j- -\- z- -^ t- = o, tandis que leurs équations effectives pourront s'écrire respectivement (i) aa' + /3/3' = o, (2) aa' -4- 77' = o, (3) ««' -+- oM' = o, ces dernières supposant d'ailleurs les trois courbes rapportées à autant de quadrilatères circonscrits, ayant deux sommets opposés communs a, «', pris à volonté, et que l'on pourra construire effectivement, puisque les trois courbes S,, So, S, sont entièrement connues. » Si l'on compare actuellement les équations (i), (2), (3) des trois courbes à la forme équivalente (o) qui leur est commune, les identités tan- gentielles, résultant de cette comparaison, entraînent l'existence d'une pre- mière conique 1 circonscrite au quadrangle xj'z< et conjuguée aux quatre couples connus au', j3/3', 77', â^'. Cette première conique 1 est d'ailleurs entièrement déterminée par le point x qui en est donné, et par les quatre couples de points conjugués connus, aa',..., jô', et elle contient les trois points j, z, t que l'on cherche. » Il ne leste plus qu'à répéter cette construction, après avoir substitué aux points a, a', qui avaient été pris arbitrairement à l'extérieur des trois courbes S,, S2, S3, deux autres points «,, a'j choisis tie même. On obtient ainsi une deuxième conique déterminée 1' passant, comme la première, par le points, et contenant aussi les trois points cherchés. » Les points cherchés se trouvent donc aux trois derniers points de ( 371 ) rencontre de deux coniques déterminées 1, 1', auxquelles leur définilion assigne un premier point commun jc. j> 2. PhOBLKME IV. — Etant donnés huit points, i, 2, 3, 4, 5,6, 7, SrCune courbe gauche du quatrième ordre, trouver les quatre traces x,y,z, t de la courbe sur un plan quelconque H. » Soient, dans ce plan, S,, 82,83, S^, quatre coniques déterminées, con- juguées respectivement aux pentagones gauches, i2'345, 23/|56, 34567, 45678, ou aux pentagones plans dérivés de ceux-là. Chacune de ces coni- (pies étant conjuguée, d'après le lemme, au quadrangle xjzt, formé, dans le plan H, des quatre points que l'on cherche, leurs équations tangentielles seront réductibles en la forme commune (o) Jc' -^y- -h z^ + i- ~ o; tandis que leurs équations effectives pourront s'écrire (1 )««'-+- /3j3'= o, (2) a«'4-77'=:i o, (3) «a' + ôo'— • o, (4') ««'+ ££'= o, ces dernières supposant les quatre courbes rapportées à autant de quadri- latères circonscrits, ayant deux sommets opposés communs a, «' pris à vo- lonté, et que l'on pourra construire effectivement, puisque les courbes S,,..., S., sont connues. )) 8i l'on compare actuellement les équations (i),.-') (4) f'^s quatre courbes à hi forme équivalente (o) qui leur est commune, les identités tan- gentielles résultant de cette comparaison entraînent l'existence d'une pre- mière conique 2, circonscrite au quadrangle xjzt, et conjuguée aux cinq couples connus aa', /3(3', -i ^^'- D'ailleurs ces cinq couples de points con- jugués déterminent entièrement cette première conique 2; et elle contient les quatre points Jc,j., z, i que l'on cherche. 1) Il ne reste plus qu'à répéter cette construction, après avoir substitué aux points «, «', que l'on avait pris à volonté, deux autres points a,, a',. On obtient ainsi une seconde conique 2', et les deux coniques 2, 2', obte- nues de la sorte, se coupent suivant les points cherchés. » M. Mautha-Bfxker adresse un complément à ses Communications pré- cédentes sur l'éther. (Renvoi à la Commission précédemment nonnnée.) 49- ( 372 ) M. E. DucHEMiN adresse de nouveaux documents, concernant les résul- tats fournis par les essais de sa boussole circulaire, à bord des navires. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. RoLET, M. Rexès adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) CORRESPONDANCE. SCIENCE APPLiQUiiE. — Sur les travaux de percement du tunnel du mont Saint-Gotltard (suite). Lettre de M. D. Colladon à M. le Secrétaire perpétuel. « Les pompes à piston liquide du mont Cenis agitaient, à chaque course, environ looo litres d'eau et ne pouvaient donner plus de 16 coups simples par minute, ce qui limitait à huit le nombre des révolutions des mo- teurs. Une telle lenteur était inconciliable avec la vitesse des moteurs du Gothard, marchant à 35o et i5o tours par minute. » En conséquence, nous avons dû recourir à un nouveau système de pompes à grande vitesse, que j'avais fait construire en 1871 pour la Com- pagnie des chemins de fer de. la haute Italie, et que M. Favre avait eu l'occasion de voir fonctionner, à une vitesse d'environ 200 coups par mi- nute et sous de fortes pressions, sans réchauffement notable de l'air com- primé. Dans ces pompes, le piston et la tige sont creux et reçoivent, par l'extrémité du prolongement de la tige, une circulation d'eau intérieure continue qui les maintient froids. J'emploie de plus, pour compléter le re- froidissement pendant la compression une très-minime quantité d'eau que j'injecte à l'état pulvérulent. » Dans les appareils installés au Sainl-Gothard, où l'on comprime l'air à 8 atmosphères par des pompes de mon système, qui travaillent jour et nuit, toute l'année, à la vitesse de i5o à 200 coups utiles par minute, l'air comprimé sort des cylindres à une température qui ne dépasse que de i5 à 20 degrés C. la température de l'air aspiré. Le volume d'eau injecté à l'état pulvérulent est moindre que la niilliènie partie de celui de l'air. La réduction de poids, de prix d'achat et de volume qui résulte de l'emploi de ces grandes vitesses est facile à apprécier. ( 373 ) M 11 existe actuellement, à Goschenen et à Airolo, quatre turbines qui font marclier douze pompes de très-petit volume (i). La quantité d'air obtenue, sous la pression de 8 atmosphères absolues, est de looo mètres cubes par heure. L'ensemble de ces turbines, de ces douze pompes et d'fin groupe de recFiange de trois autres compresseurs est largement logé dans une chambre de 35o meires carrés de surface à Giisclienen, el de 290 mètres carrés à Airolo. Pour obtenir, à l'une des bouches du ttuinel, le même ré- sultat avec des béliers du système primitivement adopté au mont Cenis, il aurait fallu quatre-vingts béliers, hauts chacun de 36 mètres. » Les vingt-huit pompes à pistou liquide et à simple effet, qui ont été installées à Bardonnèche |)our remplacer les béliers, sont mues par sept grandes roues à augets. Ces vingt-huit pompes produisent 600 à 700 mè- tres cubes d'air, par heure, sous 7 atmosphères absolues; l'ensemble de ces appareils occupe sept bâtiments, dont chacun a 3oo mètres carrés de surface. )< En résumé, nous avons au Saint-Gotliard des pon)pes de compres- sion qui, possédant une puissance d'effet double, n'ont cependant coûté que la moitié de celles qui avaient été installées au mont Cenis; elles occu- pent, avec leurs moteurs, un espace six ou sept fois plus restreint (2). » Les systèmes de perforatrices employés au Saint-Gothard présentent aussi des différences de formes, de principe et de jiuissance d'aclion par rapport à celles dont on s'est servi au Tréjus. Elles sont plus légères, occupent moins de volume, et leur rapidité d'action est plus grande. » M. Favre emploie les perforatrices non-seulement pour excaver la galerie de direction et les abalages, mais aussi pour l'avancement de la cu- nelle ; c'est dire que le travail de perforation mécanique a été largement développé. » Au dehors du tumiel existent des chantiers d'essais, où les perfora- trices nouvelles sont éprouvées préalablement à tout emploi. Entre un grand nombre de systèmes, l'entreprise en a distingué quatre actuellement en activité : deux à Goschenen el deux à Airolo. Ces quatre systèmes ont {t) jé Goschenen : diamèlrc du pistou, o"',4?.; coiuse, o"',62; diamètre de turbine, 2'",4oj tours par ininule, i5o. — ^ Airolo : diamètre du piston, o"',46; course, o'",45; dianiùlrc de turbine, i"',?,o; tours par iniiuiie, 3'jo. — l'"orce moyenne de chaque tur- bine, 210 à ?.5o chevaux. (2) Aux pompes à niouveraent rapide décrites ci-dessus on a ajouté, dans le même local, à Airolo et à Goschenen, quatre pompes destinées à la compression de l'air à 14 at- mosphtiies pour le service des lucomolivea à an comprimé. ( 374 ) des avantages spéciaux, sur le mérite desquels on n'est pas encore défini- tivement fixé; mais ils peuvent, sans perte de temps, se remplacer mutuel- lement sur un même affût, et leur manutention est assez simple et commode ptftir pouvoir être confiée indifféremment aux manœuvres. On obtient ainsi, sans complication nuisible, l'avantage d'appliquer ces diverses per- foratrices aux emplois qui leur sont le plus favorables. » Les perforatrices employées sont celles de MM. Dubois et François, Ferroux, Mac Kcan et Turrettini; ces trois derniers systèmes sont peu à peu substitués au premier, qui est le plus ancien. M La machine de M. Turrettini, directeur des ateliers de précision de Genève fondés par A. de la Rive, est, je pense, la première où l'on ait imaginé d'utiliser la réaction contre les fonds du cylindre percuteur pour obtenir un avancement automatique parfaitement régulier (i). » Les trous sont percés à une profondeur moyenne de i'",io à i'",3o; ils sont chargés avec 5oo ou 600 grammes de dynamite de première qua- lité. La dynamite brise le rocher en de nombreux fragments et facilite ainsi l'enlèvement des déblais. » Les transports dans les parties élargies du tunnel se font, de chaque côté, par deux locomotives mues par l'air comprimé. Ces locomotives rem- placent avec avantage une centaine de chevaux qui seraient nécessaires, à chaque extrémité, pour le transport des matériaux et des déblais. » Il existe aussi, à chacune des bouches du tunnel, deux élévateurs ac- cumulateurs actionnés par la puissance de l'air comprimé. » Les compresseurs actuels envoient régulièrement aux travaux, et de chaque côté, une quantité d'air comprimé qui représente une puissance mécanique de quelques centaines de chevaux pour le jeu des perforatrices. Cet air, en se détendant, se transforme, dans les chantiers, en 9000 mètres cubes d'air respirable, sous la pression moyenne de o"',66o de mercure. Cette quantité va être portée à environ i5 000 mètres cubes par l'installa- tion de deux nouvelles turbines, plus puissantes que les premières, et de compresseurs appropriés. La perforation mécanique et l'aération seront ainsi notablement augmentées dès le milieu de l'année courante. » Enfin M. Favre, désireux de placer ses ouvriers dans les meilleures conditions hygiéniques possibles, a fait préparer, à chaque extrémité du (i) La Notice imprimée jointe à cette Lettre, et extraite des Archives des Sciences de la Bibliothèque universelle, contient la description abréj,'ce des quatre perforatrices employées au souterrain du Saint-Gothard. ( 375 ) souterrain, deux grandes cloches aspirantes conjuguéos |)our cidever, du sommot de la voûte et des cavités des travaux d'élargissement, la fumée et l'air vicié qui s'y accumulent quelquefois. » L'ensemble de ce vaste travail fait le plus grand honneur à l'habile onirepreiieur cjui a voué à sa réussite son énergie, son expérience et la presque totalité de sa fortune. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur Ici icparlilion de la radialion solaire à Montpellier pendant l'année i8j5. Note de M. A. Crova, transmise par M. Baiard. « Dans des Communications précédentes (i), j'ai exposé les méthodes que j'ai adoptées pour la détermination des éléments qui servent à calculer l'intensité calorifique de la radiation solaire et sa transmissibilité à travers l'atmosphère. Les nombres contenus dans le tableau suivant sont extraits des séries d'observations que j'ai faites sur ce sujet, dans le courant de l'année 1875, à îMontpellier et sur divers points du département de l'Hé- rault. Letu' comparaison avec ceux que M. Desains a obtenus par une autre méthode (2 pourra présenter quelque intérêt; les valeurs de l'ahsorp. tion atmosphérique me paraissent, eu effet, constituer un des éléments qui peuvent servir à caractériser les divers climats. Observations faites h midi pendant l'année iS^S. Caldi'ies reines par miiuito Épaisseurs Pâtes. et par atmo- Stalions. cenlim. carré. sphériqiies. 8 janvier 1 ,og 2,47 1 6 février r , i :i 1 ,97 I ■zg mars. i,3o 1,20 ( , „• ' . . ,• , , r -1 ., / • > Montpellier, près du Jardin des Plantes. 10 avril I ,3) 1 ,19 *^ "^ 5 mai 1 ,5i 1,1?. (> juillet I ,23 I ,06 4 septembre. .. 1,17 i,?.5 Gignac (Hérault , à la campagne, 5 octobre. .... 1,2^ 1 ,\tj Palavas (Hérault , au boni de la mer. » Quelques séries m'ont paru assez régulières poiu- pouvoir être calcu- lées; j'ai choisi plus particulièrement celles dans lesquelles on remarque une symétrie approchée entre les résultats obtenus avant et après le tnidi (i) Comptes rendus, t. LXXXI, p. in..)5. et l. LXXXN, p. Si (2) Comptes rendus, t. LXXX, p. 1 jao. ( 376 ) vrai. C'est surtout par les belles journées de l'hiver et du conimencenieiit du printemps que l'on approche le plus de cette symétrie, qui n'est presque jamais réalisée pendant l'été. J'en extrais les nombres suivants : Intensités calorifiques Coefficients correspondant de transmissibililé, il des épaisseurs atmosphériques l'épaisseur déjà traversée égales à étant Dates. ^ -^ — — 1— >__^ .^ ^ 1. 2. 1. 2, 8 janvier i ,6i ')'9 °>79 0,83 6 février i,52 i,ii 0,78 0;75 5 mai i ,57 i ,26 0,76 0,81 4 septembre i,3o 0,92 O169 0,73 5 octobre i ,87 i ,07 0,74 o,83 » Les nombres contenus dans les deux dernières colonnes représentent la transmissibililé des radiations solaires à travers une épaisseur atmo- sphérique; elle est variable avec l'atténuation d'intensité des radiations de diverses réfrangibilités, produites par une transmission antérieure. La con- stitution atmosphérique étant variable aux diverses époques de l'année, on ne peut les comparer directement avec les coefficients de transmissibilité à travers une épaisseur constante d'eau obtenus par M. Desains. » Il n'est pas possible de calculer, avec quelque précision, la proportion de chaleur réellement transmise par l'atmosphère; il faudrait pour cela connaître la constante solaire. Or, quoique, malgré l'incertitude d'une ex- trapolation étendue aux limites de l'atmosphère, j'aie obtenu dans mes di- verses séries pour valeur de cette constante des nombres peu différents de deux calories, et constamment supérieurs à ceux de Pouillet, sa valeur exacte ne nous est pas encore connue. On voit, d'après les tableaux précé- dents, que l'intensité de la radiation solaire acquiert son maximum au printemps et en hiver, et qu'elle a sa valeur la plus faible en été, comme on l'avait déjà remarqué. On voit, de plus, que le coefficient de trans- missibilité acquiert, dans le département de l'Hérault, des valeurs assez grandes; il dépasse quelquefois 0,80 quand l'épaisseur déjà traversée est égale à 2. » J'ai calculé au moyen de ma formule les séries de Pouillet, après avoir converti les élévations de température en calories, et les épaisseurs données par la formule de Lambert en épaisseurs calculées au moyen de la formule de Bouguer. Il est facile de voir, d'après le tableau suivant, que les trans- missibilités que j'ai observées sont toujours supérieures à celles que l'on déduit des observations de Pouillet : ( 377 ) Calories correspondant Coofficionts h des de transinissibilité, épaisseurs atmosphériques. les épaisseurs traversées étant Dates. — "■— — ■ I !■! 1. '2. I. î. 28 juin 1887 1 ,3o o,g5 o>72 0.73 0^ Jtiillet 1,36 "''99 ">69 o>74 22 se])tcrnbre 1,4'' • )°7 '•'^D 0'74 4 mai i838 i,34 1,00 0,74 0,76 Il mai 1 ,40 1 ,08 Ojy' 0,78 » De longues séries d'observations sont nécessaires ponr qu'il soit pos- sible d'arriver à des résultats qui permettent do bien définir l'influence qu'exerce l'atmosphère, en un lieu déterminé, sur l'intensité des radiations qu'elle transmet. Je continue à m'occupcr de ces études; mais il serait à désirer que des travaux analogues pussent être entrepris simultanément sur divers points et à des altitudes différentes, autant que possible sur des plateaux élevés, afin d'atténuer les perturbations causées par les masses d'air plus ou moins humides qui se déplacent du matin au soir sur les flancs des montagnes, et sur lesquelles M. Forbes (i) a depuis longtemps attiré l'attention. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur UTi nouveau propylcne chloré. Note de M. Reboul, transmise par M. Balard. « J'ai fait voir (2) qu'en agissant sur l'aldéhyde propylique normale CH'— en- — CHO, dérivée de l'alcool propylique de fermentation, le perchlorure de phosphore donne, comme on devait s'y attendre, un chlorure de propyiène CH' — Cil- — CTlCl-, bouillant de 85 à 87 degrés, qui est le véritable homologue du chlorure d'élhylidène, et que j'ai dé- signé sous le nom de chloropropylol ou chlorure de propylidène. En per- dant IICl par la potasse alcoolique, ce chlorure, qui contient les 2 atomes de chlore dans le même groupe carboné (CIIC1-), doit fournir un pro- pyiène chloré unique CH' — Cil = Cil Cl, distinct du propyiène chloré CH' — CCI = Cil-, dérivé du méthylchloracétol. C'est en effet ce que l'ex- périence confirme. » Le chlorure de propylidène CH' — CH* — CHCl'-, que j'ai préparé en notable quantité par l'action de PCI' sur l'aldéhyde propylique nor- (1) Philosophical Transactions, part. II, p. 2t;'» et suiv. ; 1842- (2) Comptes rendus, t. LXXVI, p. 1270. C.R., iS^G, \" Srrreitre. (T. I.XXXII, N» C ^'^ ( 378 ) maie (46°-48°), est un liquide bouillant de 85 à 87 degrés, d'une densité 1,143 à la température -h (o°. Traité à 100 degrés en vase clos, pendant quelques heures, par une solution alcoolique de potasse, il donne, par suite de l'élimination de i molécule d'acide chlorhydrique, un propylène chloré CH' — CH ^ ; CHCl bouillant à 33"-35^ tandis que celui du mé- thylchloracétol CH' — CCI = CH- bout de 23 à q.5 degrés. Refroidi à — iS*', il se combine avec le brome, mais moins énergiquement que son isomère, et se transforme en un bibromure CH^ — CHBr — CHClBr qui bout d'une manière constante à 177''- 177", 5 (corrigé) (i), tandis que le bibromure CH' - CClBr — CH'-Br, donné par son isomère, bout à 169°- 170" (corrigé). » Tandis que le chlorure de propylidène et le méthylchloracétol, qui contiennent tous deux Cl- dans le même groupe carboné, se transforment, en perdant IlCl, en deux propylènes chlorés purs isomériques entre eux, le chlorure de propylène ordinaire CH' — CHCl — CH^Cl, dans lequel les 2 atomes de chlore appartiennent à deux groupes carbonés adjacents, donne, en perdant HGI, un mélange des deux propylènes chlorés précé- dents, l'élimination du chlore se faisant simultanément, mais en propor- tion inégale, dans les deux groupes dont il fait partie. Est-ce le chlore du groupe extrême qui est enlevé avec l'hydrogène du groupe du milieu, c'est le propylène chloré CH' — CCI = CH= qui prend naissance, tandis que c'est au contraire le propylène chloré CH' — CH = CHCl qui se forme quand c'est le chlore du groupe du milieu qui est enlevé. Aussi le produit obtenu bout de 0.5 à Z2 degrés, et non de 23 à aS degrés, comme le propylène chloré du méthylchloracétol, avec lequel on a, jusqu'à pré- sent, admis à tort son identité. Il se comporte également d'une manière différente avec les hydracides, avec l'acide bromhydrique en particulier. H me suffira de dire qu'en s'unissant avec lui, outre le chlorobromure CH' — CCiBr — CH' bouillant à 92 degrés, il fournit une certaine quan- tité d'un second chlorobromure CH' — CHBr — CH^CI bouillant vers iio degrés, et dont la production est due au propylène chloré CH' — CH = CHCl qu'il contient; tandis que le propylène chloré du mé- thylchloracétol ne donne, dans les mêmes conditions, que le chlorobro- mure (92 degrés) CH' - CCIBr - CH'. « Les mêmes observations s'appliquent au propylène chloré pré- (i) 0,886 du produit i77°-i77°,5 ont donné i"',94o de chlorure et de bromure d'ar- gent. La formule exige i8',94G. ( 379 ) pari' par M]\I. Friedel et Silva avec le clilorobroimire de propylène CH' — CHCl — CIHISr, bouillant de 119 à 121 degrés et obtenu en fai- sant agir à l'ébullition le bronuire de propylène ordinaire sur le bi- chlorure de mercure (i). Tout en admettant son identité avec celui du méthylchioracétol, ces savants avaient pourtant remarqué cpi'il pas- sait de 25 à 3o degrés. C'est en réalité un mélange où domine le propylène chloré CH' — CCl = CH-, mais où il y a aussi l'isomère CH' -- CH = CHCl bouillant à 33°-35''. Le chlorobromure de MM. Friedel et Silva est donc aussi lui-même un mélange de deux composés isomé- riques fort voisins : CH' — CHCl — CH'Br, de beaucoup prédominant, et CIP — CHlSr ~ CH-Cl. Son mode de production reiul d'ailleurs cette co- existence pour ainsi dire fatale, la substitution du chlore au brome, parle sublimé corrosif, s'effectuant simultanément, bien qu'en proportion iné- gale, sur l'un et l'autre des 2 atomes de brome du bromure de propylène ordinaire. » L'action exercée par la potasse sur le chlorure de propylène ordi- naire est donc calquée sur le double dédoublement qu'éprouve, dans les mêmes conditions, le bromure correspondant (2). En agissant sur les com- posés C'H'Br- ou C'H"C1', contenant leurs 2 atomes de brome ou de chlore, l'un dans un groupe extrême, l'autre dans celui du milieu, elle fournit sinudtauément deux isomères^ double réaction inverse de celle que j'ai montré se passer, en général, lorsqu'on fixe les hydracides sur les composés monochlorés ou monobromés dérivés des carbures C"H-". » J'ajouterai, en terminant, que, comme celui qui dérive du méthyl- chioracétol, le propylène chloré du chlorure de propylidènc, en perdant nCl par la potasse alcoolique à i5o degrés, se transforme en allylène, et que le chlorure de propylidène, traité par l'acétate de potasse alcoolique, ne donne point de diacétale correspondant ; l'acétate agit comme la potasse elle-même et fournit le propylène chloré CH' — CH = CHCl, en même temps que du chlorure de potassium, de l'acide acétique et de l'éther acétique. » (1) Comptes rendus, t, I.XUI, j). io85. {?.) Rebovl, Comptes rendus, l. LXXIX, p. 317. { 38o ) CHIMIE INDUSTRIELLE. — Des difficultés que présente la préparation de l'aniline pure. Note de M. A. Rosesstiehl. « La séparation de corps de propriétés voisines présente souvent des difficultés considérables; j'en ai fait l'expérience, dans ces dernières années, eu essayant de préparer de l'aniline exempte de pseudotoluidine. A l'époque où j'ai découvert ce dernier alcaloïde, j'en ai démontré la présence dans toutes les anilines, de quelque origine qu'elles fussent, et notamment dans celle de l'indigo, qui passait alors pour l'une des plus pures. J'ai indiqué aussi le moyen de préparer de l'aniline ne donnant pas, avec le chlorure de chaux, l'éther et l'eau acidulée, la réaction caractéristique de la pseudo- toluidine. J'ai réussi depuis à augmenter la sensibilité de cette méthode d'essai, et, avec son aide, j'ai pu déceler encore la présence de cet alcaloïde dans la même aniline, qui alors m'avait paru être pure. J'ai cherché des procédés propres à enlever cette petite quantité de pseudotoluidine, de manière à obtenir un produit ne donnant plus de réaction avec ma nou- velle méthode : ce sont les difficultés inattendues que j'ai rencontrées qui font l'objet de cette Note. » 1. Pour faire l'essai d'une aniline, j'en prépare une solution aqueuse et limpide. loo grammes d'eau, à 17 degrés C, en dissolvent 3^', 2; à 10 centimètres cubes de cette solution, j'ajoute 10 centimètres cubes de chlorure de soude (obtenu par double décomposition entre le chlorure de chaux liquide à 7 degrés B. du commerce et une solution saturée à froid de carbonate de soude). La proportion de chlorure de soude peut varier du simple au double sans inconvénient. La coloration fugace de Runge se manifeste aussitôt; j'agite avec 10 centimètres cubes d'élher que je con- serve; je rejette le liquide aqueux. La solution éthérée est lavée avec un peu d'eau; les eaux de lavage sont agitées à leur tour avec un peu d'éther, qui est réuni à la portion principale; celle-ci est alors secouée avec un peu d'eau acidulée. Si l'on avait de la pseudotoluidine pure ou de l'aniline de l'indigo, l'eau acidulée prendrait de suite la coloration violet rouge de la pseudotoluidine; mais, avec l'aniline purifiée, on n'observe aucune réac- tion caractéristique, c'est-à-dire que la matière colorante formée est si faible, qu'elle est masquée par les matières brunes et le précipité vert bleu que produit l'aniline. » Cette solution aqueuse acidulée est maintenant la matière première contenant les témoins de la présence de la pseudotoluidine. Elle est d'abord ( 38. ) secouée à plusieurs reprises avec do petites portious d'éther, qui eulèvent les matières brunes; on les rejette. » La portion aqueuse est alcalinisée par quelques gouttes de potasse caustique et agitée avec l'éther, qui s'empare de la matière colorablej on rejette la portion aqueuse et l'on additionne le liquide éthéré d'un peu d'eau acidulée, on agite et on laisse reposer. Dans les premiers instants, on ne voit pas de coloration; un faible précipité vert bleu en suspension cacbe entièrement la dissolution rose violacé de la pseudotoluidine; mais, après quelques heures de repos, cette coloration apparaîtra dans toute sa beauté. » 2. L'aniline pure qui me restait de mes anciennes expériences a été transformée en oxalate, et ce sel cristallisé quatre l'ois dans l'eau, puis dis- sous dans l'alcool, d'où il a été précipité par l'éther, dans lequel l'oxalate de pseudotoluidine est soluble. Cette opération a été répétée deux fois, mais sans succès : je n'ai pas obtenu d'aniline ne donnant plus la coloration rose. )) 3. La benzine de l'acide benzoïque m'a fourni une aniline avec la- quelle j'ai obtenu Irès-fortemenl la réaction de la pseudotoluidine. » 4. 5o grammes d'acide anthranilique bien cristallisé ont été fondus à i5o-i6o degrés dans le vide; l'aniline a distillé incolore dans de l'eau; le rendement a été de 6o pour loo; le calcul exige 6o,5 pour loo. Le dé- doublement est très-net, et, malgré cela, l'aniline m'a donné distinctement la réaction de la pseudotoluidine. » 5. 2o kilogrammes de benzine cristallisée fondant à -l-4°>2 ont été fondus, congelés, exprimés dix fois de suite pendant les froids de l'hiver 1872-1873. Le point de fusion s'est élevé peu à peu à + 5°,5 C, point où il est demeuré statioiuiaire. Il est resté finalement 5 kilogrammes de benzine, qui ont été soumis à de nouveaux fraclionnemenls par cristallisation; le liquide-mère et les cristaux ont présenté le même point de fusion. J'ai transformé cette benzine en aniline ; l'oxalate de cette base a été recris- tallisé lui-même trois fois dans l'alcool, puis décomposé parla soude caus- tique. Cette aniline ayant donné encore fortement la réaction de la pseudo- toluidine, j'ai fait sur elle jjlusieurs essais pour enlever celte dernière. » 6. J'ai utilisé en premier lieu la solubilité de la pseudotoluidine dans l'eau, dont 100 parties à 17 degrés dissolvent i,3 parties. Par six lavages successifs, la moitié de l'aniline est entrée dans les eaux; ce qui est resté a donné une réaction, dont l'intensité n'a plus été que moitié de celle de l'a- niline primitive; il n'a |)as été possible dt- dépasser cette limite par de ( 382 ) nouveaux lavages. La saturation fractionnée par l'acide sulfurique, suivie de distillation dans le vide, n'a pas donné de meilleur résultat. » 7. On sait que l'aniline exposée à l'air brunit ; si on la sature alors exactement par un acide, il arrive un moment où toute la masse se colore en rose; cette coloration est due à la pseudorosaniline qui s'est formée à froid, par une oxydation lente des alcaloïdes. J'ai utilisé finalement cette réaction pour me défaire de la pscudololuidine. Après des essais préliminaires, j'ai dû renoncera l'emploi de l'air chaud, traversant l'aniline bouillante; je me suis arrêté au mode d'opérer suivant : on verse de l'aniline dans un flacon rempli de papier buvard, de manière à mouiller tout ce papier et à offrir à l'air une grande surface d'action. Ce flacon bouché est exposé à l'air et au soleil pendant trois mois; au bout de ce temps, pendant lequel il a été fréquemment ouvert et agité, il est muni d'un tube abducteur, placé au bain d'huilej on y fait le vide et l'on en retire l'aniline par distillation. Le papier arrosé, après cette opération, d'acide acétique, se colore vivement en rose intense (rosaniline). L'alcaloïde ainsi traité donne encore, mais très-faiblement, la réaction de la pseudotoluidine. » En résumé, ce travail m'a appris que la cristallisation répétée, dans l'eau, l'alcool et l'éther, des sels d'aniline ou des matières qui servent à sa préparation, telles que l'acide anthranilique et de la benzine, est une méthode insuffisante pour en séparer son homologue; il n'y a que l'action chimique de l'air qui ait a peu près conduit à un résultat satisfaisant; de la difficulté à éliminer la pseudotoluidine, on peut conclure à celle qu'dy a à éliminer la toluidine, quoique sa présence n'ait pu être démontrée, faute d'une réaction assez sensible. Tous les procédés de séparation que j'ai employés sont moins parfaits que la méthode d'analyse; par la subsfitu- tion de cette méthode à l'ancienne^ j'ai découvert la pseudotoluidine là où auparavant j'avais conclu à son absence, ce qui montre une fois de plus que la pureté des corps préparés avec les plus grands soins n'est que re- lative. La pureté absolue est une bmite, sans cesse reculée par la perfec- tion des méthodes d'analyse. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les produits de l'action du chlorure de chaux sur tes amitiés. Note de M J. Tscherniak, présentée par M. Wurfz. « Ayant depuis longtemps l'intention d'étudier la constitution de la dichloréthylamine, je cherchais surtout une méthode permettant de pré- parer en grand ce corps remarquable. Je l'ai enfin trouvée dans l'action du ( 383 ) chlorure de chaux sur le chlorhydrate d'éthylamine, mais non sans avoir eu à surmonter des difHcultés dans l'étude du produit brut de cette réac- tion. C'est pourquoi je me propose de communiquer quelques observations sur la nature et la décomposition de ce produit brut. Elles sont loin d'é- puiser la question, tuais il en résulte déjà la raélhode à suivre pour la pré- paration de la dicldorétliylaniine. » Adion du chlorure de cliaiix sur If rlilorhydrolc d'él/ijtamine. — Les produits de l'action du chlorure de chaux sur le chlorhydrate d'é- thylamine varient suivant la quantité de chlorure de chaux employée. Si celle-ci n'est passuftisanle pour la transformation entière en dichlorélhyla- mine (4 à 5 parties de chlonn-e de chaux sur i partie de chlorhydrate), on obtient une huile d'un caractère très-peu stable, qui commence déjà à se décomposer à la température ordinaire. Le liquide, lavé et séché, aban- donné pendant quelques jours à lui-même, se remplit d'une belle cris- tallisation, représentant un mélano;e des sels d'une ou de plusieurs bases organiques. En supposant dans le produit brut la présence d'hypochlorite d'éthylamine, on peut expliquer la décomposition à l'aide de la réaction connue des hypochlorites, qui se transforment à la longue en un mélange de chlorate et de chlorhydrate. L'hypochlorite d'éthylamine devrait, comme le démontre l'équation suivante, doiuier naissance à un mélange de chlorhydrate et de chlorate d'éthylamine : 3C=H=ÂzH-, CIOII = aC-ir-AzH-, HCi -+- C=TF AzTPHClO\ » Mais l'analyse des cristaux démontre que l'explication que nous ve- nons de donner n'est pas entièrement suffisante. Ils contiennent beaucoup plus de chlore qu'ils n'en devraient contenir (4i, 1 1 pour looCl, au lieu de 3G,4 I pour Too exigés par la formule AzPl-C"H'C10H). » On voit qu'ils contiennent une quantité notable d'un chlorhydrate qui s'est formé en dehors de cette réaction (i). 1) Si l'on chauffe le produit brut dans un appareil à reflux, la déconipo- sition devient très-rapide et énergique et peut même aller jusqu'à l'explo- sion, si l'on n'a pas soin de modérer de temps en temps la réaction, en plon- (i) Il ne nous est pas encore possible d'affirmer si ce chlorhydrate a rélhylaniine seule pour base oii encore une autre aminc. F.n dislillant le sel avec de la ciianx et en condensant les vapeurs qui se dégagent dans un mélange réfrigéra ut. on (li)lieut un produit (|ui, rec- tifié au thermomètre, commence dej.i à bouillir à 18" 'point d'cliiillitinu de réllivlamlne ', mais qui passe principalement de .'.S à 35 degrés. Il est probable que les cristaux résultent en partie de la décomposition de l'éthylaniine nionochlorée, qui dontierait naissance ù une ( 384 ) géant la fiole dans de l'eau froide. Il se dégage beaucoup d'un gaz ayant une forte odeur de chlore. » Après avoir arrêté la décomposition, en refroidissant assez fortement, on remarque que le produit s'est séparé en deux couches, dont la supé- rieure ne tarde pas à se concréter en cristaux. Ces cristaux furent séparés de la couche huileuse inférieure, en traitant le produit par l'eau et en évaporant la solution au bain-marie. L'analyse des cristaux a donné 37,10 pour 100 Cl, ce qui approche déjà plus du nombre exigé par la théorie. » J'avais d'abord espéré de pouvoir utiliser cette propriété du pro- duit brut pour isoler la dichloréthylamine à l'état pur, cette dernière étant distillable sans décomposition ; mais je pus bientôt me convaincre que, dans les circonstances mentionnées, la dichloréthylamine est entraînée ra- pidement dans la décomposition générale, parce que, grâce à la tempéra- ture plus élevée, l'hypochlorite subit en partie un nouveau mode de dé- composition, qui d'ailleurs a déjà été remarqué pour les autres hypochlorites et qui peut s'exprimer par l'équation suivante : aAzH^C-H^ClOH = Az^^- CP+ H-0 + C-H^ » C'est probablement le chlore libre qui réagit sur la dichloréthylamine en la décomposant. » Distillé par petites quantités, le produit brut passe très-rapidement, la chaleur dégagée par la décomposition étant assez grande pour faire distiller le liquide entre 75-95 degrés, et en laissant pour résidu une huile brune qui se concrète bientôt en cristaux. Les produits distillés ne sont pas plus stables que le produit brut et montrent les mêmes caractères. )) Les fractions bouillant plus bas que la dichloréthylamine paraissent être des mélanges de chloroforme (i) et de dichloréthylamine, comme il base très-intéressante au point de vue de la théorie, l'éthylidénamine, comme le fait voir l'équation suivante : CH'— CH=— AzClH = CH=— CH = AzH, HCl. Le chlorhydrate et le chloroplatinatc, qui offrent des différences de solubilité avec le chlo- roplatinate d'éthylaniine, ont été analysés à plusieurs reprises et avec des résultats très-favo- rables à cette hypothèse; mais les différences de composition entre les dérivés de l'éthyla- mine et ceux de la base supposée n'étant pas très-considérables, nous n'aflirmerons rien avant d'avoir isolé la monochloréthylamine et étudié la décomposition de la substance pure. (i) La présence du chloroforme a pu être conslatée d'une manière fort nette par l'excel- lente méthode de M. Hofmann. ( 385 ) résulte des analyses. La fraction 65-72 degrés contient 69,30 pour roo Cl, ce qui permet de supposer un mélange de 55,95 pour 100 Cil Cl', et 44>o5 pour looC'IPCl-Az. La fraction 72-78 degrés contient 66,8 1 pour 100 Cl, ce qui correspond à un mélange de 31,71 poin" ^00 CHC1% et de 68, 29 pour 100 C'H^CI Az. » Pour m'assurer si c'est bien la dichloréthylamine qui est mélangée au chloroforme, et non i'éthylamine inonochlorée, j'ai employé une méthode fort simple, qui m'a donné des résultats concluants. J'ai déterminé les den- sités de ces deux fractions, et j'ai trouvé, pour la température de i5 de- grés, les nombres i, 3532 et 1,2889. » La densité du chloroforme étant connue, on peut déduire par calcul la densité de la dichloréthylamine. On trouve les nombres i,2i4 et 1,216, qui concordent parfaitement entre eux et assez bien avec la densité observée (i,23oo à i5 degrés). Si l'on suppose au contraire que ce soient des mé- langes de monochloréthylauiinc et de chloroforme, et qu'on applique le même raisonnement, on trouve des nombres qui différent essentiellement entre eux ( i , 25 et i , 3o2), et qui sont très-peu probables, étant plus grands que le nombre trouvé pour la densité de la dichloréthylamine. M La formation du chloroforme s'explique facilement de la manière sui- vante : 5C^H'AzCl= =: 3C=H'AzH=+ 2C-Cl'H= AzCl% CCl'-CH^- AzCP = CCl'H-4-ClCAz-f- HCI. » Je dois ajouter que je n'ai pas constaté la présence du chlorure de cya- nogène dans ces réactions; mais j'ai toujours pu observer la formation d'un gaz|ayant tout à fait l'odeur de ce corps. 0 D'après ce cpii précède, le produit brut de l'action du chlorure de chaux sur le chlorhydrate d'éthylamine doit être considéré coujuie un mé- lange constituéjprincipalement d'hypochlorite d'éthylamine et de dichlor- éthylamine. Quant à la monochloréthylamine, j'espère pouvoir l'isoler en adoptant une marche spéciale de préparation. Aussitôt que j'aurai obtenu ce cor|)S remarquable, si intéressant en raison de la base à Inquelle il doit donner naissance, j'aurai l'honneur de coniujuniquer mes résultats à l'Aca- démie. » Ce travail a été fait au laboratoire de M. W urtz. » C.R,,l8-,6, l'f Seme/t'c. (f.LXXXU, N"0.i " { 386 ) PATHOLOGIE. — De la conjonctivite granuleuse; résumé de deux missions ajant eu pour objet l'élude des maladies oculaires en Algérie. Note de M. J. Gayat, présentée par M. Larrey. « i°Il existe en Algérie, à l'état endémique, dans la région du Tell et dans celle (lu Sahara, ainsi que dans chaque race d'habitants, une maladie d'yeux caractérisée essentiellement et à son origine par l'hypertrophie des glandes lymphatiques de la conjonctive, d'où résultent de petites élevures arrondies, ou granulations, et l'irritation de la muqueuse. C'est la conjonctivite granu- leuse simple, qui se complique souvent d'hypertrophie des papilles et qui, en s'aggravant, compromet l'intégrité des membranes profondes et des milieux de l'œil. » 2° Nous avons étudié cette maladie dans le nord de l'Afrique, dans deux missions que nous a confiées M. le Ministre de l'Instruclion publique. Nous l'avons suivie, dans nos voyages en Europe, sous les noms divers d'ophlhalmie militaire ou desarmées, d'ophthalmie contagieuse des écoles, de gra- nulations et de lymphomes de la conjonctive. De nos observations personnelles et des renseignements recueillis entre le 52* et le 33* degré de latitude nord, entre le i8* longitude est et le 4' longitude ouest, il résulte pour nous l'opinion que cette maladie, connue sous plusieurs noms, est toujours, dans son essence, la conjonctivite granuleuse; mais elle emprunte, aux climats et aux conditions sociales des individus sur lesquels elle se développe, des ca- ractères particuliers qui, tout en étant secondaires, peuvent tromper l'ob- servateur et faire croire à l'existence de maladies différentes. 1) 3*^ Une cause fréquente de son développement est la contagion par le moyen de la sécrétion qui l'accompagne. La matière de cette sécrétion, ino- culée sur un œil sain, ne reproduit pas fatalement une conjonctivite granu- leuse, mais souvent une conjonctivite catarrhalc on purulente. Ce mode de développement par contagion s'observe dans les armées, dans les ateliers et les écoles où l'on n'a pas soin d'éviter l'encombrement, l'impureté de l'air, l'insuffisance de la nourriture, l'humidité, autrement dit, la malpro- preté et l'affaiblissement de l'individu. » Pour l'Algérie et les pays limitrophes, Maroc et Tunisie, des causes lo- cales très-actives viennent s'ajouter aux précédentes. Nous nous bornerons à citer : les vents brûlants et poussiéreux du sud, l'atmosphère chargée de sable, la réverbération solaire (Larrey); les écarts entre la température moyenne des jours et celle des nuits (Mackensie). Il faut bien invoquer ( 38? ) toutes ces causes réunies pour expliquer des faits d'observation aussi graves que les suivants : dans beaucoup d'écoles primaires, nous avons trouvé une proportion de granuleux s'élevanl au chiffre de 4° à 5o pour loo. Cette proportion s'est élevée, pour certaines salies d'asile (Rel-Abbès, Or- léansville, Sélif, Alger), au chiffre effrayant de 90 et 9,^ pour roo. » 4" ^^^ soins habituels d'hygicue domestique, opposés aux causes précé- dentes, suffisent à enrayer le début do la conjonctivite granuleuse et à ajourner les conséquences de la maladie une fois développée. C'est à leur application inconsciente qu'on doit attribuer l'immunité relative des per- sonnes vivant dans l'aisance, ainsi que les cas, malheureusement rares, de guérison spontanée. » Parmi les soins d' lijrcjiène qui incombent à l'cidniimstration, il lui importe avant tout de se protéger contre les agents de contagion sur lesquels elle a autorité. Eu égard au caractère endémique de la conjonctivite granuleuse, elle publier.i, pendant très-longtemps et à intervalles rapprochés, des in- structions populaires affirmant la possibilité de guérir le mal et rappelant les dangers de sa contagion. L'aménagement des locaux publics, l'orne- mentation des promenades, l'alignement et l'orientation des rues seront su- bordonnés aux exigences locales d'un climat chaud et d'un sol aride. » 5° En même temps, il faudra recouiir aux soins médicamenteux dont l'efficacité est incontestable, mais il est de tonte nécessité qu'ils soient ap- pliqués par le médecin lui-même et qu'ils ne soient plus confiés aux direc- trices d'asile ou autres personnes de même condition, dont la main entre- tient et propage, sans le savoir, le mal qu'elle cherche à combattre. Chaque malade sera nuuii de médicaments et de linges de toilette affectés exclusi- vement à son service personnel. Parmi les produits médicamenteux, nous recommandons le nitrate d'argent, l'acétate de plomb, les sulfates de cuivre et d'alumine, le tannin ; chaque médecin adaptant la dose, la forme, la durée et la fréquence de leur usage aux cas particuliers. )) 6° Poin- lutter contre le développement prodigieux de la conjonctivite granuleuse dans les écoles et dans les asiles, l'enfant n'y sera admis qu'après un examen attestant l'état sain de ses yeux. Si, pend.uit qu'il fréquente ces établissements, il contracte le mal, le séjour lui en sera interdit jusque après guérison. » 7" La loi récente qui incorpore dans les contingents d'Algérie les fils d'Israélites et d'étrangers nés sur le sol de la colonie impose à l'adiniiiistra- lion locale des précamions bien minutieuses dans l'examen des recrues, car on peut dire que, chez les Israélites, dans les races espagnole et maltaise 388 implantées en Algérie, la majorité des individus est affectée ou l'a été par les granulations de la conjonctive. Le gouvernement devra redoubler de soins, s'il veut épargner à l'armée d'Afrique les épidémies d'ophthalmie granu- leuse qui, sous des climats moins favorables à leur développement, ont causé de si grands ravages dans plusieurs armées d'Europe. » PHYSIQUE DU GLOBE. —Cristallisation des eaux météoriques^ par M. G. TissANDiER. « Dans une précédente Note (i), j'ai mentionné les cristallisations mi- croscopiques que l'on obtient par l'évaporation spontanée d'une goutte d'eau météorique, et qui sont dues principalement au nitrate d'ammo- niaque. Les variétés de formes de ces cristaux sont, en quelque sorte, in- iiombra'.iles ; ils affectent souvent des aspects très-remarquables, comme on en jugera par les deux figures ci-dessous, que j'ai dessinées au microscope sous un grossissement de 5oo diamètres. '''(!■ ' ■ » Dans la fuj. i, j'ai réuni des cristaux obtenus dans plusieurs prépara- tions avec de l'eau de pluie recueillie à l'Observatoire de Sainte-Marie-du- Mont (Manche), en juin 1875. On aperçoit de fines dentelures, imitant des plumules d'une grande délicatesse, de petits cristaux légèrement ar- (i) Comptes n-ndus, séance du 4 j'"ivicr 1875. ( 389) ronclis sur les angles et gracieusement raniifiés, des croix à quatre branches et à six branches. Ces cristaux, qui ne se forment bien que dans IVau des premières pluies el des premières neiges, sont déliquescents; ils ne tardent pas à se déformer sous l'action de l'huinidité de l'air. Avec des précautions spéciales, on a pu toutefois reproduire par la photomicrographie une pré- paration analogue. » I.a fuj. 2 représente rigoureusement les cristaux formés sur le bord d'une goutte d'eau de neige évaporée à sec, et recueillie à Paris le 1 1 jan- vier 1876. Cette forme singulière de glaives ou de croix est souvent affectée Fig. 2. par le nitrate d'ammoniaque dans les eaux météoriques, et si, dans toutes les préparations, on ne rencontre pas des groupements aussi remarquables de ces cristaux en croix, on trouve presque toujours un certain nombre de ceux-ci, isolés çà et là dans le dépôt de l'eau météorique. » J'ai cherché à reproduire artificiellement de semblables cristallisations au moyen d'une solution très-étendue de nitrate d'ammoniaque, mais c'est en vain que j'ai varié les modes d'évaporation : je n'ai jamais produit, dans tous les cas, que des cristaux uniformes, ramifiés de la même façon, autour d'une tige médiane. J'attribue le mode de cristallisation du nitrate d'ammoniaque, dans les eaux météoriques, à la matière organiciuc que ces eaux contiennent, et qui me paraît digne d'être étudiée d'une façon spé- ciale. » Quand on évapore, dans une grande capsule de platine, un volume de ( 390) plusieurs litres d'eau de pluie ou de neige, le fond du vase, après l'opération, est tapissé d'une substance cassante et diu-e, légèrement jaunâtre, tout à fait analogue d'aspect à de l'albumine coagulée. Il est probable que la pré- sence de cette substance organique toute particulière, dans une solution, exerce une influence spéciale sur les cristallisations qui s'y forment. Je me promets de revenir prochainement sur l'étude de la nature de cette matière organique contenue dans les eaux météoriques. » GÉOLOGIE. — Sur les traces de dislocation que présente le terrain tertiaire clans la vallée de l'Oise. Note de M. E. Robert. (Extrait.) L'étude des terrains tertiaires situés entre Pontoise et Creil conduit l'au- teur à formuler les conclusions suivantes : « D'après la configuration des terrains tertiaires qui forment, dans les environs de Précy, de chaque côté de la rivière, deux espèces de promon- toires, à strates légèrement inclinées du sud-ouest au nord-est, il me paraît difficile de ne pas admettre que, dans le principe, ces terrains ne faisaient qu'un; d'où il suit que, pour avoir livré passage à inie rivière telle que celle de l'Oise, qui est si encaissée, il a fallu qu'il se soit produit sur ce point une faille énorme. Ne serait-ce pas de cette façon qu'on pourrait expliquer le tracé de ce grand cours d'eau, arrosant une grande vallée qui ne serait alors que le résultat d'un déchirement du sol, par des forces sou- terraines, parallèlement aux plissements de la craie signalés par M. Hébert dans le nord de la France, et non d'un creusement par les eaux, qui l'au- raient plutôt comblée en partie? » La séance est levée à 4 heures un quart. J. B. RUM.ETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OUVRACFS REÇOS DANS LA SÉANCE UU 3l JANVIKR iStG. ( SDITE.) L. Laliman. Fignes américaines a/ant résisté jusqu'à présent au Phylloxéra dans la Gironde, et variétés obtenues de semis. Bordeaux, imp. J. Lamarque, 1875; opuscide in-S". ( :^n< ) Mémoires de la Société paléontotogiquc suisse; vol. H, iS^S : Description des fossiles du terrain jurassique de la montacjne des Foirons 'Snvoie); par E. Favue. Paris, F. Savy; Genève,' impr. Ramhoz et Schiitliardt , 1870; in-4°. Le méristème primitif de la racine dans les Monocotylédones ; parM. Treub. (Extrait tlii Musée britannique de Leyde, t. II.) Leyde, E.-J. Brill, 1876; in-4°. Origine du bronze; par (). DE MORTiLLET. Paris, E. Leroux, 1876; br. in-8". Haute antiquité du genre humain. Discours prononcé par M. le prof. N. JOLV. Toulouse, imp. Douladoure; br. in-8°. (Extrait des Mémoires de l'Académie impériale des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Toulouse.) Histoire naturelle des Oiseaux- Mouettes ou Colibris constituant la famille des Trochilidés; par E. MuLSANT et feu Ed. Veureaux ; t. II, liv. 3. Lyon, au bureau de la Société linnéenne, 1876; in-4°. Questions philanthropiques; par M. le Comte DE Beaufort. Pai'is, Impii- nieric nationale, 1876; in-8". (Présenté par ]\I. le Baron Larrey.) Eludes séritechniques sur Vaucanson; par J. Hedde. Paris, E. Lacroix; Grenoble, X. Brevet, 1876; i vol. in-8". Préfecture du département de la Seine. Assainissement des Halles centrales. Résumé des travau.x de la Commission chargée d'examiner les questions qui se rattachent à cet assainissement. Paris, Imprimerie nationale, 1876; iu-4°. Recherches sur l'organisation et le développement des Folucelles , insectes di- ptères de la Jamille des Pyrphides; pari. KuNCKEL d'Herculais; i"^ partie. Paris, G. Masson, 1873; in-4''. (Présenté par M. Milne Edwards.) Analyse indéterminée du deuxième degré. Résolution en nombres entiers de l'équation x-+j*- = N; par F. -L.-Fv. Chavannes, Sans lieu ni date; br. in-8^ Les travaux mécaniques pour le percement du tunnel du Saint-Golhurd. Note communiquée par M. le professeur D. Coeladon à la Société helvétique des Sciences naturelles, réunie à Andermatt le i3 septembre 187$. Genève, imp. Ramboz et Schuchardt, 1875; br. 111-8°. llapporl trimestriel, n° 5, du Conseil fédéral suisse aux gouvernements des Etats qui ont participé à la subvention de la ligne du Saint-Golhard, sur la marche de cette entreprise dans ta période du 1"' octol're au 3i décembre 1873. Berne, imp. Wyss, 1874; in-folio. { 392 ) Recherches statistiques sur la cause de la sexualité dans la race humaine; par J.-H. Marchand. Lima, imp. de l'Érat, 1875 ; in-S". Sui cetorerii Bolognesi. Considerazioni del prof. G. Capellini. Bologna , tip. Gamberini e Parmeggiani, iS^S; in-4°- La formazione gessosa di Castellina maritima e i suoi fossili. Memoria del prof. G. Capellini. Bologna, tip. Gamberini e Parmeggiani, 1874 ; '\n-k°- Sulle balene fossili Toscane. Nota del prof. G. Capellini, Roma, coi tipi del Salviucci, 1876; in-4''. (Ces trois derniers ouvrages sont présentés par M. de Quatrefages.) Outrages reçus dans la séance nu ■j février 1876. Eléments 'climatologiques de la ville de Bruxelles pendant la période décen- nale 1864-1 873 ;/jar M. Ern.QuETELET. Sans lieu ni date;br. in-4°. (Extrait de la Slalisticjue générale de la ville de Bruxelles.) Du mouvement végétal ^ etc.; par Ed. Heckel. Paris, G. Masson , 1875; in-8''. De quelques phénomènes de localisation minérale et organique dans les tissus animaux, etc.; parle D^ Ed. HëCKEL. Paris, inip. Martinet, 1875; br. in-8°. (Extrait du Journal de V Anatomie et de la Physiologie de M. C. Robin.) (Ces deux derniers ouvrages sont adressés par l'auteur au Concours Lacaze, Physiologie, 1877.) Afrique occidentale. Catalogue géographique des oiseaux recueillis par MM. A .Marche et M'' de Compiègne dans leur voyage; par A. Bouvier. Paris, chez l'auteur, quai des Augustins, 55, 1875; br. in-8*'. Plissement de la craie dans le nord de la France; par M. HÉBERT. Paris, Gauthier-Villars, 1876; in-4°. Un coup d'œil sur la situation ; par C. GuiMARD. Nantes, 1876; br. in-i8. Les prochaines élections ; par C. GuiMARD. Nantes, 1876; br. in-18. Note sur les terrains glaciaires et post-glaciaires cki revers méridional des Alpes dans le canton du Tessin et en Lombardie ; par M . Alph. Favre. Genève, 1876; br. iu-8°. (Tiré des Atchives des Sciences de la Bibliothèque universelle.) On ihe diurnal oscillations 0/ the baromeler ; pari 1 ; by Al. BUCHAN. Edin- burgh, 1875; in-4°. (Froin the Transactions oj the royal Society of Edin- burgh. ) ( 393 ) Fragmenta phylographiœ Australiœ, conlulil liber baron Ferdinaiidus DE Mueller; vol. VII, VIII. Melbourne, J. Ferres, i86()-i874; 2 vol. in-8". Mapa de la Republica de Nicaragua, levantado por orden de Su Ex" et Pre- sidentecap. gênerai Marlintz; por Maximiliaiio de Somnestehn. i8G3; carte in-8°, collée sur toile. Ministero di Grazia e Giustizia e dei Culti. Statislica degli ajfm i civili ecoin- merciali e degli offari penali per l'annn 1874. Rotna, Stara|)eria lealo, 1875-, in-8°. ERRJTA. (Séance du 6 décembre r875.) Page 1148, ligne 9, état hygi'omélricjue, rectifier comme suit : Novembre iS^S (moyennes mensuelles) : G h. m., 89,5; 9 h. m., 85, o; midi, 75,0; 3 h. s., 76,9; 6 h. s., 83,4; g h. s., 87,5; minuit, 88,3; moyenne diurne, 84,1. (Séance du 3 janvier 1876.) Page 112, lignes 6 et 7 en remontant ( moyennes mensuelles 1, niinima do l'abri : — o'fi au lieu de o°,2; minima du sol : — i°,o (iii lieu de i°,o. C, R., 187G, l'r Stmetlrt. (T. LXXXIl, N» C.) ( 394 ) Janvier 1876. Observations météorologiqdeI i (À. a S ^ S ■; à THERMOMÈTRES du jardin. S g. J £ >^ a Ê 8 g- c: Cd X là es t- ■bi S 0 z 5 TH 9 a 0 :rmomèt du sol. a' 0 RE s 0 a' es 9 (d < > ■< -J u a 0 K H 'W S 0 >- a t- ■< ■w 0 U a 'U •S. 0 a 3 Cd te H 'Id S 0 0 fi. >■ •w Cd c fi '[d n & M S ■< 'Id t- "A z 0 N 0 S 'c <0 a «a c 0 0 6 a £• „ s ■^ = Œ> ■a {') (2) (3) il (51 [6) (7) (8) M (10) (II) („, (,3) fn) (rM (16I (17) I mm 760,8 0 -0,9 0 2,0 0 0,6 0 0,3 0 -,8 0 o,e 6,0 0 0,7 0 4,7 0 6,6 mm 4,6 98 m m 2,1 mm '/ 8,0 2 Co,5 i)-0,8 *) 8,3 3,8 6,2 4,1 5,5 4,5 6,1 4.4 6,6 6,5 92 o,S 0,3 r' 11,0 3 60,6 5,5 11,6 8,6 10,2 8,1 9,8 2,5 9,6 6,1 6,5 8,3 Sg 0,6 I ,2 1' 12,5 4 6t,5 6,1 9,3 7,7 5,9 3,9 6,2 7,2 5,0 G, 6 6,6 6,3 ,83 n 1 ,0 r, 3,0 5 64,1 -2,8 0,4 -,2 -2,3 -4,2 -1,6 3o,3 -2,1 4.5 6,7 3,1 83 11 n 0,0 6 63,2 -6,0 -1,5 -3,8 -4,0 -5,8 -3,6 22,2 -4.3 3,5 6,6 3,1 90 i' II 0,0 7 56,5 -3,5 -5 , 1 -6,8 -6,8 -8,6 -6,5 '7,' -7,3 ',7 6,3 2,1 77 0,0 ;; 0,0 8 54,1 -7,4 -2,5 -5,0 -4,7 -6,5 -4,7 4.7 -4,6 1,0 6,0 2,8 85 0,1 f, 0,0 9 53,5 -5,6 -1 ,1 -3,4 -3,1 -5,0 -2,9 18,7 -3,3 0.7 5,6 3,2 89 II !, 0,0 10 60,3 -8,4 -4,8 -6,6 -6,8 -8,7 -6,4 19,3 -7,3 0,5 5.3 2,5 90 I' Il 0,0 1 1 59,3 -9i6 -4,8 -7,2 -7.2 -9,' -6.7 4,5 -7.> 0,1 5,0 2,5 95 2, 1 u 0,0 11 61,0 -8,9 -5,9 -7.4 -8,0 -10,0 -7,3 10, 1 -7,5 -0,1 4,7 2,4 99 " II 0,0 i3 55,5 -9>i -3,4 -6,3 -5,1 -7,î -4,9 .0,6 -4,9 -0,3 4,5 3,1 97 if „ 0,0 i4 59,6 *;-2,9 *) 0,0 -1.5 -0,7 -2,7 -0,9 2,2 -1,0 -0,2 4,2 4,2 97 ri „ 0,0 i5 67,2 -1,3 0,1 -0,6 -',9 -3,9 -',7 4,9 -2,3 -0,1 4.> 3,9 98 " „ 0,0 1 i5 69. 1 a a rr -6,0 -8,1 -5,6 2,8 -5,5 -0,3 3,9 2,9 100 0,2 „ 0,0 '7 66,2 -7,4 ',7 -2,9 0,0 -2,1 -0,3 3.6 0,1 -0,3 3,8 4,6 98 I,' // 0,0 i8 61,5 0,6 7,5 4,0 3,5 1,3 3,3 3.. 2,9 0,0 3,7 5,8 98 1,6 0,3 II 9,5 '9 64,4 1.2 4,4 2,8 3,2 0,9 2,8 6,7 3,2 0,1 3,6 5,6 97 0,0 0,2 II 5,0 j 20 57,4 '>)o,i 6)4,1 2,1 ■•7 -0,7 1,5 10,0 1.7 0,2 3,5 4,9 94 0,1 0,5 .V ■9,» i 21 5o,7 0,7 9,3 5,0 5,1 2,6 4,5 ■0,9 4,9 0,2 3,4 5,7 86 0,0 1,6 tl '9i» 22 57,3 3,1 4,7 3,9 3,7 I,' 3,5 ■,7 3,3 0,2 3,4 5,5 95 0,4 0,7 II 6,5 1; 23 70, a ■•7 4>7 3,2 2,6 -0,1 2,5 3,3 2,0 0,2 3,4 5,3 96 H 0,5 II 0,0 j 2'| 7-, 6 -2,9 6,0 1,6 1,0 -,8 1,5 3o,2 -0,6 0,8 3,4 4,5 90 tt II 4,5 : 25 68,2 -3,1 6,9 1,9 1,0 -2,0 1,6 38,2 0,3 1,0 3,5 4,3 88 " „ 0,0 j 26 66,9 -1.7 7.1 2,7 2,3 -0,8 2,6 16, 1 1,6 1,0 3,5 5,0 92 // tt 0,5 , 27 65,4 , 0,5 9,7 5,1 4,5 .,3 4,8 27,6 2,5 1,5 3,5 5,i 82 " 1 ,0 n 2,0 j 28 62,8 0,7 6,3 3,5 2,3 -i,> 2,9 1 1 , 1 1,0 1-7 3,5 4,6 84 II Ow 1/ 0,0 1 29 6',, 2 -3,3 6,5 1,1 0,7 -2,8 1,5 31,2 -1 , 1 1,4 3,5 4,2 87 II 1/ 0,0 1 3o 66,7 -1.9 8,5 3,3 3,0 -0,6 3,3 25,4 1,5 1,2 3,6 4,9 89 II II o>» i 3i 68,4 -1,0 8,8 3,9 2,7 -1,1 3,3 39,3 0,4 1,5 3,6 4,9 88 II " 9iO j 1 (6) La température normale est déduite de la courbe rectifiée des temp érature S moyer nés de soixante anné es d'ob servatio ns. — 1 (8) Moyennes des cinq observations. — Les degrés aclinométriques son - ramen es à la c onstante solaire 100. — {-/) (9) (10) (11) (12) (i3) (16) Moyennes des observations sexhoraire (") Baisse continue jusqu'au minimum de la période suivante ( — 7^*,^) , attein le 16 e ntre 6 et 9 heures du soir. (') Variations irrégulières. 1 ( 395 ) 'AITES A l'ObSEKVATOIRE DE MOXTSOCRIS. Janvier 1876. E MAGNÉTISME TERRESTflE VENTS M < a ( nioycniios diurnes ]. a 20 0 B c 0 £ mèlres. u 'J .< u 0 U es Ô 0 7 0 -, s C3 ■W REMARQUES. 1 a ô -• B 0 ^ 0 0 c 0 Q © i|| 0 a > © = 3 0 s E £ ■5:3 s 1 (■») (ID) (») C") (") (,3) (>o (>5) 10 1 1 1 O / 17.17,1 0 1 65.37,1 1,9337 4,6624 ssw km .3,, 1"? 1 ,62 SSW Brouillards le matin ; pluie le soir. 30,6 37,3 933' 6638 ssw 7,9 0,59 WNW 10 Pluvieux matin «-t soir. 20,5 36,6 9329 66t3 VVNW 18,6 3,26 WNW 10 Pluvieux la matinée. * 18,9 » 36,7 9337 66 12 NW puis NE i3,5 1,73 NNW 5 Abondante rosée le matin. » 30,3 * 37,3 * 9326 663; ENE 12,8 ■ ,54 » I Faible gelée blanche le matin. * 30,0 37,2 9334 6643 NE ■4,0 1,85 N 2 Faible gelée blanche le matin. 30,5 37,» 933a 6638 NE 23,3 5,11 NE puis S 5 Quelques flocons de neige matin et soir. 30,1 37,4 9334 6649 NE .4,2 ' ,90 SE 10 Neige et grésil, mêlés depuis 1 1 h. du matin. 30,7 37,2 9331 6643 NNE 16,1 2, 41 NNE 4 I) 1 10 30,I 37,1 9333 6646 N|NE 16,8 2,CG " 0 Beau temps. " 30, I 37,4 9339 6636 SiSE 10,0 0,94 .. m Neige l'après-midi et la soirée. 19 19,8 37,. 9328 6626 NE il SE 9,5 0,85 D 10 Quelques flocons de neige avant le jour. i3 '9,8 37.3 9329 6635 NE 20,0 3,77 » 10 Uniformément couvert. ■4 » >9.4 * 38,3 *93'7 6635 NNE 26,0 6,37 D 10 Uniformément couvert. i5 '9,5 38,2 9318 6636 NNE 22,1 4, Go E 6 Découvert le soir et faible gelée blanche. i6 '9,0 37.5 93.4 6627 NE àNW 7,9 0,59 .- 10 Neige faible, mais continue. '7 20,6 37,4 9323 662. SSW ",' ",47 » 10 Givre épais le matin, puis dégel et pluie fine i8 30,7 37,. 9326 6621 sw '0,9 1,12 wsw 10 Pluies le soir. '9 20,5 37,6 9333 6628 ssw ■0,7 1,08 sw 10 Soirée pluvieuse. JO '9,1 37,3 9334 6619 ssw '9,0 3,4" ssw 8 ,Gouttcs de pluie le matin. 11 30,5 3-,i 9325 6618 ssw ■8,4 3, '9 sw h 8 Petite pluie le soir. 11 ♦ '9-7 * 37,3 * 9335 6635 SWà N 16,0 2,4' V\"NW 10 Uniformément couvert et continuell. pluv. 53 • '7,9 * 37,9 * 93'8 6626 S{SW 5,4 0,28 SSW y Ciel découvert le soir, ''( '9,6 38,3 9317 6636 SSE 4,5 0,20 » 0 Beau lenuïs, gelée blanche le soir. ]5 '9,7 37,9 9317 6633 E à S 6,2 o,36 s / r Givre épais le matin, faible le soir. i6 '9,0 38,1 93'9 6634 SE 6,3 0,35 SW 5 n » '7 • '9,8 37,7 9320 6634 SSE 5,2 0,26 « a Rosée le soir. i8 .7,8 36,9 9333 6612 NNE 5,0 0,24 ESE 5 Faible gelée blanche le soir. ••0 ■9,4 37,1 9326 6621 NWàS 5,0 0,34 .. n Givre matin et soir. Très-beau. 3.. '9.9 36,3 9328 6602 S 7.6 0,54 .. ., Faibles gelées blanches. Très-beau. ''i 30,2 * 37,4 * 9317 6607 S " " " 0 Givre le matin. Très-beau. autr S à 3i) • Perturbations. (18 mesures absolues faites au 3) (a5) Le signe W indique 3) Vitesses maxima : le 7, 5) I.a lettre k désigne les €s nuages. ifll Val >avilloM l'ouest, 38,9; les > ciiTbu enrs déduilrs magnctiquc. conforménien |3, 14 et i5, a i, dont la d des mesures a t à la décision insi que les _>c rcclion , quan jsolues pris do la ConTc et 21, de 3 i ils sont ;s sur la fortification. (20, 31) Valeurs déduites rence internationalo de Vienne. 0 h 35''"'. . „ , visibles, est donnée de préférence a celle do» ^^^■^ ■■^■i ( 396 ) Moyennes horaires et moyennes mensuelles (Janvier i8'j6). 6liM. 9l>M. Midi. S*" S. C'' S. 91" S. t I I t r I Déclinaison magnétique 17°-)- 17,8 17,6 23, o 22,4 20,3 17,5 Inclinaison » 6J°-+- 37,2 37,0 37,3 37,2 37,4 37,4 Force magnétique totale 4i-+- 6628 6621 6621 6622 6329 663o Composante horizontale i,-(- gSsS 9327 9824 9326 932iî 9326 Électiicité de tension (i) » » » » » » mm mm mm mm uim mm ISaromètre réduit à 0° 762,13 762,61 762,22 761 ,96 762,27 762,55 Pression de l'air sec 768,02 758,42 707,72 767,24 757,68 768, o3 Minuit. Moyennes, Tension de la vapeur en millimètres 4j" 4i'9 4>5'' 4)73 État hygrométrique 96,1 93,2 85, i 85, i 0000 Thermomètre du jardin -i-A^ -0)9' ')4i 2,07 Thermomètre électrique à 20 mètres -i)04 -0,75 1,06 2,10 Degré actinométrique 0,00 14, o3 33-97 17,47 Thermomètre du sol. Surface -2,16 -0,90 2,58 2,08 I à o"', 02 de profondeur. . . 0,16 0,11 0,48 0,96 » à o^.io » ... 0,84 0,75 0,81 0,96 » à o'",20 » ... 1,36 1,36 1,35 i,35 > à o^.So » ... 1,64 1,61 1,53 1,58 » i> i"',oo " ... 4>62 4;6o 4>''9 4j^8 mm mm mm Jnm Udomètre à i"',8o., i,5 i,3 0,6 i.i Pluie moyenne par heure 0,20 0,43 0,20 Évaporation moyenne par heure (11 jours) (2). 0,01 0,01 o,o3 Vitesse moy. du vent en kilom. par heure 12, 45 Pression moy. du vent en kilog. par heure 1 ,46 0.47 0,06 1,67 12,09 '3,87 13,89 i3,77 i,3i 1,38 1,82 1,85 1,79 4,59 90,3 o 0,86 1,23 0,00 -0,52 0,63 1 ,00 1,38 1,56 4,58 mm 1 ,5 o,5o 0,0/| 4,52 94,1 o -0,01 0,43 M -0,92 0,42 0,93 1,38 1,58 4,56 mm 0,3 0,10 o,o3 ■7.7 37,4 6628 9326 D mm 762,29 757,97 4,32 93,8 O -0,42 -0,1 3 » -1,44 0,29 0,86 1,36 1,57 4,55 mm 2,5 0,83 o,o3 12,98 1,69 '7-19,7 Cj.37,4 4,6627 1,9326 o mm 762,23 757,85 4,38 91,2 o 0,11 0,28 13,09 -0,38 0,39 0,88 1,36 1,59 4,59 mm t. 9,1 t. 8,0 12,89 1,56 Heures. l*" matin.. 2 » . 3 . . 4 » ., 5 » . 6 . .. 7 - . 8 » . 9 » . 10 » . 11 .. . Midi Déclinais. Pression. Moyennes horaires. Température. •7-'9,4 20,8 21,4 20,8 ■9,4 '7,8 ■ 6,4 16,4 .7,6 •9,6 21,6 23,0 mm 762,09 61,92 61,80 61,79 61,90 62,12 62,36 62,53 62,60 62,56 62,43 62,22 -0,48 -o,58 -0,73 -0,95 -','7 -1,43 -1 ,5i -1,37 -0,91 -0,20 0,62 1,41 Heures. 1^ Déclinais. Pression. Température. Des minima . Des minima . -0,43 -o,5i -0,67 -0,81 -0,94 -1 ,o5 -i,i4 -I ,o3 -0,75 -0,37 0,37 1,07 Tliermomètrps de l'abri (moyennes du mois.) — 2°, 4 Des maxima 3°,'2 Moyenne. Titerrnoinétres de ia surface du soi. — 3°, 7 Des maxiraa 5°, 7 Moyenne. Températures moyennes diurnes par pencades. 5 6 7 8 9 10 11 Minuit 17.23,4 23,2 22,4 21 ,6 21,0 20,3 ■9,C ■ 8,4 '7,5 16,8 16,8 ■7,7 762,09 61,98 61,95 62,03 62, i4 62,28 62,40 62,49 62,56 62,54 62,46 62,30 ■,96 2, 18 2,08 1,75 1 ,3i 0,87 0,47 0,21 -0,01 -0,16 -o,3o -0,4 2 1,65 3,o3 2,10 1,93 1 ,62 1,23 0,90 0,63 0,43 0,27 0,07 -o,i3 o<>,4 10,0 1870. Janv, là 5. . . . 6 à 10 4,' -5,1 Janv. II h i5. . . . » 16 à 20. . . . -4,6 0,6 Janv. 21 à 25. . » 26 à 3o. . 2,6 (i) Unité de tension, la millième partie de la tension totale d'un élément Daniell pris égal à 28700. (2) En centièmes de millimètre et pour le jour moyen. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SÉANCE DU LUNDI li FÉVRIER 1870. PRÉSIDENCE DE M. LE VICE-AMIRAL PARIS. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la perle qu'elle vient de faire, dans la personne de M. G. émirat. Membre de la Section de Mé- decine et Chirurgie. Cette douloureuse nouvelle a été communiquée à l'Académie par une lettre de son fils, M. P. Andral , vice-président du Conseil d'État. M. G. Andral est mort le dimanche matin i3 février. Il était le doyen de la Section de Médecine et Chirurgie, à laquelle il appartenait depuis l'année i843. M. le Président fait connaître à l'Académie qu'elle vient de perdre en outre, dans la matinée, ])ar une bien triste circonstance, le doyen de ses Membres libres, M. le baron /l.-P. Scguier, M. Séguier avait été nommé Académicien libre en i833. tiiermochimil:. — Sur les rllieis des hydracides ; par M. Bertiielot. « 1 . Je n'ai pas trouvé de procédé pour former ces éthers avec les alcools, dans des conditions accessibles aux mesines calorimétriques; cette formation étant bien plus lente avec les alcools qu'avec les carbures d'hydrogène. G. R., 187^, 1" Semestre. (T. I.XXXII, N» 7.) 53 ( 398 ) Mais on peut la calculer, si l'on admet pour la formation des élhers de l'éthy- lène les mêmes chiffres trouvés poiu- ceux de l'amylène; ce qui ne doit pas s'écarter beaucoup de la vérité, d'après les faits relatifs aux éthers sulfu- riques, nitriques et oxaliques des divers alcools. On trouve ainsi : CH-'O^gaz -f- HCIgaz = C*H'Clgaz + H'O'gaz — 2,7 eH=0'gaz+ HIgaz =C*H^Igaz 4- H'O-gaz — i,3 c'est-à-dire des absorptions de chaleur; précisément comme pour l'éther acétique gazeux. Les nombres sont à peu près les mêmes que ci-dessus, si l'on suppose l'alcool et l'eau liquides, l'hydracide et son éther étant gazeux. » Si l'hydracide seul était gazeux, il y aurait dégagement de chaleur, soit pour C^H^Cl : -+- 3,4; et pour C^H'^I : -+- 6,0; d'après les chaleurs latentes respectives -f- 6,45 et -f- 7,5, trouvées par M. Regnault. » Tous les corps dissous dans l'eau, on aurait au contraire — 16,6 pour CH^Cl, et — 16,0 pour C^H'I (ces éthers étant insolubles). » 2. Dans les conditions les plus simples de la préparation des éthers d'hydracides, on dissout le gaz chlorhydrique ou iodhydrique dans l'alcool ; puis on chauffe la liqueur, ou bien on l'abandonne à elle-même pendant quelque temps. J'ai cherché à me rendre compte des effets thermiques cor- respondants. La dissolution des hydracides dans l'alcool dégage beaucoup de chaleur, ])lus même que dans l'eau. A i4 degrés : HCl -h9,oC'H«0=dégage+ i8S3; -H i8,3 C H'O' : + ig'^,5; au lieu de 17,4 dans l'eau; HBr + 24C*H'0= : + 28'^, i au lieu de 20,0 dans l'eau. HI donne des nombres voisins (i). » 3. De telles liqueurs, au moment où elles viennent d'être préparées, ne contiennent pas trace d'éthers chlorhydrique, bromhydrique, iodhydrique, mais seulement des alcoolates destructibles par l'eau, de l'ordre des com- binaisons cristallisées de la mannite avec les hydracides, que M. Bouchar- dat a décrites ; de l'ordre encore des alcoolates formés par les chlorures de zinc ou de calcium. C'est la décomposition lente de ces premiers composés qui engendre les éthers. Elle a lieu avec séparation d'eau, avec absorption de chaleur considérable (—16*^ environ pour CH^Cl), et par une véritable dissociation, comparable à celle qui transforme vers i5o à 200 degrés les (1) Je dois rectiûer ici une faute de calcul commise à la page 36 1, 2" ligne. Le chlorure acétique, agissant sur 5 fois son poids d'alcool, a dégagé -i-iq, 33 et -1-19,24, en moyenne 4-19,3; chiffre qui serait devenu très-petit si HCl s'était dégagé sous forme gazeuse. A équivalents égaux : C'H'CIO^ liq. -hCH^O' liq. =; C3 Formation depuis les éléments ; S' + 0' -H Iv =: S' 0^ R "(" 1 ^7 , ( 4oi ) i> Je calcule de même, d'après les données exislanl dans la Science, Sh-0' + K = SO'K... +175,4; K-(-S=KS... -I- 5i,i C (carbone du charbon de bois) + O := CO + •4»*' C4-0'=C0'... +48,5; C + 0^+K=;CO'IC.. . +i4o,4 » 3. Calcnlons avec ces données les équations de M. Fedorow pom- la formation de l'hyposnlfitc : (2) aSO'K + 2C = S^O'K + CO'K + CO' absorberait — 24>5 {26/j) 2S0'K + 3C = S'0'K + C0'K + 2C0 — 45,o i^bis) 3CO'R + 4S = S'0'K + 2KS + 3C0= » — i6,i » Tous ces chiffres sont négatifs et la valeur absolue eu est trop grande pour pouvoir être compensée, même à une haute température, par la dif- férence probable des chaleurs de fusion ou des chaleurs spécifiques. La for- mation de riiyposulfite de potasse, d'après ces équations, donnerait donc toujours lieu à une absorption de chaleur. » 4. Celte circonstance ne saurait être admise dans aucune réaction chimique directe, accomplie sans le concours d'une énergie étrangère. La seule qui puisse intervenir ici serait l'énergie empruntée à l'acte de réchauf- fement. Or celle-ci s'exerce uniquement pour donner lieu à la décomposi- tion totale ou partielle, c'est-à-dire à la dissociation des composés chi- miques, dissociation qui s'accomplit avec absorption de chaleur et qui d'ailleurs peut être suivie par une nouvelle réaction, développée avec dé- gagement de chaleur, entre les corps ainsi formés par dissociation et d'au- tres substances présentes dans le système. TJais la condition sine quânon de cette nouvelle réaction est évidemment que les composés qu'elle déter- mine soient indécomposables à la température où elle a lieu, ou tout au moins plus stables que les conqwsés jirimitifs. Autrement les nouveaux composés ne pourront se former ; ou bien il s'en formera tout au plus quelques traces, dont la quantité sera réglée par le rapport des stabilités. Par exemple, dans le cas présent, l'hyposuifite de potasse devrait être in- décomposable à la température qui dissocie le sulfate de ])Otasse, ou tout au moins dissocié à un degré analogue, pour pouvoir subsister en propor- tion comparable au sulfate, après rehoidissement. De même pour la trans- formation du carbonate en hyposulfite. M 5. J'ai été ainsi conduit à étudier la stabilité de l'hyposuifite de potasse. J'ai chauffé ce sel sec au bain d'alliage, dans une atmosphère d'azote. Jusque vers 5oo degrés, il n'éprouve aucune allération notable, si ce n'est que le gaz se charge de traces d'hydrogène sulfuré (provenant ( 402 ) d'un peu d'humidité que le sel retient jusque vers cette température). Le dosage par l'iode indique que le sel, après quelque temps de chauffage à 5oo degrés, contient encore 98 centièmes d'hyposulfite réel. » Pour déterminer la décomposition de i'hyposulfite de potasse, il faut élever la température notablement au-dessus et jusqu'à un degré que mes thermomètres à air n'indiquaient plus, à cause du ramollissement du verre. Ce degré (que je regarde comme un peu supérieur à 55o degrés) une fois atteint, le sel se fonce et noircit en se changeant en polysulfure et sulfate, conformément à la réaction décrite par les auteurs : 4S'0»K =3S0'R^-KS^ » Cette décomposition ne doimant naissance à aucun produit volatil, elle ne saurait être influencée par la pression. Une température un peu plus haute, quoique inférieure à la fusion du verre, détruit à son tour le polysulfure, avec sublimation de soufre; d'où 4S='0'R = 3S0*R -t- KS + S% réaction qui dégagerait + 27,7 à la température ordinaire. En fait elle dé- gage de la chaleur, à la température même à laquelle elle s'effectue; car la réaction une fois commencée continue d'elle-même, alors qu'on écarte la source de chaleur. )) 6. Je conclus de ces faits qu'une proportion considérable d'hyposul- fite, telle que 20 centièmes, ne saurait ni se former ni subsister, soit à 2300 degrés, température de l'explosion de la poudre, soit même au rouge; la formation en ayant lieu aux dépens du sulfate ou du carbonate de po- tasse , qui ne donnent nul indice de décomposition à la température rouge. » Si donc I'hyposulfite prend réellement naissance dans cette explosion, ce ne saurait être qu'en très-petite quantité (^) et à la façon de ces produits secondaires, soustraits par un brusque refroidissement à l'action lentement décomposante de la température qui leur a donné naissance {Jnn. de Cli. et de Plijs.j 5* série, t. VI, p. 44o). » 7. Reste à expliquer les fortes doses d'hyposulfite que signalent les analyses des auteurs parmi les produits de l'explosion de la poudre. Je les (i) 11 pourrait aussi s'en produire un peu aux dépens du sulfure de potassium, réagis- sant pendant le refroidissement sur quelque trace d'acide sulfureux formé temporairement : 2KS -\- 3S0' = 2S'0'K + S dégage -t- 56,2. ( 4o3 ) attribue à une absorption de l'oxygène de l'air, opérée au moment où l'on ouvre les appareils et où l'on recueille ces produits chargés de sulfure potas- sique et éminemment oxydables et hygrométriques; elle continue pendant les manipulations analytiques, trop compliquées pourêtre protégées efficace- ment contre l'accès de l'air, malgré toutes les précautions prises. C'est ce que l'on peut montrer par la discussion des nombres mêmes des auteurs, M. Fedorow remarque que l'hyposulfile se développe surtout en vase ou- vert, le sulfure sous pression (c'est-à-dire en vase clos); ce qui est conforme à l'opinion que je soutiens. Dans les nombreuses analyses que renferme le remarquableMémoiredeMM.NobleetAbel(f/u7o5, Traits., p. ■]'\-']5; 1875), la somme des produits est d'ordinaire égale à 100; mais les auteurs n'y font pas figurer l'eau, n'ayant pu la doser directement. Or, le poids de l'eau, déduit de la proportion initiale d'hydrogène qu'ils indiquent dans la poudre (sous forme d'eau hygrométrique et de charbon liydrogéné), aurait dû s'élever à 3 ou 4 centièmes. Il y a là, je crois, compensation de deux erreurs de signe contraire : une perte d'oxygène et d'hydrogène sous forme d'eau, et un gain d'oxygène fixé sur le sulfure pendant les manipulations. La com- pensation, d'ailleurs, n'est pas toujours exacte. Quand l'hyposulfite est peu abondant (3,4 pour 100, n" i/f), l'analyse même signale une perte de i cen- tième d'oxygène; mais, quand ce sel domine, tout le sulfure ayant disparu (n° 47 et n° 4'^)> l'excès d'oxvgène surpasse l'eau perdue de i,5 et i,(i; ce qui fait un excès total de 5 (•enlièmes. Les excès d'alcali libre trouvés pré- cisément dans l'un de ces cas (n° 4^) par les auteurs sont une nouvelle preuve de la transformation, le rapport du soufre au potassium dans l'hyposulfile étant double du sulfure. Enfin la chaleur dégagée, calculée d'après les nombres des analyses, montre qu'il devrait y avoir un excès thermique d'un sixième environ dans les réactions où l'hyposulfile domine sur celles où il manque : excès qui ne se retrouve point dans les déterminations calori- métriques, lesquelles fournissent, d'après MM. Noble et Abel, des nombres à peu près constants, » ( 4o4) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Mémoire sur r approximation des fonctions de très-grands nombres et sur une classe étendue de développements en série (seconde Partie); par M. G. Dauboux. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Hermite, Puiseux, Bouquet.) « La seconde Partie de mon travail est uniquement consacrée à l'étude des développements en série ordonnes suivant les polynômes de la série hypergéométrique. Ces fonctions, étudiées par Jacobi et aussi par M.Tche- bychef, qui les a employées à la solution de belles questions d'Analyse, sont définies par la formule X„=F(-n, a + n, •/, ^)- p^^-^''^ (• - ^^" ;£ -ï'""^-' (» - ^)' a+«-Y . une de leurs propriétés fondamentales est exprimée par la relation sui- vante : '"x,„X„x^-'(i —xf-'^dx — o. i » Cette relation permet de déterminer par des intégrations les coefficients successifs du développement supposé possible d'une fonction quelconque. En effet, si l'on pose (i) /(.r) = AoXo4- A,X,4-.. . + A„X„4-. . ., on aura A„ r'x,?.r^-'(i-a^)«-Tf^te= f'f(x)\„x-<-'{i-xf-yclx, i/o «/o équation qui détermine tous les coefficients. En substituant ces valeurs dans la formule (i), il y ^ ''eu de se poser la question suivante : » La série ainsi obtenue est-elle convergente et représente-t-elle la fonc- tion? » Je crois avoir résolu complètement celte question. Une formule don- née dans mon Mémoire sur le théorème de Sturm permet d'abord de faire la somme des premiers termes de la série, de la remplacer, comme on le fait pour les séries Irigonométriques, par une seule intégrale dont il s'agit de chercher la limite; j'ai essayé d'apporter la plus grande rigueur dans l'élude de cette limite et les résultats obtenus justifient celte précaution. ( /|o5 ) Ainsi, alors même que les intégrales qui déterminent les coefficients de la série ne sont pns infinies, ont un sens déterujiné, il se présente ini fait inattendu. La série peut être divergente si la fonction devient infinie d'un certain ordre. C'est ainsi que, pour les polynômes de Legendre, la série cesse d'être convergente s'il arrive que la fonction devienne infinie d'un ordre égal ou supérieur à J pour l'une des valeurs x=-\-i,x — — t.he théorème que résume cette partie de mes recherches est le suivant : » Entre les limites x = o, x = i, In série ne sera convergente que si la fonction demeure finie pour x = o, x — \, ou si, devenant infinie pour x = o, elle ne le devient pas d'un ordre égal ou supérieur à - ->r -. et, devenant infinie pour X = i, elle ne le devient pas d'un ordre égal ou supérieur à ^— — h j- Si la série est convergente, elle représente la fonction, continue ou discontinue, de la même manière que les séries trigonométriques. n La fin de mon travail traite d'une question différente de la précédente, quoique aussi intéressante. Étant donnée une série de fonction X„ en admettant qu'elle soit convergente, quelles sont les limites de sa cou- vergence ? » Je prouve que les courbes limitant la région de convergence sont dans tous les cas des ellipses ayant pour foyers les points o,i, et je démontre que réciproquement toute fonction finie et uniforme à l'intérieur d'une ellipse est développable à l'intérieur de celte ellipse en une série convergente de polynômes X„. » Cette démonstration s'appuie sur le théorème de Cauchy •^ ^ ' 11X1 J y — X et sur le développement de -^ • en une série de fonctions X„. I/étude de ce développement me conduit à introduire, comme cela a déjà été fait pour les polynômes de Legendre, des fonctions de seconde espèce qui, dans presque toutes les questions, interviennent à côté des polynômes X„. Par exemple, toute fonction uniforme dans la couronne conipi ise entre deux ellipses homofocales est développable eu une série, composée à la fois de fondions de première et de seconde espèce. )) Je donne un grand nombre d'expressions différentes et de propriétés de ces nouvelles fonctions. C.K., 1876, 1" Semcitre. (T. LXXXll, ^'' 7.) M ( 4o6 ) » Eiifii), en terminant, j'indique comment la méthode que j'ai suivie dans l'étude de la question actuelle pourra s'étendre à tous les développe- ments ordonnés suivant des fonctions ou des polynômes formant une suite de Sturm, c'est-à-dire tels que trois fonctions consécutives soient liées par une équation de la forme AX„+, + (Bx + C) X,, + DX„_, -- o, où A, B, C, D sont des constantes, fonctions de n. » l'HYSlQUE MATHÉMATIQUE. — Vibrations d'un solide homogène, en équilibre de température. Mémoire de M. Félix Lucas. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « Ce Mémoire fait suite à celui que nous avons eu l'honneur de présen- ter à l'Acadéiuie, dans la séance du 3i janvier dernier. M Nous considérons un solide homogène dont les molécules superficielles sont respectivement entretenues, par une cause quelconque, à des tempé- ratures déterminées, variant, par voie continue, d'une molécule à une autre. Nous supposons que l'équilibre de température soit établi, dans la masse tout entière, et nous déterminons l'état vibratoire correspondant. » Si l'on désigne ])ar x, j>", z les coordonnées primitives de la molécide m et par x ■+- a, y + v, z -i- w les coordonnées de cette molécule à l'instant /, on a «=Sf^A'"''"^' cos ''.T y z n \ \t P q ^ ^s'-a"^'"'' cos y z - -1 h - 1' \" P 7 ,v=S^a'"^'' o cos| ^- + .r+f 1 \n p q \\ CO-à^tsJs Is + s) , ( ' ) ( f z^ s - a" '' "^ cos ( - -h - + - -h ^\ cos {tsjs '{- s) , cns(^\/i--1 t), s. II, /y, , c désignant des coefficients constants. On peut, d'ailleurs, éviter de recourir à l'emploi de ces paramètres, en écrivant (5) w - V = --§ -i- — rj •+ — C. » Cette formule, fond.iinentale dans la théorie de In chaleur, a été posée par Fourier en assimilant les distances moléculaires à des diffé-ren- lielles géométriques, de manière à identifier la différence w — «• avec la différentielle totale tle f. Or il u\-^\ |);is évident a juiori (|uc celte assimi- 54.. ( 4o8 ) lation soit permise, car, la température étant tout à fait indépendante de l'unité de longueur admise, on peut choisir cette unité de manière que les distances moléculaires, et par conséquent les coordonnées S, vj, Ç, soient exprimées par des uombres finis. Il n'était pas sans intérêt d'établir la formule (5) par des considérations plus rigoureuses. En résumé, ce Mémoire et celui qui l'a précédé confirment l'opinion, très-répandue aujourd'hui, qui consiste à attribuer la chaleur d'un corps à des vibrations de ses molécules. On voit que l'étude des effets du calo- rique rentre, en partie, dans le domaine de la Mécanique rationnelle, science de l'équilibre et du mouvement. Les résultats obtenus se relient, d'une part, à la Thermodynamique, et, d'autre part, à la théorie de Fou- rier; de là, un trait d'union entre ces deux parties de la Science. » PHYSIOLOGIE. — Des mouvements que produit le cœur lorsqu'il est soumis à des excitations artificielles. Note de M. Marey. (Renvoi à la Section de Médecine et Chirurgie.) « Lorsque le cœur d'un animal a cessé de battre, on peut encore rappeler ses mouvements à l'aide d'excitations artificielles. » Si l'on modifie l'état du cœur par la fatigue ou par le froid, les mou- vements provoqués offrent plusieurs changemenis qui semblent liés les uns aux autres : le temps perdu (relard du mouvement sur l'excitation) s'accroît, ainsi que la durée de la systole dont l'intensité diminue. La diminution d'intensité de l'excitant agit dans le même sens; tandis que par le repos, la chaleur ou les excitations fortes, le cœur réagit plus tôt, plus fortement et d'une manière jdus brusque. » Ces effets, sauf quelques différences dans leur durée absolue, sont ab- solument semblables à ceux qu'on obtient dans tous les autres muscles de l'organisme; il n'en est plus ainsi quand on fait agir les excitations artifi- cielles sur un cœur qui a conservé ses mouvements propres. » Si on lance à travers le cœur d'une grenouille vivante des courants d'induction, et si l'on inscrit les mouvements qui se produisent alors, ou observe que, pour les excitations toujours de même nature, il se produit des effets presque toujours différents. Tantôt le cœur ne semble pas avoir reçu l'excitation, tantôt il réagit ; mais dans ces cas le mouvement appa- raît tantôt avec une grande rapidité (temps perdu très-court, -^ de seconde), tantôt après tm retard qui peut atteindre ^ seconde et plus. Enfin la systole provoquée peut être, en certains cas, aussi forte que celles qui se produisent spontanément, tandis que d'autres fois elle est pour ainsi dire avortée. ( 4o9 ) » En faisant un grand nombre d'expériences, j'ai pu m'assiirer que, si la réaclion du cœiM' n'est pas toujours la même, cela tient à ce que l'exci- tation lui arrive à différents instants de sa révolution, et que, si on l'excite toujours au même instant de sa systole ou de sa diastole, il donne tou- jours des tracés idenljcjues, Dans ch;KMmc ili-s ctnii-hos, iV'Xci(;iliun du cu-ur a lieu au peint c ; rori[;iiio do louWs les ifvolulioiis cardiaques pondant k'S(|uelles uni' oïcitalion arrive est placée sur la nicnie verticale oo'; l'ascension de la courbe correspond à la systole. » Pour rendre facilement saisissable la manière dont les choses se passent, j'ai disposé les uns au-tlessus des autres des tracés pour lesquels le cœur a été excité à des instants de plus en plus avancés de sa révolution. ( ^Ifo ) » On voit, sur cette figure, que le cœur est réfraclnire à l'excitation pen- dant la plus grande partie de sa phase sjslolique ; de 1 à 3 ; que de 4 à 8 il donne des systoles provoquées par chacune des excitations électriques; enfin qu'entre l'excitation et le mouvement produit il s'écoule un temps plus ou moins long : c'est le temps perdu de Ilelmholtz. Ce retard, très-long dans la ligne 4, où il dure plus d'une demi-seconde, va toujours en diminuant à mesure que l'excitation du cœur se produit plus tard. Pour rendre faci- lement saisissable, dans chaque tracé, la durée du temps perdu, on a teinté cette durée au moyen de hachures obliques. En suivant, de bas en haut, la série des courbes; on voit que le temps perdu diminue sans cesse. Le retard de la systole est donc d'autant moindre que l'excitation du cœur arrive à une période plus avancée de la révolution de cet organe. » En comparant entre elles les systoles provoquées à différents instants, on constate que la sjstole provoquée est d'autant plus forte, quelle arrive plus longtemps après la systole spontanée qui la précède. Il semble que le repos soit nécessaire pour que le cœur qui vient d'agir soit capable d'un acte nou- veau. On remarquera que, dans la série repré.sentée par la figure ci-contre, les systoles provoquées sont d'abord petites (ligne 4), puis plus grandes (ligne 5), puis diminuent encore (ligne 6), pour grandir de nouveau. M Cette double variation tient à ce qu'une double influence règle le moment d'apparition de la systole provoquée. D'une part, l'arrivée de plus en plus tardive de l'excitation du cœur fend à retarder de plus en plus l'apparition de la systole provoquée; d'autre part, la diminution graduelle du temps perdu tend à hâter cette apparition. Suivant la prédominance de l'une ou de l'autre de ces influences contraires, les systoles provoquées se montreront plus ou moins tôt et leur amplitude en sera modifiée comme on le voit dans la figure. » Enfin, après chaque systole provoquée, on observe un repos compensateur qui rétablit le ritythme du cœur un instant altéré. L'existence de ce repos com- pensateur est très-importante : elle vient confirmer une loi que je crois avoir établie, à savoir que le travail du cœur tend à rester constant. » Dans d'autres Communications, j'ai montré qu'on peut régler la fré- quence du cœur en faisant varier les résistances que cet organe éprouve à se vider ; que, si l'on élève la pression du sang dans les artères, le cœur de- vant, à chaque systole, soulever luie charge plus forte, ralentira ses mou- vements, tandis que, si une hémorrhagie diminue la résistance que chacune des systoles éprouve, le nombre de celles-ci augmente considérablement. )i Les expériences qu'on vient de lire constituent un corollaire de la loi ( 4>' ) qui |)itsiclc à la fVcquoncc des mouveir.eiils du rœur. Elles montrent, on elfct, qu'on ne peut, en un temps donné, provoquer qu'une même dépense de travail, et que, si des excitants énergiques viennent provoquer de la part du cœur une dépense anormale, un repos s'ensuit lorcémeiit, et le cœur, au hout d'iui instant, se trouve n'avoir fait cjue sa dé[)cnse oiciinaire. " Si, par des influences quelconques, on provoquait une série de systoles accidentelles à de courts intervalles, on verrait ensuite le cœur se reposer pendant un temps beaucoup plus considérable. » Je ne puis, dans les limites de cette Note, développer plus longue- ment ce sujet, non plus que discuter les causes des cinieuses variations que présente l'excitabilité du cœur, (le sera l'objet d'une Note prochaine. » M. GuEVKAUD soumet au jugement de l'Académie un pal distributeur, des- tiné à introduire dans le sol les liquides insecticides, pour Li destruction du Phylloxéra (i) (Renvoi à la Commission du Pli\ lloxera.) M. J. Asu.M adresse une Note relative à la destruction du Phylloxéra. (Renvoi à la Commission.) CORRESPOKDAIVCE. M. le Secuétaire pekpétiel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i" Le deuxième et dernier fascicule du « Cours île Physique pour la » classe de Mathématiques spéciales », par M. E. Fernel; 2" Un opuscule de M. Douay-Leseus, intitulé : « Conservation, en silos, du vin, de la biè;e et du cidre »; 3" Une brochure portant pour titre : « Le climat de l'empire russe, |)ar M. Vojeikoj », traduction de M. IJ. Biocaid; 4° Un ouvrage de MM. H. Bonnet et Poiiicarré, iii\ilu\ù : « l'Anatomie pathologique et la nature de la paralysie générale », ouvrage adressé pour le Concours des prix de Médecine et Chirurgie; 5° Un nouvel opuscule de M. Cernuschi, sur la « Monnaie bimétallique ». (i) Cet instrument est parvenu h l'Académie vers la fin de novembre; depuis cette époque, iclal du sul a iiupèchc de le soumettre à des essais penuettaiit d'en a|)précier l'efficacitc. ( 4l2 ) M. le Président i>e l'Acadésiie des Beaux-Arts communique à l'Académie des Sciences la rédaction suivante, qui a été proposée par quelques-uns de ses Membres, comme devant trouver place dans le Dictionnaire des Beaux- Arts, au mot Chromalique: ■( Les musiciens et les physiciens ne sont pas d'accord sur la mesure des )) demi-tons chromatiques et diatoniques dont se compose la gamme chro- » matique. Les musiciens considèrent le demi-ton chromatique comme » étant phis grand que le demi-ton diatonique; les physiciens établissent » une opinion contraire par des calculs fondés sur le nombre des vibra- » tions. » Avant de donner place à cette assertion dans son Dictionnaire, l'Acadé- mie des Beaux-Arts désire savoir si le dissentiment qui s'est manifesté au- trefois, entre les musiciens et les physiciens, existe toujours, ou s'il s'est établi un accord entre les opinions opposées. Cette Lettre sera soumise à la Section de Physique. PHYSIQUE. —- Des écarts dans tes lois relatives aux (jaz. Note de M. D. Mendéléeff. (Extrait.) « La loi de Mariette, la loi de Gay-Lussac, et la loi d'Ampère et Avo- grado, vulgarisée par Gerhardt, peuvent s'exprimer, dans leur ensemble, par l'équation (i) apc = K{C-\-t)in {'). (*) a est le poids d'une molécule chimique, le poids alomique de l'hydrogène étant pris pour unité : pour l'hydrogène, n = 2; pour l'azote, « = 28 ; pour l'air, le poids molécu- laire moyen est ?.8,84- p est la pression par mètre carré, en kilogrammes. La pression normale est 10 333. m est le poids du gaz en kilogrammes, c son volume en mètres cubes, - = A le poids de I nièlre cube de gaz. En introduisant celle notation dans l'équation (i ', on obtient la forme plus générale t est la température centigrade; C = - est une constante, peu différente de 272; K est une constante à peu près égale à 845 : son expression est K = (c' — c)aE, E étant l'équi- valent mécanique de la chaleur (à peu près 424)» <^' e' <^ sont les deux chaleurs spéci- fiques du gaz (ainsi, pour l'air, c' = 0,2376 et c=o,i685). Comme {c' — cja est, pour fous les gaz, peu différent de 2, la quantité K est approximativement égale à 2E. ( 4i3 ) » Depuis Clapeyron, l'eiiserable des deux premières lois s'exprime par l'équation (3) ;ji' = R(C-f-0- » La constante R est variable avec la nature du gnz, tandis que la va- leur de K, dans l'équation (i), est la même pour tous les gaz, tant qu'ils suivent les trois lois. La formule (i) fournit donc l'expression la plus com- plète des propriétés des gaz voisins de l'état parfait. » Ces trois lois diffèrent cependant de la loi de gravitation, en ce qu'elles no sont qu'une première a])pro.ximation. Les essais entrepris pour trouver une expression plus approchée sont connus. Pour avoir l'expression ana- lytique la plus simple des écarts offerts par les gaz, par rapport à ces lois, il faut considérer C et K, dans la formule (i), non pas comme des con- stantes, mais comme des fonctions de la nature du gaz, de sa température et de sa pression. La question la plus importante est de savoir si ces deux quantités dépendent de a, p et t, ou si cette dépendance n'existe que pour l'une d'elles. M Pour la quantité C = -■, les expériences de INL Regnault prouvent qu'elle dépend de p et. a. Il n'est pas douteux que, la pression augmentant, « augmente, et par conséquent C diminue; on doit donc avoir C=.Co(.-Ap). » En comparant les données de M. Regnault avec celles de MiAL Ma- gnus et Joly, il devient évident que C dépend de même de a. Pour les gaz qui ont le même poids moléculaire, et par suite le même poids spécifique, on obtient le même coefficient de dilatation; or, à mesure que le poids moléculaire a, et par suite la densité du gaz augmentent, a augmente aussi. Donc, lorsque l'une de ces deux influences si différentes fait croître le poids de l'unité de volume du gaz, il arrive que le coefficient de dilata- tion a augmente également, c'est-à-dire que C diminue. » 11 y a lieu de croire que a change aussi avec t, mais il ne faut pas ou- blier que, dans l'état actuel de la question des températures, la constance de ex, pour tel gaz donné, est une convention sur laquelle se base la dé- termination des températures, et qui ne s'en déduit pas. Ainsi la quan- tité C se trouve être une fonction déterminée, bien qu'encore impar- faitement connue, de p et de a. A mesure que p et a diminuent, I;i valeur de C paraît tendre vers la limite maximum généralement admise, Co = 273. Pour le succès des recherches, il faut de iiouvellos observa- C. R., 187G, I" Semestre. (T. LXXXII, N» 7.) 5' '55 ( 4'4 ) lions relatives au coefficient de dilatation a sous des pressions constantes. )) Les questions relatives aux quantités R de l'équation (3), ou R de l'é- quation (i) sont plus complexes Néanmoins, un examen attentif conduit à supposer que, tion-seulement C, mais aussi K (et par conséquent R) sont des fonctions de la pression. C'est ce qu'on voit déjà par la considération suivante. » Les recherches de M. Regnault indiquent que, pour l'air, pour les valeurs de p comprises entre i et 3o atmosphères, la compressibilité est supérieure à celle qui résulterait de la loi de Mariotte [ce qui peut s'exprimer par -^^ o • Quant aux pressions inférieures à i atmosphère, les observations que j'ai faites de concert avec M. Kirpitchoff ont fourni (**) des résultats analogues -^~ > o • » Il s'ensuit donc que la loi de dépendance des variations de pi> avec celles de p doit être représentée par luie coiube complexe. Quant aux varia- tions de C avec les variations de pressions, autant qu'on peut en juger par les données de M. Regnault, elles peuvent se représenter par une ligne à peu près droite. La dépendance entre C et p ne suffit donc pas pour expli- quer les écarts par rapport à la loi de Mariotte. » La même conclusion se tire de la comparaison des observations de M. Regnault sur les variations des nombres a et a' (coefficients de dilata- tion de l'air pour des volumes constants et pour des pressions constantes) avec les variations de pressions, car ces deux coefficients deviennent égaux (0,00369) sous des pressions assez rapprochées de 2'",5o ("*)- Les expé- riences poussées plus loin devront nous montrer comment, dans les divers gaz, R et C changent à mesure que la pression diminue ou augmente. Quant à présent, nous sommes en droit d'affirmer que, si p augmente, R et K augmentent, et C diminue. Il en est de même pour la variable a, car les déterminations de M. Regnault montrent que, pour/; = o'",76o = io333''^, {*) Consulter mon Mémoire, publié dans le Journal (russe) d'Artillerie, août 1875, et mon Ouvrage De l'élasticité des gaz, t. I, diap. I, et IX. (**) Consulter l'Ouvrage cité, chap. VIII. Un résumé concis se trouve dans le Bulletin de l'Académie des Sciences de Saint-l'étershourg, \'ëi']l\, t. XIX, p. 466- (***) Regnault, Relation des e.rpériences, t. I, p. lug et i i5. ( /k5 ) k's valeurs de K. correspoiiclaiites à divers gaz sont les suivantes : Acide carboiiic|uc Cyano(;ùiiu Azoti' et oxyde H et Hydrogcnc. de carl>one. proloxyilo d'a/.olu. gaz sulfureux. l'diils niolfTiilairc rt . 2 28 44 5?. et 64 Valeur (le K "^" ^ ■ = 844 846 et 849 854 et 857 898 et 898 i> Il faut remarquer que les variations de K dépendent surtout de celles ([ue a fait subir à la valeur de C ("). » Ainsi la relation (1), qui existe entre les propriétés fondamentales des gaz, doit être remplacée, poin- avoir luie seconde ap[)roximalion, au moins par luie expression de la forme '!^ = (Ko -f- A'p + B'rt)(Co -^t- Ap \]a). » T.es recherches ultérieures détermineront les valeurs de A,B, A', IV. En partant des données de M. Jlegnaidt, j'ai comnuuicé en 1872 ces re- cherches, et j'en ai piddié la [)remiére partie. J'ai en vue principalement la détermination des écarts par rappoil h la loi de Mariotte, [)our les gaz sons différentes pressions, et la détermination du coefficient de dilatation des gaz sous des pressions constantes » CHIMIE INDUSTRIELLK. — Sur les wsanilines isomères. Noie de M. A. Rosenstiehi-. « En 11SG8, à la suite de la découverte de la pseudotoluidine, j'ai montré- que la fuchsine commerciale ne résidle pas du concours de deux alcaloïdes seulement, l'aniline et la toluidine, ainsi qu'on avait dû l'admettre alors, mais qu'à ces corps vient s'ajouter la pseudotoluidine, connue l'un des fac- teurs les plus importants de la production de cette remarquable matière colorante rouge. J'ai indiqué en même lcin|)s l'existence de deux isomères, obtenus, l'un par l'aniline et la lolnidine, l'autre par l'aniline et la |)seiido- tolnidine, dont les propriétés physiques sont si rapprochées qu'elles ne per- mettent pas de les distinguer. Cette isomérie délicate, qui réside principale- ment dans la nature des corps générateurs, m'a paru assez importante pour devoir être confirmée par un plus grand nombre d'expériences. Dans ce /i j. '; Fin désignant par ô la densité relative à l'air, K ,' 7995. '*) Les valeurs de -^ sont ■.\8,9; .'.8,8 et 28,9; .'.8,8 et 28,8; 28,8 el ?.8,G. ( 4>6 ) travail de révision, j'avais surtout en vue, après avoir préparé les rosani- iines isomères, avec des matières aussi pures que l'état actuel de la question permet de le faire, d'en régénérer les alcaloïdes en quantité suffisante pour pouvoir en déterminer les proportions relatives. Cette manière défaire m'a paru d'autant plus nécessaire, que l'expérience m'a montré, dans ces der- nières années, l'impossibilité de préparer de l'aniline exempte de pseudoto- luidine. Je conclus de là qu'il est impossible de séparer les trois alcaloïdes congénères de manière à obtenir chacun dans un état de pureté absolue; et j'admets que chacun d'eux, quoique préparé avec de grands soins, con- tient les deux autres en petites quantités. Je dois donc trouver la pseudoto- luidine dans les alcaloïdcj régénérés de la rosaniUne préparée avec l'aniline et la toluidine; inversement, je dois trouver cette dernière dans la rosani- line préparée avec l'aniline et la pseudotoluidine. Il convient, dès lors, de fixer l'importance de cette cause d'erreurs et son influence sur le résultat final. » J'ai préparé les rosanilines correspondantes aux mélanges suivants : Rosnniline y.. ( Toluidine cristallisée. j Aniline. Rosanilinc [i. i . Rosanilinc p. 2. Pseudotoluidine seule. i Pseudotoluidine. j Aniline. Rosaniline a.p. i. Rosaniline a.^. i. \ Toluidine cristallisée. I Toluidine cristallisée. I Pseudotoluidine. < Pseudotoluidine. ( Aniline. » Après avoir obtenu à l'état de pureté les rosanilines correspondantes à chacun de ces mélanges, et en avoir comparé les propriétés physiques, je les ai traitées par l'acide iodhydrique sous pression, pour en régénérer les alca- loïdes. Il serait trop long de décrire ici la méthode de séparation appliquée au mélange des alcaloïdes régénérés; pour montrer toutefois la confiance qu'elle mérite, je citerai un exemple. J'ai fait, avec des alcaloïdes purs, un mélange type, que j'ai ensuite séparé en ses éléments : Composition Trouvé du mélange. par l'analyse. Aniline 0,876 0,375- Pseudotoluidine 0,53?. o,534 Toluidine 0,0^0 0,089 ( 4>7 ) » J'ai traité par l'acide iodhydiique, outre les rosanilines isonierc!», quelques produits secondaires de leur préparation. Ce sont : i° les produits qui restent dans le liquide-mère de la cristallisation de la rosaniline|3; 2° les produits insolubles qui se forment en même temps qu'elle. » Les résultats obtenus sont résumés dans le tableau suivant : Rosanilines. Aniline 25 ,.3, .4 llq. mère 3o résidu 32 32 liq luèrc 34 résidu 5o 28 ïoliiiiline ciist. . . • 75 3 Indices. 0 4 2 2 38 Pseudotoluidine. . . Indices. :3 70 68 64 64 48 34 » De l'ensemble de ces résultats analytiques, on peut tirer les conclu- sions suivantes : » 1° Chaque rosaniline régénère en réalité trois alcaloïdes, mais en pro- portions telles qu'il ne peut y avoir aucun doute sur l'isomérie. » 2° I.e rapport de i molécule d'aniline pour 2 molécules de toluidine, demandé par la formule de la rosaniline établie par M. Hofmann, se retrouve à peu près dans les alcaloïdes régénérés; cependant l'aniline est en propor- tions un peu inférieures, parce qu'elle est partiellement transformée en ammoniaque par l'action de l'acide iodhydrique. » 3° La pseudotoluidine est, à elle seule, capable de produire une rosa* niline, car, par la destruction de CH*, elle se transforme partiellement en aniline. » 4° H existe trois rosanilines isomères : l'une dérive de i molécule d'aniline et de 2 molécules de toluidine; la deuxième dérive de i molécule d'aniline et de 2 molécides de pseudotoluidine; la troisième est formée par I molécule d'aniline, i molécule de toluidine et i molécule de pseudoto- luidine; cette dernière constitue, en majeure partie, les fuchsines commer- ciales. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sui imùclivitë Optique dit sucre réducteur contenu dans les produits commerciaux. Note de MM. Ai.mé Girard et Laborde. '< Dans la séance du 3i janvier, M. IMaumerié a présente à l'Académie une Note dans laquelle il nous reproche d'avoir altiibué à M. Dubrunfaut une opinion dont il revendique la priorité. u Nous plaçant au point de vue purement technique, laissant de côté toute question d'interprétation, ne nous préoccupant ni de la théorie de M. Dubruid'aut, ni de la théorie de M. Mainncné, évitant même d'en)ployer ( 4>S ) les termes de qlucose, de lévulose ou de chylariose, nous nous sommes simplement proposé de rechercher si le sucre réducteur contenu dans les produits commerciaux, c'est-à-dire la matière sucrée autre que le saccha- rose, contenue dans ces produits, possède ou ne possède pas une activité optique susceptible d'influencer, à l'analyse, les indications fournies par le polarimètre. » Dans ces conditions, nous avons eu raison d'attribuer à M. Dubrun- faut l'opinion qu'il a, en réalité, émise le premier, et qui consiste à regarder cette matière sucrée comme n'exerçant sur les résultats de l'analyse pola- rimétrique aucune action sensible. Si nous nous sommes placés à ce point de vue limité, c'est précisément afin d'avoir le droit de refuser toute dis- cussion sur le côté théorique de la question. » , THERMOCHIMIE. — Sur un élément nouveau de la détermination des chimi-calories ; par M. E.-J. IHaumené. « Les expériences que j'ai eu l'honneur de communiquer à l'Académie [Comptes rendus, t. LXXXI, p. S^S) ont été confirmées par une nouvelle série, faite en redoublant de précautions pour éviter toute erreur. » L'acide sulfurique récemment bouilli (dans un matras à long col et sans perdre la moindre trace d'eau) ne dégage pas le même nombre de chimi-calories dans les actions qu'il peut produire que lorsqu'il est refroidi depuis longtemps. » 5o grammes d'huile d'olive traités par i8i''',4 d'acide récemment bouilli (lo centimètres cubes) produisent 44 degrés de chaleur. 5o grammes d'acide ancien n'en produisent que 34- Les mêmes proportions d'acide et d'eau dégagent très-sensiblement 3 degrés de plus dans le premier cas que dans le second. » J'ai de plus constaîé un fait nouveau et, je crois, des plus importants. L'huile d'olive récemment chauffée à 3oo degrés environ (au bain d'huile) ne se comporte pas non plus comme l'huile ancienne ; elle n'est pourtant pas sensiblement altérée : sa couleur est la même, son odeur devient un peu acroléique, mais très-faiblement, sa densité ne varie aucunement. 5o grammes de celte huile traités par i88'',4 d'acide récemment bouilli se comportent comme s'ils n'avaient été chauffés ni l'un ni l'autre; ils ne produisent que 34 degrés. » Ainsi des liquides très-divers éprouvent une altération moléculaire facile à mettre en évidence par des actions chimiques, sans que leur nature ( /i<9 ) ait clianoô; la senio influence de la chaleur, une influence purement phy- sique, bien évidente par le retour complet à l'état molécuLiire niitéiieur, après quelques semaines, leur donne une sorte de trempe, jutulanl laquelle leurs actions chimiques produisent des nombres de chimi-calories extraor- dinaires. » J'étudie cette influence dans d'autres liquides, dans les solides et même dans les gaz. Certains sels récemment chauffés ou fondus ne produisent plus les mêmes abaissements de température (positifs ou négatifs) que lors- qu'ils ont été longtemps conservés. » A mesure de l'observation des faits, de nature à intéresser l'Académie, j'aurai l'honneur de les conununiquer » CHIMIE mOLOGIQUE. — Sur un aciilc nouveau prcc.xislaiit dans le (ail frais de jument. Note de M. J. Dcval, présentée par M. Robin. K L'auteur démontre, par une analyse du lait de jument, que ce liquide, faiblement alcalin ou neutre, contient un principe immédiat que ne ren- ferment pas les laits de ruminants, en quantité appréciable du moins. C'est un sel dont l'acide est cristallisable en groupes de petites aiguilles, non volatil sans décomposition, d'une odeur fragrante et d'une saveur particulière. Ses réactions, au contact de l'azotate d'argent, du perchlo- rure de fer et du chlorure d'or, etc., le distinguent de l'acide hij)purique. Tl est combiné à une base volatile que chasse la chaleur, ce qui fait que ce lait devient un peu acide pendant son ébuUitioii prolongée. Cette base est peut-être une ammoniaque composée, mais n'est pas l'ammoniaque pro- prement dite. M. Duval donne le nom iVacide cqum'ujue à ce conq)Osé chi- mique naturel nouveau. » EMIîRYOGÉNlL. — Sui Idjililude qu'ont les Itulties à se n'inoduiredès la jireniière année. Note de M. /. Gi^rbe, présentée par M. Cli. Robin. « Une fpicstioii des plus importantes au point do vue d3G — 2,63 100.58.40,2 + i3,o Cricli. II 10.33.59 23.45. i ,G8 — 2,79 101. 8. 6,3 -+■ 12,1 Grcenwiili. C. R., 1876, 1" Scmcitrc. (T. LWXII, ti" 0.) ^7 ( 43o ) Correction Correction Lieu Dates. Temps moyen Ascension de Distance de de mt ), de Paris. droite. 1 l'éphémcride. polaire. 1 l'épliéméride. l'observation. (60) Écho. Oct. 2 h m 9 I2.l4-21 b m s o.5o. 10,82 -h /,83 84.''3^.i6",i — 8" 8 Greenwich. 5 II .59.53 0.47.30,00 + 1,84 84.58.22,4 — 9,2 Greenwich. 6 11.55. 3 0.46.36,09 + 1,95 85. 6. 7,3 — 10,8 Greenwicli. 23 I 0 . 24 ■ 29 0.32. 8,94 ( + 1,68 87.13. 4,9 12) Victoria. 16,4 Paris. Oct. 5 n. 17.14 0. 4-44>>7 — ii,4i 76.37.43,3 4- 60,0 Greenwich. 6 II . 12.34 0. 3. 5g, 46 -11,26 76.48.57,5 ■4- 63,0 Green-wich. II 10. 49 '28 0. 0.32,87 — 10,92 77.45.15,1 4- 60,6 Greenwich. 21 9.55.45 23.55.27,58 79.33. 1,7 Paris. 23 9.47.12 23.54.46,24 79.53. 16,0 Paris. (l36) AUSTRIA ("). Oct. 5 10. 16.45 23. 4. 4,88 93.18.48,8 Greenwich, (75) Eurydice. Oct. 6 10.48. 4 23.39.25,61 + 0,92 91 .21 .54, I — 9.4 Greenvrich. 1 1 10.25.43 23. 36. 44, 3o -H 0,63 91 . 17- 0,5 (ii5) Thyra. " 5,9 Greenwich. Oct. 21 10.41 . 19 0.41. 8,70 — 3o,io 60.52.25,8 + 232, I Paris. 23 io.3i.38 0.39.19,17 — 29,98 61. 2.47,0 -t-233,7 Paris. 25 10.22. 3 0.37.35,66 -29,74 61.14. 7>4 + 23 I ,1 Paris. [i3) Égérie. Nov. i3 I I . 54 . 24 3.25. 6,77 4- 0,66 66. 8.40,4 — 10,6 Paris. i5 11.44. 6 3.22.40,17 -H 0,69 66. 2.13,4 — 9,5 Paris. 22 n. 8. 3 3.14. 7,29 + 0,68 65.42.25,5 — 11,1 Paris. 29 10,41 .44 3. 5.58,5i + o,58 65.26.42,9 (97) Clotho. 8,3 Greenwich, Nov. i3 I I . 5o . 42 3.21 .24,03 -H 7,83 93.36. 2,7 — 23,9 Paris. i5 Il .41 -20 3. 19.53, 12 -H 7,60 93.48. 2,7 — 26,0 Paris. 22 n. 8.39 3.14.43,52 -+- 7-76 94-i4-47)2 ( 1 1 1 ) Ate. ~~ 20,7 Paris. Nov. i3 II .25. 1 5 2.55.53,03 + 3,36 64.48. 4,2 + ",4 Paris. i5 ii.i5.25 2.53.54,32 + 3,40 64.57.48,5 + 11,4 Paris. 22 10.41.18 2.47.17,25 -H 3,60 65.34.30,0 (32) POMONE. + 9,2 Paris. Nov. i5 1 i .59.41 3.38. 17,60 — 0,43 72,43.53,3 — 0,1 Paris. 22 11.25.33 3.3i .40,36 — 0,41 Paris. On n'a pu s'assurer si l'astre observe était bien la planète. ( ^3. ) Correction Correclion Lieu Dates. Temps moyen Ascension do Distance fie de 1875. Je l'aiis. droite. l'cphcméridc. polaire. réphémcride. l'obserTation. (98) Iantbe. Il m s II ui 8 o t n m Nov. i^ II. 6. 5?.. II .55,5 -I- 35,2 Paris. 22 10.30.19 2.36.16,68 — 8,67 52.29.24,1 + 34,0 Paris. (21) LUTÉTIA. Boc. 17 io.38.36 4.23. 9,07 — 3,25 68.55.49,8 -+- 6,1 Paris. 18 10.33.45 4.22.13,84 — 3,19 68.56.36,1 + 6,8 Paris. 23 10. 9.51 4.17.58,35 " 68.59.54,5 Paris. (i20j Lachésis. Dec. 17 10. 1.43 3.46. 9,63 —12,23 60. 5.54,5 + 53,2 Paris. 18 9.57. 5 3.45.27,86 —12,24 60. 9.23,4 + 5o,6 Paris. (100) HÉCATE. DUC. 23 11.57.44 6. 6. 9,75 — 8,i5 71.52.33,6 + 5,8 Paris. » Toutes les comparaisons se rapportent aux éphémérides du Berliner Jaltrhucli, » Les observations ont été faites, à Paris, par MM. Périgaud, Folain et Prosper Henry. » GÉOMÉTRIE. — Tliéoïèines relatifs au déplncement iV une Jîcjure plune dont deux points glissent sur deux courbes d'ordre et de classe quelconques; par M. Chasles. « Le mouvement d'une figure plane sur son plan ost déterminé par deux conditions. En traitant ce sujet dans une première Communica- tion [Comptes rendus du 8 février 1875), j'ai considéré, relativement à ce.s deux conditions, cinq cas généraux, en me bornant alors à ces deux ques- lions principales, la déterininalion de Vordre de la courbe décrite par un jjoint ([ut'lconque, et la classe de la courbe-enveloppe d'une droite. Mais on peut se proposer d'autres questions, auxquelles se prèle le principe de correspondance; dont la plus importante est, sans doute, la déter- mination de Vordre de la courbe, lieu des centres instantanés de rotation successifs. Ces questions impliquent presque toutes Vordre et la classe des courbes auxquelles se rapportent Us deux conditions du déplace- ment. » Je vais considérer le premier des cinq cas généraux de la queslion, celui où le dé[)lacement est produit par le glissement do deux points de la 57.. ( 432 ) figure sur doux courbes d'ordre et de clnsse quelconques; m, n pour la première, »z,, ?/, pour la seconde. Théorèmes. » I. Lorsque deux points a, a' d'une droite glissent sur deux courbes U,„, U,„_, le lieu des centres instantanés de rotation successijs est une courbe de l'ordre 2(mm, + rnn, -h m,n). ûc, [m + nj-2m, n n, {m, H- fi,) 2111 X i[imm^ H- m«, + m^n). C'est-à-dire : D'un poinl x de L on mène m -+- n normales 3;a de U„,, et des pieds de ces normales on mène (m -(-//) a»?, droites aa' de longueur prescrite, terminées à la courbe U„,j ; les normales de cette courbe aux points «' coupent L en 2 (m +«)/«, points u. Pareillement à un point «correspondent i[m, + nt]m points x. Donc 2»î, (w -|- «) -+- 2/«(/«, -t- n,) coïncidences de .r et «. » Il y a 2tnm, solutions étrangères dues au point a: de L situé à l'infini. Il reste 2[min, -+- lun, + m,n). Donc, etc. » Toutes les questions qui vont suivre se rap|)ortant au même mode de déplacement de la figure, je ne reproduirai pas dans chaque énoncé cette condition constante. » II. La perpeiidiculaire abaissée du centre instantané m sur la droite aa' enveloppe une courbe de la classe 1 [2 mm, 4- nin, + m, n]. IX, 2 (7?i/«, + m//, + Hî| n) lU lu, 2 mm^ IX 2 [2 mm, 4- m/i, + m, t{\. » m. Le lieu du pied de la perpendiculaire abaissée du centre instantané sur la droite aa', dans chacune de ses positions, est une courbe de l'ordre 2 (3 mm, -+- mn, + m, n). X, A mm, u ,, . , . ■2[l\mm. -\- inn. -\- m.n). u, 2[imm, + mn, -hm,n) x ' Il y a 2mm, solutions étrangères dues au point x de L situé sur la droite de l'infini. Il reste i(^mm, + mn, + m,n). Donc, etc. » IV. Conséquence. — Le pied de la perpendiculaire abaissée du centre iustaulané de rotation sur la droite aa! est le point où cette droite est tangente à sa courbe-enveloppe. Le théorème exprime donc que : n ].a courbe-enveloppe de la droite aa' (courbe de la classe li mm,) est de Fordre 2(3 mm, + mn, -t- m,n). ( 433 ) » V. Lu droite «a", menée du centre instantané à un point a" de la droite aa', enveloppe une courbe de la classe a (2111111, 4- nui, -+- m, n). IX, 2{inin, + iiiTif -+- in^n) lU lu, -imin, IX Donc, etc. » "VI. Conséquence. — La droite u>a" est la iiorinale à la courbe décrite par le point a". On |)eut donc dire que : D'un point I l'on mène 4nim, -4- 2 (nin, -f- ui,n) normales à la courbe décrite par tin point de aa'. » On concUit de là que : La courbe décrite par un point a" de la droite aa' (courbe d'ordre 2171m,) est de la classe 2(mrn, -f- nin, -f- ni, n). » VII. Les lantjentes aux deux points a, a' des deux courbes U,„, U,„, se cou- pent en un point t, dont le lieu est une courbe d' ordre 2(mn, -f- m, 11). X, n2m, u II, 71,1 ni jf 217171, -{- 1T7171,. Donc, etc. » VIII. Si l'on mène par le point t une parallèle à la droite aa', cette paral- lèle enveloppe une coui^be de la classe 2 (mn, 4- ni, n). IX, 2 77171, + im,7i lU lU, 277im, IX 2 I7i7n , 2 7?/«, + 2771, n. » II y a imm, solutions étrangères dues aux droites IX qui passent par les sniin, point t appartenant aux tangentes des points n, a' des 2mm, droites an coïncidentes avec la droite de l'infini. Il reste 2[i7i7i, -h i7i,n). » IX. La pe/'pendiculai/e abaissée du point t sur la d7oite aa' eiweloppe une couibe de la classe 2[m7i, -h /«, «). IX, 2[i7in, -\- >7i,n) lu lU, i77tm, IX 2 iiim , 2 77171 i m I n . » Il y a 2111171, solutions étrangères, les mêmes que dans le tliéorènie précédent : il reste 2{nm, -+- 171,71). Donc, etc. M X. Les pieds des perpenduulaiics abaissées des points t sur les droites aa' sont sur une courbe de l'ordre 2(iinu, -+- nin, + 171, n). X, [\in77l, II, 2{ 17171, 171,71] f\ 1711/1, 4- 2(77171, 4- 771, 7l] « Il y a 2771/71, solutions étrangères dues au point or de U qui se trouve sur la droite de l'infuii. Il reste 2{77iin, 4- //m, 4- 1/1,71). Donc, etc. ( 434) » XI. La tangente au point a de U,„ rencontre la normale du point a' de !],„, en un point dont le lieu est une courbe de l'ordre i (mm, +mn, -H m,n). X, u. n 1 m u [?n, + Ji,]2in X 2{mmi -h m?i, + m,n). Donc, etc. » XII. Si du point d intersection de la tangente en a et de la normale en a' on abaisse une perpendiculaire sur ta droite aa', ces perpendiculaires envelop- pent une courbe de la classe i (2 mm, -+- mil, 4- m, n ). IX, ^mm^ lU lU, 2 (mm, + inn, -h m,ti) IX 2 ( 2 mm I 4- mn, -\- m , n ) n XIII. Les pieds des perpendiculaires sont sur une courbe de l'ordre 2(3mm, + mn, -1- m, n). j?, ^mm, u u, i{2mm, -+- in/if^ m,fi) x I ( 4 mm , nin, m,n). » Il y a 2mm, solutions étrangères dues au point x de L situé à l'infini. Il reste 2{Zmm, -\- mn,-{- m,n). Donc, etc. » XIV. Si de chaque point a' de U,„^ on abaisse une perpendiculaire sur la normale du point a de U,„,, ces perpendiculaires enveloppent une courbe de la classe 211), (m -\- n). IX, 772, 2 772 IQ lU, ni m, IX 2m, [m-{- n] a XV. Les pieds des perpendiculaires abaissées des points a' sur les normales des points a sont sur une courbe d'ordre 2m, (m + an). X, {m + 77) 2 777, U M, 2m,{m-i-n) x 4777, (777 + ji). » Il y a 2 77Z777, solutions étrangères dues au points? de L situé à l'infini. Il reste 2777, (777 +- 277). Donc, etc. » XVI. Si de chaque point a de U„ on décrit un cercle de rayon aa', ce cercle rencontre la normale du point a' de U,„ en un point c dont le lieu est une courbe de l'ordre 4m(m, H- n,). X, [m, n, 2 772 2 u 2 772 . 2 777 , X 4/w(2777, + 77, » Il y a 4772772, solutions étrangères dues au point x de L situé sur la droite de l'infini. Il reste ^m{jn, -+■ n,). Donc, etc. ( 435 ) « XVII. La droite ac, dans le théorème précédent, enveloppe une courbe de la classe 4 m ( m i + " ( ) • IX, m 2 m, lU lU, 4m(m, + «,) IX 2m ('3w, H- 2 H,). M II y a 2mm, solutions étrangères dues aux m droites IX qui passent parles m points de U,„ situés sur la droite de l'infini. Il reste 4"' ('«i -H «))• » XVIII. Du point a de chaque droite aa' on décrit un cercle de rayon aa', qui coupe la tangente du point a' en un point dont le lieu est une courbe de l'ordre 2 m (m, + in,). X, n, 2m2 u M, 2 m . 2m, X l\m[m, -I- n,). » Il y a ininif solutions étrangères dues aux m, points x de L situés sur U,„,. Il reste 2m {m, -+■ n,). « XIX. La droite menée du point a au point oii le cercle de rayon aa' coupe la tan(jente du point a' enveloppe une courbe de la classe 4 ni (m, -+- n,). IX, ni2in, lU lU, 2ni[m, -\- 211,) IX t\m(}n, +71,). Donc, etc. » Les théorèmes qui viennent d'être démontrés dérivent des deux seules courbes U,„, U,„, qui servent à déterminer le mouvement de la figure; mais on peut introduire une ou plusieurs autres courbes qui donneront lieu à beaucoup d'autres questions. En voici quelques exemples : » XX. Les droites menées de chaque centre instantané de rotation aux points oh la droite aa', relative à ce centre, rencontre une courbe U,„,, enveloppent une courbe de la classe 2mo(3mm, ■+- mn, + m, n). IX, 2{mm,-r- mn, -+- m,Ji)m., lU lU, m„l\mm, IX Donc, etc. » XXI . Si du centre instantané de rotation relatif à une droite aa' on mène les lanfjcntes d'une courbe U" , les points oîi ces tangentes rencontrent la tan- gente du point ;\' ont pour lieu une courbe de l'ordre an' (mm, -l- 2mn, -+- m, n). X, II' 2{mm,-\- nui,-{- ni,Ji) u \ ^ , . Donc, etc. u, ît, 2nm X » XXII. Les tangentes d'une combe L'"', perpendiculaires aux droites aa', ( 436 ) rencontrent tes normales des points a' en des points dont le lieu est une courbe d'ordre 2 mil' ( 2 m , + n , ) . X, n 2mm^ u u, (m, -h n, ) 2mn' x 2mn'{2in, -\-ti,). Donc, etc. » XXIII. Ln normale du point a' de chaque droite aa' rencontre une courbe U,„^ en nij points: les droites menées du point a à ces points envelop- pent m^e courbe de la classe 2mni2(2m, -f- n,). IX, mo(m, -+- II,) 2m lu lU, m 2 m, nzo IX 2^^2(2772, 4- n,). Donc, etc. l^mnii TÏ [m" -\- n"). Donc, etc. » XXIV. De chaque point a on mène les tangentes d'une courbe U"', et du point a' les normales d'iuie courbe U"" : ces normales rencontrent les tangentes en des points situés sur une courbe de l'ordre 4 mm) n'(m" + n"). X, nm2m,{}n" -h II") u u, {m" + n")m,2mn' x » XXV. De chaque point a de U,„ on mène les tangentes d'une courbe U"', lesquelles rencontrent la courbe U,„, en des points a, : les droites menées de ces points a, aux 2m points a' de U,„^ enveloppent une courbe de la classe 4mu), (m, — i)n'. IX, ni,Ti'm2m, lU lU, m, 2mn'm, IX » Il y a 4'»'"i "' solutions étrangères dues aux ^mm,n' droites aa' qui sont tangentes à la courbe U"'; car pour chacune de ces tangentes a' coïn- cide avec fl,, et par conséqnent lU avec IX. U reste l\ nim,n' [m, — 1). « XXVI. De chaque centre instantané de rotation on mène les tangentes d'une courbe U"', et des points a de U„; on mène les normales d'une courbe U,„. : ces normales rencontrent les tangentes en des points dont le lieu est une courbe de l'ordre 2n'(m2 4- Uo){ 2mm, -1- mn, + niin). X, n' almm, -i- mn, -\- fn,n)[in2 -h n^ u u, [ni2 -h n2)m2m,fi' x l\inm\n' . Donc, etc. » Chacun des sept derniers théorèmes, XX-XXVI, donne lieu à un théorème réciproque qui s'en déduit imiiiédiatcment, et qui se démontre aussi directement. Voici les énoncés de ces théorèmes : » XXVII. Cltaque tangente de \j"' passe par 2(^mm, + mn, -h m, n) centi es instantanés de rotation : les droites aa' auxquelles ces centres instantanés se rap- ( /.37 ) portent rencontrent la tangente en des points dont le lien est une courbe de l'ordre 2 iV {3 mm, + mn, + 111,11) [XX]. » XXVIir. De chaque point c d'une courbe U^ on mène les tangentes ca' de \J„^, et (les droites aux ■?. m centres instantanés de rotation appartenant à chacun des points de contact a' : ces droites enveloppent une courbe de ta classe 2p(mm, H- amn, -+■ m, n) [XXI]. » XXIX. De chaque point c d'uiie courbe Vp on mène les normales ca' de U,„_, puis des perpendiculaires aux droites a'a : ces perpendiculaires enveloppent une coutbe de la classe 2mp(2m, 4- n,) [XXII]. » XXX. Si de chaque point a de U,„ on mène les tangentes d'une courbe U" , ces tangentes rencontrent la normale du point a' de U,„, sur une courbe d'ordre 2mn'(2m, + n,) [XXIII]. » XXXI. De chaque point c d'une courbe Vp on mène les normales d'une courbe U,„ , qui rencontrent \J,„^ en des points a', puis les droites ca' : ces droites enveloppent une courbe de la classe 4nim, p(m2 + n^) [XXIV] . » XXXII. De chaque point a' de U,„, on mène les tangentes d'une courbe U"', et des n'(m, — i) points oie ces tangentes r'encontrenl U,„^ on mène des droites aux 2m points a de U,„ : ces drvites enveloppent une courbe de la classe 4mm, n' (m, - i) [XXV]. » XXXIII. De chaque point c d'une courbelJp on mène les norvnales d'une courbe Um,, qui coupent U,„ en des points a : les droites menées du même point c aux centres instantanés relatifs aux points a enveloppent une courbe de la classe 2p(m. H- n2)(2nim, I- nin, + m, n) [XXVI]. » MÉTÉOROLOGIE. — Remarques au sujet des lois des tempêtes; par M. Faye. Dans une intéressante Note de M. Cousté, présentée par notre savant con- frère M. Ch. Deville et insérée aux derniers Comptes rendus je lis que la loi des tempêtes se trouve ébranléeaujourd'hui par les objections de plusieurs météorologistes et notamment de M. Meidrum , malgré la Notice que M. Faye a publiée, sur ce sujet, dans VÀimuaire du Bweaudes Longitudes pour 1875. Je désire faire à ce sujet les remarques suivantes : » D'abord cette Notice ne touche qu'en passant aux arguments de M. Meidrum. Son hypothèse est d'une élasticité pour ainsi dire indéfinie; car, quand on assigne aux cyclones un mécanisme d'aspiration centripète et qu'on assimile les trajectoires de l'air aifluant à des spirales, on a le choix entre les arcs presque rectilignes de M. Espy, les arcs embrassant un quart C.R.,i87G, I" S<-mejire.(T. LXXXII, ^» 8.) 58 ( 438 ) de tour de M. Mohn et les spirales faisanl plusieurs fois le tour du centre de M. Meldrum. Malgré cela, disais-je dans cette Notice, l'hypothèse est incapable de rejirésenter les faits; pour le prouver je nie suis borné à faire graver et à mettre sous les yeux du lecteur un des deux diagrammes de M. Meldrum. » Ce n'est pas évidemment dans une Notice de ce genre que je pouvais discuter pied à pied les arguments tout techniques de M. Meldrum; j'en ai fait l'objet d'une Communication séparée à l'Acadéinie (i), à cause de la grande publicité qui a été donnée en France à la brochure du savant di- recteur de l'Observatoire anglais de l'île Maurice. Dans cet article, dont je me permettrai de recommander instamment l'examen à nos marins, j'ai montré que les difficultés signalées par M. Meldrum proviennent uni- quement de ce qu'on a négligé de considérer, dans les régions des alizés, l'influence que ces vents réglés peuvent exercer sur les cyclones dans la por- tion de leur circonférence qui s'y trouve exposée. C'est ainsi que je suis parvenu à expliquer ce fait singulier, signalé par les navigateurs delà Mer des Indes (région australe), qu'à l'avant d'un cyclone les alizés soufflent souvent en tempête, et cet autre fait, dont M. Meldrum nous offre deux exemples curieux, qu'à l'arrière d'un cyclone (loin dn centre bien en- tendu et dans vme région très- restreinte) le vent cyclonique disparaît parfois et laisse place à un mouvement presque centripète. Ce sont là des phénomènes accessoires qvii, au premier coup d'oeil, paraissent effective- ment contraires aux lois des cyclones, mais qui au fond en donnent une confirmation complète lorsqu'on embrasse le phénomène dans ses rapports avec la région spéciale où M. Meldrum est placé. )) Je ne me suis pas borné à discuter les faits recueillis par l'observateur anglais; je me suis efforcé aussi de remonter jusqu'à la partie mathéma- tique de la théorie centripète où il puise ses inspirations. Dans une deuxième Note présentée à l'Académie [i), je discute le théorème météo- rologique de M. Espy, et je fais voir qu'il est inadmissible, sauf en un point très-particulier et tout à fait eu dehors de la question pendante. )) Enfin on attribuait à ce système de Météorologie la propriété exclusive d'expliquer les grandes averses qui accompagnent les cyclones; on a répété (i) Voir Comptes rendus, 1875, t. LXXXI, p. 84, l'article intitulé : Les désastres de l'ou- ragan de 1860, près de la Réunion, sont-ils imputables aux lois cycloniques? (2) Comptes rendus, 1875, t. LXXXI, p. 109. Sur le théorème météorologique de M. Espy. ( 439 ) plusieurs fois devant l'Académie que ma théorie était incapable d'en rendre compte. J'ai montré, dans une troisième Note (i), que ma théorie rend compte non-seulement de ces averses, mais encore du phénomène conco- mitant de la j^rcle (|ui avait été jusqu'ici la pierre d'achoppement de la Mé- téorologie. L'Académie se rappellera que mes idées ont été aussitôt com6r- mées par les témoignages concordants des observateurs qui ont pu péné- trer jusqu'aux foyers où s'élabore ce grand phénomène. » Si l'on veut bien joindre à ces discussions théoriques l'étude des faits produits par les enquêtes officielles dont les trombes de Caen, de Ven- dôme, de Chalon, en France, et sur la trombe toute récente de Halls- berg, en Suède, ont été l'objet (2), on reconnaîtra sans doute que la question a marché depuis l'époque où je l'ai entamée, il y a deux ans, dans une discussion avec un savant professeur de l'Université de Stras- bourg, ensuite dans V Anmiaire du Bureau des Loiujiludcs où je me suis atta- ché à présenter les lois des tempêtes, les règles de manœuvre adoptées par les marins instruits en face d'un cyclone, et les origines fort curieuses d'un préjugé qui a joué dans la Météorologie actuelle le même rôle que le dogme de l'immobilité de la Teire dans l'ancienne Astronomie. )) Ces derniers mots indiquent assez que je conçois en Météorologie une branche nouvelle, entièrement distincte de l'ancienne et capable de pro- gresser, lorsque celle-ci est, depuis longtemps, condamnée à lutter contre l'évidence des faits. L'ancienne théorie place, a priori, l'origine des grands pliénomènes atmosphériques dans les couches basses, au ras du sol, [)uis elle affirme que, de ce point de départ où règne d'ordinaire un calme complet, des actions mécaniques puissantes prennent naissance, puis mon- tent, en se dévelopjjant, jusqu'aux couches les plus élevées de notre at- mosphère. Les grandes découvertes météorologiques de ce siècle ne lui doivent guère que des critiques sans portée. L'autre branche, la nouvelle, rapporte, au contraire, l'origine des mêmes phénomènes aux courants su- périeurs de la région des cirrhus ; elle montre, par l'étude des faits, que les actions mécaniques qui prennent naissance dans cette région où règne le mouvement, où la force se manifeste sur une échelle considérable, se propagent vers le bas jusque dans la région des nimbus et très-souvent jus- qu'au sol lui-même. La première cherche la force dans une région où il (1) Comptes rendus, l8'j5, t. LXXXI, p. 384. Sur la formation de lu grêle. (2) Comptes rendus, iS^S, I. LXXX, |i. <)88, 1428 et i558; et Comptes rendus, 1876, séance (lu !•; j.uivicr, |). i^f). 58.. ( 44o ) n'y en a pas; la seconde la cherche dans nne région où évidemment elle se trouve. Lorsque ces discussions commencèrent, mes adversaires étaient en droit de m'objecler que j'étais seul de mon avis; mais il n'en est plus de même aujourd'iuii, et la meilleure preuve que les idées nouvelles ont fait du chemin, c'est que des savants distingués qui tiennent encore pour les idées anciennes, tout en reconnaissant quelque valeur aux nouvelles, ont cher- ché un terrain de conciliation et proposé un système mixte où les mouve- ments verticaux de l'atmosphère seraient ascendants en bas et descendants par le haut; mais je ne sache pas que ce système ait été complètement développé jusqu'ici. C'est ainsi, toute proportion gardée entre les deux sciences, météorologique et astronomique, que le passage du système pla- nétaire ancien au système moderne a été ménagé un instant par le système mixte de Tycho-Brahé. » Je saisis cette occasion de faire remarquer que, dans ma Note sur la trombe de Halisberg (i), je n'ai pas assez insisté sur ce que le phénomène observé par M. Lars Anderson, qui se trouvait à 20 mètres du début de la trombe, est radicalement inconciliable avec les théories de MM. Espy, Reye, Meldrum et Hildebrandsson, ainsi qu'avec le système mixte. Je cherche vainement, dans l'histoire des sciences, une occasion où le point faible d'une théorie aurait été plus nettement indiqué par l'observation. » MINES. — Sur le feu grisou; par M. Faye. « Le dernier coup de feu grisou qui a fait dernièrement tant de victunes à Saint-Étienne a attiré l'attention de tous les penseurs, sur les moyens de parer, à l'avenir, à de pareilles catastrophes. 11 me semble démontré que la lampe de sir H. Davy, même avec le secours d'un aérage puissant, n'est pas la véritable solution du problème; peut-être même faut-il renoncer en- tièrement à ce moyen, qui avait d'abord fait concevoir tant d'espérances, et suivre une voie diamétralement opposée. Au lieu de chercher à supprimer toutes les causes d'inflammation, procédé dont l'impossibilité n'est que trop évidente et qui a pour résultat de permettre au gaz de s'accumuler de plus en plus jusqu'au moment où un accident vient y mettre le feu et provoquer une explosion épouvantable, je me demande s'il ne vaudrait pas mieux garnir le plafond des galeries les plus exposées de petites lampes à l'air libre, de 10 en 10, ou de 20 en 20 mètres, afin de brûler constamment le gaz à (1) Comptes rendus du 17 janvier dernier. (441 ) mesure qu'il se présente en haut, dans les proportions inflammables, et de rt'duire les explosions ainsi localisées à des proportions insignifiantes. » Je compare, en effet, une mine à ime chambre où l'on jetterait de temps en temps des pelletées de jioudre à canon. Si on laisse celte poudre s'accumuler, le moindre accident fera sauter l'édifice; si on la brûle au fur et à mesure qu'elle arrive, il n'y aura plus de catastrophe à redouter. Il me semble que ce moyen ne serait pas ineiïîcace même dans les circon- stances assez rares où le grisou s'échappe subitement et où la première ex- plosion, nécessairement restreinte au lieu d'émi.ssion, y produirait quelques dégâts et éteindrait quelques lampes. » Si je me hasarde à présenter cette suggestion, c'est qu'elle m'a paru être justifiée d'avance par l'ancienne pratique, qui consistait à envoyer dans les galeries un homme portant une torche au bout d'une longue perche, pour brûler le grisou avant dy laisser pénétrer les mineurs. » M. Berthelot fait observer que les gaz combustibles qui se dégagent de la houille dans les mines ne peuvent pas être brûlés au fur et à mesure, à la façon de pincées de poudre à canon ; mais ils constituent avec l'air des galeries ini mélange d'abord iiiexplosif. C'est seulement quand la proportion du gaz combustible, graduellement accumulé dans l'atmosphère, atteint une certaine limite, que le mélange acquiert la propriété de détoner. Ct^lMlE ORGANIQUE. — Sur le pouvoir rolatoire du styrolène; par M. BiiUTHELOT. « J'ai annoncé, il y a quelques années {Jnnales de Chimie cl de Physique, 4* série, t. XII, p. i(jo), que le styrolène du styrax possède le pouvoir rota- toire ( — 3", teinte de passage). J'avais parlé, bien entendu, du carbure pur et non de l'huile brute. M. van't Hof( a contesté récemment la possibilité du fait, pour des motifs théoriques et d'après l'examen de produits extraits par une méthode qui lui est propre, produits qu'il n'a pas d'ailleius réussi à i)uriner. J'ai répété mes expériences; j'ai préparé, par les procédés con- nus qui sont fort siui[)les, une centaine de grammes du carbure pur, volatil à point fixe, 147 degrés. L'analyse, répétée exprès, coïncidait avec la for- mule Cil*. Le pouvoir rotatoire, rapporté à la Unnière ilu sodium, a„ — — 3°,i [i" cchanlillon). . . — 3",.j(?."' échantillon^ Ces légères différences me semblent attribuables à la formation d'un peu ( 442 ) de styrolène inactif pendant les rectifications. Quoi qu'il en soit, le pouvoir rotatoire du styrolène est certain, et toute théorie incompatible avec cette propriété est parla même convaincue d'inexactitude. » MÉCANIQUE CÉLESTE. — Nole sur l'invariabilité des grands axes des orbites des planètes; par M. F. Tisserand. « Laplace a montré le premier, en 1773, que, dans la première approxi- mation relative aux masses perturbatrices, les grands axes des orbites des planètes sont exempts des inégalités séculaires qui affectent les autres élé- ments ; il avait obtenu cet important résultat en tenant compte seule- ment des premières et secondes puissances des excentricités et des incli- naisons. En 1776, Lagrange établit, d'un trait de plume, pour emprunter une expression de Jacobi, que le théorème a lieu quelque loin qu'on pousse l'approximation, relativement aux excentricités et aux inclinaisons. Dans un beau Mémoire publié en 1808, Poisson fit faire un pas de plus à la question ; il montra que le théorème existe encore .quand, dans la se- conde approximation, on tient compte des secondes dimensions des forces perturbatrices. Sa démonstration se compose de deux parties: dans la pre- mière, qui est très-simple, il cherche la variation de la fonction perturbatrice provenant des variations des éléments de la planète troublée ; il met cette variation sous la forme d'une somme de termes de la forme PjQdt — QfPdt, et montre sans peine que chacun de ces termes n'introduit dans le grand axe qu'une expression périodique. La seconde partie de la démonstration est plus complexe : c'est celle dans laquelle il faut tenir compte des varia- tions des éléments de la planète perturbatrice ; la complication vient de ce que les fonctions perturbatrices ne sont pas les mêmes pour les deux planètes ; elles durèrent par les termes en et -^^ Si l'on pouvait arriver à avoir la même fonction perturbatrice dans les deux cas, la démonstration de Poisson se trouverait réduite à sa première partie, et serait des plus simples et des plus lumineuses. Le but delà présente Note est d'opérer cette simplification qui, je l'espère, ne sera pas dépourvue d'intérêt. » Lagrange avait, peu de mois après la publication du travail de Pois- son, présenté à l'Académie des Sciences un Mémoire sur le même sujet. Dans ce Mémoire, au lieu de rapporter les planètes au Soleil, ce qui est tout indiqué par les besoins de l'Astronomie, il les rapporte au centre ( 443 ) de gravité G du Soleil et des planètes ; il étudie leur mouvement autour de ce point, et trouve que, dans ce cas, les fonctions perturbatrices sont les mêmes pour toutes les planètes; il peut donc démontrer en quelques lignes, par la considération d'expressions telles que Pj'Qdl — i)fVHc,qiie les grands axes des ellipses décrites par les planètes ne sont soumis à au- cune inégalité séculaire du premier ou du second ordre relativement aux masses. Mais il faut revenir aux ellipses décrites par les planètes autour du Soleil; soit art et 2 a les grands axes des ellipses décrites par une planète autour du centre de gravité G, et autour du Soleil comme foyer; Lagrange arrive à l'équation (l) — ■ 1- -y- -h?o. \' 2 a 2.0. at >- La fonction ^2 est du second ordre relativement aux masses; on peut donc y remplacer les coordonnées des planètes par leurs valeurs résultant du mouvement elliptique; cela n'introduira aucun terme proportionnel au temps; à l'égard de la fonction 9,, qui n'est que du premier ordre, il faut y faire varier les éléments en raison de la première approximation ; il pourra bien se faire que cela introduise un terme proportionnel au temps; mais ce terme disparaîtra quand on en prendra la dérivée -^'- Donc, la diffé- rence — • ne contient pas de terme séculaire, même du second ordre; on sait déjà qu'il en est de même de — ; donc la même chosea lieu pour — ■• T 2fl '2a. Telle est la méthode suivie ,'par Lagrange ; malheureusement l'expres- sion (i) de la différence — est inexacte par suite de plusieurs fautes de calcul, comme l'a montré M. J.-A. Serret, dans la nouvelle édition des OEuvres de Lacjranqe, tome VI, et la démonstration se trouve réduite à néant. » J'ai remarqué qu'il suffisait de rapprocher le Mémoire de Lagrange de certains passages du célèbre Mémoire de Jacobi sur l'élimination des noeuds dans le problème des trois corps, pour donner une démonstration très-simple et très-satisfaisante du théorème de Poisson. Les passages du Mémoire de Jacobi, auxquels je viens de faire allusion, ont été repris et développés par M. Radau (Annales scientifiques de l'Ecole Normale supé- rieure, tome V). » Il a montré dans ce travail que, si l'on rapporte la première planète au centre du Soleil, la deuxième an centre de gravité du Soleil et de la pre- ( 444 ) miére, la troisième au centre de gravité du Soleil et des deux premières, et ainsi de suite, les coordonnées relatives dépendent d'équations différen- tielles dans lesquelles la fonction perturbatrice est la inème, tout comme dans le cas considéré par Lagrange. Nous pouvons donc alors montrer que le grand axe ia de l'orbite décrite par chacune des planètes n'est affecté d'aucune inégalité séculaire de l'ordre du carré de la force perturbatrice; nous le ferons, comme Lagrange, comme Poisson dans la première partie de sa démonstration, par la considération d'expressions telles que P f Qdt — QfPdt. Mais ici se présente une circonstance particulière; le mouvement de la première planète se trouve tout rapporté au Soleil, de sorte que, au lieu d'avoir, comme Lagrange, I I dtp, la la. dt ' " nous avons simplement I I — = — t a = Cf.. Le théorème est démontré pourrt, il l'est donc pour a, c'est-à-dire pour le grand axe de l'orbite de la première planète; or, rien ne s'oppose à ce qu'on fasse jouer à chacune des autres planètes le rôle assigné d'abord à la première; le théorème se trouve donc démontré pour toutes les pla- nètes. » Je me bornerai à indiquer le calcul dans le cas de deux planètes; soient x,f, z; x\ j'',z' les coordonnées rectangulaires de ces planètes rapportées au Soleil |, vj, Ç; £,', -/i', Ç' les coordonnées définies plus haut, M, m, m les masses du Soleil et des deux planètes, p^- = r- + rr- + ç-, p' = r- + ri-' + Ç'=, » On aura, pour exprimer la relation entre les deux groupes de coor- données, y / y, t)l y oc — C, CL — Ç -T~ rt C. M + m ■ = Ç, z' = -Ç' + M + »! ( /i45 ) et l'on trouvera sans difficulté les équations différentielles suivantes : f/'Ç ,.I\I + m ^ _ . IM -4- m ,iV tPr, jM + m .M + m dV 7Ï- '"^ J ^^ ■'' — / ,M „, Tr, ' d'C, r'^\ -^ m y.M + m dX lie- ~^ ^ '^' - "-^ " iM m rt^' fPt ..M -*- "i' j-, _ , M H- /w + w' JV 7/F -^ p J ■= — J M + m jm' dï' " d-Yi' ,n~hm' ,_ , M + '« + '"' '/V où l'on voit la même fonction perturbatrice V clansles deux groupes; voici, du reste, la valeur de cette fonction : V = Mm' / , irt ^A- (S-pM-h ( M + m -h m' ] p' iM -t- /« ' \M -r- /« ^ 11 sera très-facile de développer V en série procédant suivant les puissances , . . . m m' des petites quantités—» — • » RAPPORTS. ASTRONOMIE. — Rappol siir lin appareil de M. Vinot, servant à reconnnitre les (-toiles. (Commissaires : MM. Faye, d'Abbadie rapporteur.) « Pour identifier une étoile dans le ciel, on peut se servir d'un globe céleste. Donnant peu de détails s'il est petit, ou fort coûteux quand ses dimensions sont grandes, un globe est rarement employé à cette fin, car il représente en relief ce qu'on cherche dans la voûte du ciel qui paraît creuse. Lorsqu'on est dépourvu d'instruments astronomiques, on préfère donc un atlas céleste, où les étoiles sont placées d'après une projection plane et dont C. K.,|8-;G. I"- 5,,„,,:ri-. (T. LXXXll, N"».) ^9 (446 ) l'usage exige la connaissance préalable d'une constellation au moins. Les autres étoiles sont identifiées ensuite, de proche en proche, au moyen d'ali- gnements qui sont rarement exacts et où les commençants s'égarent aisément. » Frappé de ces inconvénients, M. Vinot a eu l'idée d'employer un catalogue d'étoiles et un équatorial réduit à ses organes élémentaires. Pour eu faire usage, on le pose surun plan horizontal : ses cercles, divisés en degrés seidement, se lisent au moyen de simples index. La lunette est remplacée par un tid^e mobile autour d'un axe transversal, ouvert aux deux bouts et ser- vant uniquement à diriger la visée. Un demi-cercle gradué donne l'apopoie, ou distance angulaire au pôle nord, de l'étoile cherchée. Les deux montants qui portent l'axe du tube tournent ensemble autour d'un cercle horaire qui surmonte une boussole destinée à orienter tout l'appareil. Celui-ci est alors une sorte d'altazimut, dont le point nord est coniui^ et, si l'on a préalable- ment déterminé, par lui calcul approché, l'azimut et la distance zénitale d'une étoile brillante, on la reconnaît en regardant par le tube. Pour en simplifier encore la recherche, on peut, au moyen d'un quart de cercle divisé, porter jusqu'à une hauteur angulaire égale à la latitude la planchette supé- rieure, qui s'articule à charnière avec celle de dessous. Les deux montants étant alors parallèles à l'axe du monde, l'instrument devient un équatorial rudimenlaire. Pour en faire usage, il suffit d'avoir d'abord calculé l'heure du passage d'une étoile au méridien et de tenir compte du temps écoulé depuis. » L'appareil peu coûteux de M. Vinot a l'avantage de ne servir à recon- naître les étoiles qu a la condition d'avoir la connaissance préalable du temps moyen, du temps sidéral, etc., et d'avoir fait des calculs approchés, qui peuvent être pour bien des gens le commencement d'une étude sérieuse de l'Astronomie pratique. Mieux qu'une figure tracée sur un tableau, cette ébauche d'équatorial fera comprendre aux moins expérimentés les défini- tions de la déclinaison, de l'azimut, de l'apopoie, de la latitude; il sera utile pour fixer les idées des élèves dans un cours élémentaire d'Astronomie. » En conséquence, vos commissaires proposent à l'Académie de remer- cier M. Vinot pour sa Communication. » Les conclusions de ce Rapport sont mises aux voix et adoptées. (447) MÉMOIRES PllÉSEATÉS. I1YGI^:^F. publique. - Sur les principes qui doivent présider à la construction des lotjcincnts en commun [liommes et animaux). Mémoire de M. Tollet, présenté par M. lîouley. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : I\13I. Boulcy, II. Maiigon, de la Gournerie, Larrey, Resal.) « J'ai l'honneur de soumettre au jugement de l'Académie un Mémoire accompagné de nombreux plans et dessins, où j'expose les principes qui, suivant moi, doivent présider à Lyi construction des casernes, des hôpitaux et des écuries. » Le but que je me suis proposé d'atteindre est d'édifier avec économie des bâtiments simples dans leur architecture, où toutes les conditions de la salubrité se trouvent réunies. )i Pour réaliser ce résultat, je propose de les construire le plus possible en dehors des villes, sur un terrain perméable et abondamment pourvu d'eau. )) Les bâtiments doivent être fractionnés et leurs habitants disséminés sur la plus grande surface possible; chaque bâtiment ne doit contenir que cinquante soldats au plus dans les casernes et trente malades dans les hô- pitaux, répartis dans deux salles au moins. » Les bâtiments doivent être distants les uns des autres d'une largeur égale à deux fois au moins leur hauteur: condition nécessaire pour qu'ils soient accessibles à l'air et au soleil par toutes leurs surfaces. » Ils ne doivent avoir qu'un étage, car tous les hygiénistes sont d'ac- cord pour reconnaître que les étages inférieurs infectent ceux qui les do- minent et y augmentent la mortalité. En outre, l'ascension aux étages su- périeurs est fatigante pour les malades. Le travail mécanique est le même l)our monter un escalier de lo mètres de hauteur que pour parvenir à une distance horizontale de laS mètres; de plus, ces escaliers coulent cher à établir et à entretenir. » La suppression des étages est une question de grande économie, car les murs des bâtiments à étages superposés doivent avoir l'épaisseur que nécessitent les charges qu'ils sont destinés à supporter. Dans les bâtiments à étages multiples, il ne faut pas moins de lo à 12 mètres cubes de maté- 59.. ( 448 ) riaux pour loger un homme, tandis que 2 à 3 mètres sufBsent dans un bâ- timent à un seul étage. » Dans le système que je préconise, les services sont séparés. Au lieu d'accumuler dans un même bâtiment les hommes sains, les malades, les cuisines, cantines et magasins, comme cela a lieu dans les casernes ac- tuelles, je construis des bâtiments distincts et disposés pour satisfaire à leur destination spéciale, en reportant au périmètre du plan les cuisines, can- tines, infirmeries, etc. M J'emploie, pour ces constructions, des matériaux incombustibles. Elles doivent être établies de telle sorte qu'elles puissent offrir le maxi- mum d'air clos avec le minimum de matériaux employés. M Leur forme intéi'ieure doit être arrondie, sans aucun angle ren- trant, afin de ne laisser aucun point d'attache aux poussières ; le lessi- vage des parois doit être facile et leur flambage possible. Les plafonds qui laissent sous les toits un grenier où l'air vicié s'accumule doivent être proscrits, et les parois intérieures des salles doivent suivre la pente des toits. » L'aire des salles doit être élevée de trois marches au moins au-dessus du sol naturel, sur un massif de béton hydraulique, recouvert d'une aire imperméable. » Les surfaces lumineuses doivent être nombreuses et les orifices d'éva- cuation d'air vicié placés au faîtage et continuellement ouverts. Enfin les croisées doivent s'ouvrir à soufflet dans leur partie supérieure ; car, avec les croisées ordinaires s'ouvrant dans toute leur hauteur, les occu- pants ont la funeste habitude de demeurer dans un air confiné par crainte des courants d'air. » Le système que je préconise pour la construction des casernes est sorti du domaine de la théorie pour entrer dans celui de l'application. Après trois concours successifs, à un an d'intervalle, j'ai pu obtenir d'é- difier, d'après les principes qui précèdent, des casernes à Bourges, à Autun et à Cosnes. » Les travaux du deuxième quartier d'artillerie, commencés à Bourges en août 1874; se sont trouvés assez avancés, à l'entrée de l'hiver 1 875-1 876, pour qu'il ait été possible d'y installer les hommes et une partie des chevaux. L'expérience en est donc faite aujourd'hui et il est possible de juger, par les résultats déjà obtenus, le système proposé. » Ces résultats sont considérables. Au témoignage des médecins qui ont visité l'ensemble des casernements de Bourges, leurs conditions de salu- ( 4/.9 ) brité sont telles, qu'en temps de guerre ils pourraient servir d'ambulances et de dépôts de convalescents. M Au point de vue de la dépense, comparées aux constructions de l'ancien systoino, celles du huitième corps doiuient, en moyenne, une économie de 3oo francs par homme et de 5o à 60 francs par clieval : soit de 600000 a 800 000 francs par régiment; et cette économie est d'autant plus réelle, qu'à raison du mode de construction et de la qualité des matériaux employés, les frais d'entretien, qui ont été nuls jusqu'à ce jour, seront toujours in- comparablement et nécessairement moindres que ceux du casernement ancien, avec ses coûteuses divisions et superpositions. » Pour la construction des écuries, mon système avait reçu la com- plète approbation du général Tripier, ancien président du Comité du Génie, dans un Rapport adressé au JMuiistre de la Guerre en avril 1874. » Cette question du casernement, des hôpitaux et des écuries présente un intérêt des plus considérables, au point de vue complexe de la forttuie publique et de l'hygiène des hommes et des chevaux. Elle est donc digne de la haute sollicitude de l'Académie. » M. P. Serret adresse une « Note sur le polyèdre de moindre volume, parmi les polyèdres, donnés d'espèce, que l'on peut circonscrire à une surface donnée ». (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. YvoRY, M. F. AzÉMA adressent diverses Communications relatives aux accidents produits par le grisou, (Commissures : MM. Boussingault, Daubrée.) M. B. Constant adresse une Note relative à un système de pompe ([ui permettrait d'élever l'eau à une hauteur quelconque. (Renvoi à l'examen de M. Tresca.) M. Permixjat, m. Combes adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. II. Toussaint soumet au jugement de l'Académie un Mémoire por- tant pour titre : « Application de la méthode graphique à la détermination de la part qui revient à l'appareil respiratoire dans l'exécution de quelques actes mécaniques de la digestion. » ^^ Renvoi au Concours des prix de Médecine et Chirurgie.) ( 45o ) CORRESPONDANCE. M. le Ministre de [."'Instruction publique invite l'Académie à lui pré- senter une liste de candidats pour chacune des trois chaires suivantes, actuellement vacantes au Musénni d'Histoire naturelle : i" Chaire de Zoologie (Annélides, Mollusques et Zoophytes), laissée va- cante par le décès de M, Deshayes; 2° Chaire de Minéralogie, laissée vacante par l'admission à la retraite de M. Dclafosse; 3" Chaire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux), devenue vacante parla démission de M. H.-Milne Edwards. La lettre de M. le Ministre sera transmise aux Sections de Zoologie et de Minéralogie, chargées de préparer ces listes de candidats. M. le Ministre DE la Marine adresse, pour la bibliothèque de l'Institut, l'Annuaire de la Marine et des Colonies, pour l'année 1876. M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce adresse divers volumes du Catalogue des brevets d'invention et do la Collection de ces brevets. M. le Directeur général des Douanes adresse le tableau général des mouvements du cabotage en 1874. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Le premier volume de la deuxième édition de la « Théorie méca- nique de la Chaleur », publiée en allemand jjar M. R. Ctausius ; 2° L'Année scientifique, de M. L. Figuier (1875, 19" année); 3° Un ouvrage de M. Félillart sur les « fdjres textiles d'origine végétale employées dans l'industrie ». Cet ouvrage sera soumis à l'examen de MM. Chevreul, Decaisne et Dupuy de Lônie. PHYSIQUE. — Du coej'ftcienl de dilatation de tair sous la pression atmosphé- rique. Note de MM. Mendéléeff et N. Kaiander. (Extrait.) « Le nombre o,3665, qui a été obtenu par M. Regnault en mesurant les variations de pressions entre zéro et 100 degrés, n'élimine point les écarts du gaz par rapport à la loi de Mariotte. Le nombre 0,36706, obtenu par (451 ) M. Rcgnaull au moyen de quatre observations sous pression constante, in- dique les accroissements de volumes de zéro à loo degrés : ce nombre n'est cependant pas employé, même par lui. Cela tient probablement à ce que la métliode (' j est sujette à des causes d'erreurs^: on peut remarquer eu particulier que, à la température de loo degrés, plus du tiers de l'air n'était point soumis à cette température. Cependant ce coefficient est l'ex- pression la plus naturelle de la dilatation, car sa détermination est iiidé- pendante de la loi de Mariette. M Le procédé que nous allons décrire est applicable à toutes les pres- sions; il est également applicable aux liquides. 11 est semblable à celui dont l'un de nous s'est servi pour étudier la compressibilité des gaz (**). » Un vase de forme ovoïde, dont le volume V est déterminé par un jaugeage au mercure (3772'^'", 2''| de mercure à zéro), est placé d'abord dans de la vapeur d'eau, dont nous désignerons la temjjéralure par ï. Ce vase se termine, en haut et en bas, par des tubes capillaires qui sortent du bain. Le tube inférieur est muni de deux robinets pour l'entrée et pour la sortie du mercure que l'on y verse jusqu'à un trait qui est tracé sur le tube inférieur, et qui sert de repère. Le tube supérieur descend oblique- ment à travers un réfrigérant et un écran, se termine par un manomètre, en forme de tube en U, rempli d'huile de pétrole. L'autre extrémité du ma- nomètre communique avec un ballon (de i3t litres) plongé dans un bain, dont la température est maintenue aussi fixe que possible. Le vase et le ballon sont à volonté mis en communication ou isolés, au moyen d'obtu- rateurs à mercure, munis de robinets (***;. » Quand le v;;se ovoïde a été rempli d'air desséché et qu'il a été porté à la température de la vapeur, on ferme les obturateurs, on observe au cathétomètre la différence des niveaux du pétrole dans le manomètre (lors de la fermeture des obturateurs, ces niveaux changent légèrement) et on laisse l'appareil au milieu de la vapeur pendant près d'une heure et de- mie, jusqu'à ce que l'on cesse de remarquer le moindre changement de niveau dans la manomètre. La pression atmosphérique donnée par le baromètre détermine la température T. La tension de l'air dans le vase ovoïde est égale à la tension de l'air dans le ballon, plus la petite colonne (*) Cinquième procédé tie RI. Regnault. Voir Relation des expériences , t. I, p. 59. ("*) D. î\If.ndklkeff : De télasticitc des gai, t. I, p. ^5 (en russe). Le dilalomctrc em- ployé est représenté dans la PI. XJl de l'ouvrage. Ce nouveau procédé écarte les incerti- tudes auxquelles donne lieu la méthode de M. Regnault, parce que la niasse entière de l'air y est successivement soumise aux changements des températures, de 100 à o degrés. (***) \o\r De l'élasticité des ^/iz; par D. Mendéléel'f, t. I, p. 8.{. ( 452 ) liquide du manomètre. Ensuite le vase ovoïde ayant été entouré de 2[lace, on y introduit, par le tube inférieur, la quantité de mercure nécessaire pour que la tension de l'air à zéro soit encore la même qu'auparavant, ce qui est d'ailleurs facile à réaliser avec précision, grâce au manomètre à pétrole. On maintient le vase ovoïde dans la glace pendant près d'une heure et demie, jusqu'à ce qu'on ait atteint, par l'introduction de mercure par le tube inférieur, une pression constante. Alors on ouvi-e les obtura- teurs, et, une fois que la température est revenue égale à la température extérieure, on laisse écouler le mercure du vase jusqu'au repère, qu'il atteignait, au commencetneut, dans le tube inférieur. Appelons? le poids de ce mercure. Suivant les expériences, ce poids, en tenant compte des cor- rections, variait entre ioo4 et 1012 grammes, suivant les variations de T et des autres circonstances. La sensibilité du procédé est telle, que l'ex- Iraction de -^ de gramme de mercure est sensible au manomètre. Le coef- ficient a est donné, entre zéro et 100 degrés, par la formule P + AT -H R — N 1 00 a = • Ï(V — P +N » Les deux notations P et T ont été expliquées plus haut; V est le volume du vase à zéro en grammes de mercure; k est la variation de ca- pacité du vase pour i degré, déterminé par cinq expériences qui ont donné une moyenne égale à o^%io66 de mercure, à une erreur de ± 0,0002 environ ; R et N sont des corrections qui dépendent d'abord de la petite variation des températin-es du ballon {t, — ^o), qui ne dépasse jamais o'',02, puis de la différence de température du manomètre (0, — ©„), et enfin de la petite différence des niveaux du pétrole dans les deux branches du manomètre. Ces quantités se déterminent par les équations N= cf (m, - m,) -^av{Q, - e„) ("). (*■) 0,86 est la densité du pétrole, B l.i pression b.irométiique, /?, et /?„ les différences des niveaux a 100 degrés et à zéro dans les deux branches du tube, comptées à partir de celui qui est plus rapproché du vase. Les détails relatifs aux observations et aux calculs se- ront publiés dans le tome II de l'ouvrage : De l'élasticité des gaz, par D. Mendéléeff. (**) (V est la capacité, en grammes de mercure, de i millimètre du tube manométrique, savoir o^"', 182 ; m, et m„ sont les hauteurs du pétrole dans la branche du manomètre la plus rapprochée du vase, à 100 degrés et à zéro [m, — /«„ n'a jamais dépassé o""", 3) ; c est la capacité, en grammes de mercure, de la partie du tube manométrique rem|)lie d'air et tournée vers le vase ovoïde (c = 3'"') ; ©, — 0„ est la différence de tem])érature du mano- mètre (dans les diverses expériences elle n'a pas dépassé o'',2). ( /|53 ) » La quantité R n'a été qu'une fois égale à 0,21, la quantité N a été une fois égale à o,o4 ; dans les autres cas, elles étaient mcîindres. Les correc- tions applicables aux données directes V, T,P et A sont donc très-petites (*). M Pour le calcul du résultat moyeu, nous avons fait intervenir les don- nées des ?ie«/ dernières expériences. Ces données sont : 15/*) T R N I' 100 a -67.4 100, 27 -+- 0,08 -t- o,oc 1009,39 0,36834 767,6 100, :28 — 0,01 — 0,01 1(110,55 0,36876 77".' 100,37 — o.o5 — 0,01 11)1 1 ,04 0,36866 7G8,9 100,33 — o,o4 -*- 0,01 1 0 1 n , 4 1 0, 36849 766,4 ioo,a4 — o,o5 -h 0,01 1009,69 0,36845 7G7.3 100,27 -t- 0,31 — 0,04 1009,64 0, 36843 759,1 99.98 - 0,17 — o,o3 1007,91 o,3685o 77^, G 100,41 -1-0,17 o,n', 1010,47 o,368i4 7'l9.7 99.61 — 0,10 — 0,01 1004, 'i.'i 0,86820 » De ces données il résulte : 1° que pour des pressions de o^,'j5o à o'"»770, le coefficient de la dilatation de l'air est « = o,oo368/i3; autrement dit, un volume 1,00000 à zéro occupe à 100 degrés un voliune i,368/|3; 2° que l'erreur probable de la moyenne de a est de Jz o,oooooo5, et l'erreur probable d'une observation détachée est égale à ±0, 0000014; 3" que l'inverse de a, ou la température du zéio absolu, est C= ^271, 4a; 4° qu'en désignant par ±p\e maximum de l'erreur possible des pesées, par ± t \e maximum de l'erreur de T, par ± l ]e maximum de A, on a pour A, maximum de l'erreur possible dans une détermination isolée de a, v + P-t-XT ^ P ,1 ^T(V — P/ 'P(V— P) V— P 11 En adoptant pour moyennes dos erreurs maxima p = o,o5,< = o,o3, / = o,ooo5, on trouve que l'erreur moyenne d'une détermination isolée de a est A = 0,0000016. » L'accord de l'erreur possible avec l'erreur probable nous permet d'af- firmer que de nouvelles déterminations, ayant le même degré de précision, (*) Cela tient, non-seulement à ce que le volume de l'iir qui est en dehors du bain est très-petit, mais encore à ce qu'il est soumis lout le temps à la même pression et presque à h même IcmpiTalure. Cet air ne sert donc que comme moyen de transmission de la pression du vase ovoiJc au manomètre; c'est là un grand avantage du procédé. (*") Pression barométrique à zéro, corrigée par rapport à la tension de l'air dans le vide. La correction déterminée par l'expérience variait entre -h o""", 7 et + o""",4. C.R.,i87G, l'r S«me» '7 Carbone à l'état de cyanogène 0,24 Potassium 0,81 Azote 0,39 Oxygène 10, 5o 100,09 » Cette composition peut varier, quant aux proportions des sub- stances indiquées, en raison de la durée de la calcination et de la tempé- rature; mais, dans aucun cas, ces différences n'ont d'influence sur l'état de carburation du fer métallique. » L'analyse qui précède a été faite avec la matière noire obtenue en cal- cinant au rouge vif, pendant une heure, du ferrocyanure de potassium bien desséché, en reprenant par l'eau distillée la masse fondue, et en la- vant jusqu'à purification complète le résidu noir insoluble dans l'eau. » Voici la méthode que j'ai suivie dans cette analyse : » Le fer métallique a été dosé directement et déterminé par le calcul : directement, en dosant la quantité de cuivre métallique qu'un poids connu de la matière avait précipitée d'une dissolution de sulfate de cuivre; par le calcul, en défalquant du fer total trouvé à l'analyse la quantité qui s'y trouve à l'état d'oxyde de fer magnétique, ce dernier corps étant cal- culé lui-même d'après la proportion d'oxygène qu'il contient. » Par la méthode directe, j'ai trouvé 32,77 pour 100 de fer métallique, et par le calcul 3i,34 pour 100. » Le carbone non combiné est celui qui reste comme résidu inattaquable par les acides ; ce carbone est entièrement combustible et ne laisse que des traces d'oxyde de fer après la combustion. » Le carbone combiné se dégage à l'état de carbure d'hydrogène lorsqu'on attaque la substance par les acides chlorhydrique ou sulfurique. Ce carbone a été dosé en soustrayant du carbone total, obtenu par la combustion avec l'oxyde de cuivre, le carbone non combiné et une petite quantité de car- bone à l'état de cyanure de potassium que l'eau ne peut enlever dans la purification du produit noir. » Le potassiiun et l'azote ont été dosés par les procédés ordinaires. (457 ) » 1,'oxvgène a été déterminé en traitant par un courant d'hydrogène sec la matière fortement chauffée, puis en recueillant et en pesant l'eau pro- duite. » Il résulte donc des observations que je viens de résumer : » Que la matière noire obtenue dans la calcination du ferrocyanure de potassium à une haute température n'est point un carbure de fer à pro- portions définies, mais bien un mélange contenant, dans un grand état de division, du fer à l'état de fonte, de l'oxyde de fer magnétique, du carbone libre et une petite quantité de cyanure de potassium que les lavages à l'eau n'enlèvent pas. » CHIMIE ORGANIQUK. — Siii' Information des acides anhydres de la série grasse ei de la série aromnliquc, par l'action de l'acide pliospliorique sur leurs liydrates. Note de MM. H. Gal et A. Etard, présentée par M. Cahours. « Toutes les tentatives faites pour obtenir directement les anhydrides des acides organiques monobasiques ont échoué jusqu'à présent. Gerhardt, s'appuyant sur ce que l'acide phosphorique anhydre ne pouvait enlever de l'eau, aussi bien aux acides de la série grasse qu'à ceux de la série aroma- tique, en concluait que l'eau n'existait pas dans ces composés, proposait de doubler leur formule et tirait de ce fait un argument puissant en faveur de ses théories. B Avant les expériences de Gerhardt, qui permirent d'obtenir les anhy- drides des acides organiques monobasiques, M. Deville avait pu réaliser la production de l'acide azotique anhydre par un procédé devenu classique et qui consistait à décomposer par le chlore sec l'azotate d'argent égale- ment bien desséché. Cette méthode présentait de grandes difficultés et il a fallu toute l'habileté de ce savant expérimentateur pour produire le nou- veau composé. » Dans ces derniers temps, M. Berthelot, modifiant d'une manière heu- reuse un procédé indiqué par M. Weber, et qui consistait à traiter par l'acide phosphorique anhydre l'acide azotique monohydraté, a donné un moyen sûr et facile d'obtenir l'anhydride azotique, qui, grâce à lui, peut être pré- |)aré dans tous les cours sous les yeux des élèves. » Lorsqu'on met dans une cornue de l'acide phosphorique anhydre et qu'on laisse tomber sur ce corps de l'acide acétique cristallisable, chaque goutte de ce dernier composé se détruit en donnant naissance à une matière charbonneuse. Opère-t-on d'une manière inverse, aucune réaction vive ne ( 458 ) se produit ; on n'observe, en effet, par l'introduction de l'acide phosphorique anhydre dans l'acide acétique, qu'une élévation très-faible de température, à la condition toutefois que l'on ait soin de noyer immédiatement l'acide solide dans l'acide liquide; sans cette précaution, le liquide absorbé par ca- pillarité noircit instantanément. Par la distillation du mélange, on peut obtenir de l'acide acétique anhydre', mais le rendement est toujours extrê- mement faible, parce que l'acide acétique anhydre est lui-même décomposé par l'acide phosphorique. » Une des conditions indispensables au succès de l'opération est d'agir avec une très-grande rapidité, pour saisir en quelque sorte le corps entre deux réactions : celle qui le produit et celle qui tend à le détruire. Voici le mode d'opérer qui nous a paru le meilleur. » On introduit dans une cornue relativement grande 60 grammes d'acide acétique cristallisable, bouillant à 120 degrés, puis on ajoute environ 3o grammes d'acide phosphorique anhydre, en le faisant tomber d'une façon continue et assez rapide dans la cornue, à laquelle on imprime un vif mouvement de rotation pour que le mélange soit immédiat ; bientôt l'acide phosphorique, qui ne paraissait pas réagir, brunit légèrement; le mélange devient complet en s'échauffant un peu. A ce moment on distille rapidement, jusqu'à ce que la masse boursouflée ne laisse plus rien passer. La première distillation donne l'acide acétique anhydre mélangé d'une grande quantité d'acide monohydraté ; on rectifie avec un appareil à boules et l'on obtient l'acide anhydre en recueillant le liquide qui passe entre i36 et i38 degrés. 1) Les quantités indiquées plus haut n'ont pas fourni plus de 3 grammes d'acide pur. Ce rendement est bien loin du rendement théorique et la réaction que nous indiquons ici ne saurait constituer un procédé de pré- paration de l'acide acétique anhydre. Nous avons cru néanmoins devoir la faire connaître, à cause de l'intérêt théorique qu'elle peut présenter. » Cette réaction est du reste générale, et ne s'applique pas seulement aux acides gras; remplace-t-ou, en effet, l'acide acétique par l'acide benzoïque, en opérant d'une manière semblable, on peut obtenir de l'acide benzoïque anhydre identique à celui de Gerhardt. Ces différents acides ont du reste été caractérisés non-seulement par leurs propriétés, mais encore par la détermination de leur composition. » ( 459 ) CHIMIE ORGANIQUE.— Sur les produits d'action du chlorure de chaux sur les aminés. 2" Note de M. J. Ts«:iii:rmak, présentée par 1\T. Wiiriz. (( Prcpmntion de la die h lorélhy lamine. — 100 grammes de chlorliydrate d'éthvlainiiie sont distillés par portions de aS grammes avec aSo grammes de chlorure de cliaux, dilué avec de l'eau jusqu'à la consistance d'une bouillie assez épaisse, dans un flacon de 2 à 3 litres de capacité. Le mélange, qui s'est échauffé beaucoup, est distillé ensuite jusqu'à ce qu'il ne passe plus de gouttes huileuses. Le produit des quatre [)remiéres distillations est distillé une seconde fois avec aSo grammes de chlorure de chaux. L'huile qu'on obtient est lavée avec de l'eau et agitée pendant quelque temps avec son volume d'acide sulfiirique à 5o pour 100. La couche limpide est sépa- rée de l'acide sulfurique, lavée avec luie solution de soude très-étendue, ensuite avec de l'eau pure, séchée sur du chlorure de cnlcium et fraction- née. Déjà à la première distillation la plus grande quantité du liquide passe à 86-90 degrés; en répétant la distillation plusieurs fois, on obtient une quantité très-considérable, qui passe à 88-89 degrés et qui représente la dichloréthylamine chimiquement pure, comme je me suis convaincu par un grand nombre d'analyses. » Projjriélés de la dichloréthylamine. — Je n'ai que peu de chose à ajouter à l'excellente description que M. Wurtz nous a donnée de ce corps. « C'est une huile d'une couleur jaune d'or et d'une réfrangibilité très- grande. Son odeur est très-piquante et raj^pelle à la fois celle de la chloro- picrine et de l'acide hvpochloreux. Elle bout d'une manière constante à 88-89 degrés sous la pression de 762 millimètres. Sa densité à i5 degrés est égale à i,2'3oo et à 5 degrés à 1,2397. A — 3o° la dichloréthylamine éprouve une contraction visible sans cependant se solidifier. )) Le corps pur est parfaitement stable et ne dépose pas de cristaux. » Constitution de In dichlorcthyhnnine. — Depuis que ]\I. Wurtz, dans son Mémoire classique sur les ammoniaques composées, a décrit les produits do l'action des halogènes sur les deux premières aminés, aucune opinion sui- la nature de ces composés n'a pu se propager généralement. » En présence do beaucoup d'opinions contradictoires, qu'il serait trop long d'énuiuérer ici, l'oxpérience seule pouvait résoudre la question. C'est dans ce but que j ai étudié l'action du zinc-éthyle sur la tlichlorétlivianiiiio, qui m'a fourni une réponse satisfaisante sur la question, débattue depuis si longtemps. >) Action du zinc-éthyle sur lu dichloréthylamine. — T,es doux corps réagis- ( 46o ) sent avec explosion. Il a fallu diluer avec de l'éther pour pouvoir étudier la réaction. « I molécule de zinc-éihyle (28 grammes) fut étendue de son poids d'éther absolu, dans un appareil à reflux, et additionnée goutte à goutte de I molécule de dichloréthylamine (22 grammes), étendue aussi avec de l'éther, en tenant constamment le liquide à zéro. Chaque goutte produit une réaction énergique et l'ébullition de l'éther. La réaction terminée, j'ai distillé la solution éthérée au bain-marie, jusqu'à ce que la masse com- mençât à mousser. La distillation fut alors interrompue et le résidu siru- peux traité par de l'eau, ajoutée par petites quantités, à une basse tempé- rature. Il se dégagea beaucoup de gaz et il se forma un précipité d'oxychlo- rure de zinc. Ce précipité fut filtré et lavé complètement, et les eaux de lavage, qui montraient une légère réaction alcaline, neutralisées par quel- ques gouttes d'acide chlorhydrique et concentrées à un très-petit volume. La solution, additionnée de quelques fragments de potasse, fut distillée au bain-marie. Il passa un liquide très-clair et ayant une forte odeur ammo- niacale, qui, rectifié avec le thermomètre, commença déjà à bouillir au- dessous de 3o degrés, mais dont la plus grande partie passa de 45 à 65 de- grés. Pour isoler la triéthy lamine de ce mélange (j'en ai obtenu à peu près 8 grammes), j'ai opéré de la manière suivante. J'ai saturé exactement iK"',2 par l'acide chlorhydrique, évaporé la solution à siccité et dissous le chlorhydrate sec dans de l'alcool absolu. A cette solution, j'ai ajouté une solution alcoolique d'à peu près 2 grammes de chlorure de platine. Le précipité jaune qui se produit aussitôt fut reconnu, par son analyse et ses propriétés, pour le chloroplatinate d'éthylamine. » La solution alcoolique fut concentrée au bain-marie jusqu'à un petit volume, et les petits cristaux rouge orangé qui se déposaient pendant l'é- vaporaîion séparés à la trombe aussi complètement que possible de la so- lution de PtCI' et séchés à 100 degrés. J'ai obtenu de cette manière o^',6 d'un chloroplatinate hygroscopique, dont l'analyse a donné les nombres exigés par la théorie pour le chloroplatinate de triéthylamine. » La formation de la triéthylamine décide la question de la constitution de la dichloréthylamine. Les deux atomes de chlore doivent être liés par l'azote, comme le démontre la formule dans l'équation suivante : /^'"' /C=H^ /^^'^^^ Az - Cl -i-Zn( ^ =Az- CnF + ZnCl-. \Cl \C^H = ( 46i ) » La formation de l'éthylamiiie s'explique par la formule, à présent connue, de la dichloréthylamine. Le chlore contenu dans ce corps possède, grâce à sa position exceptionnelle, un pouvoir substituant, qui ressemble beaucoup à celui du chlore libre, propriété très-remarquable au point de vue de la théorie et qui rapiiroche beaucoup ce corps de l'acétate dv. chlore de M. Schùtzenberger. Là, comme ici, le chlore n'étant pas dans le radi- cal, c'est-à-dire n'étant pas lié avec le carbone, s'échange avec une faci- lité surprenante contre l'hydrogène de beaucoup de combinaisons orga- niques, en les chlorurant. C'est ainsi que la dichloréthylamine remplace par le chlore l'hydrogène de l'acide acétique cristallisable, de l'éther et de beaucoup d'autres, en régénérant l'éthylamine. » La détermination de la constitution de la dichloréthylamine et la pos- sibilité qui s'offre à présent de préparer en grand ce corps remarquable et ses homologues permettent d'espérer qu'on parviendra, à l'aide de ces substances, à des synthèses du plus haut intérêt scientifique, comme, par exemple, celle des corps nitrosés. Si je trouve dans la poiu-suite de ces études des faits dignes d'intérêt, je me ferai un honneur de les communi- quer à l'Académie. » Ce travail a été fait au laboratoire de M. Wurtz. » PHYSIOLOGIE. — Réponse à la réclamation de M. F. Plateau, au sujet de la di- gestion des Insectes. Note de M. Jousset, présentée par M. Blanchard. « La réclamation de priorité que M. F. Plateau a adressée à l'Aca- démie, au sujet de mon Mémoire sur les fonctions des glandes de l'appa- reil digestif des insectes, me paraîtrait fondée si nos conclusions pouvaient se comparer; mais il y a entre les résultats auxquels nous sommes arrivés des différences tellement essentielles, cjue je demande la permission à l'Aca- démie de les faire ressortir brièvement, d'autant plus que la Note de M. Plateau est conçue de manière à laisser supposer que, sauf quelques points insignifiants, nies reclierches ne diffèrent pas des siennes. » L'idée dominante du Mémoire de M. Plateau est de chercher à établir que, chez les Insectes à l'état normal, les sucs digestifs sont tous aladins on neutres, jamais acides. Or ce fait, que l'auteur considère comme d'une si grande importance ph)'siolorji(pie qu'il ne saurait trop y insister, et sur lequel il revient presque à chaque page, est eu désaccord formol avec tous les tra- vaux précédents et avec mes pro|)res observations. De plus, il est en désac- cord avec cette grande loi de l'unité des fonctions physiologiques, qui tend C.R., i8;C, i"5<:mwre. (T. LX.XXII, NO 0.) 6l ( 462 ) actuellement à dominer tlans la Science. Chez tous les animaux connus et étudiés, la digestion des aliments albuminoïdes réclame un milieu plus ou moins acide. Les insectes ne font pas exception à cette règle : le liquide des cœcums gastriques qui sert, chez eux, à la digestion de ces aliments est acide. « Ce n'est pas seulement sur cette question capitale que nous différons d'opinion ; il reste encore deux autres points tout aussi importants, qui ne me sont nullement communs avec M. Plateau, et qu'il a pris soin de repro- duire en ces termes dans la Note adressée à l'Académie; il est question de l'appareil glandulaire qui entoure l'estomac : « Le suc de ces glandes, dit-il, n'a aucune analogie avec le suc gastrique des Vertébrés. Sa fonction est différente suivant le groupe auquel l'insecte appartient. Chez les Coléoptères carnassiers, il émulsionne activement les graisses; chez les Coléoptères hydrophiliens, il con- tinue la transformation de la fécule en glucose, commencée dans l'œsophage ; chez les Sca- rabéiens, il produit aussi de la glucose; chez les chenilles des Lépidoptères, il détermine une production de glucose et, de plus, il émulsionne les graisses. » » Ainsi, d'après M. Plateau, le liquide sécrété par les cœcums gastriques agirait sur les fécules et serait sans action sur les substances albuminoïdes. Or j'ai prouvé, par des expériences dont je donne le détail dans mon Mé- moire, que le produit de ces glandes n'agit pas sur les matières féculentes, mais bien sur les matières albuminoïdes, et que, par conséquent, son action se rapproche de celle du suc gastrique des Vertébrés, ou mieux encore, à cause de sa propriété sur les graisses et de sa faible acidité, du suc pancréa- tique des Poissons, lequel n'agit pas sur les amylacés. M. Plateau, d'ailleurs, a démontré, à son insu, la vérité de ce fait quand il dit, page 16, que le li- quide du jabot des Dytiques dissout la viande ; or ce liquide n'est autre que le produit de sécrétion des cœcums gastriques, lequel, ayant franchi le gé- sier, fait subir à la viande, dans le jabot, un commencement de désagrégation qui s'achèvera dans l'estomac. Mais, pour arriver à constater l'action de ces glandes, il ne faut pas procéder comme M. Plateau l'a fait, en se bornant à essayer des liquides recueillis dans le tube digestif et par conséquent très- complexes : il faut expérimenter avec des produits de sécrétion purs, pris dans la glande elle-même; or il n'y a qu'un petit nombre d'insectes pré- sentant des cœcums assez grands pour que cela puisse se faire. La Blatte est dans ce cas, et M. Plateau a fait ses expériences sur le Dytique, oij les cœ- cums ne sont pas isolables. » Quant à la dernière des opinions précédentes, celle d'après laquelle les fonctions des glandes gastriques seraient différentes suivant le groupe au- ( 4G3 ) quel l'insecte appartient, on ne la retrouve pas dans mon Mémoire, et inème je la regarde, qu'on me passe l'expression, comme une véritable hérésie physiologique. Admettre, en effet, qu'un groupe glandulaire aussi nettement défini que celui des cœcums gastriques possède, chez des insectes de groupes différents, def, fonctions dijfércntes, cela équivaut à dire que le l'oie des Car- nassiers n'a pas les mêmes fonctions que celui des Pachydermes. » Ces quelques considérations suffiront, je pense, à établir que mes re- cherchesdiffèrent complètement, sur des points très-importants, de celles de mon honorable devancier. Je n'ai pas eu la prétention, en présentant mon travail à l'Académie, de lui faire hommage de découvertes très-importantes, mais seulement de corroborer des opinions déjà émises dans la science par des hommes éminents,et qui manquaient peut-être, pour être acceptées dé- finitivement, d'expériences rigoureuses empruntées au domaine de la Phy- siologie. » '£5' M. C. IIussoN adresse quelques détails sur le procédé à suivre pour re- connaître, au moyen du sulfate de soude, la résistance des pierres à la gelée. Un certain nombre d'essais l'ont conduit aux conclusions suivantes : « 1" La pierre, avant d'être essayée, doit être séchée à l'étuve, de manière à chasser l'eau qu'elle renferme. » 2° La solution de sulfate de soude doit être préparée à la température de Sa", tS, don- nant le maximum de solubilité [322,12 de sulfate de soude pour loo d'eau (i)]. u 3° Les échantillons étant complètement plongés dans le bain, on chauffe légèrement, de manière à ramener et à maintenir la température à 32", ^5 tant qu'il se dégage des bulles d'air. » 4° On place ensuite le bain dans un milieu plus froid; chaque pierre doit alors devenir un centre d'où partent de gros cristaux de sulfate de soude. La cristallisation ne doit pas se faire sous forme de petites aiguilles. Dans ce cas, on devrait recommencer l'opération. » 5° Si la pierre éclate, se fendille ou se désagrège sous la moindre pression, on doit la rejeter. Si elle résiste, il ne faut pas trop se hâter de la déclarer bonne : queUmefuis, les fentes n'apparaissent (jue sept ou huit jours après, sous l'influence du plus petit changement de température. Aussi, après l'action du sulfate de soude, est-il bon de placer la pierre dans un manchon de verre entouré d'un mélange réfrigérant. Quand la [lierre a résisté à tous ces essais, on peut la déclarer non gélive et de bonne qualité. 0 6" En hiver, le procédé suivant est encore plus certain. La pierre est plongée pendant vingt-quatre heures dans de l'eau à i5 degrés environ ; lorsqu'elle est bien imprégnée de li- quide, on l'expose à un froid de 4 à 8 degrés; puis, tous les jours, trois fois par jour, on (l) PocoiALE, Formulaire des hâ/iitaux militaires. Gi.. ( 464 ) l'arrose avec de l'eau bouillante. Si, après quatre ou cinq jours d'essais répétés, la pierre résiste à ces changements de température, on peut déclarer en toute sécurité qu'e//e n'est pas gélive. » M. P. Beyris adresse, par rentremisede M. Becquerel, une Note relative à un siphon disposé de manière à pouvoir être facilement amorcé. Le siphon est formé par un tube flexible, en caoutchouc par exemple : une des extrémités se termine par une soupape, s'ouvrant de dehors en dedans; l'autre est munie d'un robinet Le tube étendu rectilignement ayant été rempli du liquide, on ferme le robinet. Il suffit alors, pour faire ibnctionner l'appareil, de plonger la première extrémité dans le liquide, de recourber le tube et d'ouvrir le robinet. M. Chasles présente à l'Académie, de la part de M. le prince Bon- compagni, les livraisons de juillet et aoîit 1875 du Bulleltino di Bibliogrofia e di Sloria délie Scienze malemaliclie e fisiche. « La première, très-étendue, renferme quarante et une Lettres inédites d'un grand intérêt : douze de Torricelli à Mersenne, dix-neuf de Mer- senne à Torricelli, et dix de François Du Verdus, gentilhomme borde- lais, à Torricelli. Ces Lettres font connaître, pour la premièie fois, le nom de ce genlilhomme bourdelais, dont il est question dans le tome VI des anciens Mémoires de l'Académie des Sciences, au sujet de la méthode des tangentes, de Roberval, par la composition des mouvements, ouvrage rédigé, d'après les leçons de l'auteur, par un genlilhomme bourdelais, et revu par Roberval. Ces Lettres, qui occupent soixante-quatorze pages, rou- lent sur diverses questions mathématiques ; on y trouve cités Descartes, Ni- céron,Mydorge, Ricci, Cavalieri, GaUlée, Scaliger, etc. Celles de Du Ver- dus sont datées de Rome, i644 <^t i645. » Ces Lettres sont précédées d'un exposé^ historique de M. le prince Boncompagni (p. 353-38i), dans lequel se trouvent de nombreux extraits et citations de divers ouvrages imprimés ou manuscrits qui se rapportent aux sujets et aux auteurs dont il y est question. » La livraison d'août renferme, sous le titre de Lettre à M. le D'^ F. Hoefer, au sujet des Sciences mathématiques des Indiens el des origines du Sanscrit^ luie dissertation de M. L. Am. Sédillot, que lui a inspirée V Histoire des Mathé- matiques jointe à V Histoire de r Astronomie^ ouvrages assez récents de M. Hoefer. M. Sédillot revendique, en faveur des Grecs, certains progrès ( /.C5 ) scientifiques et littéraires que, d'après le témoignage de divers auteurs arabes, on a pu attribuer aux Indiens. » Que l'Académie me permette, en parlant de ce dernier travail de M. Sédillot, touchant à l'Astronomie comme à plusieurs autres parties des Mathématiques chez les Arabes, sujets dont si peu de personnes s'occupent en France, d'exprimer ici les bien vifs regrets que m'a causés sa mort ré- cente. » M. CuASLES fait également hommage à l'Académie, de la part de l'auteur, M. j4nt. Favaro, professeur à l'Université de Padoue, d'un ouvrage sur les tremblements de terre et les moyens employés par les Anciens pour atté- nuer les désastres qu'ils peuvent causer. M. CuASLEs dépose sur le bureau de l'Académie les livraisons d'octobre et de novembre iSyo du Bulletin des Sciences mathématiques et astrono- miques, publié sous les auspices du Ministère de l'Instruction publique, par MM. Darboux et Hoiicl. » La séance est levée à 5 heures un quart. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OdVRAGES reçus dans la séance du 21 FÉVRIER iS'jÔ. Description des machines et procédés pour lestiuels des brevets d'invention ont été pris sous le régime de la loi du 5 juillet i844i publiée par les ordres de M. le Ministre de i Afjrirulture et du Commerce; t. LXXXII, i"^" partie. Paris. Impr. Nationale, i875;in-4°. Catalogue des brevets d'invention; année 1875, n"' 7, 8. Paris, Bouchard- Huzard, 1875; 2 livr. in-8°. Direction générale des Douanes. Tableau général du cabotage pendant l'an- née 1874. Paris, Impr. Nationale, 1875; iu-Zj". ( 466 ) Recueil des publications de la Société nationale havraise, d'études diverses de la 4o* année iS'j'i. Le Havre, impr. Lepelletier, 1870; in-8°. Mémoires de l'Académie des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Tou- louse; 7* série, t. YLl. Toulouse, impr. Douladoure, 1875; in-S". Eludes sur les fibres végétales textiles employées dans l'industrie, par M. VÉ- TiLLART. Paris, Firmin Didot et C'% 1876; 111-8". Sur quelques pièces de Mammifères fossiles qui ont été trouvées dans les phos- plioritesdu Quercy, par M. A. Gaudry. Paris, 1875; br. in-8°. (Extrait du Journal de Zoologie. (Présenté par M. P. Gervais. ) Les mamelles et leurs anomalies, etc. ; par le D'' A. PUECH. Paris, F. Savy, 1876; br. in-8°. Le climat de C Empire russe; par M. le D' VOJEIKOF, traduit de l'anglais par M. H. Brochaud. Alger, impr. de l'Association ouvrière, 1875-, br. 111-8". L'Année scientifique et industrielle; /jar L. FiGUlER, 19* année 1875. Paris, Hachelte et G'*, 1876; i vol. in-12. Annuaire de la pharmacie française et étrangère, rédigé par le D'' G. MÉHU; année 1875. Paris, au Moniteur scientifique-Quesneville, 1876; i vol. in-18. (Présenté par M. Bussy.) Bulletin des Sciences mathématiques et astronomiques, rédigé par MM. G. Dar- BOUX et J. HouEL; t. VIII, juin 1876, t. IX, juillet à novembre 1875. Pa- ris, Gauthier-Villars, 1875-, 6 livr. in-8°. (Présenté par M. Chasles.) Les Seiches, f^agues d'oscillation fixe des lacs; par M. F. A. Forel. Ander- matt, 1875; in-8°. {Extrait des actes de la Société helvétique des sciences na- turelles). Bulletin météorologique mensuel de l' Observatoire de l' Université d'Upsal; vol. V, 11°^ 7-i3, juin-décembre 1873; vol. VI, année 1874 Upsal, Ed. Berling, 1874-75; in-4''. Nova acta regiœ Sbcietatis Scienliarum Upsaliensis; seriei tertise, vol. IX, fasc. I, II, 1874, 1875. Upsaliae, Ed. Berling, 1875-, 2 vol. in-4°. (Présenté par M. Chasles.) Nuovi sludi intorno ai mezzi usati dagli antichi per attenuare le disastrose con- seguenze dei terremoli; por A. Favauo. Venezia, tipog. Grimaldo, 1 865, in-8°. (Présenté par M. Chasles.) ( 467 ) Bultettino di Bihliogrofin e di Storia délie Scienze malemaliche e fisiche, pub- blicafo da B. RoNCOMPAGiNi ; t. VIII, luglio, agosto iSyS. Roina, 1875; 2 liv. iii-4°. (Présenté par M. Chaslcs). Die mechanisclie fFdrmetlieorie ; von R. Clausius; z.weitc Aiiflago, ersfor Band. Braunschweig, Fr. Wieweg, 1876; in-8'', relié. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 28 FÉVRIER 187G. PRÉSIDENCE DE M. LE vrCE-AMlRAL PARIS. MÉMOIRES ET COMMlIiMCATlONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIK. M. le Secrétaire perpétuel informe l'Académie que le tome LXXX de ses Comptes rendus (i"" semestre 1875) est en distribution au Secrétariat. CHIMIE APPLIQUÉE. — Sw l'explosioTi de la poudre; par M. Berthelot. n 1. D'après MM. Noble et Abel, qui viennent de publier sur l'explo- sion de la poudre un grand et important travail (*), il existe dos variations excessives dans les proportions des produits principaux de cette explosion : carbonate, sulfate, sulfure, byposulfite de potasse et oxyde de carbone, ainsi que dans la nature des produits accessoires (sulfocyanure, carbonate d'ammoniaque, gaz des marais, hydrogène, etc.); ces circonstances in- diquent la complexité et l'état inachevé des métamorphoses : elles résul- tent à la fois de la brièveté du temps pendant lequel les réactions s'exer- cent et du défaut d'homogénéité offert par le simple mélange des compo- sants de la poudre. Ces variations ne paraissent influer d'une manière no- table ni sur la force de l'explosion, ni sur la chaleur dégagée. Mais elles s'opposent, disent les savants auteurs, à toute représentntion chimique gé- nérale de la métamorphose produite par l'explosion. (*) Voir, page 489, le Rapport sur ce Mémoire. C. R,, iS-jO, 1" Srmesirr. (T. I.X XXII, IN" 9.1 ^2 ( 47o) M 2. c'est cette dernière opinion, contraire à ce que l'on sait en chi- mie, que je demande la permission d'examiner. La discussion, fondée principalement sur les résultats des expériences de MM. Noble et Abel, ne peut qu'accroître l'intérêt qui s'attache à ces résultats. Elle rae semble importer d'autant plus que l'on ne saurait échappera un empirisme aveugle, ni établir aucune direction méthodique dans les essais et les tâtonnements qui doivent perfectionner la pratique, si l'on n'est parvenu à quelque con- naissance des relations théoriques des phénomènes. » 3. je vais chercher à dégager les réactions chimiques fondamentales qui se sont produites dans les expériences de MM. Noble et Abel, d'après leurs propres a.na\yses [Transactions phitosopliiques, p. 72, ']liet']5; 1875). Les poudres anglaises sur lesquelles ils ont opéré se rapprochaient beau- coup, par leur dosage, de la relation simple AzO"K-+-S + 3C; laquelle exige : AzO«K = 74,8; S— n,8; C=i3,3. » Les produits de l'explosion opérée à volume constant peuvent être réduits à six, savoir : trois solides, le carbonate, le sulfate, le sulfure de potassium; trois gazeux, l'azote, l'oxyde de carbone, l'acide carbonique. J'écarte à dessein l'hyposulfite, qui me semble presque en totalité formé après coup et aux dépens d'une portion du sulfure altéré par l'oxygène de l'air pendant les manipulations analytiques (voir ce Recueil, p. ^o3); je ferai également abstraction, pour le moment, des produits très-peu abon- dants. Or je dis qu'il existe des relations simples entre les produits prin- cipaux. » i" L'azote répond, dans tous les cas, à une réduction à peu près com- plète de l'azotate de potasse; Az pour AzO"K, soit 1 1 centièmes en poids. » a° L'acide carbonique est en proportion presque constante, aS à 27,5 centièmes, ou en moyenne 26, 5; ce qui est très-voisin du rapport if CO^ pour AzO'K. » 3° Le sulfure de potassium (en y comprenant celui qui a été changé en hyposulfite) varie de 1 1 à i5, en moyenne i3; ce qui comprend à peu près le tiers du potassium : |RS pour AzO^K. u 4° Le sulfate de potasse varie de 2,7 à i/i; le carbonate de 24 à 38. Mais ces variations sont nécessairement corrélatives, puisque les deux tiers du potassium doivent se retrouver dans la somme des deux sels. » 4. Examinons d'abord les cas qui ont offert le maximum du carbonate : ce maximum, qui coïncide avec une dose très-petite de sulfate, répond, à peu de chose près, aux deux tiers de l'azotate. Or, les mêmes analyses ( 47' ) fournissent h la fois le maximum de carbonate et d'oxyde de carbone : 5, G centièmes, nombre voisin de |COpour AzO'K., ainsi que le maximum de soufre échappé à la combustion. » Toutes ces circonstances étant corrélatives, les résultats analytiques qui répondent à une dose négligeable de sulfate de potasse pourront être représentés par le système des trois équations suivantes, se développant simultanément sur des quantités de matière proportionnelles aux nom- bres|;i; i- (i) AzOOK + S-f-SCr^KS + SCO^-f-Az; (2) AzO» K H- S -f- 3C = CO' K + CO + C0=' -H Az + S ; (3) AzO°K + S + 3C = CO'R+ i^CO'^ + Az -f- S + ^C. » 5. Examinons maintenant le cas limite inverse, où le sulfate de potasse offre la dose maximum, 12 à 1 4 centièmes; c'est-à-dire qu'il renferme à peu près le cinquième du potassium de l'azotate, tandis que le carbonate formé en même temps eu retient un peu de moins de moitié. L'oxyde de carbone baisse en même temps dans les analyses vers 2, G, c'est-à-dire vers le rapport |^C0 pour AzO'K; tandis que le soufre libre tend à dispa- raître. » Ces relations accusent encore des réactions régulières, exprimées par un système d'équations simultanées, dont deux identiques aux précé- dentes: soit (i) pour un tiers de la matière, et (3) pour près de la moitié; tandis que la formation du sulfate de potasse répondrait, pour un hui- tième de la matière à l'équation (4), et pour un douzième à l'équation (5): (4) AzO°K-hS4-3C=:SO*K+ 2CO-i- Az + C, (5) AzO«K-+-S-f-3C = SO*K-f- C0=' +Az + 2C. » 6. Ces cinq équations simultanées représentent les cas limites. Mais il est facile de vérifier que leurs combinaisons expriment aussi, d'une ma- nière approchée, les cas intermédiaires; leur système exprime donc la métamorphose chimique de la poudre, du moins quant aux [)roduits fon- damentaux. Celle-ci se réduit en définitive à cinq réactions simples, ([ui déterminent la formation du sulfate, du sulfure, du carbonate potassiques, de l'acide carbonique et de l'oxyde de carbone. » Les changements de dosage auraient pour effet, s'ils portaient sur le salpêtre, d'accroître le sulfate de potasse et l'acide carbonique, ainsi que la chaleur dégagée; sur le carbone, d'augmenter l'oxyde de carbone, ainsi que le volume des gaz permanents, toutes choses égales d'ailleurs. Ga.. ( 472 ) » 7, Voici le calcul (* ) du volume des gaz et des quantités de chaleur (en appelant Calorie la quantité de chaleur capable de porter de zéro à i degré I kilogramme d'eau, et calorie la quantité analogue pour i gramme d'eau) : gr Cal gr cal ce D'après (i) i35 dégagent : 99,6, i de poudre ; ^38 et 33i [à 0° et o'",76] (2) » : io5,9, » : 784 et 249 (3) ■. : 116,5, • : 860 et 208 (4) » ■ 106,4, " ■ 788 et 249 (5) » : 126,9, ° • 94° et i65 » 8. On voit par ces nombres que les réactions qui dégagent le plus de chaleur sont, par une sorte de compensation, celles qui produisent le moindre volume de gaz; cette inégalité, un peu atténuée, subsisterait si les gaz retenaient toute la chaleur développée. L'équivalence thermique et volumétrique des équations (2) et (4), toutes deux relatives à la formation de l'oxyde de carbone, formation simultanée tantôt avec la carbonate, tantôt avec le sulfate, est remarquable. » 9, D'après cette théorie, les analyses qui ont fourni le maximum de carbonate doivent répondre à 781 calories et 270 centimètres cubes de gaz permanents; celles qui ont fourni le maximum de sulfate, à 776 calories et 267 centimètres cubes : tous ces volumes gazeux ne s'écartent guère des 280 centimètres cubes trouvés en fait par MM. Noble et Abel. » La chaleur calculée d'après les nombres des analyses (l'hyposulfite étant écarté) est à peu près la même dans tous les cas : ce qui est égale- ment conforme à leurs expériences. Mais sa valeur absolue, d'après mes calculs, l'emporte d'un dixième sur celle qu'ils ont trouvée : ce qui tient surtout, je pense, à ce que des causes d'erreur, expliquées ailleurs (voir plus loin, Rapijort sur nn Mémoire de MM. Noble et Abel, p. 491)» ^"*^ amené une perte notable de chaleur, dans leurs essais calorimétriques. En effet, les chiffres des autres expérimentateurs, MM. de Tromenec, Roux et Sarrau, sont plus élevés et plus voisins de la théorie. » 10. Donnons encore deux équations subsidiaires, l'une pour la poudre avec excès de nitre : 5AzO«R-h3S + 8C = 3SO*K+ aCO'K. + 6C0^-+- 5Az: 1 gr. dég. 870"' et 2o4"; En admettant : Az -4- O' 4- IC =r AzO'K dégage + 97'^"', o; S + 0^ +K = SO'IC: + 175,4; K-l-S = KS: -4-5i,i; C( carbone du charbon de bois) -i-0:=;CO : -*- i4>0j C-l-0-=CO': + 48,5; C -I- 0' + K=z CO^K : + i4o,4. ( M^ ) l'autre pour la réaction limite : AzO'K -h S + GC = RS -+- GCO -t- Az. I gramme d'une telle poudre, qui subirait une telle transformation, déga- gerait seulement 249 calories; mais, par compensation, elle produirait 5io centimètres cubes de gaz. » 11. Dissociation. — C'est ici le lieu de parler de la dissociation, question tort intéressante, et dont IMM. Noble et Abel ne semblent pas s'être rendu un compte exact, s'étant attachés à combattre une opinion précisément contraire à celle que j'avais présentée [Sur la force de la poudre, 2* édition, p. 81 à 84, iB'ja). Les effets de la dissociation se rapportent suitout aux phénomènes de détente; ils restituent à mesure aux gaz une portion de la chaleur perdue pendant le refroidissement, ou transformée en travail mé- canique. Mais, loin d'accroître la tension des gaz pendant l'explosion même, la dissociation des gaz la diminue toujours, à cause de l'abais- sement dans la température de la réaction, qui en est la conséquence. En effet, j'ai prouvé {annales de Chimie et de Physitfue, 4* série, t. XXn,p. i35) que, dans tous les cas de réaction directe, la (ombinaison clHmicjue des gaz, avec formation de produits gazeux, à pression constante, donne lieu à un ac- croissement de volume, les produits étant supposés conserver la chaleur dégagée par la combinaison. Réciproquement, la dissociation donne toujours lieu à un volume ga- zeux inférieur au volume calculé, dans l'hypothèse d'une réaction totale, opérée sans perte de chaleur. Par exemple, i volume d'oxyde de carbone et un ^ volume d'oxygène donneraient naissance à 25 volumes d'acide car- bonique, s'il n'y avait pas dissociation. De même, au lieu de 20 volumes de vapeur d'eau, on ne retrouve par la dissociation que i volume d'hy- drogène et { volume d'oxygène, à cause de l'absorption de chaleur qui en est la conséquence, etc. » 12. Quelques mots maintenant sur les produits accessoires. » Le sulfocyanure paraît dériver des deux réactions suivantes : j 8C 4- AzO'K =:6C0 -f- C'AzK (dégage -4- 35'^°',7 à zéro) I C'AzR -+■ S" =:C»AzKS' » La coexistence d'un peu de cjanure semble probable, d'après ce qui précède, ainsi que celle du cyanale : GC -h AzO'K. =4C0 ■+■ C'AzK.0' idogaye -(- 78,5 à zéro) ; ( hlk ) mais le cyanate doit être changé ensuite par la vapeur d'eau en carbonate de potasse, acide carbonique et ammoniaque : C=AzRO= -f- 4H0 = CO'K 4- CO- + AzH'-(- HO (-(- g^»' à haute température). » L'acide carbonique, l'ammoniaque et l'eau se combinent pendant le refroidissement : telle me paraît être l'origine du sesquicarbonate dam- moniaque signalé par les auteurs. Une portion pourrait d'ailleurs tirer sa source de l'hydrogène du charbon employé. )) La vapeur d'eau elle-même, dont on vient d'invoquer l'influence, dé- rive en partie de l'eau hygrométrique de la poudre, en partie de l'hydro- gène contenu dans le charbon : la quantité est trop faible pour intervenir dans les réactions principales; mais elle est l'origine de la plupart des réactions accessoires. » En effet, Yhydrocjène sulfuré dérive du sulfure alcalin, de l'acide car- bonique et de l'eau : KS + CO' + HO = CO^K + HS (dégage -I- 1 3,6 à haute température). Uhydrogène dérive du charbon et de la vapeur d'eau : G 4- HO = CO + n (dégage + 5, à haute température). Le gaz des marais enfin résulte de la décomposition pyrogénée du charbon de bois. » J'ai discuté ailleurs (voir ce Recueil, p. 4oo) la formation de Vhyposulfite de potasse et montré que ce corps ne saurait préexister qu'à dose Irès-faible, formée probablement pendant le refroidissement et d'après l'équation 2KS-4- 3SO^ = S'0'Kh-3 (dégage + 56,3. à zéro). » Ainsi le sulfocyanure, le cyanate, l'hydrogène et le gaz des marais se- raient des produits primitifs, formés par des actions locales et soustraits par un brusque refroidissement à l'action des autres produits qui tendent à les détruire; tandis que le carbonate d'ammoniaque, l'iiydrogène sulfuré et l'hyposulfite de potasse seraient consécutifs et formés pendant la période de refroidissement. Ajoutons d'ailleurs que toutes les réactions signalées ici sont exothermiques. » 13. Résumons-nous. L'explosion de la poudre donne d'abord nais- sance à tous les corps possibles, c'est-à-dire à tous les corps stables dans les conditions de l'expérience, qui sont principalement le sulfure, le sul- fate, le carbonate potassiques, ainsi que l'acide carbonique, l'oxyde de ( 475 ) carbone, l'azote et la vapeur d'eau. Ces corps prennent naissance dans des proportions relatives, qui varient avec les circonstances locales de mé- lange et d'inflammation. S'ils restaient en contact pendant un temps siifG- sanf, ils éprouveraient des actions réciproques, capables de les amener à un état unique, celui qui répond au maximum do chaleur dégagée, c'est- à-dire l'état de sullate et d'acide carbonique, d'après l'équation (5j ; mais le refroidissement subit qu'ils éprouvent ne permet pas à cet état de se réa- liser. Cependant chacun de ces produits n'en est pas moins formé suivant une loi régulière, et la transformation chimique de la poudre est exprimée dans tous les cas par un système simultané d'équations très-simples. « CHIMIE MINÉRALE. — Rcclierclies sur un sulfate qui pnrnîl contenir un nouvel oxyde de manganèse ; par M. È. Fuemy. « Tous les chimistes connaissent le liquide d'un rouge vineux qui se forme, dans la préparation de l'oxygène, lorsque l'acide sulfurique con- centré agit sur le peroxyde de manganèse. La constitution de ce composé est encore incertaine. » J'ai essayé souvent de déterminer sa composition, mais, jusqu'à pré- sent, mes efforts ont été infructueux, parce que ce corps est d'une grande instabilité, qu'il est décomposé par la chaleur et par l'eau, qu'il ne se forme jamais qu'en proportion très-faible, et qu'il n'est produit que par certains échantillons de peroxyde de manganèse. J'ai donc cherché à pré- parer ce composé par une autre méthode, et à l'obtenir dans un état de pureté qui me permettrait d'en faire l'analyse. » En étudiant les principales propriétés du liquide coloré qui |)rcud naissance dans l'action de l'acide sulfurique sur l'oxyde de manganèse, j'ai cru reconnaître qu'il devait avoir pour base un oxyde qui se placerait, par son degré d'oxydation, entre le protoxyde et le sesquioxyde de manganèse : j'ai eu alors la pensée, pour le produire, do faire agir un sel de sesquioxyde de manganèse sur un sel de protoxyde. Dans ces condi- tions, le sel que je voulais étudier s'est formé de la manière la plus régu- lière et la plus facile : je l'ai même obtenu à l'état cristallisé. » Pour engendrer ce sel, j'ai préparé d'abord le sulfate de sesquioxyde de manganèse en traitant le permanganate de potasse par un excès d'acide suUurique trihydralé. L'acide permanganique, qui, dans cette réaction, est isolé sous forme huileuse, se décompose peu à peu, dégage de l 'oxygène ( 476 ) et finit par produire du sulfate de sesquioxyde de manganèse, qui colore la liqueur en jaune. » En versant dans ce liquide, qu'il faut laisser en grand excès et qui doit rester très-acide, une dissolution saturée de sulfate de protoxyde de manganèse, on obtient immédiatement une liqueur colorée en rouge vi- neux, qui laisse déposer des tables hexagonales peu solubles dans l'acide sulfurique : ces cristaux sont déliquescents et décomposés par l'eau, par la chaleur et par le papier ; on ne peut donc les dessécher et les purifier qu'au moyen de la porcelaine dégourdie. » Lorsque les deux dissolutions salines sont concentrées, au moment de leur mélange, elles se prennent souvent en masse cristalline. » Le sel qui se produit dans les conditions que je viens d'indiquer est pi'écisément celui que je cherchais; c'est lui qui prend naissance dans la réaction de l'acide sulfurique sur le peroxyde de manganèse, et qui donne à la liqueur une coloration d'un rouge vineux : on comprend, en effet, que l'acide sulfurique, en agissant sur l'oxyde de manganèse, puisse former à la fois du sulfate de protoxyde et du sulfate de sesquioxyde de manganèse. » C'est probablement ce corps qui se forme lorsqu'on introduit du ses- quioxyde de manganèse dans une dissolution acide de sulfate de manga- nèse : les chimistes qui ont constaté sa production lui ont donné le nom de sulfate manganéso-manganique. Ce sel se dissout dans l'acide sullu- rique trihydraté, qu'il colore en rose violacé, mais est décomposé im- médiatement par l'eau; il se précipite, dans ce cas, un oxyde brun de manganèse; le liquide retient un mélange de sulfate de protoxyde de man- ganèse et d'acide sulfurique. » C'est sur cette décomposition que j'ai basé le mode d'analyse du nou- veau sel; il m'était facile, en effet, d'isoler ainsi ses éléments constitutifs et d'en déterminer les proportions. M L'analyse de ce composé se rattache à l'étude des oxydes de manga- nèse que je termine en ce moment : je demande donc à l'Académie la per- mission de remettre à une prochaine Communication tous les détails ana- lytiques qui se rapportent au nouveau sel et aux oxydes salins du man- ( hll ) CHIMIE AGIUCOLE. — Sur l'influence que la terre végétale exerce sur la Jiit/j- ficalion des substances azotées d'origine orrjaniijuc, onployées ccjmnie enijiais; par j\L BoissixiiAiLT. (Exlrait.) « Les subslaiiccs azotées, quand elles sont disséminées dans des mélanges terreux analogues à ceux qui constituent la terre végétale, donnent lieu à une production de nitrates. C'est ce que l'on constate dans les nilrières naturelles ou artificielles, comme dans les sols cultivés où l'on incorpore du fumier. Dans tous les cas, la nitrification est lente; elle n'a lieu qu'autant qu'il y a présence d'oxygène et une hnmectalion convenable. Des recher- ches antérieures ont établi que l'azote gazeux de l'atmosplière ne concourt pas directement à la formation des composés nitrés. Ainsi une terre végé- tale, après avoir été confinée pendant onze ans dans un grand volume d'air qu'on ne renouvelait pas, a été fortement salpétrée; mais la quantité totale d'azote, dosée au connnencement et à la fin de l'observation, n'a pas changé sensiblement;' les analyses parurent même indiquer qu'elle était un peu moindre dans la terre salpétrée; ce qui, au reste, est conforme à ce que MAI. Lav^res, Gilbert et Pugh ont reconnu (i). » Pour étudier comparativement l'influence de la terre végétale et celle de ses éléments minéraux sur la nitrification des matières organiques azo- tées, voici comment on a procédé : » Le mélange de chaque substance avec le sable, avec la craie, avec la terre végétale ou la terre seule, pris connue terme de comparaison, était introduit dans un flacon eu comnuuiication avec l'atmosphère par un tube très-étroit, après avoir été humecté avec un volume d'eau bien inférieiu' à celui qui eût été nécessaire pour obtenir le maximum d'imbibition. » Les flacons comprenant les mélanges sont restés pendant cinq ans clans luie chambre éclairée à l'ouest. » Les substances organiques, dont on connaissait la lenein-en azole : la paille de froment, le tourteau de colza, les os en poudre, la râptu'e de corne, les chiffons de laine, la chair et le sang de cheval drs abattoirs d'.\ubervilliers avaient été répartis : » i" Dans du sable de Fontainebleau lavé et calciné; » 2" Dans de la craie de Meuddii lavée et séchée; (1) Proccciliiigs nf thc Rnynl Suciely, jiineai; 1860. — /agronomie, Chimie tigricnU- rt Physiologie, I. V, p. 3i 1, ?." Odiliou. C. K.,I.S:(i !'■'• S<-me Ces derniers mois indiquent assez que je conçois, en Météorologie, une branche nou- velle, entièrement distincte de l'ancienne et capable de progresser, lorsque celle-ci est, (i) On peut se demander quel est le motif qui a fait choisir le nombre de cinq jours. C'est tout simplement que la moyenne diurne se concluant le plus souvent de la dimi- somme des deux extrêmes, on n'a qu'à additionner les cinq maxima et les cinq minima el reculer, dans la somme, la virgule d'un rang vcis la gauclie. Les annces bissextiles ne donnant pas un nombre de jours multiple de 5, il en résulte que le premier jour derannéc, et, par suite, tous les autres sont indifféremment le prcmiei', le second, ..., le cinquième de la pe/iladc; de sorte que les nombres ainsi obtenus ne sont même pas comparables d'une année à la suivante. Si les directeurs d'observatoires veulent conibinei- cinq à cinq leurs moyennes diurnes, ce n'est pas en prenant cinq jours consécutifs, mais en associant dans la même moyenne les i, 6, 11, 16, etc.; les 2, 7, 12, 17, etc Ils obtiendront ainsi, pour chaque année, ^3 nombres qui leur permcltiont de définir la //c/iode qainijuc- diurne, (2) J'ai même prouvé [Bulletin quotidien di; l'Observatoire météo ro logique central de Mont- souris, autographié) que, lorsqu'on possède, pour chaque jour, les huit'ubserva fions nor- males i,4i 7> 'o> 'j4> 7> 'o> on peut obtenir, pour le baromètre coniuie pour le ther- iMoniètre, deux ordonnées comjjarables pour chaque jour. ( /|83 ) (lopiiis longtemps, conilamn/c à liiilor contre l'évidence des faits. L'ancienne théorie place, a priori, l'oriyino des grands piRiioniéncs atniospl)érifpics dans les couches basses, au ras ilii sol; ))nis elle affirmi- que, de ce point de départ, où règne d'ordinaire un calme conij)let, des actions mécaniques puissantes prennent naissance, puis montent, en se développant, jus- tju'aux couches ks plus élevées de notre atnios])hùre... L'autre l)ranche, la nouvelle, lap- porte, au contraire, l'oiiginc des mêmes phénomènes aux courants supérieurs de la région des cirrlius; elle montre, par l'étude des faits, que les actions mécaniques qui prennent naissance dans cette région où règne le mouvement, où la force se n)anifeste sur une échelle considérable, se propagent vers le bas jusque dans la région des nimbus et très-souvent jus- qu'au sol lui-même. La ])remière cherche la force dans une région où il n'y en a pas; la seconde la cherche dans une région où évidemment elle se trouve. » Mon avis est que celle brandie nouvelle de la Météorologie n'est qu'un faible rameau d'utic branche bien aiilrement étendue, dont on peut faire remonter la découverte première à Rrandes, ptiis à Ma^dler et à Quételet, mais qui n'a réellement pris une forme distincte qu'après le travail d'Ad. Erman, en i84o, suivi bientôt des recherches de Frédéric Petit, notre savant Correspondant. » L'idée n'était d'abord qu'en germe : Brandes, M;edler, Quételet con- stataient iw fnil : le retour périodique aimuel de certaines oscillations de la tempéralure. Erman et Petit, en les définissant plus nettement, ont étuis Vlijpotliùsc que ces retoiu's périodiques des mêmes phénomènes pouvaieiU être attribués à l'influence des matières cosmiques, des étoiles filantes, s'in- terposaut périodiquement entre le Soleil et la Terre. » Depuis lors, le pretnier côté de la question a été étudié avec soin. Le fait du retour |)ériodique des inégalités ou perturbations de la température a été établi d'tine manière incontestable. Il y a quelques jours encore, les saiitls de glace de février amenaient, avec un froid intense, précédé et suivi d'iiuo chaleur anormale, le cortège des maladies et même des mortalités, dont notre Académie a sidii, hélas! le trisie contre-coup (i). Dans quelques semaines, roscillation de la mi-mars ne fera pas non plus défaut. » Quant à l'hypothèse, appuyée aujourd'hui par la belle découverte de M. Schiapparelli, elle a cet avantage à mes yeux que, beaucoup mieux que la théorie nouvelle, elle va chercher la cause où elle gît réellement. 1) Elle dit, en effet, à la théorie nouvelle : « Vous trouvez du mouvc- » ment dans la région des cirrlius et vous croyez avoir trouvé le principe 11' Du lî au 1.0 février 1876, l'Institut de France a perdu cinq de ses membres. Les aticicns ne semblent pas avoir ignoré cette influence néfaste du mois de février : car le mot /ihinitn'iif vient sans doute i\i-f(ljris, fièvre. ( 484 ) » de la force; mais il n'en est rien ; ce mouvement, comme Ja formation des » cirrluis, qui l'accompagne, n'est qu'un effet; la force primitive est une » action calorifique, c'est le rayonnement solaire, qui est périodiquement n modifié par l'interposition de matière comélaire. Un jour, on saura cal- )) culer le passage de toutes ces masses cosmiques, et l'on prédira avec cer- H titude aussi le passage périodique de ces grandes tourmentes atmosplié- » riques. » » Je soumets, à mon tour, à mon savant et bienveilhint confrère l'exa- men de cette théorie, qui n'est qu'eu partie nouvelle. » NAVIGATION. — Pvopodtion faite jxir Boucjucr, en \ -j 26, j)Onr faire relever, sur les journaux de lous les navires, par les professeurs d'Hydrographie, les ren- seignements utiles à la navigation. Communication de M. de la Gournekie. « Les Archives de la Marine contiennent quelques pièces de Bouguer. Autorisé par M. le Ministre à en prendre connaissance, j'ai trouvé dans une letlre écrite à Maurepas, le i" janvier 172G, une proposition imjior- tante sur la manière d'utiliser les renseignements donnés par les journaux des navires. » Bouguer, alors professeur d'Hydrographie au Croisic, présente d'abord au Minisire ses vœux à l'occasion de la nouvelle année, puis il ajoute : ■ Je me proposais, Monseigneur, de tâclier simplement d'exprimer ainsi mes souhaits à Votre Grandeur; mais, afin de ne la point importuner par une autre lettre, je rendrai, s'il vous ])hiît, celle-ci un peu plus longue. Les pilotes et maîtres de navires sont obligés, par l'Ordonnance de la Marine de 1681, de déposer leurs journaux aux greffes de l'Amirauté au retour de toutes leurs campagnes; mais cela ne s'observe presque point, parce qu'on s'est sans doute aperçu que c'est embarrasser les greffes de l'Amirauté de beaucoup de pa- piers inutiles. En effet, comme les journaux ne sont qu'une simple lelalion des routes du navire et de l'endroit où l'on croit être chaque jour, ils ne contiennent que très-peu de choses intéressantes, et si l'on excepte quelques remarques sur la variation ou la décli- naison de l'aiguille aimantée et sur la direction ordinaire des courants, etc., le reste ne peut pas avoir la moindre utilité après le voyage. Mais, Monseigneur, si l'on communiquait im- médiatement aux hydrographes, et seulement ])our quelques jouis, les journaux de tous les voyages de long cours, ils |)ourraient faire facilement des extraits de tout ce que ces ])apiers contiendraient de considérable : chaque journal ne fournirait que cinq ou six articles, cinq ou six observations; mais les journaux de toutes les campagnes en fourniraient un ti'és- grand nombre. Ces observations jiourraicnt être, dans la suite, d'un grand secours pour les matins, et si elles ne répandaient pas delà lumière sur la Physique, elles apprendraient au moins toujours des faits et serviraient à |)erfectiouner l'Histoire naturelle. On trouverait peut-être encore d'autres avantages: car on pourrait charger les pilotes de faire des remarques ( /|H5 ) sur la situation et le gisement dfs tciici qu'ils vciTaicnl, et ces remar([iies, rassemblées en grand nombre, comparées les unes aux autres et jointes avec les déterminations exactes f|uc le Roi a fait faire des principaux caps et des endroits les plus considérables, nous mettraient bientôt en état de former dos caries hydroL'raphi{]ues beaucoup plus exactes (|ue celles t|iie nous avons. De celte sorte, tous les marins travailleraient à la perfection de la navigation, sans pouvoir se plaindre de la peine (|n'()n leur donnerait, puisiju'ils seraient les i)reniicrs à en ressentir le fruit, et que, d'ailleurs, ils jouissent jjresque toujours en mer d'un très-grand loisir. Peut-être encore ([ue, sans trop présumer de l'adresse des ])lus simples pilotes, on pourrait les charger de remarquer les cliangemenis du baromètre et du lliermou)ètrc, et de faire cpielques autres expériences. Toutes ces observations seraient recueillies par les hydro- graphes, dans tous les ports de France, et si nous avions l'honneur de vous les adresser de temps en temps, Monseigneur, elles formeraient un corps considérable qui n'aurait cepen- dant coûté que très-peu de peine à chaque personne. Peut-être (pic Votre Grandeur ne trou- vera rien à approuver dans cette proposition, mais j'aurai toujours eu l'avantage de l'assu- rer du très-profond respect avec lequel je serai éternellement, etc. 1) Signé: Bouguer, hydrographe. » Au Croisic, ce i" janvier fjaG. » » L'idée de i-echercher dans les joiiiiuiux de bord des renseigiiernenis utiles à la navigation est très-ancienne. Ainsi que Boiigiier le r.ippelle, lor- donnance de 1681 prescrivait le dépôt des journaux aux greffes de l'Anii- ranté. En 1720, un décision royale chargea titi oflicier de l'examen et île la garde des joinnanx, rapports et niétnoires envoyés par les cotniiiandants des vaisseaux à leur retour de la mer : ce fut l'origine du dépôt des {)lans et caries qui a rendu tant de services. » La disposition proposée par Bougiicr eiit offert l'avantage d'utiliser d'une manière effective tous les journaux, sans les retirer des mains des capitaines qui désirent, en général, les conserver. Mlle aurait d'ailleurs pro- bablement conduit les marins à développer leurs observations suivant les indications des hvdrographes. » Le mouvement scientifique considérable dont la Météorologie est maintenant l'objet a été provoqué principalement par des travaux faits d'après des données recueillies dans des journaux de bord, et pour la réunion desqtielles on a suivi une marche analogtie à celle qti'tin siècle aiqiaravant Bouguer avait indiquée à Maurcpas. « J'ai pensé que l'Acailémie écoulei'ait avec intérêt la lecture d'une lettre où l'un (le ses anciens membres montre dans une question importante une grande justesse d'appréciation. Je prépare sur la vie et les travaux de Bouguer une publication (pii, sans ajouter à sa renommée, depuis longtemps C.K., 187O, l'f itmi jl f. tT.L\X\n iS"l)., ^'4 ( m ) établie sur des bases solides, fera, je crois, mieux apprécier la sûreté de son jugemetit, son ardeur pour la science et son dévouement à notre pays. » M. DupuY DE LOME, en faisant hommage à l'Académie, au nom de M. Ledieu, l'un de ses Correspondants, d'un Ouvrage qu'il vient de publier sous le titre « Les nouvelles machines marines », s'exprime comme il suit : « Cet Ouvrage se compose d'un beau volume de 368 pages, auquel est joint un atlas donnant les plans détaillés des divers types des nou- velles machines qui ont paru depuis 1862, avec des tableaux comprenant toutes les données des dimensions principales de ces machines, de leurs chaudières, des navires qu'elles font mouvoir, enfin les résultats obtenus tant au point de vue de la vitesse et de l'utilisation de la force motrice que de la consommation de combustible. » Le travail considérable auquel a dû se livrer l'auteur pour réunir tous ces documents précieux, la méthode avec laquelle il les a coordonnés suffiraient déjà pour mériter de grands éloges à la nouvelle publication de M. Ledieu; mais cet Ouvrage se recommande on outre par l'application que l'auteur a faite de la théorie mécanique de la chaleur à l'examen com- paré des machines nouvelles. « Cette doctrine de la Thermodynamique, qui fait partie depuis bientôt vingt ans du domaine de la science, n'a cependant pas encore pris place dans les écoles professionnelles. » Cette partie intégrante des machines à feu paraît avoir été jusqu'à ce jour étrangère à leurs ])rogrès. Ils se sont accomplis par l'intuition des in- venteurs aidés de la théorie ordinaire de la chaleur, de la vaporisation des liquides, des vapeurs et des gaz fixes; mais on ne saurait mettre en doute que la vulgarisation de la théorie mécanique de la chaleur ne doive avoir pour résultat de hâter la marche en avant, en éclairant la roule, jusqu'à ce jour trop obscure, dans laquelle se sont avancés, pour ainsi dire à tâtons, les hommes qui ont travaillé à l'amélioration des machines à feu. » La méthode pratique avec laquelle M. Ledieu a fait application de la Thermodynamique est donc un grand service rendu au public industriel et aux ingénieurs constructeurs de machines. Son nouvel Ouvrage constitue ainsi un complément heureux de son premier traité « Sur les appareils » à vapeur de navigation », qui fait déjà autorité à l'étranger, et qui est souvent cité à cùlé des meilleures publications en ce genre. » ( 487 ) M. Mouchez adresse à l'Acatlémie le Mémoire qui contient l'ensemble des observations faites, à l'ile Saint-Paul, pour le passage de Vénus. Ce document sera transmis à la Commission du passage de Vénus, qui doit prendre les mesures nécessaires pour en assurer la publication. RAPPORTS. BAF.ISTIQUE. — Rapport sur le Mémoire publié par M. le capitaine Noble, de r artillerie aiujlaise^ et par M. Abel, membre Je la Société rojale de Londres, sous le titre de « Researches on explosives fired cjun powder ». (Commissaires : MM. le Général Morin et Berthelot.) « L'important travail dont MM. Noble et Abel ont adressé un exemplaire à l'Académie est la suite et le complément des études déjà publiées en 1868 par le premier de ces savants expérimentateurs, en sa qualité de rapporteur de la Commission des substances explosives, créée en Angleterre pour l'examen des questions qui se rattachent aux efl'elsdes poudres. » Le cadre des recherches entreprises par les auteurs s'est considéra- blement agrandi, et ils ont embrassé dans le Mémoire qu'Us viennent de publier les plus difficiles questions qui se rattachent à la balistique inté- rieure des bouclics à feu et aux réactions chimiques auxquelles donne nais- sance l'explosion de la poudre. » On en aura l'idée par l'examen du programme qu'ils se sont proposé de compléter et que nous allons faire connaître. » Dans luie introduction rapide, les auteurs, passant d'abord en revue les résultats des expériences des savants qui les ont précédés, signalent les di- vergences énormes des appréciations relatives à l'un des points les plus im|)orlanLs de la cpiestion, l'estimation de la pression maximum déve- loppée par les gaz de la poudre. » Ils rappellent qu'en 1743 Robins l'estimait à 1000 atmosphères; Tlulton, en 1778, à 2000; Kumford, en 1797, à 9000, à 27000 et même à 101 oai ; Pioberf, en 1859, à 2jooo; Cavalli, en i845, à a/jooo; le Comité d'artillerie de I*russe, à iioo et à i3oo atmosphères; le major américain Iiodman, à 4900 et à 12000 aimospbères. MM. Bunsen et Schisckhoff, en 1857, au maxinunn, à 4^74 atmosphères. » L'incertitude de tant de divergences dans l'estimation des pressions 64.. ( m ) maximum développées par les gaz de la poudre dans les bouches à feu avait pour les progrès de la Science de graves inconvénients. )) Noms nous proposons de donner dans leRappoit suivant une analyse des importantes recherches auxquelles ces deux expérimentateurs se sont livrés et des remarquables résultats qu'ils ont obtenus. )) Objet des expériences. — i° Déterminer la nature des produits de la combustion de la poudre brûlée dans des circonstances semblables à celles qui se présentent dans les bouches à feu et d;ms les mines; » 2° Déterminer la tension des produits de la combustion au moment de l'explosion et les lois selon lesquelles la tension varie avec la densité gra- vimétrique de la pondre; « 3° Déterminer si, et entre quelles limites, il existe des différences dans la nature et les proportions des produits par suite de diversités dans la den- sité et les dimensions des grains de la poudre; » 4° Déterminer si, et entre quelles limites, il se manifeste des modifi- cations par suite de la différence des pressions sous lesquelles la poudre est bridée ; » 5° Déterminer le volume des gaz permanents dégagés par l'explo- sion. » 6° Comparer les effets de l'explosion de la poudre en vases clos avec ceux de la même poudre brûlée dans l'âme des canons; » 7° Déterminer la quantité de chaleur développée par la combustion de la poudre et en déduire la température au moment de l'explosion; » 8" Déterminer la quantité de travail mécanique que la poudre peut développer sur un projectile dans l'âme d'un canon et par suite le travail théorique total qu'elle produirait si le canon avait une longueur indé- finie. » Par ce seul exposé du programme, que les auteurs se sont tracé, on voit que les questions qu'ils se proposaient de résoudre étaient de deux ordres essentiellement distincts : les unes se rattachent aux réactions chimiques, les autres aux phénomènes mécaniques plus spécialement importants à con- sidérer au point de vue du service de l'artillerie. » Explosion. — On a fait détoner chaque variété de poudre dans le vo- lume constant de cylindres d'acier très-épais et dont l'un pouvait con- tenir jusqu'à I kilogramme de poudre; le poids de cette dernière variait de façon à occuper de i à 9 dixiè.mes de la capacité. M Pression. — La pression développée pendant l'explosion était mesurée par la compression d'un cylindre de cuivre: méthode qui a été aussi ap- ( 489) pliqiiéeà l'étude des tensions successives de la poudre brûlée dans un canon. » La température de l'explosion a été estimée d'après la ^u^ioll partielle des fils fins ou de feuilles minces de platine. » Cludcur dcijaijée. — Pour la mesurer, on plaçait après l'explosion le cylindre (pesant par exemple 'j'i.^^,'} et renfermant 240 grammes de poudre) dans un calorimètre où l'on ajoutait de l'eau (soit r)'''-',()oo). Le maxi- mum s'étant produit au bout de vingt miiuiles dans l'exemple cité, on suivait encore pendant une demi-heure la marche du thermomètre. Ce pro- cédé, que les auteius eux-mêmes présentent avec quelque réserve, laisse beaucoup à désirer. » En effet, l'explosion étant faite hors du calorimètre, une partie de la chaleur doit être déjà perdue au moment où l'on ajoute l'eau. En outre, la masse de l'eau (9''^,9) est beaucoup trop petite par rapport à celle du cy- lindre d'acier (72""^, 7), et l'épaisseur des parois de ce dernier trop forte pour que la chaleur puisse être regardée comme également répartie, même au bout d'une heure de contact. Cette durée d'une expérience calorimé- trique est d'ailleurs trop grande et, par suite, la correction du refroidis- sement trop notable et trop peu certaine; d'autant plus que les auteurs n'ont pas étudié la vitesse de refroidissement de leur système avant l'expé- rience. » Gaz. — Après l'explosion, le cylindre était placé dans un gazomètre sur l'eau et ouvert. » Récolle des ptoduits solides. — Ils se présentaient comme une masse diu-e et compacte, noir verdàtre, peu homogène, très-déliquescente, exhalant une odeur sulfhydrique et parfois ammoniacale. (lette masse s'échaidïait souvent rapidement, pendant qu'on la brisait avec des burins, au contact de l'air en raison d'une prompte absorption d'oxygène. » Les produits destinés à l'analyse étaient pulvérisés dans luie atmo- sphère d'azote; on opérait autant que possible sur la totalité. II. — RtSULTATS. » Prodidls généraux de l'e.xplosion. — 1 gramme de poudre brûlée en vase clos a fourni en moyenne o^', /jS de gaz, occupant sSo'^à o" et o"',7Go; et o^'"', 57 do produits solides. » Ces derniers alfectaient l'état liquide, aussitôt après l'explosion. Ils oc- cupaient à ce moment 0'==, Go à o'^'^,65, volume qui se réduit presque à moitié à la température ordinaire. Les auteurs attribuent un rôle important, peii- tlaiit la détente dans les armes, à c(>s produits solides f)u liqiiitl(s, ipii rcs- ( 490 ) tiliient au fur et à mesure de la chcileur aux gnz,au sein desquels ils se trou- vent rlisséminés. » Pression. — Dans un espace entièrement rempli de poudre elle serait de 64oo atmosphères. Dans un espace tel que la densité des produits gazeux soit $, elle est exprimée par la formule P = 6400"»"= X ^,, I — 0,brî qui représente suffisamment les nombres des expériences. » Température. — Un calcul théorique fondé sur les résultats d'expé- riences relatives à la pression des gaz et à leur volume réduit à 0°, con- duit les auteurs au chiffre aaSi"; résultat concordant avec celui que si- gnale la fusion partielle du platine (2200°). Chaleur développée. — Elle a été trouvée égale à 702 calories pour I gramme de poudre F. G. et R. L. G. brûlée en vase clos; quantité que la détente des gaz réduirait à 695. Mais ces chiffres semblent trop faibles par les raisons exposées plus haut. M. deTromeneuc a obtenu des valeurs plus fortes, 729 à 890. » MM. Roux et Sarrau, de 729 à 810, suivant les poudres. » Analyses. — Les auteurs donnent l'analyse développée des produits obtenus dans vingt-cinq expériences, faites avec quatre poudres distinctes, brûlées sous des pressions différentes : travail énorme dont on ne saurait leur être trop reconnaissant, malgré quelques réserves concernant l'hypo- sulfile de potasse (voir ci-dessus, p, 4o3). » En voici le résumé sur 100 parties en poids : CO'K 24 SO'K. S=0'K K.S C'AzK-S- AzO'IC 3C0=2AzH'0. S Moy. '4 à 38 3i,5 7 à '4 9 2 A 20 9 0 ù 10,5 4 0 à 0,3 0,1 0 à 0,3 0,1 0 i 1.9 0,1 o,o5 à 5,3 3,0 co.. HS.. H . . cnv A,.. 0. .. Moy. 25,0 à 27,5 26,5 2,6 à 5,7 4 0,6 à 1,8 I o,o3 ù 0,1 o,oG 0 i\ 0 , 1 (î 0,06 10,7 à 1 2 , (1 1 1 ,0 0 à 0,22 » Effets mécaniques. — Si, des recherches relatives aux réactions et aux produits chimiques, nous passons à l'examen des effets balistiques, plus spé- cialement importants pour le service de l'artillerie, nous aurons à signaler à l'attention do l'Académie les questions suivantes, traitées par MM. Noble et Abel. ( 49' ) M Mesure des tensions développées par les gaz de. la poudre brûlée en vase clos. — En faisant varier les charges de poudre introduites dans le réci|)ient clos, où elles devaient être brûlées, depuis celle qui le remplissait complétcinent jusqu'à celle qui n'occupait que les o,o5 de sa capacité, les auteurs ont pu étudier ex|)ériuicntalemcnl la relation qui lie les tensions des gaz produits à la iKnsité gravimélrique de la charge ou à la densité moyenne des pro- duits de l'explosion. >) Ayant aussi déterminé, à l'aide du chronoscope de M. Noble, la durée de la combustion, ils ont pensé pouvoir conclure de leurs expériences cpie cette durée, variable selon la vivacité de la poudre, n'a pas d'intluence sen- sible sur les pressions. )) Relation entre la i)ression des gaz en vase clos et leur deitsilé. — Celle relation a été signalée plus haut. Les auteurs ont constaté que la formtde à laquelle ils sont parvenus représente avec une exactitude suffisante les résultats de l'expérience, non-seulement quand l'explosion a lieu en vase clos, mais encore dans les bouches à feu. » Observations 5h/' le chapitre relatif aux pressions des gaz dans l'àine des canons. — On voit, par ce qui précède, que, pour l'étude de cette partie si importante de la question, les auteurs ont employé concurremment ileux moyens : l'un est l'appareil de compression qui leur a fourni la valeur des pressions, et l'autre le chronoscope de M. Noble, qui leur a servi à déterminer la loi (lu mouvement des projectiles. Nous croyons devoir signaler avec les auteurs les divergences qui se manifestent dans la mesure des pressions par le premier, lorsqu'on brûle des poudres vives, tandis qu'au contraire les deux modes conduisent à peu prés aux mêmes résultats lorsqu'on lait usage des poudres à combustion lente. » La discussion de deux, séries complètes d'expériences exécutées avec des poudres, l'une lente, l'autre plus vive, sur un canon du calibre deo"',254 a conduit les auteurs à cette conclusion remarquable, qu'avec la poudre vive le premier intervalle de o'",Ju5 parcouru par le projectile l'était en o",oo25, tandis qu'avec la poudre lonlc il ne l'était qu'en o",oo5i. » Sans s'attacher à représenter par des formules d'interpolation, qui eussent été trop complexes, tous les résultais des deux séries com- plètes d'expériences qu'ils étudiaient, les auteui'S se sont bornés à l'exa- men de ce qui se passe dans les premiers instants du déplacement du pi'o- jeclile. » Ils sont ainsi parvenus à des fonctions exponentielles entre le lemps et ( 49^ ) l'espace parcouru qui roprésentenl aussi exactement que possible les ré- sultats de l'expérience. » Mallieureusement, ces formules, qui exigent de longs calculs, contien- nent des coefficients qui varient avec les calibres et avec les poudres, leur emploi est laborieux et elles ne paraissent pas avoir une utilité comparable à celle des résultats directs de l'expérience. » Travail mécanique développé par la poudre. — La quadrature des courbes expérimentales, dont les abscisses étaient les volumes occupés par les gaz et les ordonnées les pressions correspondantes, permettait de déterminer la quantité de travail développée par les gaz dans une bouche à feu. » A ce mode d'appréciation fondé sur l'observation directe les auteurs, se basant sur les relations qu'ils avaient établies entre les pressions et les volumes des gaz, sont parvenus à composer une expression théorique de la même quantité de travail. » Les résultats déduits de cette formule appliquée à une charge de i ki- logramme sont consignes dans un tableau à l'aide duquel il est facile de calculer, pour les poudres dont la densité est voisine de l'unité et pour un canon donné, la quantité de travail théorique dévelop|)ée par une charge quelconque. » En comparant ensuite ces quantités de travail avec celles qui corres- pondent aux vitesses réalisées dans les différents calibres, MM. Noble et Abel ont déterminé par le rapport de ces quantités ce que l'on peut nommer le coefficient de rendement des bouches à feu des divers calibres et des diffé- rentes poudres en usage dans l'artillerie anglaise. » Enfin, appliquant la même formule et supposant que les gaz de la poudre puissent se détendre indéfiniment dans l'âme d'une bouche à feu assez longue, ils ont trouvé pour le travail théorique maximum absolu de 1 kilogramme de poudre la valeur 332 128 kilogrammètres. » Parcette analyse trop succincte de l'important travail que MM. Noble et Abel ont soumis au jugement de l'Académie, on peut voir que, malgré certaines critiques auxquelles nul travail humain ne saurait échapper, l'en- semble de leurs recherches n'en constitue pas moins une œuvre capitale, propre à jeter un grand jour sur toutes les questions qui se rattachent aux effets des poudres. )i Si le savant Mémoire de MM. Noble et Abel n'était pas déjà imprimé en anglais, vos Commissaires auraient proposé à l'Académie d'en ordonner (493 ) l'insertion clans le Recueil des Savants étrangers; mais cette publication avant eu lien, ils se bornent à demander à la Compagnie d'accorder son appro- bation à cet important travail, et de remercier les auteurs de lui en avoir donné Communication. » Les conclusions de ce Rapport sont mises aux voix et adoptées. ÉCONOMIE RURALE. — Rapport sur un Mémoire de M. Alb. Le Play, relalij à un s/sthne d ' irric/ation des prairies, au moyen des eaux pluviales dans les terrains montaqneux et imperméables du Limousin. (Commissaires : MM. Peligot, Thenard, Hervé Mangon rapporteur.) « Il existe, dans le Limousin et dans plusieurs autres régions de la France, des prairies éloignées des ruisseaux et arrosées seulement par les eaux de pluie qui s'écoulent à la stu'face des terres labourées situées à dos niveaux supérieurs. Ces prairies peuvent s'établir sur les pentes des col- lines et s'élèvent souvent jusque sur les bords des plateaux les plus élevés. L'étendue considérable des surfaces qu'elles occupent, la valeur de leurs produits et leur influence sur le régime des eaux assignent aux prairies de celte espèce un rôle important dans le système cultural des contrées où on les rencontre. » Les prairies arrosées par l'égouttage des terres labourées plus élevées qu'elles existent seulement dans les terrains à pentes prononcées, peu per- méables par eux-mêmes ou reposant sur un sous-sol imperméable situé à une très-faible profondeur. Ces conditions peuvent se trouver réunies dans des formations géologiques extrêmement différentes. Le Mémoire qui nous occupe s'applique exclusivement aux prairies des terrains primitifs du Limousin. » M. A. Le Play a donné des soins spéciaux au développement et à l'a- mélioration des prairies élevées de son vaste domaine de Ligoure (Tlaufe- Vienne). Il a donc été conduit à se demander : Quelles sont les conditions favorables à leur établissement? Quelle est la uature chimique des eaux troubles qui les fertilisent? Quel est, enfin, leur véritable rôle dans la pro- duction et l'emploi des engrais de la ferme? » Dans lui premier Mémoire approuvé par l'Académie en 18G2 (i), M. A. Le Plav avait recherché l'origine du calcaire conleiui dans les cendres des plantes cultivées sur les terrains primitifs du limousin. Il avait étudié (1) Comptes rendus, 1862, ["semestre, p. 354- C. R., iS'jC, 1" Semettre. {T. I.XXXII, N» î).^ ^5 ( 494 ) avec détails, à cette époque, le sol et le sous-sol de sa propriété; il se trou- vait ainsi parfaitement préparé pour entreprendre les recherches longues et délicates dont il présente aujourd'hui les résultats à l'Académie. » l.e pays habité par l'auteur est sillonné par des vallées très-profondes, dont les versants présentent une série d'ondulations transversales formant autant de petits vallons secondaires. Les parties convexes du sol sont exploi- téesen terres labourées et les parties concaves sont occupées parles prairies. La couche arable est formée de roches primitives décomposées et repose direclementsur un massif de roches imperméables. Pendant les saisons plu- vieuses l'eau pénètre la masse entière du sol, puis elle s'écoule lentement à la surface des couches imperméables et va former, dans les dépres- sions natmelles de la surface, les suintements et les très-pelites sources qui entretiennent la fraîcheur des prairies. Le sol lui-même est peu perméable, de sorte que, pendant les pluies abondantes, l'eau coide à la surface des terres labourées, les délave, dissout les matières solubles et en- traîne les particules limoneuses de la terre. L'eau, ainsi réunie, descend siu- les prairies et y produit un arrosage temporaire, si des rigoles, convena- blement tracées à l'avance, facilitent son répandage régulier. » Dans le premier Chapitre de son Mémoire, M. Le Play explicuie les règles à suivre pour tracer d'une manière rationnelle les rigoles de réu- nion, d'amenée et de disiribulion des eaux. Tout cultivateur intelligent pourra faire l'apiilication de ces indications très-simples, qui rendront par conséquent de véritables services aux praticiens. » Le second Chapitre contient les résultats des analyses des eaux, des limons qu'elles charrient, de la terre arable et des récoltes. Il serait malheu- reusement impossible de résumer ici ces nombreux tableaux de chiffres qui constituent la partie la plus iniportaule du travail. On dira seulement que, d'après l'auteur, chac[ue hectare de prairie recevant l'égout de 2 hcclares de terres labourées profite par an, en moyenne, de 6000 mèlres cubes d'eau trouble. Ce volume d'eau apporte à la |>rairie de 27000 à 28000 kilo- grammes de limon, i 100 kilogranunes environ tie matières minérales solu- bles, riches siu'touî eu potasse, en chaux et en acidephosphorique, et enfin une centaine de kilogrammes d'azote à l'état de combinaison diverses. Les eaux laissent sur la prairie la totalité des* limons et s'échappent éclaircies et épuisées de la plus grande partie de leurs éléments solubles de fertilité. » Les prairies profitent par conséquent de tout ce que le lavage des eaux fait perdreaux terres labourées et retiennent sur le domaine tous les engrais qui, sans elles, iraient se perdre dans les grands cours d'eau, puisque ( 495 ) les sols arables d'origine ignée ne sauraient les retenir entièrement dans lenr niasse. L'irrigation des prairies par les eaux pluviales d'égoutteiuent des terres supérieures augmente d'ailleurs des l environ leur production fourragère, ainsi que la tbéorie permettait de le prévoir. » Dans un domaine placé dans les conditions de la terre de I^igoure, les fumures peuvent être enlièrenuMit distrdjuées aux terres labourées, car l'engrais non utilisé par les plantes cultivées revient tout entier sur la prairie pour assurer une nouvelle récolle de loin, qui fera, l'année sui- vante, la richesse de l'étable et la fertilité des laboius par le fumier qu'elle permettra de leur donner. » Les rigoles destinées à recueillir les eaux des terres labourées pour les conduire aux prairies présentent encore un autre avanlage ; elles s'op- posent au ravinement des terres culiivées, toujours si redoutable dans les pays de montagnes. Ias rigoles d'arrosage, de leur côté, retiennent les limons fertilisants qui, sans elles, se perdent chaque année au grand détri- ment de la culture. L'exécution sur une v;isle éLbelle de ce double système de rigoles, si faciles et si avantageuses à établir, exercerait assurément une .iction régulatrice favorable au régime de nos cours d'eau, et [lermetliait, dans tous les cas, de créer de vastes surfaces gazonnées d'une valeur im- portante sur des terrains aujourd'hui complètement improductifs. » Le Mémoire de M. Le Play renfeinie, connue on vient de le voir, une étude foit inléressanle des questions théoriques et pratiques que soulève l'examen des prairies arrosées par les eaux pluviales recueillies sur les terres plus élevées. Ce travail sera consulté avec fruit par les praticiens et par les savants. » En conséquence, votre Commission a l'honneur de proposer à l'Aca- démie d'ordonner l'insertion du INIémoire de M. A. Le Play dans le Recueil des Scwanh ctraïKjcrs. » Les conclusions de ce Rapport sont mises aux voix et adoptées. MÉ3101UES PUESEIMTES. ASTRONOMIE. — Nole sur le cercle méridien de f Observatoire impérial de liiu-de-Jaiieiro; par RI. Liais, diiecteur de l'Observatoire. (Renvoi à la Section d'Astronomie.) '< Le cercle méridien de l'Observatoire de Rio offre un ensemble de combinaisons à l'aide desquelles ses moindres défauts peuvent être connus 65.. (496) et mesurés avec une précision remarquable, de façon à permettre d'éliminer totalement par le calcul leur influence sur les résultats des observations: c'est un ancien cercle mural construit par DoUond et dont la disposition spéciale au cercle mural a été entièrement conservée; mais il a été rendu . apte à la détermination des ascensions droites des astres et jouit par consé- quent des qualités requises pour mériter le nom de cercle méridien, au moyen de l'adjonction de collimateurs avi nord et au sud et surtout par celle d'un petit miroir parfaitement plan (i) et argenté placé perpendicu- lairement à son axe dans l'intérieur même de la lunette d'observation. A une distance de 3 mètres en avant de ce miroir, il a été fixé sur des piliers en pierre une lunette d'un fort grossissement, dans laquelle on aperçoit, ré- fléchie par le miroir, l'image d'une mire placée près de cette lunette. Deux vis micrométriques rectangulaires permettent de déplacer cette mire, l'une dans le sens horizontal, l'autre dans le sens vertical, de façon à pouvoir amener dans une position quelconque de la lunette du cercle méridien l'i- mage de la mire sous le croisement des fils de la lunette fixe dirigée vers le miroir. Si l'axe du cercle était parfaitement régulier, on devrait donc, quand le miroir serait exactement perpendiculaire à cet axe, pouvoir faire tourner le cercle sans cesser de voir sous le croisement des fils de la lunette l'image de la mire amenée primitivement sous ces fils, tandis que, dans le cas con- traire, l'image de cette même mire abandonne ce croisement; mais la quan- tité dont la mire doit être déplacée pour chaque position de la lunette du cercle méridien, afin de se montrer de nouveau sous la rencontre des fils, fait connaître le double de la quantité dont la normale au miroir s'est elle- même déplacée dans le sens horizontal et dans le sens vertical par l'effet de la rotation du cercle. On a de cette manière les moyens de référer les observations à un plan vertical parfait et de repère, lequel n'est autre que le plan vertical passant par les deux axes optiques des collimateurs nord et sud de la lunette du cercle, pointés l'un sur l'autre. On se sert pour cela des formules ordinaires de correction des observations des passages méridiens eu y introduisant, savoir : i" à la place de l'erreur de coUimalion l'angle Ibrmé par l'axe optique de la lunette avec le plan de repère, quand le miroir, solidaire d'ailleurs avec cet axe optique, est lui-même amené dans ce plan, en d'autres termes, l'angle entre l'axe optique de la lunette et le plan du miroir; 2° à la place de l'erreur d'azimut, l'angle entre le plan (i) La perfection ilii phiii ilii iiiiroir n'influe que sur la (]ualité tks images léflécliies qu'il fournit, mais non sur la ijeifeclioii du piocedé de rectification auquel il est destiné. ( 497 ) vertical passant par la normale au miroir et le plan vertical perpendiculaire au plan de repère; 3" à la place de l'erreur d'inclinaison, l'angle entre la nor- male au miroir et l'hori/on.Si l'on a eu soin de déterniincr à l'avance quelle est la valeur angulaire des divisions du n»icromèlre de la mire et quelle est la lecture de ces micromètres qui répond à la situation du miroir dans le plan vertical de repère, ces trois angles, auxquels on donne les signes con- venables pour la substitution dont il s'agit, se déduisent immédiatement des lectures des micromètres de la mire, effectuées d'une part quand l'axe op- tique de la lunette du cercle est lui-même dans le plan de repère, c'est-à- dire dirigé sur celui d'un des collimateurs nord ou sud, d'autre part quand la lunette est dans la position où l'observation de l'astre a été faite. Après avoir ainsi réduit les observations à ce qu'elles auraient été si elles avaient eu lieu dans le plan de repère, c'est-à-dire dans im plan vertical pas- sant par l'axe optique des collimateurs, mires de l'instrument, on peut, par les méthodes connues, employer ces observations ainsi corrigées à reconnaître si ce plan de repère est lui-même le méridien, et, dans le cas contraire, à mesurer son erreur d'azimut, à l'aide de laquelle on réduit définitivement les observations au méridien par les formules ordi- naires. » Le collimateur sud du cercle méridien de l'Observatoire de Rio-de- Janeiro est composé d'une mire et d'un objectif à long foyer, l'un et l'autre scellés sur des piliers en pierre. Le collimateur nord n'est autre qu'une lunette située dans l'axe d'une lunette des passages dans le premier vertical, laquelle lunette des passages est elle-même munie de deux colli- mateurs situés dans une direction perpendiculaire au méridien et à l'aide desquels on peut déterminer sa collimation. » L'appareil de collimation du cercle méridien de l'Observatoire de Rio-de-Janeiro n'a pas seulement pour objet de permettre à la lunette de remplir à volonté les fonctions d'une lunette zénithale; il sert à plusieurs autres buts, parmi lesquels l'un des plus intéressants est la détermination de la flexion de la lunette par une méthode beaucoup plus simple que toutes celles qui ont été indiquées jusqu'ici. » L'Observatoii e de Rio-de-Janeiro possède du reste, par la disposition de ses grands instruments, qui tous colliment entre eux, soit par leurs lunettes, soit par leurs axes, plusieurs autres moyens de déterminer les déclinaisons absolues et la latitude, tant par des observations d'azimut que par des observations de hauteur. Cet établissement va être muni en outre d'un grand altazimut conslriiil au Brésil, et dont la lunette possède ( 49« ) 8",3o de foyer. La construction de cet instrument, qui sera le plus grand instrument de précision existant, est très-avancée, et il ne tardera pas à être définitivement monté en place. » M. le Général Morin, en présentant cette Note à l'Académie, s'exprime comme il suit : M L'empereur Don Pedro, qui, suivant ses propres expressions, tient à montrer à l'Académie, autrement que par des paroles, le prix qu'il attache au titre de son Correspondant, m'a fait l'honneur de me charger de lui de- mander de sa part l'examen de ce travail de M. Liais, directeur de l'Obser- vatoire de Rio-de-Janeiro. » Cet observatoire, dont l'organisation se complète activement, sera très-prochainement en mesure d'exécuter toute espèce de recherches d'As- tronomie jjhysique, et il est déjà en possession des instruments nécessaires, dont l'installation sera terminée à bref délai. Son organisation est celle des étjdjlissements analogues de première classe, et il a pour mission de con- tribuer aux progrès de l'Astronomie de précision sous ce climat si favo- rable pour les observations. u La Notice que l'Empereur transmet à l'Académie sera suivie d'une description détaillée, qui lui sera adressée, dès que l'on aura terminé l'or- ganisation et l'uistallalion complètes du matériel d'Astronomie et de Phy- sique. » En lui faisant faire aujourd'hui cette Communication, l'illustre Cor- respondant de l'Académie a eu pour objet de lui prouver qu'il porte autant d'intérêt aux |)rogrès de la science pure qu'à ceux de la civilisation intel- lectuelle et matérielle du vaste empire, dont il développe rapidement les voies de communication, en même temps que les études agricoles et in- dustrielles. » Aussi bienveillant pour les hommes qui cultivent la science que pas- sionné pour elle, l'empereur Don Pedro, en faisant lui-même l'envoi du Mémoire de M. Uais, s'est proposé, écrit-il, de donner à ce savant Astro- nome, auprès de l'Académie, un témoignage de l'estime qu'il lui porte et de l'importance qu'il attache aux services scientifiques rendus à son Empire. « ( 499 ) PHYSIOLOGIR. — Le cœur rjtvoHoe,à tltoque phase de sn réonliilion, des cIkiikii - ments de lempéi alun- (jui modifient son e.xriinhilild. Noie 95 » Ces nombres conduisent à la formule C'*H"'0'' pour l'équivalent de l'acide libre; les margarolates ont pour composition C"H-°O^RO. » La solution aqueuse concentrée de margarolate de potasse se dé- compose, par l'addition d'une grande quantité d'eau, en un sel acide, qui se dépose sous la forme de paillettes nacrées, contenant moitié moins de po- tasse que le sel neutre, » L'acide gras liquide, obtenu à l'état de mélange avec l'acide margaro- liijue par la saponification de l'huile fluide d' Elœococcn, pins séparé, comme nous r.ivoiis iiulicjué, de la combinaison avec la chaux, diffère, par sa com- jîosition et quelques-unes de ses propriétés, des acides gras liquides connus ; je lui donne le nom d'ucide élœolique. L'éla^olate de plomb est soluble dans l'élhcr; il se distingue sous ce rapport du margarolate, qui est conipléle- inent insoluble dans ce liquide. 66.. ( 5o4 ) )) Lps acides élfcoliqiie et mnrgaroliqiie paraissent provenir de deux principes immédiats neutres : VélœoUne et la margaroliiie, dont le mélange coiislituo la plus grande partie, si ce n'est la tolalitéde l'iuiile d'Elœocorca. » En saponifiant l'huile solidifiée à la lumière, par une solution al- coolique de potasse, dans les mêmes conditions que l'huile fluide, ou obtient de la glycérine et un mélange d'acides gras, dans lequel il n'y a plus de matière liquide absorbable à froid par le papier buvard; le point de fusion du produit s'est élevé considérablement, et, si l'on fait subir au méhinge phisieurs cristallisations successives dans l'alcool à o,85, on finit par en séparer un acide gras particulier, fusible à 72 degrés, pour lequel je propose le nom d'acide stéai'olique. » T^a composition de l'acide stéarolique diffère de celle de l'acide marga- rolique par une quantité moindre d'oxygène; l'analyse élémentaire de cet acide a donné : Carbone 74 > 3o Hydrogène. . ... 11,16 Oxygène (différence) i4)54 100,00 » On peut distiller facilement l'acide stéarolique dans le vide sans le décomposer; mais, si on le chauffe sous la pression ordinaire, il se détruit partiellement en laissant un léger dépôt charbonneux; il se forme, dans ce dernier cas, un produit liquide, qui n'a pas encore été examiné faute de matière. » MINES. — Moyen de prévenir les explosions dnfeu grisou par l'emploi, a tergo, de l'air comprimé. Note de M. Buisson. (Extrait.) (Commissaires précédemment nommés : MM. Boussingault, Daubrée.) « Le feu grisou, dont les victimes se comptent chaque année par milliers, causait naguère la mort de quatre cents mineurs anglais; on sait trop qu'il vient de faire plus de deux cents nouvelles victimes à Saint-Étienne, dans le puits Jabin. » Initié de longue date aux conditions dans lesquelles sont placés les ouvriers des houillères, j'ai recherché comment il serait possible d'amé- liorer leur situation an milieu des mine?, séjour toujours malsain et par moment si meurtrier. M Aux appareils de ventilation actuels, véritables appareils souffleurs qui, en injectant par l'orifice des galeries l'air du dehors, ont pour effet de ( 5o5 ) refouler les gaz ilélélères au ioiitl des i;:il(M ios, je propose de substituer des conduites jiortaut directement jusqu'au load même dos mines, uu air pur et comprimé. Cet air, s'écliappant par l'ouverture de robinets qui seraient placés à l'extrémilé de conduits ranieux et proportionnés au uond)re des galeries, repousserait dans les puits d'aération, par une action a tercjo ou de dedans en dehors, l'air plus ou moins vicié de la mine. Il aurait encore pour effet de rafraîchir, en se dilatant au moment de sa mise en liberté, l'atmosphère intérieure, dont la température est généralement trop élevée au point de vue de l'hygiène. M. SiTTTER adresse, par l'entremise du Ministère de l'Instruction pu- blique, lui Mémoire sur l'Acousticpie musicale. (Renvoi à la Section de Physique.) M. Re.\aud adresse une Note relative aux principes de la tonalité mo- derne. (Renvoi à la Section de Physique.) M. P. Serret adresse une nouvelle Note relative aux polyèdres de vo- lume miuiminn, circonscrits à luie svu'face donnée. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. E. Barbe adresse un Mémoire, accompagné d'un dessin, sur un nou- vel appareil de production industi ielle de l'oxygène par la décomposition de l'acide sulfurique. (Renvoi à la Section de Chimie.) M. PiKTRiNi adresse un Mémoire concernant la substitution de l'aii' à la vapeur, comme force motrice. (Renvoi à la Section de Mécanique.) M. J.-J. UoBKKT adresse une Note relative à uu procédé d'aimantation l)ar l'électricité atmosphérique. (Renvoi à l'exauien de JM. Jainiu.) M. LAr.ARi>EM.E a l'odontographe à i5 degrés par l'o- dontographe à 7°'3o' et le rayon de o,5o ^i^ç~ « P^»'" "» rayon de o,o2 rz—, a. ' Nzn 12 » Grâce à ces modifications, l'approximation obtenue dans le tracé est sept fois plus grande que par le procédé de WiUis; on le voit aisément en calculant, dans les deux méthodes, l'écart entre l'épicycloïde et le cercle à l'extrémité de la dent. » cmMlli MlNiiliALi:. — Sur (luclques combiiuii&ons du titane (deuxième Note); par MiM. C. Fiukdki. et J. Giérin. » Oxjcltlonirc de liUiitc, Ti-O-Cl". — Dans notre précédente Communica- tion, nous avons mentionné on passant des lamelles mordorées, qui avaient été observées par Ebclmen, dans la préparation du sesquiclilorure de titane, et que ce savant clumisle avait supposées être le proloclilorure de titane. Nous avons reconnu qu'elles constituent en réalité un oxycUlorure. Foiuiées dans une atmosphère réductrice, elles ne correspondent |)as au té- trachloruiede titane, connue l'oxychlorure qui a été signalé |)ar MM. Troost et Hauleieuille, ui.iis bien à l'hexachlorure dililaniipie. On ne les obtient qu'en très-pelile quantité dans les préparations de diclilorure li(anique,dans lesquelles on évite aussi bien tpie possible l'accès du l'an- et de l'humidité. ('.. K., iS'jG, !'■' Scmcurc. (T. I XXMI, N» ;).j 07 (5.0 ) Elles sont alors mélangées au diclilorure, et restent sensiblement inalté- rées lorsque l'on dissout ce dernier dans l'eau. Il s'en produit davantage lorsqu'on met moins de soins à éviter l'introduction de l'humidité dans l'appareil. Enfin les tubes de porcelaine ou de verre dans lesquels on opère en sont entièrement recouverts, lorsqu'on fait passer, pendant plu- sieurs heures, sur une nacelle remplie d'acide titanique chauffé au rouge, un courant d'hydrogène mélangé de vapeur de chlorure de titane. L'oxy- chlorure forme alors comme un enduit velouté, d'un jaune brun mor- doré. » Les lamelles laissent passer une lumière d'un rouge un peu bru- nâtre. Elles sont rectangulaires; au microscope polarisant, elles s'éclairent entre le polariseur et l'analyseur croisés, sauf lorsque la plus grande dimension du prisme coïncide avec le plan de polarisation de l'analyseur ou du polariseur; cela indique qu'elles appartiennent très-probablement au type du prisme orthorhombique. Les cristaux d'oxychlorure ne sont pas immédiatement attaquables par l'eau, ou même par l'acide azotique étendu; néanmoins, conservés à l'air, ils blanchissent à la longue et se transforment en acide titanique. L'ammoniaque les attaque en les faisant d'abord noircir, puis devenir blancs en gardant leur forme; en même temps, il se produit un dégagement d'hydrogène. » Ce fait confirme la formule TrO-Cl-, que les analyses ont assignée à l'oxychlorure. )) L'oxychlorure, chauffé à l'air, se décompose en donnant des fumées de tétrachlorure de titane et en laissant un résidu d'acide titanique. » Sescjuioxyde de titane, Ti-0\ — Les opérations faites pour préparer l'oxychlorure, par l'action de l'hydrogène et du chlorure de titane sur l'acide titanique, nous ont fourni un autre produit fort intéressant. » Les nacelles se sont trouvées rempHes, et une partie des tubes tapissée de très-petits cristaux brillants, d'un rouge cuivré, à reflets violacés. Au microscope, on reconnaît que ces cristaux sont des lamelles hexagonales ou des rhomboèdres basés, modifiés par les faces d'un isoscéloèdre; ils pré- sentent exactement la forme des cristaux de fer oligiste de l'île d'Elbe [n\p, fs). Ils sont formés de sesquioxyde de titane pur et, par la calci- nation à l'air, se transforment en acide titanique. Le sesquioxyde de titane n'avait encore été obtenu ni pur, ni cristallisé. Ebelmen avait montré que, en chauffant dans un courant d'hydrogène bien sec de l'acide titanique, celui-ci se transforme en une poudre noire dont la composition approche de celle du sesquioxyde. Néanmoins la perte d'oxygène n'at- ( 5.. ) teint jamais tout à fait ce qu'elle devrait être théoriqtieinenl ; il s'en f;iut (le 6,5 pour loo clans la meilleure expérience citée. » Le tétrachlorure de titane intervient dans notre expérience à la fois en achevant de dessécher l'hydrogène et en formant une atmospiière de vapeur dont la décomposition sur place par l'eau produite aux dépens de l'acide litaniqne favorise le développement dos cristaux. Nous avons es- sayé d'obtenir le sesquioxyde de titane cristallisé, par le procédé élégant qui a servi à iM. H. Sainte-Claire Deville à faire cristalliser le fer oligiste spé- culaire; mais, en faisant passer un courant d'hydrogène bien sec, mêlé d'acide chlorhydrique, sur l'acide titanique, nous n'avons obtenu qu'une masse cristalline d'un gris bleu métallique, ayant à peu près la com- position de l'oxyde intermédiaire Ti' O' signalé par M. Deville. » Quoique les cristaux de sesquioxyde de titane soient très-petits, leurs dimensions n excédant pas ro à i5 centièmes de miilimèlre, leurs faces sont si brillantes que nous sommes parvenus à les mesurer. Les me- sures ont confirmé ce que nous avait montré l'aspect des cristaux, c'est que ceux-ci sont isomorphes avec le fer ohgiste. Nous avons trouve les angles a' p — 123° 20', fl'cj = 1 19° 36', pe^ = i54"i4'- » En partant de «'/;= i23°2o', le calcul donne a'e3 — iic)°.\o\ ^(33= i5/|" i5'. » Les angles correspondants du fer oligiste sont rt'/^r-r i22"3o', a' (-3 r= 1 18° 53', pe.j = i54°2'. Celui qu'a donné récemment, d'après des mesures très-précises, M. de Rokscharow, \wuv le fer titane, est a' p — I22°l'32". » Il y a longtemps que G. Rose, pour iiUeipréter la constitution des fers titanes, avait admis l'existence d'un sesquioxyde de titane isomorphe avec le sesquioxyde de fer. Mosandcr su|)posait, au contraire, que c'était la combinaison FeTiO' qui était isomorphe avec Fe*0'. Nos expériences montrent que ces deux hypothèses n'ont rien de contradictoire : en effet elles font voir que le sesquioxyde de titane pur est isomorphe avec le fer oligiste; mais, en mémo temps que l'angle n' p qui le définit est plus grand que celui du fer oligiste, celui du fer lilané est, au contraire, plus petit. On ne peut donc pas admettre que les fers titanes, de composition variable, soient de simples mélanges deTi-O' el de Fe^O' ; la loi de proportionnalité des angles, établie pour les mélanges isomorphes (carbonates de chaux et de magnésie), donnerait [)our l'dménite pure, Fe1'i()% un angle de i22°55', qui s'éloigne de près île 1 degré de celui qu'a trouvé M. de Is.okscliarow. 67.. ( 5l2 ) » Nous conclurons de là qu'il existe trois combinaisons isomorphes d'angle très-voisin, Fe-0%FeTiO% Ti^O' ; les mélanges des deux premières suffisent d'ailleurs pour expliquer la constitution des fers titanes; car ceux- ci, à une ou deux exceptions douteuses près, ne renferment jamais plus de titane que n'en exige la formule FeTiO^ » On peut être surpris de voir le rapprochement que l'isomorphisme des deux sesquioxydes établit entre le fer et le titane; mais d'autres faits encore confirment ce rapprochement : les hexachlorures ditilanique et diferrique sont hexagonaux tous deux. Nous avons obtenu, quoique jusqu'ici en trop petite quantité pour l'analyser, un sulfate de sesquioxyde de titane hexa- gonal ressemblant au sulfate ferrique. » Est-ce à dire qu'il faille, en raison de ces faits, éloigner le titane du silicium et de l'étain, avec lesquels on le classe habituellement? Nous ne le pensons pas; mais nous croyons que l'étude d'un seul degi'é de combi- naison ne suffit pas pour fixer la place d'iui élément dans le système, et que les analogies peuvent varier suivant que l'on s'attache à tel ou tel ordre de composés. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la sulfophénylwée. Note de M. Ph. de Cleumont, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « La sulfophénylurée n'avait été préparée jusqu'à présent que par des procédés peu pratiques. En faisant agir à loo degrésau bain-marie le chlor- hydrate de phénylamine sur le sulfocyanure d'ammonium, dans la pro- portion de I molécule de l'un pour autant de l'autre, on donne naissance à ce composé, et on peut l'obtenir facilement en grandes quantités. C'est donc une double décomposition qui détermine la formation de la sulfophé- nylurée, et l'équation suivante en rend compte : C»H'Az,IICl + CAz,AzH'S = CS,AzII%AzH,C''H5 + AzH'Cl. » Les deux sels sont dissous dans l'eau et chauffés dans une capsule en porcelaine pendant quelques heures; la solution, qui est d'abord complète, finit par se troubler, et il se forme de la sulfophénylurée moins soluble dans l'eau que les sels mis primitivement en réaction. Il convient d'éva- porer à siccité et de chauffer encore pendant quelques heures la masse de- venue sèche. Lorsque l'opération est finie, on reprend par l'eau et on lave afin d'enlever les sels solubles dans l'eau. Le résidu est dissous dans l'alcool bouillant qui, pai' le refroidissement, laisse déposer la sulfophénylurée eu cristaux. ( 5.;^ ) » La siilfopliényliirt'e fond à i54 «legrés; elle est plus soliible dans l'al- cool que dans l'eau; loo parties d'eau à i8 degrés dissolvent 0^,26; à l'ébid- lition, 5'', 93, le liquide uiarquanl io3 degrés; lOo parties d'alcool à qo een- lièmes dissolvenf, à 16 degrés, 5P,5g de sulfophényhirre, et, àrébullition, 67^,97, le liquide marquant 82 degrés. » Chauffée en vase clos à i3o-i4o degrés avec un excès d'ammoniaque aqueuse, la sulfopliénylcarbaniide se décompose, et l'ammoniaque déi)lace la |)liénylaniine. En effet, le produit de la réaction, soumis à l'évaporalion, fournil xin sel déliquescent donnant une coloration rouge de sang avec le sesquicblorure de fer, et ne renfermant point de pliénylamine. C'est du sulfocyanure d'ammonium, ainsi que l'analyse l'a démontré. M L'acide cldorhydrique, à la température ordinaire, dissout la sidfo- phényhirée sans l'attaquer; à 100 degrés et à la |)ression ordinaire, il y a décomposition et déstdfuralion lentes; mais à 120 degrés, en tube scellé, la sulfophénylurée ne résiste pas à l'action de l'acide chlorhydrique. Dans cette décomposition, qui s'effectue selon l'équation CS,AzH%AzH,C"^H'-l-2HCl-t- 2ll'0==C0= -)-H'S4 AzH'Cl H- C'H'Az.HCl, on a pu constater la présence des différents corps produits au moyen de leurs réactions les plus connues. » La sulfophénylurée, chauffée en vase clos à 180 degrés, se décompose et donne un mélange complexe de substances, parmi lesquelles on a re- connu de l'acide sulfocyanique à la coloration rouge de sang que prenait le sesquicblorure de fer; il se forme, en outre, de l'ammoniaque, de la pliénylamine, du sulfhydrate d'ammoniaque et de la diphénylsulfocar- banudc. » La double décomposition qui donne naissance à la sulfopbénylcarba- mide permettra, je n'en doute pas, de préparer encore un certain nombre d'autres sulfo-urées, en ne dépassant pas une température de 100 degrés. Toutefois, en faisant réagir du sidfate ou du chlorliydrate d'ammoniaque sur du sulfocyanure de potassium, et en maintenant le mélange pendant quelque temps à 100 degrés, il n'a pas été possible d'isoler de la sulfo-urée du mélange; il semble donc qu'une température plus élevée est absolument nécessaire à la production de cette combinaison. » cui.MiK Al'i'l.iQUKK. — Sur la jiinprictés nutis('j>tl(jiics du born.x. Lettre de M. S«:iiM;Ty.i,i.K à M. Dumas. » Dans un Iravad (jui a été réceunneut conunuiiiqué à l'Académie, j'avais appuyé l'idée, (pie vous avez émise le premier, de l'importance du borax ( 5./, ) comme matière aiiliseplique. Vous trouverez peut-être quelque intérêt à ap- prendre les faits suivants, qui se rapportent au même sujet. » Dans une Lettre du 25 décembre 1875, M. Arthur Robottom, de Bir- mingham, me rend compte d'un voyage exécuté par kii dans la Sierra Ne- vada et la Californie, dans le but de découvrir des matières premières pour l'industrie et le commerce. Dans la Californie méridionale, il a re- connu un gisement de borate de soude, accompagné de borate de chaux et de sulfate de soude. La terre contenant le borax est transportée parues ouvriers chinois dans des chaudières en fer, où elle est soumise à l'ébul- lilion avec de l'eau pendant six heures. La solution assez concentrée est versée dans des vases de fer, dont les parois se couvrent bientôt d'une crotite cristalline de 3 pouces d'épaisseur. La matière ainsi obtenue est expédiée à San-Francisco et de là à Liverpool. Elle contient, sin- 100 parties, 99,75 de borate de soude et 0,26 d'iuqjurelés. On l'emploie sans la raffiner dans plusieurs industries en Angleterre, entre autres dans les fabriques de porcelaine. Pour lui donner meilleure apparence, on la fait cristalliser une seconde fois. Notre voyageur assure que le gisement peut fournir des millions de tonnes, et qu'il s'agit seulement de trouver les vraies applications du borax. » Voici maintenant un fait frappant, on faveur des propriétésantiseptiques du borax. En explorant les environs d'un lac où il avait trouvé le gisement dont j'ai parlé, M. Robottom rencontra le cadavre d'un cheval gisant dans une couche de terre à borax. L'animal avait séjourné là pendant quatre mois environ. Malgré les fortes chaleurs qui régnent dans ces con- trées (i i5 degrés F. ou 45 degrés C), le cheval ne répandait aucune mau- vaise odeur ; sa chair était parfaitement fraîche, la pupille de l'oeil était claire et brillante [clear and bncjld), le poil était souple et bien atlaclié à la peau. y> Dans la station laitière de Lodi (Italie), MM. L. Manetti et G. Musso ont fait quatre séries d'expériences sur l'emjjloi de l'acide salicylnpie : 1° dans la conservation du lait ; 2° la séparation de la crème; 3° la conser- vation du beurre; 4° la préparation du fromage par la présure ordinaire. Voici la conclusion à laquelle sont arrivés le« auteurs : l'emploi de l'acide salicylique dans l'industrie laitière, sauf dans la conservation du beurre, n'a point d'avenir, d'autant moins que le borax, qui est à meilleur marclié et plus facile à employer, présente les mêmes avantages que l'acide sali- cylique. » ( 5i5 ) PHYSIOLOGIE. — Réponse à la denncrc Noie de M. F. Gléiiard, relative nu rôle de l'acide carbonique daim le phénomène de la coatjulalion spontanée du snmj; par MM. E. Mathieu et V. UitnAi.v. « La Note de M. Glénard, insérée aux Comptes rendus de la séance du i5 novembre 1876, conlient les détails d'une expérience regardée par l'au- tour comme tout à fait décisive pour démontrer que l'acide carbonique ne joue aucun rôle dans le phénomène de la coagulalion spontanée du sang. » Cette expérience peut cire résumée ainsi : Sur un animal vivant (soli- pède), on isole, à l'aide de deux ligatures, une portion de jugulaire, puis on la détache. Le segment est ensuite suspendu à l'air pendant un certain temps, afin d'attendre la piécipitation des globules et la .séparation du plasma. Ce résultat obtenu, on isole, au moyen d'une ligature intermédiaire, la zone (jui renferme le plasma et l'on fait écouler les globules qui occupent la partie inférieure du segment, (iette dernière portion du vaisseau est alors remplie avec de l'acide carl)onique, puis fermée de nouveau, de telle sorte qu'en eidevant la ligatme médiane on puisse mettre en contact direct le gaz et le plasma. Après avoir favorisé le inélamje à Vaide de mouvements d'oscillation cl de malaxalion^ on place le segment au fond d'un vase où l'on dirige un courant d'acide carbonique. Après une heure de séjour dans ces conditions, M. Glénard a trouvé le plasma encore fluide. » En suivant les détails de cette expérience, on peut se convaincre qu'elle ne diffère pas essentiellement de celles auxquelles il a été répondu. Dans une Note précédente [Comptes rendus, t. LXXXI, p. 535), nous avons mon- tré : i°la rapidité avec laquelle l'acide carbonique traverse les membranes animales humides, de dedans en dehors; 2" la lenteur avec laquelle ce même acide carbonique pénètre de dehors en dedans, lorsqu'un liquide est con- tenu dans l'intérieiu" de ces membranes. Il résulte du premier fait rappelé ci-dessus que les modifications apportées par M. Glénard à son expérience primitive ne pouvaient en modilier sensiblement les résultats. L'acide car- bonicjue, introduit directement dans le vaisseau, doit en effet s'éliminer en grande partie, sinon en totalité, i)end,int le temps que nécessitent la pose de nouvelles ligatures et les mouvements d'oscillation et de malaxation communi(piés au segment, mouvements effectués évidemment à l'air (i); par (i) Celle l'iimiiiatioii csi du reste étaljlie par l'une des e.\))éiientes de M. Glénard, citée page 27 du Mémoire aiu|uil il nnus renvoie. (5i6) conséquent, lorsque le plasma est introduit clans un vase plein d'acide carbonique, il se trouve soumis à peu près uniquement à l'influence du gaz passant de dehors en dedans au travers des parois vasculaires; or il résulte de nos expériences que ce passage est très-lent (i). M La nouvelle objection de M. Glénard ne nous paraît donc pas plus fondée que les précédentes. Pour que l'acide carbonique coagule du plasma ou du sang dans les conditions qu'U indique, il faut du temps, ou une température ambiante élevée. On sait que, si l'on opère aune très-basse tem- pérature, la coagulation ne s'observe guère, non pas que l'acide carbonique fasse défaut, mais parce que la combinaison chimique qui détermine la coagulation ne peut pas avoir lieu. » Les expériences suivantes mettent en relief l'influence du temps et de la température : 1) La jugulaire d'un cheval pleine de sang a été partagée, quatre heures après sa sépara- tion, en quatre segments au moyen de ligatures. Deu.x segments furent laissés à l'air, et les gaz de l'un d'eux ayant été extraits au moyen de la pompe à mercure, la proportion d'acide carbonique trouvée s'éleva à 20 pour 100. Les deux autres furent introduits dans un flacon rempli d'acide carbonique, la température du laboratoire étant de 12 degrés. Au bout de deux, heures, la coagulation s'était produite dans l'un d'eux; l'autre, souinis à l'analyse, à peu près au même moment, renfermait f)2 pour 100 d'acide carbonique. 1) La même expérience, répétée avec du plasma de cheval, a donné i4 pour 100 d'acide carbonique au début, et 80 pour 100 après la coagulation suivcnue au bout d'une heure quarante minutes, à la temiiérature de i4 degiés. » Ainsi le résultat, que M. Glénard n'a pas constaté en une heure, a été obtenu en une heure quarante minutes et par une température de i4 degrés; nous avons expliqué les causes de ce retard. » Un luilieu d'acide carbonique n'est pas nécessaire pour obtenir la coagulation du sang conservé dans un vaisseau, lorsque la température ambiante n'est pas trop basse ; car l'élimination de l'acide carbonique n'est jamais complète par ce procédé. ■> Un vaisseau plein de sany, emprunté à un cheval, après cin(] heures de conservation par une température de 10 degrés, fut partagé au moyen d'une ligature en deux segments. ( I ) On jieul objecter, il est vrai, (]ue la moindre ([uantité de gaz acide non endosmose, mis en contact direct avec du plasma, devrait y déterminer une coagulation immédiate ; mais il n'en est rien, parce que ce ])lasma contient des sels alcalins, susceptibles de contrac- ter avec l'acide carbonique des combinaisons assez stables pour que ce gaz n'agisse pas sur la fibrine en dissolution dans le li(|uide, sinon loiS(|ue la proportion de gaz est suffisante ou aune température voisine de celle du corps de l'animal dont le sang est mis en exjiérience. ( Si7 ) l,'iin fut conserve à cette même température de lo degrés; l'autre fut suspendu dans une rli;iinliie (n"i le thermomètre itidifjuait 20 degrés; celui-ri était coagulé au l)Oiil d'cin quart (I'Ik uic, tandis que le jiremicr élail toujours fluide. » Enfin lions o|)|)()sei'ons à M. Gléiiaid les expri ieiiccs suivantes, qui notis paiiiissent pins propres à résoudre la question : u Une certaine quantité de sang, au sortir du vaisseau d'uu chien, est reçue dans un in- testin tle poulet convenablement préparé. On agite pendant cinq luinntis, afin de permettre le dépai t, par exosmose, de la majeure partie de l'acide carl)oni(pie. Knsuite. le sang est ré- parti dans deux verres; le premier est traversé par un courant d'air on de tout autre gaz neutre; dans le second, passe un courant d'acide carbonique. Ce dernier est coagulé en quel- ques secondes, la tenqiérature du milieu étant de 3.5 degrés, tandis (|iic, dans le premier, le sang reste complètement liquide. 1) Une expérience analogue peut être effectiico avec du plasma : en nccvant du sang de cheval, au sortir du vaisseau, dans des tubes de verre ' n. 'iH ( 5i8 ) me borner ;i exposer mes expériences, avec les conclnsions qui en découlent natnrellement, sans discuter les opinions de M. Maumené sur la constitu- tion du sucre interverti, opinions que je suis, du reste, loin de partager. » • PALÉONTOLOGIE. — Note sur un nouveau genre d' Entomostraces fossiles, pro- venant du terrain carbonifère de Saint-Etienne (Paiœocypris Edwardsii), Note de M. Charles Brongniaut, présentée par M. Milne Edwards. « LesEntomostracés ont laissé de nombreuses traces de leur existence dans les différentes couches géologiques du globe; les petites valves ré- sistantes qui protègent leur corps se sont souvent parfaitement con- servées avec tous les caractères extérieurs, tandis que l'animal lui-même se détruisait et disparaissait. » Les paléontologistes nous ont fait connaître des espèces variées appartenant à plusieurs genres, telles que les Cytherea, les Cjpris, les Cjpridina, les Cyprella et les Cjpridella ; quelques-unes d'entre elles sont fort anciennes et remontent à l'époque silurienne, d'autres datent des périodes géologiques les plus récentes et ne diffèrent que peu par la forme de leurs valves de celles qui vivent de nos jours, soit dans les eaux douces, soit dans les eaux saumâtres ou salées; malheureusement, il existe encore beaucoup d'incertitude sur les affinités zoologiques de tous ces fossiles, car les naturalistes qui en ont entrepris l'étude n'ont eu d'autre guide que les carapaces solides ou coquilles de ces petits Crustacés; ils ont dû se borner à en décrire la forme et le mode d'ornementation , et leurs classifications sont basées sur ces caractères extérieurs. » Les travaux de M. de Koninck, de M. Bosquet, de M. Jones ont cer- tainement beaucoup contribué à faire connaître la diversité des formes des Entomostracés fossiles; mais ils ne pouvaient nous donner aucune indication précise sur l'organisation des animaux dont les dépouilles ont été ainsi conservées. » Des circonstances particulières m'ont permis d'étudier d'une ma- nière très-complète, non-seulement les coquilles de quelques Ostracodes du terrain carbonifère des environs de Saint-Étienne, mais aussi les appen- dices les plus délicats, tels que les antennes, les pattes, etc. » J'ai pu comparer attentivement la conformation de ces êtres si anciens à celle des types actuellement vivants, et me convaincre que les diffé- rences qui existent entre ces animaux sont loin d'être aussi profondes qu'on serait tenté de le croire au premier abord. ( 5.9 ) Les Enromoshacés sur lesquels ont porté mes recherches ont été ailmi- rablemeiit conservés dans l'intérieur d'une graine fossile. Celte graine a séjourné évidemment quelque temps dans l'eau douce; elle s'est fendue, et de petits Crustacés ont dû chercher un refuge dans la cavité ainsi for- mée; ils y ont été sin-pris par le dé[)àt siliceux qui s'est substitué au tissu de la graine, ils ont été englobés et préservés ainsi de toute destruction. M Parmi les nombreuses préparations de graines du terrain houiller de Saint-Étienne, que M. Renault avait faites pour servir aux études de M. Adolphe Brongniart, mon grand-père vénéré, sur ces graines fossiles, il s'en trouve une, du genre Cardiocarpus, qui renfermait quatorze petits corps arrondis et jaunâtres, pourvus d'appentlices articulés et évidemment étran- gers à la graine. Un examen attentif me montra que j'avais sous les yeux des Ostracodes très-voisins des typiis, mais s'en distinguant cependant par plusieurs caractères essentiels; aussi je crois devoir en former un genre particulier, et je désignerai cette petite espèce sous le nom de Palœocjpris Edwanhii, la dédiant à M. Alphonse-Milne Kdwards, le savant auteur de nombreux travaux sur les Crustacés fossiles. » M. Sars a divisé le groupe des Ostracodes en quatre sections, sous les noms de Podocopa, Myodocopa, Cladocopa et Ptaljcopa. « La section des Podocopa comprend la famille des Cypridœ et celle des Cylheridœ. C'est à cette famille qu'appartient notre Entomoslracé fossde, et chacune de ces deux familles se compose d'un grand nombre de genres ; mais la plupart d'entre eux habitent les eaux salées. Quatre seulement sont spéciaux aux eaux douces : ce sont les genres Cypris, Cypridopsis, Nolo- dtoinas et Candona. » Nous allons étudier la structure du Pakcotypris, en la compaiant à celle des genres qui vieiuient d'être cités. » Il se sépare nettement du genre Nolodiomas par l'œil unique; des Cypris, des Cypridopsis et des Candona par le nombre moindre des ar- ticles aux antennes cl la disposition des soies sur ces articles; par le dé- veloppement plus considérable de la deuxième paire de pattes relativement à la |)remiere, tandis que le caractère inverse est commun aux autres genres; par la forme et l'importance de la rame postabdominale et le nombre des ongles qu'elle porte. Cette différence est basée sur l'examen comparatif de la plupart des espèces vivantes décrites jusqu'à ce jour et ap- partenant à ce groupe. Une description et une comiKiraison ])lus complètes seront dévL'lo|)|)ées dans un travail spécial qui sera publié dans les Annales des Sciences cjéoluyicpies. 68.. ( 520 ) » Les caractères que j'ai pu étudier chez ce petit Crut>tacé m'ont paru assez importants pour motiver la création d'un genre particulier, distinct des genres Cypris, Cypridopsis, Nosodromas et Cnndona, à côté desquels il doit cependant prendre place. » Il est intéressant de remarquer, malgré les différences génériques, la grande similitude qui existe, au point de vue de l'organisation, entre tous ces animaux, dont les uns (Palaeocypris) vivaient à l'époque du dépôt de la houille, et dont les autres appartiennent à la nature actuelle. » MÉTÉOROLOGllî. — Stir t'oscillatioii de la mi-novembre dans i Amérique. Note de M. G. Hinkichs, présentée par M. Ch. Sainte-Claire Deville. « IjC méthode statique, appliquée à l'étude des perturbations atmosphé- riques, étant la seule qui soit à la disposition des météorologistes hors des granils services internationaux et télégraphiques, j'ai dû faire l'étude de plusieurs périodes à courte durée, signalées par M. Ch. Sainte-Claire De- ville, avant d'organiser le réseau de stations météorologiques tie l'Iowa, pour m'assurer qu'il est possible de donner des prévisions utiles par la mé- thode statique. » J'ai l'honneur de soumettre à l'Académie un petit supplément à une Note (i) récente de M. Ch. Sainte-Claire Deville, pour faire voir que l'os- cillation de la mi-novembre est aussi bien marquée en Amérique, de riowa jusqu'à New-Foundland, que dans 1 Europe et l'Algérie. Le tliagranuiie (/?..v **■>■ \ ■^ ^'■* >* *♦. /^ T- ~"'- X A. ■* -•* ,*»■ »+^' 4 1 S ■♦♦ •■♦* ***j^ •"t-. V X ^ ^1'^^ A ^ -;.:. ;^ \0^ ■^ ^^^f'-^ ^ 0 ,'' .....•- ^ *^ Jt ■ 1* .- ,,^ "^ 1 — ■p*' ^^ ^5^ &i j^ ». *. 'T' 5^ tu-- *♦* ♦ ♦♦ .*♦ <■♦* »■♦ + *■.-- *♦■ j .^ K '•♦ »♦. ♦+. ♦ ■» »♦, *^ i ^ p^ 1: 1 "Jt 1 i i i ï \ f .♦•' ■"N ^ i^r « '*,, _L 'n !^ — 1 ta A "■\ ^1 _ _ . ..■ -^ ■^ C- 7-- :•-.- :C -.7 / ■ ■^^ ■^ ^ p^ <°_. 'C. \ __„ •f p^ - — ,K*«" ^ -^ /y Z> \ s'"' <^ t \ '^ ■^ — - — S t^ C^ ,..-■•' • -~ ~~A / \ ..■■•■■ N \ ■ y _^ -^ ■;^ ^ ^ ^X*' ./ r r-^ it >< t- — ■-' — / tTr?- ^ yr :z • '""^ ^ \ \ y X • ^ 1' i 1 1 r ' 1. il 2 - . — — ■ y < .-^ »*id 1 ' — ■ — - \ «E« ^ ■=^ _ \ to Mil 0 i .<•• '^ ^ \^ \ s s s s 5 1 î 1 y '^^T i i • ^ :;i^ \ ■r- i. / 1> r j • i s — ^ o • ( 522 ) » Le diagramme {fig. 2) correspond au diagramme que M. Ch. Sainte- Claire Deville a donné à la page 947 de la même Note pour l'année 1874. La correspondance de l'oscillation en Europe et ici en Amérique est tout à fait surprenante. La courbe des moyennes de l'Europe est à peu près identique avec la courbe des stations américaines, dont l'extrême est dis- tante de plus de 90 degrés en longitude de Paris. A lowa-City, la chute, du 7 au i3, était de 18 degrés; à Paris, le thermomètre descendit, du 6 au 12, de 9 degrés. » Les stations américaines sont distantes de 4o degrés en longitude; de lova-City jusqu'à Saint-Johns au New-Foundiand il y a 325o kilomètres. Néanmoins, l'oscillation est la même, un peu plus grande à la station, plus continentale de lowa-City, un peu plus petite aux stations maritimes de Halifax et de Saint-Johns. De plus, on voit que le minimum et le maxi- mum secondaires sont un peu en relard pour les stations de l'est. Ainsi le minimum tombe le i3 à lowa-City et à Toronto (distance iioo kilomè- tres), et les i4 et i5 à Saint-Johns; mais le maximum secondaire tombe le 18 à Halifax comme à Saint-Johns, dont la distance est de 900 kilo- mètres (1). » L'étude des weather maps du Signal ojjice montre qu'on ne peut expli- quer ces faits par des cyclones. » Il sera donc permis de dire que « l'oscillation de la mi-novembre en 1874 s'est étendue avec une grande régularité depuis le nord de l'Europe jusqu'au sud de l'Algérie, et depuis la mer Baltique jusqu'au delà des grands lacs de l'Amérique, sur une étendue de 3o degrés en latitude et plus de 90 degrés en longitude; que les basses températures ont porté partout sur les 12, i3, i4et i5, et que le minimum absolu a varié entre le 12 et le i5. (Voir la conclusion delà Note précitée.) » L'osciHation de la mi-novembre est donc bien un fait général, qui peut servir de base aux prévisions du temps. » CHIMIE AGRICOLE. — Sur (a fabricalion des superphosphates destinés à l'agri- culture. Note de M. A. Millot, présentée par M. P. Thenard. « Dans une précédente Note, j'ai montré que, lorsqu'on fabrique des superphosphatt's à l'aide du phosphate de chaux précipité, si l'on emploie (i) Les observations canadiennes sont tirées des Reports de M. G. -T. Kinj^slon, de To- ronto. ( 533 ) une quantité d'acide sulfiirique suffisante pour transformer fout le phosphate tricalcique en phosphate acide de chaux, il ne se produit jamais de rétro- gradation par le séchage du superphosphate. Il reste généralement un peu de phosphate tricalcique inattaqné, qui diminue pendant le séchage, pir suite de son attaque par l'acide phosphoriquc mis eu liberté, et la proportion de phosphate Hcide de chaux augmente. » Si la quantité d'acide sulfurique est insuffisante pour une attaque com- plète, il se produit, pendant le séchage, du phosphate bicalcique, provenant de la réaction du phosphate acide sur le phosphate tricalcique. » J'ai étudié l'attaque des apatites d'Espagne par des quantités croissantes d'acide sulfiuique. » Avec des quantités d'acide sulfurique suffisantes pour transformer le phosphate en phosphate acide de chaux et attaquer le carbonate et le fluo- rure de calcium, pendant le séchage du produit, l'acide phosphorique mis en liberté attaque le phosphate inattaqué, et la proportion d'acide phos- phorique soUible augmente, contrairement à ce qui a lieu avec le phosphate précipité; il en est encore de même lorsque l'acide est'en quantité insuffi- sante pour une attaque complète. Le phosphate tricalcique étant attaqué par l'acide phosphorique libre, l'attaque va jusqu'au phosphate acide de chaux, et il ne se forme jamais de phosphate bicalcique, ce qui tient probablement à ce que ce phosphate minéral est difficilement attaquable par les acides faibles. » Il n'y a donc jamais de rétrogradation dans les superphosphates, quand il n'y a ni fer ni alumine et que l'on emploie une quantité d'acide sulfurique suffisante pour une attaque complète. Il n'en est plus de même avec les phosphates minéraux renfermant des sesquioxydes. « Avec les coprolithes du grès vert et une quantité d'acide sulfurique suffisante pour attaquer le carbonate et le phosphate de chaux, les rétro- gradations sont très-considérables, et sont à peu près complètes après deux ans. T.a rétrogradation est proportionnelle à la quantité d'acide sul- furique. Le phosphate rétrogradé est formé de phosphates de fer compris entre les formules aPO',Fe*0',8HO et 3PO',2Fe=0%8HO. » Quand l'acide sulfurique est en défaut, le phosphate rétrogradé est un mélange de phosphate de fer et de phosphate bicalcique, le phos- phate acide de chaux étant décomposé pendant le séchage, et se dédou- blant en phosphate bicalcique et en acide phosphorique, qui se porte sur l'oxyde de for. L'alumine n'est jamais attaquée par l'acide phosphorique dans ces produits. ( 524 ) » Si l'on emploie, dans la fabrication, les phosphorifes du Qiiercy, qui renferment souvent du sesquioxyde de fer et de l'alumine très-facilement attaquable par les acides, les solutions, faites aussitôt la préparation, ren- ferment une quantité notable d'alumine, et d'autant plus considérable que l'on a employé plus d'acide sulfurique. Pendant le séchage, le phos- phate d'alumine qui était en dissolution devient insoluble, sans qtie cepen- dant l'alimiine disparaisse complètement des solutions. Il se forme beaucoup plus de pliosphate acide de chaux et moins d'acide phosphorique libre qu'avec les coprolithes, les poudres étant très-facilement attaquables par les acides faibles. » I.a rétrogradation est encore proportionnelle à la quantité d'acide sulfurique employée. L'acide phosphorique libre se combine au fer et à l'alumine pour former des phosphates insolubles; mai?, même avec des quantités d'acide insuffisantes, le phosphate acide de chaux ne se dédouble pas aussi complètement que dans le cas des coprolithes, et il ne se forme que très-peu de phosphate bicalcique. » Il arrive souvent, avec les phospliorites au Lot de bas titre, que l'on obtient des produits pâteux qui sèchent difficdement, bien que l'on n'ait employé que la proportion d'acide correspondant à la transformation du phosphate de chaux en phosphate acide. Cet effet est dû à la présence, dans le phosphate primitif, d'une grande quantité d'alumine soluble, fa- cilement attaquable par les acides, et à la formation de phosphates d'a- hnnine solubles. Ces phosphates deviennent insolubles au bout d'un temps assez long, et le produit se dessèche. On constate alors une rétrogradation coiisidéi-able. » J'ai réalisé ces phénomènes de la rétrogradation en faisant réagir l'acide phosphorique ou le phosphate acide de chaux à froid siu- l'oxyde de fer ou l'alumine. )) Eu résumé, la rétrogradation des superphosphates industriels, d'après leur préparation ordmaire, est due à la présence, dans les phosphates na- turels, de sesquioxydes et surtout de sesquioxyde de fer. » Loisque le protoxyde de for préexiste, ^^omme dans les coprolithes du grès vert, ou lorsqu'il est produit pendant l'attaque, par la réduction des peroxydes par l'acide sulfurique du commerce, qui renferme souvent de l'acide sulfureux, la peroxydation qui suit l'exposition à l'air a lieu ra- pidement, et le résultat final est le même. La formation de phosphate bi- calcique est nulle ou très-faible, et n'est qu'une conséquence de la rétro- gradation due à l'oxyde de fer, sauf dans des cas particuliers que l'on ne rencontre que rarement dans la fabrication générale. » ( 523 ) PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Du mouvement dans les poils et les laciniations foliaires du Drosera rotiindifolia et dans les feuilles du Pinguicula viilgaris. Note par M. Ed. IIfxkel, pirscntée par M. Chatin. (Extrait.) « Pendant que j'exécutais mes jjremières reclierclies sur le mouveinent provoqué dans les végétaux supérieurs, j'.ivais dû négliger l'action des anesthésiques sur les plantes indiquées comme carnivores par Darwin et Hooker, et douées de mouvements que ces auteurs considèrent comme une véritable préhension des aliments. J'ai tenu à combler cette lacune en opérant sur les lieux mêmes (toiubières d'Auvergne) où croissent ces végétaux, et sans leur faire subir aucun changement dans leur manière de vivre. Les plants de Drosera furent choisis parmi ceux qui étaient les plus robustes, dont les laciniations foliaires marginales étaient bien irri- tables, bien développées et pourvues d'une gouttelette bien transparente de liquide sécrété par la glande terminale. Les Pinguuula furent l'objet de la même sélection. Je n'ai pas à décrire ici le mouvement des Dt osera. Quant aux Pinguicula , ils présentent la singulière propriété d'incurver le bord de leurs feuilles, de dehors en dedans et dans le sens du grand axe de cet organe, dès qu'un corps étranger est placé en contact de la sur- face glandulaire et sécrétante, et cela de façon que les deux bords peuvent arriver presque à se toucher. Il est évident que ces organes possèdent, quoique à un degré différent, ce que j'appelle, après M. Cl. Bernard, V irritabilité fonctionnelle. » Voici comment j'opérai : muni de chloroforme et d'éther sulfurique bien purs, j'ai versé 8 gouttes du premier agent sur une petite boule de coton, qui, ainsi imbibée, a été placée sous une cloche à coté du Drosera; le tout fut recouvert d'une cloche de 220 centimètres cubes de capacité. La première action de l'aneslhésique à cette dose fut irritante; dans toutes les feuilles, tous les poils se replièrent en moins de trois minutes vers le centre de l'organe, comme si un insecte s'y était introduit, et la sécrétion acide commença à se produire avec l'abondance qui suit la captatiou d'un insecte. Pendant tout le temps que je maintins la plante sous le verre, la position fut gardée, mais le Drosera ayant été rendu aux conditions nor- males, les organes irritables reviiuent peu à peu à la position de repos. L'opération ayant duré plusieurs heures, je constatai que, dès la deuxième heure, quelques poils étaient flétris, et ceux-là ne se relevèrent plus. La dose de l'agent chimique était évidemment trop forte. Darwin, qui a fait les C. R., 187G, 1" 5cm«tre. (T. LXXXll, N" 9., 69 ( 5^6 } mêmes expériences, n'a employé que cette dose; aussi, dans son ouvrage récent sur les Plantes insectivores^ il ne relate que le fait d'irritation. )) Une deuxième expérience a été faite, sur un autre sujet, avec 5 gouttes de chloroforme, dans les mêmes conditions : elle a donné des résultats iden- tiques, sauf la brûlure qui ne s'est pas produite, même après quatre heures d'action. » Dans une troisième expérience, sur un troisième sujet, je n'employai que 3 gouttes de chloroforme : le relèvement des poils ne se produisit qu'après dix minutes d'action. Le retour des organes irritables à leur posi- tion de repos s'est effectué dans l'atmosphère de chloroforme six minutes après, et pas un n'était altéré dans sa constitution. La cloche ayant été enlevée, les organes touchés étant endormis, il a fallu attendre dix-huit minutes, au grand air, pour que l'irritabilité fût rétablie. « Dans une quatrième expérience, avec a gouttes de chloroforme, l'ir- ritation a été peu accusée, les poils se sont dressés à moitié, puis sont retournés à leur position normale, le tout en neuf minutes environ ; exposés au grand air, ils n'ont repris leur irritabilité qu'après six minutes de som- meil. La présence d'une matière azotée (morceau de viande crue, albu- mine coagulée), au centre de la feuille, pendant l'anesthésie, n'a pas réveillé les poils, ni dans la troisième, ni dans la quatrième expérience renouvelée. » L'éther sulfurique a donné des résultats semblables à ceux du chlo- roforme, avec ces différences que les doses ont dû être plus élevées, que la durée de l'insensibilité a été plus courte et l'excitation moins intense. B II est remarquable de voir que les anesthésiques produisent ici une irritation préalable (comme dans les autres organes floraux irritables), et que, dans le cas actuel, comme dans les Berbéridées (élamines), ainsi que je l'ai montré ( r), ces agents ne paralysent l'irritabilité que lorsque l'organe qui en est le siège est dans la période de repos. » Le mouvement des Pincjuicula est très-lent et, par conséquent, d'une analyse plus difficile au point de vue qui m'occupe; cependant, à faible dose (2 gouttes), il a pu être suspendu manifestement ; à forte dose (8 gouttes), il est aussi manifestement accéléré. » (i) Du nwufcmciit végétal; G. Blasson, iSyS. [Comptes rendus du 20 avril i^l^-) ( 537 ) MÉTÉOROLOGIE. — Les combustions météoriques. Note de M. W. deFo5viei.i.e. (Extrait par l'auteur.) « L'auteur cite des passages de Lycosthènes et du P. Rircher, qui prouvent que les physiciens du xvi* et du xvii*^ siècle avaient constaté, dans certaines circonstances, la présence de cristallisations de chlorhydrate d'ammoniaque au milieu des alluvions atmosphériques. » Il indique un moyen rapide pour mesurer, à l'aide d'une ascension aérostatique, la quantité de poussières contenues dans une couche d'air d'une épaisseur déterminée. » Ce procédé consiste à placer au bout d'une perche une surface de quelques décimètres carrés, maintenue horizontale, dont un des côtés a été recouvert de glycérine très-pure. Soit H la hauteur verticale parcourue par l'aérostat, S l'étendue de la surface gluante exprimée en décimètres carrés, p le poids de poussière recueillie. La teneur du mètre cube sera pX loo HS » L'auteur fait remarquer que cette question a été soulevée par M. Ch. Dufour dans les Comptes rendus, séance du 9 avril 1866, page 8.40. Ce savant expliquait ainsi l'accélération de six secondes par siècle du moyen mouve- ment de la Lune, en supposant que la masse de poussières météoriques tombant en 36 524 jours fût de 1 1 000 kilomètres cubes. » Il ajoute qu'il n'est point nécessaire d'admettre que le résidu de toutes les combustions météoriques fût une matière solide ; car les résultats des recherches faites par M. Daubrée prouvent qu'une fraction inconnue de ces actions chimiques doit donner naissance à de l'acide carbonique et de l'eau. En effet, ce savant a trouvé, dans les résidus des aérolithes ramassés à la surface du sol, des matières carbonées et hydrogénées qui avaient échappé à la combustion. » L'auteur termine en faisant remarquer que la quantité d'eau employée dans l'hydratation progressive des roches profondes, et dans les réactions volcaniques, semble uidiquer que la nature possède un moyen d'entretenir la masse liquide qui remplit le bassin des mers, puisque le volume des éléments aqueux ne paraît pas diminuer. Cette eau météorique, à cause du froid prodigieux des hautes régions, doit descendre sous forme de pous- sière glacée. » ( 5^8 ) ÉLECTRICITÉ. — Réclamation de priorité concernant te mécanisme d'une lampe électrique présentée par M. Girouard. Lettre de M. J.-E. Abadie à M. le Secrétaire perpétuel. « Je lis, dans le Compte rendu de la séance du 24 janvier dernier, la des- cription d'une lampe électrique de M. E. Girouard, présentée par M. du Moucel, et dont le mécanisme moteur est composé de deux mouvements d'horlogerie distincts, bien que commandés par un seul barillet. Je tiens à constater que, dès le mois de novembre 1868, j'avais remis à M. E. Du- cretet, constructeur de l'appareil de M. Girouard, un dessin de ce dispo- sitif, et que M. Ducretet ne l'a appliqué à ce régulateur qu'après m'en avoir demandé l'autorisation (i). » M. TosELu adresse une formule nouvelle, permettant de trouver la quan- tité de glace que l'on peut produire, en cinq minutes, dans ses glacières à récepteur multiple. A 5 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures trois quarts. D. ( i) J'ai déjà eu, du reste, l'honneur d'en adresser le dessin à l'Académie dans le courant du mois de mars iS^S (pli cacheté n° 2907), et, pour compléter ce premier Mémoire, j'en- voyais, le 3o octi)bre dernier, malgré ma répugnance à entretenir l'Académie d'appareils non encore construits, une Note sur une lampe électrique fort simple, actionnée par ce même mécanisme, et qui avait été antérieurement communiquée à une Société savante de pro- vince. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI iî MARS 1870. PRliSlDENCE DE M. I.E VICE-AMIRAL PARIS. MÉMOIRES ET CO-^ÏMUIVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. GliODÉSlE. — IV Ole sur les opéralions gcodésUjues enhepriscs an Ihcsil; par M. le général Mokin. « Par une décision récente du Ministre de rAgriculluro, du Commerce et des Travaux publics du Brésil, le gouvernement do l'Empercvu- Dou Pe- dro il vient d'instituer luie (Commission chargée de l'exécution d'un en- semble d'opérations géodésiques d'une grande importance pour les |)rogrès de nos connaissances sur la l'orme réelle i\\i globe terrestre. » dette Conunission a d'abord pour mission de déternîiner la position exacte diuie série de stations géodésiques eulrc l'Observatoire de Rio-de- Janeiro et la ville de San-Joau de Rio Claro, cxtrémilé actuelle du chemin de fer de Rio à San-Paolo et point de départ du prolongement [)roj'eté de ce chemin jusqu'à l'endjouchure delà rivière Tielo dans le Parana, en con- tinuant les triangulations jusqu à cette embouchure. » D'après la position des stations extrêmes, cette opération aura |ionr résultat la mesure exacte d'un arc de |)arallèle situé à la lalilude sud i]\n\- \ iron ?3 degrés et de 9 à lo degrés d'étendue en longitiule, reliant la ca- [)ilale de ILmpire au grand méridien du Brésil. C. !1., 1876. I" ScmuiiK, (T. I.XXXII, N» iO.) 7'-* ( 53o ) » D'une autre part, ce méridien, qui est à la longitude occidentale de lo degrés par rapport à l'Observatoire de Rio, traverse tout le Brésil, depuis la latitude nord de 2 degrés à la frontière de la Guyane française jusqu'à la latitude sud d'environ 33 degrés et demi, où il se termine à l'em- bouchure de la rivière Chuy, limite de l'état oriental de l'Urugay, embras- sant ainsi un arc de plus de 35 degrés et demi, et il atteindrait 38 degrés si sa mesure était prolongée, comme on doit le désirer, jusqu'au littoral de notre colonie. » La mesure d'un arc de méridien, partant de l'équateur et d'une am- plitude supérieure à tout ce qui a été fait ou entrepris dans ce genre, est l'opération principale que doit exécuter la Commission des savants brési- liens sous la direction de notre compatriote M. Liais, directeur de l'Obser- vatoire de Rio. » Le concours des directeurs des lignes télégraphiques de terre et de mer est assuré à ces opérations, et, quand les stations télégraphiques feront défaut, on y suppléera, pour la détermination des longitudes, par l'emploi de signaux lumineux reçus et transmis à l'aide d'appareils chronométriques enregistreurs, dont la marche aura été soigneusement comparée avec les observations horaires faites à l'Observatoire de Rio. » Pour la détermination des latitudes des diverses stations de cet im- mense réseau géodésique, on aura recours aux observations zénithales, pour lesquelles on emploiera une lunette perfectionnée par les soins de l'Obser- vatoire de Rio. » Les savants brésiliens qui composent cette Commission sont : MM. Manuel Pereira Reis, président; Fabio Hostillo de Moraes Rego ; JOAQUIN HUET DE BaCELLAR ; Godofredo José Furtado ; Julio Alves da Cuivha; JuLiAO de Oliveira Lacerda. » On voit, par cette indication du vaste programme d'opérations géo- désiques, imposé à leur dévouement, quelle sera l'importance de ces tra- vaux et quels titres acquerront à l'estime du inonde savant ceux qui auront eu l'honneur de conduire à bonne fin une semblable entreprise. » L'Académie des Sciences, qui reconnaîtra facilement la main directrice de ces belles opérations scientifiques, ne peut que faire des voeux pour leur succès et pour leur prompt achèvement. » ( 53, ) « M. Faye, à la suite do cette importante Communication, fait remar- quer que les travaux géodésiques qui vont être entrepris au Brésil pour servir de base à la description géométrique et au tracé des voies de com- munication de ce vaste empire, rendront à la Science un service d'autant plus grand que tous les arcs de méridien et de parallèle qui ont été me- surés depuis un siècle, et ceux qui sont aujourd'hui en cours d'exécution en Europe et en Amérique, se trouvent situés sur l'hémisphère boréal, à l'exception des petits arcs du Pérou et du Caj). Le grand arc de parallèle qui va être mesuré au Brésil comblera cette grave lacune et permettra d'étudier mathématiquement la figure complète de notre globe. » M. Daubrée signale, à un autre point de vue, l'importance des travaux projetés : (( C'est avec un vif intérêt que les géologues verraient prolonger vers l'ouest, à travers la Bolivie, le parallèle qu'il s'agit de mesurer; car il couperait le bourrelet montagneux si remarquable, tant par sa grande élé- vation que par sa constitution minérale, qui, à cette latitude, représente le massif des Andes. » NAVIGATION. — Transformation de i Astronomie nautique, à la suite des progrès de la Chronomëlrie. Note de M. Yvon Villarceau. o Les exigences de nombreux services maritimes, établis depuis une vingtaine d'années, ont montré l'insuffisance des méthodes astronomiques à peu près exclusivement enseignées dans nos écoles; d'heureuses innova- tions ont été proposées à diverses reprises; on s'expliquera comment elles n'ont pu s'introduire que difficilement dans la pratique, si l'on veut bien remarquer que le succès des nouveaux procédés dépend entièrement du degré d'exactitude avec lequel on peut déduire, de l'observation des montres marines, l'heure du premier méridien. » Grâce à l'habilité de nos artistes et aux persévérantes investigations de M. de M;ignac, il devient possible, même après les plus longues traver- sées, de connaître l'heure du premier méridien, dès que l'on dispose de trois chronomètres, et l'erreur que l'on peut avoir à redouter de ce côté n'excède guères celle des observations ordinaires de la latitude. » Cet iuTportant résultat impose aux marins la nécessité d'utiliser et de perfectionner les mélhodes nouvelles, eu leur assignant, dans la science nautique, le rang qui leur est attribué par la nature des problèmes dont elles offrent la solution. 70.. ( 532 ) » Jj'ori^ine des nouvelles méthodes paraît remonter à une quarantaine d'années, et serait due à un officier américain, M. Sumner; ces méthodes ont été l'objet d'études de la part d'officiers de notre marine, parmi les- quels il est juste de citer MM. Hilleret, Marc-Saint-Hilaire et de Magnac. Kous montrerons bientôt que, si elles n'avaient pas été déjà déve- loppées, les nouvelles méthodes se présenteraient comme une consé- quence rigoureuse des données actuelles du problème de la navigation astronomique. » Le moment est venu de mettre de l'ordre dans la science nautique, tout en l'élevant à la hauteur des besoins qu'elle doit satisfaire : c'est ce qui a été compris par quelques officiers de noire marine. Convaincus de la nécessité de refoudre la théorie et la pratique de la navigation, ils ont entrepris un travail d'ensemble sur cette matière et ils m'ont prié de me chargei' de la partie astronomique. M Le travail est assez avancé pour qu'il me soit possible d'en soumettre les bases au jugement de l'Académie et de présenter quelques solutions nouvelles de certains problèmes nautiques. » Voici les divisions cpii ont été adoptées : i° navigation par l'estime; 2° ancienne navigation; 3" nouvelle navigation; 4" navigation côtière. » Pour justifier les méthodes de la nouvelle navigation, il est nécessaire de rappeler, en quelques mois, ce qui constitue essentiellement la naviga- tion par l'estime et l'ancienne navigation. » La navigation par l'eslime est celle à laquelle on était réduit dans la période de temps qui sépare l'invention de la boussole de celle des instruments à réflexion : elle repose sur l'emploi du loch et de la bous- sole; elle suffirait si les indications de ces instruments étaient parfaites et si l'on avait une connaissance exacte de la vitesse et de la direction des cou- rants. Disons immédiatement que, malgré ses imperfections, l'estime tient une place très-importante dans la nouvelle navigation tout comme dans l'ancienne. » L'ancienne navigation repose à peu près exclusivement sur la détermi- nation de la latitude par l'observation méridienne du Soleil, et celle de la longitude par les distances lunaires. Ces deux observations ne coïncident généralement pas. Dès que la laiitude a été obtenue par l'observation du Soleil, on en substitue le résultat à celui que donne l'estime, et l'on se sert de celle dernière pour obtenir la latitude au moment de l'observation des dislances lunaires, en sorte que la longitude n'est affectée des erreurs de l'estime que relativement au déplacement du navire depuis le midi vrai. Lu longitude ainsi obtenue est substituée également à celle de l'estime. De ( 533 ) cette manière, les erreurs de l'estime se réduisent toujours k celles qui peuvent se produire dans l'intervalle des observations astronomiques. A l'époque où la navigation à la voile était seule pratiquée, le dé|)lacemeMl du navire entre les observations de la latitude et celles de la longitude était sans grande importance; il n'en est plus de même aujourd'hui. On avaitce- pendant senti la nécessité de combiner les observations astronomiques de manière à pouvoir obtenir à la fois la latitude et l'angle horaire au moyen duquel s'obtient la longitude : dans ce but, on avait imaginé de com- biner les observations de hauteur de deux astres, ou d'un même astre à des temps différents, en tenant compte de l'estime dans l'ititervalle; mais la solution du problème dépend de la résoluliou d'un quadrilatère sphérique, et nécessite des calculs trop longs, dans la pratique de la navigation cou- rante; ce procédé, qui, comme on le verra bientôt, est la base de la nou- velle navigation, est resté longtemps sans applications sérieuses. » Jusqu'ici les chronomèlres ne jouent aucun rôle essentiel, attendu que l'on ne peut encore compter sur l'exactitude de leurs indications; autre- ment, connaissant la latitude du lieu, il suffirait, pour obtenir la longitude, d'observer un angle horaire au moment favorable. La méthode des dis- tances lunaires n'est pas d'une application journalière, attendu que les observations de distances sont souvent séparées par des intervalles de quatre, cinq à six jours, comme clans le voisinage des nouvelles lunes; alors on utilise les montres marines, dans ces intervalles, en rectifiant l'heure du premier méridien au moyen de la dernière observation de dis- tance lunaire; en cet état de choses, l'usage des montres marines constitue, à l'égard des longitudes, une autre genre d'estime, analogue à celui que prt'sentent le loch et la boussole relativement aux latitudes. » Au fur et à mesure que les méthodes chronométriques se perfec- tionnent, l'emploi des montres marines perd le caractère que nous venons de signaler; il commence bientôt à rivaliser avec celui des distances lu- naires. Ce n'est toutefois que dans ces derniers temps que l'emploi des montres marines a fini par acquérir un degré de supériorité bien constaté et a permis d'opérer la transformation qui constitue la nouvelle navigation. Ajoutons, pour n'y pas revenir, que les procédés de l'estime sont constam- ment utilisés dans les intervalles qui séparent les observations astronomi- ques, tant dans l'ancienne navigation que dans la nouvelle. » I-e caractère propre de la nouvelle navigation est dans l'emploi des indications ehronométriijues convi'nablcmeni corrigées, pour (léi<'iiiiiiicr ( 534 ) avec sécurité l'heure du premier méridien, à un instant quelconque. On a vu par les Mémoires de M. de Magnac que ce résultat peut être obtenu, dans la pratique de la navigation courante, au moyen de procédés gra- phiques d'un usage aussi facile que ceux employés antérieurement. Or, si l'on considère les erreurs auxquelles sont sujettes les longitudes obtenues parles distances lunaires, erreurs qui ont leur source dans l'imperfection des tables et la grande difficulté des observations, on est conduit à rem- placer les distances lunaires par les méthodes chronoméiriques. Il reste à examiner quel système d'observations est le plus propre à la détermination simultanée de la latitude et de la longitude. M La théorie montre que, si l'on connaît l'heure du premier méridien, il suffit de deux observations de hauteur pour déterminer à la fois les deux coordonnées, longitude et latitude, et qu'il n'est pas nécessaire que ces observations soient simultanées, lorsqu'on peut compter sur la mesure du déplacement du navire dans l'intervalle des observations, mesure que l'estime fournit avec une suffisante précision. » La solution directe de ce problème, par les méthodes ordinaires, exige de longs calculs; à cette solution directe on peut substituer une solution indirecte, qui se trouve singulièrement facilitée par l'emploi des fonctions hyperboliques; mais on peut, le plus souvent, sinon presque toujours, appliquer les méthodes astronomiques, qui consistent à rechercher la cor- rection d'une solution aj)prochée, en faisant usage des équations de condi- tion. Or, la solution approchée est précisément fournie par Vestime, et le point qu'on en déduit s'appelle point estimé. Parlant donc du point estimé, il est facile d'en conclure, par un calcul simple, la hauteur et l'azimut de l'astre observé; nommons ces quantités hauteur et azimut estimés. Avec ces éléments, on pose une équation établissant la condition que la hau- teur es/Zmee, corrigée en raison des corrections inconnues de la longitude et de la latitude estimées, s'accorde avec la hauteur observée. 1) En bornant les calculs aux termes du premier ordre, on a une équation linéaire entre les deux corrections inconnues. Géométriquement, cette équation se traduit par une droite que l'on peut tracer sur unecarte marine, et qui offre cette particularité d'être normale à la direction azimutale de l'astre observé. Cette droite a reçu la dénomination de droite de hauteur, et sou point de croisement avec la direction azimutale de l'astre observé a reçu le nom de point rapproché. La droite de hauteur est un lieu géométrique de la position du navire; et le point rapproché, dans le cas d'une seule observation de hauteur, est la position la plus probable, eu égard aux ( 535 ) seules erieiiis de l'csliiuc. L'équalion do condition ayant été rendue li- néaire par la suppression des termes d'ordres s\ipéneurs, on ne peut faire usage de la droite de hanteiu' que dans un intervalle peu considérable «le part et d'autre du point rapproché. » Il est clair actuellement qu'une seconde observation fotunira une nou- velle droite de hauteur et que la position cherchée du point, ou la position du navire, sera à l'intersection des deux droites. La théorie rigoureuse montre que les conditions les plus fovorables à l'exacte détermination du point, au moyen de deux observations, se présentent dans le cas où les deux dislances zénithales, jointes à l'angle azimutal qu'ellescomprenuenf, forment un triangle sphérique trirectangle. » Nous voici parvenus, en suivant l'ordre logique, à une solution qui prend une place bien déterminée dans la science nautique : cette solution a été signalée et mise en pratique par M. I\Iarc Saint-IIilaire; nous voyons, ainsi qu'U a été dit plus haut, qu'elle se présentait comme conséquence inévitable d'un système de données bien défmi. a Le cas d'une seule observation de hauteur offre une solution indéter- minée; mais la droite de hauteur est néanmoins très-utile dans les atter- rissages, attendu que, tracée sur la carte, elle fournit une direction que le navigateur peut suivre avec sécurité, ou parallèlement à laquelle il peut marcher pour atteindre un point déterminé de la côte. » Le cas des deux hauteurs observées fournit une solution du problème du point ; mais cette solution manque d'un contrôle désirable, surtout au moment où l'on se prépare à l'atterrissage. Dans cette circonstance et quand l'étal du ciel le permet, on multiplie les observations : on a alors autant de droites que de hauteurs observées ; mais généralement les erreurs des observations ont pour résultat que les diverses droites ne se croisent pas en un point unique : si leur nombre est », le nombre des points d'intersection est n(n — i) : 2. Le problème est ici plus que déterminé, et sa solution doit être demandée à la théorie des probabilités. I) En supposant les observations également précises, la situation du point, la plus probable, est telle que la somme des carrés des normales abaissées de ce point sur les droites de hauteur se trouve être un minimum : en con- séquence, le /Joint c/jerc/ie est le centre de gravité des pieds des perpendi- culaires abaissées de ce point sur les mêmes droites. » Voici la solution analytique du problème. Soient : n le nombre des hauteurs observées H, corrigées des effets de la dépressinn, de la réfraction et au besoin de la parallaxe; ( 536 ) Hp les hauteurs estimées correspondantes; Z les azimuts comptés du nord vers l'ouest; (?^ et ôL les corrections respectives de la longitude et de la latitude esti- mées. On obtiendra ces inconnues par les formules suivantes : /;=H — lie, X = -2j5sinZ, Y = -lpcosZ, n n (i _ a^ _ (/^) dX = 2 [(i -f- «) X ~ K Y ], (i - li' - ('=) --'-- = 2 [( j - m) Y - ç'Xl. » Nous mentionnerons que la quantité p représente, pour chaque obser- vation, la distance entre le point es^/mt et le point ?v7/j/jroc/je' correspondant : d'après cela, on voit que notre solution dépend essentiellement des coor- données des points rapprochés. » Le cas de trois droites de hauteur étant le plus fréquent, nous avons re- cherché une solution graphique pour ce cas. Celle que nous avons trouvée se déduit directement des conditions du problème; voici en quoi elle con- siste. Soient A, B, C les sommets du triangle formé par les trois droites, a, b, c les côtés opposés. Considérons le sommet A, et menons du côté in- térieur du triangle deux droites parallèles aux côtés compris b, c, à des distances respectivement proportionnelles aux longueurs de ces côtés, et joi- gnons le point A' d'intersection de ces parallèles au sommet A; le point le plus probable sera situé sur la droite AA'; donc, si l'on répète la même construction, relativement aux autres sommets, les trois droites AA', BB', ce se couperont au point cherché. » Quant à la solution graphique du problème relatif à un nombre quel- conque de droites de hauteur, nous l'avons proposée à un ancien officier de marine, géomètre très-exercé, M. H. Bertot, actuellement ingénieur civil. Ce géomètre a effectivement trouvé une solution graphique que nous nous bornons pour l'instant à annoncer. » D'après ce qui vient d'être exposé, il est visible que la nouvelle navi- gation se réduit à l'application de méthodes simples, qui se présentent comme conséquences inévitables des données actuelles du problème de la navigation astronomique : d'ime part, méthodes chrouométriques qui seront développées par M. de Magnac; d'autre part, observations de plusieurs hauteurs d'astres connus, et méthodes soit analytiques, soit graphiques, pour en déduire les coordonnées du point. ( 537 ) « Quant à la parlie analytique de notre travail, nons croyons devoir faire connaître que nos fornnilcs ont un degré de généralité qui ne laisse rien à désirer. Il suffit que les quantités qui entrent dans leur couiposition soient tout il'abord aftVclées de signes convenus, pour que le calculateur n'ait qu'à se coufornier aux règlis de l'Algèbre. Entièrement dégagé de la nécessité de recourir aux considérations géométriques pour fixer ces signes, il conservera la liberté d'esprit qui est indispensable pour exécuter rapide- ment et sûrement les calculs numériques. .) Bien que les tnétbodes décrites dans la présente Note suffisent large- ment aux besoins de la navigation, il ne sera pas sans intérêt d'exposer d'autres méthodes intimement liées aux précédentes, et qui nous fourniront l'occasion de revenir sur le côté liistorique de la question; ces méthodes nous offriront d'ailleurs un certain intérêt théorique, en ce sens qu'on y trouvera la solution de questions de Trigonométrie sphérique, simplifiée par l'emploi des fonctions hyperboliques, » r.es méthodes auxquelles nous faisons allusion ont été désignées sous le nom de méthodes des courbes de hauteur. Nous en ferons l'objet d'une pro- chaine Communication. » MÉCANfQUE APPLIQUÉE. — Nolc Sur les chemises de vapeur des cyhndrcs des machines ; par M. H. Resal. « On a reconnu que l'emploi des chemises de vapeur des cylindres, en- veloppées de matières peu perméables à la chaleur, avait pour effet de réa- liser une économie notable dans la dépense de combustible, économie qui, dans certains cas, s'est élevée à près de 20 pour 100. » J'ai cherché à me rendre compte de ce fait, qui, au premier abord, m'a paru paradoxal. » A cet effet, j'ai considéré deux cylindres identiques alimentés par la mèdie chaudière, l'un enveloppé seulement de matières peu conductrices, l'autre muni d'une chemise de vapeur entourée elle-même de matières à peu près imperméables à la chaleur. » J'ai supposé que dans le premier cylindre la vapeur se détendait comme si elle n'éprouvait ni perte, ni gain de chaleur, et que dans le se- cond la pression delà vapeur, pendant la délenle, suivait la loi dcMariotle, comme l'indique l'expérience. » J'ai admis que l'admission était la mêine dans les deux cas. B Un exemple numérique que je rapporte ci-après m'a conduit aux ré- C. R., 1S76, 1" Semeslrc. (T. LXXXII, N' 10.) 7 ' { 538 ) sultats suivants : i" le rapport de la quantité de chaleur, transformée en tra- vail, à la quantité de chaleur fournie par la chaudière pendant l'admission et la détente est un peu plus faible dans le premier cas que dans le second; 2° si l'on suppose que la chaleur de vaporisation de l'eau condensée à la fin de la détente soit empruntée en totalité au cylindre, pendant l'échappe- ment, puis restituée d'une manière quelconque par la chaudière, on trouve que le rendement calorifique est plus grand dans le second cas que dans le premier et que la différence relative des deux rendements est comprise entre un cinquième et un sixième, ce qui est d'accord avec l'expérience. » J'ai supposé que la pression dans le cylindre, pendant l'admission, est égale à la pression dans la chaudière, ce qui est à très-peu près exact lorsque le tuyau d'amenée de la vapeur est court, que son diamètre est grand, qu'il est bien enveloppé, et lorsque les orifices d'admission sont grands et rapidement ouverts, comme dans les machines Corliss et Sulzer. » Soient : A = 4^5 l'équivalent mécanique de la chaleur; ^„ = io333 X 6^"" la pression dans la chaudière; ta la température correspondante; / Po \ 0,9 4 3 [a] po = o.ooi iG4 (— Ç33 X 760J =3,2837 le poids spécifique de la vapeur saturée sèche à la température ^0; r^ = 496 la chaleur de vaporisation de cette vapeur; ï3„ = 0,80 la proportion de vapeur sèche admise dans le cylindre, M Pour les quantités qui se rapportent à la détente, je me suis servi des mêmes lettres que ci-dessus, en remplaçant l'indice zéro par l'unité. J'ai négligé l'espace nuisible et la faible variation avec sa température de la chaleur spécifique de l'eau. Enfin j'ai admis que la température de l'eau d'alimentation était 12 degrés. » i^'' Cas. — La vapeur se détend sans éprouver ni perle ni gain de chaleur. » Dans ce cas, on a , , r,,/\ -/lo'o , o r } •273-1-/1, (l) n — = — ^ h 2,002b lOg-^; et, pour l'équivalent calorifique du travail dû à la détente de i kilogramme de vapeur, ( 539) » Si 1 on suppose — = — , on trouve it, = S2% -,7, = 0,701, p, — o,:iiC), (3) i p cln ,. et pour le rapport des volumes à la fin et au couinienccment de la dé- tente (4) -X - = 9,32. j) On remarquera notamment que la pwporlion d'cdu contenue primitive- ntenl dans le cylindre a presque doublé à la fin de la délenlc. » Le rapport de la quantité de chaleur transformée en travail à la quan- tité de chaleur dépensée pendant l'admission est UT'i-M (5) -^^^-^ — ^- — ^ = o,i655. ■Coro + fo— 12 + -^ Ap„ » Si l'on ajoute au dénominateur la chaleur de vaporisation (i —yj,)r, de l'eau contenue dans le cylindre à la fin de la détente, conformément à ce que j'ai annoncé plus haut, le rapport devient (6) £ = 0,l32'i. » 2" Cas. — La uapcu)' se détend en suivant la lui de Mariutte. » Pour nous placer dans les mêmes conditions que précédemment, nous poserons /jo = 9,32/j,, d'où /, = 88". )) On a, par hypothèse, p, p.' OU, en vertu de la formule {a), p \ 0,0.'i7 >3.=-'3ol^j =0,909, et \i\ proportion d'eau contenue pi iuiilii'cnienl dans le cylindn' a diminue de moitié environ. » Le rapport entre la quanlilé de chak-ur tiansformée en travail et la 71.. ( 5/,o ) quantité de chaleur dépensée pendant l'admission de la détente est ' • ' 2,302Ol0g (7) ^ '^ ^ = 0,1673. h 2,3020 lOL'— 1 A Ce rapport diffère peu, comme on le voit, du rapport semblable (5) relatif au cas précédent. » Si l'on ajoute au dénominateur de l'expression (6) la chaleur de va- porisation (i — v;,)/', , on trouve (8) £=0,1557. » Enfin, en divisant l'une par l'autre les valeurs (8) et (6), on trouve 1,175 pour le rapi)ort des quantités de travail produites par i kilogramme de vapeur lorsque la chemise de vapeur existe et qu'elle n'existe pas. L'éco- nomie résultant de l'emploi de la chemise se traduit donc par le nombre 0,175, soit à peu près y», fraction comprise entre ~ et |, comme nous l'a- vons annoncé. » MIÏTÉOROLOGIE. — Sur les variations ou inéijnliiés périodiques de la température (onzième Note, suite); par M. Cii. Sainte-Claiue Deville. « La présente Note est le complément de celle que j'ai présentée dans la séance du 12 avril 1875, et dans laquelle j'ai commencé l'étude de la grande oscillation de la température, dont le centre tombe généralement du 12 au i4 du mois de novembre, mais qui, comme je l'ai fait observer plusieurs fois, se compose, en réalité, de trois courtes oscillations successives, de cinq jours chacune, celle du milieu coïncidant avec l'oscillation du ving- tième jour dodécuple, pour le mois de novembre. C'est ce qu'on voit très- clairement, par exemple, dans le diagramme de la page 945 du tome LXXX, où j'ai réuni, pour novembre 1870, la moyenne température de chacun des jours de cette période, observée en 42 stations européennes. » Ces 42 stations comprennent : au sud, Saint-Louis du Sénégal, Sau- Miguel des Açoies, des stations appartenant à l'Italie et à l'Europe centrale et trois seulement au nord : Utrecht, Copenhague et Stonyhurst. La surface qu'elles embrassent s'étend, en latitude, du 17" au 56*= degré N. et, en longitude, du 25*^ degré O. au il\'' degré E. du méridien de Paris. » Depuis la rédaction de cette Note, M. le professeur Wild m'ayant fait l'amitié de m'adrcsser l'ensemble des observations recueillies pour 1873, { 54. ) el publiées par l'Observatoire |)hysique central de Saint-Pétersbourg, j'ai pu poursuivre l'étude de roscillalion périodique de novembre iS^S sur le nord et le nord-est de l'Europe et sur une grande partie de l'Asie. Les sta- tions pour lesquelles le mois do novembre est donné en entier et sans la- cunes sont au nombre de 67. Leur limite supérieure, en latitude, est le Gli'' degré (Arcbangelsk); leur limite inférieure, le 25'' degré (Kelung). Quant aux limites extrêmes des longitudes, elles sont, à l'est de Paris, les 21'' et Fig. 1. Ûbser^'atoircs Paisses ■Novembre 1873 s 7 a 9 10 11 12 13 I» is te 17 13 10 T^mpopaturt Moyenne 'ir (31 Statuins) Laliludc 51"-64.". (36 Slatîon:») lis \ 1 3 1 i.^ , ~- _ 140" degrés. Ces 67 Stations comprennent donc une très-grande partie de l'Europe septentrionale et de l'Asie. On y trouve les stations de la Russie, de la Sdjérie et de lOinal, fie la Crimée, du Caucase, de l'Arménie et de la Clune, jusqu'au fleuve Amour. » Pour discuter tous ces résultais, j(! les ai divisés en deux groupes, suivant que la latitude des stations était inférieure ou supérieure au ( 542 ) 5i* degré. Ces dernières, comprenant 36 stations, sont représentées par la courbe inférieure du diagramme ci-joint [ficj. i); la courbe supérieure donne la moyenne des 3i stations les plus méridionales. » La discussion de ces deux courbes me paraît intéressante et instruc- tive. La courbe inférieure, qui se rapporte aux stations qui sont, à la fin, les plus nombreuses et le mieux observées, présente nettement les trois in- flexions sexdodécuples ou quinquediiimes, les 6, 1 1 et i6, comme la courbe des 42 stations du midi et du centre de l'Europe (t. LXXX, p. 946) les présentait, les 7, 12 et 17, c'est-à-dire avec un jour de retard. La courbe des 3i stations les plus méridionales, qui s'étendent sur des contrées extrê- mement diverses et de climats très-variés, présente aussi ces trois inflexions, avec un peu moins de régularité. La courbe intermédiaire, ponctuée, qui est la moyenne des deux autres, dissimule l'oscillation du milieu et ne donne nettement que le maximum du 7 et le minimum du 16; ce qui est ime nouvelle preuve que, dans ce genre de recherches, il faut se garder de combiner ensemble des résultats obtenus dans des stations extrêmement éloignées les unes des autres, dont les jours critiques peuvent avancer ou retarder les uns sur les autres, et dont la moyenne élimine ainsi l'inflexion que l'on recherche. » Quant à l'Amérique du Nord, l'une des courbes de la ficj. 1 (page 52i) de la Note de M. G. Hinrichs montre que l'oscillation de la mi-no- vembre 1873 s'est fait sentir à lowa-City : on y distingue parfaitement les abaissements des 6, 1 3 et 18 et les relèvements des 7, 10 et i5; mais je possède, depuis quelques jours seulement, un document très-pré- cieux à cet égard, c'est VJnmial Rapport^ pour 1874, publié par le général Albert Myer. J'y trouve, en effet, 54 stations des États-Unis et du Canada, pour lesquelles les minima et maxiina (i) sont donnés chaque jour, sans lacunes, du 7 au 19 novembre 1873. Ce grand espace a pour limites extrêmes, en latitude, le 25* et le 5o* degrés N. et, en longitude, les 66* et laS** degrés O. de Paris. En divisant en quatre com- (i) Bien que, dans !'.•/««««/ Tfe^ort, pour chaque station, le maximum diurne soit indiqué avant le minimum, j'ai supposé que ces deux extrêmes du la température étaient comptés, comme ils le sont généralement en Europe, entre deux minuits consécutifs. Si, au contraire, le maximum donné pour un jour est celui qui a été observé dans l'après-midi de la veille, les moyennes américaines doivent être considérées comme en avance de douze heures sur les autres. Qu'il nous soit permis d'ajouter que si le Chicf-Signal Officer voulait ajouter à son précieux Recueil la demi-somme des extrêmes pour chaque jour, il rendrait à la Météo- rologie de discussion un éminent service. { 543 ) partiments déterminés par la rencontre du 4o' degré de latitude avec le 92° degré de longitude (Grecnwicb), on trouve 10 stations pour le comparti- ment N.-O., 24 pour le N.-E., i3 pour le S.-E. et 7 pour le S.-O., et, si l'on calcule ces quatre moyennes, on obtient les quatre courbes de \&fi(j- 2 et, pour moyenne générale, la courbe pleine forte. Ces courbes Fie. 3. Stations américiiines Novembre 1873 . & 1 5 9 10 1) 12 13 1^ 1 Ô IG n 18 19 1 11 > < \ v . \ / \ <( \ i \ \ n \ \ / L 1 1 \ \ 7 ^ k *' *. \ 1 : 1 \ \ ; % • \ \ s » ! \ \ ; f, • f \ X, \ \ : II > \ *• V V \\ 1 / a f\ \ \ // \ \ -j ? / \ \ \ 1 // . \ \ v. \ \ \ 'y ^ ^1 » n >" 1 r 1 , \\ \ \ \ -1 \ \ / / \ -? \ '\ / / \ -3 \ ^ / / \ •\ f -s 13 Stations S£. 1 «ÏO -fi 1 V N z. 0. V -1 0 N / -8 se ressemblent deux à deux : celles du S.-E. et du N.-E. présentent, vers le lo, une inflexion qui disparaît dans les deux autres; mais la grande oscillation se dessine nettement dans chacune des combes : le premier maximum variant du 8 au 9, le second tombant invariablement le 16; le minimiun variant du 12 au 14. Quant à la courbe moyenne, elle est d'une netteté saisissante. » Cette discussion, rapprochée de celle que j'ai appli([uée à l'Europe mé- ridionale et centrale dans ma première Communication, prouve, en toute rigueur, que l'oscillation de la mi-novembre iS-jj s'est (ait sentir sur les ( 544) trois grands continents de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique, et sur la portion septentrionale de l'Afrique, c'est-à-dire sur presque toute l'étendue de l'hémisphère boréal. » Pour novembre 1874, je n'ai pu discuter l'ensemble des stations russes, dont les observations ne sont pas encore publiées; mais, pour les trois autres continents, l'oscillation est manifeste. En effet, d'un côté, cette oscillation résulte du diagramme de la page g47 et de la note de la page 948 (t. LXXX), depuis le '5i^ degré de latitude (Sahara) jusqu'au 60* degré (Upsal); de l'autre côté, cette oscillation n'est pas moins évidente, pour le continent américain, sur la fig. 2 de la Note présentée, à la dernière séance, par M. le professeur Hinrichs (t. LXXXI, p. Sai). )) Je démontre, d'ailleurs, le même fait de la manière suivante : j'ai consulté et discuté, à ce point de vue, du 7 au 19 novembre 1874, le Meteorolorjical Record, que |)ublie, pour chaque jour de l'année et pour plus de 100 stations des États-Unis et du Canada, M. le général Albert Myer, Chief-Sù/nal Ofjicer de l'Union américaine. J'ai trouvé, pour cet intervalle, 84 stations dont les indications journalières n'ont pas man- qué une seule fois ; enfin j'ai groupé séparément les 43 stations, dont la latitude dépasse 4i degrés, et les 4i stations, dont la latitude est moindre que 4i degrés (la plus méridionale est Key-West, en Floride, par 24"32'). » Bien que toutes les observations se fassent au même instant physique (7'' 35" matin, heure moyenne de Washington) et que, par conséquent, l'heure d'observation varie considérablement avec les longitudes, les nom- bres ainsi obtenus sont comparables, parce que chaque jour présente cha- cune des stations observées à la même heure. Les deux courbes du dia- gramme ci-joint [fig. 3), qui ont été ainsi construites, montrent nettement l'oscillation, dont le minimum tombe le i3 novembre, et leur moyenne, ponctuée, est, comme on peut s'en assurer, remarquablement semblable à la ligne pleine forte qui, dans le dessin de M. Hinrichs (page Sai), repré- sente la moyenne température en Europe pour la même période de no- vembre 1874. » De cette dernière partie de ma discussion on peut donc, il me semble, conclure avec toute vraisemblance qu'en 1874, comme en 1873, l'oscil- lation de température de la mi-novembre a affecté l'ensemble de l'hémi- sphère boréal. » Quant à l'hémisphère austral, la chose est plus difficile à prouver, par suite de la rareté d'observations, au moins à moi connues. En effet, j'ai déjà montré que le seul moyeu d'établir ces mouvements d'une manière certaine consiste à ne combiner ensend:)le que des observations faites en des ( 545 ) localités qui ne soient pas assez distantes entre elles pour que les jours critiques (maxima ou minimaj, étant notablement clé|)lacés, dissimulent, dans l;i moyenne, les détails de l'inflexion. D'un autre côté, l'emploi d'une seule station soulève cette grave objection que l'on n'est jamais sur de Fig. 3. Stations anicncoinc* Latitudes inTpHciirv» (^l stations ) LatiUidca Siycrîcurca (V3 sluLtoia] Novembre 1874- Il 12 13 IV I.S lA 11 la 1» / \ ^ - \ \, — ■ — - \ / \ ^ \ / \ / _ s 1 \ / \ N \ \ \ / \ \ \ \ / / / \ \ > \ \ \ \ / > \ \ \ \ \ / \ / i J \ \ ■ \- \ .-'- / \ \ \ / \ \ / \ 1 \ / \ \ — — n'avoir |)as discuté une influence locale particulière, ou même des erreurs accidentelles. M II me semble donc préférable de me borner actuellement à étudier ces mouvements périodiques de la température dans l'iiémisplière boréal, et à en remettre l'étude, pour l'autre bémisphère, à l'époque où j'aurai terminé la série de Notes, qui débute par la onzième, consacrée au mois de novembre, mais qui devra successivement aborder les onze autres mois de l'année, au même point de vue. D'ici là, je ferai tous mes efforts pour me i)rocurer le plus grand nombre possible de documents relatifs à l'bé- mispbère austral, pour l'année iBy'S, » C. h,, 1876, I" Hcmeslre. (T. LXXXU, N" 10.) 7^ ( 546 ) PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sw une sùuplificalion nouvelle de la loi fondamentale de l' Electwdpiamique ; par M. R. Clatsius. « J'ai eu l'honneur de communiquer à l'Académie, il y a quelques semaines, une nouvelle loi fondamentale de l'électrodynamique (i); je me permets d'y ajouter une remarque, qui me semble essentielle. » Les équations les plus générales, par lesquelles j'exprimais d'abord la loi, contiennent chacune un terme affecté d'un facteur constant dont je disais qu'on peut le considérer comme indéterminé, si l'on ne veut ad- mettre comme certain que ce qui est confirmé par l'expérience, mais que sa valeur la plus vraisemblable, théoriquement, est zéro, de façon que ce terme disparaît. A côté de cette simplification déjà mentionnée, il y en a encore une autre qui est possible, et qui se rapporte à une partie du der- nier terme de chaque équation, à savoir aux quantités .r, j-, z con- tenues dans les différences x — x', y — j' , z — z'. J'ai conservé ces quan- tités, pour ne pas m'éloigner plus qu'il n'est nécessaire des idées et des formules usitées, mais elles ne sont pas requises par l'expérience, parce qu'elles sont sans influence sur les actions d'un courant galvanique fermé. On peut donc les supprimer, sans changer en rien les résultats qui peuvent être contrôlés par l'expérience. » Soient x,j-, z etx',j', z' les coordonnées rectangulaires de deux par- ticules d'électricité e et e', au temps t; r leur distance mutuelle, v et i>' leurs vitesses, et s l'angle compris entre les directions de leurs mouvements; re- présentons par Xee', Yee', Zee' les composantes de la force que e éprouve de la part de e' ; alors les équations simplifiées seront ' dl\r dt J d- Y = --/(i-Aw'cosE)-A-^('^' dy ^ ' dt\r dt Z = r- ( I — kw' cos i) — k'—\-'-^ di ^ I dt\r dt OU k est une constante positive, qui dépend du rapport entre la partie électrodynamique et la partie électrostatique de la force. ( i) Voir page 249. ( 547 ) » En faisant la somme des produits respectifs de X, Y, Z, X', Y', 7! par ,lx (ly ilz il.v' 9" Les racines des plantes rejettent de l'acide carbonique, qui maintient les bicarbonates à l'état de saturation. » 10° Ces expériences, faites snr des plantes en pleine vigueur physiolo- gique et dans les conditions naturelles, concordent, sur un certain nonjbre de points, avec celles qui ont été faites sur les solutions concentrées et les vases poreux. » « M. DcPCY DE LOME présente à l'Académie un Mémoire de M. Uerliii, ingénieur de la Marine, dans lequel l'auteur a consigné les résultats d'ex- périences qu'il a faites pour mesurer, simultanément et d'uoe manière con- tinue, d'une part, les angles de roulis d un navire par rapport à la verti- cale du monde; d'autre part, les directions successives de la normale à la lame, à l'endroit où flotte le navire; enfin, la vitesse de propagation du mouvement de la lame à la surface de la mer. » M. Dupuy de Lôme expose le système du double oscillographe em- (i) J'ai employé, pour doser les bicarbonates avant et aprùs rabsorplimi, Ir inotoazotale acide de mercure, dont j'ai indi(|ni' remploi dans un autre tr.ivail. \.-iiiii 1 de même une condition permanente entre les dérivées -p_ et ——^ n un ordre quelconque, mais déterminé, quelle que soit la relation spéciale dc^ à jc. Je fais voir qiie celle condition est alors nécessairement linéaire pour tous les ordres supérieurs au premier : Une analyse assez compliquée montre ensuite que les formules de transfor- mation les plus générales propres à la réaliser sont les suivantes : X =mX + ?i, y = IJ.X -H v„ + V, X -f- v.X= H- ... -I- y*_, X*-' + vaX*, avec /c -f- /i constantes arbitraires. C. R., li>76, I" Scmeitrc. ^T. I.XXX1I, N» 10.) 7^ ( 554) » On peut ainsi, par exemple, établir une relation invariable entre les courbures des /:'"«" développées d'une ligne quelconque et de sa trans- formée dans tous les couples de points correspondants. » GÉOMÉTRIE. — Démonstration géométrique d'une relation due à M. Laguerre; par M. A. Mannheisi. « M. Laguerre a fait connaître, en 1870, dans le Bulletin de la Société pliilomathique, une importante relation concernant deux courbes tracées sur une surface et tangentes entre elles. Il en a fait usage, dans les Comptes rendus, séance du 29 mars 1875, pour démontrer un théorème de M. Ri- baucour. Dans la séance précédente, j'étais arrivé à démontrer géométri- quement ce même théorème, en partant d'une propriété énoncée par M. Bonnet en 1868 (i), et qui est relative aux normalies à une surface dont les directrices sont tangentes entre elles. J'ai pensé que la relation de M. Laguerre n'était elle-même qu'une conséquence de cette propriété des normalies. Je vais montrer qu'il en est bien ainsi. » Désignons par (S) la surface sur laquelle nous considérons une courbe (a), par a un point de cette courbe, par (T) le plan tangent en a à (S), par A la normale à (S) qui est issue du point a, enfin par b eic les centres de courbure principaux de (S) situés sur A. )) En faisant usage de ces notations, la propriété des normalies dont il vient d'être question peut s'énoncer ainsi ; » Lorsque les directrices de normalies à (S) sont tangentes en a « (rt), ces normalies sont osculatrices entre elles aux centres de courbures principaux b et c. » Il résulte de là qu'aux points ^ et c les indicatrices de ces normalies ont les mêmes asymptotes. La normale A est une asymptote commune à ces deux indicatrices. Désignons par bb' et ce' les deux autres asymptotes, b' et c' étant les traces de ces droites sur le plan (T). » On peut dire aussi que les hyperboloides osculateurs de ces normalies le long de A contiennent les droites bb' et ce', et alors les traces de ces hy- perboloides sur le plan (T) sont des coniques tangentes entre elles en a à {a) et qui passent par les points b' et e' . » Menons la droite b'c' et appelons î le point de rencontre de celte droite (i) Y ow Recueil des Savants élrangets, t. XX, et Journal de l'École Polytechnique, 43° caliier, mon Etude sur le déplacement d'une figure de forme invariable, tlieoi . LVIII (1868); voir aussi joui'ii;il l'Institut, séance de la Société [ihiioniatliiijue du 5 novembre 1871. ( 555 ) et de la normale comninne en « à ces coniques. Le segment ai est alors une longueur qui est la même pour toutes ces courbes. » Nous n'avons donc qu'à chercher, au moyen des éléments relatifs à une courbe tracée sur (S), l'expression du segment ai, pour obtenir une fonction qui ne variera pas lorsqu'on passera de cette courbe à une autre qui lui est tangente. » Pour calculer ai, prenons en particulier la courbe [a), la normalie à (S), dont cette courbe est la directrice, et l'hyperboloïde osculateur de cette normalie le long de A. Cet hyperboloïde a pour trace sur , T) une conique qui contient b' et c' et dont le centre de courbure correspondant à a est un point que j'appellerai y. Appelons/ le point de rencontre de cette conique et delà normale ay; on a, puisque l'angle b'ac' est droit, , . II I ^ ' 2.a'f aj ni » Menons, à partir de fl et à partir du point a,, infiniment voisin de a, sur la courbe (a), des plans normaux à {a). Ces deux plans se coupent suivant l'axe de courbure de {a). Cette droite contient-/; elle rencontre A au point |5, centre de courbure de la section faite dans (S) par le plan mené par A tangcntiellement à [a). Le plan Aay normal à {a) est alors tangent en /5 à la normalie dont cette courbe est la directrice; le plan nor- mal à {a) au point a, touche cette normalie au point p,. La droite (3^, et la droite /Sy sont deux tangentes conjuguées, puisque /3y est l'intersection des plans tangents à la normalie aux points iuBniment voisins [i et p,. Ces deux droites et les génératrices de l'hyperboloïde osculateur qui passent au point j3 forment un faisceau harmonique. Ces droites sont ^a, p-j, ^j et j3A, en appelant k la trace de la droite /3p, sur le plan (T). On a alors I I I aj r>. rty iak Portant cette valeur de — . dans la relation (i), il vient , . 2 1?. \ ' (l'j ak ai Calculons maintenant a-j et ak. Désignons par ts l'angle que A fait avec le plan osculateur de {a) au point a et par II le rayon de courbure (7/3, on a I tango 7-3.. ( 556 ) » Abaissons du point |3| la perpendiculaire /3,e sur A. Dans le plan Art'/ nous avons les deux triangles semblables, /3p,e et /5Art, qui donnent 1 _ pe nk p« X ep, /3, est le centre de courbure de la section normale à (S), qui est tangente en fl, à [a]', alors |3,rt, est le rayon de courbure de celle section. La droite |3, e pouvant être considérée comme un élément de la trajectoire or- thogonale des génératrices de la normalie, le segment ae est égal à /3,rt,; on voit ainsi que jSe est égal à rfR. » La distance ej3, est égale à V^-dO, en désignant par dQ la torsion géodé- siquede (a). On a'donc I rfR ak R'f/9 En portant dans la relation (2) les valeurs de — et —, il vient f/R ?R 2tangw+ ^-rr = — = const. ° R «9 01 Ainsi, quelle que soit la courbe tracée sur (S), langenlielleinent à [a) au point n, on a toujours (3) -^ — h 2langror/ô = const. On peut, à la place de R, introduire le rayon de courbure p de {a). On a p = Rcosw, d'où f/R ''p , ^ j Il p *- En portant celte valeur dans l'équation (3), il vient, en représentant par — la torsion absolue de («), ^ ^ + tan^i!^ (^ST — ? — ) = corist. 3 p ° \ j /• » Si nous considérons deux courbes tangentes entre elles, en appelant p', ct', /' les éléments an.ilogiies à p, ro, /•, nous avons l dû . / , -i. ih\ I f/f,' . , / ; , 3 ''^\ _ J + ,ang^ ^^^ _ _ _ j = _ X + tang^ ^./^ _ - - j qui est la relation de M. f^aguerrc. » { 557 ) ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur lit jilio(omclrie des étoiles cl la transparence de l'air. Note de M. Cii. Théimed, présentée par M. Faye. « J'ai effectué, à l'Observatoire du Bureau des Longitudes, une série de déterminations avec un photomètre d'Arago, récemment construit par M. Did)oscq et mis à ma disposition par M. IMarié-Davy. Ces détermina- tions ont un double but : la mesure des intensités lumineuses des étoiles et l'étude de la transparence de l'air. » Dans un Mémoire lu devant l'Académie, le 29 avril i85o, Arago a donné le principe de sa méthode photométrique, qui repose, comme on sait, sur la polarisation de la lumière. Un peu en avant du foyer principal de l'objectif d'une petite lunette, se trouve un prisme de Foucault; en avant de l'oculaire est un prisme biréfringent, mobile sur un cercle gradué. Par- tant d'une position de ce prisme, où l'on ne voit qu'une image d'une étoile, on détermine l'angle dont il faut le faire tourner pour que la seconde h\và°e apparaisse, et le cosinus carré de cet angle mesure le rappoj-t entre l'éclat de l'image ordinaire et l'éclairement du ciel. » Une première application de cette méthode fut faite par M. Laugier à un certain nombre d'étoiles; les observations présentèrent entre elles des différences considérables qui, suivant Arago, peuvent s'expliquer, soit par l'état plus ou moins nuageux du fond sur lequel se projetaient les images stellaires, soit par cette considération qu'il pouri'ait bien y avoir plus d'é- toiles variables que n'en indique l'observation directe, non aidée de me- sures photométriques. « Des expériences de ce genre devront donc être » répétées un grand nombre de fois, ajoute Arago; elles conduiront cer- » tainement à des conséquences importantes. » » Ayant été amené, par les conseils de M. Marié-Davy, à m'occu|)er de la question, j'ai voulu tenir compte, d'une manière rigoureuse, de toutes les conditions du problème, qui sont : 1° les différences de hauteiu" des étoiles observées; 2" la transparence de l'air; 3" l'éclairement du ciel. )> En ce qui concerne les différences de hauteur, j'aurais pu me servir de la formule bien connue de lîouguer; mais cette formule contient l'épais- seur almosi)hériqur, qui est fonclion de la hauteur de l'atmosphère, et je voulais précisément ni'affranchir de loule hypothèse sur celle liauteur. J'y suis arrivé en parlant de rex[)ression différentielle de l'extinction delà lu- mière, donnée par Laplace dans la Mécanique céleste, et qui est rf(x — Qp'''' y/.-^su 11^ Z ( 558 ) /}. désignant l'intensité de la lumière d'un astre lorsqu'elle arrive à une couche quelconque de l'atmosphère de rayon r, p la densité de cette couche, To la distance du centre de la Terre à l'observateur, Q une constante et Z la distance zénithale de l'astre observé. Pour intégrer cette expression, Lfiplace néglige, dans le coefficient de dr, les termes de second ordre, qui sont, en effet, insensibles lorsque la distance zénithale ne dépasse pas 20 ou 25 de- grés, mais qui, au delà, cessent d'être négligeables. En calculant ces termes, j'obtiens les formules suivantes : (i) iJ. = M"'^~\ Ç = -sécZtang=Z, où M désigne le rapport entre la quantité de lumière émise et la quantité de lumière transmise, pour un astre observé au zénith; c'est le nombre qui mesure la transparence de l'air, et c'est la constante atmosphérique de la formule de Bouguer. Quant à -, c'est l'une des constantes bien connues de la théorie de la réfraction. J'ai réduit en une table la correction Ç. » Voici maintenant de quelle manière je calcule les rapports d'inten- sités lumineuses de deux astres et les éclairements du ciel. Soient A et B les intensités vraies des lumières de deux astres, a et b les rapports aux- quels elles se réduisent après que les rayons lumineux ont traversé l'at- mosphère; les intensités observées sont Aa et Bb. Si « et j3 sont les azimuts d'apparition, et si C„, Cj désignent'les éclairements correspondants du ciel, nous aurons, d'après la loi de Malus, et d'après la manière dont se fait l'observation, (2) Aflsin-a = Bbsm'- ^ = C„cos,-a = CjCos-|3. » On en déduit, par les formules (1), A _ M^;J^Z4-Ï' sin-jî C„ cos'p (3) B M*« «'.-?" sin=a C » Si, maintenant, nous prenons pour unité d'intensité celle d'une étoile fictive qui, observée au zénith, sous un ciel d'une transparence parfaite, donnerait un azimut d'apparition égal à 45 degrés, nous obtenons, pour une étoile déterminée, (4) An= -^-M-f^''^"-^"', C„ asin'a ' " 2cos'z » Comme l'observation donne a, Z„ et Ç^, si l'on connaît M, on pourra calculer l'intensité A et l'éclairement du ciel C^. Inversement, si l'on con- naît A, on en déduira le coefficient M. Or il est clair que, en observant un ( r>5.) ) même astre à plusieurs hauteurs différentes dans une même soirée, on aura une série d'équations de la forme (4), d'où l'on pourra tirer M. « Je donne ici un certain nombre de valeurs de la constante M, et les intensités calculées de plusieiu's étoiles. Faleurs de M. 1875. Décembre i6... 18... 187G. Janvier lô. .. 20... 24... 29... IMoy . M = 0,88 M = 0,88 M = 0,73 M =: 0,70 M.— 0,85 M =0,80 M: 0,81 Intensités calculées. Comparaison Ktoiles. Intensités. Moy. avec Lune. avec Laugier. L. T. Sirius Ri="--I 473 356 473 35G '49 Il5 1000 1000 402 752 Procyon. . . Bélclgeuse, . 176 i35 n 21 4 176 .75 11 55 444 372 4n 370 Aklébaran. . 81 129 io5 .. 21 9 222 Poliux Castor 89 83 D 121 89 102 47 36 Q U » U Bcllatrix. . . 58 1) 58 35 igcj 124 Polaire . . . . 0 Orion. . . . 53 47 9' 75 47 78 25 O U Celte moyenne diffère peu du nombre 0,875, dcdiiit, par M. Marié- Davy, de la discussion de deux an- nées d'observations actinométriques faites à Montsouris. » La Iroisièino colonne du tableau des intensités contient les intensités observées lorsque la Lune était au-dessus de l'horizon. Comme il fallait s'y attendre, les intensités sont beaucoup plus faibles, à cause de l'éclaireincnt produit par la Lune, et le rapport des intensités observées avec Lune et sans Lune mesure cet éclairement. Il n'y a d'exception que pour la Polaire, et cela tient sans doute à la distance. » Malgré l'introduction, dans les formules, des termes qui permettent de tenir compte do la hautetir de l'astre observé et de l'absorption de la lumière par l'atmosphère, les observations des différentes nuits présentent encore des écarts assez considérables. Il en résulte qu'on ne peut pas, en général, calculer la transparence de l'air dans une soirée au moyen des intensités observées dans les soirées précédentes. Il s'agit maintenant de décider si cela tient aux erreurs d'observation, qui, dans le cas des petits angles d'apparition donnés par les étoiles brillantes, peuvent avoir une influence considérable, ou bien si cela indique des variations réelles dans l'éclat des étoiles. C'est à quoi je vais m'attacher désormais, w MÉTALLURGIE. — /inaljne dcsfupiêes blanches d'un lunil-fourncau des environs de Longivj ; par M. L. Guuxer. « Les minerais traités dans l'usine de M. le baron d'AdcIsward, à Longwy, proviennent deroolithe ferrugineuse à gangue argilo-calcaire. On les fond ( 56o ) au coke, dans un haul-fourneau très-élevé, en se servant de vent chauffé à la température de 5oo à 600 degrés, dans un appareil en briques (sys- tème Whitwell). On cherche à imprimer au haul-fourneau une allure très- chaude, afin d'oblenir des fontes noires ou grises Irès-graphileuses, ana- logues à celles des usines d'Ecosse. » Grâce à cette allure si chaude, il s'échappe de l'avant-creuset, à l'é- poque des coulées, une fumée extrêmement dense, qui couvre, en très-peu de temps, tous les murs de l'usine, d'une épaisse couche pulvérulente bhuiche. N'ayant jamais vu, dans aucune forge, de fumées aussi abon- dantes, il m'a semblé intéressant d'analyser ce dépôt. V. Ma première pensée était que ce devait être de l'oxyde de zinc; ce- pendant, la flamme du creuset n'avait pas la nuance verdâlre du zinc : elle était plutôt blanche, avec des teintes lilas et jaunes vers les bords. En réalité, en effet, je n'ai pas trouvé trace de zinc dans le dépôt en question. » Ofi sait que certains hauts-fourneaux déposent des cyanures et des Ciubonates alcalins. J'ai trouvé en effet, dans le dépôt blanc, un peu de carbonate de potasse; mais, à la place des cyanures, une très-forte pro- portion de sulfate de potasse. Il s'en trouve près de 38 pour 100, et, eu outre 4 pour 100 de carbonate et i l pour 100 de chlorure, en sorte que la matière contient au delà de 43 pour 100 de sels alcalins solubles. La partie insoluble se compose de laitier, entraîné par la violence du vent et trans- formé par lui en poussière impalpable. Cependant, en comparant celte partie insoluble au laitier proprement dit, nous verrons qu'elle renferme, en outre, de la silice fibreuse pure, simplement mêlée au laitier du haul- fourneau. Passons à l'analyse du dépôt en question. » Je me suis assuré d'abord, par des essais préliminaires, que la partie soluljle ne contient aucun sulfure proprement dit; tout le soufre y est transformé eu sulfate. Par contre, la partie qui est insoluble dans l'eau donne, par l'acide chlorhydrique, comme les laitiers, un fort dégagement d'hydrogène sulfuré. Elle renferme, comme ces derniers, du sulfure ou oxysulfure de calcium. Elle est colorée en brun clair. Quant au dépôt blanc, il absorbe ou retient facilement un peu d'eau, partie sous forme hygrométrique, partie à l'étal de combinaison. » L'analyse principale a été faite sur 5 grammes; elle a été, en partie, répétée deux fois. J'ai constaté, en examinant les sels alcalins avec beaucoup de soin , que la potasse n'y est associée qu'à une proportion négligeable de soude. Enfin, la partie insoluble dans l'eau est vivement attaquée par l'acide chlorhydrique, et s'y comporte comme un silicate ba- 0,4336 Partie insoluble dans l'eiiii. ( 56, ) siqiie. Les résultais de l'analyse, ramenés à l'unité, conduisent à la com- position suivante : i Sulfate de potasse 0,378a Carbonate de potasse 0,0390 Chlorure de potassium o,oi52 Silice soluble o , 00 1 2 Silice 0,2298 1 Chaux . G, i588 Alumine 0,0962 Protoxyde de fer o,o4oo \ o,53oo Protoxyde de manganèse 0,0016 Magnésie o,oo36 Soufre non dosé Eau hygrométrique et de combinaison o,o32o o,o320 0,9956 )) Si l'on ramène à l'unité la partie insoluble dans l'eau, on trouve, en faisant abstraction du soufre : Silice 0,433 Chaux o ,3oo Alumine 0,181 Protoxyde de fer o>076 Protoxyde de manganèse o,oo3 Magnésie 0,007 I ,000 1) Or, eu analysant le laitier même du haut-fourneau, j'ai trouvé : Silice o , 33o Chaux 0,437 Alumine o, 146 Protoxyde de fer (contenant un pou de manganèse). o,o36 Majj'nésie 0,019 Potasse 0,017 Soufre 0,007 Acide suifuriiiiic 0,002 0'994 » L'acide sulfurique provient d'une attaque à l'eau, qui dissout I i)our 100 du laitier. On trouve, dans la solution aqueuse, un peu de silice, du sidfate de potasse et des sels de chaux coulenaut du soufre à divers degrés d'oxydation. )i On voit, |)ar cette analyse, que le laitier est basique. Aussi, est -il aisément attaqué par l'acide chlorhydrique, avec dégagement intense de C.R.,i8')G, 1" .Sfm.-.(/r.(T. l.XXXU. N" 10.) 7^ ( 562 ) chaleur. Il en est de même, nous l'avons dit, de la partie insoluble du dépôt blanc; et cependant ce composé insoluble renferme o,433 de silice, ce qui suppose plutôt un silicate peu attaquable par les acides, si du moins toute la silice était unie aux bases. Il suit donc de là que la partie insoluble du dépôt blanc doit être, en réalité, un mélange de laitier et de silice pure. » L'origine de cette silice farineuse ne saurait d'ailleurs être dou- teuse; on sait que toutes les fontes sulfo-siliceuses dégagent à chaud du sulfure de silicium, qui se transforme, à l'air humide, en silice blanche fibreuse. » Quant au sulfate de potasse, son origine est analogue. Dès que les minerais, les fondants ou les cokes renferment !du soufre et des argiles plus ou moins potassiques, il doit se produire, dans le haut fourneau, du sulfure de potassium que le vent entraîne au dehors et brûle au contact de l'air. On voit donc que la potasse agit comme désulfurant, aussi bien que la chaux et le manganèse, dans l'intérieur des hauts- fourneaux. » ÉLECTROCHlMlE. — Aclion de l'oxygène électroljlique sur la glycérine ■ par M. Ad. Renard. « Dans un précédent travail (i), j'ai déjà fait connaître quelques résul- tats obtenus par l'électrolyse de la glycérine. Des recherches ultérieures me permettent aujourd'hui de compléter cette étude. )) Le mode opératoire que j'ai suivi consiste à éleclrolyser à l'aide de deux lames de platine, reliées aux deux pôles d'une pile de six éléments Bunsen, de la glycérine étendue des deux tiers environ de son volume d'eau acidulée au dixième d'acide sulfurique. Au pôle négatif, se dégage de l'hydrogène; au pôle positif, un mélange gazeux formé d'environ 3 pour loo d'acide carbonique, 33 pour loo d'oxyde de carbone et 64 pour loo d'oxygène. Après quarante-huit heures, en opérant sur 5o centimètres cubes de liquide, on arrête l'opération. On sature la liqueur par du carbonate de chaux, on filtre, et l'on soumet le liquide filtré à la distillation. Le produit distillé est une solution étendue d'aldéhyde glycérique (environ \ gramme par loo centimètres cubes) qui, abandonnée à l'évaporation spontanée, sous des cloches en présence de l'acide sulfurique, laisse un résidu blanc (i) Comptes rendus, t. LXXXI p. l88 ; 187 5. ( 563 ) et amorphe d'aldéhycle glycérique. Sa composition correspond à la formule C^ n«0' ou plus exactement (C^ H'O')' IV O. » Elle est peu soluble dans l'eau et à peu près insoluble dans l'alcool et l'éther. Elle fond à 71 ou 72 degrés (i). A i3o ou i35 degrés, elle entre en éhullition et se sublime. Elle réduit le nitrate d'argent ammoniacal, avec formation d'un beau miroir, ainsi que le tartrate cupropotassique. » Sous l'influence des agents oxydants, acide chromique, acide azotique, permanganate de potasse, oxyde d'argent, elle se transforme en acides for- mique ou acétique. M Soumise à l'électrolyse, elle donne de l'acide formique et un mélange d'acide carbonique et d'oxyde de carbone. En présence du noir de platine, elle s'oxyde violemment et le mélange prend feu. Dans aucun cas je n'ai pu la transformer en acide glycérique, » Soumise à l'action de l'hydrogène naissant, produit par l'amalgame de sodium, elle donne une petite quantité d'un liquide sirupeux, non vo- latil, qui paraît être de la glycérine, mais que j'ai obtenu en trop petite quantité pour pouvoir le purifier et le soumettre à l'analyse. )) La solution, maintenue à une température de 60 à 80 degrés et sou- mise à l'action d'un courant d'hydrogène sulfuré, donne par le refroidisse- mentun précipité gélatineuxd'aldéhydesulfurée, qui, desséché à loodegrés, correspond à la formule (CMr'S-O)Mi- O. Ce composé présente l'aspect de la cire. Il se ramollit et fond à 80 ou 82 degrés. Il entre en ébidlitiou à 180 à i85 degrés. Il est soluble dans l'eau à chaud, peu soluble à froid, insoluble dans l'alcool et l'éther. 1) Traitée par l'ammoniaque, la solution d'aldéhyde glycérique donne, par l'évaporation, des cristaux, qui, purifiés par plusieurs cristallisations et desséchés à 100 degrés, ont pour formule C H'' Az". Ce corps est très- soluble dans l'eau, soluble dans l'alcool, insoluble dans l'éther. Sous l'in- fluence de la chaleur, il ne fond pas, mais se sublime en petits cristaux brillants à partir de 120 à i3o degrés. Traité par les acides sulfurique ou chlorhydrique, il régénère de l'aldéhyde glycérique. Bouilli plusieurs heures avec une solution de soude, il ne subit pas de uiodification. » Le résidu de la distillation de la glycérine oxydée, d'où l'on a séparé l'aldéhyde glycérique, étant évaporé, laisse déposer des cristaux de for- miatede chaux, puis, par addition de huit à dix fois son volume d'alcool, donne un nouveau dépôt d'acétate et de glycérate de chaux. (i) Le point 92 degrés indiqué dans mon précédent Rlémoire est beaucou|> trop olcvé. 7.4.. ( 564) » Enfin j'ai encore pu constater dans le résidu la présence d'un glucose, qui probablement est le polymère de l'aldéhyde glycérique. Il est très- soluble dans l'eau et l'alcool, ne précipite pas par le sous -acétate de plomb, mais forme un abondant précipité avec l'acétale de plomb ammo- niacal, ce qui permet de l'isoler de la glycérine et des autres produits avec lesquels il est mélangé. Cliauffé à 80 ou 100 degrés, il noircit fortement, en répandant une odeur de caramel. » Traité à chaud par l'acide azotique, il donne de l'acide oxalique. Il réduit le nitrate d'argent ammoniacal, ainsi que la liqueur cupropotassique. Sa solution alcoolique, additionnée de baryte caustique, doinie lui précipité floconneux, qui, séché sous le vide, présente la composition du glucosate de baryte (C H'= O')' (Ba O)' -^4H'0. En présence de la levure de bière, il ne paraît pas susce|)tible de fermentation. » Je me propose de revenir prochainement sur ce glucose, en même temps que je continue mes recherches sur l'action de l'oxygène électro- lytique sur divers autres alcools polyatomiques. » PHYSIOLOGIE. — Noie sur l'action calorificjue de cerlaines régions du cerveau [appareils va^omoteurs situés à la surface hémisphérique) ; par MM. Ecle\- BCRG et Landois. M Les expériences que nous croyons devoir soumettre au jugement de l'Académie ont été faites sur des chiens, spécialement sur de jeunes ani- maux. Les observations de température, pendant l'opération et immédia- tement après, se faisaient généralement par la méthode thermo-électrique, à l'aide d'un électrogalvanomètre de Meisstier et Meyerstein, d'une extrême sensibilité, et permettant, à cause du prompt arrêt de l'aimant, de suivre les plus rapides changements de température dans les tissus, avec une exac- titude vraiment graphique. Comme éléments thermo-électriques, nous em- ployons deux aiguilles (vernies) de Dulrochet, enfoncées l'une et l'autre sous la peau des deux pattes de devant ou de derrière ; ou bien encore, l'une enfoncée sous la peau, tandis que l'autre était maintenue à une tem- pérature constante. Seulement, pour les cas d'observation prolongée et de mesures fréquemment reprises, il fallait recourir au procédé thermomé- trique habituel. » Pour obtenir une abolition fonctionnelle de certaines régions du cerveau, les animaux, plongés d'abord dans une nai'cose chloroformique profonde, furent trépanés, l'ouverture fut dilatée au besoin, la surface cérébrale fut ( 565 ) mise à nu et brùlt'ft avec des fils de cuivre ardents, à une profondeur de i ou de I Imillimèlre. Pour obtenir, au contraire, des effets d'excitation to- tale, non compliqués d'ailleurs de troubles de niotililé dans les mêmes ré- gions, les animaux trépanés furent soumis à l'action d'une injection intra- veineuse de curare et à la respiration artificielle. L'excitation totale fut pratiquée par des courants d'induction, deux fils de platine servant comme conducteurs métalliques. Quelquefois, à la trépanation, nous avons substi- tué la perfoiation du crâne, en deux points voisins, au moyen de petits poinçons, et nous avons fait pénétrer les rliéo|)hores jusqu'à la surAice du cerveau. D'autres expériences ont été faites de même sur des animaux non curarisés. L'examen des cerveaux, enlevés en totalité, avait lieu également sur les organes frais ou durcis par l'alcool. » Voici les résultats sommaires de nos expériences : » 1° La destruction de certaines régions corticales antérieures du cerveau est suivie d'une aiigmeiUalion de tempcralure Ires-considérable dans les extré- mités conlra- latérales. Cette augmentation se manifeste iunnédiatement, avant même le réveil des animaux chloroformés et avant l'exécution de quelques mouvements spontanés; elle peut monter à 5 ou 7 degrés C. On remarque aussi qu'elle se manifeste plus nettement, tantôt dans la patte de devant, tantôt dans celle de derrière : le résultat dépend surtout de la situa- tion et de l'étendue de la partie détruite, ainsi que de l'importance relative de la destruction. (Il en peut résulter qu'une augmentation de température, assez considérable dans la patte de devant, soit accompagnée d'un petit abaissement passager de température dans la patte de derrière, par un ef- fet d'irritation secondaire survenant à proximité de la partie détruite.) » 2° La région efficace, calorifique, de la surface corticale s'étend en avant jusqu'au sillon dit croisé, selon Leuret ; elle comprend surtout la partie poslérieureet latérale de cette grande circonvolution unciforme répon- dant, dans les chiens, au pli central antérieur de l'homme et du singe (cir- convolution post-frontale d'Owen). Les régions agissant sur les membres aniéiieurs et postérieurs sont séparées l'une de l'autre; la première se trouve située un peu en avant et de côté, touchant ainsi à la terminaison latérale du sillon cioisé. La destruction superficielle des plis situés en avant de ce sillon n'exerce aucun effet calorifique, ou cet effet est très-faible et probablement secondaire. De même, la destruction des circonvolutions pa- riétales postérieuies et occipitales n'est suivie d'aucun effet calori(i(jue dans les membres eu question. » 3° Après les destructions suivies de succès, on observe assez régulière- ( 566 ) ment, après le réveil des animaux chloroformés, des troubles de motilité et de conscience musculaire dans les extrémités contralatérales, troubles qui dépendent apparemment de la lésion des appareils moteurs situés dans cette même région de la surface hémisphérique. Ces troubles se bornent, en général, à un défaut de sûreté plus ou moins notable des mouvements locomoteurs; quelquefois, il y a un glissement des pattes et une inclinai- son vers le côté opposé à la lésion : preuve assez évidente de la proximité des appareils moteurs des extrémités et des appareils correspondants calo- rifiques. » 4" L'augmentation de température dans les membres opposés se main- tient généralement assez longtemps après la lésion, bien qu'il existe à cet égard des différences graduelles très-prononcées. Quelquefois, on retrouve encore après trois semaines une augmentation égale ou même supérieure à celle qui s'observait immédiatement après la lésion. Dans la plupart des cas, il se produit, dès le deuxième ou le troisième jour, un retour suc- cessif à l'uniformité de température, retour plus ou moins rapide, et qui n'exclut même pas un petit écart passager dans le sens opposé. » 5" L'excitation électrique isolée de la région corticale en question, pratiquée avec des courants assez faibles, est suivie d'un abaissement de température très-faible et très-fugitif, mais facilement appréciable par le procédé thermo-électrique, dans les extrémités contralatérales. Cet abais- sement, qui varie entre o°, a et 0*^,6 C, se produit également sur des ani- maux curarisés et non curarisés; il est donc indépendant de l'action mo- trice de l'irritant. En employant à cet effet un courant plus fort, ou en prolongeant trop l'irritation, on n'obtient plus d'abaissement constant; il en résulte, au contraire, des oscillations plus ou moins amples, et ensuite une légère augmentation de température, surpassant fréquemment la durée de l'éleclrisalion. L'excitation locale assez faible et bien isolée d'autres régions de la surface hémisphérique n'exerce pas une influence semblable. » 6° L'irritation et la destruction de la moelle épinière( région lombaire) et des troncs périphériques (nerf ischiatique), pratiquées dans un assez long intervalle après la destruction des régions mentionnées du cerveau et le rétablissement de l'uniformité de température, agissent encore de la manière habituelle sur la température des extrémités postérieures. » Quant à l'explication de ces phénomènes, nous nous bornerons à faire remarquer que, selon notre opinion, il ne peut s'agit que d'appareils vasomoteurs qui sojit situés dans ta région en question de la surface hémisphé- rique, et qui sont probablement en connexion, directe ou indirecte, avec ( ^(^7 ) les fibres vasoinolriccs contenues dans le pédoncule du cerveau. Peut-être ces appareils sont-ils destinés à la transmission des influences mentales sur certaines régions vasomotrices; peut-être aussi contribuent-ils aux altéra- tions locales de température et de circulation dans les organes de la con- science, à l'aide dos systèmes intermédiaires situés dans l'écorce grise hé- misphérique. » MÉDECINE EXPÉUIMENTALE. — De l'aclion des sels biliaires sur le pouls, la ten- sion, ta respiration et la lempérature. Note de MM. V. Fei-tz et E. Ritteu, présentée par M. Ch. Robin. « Les auteurs établissent, par des injections de bile en nature dans le sang, en proportions non toxiques, que le pouls diminue de fréquence, que la respiration se ralentit et que la température et la tension artérielle baissent. » Ces troubles fonctionnels ne se produisent pas sous Tinfluence d'injec- tions plus ou moins fortes ou plus ou moins répétées des différentes ma- tières colorantes de la bile ou des solutions élliérées de cholestérine. » Les sols biliaires, tauro- et glycocholates de soude, mélangés dans les proportions où ils existent dans la bile, introduits dans le sang venieux à des doses modérées, reproduisent chez le chien les modifications fonction- nelles signalées dans les injections de la bile en nature. » 11 est donc prouvé que ce sont les sels biliaires qui agissent dans la bile pour déterminer le ralentissement du pouls, la diminution de la respiration et l'abaissement de la température et de la tension artérielle. » L'action des sels biliaires s'exerce principalement sur le sang et, par l'entremise do ce dernier, sur le système musculaire; en effet, on obtient encore les troubles fonctionnels dont il s'agit, en injectant les sels biliaires à des animaux, auxquels on a préalablement sectionné les pneumo-gas- triques et les grands sympathiques. » L'action des sels biliaires sur les muscles se démontre encore par le ra- pide épuisement de la contractilité musculaire chez des animaux curarisés ou non, si l'on prend soin d'indjiber les muscles avec inie solution biliaire plus ou moins diluée. Les auteurs ont opéré comparativement avec des so- lutions biliaires do chlorin-e de sodium de même densité. » Les sols biliaires, administrés à si faibles doses qu'il n'en résulte pas d'altérations évidentes des globules rouges, niodifient cependant ces der- niers, si bien que le sang contaminé par des quantités à peine appréciables ( 5^8 ) de sels biliaires, s'écoule beaucoup plus Icnlement à travers les tubes capil- laires que le s;>ng normal. » Ce ralentissement est ûù manifestement à l'action des sels biliaires sur le globide sanguin, car le sérum du sang, traité par les mêmes agents et dans des conditions identiques avec le sang défibriné, n'éprouve pas de ralentissement sensible dans son écoulement à travers les tubes de Poiseuille. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Quelques remarques sur la Note précédente de MM. Fellz et Ritler; par M. Bouillaitd. « Il y a bien des années que je signalai, pour la première fois, comme vient de le dire notre savant confrère, M. Robin, le ralentissement du pouls, chez les sujets affectés iVictère ou de jaunisse. Ce fait me frappa d'autant plus vivement que, jusque-là, depuis la doctrine du célèbre Stoll sur les fièvres bilieuses, on avait généralement considéré la présence de la bile dans le sang comme la cause de V excitation fébrile dans les affections ci-dessus nommées. Avant donc d'admettre un rapport, une loi de cause à effet entre le ralentissement du pouls et la présence de la bile, telle que la contient le sang dans l'ictère apyrétique, je multipliai de plus en plus mes observations. Or, depuis vingt-cinq à trente ans au moins que j'avais recueilli les premières, jusqu'à l'époque actuelle, leur nombre total s'élève aujourd'hui à plus de deux cents. » Je n'ai pas besoin de dire que je ne négligeai rien pour ni'assurer que, dans les observations dont il s'agit, il n'existait aucune nutre cause à la- quelle il me fût possible d'attribuer le ralentissement du pouls. Ce ralen- tissement, d'ailleurs, était tel qu'il ne pouvait être comparé qu'à celui produit par la digitale elle-même. En effet, chez les personnes dont le pouls était, à l'élat normal, de 60 à 72 par minute, il descendait graduellement jusqu'au chiffre de 4o. Lorsque l'iclère avait été guéri, le pouls remontait à son chiffre normal. » Ces longues recherches faites, je pouvais, en toute assurance, consi- dérer, comme une loi vraie et démontrée, le ralentissement du pouls dans l'iclère ou la jaunisse apyrétique, et rattacher l'un à l'autre par le rapport d'effet à cause, et telle fut aussi ma conclusion finale. » J'aurais bien voulu rechercher ensuile quel était dans la bile, liquide des plus composés, l'élément spécial auquel était dû le ralentissement du pouls dont il s'agit. Les circonstances ne me l'ont pas permis. J'apprends, ( 56n ) avec une vivo satisf.iction, que MM. Fcitz et Ritter s'occupent de la solu- tion de ce curieux et important problème do Physiologie pathologique, et je siu's heureux de leur en adresser toutes mes félicilalions. » PHYSIOLOGIE. — Sur le ràlc du bulbe artériel chez les Poissons. Note de M. G. Cari.et, présentée par M. Miliie Edwards. « Les expériences qui suivent ont été instituées dans le but de chercher quelle est rH!)[)ortanco, au point de vue physiologique, de la masse consi- dérable de fibres élastiques qui constitue essenliellement le bulbe artériel des poissons. Mes expériences ont porté sur des Carpes et des Tanches, et tous les résultats que j'ai oblenus concordent parfaitenient. » i" En voyant la proximité du cœur et de l'appareil branchial, la pre- mière idée qui se présente à l'esprit est que les fibres élastiques du bulbe ont pour but de supprimer l'intermitlence des mouvements communiqués par le cœur. Les vaisseaux si délicats des branchies seraient ainsi préservés de secousses qui pourraient leur être préjudiciables. » Pour prouver l'exactitude de cette hypothèse, je mets à nu le bulbe artériel et je l'entoure d'un petit manchon de plâtre gâché, qui, en se soli- difiant, paralyse ses mouvements et le transforme, pour ainsi dire, en un tube rigide. » Or, si, au bout d'un certain temps, on examine au microscope les la- melles branchiales d'un poisson ainsi traité, et qu'on les compare à celles d'un poisson ordinaire de la même espèce, on voit que les arlcrioles (c'est- à-dire les vaisseaux qui occupent les bords intérieurs des feuillets bran- chiaux) sont variqueuses et sinueuses chez le premier poisson, tandis que, chez le second, elles sont rectilignes et à bords parallèles. Les premiers vaisseaux ont donc été infléchis et distendus par la pression sanguine, ce qui ne peut s'expliquer que par la brusquerie de rim|)ulsion du cœur, qui s'est transmise aux branchies sans l'inlerniédiaire élastique du bulbe. » a" Si l'on compare le nombre des mouvements operculaires chez les poissons (pii ont le bulbe solidifié et chez ceux de même espèce et de même taille qui ont subi une mutilation analogue, mais - S-m ■< u a 7. 0 T. [J H u s c ■s 0 c: -j >■ r- < E- 0 co c ■n a e: ■S a ■-^ 0 0 c. ■< u a 0 < H H Cl U 1 N 0 a "S a X c: m 0 a « S* „ a ra 0 0 a 0 I (t) (>.) (3) '4^ (5) {«■■) (7) (») (9) (lo) {>0 (l'I (i'0_ (11) {iM (iG) (■1) H) m 763,4 0 -2,8 0 c,4 0 1,8 i"5 0 -5,4 0 2,0 23,2 0 0,5 0 1 ,5 0 3,6 m ni 4,2 83 ni ai mui // f/ 1,0 2 6i,5 -0,6 4,6 2,0 2,3 -1,8 2,1 7,8 2,4 1,6 3,(i 5,1 93 2,4 /, /' 3,0: 3 r>5,9 a a n -,4 -5,6 -1,5 3,7 -0,9 ',7 3,6 4.2 100 .. // // 0,0 4 5^,0 -3,5 4,3 0,4 1,3 -3,0 1,3 4,8 0,2 1,5 3,6 4.7 9'. 3,3 tt // 4,0 5 «ig^Q -0,5 3,9 ',7 1,3 -3,1 ',2 .7-6 0,8 ',4 3,6 4,4 87 () S n // 0,0 6 /|8,3 -0,6 I,' 0,3 0,1 -4,3 0,2 10,5 -0,1 1,3 3,6 4,4 95 3,1 II II 0,0 ; 7 ^r,,8 -0,: 0,7 0,0 -1,5 -5,9 -1,2 •^9 -2,4 ',2 3,5 3,6 87 0.7 " II 5,5 8 49,1 -5,9 0,7 -2,6 -0,8 -5,2 -0,7 '2,9 -1,0 >,' 3,5 4,3 97 6,0 II II 0,0 \ 9 52,1 -3,9 1 ,2 -,4 -2,5 -6,9 -1,4 16,6 -h,\ 1,0 3,5 3,5 93 0,0 " If 0,0 ( 10 52,6 -9,2 -0,4 -4,8 -5,8 -10,2 -4,7 '3,4 -7,' 0,9 3,4 2,8 9' /' u " 0,0 1 1 1 5.'|,t -12,0 -2,6 -7,3 -8,0 -12,4 -7,3 19,2 -8,7 0,7 3,4 2,3 90 0,0 II II 2,5 12 52,7 -12,7 -2,4 -7.6 -7.2 -II ,6 -7.0 42,2 -7,3 0,5 3,3 2,5 92 // II II S, 5 .3 4S,9 -8,8 4,2 -2,3 -0,9 -5,3 -0,9 35,1 -0,7 0,4 3,3 4.0 90 1,5 II U i3,o ■■'l 5o,7 1,8 8,4 5,1 4,2 -0,2 4,3 27,2 3,2 0,4 3,4 5,5 89 0,1 1,1 // '9,0 lô 5o,8 3,7 10, a 7,0 7,8 3,4 7,8 4,5 7,0 0,5 3,2 7,4 9'l 10,9 1,5 // 18,5 i6 ô.'i , 5 7>i u,4 9,3 10,0 5,5 10,0 10,0 9,4 2,8 3,2 8,3 9' 2,9 1,4 u .8,5 ■7 54,6 10,3 ,2,6 11,5 11,3 6,8 11,2 3,7 10,7 5,6 3,4 8,6 87 0,1 '.9 II .5,0 i8 48,4 5,. 16,6 10,9 10,8 6,3 10,8 '7.1 9-9 6,2 3,9 8,2 84 II 3,7 // .3,5 '9 46,8 8,8 ''^,1 10,8 10,0 5,4 10,1 9,6 9,3 6,8 4,3 7,7 84 2.4 3,2 II i5,5 , 20 48,4 7,6 14,5 II , I 10,7 6,1 10,7 8,2 10,3 7-3 4,8 8,7 90 4,8 ',4 u 19,0 21 58,2 .0,1 '4,9 12,5 12, 1 7,4 11,9 10,3 11,5 8,2 5,2 8,9 85 1,5 2,rf tl iC,5 22 57,6 9,9 i5,7 12,8 M, 4 6,6 11,0 20,7 10,8 S, 5 5,6 8,5 86 0,0 2,1 1/ i5,5 23 53,4 6,5 12,0 9,3 7.5 2, G 7,6 24-2 7,4 7.8 5,9 6,6 84 1,6 2,2 II iS,5 2'l 58,5 3,8 8,5 6,2 5,3 0,3 5,2 36,4 5,5 6,3 6,2 4,5 66 // 2,8 II i3,o 25 54,3 .,3 9>6 5,5 6,3 ',2 6,3 "^,9 5.9 5,7 6,2 5,7 79 0,3 2,' II 10,0 2G 49,1 6,1 .2,0 9,1 9,7 4,5 9,6 ■7,3 9,5 6,7 6,2 7,6 86 7,3 1,8 fl iS,5 27 46,. 6,4 i4,o 10,2 9,6 4,3 9,2 9,4 8,.7 7,4 6,2 8,2 92 5j3 1,3 ff 20,0 28 55,5 6,2 12,5 9,4 10,0 4,6 9,9 11,2 9,4 7,5 6,4 8,3 90 1,3 1,5 1/ 17,0 29 55,7 9,7 l5,2 12,5 Il ,6 6,2 ,1,5 8,3 "-7 8,5 6,5 9,2 90 1,3 1,5 1/ '9,0 (6) La température normale est déduite de la courbe rectifiée c es tempéralui-e s moye mes de soixante anne es d'ob scrvations. — (S) Moyennes des cinq observations. — Les degrés actinométric ues sont raraei es à la coiistan ,e solaire 100. — (7) (9) (10) ('0 (>^) (<3) (16) iWoyennes des observations ses horaires. (*) Baisse continue. j FAITES A l'Observatoire de Montsoi'ris. (575) FÉvniER 1876. ■iag:«£tisiie terrestre ( moyennes diaraes ). (i8) i7'9'9 30,0 '9,0 '9>3 » 21,3 '9)6 30.7 30,5 • '7.« • '9.5 31,5 • '9>3 » 30,9 31 ,T ■9>'' 30,0 • '9.9 • 31,6 ' '9.'i • '9,0 i8,o '9>i • i8,i 30,7 .«,7 '8,9 '9,3 1 c il Z 0 J3 (lO) (">) C5.°37,'o 1,932 1 36,9 9334 36,9 933G 36,6 9337 * 37.6 * 93'8 37,9 93 1 8 38, 0 93'9 37,8 9320 37,9 9322 * 37,9 9333 ♦ 38,3 9316 37,7 9318 • 37,3 * 93i5 * 36,8 93,4 36,7 93i3 3G,7 93 13 36,3 93,4 36,0 93.8 ♦ 37,3 * 9390 * 37,8 * 93o3 36,9 * 9312 36, G * 9316 36,5 93'7 36,7 9336 * 38,2 • 9-3.8 37,5 93 18 37,1 93« 36,7 9333 36,5 f)335 (»■) 4,66i3 6610 GGi5 6G08 6617 G636 663 1 CG27 6G35 6638 G633 G620 Gfioo 6583 6579 G575 6565 6568 6543 65S4 6582 6582 658o 6609 6634 6614 6611 6602 6601 TENTS k 20 mètres. SSE SSE-SW-NW NNW S i W et N NNW N^NW NW NAV h S S h W et NVV SW à SE E à S SSE à W SSAV SW SW WSW ssw SW WSW SW SW w ; Kw WNW s SW s il w WSW SW ('3) km 6,5 8,'i (2,5) (9,0) ( '2,0^ i5, 1 '9,9 .4,8 3,4 5,2 (4,5; 7,3 16,6 36,7 36,2 33,1 31,8 33,2 '9,9 35,8 '7,2 10,8 25,3 .7-8 31,6 20 . G « = „ i' 3 « 3 2 = ('() o,4o 0,66 0,07 0,76 i,3G 2,l5 3,73 3,07 0, 1 1 0,26 0,17 0,20 o,5o 2, Go 12,69 6,17 r,,ii3 4,48 10,39 6,08 1 ,30 3,73 6,27 2,79 1,10 6,o3 2,98 4,40 4,00 (>5) NNW A SW WNW NNE Ni^NE NAV WÎNW N.NW SW SW SW WNW /. WSW w X WSW WSW SAA' ws\v AVNW NW S WSW SW A AVSW SW REMARQUES. Gelée blanche le matin. Halos. » Pluie fine et brouillard. Brouillards persistants. Pluie, grésil et neige. Neige, grésil et pluie. Neige presque continuelle. Neige tout le jour. Grésil, neige et pluie. Quelques flocons de neige. Givre le soir. Givre matin et soir. s Quelques flocons de neige après-midi. Faible givre le soir. Dégel après-midi suivi de pluie. Halo. Gouttes de pluie par intervaUes. Temps de bourrasques et pluie. Bourrasques et pluie après-midi et soir. Petite pluie le matin. Rosée le matin. Bourrasques et pluie. Continuellement pluvieux. Bourrasques. Quelques bourrasques et pluie avant le jour. Gouttes de pluie le matin. A 3'' 45'" soir, pluie et grêle. Quebjucs. faibles bourrasques. l'n peu de pluie le soir. Bourrasques et pluvieux. Quelques bourrasques et pluies intermitl. Quelques bourrasques et pluies intermilt. Eaiblcs bourrasques et pluvieux. (18 il 31) • Perturbations. (18, 19) Valeurs déduites des mesures absolues prises sur la fortification. (30, 21) Valeurs déduites 7 65.37,3 4 ,66o3 ',9317 » mm 753,11 747.19 5,92 88,5 o 4,36 4,46 i5,7G 3,84 4,04 3,92 3,81 3,65 4,33 mm t. 57,8 » t.(3i,5) 18,49 3,22 Température. 6.44 6,58 6,44 6,11 5,70 5,38 4-94 4,67 4,46 4,28 4,06 3,83 G, 35 6,40 6,3i 6,08 5,75 5,43 5,i3 4,86 4,62 4,40 4.19 3,97 Fév. 20 à 24, • • Fév. 25 à Mars 4°. 7 5°, 4 9,4 9,5 (1) Unité de tension, la millième partie de la tension totale d'un élément Daniell pris égal à 28700. {2) En centièmes de millimètre et pour le jour moyen. — (3) Les journées des 3, 4, 5, 11 et 12 exceptées. COMPTi:S RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 15 MARS 187G. PRÉSIDENCE DE M. I.E V1CE-AM1R.4L l'ÀRlS. MEMOÏllES ET C0MMUi\iCAT101\S DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Observations de la Lune faites aux instruments méridiens de rOhseivaloire de Paris pendant l'année 187.^. Commmiicalioii de M. Le Verrier. Correction Corrcclioii 18' 75. Tonips moyen. Ascension droite. de l'éphéni. Distance polaire. de l'cphéra J.inv. i3... h ni s 4.58 19,2 b III s o.3o. 24 ,73 —0' 28 88^ a'.So's -.3:7 '-.)*•■ 10. 3o . 33 ,2 (i.27.21 ,47 — 0,60 Gi .5i .20,7 M 0,6 .().. . 10 . 3o. 33,3 G. 27 .2 1 ,58 -o.4a 61 5i . 21 ,9 + 1 ,8 ao *.. 11.32. i5, 8 7.33. 9,3(i -o,G3 63. 1 1 .56,6 -5,4 20. . . il .32. l(),0 7.33. 9,5i -0,48 63.12. 0,4 -1,6 3o... 19. 9.48,7 ■ 5.4;). G, 44 — 0,32 3i... ig.5i). 7, G lG.42.->.8,t)2 -0,54 Ecvr. II... 2 . 7 . 36 , 3 4.32.43,3 23.21.4^,84 i.Sg. 7,12 — 0,21 — 0,35 i5*.. 8.20.40,3 G. 3.33,72 -o,58 61.41. 9, G -0,8 i5... 8.20.40,5 G. 3.33,87 -0,45 Gi -4' • '2,6 -+■ }. , 2 18*.. II. i3. 35,0 9. 8.40,90 —0,79 68.42.21,3 -3.9 (*) observations fuiicb aii.v inslnumiUb liu GaiuLcy. C.R., i»;fi, \" Sciiuitrc. (T. LX.XX11, iN" II.:. 7" (578) Correction Correction 1875. Temps moyen. Ascension droite. de l'ephém. Distance polaire. de l'éphém Il m s h ni 3 â 0 / it II Févr. i8. . i 1 . i3.35,4 9. 8.4i,3o — o,4o 68.42.21 ,9 -3,4 19.. 12. 3. 6,9 10. 2 . 1 4 j 95 -0,54 73.41. 5,3 — 5,0 19 *• 12. 3. 6,9 10. 2.14,99 — o,5o 73.41. 5,9 -4,3 22*. 14.14.24,7 12. 23. 3g, 40 —0,29 91 .22.34,5 -3,1 Mars lo. . 2.26. 4)' 1.38.34,48 -0,43 11.. 3.18.52,0 2.35.29,35 —0,42 72.29.17,8 +4,3 i5*. 7 . i 5 . 55 , I 6.49. 0,83 —0,71 61.47.38,6 +0,3 i5.. 7.15.55,3 6.4g. I ,o3 — o,5i 61.47.40,4 +2,1 18.. 9.58.43,4 9.43.58,37 — 0,39 71.46.32,1 -3,4 23*. i3. 31.34, 3 i3.35. I ,74 — o,36 100.45.25,2 -',9 Avril i3.. 7. 5.23,4 8.32.43,97 -0,43 65.56.43,3 —0,2 i4*. 7 .56.40,5 9.28. 3,22 — 0,70 70.14.45,0 -6,5 14.. 7.56.40,8 9.28. 3,5i -0,42 70. 14. 48, g —2,6 i5*. 8.43.29,2 10.18.53,61 — o,56 75.24. 12,8 -6,7 i5.. 8.43.29,5 10. 18.53,90 -0,27 75.24.17,1 -2,5 16.. 9.26.49,9 n . 6. 16,09 —0,42 81. 5.11,4 -4,2 16*. g. 26.50,0 11.6. 16, 18 —0,33 81. 5. g, 8 -5,8 '7*- 10. 7.53,8 1 1 . 5 1 . 22 , 20 — 0,37 17.. 10. 7.53,9 I I .5i . 22,2g — 0,28 87. 1.28,8 —4,2 19*.. 11.27.49,1 i3. ig.23 ,6() —0,55 g8. 47. 25,0 -7,0 19.. 11.27.49,6 i3.ig.24,i7 — 0,08 98-47 •24.9 -7,2 20*. 12. 10.52,2 14. 4-2g,38 -0,41 104. i3.4i ,2 — 2,1 20. . 12. 10.52,4 .4. 4.29.53 —0,26 104. I 3. 38,1 -5,2 28.. I 8 . 46 . 7,2 21.12. 16, 3o —0,68 m. 5. 3,5 -1-2,2 29.. . 19.35.18,9 22. 5.33,5o -o»;9 3o.. 20. 23.23,3 22.57.42,90 —0,70 gg. 57.15, 2 + 9,6 Mai II.. 5.52. 7,0 9- 9- 37 .87 -o,58 68.45. 2,0 — 2,3 12*. 6.41 . 12,4 10. 2.44,99 — 0,52 73.44.42,4 -4,2 12. . 6.41 ■ 12,4 10. 2.45,00 — o,5i 73.44.44,0 -2,6 i3*. 7.25.57,8 1 0 . 5 I . 3 I , 98 —0,52 14.. 8. 7.43,6 I I .37 . 19,62 — o,3i 85. i3. i5,o -3,6 i5*.. 8.47.49,2 12.21 .27 ,63 —0,42 gi . 10.25,6 -5,0 i5.. 8.47.49,4 12.21.27,89 —0,17 91 . 10.28, I -2,5 «9*- 11.34.17,0 15.24. 12,78 —0,34 19.. . 11.34.17,2 15.24.12,9g — 0, i3 111 .52.57,7 -3,8 20. . I a. 23. 47, 3 16. i5. 38,9g -0,28 ii5. 16.54,1 -2,3 20*. 12.23.47,4 16. 15.39,07 — 0,20 ii5.i6.55,6 —0,8 3o,. 20.37.58,7 I . 10.36,25 -o,g3 82.12.25,5 H-5,6 3i.. ■21 .29.50,0 2. 6.30,26 —0,95 Observations faites aux instrunitnts de Gaiiibey. ( 579 ) Correction Correction 1875. Tomps moyen. Ascension flroitc. (le réphi'in. Dist.inrp polnirp. de IVphém. h ra s h m s s 0 f » Juin 7. . 3.41.10,0 8.44.48,78 —0,67 67. 2. 8,2 -3", 3 8.. • 4.34. 4,î) 9.41 .45,65 —0,53 71.49.43.5 -4,8 9- 5.21.41,8 10.33.24,1 3 —0,40 .4.. 8.48. 6,0 14.20. 2,94 — 0,20 106. 3.40,6 -',9 .4*. 8.48. 5.8 14.20. 2,76 -0,37 i5.. 9.31.40,4 i5. 7.42,60 — o,4o I 10.36.27,0 —0,8 i-ï*. 9.31.40,4 i5. 7.42,66 -0,34 ■7*- II. 7.19,8 16. 5i .34,22 -0.48 y • • II. 7.19,9 i6.5i , 34 ,3o —0,40 116.54 23,8 -4,0 .8 . I I . 59 . 2,6 17.47.9.3,15 — 0,22 118.12.59,4 -1,8 .8*. 11.59. '-'7 17.47.23,25 —0, i3 IÇ). . I 2 . 54 • 2 I ,2 18.44.32,06 -0,53 118. 4.36,5 -•,5 Juin. If... 7.27.53,9 i4.5o. 2,53 — 0,32 109.14.49,7 -2,6 12*. . 7.27.53,8 i4-5o. 2,46 —0,39 109 i4.5o,3 —2,0 i5.. 9.52.45,8 17.27.12,61 — o,38 117.58.59,8 -'.7 i5*. 9.52.45,9 17.27. 12,68 — o,3i .7.. 11.39. 8,4 19.21.46,21 —0,40 117. 9.10,8 -4-0, J * 1 I . 39 . 8,2 19.21.46,08 —0,53 117. 9.10,7 -+-0,2 20*. 14. 12.20,4 22 5. o,85 -0,78 105.2.8.35,3 +4,4 0.5.. . .8. 5.54,. 2.18.52,68 — 0,92 73.41 . 0,6 -f6,6 ■?£.. 19. 0 . 2 , (i 3.17. 4 ' 06 —0,89 G8.i8.i5,7 +4,3 9.8.. 21 . 2. 2,1 5.97 . 12,56 -0,87 Août 7 . . 4'4o- 0.6 i3.44- 10,80 —0,25 102.33.21 ,1 —0,2 10*. G. '■.4. 3 1,6 16. 10.57,80 — o,4i 10. . G. 54.31, 7 16.10.57,88 -0,34 115.23.44,6 -0,3 II.. • :-44-33,9 17. 5. 6,39 —0,22 117.37.30,0 -7,3 i3.. 9.31 .23 1 17.53.46,6 — 1,0 ■r- 10.23.25,8 19.56.14,54 -0,33 1 15.46.24,2 -1-2,6 16.. . rr. 7. 0,8 21.45.46,80 -o,8î 107.2.5.44,9 -»-o,6 ,a*. • 12. 7. 0,9 21.45.46,94 -0,71 107.25.48, i -+-3,9 12.54.38,0 22.37.29,43 —0,72 loi .40.33,6 -1-5,2 17.. 12.54.38,0 22.37.29,49 — 0,66 loi .40, 3i ,6 -4-3,2 .4.. . ,8.53. 4,4 5. 4.21,71 — 0.92 62.18.32,5 -•-2,0 95.. . 19.55.55,7 6.11.19,44 -0,86 61.25. 5,6 —2,0 S'^pf. 4.. 3.16.32,4 14.10.53,23 — 0,27 105.45.10,9 -3,6 G.. 4.46.56,5 .5.49.^8,14 — 0,21 114. 18. 0,0 — ,4 7-- 5.35.49,6 16.42.27,37 — 0,01 117. 1.20,9 — 1,0 m. . 8.12.35,9 19.31 .30,43 — 0, 12 I 16.59.23,0 — 1,3 .4.. ii.3i.i3,9 23. 6.23,69 — 0,25 1)8. 3.26,9 -4-3,o Obsrrvalinns faites aux instruments île Gambev. 76. ( 58o ) Correction Correction 1875. Temps moyen. Ascension droite. de l'éphém. Distance polaire. do l'éphém. h III s h m s s 0 ' » « Sept. i5... 12.20.21 ,8 23. 57 .27 ,53 -0,73 91 . l3.2i ,0 +5,1 Octob .6... 5.10. 3,3 18. io.58,o5 — 0,01 118.41.25,6 ■+3,0 8... 6.53.49,8 20. 2.54,10 — o,3i I i5. 33 . 19,8 + 1,8 12. . . 10. 6.55,6 23.32. i5, i4 — 0)?9 94.38.5q,8 + 1,2 i6... i3.35.33,7 3.14.58,01 — 1 ,i5 68. 9.14,4 -1-1,1 25... 21.47.42,2 12 4. 6,84 -0,84 Nov. 2 . . . 3. 3. 6,2 17.50. 6,59 -0,46 8... 7.55.34,1 23 6.58,37 -o>49 i3... 12.17.33,7 3.47. 6,73 — 0,73 65.52.40,3 -2,4 i5*.. 14.29.41,7 6. 7.27,36 — 0,82 61.26.48,8 -1,5 Dec. 6*.. 6.32.53,6 23.34.27 ,o5 -0,44 94 ■ I . 22, I -1-5,1 6 .. 6.32.53,8 23.34.27,23 — 0,27 94. 1.18,8 -1-1,8 !*■■ 7.17.45,0 0.23.23,32 -0,64 87.24. 9,3 +4,8 1-- 7.17.45,2 0.23.23,55 — 0,41 87.24. 7,9 -h3,5 .4... I 4 ■ I 8 . 59 , 2 7.5i. 5,37 —0,92 64 . I 2 . 0,0 H-5,4 » Les positions conclues ont été comparées aux éphémérides dn Nctuli- cal Alinanac, déduites des Tables de Hansen. » NAVIGATION. — Deuxième Note sur la transformation de l' Astronomie nautique, à la suite des proijrès de la Clironométrie (**); par M. Yvoîj Villakceau. « Méthodes des cercles et des courbes de hauteur. — En exposant les iné- tliodes de la nouvelle navigation, nous avons suivi un ordre qui nous a permis de les présenter comme offrant la solution nécessaire du pro- blème de la navigation astronomique, en l'état actuel des données de ce problème. » Aux solutions dii-ectcs, trop compliquées dans la pratique, nous avons substitué la solution indirecte que fournit la méthode des équations de condition, en partant de la valeur approchée des coordonnées delà posi- tion du navire ou du point estimé. Dans les cas exirèniement rares, où cette position se trouverait trop incertaine, on peut recourir utilement à la méthode de Sninner, transformée par Temploi des caries marines. » A un moment donné, les astres occupent des positions déterminées, relativement à des plans entraînés dans le mouvement diurne de la Terre. (*) Observations faites aux instrmnenls de Gainbey. (**) Suite à la Note de la séance du 6 mars. ( 58. ) Les positions des principaux, de ces astres se déduisent aisément des éphé- inérides astronomiques, quand on choisit |)our plans coordonnés celui du premier méridien et le plan de l'équateur. Dans ce cas, la direction d'iui corps céleste est fixée par ses longitude et latilude (ji'ocjraphuiucs, de la mémo manière que la position d'un point de la surface de la Terre supposée sphérique : la longitude de l'astre s'identifie avec son angle horaire et la latitude avec sa déclinaison. M Concevons donc une sphère sur laquelle on ait tracé les grands cercles représentatifs du premier méridien et de l'équateur; il suffira de connaître l'heure du premier méridien, à laquelle on aura f.iit l'observation de la hauteur d'un astre, et de tirer des éphémérides la position de cet astre, pour être en état de marquer sur la surface de la sphère le point où le rayon vecteur mené du centre de la Terre à l'astre rencontre la surface sphéiique. Prenons ce rayon vecteur pour axe d'un cône ayant son som- met au centre de la Terre, et décrivons, autour de cet axe, une surface co- nique, en donnant, à la demi-ouverture du cône, une amplitude angulaire égale à la distance zénithale de l'astre ou au complément de sa hauteur observée H, réduite au centre de la sphère : la trace de la surface conique sur la sphère sera un petit cercle, auquel on a donné le nom de cercle de hauteur, et sur la circonférence duquel se trouve nécessairement la posi- tion de l'observateur : il est visible, en effet, que la distance zénithale, qui serait observée d'un point quelconque de ce petit cercle et réduite au centre de la Terre, serait égale au demi-angle au sommet du cône. On ne manquera pas de remarquer que, si l'observation pouvait donner l'azimut de l'astre, la position du /JOi;(< se trouverait entièrtnneut déterminée. Dans l'impossibilité de se procurer une valeur assez exacte de l'azimut, on est obligé de recourir à une seconde observation de hauteur. En supposant ces observations siuuiltauées, il est clair qiie l'une des intersections des deux cercles de hauteur représentera la position du navire. Entre les points ainsi obtenus, la confusion n'est pas possible ordinairement; dans le cas où il pourrait y avoir incertitude, la considération d'un relèvement azimutal de l'astre suffirait, nuilgré ses erreiM's, pour lever la difficulté. Terminons ce rapide exposé, en faisant remarquer que l'on peut toujours ramènera un même horizon ])lusieurs observations de hauteur, dans le cas où elles ne sont j)as simultanées. » Le problème de la détermination du point se trouve ainsi ramené à celui de l'intersection de deux petits cercles de la sphère, dont on connaît les centres et les rayons. La nécessité d'obtenir le point à i minute uu i mille ( 582 ) marin près oblige à recourir au calcul. Connaissant, en effet, les équations en coordonnées polaires de chacuii des deux petits cercles, on peut cal- culer les coordonnées d'une suite de points voisins sur chacun d'eux, et déduire, par voie d'interpolation, celles de l'un des points d'intersection. » "Le triangle sphérique ayant pour sommets le zénith, l'astre observé et le pôle, fournit la relation suivante : (i) sinH =: sinLsinD -f- cosLcosDcos(^— 4^0), où l'on désigne par H la hauteur observée et réduite au centre de la Terre, 4^0 la longitude géographique de l'astre, D sa déclinaison, L et 4^ les lon- gitude et latitude du lieu de l'observation. Cette relation entre les va- riables L et 4^ est l'équation polaire du petit cercle de hauteur. » Or, le calcul de L en- fonction de 4^, ou inversement, est assez com- pliqué, lorsqu'on fait usage des transformations usitées dans la Trigono- métrie sphérique, pour n'offrir aucun avantage sérieux dans la pratique. » Un de nos jeunes officiers de marine, M. Ililleret, s'est proposé d'exa- miner le parti que l'on pourrait tirer de l'emploi des cartes marines, pour le tracé des courbes de hauteur, nom sous lequel on désigne la courbe re- présentative des cercles de hauteur, dans le système de projection de Mer- cator : M. Hilleret a établi en conséquence l'équation de la courbe de hau- teur; il en a décrit les principales propriétés, et donné la position de ses centres de courbure. L'analyse de cet officier présente une assez grande complication, qui disparaît lorsqu'on a recours à l'emploi des fonctions hyperboliques, ainsi que nous le lui avons fait remarquer. >i Par une simple transformation de coordonnées, nous obtenons l'équa- tion des courbes de hauteur. En distinguant les trois cas qui se pré- sentent, nous donnons à notre équation trois formes distinctes qui sont extrêmement simples, et se prêtent avec une égale facilité à la discussion et aux calculs numériques. » Désignant par jc et j- les coordonnées linéaires du point (L, 4^ dans le système de projection de Mercator (les .r étant comptés dans le sens des longitudes et les y dans celui des latitudes), R représentant le rayon de la sphère à l'échelle de la carte, on a, efitre les coordonnées rectangulaires et sphériques du point (L, 4^), les relations (2) JT— R.ç^, j- r^ Rlogtang(45°+ - L dont la seconde est l'expression linéaire des latitudes croissantes : il reste à éliminer 4^ et L entre ces équations et l'équation (i) du cercle de hauteur. ( :^83 ) » r/élirniiiation se fait de la manière la plus simple, en posant (3) X= logtang(45"+ iL), relation qui entraîne les suivantes (4) sinL — toiifl/., cosLcos). = 1, tangL = siiiX (*). » Au moyen de ces diverses relations, on obtient l'équation générale des courbes de hauteur, sous la forme (5) cos - sinH — siii ^ sinD = cosDcos — — % où JCg et r^u sont liés par la première équation (2). » Z désignant la direction azimutale de l'astre observé, mesurée de / vers X, on obtient aisément (6) £ = - tangZ, relation qui montre que la direction de la tangente aux courbes de hauteur se confond avec celle de la tangente aux cercles de hauteur. 1) Désignant par jr^ et y^ les coordonnées du centre de courbure au point (j:-, ^), on a (7) x^-JC = R ^^ — -sinZ(**), 7c-J = R- -"^^ -cosZ; cosDcos — ^- — coiDcos — _ — R R d'où l'expression suivante du rayon de courbure p : (8) p = ±-R "^ cos D cos — - — • R » Les formules précédentes se simplifient lorsque l'on considère les trois cas que présente la position du pôle (jy) relativement au cercle de hau- teur. *) Dans ces formules et les suivantes, les lettres gotliiiiues désij^nent des fonetions hyperboliques. (**) On a encore X — .r. ( ^H ) I) 1° Pôle exlérieiu au cercle de hauteur: siii^H ^- sin^D. M On pose i Asm — — SIM D, (9) d'c /a-o.l^. - sinH, puis cosj- I / /) cos D ■'i =' '■ alors l'équation de la courbe de hauteur peut être mise sous les deux formes suivantes : (lo) cos— ^^ cos -cos -p^» CCS— j^ .^= cos -cos -^^. » Il est visible c[ue a et b sont les deux demi-axes de la courbe, cjue cetic courbe est symétrique par rapport aux deux axes coordonnés, et qu'elle est formée par une suite d'ovales allongées dans le sens des méri- diens, égales, équidistanles et comprises entre des parallèles à l'axe desx, etc.; on a les deux expressions suivantes pour l'azimut : taniî — = — , sin Condition : R /' R 1 ■ ^ . ■'■ — .r„ (m) laneZ-- —eus- ', smZ et sin V ' I » /— 1. R . r —.1,, 1 i^ ttuig ^^ t.ni -^^ \ j^, ^^^^^^^^^ ji„^^,^_ )) Les coordonnées du centre de courbure deviennent (i2) x,~ X =^ - Utang'^— , j\ - -j- ^ - lUnna^^"- M 2° Pôle intérieur au cercle de hauteur: sin* H < sin-D. j> Posons gsin-^--sinH, 13) ! d'où ■-"> et g- de même signe quel). [ gcos'^-sinD; )) Soient encore , , , . /' cos D , TT „ ( 585 ) l'équation de la courbe de Iiautour prendra les deux formes , ~ , . r — Ya . b X ~ x„ . b . T — z,' (i5) «m-- ^— = siii - cos— ^— = sin j- sui -jj^ — . M La figure de la courbe est celle d'une espèce de sinusoïde; elle pré- sente une infinité de centres équidistanls, indépendamment du point (x'o, 7o). Ces centres sont situés sur le parallèle Yq. On a, pour l'azinuil et les coordonnées des centres de courbure, les expressions X — X, sin — _. — ( [ G) tang Z r. lang — j^— tniijj ^^ sni ^ — ^^^-^ , fpg- — ^ R (17) j", - X ^^ - Rlang^^% J-c-J = - RfOt-~-^°- )) 3" Pùlc silitc sur Lt circonférence du cercle de luuiLcur : siu'D = sin" II. » L'équation de la courbe de hauteur est (18) ^^-^'^-logcos^-^», Dp""'';', ^ ' R ^ R ( ncjjaUf M L'azimut Z est donné par la formule (.9) Z= rp^^° + (o^ou 180°): D l'ambiguïté relative au choix à faire entre zéro et 180 degrés est levée par la condition que sinZ et sin — ,r ° soient de signes contraires. » Les coordonnées du centre de courbure et son rayon p sont (20) x,-x^- R tang -^ , j, - y == - R, p = — ^^^ • D cos -^— » La courbe de hauteur est symétrique par rapport au méridien qui passe par le point [Xq, y^) : elle se compose d'une suite de branches égales, comprises entre des asymptotes parallèles aux méridiens et dis- tantes de la quantité t:R : ces branches sont séparées par des bandes de largeur égale à l'intervalle des asymptotes et qui ne contiennent aucun point de la courbe; elles s'étendent d'un seul côté, dans le sens des 7-, et leurs soannets sont situés sur un même parallèle, celui du iioint (jTo, ^o)» qui est lui-même lui de ces sommets. » A l'inspection des écpuitions (10), (i5) et (18), on reconnaît que le C, K., 187G, l'f Scmetlrt. (T. LXXXII, N° II.) 77 positif négatif ( 586 ) calcul de plusieurs points de chacune des courbes peut s'effectuer avec la plus grande facilité. L'emploi des coordonnées linéaires était utile pour la discussion théorique; mais, si Ton observe que les cartes marines offrent des divisions en degrés, au lieu de parties égales du rayon, il con- vient, lorsqu'on veut exécuter des calculs, de revenir aux coordonnées sphériques; par exemple, de remplacer —° par ^— 41o : on peut con- server les rapports ^ et ^ jusqu'au moment où l'on parvient à un système de valeurs de - et / , communes aux deux courbes dont on cherche l'in- tersection; ayant obtenu la valeur de --■> on transformera cette valeur au moyen de la Table des latitudes croissantes, et l'on pourra marquer le point sur la carte. On remarquera que, si le bord de la carte,. parallèle aux méridiens, portait des divisions en partie du rayon, dont l'origine fût à l'èquateur, on se trouverait dispensé de recourir à la Table des lati- tudes croissantes. » Le mode de calcul qu'on vient d'indiquer est un retour à l'emploi des coordonnées sphériques; il semble donc qu'on eût pu se dispenser d'effectuer les transformations qui sont nécessaires quand on veut faire usage des coordonnées linéaires. La transformation a cependant été très- utile, puisqu'elle a permis de substituer, aux formules usuelles de la Tri- gonométrie sphérique, d'autres formules bien plus faciles à appliquer. « On objectera peut-être que le manque de Tables de fonctions hyper- boliques s'oppose à ce que l'on ])uisse utiliser les nouvelles formules. Voici quelques renseignements sur ce point : » Des Tables de ces fonctions ont été calculées par Lambert, auquel on doit leur introduction dans la Science : ces Tables sont trop peu étendues pour être couramment utilisées. Gudermann, dans son Traité des fonc- tions exponentielles, a donné des Tables incomplètes. A l'occasion d'un tra- vail sur la grande comète de i863, que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie, des Tables de sinus et cosinus hyperboliques à treize déci- males exactes ont été communiquées, comme pièces à l'appui du Mé- moire. Ces Tables, calculées par M'"^ Yvon Villarceau, n'ont point été publiées. M. Hoûel, en publiant des Tables de ces mêmes fonctions, fait connaître qu'en i863 M, Gronau a publié, à Danzig, des Tables des fonctions circulaires et hyperboliques. Enfin, en 1872, \m ex-ingénieur, M. le major Vladimir Vassal, a fait imprimer, chez M. Gauthier-Villars, de nouvelles Tables à cinq décimales, qui sont disposées, comme celles de ( 587 ) M. Iloiiel, de manière qu'une Table de fonctions circulaires se trouve être en même temps une Table de fonctions hyperboliques. Ce résultat est obtenu moyennant l'addition d'un nouvel argument dit liyperholkjuc, lequel se confond avec la fonction qui sert à exprimer les latitudes crois- santes, et de doubles en-tètes au haut et au bas de chaque colonne. » Qu'il nous soit permis d'exprimer le regret que des fonctions aussi importantes pour la théorie et d'une utilité pratique si considérable n'aient pas encore trouvé place dans notre enseignement public. )) Nous serions très-heureux de voir notre marine prendre l'initiative à cet égard . « PHYSIQUE DU GLOBE. — Observations de température faites au Muséum pendant l'année météorologicjue 1875, avec tes thermomètres électriques placés à des profondeurs variant de i à 36 mètres sous le sol, et résumé de dix années d'observations; par MM. Becquerel et Edm. Becquerel. (Extrait.) « Nous avons établi au Muséum, depuis i863, une série d'appareils thermo-électriques donnant très-exactement la température, chaque jour, et cela au-dessus du sol, jusqu'à 20 mètres, puis au-dessous, d'une part, dans la partie supérieure du soi, de zéro à i mètre, d'autre part depuis I mètre jusqu'à 36 mètres, de 5 mètres en 5 mètres. Dans les parties su- périeures du sol, les observations ont lieu plusieurs fois par jour, afin de comparer les changements de température qui se produisent concurrem- ment avec ceux de l'atmosphère; dans les parties inférieures, ou les varia- tions diurnes ne sont plus sensibles, cela n'est pas nécessaire, et il suffit d'observer plusieurs fois par mois. » Chaque année nous présentons le résumé de ces diverses observations à l'Académie; aujourd'hui, nous ne parlerons que des observations faites de I à 36 mètres, et prochainement nous indiquerons les résultats obtenus dans la partie supérieure du sol, suivant qu'il est dénudé ou couvert de végétaux. » Les observations sous terre se font au moyen d'un câble thermo- électrique composé do sept circuits différents dont les soudures sont pla- cées chacune de 5 en 5 mètres, pénétrant dans \in puits foré. La première est à 6 mètres, la dernière à 36 mètres. Un autre câble séparé donne la lem|)ér.iture à i mètre de profondeur. Les lils se trouvent garantis de l'action de l'eau et des corps voisins, comme on l'a lait connaître anté- 77 • ( 588 ) rieurement à l'Académie; la méthode d'observation dite par compensation, due à l'un de nous, est également décrite (i). » Les tableaux des observations de l'année météorologique 1875 (com- mençant au i" décembre 1874 pour se terminer au 1" décembre 1875), n°* 1 et 2, qui ne se trouvent pas dans cet extrait, donnent les températures de chaque jour à i mètre, et mensuelles à partir de 6 mètres, telles que se font les lectures du thermomètre; mais le zéro se maintenant depuis trois ans à + o, i3, il est nécessaire de faire subir cette correction aux nombres indiqués. Cette correction est faite du reste dans les tableaux suivants, où se trouvent (n^S) les moyennes des saisons trimestrielles, ainsi que les moyennes annuelles pendant dix ans (n° 4). Tableau n° 3. Teuipérature moyenne en 1875. Hiver Printemps Été Automne ProfonJcur. (Jéc., janv., l'ev.). (mars, avril, mai), (juin, juill., août), (se^it., cet., déc). Année, m o 0 o 00 ' 6,95 7,49 13,92 14,43 10,70 6 12,59 '°'9^ ")34 12,63 11,88 II i')96 11,78 11-92 12, o5 '')93 16 12,01 '1)97 '2,19 12,23 12,11 21 12,17 12,10 12, i3 12, i5 12, i4 26 12,26 12,40 12, 61 13,49 12,44 3i 12,33 12,36 12,34 12,37 12,35 36 12,47 12,47 12,47 '2,47 12,4? » On reconnaît, d'après les tableaux 1 et 2, qui seront publiés dans le Mémoire, qu'à i mètre de profondeur la variation de température de l'hiver à l'automne'a été environ de 7 degrés; à 6 mètres, la température la plus basse s'est trouvée au printemps et elle n'a été inférieure à celle de l'automne que de i",G7; au delà, les variations atteignent à peine | de degré; le tableau précédent, n° 3, montre qu'à 3i mètres la température n'a varié que de o,o4, probablement en raison du motif qui sera ainsi in- diqué ci-après; à 36 mètres, la température est restée constante. » Si les terrains dans lesquels sont Bxésies appareils étaient parfaitement homogènes, les changements dans la température se feraient avec régula- rité, et, les variations diurnes n'étant plus sensibles à partir de 1 mètre, les différences entre les moyennes extrêmes de chaque couche iraient en di- (l) M. Becqueuei., Mémoires de l'Académie, t. XXXII et XXXVIII, p. 175. ( 589 ) mil) liant d'une manière régulière, à mesure que la profondeur augmenterait, de sorte que ces différences diminueraient en progression géométrique quand la profondeur augmenterait en progression arithmétique; en outre, à partir de 8 ou lo mètres, les variations seraient inverses de celles de la surface, et la température serait |)!us élevée en hiver et moins élevée en été; mais il faut remarquer que les effets calorifiques dépendent non-seulement des variations de température à la surface du sol, dues aux changements des saisons et à l'état du sol lui-même, comme on le verra dans le proihain travail, mais encore de la conductibilité des différentes couches de terrains et de l'infiltration des eaux pluviales et souterraines qui viemient modifier la température des couches qu'elles traversent. » Tel est le cas qui se présente ici : jusqu'à 12 mètres, les appareils sont dans une terre sableuse de remblai à partir de laquelle, jusqu'à i5 mètres, il y a une couche de marne d'un peu plus de 2 mètres d'épaisseur; puis vient une couche de calcaire allant jusqu'à 24 mètres, où commence l'argile plastique, de sorte que les trois dernières soudures sont, la première (à 26 mètres) près de la partie supérieure de l'argile plastique, et les deux autres (à 3i et 36 mètres) en plein dans cette même couche. Or, à i5 ou iG mètres, et de 24 à 26 mètres, à la partie supérieure des deux couches d'argile, se trouvent deux nappes d'eau souterraines qui se dirigent vers la Seine, la seconde étant plus puissante que la première, et qui doivent modi- fier les effets calorifiques. Aussi, jusqu'à 1 1 mètres, dans nos expériences, les variations de température se font avec régularité comme dans un sol homogène, et le maximum a lieu en hiver et le minimum en été (tableaux n°' 1 et 2 non rap|)ortés ici); mais à iG et à 26 mètres,. où se trouvent les masses aquiferes, les variations se font en sens contraire de celles à 1 1 mè- tres et de même qu'à la surface du sol, c'est-à-dire que le maximum de température a lieu en été et le minimum en hiver; cet effet a lieu surtout à la partie supérieure de l'argile plastique, à 26 mètres sous le sol du Muséum, où se trouve la plus forte nappe d'eau, et la variation de température atteint 2 degré. Entre les deux nappes, à.21 mètres, la température est restée sensi- blement constante : au delà, à 36 mètres, c'est-à-dire à 12 mètres dans l'ar- gile plastique, elle n'a pas varié non plus. » On comprend dès lors que, la température annuelle moyenne à l'air libre n'étant pas la même, les chan!j;ements dus à l'infiltration des eaux doivc-nt apporter également une légère diiféreiice dans les températures annuelles moyennes des couches de terrains. C'est en effet ce qui a lieu, pour quel- ques-unes des couches étudiées; pour le reconnaître, nous avons réuni en ( Sgo ) tableau le résumé des observations faites au Muséum avec les mêmes appa- reils depuis i863; il n'y a eu qu'une interruplion pendant quelques-uns des mois de 1870 et de 1871; on a alors dix années complètes qui con- duisent au tableau suivant pour les moyennes annuelles : à u a •r. 0 ce s- TEMPÉR.ITL'RE MOYENNE ANNUELLE (■"). 1864. 1865. 1866. 18«. J868. 1869. 1872. 18-3. n'u. 1875. .Moyenne des dUannéos m I . . . . G.... II 16.... ai ... . 2(3 3i.... 36.... 0 10,64 I2,05 12,19 12,09 12, l5 12,36 12, 38 I2,50 0 10,56 11,57 11,55 II, es I2,o3 12,37 12, 3l 12,45 0 10,92 11,78 II, 03 11,63 11,88 12,26 12, 3o I2,.'|0 0 11,25 11,83 11,85 11,86 11,92 12,22 12,26 12,40 0. 12,01 11,76 12,02 12, 04 I 2 , 00 12,28 12,23 12,38 0 'i>99 12, 3o 12, 17 12,00 12,02 12,29 12,28 12,39 0 11,32 11,76 12,02 12, 2n 12,21 12,37 12,29 12,39 0 11,87 12,27 12,18 I2,3cj 12,29 12,61 12,34 1 2 , .^ 0 0 11,83 12,17 12,06 1 2 , 21 1 12,28 X2,47 12,36 12, '|6 0 10,70 11,88 1 1 ,93 12,11 12, i4 12,44 12,35 '5. .'17 0 II ,3l '1,94 1 1 ,96 12,01 1 2 , 09 12,37 12, 3i 1 2 , '1 2 Terre s.'ihleuse do reuiMai. Id. Marne. A iK", nappe aijulf'^ro. Calcaire. Calcaire A ?4°, areile plastique; nappe aquîTere. Argile plasliqao. Id. (*) Les températures sont corrigées de la variation du zéro du thermomètre. » On reconnaît que les températures moyennes annuelles de ces dix années vont en croissant régulièrement à partir de i mètre jusqu'à 36 mè- tres, très-sensiblement en raison de i degré par 3o ou 3i mètres de diffé- rence de niveau, sauf en ce qui concerne la soudure à 26 mètres; l'ano- malie mensuelle oi)servée à 16 mètres disparaît donc à peu près dans la moyenne des dix années, mais la perturbation due à la plus forte nappe aquifère, à .26 mètres, subsiste encore et donne un léger excès de tempéra- ture de quelques centièmes de degré au-dessus de la température qui serait donnée si l'accroissement était régulier à toutes les profondeurs. Quant à la température à 36 mètres, elle est constante depuis plusieurs années et égale à 12°, 42; et les tres-faibles différences que l'on peut re- marquer d'une année à l'autre, surtout au moment où l'on a installé les appareils, en i863, peuvent provenir des déterminations expérimentales elles-mêmes. Ce tableau montre encore que l'influence des températures élevées de l'atmosphère, dans ces dernières années, s'est fait sentir jusqu'à la profondeur de i mètre, car on trouve à ce niveau, en 1868 et 186g, puis en 1873 et 1874, des températures moyennes annuelles supérieures à la moyenne générale. ( 59' ) » On voit avec quelle précision l'on peut, à l'aide de cette méthode, ,oi. » Le charbon pur, après avoir été chauffé avec le quartz, a laissé de la silice après sa combustion, très-difficile d'ailleurs, connue il ari'ive à tout charbon qui a supporté une forte température. Les cendres ont pesé plus que le quariz disparu; c'est que le creuset avait apporté au charbon son contingent de matières minérales. » Dans le platine siliciuré par cémentation ou par fusion dans un mé- lange de charbon et de silice, on n'a pas trouvé de carbone. Est-il permis d'en conclure définitivement que ce métal ne s'unit jias à ce combustible? Non, sans doute, parce qu'il pourrait arriver, ainsi qu'on l'a déjà dit, que la carburai ion ait lieu d'abord et qu'ensuite elle fût détruite par une réac- tion subséquente » C'est ainsi rjuc, en londant u\i fercarjjuié au contact de la sdice, luie partie de carbone est remplacée par du silicium. Il y a toutefois ceci de particulier dans la fusion du |)latine en brasqne siiicifère, que le régule ne relient pas de carbone, bien que d'un côté il ait été formé an milieu de ce combustdile, et que, de l'autre, il soit fort éloigné d'être saturé de sili- cium; en d'autres termes, et en admettant la possibilité de la carburation, C.R.,l8:6 ■•■■Srmr.jlr^. (T. 1.XXXII, N" il.) 7^ ( 594) on n'aperçoit pas pourquoi il ne s'y rencontrerait pas à la fois du siliciure et du carbure, comme clans la fonte de fer » Il y a là une présomption pour croire que le platine, et je puis ajouter le palladium, l'iridium et le ruthénium, ne se combine pas au carbone, du moins dans les conditions où j'ai opéré. Une expérience, que je considère comme décisive, parce que l'on évite, en l'exécutant, l'intervention acciden- telle de la silice des creusets, établirait que le platine ne s'unit pas au car- bone. Cette expérience consiste à remplir de charbon pur (exempt de cendres) un creuset neuf en platine, ayant un couvercle ajusté à frottement, et à le chauffer à une température approchant de la limite de la fusion du métal. Le platine ne subit pas la moindre altération, sou poids reste ce qu'il était avant la mise au feu; du moins la perte que l'on constate ne dépasse pas 0,0002. » La siliciuration du platine chauffé dans une brasque silicifère ne sau- rait donc dépendre d'une réaction qu'exercerait un carbure sur la silice. Il devenait alors assez naturel de supposer que, à de hautes températures, le carbone réduisait la silice et que la brasque, pendant la calcination, conte- nait du silicium libre, dont le platine s'emparait. )) C'est ce que j'ai cherché à vérifier par une série d'expériences, en chauffant à une température intense, dans un creuset en terre fermé, des mélanges de charbon de sucre et de silice qu'on laissait refroidir, après la calcination, dans un courant soutenu de gaz hydrogène, afin d'empêcher l'accès de l'air qui aurait pu brûler du silicium : le mélange était alors analysé. » Avant de peser la matière sur laquelle ou allait opérer, et que contenait une nacelle en porcelaine vernissée, on la maintenait dans le vide, à une température de 100 degrés, pour en expulser l'hydrogène qui avait dû s'y condenser durant le refroidissement. On laissait ensuite entrer de l'air sec dans le tube où le vide avait été fait, et la nacelle avec la matière, enfermée dans un étui en verre, était portée sur la balance. )) C'est la combustion qui devait décider si la brasque silicifère ren- fermerait du silicium après la calcination. En effet, si la silice s'y trouvait à l'état où elle avait été introduite, s'il n'y avait pas eu réduction, le car- bone, l'hydrogène dosés, la silice résidue devaient peser ensemble autant que la matière sur laquelle ou opérait. Si, au contraire, il y avait eu appa- rition de silicium, on aurait alors un excès de poids représentant l'oxygène fixé pour transformer le métalloïde en silice. J'ai adopté, sans y rien chan- ( 595 ) ger, le procédé suivi par MM. Dumas et Stas pour brûler le diamant; je n'ai donc pas à en faire la description. )) Quatre analyses ont montré clairement que, dans du charbon mêlé à de la silice, soinnis à une température égale, supérieure même à celle de la fusion du (ér, et refroidi dans une almosphére d'Iiydrogcne, il n'y a pas de silicium. Cependant il est constant que, si du platine eût été mis dans cette brasque pendant la calcinaliou, il aurait acquis du silicium; serait-ce par une affinité prédisposante que ce métal provoquerait l'apparition du métalloïde? Ou connaît, au reste, plusieurs cas dans lesquels le carbone semble réduire la silice par l'intervention d'un corps apte à s'unir au silicium : par exemple, à la chaleur rouge, le chlore n'agit ni sur le car- bone, ni sur la sihce, pris isolément; et cependant, si les deux substances sont réunies, il y a formation de chlorure de silicium, ce qui implique naturellement une réduction d'acide silicique. Le chlorure, étant volatil, est déplacé aussitôt après qu'il est constitué; de sorte que le mélange de charbon et de silice se trouve toujours en présence du chlore. » Dans la siliciuration du platine, les conditions sont différentes. Les réactions ont lieu entre trois corps doués d'une grande fixité : le platine, le carbone, la silice; le produit n'est pas volatil. Aussi, pour trouver de l'analogie entre cette siliciuration et celle du chlore, il faut supposer que la réduction de la silice s'arrêterait aussitôt que la molécule de silice serait entourée d'une faible auréole de silicium empêchant son contact avec l'agent réducteur, et que, si elle continue, c'est que, le métal absorbant du silicium à mesure qu'il devient libre, la silice ne cesse pas d'être en contact avec le charbon. AiuM, dans la j)réparation du chlorure silicique, la siliciura- tion ne serait pas interrompue parce que le siliciure formé est volatil; dans la préparation du siliciure de platine, parce que le silicium réduit s'unit immédiatement au métal. 11 y a toutefois à objecter à cette explication que des analyses précises n'ont pu révéler l'existence du silicium libre dans la brasque silicifère aj;rès qu'on l'eut soumise à des températures excessives; de sorte qu'en s'en tenant aux faits observés dans le cours des expériences, on est uniquement autorisé à conclure que la présence de silicium libre ne devient manifeste dans un mélange de silice et de charbon porté à l'incan- descence qu'autant rpi'il s'y rencontre du platine ou du chlore. Il ne reste- rait plus qu'à invoquer une action de présence, une affinité jirédisposante, justifiant cette phrase banale reproduite dans les traités de Chimie : La si- lice est décomposée j)ar le carbone en présence du chlore. » La silice portée à un haut degré de chaleur passe dans le charbon pur 78.. ( 596 ) quand elle le touche, déplacement tendant à la faire considérer comme ayant une certaine tension. La volatilité ne suffirait pas, d'ailleurs, pour expliquer la siliciuration ; il faudrait, en outre, démontrer que le platine ou le chlore enlève le silicium et la vapeur d'acide silicique. Quant au platine, j'ai établi qu'il n'éprouve pas la moindre altération, lorsqu'on le chauffe avec du quartz hyalin ou avec de la silice très-divisée. » Des faits observés dans le cours de ces recherches il résulterait : » ]" Que, dans les conditions où l'on a opéré, le platine, le palladimn, l'iridium, le ruthénium, chauffés au rouge dans du charbon, n'ont pas été carbures; » 2° Qu'à une température très-élevée la silice est réductible par le car- bone; » 3° Que, dans un mélange de charbon et de silice (brasque silicifère) chauffé au blanc, et dans lequel on introduit du platine pour le transfor- mer en siliciure, ou à travers lequel on dirige un courant de chlore pour obtenir du chlorure silicique, le platine, le chlore n'exercent pas une ac- tion de présence déterminant la réduction de la silice, que leur rôle se borne à s'emparer du silicium, au furet à mesure qu'il est mis en liberté par le carbone; » 4° Qi"J si, en calcinant à une haute température de la silice mêlée à du charbon, on ne trouve pas de silicium libre dans le mélange après son refroidissement à l'abri de l'air, c'est que, pendant la calcination, ce métal- loïde est entraîné par des gaz dans lesquels domine probablement l'oxyde de carbone, sa stabilité ne paraissant pas absolue; et la preuve, c'est qu'on parvient à le saisir, eu maintenant au-dessus de la brasque d'où il émane, à une distance de i centimètre, une lame en platine qui le retient à l'état de siliciure. » HYDROLOGIE. — Sur la crue de ta Seine de fév)ier-inars 1876. Note de M. Belgrand. « Je ne reviendrai pas sur ce que j'ai dit du régime de la Seine; je l'ai déjà fait connaître dans un ouvrage intitulé : la Seine, Etudes hydrolotji- ques, et dans plusieurs Mémoires dont quelques-uns ont été iuqirimés dans les Comptes rendus (i). Je dois cependant, avant de parler de la crue con- (i) l'oir notiiinment les Comptes rendus dis 9 et iG oclobre 1872, des 10 mars, 21 avril et ig mai 1873, etc. ( 597) sidérable ([tii s'écoule en ce niomeiil, laiipeler souimairenient ce que j'ai dit ailleurs du mode d'écoulemeul des crues de ce fleuve. » Le iiassiu de la Seiuc contient 19440 kilomètres carrés de terrains im- perméables et 59210 kilomètres carrés de terrains perméables. Les eaux pluviales ruissellent à la surface des terrains imperméables et produisent toujours le maximum des crues à Paris; les eaux pluviales absorbées par les terrains perméables alimentent de très-nombreuses sources qui éprouvent aussi des crues considérables, surtout dans les terrains oolitliiques, mais qui sont un j)cu retardées et arrivent à Paris quelques jours après le maxi- mum produit par les crues de superficie. » La crue du fleuve est donc soutenue à un niveau élevé pendant plu- sieurs jours par celle des sources, et si, dans cet intervalle de temps, les affluents éprouvent ime seconde croissance, elle produit, à Paris, un nou- veau maximum plus élevé que le premier; une troisième crue, survenue quelques jours après, produit un effet analogue, de sorte que le fleuve peut croître pendant des mois entiers sous l'action de plusieius crues suc- cessives de ses affluents sans qu'on puisse jamais prévoir le moment où cette croissance s'arrêtera. Il en est tout autrement dans les bassins du Rhône, de la Loire et de la Garonne : les crues sont tiès-liabituellemeut le résultat d'un seul phénomène météorologique, et elles sont beaucoup plus désastreuses que celles du fleuve parisien, parce que, leur dm ée étant très- courte, leur débit par seconde est énorme. » La crue qui passe en ce moment sous les ponts de Paris a été produite par six crues des affluents, et une septième, actuellement en route, la fera monter encore. Chaque crue des affluents fait croître le fleuve à Paris pen- dant trois à quatre jours, de sorte qu'avec un service télégraphique bien organisé on peut prévoir le maximum d'tme crue trois ou quatre jours à l'avance. Nous avons annoncé, M. Lemoine et moi, les montées partielles produites à l'échelle du pont d'Austerlitz par chacune des six dernières ciues des affluents, et notauunent celle qui aura lieu jeudi prochain, 16 mars courant. ') Le fleuve a commencé à croître le 16 février, il marquait alors : A l'échelle r f-, ex \. « Troisième type. ~ G est dérivé des trois substitutions s = jc, y Ox, Oy \. T = .r, y 0' j\T, 6~J--y j U = •^■. J ^^i^-l), 5'- + /■' 2 (x + J) où 9 est une racine primitive d'une équation binôme de degré pair 6'^^= i, a l'un des deux nombres i ou 2, /3 l'un des nombres o ou i, y l'un des nombres o, i, 2. » MÉMOIRES PRÉSEIVTÉS. ASTRONOxMIE. — Sur le passage de Vénus du 9 décembre 1874; par M. Ch. André. (Renvoi à la Commission du Passage de Vénus.) « J'ai montré (i), par la comparaison des valeurs obtenues pour les dia- mètres de Vénus et delNIercure, lors de leur passage sur le Soleil d'une part, et dans les circonstances ordinaires d'autre part, que ces diamètres étaient toujours plus petits dans le premier cas que dans le second, et qu'ils dé- croissaient alors (ils croissent dans le second cas) suivant une loi déter- (1) Comptes rendus tics séances de r .Iradèniie des Sciences; 17 janvier iS^ti. ( 6o8 ) minée, à mesure que diminnnit l'oiivertiire de la lunette employée. Quelque convaincauts que fussent les nombres que je citais, il était bon de sou- mettre cette conclusion à un contrôle exjDérimental, fait dans des condi- tions où l'on fut complètement à l'abri de toutes les causes d'erreurs qui peuvent altérer les mesures faites par l'observateur le plus consciencieux dans les circonstances émouvantes du passage. » Disposant, dans les caves de l'École Normale, d'une chambre noire de loo mètres de long, il m'était possible d'observer avec ime lunette de lo centimètres d'ouverture et i'°,24 de foyer, dont je diaphragmais l'ob- jectif jusqu'à 1*^,7. » J'ai employé les deux procédés suivants : » 1° Mesurer le diamètre d'une fente large, pratiquée dans une lame de cuivre argentée et polie sur une de ses faces, qu'on éclairait vivement : tantôt par derrière, ce qui donnait une fente brillante sur fond obscur (planète observée sur le fond du ciel); tantôt par réflexion sur sa face polie, ce qui donnait une fente obscure sur champ lumineux (planète ob- servée sur le disque solaire). » 2** Mesurer les intervalles compris entre les bords de deux fentes larges vivement éclairées par derrière, pratiquées dans im écran opaque et sépa- rées l'une de l'autre par un intervalle sensiblement égal à leur largeur. » L'expérience m'a conduit aux résultats suivants : Plaque argentée. Différence DilTérence Ouverture Éclairap.e Éclairage lies diamètres d PS diamètres en centimètres. direct. rélléchi. observés. calculés. '»7 44,04 28,22 15", 82 15,68 4^9 38,78 32,62 Douhle fente. 6,16 5,33 DiariK'trp Dian Difl'éroncc des > diamètres Ouvert» ro lètre pour les ^î*^"^ obs"-- calculés. en centimèlies. extéiieuv. iiitci ■ieur. ouverti .1res. ',7 1. iSjSg 33" ,39 6,5 — 1,7 4 '99 // 5,77 2,9 2. 9,68 36, 60 6,5 — 3,9 3 ,56 3,17 6,5 3. 8,58 38. ,35 » Le diamètre apparent d'un astre (assez brillant) vnrie donc avec l'ou- verture de l'instrument dans lequel on l'observe. » Parmi les conséquences qui découlent de cette loi, il en est deux qu'il me paraît convenable de mettre en lumière dès aujourd'hui. » 1° Les lunettes méridiennes que la Commission du passage de Vénus ( 6o9 ) avait confiées à ses astronomes, et celles que le Dépôt de la Marine met entre les mains de ses ingénieurs et des officiers de la flotte, sont des lu- nettes de RIM. Brûniier frères, de G centimètres d'ouverlure. Le diamètre de h Lune, observé dans un jiareil instrument, est donc plus grand de i™,8G que celui qui aurait été mesuré avec une lunette de Uès-grande ouveiime; de sorte que, si, comme le fait peut se présenter souvent dans le cours d'une campagne hydrographique, on a déterminé la longitude d'une station avec des observations de passages du premier bord de la Lune (première moitié de la lunaison) et celle d'une autre station avec des observations du second bord de notre satellite (deuxième moitié de la lu- naison), il arrive ra que, par le fait seul de l'instrument employé, à cause de la diffraction instrumentale et indépendamment de la distance réelle des deux points, la longitude de cette seconde station différera de la pre- mière de 3%5a, soit, eu cliiffres ronds, à peu \nès quatre secondes de temps. » De même, si, avec l'instrument dont je viens de parler, on détermine la longitude d'un point par la comparaison des heures du jjassage de la Lune en cette station et dans un observatoire fixe où l'on se sert d'une lunette d'ou- verture considérable, par exemple le grand instrument méridien de 24 centi- mètres de l'Observatoire de Paris, il faut ap|)orter au nombre trouvé une cor- rection de diffraction instrumentale égale dans ce cas à i%2 et qui change de signe, suivant que le bord bien terminé de la Lune se présente le premier ou le second dans le champ de la lunette. 1) 2° L'un des meilleurs moyens astronomiques indirects que l'on puisse employer pour déterminer la parallaxe solaire consiste à la déduire de 'Vinéyalité parallacticiae c\e la Lune, dont elle est environ le quinzième. Or, dans un Mémoire récent, et qui fait loi aujourd'hui, M. Newcomb, se fon- dant sur des expériences de Robinson, ancien directeur de l'Observatoire d'Arniagh, et sur la discussion faite par M. lîreen, des occultations observées à Grfenwich de i83o à i8/|5, augmente cette inégalité parallactique de i",£,pour tenir compte de l'élargissement qu'éprouve le diamètre de la Lune par suite de V irradiation, lorsqu'on l'observe au milieu de la nuit, au moment de son maximum d'éclat. » Mais les expériences dont je viens de citer quelques résultats dé- montrent, une fois de plus et de la façon la plus nette, tpie ce phénomène d'irradiation n'existe pas et que les différences observées par M. Breen doivent être interprétées autrement. Il faut donc supprimer cette correc- tion de i",i ; ce qui revient à dimiiuier de o",07 la parallaxe 8", 84 h 4"*^ M. Newcomb déduit de l'inégalité parallactique. G. K., |«';6, 1" Semestre. (T. LXXXll, N" II.) oO ( 6io ) » De plus, pour obtenir la valeur de l'inégalité parallactique, et par suite la parallaxe solaire, avec toute l'exactiturle possible, il convient de faire entrer dans la discussion les groupes seuls d'observations où, soit aux environs de la conjonction, soit aux environs de l'opposition, les deux bords de la Lune ont été observés le même nombre de fois; dans le cas con- traire, il faut affecter chaque observation d'une correction de diffraction instrumentale, qui change de signe avec le bord observé, et qui, pour les anciens instruments méridiens de Paris, Greenwich et Washington (o™, 12 à o'", i5 d'ouverture), atteindrait à peu près une demi-seconde d'arc. Elle s'élèverait à plus d'une seconde, si l'on se servait des observations faites à Greenwich de 1762 a 1 816, avec la lunette méridienne deBird (0^,067 d'ou- verture). » Ainsi, dès que l'on veut obtenir la parallaxe solaire avec une approxi- mation de deux ou trois centièmes de seconde, on rencontre toujours des difficultés de même ordre; et il me paraît probable que l'observation di- recte des contacts de Vénus et du Soleil conduira à des résultats au moins équivalents à ceux que donnent les autres méthodes, à la condition que, partant d'un principe opposé à celui qu'a suivi Encke pour les passages de 1761 et 1769, on cherche non pas à utiliser le plus grand nombre pos- sible d'observations, mais à séparer d'abord, par une discussion physique très-sévère, celles que l'on doit faire entrer seules dans le calcul. » VITICULTUI\E. — Sur les œufs des Phylloxéras; par M. Lichtenstein. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra,) « Quand, au mois d'octobre dernier, MM. Balbiani et Riley présentaient, l'un à l'Académie des Sciences de Paris et l'autre à celle de Saint-Louis du Missouri, deux Mémoires qui, par une curieuse coïncidence, portaient le même titre : Fin de l'histoire du Phylloxéra, nos viticulteurs crurent voir le terme de leurs souffrances; mais les deux Mémoires (offrant beaucoup d'a- nalogie entre eux, quoique leurs auteins ne se fussent certainement pas entendus) étaient loin de combler toutes les lacunes de l'histoire du pu- ceron de la vigne. Ils nous conduisent jusqu'à la ponte du gros œuf d'hiver qui paraît être déposé, dans la Gironde et les Charentes, sous les écorces des ceps, sur le bois de deux ans. Mais le Phylloxéra ne finit pas là, car la présence de cet œuf d'hiver, qui doit être le commencement d'une géné- ration nouvelle, n'a aucune influence sur les colonies aptères souterraines. Elles continuent à exister et à se multiplier, el, si les froids de l'hiver les ( 6.1 ) engourdissent, elles ne s'en réveillent pas moins au printemps pour con- tiiuior leur œuvre destructive. » L'œuf d' hiver est la graine; mais, tout comme une touffe do chiendent, par exemple, dont les racines continuent à tracer et à s'étendre même après la fructification de l'été, les colonies aptères souterraines et parthénogéné- siques continuent à vivre et à s'étendre, même après avoir fructifié, c'est-à- dire lancé dans les airs leurs redoutables essaims ailés, portant au loin les ])upes sexuées. M On m'a accusé d'employer à tort le mot de pupe^ et je vais essayer d'expliquer pourquoi il me semble être le seul mot propre pour désigner ces enveloppes. » Dans le cours de son existence, le Phylloxéra nous apparaît trois fois sous forme d'oeufs et nous avons : L'œuf d'hiver, \ L'œuf de printemps, '■ d'après les auteurs. L'œuf d'automne. ) » Lé véritable œuf, c'est le premier, celui qui est pondu par la femelle après fécondation du mâle. C'est là l'équivalent de la graine chez la plante. )' Le second, l'œuf, ou plutôt les œufs successifs du printemps, pondus par les femelles parthénogénésiqucs, n'a déjà plus droit à celte dénomi- nation : c'est un bourgeon, une bulbe, servant de transition d'un iusecle agame à un autre insecte semblable à lui, et qui, pour continuer noire com- paraison botanique, correspondrait aux bourgeons des racines, ou des feuilles d'une plante se succédant les uns aux autres. » Puis, en été, tout comme la plante, la colonie phylloxérienne fructifie, la nymphe représente le bourgeon à fruit, l'insecte ailé en est la fleur. » En lui-même il n'a pas de sexe, mais il porte dans son sein une pnpe femelle qui peut être assimilée à la capsule contenant la graine, et des puprs mâles dont le rôle sera celui des élamines. » Or, ces enveloppes, que j'appelle des pupes, ne sont pas des cei//s; j'ai déjà dit que la contexture extérieure est différente, et que l'insecte parfait sexué sortait, chez tous les insectes, d'une enveloppe appelée pupe et non pas d'un œuf. J'ai oublié d'ajouter que \a pupe femelle est presque d'un quart plus grosse que la pupe mâle. » Je ne connais pas un seul oxenipl(>, chez les insectes, d'œufs inégaux entre eux, et chez lesquels on puisse à première vue distinguer le sexe. Les pupps, ati contraire, sont presque toutes dans ce cas; elles sont, en 80.. (6l2 ) général, inégales, et les sexes se distinguent facilement; ainsi donc, à moins que mes savants contradicteurs ne me donnent des preuves du contraire, j'appellerai pupe ce que je crois être un* pupe et non pas un œuf. n Malheureusement, cette discussion scientifique n'amènera pas encore la fin de l'Iiisloire du Phylloxéra; car, hélas! l'œuf d'hiver n'est proba- blement que le germe du mal pour des pays nouveaux; la vieille colonie qui en a fourni des milliers continue sa propagation souterraine, et je crains bien qu'elle ne s'arrête dans un vignoble que quand la nourriture hii manque d'une manière absolue. La Science nous fait bien espérer théoriquement que la reproduction parthénogénésiqiie diminue et cesse tout à fait à un moment donné; mais, pratiquement, nous savons, par les essais de Bonnet et autres, que, chez les aphidiens au moins, cette repro- duction peut durer plusieurs années. Ne peiit-il en être de même pour les phylloxériens, au moins dans le Midi ? » VITICULTURE. — Sur un procédé d' application directe du sulfure de carbone dans le traitement des oignes phylloxérées. Note de M. Allies. (Extrait d'une Lettre à M. Dumas.) (Renvoi à la Commission.) « Marseille, le 9 mars 1876. » Je prends la liberté de vous rendre compte de l'application que j'ai faite du sulfure de carbone pour la destruction du Phylloxéra. » Vous avez, par vos travaux, donné une impulsion remarquable aux recherches, et je considère que dans l'intérêt général, et plus encore par déférence, c'est à vous, Monsieur le Secrétaire perpétuel, que doivent être adressés les comptes rendus de tout ce qui se fait. » Je possède, avec mon frère, im champ de vignes composé de i3 5oo pieds, situé à 35o mètres d'altitude, au mont Riiissatel, commune d'Aubagne (Bouches-du-Rhône); le sol en est complètement aride. Ce champ domine le territoire d'Aubagne et celui de Marseille, envahis par le Phylloxéra. » Pendant l'année 1873, luie altération légère dans la végétation révéla la présence du Phylloxéra vers le centre du cliamp; les vignes attaquées datent de 1869. Quelques insecticides employés n'arrêtèrent pas l'enva- hissement. » Au début de la campagne i8y/}, les vignes atteintes ou supposées l'être ( 6.3 ) furent drclinusséps, fumées énergiqiicment ; du sulfate fie cuivre répandu sur le sol fui dissous par les pluies du printemps; ralfér;itioi) des vii^ncs fut encore plus prononcée en 1874 qu'en 1873. » Mais, en 1874, vous avez adressé à l'Académie des Sciences le remar- quable INIémoire sur le sulfure de carbone employé comme agent de des- truction; c'est ce document et cet agent qui ont plus particulièrement fixé mon attention, l'aridité du sol, dans nos conditions, ne permettant pas l'emploi des insecticides qui réclament le concoiu's de l'eau pour véhi- cule. Le sulfure de carbone, énergique sous un petit volume, présente des avantages de transport et d'application sur lesquels il n'y a pas à in- sister. Il s'agissait donc, selon vos conseils, d'appliquer le sulfure de car- bone dans une mesure suffisante pour détruire le Phylloxéra; mais pas au delà, pour ne pas détruire la vigne. La première condition à réaliser con- sistait dans la faculté d'application fréquente, à très-petite dose, du sul- fure de carbone et la deuxième condition dans la facilité et la prompti- tude de l'opération. J'ai pensé qu'il suffirait d'introduire le sulfiue à 20 centimètres dans le sou,s-sol, la densité de la vapeur produite devant l'entrainer en grande partie dans les couches inférieures du sol. » L'appareil que j'ai construit est composé d'un réservoir terminé par un doiihle robinet, aboutissant à un pieu creux pour conduire le liquide dans le sous-sol; une lyre en fer embrasse le réservoir et les robinets; la partie inférieure de la lyre formant douille sert de trait d'union entre les robinets auxquels abouti.ssent le réservoir et la partie supérieure du pieu. » Le réservoir contient 3"^, 800 de sulfure decarbone ; l'appareil, avec sa provision maxima de sulfure, pèse lo''^, 700. Le cultivateur emporte au besoin une provision supplémentaire, logée dans luje petite touque, soli- dement établie et fermée. » I/appareil est facile à manoeuvrer; le cultivateur le saisit par la partie supérieure de la lyre, comme le charpentier saisit la poignée de sa tarière, et il l'enfonce dans le sol, soit au n)oyen d'un choc, soit en s'aidant du poids de son corps. Le sulfure destiné à chaque trou est dos('; dans la capa- cité qui se trouve placée entre les deux robinets : j'ai adopté 7^'", 5 ; le pieu contient une provision de sulfure correspoiidant à 5oo trous et au travail probable d'une journée. » Lorsque le pieu est projeté dans le sol, les deux robinets sont fermés : le sulfure est donc retenu dans le réservoir. I^orscpie le pieu est logé dans le sol, on ouvre! le robinet supérieur, pour remplir de sulfiue la capacité intermédiaire, et ou le referme ; on ouvre ensuite le robinet inférieur pour ( 6i4 ) le refermer ensuite, et le sulfure se répand dans le sol, en suivant le vide intérieur qui se prolonge du réservoir jusqu'à l'extrémité du pieu. Deux dispositions spéciales permettent l'écoulement et l'issue du liquide et pré- viennent tout empâtement. » En retirant le pieu, on bouche le trou avec le pied ou une bêche. » Toutes les souches ont été traitées d'inie façon identique, les trois quarts n'ont subi aucune altération apparente et la végétation s'est continuée; un quart a subi des altérations, sans ralentissement dans la végétation; la couleur d'une partie des feuilles est devenue lie de vin plus ou moins pro- noncée. Le nombre des feuilles altérées variait selon les sujets, mais snns atteindre des proportions excessives. Les pieds dont les feuilles ont été al- térées étaient dispersés et non pas groupés. Deux sujets ont perdu toutes les feuilles; mais, quelques jours ensuite, le mouvement de la sève s'est manifesté par le gonflement des bourgeons de sarments. » La végétation s'est continuée, dans ce même lot, en iS'jS, précaire comme en 1874, avec cette différence qu'un certain nombre de vignes, ayant perdu les racines en 1874? n'ont fourni qu'une végétation extrêmement courte, les feuilles conservant néanmoins une bonne apparence de couleur. Chaque vigne de ce lot a reçu, pendant l'année 1875, i5o grammes de sul- fure, en cinq applications, composées chacune de quatre trous par pied et chaque trou recevant 7^'',5 de sulfure. Ces applications ont été échelon- nées en mai, juin, juillet, août et septembre, de telle sorte que l'on peut admettre que la production de vapeur dans le sol a été presque continue pendant la durée de la végétation. L'effet, constaté antérieurement, de l'al- tération des feuilles ne s'est plus reproduit que dans une mesure tout à fait accidentelle. Le lot traité a fourni de un tiers à un cjuart de récolte en raisins sains ayant produit du bon vin. » Un peu après le début de la végétation en 1876, les vignes placées dans l'ouest du lot envahi étaient également attaquées par l'insecte; les parties atteintes furent jalonnées et sotunises à ce même traitement, au nombre de aSoo vignes environ. Ces vignes ont conservé le fruit, et la vé- gétation a été satisfaisante. En résumé, 35oo pieds ont été traités en 1875 et ils ont reçu SiS kilo- grammes de sulfure de carbone en 70 000 trous. » L'inventaire fait en dernier lieu, pendant l'hivernage, a fait constater la mort de i5o souches, dont 5o du premier lot envahi, dépourvues de racines, et le restant dispersé sur tous les points, dans les plantations de trois, quatre et cinq ans. ( 6r5 ) » Le sulfure de carbone a donc été applique'- fréquemment et d'inie façon extrêmement divisée sans qu'il en soit résulté aucun danger pour les vi- gnes; il n'est pas douteux que cette production, permanente en quelque sorte, de vapeur de sulfure de carbone dans le sous-sol, a dû constituer un bon insecticide, sans influence nuisible aux vignes, le petit nombre de su- jets remplacés ayant succombé à l'anciemieté de l'attaque; ce procédé, à défaut d'antres moyens mieux appropriés aux terrains arides et privés d'eau, offre des avantages qui nous encouragent à persévérer dans la même voie. » Si le moyen imaginé pour appliquer le sulfure de carbone attirait l'at- tention, c'est à vous, Monsieur le Secrétaire perpétuel, que devrait en remonter le mérite, attendu que vos travaux et vos conseils ont su con- duire les recherches vers des directions qui ne sont plus stériles. » V1TICULTUI\E. — Traitemenl des vignes j>hylloxérées à l'aide de vapeurs de sul- fure de carbone introduites et diffusées dans le sol au mojen d'un appareil aspirateur. Note de MM. Ciiolas et F. Jobaut. (Extrait.) (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Depuis les derniers travaux de MM. Balbiani et Boiteau, nous savons que, pour sauver nos vignes, il faut non-seulement attaquer les colonies souterraines fournies par cet insecte, mais encore détruire l'œuf d'hiver que déposent, sur toutes les parties du cep, les légions ailées qui opèrent leur migration en août et septembre. » La Commission, présidée par M. Dumas, vient de publier des instruc- tions pratiques qui ne permettent pas de douter un seul instant que l'on n'arrive à détruire l'œuf d'hiver, soit à l'aide de l'échaudage, soit à l'aide d'insecticides liquides. » Aussi, laissant de côté le traitement préventif, nous ne nous occupe- rons que du traitement répressif, c'est-à-dire de celui qui doit être dirigé contre les insectes fixés sur les racines. » Le problème de la destruction du Phylloxéra serait complètement ré- solu si l'application des sulfocarbonates ne nécessitait l'emploi d'une grande quantité d'eau. » C'est pour échapper à cette nécessité, d'avoir recours à l'eau comme véhicule, que nous avons commencé, il y a deux ans, une série d'expé- riences ayant pour but 1 introduction dans le sol il'une quantité de vapeurs (6i6) insecticides, capable de saturer l'atuiosphère souterraine dans laquelle vit le Phylloxéra. » Il nous est venu à l'idée d'aspirer l'air formant l'atmosphère souter- raine et de saturer, à l'aide de vapeurs produites à la surface du sol, celui venant de l'extérieur. » A cet effet, nous avons introduit en terre un tube de o"", o4 de dia- mètre, terminé en cône, porteur à la partie inférieure de quelques ouver- tures de 5 millimètres de diamètre,. et mis en communication, par sa partie supérieure, avec une pompe aspirante dont chaque coup de piston enlevait 6 litres d'air. » Cette pompe, mise en mouvement, fonctionne aussi facilement que si elle avait été en communication avec l'air extérieur; le tube étant succes- sivement enfoncé à 3o, 5o, 73 centimètres, i mètre et l'^.So, l'aspiration se faisait donc bien. De plus, le tube étant enfoncé à 1™, 5o et du sulfure de carbone ayant été répandu à la surface du sol, l'air débité par la pompe fut saturé de sulfure au septième coup de piston. » Satisfaits de ce premier résultat, nous avons fait une série d'expé- riences dans le but de déterminer ce que nous appellerons la zone d'action de notre appareil, et nous sommes arrivés à conclure que son action se faisait sentira i'",70 du tube aspirateur, puisque du sulfure de carbone répandu suivant la circonférence d'un cercle de i™,70 de rayon dont le tube occupait le centre, l'atmosphère souterraine était saturée au qua- torzième coup de i)iston de notre pompe. Nous avons répété cette dernière expérience dans des terrains de différentes natures, les uns légers et tres- sées, les autres compactes et mouillés ; nous avons toujours vu le sulfure de carbone se comporter de la même façon; dès lors, nous avons été en droit d'affjrmer que l'aspiration se faisait toujours très-facilement. » Connaissant, d'autre part, les expériences faites par M. Dumas, ainsi que par MM. Cornu et Mouillefert, qui ont eu comme résultat de démon- trer que le sulfure de carbone était l'insecticide par excellence à employer contre le Phylloxéra, nous avons pensé qu'à l'aide de notre procédé nous arriverions à une diffusion rapide et complète des vapeurs de sulfure, et que, par conséquent, nous atteindrions les parasites dans leurs derniers retranchements. Les expériences faites en grande culture ont démontré depuis que nos prévisions étaient fondées, » Nous dirons, dès à présent, que nous sommes arrivés, après une série de modifications, à remplacer la pompe par un petit appareil des plus sim- ples, fait de bois et de peau, d'une contenance de 6 litres et ne pesant que ( 6.7 ) 5 kilogrammes ; de sorte que le matériel dont nous nous servons se com- pose d'un petit appareil aspirateur, de six tubes et d'un flacon d'une con- tenance d'un litre, gradué de façon à faciliter la distribution du sulfure à la surface du sol, le tout représentant une somme très-minime. » Le champ d'oxpt'rif nces que nous avons choisi est situé à Soucieux, dans le déparlement du llhùiie, à ao kilomètres de Lyon, et appartient à M. Meuset. Nous avons visité ces vignes il y a quelques jours ; aucun symptôme n'indique qu'elles aient souffert du contacl du sulfure de car- bone. Les racines et les bois offrent des coupes normales et ont le même aspect que ceux de la vigne en bonne santé. » Nour. nous croyons autorisés à conclure : » 1° Que, par notre procédé, nous arrivons à introduire et à diffuser très-rapidement, dans le sol, les vapeurs de sulfure de carbone; » 2° Que ces vapeurs insecticides pénètrent partout et détruisent les Phyl- loxéras qui, à tous les états, habitent les racines; » 3° Que le sulfure de carbone ne nuit pas à la vigne lorsqu'il est em- ployé à la dose de 3o à 4o gr.immes par mètre carré. » Ces trois points établis, il nous reste à nous rendre compte du prix de revient de notre traitement et à déterminer l'époque de son application. » Le manuel opératoire de notre procédé est des plus simples : il con- siste à introduire dans le sol, à l'aide d'une petite masse de bois, un tube de fer, à y adapter un tuyau en caoutchouc qui le met en commu- nication avec un appareil aspirateur analogue à un soufflet, et à aspirer pendant qu'un autre opérateur répand le sulfure de carbone à la surface du sol. » La main-d'œuvre doit figurer au maximum pour 120 francs par hec- tare. Le sulfure de carbone, employé à la dose de 4o grammes et estimé à 5o francs les 100 kilogrammes, prix auquel on peut le produire au centre des pays envahis, doit figurer pour 200 francs par hectare. Nous arrivons donc à une dépense de 320 francs par hectare de vigne. » VITICUI.TURE. — Sur l'emptoi de la potasse et de la chaux dans le traitement de 1(1 vigne. Note de M. Démaille. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « J'ai suivi les conseils des observateurs autorisés qui ont déterminé l'époque à laquelle on doit faire usage des iusecliciiles, et j'ai la sati^lac- 0. R.,1876, I" Semextre. (T. LXXXII, NoU.) 8l (6i8) lion de voir aujourd'hui de jeunes plants de iSiya en pleine prospérité; les racines sont aussi saines qu'on peut le désirer. » Les résultais desJK années d'expériences me font admettre qu'il suffit, par litre d'eau, de lo grammes de potasse forte et lo grammes de chaux vive éteinte poiu' tuer l'insecte et fournir l'engrais utile à la vigne. Il faut : fr I kilogramme de potasse, coûtant o,5o I » de chaux, coûtant o ,o5 Total 0,55 pour préparer 100 litres d'eau, ce qui met le prix de revient à 2 centimes Je litre. Or, un litre m'a suffi pour chaque pied qui avait été déchaussé d'avance en forme d'entonnoir, ce qui n'augmente en rien la main-d'œuvre, puisque ce travail est toujours nécessaire pour procéder au taillage. » Tels sont les lésultats que j'ai obtenus dans mes expériences; je suis très-heureux d'en trouver la recommandation, comme auxiliaire de tout traitement, dans l'importante instruction pratique adressée par MM. les Membres de l'Académie des Sciences, contre-signée par son honorable Président, M. Dumas. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur t'éboittement du Grand-Sabte à Salazie. Note de M. Ch. Vélain, présentée par M. Ch. Sainte-Claire Deville. (Commissaires : MM. Ch. Sainte-Claire Deville et Daubrée.) « La dernière malle des Indes vient d'apporter le Rapport de la Com- mission (i) nommée par le Gouverneur de l'île de la Réunion, pour étu- dier les causes du sinistre survenu le 26 novembre dans la vallée du Grand- Sable, à Salazie. » Dans la séance du 10 janvier, j'avais annoncé à l'Académie que cette épouvantable catastrophe, qui a fait soixante-deux victimes, ne devait être attribuée qu'à un éboulement considérable produit par un affaissement d'uiie partie de la paroi du Cirque, affaissement déterminé par la désagré- gation de certaines des roches volcaniques qui en forment la base, sous l'influence des eaux pluviales. » M. Ch. Sainte-Claire Deville a bien voulu prêter à celte opinion l'ap- (i) Cette Commission se composait de : MM. le D'' Cotholendy, médecin en chef, pré- sident; JoLY, professeur de Sciences physiques; Léonard, pharmacien en chef; D' Jacob DE CoRDEMOY, licencié es sciences naturelles, rapporteur. ( 6.9 ) nui de s;i grande autorité; mais d'autn^s explications ont été présentées et, en particulier, .M. le général florin a lu un Mémoire Irès-détaillé d'un médecin de la Réunion, M. le D' Vinson, qui ne voulait voir dans cet acci- dent que le résultat d'un soulèvement du sol produit par une commotion volcanique intense. » Je demande à l'Académie la permission de lui annoncer que les con- clusions du Rapport de la Commission sont entièrement conformes à ce que j'avais annoncé, c'est-à-dire que le phénomène survenu au Grand- Sable est absolument comparable aux grands éboulements des montagnes dont la Suisse et d'autres contrées ont été le théâtre. » L'hypothèse d'un soulèvement du sol par une commotion volcanique ne repose sur rien ou se trouve en contradiction avec tous les faits obser- vés par les membres de la Commission. » Après avoir donné, en effet, une esquisse de la topographie et de la géologie du théâtre de l'accident, le Rapporteur examine successivement et combat les diverses hypothèses émises sur les causes du sinistre, puis for- mule les conclusions suivantes : « La catastrophe du Granil-Sable est absolument comparable aux grands ébonleinenls des montagnes dont la Suisse et d'autres contrées ont été le théâtre, et dont la description est consignée dans les annales de la Science. 11 nous suffira de rappeler ceux qui ont détruit la ville de Pleurs, les vilhiges de Goldau, de Basingen, etc. Ainsi qu'il est arrivé dans plu- sieurs de CCS catastrophes historiques, un affaissement au pied du Gros-IMorne a précédé la chute des rochers, qui a été suivie d'éboulements secondaires, de glissements de terrains et d'autres phénomènes accessoires. Il est remarquable que les grands éboulements connus présentent, méuiedans les détails, la plus grande conformité avec celui de Salazie. » MINES. — Sur un procéda de préservation contre les accidents causés par le grisou dans Ls mines. Note de M. i^Iinary, présentée par M. Rosal. (Extrait par l'auteur. ) (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « Le grisou est cuji.p j^é en grnide partie de prolocarbiue d'hydrogène; son poids est environ les ~ de celui de l'air. Il résulte de cette grande légè- reté que ce gaz a une tendance à s'élever, quand il se dégage des parois, et à gagner la partie supérieure des galeries où il s'étale en couches au- dessus de l'air et au-dessous du toit des galeries. Le mélange par diffusion de ce gaz avec l'air en repos est très-lent à se produire : il paraîtrait donc |)0ssible d'empêcher le mélange et de soutirer de la mine le gaz à mesure 8i.. ( 620 ) de son dégagement. En conséquence, il importe de ne pas établir une ven- tilation trop énergique, car elle anrait pour résultat de favoriser un mé- lange qu'on doit chercher à empêcher, et il faut adopter une disposition qui facilite la séparation de l'air de la mine avec le gaz dangereux qu'on se propose d'expulser. » Cette disposition est très-simple, et doit être, pour le toit, celle qui est usitée sur le sol pour débarrasser les travaux de l'eau qui les gêne : savoir, des rigoles ou tuyaux et des puisards. Le gaz étant plus léger que l'air gagne les parties élevées des galeries; il s'agit donc de pratiquer dans le toit de ces galeries de distance en distance, à lo, i5 ou 20 mètres les unes des au- tres, des excavations verticales ou cloches à gaz. Ces cloches seront de véri- tables puisards dans lesquels se rendra le gaz, d'autant plus facilement que l'air sera moins agité et que le toit des galeries sera aménagé pour en fa- ciliter l'écoulement. Ces cloches à gaz, d'une capacité de plusieurs mètres cubes, creusées au-dessus du toit, auraient leur ouverture masquée par des planchers laissant assez d'intervalle ou de jeu pour permettre l'intro- duction du gaz dans ces capacités et la sortie de l'air dont il viendrait oc- cuper la place. La diffusion serait diminuée par ce moyen et l'on pourrait considérer ces cloches à gaz comme des récipients dans lesquels viendrait se rassembler tout le gaz dégagé dans la mine et presque sans mélange d'air. Pour extraire le grisou des cloches à gaz, deux moyens peuvent être employés. Le premier consiste dans un tuyau métallique partant du fond des ga- leries, en dessus ou en dessus du chapeau des cadres de boisage, passant sous toutes les cloches à gaz dans chacune desquelles pénètre, jusqu'au sommet de l'excavation, un petit tuyau embranché sur ce tube métallique que j'appellerai co//ecfeur. Celui-ci, arrivant au puits, s'élèvera jusqu'au jour, où il viendra aboutir à un ventilateur aspirant. Le gaz confiné dans les cloches se rendra dans le collecteur et sera rejeté dans l'atmosphère. On pourrait même l'utiliser en le brûlant. » Ce premier moyen serait surtout applicable lorsque le gaz serait peu mélangé à l'air. Le deuxième moyen serait plus efficace dans le cas où, soit par l'agitation de l'air, soit par toute autre cause, le mélange d'air et de gaz existerait dans les cloches. Il repose sur le fait de l'endosmose des gaz. » J'ai lait des expériences assez nombreuses en 1 868, desquelles il résulte qu'un courant d'hydrogène, pénétrant dans une capacité pleine d'air, fermée et traversée par un tube en terre poreuse ouvert à l'une de ses extrémités, ( 021 ) et terminé à l'autre par un tube vertical en zinc de inênie diamètre, passait à travers la paroi poreuse et déterminait par son mélange avec l'air dans le tube poreux un courant très-rapide, qui s'échappait par le tuyau vertical, ce courant étant du ;'t l;t diminiilion de densité du mélange d'air et de gaz. L'absorption était si rapide, que, quelle que soit la vitesse de dégagement, une fois le courant établi, l'air confiné dans lequel arrivait l'hydrogène n'augmentait pas de pression. La proportion d'hydrogène dans l'air confiné n'atteignait pas un quinzième. » Il s'agirait donc d'utiliser cette pro]n'iélé physique des gaz en établis- sant dans chaque cloche un système de tuyaux poreux eu terre dont la sur- face serait aussi développée que possible et à travers laquelle le grisou pénétrerait par endosmose. Ce système de tuyaux poreux, formant un canal continu, communiquerait par une de ses extrémités à un tube mélallique parcourant la galerie dans toute sa longueur et amenant au jour de l'air lancé par un ventilateur, qu'il distribuerait à tous les appareils poreux éta- blis dans les cloches. Sur son parcours, il comnumiquerait de même, par son autre extrémité, à un autre tuyau semblable au premier, établi aussi dans la galerie et aboutissant, au jour, à un ventilateur aspirant. )) On aurait ainsi un courant rapide d'air, partant du jour dans les appa- reils d'absorption établis dans les galeries, entraînant constamment le grisou qui, par endosmose, aurait pénétré à l'intérieur des appareils poreux, puis remonterait chargé de gaz et serait rejeté dans l'atmosphère. » Dans mes expériences de 18G8, j'ai pu constater que i mètre carré de surface poreuse laissait passer à travers son épaisseur 700 litres de gaz par heure, mais rien ne prouve que l'on ne puisse pas arriver à une absoiption plus grande. Les mêmes expériences avec le gaz d'éclairage et l'oxyde de carbone ont donné à peu près les mêmes résultats. Je ne doute pas que le grisou ne se comporte de la même manière et qu'il ne soit possible de l'ex- traire de l'atmosphère des galeries d'une façon continue et sans qu'il soit nécessaire de mettre en mouvement des masses d'air considérables. » Ne pouvant m'occupcr moi- même de l'application de ce, système, je crois devoir soumettre à l'appréciation des savants et des hommes compétents ces moyens nouveaux de préservation, qui m'ont paru offrir une solution satisfaisante à celte difficile question. » MM. Cheissac, IIeissciie adressent des Conununications relatives au Phylloxéra. (Renvoi k la Commission du Phylloxéra.) ( 622 ) M. A. Courtois adresse, pour le concours du prix Fourneyron, des rec- tifications au Méuioire qu'il a déposé le i6 avril sS'jB. (Renvoi à la Commission.) M. L. Daîlle adresse une Note sur un moyen de prévenir les explosions (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) du grisou M. M. Desprez adresse, pour le Concours du prix Bréant, une Note sur l'emploi du chloroforme dans le traitement du choléra. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) CORRESPONDANCE. M. F. Lefort prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place d'Académicien libre, laissée vacante par le décès de M. Séguier. (Renvoi à la future Commission.) M. le Secrétaire peupétcel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un Rapport de M. M. Girard sur les insectes qui attaquent et détrui- sent les bois ouvrés, et spécialement les frises de parquet; 2° Le premier fascicule du deuxième volume du « Traité élémentaire d'Entomologie », par M. 31. Girard; 3" Le quatrième volume des « Œuvres complètes du comte de Rum- ford, publiées par l'Académie américaine des Sciences el des Arts ». M. Bouquet de la Grvë adresse à l'Académie le Rapport qui contient les résultats de l'expédition effectuée à Vile de Gampbell. Ce document sera transmis à la Gotuaiission du passage de Vénus, qui doit prendre les mesures nécessaires pour en assurer la [)ublication. ( 6a3 ) ASTRONOMIE. — Lettre de M. C. Peters, relative à In découverte de la planète (160), communiquée par M. Le Verrier. Dépêche de M . Joseph Hrkry, secrétaire de l'Institution Sinitlisonienne, à PFasltins;tnn. « AVasliington, aS février i8'j6. Ascension droite de (160^ 10'' 16™ Déclinaison de (160) + i4° 32' » La planète est de 11" grandeur. >> Lettre de M. C.-H.-F. Petebs, h M. Le Verrier. K Clinton, 27 février 1876. » Je m'empresse de vous transmettre les observations, obtenues Jusqu'A aujourd'hui, de la nouvelle planète (160), dont le télégraphe vous aura donné avis préalable. Temps moyen de Hamilton-Colle(;e. Asc. droite. Déclinaison. h m s h m 9 0 I ,, 187G. Fév. 20.. i5 10.20.59 +i4-i4 24.. 12.25.4t (l'î) —2.55,19 (^) + 44j2 12 comp. avec (77 38.54. i>23 n. 540", 28076 540", 37296 534", 91353 533", 470. 37 ( 625 ) 1875, mnrs iCt,t\. i> ( Il e 204. I?.. 8,33 rr 819. l5.54, l(> e i46. 11.58, 16 ly 15.43.54,85 r, 38.54. 1,23 n 533", 47037 1877. jnnvîer i'(,o. 3oi''.5b'.5(,4- 319. 9.14,70 i46. 9.27,63 15.43. 9,22 38.53.18,04 532",4'oo3 Rquin. et iclipt. moyens i8So,o. )) A l'aide des derniers éléments, j'ai construit, pour l'année ^S-jj, l'é- phéméride suivante, qui donne les positions approchées de la comète de vingt en vingt jours. Éphémcride de In comète périodique de d'Arrest. Dates. 1877. Janvier. -1,0. 9.4,0. 1 3 , o . 5,0. 14,0. 4,0. ?.4 , o . i3,o. 3,0. ?.3,o. 12,0. I ,0 » 21 ,0. Octobre. 11,0. » 3 I , o . Février Mars Avril i\Iai » .Tuin. Juillet. » Août. Sept. ^'ov. Dec. 9.0 ,0. 10,0. 3o,o, m. Il m 16.59,2 17 53,1 18.52,3 I 9 . 56 , 4 31. 4,4 22.14,8 9,3 .25,1 o. 33 ,5 1.37,5 2.35,4 3.9.4,7 4.1:-), 7 4.33,4 4.48,9 4- î<.)'7 4.36,4 4->-i.î) 3.55,1 3.43,9 0 / — 1 1 . 3i — 12.91 — 12. 8 -10.43 — 8. 9 - 4.42 — 0.55 -t- 9.35 + 5.i5 + 6.43 + 6.57 -+- 5.58 + 3.5g -+- 1 . 16 — ,.^3 — 4- 'O — 5.10 — 4'^2 — 2.1 3 0,285 0,95l 0,217 „,,S4 o, i54 G, l32 0,121 0,123 0,139 o , I ()4 o , n)6 0,23o o , 964 o , 296 0,328 0,357 0,384 0,409 0,432 lo(T A 0,431 0,390 0,348 o ,3 06 0,269 0,240 0,221 0,211 0 , 207 o , 9o5 o ,200 0,191 0,177 o, 160 o,i47 o,r48 0,174 0,295 0,292 - 2. 3 - 2.35 - 2.57 - 3. 9 - 3.14 - 3.!7 - 3.20 - 3.32 - 3.5o - 4.i5 - 4-47 - 5. .4 -6. 9 - 7. 6 - 8.J7 - 9-47 -11.29 + 10.45 0,037 0,o52 0,074 O, io5 o, 142 o, 180 0,207 o , 2 l 5 0,204 o,i83 0,162 0,144 o, i3i o, I 92 0 , 1 1 3 (1,4)98 0.077 0,054 o,o3(> Passage au périhélie : 1877, mai, 10,339, '^'"ps moyen de Paris. » Il peut être utile de rappeler que, lorsqu'en décembre 1870 M. .Schmidt cessa d'observer la comète, la quantité — -avait poiu" valeur Cet as- ' r^ y ' r'\' tronome a écrit qu'il aurait pu continuer les ob.servations si l'éphéméride eût été poursuivie. » L'examen de l'éphéméride ci-dessus montre qu'en 1877 la comète se <•.. K., iR'^C, l'f Semeitrr. (T. I.XXMI, NO 11.) 82 ( 6^6 ) présentera dans de plus mauvaises conditions de visibilité que lors des ap- paritions de 1857 et 1870. Cependant il est permis d'espérer que, grâce aux puissants instruments mis aujourd'hui à la disposition des astronomes et à la précision des indications qui leur seront fournies, le retour de cette comète pourra être constaté. » Dans une Communication ultérieure, je donnerai une éphéméride pré- cise pour toute l'année 1877. » PHYSIQUE DU GLOBE.— Sur les aurores polaires. Note de M. G. Pl.4nté. (Extrait par l'auteur.) « Rien n'est à négliger de ce qui peut entraîner une coin|)lète conviction cl.ms la théorie des forces de la nature, et faire passer de l'inquiétude de la recherche à la sécurité de la vé- rité connue. Serait-on bien siir, par exemple, de la théorie de l'arc-en-ciel, si, au moyen des gouttes d'eau que l'on fait jaillir soi-même en plein Soleil, on n'avait pas reproduit dans toutes ses particularités ce brillant météore ? Les expériences de cabinet sont modestes, mais utiles, donc estimables (i) ». « Ces paroles d'iui jMembre illustre de l'Académie m'encouragent à pour- suivre les analogies entre les effets des courants électriques de haute ten- sion et les grandes manifestations électriques naturelles. L'expérience de de la Rive a déjà fait ressortir la liaison des aurores polaires avec le ma- gnétisme terrestre ; mais elle ne suffit pas pour expliquer toutes les circon- stances qui les accompagnent. Dans les expériences qui font l'objet du pré- sent Mémoire, le flux électrique se trouve en présence de masses aqueuses, comme dans l'atmosphère, et il en résulte une série de phénomènes tout à fait analogues aux diverses phases des aurores polaires. » i°Si l'on met l'électrode positive de la puissante batterie secondaire dont je fais usage en contact avec les parois humides d'un vase d'eau salée oij plonge d'avance l'électrode négative, on observe, suivant la distance plus ou moins grande du liquide, soit une couronne formée de particules lumineuses disposées eu cercle autoiu' de l'électrode [Jlg. i), soit un arc bordé d'une frange de rayons brillants (/(^. 2), soit une ligne sinueuse qui se plie et se replie sur elle-même avec rapidité {fig. 3). Ce mouvetnent ondu- latoire, eu particulier, offre une complète analogie avec celui qu'on a com- paré, dans les aurores, aux plis et aux replis d'un serpent, ou à ceux d'une draperie agitée par le vent. » 2° Bien que la lumière jaune domine dans ces expériences, par suite de (i) 'Rpl^ituv.t, Etudes et lectures sur les sciences (rubsercation, t. I, p. :>5 ; i855. (627 ) remploi de l'eau salée, on observe aussi, sur les points où l'eau provenant de la vapeur condensée est moins chargée de sel, des teintes pourpres et violacées analogues à celles des aurores. » 3" Les rayons de l'arc lumineux proviennent de la pénétration du flux électrique dans le liquide; le vide qui eu résulte se comblant à mesure, de nouveaux rayons se reforment, et l'on s'explique ainsi comment les jets de lumière des aurores dardenl ou paraissent lancés et renouvelés à chaque instant. » 4" J-'G cercle ou segment obscur formé dans les aurores par la brume ou le voile nébuleux que rencontre le flux électrique correspond, dans l'expérience, au cercle ou segment humide qui environne l'électrode, et autour duquel s'épanouit le courant voltaïque. Fi|T. I. I i,. '. Fig. 3. » 5° La forme en arc, dans le voltamètre, vient de ce que le liquide n'entoure pas tout à fait l'électrode; mais, si l'on immerge plus le fil, il se produit des ondes ou des cercles lumineux entiers, de même que dans les aurores dont l'arc n'est souvent considéré que comme la portion visible pour l'observateur d'un cercle luuiineux complet. » 6° Le liquide est violemment agité par le souffle électrique; des tour- billons et anneaux liunineux se forment par le choc des ondes élcctrisées les unes contre les autres, et, si l'on opère avec peu de liquide, il se produit linalement une ébullitiou lumineuse correspondant à cotte fluctuation de lumière qui caractérise aussi les aurores polaires. » 7° La vapeur d'eau se dégage avec d'autant plus de vivacité et d'abon- dance que l'électrode pénètre plus dans le liquide. Ce phénomène, que les 8a.. ( 628 ) plus fortes batteries de l'électricité statique permettent à peine de soup- çonner, est important à considérer, car il explique naturellement les chutes abondantes de pluie ou de neige qui ont toujours été constatées pendant les aurores polaires. » 8° Le bruissement qui accompagne ces expériences correspond à celui qui a été souvent entendu pendant les aurores quand la distance était rela- tivement faible; il est dû à la vaporisation produite par les sillons de feu électriques pénétrant dans une masse humide. » 9° Les perturbations magnétiques causées par les aurores se repro- duisent dans ces expériences en plaçant une aiguille aimantée près du cir- cuit. La déviation augmente ou diminue selon que l'arc lumineux se déve- loppe plus ou moins dans le liquide. » I o° Il résulte encore de ces faits que les aurores doivent être produites par un flux d'électricité posiiive; car les phénomènes lumineux sont les mêmes que ceux de l'électrode positive dans le voltamètre, et l'électrode négative n'offre rien de semblable. » 1 1° Mais les aurores polaires sont-elles une décharge entre l'électricité positive de l'atmosphère et celle de la terre supposée négative? Si cela était, on devrait observer des chutes de foudre très-fréquentes aux pôles, ou des lueurs et des aigrettes lumineuses sur les points saillants du sol, formant la contre-partie du phénomène qui se passe dans l'air. Or l'observation montre qu'il n'en est pas ainsi. J'inclinerais donc à penser que c'est le vide imparfait des hautes régions qui, fonctionnant comme une immense enveloppe conductrice, joue le rôle de l'électrode négative dans les expé- riences ci-dessus, et que l'électricité positive s'écoule vers les espaces pla- nétaires, et non vers le sol, à travers les brumes ou les nuages glacés qui flottent au-dessus des pôles. » 12° Quant à l'origine de cette électricité polaire, on a admis qu'elle venait de l'équateur et des régions tropicales. Mais on peut objecter que les nuages électrisés doivent se décharger dans un aussi long parcours, et l'on sait, en effet, que les orages sont de plus en plus rares, à mesure que l'on s'approche des pôles. Mes expériences antérieures et d'autres encore inédites m'ayant conduit à considérer les corps célestes comme chargés d'électricité positive, la seule espèce d'électricité peut-être qui existe, je serais porté à regarder la terre elle-même comme chargée d'électricité posi- tive se dégageant du sol et des mers par voie de simple émission, et rayon- nant de toute sa surface, aux pôles comme à l'équateur, en produisant ( 629) des effets très-différents dans l'atmosplière, par suite des conditions mé- téorologiques tout à fait opposées de ces régions. » En admettant cette dernière hypothèse, on pourrait conchire que les aurores polaires résultent de la diffusion dans les couches supérieures de l'atmosphère, autour des pôles magnétiques, de l'électricité positive éma- nant des régions polaires elles-mêmes, soit en rayons obscurs, quand il n'y a pas d'obstacle interposé, soit convertie en chaleur et en lumière par la rencontre d'amas aqueux, à l'état liquide ou solide, qu'elle vaporise avec bruit et précipite de nouveau, sous forme de pluie ou de neige, à la sur- face du globe. » CHIMIE ORGANIQUE. — Source d'oxyde de carbone, caractéristique des Jorniincs et des alcools pol/atomiques; par M. Louix. « I. Dans deux Notes insérées, l'année dernière, aux Comptes rendus, j'ai indiqué l'analogie que présente l'éthérification de l'acide oxalique ordi- naire et d'un alcool polyatomique avec l'éthérification d'un alcool mono- atomique et de l'acide sulfurique, et, comme conséquence, la vérification en grand, et faite autrefois, d'un procédé de préparation industrielle d'un acide formique assez concentré. J'ai insisté sm- l'éthérification de l'acide oxalique déshydraté et d'un alcool polyatomique, glycérine, glycol, man- nite, qui a conduit à une nouvelle préparation, facile et industrielle, de l'acide formique très-concentré, et presque exempt d'eau avec l'érythrite. Actuellement, j'ai l'honneiu- de soumettre à l'Académie quelques résultats d'études ayant pour objet de résoudre cette question de fait : (fu'il est impossible, avec l'acide oxalupie déshydraté et un alcool poljalomilaient faire exception ; que, dans la vallée de Zermatt, le glacier de Gorncr n'avait cessé de s'avancer qu'en 1859, tandis que le glacier voisin de Findelen reculait déjà vers i844- » Le même contraste pouvait être observé jusque dans ces dernières années, sur les deux versants du col du Grimsel. Au nord, le glacier de l'Aar continuait à avancer, taudis qu'au sud celui du Rhône reculait depuis longtemps. Aujourd'hui cependant, l'anomalie a cessé au Grimsel comme dans la vallée de Zermatt, ainsi que me l'apprend une récente lettre de M. Studer, l'éminent directeur de la carte géologique suisse. Le retrait est bien général. » Il peut y avoir retard d'un glacier sur un autre, retrait plus ou moins rapide selon les lieux ;'mais il n'y a pas désaccord prolongé. Les causes de ces diversités d'allure sont d'ailletn-s évidentes. Elles ont été signalées par MM. de Billy et Ch. IMartins. Ce sont l'étendue, plus ou moins grande, des bassins d'alimentation, l'exposition des glaciers quant au soleil et aux vents régnants, leur pente plus ou moins considérable, enfin, l'accumulation de roches protectrices à la surlace de certains glaciers peu inclinés, comme celui de l'Aar. » Ainsi, le fait du recul des glaciers alpins n'est pas douteux. Quelle en est la cause? » MM. Ch. Martins et de Billy mentionnent, l'un et l'antre, d'une façon générale, les étés chauds et secs des années i863, 1864, i865, et les faibles chutes de neige des hivers correspondants. Il est évident a priori qu'on ne pent guère chercher ailleurs la cause de cet amoindrissement général des glaciers. Cependant, il m'a semblé qu'il pouvait y avoir quelque intérêt à (1) D'après une Ii'Ure que ju vii'ns de recevoir oo3 comme hauteur moyenne annuelle des chutes de neige accumulées : 4'",846. » Ainsi donc la période i86i-]874 donne, comparativement à la pé- riode antérieure de vingt ans au Saint-Bernard, un accroissement de tem- pérature de o°,92 et une diminution d'eau de o'",2o4; et, ce qui est sur- tout remarquable, une réduction de moilié dans les chutes de neige, 4'°,846 au lieu de 10 mètres. ( 635 ) » Pour Genève, les quatorze dernières années donnent, sur la période antérieure de trente-cinq ans, un excédant de température de o°,C3, et une diminution de hauteur d'eau de o"\o84. » J'ajouterai à ces chiffres, qui sont significatifs par eux-inémes, que M. Plantamour fait, dans ses résumés annuels, à diverses reprises, la re- marque que l'hiver s'est passé à Genève presque sans neige, et que la série des huit années, i8Gt à 1868, a été surtout remarquable par rélévaliou soutenue de la température. 11 signale aussi plusieurs étés comme excep- tionnellement secs et chauds. » La cause du retrait des glaciers est, par suite, évidente; mais cette tem- pérature moyenne plus élevée depuis quinze ans, et cette plus grande sé- cheresse de ratnios|)lière sont-elles plus générales en Europe, ou spéciales à la région des Alpes? Il serait intéressant de le constater. Est-ce un fait local, ou faut-il l'attribuer à une modification du Soleil lui-même? Ce change- ment sera-t-il permanent ou suivi d'un nouveau retour de froid et d'humi- dité? Ce sont là autant de questions que je ne me charge pas de résoudre, mais que je crois pouvoir signaler à l'attention des météorologistes. Ajou- tons seulement que, pendant le moyen âge, les glaciers des Alpes étaient moins étendus qu'aujourd'hui, ce qui semble indiquer dans le phénomène une certaine périodicité. » M. E. Charavay fait hommage à l'Académie de deux pièces autographes: 1° Une Lettre originale de Lcihnilz, du 8 février 1700, par laquelle ce savant remercie l'Académie des Sciences de l'avoir admis parmi ses Asso- ciés; 2° Un Rapport autographe do Laplnce sur l'action réciproque des pen- dules et sur la vitesse du son dans les diverses substances, Rajiport lu à l'Académie des Sciences le 25 noveudjre 1816. M. M. Gagnant adresse une Note sur un gisement de kaolin situé dans le département de la Mayenne, à Saiul-Beaudelle. Ce kaolin lui paraît émi- nemment propre à une f.ibricatiou économique du sulfate d'alumine, qui j)ourrait être employé à la clarification des eaux dégoût de la ville de Paris. A 5 heures trois quarts, l'Académie se Ibrme en Comité secret. La séance est levée à G heures. D. 83.. ( 636 ) BULLETIN BIBLIOGRAPIHQUE. OnVKAGES KEÇDS DANS LA SÉANCE DU ?8 FEVRIER iS'^Ô. ( SUITE.) Le principe radical de la musique et la lonalilé moderne, etc.; par F. -A. Renaud. Paris, Toira et Haton, 1870; in-8°. Du rôle de la Science dam l'Art musical; par F. -A. Renaud. Paris, Haton, 187a; br. in-8°. Etude sur les diverses interprétations des évaluations de la gamme diatonique majeure, etc; par F. -A. Renaud. Paris, 1871 ; br. in-8°. Rapport sur le projet d'une nouvelle carte géologique de la Belgique. Liège, imprimerie Vaillant-Carmanne ; opuscule in-S". Sur l'étage dévonien des psammites du Condroz dans le bassin r/fe Jheux, dans le bassin septentrional [entie Aix-la-Chapelle et Alh) et dans le Boulonnais; par M. MouRLQN. Rapport de M. G. Dewalque. Bruxelles, imprimerie de F. Hayez; opuscule in-8". Sur l'étage dévonien des psammites du Condroz, en Condroz; par M. MOUR- LON. Rapport de M. G. Dewalque. Bruxelles, imprimerie F. Hayez, opus- cule in-S". Académie royale de Belgique. Classe des Sciences. Jugement du Concours annuel. Rapport de M. G. Dewalque. Bruxelles, imprimerie F. Hayez, sans date; br. in-S". Compte rendu de la réunion extraordinaire de 1874 tenu à Marche., du 4 au 6 octobre; par G. Dewalque. Sans lieu ni date; br. in-8°. Recueil de Mémoires et observations sur l'hygiène et la médecine vétérinaires militaires; 2" série, t. IL Paris, J. Dumaine, 1875 ; in-8°. Leçons de Pathologie générale. Les grands processus morbides; par J.-J. Picot, avec une Préface de M. le Prof. Robin; t. l, avec figures; t. II, i" fascicule, pages i à 288. Paris, G. Masson, 1876; in-S", (Présenté par M. Cil. Robin pour le Concours Montyon, Médecine et Chirurgie, 1876.) Nouvelles Annales de la construction ; publication rapide et économique des documents les plus récents et les plus intéressants, etc.; C.-A. Oppermann, ditec- teur. Paris, J. Baudry, 22^ aiuu'e, janvier, février 187G ; 2 liv. in-4°- (G37 ) Memorias de la Comision dtl Maj)a cjeolocjko de Esixi/ld. Descripcion fisica, qeolor/icn y agrotoqica de la provincin de Cuenca; ;jor Daniel DE Coiitazar. Mailrid, imprimerie de M. Tello, 1875; grand in-8". Bolctin de ta Comision del Mapa geologico de Espafia; t. II, cuadernos 1", 2°, 3°. Madrid, imprimerie de M. Tello, 1875; 2 liv. in-8". Le materie poliliche relative ait estera dejjli Ârchivi di Slato Piemontcsi, in- dicate r/a Nie. BlANCHl. Bologna e Moilena, Zanichelli, 1876; in-8''. ^tti del reale Istituto d'incorraggiarnenlo allé Science naliirali, economiche c tecnolocjichedi Napoli; a'*''' série, t. XII. Napoli, 1875; iii-/j°. 0UTIIACE& REÇUS PENDANT I.A 41■■A^•CE Btl fi MARS l8*6. Éludes sur te Phylloxéra et sur les sulfocarlionates ; par M. DUMA.S. Paris, 187G; I)r. in-8°. (Exirait des Annales de Chimie et de Physique, t. VII.) HiUoire de la Philosophie moderne dans ses rapports avec le développement des sciences de la nature, ouvrage postljuiiie de FliRNAiNl) Papillon, public sur le désir de sa famille par Ch. LÉVÊQUE, membre du riiislilul ; t. I. Paris, Hacbetle et C'% 1876; iii-8°. Nouveau système du monde ou les premières forces de In nature; parEog. La VAUX; 3* édition. Paris, cbez tous les libraires, 187G; iii-8". Ch. Brame. Quelques traits de l'histoire physico-chimique et naturelle de l'eau. Tours, imp. Rouillé-Ladevèze, sans date; opuscule in-8°. Observations sur le développement des algues d'eau douce composant le genre Batrachospermum ; ])ar M. Siuodot. Paris, Martinet, 187^; br. in-8''. (Ex- trait du Bulletin de la Société botanique de France.) [Prvsenlé par M. I)e- caisno.] Mémorial de t'Jrtitlcne de la marirte ; t. III, liv. i, a, 3. Paiis, lyp. Cba- merot, 1875; 3 liv. in-8'', avec Atlas iii-lbl. .lide-mémoire tl'ai lillcrie navale (annexe au Mémorial de l' Aitillerie de la marine), iQ^B; liv. i, 2. Paris, lyp. Cliaiiieiot, 1876; 2 liv. in-8", avec Allas in-fol. JouîncUdu ciel. Notions populaires d' Astronomie pratique. Astronomie pour tous; pari. ViNOï; 11' année, 1875. Paris, cour de Rohan, 187G; in-8''. Note iur les caractères d'une larve d'insectes orthoptères, de la Jamille des I'il)liemérincs [genre C/àfu'is); ])at hïYE. JOLY. Digne, iiup. B.ubaroux, Cbas- poiil et Conslans, 187/1 > '"'• ''1-8". ( 638 ) Contribiilions pour servir à l'histoire nalurelle des Ephémérines ; n° 2 : Des- cription de la nymphe dune Ephémérine à très-longues soies caudales, Paliii- genia Rœselii, Nob., observée pour la première fois sur les bords de la Garonne, au mois de septembre 1868 ; par E. JOLY. Cherbourg, 1871 ; br. in-8°. E. JOLY. Sur le prosopistoma. Rennes, typ. Oberthur, 1876; opuscule in-8". Recherches sur la culture de la betterave à sucre; par A. Petermann. Bruxelles, G. Mayolez, 1876; br. in-8°. Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux. Extrait des pro- cès-verbaux des séances. Bordeaux, G. Gounouilhou, 1876; in-8°. Mémoires de la Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux; t. I (2* série), 2^ cahier. Paris, Gauthier-Villars; Bordeaux, Chaumas-Gayet, 1876; br. in-8°. La monnaie bimétallique ; par M. H. CernuSCUI. La pacification monétaire par la réhabilitation de l'argent. Paris, Éthiou-Pérou. 1876 ; opuscule in-Zj". Il passaggio di Venere sul Sole dell' 8-9 dicembre 1 874 osservato a Muddapur nel Bengala. Relazione di P. Tacchini, pubblicata a spese de! Ministère délia pubblica Istruzione. Palermo, stabilimento typ. Lao, 1875; in-4''. (Renvoi à la Commission du passage de Vénus.) Ogni corpo è visibile per tuce sua propria. Ricerche fisiche intorno alla luce ed ai colori proprii dei corpi; perTOM. Mandoj Albanese. (2 exemplaires.) Effetli del muco acido génitale délia donna sui ne maspermi, sperienie di A. MORIGGIA. Roma, coi lipi del Salviucci, 1875; in-4°. Sulla velenosita naturale dell.' estratio di cadavere umano, sperienze del prof. A. MORiGGU e del Doit, assistente Attilio Battistijni. Roma, coi tipi del Salviucci, 1875; in-4". Sulla fecondazione artificiale negli animali, sperienze di A. MORIGGIA. Roma, coi lipi del Salviucci, 1876; in-4°. L'amigdalina, sperienze fisio-tossicologiche del prof A. MoRiGGIA e di G. Ossi. Roma, coi lipi del Salviucci, 1876; in-4°. Geografia fisica de la Republica de Chile; por A. PlSSlS. Instituto geografico de Paris, Ch. Delagrave, 1875; i vol. in-8'', avec Atlas in-4° oblong. Circular-n° 8. fFar deparlment, surgeon-general's office, fFasliiiu/ton, may I, 1875. A Report on the hjgiene of the United States army, ivitli descriptions of military posts. Washington, government printing office, 1875; in-4''. (Pré- senté par M. le baron Larrey.) ( 639 ) Ouvrages rkçcs dans i\ slasce du i3 mars iS'jô. Carte (jéolocjujuc de la France; livraisons 2, 3, comprenant les feuilles /(, 5, 6, 7, 20, 21 et 22, avec légende explicative. Recueil de Mémoires de Médecine, de Chirurgie el de Pharmacie militaires, publié par ordre du Ministre de la Guerre, 3* série, t. XXXI. Paris, V. lio- zier, iS^S; i vol. in-8''. Bulletin de la Société industrielle et agricole d'Angers el du département de Maine-et-Loire, 1%"] S; 2*, 3", 4' trimestres. Angers, E. Barassé, 187G; iii-8°. Les insectes, Traité élémentaire d'Entomologie; par Maurice Girard, t. II, fascicule I : Orthoptères, A'évroplères, avec Atlas de 8 planches. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1876; i vol. in-S". Rapport sur les insectes qui attaquent et détruisent les bois ouvrés et spéciale- ment les frises de parquet; par M. Maurice Girard. Paris, typ. Tolmer et Joseph, 187G ; br. in-4°. Elude sur la mélancolie. Des troubles de la sensibilité générale chez les mé- lancoliques; par M. le D' J. Christian. Paris, G. Masson, 187G; in-S"'. Expériences pratiques de la boussole circulaire, faites à bord des navires de l'Etat el de la marine marchande; par E. MARlJN-DuCHEMliN. Paris, Arnaud et Labat, 1876; br. in-4°- Législation des mines et situation de l'industrie métallurgique de l'Algérie à lafn de 1875; par M. Ville. Alger, Gavault Saint-Léger, 1876; br. in-4°. Ministère des Travaux publics. Mines. Instruction sur les mesures de sûreté à prendre dans les mines à grisou et spécialement sur l'aérage de ces mines. luipri- merie Nationale, 1872; in-4''. Ces deux ouvrages, présentés par M. Daubrée, sont renvoyés à la Com- mission du Grisou. Notes of a voyage to Kerguelen island lo observe tlie transit of Venus, 8 de- cember, 1874; by the llev, S.-J. Perry. Manresa press, Rœhamplon, 187G; in-8°. [Présenté par M. d'Abbadie.] (Renvoi à la Commission du passage de Vénus.) The complète IVorhs ofcounl Rumford, publishcd by the american Academy of Arts and Sciences; \o\. IV. Boston, 1875; in-8". Aslronomical and magnelical and meleorogical observations made al the royal Observatory Greemvich, in the year 1873, under the direction 0/ sir ( 6/io ) G.-B. AuiY. Londoii, printed by G. -t.. Eyre and W. Spottiswoode, 1875; in-4°. The admirally list oflights on tire north and ivest coasts of France, Spain and Portugal, Azores, Madeira, Canary, Isiands, etc., 1876. Londoii, 1876; in-8°. The admirait)' list oj lights in the North sea [Belgiwn^ Hollnnd, Danmark, Germany, Russia, Sweden, Norwaj)^ the Ballic and the TFilhe sea, 1876. London, i876;iii-8°. Tlie admirally liil of lights in the Mediterranean, Black and ÀzoJ seas and gulf of Suez, 1876. London, 1876; in-8°. The admiralty list of lights in the United-Slales of America 1876. London, 1876; in-8°. The admirally list of lights on the coasts and lahes of british North America, 1876. London, 1876; in-8". 27(6 admiralty list oflights in the ivest India islands and adjacent coasts, 1 876, London, 1876; in-8°. The admiralty list of lighls on the west, soitth and south-east coasts of Africa, Madeira, Canary, Islands, etc., 1876. I-ondon, 1876; in-S". The admiralty list of lights in south America western coast of north America, Pacific Islands, etc., 187(1. London, 1876; in-8°. The admirally list of lights in south Africa; east Indics, Clima, Japan, Aus- tralia, Tasmania and New-Zealand, 1876. London, 1876; in-8''. The admiralty list of lights in the British Islands, 1876. London, 1876; in -8°. Tide Tables for the british and irish ports, for the year 1 876. London, 1 876 ; in-8°. Remarks on Davis slrait, Baffin baj , Smith sound, and the Channels thence Northward to 82"! 5' N. London, 1876; in-8''. Toutes ces brochures, transmises par l'Amirauté anglaise, sont accom- pagnées de trente-trois cartes. (A suivre.) ERRATA. (Séance du 6 mars 1876.) Page 540, au dénominateur de la formule (7), remplacer rj, par /•,>),, et -^ par -^ • COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 20 MARS 187G. PRÉSIDENCE DE M. LE VICE-AMIRAL PARIS. MÉMOIRES ET COMMUIXICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ANALYSE MATHÉMATIQUE, — Sur ta première métliode de Jacobi pour l'in- tégration des équntio72s aux dérivées partielles du premier ordre; par M. J. Bertrand. « Considérons une équation aux dérivées partielles du premier ordre sous la forme aujourd'liui classique adoptée par Jacohi ('J -^ +^^[t,q,,(j.,,...,q,„ p,,p,,...^p,, =o, OÙ Pi, suivant la notation de l'illustre géomètre, désigne la dérivée — . le ° dqi système canonique corrélatif étant (2) » Jacobi a prouvé que toute solution complète de l'éqnation (i) permet C. K., 1876, 1" Semestre. (T. LXXXII, N<> 12.) 84 l dq, _ r/II l dt ~ 7[,, ' 1 dq. d\\ dt — dp,' dp, _ dll dt ~ dq^ dp, __ dR dt ~ dq^ dq„ d\\ dt - dp.: dp,, d\\ dt dq„ ( 642 ) d'intégrer le système (2) par de simples différentiations, et que, réciproque- ment, l'intégration du système (2) fournit, par une quadrature, une solution complète de l'équation (i). M La démonstralion de Jacobi et les modifications indispensables, pro- |)Osées depuis ()ar |)lusieurs géomètres, laissent ces deux théorèmes indé- pendants et distincts. Le second, cependant, est une conséquence immé- diate du premier, et le lien évident qui les unit montre en même temps les diverses formes qu'il convient d'adopter quand l'énoncé primitif est en défaut. » Le premier théorème de Jacobi s'énonce de la manière suivante : >■ Soit (3) ■V = 9(<, (/,,(/., ...,9,,, «,,«.,... ,a„) une iolutioti coinplèle de l'cqualion (i); les intégrales du sjslèine (2) suiil repré- sentées par les équations '•^1 \ dV dV dV » La vérification de ce beau théorème, aujourd'hui classique, ne pré- sente aucune difficulté. » Supposons maintenant que, par un moyen quelconque, on ait inté- gré complètement le système [1) et exprimé, par suite, q^, q2i---, 7,,, p^■, ^o,..., pn en fonction de t et de 2ji constantes arbitraires; nous allons montrer qu'on peut en déduire une solution complète de (i). » Soit, en effet, une telle solution : les équations (4) forment la solution générale du sys- tème (2); et, l'équation ^ ;=:; — H étant satisfaite identiquement, on a (5) y=Sptdq,+ p.dq. + ...+ pndqn —Bdt, où q,, q^,---, q,, et t sont considérés comme des variables indépendantes, £t Pi, Pi,-'-, p„ des fonctions de ces variables définies par la seconde ligne des équations (4)- » Ces équations, qui définissent ^,, po,..., /j„ dans la formule (5), étant une partie seulement des intégrales de (2), si nous posons (6) W= / ptdqt-i- p2dqi-h...-hp„dq„-- Udt. ( (^^43 ) En considérant cetfe fois p,, /'j,..., p„, 7,, 7.., .., ^n comme des fonctions de t définies pnr Je système (2) et conservant tonte la généralité compatible avec cette définition, V et W deviendront évidemment deux formes diffé- rentes d'une même fonction, pourvu que dans V on suppose l'intégration faite entre les valeiu-s des variables correspondnnt k t = fg, i ::= t (les va- leurs initiales et finales de (/i, «/o,. .., • • M 7'o ^î Hn 7^ • • • ' 7I'' K-H- K.^' ■ • • î K ' ( 6/,5 ) A étant un nombre arbitraire inférieur à n. Ces variables étant an nombre (le 2n + I, si les équations (2) les laissent indépendantes, elles pourront servir à exprimer les lettres qui figurent d,ms ces équations et les constantes introduites p;u- l'iiitéi^ration, parmi lesquelles il faut compter «|,«2»---) î'h- Les fonctions W et V deviendront donc identiques par l'iiilroduction de ces variables; or on peut transformer la |)remiére et prouver que la seconde, augmentée de termes nouveaux que nous allons obtenir, satisfait, après la transformation, à l'équation proposée (i). M On a en effet, en adoptant encore la notation \-j-) pour désigner la dérivée de W après les transformations, \dqij~ d(ii ' 2ui + /'■>)'"' tU '■ N= = b^ ^-^7" ( 1 5) \/t+ s/f/t - 7Ï + V72 - '/2 = o ; 7(» 72> 7n 7" et ^ ne peuvent donc pas être pris pour variables indépen- dantes. » En calculant l'expression (6), on trouve aisément W = o, et l'expres- sion V, formule (i i), en y supposant k = 2, se réduit à V' n" /i" _1- n" n" ^ — Pi 7l + /'272' c'est-à-dire, d'après les équations («4)) (-6) V' = K7. -'-/'?7.-«^^7»' qui est une solution complète de (i^). » Considérons en second lieu l'équation (,8) --^^-7(7..". -7'^r0- = o; les équations (a) deviennent \ dt~ t ^7'/' 72/'= i' ,/^ < elles ont pour intégrales, en nommant q\, ) D'après ce lahleau, on voit que l'on a peu à gagner au delà de « = 10, et il est visihie, à l'examen de la formule (2), que, si l'on tenait compte des espaces nuisibles, v atteindrait encore bien plus rapideiiienl son maximum. » Les résultats auxquels nous venons d'arriver reçoivent facilement leur C. R., 1876, I" Semeiire, (T. LXXXll, N° 13.) 85 ( 65o ) explication a priori; et, en effet, le terme qui dépend des résistances pas- sives croît plus rapidement que le travail de la pression, et, de plus, au- dessous d'une certaine valeur de <,, la quantité totale de chaleur /•, + t^ varie très-peu avec cette variable. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur les ouragans nommés fœhn en Suisse. Note de M. Faye. « Je désire appeler l'attention de l'Académie sur un phénomène fort intéressant qui me semble inintelligible en dehors des idées que je sou- tiens en Météorologie. Lorsqu'une tempête tournante, venant du sud-ouest, aborde le massif des Alpes, elle produit assez souvent, dans une région nettement délimitée de la Suisse, et non ailleurs, des phénomènes fort dif- férents de ceux que les cyclones produisent d'ordinaire. Au lieu d'amener des orages et des averses avec un abaissement sensible de température, le vent de fœhn souffle avec violence la chaleur et la sécheresse; la tem- pérature s'élève subitement de plusieurs degrés, et l'air, d'abord presque saturé d'humidité , devient non moins subitement d'une sécheresse ex- trême. w Cependant, tout autour de la région spéciale et habituelle du fœhn, la tempête produit les effets ordinaires. Pour donner une idée nette de cette étonnante opposition d'effets d'une même tempête, je me bornerai à citer les observations suivantes, relatives au fœhn violent du 4 décembre 1862(1) : Région du fœhn. Limite nord-ouest du fœhn. Tempe- État rature, hygrom. 0 Genève. ... 5,3 91 Montreux. , 5,4 90 Berne 1,8 98 Aarau 2,8 99 Lohn 5,8 89 Tempe- Etat rature, hygrom. Glai-is. . . . Auen Einsiedlen. Alidorf , . . Engelberg. Marschlins. i5,9 i5,3 11,5 i5,8 11,0 <4,6 36 49 44 74 28 36 Limite sud-est du fœhn. Tempe- État rature, hygrom. Lugano. . . . BelHnzona . Mendrisio. , io,o 9,2 8,6 94 95 96 » Ajoutons-y un trait bien caractéristique du fœhn : c'est la dépression barométrique, qui atteignit ce jour-là 17 millimètres. Il en est de même, sauf la quantité, de tous les fœhns dont j'ai la relation sous les yeux; la dé- ii (i) R. WoLF, Obsen'atio/is météorologiques en Suisse, année i865-i866. ( 65i ) pression du baromètre, causée |");ir la tempête générale, y est la même que dans les régions voisines de mémo altitude où la tempête produit des effets diamétralement opposés. » Évidemment un pareil phénomène ne peut se produire que par la descenle gyratoire d'une masse d'air considérable totalement ou en grande partie privée des cirrhus que les tourbillons formés dans les courants supé- rieurs recueillent d'ordinaire et entraînent vers le bas (r). Alors, en effet, cet air s'échauffe en descendant des hautes régions, et son degré d'humi- dité s'abaisse au-dessous de toute proportion habituelle aux pays tempérés. Au contraire, là où l'air descendant entraîne avec lui de l'eau vésiculaire et surtout des aiguilles de glace, la chaleur développée par la compression suffit à peine à vaporiser cette eau ou à fondre cette glace, et l'air arrive en bas avec une température relativement basse et un degré de saturation com- plète. Or, pour que ces différences se produisent au sein d'une même tem- pête, il suffit d'un obstacle assez élevé pour modifier la gyration générale et la décomposer en gyralions partielles. Tel peut être assurément l'énorme massif montagneux des Alpes, cjui présente en avant, aux tempêtes, le relief du mont Blanc, puis celui des chaînes bernoises et pennines. C'est ainsi qu'à l'aval d'un obstacle qui n'atteint même pas la surface d'un cours d'eau des tourbillonnements se forment souvent avec une grande puissance. Nous savons avec quelle facilité un grand mouvement gyratoire aérien donne naissance à dos tourbillons partiels très-énergiques, ou même se segmente totalement en deux gyrations distinctes sous l'influence de cer- tains obstacles naturels. Nous avons même en Afrique, on Asie et au Mexique des exemples plus complets encore où les courants supérieurs, après avoir été dépouillés de leurs cirrhus par l'interposition de hauts pla- teaux, n'envoient plus en bas que dos tourbillons d'air chaud et sec qui donnent naissance au simoun, aux orages de sable, etc., tandis que les mêmes gyrations descendantes produisent des averses ou de la grêle par- tout où les courants supérieurs charrient des cirrhus. » Il est sans doute fort difficile actuellement de préciser le mode d'action de ces grands obstacles sur les gyrations atmosphériques; mais la difficulté lient uniquement au manque d'observations convenablement dirigées (2) (i) Voir, à ce sujet, Comptes rendia du \q julllot iS'jS, t. LXXXV, ma Note Sur le théo- rème météorologique de M. Espy, ]). i lo et suivantes. (2) IJ/iltns mcti'orologKfue de l'Obserfnlm'rc crm\'un\ rcpeiuliint ( 6'>8 ) ANALYSE CFIIMIQUE. — Dosages des nitrates ct de V ammoniaque dnns l' eau de la Seine, prise le iS mars 1876 au-dessus du pont d'JusIerlilz. Note de M. Boi!SSI.\GAllLT. [f Dans 1 Mire d'eau : er Ammoniaque o,ooo33 Acide nitrique 0,001 ao, représentant 0^^,0027. de nitrate exprimés en nitrate de potasse. » En 1857, dans de l'eau de Seine puisée au pont d'Auslerlitz, on a trouvé dans i litre : Ammoniaque 0,00012 Acide nitrique (moyenne de 1 1 observations faites à diverses époques de l'année) o,oo56, équivalant à o,oio5 de ni- trate de potasse. » Ainsi, dans la crue extraordinaire à laquelle nous assistons, l'eau de Seine, le 18 mars, paraîtrait renfermer notablement plus d'ammoniaque et moins de nitrate que dans les années i85G, 1857 et 1859. « I litre d'eau de Seine, puisée le 18 mars, tenait o8'",2iode matière en suspension. » Comme terme de comparaison, je rappellerai que, dans i litre d'eau du Rhin, prise à Lauterbourg en 1 857-1 858, j'ai trouvé : Ammoniaque 0,0002 à o,ooo5 Acide nitricpie 0,001 1 , équivalant à 0,0020 de nitrate dépotasse. » L'eau de fleuve la plus riche en nitrates qui ait été examinée dans mon laboratoire est celle du Nil, puisée en 1869 et parvenue à Paris dans un par- fait élat de conservation. Quatre analyses, exécutées avec le concours de M. Barrai, ont donné, pour i litre : acide nitrique, o^',oof\, équivalant à o^', 0075 de nitrate de potasse. )) D'après les renseignements recueillis sur le débit du Nil par le maré- chal duc de Raguse dans son voyage en Egypte, ce fleuve porterait chaque jour à la mer une quantité considérable de salpêtre. » Noire savant confrère, M. Belgrand, pourra nous dire les quantités de nitrate et d'ammoniaque que la Seine charriait pendant la crue actuelle. » (659) HYDHOLOCIK. — Sur le (léhil de la Seitie et sur In crue du 17 mars 1876; réponse à la Cotnmunication de M. lîoiissingault ; par JM. BKi.tiitAND. « D'après ce que vient de dire M. Boussiiigaiilt, l'eau de la crue de la Seine, qui s'écoule en ce moment, contenait par mètre cube, le 18 mars courant : Ammoniaque o*'', 33 Aciilc nitii<|ue i6'',2o » Voici le renseignement complémentaire qu'il vent bien me demander. » M. l'inspecteur général Poirée adonné les débits de la Seine corres- pondant aux niveaux observés à l'échelle du pont de la Tournelle. En ap- pliquant ces domiées à la crue actuelle, la Seine débitait le 18 mars: I me me Par seconde. . ._ 166 Ou par 24h6"'"^s i435io4oo B Elle a donc entraîné à la mer le 18 mars : Un poids d'ammoniaque qu'on jiftit évaluer :'i . . i435io4oo X o«'",33 = ^-jSSS^^ Et un poids d'acide nitri(iuu de i435io4oo X i''',2o = i822i2''8. » Il sera facile de calculer le poids correspondant à chaque jour de la crue lorsqu'elle sera entièrement écoulée. » Puiscpie M. le Président a bien voidu me donner la parole, j'en profi- terai pour compléter ce que j'ai dit lundi dernier de cette grande crue. n Elle est par sa hauteur la troisième du siècle. La crue du 3 janvier 1802 a atteint, à l'échelle du pont de la Tournelle, la cote. . . . 7*", 45 Celle du 2 mars 1807 G"", 70 Celle du 17 mars 1876 G'", 5o Vient ensuite celle du 10 octobre i83G G"',4o La crue du 18 octobre 1872 est restée bien au-dessous de ces ni- veaux, elle n'a pas dépassé la cote 5"'i95 M. Poirée a calculé la portée par seconde de la crue du 2G décembre 17/io, qui par sa hauteur est la deuxième de celles que nous connaissons. Elle a atteint, au pont de la Tournelle, la cote de 7'", yi, suivant cet ingénieur, et débitait par seconde à cette hauteur 2110'"'' » Dans ses plus basses eaux, la portée de la Seine tombe par se- conde à /lo""" « Le rapport entre ces deux nombres est 62. La Seine, dans ses plus grandes crues, débite Sa fois plus d'eau (pi'à l'étiage. 8G.. ( 66o ) » J'ai dit, lundi dernier, que, d'après nos prévisions, la Seine, qui était alors à 5"°, 90 à l'échelle du pont d'Austerlitz, s'élèverait le jeudi suivant à ■ 6'",5o )) Le lendemain mardi, nous avons annoncé que le fleuve s'élèverait le vendredi 17 à 6™, 70 )) Ces deux prévisions se sont réalisées rigoureusement et la crue a atteint sa hauteur maximum le i^ dans la soirée; elle s'est élevée à la cote ô^^Gg, à l'échelle du pont d'Austerlitz. » Aujourd'hui, le fleuve est en pleine décroissance; son niveau s'est abaissé de o™,'72 depuis vendredi soir. L'eau qu'il débite en ce moment provient presque entièrement de la crue des sources, qui est énorme et re- tarde sa décroissance. C'est un des caractères particuliers des crues de la Seine. » Mon excellent collaborateur M. Lemoine, en se basant sur les prin- cipes qui m'ont servi à fixer la règle des prévisions de crues à Paris, a fait un travail analogue pour les grands affluents du fleuve et aujourd'hui nous annonçons, avec une approximation suffisante, les crues de l'Yonne, de la Marne, de l'Aisne et de l'Oise. » On pourrait, suivant moi, signaler, en se basant sur les mêmes prin- cipes, les crues de quelques-unes de nos grandes rivières, notamment celles de la Saône, dont le régime ressemble beaucoup à celui de la Seine. » PHYSIQUE. — Sur de nouvelles raies du calcium. Lettre de M. Lockver à M. Dumas. « Je suis assez avancé dans le tracé d'une carte du spectre solaire qui doit avoir une échelle quadruple de celle d'Angstrom, et j'ai commencé par la région sur laquelle M. Cornu a dernièrement publié une carte ad- mirable. Mon système, ainsi que je crois vous l'avoir déjà dit, est de dé- terminer les éléments du Soleil en photographiant sur la même plaque le spectre du Soleil et le spectre des différents éléments chimiques. Je l'ai déjà fait pour un grand nombre d'éléments et dans des conditions variées de pression. L'une des circonstances les plus considérables est celle sur laquelle je viens appeler votre attention. » Quand nous dissocions, par exemple, le chlorure de calcium à un faible degré, nous obtenons une raie de calcium, celle qui est dans le bleu, et un spectre presque complet de chlorure non dissocié. A mesure que la dissociation du chlorure avance, la raie dans le bleu, qui est la vé- (66i ) ritable raie du calciiiiii, devient plus hrillanle, et le spectre du chlorure disparaît gradiielletneiit. J'admets que l'expérience a été faite à une tempé- rature basse. Maintenant, si nous employons un arc électrique, nous ob- tenons dans le bleu cette ligne extrêmement développée, et en même temps dans le violet deux nouvelles raies qui occupent la position des deux lignes II dans le spectre du Soleil. Ce qu'il y a de remarquable, c'est que la raie dans le bleu est beaucoup |)lus épaisse et beaucoup plus brillante que les deux raies dans le violet, quand nous employons l'arc électrique, par exemple, produit par 3o éléments de Grove; tandis que la raie bleue est représentée très-faiblement dans le Soleil et que les deux raies violettes sont les plus épaisses de tout le spectre solaire. Entre la température que nous produisons et celle du Soleil, il y aurait donc pré- cisément une différence qui serait, à l'égard du spectre du calcium, ce que sont pour le spectre du chlorure de calcium les différentes températures que nous pouvons produire. » Pour vérifier ce fait, j'ai exécuté récemment une série d'expériences sur le calcium, en employant d'abord une petite batterie et une petite bobine, et ensuite une grande batterie et une plus grande bobine; et, potu' mettre le fait hors de doute, j'ai photographié les résultats. Je trouve qu'avec la petite bobine je puis obtenir une photographie qui ne con- tient que la raie dans le bleu, sans auciuie trace de raie dans le violet, et qu'avec la plus grande bobine et la j)lus grande batterie je puis avoir une photographie contenant les raies du violet sans aucune trace de raie dans le bleu, et je trouve qu'eu variant la surface de la batterie je puis obtenir un spectre semblable au spectre d'absorption du calcium dans le Soleil. » Ces résultats s'accordent si complètement avec ceux de la dissociation d'un sel de calcium que je me suis demandé si nous ne sommes pas ici en présence d'une dissociation du calcium lui-même. Naturellement on ne peut pas déterminer, quant à présent, si nous avons un groupe moléculaire plus inférieur de calcium ou si le calcium lui-même est une combinaison de deux sous-élémcnls distincts, si l'on peut s'ex|)rinier ainsi. Il semble que nous ne pouvons entreprendre de résoudre celle qu(Stion qu'eu photographiant les raies du calcium (II, Ho) dans les différentes étoiles. Si nous trouvons qu'elles i)réscntent toujours la même épaisseur et la même intensité relatives, il y aura une grande présomption que nous sommes en présence d'une dé- composition du calcium, ou, eu d'autres termes, nous aiu'ous établi qu'un ( 662 ) spectre à raies est un spectre dû à différents ordres de groupement molécu- laire. Si, d'un autre côté, nous trouvions que l'épaisseur et l'intensité de ces raies varient, il serait difficile d'expliquer le phénomène, à moins que nous n'admettions que le calcium, au lieu d'être un élément, est réellement com- posé de deux substances. » Je dois ajouter que le professeur Stokes, tout en pensant que nous avons ici une méthode très-commode pour déterminer la puissance de dissociation existant dans le Soleil, puisque nous trouvons le rapport de cette puissance par le nombre de pouces de surface de la batterie, ne croit pas cependant que l'évidence en faveur de la dissociation du calcium soit absolument complète; et il croit possible qu'avec un accroissement de température les lignes les plus réfrangibles deviennent plus brillantes aux dépens des moins réfrangibles; de sorte que, si la quantité décroît gra- duellement, nous pouvons obtenir les résultats que j'ai mentionnés. Je lui ai cependant fait remarquer que cette loi ne se manifeste pas dans d'autres cas; par exemple, pour l'hydrogène, un accroissement de température nous donne une plus grande intensité de la ligne rouge de l'hydrogène C, et, dans le cas du sodium à la température du Soleil, nous savons que l'absorption de la ligne jaune du sodium est plus intense que celle d'au- cune des raies. » Tant de questions intéressantes sont soulevées par ces expériences que j'espère être bientôt en état de continuer cette Communication. L'opinion des savants français serait très-précieuse à mes yeux pour m'aider à conti- nuerce travail. J'espère pouvoir bientôt vous envoyer quelques exemplaires photographiques de uïon nouveau spectre normal. « MÉMOIRES PRÉSENTÉS. PUYSIQUE. — Mesures actinoniétriques au sommet du mont Blanc, Note de M. J. VioLLE, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. (Renvoi à la Commission du prix Bordin.) « J'ai l'honneur de soumettre à l'Académie les résultats de recherches entreprises au mois d'août dernier dans le but d'obtenir une mesure exacte de l'intensité delà radiation solaire. A cet effet, j'ai essayé de déterminer l'absorption exercée par l'atmosphère en mesurant, au moyen de mon acti- ( 663 ) notnètrc, l'énergie du rayonnement solaire an sommet et sur les flancs du mont Blanc, tandis que M. Margottet effectuait des mesures analogues nu pied de la montagne. La seule modification un peu importante que j'aie à signaler dans ces nouvelles expériences, comparées à celles que j'ai déjà faites sur le même sujet (voir les Comptes rendus des i8 mai, 29 juin et 5 octobre 1874), c'est la précaution que l'on a prise de suivre exactement la marche ascendante et la marche descendante du thermomètre pendant toute la durée des opérations. » 1" Obscwalions reievècs an sommet, sur le flanc et à la base du mont Blanc : 16 AOUT i8^5. Cime du mont Blanc (48 10 mètres] Actinomctre. h m u 9.30, fermé o 35, ouvert i^ 4o, >) 17,2 45, 5o, .7.6 i-:,8 5i, fermé i3 52. .. 8,8 53, 54, 55, 56, 59, 10. 5,8 4.2 3 2,2 I , 0,8 '' " o.î 7 , " o 12, ouvert i5,8 18 18,2 27. » 18,2 4", fermé o II. o, ouvert '7)6 10'' 3o"'. Baromètre ][ ~- 430"" Température de Tair G — -j- jn f Hviirometro de Saussure — - F" ■ / > 22, 0,20 Glacier des Bossons ( 1200 mètres) Aclînonn'*trfi. h m o 9.55, fermé 0,4 10.22, ouvert '4'2 4(), fermé 0,3 11.25, ouvert '4>4 47, fermé o,3 52, ouvert. 12. 2, 7' 10, i5, 20, 2.5, I . o, 12,3 i3,6 >4 14, 1 14, 1 12,9 •,« o,73( 0,3 9'',5o. Baromètre H = 661""" Température de l'air C -j g",5o Hygromètre Daniell _/"= 5""",3o3 ( * ) Je ne rapporte ici, pour abréger, qu'u ne faible partie des])récieuses observations faites par INI. iM.irgoltet, qui s'est astreint le ])lus souvent à relever les températures toutes les minutes, souvent même toutes les demi-mi- nutes, et ([ui a continué ses mesures jusqu'à 4''3o"' du soir. (**) Par interpolation. ( G64 I^ AOCT 18^5. Grands-Mulets (3o5o mctres). Aclinoniètrc. h m o q.54, ftrillé. ... . 10. 8, ouvert ?,6, fermé Sg, ouvert 4o, fermé 4 ' > " 4^, 43, 45, 0,4 ,5,?. 0,4 '5,7 11,2 7,6 5,2 3,6 1 1 . 10'' 45'". Baromètre H = 533""", 5 Température de l'air G =:= 7° f Hygromètre de Saussure.. "— =o,54 r Glacier des Bossons (1200 mètres) Actinomètre. h m o 10 . 25, fermé o 4o, ouvert i3, i I I . 36, fermé o 4i , ouvert 4i4 46, 47. 5o, 55, (2. 00, 5, fermé i3,i l3,2 l3,2 2,4 0 ,6 0,2 O II'' i5" Baromètre H = 662" Température de l'air G = tS" Psychromètre . y 5'"'",3oo » 2° Etablissement des formules empiriques résumant les observations. — Prenons d'abord les observations aclinométriques faites le 16 août à la cime du mont Blanc. Comparant les deux périodes d'échauffement à la période intermédiaire de refroidissement, nous pouvons dresser le tableau suivant : Éch auffcments moyen. Refroidissement Temps. observés. observé. rapporté à iS". t. e. Or 0 0'. 0 0\. 0 0, + ô[ m 0 0 0 0 0 0 0 17,8 18 18 5 4 i5,8 i4>9 3 3 '7.9 10 17,2 18 17,6 0,6 0,6 18,2 i5 ,7,6 ,8,2 17.9 0,1 0,1 18 20 .7,8 18,2 18 0 0 18 » Ainsi la somme Q, -f- ô\ est constante : réchauffement et le refroidis- sement se sont faits avec la même vitesse. Les températures d'échauffe- ment 0 sont données par la formule et les températures de refroidissement par la formule 0\ =e„e-"-»". ( 6G5 ) On a, en effet t. 0 calculés. 0 observés. A. 0' calcules. 0' obserTcs. A'. Ul 0 u 0 0 0 u 0 O 0 0 18 18 0 5 i5,oG ■4,9 -1 0,16 2,94 3 —0,06 10 17, 5i 17,6 -0,09 0,49 0,6 —0,1 1 i5 '7»92 '7'9 -l-0,02 0,08 0,1 —0,02 20 17,99 18 —0,01 0,01 0 4 0,01 » Les expériences fiiites au glacier des lîossons se représentent tie mémo par dos expressions de la forme CoC"'"^'"'*, où ni a la valeur commune o,4o : c. 0 calculés. 0 observés. ^. 0' calcules. 0' observés. A'. m 0 0 0 u 0 u u 0 .3" 8 0 a 5 11,88 12 —0,12 2 ,62 2,6 +0,02 10 i3,46 i3,3 -t-o,i6 0,76 0,8 — 0,04 i5 i3,68 .3,7 — 0,02 o,5i 0,43 -+-0,08 20 i3,7i i3,8 -0,09 » D D » Pour la journée du 17 août, les observations se résument encore par des exponentielles dans lesquelles m est égal, aux Grands-Mulets, à o,35, et au glacier des Bossons, à o,38, d'après les tableaux suivants : yiujr Grands-Mulets : t. û' calculés. 0' observés. A'. 0 I 16, 10 II ,35 iG, I 1 1 ,6 . 0 -0,25 2 8,00 S,o 0 3 5,64 5,6 i-o,o4 4 3,07 4,0 - -o,o3 5 2,80 U » 6 ',97 2,1 - -o,i3 Ju.r B ossons : !■ 0 calculés. û obsci rvés- \. û' cal Iculés. û' observés. A. 0 0 0 D ') 0 0 B 0 u l3,2 u 5 n,38 «1, 4 — 0, 02 2, ,33 2,4 — 0,08 10 i3,io «3, I 0 0 ,60 0,6 0 i5 i3,35 i3, .2 -i-0. i5 0 ,35 0,2 H-0,l5 » L'air est plus humide et le refroidissement plus lent que la veille. » J'indiquerai les résultats obtenus dans une prochaine Conununicii- tion. » c. R , 18^0, I" Semrure. (T. LXXXll, IS» l'i.) ^' ( 666 ) VITICULTURE. ~ Sur l'éclosion prochaine des œufs d'hiver du Phylloxéra ; par M. Balbuni, délégué de l'Académie. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Dans une Note insérée aux Comptes rendus du 4 octobre «876, j'annon- çais à l'Académie la découverte que je venais de faire de l'œuf pondu par le Phylloxéra sexué femelle à la suite de son accouplement avec le mâle. J'indiquais les caractères par lesquels cet œuf se distingue de ceux des autres formes de l'espèce, et je décrivais les changements d'aspect qu'il présente dans les jours qui suivent la ponte, changements en rapport avec les modifications évolutives qui se passent dans son intérieur. Enfin, pour marquer sa similitude complète avec l'œuf correspondant du Phylloxéra du chêne, découvert par moi deux ans auparavant {Comptes rendus du 20 octobre 1873), je le désignai sous le nom d'œuf d'hiver, qu'il me parais- sait mériter par la lenteur de son évolution embryonnaire, laquelle rendait probable que l'éclosion en serait retardée jusqu'au printemps suivant, ainsi que cela a lieu pour cette dernière espèce. u Cette présomption, fondée d'abord sur une simple induction, s'est trouvée pleinement confirmée par l'observation, continuée pendant tout le cours de cet hiver, des œufs que j'avais rapportés à Paris, ainsi que d'autres trouvés sur des fragments de ceps qui m'avaient été adressés des localités infestées. Ces œufs, qui se sont maintenus pendant toute la période hibernale dans un état de santé et de fraîcheur, ne m'ont encore montré aucune trace d'éclosion. Toutefois le moment me paraît venu où celle-ci ne doit pas tarder à se fiiire, toujours si j'en juge par analogie avec l'espèce congénère du chêne (i). » L'éclosion de l'œuf d'hiver du Phylloxéra de la vigne constitue la dernière phase qu'il nous reste à observer pour connaître l'histoire com- plète de l'évolution annuelle de l'ennemi de nos vignobles. On comprend aisément combien j'aurais été heureux de faire personnellement cette ob- servation, qui m'aurait permis d'ajouter le chapitre final à l'histoire évo- lutive du Phylloxéra ailé, dont j'avais réussi à dévoiler toutes les phases antérieures, ainsi que je l'avais fait précédemment pour l'espèce congénère du chêne. Mais je connais trop bien les déceptions auxquelles exposent (i) Sous la latitude de Paris, l'éclosion de l'œuf d'hiver du Phylloxéra du chêne a lieu dans la première quinzaine d'avril (voir Comptes rendus du i3 avril i874)- (667 ) les observations faites en dehors des conditions naturelles de ces insectes, pour ne pas redouter nn insuccès de la dernière heure, fi' est pour cette raison que je ne saurais trop demander le concours de toutes les per- sonnes placées dans des conditions plus favorables et les inviter à porter toute leur attention sur celte phase nouvelle, encore inconnue, de la vie du parasite. » Nul n'ignore, en effet, aujourd'hui, que de l'œuf d'hiver doit sortir le jeune Phylloxéra régénéré par l'accouplement des individus sexués de l'au- tomne précédent. Mais que devient le produit de cet œuf? Quelle en sera la destination? Quelles en seront les habitudes? C'est ce que personne ne saurait encore dire d'une manière certaine, car c'est la première fois que l'on va assister à l'apparition de celte génération prinlanière. Copendanl, en consultant encore une fois ici les faits analogues que nous présentent non-seulement les autres espèces de Phylloxéras, mais encore tous les autres Aphidiens, ou est autorisé à voir, dans le pioduit de l'œuf d'hiver, l'indi- vidu destiné à régénérer la race, soit en fondant au loin de nouvelles colo- nies prolifiques, soit en se mêlant aux colonies anciennes, qu'il revivifie par sa prodigieuse fécondité, retrempée dans un accouplement antérieur. » L'importance du rôle joué par l'individu sorti de l'œuf d'hiver ne rend que plus regrettable la difficulté des observations qui le concernent. La recherche des œufs d'hiver entre les lamelles d'écorce, longue et pénible en tous temps, devient particulièrement difficile à l'époque actuelle de l'an- née, où l'observateur n'a plus pour se guider, comme eu automne, la pré- sence, sous ces mêmes écorces, des individus ailés et de leur progéniture sexuée, source et origine des œufs d'hiver et de la génération printaniére qui en provient. Ces œufs sont rares, d'une extrême petitesse, et tranchent à peine, par leur coloration sombre, sur le fond brun des lamelles corti- cales : ce sont autant de circonstances qui les rendent presque impossibles à découvrir à celte époque de l'année et qui ont conduit, mais bien à tort, quelques personnes à douter de leur existence. » Il u'on sera probablement pas de même de la jeune progéniture qui eu naîtra. Celle-ci, colorée suivant toute vraisemblance en jaune pâle, connue toutes les autres formes de l'espèce pendant le jeune âge, pourra être plus facilement aperçue à la surface des écorces. En les suivant dans leurs péré- grinations au sortir de l'œuf, on les verra probablement se diriger vers la partie inférieure du cep, en franchir le collet et venir se fixer sur les pre- mières radicelles naissant de cette partie de la souche. l*lus tard, on retrou- vera sur ces mêmes radicelles les j)etites colonies qu'ils auront formées par 8,.. ( G68 ) leur multiplication, et ce n'est qu'à une éjioque plus tardive encore que des émigrants se détacheront de celles-ci pour aller peupler à leur tour les par- ties plus profondes du système radiculaire. » Une observation, que j'ai eu fréquemment l'occasion de faire en exa- minant, à différentes périodes de l'année, des vignes nouvellement enva- hies, donne une confirmation presque certaine à cette explication théorique de l'extension du parasite sur les racines. Au printemps, je trouvais les colonies peu nombreuses et exclusivement établies sur les petites racines naissant directement du collet, tandis qu'à des époques plus avancées, en été et en automne, je les rencontrais non-seulement plus abondantes sur ces mêmes petites racines, mais en outre à des profondeurs généralement d'autant plus grandes que la saison était plus avancée. Or cette circon- stance ne peut évidemment s'expliquer que par une invasion d'insectes ve- nant de la surface du sol et suivant le collet pour aller s'établir d'abord sur les premières racines qu'ils rencontrent dans leur pérégrination sou- terraine. » Quelle est la voie que suivent ces individus émigrants pendant leur trajet aérien? Cheminent-ils à ciel ouvert, à la surface des branches et de la souche, ou bien, au contraire, en se tenant cachés dans les galeries étroites recelant les œufs dont ils sont sortis? C'est là un point qui mérite de fixer toute l'attention des observateurs, car des déductions pratiques impor- tantes pourront en découler pour la destruction des parasites pendant cette période de migration qui les met encore à notre portée immédiate. )) Enfin, un dernier point, demeuré jusqu'ici dans une profonde obscu- rité, me paraît susceptible d'être éclairci par la connaissance acquise au- jourd'hui du lieu de dépôt des œufs d'hiver. Je veux parler de l'ori- gine des Phylloxéras gallicoles des feuilles. L'identité de ces insectes avec ceux des racines est aujoui'd'hui un fait mis hors de toute incertitude par les observations et les expériences de MM. Planchon, Max. Cornu, Si- gnoret, Riley et les miennes; mais on ignore encore de quelle manière ils parviennent sur les feuilles, ainsi que les liens de parente qui les rattachent aux insectes habitant les racines du même pied de vigne. Or ce lien, à mon avis, n'est autre que l'œuf d'hiver, origine à la fois des individus radici- coles et des individus f'oliicoles. Déposé sur la partie ligneuse et aérienne du cep, c'est-à-dire à mi-chemin du système foliaire et du système radicu- laire, ce lieu marque le point de départ commun des deux sortes d'indivi- dus au moment de l'éclosion : tandis que les uns se dirigent vers le bas du cep pour commencer leur existence souterraine, les autres suivent une ( 669 ) marche inverso, gagnent les parties supérieures et parviennci'.t ainsi sur les feuilles. C'est une option qui est laissée, ('es la naissance, aux di- vers membres d'une même famille entre la vie aérienne et la vie souter- raine. Ceux qui se sont décidés pour cette dernière sont toujours certains de trouver des conditions qui leur permettent de prospérer et de produire une nombreuse descendance, quelle que soit la nature du cépage. Celle-ci influe, au contraire, beaucoup sur le sort des autres. Si le cépage est con- venable, et les vignes américaines sont surtout dans ce cas, ils y montre- ront une fécondité au moins égale à celle de leurs congénères des racines. Dans le cas contraire, et la plupart de nos cépages indigènes présentent ce caractère, ils ne tarderont pas à périr, sauf de rares exceptions (M. Max. Cornu), ou ne formeront que des galles imparfaites, destinées à être bien- tôt détruites avec l'insecte qu'elles renferment. « PHYSIOLOGIE. — Action physiologique (/'Amanita muscaria ou/flusse-orongfe; phénomènes généraux de l'empoisonnement; effets de ce poison sur Us organes de la circulation j sur ceux de la respiration et les troubles de la calorification . Note de M. A. Aiisox. (Conmiissaires : MM. Cl. Bernard, Sédillot, Gosselin.) « Les expériences ont été faites avec le suc filtré ou l'extrait à' Amanita muscaria, ou enfin avec son alcaloïde, la muscarine. M T. Nous avons entrepris en premier lieu l'étude des phénomènes géné- raux de l'empoisonnement chez les mammifères, les oiseaux, les batraciens et les reptiles. Aux symptômes habituellement observés, à la suite des em- poisonnements ou des expériences physiologiques, nous pouvons ajouter, outre l'hypersécrétion des glandes en général, observée chez les mammi- fères (SciiMiEnF.iîKUG et ROPPE, Prévost) et également noléo par nous sur les oiseaux, des phénomènes d'asphyxie manifeste, surtout chez les oiseaux, el enfin des troidiles profoniis de la calorification, » II. En second lieu, nous' étudions les effets de VAm. muscaria sur les organes delà circulation, d'abord sur le cœur des grenouilles, puis sur celui des mammifères. » i" Chez les grenouilles, nous avons tout d'abord constaté, ainsi (pie MM. Schiniedeberg et Koppe, que, après l'injection sous-cutanée d'une dose stiffisante de muscarine, le cœur s'arrête en diastole, ayant conserve son irritabilité musculaire, que cet arrêt disparait par l'atropine, et que la muscarine ne peut plus produire son effcl d'an et chez une grenouille ])réa- ( 670 ) lablement atropinisée. A ces faits nous pouvons ajouter les suivants : des doses très- faibles peuvent produire une légère accélération du cœur; l'arrêt diastolique s'obtient aussi par action locale, en déposant un petit fragment d'extrait sur le cœur, même après la destruction préalable de tout le sys- tème nerveux cérébro-spinal ; ce même arrêt disparaît, sous l'influence non- seulement de l'atropine (ScHM. et K.), de la digitaline (BoEHM), de la cala- barine (Prévost), mais aussi d'un grand nombre d'autres agents (i), air, lumière, excitations périphériques, nicotine, ergotine, hyoscyamine; l'atro- pine cependant, qui peut rétablir les contractions, même après une liga- ture portée sur le cœur arrêté en diastole par la nuiscarine, l'emporte sur tous les autres agents, par suite surtout de ce fait qu'elle peut faire réappa- raître les contractions alors que le cœur est arrêté depuis très-longtemps (après vingt-quatre heures, même en hiver), les autres agents n'ayant plus ou ayant épuisé leur action. )) Nous avons aussi étudié le mécanisme probable suivant lequel chacun des agents précités peut réveiller les mouvements du cœur; et, en ce qui concerne l'atropine, nous pensons que cet alcaloïde peut rétablir les con- tractions, soit en excitant les fibres sympathiques, soit en paralysant les extrémités cardiaques des vagues, soit par ces deux causes à la fois. » Ajoutons que nous avons observé que, chez une grenouille muscarini- sée, l'excitation galvanique des origines du pneumo-gastrique, après dé- capitation, ainsi que le contact du doigt sur une anse intestinale tirée au dehors, d'après le procédé de Pirogoff, peut également déterminer un arrêt diastolique passager du cœur. Chez une grenouille en état d'atropini- sation, on ne peut plus, en employant le même procédé, arrêter le cœur en diastole, comme cela s'obtient chez une grenouille normale. » Enfin, d'autres Amanites, entre autres VJmanita mappa, quoique pro- duisant des effets analogues à YAmanila muscaria, ne déterminent pas, comme ce dernier poison, l'arrêt diastolique persistant du cœur. » 2° Chez les mammifères, à faibles doses, VAm. muscaria détermine, non-seulement chez l'homme et le chien (Schm. et K.), mais aussi chez tous les animaux, lapins, grenouilles, etc., chez lesquels nous avons cher- ché à la déterminer, une augmentation du nombre des battements du cœur. A doses plus fortes, on obtient, souvent après une période d'accélération, une diminution progressive des contractions, qui disparaît par l'atropine. La pression artérielle s'abaisse rapidement sous l'influence de la muscarine, (i) Nous avons présenté, à ce sujet, une Noie à la Société de Biologie (3o janvier 1875) ( 671 ) mais remoiile aussitôt par l'atropine (Sch. et K.). De l'étude des faits et de la discussion à laquelle nous nous sommes livré sur le mécanisme suivant lequel VÀin. rnuscaria ])roduit l'arrêt du cœur, il résulte que, suivant toute probabilité, cet arrêt diastolique tient à la surexcitation des extrémités car- diaques des vagues, coïncidant alors avec une diminution d'activité des fibres sympathiques, qui cependant ne sont point paralysées au moment où survient l'arrêt. » Nous avons profité de cette donnée pour chercher à éclaircir quelques points relatifs au mécanisme d'action de quelques autres poisons, nicotine, curare, hyoscyamine, sur le cœur des grenouilles. » Enfin les cœurs lymphatiques de la grenouille continuent de battre malgré la muscarine (Prévost); ils ne reprennent pas leurs mouvements par l'atropine, connue le font les battements du cœur. « III. En troisième lieu, nous avons étudié les effets produits par YAm. muscariasur les organes de la respiration, chez les mammifères, les oiseaux, les grenouilles et les lézards. 1) Les modifications éprouvées par la respiration sont relatives à la dyspnée surtout, qui est un des principaux symptômes de l'empoisonne- ment et qui conduit à l'asphyxie et à la cyanose, phénomènes très-mani- festes chez les oiseaux et souvent même chez les grenouilles, et au degré de fréquence des mouvements respiratoires. Sous ce dernier rapport, nos expériences sont, en grande partie, confirmatives de celles de Schmiede- berg et Roppe; et l'on peut observer : » 1° Une augmentation de nombre, puis un retour graduel au chiffre normal (faibles doses); » 2° Une augmentation suivie d'une diminution (doses moyennes); » 3° Une diminution progressive jusqu'à l'arrêt définitif (doses toxiques). » Toutes ces modifications dans l'acte respiratoire peuvent s'observer après la section préalable des pneumo-gastriques, mais disparaissent par l'atropine (Schm. et K.). » Suivant ces deux auteurs, les mouvements respiratoires disparaissent avant les contractions du cœur. Ce fait est vrai chez les mammifères; mais, chez les batraciens, la respiration survit aux battements du cœur. I) IV. Dans nos recherches sur les troubles de la calorification, nous avons trouvé les résultats suivants : M i° Une élévation légère de la température, mais qui n'est pas con- stante et ne se produit ordinairement qu'une ou deux heures après le dé- but (doses faibles); ( 672 ) » 2° Un abaissement de i à 2 degrés, puis un retour vers une tempéra- ture normale (doses moyennes) ; » 3° Un abaissement très-prononcé précédant la mort (doses toxiques); » 4° Enfin le relèvement de la température par l'atropine. 0 L'abaissement de température produit par VAm. miiscaiia et le re- tour vers la température normale dû à l'atropine sont deux faits très- importants: le premier peut servir pour aider au diagnostic et pour mieux fixer le pronostic dans les empoisonnements déterminés parla Muscaria, le second montre que cette substance possède, au point de vue de la calorifi- cation comme au point de vue des autres phénomènes généraux de l'em- poisonnement, des propriétés antagonistes très-remarquables, qui peuvent servir très-avantageusement, ainsi que beaucoup de nos expériences le dé- montrent, à combattre les effets toxiques produits par V Amanila mitscaria. » PHYSIOLOGIE. — 5i/r les moyens employés pour l'éducation et l'instruction des sourds-muets par la méthode d' artieulatioîi . Mémoire de M. Magnat. (Extrait.) (Commissaires : MM. Mil ne Edwards, Cl. Bernard, Blanchard, Gosselin.) « J'ai l'honneur de soumettre au jugement de l'Académie un Mémoire accompagné d'ouvrages imprimés et de tableaux destinés à l'enseignement des sourds-muets. » Le but que je me propose est d'assimiler, dans la plus large mesure possible, le sourd-muet à l'entendant-parlant, persuadé que ce n'est qu'à cette condition qu'on fera rentrer le sourd-muet dans la grande société humaine. » J'ai pu m'assurer que la méthode que j'emploie est celle qui fut em- ployée au xviii* siècle par Jacob-Rodrigiies Pereire, et qui fut l'objet d'un rapport de Buffon. Depuis cette époque, cette méthode a été répandue par- tout, excepté en France, où prévalaient les idées de l'abbé de l'Éj^ée. Pen- dant longtemps, la méthode d'articulation fut regardée comme une inven- tion allemande, tandis que les procédés de l'abbé de l'Épée constituaient la méthode dite française. » La Commission nommée par l'Académie des Sciences se composait de Ferreiu, Mayran, Grandjean de Fouchy et Buffon rapporteur. « Ce n'est point d'aujourd'hui, sans doute, lit-on dans le Rapport en » date de juillet 1749? qu'on voit confirmer par l'expérience la possibilité (673 ) » d'un art si curieux et si utile Mais l'exemple de M. d'Azy d'Étavigny » est le seul dont nous ayons connaissance. » » Le rapporteur entre ensuite dans quelques driails que l'on re- trouve dans [' Histoire naturelle de Bufion; il y est dit que « celte édu- » cation, si lieureusemont commencée, fut interrompue pendant neuf » mois par l'absence du maitre, et ne fut reprise qu'au mois de février i']\'^; » que son instruction est l'œuvre de seize mois d'étude, qu'il a très-bien » répondu, tant par l'écriture que par la parole, à plusieurs questions » qu'on lui a faites par écrit. » Le rapportein* fait connaître en outre les diverses questions faites à un soiu'd-muet sur l'orthographe, l'arithmétique, les quatre règles, la géographie à l'aide des cartes, etc., et il ajoute : « Ou voit même avec surprise que souvent il corrige les fautes que » l'on fait, en écrivant, contre l'orthographe ou contre la syntaxe, qu'il » parle à son gré, haut ou bas, et qu'il fait sentir quelques différences » entre la question et la réponse, entre la prière et le commandement. » Buffon dit encore que l'élève paraît avoir de la vivacité et de l'esprit, et il termine en disant que « le peu de temps que le maître a employé à cette » éducation et les progrès de l'élève sont plus que suffisants pour démon- » trer qu'on peut, avec de l'art, amener tous les sourds-muets de naissance » au point de commercer avec les autres hommes. » 1) Le rapporteur mentionne, en outre, un alphabet manuel dont se servait Pereire et poin- lequel il ne fait usage que d'une seule main. Cet alphabet, extrêmement simple et expéditif, ne doit pas être confondu avec la réunion des lettres qu'on désigne habituellement sous ce nom. Il sert en même temps à exprimer les mois et les nombres, mais d'une manière ra- pide et par un choix ingénieux et méthodique de signes, qui est à l'alphabet ordinaire ce que l'écriture est à la sténographie. ]\L Pereire, ajoute le rapporteur, vise à instruire les sourds-muets au point de comprendre ce qu'on voudra leur dire aux mouvements ordinaires des lèvres et du vi- sage de ceux qui leur parleront... Il se promet de leur faire acquérir toutes les coiuirnssances, excepté les idées pour lesquelles la sensation de l'ouïe est absolument nécessaire. » Dans ces derniers temps, je fus conduit inopinément à connaître les travaux de Pereire et je m- fus pas peu surpris de constater une étroite pa- renté entre sa méthode cl la mienne. Les ra|iprochements auxquels je me livrai me conlirmèrent ilans ma première impression ; la correspondance privée, les écrits de Pereire, tout ce qu'on put recueillir par la tratlition, <:. R., iS^C, l"' Semestrr. (T. LXXXll, N" \'l.) i^8 (M) corrobora mon opinion. C'est grâce à ces rapprochements que je fus conduit à établir entre la méthode de J.-R. Pereireetla mienneque je suis parvenu à déchiffrer, pour ainsi dire, de nombreux manuscrits recueillis par la famille de l'illustre instituteur, et qui, jusqu'alors, étaient restésincompréhensibles. C'est ce qui m'a permis d'affirmer, contrairement à l'opinion générale, que J.-R. Pereire a laissé toutes les pièces qui, coordonnées avec art, consti- tuent sa méthode, .Te retrouvai, dans la marche qu'il avait suivie, dans les obstacles qu'il avait dû surmonter, et jusque dans les divisions de son tra- vail et l'alphabet employé, une identité saisissante avec la marche que j'a- vais suivie moi-même. Ce n'était plus, dès lors, le nom de méthode alle- mande qu'il convenait de donner à la méthode d'articulation, mais celui de méthode française. » En cette circonstance comme en bien d'autres, le brevet passant à l'é- tranger avait perdu sa marque originelle et nous revenait avec une éti- quette trompeuse. » On peut comprendre, par cet exposé préliminaire, les raisons qui m'ont fait invoquer le nom de Pereire et qui m'autorisent à me placer sous la glo- rieuse égide de Buffon. » Plus d'un siècle après Pereire, à mon tour j'ai l'honneur de demander à la nouvelle Académie de vouloir bien examiner la valeur et l'excellence des résultats d'une méthode que l'ancienne Académie des Sciences n'avait pas dédaigné d'honorer de son haut et puissant patronage, par l'organe d'un de ses membres les plus illustres. » La méthode que j'emploie consiste à remettre en état l'organe vocal. » Il nous faut d'abord faii'e fonctionner ce qu'on peut nommer la souf- flerie, c'est-à-dire les poumons; le volume d'air étant lancé avec force par la poitrine, je parviens à faire vibrer les cordes vocales, ce qui me donne la voix, mais non la voix articulée ou la parole. Ce n'est que la matière première, pour ainsi dire, qu'il faut en quelque sorte modeler à l'aide de la langue, des dents, des lèvres, de toutes les parties de la bouche en un mot. » Voilà le son produit, mais en quelque sorte un son brut qu'il faut transformer en voyelles en modifiant l'ouverture de la bouche et la dispo- sition des lèvres. Après les voyelles viennent les consonnes, dans l'ordre des difficultés que présente leur articulation, puis enfin les syllabes et les mots. » ( 675 ) M. L. Saltel adresse un Mémoire sur la théorie derélimination. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. Ed. Lccas adresse un Mémoire sur un nouveau système de Géomé- trie du cercle et de la sphère. (Commissaires : MM. Puiseux, Bouquet.) M. le vice-amiral Choppart transmet à l'Académie deux plis cachetés qui lui ont été adressés de Taïti. Ces plis portent l'épigraphe : « Je renais de mes cendres », et sont destinés au Concours pour la destruction du Phyl- loxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) MM. J. Deschamps, G. Le Faluer, L. La Selve adressent des Commu- nications relatives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission dn Phylloxéra.) M. L. Paget adresse deux Notes, l'une sur une formule d'interpolation et l'autre sur une loi relative aux révolutions sidérales des planètes et à leurs distances au Soleil. (Renvoi à la Section d'Astronomie.) M. A. Bhachet adresse une Note sur de nouveaux moyens d'étudier la fluorescence. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) GOURESPONDAi^CE. M. Lavssedat prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place d'Académicien libre, laissée vacante par le décès de M. Séguier. (Renvoi à la future Commission.) 88.. ( 676) M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les Ouvrages imprimés de la Correspondance : 1° Le 3"= et le 4* volume du « Journal des Actuaires français ». 2° Des « Tables pour calculer la date de la fête de Pâques », par M. F. Burnier. THÉORIE DES NOMBRES. — Impossibilité de l'équation .r' + /' + s' = o. Note du P. Pépin, présentée par M. Hermite. « 1 . L'impossibilité de résoudre en nombres entiers l'équation proposée, sans égaler à zéro l'une des indéterminées x, y ou z, a été démontrée par Lamé, dans le Journal de M. Liouville (tome V, page igS) et simplifiée peu de temps après par Lebesgue (tome V, page 276). En relisant ces tra- vaux remarquables, j'ai trouvé une autre simplification fondée sur la considération de l'équation (i) u^ — x' -h f f . » Il est facile de démontrer d'une manière générale qu'on ne peut ré- soudre cette équation en nombres rationnels, sans égaler j- à zéro; mais, pour abréger, nous nous plaçons immédiatement dans les conditions de notre problème, et nous démontrons l'impossibilité de satisfaire à cette équation en attribuant aux indéterminées des valeurs entières, premières entre elles et toutes différentes de zéro. B Supposons, en effet, qu'il existe des solutions de cette sorte, et consi- dérons immédiatement celles où la valeur de jr est le plus petite possible, sans se réduire à zéro. Si nous démontrons que l'une quelconque de ces solutions en fournit une autre où la valeur positive de^ est inférieure à sa valeur minimum, l'absurdité de la conséquence nous permettra de con- clure à l'absurdité de l'hypothèse. » D'abord la valeur de y ne peut pas être impaire; car alors la décom- position de l'équation donnerait » Or, si nous supposons x pair, nous avons la congruence impossible I — 7^0 (mod. 8), et, si nous supposons x impair, la dernière équation réduite en congruence, suivant le module 16, devient ±2ssx— 23 ( 677 ) (mod. 16), ce qui est également absurde. L'équation (i) n'a donc pas de solution où la valeur de J soit impaire. Posons clone ^" = ^'p/» P Pt 7 dé- signant doux nombres impairs et premiers entre eux. La décomposition de l'équation (i) se fera de l'une des manières suivantes : u±:x-^=2p\ ?.*"~'/j'', « rp .r-= 2'*"' 7'(/'', 2.7^7*; d'où ±.x" = //- 2''--fq\ ±.x--= 2'*--/;*— 7'7'. » Comme 7 n'est pas diviseur d'une somme de deux carrés, il faut rejeter le signe inférieur dans ces deux équations. Une nouvelle décomposition donnera donc : p^-=\*.+ 7'(2«-\a)% p'= (2'-'X)*+ 7»/;.*; 2° 2-^~' p- ± X = X% 2-^~' p- ^ X = 7'f-% (2«/j)-=X'-f- fp.' ,i u Ainsi, dans tous les cas, la solution supposée nous fournit une autre solution où la valeur de / est p. ou 2*"' p., tandis que la valeur j^ =: 2'^p'Xp. était supposée le plus petite possible. Il est donc impossible de résoudre l'é- qualion (i) en nombres entiers, premiers entre eux et tous différents de zéro. » 2. Admettons en outre les préliminaires exposés, soit dans la Théorie des nombres dcLegendre, soit dans le IMémoire cité de Lamé, à savoir que les nombres x, /, z peuvent élre supposés premiers entre eux, en sorte que l'équation (2) x' + j' -I- z' = o entraîne les suivantes : j + z=/', z-hx = m'', X -\- y =^ Ti' , (3) , ( X = — IX, y = — mij., z = — nv, si aucun des nombres x, y, z n'est multiple de 7, elles équations (4) ly-+-z=r, z-i-x = m'', x+y = ']^n\ \ X = — //., J = — "lu., z = — 7«v, si l'une des indéterminées z est divisible par z. ( 678 ) » Nous emploierons de plus l'identité donnée par Legendre p' = x' + j' + z' + 7(x + j) (j+ z) (s + ^) (5) ( X [{x- + 7- + s- + j-s -\- zx -+- xjY + pxyz] , où p désigne, pour abréger, la somme x + / -h z. » 3. D'abord l'équation (2) n'est pas possible à moins que l'une des indéterminées ne soit divisible par 7. Cela résulte de ce que 29 ne peut être la somme de trois septièmes puissances sans diviser l'une d'elles. En effet, si aucune des indéterminées X, j- ou q n'est divisible par 29, on pourra déterminer deux nombres a, /3, de manière à vérifier les congruences x^^ocz, j^^z (inod. 29), d'où a;' + j' 4- s'EES2''(a' -t- /3' H- j) (mod. 29). Si le premier membre est divisible par 29, on a «' + |5' -4- 1 E^o (mod. 29). Or les résidus de septièmes puissances, pour le module 29, sont ±1, ±112. » On aurait donc, en choisissant convenablement les signes, l'une des congruences ±ii:i + i^o, ±i±i2 + i^o, ±i2±i2 + i^o (mod. 29), ce qui est manifestement impossible. Nous concluons de là d'abord que le nombre 29 ne peut diviser une somme de trois septièmes puissances sans diviser l'une d'elles, et ensuite que l'équation (2) est impossible si l'une des indéterminées n'est pas multiple de 29. » Soit z divisible par 29, et supposons que 7 ne divise aucun des trois nombres x, j, s. On déduit des équations (3) 2z — P -h m'' — n\ et l'on conclut du principe que nous venons de démontrer que 29 divise l'un des trois nombres /, ?ii ou n; il divisera ?i, puisque, divisant z, il est pre- mier avec X et J-. Or, en substituant j = 11^ — x dans l'équation (i), on obtient l'équation o = x'+(«'— a')'+ s' = 7^'■'— 7.r «'•« + ...— ^ j:'h'--4- 7a'*'«'— 7^'v^ d'où l'on déduit, après avoir divisé par n\ v'^7x", v''^7»t'''' (mod.n). ( ^79 ) Or //i"^d=i (mod. 29)et v'^rti oti driafmod. 29). On aurait donc rt I ou ±12^7 (mod. 29), ce qui est impossible. L'équation (2) est donc impossible, à moins que l'une des indéterminées ne soit divisible par 7. D Cette démonstration se déduit, comme cas particulier, de celle par la- quelle Lcgendre a démontré, pour les nombres premiers n inférieurs à 100, que l'équation .r" -f- j" + :" = o est impossible en nombres entiers tous premiers avec n. » NAVIGATION. — Stir In conduite des chronomètres. Mémoire de M. Rouyaux, présenté par M. Yvon Viliarceau. (Extrait.) « Dans un récent Rapport sur la nouvelle méthode de M. de Magnac, M. l'amiral Jurien de la Gravière engageait vivement les officiers de la ma- rine française à se servir de cette méthode, pour établir son degré de pré- cision, par de nombreuses applications, et lever ainsi les derniers doutes que certains esprits entretiennent encore sur la rigueur des recherches chrono- métriques. Plus de dix-huit mois avant la publication de ce Rapport, étant officier des montres dans les mers de Chine, sur le Decrès, j'avais soumis les chronomètres de ce navire à une étude graphique qui a beaucoup de rap- ports avec celle de M. de Magnac, mais qui me semble plus générale et plus complète, tout en restant de la même simplicité d'application. Cette étude faite sur des différences de marche, et non plus sur des marches directes, acquiert une continuité, une précision et une facilité extraordinaires, tout en utilisant un nombre de données triple ou quadruple. Elle me semble donc très-propre à donner à la théorie, et dans le temps minimum, la con- sécration réclamée des faits. » Le- Mémoire que j'ai l'iionneiir de présenter aujourd'hui à l'Académie est l'exposé de cette méthode. Il a été rédigé au mois de juillet 1875 à Shangaï et présenté, dès le mois d'août, au commandant du Decrès et à l'amiral commandant la division des mers de Chine. Cette date, dûment constatée, montre qu'il est indépendant des derniers travaux allemands, comme de la dernière brochure. de M. de Magnac, bien qu'il renferme des considérations communes et qu'il apparaisse quelques mois après ces pu- blications. n Pour plus de clarté, je l'ai divisé en deux parties. ( 68o ) » Dans la première partie, je démontre que la différence des marches diurnes de deux chronomètres est régie identiquement par la même loi que les marches directes de ces chronomètres, et par conséquent également propre à faire découvrir cette loi d'abord, et ensuite à contrôler la régula- rité des marches futures. Je rappelle la manière d'obtenir cette différence par les comparaisons journalières, et j'insiste sur la nécessité de joindre l'é- tude toujours féconde de ces différences à l'élude directe des marches que des inconvénients nombreux et inévitables dans la navigation courante rendent très-souvent stérile. Ainsi, pour cette dernière étude, la période préalable consacrée exclusivement à recueillir un nombre suffisant de don- nées peut atteindre, et atteint souvent une longueur démesurée, parce que les observations ne peuvent se faire que dans les relâches, quand on séjourne une semaine au moins, ou quand la longitude est exactement déterminée; les marches sont ainsi mal distribuées dans l'échelle des temps, et probable- ment aussi dans l'échelle des températures, parce que les jours passés à la mer sont perdus; elles seront entachées d'erreurs dues à l'observateur, à son instrument, aux circonstances atmosphériques; enlin elles ne seront d'aucune utilité à la mer, si les forces nouvelles qui naissent alors (mouve- ments du navire, secousses, trépidations de l'hélice) ont une influence sensible sur toutes les montres embarquées, comme cela peut arriver sur les avisos qui ne reçoivent que deux chronomètres, et comme c'est d'ailleurs arrivé sur le Decrès. L'étude des différences de marche, au contraire, est exempte de ces inconvénients; ainsi les lacunes sont supprimées et les ob- servations aussi bien distribuées que la campagne lepermet, parce que chaque jour fournit les valeurs simultanées des nouvelles variables; l'hirtbilcté de l'observateur, la justesse de l'instrument sont remplacées par l'opération si simple des comparaisons; enfin, à la mer, les perturbations anormales se ré- vèlent d'elles-mêmes et peuvent être corrigées et étudiées à part, en laissant voir leur origine et quelquefois leurs lois. » La deuxième partie est consacrée à l'exposé d'une méthode graphique applicable aux marches diurnes, comme aux différences de marches, et qui n'est au fond que l'interprétation géométrique, aussi complète que pos- sible, du développement de M. Yvon Villarceau. Remarquant que ce déve- loppement, entre la marche z, le temps jc et la température j-, peut être re- gardé conune l'équation d'un paraboloïde, j'en fais l'étude plane au moyen de certaines sections. Je retrouve ainsi la nature parabolique des courbes isothermes, déjà signalée par M. deMagnac; mais, en outre, je démontre { C8j ) quelques propriétés nouvelles de ces courbes, qui complètent leur délermi- nation et les lient assez étroilenicnt entre elles. Je prouve d'abord que toutes ces paraboles ont leur axe parallèle à l'axe des marches z; ce qui réduit à trois le nombre de points nécessaires à leur tracé comi)let, puisque leur courbure au sommet est constante : enfin, dans l'hypothèse généralement admise (et vérifiée sur les chronomètres du Decrès) de la petitesse relative du coefficient du terme en xj", je démontre que ces paraboles ont sensiblement leur sommet sur une même parallèle à l'axe des marches et que, dans une période limitée comme la durée d'une traversée, elles peuvent être re- gardées comme ayant des branches parallèles. Ces caractères facilitent con- sidérablement le tracé de ces paraboles, des qu'une d'entre elles est connue par trois points préalablement obtenus. » Au moyen de sections parallèles au plan jry, je démontre que fous les points correspondant à une valeur constante de la marche sont groiqiés le long d'une section coni(jue, et que toutes les coniques ainsi obteiuies sont homolhélicjues et ont même centre. L'idée des isomarches est, je crois, nouvelle, et il est évident que la considération de ces courbes a exacte- ment la même utilité pratique que celle des paraboles isothermes. u En outre, je fais observer que, si la marche et la température viennent à varier beaucoup dans im court espace de temps, comme cela arrive dans une traversée rapide en latitude, la courbe des marches devra être une pa- rabole ayant son axe parallèle à l'axe desz. » Enfin j'examine, au moyen de ces procédés, les résultats fournis par les chronomètres du Dccrès, pendant une campagne de trente mois, dans une des mers les plus ilures du monde, dans la mer de Chine. Je me sers des deux seuls chronomètres que je possédais. Je puis ainsi constater, sur uu diagramme fait à très-grande échelle, que, en rade, les sections isothermes et isomarches ne s'écartent de la forme théorique de branches de coniques, que d'une manière insignifiante dans la |)ratique de la navigation, et tout à fait nidle pour les valeurs moyennes de la marche ou de la température. En considérant la durée de la campagne, le service actif fait par le Decrès et le nombre énorme d'observations utilisées (plus de i5o), je crois que ma méthode fournit une vérification remarquable de la justesse des lois que la fornuilede jM. Yvon Villarceau assigne aux marches diurnes, sous la seule in- fluence de la température et du temps; mais, dans toutes les pcriodis Je mer, les isothermes présentent un relèvement, les isomarches un abaissement qui révèlent une accélération dans la différence des marches, que son sens C.B., 1876, 1" Scmejlrr.(T. LXXMl, N" 12.) OQ ( 682 ) constant, son absence en rade et une étude plus spéciale m'a permis d'at- tribuer aux trépidations de l'hélice. » Je répartissais cette accélération sur mes deux chronomètres en en portant les | en accélération sur l'nn et | en retard sur l'autre. Celte ré- partition me donnait de bons atterrissages; mais pourtant, et à cause de sa petitesse (de o',2 à o%9), je n'oserais affirmer qu'elle fût exacte et que le chronomètre auquel je n'appliquais que o%o à o%3 de correction fût réel- lement influencé. Je le pense toutefois, et j'appelle la plus sérieuse atten- tion des marins sur cette fonction perturbatrice, qui n'a guère été étudiée jusqu'ici. » NAVIGATION. — Solution g éomélrique du problème de la détermination du lieu le plus probable du navire, au moyen d'un nombre quelconcjue de droites de hauteur, plus grand que 2. Noie de M. H. Bertot, présentée par M. Yvon Yillarceau. « La solution que nous présentons est celle que M. Yvon Yillarceau a annoncée à l'Académie, dans sa séance du 6 mars, et qu'il nous avait invites à chercher, en nous donnant l'énoncé du problème à résoudre. )i Nous poserons d'abord les lemmes suivants : » Lemmk I. — Etant donnés, dans un plan [fig. i), m points, dont P est l'un, le centre de gravité G de ces points est aussi le point du plan pour lequel lu somme 2GP des carrés de ses dislances aux points donnés est un minimum. » Eu effet, pour tout autre point A, on aurait, dans le triangle AGP, AP' =lG'-f GP — 2AG.GPC0SAGP, et, pour l'ensemble des points P, 5;ÂP = »i.AG' ^-2GP'-2IG2GPcosAGP=^7?^.ÂGV:SGp■; car 2GP cosAGP = o, en vertu d'une propriété connue du centre de gra- vité. Donc on aurait 2 AP > 2 GP . » Lemme II. — Etant données, dans un plan {ftg. 2), m droites, dont MN est l'une; le point G de ce plan, jjour lequel la somme 1 GV des carrés de ses dis- tances aux droites données est un minimum, est en même temps le centre de gra- vité des pieds P des perpendiculaires abaissées de ce point sur les droites données. » En ellet, si le centre de gravité des points P n'était pas en G, il serait ( 683 ) en'tont autre point A, Joignons A, G, A, P, et menons AQ perpendiculaire à MN; on aurait, d'après le lemme précédent, vGp'^m.ÂcVlÂp' ou 2GP'>2ÂP\ et d'après la ficj. 2 2 AP > 2 AQ ; par conséquent » Donc I GP ne serait pas un minimum, ce qui serait contraire à l'hy- pothèse; donc G est le centre de gravité des pieds P. Fig. 1. FiR. 2. . Fig. 3. » Lemme \\\. — Elnnl donnés dans un plan {Jig. 3) : 1° m droites dont AB est l'une, et -iP te point M, pour lequel la somme des carrés de ses distances aux droites données est un minimum, si d'un point O pris dans ce plan on abaisse sur chacune de ces droites des perpendiculaires, telles que OP sur AB, et que l'on projette le point "M sur ces perpendiculaires, soit en Q sur OP, le lien des points Q est une circonférence de cercle décrite sur OM comme diamètre, et, de plus, le centre de cjravitè des points Q coïncide avec le centre de gravité des pieds P. » En effet, du point M abaissons sur les droites données des perpendi- culaires, telles que MR surAB. En vertu du lemme précédent, le point M est le centre de gravité des points R; donc la somme des projections des lignes MR sur un axe quelconque est nulle. Or on a, d'après la figure, OP = OQ 4- QP ^-- OQ -•- MR. » Donc la somme des projections des lignes OP sur un axe quelconque est égale à celle des lignes OQ sur le même axe; donc le centre de gravité des points Q est le même que celui des pieds P. » Première remarque. — Les points Q sont distribués sur la circonfé- rence du cercle dont OM e>t le diamètre, de telle façon que deux quelcon- ques d'entre eux, Q et Q', par exemple, comprennent un arc, mesurant un 89.. ( m ) angle au centre, double de l'angle compris entre les perpendiculaires OP et OP'. Or, ces perpendiculaires étant parallèles aux directions azimutales des astres correspondants, l'arc QQ' mesure un angle double de la diffé- rence des azimuts de ces astres. » Deuxième remarque. — En menant la droite OG par le centre de gra- vité G, commun aux pieds P et aux points Q, jusqu'à sa rencontre avec la circonférence de cercle décrite sur OM, on détermine sur celte circonfé- rence un point T dont la position est définie parla longueur de l'arc QT mesurant un angle au centre double de l'angle QOG. M Solution. — La détermination du point M ne dépend donc plus que de la construction d'une figure semblable à \afig. 3. A cet effet, siu' une circonférence de cercle de rayon quelconque {fig. 4)> o" prendra des points 7, c/', q'\... et 7, comprenant entre eux des arcs mesurant les angles, ainsi qu'il est dit aux remarques 1 et 2. Ces points seront les bomologiies des points Q, Q', Q",... et T de la fuj. 3. On prendra le centre de gravité g des points q, q', f/",..., homologue du centre G de la même figure. On mè- nera la ligne y g qui déterminera sur la circonférence la position du point o, homologue de O. Enfin on mènera le diamètre cm qui donnera le point m, homologue de M; et le triangle ogm sera semblable au triangle OGM. Fig. 5. )i Règle pratique. — En résumé, et dans la pratique, on suivra la règle suivante : » Les droites de hauteur étant données, les per pendiculaires OP {ficj. 5)abaissées d'un point quelconque O sur ces droites étant construites, on déterminera la posi- tion du centre de gravité G des pieds P et l'on tracera la droite OG. D'un point quelconque C avec CO j'our rajon, on tracera un cercle qui coupera les perpe/i- dicidairesOV, OP', OP",... en des points ^, q', q",-.. et la droite OG en-j. On déterminera la position du centre de gravité g des points q, q', q'", — On tiarera la ligne yg qui, prolongée, coupera la circonférence en 0. On tracera le diamètre oCm et l'on achèvera le tricmgle ogm, enjoignant m et g. Enfm, sur OG, homo ■ ( 685 ) logtie (h; og, nnconslruira le Ivianqle OGM scinhlnhlc à ogiii. La coiislniction de ce Iriniujle sejc'ia en Iraçant la druilc Oui; en jiioloiigcanl la dioilc nig jusqu'en a, à la lenconlre de ta cil conférence du cercle tracé; en menant ob parallèle à Oni; en traçant In droite ah; cl enfin, en mcnani, jutr le centre de gravité G, la ligne GM parallèle à ab, jus(pià la icncontre de la droite Oni en M. M Le triangle OGÎM ainsi construit est bien semblable au triangle o^m; en effet, les angles GOM et goni sont égaux, comme étant inscrits dans un même segment tle cercle; les angles GMO et abo sont égaux, comme ayant leurs côtés parallèles et dirigés dans le même sens; d'autre part, les angles abo et gino sont égaux, comme étant inscrits dans un même segment de cercle; par conséquent, les angles GMO et g/jzo, égaux cFiacun à l'angle rtio, sont égaux entre eux. Les triangles OGM et ogni ont donc leurs trois angles égaux chacun à chacun ; ils sont donc semblables. » Le point M, ainsi déterminé, est donc le lieu le plus probable du navire. » PHYSIQUE. — Influence de la température sur l'aimantation. Note de M. J.-M. Gaugain. « Je me suis occupé déjà de ce sujet il y a quelque temps, et j'ai eu l'hon- neur de présenter à l'Académie les résultais de mes recherches, dans une Note qui a été insérée aux Comptes rendus, i"' février iS^S. Je vais rappeler en quelques mots en quoi consistent ces résultats. » 1. Si l'on met un barreau d'acier en contact avec le pôle d'un aimant, qu'on détermine, pour un point M du barreau, la valeur du courant de désaimantation à la température ordinaire, et qu'ensuite on chauffe légè- rement le barreau avec une lampe à alcool, on trouve que la valeur du courant de désaimantation correspondant au point M est très-notablement augmentée. 0 2. Lorsqu'on laisse refroidir le barreau en le laissant en contact avec l'aimant, l'aimantation ne rétrograde pas, elle éprouve même un faible accroissement. » 3. Quand le barreau est revenu à la température ordinaire, il suffit d'en éloigner l'aimant pendant quelques instants, pour faire disparaître une partie de l'accroissement d'aimantation résult.uit du chauffage; quand le contact est rétabli entre l'aimant et le barreau, on ne retrouve plus la même aimantation totale qu'avant la rupture du contact. » Je vais exposer mainlenant les nouveaux faits que j'ai constatés. ( 686 ) » 4. Lorsqu'au lieu de chauffer très-modérément le barreau d'acier mis en contact avec l'aimant, com.me je l'ai fait dans mes premières recher- ches, on élève graduellement sa température, jusqu'à ce qu'il prenne la teinte bleue, on constate que l'aimantation grandit d'abord, atteint un maximum, puis subit une rétrogradation. Dans une série d'expériences où j'ai opéré sur un barreau de o™,24 de longueur et de lo millimètres de dia- mètre, j'ai constaté que, lorsque l'une des extrémités de ce barreau était mise en contact avec le pôle d'un aimant, l'aimantation totale du point milieu était représentée, à la température ambiante, par le nombre 4i.6. Lorsque le barreau a été graduellement échauffé, j'ai trouvé que cette aimantation prenait successivement les valeurs suivantes : 44, 5i, 55,2, Sa, 52,8, 52,1, 5o, 4^)5, 48, 48. » 5. Lorsque le barreau, après avoir été fortement échauffé, reste en contact avec l'aimant pendant toute la durée du refroidissement, l'aiman- tation totale augmente, à mesure que le barreau se refroidit; et, lorsqu'il est revenu à la température ambiante, elle conserve une valeur très-supérieure à celle qu'elle avait avant le chauffage du barreau. Dans la série d'expé- riences que j'ai citée tout à l'heure, la valeur de l'aimantation totale a été 63,2 après le chauffage, tandis qu'elle était auparavant lii,6 seulement. » 6. Nous avons vu tout à l'heure (4) que, lorsque la température du barreau dépasse une certaine limite, son aimantation totale, au lieu de continuer à croître, diminue : on pourrait croire, d'après cela, que l'ai- inanfation du barreau, 7-amené à la température ordinaire, diminue égale- ment lorsque la température à laquelle est porté le barreau s'élève au delà de la limite dont je viens de parler; j'ai constaté qu'il n'en est pas ainsi : l'aimantation totale du barreau, ramené à la température ordinaire, est d'autant plus grande que le barreau a été plus fortement chauffé, autant du moins que l'on reste au-dessous do la température qui donne à l'acier la teinte bleue. » 7. Lorsque le barreau est revenu à la température ordinaire, il suffit, comme je l'ai dit (3), de supprimer pendant quelques instants le contact de l'aimant et du barreau, pour faire perdre à celui-ci une partie de l'ac- croissement d'aimantation qui résulte du chauffage, mais on ne lui en fait perdre qu'une partie; même après une interruption du contact, l'aiman- tation totale reste plus forte qu'avant le chauffage, et j'ai constaté dans un grand nombre d'expériences que son accroissement est, au moins approxi- mativement, égal à l'accroissement de l'aimantation permanente. » Dans toutes les expériences dont je viens d'exposer les résultats, ou a ( 687 ) développé l'aimanlalion en mettant l'une des extrémités du barreau en contact avec le pôle d'un aimant; mais j'ai constaté que les résultats restent absolument les mêmes, lorsque, pour aimanter le barreau, on introduit l'une de ses extrémités dans une bobine parcourue par un courant. M Les nouveaux faits que je viens de signaler ne peuvent plus s'expliquer d'tuie manière aussi simple que ceux que j'avais précédemment lait con- naître (n°* 1, 2, 3) : on peut se rendre compte de ces derniers, connue je l'ai indiqué, en ne considérant que les variations de la force coercitive qui résultent des variations de la température; lorsque celle-ci s'élève, la force coercitive diminue et l'aimantation doit augmenter, si l'on suppose que la force aimantante et la force moléculaire antagoniste conservent sensible- ment les mêmes valeurs entre les limites de température que l'on considère; lorsque le barreau vient à se refroidir, la force coercitive augmente; mais, comme c'est une force passive, elle ne peut pas imprimer aux molécules du barreau un mouvement inverse de celui qu'elles ont exécuté pendant le chauffage. L'aimantation acquise doit donc persister, et nous avons vu (n°2) qu'en effet il n'y a pas de rétrogradation pendant le refroidisse- ment : ce fait de la non-rétrogradation me paraît caractériser la force coer- citive; car, si cette force n'existait pas, que les molécules fussent exclusi- vement sollicitées par des forces actives, l'aimantation serait la même pendant le chauffage et pendant le refroidissement, lorsque le barreau passerait par les mêmes températures. » Pour rendre compte des faits n°* 4, 5 et 6, il me paraît indispensable de recourir à d'autres considérations. Pour expliquer le fait n° 4, il suf- firait d'admettre que la force aimantante diminue, lorsque la température s'élève au delà de certaines limites, et c'est un point généralement admis; mais, pour rendre compte des faits n"* 5 et 6, il me semble nécessaire d'in- troduire une nouvelle hypothèse qui consiste à admettre que, lorsque les couches superficielles d'uu barreau d'acier sont assez, échauffées pour qu'elles ne puissent plus s'aimanter notablement, elles permettent aux couches plus profondes qui ne s'aimantaient pas du tout à la température ordinaire de recevoir une certaine aimantation. Cette hypothèse admise, les faits n"' 5 et 6 se trouvent expliqués; l'aimantation totale du barreau, après le refroidissement complet, est d'autant plus grande que le barreau a été plus fortement échauffé, parce que le nombre des coucfies qui pren- nent part à l'aimantation augmente avec la température; les couches su- perficielles, d'après l'hypothèse admise, ne s'aimantent pas sensiblement ( 688 ) tant que le barreau est fortement échauffé ; mais elles reçoivent l'aimanla- tion quand le barreau est suffisamment refroidi, et cette aimantation s'a- joute à celle des couches profondes. » Si l'on admet que la force aimantante, exercée par le courant d'une bobine sur un barreau d'acier, va en diminuant lorsque la température du barreau s'élève au delà d'une cerlaine limite, on ne peut guère se refuser à admettre que réciproquement l'action inductrice, exercée par le barreau sur le circuit fermé d'une bobine qui l'entoure, doit également diminuer quand la température croît au delà de la même limite. Lors même que, dans ce cas, l'orientation des molécules serait invariable, le courant de désaimantation doit donc diminuer, et, comme c'est ce courant qui me sert à mesurer l'aimantation, celte aimantation doit elle-même subir une di- minution apparente. Cette variation de la force inductrice doit contribuer, pour une certaine part, au décroissemenl de l'aimantation constaté pendant le chauffage (4), et à l'accroissement constaté pendant le refroidissement (5); cette même variation peut aussi expliquer d'autres faits que je me propose de discuter dans la suite de ce travail. » MINÉRALOGIE. — Sur une roche intercalée dans les gneiss de la Mantiquehe [Brésil). Note de M. H. Gouceis, présentée par M. Des Cloizeaux. « Au milieu des gneiss qui constituent la partie la plus importante de la Serre de la Mantiqueire, dans la province de Minas-Geraès, j'ai rencontré une roche se rapprochant de l'épidote et sur laquelle j'ai pu faire quelques études au laboratoire de Minéralogie et de Géologie dépendant de l'École des Mines d'Ouro-Preto. » Cette roche se présente en amas assez considérables près du tunnel de Pedro-Alvès, sur le chemin de fer de Pedro II, au milieu de gneiss très- riches en mica noir et où sont intercalées des couches de diorite strati- forme. )) Elle a l'aspect d'un grès friable, formé de grains de grosseur variable à angles aigus, présentant encore quelques faces cristallines, qui ne per- mettent guère que des mesures approximatives. » L'homogénéité de la roche n'est altérée que par quelques petites poches remplies d'ocre jaune, et, dans sa composition, il ne paraît entrer qu'un seul minéral, sauf peut-être quelques petits grains de quartz in- fusibles. » Sa densité à a4 degrés est de 3,4o; elle fond facilement sans bouillon- ( ^'80 ) nement en une scorie noire dont la densité, notablement inférienre, est de 2,86. Sa dureté est comprise entre 6 et 7 (i). » Les grains les plus volumineux, taillés grossièrement, ont permis d'apercevoir dans la himiùre polarisée une des hyperboles, et, d'après les quelques mesures d'angles, je regarderai ces cristaux comme appartenant au système du prisme oblique à base rhombe (2). » Réduite en poudre, la roche est en partie attaquée à chaud par l'acide chlorhvdriqne; après fusion, elle fait gelée avec l'acide azotique. » Plusieurs analyses, ne présentant que quelques différences dans les proportions de fer et d'alumine, ont donné pour composition de la roche : Silice 38,5 Alumine o.5,i Chaux 23,2 Protoxyde de fer 10, 4 Magnésie traces. Perte au feu 7. ,6 Total . 99,8 » Les quantités d'oxygène de la silice, de l'alumine et des protoxydes seraient alors dans le rapport de 7 ; 4 ! 3, Cette composition et les différentes propriétés du minéral qui constitue la roche me le font considérer comme une épidole où le fer se trouverait en partie à l'état de protoxyde. » MliTÉOROLOGiE. — Réponse à deux critiques de 31. Faye; par M. H. IIildebka.vd Hildebra\dsso\. « L'année dernière, INL Faye a critiqué devant l'Académie les résultats auxquels j'étais arrivé dans un Mémoire sur les courants supérieurs de (i) Les grains séparés de la masse fondent avec un bouillonnement plus cm moins marque. [D.r.) (2) De petits cristaux h faces Ijiiilanlos, à arêtes un peu émoussécs, m'unt en effet offert, comme forme dominante, la combinaison des faces «', A',/; de l'épidote, avec les incidences: Observé. Culculé. p/i' ntlj I l5"2o' I l5°27' pa' sur /(' 63° 4o' G3»52' h' a' adj 1 28" 25' 1 28" 25' A travers /i' et rt' on voit, au microscope polarisant, un système d'anneaux cxrentn-, dont I'hy()crbolc est bordée intérieurement par du bleu, extérieurement par du rouge, jiour la compensation négative obtenue à l'aide d'une lame de quartz. Le plan des axes optiques est perpendiculaire à l'axe de la zone ph' a' . ^Dx.) C.R., \i'fi, l'r Scmcnre. CT. LXXXll, N» l'i.) QO ( 690 ) l'atmosphère; récemment, après avoir contesté l'exactitude de mes obser- vations sur la trombe de Hallsberg, il résume ses propres théories. » M. Paye désirait voir mes recherches poursuivies sur une plus grande échelle; ce souhait se réalise. En effet, un grand nombre de directeurs des établissements météorologiques établis en Europe m'ont offert des obser- vations sur les mouvements de cirrhus : nous en recevons tous les mois. La discussion de ces documents confirme les résultats de mon premier essai. » Quanta ma relation de la trombe de Hallsberg, M. Faye dit qu'il est évident que ce n'est qu'avec une idée préconçue que j'ai interprété les faits recueillis et que j'ai laissé de côté les faits les plus significatifs. A l'appui de cette accusation, M. Faye remarque que M. Larsanderson, qui était dans la forêt au moment de la catastrophe, raconte qu'une masse de nuages ve- nant du sud s'abaissait subitement: « Ainsi, dit M. Faye, tout au rebours des » conclusions de M. Hildebrandsson, qui déclare la trombe ascendante, on » la voit descetidre. » Mais un vent du sud, par exemple, peut souvent souf- fler plus tôt à Londres qu'à Paris. Ainsi, un mouvement ascendant peut très-bien commencer à une certaine hauteur et se propager vers le sol. Eu tout cas, il est bien naturel que la condensation de la vapeur d'eau com- mence dans les parties les plus hautes, et par conséquent les plus froides. M. Faye oublie que de nombreux observateurs à Hallsberg ont vu « les » nuages planer tranquillement au-dessus de la trombe ». » M. Faye pense que les arbres des bords de l'espace fauché sont tombés en dedans, parce que les parois verticales de la tranchée formaient un obstacle bien capable de limiter les angles de la chute; « mais il y avait là, dit-il, en effet, plus de 900 arbres couchés par terre dont l'auteur ne » parle pas, sans doute parce qu'ils n'offraient plus la même régularité et » qu'ils gisaient dans toutes les directions. » » Au contraire, ils offraient tous la régularité ta plus surprenante. Ils gisaient l'un auprès ou au-dessus de l'autre, comme le blé coupé par la faux. Pré- cisément à cause de cette régularité, j'ai pensé inutile d'insérer dans la planche la direction de chaque arbre; mais j'ai meSuré à plusieurs endroits la direction des arbres fauchés et j'ai indiqué ces directions par des lignes pointillées. Du reste, les sommets des arbres les plus proches avaient leurs sommets courbés et plies e?z dedans. Les débris des maisons ont partout été jetés en dedans vers la trajectoire du centre; deux poiriers, à Stora Hessel- berg, placés sur un endroit tout à fait libre, gisaient de la même manière. » A la tin de sa Note, M. Faye résume ses -théories en sept thèses. Ces théories nous semblent en opposition avec les faits les mieux constatés par ( 691 ) l'étude des cartes synoptiques pendant vingt ans ou depuis l'organisation de la météorologie télégraphique à l'Observatoire de Paris. Selon M. Faye, les mouvements gyratoircs à axe vertical se produisent dans l'atmosphère aux dépens des inégalités de vitesse des grands courants horizontaux. Ils sont toujours descendants; ils suivent le fil du courant supérieiu- et leur étude nous fait connaître la marche des courants supérieurs de l'atmo- sphère. Dans un autre Mémoire, M. Faye donne (1) des cartes représen- tant la marche des courants supérieurs au-dessus de toute la surface ter- restre. Sur l'hémisphère boréal nous trouvons le courant supérieur nommé le (onlre-alizé, dirigé du sud-est au nord-ouest; dans la zone tempérée, il tourne vers le nord-nord-est et enfin, dans les régions polaires, il y a un mouvement gyratoire de l'ouest à l'est autour du pôle. » Nous voudrions connaître les observations sur lesquelles cette repré- sentation (les vents supérieurs est fondée. Selon M. Faye, le contre-alizé est dirigé du sud-est; au contraire, les savants et les marins sont unanimes pour déclarer qu'il est dirigé du sml-ouest sur l'Atlantique et même de l'ouest sur les Antilles. » Dans ces régions, les cyclones se dirigent, en effet, du sud-est au nord-ouest, c'est-à-dire perpendkulairemenl à la direction des courants su- périeurs. En Europe, les observations des mouvements des cirrhus sont jusqu'ici très-rares. Toutefois les nombres trouvés confirment mes résultats. En effet, les caries de M. Buchan, représentant les isobares pour chaque mois et pour l'année, montrent qu'il existe en moyenne un minimum sur la partie boréale de l'Atlantique et sur la mer de Glace, au nord de la Scandinavie. » On voit que les cirrhus vont, eu s'éloignant de ce minimum, moins en Angleterre et plus en Suède. Les dépressions se meuvent en général vers le nord-est, ou à peu près l'erpendiciildirement à la direction moyenne (les courants supérieurs sur nos contrées. Enfin, selon M. Faye, les cou- rants supérieurs et les trajectoires des bourrasques doivent, à des lati- tudes élevées, présenter une concavité vers le pôle. C'est l'inverse qui a lieu. Déjà, en iByo, M. Mohn (2) a constaté que les bourrasques parvenues au nord de l'Europe s'abaissent généralement vers l'est et le sud-est dans l'intérieur du continent. » Chaque tourbillon est, selon M. Faye, « un phénomène général, (1) rhe Nature, 1875. (2) Atlas clns tempêtes. Q,\\n%X\din\a, 1870. 90.. ( ^92 ) » semblable, mécaniquement, aux tourbillons de nos cours d'eau, et c'est >» à tort, dit-il, que certains météorologistes oui cherché à leur substituer » leurs idées favorites de tempêtes centripètes. » » Nous nous permettrons de fixer l'attention sur les/rt//5 suivants : » 1° // est rare que la forme des isobares soit circulaire. Ils sont souvent irréguliers, à l'ordinaire d'iuie forme allongée. Pour 2o3 tempêtes, en Amérique, M. Loomis (i) a trouvé récemment les rapports suivants entre le plus grand et le pins petit diamèlre : en 55 pour loo. | : i; en 3o pour loo, 2 : 1 ; en 9 pour lOo, 3 : i ; et en 4 pour loo, 4 '. > ; en 2 pour 1 00, le rapport n'est pas indiqué. » 2° L'examen des cartes synoptiques montre que l'air se meut en spi- rale vers le centre d'un minimum; cela résulte de la loi de M. Buys-Ballot, loi fondamentale de la Météorologie moderne. En Europe, l'angle du vent avec le rayon est 6o°-8o''. )) Selon ]M. Faye, le vent doit au contraire divercjei dans la partie anté- rieure d'une bourrasque, la direction observée résultant des mouvements de rotation et de translation. » 3'^ La partie antérieure et la partie postérieure d'une bourrasque sont tout à fait différentes, en sorte que le passage du centre amène Un change- ment brusque dans tout le caractère du temps (2), ce qui s'explique si le mouvement de l'air a aussi une composante dirigée en haut, car alors il faut que d'autre air afflue sans cesse des régions différentes. » Tous ces faits sont en contradiction avec les idées de M. Faye. » M. F. Plateau adresse une Note sur ses droits de priorité relativement à l'étude de la digestion chez les Insectes. M. E. Macé adresse une Communication sur l'emploi de la boussole. A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures un quart. J. B. (1) Rcsiihs dcrii'cdfrnni an cramination of thc U.-S, ivcalhcr niays [American Journal of Sciences and Arts, io']^-'-fi). (2) MoHN, Inc. cit. — HiLDEBRANDSSON, Étitdcs siir quclqucs tcmpétcs { Actcs de la Société royale des Sciences et des Belles-Lettres, à Gotliemboiirg, "iSy i). — Voyez aussi lialletin hebdomadaire de l'Association scientifique de Urance, 1870, p. iSg. ( Goi ) KVIA.ETIS BIBLIOGRAPIIIQUC. Ouvrages reçus da>s la stAîicE no i3 maiis iS'jô. (suite.) Minutes of proceedinrjs of tlie inslUulioii of civil Engiiiecrs, ivilli otiier seiccled and ahstiactcd papcrsj vol. XI, II, session 1874-75; pari. IV. Lon- don, 1875; in-S" relié. Transactions of tlie american pliilosophical Society, licld at Philadelphia, for promotiwj useftil knowledçje; vol. XV, uevv séries, part II. Philadeli^liie, Henry C. Lea, 1875; in-4". Proceedtngs of tlie american plnlosopliical Society; vol. XIV, n° 9/1. Phi- ladelphie, 1875; in-8°. Uniled-Slates cxplorincj expédition diiiing tlie years iSSq, i84o, 1841, 1842, undcr thc command of Charles ïVilkes, U. S. N.; vol. XV; Tlie cjeo- (jraphical of animal and plants; by Cil. PiCKERlNG. Boston, Liltle, IJrown and C°. London, John Murray, i854; in-4°. Proceedings of tlie Boston Society oj natural History; vol. XIII, XIV, XV, XVI, 18G9-1874. Boston, 1871-1874; 4 vol. in-8'' relies. Proceedings of tlie Boston Society of natural History ; vol. XVII, part I, II. Boston, 1874-1875; 2 liv. in-8°. JEFFRIE.S Wyman. Mémorial meeting ofllie BostonSociety of natural History ; october 7, 1874. Boston, sans date; br. in-S". Historical notes on tlie eartliquakcs of new England, 1 638- 1869; /r>- Wil- liam T. Brigham. Boston^ 18G9; iu-4". (Extrait des Memoirs of tlie Boston Society of natural History.) ' Memoirs of tlie Boston Society oJ natural Histmj; vol. II, parti, nnmbcr II, III; part II, niunber, I, II, III, IV; part III, nunibor I, II, 111, IV, V; part IV, nnmberl. Boston, 1872-1875; 12 liv. in-4". First annual Report oj thc commissioners of State-Parks of thc State oj New-York. Albany, Weed, Parsons and C", 1874; br. in-8°. Report of the topograpliicat Survey oj thc adirondack ivilderness of New- York, jor the year 1873; by Verpi.aNCK COLVl?^. Albany, Weed Parsons and C, 1874; in-8° relié. • ( 694 ) Twenly-lhird annual Reporl oj tlie président^ Ireasurer, and libnirian of tlie mercantile Librarj Association of San-Francisco, 1876. San-Francisco, Bacon andC°, 1876; in-8°. Bulletin oj tlie United-States cjeolocjicnl and geograpliical Survey of the ter- ritories; Bulletin n°* 2, 3, second séries. Washington, Government printing office, 1875; 2 liv. in-8°. Catalogue of the piiblicalions of tlie Uniled-Slates geological Survey oj the territories,F.-W. Hayden. Washington, Government printing otBce, 1874; br. in-S". Monthly Report oj the Department of Agriculture, january and fehruary 1876. Washington, Government printing office, 1876, br. in-8°. The american ephemeris and naulical Almanac,for tlie year 1878. Bureau of navigation. Washington, 1875; in-8°. Annual Report ofthe board of régents of the Smitlisoiiia?i Institution, sltowing tlie opérations, e.\penditures and condition of the institution for the year 1874. Washington, Government printing office, 1875; i vol. in-8'' relié. Report ofthe United-States geological Survey ofthe territories, F.-V. Hayden ; vol. II. Washington, Government printing office, 1875*, in-4° relié. Memorie del reg. Istiluto Veneto di Scienze, Lettere ed Arti; vol. XVIII, part. III. Venezia, G. Antonelli, 1876; in-4°. Nuova formula per tapplicazione del sistema melrico da sottoporsi al comitalo internazionale residucte in Parigi. Lodi, Cost Dell'Avo, 1876; br. in-8''. Vantaggi diretti ed indiretti che si potrebbero allendere dalla convenzione di Parigi del 20 maggio 1875, per Vunificazione del sistema metrico. Lodi, Cost Dell'Avo, 1875; br. in-8°. Terrenos paleozoicos de Portugal. Sobre a existencia do terreno siluriano no Baixo Alemtejo. Memoria apresentada a Academia real das Sciencias de Lisboa por J.-F.-N. Delgado. Lisboa, lyp. da Academia real das Sciencias, 1876; in-4''. Observaciones a&tronomicas hechas en el Observalorio nacional de Santiago de Chile en los anos de 1 856 â 1 860; por el D"' Caelos Guillermo Moesta, t. II. Dresde, imp. Teubner, 1875; in-4°. (Présenté par M. Le Verrier.) ( 695 ) OnVRAOES HRÇOS PENDANT I.A SKANCE DU 9,0 MARS iS'G. Journal des Actuaires français; t. III, IV, iH^y/J- 18'^5. Paris, Caiithier- Villars, 1874-1875; 2 vol. iii-8° reliés. Conseil d'hygiène publique et de salubrité du département de la Seine. Rap- iiort à M. le Préjel de police sur l'insalubrité des eaux de la Bièvre; par _ M. POGGULE. Paris, Boucquin, 1875; br. in-4°. Expériences faites à la slulion vilicole de Cognac dans le but de trouver un procédé efficace pour combattre le Phylloxéra; par MM. Max. Cornu et MouiLLEFERT, délégués de l'Académie des Sciences. Paris, Imp. Natio- nale, 1876; in-Zi". (Extrait du t. XXV des Mémoires présentés par divers savants à l'Académie des Sciences.) Cours d'articulation. Enseignement de la jiarole articulée aux sourds; j>ar M. Magnat. Paris, Sandoz et Fischbacher, 1874; i vol. iii-12". Premier et deuxième livre de lecture; par M. Magnat, d'après ta méthode de J.-R. Pereire. Genève, Taponnier et Studer, 1874; 2 br. in-8°. Ciloléqic pour les sourds-muets ; j>arS. MAGNAT, Directeur de l'Institution des soiu-Js-muels, à Genève; 10 tableaux. Genève, Taponnier et Studer, sans date. Album de gravures correspondant à la Citolégie; par M. Magnat. Genève, Taponnier et Studer, 1875; in-8°. ViRLET d'Aoust. Le niveau moyen des mers cki globe. Paris, fypog. Hen- nuyer, 1875; opuscule in-8°. (Extrait de l'explorateur géographique et commercial. ) Ascensions au Popocalepell et à l' Izlaccihualt [Mexicpte); par M. ViRLET d'Aoust. Avesnes, imp. Dubois-Viroux, 1875; opuscule in-8°. Liste des Membres de la Société botanique de France au {"janvier 18-G. Paris, imp. Martinet, 187G; in-8°. Zur Dreillieilung eines Kreisbogens; von G. SiDLER. Bern, Jent et Reioert, 1876; in-4". // cnnale di Suez e ra(iiicollura italiaiia. Sludj del i'rof G. Cantoni. Mi- lano, coi tipi Jel giornale // .Vo/c, 1870-, br. in-4". Atli del reale Istiluto veneto di Scienze., Leltere edArli; t. XV, série terzn, Disp. prima, oitava, noua, décima; 1. 1, série quinta, Disp. settima, oitava, noua. Venezia, 1869-1875; 7 liv. in-8". ( ^9"' ) The (jreat lowa meteor; by D'' G. lîiNRicilS. New-York, D. Applelon, 1875; br. iii-8°. (Présenté par M. Daubrée.) Topocjraphical Jllas projected lo illiistraie geocjraphical explorations niul siirueys TVesl of llie 100 //(. meridian of loiujilude prosecitted in accordance ivilli acis of Congress iiiider ihe aidliorily of Hon, Wm. W. Belknap, etc. Sans Heii ni date; atlas in-f" oblong. ERRATA. (Séance du 28 février 1876.) Page 521, la combe pleine forte de la fîg. 2 (l'Europe) doit être relevée de 6 degrés, tout en restant parallèle à elle-même. (Séance du 6 mars 187G.) Page 54', ligne 5, au lieu de à la fin, lisez ;\ la fois. u ligne 20, au lieu de Annual Rapport, lisez Annual Report. >> dernière ligne, nu lieu de en divisant, lisez en le divisant. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SÉANCE DU LUNDI 27 MARS 187G. PRÉSIDENCE DE M. LE VICE-AMIRAL PARIS. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. NAVIGATION. — Influence des variations de pression siii la marotte des chronomètres. Note de M. Yvon Villarceau. « Les observations faites en mer et sur le littoral par M. de Magiiac n'ont décelé aucune influence des variations de pression sur la marche dos chronomètres; toutefois, les faibles variations barométriques qui ont pu avoir lieu dans ces circonstances sont incomparablement moindres que celles auxquelles M. Boussingault a fait allusion dans la dernière séance. » Je rappelle encore le résultat de mes recherches théoriques sur le mou- vement des chronomètres, sous l'influence d'une résistance de l'air, pro- tionnelle au carré de la vitesse : dans cette hypothèse, la résistance de l'air ne produirait que des effets insensibles. Depuis lors, la loi du carré de la vitesse a été contestée et remplacée par d'autres fonctions; en sorte que l'expérience était nécessaire pour trancher la question : il paraîtrait, d'après les observations faites en Allemagne, que la loi du carré de la vi- tesse suffit à la théorie du mouvement des chronomètres. C'est ce dont ou pourra juger, |)ar les extraits suivants d'un Mémoire allemand inséré C. R., 187G, i" Semestre. (1.1.X\X\\, M» 13.) 9' (69^ ) clans les Annalen der hydrographie und marilimen Météorologie, herausge- geben von der Kaiserlichen Admiralitdt. » On lit, page 345 : « M. Villarceaii n'a pas perdu de vue la question de l'influence des pressions baromé- triques sur les marches des chronomètres; il résulte de ses recherches théoriques que l'influence qu'on pourrait leur attrilnier n'existe pas. » » Page 348 : « En vue de reconnaître l'action de la pression atmosphérique sur les marches des chro- nomètres, on les plaça, pendant un grand nombre de jours, sous le récipient d'une machine pneumatique, et l'on fit descendre graduellement la hauteur barométrique de loo milli- mètres. A quelque point que ce soit de cette descente barométrique, il fut possible de con- stater l'influence de la pression atmosphérique sur les marches des chronomètres, et les résultats de ces expériences montrèrent clairement l'accord complet des faits avec les con- clusions auxquelles M. Villarceau était arrivé dans ses recherches théoriques. » MÉCANIQUE. — Sur les petits mouvements d'un fluide incompressible dans un tuyau élastique. Note de M. H. Resal. « Dans cette Note, j'ai moins pour objet de traiter une question particu- lière que d'attirer l'attention des géomètres sur les belles recherches expé- rimentales de M. Marey, qui ont fait, de la part de ce savant professeur, l'objet d'un Mémoire intitulé : Mouvement des ondes liquides pour servir à la théorie du pouls (1875). » Soient Po la pression extérieure censée constante; Wo, Ro la section et le rayon du tuyau à l'état naturel ; p, w, i> la pression, la section et la vitesse correspondant à la longueurs de l'axe du tuyau mesurée à partir d'une origine déterminée; p la densité du liquide; e l'épaisseur du tuyau; E le coefficient d'élasticité de ce tuyau. » Nous supposerons que le rapport — soit assez petit pour qu'on puisse en négliger la seconde puissance. » On reconnaît facilement que la tension élastique développée dans une section méridienne, rapportée à l'unité de longueur du tuyau, a pour valeur Ro(F -/'e)' ( 699 ) d'où, pour la dilatation correspondante, / = -;^ • te » On a alors (r) M = oj„-i- 27îR.RÀ = wo ' -H^(/' — Po) • a Dans ce qui suit, nous négligerons : i" la pesanteur, ce qui revient à sup|)oser le tuyau sensiblement horizontal ; 2° les fermes de l'ordre de v' et de ve. >> L hypothèse des tranches donne la même relation / V f/c I fh) (2) — = ^ ' ttl p ds que si le tuyau était indéformable. » Dans le temps _ Ee d'v ^^' dû ~ 2U0P 'd?' équation dont la forme est bien connue et d'où l'on déduit, pour l;i vitesse de la propagation des ondes, V a Ko," I) Ainsi cette vitesse est égale à la racine carrée du produit du coefficient d'élasticité et de l'épaisseur du tuyau, divisé par celui {.\u diamètre du tuyau cl de la densité du liquide. « 9'- ( 700 ) PHYSIQUE DU GLOBE. — Observations de température faites au muséum d'His- toire naturelle pendant l'annéelmétéorolocjique \8']5, avec les thermomètres électriipies placés dans l'air ainsi que sous des sols cjrizoïmésel dénudés; par MM. Becqueuel et Edm. Eecquekel. (Extrait.) « Nous avons eu l'honneur de présenter à l'Académie, dans sa séance du i3 mars dernier, la première partie des tableaux météorologiques con- tenant les résultats des observations de température faites au Muséum depuis le i*' décembre 187/i jusqu'au 1"' décembre iStS, sous le sol, à des profondeurs variant de i mètre à 36 mètres; aujourd'hui nous présentons le résumé des observations faites dans l'air, ainsi que celles qui ont lieu à la partie supérieure du sol, suivant qu'il est dénudé ou couvert de végétaux ])endant la même période de temps. Les observations ont été faites, comme les précédentes, à l'aide du thermomètre électrique, qui permet de suivre les changements de température loin du lieu d'observation, et qui a été dé- crit antérieurement d'une manière suffisante (1). » Les tableaux relatifs aux observations de température dans l'air, au nord ainsi qu'au haut d'un mât à 20 mètres au-dessus du sol, n'offrent rien de particulier sur ce qui a été observé dans les années antérieures, si ce n'est que la température, à une certaine hauteur, a été, en moyenne, au Mu- séum, un peu plus élevée que la moyenne des maxima et des minima au nord. La moyenne annuelle des maxima et des minima au nord ayant été de II", 02 pendant l'année météorologique 1875, on a eu à ces diverses sta- tions, pendant le même temps : Temp. moyenne annuelle . - — -^ Différence. au luuit ilu mit. au nord, o 0 A 6 heures du matin 8,24 8,77 o,53 A q lieures du matin "'jQ? ii,25 0,28 A 3 lieures du soir i4î '^ i4,5o 0)34 » Du reste, le Mémoire renferme les tableaux détaillés de ces observa- tions. » Les observations sous le sol, depuis o"',o5 jusqu'à o'",6o, suivant que la surface est gazonnée et entourée de végétaux à quelque distance, ou dénudée et sablonneuse, donnent lieu à des conclusions intéressantes, qui (i) Mémoires de l'Académie des Sciences, t. XXXII, XXXVIII et XL; Comptes rendus, t. LXXXII, p. 387. ( 70' ) PO « l o •^^•^■r-l o 00 l^ Ci o cr> ■O OC' te 5 6 • ri - en m ro 30 ro ÔO oc i~.'^ rox 'rO ^a-cT - fi ïs o « H, o" *^*^ 1 CO Cl - ^-r^ Y r-30 T CO'» o CïC o 00 r^ - CO O n CiO n I £ 3 M M I O V0T--3-I o ce C:l J" c I o o r^l r^- ce o ce c. - ro pc ocTo" I - ^ o ffo c:-^ Pi - OD C O o « O Ci o -o o - '■£ 00 ^ « ce •-O M co y:: ?i •3^;^ ro u-ï CO 00 - r- [^ c. î^ ^ -o - - Cl « o 1 - o" o -"-' T Cl- T OOD T cr. 0 r C?i :r-. 3 1 o c et ri C 1 n-r-O n cï « n--^ - - - T c^ es I c i^oo' I - z cr, a: o ce r^ C". oc* I ■^^-^1 o ce CTil „ -—X •^-> co r--: - ^— ^— o ■^— '.o o' c l^-^ Cï o i-O o xy: ri r* -— -o T r^x 2 XX * ?-• * OO r* ■" ffO o X fi O - Ci ^-■ss o fO r^ tnxr: Ci U-! C 1^ — PI O - co - ;s n o X ^— ri •■D O -o Ci ^-5 X r^ - X - r» r* ç X ~r r -z PO D n r* o - - o 1 X C T "2- 1 X c; 7 X c. T Ci O o 1 X r^ o P» C n «To - r " - CO « ?0 r*î PO o « « 1 O ■- ■ PO c; O C -^— l.O PN - o OO c 00 ;d 1 - '^SS. .O X X (TO :0 ■■O CïX !^ PO r* •<:* o ri -S, lO . o "ci - c 3 o Ci - PO Ci o - o PO PO c •^ =§-.-5^ p» ^~ôl X 1^ ro - - r*. r^ z 1 — o 1 £'"2 1 — p) T c --r- r fi pi 1 "l*^^ ' \ X = I p; - - r~^:o - -"2 T - y. v: PO n 0 PÔ PÔ' '6 -■S'^ X r^ Ci - o C: PÔ PO p; Ci c; ci - ^. ";:: r^ - ■^rPO ^ ce 'O rn C_PO t~^ -d-?- :;; ^ s -;7 i-O^-r - co PO o PO r* o "^" ? roo T cO«^ T '.c r-» 1 X t^ o C; Cl c X r^ - «^— pt ^ o 00 ^ - £ o C: r^ P) PI « I o XX ro c - o c: o X r* 00 Cil o PO '-0 P^ Cl P» '-C -omcxxoooxo ociooo PO n I - cv.-o I es p» I lo ^ X c -o — c ! o -^^PO 1 PO Ol,^T- 00* r^l o" o - ,-N X c —, Ci - X - r>"^-r P> X p; 1-^ O r^ - c; 71 ,'0 X 1-- -o v.-r -^ X t^ 3 X rs ~ CiX - (--.■o PO c .-o n C: PO r PO i^ l.O « PO Pl-^ X PI *^ X X o l^ c X n* PO yD - Ci'.O r^ o Ci X C". -X ro r^n r^ = X i= îS .r »= r _ M c = -^ S = -û ° = -:: -< ^ ^ QO ^ OO Oh- *- o -5 ( 702 ) viennent confirmer celles que nous avons présentées l'année dernière (i). Douze tableaux d'observations donnent les températures à ces différentes profondeurs tons les jours de chaque mois, le malin à 6 heures et le soir à 3 heures; nous en avons déduit les moyennes mensuelles renfermées dans le tableau ci-dessus. Les températures sontcorrigées de la variation du zéro du thermomètre à mercure placé au milieu de l'appareil thermo-élec- trique. » On voit qu'à 5 centimètres sous le sol la moyenne mensuelle de chaque mois est plus élevée à 6 heures du malin sous le sol gazonné que sous le sol dénudé de 2°, 5 en été et de i degré en hiver, et en moyenne annuelle de i", 71. A 3 heures, de mars tn septembre, c'est-à-dire au printemps et en été, c'est l'inverse qui a lieu, et l'action solaire sur le sol sablonneux donne à celui-ci un excès de température variant de 2 à 5 degrés suivant les mois, sur la température observée sous le sol ga- zoimé ; de septembre en février (en automne et en hiver), le refroidisse- ment du sol dénudé est plus grand et sa tempér.iture est plus basse de I degré à i^jS que celle du sol gazonné. En moyenne annuelle, à 3 heures, la température du sol gazonné est plus basse de i°,78 que celle du sol dénudé. Si l'on prend la moyenne diurne annuelle, ces excès de tempé- rature se compensent, et, à cette profondeur de 5 centimètres, la moyenne annuelle sous les deux sols est sensiblement la même, et à très-peu près égale à celle de l'air au nord. M A la profondeur de 10 centimètres, on observe à 6 heures du matin et à 3 heures du soir des effets analogues à ceux qui ont lieu à 5 centimètres, si ce n'est que les différences de température entre les deux sols sont moindres; ce résultat doit dépendre du temps que met la chaleur à pénétrer par voie de conductibilité au travers d'une épaisseur double de terre. Ainsi, à 6 heures du matin, la moyenne annuelle sous le sol gazonné est de i°,2 plus élevée que sous le sol dénudé, au lieu de l'être de i°,7i, comme à 5 centimètres, et à 3 heures de l'après-midi, sous ce dernier sol, la température est plus élevée de i degré que sous le sol couvert d'herbes. au lieu de l'être de 1°, 78. Quant à la moyenne annuelle, elle ne diffère que de 0,06 sous les deux sols, mais elle a été un peu plus basse que celle à 5 centimètres (de o", 1 à o°,2). » A partir de o'",20 comme à ©"".So et o™,6o de profondeur, en mars, avril, mai et juin, la température moyenne devient plus basse sous le sol (i) Comptes rendus, l. LXXX, p. 778. ( 7o3 ) gazonné que sous le sol dénudé; mais, dans les autres mois, elle est toujours plus élevée, de sorte que la moyenne de l'année reste plus élevée, à la profondeur de o'", 20, savoir : à G heures du malin, de o", 73, à i heures de 0°, 38, et comme moyenne diurne de o", 38. » A o'",3o, les moyennes mensuelles à 6 heures du matin et à 3 heures du soir sont peu différentes dans chaque sol; à o"',6o, elles sont les mêmes dans chacun d'eux, mais la température reste plus élevée sous le sol couvert d'herbes, de o^jSd à la profondeur de o'",2o, et de o'',23 à o"',Go. M Ainsi les changements diurnes sous les deux sols se font sentir assez vivement jusqu'à o'", 20, et à partir de cette épaisseur ils diminuent rapide- ment; mais, néanmoins, l'avantage reste toujours au sol gazonné, qui a donné des moyennes annuelles plus élevées. » Si l'on examine les variations de températures dans les différents mois à ces diverses profondeurs, on trouve que, jusqu'à 60 centimètres, c'est en février qu'a lieu la température la plus basse et en août la plus élevée, et les différences des moyennes de ces mois donnent pour les di- verses profondeurs : Différences entre tes températures des mois d'août et de février. Profondeur. 0,5 U.IO 0,Î0 0,30. 0,00 Sol gazonné 18,93 18,60 18,10 '7>73 16, 38 Sol Uoniidù '9)8' •9>4' ''^)73 18,17 i6,66 » A I mètre, la température moyenne mensuelle minimum n'a lieu qu'eu mars, et le maximum en septembre, et la différence a été de io",37 poiH- cette année iS^S. )) On a vu antérieurement qu'à la profondeur de 6 mètres cette dif- férence mensuelle moyenne n'a été que de 2°, 47 en 1875, le minimum moyen ayant eu lieu en mai et le maximum en novembre et décembre; à 1 1 mètres, cette différence n'a plus été que de 0°, 28, et elle est devenue faible au delà. " Le tableau suivant renferme les moyennes annuelles sous les deux sols, pondant les quatre dernières années, ainsi que les tempérai mes movcnnes annuelles des maxima et des minima dans l'air, et celles à I mètre de profondeur sous le sol, températures corrigées de la variation du zéro des thermomètres placés dans les appareils thermo-électriques. ( 7^4 ) - o ô S ■opnuap |0ç; auuozeS los 'oouaj^jjia + + -epnuop log ■îtnuoïBS |os a 63 -oou8jajji(i S -2 •apnuap log ■aauo7PS los êl -çpnu^p lOS •aunoïcS PS / 'ô '"£ fO c ro ■80II9JOJ|!a î o o O 1 1 + + + 1 ~, ai |^0 H Ol / ^ ■ n •çpnitap lOj; >- S S _r „ " "' " " " — Cl r^ ri ''l O '.-i x •^^ .-; •àUliOZBo (OS _ _ _' _ l "■ ~ "" ■" " ■anopuojojil ap ojîam j r ■( pjojj9inna ) emiana sopio ( !ii9jâ3{^ ) ciaiXGin S3P auus.ïoit; -{ 9qdBJâoJl9'nninj3in ^ RUMUlin sop V» cntuein sap eau9Xo|\i ( 7"'' ) » On recoiiiKiît qiip dons celte pmocle do qiinfro onncVs. rnmnio d.ins l'année 187;'), si la temporal iiro moyenne annuelle es! à peu près la même à la partie supérieure dans les (\e\>\ sols et peu différente de la tempéra- ture de l'air, à une certaine profondeur de o'", 20 à o^jGo, l'influence de la végétation qui couvn; le sol se fait sentir sur la moyenne annuelle, qui est alors plus élevée sous le sol gazonné que sous le sol dénudé, de o", 3 à 0°, 4- On voit aussi qu'à o'",6o, sous le sol dénudé, à côté du câble qui donne la température à i mètre sous le sol, la température moyenne a été de ri°,33 quand elle a été de 11°, 43 à i mètre, c'est-à-dire que la différence de température a été de o"',io pour les l\o centimètres de dif- férence de niveau; mais il faut observer que cette différence lient non- seulement à la profon. 3i(>; t. II, p. (>, .^3, 60, 91, 119, 145, 174. 2o3, 2G0, 3ir>; t. III, p. ()4. — Bulletin quotidien de l'Obser- vtitoirr nirirorolojjii/ut: centrât de AJontsouris (1870-18';?.!, pns.iini. 1;. H., iK7fi, i«f Semestre. (T, I.XXMl, iN» 15.) Q2 (7o6) brusquement, sous l'influence de causes encore inconnues. Elle esl parfois de vingt-quatre heures, mais elle peut atteindre cinq ou six jours. Elle est moyennement de trois jours. » J'ai déjà aussi fait ressortir comment cette propriété des deux courbes, combinée avec le retour périodique décemdiurne des variations de la tem- péraliire, pouvait être utilisée pour la prévision des abaissements ou des ac- croissements dans la lempéraline d'iai lieu. » On peut se demander si l'allure parallèle, à distance, des deux courbes persiste, même dans le cas où l'une d'elles subit des oscillations violentes et considérables. J'ai démontré qu'il en est ainsi, dans plusieurs de mes pré- cédents Mémoires, où j'ai disenté des oscillations brusques qui se sont pro- duites, soit dans la température, soit dans la pression ; mais j'ai voulu me poser la question pour la dernière baisse du baromètre, qui a eu lieu du lo au 12 de ce présent mois de m;irs, et qui a, comme oti sait, amené de terribles bourrasques et de grands désastres sur une partie de l'Europe. » Et d'abord, l'oscillation de la température, qui se manifeste invariable- ment, et dont le minimum tombe entre le 9 et le 1 3 du mois civil, s'est-elle produite? Le diagramme de \^^fi(j. i répond affirmativement. Les nombres qui le composent sont les moyennes (demi-somme des minima etdesmaxima diurnes) pour trois stations combinées, qui représentent parfaitement le climat (le Paris. Ces trois stations sont le Parc-Saiut-Maur (M. Renou) ; Ver- sailles (M. Bérigny); le Grand-Montrouge(M. Seyti). En combinant ces trois moyennes en un seul nombre, on diminue l'amplitude de l'oscillation ; mais on est assuré d'avoir éliminé toute inflnence accidentelle. » Il suffit de jeter un coup d'œil siu' la fig. i pour s'assurer que, du 6 au 12, il y a une courbe concave très-prononcée, dont le point le plus bas tombe le 10. Le résultat moyen de l'oscillation est, cette année, dans le sens d'une élévation de la température au-dessus de la moyenne. La moyenne du 6 présente, en effet, plus de 11 degrés, tandis qu'on peut évaluer très-sensiblement à 6 degrés la moyenne des trois stations pour cette fraction de l'année. » En considérant cette figure, on ne peut s'empêcher d'èlre frappé du ressaut brusque que subit la température du 12 au i4; mais, si l'on examine comparativement les deux courbes du thermomètre et du baro- mètre, on s'explique parfaitement cet accident singulier de la température. C'est ce que j'ai cherché à faire ressortir dans \à fuj. 1. » Cette figure contient deux courbes, la courbe barométrique pleine et la courbe thermométrique ponctuée. Elles s'appliquent toutes deux à la sta- ( 707 ) lion mélcorologi(|iic du l'arc-Sainl-?.[;uir, où M. Renou, avec l'aide de son assistant, M. Cœiirdevachc, fait dix-neuf observations par jour, et en parti- culier les luiit observations i, /j, 7, 10 du matin; i, 4î 7» 10 du soir, que F'E- '■ Paria- Mnrs ISIG TCTnpcTAlur«/~J g— ■^ f 10 îï 12 ÏTjï U. 1S~^ ■ Dalr» pouplc fe JS8 75G 752 \r.o :t6 7tV 7« 3V0 138 136 13V '132 H ,11° 10 9 8 1 t 5 3 2 1 Fig. 2. Parc Sulnt-i^laiir. Mars 1876 7 B d 10 U le 13 1^ Dntp:t ptn.r la Ulcrmoi&circ ^ \ / \ / S , / \ / "^ / \ 1 'v T \ / \ 1 \ f \i \ é v^ S V , ^ " A i / \ 1 \ / / \ 1 1 \ \ / / ^ / 1 1 » f f \ "~N / \ \ > .' .-'' \ \ / \ 1 \ \ \ » \ \ / K \ 1 lètrc nOTTl trc \ \ / -- ■-— \ \ \ / '-- --^_ s \ X ^ J2 nous considérons, M. Renou et moi, comme la série Irihoraire normale, parce qu'elle est incontestablement la plus avantageuse au point de vue de l'élude de la vari.ition des élénu-nls météorologiques. » L'emploi de cotte série Irihoraire me permet d'obtenir, pour le baro- 92.. ( 7o8) luèlre comme pour le tliei-momètre, deux ordonnées par jour. Eu effet, j'ai montré {Bulletin quotidien, autographié, de l' Obseivatoire météorologique central de Montsouris) que, lorsqu'on possède celte série pour une localité, on représente la moyenne (barométrique ou thermométrique) d'un mois, par exemple, aussi bien par la moyenne des quatre heures : [\, 7, 10 heures matin et i heure soir que par la moyenne des quatre autres heures 4> 7» 10 heures soir et i heure matin. Il en résulte que, lorsque deux de ces moyennes consécutives ne sont pas égales entre elles, leur variation re- présente très-bien la variation qui s'est opérée, dans la pression connne dans la température, dans l'intervalle de douze heures. On peut donc ainsi suivre, de douze heures en douze heures, la marche comparative du baro- mètre et du thermomètre. » C'est ce que j'ai fait, pour la petite période dont il s'agit, d'après les nombres recueillis à la station du Parc-Saint-Maur. Seulement, et pour mieux faire saillir le parallélisme entre les deux courbes, j'ai immédiate- ment déplacé l'une d'elles, par rapport à l'autre, de la distance moyenne en temps qui sépare deux inflexions correspondantes. La courbe thermo- métrique est avancée de troib jours et demi sur celle du baromètre. Grâce à cette disposition, on voit très-bien comment le mouvement thermomé- trique du 8 au 12 était représenté trois jours à l'avance par l'allure du baromètre, et comment le relèvement de la températin-e du i4 entre deux abaissements était Irès-fidèlement représenté trois jours et demi à l'avance par la vive oscillation du baromètre, qui, en moins de quarante-huit heures, a marqué ^32 millimètres, puis ^So poiu' retomber à ^Sô. » L'analyse détaillée de ce mouvement remarquable de l'atmosphère montre donc : en premier lieu, que l'oscillation périodique de la tempéra- ture, du 9 au i3 mars, n'a pas manqué de se produire; en second lieu, que la loi du jjarallélisme non synchronique de la tenipéraliue et de la pression se réalise même dans les plus brusques variations de ces deux éléments météorologiques. « M. le général Morin, à l'occasion de la Communication de M. Ch. Sainte-Claire Deville, croit devoir appeler son attention sur le parti que l'on pourrait tirer, pour des observations sur la mai'cho du thermomètre et du baromètre, d'apjjarcils clironométriques, donnant dos indications con- tinues. Il pense que les courbes que l'on obtiendrait ainsi permettraient de suivre, avec plus de sûreté que des observations faites à intervalles, les lois de variation des phénomènes. ( 709 ) » Il liippelle {|ii'('ii 1SG7 il a présenté à rAciidéinie un tlierniouiètre éleclrique eniegislreur basé sur les recherches de INI. Becquerel, et au moyen duquel on avait |)u observer avec continuité, pendant deux jours consécutifs, la marche des températures dans la grande cheminée de ven- tilation du Conservatoire des Arts et Métiers. Plusieurs des diagrammes ainsi obtenus ont été mis sous les yeux de l'Académie. » « M. Cil. Saixte-Claire Dkville, pour répoudre au désir exprimé par M. le Général JNIorin, pro[)ose, dans une prochaine séance, de mettre sous les yeux de l'Académie quelques-unes des courbes continues obtenues, pour ce mouvement remarquable de l'atmosphère, au moyen d'appareils enregistreurs, et de montrer comment il n'a aucun intérêt, au point de vue où il se place dans ces études, à utiliser ces courbes elles-mêmes. » MINÉRALOGIE. — I\emav(jHv n propos de la dernière Comnumicatioii de M. Lockyer sur de nouvelles roies du calcium; par M. Cii. Sainte-Claire Deville. « La curieuse expérience signalée par M. Lockyer dans sa Lettre à M. Dumas sur la propriété qu'aurait le calcium de présenter deux systèmes de raies distincts, suivant l'énergie des batteries qu'on lui applique, pour- rait offrir aux minéralogistes un intérêt ca|Mta!. )i En effet, dans la série de leçons que j'ai professées au Collège de France, et que j'ai résumées dans un Essai sur la répartition des corps simples dans les substances minérales naturelles (i), j'ai établi que les éléments électro- positifs des combinaisons naturelles n'entrent pas indifféremment dans ces condjinaisons ; que quelques-uns de ces corps appartiennent, eu quel([ue sorte, virtuellement, à un groupe de minéraux déterminé atomiquement et cristallographiquement, et sont, au contraire, toujours étrangers à d'autres groupes, même très-voisins; mais je montrais qu'il existe le plus souvent, entre deux groupes voisins, deux minéraux appartenant respectivement à chacun des deux groupes, et caractérisés par un même élément basique, jouant seul ce double rôle, et auquel j'ai donné le nom de corps limite ou corps pivot. n Or, de tous les corps simples, c'est le calcium (pii joue le |)lus ordinairement ce rôle singulier, ainsi qu'on peut s'en assurer, en parcou- (i) Comptes rendus, l. LIV, p. 782, 880 et 949. ( 7'o ) r.int les exemples cités dans mon Mémoire (i). Cette propriété remarquable de pouvoir appartenir, à la fois, à des types différents est-elle liée, dans le calcium, à sa double manière d'être sous l'influence des dissociants? En sera-t-il de même pour le titane, le fer, etc., qui semblent aussi, dans la nature minérale, jouer, en quelque sorte, le rôle de Protées? » Je soumets ces questions à l'attention de notre savant Correspon- dant. » GÉOLOGIE. — Expériences sur la sc/iislosiié des roches et sur les déformations des fossiles, corrélatives de ce phénomène; conséquences géologiques de ces expériences. Note de M. Daubrée, première Partie. (Extrait.) « Des observations faites dans des contrées diverses ont, depuis long- temps, appris que les plans de division ou de clivage, qui caractérisent les roches dites schisteuses, et auxquels correspond la propriété de se diviser en feuillets minces comme les ardoises, sont tout à fait distincts des plans de stratification. Un fait fondamental le prouve : c'est la régularité avec laquelle ces plans de clivage se poursuivent en restant toujours parallèles entre eux, même lorsque les couches qu'ils traversent sont fortement infléchies et ployées. Cette indépendance apprend, en outre, que les plans de clivage se sont produits, non-seulement après que les couches où ils se manifes- tent s'étaient déposées, mais encore lorsque ces couches avaient déjà perdu leur horizontalité, sous de puissantes étreintes. » Un autre caractère, non moins essentiel, a été mis en évidence par des observations exactes et approfondies : c'est que la production du clivage, dans les terrains stratifiés, se montre en rapport d'une part avec les actions qui ont déformé les fossiles dans les n.èmes couches'; d'autre part, avec les axes de redressement et les grandes lignes de dislocation. Ainsi ce phéno- mène, selon toute probabilité, devait être attribué à desactions mécaniques. M C'est pour soumettre cette idée au contrôle de l'expérimentation que des expériences ont été faites, il y a une quinzaine d'années, par M. Sorby, par M. Tyndall et par moi. » Au clivage se rattache, dans les roches.cristallisées, un caractère ana- logue que l'on a cru devoir désigner sous un nom particulier, celui de foliation ou de lamination. Les gneiss, les leptynites en présentent les (i) Carbonates rhombiqucs et rhomboédriques; sulfates anhydres et hydratés; fluo et cliloio-phosphates et arséniatcs [apatilcs et iMignêritcs), etc. ( 7" ) exemples les plus connus. La question qui nous occupe entre donc inti- mement dans l'histoire de roches très-variées et en même temps très- développées dans l'écorco terrestre. » Les belles recherches expérimentales de M. Tresca (i) ont ouvert un horizon nouveau sur la connaissance des mouvements intérieurs qui se produisent, lorsque des corps solides se trouvent soumis à des pressions assez énergiques pour les déformer et les forcer à s écouler^ suivant l'expres- sion hardie et juste employée par ce savant. Dans le désir de revenir à l'examen expérimental do l'importante question de la scliistosilé et de quelques faits qui se rattachent à cette texture, j'ai demandé à notre sa- vant confrère de recourir à sa connaissance approfondie du sujet, et il a bien voulu m'accorder son concours de la manière la plus efficace, pour satis- faire au programme que je m'étais proposé. En lui témoignant ici l'expres- sion de mes vifs remerciments, je tiens à l'offrir en même temps à INL Al- fred Tresca, ingénieur civil. )i Production du feuilleté. — Les nouvelles expériences dont il va être rendu compte ont été exécutées, pour la plupart, avec la presse hydrati- licpie qui a servi aux principales recherches de M. Tresca sur l'écoulement des solides (2). L'effort pouvait s'y élever jusqu'à 100 000 kilogrammes de pression totale exercée sur les plaques; mais on est toujours resté notable- ment au-dessous de cette force. 1) L'argile sur laquelle on voulait expérimenter, après avoir été amenée à un degré de consistance convenable par la dessiccation, était placée entre des parois verticales de formes cylindriques ou prismatiques. Par suite de la iircssion qu'un piston exerçait siu- elle, cette argile était forcée de s'écouler de bas en haut, sous la forme d'un jet, entre les bords d'une ouverture de section moindre, pratiquée dans une matrice métallique. H Ou a fait successivement varier dans leur forme et dans leur disposi- tion l'argile soumise à la pression et l'oiificc par lequel elle s'écoulait. )) i" Dans une première série d'expériences, le cylindre était circulaire et l'orifice, également circulaire, était concentrique au cylindre. Les diamè- tres de ces deux cylindres étaient de 10 et de 2 centimètres, c'est-à-dire dans le rapport de 5 à i; les sections et, par conséquent, la vilesse du piston et celle du jet étaient dans celui de 25 à i. » En se servant d'argile plastique do Montereau, mélangée de sable (1) Mcnioiies tics Snvaiilx ilrangns, t. XVlIt, ]>. 7 53. t. XX, ]). 7 >; 1S7?.. (2I Mrmoiro priVili', I. XV'IIl, p. 7'jt). ( 7'^ ) qunrtzpux fin, on a obtenu nne texlure feuilletée, on, plus exactement, une texture fibreuse des mieux caractérisées. De l'argile que l'on avait mé- langée de paillettes de mica, au lieu de quartz, a fourni le même résultat. Ces paillettes manifestent une tendance évidente à se diriger parallèlement au jet; leurs plans sont orientés de diverses manières, mais disposés de façon à produire, comme dans le premier cas, des couches concentriques à la surface cylindrique du jet. La texture obtenue dans ces deux expé- riences rappelle, par son aspect, la texture d'une tige de bois de dicotylé- done avec ses couches annuelles ; elle reproduit la texture de certaines roches que l'on a qualifiées de fibreuses (en allemand flnese ri(/). M 2° En faisant écouler l'argile micacée par un orifice rectangulaire, placé au centre du cylindre vertical, on a obtenu une texture qui diffère de la précédente. Comme dans le premier cas, les paillettes de mica se placent en totalité parallèlement à l'axe d'écoulement, la plupart paral- lèles à la grande face, d'autres, en beaucoup plus petit nombre, parallèles à la petite face du rectangle de la section. » 3° Afin d'éviter que la matière afflue de tous les points de la masse cylindrique vers le centre, et pour simplifier le phénomène, on a remplacé le cylindre circulaire des expériences précédentes par un prisme rectangu- laire; puis on a produit l'écoulement entre les lèvres d'un orifice égale- ment rectangulaire, dont la largeur était précisément celle du prisme de terre. Le rapport des sections était cette fois de !o à i . » L'argile sableuse et surtout l'argile mélangée en proportions variables de paillettes de mica ont acquis une schistosité des mieux caractérisées; les feuillets sont parallèles à la grande face du jet. )) On a mélangé à l'argile, non-seulement du mica en petites paillettes, mais aussi en lames carrées de 4 à 5 millimètres de côté. Ces dernières sont venues se placer avec une régularité plus grande encore que les paillettes dans le plan précité, c'est-à-dire parallèlement à la grande face du jet. )) Ces diverses pâtes feuilletées artificielles rappellent complètement, dans l'aspect de leur cassure, certaines roches naturelles, phylJades quartzi- fères, schistes micacés et micaschistes. » De l'argile non mélangée de sable ou de mica se comporte de même et produit une schistosité d'autant plus fine que la matière se divise elle-même en particules plus ténues. » Des cristaux autres que ceux de «nica s'alignent régulièrciucnt dans ce mode d'écoulement. Ainsi, quand à la pâte on ajoute successivement d(> |ietilos ( 7'3) tiges cyliiicliiqucs, et, à cirfaut de ciislaux de (eldspalli sanidiiie, isolés et siiffisaiiiiiieiit minces, de |)etites plaques de |)lomb de même forme, les unes et les autres se dirigent parallèlement au jet. Les plaques en forme de feld- sp'ath se placent à peu prés en tolalité parallèlement à la schistosilé, à la- quelle elles contribuent par conséquent pour leur part. » Défonnalion des fossiles en corrélation avec la scitistosité des 7-ocltcs. — Les déformations considérables et variées que présentent les trilobites, les brachiopodes et en général les fossiles renfermés dans les roches schisteuses peuvent guider dans la recherche des forces auxquelles les roches envelop- pantes ont été soumises. » Un second type, non moins fréquent que les changements de cour- bures, est représenté par les bélemnites de diverses localités dos Alpes, qui ont été tronçonnées et dont les segments se sont plus ou moins écartés. Ces faits ont été remarqués depuis longtemps, dans quelques parties du massif du mont Blanc et dans diverses localités des Alpes suisses et françaises. )) Pour compléter la démonstration expérimentale de la schistosilé, il convenait donc de reproduire aussi ces déformations diverses de fossiles qui paraissent corrélatives du premier phénomène et lui servir de témoins permanents. » Lorsqu'un tét n'a pas plus d'épaisseur que celui d'un trilobile, il n'est pas difficile de le déformer en l'empàlanl dans de l'argile que l'on soumet ensuite à une pression. » Quant aux fossiles à têts épais, on arrive à les déformer, mais en les enchâssant préalablement dans une masse qui offre plus de cohérence que l'argile, par exemple dans du plondj. » La résistance d'une bélemnite ordinaire était trop grande pour qu'on put la tronçonner au milieu de l'argile, au moins dans h s conditions de |)ression dont on pouvait disposer. Pour remédier à celle difliculté et obtenir une rupture sous un mointire elfort, on a taillé dans de la craie une série de cônes très-allongés, ayant la forme d'une bélemnite ordi- naire. Ce sont ces imitations de bélenuiiles en craie qui ont été l'objet d'une série d'expériences dans lesquelles on a fait varier, d'iuie part, la consistance de l'argde, d'autre part son mode d'écoulement ou d'écra- sement. » Je n'exposerai pas dans cet extrait comment ces cônes de craie ont tou- jours été tronçonnés et écartés dans ces diverses épreuves. » Il était à supposer (|ue les bélemnites proprement dites se comporle- l'..K.,Hi';0 1" ScmtJiM. (I. l.XXXII, N" 15., <)3 ( 7>4 ) raient comme les cônes de craie de même forme, qui n'en diOéraient que par une moindre cohésion. » Plusieurs expériences par voie d'écrasement ont été faites sur des bélemnites [belemnites nkjer), qui avaient été enchâssées très-exactement, au moyen du moulage, dans une masse de plomb en forme de parallélé- pipède. La pièce de plomb était chaque fois soumise à une pression d'environ 5oooo kilogrammes. On a obtenu ainsi des bélemnites iron- çonnées dont les fragments sont plus ou moins espacés et qui, par consé- quent, ont augmenté de longueur, exactement comme les types naturels que l'on avait en vue. L'échantillon que je mets sous les yeux de l'Aca- démie, comparé à l'étal initial qui est représenté par un moulage, montre bien le changement qui s'est produit. Quelques-uns des tronçons se sont allongés en s'écrasant. » Observations ihéoriqiies sur les conditions dans lesquelles peut se produire la scliistosité. — Jusqu'à présent, la texture schisteuse des roches n'avait été imitée artificiellement qu'au moyen d'une pression exercée perpendi- culairement au plan de schistosité. Or, dans les expériences qui forment l'objet de la présente Communication, on voit naître un feuilleté des mieux caractérisés sous des conditions différentes; car les feuillets s'y produisent, et cela pour des bandes de plusieurs mètres de longueur, dans le sens même de la pression et du mouvement. » C'est un résultat qui trouvera son application dans l'histoire des roches schisteuses cristallines, particulièrement dans celles, à feuillets à peu près verticaux, qui occupent le centre de beaucoup de massifs montagneux. » Ces mêmes expériences conduisent aussi à une explication théorique différente de celle qui était généralement admise. » Un corps incomplètement solide, ou doué d'une certaine plasticité, étant soumis à une pression assez énergique pour le forcer à s'écouler dans le sens suivant lequel il rencontre le moins de résistance, se comporte à peu près comme le ferait un liquide très-visqueux. Dans ce mouvement, les molécules voisines ne marchent pas uniformément; les différentes vi- tesses qu'acquièrent ainsi les molécules contiguës les font glisser les unes sur les autres. De là im alignement prononcé, des éléments de formes di- verses, cristaux, lamelles aplaties ou particules microscopiques. » On voit donc que c'est à tort que certains géologues ont voulu distin- guer d'une part le clivage , d'autre part l'alignement des cristaux connu sous le nom de foliation ou de laminationj ces deux caractères remarquables ( 7'5 ) (h'rivent de la même cnnso et l'expérience les produit dans des conditions identiques et simultanément : nous les comprenons sous le nom unique de schislosité. M Celle foxtiue schisteuse ou feuilletée, conséquence directe d'un glisse- ment, offre nécessairement une situation en rapport avec le mode et la di- rection de son écoulement, ainsi qu'on le constate pour les diverses dispo- sitions successivement employées dans les expériences. Ce fait est également à prendre en considération dans l'étude de l'agencement des roches. » Il n'est pas nécessaire que la masse plastique soit mélangée de par- ties visiblemcnl différentes pour acquérir la texture schisteuse. Une même suhstance, tout en étant chimiquement homogène, peut ne pas l'être dans sa constitution phjsique, par exemple dans son degré de cohésion. C'est ce qui parait arriver en général, même dans des corps, comme le plomh métallique, dont l'uniformité d'aspect ne ferait pas soupçonner de sem- hiables différences (i). )) Eu outre, dans les expériences faites par voie d'écoulement, aussi bien que dans celles de compression directe, on voit qu'il suffit d'un trajet très- court, de quelques centimètres à peine, pour que les particules s'alignent et qu'iui feuilleté très-régulier se manifeste. )) D'ailleurs des mouvements relatifs très-lents paraissent devoir conduire à ce résultat aussi bien que les mouvements relatifs rapides. » L'examen microscopique des masses feuilletées artificiellement con- tribue encore à les assimiler aux roches feuilletées naturelles. Des sections très-minces pratiquées perpendiculairement aux feuillets sur ces pâtes, soit après une simple dessiccation à la température ordinaire, soit après une caicinatiou au rouge, montrent des feuillets minces qui se dessinent par des teintes différentes et qui se contournent exactement autour des grains quarizeux, à la manière de ce qui arrive dans les micaschistes pour les feuillets de mica qui enveloppent chaque grenat. » Ce qui ajoute encore à Iciu' ressemblance avec les roches natin-ellement feuilletées, c'est la manière dont ces produits d'expérience se comportent dans la conductibilité de la chaleur, soit à l'état cru, soit après la cuisson. M. Janncttaz, qui a bien voulu, à ma prière, en soumettre quelques-uns à l'expérience, y a reconnu, siu- les tranches des feuillets et même dans leur (i) Cela résulte d'une expérience faite par M. Trcsca sur un rvlindre di- plonil). (Mé- moire précité, p. l't^fiS- ». et 79-) ( 7'^ ) plan, une série d'ellipses analogues, par la dimension relative de leurs axes, à celles qui se dessinent sur les schistes naturels. » Il importe de remarquer que toutes les actions d'écoulement ou d'écrasement qui ont imité l'écartement des bélemnites ont en même temps produit le feuilleté dans l'argile qui enveloppait ces corps. » On a de plus reconnu que, pour que la masse enveloppante ne pénètre pas entre les tronçons, même sous forme de bavures, il faut que cette masse ne soit plus pâteuse, mais à peu près à l'état solide. » Dans une prochaine séance, j'aurai l'honneur de soumettre à l'Acadé- mie les conséquences que l'on peut tirer des expériences dont il vient d être rendu compte, pour l'intelligence de l'histoire des roches schisteuses et de leurs relations avec (îertains mouvements généraux, particulièrement dans les massifs montagneux qui présentent la structure dite en éventail. » PHYSIOLOGIE. — Reproduction de l' Amhly&tome, observée au Muséum. Note de M. Blanchard. « U Amblystome du Mexique, forme adulte des Axolotls, vient de pondre, pour la première fois, dans la ménagerie du Muséum. » Le fait a une importance considérable, car il met k néant les idées qui ont pu surgir relativement à la stérilité de Batraciens parvenus à l'état adulte, qui se montrent d'une extrême fécondité, tant qu'ils demeurent dans la condition de larves. On n'a pas oublié les études de M. Aug. Du- méril sur les Axolotls. Ces Batraciens, pourvus de branchies, se multi- pliant d'une façon très-ordinaire, semblaient avoir pris leur forme défini- tive; en raison de cette croyance, on les classait dans un groupe particulier: les Pérennibranches. En i865, M. A. Duméril vil des Axolotls perdre leurs branchies et se transformer comme se transforment les larves des Tritons et des Salamandres; ils étaient devenus des Amblystomes, ainsi qu'on désignait, depuis longtemps, des Batraciens dont on ne connaissait pas en- core les métamorphoses. Pendarit plus de dix ans, ces animaux ne mani- festèrent aucune aptitude à la reproduction. » A l'automne de 1874. f"t installée la nouvelle ménagerie du Muséum; alors on s'efforça d'offrir aux animaux des situations variées, afin qu'ils pussent suivre les penchants de leur nature; dès ce moment, les Ambly- stomes ont mené une vie plus active. M. L. Vaillant, appelé, au mois d'août dernier, comme professeur du Muséum, à la direction de la ménagerie des ( 7'7 ) Rpptilos, a pris tous les soins imaginal)les vn vue de l'oljservation des phé- iioim-nes biologiques; c'est ainsi qu'il vient d'ohienir la roprodnclion des Amblvslonies. Il se propose de suivre, avec loule rnUenlinn possible, les pliast's du développement des larves qui, sans doule, ne tarderont point à éclore. » Dès aujourd'hui, nous avons la preuve que le Batracien, successivement Axolotl et Amblystome, ne se sépare nullement de la catégorie de heaiicoiq) d'animaux à sang froid qui, étant capables de se reproduire dans un âge pou avancé, ne cessent pas néanmoins d'être féconds lorsqu'ils sont com- plètement adultes. » ASTRONOMIE PHYSlQur:. — .S'(/;/e des obseroatiom des protuhérances solaires pen- dant le second semestre de 1875. Letire du P. Secciii à M. le Secrétaire perpétuel. « Rome, ce 71 iii.irs 1876. » J'ai l'honneur de présenter à l'Académie la continuation des observa- lions des protubérances solaires faites au Collège Romain pendant lesecond semestre de 1875 (voir le tableau ci-conire, page 718). Elles font suite à cellesqni ont été publiées précédemment (Comptes rendus, t. LXXXI, p. 563). » Les tableaux se rapportent à sept rotations solaires; ils renferment les dates du commencement de chaque rotation. I>es jours d'observation pour chaque rotation, le nombre des protubérances et la surface des taches sont consignés dans le tableau suivant : ROTATIONS. I.VI... LVll. . LVIll. MX... I.X. .. Î.XI... I.XII. D.VTF. du conimencciiieiit. ai) juin 1S7.',, -jG juillcl. 23 !>OÙt. 19 soptembro. 17 octobre. |3 novembre. 1 1 (lécciiibrc. PROTinER.VNCES, .Noiiittro :k'3 prolQbérances. 6/, 38 3. 60 59 3o Jours (leâ observ. 18 8 i3 Nombre divisé par les Jours. .',.(1 5, G 7,3 7 ■ ■' (;,3 NuraL'ros des proopos. Superficie. 100 iiT 100 7i ».>8 7î Jour< (les obscrt. '9 33 4 i3 Nombre dlilsA par I09 Jours. .),3 1.9 5,6 IJ.Q » L'unité de longueur sur les dessins est [Kirlout le mètre, ce qui è(]ui- vaut à 8 secondes. L'unité de superficie est un carré dont le côté équivaut à 8 secondes. ( 7>8) Résumé des nhsen'at'wni des protubérances du ag juillet iSyS nu 6 Janvier iRyG. ROTATIONS. LVI LVII LVIII LIX LX LXI LXII Totaux.*. . . . LVI LVII LVIII LIX LX LXI LXII Totaux LVI LVII LVIU LIX LX LXI LXII Moyennes.. . LVI LVII LVIII LIX LX LXI LXII Moyennes.. . LVI LVII LVIII LIX LX LXI LXII Moyennes.. . LVI LVII LVIII LIX LX LXI LXII Moyennes.. . HÉMISPHÈRE NORD IIÊMISPnÈRE SllD. 90" à 80" 80" à-0* -0" ilOO" 60" àso° 30" il 40" 10" à »0" 30" il 20" 20" àlO" 10" il 0" 0" illO" 10" il20" 20" il 30" 30" à 40" 40" ilSO" 10" iiCO" CO" à 70" 70" nSO" Nombre gén éral des protubérances. ,3 -, I a 4 3 3 6 4 4 /| II :i i.-î 6 .3 l'i iii 13 3 II 3 0 3 3o G 6 iS 6 10 S n () 3 7 9 4 1 1 iS G I I I 1 S 4 4 4 J I 3 J 7 J 2 3 1 I I 8 6 4 4 G 4 9 4 I G ■1 2 I 2 j 4 12 7 5 .'i I 1 S 0 2 0 7 4 2 9 2 1 3 10 I 7 Kl i-i Go 3o -'l \i 53 36 20 37 24 20 37 93 iS 3 Nombre des protubérances de 64" et au-dessus. I .s 2 3 I I 1 I 4^3 9.-J 6,0 I 0 , 0 10,0 10,0 '•7 2,0 2,0 10,0 10,7 2,0 4,^ 7.â 5,1 ti,9 G, 2 5,6 5,3 5,5 5,6 4.8 3,9 4,5 5,3 4,5 6,1 G,o 5,5 3,7 Xiargei :ur. 1:1 3,5 3^5 4,3 6,0 4.9 5,0 5,2 7,8 1:1 4,9 8,1 5,2 5,0 3,3 3,9 5,5 2,7 6,5 4,8 4.7 G, s 3,3 4,0 6,1 4,8 Aire moyenne 5,: 3,3 3,0 10,0 4.7 5,5 4,: 6,6 5,1 5,1 5,7 5,5 5,2 5,2 5,0 5,0 4,3 3,1 5,6 5,0 5,6 5,7 4,2 5,6 3,5 a, I 3.7 2.6 3,5 4.3 G, 5 4,3 4,7 4,7 5,6 5.7 4,5 5,2 5,j \'^ 4,0 1 7 4,2 4,2 4.0 5,0 4,8 4,(i 4,0 8,0 4,7 Étendue des facules en 8,0 ,'l , 0 . 3,0 3,2 1,5 2,0 degrés de la circonférence 5,9 2 5,3 2,5 6,3 2,0 5,0 3 , (^ 4,5 6,6 5,4 4,6 4,3 6,3 6,'i 6,5 3, I 5,0 "572 ,3 3,6 3,5 7." G.i 4 . 'I 8,7 4,0 3,7 5,5 3,0 5,2 2,0 7,5 6,0 3,5 4,5 6,0 Hauteur des protubérances. 5,2 4,0 6,0 4,5 4,8 6,0 4,0 4.7 4,5 4,8 4.6 5,8 , 5,0 5,0 5,3 5,0 4,2 5,3 4,5 4,2 4,3 4,8 4,5 4,6 4.0 5,2 6,0 4,0 4,2 4,5 6,5 5,3 4,9 5,8 6,2 4,4 4,7 4,> 6,0 4,7 6,0 5,4 4.2 4.0 4.0 3,0 (>.7 11,7 G, 5 6,5 3,8 6,3 4.0 4,0 7." 7,6 5,3 5,0 0,0 4,0 6,8 7,0 6,7 8,1 4,6 4.3 G, 5 4,5 6,0 5,7 5,1 4.8 5,0 4,0 4.0 4,0 0,1 6,0 4.5 5,5 5,0 4,3 4.5 5,5 6,0 '1,8 5,9 4,0 5,3 4,0 4.5 4,7 5,7 5,0 7-6 5,3 4,1 G.o 6,1 6,0 4,5 6,0 5,0 G,o 'l,S 4,8 4,2 5,9 0,4 5,5 6,0 4,9 4,9 4,8 4,8 5,2 5,3 5,4 5,3 4,9 4,3 4,5 4, 4,0 G.o ■4T6 2,0 10,0 10,0 2.0 6,0 . . 34,2 18,0 42,0 30,0 40,3 46,0 18.7 33,5 26,2 27,5 23,5 34.3 20,0 21,3 3ù,8 26,5 18,5 26, q 23,7 20, 1 l'ho 2G,2 24,5 26, G 23,0 3o.4 22,5 32,0 . 39,0 25,7 36,4 2'|,7 22,6 27,6 3i ,0 20,4 i3,7 .8,7 34,7 19.7 35,7 29.6 23,0 40,0 40,0 3o,o 42, J 62,3 23,5 35,5 ir,G 44,6 40,0 21,0 26,0 38,4 2b, G 20,0 9,0 8,0 40,0 42,0 24,0 67,7 18.1 14,6 8,5 35,0 3o,o 22,3 .3,7 21,6 23,5 8,0 8,0 40,0 3i,8 37,2 7.5 3i ,5 20.0 2U,6 iG,.> 27 , 3 18,5 18, G 25,5 iG,o 32,7 27,2 8,0 20,6 22.0 19,9 22, 1 33,2 17, J 29,0 3 1 , 3 14. 1 25, G 33,0 21,2 3 2 , 2 42,0 29,4 3o,o 24,4 28,7 25,9 21,3 27,0 3o,o 22,5 27,8 33,7 2'|.7 24,3 27,3 26,9 20,0 9. 'jn,o ( 7'9 ) 1) Dans la précédente Cominuiiicalion, j'ai dc'jà constaté la grande dimi- iiiitioii d'aclivité solaire dans laquelle nous nous trouvons actuellement. Elle persiste encore dans les rotations enregistrées dans la présente Note, et même dans les mois suivants de l'aimée iS'jG. C'est une période de mini- umm prolongée : le mininuim absolu n'est pas atteint, et nous ne pouvons pas encore le fixer; nous voyons, en effet, se succéder des oscillations très- marquées. En certains jours il ne se présentait que deux ou trois protubé- rances; le jour suivant, on en observait dix ou douze. L'activité solaire semble se produire soudainement, et l'apparition d'une tache paraît donner le signal d'émanations diffuses sur le bord entier. M Une circonstance très-remarquable caractérise la période actuelle : les flammes hydrogéniques sont habituellement droites, bien qu'elles atteignent souvent 2 et même 3 minutes. C'est une particularité à laquelle nous avions fait grande attention dans le passé. Nous avons dressé une statistique des protubérances, et nous les avons classées d'après leur direction, en accompagnant du signe 4- celles qui étaient dirigées vers les pôles, et du signe — celles qui se dirigeaient vers l'équateur. Dans l'année 1872 et dans les années suivantes, la direction dominante était celle des pôles, comme on peut le vérifier dans nos Comiininications à l'Académie : cette prédominance de direction a diminué progressivement avec le nombre, et elle est, en ce moment, annulée; ainsi nous avons observé que des filets, ayant à peine quelques secondes de largeur, pouvaient atteindre jusqu'à 2 minutes de hauteur en ligne parfaitement droite. Le nombre des jets droits, mais moins élevés, est très-considérable, et l'on peut dire qu'une inclinaison systématique est une exception. » Les couséfjuences auxquelles conduisent ces recherches sont très- importantes : 1° il est évident que, du moment que nous avons signalé l'inclinaison des protubérances, nous ne nous sommes pas fait illusion, car le mode d'observation n'a pas changé, et les observateurs sont restés les mêmes; 2° il est prouvé par là que dans l'atmosphère solaire domine actuellement une grande tranquillité qui permet à ces colonnes si légères de se soulever à une hauteur de 60 diamètres terrestres et plus, sans s'in- fléchir. Si les colonnes sont larges, il se i)roduit au sonnnet un épanouisse- ment en tous sens, admirable de légèreté et de symétrie. L'inclinaison et les tourmentes des jets hydrogéniques constatées autrefois étaient donc dues à des courants qui les entraînaient vers les pôles. » Comme il ne s'est présenté qu'un petit nombre de taches, les éruptions ( 720 ) ont été rares; les taches de grandes dimensions ont toujours été précédées et suivies d'éruptions. Les taches escortées d'autres petites taches ont été suivies également par des séries d'éruptions très-vives, mais très-basses. La figure ci-jointe représente une forme de protubérances qui se soutient encore et donne des courbes de profil ; elle est constituée de deux cornes opposées l'une à l'autre : cela paraît indiquer que le milieu m est le siège d'une action absorbante ou aspirante; c'est probablement un tourbillon léger formé dans l'atmosphère supérieure à la photosphère et à la chromo- sphère. Nombre de proltibéinnccs observées de 5 en 5 rotations. UÉMIS 60° NOUD moMispiiÈnE SCD. 50° 90° 80° ■ 10° 60° 40° 30° 20° 10° 0° 10° 20° 30° 40° 60° 70° 80" à 80° 8 70° à60° âBO' à40° à 30° 420° à 10° • a 0° 68 à 10° 0 50° il 30° à 40° àso° â60° à 70° 480° àîto. Périodes [T- tG 30 .13 1 15 [03 116 1)2 72 9'' i35 1,8 1 10 91 7'-' 33 >4 de h-.-... 00 102 17J 8G iiG 12G i3,S i'|G 118 I2J 1 2J .40 12.H 119 1 10 86 3a 2', M.Rcspijjhi ( 3«... 38 ,6 Go 4i /,G 10', 9« 82 62 74 118 102 108 44 22 S4 4« 22 Rotations 1 à V 77 1 II 5i G,, S4 137 '■>! i33 12J .3q i58 1 JO i33 ii3 39 73 i3o 83 VI X /l'i 3S 28 22 5o «7 70 77 7' 7S 8<, Q« G8 5G 33 ■7 58 62 XI XV.... 2J 23 ■^7 44 O3 82 qo 82 74 88 1)2 106 q3 48 44 21 19 2.) XVI XX. .. 3 7 C| 47 t .14 .04 112 q6 q3 .,4 ii5 io3 102 JO 9 3 7 XXI XXV . k 7 1 1 ■ib 5i 68 47 57 7' 82 68 64 55 48 5 3 XXVI XXX.. 1 3 '7 /|8 52 88 85 li 70 7!) .04 05 o4 49 49 37 4 4 XXXI XXXV. 3 12 ^h 2', ^7 7' ■"") 62 6.| «7 43 Wi 23 10 5 a 3 XXXVI XL.... I 2 1 1 3i 33 54 Gi 31 56 5') 67 60 3q 4' 7 4 I 3 XLI XLV. . . J 1 12 47 35 5o G.'| 63 46 45 72 5û 2Q 37 iS 5 I 1 XLVI I 4 3 1 20 22 3i 3o 32 38 i<) 2r, 37 Ip 16 22 1 3 LI LV.. . 2 2 2 2G 27 ■9 34 26 i(i (i 2 2 A iG 24 44 1 2 I LVI LX.... !\ 8 10 |ii 21 22 34 42 3i 12 26 20 21 3o 76 i5 3 4 » La chromosphère dans cette période est très-basse à l'équateur, mais par contre elle atteint plusieurs fois aux pôles une grande hauteur, elle ar- rive souvent à 24 et 3o secondes. Cette élévation aux pôles ne nous sur- prend pas. Nous avons déjà vu, dès le commencement de nos observations, le siège de l'activité se déplacer de l'équafeiir vers les pôles d'une manière sensible, et le maximnm secondaire se fixer justement aux pôles. En réu- nissant nos rotations par groupe de cinq et en construisant les courbes de ( 7^' ) la fréquence des protubérances, on remarque que le globe solaire paraît couvert de grandes vagues très-variables qui se déplacent continuellement et manifestent une tendance très-accentuée vers les pôles. » Pour mieux suivre la marche de ces vagues, nous avons eu recours aux études de M. Respigbi, qui se rapportent à trois périodes d'environ six mois, dont l'une précède nos observations. En les disposant comme nos couibes, on vérifie d'un coup d'œil le phénomène que nous avons énoncé. La iKiuU'ur de la chromosphcre aux pôles, coiislalée actuellement, ne serait C. R., 187G, i" Semctiie, (T. LXXXU, «<> 15.) 94 ( 722 ) que l'effet du déplacement vers les pôles des maxima qui, dans le dernier semestre de 1875, étaient entre 5o et 60 degrés de latitude. )) Ces vues sont Irès-intéressantes ; mais, pour les confirmer convenable- ment, il faut encore prolonger les observations, ce que nous chercherons à faire, autant que cela sera possible, dans notre Observatoire. J'ajouterai que, ma santé m'ayaut emj)êché de faire moi-même les observations, la plupart ont été effectuées par mon collègue, le P. Ferrari. J'avais constaté que sa manière d'apprécier les formes et les dimensions était devenue sen- siblement la même que la mienne. Le spectroscope employé était construit avec un réseau de M. Rutherfurd, en métal de miroir, et deux lunettes de Merz servaient de collimateur et d'analyseur. J'ai déjà mentionné ailleurs la grande netteté et la précision des images fournies par cet instrument. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant pour la Section de Géométrie, en remplacement de feu M. Le Besgue. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 53, M. Borchardt obtient aS suffrages. M. Spotliswoode 21 « M. Catalan 3 » M. Brioschi 2 » M. l'abbé Aoust i » Il y a un bulletin blanc. Aucun des candidats n'ayant obtenu la majorité absolue des suffrages, il est procédé à un second tour de scrutin : M. Spottiswoode obtient 26 suffrages. M. Borchardt iS » M. Catalan i » Aucun des candidats n'ayant obtenu la majorité absolue des suffrages, il est procédé à un troisième tour de scrutin : M. Spottiswoode obtient 28 suffrages. M. Borchardt « 24 » M. Spottiswoode, ayant obtenu la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. ( 723 ) UAPPORTS. CHIMIE OHG.INIQUE. — Rapport sur tin Mémoire de M. E. Roiirgoiii, présente à l' Académie sous le litre de « Bechcrclies dans la série siucinifjue ». (Commissaires : MM. Cahoiirs, Berlhelot rapporteur.) « I/Académie nous a cliargés, M. Cahours et moi, d'examiner un travail présenté par M. Bourgoin, professeur agrégé à l'École de Pharmacie, et re- latif à l'élude de la série succinique. » L'acide succinique est l'un des composés les plus intéressants de la Chimie organique, tant par ses caractères propres et par la simplicité de sa composition que par les composés dont il dérive ou qui peuvent être for- més par son intermédiaire. » Obleiui d'abord par la distillation du succin, et déjà connu au moyen âge, l'acide succinique fut retrouvé depuis dans divers végétaux; on sait que M. Pasteur l'a rencontré mémo dans le vin et parmi les produits acces- soires de la fermentation alcoolique. » Sa fornjation artificielle fut d'abord obtenue par l'oxydation des corps gras et du blanc de baleine, c'est-à-dire par la destruction de composés plus comi)liqués; mais c'est à MM. Piria et Des&aignes que nous devons les premières expériences qui ont établi des relations simples entre l'acide suc- cinique et les composés organi(jues renfern)ant le même nombre d'équiva- lents de carbone; ils ont préparé l'acide succinique en 1847 tt i85o, tant en oxydant l'acide butyrique par l'acide nitrique, qu'en réduisant le malate de chaux et l'asparagine, autre dérivé malique, par la fermentation. Jj'acidc succinique se trouvait aiui-i rattaché, d'une part, à l'acide butyrique, vis- à-vis duquel il offre les mêmes relations que l'acide oxalique à l'égard de l'acide acétique; et, d'autre part, à l'acide malique, l'un des acides orgaiiic[ues les plus importants et les pins répandus dans la végétation. Les travaux de MI\L Uessaignes, Schmiltet Kekulé, il y a seize ans, donnèrent une netteté et une généralité plus grandeà ces relations, en établissant que l'action réduc- trice de l'acide iodhydritine transforme à volonté l'acide tartricpje en acide malique, et l'acide malique en acide succinique. Ces trois acidt s ne diliéreul les uns des autres que par une proportion décroissante d'oxygène. Disons encore que l'un de nous, par une action réductrice plus énergique du niéme agent, a transformé récemment l'acide succinique en acide butyrique : ce qui complète le cycle dts métamorphoses. 94.. ( 724 ) » C'est ainsi que l'on fut conduit à la synthèse des acides malique et tartrique, réalisée en 18G0 au moyen des dérivés bromes de l'acide succi- iiique, par MM. Perkin et Duppa, l'une des plus belles découvertes de notre temps; car elle a montré comment les acides naturels contenus dans les végétaux peuvent être changés les uns dans les autres et même formés synthétiquement. » La synthèse totale de ces trois corps dépendait dès lors de celle de l'acide succinique, qui fut elle-même effectuée par M. Maxwell Simpson, au moyen de l'éthylène et de son dérivé cyanique. )) Nous n'avons pas l'intention de retracer ici l'histoire complète de ces découvertes, non plus que celle des travaux dont l'acide succinique a été l'objet; mais les renseignements qui précèdent nous ont paru nécessaires pour bien marquer la place de l'acide succinique et l'importance des tra- vaux dont il peut être l'objet. Ceux de M. Bourgoin ajoutent, à notre avis, un grand nombre de faits importants et nouveaux à l'histoire théorique et pratique de l'acide succinique. » En effet, M. Bourgoin a étudié les conditions dans lesquelles on peut changer directement l'acide succinique en acide malique, acide que l'on obtient aussi par la déshydratation de l'acide malique. L'examen de ces conditions l'a conduit à la découverte de deux acides nouveaux, les acides oxymaléique et dioxymaléique, corps bien définis, nettement cristallisés, et dont l'existence étend sur ce point le domaine de la théorie. » Cette découverte se rattache elle-même à celle de l'acide Iribromo- succinique, et à l'étude de ses dérivés, parmi lesquels l'auteur signale un nouveau bromure d'éthylène brome, isomérique avec deux corps déjà connus, et dont la formation fournit une nouvelle vérification des relations entre l'acide succinique et l'éthylène. » En résumé, M. Bourgoin a apporté de nombreuses et importantes con- tributions à l'élude de la série succinique; il a enrichi la Science d'obser- vations nombreuses, exécutées avec beaucoup de sagacité, de soin et de précision, et exposées avec une grande clarté d'idées et de style. » Nous proposons à l'Académie de donner son approbation au Mémoire de M. Bourgoin, et de vouloir bien en autoriser l'insertion dans le Recueil des Savants élrancjers. » Les conclusions de ce Rapport sont mises aux voix et adoptées. ( 7^5 ) MÉMOIRES LUS. viTICULTUnE. — Emploi dit conllnr et des sulfocnrboimles contre le Phylloxéra ; par M. de La A'^ehcxe. (Renvoi à la Commission dti Phylloxéra.) « En 1873 et iH'j/i, j'eus riiontieur de faire à l'Académie une Comiiui- nicalion sur l'appiicalioti par badigeonnage de substances diverses telles que le coaltar et ses dérivés, pour empêcher le Phylloxéra de communiquer entre le sol et l'almosphère par la lige des ceps, et d'accomplir les conditions nécessaires de sa reproduction et de ses migrations aériennes. » Je viens aujourd'hui lui rendre compte de l'étude soutenue que j'ai faite de ce moyeu pendant ces dernières années et l'entretenir d'une expé- rimentation qui a eu lieu en INIédoc avec le sulfocarbonafe de potassium, ainsi que d'une application de sulfocarbonates alcalins dont je fais actuel- lement l'essai. 0 J'ai étudié le coaltar au triple point de vue de son influence sur la santé du cep, sur la qualité du vin et sur la circulation des insectes. » A la suite d'expériences que j'ai faites, seul ou avec le concours et le contrôle de viticulteurs et d'œnologues compétents, parmi lesquels je citerai les D" Azam, Plumeau, Raffaillac et M. de Georges, il a été reconmi que, là oh la conseruation de bourgeons n'est pas utile, le coaltar appliqué sur le bois, même décortiqué, n'est nuisible ni à la plante, ni à ses produits, et qu'il s'oppose au cheminement des insectes sur les systèmes siqjérieur et inférieur de l'arbuste. J'ai remarqué et j'affirme que le feuillage, les fleurs et les fruits sont toujours plus intacts sur les ceps badigeonnés que sur les autres. La Commission de l'Académie a donc eu raison de conseiller l'em- ploi du coaltar pour le badigeonnage des ceps. )i Les insectes qui ont l'habitude d'hiverner dans le sol au pied des souches et des échalas, ou à l'abri des vieilles écorces des tiges et des branches, ainsi que ceux qui rampent sur la terre pour passer d'une plante à ime autre, trouvent dans le coaltar et les substances analogues, con- venablement placés, un grand obstacle à leur circulation, soit vers les rameaux, soit vers les racines. » L'effet de ce moyen, soit curatif, soit préventif contre le Phylloxéra en particulier, n'est pas encore suffisamment constaté. Je ne saurais tlémon- trer aujourd'hui que sous l'influence du coaltar la population phylloxé- ■ ( 726 ) ricnne établie sur les racines d'un cep a élé diminuée, ou qu'elle n'a pu être ravivée par la reproduction aérienne de l'insecte. Je ne saurais davan- tage indiquer une vigne qui, ayant été badigeonnée, soit restée indemne au milieu de vignes non badigeonnées devenues malades. » Les vignes qui ont été traitées jusqu'ici sous ma direction, notamment eu mars 1873, à Saint-Loubès et à Bègles (Gironde), pourront, là ou ailleurs, j'espère, nous éclairer définitivement dans le courant de cette année. J'ai décrit le badigeonnage que je pratique dans mes précédentes Communications à l'Académie, à la Société centrale d'Agriculture de France, à celle de la Gironde et dans des publications déjà nombreuses (i). » Les découvertes de M. Balbiani et les constatations conformes de M. Boiteau (2) sont venues jusiifierla conviction qui m'avait conduit à la pratique du badigeonnage. Il y a là un motif tout-puissant désormais pour la viticulture d'en faire au moins l'essai. » De tous les moyens proposés pour détruire le Phylloxéra sur les racines, le sulfure de carbone est celui qui a le plus vivement agité l'opi- nion publique. M. le baron Theiiard en fit sous mes yeux, à Floirac (Gironde), en 1869, une application qu'on n'a pas oubliée. Le sulfure de carbone tua les insectes, mais il tua aussi en partie les ceps de vigne. Les Phylloxéras tués ne revinrent pas à la vie, tandis que quelques ceps reprirent une végétation nouvelle. » Il s'agissait dès lors de trouver le moyen de rendre le sulfure de carbone inoffensif pour la vigne sans diminuer sa puissance contre le Phylloxéra. » M. Dumas l'a tenté heureusement avec les sulfocarbonates alcalins. Voici les résultats d'une expérimentation qui a été faite à Ludon-Médoc, sur ma demande à M. le Ministre de l'Agriculture, par les soins de M. Mouil- lefert, avec la direction de M. Dumas lui-même et sous les yeux de M. le Préfet et des principales notabilités viticoles de la Gironde. » Il a été constaté : » )° Qu'en moins de quinze heures la dissolution de sulfocarbonale de (t) En mars et avril, la vigne étant taillée et profondément déchaussée, on coaltare au gros pinceau la tige dépouillée de ses vieilles écorces à partir des racines jusqu'à plusieurs centimètres au dessus du point où le cliaussage devra ramener la terre. Le surplus du vieux liois, décortiqué ou non, est badigeonné avec un lait de chaux, seul ou en mélange. Le coût par hectare de 3ooo ceps est de 45 à 60 francs. (9.) A la suite des études de M. Balbiani sur le Phylloxéra du chêne, M. Boiteau a trouvé des œufs du Phylloxéra vastatri.r ailé sur le haut des ceps, et M. Balbiani y a trouvé l'œuf du Phylloxéra sexué, appelé par lui œuf d'hiver. ( 727 ) potassium, à la dose de 45 grammes (i) dans 4.^ litres d'eau, avait pénétré dans le sol jusqu'à la couche nMliuelicment humide, qui était alors, dans ce terrain, à 70 coiitimèlres de profondeur; » a° Que des Phylloxéras en très-grande quanlité et des œufs en quan- tité moindre avaient été détruits (2); M 3" Qu'une nouvelle végétation Irès-active, productrice de nombreux sarments et de plus nombreuses radicelles, s'était manileslée dans la vigne traitée, tandis que les vignes malades, dans les mêmes conditions de site, de terrain, de cépages, d'âge, de laille et de culture, n'avaient présenté aucun signe de végétation nouvelle: » 4" Qu'un grand nombre des nouvelles radicelles furent envahies par le Phylloxéra, mais que la plupart en furent préservées jusqu'à l'époque de l'engourdissement de l'insecte et que les Phylloxéras se montrèrent, de juin à novembre, bien moins nombreux sur les vignes opérées que sur celles qui n'avaient pas reçu de sulfocarbonale. » M. Rohart a eu l'idée très-ingénieuse d'emprisonner par injection le sidfure de carbone pur dans des morceaux de bois où il le retient au moyen d'un enduit dont il les revêt et desquels il le délivre en les piquant avec une aiguille siu- deux ou tiois points d'une de leurs faces. Il place ces mitrailleuses, qui coulent 3 centimes chacune, sur divers points du cube de terre où se trouve le système radiculaire d'un cep. )) J'ai proposé et je fais en ce moment l'essai de végétaux verts, menus branchages, bruyères, joncs et autres substances végétales préalablement injectés de sulfocarbonates alcalins, que j'étends dans le sol de la même façon que les litières ordinaires injectées de purin. Je donne ainsi deux prisons au lieu d'une au sulfure de carbone, et je fournis à la vigne len- tement un aliment et un insecticide. J'aurai l'honneur d'exposer prochai- nement à l'Académie le modus acjendi de ce procédé et les résultats que j'en aurai obtenus, en lui faisant connaître en même temps ceux qu'aura (1) La profondoiir du sol et sa nature auraient exigé 100 grammes de sulfocarbonale. On sait aiijoiird'iuii que la vigne n'en aurait pas souffert; mais, à cette époque, !M. Dumas n'en avait pas la conviction, et. comme les ceps étaient en pleine végétation, il a conseillé de ne pas dépasser la dose de 45 grammes. (2) Il est à remarquer que le traitement des vignes de Ltidon a eu lieu au mois de juin, au moment même où je venais d'y reconnaître le Phylloxéra. L'insecte était donc depuis deux mois en pleine activité et produisait de nombreuses pontes. Effectuée en mars ou avril, l'opération n'aurait eu à détruire que des Phylloxéras et peu ou point d'ceufs, puiscpie jus(iu'ici on n'en a pas trouvé sous terre pendant l'iiiver. ( 7^8 ) donnés le sulfocarbonatage, opéré en vue de mettre à profit la présence de beancoup d'eau de pluie et l'absence presque totale d'acide carbonique, dans certains sols, vers la fin de l'hiver. » Je m'étendrai aussi plus longuement sur l'expérimentation faite à Ludon, en rapportant à l'Académie les suites qu'elle aura eues cet hiver et qui deviendront appréciables durant la saison qui commence. » Je dirai enfin ce que j'aurai obtenu de mes efforts pour augmenter l'efficacité et diminuer les frais du sulfocarbonatage des vignes, et pour rendre ce procédé, ce que j'espère fermement qu'il deviendra bientôt, un moyen de salut pour la viticultiu-e et l'un des meilleurs titres de la Science à la vénération et à la reconnaissance publiques. » MÉ3I01RES PRÉSENTÉS. MÉCANIQUE CÉLESTE. — Théorie analyticjue des mouvements des satellites de Jupiter. Mémoire de M. Socillart. (Extrait.) (Commissaires : MM. LiouvilJe, Faye, Puiseiix.) « Le Mémoire que j'ai l'honneur de soumettre aujourd'hui au jugement de l'Académie est, en grande partie, le résumé de ceux que je lui ai déjà présentés sur la même question, et de celui que j'ai publié antérieurement dans les Jnnales scientifujues de l'École Normale supérieure^ i'* série, t. II; mais il contient, en outre, des résultats nouveaux qui me paraissent im- portants. » Dans les Mémoires précédents, je n'avais fait que confirmer par la méthode de la variation des arbitraires, et sans y rien ajouter d'essentiel, la théorie analytique des satellites de Jupiter telle qu'on la trouve dans la Mécanique céleste; ce travail ne pouvait dès lors avoir d'autre utilité que celle d'être d'une lecture plus facile et de pouvoir indirectement servir de commentaire à certains passages de cette théorie, où Laplace a négligé de justifier son procédé et que Bowditch n'est pas parvenu à éclaircir. » Il résulte de mes recherches nouvelles qu'il existe, contrairement à l'assertion de Laplace, dans les inégalités des longitudes et des rayons vecteurs des trois premiers satellites, des termes considérables dépendant du carré et même du cube de la force perturbatrice. Ces termes modifient notablement les coefficients des grandes inégalités. Au lieu des nombres 5o5o", 59, 1 1920", 67, 808", 20 que Laplace donne pour les longitudes, il faut prendre, si l'on admet les { 729 ' inèlues valt- iirs des élc'ments, les nombres 5oo4",8, ii4i5", 698", I. J'ajoiile que les termes des ordres supérieurs seraient encore bien plus considérabk's si l'on n'avait pas, dès la première approximation, eu égard au déplacement rapide des périjoves. » En coordonnant, dans une rédaction d'ensemblo, toutes ces études partielles, j'ai eu pour but d'olt'rir aux astronomes une théorie analytirpie complète du mouvemeni de ces satellites, pouvant servir de base à une nouvelle détermination des éléments et à la construction de nouvelles Tables. » PHYSIQUE.— rtésultnls ries meswes aclinomélriqiies au sommet dit mont Blanc. Note de M. J. A'iom.e, présentée par M. II. Sainte-Claire Deviile. (Renvoi à la Commission du prix lîordin.) « Les expériences que j'ai exposées dans ma dernière Communication (i) m'ont conduit aux résultats suivants : » De la forme de nos formules empiriques et de la fidélité avec la- quelle elles traduisent les résultats, il résulte que, V étant la vitesse de ré- chauffement que le thermomètre éprouve à la température ô sous l'action des rayons incidents et U la vitesse de refroidissement qu'il aurait à cette même température 0 si l'on interceptait l'action de la source, on a, pour chaque série d'expériences, V + U = const. » M. Desaiiis a remarqué qu'il devait en être ainsi; en outre « cette ji somme constante représente l'action de la source, et si on la multiplie » par la valeur en eau de la portion du thermomètre qui s'échauffe, on a » l'expression numérique de la quantité de clialeur qui tombe sur l'ou- » verture d'admission. » « La valeur en eau M de la portion du thermomètre qui s'échauffe a été soigneusement déterminée : on l'a mesurée par des expériences tie refroidissement, et sur un lliermométre tout semblable à ceux employés, et qui s'était rom|)u accidentellement à la naissance de la tige. On a trouvé dans les deux cas M = o^', 222. » La quantité de chaleur reçue en 1 minute parcentimètrecarrédesurface (1) Comptes renrtus, séance du 20 mars iS^G. R., lH:6, \" Xfmcitre. (T. I.XXXII, :<" 13.1 9^ ( 73o) était donc dans nos expériences = ^^ > S désignant la snriace d un grand cercle de la boule thermométrique, ce qui donne Le 16 août, à 10'' 22" Le 17 août, à 10'' 4*^" V + Uest l'excès T qu'accuserait au bout de i minute, sous l'influence de la radiation solaire, un thermomètre entièrement soustrait au refroidissement. D'après la formule de Bouguer, adoptée par Pouillet, on devrait avoir T = ap\ fl étant la constante solaire, e l'épaisseur de la couche d'air traversée par les rayons et p un paramètre dépendant de l'état de l'aimosphère. » On peut avantageusement, comme je l'ai déjà indiqué, substituer à cette formule la suivante : V -i- U. Chaleur reçue eu I minute par centimètre carré. à la cime du mont Blanc. . . 0 6,552 U 2,392 au glacier des Bossons 5,540 2,022 aux Grands-Mulets 5,635 2,057 au glacier des Bossons 4,978 1,817 (A) X = ap H+(Z-z)K/ 760 qui se réduirait à la précédente si la pression barométrique H était égale à 760, et si la tension actuelle de la vapeur d'eauy était nulle dans toute la colonne d'air qui s'étend du point où l'on observe et dont la cote est z jusqu'à la hauteur Z, où l'on n'a plus à s'occuper de la vapeur d'eau. La valeur moyenne dey^dans toute cette colonne est généralement inconnue; mais, lorsqu'on a à sa disposition des observations faites à des niveaux très-différents, on peut estimer cette valeur avec une approximation très- grande dans certaines conditions, et ces conditions se trouvaient réunies d'une manière exceptionnelle le 16 août : le ciel était superbe et l'air abso- lument calme au sommet du mont Ijlanc comme à sa base. Les expériences faites en cette journée et en celle du lendemain permettent de déterminer toutes les constantes de la formule (A). On trouve ainsi <2 = 6°,958, valeur singidièrement voisine du nombre trouvé par Pouillet, 6", 72. Il en résulte pour la quantité de chalein- tombant pendant i minute sur i centi- mètre carré, à la limite de l'atmosphère, Q:=2",54o, ( 73i ) l'unité de chaleur étant toujours rapportée au gramme et au degré centi- grade; ce dornier nombre Q est très-supérieur à celui dePouillet. » Si, à l'aide de la formule (A , nous calculons r pour les Grands- Mulets et pour la cote de Paris, au moment auquel se rapportent nos ob- servations de la cime, nous pourrons dresser le tableau suivant pour le iGaoùt 1875, à 10'' 22"' : Altitude. lU (Z-î)K/"j '^ ? O tu U Limite de l'atmosphère. .. . >< o o G.gSS 2,54o i Cime du mont Blanc 4^'" 54i,8 309,3 6,552 2,892 o>94 Grands-iMukls 3o5o 6';2,2 9f>4)8 6,199 2,2()2 0,8g Glacier des Bossons 1200 832,9 2398,3 5,54o 2,022 o,'j9 Cote de Paris 60 956,0 448< >o 4)780 •l7^5 o,G8 Hs est l'influence de l'air, (Z — z)Kfe l'influence de la vapeur d'eau : on voit combien ce dernier effet est considérable et quelle perte il en résulte dans les basses régions pour la quantité de chaleur reçue (]. » Dans ime prochaine Conuniuiication, j'indiquerai les conséquences qui résultent de cette élude pour la température probable du Soleil. » PHYSIQUE. — Vitesse du flux tliermique dans une barre de fer. Mémoire de M, C. Deciiarme. (Extrait.) (Renvoi à la Section de Physique.) « Pour étudier expérimentalement la vitesse de propagation de la cha- leur dans une barre métallique, je note, de minute en minute, les tempé- ratures de différents points de cette barre, pendant ses périodes d'échaiif- fement et de refroidissement, et je construis des courbes représentant le phénomène. » Je me sers d'une barre de fer bien homogène, de i mètre de longueur, à section carrée de 21 millimètres de côté, comme celle de Despretz. Des trous de i4 millimètres de profondeur et de 6 millimètres de diamètre ont été pratiqués dans celte barre et sont espiicés de 20 centimètres les uns des autres et de chacune des extrémités. Dts thermomètres à court réservoir, construits simultanément, doiuiant des indications au dixième de degré, sont placés dans ces trous remplis de mercure ou de fer porphyrisé. La barre repose sur les arêtes de deux prismes en liège. Un brûleur à gaz sert de soiuce de chaleur sensiblement constante. Un large écran protège les iheriikoiiiètres contre le rayonnement de la source. I-a lempératine de la q5.. (732) salle est prise à 20 centimètres (sous écran) et à 3 mètres de la barre. Le temps est mesuré à l'aide d'une montre ou d'un métronome battant la seconde. » Voici les résultats de l'une des expériences. Les quatre thermomètres marquaient au début 7", 3. La source de chaleur était placée exactement à l'extrémité de la barre. » Le flux thermique a atteint : Le premier thermomètre placé à 20'^ au bout de i" environ. Le deuxième >> » 4° " 4>^ Le troisième » v 60 -> 10 Le quatrième » » 80 » 16 )) Ces derniers chiffres, qui diffèrent peu de i, 4, 9» 16, montrent que la vitesse du flux thermique paraît être en raison inverse du carré des distances des thermomètres à la source de la chaleur; cette loi a été vérifiée en faisant varier les conditions expérimentales. » La période stationnaire est atteinte pour les quatre thermomètres res- pectivement au bout de i5o minutes, 190 minutes, 220 minutes et aSo mi- nutes. On a néanmoins continué à chauffer encore jusqu'à 3oo minutes. Les thermomètres marquaient alors 98°, 8, 42°, 7, 23° et i5°,2; c'est à-dire que les excès de température de ces instruments sur celle de l'air ambiant (9°, 5) étaient : 89", 3, 33°, 2, i3°,5 et 5°, 7. Le briileur a été retiré et les thermomètres ont commencé bientôt à baisser; ce n'est que 200 minutes après le retrait de la source de chaleur qu'ils ont atteint sensiblement la température de l'air ambiant, laquelle d'ailleurs n'a pas varié de plus de 2 degrés pendant toute la durée de l'expérience. » La marche de chaque thermomètre est représentée par une courbe spéciale formée de trois parties, correspondant aux trois phases du phéno- mène : échauffement, état stationnaire et refroidissement. La dernière partie de la courbe relative au premier liiermomètre a été rabattue sur la première partie : elles sont loin de coïncider. L'arc qui représente la période de refroidissement a luie courbiue moins prononcée que celle d'échauffement, c'est-à-dire que la vitesse de refroidissement est plus lente que celle d'échauffement. Bailleurs, en construisant par les tan- gentes les vitesses d'un certain nombre de points de la courbe correspon- dant à des temps espacés de cinq en cinq minutes, on peut tracer la courbe des vitesses. Alors la différence des vitesses d'échauffement et de refroidis- sement devient encore plus frappante. » Avec les données numériques, j'ai construit les courbes qui marquent ( 733) au mèinc instant soit les tenip Tatiires des quatre thermoniPlres, soit leurs excès sur celle de l'air ambiant. On a ainsi un système de courbt's syn- chrones qui représentent, de dix minulos en dix miiiules, Vonilc llicriniijite se propageant dans la barre métallique. M Au moyen de ce canevas, nous avons résolu cette question générale : Trouver la température d'un point quelconque de la barre métallique au bout d'un temps déterminé de l'une des périodes d'échauffemenl nu de refroidisse- ment et même dans l'étal stalionnaire. » En résumé, cette première partie de nos recherches fait connaître à tout instant la marche de la chaleur dans une barre de fer, pendant les périodes d'échauffement et de refroidissement, pour les points où les thermomètres sont implantés dans celle barre; il en résulte que le refroi- dissement est plus lent que réchauffement. » Elle donne le moyen de trouver la vitesse du flux thermique en un point quelconque de la barre et à une époque quelconque du phénomène soumis à l'expérience. » Elle contient la loi suivante : Les temps que met le flux thermique à atteindre les différents points d'une barre de fer sont directement propor- tioiuiels aux carrés des distances de ces points à l'extrémité chauffée; en d'autres termes, les vitesses du /lux thermique sont inversement proportionnelles aux carrés des distances. » Enfin elle permet de déterminer, par une construction graphique, la température, à un moment quelconque, d'un point donné de la barre, situé entre le premier et le quatrième thermomètre. » PHYSIQUE. — Etude de la lumière stratifiée. Mémoire de M. IVetueneuf. (Extrait.) (Commissaires: MM. Dumas, Jamin.) « En parlant de nos expériences, relatives à l'action de l'électricité sur les flammes et les gaz, on peut admettre qu'il existe, dans un tube de Geiss- 1er, traversé par des décharges, deux forces qui tendent à iinptiinerà la masse gazeuse interne un mouvement vibratoire. » La faible dislance des nœuds et des ventres en rapport avec la vitesse de propagation du son se trouve expliquée par des expériences de M. Re- gnanlt, aussi bi.ii que par les résultats de iVlM. Nyland et Cazin, sur la durée de l'étincelle. » Des stries doivent apparaître toutes les l'ois que les conditions ihéo- ( 734) riques dii mouvement vibratoire se trouveront satisfaites. Nous avons pu ainsi produire des stratifications, avec l'électricité des machines ordinaires, avec les courants d'induction Leyde électriques, avec des décharges laté- rales. M En appliquant notre théorie à l'examen des particularités les plus importantes que l'on observe avec la bobine de Ruhmkorif, nous sommes parvenu à en rendre un compte satisfnisant. Nous donnons notamment une explication de la formation de l'espace noir vers le fil négatif et des expériences si curieuses de M. Paye. 1) Enfin nous avons retrouvé, dans l'étude de la combustion des mé- langes détonants, les caractères les plus importants des stratifications élec- triques. Il est donc permis d'assimiler les deux séries de phénomènes au point de vue de la cause qui les produit. » PALÉONTOLOGIE. — Les Eléphants du mont Dot; essai d'organocjénie du système des dents mâclielières du Mammouth. Note de M. SinoDOT. (Renvoi à l'examen de M. Gervais.) c J'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie une série considérable de molaires d'Éléphants fossiles, choisies dans la riche collection provenant du gisement du mont Dol. Toutes les molaires s'y trouvaient représentées avec des variations accusant deux écarts progressifs du type considéré comme ca- ractéristique de VElephasprimigenius. De ces deux écarts, l'un, par les plisse- ments de la lamelle d'émail et la réduction de l'épaisseur des coins de cément interposé entre les collines, conduit à VElephas indicus ^'Vauiie^ par l'accrois- sement relatif de l'épaisseur des coirîs de cément et la plus grande épais- seur d'un émail non plissé, à VElephas antiquus. » Sept semaines de travaux, exécutés depuis le i" septembre 1875 jus- qu'au 20 octobre suivant, ont enrichi la collection de yS échantillons. » Avec ce couqilénient, les deuxième, troisième, quatrième et cinquième molaires inférieures et supérieures se trouvent représentées à tous les degrés de développement et d'usure, depuis le moment où les lamelles d'émail se rejoignent et se soudent au collet de la racine, sur les faces latérales in- ternes et externes, jusqu'à la réduction de la dent à un chicot constitué par la base de la dernière racine, et les sixièmes, à des états correspondants, mais seulement jusqu'à l'usure du ^ ou des | du volume total de la cou- ronne. « Pour donner une idée nette de la succession des phénomènes, je ferai [ 735) coniiaîlre l'élatde la dent à quatre phases principales de sa durée. Ces phases correspondent : la première à la période du développement où les collines se soudent par la hase; la seconde, au moment où la surface de trituration atteint le sommet antérieur de la couronne; la troisième, à l'usure de la cou- ronne jusqu'au collet de la première racine; la quatrième à l'usure de la couronne jusqu'au sommet de la dernière racine. » Première phase. — Comme le début de la formation de l'ivoire et de l'émail apparaît au sommet des lames ou collines dentaires, le minimum d'ossification compatible avec la conservation des échantillons est l'ct.it sui- vant : la couronne de la dent est constituée dans sa partie fondamen- tale représentée p;ir les collines réunies seulement à leur base, consolidées parles lamelles d'émail qui les recouvrent sur toute leur surface et viennent se terminer en un très-mince biseau à la limite du collet de la racine; au-dessous de ce point, il n'existe qu'une très-fine pellicule superficielle d'ivoire, il n'y a pas encore déracines, les espaces intercollinaires sont libres; le cément commence à se montrer sous forme d'écaillés très-minces à la surface des collines antérieures; les collines sont creuses, la cavité large- ment ouverte à leur base, mais la j)aroi d'ivoire offre une épaisseur pro- gressivement atténuée de la première à la dernière; enfin les limites infé- rieures des collines se trouvent sur une surface concave qui s'élève presque jusqu'au sommet de la face antérieure, pour les premières molaires, tandis que, en arrière, elle ne remonte que médiocrement. » A cet état, le bulbe dentaire n'est encore que fort peu modifié; il se compose d'une région basilaire principale et de prolongements lamellaires s'élevant de sa face externe. La partie basilaire est arquée, à concavité ex- terne, et l'arc se compose de deux branches inégales; la branche anté- rieure longue, étroite, progressivement atténuée en avant, à courbure pro- noncée, s'élevant jusqu'aux deux tiers de la hauteur de la face antérieure; la branche postérieure plus courte, plus large, de faible courbure et ne remontant guère au delà du tiers de la hauteur de la face postérieure. La forme et la courbure des deux branches de l'arc varient avec le rane: de la molaire, suivant qu'elle est inférieure ou supérieure. " Les prolongements lamellaires ne sont rigoureusement parallèles que dans la région moyenne, le premier et le dernier se trouvant dans le pro- longement des branches de l'arc formé par la partie basilaire. Les premiers et les derniers divergent à la base, s'incurvent dans leur moitié supérieure en sens divers; et, pour les premiers, le sens de l'incurvation deviendra caractéristique des molaires inférieures et supérieures. Ces prolang<'ments ( 736 ) lamellaires du bulbe sont inégaux; les extrêmes plus ou moins rudimen- taires suivant le rang et le volume de la dent, le dernier souvent unilatéral et alors situé du côté interne, d'où résultera un mode de différentiation des molaires gauclies et droites; les autres croissant rapidement à partir des extrêmes pour atteindre un maximum commun à d'autant plus de lames que la molaire est d'un ordre plus élevé. » A ces prolongements du bulbe correspondent autant de collines den- taires également variables dans la hauteur; et, comme la variation est régu- lière, il en résulte que toutes doivent être également comptées quand il s'agit d'établir sur leur nombre une formule dentaire. » Ces lamelles du bulbe ne sont pas entières; chacun des lobes est lui- même dentelé avec un nombre de dents variant en raison inverse de l'épaisseur. Ces divisions et subdivisions rendent compte des aspects divers delà surface de trituration; elles expliquent surtout l'étranglement régulier des collines qui s'observe fréquemment au tiers de la largeur de la dent. Le cément n'est bien développé que sur cette partie delà dent; il com- mence à se montrer sous la forme de petites écailles adhérentes au sommet des collines et, peu à peu, forme une couche mince étroitement appliquée sur l'émail. » Suivant la règle générale, l'ossification de la dent commence au som- met de la couronne, mais non pas d'une manière uniforme sur tous les prolongements lamellaires du bulbe; car l'épaisseur progressivement atté- nuée de l'ivoire dans les collines successives prouve que l'ossification débute à l'extrémité antérieure de l'arc formé par le bulbe dentaire pour s'étendre peu à peu en arrière. » Il résulte de là que, toutes les fois que les collines seront nombreuses, il sera impossible d'avoir dans toute son intégrité à l'état fossile la cou- ronne d'une dent encore renfermée dans son alvéole. Dans la collection, il n'y a que des secondes molaires chez lesquelles les collines soient au complet, avec les espaces intercoUinaires encore libres, avant la formation du cément. » PHOTOGRAPHIE. — Recherches photomicro(jrnphiciues sur la transformation du collodion dans les opérations photographiques. Note de M. J. Gikard. (Renvoi à la Commission du Passage de Vénus.) « L'examen microscopique du collodion permet de reconnaître la nature de la texture delà couche et de suivre les réactions qui ont lieu dans la ( 73? ) proflucfion de l'impression photographique. Quand il est de bonne qua- ]]\v, la glace sur laquelle il est étendu est translucide, incolore, le coton étant parfaitement dissous ; mais sa composition, sa durée, les réactions de la sensibilisation ciiangcnt sa texture. » Les photomicrographies |)résentées mettent en évidence, sous un gros- sissement de Y^, quelques-unes des modifications les plus fréquentes : i" le vieux collodion, qui donne encore des images fines, mais dont la ra- pidité laisse à désirer, contient des bulles liquides d'éther altéré. S'il était Irop alcoolique, il aurait l'aspect d'un tissu cellidaire, et, s'il contenait de l'eau, 1rs fibrilles de coton redeviendraient apparentes sous forme de flocons amorphes; 2° le collodion trop épais, qui est intense, mais sans rapidité d'impression, a l'apparence d'un tissu cellulo-vasculaire ondulé; ce défaut de régularité dans la couche est nuisible à la netteté de l'image qu'elle doit recevoir. » Les deux autres épreuves correspondent, l'une au moment où la sen- sibilisation au bain de nitrate d'argent est encore incomplète, l'autre, au moment où la sensibilisation est terminée. Dans la première, les taches huileuses, qui sont l'indice de la réaction inachevée, sont remplies de stries et de groupes de cristaux, les uns en forme d'aiguilles, les autres amorphes ; certains endroits offrent des détails très-fins. Il semble que les cristaux d'io- dure d'argent qui étaient en voie de formation aient été arrêtés dans leur développement. Dans la seconde épreuve la sensibilisation est complète, la texture de la couche sensible est homogène et compacte; elle est cou- verte d'un réseau régulier, rendu encore plus évident par quelques places exemptes de cristallisation. » La plupart des réactions photographiques nécessaires pour obtenir une image se font par transformation successive du système cristallogra- phique; la réaction de l'iodure d'argent est la plus perceptible. Il en résulte que l'examen de la couche de collodion, avec un grossissement moyen, per- met à l'opéralcur de reconnaître les insuccès des procédés qu il em|)loie. » M. BocRBouzK adresse une Lettre dans laquelle il demande l'ouverture d'un pli cacheté, dont le dépôt a été accepté par l'Académie dans sa séance du 28 novembre 1870. Ce pli est ouvert en séance par INI. le Secrétaire perpétuel; il contient la Note suivante : Sur les connnunicalioiis à (listnnce par les cours d'eau. « Lorsqu'on met les deux extrémités d'iiti fil d'un galvanomètre sen- C. K., iH'jfi, ." SemetCre. (T. LXXXM, N" 13.) 96 ( 738 ) sible en contact, l'une avec le tuyau qui amène le gaz clans les laboratoires, l'autre avec les conduites d'eau, on constate aisément l'existence de cou- rants énergiques dans le circuit ainsi formé. » On arrive à des résultats analogues en mettant l'une des extrémités du fil en communication avec un cours d'eau, l'autre avec un morceau de métal enfoncé en terre, ou bien encore l'une avec un puits et l'autre avec la terre. » Si l'on introduit un nouvel électromoteur dans le système, si, par exemple, on met en terre l'un des pôles d'une pile et que l'on fasse com- muniquer l'autre pôle avec un cours d'eau, l'aiguille du galvanomètre in- dique par un changement de direction l'influence de la nouvelle source d'électricité. Pour rendre cette modification très-évidente, il est indis- pensable de compenser l'action tellurique primitive. On y parvient très- facilement de la manière suivante : » On prend un galvanomètre sensible dans lequel on introduit le cou- rant tellurique passant par le lieu de l'observation et on lance dans le même fil le courant d'un petit élément à sulfate de cuivre. Ce dernier, di- rigé en sens inverse du courant tellurique, permettra de ramener l'aiguille au zéro. A cet effet, on introduit sur le trajet du courant de la pile un com- pensateur, qui consiste en un tube en U, contenant une dissolution de sul- fate de cuivre très-étendue, et dans chacune des branches de ce tube on plonge deux tiges de platine que l'on peut faire monter ou descendre à volonté à l'aide d'une crémaillère, de manière k régler la longueur des parties immergées. Une fois l'aiguille ramenée au zéro, il est facile de reconnaître que l'introduction d'une nouvelle source électromotrice dans le système tellurique est accusée sans difficulté. » Au début des expériences entreprises pour établir la réalité des effets que je viens de décrire, le galvanomètre et son compensateur étaient in- stallés près du pont d'Austerlitz. L'un des fils était à terre, l'autre commu- niquait avec un système de plaques de cuivre plongeant dans la Seine. Une pile à sulfate de cuivre de 600 éléments était placée au pont Napoléon, l'un des pôles étant relié à la terre, l'autre à la Seine. Toutes les fois qu'on fermait le courant, l'aiguille, primitivement ramenée au zéro, était déviée de aS à 3o degrés, et le sens de la déviation dépendait de celui du courant de la pile. Nous avons obtenu les mêmes résultats du pont Saint-Michel à Saint-Denis. » On peut communiquer aussi en se servant des conduites d'eau et de gaz qui sillonnent le sol, au lieu des grands cours d'eau et de la terre. On ( 739 ) règle alors le galvanomètre, comme nous l'avons dit ci-dessus en parlant des cours d'eau. » Dans les expériences que je fais actuellement entre l'Ecole de Phar- macie et mon domicile, pour montrer la facilité avec laquelle Its courants peuvent se transmettre sans fil, je me sers d'une pile de ^o éléments mon- tée à l'Ecole de Pharmacie. L'intensité est telle que l'on constate une dé- viation de 5o degrés des deux côtés de la position d'équilibre de l'aiguille du galvanomètre. » D'autre part, en plongeant une lame de cuivre dans un puits, et en reliant avec la Terre le fil conducteur fixé à cette lame de manière à former un circuit, j'obtiens un courant si intense qu'il m'est possible, dans ces conditions, de décomposer l'eau, de charger des piles secondaires, et d'ani- mer un petit clectro-aimanl dont l'action est assez forte pour déterminer et entretenir les oscdlations d'un fléau. » Pour démontrer que le courant marche de l'eau à la terre, on peut faire usage du galvanomètre vertical, dont on est obligé de diminuer la sen- sibilité en ne prenant que la moitié des fils; on peut aussi constater que le dépôt métallique se fait sur l'électrode reliée avec la terre et que l'intensité augmente proporiionnellement aux surfaces immergées. » Il serait donc intéressant, au point de vue pratique, de rechercher si, pour de |)lus grandes surfaces, cette augmentation d'intensité n'atteindrait pas une limite, ou si l'on ne |)ourrait pas, au contraire, accroître l'énergie de ces courants de manière à en tirer parti pour l'industrie, notamment pour la galvanoplastie. Je puis dire que les courants ainsi recueillis me servent journellement pour le réglage des instruments qui n'exigent pas une source d'électricité aussi puissante que les piles ordinaires. » En résumé, l'ensemble de ces expériences démontre que l'on peut comnunii([uer télégraphiquement, sans fils, à des distances plus ou moins considérables : on peut substituer les courants telluriquesà ceux des piles généralement employées, pourvu que l'on fasse varier les surfaces immer- gées; enfin ces courants peuvent décomposer les dissolutions des sels mé- talliques. » Cette Note est renvoyée à l'examen d'iuie Commission composée de MM. Jamin, Berthelot, Belgrand. M3I. Sai.\t-Axci: Davillé, P. Foulon, V. Lenz, M. Sivabî, M""' C. Pou- lard adressent des Coninuinications relatives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) 96.. ( 74o ) M. L. Vaisse adresse à l'Académie plusieurs opuscules sur la question de renseignement de la parole aux sourds-muets. (Commissaires: iMM. Milne Edwards, Cl. Bernard, Blanchard, Gosselin.) M. B. Alciator adresse une Note relative à des moyens de prévenir les inondations. (Renvoi à l'examen de M. Belgrand.) GORRESPONDAKCE. La Société royale toscane d'Horticulture a chargé par un vote unanime son Président, M. Parlatore, de transmettre à l'Académie l'expression de ses sympathies, à l'occasion de la perte que la Science vient d'éprouver en la personne de M. Adolphe Brongniarl, un des plus grands botanistes du siècle. M. PioRRY prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place devenue vacante, dans la Section de Médecine et de Chirurgie, par le décès de M. Andial. (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Coriespondance : Un ouvrage intitulé: « Aventures aériennes », par M. W. de Fonvielle. ANALYSE. — Sur les conditions d'intégrabilité immédiate d'une expression aux différentielles ordinaires d'ordre quelconque. Note de M. A. Pujet. « Dans son Traité sur l' intégration des équations aux dérivées pailielles du premier ordre {' )^ Imschenetsky, reprenant l'idée de Boole, comme l'avait déjà fait M. Bertrand (**), applique la théorie de l'intégration des équa- tions simultanées aux dérivées partielles à la détermination des conditions d'intégrabilité d'une expression différentielle de la forme (i) djcF{x,r,ji,r2^ '-^j'n). (*) Traduction de M. Houël, pages i47 et suivantes. Gauthier-Villars; 1869. (**) Leçon professée au CoHégc de France en i863. ( 74i ) où l'on ie|)résenle par x une variable indépeiidaiite, par y une fonction arbitraire de cette variable et par 7-,, y.,,. ., y,, les n premières dérivées de celte fonction par rapport à x. » Il arrive bien à la condition d'Eider, qui est nécessaire et suffisante (*), mais il regrette de ne pouvoir pas en déduire simplement toutes les autres conditions dont sa méthode montre la nécessité. C'est cette lacune que je me propose de combler dans celte Note, qui servira en même lem|)s de complément à l'étude faite par Joachimstalii (**) de la décomposition de cette condition en plusieurs autres. » On voit tout d'abord que la fonction dont F serait la dérivée par rap- port à X ne doit pas contenir j-„ dans son expression, parce qu'on suppose que j' est une fonction arbitraire et que tout terme en )„ donnerait, dans la dérivée, un terme en ^ „^| qui ne se trouve pas dans F. Soit cette fonction connue; posons do do ftv df dv On doit avoir identiquement (2) p + 7j, +/>, jo + ...-+- /j„-,jr,. --^ F(x, 7', /,,..., /„_,,jr«). ce qui exige, puisque l'on peut regarder j^„ comme une variable indépen- dante, que la fonction F soit de la forme F = p -^ r«F„, P et F„ désignant des fonctions indépendantes de^'„, et que l'on ait (3; . /^;.-, = F„. » La fonction inconnue f doit donc satisfaire aux deux équations si- nudtanées aux dérivées partielles du premier ordre (2) et (3), que nous mettions sous la forme (4 ) H ^ p + (JJ, I- p,J. + . . . + Pu-lJn-< -H Pn-,J„ - I'" = O, (5) H, =^ /5„_, - F„ =: o. (*) Journal de l'Ecole Polflcc/inir/uc. Bkrtrand, XXKVIIP rallier. (**) BtRTUAMD, Traite de Calcul intéi^rul, t. I, payes i53 et suiviiiitts. N ( 74^ ) » Posons maintenant, pour simplifier l'écriture, d} " ^." ^/j; ~ " • • • ' rlr, ^ '■' ■ ■ • ' ^4^ "^ "-' ' et formons le tableau suivant de fonctions : dx ' "-' rfx " "-- dx -' ' >■ dx » Nous trouvons, en adoptant la notation de Poisson, (H, H,) = H. = p„-i — w,, (H, Ho) = Hj = p„_3 — Wo, (H, H„_| ) =:= H„ = y — w„ I , (H, H„) = 0),,, et de plus ("'■' "^) = ^;;:;- - ;?/—,' / et A' désignant deux nombres quelconques de la suite i, a, 3,...,«. Les variables que nous associons dans la formation de ces fonctions sont évi- demment X et p, j et q, j\ etp,, .. , jr„_, et p„_,. » Pour que les équations (4) et (5) aient une solution commune, il faut qu'on ait (G) H2 = o, H3=o, ..., H„--o, et, identiquement, (7) «'.= o, (H,, H^) = o, pour toutes les valeurs i, 2,..., n des indices j et k. » Les équations (6), jointes aux équations (4) et (5), font connaître les valeurs de/), q, Pn--i p,i-[ en fonction de x,;?-, /,,... , j'„_i, et, par suite, déterminent la fonction inconnue f. » La première des équations (7) est la condition d'Euler, et je dis que toutes les autres en sont des conséquences immédiates. En effet, si nous considérons la fonction &),, nous voyons qu'elle ne contient pas la va- riable j-„, car on a '^P «'F,, dF„ rfF„ f/F„ dF„ O), = dx„^, ''■^" dj;,::, dx dj-^' df,^'- ■ dr„_,^"' et le coefficient de j^„ est identiquement nul. ( 743 ) >» On en conclut que, clans la fonction Uo,le coefficient àe jr„ est égal à (//„_, '0»-i ce sera le coefficient de^„,, dans Wj, celui de ^«^.o dans w,, et, finalement, celui de j'2„_2 dans w„ .( H,, Ha) représente donc, au signe près, le coef- ficient de j"2„_o dans la condition d'Enler, et il faut que ce coefficient snit nul pour qu'elle puisse être satisfaite identiquement. » S'il en est ainsi, la fonction w, est indépendante de j„. et le coeffi- cient de ) „ dans wj doit être égal à -^-^--(TlnH,); ce sera le coefficient de jj„_3 dans «„, et ce coefficient doit être nul. En poiusuivant ce raisonnement, on voit que la condition d'iiuler entraîne les suivantes : (8) (H,,H2)-o, (H,, H3) = o, ..., :H,,H„)r^o. M Cela posé, en vertu du théorènio de Jacobi, qui se traduit par l'identité [A, (B, C)] -H [B, (C, A)j + [C, (A, B)] r= o, on a, en supposant / <^ A-, (H„ H, = -[H„(H, H,_,)] = [H,(H,_,, H,)J - (H,_,, H,,,) ; si donc toutes les conditions, telles que (H,-_,,H;i) = o, (H,_^,, H;i^,) = o, sont identiquement satisfaites, on aura également (H„H,) = o. » Les identités (8) entraînent donc les suivantes : (H,, H,) = o, ..., (H2,H„)-o; et, en remontant ainsi de proclie en proche, on arrive à voir que toutes les égalités ("m H,;^.0 sont satisfaites uniquement quand la condition d'Euler l'est elle-même. » TriÉORlE mes NOMBRES. — Impossibilité de Véquation a-^-f-^' + :;' = o. Note du V. l*F.pi.v, présentée par M. TIermite. « t. Colli> équation est éi^alcinent impossible lorsqu'on suppose que l'une des indéterminées est divisible par 7. Soit, en effet, = multiple de 7. ( 744 ) Les nombres x, y, z vérifieront les équations (4), où Z, m, ?i, )., /x, v repré- sentent des nombres entiers, premiers entre eux deux à deux, dont un seul, n, peut être multiple de 7. » Posons, pour abréger, P = a, in' -- h, ']^ ri' = c, Imn = P, x" -h /- + Z- -i- xy -i- jz 1- zx = q. On aura, en conséquence, nbc-- 7«P', et, si l'on tient compte de l'équation (2), on tirera de l'identité (5) l'équa- tion (6) f = fv^{r-'-rxjz). La somme p est donc divisible par 7 P. Désignons par B le quotient /> '. 7 P, nous aurons (7) B'=ry=4-7BPxjz. Or B est premier avec xjz et, par conséquent, avec 7 P. On a, en effet, en vertu des équations (4), p = X H- 7" + s -— /' — 1\ — m' — mix = 7"/^' — 7«v, B l'—l m'— fj. _ 'j'/i' ^ iiifi 'j ni tm d'où l'on voit que B est premier avec chacun des nombres Z, X, m, p., •■jn^ v, puisque ces nombres sont eux-mêmes premiers entre eux deux à deux. » 2. Nous allons démontrer d'abord que B est un carré. Soit, en effet, A^ le plus grand carré diviseur de B, et posons B — k-Q. Le carré q"^ dans l'équation (7), doit être divisible par A'. Posons, conséquemment, q = kq'. En divisant par A', nous déduisons de l'équation (7) A'-6' = 9"+ ■jO^xjz. Comme Q n'a pas de diviseur carré, il ne peut diviser q'- sans diviser q' . Soit donc ç'= Rô, et divisons par 5^ la dernière équation; nous trouvons Or 5, comme son multiple B, est premier avec xjz et avec 7P (4); néan- moins le quotient 7Pj;^z ". 0 est entier; on a donc 5 = 1: (745) la dernière équation devient (8) A'=== R-H- 7PX/Z; de plus B=^A% p = 7A-P, 7=^AR. '> 3. Afin d'exprimer le produit xjz au moyen des trois nombres A, P, R, nous remarquerons d'abord que la somme des trois équations (j + 2)- = rr, (z 4- >r)= = i-, {x -\- jf — c- donne o:- + /- -f- z- -t- XJ ->r jrz-r- ZX — = AR. On a donc a'4- ^'-4- c- = aAR, a -\- b -^ c — \^k-V, abc = ']'V. Or xjrz = [p ~ a)[p — b){ p — c) =^ p^ ■-- [a -\- b -i- c)p--{- [ab -r- bc + ca) p — abc = — //' -f- [ab + bc -+- ac)p — abc. D'ailleurs ab -r- bc '{- ac — { [{a -{- b -h c)- — {a- + b- + c^)] = 2p- — AR ; donc x/z =/;^4-;>AR —abc ~ fk^V- ^ k'VK - 7»P', en sorte que l'équation (8) devient A'--^R--H 7'A«P'-7U'P^R - 7'P«. Comme l'un des trois nombres j;-, j, z est pair, le nombre B, premier avec XJZ, est impair, ainsi que sa racine carrée A. La dernière équation exige que P soit pair. Posant donc P — 2S, nous mettrons la dernière équation sous la forme suivante : (9) (R - 2.7^A»S%'^ ^(A« - Q.-j'S'f + 4.7'S». » 4. Comme les deux nombres A et S sont premiers entre eux, la dé- composition de cette équation donnera :+: (R - 2.7"A>S') ih (A'- G.7'S') = 2.U^ dr (R- 2.7-A'S^)h:(A"-6.7'S') =2.7'V», S = UV; ± (A»- 6.7*UW*) = U»- 7'V'. On doit prendre le signe supérieur, car autrement 7 diviserait la somme de 0. R., 1876, 1"=» Semturc. (T. LXXXll, N» 13.) 97 ( 746) deux carrés premiers entre eux, ce qui est impossible. On a donc On décompose cette équation de l'une des manières suivantes : U' + 3.7*V*± A3 = 2.M% 2.7'M% U*-h a.y^V'qz A= = 32.7'ÎN% 32]S% V -•= MN, en sorte qu'on a l'une des deux équations U^=:: M« - 3.7^M^]S^ + i6.7'N% W = fW- 3.7^\]»]N*-^ I6N^ Si M était pair, U devrait l'être également, ce qui n'est pas admissible, puisque les trois nombres U, M, N sont premiers entre eux. La dernière équation doit être rejetée, car, suivant qu'on suppose U pair ou impair, on en déduit l'une des deux congruences impossibles 0^^7 — 3 (mod. 8), ^ -^ 7 (mod. 8). Dans la première équation, il faut supposer U impair et N pair, parce que, dans le cas contraire, on aurait la congruence absurde osssr — 3 (mod. 8). Posant donc N = 2 a/3, nous voyons que la solution de l'équation proposée est ramenée à celle de l'équation U* = M*-48.7*M'a*p^-^(lG)^7V.«,'3^ = (M*-24.7-.a'/3*)^+2^7'a*/3^ En tenant compte de ce que le nombre 7 ne peut diviser une somme de deux carrés premiers entre eux, on voit que l'équation obtenue ne peut se décomposer que d'une seule manière U^ + M" - 24 . 7- a' /5* -_^ 2 a% d'où résulte l'équation Si donc l'équation proposée était possible, on trouverait trois nombres premiers entre eux, U, a, /3, propres à vérifier la dernière équation. On pourrait donc aussi résoudre l'équation (1) u^ =^ x^ ■+- 7'7"'', en donnant aux indéterminées des valeurs entières et premières entre elles ( 747 ) ce qui a été démontré impossible. Il est donc aussi impossible de résoTidre l'équation proposée .r' -f- j'' ~ z' = o en nombres entiers et tous différents de zéro. » CHIMIE AGRICOLE. — Sur les échanges d'ammoniaque entre tes eaux naturelles et l'atmosphère; par M. Th. Schlœsing. « J'ai eu Ihouncur de présenter à l'Académie [CoTiiptes rendus, i8-5, 20 décembre), au sujet du partage de l'ammoniaque (i) entre l'air et l'eau, un premier tableau d'expériences dans lesquelles l'air contenait o"b^o6 d'al- cali par mètre cube. Cette proportion était voisine du maximum que j'ai observé dans l'atmospliére ; il convenait donc de poursuivre les études avec de l'air beaucoup plus pauvre, afin d'obtenir des mesures applicables aux phénomènes naturels. Ce sont les résultats de ces nouvelles recherches que je viens soumettre à l'Académie : 'rie I (déjà p iiWiéc mais revue). Sér IF. II SÉR E III 3"", 06 Aral"' dans 1 ""■ d'air. 0™ So3. O"! ,oi5. Tem- Ammoniaque Tem- Ammoniaque Tem- Ammoniaque pérature. dans I litre d'eau. pérature. 0 dans litre d'eau. me pérature 0 dans litre d'eau — o,« .4,6 -0,1 7.37 0,2 3,76 -h 54 10,86 -1-1,1 7. '7 6,6 2,69 l3,2 4,21 6 5,46 9 1,63 ?o,?. 2,45 11,8 2,45 14.8 0,96 26,7 1,35 i5,4 2,3,4 i,6g 0,81 19,6 o,56 » Dans ces expériences, j'ai opéré exclusivement avec l'eau de mer. » Les résultats des trois séries peuvent être représentés par trois courbes, que j'ai construites en prenant les températures pour abscisses et les quan- tités d'ammoniaque dans i litre d'eau pour ordonnées. » On peut constater, sur ces courbes, que les trois ordonnées qui cor- respondent à ime même température sont sensiblement proportionnelles aux trois titres o'°?,o6, o^^.oS, o"'^,oi5, comme si la loi d'absorption des gaz par les liquides trouvait ici son application ordinaire. Cependant cette même loi était en défaut dans mes expériences antérieures, lorsque le titre (1] Par ammoniaque, j'cnlonds l'alrali à l'«''tat où il existe dans la nature, c'est-à-diio engagé avec l'acide carlionitjue dans des combinaisons que je ne puis définir. 97- ( 748 ) de l'air s'élevait à o'"3,25, o™",5o, i milligramme d'ammoniaque par mètre cube. Il serait possible d'expliquer cette contradiction par des différences de constitution des carbonates produits, selon le degré de dilution de l'al- cali dans l'eau; mais je ne veux pas m'arréter sur ce sujet. Acceptant les faits tels que l'expérience les donne, je constate que, dans des expériences où le titre de l'air était comparable à celui de notre atmosphère, les échanges d'ammoniaque ont été réglés sensiblement par la loi d'absorption : j'admet- trai donc à l'avenir que la quantité d'ammoniaque dissoute par l'eau est proportionnelle, à la surface du globe, à la quantité d'alcali contenue dans l'air, lorsque l'équilibre de tension est établi. » Il y a donc entre ces deux quantités, pour une même température, un rapport constant que mes expériences permettent de calculer pour i6 tem- pératures différentes. Voici le type de l'un de ces rapports : ammoniaque dans i mètre cube d'air ammoniaque dans i litre d'eau (Je prends le mètre cube pour unité de volume d'air, afin d'éviter l'accu- mulation des décimales dans l'expression des rapports.) » Prenant pour ordonnées les seize rapports et pour abscisses les tem- pératures, j'ai construit une courbe et j'ai eu la satisfaction de voir les ex- trémités des ordonnées tomber très-près du tracé moyen indiqué par leur ( 749 ) ensemble. Voici, d'après ma coiirl)o, la Tal)le clos rapports pour cliaqin degré de température compris enire zéro et 26 degrés. 0 0,004 1 o,oo4i 2 0,0042 3 o,oo44 4 0,0046 5 o,oo5o 6 o,oo55 7 o,oo63 8 0,0079. 9 o,oo83 10 o,oog5 11 0,0108 12 . . . o,oi?.a 13 o,oi3G o,oi5i 0,0166 0,0184 0,0202 0,0222 0,0242 20 0,0263 IV. 15 16. 17. 18. 19. 21 0,0284 22 o,o3io 23 0,0319 2'» o,o368 25 0,0398 20 0,0438 0 Grâce à cette Table, je suis maintenant en mesure de résoudre les problèmes les plus intéressants sur les échanges d'ammoniaque entre l'air, la pluie, les brouillards, les mers... » 1° Une masse d'air, à luie température T, saturée d'humidité, contient A milligrammes d'ammoniaque par mètre cube; elle descend à une tempé- rature t, d'où résulte une condensation de vapeur; soit v le volume d'eau condensée dans i mètre cube. On demunde combien d'ammoniaque est absorbée par p», combien il pu reste dans l'air. » Cette question n'est autre que celle du partage de l'ammoniaque entre un nuage et la pluie qui s'en échappe. » Soit X la quantité d'ammoniaque contenue dans l'eau v; i litre de cette eau en contiendrait -•, d'autre part, la quantité d'ammoniaque restant dans l'air après la condensation est A — x. On a donc A- = r. /• étant le rapport qui corres])ond dans la Table à la tem[)érature t ; d'où X —■ et .A — X = )) Par exemple, soient T=:25° f — 24 V -1- r 20 i5 .3,7 V -)- /• 10 8,3 Dans les cinq cas, le refroidissement produit i gramme d'eau par mètre cube. » Je trouve : Ammoniaquo conilensce dans l'eau. Ainmoniaque restant dans l'air. . . . 0,027 A 0,04 A 0,064 A 0 . I 1 A 0,19 A o,973A o,((6.\ 0 , 93() A <),S9.V 0,81 A ( 75o) » On voit que l'ammoniaque, condensée par une même quantité d'eau, croît rapidement, à mesure que la température s'abaisse. J'aurai à revenir sur ce point quand je comparerai les pluies d'hiver et d'été. On voit encore combien on se trompe quand on s'imagine que l'ammoniaque d'un nuage se condense presque entièrement dans une pluie. » Ou admet généralement que la pluie entraîne non-seulement l'ammo- niaque des nuages, mais encore celle de l'air qu'elle traverse. Cela peut et doit être pour le nitrate d'ammoniaque, sel dénué de tension, comme l'a démontré M. Boussingault, et flottant dans l'air à l'état de poussière; mais, quant au carbonate, il est certain que la pluie peut en prendre, en céder ou passer sans modifier sa proportion dans l'air, selon les richesses et les températures respectives des nuées où elle prend naissance et des couches d'air qu'elle rencontre en tombant. En réalité, les dosages continus de l'ammoniaque aérienne, que j'ai institués depuis près d'une année, montrent que les chutes de pluie font varier le titre de l'air, tantôt en plus, tantôt en moins; mais ces variations disparaissent dans les moyennes. « CHIMIE ORGANIQUE. — Sources d^oxjde de carbone; nouveau mode de préparation de l'acide formique très-concentré. Note de M. Lorin. « 1. La réaction de l'acide oxalique déshydraté sur les alcools polyato- miquesse complique, surtout après un certain temps, de l'action déshydra- tante de cet acide ou d'un alcool polyafoniique, la glycérine par exemple; ces deux actions déshydratantes s'exerçant soit sur l'acide formique, nais- sant de l'acide oxalique lui-même ou de l'oxaline, soit sur la formine, la chaleur longtemps soutenue intervenantaussi. Il est probable que ces causes diverses ont simultanément leur influence sur la décomposition finale de l'acide fornùque en eau et en oxyde de carbone, dans ces cas d'éthérifîca- tion. « 2. Action de la chaleur sur l'acide oxalique déshydraté. — L'acide oxa- lique desséché se sublime à i65 degrés et se décompose un peu au-dessus, en donnant (TiJRNER) un peu moins de 5 volumes d'oxyde de carbone pour '6 d'acide carbonique, proportions trouvées par Gay-Lussac, opérant sur de l'acide partiellement sublimé. J'ai constaté qu'à iio degrés l'acide déshy- draté, maintenu plusieurs jours, se sublime en partie, donnant à peine du liquide; faits d'accord avec la déshydratation de l'acide ordinaire; mais, au bain d'huile, la décomposition s'obtient d'une manière nette en volumes égaux d'acide carbonique et d'oxyde de carbone, depuis le commencement ( 75i ) jusqu'à la fin, et finalement on a eu i3''', 698 d'oxyde de carbone pour i3''', 434 d'acide carbonique. La quantité d'eau recueillie correspond au volume d'oxyde de carbone produit; l'acide formique n'existait dans l'eau qu'à l'élat de traces. Sans insister sur la rigueur des résultats, l'équiva- lence C*II=0' — C^O' -H C'O'-t- H'O- se trouve vérifiée aussi exacte- ment que possible, surtout l'acide employé. » 3. Action de l'acide ox(di(iiie déshydraté sur l'acide formique concentre. — Ces deux corps réagissent. Vers io5 degrés, le rapport des volumesd'oxyde de carbone et d'acide carbonique a étéconstamment compris entre i,2et 3. Le volume de l'oxyde de carbone a donc toujours été en excès sur celui de l'acide carbonique, contrairement à ce qui a lieu, dans tous les cas, pour l'acide oxalique, le maximum de l'oxyde de carbone, qui est l'unité, n'étant atteint, comme je viens de le tlire, que pour l'acide oxalique déshydraté. C'est donc l'acide formique, deshydraté par l'acide oxalique, qui a fourni la proportion notable d'oxyde de carbone en excès. » 4. Action des Jormiates de potasse ou de sonde sur l'acide formique con- centré. — Lorsqu'on ajoute l'acide formique concentré à du formiate de potasse desséché à i5o degrés, en proportions équivalentes, et qu'après re- froidissement on soumet le biformiate à la chaleur, on constate la fusion vers 120 degrés et un commencement de décomposition en eau, en acide formique et en oxyde de carbone; accentuée vers i3o-i35 degrés, celte dé- composition est notable et régulière vers i5o-i55 degrés. Le dégagement d'oxyde de carbone pur est simultané de la production de l'acide formique aqueux; il cesse lorsque l'acide ne .se produit plus. Les phénomènes restent absolument les mêmes par l'addition répétée d'un nouvel acide formique concentré au même formiate, et chaque fois on retrouve, à très-peu près, le poids primitif de ce formiate. La quantité d'oxyde de carbone est consi- dérable, puisque le litre de l'acide formique élimiiié s'élève et a été moyen- nement, dans une opération, de 5o pour 100. D'ailleurs, avec 42 grammes d'acide à 98, on a eu de suite ])lus de 1 1 litres d'oxyde de carbone. On peut donc rapprocher la déshydratation de l'acide formique par le for- miate de potasse de sa déshydratation par l'acide sulfurique concentré, l'acide oxalique déshydraté. La décomposition du biformiate, exprimant ce fait, se formulerait CMIKO», C-H-O' -^ C=HKO* + H-0= + C=0-. » Les résultats sont identitiucs avec le formiate de soude déshydraté. Après quatre opérations, laites en cohobant successivement l'acide toa*- ( 75^ ) mique de moins en moins riche, il y a eu toujours un dégagement de cha- leur, allant en diminuant. Après repos, la décomposition s'est faite à peu près à la même température, i5o degrés; la proportion d'oxyde de carbone va toujours en diminuant, et à la tin le poids primitif du formiate se re- trouve le même. » Le formiate de baryte et d'autres formiales donnent, avec l'acide for- mique, un moindre dégagement de chaleur; l'acide formique surnage et s'obtient intégralement par distillation, sans formation d'oxyde de carbone, même en élevant la température jusqu'à iGo degrés. Je réserve le formiate d'ammoniaque. » 5. acétates de potasse ou de soude el acide formique concentré. — Le mé- lange avec l'acétate de potasse a donné un dégagement de chaleur qui a porté le thermomètre de lo à 55 degrés. Le sel résultant commence à se décomposer vers i35 degrés et se décompose régulièrement vers i53 degrés, en produisant, d'une manière constante, de l'oxyde de carbone, encore en quantité notable, avec élimination des acides formique et acétique aqueux. L'action hydratante de l'acide formique, dansée cas particulier, m'a semblé digne d'être signalée, » L'acétate de soude déshydraté agit de même; mais, comme pour les formiates, les autres acétates, en général, agissent peu ou n'agissent pas. » 6. C'est un fait remarquable que cette déshydratation de l'acide for- mique, à l'état libre sous l'influence des formiates et des acétates alcalins, à l'état latent dans les formines brutes sous l'influence probable de l'alcool polyatoniique qui se régénère ou subit diverses modifications. Dans ces deux cas particuliers, les températures, i35 et i5o degrés, se rencontrent d'une manière constante et en quelque sorte caractéristique de la décomposition de l'acide formique. » 7. Nouveau mode de préparation dh l'acide formique très-concentré. — La stabilité relative de l'acide oxalique déshydraté, mise en évidence par son action sur les alcools polyatomiques, devait faire penser à l'utiliser, à la place de l'acide sulfurique, pour obtenir, à l'aide d'un formiate, de l'acide formique très-concentré. Le formiate de baryte a donné de l'acide 392,5; mais les résultats les meilleurs ont été fournis par le formiate de soude sec : dans une première opération, l'acide a Mrégl[. Dans une deuxième opération., le mélange des deux corps bien déshydratés et en poudre, fait par par- ties, a été chauffé au bain-marie. On a eu presque la quantité théorique d'un acide formique titrant 99. De l'o.xyde de carbone apparaît en faible quantité au commencement de la réaction, qui présente une grande cmalogie avec celle ( 753 ) (le la jirépnration de l'aride nitrique ordinaire. Ce nouveau mode de production de l' acide foriuiqiie concentré établit une analogie de plus entre l'acide oxalique déshydraté et l'acide sulfurique, analocjie qui fait ainsi rentrer la préparation de l'acide forntiquc concentré dans les cas ordinaires. » Ce travail a été exécuté au laboratoire des Hautes-Études de l'École centrale. » * ANATOMIE. — Sur la constitutioti du canal excréteur de l'organe tiermaphrodite dans le Leucochroa candidissima, Beck (Hélix caiulidissima, Dr.), et dans le Buliinus decollatus, Linn. Note de M. E. Dcbrleil, présentée par M. Ch. Robin. 0 La constitution du canal afférent du Leucochroa candidissima présente une particularité remarquable, particularité qui nous permet de nous rendre compte des fonctions pbysiologiques de ce conduit. A 4 millimétrés de V organe de la glaire, le canal, qui mesure 23 millimétrés de longueur, est entouré de grosses glandes rotijes ou ovales. Ces glandes, au nombre de i8 à 35, sont visibles à l'œil nu; leur coloration blanchàire ou jaunâtre de- vient rougeâtre à l'époque des amours. Elles sont placées entre la mem- brane cellulaire externe et la couche fibreuse médiane, et viennent débou- cher dans l'intérieur du conduit, chacune par un orifice distinct, comme les glandes de la prostate proprement dite. » Des glandes analogues existent aussi dans le Bulimus decollatus; toute- fois, chez ce dernier, elles ne sont pas enveloppées par la membrane cellulaire du canal, mais elles sont extérieures à cet organe. Au voisinage de l'endroit où celui-ci va s'enfoncer dans l'organe de la glaire, on voit accolées, à la portion concave de ce dernier, une série nombreuse de glandes, dont les inférieures sont situées sur le côté convexe du talon. Ces "landes diffèrent encore de celles que nous avons signalées chez le Leucochroa candidissima par la longueur de leur conduit, qui varie en raison directe de leur écarle- ment du canal afférent à l'extérieur duquel il vient aboutir. » Si la théorie de l'invagination du canal afférent était fondée, les glandes qu'on rencontre dans ce canal, chez le Leucochroa candidissima, ainsi que le conduit des mêmes glandes chez le Bulimus decollatus, intercepteraient aux ovules toute connuuuicatiou entre l'organe hermaphrodile et l'ovi- ducte. C'est donc une preuve de plus à ajouter à celles formulées par Bau- delot, à l'appui de la communauté de voie que suivent, chez les Gastéro- podes puhnotiés, l'élément mâle et le produit femelle. » C. R., 1875, I" Semestre. (T. LXXXll, IS» lô.) 9^ { 754 ) ZOOLOGIE. — Des rapports qui existent, chez te chien, entre le nombre des dents molaires et les dimensions des os de la face. Note de M. H. Toussaint, pré- sentée par M. de Qiiatrefages. « Parmi les observations nombreuses qui ont été faites, jusqu'à ce jour, sur les variations de la foriiuile dentaire du chien, un petit nombre se rap- portent aux dents molaires. Les anomalies les plus importantes, signalées par MM. de Blainville (i), Geoffroy Saint-Hilaire (2), Gervais (3), Ma- gitot (4), ont été considérées par ces auteurs comme accidentelles. » A côté de ces faits tératologiques qui se remarquent dans toutes les espèces, on peut observer des modifications, dont l'importance nous paraît plus considérable; car elles semblent, d'après un grand nombre d'obser- vations, avoir un caractère constant dans It-s animaux d'une même race. » L'aspect si caractéristique de la tète, cliez les chiens de différentes races, tient surtout aux dimensions de la face et au plus ou moins d'écar- tement du pont zygomatique. Aucune autre espèce ne fournit des animaux aussi dissemblables sous ce point de vue que les boule-dogues et les lévriers. Aux moditications de la face correspondent des modifications dans le système dentaire : le nombre des incisives et des canines reste constant; mais l'arrangeuîent et le nombre des molaires varient dans de très-larges limites. » La formule normale des dents molaires du chien est ^ ; dans le boule- dogue et surtout dans les petites variétés de cette race, le nombre des (i) De Blainville (i)(\5 anomalies dentaires) rapporte deux cas semblables : un niàtin et (j _ n , un griffon anglais dont la formule était : molaires, -', de plus un lévrier d'Eyyptc pre- ..<;;- 6 sentait huit molaires inférieures, d'un cote : -; (2) Geoffroy Saint-llilaire [Traité de Tératologie), cite, sans désigner la race, Iccasd'uu rt _ n chien présentant sept molaires supérieures de chaque côté : formule -^-—-i et celui d'un vieux lévrier ayant une molaire supplémentaire inférieure droite, placée en arrière, d'où la r I *^-^ lormule b-7 (3) M. Gervais [Histoire naturelle des Mammifères et Dictionnaire encyclopédique des Sciences médicales, article Chiens) rappelle que le nombre des dents molaires varie : « Un sait, dit-il, qu'il y a des chiens accidentellement pourvus de ~ molaires ». (4) M. Blayilol [De l'anomalie de nombre, (ians\c Journal de l'Anal, et de la Phys., iS^Ô) G-(; a recueilli une tête de braque dont la formule est ~ — 5 • (755) molaires est fort souvent au-dessous de celui que nous venons d'assigner. La fonnide peut s'écrire ^ ou |; il est quelques sujels chez lesquels on ne rencontre que quatre molaires supérieures et six ou même cinq inférieures. En revanche, nous possédons des tètes de lévriers dont la formule est l". On peut assister, pour ainsi dire, à ces transformations de la formide dentaire en examinant les types intermédiaires. En partant de l'épagueul pour aller vers les animaux à face courte, on voit d'abord les dents se l'cs- sorrer jusqu'à se loucher par leurs bords, puis chevaucher de façon à rap- peler la dentition du phoque. Bientôt l'ime des prémolaires se tourne com- plètement en travers, et enfin, dans luie dernière phase, survient la dispa- rition d'une ou de plusieurs dents. » A la mâchoire supérieure du boule-dogue, la disparition commence par la deuxième molaire tid)Prcideuse; celle qui disparaît ensuite est la troisième prémolaire, dont le grand axe était devenu, dans les faces moins rapetissées, tout à f.iit transversal. A la mâchoire inférieure, c'est la pre- mière prémolaire à une racine qui disparaît d'abord, puis la petite tuber- culeuse postérieure; enfin celle qui a la plus grande tendance à se toiu-ner en travers est la quatrième prémolaire (principale inférieure de de Blain- ville); souvent même elle a disparu avant la tuberculeuse postérieure. » Si l'on examine, au contraire, des tètes dont la face s'est allongée, on constate que les dents se séparent, s'espacent largement jusqu'à ce qu'il s'ajoute une avant-molaire à une racine à la mâchoire supérieure. Il en est de même à l'inférieure, où l'on voit, depUis, apparaître, soit en même temps, soit même avant l'antérieure, une arrière-molaire tuberculeuse. » Dans les animaux à face moyenne, l'épagneul par exemple, les deux mâchoires ont sensiblement la même longueur; les dents incisives supé- rieures recouvrent et dépassent légèrement les dents inférieures. » Tout le monde connaît la forme particulière du maxillaire inférieur qui donne aux boule-dogues une physionomie si caractéristique. En géné- ral, I(>s animaux de cette race dont la mâchoire inférieure proémine le plus possèdent le nombre nnriii.il de dents à cette mâchoire. Elles ont pu chevauchei- ii'gèremcnt ; mais, à la mâchoire supérieure, elles ont diminué de nombre ou bien l'une d'elles s'est tournée en travers par suite du rape- tissement de cette mâchoire : d'où la longueur plus grande du maxillaire inférieur. M II se comprend aisément qu'au maxillaire inférieur, qtù est peu épais et dont les dents sont |iressées entre deux lames de tissu compacte, la direc- tion transversale soit difficile à preiulre. Néanmoins, elle s'observe, mais à 98.. (756 ) un moindre degré qu'à la mâchoire supérieure; et, dans ce cas, les branches du maxillaire s'épaississent, el la ligne d'implantation des dents molaires décrit une courbe brève à convexité extcrieine. » La plus grande longueur du maxillaire inférieur des boule-dogues est donc une conséquence delà difficulté qu'éprouvent les dents à se tour- ner en travers et par suite à disparaître. A l'appui de cette manière de voir, on peut apporter le fait de chiens à mâchoires égales, mais dont les dents inférieures ont diminué dénombre pendant que les supérieures se rappro- chaient. Nous possédons une belle tête qui présente ce caractère, et dont la formule est ^ — ■= molaires. » Dans le phénomène du raccourcissement de la face, tous les os ne concourent pas dans la même proportion à la diminution de longueur; cette diminution se fait surtout aux dépens du maxillaire supérieur, et prin- cipalement de ses parties antérieures et postérieures. Chez les animaux à face courte, que nous avons plus spécialement étudiés, la fosse temporale s'agrandit pour loger des crotaphites énormes. Il s'ensuit que non-seule- ment l'os zygomatique est écarté, mais qu'il est aussi reporté en avant, et, par cela même, n'offre plus qu'un point d'appui très-faible à la petite tuberculeuse dont les racines ne tardent pas à perforer la mince lame osseuse dans laquelle elles se trouvent implantées. Celte lame devient ensuite de plus en plus fragile et la dent disparaît pour ainsi dire d'un seul coup, avec la portion d'os qui la portait. La dent carnassière et la grosse tuberculeuse bénéficient du changement de direction de l'arcade zygomatique; ellessont plus fortement étayées : aussi ne les voit-on jamais manquer; c'est à peine si la carnassière subit une légère déviation trans- versale. » Les observations que nous venons de résumer ne concernent aucune des races dégénérées, si nombreuses dans l'espèce canine, telles que les chiens de très-petite taille, à tête globuleuse, ou les chiens nus dits chinois et japonais. Chez ces animaux, le nomhre des dents est rarement celui du type. Presque toujours il est inférieur, et leur disparition ne coïncide pas avec le raccourcisseaient des mâchoires; il se forme chez eux des espaces interdentaires. La diminution du nombre tient à des causes très-com- plexes que nous étudierons plus tard. » M. Hermite, en faisant hommage à l'Académie, au nom de M. Paul du Bois-Reymond^ professeur à l'Université de Tiibingue, d'un Mémoire inli- (75? ) liilé : « Reclierchcs sur la convergence et la divergence des formules de représentation de Fourier », s'exprime comme il suit : « Lejeune-Dirichlet, qui, le premier, a établi pai" une analyse enlière- incnf rigoureuse, des conditions suffisantes pour la convergence de la série trigonométrique de Fourier, s'est borné aux fonctions n'ayant qu'un nombre fini de maxima, entre les limites, — n, + n de la variable, et a démontré que sous celte condition les développements étaient toujours con- vergents. » Ce n'est donc qu'en considérant des fonctions qui présentent, soit dans le voisinage de valeurs particulières, soit pour toutes les valeurs de la variable, des maxima infiniment petits et infiniment rapprocbés, que l'on pourra s'attendre à rencontrer enfin la limite séparant les fonctions expri- mables par la série de Fourier de celles qui la rendraient divergente, ou se convaincre qu'une telle limite n'existe pas, du moins pour les fonctions continues. » M. du Bois-Reymond, commençant ses recherches par les cas les plus simples, considère d'abord une fonction y (a-) qui s'approche de la valeur /(o) = o, avec un nombre infini de maxima. Il choisit l'expression suivante : f(x) = Ç(x)cosy(,r), Ç (x) s'annulant pour x = o, sans maxima, et 'f (.r) devenant infinie pour la même valeur, mais suivant une loi dont il se réservait de disposer. L'étude de ce cas simple s'est déjà trouvée répondre aux besoins les plus essentiels de la théorie, et a conduit le savant auteur à ces deux jirincipalcs jiropositions : » Si Ç(x) et f {x)~* s'annulent sans maxima avec x, le développement de f{x)sera convergent pour j?=o; mais, si ^ (x) devient infinie, en croissant d'une certaine manière, avec un nombre infini de maxima, le développe- ment sera divergent pour x = o, bien qu'alors la fonction soit finie et dé- terminée. » B('aucou[) d'iiutres résultats, que je ne puis indiquer, intéresseront vivement les géomètres, comme servant à fiire plus complètement con- naître la portée du théorème qui joue un rôle si important dans l'analyse, et auquel reste à jamais attaché le nom de Fourier. » M. le baron Larrev présente à l'Académie, de la part de M. Darnes, chi- rurgien général de l'armée américaine, tui volume compacte, en anglais, de looo pages, intitulé : Choiera l'inilcin'ujuc de 1873, aux Etals-Unis. ( 758 ) « L'introduction de ce livre, dit M. Larrey, faite par sir John Wood- worlh, cliirurgien inspecteur, expose l'origine el le développement de l'épi- démie, ainsi que l'emploi des mesures préventives. Un appendice rend hommage à chacun des chirurgiens collaborateurs de l'œuvre commune, dans les diverses contrées de l'Union. » L histoire clinique de l'épidémie de iS^S, l'éliologie, la prophylaxie, l'ori- gine et le développement, lanarration coinpièteet détaillée, avec cartes et plans de chaque contrée envahie et un Appendice sur la Météorologie, telle est la série des différents Chapitres comprenant la première Partie de cet ouvrage. » La deuxième Partie comprend V histoire du choléra épidémique remontant à 1817, puis se manifestant en iSaS, en 182g, en i832-i833 et i834, en 1848, en i854 et en i865-i866, et enfin un aperçu du choléra dans tlnde. ■n Suit une bibliographie du choléra faite avec le plus grand soin par M. John Billing, chirurgien assistant. Elle comprend plus de 3oo pages à deux colonnes et indique, d'une manière précise et méthodique, la plupart, sinon la totalité des publications connues dans les deux mondes. Ce recueil sera précieux désormais pour toutes les recherches scientifiques à entre- prendre de nouveau sur les épidémies du choléra. » M. Larrey présente encore, de la part de M. Barnes, un Rapport rédigé par M. George Otis, chirurgien- assistant de l'armée des États-Unis sur un « Plan de transport par les voies ferrées des soldats blessés, en temps de guerre, avec la description des diverses méthodes employées, dans ce but, en différentes occasions ». « Ce Rapport, dit M. I^arrey, s'applique à un système proposé, en 1874- par un ingénieur russe, M. Zavodovsky, pour les malades aussi bien que pour les blessés, avec planches explicatives reproduites par le rapporteur. Celui-ci indique bien que les guerres récentes ont permis d'utiliser suffi- samment les voies ferrées pour le transport général des troupes ainsi que du matériel, et il a raison de dire que la proposition de l'ingénieur russe pour le transport spécial des malades et des blessés n'est pas du tout chose nouvelle. Il le démontre, d'ailleurs, en rappelant que nous avions, en France, organisé ce système d'évacuations dès iSSg, lorsque j'avais l'hon- neur d'être médecin en chef de l'armée d'Italie. » M. Otis expose ensuite les divers moyens mécaniques à l'aide desquels ce service de transport a été effectué par les voies ferrées, dans d'autres circonstances, et il a soin de rappeler, à ce sujet, l'utile ouvrage du pro- fesseur Th. Lon^more : y/ Treatisc on tlic transport of sick and wounded troops. » ( 7^9 ) M. E. B.»zi.\ adresse une Note tlaus laquelle il jjiopose une fabrication économique île la soude causticjue au moyen du sulfate de soude. L'auteur résuQie ainsi le principe de sa méthode : « Étant donné du sul - fale de soude, on le calcine avec du charbon, pour former du sulfure de sodium. Le sulfure de sodium est dissous dans l'eau, et on le transforme en soude caustique, au moyen d'un oxyde métallique, tel que le bioxyde de cuivre, ou le peroxyde de (er ». M. V. Chatel adresse une Note relative à un projet d'expériences à réa- liser pour étudier l'influence de la lumière sur le dévelo|)pen!ent des végé- taux, et en particulier pour rechercher l'effet des sei)t couleurs du spectre solaire. M. L. ViGOT adresse une Note intitulée : « Changement de peau ou d'é- cailledu genre Crabe appelé vulgairement Towteaa. » A 5 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 6 heures un quart. D. Ouvrages reçus pendant la sÉANct du 2'; mars 1876. Fidcur cl concordance des preuves sur lesquelles icpose la théorie de l'éuo- tiilion en Histoire naturelle; par M. Ch. Mautins. I*aris, im[). J. Claye, 187G; br. iu-8'\ (Extrait de la Revue des Deux-Mondes.) Aventures aériennes et expériences mémorables des grands aéronautes; par W. (le l'OiNViELLE. Paris, E. IMon, 1876; i vol. iii-12 illustré. La gymnastique raisonnée. Mojen infailltble de prolonger l'existence et de prévenir les maladies, etc.; par E. Paz. Paris, Hachette et C'*, 1876; in-8°. Les soulèvements et dépressions du sot sur les côtes ; par J. GiUAiiD. Paris, F. Savy, 187G; in-8". Comptes tendus de la Commission des nmladies régnantes, faits à la Société médicale des hôpitaux de Paris; par le D"^ E. liESNItR. çf fascicule, année 1875. Paris, typ. l-". Malteste, 187G; in-8". Projet de construction d'une chaussée avec ou sans tunnel de Calais à Douvres ( 76o) pour iélablissement d'un chemin de fer entre la France et l'Jnglcterre, pré- senté par M. G. -P. Lahore. Foix, lyp. Pomiès, iSyS; br. in-12. Les merveilles de l'Industrie; par L. FlGUlER, 27" série. Paris, Furiie et C'% 1876; in-8° illustré. Annales des Ponts et Chaussées. Mémoires et documents; 1876, février. Paris, Dunod, 1876; in-8". L'emploi de l'air comprimé comme force motrice. Son rôle dans l'avenir. Etablissement d'un barrage dans la Seine, à Paris; par D. A. UCCIANI. Con- stantinople, inip. Cayol, 187G; br. in-4°. The choiera épidémie of 1873 in the United-States. Washington, govern- nient priiiting office, 1875; in-S" relié. (Présenté par M. Larrey.) ERRJTyJ. (Séance du 20 mars 1876.) Page 649, ligne 3, nu lieu de >,„ //scz />„. ,. ,. , V„p» V„po , ,. , ''nVo /3„V„ B ligne 7 , au lieu de 5 lisez ■ — - 5 et au lieu de — — 5 lisez - — ° ' H « rju Au A n ni)' »/i' 1) liL'ne lOj au lieu de j lisez — • » COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SÉANCE DU LUNDI 5 AVRIL 1870. HRÉSIDENCE DE M. LE VICE-AMIRAL PARIS. MEMOIUES ET COMMUMCATiONS DES MEMBRES ET DES CORRESPOINDANTS DE L'ACADEMIE. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Stir le dèjjlacemctit des raies dans les specltes des éloilcs, j)ruduil jjar leur nioitueiuciit dans l'espace. Lettre du P. Secciii h M. le Secrétaire perpéliieL « Rome, le 23 mars 1876. » Il est généralement admis aujourd'liui, d'après les idées émises par Doppler en 1842, que le déplacement d'un point lumineux, s'éloignant ou s'approcliant de l'observateur, produit une altération dans la longueur de l'onde lumineuse. Si l'on coadjine ce principe avec ceux de l'analyse spec- trale, il en résulte cpie les raits d'une substance existant dans une étoile en mouvement seront déj)lacées |)ar rapport à celles qu'un obtient avec la même substance sur la terre. La grandeur du déplacement dépendra de la vitesse de l'élode dans la direction du rayon visuel de l'observateur. Les objections n'ont pas m.uiqué à cette tliéoiie; mais elle parait générale- uieut reçue (i) et conlirmée par les observations des courbures dans les raies des protubérances solaires. (1) M. van drr Williiiycn l'a puiirlaut combattue. C, K., iS;(i, \" Stmctrr. \^ . LXXXll, ^'' 14.} <)«) ( 762 ) a Pour constater la rigueur de cette théorie, je fis des expériences dès i863, mais les résultats furent alors négatifs. J'attribuai l'insuccès à l'in- sulfisance de mes instruments. M. Huggins reprit peu après la question et trouva des déplacements sensibles, dont il rendit compte à la Société royale de Londres; mais, craignant cependant une illusion produite par la ma- nière d'éclairer la fente, il apporta des changements dans son procédé et examina de nouveau plusieurs étoiles; en 1872, il donna une liste de mou- vements jugés comme définitifs (i). M Je me suis, dans cet intervalle, souvent occupé de ce sujet et surtout en 1868 (2), on employant tantôt des procédés de comparaison, tantôt des méthodes absolues; mais mes résultats ne s'accordaient pas toujours avec ceux du célèbre spectroscopiste anglais. Cependant, par égard pour sa grande autorité et en tenant compte des moyens très-parfaits dont il dispo- sait, j'étais porté à pi-éférer ses résultats, malgré leur opposition avec les miens. Dernièrement, M. Vogel, à Bothkamp, et les astronomes de Green- wicli ayant publié quelques recherches sur ce sujet, j'ai trouvé dans leurs résultats des divergences assez considérables avec ceux de M, Huggins, et je me suis décidé à reprendre ces expériences, et à faire un nouvel examen de la question. )) Je résume dans le tableau suivant les résultais d'une détermination, en marquant avec le signe -I- les cas d'éloiguement, et avec le signe — les cas de rapprochement : Observateurs. Étoiles. — — «"i— — - — ^-- ■- — ~ Huggins. Obs. de Greenwich. Secchi. Vogel. Sirius -t- — — » a Lyre — — o — a Aigle » ± ■ — » Pi'ocyon 4- — » » Castor -h + o » Rifjel . + + » » Rtgiilus -t- — O » ïi Grande Ourse 4- — — » a Pégase — — » » a Cygne — — » » K Coiirounc + — » » a Andromède — — » » ArcUiriis — — o > |: (i) Voir le journal The nature, vol. VI, p. i35, july 1872. (2) Voir Comptes rendus, 2 mars 186b. ( 763 ) » On voit par ce tableau que l'accord existe queltiuefois, mais qvi'il y a (le nombreuses contradictions. On reconnaît du reste à d'autres indices qu'il existe une cause d'erreur encore incoiuiue, et que les procédés de rcclierche demandent à être soigneusement revus. » Plusieurs faits frappent tout d'abord : i" à Greenwicb, presque toutes les observations donnent des résultats négatifs (i), les résultats positifs sont une exception; 2" les résultais relatifs à des jours différents sont non-seu- lement très-discordants en grandeur, mais parfois même renversés; 3" les observations de M. Huggins donnent des valeurs en grande partie semblables pour un grand nombre d'étoiles; 4° ses résultats pour la comète Coggia ne sont pas d'accord avec le mouvement d'ailleurs connu de cette comète; 5° les valeurs moyennes assignées par les divers observateurs sont extrême- ment différentes. » Surpris de ces irrégidarités, je me posai la question su'wunle : peut-il exhler, soit ddiis la manière d'observer, soil dans les iiisliuineiits, une cause d'ei- reur systématique qui produise le déplacement de la mie à l'insu de l'observalcur ? Pour m'en assurer, j'ai fait les ex|)ériencos suivantes, en cbercbaut à éviter les conditions qui étaient soupçonnées défectueuses et à varier autant que possible les autres conditions de l'observation. » D'abord, pour éclairer la fente, j'ai placé le tube de Geissier simple- ment devant l'objectif, à une dislance d'environ o", 5o, en le disposant de manière que le tube capillaire, long d'environ 6 centimètres, fût exactement parallèle au diamètre de l'objectif et à la fente du spectroscope : la lu- mière était assez vive dans l'oculaire du spectroscope pour permettre de voir nettement les raies. Le spectroscope employé était à vision directe : il était formé d'un prisme de Merz composé de cinq prismes ayant une très- forte dispersion ; dans le spectre solaire, les raies D du sodium étaient, avec cet appareil, séparées du double de leur largeur. Pour dilater transversale- ment le spectre de l'étoile, une lentille cylindri(|ueacbromalique était placée près de l'oculaire à l'intérieur de la petite lunette analysalrice. » L'équatorial étant dirigé vers l'étoile Sirius dans de bonnes conditions atmosphériques, nous avons pu voir nettement la raie noire F de l'étoile simultanément et dans le même cluunp, avec la raie de ga/, hydrogène TI/3. Le raie brillante du gaz se projetait en dehors de la raie obscure de l'étoile sur le côté du rouge : on ne pouvait pas apprécier exactement la quantité de celte superposition, car la raie ou |>hilùt la bande stellaireest très-large (i) Voir Monih, Notices, vol. XXXVF, p. 3<) et siiiv. 99 •■ ( 76/| ) et estompée à son bord, coMime nous l'avons constaté dès le commencement de nos recherches. Nous sommes surpris que les observateurs n'insistent pas sur cet aspect de la plupart des raies hydrogéniqiies steliaires. On nous pardonnera de relever tons ces détails, en ayant égard à l'importance des conséquences qui en découlent. » Ce résultat éttiit, au fond, le même que celni que nous avions déjà obtenu, spécialement en 1869, et publié dans nos Mémoires Sur les spectres snlnires, en 1872, page 44- L'étoile semblait donc avoir ses ondes raccourcies, et, par conséquent, se rapprocher de nous, connue on l'a trouvé à Greenwich, et contrairement à M. Huggins. » Ne me fiant pas à mon appréciation, je fis faire l'observation par mes assistants, tous hibitués à ces mesures. L'observation donnait toujours le même résultat, lorsque la lunette était transportée par l'horloge, et que, de plus, un assistant était au chercheur poiu' la retenir stu- un point fixé et correspondant à la fente du spectfoscope; mais, si l'horloge s'arrêtait ou si l'assistant dérangeait la position de l'étoile, on voyait accidentellement la raie brillante se placer de l'autre côté, ou en coïncidence parfaite avec la raie. Cela nous engagea à répéter plus soigneusement l'observation le jour suivant, pour découvrir la cause de ces variations. » Dans cette seconde série, les résultats fiu'ent d'abord semblnbles à ceux du jour précédent; mais, ayant renoncé à l'emploi de l'horloge, la raie parut se placer d'un côté ou de l'autre, selon que l'étoile était visée ou emportée d'un côté ou de l'autre, par rapport à l'axe de la lunette. Ayant alors adapté de nouveau l'horloge, la raie brillante étant en apparence du côté du rouge, et ayant tourné le spectroscope de 180 degrés sur son axe, la raie se plaça aussi de l'autre côté pour certains observateurs, tout en restant du premier côté pour d'autres. » Ayant reproduit longtemps ces différents changements de position, nous acquîmes la conviction que la raie pouvait paraître constamment d'un côté ou rie l'autre, selon la disposition de l'instrument, sans que l'observateur eût un indice aisez sur pour reconnaître l'illusion dont il était victime. Cette conclusion, on le voit, est très-grave; nous ne prétendons pas que des observateurs aussi habiles aient été trompés, mais nous signalons une erreur possible dans ce genre d'observation. Nous n'avons pas encore réussi à découvrir la source de ces changements, qui pourraient être attribués à luie espèce de parallaxe due à ce que le foyer de l'image stellaire ne coïncidait pas avec le plan de la fente; nous nous bornons seulement à indiquer le phénomène qui pourrait bien avoir fait illusion aux autres ( 765 ) comme à nous. Ici la concordance des observations fréquemment répétées ne serait d'aucun secours, car on se place toujours, en regardant, de façon à avoir la vision plus nette, c'esl-à-dire dans luie position telle qno la même erreur se reproduit. « ASTRONOMIT-:. — Ohservnliov; des taches du Soleil, failes à l'Ohservaloire de Toulouse en 1874 et 1875. Note de M. F. Tisser.wd. « Dans la séance du G avril 187/1, j'ai annoncé à l'Académie que j'avais organisé à l'Observatoire de Toulouse, d'après la belle méthode de M. Car- rington, l'observation régulière des positions des taches du Soleil. Ce tra- vail a été conlinné depuis sans interruption, et je suis heureux de jiouvoir communiquer aujourd'hui à l'Académie un résumé succinct des observa- tions faites depuis le 2:") février 1874 jusqu'au 25 octobre 1875. Les obser- valions ont été faites et réduites par M. Perrotin; j'ai discuté ces observa- tions, et j'en ai déduit les valeurs des rotations. Le nombre des observations s'élève à qSS; elles s'éteiuleut à 3^5 taches distinctes. Dans la première partie du travail, en 1874, 287 taches différentes ont élé observées; en 1875, il n'y en a eu que 88. Ne m'occnpant d'abord que des taches obser- vées au moins trois fois, j'en trouve 76 en 1874; sur ces 76, 4' ont paru dans rhémis|ihère boréal ; leur latitude moyenne a été de + 10", o; 35 ont paru dans Ihémisphère austral, avec la latitude moyenne — ii°,o; la moyenne de ces deux nond)res, abstraction faite du signe, est 10°, 5. En 1875, sur 29 taches observées au moins trois fois, 17 ont une latitude boréale qui est, en moyenne, de ■+- 11°, o; 12 ont une latitude australe de — i2",4 en moyenne; la moyenne de ces deux derniers nombres est 1 1", 7. » Parmi ces taches, 4 ont été observées pendant trois rotations, 12 pen- dant deux rotations. Je donne dans le tableau suivant, dans la colonne T, les valeurs qno j'ai conclues pour la rotation diurne S. La colonne /„ con- tient l'époque de la première observation, la colonne /, celle de la der- nière; Test la différence t, — /„ exprimée en jours, eu nonilu'e rond ; T — C représente les différences entre nos nombres et cenx de Carringlon, T — S les différences entre les mêmes nombres et cetix de M. Spiirer. J'ai eu recours, pour faire cette dernière comparaison, à la publication faite, en 1874, par la Société astronomique de Leipzig, des observations des taclies du Soleil de M. Sporer. ( 766 ) \. t,. ti. T. T. T — S. T — C. 0 1 — i.iG 1874, mars 10. 187', avril 9. 3o 859', 8 — o',6 -6,7 H- 6.18 i87.'(, juillet 26. 1874, août a'f. ^9 859,9 -+- 1,5 — 2,1 ■+■ 8. II — 8.12 -+- 8.17 1875, juillet 28. 187'!, septembre 1. 1S75, avril 27. 1875, 187/1, 1875, septembre i. octobre 2G. mai 38. 35 5'l 3i S57.8 85 '1,8 856,4 -+- 0,9 - o,'4 — 2,6 — 4,4 — 4," — 10. 3i — II .0 — 1 1 . a -t- 11.52 1875, juin 6. 187^1, octobre 2. 187/1, j"'" ■5- 187',, juillet 7. 1875, 187/1, 187/1, iS7'i, juillet 7. octobre 29. août 10. août 3o. 3i 26 56 54 845,5 8',7,6 854,3 848,6 - 9,3 - 6,6 + 0,1 - 4,4 -9/. - «,3 ■+- 0,5 -7,4 — i3,55 — ,'|.G — l'i.IO 187'!, mars 3o. i87.'(, août 18. 1875, mars s.'J. >S7'i, 1875, mai /|. septembre 23. avril 18. 35 36 25 85i,i 84G,6 8'|5,5 + 0,7 -3,5 -4,.". + 3,7 -0,4 — 1,3 - 16.0 — 16. 36 187'!, oclobrc 10. 187'!, octobre 12. ■ 87',. 187',, novembre 10. novembre 10. 3i 29 845.9 8'|5,7 — 1,2 — 0,3 + 2, 1 -)- 2,6 -H 18.5 -t- 19-51 1S75, février 20. 187^, mars l\. 1S75, mars 27. avril 26. 35 53 848,2 839,7 - 0,3 H- 4,0 — 0,5 » 11 convient de réunir en une seule les valeurs de ê, fournies par plu- sieurs taches voisines en latitude; j'ai obtenu ainsi sept résultats distincts consignés dans le second tableau : les deux premiers résultats sont les mêmes que précédemment, le troisième est formé de la réunion de trois valeurs de I, le quatrième en comprend quatre, le cinquième trois, et les deux autres chacun deux. Pour obtenir ces nouvelles valeurs de ^, j'ai combiné les anciennes en leur attribuant des poids égaux aux valeurs correspondantes de T. J'ai mis en regard les comparaisons avec Sporer (T — S), et aussi les comparaisons (T — F), avec une formule proposée par M. Faye. Voici cette formule : ^ = 857',6-i57',3sin=).. » Dans la colonne P, j'ai mis les poids obtenus en ajoutant les valeurs précédentes de t. X. P. T. T-S. T — F. 0 1 r i.i6 3o 859,8 — 0,6 + 2,3 6.18 29 859,9 H- I ,5 + 4,^- 8.i3 120 856,1 — 0,8 + 1.7 1 1 . II 167 849,8 -4,1 — ',9 14. 3 96 848,0 — 2,1 — 0,3 16. 17 60 845,8 - 0,7 -h 0,6 19. II 88 843,1 + 1,8 4- 2,5 ( 7<>7 ) ). On voit que le résultat de la comparaison est assez satisfaisant. Je n'ai pas voulu l'étendre aux taches observées seulement pendant une rotation, parce que ces taches présentent des mouvemenls souvent Irès- irréguliers;, je rapporte ci-dessous les observations d'une tache et les valeurs de H obtenues en comparant chacpie observation à la suivante; L est la longitude comptée à partir du nœud, t le temps écoulé à partir du i" janvier 1874. •4- 20 . 24 L. 254 . 2 1 263,017 21 . I 21. 3 20 . 5() 20. 58 +• 20.48 271 .20 284.45 3i2.5i 327.39 34.. 18 264,128 265,038 267,014 268,067 269,054 i5. .29 .4. 74 .4. 22 .4. ,06 i3. 83 )> Ç diminue constamment, et il est impossible de déterminer luie valeur admissible des observations précédentes. Nous avons rencontré très-fré- quemment celte diminution continue de ^ dans les taches qui ne durent que pendant une rotation. a Comme je l'ai dit au commencement de cette Note, nos gSS obser- vations des taches solaires sont entièrement réduites; on pourrait les imprimer dès aujourd'hui; j'espère que les ressources du budget de l'Ob- servatoire de Toulouse me permettront bientôt de faire cette publi- cation. » CORRESPONDAIXCE. M. W. Spottiswoode, nommé Correspondant poiu" la Section de Géo- métrie, adresse ses remercîments à l'Académie. M. A. VuLPiAx prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Médecine et de Chirurgie, par le décès de M. Audial. (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) M. J. Fka-vcdis prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la i)lace d'Académicien libre, laissée vacante par le décès de M. Sécjuicr. (Jlenvoi à l.i future Coauuission.) ( 768 ) La Société Industrielle de Mulhouse invile les Membres de l'Acfl- démie à assister à la fera qu'elle coiiiple célébrer au mois de mai prochain, à l'occasion du cinquantième anniversaire de sa fondation. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Une brochure de M. Maniilieun intitulée ; « Recherches sur la sur- face de l'onde » ; 2° Les (juatre volumes du « Traité de Mécanique », par M. Ed. CoUicjnon. M. LÉopoLD Delisle, Directeur de la Bibliothèque nationale, fait honi- mnge à l'Académie, au nom des héritiers de M. Rathery, de six Mémoires communiqués à l'Académie des Sciences par de Beaafoil, Cassini, Clairaul, de Mairan et de MaupeiUiis. Ces manuscrits, classés par M. E. Charavay, faisaient partie de la collection de pièces autographes de M. Ralhery. Ces Mémoires seront déposés aux Archives. M. André adresse à l'Académie le Rapport qui contient les résultats des observations faites à Nouméa, sur le passage de Vénus. Ce document sera transmis à la Commission du Passage de Vénus, qui doit prendre les mesures nécessaires pour eu assurer la publication. CHIMIE ANALYTIQUE. — Recherche de l'alcool vinique dans les mélanges et noiamincnl en pvéicnce de t' esprit- de-bois ; par ]\LM. Alf. Riche et Cu. Uauuy. K Dans une précédente Commmunication (i) nous avons fait connaître une méthode qui permet de déceler et même de do^er dans une certaine mesure l'alcool méthylique en présence de l'alcool vinique. » Aujourd'hui, nous avons l'honneur de soumettre au jugement de l'A- cadémie une solution pratique du problème inverse, la recherche de l'alcool vinique dans un mélange et spécialement dans les ])roduits très-impiu's, à base d'alcol méthylique, désignés sous le nom de nietlijlènes. » La méthode repose sur les principes suivants. Les aldéhydes font passer au violet la couleui rouge de la (iichsine, c'est-à-dire des sels de rosaniline [M. Lauth (2)j. (i) Comptes rendus, t. LXXX, p. lO'jb; iH^S. (2) Réperluire de Chimie appliquée, t. III, p. 2'j3j 1861. ( 769) » D'après nos expériences, le mélhylal, l'acélal possètlenf la même pro- priété. Celte couleur résiste énergiqueinent à l'action de l'acide sulHircux qui décolore la fuchsine avec facilité. » Couime l'aldéhyde vinique se produit dans un grand nombre de cir- constances, et que, au contraire, l'aldéhyde niélhylique semble ne se former que dans des conditions toutes spéciales, nous avons pensé qu'on pourr.iit arriver à discerner la présence de l'alcool vini(jue dans l'alcool niélliylique eu produisant l'aldéhyde du premier au moyen d'agents d'oxydalion, (|ui ne détermineraient pas la formation de l'aldéhyde mélhylique. » La distdlation de ces alcools avec le permanganate de potasse et l'acide sulfurique réalise cette condition; car le produit obtenu avec l'alcool ordi- naire colore la fuchsine en violet, tandis que le liquide fourni i)ar l'alcool métliylique reste sans se colorer. Cette dilférence constitue un moyen de distuiguer les deux alcools lorsqu'ils sont en quantité noiable, mais il manque de sensibilité, parce que l'alcool vinique, sans s'oxyder aussi éner- giquement que l'alcool méthylique, qui donne naissance à un aboiulant dé- gagement d'acide carbonique, fournil cependant de notables quantités d'a- cide acétique; pour donner au procédé l'extième sensibilité dont il est question plus loin, il est nécessaire d'agir à froid. » La question se complique encore lorsque l'alcool vinique est mélangé non pas à l'alcool méthylique pur, mais aux méthylènes commerciaux, parce qu'ils contiennent de l'aldéhyde vinique, et d'autres produits mal déterminés qui, colorant la fuchsine en violet, doivent rentrer dans la classe des aldéhydes. Des lors, il est nécessaire de détruire ces matières. Nous at- teignons ce but par une distillation en présence de l'acide sulfurique, distil- lation qui retient aussi la glycérine et diverses substances attaquables par l'acide permanganique qui sont introduites frauduleusement dans lesalcools du commerce. Nous avons imaginé à cet effet un petit alambic qui permet d'opérer en quelques instants, et cet appared, ainsi que les réactifs, est contenu ilans un nécessaire peu volumineux. » A. Le liquide pèse 80 degrés cui moins à CitlcooinèUe. — C'est le cas de tous les alcools counuerciaux. On en prend /j centimètres cubes ([u'on verse dans le ballon de l'alambic où l'on fait tomber ensuite avec précaution 6 centimètres cubes d'acide sulfurique ordinaire. Après avoir chauffé un instant ce vase a la main, on ajoute 10 centimètres cubes d'eau, on ferme l'appareil, on chauffe, et l'on recueille 7 à 8 centimètres cubes dans l'éprou- vette graduée où l'on a mis 10 centimètres cubes d'eau. Ou introduit dans l'éprouvette 5 centimètres cubes d'acide sulfurique à 21 degrés 15., et C. R., 1876, 1" Se/7icr»i«.(T.LXXXll, N» l^i.) I 0«1 ( 77" ) lo centimèlres cubes de permanganate de potasse à 4 degrés B. Après trois à cinq minutes, le liquide ayant fortement bruni, ou y verse l\ centimètres cubes d'IiyposuUite de soude à 33 degrés B., puis 4 centimètres cubes d'une solution de fuchsine à 2 centigrammes par litre. » B. Le liquide jièse moins de 8o degrés à l'alcoomètre. — On l'étend d'eau de façon à l'amener à 5 degrés, on en prend 3o centimèlres cubes qu'on distille avec lo centimètres cubes d'acide sulfurique, et l'on en recueille 12 centimètres cubes qu'on additionne successivement de 4 centimètres cubes d'acide et des autres réactifs à la dose donnée ci-dessus. » Dans ces conditions l'esprit-de-bois donne un liquide blanc jaunâtre, tandis que, s'il est accoiupagné d'alcool vinique, la liqueur prend des co- lorations violacées d'autant plus intenses que ce dernier est en plus grande quantité. L'opération dure quelques minutes. La mesure des réactifs se fait sans difficulté, parce que l'épronvelte porte des traits correspondant aux quantités à introduire. )) L'acétone, l'acide formique, l'alcool iso|)ropylique ne fournissent pas de coloration dans les conditions qu'on vient d'indiquer. Il n'en est pas de même des alcools propylique, bulylique et amylique; ce fait n'a pas d'im- portance dans la pratique, parce que ces alcools n'existent ])as à l'état isolé dans le commerce et ne se rencontrent que dans l'alcool vinique; cependant nous avons tenu à résoudre la question, même dans ce cas exceptionnel. L'alcool est ramené à 5 degrés, et traité successivement par 5 centimètres cubes d'acide, 5 centimètres cubes de permanganate, 2 cen- timètres cubes d'hyposulfite et 4 centimètres cubes de couleur; les alcools méthylique, butylique et amylique donnent une liqueur jaune soufre; l'alcool propylique fournit une teinte gris verJàtre, et l'alcool vinique produit la coloration violette. Cette réaction est tellement sensible, qu'il n'est pas téméraire de penser que la légère nuance obtenue avec l'alcool propylique est due à des traces d'alcool vinique restant dans le liquide. M La recherche de l'alcool vinique dans l'eau peut se faire aisément, dans un cours, par exemple, sans qu'il soit nécessaire de faire usage des liquides titrés dont on a indiqué la composition. On prend quelques centimètres cubes d'alcool qu'on étend de leur volume d'eau environ. On ajoute trois à quatre gouttes d'acide sulfurique, quelques centimètres cubes de permanganate de potasse; puis, lorsque le mélange s'est troublé après une ou deux minutes, on décolore la liqueur par de l'hyposulfite de soude. Si l'on y introduit alors un peu de fuchsine très-étendue, le liquide se colore en violet instantanément, ou au bout de quelques minutes si la dose ( 77' ) d'alcool était très- faible, tandis que l'eau pure, traitée de la même façon, donne un liquide jaune soufre. M La sensibilité de celte réaction est telle, qu'elle permet de reconnaître dans l'eau l;i présence d'une quantité d'alcool vinique moindre que i mil- lième. » BOTANIQUE. — Sur les sprrinaties des Ascomycètes, leur nrtlure, leur rôle pliysiologique. Note de M. Max. î]or\it, présentée par M. Decaisne. K Le polymorphisme des Champignons est aujourd'hui considéré comme une vérité indiscutable; les magnifiques travaux de M. Tulasne ont établi ce fait sur des bases tellement solides qu'il ne peut plus être ébranlé désor- mais. Le splendide ouvrage qui réunit et résume ces recherches, poursui- vies pendant de longues années, est le Selecla Ftiinjotuin Carpolocjin. » On y voit que les Ascomycètes possèdent quatre modes de re|)roduc- tion : i°des thèques, contenant des spores en général au nombre de huit; 2° des stylospores; 3° des spermalies; /|° des conidies. » Les spermalies ont été considérées d'abord, par M. Tulasne, comme des corpuscules fécondateurs; leur nombre immense, leur petite (aille, la présence d'autres spores germant avec rapidité, la facilité avec laquelle l'eau délaye la gomme qui les réunit et peut ainsi les entraîner, la néces- sité d'un acte fécondateur, évidente pour la formation des périthèces, ont fait admettre cette hypothèse. Ce qui appuyait celte manière de voir, c'était principalement le refus d'entrer en germination, dans les conditions où les trois autres sortes de spores se développent aisément. )> Un travail soumis, il y a déjà trois années, au jugement de l'Acadé- mie (i), montrait que cette théorie pouvait être combattue par de solides raisons. M. Tulasne, lui-même, l'avait renversée, pour ainsi dire, de ses propres mains, en exposant le développement du Pyronemn confliiens et iFaulics Discomycèles, développement dû à la conjugaison de deux sortes d'organes, l'un mâle et l'autre femelle. » J'ai pu obicnir la germination, d'une façon très-complète, dans certains ( l) Répnn>:e à l/i question proposée : Etude de la fécondation dans la classe des Champi- gnons; M. Bronyni.irt, rapporteur [Comptes rendus, séance du 21 juin 1875, p. 1.JG8). Le Mémoire fut remis à la fin de mai 1873 ; il contenait une étude de la fécondation chez les Ascomycètes, des spcrmaties chez K's Urédinées et les Ascomycètes; reclu-rclics que j'avais poursuivies seul, tandis que mon ami, >r. Ro/.o, s'était réservé la ltysiolncji(juc , voulant bien indiquer par là que, au lieu d'être un |)hénouiène anormal ou accidentel, la glycémie ou la présence du sucre dans le sang se ramène à une véritable fonction phy- siologique. )) Mais j'ai ajouté que, pour établir scientifiquement la glycémie phy- siologique, il ne fallait pas seidement apporter des faits et des expériences incontestables : il fallait encore, à l'aide de ces connaissances nouvelles, faire la critique des opinions et des faits antérieurs, de manière à les ré- duire et à les comprendre dans les derniers résultats obtenus. Ce travail de critique expérimentale est aujourd'hui absolument nécessaire aux progrès de la science physiologique. Je vais donc l'entreprendre pour la glycémie, en suivant les différentes phases que la question a parcourues et en essayant de montrer que les résultats nouveaux que je ferai con- naître expliquent ou suppriment de la science, comme n'ayant plus de raison d'y être conservées, toutes les recherches contradictoires faites avant moi sur le même sujet. )i Les médecins et les chimistes qui ont recherché la présence du sucre dans le sang se sont divisés en plusieurs camps : les uns, tels que Dobson, Rollo, Ambrosiani (i), Mac-Gregor, admirent la présence du sucre dans le sang des diabétiques; les autres, tels que Nicolas et Geudeville, Vauquelin et Ségalas (2), Henry et Soubeiran (3) la nièrent ; enfin un troisième groupe d'observateurs, tels que Wollaston (4), Bouchardat (5), avancèrent que la présence du sucre dans le sang des diabétiques n'est pas une chose con- stante. Que penser de ces opinions diverses et même opposées? Faut-il les admettre toutes comme étant fondées sur l'observation de faits réellement contradictoires? Certainement non; car les phénomènes de la nature, par eux-mêmes, ne sauraient jamais être en contradiction : ce sont les opinions erronées des hommes qui seuls se contredisent; et, à ce sujet, on con- fond presque toujours l'interprétation des faits avec les faits eux-mêmes. Quand on dit, par exemple, qu'il y a ou qu'il n'y a pas de sticre dans le sang des diabétiques, on n'exprime pas un fait, comme on semble le croire: fl) Ambrosiani, Jnnal. univcrsal . de ritedec; MiLino, i835. (?.) Note sur le diabète sucré Jniirn. de Chimie médicale, t. I, p. i ; iSîS). (3) Journal de Pharmacie, t. XII, p. Sao; Paris, i87(). (4) On thc existence 0/ siigar in thc blood, etc. [Philosnph. Mag., t. XXXVII, p. 79). (5) Revue méclicale, \t. 3-'. i; iSSg. 101.. ( 78o ) on émet simplement une opinion ou une interprétation déduite de l'emploi de méthodes on de procédés de recherches qui constituent seuls les faits nécessaires à connaître pour porter un jugement sur l'opinion exprimée. Or nous allons voir que les méthodes expérimentales, et par conséquent les interprétations qu'on en a tirées, sont fautives aussi bien de la part de ceux qui ont affirmé que de ceux qui ont nié la présence du sucre dans le sang. Je ne fatiguerai pas l'Académie par les détails de mon examen cri- tique (i), je m'arrêterai seulement à quelques indications générales qui seront relatives : i° aux procédés chimiques mis en usage pour la recherche du sucre dans le sang; i° aux conditions physiologiques dans lesquelles le sang a été examiné; 3° enfin à l'influence que les idées théoriques ré- gnantes ont exercée sur la direction des recherches. M Relativement aux procédés chimiques de la recherche du sucre dans le sang, il y a des auteurs, tels que Dobson, Wollaston, Bonchardat, qui n'in- diquent pas la manière dont ils ont opéré; leur opinion se réduit ainsi à une simple assertion qui ne repose sur aucune démonstration. Vauquelin et Ségalas ont opéré sur le sang après sa coagulation et vingt-quatre heures après la saignée. Ils ont fait un extrait alcoolique dans lequel, disent-ils, ils n'ont pas reconnu la saveur sucrée. Henry et Soubeiran ont également examiné le sang après sa coagulation et en ont fait de même un extrait alcoolique dans lequel ils n'ont pu constater le sucre ni par la saveur sucrée ni par la fermentation. Quant au professeur de Pavie, Ambrosiani, il a pro- cédé autrement : il a coagulé le sang par la chaleur après l'avoir étendu d'une certaine quantité d'eau; il a séparé, par le filtre, la partie coagulée et a obtenu un liquide rougeâtre dont il a précipité encore les matières al- buminoïdes par l'acétate de plomb. Il s'est débarrassé ensuite de l'excès de plomb par un courant d'hydrogène sulfuré et a achevé de clarifier en fai- sant bouillir avec une solution aqueuse de blanc d'œuf battu. Le liquide final étant concentré par l'évaporation, il y constata la présence du sucre à l'aide de la fermentation. Mac-Gregor a suivi la même méthode et, comme Ambrosiani, il a constaté l'existence du sucre dans le sang. M Sans doute, en tant que |)rocédé chimique, la précipitation du sang par l'alcool, mise en usage par Vauquelin et Ségalas, par Henry et Soubeiran, est un bon moyen de séparer le sucre qui reste dissous dans l'extrait alcoolique ; mais notre objection portera ici sur les conditions physiolo- giques dans lesquelles le sang a été examiné, et nous dirons immédiate- (i) Rei'uc scienti^fique, n'^ 22 et 23; année 1874. ( 7«' ) ment quo la destructibilité du sucre dans le sang est si grande qu une recherche faite vingt-quatre heures après la saignée, commeTont pratiquée les observateurs que nous vcmious de nommer, n'a aucune valeur: il faut agir sur le sang cliaud au sortir des vaisseaux. Nous verrons plus loin que toute l'exactitude des résidtats chimiques dans le sujet qui nous occupe dépend des conditions physiologiques dans lesquelles on s'est placé : ce qui prouve une fois de plus, comme nous ne cessons de le ré|)éter, que la Chimie biologique reste complètement incertaine si elle n'a pas la iMiysio- lo"ie elle-même pour base. Quant aux analyses positives d'Ambrosiani et de Mac-Gregor, elles peuvent, comme les autres, pécher par les conditions physiologiques, mais elles sont en outre passives d'une cause d'erreur grave qui tient au procédé chimique lui-même. En effet, dans ce procédé, on clarifie le liquide dans lequel on recherche le sucre avec du blanc d'œuf. Or nous savons aujourd'hui (i) que le blanc d'œuf renferme du sucre (glycose), et en plus forte proportion que le sang lui-même. Il n'est donc pas étonnant qu'Auibrosiani et Mac-Gregor aient trouvé du sucre dans le sang, puisque, sans s'en douter, ils en ajoutaient par le fait du procédé de recherche qu'ils ont mis en usage. » En résumé, de tout ce que nous venons de dire, il résulte que les expé- riences au moyen desquelles les auteurs précédemment cités ont cru pou- voir nier ou affirmer la présence du sucre dans le sang chez les diabétiques n'ont réellement aucune valeur scientifique; elles doivent être rayées de la science et répudiées comme des essais, des tâtonnements entachés d'erreur qui ne méritent plus que l'oubli. )) Nous n'en dirons [)as autant des expériences de Tiedemann et Gmeliu. Ces expérimentateurs ont agi sur le chyle, le sang frais du chien, au sortir des vaisseaux; ils ont précipité les matières coagulables par l'alcool et reconnu la présence du sucre dans l'extrait alcoolique repris par l'eau, au moyen de la fermentation. Magendie n'indique pas comment la recherche du sucre a été faite dans ses expériences ; mais je sais et je puis dire que le sang a été coagulé au sorlir des vaisseaux par l'eau bouillante et le sucre constaté à l'aide du réactif cupropotassiquc, soit directement, soit après évaporation et concentration. Les expériences de Tiedemann et Gmeliu, ainsi que celles de Magendie, restent donc exactes comme faits bruts, mais l'interprétation qui les faisait rattacher à une alimentation amylacée ou sucrée est au contraire erronée. (r Brunabu ft Iîarbïswii.. Cuniptc rendu ilc la Sociclc ilc Biologie. ( 782 ) » Cette réflexion nous conduit tout naturellement à examiner notre troisième point de la critique expérimentale : je veux parler de l'influence que les idées théoriques, soit généralement régnantes, soit spéciales à l'in- vestigateur, exercent sur l'interprétation et la direction des recherches. » Une idée admise dès l'antiquité, et qu'on avait pris l'habitude de considérer comme une sorte d'axiome ou de vérité démontrée, est que le sucre était l'apanage exclusif du règne végétal; aussi, quand les méde- cins virent cette substance apparaître dans les urines ou dans le sang des diabétiques, ils expliquèrent sa présence par un état pathologique, par un trouble profond qui avait, en quelque sorte, transformé les fonctions ani- males en fonctions végétales, en empêchant l'animalisation ou l'assimila- tion de l'azote des aliments. Plus tard, quand l'expérimentation , phy- siologique vint démontrer que le sucre se rencontre dans les liquides intestinaux et dans le sang à la suite de la digestion des aliments fécu- lents, on considéra cette glycémie comme le résultat exclusif de l'alimen- tation végétale, et cela toujours en vertu de la même idée régnante, que les végétaux seuls étaient capables de former du sucre. Cette idée était même si puissante qu'on n'eut pas la pensée de rechercher, à titre de contrôle, si le sang d'un homme ou d'un animal nourri de viande était ou non privé de matière sucrée. » Et cependant, en nous plaçant au point de vue rigoureux de la mé- thode expérimentale, ce contrôle était absolument nécessaire; car, pour prouver que le sucre de sang provenait bien des matières amylacées, il ne suffisait pas d'avoir rencontré du sucre dans le sang des animaux nourris avec de la fécule, mais il fallait, d'autre part, démontrer qu'il n'en existait pas dans le sang des animaux privés de matières amylacées dans leurs ali- ments. Les préceptes de la méthode expérimentale, auxquels on doit se soumettre comme à une consigne rigoureuse, exigeaient, je le répète, cette expérience de contrôle, qui eût rectifié immédiatement la conclusion erro- née tirée des expériences. » Je n'ai pas agi autrement : c'est eu faisant cette simple expérience de contrôle que j'ai trouvé qu'il y a toujours du sucre dans le sang de tous les animaux, quelle que soit la nature de l'alimentation, et même en l'absence de toute alimentation, c'est-à-dire après une abstinence prolongée. Ainsi, on le voit, les difficultés de cette découverte ne résidaient pas, à vrai dire, dans les imperfections des analyses chimiques ou des procédés d'expéri- mentation physiologique, mais principalement dans la pression d'une idée régnante dont il fallait se dégager à l'aide de la méthode expérimentale. Si ( 783 ) j'insiste, dès à présent, sur ce point, c'est afin de montrer que, dans nos études de critique expérimentale, que je désire poursuivre sur beaucoup d'autres parties de la science pliysiologique, nous n'aurons pas seulement à considérer les méthodes et les procédés manuels d'expérimentation que nous employons, mais aussi et surtout les conditions physiologiques des expériences, ainsi que les tiiéories et les tendances de l'esprit qui nous di- rigent dans nos investigations. J'ai déjà traité longuement de ces questions de méthode (i) et je n'ai pas à y revenir; je me bornerai à rappeler que dans la science des êtres vivants, la seule dont il s'agisse ici, les théories sur lesquelles l'expérimentateur peut s'appuyer sont encore si incertaines qu'il doit toujours en douter et garder toute sa liberté d'esprit pour ne s'attacher qu'au seul principe de certitude scientifique que nous ayons, le détermi- nisme absolu des phénomènes. » Pour aujourd'hui, je m'arrêterai à l'historique de la question. Dans ma prochaine Communication, j'entrerai dans l'examen des condilious chimiques et physiologiques qu'il est nécessaire de remplir pour donner la démonstration expérimentale rigoureuse de la glycémie physiologique. » MAGNÉTISME. — Solution nnalylkjue du problème de la distribulion dans un aimant; par M. J. Jamin. « J'ai précédemment étudié par le contact d'épreuve la loi de distribu- tion du magnétisme dans un faisceau de lames superposées (2). J'ai trouvé qu'elles gardent toutes un magnétisme égal, c'est-à-dire que le faisceau est uniformément aimanté dans toule sa masse et que la distribution exté- rieure est donnée par une formule qu'on peut écrire ( I ) J=^KkJ-(l-e-'^s'i")U-'• sB- - e~ " vl ;='--'] A et /c étant deux constantes, s, p, çtl étant la section, le périmètre et la longueur du barreau. Dans le cas où cette longueur peut être considérée comme infinie, la formule se réduit à {2) j = AÂ J- e-'^7' » Je vais justifier ces résultats par une théorie. (1) Foir mon Introduction à f étude de la Médecine expérimentale, i865. (2) Comptes rendus, t. LXX, p. i553,ct t. LXXI, p. 177. ( 7^4 ) » Je ferai remarquer d'abord que, pour éfablir les lois de la conducli- bilité calorifique, Fourier n'eut besoin de faire aucune hypothèse sur la nature de la chaleur: il se contenta d'admettre que la quantité de chaleur qui traverse une tranche intra-moléculaire est proportionnelle à la diffé- rence de température des molécules que cette tranche sépare. Plus tard. Ohm ne fit que reproduire la même idée pour découvrir les célèbres lois qui portent son nom ; il admit que la quantité d'électricité qui passe à tra- vers une section d'un conducteur est proportionnelle à cette section et à la différence de tension. On va voir que ce même principe transporté au magnétisme conduira avec autant de sûreté aux lois de la distribution dans un barreau. » C'est un fait connu que le magnétisme libre, celui que nous mesu- rons par les attractions qu'il exerce, se transmet de tranche en tranche. Ainsi, quand on place une armature de fer à l'extrémité d'un barreau de même section, une portion de ce magnétisme quitte le barreau pour se transporter sur le fer; un état d'équilibre s'établit, et, entre l'acier et le fer, il n'y a qu'une différence de tension infiniment petite dy. » Si donc on considère une section d'un barreau à une distance x de son extrémité, on peut admettre qu'une certaine quantité de magnétisme a été transmise par conductibilité de la distance x à la distance x -f- dx, en prenant des intensités correspondantes^ et T" 4- t^^'. J'admettrai, comme l'ont fait Fourier et Ohm dans un autre ordre d'idées, que la quantité de magnétisme M ainsi transmise est proportionnelle à la section j, à la diffé- rence des tensions — dj e.\.k un coefficient spécial de conductibilité—- M=~{,dj. » On peut dire, pour justifier cette hypothèse, que, si une nouvelle quantité de magnétisme M, s'ajoutant à la première, traversait la tranche considérée, elle déterminerait une nouvelle différence d'intensité dj égale à la première et qui s'ajouterait à elle, de sorte qu'il doit y avoir propor- tionnalité entre le magnétisme transmis et la différence de tension qui s'é- tablit. On peut dire aussi, d'une manière plus générale, que M est une fonction de dy\, qui s'annule en même temps que (Yj, qu'on peut dévelop- j)er en fonction des puissances croissantes de dy, et qu'on peut ne conser- ver que le premier terme de ce développement. » On peut dire enfin que les analystes et les physiciens, ayant admis une hypothèse semblable pour l'électricité et la chaleur, ont les mêmes { 785 ) raisons de la considérer comme fondée quand elle se transporte au ma- gnétisme. u Cela étant, reproduisons le raisonnement qu'a fait Fourier pour les barres conductrices. » Prenons deux, tranches infiniment voisines placées à des dislances de l'extrémité égaies à x et à Jc + dx. L'intensité magnétique avant et après la première sera j &\. J + dj; avant et après la seconde, elle sera j + djr et r -+- 2dy -\- .^ dx; la différence des intensités, pour les points que sé- pare la première section, sera — dj; elle sera — idy -f- ^ dx\ pour la seconde; enfin les quantités de magnétisme transmises sont leur différence est -'--^dx » Or cette différence exprime la quantité de magnétisme libre restée entre les deux sections considérées; celle-ci a une intensité moyenne ^, elle est répartie sur une aurface pdx, elle est égale à pjdx, et il faut qu'on ait s d'y il- y .„p et, en intégrant, (3) j =r Me^^ + Ne-"-'. C'est l'équation de Foîirier; elle doit représenter à la fois la température dans une barre cliauffée, et l'intensité magnétique dans \\\\ barreau. » Pour déterminer les constantes M et N, on commencera par se rap- peler que l'intensité magnétique est nécessairement nulle au milieu du barreau k une distance /, o = Me'"H-Ne-'", M=: - Ne-^"', et, en remplaçant dans l'intégrale générale, (4) 7 = N[e-'''^- e-"-'-''], ce qui est la forme de fonction établie pour la première fois par Biot. La constante N va se trouver par d'autres considérations. Éludions d'abord le cas d'un aimant de longueur innnie et uniforinénu-nt aimanté dans sa masse entière, ce qui est le cas de nos faisceaux de lames. Alors la formide (/j) se C. R., iS^G, !"■ Scineitre. (T. LXXMl, N" lii.) 103 ( 786 ) réduit à son premier terme. T.a totalité du magnétisme se trouvera en prenant l'intégrale dej^.r depuis zéro jusqu'à l'infini, et en la multipliant par le périmètre p; d'un autre côté, cette totalité sera proportionnelle au nombre de filets magnétiques que renferme le barreau, qui est propor- tionnel à la section moyenne s; elle peut se représenter par As. On a donc la relation de condition As ^ p f xda=^, d'où N = A"' a = AA- \/^, et l'équation de la distribution devient la suivante, qui est identique à la formule (2) que l'expérience a donnée : (2) 7 = AÀ-y/: s - e P ^v? » Supposons maintenant que la barre d'abord infinie soit coupée à une longueur aZ, tout le magnétisme qui était contenu dans la barre primitive, depuis 2Z jusqu'à l'infini, ne pouvant plus s'y loger, se transmettra en sens inverse vers l'origine, et s'y transmettra suivant la même loi: ce sera comme s'il se réfléchissait sur lui-même; c'est ce que l'expérience a démontré. Par conséquent, la courbe du magnétisme austral sera J = AA' 1/- [e-«^- ^- e-"'"-^^]. » Mais, d'autre part, la courbe de magnétisme contraire, partant de l'ex- trémité X =- 2I, sera, au signe près, égale à la précédente, et son équation se trouvera en remplaçant x par 2/ ^- x, j, =. Ak i/- [e-"r.i-^-) + e-«("-/^.r)-[_ La différence J — Ti représentera l'état magnétique de la lame; elle est égale, en remplaçante par sa valeur et en réduisant, à l'expression 7-J . = AAy/ï (. - e-V^') [,-\/^' _.. r^^-'-i qui est identique à la formule (i), que j'ai expérimentalement établie, » Supposons que la barre soit un cylindre de rayon r, i/^ devient égal ( 787 ) à Kf -• Posons ksjy. — B, et nous aurons (5) ^ = fLBvr(.-/^")[/^'--.--'"-"]. » Nons avons supposé que la quantité de magnétisme qui passe de x à X -^ dx est proportionnelle à la différence de tension dj. On pourrait admettre qu'elle est proportionnelle à la fois à dj et au périmètre de la barre; elle serait alors, au lieu de j,dj, égale à jipdj, ce qui reviendrait à dire que le coefficient h^ n'est point constant, mais qu'il est en raison inverse dep. » Posons A= = — , et l'équation (2) devient, en supposant la barre cylindrique, (0) j=^^[i-e ' Jle ' - e ■ J. Or Biot, en s'appuyant sur des considérations tout autres et s'aidant des expériences de Coulomb, a établi autrefois une formule qui ne diffère pas sensiblement de la précédente, et que Green a retrouvée par une analyse plus générale. Cette formule diffère de la mienne en ce que B \fr est rem- placé par B. Il est certain qu'elle ne représente pas les intensités telles qu'on les mesure avec le contact d'épreuve; car, si l'on suppose la barre infinie, elle donne à l'extrémité x =r o une intensité — qui est constante et indépendante du rayon, ce qui est contraire à toutes les expériences. La mienne donne, au contraire, j = — s/r, qui croît avec r, comme l'ex- périence le prouve. » Cependant Biot a établi sa formule d'après les expériences de Cou- lomb, mais on déterminant les coefficients par la mesure des moments magnétiques, et M. Bouly a fait sur ce sujet un très-grand nombre de vérifications; d'où il faut conclure que la formule (5) exprime les racines carrées des forces d'arrachement et que l'expression (6) conduit au calcul exact des moments mesurés à distance, comme l'a fait Coulomb. M. Bouty croit avoir trouvé les raisons de cotte différence en développant les idées ({ue j'ai précédonunent émises sur la conductibilité magnéti([ue, comme on le verra par une Note ci-jointe, qu'il me charge de présenter à l'Acadé- mie (i). » (1) Foir |)!iis loin, à la Correspondance, paj^c 83G de ce vi)luiiie. lOi.. ( 788 ) CHIMIE VÉGÉTALE. — Véqélalion du maïs commencée dans une atmosphère exemple d'acide carbonique ; par M. Boussingaui.t. (Extrait.) « Lorsqu'une graine est placée dans un sol humide, le premier sym- ptôme de la vie végétale, la germination, ne tarde pas à se manifester. La radicule apparaît d'abord, puis la tigelle; la gemmule se tuméfie, et de ses lobes sortent des feuilles à l'état rudimentaire. Eu suivant le germe pen- dant ces évolutions, on constate que de l'oxygène de l'air est transformé en acide carbonique. Bientôt la tige porte des feuilles colorées en vert. L'ap- pareil aérien est constitué pour remplir imc fonction opposée à celle de l'appareil souterrain, la racine. En effet, les feuilles, pendant le jour, pré- lèvent du carbone sur l'atmosphère : aussi l'organisme augmenle-t-il de poids. En l'absence de la lumière, c'est le contraire qui a lieu; les feuilles mêmes perdent du carbone comme en perdent l'embryon et les racines; aussi une plante, durant son existence, est-elle soumise à deux forces anta- gonistes, mais inégales, tendant l'une à lui enlever, l'autre à lui fournir de la matière. Dans l'obscurité, seule, la force éliminatrice persiste. Ainsi des pois, du froment, mis à germer dans une chambie noire, ont donné, en six semaines, la température étant de i5 à 20 degrés, des plants grêles, rampants, à peine colorés, gorgés d'eau et ne renfermant pas au delà des o,4o du carbone initial de la graine. M L'indice de l'assimilation, de l'accroissement est donc, dans les végé- taux supérieurs, la coloration des feuilles, en un mot, l'apparition de la chlorophylle. De ces faits, que j'ai dû rappeler sommairement, il résulte que, la lumière n'agissant qu'en présence de l'acide carbonique, une plante, dans une rfitmosphère exempte de ce gaz, devrait se comporler comme si elle était plongée dans l'obscurité. Cependant il est constant que, dans cette situation, il est telle semence qui donne naissance à un végétal portant des feuilles colorées en vert et qui, dans une certaine limite, se développe comme à l'air hbrc, source intarissable d'acide car- bonique. On doit alors se demander couunent s'accomplit cette végé- tation, conuiient s'organisent les tiges, les feuilles dans un milieu privé de carbone. L'expérience que je vais décrire répondra, je crois, à cette question. » Dans un flacon i)lein d'air privé d'acide carbonique, d'une capncilé de 10 litres, fermant à l'éineri, au fond duquel on avait déjiosé une couche de sable quarizeux, lavé, calciné et humecté ensuite avec de l'eau distillée bouillie pour en expulser les gaz, on a mis deux graines de maiis pesant ensemble o^', 846. ( 7«9 ) » Deux autres graines do même origine, du poids de o«%885, ont été analysées. » I. — Dosage de C eau : et Graines 0,885 Après dcisiccation . . . 0,777 Eau , o , I ol) » Ou trouva, pour la composition du maïs sec : Carbonn o,4447 Hyilrogène o,o63G Oxygène 0,4583 Azote 0,01 54 Cendres 0,0180 I ,0000 » Le i'''^aoùt, on avait introduit dans le Haeon les deux graines pesant o8',846; desséchées, elles eussent pesé o^"", 7/128 et auraient contenu : Carbone o,33o3 Hydrogène 0,0.173 Oxygène o,34o4 Azote o , o 1 1 4 Cendres o , o 1 34 0,74-^ » Les graines commencèrent à germer deux jours après avoir été en- fouies dans le sable humide. Les plants se développèrent comme ils l'eussent fait à l'air libre. » Le i5 septembre au matin, chaque plant de maïs portait trois feuilles bien constituées, d'iui vert foncé, et une feuille naissante. Les tigesavaient i4 centimètres do hauteur. Ainsi rpi'il arrive dans un sol pauvre, les ra- cines prirent une extension extraordinaire; une des fibres détachée du chevelu me.surait [\o centimètres. On ne voyait aucune moisissure. La ca- pacité limitée de l'appareil devint un obstacle à l'extension du végétal; les feuilles, à leiu- extrémité, se repliaient sur elles-mêmes. Les substances minérales appartenant aux semences devaient être utilisées; la végétation eiit bieiitoL langui, cl il serait arrivé ce que maintes fois j'ai observé, (ju'iiu des plants, en mourant, aurait servi d'engrais au plant survivant. On mit fin à l'expérience. » Des graines il ne restait plus que les épispermes vides; l'amidon, l'huile grasse, l'albiunine qui en remplissaient les cellides avaient été mo- { 790 ) difiés ou brûlés par une sorte de combustion respiratoire, et c'est sur l'un des produits de cette combustion, l'acide carbonique, que les feuilles pourvues de chloropliylle avaient agi pour en réintégrer le carbone dans l'ensemble de l'organisme qu'elles formaient quand elles étaient éclairées. C'est ce qu'établit nettement la composition de la récolte comparée à la composition des semences : Carbone. Hydrogène. Oxygène. Azote. Cendres. gr er gr gr gr s Graines 0,7428 o,33o3 0,0473 0,3404 o,oii4 0,0134 Plants 0,6894 o,3o46 0,0487 0,3109 0,01 14 o,oi38 Différences — o,o534 —0,0257 -+-o,ooi4 —0,0296 0,0000 +o,ooo4 » Durant cette végétation, il n'y a pas eu acquisition, mais perte de matière. On a dosé, dans les plants développés en six semaines, oS%o257 de carbone de moins que dans les graines. Il élait resté, par conséquent, 47 cen- timètres cubes de gaz acide carbonique dans l'air ambiant ou dans l'eau imprégnant le sol et le tissu végétal. Il paraît évident que, si, au lieu d'en- lever les plantes de l'appareil le matin du 1 5 septembre, on les eût enlevées le soir, la perte en carbone aurait été moindre, parce que les feuilles en eussent assimilé pendant toute la durée du jour. » Ce que montre clairement cette expérience, c'est qu'une graine placée dans un sol stérile supportant une atmosphère stérile constitue d'abord, en germant, une atmosphère fertile, c'est-à-dire une atmosphère renfer- mant du carbone, au sein de laquelle, avec le concours de la lumière, les feuilles organisent de la chlorophylle et ensuite des matières amylacées et saccharines. )> Dans la végétation normale, les feuilles ne se bornent pas à pourvoir la plante de carbone, centre et en quelque sorte pivot de tout prin- cipe immédiat ; par l'aspiration qu'occasionne leur transpiration , elles amènent dans le végétal l'eau et les substances fertilisantes disséminées dans le sol : l'azote assimilable des nitrates et de l'ammoniaque, les bases alcalines, les phosphates. Il y a plus, ainsi que j'ai pu le reconnaître, les feuilles absorbent les composés ammoniacaux concrets dissous dans la ro- sée déposée à leur sin-face et, d'après les récents travaux de M. Schlœsing, les vapeurs ammoniacales répandues dans l'air. » Les plantes récoltées après une végétation commencée dans une con- dition anormale devaient renfermer du sucre interverti et de la saccharose, puisqu'on a trouvé ces sucres dans des plants venus dans les mêmes circonstances: c'est que ces végétaux, malgré la faiblesse de leur consti- ( 791 ) tiition, étaient verts et complètement organisés. Or on sait, par des obser- vations dues aux physiologistes les plus éminents, et je citerai Mohl, Niigeli, Hofmeister, Sachs, que les feuilles pourvues de granules de chlorophylle, exposées à la lumière et au contact de l'acide carbonique et de l'eau, don- nent naissance à de l'amidon, à des sucres et autres substances analogues, telles que la manuite, la lacline, et en même temps à une émission d'oxygène. La présence ou l'absence de protoplasma coloré en vert établit donc réellement deux ordres de cellules : celles qui introduisent de la matière dans l'organisme, celles qui n'en introduisent pas, mais dans les- quelles les principes formés sous la double influence de la chlorophylle et de la lumière subissent, ainsi que les albuminoïdes, de profondes modi- fications, soit par oxydation, soit par l'intervention de ferments diasta- siques. J'irai plus loin, en admettant que les changements accomplis dans les cellules végétales dépourvues de chlorophylle ont lieu aussi dans les cellules épidermiques et dans les fluides du règne animal; c'est pourquoi le foie, les poumons, le sang, le lait contiennent de la graisse, des sucres, cK; l'inosite, du glycogène découvert par notre illustre confrère M. Claude Bernard, et dont les propriétés, comme la composition, sont celles de l'amidon. Enfin, du manteau des Crustacés, des Arachnides, on retire de la cellidose (i). » Ces substances procèdent vraisemblablement des principes constitués dans la feuille, et, dans une cellule sans chlorophylle, dans une cellule animale, la saccharose peut devenir du sucre interverti; l'amidon, un corps gras, du glucose, de la dextriue; mais ces cellules ne sauraient engendrer aucune de ces substances; entendant ici, par création, la faculté de faire entrer, dans les êtres qui végètent ou qui respirent des élémeuls inertes, des éléments minéraux empruntés à l'air, à l'eau, à la terre. Cette puissance créatrice, seul, le végétal la possède. C'est ce que nous avons exprimé, M. Dumas et moi, en disant : Les animaux ne créent pas, ils transforment uniquement les principes élaborés par les plantes. » j i) Dans le sang d'oiseaux, la moyenne «le 12 dosages a été o,oo5 de graisse. La nature (le l'alimentation n'a pas eu d'influence sur les proportions de matière grasse. Le maxi- mum 0,00- a été trouvé dans le sang d'un pigeon privé de nourriture de]>uis plusieurs jours. { 792 ) CFIIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Observations verbales présentées par M. Pasteur, à propos de la Communication précédente. « Je regrette de n'avoir pas été présent à la séance au moment où a com- mencé la lecture de la Communication que l'Académie vient d'entendre; mais chacun pourra juger de la plus ou moins grande conformité de ce que je vais dire avec les opinions de mes deux illustres confrères et maîtres, M. Boussingault et M. Claude Bernard. » Mettons en regard les conditions d'une cultiue particulière de la fleur du vinaigre et les produits principnux qui peuvent résulter de cette culture. Produits principau.r de la culture. Champ de culture- Article ou semence de mycoderma aceti (d'un poids si f.iible qu'on ne saurait l'évaluer). Oxygène gazeux. Alcool ou acide acétique pur. Ammoniaque (dans un sel cristallisable pur). Acide phosphorique, id. Potasse, id. Magnésie, id. Eau pure. Absence de lumière et de matière verte. Récolte d'un poids quelconque aussi grand qu'on pourrait le désirer. La plante contient les matériaux les plus variés et les plus complexes de l'organisation : Matières protéiques. Cellulose, Matières grasses, Matières colorantes, Acide succinique dans la liqueur, etc., etc. » Une graine de mycoderma aceti, déposée dans un milieu minéral où l'aliment carboné unique est formé d'une substance organique très-éloi- gnée de l'organisation, puisque cette substance est de l'alcool, ou de l'acide acétique, étendu d'eau, peut donc fournir un poids de matière organique quelconque, formée des principes immédiats les plus variés et, qu'on le remarque bien, infiniment plus complexes que l'aliment carboné, alcool ou acide acétique, dont tout le carbone de ces principes est sorti, sous l'influence de la vie de la semence. Ici, nulle complication dans l'in- terprétation des faits résultant du poids relatif des matériaux de la graine et des matériaux produits. La graine, on peut le dire, a un poids nid, tandis que la plante qu'elle donne pourrait avoir un poids imtnensément grand. B La vie de la cellule, et de la cellide dans un des êtres les plus élémen- taires et les plus infimes, n'a donc nul besoin de chlorophylle ou de matière verte ni de radiations solaires pour édifier les matériaux les plus élevés de l'organisation animale ou végétale. Un aliment carboné, cpiel qu'il soit, à la seule condition de n'être pas saturé d'oxygène et de pouvoir fournir en conséquence de la chaleur par oxydation directe, peut être mis en oeuvre par les cellules les plus élémentaires et entretenir la vie. ( 79^ ) » D'un aulie cùU', luelloiis on regard les pioduils cl les conditions d'une certaine cidture particulière de vibrions. L'intérêt est ici accru par cette circonstance que les êtres dont il s'agit sont doués de la faculté de se mou- voir et que la vie s'accomplit sans l'intervention du gaz oxygène libre. Champ de culture. Vibrion (d'un poids si faible (ju'on no saurait l'éva- liier). Acide phospliorique (dans un sel pur cristal lisable). Acide lactique, » Ammoniaque, » Potasse, » Magnésie, » Absence d'oxvgène ga/.eux, de lumière et de matière verte. Produits principaux de la culture. Vibrions agiles formant un poiils quelconque et contenant des ma- tières cellulosiques , des matières prolciques et foui'nissant dans le liquide des substances colorante», des alcools, de l'acide butyrique, de l'acide niélacétique, etc., etc. » Dans ce second exemple de culture, la chaleur nécessaire aux divers actes de 1,1 nutrition ou consommée dans la locomotion des vibrions est empruntée à la chaleur de décomposition de la substance ferinentesciblc. » Mais ce cpraucune cellule vivante ne saurait faire si elle est privée de la faculté de transformation des radiations solaires par la présence de la matière verte, c'est de provoquer la décomposition du gaz acide carbo- nique, d'en fixer le carbone, en un mot de faire de ce principe un aliment. Dépourvue de la faculté dont je parle, en effet, où la cellide prendrait-elle la force chimique nécessaire à la décomposition du gaz carbonique ? Or la vie dans le règne végétal consiste précisément et généralement dans la mise en oeuvre des éléments du gaz carbonique et de la vapeur d'eau, décomposés par l'influence combinée de la matière verte et de la radiation solaire. » On comprendrait à la rigueur que des cellules spéciales, animales ou végétales, autres que des cellules à chlorophylle, pussent agir vis-à-vis de l'éleclricité comme les cellules à matière verte vis-à-vis de la radiation solaire, et que l'acide carbonique fut décomposé et son carbone assimilé, parce que les vibrations électriques, en s'éleignant dans le gaz, se seraient transformées dans la force chimique nécessaire à sa décomposition; mais ce n'est encore là qu'une vue de l'esprit. » liLliCTUlClTÉ. — Dix-septième Note sur la couduclihililc électricjuc des corps iiiédiocreiiiciil coiiducleitrs ; par M. Tu. du Moxckl. « Comme je le disais dans mon avant-dernière Note siu- cette question, mes expériences sur lu conductibilité des corps humides ont été faites nou- C.H.,ib,G, I" Scm£iif<.(T.LXXXll, ^• 1J$.) Io3 ( 794 ) seulement sur les liquides, mais encore sur les tiges de certains arbustes et sur le corps humain. Cette conductibilité chez les arbustes varie considéra- blement suivant les points où l'on applique les électrodes, suivant la na- ture et l'épaisseur de l'écorce, et suivant l'époque de l'année où l'on ex- périmente. Généralement l'écorce est beaucoup moins conductrice que l'inlérieur de la tige, et l'on peut obtenir, par suite de cette hétérogénéité des parties constituantes de l'arbuste, des effets assez complexes, et même d'autant plus complexes qu'il s'y joint des courants locaux, qui, ainsi que l'a constaté M. Becquerel dans son savant Mémoire Sur les courants dévelop- pés par les végétaux, sont dirigés de l'écorce à la moelle, du cambiiun au parenchyme, de la terre à l'écorce et aux feuilles, lesquelles se trouvent négatives par rapport à la terre. Si on fait l'expérience sur une lige i\' A In- terne, on n'obtient qu'un courant très-faible quand on place les électrodes à la partie inférieure de la tige, ne serait-ce qu'à une distance de 2 cenli- mètres l'une de l'autre. Je n'ai guère obtenu dans ces conditions qu'une déviation de [i2°-0)°) avec le courant de ma pile, et cette déviation s'est accrue de i degré au bout de cinq minutes. L'inversion de ce courant n'a donné que (io°-8°) au début, et g degrés au bout de cinq minutes. Dans aucun cas je n'ai pu obtenir de courant de polarisation appréciable. En plaçant les électrodes aune dislance de 21 centimètres l'une de l'autre, la négative occupant le haut de la tige, qui avait à cet endroit une écorce très- mince et très-verte, le courant a fourni une déviation de (20"-! 7°), qui s'est réduite à 16 degrés au bout de cinq minutes et à i5 degrés au bout de dix minutes, sans déterminer encore de courant de polarisation ; mais l'in- version du sens du courant a provoqué une diminution de cette intensité, qui s'est réduite à (i^^-io") au début, à 10'', 5 au bout de cinq minutes, et à 1 1 degrés au bout de dix minutes, sans provoquer encore de courant de polarisation appréciable. Cette marche différente de l'intensité dii cou- rant avec la durée de sa fermeture, qui est ascensionnelle dans un cas et décroissante dans l'autre cas, provient sans doute du courant qui tend à se produire (au contact des lames de platine) de la partie plus humide à la partie la plus sèche, et il est présnmable que la force plus grande du courant dans le premier cas tient à l'action du courant qui, d'après M. Becquerel, tend à s'établir de l'écorce à la moelle, celle-ci étant alors plus rapprochée de l'électrode négative que de l'électrode positive. » En pratiquant une incision à la plante, d'abord en haut, puis ensuite en bas, et introduisant successivement mes électrodes de plathie dans ces incisions, j'ai obtenu cette fois des courants locaux bien caractérisés, qui ( 795 ) étaient dirigés de l'écorce au bois dans le premier cas, et de bas en haut dans le second, avec des intensités représentées par(8°-G°) et (85°-43''). La première s'est maintenue à G degrés au bout de cinq minutes, mais la seconde s'est abaissée à 22 degrés dans le même espace de temps. » Dans le premier cas, quand Tune de mes électrodes était fixée sur l'écorce et la seconde dans l'entaille du haut delà tige, l'intensité du cou- rant transmis était représentée au début par (go^-ôô"), et s'est trouvée réduite à G2 degrés au bout de cinq minutes; le courant de polaris;ilion ré- sultant élait de(i6''-i2°); mais, en renversant le sens du courant, la dévia- lion a augmenté (c)o°-6g°), et, au lieu de diminuer avec la prolongation de l'action, elle s'est maintenue au même degré, 69 degrés, et le courant de polarisation a pu atteindre (18°- 14°). Cette différence d'intensité et de fixité du courant dans les deux sens était naturellement la conséquence du courant local dont il a élé question. » Dans le second cas, quand les deux lames de platine étaient fixées dans les deux entailles, l'intensité du courant de la pile est devenue si con- sidérable qu'il a fallu employer la dérivation de 4 ki'oniètres, et l'on a obtenu, pour un certain sens, une déviation de (4o°-33°), qui s'est main- tenue en donnant lieu à un courant de polarisation de(90°-70°j, qui s'est réduit à 46 degrés au bout de cinq minutes. Après avoir interverti le sens des communications des électrodes avec le galvanomètre et avoir fait pas- ser pendant quelques secondes le courant de la pile, j'ai obtenu, comme avec le silex d'Hérouville, un courant de polarisation de sens contraire à celui qui avait été primitivement constaté et qui s'est inversé au bout de quelques instants pour laisser apparaître de nouveau le premier courant avec une intensité de 20 degrés, lequel courant a disparu dix minutes après. o La conductibilité du corps humain, quoique fournissant les mêmes effets que les corps humides, dont nous venons de parler, a présenté quel- ques parlicidarités sur lesquelles je dois un peu insister, car elles pourront donner d'uldes renseignemenis à ceux qui appliquent l'électricité comme agent thérapeutique. » Le corps humain étant, au point de vue de la conductibilité électrique, un conducteur humide, dont les parties sont inégalement humectées, iné- galement chauffées et servant d'enveloppe à beaucoup de liquides et de gaz soumis à des réactions chimiques, doit développer une foule de cou- rants locaux dirigés dans divers sens et qui ne manifestent leur présence sur le galvanomètre que par suite d'un excès de tension des uns sur les ( 796 ) autres. Ce ne sont donc que des courants différentiels. Généralement ces courants sont dirigés de l'extérieur du corps à l'intérieur; mais ils se pro- duisent également entre deux parties différentes de l'extérieur du corps, par exemple d'une main à l'autre, et ils sont alors généralement dirigés de la main gauche à la main droite à travers le galvanomètre. Dans ce cas, il semble probable que ces courants sont dus au contact de la peau avec les lames de platine, comme ceux qui se développent au contact de ces lames avec un corps humide quelconque, et, quand la peau est sèche, il est rare qu'ils se manifestent. Je n'entrerai pas du reste en ce moment dans d'autres détails sur ces effets très-complexes, qui n'ont qu'un rapport très-indirect avec la question que je traite en ce moment; je voulais seidement montrer que, dans les expériences de conductibilité dont je vais parler, ces courants locaux peuvent jouer un certain rôle. )) Voulant expérimenter dans les conditions où je m'étais placé dans mes autres recherches, j'ai employé des électrodes de platine, que j'ai liées assez fortement sur la partie interne des deux poignets du patient ou plutôt de la patiente. Ces électrodes avaient 4 centimètres et demi de longueur siu' 3 centimètres de largeur, et, pour m'assurer si ma pile ne développerait pas une quantité de chaleur suffisante pour altérer la peau, j'ai cherché à déterminer l'élévation de température que ferait subir à un thermomèire le passage du courant de ma pile, traversant une résistance moindre que celle du corps humain. J'enveloppai en conséquence la boule d'un ther- momètre sensible dans l'une des électrodes (l'électrode négative) qui reliait au circuit lui morceau de peau humecté avec une solution de po- tasse, et, après avoir interposé entre les deux bouts du fil de mon galvano- mètre la dérivation de loo mètres, je fis passer mon courant pendant dix minutes. Or, pendant ce temps, le thermomètre s'était élevé à peine à -^ de degré. D'un autre côté, bien que l'intensité du courant marquât 87 de- grés, l'action chimique déterminée sous l'électrode négative n'avait donné lieu qu'à une petite teinte d'un jaune brunâtre à peine visible, et rien ne se montrait à l'électrode positive. Je pensai que dans ces conditions je pouvais appliquer sans crainte mes électrodes, et je fermai mon cou- rant à travers les bras du patient. Ce courant, avec la dérivation de 100 mètres, ne m'a donné qu'une déviation^ de 38 degrés, qui s'est produite lentement. La peau du patient était alors un peu moite, et, bien que la pile fût faible, ainsi qu'on a pu le voir par les expériences précédentes, il ressentit, dès les premiers moments, une sensation de petite piqûre, qui se changea bientôt en une impression de brûlure très- ( 797 ) supportable d'ailleurs. Pendant l'action du conrant, le sang s'était porté aux électrodes et l'intensité électrique a passé successivement et réguliè- rement de 38 à 4'^ degrés en cinq minutes et de 48 à 4'.) degrés pendant les cinq niiinites suivantes. En réunissant alors les deux électrodes au gal- vanomètre, j'ai obtenu un courant de polarisation formidable qui, ayant atteint (go°-90°) au début, a passé par les phases suivantes, en obser- vant toutes les cinq minutes : (qo^-qo"); 87°; 84"; 78°; 74°; 71°; (7i°-G6°); (7i''-66''); (63"-62°); {Bç^"-^-]")] 58'^; 57°; 56°,5; 56°; 55"; 54°; 53". L'expérience avait duré une heure et demie. J'ai alors renversé le sens des commiuiications avec les électrodes et j'ai fait de nouveau pas- ser le courant |iendant dix secondes ; j'ai obtenu, comme dans mes autres expériences, nu courant de polarisation de sens inverse au premier, qui s'est inversé pour laisser reparaître le premier courant; après quoi j'ai re- tiré les électrodes, et, à mon grand étonnement, j'ai constaté aux parties des poignets où mes électrodes étaient ap|)liquées la formation d'escaircs très- prononcées, qui ressemblaient à des brûlures produites par un acide ou un caustique. Ces escarres, au nombre de trois au pôle négatif, étaient assez larges et surtout profondes. Au pôle positif, elles étaient très- petites et au nombre de trente-deux. Dans les deux premiers jours après l'expérience, aucune inflannnation n'est survenue, et l'on pouvait croire que ces escarres se réduiraient à de simples écorchures ; mais le troisième jour l'inflammation est survenue autotu' des escarres négatives, et il a fallu avoir recours à des cataplasmes de fécule qu'on a dû entretenir pendant un mois. Au bout de ce temps, les croûtes n'étaient pas encore tombées. Les escarres positives n'ont déterminé aucune inflammation et se sont guéries sans y rien faire; mais, au bout d'un mois, elles dessinaient encore une sorte de tatouage rouge très-caraclérisé. Comment un courant dont l'intensité ne dépassait pas celle de 8 éléments Daniell a-t-ii pu produire un effet aussi énergique?... C'est ce que les physiologistes pourront peut-être expli- quer; ce qui est certain, c'est que l'action calorifique n'y est entrée pour rien. L'action chimique est-elle intervenue assez puissamment pour que les alcalis du corps précipités à l'électrode négative aient pu agir à la manière d'un caustique, et l'embarras apporté à la circulation du sang par les li- gatures aurait-il rendu la mortification de la peau plus facile, ou iléterminé une coagulation partielle du sang sous les électrodes? Je laisse aux physio- logistes à décider à cet égard (1). Je dois toutefois signaler une circon- (i) Une circonstance assez inléressanio do cotte expérience esi que l'inllaniniation qui a ( 798 ) stance rie l'expérience qui peut avoir quelque intérêt, c'est que quatre mi- nutes après l'interruption du courant, et alors que j'étudiais le courant de polarisation, le patient a éprouvé à l'index de la main négative une vive douleur accompagnée d'un sentiment de chaleur, douleur qui s'est traduite par des oscillations considérables de l'aiguille du galvanomètre. Ces oscilla- tions, dont l'amplitude atteignait 84 degrés à gauche et 4° degrés à droite, ont troublé pendant quelques minutes la marche décroissante du courant de polarisation. J'ajouterai que, malgré le peu de tension du courant, son interruption provoquait une commotion qui allait jusqu'au coude et qui était d'autant plus forte que le courant avait été fermé plus longtemps. » D'après les chiffres des déviations fournies dans les expériences précé- dentes, on peut conclure que, dans de bonnes conditions de contact des électrodes, la résistance du corps humain entre les deux poignets varie de 35o à 210 kilomètres. Quand la peau est sèche et au commencement de l'expérience, elle peut dépasser quelquefois 2000 kilomètres, » GIÎOLOGIE. — Expériences sur la scliislosité des roches; conséquences qéo- lofjiques qu'on peut en déduire (i) (seconde partie); par M. Daubrée. (Extrait.) « Déductions à tirer des expériences pour l'intelligence de la texture des roches schisteuses. — La texture schisteuse se rencontre indifféremment dans des roches fort différentes, tant par leur nature minéralogique que par leur mode de formation originelle. Elle affecte à la fois beaucoup de roches stratifiées fossilifères, particulièrement les plus anciennes, une partie du soubassement granitoïde qui sert de fondement à ces premières roches, ainsi que certaines masses, évidemment éruptives. » Après avoir constaté expérimentalement avec quelle facilité se pro- duisent le clivage et la foliation, dans des masses imparfaitement solides qui s'écoulent sous de fortes pressions, et pour un très-faible déplacement relatif de leurs particules, on ne peut plus s'étonner de la diversité miné- ralogique des roches schisteuses, non plus que de l'abondance avec la- quelle plusieurs de ces roches se présentent dans l'écorce terrestre. Cette texture est d'ailleurs indépendante du mode de formation de la roche et de suivi ces escarres a été accompagnée d'une érii])fion de petites pustules blanches qui se sont succédées pendant plus d'un mois, et qui n'avaient pas le caractère des boutons ordinaires. Elles ont acquis à la fin un assez gros volume et sont devenues de véritables clous. (i) Voir, pour la première partie, le Compte re/idade la séance précédente, t. LXXXII, p. 710. ( 799 ) la cause do sa plasticité, que celle cause soit l'eau, comme dans les masses argileuses, ou la chaleur, comme dans les laves. » Le passage graduel des roches massives aux roches feuilletées de même composition miuéralogiquo est un fait des plus fréquents. Il n'est pas de contrée granitique qui n'offre de nombreux exemples de ces transitions. Or l'expérience montre que des échantillons de la même argile, à des états de dessiccation faiblement différents, soumis à la compression, four- nissent des couches juxtaposées, les unes schisteuses, les autres dépourvues de ce caractère. Cette influence du degré de plasticité que j'avais reconnue dés mes premières expériences (i), fait comprendre les contr.istes que l'on observe dans un même massif de roches partiellement schisteuses. » Il est des géologues qui ont regardé le feuilleté des roches cristallines, telles que le gneiss, comme un vestige de stratification et assimilé les feuil- lets à des couches minces. Cette sup|)osition a servi à appuyer le nom de iitétamnrjiliii/ues qu'on a osé étendre à la lolalité des roches de cette caté- gorie. Quoique j'aie cherché aiileius à montrer l'importance du métamor- phisme, je n'ai pas cessé de m'élever contre une conclusion aussi générale et aussi hypothétique. Entre certains gneiss et le granité, il n'y a pas plus de distance qu'entre les laves feuilletées et les laves massives. » L'observation qui précède suffit poiu- montrer combien, à plus forte raison, il y a lieu d'être circonspect dans les supputations des épaisseurs de ces roches que l'on a prétendu faire dans divers pays. » Relations dufeuillelt avec les grands accidents du sol, particulièrement dans les chaînes de montagnes; structure dite en éventail. — Depuis longtem|)s des relations de parallélisme ont été signalées dans diverses contrées comme unissant la texture schisteuse des roches cristallines avec les accidents généraux de la structure et du relief du sol. » La cause de la schistosité paraissant reconnue, on peut retourner la question et, dans certains cas, se servir de celle empreinte significative d'ancieiuies actions mécaniques, à peu près comme on se guide d'après les dislocations des roches sédimentaires, pour discerner des actions méca- nicjues subies par l'écorce terrestre. La position de ces feuillets, considérés dans leur ensemble topographique et géographique, est comparable à l'ap- pareil enregistreur, fréquemment employé dans les expériences pour repré- senter des mouvements. )) C'est particulièrement dans les massifs centraux des chaînes de mon- (l) Mémoires des Savants vlrungers à l'Jcudémh; t. XVII, p. l 12. ( 8oo ) tagnes que celte disposition redressée du gneiss et de ses congénères mé- rite l'attenlion, à cause de la tendance à une régularité géométrique qui s'y manifeste fréquemment. » Déjà de Saussure avait remarqué que le massif du Mont-Blanc « se » divise en grands feuillets qui ont leurs plans exactement parallèles entre » eux, et, ce qui est bien remarquable, c'est que ces plans sont parallèles ji à la direction de la chaîne (i) ». De plus, ce grand observateur avait constaté que ces feuillets, qui sont à peu prés verticaux dans le centre du massif, prennent dans les parties latérales des positions inclinées, que ces feuillets plongent symétriquement vers l'axe central, de manière à pré- senter, dans leur section transversale, la forme d'un éventail entr ouvert. Enfin la protogine qui forme la masse centrale se lie par des passages gra- duels à des gneiss et des talcschistes qui l'enveloppent sur une grande épaisseur, excepté du côté méridional (2). )) Un autre trait de structure complète le premier : les terrains stratifiés ont été recouverts par des masses cristallines diverses, formant surplomb, qui ont été poussées au milieu d'eux, comme dans une déchirure, en forme de boutonnière (suivant l'expression de M. Élie de Beaumont). C'est donc un renversement de l'ordre normal. De même que les schistes cristallins qui leur sont immédiatement juxtaposés, les roches stratifiées plongent vers l'intérieur du massif (3). » Une structure semblable a été reconnue ensuite dans d'autres massifs centraux de la chaîne des Alpes, particulièrement au Saint-Gothard, dans les Alpes bernoises, au Pelvoux, dans la chaîne de Belledone, ainsi que dans les Pyrénées, à la Maladetta et ailleurs. )) Comment expliquer une disposition qu'on croirait anormale et excep- tionnelle, si elle ne se reproduisait, comme on vient de le dire, dans une série de massifs? » Pour fixer les idées, prenons comme exemple le massif du Mont-Blanc, qui a été l'objet d'études nombreuses et approfondies. De Saussure, en voyant les feuillets et les plans de division qui traversent généralement avec beaucoup de régularité ces grandes masses cristallines, considérait ces roches comme stratifiées. Cette opinion a été admise par d'autres géologues, ( I ) Voyage dans les Alpes, § 569. (2) A. Favre, Géologie de la Sai'oie, t. III, p. 298. (3) Tout cet ensemble est représenté dans l'ouvrage de M. A. Favre par les coupes d'en- semble et de détail, notamment FI. XFJII, XIX, XXII. ( Soi ) parmi lesquels se rangont M, Alphonse Favre et M. Lory. Cela posé, il s'agit d'expliquer comment des couches, qui étaient déjà solidifiées, se sont redressées eu partie verticalement vers le milieu, en partie eu sur- plombant vers les deux limites. Pour cela, M. Lory assimile le cas aux ploiements des terrains stratifiés, qui sont bien connus dans le Jura et diverses parties des Alpes; il considère ces couches verticales comme des pieds-droits d'une voûte gigantesque, dont les parties supérieures auraient été détruites, sans qu'il en restât de vestiges. Cette ingénieuse hypothèse a reçu la sanction de M- Alphonse Favre dans son important ousrage (i). » D'un autre côté, l'éminent doyen des géologues alpins, M.Studer, pense que les feiullets et plans de division parallèles qui traversent les roches cristal- lines du Mont-Blanc ne sont pas des indices de véritables couches, et ipie ces roches ne sont pas stratifiées. De très-nombreuses observations dans di- verses parties des Alpes suisses, etparticulièremeut dans les Alpes bernoises, où des couches de calcaire ont été enchâssées dans le gneiss, l'ont conduit à conclure que ces roches cristallines n'étaient pas solides, lorsqu'elles ont été poussées vers la surface. Sans modifier ces couches calcaires, connue cela aurait eu lieu s'ils avaient été alors à l'état de fusion, les gneiss les ont enveloppées à la manière d'une masse plastique. » L'assertion que ces masses cristallines n'étaient pas solides, quand elles ont été poussées au jour, ne suppose pas qu'elles étaient tout à fait molles, mais seidement qu'elles n'étaient pas rigoureusement solides, et que, sous les énormes pressions qu'elles subissaient, elles jouissaient d'iuie certaine plasticité, comparable, par exemple, à celle des glaciers. M Si l'on admet qu'il en a été ainsi, la nature feuilletée de ces masses, ainsi que les principaux caractères que présente la disposition de leurs feuillets, paraît pouvoir s'expliquer assez simplement. » D'abord la poussée de bas en haut, qui a porté jusqu'à une altitude de plus de 4ooo mètres ces masses, lors même qu'elles n'auraient été que faiblement plastiqurs, a dû nécessairement y déterminer uneschis- tosité, dont le feuilleté était |îarallèle aux parois de cet énorme jet, c'est-à- dire à peu prés vertical ; il en a été ainsi tant que les masses sont restées encastrées et comprimées entre deux parois latérales. » Mais lorsque ces masses, approchant de la surface, ont commencé à se dégager des puissantes pressions qu'elles venaient de subir, leur régime a dû se modifier. (l) Géologir i/c 1(1 Savoir, t. 111. p. i3(). O.K.,i8';G. l'r SmeiircCT. I.XXMl N'IIÎO '04 ( 802 ) » Des expériences spéciales ont été faites pour éclairer le mode d'écou- lement qui correspond à coite dernière condition. » De l'argile, préalablement bien malaxée et à peu près desséchée, a été coupée sons la forme d'un prisme carré. Après l'avoir placée entre deux plaques de fer carrées, de même dimension que la ba.se du prisme, on a soumis ce prisme à l'action de la presse hydraulique. Dans cette opéra- tion, il sort de chacune des quatre faces latérales une bavure, dont la forme évasée, par suite du changement de pression, se raccorde aux faces du prisme. » La masse ainsi déformée présente, dans sa cassure transversale, une texture essentiellement schisteuse, qui est ainsi disposée : dans toute la partie serrée entre les deux plaques, les feuillets sont parallèles aux deux parois; mais, dès qu'on passe à la partie qui dépasse ces plaques, on voit les feuillets s'infléchir et s'éloigner de l'axe, de manière à être paral- lèles aux deux surfaces extérieures du jet, qui vont elles-mêmes en s'écar- tant de plus en plus. Le feuilleté est surtout prononcé à proximité des deux surfaces externes; en général, il l'est beaucoup moins vers la partie centrale. » Si l'on opère sur de l'argile qui a été mélangée de paillettes de mica, on obtient des effets semblables, mais encore plus prononcés. Dans toute la partie maintenue entre les plaques, les paillettes micacées sont devenues invisibles sur la cassure transversale, par suite de la régularité de leur ali- gnement; puis les feuillets vont en s'éloignant, de manière à rappeler les pages d'un livre entr'ouvert. » Cette expérience, qui a été répétée, donne toujours la même di.sposi- tion. C'est comme wa fac-similé , en miniature, de la structure feuilletée en éventail. 1) En ce qui concerne les grands phénomènes mécaniques de l'écorce terrestre, l'expétimentalion, qui ne peut les reproduire qu'en les réduisant à une très-faible échelle, n'est sans doute pas aussi concluante que pour la synthèse des anciens phénomènes chimiques et minéralogiques ; on ne doit y recourir qu'avec beaucoup de réserve, sous le risque d'en abuser. Il paraît cependant juste de prendre en sérieuse considération une res- semblance aussi fidèle que celle qui vient d'être signalée, quant aux traits les plus caractéristiques. N'est-on pas autorisé à en induire luie certaine analogie dans les causes, surtout dans ce cas particulier où la structure générale du massif montagneux est en relation manifeste avec la texture schisteuse des roches qui le constituent, c'est-à-dire avec un caractère de ( 8o3 ) détail qui rentre dans le domaine de l'expérience et dans celui du raison- nement? » Comme autre rapprochement, je rappellerai que le même procédé pro- duit des béleriinites tronçonnées, identiques avec celles qui sont dissémi- nées dans les marnes adjacentes aux roches cristallines, par exemple au- dessous de l'aiguille du Goûter, à la base du mont Lâcha (sentier du Lavouet). » Les passages entre la protogine la plus massive et la plus granitique aux talcschistes le plus (euilletés ne sont pas un argiuneiit en faveur de l'origine sédimenlaire, ainsi que le montrent les expériences signalées dans la première partie de ce Mémoire. Celle disposition régulière des feuillets et leur parallélisme avec les plans de division, qu'on a supposés être des plans de stratification, me paraissent même avoir une signification contraire. En effet, dans les terrains stratifiés, bien authentiques, où la schistosité s'est produite, les feuillets sont le plus souvent obliques par rappoit aux couches proprement dites. » Poin- nous reporter au Mont-Blanc, supposons que des couches juras- siques, qui étaient horizontalement placées, aient été poussées et traversées de bas en haut par dt s masses granitiques. Dans la région centrale qui nous occupe, comme dans l'intérieur des chaînes de montagnes en général, ces couches étaient d'adleurs soumises à des pressions latérales qui ont laissé des empreintes irrécusables dans des refoulements de formes variées. Par suite, des lambeaux de ces couches ont été saisis et encastrés entre les masses cristallines. Ces lambeaux, d'abord redressés et serrés fortement contre les roches cristallines, notamment colles qui aujourd'hui conslitueiit le ISIoiil- Blanc et leBrévent, en ont jiartagé le sort : toutes ces masses, qui s'étaient pour ainsi dire é|)ousées, ont obéi aux mêmes mouvements et se sont laminées ensemble. C'est ainsi que, malgré leur nature très-différente, la schisto.sité s'est produite simultanément et parallèlement dans les unes et dans les autres, connue nous le voyons aujourd'hui; de même que, dans les expé- riences qui viennent d'être signalées, l'ensemble présente une divergence en éventail qui s'est imprimée aussi bien dans les couches jurassiques que dans les roches granitiques. M En dehors de cette paitie centrale, les mêmes couches jurassiques n étaient plus, lors du mouvement, enchâssées comme des lanières étroites entre des masses cristallines : alors elles ont été simplement sou- levées par ces roches cristalliiu's. Ce second mode d'action se montre, tout à proximité du Mont-Blanc, dans le lambeau si remarquable qui cou- io4.. ( 8o4 ) ronne le massif des Aiguilles-Roiiges, ainsi que dans le massif des Fiz, et, vers le sud, au Cramont : il n'y a nullement incompatibilité entre ces deux types de dislocation. » La largeur du massif du Mont-Blanc, qui est environ de i3 kilomètres, ne dépasse pas beaucoup celle que présenteraient les deux remplis juras- siques qui le bordent au nord et au sud, du côté de la vallée de Cljamou- nix et de celui du val Ferret, si, parla pensée, on restitue à ces remplis leur disposition première en les développant dans un plan horizontal. La partie de ces couches qui a disparu lors du brisement ou par les érosions de la période glaciaire ne paraît donc pas considérable, surtout si on la compare aux vastes ablations de couches que l'on voit de tontes parts, même en dehors des chaînes de montagnes. » En résumé, la disposition géométrique des feuillets des masses cristal- lines et des couches jurassiques qui leur sont superposées dans divers massifs centraux des Alpes, notamment dans celui du Mont-Blanc, s'ex- plique, conformément à l'expérience, comme l'effet de l'écoulement d'une masse qui n'était pas complètement solide. » MÉTÉOROLOGIE. — Discussion des courbes barométriques conlimtes du 7 au i4 u^ars 1876; (/(( meilleur procédé à suivre pour comparer les allures de la température et de la pression; par M. Ch. Sainte-Claire Devii.le. « Dans la séance du aZj mars dernier, M. le général Morin a paru sur- pris que, dans la discussion que j'ai présentée des allures comparatives du baromètre et du thermomètre lors de la récente tourmente de mars, je n'aie |)oiut utilisé d'indications continues, fournies par des appareils enregis- treurs. » Je désire, en premier lieu, montrer que les indications ne nous font pas absolument défaut. En effet, je mets sous les yeux de l'Académie trois courbes barométriques, obtenues, du 7 au i3 mars, au moyen du baro- mètre enregistreur à mercure de MM. Rédier, à Paris, par les inventeurs eux-mêmes; à Vannes, par M. du Grand-Launay, et à Perpignan, par M. le D' Fines. » Ces trois courbes, comparées aux deux autres, que MM. Renou, au Parc-Saint-Maur, et de Touchimbert, à Poitiers, ont conclues de leurs ob- servations horaires, sont excellentes à consulter, tant qu'il ne s'agit que d'étudier le mouvement barométrique en lui-même. Le rapprochement de ces cinq courbes montre que l'oscillation barométrique du 10 au 1 3 mars { 8o5 ) a été très-inégalement ressentie dans l'ouest et dans le midi do la France. » Suivons, en effet, le mouvement sur les trois courbes continues de Vannes, Paris et Perpign;in. On trouve que les deux premières ont des allures semblables. Après le maxinunn du 7, comme aux trois stations, on remarque, à Vannes et à Paris, truis minima très-prononcés les 9, 10 et 12, celui du 10 donnant la jjIus grande dépression. A Perpignan, le baromètre descend rapidement vers le 9; mais du 9, à 7 heures du matin, jusqu'au 10 à 5 heures du soir, la pression varie à peine et ne présente qu'une faible ascension dans la nuit du 9 au 10; enfin, le troisième minimum, celui du 12, disparait presque entièrement : la pression, dans ce jour, s'est déjà re- levée à 751 """,6. » L'intensité de la variation suit les même phases. » A Perpignan, entre le maximum du 7 (765""", i) et le minimum du 10 (745™'", 7), il n'v a qu'une différence de 19""", 4, » A Paris, entre le maximum du 7 (760""°, 7) et le minimum du 10 (733""", 3), on trouve une différence de 27°"", 4- » Et, à Vannes, entre le maximum du 7 (767™"", o) et le minimum du 10 (736""°, 7), cette différence s'élève à 29'"°',9(i). » L'intensité de l'oscillation a donc diminué du nord-ouest au sud- est. » On remarque quelque chose de tout à fait analogue dans la transmis- sion du mouvement. » En effet, si l'on rapporte au temps de Paris les dates des cotes ex- trêmes, dans les trois stations (2), on obtient les heures suivantes (maxi- mum du 7 ; : h m Vannes 7 .4 io''du matin et i*" du soir, 4''i 7'') lo"" du soir et i'' du malin, de représenter assez exactement la moyenne diurne. » On peut ainsi suivre, de douze en douze heures, la marche des deux instruments, et conclure, avec une précision très-suffisante, la loi de leurs variations comparées (1). (1) Plus tard, nous arriverons à une fliscussion plus serrôc, il'iieure en licure; mais, au- paravant, il faudra se procurer, pour diacune des localités h étudier, la correciion horaire movennc. On iic peut, dans des discussions aussi délicates, appliquer h une station les cor- rections lioraires dcduiles des olisi'ivations d'une station voisine. Avant peu, j'espère pou- ( 8o8 ) » Je terminerai cette courte Note par un nouvel exemple de ce mode de Zî-îca !\vei Parc- Saint -Mnvir z' > / ^ i}= 1 // / „» — -'- - — - 7 41= / ^. ,' X \ / "■~- ^ N s{}s ( \ \ *>, -\ — N \ ) \ 2]}- \ S 1 1 / \^ ^ -\ S \ \ '' -4}t s \ 1 1 V' f \ -, ^ ^^^ \ \ \ N s t ''' ' / / Mf^ '"' X ^ ^ y ^ .'' / •• '' »n= 1 / 1 1 \ / 'A ils \ \ t 1 1 1 ) \ / ih / S- ^ ""- V --. ^ ih \ \ \ \ \ S ■ X ih \ \ \ .1 / II t ""~- --- -- i A ^ 1 c O -" e^ (^ * •'* « ,â ^ n C4 «H o G Q — I Si ^ ' 9 T « 5j (a discussion. Il s'applique à l'oscillation de la mi-décembre 1875 (20" jour voir donner ces corrections horaires pour deux stations parisiennes. I.e travail est com- mencé, mais non encore terminé. ( 8o9) dodéciiple), et j'ai pu coiiipaier, à ce poiiil de vue, deux stations bien distantes l'une de l'autre, à savoir : le Parc-Saint-Maur, prés de Paris, et Zi-ka-wei, près Slianj^liaï, où les PP. Jésuites ont établi, depuis deux ans, un observatoire météorologique fondé sur les meilleures mélliodes, où les ther- momètres sont |)lacés sous un abri modèle Motitsouris, et les observations faites suivant la série trilioraire normale : i"*, /i'', 7'', io''du malin et du soir. » Grâce à cette identité de méthode, j'ai pu non-seidement, dans chaque localité, rapprocher les allures du thermomètre, mais encore comparer entre elles, à ce double point de vue, les deux stations ellesmèmes. Fig. 2. Boroitibro 187» Courboii combinocR de Zi-ka-wpi e\ du Pnrc Saint -Muur !I»t<'^v;îII^*^ de 12 hi'»:rrH _^ ; A ^M 1W '.SI 166 2S ISi „ * :6t 1 3 :63 & r 1 0 1 .2 lz« 10 U 12 13 |if lî. 15 13 19 20 21 TN J / V, / \ y N / V, ^ / \ / ^ / N V > / -- ■,^ .,- \ / f \ A i \ \ ■— / * 1 t * ^ t ^' • \ y 1 / ^ _,-- ■'- r' '\ ^> ' ' I) Sans erilrir dans des déliuis (pii alloui^i'i michI outre mesure la pré- sente Note et que reiidetit nuildes ceux qiu- j'ai tloiuiés (p. ^oS), il me sufHra de faire remarquer (|ue la fuj. i numlre : i" loscillatiou >]uiuqué- diurne de la température, les 8, i'3, i 8 à Zi ka-wei, . » Noiotis d'abord la déposition des deux témoins qui ont vu la trombe descendre, à 1 5o mètres des maisons du village. En second lion hj liombe a renversé en dedans les fenêtres de la grande salle de la mairie : s'il y avait eu aspiration, les fenêtres eussent été renversées en dehors. L'air, en s'en- £;oiiirrat)t avec cette violence dans unecliambre dont les antres issues restent closes, peut fort bien soulever un peu le plafond, en écarter un itislant les imirailles et donner passage aux objets légers qni seront entraînés dans l'étage supérieur sans qu'il y ait I 1 moindre aspiration, f/instituteur ex- plique ainsi, dune manière très-plausible, le phénomène curieux des rideaux dti lit du juge de paix. Enfjn luie circonstance paraîi avoir vivement frappé les témoins, c'est la |iresque instantanéité du phénomène. AiissitAl après io5.. ( Sic» ) son passage, plus rien. C'est que la trombe n'avait pas plus de 3o à 4o mè- tres de diamètre, et qu'à raison lie i8à 20 secondes de vitesse de transla- tion tout le phénomène ne devait pas, pour un point donné, durer plus de 2 secondes. La netteté avec laquelle sou cercle d'action méiîanique était circonscrite n'est compatible qu'avec un pur mouvement gyratoire. Si les trombes étaient dues à l'afflux centripète de l'air inférieur convergeant de tous les |)oints de l'horizon vers l'orifice inférieur d'une trombe aspirante, il y aurait peut-être bien un maximum d'effet veis cet orifice; mais la vi- tesse de l'air aspiré et, par suite, les effets mécaniques dus à cette vitesse ne cesseraient pas brusquement, absolument, à quelques pas du centre. I) Nous retrouvons précisément les mêmes phénomènes dans la trombe récente de Hallsberg, en Suède, qui est l'objet d'une controverse entamée dans les Comp'.es rendus entre iM. Hildebrandsson et moi. Il me sera fa- cile de faire voir lundi prochain, en me basant exclusivement sur le propre récit du savant météorologiste suédois, que les choses se sont passées à Hallsberg de la même manière qu'à Maurupt. L'observation suédoise est même plus concluante, parce que les ()riucipaux spectateurs se sont trouvés beaucoup plus près (à [7 mètres seulement ) du lieu où la Irondie a dé- buté, et cette fois en [)leine forêt. » ASTliONOMiE PHYSIQUiî. — Sur le déjilacement des raies dans les spectres des éloilts, produit par leur inouveuiciil dans F espace; par le P. Secchi [suite (i)]. » Je répète que je suis loin d'accuser les dlustres savants qui se sont occupés de cette question d'avoir été (rompes par cette apparence, mais elle peut servir à expliquer les nombreuses contr.uliclions signalées plus haut. Du reste, ce n'est |)as sans quelque fondement que j'ai été amené à soupçonner une telle illusion. Dès 1869, j'avais cherché à constater si la raie F avait rigoineusement, dans toutes les étoiles, la même position, et, pour cela, j'app!i([uais à l'objectif du grand équatorial un prisme de 6 pouces de diainèlre et un chercheur incliné sur l'axe du grand réfracteur, dirigé de manière qu'en mettant l'étoile sur un fd du chercheur la raie couicitiât avec une pointe de micromètre dans la grande lunette ; mais, après bien des recherches, je ne trouvai pas de changement; celte méthode, que je croyais nouvelle, n'élait, en réalité, qu'une répéti- (i) Voir le Compte rendu do la séance précédente, p. 'j6i. ( 8i3 ) tion delà méthode einployi'o jadis par Frauidiofer, comnip je le reconnus ensuite. Cependant elle n'était pas sùrc, car il était difficile de garantir l'invariabilité relative des deux lunettes. Alors j'imaginai de disposer, dans l'intérieur de la lunette, un |)risme à vision directe, plaré un peu cxcenlri- quetnent et avant la convergence focale des rayons ; à cause de celle excentricité, on pouvait laisser passer en dehors du prisme luie portion des rayons, qui forn;aient dans le cliam|) de la huielte une image directe et assez nette de l'étoile. Une lentille concave, placée convenablement sur leui- tr.ijet, corrigeait la différence de focalité entre ces rayons et ceux qui avaient traversé le prisme; on pouvait ainsi comparer une raie cptelconque de l'étoile avec sa propre image directe, en mesurant la difféience avec un bon micromètre. Je fis même construire par M. lloffmaii un prisme à vision directe, dont la dévi.ition pour la raie F coïncidait avec le lavon direct. » L'examen d'un grand noml)re d'étoiles, fait avec cet appareil, me prouva que la raie F gardait la même position relative dans toutes les étoiles, excepté deux ou trois présentant une différence qui ne pouvait être considérée comme parfaitement sûre. Or, si le déplacement de cette raie est si considérable que pour une classe il soit, |)ar exemple, de toute la lar- geur de la raie F dans le sens -f-, et pour d'autres de même largeur dans le sens — , nous aurions dû avoir un déplacement double, par exemple, Sirius ei Véga; et alors un tel déplacement ne poturait passer inaperçu, ces raies étant tellement larges dans notre appareil qu'on pouvait les appe- ler des bandes. Il s'ensuit donc que ces déplacements si sensibles, trouvés par les spectroscopes, pourraient bien être dus à quelque autre cause inconnue et purement instrnmetuale. » Ajoutons encore, en ce qui concerne la largeur des raies F dans les étoiles, largeur due selon tonte probabilité à la forte pression i\i\ gaz, cpi'il n'est pas encore prouvé que le milieu de celte raie reste fixe avec l'aug- mentation de ses dimensions en largein-, )) l*our conclure, j(> répéterai (pie je n'ai pas lintentioii de déprécier les travaux faits par t;int d'illustres savants sur cette matière, mais seule- ment d'exposer les doutes ipii se sont |)résentés : je suis sûr qu'on me le permettra d'aulanl mieux (\\h\ moi-même, j'ai contribué quelque peu à ces reclierches. » Je m'en tiens à la partie expérimentale; quant au point de vue théo- rique, les inflexions des raies liydrogéniques, dans les protubérances so- laires, ne seraient point sujettes à ces illusions, car ici ou n'uitroduit dans ( 8.4 ) le champ de vision aucune lumière ni substance étrangère, mais on compare seulement la raie avec elle-même dans son prolongement par rapport à la partie courbée. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant, pour la Section de Géométrie, en remplacement de M. Le Bescjue. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 56, M. Borchardt obtient 26 suffrages. M. Catalan 12 » M. l'abbé Aoust 6 » M. Brioschi 3 » M. de Jonquières 3 » M. Boussinesq i » M. Fischer i » Il y a quatre billets blancs. Aucun des candidats n'ayant objenu la majorité absolue des suffrages, il est procédé à un second tour de scrutin. Le nombre des votants étant en- core 56, M. Borchardt obtient 2g suffrages. M. Catalan 19 » M. Brioschi 3 » M. l'abbé Aoust i » Il y a quatre billets blancs. M. Borchardt, ayant obtenu la majorité absolue des suffrages, est élu Correspondant de l'Académie. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la formation d'une liste de deux candidats, qui doit être présentée à M. le Ministre de l'Instruction publique pour la chaire de Zoologie (Annélides, Mollusques, Zoophytes), actuellement vacante au Muséum d'Histoire naturelle. Au premier tour de scrutin, destiné à la désignation du premier candi- dat, le nombre des volants étant 53, M. Perrier obtient 38 suffrages. M. Fischer 6 » 11 y a neuf billets blancs. ( 8.5 ) Au second tour de sciiitin, dcsiiiié ;i la désignation du second candidat, le nombre des votants étant /19, M. Fischer obtient 4^ suffrages. Il y a sept billets blancs. En conséquence, la liste présentée par l'Académie à M. le Ministre de l'Instruction publique comprendra : En première lujne M. PicnuiEn. En seconde licjnc M. Fischer. RIÉMOIRES PRÉSENTÉS. PHYSIQUE. — Filesse du flux ihermiquc dans une havre de fer. Mémoire de M. C. Dkcharme {1" |)artiej. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Section de Physique.) « Dans les expériences précédentes (i), on attendait, avant de retirer la source de la chaleur, que tous les thermomètres implantés dans la barre métallique fussent arrivés à l'état stationnaire. Alors, dès que cette source cessait d'agir, la température commençait à baisser bientôt dans le premier thermomètre; peu après, dans le second, et plus tard dans les suivants. » Mais si l'on retire le brûleur avant que le phénomène soit arrivé à cette période d'équilibre de température, on obtient des résultats numé- riques qui conduisent à des courbes toutes différentes de celles du cas pré- cédent; ce qui se conçoit, puisqu'une partie des périodes d'échauffenieut et de refroidissement, ainsi que toute la période stationnaire, ont été suppri- mées. On remarque, en effet, dans le cas actuel, que le flux thermique con- tinue à se propager dans la barre après le retrait de la source de chaleur; il semble avoir acquis une certaine vitesse, qu'il ne perd que peu à peu, et les thermomètres placés à diverses distances de cette source atteignent leurs maxima, après nu temps d'autant plus long qu'ils sont eux-mêmes plus éloignés de l'extrémité chauffée. 1 » Dans d'autres expériences, on a fait agir la source calorifique succes- sivement, dans (les conditions identiques, pendant 5, 10, i5 et 20 mi- nutes, généralement pendant des temps 9, 2Ô, 35, l\0,... et l'on a trouvé, (i) Comptes rendus, 27 mars 1876, p. 782 de ce volume. (8.6) entre ces temps de chauffe et les intervalles i, l' , f , <^' ■,•■■■, qui s'écoulent entre le moment du retrait de la source de chaleur et celui de la produc- tion des maxima de température, la relation simple suivante : c'est-à-dire que la somme de deux ternies correspondants, de chacune de ces séries, est une ijuantité conslaiile. » PHYSIQUE APPLIQUÉE. — .Sur tes taches solaires et sur la conslitution phjsiifue du Soleil; par M. G. Planté. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « Parmi les nombreuses analogies que révèle la comparaison des elfets des courants éleclriques de haute tension avec les phénomènes atmosphé- riques et cosmiques, il en est une qui parait très-remarquable et que' j'ai l'honneur de soumettre aujourd'hui à l'Académie. Voici l'expérience sur laquelle elle est fondée : » Une feuille de papier à filtrer, humectée d'eau salée, est mise en com- munication avec le pôle négatif d'une batterie secondaire de 4oo élé- ments. A peine le fil positif touche-t-il la surface humide, qu'il se |)roduit, au-dessous de ce fil, avec dégagement de lumière et projection de vapeur, une cavité en forme de cratère hérissé, sur ses bords, d'innombrables fila- ments desséchés et enchevêtrés les uns dans les autres {fig- i). I-^e fil Fig. I. Fig. 2. '-t^- positif se trouve en même temps recouvert d'un magma formé par la pâte de papier transportée; des débris filiformes adhèrent aussi à l'é- leclrode siuMine longueur de lo à i5 centimètres. Les extrémités des fila- ments sont dirigées vers l'électrode positive, de sorte que, si l'on place cette électrode au-dessous du papier, on n'observe point de cratère sail- lant à la surface supérieure, mais une simple excavation dont les rebords ( «'7 ) fihiinenteiix sont comme axphés et rentres en dedans vers le point d'où sort l'électricito positive {/ig. 2). Quelques filaments, par suite de leur grande longueur et de leur dessiccation inslantanée, se recourbent en crocheta leur extrémité. ï/a fiq. 3 représente les détails de ces perforations électriques, en grandeur naturelle. FiR. ■>,. M 11 e»t impassible de ne pas èlie Irapjé île l'analogie complète de cette structure avec celle des taches solaires, telles qu'elles ont été observées par MM. Nasmytli, Dawes, Lockyer, Chacornac, le P. Secclii (1), Taccliini, Langley (2), etc., et (jni ont été assimilées à des brins ou à des fagots de chaume, à des filaments recourbés, tordus ou entrelacés, etc. » Ces apparences l)izarres des taches solaires, si difticiles à expliquer par des actions mécaniques ordinaires, se comprennent facilement par l'inter- vention de l'électricité, dont le caractère est de cliver, de façonner en pointes ou de diviser en fils toute matière opposée à son passage, pour se frayer les voies multiples qui send)lent nécessaires à son rapide écoulement. » Il est doue permis d'ailmeltre que les taches solaires sont des ca- vités produites par des éruptions essentiellement électriques; que, par suite, la masse interne du Soleil doit être fortement chargée d'électricité- et que, d'après le sens des excavations dont les talus (ilamenleux sont rentrés vers l'intérieur de l'astre, l'électricité qui s'en échappe doit être l)OsiliL'e. » J'ai été conduit ainsi à étudier les plu'noinénes présentés par les globules incandescents qu'on oblieut en foulant de gros fils métalliques à l'aide d'un puissant courant électrique de (fiLinlilè ; je tésumcr.ii très- succinctement les effets cpie j'ai observés sur des globules de fer et d'acier de 7 à 8 millimètres de diamètre : (i) Voir le Soleil, par le P. Secclii, ?." cdiiidii, p. 53, (il à tiç), 92, 94, etc. (2) \. ptmr Sm;iis, /'/iniologie vt'gétatf. p. S\i . 1 ,l')IJ puiir 1(1(1 I'. C. cl II. IM. (2) P. C. (.1 II. 1'. 106.. ( 820 ) » M. Diibiiinfaut pense que les betteraves renferment une proportion d'asparogine qui peut s'élever à 2 ou 3 pour 100 du poids des racines. » Si l'on ajoute de l'asparagine à un jus de betteraves et qu'on traite en- suite la solution par l'acétate tribasiqnede plomb, le liquide filtré, quoique alcalin, possède un pouvoir rotatoire +, plus élevé que celui du même jus ailditiouné d'acétalo tribasique de plomb (i). Exemple : er 1° Jus de betterave. P. R. correspondant à sucre 9j58 pour 100 1° Même jus additionné de i^'' d'asparagine io,i3 Différence o,55 (2) )) En étudiant les propriétés optiques des solutions d'asparagine, nous avons reconnu que l'acide acétique, en proportion suffisante, détruit le pou- voir rotatoire de l'asparagine. Exemple : - On a ajouté 10" d'acide aceti(|iie à 8", an jus n° 2. Le ))Ouvoir rotatoire correspondait ii : sucre 9'')6o )) Il résulte de là que, en raison de la présence fréquence de l'asparagine dans les jus de betteraves, le litre saccharimétrique est généralement trop élevé. Dans certains cas, l'écart entre les titrages, avant et après addition d'acide acétique, peut s'élever à ; sucre oB'^,7 pom- 100" (a j. M Nous ajouterons qu'il ne suffit pas (après traitement par le sous-acé- tate de plomb) d'acidifier la liqueur par de l'acide acélique, mais qu'une proportion de 10 centimètres cubes d'acide à 8 degrés pour 100 centi- mètres cubes de jus est totijours suffisante. M La faible alcalinité des jus ne paraît pas détruire entièrement l'aspa- ragine (libre ou combinée) pendant la concentration, et les mélasses de betteraves et de cannes présentent souvent aussi la réaction que nous avons signalée pour les jus. Exemple : ' Mélasse étendue et additionnée de 10" pour 100 d'acélalo de plomb tribasique. Sucre pour 100"" , a, 88 Mêlasse étendue et ailditionnée de 10"' pour 100 d'acide acétique. Sucre pour 1 00'^'' 2 , 'jç) " Soit une diflérence de 0,00 de sucre, corresijoudant à — ^• (i) Dans ces essais comparatifs, il est nécessaire d'employer des volumes égaux d'acé- tate de plomb, de même concentration. (2) Après un certain temps de conservation, les betteiaves ne paraissaient plus contenir d'asparagine. (3) La réaction inverse se |)ioduit si Ton emploie une quantité insuffisante d'acétate de plomb; aussi, dans la recherche de l'asparagine, doit-on éviter de précipiter l'esicés d'acétate à l'aide du sulfate de soude. ( 821 ) » Si la mélasse reiitermait 5o pour loo de sucre, ou aurait commis par l'essai direct une erreur de 1"%,'), ce er Même mélasse cliTuliie, ;ulilili(innce de 20 pour 100 d'acétate de plomb. Sucre. . 3,02 a « ^O » » . . 3 , 19 B II résulte de ces essais que le pouvoir rotaloire de l'asparagine aug- mente avec la proportion d'acétale dt; plomb, sans doute en raison de l'al- calinité de ce composé. » Mi'lliode (le dosayc de raspnrnriiiie. — Soit un jus de betteraves, cor- respondant à une déviation de 3oo divisions du sacclmriinétre Laurent : Déviation après addition d'acide acétique 288 divisions. Dcvialion du jus normal, après addition de 2 grammes d'aspàragine. 3i5 » (')• » D'où l'on déduit : » i" la différence de déviation entre le jus normal et additionné d'as- pàragine 325-3oo représente 25 divisions, correspondant à 2 graunnes d'aspàragine. " 2" Différence entre le jus normal et le même jus après traitement par l'acide acétique, 3oo — 283 == 17 divisions ; on a — = —, d'où x —- 1 s' , 36 d'aspàragine pour 100 centimètres cubes. » Nous avons constaté par des essais directs que, pour des jus sucrés, renfermant tnie proportion d'aspàragine inférieure ou égale à 3 pour 100, et additionnés de 10 centimètres cubes pour 100 de sous-acétate de plomb (à 34°B.), la déviation du plan de polarisation est exactement proportion- nelle à la quantité d'aspàragine. n On ne doit pas conclure de l'essai précédent que dans tous les jus de betteraves une différence de déviation correspondant à 25 divisions, entre l'essai du ecl et acétique, représenterait i*^', jG d'aspàragine. La composi- tion variable des jus peut modifier le volume du précipité de plomb et, par suite, l'alcalinité de la liqueur. » (1) Déduction faite, dans tous les ras, de l'augmentation de volume due ii l'addition du sous-acélale de ploiirb et de l'acide acétique. ( 822 ) PALÉONTOLOGit;. — Les Eléphants du mont Dol, essai d'organogénie du système des dents mâchelières du Mtmimoinh (deuxième Comiiuinicalion) (i); par M. SiKODOT. (Renvoi à l'examen de M. P. Gervais.) « Deuxième phase. — Le sommet antérieur de la couronne offre les pre- mières traces d'usure. L'ossification de la dent, à l'époque où le sommet antérieur de la couronne vient se placer rlans le prolongement de la surface des triturations, est encore fort iiicomjilète ; en général, quel que soit le nombre des collines qui la composent, les trois premières seules sont en- tièrement solides et forment un premier groupe, fréquemment rencontré à l'état d'isolement. La base de la quatrième est encore très-nettemen excavée; à la cinquième, l'excavation s'élève plus haut dans la partie cen- trale; à la sixième, plus haut encore; et ainsi de suite, de telle sorte que, si le nombre en est assez grand, les dernières ne sont constituées que par une mince enveloppe solide superficielle. Alors, des prolongements lamellaires du bulbe dentaire, les trois premiers sont effacés, et la rétraction des sui- vants est en raison inverse de leur numéro d'ordre, à partir du quatrième. » La formation du cément suit une marche parallèle à celle des collines; dans la seconde moitié de la dent, sur les faces latérales internes et externes encore immergées dans les maxillaires, les collines sont séparées par des sillons dont la profondeur s'accuse de plus en plus, d'avant en arrière et du sommet à la base de la couronne; dans la région postérieure, les en- veloppes de cément de deux collines consécutives ne sont soudées que sur une bande médiane s'élendanl du sommet à la base. Il faut en conclure que les lobes du sac dentaire coiffant les collines encore libres s'effacent progressivement d'avant en arrière, d'abord au sommet de la couronne, plus tardivement sur les faces latérales. A cet état, la constitution définitive de l'enveloppe générale de cément ne paraît donc pas s'étendre beaucoup au-dessous de la ligne d'intersection de la surface de la partie émergée de la couronne avec la surface du maxillaire. 1) A ce degré d'ossification de la couronne, "les pièces pourvues de racines sont tout à fait exceptionnelles. Faut-il en conclure, avec quelques anato- mistes, que ces racines peuvent faire absohunent défaut? Ce serait une erreur. La formation des racines est postérieure à celle de la couronne, et leur solidification s'accomplit progressivement de la base vei's l'extrémité (i) Voir les Comptes rendus de la séance du 27 mars. ( 823 ) libre, et de dehors en dedans. Or, chez les Éléphants, les racines sont presque exclusivement formées d'ivoire, et, comme cette substance est très- friable, elles ne peuvent échapper aux détériorations que subissent les fos- siles, qu'autant que leur paroi solide a acquis une épaisseur suffisante. La préparation, au laboratoire, d'échantillons rapportés avec la gangue a donné la preuve que la première racine aux molaires inférieures, la pre- mière ou les deux premières aux molaires supérieures, sont nettement dé- tachées de la région hasilaire conunune,avec une épaisseur de parois variant do I à 3 millimètres, suivant le numéro d'ordre de la dent; que celle qui suit immédiatement est indiquée; qu'il n'y a pas de trace des antres. » La délimitation de la base des premières racines a circonscrit, dans la région antérieure de la dent, une cavilë infracollinaire, occupée par la branche antérieure de l'arc figuré par la partie basilaire du bulbe. La com- paraison avec des états antérieurs montre que cette branche s'est rétractée, de toute la distance qui sépare le point d'origine de la première colline de celui de la troisième. Or, comme la première colline se détache aux trois cinquièmes, environ, de la hauteur de la face antérieure de la dent, tandis (pie l'origine de la troisième se trouve à la base de la même face, les trois cinquièmes de la face antérieure résultent de l'ossification de la région ba- silaire de la racine. Cette particularité fixera les idées sur la disposition que Falconner appelle le lalon. » A ce degré d'ossification, la coiu-onne de la très-grande généralité des échantillons est incomplète; sa conservation est plus parfaite aux molaires supérieures, en raison de leur forme, et d'autant mieux que l'épaisseur des collines est plus faible. Néanmoins, leur classification, fondée sur le groupe des trois premières collines, peut être sérieusement établie. » Troisième phase. — La face antérieure est rasée et la surface de tritu- ration descendue, latéralement, au niveau du collet de la première racine. A cet état de développement et d'usure, la face antérieure de la molaire n'(;xiste plus, la surface de trituration s'étend sur un nombre de collines variable avec le numéro d'ordre de la dent et l'angle sous lequel elle coupe les collines; la couronne est complétée sur les faces latérales, à l'exception des sixièmes molaires supérieures à collines épaisses, pour lesquelles les sil- lons latéraux sont encore très-accusés; les racines, délîuilivement consti- tuées sur la moitié antérieure, sont incomplètes. Au delà, la cavité infra- collinaire, remplie antérieurement, est libre en arrière et laisse voir la base des collines postérieures le plus souvent excavéc; enfin la bramhe antérieiu-e de l'arc du bulbe dentaire est en grande partie rétractée, et les ( 824 ) prolongements lamellaires dti bulbe, en voie d'effacement, n'existent plus qu'à la base de la dernière racine. La constitution, la disposition et le nombre des racines, le mode de remplissage de la cavité infracollinaire sont les deux points les plus importants à établir. » Toutes les molaires, à l'exception des sixièmes et dernières, sont re- présentées, dans la collection, par quelques pièces dont les racines, restau- rées avec le plus grand soin, sont assez complètes pour donner une idée exacte de leur structure, de leur forme, de leur disposition et de leur nombre. Les racines antérieures, entièrement solides, sont formées d'une masse d'ivoire revêtue d'iuie mince couche de cément ; la dernière, très- grosse, n'est constituée que supei-ficiellement; les autres sont à des étals in- termédiaires. Le nombre des racines est variable avec le ninuéro d'ordre de la dent, à compter de la deuxième, toujours plus grand aux molaires supéiieures qu'aux inférieures. La première et la dernière sont impaires, les intermédiaires sont disposées par paires aux molaires inférieures, mais alternent sur les faces latérales aux supérieures. Toutes droites ou diver- gentes aux molaires supérieures,"elles sont régulièrement infléchies en ar- rière aux inférieures. Enfin les racines des dents supérieures sont fréquem- ment creusées de sillons profonds sur la face latérale. » Le remplissage de la cavité infracollinaire est réalisé, en premier lieu et pour la plus grande partie, par la formation continue du tissu de l'ivoire à la surface de la partie basilairedu bulbe, ipii se rétracte proportionnelle- ment; en second lieu, par le prolongement du lobe compris entre la base excavée de âeux collines consécutives et qu'on peut appeler lobe inlercol- linaire. Ce second mode de remplissage peut, en quelque sorte, se lire sur la surface d'usure, lorsqu'elle atteint le collet de la racine; la section des lamelles d'émail se détache sur un fond d'ivoire, et ces lamelles ne circon- scrivent plus l'ivoire, mais bien le cément; le biseau du coin de cément qui sépare deux collines descend donc jusqu'à la base des racines j)rinci- pales. L'activité persistante de la meudirane préformalrice de l'émail, au sommet de l'angle occupé par le biseau du coin de cément, se manifeste, dans l'intérieur de la cavité infracollinaire, |)ar un bourgeonnement sous forme de petits mamelons ou de pointes aiguës, sur le bord libre du lobe intercollinaire. C'est à des phénomènes du même ordre qu'il faut attribuer les prolongements digitiformes, si remarquables, à un état antérieur, sur le lobe compris entre la deuxième et la troisième colline. » ( 825 ) MÉTiiOROLOGIR. — Sur les effets optiques de neiges lamellaires flottant horizon- talement. Note de M. \V. de Foxviei.le. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Section de Physique.) « C'est à l'aide de ces lamelles que Bravais a expliqué la formation des colonnes de lumière qui accompagnent quelquefois le déclin du Soleil. » Le i" avril courant, j'ai vu, vers 5''3o"' du soir, une colonne de lumière émanant du Soleil et ne pouvant s'expliquer en effet que par réflexion sur un nuage de lamelles horizontales faisant miroir. » Mais Bravais pense que ces lamelles horizontales sont jointes deux à deux normalement par un prisme à six pans réguliers, dont les dimensions sont bien moindres. L'observation du i" avril paraît prouver que la forme de la neige était beaucoup plus simple que le célèbre auteur de la théorie des halos ne le croit nécessaire. » En effet, ni moi ni les personnes auxquelles j'ai montré ce beau phé- nomène, nous n'avons vu de trace du petit halo formé par les dièdres de 60 degrés verticaux, taudis qu'on voyait un fragment du grand halo produit par les dièdres de 90 degrés. Les couleurs de cet arc étaient ma- gnifiques, et l'arc était accompagné d'un périhélie éblouissant. Ces détails montrent combien le phénomène, quoique partiel, était intense. » Une observation que j'ai faite le 5 décembre iSyS prouve directement que la neige lamellaire n'a pas besoin d'être associée à un cristal pris- matique pour se maintenir horizontale, non-seulement en flottant, mais même en descendant dans l'air, c'est-à-dire pour donner naissance aux colonnes de lumière. La neige du 5 décembre élait d'une délicatesse extraordinaire. Elle était formée d'une combinaison d'hexagones et de pennes régulièrement orientées suivant les directions de l'hexagone étoile. Elle descendait si lentement, qu'il était facilede s'assurer qu'elle conservait une horizontalité parfaite en s'approchant de la surfiice de la terre. On n'y voyait pas la moindre trace de prismes. La neige du i" avril devait avoir une disposition analogue. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur la Catastrophe du Grand-Sable [district de Salazie), île de In Réunion. Deuxième Noie de M. Vixson, présentée par M. Morin. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « Dans une première Note que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Aca- démie sur la catastrophe du Grand-Sable, à l'ile de la Réunion, arrivée dans C. K., 1876, i"- S<;,uure. (T. LXXXll. N» 1)5.) 1 07 ( 826 ) la journée du 26 novembre 1875, je terminais le récit de ce lugubre évé- nement dans les termes suivants : '' Un dernier fait qui mérite d'être pris en considération, c'est que le volcan de l'île de la Réunion, en éruption pour ainsi dire permanente autrefois, est silencieux depuis de longues années. Privée de cet exutoire, l'île de la Réunion peut être l'objet d'un travail de feu souterrain dont le mouvement, produit ailleurs, peut offrir une explication naturelle à la ca- tastrophe du Grand-Sable. » » La prophétie scientifique que je signalais d'une façon aussi claire et aussi précise ne tarda pas à s'accomplir. Dans la soirée du 1 1 décembre 1875, une éruption volcanique se faisait en son lieu ordinaire et sortait du piton de la Fournaise, éclairant toutes les localités environnantes. » Les habitants du quartier Saint-Philippe, voisins de la bouche igni- vome, comprirent alors pourquoi, à l'heure de la catastrophe du Grand- Sable, eux aussi avaient éprouvé une commotion simultanée. » Cette éruption du volcan de l'île delà Réunion, consécutive à la cata- strophe du Grand-Sable, dura trois jours et trois nuits, et fut surtout dans son plus grand éclat dans la soirée du 1 1 décembre 1875, c'est-à-dire seize jotirs après le terrible événement dont nous avons parlé. » En même temps que ces faits se passaient au piton de la Fournaise, qu'observait-on sur le lieu de la catastrophe du Grand-Sable? » Les amoncellements de ce plateau se modifiaient, le centre se dépri- mait. Des eaux boueuses sortaient de la base du Gros-Morne non détruit, mais dont une arête seule s'était détachée le 26 novembre. Ces eaux gri- sâtres s'accumulaient à la façon d'un grand lac sur le terrain de la cata- strophe et en amont du torrent des Flenrs-Jaunes; puis, par un rebord déchiré et éboulé, ,,cette eau boueuse, puante et grisâtre, excessivement épaisse, se jetait d^is le lit même de la rivière des Fleurs- Jaunes et courait se répandre dans la rivière du Mât, dont elle troublait complètement les eaux à son point de jonction avec la première. » Le quartier Saint-André, qui reçoit ses eaux de dérivation de la rivière du Mât, dut y renoncer et les rendre à leurs cours naturel. Les animaux refusaient de les boire; les anguilles et les poissons contenus dans son sein périrent tous réjetés sur ses bords. On les recueillait par paniers, mais per- sonne ne voulut s'en nourrir. » Là ne s'arrêtèrent point les phénomènes observés dans la physique de l'île depuis la catastrophe du Grand-Sable. Un fait plus significatif vint s'ajouter à ceux que nous venons d'énumérer. » Le 3 février 1876, à 10'' to™ du matin, un tremblement de terre pré- cédé de détonation au Grand-Sable s'est fait sentir dans toute Ja circon- ( «37 ) scription de Salazie, particulièrement à Saint-Marlin-de-Salazie et au village du Petit-Sable. Le roulement et l'oscillation sont venus se perdreau Chau- dron, en suivant le lit de la rivière des Pluies, c'est-à-dire le trajet le plus direct du centre au rivage. 0 Entre la source thermale de Salazie et le village, un employé supérieur des eaux et forêts, en tournée, a constaté, avec les gardes qui l'accompa- gnaient, la production du phénomène avec détonation. » Sur une habitation de la rivière des Pluies, celle de M. Gilot, ce trem- blement de tert e est ressenti par le directeur du Crédit foncier et les divers membres de sa famille, à io''io"' du matin. » Plus bas, une bande d'Indiens, prise de terreur et de panique, veut quitter le travail. » Ainsi, à partir du désastre du Grand-Sable, les forces souterraines qui l'ont produit, encore en émoi, continuent à se manifester sous diverses formes dont nous n'avons énuméré ici que les principales. » Elles se manifestent donc d'une manière successive et irrécusable : » 1° Par une éruption volcanique; 2° par une irruption d'eau boueuse sortant des j^ieds ilu Gros-l\lorne; 3° par un tremblement de terre qui, parti de ce centre, descend vers le point le plus direct du littoral, où il est constaté par des personnes placées en divers points sur son trajet. >' Ces faits subséquents, rapprochés de ceux qui ont accompagné la ca- tastrophe du Grand-Sable, ont, avec les premiers, une telle connexité qu'on ne saurait les en séparer, et les uns et les autres ne sauraient être envisagés autrement que comme des phénomènes volcaniques. » Dieu que, géologiqueuient, la chose soit i)ossible et qu'on ait vu, comme pour le Vésuve, le réveil des volcans dans leurs cratères éteints ou dans les lieux où ils avaient passé, la catastrophe du Grand-Sable n'im- plique point, de la part des forces souterraines, une tentative pour la for- mation d'un nouveau cratère ; mais tout concourt à nous présenter, dans cette convulsion géologique si désastreuse, le fait d'un tremblement de terre par- tiel et terrible. » L'éboulement d'une arête du Gros-Morne n'a été que la conséquence de ce fait. » Des personnes éclairées et très-compétentes osent même affirmer que pas un débris du pan du Gros-Morne n'est arrivé sur le plateau si prodi- gieusement exhaussé du Grand-Sable ; que tout a été vomi par les entrailles de la terre, réalisant au lendemain cette expression du seul témoin à M. le Gouverneur : Monsieur, c'était comme une marmite ijui bout! .07.. ( 828 ) » La catastrophe du Grand-Sable a donc été l'effet terrible et instantané du travail du feu souterrain, qui préparait l'éruption normale qui l'a suivie. » Cette action des forces souterraines a été effectivement accompagnée de tous les phénomènes propres aux tremblements de terre de grande in- tensité : détonation, éboulement, commotion, trépidation, effondrement, soulèvement (i), éboulements, projection de pierres (2) et de poussière volcanique. » Puis sont venus les phénomènes subséquents qui font l'objet de la Note que j'ai l'honneur de présenter aujourd'hui à la connaissance et au jugement de l'Académie. Leur exposé est, déplus, un complément insépa- rable de notre premier récit. « PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur l'éhoulement du Grand-Sable à Salazie [île de la Réunion). Extrait d'une Lettre de M. Cassien, médecin en chef de l'hô- pital de Salazie, communiquée par M. Ch. Sainte-Claire Deville (3). n i^' mars 1876. .. Je nie suis rendu à la hâte sur les lieux, pensant pouvoir porter secours à quelques ha- bitants plus ou moins grièvement blessés; mais la nature ne m'avait rien laissé à faire. Tous ceux dont les maisons étaient situées sur le passage de l'éboulement avaient été ensevelis sans possibilité de secours. D Dès mon arrivée sur les lieux, je me rendis parfaitement compte de la manière dont les choses s'étaient passées, et, dès le lendemain, j'adressai au médecin en chef un rapport dans lequel j'annonçais que le cataclysme était dû à un simple éboulement, et que je n'avais con- staté aucun phénomène indi(|uanl le réveil de l'action volcanique dans cette localité. Je n'ai, en effet, constaté nulle part une élévation de température du sol, nulle vapeur acide ou sul- fureuse, nul bruit souterrain. La surface de l'éboulis ne me présenta que des roches d'an- cienne formation. (i) On trouve des fragments de pierres portant, quoique anciennes, des traces de con- tacts récents avec l'action volcanique; d'autres des traces de métaux refroidis après sublima- tion : des pyrites de cuivre notamment y adhèrent sous forme de gouttelettes microscopiques. Ces pierres, portées à la surface, ont été arrachées violemment des profondeurs du sol. (2) Outre de semblables pierres, on trouve au Camp-de-Pierrot des roches chargées de mousse et de limons récents, qui, du fond du lit de la rivière des Fleurs-Jaunes, c'est-à-dire d'une profondeur de 70 mètres, ont été lancées à 2 kilomètres, horizontalement non, mais de bns en haut, pour sortir du gouffre. Bien des faits ici se rapprochent du tremblement de terre de la petite ville de Polistina en 1783, et d'autres tremblements de terre éprouvés dans l'Amérique. La similitude est telle, qu'une catastrophe semble avoir été copiée dans tous ses détails sur la plus récente. (3) Cette lettre est adressée à M. Vélain. ( «39 ) » Les habitants qui ont survécu, et, parmi eux, ceux qui habitaient les deux cases repré- sentées dans mon croquis n° /[, et qui ont glissé avec le terrain sur un parcours de i5o mè- tres environ, tous ces iiahitanls, dis-jc, uic déclarèrent avec iinanimité que le cataclvsme s'était fait instantanément, qu'il n'avait été précédé d'aucun bruit souterrain, d'aucune com- motion, d'aucune trépidation du sol. Quelques secondes à peine avaient suffi pour produire cet affreux événement. » Un créole qui habitait la plaine des Merles, et dfint la maison, après l'événement, s'est trouvée à quelque mètres seulement de l'éboulis, m'a raconté qu'au moment de la ca- tastrophe il fumait sa pipe dans sa maison, ap])uyé contre la porte, pendant que sa femme et SCS enfants achevaient leur repas. Il entendit tout à coup un immense fracas et ressentit une grande secousse. Il se redressa de suite et sortit pour se rendre compte de ce qui était arrivé : « Je dominais le plateau du Grand-Sable, nous dit-il, et cependant je ne vis presque • rien : un immense nuage de poussière couvrait l'emplacement du village. Je vis quelques » grosses roches sauter les unes sur les autres, mais cela dura à peine le temps de se regar- » der, et avant que j'eusse pu me rendre compte de ce qui se passait, tout était fini. » Je vous cite textuellement ses paroles. » Je parcourus les lieux en tous sens, malgré les éboulements qui se produisaient encore, et je pus, dès cette première visite et malgré les nuages qui couvraient le sommet de la mon- tagne (dessin n" 4\ apprécier le mécanisme de l'éboulement. Il y avait et il y a encore une vallée ou plutôt une di'pression peu profonde entre la base de la montagne et le plateau du Grand-Sable recouvert ])ar l'éboulement, et c'est l'existence de cette dépression qui a fait croire à une action volcanique. Les partisans de celte opinion ne tiennent pas compte de la hauteur d'où se sont détachées les roches qui sont venues recouvrir le Grand-Sable. J'éva- luai cette hauteur à looo mètres au-dessus du plateau, et les mesures faites postérieurement par M. Déramond indiquent 1200 mètres. Parties de cette hauteur, les masses basaltiques, dont plusieurs mesurent plusieurs millions de mètres cubes, ne doivent pas s'arrêter au pied de la montagne, elles doivent franchir une certaine distance et même remonter contre une pente opposée. Elles ont donc parfaitement pu franchir la dépression que je vous ai signalée et venir recouvrir le plateau du Grand-Sable, peu distant du pied de la montagne. » Les terrains bouleversés n'ont pas tous été recouverts par les roches tombées du Gros- Morne. Il y a deux surfaces parfaitement distinctes, que j'ai indiquées dans la petite carte que je joins à ma lettre, et qui, avec les dessins, vous donnera, je crois, une idée exacte des lieux. La partie teintée en rouge indique les terrains couverts par l'éboulis du Gros-Morne, et la partie teintée en jaune indique ceux qui ont été couverts par la désagrégation du piton du Grand-Sable. " Ce [)itoii du Grand-Sable avait, avant l'événement, une hauteur de i5o mètres environ, peut-être même 200 mètres. Il forme actuellement une butte qui n'a pas plus de 4o mètres dans sa partie la plus élevée. Qu'est-il arrivé ? Les masses basaltiques détachées du Gros- Morne sont venues frapper ce pilon isolé, qui, sous ce choc formidable, s'est désagrégé, s'est disloqué et a couvert de ses débris toute la partie qui le séparait du Camp-de-Pierrot en comblant le lit du bras des FleursrJaunes. » Mon dessin n° 5 a été pris d'un monticule situe en dehors des terrains bouleversés; je l'ai fait avec le plus grand soin, nra|)pli dans la mine : résultats négatifs quant aux brûlures internes. Cela n'est pas surprenant ; pour qu'il en eût été autrement, il eût fallu qu'hommes et animaux eussent été plongés dans l'atmosphère explosible au moment où elle a été en- flammée. Or la plupart ont été frappés dans des galeries où l'air était bon, où il n'y avait pas de grisou et qui ont été traversés par l'orage. » D'après l'explication que j'ai proposée, l'air contenu dans les pou- mons de l'ouvrier, faisant partie de l'atmosphère explosible, s'enflamme comme elle et par continuité. Les autopsies des victimes du 4 février ont du moins apporté un argument décisif en faveur de l'introduction directe des poudres de charbon dans les poumons. La trachée et les bronches, sur- tout chez les chevaux, qui séjournent constamment dans les mines, en étaient remplies. » Conclusion. — Les accidents de mines font quelques victimes; mais la poussière de charbon est autrement redoutable. J'ai démontré, pièces en mains, que dans les houillères sèches la poussière de charbon très-ténue, impalpable, incorporée à l'air des galeries, pénètre dans les poumons des ouvriers, s'y accumule et finit par les encombrer. Au bout de six ans de sé- jour consécutif dans les mines, la couleur des poumons d'un mineur est déjà altérée; au bout de douze, elle est bleuâtre; au bout de seize, elle est uniformément noire; au bout de vingt, elle est celle du charbon lui-même, et les désordres fonctionnels apparaissent : le catarrhe et l'emphysème se déclarent, la santé est perdue, et la mort n'est pas loin. » C'est par milliers qu'il faut compter chaque année les victimes de l'en- combrement charbonneux. Il ne décime pas les ouvriers, il les tue tous sans exception, au bout d'un petit nombre d'années. • ( 833 ) » Le moment est venu de proclamer cette vérité; car, ainsi que je l'ai dit ailleurs, le remède est trouvé : un filet d'eau, moyen sim|»le, peu coûteux, qui préviendra les ex|)iosions pareilles à celle du 4 février, et qui surtout préservera les ouvriers contre l'encombrement charbonneux. » VITICULTURE. — Sur l'éclosion de l'œuf d'hiver du Phylloxéra de la vicjne. Lettre de M. Balbiaxi à M. Dumas. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Paris, le 9 avril 1875. » J'ai l'honneur de vous annoncer qu'en inspectant ce matin à la loupe une certaine quantité d'œufs d'hiver, que j'avais recueillis quelques jours auparavant (il y en avait une vingtaine sur un même morceau de sarment long de iQ centimètres), mon attention fut immédiatement attirée par un point jaune qui se trouvait parmi ces œufs. C'était un jeune Phylloxéra par- faitement éclos! L'éclosion devait être récente; car, la veille au soir, tous les œufs étaient encore bien intacts, et le jeune individu portait encore à son extrémité postérieure l'enveloppe de l'œuf, sous forme d'une membrane chif- fonnée et noirâtre. » Pendant près de deux heures, il garda une inuriobilité absolue, mais tous ses appendices, pattes et antennes, étaient entièrement déployés et bien visibles. Au bout de ce temps, il se mit en mouvement et prit bientôt une allure fort vive, à la surface de la lamelle d'écorce qui le portait. » Par l'inspection microscopique, je pus me convaincre que le produit de l'œuf d'hiver, qui, selon toutes les analogies, représente la mère fonda- trice des colonies souterraines, constitue réellement une quatrième forme spécifique du Phylloxéra de la vigne; car il présente des caractères qui l'éloignent de toutes les autres formes connues jusqu'ici. On peut le définir en disant qu'il lient le milieu entre la femelle dioïque, ou qui ne se re- produit qu'à la suite d'un accouplement, et la femelle parthénogénique, dont la multiplication se fait sans le concours du mâle (i). » Il leur est d'abord intermédiaire par la taille, qui est de 0°^, 4a de long sur o^^jiG de large (2). Au sexué femelle, il ressemble par sa forme (1) Il est bien entendu que je n'ai en vue, dans cette comparaison, que l'ctat jeune des trois formes du Phylloxéra dont il est parlé ci-dessus, ne connaissant pas encore les chan- gements que les progrès de l'âge pourront amener dans le produit de l'œuf d'hiver. (2) Les dimensions du sexué femelle, au moment de l'éciosiou, sont de o""".52 de long C. R-jlB^G lOrSemfjlrir. (T. LXXXII, N» la.) ' o8 ( 834 ) allongée, ses antennes longues et déliées, à article terminal fusiforme et atténué à sa base, tandis que, chez le jeune aptère des racines, cet article est<;ourt et massif, à pointe coupée extérieurement en hiseau. Par contre, il se rapproche de ce dernier par la présence d'un rostre bien développé, dont la pointe s'avance jusque vers le milieu de l'abdomen, ainsi que par l'état rudimenlaire de son appareil de reproduction, où l'on n'observe rien qui ressemble à l'œuf volumineux que renferme déjà le sexué femelle au moment de l'éclosion. )) En un mot, le Phylloxéra sorti de l'œuf d'hiver et qui recommence le cycle de reproduction participe à la fois des caractères de la forme ma- ternelle dont il est issu par génération binaire, et de ceux de la longue lignée de descendants qu'il produira lui-même par génération solitaire ou parthénogénésie. » L'individu qui m'a servi pour la description précédente étant le seul de sa génération que j'aie encore obteiui jusqu'ici, je ne puis rien dire, en ce moment, des mœurs de ces Phylloxéras prinlaniers; mais, parmi les œufs qui se trouvaient sur le même fragment de cep, il en est plusieurs qui ren- ferment un embryon bien développé, ainsi qu'on peut le reconnaître aux deux points oculaires rouges, visibles à travers les tégiunenls de l'œuf. Si je suis assez heureux pour être témoin de leur sortie, ils poiuront me ser- vir pour quelques expériences, en les transportant sur des plants de vigne enracinés dans des pots, tenus prêts à cet effet. Mais c'est surtout en pleine campagne qu'il y aurait de l'intérêt jiour la pratique à étudier les mœurs de ces insectes, ainsi que j'y ai invité les viticulteurs dans une Noie publiée dans le Compte rendu du 20 mars et dans le Journal officiel du 22. » MM. Michaux, E. Jaui.ix, Barre adressent diverses Communications re- latives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. WiNNERL soumet au jugement de l'Académie la description d'un « système de balancier compensateur, applicable aux montres marines et à toute montre de précision ». L'expérience a montré que le système compensateur généralement em- ployé, et composé essentiellement de lames bimétalliques de forme circu- siiro""",20 de laige, et celles de la femelle partliénogéniqne des racines de o™'",36 sur o""",i8 au même âi:e. ( 835 ) laire, no donne pas une compensation rigoureuse des effets de la tem- pérature. Les pièces additionnelles qui ont été emplo)ées ne peuvent réaliser le problème que par hasard, et au prix d'un travail exagéré. L'au- teur s'est proposé de produire la compensaliou à l'aide d'un balancier d'une exécution simple, et facile à régkrsans qu'il soit nécessaire de l'enlever. Le système adopté par lui consiste essentiellement : 1° Dans l'emploi exclusif de lames bimétalliques planes; 2° Dans l'adaptation à ces lames de vis inclinées sur l'horizontale, d'un angle d'environ 45 degrés, portant les mabses compensatrices, qui sont de simples écrous ; 3° Dans le réglage aux températures par de petites modifications dans l'inclinaison de ces vis, et par le déplacement des écrous sur leur longueur. (Commissaires : MM. Fizeau, Phillips, Bréguet.) M. PiAURON DE MoxDÉsiR souuiet au jugement de l'Académie une Note sur la composition de l'air atmosphérique. Suivant l'auteur, les propriétés acquises par l'azote et par l'oxygène, dans le mélange qui constitue l'air, doivent être attribuées à des rotations des molécules, accompagnées d'une modification dans le volume de la masse gazeuse. (Commissaires: MM. Boussingault, Berlhelot.) M. Varangot adresse à l'Académie des échantillons d'eau de mer, des- tinés à expliquer le phénomène connu sous le nom de « mer de lait ». Suivant l'auteur, l'aspect laiteux serait où à la présence de fougères ma- rines, dont la décomposition serait produite par le mélange de l'eau de mer avec des eaux douces provenant, soit des fleuves voisins, soit des pluies si abondantes sous les tropiques. (Commissaires : MM. de Quairefages, Ch. Robin, Blanchard.) M. DU Mo.xcEL est adjoint à la Commission nommée pour l'examen des Mémoires adressés par M. Neyrciteuf. En conséquence, celte Commission se composera de MM. Dumas, Jamin, du Moncel. io8.. ( 836 ) CORRESPONDANCE. M. A. GcBLER prie l'Académie de vouloir bien le comprendre pnrini les candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Médecine et de Chi- rurgie, par le décès de M. Andral. (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° « L'Anatomie et la Physiologie de l'abeille » ; par M. M. Girdwojn; 1° (c Le Musée entomologique illustré; tome 1" : les Coléoptères » ; par une réunion d'entomologistes; 3° « Les travaux publics de la France; i" livraison »; Ouvrage publié sous les auspices du Ministère des Travaux publics et sous la direction de M. L. Rejnaud; 4° Des « Instructions pour la culture de la truffe «; par M. J. Valserres. MAGNÉTISME. — Sur la théorie du contact d'épreuve. Note de M. Bouty, présentée par M. Jamin. « M. Jamin représente les lensioiis magnétiques j' aux divers points de barres aimantées saturées, par une formule qui, dans le cas de barres cy- lindriques de longueur infinie, se réduit à (i) f^'^sfre'^'^- r est le rayon de la barre, A et B sont deux constantes. » D'autre part, les expériences de Coulomb ont conduit Biot à repré- senter les quantités de magnétisme z, que les mêmes barres possèdent, par la formule II A'B' -r-^ (2) 2 = .— e , qui ne peutêlre identifiée avec la formule (i) pour des valeurs quelconques de r. » La différence des méthodes de mesure, fondées d'une part sur l'action au contact, d'autre part sur la détermination des moments magnétiques, ( 837 ) ne suffit pas à rendre compte de la divergence des deux formuli.'s. Le but de cette Note est de l'expliquer par des raisons théoriques. M Je me servirai de l'analogie (pii est la base de la théoiie présentée au- join-d'hni |)ar M. Jamin, et je rap|)iiquerai aux quantités de magnétisme. Quand l'équilibre s'établit entre une barre aimantée et un contact de fer doux qui la touche en un de ses points, les quantités de magnétisme aux divers points du système seront distribuées comme le seraient les tempé- ratures sur un système identique de deux barres de conductibilité diffé- rente. Préoccupons-nous seulement de la quantité de chaleur qui traverse- rait, dans cette hypothèse, la surface de contact. Celle-ci représente la quantité de magnétisme dissimulée de part et d'autre de la surface d'adhé- rence, pour reparaître sur la surface extérieure du fer doux. La tension ma- gnétique, égale par définition à la racine carrée de la force d'arrachement, est mesurée par celte quantité de magnétisme, ou par ce flux de chaleur. » Considérons, dans la barre et dans le fer doux réduit à un simple fil perpendiculaire à la surface de l'aimant, deux surfaces isothermes (isoma- gnétiques) infiniment voisines, séparées par la surface de contact. Soient a l'étendue de cette surface, c et c' les quantités qui, dans la barre et dans le fil, jouent le rôle des coefficients de conductibilité. I.a surface a reçoit de la barre une quantité de chaleur — ca -t-i en désignant par. i '"■" Pc'litaxe... o.,ç,o 5,8?. 39,70 (i,o. \ ''9' °'^77 ' ' ^j Grand axe . 1,86 10,82 34,6i 6,.. ) ' ' ) Pelitaxe... 5,5o 10,8?, .89,70 6,2 i ' '^^ . , ( Grand axe . 5,6 35,86 21,00 ) „ , 2° plaque : { . ' ( i 8n/{ ' ^ /Petit axe... 1,20 25,86 24,55 ] '"^ [ j Grand axe . 9,0 35,87 21,90 5,5 ) " j Petit axe... 2,89 15,86 33,23 5,5 i "'"^ 3'' |)laquc ( Grand axe . 9,0 35,87 21,90 5,5 / Petit axe. .. 4, 11 20,86 33,23 5,5 1,817 /„ , I Grand axe . 2,02 3o,584 23, 00 1 „„^ 5' plaque Petit axe. .. 3,77 i5,584 3i,ao ( Grand axe . 6,4 5,8 27 ,q5 6,00 ) ( Petit axe... 3,60 5,8 4o,3 5,8 ) ''9'- °'^^ Grand axe . 1,20 10,8 27,95 6,00 Petit axe... 7,10 10,8 40)3o 5,8 '.946 ^„ , ( Grand axe . 7,0 5,8 3o,oo / 6 plaque : „ . '' ' . _' , ' 2,o4 ' ' / Petit a.xe... i,ib 5,8 3o,2o ( ' ^ N. B. — Tous ces nombres sont exprimes en rnilliinèires. Les charjjes seules le sont en grammes. On a tenu compte, dans le calcul, de la différence des largeurs des deux lames taillées dans la 5' plaque. » T.a moyenne de ces neuf noinl)ros est de 1 ,939. » Or, si l'on élève an cube le rapport des axes des anneaux colorés obte- nus par pre'^sioii, on a 1,247' — '>9^9- » Celtp coïncidence parfaite lient sans doute au soin que j'ai apporté à n'employer que des lames de largeur et surtout d'é|)aisseur itlentiques dans la recherche de chacun de ces rapports. » On voit donc que les coefficients d'élasticité sont proportionnels dans le gypse aux cubes des longueurs des axes des anneaux colorés obtenus par pression, et par suite, comme je l'ai montré dans mes éludes précédeiiles, aux cubes des axes des ellipses qui mesurent les distances auxquelles xwm même somce de chaleur communique ww^i égale température dans les dif- férentes directions. « C.R., 187O, i'r.Sfm/-il.tr. (T. I.\XXI1, N"!».) I 09 ( 8/, 2 ) PHYSIQUE APPLIQUÉE. ~ Sur l'emploi des machines macjnétQ-électricfues de M. Gramme, pour réclaimqe des grandes salles des chemins de fer. Note de M. A. Sautiabx, présentée par M. Tresca. « Dans une récente Communication à l'Académie, M. ïresca a rendu compte d'expériences qu'il aviiit faites pour déterminer le travail dépensé par les machines magnéto-électriques de M. Gramme, employées à pro- duire la lumière électrique. Ses expériences ont porté sur deux machines donnant la lumière équivalente à celle de i85o et à celle de 3oo becs Carcel. M Autorisé par la Compagnie du Nord à faire des observations du même genre avec le concours de MM. Lartigue et Rouderon, j'ai choisi des mo- dèles donnant la lumière équivalente à celle de 5o, loo et i5o becs Carcel. » Des expériences répétées ont été faites, tant dans la salle d'arrivée des bagages, d'une superficie de i5oo mètres carrés et d'un volume de 19000 mètres cubes environ, que dans la grande halle couverte, dont la superficie est de 1 1 000 mètres carrés et dont la capacité atteint près de 3ooooo mètres cubes. 1) La force motrice nécessaire au fonctionnement des machines magnéto- éleclriques était empruntée à des machines à gaz on à vapeur de 2, 3 et 4 chevaux, employées isolément ou accouplées. Des mesures préalables au frein de Prony avaient donné le rapport entre le volume de gaz consommé' et la force utilisée, toutes conditions égales d'ailleurs. » Les lampes employées étaient des régulateurs du système V. Serrin, qui ont très-bien fonctionné. )> Les résultats obtenus sont les suivants : Machine magnéto-électrique du type de Nombre de tours de la bobine par minute i65o Force nécessaire poiirobte-^ avec des charbons de o'°,oo'j nir une lumière régulière ( avec des charbons de o"',oog ^^ , , , , ,1 avec des charbons ( au pôle positil'. Use des charbons de 1 ... , , 1 de o"", 007 au pôlenesatif. la lampe, y com- (, ' ^ ' ... ' avec des charbons \ au pôle positil . 5o becs 100 becs i5o becs Carcel. Carcel. Carcel. i65o 800 800 ?."'', 2 2'", 4 ^•=^,5 » 2"=!', 6 2'''', T 1) o"',09o ) o"\o45 1 0'", i35 M o'",o6o ) o"',o3o i o'",o9o pris déchet, , , , , .. [ de o'", 009 ( au pôle négatif. Distances auxquelles la lecture était encore facile 35™ 4° " 45°" 45 à 5o"' » Ainsi que l'a indiqué M. Tresca, ces résidtats montrent que la force nécessaire pour produire l'unité de lumière électrique, soit 100 becs Carcel par exemple, croît très-vite à mesure que diminue la (juantité totale de ( 8/,3 ) lumière. C'est ainsi que ÎM. Trosca a constaté que le travail par loo becs n'était que de o''',/!!*) pour une lampe de i8jo becs, qu'il était de o'^'',920 par loo becs d'une lampe de 3oo becs, tandis que le travail par loo becs atteint, en marche normale, avec des charbons de 7 millimètres, i'^'',7, 2"^'',4, et 4'^'S4 pour les machines de i5o, 100 et 5o becs Carcel. » Les expériences ont, en outre, montré que la force nécessaire pour déterminer la formation de l'arc voltaïque lumineux est supérieure de 10 pour 100 environ à celle qui entretient la marche normale. Cela tient à ce qu'au démarrage, les charbons étant en contact, il n'y a dans le cir- cuit qu'une faible résistance au passage du couiant; que, par suite, l'élec- tricité produite se transforme en maguélisnic dans l'élcctro-aimant et dans l'anneau tournant de la machine Gramme, et que ceux-ci agissent alors l'un sur l'autre, de façon à former une sorte de frein qui charge davantage le moteur. M Les expériences ont fait voir, en outre, que la force dépensée par les machines magnéto-électiiques varie avec la dimension des charbons des lampes; il faut un peu plus de force avec les charbons de o'",oo9 qu'avec ceux de o"',oo7. Cela lient encore à la moindre résistance offerte au pas- sage du courant par les charbons de o"',oo9 et produisant les effets de frein dont il vient d'èlre question. » En résumé, la force varie peu avec les types de 5o, poignée en liégc, cpii le |)roli'ge contre la chaleur des doigls. » ].e gaz ayant été introduit dans l'appareil jusqu'au loo' de- gré, par les procédés ordinaires, et l'espace non gradué él.mt A occupé par du mercure (ou même dans certains cas par de l'eau), il faut y faire pénétrer un réactif absorbant. '1 Je suppose qu'on veuille absorber l'acide carbonique par une solution de potasse. Les robinets A et B étant fermés et l'in- slrnnient étant vertical, on verse de la potasse dans l'entonnoir; on fait sortir du mercure par le robinet B, ce qui raréfie le gaz intérieur; on ouvre A et la solution de potasse pénètre dans lé tube. On ferme les robinets, on bouche l'entonnoir, on secoue vivement; l'acide carbonique est absorbé. » Il faut maintenant laver l'intérieur du tube. Pour cela, on le place verticalement au-dessus d'une cuvette, on verse de l'eau dans l'entonnoir et l'on ouvre le robinet supérieur. Une quantité d'eau plus ou moins grande descend dans le tube. Lorsque l'écou- lement s'arrête, on ouvre le robuiet inférieur à son tour : aussitôt .■■.A le liquide contenu dans la burette s'écoule, tandis que celui qui se trouve dans l'entonnoir descend pour le remplacer en ruisse- B lant le long des parois intérieures. Aucune bulle de gaz n'entre ni ne sort pendant ce lavage. La température du gaz ne change pas, car on a soin d'employei' de l'eau à la température de l'en- ceinte. Le lavage étant terminé, on ferme B d'abord, puis A. » Il n'est pas temps encore de mesurer le gaz restant, car celui-ci est à une pression un peu supérieure à celle de l'atmosphère; il faut, au préa- lable, faire disparaître cette différence de pression, et c'est à quoi l'on par- vient Ires-aisémeiit. Un place l'instrument dans une pt)sition presque hori- zontale et telle que l'eau intérieure vienne emplir le tube qui porte le robinet A et qui conununique avec l'entonnoir. On ouvre ce robinet A avec précaution. Le gaz ultérieur pousse au dehors une partie de l'eau engagée ( 846 ) dans ce tube et prend ainsi de lui-même une tension égale à la pression atmosphérique. » Ce résultat obtenu, on ferme A, on redresse l'instrument, et, après que le liquide a pris un niveau fixe, on fait la lecture. » Le dosage de l'acide carbonique étant ainsi fait, on peut procéder à celui de l'oxygène en employant le pyrogallate de potasse exactement de la même manière. Ainsi des autres. » Il est quelquefois utile, avant d'introduire un nouveau réactif dans la burette, de retirer une portion plus ou moins considérable de l'eau qui s'y trouve déjà. On y parvient aisément au moyen d'une pipette à bout courbe, qu'on fait communiquer, par un caoutchouc, avec le robinet inférieur de l'instrument et par laquelle on aspire. » Des expériences comparatives faites avec cet instrument et avec l'eu- diomètre de Regnault, en vue de doser l'acide carbonique et l'oxygène dans divers mélanges gazeux, m'ont donné des résultats concordant à j~-^ près. » CHlMin: AGRiCOLu:. — Sur les échanges ci ammoniaque entre les eaux nalunllcs et Lalmosphère ; par M. Tu. Sciilœsing. « Je continuerai, dans la présente Note, d'appliquer à des phéno- mènes naturels la théorie développée dans mes précédentes Communi- cations. » On a vu que la pluie, en traversant l'air, peut gagner ou perdre de l'ammoniaque, selon les titres respectifs et les températures de l'air et du nuage où elle a pris naissance. L'éventualité de ces échanges doit être si- gnalée aux stations météorologiques où l'on s'occupe du dosage de l'am- moniaque dans les eaux issues de l'atmosphère. Pour obtenir la quantité de liquide nécessaire aux opérations, on munit les udomètres de larges récepteurs; plus ceux-ci sont grands, plus l'eau qui les mouille demeure exposée au contact de l'air et risque de lui céder ou de lui emprunter de l'ammoniaque. Autant vaudrait, en certains cas, doser cet alcaU dans de l'eau pure qu'on aurait projetée sous forme de pluie fine sur l'udo- mètre. » Le titre de la pluie reçue près du sol n'apprend lien sur celui des ré- gions de l'atmosphère où elle s'est formée : mais, si elle était recueillie au sein même des nuages, on serait certain de l'équilibre de tension entre elle et l'air ambiant, et son titre pourrait servir dès lors à déterminer celui des nuages. Supposons, par exemple, que, la température étant de i5 degrés, la ( 847 ) pluie contienne 2 tnilligrammes d'ammoniaque par litre, on posera ammoniainie dans i""^ d'air / n • 111 v ' — ^^ = 'is'^ o>o'7 (<• après ma table des rapports), d'où ammoniaque dans i"" d'air =: o"'',o34- M Des expériences de ce genre poursuivies dans les stations de montagne donneraient de précieux renseignements sur le litre des régions nuageuses de l'atmosphère. » De même nous pourrions souvent mesurer la tension ammoniacale des couches inférieures de l'air, en profitant des condensations d'eau qui nous sont offertes sous la forme de rosée ou de brouillard. Le mode de forma- tion graduelle de la rosée et la finesse des gouttelettes du broiiillard sont des garanties de l'équilibre ammoniacal entre l'air et ces liquides, et l'on peut appliquer en toute sécurité la formule précédente. Ainsi, dans son Mémoire classique sur l'ammoniaque des eaux météoriques, M. Boussin- gault donne la quantité moyenne de 5 milligrammes par litre, pour l'am- moniaque des rosées recueillies en septembre au Liebfrauenberg : la tem- pérature devait être d'environ 10 degrés; nous posons donc amnidniaque dans i""^ d'air ^ ,, , . _,„ , ,, —^^. — /',„. = OjOogo, d ou ammoniaque = o™f=,o4o. M 2" Les considérations qui précèdent sont le développement de la ques- tion posée dans ma dernière Note : quand un refroidissement survient dans une masse d'air saturée d humidité, comment l'ammoniaque se partage- t-elle entre cet air et l'eau résultant de la condensation de la vapeur? Je vais maintenant supposer que la masse d'air éprouve une série de refroidisse- ments successifs, et qu'il s'y fait une série correspondante de condensations, par conséquent aussi une série de partages d'ammoniaque. On demande quels sont les titres successifs des eaux de condensation, combien d'alcali est absorbé par la totalité de ces eaux, combien il en reste dans l'air. » On m'accordera que cotte question présente une analogie évidente avec celle de l'élimination continue de l'ammoniaque par les pluies dans les masses d'air qui, progressant de l'équateur aux pôles, abandonnent leur vapeur condensée sur leur roule. Toutefois, il faut reconnaître que les faits naturels sont bien jilus complexes que l'hypothèse où je me place. Dans sa course vers les régions fi oides, l'air des régions chaudes se mé- lange avec des couches d'air situées au-dessus ou au-dessous de sou niveau, il s'élève ou s'abaisse; par conséquent, la tension de rammoniaque y varie avec sa dilatation ou sa coiilraclion ; il rase les océans et les continents et ( 848 ) entre en rapport avec eux. Son litre est donc certainement modifié autre- ment que par îles condensations d'eau successives; mais on admettra bien que la solution de notre problème indiquera au moins le sens général des phénomènes naturels. « Soient donc T la température initiale, T,, T,, T^,.- tles températures décroissantes. Je puis toujours admettre, pour éviter la complication des calculs, que ces températures sont telles que les quantités i> de vapeur con- densées entre T et T,, T, et T2,To et T3,... sont égales entre elles. » Soient r,, /%, Tj,... les rapports de ma table correspondant à T,, To, T3, soit enfin A la quantité d'ammoniaque contenue, au début, clans i mètre cube d'air. Si l'on néglige la contraction que subit i mètre cube d'air par le fait du refroidissement et de l'élimination de la vapeur d'eau, on a Après le 2'' r, ( !■ + r, V 4- r, r, r. c -I- r, r -+- r^ Après le i*^"". Ammoniaque condensée en i'. . . . . A A r, Ammoniaque restant dans V' d'air. A ■ A et ainsi de suite. » Voici un exemple numérique : la température de la masse d'air descend jusque vers zéro. Après le 3' refroidissement. r, r. V V -t- /■, (■ -\- r, V + /-j ^1 r, r. (• + r, (' + /■, f -+- r. Ammoniaque Temp. — — — — ^ — — .— successives. dans i*' d'e.iu. dans i""' d'air. 18,9.. . 17,85. 16,72. l5,6... .4,3.. 12,8.. o,o4o A 0,042 o,o44 o,o47 o,o5o o,o54 o , 960 A 0,918 0,847 0,827 0,777 0,723 Temp. successives. o 11,3.. . . 9,8.... 8,2,. . 6,2... 3,8.... Ammoniaque dans i^' d'eau. dans 1" d'air. 0 , 059 A 0,064 0,071 0,079 0,081 0,072 o,664A 0,600 0,529 o,45o 0,369 o , 297 Ammoniaque totale condensée dans tous les graninies d'eau (12). o,7o3A, soit env. -j Ammoniaque restant finalement dans i mètre cube d'air 0,297 A, v | Tel serait le partage entre l'air et la pluie, dans mie couche nuageuse qui, cheminant d'une région tiède vers une région froide, à une hauleur con- slante, sans mélange avec les couches d'air voisines, se refroidirait de 20 degrés à i°,2. )) Les causes perturbatrices que j'ai eu soin de signaler modifient, sans aucun doute, les partages qu'on pourrait calculer comme le précédent, dans diverses hypothèses de température; mais, si j'en juge par mes obser- ( 849 ) varions quotidiennes, leur influence ne va pas jusqu'à renverser lo sens des phénomènes. Je trouve, en effet, que le taux moyen de l'ammoniaque atmosphérique, par les vents de la région ouest-nord-est qui nous ap- portent de l'air refroidi et séché dans des latitudes supérieures à la nôtre, est bien moindre, surtout (mi hiver, que le taux observé parles vents ouest- sud-est, généralement plus chauds et plus humides, et cependant la station où je suis placé est située au sud-ouest de Paris, et ne reçoit les vents du nord et du nord-est qu'après leur passage sur la ville et ses faubourgs les plus industriels, les plus populeux. » On remarquera, dans le tableau précédent, que la quantité d'alcali condensée dans chaque gramme d'eau croh à mesure que la température diminue, malgré l'appauvrissement graduel de l'air; cela nous fait com- prendre conunent les j)luies d'hiver, bien que débitées par des nuages déjà refroidis, sont cependant aussi et même plus riches que les pluies d'été, ainsi que l'ont démontré les recherches instituées à Lyon par Bineau, à Paris et en Alsace par M. Boussinganlt, à Rothamsted par MM. Lavves et (iilberl, par M. Bretscliueider en Silésie, et par d'autres observateurs en d'autres lieux. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sui tes ptoiluils (le réduction de i'anéthol et sur la constitution probable de ce dernier corps. Note de M. Fr. Landolpu, pré- sentée par M. Berthelot. « J'ai soumis l'essence d'anis pure à l'action réductrice de l'acide iodhy- drique, afin d'obtenir les carbures générateurs qui doivent intervenir dans la formation par synthèse de cette essence. » J'ai chauffé, à cet effet, 3 grammes d'anéthol avec 2 grammes de phos- phore rouge et 20 grammes d'acide iodhydrique d'une densité de 1,72, pendant vingt-quatre heures, à 260 degrés. L'essence employée pour cette opération était cristallisablc et aussi pure que possible; elle distillait inva- riablement de 228 degrés à 2'3() degrés. Les carbures formés dans la réaction ont été lavés avec ime solution Irés-étendue d'acide sulfureux pour enlever l'iode libre; 80 grammes d'anéthol m'ont donné ainsi /Jo granunes d'un produit qui distillait de 60 degrés à 25o degrés, et 10 grammes d'un produit distillant au-dessus de 3oo degrés. Cette dernière partie me semble com- posée exclusivement de polymères des carbures formés par réaction tli- recte. » On arrive facilement, p,\r des fractionnements successifs, à isoler des C. R., 1875, I" Semestre. (T. l-XXXll, N» IB.) • 'O ( 850 ) produits qui distillent dans les intervalles suivants de température : 65° à 76", 80° à 85°, 140° à 160°, 2o5° à 220°. » I. Ciirbuie €'H'". — La partie ries carbures qui passait de i4o degrés à 160 degrés a été traitée par l'acide nitrique fumant et à froid, pour en- lever les carbures de la série benzénique. On réduit par l'étain et l'acide chlorhydrique les composés nitrés et on lave à l'eau. A la distillation le tout passe alors vers i5o degrés. Ce produit forme environ le tiers de la masse totale des carbures qui ont pris naissance dans la réduction. L'ana- lyse a fourni : I. II. m. Calculé. C 85,37 ^5,i4 85,55 85,70 H i4»5' '4i45 i4>5o i4,3o » La densité de vapeur, déterminée au moyen de l'appareil Hoffmann, est la suivante : I. II. III. Calculé. 4,01 3,92 3,81 3,87 « IL Carbure G"H". — La partie des carbures distillant de 2o5 degrés à 220 degrés a subi le même traitement que le carbure précédent. On isole ainsi du premier coup un produit parfaitement limpide et qui bout de 210 degrés a 212 degrés. Il se forme en quantité un peu supérieure au précédent carbure. L'analyse a fourni: I. II. m. IV. Calculé. C . 86,60 86,76 86,58 86,89 86'7^ H i3,53 i3,53 i3,75 i3,4i i3,26 » Ce carbure n'est pas saturé, car il s'unit avec le brome directement. » J'ai remplacé dans l'appareil Hoffmann l'aniline par la vapeur d'ané- thol, afin de pouvoir déterminer la densité de vapeur de ce carbure. En voici les résultats : I. II. Calculé. 5,66 5,75 5,73 » UL A côté de ces deux carbures principaux, j'ai constaté d'abord la présence d'un peu de benzine, G^H% et d'hexylène, C/H'^ produit d'une hydrogénation un peu plus avancée. » L'analyse centésimale de ce dernier corps m'a donné : Calculé. C 85, 00 85,71 H 14,47 «4.28 ( 85. ) » IV. Le gaz formé dans la réduction de l'anéthol par l'acide iodhydrique est de rhydroo;ènc presque pur; il no contient que 2 à 3 pour 100 de carbure d'hydiogène. C'est probablement vin mélange de vapeur de ben- zine et d'hexylène; peut-être aussi un peu d'un carbure forménique, tel que l'hydrure d'élhylène ou le forinène. » V. Conclusions théoiinues. — J'ai indiqué, dans un Iravail antérieur, qu'en oxydant l'aiiélbol jiar l'ncide azoti(|ue ou obtient parties égales d'al- déhyde anisique, G' H' OS et cl(j cauiphre ariisicpie, G'^H'^ôjCt, déplus, une certaine quantité d'acide acétique, G" H' G*. J'ai montré, d'ailleurs, que le camphre anisique, €'" H'" G, est un aldéhyde (ou plutôt un carbo- nyle) qui se chaiige en un alcool campholiquc, €'" H'" O, par réaction hydrogénante. Ces réactions doivent être 1 approchées de celle qui foi me l'objet de la présente Communication. » En effet, l'anéthol, sons l'influence de l'acide iodhydrique moyenne- ment concentré, se sépare en deux carbures principaux, d'après l'équa- tion 2€'»H"0 ou €"'H"0'+9H'=: G*H'«-t-G"H"-+-2H'0. 0 L'un de ces carbures répond à l'aldéhyde anisique; l'autre à l'aldéhyde cainpholique et à l'acide acétique réunis. On peut rendre compte de ces résultats par les hypothèses suivantes, que je présente sous toutes réserves. L'acide acétique et l'aldéhyde campholique dériveraient d'un aldéhyde coniplexe, €"H"0 (aldéhyde acécampholique), formé jiar l'association de l'aldéhyde campholique et d'un aldéhyde (ou plutôt d'un carbonyle) encore inconnu, l'oxyde d'acétylène C*H'0, corps intermédiaire entre l'oxyde de carbone et l'oxyde d'allylène.Ces deux aldéhydes s'associeraient comme les aldéhydes éthylique et benzylique dans la synthèse de l'essence de cannelles : G'OH'^O + G^H'O = G"H"0 + H'O. )> La constitution d'un tel corps rappellerait encore celle du pipéronal. » L'aldéhyité chez les Valérianes. » Comme l'herbier atlaqué renferme plus de 2600 espèces dont chacune est représentée par un grand nombre d'échantillons, il s'agissait de trouver un moyen énergique, capable d'exterminer complètement l'ennemi qui avait attaqué une de nos plus précieuses collections. Malgré les divergences d'opinions qu'on peut avoir sur l'efticacité des sulfocarbonates alcalins contre le PItylloxcra vaslalrix, toutes les personnes non prévenues ont reconnu que le sulfure de carbone qui se forme par la décomposition des sulfocarbonates dans le sol est l'insecticide le plus sûr, le plus énergique et le plus pratique parmi tous ceux qui ont été proposés jusqu'à présent. » C'est guidé par cette considération que j'ai eu recours au sulfure de carbone pour combattre VAnobium qui menaçait de détruire notre plus bel herbier suisse. Dans ce but, je fis construire une caisse de bois, dont la contenance était de 3oo décimètres cubes. On plaça dans cette caisse cinq fascicules de l'herbier attaqué, dont chacun contenait environ 200 plantes. 4 onces de sulfure de carbone furent versées dans l'intérieur des cinq fascicules entre les feuilles qui renfermaient les plantes. Cette opération se fait rapidement, sans délier les fascicules. Par des essais préliminaires j'avais constaté que le sulfure de carbone ne laisse pas trace d'une tache même sur du papier blanc. Après l'introduction du sulfure de carbone dans les fascicules, on ferma rapidement et hermétiquement le couvercle de la ( 865 ) caisse. Celle-ci fut placée dans un laboratoire, sans que l'odeur très-faible qui s'en exhalait incommodât le moins du monde les personnes qui y tra- vaillaient (i). » Comme les larves d'insectes, plus ou moins engourdies en hiver, même dans les chambres, sont plus difficiles à tuer que pendant la saison chaude, je laissai les cinq fascicules de plantes exposés pendant un mois à l'action du sulfure de carbone, c'est-à-dire du 1 5 janvier au i5 février. » Un examen très-minutieux constata que, sur les plantes exposées ainsi au sulfure de carbone, touteslcs larves à'Anobium étaient mortes. On re- connaît cette mort, soit par le changement de couleur qui passe du blanc au jaune et au brun, soit par la position du corps qui n'est plus recourbé ou qui, lorsqu'il est recourbé, ne prend plus cette position lorsqu'on l'é- tend à l'aide d'une aiguille. » Dans une secondeexpériencequi dura seulement quinze jours, du 20 fé- vrier au 10 mars, l'effet fut exactement le même; les nombreuses larves qui avaient surtout envahi les Ombellifères, même le Conium maciilalum, avaient toutes péri sous l'influence des vapeurs du sulfure de carbone. » Nous voyons donc ici un insecte, qui jusqu'à présent a résisté à tous les moyens employés contre lui, subir une destruction complète par l'action des vapeurs qui se dégagent des sulfocarbonates alcalins. » Quant à la dépense, elle est minime : 4 onces de sidfure de carbone, achetées même dans une pharmacie, coulent 80 centimes. Or, avec ces 4 onces, je désinfecte complètement au moins 1000 plantes. Donc, pour la désinfection complète d'un herbier de 100 000 plantes, on n'emploierait que la somme fort modique de 80 francs. Il est évident qu'en augmentant le volume et le nombre des caisses de bois, de même qu'en abrégeant le temps de l'exposition (il reste encore à en fixer le minimum), la désinfec- tion des grands herbiers peut se faire très-rapidement. Lorsqu'on considère que des sommes fort considérables sont |)erdues annuellement par les dé- gâts causés, dans les collections de plantes et d'insectes, etc., par les insectes dont nous parlons ou d'autres semblables, le procédé que je viens d'expé- rimenter me paraît avoir une certaine importance. » (i) Mais il vaut mieux opérer soiis un hangar, loin de tout foyer et ilo toute lampe ou flamme. L'air de la caisse étant ou pouvant être converti en un niclanj^e détonant auquel le léu pourrait être communiqué par les vapeurs sortant de quelque fissure de la caisse. <;. R.. 1876, i"Sem• H -< ■a 0 co u 0 a u H 0 0 a. «ï >■ 'ta 0 •w c 'bj Û S 'W 0) . Il t s = 1 £ l = B '" % U - II 0 a à B K 0 .H > a 0 Ô ^ 5 ec 0 ■a ^ -a (0 (3) (3) f/i) (51 (G) f?) (3) '<)) (...) (")■ („•. (T.1) (II) (ib) (.r,^ ft7l 1 Q]D1 749.3 9° 5 0 ,3,1 0 11,3 0 9,5 0 4,0 0 9,3 I 1 , ■."> 0 9,0 0 8,9 0 6,8 mm 7,7 86 nirn 6,/| tnm 1,8 n „ 2 55, e 4.7 >>,9 8,3 8,5 2,9 8,5 8,3 7,7 7.5 7,0 7,5 90 8,9 0,9 " II 3 5G,3 >o,7 ]3,5 12, 1 11,5 5,8 i,,3 4,5 11,2 8,5 7,1 8,7 SG 0, 1 2,2 II n !\ 52,4 9,4 ■",9 10,2 7,0 1,2 7,' 9,8 6,0 8,5 7,3 6,6 88 3,' 1 ,3 " ft 5 5i,!) i,G '0,7 6,2 7.' 1,3 7,' 7,6 6,7 6,9 7.4 7,' 93 6, G 0,8 u 1/ 6 5i,8 «.9 ■4,0 11,5 '",' 4,3 10,0 22,3 9,2 8,1 7,4 7,9 85 0,7 2,4 n II 1 53,3 3.7 9,:^ 6,7 G. 7 0,9 0,5 35,6 6,7 7.5 7,4 5,5 75 1,1 3,3 n II 8 52,4 3,K 11,8 7, S 7.8 2,0 7,7 3o,4 7,6 6,9 7,4 7,0 89 3,8 2,2 1' II f) 32,0 «)i,S ") 8 ,2 5,0 5,4 -0,4 5,5 20,0 5,4 7,2 7,4 5,8 85 ,1,4 2,2 II II 10 3û,o 2,3 8,3 5,3 5,3 -0,5 5,1 ,2,3 4.9 5,8 7,3 5,3 So ',9 2, G n II 1 1 37.'.. 3,8 ■0,9 7,4 6,4 0,0 G, 3 3o,9 6,1 5,9 7.2 5,7 81 0,5 2,1 II II 12 29,0 4,1 i5,7 9.9 8,5 2, G 8,4 ■7.4 8,2 6,7 7,1 6,7 79 8,4 3,2 1! II i3 47-6 ,,8 9,3 5,0 5,0 -1,0 5,1 39,2 6,3 0,3 7,' 4.8 74 0,0 2, 1 Il tt '■'l 52,-'| 2,3 ■3,4 7,9 8,9 2,8 8,9 3o,f, 9,0 6,4 7,1 0,5 76 0,0 3,5 II II i5 45,9 6,6 .1,3 9,0 7-> 0,9 7.0 16,5 6,8 G, 9 7,' 6,5 85 ^,8 2,8 " i3,8 i6 5o,7 2, G II ,2 6,9 0,8 0,5 0,6 35,2 6,6 6,4 7,1 5,9 Si 0,,^, 2.1 tt '9)3 '7 .'19,6 4,6 7,9 0,3 4,3 -2,0 4.2 19,6 4,2 6,5 7.1 4,6 75 0,2 3,1 // 12,0 i8 5/1,3 -1,2 G, 7 2,8 ',7 -'1,7 2 ,0 3!,. ',1 5,0 7,' 3,5 70 0, 1 1/ // i5,j iq 53,8 -0,9 5,2 2,2 0,9 -5,6 1,5 3o,7 -0,1 4,2 6,9 3,9 80 0,0 II 1/ 10,2 20 54,3 -2,8 5, 1 1 ,2 1,4 -5,2 1,8 20,7 1,3 3,7 6,7 4.0 79 0,1 // II 1,5 21 53, 1 -y-,!, 6,7 2,2 1,3 -5,4 i,G 20,3 1,2 3,7 6,5 4,3 83 0, r n f 4,4 22 47,2 -0,2 '") •-> 2,5 1,8 -5,0 ',7 24,. 1,5 3,8 6,3 4,1 78 0, 1 n II 3,6 23 5i,G -',9 7,' 2,0 2,2 -4.7 2,7 43,. 2,1 3,7 6,2 3,7 70 tt II II 4,6 2.', 46,2 -0,2 12,0 5,9 0,1 -0,9 6,0 32,0 6,1 4,'l 6,0 5,0 72 n 2,3 II a 25 41,8 2,3 ■ 3,4 7,9 7.4 0,2 7,4 38,9 7,' 5,8 G,o 5,3 69 rr 4,6 II 2,2 2G 42,0 3,0 8,5 5,8 5,1 -2,3 4,7 19.' 4,9 6,1 6,1 4,7 72 n 2 ,0 n 3,î 27 39,8 2, G 20,3 1 1 ,5 II. 7 4,' 11,2 07,0 Il ,2 7.0 6,2 6,7 68 0,1 3,6 tt // 28 37,7 7. G .6,1 12,0 10,8 3,0 .0,4 40,0 9.4 8,4 6,4 7,9 81 3,2 3,4 " n =9 42,6 4.6 i3,7 9,2 8,3 0,3 7,5 3i,5 8,6 7,9 6,7 0,2 78 o,.5 3,0 " 14,6 3o 48,1 3,5 18,1 10,8 9,9 ',7 9.8 46,0 9,8 8,0 7,0 7,' 79 0, 1 3,1 II 9,9 3i 45,3 4,7 ■G, 4 10,6 10,8 2,4 11,4 27,8 9,5 8,4 7,1 6,8 7' ti -»7 " 9,i (( ) La température norm aie est déduite de la co urbe rectifiée ( es tem] érature s moye mes de soixan te an ru es d'ob servatic ns. — (^ ) Moyennes des cinq et servations. — Les degr es actinomctric ues son t ramer es à la lonstan le solai re 100, (' -(5)(7)(9)('0) (.■)(>2 ) Variations irrégiilièr ) (i3) (iG) Moyennes d 3S. es observations sexbor lires. FAITES A l'Observatoire de IMoxTsorRis. («69 ) Mars 1876. MACNËTISHE TERRESTRE ( moyennes diaroes ]. f.s) 7.6 8,4 9,3 G,i 7.4 9,2 7.8 9.2 7.3 S, 3 8.4 8,5 8,8 9.'' 8,0 8,7 7.5 8,4 9,3 9.4 9.7 9," 0,1 9,9 8,4 8,3 9.8 8,9 Ï0,0 9.6 9.3 d 0 a d r 3 t. C = 0 = i (.5) ('«) G5.°36;4 1,9325 36,6 9325 35.7 9327 * 35,9 *9325 36,4 9329 35,9 9324 35,. 9323 35,8 9321 * 35,2 9320 35,2 933a 34.7 9327 35, 1 9318 35,8 93'7 35,3 93 20 35, G 9^21 35,3 9318 35,3 9322 36,0 9330 35,8 9336 36, î 9338 36,0 9336 35,6 9337 35,4 9335 35,8 93 '|2 ♦ 35,6 *9324 36,9 93.9 35,8 9323 35,5 9324 35,6 932/1 35,8 9323 36, 0 9323 (»I) 4,6598 660.^ 6582 G583 6607 G58i 6556 6570 655 1 6556 6502 6:>43 6.160 6553 656', 65.'i8 6358 6398 6G06 6623 6612 66o3 6592 C621 6573 6599 6575 6569 6672 6575 6579 VESTS a au mètres. (") AVSW S à W WSW wsw AVSW wsw w w i S AVSAV SW W h S WSW W WSW SW-WISW AVSW W NW NNAV KW NW-S-SE NE NE N à E NE NNE SSE SSW SSW SSE ,SSE ('3) (îil 5,6( 4,08 5,6! 3,26 5,21 6,87 7,08 9,53 12,35 7,o3 3,81 24,4 20,8 24,4 18,6 23,5 27,0 27,4 3i,8 36,2 27,3 20, 1 (,\) très-fort. modi^ré. assez fort. l'oit. faible. faible. modéré. faible. faible. très-1'aible, modéré. faible. faible. modéré. faible. très-faible. modéré. niodoré. faible. trôs-faibic. u 0 ■< 9 0 P u a S s a •w (.5) (.Cl SW 1 '^^ NW < y w a SW 10 WSW 7 WSW 10 SW h 8 WNW C SSW k 9 WSW n SW 8 w ; NW / 8 swaNw 10 SW / WSAV 6 sw-A\^\v S NW h 7 AV i NW 7 NW ■'1 NW-NE 5 NW U W 9 NW à S 1) NE - SSW h 2 S iiE 6 S k 1 SE ., SSW A 7 S k 6 s-w 6 SW h 6 SSW k 8 REMARQUES. Bourrasques et rontinuellenienl pluvieux. Quelques bourrasques, pluies fréquentes. Gouttes de pluie le matin. Pluvieux le jour. Quelques bourrasques et contin. pluvieus. Matinée pluvieuse. Ondie mêlée de grêle à S'^lo™ malin. Pluvieux l'après-midi et le soir. Bourrasques. Matinée pluvieuse. A 2'' 40"", rafale avec grêle. Bourrasques. Pluies mêlées de grêle. Pluvieux après-midi. Halos lunaires. Matinée pluvieuse. Tempête. Quelques gouttes de pluie l'après-midi. Petites pluies le matin. Bourrasques et conlinuellement pluvieux. Pluvieux raprès-midi et le soir. Un peu de pluie le matin. Neige et grésil avant le jour. Frimas avant l'aurore. [de neige le soir. Givre le mat. Grésil U 6'' 3o mat. Qq. lloeons Petites neiges après-midi et soir. Flocons de neige par intervalles. Rosée le matin, faible halo lunaire. Brumes élevées. Qq. peu de pluie le matin. [3'>3o i 3''5o s. (Jrêle et pluie à i i''3o va. Orage avec grêle de Pluies intermittentes. Arcs-en-ciel. Quelipies gouttes de pluie matin et soir. Brumeux vaporeux. (18 il 21) " Perturbations. (iS, 19') Valeurs déduites des mcsâres absolues prises sur la fortification. (20, 21) Valeurs déduites des mesures absolues fuites au pavillon magnétique. (22) fii) Le signe W indique l'ouest, conformément i I2 décision de la Conférence internationale de Vienne. (23) Vitesses maxima : les i'''' et a, de 60 à 7:', kilomètres; les '., 6 il 7, de .'|5 il 60 kil.; les ^! et 1), 83 kil.; et le 10, 55 kil. (A) l.e 12, lanémomètre est emporté, vers 3'' 50™ du soir, par une violente bourrasque dont lu vitesse est estimée supérieure ■ 110 kilomcires. ( 870 ) Moyennes hoeaires et moyennes mensuelles (Mars i8'j6). 6^ M. ghM. Midi. 3''S. 6>> S. ShS. Minait. Moyennes. Déclinaison magnétique 17° Inclinaison n 60°- 4,- i5.5 35,9 6595 9330 16,2 36,2 6582 9321 2.'l,:> 35,4 6558 g^■u 23,1 35,6 6564 9321 '9P 35,6 6574 9325 i5,8 35,7 6579 9326 Force magnétique totale Composante horizontale Électricité de tension (1) » » » « » » mm mia mm mm ::tm mm Baromètre réduit à 0° 747> '3 747>-'2 7-'|6,98 746, 3 1 ;46)96 74? i^^ Pression de l'air sec 74' ^ -4 ',4' >°^ 740,86 740,21 741 ,18 7^1 ,98 Tension de la vapeur en millimètres 6,89 État hygrométrique 89, 1 6,2'( 6,i3 6,10 81,0 69,3 67,4 000 Thermomètre du jardin 4?''7 6iP9 9>2i 9>4^ Thermomètre électrique à 20 mètres 4!8o 6,60 8,79 8,98 De[;ré aclinométrique o,56 37,27 5o,i6 39,25 Thermomètre du sol. Surface • a o"',02 de profondeur. >' à o^^iio » « à 0'",20 » • à o"',3o » • à i'",oo » 3,83 2,82 5,6Î 6,25 6,36 6,87 mm Udomètre à i"", 80 7,9 Pluie moyenne par heure i ,33 Évaporation moyenne par heure (25 jours) (2). o,o5 Vitesse moy. du vent en kilom, par heure (3).. 25,32 Pression moy. du vent en Uilog. par heure (3). . . 6,o4 8,00 5,47 5,58 6, 10 6,v5 6,87 uira 10,8 3,60 o,o5 22, o5 4,58 II ,00 7,55 6,41 6,i5 6,19 6,88 mm 11,2 3,73 0,14 27,72 7>24 9,60 S,i5 7,16 6,52 6,29 6,88 uim i3,8 4,60 0,19 28,93 7,88 5,78 72,9 o 7,36 7,35 1,82 6, II 7,00 . 7.27 6, Si 6,48 6,89 mm i3,7 4,57 0,18 27,20 C,97 5,57 78,2 0 5,93 6,i5 » 4,84 5,97 6,77 6,88 6,62 6,89 mm 2,6 0,87 0,09 22, 17 4,63 ..1,3 35,9 6590 932S n mai 747>5i 7'l',74 5,77 85,0 o 5,22 5,35 » 3,5i 5,32 6,27 6,71 6,60 6,90 mm 2,7 0,90 0,09 25,93 6,34 Heures. Déclinais. Pression. Moyennes horaires. Température. l*" matin. . 2 » .. 3 » .. 4 » .. 5 » .. 6 » .. 7 .. .. 8 .. .. 9 ,. . 10 » . . 11 » . IWidi 17.17,0 18,8 19,8 19,4 ■7,7 i5,5 ■ 4,1 14,3 16,2 ■ 9,^ 22,3 24,5 747,52 47,48 47,4' 47,32 47, ■g 47, '4 47, '5 47,23 47,33 47,34 47,24 46,98 4,84 4,44 4,i3 4,o3 4 ,22 4,67 5,34 6,i3 6,99 7,84 8,60 9,22 5,o.'| 4,76 4,55 4,47 4,55 4,80 5,25 5,85 6,59 7,40 8,16 8.79 Heures. l" soir. .. Déclinais. Pression. 3 » 4 ,. 5 » 6 ,. 7 . 8 » 9 » 10 » 11 » Minuit. 17.23,2 24,5 23,! 21 ,6 20,5 19.5 18,5 17,2 i5,8 ■4,7 '4,4 15,3 mm 746,66 46,42 46, 3i 46,39 46,63 46,96 47,27 47,47 47,55 47,56 47,54 47,52 Des minima . Des minima. 1876. Mars 2 h 6.. » 7 il 1 1 . Thermomètres de l'abri (moyennes du mois.) 30,3 Des maxima 11°, 2 Moyenne Thermomètres de la surface du soi, 2°,o Des maxima 16°, i Moyenne Températures moyennes diurnes par pentades. o Mars 12 à 16 7,3 Mars 22 à 26. 1) 17321 1,9 » 27 à 3i. 17.18,7 65.35,7 4,6579 1,9326 a mm 747, '5 74> -26 5,89 79,1 0 6,62 6,57 25, 81 6,i3 5,67 6,40 6,48 6,41 6,89 mm t. 62,7 t.(63,3) 25,58 6,16 Température. 9,62 9,70 9,43 8,87 8,12 7,35 6,68 6,21 5,93 5,74 5,54 5,24 9,^6 9,22 8,99 8,5i 7,93 7,34 6,83 6,45 6,i5 5,90 5,6i 5,35 7°, 3 9°," 8,8 6,3 4,5 10,3 (i) Unité Je tension, la millième partie de la tension totale d'un élément Daniell pris égal à 28700. (2) En centièmes de millimètre et pour le jour moyen. — (3) Du i" au 11. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 17 AVRIL i87(î. PRÉSIDENCE DR M. IF. VICF.-AMIRAL PARIS. MÉMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. (;illMiE ORGANIQUE. — Nouvelles recherches siii les carbures j)^roc/énés et sur la composition du (jaz de l'éclairage; par ]M. Bf.rtiiei.ot. « 1. Le gaz (le l'éclairage offre un intérêt tout particulier clans l'étude fies carbures pyrogéués, parce qu'il renferme les produits des réactions diverses qui peuvent s'exercer entre ces corps à la température rouge. Or la théorie des corps pyrogénés indique (pie presque tous les carbures d'hydrogène doivent prendre naissance à cette température, du moment où l'acétylène et l'hydrogène se trouvent en présence; tous ces carbures étant liés entre eux, d'après mes expériences (i), par des lois régulières de transformation et par des relations d'équilibre, telles que l'existence de l'un quelconque d'entre eux à la température rouge entraîne comme consé- quence la formation successive de tous les autres. L'étude approfondie du gaz de l'éclairage fournit de nouvelles preuves à l'appui de cette théorie. En effet, je vais exposer des faits qui tendent à établir dans ce gaz la (l) yiiir If iX'Sullié i|iic j'en ai (loiinc dans ma Syntlicsc chimique, p. ^IÇ) à .'iS; chez Gerint'r-Bailliùic, iS'jti. ('.. H., I"-(i, \" Semfii.f. (T. I.XXXll, N" 10.) ' ' ^ ( 872 ) présence de la benzine, C'^H% du propylène, C'H% de l'allylène, CH*, du crotonylène, C'H°, du térène, C'"H', et à fournir quelques notions sur leurs proportions relatives. » 2. Benzine. — La présence de la benzine dans le gaz de l'éclairage est une conséquence nécessaire de l'existence de ce carbure dans les pro- duits de distillation (Faraday, Mansfield), et de sa tension de vapeur (60 millimètres à r5 degrés, d'après M. Regnault). Quelque diminuée que cette tension puisse être par la présence des matières goudronneuses, on sait qu'on démontre aisément la benzine en dirigeant le gaz à travers l'acide nitrique fumant, qui la change en nitrobenzine : 2 à 3 centimètres cubes de gaz et une gouttelette d'acide, que l'on dilue ensuite, suffisent pour en reconnaître l'odeur caractéristique. En dirigeant lentement 5o litres de gaz à travers 8 à 10 centimètres cubes d'acide, puis en précipitant par l'eau la nitrobenzine que l'on pèse, on peut même doser approximativement la benzine. 3'ai trouvé ainsi, dans divers essais, 2 à 3 volumes de vapeur de benzine sur 100 volumes du gaz parisien; nombres un peu faibles à cause de la difficulté de condenser les fumées qui s'échappent de l'acide (i). La nitrobenzine ainsi obtenue renferme un peu de toluène et quelques pro- duits accessoires. Mais ce procédé de dosage est d'une exécution assez lente. » En voici un autre plus prompt et qui permet d'opérer sur i5 à 20 cen- timètres cubes de gaz d'éclairage. On prend un flacon de i5 à 20 centi- mètres cubes, à large ouverture, bouché à l'émeri ; on en jauge d'abord la capacité, dans les conditions de l'analyse. A cette fin, on le remplit d'eau sous la cuve et l'on déplace cette eau à l'aide d'un courant d'air, le flacon renversé étant tenu bien vertical ; cela fait, on prend un très-petit tube fermé par un bout, d'une capacité égale à i centimètre cube ou i'''^, 5o, on le remplit d'eau et on l'introduit dans le flacon, en soulevant le petit tube à l'aide du bouchon que l'on ajuste ensuite. On retire aussitôt le bouchon et l'on fait passer l'air du flacon dans un tube gradué, divisé en dixièmes de centimètre cube. On répète cinq à six fois cette opération : les résultats partiels doivent concordera -^ de centimètre cube, et la moyenne à -5^ ; on obtient ainsi la capacité du flacon dans les conditions de l'analyse future. Pour exécuter celle-ci, on remplit exactement sur l'eau le petit flacon avec du gaz de l'éclairage (préalablement débarrassé d'acide car- (i) Il convient aussi de tenir compte dans ces essais de la solubilité de la nitrobenzine dans l'eau acide. ( 873 ) bonique) : on y introduit le même petit tube, rempH cette fois d'acide nitrique fumant, et l'on bouche aussitôt. On agile, ce qui change la vapeur de la benzine en uitrobenzine. Après un moment, on débouche vivement, opération qui doit être faite avec dextérité, attendu que la tension de l'acide fumant accroît le volume du gaz dans une proportion souvent supérieure à la quantité de vapeur de benzine absorbée. (J'est pour comi)euser celle augmentation que l'on a choisi un bouchon un peu volumineux; mais il faut l'abaisser assez vite pour cpie les gaz intérieurs n'aient pas le temps de se dégager entre le coi et la surface du bouchon. A part ce petit loin- de main, l'opération est facile. Cela une fois exécuté, on introduit un fragment de potasse pour absorber la vapeur nitrique, puis on mesure le résidu. La diminution de volume représente la vapeur de benzine (et de toluène), seul gaz absorbable dans ces conditions en proportion notable, d'après mes essais. En effet l'acétylène et le gaz oléfiant se retrouvent après l'ana- lyse, pourvu que leur proportion ne surpasse pas quelques cenlièmes. J'ai trouvé, pour la vapeur de benzine, des nombres compris entre 3 et 3,5 cen- tièmes en volume. » Je dois dire cependant que ce nombre doit comprendre quelque trace d'un autre carbure, car il se forme une petite quantité d'acide carbonique dans la réaction de l'acide nitrique; mais c'est là un phénomène accessoire et négligeable dans les conditions décrites. » Comme contrôles, j'ai examiné l'action de l'acide sulfurique et celle du brome sur le gaz même des essais précédents. Le brome absorbait 3, 7 cen- tièmes du gaz primitif, chiffre à peine supérieur à celui de la vapeur de la benzine. L'acide sulfurique bouilli, par une action immédiate, a absorbé 1,8 centième; mais il convient de déduire de ce chiffre la vapeur d'eau, dont la tension représentait i,C dans les conditions des expériences. Il reste donc 0,2 cenlièmes au plus pour les carbures, quels qu'ils soient, absor- bables par l'acide sulfurique bouilli (propylène, allyléne, crotoiiy- lène, etc.), chiffre si petit que l'on ne saurait en répondre. Le brome, agis- sant ensuite sur le résidu de cette réaclion, a absorbé 3,5 cenlièmes, chiffre à peine dilfcrent du volume absorbable par l'acide nitrique. » Il suit de ces essais que les carbures qui ne sont absorbables immé- diatement ni par l'acide nitrique fiunant, ni par l'acide sulfiuique bouilli, tout en étant absorbables par le brome, c'est-à-dire l'acctylène, l'élhy- lène, etc., n'existent qu'en très-faible proportion, 2 à 3 millièmes au plus : résultat conforme aux expériences déjà anciennes par lesquelles j'ai extrait directement, puis régénéré l'élhylène (sous forme d'iodure, ii3.. . ( 874 ) en i854) et l'acétylène (sous forme d'acélylure cuivreux) du gaz de l'éclairage. » En résumé, la benzine constitue le carbure le plus abondant, après le foraiène, dans le gaz de l'éclairage parisien. Elle s'y trouve à la proportion de 3 pour loo environ en volume, ou loo grammes par mètre cube. La benzine représente dans un tel gaz le carbure éclairant par excellence; bien gue ce gaz, dépouillé de vapeur de benzine, conserve encore un pou- voir éclairant sensible, sans doute à cause de la présence de quelque petite quantité des carbures saturés c/e la série forméniq ne, C''"H^''''^^, plus con- densés que le formène lui même. » Les analyses eudiométriques par combustion, seules employées na- guère pour l'élude du gaz d'éclairage, ne fournissent que des indications imparfaites. La traduction de leurs résultats par les noms de carbures dé- terminés, éthyléne, butylène, etc., qui se rencontreraient à la dose de 4, 6 ou 8 centièmes, est absolument erronée, comme reposant sur un simple jeu d'équations algébriques, calculées dans l'hypotlièse de certaines inconnues, qui ne sont pas conformes à la réalité. » 3. L'existence et la proportion approximative de Yélhylène et de l'ace- tjlène étant indiquées par les épreuves rappelées plus haut, je passe aux autres gaz hydrocarbonés. » 4. Propylène, butylène, alljlène, etc. — J'ai cherché à caractériser ces gaz en les unissant à l'acide sulfurique,pour les changer ensuite en hydrates. A cet effet, je fais traverser le gaz de l'éclairage (aspiré à l'aide d'une trompe), d'abord à travers de l'acide sulfurique étendu de son volume d'eau, puis à travers une colonne de pierre ponce, fortement indjibée d'acide sulfurique concentré. Au bout d'un temps suffisant, j'ai examiné les pro- duits. Dans le premier flacon (acide étendu) s'est condensée une matière goudronneuse (4 à 5 grammes pour loo mètres cubes), qui ne fournit pas de produits volatils avant d'iivoir été chauffée vers 36o à 4oo degrés. Je n'en ai pas poursuivi l'étude; mais je pense qu'elle dérive de la con- densation polymérique de quelque carbure très-altérable, tel que le diacé- tylène ou des corps analogues. L'acide aqueux lui-même, soumis à un système convenable de distUlations fractionnées, a fourni finalement un peu d'acétone, soit o^^aS environ par loo mètres cubes. Je regarde ce corps comme signalant l'existence de Vallylène, C°H*, dont il représente l'un des hydrates. Mais une portion de ce carbure a dû se changer en triallylène (mésitylène) sous l'influence de l'acide; cette portion sera évaluée plus loin à i8%25 par loo mètres cubes. ( 875 ) » Dans le second flacon on, plus exactement, dans le vase en colonne qui contient la pierre ponce, l'acide snifuriqne s'est écoulé peu à peu vers la partie inférieure, laissée libre à dessein. On y trouve deux couches liquides, savoir lui mélange d'hydrocarbures, qui surnage, et de l'acide suHiuique plus ou moins altéré, chargé de l'eau enlevée au gaz, et répan- dant une forte odeur d'acide sulfureux. Celte couche inférieure, isolée et étendue d'eau, laisse précipiter une substance hydrocarbonée, visqueuse et volatile seulement an-dessus de 3oo et /|00 degrés : je n'ai réussi à en tirer aucun corps défini; mais il n'est pas douteux qu'elle ne représente des produits polyniérisés (a5 grammes par loo mètres cubes). L'acide étant étendu d'eau et distillé à plusieurs reprises, j'ai obtenu finalement de l'al- cool isopropylique, mêlé avec quelque peu des hydrates analogues (en tout o^', 5 par loo mètres cubes de gaz); ce composé signale l'existence du proj)ylènc et fournit quelque indice sur sa proportion, bien qu'une por- tion ait dû être polyniérisée. » J'exposerai prochainement les résultats fournis par l'examen des hy- drocarbures insolubles dans l'acide sulturique. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur l'orientation des arbres renversés par les tornados ou les trombes; par M. Faye. « Malgré une variété indédnie d'effets singuliers ou terribles, les trombes, les tornados et les cyclones se réduisent à un mécanisme tout géométrique, celui des tourbillons de nos cours d'eau. Quels que soient les obstacles que le sol leur oppose, maisons, arbres isolés, forêts épaisses, ou bien fleuves, lacs, océan avec ses vaisseaux, ou encore le sable mouvant des déserts, il n'y a jamais que deux éléments à considérer dans ce mécanisme, la gyration et la translation (i). Encore faut-d, lorsqu'on veut expliquer les détails, se représenter nettement le jeu de ces deux actions. C'est faute de s'en être rendu compte que M. Pouillet, à l'aspect des usines détruites et des arbres renversés ou brisés par l'épouvantable trombe de Monville, est arrivé à conclure, dans son Rapport d'ailleurs admirable, que ce météore n'avait rien de commun avec une trombe, et qu'eu examinant des phénomènes analoguesaux Étals-Unis MM. Espy, Loomis, Radie, etc., ont été jusqu'à nier le mouvement gyratoire pour tout rapporter à une prétendue aspiration. (i) Quant au mouvement descendant des spires hélicoïdales, si essentiel i considérer à un autre point de vue, un peut se dispenser d'en tenir compte ici. ( 876) » On s'imagine, en effet, qu'un mouvement gyratoire doit renverser les obstacles en dehors, dans le sens des tangentes menées à la circonférence, c'est-à-dire vers tous les points de l'horizon. Or les choses ne se passent pas ainsi. Un grand nombre d'arbres sont couchés de part et d'autre de la trajectoire centrale dans des directions plus ou moins obliques à cette ligne; d'autres sont couchés en croix sur des arbres voisins qui semblent pourtant avoir éprouvé les mêmes actions, ou bien tombent dans des direc- tions diamétralement opposées, ce qui est encore plus incompréhensible. Il y a là une confusion, un chaos apparents, bien faits pour dérouter le spectateur et ouvrir son esprit aux suppositions les plus hasardées. Je saisis donc avec empressement l'occasion que la Lettre de M. Hilde- brandsson me présente de traiter ce sujet et de faire voir qu'il est aisé de lever ces difficultés à l'aide d'une sorte de théorème bien simple. » Rappelons d'abord que, sur notre hémisphère, les tornados et les cyclones tournent de droite à gauche et qu'il paraît bien, par les enquêtes les mieux faites, qu'il en est de même des trombes (l). » Supposons l'observateur placé sur la trajectoire centrale du météore, regardant dans le sens du mouvement de translation : il aura à distinguer, sur la bande ravagée, deux régions, celle de droite et celle de gauche; puis, dans la trombe elle-même, deux moitiés, l'antérieure et la postérieure. Cela posé: )) Sur la région de droite, la trombe peut abattre des arbres bien enracinés par la seule attaque de sa partie antérieure, tandis que, sur la demi-bande de gauche, elle ne les renverse que par les actions successives de sa partie antérieure et de sa partie postérieure. » Pour s'en rendre compte, il suffit de construire, pour des séries linéaires de points symétriquement placés par rapport à la trajectoire centrale, sur une figure représentant les gyrations de la trombe par des cercles con- centriques, la résultante des deux vitesses de gyration et de translation, en donnant à la seconde une grandeur comparable, mais inférieure à la pre- mière. Dans une grande partie du quart de cercle placé à l'avant et à droite, à quelque distance de la trajectoire centrale, ces deux vitesses ont (i) M. d'Abbadie fait remarquer avec raison que cette loi n'a pas été vérifiée pour les trombes en ce qui concerne l'Iiémisplière austral. Cela tient sans doute à ce que, sur cet hémisphère, nous ne connaissons guère que des trombes marines, pour lesquelles le sens de la rotation (il serait, par analogie avec les cyclones, de gauche à droite) ne peut pas être étudié, après coup, par les traces laissées sur le sol; mais ici le sens de la rotation n'est pas douteux. (877 ) des directions assez peu différentes; leur résultante, égale presqii'à leur somme, est inclinée vers la tiajectoire centrale dans le sens de la transla- tion. I,à est le plus grand effort immédiat delà trombe; les arbres de cette région seront rapidement soumis à des actions considérables, à peu près de même sens, et seront renversés dans la direction susdite. La partie postérieure de la trombe en passant sur eux ne rencontrera plus rien à abattre (i). » Au contraire, dans une grande partie du quart de cercle placé en avant et à gauche, les deux vitesses composantes seront à peu près opposées; les arbres seront soumis à une série d'efforts beaucoup moindres et changeant très-rapidement de direction à mesure que la trombe passera sur eux. En quelques secondes ils subiront une sorte de torsion de i8o degrés. Finale- ment ils seront déracinés et projetés sur le sol dans la direction du dernier vent. Or celui-ci, à l'arrière de la trombe, est dirigé aussi vers la ligne centrale, mais bien moins obliquement que dans le premier cas, c'est-à-dire moins que dans la région de droite. » Il en résulte qu'il n'y a, pour les arbres forestiers, que deux quarts de cercle efficaces en partie, à savoir, dans la région de droite, le quart de cercle de l'avant et dans la région de gauche le quart de cercle de l'arrière. En dernière analyse, le plus grand nombre des arbres résistants ou fores- tiers tomberont donc vers la trajectoire centrale dans deux directions comprenant un angle assez ouvert, la première à gauche, presque perpen- diculaire à la ligne centrale, la deuxième à droite, oblique à cette ligne. M Évidemment si des arbres à grosse tête, plantés dans un sol ameubli, tels que les arbres fruitiers, se trouvent sur la bande de gauche, ils pour- ront être renversés par l'avant; alors leur direction de chute se trouvera presque diamétralement opposée à celle des arbres forestiers qu'on trou- vera gisants à côté d'eux, à moins que, leur tète donnant encore prise au vent, ils ne soient après leur chute retournés bout pour bout, par le passage du reste de la moitié gauche de la trombe, en laissant sur le sol luie trace de cette singulière évolution. On trouve dans le plan des ravages du tornado de Providence (U. S.), dressé par M. Redfield, une illustration (i) Évidemment, dans la région de droite, très-près de la trajectoire centrale, il pourra y avoir des arbres jetés parallèlement à la trajectoire ; il en sera de même sur le bord extrême de (Iroilc si la chiite de ces arbres extrêmes n'est pas gênée par quelque obstacle. Il ne faut pas oublier non plus qu'il peut y avoir pour certains arbres pris en particulier des circonstances individuelles de terrain, de racines, etc., qui peuvent modifier sensiblement l'angle de chute théorique. Celui qui dresse le plan du phénomène doit s'attacher à signaler ces circonstances. ( 878 ) très-complète de ces phénomènes. Il n'est pas, je crois, un détail de ce plan, si étrange qu'il paraisse d'abord, dont on ne puisse se rendre compte par ces simples déductions. » Il ne faut pas s'attendre à retiouver en pleine forêt, surtout dans une épaisse forêt de hauts sapins comme celle où la trombe de Hallsberg a pra- tiqué l'an dernier, en quelques secondes, une vaste tranchée de i5o mètres de large sur 3oo mètres de longueur, une vérification aussi parfaite de ce théorème, car alors interviennent des influences qui ne se présentent pas sur un terrain où les arbres sont clair-semés. Il faudrait, en effet, tenir compte alors du vent régnant qui s'engouffre à la suite de la trombe entre les hautes parois restées debout de celte tranchée, ainsi que des réactions mutuelles des arbres tombant presque en bloc sur la droite, tandis qu'ils sont tournoyés sur la gauche comme des blés versés. Néanmoins, à l'aspect du plan dressé par M. Ilildebraudsson dans son intéressante enquèle, on retrouve à peu près la loi précédente. Il y a encore là, en effet, deux direc- tions générales de chute faisant un angle dont le sommet est dirigé dans le sens de la marche du météore; sur la droite les arbres obliquent par- faitement vers la trajectoire centrale; seulement, à gauche, ils obliquent trop dans le sens de la translation. Mais, même dans cette partie de gauche, sur la limite extrême où les effets mécaniques sont affaiblis, des arbres sont tombés isolément au lieu de tomber en masses serrées; alors on ne retrouve plus cette unique anomalie (i) : ils sont dirigés presque perpen- diculairement à la trajectoire. » Si l'on tient à essayer de la même manière l'hypothèse de l'aspiration pour la comparer aux faits, et qu'on fasse affluer l'air vers le centre mobile de la trombe par des trajectoires très-peu courbes, comme celles de MM.Espy et Loomis, on trouvera précisément l'inverse des effets observés, ou, si l'on veut à toute force reproduire ceux-ci, il faudra admettre que la trombe renverse du premier coup les arbres par ses actions les plus faibles, et que là où son énergie est la plus grande, elle ne les renverse qu'après avoir passé tout entière sur eux. » A la vérité, cette hypothèse laisse arbitraire la forme de ces trajec- toires. En les courbant davantage, comme M. Meldrum le fait pour les cyclones, on se rapprochera de plus en plus des faits; on finira même par (1) Un de nos confrères, INi. M. E., me fait remarquer aussitôt que cette obliquité exa- gérée s'expliquerait, en foret, si la gyration, sur la ^'auclie, se trouvait momentanément ralentie à l'arrière par le travail continu qu'elle exécute dans celle région. (879) les reproduire complètement si les spirales centripètes dégénèrent en véri- tables gyralions. An contraire, il n'y a rien d'arbitraire dans les éléments que nous venons d'employer. En cftet : i° les deux mouvements de trans- lation et de gyralion sont des faits acquis et non des hypothèses; per- sonne ne soutiendrait aujourd'hui que les trombes et les tornados ne tour- nent pas; M. Hildebrandsson lui-même a positivement reconnu dans son enquête une gyration, et il déclare même qu'elle était linéairement plus rapide que la translation; 2° la vitesse de translation peut être le plus sou- vent déterminée avec une grande exactitude; 3" la vitesse de rotation n'est pas mesurée, mais les phénomènes permettent parfois de s'en faire quel- que idée; 4° il n'y a rien absolument d'indéterminé dans les directions, car la gyration est nettement circulaire, comme le montre bien d'ailleurs la forme cylindrique des trombes et des tornados, et le mouvement de trans- lation rectiligne est inscrit sur le sol en caractères trop visibles. Il s'agit donc cette fois d'une discussion positive et non d'une pure hypothèse ; on peut la pousser plus loin encore, si l'on réunit des documents plus précis; par conséquent, l'accord des faits avec une telle théorie, dans des limites raisonnables, est nécessairement probant. » Je termine en faisant remarquer lanalogie qui existe entre cette étude et celle que les navigateurs doivent faire eux-mêmes sur les ty|jhoiis ou cyclones : un navire est précisément exposé, du moins dans les cyclones à translation rapide, aux mêmes alternatives que nous venons de décrire pour un arbre attatpié par une trombe. On voit, |iar exemple, que, si, dans la région dangereuse du cyclone (notre bord de droite sur l'hémisphère ncrdj, le vent est beaucoup plus fort que dans la région maniable (notre bord de gauche), en revanche il faut s'attendre dans celle-ci, ce qu'on n'avait pas encore remarqué, à des variations de vent bien plus grandes et par suite aussi à une mer plus hachée. Ces variations vont en effet, à gauche, en des points pourtant très-éloignés du centre, à 180°. Aufond, la marche que je viens de suivre est la même que celle du Mémoire oii j'ai discuté avec M. Meidrum la forme des ouragans de la mer des Indes, C'est que toutes ces questions se touchent de très-près, ou plutôt la question des cyclones et des typhons est identique à celle des trombes et des tornados, et c'est ce qui m'excusera, je l'espère, auprès de l'Académie, de ne vouloir abandonner un sujet si importaiil qu'après avoir tâché d'y faire voir un peu plus clair, p G. R., 1876, 1" Scmcsire. (T. LXXXll, N» 16.) I '4 ( 88o ) BOTANIQUE. — De la théorie carpellaire d'après des AinaryUidées (2^ partie : Clivia nobilis)', par M. A. Trécul. « La fleur du Clivia nobilis, Lindl. [ImalophyUwn Àitoni, Hook.), a une si grande importance théorique que je crois devoir en faire l'objet d'une Communication particulière. Comme celle de l'^/strfEmenVr, dont j'ai parlé dans le tome précédent (p. 859), mais en produisant des arguments d'une autre nature, elle met hors de doute que l'ovaire infère ne saurait être con- sidéré comme résultant de l'assemblage de feuilles changées en carpelles, unies à la partie inférieure de feuilles staminales, de feuilles pétalines et de feuilles sépalaires. » Voici sa constitution : » Le pédoncule florifère (i),près de son sommet et à quelques millimètres plus bas, possède six faisceaux, trois plus gros disposés suivant un triangle et trois plus petits alternes avec les gros. Vers le haut du renflement qui termine ce pédoncule, les petits faisceaux se bifurquent et chaque branche s'unit au gros faisceau voisin. A la base de l'ovaire infère, les trois gros faisceaux restants se relient les uns aux autres, en donnant lieu, d'une part, aux faisceaux opposés aux loges, d'autre part, aux faisceaux opposés aux cloisons. Vers la même hauteur, il se détache de ces faisceaux périphériques un nombre de fascicules variable, qui vont constituer les faisceaux placen- taires. Il peut y avoir deux , trois, quatre, cinq ou six de ces petits faisceaux, qui se portent vers le centre. Ordinairement, ou au moins très-souvent, un, deux ou trois de ces fascicules centraux donnent chacun un rameau, qui se dirige vers l'extérieur et monte dans la paroi externe de l'ovaire, s'in- terposant k deux des six principaux de cette paroi. Quand il y a plus de (i) Je dis le ^éàoncvXe florifère et non fructifère, parce que l'espace restreint accordé à nos communications ne me permet p.is de décrire ce qui concerne le fruit, qui d'ailleurs n'a pas ici l'importance qu'il présente dans beaucoup d'autres cas. Et puis, la théorie a été établie d'après la fleur, et non d'après le fruit, qui s'en éloigne beaucoup plus par le développement d'éléments anatomiques non apparents dans la fleur. Quand cela est néces- saire, je ne manque pas de faire ressortir la valeur fréquemment considérable des argu- ments tirés de la constitution du fruit; et, pour que les partisans de la théorie des feuilles modifiées n'arguent pas du peu d'importance de ces caractères, attendu que, suivant eux, ils résultent d'une modification profonde des feuilles, je leur fais observer qu'à aucun âge des pistils ou des fruits que j'ai cités, l'on ne trouve la structure foliaire, et que, dans la fleur même, le pistil montre déjà l'ébauche du fruit et non celle de prétendues feuilles constituâmes. ( ««' ) trois de ces petits faisceaux centraux, ils s'unissent de f;içon qn'iui peu plus haut il ne reste que trois ou seulement deux de ces faisceaux sub[)la- centaires. S'il en subsiste trois, ils sont ordinairement opposés chacun à une cloison. Au-dessous de l'insertion des ovules inférieurs, ces faisceaux se divisent, produisent des rameaux qui les relient entre eux, qui donnent in- sertion aux ovules voisins, et qui sont aussi en relation avec des branches venues des faisceaux périphériques, à travers les cloisons et de différentes directions, comme il sera dit plus loin. Il en résulte là un entrelacement de faisceaux, au-dessus duquel sont placées les glandes septales, qui existent à l'extrémité interne des cloisons, dans toute la partie supérieure de l'o- vaire, et qui s'ouvrent sur le fond de la cavité du périanthe. » Les six gros faisceaux qui, à la base de l'ovaire, se portent à la péri- phérie, et dont (rois s'opposent aux loges et trois aux cloisons, se com- portent, ainsi que leurs rameaux, assez diversement. Ils se divisent radiale- nient à des hauteurs variables. Les trois opposés aux loges donnent un fais- ceau externe, qui se prolonge dans la nervure médiane du sépale placé au-dessus, un deuxième faisceau qui .s'étend dans l'étnmine opposée à ce sépale, un troisième faisceau plus interne, qui représente la nervure mé- diane du carpelle correspondant. M Les trois faisceaux opposés aux cloisons, en se divisant radialement aussi, donnent d'abord un faisceau interne qui monte en opposition avec la cloison, dans laquelle il envoie des rameaux à diverses hauteurs (j'en reparlerai plus loin), ensuite un rameau plus externe qui se termine dans l'étaminc opposée au pétale superposé, enfin une bra-nche externe qui va former la nervure médiane de ce pétale. » Les trois branches ou faisceaux radialement disposés vis-à-vis de chaque loge ont une base commune plus ou moins étendue. Tantôt ces trois faisceaux sont indépendants les uns des autres dès la partie inférieure de l'ovaire; tantôt ils restent unis jusqu'à une certaine hauteur; tantôt le faisceau snbstaminal est fusionné avec le subsépalaire sur une longueur plus ou moins grande, la nervure médiane carpellaire opposée étant libre sur toute sa longueur; tantôt, au contraire, ce faisceau snbstaminal, in- dépendant du faisceau subsépalaire, est iu)i à sa partie inférietuv avec la nervure médiane carpellaire sur luie courte étendue; quelquefois celle ner- vure médiane carpellaire et le snbstaminal ne sont liés l'un à l'autre qu'en un point, vers la moitié delà hauteur de l'ovaire. » Ces trois faisceaux, formés par division radiale d'un même faisceau basilaire, peuvent posséder des rameaux latéraux. L'interne, c'esl-à-dire 1.4.. ( 882 ) la nervure médiane carpellaire, en porte constamment; le substaminal en donne fréquemment aussi, mais non toujours; l'externe ou subsépalaire en paraît porter beaucoup plus rarement. )) Quelquefois ce dernier est relié au substaminal ou à un rameau de celui-ci par un fascicule oblique. Assez peu souvent ce subsépalaire, qui va former la nervure médiane du sépale placé au-dessus, donne un rameau simple ou bifurqué, qui entre dans un côté de ce sépale. Si ce rameau est bifurqué, il donne les deux nervures latérales de ce côté du sépale; s'il est simple, il fournit seulement la nervure latérale la plus voisine de la ner- vure médiane; la nervure latérale externe du même côté et les deux nervures latérales de l'autre côté viennent d'ailleurs, ainsi que je vais l'exposer maintenant. » Les faisceaux substaminaux sont quelquefois privés de rameaux dans toute leur longueur; mais très-souvent ils possèdent tine branche latérale, insérée sur eux plus ou moins haut dans la paroi ovarienne, assez fréquemment dans la parlie supérieure de celle-ci. Cette branche, se bifurquant, donne deux rameaux qui peuvent monter dans le côté cor- respondant du sépale superposé. Assez souvent même, cette branche d'un faisceau substaminal se bifurque plusieurs fois : l'un de ses rameaux pri- maires, en se subdivisant, donne les nervures latérales au côté correspondant du sépale situé au-dessus, tandis que l'autre rameau do la première bifur- cation fournit des nervures latérales au côté adjacent du pétale voisin. Ce que je viens de dire des faisceaux substaminaux opposés aux loges, c'est-à- dire oppositisépales, s'applique aussi aux faisceaux substaminaux opposés aux cloisons, par conséquent oppositipétales. » Les faisceaux latéraux des sépales et des pétales peuvent avoir encore une autre origine : ils peuvent provenir d'un faisceau puissant, inséré soit sur la partie inférieure et interne d'un faisceau opposé à une loge, soit sur la partie inférieure d'un faisceau opposé à luie cloison. Ce faisceau monte d'abord obliquement dans la paroi de l'ovaire; il se bifurque sou- vent vers le haut de celui-ci ; une bianche fournit les faisceaux d'un côté du sépale placé au-dessus, et l'antre branche les faisceaux du côté cor- respondant du pétale voisin. Chemin faisant, ce même faisceau, dont les branches supérieures se prolongent dans un sépale ou dans un pétale, ou dans les deux à la fois, peut produire d'autres rameaux secondaires qui, eux, restent dans l'ovaire proprement dit : les uns peuvent relier ce fais- ceau directement ou indirectement avec un faisceau opposé à une cloison, s'il est parti d'un faisceau opposé à une loge, ou avec un faisceau opposé ( 883 ) à une loge, s'il est parti d'un faisceau opposé à une cloison ; d'antres rameaux peuvent aller se terminer dans la partie supiMieurc de l'ovaire, au contact des faisceaux qtii entourent les glandes septales ou se mêler avec eux. » J'ai déjà signalé plus haut les rameaux latéraux des nervures mé- dianes carpellaires et ceux du faisceau interne opposé à chaque cloison. Chaque nervure médiane carpeilaire en peut donner à des hauteurs diverses ; ils montent obliquement dans la paroi externe ; quelques-uns décrivent nue coiube et vont rejoindre un faisceau opposé à la cloison voisine ; d'autres fois ils rejoignent seulement par un rameau secondaire nu rameau du faisceau opposé à la cloison, et ensuite ils continuent leur ascension vers le haut du carpelle. L« on les voit souvent se courber et descendre avec des rameaux des faisceaux opposés aux cloisons sur les côtés des ginndes septales. Au sommet de l'ovaire chaque nervure médiane carpeilaire, se courbant deux fois, entre dans le style, s'y prolonge en ojjposition avec un angle du canal central, et se termine indivise dans un lobule sligmatique. » Les trois faisceaux basilaires oppo?és aux cloisons, ai-je dit, se divi- sent radialcment comme ceux qui sont opposés aux loges. Ils donnent ordinairement ainsi, d'abord, un f.iisceaii interne, puis un faisceau sub- staminal, souvent vers le tiers ou le quart de la hauteur de l'ovaire; leur branche externe va constituer la nervure médiane du |)étale superposé. Le plus interne de ces trois faisceaux se ramifie à diverses hauteurs. Une de ses branches traverse à peu près horizontalement la cloison vers le milieu de celle-ci, et va s'unir aux faisceaux placentaires au-dessous de l'inser- tion des ovules. D'autres branches, insérées successivement plus près du sommet de l'ovaire, sont d'abord plus ou moins ascendantes ; |)uis, se courbant, elles se dirigent ensuite obliquement de haut en bas à travers la cloison, s'avançant vers les placentas. Quelques rameaux insérés plus haut sur ce faisceau interne, à la partie supérieure tle l'ovaire, descomleut le long des glandes septales, comme il a été dit de ceux qui s'insèrent le plus haut sur les nervures médianes carpellaires. » J'ai déjà fait remarquer que les faisceaux substaminaux oppositipétales, aussi bien que les opposilisép des, portent souvent un rameau qui fournit les faisceaux latéraux du côté correspondant du pétale placé au-dessus, et même aussi assez fréquemment les faisceaux latéraux du côté adjacent du sépale voisin, il arrive également, et cela mérite l'attention des théoriciens, que ce fai.sceau substaminal opposé à une cloison, bien isolé du faisceau ( 884 ) subpétalin qui est en arrière, bien isolé aussi du faisceau plus interne, qui monte en opposition avec la cloison, et qui a ses rameaux spéciaux, il arrive, dis-je, que ce faisceau substaminal possède deux ou trois rameaux qui eux- mêmes peuvent être branchus, traversent les cloisons et se dirigent vers les faisceaux placentaires. » Il résulte de ce qui précède que les cloisons peuvent être parcourues par des rameaux du faisceau longitudinal interne qui leur est opposé, par des rameaux du faisceau substaminal placé en arrière de celui-ci, et par des faisceaux venant obliquement des parois carpellaires de droite et de gauche. J'ai vu quelquefois de ces derniers traverser diagonalement la cloison, c'est-à-dire que, venus du carpelle de gauche par exemple, ils allaient s'unir au faisceau placentaire qui, à l'extrémité de la cloison, donnait inser- tion aux ovules de la loge de droite. » Conclusions. — i° N'est-il pas évident que, lorsque les faisceaux d'un côté d'un sépale ou d'un pétale s'insèrent par une base commune sur le prolongement du faisceau staminal placé devant la nervure médiane de ce sépale ou de ce pétale, on ne peut pas dire que l'ovaire infère qui contient ce mode d'insertion soit formé par la partie inférieure de feuilles sépalaires, de feuilles pétalines et de feuilles staminales agrégées? » 2° N'est-il pas aussi évident que cet ovaire infère n'est pas constitué par de telles feuilles, quand le même faisceau substaminal donne à la fois insertion aux faisceaux d'un côté d'un sépale et aux faisceaux du côté adjacent du pétale voisin ? » 3° La même conclusion est encore vraie quand, dans la même fleur, les faisceaux d'un côté d'un sépale ou d'un pétale, ou les faisceaux d'un côté d'un sépale et ceux du côté correspondant du pétale voisin ont pour base commune un faisceau qui s'insère sur la partie inférieure d'un faisceau opposé à une loge ou à une cloison. Ce mode d'insertion et les précédents sont ordinairement ou souvent réunis dans la même fleur. )) 4° Prétendre qu'un ovaire infère qui contient ces dispositions anato- miques soit composé par des feuilles, ce serait soutenir, par exemple, pour le cas le plus simple de ces circonstances diverses, qu'un côté d'une feuille sépalaire ou pétaline se fusionne avec le faisceau staminal placé devant, la nervure médiane de ce sépale ou de ce pétale restant libre derrière et les faisceaux de l'autre côté ayant une autre insertion. Ne serait-ce pas là la négation même de la théorie que l'on veut défendre ? » 5° Pour prouver qu'il n'existe pas, dans cette fleur, de feuilles trans- formées en carpelles, il suffit de rappeler que très-souvent, au-dessous des ( 885 ) ovules inférieurs, il n'y a que deux faisceaux subplacentaires, au lieu de six qu'exige la théorie. Quand il y en a trois, comme chacun est opposé à une cloison, il faudrait supposer qu'il résulte de la fusion de deux marginaux appartenant à des feuilles différentes soudées par les côtés. Ce serait déjà grave, car il faut remarquer en outre qu'à rinsertiou des ovules l'arrange- ment des fciisce;iux change. Il y a là un entrelacement transversal de ceux-ci, qui exclut l'idée d'un simple rapprochement des bords de trois feuilles carpellaires. Il ne faut pas oublier que plus haut encore existe une troi- sième disposition des faisceaux, puisque plusieurs s'étendent le long de chaque côté des glandes septalcs. » 6° Si à cela Ton ajoute qu'il entre dans chaque cloison deux et même souvent trois sortes de faisceaux transverses: A, des rameaux du faisceau interne directement opposé à chaque cloison; B, des rameaux du faisceau substaminal placé derrière, lequel en donne fréquemment; C, des fais- ceaux venant des parois externes des carpelles de droite et de gauche, on sera convaincu que ces trois sortes de rameaux ne peuvent faire partie de simples feuilles repliées sur elles-mêmes et soudées latéralement. » 7° Enfin, parmi ces faisceaux qui viennent des parois carpellaires externes de droite et de gauche, il en est qui traversent la cloison diago- nalement, et qui, venus du carpelle de gauche, je suppose, vont se ter- miner au faisceau qui donne insertion aux ovules du carpelle de droite; ce qui est tout à fait contraire à la théorie. » Il y aurait encore quelques autres considérations à faire valoir, mais je suis obligé d'abréger. Ce qui précède suffit pour montrer que l'ovaire infère du Clivia nobilis n'est point le résultat d'une agrégation de feuilles modifiées, mais qu'il est une forme de la ramification appropriée à la re- production sexuelle. » MINÉRALOGIE. — Mémoire sur l'existence, les propriétés optiques et crislatlogra- phiques, et la composition chimi(jue du microcline, nouvelle espèce de feld- spath triclinique à base de potasse; par M. Des Cloizeaux. « Eu faisant mes recherches optiques sur les diverses espèces du groupe des feldspalhs, j'avais plusieurs fois remarqué que des échantillons, généra- lement considérés comme appartenant à l'orlhosc, parai.ssaieut offrir cer- taines anomalies qui ne iiouvaicnt s'expliquer qu'en les rapportant à une forme triclinique. Cependant l'angle des deux clivages principaux p et g' de la plupart de ces échantillons ne s'éloignait pas plus de 90 degrés que celui { 886 ) d'un grand nombre de variétés réellement clinorliombiqiies où les surfaces de clivage sont tant soit peu raboteuses, ce qui est le cas le plus ordinaire. » Breithaupt avait bien cherché déjà à séparer de l'orthose, fous le nom de niicroctine, le feldspath chatoyant de la syénite zirconienne de Fredriks- wern, en Norvège; mais j'ai fait voir, depuis plusieurs années, que ce feld- spath est, en réalité, un orthose remarquable seulement par la forte pro- portion de soucie qu'il renferme. » Le véritable inicrocline (car je |)ropose de conserver ce nom, qui se trouvait sans emploi et qui exprime bien la faible obliquité des clivages p etg') est stu'tout caractérisé par ses [)rincipales propriétés optiques biréfrin- gentes. On le rencontre, au milieu des granités, des pegmatites et des gneiss, en masses plus ou moins développées et en cristaux généralement volumi- rieux, dont l'aspect rappelle absolument celui des cristaux d'orlhose sim- ples, ou hémitropes à la manière des échantillons de CarlsbaJ. Les plus complets, qui offrent la combinaison des formes intg^g' "gpa'a^b^, ap- partiennent à la variété verte connue sous le nom d'amazojiile (pierre des Amazones). Outre les clivages principaux p et g* , dont le premier est trés- notablement plus net que l'autre, il s'en produit généralement un troisième, encore facile et à surfaces éclatantes, suivant la face prismatique de gau- che m; quelquefois même on en observe un quatrième, parallèle à la face de droite t; mais ces deux derniers ne peuvent pas constituer un caractère distinctif, puisqu'on les rencontre aussi dans de véritables orthoses. Quel- ques-unes des incidences, mesurées sur des fragments de clivage, à cause de la difficulté de les obtenir sur de gros cristaux à surfaces plus ou moins ondulées, sont excessivement voisines de leurs correspondantes dans l'or- those. J'ai obtenu en moyenne : Sur un microcline blanc d'Everett Sur des amazdnites : en MassacliuseUs : ing^ sur t = 60° 58' m g' adj. = 1 ig" i i' pg' à droite = 90° 16' mfadj. = iiS°3i' prn antér. = 1 1 1°38' pm antér. = 111° iij' pt antér. =; 1 12° 17'. » Le plan des axes optiques est légèrement oblique au clivage g' , qu'il rencontre suivant une ligne faisant un angle de 5 à G degrés avec l'arête obtuse g' p et s'incliuant d'nvanl en arrière, comme dans l'orthose (l'incli- naison des deux plans est de 82 degrés à 83 degrés). La bissectrice obtuse est posUive et, au lieu d'être perpendiculaire à g\ elle fait un angle d'en- viron i5°26' avec la normale à ce plan. ( 887 ) » En examinant dans l'huile, au microscope polarisant, des lames amin- cies suivant g' et tirées de variétés stilfisainmeiit homogènes, on peut, en général, amener dans le champ du microscope l'hyperbole cpii correspond à chacun des axes opticpies. On trouve alors que l'une des hyperboles tra- verse des anneaux très-dilatés et qu'elle est située, en moyenne, à 36° 8' de la normale à la plaque, tandis que l'autre traverse des anneaux étroits et s'écarte de cette normale d'environ 67 degrés, pour les rayons rouges. La première hyperbole qui, seule, est visible dans l'air, y fait avecla normale un angle de 5g à 60 degrés. » En opérant sur des plaques d'une belle amazonite verte de Mursinsk, Oural, rendues sensiblement normales au plan des axes optiques et aux bissectrices aicjué et obtuse, j'ai trouvé : » Autour de la bissectrice aiguë négative; p > f , à /jS degrés du plan de polarisation, les anneaux des deux systèmes ayant le même diamètre et la même forme, et étant traversés par des hyperboles bordées de couleurs symétriques et de même intensité. l" plaque, légèrement oblique a' plaque, un peu oblique au plan des axes. au plan des axes, _ I 44" 3o' d'un côté, l 44" 26' d'un coté, I 43°24' de l'autre côté. ( ^^"^1' de l'autre côté. 3H„...= 87''54'. 2H..,.= 88"8'. » Dispersion horizontale notable, lorsque le plan des axes est parallèle ou perpendiculaire au plan de polarisation. » Autour de la bissectrice obtuse positive; p "o 20, 3o 20,92 Oxyde fcrrique 0,^4 * 0,28 Potasse i5,6o '3,00 10,95 Soude 0,48 1 ,06 3,95 Perte au feu o,35 » 0,20 loi ,17 loi ,4i 101 ,20 Densité 2,54 2,5^6 2,57 » La couleur verte des aniazonites n'est pas due à de l'oxyde de cuivre, comme on l'avait cru jusqu'ici; car toutes se décolorent par une simple calcination. o ASTRONOMIE. — Observations faites à l' Observatoire de Toulouse avec le grand télescope Foucault. Noie de M. F. Tisserand. « Je suis heureux d'annoncer à l'Académie que le grand télescope Fou- cault, de o'",Ho d'ouverture, est en fonction à l'Observatoire de Toulouse de- puis le i''' février dernier; je suis très-satisfait des qualités optiques du mi- roir : je vais donner ici un résumé succinct des observations que nous avons pu faire jusqu'ici avec ce bel instrument. Nous l'avons employé à l'étude de la grande nébuleuse d'Orion, à l'observation des satellites d'Uranus et à celle des passages des satellites de Jupiter sur le disque de la planète, ou de leurs occultations parce disque. u Nébuleuse d'Orion. — Pour étudier cette nébuleuse, j'ai fait construire une grande carte contenant les i55 étoiles dont M. O. Struve a fait con- naître les positions, dans les Mémoires de l' Académie de Saint-Pétersbourg, 7* série, t. V. Nous avons étudié de j)référence les étoiles que M. Struve a indiquées comme variables, ce qui est un des faits les plus intéressants dans l'histoire de cette nébuleuse ; nous avons commencé à dessiner les contours de la nébideuse, et enfin nous avons marqué un certain nombre d'étoiles qui n'existent pas dans le Catalogue de M. Struve. Ce travail, commencé le 17 février, continué jusqu'à la fin de mars, sera poiu'suivi quand on pourra observer de nouveau la nébuleuse à une hauteur suffisante. Les chiffres et lettres qui suivent sont ceux du Catalogue de ]\I. Struve. » L'étoile 11 a été vue le 1 7 et le ai février, à l'extrême luuite de la visi- ( 892 ) bilité; les jours suivants, même quand le ciel était le plus beau, on n'a pas pu l'apercevoir ; nous étions vraisemblablement à peu de distance du mini- mum de cette étoile qui, d'après M. Struve, est de 12* grandeur dans son plus grand éclat. L'étoile 78 n'a pu être aperçue; d'après le même astro- nome, elle diminue de la 12^-1 3'' grandeur jusqu'à l'invisibilité; l'étoile 75 était, le i4 mars, de i4^-i5^grandeur; à son maximum, elle est de 11''. L'é- toile "V, indiquée par M. Struve comme étant de 1 3*- 14" grandeur, doit être variable; on l'a vue extrêmement faible le 24 février; dans la suite, elle était tont à fait invisible; il convient peut-être de remarquer que cette étoile est l'iuie des cinq que le Catalogue de M. Struve contient en plus de celui de Herschel ; si l'étoile est réellement variable, comme nous le pen- sons, elle pouvait être à son minimum lors des observations de Herschel, et passer inaperçue. » Nous avons marqué 32 étoiles qui ne figurent pas dans le Catalogue de M. Struve; sur ces 32, i5 se trouvent dans le Catalogne de Bond [annales of tlie aslronomkai Observatoij of Harvard Collège, vol. V); les 17 autres, qui n'existent dans aucun des deux Catalogues précédents, sont générale- ment très-faibles; il y a toutefois une exception pour deux d'entre elles, dont voici les coordonnées estimées : Aa = -!-l8o", A^ = — 180", Aa = -ilo", A^ = — 480". » Ces coordonnées sont les différences d'ascension droite et de décli- naison entre les deux étoiles et G' Orion; la première de ces étoiles était très-belle, i3^ grandeur, le 17 février; le i4 et le 26 mars, elle était de- venue extrêmement faible; elle est très-probablement variable. Quant à la seconde, elle est très-belle, 13" grandeur, presque aussi belle que l'étoile voisine 55 de M. Struve. » Je dois reconnaître que je n'ai pas pu retrouver toutes les étoiles de Bond, surtout dans les environs du Trapèze. » J'ai été assisté dans ce travail par M. Perrotin. » Salelliles cVUramis.— Notre télescope nous les montre très-bien, surtout Titania et Obéron; Ariel et Uinbriel ne sont visibles que quand ils ne sont pas trop voisins de la planète. A la fin du mois de février, j'ai pu faire trois mesures de l'angle de position d'Obéron et une de ïilania. Voici les me= sures P des angles de position observés ; t désigne le temps moyen de Toulouse et O-C le résultat de la comparaison des observations avec les ( 893 ) Tables publiées l'an dernier par M. Newcomb : 1870. t. P. 0 — C. Il m o o , Février?.! 12.40,0 Obéron i83.38 -+-3.?. 24 1 1 . i3,,') Titania i35. 7 — i . 3?, 24 11.34,9 OlxTon (S5.36 — i.36 28 11.16,7 ObcTon 357.00 — 0.33 » Passage des satellites de Jupiter sur le disque; occultations par te disque. — A la fin du Chapitre XV du Livre VIII de la Mécanique céleste, Laplace re- commande ce genre d'observations, beaucoup trop négligé, dit-il, par les astronomes. J'ai commencé ces observations avec notre grand télescope; celles que j'ai pu faire jusqu'ici sont rapportées dans le tableau suivant. 1876. SATELLITE. (;nOSSlSSEMF.ST PHÉSOMKNE. CONTACT. T. P. Février 12. 170 l'.T. i'-"' contact. 3<' h ui s 17. 3 '(.29, 4 17.39.38,6 Février 33. 11. 170 P.E. 2"= contact. 16. g. 35, 3 ! ' Février a S. 336 P. I. i=r contact. i5.5i .58,0 i5.56.i5,3 Février 3g. 335 O.E. 2'' contact. 15.27.33,6 Mars 7 . 170 O.E. i'^"' contact. 17.15. 4,7 17.18.51,1 Mars 8. 170 P. K. i^r contact. 3" 14.20. 16,0 14.23.40,5 Mars i',. ni. 335 O.I. l'^r contact. 3<-' » 16.36.37,4 16.54.37,5 h m s 16.37.55,6 16.55.53,8 Avril 7. Avril 7. 3.35 355 P. I. P: E. i" contact. t" » i^r contact. 3» i3.5o. 18,5 i3.55. 16,7 i5.5S.ig,g 16. 3.34,0 i3.5o, 5,7 i3. 55.18,7 i5.58.i3,5 16. 3.17,5 Avril 8. 1 335 O.E. i"^'' contact. l3.33.28, I 13.25 47-6 i3 33.3o,8 i3.2fi. 5,3 » La première colonne contient la date; la seconde, le satellite observé; la ( 894 ) troisième, le grossissement employé ; la quatrième, le phénomène ; la lettre P indique un passage, O une occultalion, I une immersion, E une émersion; dans la cinquième colonne, se trouve l'indication du contact. On a observé les deux contacts quand l'état du ciel l'a permis. Dans la colonne suivante, figure le temps moyen de l'observation faite par moi avec le télescope; la dernière contient le temps moyen des observations correspondantes, faites par M. Perrotin, avec notre équatorial de 4 pouces, et un grossissement de 240 diamètres. » Les premiers contacts dans les émersions, et les deuxièmes dans les immersions (passages ou occultations) sont très-faciles à observer, surtout à cause de la différence de teinte du satellite et de Jupiter. On peut les ob- server très-probablement à deux ou trois secondes près pour le premier satellite : c'est ce que montre le tableau précédent, quand on compare les observations correspondantes, faites le '^ et le 8 avril par M. Perrotin et par moi. Les autres contacts présentent plus de difficultés. » M. DcMAs fait hommage à l'Académie de ses « Études sur le Phylloxéra et sur les sulfocarbonates ». MÉMOIRES PRÉSENTÉS. MÉCANIQUE. — Recherches sur le balancier compensateur de M. Winncrl. Note de M. Caspari, présentée par M. Yvon Villarceau. (Extrait par l'auleur.) (Commissaires : MM. Villarceau, Phillips, Resal, Bréguet.) « Pour réaliser, dans les chronomètres de précision, l'égalité de marches à toutes les températures, on adapte à ces appareils des balanciers com- pensateurs dont le moment d'inertie devrait être calculé de telle sorte qu'il restât dans un rapport constant avec le moment de l'action du spiral réglant. Le balancier, formé de deux lames bimétalliques circulaires, réalise souvent cette égalité d'une façon imparfaite : il a, de plus, l'inconvénient de se déformer sons l'influence de la rotation et de produire ainsi une pertur- bation dans l'isochronisme du spiral. On peut approcher davantage de la compensation parfaite, mais en sacrifiant l'isochronisme rigoureux, ou par le moyen de dispositions additionnelles fort compliquées. Le balancier ( 895 ) exp('rimenlé par M. Winnerl permet d'obtenir plus facilement la compen- sation, par des moyens fort simples et sans sacrifier risochroiiisme le plus rigoureux. » Je montre que, dans ce balancier, la variation du moment d'inertie sous l'influence des variations de température se compose de deux termes principaux, l'un proportionnel à la température, et l'autre à son carré : je donne les formules pour calculer les valeurs numériques du moment d'inertie et de ses variations sous l'influence de la température, en me basant sur la théorie des lames bimétalliques telle qu'elle a été expo- sée par M. Yvon Villarceau dans ses Recherches sur le niouvemenl et la compensation des chronomètres (Annales de l'Observatoire de Paris, t. Vil). Je rappelle c[ue c'est la variation de l'élasticité sous l'influence de la tem- pérature qui est la cause principale des changements de marche dans les montres. » J'indique comment la théorie permet de trouver la forme la plus con- venable à donner aux masses compensatrices pour obtenir, avec lui balan- cier d'un poids donné, le maximum d'efficacité : la forme la plus conve- nable, dans le cas du balancier Winnerl, est la forme conique. » Les valeurs trouvées du moment d'inertie et de ses variations servent à calculer les déplacements qu'on doit donner aux masses pour réaliser l'égalité des marclies : après avoir rappelé que l'égalité de marche obte- nue pour trois températures s'étend sensiblement à toutes les tempéra- tures intermédiaires, je divise le problème de la compensation en deux parties : » 1° Obtenir l'égalité de marche diurne pour les deux températures extrêmes, zéro et 3o degrés, par exemple. On observe les marches du chro- nomètre à ces deux températures extrêmes; puis on répète les mêmes ob- servations, après avoir donné aux masses compensatrices un déplacement connu. On calcule, à l'aide des formules, le déplacement qui rendrait ces marches égales et l'on effectue ce déplacement. » 2° Les marches à zéro et 3o degrés étant égales, produire l'égalité de marche à une température intermédiaire donnée. Je donne les formides pour trouver à la fois l'inclinaison à donner aux vis qui portent les masses, et le déplacement des masses sur ces vis, pour conserver la compensation aux extrêmes, tout en la réalisant pour les températures moyennes. » Un chronomètre a été expérimenté, dans ces conditions, au Dépôt de la Marine. Nous donnons ci-dessous ses marches diurnes, en regard des C.R.,1876, 1" iimejir«.(T. LXXXll, N« IC.) ' ' <^ ( 896 ) températures auxquelles il a été soumis (ces marches sont des avances) : Températures. Marches. o s 1875. Septembre 28 à Octobre i o i ,o3 » Octobre i » 4-- •• '8 o,83 4 .. 8 18,5 i,o5 » » 8 « 12 17 1 ,28 » » 12 0 i5 3o i,5o » » i5 » 18 3o 1 ,3o » 11 18 » 28 16,5 o >74 » L'état d'isochronisme du spiral était : retard des petits arcs = o%5. Outre l'avantage d'un réglage facile aux températures, ce balancier pré- sente la précieuse propriété d'être très-peu déform.ible par les flexions dues au mouvement de rotation. En calculant l'influence de ce mouvement sur la durée de l'oscillation, voici les résultats que l'on obtient : » L'épaisseur des lames bimétalliques est de o'"™,^,^, dont o,32 d'acier et 0,43 de laiton : ce sont les proportions qui correspondent au maximum d'efficacité, comme l'a montré M. Yvon Villarceau. » J'ai calculé la courbure qui en résulte pour les lames bimétalliques, en prenant pour coefficients d'élasticité de l'acier et du laiton :2o,5 x 10' et II X 10"; et, en appliquant les formules qui donnent la perturbation de la durée des oscillations, je trouve qu'aux amplitudes successives de — et -, les petits arcs correspondant à ce dernier nombre donnent, sur les autres, une avance diurne de 2%5. Dans les mêmes circonstances, le balan- cier circulaire, d'après les recherches de M. Phillips, doruierail i i%2j c'est- à-dire plus du quadruple. Si l'on ajoute à ces2%5 la perturbation due à l'inertie du spiral et qui est de 1% on trouve lui total de 3',5. Dans la pra- tique, les amplitudes ne varient pas de plus de y en trois ans et les 3% 5 se réduisent alors à o%87 : cet état d'isochronisme est très-suffisant. Ce balancier se prêtera donc très-bien à l'emploi des spiraux théoriques in- ventés par M. Phillips. » PHYSIQUE. — Conclusions des mesures actinométriques faites au sommet du mont Blanc. Mémoire de M. J. Violle. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Commission du prix Bordin.) » Des expériences directes nous ont appris que la vitesse de refroidisse- ment, dans le vide, de l'un ou l'autre des deux thermomètres employés à la ( «97 ) cime du mont Blanc et aux Bossons, est égale à o,220, lorsque l'excès 0 est peu consiJéiable. Les excès observés dans le vide auraient donc été, l'en- ceinte maintenue à zéro : 6 55?. A la cime 0, = — '■ = 2q°, •i8j 0,22 J ' ' ' 5 , 54o _ _ Aux Bossons 0, = = ao", lo 0,22 » Dans une précédente Communication, j'ai indiqué une autre méthode pour déterminer la température qu'accuserait, dans le vide, un thermomètre soumis à l'influence delà radiation solaire. Cette méthode consiste à opé- rer avec un autre thermomètre, de dimensions différentes, et à comparer les températures accusées au même instant par les deux instruments (i). Nous pouvons appliquer ici ce mode de calcul à la détermination de 0^ : les observations de M. Margottet, au glacier dos Bossons, nous foiirnissent toutes les données nécessaires; nous y trouvons en effet qu'à 3''5i'" le thermomètre Baudiu 5/(22 indiquerait 12°, 75 (valeur déduite par interpo- lation), tandis que le thermomètre Baudiu 5423 marque 10°, 8. Or ces deux thermomètres ont poiu- rayons respectifs de leurs réservoirs 4°""j4 et 3 mil- limètres. On peut donc, dans l'hypothèse admise sur la perte par l'air, prendre pour valcin- de réchauffement, dans le vide, l'une ou l'autre des deux expressions égales 12,75 + -Pj i2,75''"»= to»«-+- i^ io,8'-=", expression dont l'égalité même détermine la valeur de 7/j. Cette valeur étant ainsi fixée, on trouve immédiatement 02= 25°, 06. » Malgré l'accord que nous avons toujours ainsi rencontré entre les deux méthodes, il y a, dans le principe même de la mélhode des deux thermo- mètres, une difficulté théorique que nous ne nous sommes jamais dissi- mulée et qui la constitue inférieure au procédé basé sur la détermina- tion de V +-U. (i) Je profite de roccasion pour rétablir une phrase à ce sujet, omise dans ma Note du 2g juin 1874 Comptes rendus, t. LXXVIIIj : p. 1818, liyne 4> "près ces mots \'vyic»% observé, ajoutez avec deu\ boules isolées parfaitement sphcriques, les température» dans l'air seraient donc encore égales; mais l'expérience montre que la ])crle par l'air, pour nos iherniomètrei, est presque exactement en raison inverse de R'. On aurait donc dans le vide... iiC... ( 898 ) » Revenons donc à ce procédé et calculons les excès dans le vide pour les différentes altitudes déjà considérées, l'enceinte étant toujours supposée à zéro : Altitudes. 0 y o o Limite de l'atmosptière » 3i,63 2,540 Cime du mont Blanc 48ïo"' "^Sil^ ^jSga Grands-Mulets 3o5o 28,18 2,262 Glacier des Bossons 1200 25, 18 2,022 Cote de Paris 60 21,73 i)74^ » J'ai mis à côté les valeurs de ç déjà trouvées, parce que la grandeur de q est la véritable mesure absolue du rayonnement solaire en un point cou- sidéré. Les nombres inscrits dans la colonne des 0 sont évidemment pro- portionnels à ces valeurs de q; et le coefficient de proportionnalité, indépen- dant des instruments employés, est, d'après les nombres précédents, égal à 1 3 environ. Je dois ajouter toutefois que la valeur exacte de ce coefficient est probablement un peu plus élevée, toutes les causes d'erreur tendant à faire trouver pour 0 des nombres trop faibles. L'influence du rayonnement de la partie du ciel voisine du Soleil était négligeable à l'heure des observa- tions : elle se traduisait à peine ])ar o", i dans réchauffement du thermo- mètre. Si donc on admet l'exactitude de la loi de Didong et Petit à toute température, on appliquera facilement, aux résultats qui précèdent, les formules connues, et l'on trouvera, pour la température effective du Soleil, i5oo degrés environ, ce qui nous ramène toujours, pour la température moyenne probable de la surface, à lui nombre compris entre 2000 et 3ooo degrés. » BALISTIQUE. — Nouvelles recherches sur les effets de la poudre dans les armes. Mémoire de M.E. Saukac, présenté par M.Resal. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Morin, Berthelot, Resal.) « 1. Dans un Mémoire précédemment présenté à l'Académie, j'ai essayé d'établir, en les basant sur la Thermodynamique, des formules donnant la vitesse initiale du projectile en fonction explicite des éléments variables du tir. Les résultats obtenus s'accordent avec les faits; mais, par suite d'hypothèses restrictives, ils ne constituent qu'une approximation à la- quelle il n'est pas permis de s'arrêter quand on veut étudier dans toutes leurs circonstances les lois du mouvement du projectile et, notamment, celle suivant laquelle varie la pression intérieure. ( ^99 ) » 2. J'ai, en effet, négligé, pour établir l'équalion du nioiivement, les mouvements propres des produits de la combustion et la variation de la vitesse de combustion de la poudre sous la pression variable de la détente. De |)lus, l'analyse adoptée pour intégrer celte équation par a|)proximation, n'étant pas applicable aux premiers instants du mouvement, ne permet pas d'établir la loi des pressions au moment où se produit le maximum des effets destructeurs de l'arme. » 3. Dans ce nouveau travail, je tiens compte des circonstances pré- cédemment négligées, et je trouve que l'équation du mouvement est, dans tous les cas, celle que M. Resal a obteiuie dans ses Rcchcrclics sur le mouve- ment des projectiles . » La relation suivant laquelle la vitesse de combustion de la poudre dépend de la pression extérieure n'est pas connue. En supposant, par approximation, qu'elle est proportionnelle à une puissance positive de la pression, j'obtiens l'équation du problème en tenant compte de toutes ses conditions. » L'intégration s'effectue complètement, par séries, à l'aide de certaines fonctions définies par un système d'équations différentielles. Ces fonctions sont purement numériques et complètement indépendantes des éléments du tir. Elles constituent des transcendantes spéciales dont on forme des tables suivant un mode de calcul exposé dans ce Mémoire. » 4. J'obtiens ainsi de nouvelles formules représentant les vitesses et les pressions, et j'en déduis les lois suivant lesquelles ces quantités dé- pendent non-seulement des conditions du chargement, mais encore de la nature de la poudre et de la forme des grains qui constituent la charge. » Un des résultats de cette théorie est le calcul de la pression maximum produite dans une bouche à feu, à l'aide des données suivantes dont la détermination n'exige que des expériences de laboratoire : » 1° La chaleur de combustion de la poudre; » 1° Le volume des gaz ])ermanents qu'elle produit; » 3° La vitesse de combustion à l'air libre. » Le chilfre auquel on arrive ainsi s'accorde exactement avec celui qui résulte de déterminations directes, faites avec des manomètres à écra- sement. » ( 900 ) MÉTÉOROLOGIE. — Sur Cozone de l'air nlmospltérique. Note de M. Marié- Davy, présentée par m. P. Thenard. (Commissaires : MM. Fremy, Ed. Becquerel, P. Thenard, Berthelot.) « La nature de l'ozone et son existence même ont été très-controversées parmi les chimistes. Si la question ne nous semble plus discutable après les travaux de MM. Thenard, il n'en est pas de même de l'existence régu- lière de cet agent dans l'air atmosphérique. Quelque opinion qu'on pro- fesse à cet égard, la valeur des indications des papiers ozonoscopiques n'en est pas moins très-réelle au point de vue de la Météorologie et de la prévision du temps. Les observations simultanées faites dans les écoles normales primaires de France ont, en effet, montré que, toutes les fois que le centre d'un mouvement tournant passe dans le nord du lieu d'observa- tion, les papiers se colorent plus ou moins fortement, et qu'ils restent à peu près inaltérés quand le centre passe dans le sud, quelle que soit d'ail- leurs la force du vent. Quand une bourrasque vient du large, les boussoles commencent à s'agiter plusieurs join-s avant l'arrivée de la tourmente. Les papiers ozonoscopiques parlent un peu plus tard; mais leurs indications ont, en France du moins, presque la valeur de celles du baromètre. On comprend dès lors que, malgré l'imperfection des procédés d'observation, les constatations ozonoscopiques soient faites dans presque tous les obser- vatoires. » Les papiers iodo-amidonnés présentent cependant de grands défauts : leurs indications dépendent, non-seulement de la richesse de l'air en ozone ou en quelque autre produit équivalent par son effet, mais aussi de la vitesse de l'air; en sorte que les comparaisons sont très-incertaines. D'un autre côté, l'air et la lumière les décolorent, et leur échelle est arbitraire. » Le papier Houzeau n'obéit qu'à l'action de l'ozone; mais il a, d'autre part, tous les défauts du papier Schœnbein et il est moins sensible. )) L'importance que nous attachons à l'ozone, comme donnée météoro- logique, nous a fait rechercher, depuis longtemps, un procédé de dosage qui soit approprié aux exigences des observatoires. L'ozone, s'il existe dans l'air, s'y trouve en très-petite quantité; il fallait donc d'abord em- ployer, pour le recueillir, un réactif assez sensible pour que l'air, en tra- versant rapidement un faible volume, s'y dépouillât complètement de son ozone; il fallait ensuite, pour doser cet ozone, un réactif qui en décelât les plus faibles traces. ( cjoi ) » Nous avons commencé par faire passer l'air dans un tube contenant du coton imprégné d'une solution d'iodure de potassium, additionnée d'empois d'amidon. L'action est rapide et nette; mais l'iodure d'amidon manque de stabilité; l'amidon hii-mème s'altère au contact des produits pyrogénés de l'air, en sorte que la coloration prend un ton rouge, qui nuit à la précision du dosage. Nous avons alors songé à l'acide arsénieux, em- ployé par MM. Thenard; mais MM. Thenard disent, dans leur Mémoire, qu'il faut agiter pendant plusieurs minutes l'air ozonisé, en présence de la solution clilorhydrique d'arsenic, pour que l'absorption soit complète; ce mode opératoire devenait imj)raticable pour nous. Nous avons essayé, sans grand succts, de substituer l'arséuite de potasse neutre, pur ou addi- tionné de carbonate d'ammoniaque, à la liqueur arsénique acide. C'est alors que nous avons songé à associer la rapidité d'action de l'iodure de potas- sium à la stabilité de l'action arsenicale, en mêlant, dans nos barboteurs, l'iodure pur à l'arséuite de potasse également neutre et pur. L'absorption de l'ozone est alors assez rapide, pour qu'en faisant i)asser de 200 à aSo litres d'air par heure, dans deux barboteurs contenant chacun 20 centimètres cubes du liquide actif, le second barboteur n'accuse presque rien après dix ou douze heures de barbotage continu. La presque totalité de la sub- stance active de l'air a été retenue par le premier. Nous conservons cepen- dant le second, comme témoin. Des essais préalables nous ont d'ailleurs montré que l'azotite d'ammoniaque est sans action sur l'iodure, en sorte que l'azotite de l'air, s'il est retenu, n'est pas dosé. Resterait donc le chlore, s'il en existe à l'état de liberté dans l'air. Nous avons soumis nos essais à M. Paul Thenard, qui a bien voulu donner immédiatement des ordres pour que la vérification en fût faite dans son laboratoire. Nous pouvons donc esjjérer que les imperfections que pourrait présenter le procédé seront écartées, et que les météorologistes seront dotés d'un procédé pratique de dosage du principe oxydant de l'air atmosphérique. » Voici comment nous opérons. L'air est mis en mouvement par une trompe; nos barboteurs sont formés de tubes de platine, dont la partie renflée et percée de trous fins jjlonge au fond d'une sorte de flûte à Cham- pagne, profonde de 12 centimètres. Chacun d'eux reçoit 20 centimètres N cubes d'une solution d'arsénite de notasse neutre, et a centimè- 2000 ' très cubes d'une solution de 3 grammes d'iodure de potassium dans 100 grammes d'eau. Soir et matin, les appareils sont enlevés pour le do- sage, puis remis en place après renouvellement des liqueurs. La liqueur arsenicale a été titrée à l'avance, et, comme elle s'affaiblit graduellement. ( 902 ) son litre est déterminé chaque jour par M. Albert Lévy, clKirgé du labora- toire de Chimie à Montsouris. i centimètre cube de la liqueur, en suppo- sant son titre exact sans correction, correspondrait à j— de milligramme d'oxygène, et dans le dosage on peut compter sur près de ^ de centimètre cube, c'est-à-dire environ sur j^ de milligramme. » Après le passage de l'air, le tube de platine est enlevé de chaque bar- boteur et égoutté sans lavage, pour ne pas augmenter le volume du liquide et, par suite, la correction de teinte. On verse dans chaque verre lo gouttes de carbonate d'ammoniaque en dissolution, pour empêcher l'action de l'air sur l'acide iodhydrique qui se formera, et 2 centimètres cubes d'un N empois d'amidon à i pour 100; puis on porte sous la burette d'iode On verse l'iode jusqu'à l'apparition de la teinte sensible ; on remet le tube de platine en place pour le laver ainsi que le verre avec la liqueur arseni- cale oxydée : quelques gouttes d'iode font reparaître la teinte sensible. » La correction due à cette teinte variant avec le volume de la liqueur et avec l'état de l'empois, on la détermine chaque fois en opérant sur un égal volume d'eau distillée, ayant reçu la même quantité d'iodure, de car- bonate et d'empois. La différence entre le volume d'iode employé et celui qu'exige l'arsénite non altéré par le passage de l'air donne la proportion d'arsénite oxydé et, par suite, le poids d'oxygène absorbé. » C'est par cette méthode que M. Albert Lévy, aidé de M. Allaire, a obtenu les nombres contenus dans la colonne d'ozone du tableau résumé des observations météorologiques, faites à Montsouris en mars dernier. Ces nombres sont les moyennes du jour et de la nuit. En groupant ensemble, d'une part les dosages de nuit, et de l'autre les dosages de jour, on trouve que, du 1 5 au 3 1 mars, la moyenne des premiers, 0""^, 76, est notablement plus faible que la moyenne des seconds, i'^^,i'5 par 100 mètres cubes d'air atmosphérique. Le volume d'air sur lequel on opère, à chaque fois, varie de 2 à 3 mètres cubes. » PALÉONTOLOGIE. — Les Eléphants du monl Dol. Essai d'oicjanocjénie du sys- tème des dents mâchelières du Mammouth (troisième Communication) (i); par M. SiRODOT. (Renvoi à l'examen de M. P. Gervais.) « Quatrième phase. — La surface d'usure atteint la base de la dernière racine. L'examen comparé des pièces en parfait état de conservation met (i) Voir les Comptes rendus, séances des 2'j mars et 10 avril. ( 9oi ) eu évidence un fait aualoiuique intéressant ; il lait la preuve que, alors meiue que la surface de trituration est descendue au-dessous du niveau du collet dans la partie antérieure de la dernière racine, l'ossification des molaires de la mâchoire inférieure n'est pas encore définitivement complétée. I/état d'ossification à ce degré d'usure, la manière dont s'est opéré le remplis- sage de la vaste cavité qui, dans la phase précédente, occupait la base de Ja dernière racine, les aspects variés qui eu résultent pour la surface de trituration méritent d'être signalés. » L'inégalité dans le progrès de l'ossification, aux molaires correspon- dantes des deux mâchoires, paraît résulter d'une très-grande différence dans le volume de la dernière racine, beaucoup |}lus grosse à la molaire infé- rieure. Chez celle-ci seulement, l'extrémité libre est encore creusée, dans son axe, d'un canal à section elliptique plus ou moins aplatie, et conune, à un état plus avancé, ce canal aura disparu, il faut en conclure qu'il était en- core occupé par les derniers vestiges du bulbe dentaire. » Le fait du prolongement des lobes intercollinaires, pour contribuer au remplissage de la cavité dont la base des racines est primitivement creusée, est d'autant plus accusé que la racine est plus volumineuse; c'est donc dans la dernière racine des molaires inférieures qu'il en faut cherclier la vérification : sur une troisième molaire, les extrémités des lobes se trouvent à plus de 3 centimètres au-dessous du collet de la racine. Le Ijord libre de ces lobes offre, le plus souvent, une échaucrure médiane qui les divise en deux parties latérales, plus ou moins profondément séparées. « Les aspects variés que présente la surface de trituration résultent pré- cisément de ces dispositions : en avant, un espace semi-elliptique d'ivoire pur; plus loin, des îlots d'émail circonscrivant le cément; en arrière, les collines à l'état normal indiquent que la section passe au-dessous des lobes intercollinaires, coupe ces lobes, ou, enfin, se trouve encore au-dessus du collet. Lorsqu'aux molaires supérieures l'obliquité de la surface de tritura- tion sur les faces latérales est prononcée, les figures de l'émail deviennent caractéristiques : du côté de la face externe se trouvent des îlots d'émail, et, de l'autre, une ligne d'émail continue à la limite du cément et repliée en zigzag. » La dent, réduite à sa dernière racine, touche au terme de ?a durée. Sa chute, hâtée |)ar un travail de résorption qui s'élcnd sur toute la par- tie engagée dans le maxillaire, se fait au moment où l'usure dépasse le ni- veau du lobe inlercollinaire moyen. » La face postérieure de tous les chicots |)résente une facette concave, C.R.,lS90, iT Stmetlre.^J. I.XXXU, ^^ 10., I I '7 ( 9o4 ) polie, produite par le frottement contre la face antérieure de la molaire suivante. Cette circonstance sera prise en considération, pour fixer le mode de remplacement des molaires dites de lail. » Résumé. — Les quatre phases que je me suis appliqué à décrire, aussi exactement que possible, peuvent être considérées comme les origines de quatre périodes, entre lesquelles se partage la durée de la dent. Ces pé- riodes comprennent : la première, le développement jusqu'à l'apparition des premières traces d'usure au sommet antérieur de la couronne, premier point où l'ossification est déterminée; la seconde, l'usure de la région an- térieure de la dent, pendant que se poursuit l'ossification de la région pos- térieure et la solidification des premières racines; la troisième, la chute des premières racines, pendant que les dernières se complètent; la çpia- trième, le complément de la solidification de l;i dernière racine des mo- laires inférieures, l'usure de la base de cette dernière racine, quelle que soit la position de la dent et le travail de résorption qui hâte le moment de la chute. » Il en résulte : i°que le travail d'ossification s'étend progressivement, d'avant en arrière, suivant une ligne diagonale joignant le sommet anté- rieur à l'extrémité de la dernière racine; 2° que la durée de l'ossification est sensiblement égale à celle de la dent; 3° que, pendant toute la durée de l'ossification, les trois éléments histologiques qui y concourent restent en activité; 4° q*'e la dent commence à s'user aussitôt que la face antérieure est constituée par l'ossification complète du groupe des trois premières collines; 5° que l'usure et l'ossification s'accomplissent parallèlement pen- dant la seconde et la troisième phase; 6° que l'état le plus couiplet de l'ensemble des racines coïncide avec la troisième phase. » Anomalies des dents mdcheliètes du Mammouth. — Le parallélisme des collines se présente comme un fait si général, que les déviations du type ne peuvent être considérées que comme des anomalies; j'en signalerai quatre principales. » La plus faible, mais aussi la plus fréquente, réside dans des ondula- tions irrégulières des collines. Lorsqu'on a remarqué que ces ondulations sont d'autant plus accentuées que la dimension transversale des collines est plus grande, qu'elles apparaissent le plus ordinairement au sommet anté- rieur des molaires supérieures, il semble qu'il faut les considérer comme des déformations dues à une pression exercée sur les faces latérales, pendant la poussée d'éruption. Ces déformations sont la conséquence du degré encore peu avancé île l'ossification de ces collines. Aux molaires inférieures, ( 9o5 ) If li'pli Cl) forme de crochet qui se voit assez souvenl sur le bord iiilerne (le l'un des lobes de la troisième colline est un phénomène du même ordre. M Une irrégularité plus rarement observée résulte de l'existence, à l'état d'isolement, de demi-collines, c'est-à-dire de collines qui, affleuranl sur l'iuie des faces latérales, ne sont pas représentées sur l'autre, parce qu'elles s'arrêtent vers le milieu de la couronne. Comme le compte du nombre des collines n'est généralement possible que sur les faces latérales, il devient indis|)ensable de compter sur les deux faces pour éviter toute erreur. » Ces demi -collines se présentent parfois en série continue , trés- régulièrcmcnt disposées sur les deux moitiés latérales, les deini-coilines externes alternant avec les internes et séparées sur la ligne médiane par une bande ondulée de cément. La disposition anormale du bulbe dentaire correspondant à cette structure est exactement celle qui serait réalisée en supposant que le bidbe normal soit coupé par un plan médian, antéro-|)OS- térieur, vertical, et que l'une des moitiés ait avancé ou reculé sur l'antre de l'épaisseur d'une colline. Cette anomalie remarquable n'appar.iit ordinai- rement que sur une fraction plus ou moins considérable de la couronne. » Enfin, une quatrième anomalie non moins frappante se fait remarquer sur ime quatrième molaire inférieure, encore implatitée dans le fragment correspondant de la mâchoire; sur la ligne médiane antéro-postérieure de la surface de trituration, se trouve une bande continue d'ivon-e, avec une longueur égale à l'espace occupé par quatre collines; à cette bande mé- diane se rattachent trois demi-coUints d'un côté et quatre de l'autre; de plus, ces demi-collines alternent. Cet agencement est le résultat d'une double irrégularité du bulbe dentaire: les prolongements lamellaires de ce bulbe se sont dé|ilacés parallèlement sur l'une de leurs moitiés, et, de plus, se sont soudés dans toute leur hauteur sur la ligne médiane. » PAL.ï:0ETHN0L0G1E. — Noie sur la découverte d'une stalion humaine, de l'époque de la pierre polie, près de Belforl; par M. Cu. Grad. (Renvoi à l'examen de M. de Quatrefages.) « L'exploitation des carrières du mont de Cravanches, à 3 kilomètres de Belfort, vient d'amener la découverte d'une station humaine de l'époque de la pierre polie. Une faille, formée au contact des calcaires jurassiques de l'étage b.iilionien avec le terrain de transition du Salbert, à /|oo mètres d'altitude, offre une série de grottes spacieuses. Depuis nombre d'années, une de ces grottes a été convertie en caves à bière. Les autres, mises au jour il J17.. ( 9o6 ) y a quelques semaines seulement, renferment de nombreux squelettes hu- mains, en partie incrustés dans une formation de stalagmites et accom- pagnés de poteries grossières, avec des instruments en pierre et en os. Aucune observation d'un intérêt particulier n'a été faite dans la grotte con- vertie en cave à bière. Celles qui renferment les débris humains présentent une succession de trois salles principales, communiquant ensemble par d'é- troits couloirs. Elles sont très-accidentées, jonchées de blocs éboulés, rem- plies de stalactites et de stalagmites de l'effet le plus pittoresque. Sur certains points, stalactites et stalagmites se rejoignent de manière à former des colonnes. Sur d'autres points les dépôts calcaires dessinent des tentures et des draperies, qui continuent à s'allonger encore sous l'effet de l'infil- tration des eaux incrustantes. L'ouverture primitive de ces cavernes n'a pas encore été reconnue. On y pénètre par vni trou de mine ouvert par suite de l'exploitation des carrières servant pour la construction des fortifications du Salbert. La première salie mesure 3o mètres de longueur, sur une lar- geur de lo à 12 mètres, et 8 à lo de hauteur. Les autres salles présentent des dimensions semblables; mais tout l'ensemble est des plus accidentés. Certains couloirs sont si étroits, qu'un homme a de la peine à s'y glisser en rampant. Quelques-uns descendent verticalement à des profondeurs in- connues. » Dans les derniers temps de leur occupation par l'homme, les grottes de Cravanches ont dû servir de lieu de sépulture. J'y ai vu plusieurs sque- lettes étendus l'un à côté de l'autre et en partie incrustés dans le dépôt de calcaire en voie de formation. M. Félix Voulût, chargé des fouilles par la municipalité de Belfort, en a déjà retiré une douzaine de crânes bien con- servés. Ces crânes se rattachent au type mésocéphale et proviennent d'une belle race, au front élevé, à l'angle facial très-développé, à grande capacité cervicale. Les mâchoires sont presque toutes orthogonales et les arcades sourcillières ne présentent point de saillie prononcée. D'autres ossements empâtés dans une terre grasse, plastique, se trouvent en étal de conserva- tion moins satisfaisant. Outre les squelettes humains, les fouilles ont donné une mâchoire de chevreuil, une tète de cerf de grande taille, un squelette de loup encore complet, et qui paraît plus récent que les ossements hu- mains de la caverne. Il serait à désirer que les squelettes incrustés, encore en place dans la seconde chambre, fussent photographiés avant l'extraction. » Parmi les objets de l'industrie humaine et les instruments trouvés jusqu'à présent, je citerai notamment trois vases entiers en terre cuite, à anses mamelonnées, des couteaux en silex dont plusieurs retaillés, deux (907) atineanx plats en serpentiiip, des poinles de flèches en silex, des poinçons et des lames de poignards on os, des instrnments on corne de cerf, pareils à nos couteaux à papier, et dont on trouve Ie< analogues dans les con- slrticlions lacustres de la Suisse, enfin un collier de grains en os très-blancs et très-(iin-s, avec d'autres provenant de serpuies, d'apiocriniles fossiles on d'une ardoise dont les couches existent en place entre Giroinagny et Plancher-les-Mines, sur le versant méridional des Vosges. Les anneaux trouvés dans la première chambre, à gauche de l'entrée, sont trop petits pour avoir servi de bracelets et ressemblent davantage à nos racloirs de tanneurs. Quant aux vases, ils ont 8 à 10 litres de capacité et ne sont pas tous de même forme. L'un de ceux provenant de la première salle est cylindrique et à fond presque plat. L'autre est plus renflé et à fond arrondi. Tons ont été faits à la main et non tournés, munis de trois anses mamelonnées, avec trous horizontaux pour être suspendus, comme les po- teries des dolmens du Morbihan. Il y a aussi dans les deux chand^res les plus rapprochées de l'entrée actuelle des traces de foyers. Sans aucun doute, les fouilles que M. Voulot doit continuer à Cravanches, dès que seront terminées ses recherches du mont Vaudois, aux environs de Mont- béliard, amèneront des découvertes plus intéressantes encore. » M. L. S.4LTEL adresse une série de Notes relatives à la détermination des lieux géométriques. (Renvoi à la Section de Géométrie.) M. CoLLoxGVES adresse, |)ar l'entremise de M. du Moncel, un Mémoire concernant « le bruit de bourdonnement perçu au bout des doigts et dans le creux des mains ». (Renvoi à la Section de Médecine et Chirurgie.) MM. Ju.vr., A. Wacquez adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra. (Renvoi à la Comnnssion du iMiylloxcra.) CORRESPONDANCE. La Société de Gé<>or.\i>mie informe l'Académie qu'elle tiendra sa pre mière Assemblée générale de i '^^(i le mercredi 19 avril. (9o8 ) La SociiÉTÉ d'Horticulture de Florence adresse à l'Académie l'expression de ses sentiments de regrets à l'occasion de la mort de M. Jd. Biongniarl. M. BoRCHARDT, élu Correspondant pour la Section de Géométrie, adresse ses remercîments à l'Académie. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une brochure de M. Volpicelli^ portant poiu" titre « Con- struction, propriété et applications d'un inducteur électrostatique con- stant M. ASTRONOMIE. — Eléments de la nouvelle planète Una. Note de M. Peters, présentée par M. Le Verrier. « J'ai l'honneur de communiquer les éléments de la nouvelle planète, calculés d'après les observations des 24 février, 4 et i5 mars, et dont l'ac- cord a été vérifié par une position du 19 mars, la dernière que le mauvais temps m'ait permis d'obtenir. Époque : i8'j6, janvier 0,0, temps moyen de Berlin. Mo=3i3!54.'59i'8 ZS :=19I . 16. 8,8 \ Q= 12, 2.5o,4 Équinoxe moyen de 1876,0. i = 3.32. 0,4 ) ¥ = 3.39. 4,48 P = 776", 279 logû = 0,4399924 1) La planète a reçu le nom à' Una. Quant à la numérotation des douze dernières planètes, il y restera quelque indécision jusqu'à ce que l'on ait mis hors de doute la non-identité de la planète (149) avec la planète (77). La publication des observations de Toulouse du mois de septembre der- nier, sous forme définitive, serait fort désirable. » ASTRONOMIE. — Eléments et éphéniéride de la planète (i48) Gallia. Note de M. J. Bossert, présentée par M. Le Verrier. « Cette planète a été découverte par MM. Henry, à l'Observatoire de Paris, le 7 août 1875. La détermination des éléments repose sur la série d'observations faites du 7 aoîit au 23 décembre 1875. ( 909 ) (1875 Octobre 8,0, temps moyen de Grcenwich.) M = 324. 17.42,2 Q=.45. 8.5i,o n =: 35.57.17,6 I ;=. 25. 2 1. 24 > 3 ,5 o ,0 tO„- Oc- Nombre d'ol)servations. -+■ 0,5 2 + 2,1 6 + 2,9 + 3,6 7 9 - 1,0 2 + 0,1 I » A l'aide des éléments ci-dessns, nous avons calculé une éphéméride pour la prochaine opposition de la j)lanète. Temps moyen de Greenwich. .T\. ©. 1"C -i- 1877 Janvier i ,5 Il ui s 8.3. .14 -h 0 ^ r 0. 39 , 8 o,2358 2,5 8.30.32 -+- 0.47,6 3,5 4,5 5,5 6,5 8.29.48 8.29. 3 8.28.17 8.27.30 -t- -1- 0.55,7 I. 4,1 1.12,7 I .21 ,5 o,23i5 7,5 8.26.42 -h I .3o,6 8,5 8.25.54 + I .40,0 9>5 io,5 11,5 8.25. 4 8.24.14 8.23.9.4 1.49,6 1.59,4 2- 9.4 0,2282 12,5. . . . 8.22.32 -t- 2-19.7 i3,5 8.21 .40 + 2.3o,2 0,2260 '4,5 i5,5 8.20.48 8. 19.55 + 2.40,9 2.5i,8 16,5 8.19. 2 -j- 3. 2,9 '7.5 18,5 8.18. 8 8.17.15 + 3. ,4,1 3.2.5,6 0,2249 '9.5 20,5 8. 16.21 8. 15.27 -H -t- 3.37,2 3.49,0 Temps moyen tle Greeiiwich. 1877 Janvier 21 ,5 22,5 3.3,5 24.5 25,5 26,5 27,5 28,5 29,5 3o,5 3i,5 1,5 2,5.... 3,5.... 4,5.... Février 6,5. 7.5. 8,5. 9,5. 0,5. i,5. 2,5. 3,5. 4,5. 5,5. 6,5. 7,5. 8,5. ( 9'o ) m. h m s 8.14.33 8.13.40 8.12.46 8. II. 52 8. 10.59 8.10. 6 8. 9 i3 8. 8.21 8. 7.30 8. 6.40 8. 5.49 8. 5. 0 8. 4. II 8. 3.23 8. 2.35 8. ..49 8. I. 4 8. 0.20 7 . 59 . 36 7.58.54 7.58.13 7.57.33 7.56.55 7.56.18 7.55.42 7.55. 7 7.54.34 7.54. 2 7.53.32 + + + » Au moment de l'opposition, vers le 20 grandeur 10,8. » jan 4. 1,0 4.13,1 4.25,3 4.37,7 4.50. 1 5. 2,7 5.i5,4 5. 28.2 5.41 ,0 5.53 ,9 6. 6,9 6.19,9 6.33,0 6.46,0 6 59,2 7.12,4 7 . 25,5 7.38,6 7.51,8 »■ 4,9 8-i7>9 8.3i,o 8.44,0 8.56,9 9' 9>8 9.22,6 9.35,3 9.48,0 10. 0,6 vier, la log A. 0,2265 o,233o 0,2379 0,2440 0,25 10 0,2589 planète sera de la ANALYSE. — Gënëralisalioli du tliéorèine de Lamé sur l' impossibilité de l'équation x' + j' -f- z' = o; par M. A. Genocchi. « J'ai affirmé dans les Comptes rendus (*) qu'il est impossible de satis- faire à l'équation j:' -t- /' + z' = o en prenant pour ûc, j', z les racines d'une équation du troisième degré à coefficients rationnels, et que cela ré- Séance du 9 février 1874» *• LXXVIII, p. 4^5. ( 0" ) suite fie l'impossibilité de résoudre en nombres entiers l'éqnation a Voici les preuves de cette assertion : » Soient x, j, z les racines de l'équation f' — pv- -h f/f — /=: o, et soient /j, q, r des nombres rationnels; en faisant l = pq — r, on obtient {i>- p) {v- -^ (j) -h / = o, et /sera aussi rationnel. Les formules de Newton donneront oc' -Hj>' M- 2' = /j' — -ji^p' — p-q -+- q-)+ Tpl--, et par suite l'équation j.'' + >' -f- z' = o devient /''+ ii[p' - P'(î + f) + ']ri- = o. 0 Maintenant si l'on suppose / = o, il vient p = o, et l'intégration en i» a une racine nulle; si l'on suppose p = o et Z différent de zéro, il vient q = o c\ v'' = — I. Ainsi l'un des nombres x, y, z serait nul, ou bien ces nombres seraient proportionnels aux racines cubiques de l'unité. En faisant abstraction de ces cas particuliers, /; ne sera pas nul, et l'on pourra rem- placer q par p-q, l par /)V, ce qui donnera d'où » On n'aura pas i — ry + if- — 2i/-i puisque q est rationnel; donc la quantité (i — 7 ->- 7^)' — * sera un carré, et, en posant q — - = ' fi'^iction irréductible, nous aurons à rendre un carré la quantité ou, en nuiltipliant par 7-. iGt\ la quantité 7'(i' + 6s- 1-) — 7 /', qui est lui nombre entier divisible par 7; donc, ce carré entier étant représenté par (7 u)-^ nous aurons à résoudre en nombres entiers l'équation i*-h6s-f''— \t' = n\ » Il reste à discuter cette équation, dans laquelle s c\ t sont premiers entre eux : t sera divisible par 7, et u sera premier avec s et /. C. u.. 1S7G, 1" S-meitrf, (T. I.XXXM, N» !t- sera delaforme4'^ -+- 3, et il faudra prendre m = 'j^, m' = 16; si t est pair, s- + 3i- sera de la forme l^Jl + 1 et il faudra prendre 7?t = I, ni' == 16.'^^ En supposant d'abord t impair, nous avons s- = fs" + i6t"'-3.fs'-t'% d'où 64.y-= (32^'- - 3.7-^-)- + 7^.?'^; s étant premier avec t = 7^'^', les nombres impairs 8^ + ?>ar- - 3.fs'\ 8s - 32t'- + 3.7^/2 seront premiers entre eux, et par suite, si l'on fait s' =1 s"l'\ l'un de ces nombres sera égal à s"* et l'autre à 'j^t"\ Donc, en soustrayant, ici s" et t" sont impairs comme s' et premiers entre eux. Cette équation ( 9'3 ) pourra èlie mise sous l'une ou l'aulre des formes 6/it'- = {s"' -h :i.ft"^)--f.6lit"\ 64^'== 7(7/"-+ 3/'^)-- 64/'% qui sont impossibles, parce que les nombres s"^ + 3.7* r% 7/"-+ 3j"- ne sont pas multiples de 8. » 3° En dernier lieu nous supposons t pair, s impair. On a, dans ce cas, et s' sera im|)air comme s : conséquemment t' sera pair. Cela donne 4.y-= (2j'=- 3,7-^'-)-+ 7-'^' ou s^={s'- - 6.ft'-)-+ ^.ft", en remplaçant /' par 2i'; les nombres s -i- s"- — S.jt'-, s — s'- -h d.yl'^ auront 2 pour leur plus grand commun diviseur, et en faisant t' = s"t", s" et l" premiers entre eux, l'un de ces nombres sera égal à 2./'* et l'autre à 2.7'^"', en sorte qu'il viendra .v'--6.7-i-=±:(y''- 7' /"■■). Le premier membre étant impair, l'un des nombres s" et t" sera pair et l'autre impair; t' sera donc pair, et le premier membre sera de la forme S/i + I ; mais 7^/"' — s"' serait de la forme 8?i — i ; il faut donc écarter le signe inférieur; ainsi équation semblable à la primitive, mais formée avec des nombres plus petits s" et 7^", puisqu'on a fnit l — 'js't'= ']s'2s"t". Ce résultat sulïit, comme on sait, pour conclure (pie l'équation dont il s'agit est impossible en nombres entiers. » GÉOMÉTUlE. — Noie sur les foyers d'une courbe plane ; par MM. E. Gibert et lî. IVlEWEX5 ) » I.a boule supérieure est mise en communication, par un robinet à trois voies, d'une part avec une inacliiiie pneumatique, et d'autre |)art par un tube très-fin, avec un baromètre difféientiel. On raréfie l'air dans l'appa- reil : le mercure monte dans la boule inférieure, qu'il remplit, et en même temps dans la branche du baromètre différentiel qui communique avec les boules. Il est facile de déterminer alors le volume occupé parle gaz, en ran)enant, au moyen d'une disposition spéciale, les ménistpies sur des traits de jaugeage convenablement placés, et l'on mesure la pression au baromètre diflérentiel. Si Ion abaisse maintenant la cuvette, le mercure évacue la boule inférieure, le volume double, on règle de nouveau les ménisques sur les repères, et l'on prend de nouveau la pression. » Les éléments nécessaires pour déterminer la valeur du rapport 4-; sont alors connus. » Les boules, qui sont fixes, sont placées dans un manchon rempli d'eau et muni d'un agitateur et d'un thermomètre très-sensible. Les variations de température ont été en général de ~^ de degré à peu près, entre les deux phases de l'expérience; on a, dans les calculs, croisé les expériences, de manière à rendre cette cause d'erreur tout à fait négligeable. u Les branches du baromètre différentiel avaient un diamètre intérieur compris entre i5 et i6 milhmetres; la cori-ection définitive relative à la ca- pillarité n'a pas dépassé en général ^ de millimètre. La chambre du baro- mètre a été à grand' peine assez bien purgée pour que, soumise à ré|)reuve ordinaire, elle n'ait point fait varier le niveau du mercure d'une façon ap- préciable, même en la réduisant à j^. 1) L'erreur la plus à craindre était celle qu'on pouvait conunettre dans la mesure des pressions : je lai réduite autant que possible en prenant, pour déterminer chacune d'elles, la moyenne d'un assez grand nombre de lec- tures croisées. » lia discussion des erreurs |)ossibles iiionlre qu'on ne peut répon Ire de quelques unités sur le chiffre des mdlièmes; du reste, la concordance des résultats montre encore mieux sur quelle approximation on peut compter. » Voici les résultats de sept séries d'expériences faites dans de bonnes conditions, à l'exception de la seconde, pendant lacpielle le temps a été assez orageux pour rendre les mesures beaucoup plus dilllciles et beaucoup moins concord lutes que les autres. La température .i loujoiu's été com- prise entre lo et iii degrés. ( 9'6 ) Nombre Pression iiiitiaîe Valeur moyenne d'expériences moyenne , /"' de la série. en millimètres. p'f' !'''= série 5 6,54i i,ooi8 2° » 5 6,546 I ,oo35 3*= >) 8 10,499 1,0000 4'' » 6 io,5i6 0,9998 5° » 6 10,552 1,0022 6° » 4 6 , 538 1,0011 ']" 1) 'j 6,563 1,0018 » J'arrive donc à ce résultat, que, sous ces faibles pressions, l'air suit en- core la loi de Mariotle, ou tout au moins que l'écart est plus petit que les erreurs dont on ne peut répondre. » On considère généralement comme une cause d'erreur très-grave la condensation possible du gaz sur les parois. » Plusieurs observateurs ont déjà rtimarqué que, dans des circonstances analogues à celles dans lesquelles je me suis placé, après avoir fait le vide et fermé l'appareil, la pression augmentait sensiblement pendant assez long- temps, phénomène qui paraît dû à ce que l'air condensé sur les parois sous la pression ordinaire, s'en échappe ensuite petit à petit sous une pression moindre. )) J'ai également observé cet effet, que j'avais tout d'abord attribué à une fente de l'appareil, jusqu'à ce que je me sois aperçu qu'après un temps suf- fisant la pression devenait parfaitement stationnaire; mais, une fois cet état atteint, je n'ai plus remarqué de pareilles variations, en passant, dans chaque expérience, de la première phase à la seconde. J'ai donc tout lieu de croire qu'il n'y a pas là une cause d'erreur aussi considérable qu'on pourrait le penser. » Je me propose, du reste, d'étudier spécialement cette question et de répéter les expériences que je publie aujourd'hui, à des températures assez élevées pour que ces condensations soient annulées ou rendues insensibles. » MM. Mendeleeffet Kirpitschoff sont arrivés dernièrement à des résultats très-différents de ceux que je viens d'exposer; d'après ces physiciens, sous de faibles pressions, l'air s'écarterait très-sensiblement de la loi de Mariotte et dans le même sens que l'hydrogène. Je n'ai pu me rendre compte, jusqu'à présent, de la cause qui a pu produire ces divergences; je ferai cependant remarquer que les résultats de MM. Mendeleeffet Kirpitschoff sont de na- ture à faire penser qu'en élevant la température de l'hydrogèiie ce gaz de- ( 91? ) vrait devenir de moins en moins compressible, tandis qnej'ai montré, il y a qiielqnes années, que c'est le contraire qui a lieu. » Qu'il me soit permis de remercier ici M. Perret, qui m'a secondé dans ce travail avec autant d'empressement que de sagacité. » ANATOMlE A^MMALE, — Sur les terminaisons nerveuses dans l'appareil électrique de la Torpille. Note de M. Ch. Roi'get. « Dans la séance du 30 décembre dernier, iW. Cl. Bernard a présenté une Note de M. Ranvier, d'après laquelle « le réseau nerveux terminal » décrit et figuré par Rollikcr, par M. Schultze et par F. Boll, n'existe pas; » la terminaison des nerfs se fait dans la portion nerveuse de la lame élec- » trique par une série de branches à l'extrémité desquelles il existe des » boutons, comme Remak l'a indiqué autrefois; un granulé fin et régulier » décrit par Rcinak et par Boll couvre les branches et les boulons. » » M. Ranvier aurait pu ajouter mon nom à celui des observateurs qui ont confirmé l'existence du réseau terminal découvert par Kolliker. Après Max Schultze (1862), mais avant Boll ( 1873), en 1866, j'ai publié sur ce sujet, dans les Bulletins de l' Académie de Médecine, une Note de laquelle il résulte que j'ai observé sur des lamelles de l'organe électrique de la Torpille, prises sur l'animal vivant, un réseau terminal semblable à une très-fine dentelle et formé par les ramifications des cylindraxes des fibres pâles. J'avais même pu, dès cette époque, grâce au Concours de mon collègue le professeur Moitessier, fixer par la photographie l'image de ce réseau. Plus tard, dans le courant du printemps de 1872, je réussis à obtenir des préparations de ce réseau et du mode de terminai- son des nerfs des organes électriques de la Torpille, nettes, démonstra- tives et faciles à conserver, en traitant des fragments de l'organe pris sur l'animal vivant par des solutions concentrées (à 7 pour ioo\ et même sur- saturées d'azotate d'argent. Si je ne publiai pas à cette époque ces résul- tats, c'est que je considérais alors l'existence du réseau nerveux des disques électriques comme un fait acquis à la Science, suffisamment contrôlé et confirmé pour élre mis hors de contestation. » Aujourd'hui que les assertions de M. Ranvier remettent tout en ques- tion, je crois utile de faire connaitie les procédés d'observation à l'aide desquels il est possible de mettre fin à toute controverse sur ce sujet. Il n'est pas inutile de faire remarquer que Remak n'a pas tiré de ses observa- tions les conclusions que lui attribue M. Ranvier; on pourra en juger par ( 9^8 les passages suivants, relatifs aux appareuces que présentent les terminai- sons des nerfs de l'organe électrique de la Torpille. « On voit de petites figures rondes ou anguleuses; si l'on suit leurs contours délicats, on voit que ce sont des rameaux des fibres nerveuses, qui s'entre-croisent de la même manière que les grosses fibres, et donnent lieu à la même apparence d'anastomes en forme de réseau... les espaces entre les fines fibrilles apparaissent par place?, comme des vésicules rondes, transparentes. Comment se terminent les extrémités ténues des fibrilles?... A mesure que les petits anneaux anguleux correspondant aux espaces entre les ramifications terminales apparaissent plus nettement, l'aspect de granulations que l'on croyait voir aiqjaravant dis- paraît;,., l'apjjarence de granulations proviendrait des inflexions en forme de genou des fi- brilles terminales, qui forment comme une palissade de fins bâtonnets traversant l'épais- seur de la lamelle jusqu'à la membrane transparente. Il est vrai, une illusion est facile, car les fibrilles parallèles à la surface peuvent présenter le même aspect. J'avoue qu'ici je ne puis plus me fier à mes mieroscopes. » » Je crois que l'on peut inférer légitimeiiieiit, de ce qui précède, que Remak a vu ou plulôt entrevu le réseau terminal, qu'il en a mal interprété les apparences, par suite d'illusions, qu'il déclare lui-même possibles. Il ne parle des granulations que cotiime étant aussi de fausses apparences. Quant à ime terminaison par des branches à l'extrémité desquelles il existe des boutons, voici textuellement ce qu'il dit : Il D'un autre côté, j'ai vu se terminer plusieurs fois les plus fines fibrilles par des renfle- ments, en forme de pilon, et des extrémités tronquém, semblables à celles des fibres radiaires de Millier, qui forment la meiubrane limitante de la rétine. " » Non-seulement il s'agit d'une disposition qui n'est pas constante, mais la comparaison même à laquelle Remak a recour.s, pour compléter sa pen- sée, montre qu'il n'entend pas parler d'une terminaison par des extrémités libres. » Les procédés d'imprégnation par l'azotate d'argent, que j'ai indiqués plus haut, suivis de Texposition à la lumière diffuse des préparations plon- gées dans la glycérine, periTiettent d'isoler des lamelles uniquement consti- tuées par le réseau nerveux lermitial. On voit les vides des inailles de ce réseau, colorés en noir par le précipité d'argent, tandis que les filaments nerveux qui forment ces mailles arrondies ou polygonales restent incolores et se détachent en relief, grâce à leur réfringence. Çà et là, le réseau est constellé de figures claires, étoilées, à branches multiples et ramifiée.';, qui ne sont autre chose que les extrémités des fibres pâles qui plongent dans le réseau et font partie de la lamelle nerveuse terminale. A ce niveau, les fibres nerveuses se dépouillent de toute enveloppe et ne sont plus consîi- ( 9'9 ) tuées que par des cvlindraxes mis, dont les éléments se dissocient pour constituer le réseau. Celui-ci, dans son ensemble, présente une grande ana- logie d'aspect avec une feuille d'arbre dépouillée de son parenchyme par macération. , » Quant aux terminaisons par des extrémités renflées en bouton, vues par M. Ranvier, on peut les observer, en effet, tant sur des préparations traitées par le nitrate d'argent que sur celles qui ont été soumises à l'un- prégnation par le chlorure d'or seul, sans action préalable de l'acide osmique. Mais on a toujours affaire alors à des préparations défectueuses, dans lesquelles la continuité des mailles du réseau est interrompue, s'il s'agit d'images négatives obtenues |)ar le nitrate d'argent, par un excès de précipité d'argent qui couvre une partie des filaments du réseau; s'il s'agit de préparations au chlorure d'or, par une insuffisance du dépôt métallique qui s'arrête aux premières branches de bifurcation des fibres pâles termi- nales, ou ne colore que d'une manière irrégniière et incomplète les fila- ments du réseau. » Je montrerai, dans une [)rochaine Communication, que les lamelles nerveuses, formées par le réseau terminal, sont le seul des éléments consti- tuant l'organe électrique des torpilles, où puisse s'accomplir la transforma- tion d'une force de tension en force vive, la transformation de la neurilité en électricité. » GÉOLOGIE. — Plissements de la craie dans le nord de la France. Troisième partie : Jge des jilis. Note de M. Hébert. « Dans de précédentes Comnuinications, j'ai eu l'honneur de rendre compte à l'Académie (i) de quelques-uns des résultats de mes recherches sur la structure ondulée du sol crayeux du nord de la France. J'ai montré que les principaux traits de cette structure se traduisent en un double système de plis, l'un orienté du sud-est au nord-ouest, l'autre du sud-ouest au nord-est. » Ces plis sont le résultat des pressions latérales, dues à l'effet de la con- traction de l'écorce terrestre. A quelle époque se sont-ils produits?Sont-ils simultanés ou successifs? Et, dans ce dernier cas, quel est l'ordre de leur formation? Telles sont les questions que je traite dans un nouveau Mémoire, dont voici le résumé. (i) Séances des 3 et 17 janvier 1876. C.R., 1870, l" Scmeilre. (1. LXXXll, N» JC.) ' '9 ( 920 ) » 1° J'ai dit que ces plissements sont, pour le nord de la France, posté- rieurs au terrain jurassique; je montre maintenant, conformément à l'opi- nion de d'A.rchiac, que la période crétacée a débuté par une dépression dirigée du sud-ouest au nord-est, occupant les régions méridionales de l'An- gleterre et la partie septentrionale de la Manche dans laquelle se sont déposées les couches wealdiennes. » 2° Je prouve ensuite par des faits nombreux que le golfe néocomien, lors du dépôt du calcaire à spatangues, était complètement fermé au sud-ouest, au sud et au sud-est, de manière à présenter, sauf une légère diminution dans l'étendue, exactement la forme du golfe portlandien [ante, p. 238). Il résulte de là la démonstration que l'étage wealdien est complè- tement indépendant de l'étage néocomien et qu'aucune partie n'en peut être l'équivalent. « Le canal de communication entre le golfe néocomien et la mer du Nord, dans la partie située entre Paris et la Manche, résulte d'un pli concave, postérieur aux dépôts wealdiens et dont la vallée de la Somme occupe la partie centrale. Par suite de ce pli, les couches portiandiennes ont été relevées de chaque côté, et la partie centrale seule a été couverte par les eaux néocomiennes. » La dépression de la Somme est donc le premier pli du sud-est au nord- ouest de la période crétacée, comme la dépression de la Manche en est le premier pli du sud-ouest au nord-est. » 3° Le troisième est également dirigé du sud-est au nord-ouest. C'est le bombement qui a, pour la première fois, relevé le sol du Boulonnais. Il se place entre le gault et la craie glauconieuse. » 4° Un deuxième axe anticlinal sépare l'étage cénomanien de l'étage turonien ; c'est un bombement dirigé du sud-ouest au nord-est, bien ac- cusé entre la Ferté-Bernard et Brunelles, par Ceton, Sonancé et Trizay. » Ce pli parait s'étendre au sud-ouest vers Ecommoy; prolongé au nord-est, il passe à Beynes, où le sol a été soumis à des mouvements divers, puis il suit la vallée de l'Oise jusqu'au delà de la ville de Compiégne, près de laquelle se trouve le relèvement crayeux de Margny. Il serait donc pos- sible que la vallée de l'Oise, parallèle au système de pli dirigé du sud-ouest au nord-est, fît elle-même partie de ce système. » Le bombement de la Ferté à Brunelles a été accompagné, comme contre-partie, d'une dépression qui occupe la vallée de l'Huisne, et je démontre, par une coupe exacte, que cette dépression n'est pas due à des failles, comme on l'a supposé, mais seulement à un pli concave. ( 9^1 ) » 5° Les trois plis du sud-est au nord-ouest des collines du Perche vien- nent ensuite. Postérieurs à la craie à Jnoceramus labialus, ils paraissent anté- rieurs à la zone à Terebratelln Bourgeoisii, et, dans tous les cas, ils appartien- nent à la période turonienne. M 6° Les mouvements de plissement énumérés ci-dessus ont probable- ment agi sur d'autres parties du bassin que celles que nous avons indiquées pour chacun d'eux ; mais c'est surtout après la craie à Micraster coran- (juimim, et avant la craie à Bélemnitelles, que sont nettement dessinés les bombements, dirigés du sud-est au nord-ouest, de la Seine, du Bray, de la Bresie et de l'Artois. » 7° Les plissements précédents ne changeaient point la position de l'em- bouchure du golfe parisien, le pli du sud-ouest au nord-est, de Pressagny- rOrgueilleux à Breteuil, antérieur également à la craie à Bélemnitelles, a coïncidé avec une émersion du nord-ouest de la France, et la formation au nord-est, dans les Flandres, d'un canal qui paraît avoir été alors la seule voie de communication entre le bassin de Paris et la mer du Nord. » 8° Enfin, on peut encore constater, entre la craie à Bcllemuitella mu- cronata et le calcaire pisolitique, un accroissement des bombements sud- ouest-nord-est du Bray et de la Seine (Beynes). » Ce résumé ne renferme pas les plis dont l'âge n'a pu être encore éva- lué,faute de données suffisantes; mais ce qu'il est possible de constater suffit pour montrer que les pressions latérales, qui ont déterminé ces deux sys- tèmes de plis, ont, en général, agi alternativement, et c'est ainsi seulement qu'on peut se rendre compte des changements dans la communication entre le golfe parisien et les mers voisines. Ces plis, loin de prendre, du pre- mier coup, leur forme définitive, se sont successivement accrus à diverses époques. » Le système sud-ouest-nord-est s'est manifesté le premier, mais le sys- tème sud-est-nord-ouest a eu, sur le relief actuel du sol, une influence d'autant plus considérable que son action s'est prolongée jusqu'à la fin des ' dépôts tertiaires du bassin de Paris, et a fait disparaître, ou au moins obli- téré, les effets des plissements perpendiculaires. » Si l'on veut bien se reporter à l'ouvrage (i) dans lequel j'ai cherché à analyser les mouvements oscillatoires du sol du nord de la France pendant la période jurassique, on reconnaîtra la différence considérable qui dis- tingue à ce point de vue la période crétacée. 11 y a toutefois, entre les deux (i) Mers anciennes, etc.; 1857. • 119. ( 922 ) périodes, ce lien, que les axes de plissement de l'une sont en rapport avec la direction générale des rivages des golfes successifs de l'autre. Le golfe jurassique avait, en effet, la .forme d'un fjord composé de deux parties : l'une, la partie intérieure, allongée du sud-est au nord-ouest; l'autre, le canal de communication avec la mer du Nord, dirigée du sud-ouest au nord-est. De plus, le rivage méridional, entre Sancerre et Ciiaumont, avait la même direction que le rivage septentrional, entre Exeter et la mer du Nord. » Il y a donc lieu de voir, dans la forme de la dépression jurassique, une disposition inhérente à la structure interne du sol, et comme le pré- lude des flexions qui ont déterminé la formation des plissements de la pé- riode crétacée. Un mouvement, dû à la contraction de l'écorce terrestre, peu sensible pendant la période jurassique, plus accusé pendant la période suivante, a déterminé le rapprochement des massifs anciens de France et d'Angleterre : le plateau central, du Devonshire et du pays de Galles; la Bretagne, de l'Ardenne et de son prolongement souterrain de Calais à Londres. » MINÉRALOGIE. — Daubréite[ox^chlonire de bismuth), espèce minérale nouvelle; par M. DosiEYKo. « Masse terreuse, d'un blanc jaunâtre ou grisâtre, dans laquelle on trouve un grand nombre de lamelles cristallines, d'un éclat nacré, et opaques : il en résulte parfois une texture fibreuse. Sa dureté ne dépasse pas 2 à a, 5 ; la densité est de 6,4 â 6,5. » Un chalumeau colore la flamme en bleu pâle. Si l'on expose au feu un fragment mince et allongé de ce minéral, il fond, à l'instant, à son extré- mité en produisant de la fumée, et la matière fondue est noire et compacte. Pendant qu'elle coule à la surface comme de la cire, la partie un peu plus éloignée de la flamme devient de plus en plus jaune, d'un jaune orangé, tandis que la partie engagée dans la pince reste blanche. Chauffée dans un tube fermé par un bout, la matière change d'abord de couleur et devient grisâtre, en dégageant de l'eau qui donne une réaction fortement acide. Si l'on prolonge l'action du feu, mais pas assez pour fondre la matière, elle redevient jaune, et il ne se produit point de sublimé. » L'acide chlorliydrique à chaud dissout facilement le minéral, sans ef- fervescence ni résidu. La dissolution est d'un jaune plus ou moins intense, selon le degré de concentration; si l'acide est en quantité suffisante, elle ne se trouble pas par l'addition d'eau. ( 9^3 ) » L'analyse réitérée de divers fragments de la partie la plus pure du minéral a fourni 89,60 pour 100 de sesquioxyde de bismuth, 7 ,5o » de chlore, 3,84 •' d'eau, 0,72 » de sesquioxyde de fer. » Admettant qne c'est le sesquicldornre de bismuth qui entre dans la composition du minéral et retranchant de la proportion de l'oxyde de bismuth que me donne l'analyse celle du métal qui correspond à 7,5o de chlore pour former le Bi-Cl', je trouve ce minéral composé de Sesquioxyde de bisniiiili 72,60 Sesquichlorure de bismuth ■12,52 Eau 3,84 Sesquioxyde de fer 0)72 99,68 » En faisant abstraction de l'eau, dont une partie peut appartenir à l'hydrate de fer, on voit que cet oxyclilorure est formé de 4 équivalents de sesquioxyde de bismuth et 1 équivalent de sesquichlorure de même métal. En effet la différence entre la composition théorique et celle que je viens de trouver pour l'oxychlorure (Bi-0^)*Bi^Cl' natif est bien petite : Théori 100 Colopliène (3oo-320°) C'»H" 82 Résidu fixe à Sao" 5 Produits intermédiaires et perte 6 » 2. Benzine. — Elle a été reconnue par ses réactions classiques. Elle tire son origine de la vapeur préexistante, dont mie faible portion demeure dissoute dans les liquides condensés. La petitesse de cette portion, relati- vement à la masse totale de la benzine en vapeur, s'explique par ce que le gaz d'éclairage, même après la réaction de l'acide sulfurique, n'est pas sa- turé de cette vapeur, qui n'y possède guère que les f de sa tension maxi- mum. Cette observation, applicable a fortiori pour les autres vapeurs de carbures préexistants, dont la quantité relative dans le gaz est bien plus faible que celle de la benzine, montre que leur liquéfaction au contact de l'acide ne saurait donner lieu qu'à des proportions négligeables de matière. Les carbures suivants ne préexistent donc pas dans le gaz; mais ils ré- sultent de carbures plus volatils transformés par l'acide sulfurique. » 3. Le mésilyiène, C'*H'*, a donné à l'analyse : Trouvé... 0=89,7 Théorie... G =90,0 » ... H=iio,3 » ... H = 10,0 » Il bouillait vers i65 degrés, et offrait les propriétés et réactions con- nues du mésitylène de l'acétone. J'attribue l'origine de ce carbure à la condensation de l'allylène, SCîl" = C'H'S sous l'influence de l'acide sulfurique. 100 mètres cubes de gaz en ont fourni i^', 25, ce qui, joint à l'aUylène changé en acétone, ferait 8 millionièmes en volume d'allylène (au minimum) dans le gaz d'éclairage. » 4. Le cymène, C="'H'% a donné à l'analyse : Trouvé... 0=89,3 Théorie... 0=89,6 » ... H=:io,7 » ... H =10, 5 » Il bouillait vers 180 degrés. Les propriétés et réactions générales de ( 929 ) ce corps étaient les mêmes que pour le cymène du camphre. Je regarde le cymène précédent comme formé par l'aclion oxydante de l'acide sulfiirique suruu férébène (Riban), C'-^IV, qui, lui-même, dériverait de la condensa- lion d'ui) carbure CH' : aC'H*' — C""!!'", carbure beaucoup plus vo- latil, conlenu dans le gaz d'éclairage; c'est le lérène ou propylacctylène, C'H*. C*H-, homologue de l'aHylèue (méthylacétylèue) et du crotonylène (élhylacétylèue). J'y reviendrai. » 5. Le tricrolonylène, C**H'% a donné à l'analyse : Trouvé... C=88,8 Théorie... 0 = 88,9 » ... H==ii,2 » ... H = ii,i » Ce carbure bout aux environs de a'io degrés. L'acide nitrique fumant le dissout à la façon des carbures benzéniques, dont il possède les réac- tions générales. Ce corps est isomère avec la tiiéthylbei)zine, vis-à-vis de laquelle il offre les mêmes relations que le triallylène vis-à-vis de la Irimé- thylbenzine. Le tricrolonylène ne diffère de l'acénaphtène (formé égale- ment par l'union successive de six résidus éthyléniques) que par de l'hy- drogène, et je pense qu'il se retrouvera dans le goudron de houille. Le tricrotonvlène obtenu dans l'opération précédente me paraît dériver du crotonylène, CH", contenu dans le gaz et polymérisé par l'acide sulfu- rique : 30*11° = C"' H'*. 100 mètres cubes de gaz en ont fourni 7^'^ 5^ soit 3i millionièmes en volume de crotonylène gazeux, au minimum. » 6. Le cobpliène ou Irilérène, C'"H-\ a donné à l'analyse C=88,4, Théorie : G =88,2, H = 11,3. 11= 11,8. Il distillait vers 3oo degrés. Ses propriétés physiques et ses réactions étaient celles du colophène ordinaire (*). De même que pour ce dernier, l'analyse indique des nombres un peu faibles pour l'hydrogène, sans doute à cause du mélange d'un carbure moins hydrogéné, tel |qu'un térécy- mène, CH" ou C"'H'.C"H'* ; mais je n'insiste pas sur ce point. » Le colophène résulte sans doute de la polymérisation par l'acide sul- (*) J'adraeis ici pour le colophène, volatil vers 3oo degrés, la formule C"H", au lieu de C'°H'^ J'ai été conduit ii cette opinion par l'examen de la réaction de l'acide iodhy- drique {£nlt. de la Soc. chimique, 2° série, t. XI, p. 26, 1869) et par la densité de va- peur du coiiahuvéne (p. 3i). M. Riban a même trouvé récemment, pour la densité de vapeur du colophène, le chilfre 8,3, qui n'est pas très-éloignc de 7,i4> exigé par la théorie. I -20., (93o ) furiqtiedu térène signalé plus haut : SC'"!!* = C^°H-'. loo mètres cubes de gaz ont fourni i3 grammes de cymène et de colopliène réunis, qui re- présenteraient un poids à peu près égal du térène primitif, soit [\2 millio- nièmes de térène gazeux en volume (sans préjudice des polymères plus condensés qui n'ont pu être dosés). » 7. D'après ces résultats, la portion absorbable par le brome, qui con- stitue la plus grosse fraction de la portion éclairante du gaz parisien, serait composée à peu près de la manière suivante, pour i million de vo- lumes de l'échantillon sur lequel j'ai opéré : Benzine en vapeur, C'= H« 3oooo ?i 35ooo Acétylène, C H= i ooo environ Éthylène, C H' i ooo à 2000 Propylène, C=H= 3)5 Allylène, C^H' 8 Butylène, C'H", et analogues traces Crotonylène, C» H" 3 1 Térène, C'H» • • • 4^ / 181 Carbures identiques aux précédents ou dissemblables, mais trans- formés en polymères presque fixes, estimés ( d'après le poids des polymères ) à 83 Diacétylène et carbures analogues, estimés de même à i5 » 8. Ces carbures peuvent être regardés comme produits en partie par la distillation sèche et en partie comme dérivant les ims des autres et du formène, suivant les réactions régulières que j'ai observées dans l'étude des carbures pyrogénés. En effet, j'ai signalé les métamorphoses réciproques et directes des quatre hydrures de carbone, fondamentaux : l'acétylène, C'H(2V.), l'éthylène, C'H'(2V.), le méthyle, C'H' (av.), et le formène, C'H' (4 V.), qui constituent, avec l'hydrogène, un système en équilibre, système tel, que les quatre carbures fondamentaux se forment à la tempé- rature rouge aux dépens de l'un quelconque d'entre eux pris cotume point de départ : c'est là un fait d'expérience. » J'ai aussi montré, par expérience, comment le formène libre en- gendre directetnent, non-seulement l'éthylène, (C^H")-, mais aussi le propylène, (C-H^)', et probablement toute la série des carbures poly- mères, (C^H-)". » L'acétylène libre engendre également, par synthèse directe, la ben- (*) Ces chiffres sont un minimum, une proportion inconnue des divers carbures ayant pu traverser l'acide sulfurique sans s'y modifier. (93i ) ziiie, C'^H» = (C*H-)', el tonte une série de polymères, (C'H*)", entre lesquels ht benzine prédomine, à cause de sa plus grande stabilité. u Tons ces corps se retrouvent, en effet, dans le gaz d'éclairage et dans le goudron de houille formé simultanément. » Non-seulement les quatre carbures fondamentaux, C-JI, C^H-, C-H', OU*, et les polymères des deux premiers (C-II)'-", (C'^H')", prennent ainsi naissance, mais tous ces corps se combinent deux à deux, toujours sous l'influence de la température rouge, [lour constituer des carbures plus compliqués, en équilibre avec les carbures plus simples qui les engen- drent. C'est ainsi que j'ai réalisé, avec l'acétylène et la benzine, la syn- thèse immédiate du styrolène, C'"H'; avec l'acétylène et le styrolène, la synthèse de la naphtaline, C-"H*; avec l'acétylène et la naphtaline, la syn- thèse de l'acénaphtène, C-'lP"; avec le styrolène et la benzine, la s\ n- thèse de l'anthracène, C^'H'" : Ions carbures qui se retrouvent dans le goudron de houille. De même j'ai reconnu que l'acétylène et l'éthylène se combinent à volumes égaux vers le rouge sombre, pour constituer l'éthylacétylène, carbure dont M. Prunier a établi l'iden- tité avec le crotonylène et qui se retrouve dans le gaz d'éclairage. » J'ai également reconnu, dans des essais inédits, que l'acétylène et le propylène s'unissent directement et dans les mêmes conditions, C'H= + C«H'' = C"'H', pour constituer le projjylacélylène, carbure liquide, extrêmement volatil, très-altérable par l'acide sulfurique. L'expérience est aussi facile à réaliser que la synthèse de l'éthylacétylène, quoique un peu moins nette, à cause de la formation simultanée d'un peu de benzine, aux dépens de l'acétylène. Cependant, en opérant dans une cloche courbe, une demi-heure de chauffe suffit pour combiner un tiers du propylène et de l'acétylène. Ce propylacélylène me semble identique avec le térène du gaz d'éclairage et probablement aussi avec le carbiue dérivé du caoutchouc, au moyen duquel M. Rouchardat a effectué la synthèse du terpilène et de divers auties carbures térébiipies. » Ces observations montrent quelles liaisons existent entre la formation des divers carbures du gaz d'éclairage. Dans toute opération de ce genre, accomplie à la température rouge, une première analyse, presque ultime, tend à ramener les princi|)es originels à l'état des quatre carbures fonda- ( 93^ ) mentaux : acétylène, éthylène, niéthyle et formèue, lesquels se recombi- nent aussitôt pour former par synthèse tout le système des carbures pyro- génés. » CHIMIE MINÉRALE. — 5ur la décomposition pyrogénée de l'azotate d'ammoniaque et sur la volatilité des sels ammoniacaux ; par M. Bertiielot. « 1. Ayant eu occasion de faire quelques expériences sur la décomposi- tion pyrogénée de l'azotate d'ammoniaque, j'ai observé certains faits qui ne me semblent pas sans intérêt, au point de vue de la Mécanique chi- mique. » 2. L'azotate d'ammoniaque fond vers 1 52 degrés, température que l'eau préexistante ou formée par la décomposition du sel ne permet pas de préciser très-exactement. C'est seulement à partir de 210 degrés qu'il commence à se décomposer suffisamment pour fournir un volume de gaz appréciable en quelques minutes. Cette décomposition devient de plus en plus active, à mesure que la température du sel fondu est élevée par une source de chaleur, sans que la température s'arrête cependant à aucun point fixe entre 200 et 3oo degrés (i). Si l'on continue à pousser le feu, la réaction devient explosive. » Ces caractères sont ceux d'une décomposition exothermique; ce qui est conforme à mes expériences calorimétriques, d'après lesquelles la forma- tion calculée du protoxyde d'azote, AzO°iI,AzH'fondu = aAzO -t- 2H'0' gaz, dégage environ .... + 46'^"'- » 3. Cependant, d'après mes essais, la quantité de protoxyde d'azote recueilli demeure toujours fort inférieure à la théorie, à cause de la vola- tilité apparente ou réelle de l'azotate d'ammoniaque. L'écart est même très- considérable, si l'on opère à la température la plus basse et de façon à em- pêcher, autant que possible, les portions sublimées dans les parties froides de l'appareil, de retomber à mesure dans les parties échauffées, en même temps que l'eau condensée. » 4. On peut d'ailleurs sublimer l'azotate d'ammoniaque, sans le dé- truire notablement, en plaçant ce sel fondu à l'avance dans une capsule (i) En produisant un arrêt momentané dans l'échaufferaent, il est facile de provoquer une suspension du dégagement gazeux, suivie alors d'un érhauffiment ultérieur, par des phénomènes analogues à ceux que présente un liquide surchauffé au-dessus de son point d'cbullltion uornial, phénomènes si bien étudiés par M. Gerncz. ( 93^ ) que l'on ferme à l'aide d'une feuille de papier buvard, surmontée d'un cylindre de carton rempli lui-même de larges morceaux de verre. On chauffe au bain de sable, en veillant à ce que la température du sel fondu (donnée par un thermomètre qui y est plongé) ne dépasse pas 190 à 200 de- grés; une proportion très-considérable du sel se sublime alors en beaux cristaux brillants, qui s'attachent aux parois de la capsule et à la face infé- rieure du papier. Une portion le traverse même et se condense au delà, sous la forme d'une fumée blanche, très-divisée et très-difficile à recueillir; j'en ai constaté l'identité avec lazotate d'ammoniaque par une analyse complète. La température du papier ainsi traversé par la vapeur peut s'élever au delà de 120 et même de i3o degrés (donnée par un thermomètre posé sur la face supérieure du papier), sans que le papier soit altéré notablement. J'attache quelque intérêt à cette expérience, comme propre à démontrer que 1 azotate d'ammoniaque peut être volalilisé en nature, sans se décom- poser au préalable en ammoniaque et acide azotique gazeux : Az 0° H + AzIP, qui se recombineraient plus loin, leur mélange dissocié possédant toute l'énergie des composants isolés. En effet, on ne comprend pas comment la vapeur d'acide azotique monohydraté poiu-rait se trouver en contact avec le papier, à luie température qui est nécessairement comprise entre i3o et 190 degrés, sans l'oxyder ou le détruire instantanément. » MÉTiiOROLOGlE. — Réponse à une partie des critiques de M. Hildebrandsson [lettre du 20 mon dernier); par M. Faye. 0 La science la plus largement cultivée à notre époque est assurément la Météorologie dite dynamique. Elle dispose des ressources de presque tous les Etats civilisés et d'un nombre immense de collaborateurs sérieux. Les admirables cartes synoptiques sur lesquelles M. Hildebrandsson s'appuie, dans les critiques qu'il m'adresse, sont le résultat le plus clair et le plus considérable de cette universelle collaborafioii dont aucune autre science n'a jamais offert le spectacle. Cependant, au point de vue théorique, les progrès ne semblent pas répondre à tant d'efforts, et même le mot de pro- grès n'esl-il pas de trop lorsfpi'on voit tant d'éminents météorologistes s'efforcer de saper, à l'aide de ces mêmes cartes, les lois des tempêtes, c'est- à-dire une des plus grandes découvertes de ce siècle? Tout cela, je veux dire cette stérilité théorique et ces tendances rétrogrades, tient aux bases mêmes de la science actuelle (pion s'est efforcé de constituer sur l'hypo- thèse suivante : /'.'/i cIkkjhi' pcrycodermn accti, dé- » posée dans ini milieu minéral ou l'aliment carboné unique est une sub- » stance organique très-éloignée de l'organisme, puisque celle substance » est de l'alcool, peut fournir un poids de matière organique quelconque, » formée des principes itnmédiats les plus variés et, qu'on le remarqtie » bien, infinitnenl plus complexes cpie l'alitneut carboné, l'alcool, dont » tout le carbone de ces principes est sorti sotis riiifluence de la vie de la » semence. » M A cela je réponds, en restatit strictement dans les limites de la ques- tion |)livsiologiquc, que ces f;iits rentrent dans la règle générale; car l'acide acétique développé dans le milieu oii fotictiontiait le mycodenna venait de l'alcool ; or cet alcool dérivait de sucre constitué par une plante à chloro- phylle exposée au soleil; d'où il suit que le carbone de ce sticre, conitue celui des autres matières carbonées apparues pendant la fermentation acé- tique, avait été séparé de l'acide carboni(iiie atmosphérique par l'action de la lumière. » cniMlK A(;niCOLU;. — Recherches sur les hrllcravcs à sik rc {deuxième imncc d'expérinientnliou); par .MJM. E. TRiiMY et !L*.-P. Dt:iiÉn.\i.\. « Les recherches (pic nous avotis entreprises sur les betteraves ont eu SIM tout pour but de déleriiHuer cpielle peut être la cause de hi dimitiutioti notable de richesse que ces racines paraissent éprouver depuis quelques années, dans tui grand nombre de localités. » Nous avons voulu examiner si celle modification de la betterave est dtie, soit à un appauvrissement du sol qui aiiiait perdti, par utie ctilttire C. K., i8:G, l'r Scmcslfe. (T. LXXXII, IN" 17.) I ^2 ( 944 ) mal dirigée, quelques-uns de ses éléments essentiels, soit à l'emploi d'en- grais nuisibles ou insuffisants, soit au semis de graines de mauvaise qualité. » Pour résoudre ces diverses questions qui intéressent à un si haut degré la science pure et ses applications à l'agriculture, nous avons institué une série d'expériences dans lesquelles des graines de betteraves, convena- blement choisies ont été cultivées dans des sols artificiels et sous l'influence d'engrais de composition connue. » Il nous a paru que, par cette méthode synthétique, il nous serait pos- sible d'étudier et de mettre en évidence l'influence du sol, des engrais et de la race stu- les propriétés saccharines des betteraves ; ces études nous occupent déjà depuis deux annés. » Les faits que nous avons eu l'honneur de communiquer à l'Académie l'an dernier ont établi les points suivanis : » i°La nature chimique du sol, qu'il soit argileux, siliceux ou calcaire, ne paraît pas exercer une influence considérable sur la richesse saccharine des betteraves. » 1° Dans un sol stérile n'ayant reçu d'autre fumure que de l'azotate de potasse et du phosphate de chaux, dépourvu par conséquent d'humus, il est possible d'obtenir des betteraves normales pesant 700 à 800 grammes et contenant jusqu'à 16 pour 100 de sucre. M 3° Un excès d'engrais azoté nuit à la formation du sucre dans les betteraves. » Ces points fondamentaux établis, il nous a été possible d'aborder la question suivante : Dans quelle proportion fitut-il donner à la betterave les sels qui servent à l'alimenter, et peut-on augmenter la quantité de sucre qu'elle produit, en apportant des changements dans la nature et les pro- portions des engrais qu'on lui donne ? » Pour résoudre cet important problème, il ne suffisait pas, conune nous l'avons fait l'an dernier, d'élever des betteraves provenant de graines du commerce dans des sols artificiels et avec des engrais connus ; il fallait employer, avant tout, des graines dont la qualité avait été constatée par dt's cultures précédentes. Ces graines, que nous devons à l'obligeance de MM. Vilmorin, appartiennent l'une à la variété améliorée, l'autre à la variété blanche à collet rose. » Nos expériences ont été conduites simultanément au Muséum, dans notre jardin d'expérimentation, et à Verrières, sur une plus grande échelle, dans les cultures de MM. Vilmorin, qui ont bien voulu nous prèler le cou- ( 945 ) cours de leur longue expérience et qui ont cultivé les deux espèces de graines que nous avions choisies, en employant des engrais dont la nature et les doses avaient été indiquées par nous. » Dans les expériences exécutées au Muséum, nous avons modifié, d'une manière notable, les appareils que nous avions employés l'année der- nière. » Les tonneaux ont été remplacés par de grands vases en grès percés par le bas et laissant écouler l'excès des dissolutions salines dont nous faisions usage; nous pouvions ainsi soumettre à l'analyse les liquides à leur sortie et nous assurer que les racines avaient toujours eu à leur disposition les engrais dont il s'agissait de déterminer l'efficacité. En les distribuant chaque jour à petites doses, pendant toute la durée de la végétation, nous étions certains d'alimenter la plante régulièrement, ce qui n'arrive pas quand on introduit dans le sol, au début de l'expérience, la totalité des sels donnés comme engrais, car les eaux d'arrosage peuvent les entraîner assez complètement pour que le végétal souffre bientôt d'une insuffisance de matières alimentaires. » Nous savions que certaines plantes, telles que le cresson, le sar- razin, le haricot, parcourent toutes les phases de leur développement, quand on maintient leurs racines dans dt-s dissolutions convenablement étendues; nous avons essayé d'obtenir le même résultat avec les betteraves; elles ont vécu pendant quelque temps, en effet, dans les dissolutions salines et y ont même légèrement augmenté leur poids; mais au Heu de produire, comme d'habitude, leur grande racine pivotante, elles ont formé une masse considérable de chevelu, conqiosé de radicelles d'égale importance et ne présentant pas de racine principale. Un passage régulier d'air au sein des liquides nutritifs n'a apporté auciui changement dans le phénomène, la racine saccharine de la betterave ne s'est pas produite. Cet insuccès nous paraît donner une nouvelle preuve de la justesse des observations de M. H. INlangon sur les propriétés physiques des sols; elles prouvent que certaines espèces ne puisent Icius aliments ilans des dissolutions qu'autant que celles-ci imprègnent les éléments insolubles et poreux qui constituent tout sol arable. » Nos betteraves ont donc été placées dans des sols absolument stériles etsoinnises à l'action de dissolutions itlenti(|ues, quatit à la nature des sels, mais ditlérentes quant à leurs proportions. Nous avons reconnu (|u'un liquide contenant par litre i gramme de chlorhydrate d'ammoniaque, de superphosphate de chaux et de chlorure de potassium donné à raison de 12a.. (946) roo centimètres cubes par jour, pendant toute la durée de la végétation, constituait une alimentation insuffisante pour une betterave placée dans un vase d'une contenance d'une cinquantaine de litres. En effet, les bette- raves à collet rose sont restées petites: elles pesaient, au moment de l'arra- chage, de I20 à 190 grammes; le poids des feuilles dépassait de beaucoup celui des racines, preuve d'une maturité incomplète. » Des dissolutions contenant 5 grammes de chacun des sels précédents, c'est-à-dire i5 grammes de matières solubles par litre, distribuées à raison de 100 centimètres cubes par jour, ont donné des résultats satisfaisants. Les betteraves sont arrivées au poids deGio grammes; au moment de l'arrachage, le poids des feuilles était, comme dans les betteraves ordinaires, bien au- dessous de celui de la racine; les racines contenaient 11 pour 100 de sucre. )) En faisant usage, dans une autre série d'expériences, de dissolutions nutritives contenant 3o grammes par litre des mêmes engrais, nous avons reconnu que les betteraves qui présentaient d'abord une bonne apparence se flétrissaient et perdaient leurs feuilles. Il fallut suspendre les arrosages; le poids des racines est tombé à 267 grammes : elles ue contenaient que 6,6 pour 100 de sucre. w II était donc évident que, dans ce dernier cas, la proportion d'engrais était trop forte et que, pour obtenir de bons résultats, il ne faut pas s'écar- ter beaucoup de la proportion de i5 grammes d'engrais par litre distri- bués à raison de 100 centimètres cubes par jour. Les dissolutions précé- dentes ne sont pas les seules que nous ayons employées; nous en avons composé d'autres dans lesquelles variaient les éléments nutritifs; nous avons fait dominer alternativement le sel ammoniac ou le phosphate de chaux, mais il nous a été impossible Je constater un accroissement dans la richesse saccharine de nos betteraves. Nos meilleurs résultats ont toujours été obtenus à l'aide d'un mélange formé de poids égaux des trois éléments nutritifs ; nous sommes loin d'affirmercependant que ces proportions soient les plus avantageuses qu'on puisse employer : nous disons seulement que dans nos expériences de cette année, ce sont elles qui nous ont donné les meilleurs résultats. » Nous arrivons actuellement à l'observation qui, par son importance, nous paraît dominer toutes celles qui précèdent. » Il résulte de nos expériences cl de nos analyses que les betteraves soumises à nos différents modes d alimentation ont conservé^ dans leur développement, les qualités natives qu elles tenaient de leur graine^ c'est-à-dire de leur race. ( 947 ) » Dans plusieurs de nos oxpi-rieiices, des betteraves à collet rose et des betteraves améliorées ont été soumises exactement aux mêmes conditions, même sol stérile, mêmes engrais donnés en quantités égales, et cependant, dans l'un des cas, tandis que la betterave à collet rose renfermait 7, 5 pour ion de sucre, la betterave améliorée en accusait \G,i; dans i\n autre où l'alimenlation était plus a7olée, la betterave à collet rose tombait à 5,5 pour 100 et la betterave améliorée à i3,4- » Nous nous trouvons donc ici en présence d'un résultat d'expérience qui nous paraissait mettre nettement en liuniére l'influence de la race sur la faculté saccharine de la betterave. » Cette conclusion paraîtrait toulefois prématurée si elle ne s'appuyait que sur l'analyse des quatre betteraves précédentes provenant de nos cul- tures du Muséum, mais elle trouve une confirmation remarquable dans les expériences que M. Henri Vilmorin a bien voulu exécuter à Verrières d'après nos indications. » Les racines qu'il y a cultivées provenaient de quatre porte-graines : deux appartenaient à la race améliorée, deux à la race blanche à collet rose; les racines issues de ces quatre ascendants ont été élevées comparativement dans des parcelles sans excès de fumure, puis, au contraire, dans d'autres terrains où elles ont reçu une fumure exagérée de nitrate de soude. L'un des lots provenant d'une fannlle améliorée par sélection depuis de longues années, et qui porte sur le catalogue de Verrières le n°84H, donna, sans excès de fumure, des racines d'une grande richesse, renfermant i8,5 pour 100 de sucre. a I.a filiation de la seconde betterave améliorée, dite de l'Exposition, est étudiée depuis beaucoup moins longtemps : les graines donnèrent des racines d'une richesse moins constante; la moyenne des huit analyses exé- cutées est de i5,6-, la plus riche renfermait 18 pour 100 de sucre ; la [)his pauvre i3,2. u Les deux lots de racines à collet rose donnèrent des nombres plus faibles; la moyenne des six betteraves provenant du premier lot, qui porte le 11° 32, est 1 2,24 ; celle du second (betterave dite de Verrières) est seule- ment tic 10,91. » Nous avons prié M. Henri Vilmorin de donner à ces betteraves îles (piantités considérables de l'engrais azoté salin qui est le plus répandu au- jourd'hui ; on employa 800 kdogianunes d'azotate de soude à l'hectare; ils furent donnés sans addition ou mélangés au contraire à des doses crois- santes de super|)hosphale, 400, 800 et i(Joo kdogrammes. ( 948 ) I) Sous l'influence de cette fumure excessive, la richesse en sucre de toutes les betteraves fut diminuée, et c'est là une confirmation remarquable de nos observations de l'an dernier; mais elle le fut en quelque sorte pro- portionnellement à la valeur de leurs ascendants. En effet, si nous fondons en une seule moyenne les seize analyses exécutées sur des racines prove- nant de chacun des quatre porte-graines désignés plus haut, nous trouvons que la betterave (848) qui avait fourni sans fumure des racines à 18, 5 pour 100 de sucre, n'en donna plus que i5,5; que la seconde betterave amé- liorée, qui avait fom-ni sans fumure des racines à i5,6 pour 100 de sucre, n'en fournit que i3,6; enfin que le collet rose (Sa) donnant sans fumure 12,24 ne fournit plus que des racines à 9,7 : que le collet rose (de Ver- rières) à 10,95 a donné des betteraves renfermant seulement en moyenne 8,8 pour 100 de sucre. » La valeur du porte-graine, constatée par la richesse des betteraves cultivées avec inie fumure légère, est donc encore sensible sur les bette- raves qui ont reçu des fumures exagérées; le procédé de culture suivi a modifié la composition de la betterave, mais il n'a pas i-endii méconnaissable les caractères quelle tenait de sts ascendants. » C'est cette conclusion qui résume toutes les expériences que nous avons faites cette année ; nous sommes heureux de recotuiaître que nos observations s'accordent complètement avec celles que M. Peligot publie depuis longtemps sur la cidture des betteraves et qui se rapportent à la sé- lection des graines. » Ce n'est donc pas à l'épuisement du sol que l'agriculteur doit attribuer l'appauvrissement de ses betteraves, mais bien au mauvais choix de la graine et à l'emploi exagéré des engrais azotés. Il doit choisir avant tout des races pour ainsi dire fixées et présentant une constance de composition constatée par les analyses répétées des porte-graines et de leurs descen- dants, ainsi que l'a pratiqué si judicieusement Louis Vilmorin. » Il est un dernier point sur lequel nous demanderons à l'Académie la permission d'appeler son attention, car il présente une grande importance au point de vue de la pratique agricole : nous avons reconnu que l'excès d'engrais azoté appliqué sur des betteraves de bonnes races diminue leur richesse saccharine sans doute, mais il leur laisse cependant de j5 à i3 pour 100 de sucie, et, en outre, il élève le rendement à l'hectare dans d'assez fortes proportions pour que leur culture devienne rémunératrice. » Les chiffres obtenus à Verrières, où les racines sont l'objet de soins assidus, sont certainement plus élevés que ceux qu'on obtiendra en grande ( 949 ) culture; mais, cette réserve faite, il est remarquable que les betteraves amé- liorées qui donnaient aS toimes à l'hectare, avec une très-faible fumure, en ont fourni 5o avec les doses d'engrais indiquées plus haut ; les collets roses, qui donnaient, sans nitrate, :")") tonnes, sont montés à p\us de looooo ki- logrammes; mais leur qualité avait beaucoup baissé et letu' traitement, pour l'extraction du sucre, eût été peu avantageux pour l'un des lots, oné- reux pour l'autre. » En résumé, nos expériences de 1873 établissent les points suivants : » i" Des dissolutions salines, présentant des compositions identiques, agissent tout différemment sur les betteraves suivant que les racines plon- gent dans les dissolutions mêmes, ou suivant que celles-ci imprègnent un corps poreux. » '2° En plaçant, dans des conriitions de sol, d'engrais, d'arrosages iden- tiques, des betteraves de races différentes, on obtient des racines de ri- chesses très-différentes aussi. » 3" Un excès d'engrais azoté abaisse la richesse saccharine de tontes les betteraves, mais celles qui proviennent d'une excellente race conser- vent encore une quantité de sucre telle, que leur traitement reste très-avan- tageux. » 4° Un excès d'engrais azoté appliqué sur les betteraves des races améliorées élève leur rendement à l'hectare et rend leur culture rému- nératrice; il élève aussi le rendement des betteraves à collet rose, mais il diminue leur teneur en sucre et les fabricants ne peuvent les traiter sans s'exposera des pertes sérieuses. 5" Pour produire sur une surface donnée le maximum de sucre dans des conditions avantageuses à la fois pour le fabricant et pour le cultivateur, il faut donc s'attacher avant tout au choix judicieux de la graine. » COSMOLOGlii. — Expériences faites pour expliquer les alvéoles de forme arrondie (pic présente Irès-frérpiennucut la suif ace des météorites; par M. Dalbrée. « La configuration extérieure des météorites, qui ont conservé leur sur- face originelle, est avant tout remarquable par sa nature fragmentaire, c'est-à-dire par sa ressemblance avec des polyèdres irréguliers, dont les arêtes auraient été émoussées. Il est un second fait qui a été également re- marqué par tous les observateurs: c'est la présence très-fréquente de dé- pressions arrondies, d'une forme caractéristique, que l'on a depuis long- temps comparées à l'euiprcinte plus ou moins profonde que laisse un doigt (95o) ou le pouce sur une pâte molle; aussi les a-t-on quelquefois désignées sous le nom de coups de pouce (fmgerabdriicke) ; nous les désignerons ici sous le nom (.V alvéoles arrondies. » Il est très-remarquable que les cavités de ce genre se rencontrent dans les météorites de toutes sortes. )) Parmi les asidères, je citerai celles de la chute d'Orgueil. » Pour les sporadosidères, ou peut en voir de nombreux exemples, dans la collection du Muséum, ainsi que dans les figtnes qui ont été don- nées d'un certain nombre d'entre elles : telles sont Salles ( 12 mars 1798), Charsonville (a3 novembre 1810); beaucoup des échantillons des abon- dantes chutes de Rnyhinya (9 juin 1868) (1) et de Pultusk (3o jan- vier 1868); lowa ou Amana (12 février 1875), Goalpara ou Assam (1846), Tabor (3 juillet 1753), l'Aigle (26 avril i8o3), Lissa (3 septem- bre r8i3), etc. B Le bel échantillon de la syssidère de Deesa que possède le Muséum présente, sur nue partie de sa surface, une série de petites capsules des mieux caractérisées. )) Nulle part ce caractère n'est mieux prononcé que dans certains fers massifs ou holosidères; c'est ce que montre la masse de fer qu'on a vue tomber le 26 mai i 761 , en Croatie, à Hraschina, près d'Agram. La description détaillée et précise de ces cavités qu'en a faite Schreibers (2) avec la figure qui l'accompagne en donne une excellente idée. Le fer météorique de Char- cas, Mexique, dont le poids est de 780 kilogrammes, offre aussi de « nom- breuses dépressions qui, parleur forme sensiblement circulaire, rappellent celle de petites capsules on coupes ou palères. En outre, des dépressions ser- rées les unes contre les autres, au fond des cavités plus grandes, ressem- blent par leur disposition et malgré la différence évidente d'origine, à celles des empreintes que font des gouttes de pluie tombant sur de l'argile » (3). Dans le fer de la rivière Orange (Afrique australe) décrit et figuré par M. Shepard et dont la forme primitive ne parait pas avoir été altérée par une oxydation superficielle, ces dépressions arrondies et allongées sont très- remarquablos (4). 11 en est de même, d'après M. Boussingault, du fer mé- téorique trouvé en 1810 à Santa-Rosa, en Colombie. (i) Voir aussi les excellcntos (îgiiies données i)ai' Haidinyer de la principale nu'ttoiile de Knyliinya et de celle d'Assani [Bulletin de l'Aradcniic de l iciine, 18GG et 1869). (2) Bcitragc zuikentniss mctcuiisclicrStcin itiid nutdl Massen, 1820. (3) Comptes rendus, l. LXIV, p. 687 ; 1867. (4) Aincrienn Journal, IP série, t. XXI; mars l85G. (95i ) o D'après la manière dont se présentent, en général, toutes ces dépressions alvéolaires, elles paraissent s'être formées après que réchanfillon avait déjà sa forme générale, comme par im affouillement superficiel produit autour de centres d'action distincts. M D'ailleurs la présence de ces cavités dans des masses de nature aussi différente que les fers et les pierres proprement dites, doit être caractéris- tique d'une circonstance par laquelle ces fragments ont passé, avant de par- venir à la surface de notre globe; aussi mérite-t-elle l'attention, peut-être au même titre que la croûte qui les enveloppe. » Quelle peut en être la cause? » Si l'on applique une chaleur brusque et intense sur un échantillon de quartzite, en dirigeant sur lui le dard de la flamme, d'un chalumeau à gaz oxygène et hydrogène, il se détache instantanément de sa surface de nom- breuses esquilles qui sont projetées jusqu'à plusieurs décimètres de distance avec un pétillement prononcé. Le quart/ se comporte alors comme cer- taines variétés de charbon de bois, dès qu'on en soumet un morceau au chalumeau. En profitant de cette sorte d'exfoliation, j'ai pu creuser dans un échantillon de quartzite des Alpes, de la variété la plus dure, un trou cylindrique de 6 centimètres de profondeur (i). M II paraissait naturel de chercher la cause des dépressions alvéolaires des météorites dans un éclatement qui se serait produit vers la surface de ces corps, lorsqu'ils ont été brusquement surpris par la chaleur, au moment de leur entrée dans l'atmosphère terrestre. C'est d'après celte donnée que j'ai d'abord essayé de les imiter, au moyen de l'application subite du chalumeau gaz oxyhydrique et en opérant sur diverses roches, trachyte, Iherzolite, roches météoritiques. Mais, dans chacun de ces cas, il ne s'est produit qu'une vitrification autour du point d'application du dard, sans qu'il se soit détaché d'esquilles. » Avant de renoncer à ce mode d'expériences, il m'a paru opportiui de profiter de l'énoraie température produite dans les fours à dôme, au Con- servatoire des Arts et Métiers, où l'on fondait le platine eu quantité consi- dérable, afin de fabriquer les étalons du mètre. Eu laissant tomber les roches par l'orifice du dôme, sur la surface incandescente du platine, au moment où il venait de soliilifier, on n'a pas mieux réussi. Chaque échan- tillon s'est simplement enveloppé d'une croule fondue. Pour le granité, on (i) Annales des Mines, t. XIX, p. 23; 1861. C. R., 187J, I" 5*nj«frc. (T. LXXXII, K» 17.) 123 (95^ ) a en outre constaté, comme on l'avait fait précédemment (i), que cette roche se désagrège tout à fait. » Il fallait donc recourir à un autre genre d'action. » Quand un canon chargé de poudre de gros calibre est tiré, il tombe souvent, devant la bouche à feu, des grains de poudre, qui sont en partie comburés. La surface de beaucoup de ces grains est extrêmement creusée d'alvéolps, plus ou moins régulières, qui ressemblent à celles qui sont si fréquentes à la surface des météorites. Je dois l'un de ces grains de poudre alvéolaires à l'obligeance de M. Maskelyne, et une série d'autres à celle de M. le général de division Frébault, qui a bien voulu les faire venir du polygone d'expériences de Gavre, près de Loricnt. » L'extinction de ces grains de poudre doit être attribuée, ainsi que cela résulte des expériences de M. Bianchi sur la combustion de la poudre dans le vide, au refroidissement causé par le passage subit de la pression très-forte qui existe dans la pièce à la pression ordinaire (2). » En examinant ces grains, il est impossible de ne pas être frappé de la ressemblance d'aspect de la surface avec celle des météorites. Ces dernières sont également noires et maies, par suite de la croûte qui les enveloppe, et si l'on place ces grains de poudre à côté de petites météorites de même dimension, par exemple de la chute de Pultusk qui en a produit des mil- liers, il est difficile, même pour un connaisseur, de les distinguer d'après leur seul aspect. » A raison de la ressemblance complète dont il vient d'être question, il était intéressant, pour l'histoire des météorites, de connaître d'une manière plus précise la cause de ces excavations alvéolaires. » Pour cela j'ai eu recours à l'obligeance de M. Bianchi et au très-ingé- nieux appareil dont il est l'auteur; on sait que la poudre placée dans le vide et portée au rouge à sa surface par un courant voltaïque s'y décom- pose avec incandescence, sans déflagrer. Un grain sphérique de poudre, d'un diamètre de o™,oi2et emprisonné dans une cage de platine, étant ainsi placé dans le ballon vide d'air, a brîdé lentement et en provoquant à sa surface des mouvements gazeux énergiques qui se manifestent par des (i) Annales des Mines, 5' série, t. XIX, p. 23, 1861. (2) M. le capitaine Castan a constaté qu'à conditions égales les alvéoles sont d'autant plus profondes que la densité est plus faible; tandis que, dans les conditions où M. Castan a opéré, elles sont très-prononcées dans les grains de 1,775 de densité; elles deviennent à peu près nulles dans les grains de i,84o ou plus. { 9-« ) tourbillons gris opaques. Quoiqu'on opère dans le vide, les gaz, au mo- ment où ils se développent, doivent causer une pression considérable sur la surface du grain incandescent; c'est analogue, à l'intensité près, avec ce qui arrive lors de l'explosion de la dynamite. Si l'on arrête la combustion, le résidu offre des surfaces très-irrégulièrement arrondies où l'on observe, c'a et là, des cavités alvéolaires. Le résidu observé dans sa cassure a d'ad- leurs conservé son aspect. Quant à sa surface, elle est comme cbagrinée par l'effet d'une fusion superficielle qui a formé une sorte de croiite (i). Tandis que la surface est en ignition, les parties inférieures, celles mêmes qui sont très-procbes de la surface, sont restées froides : le soufre ne s'y est pas même fondu. » Ce sont encore des analogies avec les conditions que présentent les météorites, lorsqu'à leiu* entrée dans notre atmosphère elles deviennent incandescentes à leur surface sans s'altérer dans leur intérieur, comme cela est manifeste, par exemple, pour les météorites de la clinte d'Orgueil dont la natiue est très-facilement altérable par la chaleur et pour celle de l'Inde, dans la cassure de laquelle on a reconnu une température encore glaciale, au moment de son arrivée sur le sol. » La cause des excavations de poudre a été attribuée à un défaut d'ho- mogénéité des grains (2); il n'en est pas ainsi, puisque la texture glo- bulaire n'y préexiste pas. » Pour voir, dans d'autres conditions, la manière dont les gaz, sous forte pression, peuvent affouiller, on a placédans l'éprouvette à poudre de M. le commandant Sebert, au-dessus de la charge, des morceaux de zinc de forme ovoïde. Après la décharge déterminée par l'étincelle électritjue, qui a produit une pression intérieure dépassant 1000 atmosphères, chacun de ces morceaux de zinc est complélemenl modifié dans sa forme et dans l'état de sa surface : au lieu d'être unie comme elle létait primitivement, cette surface est creusée en tous sens, par îles sillons irréguliers qui expri- ment clairement la force des courants gazeux auxquels ce zinc a été sou- mis pendant un temps très-court. Çà et là, il s'y trouve aussi des cavités alvéolaires. Ces ( rosions ont été évidemment très-facilitées par la volatili- sation du zinc à la température élevée à laquelle ce métal était soumis. (i) De plus, on trouve, à la partie inférieure du ballon, de la poudre sous forme de glo- l)uIos arioiiilis ayant enviif>M i milliiiit'tre de diamètre et au-dessous, Les suites de l'opération ont été fort simples, el, après quelques menaces d'accidents péritonéaux, rapidement conjurés, dans les dix-huit premières heures, par l'emploi d'une véritable cuirasse collodionnée sur l'abdomen et par l'usage du vin de Champagne glacé, le malade s'est rapidement rétabli. Dès le cinquième jour, il a pu supporter des aliments solides. Depuis lors il est revenu à son alimentation normale et se trouve dans d'excellentes conditions de santé. Les fils sont tombés, sauf deux ; la plaie est aujourd'hui singulièrement rétrécie, et la fistule gastrique fort étroite qui persiste encore aujourd'hui permettrait avec peine l'introduction du. petit doigt. Les notions de Physiologie pathologique que nous pos- sédons sur ce point nous permettent d'espérer la disparition rapide de cette fistule. » J.^a terminaison heureuse de cette opération me paraît due à la réunion de plusieurs conditions : i° au procédé opératoire fondé sur la connaissance de points de repère très- exacts; 3° à la précaution que j'ai eue de fixer l'estomac aux parois abdominales avant de l'ouvrir; 3° aux soins consécutifs et surtout à l'emploi d'une couche extrêmement épaisse de collodion qui a immobilisé les parois abdominales et le tube digestif lui-même, en lui faisant subir en même temps une très-forte compression. Par suite de cette compression, le type de la respiration a été modifié d'une façon très-nette; de diaphragmntique la respira- tion a pris le type costal supérieur. i> Les applications de cette opération seraient très-restreintes si on les réservait pour les cas de corps étrangers de l'estomac; mais on peut en tirer un parti utile en reprenant une idée mise en avant et défendue par M. le professeur Sédillot, qui avait proposé d'appliquer la gastrotomie aux cas de rétrécissements infranchissables de l'œsophage et du cardia, et de ])ratiquer chez ces malades ce qu'il appelait une bouche stomacale, permettant de prolonger la vie en introduisant les aliments directement dans l'estomac. )> Le procédé opératoire que je propose paraissant présenter une grande sécurité, pour l'établissement de la fistule gastrique, il resterait à s'opposer à l'oblitération de cette der- nière. » (969) MÉMOIRES PRÉSEÎVTÉS. CHIMIE AGRICOLE. — Sur les écliaiKjcs (C ammoniaque entre tes eaux naturelles et l'atmosphère; par M. Tu. Schlœsing. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « Dans les Communications que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Aca- démie les 27 mars et 10 avril, j'ai étudié les échanges d'ammoniaque entre l'atmosphère et la pluie, la rosée, le brouillard. Je vais maintenant exami- ner le cas où, la température descendant au-dessous de zéro, la vapeur d'eau se condense à l'état d'aiguilles glacées, de neige, de gelée blanche. p Sous ces formes diverses, l'eau perd la faculté d'emprunter du carbo- nate d'ammoniaque à l'air : c'est ce qu'on peut démontrer par des expé- riences très-simples. » Un grand tube en U est plongé dans un mélange de glace et de sel, occupant une capacité de i5 à 20 litres ; enfoui dans la paille hachée, ce mélange demeure à — 20", 5 pendant plusieurs joins. On fait passer dans le tube de l'air humide contenant une dose connue d'ammoniaque, jusqu'à ce que le givre déposé intercepte la circulation ; puis on dose l'ammoniaque dans le givre. Voici le détail d'une expérience : Titre ammoniacal de l'air.. . i^^,?, ammoniaque clans i mètre cube. Durée de l'expérience 4^ heures. Air passé dans le tube 7 mètres cubes contenanl 8"",4 ammoniaque. Eau de fusion du givre 35 grammes. Ammoniaque dans cette eau. o. Si ces 35 grammes avaient été de l'eau liquide à zéro, ils auraient dissous 3™^, I ammoniaque. » Le résultat est le même quand la température est moins basse, quand par exemple elle est maintenue à — 3° par un mélange de glace et de nitre. Il convient alors d'augmenter la surface du vase où le givre doit se dépo- ser, en remplaçant le tube en U par un ballon tubidé de 1 litres. Il fnut encore prendre une autre j)récaution : à son entrée dans le ballon, l'air dépose sur le tube adducteur de l'eaU liquide et par conséquent anunoni;icale, qui se réunit en gouttes, tombe au fond du ballon, s'y congèle brusquement et garde une fraction de son anunoniaque; il faut recueillir ces gouttes à part et les rejeter. 125.. ( 970 ) » Ainsi, la vapeur d'eau, en prenant l'étal solide au sein de l'atmosphère, n'entraîne pas d'ammoniaque, en tant que celle-ci est libre ou carbonatée. Comment se fait-il donc qu'on ait souvent trouvé dans la neige autant d'al- cali que dans la pluie? A cette question, on peut répondre : i" qu'il faut bien distinguer la neige sèche, dont la température est inférieure à zéro, et qui ne dissout pas l'ammoniaque aérienne, de la neige humide qui en dis- sout en proportion de l'eau dont elle est imbibée; o." qu'en raison de la lenteur de sa chute et de son énorme développement superhciel, la neige semble plus propre que la pluie à entraîner les poussières flottantes du ni- trate d'ammoniaque. On sait que ce nitrate, au contact de la glace, en fait fondre ce qui lui est nécessaire pour former une dissolution dont le titre est fonction de la température; les parcelles de sel rencontrées par la neige sont donc aussitôt fondues et fixées. Ces explications paraîtront suffisantes ; toutefois, il est désirable qu'à l'avenir on détermine dans la neige les quan- tités respectives d'ammoniaque et d'acides formant avec elle des sels fixes à la température ordinaire. » Il résulte des expériences rapportées ci-dessus que, à la température de — 20°, 5, de l'air qui renferme i'"s,2 d'ammoniaque par mètre cube n'en laisse point encore précipiter à l'état de carbonate solide, et la retient toute à l'état gazeux. J'ai voulu néanmoins m'en assurer par des expériences ; j'ai donc fait passer de l'air pur sur des cristaux de bicarbonate d'ammonia- que, au sein d'un mélange réfrigérant : l'air barbottait ensuite dans un acide étendu. Le dosage de l'ammoniaque dans cet acide m'a démontré que la tension ammoniacale du bicarbonate, à — 20", 5, est bien supérieure à celle qu'on peut observer dans l'air normal. Il est donc très-probable qu'à des températures plus basses, comme celles des hautes régions de l'atmo- sphère, le reste d'ammoniaque aérienne, qui n'a pas été condensé par les pluies, résiste à la solidification par le froid, et conserve l'état de gaz, » En définitive, la vapeur d'eau et l'ammoniaque de l'air, après avoir eu, selon toute probabilité, une origine commune, la mer, se précipitent ensemble, mais dans des rapports bien différents, à mesure que l'air se refroidit jusqu'à zéro. Au-dessous de zéro, l'association est rompue; l'eau seule continue à se précipiter, mais l'ammoniaque demeure dans l'atmo- sphère; l'air n'est donc jamais entièrement dépouillé d'ammoniaque. » Cette résistance de l'ammoniaque à la condensation par les météores glacés me fournit une explication rationnelle d'un fait parfaitement con- staté, mais fort extraordinaire; je veux parler de la richesse de certains brouillards, par exemple celui que M. Boussingault a observé au Lieb- (97> ) frauenberg, et qui a th'-posé de l'eau contenant 4° milligrammes d'alcali par litre. Supposons qu'une couche d'air A, de température supérieure à zéro, s'étende au-dessus d'une couche B de température inférieure à zéro : aux confins des deux couches, il se fait un mélange, et en même temps une condensation de vapeurs, en fines gouttelettes, qui contiennent une certaine quantité d'ammoniaque; celles-ci, en tombant, pénètrent plus avant en B, et s'y convertissent en cristaux glacés ; dés lors, elles laissent dégager leur ammoniaque, qui s'ajoute à celle que B contenait déjà. Nous concevons ainsi qu'une couche d'air puisse être enrichie aux dépens d'une autre cou- che superposée. » Maintenant, subdivisons B en une série de couches i,, b.,, ^3,..., toutes au-dessous de zéro, envahies successivement par la couche A qui sera, si l'on veut, un courant supérieur descendant à terre. Les phéno- mènes que nous ont présentés les deux couches A et B vont se repro- duire tour à tour dans les couches è,, b^^ b^, Les apports d'alcali d'une couche à la suivante iront en croissant, parce que les condensations successives se formeront dans des milieux de plus en plus riches; et l'effet élémentaire d'une seule condensation sera multiplié par le nombre de couches. J'ai à peine besoin de faire observer que l'hypothèse de couches successives est introduite ici pour la commodité du raisonnement, et qu'il faut restituer aux phénomènes leur continuité naturelle. Si, dans le voisi- nage du sol, la température se relève au-dessus de zéro, les produits des condensations, liquides au moment de leur formation, puis glacés dans leur trajet, redeviendront liquides en bas, et pourront constituer un brouillard. Il est clair, d'ailleurs, que l'intensité de l'effet produit dépend de causes multiples : températures, titres ammoniacaux, régularité de progression de la couche A, calme de l'atmosphère Les conditions des phénomènes sont très-variables; mais elles peuvent être exception- nellement favorables, et alors le brouillard possède une richesse excep- tionnelle. B Le transport de haut en bas et l'accumulation de l'ammoniaque dans les basses régions de l'atmosphère sont des faits beaucoup plus généraux que ne le ferait supposer le cas tout spécial que je viens d'examiner. En effet, l'enrichissement d'une couche B, aux dépens d'une autre super- posée A, a lieu également lorsqu'une condensation produite en A se dissout on l> au lieu de s'y congeler. Donc, pour concevoir l'enrichissement gra- duel de nos couches /;,, ^2, i,,..., il n'y a qu'à supposer qu'elles se re- froidissent successivement, à |)artir de la plus élevée, comme cela doit ( 972 ) arriver pendant les nuils claires : en se formant dans les diverses couches, pour se dissoudre plus bas, le serein deviendra l'agent du transport de l'ammoniaque. Ces réflexions m'ont été suggérées par les résultats de mes observations quotidiennes : je trouve que, par les temps clairs et calmes, le titre de l'ammoniaque, pendant la nuit, est environ le double de celui du jour; mais, si le «iel est voilé, c'est-à-dire si le refroidissement est gêné, ou bien si le vent mélange incessamment les produits du refroidissement, il n'y a plus de différence sensible entre les titres du jour et ceux de la nuit. » CHIMIE. — Sur divers composés du titane. Troisième Note de MM. C. Fhiedel et J. GuÉRiN, présentée par M. Wurtz. (Renvoi à la Section de Chimie.) « D'après les recherches de M. Wohler, il existerait quatre azotures de titane différents, répondant aux formules Ti'Az, TiAz, Tr' Az* = sTiAz + Ti'Az, et Ti'Az^ = 3TiAz-4-TPAz(Ti = 25), ou, en employant le poids atomique du titane, qui répond à la formule TiCl' du chlorure (Ti = 5o), Ti'Az-, TiAz% Ti^Az" et Ti'Az\ » Parmi ces composés, le premier n'a pas été isolé, et l'illustre chimiste de Gottingen a conclu son existence de la formule TiCy + 3Ti»Az = Ti'"CAz*, qu'il a admise pour les cristaux cubiques des hauts-fourneaux, regardés avant lui comme du titane métallique. » Plusieurs des formules précédenles sont ou compliquées ou difficiles à mettre d'accord avec les atomicités du titane, telles qu'elles étaient con- nues et telles qu'elles résultent de nos recherches. Il nous a semblé, en conséquence, qu'il n'était pas inutile de reprendre l'étude de ces com- posés. M Nos expériences nous ont conduits à reconnaître qu'en laissant de côté l'azotm-e TiWz, dont l'existence est hypoihétiqiie, il n'existe que deux autres azolures, dont la composition répond aux formules Ti' Az'' et TiAz, ou plutôt Ti-Az*. Ces formules sont tout à fait d'accord avec l'atomicité ( 973 ) des deux éléments qui forment les combinaisons. Lu première appartient au composé obtenu par Liebig en faisant chauffer le chlorure de titane ammoniacal dans un courant d'ammoniaque; elle correspond au tétrachlo- rure de titane et à l'acide tilanique, cliacune des 4 atomicités des 3 atomes de titane étant saturée par l'une dos 3 atomicités des 4 atomes d'azote. L'autre corps, Ti'Az', que nous avons obtenu par l'action de l'auunoniaque sur le sesquioxyde de titane ou sur l'acide titanique, correspond au ses- quioxyde de titane et à l'hexachlorure dititanique. Nous n'avons pas réussi à obtenir d'autre azolure de titane; l'action du prolochlorure de titane sur l'ammoniaque, qui semblait pouvoir donner un azoture Ti'Az'-, n'a fourni, dans les contlitions où nous avons oj)éré, que de l'azotiu'e Ti' Az', avec dé- gagement d'hydrogène. » Jzoture Ti^ Az'^ . — M. Wohler avait déjà étudié l'action de l'ammo- niaque sur l'acide titanique, à une température élevée, et reconnu qu'il y avait formation d'azoture de titane. Le corps, auquel il altrilme la formule TiAz" [TiAz, Ti = 25], se forme, dit-il, « lorsqu'on expose l'acide titanique » fortement chauffé à un courant de gaz ammoniac bien sec; on laisse » refroidir l'azoture dans le courant; il se présente alors, sous la forme » d'une poudre violet foncé, possédant une nuance rouge de cuivre, ana- » logue à la poudre d'indigo sublimé. » » De cette description et des analyses qui se bornent à des dosages de titane, sans dosages correspondants d'azote, ainsi que des observations que nous avons faites, on peut conclure que les produits considérés par M. Wohler comme l'azoture Ti Az- sont des mélanges de l'azoture que nous allons décrire, avec le sesquioxyde de titane. » Nous avons fait passer un courant d'ammoniaque, desséchée par son passage dans plusieurs tubes garnis de baryte anhydre, dans un tube en porcelaine, chauffé au fourneau à réverbère au feu de coke. Dans le tube étaient placées une ou deux nacelles de porcelaine renfermant, soit de l'acide titanique, soit, pour abréger l'opération, du sesquioxyde de titane en poudre fuie. L'ammoniaque, ou les gaz provenant de sa décomposition, étaient obligés, pour s'échapper, de traverser une couche de i ou a centi- mètres de mercure servant de fermeture. On ne commençait à chauffer l'appareil que quand tout l'air en était chassé. » Pour obtenir un bon résultat, il est indispensable de continuer l'opé- ration pendant plusieiu's heures. La transformation de l'acide tilanique et même du sesquioxyde est extrêmement lente et souvent elle n'est que par- tielle, donnant dans la première nacelle, ou seulement dans la partie anté- i 974) rieure de celle-ci, une nialière jaune d'or, tandis que le reste présente des teintes plus ou moins rouges et cuivrées. Dans les opérations très-incom- plètes, on trouve même des parties d'un noir bleuâtre. Ces dernières se sont présentées même lorsqu'on avait employé du sesquioxyde. Leur pré- sence montre que l'eau formée aux dépens de l'ammoniaque et du sesqui- oxyde des parties antérieures de la nacelle réagit sur celui contenu dans les parties suivantes et le transforme en oxyde bleu. Il faut une action pro- longée de l'hydrogène sec provenant de la décomposition de l'ammoniaque et de l'ammoniaque elle-même, pour transformer cet oxyde d'abord en ses- quioxyde, puis en azoture. » Lorsque l'opération a été suffisamment prolongée, on obtient une matière pulvérulente amorphe d'un jaune de laiton, dont la composition répond à la formule Ti*Az*. Celte substance a une densité de 5,28 à 18 degrés. Elle est fort dure et raye la topaze. En suspension dans l'eau, quand elle est en poudre fine, elle présente une couleur bleue par trans- parence et jaune par réflexion. L'azoture Ti' Az* et la poudre des cristaux cubiques des hauts-fourneaux présentent un phénomène analogue avec une teinte rouge par réflexion. » L'azoture Ti-Az" se transforme par calcination à l'air en acide tita- nique. La potasse fondante l'attaque avec dégagement d'ammoniaque. » L'acidesulfurique bouillant le transforme également en acide titanique avec dégagement d'acide sulfureux; la liqueur renferme de l'ammoniaque. » Il est facile d'y doser l'azote par le procédé imaginé par M. Dumas pour les substances organiques. Un mélange intime d'azoture de titane avec un grand excès d'oxyde de cuivre étant chauffé au rouge, l'azoture se transforme en acide titanique et laisse dégager son azote. » L'azoture Ti" Az- a été obtenu encore, mélangé de charbon, en faisant passer un courant de cyanogène sur de l'acide titanique au rouge vif. On n'a pas réussi à l'obtenir cristallisé en faisant agir un mélange d'azote, d'hydrogène et de vapeur de chlorure de titane sur l'acide titanique au rouge vif. » Il se forme souvent et se présente en enduits continus jaune de laiton recouvrant les tubes dans les préparations de sesquioxyde de titane, quand l'azote n'a pas été complètement exclu des appareils. » Azolure Ti' Az\ — Ce corps est préparé facilement en suivant la méthode élégante indiquée par MM. H. Sainte-Claire Deville et Wôhler, c'est-à- dire en chauffant au rouge un mélange de vapeurs de sel ammoniac et de chlorure de titane. Pour éviter complètement la présence de l'air, nous (975) avons opéré dans un courant d'acide chlorhydrique sec. Nous avons obtenu ainsi l'azotiire Ti^ Az* en belles croûtes cristallines d'un ronge de cuivre, |)résenlant à la loupe et mieux au microscope de petits poinlements Irièdres qui paraissent appartenir à un rlioinboèdre, dont l'angle rappelle celui du rhomboèdre inverse de la calcite. » L'azoture ïi' Az* se transforme facilement en azoture Ti'Az^ en perdant de l'azote, lorsqu'on le chauffe dans un courant d'hydrogène ou même d'ammoniaque; le produit présente la couleur et la composition de l'azo- ture obtenu directement par l'action de l'ammoniaque. Il offre parfois des apparences cristallines; mais ce n'est autre chose que les formes de l'azoture Ti^Az* qui se sont conservées malgré la transformation chimique qu'a subie ce composé. » ÉLECTRO-PHYSIOLOGIE. ~ Des variations éleclriqucs des muscles et du cœur en particulier, étudiées au moyen de i électromètre de M. Lippmann. Note de M. Marev, présentée par M. Edm. Becquerel. « Dans une série de Notes présentées à l'Académie, j'ai montré que le cœur d'un animal vivant (grenouille ou tortue) présente, aux différents instants de sa révolution, des variations singulières dans son excitabilité et dans sa températiu'e ; que pendant sa phase de systole, le cœur réagit moins aux excitations que pendant sa diastole ; que dans la première de ces phases, la température du cœur s'élève, tandis qu'elle s'abaisse dans la seconde. Il m'a paru intéressant de rapprocher des variations ci-dessus indiquées celles qui se produisent dans l'état électrique du cœur. » Il règne encore bien des controverses sur l'origine de l'électricité mus- culaire et sur la cause des tensions inégales qu'elle présente aux différents points de la surface d'un muscle. Toutefois, les physiologistes ont déter- miné avec une précision extrême la répartition de ces tensions, en mesu- rant l'intensité des courants qu'elles engendrent dans le circuit d'un galvanomètre très-sensible. Mais, si le galvanomètre indique exactement l'état électrique d'un muscle au repos, en revanche, il se prête mal à l'étude des changements qui se produisent dans cet état électrique aussitôt que le muscle entre en action. » Il est vrai que dans le tétanos on constate que le courant musculaire sid)it une diminution connue sous le nom de variation nc«.?•••, Pa„, m sont des nombres entiers et positifs quelconques tels que fa, + fa.. + ■ • • ■+- Pa„ = m. » Le symbole D^ indique que l'on dérive la fonction y successivement, ^jt_ fois par rapport à x,, p^, fois par rapport à x,,..., p^^ fois par rapport à jr„, et que, cette opération finie, on substitue aux .r, avec les indices supé- rieurs, les X avec les indices inférieurs, c'est-à-dire aux j"p, x^^,..., Xr les Xa,, J"a,v- 1 •îK'a/ï i' exprime en même temps ce dernier résultat. » Cela posé, si (p [x,, Xj,..., x^) est une fonction symétrique des n variables, les 1.2..?)... n= n\ dérivées partielles D^, D2,...,D„,, cpie l'on obtient de [1), en prenant pour Ui, a.2,. . ., a„ tous les groupes possibles desindices i, 2, 3,..., n, sont égales. » Pour fixer le groupe /3,, ^2,..., /3„ et former systématiquement les n\ dérivées partielles D,, Do,..., D„,, on considérera les ni permutations de 1.2.3... n dans un ordre déterminé, et précisément on prendra comme ( 9«9) premier groupe i.3.3...«, dans l'ordre naturel des nombres; en y permu- tant t/eua: indices seulement, on formera le deuxième groupe ; eu permu- tant dans celui-ci f/f«.v indices, on formera le troisième groupe, etc., de manière que deux groupes consécutifs deviennent identiques si l'on per- mute dans l'un des deux deux indices seulement. >> On indiquera par i .2.3... n\ les groupes pris dans cet ordre, » Alors on aura D;. mettant en (i) pour «,,«2,..,,a„ les indices du groupe r'™' et pour /3,, ft.,..., /3„ les indices du groupe (,._ ,)i'me [-^,_ 2.3... 7^!]. Quant à /•= i, on prendra _ f Ct'"(f y.2.3... n fim^ / rf-"y \..».3... «^ W'''/x'"...rfj''"/..2.3.. n~ dJ[^ djp^' . . . dxf'. » Exemples. — i° Si n = 3,

<lancheur première. » Il restait une coiidilion à remplir, c était de donner au (h ssin la soli- dité et la fixité nécessaires afin de l'enipècher de disparaître ou d'être effacé C.K.iib'jG, I" icmcjiic.Cl.LXXXll, M» 17.) ' ^9 ( lOOO ) au moindre frottement. Ce résultat a été obtenu par l'addition à la plom- bagine et aux autres coulenrs de résine en poudre en poids égal. la résine ou colophane est une substance de très-peu de valeur; j'ai aussi pu m'en servir très-utilement pour le nettoyage et pour remplacer la cendre, sur- tout avec les poudres colorées. » Le dessin est fixé quand il est exposé à une chaleur suffisante pour faire fondre la résine, soit devant un foyer, soit par l'application d'un fer chaud, l'huile, la plombagine et la résine formant alors un seul tout ca- pable de résistance par suite de leur union intime. » Sans doute les empreintes ne sont pas toujours d'un dessin correct et accompli; mais elles ont le mérite de l'exactitude. Le dessinateur qui vou- drait les compléter trouverait sa tâche singulièrement abrégée. Cependant il est des cas où une empreinte naturelle, sans retouches, quoique impar- faite, est préférable à un dessin terminé. » PALÉONTOLOGIE. — Note géologique et anthropologique sur le mont Faudois et la caverne de Cravanclie; par M. F. Voulot. (Présenté par M. de Quatrefages.) « Le mont A'audois est une colline de calcaire oolithique (gr. oolithe) dominant la plaine d'une hauteur de près de 3oo mètres. Cette colline, dont les couches s'inclinent à i5 degrés environ du nord vers le sud, offre au nord une ligne de roches taillées à pic. )) L'emplacement de ce point culminant devait convenir à merveille pour un camp. Aussi un vallum de Zjoo mètres de développement a-t-il tou- jours passé pour un rempart de camp romain. Ce vallum forme un triangle isoscèle élevé, dont les deux côtés longs seraient convexes. L'un des côtés longs et la base sont formés par le vallum, tandis que le troisième côté, de 270 mètres de longueur, est constitué par les roches. Le vallum est une sorte de muraille grossière, à pentes douces, toute remplie de taches noi- râtres. Elles m'ont présenté tous les éléments des sépultures par incinéra- tion. J'y ai même rencontré le squelette carbonisé d'une jeune fille. En outre, une vingtaine de squelettes assez bien conservés ont été exhumes par moi, tant du vallum funéraire que de quelques-uns des nombreux tu- muli qui l'environnent. Les corps sont datés admirablement par les instru- ments nombreux d'os et de pétrosilex qui les accompagnaient. y> Les corps contenus dans les sarcophages étaient couchés sur les omo- plates et la hanche gauche, les genoux violemment repliés. ( lOOI ) » Les individus sont en général d'une taille un peu au-dessous de la moyenne. Au mont Vaudois, sur dix corps, elle devait être de i^jGsô. Les corps sont trapus en générai. Ainsi un squelette, que j'ai pu recueillir en entier, offre une tète assez volumineuse, tandis que les proportions de quelques os longs sont les suivantes : fémur, o™,4o ; humérus, o^jag; cla- vicule, o"',i32. La brièveté de la clavicule montre que le thorax n'était pas très-large; mais les articulations sont très-volumineuses, les attaches mus- culaires trcs-snillantes. La clavicule, épaisse, raboteuse, tourmentée dans son contour, accuse un grand déploiement de force. » Toutefois, il y a une assez grande variété de types dans les sépultures que j'ai rencontrées, tant sous quelques tumuli environnants que sous le vnllum lui-même. Les crânes sont en général dolichocéphales, sans exagéra- tion. Il en est un, par exception, qui est étonnamment long, étroit sur le devant; mais comme il correspond à une face très-longue et étroite, à un squelette très-allongé, je ne pense pas qu'il y ait eu dans ce crâne une dé- formation artificielle. Un crâne de femme, au contraire, très-épais, est presque brachycé[)hale. L'angle facial est en général assez ouvert, le front un peu déprimé; l'appareil maxillaire, presque sans prognathisme, est en général très-vigoureux; la ligne médiane orbitaire descend vers l'extérieur. Nulle cavité olécranienne percée dans les fémurs. L'usure précoce des dents, comme aussi le grand nombre d'os fendus en long, nous montre que les tribus inhumées au mont Vaudois vivaient de chasse surtout. Elles ont laissé comme débris de leurs repas funéraires un grand nombre d'os de Bos priscus, de cerf gigantesque des cités lacustres de Suisse {Cervus elaplius), de sanglier, peu de chèvre ou chevreuil, point de cheval. En gé- néral, le mont Vaudois nous montre les restes de tribus d'assez petite taille ou de moyenne taille, d'une constitution vigoureuse, habituées aux fatigues et aux privations, et maintenues dans l'état sauvage. » A Cravanche, la côte du Mont est un long plateau de calcaire battu- nien dont les couches sont inclinées du nord au sud, comme celles du mont Vaudois, situé en face. Toutefois, au Mont, l'inclinaison, plus consi- dérable, atteint '3o degrés maximum. La caverne s'ouvre au versant nord de la colline, à 4oo mètres environ d'altitude. Des hommes dont j'honore le savoir ont affirmé que la mer crétacée avait baigné et couvert le Mont à une certaine époque. Je pense que cette hypothèse ne saurait être admise, puisque aucune trace de cette mer ne se fait remarquer à moins de 4o kilo- mètres de notre colline. On peut même facilement suivre les contours de ( I002 ) la mer crétacée au pied des derniers plateaux du Jura et des Vosges, fort au-dessous de l'altitude du Mont, Mais, autant cette hypothèse me paraît peu fondée, autant il me paraît logique de croire qu'à une époque relative- ment récente, il y eut une mer d'eau douce qui baigna le versant nord du Mont. Cette nappe d'eau a dû être produite par la fonte des glaciers des Vosges, dont quatre moraines ne sont éloignées du Mont que de 7 à 8 ki- lomètres. L'observateur placé près du Mont, sur le Salbert, suit encore facilement de l'œil les rivages de cette mer qui se festonnent en petites berges sur les pentes inférieures du Mont. M La rupture a dû. produire un violent cataclysme et, minant les rivages de la nappe d'eau un peu partout, avoir ses effets les plus considérables aux environs de l'exuloire. C'est ce qui s'est effectué tout naturellement en produisant une faille le long du rivage, au versant septentrional du Mont. Cette faille, affouillée ensuite par les eaux, c'est la caverne dont je vais parler. » La caverne se compose d'une salle demi-circulaire, de 35 mètres envi- ron de longueur, sur 10 de hauteur maximum et i5 à 18 de largeur. La paroi qui la termine au sud est la roche en place, c'est-à-dire disposée selon l'inclinaison générale des couches de la montagne. Une galerie arrondie, creusée par les courants, pénètre derrière cette paroi à 3o mètres de dis- tance, en suivant la même pente. Le plafond de la grande salle est formé d'une seule couche dont l'inclinaison est encore la même, et il est facile de reconnaître que les eaux sont entrées dans la montagne, en minant une roche à l'extrémité sud-ouest de la caverne. C'est aussi par ce point que pénétrèrent les habitants du pays à l'époque néolithique. La roche minée dessina un auvent qui, en s'effondrant plus tard, rendit jusqu'à nos jours l'accès de la grotte impossible. A l'extérieur une dépression en forme de calotte sphérique, à l'intérieur les traces d'un grand foyer ne laissent aucun doute sur ces faits. » Les peuples précités eurent le temps d'approprier la grotte, par des arrangements dolméniques remarquables, aux usages d'une nécropole. Ils utilisèrent plusieurs étages du sous-sol, formés d'un amas de roches souvent habilement disposées, pour receler des sépultures. Plusieurs autres salles et galeries communiquent avec la nef principale, et sont comme elles gar- nies de sépultures superposées. » Les squelettes, demi-étendus, la tête et les genoux relevés, sont nom- breux. Ce qui eu marque et précise l'âge, ce sont des ustensiles de silex, ( ioo3 ) d'os, de corne de cerf gigantesque, des urnes de terre noire ou brune qui les accompagnent. Ces objets font remonter la nécropole à la deuxième moitié et à la limite extrême de l'âge de la pierre polie. )i L'état de conservation des squelettes est fort remarquable; l'air de la grotte n'est pas humide, malgré de forts suintements, et la température en était, trois jours après l'ouverture, de 9°, 3. Malgré deux exceptions pour deux squelettes de haute stature, les personnages inhumés sont de petite taille. La moyenne pour vingt et un individus, presque tous des hommes, est de i'",54 seulement. Us sont donc bien plus petits que ceux du Mont Vaudois. La taille est svelte, les os sont polis, peu épais, les articulations sont médiocrement fortes, ainsi que les attaches musculaires, les extrémités sont petites; la clavicule montre chez les femmes et chez quelques hommes même des individus peu habitués aux travaux pénibles. Le crâne offre un angle facial bien ouvert, une forme un peu dolichocéphale, un beau front, des protid)érances orbitaires peu visibles, parfois nulles. La ligne médiane des orbites descend à l'extérieur. L'œil est grand, la face ovale; point de prognathisme, et les mâchoires sont médiocrement développées. » Cette tribu était belle au physique, douée d'un certain instinct du beau, comme le montrent quelques dessins de poteries et une natte de gra- minée incrustée. Elle paraît avoir eu des mœurs douces, quoiqu'un frontal à la table externe brisée, tandis que la table interne est restée inclinée près de l'ouverture béante, nous montre les traces d'un coup de pierre survenu pendant la vie. » PHYSIOLOGIE. — Recherches expérimentales sur la respiration pulmonaire chez les grands Mammifères domestiques. Note de M. A. Sa\so.\, présentée par M. Ch. Robin. « De nombreuses incertitudes subsistent sur la théorie de la respiration pulmonaire, en ce qui concerne l'élimination de l'acide carbonique, dont l'urgence est encore plus grande que celle de l'introduction de l'oxygène dans le sang. Ces incertitudes sont dues principalement à ce que les expéri- mentateurs ne sont pas arrivés, quelque soin qu'ils y aient mis, à étudier les phénomènes respiratoires, chez les Mammifères, dans les conditions de l'état complètement normal. » A l'aide d'un dispositif expérimental dont j'ai déjà publié la descrip- tion dans le Journal de l'Ànalnmie et de la Physioloi/ie, de M. Charles Robin, après avoir discuté les cau.ses d'erreurs imputables aux procédés employés ( ioo4 ) par mes devanciers, j'ai exécuté à l'école de Grignon cent bonnes expé- riences sur de grands animaux des genres Equus et Bos, dans les condi- tions d'individualité, d'âge et de milieu les plus variées. J'expose dans mon Mémoire toutes ces conditions avec leurs plus petits détails. Les animaux sur lesquels j'ai expérimenté étaient au nombre de 52, dont 22 Équidés et 3o Bovidés. La discussion complète des résultats, eu égard aux circonstances notées comme ayant pu les influencer, discussion exposée dans mon Mémoire avec tous les développements qu'elle comportait, a conduit aune série de propositions que je demande seulement la permission de reproduire ici. Ces propositions sont les suivantes : « a. Le genre des animaux influe sur l'intensité de leur fonction respira- toire. A poids égal, les Équidés éliminent plus d'acide carbonique que les Bovidés, dans l'unité de temps. » b. La race ou l'espèce influe également sur cette intensité, et, dans une seule et même race, il en est encore ainsi pour les variétés. Dans chaque genre les races, et dans chaque race les variétés de moindre poids ont la respiration la plus active. Ces races et ces variétés sont celles qui ont rela- tivement la plus grande surface pulmonaire. Chez les Équidés, les chevaux de la variété anglaise du type asiatique et leurs dérivés sont connus comme ayant la cavité thoracique plus spacieuse, et par conséquent les poumons plus volumineux, à poids égal du corps, que ceux des chevaux des autres races de l'Europe occidentale. Leur poumon contient aussi plus d'alvéoles par unité de volume. Chez les Bovidés, les recherches de Beaudement, confirmées par tous les observateurs qui se sont occupés de la question, ont établi que le poids des poumons diminue relativement au poids du corps et que la capacité de la cavité thoracique diminue à mesure que les races ou les variétés deviennent plus précoces ou que l'achèvement de leur squelette est moins tardif. Les sujets de ces races et de ces variétés, dont les poumons ont moins de surface déployée, éliminent dans l'unité de temps une moindre quantité d'acide carbonique relativement au poids de leur corps. » c. Le sexe influe sur la respiration. Le mâle l'a plus active que la femelle. Il est connu aussi qu'il a, relativement au poids du corps, une capacité pulmonaire plus grande. » (L L'âge a également une influence marquée sur l'élimination de l'acide carbonique par les poumons. Les jeunes en éliminent proportion- nellement plus que les vieux. A cet égard, il est connu de même que l'âge influe sur le rhythme respiratoire et que le nombre des mouvements du ( ioo5 ) thorax, dans l'unité de temps, diminue à mesure que l'âge avance. Con- séquemment, le mélange gazeux contenu dans les poumons se renouvelle plus fréquemment cliez les sujets jeunes que chez les vieux. » e. L'alimentation, soit par sa quantité, soit par sa qualité, d»i moment qu'elle est suffisante pour entietenir l'état de santé ou état individuel normal, n'a aucune influence sur la fonction respiratoire, contrairement à ce qui a été avancé d'après des résultats d'expériences mal interprétés. » f. Le travail musculaire, qui augmente la production de l'acide carbo- nique et sa quantité proportionnelle dans le sang, n'influe en rien non plus sur la respiration, après qu'il s'est accompli, f^es animaux travailleurs ou utilisés comme moteurs animés n'éliminent, au repos, pas plus d'acide carbonique dans l'unité de temps que ceux du même genre qui n'ont pro- duit aucun travail extérieur. » g. La température atmosphérique a une influence très-nette siu* l'éli- mination de l'acide carbonique. La quantité éliminée est directement pro- portionnelle à son élévation. Contrairement à ce qui a été avancé, la respi- ration élimine d'autant moins d'acide carbonique que la température est plus basse. » II. La pression barométrique agit en sens inverse de la température. L'élimination diminue à mesure que la pression s'élève; elle augmente, au contraire, à mesure que celle-ci s'abaisse. » i. L'influence de la température et celle de la pression agissant en sens inverse se compensent. Une température élevée et une basse pression équi- valent à une température basse et une pression éleA'ée, poinvu que les facteurs varient dans les mêmes limites. I/élévation de la tenipéralure et l'abaissement de la pression additionnent leurs effets et portent 1 élimina- tion de l'acide carbonique parles poumons à son maximum d'intensité. » De ces propositions il résulte que, selon les lois physiques connues, la diffusion, dans le milieu atmosphérique, de l'acide carbonique produit par l'économie animale s'opère en fonctions des surfaces pulmonaires de la composition et de la tension du mélange gazeux extérieur. Aucune autre circonstance ou condition déterminante n'intervient dans le phénomène, qui est ainsi purement et simplement physique et mécanique et peut être par conséquent reproduit ou imité avec un ilispositif composé de matériaux inertes, c'est-à-dire avec un appareil ou un schéma de laboratoire. » Les variations de ces fonctions, telles qu'elles se produisent dans les conditions naturelles, suffisent pour mettre le fait en évidence. Il suifit, en effet, notamment de quelques millimètres de pression barométrique en ( ioo6 ) moins et de quelques degrés thermométriques en plus pour élever presque au double l'élimination de l'acide carbonique dans l'unité de temps. » La séance est levée à 5 heures trois quarts. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 24 avril iS'jG. Mémoires de ta Société académique de Maine-et-Loire ; t. XXXI et XXXII. Angers, imp. P. Lachèse, 187b; i vol. in-8°. Zoologie et Paléontologie générales. Nouvelles recherches sur les animaux vertébrés dont on trouve les ossements enfouis dans le sol, et sur leur comparaison avec les espèces actuellement existantes; par P. Gervais. 2* série, liv. I, II, m. Paris, Artli. Bertrand, 1876; 3' liv. in-4° avec planches. Traité de clinique des maladies de l'utérus ; /;«>■ J.-N. Demarquay et O. Saint- Vel. Paris, Ad. Delahaye, 1876; i vol. in-8^. (Présenté par M. le baron Cloquet.) La transfusion; i"série, 35 opérations; par leD'' J. ROUSSEL (de Genève). Paris, P. Asselin, 1876; i vol. in-8''. (Présenté par M. le baron Larrey.) Notice sur M. Benjamin Falz; par M. R. Deloche. Nîmes, typ. Clavel- Ballivet, 1876; br. in-8°. Éloge de Felpeau; par le D' Ch. Brame. Tours, imp. Ladevèze, 1867; br. in-8''. (A suivre.) ERRJTJ. . (Séance du 10 avril 1876.) Page 860, ligne 11, ajoutez la cavité du corps est partagée, par les organes latéraux et l'œsophage, en deux portions qui correspondent à cette division [C. prostomiah, limitée par les masses céphaliques, et C. métastomiale , limitée par les lames de la paroi du corps). Page 860, ligne 12, au lieu de cette proposition est, lisez ces propositions sont. Page 862, ligne g, au lieu de endoderme feuillet moyen, lisez endoderme et feuillet moyen. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI l*^-^ MAI 1876. PRÉSIDENCE DE M. LE VICE-AMIRAL PARIS. MEMOIRES ET COMMUA ÏCATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — D(kouverle de la pelile planèle (i6'3). M. Le VicRitiER annonce la découverte de la planète (it33), faite à l'Ob- servatoire de Toulonse par M. Periolin, le 26 avril 1876; et il en commu- nique l'observation suivante, qui lui a été transmise par I\I. Tisserand, Directeur de l'Observatoire de cette ville : a = iV'i i'"4»', a=r - 6° 2./,'. Mouvement diurne en déclinaison : -f- 7'. La planète est de 12* grriiulcur. PllYSIQCli. — Sur les forces ëleclroinotrices produites au coidact des lujuides séparés par des dinpltragmcs capillaires de nature quelconque . IMi-iiioite de M. lÎECQrEKEL. (Extrait. « Dans les déterminations cpie Jious avions laites jusqu'ici des forces électromotrices produites par l'ailion des acides sur les alcalis, et en gé- néral par l'action de deux liquides l'un bur l'antre, nous avions toujours C.R.,1876, i«r SfmciIre.CT. LXXXll, N' 10.) ' 3o ( ioo8 ) opéré avec des liquides très-concentrés qui donnent, pour le même degré de concoiilralioii, des nombres différant fort peu les uns des autres; ayant fait usage de liqueurs Irès-étendues (i équivalent en grammes d'acide ou de base pour 2 litres de liquide : par exemple, 4c) grammes SO^HO étendu à Si litres) séparées par un diajjbragme capillaire, par la fêlure d'un tube fêlé ou iHie membrane, nous avons observé, au contraire, de grandes divergences dans les résultats, suivant l'instant de l'observation, après le montage des appareils, et nous sommes arrivé à constater ce fait remar- quable, que lorsqu'un liquide et une base, principalement en solution éten- due, restent pendant longtemps en contact l'un avec l'autre par l'intermé- diaire d'un espace capillaire, la force éleclromotrice augmente avec la durée du contact. Ce sont là de nouvelles conditions où il se produit une suite non interrompue de forces électromotrices résultant d'actions chi- miques successives. » Voici dans quelles conditions ont été faites les expériences : l'acide et la base, de la concentration indiquée ci-dessus, étaient mis au contact au moyen d'un diaphragme consistant, soit en un tube fêlé, soit en un tube fermé par du papier parchemin, soit enfin en un vase poreux, en porcelaine dé- gourdie. Les résultats ont été les mêmes avec ces différents diaphragmes; mais on a employé de préférence du papier parchemin. On détermine alors la force éleclromotrice de chaque couple de liquides par la méthode dé- crite antérieurement (i) et qui consiste à opposer une force électromotrice variable et déterminée pour annuler celle que l'on mesure, d'abord au moment où ils viennent d'être mis en contact, puis au bout d'un certain temps, et l'on répète les déterminations jusqu'à ce que la force électro- motrice n'augmente plus, afin d'avoir le minimum au commencement et le maximum au moment où la force électromotrice cesse d'augmenter. » On a trouvé ainsi, avec tous les acides étendus soumis à l'expérience, que la force électromotrice augmente d'abord assez rapidement, puis plus, lenleiuent et finit, au bout d'un temps plus ou moins long, par atteindre un maximum, après quoi elle s'affaiblit de nouveau. M Ainsi l'on a eu : Miiiiimim. Maximum. Aciilè azotique, potasse 128 igS (au bout de 2 jours) Acide sulfurique, potasse 102 i36 (au bout de 1 jour) Acide chloihydiiqiie, potasse. . . 108 i45,5 (après 5 lieures) Acide acétique, potasse 86 96 id. Acide phosphorique, potasse. . . 55 77 >5 i''- (i) Voir Com/Jles rendus, t. LXXVIII, p. 1170. ( 'Ofjg ) » Dans ces expériences, tantôt on a conservé clans un même appareil, pan- el.ml la durée des déterminations, les mêmes électrodes, tanlôt on a cliaiigé les électrodes à chaque détermination. Les résultats ayant été les mêmes dans les deux cas, il s'ensuit que l'accroissement de force électiomotrice n'est pas dû à des effets de |)olarisation de ces lames. M Alors, pour chercher à remonter à la cause du phénomène, on a fait les divers essais suivants : » 1° Si, dans un appareil arrivé à son maximum, on remplace le dia- phragme par un autre diaphragme semblable et neuf, la force électromn- trice retombe à sou minimum ou très-près de ce minimum. » 2° Si, dans un appareil à papier parchemin arrivé à son maximum, on remplace les liquides par des liquides neufs, il n'y a pas abaissement bien sensible de la force éleclromotrice. 0 3° Dans un a|)|)areil à papier parchemin, on peut abaisser plus ou moins la force éleclromolrice en frottant fortement la membrane avec une tige de verre. 1) D'après ces faits, il est évident que l'accroissement de force électro- motrice n'est dû ni à une modification des liquides dans leur masse, ni à une altération des diaphragmes, puisque l'effet est le même avec les diaphragmes non attaquables par les acides et les bases; la cause du phénomène réside donc dans des actions produites sur les faces ou dans l'intérieur même des diaphragmes. Quanta la natuie de ces actions, ou ne |jeut encore la carac- tériser avec précision; cependant l'abaissement île la force éiectromotrice par le frottement et les effets |)roduits lorsqu'on change, soit les liquides, soit le diaphragme, conduit à penser que l'action exercée consiste en une condensation des particules acides et alcalines sin- les faces du diaphragme; cette condensation augmentant aux poiuts de contact, la concentration des liquides aurait pour résultat immédiat l'augmentation de force éleclro- molrice. » Une pareille condensation s'expliquerait très-bien par raffnnté ca- pillaire, signalée par M. Chevreul, qui a recoiuui (i) que des corps poreux comme le sable, la briijue pelée, etc., ou des fibres organiques telles que la laine, le coton, nus en contact avec îles solutions d'acide chlorhy- drique, d'acide suliiirique, de chaux, de baryte, enlèvent à ces liquides (i) De l'action qucles corps solides peuvent exercer sur un liquide tenant en dissolution un corps solide ou liquide, neuvième ^Xèrnown (Comptes rendus, t. XXXVI, p. g8l, et Mé- muires de l'Acadcmic, t. XXIV, p. 433). i3o.. ( lOIO ) une partie des corps qu'ils tiennent en dissolution et les retiennent for- tement dans leurs pores. Cette explication du phénomène est d'ailleurs confirmée par ce fait, qu'avec les acides et les bases concentrés l'aug- mentation de force électromotrice est très-faible. On conçoit, en effet, qu'avec des liquides étendus avec lesquels la force électromotrice est faible, la condensation produite dans les espaces poreux doit augmen- ter de beaucoup la force électromotrice, tandis qu'avec des liquides concentrés cette condensation ne peut augmenter que dans une faible proportion le dégagement de l'électricité, ce qui revient à dire qu'avec des dissolutions concentrées l'action exercée par l'acide et l'alcali sur le liquide l'emporte sur l'affinité capillaire, en vertu de laquelle les espaces capillaires attirent les acides et les bases dissoutes; voilà comment on peut concevoir qu'avec des liquides concentrés la force électromotrice ne peut augmenter que dans une faible proportion. » Telle est l'hypothèse qui nous parait la plus probable. Il pourrait se faire cependant que la condensation fût due non pns à l'aflinité capillaire, mais à un phénomène de l'ordre de ceux que nous avons appelés éleclro- capillaires ; ainsi, dans la réaction de l'acide nitrique sur nue base, le nitrate produit par l'action des deux liquides serait alors décomposé par le courant éleclrocapillaire ; la base se déposerait sur la face du dia- phragme en contact avec la liqueur acide; l'acide, au contraire, se por- terait sur l'autre face: il se produirait ainsi de nouvelles actions, qui don- neraient lieu à une augmentation de force éleclromotrice. » Nous avons ensuite examiné si l'accroissemcnl de force se produirait également avec les solutions salines faibles ou saturées, mises en présence l'une de l'autre dans des conditions semblables. » Avec le nitrate d'ammoniaque et le carbonate de soude, à i équivalent en grammes par 2 litres de liquide, il n'y a eu aucun accroissement. u Avec les mêmes selssalurés, l'accroissement a été également très-faible. » Avec le chlorure de baryum et le carbonate de soude saturés, la force éleclromotrice s'est élevée seulement de 16 à 17,5. » M;iis, avec le chlorure de baryum et le chlorure de potassium égale- ment saturés, le miuinuim de force électromotrice a été 11, et le maxi- mum 19. » Quelques |)roduits organiques ont présenté aussi un accroissement du même genre. Avec l'acide acétique et l'albumine, la force s'est élevée de 2[ à 43,5, avec le suc d'oseille et l'albumine, de 28 à 34- » Avec les sels, on le voit, l'augmentation est plus faible, mais elle n'eu existe pas moins. ( i"n ) » Il résulte des faits observés que les dissolutions ou les sul)slances qu'elles contiennent seraient condensées dans les espaces capillaires, de même que les gaz lo sont dans les cor[)S poreux. Ce principe est d'accord avec celui atlopté par Laplacedans sa théorie des tubes capdiaires, quand il suppose que les liquides adliérant aux [nuois des tubes ont une densité plus grande que celle des parties situées à une certaine distance. » Les propriétés que nous venons d'indiquer intéressent vivement la Physiologie, attendu que, dans l'organisme animal et végétal, tous les liquides sont séparés par des tissus plus ou moins capillaires, qui doivent donner lieu à des ell'els seuiblables à ceux que nous venons d'exposer. » D'un autre côté, ces effets sont à prendre en considération dans la comparaison des forces électromolrices, avec les quantités de chaleur que peuvent développer" les réactions chimiques que l'on observe. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur les oscillalions de lu leiupiralurc de la mi-janvier, de la mi-février et de la mi-avril 1876; par M. Cu. SAi.xTE-CLAinE Deville. n L'oscillation de la température de la mi-avril a été, celte année, Irés- marquéeen France: le miniunun, qui est tombé, en général, le i4du mois, Fig. 1. Fig. -3. Température moye3mc_A\Til 1876 . Pains (3 Stations) ,3 » & « ; 8 9 10 II 12 1} It 15 IC / y \ / y / \ ^ / \ \ \ ] \ \ \ \ \ / \ L / \ / ■ \ f Tpinp(?rature moyenne. Avril 18 "G. 5 6 1 B 9 10 11 12 13 1» 15 16 " 1» / ^ / 1 N / / / \ \^ / f / / \ / L^ / 1 1 \ \ -4 ^ 1 / \ \ « 1 , f /' / \ \ \ /■ / _jt- / \ i / --' '" \ \ / 1 / \ \ 1 , -t — AlgïPic • \ t \ ... ! a même protluit de grands désastres sur les végétaux, particulièrement dans { IOI2 ) le Midi. Le diagramme [fig. i) donne le mouvement de la température du 3 au i6, pour les trois station^ voisines de Paris (Parc-Saint-Maur, Mont- rouge et Versailles^ » Ou y reconnaît aussi facilement la période quinquédiurne dans les dépressions des 4> 9 et i4- » Ce mouvement oscillatoire de la température s'est fait également sentir en Algérie. En effet, grâce aux bienveillantes communications de M. le gé- néral d'Eudeville, cliefdu service météorologique algérien, et de M. le com- mandant du génie Bongarçon, j'ai pu discuter et résumer dans le dia- gramme ci-joint la température observée, à 7 heures du matin, dans trois stations du littoral (Alger, Caxine et Nemours) et dans trois stations du Tell (Tebessa, Aumale et Tlemcen). Lafig.a montre que le minimum s'est Fig. 3. Dates prie ï>ai»^ \ \ \ 1 \ >^ 1 \ \ V \, / / / \ 1 \ \ / X >l / \ \ / ■*v.. / ^ \ \ \ \ M \ \ / / \ \ ^^ '- \ — Qj»oTnèlre \ \ \ \ / \ \ \ \ II \ \ / \ / 1 / / produit le i5 avril dans la première région, le lôdaiis la seconde, c'est-à- dire, respectivement, un et deux jours plus tard qu'à Paris (i). (i) Les nombres relatifs au i^ avril me manquent; mais on lit clans le Bulletin du. service météorologique du gouvernement général de l'Algérie, à la date du i8: « La température ( ioi3 ) » J'ai voulu aussi me rendre compte de la mesure dans laquelle les courbes barométrique et thermométrique ont présenté, dans cet inter- valle, un parallélisme non synchronique. » 'Lufifj. 3, qui représente, de douze en douze heures, les allures com- paratives du baromètre et du thermomètre, observés au Parc-S.iint-Maur par M. Heiiou, permet d'apprécier la marche relative des deux instruments. La température a été, comme on voit, moyennement de quatre jours en retard sur la pression. Fig. ',. Tempcralupcs moyennes Puris ( 3 Stations) 8 » 10 11 i: 11 11 IS IC L u 1» J1* •^, / \ / / / / / f \ / y \ t / / l \ / \. ) • 1 \ \ ^ A / 1 1 \ 1 / \\ r 1 \ \ / V \ 1 1 1 1 ■ t \ ^-, » Dans mes Communications des lo avril et 27 mars, j'ai mis sous les yeux de l'Académie les oscillations de la température de la mi-décembre moyenne s'est relevée partout, le 17, de 2 à 3 degrés. » J'uidonc pu, à très-peu prés, mar- quer la cote du 17 ; j'ai seulement pointillé la ligne qui joint le 16 et le 17, pour exprimer l'incertitude de la cote du 17. ( ioi4 ) 1875 et de la ini-mars 1876, ainsi que les allures comparées du baromètre et du thermomètre à ces deux moments. Aujourd'hui, je présente les mêmes données pour avril 1876. Il ne reste donc que les deux mois de janvier et de février 1876, qui, depuis le commencement de la présente année météo- rologique, n'ont pas encore été étudiés à ce double point de vue. Je comble ici celte lacune. La fi(j. L\ donne les deux oscillations diurnes de la tempé- rature de la mi-janvier et de la mi-février pour les trois stations pari- siennes (i). » Dans ces deux oscillations, le minimum est tombé le 12 du mois. L'oscillation de février a, comme presque toujours, dépassé en amplitude celle de janvier. Elle a atteint un écart de plus de 17 degrés en température moyenne. Fig. 5. ■ pcnr lï> tliennométre J70 3 -6B 2 :C6 1 35> 0 Itl .1 iCO .2 568 _3 :£S .» .4 Parc S: Maur. . Janvier 1816 0 9 10 31 ■■ / '^ \ / / " A y ■\ \, / / / / / \ \, ] \ \ ^ ^ / / 1 \ / "" . -- S\ / / 1 1 \ / 1 / / '\ / 1 1 1 \ / t / / \ \ / -^_ X — ^ / / / \ / / — • \ / \ \ / \ \ / \ • / / -.., / \ .,— ■' \ V ' / / / \ / • . » Enfin, les deux derniers diagrammes {fig. 5 et 6) montrent, d'après (i) J'ai pu utiliser les observations faites à Montsouris pour ces deux mois et publiées par M. Warié-Davy. Je les ai combinées avec celles de M. Seyti, à Montrouge, les deux stations étant très-voisines. Les trois stations parisiennes discutées sont donc le Parc-Saint- Maur, Monirouge-Montsouris et Versailles. DfiM WRir \f bararD4tr« pates^oorlc thermsnirtxv 8 ( ioj5 ) Fig. G. Pare S' Maur -Février ISTS 9 10 11 12 n I» u 10 u 12 a ^_ _^_^ ^ 1» u 18 14 16 iF 18 19 20 "îP '5l~ ■i:o lec 7«i 160 748 :(6 ut :s2 :io :t8 a>2 i ^> \ / / — \ À ^,'' *N ' \ ^ /' \ \ / / i i \ — * \ \ \ 1 -f- i ' — i — f f t t \ ' / s. ^^ N, / ■ ■ ■~~-~ -^ \ \ y / / N i' s ^ ^ / \ ^ / \ A ^ \ — ) / t / \ '^ \ - \ t \ \ \ -- \ - 1 > \ \ \ 1 — f- / Bofomatrc 1 1 1 1 \ ^ ,^ / / f / / \ 1 > t f les observations du Parc-Saint-Maur, de douze en douze heures, le paial- lélisiiic non synchronique de la pression et de la température, celle-ci étant de deux jours et demi pour janvier, de quatre jours et demi pour février, en relard sur la pression. » MlNÉnALOGlE. — Sur le feldspath muroclinc et sur Vnndésine. Note de M. Ch. Sainte-Claire Devii.i.f.. « Notre confrère, M. Des Cloizeaux, a présenté, dans la séance du i'^ avril, un travail qui me paraît avoir une grande importance au point de C. R., l87r.. i" Sf meure. 1 1 . LXXXII, iS» 10.) '31 ( ioi6 ) vue fie la philosophie minéralogique, en faisant connaître, d'une manière définitive, l'existence d'nn feMspnth triclinique, à base de potasse, le mi- crocline. En effet, jusqu'à présent, on devait considérer l'orthose comme ca- ractérisé parla prédominance de la potasse, l'albite par celle de la soude, et l'on ne voyait aucun lien entre ces deux minéraux, qui, sous deux formes cristallines incompatibles, possèdent la même formule chimique 1 :3: 12, dans laquelle les Irois éléments numériques représentent respecti- vement l'oxygène du protoxyde, l'oxygène du sesquioxyde et l'oxygène de la silice. Les conclusions de M. Des Cloizeanx viennent établir ce lien, et le potassium devient le coij)s pivot, commun aux deux minéraux; et, comme l'amphigène (i :3;8) est aussi à base dominante de potasse, on voit que le potassium est le lien entre \esfel(lspatliides et les ampliigénidesd), de même que le calcium est commun à l'anorthite et à certaines variétés de sarcolite, c'est-à-dire aux minéraux de la formule i '.'i:l\, doués de types cristallins différents. » Je puis donc considérer l'intéressant Mémoire de M. Des Cloizeairx comme apportant une nouvelle confirmation du rôle que j'ai attribué à cer- tains corps simples, servant de lien ou de pivot entre des familles de miné- raux qui possèdent une même formule chimique, sous des formes cristal- lines incompatibles. » Puisque j'ai été amené à parler de la formule des feldspalhs, qu'il me soit permis de remarquer que déjà notre savant confrère, dans une précé- dente Communication (2), avait bien voulu imprimer ce qui suit : « Il semble aussi résulte;- de mes observations que Vandésine pourrait bien n'être qu'un » oligoclase altéré, comme l'ont supposé quelques géologues, et notamment notre confrère » M. Charles Sainte-Claire Deville. » )) Tout en me félicitant de voir mes recherches chimiques confirmées par les recherches optiques de M. Des Cloizeaux, notre confrère me per- mettra, j'en ai l'assurance, de lui soumettre les deux remarques suivantes : » En premier lieu, je ne sais si, avant mon Mémoire de i854 (3), (i) Non-seulement le potassium est le lien chimique entre ces deux familles, mais le lien numérique ou atomique est encore établi par ce fait que la formule i : 3 : 12 est com- prise aussi bien dans la formule générale i : 3 : «3 des feklspathides que dans la formule 1 : 3 : /w4 ^^^ amphigénides. (2) Sur les propriétés optiques biréfringentes des feldspalhs tricliniques. [Comptes rendus, t, LXXX, p. 370.) (3) Études de lithologie. {Annales de Chimie et de Physique, 3^ série, t. XL, p. i83.) ( »o«7 ) quelques savants avaient déjà supposé que l'Hndésine n'était qu'une altéra- tion de l'oligoclase : je l'ignorais assurément alors, puisque je n'ai cité per- sonne à ce sujet (i). J'njnuterai, en second lieu, que mon travail a, dans tous les cas, donné la démonslrnlion du fait, puisque, après avoir iecliercl)é l'andésiiie dans les roches mêmes où il avait été originairement indiqué, j'ai non-seulement décelé l'altération du feldspath, mais déterminé la na- ture et les agents de cette altération. Le type du minéral étant ainsi dé- truit, le minéral doit être considéré comme n'existant pas, jusqu'à ce qu'on en ait découvert un exemplaire chimiquement et cristallographiquement ir- réprochable : ce qui n'a pas été fait depuis 1 854- En Histoire naturelle, il n'y a pas d'autre démonstration. » MINI^RALOGIE. — Examen microscopique de Corlhose et des divers feldspalhs tricliniques. Note de M. Des Cloizeadx. « Dans la séance du 17 avril dernier, j'ai eu l'honneur de communi- quer à l'Académie les principales propriétés optiques, cristallographiques et chimiques du MICROCLINE, nouvelle espèce de feldspath triclinique, à hase de potasse. A la suite des trois analyses rapportées à la fin de ma Commu- nication, on a pu remarquer que la densité paraissait d'autant plus forte que la proportion de soude provenant des inclusions d'albite était elle-même, plus considérable. La pesanteur spécifique (2,54) du microcline le plus pur étant à peine différente de celle de l'orthose, toujours inférieure à celle de l'albile, on pouvait croire, a priori, qu'on la verrait constamment s'élever avec la quantité d'albite visible au microscope; mais cette prévision ne se vérifie pas toujours. Ainsi, trois échantillons de microcline, l'un vert, de l'Oural, l'autre rose, de Broyé, vallée de Marmagne, Saône-et-Loire, le troisième rouge, d'Arendal, contenant respectivement 1,6; 2,10; 3,25 pour 100 de soude, ont offert des densités presque identiques égales à 2,54; 2,548; 2,543. D'un autre côté, deux amazoniles de l'Oural renfer- mant, l'une 1,27, l'autre i, (36 de soude, ainsi que trois microclines, l'un verdâtre, des États-Unis, le second blanc, du Brésil, et le troisième rosé, du Groenland, où se voient de larges inclusions d'albite, ont fourni pour leurs densités respectives : 2,55; 2,562; 2,56; 2,569; ^i^?- ( I ) En 1862, dans le premier voiuine (p. 3 12) de son excellent Manuel de Minéralogie, M. Des Cloizeaux penche même encore en faveur de l'existence, dans la série des feld- spalhs, d'une espèce intermédiaire entre le labradorite et l'ollyoclase. l3l.. ( io'8 ) » Comme caractère de reconnaissance du microcline, facile à consta- ter, j'ai particulièrement insisté sur la recherche de l'angle à peu près constant que la direction de l'extinction maximum de la lumière polarisée fait avec l'arête pg' dans toutes les variétés taillées en plaques excessive- ment minces, suivant leurs deux clivages principaux p et g'. » Ayant dû appliquer ce mode d'examenà un très-grand nombre d'échan- tillons d'orthose, dont il m'a révélé la structiu-e, j'ai cherché s'il ne per- mettrait pas de distinguer immédiatement les uns des autres les feldspaths du système triclinique anciennement connus. Malheureusement, comme je le dirai plus loin, il se présente quelquefois un peu d'hésitation pour reconnaître (en dehors, bien entemUi, de tout essai chimique) certains échantillons laminaires d'nibile et de tabradorite, et il est alors préférable de déterminer l'orientation et la dispersion des axes optiques, comme je l'ai indiqué l'année dernière (i). » Quoi qu'il en soit, voici les faits généraux résultant de mes obser- vations, et susceptibles d'être utilisés dans l'étude microscopique des roches cristallines feldspathiques. » I. Les variétés d'orthose peuvent être divisées en deux catégories com- prenant, l'une les échantillons purs, qui offrent à travers des lames très- minces, parallèles à p et à g', une structure dont l'homogénéité n'est trou- blée que par quelques soufflures et par de très-petites inclusions étrangères, l'autre les échantillons pénétrés d'albile en fdons plus ou moins abondants, dont le type le plus régulier est la perthile du Canada. » A la première catégorie appartiennent : » 1° L'adulaire transparent du Saint-Gothard et du Valais, renfermant 1,5 pour loo de soude, en moyenne. » 2° Un adulaire en petits cristaux, tapissant un gneiss des environs de Baréges (Hautes -Pyrénées). » 3° La pierre de lune, de Ceyian. » 4° Le feldspath paradoxite (Breithaupt) d'Eid:)a en Saxe, en cristaux rosés dont le plan des axes optiques est parallèle au plan de symétrie, à la température ordinaire. » 5° La Murchisonile de Dawlish en Devonshire. » 6° Un beau cristal à faces verticales ternes et noirâtres, intérieure- ment incolore et transparent, de Tunaberg en Suède, ne contenant, d'après (l) Mémoire sur les propriétés optiques des quatre principauxfeldspaths tricliniques, etc. (Annales de Chimie et de Physique, t. IV, année 1875.) ( '0(9 ) une analyse de M. Walmstedt, faite sur des cristaux analogues, que o,3a pour loo de soude. » 7° Un feldspath en larges lames rouges, fortement aventurinées, for- mant, avec de petites niasses cristallines d'albite blanche, un bloc erra- tique, trouvé en i858 à Ilaininerfest, par M. Nordenskiuld. » 8° Le sanidine transparent de Rockeskyll et de Wehr, dans l'Eifel, contenant de 2 à 4 pour 100 de soude. » 9° Le feldspath chatoyant qui constitue le principal élément de la syénite zirconienne de Freihikswern, et dans lequel les analyses accusent environ 7 pour 100 de soulIc. » Dans ces neuf orthoses, l'extinction maximum de la lumière polarisée se fait parallèlement à l'arête pg*^ à travers des lames basiques très- minces. Le plan des axes optiques est normal à g' pour huit d'entre eux, et il coupe la base sous un angle variant de 4 à 7 degrés; mais cet angle prend la valeur anomale de 12 à i4 degrés dans la variété de Fredriks- wern. » La teneur en soude des sanidines de Wehr et du feldspath opalisant de Fredrikswern paraît trop forte pour qu'on puisse l'attribuer aux micro- lites et autres corpuscules étrangers disséminés dans leur masse; il est donc possible qu'on rencontre quelque jour un orthose clmorlioiubique où la soude serait l'alcali dominant, conmie la potasse l'est dans le microcline triclinique. » Dans la seconde catégorie viennent se ranger , outre la perthile, composée de couches alternantes d'orlhose rouge et d'albite blanche : » 1° Le feldspath aventuriné rouge d'un granité qui se trouve à l'em- bouchure de la rivière Selenga, près de Werchne-Udinsk (Sibérie orien- tale). » 2° De petits cristaux blancs, de M. C. Comb (État de New-York). » 3° Un feldspath (leCeylau. » 4° Des cristaux blancs, transparents, associés à du sphène et à du pyroxène, de Natural Bridge (État de New-York). » Dans les deux premières variétés, la structure rappelle tout k fait celle de la perthite; dans les deux dernières, on observe l'apparence d'une perlliite en miniature, et, à travers des lames excessivement minces paral- lèles à g\ les filons d'albite ne se distinguent de la masse d'orthosc qu'à l'aide d'un grossissement de 60 à 80 fois. » 5° Le toxoclase d'un gris verdâtre, de Hammond, État de New- York, qui montre une structure brécliiforme à travers sa base, et un mélange de ( I020 ) plages d'orthose et d'albite, à travers son cliv;ige g'. Ces plages sont faciles à reconnaître par l'angle que la trace sur g^' du plan des axes optiques de chacune d'elles fait avec l'arête g' p, car il est de 6 à 7 degrés pour l'or- those et de 18 à 20 degrés pour l'alhite. Ici, le nombre et la largeur des inclusions d'albite expliquent bien les 7 ou 8 pour 100 de soude que MM. Smith et Brush ont trouvés dans le loxoclase. » 6° Les masses laminaires d'un gris clair, servant de support aux cristaux de Wôhlérite de Brevig. La structure est déchirée à travers les lames basi- ques très-:;iinces, et rubaiiée parallèlement à l'arête g' m, à travers g'. Les inclusions d'albite sont larges et abondantes. » 7° L'orthose laminaire d'un vert clair, associé à la pyrrhotine et aux cristaux d'oligoclase de Bodenraais en Bavière. La structure, sensiblement homogène à travers la base, est un peu ondulée à travers des lames paral- lèles à g-' qui laissent voir, au microscope, des inclusions allongées, très- étroites, appartenant pofc(7/>/e»je?!< à l'albite. D'après une analyse de Potyka, cet orthose contient 2,11 pour 100 de soude. » 8" Des cristaux et des masses laminaires d'un blanc plus ou moins teinté de rouge, de la carrière de la Vilate près Chanteloube et de Marco- gnat près Saint-Yrieix (Haute-Vienne). Les masses laminaires sont remar- quables par le clivage assez net qu'elles offrent suivant leurs deux faces m. » 9° Une masse d'un blanc jaunâtre, clivable suivant une seule face m, d'Aveiro en Portugal. » IT. L'albite se présente, comme on le sait, soit en cristaux maclés, le plus souvent parallèlement à g*, soit en masses laminaires qui se composent, comme celles de l'oligoclase et du labradorite, de deux séries de lamelles parallèles entre elles et hémitropes autour d'un axe normal à g\ A tra- vers des plaques, très-amincies suivant le clivage basique ou redressées per- pendiculairement à g', la trace du plan d'extinction maximum sur ces lames fait avec l'arête pg' un angle approximatif de 3"5o' à 4''5o', d'après des mesures prises, d'une part sur des cristaux transparents duDauphiné, de Suisse, du Tyrol, de Rarabinsk dans l'Oural, d'Arendal et de Snarum [Obfite) en Norwége; d'autre part, sur des masses laminaires de Moriah, comté d'Essex, État de New-York, de Perth et de Bathurst au Canada {périslériles plus ou moins chatoyantes), de Bamle en Norwége [Tscher- makile). Dans une masse très-fendillée mais bien transparente, de S'-\ incenz en Styrie, je n'ai trouvé que 2.° l\S' . » A travers des lames parallèles à g', l'angle du plan d'extinction maxi- mum avec l'arête g' p est assez uniforme et, dans toutes les variétés exami- nées, il n'a oscillé qu'entre 16 et ao degrés. ! I02I ) M III. Dans l'OLlGOCLASE qu'on trouve en cristaux verdàtres ou d'un blanc grisâtre à Tilasiuvvuori en Finlande, àBamIe et à Arendal en Norwége, et en masses laminaires transparentes, à Mineral-lliil en Pensylvanie, l'ex- tinction se fait, à travers des lames minces parallèles à la base, presque parallèlement à l'aréto pg\ puisque, entre cette arête et la trace sur p du plan d'extinction, l'angle ne varie que de zéro à 2 degrés. » Cet angle est un peu plus grand entre l'arête g'/; et l'intersection du pl;ui maximum d'extinction avec g'; j'ai trouvé que ses variations étaient comprises entre 2° et 6°25', le nombre le plus faible s'appliquant à un gros cristid d'iu) blanc grisâtre, d' Arendal, et le plus fort à une niasse transpa- rente de Mineral-Hdl. » IV. Les LABRADOiiiTES du Labrador et de la paroisse de Lojo en Fin- lande montrent leur extinction maximum, à travers des lames excessivement minces parallèles à la base ou redressées normalement à g' , suivant une direction qui fait avec l'arête ;jg-' un angle assez constant de 5° 17' à 6° 58', un peu plus fort, par conséquent, que dans l'aibite. » A travers des lames excessivement amincies suivant g', l'intersection du plan d'extinction maximum avec cette face coupe l'arête g*p sous un angle que j ai trouvé de 26 à 28 degrés, sur une seule variété d'un gris foncé, fortement chatoyante en jaune, du Labrador, mais qui, en général et pour tous les échantillons que j'ai examinés, est compris entre 18 et 20 degrés. Des labradorites verdàtres, peu chatoyants, de Finlande, pour- raient donc être confondus avec des périslérites légèrement chatoyantes du Canada, si l'on n'examinait que leur extinction à travers des lames minces parallèles à g'. Le meilleur moyen, pour dissiper toute incertitude, serait alors de chercher au microscope polarisant, comme je l'ai indiqué dans mon Mémoire de iS^S, si les axes optiques sont compris dans un plan normal à une plaque taillée sur l'arête pg* ai'^uë (albite) ou obtuse (labra- dorite), et quel genre de dispersion ils présentent. » V. L'anorthite, (|ue la facilité de son attaque par les acides permet toujours de reconnaître, offre des variations énormes pour l'angle où la direction de son extinction maximum coupe l'arête pg\ à travers des plaques très-minces parallèles à la base ou à g' . Cependant, les valeurs de cet angle, qui oscillent entre 20 et 4o degrés à travers des lames basiques, entre 33 et 46 degrés à travers des lames g', sont toujours beaucoup plus fortes que dans les autres feldspaths tricliniques, et elles ne peuvent par consé- quent doruier lieu à aucun équivoque. De plus, certains cristaux de Hiij- den en Suède, et certaines niasses laminaires de Bjerno en Finlande, offrent, ( I022 ) comme VEsmarkite de Bamle, à travers des lames g' excessivement minces, des bandelettes étroites, hémitropes autour d'un axe parallèle à la grande diagonale de la base; ces bandelettes s'inclinent à' arrière en avant^ en fai- sant avec l'arête g' p un angle de 1 3 à 1 8 degrés, et elles paraissent caracté- ristiques de l'anorthite. » On trouve bien, en effet, dans les cristaux d'oligoclase verdàtre de Bamle en Norwége, et dans le gros cristal grisâtre d'Arendal, cités plus haut, des bandelettes hémitropes analogues aux précédentes; mais elles s'inclinent d'avant en arrière (les cristaux d'oligoclase étant orientés comme ceux d'anorthite, et comme je les ai placés dans l'atlas de mon Manuel de Minéralogie), et elles ne font avec l'arête g' p qu'un angle de 5° à 5°2o'. » PHYSIQUE. — Sur la polarisation électrique. Note de M. Th. du Moncel. « D'après la théorie généralement admise, le courant de polarisation produit par des lames de platine ayant servi d'électrodes à un électrolyle constitué par de l'eau distillée devrait résulter de la réaction sur le liquide des gaz condensés sur ces lames, lesquels gaz en se recomposant au sein du liquide provoqueraient, sur les lames elles-mêmes, deux polarités de signe contraire, qui donneraient lieu à une force électromotrice plus ou moins prononcée suivant l'énergie du courant qui a précédé et le temps de sa circulation à travers l'électrolyle. » On a comparé ces effets à ceux produits par une pile à gaz, et il est certain qu'au premier abord l'analogie est frappante, puisqu'il suffit de plonger dans de l'eau deux lames de platine entourées des gaz oxygène et hydrogène pour donner lieu à un courant relativement énergique. M. Gaugain a même démontré que ce courant peut se produire en n'em- ployant qu'un seul de ces deux gaz, Vhjdrogène, et que l'autre employé seul n'en détermine aucun. Toutefois, dans un autre travail, le même savant montre que l'électrode positive où se rend l'oxygène intervient plus puis- samment dans les effets de polarisation que l'électrode négative, où se rend l'hydrogène, et cela dans le rapport de iç)3 à iSy. Il y a donc contra- diction dans les deux effets produits en tant qu'on leur suppose exacte- ment la même origine. Mais celte même origine existe-t-elle bien réel- lement?... Il est permis d'en douter si l'on considère que dans un cas les lames de platine ont été préventivement électrisées, tandis que dans l'autre elles sont à l'état inerte. Si un conducteur électrisé reprenait son ( 1023 ) état inerte aussitôt après la disparition du courant électrique qui l'a tra- versé, il est bien certain que les lames en question seraient dans le même état dans les deux cas; mais, si l'on établit un parallèle entre les effets de la lumière et ceux de l'électricité, on poiu-rait peut-être admettre que, de même que beaucoup de corps peuvent continuer à vibrer la lumière qui les a impressionnés après que la source lumineuse a disparu, de même beaucoup de conducteurs pourraient continuer à vibrer l'électricité, après que la source électrique aurait cessé d'agir, et cette manifestation secon- daire pourrait se faire sous une autre forme que celle sous laquelle la première action s'est produite; c'est ainsi que la lumière fluorescente et pliosphorescenle n'est pas exactement celle qui a développé le phéno- mène. » Dans cet ordre d'idées, on pourrait comprendre qu'une lame électro- lysée entourée de gaz oxygène peut produire un effet différent de celui d'une lame non électrisée entourée du même gaz, de même que l'on voit l'ozo'ne agir différemment de l'oxygène non électrisé. J'ai voulu examiner si je pourrais avoir des données plus certaines sur cette question, en étu- diant à ce point de vue la polarisation des pierres dures, qui, comme on l'a vu dans mes précédentes Notes, est si énergique, surtout avec le silex d'Hérouville. J'ai, en conséquence, électrisé pendant vingt minutes l'un des échantillons de cette dernière pierre en employant des électrodes de platine bien flambées, et, après avoir alternativement placé ces deux électrodes sur un second échantillon de la même pierre non électrisée, en prenant comme conducteur neutre une troisième lame de platine venant d'être flambée, j'ai obtenu les résultats suivants : i'* sériç. 2' série. 00 00 1" Avec l'éleclrode négative seule (9-4) ( '°~ 3) 2° Avec l'électrode positive seule (go-35) (go-32) 3° Avec les deux électrodes éleclrisées (90-61 ) (go-56) » Après ces expériences, je ne pouvais conserver aucun doute, et je pouvais être certain que, ainsi que l'avait trouvé M. Gaugain, c'est l'élec- trode positive, celle, par conséquent, où se rend l'oxygène, qui fournit le courant de polarisation le plus énergique, et qui détermine par le fait la réaction. Poiu'tant l'électrode négative joue dans les deux actions combi- nées un rôle énergique et que ne ferait pas siq^poser son action isolée; car, alors qu'elle ne fournit, étant livrée à elio-mêine, qu'iuie déviation qui n'est guère, au monienl de sa stabilité, que la neuvième partie de celle produite C,R., 187G, t"Semesirt. (T. LXXXII, N» 18.) ' 3^ ( 1024 ) par l'électrode positive, elle double cette dernière, quand elle réagit de con- cert avec elle. Il est possible qu'une action chimique, autre que celle de l'oxygène, intervienne dans ces effets; cependant cette intervention ne peut être énergique avec un silex, qui est surtout conducteur par l'humi- dité qui a pénétré ses pores, ainsi que je l'ai démontré. » Voulant savoir si je pourrais obtenir avec mes pierres les effets des piles à gaz, j'ai entrepris deux nouvelles séries d'expériences en faisant réagir les deux gaz, tantôt directement sur les électrodes rendues inertes, tantôt sur la pierre en contact avec les électrodes également rendues inertes. Dans le premier cas, je plongeais préalablement mes électrodes dans des tubes à travers lesquels je faisais passer, pendant vingt minutes, des cou- rants de gaz oxygène et hydrogène; dans le second j'insufflais ces gaz aux deux extrémités de la pierre, entre elle et les électrodes. Je n'ai jamais ob- tenu le moindre effet, et je pouvais en conclure que les gaz à eux seuls sont dans l'impossibilité de délerminer sur les pierres les courants de po- larisation si énergiques que je constatais, même à la suite d'une élecfrisa- tion très-passagère. » J'ai voulu alors examiner si une polarisation purement physique, ap- pliquée aux électrodes, pourrait développer un courant à travers ma pierre, et j'électrisai mes électrodes (préalablement flambées) avec les courants induits de la machine de Ruhmkorff que je condensais, en faisant des élec- trodes elles-mêmes les deux armatures d'un condensateur. Après quinze minutes d'électrisation, je n'ai pu obtenir un effet plus marqué qu'avec les gaz, et j'ai pu en conclure définitivement que l'électrisation des électrodes ne pouvait, pas ])liis que l'action isolée des gaz, déterminer à elle seule les effets de polarisation. Par conséquent, il m'était incliqué que la double réac- tion était indispensable dans ce genre de phénomènes. Cette conclusion n'avait d'ailleurs rien que de très-conforme à mes précédentes déductions, puisque j'avais reconnu : i° que le courant fourni par les électrodes d'iuie pierre éleclrisée ne peut se manifester que quand le conducteur non élec- trisé qui les réunit présente une conductibilité électrolytique; 2° que la faculté absorbante du platine pour l'hydrogène n'exerce auctui effet. On a vu, en effet, que l'on obtient les mêmes courants de polarisation avec des lames de cuivre ou de tout autre métal peu oxydable. » Du reste, l'action produite par des électrodes électrisées au contact d'un liquide est, dans ses effets subséquents, très-différente de celle pro- voquée par des électrodes électrisées par l'intermédiaire d'un conducteur très-peu humide. La gaine liquide qui les entoure et qui les suit quand on ( 1025 ) les retire du liquide suffit pour neutraliser complètement la réaction déter- minant le phénomène de la polarisation. Ainsi, quand, après avoir électrisé deux lames de platine dans de l'eau distillée, on vient à sortir les lames du liquide et qu'on les a bien essuyées, aucun courant de polaiisalion )i'est déterminé par elles au moment oii on les réunit par une pieire conductrice ; or il n'en est pas de même quand ces électrodes ont été électrisées par l'intermédiaire d'une pierre. On pourra, dans ce cas, les essuyer avec tout le soin possible, on ne détruira pas leur faculté de déterminer des courants de polarisation quand on viendra à les placer sur une pierre de même nature non électrisée; on aura seulement affaibli un peu leur action; mais si l'on mouille ces lames avec de l'eau et qu'on les essuie ensuite, aucun courant de polarisation ne peut plus être développé par elles, quand on les réunit à cette même pierre non électrisée, et elles sont aussi bien dépolarisées que si on les avait flambées. Cet effet tient-il à ce que la couche d'eau en contact avec les électrodes suffit pour absorber chimiquement et instan- tanément tous les gaz condensés dans les pores des lames métalliques?,.., » Si les effets de la polarisation sont déjà complexes avec les courants voltaïques, que devra-t-on dire de ceux qui résultent des courants in- duits? Avec les courants produits par la machine de Ruhmkorff, ils sont plus que compliqués, ils sont contraires à tous ceux qui ont été jus- qu'à présent étudiés. Ainsi, si l'on fait passer à travers un silex conduc- teur un courant induit de ce genre, le galvanomètre dévie, sous son in- fluence, au point de fournir une déviation qui, avec la dérivation de 4 kilomètres interposée entre les deux bouts du galvanomètre, atteint (3o°-28") et s'abaisse à 19 degrés au bout de cinq minutes; mais le courant de polarisation, au lieu défont nir une déviation de sens contraire, comme avec les courants vnltaïques, en produit une dans le même sens, et cette déviation a pu atteindre (So^-Zio"), pour s'arrêter à 10 degrés et s'évanouir ensuite au bout de trois minutes. Si l'on considère (|u'avec des électrodes un peu dé- veloppées les gaz résultant de l'action chimique de ces sortes de coiu'ants ne se dégagent généralement pas aux électrodes, on peut avoir, dans celte expérience, une preuve de plus que ce n'est pas à l'action seule des gaz qu'est dû le phénomène de la polarisation. I) J'ai répété les expériences précédentes avec des pierres de différente résistance, et même avec de l'eau i)ure, et j'ai trouvé toujours les mêmes effets; seulement les courants de polarisation étaient d'autant plus éner- giques que le conducteur secondaire était moins résistant. Par contre, l'intensité du courant d'induction indiquée au galvanomètre était, jus- i32.. { I026 ) qu'à une certaine limite, d'autant moindre, que ce conducteur secon- daire avait une meilleure conductibilité. Avec une faible résistance de celui-ci, la déviation en question changeait de sens. Cette particularité montre qu'avec les courants induits de la machine de Ruhmkorff, c'est le courant induit inverse qui détermine l'effet de polarisation, et cela n'a rien qui puisse surprendre, si l'on considère que, pour une même durée t, l'in- tensité du courant inverse est plus grande que celle du courant direct, quand toutefois ce courant inverse peut librement passera travers le conducteur secondaire. Or, les effets de polarisation dépendent, comme on le sait, plutôt de l'intensité du courant polarisateur que de sa tension. On peut avoir une preuve de cette explication en faisant deux expériences succes- sives avec de l'eau pure, et avec cette eau rendue bonne conductrice au moyen d'un peu de sel. Dans le premier cas, la déviation produite par le courant de polarisation est dans le même sens que celle déterminée par le courant polarisateur; dans le second, elle est en sens inverse, et cela parce qu'alors le courant induit inverse peut passer librement à travers le liquide. » Il existe encore, dans les effets de polarisation produits par les pierres, quelques effets particuliers dont il faut se rendre un compte exact avant les expériences. Ces effets tiennent souvent à des courants locaux qui ont une certaine intensité. La franklinite présente sous ce rapport des effets très-remarquables. Avec ce minéral, dont la formule est Fe-0'. ZnO, il arrive souvent que le courant de polarisation, qui peut atteindre, après dix minutes d'électrisation, une intensité de (68°-36°), se renverse au bout de quelques minutes pour fournir une déviation en sens inverse, qui va en augmentant, et qui peut atteindre 20 degrés au bout de vingt-cinq mi- nutes. Or, lorsqu'on étudie ce courant, qui devient alors persistant des journées entières, on reconnaît qu'il est dû à la pierre, sans doute parce que, n'étant pas homogènes, certaines parties de ce minéral contiennent plus de fer et d'autres plus de zinc, d'où résulte un couple local qui doit varier suivant la position des électrodes snr la pierre. Avec l'échantillon en question, ce courant local a pu atteindre 20 degrés dans une certaine position, et seulement 8 dans une autre très-voisine, et il en résulte que, suivant la direction du courant de la pile qui traverse la pierre, on peut avoir des intensités très-variables et des courants de polarisation très-diffé- rents. Ainsi, lors de l'expérience citée précédemment, le courant qui attei- gnait une intensité de (go^-ôS") au début, et de 69 degrés au bout de dix minutes, en fournissait une de (go^-Gg") au début, et de 72 degrés au ( «027 ) bout (le dix minutes, par suite de l'inversion du courant, et le courant de polarisation était dans le premier cas (ÔS^-SC), et dans le second (90"- So"). Seulement, dansée dernier cas, la déviation s'arrêtait à 20 degrés, au lieu de se renverser. M En changeant do place les électrodes, le courant local n'était plus que de 9 degrés; mais l'intensité du courant de la pile était devenue (go"-73°) au lieu de (go^-ôS") et celle du courant de polarisation (88°-5o°) au lieu de (GS'-Sô"). L'inversion de ce courant ne s'en est pas moins faite pour cela, et au bout d'une heure et demie son intensité était de près de 8 degrés en sens inverse. » Ce minéral est du reste tout à fait exceptionnel, en raison des états électriques si différents des éléments qui le composent. La plupart des autres ne m'ont donné que des déviations insignifiantes. » HYDRAULIQUE. — Nole sw la théorie de plusieurs machines hydrauliques c/e S071 i;ive« i5 degrés et relativement à l'eau à i5 degrés. La moyenne des densités de l'aluminium et de l'indium est 4,8 à zéro. Ainsi la densité confirme les prévisions théoriques, tandis que l'ex- trême fusibilité est un fait complètement inattendu. » Pour les autres propriétés du gallium, je renvoie à mon pli cacheté du 6 mars et à mes précédentes Communications. » Si l'Académie me le permet, je décrirai prochainement quelques nou- velles réactions des composés du gallium et j'indiquerai une marche à suivre dans les laboratoires poiu- extraire le métal de ses minerais. » M. WcRTz présente à l'Académie trois échantillons de gallium dont un à l'état de surfusion. Il demande, au nom de M. Lecoq de Boisbaudran, l'ouverture d'un paquet cacheté déposé par lui à la date du 6 mars 1876. Ce pli est ouvert en séance par M. le Secrétaire perpétuel ; il contient la Note suivante : « L'échantillon de gallium métallique que j'eus l'honneur d'adresser à l'Académie par l'obligeante entremise de M. Wurtz avait été obtenu par l'éleclrolyse d'une solution ammoniacale de sulfate de gallium; le métal ainsi préparé était so/iV/e et même assez dur; sa solution dans l'acide chlor- hydrique donnait brillamment les raies du gallium et beaucoup plus faible- ment celles du zinc; ce métal était donc bien du gallium contenant, d'après les indications spectrales, seulement de petites quantités de zinc et quelques traces insigiiilliintes d'autres métaux. » La solidjilité de l'oxyde de gallium dans l'ammoniaque n'étant pas très-grande, j'ai cherché un autre dissolvant qui permît d'obtenir des soin- ( io38 ) fions concentrées et convenables pour l'électrolyse. La potasse caustique dissout une grande quantité d'oxyde de gallium: cette solution s'électrolyse aisément; mais le métal obtenu par ce procédé est liquide et non solide, comme l'était celui qui provenait d'une solution ammoniacale. » Voici les observations que j'ai faites sur à peu près i milligramme de gallium liquide : » 1° Un très-petit globule exposé à l'air libre pendant plus de trois se- maines n'a pas perdu sa liquidité, non plus que son éclat métallique. » 2° Le métal se dépose sur le platine de l'électrode négative avec l'as- pect d'un enduit mat, gris blanc, formé de nombreux petits globules; il est dissous à froid par l'acide chlorhydrique étendu, avec un vif dégage- ment d'hydrogène. » 3° La solution chlorhydrique du métal donne un beau spectre de gallium et faiblement les raies du zinc; celles-ci sont moins marquées qu'avec le gallium solide extrait de la solution ammoniacale. » 4° Le résidu de l'évaporation ménagée de la solution chlorhydrique du métal liquide n'est pas coloré par l'iodure de potassium, non plus que par l'ammoniaque, ni par le sulfhydrate d'ammoniaque. Le résidu sec de l'évaporation était néanmoins suffisant pour être nettement visible. Il n'y avait donc pas de mercure. » 5° Du gallium liquide déposé par éleclrolyse sur une petite lame de platine fut chauffé au rouge ou presque au rouge; il adhéra alors et sans doute s'allia au platine et résista à l'action de l'acide chlorhydrique, mais il fut attaqué par l'eau régale faible, en même temps qu'un peu de pla- tine; la solution donna les raies du gallium. Il se détacha de la surface du platine une légère pellicule blanche insoluble dans l'eau régale : c'était peut-être de l'oxyde de gallium rendu inattaquable par la calcination. » A l'époque de ces expériences, il me restait encore une partie du gal- lium solide présentée l'Académie et qui m'avait été retourné; j'en pro- fitai pour m'assurer de nouveau de la dureté de ce gallium et de la nature de son spectre, que je trouvai, comme auparavant, être principalement constitué par les brillantes raies du gallium avec faibles raies du zinc et traces insignifiantes d'autres métaux. » On ne peut guère attribuer la liquidité du gallium obtenu par électro- lyse d'une solution potassique à la présence d'une petite quantité de po- tassium que l'on supposerait avoir été réduit par le courant voltaïque; car le métal alcalin aurait été rapidement oxydé, soit pendant les lavages, soit au contact de l'air humide. Je pense donc que le gallium pur est réellement ( 'o39 ) liquide; si je l'ai d'abord obtenu à l'état solide, c'est probablement par suite de son alliage avec de petites quantités d'autres métaux, de zinc en particulier. Il convient d'observer en effet que le gallium solitle était un |)eu moins pur que le gallium liquide. La solidité du gallium semble donc être déterminée par des quantités relativement peu considérables de métaux étrangers. » On peut encore supposer que, lors de l'éleclrolyse de la solution am- moniacale, il ne se dépose pas du gallium pur, mais une combinaison ou un alliage de ce métal avec les éléments de l'ammoniaque (hydrure, amidure, azoture?). » J'attends avec impatience le moment, prochain j'espère, où, possédant plusieurs centigrammes de gallium purifié, il me sera possible d'examiner à mon aise des propriétés physiques qui promettent d'être intéressantes. » PHYSIQUE. — Expériences sur la chaleur solaire. Note de M, Salicis. (Extrait.) (Commissaires : MM. Faye, Edm. Becquerel, Berthelot, Desains.) M. Salicis adresse une Lettre dans laquelle il demande l'ouverture d'un pli cacheté, déposé à l'Académie le 25 novembre 1868. Ce pli est ouvert en Séance par M. le Secrétaire perpétuel. La Note qu'il contient ne pouvant être reproduite en entier, nous nous bornons à en ilonner un extrait : M J'ai conçu vers la fin de 1862 un projet d'expériences tendant k déter- miner le mode de distribution de la chaleur dans les espaces planétaires. » Le système solaire paraissant animé d'un mouvement de transport, on peut supposer qu'd en est de même des autres systèmes stellaires; dès lors rien ne prouve scientifiquement que la température des espaces soit par- tout la même: l'équilibre y est sans doute au contraire à l'état de perpé- tuelle mobilité, rien ne laissant prévoir jusqu'à présent la durée des pé- riodes. » Mes appareils devaient consister siutout en grands réflecleiu's para- boloïdes montés parallacliquement et nuis d'un mouvement, soit moyen, soit sidéral. La chaleur au foyer devait être accusée par luie pile thermo- électrique. )) Les fonds nécessaires à la construction d'appareils délicats en même temps que puissants me faisant défaut, je me trouvai aussitôt arrêté et obligé de modifier mon plan primitif. C, R., 1876, 1" Semestre. (T. LXXXIl, N» 18.) J 34 ( io4o ) » Je tournai alors mes recherches vers l'utihsation et les propriétés chi- miques de la chaleur solaire. « Dès i863, j'expérimentai au moyen d'un paraholoïde argenté de 36 centimètres d'ouverture et de 5 de distance focale, portant par une sus- pension à la Cardan un bouilleur sphérique de 8 centimètres de diamètre, le centre au foyer. Ce réflecteur était monté parallactiquement d'une ma- nière très-simple et mû selon le mouvement solaire moyen par un écoule- ment constant convenablement réglé. » Les premiers résultats ne m'ont laissé aucun doute sur la première question, celle de l'utilisation de la chaleur solaire comme moyen dyna- mique pendant une partie plus ou moins longue de l'année, dans tous les lieux où le ciel est clair et l'air moyennement sec. Peut-être, comme preuve à l'appui, suffit-il de signaler qu'à Paris, sous une température solaire de 32 degrés, le bouilleur noir placé au foyer accuse 2?.5 degrés (limite du thej'momètre employé). » Je consigne ici les dispositions principales des appareils que j'ai ima- ginés comme premier moyen d'expérimentation. Ces appareils, ceux dont la forme est dès à présent arrêtée, sont de deux sortes : » Les uns, que je nomme liéliodynainiqites ou moteurs solaires sont des- tinés à vaporiser l'eau par l'utilisation de la chaleur solaire; M Les autres, que j'appelle concentrateurs solaires ou héliostatiques ^ trans- forment le faisceau des rayons reçus sur une large surface, en lui cylindre plus ou moins étroit dont l'axe conserve ime direction déterminée. » Appareil héliodynaniique. — Il se compose d'un caléfacteur, d'un va- porisateur, d'un siirchauffeur ou lamineur, de réflecteurs et d'un annexe pour la régulation. Une partie de l'appareil est mobile, l'autre est fixe. » La première se compose du caléfacteur et des réflecteurs chargés de vaporiser et de surchauffer. Chacun de ces organes est monté sur encadre- ment, les trois encadrements unis suile même axe, lequel, placé dans le méridien, est incliné d'un angle égal à la latitude du lieu. Les foyers des paraboloïdes sont sur la direction de cet axe; celui-ci est naturellement trois fois interrompu, mais comme continué par les encadrements; il est animé du mouvement diurne. » Les parties fixes sont d'abord le vaporisateur et le surchauffeur, qui sont en communication l'un avec l'autre, le premier d'un côté avec le ca- léfacteur, le second avec le réservoir à vapeur. » Mes expériences m'ont donné ce résultat 'intéressant que, si dans un bouilleur en verre la vaporisation est lente, ce qu'on [pouvait prévoir, elle ( 'o4i ) devient Irès-active dès que l'on fixe au centre un noyau métallique, tel qu'une ampoule pleine de mercure; on se procure ainsi au milieu de l'eau même un foyer inépuisable comme le Soleil. » Un second résultat intéressant consiste en ce que, si l'on prend pour noyau un métal oxydable, du fer par exemple, la production d'oxyde marche rapidement, et par conséquent aussi la production d'hydrogène. M Concentrateur solaire ou héliostntique. — Cet appareil est entièrement mobile. Il comprend un axe orienté parallèlement à l'axe du monde, un réflecteur pourvu de lentilles, deux miroirs plans et un régulateur.... » Le réflecteur est composé d'un grand paraboloïde concave portant un petit paraboloïde convexe qui lui est semblable, semblablement placé et à même foyer; en outre d'une lentille biconvexe ayant un diamètre égal à l'ouverture du petit paraboloïde et placée de façon que son foyer principal se confonde avec les précédents. Ces deux paraboloïdes sont percés à leur sommet d'une ouverture circidaire; celle du petit est fermée par une lentille biconvexe ayant même foyer principal que la grande.... » On pourrait donc avoir ainsi un faisceau cylindrique constant présen- tant un diamètre de lo centimètres, par exemple, et fournissant, concen- trée, la moitié de la chaleur pénétrant dans un paraboloïde dont l'ouver- ture aurait un diamètre de i mètre, soit une somme de chaleur 5o fois plus grande sur l'unité |de surface. Je ne saurais toutefois évaluer les pertes par polarisation. » Cet appareil peut être employé comme le précédent à la vaporisation, par conséquent à la distillation. Il fournit de plus un foyer entièrement disponible , que l'on ne peut placer à des distances variables de l'ap- pareil et que l'on peut isoler de celui-ci par des écrans ou des cloisons. » Dans des pays comme l'Egypte, le Sénégal, le sud de l'Algérie, ils peuvent donner des résultats tout à fait inattendus, soit au point de vue dynamique, soit au point de vue des actions chimiques. Je me propose no- tamment de soumettre, par leur moyen, à l'action combinée et longtemps mainteiuie de la chaleur et de la lumière solaire, les gaz, tel que le clilore, desquels on peut attendre un dédoublement. » En admettant une concentration suffisanHuent énergique dans ce der- nier appareil, je tenterai l'expérience suivante : » Supprimons les miroirs, et substituons à celui qui est mobile un cy- lindre cieux en verre, dont la surface puisse à volonté être privée de toute translucidité, qui ait pour bases des lentilles planes aussi minces que pos- sible, en sel gemme ou autre matière, et dont l'axe enfin prolongerait con- i34.. ( I042 ) stammeiU celui du paraboloïde. Suspendons dans l'intérieur de ce cylindre une feuille légère de clinquant Irès-poli formant diaphagnie plein et con- stituant la lentille d'une sorte de pendule ou plutôt le plan de pression d'un appareil dynamométrique délicat. Faisons maintenant le vide baromé- trique dans le cylindre. » Il est possible que, laissant prendre au diaphragme une position d'é- quilibre dans l'obscurité et sous une température donnée, puis démasquant brusquement les lentilles du cylindre de lumière et de chaleur fourni par le paraboloïde, il est possible, disje, que le dynamomètre accuse le mou- vement et la matérialité du fluide. Il est possible encore de déterminer, au moyen du concentrateur, la relation qui existe entre les températures indiquées par le thermomètre à air et les quantités de chaleur corres- pondantes, et aussi d'étendre beaucoup la physique expérimentale de la phosphorescence. On passerait de là à l'étude des différents rayons et des influences lunaires et de latitude. » MINÉRALOGIE. — Recherches sur tes composés du carbone pur dans les météorites. Mémoire de M. J. -Lawrence Smith. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Boussingault , Daubrée , Berihelot, ) « Le but principal de cette étude est d'exposer quelques découvertes récentes qui mettent en évidence les rapports qui existent entre les pierres et les fers météoriques. » Le fait le plus important est relatif au carbone et aux composés car- bonifères. » Ce Mémoire contient une description détaillée de mes travaux sur un hydrocarbone sulfuré, dont j'avais dernièrement annoncé la découverte à l'Académie dans les rognons graphitiques des fers météoriques; il cristal- lise en cristaux aciculaires et incolores, solubles dans l'élheret le sulfure de carbone. J'ai indiqué comment j'ai rencontré le même corps cristallin, ainsi que d'autres composés carbonifères, dans ce que l'on connaît sous le nom de météorites noires ou carbonifères. 1) J'ai mentionné également l'existence d'un corps qui ne peut être qu'un sulfhydrocarbone dans le résidu des météorites. » Quand ce résidu est entièrement sec, il est inodore; mais, si on le mouille et si on le dissout dans une petite quantité d'eau, il se développe une odeur forte à'assajœlida; desséché de nouveau au bain-marie, il ne ré- pand plus aucune odeur; l'addition d'un peu d'eau développe l'odeur. Celte ( io43 ) expérience petit se répéter douze fois sur la même matière; je ne suis même jamais arrivé au |ioint où l'odeur devient imperceptible. Ces cotn|)osés sul- fiués sont en trop petite quantité pour qu'on puisse établir leur véritable nature, mais on peut présumer qu'ils apparliennent à des matières telles que l'hydrate sulfuré d'éthyle(C*H*S*) et lequinlisulfured'élhyle(C*H°S'). » J'ai examiné les propriétés du graphite météorique, ainsi que de la ma- tière carbonifère des météorites noires; cette matière n'est pas de l'humus, mais se rapproche liu carbone hydraté de la foute de fer blanche, ainsi que l'ont analysé dernièrement MiM. Schùizenberger et Bourgeois. Le Mémoire qui renferme ces recherches est accompagné d'une série complète d'échan- tillons démontrant les résultats que j'ai obtenus. » VITICULTURE. — Sur le Phylloxern issu de l'œuf d'hiver. Note de M. P. Boiteau. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) u J'ai l'honneur de communiquer à l'Académie les nouvelles observa- tions que j'ai faites sur les moeurs du Pliylloxera issu de l'œuf d'hiver. » Le 22 avril, je l'ai vu se promener sur les écorces du cep, ainsi que sur les jeunes bois portant les bourgeons non éclos ou en éclosion. Ses allures sont très-rapides, et ses antennes, toujours en mouvement, ser- vent à palper le terrain sur lequel il marche. Au moindre obstacle ren- contré, il rebrousse chemin ou passe à côté. Il ne cherche pas à pénétrer sous les écorces d'où il est sorti et il semble cheminer dans le sens ascen- dant. » Le 37 avril, en visitant des bourgeons fraîchement éclos ou en éclo- sion, j'ai constaté la présence d'un grand nombre de ces insectes sur la face supérieure des jeunes feuilles et au milieu du duvet cotonneux qui les recouvre. Sur certaines, j'en ai trouvé trois ou quatre, sur d'autres moins ; mais j'en ai trouvé sur tous les bourgeons de pieds fortement phvlloxérés. Ils sont parfaitement visibles à l'œil nu et apparaissent comme un petit point noir, dans le duvet. Pour bien les apercevoir, on n'a qu'à détacher la jeune feuille et à la regarder par transparence à un jour bien clair ou au soleil. » Sur les bourgeons en éclosion, on ne les trouve que sur les feuilles déjà décollées, et toujours sur la face qui, plus fard, sera lisse et supé- rieure. Ces feuilles ont en ce moment 5 ou 6 millimèlres de diamètre. Sur les racines de ces mêmes pieds, il m'a été impossible d'en rencontrer. ( 1044 ) » Leur couleur s'est foncée; l'abHomen et une partie du thorax sont jaune citron et la partie antérieure du corps est brune. Leurs dimensions sont les mêmes, soit y—j de millimètre de longueur et -~ de millimètre de largeur. » Les poils des segments de l'abdomen, du thorax, des pattes et des antennes se sont allongés; ceux du milieu du front sont les mêmes. (Ces derniers n'ont aucun caractère spécifique , ils se rencontrent chez ces insectes à toutes les périodes de leur existence.) L'abdomen est devenu plus conique; il se rapproche beaucoup de celui des aptères souterrains. » Cette observation a été faite au milieu d'un foyer dont 20 pieds seule- ment avaient été laissés sans badigeonnage. Sur ces 20 pieds on trouve des Phylloxéras à tous les bourgeons, tandis que sur ceux qui ont subi l'opé- ration il m'a été impossible, malgré de patientes recherches, de ren- contrer un seul de ces insectes. » L'avenir nous apprendra si cette jeune progéniture vit et prospère sur ces feuilles; si elle y dépose des œufs, ou si, ne trouvant pas celles de nos vignes françaises à son goût, elle descend ou se laisse tomber pour aller se fixer sur les racines. Le champ d'observation est vaste; il mérite d'être étudié dans tous ses détails, car de cette étude pourra peut-être naître un nouveau genre de traitement, ou du moins un complément de traitement pour atteindre les insectes qui auraient échappé. » VITICULTURE. — Application directe du sulfure de carbone dans le traitement (les vignes phylloxérées. Note de M. Allies. (Extrait d'une Lettre à M. Dumas.) (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Enhardi par l'accueil bienveillant que vous avez fait à ma Communi- cation du 9 mars et par les encouragements présentés en votre nom par M. Milne Edwards, je prends la liberté de vous adresser le modèle d'un nouveau pieu, réalisant des améliorations sur celui que j'ai présenté le 9 mars. M Ce pieu permettra, mieux encore que le précédent, d'entretenir dans le sol, aussi constamment qu'il sera nécessaire, une atmosphère de sulfure de carbone capable de détruire le Phylloxéra sans altérer les vignes. » Les vignes que j'ai traitées par le sulfure de carbone pendant toute l'année dernière ont dès à présent un aspect fort intéressant : en particulier, celles qui, au début de 1875, paraissaient être arrivées au maximum du ( io45 ) dépérissement et n'ont fourni que des sarments fort précaires, possèdent actuellement des bourgeons remarquables, eu égard à leur végétation en 1875. Les Phylloxéras ayant été combattus ou détruits en 1875 au moyen de l'application fréquente du sulfure, ces vignes ont évidenunent produit des racines nouvelles et reviennent à la vie. Des observations analogues sont faites sur les autres vignes phylloxérées qui ont été traitées par le sulfure de carbone. Les débuts de la végétation présentent les vignes dans un état plus vigoureux et nous constatons l'amélioration et non la continuation du dé- périssement. » VITICULTURE. — Sur un mode nouveau de culture de la vùjne sans laille. Mémoire de M. P. Martin. (Extrait.) (Commissaires : MM. Decaisne, Ducharire.) « J'enlève avec le plus grand soin le bourgeon anticipé. La vigne produit, sur le bois de l'année et à l'aisselle de chaque feuille, deux boiugeons, l'un allongé, grêle, se développant toujours le premier et en même temps qu'a lieu l'élongation du jeune sarment : c'est le bourgeon anticipé. Si on le laisse se développer librement, il durcira, et, absorbant à lui seul toute la sève, empêchera l'autre bourgeon d'arriver à son état normal, et même de pousser le moins du monde. Il l'étreindra, l'étouffera par son dévelop- pement disproportionné, de sorte que le sarment, ayant tous ses bourgeons annihilés de bas en haut par le talon du bourgeon anticipé, sera fatalement condamné à la stérilité. » Si, au contraire, le bourgeon anticipé est coupé à sa base (il suffit d'une simple application du pouce), l'autre se gonfle, acquiert un empâte- ment considérable, source féconde de fructification, et offre sûrement de magnifiques grappes au printemps suivant. Cette facile opération est capi- tale dans la culture de la vigne. » PHYSIOLOGIE. — Sur l'emploi de la méthode d'articulation dans l'enseignement donné aux sourds-muets. Mémoire de M. A. lloioLv. (Extrait.) (Renvoi à la Conunission précédemment nommée.) « La méthode d'articulation est bien introduite eu France, en 1745, par Péreire qui nous l'apporte de Portugal, où son compatriote Fayoso la mettait en pralicpio, comme l'avaient déjà fait, en Allemagne,eii Hollande, on Angleterre et en Espagne, au xvm', au xvu" etauxvi" siècle, les professeurs ( io46 ) Kerger, Jacques Wild, Niéderoff, Élie Schulze, Georges Raphel, Litchnitz, Lasius, Amoldi, Van Helmont, Amman, Wallis, Holder, Bulwer, PaulBonet et Pedro de Ponce, le premier de tous en date; celte méthode est, il est vrai, bientôt dominée par celle de l'abbé de l'Epée, mais à aucune époque elle n'est perdue ni seulement oubliée parmi nous, » Si la méthode de l'abbé de l'Épée ou des signes mimiques y prévaut et s'y généralise, c'est que, plus propre à l'enseignement collectif, elle atteint plus facilement les masses. La méthode de l'articulation, impropre à l'enseignement collectif et n'atteignant bien que l'individu, n'en a pas moins, de tout temps, ses partisans et ses adeptes, et, sans recevoir jamais tous les dévelop|)ements désirables, elle n'en est pas moins toujours l'objet de l'attention et d'une application aussi sage qu'intelligente. » Après les abbés de l'Épée et Sicard, qui ne s'en occupent eux-mêmes qu'en passant, il est vrai, et visiblement dominés par l'idée de l'intérêt des masses et surtout par l'esprit de système, il ne cesse pas d'y avoir en France des écrivains spéciaux et des professeurs qui en prennent la défense et la mettent dans une certaine mesure en pratique, MM. Valade Gabel et Léon Vaïsse, entre autres, tous les deux successivement professeurs et directeurs d'institutions nationales. » MM. Éd. de Générés, F. Neyrat adressent des Communications rela- tives au Phylloxéra. ' (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) Un auteur, dont le nom est contenu dans un pli cacheté, adresse, pour le concours du grand prix des Sciences mathématiques (^Solutions singu- lières des équations aux dérivées partielles du premier ordre), un Mémoire portant pour épigraphe : « Travaillez, prenez de la peine; c'est le fonds qui manque le moins ». (Renvoi à la Commission.) M. Ch. Fauvel adresse, par l'entremise de M. Bouillaud, pour le con- cours des prix de Médecine et Chirurgie (fondation Montyon), son « Traité pratique des maladies du larynx ». Cet Ouvrage est accompagné d'une analyse manuscrite. (Renvoi à la Commission des prix de Médecine et Chirurgie.) ( io47 ) CORRESPOJVDANCE. M. le Ministre de i/Ixstruction publique informe l'Académie que, par l'entremise de l'Ambassadeur d'Angleterre, le Comité directeur de l'Expo- sition d'appareils scientifiques de South Kensington a exprimé le désir de voir le gouvernement français désigner des savants pour prendre part aux conférences, qui auront lieu du i5 au 3i mai, sur la construction et l'usage des principaux appareils exposés. Les Sociétés savantes de la Grande-Bretagne ont l'intention de faire luie réception honorable aux délégués français, dont la présence contribuera au succès de l'Exposition. M. le Ministre de l'Instruction publique prie l'Académie de lui adresser une réponse à ce sujet. Cette Comnnuiication sera soumise à l'examen de M. le général Morin, président de la Commission nommée pour assister au Congrès de Ken- sington. La Société industrielle de Mulhouse avait prié l'Académie de vou- loir bien se faire représenter à la célébration du cinquantième anniversaire de sa fondation. M. Resal a été délégué par l'Académie. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i" La 3" livraison du tome II de « l'Histoire naturelle des oiseaux- mouches ou colibris, constituant la famille des Trochilidés, » par MM. E. Mulsanl et E. Feireaiix; a° Une brochure de M. G.J. Him, intitulée : « Les Pandynamomèlres, théorie et application ». ASTRONOMIK. — Observations de planètes faites à l'Observatoire de Marseille. Note de M. E.Stépiiax. (iGi) Watsûn. Il" grandeur. Tomps moyi'ii Ascension Distance lùnile 1870. de Marseille. ilioile. I. I', p. puhiire. I. l. p. de coinp. Obs. hninlims _ "tu * Avril 20 15.17.3.2 i3.2(;.58,74 -f-1,573 101.42.41,4 — o,8.>.5S « Boirelly 22 10. 2.2G i3.25. 4.23 —1,173 101.39.14,5 — o,b5S4 (1 » C. R., iS^e, I" Semestre. (T, LXXXll, N» U!.) I 35 ( io48 (162) p. Henry, ii'-ia" grandeur. Temps moyen Ascension Distance Etoile 1876. de Marseille. ilroile. 1. 1". p. polaire. 1. f. p. decomp. Obs. hrasbms o#^ Avril 23 II. 6.3o i4- 9.10,95 —1,042 102.16.46,4 —0,8640 b Borrelly 25 9 4'-% ■4- 6.39,84 —1,372 102. 8.59,6 —0,8533 c » (i63) Perrotin. 12° grandeur. hmshms _ o , „ Avril 27 8.43.10 14.10.54,38 — Ij496 96.i9.«3,9 — o,8i63 d » Positions moyennes des étoiles de comparaison pour- 1876,0. Étoile de comp. Autorités. Ascension droite. Distance polaire. h m s o f „ a ^01 Weisse H. XIII (A. C). i3.25.5o,6i 102. 1.21,9 b 181 Weisse H. XIV (A. C). 14.12. 5,82 102. 0.39,2. c 49 Weisse H. XIV (A. C ). i4- 5. 9,27 102. o. 2,9 d 186 Weisse H. XIV (A. C). 14.12.9,89 96. 26.15,8 PHYSIQUE. — Phénomènes d' interférence réalisés avec des lames minces de collodion. Note de M. E. Gkipon, présentée par M. Janiin. « On prend deux lames de collodion bien tendues sur des cadres et on les dispose de telle sorte que l'œil reçoive la lumière qui s'est réfléchie successivement sur ces deux lames; celles-ci sont à peu près parallèles. On aperçoit alors, dans le champ de la vision, des franges d'interférence. On réalise ainsi très-facilement les franges données par les plaques inclinées de Brewsler ou par les glaces parallèles de M. Jainin. Les franges ainsi obte» nues sont larges, brillamment colorées, mais l'irrégularité de structure des lames de collodion se trouve révélée par l'irrégularité des franges. Elles sont locales, en ce sens qu'elles changent de forme et d'allure suivant la place qu'elles occupent à la surface de la lame. Le plus souvent les franges, au lieu d'être reclilignes, sont contournées en zigzags nombreux ; la surface de la lame paraît alors moutonnée, comme elle l'est lorsque la couche de collodion que l'on a versée sur la glace commence à se dessécher. Rien ne montre mieux le peu d'homogénéité de ces lames de collodion. » C'est le hasard qui fait rencontrer les lames de collodion qui con- viennent le mieux à la production de ces franges. Quelquefois le phéno- mène d'interférence ne se révèle que par des colorations variées, aux con- tours vagues, qui couvrent les lames. Les lames trop minces ou trop épaisses conviennent moins bien que celles qui ont environ o™"", i . Une trop grande différence dans l'épaisseur des lames suffit pour faire disparaître les franges. ( 'o49 ) On prend pour miroir une lame mince de collodion; on reçoit la lu- mière dos nuées sous l'angle de polarisation, 5G flegrés environ ; le l'aisceau réfléchi traverse ensuite un Nicol analyseur; sur son trajet, on dispose un cristal donnant des anneaux ou des franges d'interférence, par excmpl'; nu spath ou un quartz perpendiculaire à l'axe. On aperçoit alors, en dehors d< s anneaux normaux, un nouveau système d'anneaux, concentriques aux premiers, moins colorés, plus resserrés. Au milieu de ce système se trouvent une frange blanche et, de part et d'autre, une série de franges peu colorées. » On s'explique la formation de ces anneaux secondaires en remar- quant que la lame de collodion qui sert de miroir étant très-mince donne dans chaque duection deux rayons réfléchis sur chacune des faces de la lame, et qui ont dès lors contracté une différence démarche égale au double de l'épaisseur de la lame traversée par l'un (l'eux. Cette différence change avec l'inclinaison du rayon considéré sur la normale. En traversant la lame de spath, chaque rayon se dédouble en deux autres qui contractent des différences de marche : de là les phénoruènes bien connus de la polarisation chromatique. On conçoit que ces différences de marche, provenant soit de la réflexion sur la lame de collodion, soit de l'interposition du spath, puissent s'ajouter ou se retrancher. Dans ce dernier cas, il peut y avoir un groupe de rayons pour lesquels la différence de marche redevienne nulle ou soit représentée par un petit nombre de demi-longueurs d'ondula- tions. Ce sont ces rayons qui donnent les anneaux secondaires avec leur frange centrale blanche. Ces anneaux se forment plus ou moins loin du centre, à la place des franges qui, dans le système normal, seraient d'un rang élevé. Ils sont d'autant plus éc.irtés des anneaux ordinaires distincte- ment visibles que la lame de collodion est plus mince. Un petit change- ment dans l'inclinaison des rayons réfléchis suffit pour faire varier d'une demi-longueur d'ondulation la différence de marche résultante : c'est pour cela que les anneaux secondaires sont serrés. » Ce phénomène des franges secondaires s'observe très-bien avec le pola- riscope de Savart. Outre les franges rectilignes normales, on aperçoit deux groupes de franges secondaires qui sont, en général, inclinées sur les pre- mières et plus pâles. Elles s'en distinguent encore en ce que les bords de ces franges sont dentelés, comme nous l'avons déjà dit plus haut. » On retrouve encore des anneaux secondaires, en employant l'appareil ordinaire des anneaux colorés de Newton. » On interpose une lame de collodion sur le trajet des rayons soit inci- dents, soit réfléchis; dans ce dernier cas on peut recevoir, soit la lumière i:^5.. ( io5o ) réfléchie sur la lame de collodion, soit la lumière qui la traverse dans une direction oblique. » Du reste, on observe ces anneaux secondaires si l'on reçoit la lumière réfléchie par l'appareil des anneaux de Newton sur un second appareil du même genre, ou sur un assemblage de cristaux et d'analyseur propre à donner des franges de polarisation chromatique. Un des systèmes qui réus- sit le mieux et qui présente les plus belles franges secondaires est celui des quartz croisés donnant, par lui-même, des franges hyperboliques. On sait que, si l'on observe ces franges assez loin de leur centre, elles dégénèrent en franges rectilignes, parallèles à ime des asymptotes. Si l'on place la frange centrale de telle sorte qu'elle passe par le centre des anneaux colorés, on aperçoit de part et d'autre de cette frange deux systèmes d'anneaux secon- daires, dont les centres sont à droite et à gauche du centre des anneaux de Newton. Les anneaux secondaires et les anneaux ordinaires s'entrecroisent et donnent de jolies colorations avec la lumière blanche. » On construirait facilement l'un de ces anneaux par points, en le fai- sant passer par les points d'intersection des anneaux de rang n avec les franges de rang n + i . Un autre sera donné par l'intersection des anneaux de rang n avec les franges de rang n -\- 2... . M Si l'on change la position de la frange hyperbolique centrale, les an- neaux s'élargissent, ils deviennent elliptii^ues, fini-ssent par envelopper les anneaux de Newton et ne deviennent visibles que dans la partie qui est comprise entre les anneaux de Newton et les franges hyperboliques. On peut, par un calcul très-simple, trouver l'équation de ces franges secon- daires et rendre compte des diverses apparences qu'elles peuvent pré- senter. )) PHYSIQUE. — Sur la distribution du magnétisme dans les barreaux cylindriques ; Note de M. Boutv, présentée par M. Jamin. « I. J'ai déjà établi ailleurs (*) que les moments magnétiques y d'ai- guilles cylindriques minces, trempées dur et aimantées à saturation, sont repré.sentés par la formule (i) jr = Ka-[ X — 2 c ' — e e' -he Jnnnles de l'École Normale, a' série, t, III, p. 34. ( io5i ) donnée pour IK première fois par Biot et rattachée par Greon à la théorie de la force coercitive. Dans cette formule, a représente le diamètre de l'aigtiilie, x sa longueur, /3 une fjnnntilé de la forme -; enfin A et. W sont deux constantes. La inè:iîe ibrnuik; s'appHque aussi (*) at>x aiguilles tirées par voie de rupture du centre d'aiguilles non saturées. » Les expériences que j'analyse sommairement aujourd'hui se rap- portent à des barreaux de 6 à lo millimètres de diamètre ("), aimantés dans l'axe d'une hohiiie de i'", 20 do longueur et de 5 centimètres de dia- mètre intérieur. Elles ont établi que la formule (i), pour des valeurs de A et de B convenablement choisies, représente toujours exactement les moments magnétiques, pourvu que les barreaux soient vierges de toute aimantation antérieure et qu'ils soient tous aimantés dans des conditions identiques. Sous c<'s restrictions, elle s'applique aussi bien à l'aimantation temporaire qu'à l'aimantation permanente, que l'on aimante à saturation ou non. » La quantité A est une fonction de l'intensité de la force magnétisante qui ne diffère pas de celles que nous avons considérées précédemment sous le nom de fondions de magnétisme temporaire et permanent {'"); - = - est la limite vers laquelle tend la distance d'un pôle du barreau à l'extrémité voisine, quand la longueur x du barreau croît indéfiniment. » Mes expériences étibli.sscnl que pour l'acier non tremj)é le coefficient B est indépendant de l'intensité du courant qui produit l'aimantation. A l'aimantation temporaire correspond une valeur déterminée B, ; à l'aiman- tation permanente une valeur li, <; R, (****). » Pour interpréter ces résultats, nous remarquerons avec Biot que, si l'on admet que la quantité de magnétisme libre contenue dans une tranche d'épaisseur du située à inie dislance u du milieu d'un barreau quelconque de la série que l'on étudie soit représentée par la formule (*) /Iniialcs de l'École Normale, ■}." scrir, t. III, p. ^2. (") Aciers tréfilés français de MM. Peugeot et Jackson. ("') Comptes rendus, i5 mars 1875. (****) Pour l'acier trempé, B, est indépendant de riniensilé du courant; mais Bj croit avec cette intensité vers une certaine limite <^ B,. ( loSa ) le moment magnétique y sera représenté par la formule (i)«e Inversement, si les moments magnétiques vérifient la formule (i), les distributions peu- vent êlre conformes à la formule (2). Nous admettrons qu'elles le sont en effet. » On reconnaît sans peine que la variation du coefficient Ane change pas la forme de la distribution (2). Au contraire, quand on fait varier B, la courbe de distribution se rapproche d'autant plus vite de l'axe des ab- scisses que B est plus grand; quand B angmente, la distribution magné- lique se raccourcit; eWe s'allonge quand B diminue. Le résultat auquel nous sommes arrivé pour les valeurs de B, et de B, signifie donc que l'aiman- tation temporaire est plus cou;^e que l'aimantation permanente. )) 2. Quant on soumet un barreau saturé à l'action d'un courant direct, l'aimantation permanente qu'il conserve après la cessation du courant n'est pas modifiée; mais le moment qu'il possède pendant l'action du courant est toujours supérieur au moment permanent. » De plus, on reconnaît qu'il est impossible de représenter les moments par une fornuile de la forme de l'équation (i); mais ils sont très-bien re- présentés par la formule à deux termes M Dans cette formule, p, et jSj conservent les valeurs correspondant à l'aimantation temporaire et à l'aimantation permanente; a, et «2 sont les valeurs de A pour l'aimantation temporaire (*) et permanente que pro- duirait une première application du courant qui réaimante; Aj la valeur de A pour l'aimantation permanente à saturation. » La distribution correspondante est la soiiune de deux distributions, l'une longue, l'autre courte. Ce qu'il y a d'intéressant, c'est que la quantité de la distribution courte l'emporte sur la diminution de quantité de la distribution longue. De nouveau magnétisme est évoqué par le courant des profondeurs moléculaires pour faire l'appoint a, — a^, tandis qu'une por- tion Ires-considérable de l'aimantation primitive conserve la distribution longue, comme insensible à l'action du courant. {*) Nous prenons toujours aimantation tein]ioraire dans le sens d'aimantation totale pen- dant l'action du lonlact. ( io53 ) » 3. Quand ou ciés;iimaiite un barreau saturé |>ar l'application cl'ufi courant inverse, les moments résiduels conservés par los barreaux après la cessation du courant peuvent être représentés parla formule (i) avec la valeur ]3, de |3. La dislribulion est une distribution longue simple. » Mais, pendant l'action du courant, le moment temporaire est encore représenté par une formule à deux termes. C'est la différence du moment permanent résiduel et du moment temporaire que produirait une première application du courant employé. » La distribution est le résultat obtenu en retranchant d'une distribu- tion longue les ordonnées d'une distribution courte. Pour des valeurs con- venables du courant qui désaimante, l'ordonnée de cette distribution résultante change de signe en un point situé entre le milieu du barreau et son extrémité. Le barreau doit donc présenter deux points conséquents symétriques par rapport à son milieu : c'est ce que j'ai vérifié par des expé- riences dyrectes. » La vérification de cette conséquence des formides des moments jus- tifie l'induction que nous avons employée, après Biot, relativement à la distribution magnétique. » PHYSIQUE. — Sur lu transmission des courants électriques par dérivation au travers d'une rivière. Note de M. Iîokchotte, présentée par M. Edm. Becquerel. « Ayant eu connaissance des recherches de M. Bourbouzesur la télrgra- pltie sans fil, je me décide à publier une expérience que j'ai faite, en i838, sur ce sujet. Voici dans quelles conditions : » Sur la rive gauche du Rupt-de-Mad, petite rivière de notre ancien dé- partement de la Moselle, un fil aérien de 3oo mètres de longueur l'ut mis en communication avec le sol par ses deux extrémités. 11 était traversé par le courant de deux éléments Bunsen, pourvus d'un commutateur; un seul élément aurait suffi. » Sur la rive droite un autre fil de même longueur plongeait en terre par ses bouts; un galvanomètre était placé dans ce circuit. Ces quatre points de contact avec le sol représentaient les sommets d'un rectangle de 3oo mè- tres de base sur environ 80 mètres de hauteur. Dès que le circuit de la pile était fermé, l'aiguille du galvanomètre ét.iit projetée avec force conlif l'un de ses arrêts : le sens de la déviation de l'aiguille aimantée dépendait de l'orientation du commutateur intervenant dans l'autre circuit. ( io54 ) » Cette expérience peut être répétée, avec succès, sous des formes bien diverses, à ces conditions toutefois : c'est que, premièrement, la résistance de la partie du circuit voltaïque confié au sol reste de grandeur comparable aux autres résistances du système; et qu'en second lieu les électrodes appartenant au courant de dérivation soient inégalement influencées par celles qui interviennent dans le courant principal. » PHYSIQUE. — Sur un nouveau système d'électro-aimnjit à spires méplates. Note de M. V. Serrin, présentée par M. du Moncel. « Dans certaines expériences électriques et notamment avec les régulateurs de lumière électrique destinés à produire une lumière équivalente à 2000 ou 3ooo becs Carcel, les fils des bobines des électro-aimants qui peuvent être employés sont soumis à un tel degré de chaleur que les matières isolantes dont ceux-ci peuvent être entourés sont immédiatement brûlées ou détruites dès qu'on y fait passer le courant. » Pour obvier à cet inconvénient, qui a pour effet d'annuler complète- ment la force de l'électro-aimant en établissant entre les spires un con- ducteur secondaire qui dérive la plus grande partie du courant, j'ai eu l'idée de composer mes spirales électromagnétiques avec des hélices métalliques dépourvues de toute couverture isolante et disposées de ma- nière que les spires ne pussent se toucher. Pour que cette hélice pût être adaptée aux noyaux magnétiques et aux rondelles de l'électro-aimant avec un isolement suffisant, j'ai recouvert d'une couche assez épaisse d'émail vitreux les noyaux de fer en question, ainsi que les parties internes des rondelles; et, i)Oin' obtenir le plus grand nombre de tours de spires possi- ble avec le maximum de section, j'ai évidé mon hélice dans un cylindre de cuivre d'une épaisseur égale à celle de la bobine. De cette manière, l'hélice électromagnétique est représentée par une sorte de filet de vis, à pas assez serré, d'une saillie égale à celle des rondelles, et dont la partie centrale est représentée par les noyaux magnétiques et leur enveloppe d'émail. La construction d'une pareille hélice, avec l'outillage que j'ai imaginé pour la produire, n'a rien de difficile, et elle a l'avantage, tout en étant d'une grande propreté à l'oeil, de permettre un démontage facile des éléments constitutifs de l'électroaiinatit. » On comprend aisément qu'avec colle disposition l'hélice peut être portée à une température très-intense sans que les spires cessent d'être isolées les unes des autres, puisqu'elles ne se touchent pas et qu'elles sont ( io55 ) séparées de la carcaske de l'éloclro-aimant par une substance qui ne peut être altérée que par les chaleurs les plus élévc'es. Du reste, la grande scclioii des spires ainsi formées en rend récliauffenient plus difficile ({u'avec les disjjositions ordinaires, et ce n'est pas un des moindres avantages de cette sorte d'clectro-aimant. » Dans le régidateur de lumière électrique que j'ai l'honneur de pré- senter à l'Académie, et dans lequel est adapté ce nouveau système d'électro- aimant, on a pu porter au rouge la spirale sans que l'appareil ait eu sa sensibilité altérée, et la section de cette spirale est telle que, pour les cou- rants d'une pile de Bunsen, même de très-grande puissance, la chaleur développée n'était pas appréciable au toucher. a Je ferai en même temps remarquer à l'Académie que, dans ce nouveau système de régulateur, j'ai introduit d'assez notables perfectionnements. Ainsi, au moyen d'un petit dispositif adapté aux chaînes des porte-char- bons, j'ai pu faire en sorte de déplacer le point lumineux sans éteindre la lumière, ce qui est très-important pour l'application de ces appareils aux phares, afin de doiuier la possibilité de bien centrer le point lumineux par rapport aux lentilles. » On remarquera que, dans ce modèle, les charbons entre lesquels se développe l'arc voltaïque ont i5 millimètres décote, soit 225 millimètres carrés de section, et que, malgré ses grandes dimensions, la sensibilité de rap|)areil est si grande, qu'un petit anneau de caoutchouc, placé entre les deux charbons, suffit pour en arrêter le mouvement sans que sa circon- férence en soit notablement déformée. » CHIMIE. — Sur un nouveau suif ate de potasse . Note de M. J. Ouidu, présentée par M. Berlhelot. w 1. Lorsqu'on prépare le benzinosulfale de potasse en dissolvant la benzine dans l'acide snifurique fumant, saturant le mélange par le carbo- nate de potasse et séparant le sulfate du benzinosulfale par îles cristallisa- tions successives, la première eau mère laisse déposer un sel qui m'a paru |)résenter (luelcjnes propriétés singulières. Ce corps est formé de cristaux jaunâtres très-durs, décrépitant par la chaleur, précipitant le chlorure de baryum et offrant, en résumé, les caractères du snIfiUe de potasse; mais, si l'on vient à le dissoudre dans l'eau bouillante, on voit se déposer, par le refroidissement, de grandes lames minces, blanches et transparentes. J'ai l'honneur de les mettre sous les yeux de l'Académie. O.K., 1876 l"Semej(re. (T. LXXXll, M" 18.; 1 36 ( io56 ) « 2. Ce nouveau sel, si différent par sa forme cristalline du sulfate de potasse ordinaire, est cependant un sel neutre, formé d'acide sulfurique et de potasse, mais avec de l'eau de cristallisation, circonstance que le sulfate de potasse n'avait pas présentée jusqu'à ce jour. » loo parties d'eau à i5 degrés en dissolvent 9,82, et le sel peut recris- lalliser, sons la même forme, sans décomposition notable. Dans le vide ou dans une étuve à i5o degrés, il perd 4,6 poiu- 100 d'eau. » Le dosage de l'acide sulfurique à l'état de sulfate de baryte et celui de la potasse à l'état de chloroplatinate ont donné : Acide sulfurique, SO-^ 44 '9 ) Potasse, KO 5o ,6 [ 1 00 , i . Eau, HO 4,6 ) La formule SO'KO + | HO exige : Acide sulfurique, SO' 43,7 ) Potasse, KO. 5i ,3 \ 100,0. Eau, HO 5,0 ) » 3. D'après les conditions dans lesquelles ce corps a pris naissance, j'ai cru pouvoir attribuer les différences de ses propriétés avec celles du sulfate ordinaire à la présence d'une très-petite quantité de benzinosulfale combiné. En effet on peut facilement mettre le carbone en évidence en dissolvant le sel dans leau, après lavoir calciné; mais la quantité de ma- tière organique est si faible, que la combustion par l'oxyde de cuivre, opérée sur 2 gramtnes, n'a donné que o,25 pour 100 de carbone. » 4. J'ai cberché à reproduire ce corps directement en faisant cristalliser un mélange de sulfate et de benzinosulfale fait exprès. C'est seulement en opérant en présence d'un excès de benzinosulfale que j'ai réussi à obtenir des lamelles blancbes, identiques avec le sel que je viens de décrire. » 5. J'ajoute, en terminant, que la préparation du benzinosulfale de cuivre donne lieu à la formation de composés analogues. On obtient, en effet, dans les premières eaux mères, un sel cristallisé en grandes et minces lames bleues, contenant 36 pour 100 d'eau et très-différent du sulfate de cuivre ordinaire, bien qu'd soit tormé presque exclusivement d'acide sul- furique et d'oxyde de cuivre à équivalents égaux; mais il renferme en même temps une petite quantité de benzinosulfale de cuivre, correspondant à 1,1 1 pour 100 de carbone. » 6. Il résulte de ces faits qise la présence d'une trace de benzinosulfale, trace trop faible pour représenter un sel double ordinaire, suffit cependant ( io57 ) pour modifier profond<^ment les propriétés des sulfates et leur quantité d'eau de cristallisation. » Ce travail a été f.iit au laboratoire de M. Berlhelot. » CHIMIK. — Sur roriqine ilunerf dans lejer jjiKhllc. Not<' de JM. II. Le Chatkmkr, présentée par M. Daubrée. « I.a cassure d'un barreau de fer puddié et étiré au laminoir présente généralement un aspect fibreux qui dénote un défaut complet d'homo- généité dans la n)asse métallique. Ce défaut d'homogénéité est dû, comme l'a fait voir M. Tresca dans ses travaux siu' l'écoulement des solides, à la présence de matières étrangères interposées mécaniquement dans le fer. Il a décelé leur existence en attaquant par lui mordant convenable la siu'- face bien polie d'une section transversale d'un barreau. » Ces matières paraissaient devoir être des scories de four à puddier et des oxydes de fer, mais jusqu'ici aucune analyse directe ne l'avait démon- tré; on n'avait pas encore isolé ces impuretés de la masse de fer au milieu de laquelle elles sont noyées. J'ai cherché à le f.iire et j'ai employé pour cela la méthode indiquée par M. Schlœsing potu' l'analyse des fontes. )' En traitant un morceau de fer nerveux par un courant de chlore ga- zeux à la température du rouge sombre, j'ai volatilisé le fer et j'ai obtenu comme résidu un squelette présentant exactement la forme du morceau soumis à l'expérience, mais d'une ténuité, d'une légèreté telle, que le moindre souffle le fait disparaître. Sa couleur est blanc verdâtre; il est composé de silice en forte proportion et d'un peu d'oxyde de fer. Ce .sont les scories interposées mécaniquement dans le fer qui ont résisté partielle- ment à l'action du chlore, tandis que le fer et les métalloïdes qui lui étaient combinés ont été complètement volatilisés. La proportion de ce résidu a oscillé autour de i pour loo dans divers écliantillons que j'ai étiuliés. Fil de fer au l)()is du Jura 0,7 pour 100 Fil (le fiT ,1 la liouilic de Belgicpie. ... i ,3 pour 100 » Les particules de scories sont disséminées dans tonte la masse, mais n'j-^ sont pas distribuées au hasard. Pour se rendre compte de leur disposition, il snflit de jeter un coup d'u'il sin- le squelette qu'elles forment. On voit qu'elles sont orientées d'une façon semblable : elles sont alignées en lon- gues files parallèles à la direction suivant larpieile le fer a été étiré. Un (il de fer laisse un faisceau i\r Iom;;s (ils blaiicliàtres parallèles entre eux. Une feuille de tôle laisse encore un l.iisceau de lils, mais réunis entre eux, de ( io.';8 ) façon à former de petites plaquettes que l'on peut séparer avec la pointe (l'un canif et que Ton peut ouvrir comme les feuillets d'un livre. M Les scories empêchent les grains du fer de se souder complètement entre eux et donnent ainsi lieu dans la niasse métallique à des surfaces de moindre résistance qui sont orientées comme les scories elles-mêmes. C'est la présence de ces surfaces de moindre résistance qui empêche la cassure d'un barreau de fer d'être sensiblement plane et perpendiculaire à ses arêtes, et qui donne naissance au nerf. Le nerf sera d'autant pins prononcé, loutes choses égales d'ailleiu-s dans le travail, que les scories auront apporté un plus grand obstacle à la soudure des grains de fer, qu'elles seront moins fluides pendant le travail. » Ces considérations permettent de se rendre compte de l'ori- gine des diverses textures que peuvent présenter les massicaux de fer puddlé. he grain ou absence de nerf est généralement produit par la fusi- bilité de scories manganésées ou alcalines, par la mollesse à chaud du fer carburé ou phosphoreux, et par la haute température à laquelle se fait le puddiage bouillant; le nerf résulte au contraire du peu de fusibilité de scories partiellement peroxydées et de la température comparativement basse à laquelle se fait le puddlnge Toutes ces conditions dépendent, d'une part de la composition chimique des scories et du fer, d'autre part de la température à laquelle se fait le travail. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur une nouvelle substance organique cristallisée. Note de M. D. LoisEAU, présentée par M. Des Cloizeaux. (Extrait.) « J'ai l'honneur d'appeler l'attention de l'Académie sur l'existence d'une nouvelle matière organique à laquelle je propose de donner le nom de rnjfinose. » L'échantillon de raffmose que j'ai à ma disposition a été obtenu à la raftinerie de MM. A. St une pyramide dont le sommet est au centre, et la base est une des faces du cube; l'axe de la pyramide est l'axe quadratique du cristal. Ces cristaux se pénèlrent le long des surfaces de séparation, d'une manière plus ou moins irrégulièrc L'analcimc, sur le genre de symé- trie de laquelle ou n'avait élevé jusqu'ici aucun doute, se trouve ainsi très- rapprochée, au point de vue de la cristallisation comme au point de vue de la composition, de la chrislianite. .) ^or«c/ u o T. 2 H £ 0 0 < 0 ce 1 0 Cd a 'U a 0 s: 0 c "< > 'Ul 0 0 B h- < H U U) A il! n\ Vr 3" « S "a a M a c « 0 "S B 0 0 - B es 0 ■a 0 0 0 0 (0 (0 (3) '41 (M (6) (7) (») (0) (.0) (..) (.,1 (,3) (14) (iM (.6) (.7) I □im 710,9 0 7-7 0 17.3 0 13,5 0 ",4 0 2,8 0 10,8 34,8 0 ".7 0 9,2 0 7.3 Dini 6,5 66 01 01 mm 4,6 " .,0 1 51,9 4,6 '4,9 9.8 fi, 4 -0,4 8,4 '2,9 7.9 9,' 7,6 7.7 93 2,7 .,6 II 0,61 3 Go,i 6,6 .6,7 ".7 10,6 .,6 10,4 3o,5 10 ,3 9,1 7.8 6,9 75 n 0,5 II 0,4 -1 66, G 5," 17,2 1 1 ,2 10,8 ' •! 10,8 49.2 9,3 9,6 7.9 5,7 61 « 5,3 " 0,8 5 66,1 3,9 ■9,' 11,5 11,7 3,5 .3, 1 5', 9 .1,4 10,0 8,. 5,0 5o " 6,3 " 0,6 6 Cl ,9 6,5 30, J ri, 4 .3,8 4.5 ■3,7 48,3 .3,6 .o,G 8,3 6,9 62 II 6,3 " ' 7 61,1 8,3 20,3 ■ ^,3 .3,8 4,4 ■ 4,0 5. ,4 l3,3 11,5 8,5 6,4 5.T " 4,6 " 0,81 8 56,8 7,2 33,3 i5,3 .5,0 5,5 i5,3 (0,3 i5, 1 13,1 8,8 6,1 53 n 4,7 II .,3 9 57,4 6,3 iS,i ia,3 12,4 2,8 . 1 ,3 37,7 1 1 ,6 13,1 9.' 7,0 72 tt 3,3 " ',6! 10 18,8 7,5 '9,2 .3,4 13,6 3,0 11,8 43,1 .3,4 ■■,9 9,4 7,3 72 0,7 4,7 tt .,6 1 1 5o,6 3,3 '5,7 ,S,o 6,7 -3,0 6,3 44,5 4.8 11,3 9,6 4.' 58 0,7 3.7 II 3,0 11 53,7 -',4 10,3 4,5 ■■',7 -7,0 3,4 45,5 ■,7 9,4 9,7 4.' 74 0,3 3^0 " 0,9 i3 5o,7 -3,1 11,1 4,5 ^,9 -6,9 3,6 33,3 (3,5) 8,1 9.6 4,3 79 7.2 (3,5) " 1,5 '4 47,7 -3,3 7.0 2,4 2,7 -7.2 1,6 29.7 3,0 6,9 9.4 4,6 83 0,3 (•,") // 1,0 i5 55,4 -0,1 '4,9 7.4 8,5 -1,5 8,6 56,5 8,5 7.' 9.' 4.0 Dl n 8,3 545 0,6 16 53,0 3,1 7,' 5,1 5,7 -4,4 5,4 "3,7 5,5 7.4 8,9 5.3 75 ff 3,3 645 0,6 '7 40,7 5,1 9.8 7,5 6,8 -3,4 6,5 10,2 0,7 7.6 8,7 6,4 87 0,0 0,9 80 o.\ ■ 8 38,1 4,6 i3,3 9,0 8,9 ->4 8,8 29,9 8,9 8,1 8,6 7.4 87 4,5 1,7 3o .,3 '0 34,3 7.8 '4,6 11,3 9,5 -.,0 9,7 33,3 9,0 8,6 8,6 7,3 83 3.7 3,5 -97'' 1,5] 10 43,6 7,9 iS,o i3,o ".7 ',> ".7 45,3 13,3 9,4 8,7 7.^ 70 0, 1 3,7 -3 ,,6 ■ji 48,7 4,8 iS,6 ",7 .0.9 0, 1 13,0 53,. 10,6 10,3 8,8 6,5 63 II 3,0 368 1,' 25 52,4 5,3 '9,4 13,4 ..,G 0,7 i.,3 55,7 ..,3 '0,4 9.0 6,8 69 " 4.3 38o 0,8 33 56,3 3,ç) 16,1 10, n .0,5 -0,6 i.,6 61 ,0 10,1 ..,3 9,2 0,1 67 " 2,9 685 0,4 ■'■1 57,3 3,8 '9.5 ".7 '2,7 1 ,5 .3,6 61,0 ".7 i.,8 9,5 0,2 61 II 3,7 4 ',3 0,6 25 61,3 6,6 •9.' '2,9 12,6 1,3 .2,4 37,9 .3,8 ■2,4 9,7 7,' 67 II 3,5 390 i,5< 36 60,6 8,4 18,4 .3,4 .2,4 1,0 ..,8 45,6 .3,5 13,6 10,0 6,5 04 0,1 3,7 695 ',!> 57 56,0 8,3 ■ 0,4 '2.'l .3,4 0,9 13, 1 37,1 13,0 .2,6 .0,2 7.6 71 0,2 1 ,0 300 1,0 38 46,3 9,5 18,3 ■3,9 1 1 , 1 -0.6 10,8 3o,9 io,G .2,3 tt 6,9 7' 0,3 ^,r, 67 '.71 59 45,6 3,4 17,0 10, a If ,9 -1,0 10,8 53,6 10,8 '■.9 It 6,5 O9 0. 3 3,1 2G8 i.» 3o 46,5 0,9 i5,3 11,1 9,7 -2,4 9.6 35,2 10,0 .2,2 If 7.7 88 3,5 ï)ï 4 ',i| (6) La ten ipératiire normale est déduite de la courbe rectifiée des températures moyer mes de soixan te anne es d*ob servatlo ns. (S) Moyen nés des cinq observations. — Les degrés actinométriques sont ramenés à la c onstan e solai re lOO. (5) (7) (9) (10) (11) (13) (i3) (iH) Moyennes des observations sexhoraires. (17) L'ozo ne est exprimé en milligrammes par loo mètres cubes d'air. Dans le table ati de Mars, 1 a été rappor lé par e rreur à 1030 métr es cubes : les nombres doivent être divisés par lo. ( I073 ) FAITES A l'Observatoire de Moxtsoiris. AviuL 1876. MAGNETISME TEllKESTIte VENTS û < ( miijcnnes dIurQOà ). « 0 -« a 0 c a 30 e s c « s S e 0 « 5 mètrei. ■< V. U a T. U c Cl] ai 0 -1 REMARQUES. c 3 0 -«1 a 0 • c 1 ^ i i = i « £.1-0 « — — 1 «^- c * »- • s = - a 0 = E s. V c '- t. 0 S a. =• ,,3 16,07 ssw 9 Temps de bourrasques et pluies. 10 20,0 35,0 9330 6567 ssw .S,, 7.44 SW 0 ()ui'lques faibles bourrasques et pluv. le mat. -ji '9.2 35,7 93i5 6578 s à ^^■ ■ l.o i .01 SW 1 i'XA découvert le soir et rosée. 1) 19,5 35,2 9335 65C'| ^YSW :i MV (".D ('.") SW . Rusée matin et soir. i3 ■!).^ 34,5 9333 656o ^<^^v (8.4) (0,66) " 1 Rdsce le matin. Assez beau temps. A '9.4 35,6 9336 6578 NNW (S, 4) (o.6(i) s h 3 Rosée le matin. 13 18,5 35,1 9336 6566 W i NW^ .4.!i ■.9: SW k fi » i6 '8,7 34,7 933u 656o W il N 9.7 0 .8y WNW k 9 Pcliies iduies l'après-midi et le soir. '7 18,8 34,5 9333 6563 ssw 9,3 0,81 Nw à s^^■ 9 l'nil.lc pluie avant le jour. ig .8,/, 34,9 93^9 6563 s à w (■7.--Î) ■'.79 WSW fi Petite pluie le matin. '9 18,9 35,1 9333 65,8 SSW 30, 1 3,81 • ssw 7 l'x.séc le matin. 3a 18,1 35,0 9334 6578 s à W ■^,4 >,45 ss\\ 10 Pluies fréquentes. Arcs-en-ciel. (i8 « Il ) • Perl\iiliali.iiis. (|8, 19) Valeurs dftliiiti's tU^s mesures absolues pri* es sur la fortif cation. (10, 7i) Valeurs ileduitfs des mesures al)Solui-s faite s au p:ivillori i Kn^nelitpie. (ii)fj5) Le sipiie W ir.diqui ! l'ouest, coiiiormemen l à Xi (Ifcision de la (A.nl't renet internationale de Vienne. (i3) Vitesses niaxima : le 10, 60 kilui iiélres ; les 1 1 i't 1 3, lie 4/) ù 45 kiloiuùt res; e i3, 63^"', 5; le ly, 7') kilomètres; les iS et 10, de 40 à 5o kilomètres. ( '"7^ ) Moyennes horaiiiks et moyennes mensuelles (Avril i8'j6). 6^ M. 'Jl-M. Midi. Z^S. e^S. 9hS. Minuit. Moyennes. Dt'ctinaison mncnélique i^°- Inclinaisoii » . ... G j° - i4,8 33,5 i6,o 35,8 6578 9S24 25,2 34,9 6545 24,5 34,8 655i gSïG 30,7 34,6 G5Gi 9332 35,3 6585 9333 Force magnétique totale 4^+ CjSg Composante horizontale i,-)- 9333 Électricité de tension (1) » » » » » » mm mm mm mm mm mm llaromètre réduit à 0" 752,95 753,16 752,71 752,01 752, o5 732,71 Pression de l'air sec 74''i73 74''i'^4 748i36 745,6' 746, ig 740,45 Tension de la vapeur en millimèlri'.^ 6,22 C,3i G, 35 6,4o 5,80 6,26 État hygrométrique 83,8 67,6 56,5 52,0 5G,5 71,5 Thermomètre dn jardin . ..... 6,G6 10, 32 i3,5i i.'|,36 12,22 Tliermomètre électrique à 20 niL'lres G,8G 9,86 12, 65 i3,88 12, 5o Degré actinométrique 10, 65 54, 10 67,46 53,42 12,82 Thermomètre du sol. Surface B à o"*,02 de profondeur.. » à o"",!© » I à 0'",20 » » h o"',3o » n à i'",oo » 6,i5 7.89 9.09 9,83 9.9' 8,83 mm 12,54 '6,76 i5,9'| io,5'| 9,33 12,76 12,97 ".92 9,06 9i57 9,66 8,86 L'domètre à i'",8o.. . 1,1 0,4 Pluie moyenne par heure 0,18 o,i3 Évaporation moyenne por heure (2) o,o5 0,09 Vitesse raoy. du vent en kilom. par heure (3). . i4>'7 '417" 20,19 22,84 2', '3 Pression moy. du vent en kilog. par heure (3). . . 1,90 2,04 3,84 4.9' 4.2' 10, i5 9,66 9.64 8,88 mm 3,7 1,23 0,21 11,39 '1,80 9.86 10,72 9,80 8,90 mm 0,93 0,29 1 0 , ' 2 8,9'^ mm 6,0 2,00 0,29 9.37 9.67 » 7,33 10,36 ".'4 10,90 10,35 8,93 mm 9.4 3,i3 0, i5 i5,84 2,36 '5,7 35,4 658a 9330 mm 752,82 746.19 6,63 83,2 o 7,7' 7.84 n G, 01 9.29 10,37 10,67 10,36 8,94 mm 0,9 o,3o 0,09 i4,oi 1,85 '7-'9,' 65.35, 1 4,6569 1,9329 752,63 746,37 6,26 70,0 o 10, o3 9.96 39,69 9,87 10,47 10,35 10,22 10,01 8,89 mm t. 24,3 M t. 107,2 17. '3 2,76 Moyennes hora ires. Température. Heures. Déclinais. Pression ^^ _-^^ — . Heures. a 2". à 20". mm 0 0 l^E l*" mat in. . • i7'6,7 752,73 7, '4 7.^4 oir. . 2 . 18,0 52,67 6,55 6,84 !i » 3 . 1S.7 52,66 G, 06 6,44 3 » 4 » 18,2 52,70 5,82 6,3o 4 .. 5 » ■6,7 52,83 6,02 6,36 5 » 6 » '4.8 52,95 G, 66 G, 86 G .. 7 >. i3,6 53,07 7.70 7.70 7 » 8 .. '3,9 53,14 8,98 8,G8 8 1) y .. 16,0 53, iG 10,32 9,86 a .. lU » 19,2 53,09 " ,59 10,92 lU » 11 » 22,7 52,93 12,66 '1,84 n » Midi.. . 52,71 i3,52 Thermomètres '2,64 lie l'abr Min I (mo lit.. . yenne Des niinima . . . . 5", 0 Des niaxima .. iC Déclinais. Pression. Température. 17.26,3 25.8 24,5 22,9 21 ,7 20,7 '9.8 .8,7 '7.4 iG,i '5,4 '5,7 752,45 52,21 52,00 5i,9o 5i,9i 52, o5 52,27 52 , 5o 52,70 52,83 52,85 52, 81 l4,I2 14,43 ■ 4,36 i3,g6 '3,20 12,22 1 1 , '6 10, '6 9,38 8,75 8,24 7.7^ '3, 16 13,70 i3,!r8 i3,G8 i3,28 I2,5o 11,54 10,62 9.65 8,9'. 8,36 7.f'4 Des minima . , . iG",! Moyenne. Thermomètres de tu surface du sol. 30,4 Des maxima 23'>,5 Moyenne. Températures moyennes diurnes par pentades. 100,6 i3°,5 1870. Avril I à 5 10,6 » 6 .i 10 i3,5 Avril II à i5 4>7 11 16 à 20 8,5 Avril 21 à 25. » 2G à 3o. ".7 11,3 (0 Unité de tension, la millième partie de la tension totale d'un élément Daniel) pris égal à 28700. (2) En centièmes de millimètre et pour le jour moyen. — (3) Les 9, 10, 24 et 28 exceptés. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 8 MAI 1876. PRESIDEÎfCE DE M. LE VICE-AMIRAL PARIS. MÉMOIRES ET COIMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le général Ibanez (Espagne), président, et MÎNI. Fœrsteh (Alle- magne), professeur Herr (Âiitriclie-IIongrie), Stas (Belgique), Govi (Ita- lie), AVii-d (Russie), général baron deWrîcde (Suède), D''Br,or.K (Norwége), D'îIiBscii (Suisse), Membres du Comité international des poids et mesures, prennent place dans l'enceinte réservée. M. le Président de l'Académie prend la parole en ces termes : a J'ai l'honneur d'informer l'Académie que MM. les Membres du Comité international des poids et mesures assistent à la séance. C'est la première fois que ce Comité se réunit à Paris depuis que 1rs divers Étals qu'il re|)résenle ont donné leur sanction légale à la convention préparée parla Conférence diplomatique du mètre. M L'intérêt puissant que l'Académie a toujours porté à l'adoption uni- verselle du système métrique, signe sensible de l'union intellectuelle des nations éclairées, fait un devoir à votre Président d'accueillir en votre nom, avec la plus vive sympathie, les Membres éminents du Comité et de leur faire connaître nos vœux, qui sont ceux de la France, pour l'heureux R., l8';6, i" Semestre. (T. LXXXII, N» J9.1 ' Sq ( 1076 ) et prompt accomplissement de l'oeuvre de progrès, de civilisation et de paix confiée à leurs grandes lumières et à leur zèle éprouvé. » M. le général Ibanez, Président du Comité, répond à M. le Président : « Le Comité international des poids et mesures n'a pas besoin de renou- veler aujourd'hui les assurances de son profond respect et de sa reconnais- sance à l'Académie des Sciences de Paris, dans le sein de laquelle est éclos le système métrique décimal des poids et mesures. En effet, les Membres de ce Comité ont tous siégé, comme délégués des Gouvernements contrac- tants, à la Conférence diplomatique qui, à leur demande, a conféré à votre Président en exercice la présidence des Conférences générales pé- riodiques des poids et mesures, autorité supérieure de toute l'organisation internationale. » Les souvenirs du passé et le bienveillant accueil que le Comité vient de recevoir lui donnent l'assurance que, dans l'accomplissement de sa tâche, les hautes lumières de l'Académie, sa grande autorité et son appui lui seront toujours assurés. » CHIMIE MINÉRALE. — De l'osmium; par MM. H. Sainte-Claiue Deville et H. Debkay. « L'osmium, tel que nous venons de l'obtenir, est un métal d'un beau bleu, teinté de gris et prenant une couleur violette, lorsque la lumière se refléchit plusieurs fois sur sa surlace. Il cristallise en petites trémies très- fines, qui paraissent formées de cubes ou de rhomboèdres voisins du cube. Il est plus dur que le verre qu'il raye avec facilité. » L'osmium possède la plus grande densité connue. Elle a été calculée avec les cléments suivants : Poids de la matière dans l'air à 1 1'',5 et ^55 millimètres. . . 108,048 Perte de poids dans l'eau à 8°, 5 4)^0? Densité (sans correclion). . . 22,477 (i) (1) Comme nous avons été amenés à supposer que les densités du platine et de l'iridium, même celles que nous avons publiées récemment [Comptes rendus, t. LXXXI, p. 889) peuvent être encore trop faibles, il ne serait pas impossible que l'osmium et l'iridium eussent la même densité. Il s'est glissé dans ce Mémoire quelques fautes de copie ou d'impression qui ne portent que sur les derniers chiffres de ces densités : mais elles sont pour cela peu importantes et, les ( '077 ) 1) Pour préparer l'osmium cristallisé, il faut employer de l'acide osniique plusieurs fois distillé et en faire passer la vapeur sur du charbon pur. Pour cela, on décompose de la vapeur de benzine, en la faisant passer an travers d'un tnbe de porcelaine ronge snr leqnel se dépose du charbon cohérent sous la forme d'un cylindre creux. On introduit ensuite la vapeur d'acide osmique entraînée par de l'azote. » L'acide osniique se réduit en donnant de l'acide carbonique et de l'osmium qui tapisse bientôt l'intérieur du cylindre en charbon et soustrait celui-ci à l'action immédiate de l'acide osmique qui traverse en partie le cy- lindre de charbon mêlé à de l'acide carbonique. Une partie de cet acide, filtrant entre la couche d'osmium et les parois du tube de porcelaine, se transforme en oxyde de carbone qui, rencontrant plus loin de l'acide os- mique, le réduit à l'état métallique. Il se produit ainsi des tubes d'osmium ibrt semblables aux cadmies d oxyde de zinc et engendrés comme les tubes d'oxyde de zinc formés par la vapeur de ce métal briàlant au sortir d'un trou pratiqué dans le couvercle d'im creuset. » Dans ces opéralions, on rencontre fréquemment une matière cristalli- sée en écailles d'un beau rouge de cuivre qui s'est formée manifestement au contact de l'osmium et de l'acide osmique eu excès. C'est un sesquioxyde tout à fait inaltérable à l'air et dont l'analyse donne les résultats suivants : Calcul.'. Osmium 88,c)3 Os' 8g, 1 3 Oxygène 1 1 > 07 0^ 10,87 100,00 100,00 » Ou obtient de l'osmium pulvérulent en faisant passer des vapeurs d'acide osmique dans un tube de porcelaine rougi, en même temps que le mélange d'oxyde de carbone et d'acide carbonique résultant de l'action de l'acide sulfurique sur l'acide oxalique. » On peut transformer cet osmium amorphe en petits cristaux propres à la détermination de sa densité. Pour cela on le dissout dans trois ou quatre fois son poids d'étain pur, dans w.x creuset de charbon très-fortement chauffé. En reprenant le culot métallique par de l'acide chlorbydrique bouillant, on dissout tout l'étain. » L'osmium cristallisé qui reste est chauffé pendant plusieurs heures à une température élevée dans un courant d'acide chlorhydrique gazeux. bases des calculs étant exactement rapportées, la rectification est facile. Seulement il faut, dans la fornuilc, rétablir à côté du tcnno l), un facteur o,f)f)88 qui a été omis. ( 1078 ) La matière contenue clans une nacelle en charbon de cornue purifiée par le chlore et placée dans un tube de porcelaine en sort à l'état d'une poudre cristalline bleu foncé d'une grande pureté. )) L'osmium nous offre un nouvel exemple d'un corps simple qui, après avoir été obtenu à l'état de poussière ou de mousse sans éclat, se montre avec des formes régulières, des couleurs brillantes et ce qu'on appelle la beauté dans ces matières. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Nole sur la feimentalion, à propos des critiques soulevées par les D" Brefeld et Traube; par M. L. Pasteur. « L'Académie n'a peut-être pas oublié que, au mois de février 1875 (i), je l'ai entretenue d'iuie discussion vive, acerbe même et prolongée, qui s'était produite devant la Société chimique de Berlin, au sujet de mes tra- vaux sur les fermentations. Cette discussion eut Heu entre deux physio- logistes éminents, le D^ Traube et le D'^O. Brefeld. Tous deux combattaient la rigueur de mes expériences, quoique par des motifs différents; car ils n'étaient pas d'accord entre eux sur l'interprétation des faits, particulière- ment sur le point de savoir si la vie, comme je le soutiens, peut s'accom- plir en dehors de toute participation du gaz oxygène libre, et s'il est vrai que la fermentation accompagne forcément celte manifestation de la vie sans air. >) Lorsque la discussion parut épuisée entre les deux savants naturalistes prussiens, je couuïiuniquai à l'Académie des Sciences un dispositif expéri- mental qui me paraissait ne laisser aucune place au doute sur la vérité de mes assertions. Je m'efforçai, en outre, de mettre le doigt sur certaines omissions graves dans les expériences de]MI\I. Brefeld et Traube, d'où pro- venait, suivant moi, l'erreur de leurs conclusions respectives. » Je suis heureux d'annoncer à l'Académie que je viens de recevoir de M. Brefeld une brochure dans laquelle, après avoir exposé de nouvelles recherches expérimenlales, très-soignées, auxquelles il s'est livré depuis ma réponse, il déclare, avec une franchise aussi digne d'éloges qu'elle est rare, que le D'^ Traube et lai étaient, en effet, tous deux dans l'erreur. "Voici, en ce qui concerne cet important débat, la principale conclusion de la brochure toute récente du D'' Brefeld : « Ces résultats, dit-il (résultats obtenus avec le iniicor racemosus], je les ai confirmés (i) Voir Comptes rendus, t. LXXX, p. 4^2. ( I079 ) par d'autres sur la levure de bière. Ils concluent en faveur de Pasteur. Il y a développe- ment, connue il le prétenil, dans un milieu privé d'oxygène, et c'est le sucre qui intervient (et non la malièie albuniinoïde, comme le voulait Traube]. » Mes expériences antérieures, faites avec toute la rigueur jiossiblc, m'avaient conduit à regarder les assertions do Pasteur comme erronées; mais je m'empresse aujourd'hui de les reconnaître vraies et de proclamer le service qu'il a rendu en étant le premier (pii ait éclairé la marche du phénomène de la fermentation. Par les expériences que je viens d'exposer, j'en suis maintenant jiersuadé. » » S'efforcer de se convaincre soi-nicme de la vérité qu'on a enlievne est le premier pas vers le progrès; persuader les autres est le second. Il y en a un troisième, peut-être moins utile, mais fort enviable néanmoins, qui est de convaincre ses adversaires. Aussi ai-je éprouvé une vive satisfaction à la notivelle que j'avais ramené à ma manière de voir un observatetir d'une rare habileté, dans un sujet qui intéresse au plus haut point la phy- siolosie cellulaire. » ^b' PHYSIQUE. — Noie sur les transmissions électriques sans fils conducteurs, à propos des Comniwtications récentes de MM. Boucholte et Bourbouze; l)ar M. Th. du Moxcel. « A l'occasion d'une Note présentée à l'Académie par M. Bourbouze, le Ci7 mars dernier, sur les coiiununicalions électriques à distance par les cours d'eau, et d'une nouvelle Note sur le même sujet, présentée parM. Bou- cholte à la dernière séance, il m'a paru intéressant de donner qiielqucs renseignements sur les différentes expériences qui ont été entreprises, il y a près de trente ans, sur cette question, et les déductions théoriques qui en ont été la conséquence. » L'idée des transmissions électriques sans fils conducteurs n'est pas nouvelle, pas plus que celle de faire fonctionner des appareils électriques sous rinlliieuce de courants issus de plaques métalliques enterrées dans le sol et im|M'opremcnt appelés courants telluricpies. Dès l'origine de l'iustal- lalioii des premières lignes télégraphiques en Angleterre et en Américpie, on fit des essais à ce double point de vue, et l'on obtint des résultats qtti étonnèrent d'abord, mais qui furent promptement expliqués. On peut voir dans rOtivrage de M. Vail sur le télégraphe électromagnétique américain, publié en 1847, les expériences qui furent entreprises par M. Morse en Amérique, et j'ai rapporté, moi-même, dans les différentes éditions de mou Traité des applications de l'électricité {i), celles qui furent faites en Anglo- (i) Voir la deuxième édition de cet ouvrage publiée en i856, t. I, p. 46-48; t. IV, 1». loq; t. V, p. ij5, et troisième édition publiée en 187 i, t. I, p. 87-399 et suiv. ( loHo ) terre et .en Allemngne par MM. Kemp, Reich, Fox, Magrini, Bain, van Rees, Gind et Lindsay. » Dans l'origine, on avait pensé que le courant déterminé par deux lames métalliques plongées dans une rivière ou en terre n'était autre qu'une dérivation du grand courant électrique terrestre qui, d'après la théorie d'Ampère, devrait entourer le globe terrestre, du moment où on le considère comme un aimant; de là le nom de courant telliirique qui lui fut donné. Mais on ne tarda pas à reconnaître que ce prétendu courant était aussi insaisissable que celui qu'on voudrait recueillir en joignant 'par im fil deux points différents d'un aimant persistant, et l'on put s'assurer qu'il n'était simplement que le résultat de ce que, sous l'in- fluence d'oxydations d'inégale intensité déterminées sur les deux plaques, l'une d'elles se constituait négativement par rapport à l'autre; de sorte que ces deux plaques formaient, avec l'intermédiaii'e du liquide ou du sol, les deux électrodes polaires d'un couple voltaïque, dont la résis- tance intérieure pouvait être considérée comme à peu près nulle, malgré l'éloignement des plaques, puisqu'elle était représentée par celle d'un mi- lieu conducteur indéfini. J'ai longuement étudié ces différents courants dans plusieurs Mémoires présentés à l'Académie en 1861 et iS'ya, et M. Bec- querel les avait étudiés de son côté avec des lames inattaquables. Je ne reviendrai donc pas sur cette question, et je me contenterai de dire que ces effets ont été beaucoup plus étudiés qu'on ne le suppose en général, car on a pu fixer les lois d'accroissement ou de décroissement de l'intensité des courants ainsi déterminés, suivant les dimensions des plaques, laquelle in- tensité n'est pas proportionnelle à leur surface, mais varie comme les racines carrées de ces surfaces. » Quant aux transmissions sans fils conducteurs, elles ont été générale- ment faites à l'aide de plaques métalliques de même nature, immergées ou enterrées aux deux postes qui devaient entrer en correspondance. Ces plaques, au nombre de deux pour chaque poste, devaient être un peu éloi- gnées l'une de l'autre dans le sens latéral à chacun de ces postes, et l'on avait remarqué que les appareils étaient d'autant plus sensibles que cet éloi- gnement était plus grand. La disposition de l'expérience était d'ailleurs très- simple. Le galvanomètre du télégraphe était mis en communication directe avec les deux plaques correspondantes, au poste de réception, et les deux autres plaques étaient reliées, au poste de transmission, d'un côté avec la pile, de l'autre avec le manipulateur qui était lui-même relié d'autre part à la pile. Des commiuiications télégraphiques purent être ainsi transmises ( io8i ) de Gospord à Porstmouth avec un télégraphe à aiguille anglais peu sen- sible, et à une dislance d'environ 3 kilomètres. » Pour peu qu'on étudie la disposition de ces expériences, on se rend aisément compte des effets électriques qui se trouvent [)ro(luits dans cette circonstance; car, d'après les recherches de MM. Kirchhoff et Sinaasen sur les transmissions électriques à travers les milieux conducteurs indéfinis, on sait que le flux électrique ne se propage pas d'une plaque à l'autre, à travers le liquide ou à travers le sol, dans une seule direction, mais bien clans tous les sens à lafois[i), d'où il résulte que, quelle que soit la position des deux plaques reliées avec le récepteur par rapport à celles communiquant au générateur électrique, il existe toujours une portion de courant qui passe de l'iuie à l'autre et qui se dérive par conséquent plus ou moins facilement à travers le galvanomètre de ce récepteur. On comprend seu- lement que cette portion de courant ne peut être que très-minime, com- parée à celle qui passe par les fils du générateur, et elle V est cCautant plus que la distance séparant les deux stations est elle-même plus fjrande. Les for- mules de M. Kirchhoff permettent d'ailleius de la déterminer, et, si l'on ef- (i) On peut se rendre facilement compte de ce genre de propagation électrique, en plon- geant, on différents points d'un bain galvanoplastiqne traversé par un courant, les deux extrémités des rliéophorcs d'un galvanomètre. On verra, par exemple, que si ces deux extrémités sont placées entre les deux électrodes, le courant sera dirigé de la cathode à l'anode à travers le liquide, comme il est du reste facile de le comprendre ; mais si ces deux extrémités sont plongées derrière la cathode ou derrière l'anode, on constatera la présence d'un courant marchant en sens contraire et semblant se diriger vers les bords du vase exté- rieur. RI. Menant, dans le journal la Science, de iSSS, a publié un intéressant article sur ces divers courants, qui ne sont d'ailleurs autres que ceux étudiés mathématiquement et expéri- mentalement par SIM. Kiirlihoff et Smaascn. C'est l'étude de ces courants qui a conduit ces savants à conclure que, dans uu conducteur de masse indélinie, la propagation électrique se développe suivant des surfaces sphériqucs (jui passent toutes par les centres des électrodes, en augmentant successivement do diamètre, et qui se développent dans les deux sens de manière à former comme des zones rayonnantes autour des électrodes (supposées sphéri- ques), ayant pour limite de développement l'infini, c'est-;\-dire la ligne réunissant les centres des électrodes. Dans ces conditions la résistance /-du conducteur a pour expression rr= , / r(|uésentant le coefficient de comluctibilité, 0 le rayon de l'électrode. Or il est facile de déduire de cette formule, qui devient /■ ; r - dans le cas où le milieu indéfini est coupé pai- un i)lan, que cette résistance est incicpeiidante de la distance des électrodes, et est en raison inverse des rayons de celks-ci, ce (pii conduit à admettre implicitement que cette résistance est en raison inverse des racines carrées des surfaces des électrodes. ( io82 ) fecfue le calcul, on reconnaît bien vite qu'an delà d'une certaine distance, qui est peu considérable, les appareils se trouvent dans l'impossibilité complète de fonctionner. » Avec un intermédiaire liquide entre les deux stations, les effets sont assez simples quand les plaques métalliques sont d'égale surface et bien homogènes; mais, si l'on prend le sol comme intermédiaire, ils sont beau- coup plus complexes, parce qu'une foule de courants accidentels tendent à se produire entre les plaques enterrées à chaque station et les constituent dans des états électriques assez différents pour empêcher les effets ana- lysés précédemment de se produire. Pour faire naître ces courants, il suffit d'une différence d'humidité dans le terrain qui entoure les plaques, ou même d'une différence de température. La composition chimique du terrain exerce encore une influence très-marquée en raison des effets chimiques différents qui sont alors déterminés svir les plaques ou autour d'elles. On comprend donc que, dans ce cas, il est essentiel que ces courants accidentels soient neutralisés avant l'échange des correspondances, et c'est pour cela que M. Bourbouze a dû employer des courants de compensation; mais ces cou- rants de compensation ne sont pas utiles quand on ne met à contribution qu'un intermédiaire entièrement liquide et des plaques de mêmes dimen- sions et parfaitement homogènes. Si M. Bourbouze n'a pas obtenu de bons résultats en employant ce moyen, et qu'il en a obtenu de meil- leurs, en plongeant dans l'eau une de ses plaques et en enterrant l'autre dans le voisinage, à chaque station, c'est qu'il n'avait pas dans le premier cas éloigné suffisamment ces plaques l'une de l'autre, et qu'avec la seconde disposition qu'il a adoptée, il établissait entre les deux plaques, à chaque station, une résistance d'environ 3 kilomètres de fil télégraphique. Il lui eût fallu une résistance de liquide équivalente entre ces mêmes plaques pour obtenir un même effet en employant la Seine comme conducteur intermédiaire. » Les expériences faites à Portsmouth en i855 par M. van Rees eurent à cette époque un certain retentissement, et plusieurs savants s'en occu- pèrent sérieusement. C'est ainsi que M, Gintl exposa vers i858 les résultats des expériences qu'il avait entreprises en prenant la terre elle-même comme milieu conducteur, et en Angleterre, certains esprits étaient dans un enthousiasme si grand, que M. Lindsay, vers 18G0, déclarail que ce système était celui qui pouirail le mieux résoudre le problème de la liaison télécjraphique de r Amérique à l'Europe. Cette opinion était basée sur ce que, d'après ses expériences, les transmissions électriques, du genre de celles dont il vient ( io83 ) d'être qtieslion, dépendent de trois éléments, qu'il est toujours facile de faire varier : i° de la force de la batterie employée; 2° de l'étendue de la surface des plaques métalliques établissant les conununications des appa- reils avec le liquide aux deux stations; 3° de la dislance latérale de ces pla- ques à chaque station; d'oii il n'siiUc, disait-il, qu'avec deux stations convena- blement choisies, l'une au sud de i Jmjletevve, l'autre en Ecosse, et deux autres stations correspondantes, également bien cltoisies, en Amérique, il serait possible de transmettre directement des messages télégraphiques à travers l'océan Atlan- tique. On a renoncé à ces belles espérances après un examen sérieux de la question. » Les courants telluriques que l'on peut obtenir avec des plaques en- terrées dans le sol sont beaucoup plus énergiques qu'on ne le croit ordi- nairement; en prenant les conduites d'eau et de gaz de la ville de Paris j'ai pu obtenir en i86r, sur un circuit de 3i23 mètres de fil télégraphique (de 4 millimèirei), et avec une boussole des sinus de 3o tours de M. Bre- guet, un courant qui a pu fournir certains jours une déviation de G°24' et une force électromotrice équivalente à lui sixième d'un élément Daniell; mais ce courant éiait très-irrégulier. Pendant longtemps M. Weare, en Angleterre, a fait fonctionner des horloges électriques par ces sortes de cou- rants, et M. Palagi, en i858, a pu faire marcher très-régulièrement par un moyen analogue un télégraphe entre Paris et Rouen. Il est vrai que les plaques dont il s'était servi étaient constituées par deux sortes de chapelets formés l'un de lames de zinc, l'autre de lames de charbon, lesquels chape- lets étaient immergés dans la Seine, l'un à Rouen, l'autre à Paris. Malheu- reusement ces courants sont très-irréguliers dans leur action et dépendent de beaucoup de circonstances en rapport avec l'état |ihysique du sol et même avec l'état de l'atmosphère, du moins quand la terre est interposée dans le circuit. Les effets de polarisation qui se trouvent développés sous leur influence sont très-énergiques, et comme, en définitive, la pile ne se compose que d'un seul élément dont les électrodes sont aux deux extré- mités de la ligne, on ne peut augmenter la tension ni même inverser le sens du courant fourni, à moins d'employer une troisième plaque d'une pola- rité intermédiaire, comme l'ont proposé iMM. llogé et Pigott, ce qui rend le courant effectif plus faible. Je ne crois donc pas, comme M. Donrbouze, qu'on puisse facilement tirer parti de ces sortes de courants. Toutefois, si l'on parvenait à les rendre constants, on pourrait quelquefois avoir avan- tage à les eniployer, malgré leur faiblesse, en raison de ce que les pertes de courant qui se manifestent sur les circuits mal isolés devieiuient alors C.R., 187G, 1" Semejde. (T. LXXXll, W" l'J ) l4o ( io84 ) sans inconvénient sensible. On comprend, en effet, que la résistance du sol, sur un circuit télégraphique, pouvant cire considérée comme à peu près nulle, la résistance de la pile se trouve réduite pour ainsi dire à zéro, et la formvde des courants dérivés qui, sur une ligne l soumise à d dériva- tions de résistance a, donne alors comme expression de l'intensité I du courant, avec une force éleclromotrice E, d E 1 = ou I = T' ti l '7i montre que cette intensité reste dans les mêmes conditions que si le cir- cuit était parfaitement isolé. » Pour obtenir celle constance des coiu'anls lelluriqnes, M. Lenoir a imaginé, en 1871, de plonger les deux électrodes polaires (qu'il a choisies zinc et charbon) dans de grands vases poreux enfoncés en terre aux deux extrémités de la ligne, et remplis l'un d'eau salée, l'autre d'eau très-légè- rement acidulée avec de l'acide nitrique, ce dernier liquide mouillant la lame de charbon. Les expériences faites en Belgique par M. Lenoir ont, à ce qu'il paraît, assez bien réussi, mais nous ne voyons pas qu'elles aient jusqu'à présent réussi à détrôner l'usage des piles en télégraphie. » Pour qu'on puisse juger de la facilité avec laquelle on peut obtenir des courants à travers des circuits mis en rapport avec une masse humide, il me suffira de dire qu'en prenant deux plaques de tôle de dimensions Irès-inégales, et les immergeant dans un bassin plein d'eau, j'ai pu obtenir, à travers une boussole des sinus de vingt-quatre tours, des courants assez jirononcés, dirigés de la petite plaque à la grande à travers le galvano- mètre, et ces courants se retrouvaient même avec deux plaques de mêmes dimensions, dont l'une était plus décapée que l'autre ou plus échauffée; toutefois, de tous les courants de ce genre, les plus accentués sont ceux qui résultent d'une différence considérable d'humidité du terrain autour des deux plaques enterrées, et le courant va toujours, exlérieuremenl, de la plaque enterrée dans le terrain le plus sec à la plaque enterrée dans le ter- rain le plus humide (i). L'action de ces divers courants est tellement éner- gique qu'on en retrouve les effets jusque dans les transmissions télégra- phiques; ainsi, si l'on transmet un courant électrique à travers un circuit (i) Voir mon Mémoire nir les transmissions électriques à traders le sol [Annales iCte- graphiques de l86l\ et iiiuii Exposé des applications de l'électricité, t. I. ( io85 ) lélt'-graphique mis en rnpport avec la terre par une grande et une petite plaque de tôle, l'intensité de ce courant est notablement plus grande et se maintient plus constante quand la petite plaque est positive et la grande négative que quand l'inverse a lieu. » MINÉRALOGIE. — Sw lin albâtre calcaire provenant du Mcxicjue. Note de M. A. Dasiour. « Cette matière minérale, nouvellement importée en France, est em- ployée à la fabrication de divers objets d'ornement, tels que coupes, guéridons, supports de pendules, etc. Elle est connue dans le commerce sous le nom d'o»/.ï de Tecali au Mexique. Par ses caractères extérieurs, elle se rapproche beaucoup de l'albâtre onyx exploité en Afrique. Comme ce dernier, l'albâtre du Mexique montre des couches ondulées, de diverses teintes, et reçoit un beau j)oli. Sa couleur varie entre le blanc de lait, le blanc jaunâtre et le vert pâle. Sur certains échantillons, on remarque des veines brunes passant au rouge, et qui sont dues à la présence d'une notable proportion d'oxyde ferrique. Les parties jaunes, vertes ou blanches sont translucides. » Ce minéral se montre en gros blocs concrétionnés, dont la structure est un peu fibreuse. Sa cassure est esquilleuse. Il est rayé par la fluorine. Sa densité est égale à 2,77. Chauffé au rouge, il laisse dégager un peu d'humidité, avec une faible odeur empyreumatique et prend une teinte brune. Il se laisse dissoudre en entier et avec effervescence dans l'acide nitrique, en dégageant des vapeurs d'acide nitreux dues à la peroxydation de l'oxyde ferreux qu'il contient. La liqueur reste colorée en jaune pâle, après la dissolution. » Si l'on verse dans cette liqueur nitrique, acide et étendue de dix à douze fois son volume d'eau, lUie di>solutioii de nitrate céroso-cérique, la liqueur brunit peu à peu; puis, au bout de quelques heures, elle prend une teinte d'un rouge vineux qui se conserve à l'air pendant plusieurs jours. » En examinant cette liqueur au spectroscope, on y voit les mêmes raies d'absorption cju'on peut observer sur !a dissolution aqueuse du permanganate de potas.se. Cette réaction imlique, dans le minéral, la présence du manganèse qui passe ainsi à un degré supérieur d'oxydation, sous l'influence de l'oxyde cérique, ce dernier cédant aisément une partie de son oxygène au manganèse. 140.. ( io86 ) » La plupart des carbonates de chaux essayés de la même manière, notamment le spath d'Islande incolore, la craie blanche, etc., m'ont pré- senté une semblable réaction; lorsque le manganèse est en assez forte proportion, dans une liqueur nitrique, acide et suffisamment concentrée, il est précipité, en grande partie, à l'état d'oxyde manganique (iMn-0') par le nitrate céroso-cérique. » L'échantillon employé à l'analyse m'a été remis par M. Boussingault, qui le tenait de M. Tresca. Cet échantillon est blanc jaunâtre, sans aucune veine d'oxyde de fer. J'ai obtenu les résultats suivants : Acide carbonique o ,4353 Chaux o , 5o I o ISIagnésie o,oi4o Oxyde ferreux o,o4io Oxyde nianganeux o , 0022 Eau o ,0060 Silice ( traces) 0,9994 » Ces résultats peuvent se traduire ainsi qu'il suit : Carbonate de chaux o , 8946 Carbonate de magnésie 0,0292 Carbonate ferreux o ,0660 Carbonate nianganeux.. . . o,oo36 Eau o , 0060 Silice (traces) 0,9994 )) Je considère la faible proportion d'eau constatée par l'analyse comme étant simplement interposée et non combinée; on peut l'attribuer aussi à la combustion de quelque matière organique engagée dans le minéral. n La formule de ce dernier serait exprimée ainsi : (Ca, Mg, Fe, Mn)C. » HYDROLOGIE. — Sur la crue de la Seine et sur les moyens de préserver Paris des débordements du Jlcuve. Note de M. Belgrand, « J'ai dit, dans la séance du 10 mars dernier, que la Seine, le 17 du même mois, au moment du maximum de la crue, débitait 1661 mètres cubes d'eau par seconde; j'avais obtenu ce nombre au moyen de quelques données numériques dues à M. l'inspecteur général Poirée. J'ai demandé à un certain nombre d'ingénieurs de profiter de cette grande crue pour { 'o87 ) déterminer, par expérience, le débit de la Seine à divers niveaux; MM. les ingénieurs Brosselin et Vaudrey ont fait ce. travail pour Varis : ils ont trouvé que le 17 mars, au moment du maximum, le fleuve débitait i(J5-2 mètres cubes par seconde. Cette coïncidence dos deux chillVcs me paraît très-remarquable. » J'ai calculé la portée totale de la Seine depuis le t6 février, date du premier jour de la crue jusqu'au 10 avril, époque où le fleuve était des- cendu, au pont de la Tournelle, à la cote 1^^,53, qui peut être considérée comme normale dans celte saison; j'ai trouvé, pour ces cinquante cinq jours, un débit total de /(23i44oooo mètres cubes d'eau. D'après trois analyses de M. Boussinganlt, l'eau de Seine puisée en amont du pont d'Austerlitz, rive droite, contenait en moyenne par mètre cube: Ainmoni.iqne o^'', 180 Acide nitrique S''', o 1 7 n Le fleuve pendant la crue a donc entraîné : Ammoniaque 0", 180 >< 4 23i 44" 000 =: "jGi GSg kilogrammes Acide nitrique 5*'', 01^x4231 44^ 000 := 2 1 22g 1 34 » » Il est à remarquer que le lendemain du maximum de la crue, le 18 mars, date de la première analyse, l'eau contenait par mètre cube : Ammoniaque o^, 33o Acide nitrique i s'", 200 et le 10 avril, dernier jour de la crue : Ammoniaque o"", o4o Acitle nitrique 5*', 35o » La proportion d'ammoniaque dimiinie, et celle de l'acide nitrique aug- mente au fiu" et à mesure que l'eau s'éclaircit. » Les débordements séculaires de la Seine, dont la crue du i^ mars 187G ne nous donne qu'une faible idée, submergeraient encore les (juartiers bas de PiU'is, si les égouts collecteurs des quais n'étaient pas construits. » Voici quelle serait l'étendue des inondations dans l'eiicciule des for- tincalions poiu' trois de ces grandes crues : Alliliidc (lu plan Ëtciidiic d'eau au |:oiit de la submersion de la dans l'enccinlo Touiiielle. de ruiis. Crue du 27 février i658, la plus grande connue 35, 06 1 1()6''"'- Crue du 26 décembre 1740, la plus {j'iande après celle de iG58. 34, i5 •^20 Crue du 3 janvier 180% la plus giande du xix* siècle 33, 70 4^5 Crue du 17 mars 1876,13 plus (grande depuis celle de 1807.. . 32,75 • ( io88 ) » On calcule en ce moment la surface qui aurait été submergée par la crue de 1876 si les égouts collecteurs n'existaient pas. » On sait que les grandes crues ordinaires de Paris envahissent un très- grand nombre de caves dans les quartiers bas de la ville. )) Je me propose de démontrer qu'on peut préserver Paris de toute sub- mersion superficielle ou souterraine par des moyens très-simples, qui n'exi- geraient que des dépenses peu importantes. » Submersion superficielle, effets des égouts collecteurs. — Pour préserver les points bas des débordements, il faut rendre les quais insubmersibles, et, en temps de crue, intercepter toute conununication du fleuve avec les égouts dans l'intérieur de la ville; en outre, il faut se débarrasser des eaux de ces égouts : Paris en produit par jour, en temps sec, environ 3ooooo mè- tres cubes; la plus grande partie arrive jusqu'aux quais, et déterminerait en peu de jours une inondation aussi élevée que celle du fleuve et bien au- trement désastreuse, puisqu'elle serait formée d'eaux insalubres. On peut en préserver la ville, soit en relevant les eaux d'égout par des machines, soit en faisant déboucher ces eaux dans le fleuve à une assez grande distance en aval de la 'ville, pour que le retour de la crue par ce canal souterrain ne puisse produire aucune submersion. » Aujourd'hui les quais, entre les ponts d'Austerlitz et d'Iéna, sont in- submersibles par ime crue égale en hauteur à celle de 1802, la plus grande du siècle, et, dans ces dernières années, l'Administration municipale a fait construire, le long de ces quais, deux égouts collecteurs, qui versent leurs eaux dans la Seine à une grande distance en aval de Paris. » Le collecteur de la rive droite, qui traverse la place de la Concorde en quittant le quai et passe en tunnel sous le piomoiitoire de Monceau, porte le nom de collecteur général, he collecteur de la rive gauche, qui passe sous la Seine en siphon au pont de l'Aima et en tunnel sons la place de l'Étoile, est désigné sous le nom de collecteur de la Bièvre; ces égouts tombent en Seine à un débouché conunun situé un peu en aval du pont d'Asnières. » Les collecteurs ne peuvent débiter l'eau des grandes averses d'été; on a donc ménagé des déversoirs sur leur parcours, le long des quais; en temps de crue du fleuve, ces déversoirs sont fermés par des portes de flot. Il résulte de ces dispositions qu'une grande crue de la Seine ne peut pro- duire une submersion à Paris, entre les ponts d'Austerlitz et de l'Aima, qu'en refoulant les eaux d'égout en amont du débouché des collecteurs, aux ponts d'Asnières; sa hauteur se trouve ainsi diminuée non-seule- ment de toute la pente du fleuve, dans le long circuit qu'il fait autour ( ïoî^9 ) du bois de Boulogne, mais encore de la dépression qu'elle éprouve lors- qu'elle ce.^'Se d'èlre resserrée entre les quais de Paris. En i86i,/nj évalué à a^j/jO celte diminulion de la hauteur de la submersion, entre tes liants lioyal cl d'Asnières, due à la disposition des collecteurs. J'ai admis également qu'il n'é- tait pas nécessaire de retrancher de ce nombre la pente de surface de l'eau dans les collecteurs, parce que la section mouillée de ces égouls devenant considérable lorsque le fleuve est en grande crue, la vitesse d'écoulement est si petite, qu'elle est absolument négligeable : en un mot, l'altitude de l'eau dans ces éçjouts, pendant une graiule crue, devait, suivant moi, être exactement la même au pont de i Aima, à la place de la Concorde et au débouché d'Asnières. » J'ai eu pour la première fois l'occasion de vérifier ces anciennes ap- préciations à la suite de la crue du 17 mars. L'altitude maximum du plan d'eau a été : m A l'échelle du pont Royal, le 17 mars 3i ,80 Et an débouché du collecteur à Asnièrcs 29,38 La différence entre ces deux nombres 2,42 est sensiblement égale à mes prévisions. » L'eau, comme je l'avais prévu, est restée sensiblement horizontale sur une longueur de 5ooo mètres, entre le pont de l'Aima, la place de la Concorde et le débouché des égouts à Asnières, c'est-à-dire à l'alti- tude 29'°,38. Comme aucune partie du sol de Paris ne s'abaisse au-des- sous de ces cotes, on voit déjà que la crue de 1876 n'aurait rien sub- mergé si les collecteurs avaient été prolongés jusqu'aux fortifications, à Crénelle et au Point-du-Jour, et avaient été séparés complètement du fleuve; il n'y a d'exception que pour une petite partie de la rue Watt, située sous lui pont du chemin de fer d'Orléans. M Sur la rive gauche les communications du collecteur de la Bièvreavec la Seine ne sont pas complètement interceptées entre le boulevard de l'Hô- pital et le [)ont de l'Aima : plusieurs égouls situés sous des établissements appartenant à l'Elat ou sous des propriétés particulières, sont à un niveau si bas qu'ils tombent encore directement en Seine, en passant sons le col- lecteur : je citerai notamment l'égout du palais du Corps législatif. Par suite de cette disposition, l'eau de la dernière crue entrait ])ar cet égout dans les caves du Palais et eu sortait en large nap[)e par la grande |)orte qui s'ouvre sur la rue de Bourgogne et s'engouffrait à (pielcjues mètres de là dans la bouche de l'égoul public; lui nombre considérable de cu- rieux assistaient à ce spectacle sans y rien comprendre. ( logo ) » Ces anciens égouts ont donc mis la Seine en communication avec le collecteur de la Bièvre, et, au lieu de se tenir sur la rive gauche à l'altitude normale de 29", 5o, l'eau de cet égout s'est élevée à 3i™,o4. Il est résulté de là que la rue de l'Université a été submergée en quelques points, no- tamment devant le Ministère des Affaires étrangères, dont le trottoir est à l'allitude de So'^jqS. » La plus grande crue connue, celle du 27 février i658, a dépassé de 2™3oen hauteur celle du 17 mars 1876. Les altitudes dans le collecteur de la Bièvre au pont de l'Aima auraient donc été de 2g™, 38 4- 2'",3o = 31™, 68 sur la rive droite, et sur la rive gauche de 29'",5o -)-2°',3o = 3i'°,8o. Les parties de Paris situées au-dessous de ces altitudes seraient encore sub- mergées, mais elles sont peu étendues : on peut d'ailleurs les délivrer de toute crainte d'inondation en supprimant toute communication entre les collecteurs el la Seine, en établissant des portes de flot à Asnières comme aux autres débouchés d'égout. Ces conditions étant renqjlies, il sera facile de maintenir les égouts dans leur état de fonctionnement normal pendant les plus fortes crues au moyen des machines à vapeur de l'usine de Clichy ; ces machines, de 800 chevaux environ, qui sont destinées, en temps ordi- naire, à relever les eaux d'égout pour les besoins de l'agricullure, servi- ront, pendant les grandes crues, à les jeter dans la Seine. » L'eau des égouts étant maintenue à la hauteur normale dans les cuvettes des collecteurs, il est évident qu'alors aucune partie de Paris ne pourra être submergée par une crue quelconque, à la seule condition que les quais soient insubmersibles. » Inondalion des caves. — Le nombre des caves submergées pendant la crue de 1876 a été de 3o5i. « Quoique les pertes matérielles soient peu importantes, les caves inon- dées sont si nombreuses, et, dans certains quartiers, restent si longtemps sous l'eau, qu'on doit considérer ces invasions comme un véritable désastre public. » A la suite de la crue de 1866, j'ai indiqué le remède bien simple qui permettrait de les faire disparaître absolument: il faudrait pour cela établir dans les principales rues submergées, un peu au-dessous du niveau habituel de la nappe d'eau souterraine, des tuyaux de drainage de o'",9.o environ sans communication avec les égouts et le fleuve, construire dans le voisinage d'un égout des puisards sur ces drains et y installer des machines à épuiser suffisantes pour maintenir la nappe d'eau souterraine à son état normal : on ferait ainsi cesser tout danger de submersion des caves. ( 'or)i ) D Mon projet fut pris en sérieuse considération par l'Aclministralion, mais l'exéculion en fut ajournée, parce que l'épuisement exigeait nn grand nombre de machines à vapeur, qui n'auraient servi que tous les cinq à six ans : on m'a dit avec raison que ces machines ne seraient jamais prêtes en temps utile. » J'ai longtemps cherché une solution plus simple et je crois enfin l'avoir trouvée. )) En général, le volume d'eau à extraire d'un puisard ne dépassera pas lo litres par seconde; cette eau sera relevée de 3 mètres en moyenne; le travail à produire par seconde sera donc de 3o kilogranimètres. Or, dans toutes les rues importantes des quartiers bas de la ville, il y a des conduites maîtresses dans lesquelles l'eau est soumise à une pression de 20, 3o, 40 et 5o mètres; il suffirait de tirer de ces conduites 5 litres d'eau par seconde au plus, pour produire une chute d'eau dont la puissance théorique serait de 100 kilogrammètres. » Voici comment je comprends que cette force serait appliquée à l'épui- sement de la nappe d'eau souterraine : dans chaque puisard en communi- cation avec les drains, on établirait, sur un axe vertical en fer, presque à fleur du sol, une petite turbine qui serait actionnée par l'eau des conduites maîtresses de la Ville, et, dans l'eau amenée parle drain, une pompe à force centrifuge à peu près de même grandeur, qui serait mise en mouvement par la turbine; l'eau élevée par la pompe et celle de la turbine tomberaient dans l'égout de la rue. Avec 100 kilogrammètres de puissance théorique on produirait facilement les 3o kilogrammètres de travail utile qu'exigerait l'é- puisement et l'on maintiendrait l'eau de la nappe souterraine au-dessous du niveau descaves. Cette petite machine n'occuperait pas en plan lasurfaced'un carré de 2 mètres de côté, et elle ne demanderait pas une hurveillancc minu- tieuse; dans la vallée de la Vanne, nous relevons de 2 mètres, avec un appa- reil de ce genre, une source débitant 1 3o litres d'eau par seconde, au moyen de 40 litres d'eau que nous prenons dans une autre source de 20 mètres plus élevée. Cette machine est visitée de temps à autre par un cantonnier chargé de graisser les axes; elle fonctionne, d'une manière presque con- tinue, depuis deux ans, avec une parfaite régularité. » Je ferai remarquer que, pendant les grandes crues du fleuve, le ser- vice de la navigation des canaux de la Ville est suspendu et qu'il laisse disponibles plus de 35o litres d'eau del'Ourcq par seconde, qui sont rejetés dans la Seine sans être utilisés; ces 35o litres d'eau, avec une chute de 20 mètres, représentent une force théorique de 7000 kilograiiimèlres par C. R., 1876, i" Stmeitre.{7. LXXXH, N« 10.) '4' ( 1092 ) seconde, plus que suffisante pour maintenir la nappe souterraine à son ni- veau normal. » On peut dire que, une fois la dépense première faite, l'épuisement de la nappe souterraine se ferait sans autres frais que la dépense d'entretien des machines, qui est négligeable dans une opération de cette impor- tance. » Conclusion. — Avec des quais insubmersibles par des crues d'une hauteur doiuiée, on préservera Paris : 1° des débordements de ces crues en prolongeant les égouts collecteurs des quais jusqu'aux fortifications au fur et à mesure qu'on construira ces quais, en les isolant complète- ment de la rivière et en les tenant au besoin à leur niveau normal au moyen des machines de l'usine de Ciichy; 2" des inondations souter- raines, au moyen d'un drainage établi plus bas que les caves submergées et sans communication avec la rivière et les égouts, et en maintenant la nappe à son niveau ordinaire avec des pompes à force centrifuge et des turbines mises en mouvement par les eaux de la Ville, » NOMINATIONS. L'Académie procède, parla voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant, pour la Section de Mécanique, en remplacement de feu M. Se- guin. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 47, M. Colladon obtient 47 suffrages. M. Colladon, ayant obtenu l'unanimité des suffrages, est proclamé élu. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Commission qui sera chargée de juger le Concours du prix Barbier pour l'année 1876. MM. Gosselin, Bouillaud, Cl. Bernard, Bussy et Sédillot réunissent la ma- jorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Chatin et J. Cloquet. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Comiiiission qui sera chargée de juger le Concours du prix Alhunibert {Étude du mode de nutrition des champicjnons] pour l'année 1876. ( logS ) MM. Ducliartre, Trécul, Chatiii, Tulasne et Decaisne réunissent la majo- rité des suffrages. Les ^Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Pasteur et Ch. Robin. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Commission qui sera chargée déjuger le Concours du prix Desmazières pour l'année 1876. MM. Ducliartrc, Trécul, Chatin, Decaisne et Tulasne réunissent la majo- rité des suffrages. Les IMembres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Pasteur et Robin. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Commission qui sera chargée de juger le Concours du prix Tliore pour l'année 1876. MM. Duchartre, Blanchard, Md ne Edwards, Decaisne et Trécul réunis- sent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont INIM. de Lacaze-Duthiers et de Quatrefages. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Commission qui sera chargée de juger le Concoius du prix Savigny pour l'année 1876. MM. de Quatrefages, Blanchard, Milne Edwards, de Lacaze-Duthiers et P. Gervais réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Ch. Robin et Cl. Bernard. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. ALGÈBRE. — Nouvelle solution de l'équation générale du quatrième degré. Mémoire de M. Weiciiold. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Hermite, Puiseux, Bouquet.) « Soit l'équation a?' -+- A.t' + Bx- + Cx + D = o. )) En désignant les quatre racines de cette équation par a, b, c, d, et en posant ab -\- cd ^= j- f , ac -{- bd = j-^, ad -\- bc = j,, i4<.. ( '094 ) on a, eu égard aux relations connues a-k-h-{-c-\-d=- — k, ah + ac -\- ad -f - hc H- bd -h cd = B , abc -+- abd + acd -\- bcd = — C , abcd = D , J< +72 + J3 = B, j\j. + j, j3 +r2j3 = AC - 4D, par conséquent, la réduite de l'équation proposée sera j^ _ Bf + (AC - liD)r - [C- + D(A- - 4B)] = o, dont les racines sont j, ■< Ji^fi- » En observant ensuite que [{a-^b)-{c-hd)Y=: [[a-\-b) + {c+d)Y-l^[a + b)[c-\-d) = A^-4(j2+j3), {ab~ cd)-=[ab + cdf - l^abcd = f\- l^Ti, {a - b)- ^ {a -\- bf - hab, {c-d)-=[c+ dy-l^cd, on trouve, en remplaçant [j-^, -t-J'3), Jk par leurs valeurs tirées de la ré- duite '! = — (- 3A±s/3[(3A=-8B)+4(p + p')] ±\/6|(3A=-8B)-2(p + p')^Av/3[(3A=-8B) + 4{p + p')]î4y/(Bï^36D)+2Bfp4-p') + (p + p')H), où il ne reste qu'à mettre pour p + p' sa valeur calculée, selon que l'on tombe dans la résolution de la réduite sur le cas irréductible ou non, d'a- près l'une ou l'autre des deux formules p -\- p' = le p. g. c. d. entre N et + le même entre N et P — S V'- 3 /*n ou , ^ y3P + 2BN+3Ss/-3 _^ ,^/3P + 2BN-3Ss/-3^ dans lesquelles N = B- - 3AG + 12D, P = 9C= + gA^D - SaBD - ABC, .^Jl^ZL^, N'=A-C^-3A=BD-3BC- + i2B=D-8ACDh-i6D^ (*) Voii- ma solution du cas irréductible, présentée à la séance du 3 janvier dernier. ( 'ogS ) » Mon Mémoire contient des exemples numériques constatant les avan- tages de cette méthode. » NAVIGATION. — Nouveau syslème de cartes mannes, pour la navigation par atrs de grand cercle. Mémoire de M. IIilleret, présenté par M. Yvon Villarceau. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. deTessan, Yvon Villarceau, Lœvy.) « Depuis vingt ans environ, la navigation à vapeur a pris un dévelop- pement considérable, et la rapidité des traversées, qui ne pouvait s'obtenir d'une manière régulière avec la voile, est intervenue comme un nouvel élément dans les transactions commerciales. On a cherché dès lors, par tous les moyens possibles, à raccourcir les traversées, et l'on a pensé à substituer à la route faite à la mer, sur un arc loxodromique, une route suivant l'arc de grand cercle, qui est le plus court chemin d'un point à un autre sur la sphère. Les avantages qui peuvent résulter de cette substitution ne sont point à dédaigner, ainsi qu'on peut le constater par les chiffres sui- vants : l'arc de grand cercle allant de Brest à Newr-York est plus petit de loo mille marins que l'arc loxodromique joignant ces deux points; et la différence de ces deux genres de route atteint, entre Valparaiso et Shanghaï, jusqu'à 687 milles. Dans le premier cas, la route par arc de grand cercle économise, pour un grand paquebot, environ 800 francs, rien que pour le combustible, et dans le second 55oo francs. Or les grandes compagnies comptent par centaines les traversées faites annuellement; l'économie qui peut donc résulter de la roule par arc de grand cercle se chiffre par des sommes considérables. Il est évident que la marine militaire a aussi de grands avantages à suivre l'arc de grand cercle; en temps de guerre, l'obli- gation de suivre la route la plus courte pourra, dans des circonstances fré- quentes, être impérieusement commandée. » Nous donnerons luic idée de l'importance que l'on a attachée à cette question, en énumèrant les tentatives qui ont été faites pour obtenir la so- lution praticfue du problètne qui nous occupe. Citons : 1° les méthodes de calcul de Râper, publiées en i84o; de Towson, en iB/jq; deRobertson, en i855; de Labrosse, en 1870; 2" les instruments proposés : le planisphère de Keller, pro|)osé en 1849; celui de l'amiral Lcfèvre, en 1870; enfin, toutes les variétés de planis|)hèrcs à projections orthogonales ou autres, tels que le planisphère de Zescewilch; 3*^ les cartes: celle de Godfray, les ( logs ) cartes transparentes de Robert Russel, de Caillel; 4° l^s méthodes compor- tant calcul et dessin graphique : celle du révérend George Fislier. )) Ces méthodes, la plupart ingénieuses, présentent encore certaines dif- ficultés dans l'application. Pour obvier aux divers inconvénients reconnus, nous avons cru devoir poser le problème dans les termes suivants : » Construire un système de carte où les arcs de grand cercle soient représen- tés par des lignes droites et permettant d 'obtenir, par des constructions graphiques très-simples, l'angle de route et la longueur de l'arc de grand cercle àparcourir ; en outre, donner aux caries une étendue [suffisante pour les besoins de la navi- gation. » Solution analytique. — Si l'on appelle u l'inclinaison d'un grand cercle sur l'équateur; Gq la longitude du point où le grand cercle coupe l'équa- leur, L la latitude et G la longitude d'un point quelconque M de l'arc de grand cercle; on a tangL = tangw sin (G — G^), ou ■ — ^ = (tangw cosGo) tangG — sinG tangw = A tangG + B, relation qui représente l'équation d'un grand cercle sur la sphère. D'un autre côté, l'équation d'une ligne droite en coordonnées rectangulaires est _^= ax + b; si donc nous voulons que l'arc de grand cercle soit représenté par une ligne droite sur la carte, il suffira de poser tangL . „ Y — — V' ^ = tangG; •^ cosG " d'où, en éliminant G, on déduit, pour équation des courbes de même la- titude, tang'L équation d'une hyperbole. Ainsi : i° les arcs de longitude sur la carte doivent être proportionnels aux tangentes des longitudes sur la sphère; a°les parallèles de latitude doivent être représentés par des hyperboles. Il est évident, du reste, que les méridiens, étant des grands cercles de la sphère, sont figurés par des droites perpendiculaires à l'équateur. )) Interprétation géométrique. — Elle est des plus simples; la voici : Me- nons un plan tangent à la sphère terrestre par un point O de l'équateur, qui sert d'origine aux longitudes; joignons le centre de la Terre à un point { 1097 ) quelconque M de sa surface, et prolongeons le rayon ainsi déterminé jus- qu'à sa rencontre avec le plan tangent; il est clair que, dans ce mode de projection des points terrestres, tous les grands cercles, méridiens, équa- teur ou autres, sont figurés jiar des lignes droites. Les courbes représen- tatives des parallèles de latitude résultant de l'intersection de cônes droits, à base circulaire, par un plan parallèle à leur axe commun, sont des hy- perboles. Enfin, les longitudes, étant comptées à partir du méridien pas- sant par le point de contact du plan de projection, les abscisses des méri- diens de la carte ont pour expression X = tangG; le point situé sur ce méridien et correspondant à une latitude L a pour ordonnée tangL^ ^ cosG Ces équations permettent de construire aisément le canevas de la carte. M Mesure de la dislance entre deux points de la sphère. — Une ligne droite AB, de position quelconque sur la carte, étant supposée représenter la partie de l'arc de grand cercle qui joint les deux points correspondants a et i de la sphère, la mesure de la distance entre ces deux points de la terre s'obtient ainsi : on abaisse de l'origine O des coordonnées de la carte la perpendiculaire OC sur AB; puis on prend sur l'équateur OC = OC ; sur le méridien passant en ce point C, on prend C'B'= CB et C'A'= CA : il ne reste plus qu'à lire la différence de latitude entre A' et B'; elle donne la distance en milles entre les deux points a et è de la sphère. » Détermination de l'angle de route. — Si l'on suppose le point de départ A marqué sur le méridien zéro de la carte, en appelant V l'angle aigu formé par les méridiens de la carte et une ligne droite AB, on prouve ai- sément que ,^ tangV' taneV = — ^> " cosL V étant l'angle formé en a, sur la sphère, par le grand cercle ab et le mé- ridien passant en ce point n, dont L est la latitude. Des courbes auxiliaires, construites d'après cette formule et mises au bas de la carte, pcnnoltent de trouver très-facilement l'angle V d'après l'angle V. Disons du reste que, dans la pratique, il suffit de connaître V à i degré près. » Les caries nouvelles ne permettent guère d'embrasser une am|)litude de plus de i5o degrés en longitude. Cependant on élude aisément la dif- ( logS ) ficulté qui semblerait en résulter, lorsqu'il s'agit de joindre deux points distants de i5o à i8o degrés : il suffit, en effet, de substituer au point d'arrivée son antipode et de joindre sur la carte la position de ce point à celui de départ, puis de prolonger la droite ainsi obtenue; le prolonge- ment se trouve être la représentation du fragment de l'arc de grand cercle situé du côté du point de départ. » CHIMIE MINÉRALE. — Extraction du gallium de ses minerais. Note de M. Lecoq DE BoisBACDRAN, présentée par M. Wurtz. (Renvoi à la Section de Chimie.) « Voici l'indication sommaire du procédé qui m'a donné les meilleurs résultats (i) : » La blende est dissoute dans l'eau régale; on place des lames de zinc dans la liqueur qu'il faut soutirer lorsque le dégagement d'hydrogène est très-ralenti, mais encore sensible ; on sépare ainsi la majeure partie de : Cu, Pb, Cd, Ir, Tl, Ag, Hg, Se, As, etc. On ajoute à la liqueur claire im grand excès de zinc et l'on fait bouillir pendant plusieurs heures; il se forme un abondant précipité gélatineux contenant surtout de l'alumine et des sous-sels de zinc, enfin le gallium. Ce précipité est repris par HCl et la solution traitée de nouveau par le zinc à l'ébnllition. Tout le gallium contenu dans la blende est ainsi concentré dans un produit de faible volume. )) Le dernier précipité gélatineux est dissous dans HCl; on ajoute de l'acétate d'ammoniaque et l'on fait passer H'S. Cette opération est répétée, afin d'enlever complètement l'alumine. La solution chlorhydrique des sul- fures blancs est précipitée par le carbonate de soude, en fractionnant; le gallium se concentre dans les premiers dépôts; le spectroscope indique l'instant où l'on doit s'arrêter. M Pour achever la séparation du zinc, on dissout l'oxyde de gallium dans l'acide sulfurique (2), puis on sursature par l'ammoniaque en excès. )) Il reste beaucoup de gallium dans la solution ammoniacale; on l'en retire en : 1° faisant bouillir pour chasser AzH' libre; 2° détruisant les (i) On trouvera les détails de l'opération dans le Bulletin de la Société chimique de Pa- ris, mois de mai 18^6. (2) Vers la fin du traitement il faut employer l'acide suHiiriquc et non HCl, dont I.t pré- sence serait fort nuisible lors de l'électrolyse. ( '099 ) sels ammoniacaux par l'eau régale; 3° précipitant par Na-OCO* avec frac- tionnement. » L'oxvde de gallium pur, précipité par AzH', est dissous dans la potasse et élcclrolysé; le gallium se dépose sur la lame de platine négative. I/élec- Irode positive, également en platine, doit être plus grande que la négative. Cinq ou si\ coujjles Bunsen suffisent pour électrolyser 20 à 3o centimè- tres cubes de solution concentrée. Eu plaçant l'électrode négative dans l'eau/roiV/e et en la soumettant à des flexions on détache facilement le gal- lium. » Les matières dans lesquelles j'ai recherché le gallium se rangent comme ci-après, en commençant par les plus riches : A. Matières riches. » 1° Blendes noires de Beusberg (échantillons envoyés par la Société de la Vieille-Mon- tagne); » 2° Blende jaune transparente des Asturies; • 3° Blende brune de Pierrefitte (Pyrénées) ; B. Matières assez pauvres. » 4° Zinc en poudre et en grumeaux (tuties) acheté à Cognac et provenant des usines de la Vieille-Montagne ; » 5° Cad mies de Corphalie. G. Matières très-pauvres. u G° Blende jaune opaque de Mandesse 'Gard) (i); » -j" Blende brune de Suède ; échantillon envoyé ])ar la Société de la Vieille-Monlagnel ; » 8" Blende noir-brun de Schvfarzenberg (Silésiel fi) ; » 9" Blende en bâtons de la Nouvelle-Montagne (i). D. Matières clans lesquelles je n'ai pas trouvé de gallium. 0 Blende rubanée de la Vieille-Montagne. )> Tuties de Corphalie. 1) Galènes de Pierrefitte et autres. ■> Zinc métallique de la Vieille-iMontagne employé à Cognac dans les constructions. u Calamines carbonatées de Sardaigne f ?. échantilli)nsl ; ■) Calamines carbonatées du Gard (2 échantillons). B Acide chlorhydrique du coumierce. » Acide nitrique du commerce. » (1) Pour l'examen de chacune de ces trois blendes j'ai opéré sur ?.5 kilogrammes. C. R., 187C, i" Semestrt. (T, LXXXII, N» 19.) '42 ( I lOO ) CHIMIE. — Action du zinc sin' les solutions de cobalt. Noie de M. Lecoq DE BoisBAVDRAN, présentée par M. Wurtz. « On admet avec raison que les sels de cobalt ne sont précipités par le zinc ni à froid ni à l'ébullition. Plusieurs fois ce])endant, j'avais trouvé des quantités considérables de cobalt (i) dans l'éponge métallique résultant de l'action du zinc sur la solution de blende dans l'eau régale. Ayant cherché la cause de cette singularité, veici ce que j'ai observé: » 1. La présence d'un métal se réduisant facilement par le zinc est in- dispensable. » 2. Le cuivre et le plomb peuvent entraîner le cobalt. L'action du cuivre est plus sensible que celle du plomb. Le cadmium ne m'a donné que des résultats négatifs. )) 3. Si la liqueur contenant le cuivre et le cobalt est très-acide, le cuivre seul se dépose. » 4. C'est seulement dans un certain état très-voisin de la neutralité que le dépôt du cuivre provoque celui du cobalt; la liqueur se décolore alors rapidement. » 5. Dans une liqueur rendue basique par lui contact prolongé avec un excès de zinc, le cobalt, non-seulement ne se réduit plus, mais se redis- sout s'il a été préalablement séparé. Pour décolorer de nouveau la liqueur, il suffit d'ajouter une très-petite quantité d'acide. » 6. Le cobalt est bien réduit à l'état métallique; aussi résiste-t-il à l'acide acétique étendu. L'acide chlorhydrique attaque d'abord un peu l'éponge métallique avec dégagement d'hydrogène, mais l'action s'arrête bientôt, ce qui indique un mélange intime du cuivre et du cobalt, et non un dépôt superficiel. Une éponge métallique contenait encore les ^ de son cobalt, après avoir séjourné quarante-huit heures dans HCl concentré. » 7. La présence d'une certaine quantité de sel de cuivre est nécessaire. Avec trop peu de cuivre, une partie seulement du cobalt est entraînée; une autre addition de sel de cuivre provoque alors une nouvelle séparation de cobalt. » (i) I.a plupart des blendes contiennent des cjuanliités notables de cobalt. ( Mot ) CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Influence de l'acide carbonique sur la respiration des animaux. Mémoire de M. F. -31. Raoilt. (Extrait par l'auteur. ) (Commissaires : MM. Cl. Bernard, Wurtz ) « On sait que les actions cliimiques lentes sont généralement limitées par la présence des produits formés; si ceux-ci ne se dégagent point, les réactions restent incomplètes. J'ai donc pensé que, la tension de l'oxy- gène dans l'air inspiré restant la même, l'hématose devrait se ralentir à mesure que la tension de l'acide carbonique y deviendrait plus grande, et j'ai entrepris des expériences en vue de vérifier celte conjecture. » Mes expériences ont été effectuées sur des lapins. Le tuuseau de l'ani- mal, rasé et enduit d'un lut farineux, est engagé et maintenu dans une sorte d'entonnoir en caoutchouc. La douille de cet entonnoir communique, au moyen d'un tube eu T, avec deux gazomètres à cloche pareils et destinés, l'un à fournir l'air pour la respiration, l'autre à recueillir les gaz expirés. Ces gazomètres, d'un volume de 200 litres chacun, sont en zinc et divisés en parties égales; ils sont munis de manomètres à eau, ce qui permet d'y maintenir la pression atmosphérique; l'eau qu'ils renferment est recou- verte d'une couche d'iuiile d'olive, ce qui empêche la rapide altération du mélange gazeux. Entre l'animal et chaque gazomètre, se trouve une soupape hydraulique à huile et un flacon tnbulé de 5oo centimètres cubes, plein d'air. Les soupapes hydrauliques permettent à l'air de cir- culer dans un sens convenable et s'opposent absolument au mouvement inverse. Quant aux flacons tubulés, ils se trouvent, à la fin de chaque expé- rience, remplis, l'un de l'air nis/x/f', l'autre de l'air tw/^ne dans les dernières minutes; et c'est l'analyse de leur contenu qui fait connaître la composi- tion de l'iui et de l'autre. » L'analyse des gaz a été faite, au moyen de la potasse et de l'acide pyrogallique, dans l'inslrument que j'ai soumis à l'Académie des .Sciences, le 10 avril 187G. Pour plus d'exactitutle, avant d'établir l'équilibre de pression entre l'intérieur et le dehors, j'avais toujours soin de ramener l'eu- diomètre à la même température, en le pinrant dans une auge pleine d'eau. A chaque expérience, on détermine le volume et la composition du gaz inspiré et du gaz expiré; on note le nombre d'inspirations de l'animal par minute et la durée de l'expérience. On a ainsi tous les éléments néces- saires pour calculer les quantités d'acide carbonique produit et d'oxygène consommé eu une heure. ( I I02 ) » Les douze expériences dont je vais rapporter les résultats ont été faites sur deux jeunes lapins: l'un, A, mâle, pesant i''b,G5o; l'autre, B, femelle, pesant a'^^, i5o. Ils habitaient ensemble et étaient uotu-ris avec du pain et des carottes. Ils étaient mis en expérience le même jour, à des moments très-rapprochés et immédiatement au sortir de la niche. On commençait d'abord par faire, sur l'un d'eux, une expérience avec un mélange gazeux contenant de l'acide carbonique, mais renfermant tou- jours à peu près 21 pour 100 d'oxygène. Cette expérience terminée, ou faisait respirer à l'autre de l'air pur, dans le même appareil. A chaque séance nouvelle, on avait soin d'intervertir les rôles des lapins. Après une journée d'expériences, il y avait toujours au moins ime journée de repos. Les expériences ont toutes duré une heure et demie; et c'est au dernier quart d'heure de chacune d'elles que se rapportent les chiffres consignés dans le tableau suivant : < .2 s -s < S lOMPO SITIOS D nÉ E 100 VOLUMES i i.NSPrnA- TIONS cri une niijiulo VOLLME d'air VOL de CO» produit en une lieuro. IME d'oxyt;ène consommé en une heure. Az. Ain iKspi Ii'AIR EXPII inspiré en une lieure. expiré en une heure. 0, CO'-. 0 , 0(j Az. 0 CO-, A.... 79-^ •-•0,8 78,8 17,8 3. 1 7'-' m 72,0 lit 7^.3 lit 2.50 lit 2, 10 li.... ici. id. id. 79.9 18,2 '-9 ■>9 70.9 7".' 1 . 3o 2,00 A.... B.... id. id. id. id. id. 79.9 80, 1 lS,2 18,1 1.9 1,8 G 2 ■"'9 66,9 78/1 GG,3 77.3 1,26 i,'l4 1 ,90 3,3o A.... id. id. id. 79.7 18,', '■y Gii GG,o G3,G I ,23 i,G3 li. . . . Moy. id. id. id. 79.7 i.S,3 2,0 Gi 72,1 71, S • ,i'l 1,87 79.^ 30,8 néant. 79w IS,0 2.3 G2 1',' 7", G 1 ,5i3 1,975 A.... 7.!, G •.'o . G 3.8 73, G i9'9 G, 5 ^■9 100, 1 99,8 0,70 o,So A.... 72,0 30, ■> 7,8 72,1 19.8 8,1 77 7., G 72,0 0,20 0, jo B.... lî.... . A.... B.... Moy. 70/1 GG,G G3,.5 .^G,/| ^'.7 20,7 ■20, f, 7-9 ii.j, 1.3,8 ;>3 , 2 70,3 06,9 G3,7 3G,3 iO,'| '9'9 .9,3 '9'9 9.3 l3,2 17,0 G7 •"'9 3i 3i 87, S IIO,.'| 93,2 120,0 88,2 109-9 9i.9 120,2 1,26 .,.',6 i,or 0,88 1,07 .,75 Il 39 o,G'| G7,i •io,S 12,1 G;. 2 '9>1 i3,o G 2 97"'" 97'5o 0,9.8 1 ,008 » observation. — Les lapins n'ont paru gênés dans aucune expérience, excepté peul-éire dans celle où l'air inspiré renfermait 9.3 pour 100 d'acitle carbonique. Dans aucun cas, ils n'ont cessé d'être attentifs à tous les bruits. A peine délivrés, ils reprenaient leurs allures ordinaires. » Les moyennes des analyses de l'air inspiré et de l'air expiré monlfent ( iio3 ) que, pour cent litres d'air inspirés, renfermant 20''', 8 d'oxgéne et pas (lu tout d'acide carbonique, l'acide carbonique produit est de 2'", 3 et l'oxygenc consomme 2'", 8; tandis que pour le même volume d'un mélange gazeux, renfermant 20''', 8 d'oxygène et 12'", i d'acide carbonique, l'acide carbonique produit n'est que de o''',9 et l'oxygène consommé de i'", i. Si donc le volume d'air respiré était le même dans tous les cas, ces résultats sufliraient pour démontrer qtio l'hématose est ralentie par la présence d'une ([uantité anormale d'acide carbonique dans l'air, et, par suite, dons le sang; mais, en réalité, le volume d'air inspiré dans l'unité de temps varie. L'animal qui respire un air chargé d'acide carbonique augmente l'ampli- tude de ses inspirations et parvient à respirer 97 litres d'air à l'heure, chiffre notablement supérieur à la quantité normale, qui est de 71 litres. 11 corrige de la sorte une partie de l'influence nuisible de l'acide carbonique. )) Malgré cela, celte influence se fait encore sentir d'une manière bien évidente, ainsi que le montrent les moyennes relatives anx quantités de gaz produites ou consommées dans l'unité de temps. On a en effet, d'après le tableau ci-dessus : Acide carlionique Oxygène produit consommé Composition du mclan(;o gazeux inspiré. en i heure. en i heure. III Ut 20,8 pour 100 d'oxygène; pas d'acide carbonique i ,5i5 i ,975 20,8 pour 100 d"oxygène; 12,1 pour 100 d'acide caiboii. 0,918 1,008 » Il faut conclure de là que la présence de l'acide carbonique dans l'air inspiré a pour effet de diminuer la quantité d'acide carbonique produit et surtout celle de l'oxygène consommé en une heiu'e, ou, en d'autres termes, que /(( présence de iacide carbonique dans l'air inspiré est un obstacle à l'hé- matose. » J'essayerai de préciser davantage ce résultat et de le généraliser par des expériences de longue durée. CHIMIE ORG.iNiQUE. — Sur l'acide acélj-lpersulfocranique. JNote de M. P. de Clermont. (Commissaires : MM. Fremy, Wurtz, Cahours.) « Lorsqu'on fait bouillir dans un ballon numi d'un réfrigérant ascend.uit de l'acide persulfocyaniqueavec de l'acide acétiqueanhydre, on voit celui-ci prendre une couleur foncée et dissoudre, au bout de peu de temps, l'acide persulfocyaniquc. Par le refroidissement, le Hquide laisse déposer des ( iio4 ) cristaux jaunes, qu'on obtient sous forme de belles aiguilles, en dissolvant dans l'alcool bouillant et en laissant refroidir ensuite. Ce composé est peu soluble dans l'eau, plus soluble dans l'alcool et l'éther, présente une réac- tion acide fitible, et forme avec l'ammoniaque une solution que précipi- tent les acides en régénérant le corps primitif. )) Les nombres fournis par l'analyse s'accordent avec ceux qu'exige la formule C4i (C- H' O) Az- S' , qui est celle de l'acide acéty Ipersulfocyanique. » Cet acide a été décrit par MM. Neucki et Leppert(i) et obtenu en fai- sant agir indifféremment l'acide acétique anbydre ou cristallisable sur le snlfocyanure d'ammonium. » Pour savoir si, suivant qu'on prend pour point de départ dans cette préparation le snlfocyanure ou l'acide persulfocyanique, on a des corps isomériques ou identiques, on en a comparé avec soin les différentes pro- priétés. L'aspect des cristaux et leur solubilité dans l'eau sont les mêmes. En effet, l'acide acétylpersulfocyanique, préparé avec l'acide persulfocya- nique, a fourni les chiffres suivants : 100 parties d'eau à i5 dissolvent 0,08 d'acide » 100 >> 0,44 " » L'acide acétylpersulfocyanique, préparé avec le snlfocyanure d'ammo- nium et l'acide acétique anhydre, a conduit aux résultats suivants : 100 parties d'eau à i4>5 dissolvent OjCj d'acide " 100 » o , 4 1 ■■' » L'acide acétylpersulfocyanique, dérivé de l'acide persulfocyanique en solution aqueuse, a précipité le sulfate de cuivre et a donné lui dépôt vert- olive, passant au rouge et dont la constitution s'exprime par [(C^HC=H'OAz=S'j^Cu]=+ CuO, ainsi que l'établit l'analyse. » La limaille de fer en présence de l'eau et de l'acide acétique à 100 de- grés, l'étain divisé et l'acide clilorhydrique ont transformé rapidement le composé soumis à l'étude en inée sulfurée, qu'on a obtenue en cristaux et qu'on a pu caractériser par son action sur l'azotate d'argent, le bichlo- rure de mercure et le chlorure d'étain. » Tous ces faits conduisent à admettre l'identité de l'acide obtenu dans [l) Berichte der deiitschcn chemischen GeselUchaft za Berlin; t. VI, i) 002; i8t3. ( ..o5 ) la réaction décrite ici avec celui qu'ont fait connaître MM. Neucki et Lep- pert, et la coiistiliilion indiquée par ces chimistes est donc confirmée par la transformation directe de l'acide persulfocyanique en acide acétylpersul- focyaniquc. » L'acide persulfocyanique, chauffé en tube scellé avec de l'acide acé- tique ciistallisable, ne s'allère pas lorsqu'on porte la température jusqu'à i/jo degrés; au |delà de cette température, il s'y dissout et se décompose. Parmi les corps qui se forment, on a constaté la présence du soufre, de l'hydrogène sulfuré et de l'acide sulfocyanique. » L'acide acétylpersulfocyanique, chauffé à 120 degrés en vase clos avec del'ammoniaque aqueuse, se détruit, et il se produitdesacidessulfiiydrique, acétique et sulfocyanique. » CHIMIE AGRICOLE. — Sw les échanges (i ammoniaque entre l' atmosphère et la terre vé/jélale. Note de j\L Tii. Schuesixc. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « Les recherches dont j'ai eu l'honneur de présenter quelques résumés à l'Académie ont substitué des notions simples et certaines aux idées vagues que l'on se faisait sur les échanges d'ammoniaque entre l'air et les eaux na- turelles. J'essayerai maintenant d'étudier avec la même précision les échanges entre l'atmosphère et la terre végétale. V Je ne m'arrêterai pas à montrer l'importance du sujet pour la science agricole; on sait qu'il présente d'étroites relations avec des questions de premier ordre, telles que l'entretien delà végétation naturelle, la fertilité des sols, l'origine de l'azote dans les végétaux; et, cependant, il est encoie enveloppé d'une obscurité profonde. On ignores! la terre, par son contact periuMuent avec l'atmosphère, est constituée en perte ou en bénéfice. On |)ense généralement qu'elle absorbe de .l'ammoniaque avec les pluies, les rosées, mais qu'elle en exhale pendant la séchei-esse; cette exhalation est, dans l'opinion de plusieurs, l'origine principale de l'ammoniaque aérienne. Quant à la résultante des gains et des pertes, c'est pour tous une inconnue qu'on est tenté de faire |)ositive ou négative selon ses propres vues. Est-on partisan, par exemple, de la fixation de l'azote gazeux par la matière orga- nique du sol, rinconnue devient négative, la terre exhale de l'ammoniaque; et, cette perte s'ajoutant à d'autres, la théorie qui balance le déficit |)ar une acquisition directe d'azote aérien s'en trouve fortifiée. ( iio6 ) » La méthode qui m'a permis de définir les relations de tension ammo- niacale entre l'air et l'eau est encore celle que j'emploie pour les terres : je mets de celles-ci un poids connu en rapport avec de l'air dont le titre am- moniacal est déterminé, jusqu'à ce que l'équilibre de tension soit établi; puis je dose l'ammoniaque dans la terre, et j'obtiens le rapport entre les deux titres respectifs. Si la méthode est simple, son application demande un travail considérable; la terre végétale, en effet, présente des conditions expérimentales très-complexes. Il m'a suffi, pour l'eau, de considérer trois cas, l'eau marine, l'eau pure, l'eau glacée; mais, quand il s'agit de la terre végétale, il faut avoir égard à sa constitution chimique, à son état physique, à son humidité, à sa couverture végétale, et introduire, par conséquent, dans les recherches un grand nombre de conditions variables ayant cha- cune une influence propre sur les phénomènes. M On comprendra qu'avant d'entreprendre de telles recherches j'aie voulu avoir quelques données sur le sens général des échanges, et savoir s'ils allaient de la terre à l'air, ou de l'air à la terre. A cette fin, j'ai insti- tué des expériences de deux sortes. » i°J'ai fait passer de l'air pur à travers 3 hectolitres de terre fertile, d'humidité moyenne, placée dans une cuve en bois; je dosais en même temps l'ammoniaque entraînée. Dans trois expériences, le titre de l'air, après son passage sur la terre, a été bien inférieur au titre minimum ob- servé dans l'atmosphère ; donc, si ces terres avaient été étalées au contact de l'air, elles lui auraient certainement emprunté de l'ammoniaque. » 'i" J'ai exposé des terres au libre contact de l'air pendant plusieurs semaines; l'analyse, faite avant et après l'exposition, devait accuser une perte ou un gain. Dans cette sorte d'expériences, il faut établir une distinc- tion entre la terre sèche et la terre humide : la première perd absolument la propriété de nitrifier; quand elle absorbe de l'ammoniaque, elle ne la transforme pas; dans la seconde, ia double nitrificalion de l'ammoniaque el de l'azote de la matière organique poursuit son coins, et il faut en tenir compte. » Terres scclies. — Des lots de 5o grammes sont étalés chacun dans le creux d'une assiette ayant justement une surface de i décimètre carré. On tasse la terre, on l'humecte pour l'agréger et lui permettre de résister au vent : après quelques heures, les lots sont secs et sont portés dehors, à l'abri de la pluie. De semaine en semaine on dose l'ammoniaque dans un lot, ( IIO; ) Terre de Boulogne ^ limon de la Seine). Ammoniaque dans 5o6''. 3o juillet 1875 0)797 6 août » o>99^ i3 )■ " I ,o44 20 " " ' ,626 27 » " >)73o 3 sept. ■> 1 ,684 10 u •' 2 , og4 17 ■' " 2,5o4 Terre de Neauphle-le-Chdteau ( non calcaire). Ammoniaque dans 5oC. mi I août 1875 0,219 9 • • °)9^'4 16 » " 1 ,871 23 » » 2,221 3o » ■> 2,391 6 sept. » 3,01 1 1 3 >• " 3 , 59 1 20 » • 4' '4 ' » Pendant la durée de ces essais, les terres sèches 71 ont pas cessé d'emprun- ter de l'ammoniacpie à l'atmosphère; à la fin, elles en contenaient à raison de 5oet 83 milligrammes par kilogramme, quantités relativement considé- rables. » L'exhalation d'ammoniaque pendant la sécheresse est donc, selon toule probabilité, une erreur : c'est le contraire qui est vrai. » Le bénéfice a été plus grand pour la terre non calcaire : ainsi, à l'état sec, les terres présentent des différences quant à leur faculté d'absorber l'ammoniaque. » Terres humides. — L'absorption de l'ammoniaque aérienne par une ferre sèche préservée de la pluie est nécessairement limitée par l'équilibre de tension; il n'en est plus ainsi pour les terres humides, lorsqu'elles rem- plissent d'ailleurs les conditions voulues de la nitrificatiou. L'ammoniaque y est incessamment transformée en nitrates; l'équilibre de tension ne peut donc s'établir, et la terre demeure eu état d'absorber constamment l'alcali de l'air. L'absorption est alors subordonnée à la rapidité de la nitrifica- tiou. Le niire peut d'ailleurs s'accumuler dans une terre sans gêner la con- tinuation des |)hénomènes. » Pour donner luie idée des emprunts que peut faire à l'air une terre qui nitrifie bien, je citerai deux expériences. » Je place deux lots d'une même terre dans des conditions identiques, avec celle seule différence que l'un est exposé au libre contact de l'air, l'autre en étant préservé. L'hiunidité du |)remier est entretenue par de fré- quents arrosages à Veau pure. Après l'expérience, je dose l'amnioniaque et l'acide nitrique dans les deux lots; je convertis par le calcul l'acide en alcali, et je prends la différence entre les deux totaux d'ammoniaque : j'admets qu'elle doit être attribuée au contact de l'atmosphère. C.R., 1876, 1" Semestre. (T. LXXXll, N» jg.) ,43 ( iio8 ) Terre de Boulosne, I. " II. Du ig juin au \ juillet iS;5 (i4 jours). Du 3o juillet au 2; août (38 jours). SoSf à l'air. 5oBf couveils. SoS'' à l'air. So^'" couverts. Ammoniaque ^ ill^ 0,780 o>437 o,363 Acide nitrique I S'usât) = 4, 175 ,5™e, 18= i ,63o i7"'f,4= 5,48i 4"'8,63i,458 4,950 2,36o 5,918 1,821 DifFcrence +2"'5,59. Différence +4""',097- » [.a surface occupée par les lots était de i décimètre carré. Une surface de I hectare aurait absorbé : En i4 jours, d'après I. 2''e,59 d'anim., En 28 jours, d'après II. 4''',097 d'ainni. En un an 63 » 53 » » En résumé, ces expériences préliminaires indiquaient nettement qu'en général la terre végétale emprunte de l'ammoniaque à l'atmosphère; l'étude approfondie de ces emprunts était justifiée par leur importance. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur Voic'dlaûon de la 7ni-novembrej observée à Nijiii-Aovf^orod ; par M. V. BoBTNiNE(r}. (Renvoi à l'examen de M. Ch. Sainte-Claire Deville.) « En l'absence des observations publiées des stations météorologiques russes pour l'an 1874, M- Charles Sainte-Claire-Deville ne pouvait pas constater l'oscillation de mi-novembre pour l'an i8'74 dans l'hémisphère boréal avec la même généralité qu'il l'a fait pour l'an 1873 (2). Les sta- tions de l'Europe orientale et de l'Asie septentrionale n'entraient pas dans ses discussions. J'ai l'honneur de soumetire à l'Académie les résultats des observations faites à Nijni-Novgorod en 1874, et depuis 1870 jus- qu'à 1874. (1) La Note de M. V. Bobynice, professeur de Mathématiques au gymnase militaire de Nijni-Novgorod, présentée h la séance du i^"" mai rt renvoyée à mon e.\amen, me paraît mériter d'être insérée aux Comptes rendus. Seuknienl, pour la rendre intelligible, j'ai diî faire graver les deux diagrammes qu'elle contenait. J'ai même sjouié au second de ces dia- grammes la courbe de l'oscillalion diurne de la mi- noven lire 1874, ciljservéc à Zi-ka-\vci, près de Shanghaï, jiar le P. Le Loc. Celle addition fournit un nouveau terme de comparai- son. ISijni- Novgorod est situé par 56''2o' latitude nord et 44" o' longitude est de Grcen- wich. (Noie de M. Charles Sainte-Claire-Deville.) (2) Comptes rendus, t. LXXXII, p. 54o; 187G. ( "09 ) Le diagramme ( fig. i) présente les températures moyennes diurnes du 5 au 20 novembre, observées à Nijni-Novgorod depuis 1870 jusqu'à 1874* Fig. r ' f J ^(\ 11 Î2 13 H 15 la 17 IB 19 20 21 f ^ i \ , g V \ << \ \ / '/ •J t^. \ / \ / S, — /- \ \ \- ••"., f ■■, / v / \ \ ffy r/^ / ' > 1 \ \ -/-■■ x / ■ f '■/ ' 0 ...... \ \ 1 A t / . 1 V A ! / ? l\ 1 / .3 i 1 "^ ( .^ V ! ! i 1 i \ f i 1 1 \ ; 1 j i 6 s ^ i f 1 1 l'\ 1 1 7 '\ / i , ! 1 1 1 \ 1 \ t r"- fl \ .• i 1 1 1 l 1 \ 1 \ / / / f 1 1 1 1 i 10 \ 1 1 1 \ / 1 1 1 1 1 1 1 1 Tl i' ' \ -r 1 1 1 1' '\ ; 1 1 1 1 1 1^ , \ / ', 1 1 1 1 1^ Kijni-Wovtforod - 18 . IS " \ i 1 1 1 10 71 \ 1 1 72 73 7k Ifl 1 1 I "" Le diagramme {fig. 2) présente les températures moyennes diurnes du 5 au 20 novembre, ol)servées en iS-j't, et la courbe moyenne des mêmes tem- pératures depuis 18-0 jusqu'à iSy/j. La courbe moyenne donne le mini- mum sur le i5 et le maxinuuu sur le 18. Le relèvement du iGla rend 143.. { "lo ) semblable à la courbe moyenne de Perpignan, qui présente le même re- lèvement du i4, quoique exprimé d'une manière moins considérable. Les minima de ces deux courbes, qui tombent sur le i5, appellent aussi l'at- tention. La courbe, qui présente l'oscillation de la mi-novembre en 1874 pour Nijni-Novgorod, se divise en quatre portions distinctes : la première, Fig. 5. 5 ï ' î Novembre 9 10 11 12 13 IV 15 W 17 18 19 ?0 IS 1ï / ^ / / / 1 1 n r \ 1 1 1? \ \ \ 1 f Il / y 1 1 11) \ / / \ \ ^ 1 n ' \^ \ / n ' \\ k- -/'■ I \ / \ a \ / 1 f 1 V / _ rî ''. ? \_ ,^.- — \ / 1 \ '\ ^ n \ A 1 \ \ ■■ / \ ? \ ' // \ — Zi-Ka-Weî 18 Nuni-Tîovo'oToà _P=rj,ignaT> l^^ 1870, ...^Nijni-No^oPoa '»'^, 7f* \ T i / t- "••-^ ' \ \ s fnaxf nnee& ■-... 6 1873 _ 7 1 offrant une oscillation du 6 au 10; la seconde, offrant une oscillation du 10 au i3; la troisième, qui représente la grande oscillation de novembre du i3 au 19. Les minima de la grande oscillation tombent sur les i5, 16 et 17, et par conséquent ils sont en retard de deux à trois jours en compa- raison des minima correspondants de l'Amérique, de Paris et du midi de ( ■'" ) la France (i), qui tombent sur les 12, i3, l'jet i5. La tenipéral-ire diurne est descendue de -+- 7°,4 à — 20,7 du 6 au 17, pendant qu'en France elle est descendue de il\°,2 à 5°, 3 du 5 au i4- » MINÉRALOGIE. — Sur i' existence du mercure à l'ctol de minerai dans le département de l'Hérault. Note de M. N. Thomas. (Commissaires : MM. Dumas, Daubrce.) « Après vingt-sept années de recherches effectuées à de longs inter- valles, j'ai constaté l'existence de sources intermittentes de mercure à l'état natif, que j'ai vu couler avec abondance dans les détritus provenant de la montagne appelée bois de Cazilhac, dans le cantoir de Canges (Hérault), sur les versants des deux rives droites de la rivière de la Vis en amont, et du fleuve iHérault en aval. » Aux points où l'on trouve du mercure, on rencontre en même temps un lichen, dont j'adresse un spécimen. » J'ai découvert également la présence assez fréquente du mercure (2) dans les détritus d'une montagne aride faisant parlie de la chaîne dos Sé- ranes, commune de Saint-Jean-de-Buége, canton de Saint-Marlin-de-Lon- dres (Hérault), sur les versants de la rive droite de la Foux, qui prend sa source à la base de ladite monlagne; le rocher du Midi domine la mon- tagne entre le mas Montel et S.iint-Jean-de-Buége. » ZOOLOGIE. — Sur les propriétés des liuitres dites portugaise^. Note de M. Champocillon. (Commissaires : MM. de Quatrefages, Pasteur, de Lacaze-Duthiers.) « Depuis deux ans, une variété d'huîtres originaires du Portugal, c'est- à-dire de la baie de Lisbonne et de l'embouchure du Tage, est livrée à la consommation publique. Ces huîtres se distinguent des autres espèces par leur coquille en forme de griffe : l'intérieur de cette coquille est blanc, sauf au talon où se trouve un petit point noir caractéristique ; le manteau du Mollusque est bordé d'une frange de teinte foncée. L'huître portugaise, généralement petite, est d'un vert glauque, sa chair (l) Comptes rendus, t. LXXX, p. Ç)3ç), 187'î, et t. LXXXII, p. ^o, 1876. (2^ Sur une étendue de 4 kilomètres environ. ( III* ) est presque transparente; à l'état sauvage, elle n'est point comestible tant par sa maigreur que par sa saveur peu agréable. Vers la fin de l'hiver, après la saison des pluies, elle prend du volume, elle devient d'un blanc laiteux, sou foie se gonfle et le manteau n'est plus indiqué que par un liséré noir. Cet état dure peu, il ne fait que précéder la formation du nais- sain, lequel ne tarde point à être expulsé, et après cette ponte, d'une abondance excessive, l'huître reprend sa teinte glauque et sa maigreur habituelles. » La fécondilé de l'huître portugaise est telle qu'il se forme, de Lis- bonne à la pointe de Cacilhas, des bancs agglomérés qui occupent une étendue de 5o kilomètres environ. Ces bancs, autrefois délaissés, sont au- jourd'hui en pleine exploitation. Les huîtres qu'on en détache sont mises à l'engrais, en France et en Angleterre, dans des parcs où elles perdent leur goût de sauvage, mais en conservant leur forme griffée et leur man- teau noir. » Il est très-digne de remarque que l'huître portugaise ne devient féconde et que son naissain ne prospère que sous une certaine latitude et dans un milieu spécial. Sortiedes eaux chaudes duPortugal ou du midi de laFrance, elle cesse de se reproduire dans les régions du Nord, telles que les côtes de la Normandie, de la Belgique ou des îles Britanniques. » Soumis à l'analyse, i kilogramme d'huîtres portugaises extraites de leurs coquilles donne 760 grammes d'eau, une matière colorante, légère- ment violacée et qui semble provenir du foie, 0,039 d'iode, o,o52 de brome. » Les huîtres récoltées sur les côtes d'Angleterre et analysées par les mêmes procédés se montrent infiniment moins riches en brome et en iode que celles de Portugal. Celles-ci, en raison de leur composition spéciale, constituent un aliment précieux et théoriquement propre à prévenir la scrofule, les engorgements ganglionnaires, le rachitisme et peut-être aussi la phlhisie. Les propriétés spéciales des huîtres portugaises méritent d'at- tirer l'attention des hygiénistes. » M. A. CoNSTANz adresse, pour le Concours du prix de Statistique (fonda- tion Monlyon), un Mémoire manuscrit ayant pour titre : « Des rapports qui existent entre l'accroissement de la consommation des boissons alcoo- liques depuis le commencement du siècle jusqu'à nos jours (1800- [S^S), et les changements survenus dans la nalalilé, la morlalilé, la durée de la vie ( "'3) moyenne, la criminalité, les maladies mentales, les suicides, les exemptions du service militaire pour faiblesse de constiliilion, infirmités ou défaut de taille, dans la ville de Douai. » (Renvoi à la Commission.) M. CazeiVave de la Roche adresse, pour le Concours des prix de Méde- cine et Chirurgie (fondation Montyon), un Mémoire manuscrit intitulé : « De la création des Sanatoria dans les Pyrénées. » (Renvoi à la Commission des prix de Médecine et Chirurgie.) M. A. Alisox adresse un Mémoire sur l'élude physiologique de V Amanita muscaria on fausse oronge. Un extrait de ce Mémoire a été inséré dans le compte rendu d'une séance précédente (i). (Commissaires : MM. Cl. Bernard, Sedillot, Gossclin.) MM. A. Costa, V. Ganzin, Gibert, Hauxat, L. Holtz, Riiode-La- nocHE, G. Tambon, J. Seguin adressent des C:ommunications relatives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. Ch. Piceoiî adresse un Mémoire ayant pour objet l'élude de la leu- cocytose. (Renvoi à la Section de Médecine.) CORRESPONDANCE. CHIMIE ORGANIQUE. — Action de l'acide iodh/drique mr la quercite. Noie de- M. L. Prunier, présentée par M. Berlhelot. « L'emploi de l'acide iodhydricpie, comme agent réducteur, a servi à MM. Berthelot et de Luca (a), qui ont employé, les premiers, les composés (1) Comptes rendus, 20 m.-irs iS'jG. (2) Annales de Chimie et de Physique, 18J7. Les ailleurs ont t-riiployc'- l'iodiirc de phos- phore éi|uivalc'nt i\ l'acide iodhydrique, selon leur remarque formelle. M. Berlhelot a éga- lement mis on œuvre, dès ccUe époque, l'iodure de potassium et l'acide iodhydrique lui- même. ( i"4) iodés clans ce genre d'action à changer la glycérine en éther allyliodhy- drique et en propylène, puis à MM. Erlenmeyer et Wanldyn à transformer la mannite (i) et la dulcite (2) en éther isohexyliodhydrique. M. de Luynes est passé de la même manière de l'érythrite à l'alcool butylique (3). » Ces réactions ont servi à définir la formule de ces différents corps et à dévoiler leur constitution. » J'ai cherché à effectuer sur la quercite une opération du même genre, en me plaçant d'abord dans les conditions indiquées par les auteurs qui se sont occupés de recherches analogues, M. Bouchardat notamment (4). » 10 grammes de quercite, pulvérisés aussi finement que possible, ont été distillés rapidement avec 4oo grammes (200 centimètres cubes) d'acide iodhydiique saturé à zéro. » Quand on neutralise le liquide recueilli dans le récipient afin de recher- cher l'éther iodhydrique formé, c'est à peine si l'on en peut réunir des traces. Toutefois, en agitant ce liquide neutralisé avec de l'éther ordi- naire, j'ai obtenu, après la séparation de l'éther, une quantité relativement faible d'un produit qui a été soumis à la distillation fractionnée. Le ther- momètre monte très-vite à 1 10 degrés environ, puis sa marche se ralentit vers 120 degrés. En continuant à chauffer, la température s'élève jusque vers i5o-iGo degrés. A ce moment la décomposition se prononce, les vapeurs d'iode apparaissent, et à i 70 degrés il ne passe plus rien. » En opérant dans ces conditions, le rendement ne s'élève pas à la moi- tié du poids de quercite employé, inie portion considérable demeurant inaltérée. Les appareils ont été alors modifiés de façon à faire passer les produits de la réaction dans les récipients soigneusement refroidis et à prolonger la réaction elle-même. De cette manière, j'ai obtenu un liquide que la distillation fractionnée a réparti en trois portions : » 1° Une petite quantité de produit volatil entre 60 et 70 degrés; » 2° Benzine : c'est le produit principal; » 3° Éthers iodhydriques divers, bouillant entre 110 et 160 degrés (petite quantité). » Je reviendrai sur les premiers et les derniers produits. D'ailleurs, je n'ai pas recueilli de gaz permanents en quantité notable. (i) Jnnalcs de Chimie et de Physique, 3= série, t. LXV, p. 364 ; '86i. (2) Journal Jùr prachtische Cliemie, t. LXXXVII, p. 294; l863. (3) Annales de Chimie cl de Physique, k," série, t. II, )). 385; 1864. (4) G. Bouchardat, Ihèse de lu Faculté des Sciences : Sur la dulcite, p. 89 ; 1872. ( 'mS) » La présence de la benzine a été mise hors de doute de la manière suivante : » i" Le carbure cristallise dans la glace fondante. Cette solidification a été effectuée intégralement sur deux écliantillons provenant de deux opé- rations différentes. M 2" Le point d'ébullition est situé entre 80 et 8 1 degrés. » 3" L'acide nitrique fiunant dissout le carbure sans laisser de résidu appréciable, et, par l'addition de l'eau, la nitrobenzine se précipite inco- lore avec production d'odeur de uiirbane. >) 4° Entin, par l'acide acétique et le fer, ce produit a été transformé en aniline de la manière la plus nette. » Cette formation delà benzine, C'M1% en grande quantité par la ré- duction d'une matière sucrée, telle que la quercite, C'-H'-O'**, qui con- tient la même proportion de carbone, me semble digne d'intérêt par les relations nouvelles qu'elle tend à établir entre la série grasse el la série aromatique. )) Il est bon d'ajouter que, parmi les produits incomplètement réduits qui restent dans la solution d'acide iodbyclrique, produits dont l'étude n'est pas encore terminée, j'ai pu rencontrer des indices qui me portent à admettre dès à présent la formation du phénol C'-H°0-, de l'oxyphénol et probablement de l'hydroquinone, son isomère. Ces derniers corps C'^H'O* ne diffèrent de la quercite que par les éléments de l'eau. En effet, C'-H'-0'"=C'-H«0'-f- 3H = 0\ Il y a là l'indication d'une constitution toute spéciale qui rattacherait la quercite à la série aromatique, à peu près comme l'acide qui- nique C"Il'-0" (acide quercitoformique?) et comme l'bexachlorure de benzine. » Je poursuis cette étude ainsi que celle des dérivés de la quercite. Je suis occupé de l'examen des dérivés de la quercite depuis près de deux ans. La préparation de celte matière en grande quantité (j'en possède acluelleiuent près de i kilogramme) m'a arrêté longtemps. Cependant, j'ai annoncé, dés le 6 juillet iSy.'j [i), divers résultats relatifs aux dé- rivés acétiques entre autres et analogues à ceux que M. Ilomann a pu- (i) Répertoire de P/iarniacie, t. III (nouvelle série), p. 366. Voir aussi tome IV, ]>. 180- i8i (compte rendu annuel). C;.R.,i87G, 1" 5cme»irï.(T.LXXXII, N» iO.) '44 ( i'i6 ) bliés (i) quelque temps après dans le Joiinml de la Société chimique de Berlin. » Ces expériences ont été faites au laboratoire de M. Berthelot. » ANALYSE CHIMIQUE. — Analyse du platine natif magnétique de Nischi^e- Tacjilsk {Oural). Note de M. Teubeil, présentée par M. Daubrée. « Un échantillon de platine magnétique de Niscbne-Tagilsk a donné à l'analyse la composition suivante : Platine avec traces d'iridium 8r ,02 Osmiure d'iridium et nii'tatix du platine insolubles dans l'eau régale 3 , 33 Argent traces Cuivre . 3 , 1 4 Fer 8,18 Nickel 0,^5 ( Cr^O'... 1,75 I Fer chromé J Fe O. . . . 1,01 > 3, i3 ( A1=0'... 0,37 ) Silice o , 1 3 Alumine, magnésie et fer à l'état de silicates traces » Le platine magnétique traité par l'eau régale laisse un résidu insoluble composé d'osmiure triiidium, de fer chromé et d'un silicate. Ce silicate a été séparé du résidu par ime attaque à la potasse fondue, qui laisse intacts l'osmiure d'iridium et le fer chromé : une dernière attaque du résidu par un mélange de nitre et de potasse a servi à séparer et à doser les éléments du fer chrome. » La présence du nickel dans les minerais de platine n'a pas encore été signalée, et la proportion relativement considérable qui se trouve dans le platine magnétique de Nischne-Tagilsk est un fait intéressant. » M. Daubrée, en présentant la Note de M. Terreil, ajoute les observations suivantes, relativement à la présence du nickel dans le platine natif: « Il est digne de remarque que les météorites présentent plusieurs traits de ressemblance avec le platine natif, bien que ce métal, non plus que ceux qui l'accompagnent, et aucim des métaux dits précieux, n'aient jamais (i) Bcrichtc (ter dfiitschen chcniischen GescUscInift, t. VIII, p. loSq. ( 'i'7 ) été rencontrés, au moins jusqu'à présent, clans les corps d'origine extra- terrestre qui sont arrivés sur notre globe. Telle est, dans les uns et dans les autres, la présence du fer natif et celle du fer chromé qui y abonde, dans la contrée de Niscline-Tagilsk ( i). » Depuis que j'ai signalé ces analogies, j'ai constaté un autre rappro- chement par la roche à péridot, dans laquelle le platine a été récemment trouvé à Nischne-Tagilsk (2). » Dans la supposilion que la similitude pouvait être complétée par la présence du nickel, j'ai prié M.Terreil de voidoir bien faire la recherche spéciale de ce mêlai dans deux écliautillous de platine natif ferrifére et magnétique. Le nickel, dont la présence n'avait pas encore été annoncée dans le pbitine natif, a été trouvé, en effet, dans chacune de ces deux pépites. Pour la seconde, qui a été l'objet d'une analyse complète, la proportion du nickel au fer est de i à 11, c'est-à-dire aussi élevée que dans beaucoup de fers météoriques. » Ainsi du fer nickelé, mélangé de fer chromé, semblable à celui des météorites, entre dans le mélange si complexe qui constitue le platine natif de l'Oural. » ANATOMIE COMPARÉK. — Aiiatomie du cœur des Crustacés. Note de M. J. DoGiEi., présentée par M. Cl. Bernard. « Dans le but de jeter autant que possible un nouveau jour sur la cause principale qui produit les contractions rliytbmiques du cœur chez l'homme et chez les animaux vertébrés, j'ai entrepris une série d'expériences, afin d'étudier l'anatomie et la physiologie du cœur de différents animaux. J'ai commencé mes recherches sur le cœur de la larve du Coretlira plumicornis; les résultats en ont été communiqués à l'Académie des Sciences de Saint- Pétersbourg (3). Voici les faits que j'ai signalés dans cette Communication : i" la présence des cellules nerveuses apolaires, qui sont en rapport avec les ailes du cœur de la larve du Corelhra plumicornis ; 2° la modification des contractions rhythmiques du cœur soumis à différentes conditions, telles que l'arrêt du cœur pendant la diastole ou la systole; le ralentissement ou (1) Jnnalcs des Mines, t. XllI, 6° série, p. 62; 1868. (?.) Comptes rendus, t. LXXX, p. 'JiS; iS^S. (3) Analomie uiid Physiologie des llerzens dcr Lnrvevon Corcllira plumicornis. [Bulletin de l'Académie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg.) •44.. ( iii8) l'accélération des battements du coeur; le changement du rhythme ; 3" l'ab- sence chez cette larve d'une circulation du sang telle qu'on la rencontre chez les vertébrés ; 4° 'a description la plus exacte et la plus détaillée des val- vules du cœur et du cœur même de celte larve ; enfin le lien qui existe entre ces valvules et les ailes du cœur. » Depuis lors, j'ai procédé à l'examen du cœur de quelques Crustacés : de la Langouste, du Homard, del'Écrevisse, du Crabe, etc. ; j'ai commencé mes expériences en France, au bord de la mer, plus tard je les ai continuées au laboratoire du Collège de France, où M. le professeur Ranvier, si connu par ses excellents travaux histologiques, a bien voulu témoigner un in- térêt aussi sincère qu'amical à mes recherches. )) En exposant mes expériences sur le cœur des Crustacés, j'ai tâché d'éviter les hypothèses ; je n'ai eu en vue que d'approfondir des faits anato- miques et physiologiques qui puissent à l'avenir servir de base solide à une idée purement scientifique sur la cause la plus probable de la contrac- tion rhythmique chez l'Homme et chez les Vertébrés, cause qui a été si différemment commentée et n'en reste pas moins encore à peu près pro- blématique. » Les muscles du cœur de la Langouste, du Homard, de l'Écrevisse et du Crabe ne ressemblent pas à ceux du cœur des animaux vertébrés par leur structure. Sous l'influence de la potasse caustique (à 4o pour loo) ou de l'alcool dilué ( i '. 3) ou bien d'une Irès-faible solution d'acide chromi- que, etc., ces muscles ne se décomposent pasen cellules musculairesisolées, semblablesàcellesducœur delaOrenouille, delaTortue, du Lapin, duChien et de l'Homme, soumis aux mêmes réactifs. Les muscles du cœur de la Lan- gouste se divisent facilement en faisceaux, entourés par du tissu conjonctif, comme les faisceaux musculaires du corps, et ils ont la même structure que ces derniers. M Outre le tissu musculaire, il entre dans la structure du cœur de quel- ques Crustacés du tissu conjonclif qui se montre à la siu'face intérieure et extérieure du cœur. A. la surface extérieiU'e de celui-ci, le tissu conjonctif se transforme en filaments fins ou en faisceaux triangulaires, dont les extré- mités les plus larges se trouvent près des orifices ordinairement appelés les valvules du cœur. Ces fibres sont de différentes grosseurs, prenant naissance sur toute la surface du cœur, elles se dispersent dans diverses directions et maintiennent le cœur dans une position à peu près fixe ; elles sont en partie attachées à la membrane qu'on avait nommée jusqu'à présent le péricarde, et en partie (sur la face dorsale) au tégument. Elles ne contiennent pas de ( '"9 ) tissu musculaire (i), coimne plusieurs expérimentateurs l'avaient supposé; par conséquent on peut les appeler plutôt des ligaments du cœur, puisqu'elles sont composées uniquement de tissu conjoiiclif. » Je démontrerai plus tard que ces ligaments du cœur ne jouent pas, dans ses fondions, le rôle physiologique direct qui leur avait été attribué jusqu'à présent. » On sait que le cœur de la Langouste a trois paires d'orifices garnis, selon M. Milne Edwards (2', de valvules bilabiées. En réalité, ce ne sont pas des valvules proprement dites, mais des sphincters, ce dont on peut facile- ment s'assurer en les examinant au microscope. Les faisceaux musculaires passent tout près du bord libre de chaque côté de l'orifice, en se croisant de façon que celui-ci disparaisse complètement pendant la contraction des muscles et reste ouvert pendant leur relâchement. L'orifice qui se trouve à la naissance du vaisseau qu'on nomme Varlère slcrnale est effec- tivement garni de valvules qui ne permettent plus au fluide introduit dans ce vaisseau de retourner au cœur. On peut aisément s'assurer de ce fait soit en examinant attentivement l'orifice à l'œil nu, soit en injectant l'artère abdominale supérieure par luie masse à la gélatine qui ne pénètre pas dans le cœur. » Selon l'opinion de presque tous les savants qui ont étudié la circula- tion du sang des Crustacés, le cœur serait entouré de tous côtés par une membrane particulière, généralement nommée péricarde; je ne veux pas analyser ici la vérité de celte assertion, je me contenterai de dire que la membrane qui sépare le cœur du foie, de l'appareil digestif et des organes génitaux d'une Langouste est beaucoup plus compliquée et plus impor- tante qu'on ne l'avait supposé jusqu'à présent, autant par sa structure que par le rôle qu'elle joue dans le mouvement du cœur. Ce n'est que dans ces derniers temps que Drocchi (3), en parlant des organes génitaux des Crustacés, mentionne, en passant seulement, la structure de cette mem- brane où il dit avoir vu des fibres musculaires. » De mon côté, je puis certifier qu'il s'y trouve une quantité notable de faisceaux musculaires qui se partagent en rayons, du centre de la mem- brane à sa périphérie, et c'est à cette périphérie qu'on en trouve le |)lus à (1) Milne Edwards, Lvçnns sur lu Physiologie et l'.4natomie comparée, (2) Milne liuWAnns, Lirons sur la Phytiotogie, etc. (3) Recherches sur les organes génilau.r iiidles des Crustacés décapodes, par M. Brocclii. [Annales des Sciences naturelles, 6' série, t. II, n° '5-G, j). 8. ( I I20 ) l'endroit où elle se dirige de haut en bas et sur les côtés du corps, en entourant le foie, l'appareil digestif et les organes génitaux. Mais au centre de cette membrane, c'est-à-dire dans la partie qui se trouve sous le cœur même, il n'existe pas de fibres musculaires. Quant aux ligaments du cœur qui viennent d'être décrits, ils se terminent aussi dans la membrane péri- cardique. » Outre les faisceaux musculaires et le tissu conjonctif, la membrane contient encore quelques vaisseaux qu'on peut facilement injecter par l'artère abdominale supérieure ; il est évident qu'elle se trouve aussi en rapport avec les nerfs. Ou peut constater ce fait eu examinant les nerfs qui vont aux muscles (m. exiensor caudœ) de la queue En avant de la région où l'artère steruale est embrassée par les deux portions de communication qui réunissent les ganglions nerveux, on peut voir le filet nerveux qui prend naissance au ganglion nerveux se diriger en haut et en dehors, et arriver au tournant delà membrane péricardique, lui distribuer des rameaux. » Je renvoie à une prochaine Communication l'exposé de mes recherches sur les mouvements du cœur. » M. Emm. Liais adresse, par l'entremise de M. le général Morin, une Noie sur des astéroïdes observés de jour à l'Observatoire impérial de Rio- de-Janeiro. A 5 heures, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures un quart. D. BCLI.ETIN BIBLIOGKAPBIQUE. Ouvrages reçds dans i.a séance du 24 avril jS-jB. (suite.) De la marne et du niarnage; par le D' Ch. Brame. Tours, imp. INIazereau, sans date; br. in- 18. Conférences de Bourgueil (1874). La litière-fumier; par le D'' Ch. Brame. Tours, imp. Ladevèze, 1874; br. in-8°. Recherches sur les végétaux fossiles de Meximieux ; par le comte G. DE SA- ( H2I ) PORTA et le D' A. -F. Marion, précédées d'une Iniroduction slratigrnphique par A. Falsan. Lyon, Genève, Bàle, H. Georg, 1876; in-4''. Du traitement de l'obésité aux eaux de Brides [Savoie); par E. Piiilbirt. Paris, A. Delahaye, 1876; br. in-8°. Jnsirurtiniis pour la ntltitre de la truffe; pai J. VaLSERRES. Paris, A. Sa- gnicr et Bouchard-Hiizard, 187G; hr. in-8". Le coup de sirocco du i"' septembre 1874; par M. A. PicnE. Pau, imp. Veronese, 1876; hr. in-8". Officiai copy quarterly iveather Report of tlie meleorological Office; part. II, april-jiine 1874. London, 1876; in-4°. Proceedimjs of the scienlific meetings of the zoological Societj of London fortheyear 1875; part. IV, april. London, 1876; in-8°. Transactions of tlie zoological Society of London ; vol. IX, part. 5, 6, 7. London, 1876-, 3 liv. in-4". Memorie délia Società degli speltroscopisli italiani, raccolte e piibblicate per cura del prof. P. TACCHiiSi; janvier à mars 1876. Palernio, stabil. tipog. Lao, 187G; in-4°. Odvbages beçus dans la séance du i" mai iSyG. Histoire naturelle des oiseaux-mouches ou colibris cotisliluant In famille des Trorhilidés; par E. JNIULSANT et feu E. VerreauX; t. Il, 3* bv. Lyon, an Bureau de la Société Linnéenne, 1876; in-4°. La parole rendue aux sourds-muets et l'enseignement des sourds-muets par la parole ; pur k. HOUDIN. Paris, Asselin, i865; i vol. iu-8". L'enseignement des sourds-muets, en 1874. L'enseignement mimique et celui de la ]>ar()le ailiiitlée, etc.; par A.. HoUDlN. Paris, Donniol, 1874; in-8°. De la suidi inutile; par A. HouDIN. Paris. Labé, i855; in-S". Un concert vocal de sourds-muets, etc.; par A. HouDlN. Paris, librairie moderne, 1875; in-12. Bévue de Géologie; /*«;■ j\lM. Df.i.esse et de Lappauent; t. XllI. (Partie insérée dans \e^ Annales des Mines.) Paris, 1876; in-8°. Mémoires couioniiés et autres Mémoires publiés par l'Académie royale de Médecine de Belgique; collection in-8", t. III, 4*^ fascicule. Bruxelles, H. Manceaux, 187G; iii-8". Société académique des Sciences, Ails., Belles-Lettres, Agriculture et Indus- { I 122 ) trie de Saint-Quentin ; troisième série, t. XIII, travaux de juillet i'è'^f\ à juillet 1875. Saint-Quentin, typog. Poette, 1876; in-8°. L'Algérie, agriculture, Industrie, Commerce; par M. C. Guy. Alger, Ché- niaux-Franville, 1876', in-8°. (Renvoyé au concours de Statistique 1876.) Traité pratique des maladies du larynx précédé d'un traité complet de laryn- goscopie; par le D'Ch. Fauvel. Paris, A. Delahaye, 1876; in-8°. (Présenté au concours Montyon, Médecine et Chirurgie, 1876.) Jtlas d'oplilhalmoscopie médicale et de cérébroscopie, etc.; par E. BOUCHUT. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1876; in-4''- (Présenté par l'auteur au concours Monlyon, Médecine et Chirurgie, 1876.) L'enseignement scientifique et médical de l'Etat et l'organisation des Univer- sités catholiques ; par le D'' DE Marmiesse. Paris, V. Palmé, 1876; in-8°. Etude sur les courants aériens; par M. DE TaSTES. Limoges, typog. Ar- dant, sansdale; in-8°. Archives néerlandaises des Sciences exactes et naturelles, publiées par la So- ciété hollandaise des Sciences à Harlem et rédigées par E.-H. VON Baum- hauer; t. X, liv. 4, 5; t. XI, liv. i. Note sur une sécrétion propre aux Coléoptères dytiscides; par F. Plateau. Bruxelles, imp. Brogniez et van de Weghe, sans dato; br. in-8". Archives du Musée Teyler,- vol. IV, fascicule 1*'. Harlem, les Héritiers Loosjes; Paris, Gauthier-Villars, 1876; grand in-8''. Annales Academici CI3I0CCCLXXI-CI0IDCCCLXXII. Lugdimi Bâta- vorum, typog. Drabbe, 1875; in-4°. Annalen cler Sternwarle in Leiden, herausgegeben von D'' H. -G. Van de Sande Bakhuyzen, vierter Band, Haag, M. Nijhoff, 1875; in-4". Zur speciesfrage, von H. Hoffmann, Haarlem, de erven Loosjes, 1875; in-4°. Verhcmdelingen rakende de naluurlijke en geopenbaarde Godsdienst ititge- geven door Teylers godgeleerd Genootscliap; nieuwe série, vierde deel, te Haarlem, bij de Erven. F. Bohn, 1876; in-8''. Natuurkundig tijdschrijt voor nederlandsch Lidië, uilgegeven door de Konin- klijke natuurkuudige vereeniging in nedetlansch; Indië deel XXXIV, zevende série, deel IV. Batavia, Ernst, 1874 j in-8°. (A suivre.) COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 15 MAI 1876. PRÉSIDENCE DE M. LE VICE-AMIRAI. PARIS. MÉMOIRES -ET COMMUIVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Ministre dk i.'I.vstri'€tiox pithmoce adresse l'ampliation du dé- cret par lequel le Président de la République approuve l'élection de M. de Baer à la place d'Associé étranger, devenue vacante par suite du décès de M. fVliealslone. M. Rf.sal, que l'Acaclémie avait délégué pour la ropréscutor au cin- quantième anniversaire de la fondation de la Société industrielle de Mul- house, prend la parole en ces termes : « La Société industrielle de Mulhouse a célébré le 1 1 mai, avec une grande solennité, le cinquantième anniversaire de sa fondation. j> Elle a été très-sensible au témoignage de sympathie que lui a donné l'Académie en se faisant repré.senler par un de ses membres à celte so- lennité. » La grande Société alsacienne m'a chargé d'être son interprète près de l'Académie des Sciences de l'Institut de France i)oin' lui exprimer ses sen- timents de gratitude. » C.R.,1876, I«r Semcilre.{-X. l.XXXM, ««20.) '4-* ( II24 ) ASTRONOMIE. — Observations méridiennes des petites planètes, faites à l'Obser- vatoire de Greenwich [transmises par l' Astronome royal, M. G.-B. Airy), et à l'Observatoire de Paris, pendant te premier trimestre de l'année iS'jS, coinniuniquées par M. Le Verrier. Correction Correction Lieu Dates. Temps moyen Ascension de Distance de de 1876. de Paris. droite. répliéraéride. polaire. l'épi léméride l'observation. (69) Hespébia. h m s h m s s 0 1 II 0 Janv. 5 12. i5. 5o 7. 6.12,76 + o,i3 81.18.26,9 — 0,8 Greenwich. 20 10.55 . 17 6.53.55,99 4- 0,16 80.35. 5,5 + 2,1 Paris. 24 10.36.45 6.5i. 6,93 80.19. 6,2 Paris. 25 10. 32. 10 6. 50.27, 65 (89) JULIA 80.14.53,4 Paris. Janv. i5 10.32.39 6.ii.3i,58 - 5,89 (10) Hygih 53.27. 10,6 — 67,3 Paris. Janv. 20 11.18. 6 7.16.48,26 +13,57 68.18. 8,5 + 89,9 Paris. (121) Hermione (°). Janv. 24 1 1 . 26 . 5 7.40.35,57 -40,73 61 .57.51 ,5 — 3o,5 Paris. 2.5 1 1 . 21 .22 7.39.48,34 — 40,47 (43) Ariani 61 .55.26,0 — 25,8 Paris. Janv. 24 I I .50.46 8. 5.20,25 — 0,59 73. 9. 5,4 — 2, 1 Paris. 25 11.45.42 8. 4.11,66 — o,4i 73. 6.35,5 — 2,2 Paris. 40) Harmonia. Janv. 24 12.55.29 9. 10. i3,54 + i,3i 69. 8.27,3 + 0,5 Paris. 23 I2.5o.32 9. 9.11,81 + ',4' 69. 1.53,6 + ',4 Paris. 29 12.39.53 9. 4.57,60 + 1,18 68.35.55,5 + 0,2 Greenwich. Fév. 2 12. ig.5i 9. 0.38,47 + 0.99 68.11. 6,7 + 2,9 Greenwich. 1 1 1 1 .25.40 8.5.. 7,98 + ',37 67.21.27,7 + 1 , 1 Paris. '4 1 1 . 10.54 8.48. 9,3i + .,34 67. 7.20,7 + 0,5 Paris. i5 11.6, 1 8.47.11,79 + 1,33 67. 2.57,1 + 0,4 Paris. 22 10. 32. 23 8.41. 4,85 66.36.45,6 Paris. 23 10.27 .41 8.40.18,20 66.33 41,2 Paris. (11) Pabthénope. Janv. 29 12.49.47 9.14.53,82 + 4)00 72.54.33,5 + 1,3 Greenwich. Fév. 2 12.3o.I2 9.11. I ,06 + 4,11 72.30. 36, 4 + 5,2 Greenwich. 9 11.46.35 9. 4.13,24 + 4.65 71.49-38,3 — 0,8 Paris. 10 11 .41 -4' 9. 3.15,39 + 4,42 71.44. 1,2 + 0,2 Paris. 1 1 11.36.48 9. 2.18,26 + 4,49 71.38.28,0 + 0,9 Paris. (") Comparaison avec la Circulaire n° 38 du Berliner Jahrbuch. ( II25 ) Correction Correclten Lieu Dates. Temps moyen Ascension '] • 0,21 -+■ 1,67 84. 49 -3 1,2 — ?4-7 Paris. 22 II. 12. 16 9-21. 3,5i -I- 1,78 83.40. 1,5 — 27,7 Paris. 23 II, 7.32 9.20.15,55 +1,80 83.29.55,5 — .uj, I Paris. 91) Egine. Fév. Il II. 16. II 8.41.37,39 —13,91 68.35.28,3 — 56,8 Paris. i4 II. 1.46 8.38.59,94 — i3,79 68.29. 0,3 — 53,1 Paris. i5 10.57. " 8.38. 9,78 — 13,67 68.27. 2,2 — 54,3 Paris. 22 10.24.16 8.32.55,91 68 16.46,1 Paris. 23 10. 19.41 8.32.17,00 68.i5,5i,9 Paris. (83) Béatbix. Fév. II 12.25. i3 9.5o.5o,64 -f- o,32 68.29.25,9 + 3,4 Paris. i4 12.10.18 9.47.4^.82 -h 0,34 68.17.17,7 -f- 2,0 Paris. 22 11.30.37 9.39.27,70 4- o,4o 67.51.17,6 H- 1,6 Paris. 23 ii.25.4i 9.38.28,22 ■+■ 0,59 67.48.45,9 H- 0,2 Paris. (27) EUTERPE. Fév. II 12.29.31 9.55.10,00 + 1,83 74.5o.5i,2 -+- 9,1 Paris. 14 i2.i4 46 9.52.11,61 + 1,91 74.33.19,7 -f- 10,9 Paris. i5 12. 9.5i 9.5i.i2,»5 -I- 1,90 74 26.35,2 -h 10,0 Paris. 22 11.35.35 9.44-27,11 -t- 1,95 73.50. 4>6 -+- 9,6 Paris 23 11.30.45 g. 43.32,03 H- 2,o5 73.45.11,5 -t- 10,1 Paris. Mars I II. (>.38 9.37.37,26 + 2,23 73. i5. 2,1 -t- 10, 5 Grocnwiili. 3 10.57.18 9.36. 8,18 + 2,06 73. 7.53,3 + 10,4 Greenwich. 4 10.52.40 g. 35. 25,90 + 1,85 73. 4.35^0 -H 10,9 Greenwich. (io6) Sylvu. Fov. 22 12. 3.37 10.12.33,78 — 5,04 71.55.13,8 — 12,9 Paris. 23 11.58.54 10.11.46,56 — 4,94 71.51.12,0 — 10,4 Paris. (6, lltBÉ. Fév. 22 12.28. 8 10.37. 8,86 4- 3,91 74.20.52,2 — 9,9 Paris. 23 12.23.19 10.36.14,93 -+- 3,84 74.10.47,7 — 9)1 Paris. Mars I ii.58.5i 10.29.58,06 + 3,73 73. 3. 4,4 — 8,1 Grcfiiwich 3 11.49.14 10.28.12,85 -H 3,83 72.44-52,0 — 11,2 Greenwich. 145.. ( iiii6 ) Correction Correction Lieu Dates. Temps moyen Ascension de Distance de de 1876. de Paris. droite. l'éphéméride. polaire. l'épi léméride. l'obserration Il m s h m s s 0 ( it n Mars '4 10.47.48 10.19.19,75 71. 17.1g, 8 Paris. i5 10.43. 9 10. 18.36,76 71 . 10.28,1 Paris. i8 10.29. '9 10. i6.33,3i 70.51 . 16, g Paris. 23 10. 6.38 10. l3. 32,21 70.23.23,8 Paris. ( I 12) Iphigénie. Fév. 23 12. 24. 21 10.37. 16,90 + 20,52 82. i3.32,3 + 3,5 Paris. (33) POLYMNIE C-)- Fév. 23 12.28.38 10.41 .35,00 + 7>54 (49) Palès 80. 13.40, I + 45,0 Paris. Mars ■4 I I .50.43 1 1 . 22.24 >8i — 'j^g go. 7.23,5 + 16,1 Paris. i5 11.46. 3 11.21 .40,68 - 1,17 90. 2. 43, g + 9'4 Paris. 17 11.36.43 1 1 . 20. 13,49 — 1,4° 8g. 54 38,9 + 10,7 Paris. 18 11.32. 4 1 1 . 19.28,75 - 1,58 8g. 49. 8,5 + l3,2 Paris. 22 I I . i3 .3o 11 . 16.38,54 - >,4- 8g. 3i. 7,0 + i5,7 Paris. 23 n. 8.53 1 1 , 15.57, '^ - 1,35 (5g) Elpis 89.26.33,8 + 10,4 Paris. Mars i5 12. 26.54 12. 2.38,o3 + 0.49 88. 16, 38, g — 2,3 Paris. •7 12.17.30 12. I. 5,69 + o,3i 88. 1.28,2 + 0,5 Paris. 18 12. 12.48 12. 0.19,54 + 0,41 87.53.49,7 — 1.7 Paris. 22 1 1 . 54 • 0 11.57.14,48 + 0,4g 87.23.38,8 + 0,6 Paris. 23 11.49.18 II .56.28,21 + 0.27 87.16.13,2 + 3,2 Paris. (63) AUSONIA. Mars i5 12.42. 10 12. 17.56,42 + 20, l3 96. 22.26,7 + 36,g Paris. '7 12.32.22 12.16. 0,35 +20, o3 96.16.47,0 + 37.7 Paris. 18 12.27 .27 12. i5. 1,33 + '9>94 Paris. 22 12. 7.44 12.11. 1,19 -^'9.97 96. 0.54,5 + 45,5 Paris. 23 12. 2.48 12.10. 0,45 + ig,72 95.57.27,5 + 46,1 Paris. 3o 11.37.33 12. 2. 56, 60 + ig,33 (46) Hestia g5. 31.41, 8 + 5i,5 Greenwich Mars 22 12.32. 19 12.35.39,89 + 0,56 g3.28. 10,6 + 2,3 Paris. 23 12.27.33 12.34.49,47 + 0,71 (3) JuKON (* g3.22. 4)5 )• + 3,7 Paris. Mars 22 .2.37. 4 12.40.25,59 + 3,11 88.3o.22,2 + 6,3 Paris. 23 12.32.21 12.39.38,58 + 3,10 88.21.34,2 + 5,9 Paris. 3o 12. 8.38 12.34. 6,62 + 3,06 (4) Vesta (^ 87.21.17,1 )• + 5,2 Greenwich Mars 3o 12.24.43 12. 5o. i5,i7 + 0.79 81.32. 58, 0 + 5,0 Greenwich (") Il n'a pas été possible de s'assurer si l'astre observé était bien la planète. (') Comparaison avec le Nautical Almanac. (M Idem. ( "27 ) x Les observations ont été faites, à Paris, par MM. Périgaud et Folain. » Toutes les comparaisons, à l'exception de celles concernant ller- uiione, Jiinon et Vesta, se rapportent aux éphéuiérides du Berliner Jalirbucli. » THERMODYNAMIQUE. — Note sur les délerininoliom tliëot {(jne el expérimentale du rapport des deux chaleurs spécifupies, dans les (jaz parfaits dont les molé- cules seraient tnonoalomiques; par M. Yvo.v Villakceai;. « I/Acadénaie accueillera sans doute avec intérêt le résultat d'expé- riences exécutées par MM. Rundt et Warburg et rapportées dans le Bulle- tin de la Société chinmpie de Paris, du 5 mai rS^G. » Pour faire comprendre l'état de la question, au point de vue de la Thermodynamique, je demande la permission de rappeler en quelques mots la part de contribution de cette branche de la Mécanique générale au résultat qui vient d'être obtenu. » Le 2.0 juin 18'jo, INL Clausius présenta à l'Académie une Note sur une quantité anfdof/ue au potentiel et sur un théorème y^ relatif. A la suite des évé- nements qui survinrent, le travail de M. Clausius resta comme inaperçu. Le 29 juillet 1872, j'eus l'honneur de présenter à l'Académie un nouveau théorème de Mécanique générale, dont j'indiquai les points de ressem- blance et la presque identité avec celui de M. Clausius : j'en indiquai également une application à la théorie des gaz, que notre savant Corres- pondant avait faite de son côté, et je présentai une remarque concernant la possibilité de déduire, du nouveau théorème, la valeur du rapport des chaleurs spécifiques à pression et à volume constant, dans les g;iz parfaits. » Dans la séance suivante, 12 août 1872, je repris la question et je pré- cisai les conditions des gaz parfaits, en considérant comme tels ceux dont les molécules seraient assez distantes pour que leurs actions mutuelles pussent être considérées comme égales à ce qu'elles seraient si leurs masses étaient concentrées en leurs centres de gravité. Cette condition comprend évidemment celles qui se rapj)ortent à l'état des masses gazeuses qui sont éloignées de leur point de liquéfaction. Elle est cependant insuflisante, dans l'état actuel de la Science, pour permettre d'obtenir généralement, par la seule théorie, le rapport des chaleurs spécifiques des gaz parfaits; les données relatives à la variation de distance des atomes, dans les molé- cules, en fonction des variations de température, font complètement dé- faut. ( IT28 ) » Mais il est évident que la difticulté qui se présente dans le cas général disparaît, si on limite l'application du théorème de Mécanique précité au cas idéal où chaque molécule gazeuse ne se composerait que d'un seul atome. En effet, j'ai montré que le rapport des deux chaleurs spécifiques serait alors indépendant de la nature chimique du gaz et égal au nombre 5 bien déterminé -^=1 i, 666 Comparant ensuite ce résultat au nombre 1,42..., que l'on a obtenu pour divers gaz, j'en ai attribué la différence à la composition complexe de leurs molécules. Il semblait donc que le ré- 5 » sultat théorique -^ ne dût offrir qu'un intérêt purement spéculatif, le cas idéal considéré ne paraissant se rapporter à aucune réalité physique. » Les expériences de MM. Rundt et Warburg viennent de nous faire connaître un corps simple qui, à l'état de vapeur, se composerait de mo- lécules monoatomiques : ce corps est le mercure, que les chimistes pa- raissent déjà s'accorder à considérer comme jouissant de cette propriété. Voici sommairement l'expérience qui vient d'être faite : les auteurs ont fait rendre un son à deux tubes placés bout à bout et renfermant, l'un de la vapeur de mercure, l'autre de l'air; à l'aide d'une poudre introduite dans 1rs tubes, ils ont déterminé la distance des noeuds de vibration dans chacun d'eux. Faisant à ces mesures l'application d'une formule d'acous- tique qui comprend, en outre, les densités, les températures et les rnppoils des chaleurs spécifiques, et admettant pour valeur de ce rapport, quant à l'air, le nombre i,4o5, ils ont obtenu pour la vapeur de mercure le nombre 1,67, qui, eu égard à l'absence du chiffre des millièmes, doit être regardé comme parfaitement d'accord avec le nombre 1,666... que la théorie avait indiqué dès 1872. » Je n'essayerai pas, pour l'instant, de discuter ce beau résultat, j'ai voulu seulement le signaler à l'attention de l'Académie et laisser entrevoir la possibilité de l'existence d'autres gaz, dont les molécules seraient mo- noatomiques, comme celles de la vapeur du mercure; bien convaincu que les physiciens et les chimistes ne manqueront pas de les rechercher et d'en découvrir. » M. YvoN ViLLARCEAu, après la lecture de cette Note, ajoute qu'il vient seulement de recevoir communication du Mémoire de MM. Kuiidt et War- bure. Ce travail est inséré dans lui Recueil intitulé : Bericitle der Deutschen chemisclien Gesellscluifl zuBeiUn, achter Jahrgang, n° i3 (ausgegeben am I 11 9) 26 Juli 1875). Il est daté de Strasbourg, 9 juillet 1875. Les auteurs auraient 5 emprunté le résultat théorique 15 aux publications de INDI. Maxwell et Bolfzniann, sur la théorie des gaz; mais ils n'indiquent ni la date ni le lieu de ces publications. Dès qu'il sera en mesure de le faire, M. Yvon ^'illarceau s'empressera de communiquer à l'Académie les documents complémentaires qu'il pourra recueillir. M. Berthelot fait, à la suite de la Communication de M. Yvon V^illar- ceau, les remarques suivantes sur l'existence réelle d'une matière monoato- mique : « Je demande la permission de faire quelques réserves, au point de vue physique, relativement aux hypothèses émises sur la constitution des gaz par les mathématiciens distingués (jui s'occupent de Thermodynamique. » Dans un gaz formé de molécules douées du seul mouvement de trans- lation et assimilables à des points matériels, le rapport des deux chaleurs spécifiques serait égal à i,66G. Mais l'existence d'un autre genre de mou- vements, résultant des rotations et des vibrations ou oscillations internes des diverses portions de matière dont l'ensemble constitue une molécule entière, modifierait en général le rapjiort 1,666 et tendrait à le ra[)procher de l'unité. Je n'ai rien à dire de ces hypothèses, envisagées comme de pures abstractions représentatives. Mais, lors même que le résultat annoncé pour le mercure serait regardé comme définitif, malgré les causes d'erreur que comporte une détermination aussi difficile, et malgré les doutes que l'on peut concevoir sur l'application des propriétés des gaz parfaits à la vapeur de mercure, on peut se demander s'il est permis de conclure que, dans un gaz réel, tel que le rapport observé des chaleurs spécifiques soit égal à |, les molécules doivent être incapables de rotations et de mouve- ments internes, développant une force vive appréciable, c'est-à-dire consti- tuées chacune par un véritable atome, assimilable pour la théorie à un point matériel. » L'hypothèse d'une telle matière monoatomique au sens absolu n'a rien de commun que le nom avec les concejJtions des chimistes, qui raisonnent seulement sur les rapports de poids des molécules qui se combinent ou se substituent, leur atome étant défini par la valeur minima de ces rapports. Elle exigerait, à mon avis, de bien autres preuves que la mesure de la vitesse du son dans une vapeur pour être admise. La notion même d'un atome indivisible et cependant étendu et continu, aussi bien que celle d'un ( ii3o ) atome doué de niasse et cependant réduit à un point matériel, semble contradictoire en soi, comme bien des philosophes n'ont cessé de le penser depuis le temps des Grecs et de Boscowich, premiers promoteurs de ces hypothèses. » HYDRAULIQUE. — Sur un modèle fonctionnant d'un nouveau système d'écluses de navigation, applicable spécialement cuix cas particuliers où les niveaux de l'eau des biefs sont très-variables. Note de M. A. de Caligny. « Cet appareil a pour pièce principale un grand tuyau de conduite ou aqueduc horizontal, débouchant par une extrémité dans le sas et par l'autre dans une capacité en communication avec le bief d'aval. Cette dernière extrémité est alternativement fermée au moyen d'une espèce par- ticulière de clapet dont l'axe horizontal est un peu au-dessus de son centre de figure. » A' une distance convenable pour ménager une chambre, en amont de cette pièce mobile, est disposé un tuyau vertical, ouvert à ses deux extré- mités, dont une débouche dans le tuyau horizontal, immédiatement au- dessus duquel ce tuyau vertical s'élève, pouvant même, si l'on veut, faire partie d'un barrage qui sépare une capacité en communication avec le bief d'amont delà capacité précitée en communication avec le bief d'aval. » Immédiatement en amont du tuyau vertical est disposé, dans une chambre au-dessus du tuyau horizontal, un autre clapet dont l'axe hori- zontal est parallèle à l'axe du tuyau de conduite et assez près du centre de figure de ce clapet pour qu'on puisse l'ouvrir sans trop de difficulté, quand l'eau du bief d'amont le presse par- dessus aux époques où elle n'est pas contre-balancée par une pression inférieure. L'axe de ce clapet est cepen- dant assez éloigné de ce centre de figure pour que, aux époques où la pression inférieure sera plus forte que celle de l'eau d'amont, le clapet se soulève de lui-même. » Je suppose qu'on veuille remplir l'écluse : on ouvre d'abord le der- nier clapet dont je viens de parler, pour permettre à l'eau d'amont d'en- trer dans le luyau vertical et de faire pénétrer une certaine quantité d'eau dans l'écluse. Quand il y a une certaine vitesse acquise dans le grand tuyau de conduite, on laisse se refermer de lui-même ce clapet d'amont. L'eau du tuyau vertical descend, et bientôt, en vertu de la vitesse acquise, sa surface se trouve au-dessous de celle de l'eau du bief d'aval. Alors la pres- sion de cette dernière ouvre le clapet d'aval et l'eau du bief d'aval entrant ( M'^. ) dans le système contribue au remplissage de recluse. Quand la vitesse acquise est éteinte, le clapet d'aval se referme de lui-même, soit à cause du poids de sa partie inlVrieure, soit à cause de l'oscillation en retour qui tend à se faire de l'écluse vers le tuyau vertical. On recommence la même manœuvre jusqu'à ce que l'écluse soit remplie à une hauteur convenable. Il est d'ailleurs à remarquer que, dans les dernières périodes, l'oscillation en retour s'élevant au-dessus de l'eau d'amont, le clapet d'amont peut s'ouvrir de lui-même, do sorte que la marche peut devenir entièrement automatique pendant les dernières périodes du remplissage de l'écluse. M Mais l'essentiel est d'avoir bien constaté que la marche du clapet d'a- val est entièrement automatique pendant toute la durée de ce remplissage, ce qui, comme on va le voir, était loin d'être évident, de sorte qu'on n'a à s'occuper que d'un des deux clapets. Cet effet parait dû à ce que le clapet d'aval n'est pas immédiatement dans le prolongement de l'arèle du tube vertical, surtout pour le cas, qui semble rationnel, comme on le verra plus loin, où la section de ce tube ne serait pas circulaire. Il est probable que, s'il n'y avait pas une chambre entre cette arête et ce clapet, la partie supé- rieure de celui-ci, qui doit s'ouvrir de dedans en dehors, pourrait être retenue par quelque phénomène de diminution de pression résidtant du mouvement de l'eau, tandis que sa partie inférieure qui doit s'ouvrir de dehors en dedans pourrait être retenue par des tourbillons, résultant du mouvement de l'eau dans l'angle formé par le clapet avec l'arête inférieure du tuyau de conduite. » Four vider l'écluse, on ouvre d'abord le clapet dont je viens de par- ler, ce qui n'exige pas un grand effort, son axe horizontal passant assez près de son centre de figure. jQuand une vitesse suffisante est acquise par l'eau venant de l'écluse, on le laisse se refermer de lui-même. Or il est essentiel de remarquer que le tube vertical au bas duquel l'eau est en mouvement, pendant l'écoulement eu aval, permet à la colonne liquide de trouver au-dessus d'elle un espace libre suffisant pour éviter un coup de bélier, à l'instant où le (.la|)et d'aval se referme. » L'eau monte ensuite librement dans ce tube vertical un peu au-des- sus ilu niveau de l'eau du bief d'amont, de sorte que le clapet d'amont s'ouvre de lui-même et l'eau relevée rentre ainsi dans ce bief, sans être obligée de se verser au sommet du tuyau vertical. Or cela est un avantage pour le cas où le niveau de ce biefserait très-variable, parce que, si l'eau était obligée de se verser par le sommet de ce tuyau, il y a des circonstances où elle retomberait inutdement de hauteurs assez notables. Quand la vitesse C. R.,l87G, i"Semej(rc. (T. LX.XMI, N<"20.) î4t) ( Il32 ) acquise est éteinte, le clapet d'amont se referme de lui-même et il y a une oscillation en retour du tuyau vertical vers l'écluse. On profite du moment où elle est descendue le plus bas pour ouvrir le clapet d'aval et l'on conti- nue la même manoeuvre jusqu'à ce que l'écluse soit convenablement vidée. Dans les dernières périodes de vidange, les oscillations en retour descen- dent au-dessous du niveau de l'eau du bief d'aval, de sorte que, le clapet d'aval pouvant s'ouvrir de lui-même, la marche de l'appareil peut devenir entièrement automatique à la fin de cette vidange. Mais l'essentiel est d'a- voir vérifié par expérience que, soit pendant le remplissage, .soit pendant la vidange de l'écluse, on n'a jamais à s'occuper en même temps que d'un seul des deux clapels, ce qui n'est pas embarrassant pour l'éclusier. » Quant aux oscillations en retour, ascendantes dans le tuyau vertical pendant le remplissage et descendantes pendant la vidange de l'écluse, il est intéressant, pour épargner le plus d'eau possible, de bien saisir l'instant de leur maximum, afin d'ouvrir au moment le plus convenable celui des clapets dont on a à s'occuper. » Il est intéressant de remarquer que, la disposition du clapet d'amont lui permettant de s'ouvrir de manière à se présenter parallèlement à l'axe du tuyau de conduite, il fait le moins d'obstacle possible à l'eau qui doit passer, dans un sens ou dans l'autre, par l'espèce de coude résultant de la position de l'orifice qu'il doit fermer alternativement, sans boucher trans- versalement le tuyau de conduite. D Le tuyau vertical ayant pour but d'empêcher les coups de bélier, l'essentiel, pour diminuer autant que possible la partie du déchet provenant de ce qu'il est alternativement rempli ou vidé, consiste à donner à sa section la forme la plus convenable pour diminuer sa capacité totale le plus possible, sans gêner trop sensiblement la veine liquide à son passage du tuyau horizontal dans le tuyau vertical. Or, dans les coudes à angle droit brusque, l'écoulement se fait surtout dans la partie d'aval, de sorte que l'on peut rétrécir sans inconvénient sérieux la partie d'amont du tube ver- tical. Il y a même lieu de penser qu'on pourra donner à celui-ci une section à peu près rectangulaire. » Mais le modèle, à l'échelle de -^ , objet de cette Note, a seule- ment pour but de montrer comment les choses pourront être disposées dans quelques circonstances particulières, où les niveaux des biefs seront extraorduiairement variables et où l'on tiendra à diminuer autant que pos- sible la profondeur des fondations, au moyen d'un tuyau de conduite entièrement horizontal. Je préfère d'ailleurs en général mon système à tubes mobiles, déjà construit sur un canal de l'État et qui est en ce moment ( I I 33 ) l'objet d'expériences nouvelles relatives surtout à la marche automatique. Je n'entrerai donc pas aujourd'hui dans plus de détails, rappelant seule- ment que la (in de la vidange et celle du remplissage de l'écluse peuvent se faire par des moyens conununs à l'un et à l'autre sysième. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Deuxième Noie sur tes tacs amers de l'isllime de Suez; par M. DE Lesseps. « J'ai eu l'honneur de soumettre à l'Académie des Sciences, il y a deux ans (i), des considérations sur le régime probable des eaux des lacs amers de l'isthme de Suez, pendant la période de formation du banc de sel qui occupe le milieu de l'un de ces lacs, et les hypothèses que l'étude de cette région de l'isthme et celle de la structure du banc de sel suggéraient sur le mode probable de sa formation. » Je désirerais aujourd'hui compléter cette Note, en exposant les ré- sultats des dernières recherches faites sur le degré de dissolution du banc de sel et sur le régime actuel des eaux du lac. » J^es observations recueillies peuvent être utiles au projet d'inondation deschotts tunisiens et algériens, et répondre, dans une certaine mesure, aux objections qui ont été élevées contre la possibilité de celte entreprise, objections qui nous avaient été également faites au sujet des lacs amers, et que l'expérience a démontré n'être pas fondées. La principale objection portait sur les difficultés supposées du remplissage de ces vastes bassins et sur la longueur de temps qu'exigerait l'opération, par suite de l'évaporation et de l'absorption de terrains desséchés depuis des siècles. » Aucune difficulté ne s'est produite; le remplissage total, cubant en nombre rond i 5oooooooo de mètres cubes, s'est effectué régulièrement, en sept mois de temps, du i8 mars au 24 octobre 1869, par des déversoirs construits provisoirement pour retenir la violence des eaux, dont les cou- rants auraient pu interrompre nos travaux et dégrader les berges du canal. » Mais, bien avant (|ue les lacs fussent inondés, des Mémoires, basés sur des calculs théoriques, nous avaient prédit qu'ils se dessécheraient de nouveau sous l'aclion solaire, leurs eaux ne pouvant se renouveler suffi- samment par les deux branches du canal , tlont la section est relative- ment restreinte. » Le degré de salure des eaux dans les lacs s'éleva assez rapidement tout d'abord, et, bien que les sondages faits sin* le banc de sel à diverses (i) Comptes rendus, t. LXXVIII, p. 1740. 14G. ( ii34 ) périodes indiquassent que la dissolution, assez active, était la cause prin- cipale probable de la saturation, il convenait d'être fixé à cet égard. Les dernières constatations prouvent que la dissolution du banc de sel con- tinue à se produire et que la salure des eaux, loin d'augmenter sous les effets combinés de la dissolution et de l'évaporation, est, au contraire, sensiblement en décroissance. » Voici, à l'appui de cette assertion, quelques chiffres résumant les ré- sultats de l'analyse que M. le directeur de l'École des Ponts et Chaussées a obligeamment consenti à faire faire, à son laboratoire, sur des échantillons d'eau des lacs amers et du canal, ainsi que ceux des sondages relevés au- dessus du banc de sel. » Les plus récents de ces sondages, faits en octobre 1 875, d'après une carte présentée avec cette Note, indiquent que le banc s'est dissous sur une hau- teur moyenne dco™, 80 depuis les constatations faites en 1869 après le rem- plissage. Ce serait, en tout, une couche de sel de près de 1™, 20 d'épaisseur qui se serait dissoute en six ans sur les j de la surface du banc. Ce résultat ne s'est pas produit uniformément sur toute la surface : il a été plus actif sur les arêtes du banc et dans la région nord où ont eu lieu des approfon- dissements de près de 1™, 3o, tandis que certaines régions du centre et la partie sud, recouvertes d'une couche d'argile mêlée à des coquillages ag- glomérés, paraissent, pour cette cause, résister davantage à la dissolution. » La surface du banc de sel étant de 66000000 de mètres carrés, le volinne approximatif dissous en six ans, depuis l'introduction des eaux, peut être évalué à 60 millions de mètres cubes, donnant, à la densité de i,5, un poids de 90 000 000 000 de kilogrammes. » Deux analyses en ont été faites : la première sur des échantillons puisés en octobre 1872, la deuxième sur des échantillons de juillet 1874. » En octobre 1872, le poids du volume de sel dis- sous était au moins égal à la moitié du poids ci-dessus, soit à 4^000000000''^ » En y ajoutant celui que les eaux de la Méditer- ranée et celles de la mer Rouge tenaient déjà en disso- lution en arrivant dans le bassin, on aura : » Vohune introduit par la Méditerranée : » i" Lors du remplissage 5oo 000 ooo""' » 2° Ultérieurement par suite de la dissolution du banc 3o 000 000 Total 53o 000 000 A reporter 4 5 000 000 000''^ ( ii35 ) Report 45 ooooooooo''* lesquels, à 'jo Idlogrammes de résidus par mètre cube, représentent un poids de sel de 21200000000 » Volume introduit par la mer Rouge : » 1° Lors du remplissage gSo 000 000™" » 2° Ultérieurement 3o 000 000 Total 980000000 lesquels, à 4^ kilogrammes de résidus par mètre cube, représentent un poids de sel de 42140000000 Total 108340000000 » Tel est le poids de sel, ou mieux de résidus solubles, qu'auraient dû contenir les eaux du bassin des lacs eu 1872, non compris les résultats de l'évaporation. Ce poids, divisé par le volume liquide, égal à i 480 000000 de mètres cubes, donne un résidu moyen de 73''8,2o par mètre cube, tandis que la moyenne de onze échantillons des eaux de ces lacs, dosés par éva- poration au laboratoire des Ponts et Chaussées, ne donne que 71'*^, 10 de résidus par mètre cube. » Mais, pendant cette période de trois années, l'évaporation avait ajouté son contingent de sel aux poids précédents; il est facile d'évaluer ce qu'il a été au minimum. Pendant le remplissage, l'évaporation a été mesurée très-exactement et a été trouvée varier, en été, de 3 millimètres à 4""™, 5 par vingt-quatre heures. » En prenant pour moyenne de l'année une épaisseur de 2 millimètres seulement, on arrive, la surface des lacs étant de 19G000000 de mè- tres carrés, à une évaporation annuelle de i43oooooode mètres cubes, représentant un poids de sel, à 71 kilograunnes par mètre cidje, de 1 3 91 6 000 000 de kilogrammes, soit, pour trois années, 4 1 748 000 000 de kilogrammes. » Le produit de cette évaporation, ajouté au total précédent, doiuie un chiffre de i5oo88oooooo de kilograunnes, qui, divisé par celui du volume liquide, indique que, si les eaux ne s'étaient pas renouvelées en partie, elles auraient contenu en dissolution, en 1872, un poids de loi'*^, 4o de résidus par mètre cube, tandis que l'analyse n'a trouvé que 71''^, 10. » Le même calcul démontre que, la dissolution du banc avant continué en 1873 et 1874, la salure des eaux de ces lacs aurait dû augmenter en proportion du j>oiils du volume de sel dissous et de celui de l'eau évaporée, et dépasser au moins le chiffre donné par l'analyse de 1872. Or c'est le contraire qu'indiquent les dosages des derniers échantillons : les eaux re- ( ri36 ) levées en 1874 sont moins salées que celles de 1872; la moyenne de quinze échantillons puisés dans les lacs donne 66''s, 06 de résidus, au lieu de 71 ''«,10 en 1872. » Le dosage du chlore indique avec beaucoup plus d'approximation le degré de salure des eaux. Voici les moyennes des deux époques : 1872. Chlore 38''^ 9 par mètre cube. 1874. . 36 , 7 » Conclusion. — Il est donc incontestable que, malgré la dissolution du banc et l'évaporation, la salure diminue et que les eaux se renouvellent. » Par quel moyen ce phénomène s'opère-t-il ? Ce ne peut être que par les courants. La différence notable de densité existant entre les eaux des lacs amers et celles des extrémités du canal doit créer des courants de fond par lesquels les eaux lourdes se rendent à la mer, tandis que les courants de sur- face amènent aux lacs les eaux moins chargées de la mer pour compenser les pertes de l'évaporation. » Il est probable que la salure avait atteint son maximum peu de temps après le remplissage, lorsque les parties les plus spongieuses et les plus accessibles du banc eurent été dissoutes. La décroissance de salure dé- montre que l'équilibre tend à se rétablir entre les lacs et les mers, et que la vitesse d'écoulement des eaux lourdes est supérieure aux actions com- binées de la dissolution et de l'évaporation, la section du canal servant d'orifice étant d'ailleurs suffisante, eu égard à la distance delà mer. » Du côté nord, la salure des lacs amers est un peu plus accentuée, parce que la distance de la mer est plus grande que du côté de Suez et que le lac Timsah, d'une faible profondeur, forme sur le parcours un nouveau plan d'évaporation qui retarde l'arrivée des eaux fraîches. De même qu'aux lacs amers, la salure du lac Timsah a été trouvée moins élevée en 1874 qu'en 1872. » Nous pensons qu'une conclusion pratique peut être tirée de ces recherches, qui ne font d'ailleurs que confirmer le principe de l'équilibre dans les vases communiquant entre eux : c'est qu'un orifice de section rela- tivement restreinte suffit à de vastes nappes d'eau salée, malgré leur éloi- gnement de la mer, poiu' les empêcher de se concentrersous l'action solaire des climats chauds. » Quoique la surface inondable des chotts algériens et tunisiens réunis soit égale, d'après les calculs de M. Roudaire, à plus de quatre-vingts fois celle des lacs amers, j'ai la conviction que le renouvellement de leurs eaux s'ef- fectuerait avec la même facilité et sans qu'il soit besoin de travaux bien importants pour assurer leur communication avec la mer; seulement les ( "37 ) tranchées réiinissantles cliotlseiilre eux et les reliant à la inor devront être assez profondes ponr pernietlre l'écoulement des eaux les plus lourdes. » Je fais des vœux pour que le projet du capitaine d'état-major Roudaire, dont les études préliminaires viennent d'être terminées en Tunisie avec autant de succès qu'en Algérie, soit mis à exécution. » Sa réalisation serait certainement un immense bienfait pour notre colo- nie et pour les contrées limitrophes ». PHYSIQUE DU GLOBE. — Elude de i)lttsieurs questions relatives au canal de Suez; par M. DE Lesseps. a 1° Surle maintien de la rade de Port-Saïd. — J'ai rendu compte à l'Aca- démie, le 4 octobre dernier (i), des résultats que nous avons obtenus depuis deux ans en affectant une drague marine à l'entretien du chenal, en dehors du musoir de la grande jetée ouest de Port-Saïd, » Les relevés hydrographiques des années 1874 ^l iS^S que j'ai com- muniqués indiquaient clairement l'efficacité du travail de cet appareil, qui a pu aller enlever des dépôts jusqu'à une dislance de 800 mètres en de- hors de tout abri et pourrait au besoin aller bien au delà. » En février dernier, après une forte tempête qui avait sévi les 19 et 30 janvier, nous nous sommes hâtés de vérifier l'influence qu'elle avait pu exercer sur les fonds; le relevé des soudes nous a donné la certitude que, sur la région s'élendant au nord du chenal d'entrée, les profondeurs d'eau né- cessaires avaient été maintenues, et que le travail exécuté par la drague marine avait été encore plus efficace que dans les années précédentes. » Récemment de grands navires, comme le Sêraitis, de 4582 tonnes, qui a ramené le prince de Galles des Indes en Europe, el la frégate d'escorte le Ralcicjh, calant 26 pieds, ont passé sans aucune tlifficulté. » 2° Sur les courants dans le canal maritime. — Diverses théories ont été émises siu- les questions des courants dans le canal maritime. Voici les faits résultant de nos observations : » De Port-Saïd aux lacs amers, la vitesse des courants atteint o",3o par seconde, soit i'"",o8o à l'heure. De Suez aux lacs amers, la vitesse atteint I mètre à la seconde, soit 3'"",6oo à 1 heure. Cette vitesse est dépassée lors des grandes marées d'équinoxe et peut alors atteindre 4 kilomètres à l'heure. (i) Comptes rendus, t. LXXXf, |). 546. ( ii38 ) » Quant au sens du courant, il est renversé à tour de rôle. Entre Suez et les lacs amers, il va du sud au nord à marée montante et du nord au sud à marée descendante. Entre les lacs amers et Suez, le courant change de direction suivant la saison. En hiver, l'excès d'eau apportée par la marée dans les lacs amers produit un courant de déversement dans la Méditer- ranée. Pendant l'été, l'évaporation enlevant en 24 heures ■7 millions de mètres cubes sur une masse d'eau de i milliard et demi de mètres cubes, le courant remplit le vide provenant de l'évaporation en se portant du nord au sud; il vient donc dans ce cas de la Méditerranée. » 3° Sur l'inJJuence qu exerce le canal maritime en ce qui concerne les pluies et la végétation. — Pendant les éludes et les travaux du canal maritime de i854 à 1870, j'avais tout au plus une seule fois par an vu tomber de la pluie; aujourd'hui les rosées sont beaucoup plus abondantes, et nous avons de la pluie au moins deux fois par mois. Des végétaux commencent à pousser naturellement dans le désert même, dans les terrains situés eu Asie le long du canal, et comme, de ce côté, il n'entre par infiltration que de l'eau salée, il faut en conclure que la végétation est due à l'influence des pluies. En outre le climat de Suez semble modifié, car les habitants de la ville se plaignent beaucoup moins qu'autrefois des chaleurs de l'été. Il en est de même pour les voyageurs qui traversent la mer Rouge. » 4° Sur l'étude de la géocjraphie ancienne de l'isthme de Suez. — A la suite de quelques découvertes intéressantes faites dans l'ancien emplace- ment où avait été fondée la ville de Ramsès par les Israélites, à cinq lieues d'Ismaïlia, j'ai demandé au khédive d'Egypte de charger notre savant com- patriote M. Mariette de l'étude de la géographie ancienne de l'isthme. Ce travail sera fort intéressant, surtout en ce qui concerne la confirmation des récits de la Bible sur l'itinéraire de Moïse et de son peuple depuis Ramsès jusqu'au mont Sinai. » VITICULTURE. — Sur le danger de l'introduction de cei laines vignes américaines dans les vignobles d'Europe. Noie de M. H. Mauès. « Jusqu'à présent on ne voit en action dans les vignobles européens, si ravagés par le Phylloxéra et qui ont à peu près tous péri sous ses attaques lorsqu'il s'y est établi, que le Phylloxéra souterrain radicicole; celui qui est aérien et qu'on trouve sur les feuilles de certaines vignes américaines logé dans des galles de structure particulière, et qui pourrait bien être la forme typique de l'espèce, est inconnu dans les vignobles d'Europe et sur ( "39) les vignes sauvages de cette contrée; cependant c'est le même individu que celui des racines. » Si l'on rencontre fréquemment et en grande quantité ce dernier insecte gallicole sur certaines vignes américaines, comme le Clinton, on l'a, au con- traire, vainement cherché sur les feuilles des variétés sauvages ou cultivées (le la Fitis vinifera, et dans tous les cas, s'il y a été trouvé, on n'a pu en signaler que de bien rares échantillons (à peine âeux ou trois^ et dans des circonstances telles qu'on peut mettre en doute Vhabilcil gallicole du Phyl- loxéra sur les feuilles des cipages de nos cultures. » N'est-on pas en droit d'en conclure qu'il n'y trouve pas ses conditions d'existence et que res|)èce disparaîtrait probablement de la Fitis vinifera, si sur ce genre de vigne l'insecte ne pouvait pénétrer sur les racines ou trou- ver sur elles les moyens de reproduction qui lui sont nécessaires. 1) Pourquoi nos variétés européennes cultivées ou sauvages [Fitis vini- fera) ne nourrissent-elles pas le Phylloxéra sur leurs feuilles, tandis qu'il abonde sur celles de certaines espèces américaines, en même temps que sur leurs r.icines? » Enfin le Phylloxéra gallicole, simple parasite, qui vit sur certaines vignes sauvages, ne serait-il pas la forme naturelle de l'espèce, et la culture ne le rendrait-elle pas radicicole et mortel pour la vigne, par accident? » Si cette opinion est fondée, une des conséquences pratiques à en tirer, c'est qu'il n'est point indifférent de multiplier, au hasard, toutes les vignes américaines, dans les vignobles d'Europe, comme on le fait aujourd'hui. » On devrait diviser ces vignes exotiques en deux catégories distinctes : » i" Celles dont les feuilles ne reproduisent pas le Phylloxéra gallicole, et qui ne présenteraient pas plus de danger poiu- la propagation de cet insecte et pour sa multiplication naturelle que les vignes de nos vignobles européens; » 2" Celles dont les feuilles reproduisent naturellement le Phylloxéra. Ces dernières devraient être repoussées, car, indépendamment de toute cause culturale accidentelle qui peut transformer le Phylloxéra gallicole, simple parasite, en Phylloxéra radicicole ennemi, mortel de la vigne, elles seules peuvent entretenir cet insecte, tel qu'on le rencontre à l'état de na- ture en Amérique, et alors acclimater d'une manière définitive, en Europe, ce fléau de nos vignobles. » Quant à nos vignes cultivées ou sauvages et aux variétés américaines sur lesquelles le Phylloxéra n'est pas gallicole, il suffirait probidilement C.R., 187G, I" irmrwr. (T. LWXll, N» !!0.; '17 ( ii4o ) d'en modifier la culture, d'après les principes que j'ai indiqués, pour pro- voquer la disparition spontanée de l'ennemi radicicole, sous les attaques duquel on les voit périr actuellement. » IVOMIIV AXIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Commission qui sera chargée de juger le concours des prix Montyon (Médecine et Chirurgie) pour l'année 1876. MM. le baron Cloquet, Bouillaud, Ci. Bernard, Gosselin, Sedillot, Ch. Robin, baron Larrey, Milne Edwards et Eouley réunissent la majorité des suffrages. Les membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. de Lacaze-Duthiers et de Quatrefages. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Commission qui sera chargée de juger le concours du prix Godard pour l'année 1876. MM. Cl. Bernard, Gosselin, baron Cloquet, Bouillaud et Ch. Robin réu- nissent la majorité des suffrages. Les membres qui, ;iprès eux, ont obtenu le plus de voix sont M. Sedillot et M. le baron Larrey. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Com- mission qui sera chargée déjuger le concours du prix Montyon (Physiolo- gie expérimentale) pour l'année 1876. MM. Cl. Bernard, Milne Edwards, Cli. Robin, de Quatrefages et Gosse- lin réunissent la majorité des suffrages. Les membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Blanchard et Bouillaud. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Com- mission qui sera chargée de juger le concours des prix Montyon (Arts in- salubres) pour l'année i 876. MM. Dumas, Chevreul, Fremy, Peligot et Boussingault réunissent la majorité des suffrages. Les membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. le général Morin et Bussy. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Com- ( "4. ) mission qui sera cliaigée de juger le concours du prix Trémont pour l'année 1876. MM. le général Morin, Fremy, Rolland, Tresca et Dumas réunissent la majorité des suffrages. Les mendires qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Bréguet et Chevreul. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Com- mission qui sera chargée de juger le concours du prix de Statistique de la fondation Montyon pour l'année 1876. MM. Bienaymé, de la Gonrnerie, Belgrand, Puiseux et Faye réunissent la majorité des suffrages. Les membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Bertrand et Boussingault. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. GÉOLOGli:. — Rcclici\ lies minéralorjiques et géologiques sur les laves des ilykes de Tlieva. Mémoire de W. Foi'qié. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MiAL Ch. Sainte-Claire Deville, Daubrée, Des Cloizeaux.) « La falaise septentrionale de Thera, île principale de l'archipel San- toriniote, est sillonnée de dykes de lave, pour la plupart verticaux, dont (juolques-uns s'élèvent jusqu'à 3oo mètres environ au-dessus du niveau de la mer. » IjC travail que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie est une étude détaillée de leurs relations géologiques et des caractères minéralogiques de la matière qui les compose. » Celte élude fournit aussi des documents sur deux questions générales qui intéressent à la fois la pétrologie et la minéralogie: la première est celle de la distinction des espèces feldspathiqiies, la seconde est celle de la pré- sence simultanée de phisieurs feldspaths triclini([ues dans une même roche. Elle doiuic, eu outre, des indications nouvelles sur la structure des laves au moment de leur épanchement ; sur le gisement et le mode de production probable de la tridymite dans les roches volcaniques. » Les observations faites sur ])lace, l'examen microscopique de cliaque roche réduite en minces lamelles, l'analyse chimique des minéraux nucroscopiqucs extraits, soit à l'aide d'un éloctro-aimant, soit à l'aide de la pile, tels ont été les procédés d'étude employés. 147.. ( ii4-^ ) » Les conclusions du travail sont les suivantes : » 1° Dans toutes les laves de Thera, il existe au moins deux feldspaths tricliniques. » 2° I.e feldspath dominant parmi les microiithes (cristaux ayant moins deo""",or dans deux de leurs dimensions)est l'albite; le feldspath domi- nant dans les grands cristaux disséminés dans le magma fondamental de la roche est tantôt le labrador et tantôt l'anorthile. " 3° Les grands cristaux de feldspath que l'on extrait des laves des dykes de Thera, à l'aide d'un électro-aimant, satisfontà la loi de Tschermak. Lors- qu'on les soumet à l'analyse chimique, les nombres que l'on trouve pour leur composition satisfont, en effet, sensiblement à l'hypothèse d'associa- tions chimiques en proportions diverses d'albite et d'anorthite. » 4" Cette vérification de la loi de Tschermak s'explique par ce fait que la matière ainsi analysée est un simple mélange de diverses espèces feld- spathiques. La différence du mode d'action des acides sur l'anorthite et le labrador permet de séparer les grains qui appartiennent à l'une ou à l'autre de ces espèces. Il n'y a donc pas là luiion d'espèces isomorphes, mais sim- plement juxtaposition dans une même roche d'espèces différentes, dont l'une est presque toujours très-prédominante. n 5° Les laves des dykes de Thera peuvent être divisées en deux grou- pes, l'un acide, l'autre basique. » 6° Dans les laves acides, le feldspath en grands cristaux le plus abon- dant est le labrador; dans les laves basiques, c'est l'anorthite. » 7" Dans les laves acides, l'augite en grands cristaux est riche en prot- oxyde de fer; dans les laves basiques ce minéral y est surtout à base de chaux. » 8" Dans les laves acides, l'olivine fait à peu près complètement dé- faut; le fer oxydulé est fréquent sous forme de grands cristaux. Dans les laves basiques, c'est l'inverse que l'on observe. » 9° Dans les laves acides, la matière amorphe incolore ou légèrement teintée en brun répandue entre les cristaux contient souvent peu de glo- bulites (granules amorphes bruns ou violacés d'environ o™'",oo3). Dans les laves basiques, la matière amorphe fondamentale est ordinairement riche en globulites. » io° La tridymite est extrêmement abondante dans les laves acides; sa présence est tout à fait exceptionnelle dans les laves basiques. » it° Les massifs les plus anciens de la partie septentrionale de l'île sont constitués par de la lave à anorthite. ( ii43 ) » 12° Il y a eu des alternances dans l'émission des laves à anorthiteet des laves à labrador. » i3" Les laves les plus récentes, celles qui couronnent les sommités de la falaise, sont des laves à labrador. » i4° Certaines laves sont de véritables brèches microscopiques, dont les fragments ont été entraînés dans le mouvement d'écoulement de la roche pendant son émission. Ces fragments sont alignés dans le sens de la fluidité de la roche et contournés par les microlithcs. Ils ont donc été charriés avec les cristaux de la roche, déjà solidifiés au sein de la matière amorphe encore fondue. » 1 5*^ La tridymite a été formée dans la roche encore fondue. Elle est contemporaine de l'émission des laves et formée sous l'influence de l'eau emprisonnée dans les vacuoles de la roche. » iG" Partout où l'on observe de la tridymite, on observe en général une suroxydation des éléments ferrugineux des laves, effet dû, sans doute, à l'action exercée par l'oxygène de l'eau décomposée à haute température. » 17° Non-seulement la tridymite s'observe en abondance dans les laves préhistoriques de la falaise de Thera, on la trouve encore dans les laves récentes des Kaménis et particulièrement dans certaines variétés de laves de l'éruption de 1866. » VITICULTURE. — Sur le Phylloxéra issu de l'œuf cC hiver. Note de M. P. Boiteau. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Dans ma dernière Communication, j'annonçais à l'Académie que le Phylloxéra issu de l'œuf d'hiver se trouvait sur les feuilles, et qu'il était probable qu il devait y séjourner plus ou moins longtemps. Je fais connaître dans la présente Note les observations que j'ai faites depuis. Les insectes vus sur les feuilles sont moins nombreux aujourd'hui qu'au moment de l'édosion de l'œuf d'hiver. Beaucoup ont cherché à faire des galles sans pouvoir y parvenir. I-es feuilles portent les traces de leur passage, lesquelles consistent en des auréoles claires, tranchant sur le vert du parenchyme, et en quelques points rouges, situés dans leur intérieur, résultat des piqûres opérées. Sur cpielques feuilles, on trouve un ou deux insectes qui ont réussi à former des galles incomplètes, mais qui cependant paraissent leur suffire. « Ces galles ont la foime d'une cupule |)eu profonde; elles sont circu- laires, à bord brunâtre, et mesurent 1 uulliiuètre de duunelre. Le dessous ( ii44 ) de la feuille les accuse à peine, et leur bosselure figure la partie convexe d'un verre de montre. Dans certaines on trouve un insecte ayant fait sa première mue; il a acquis alors un plus grand volume, et ses dimensions mesurent de 4o à 60 centièmes de millimètre de longueur sur 25 à l\o de largeur; d'autres, moins avancés, mesurent de 3o à 4o centièmes de milli- mètre de longueur. La couleur des premiers est devenue plus claire, celle des seconds est brune. Il est à peu près certain que nous aurons des pontes clans ces galles imparfaites. » Que sont devenus ceux, en grand nombre, que j'ai rencontrés dans les premiers jours? Il est probable que, ne trouvant pas les feuilles à leur goût, ils les ont abandonnées pour aller sur les racines. Ils ne sont pas morts sur les lieux, car il m'a été impossible de constater la présence d'un seul ca- davre. » Malgré les recherches auxquelles je me suis livré, il ne m'a pas encore été permis de trouver des Phylloxéras de l'œuf d'hiver sur les racines. Le chiffre de ceux trouvés sur les feuilles n'étant pas en rapport avec le nombre d'œufs constatés sous les écorces, il est certain que beaucoup doivent avoir pris une autre direction. La constatation en est très-difficile, car on est obligé de les examiner tous au microscope avec un assez fort gros- sissement. Les nombreuses observations que j'ai faites ces jours derniers me permettent d'affirmer que le seul caractère distinctif se trouve dans le troisième article des antennes, qui est fusiforme et fortement affilé à son extrémité libre chez l'insecte issu de l'œuf d'hiver, tandis que, chez les aptères hypogées, il est plus ou moins fortement coupé en bec de flûte. J'ai remarcjué que souvent on trouve des individus qui ont ce troisième article plus ou moins fusiforme, avec coupe en biseau peu prononcée. Ces caractères seraient peut-être un indice de plus ou moins de dégénéres- cence, qu'il sera bon de vérifier dans les expériences ultérieures. » Chez certaines vignes américaines, les galles sont bien formées, et l'in- secte, qui a également mué, a une couleur plus claire, ce qui résulte de sa position dans l'intérieur d'une cavité presque close. Les galles de vignes américaines se forment très-vite. Dans le moment actuel, elles ont plusieurs millimètres de longueur; elles sont d'un rouge violacé, et leur bord circu- laire s'est rapproché de manière à se joindre en forme de lèvres, séparées par des poils entre-croisés. » Sur une feuille de 3 centimètres de diamètre, que m'a remise M. Lich- tenstein, et provenant des vignes de M. Laliman, j'ai pu compter douze galles très-bien formées et contenant chacune un Phylloxéra de 60 cen- ( i'45 ) tièmes de millimètre de longueur, ayant opéré une première mue, et d'une couleur très-claire. Examinés au microscope, j'ai reconnu en eux des pro- duits de l'œuf d'Iiivcr. » Le grand nombre que l'on constate sur les feuilles de ces vignes indique la prodigieuse quantité d'œufs d'hiver qu'il devait y avoir sous les écorces. » En observant sur des vignes américaines se prêtant à la formation des galles sur les feuilles, on pourrait plus facilement juger du nombre d'œufs déposés sur chaque pied par les sexués. » De ces observations encore incomplètes, il est permis de conclure, a priori, que le Phylloxéra ne vit qu'accidentellement sur les feinlles des vignes françaises, bien qu'il s'y porte en grande quantité dès sa naissance; que les galles qui forment les rares sujets qu'on y rencontre sont incom- plètes; que cependant la ponte doit s'y effectuer, et que les individus qui en proviennent doivent se diriger presque tous vers les racines, les feuilles étant encore moins propices, plus tard, à la formation de galles. » VITICULTURE. — Sw le Plijlloxera issu de l'œuf d'hiver. Note de M. LiCHTENSTEIN. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra). « Les Communications faites par M. Balbiani, relativement à l'éclosion de l'œuf d'hiver, dans les premiers jours du mois passé, m'ont engagé à me rendre à Bordeaux pour étudier sur place et en liberté les phases de la vie de ce nouvel insecte, et, grâce à l'obligeance de toutes les personnes qui s'occupent en Gironde de celte importante question, j'ai été très-vite mis en mesure de voir ce nouveau-né. » J'attends impatiemment que M. Balbiani nous en donne des caractères qui le distinguent du jeune puceron gallicole d'Amérique, car, f[nant à moi, je n'en trouve point, et je crois me retrouver en face du puceron des galles d'Asa Fitcli, de Shimcr, de Riley, de Westwood, etc., etc. » Tous ceux qui suivent l'éclosion de l'œuf d'hiver, et M. Boiteau eu tête naturellement, sont d'accord sur ce point, que le jeune puceron nou- veau-né se dirige sur les feuilles. Là on le trouve caché sous le duvet qui couvre la face supérieure de la jeune feuille qui embrasse encore le tendre bourgeon du raisin. » Mais ici, quoiqu'il ne m'ait été donné de suivre sa marche que depuis huit ou dix jours, il me semble t|ue la nature du cépage oppose aux at- teintes de l'insecte une résistance plus ou moins marquée. ( 1146 ) » Ainsi, sur le Clinton, tous les pucerons paraissent se trouver admirable- ment, ils développent au bout de très-peu de temps (vingt-quatre à qua- rante-huit henres) des auréoles très-visibles, claires, bordées de lèvres ve- lues qui vont en s'épaississant et englobent bientôt l'insecte en ressortant en dessous de la feuille comme une petite galle très-rouge, hérissée de pa- pilles. Le même fait a été déjà bien observé et longuement décrit par Riley. » Sur d'autres cépages d'Amérique (le Jaquet, par exemple), l'insecte ne se fixe pas sur les feuilles : il erre d'une nervure à l'autre; il ne meurt pas et grossit, quoiqu'il n'ait encore que quelques jours d'existence, mais il n'a pas l'air de se trouver aussi bien que sur les feuilles de Clinton. » Sur les feuilles des vignes françaises, ce petit animal cherche aussi à se fixer. Il picjue par-ci, par-là, mais aucune galle ne suit sa piqûre, et au con- traire, généralement, il brunit, se dessèche et meurt. » Je m'abstiens provisoirement de tirer aucune conclusion de ces pre- mières et hâtives observations, que je ne rends publiques que parce que le temps presse pour trouver encore ce nouveau-venu dans les bourgeons de la vigne. Il y est déjà excessivement rare. Cependant il serait à désirer qu'il fût trouvé et suivi par beaucoup d'observateurs. » A côté de ce puceron aérien, j'ai le regret de voir se confirmer ma théorie de la propagation souterraine des aptères parthénogénésiques pendant un très-long temps. Il m'a été donné de voir des racines dans un tube de verre où le Phylloxéra se reproduit depuis trois ans. Les pontes actuelles sont nombreuses et n'indiquent aucune dégénérescence de force reproductrice. » * VITICULTURE. — Sur la présence du Pliylloxe)-a dans tes vignes submergées. Note de M. Trocchaud. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) a Saint-Laurent d'Aigouze (Gard). >) Dans des vignes submergées (d'après les indications de M. Faucon), je n'ai pas trouvé un seul Phylloxéra sur les racines pendant les mois de mars, avril, mai et juin iS^S. A la fin de juillet, j'ai constaté la présence du redoutable insecte; en août, le nombre avait augmenté d'une façon con- sidérable, et l'invasion était complète en septembre. » M. Faucon croit que les Phylloxéras que nous retrouvons en automne proviennent des vignes voisines. ( i'47 ) » Lorsque le Phylloxéra attaque une vigne, une région, on constate d'abord des |)oints d'attaque [des lunes, taches d'huile) ; ce n'est guère que doux ans après que toutes les souches sont envahies. Chez nous, il n'en est pas ainsi : on ne trouve pas un seul Phylloxéra en juin sur les racines de nos vignes submergées, on en rencontre des myriades en septembre. M La découverte de MM. lîalbiani et Boiteau est très-importante, mais elle ne donne pas la solution du problème. Sans le secours de la submer- sion ou des snlfocarbonatcs, on ne débarrassera pas la souche de son re- doutable ennemi, car le Phylloxéra des racines se reproduit en assez grande quantité pour détruire nos vignes. » VITICULTURE. — Sur les effets produits par l'absence de culture à la surface du sol dans les vignobles attaqués par le Ph/lloxera. Note de M. J. François. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) et Ma méthode consiste à coujier les pousses de la vigne et à cesser toute culture à la surface, aussitôt que l'on observe les premières at- teintes du Phylloxéra. Elle a pour but de rendre plus difficile et plus lent le développement des radicelles, ainsi que la pénétration et le re- nouvellement de l'air à l'intérieur du sol. L'insecte, ainsi limité dans ses moyens d'alimentation et d'existence, est peu à peu atteint dans ses con- ditions de développement, par la privation prolongée de ressources ali- mentaires. » Selon la nature du sol, on activera ces moyens, soit en pilonnant la surface, surtout au pied des souches et au voisinage des gerçures et des fentes produites par la sécheresse, soit en semant à la surface du gazon, du fourrage ou toute autre plante propre à condenser le terrain de surface, à y entretenir la fraîcheur et, par suite, à diminuer le nombre et la profon- deur des fentes et gerçures du sol. » Ces mesures se compléteront, à la reprise de la culture de la vigne, par d'autres, telles que le provigiiage à pleine souche, le provignage Du- chéne, le partage des vignobles et leur aménagement eu damiers formés de parcelles, les unes en vigne, les autres en cultures diverses, disposées de manière à s'opposer à la marche envahissante du Phylloxéra par voie d'ob- stacle et d'isolement, en tenant compte de la direction des vents les plus permanents. » Ces |)roposilions reposent sur des faits que j'ai recueillis et fait re- C. K., ^8^6, i" Semestre. O . LXXXll, ^o 20.) ' 4^ ( 1148 ) cueillir en différents points des départements dn Midi, dont les vignobles ont été et sont ravngés par le Phylloxéra. » Un fait aujourd'hui reconnu, c'est que, une vigne une fois envahie, les ravages, toutes circonstances égales d'ailleurs, sont d'autant plus rapides que l'on travaille davantage la vigne à la surface. On sait d'ailleurs, depuis plusieurs années, que les vignes non travaillées sont atteintes avec moins d'intensité. Je n'ai fait aucune excursion dans des vignobles ravagés sans observer que le délaissement d'une vigne, soit par l'absence de culture à la surface, soit, dans quelque cas, par la coupe du bois de l'année, ten- dait à en ralentir la destruction, » Les faits à produire à l'appui de ce qui précède sont assez multipliés pour que l'on puisse en faire la base d'un mode cultural antiphylloxé- rique. » Je crois devoir citer comme exemple le fait suivant, qui m'a paru un des mieux caractérisés : » M. Auguste Ville, jjropriétaire à Orange, possède, à 7 kilomètres à l'est de cette ville, un vignoble appelé le Plan-Dieu, sis au territoire de Tra- vaillan, sur un des gradins de la berge gauche de la vallée du Rhône, à une altitude de 45 mètres au-dessus du fleuve. Sa contenance totale est de 60 hectares. Le Plan-Dieu a été attaqué par le Phylloxéra en 1868; le fait a été constaté par des membres de la Commission du Phylloxéra de Montpellier. » Eu 1868, il y eut une bonne récolle. Eu i86g, on continua le travail et l'on obtint un quart de la récolte moyenne. En 1870, la récolte fut nulle; on cessa tout travail de la vigne; on en arracha environ 52 hectares sur 60; 8 hectares furent conservés au Plan-Dieu pour ne pas anéantir tout le vignoble et pour suivre l'action dévastatrice. On ne fit aucune cul- ture à la surface. )' En 1871, il y eut, vers le i5 juin seulement, des pousses de 10 à 12 centimètres de longueur qui se flétrirent en juillet et disparurent au mois d'uoùt. » En 1872, il y eut des pousses de 20, 25 et 3o centimètres de longueur qui, venues dans les premiers jours de juin, disparurent en août. La vigne n'avait pas été travaillée depuis 1870. Le propriétaire, voyant sa vigne re- naître, fit pratiquer quelques provigiiages, en vue de remplacer les souches disparues sous les atteintes du Phylloxéra (environ la moitié des souches). Ces provignages furent faits en enfouissant tout le vieux Lois de souche à 4o centimètres du sol environ; ils ont eu pleine réussite. ( "49 ) » En 1875, les pousses dos souches anciennes furent de 3o à 5o centi- mètres, celles des provigiiagos de 60 ;'i 70 centimètres et au delà. On a obtenu un commencement de récolte en raisins de bonne qualité (vieux bois). On a continué les provignagos. En 18^4» on a obtenu un bon quart de récolte moyenne en vin de qualité. En 1875, on obtenait une demi- bonne récoite. Aujourd'hui (3o avril 187G), le Plan-Dieu, en grande partie rétabli, présente déjà des pousses qui promettent une bonne récolte moyenne. » J'i'.vais remarqué, dès 1873, que la marche envahissante du Phylloxéra paraissait ralentie par l'inlercalation, entre les pièces de vigne, de parcelles livrées à d'autres cultures. Ces parcelles intercalaires ont pour effet de produire un isolement plus ou moins complet des pièces de vigne. » M. L. La Selve adresse une Communication relative au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) L'auteur du Mémoiic |iortant pour épigraphe : « Travaillez, prenez de la peine (i);... » adresse une addition à ce Mémoire. (Renvoi à la Commission du grand prix des Sciences mathématiques. ) M. GiRAur.T adresse, pour le concours du prix Bréant, un Mémoire sur le traitement du choléra. (Renvoi à la Commission du prix Bréant. ) M. Saint-Vel prie l'Académie de vouloir bien comprendre parmi les pièces présentées pour le concours des prix de Médecine et Chirurgie (fondation Moutyon) le Traité clinique des maladies de l'utérus, qu'il a fait en collaboration avec feu M. Demarquay. (Renvoi à la Commission des prix de Médecine et Chirurgie.) M. nEl\osi:.MOXT adresse, pour le concours du prix Cuvier, deux Mémoires intitulés, le premier : « Études géologiques siu' le Var et le Rhône pen- dant les périodes tertiaires et (lualernaires » ; le second : « Considérations sur le delta du Var. » (Renvoi à la Commission du |irix Cuvier.) (i) Voir Comptei rvndus, séance du i'"' mai. )48- { ii5o ) M. Ch. Giradlt adresse plusieurs pièces, en partie manuscrites, pour le concours du prix de Statistique. (Renvoi à la Commission.) M. A. Brachet adresse, pour divers concours, plusieurs Mémoires con- tenant le résumé de ses travaux. (Renvoi aux Commissions qui sont chargées de juger ces concours.) CORRESPONDANCE. M. CoLLADON, nommé Correspondant pour la Section de Mécanique, adresse ses remercîments à l'Académie. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Un volume intitulé : « Cartes pour servir à l'intelligence de la France avec ses colonies, faisant partie de l'Atlas physique, politique, économique, par M. E. Levasseiir, Membre de l'Institut, i" fascicule. » ASTRONOMIE. — Ephéméïide de la planète (162); par M. G. Rayet. « Avec les observations des 21 et 28 avril, j'ai calculé l'éphéméride approchée suivante de la planète (162), découverte à Paris par M. P. Henry. J'espère qu'elle pourra être utile pour retrouver l'astre. (Minuit moyen de Greenwidi.) Ascension droite Déclinaison 1876. apparente. australe, h m s o / Mai 10 13.54.23 11.38,6 11 53.39 36,9 12 52.56 35,2 13 52.14 33,7 H 5i . 33 32,1 15 5o.53 3o,6 16 5o . 1 4 29 , 2 17 49-36 27,9 18 48.59 26,6 19 48.23 25,5 20 4: -48 24,3 ( "5i ) Ascension droite Déclinaison apparente. australe. h Di • 0 / 13.47. i5 11.23,7 46.42 22,4 46.11 21,7 45.4. 20,9 45.12 ao,3 44-44 >9.7 44->9 19.4 43.53 19.0 43.31 18,8 43. 8 18,6 187G. Mai 21. 22. 23. 24. 25. 26. 27. 28. 29. 30. PHYSIQUE. — Sur ta délermination de la température de solidification des li- quides et en particulier du soufre. Note de M. D. Gehnez, présentée par M. Pasteur. a La détermination de la température à laquelle s'effectue le passage d'un corps de l'état solide à l'état liquide, ou le passage inverse, présente, malgré son apparente simplicité, des incertitudes qui n'ont été dissipées que pour lui nombre de substances relativement restreint, même lorsque lechangement d'état se produit brusquement, c'est-à-dire lorsque le corps solide devient subitement liquide pour une variation infiniment petite de la température. La lenteur avec laquelle se produit la fusion d'un corps dans un bain à température constante peu supérieure au point de fusion et l'imparfaite conductibilité des substances qui permet à certaines régions du liquide d'atteindre des températures supérieures à celle de la partie non fondue ont conduit à substituer à la détermination du point de fusion celle, supposée identique, du point de solidification : seulement il arrive souvent dans ce cas que les mesures se trouvent faussées par suite des phé- nomènes de surfusion. On peut, comme je vais l'indiquer, utiliser ces phénomènes pour déterminer la température de solidification des li- quides avec une précision qui n'est limitée que par la patience de l'expé- rimentateur. » A cet effet, on met dans un tube de verre de 3 centimètres de diamètre, fermé à un bout, une quantité du corps solide telle, qu'à l'état liquide il forme une couche de 5 à 6 centimètres de hauteur; on dispose, suivant l'axe du tube, un thermomètre retenu par un bouchon et dont le réservoir, assez petit pour n'avoir sur la température du liquide ambiant qu'une in- fluence négligeable, descend jusqu'à quelques millimètres du fond du tube ;; ii52 ) sans le toucher; puis on détermine la fusion du corps en l'introduisant dans un bain d'eau ou de paraffine à une température de quelques degrés supé- rieure au point de solidification présumé. Lorsque le corps est enlièrement fondu, on amène le tube dans un bain à température constante inférieure à la température cherchée, et l'on attend que les indications de deux ther- momètres, l'un intérieur, l'autre extérieur, ne diffèrent que très-peu. On accélère ce résultat en faisant tourner le tube autour de son axe, ce qui ne provoque pas la solidification, à moins que dans ce mouvement le thermo- mètre ne frotte contre les parois du tube baignées par le liquide. Le corps étant ainsi à l'état de surfusion, on introduit par un deuxième trou du bouchon une fine aiguille de verre dont l'extrémité est recouverte d'une très-petite quantité de la matière à l'état pulvérulent, et l'on amène cette ex- trémité dans le liquide dont elle détermine aussitôt la solidification; pour activer le phénomène, on fait tourner le bouton autour de son axe, ce qui déplace la tige et promène cylindriquement les germes cristallins autour du thermomètre. On suit alors les indications de cet instrument qui atteint bientôt un maximum, lequel n'est sûrement pas supérieur au point de soli- dification, mais peut lui être inférieur. On recommence alors l'expérience en prenant pour température du bain ambiant le maximum précédent, et, en opérant de la même manière, on détermine la solidification du liquide : on trouve que le thermomètre s'élève à un maximum supérieur au précé- dent. Après deux ou trois essais de ce genre, on arrive à des températures qui ne diffèrent les unes des autres que d'une fraction de degré négligeable : on prend la température la plus élevée pour température de solidification de la substance, en lui faisant subir la correction provenant de ce que toute la tige du thermomètre n'est pas baignée par le liquide. » J'ai mis à profit la précision que comporte ce procédé, notamment pour éclaircir les diverses particularités que présente le changement d'état du soufre, et voici quels sont les principaux résultats auxquels je suis par- venu : » Le résultat le plus simple est celui qui est relatif au soufre insoluble dans le sulfure de carbone obtenu par épuisement de la fleur de soufre : la solidification de cette variété se produit à ii4°>3, quelle que soit la tem- pérature à laquelle on l'ait fondue; ainsi, dans toutes les expériences, je n'ai pas trouvé une différence supérieure à ^rr ^^^ degré entre la tempéra- ture de solidification du soufre qui a été porté à l'ébullition et celle où se solidifie le même corps qui n'a été chauffé qu'à 170 degrés et même à 121 degrés. ( ..'•>3 ) » Cette consl;uice dti [ioiiil de solidification ne se retrouve pas dans les mitres variétés. Pour le soufre octaédrique, la température de solidification est le plus élevée quand on a produit la fusion à la température la plus basse possible, par exemple à 121 degrés : dans ce cas elle atteint 1 17", 4; si l'on a porté le liquide à i44 degrés, elle n'est plus que de 1 13", 4; elle des- cend à 1 12°, 2 potu- le soufre maintenu cinq minutes à 170 degrés où il est très-visqueux et où, suivant les expériences de M. Berthelot, se produit le maximum de soufre insoluble; à partir de cette valeur, elle s'élève rapide- nient à 1 1^",'\, tcmpératine de solidification du soufre qui a été porté aux diverses températures comprises entre 200 et 447 degrés. Celle dernière valeur est sensiblement la même que celle qui correspond à la solidification du soufre insoluble. » Quant au soufre prismatique, la température de sa solidification dépend de son état antérieur. S'il provient du soufre insoluble, il se com- porte comme lui; cependant, lorsqu'on le soumet à plusieurs fusions et solidifications successives, en ne dépassant pas beaucoup la température de fusion, le point de solidification peut s'élever de plus d'un degré. De même, s'il provient de soufre octaédrique, son point de solidification dépend delà température à laquelle on l'a porté. Ainsi, lorsqu'il provient de soufre chauffé à 170 degrés, dont le point de solidification est 112", 2, et qu'il a été liquéfié vers 120 ou I23 degrés, la température de solidifica- tion s'élève graduellement à chaque fois, et, après un nombre de fusions et cristallisations suffisant, elle redevient égale à 1 17°,4- )) Le soufre mou, le soufre en fleur et le soufre en canons conduisent, comme on pouvait s'y attendre, à des résultats intermédiaires entre ceux que j'ai signalés pour le soufre insoluble et le soufre octaédrique, qui entrent tous deux dans leur constitution. » Ces particularités rendent compte de la diversité des nombres donnés pour température du changenuiil d état du soufre par des observateurs dont il n'y a pas lieu de mettre en doute l'habileté; elles font voir aussi combien sont tenaces les modifications qui résultent de la trempe du soufre puisqu'il faut, pour les faire disparaître, un nombre considérable de fusions el de cristallisations successives. » PiiYSlQUi:. — Sur tes s/iecires caloiifiques. Noie de M. Avmoxnkt, présentée par M. Oesains. « M. Dcsains, en 18G8, a montré : i" que, si l'on chauffe un corps à des températures différentes, l'accroissement d'énergie de son rayonnement ( ti54 ) porte et sur la partie lumineuse et sur la partie obscure; 2° que, si l'on considère les spectres calorifiques donnés par des sources différentes, le maximum d'intensité varie de position avec la nature de ces sources. M. Lecoq de Boisbaudran, en 1871, afait voir que, dans le spectre d'un métal, la raie la plus brillante était d'autant plus près de l'ultra-violet que la température de la source était plus élevée; il a montré aussi que certaine raie voisine de l'infra-rouge, visible à une température, cessait de l'être à une température plus haute, et qu'alors des raies non visibles primitive- ment vers l'ultra-violet le devenaient. MM. Briinner et Salet ont lait re- marquer que l'hydrogène et un certain nombre de métalloïdes donnaient avec des sources de nature différente des spectres différents. » Ayant eu la liberté de profiter des ressources du laboratoire dirigé par M. Desains à la Sorbonne, je me suis proposé : 1° de déterminer la distri- bution de la chaleur dans le spectre calorifique que l'on peut produire avec une lampe Bourbouze et un système réfringent en flint; 2° d'étudier les variations de ce spectre avec la température de la source; 3° enfin d'étu- dier de même les spectres d'absorption de divers corps et leurs variations avec la température de la source. » Dans toutes mes expériences, les appareils ont toujours conservé leurs positions primitives. » La lampe employée est essentiellement formée d'un bec Bunsen que surmonte un cylindre en toile de platine, fermé à sa partie supérieure. Dans ce cylindre se fait la combustion de gaz d'éclairage et d'air donné par une trompe; la tension de cet air est mesurée par un manomètre. Pour avoir des températures différentes et fixes, il suffit de faire varier la ten- sion de l'air arrivant à la lampe et d'amener à cette dernière la quantité de gaz nécessaire pour lui donner le maximum d'éclat, qui correspond tou- jours à son minimum de sonorité. A ce moment la combustion paraît avoir lieu dans le cylindre seul. >> Pour estimer ces diverses températures, un actinomètre thermo-élec- trique est situé à 65 centimètres de la lampe. Les températures sont non pas mesurées, mais définies par la différence des positions d'équilibre de l'aiguille du galvanomètre et quand l'actinomètre reçoit de la chaleur de la source et quand il n'en reçoit pas. » Ces différentes sources vues au spectroscopc à un prisme donnent des spectres continus. » Dans mes expériences, j'ai tantôt opéré par la méthode ordinaire des impulsions, tantôt par une méthode différente et dans laquelle on n'observe ( 1155 ) que des positions d'équilibre définilives. Je reviendrai ultérieurement sur celle iioiivello manière d'opérer. » Pour le moment, je me bornerai à indiquer un certain nombre de ré- gullats. » J'ai reconnu facilement d'abord que le maximum se rapproclie de la partie la moins réfrangiblo du spectre à mesure que la température de la source s'abaisse. J'ai vu, en outre, que, dans ce cas, les courbes repi ésenta- tives ties résultats, tout en s'abaissant, glissent, sans se déformer, dans le même sens que le maximum. » Puis, j'ai partagé les spectres étudiés en quatre portions définies par les distances angulaires du ronge extrême à chacune de leurs limites et, prenant les rapports des quantités de chaleur de chacune de ces parties à la quantité totale de chaleiw du spectre considéré, j'ai obtenu les résultats consignés aux tableaux suivants : TABLEAn I. — Méthode des impulsions. Tcmpiraluios mcsuri'i's par l'actinomètre. ( = 10. f=8,2. l = -,2. t=3,i. o , 0 / — 1.24 il o.iG... 0,088 0,042 o,o3i o 0.16 à 1.3(3... 0,443 0,441 0,433 0,307 1.36 à 2.56... <>,îo4 o>4'9 0,435 0,528 2.56 à 4-ï6-.. 0,064 o,og8 0,101 0,164 0,999 1,000 0.999 o>999 » I.e platine commence à fondre quand l'actinomètre donne 10, 3. » Prenant les rapports des quantités de chaleur mesurées par la pile à celles mesurées par l'actinomètre, on a, pour les températures 10; 8,2; 7,2; 3,2, les rapports f), 14 ; 5,86; 5,77; 4,38. Tableau II. — Méthode des températures fixes. Intervalles. -o°44' i 0.16 à 1.36... 1 . 36 à ?. . 56 . . . 2 . 56 à 4 • ' 6 . . . ".999 0-999 ">99'^ "'99^ o>999 » Si l'on prend les rapports des quantités de chaleur répandues dans ht partie lumineuse aux quantités totales répandues dans le spectre, on a, C.R., 187G, 1" SemeJ(rc. (T. LXXXll, N» 20.) l49 Températures mesurées par raetinométre. 9,5. -.1. 0,0. 4.«- /,,0. o,o56 o,o52 0,045 0,024 0,02.4 0,445 0,420 0 ,4o6 0,394 o,3S8 0,400 0,427 0,433 0,464 0,453 0,098 0, 100 0,1 14 0 , 1 I (j 0,1 34 ( ii56 ) pour les températures précédentes, les nombres o,o3o; 0,022; 0,012; o,oo3; o. » Prenant, comme précédemment, les rapports des quantités de chaleur indiquées par la pile à celles indiquées par l'actinomètre, ou a les nombres 7,09; 5,7/); 5,53; 5,24; 5,02. M Les lablenux I et II montrent les variations du li distribution de la chaleur dans le spectre avec la température, et l'on en déduit que le flint devient moins diathermane quand la tempéi ature s'abaisse. » Enfin, en interposant sur le trajet des radiations de la source de l'iode eu dissolution dans le chloroforme, j'ai reconnu que les minima, dont nous avions antérieurement reconnu l'existence, éprouvent tous des déplace- ments parallèles à mesure que la température s'abaisse. » Le tableau suivant vérifie ces assertions : Wininiuni Températures. n, b, c, g, 8 1 .20 à I .24 I .40 à I .44 2.00 à 2.04 g, 5 I .24 ■> ' -2-8 1 .44 ^ ■ -4^ 2.04 à 2.08 4,5 1.40 à 1-44 ^.10 à 2.24 4 1.44 à 1.48 2.04 à 2.08 2.24 à 2.28 3,8 1.48 à 1.52 2.28 à 2.32 » J'ai remarqué aussi que la dissolution précédente devient plus diather- mane quand la température s'abaisse. » Je continue à étudier les spectres d'autres corps, et je reviendrai, en parlant d'eux, sur ce dernier sujet. « CHIMIE. — Sur la présence du sélénium dans l'argent d'affinage; par M. H. Debray. « On trouve depuis longtemps déjà, et d'une manière assez fréquente, des lingots d'argent d'affinage au litre élevé de 998 à 999 millièmes, qui se prêtent mal à la confection des alliages industriels. C'est surtout pour l'alliage à 950 millièmes (premier lilre) que la mauvaise qualité de cet argent apparaît de la manière la plus manifeste. Les barres ou lames de premier titre (orfévri-rie et médailles) sont aigres et huileuses; travaillées avec plus ou moins de peine, elles donnent des surfaces recouvertes de points grisâtres que le polissage fait diflicilement disjiaraiire et qui repa- raissent toujours sous la dorure. Pendanl la fusion des métaux, argent et cuivre, qui constituent l'alliage, il se produit une ébuUition assez vive avec (1.57) projection île matière, même quand on opère, comme d'habitude, sous une couche de poussier de charbon. » Cet argent ne présente d'ailleurs aucun caractère spécial à l'essai, il ne contient pas trace de soufre, toujouis facile à reconnaître par la voie humide (i). Ce n'est donc pas à la présence de cet agent (ju'il faut attribuer les propriétés fâcheuses que je viens d'énuinérer; elles sont dues, comme on va le voir, à la présence du sélénium, dont on n'avait pas jusqu'ici signalé l'existence dans l'argent d'affinage. o Pour reconnaître la présence de ce corps dans cet argent, on en dissout à chaud loo grammes dans l'acide à 34 degrés B. qu'emploient les essayeurs; l'or qui existe toujours en petite quantité dans l'argent d'affinage reste sous forme de flocons noirâtres assez dens(S que Ton t.épare de la solution d'azotate d'argent. On précipite celle-ci par l'acide chlorliydrique et l'on évapore ensuite à siccité et sans trop chauffer le liquide acide, filtré ou bien éclairci. Le sélénium se trouve alors dans le résidu à l'état d'acide sélénique; on le fait bouillir avec quelques gouttes d'acide chlurhydrique pour le transformer en acide sélénieux, et l'on ajoute alors à la liqueur ainsi obtenue une solution d'acide sulfureux qui réduit, surtout à chaud, l'acide sélénieux et donne, dans ces circonstances, un précipité ordinairement noir de sélénium, facile à laver et à caractériser. » Si, au lieu d'employer l'acide à 34 degrés B., comme on le fait toujours dans les essais d'argent, on se sert d'acide très-dilué (de lo à i5 degrés B ), on obtient un dépôt de petites lamelles cristallines grisâtres, d'apparence mélallicpie, et qui sont constituées par du séléniure d'argent peu altaepiable par l'acide étendu, mais facilement soluble dans l'acide concentré. .1 ai constaté, de l'une ou de l'autre manière, la présence presque constante du sélénium dans l'argent affiné. » L'aigent fin de coiq)elle ne contient et ne peut évidemment contenir de sélénium; mais, si on lui en ajoute même de petites quantités, il perd la propriété tpi'il a de doinier des alliages ductiles et malléables, faciles à polir. Ainsi, en projetant dans un creuset, où l'on avait fondu 6''8,5oo d'ar- gent fin de coupelle, G grammes de sélénium, on a obtenu un métal qui s'est comporté comme un mauvais argent d'affinage, quoiqu'une quantité notable de sélénium se fût vaporisée dans l'expérience, à causedela légèreté (i) L'argent sulfuré donne, quand on le dissout dans l'acide des essayeurs [i\ 34 degrés B.), un résidu noir qu'on dissout d'oidiu.iirc eu ajoutant de l'acide sulfurique à l'essai, ce qui le distiii^ut:' de l'ar, dont il difrère d'ailleurs par l'aspect. j49.. ( ii58) relative de ce corps qui reste à la surface de l'argent fondu. Une quantité de sélénium nolablcment inférieure à j^'^^ suffit donc pour empoisonner l'argent. » On saisit niainlenant la cause de l'ébuUition produite par l'argent sé- léuié quand on l'allie avec le cuivre, qu'on emploie toujours à l'état de cuivre rosette. Ce métal contient une petite quantité d'oxygène, qui déter- mine dans toute la niasse fondue une production d'acide sélénieux, gazeux à cette haute température. I.e charbon qui recouvre la surface de l'alliage n'empêche pas celte réaction intérieure, et si on coule le métal avant que l'oxygène du cuivre rosette ait complètement réagi sur le sélénium, ce qui est assez long, on obtient nécessairement un métal huileux. Les taches su- perficielles sont dues à des lamelles de séléniure d'argent disséminées dans toute la masse de l'alliiige. » L'origine du sélénium est facile à trouver : si quelques lingots venant des centres de production de l'argent en contiennent quelquefois, c'est sur- tout l'acide sulfurique employé dans l'affinage qui l'y apporte. On se sert, en effet, d'acide provenant de pyrites qui semblent contenir depuis un cer- tain temps plus de sélénium qu'autrefois et fournissent un acide sulfurique contenant des quantités notables d'acide sélénieux (i). On fait bouillir l'al- liage ternaire d'or, d'argent et de cuivre que l'on veut affiner avec une bien plus grande quantité d'acide qu'd n'est théoriquement nécessaire pour transformer l'argent et le cuivre en sulfates qu'un excès d'acide seul peut tenir en dissolution, et lorsqu'on déplace l'argent de cette dissolution acide par le cuivre, on précipite en même temps que l'argent la presque totalité du sélénium. » Les affiueurs ont donc un grand intérêt à n'employer que de l'acide sulfurique exempt de sélénium; en tout cas, comme ce corps est facilement oxydable, il est toujours facile de l'éliminer en fondant l'argent précipité par le cuivre dans une atmosphère oxydante ou en présence de nitrate de potasse ou de soude. » (i) Pour reconnaître que l'acide sulfurique contient du sélénium, on l'élend de quatre fois son volume d'eau et l'on ajout* une solution concentrée d'acide sulfureux à la liqueur dé- cantée ou filtrée. On chauffe ensuite vers 80 degrés : il se forme un précipité ordinairement rouge de sélénium divisé. ( "59 ) CHIMIE VÉGÉTALE. — Rccherclies chimiques sur la végéUition (suite). Fonrlioiis desfeiiUlcs. Oriijine du carbone. INIémoire de jM. B. Core.vwi.ndek, présenté par M. Peligot. (Extrait par raulcur.) « Un éminent pliysiologiste, Th. de Saussure, a démontré, au commen- cement du siècle, que les feuilles des plantes confinées dans une atmo- sphère piivée d'acide carbonique s'allèrent rapidement et meurent si l'on persiste à les maintenir dans ce milieu défavorable. i> De Saussure opérait sur des piaules qu'il f.iisait végéter dans l'eau, et il plaçait sous la cloche où elles se trouvaient une certaine quantité d'eau de chaux pour absorber l'acide carbonique émanant de leur respiration. » J'ai replis ce sujet en 1869, en opérant sur des végétaux maintenus dans des conditions normales. » Parmi les nombreuses expériences que j'ai faites à cet égard, je citerai la suivante : » Le 25 avril, j'ai introduit dans un ballon tubidé une branche de jeune figuier dont le tronc avait environ i centimètre de diamètre. Cette branche portait des feuilles à peine ouvertes et des bourgeons. J'ai fait traverser en- suite ce ballon, sans interruption, par un courant d'air pur à l'aide d'un aspirateur, afin d'enlever l'acide carbonique produit par ces jeunes organes, pendant la nuit ainsi que pendant le jour (1). » La branche qui était enfermée dans le ballon ne fut pas séparée, bien entendu, du figuier qui végétait avec \igueur dans une terre conve- nable. » Le G juin suivant, les feuilles qui étaient en dehors du ballon avaient acquis leur dévelo[)pement normal; au contraire, celles que j'avais privées totalement d'acide carbonique commençaient à s'altérer et elles étaii-nt res- tées fort petites. » D'après celte expérience et celles qui ont été effectuées antérieurement par de Saussure et par d'autres observateurs, on est autorisé à conclure que, pour soutenir leur existence, les feuilles des plantes doivent absorber de l'acide carbonique par leur surface extérieure. » Poursuivant mes recherches trois années plus lard, j'ai voulu savoir si l'on obtiendrait les mêmes résultats en faisant l'expérience précédente (i) J'ai prouve antérieurement (^ue les bourgeons, les jeunes feuilles exilaient de l'acide carbonique, même lorsqu'ils sont exposés à la lumière. Ce plu nomène ctsse d'clre apparent lorsque les feuilles soiii plus développées. ( ii6o ) sur des arbres de grandes dimensions, portanl beaucoup de branches char- gées de feuilles. » Je ciler.ii, entre autres, une de mes expériences qui a été effectuée sur un marronnier ay;int 5 à 6 mètres d'élévation. » Le i6 mars 1872, j'introduisis dans un grand ballon à trois tubulures l'extrémité d'une branche de ce marronnier, qui portait unbourgeon encore fermé, et je fis traverser sans interruption ce ballon, dont les tubulures étaient parfaitement closes, par un courant d'air qui avait été lavé dans une dissolution de potasse caustique. Le bourgeon s'épanouit régulièrement; il donna lieu à une production constartte d'acide carbonique qui cessa, pendant le jour, lorsque les feuilles furent entièrement étalées. Ici je con- statai des résultats différents de ceux qui précèdent. Contrairement à ce qui s'était passé dans l'expérience sur le jeune figuier, les feuilles confinées ne Jurent pas arrêtées dans leur développemenl ; favorisées, dans l'intérieur du ballon, par une tem|)érature plus élevée, elles s'accrurent avec rapidité, et, lorsque je mis fin à l'expérience, elles étaient sensiblement plus avancées que celles qui, ayant végété à l'air libre, avaient pu s'approprier l'acide carbonique de l'atmosphère. » Il faut conclure de ces dernières observations que non-seulement les feuilles des végétaux peuvent acquérir du carbone par leur surface, mais qu'elles ont aussi la propriété de s'assimder le carbone contenu dans l'acide carbonique qui circule dans leurs tissus. Une expérience de de Saussure con- firme cette fonction. Cet observateur a vu que, lorsqu'on enferme un rameau feuille attenant à un arbre en pleine végétation dans un ballon plein d'air privé d'acide carbonique, cet air s'enrichit bientôt en oxygène sous l'influence des rayons lumineux. » PHYSIOLOGIE COMPARÉE. — Sur le cœur des Crustacés. Note de M. Dogiel, présentée par M, Cl. Bernard. « J'ai mentionné, dans ma précédente Communication, que j'aurais à dire quelques mots sur les mouvements du cœuf des Crustacés; voici ce dont j'ai pu me convaincre à ce sujet. Dès que la carapace d'une Langouste est enlevée, on remarque les mouvements du cœur, qui sont encore mieux visibles lorsque la partie du tégument qui recouvre cet organe est enlevée. Immédiatement après cette opération, le cœur se contracte de douze à vingt fois en une minute; d'abord cette contraction est lente, mais elle s'accélère ensuite peu à peu. Si l'on ouvre le cordon ganglionnaire et si ( i>6, ) l'on suit en même temps les mouvements du cœur, on peut voir qu'en irritant ce cordon par l'électricilé le mouvement du cœur se ralentit et s'arrête en diastole, pendant un temps dont la durée dépend de la force de l'excitation. » Ou obti/nt le même arrêt du cœur en diastole, si, au lieu d'exciter le cordon ganglionnaire, on cxeite la partie périphérique du ptricnrde à l'en- droit où les faisceaux musculaires se continuent avec les ligaments du cœur; mais, si l'on excite au moyen de l'électricité le cœur lui-même, il s'arrête en systole pendant un temps dont la durée est aussi déterminée parla force du coiu-ant. Cependant, dans ce cas, si l'on agit jiar un cou- rant éleclrique interrompu trop fort, ou observera, au lieu de la systole, une accélération des battements du cœur. Ce fait doit être expliqué par une excitation simultanée du cœur et des muscles du péricarde. » Celle assertion peut être jusiifiée parce fait, qu'aj^rès luie excitation plus ou moins forte par le courant interrompu du cœur séparé du corps, on obtient uniquement le tétanos. Le caractère d'une semblable contrac- tion tétanique du cœur prouve aussi que cet organe de la Langouste, étant mis à nu, peut être considéré comme cette espèce de muscle que M. Kan- vier nomme muscle rouge. En comparant la courbe obtenue par les con- tractions du cœur séparé du corps de la F.angouste avec celle d'une con- traction nmsculaire delà queue du même animal, on verra que toutes les deux ont le même caractère. » On peut donc conclure, de tout ce qui vient d'être dit, que le système nerveux influe sur l'arrêt du cœur dans la diastole et que cette action dé- pend justement du système nerveux. Les nerfs qui se trouvent eu rapport avec les uuiscics du péricarde délerminent les contractions de ces der- niers. Donc les faisceaux musculaires du péricarde doivent être considérés comme agissant en sens inverse sur les muscles du cœur même; ce sont des dilatateurs qui correspondent aux ailes du cœur des Insectes. En con- sidérant le cercle restreint que présente la circulation très-incomplète, la structure spéciale du cœur de la Langouste et les propriétés du suc même qui circule dans le corps des Crustacés, je puis présumer que ces animaux, pareillement aux Insectes [Corel/ira plumicornis), n'ont pas une circulation analogue à celle des Vertébrés; il faut donc considérer le sang des Crus- tacés comme une lymphe <>t leur cœiu' conuîie un cœur lymphatique, dont les mouveuicuts dépendent de l'action que le système nerveux exerce sur les éléments musculaires. » ( IlG2 ) PHYSIOLOGIE. — Les membres de la Snlamaiulre arjualique bien extirpes ne se régénèrent point. Note de M. Philipeaux, présentée par M. Cl. Bernard. « J'ai montré à l'Acadéuiie, le 20 novembre 1866, des Salamandres aquatiques auxquelles j'avais extirpé complètement, deux ans auparavant, le membre antérieur avec les os basibures, et chez lesquelles il ne s'était fait aucune reproduction, même rudimentaire, des diverses parties de ce membre; j'avais conclu, à cette époque, que toutes les fois qu'on enlève sur une Salamandre aquatique les os de l'épaule d'un même côté, ce mem- bre ne se régénèie pas. » Un physiologiste que la Science a perdu récemment, Legros, après avoir répété mes expériences, avait été conduit à dire que ma conclusion était trop absohie; à l'appui de cette assertion, il montrait à la Société de Biologie des Salamandres aquatiques auxquelles il croyait avoir extirpé complètement un des membres antérieurs, et chez lesquelles on voyait ce membre en voie de totale reproduction. Legros m'avait aussi fait voir ces Salamandres, ainsi que les membres extirpés; à la vue de ces membres, j'avais cru pouvoir lui dire que, certainement, les os basilaires n'avaient pas été complètement enlevés et que c'était là la seule cause de la diffé- rence de nos résultats. M. le professeur Robin a communiqué les expé- riences de Legros à l'Académie des Sciences; je crus devoir, dans une Note adressée aussi à l'Académie, maintenir l'exactitude de la conclusion que j'avais tirée de mes premières expériences. Je répétai néanmoins ces expériences. » Le i" juillet 18741 j'extirpai le membre antérieur et les os basilaires sur vingt Salamandres aquatiques et je tis nourrir ces animaux. Or, six mois après, je constatai, non sans surprise, que le membre antérieur en- levé était entièrement reproduit chez l'une des Salamandres, et que, chez une autre, il y avait un rudiment de reproduction de ce membre. Chez les dix-huit autres Salamandres, il n'y avait pas la moindre tendance à la régénération. Je pensai donc que, sur deux des vingt Salamandres mises en expérience, j'avais dû laisser en place une petite partie des os basilaires. » Je refis la même expérience, le 2 janvier 1876, sur vingt autres Sala- mandres, en m'appliquant cette fois à pratiquer une extirpation absolu- ment totale, et je fis nourrir avec soin ces animaux. Aujourd'hui, ces Salamandres sont opérées depuis plus d'un an; le membre enlevé ne s'est reproduit chez aucune d'elles, même d'une façon rudimentaire, { ii63 ) » J'étais donc jusqu'à un ccriaiii point confirmé dans la supposition que m'avait suggérée la série d'exjjériences faites le i'' juillet 187:^. » Il fallait, toutefois, démontrer nellemeiU l'exactitude de cette suppo- sition. Pour cela, j'ai pratiqué de nouveau l'exlirpalion du membre an- térieur sur vingt Salamandres aquatiques, le 1" juillet 1875; mais, tout en enlevant le scnpulum, j'ai laissé en place un très-petit fragment. Or, sur seize de ces Salamandres, le membre antéiieur enlevé s'est reproduit et même complété cluz la plupart d'entre elles. Il est probable que la ])etite partie du scapulum laissée sur les quatre autres Salamandres aura élé détruite ou éliminée pendant le travail de cicatrisation de la plaie. » Les expériences ne peuvent laisser aucun doute dans l'esprit des pliysiologistes ; elles prouvent évidemment que j'étais dans le vrai, en af- firmant qu'un membre antérieur enlevé chez une Salamandre aquatique avec les os basilaircs ne se reproduit point; elles démontrent aussi qu'il suffit de laisser en place une parcelle du scapulum, pour qu'il puisse se faire une régénération complète du membre extirpé. » Ces expériences ont élé faites dans le laboratoire de M. Cl. Bernard, au INIuséum d'Histoire naturelle. » BOTAiNiQUE, — De la signification du filet de l'ctamine. Note de M. D. Clos. « L'étamiue est de tous les organes floraux celui qui s'éloigne le plus de la feuille : c'est aussi celui dont la signification est encore la plus incertaine. Il semblait naturel de comparer le filet au pétiole, l'antlière à la lame de la feuille ; cette interprétation, déjà ancienne, se trouve reproduite dans plusieurs traités modernes de Botanique didactique, » J'ai cherché à montrer, en 1866, dans un travail inlilidé la Feuille florale et V Anthère, qi'f, du moins dans la plupart des cas, l'anthère est un organe auquel rien ne correspond dans le limbe soit de la feuille soit du pétale. » La comparaison d'un grand nombre de faits m'a appris que le filet slaminal, loin d'être l'analogue du pétiole, représente ordinairement, dans les dicolylédons polypétales et dans les monocotylésà périanihe polyi'hylle pétaloïde, la nervure ou la porlion médiane des [)élales. Les arguments sont nombreux en faveur de cette thèse : » 1° Que de plantes ne pourrail-on pas citer, indépendamment des C. R., iB-O, i«f Semcttrc. (T. LXXXll, N» 20.) ' 5o ( iiG/, ) Caryophyllées et des Tropœolées, où l'on constate un rapport inverse de longueur entre les filets et les pétioles ? » 2° On voit figurés dans plusieurs ouvniges élémentaires les pétales in- térieurs des Nymphéas se rétrécissant de plus en plus pour former les filels, au sommet desquels l'anthère se montre d'abord ponctiforme et comme un organe indépendant. Le phénomène inverse, l'élargissement du filet, avec disparition de l'anthèrf, pour former la lame du pétale, s'ob- serve dans la diiplicature de la Rose. » 3° Il est des plantes (Ficoïdes, /Eonium ciiialum, Grecnovia aurea, etc.) où les pétales, très-étroils, ressemblent aux filets; il en est d'autres où les filels élargis ont la plus grande analogie avec les pétales [Jlbucea, Eriosper- miiin, plusieurs espèces du genre Ail, etc.). » Si le filet est sans rapport avec le pétiole de la feuille, s'il représente une bande longiludinale étroile du milieu du pétale sessile, est-il du moins l'analogue de l'onglet dans les pétales longuement onguiculés', tels que ceux de la plupart desSilénées, des Crucifères, etc.? Deux arguments plai- dent en faveur de cette assimilation : d'une part, l'onglet ne diffère guère de la lame que par la nervation; d'autre part, une anomalie de Saponaire a montré une anthère occupant sur le pétale la place des deux écailles qui surmontent l'onglet. » CRISTALLOGRAPHIE. — Sur le sfslème cristallin de plusieurs substances présentant des anomalies optiques. Théorie des assemblages cristallins. Explication du dimorptdsme. Note de 'J. Esi. Mallakd, présentée par M. Daubrée. « Des observations crislallographiques que j'ai eu l'honneur de présen- ter à l'Académie dans une de ses dernières séances, on peut déduire, je crois, que les anomalies optiques signalées depuis longtemps dans un grand nombre de cristaux, et |;our lesquelles Biot avait créé l'hypothèse de la polarisation lamellaire, s'expliquent très-simplement en supposant que ces cristaux sont des édifices formés par un réseau cristallin, unique, mais pre- nant des orientations variées. )> Ces enchevêtrements intérieurs, que dissimule la régularité de la sur- face polyédrique extérieure, ne se font point au hasard. Ils sont soumis à des règles très-simples qu'il est aisé de déduire des lois générales de la cris- tallographie. » Disons tout d'abord qu'ils ne semblent possibles que dans les cas, re- marquablement nombreux, où le réseau cristallin s'approche d'un certain ( m65 ) degré de symétrie, sans l'atteindre rigoureusement, c'est-à-dire possède ce qu'on appelle une forme primitive limite. » Supposons, pour fixer les idées, un n'-seau orthorlionibicpie dont les axes horizontaux a el b sont presque égaux entre eux, l'axe vertical c étant quelconque. Le réseau étant placé dans une position, que je dé- signe par A, telle que l'axe a soit parallèle au plan de la figure, je le fais tourner de 90 degrés autour de l'axe c. Il vient prendre inie nouvelle position, que je désigne par B, dans laquelle l'axe b est veiui remplacer a, et réciprotpicment. » Or il résulte évidemment de la quasi-égalité des axes rt et Z> que les deux réseaux A et B, très-peu différents l'un de l'autre, peuvent être assimilés aux réseaux de deux substances isomorphes. Ils seront donc aptes, comme ces derniers, à s'associer entre eux, à se combiner en quelque sorte en toutes proportions, sans que la cristallisation en soit troublée. » Si, au lieu de partir d'un réseau presque carré, nous étions parti d'iui réseau orthorhombique de 120 degrés, nous aurions trouvé trois posi- tions A, B, C du réseau, obtenues en donnant au premier deux rotations successives de 120 degrés autour de l'axe vertical. Les matériaux de l'édi- fice cristallin seraient alors de trois natures différentes. » Si la symétrie du réseau est presque cubique, les phénomènes seront différents, suivant que la symétrie réelle du réseau sera quadraticpie, ter- naire ou binaire. Dans le premier cas, il y aura trois positions possibles du réseau correspondant aux trois axes quaternaires du cube; dans le deuxième cas, il y en aura quatre correspondant aux quatre axes ternaires; dans le troisième cas enfin, il y en aura six, correspondant soit aux six axes binaires, si l'angle de rhombc de la base de réseau est voisin de 70" 32', soit aux trois axes quaternaires, si l'angle de ce rhombe est voisin de 90 degrés. » Je n'entrerai pas dans une discussion plus complète des divers cas que peuvent présenter les édifices cristallins formés par les réseaux à symétrie limite. 11 me suffit d'avoir montré quelle est la raison d'être de ces édifices et à quelles lois générales ils sont soumis. Il reste d'ailleurs quelque chose d'indéterminé et de variable: c'est le mode d'emploi des matériaux dont la nature peut disposer pour ces singulières constructions. Tantôt les réseaux différemment orientés seront enchevêtrés irrégulière- ment, ainsi que cela alieupour l'amphigène ; tantôt ils se gron|)eront en cris- taux iuxta|)0.sés et plus ou moins nettement séparés, connue on le voit dans l'arragonite, le sulfate rhombique do potasse, la boracite, etc.; tantôt ces i5o.. ( ii66 ) cristaux juxtaposés se pénétreront dans des zones plus ou moins larges tout le long de la surface de séparation, comme on le voit dans l'apophyl- lite, l'idocrase, etc. On conçoit enfin que le mélange des réseaux pourra devenir tellement intime qu'il ne sera plus possible de constater expéri- mentalement l'enchevêtrement auquel le cristal doit sa formation. Celui-ci paraîtra formé par un réseau simple. » Mais, dans tous les cas, l'édilice cristallin, formé par la combinaison d'un ou de plusieurs réseaux isomorphes, sera soumis aux lois bien connues de semblables combinaisons. Le polyèdre qui limite extérieurement le cristal sera intermédiaire entre ceux qui conviendraient à chacun des ré- seaux combinés, en se rapprochant davantage de celui qui se rapporterait au réseau dominant. Les inclinaisons mutuelles des faces de ces polyèdres seront donc variables d'un échantillon à l'autre, suivant les proportions des réseaux isomorphes associés. » J'ai constaté en effet, ainsi que l'avait indiqué Breithaupt, que les angles des faces des pyramides ne sont constants ni dans l'idocrase ni dans l'apophyllite. Les cristaux d'amphigène présentent des variations analogues, qui les éloignent ou les rapprochent plus ou moins de la symétrie quadra- tique. M. Schrauf a constaté de même, dans les cristaux de brookite, des variations d'angles telles, qu'd a été conduit à |n-oposer, pour cette sub- stance, trois formes primitives différentes. » Les particularités géométriques que présentent les édifices cristallins formés par les réseaux à symétrie limite sembleront donc conduire à rap- porter ces réseaux à des formes primitives différentes d'un échantillon à l'autre et plus encore d'une localité à l'autre. Mais, ])armi tous les édifices cristallins possibles, il y en aura en général deux dont l'importance sera toute exceptionnelle. » L'un sera constitué par le réseau fondamental ne prenant qu'ime seule des orientations possibles; le polyèdre limite ne présentera alors que la symétrie propre au réseau. Le second édifice sera formé au contraire par le mélange plus ou moins intime et eu proportion à peu près égale des réseaux différents correspondant aux diverses orientations possibles du réseau fondamental. Le polyèdre limite réalisera alors, d'une façon à peu près complète, la symétrie dont le réseau ne fait qu'approcher. La sub- stance présentera donc, en apparence, deux formes primitives incompa- tibles, quoique voisines l'une de l'autre. » Telle est l'explication générale que je propose du phénomène du (limorplnsme. ( 'i67 ) » La conclusion principnle qui se dc-gagerait de mes observations serait donc ce principe, formulé jriilis par Ilaùy et auquel la scionce reviendrait après un long détour : » Une même substance ne pcul joi nier qn'uii seul réseau ci'istallin, ou, en employant le laugage d'Haiiy, ne pcul avoir cju une seule forme primitive. » Il est bien entendu que deux substances chimiquement isomères doivent être regardées comme réellement différentes. » Cette conclusion ne saurait être directement démontrée par l'obser- vation que dans un ])etit nombre de cas. Je crois que l'induction et l'ana- logie suffisent pour la faire admettre là même où l'observation devient inqiuissantc. » MINÉRALOGIE. — Sur un nouvemi minerai des Pyrénées. Note de M. E. Beu- TKAXD, présentée par M. Des Cloizeaux. « 3'ai reçu dernièrement de la mine de manganèse d'Aderviellc, vallée du Louron (Hautes-Pyrénées), grâce à l'obligeance de M. ('osteau, ingé- nieur, différents minéraux dont quelques-uns méritent d'être examinés attentivement. » Je ne parlerai aujourd'hui que d'un silicate hydrate de protoxyde de manganèse, constituant une espèce minérale nouvelle que je dédie à M. Friedel. » La Fricdelite cristallise dans le système rhomboédriquc; elle offre tin clivage très-net perpendiculairement à l'axe principal; transparente en lames minces, elle est fortement translucide dans la masse. Double réfrac- tion énergique à un axe négatif. Couleiu- d'un rose carmin, plus foncée que celle de la rhodonile; poussière d'un blanc rosé. Dureté 4,75. Den- sité 3,07. Facilement fusible en verre noir; donne de l'eau dans le tube; se dissout facilement en faisant gelée dans l'acide chlorhydrique; manifeste les réactions de manganèse. » La moyenne de plusieurs analyses a fourni : Silice 36 , 1 ?. Protoxyde de many.inùsc avec 1111 peu do lir. 53, o5 Magnésie et cliaut ?. ,96 Kaii 7 > î^7 100, no » Le minéral se présente sous deux aspects différents, soit en masses ( fiG8 ) à structure saccharoïde, formées d'un grand nombre de lamelles hexago- nales à clivages très-nets, soit en masses presque compactes où les clivages sont à peine visibles à l'œil nu. » Ces deux variétés offrent la même composition et les mêmes propriétés physiques; elles passent d'ailleurs insensiblement de l'une à l'autre. » L'espèce la plus voisine de la Friedehte, parmi les espèces minérales déjà connues^ serait l'hydrotéphroïte d'Igelstrom (voir Minéralogie de Dana, p. 260); mais ces deux espèces sont complètement différentes : l'hydroté- phroïte est une altération de la téphroïle, tout à fait amorphe, sans aucune apparence de cristallisation; elle renferme près de 12 pour 100 de ma- gnésie et ne contient que 28,46 de silice et 5,85 d'eau. » La formule à laquelle on pourrait rapporter la Friedelite est aMnO, SiO% HO, en représentant la silice par SiO\ » Si l'on représente la silice par le symbole SiO-, la formule devient 4MnO, 3SiO% 2IIO. » GÉOGRAPniE BOTANIQUE. — Sur la flore du grès de Fontainebleau. Note de M. Cii. Co.vjejean, présentée par M. Dnchartre. « La localité classique de Fontainebleau est devenue célèbre dans la Science, presque autant par les controverses auxquelles ont donné lieu la composition et l'installation de sa flore que par la richesse exceptionnelle de cette dernière. Depuis longtemps les partisans de l'influence physique du terrain sur la dispersion des plantes citent, à l'appui de leurs dires, cer- tains exemples de contraste signalés dans la forêt de Fontainebleau, et leurs adversaires interprètent les mêmes exemples en faveur de l'influence chi- mique exclusive. Dans le remarquable Ouvrage où il établit sa doctrine bien connue (i), J. ïhurmann se prévaut de la présence sur le grès siliceux compacte d'une foule de plantes du calcaire pour nier toute action de la chaux; il regarde même ce fait particulier comme un des arguments les plus décisifs à l'appui de sa théorie. Au contraire, M. Planchon (2) et d'autres botanistes expliquent l'existence d'une flore calcicole sur certains grès de Fontainebleau, par la présence, dans ces grès mêmes, d'une quan- (1) Essai de Phytostatujue, etc., t. I, p. 3c)3. Berne, 1849. (2) Bulletin de la Société butanitjuc de France, t. I, p. 354; '854. ( i«69) tité nolable de carbonate de chaux. De mon côté, je cite ( i ) également la même localité à l'appui de mes conclusions relatives à l'inflnence chi- mique du terrain; mais je ne le fais qu'avec une certaine réserve, parce que les observations enregistrées jusqu'à présent me semblent laisser à désirer. » Les renseignements suivants, que je dois à M. Nouel, professeur au lycée de Vendôme, sont au contraire d'une grande précision; ils donnent gain de cause aux partisans de la théorie de l'influence chimique du ter- rain : 0 1° La petite vallée de l'Essonne, à Malesherbes, sépare à peu près le calcaire de la lîeauce du grès de Fontainebleau; de telle sorte que, sur la rive gauche, on a toute la flore du calcaire, et, sur la rive droite, toute celle de la silice. Près du château de Rouville, à la porte même de Males- herbes, et, par conséquent, sur la rive gauche et du côté du calcaire, M. Nouel a vu, dans un pli de terrain perpendicidaire à l'Essonne, la flore du calcaire installée sur des affleurements de sables et de grès siliceux surmontés par le calcaire de la beauce. Sables et grès produisent une vive effervescence avec les acides. » 2° Un peu plus loin, rive droite, et, par conséquent, du côté du grès de Fontainebleau, le même observateur a vu les deux flores superposées, sans se confondre, dans le voisinage d lUie carrière où l'on exploite une petite couche de calcaire dur, qui parait intercalée au milieu du grès. Toute la masse de grès qui surmonte ce calcaire a la flore de la silice, tandis que les sables et les grès qui se trouvent au-dessous ont celle de la chaux. Or ceux-ci produisent une vive effervescence avec les acides, qui demeurent sans action sur les premiers. » • CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur Ics propriétés antiseptiques du hurax. Note de M. Beuoi.v, présentée par M. Larrey. « J'ai pris uu morceau tle i5 à io grammes environ de viande fraîche de boucherie (entre-côte de bœuf); je l'ai divisé en deux parties égales que j'ai placées dans deux flacons bien lavés et de pareille contenance (200 gram- mes à peu près). J'ai versé dans ces flacons, jusqu'aux -} de leur volume, de l'eau de rivière d'une part, et île l'autre une dissolution saturée de borate { I ) De l 'injlncnce du tcnaiii sur la vcj^étation, ilcuxiùmc Méiiioire [ .liiiutlcs des Sciences iiaturcUci, UoUiii(]ue, G" si'iic, t. II, |). 2.>2j 187G). ( 'lyo ) de soude. Ces flacons, bouchés ensuite avec des bouchons de Uége, ont été soigneusement étiquetes et laissés au repos du 3 mai à midi 3o minutes jusqu'au 8 mai à lo heures du soir, soit cinq jours el neuf heures. )) Examinés comparativement à celte date, les contenus des deux flacons diffèrent sensiblement d'aspect. Dans cekii qui renfermait la solution de borax, le liquide, de couleur rosée, est parfaitement limpide et ne montre aucun dépôt. Le fragment de viande qui s'y trouve est décoloré et incohé- rent, pour ainsi dire, mais sans être déchiqueté. Le contenu de l'autre flacon est louche, et a laissé déposer des parcelles organiques qui consti- tuent une sorte de détritus comme flottant au fond de la bouteille. Le morceau de viande qui y avait été placé semble plus dissocié que l'autre; il est très-manifestement déchiqueté. » Débouchés, les deux flacons se reconnaissent aisément; celui qui ren- fermait la solution saline est entièrement inodore; l'autre exhale à un haut degré l'odeur ammoniacale particulière aux substances animales en dé- composition. » Soumis à l'examen microscopique, le liquide de celui-ci montre un très-grand nombre de microzoaires, animés des mouvements les plus vifs (bacté- ries). Le premier, au contraire, ne révèle AUCUN organisme vivant, aucun VIBRIONIEN. » La propriété antiseptique du borax est susceptible de donner lieu aux applications les plus précieuses pour la prophylaxie et le traitement des affections virulentes àbactéries, la conservation des substances alimentaires, l'embaumement des corps et, en hygiène, pour l'assainissement des locaux infectés par certaines maladies zymotiques. )» a M. CiiASLEs fait hommage à l'Académie d'une Note historique de M. Genocclii, concernant les méthodes proposées à diverses époques pour résoudre trois problèmes de Fermât, relatifs à la théorie des nombres. Le premier consiste à trouver un triangle rectangle dont l'hypoténuse et la somme des deux autres côtés soient des nombres carrés; le se- cond, à trouver un triangle rectangle dont le plus grand côté soit carré, et le plus petit diffère d'un carré de chacun des deux autres; le troi- sième, enfin, à trouver un triangle rectangle dont le plus grand côté soit un carré, ainsi que la somme des deux autres, et aussi la somme du plus grand et du moyen côté. Le premier problème a été traité d'abord par le P. Billy, puis par Frenicle, Ozanara, Euler, Lagrange, M. Le Besgue et ré- ( "7' ) cemnient par M. E. Lucas (i). M. Genocchi démontre qu'il est possible d'ap- plicpier à la résolution du deuxième et du troisième problème la méthode proposée par Lagrange et par Euler pour la résolution du premier, et re- marque en passant une erreur échappée à Lagrange dansées calculs numé- riques; il cherche à découvrir dans la correspondance de Fermât l'origine de ces problèmes. Son travail se teimine par une Noie : i° sur quelques grands nombres premiers indiqués par Plana, et qui no se trouvent pas men- tionnés dans le travail récent de M. E. Lucas; 2° sur la toi de réciprocité de Legendre, ou Theorema fiindamenlnle de Gauss, loi qu'EuIer avait déjà énoncée précédemment d'une manière générale. » « M. CiiASLEs présente aussi à l'Académie un Mémoire de M. Domenico Cheli)n sur les Principes Jondamentaux de ta Dynamique, avec teins applica- tions au pendiite et à ta percussion des corps, dans lequel il invoque les beaux Mémoires de Poinsot. Ce travail important, écrit en italien, comme le précédent, est extrait des Mémoires de l'Académie des Sciences de l'Institut de Bologne. » « M. Chasles présente également, de la part de M. le prince Boncompagni, le !)unicro de décembre iS^S du Bulleltino di Bibtiografia e di Storia dette Scienze mntematiclie e fisiclie, dans lequel se trouve terminé le très-intéres- sant Ouvrage de M. L.-C. Beziat sur ta Vie et les t7-avaux d'Hévctius. A la suite est une Table très-étendue des publications scientifiques, en toutes langues, les plus récentes. A cette livraison, qui termine le tome A'^III du Dultetlino, se trouve joint, comme extrait du tome suivant, un Mémoire de M. Brioschi stu' le problème des tautochrones : Intorno a Ire ]>roblcmi aritmetici di Pietro Fermât. » M. A. Akxaudeau adresse la description d'un nouveau moteur basé sur la force élastique des corps solides. L'appareil se compose d'iui treuil à deux tambours de diamètres diffé- rents et miHiis chacun d'un engrenage. Ces deux engrenages ont le même diamètre et s'engrènent l'un dans l'autre. Une corde élastique est eiuoulée sur le petit tambour et fixée par sou extrémité sur le gran 1. Si l'on fait tourner les engrenages, la corde s'enroule sur le grand tambour et s'al- (l) Nouvelles Annales Je Mathdmaliques, année iS-5, [). SaJ. — Comptes rendus, t. LXXXII, p. iG5; 10 janvier 1876. C.R.,i8';G 1"- Srmejl/r. (T. LXXXII, R' 20.; '5l ( i'72 ) longe dans le rapport des deux diamètres des tambours. Le treuil étant abandonné à lui-même, la corde produit un travail contraire en revenant autour du petit tambour. En employant toute la force d'un homme pour charger le treuil en dix minutes, on peut, à l'aide d'une roue d'échappe- ment, forcer le gros tambour à ne se dérouler que dans plusieurs heures. MM. F. Yalton et F. Gautier adressent une Noie sur un procédé de do- sage du fer dans les minerais difficilement attaquables aux acides. M. A. Makcraxo adresse une Note sur ia chaleur solaire. A 4 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures trois quarts. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Odvbacfs reçus dans la séance or i'' mai iS'yG. ( SCITE.) Jimaes do ObservaLoiio do infante D. Luiz; volume deciiiio, 1872; volume decimo priraeiro, 1873. Lisboa, imprensa nacional, 1872-1873; in-f°. Teoria e pratica délie deviazioni dell' ar/o magnelico a bordo dei ba inferro, per opéra di NicOLO Garbich. Trieste, tipog. C. Amati, 1876; H. -A. Newton and A.-W. Phillips. On the transcendenlal ciirves wliose équation is sinj sinmj = asinxsinna; + b. Sans lieu ni date; br. in-8". Jddress delivered at the anniversarr meeting of the geological Society of London, on the 18"" offebniatj, 187C; etc. London, printed by Taylorand Francis, 1876; in-S°. Expérimental contributions to the theorj of electrolysis; by A. Tribe. Londres, 1876; in-8°. (From the Procee lings of ihe royal Society.) Ouvrages reçus pendant la séance du 8 mai 1876. Description des machines et procédés pour lesquels des brevets d'invention ont été pris sous le régime de la loi du 5 juillet 1844, publiée par les ordres de ( ■•7M M. le Ministre de l'Jgricultuie et du Commerce; t. LXXXIV. Paris, imp. nationale, 1876; in-4''. Catalogue des brevets d'invention; année 1875, n° 1 1 ; année 1876, n°' i , 2. Paris, veuve Bouchard-Huzard, 1876; 3 liv. in-8°. Annales de l'Observatoire de Paris, publiées par IM. U.-J. Le Veruieii : Mé- moires; t. XI, r" et a« Partie. Paris, Gauthier-Villars, 1876; 2 vol. in-Zj". Histoire naturelle des Oiseaux-mouches ou Colibris constituant In famille des Trocliilidcs; par E. INIuLSANT et feu Ed. Verreaux; t. II, 4" liv. Lyon, au Bureau de la Société Linnéenne, 1876; in-4°. Les pandynamomèlres ; par G.-k. Hirn. Théorie et application. Paris, Gau- thier-Villars, i876;in-i2. Bibliothèque de l'école des Hautes- Etudes, publiée sous les auspices du Mi- nistre de l'Instruction publique, section des Sciences naturelles; t. XIV. Paris, V, Masson, 1870; in-8°. Notice sur les Titres et Travaux scientifiques du D^ MèiRE'i. Paris, typog. Lahure, 1876; iu-4*'. Notice sur les Travaux scientifiques de IM. A. Vulpian. Paris, imp. i\lar- tinet, 1876; in-4°. Lumière. Spectre solaire. Couleurs propres des objets. Contrastes; par le D"^ Ch. FiRAME. Tours, imp. Ladevèze, sans date; br. in-8". D'"Ch. Brame. Sur l'étal ulriculaire de Ceau. Tours, imp. Rouillé-Lade- vèze, sans date; br. in-8°. Reale Istituto d'incorragejiamento . Rapporto sulla malattia délie viti causata dalla Fillossera, etc.; dal socio ordinario Ach. Costa. Napoli, G. Nobile, 1875; in-4°. Sulla mancanza di veri caralleri differcnziali tra le piante e gli animali; per F. l'AURETTl. Perugia, tip. Santiicci, 1876; in-8". Cenni su due casi dl poUmelia nei Bntraci. Nota lella ail Jccademia medii o- chirurgiin di Perugia c/a/ prof. F. Fabretti. Perugia, tip. Saiitucci, 1875; br. iti-8°. Polimorfismo negli animali ; perY. Farretti. Perugia, tip. Santucci, 18(19; br. in-i 2. Délie anliche morene vicine ml arco ncl Trentino. Comunicazione del prol. G. O.MCONI. Venezia, tip. Grimaldo, 187G; br. in-8°. Brilish Muséum. A guide to the firA and second egypluui rooms, in the Depntl- mad of oriental aniiquities. London, 1874; in-ia. ( '174 ) Ouvrages reçus dans la séance du i5 mai iS^G. Caries pour servir à rintelligence de la Finance avec ses colonies faisant partie de l'Atlas pltysique, politique, économique; par E. LevaSSEUr, Membre de riiislitut; 1*^'^ fascicule. Paris, Delagrave, 1876; in-f°. Exposé des litres de M. Bartli. Paris, imp. V. Goupy, 1876; in-Zj". Notice sur les litres et travaux scientifiques du H^ A. GuBLER. Paris, imp. P. Dupont, 1876; in-4°. Annales des Ponts et Chaussées. Mémoires et documents; mai 1876. Per- sonnel. Paris, Dunod, 1876; 2 vol. in-S". Annales de la Société d'Agriculture, Industrie, Sciences^ Arts et Belles-Lettres du département de la Loire; t. XIX, année 1875. Saint-Élierine, imp. Théo- lier, 1876; in-8°. Bulletins et Mémoires de la Société médicale des hôpitaux de Paris ; t. XII, 2* série, année 1875. Paris, P. Asselin, 1876; in-8° relié. Études géologiques sut le Var et le Rhône, pendant les périodes tertiaires et quaternaires. Leurs deltas. La période ptuviaire. Le déluge; par A. DE ChaM- BHUN DE ROSEMONT. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1873; in-8°. Considérations sur le delta du Far; par A. DE Chambrun de Rosemont. Nice, imp. Caisson et Mignon, sans date; br. in-S". Ces deux Ouvrages sont adressés par l'auteur au concours Cuvier 187G. Questions scientifiques; par ïi. MONTUCCi. Paris, Delagrave, 1876; br. in-8°. ERRATA. (Séance du 17 avril 1876.) Page 91 1, ligne 1 1, aa lieu de et l'intégration en c, lisez et l'équation en v. (Séance du 24 avril 1876.) Page 986, lignes 3i et 82, nu lieu de en états liquides, lisez métalliques. (Séance du 8 mai 1B76.) Page 1098, ligne i5, nu lieu de CJ, Ir, Tl, lisez Cd, In, Tl. Page 1099, ligne 24, nu lieu de Schwarzenberg (Silésie), lisez Schwarzenberg (Saxe) COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 22 MAI 1876. PRÉSIDENCE DE M. I.E VICE-AMIRAL PARIS. MÉMOIRES ET COMMUIMCATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. THERMODYNAMIQUE. — Seconde Note sur les déterminations théorique et expérimentale du rapport des deux chaleurs spécifiques, dans les gaz parfaits dont les molécules seraient monoatomiques; par M. Yvon Villarceau. « En terminant la précédente Note, je me suis engagé à communiquer à l'Académie les documents complémentaires que je pourrais parvenir à me procurer. Je regrette de n'avoir rien à ajouter sur ce point; mais les remarques présentées par notre éininent confrère M. Bertlielot m'obligent à établir le plus nettement possible le résultat, tel que je le conçois, de l'application des principes de la Thermodynamique à la question de la détermination du rapport des deux chaleurs spécifiques C et c, sous pres- sion constante et sous volume constant, dans les gaz parfaits. » Je rappellerai que je définis, au point de vue de la Thermodvnamique, gaz parfaits ceux dont les molécules sont assez distantes pour que leurs actions nuituelles puissent être considérées comme égales à ce qu'elles seraient si leurs masses étaient concentrées en leurs centres de gravité. » L'addition d'une certaine quantité de chaleur à une masse gazeuse, dont le poids est égal à l'unité de poids et le volume V reste constant, a c. R., 1873, I" Semestre. (T. l.XXXll, N- 21.) 'Sa (1,76) pour effet d'en accroître Vénergie d'une quantité qui est proportionnelle à cette quantité de chaleur, suivant la formule EcdO = f/i;{//a''+ ifdA, y désignant la force, supposée attractive, qui s'exerce entre deux éléments matériels dont la distance est A et E l'équivalent mécanique de la chaleur. Or, si l'on désigne parjT, et A, les forces et les distances correspondant aux molécules m,, ç» et § les forces et les distances relatives à deux éléments matériels |x appartenant à une même molécule, il résulte, de la précédente définition des gaz parfaits, que l'on a ifdA = If, dà, + llfd^. Maintenant, soient c, la vitesse de m, et w la vitesse de /x dans le mouve- ment relatif aux axes de directions constantes qui se croisent au centre de gravité de 772,; on aura » En vertu de ces relations, la formule précédente devient [a] lcdQ=dl{m,v\ + dll{iJ.w'' + lf,dA, + ll'«' ) » Le fait capital est que la dimension de l'image photographique croît notablement lorsqu'on augmente soit la durée de pose, soit l'intensité de la lumière. Cet accroissement est tel que, dans les circonstances où j'opère, il a pu dépasser o™™, 2 fenviro!) ro secondes). Voici, par exemple, les résul- tats dos mesures de sept images obtenues successivement sur une même jdaque daguerrienne, et pour lesquelles on n'a fait varier que la durée de pose : Lar;;our (en ^ de mlllimi'are) nurée du rectangle lumineux de l'intervalle obscur Somme de pose. /. o. l-i-o. lo secondes ôgS.S '92,6 786,1 3o » 618,5 168,6 787,1 40 " 624,0 i63,6 787,6 1 minute 682,6 i55,2 787,8 2 » 645,7 •4''4 7871' 4 " 656,4 i3o,o 786,4 7 673,8 i'3,4 787,2 » L'unité est, comme nous avons dit, le —-^ de millimètre, qui corres- pond à o", 109, et la dernière colonne, l -{- o, dont les nombres doivent être constants, montre que l'erreur moyenne est environ de o""",ooi (o",o5). » Le phénomène est absolument le même si l'on opère sur collodion sec ou humide, ou si l'on fait varier l'intensité de la lumière, laissant con- stante la durée de pose. » Une première explication consisterait à supposer un cheminement de proche en proche de l'action photographique, cheminement qui devrait augmenter, comme les nombres cités plus haut, avec l'intensité île la lu- mière ou la durée de pose. Si une pareille hypothèse était exacte, la dimen- sion de l'image serait plus petite sur une plaque ordinaire que sur une autre qui aurait été un peu exposée à la lumière avant de recevoir l'impression photographique. Dans ce dernier cas, en effet, l'action, ayant commencé, devrait se continuer plus facilement. » Pour m'en assurer, j'ai exposé à la lumière une moitié de chaque plaque, et ai fait sur les deux moitiés une série d'épreuves correspondant deux à deux à la même durée de pose et à la même intensité, de façon que toutes les circonstances lussent identiques de part el d'autre, sauf l'exposition préalable à la lumière. L'expérience a été répétée un grand nombre de fois et a toujours donné des résultats contraires à ceux que pou- Intensité i ( Ii8a ) vait faire prévoir l'hypothèse du cheininement. Je citerai seulement les nombres suivants : 1° Plaque daguerriermr iodée et hroméc. Largeur de l'image Durée dans la partie exposée dans la partie de pose. antérieurement à la lumière. non exposée. 3o secondes 5i4,9 535,6 I minute 537,3 56o,4 4 minutes 563, o 58i ,5 a° Plaque sur collodion sec. Largeur de l'image Durée dans la parlie exposée dans la partie de pose. antérieurement à la lumière. non exposée. 1 minute 584,5 622,7 2 minutes 620,5 641,0 Intensité ( i minute 5i6,5 558, o d'environ j | 2 minutes 558,5 ^79,0 » Les mesures d'épreuves faites sur collodion humide ne sont pas en- core terminées, mais conduisent absolument au même résultat. » Les images sur plaque impressionnée antérieurement sont donc tou- jours pins peliies que sur plaque n'ayant pas vu le jour, ce qui est contraire à l'hypothèse d'un cheminement d'action et peut s'expliquer par des rai- sons purement physiques. C'est ce que j'essayerai de faire dans une pro- chaine Communication oîi, après avoir étudié les lois suivant lesquelles la dimension des images varie avec la durée de pose, l'intensité de la lumière et le diamètre des objectifs, je montrerai comment toutes ces lois, ainsi que l'effet de l'exposition antérieure à la lumière, peuvent se déduire de la théorie ordinaire de la diffraction au foyer d'une lentille. » CHIMIE. — action des acides organiques sur les tungstales de soude et de potasse. Mémoire de M. J. Lefort. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Wurtz, Berlhelot.} « De tous les sels minéraux considérés comme neutres, d'après les rap- ports de leurs composants, il n'en est pas qui accuse, au tournesol, une réaction alcaline aussi prononcée que le tiingstatc neutre de soude. » On sait que, dans les solutions un peu étendues de tungstates neutres de soude et de potasse, l'addition de certains acides organiques, tels que les acides acétique, oxalique, tartrique et citrique, ne donne lieu à aucune ( ii83 ) réaction apparente. J'ai constaté qu'il se formait dans cette circonstance des tungstates acides, même en présence d'un grand excès d'acide ajouté. J'indiquerai cependant à la fin de ce travail que ces acides organiques peuvent dans un cas spécial se comporter comme des acides minéraux, c'est-à-dire produire de l'acide tungstique jaune. » Un équivalent de tungstate neutre de soude pur exige, pour être rendu neutre au tournesol, les proportions suivantes d'acides organiques: Acides acétique, oxalique et tartrique Un demi-équivalent. Acide citrique Un tiers environ d'équivalent. » Avec les trois premiers de ces acides, la soude se divise en deux par- ties égales et, tandis que l'une s'unit à l'acide, l'autre forme du bitung- state, en vertu de cette équation : 2(TuO'NaO), Aq+ = a(TuO'), NaO -^ ÂNaO, Aq. » I. Aiide acétique et tungstates de soude. — Bilungslate de soude. — Lorsqu'on sature, jusqu'à réaction acide au tournesol, une solution aqueuse et froide de tungstate neutre de soude par l'acide acétique cris- tallisable, on obtient de beaux prismes allongés qui consistent en bitungstate de soude ayant cette composition : 2(TuO')NaO,6HO. )) Tungstate acide de soude intermédiaire. — Mais, si l'on verse la solutioû de tungstate dans l'acide acétique, le sel est différent. Celui-ci cristallise en prismes obliques ayant pour formule 5TuO', aNaO, 1 1 HO. M. Mari- gnac a déjà signalé deux tungstates à base de soude et d'ammoniaque qui ont celte même composition. » Je désigne ce composé sous le nom de tungstate acide intermédiaire, parce qu'il peut être représenté par des équivalents égaux du bitungstate ci-dessus et du tritungslate de soude suivant. Je donne, dans mon Mé- moire, la preuve que ce sel est bien une combinaison définie et non un mélange. » Tritungstale de soude. — Une solution concentrée de bitungstate de soude, versée goutte à goutte dans de l'acide acétique cristallisable bouil- lant, occasioime un dépùt qui se réunit sous la fonne d'une masse pois- seuse. Ce produit est le tritungstale de soude, qui cristallise en prismes allongés, et qui a pour formule 3(TuO'),NaO, /|IIO. M Le tritungstale de potasse, dont je parlerai plus bas, et les Iritiuigslates de baryte et de chaux que j'en ai obleiuis ne laissent aucun doute sur C.R., 1876, i«'6B/Fiej|re, (T. LXXXIl, N» Si.) l5.3 ( ii84 ) l'existence des tritimgstates comme combinaisons définies. Je dois, du reste, rappeler que M. Marguerite a signalé le tritungstate d'ammoniaque. » L'ébullition prolongée du bi ou du tritungstate de soude avec un excès d'acide acétique ne donne jamais d'acide lungslique libre, et le li- quide ne renferme même qu'une très-petite quantité de métatungstate de soude, contrairement à ce qui a lieu avec les tungstates de potasse. » II. Acide acétique et tungstates de potasse. — L'action de l'acide acé- tique sur les tungstates de potasse se calque en grande partie sur celle du même acide en présence des tungstates de soude. » Bitungslates de potasse. — Ij'acide acétique concentré versé dans une solution froide de tungslate neutre de potasse, jusqu'à cessation de réac- tion, donne un précipité amorphe, peu soUible, qui a pour formule 2(Tu0'),K0,?.H0; mais, si on le fait dissoudre dans l'eau bouillante, il cristallise en paillettes nacrées qui se représentent par 2(Tu0'),R0, 3HO. Le sel cristallisé est le même que le bilungstate obtenu par M. Riche en décomposant le tungstate neutre de polasse par l'acide carbonique. » Tungstate acide de polasse intermédiaire. — En retournant le mode opératoire précédent, c'est-à-dire en versant le tungstate neutre de potasse dans l'acide acétique en grand excès, on obtient un précipité qjii a la même composition que celui à base de soude, car il a pour formule 5TuO',2KO,2HO. Ce sel cristallise sous la forme de tables prismatiques, mais il ne jouit pas d'une grande stabilité, car l'eau bouillante le décompose en bi et en tri- tungstate de potasse. » Tritungstate de potasse. — Mais, au lieu d'agir à froid, si l'acide acétique est bouillant, les liqueurs étant concentrées, le dépôt blanc qui se forme est le tritungstate de potasse, qu'on sépare aussitôt de son eau mère afin d'éviter sa conversion en métatungstate de potasse. Il cristallise en aiguilles très-fines, solubles dans 5 à 6 fois son poids d'eau à + i5° et il se repré- sente par 3 ( Tu O»), KO, 2 HO. » Enfin, si l'on maintient pendant un certain temps à l'action de la cha- leur un mélange de tritunsgtate de potasse et d'acide acétique, l'alcool en précipite du métatungstate, que l'on reconnaît en ce qu'il ne forme pas de sel insoluble avec l'acétate de baryte. » III. Jcide oxaliciae et tungstates de soude et de potasse. — Un demi- équivalent d'acide oxalique sature encore, au tournesol, un équivalent de ( n85 ) tunjïstate neutre de soude et il se produit du bifungsfate et de l'oxalale de soude qui cristallisent ensemble, mais à l'état de mélange. Avec le tung- state neutre de potasse, la réaction est la même qu'avec l'acide acétique; il se précipiîe du bitungslate de potasse et l'oxalate de potasse reste dissous. » IV. Acide larliique et lungstnles nciilrcs de soude et dépotasse. — Avec cet acide organique et les tungstates de soude ou de potasse neutres il y a for- mation de sels doubles incristallisables, des tartrotungstates dont je n'ai pu faire l'analyse complète. Cependant, d'après la synthèse du tarlrotungstate de soude, je le crois composé ainsi : 2(TuO'),NaO-f-C''H'0'°,NaO,Aq. » V. j4cide(il7-iqiie et tiingstatede soude. — Le tungstate neutre de soude exige un peu moins d'acide citrique pour sa saturation qu'en opérant avec les acides acétique, oxalique et tartrique, et il ne se forme pas de sel crislallisable. Pour obtenir du ciliolungstate de soude pur et défini, il faut au moins deux équivalents d'acide citrique pour un équivalent de tungstate neutre de soude; il se dépose alors de beaux prismes obliques réunis en houppes, qui ont pour formule 2(TuO»),NaO + 4(C'ni'0"),NaO + 4HO. » T es tungstates acides et certains acides organiques peuvent, dans des circonstances spéciales, mettre de l'acide tungstique en liberté, comme si l'on avait opéré avec des acides minéraux : ainsi, lorsqu'on concentre une solution d'acide oxalique et de bi ou de tritungstate de soude ou de potasse, ou bien si l'on projette des cristaux d'acide oxalique dans des solu- tions concentrées et chaudes de ces sels, le mélange jaunit par la précipi- tation de l'acide tungstique. Avec les acides tartrique et citrique la réaction, tout en étant du même ordre, est moins accusée, parce qu'il se forme d'abord des sels doubles sur lesquels l'excès d'acide organique a moins d'action. Quant à l'acide acétique, dans aucun cas il ne sépare la totalité de la soude des tungstates neutres ou acides. » flYGlÈNE. — Sur quelques propriétés physiques des eaux communes. Mémoire de M. A. (jkrardin. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Commission des Arts insalubres.) a On peut rapporter toutes les eaux coinnnuies à deux tvpes fonda- mentaux, représentés à Paris piri' la Vanne et la Seine. i53.. ( ii86 ) M Le premier type est caractérisé par sa couleur bleue; l'eau bleue brille d'un éclat particulier, elle laisse passer la lumière sans la réfléchir à sa surface. M Elle coule sur un fond ferme qu'on peut traverser à gué sans danger. Évaporée dans le vide à une basse température, elle laisse un résidu d.ins lequel le microscope ne révèle que quelques rares et brillantes diatomées. Elle peut se conserver sans altération pendant longtemps; j'ai vu le titre oxymétrique de la Dhuis rester invariable à 8,5o penrlant plus de dix-huit mois dans des flacons en verre bouchés à l'émeri. Les matières ténues demeu- rent indéfiniment en suspension dans l'eau bleue, parce qu'elles y sont ani- mées du mouvement brownien. Les matières albuininoïdes y donnent des mousses et des écumes abondantes; ce qui s'explique facilement, puisque, conmie je l'ai remarqué, la mousse et l'écume ne peuvent se former qu'autour d'un noyau solide microscopique en suspension dans l'eau. » L'eau bleue est très-précieuse pour l'alimentation. Elle ne peut pas convenir pour la plupart des usages industriels, parce qu'elle ne laisse pas déposer les corps en suspension. » IjC second type est caractérisé par sa couleur verle. L'eau verte est terne et sans éclat; elle n'est pas transparente à la lumière, qui se réflé- chit à sa surfiice comme sur un miroir. » Le fond manque de fermeté, et il est dangereux de s'y aventurer. Son évaporation dans le vide laisse un résidu abondant d'algues unicellulaires microscopiques. Elle s'altère et se corrompt facilement. A bord d'un navire, l'eau de Somme, dont le titre oxymétrique est 7,6, tombe en huit jours à 2,3. L'eau verte dépose rapidement les corps qu'elle tient en suspension, parce que ces corps ne possèdent pas le mouvement brownien. Avec les matières albuminoïdes elle ne donne ni mousses, ni écumes. Elle doit être rejetée du service de l'alimentation, et doit être réservée exclusivement pour les usages industriels; aucune eau ne peut la remplacer pour ce dernier emploi. » On ne trouve pas les mêmes algues, ni les mêmes mollusques dans les eaux bleues et les eaux vertes. Le btanc vert du calcaire grossier me semble avoir dii se déposer en eau verte, et les sables et calcaires de Rilly en eau bleue. » Je ne connais aucun moyen de ramener l'eau verte à l'état d'eau bleue, mais il y a mille manières de transformer l'eau bleue en eau verte. Les matières organiques en décomposition sont un des agents les plus actifs de ( 'i?7) celte transformation. I.a Seine, bleue àCorbeil, est verte à Paris et reste verte jusqu'à Caudebec, c'est-à-dire jusqu'au point où la nier agit sur elle. » De jour en jour, les égouts déversés imprudemment dans les rivières réduisent la quantité des eaux bleues de France. A Paris, les particidiers laissent gâter dans leurs réservoirs les eaux admirables de la Vanne et de la Dhuis. En mer, les équipages souffrent de ce que l'eau embarquée est mal clioisie ou mal conservée. Avec un peu de soin, il sera facile d'éviter ces inconvénients et de faire cesser bien des souffrances. >» CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur le plomb contenu dans certaines pointes de platine employées dans les paralonnenes j par M. S. de Lcca. (Commissaires: MM. Becquerel, du Moncel.) « Au commencement de cette année, on a posé à l'Observatoire du yésuve des paratonnerres munis de quatre pointes de platine; des deux plus élevées, on a trouvé l'une, à l'orient, en partie fondue, le 8 février der- nier, sans que cependant ou eût entendu le bruit de la foudre; l'autre, à l'occident, au 21 mars dernier, fut également fondue par un coup de tonnerre qui effraya les personnes qui se trouvaient dans l'édifice, et en même temps tm fort courant parcourut dans l'édifice le fil du télégraphe et fontiit les relais et la boussole ; le courant cotitiiuia sa cotu-se par les fds des sonnettes électriques, et en fondit quelques-unes. » I. La première pointe de platine, fondue à l'extrémité la plus fine, en un petit globule de forme sphérique, me fut remise par M. Palmieri, pour en faire l'analyse; elle pesait ii^^iSS. M Avant tout, je pensai à déterminer sa densité qui, à la température de i4 degrés centigrades, donna le chiffre de 19,09. Ce résultat me fit sup- poser l'existence d'un métal étranger, et relativement léger, puisque la densité du platine pur n'est jamais inférieure à 2r. Ayant réduit en limaille la partie fondue, j'en ai traité une portion par l'acide nitrique faible, qui produisit une légère réaction avec dégagement de quelques ti-aces de vapeur nitreuse; je fis évaporer à sec le liquide acide, et je repris le résidu avec quelques gouttes d'eau. Dans cette solution aqueuse, je réussis à constater toutes les réactions du plomb. )) Quant à la pointe de platine, après avoir séparé à l'aide de la lime la partie fondue, je l'ai trailéeavec l'acide nitrique étendu et presque bouillant, pendant environ une demi-heure; j'ai remplacé le liquide acide par de l'a- ( ii88 ) cide nitrique concentré, et, après une demi-heure de contact à chaud, je l'ai décanté et réuni au précédent. Les liquides réunis, évaporés à sec, et le résidu repris avec quelques gouttes d'eau distillée ont fourni une solution dans laquelle j'ai constaté les réactions du plomb. La dernière portion de limaille de la pointe de platine a fourni, dans une recherche quantitative, environ 9,6 pour 100 de plomb. Après de tels traitements, opérés sur la pointe de platine, et après l'avoir lavée et chauffée, j'en voulus déterminer la densité, et à la températiu'e de i5 degrés je la trouvai égale à 19,820. L'augmentation de densité s'explique par la séparation qui avait été faite, sous forme de nitrate, d'une portion du plomb contenu. La présence du plomb dans cette pointe de platine explique la facile fusibilité de l'alliage. » Une pointe de platine, pour paratonnerre, achetée à la fabrique de platine des frères Chapuis, à Paris, pesant io^'',6i'j, avait xme densité de 21,16, à la température de i/j degrés; elle ne contenait pas de plomhj, puisqu'elle n'a rien cédé de son poids à l'acide nitrique bouillant. » IL L'autre pointe de platine, fondue sur le paratonnerre de l'Observa- toire du Vésuve, pesait jo^'^5']']; et, à la température de 18 degrés, sa den- sité a été trouvée égale à 18,72. » La partie extrême, qui était fondue, ne présentait pas la forme sphé- rique, comme la précédente; mais elle avait l'apparence d'un appendice, long, peu épais, et de forme irrégulière; ce qui me fit croire à une plus grande fusibilité de cette pointe de platine, ou à une action exercée sur elleparune chaleur plus élevée. Cette pointe de platine a été laminée, et, sous cette forme, à la température de 19 degrés, elle offrit une densité de 18, 65. Ce résultat diffère peu du nombre (18,72) qui représentait la densité de celte même pointe avant qu'elle eût été soumise au laminoir. » Quelques-unes des petites lames extraites de cette pointe de platine furent soumises à l'action de l'acide nitrique concentré et bouillant, et en- suite à l'action de l'acide nitrique faible et chaud. Ce traitement fut répété plusieurs fois, et les liquides acides réunis furent évaporés presque à sec, et ensuite le résidu repris par l'eau distillée. Dans cette solution aqueuse, encore acide, j'ai constaté facilement la présence du plomb. » Les mêmes petites lames de platine, après avoir subi l'action de l'a- cide nitrique, et après avoir été lavées et chauffées, ont présenté à 18 de- grés une densité égale à 19,65. D'où il résulte que, par la perte du plomb enlevé par l'acide nitrique, les lamelles ont augmenté de densité. ( "«9) Une détermination quantilalive, failc sur une lamelle de la seconde pointe, a montré que le plomb s'y trouvait dans la proportion d'environ 12 pour loo. » Eu chauffant à la flamme du chalumeau de petits fragments extraits des deux pointes de platine, on obtient non-seulement une vive coloration verte, mais aussi une projection au loin et à de courts intervalles de petits globules de platine. Le platine pur, en fils, en lames, ou sous forme quelconque, ne produit ni coloration verte, ni projection de matière. » Eu résinué, les deux pointes de platine, fondues en partie sur les para- tonnerres de l'Observatoire du Vésuve, à INaples, contenaient de lo à 13 pour 100 de plomb. La présence du plomb facilite, comme on le sait, la fusion du platine. La densité des pointes de platine contenant du plomb est inférieure à celle du platine pur; celte remarque permet de reconnaître très-simplement la fraude. En outre, le mélange du plomb au platine se reconnaît facilement au chalumeau, dont la flamme se colore en vert. Il faut donc recommander que les pointes de platine en usage pour les para- tonnerres aient au moins une densité égale à 21. » M. Bédoin adresse, par l'entremise de M. Larrey, une Note « sur les propriétés antiseptiques du borax. » (Extrait.) « Le 12 mai, ayant reçu une quinzaine de grammes de sang provenant d'un cheval atteint de morve (i), j'en fis l'examen au microscope environ une heure après sa sortie de la veine; ce sang renfermait d'assez nom- breuses bactéries animées de mouvements très-manifestes. » Séance tenante, la moitié de ce sang a été versée dans un petit flacon contenant i ou 2 grammes de borax en poudre. M Le 19 mars, le liquide est examiné : aucune espèce de trouble ne s'y montre : le contenu du flacon, à l'exceplion d'une petite couche de borax non dissoute et qui en occupe le fond, est d'une belle couleur rosée et d'une transparence parfaite; nulle odeur ne s'en dégage. Enfin, au microscope, il est impossible de découvrir aucune bactérie vivante. De très-rares bâton- nets apparaissent çà et là, absolument immobiles. On y observe: i^quelques amas épithéliaux isolés; 2° quelques granulations graisseuses libres; 3" des (i) Ce clifval a ctc abattu et autnpsic avec soin. Les piùics m'ont v[c iiiontrics le lO mai au matin : elles présentaient ù un haut de^i-é ItS lésion» caractéristiques tic lu morve. ( 'igo ) inicrozymas en certaine abondance, dénués de tout mouvement; 4° des globules sanguins dans un parjait état de conservation. » Cette Communication est renvoyée à l'examen de la Commission précé- demment nommée. M. Alph. MiLius adresse une Note sur la préparation d'un mélange con- tenant du cyanure de potassium, dont il a déjà proposé l'emploi en iS^S, pour détruire le Phylloxéra. (Extrait.) « Le cyanure de potassium employé dans les arts est un mélange de cya- nure de potassium pur et de carbonate de potasse. Pour le fabriquer, on prépare du cyanure de potassium impur avec lequel on fait du prussiate qui, moulu, desséché et fondu, avec son poids de carbonates de potasse ou de soude, reforme du cyanure de potassium pur. Ce cyanure, résultat d'une série de trois fabrications, est d'un prix élevé. » Le cyanure de potassium que je propose est un mélange de cyanure de potassium impur et d'hydrate de potasse. C'est le produit direct du salin obtenu par la fusion des matières animales avec de la potasse caustifiée par de la chaux. Une seule opération suffit, ce qui permet d'obtenir le pro- duit à bon marché. » (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) MM. Dumas, L. Holtz, V. Mallard adressent des Communications re- latives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission.) M. ¥. Chassy soumet au jugement de l'Académie un Mémoire sur un nouveau dispositif de navire aérien. Ce Mémoire, accompagné de plusieurs dessins, est renvoyé à l'examen de M. Dupuy de Lôme. M. Mayet prie l'Académie de vouloir bien comprendre, parmi les pièces admises au concours des prix de Médecine et Chirurgie, un Ouvrage intitulé: « Statistique médicale des hôpitaux de Lyon », qu'il a présenté, l'année dernière, pour le Concoiu's de Statistique. (Renvoi à la Commission des prix de Médecine et Chirurgie.) ( "9' ) MM. A. Dklpecu et Hillairet adressent, pour le concours des prix de Médecine et Chirurgie, un Mémoire sur les accidents auxquels sont soumis les ouvriers employés à la fabrication des chromâtes. (Renvoi à la Commission des prix de Médecine et Chirurgie.) M. CoxDAMY adresse, pour le concours du prix Aihumbeil, un Mé- moire manuscrit intitulé : « Étude sur le mode de nutrition des Cham- pignons ». (Renvoi à la Commission.) M. Melsens adresse à l'Académie, pour le Concours des Arts insalubres, divers documents constatant l'et'tet utile obtenu par l'emploi de l'iodure de potassium dans les ateliers où les ouvriers sont exposés au contact du mercure ou aux émanations des va|)eurs mercurielles, ainsi qu'à l'acliou des préparations plombeuses. (Renvoi à la Commission des Arts insalubres.) M. Paquelin adresse, pour le concours des prix de Médecine et Chi- rurgie (fondation Montyon), la description de son thermo-cautère. (Renvoi à la Commission.) 9 CORRESPONDANCE. PUYSlQUli. — Sur la diffraction instntmcnlale. Note de M. Cii. AxiniÉ. « Dans une Comnuuiication précédente (i), je disais que deux obser- vateurs armés de lunettes de différentes ouvertures ne devaient point obser- ver le premier bord de la Lune au même instant ; mais que, par suite de la diffraction inslruiiicnlalc, la lunette de plus petite ouverture devait monlrcr le premier bord de notre satellite plus tôt que l'autre. » Or, parmi les observations de la Lune faites à l'Observatoire de Paris (2) en 1875, il en est viugt-quatre du premier bord faites le même jour à la lunette méridienne de Gambey (o™, 17) et au grand cercle méridien (1) Comptes rendus des séances de l'Académie des Sciences, |3 iiiai-s 187G. (2) Ibid. R., 1876, 1" Sumcure. (I . LXXXU, ^^ 2i. I 54 ( i'92 ) (o'",24 d'ouverture). Leur comparaison est la preuve immédiate du faitque je rappelais plus haut; et la différence moyenne, lunette méridienne — grand cercle méridien, corrigée de la différence des équations personnelles des deux observateurs, que j'admets être la même pour la Lune que pour les étoiles, est égale à 0^,091 ; soit en arc i",365. » Celte quantité est la somme des effets de la diffraction instrumentale et de la différence des aberrations des deux lunettes. » lien résulte que, pour avoir avec toute l'exactitude possible la lon- gitude d'un lieu par les culminations lunaires, il convient de ne comparer ces observations qu'à celles faites avec un instrument type de même ouverture ; et surtout de déterminer aussi souvent que cela est possible le diamètre de la Lune, avec l'instrument type et à la station dont on cherche la position (le 6 juin prochain, par exemple, la Lune passera au méridien de Paris dans des conditions favorables pour cette détermi- nation). )) D'un autre côté, si notre théorie est vraie, le diamètre de la Lune déduit d'une observation d'occultation d'étoile faite derrière le bord lumineux de la Lune doit surpasser celui qu'on obtient à l'aide d'une observation faite derrière le bord obscur de toute la valeur de la constante de ta diffraction instrumentale relative à la liuiette employée. Or, si l'on discute, à ce point de vue, les observations d'occultation faites à l'Obser- vatoire de Greenwich de i838 à i852 avec 1 equatorial Est (o™,!^ d'ou- verture), on voit que cette différence est i",74; la théorie donnerait i",55. » PHYSIQUE. — Modifications dans les piles électriques, rendant leur construction plus facile et plus économique. Note de M. Onimu.s, présentée par M. Edm. Becquerel. « Les modifications que nous désirons signaler portent sur la substitu- tion du papier-parchemin comme diaphragme au vase poreux, et sur une disposition très-simple des différentes parties de la pile, qui présente de grands avantages comme facilité et rapidité de construction. Le papier- parchemin, par sa souplesse, se prête à toutes les formes, il n'offre qu'un volume insignifiant et agit, de plus, comme dialyseur, aussi efficacement que la terre poreuse. La pile au sulfate de cuivre, par exemple, devient ainsi d'une grande simplicité et peut être montée en un instant par toute personne. Il suffit d'envelopper un cylindre de zinc avec une feuille de ( i'93) p;ipier-parchemin et d'enrouler en spirale sur le papier-parchemin, for- mant ainsi diaphragme, un fil de cuivre; celui-ci maintient le papier-par- chemin contre le cylindre de zinc et suffit comme moyen de fermeture. On plonge le tout dans une solution de sulfate de cuivre et la pile fonctionne aussitôt avec régularité. Toutes les parties de la pile constituent ainsi un petit cylindre à peine plus volumineux que le cylindre de zinc qui est em- ployé. Le diaphragme et les métaux ne forment donc qu'un seul tout, ce qui en facilite heaucoup et le transport et le maniement. » Pour quelques piles au charbon, on peut employer une disposition analogue : on enveloppe le charbon avec le papier-parchemin et l'on met à l'extérieur soit un cylindre de zinc, soit un gros fil de zinc, qui sert en même temps à retenir le papier-parchemin. Lorsque la pile ainsi construite a été humectée, elle peut fonctionner plusieurs heures liors du liquide ex- citnteur, et l'on peut même la rendre encore plus portative et lui donner presque tous les avantages d'uye pile sèche en pliant le papier-parclicmin en deux et en mettant dans l'intérieur le sel excitateur. Cette modiBcation a encore l'avantage d'obtenir les effets d'une pile à deux liquides avec un seul liquide. En effet, en plongeant celle pile dans un liquide excitateur, il s'établit aussitôt une différence entre celui-ci et le liquide qui a pénétré dans l'intérieur et qui se trouve placé entre le papier-parchemin et le mé- tal enveloppé. » PHYSIQUE. — Nouvelles expériences sur In flexibilité de In glace. Note de M. J.-J. Biancoxi, présentée par M. Milne E'Iwards. « Le problème du mouvement des glaciers fit étudier la question de la plasticité de la glace par des savants distingués, llendu, Forbes, Agassiz, l'yndall, etc. Dans des recherches publiées d;ins les Mémoires de l'Àca- d('mie des Sciences de Holoqnc, en 1871, vol. 1", 3' série, puge 1 55, j'ai lait connaître la flexibilité de la glace, c'est-à-dire la propriété qu'ont des bandes de glace de sejdier, et de subir une torsion, lorsqu'elles sont soumises à des efforts convenables, sous une température de +1 à -+- 5" li. La facilité remarquable avec laquelle la glace se laisse plier ou tordre est pourtant acconipagnée de sa fragilité habituelle toutes les fois qu'elle est frai)pée subitement. 11 faut donc que l'action modificatrice soit une action lente et prolongée, et que la température soit un peu supérieure à zéro. i54.. ( '194 ) » Une nouvelle série de recherches a été entreprise dès 1873, et pour- suivie jusqu'en février dernier. Dans cette nouvelle série, dont les résul- tats ont été présentés à l'Académie de Bologne le 23 mars dernier, je me suis proposé d'étudier si la glace, outre sa flexibilité et sa propriété de se laisser tortiller, jouit encore de la compressibilité ou de l'aptitude à subir une em- preinte à la manière de la cire, qui reçoit l'impression du cachet et se gonfleautour du cachet même. Des expériences ont été commencées avec des cailloux granitiques placés sur une surface de glace et pressés par un pres- soir à pression constante, durant quatre, six, huit, dix heures à une tem- pérature ambiante de + i, à -l-S^R. L'impression a été plus ou moins profonde, mais elle était entourée par un rebord élevé qui, lui-même, était environné par une autre légère cavité de circonvallalion. On com- prend que la cavité centrale était l'effet en partie de la compression violente exercée, et en partie de la fusion produite parla chaleur propre du caillou. La légère concavité externe était de même l'pffet de l'irradiation calorifique initiale du caillou, car lorsqu'on a eu le soin de mettre préalablement le caillou dans la glace, cette cavité de circonvallalion a presque disparu. Enfin, le rebord élevé, ou ce cordon qui entoure la cavité centrale, est le regonflement de la glace produit par la pression. Cela apparaît plus clai- rement lorsque, la pression du caillou s'exerçant obliquement sur tin point de la surface de la glace, on voit se produire une protubérance sur un point opposé. )) Par d'autres expériences, on a reconnu, dans des conditions parti- culières, que la glace expulsée par la pression se relevait en forme de crête sur les bords du corps comprimant. Par exemple, une plaque de fer de 3 millimètres de grosseur, présentant au centre une ouverture carrée, ayant été fortement appliquée, durant huit heures, sur une surface de glace bien aplanie, il y a eu boursouflement près des bords du carré; il s'est formé une crête haute de quelques millimètres, qui s'est renversée sur les bords métalliques. De même, une barre de fer piano-convexe, après une compression énergique de dix heures à 4- 3° R., s'est enfoncée dans une plaque de glace aplatie. La glace a été expulsée de dessous la barre; elle est montée en crête le long des deux bords, et elle s'est appli- quée sur les deux faces latérales déclives de la barre. « La glace possède donc une compressibilité ou plasticité bien manifeste, mais tardive et très-limitée. » i itqS ) CHIMIE. — Sur les azotures el carbures de inobiuin et de tanlnle; par M. A. Joi.y. K Dans leurs recherches sur le titane, MM. Wohler et H. Sainte-Claire Deville ont montré qu'un mélange d'acide titaniqiie et fie charbon chauffé au rouge blanc absorbait l'azote. Dans les circonstances diverses où l'on peut se placer pour obtenir le titane à l'état métallique, l'azote de l'air tra- versant les parois des creusets de charbon ou les traces de ce gaz laissées dans les appareils sont absorbés et empêchent le titane de se conserver à l'état métallique aux températures élevées. » Plus tard, essayant de réduire l'acide niobique par un mélange de carbonate de soude et de charbon, M. H. Sainte-Claire Deville constata la production d'une matière cristallisée qui, fondue avec la potasse, dégageait de l'ammoniaque. » En répétant ces expériences dans des circonstances variées, j'ai pu constater que le carbone se combinait aussi avec le métal et qu'on obte- nait ainsi des mélanges à proportions variables d'azolure et de carbure, la proportion de ce dernier allant en croissant à mesure que l'on opère à des températures plus élevées. » Ainsi, lorsqu'on chauffe à la température des essais de fer, dans un creuset de charbon, un mélange d'acide niobique, de carbonate de soude et de charbon pur, ou plus simplement un niobate alcalin peu riche en alcali, il reste comme résidu de l'opération une niasse cristalline, très-faible- ment agglomérée, de couleur olive. J'ai obtenu ainsi pour des durées dif- férentes de chauffe les mélanges Nb'-C%ANb-Az, et Nb=C% ^NlrAz. • » A la température de fusion du nickel, soutenue pendant six à sept heures, il se produit de longues aiguilles très-brillantes, gris violacé, moins riches en azote NL^C-, i-Nb^Az. A des températures moyennes, les mélanges obtenus sont intermédiaires. » Traités par le chlore, ces divers produits donnent du chlorure de niobium sans trace d'oxvchlorure, ce qui montre bien que l'oxygène a été complètement expulsé. Il se produit en même temps une petite quantité de sesquichlorure de carbone, et le résidu de l'opération est du charbon très-divisé. Chauffés avec les oxydes de cuivre ou de plomb, ils les ré- duisent avec incandescence, ce ((ui a permis de doser l'azote. ( II96 ) » Le grillage de ces matières à l'air ou dans l'oxygène donne un acide niobique volumineux; l'oxydation est d'autant plus rapide que la matière est plus riche en azote; les carbures cristallisés obtenus aux températures élevées ne brûlent que très-difficilement dans l'oxygène pur. )) L'acide tantalique, chauffé dans les mêmes conditions, donne lieu également à des mélanges d'azoture Ta-Az et de carbure Ta^C^, avec cette différence pourtant que la matière, d'un beau jaune de laiton, ob- tenue à la température de fusion de l'acier, ne renferme déjà plus que 0,70 pour 100 d'azote (Ta-C- -f- -j^yTa^Az). La carburation du tantale est donc beaucoup plus facile que celle du niobium. » J'ai admis dans tous ces composés l'existence d'azolures Nb'Az, Ta^Az, qu'on n'avait pas décrits jusqu'ici; ce n'est pas une hypothèse gra- tuite. )) Lorsqu'on fait agir l'ammoniaque sur le chlorure de tantale à une température un peu supérieure à la température de volatilisation du chlorhydrate d'ammoniaque formé pendant la réaction, on obtient une matière amorphe d'un beau rouge d'ocre. Le rapport de l'azote au tantale (Ta- = 182) est de 1,61, soit |, ce qui conduit à la formule Ta"Az'', ré- sultant de la réaction 3(Ta^Ci^) + 5AzH' = Ta'Az' + i5HCl. » Si l'on chauffe cet azoture au rouge blanc dans un courant de gaz ammoniac parfaitement sec, il perd de l'azote et donne une matière noire également amorphe qui constitue l'azotiire Ta^Az. J'ai vérifié d'ailleurs directement que ce dernier composé, chauffé dans le charbon à la tempé- rature de fusion ^e l'acier, perdait de l'azote en se transformant partielle- ment en carbure. Tout ce qui était en contact avec la paroi de charbon a pris la couleur jaune de laiton des produits carbures cités plus haut. » Par suite des difficultés que l'on rencontre à obtenir du chlorure de niobium exempt d'oxychlorure, je n'ai point tenté l'action de l'ammo- niaque sur ce chlorure; mais les analogies si étroites signalées par M. de Marignac et que j'ai été à même de constater bien souvent entre les com- posés correspondants du niobium et du tantale permettent de penser que les deux chlorures doivent se comporter vis-à-vis de l'ammoniaque d'une manière identique. » On sait que les cubes de titane des hauts-fourneaux ont été regardés par Wohler comme une combinaison d'azoture et de cyanure TiC^Az, 3(Ti^Az). L'azotiue ïi^ Az n'a jamais été obtenu. Quanta l'existence d'un ( "97 ) cyanure, elle a été admise par Tilluslre cliimisle alleinancl pour expliquer (pielques réactions (|ui peuvent être diversement interprétées. Les cubes de titane ne pourraient-ils pas être considérés plus simplement comme un mélange d'un carbure Ti-C" et de l'azoture Ti'' Az si nettement étudié par MM. Friedel et Guérin? La formule deviendrait alors Ti"C*, 4(Ti*Az). Je me propose de montrer prochainement, en publiant les analyses des nom- breux essais de reproduction des cubes de titane faits à des températures et dans des circonstances différentes, que le titane, comme le niobium et le tantale, se combine en effet avec le carbone et l'azote, donnant ainsi des mélanges à proportions variables d'azoture et de carbure. » CHIMIE ORGANIQUE. — Acide pyrolarliique normal. Note de M. Rebocl, présentée par M. Wurlz. « Les théories actuelles font prévoir l'existence de quatre acides pyro- tartriques C^H'O*, bibasiques et isomères, dérivant de l'hydrurc de pro- pyle CfP -CfP -CH' par la substitution de deux groupes CO-H à deux atomes d'hydrogène. Trois de ces acides sont connus; le premier en date et le mieux étudié est l'acide pyrotartrique ordinaire ou propyléne dicar- bonique; le second est l'acide élhylmalonique de MM. Wislicenuset Urech; le troisième est l'acide diméthylmalonique de M. Markownikoff, ce dernier ^yant été seulement indiqué, mais non encore décrit. Il m'a |)aru intéressant de préparer et d'étudier le quatrième, l'acide pyrotartrique normal ou tri- méthylene dicarbonique CO-H.CH" - CH= - CH^ .CO-H se rattachant au bromure de triméthylène ou bromure de propyléne normal CHMir-CH^-CH^Br, que j'ai fait connaître, ainsi que quelques-uns de ses principaux dérivés, il y a deux ou trois ans. » La préparation de l'acide pyrotartrique normal est aisée et le rendement de l'opération qui permet de l'obtenir est presque théorique. On commence par transformer le bromure de propyléne normal en dicyanure, en chauf- fant au bain d'eau et au réfrigérant ascendant i molécule du premier avec 2 molécules de cyanure de potassium en présence de l'alcool ordinaire. On voit, dès le début, se déposer rapidement du bronuu-e de potassium et la réaction est terminée au bout de quelques heures. La double décomposition marche d'une manière beaucoup plus rapide qu'avec le bromure de pro- j)ylène ordinaire. Après séparation par fdlration du bromure de potassium et lavage à l'alcool, ou distille au bain d'eau bouillante pour enlever la plus grande partie de l'alcool, puis à feu uu, jusqu'à ce que le thermomètre marque i^o à i5o degrés. Le dicyanure ainsi obtenu est traité par 2 vo- lumes à 2 ^ volumes d'acide chlorhydrique concentré. Le mélange s'échauffe beaucoup et l'on voit se déposer une grande quantité de chlorhydrate d'am- moniaque, même à chaud ; cependant, pour terminer la réaction, il faut chauffer à 100 degrés en vase clos pendant une heure ou deux. Par refroi- dissement le toutseprendenmasse.On évapore au bain-marie pour se débar- l'asser de l'acide chlorhydrique en excès, ce qui est fort long, puis on reprend par l'alcool absolu froid. Le chlorhydrate d'ammoniaque étant ainsi séparé, on distille la solution alcoolique foncée d'acide pyrotartrique normal après y avoir ajouté un léger excès de baryte hydratée cristallisée (i). On reprend par l'eau chaude le résidu salin un peu coloré de pyrotartrate de baryum, on décolore par le charbon et l'on décompose la solution barytique par l'acide sulfurique étendu jusqu'à cessation de précipité de sulfate de ba- ryum. Après filtration, la solution évaporée fournit une belle cristallisation d'acide pyrotartrique normal. Une opération exécutée sur 80 grammes de bromure de triméthylène a donné 4i grammes d'acide cristallisé pur. La théorie eîit exigé Sa grammes. » L'acide pyrotartrique normal cristallise par refroidissement lent de sa solution aqueuse convenablement concentrée, en lamelles triangulaires appartenant au type clinorhombique et hémièdres. (Son analyse a donné G = 45,2, H = 6,0. Théoriquement G = 45, 4> H = 6,0.) Un thermomètre plongé dans l'acide fondu marque, lors de la solidification, en agi tant constam- ment, la température fixe 96 degrés (corrigé). Il distille sans altération et d'une manière constante à 299 degrés (corrigé), 291 degrés (non corrigé). L'acide distillé, qui se concrète par le refroidissement, a donné à l'analyse : G = 45,35, H = 6,2. Son point de solidification ou de fusion a été trouvé égal à 94°, 5. » L'acide pyrotartrique normal est très-soluble dans l'eau froide, dont iP,ao dissolvent i partie d'acide à la température -f- i4°; soliible en toutes proportions dans l'eau bouillante. L'alcool et l'éther absolus le dissolvent également très-bien ; il cristallise par l'évaporation spontanée de sa solution éthérée, en lamelles disposées en groupements dendritiques. » Ainsi le mode de production de cet acide, son point de fusion et la manière dont il se comporte sous l'action de la chaleur le distinguent net- (i) Çn évite ainsi réthérificalion d'unu partie notuble de l'acide produit, surtout s'il reste encore de l'acide chlorhydrique. ( "99 ) tement de ses trois isomôres. Son individualité propre s'accuse encore par la composition des sels hydratés que j'ai pu jusqu'à présrnt préparer et étudier. » Leselnenire de /;(7rj»m C'H"0*Ra + SIPO cristallise, suivant les con- ditions dans lesquelles on se place, en aiguilles rayonnées ou en belles la- melles octogonales qui paraissent orlhorhoinhiques (i). Ce sel, très-soluble dans l'eau, insoluble dans l'jdcool qui le précipite de sa solution aqueuse. perd, à i35 degrés, ses 5 molécules d'eau et se transforme en sel anhydre (2). » Le .5,i5. La formule exige ^5,-,'. pour loo. — Les 0,476 du sel aniivdre ainsi obtenu ont donné 0,4 '4 ''^ sulfate de baryte; d'oùBa = 5i,i pour 100. I.a formule exige Ba = 5 1, 3. (3) Perte pour 100 du sel séché à i4o degrés, ?/>,3. Tliéorie, ??.,3 pour 100. Le sel de chaux desséché à i4o degrés a donné Ca = -.'.o.S pour 100. La formiiic C'irO'Ca -I- H'O exige ?.i,?. pour 100. C.R.,i8-iG, 1" Sïmmrr. (T. LXXXn, IN" 21.) l55 { laoo ) Il se forme une couleur violette, qui par l'acide azotique étendu ou par la solution du permanganate de potassium se change en un colorant rouge. » Les mélanges des bases d'aniline, de toluidine et de pseudotoluidine se comportent autrement que les bases isolées. Ainsi une solution aqueuse de I molécule de chlorhydrate d'aniline avec 2 molécules de chlorhydrate de toluidine se colore au pôle positif en rouge. L'aniline du commerce im- parfaitement saturée par l'acide sidfurique, en solution aqueuse avec addition d'ammoniaque, a donné, au pôle déshydrogénant, comme pro- duit principal, un colorant rouge, et comme produit secondaire un colo- rant violet. » La méthylaniline donne, employée sous forme de sels, au pôle po- sitif, un colorant violet. J'ai d'ailleurs observé, suivant les circonstances, d'autres colorations, entre autres une coloration bleue. » La diphénylamine donne, si l'un de ses sels est soumis à l'électro- lyse, au pôle positif, un produit bleu, soluble dans l'alcool. Des mélanges de diphénylamine et de ditoluylamine ou de diphénylamine, de ditoluyl- amine et de phényltoluyiamine, tels qu'ils sont employés pour produire la couleur bleue appelée bien de diphénylamine ou, d'après la théorie, bleu de rosaniline tviphénylée, donnent, soumis, à l'état de sels, au courant gai-' vanique, cette belle couleur bleue soluble dans l'alcool. )> La méthyldiphénylamine, qui fournit, comme Bardy l'a montré, une matière colorante bleue ou violette par divers agents oxydants, subit la même transformation par voie électrolytique. » Le phénol, en solution aqueuse acidulée ou sous forme de phénate, donne naissance, au pôle positif, à un corps brun. » Les sels de la naphlylamine décomposés^ par le courant, en solution neutre ou acide, donnent naissance au violet de naphtylamine. » L'anthraquinone a, depuis longtemps, attiré mon attention. J'ai d'abord cherché à la transformer, par l'électrolyse à basse température, en alizarine, et celle-ci en purpurine, mais sans succès. J'ai commencé alors une nouvelle série d'essais, en opérant à une température élevée. Rencontrant de nouveau de grandes difficultés, j'ai obtenu cependant un résultat qui m'encourage à continuer mes études. J'ai observé qu'en opé- rant avec précaution, une partie de l'anthraquinone se transforme en alizarine. Cette transformation se fait en introduisant dans une solution très-concentrée de potasse caustique de l'anthraquinone réduite en pous- sière très-fine, en y faisant passer le courant galvanique et en chauffant presque jusqu'à fusion de la potasse. La masse se colore d'abord en rouge, puis en violet par la formation de l'alizarate de potassium. Mais ( I JIO I ) cette coloration est iiMiiplacée rapitloment pu une nouvelle coloration rouge, qui se change bientôt en brun jaunâtre et même en brun foncé, et par conséquent ou obtient un produit violet mélangé avec de l'antliraqui- uone non changée et avec des produits électrojyfiques bruns. Si l'on con- tinue à chauffer, la masse devient de plus en plus claire et à la fin blanche. Si, au moment où la dernière coloration rouge se présente, on renverse le courant, la masse redevient violette, puis rouge et jaunâtre, parce que sans doute l'anthraquinone et même l'authracène se reforment. » Je puis d'ailleurs dire, d'une manière générale, que si l'on ne va pas trop loin dans les décompositions, on peut, en renversant les pôles de la pile, régénérer au nouveau pôle négatif les corps modifiés et reproduire au nouveau pôle positif les transformations qui s'étaient produites précédem- ment à l'électrode opposée. )) Dans les électrolyses décrites des dérivés de l'aniline, du phénol et de la naphtylamine, le pôle positif joue le rôle principal. Dans l'électro- lyse de l'anthraquinone, c'est au pôle négatif que la coloration violette commence et qu'elle reste, pendant toute l'opération, la plus intense. » III. Toutes les expériences dont je viens de parler reposent sur la dé- composition de l'eau ou d'un dérivé alcalin par le courant. C'est l'oxy- gène éleclrolvtique qui agit en déshydrogénant ou, dans d'autres cas, c'est l'oxhvdryie du potassuun ou du sodium qui se substitue à l'hydrogène du chromogène. Jusqu'à présent, j'ai porté mon attention surtout sur les produits principaux, sans perdre de vue les produits secondaires, dont l'étude est nécessaire pour arriver à une idée claire des métamorphoses qui ont lieu. 11 faut aussi observer les produits gazpux. » L'action du courant sur des corps organiques fondus, en procédant comme ou le fait en Chimie minérale, présentera surtout de grandes difficul- tés, soit parce que la chaleur seule les décompose, soit parce que la conducti- bilité électrique est trop faible; mais l'étude de cette action ne doit pas être négligée. Nous devons tâcher aussi d'arriver à des décompositions sinuUta- nées d'autres corps ajoutés à l'électrolyte, pour parvenir à des produits de substitution du chromogène ou de son produit électrolylique. Nous arri- verons par cela à des substitutions par les radicaux alcooliques et par la série du phényle, ainsi que nous réussissons à l'aide de l'acide azotique ou des azotates à produire au pôle |)Osilif des nitrodérivés et au pôle négatif des uitroamido-, dcsamido-, et même des azodérivés. La Chimie des matières colorantes trouvera, dans les recherches dont j'ai parlé, un chanqi d'autant plus fertile que les oxydations et les déshydrogénalions jouent dans la pro- duction des colorants un rôle des plus importauif. » .55.. ( 1202 ) CHhMIE AGRICOLE. — Suf la fixation de l'azolc alinosphérique par la terre végétale; par M. Tu. ScuLŒsiiVG. « Dans une précédente Communication (i), j'ai résumé les idées qui m'ont encouragé à entreprendre des recherches sur l'ammoniaque at- mosphérique; je rappelais que, pendant leur circulation entre les trois règnes, les composés de l'azote éprouvent des pertes qui exigent une ré- paration; que le seul mode de réparation réellement constaté est la com- binaison directe de l'azote avec l'oxygène, au sein de l'atmosphère, sous des influences électriques; qu'ainsi l'électricité a une part, avec la chaleur et la lumière, dans l'entretien de la vie. J'observais ensuite que, les con- tinents étant essentiellement nitrificateurs, l'azote combiné y est transformé en nitre et charrié à la mer où il est changé en ammoniaque. Il a pris alors l'état le plus favorable à la dissémination : passant de la mer dans l'air, il est porté dans toutes les parties du globe par les courants atmosphériques. Les plantes, la terre végétale le puisent dans ces courants, et ainsi s'ex- plique, en ce qui concerne l'azote, l'entretien de la végétation naturelle et le bénéfice de composés azotés constaté dans la culture, quand la fu- mure n'est pas surabondante. » Travaillant dans cet ordre d'idées, j'étais évidemment appelé à dis- cuter une théorie très-différente, professée par M. Dehérain, d'après la- quelle la terre végétale, dans ses rapports avec l'air, les eaux, les plantes, les engrais, perd plus d'azote combiné qu'elle n'en reçoit, et comble son déficit par la fixation directe de l'azote gazeux sur sa matière organique. La vraie démonstration de cette théorie serait de constater un bénéfice d'azote acquis par une terre nue, dans une atmosphère exempte de com- posé nitreux et d'ammoniaque. Cette preuve n'a pas été faite : bien au contraire, M. Boussingault a montré que la terre végétale, conservée dix ans dans une atmosphère oxygénée, n'acquiert pas d'azote combiné; elle n'en a pas acquis davantage quand je l'ai abandonnée dans l'azote pur. Au lieu de constater directement, dans la terre même, le fait qu'il voidait établir, M. Dehérain a institué de nombreuses expériences pour prouver que l'azote gazeux peut être fixé à l'état de combinaison par diverses matières organiques. Voulant me faire une conviction, j'ai dû reproduire la plupart de ces expériences, mais en évitant, autant qu'il m'a été pos- sible, les causes d'erreur qu'on pcul leur reprocher. (i) Comptes reitiltis, 18 janvier 1875, ( I203 ) » Expériences dans les liihes scellés. — Un liibe ôlnmglé à sa partie su- périeure reçoit successivement des dissolutions bouillies de soude et de glucose ;^rétranglement est ensuite étiré en pointe fine. Le tube, toujours ouvert, est plongé dans un bain d'eau, dont on prend la température; on l'y ferme d'un trait de chalumeau; après un chauffage prolongé, on en extrait le gaz avec la pompe à mercure; le tube, vide de gaz, détaché de la pompe, est ouvert sous le mercure; le mercure introduit mesure le vo- lume occupé au début par l'air; le gaz extrait; est: mesuré, puis analysé avec l'eudiomètre de M. Regnault. I. II. m. IV. V. er gr gr gr jr Glucose 4,3 /,,3 4,3 5 5 Soude 4,3 4,3 4,3 i5 i5 Eau 1 4 1 4 >4 20 20 (Chauffage à loo", pendant 98 heures, pour I, II, III; pendant 192 heures, pour IV cl V.) Gaz extraits (à 0° et ^ ce ce oc co ce îeo"-"") 31,43 34,56 28,59 39,5 4i,55 / C'H'? ) . ' ( o,i5 pourioo 0,10 pour 100 \ ,. 1 'Jj25 pour io;j o,.'p pourioo 0,02 pourioo ! . > ■> r contenant | H ) ' "^ " ' ' ^ { 33,22 » 34,80 (a2... 99,73 >) 99,55 I. 99,48 » 74, (j3 » 75,01 Azote retrouvé. .. . 3i,36 ) 34,4o 1 28,44 ) 3q,'i8 1 „ 3i,oq Azote employé. .. . 3i,09 ) 34,19 ) 28,37 ) ^9; |0 ) 3i,2o ) ' » Il n'y a pas eu d'azote fixé; cependant, dans les tubes IV et V, il s'est produit de l'hydrogène qui a dû passer par Vélat naissant. » Des expériences analogues, faites dans des ballons à long col, où l'on mettait jusqu'à 20 grammes de glucose avec de l'ammoniaque ou de la soude, n'ont pas donné de meilleurs résultais. » BarboUacjc de l'azote dans des dissolutions de glucose et d'alcali. — M. Dc- hérain a fait passer de l'azoie dans une dissolution de soude et de glucose. Le mélange, analysé ensuite par la chaux sodée, a donné de l'ammoniaque; le glucose seul et la soude seule n'en fournissaient pas : d'où la conclusion que l'ammoniaque obtenue représente de l'azote fixé par le glucose. Mais M.Dehérain n'a pas cherché dans sa soude les nitrates, qui s'y trouvent presque toujours. Or on sait que la soude nitrée seule ne donne pas trace d'ammoniaque avec la chaux sodée; mais, si elle est mêlée d'avance avec du glucose, son acide nitrique est presque totalement converti en ammo- niaque. Il est donc permis de supposer que l'azote /(.re est simplement celui des nitrates, et cette hypothèse explique l'utilité de l'égorme excès do soude employé par M. Dehérain, l'azote trouvé par l'analyse étant évidemment proportionnel au poids de cette soude. ( I20/i ) " Eu reproduisant ces expériences, je me suis attaché à la seule détermi- nation de l'azote gazeux avant et après le barbottage. Pour mieux constater une variation de volume, je devais employer peu d'azote, et cependant il fallait produire un barbottage prolongé. En conséquence, après avoir fait le vide dans un ballon contenant la soude et le glucose et après avoir remplacé l'air par un volume mesuré d'azote pur, je me servais de la pompe comme propulseur du gaz et faisais circuler indéfiniment à travers le liquide le même azote, à l'aide de dispositions que chacun peut concevoir sans des- cription. Dans trois expériences, où le poids du glucose a varié entre lo et i5 grammes, et celui de la soude entre 25 et 55 grammes, où la durée du chauffage a été de six, douze, trente-deux heures, les résultats ont été né- gatifs comme les précédents : I. II. m. ce ce co Azote introduit. .. . i46,iq) ^. i37,53) ., i-i,'4) ^^^/ — o,5d .' . — o,3o '., +o,qo Azote e.Mrait 145,04 ) 137,28) 172,64) ^ » Matières organiques, clans l'azote, à la température ordinaire. — J'ai opéré sur du terreau neuf, seul ou mélangé à divers alcalis. La matière étant placée dans un ballon, je façonnais le col en forme de tube à dégagement; je faisais le vide et j'introduisais un volume connu d'azote : le ballon était ensuite abandonné, le col plongé dans le mercure, sous une éprouvette à recueillir les gaz. Finalement, les gaz non dégagés dans l'éprouvette étaient extraits par la pompe. » Les expériences ont duré dix mois, de juin 1873 à mai 1874. I. II. m. IV. v. Terreau séché à l'air 160"' iii.)i' ijo"" i5û«'' iSo*'' Eau 5o 4" 'lO 'l" 4° Craie 5o Chaux 5o Oarb. soude !^!^ Potasse 3o Gaz. recueillis Combustibles.. 6,5 3,3 o 3,5 1,2 CO' .'iSi,i /|i3,9 0 0,40 0 Azote 33i),') n îCt.t) . i6.î,4) 2o3,g) , , JiS.Gj Azote introduit 230,4) 206,2) 164,1) 200, .1) 227,0) » Ainsi, dans ces expériences, il y a bien eu des variations entre les vo- lumes d'azote inlioduit et recueilli; mais elles attestent toutes un dégage- ment et non une absorption. )» En résumé, ni les tubes scellés, ni le barbottage de l'azote, ni les va- riations de proportion entre les matières réagissantes, ni l'exposition du terreau dans une atmosphère privée d'oxygène ne m'ont présenté le fait annoncé de la fixation de l'azote. » ( I5!05 ) CHIMIK AGRICOLE. — Sui lu nature (tes substmices miitéiales assimilées par les Chantpirjuotis. Noie de M. L. Caii.i.etet. II On sait que les plantes ne sont pas formées exclusivement d'éléments organiques : elles contiennent en outre des matières minérales qui sem- blent indispensables à leur développement. » I.a composition des substances fixes assimilées par les Champignons a été peu étudiée jusqu'à présent; les analyses que j'ai faites montrent qu'il existe des différences sensibles entre la composition des cendres de ces végétaux et celles des plantes à chlorophylle. » Ainsi que le faisait observer récemment à l'Académie un de ses illustres membres, M.Dumas, le mode de nutrition des Champignons est essentiel- lement différent de celui des plantes vertes. En effet, les plantes à chloro- phylle puisent dans l'atmosphère, sous l'influence de la lumière, le car- bone, l'oxygène et l'hydrogène, tandis que les organismes inférieurs, et les Champignons en particulier, vont chercher les mêmes éléments de leur nutrition parmi les composés peu stables correspondant à ceux que nous nommons corps explosifs, composés qui ont exigé eux-mêmes pour se con- stituer la présence de la radiation solaire. » Ce mode, essentiellement différent dans la nutrition, peut expliquer les différences notables que l'analyse constate dans la composition des cendres des Champignons et celle des végétaux à chlorophylle. » En incinérant un fragment de bois sur lequel ont végété des Champi- gnons, on constate que la plus grande partie des sels minéraux qu'il con- tenait, sauf un excès de chaux et de magnésie, ont été absorbés par le my- célium et fixés par le Champignon. » Le bois, en perdant les substances fixes qu'il contient, est profondé- ment désorganisé, et c'est là une des causes les plus actives de la détério- ration du bois parles cryptogames. campestrii Agaricus Cèpes TriifTcs Âgaricus de Paris. cnisiitliformis. de bordeaux. dePériijord. velutipes. Chaux o,025 0,012 iraces 0,070 0,028 Acide sulfuriquc o,o5o Iraccs Oji^^ 0,028 o Magnésie traces ; ,, o,o43 o 1 „_ .■,!.• r., 0,276 n, ., '■ o,ib5 Acide pliosphoriqiie. .. . 0,084 \ 0,084 0,173 ( Potasse «,47^ 0,106 1 ^,, 0)a'4 I Soude o,35i 0,626 ) 0,627 ) " Chlore o,o3o traces o,o34 traces o i,')i5 1,011 0,978 1,012 0)985 ( r2o6 ) » 11 résulte des analyses que j'ai faites que la rendre des Champignons peut être considérée comme nn engrais énergique en raison des quantités d'alcalis et d'acide pliosphorique qu'elle renferme. » 11 est facile, d'après cela, d'expliquer le singulier phénomène végétal de la production des cercles verts qu'on rencontre dans les lieux où crois- sent les mousserons et diverses autres espèces de Champignons. Ces cer- cles, que la superstiiion populaire nommait autrefois cercles des fées ou des sorcièi'cs, sont tracés par un gazon épais et dont la coideur verte tranche vigoureusement sur celle des végétaux voisins. La production de ces cer- cles s'explique facilement par ce fait qu'une spore de mousseron en ger- mant émet un mycélium qui s'étend, suivant de nombreux rayons, en for- mant un cercle bien défini. Pendant l'hiver, non-seulement la végétation du mycélium s'arrête, mais il se décompose en grande partie en abandonnant à la terre les matières azotées et surtout les sels de potasse et l'acide phos- phorique qu'il avait puisés dans le sol à une assez grande profondeur. Lors- que le printemps revient, le gramen, ainsi que les plantes à portée de ces engrais nattu'els, les absorbe en prenant une vigueur et une coloration bien différentes de celles des végétaux voisins. » Le mycélium qui a péri pendant l'hiver a laissé à la circonférence des cercles extérieurs des parties vivantes qu'on retrouve au premier prin- temps, et qui s'étendent bientôt dans le terrain vierge qu'elles trotivent devant elles. Le nouveau cercle de mycélium ainsi formé deviendra visible dès que la destruction aura mis à la disposition des plantes voisines les éléments qu'il avait accumulés. J'ai établi par l'analyse que le mycélium enlève au sol la presque totalité des alcalis et de l'acide phosphorique qu'il renferme. On peut conclure de mes analyses que la composition des cendres des Champignons est plus simple que celle des végétaux à chlorophylle. » La silice qu'on rencontre dans tous les végétaux verts, et qui, d'après Th. de Saussure, constitue souvent plus de -~~\ du poids des cendres des graminées et des fougères, ne se trouve pas dans les Champignons. » Le fer, qui semble être un des éléments les plus importants de la chlo- rophylle (Verdeil), n'a pas été dosé dans les Champignons que j'ai exa- minés. Les cendres des Champignons, comparées enfin à celles des végé- taux verts, semblent pauvres en chaux el en magnésie, mais très-riches en alcalis et en acide phosphorique. » ( '207 ) ZOOLOGIE. — Sur l'analomie de iappnreil musical de la Cigale. Note de M. G. Carlet, présentée par M. Milne Edwards. « Il peut paraître téméraire de voidoir parler de l'anatomie de l'appareil vocal des Cigales, après ce qu'en ont dit Réaumur, Carus, Solier, Doyère, Dugès et tant d'autres. Cependant, si l'on compare les travaux de ces au- teurs, on est surpris de voir qu'ils ne sont pas d'accord, même sur les points les plus importants. M En étudiant les orifices respiratoires des Cigales chanteuses, j'ai par- faitement vu que, chez ces insectes, les stigmates thoraciques sont au nombre de trois paires. Les deux premiers de ces stigmates sont situés directement au-dessous des épinières du prothorax, qu'il suffit de soulever pour les apercevoir. Les deux stigmates moyens sont situés de même sous les épinières du mésolhorax ; enfin les deux derniers appartiennent au métathorax et sont recouverts par les épinières de ce segment thoraciquo, qui ne sont autre chose que les opercules de l'appareil musical du mâle. Je me suis assuré que ces trois paires de stigmates thoraciques existent aussi chez les femelles. » Les deux derniers stigmates thoraciques ont été pris par Carus pour les deux premiers stigmates abdominaux; mais ils différent de ceux-ci par la situation, la configuration et la structure. En effet, les stigmates thora- ciques sont très-grands, pourvus de cils sur les bords, entourés d'un cercle corné ou péritrème et munis de panneaux mobiles, tandis que les stig- mates abdominaux sont petits, punctiformes, dépourvus de paupières mobiles et habituellement entourés d'une petite auréole farineuse. » Les stigmates abdominaux sont au nombre de sepl paires et non pas de six. La première paire est située sur l'apodème d'articulation du triangle écailleux. Cola suffit pour affirmer cpjc ce triangle appartient au premier anneau de l'abdomen, dont il est Venlogaslre, comme l'a très-bien dit Au- douin, dans ses Considérations sur le thorax des Hexapodes. Cette dernière dénomination doit être adoptée pour désigner la pièce que Réaumur appelle triangle écailleux, car cet organe n'a nullement la forme d'un triangle, comme on l'a dit jusqu'à présent; c'est, mathématiquement parlant, une surface gauche réglée. Les six paires suivantes de stigmates abdominaux occupent respectivement la j)artie ventrale des six anneaux .suivants et n'of- frent rien de particulier, si ce n'est que la seconde paire est dépourvue du cercle farineux caractéristique et, quelquefois même, presque oblitérée, de sorte que ces stigmates sont moins visibles que les autres. C.B., iS'jG, 1»' Semeur*. (T. LXXXn, N» 21.) • ^^ ( I208 ) » J'ajouterai encore que la paroi externe de la cavité sonore où se trouve la timbale n'appartient pas au premier anneau de l'abdomen, comme le dit et le figure Réaumnr, mais bien au second, comme il est facile de s'en convaincre, en examinant la C. orni et la C. maciilata, où cette paroi est incomplète et forme une apophyse saillante sur le second segment de l'ab- domen. D'ailleurs, sur la C. plebeia, il est facile de voir que le bord supé- rieur de cette paroi externe est libre et séparé du bord supérieur du cadre de la timbale, bord qui est formé par le premier anneau de l'abdomen. Enfin les auteurs ont décrit un muscle tenseur de la timbale. Le muscle qu'on a chargé de ce rôle ne peut le remplir et a une tout autre action, ainsi que je le montrerai prochainement, en m'occupant de la Physiologie de l'appareil, que je ne considère aujourd'hui qu'au point de vue anato- mique. » ZOOLOGIE. — Sur une nouvelle espèce de Psorospermie (Lithocystis Schneideri), parasite de /'Echinocardium cordatum. Note de M. A. GlARD. « Si l'on ouvre suivant un plan équatorial le test d'un Echinocardium, on trouve d'une façon presque constante dans la cavité générale de cet Echinoderme une production parasite d'une apparence singulière. Cette production se rencontre particulièrement contre le test dans la partie qui s'étend entre la ])ouche et le plastron subanal, surtout vers la pointe co- nique qui termine inférieurement le plastron. On l'observe encore fréquem- ment contre la courbure aciinale de l'intestin du côté interne. On voit, en ces régions, des masses irrégulières d'un noir luisant dont le volume varie depuis celui d'un point à peine perceptible k l'œil nu jusqu'à des amas mesurant en longueur plus de i centimètre et en largeur 4 à 5 millimètres. L'aspect et la consistance font songer immédiatement aux plasmodies des Myxomycètes. A la surface des amas on aperçoit, en nombre variable, des vésicules hyalines, tantôt très-petites, tantôt de i à 2 millimètres de dia- mètre. A l'intérieur de ces sphères hyalines il existe un ou rarement plu- sieurs points d'un blanc mat tranchant vivement sur la teinte noire des masses plasmodiales. » Examinées à un fort grossissement, les vésicules hyalines (kystes) paraissent constituées par une membrane anhyste et renferment à leur inté- rieur : 1" un amas de cristaux (le point blauc mat);a° des spores (Psorosper- mics) disposées eu une sphère irrégulière. Ces spores sont situées à l'extré- ( I209 ) mité de filamenlsqui rayonnent autour d'un point central où se trouve un noyau de substance jaunâtre. Chaque spore est soutenue par deux fila- ments tangents aux extrémités de son petit axe et l'on croirait, à première vue, qu'elle termine un tube à l'intérieur duquel elle serait contenue. De semblables filaments ont été décrits par M. Balbiani chez les Psorospermies des poissons (i). Les spores sont fusiformes, longues de 6 à lo /j,, larges de I à a p.. Certains kystes fournissent des spores beaucoup plus petites (mi- crospores); d'autres, en petit nombre, des spores plus grandes (gigaspores). Ces microspores et ces gigaspores sont plus fortement renflées vers le mi- lieu que les spores typiques. Les diverses variétés de spores se comportent d'ailleurs de la même manière; il m'a semblé seulement que les microspores se produisent de préférence dans les kystes de petite taille. Dans les gros kystes, au moment de la maturité, les spores affectent une disposition bien différente de celle que nous venons de décrire dans les kystes jeunes ou dans les kystes trop petits pour ]5ermettre un déplacement du contenu; quand ce déplacement est possible les filaments cessent d'adhérer au point central et les spores se soudent en un grand nombre de petits groupes par leur partie périphérique; en même temps les filaments s'appliquent l'un contre l'autre, de façon à constituer une sorte de flagellinn qui a trois ou quatre fois la longueur de la spore. Les petits groupes ont alors l'aspect de colonies de Flagellâtes; mais lepseudo-flagellum de chaque spore reste tou- jours immobile. L'adhérence des spores entre elles est due à une sécrétion qui se produit dans une sorte de petite cupule terminant la spore du côté naguère périphérique. » En examinant avec l'objectif Hartnack n° 9 des spores sorties de diffé* rents kystes, on obtient très-facilement toute la série du déveloj)pement : les unes renfermant simplement un protoplasma granuleux; les autres pré- sentant de trois à six corpuscules falciformes en voie de formation et dis- posés autour d'une masse résiduelle centrale. Ce résidu se réduit facilement dans beaucoup de spores à deux ou trois granules d'une forte réfringence et souvent même disparait complètement à la maturité. » Le point blanc cristallin est constitué par des cristaux appartenant au système clinorhombique et fréquemment groupés en màcles d'une rare élégance. Ces cristaux sont complètement insolubles dans l'acide acétique, sohiblos dans l'acide nitrique; ils se désagrègent à la maturité du kyste en formant d'abord une sorte de réseau qui parait jouer dans la dissémination (i) Voir Comptes rendus, 2U juillet ib63. i56.. ( I2IO ) des spores un rôle analogue à celui du capillUium des Myxomycètes. » Quant aux masses plasmodiales, leur coloration est due à uu très-grand nombre de granulations pigmentaires de dimensions fort inégales; les plus petites sont animées d'un mouvement brownien assez vif. Je crois que ces granulations sont empruntées par le parasite aux cellules à pigment de l'Oursin. Hofmann a montré, en effet, que ces cellules à pigment sont très- absorbantes dans le liquide de la cavité générale des Spatangues. Au milieu de ces granulations, on trouve une prodigieuse quantité d'amibes émet- tant des pseudopodes et agglutinant les grains de pigment. Ces amibes pré- sentent un noyau souvent difficile à voir. Bien qu'on ait signalé des cellules amœboïdes dans le liquide cavitaire des Oursins, il m'est impossible de ne pas admettre que les amibes en question sont en rapport génétique plutôt avec les kystes qu'avec les tissus de l'Échinoderme. Je les considère comme issus des corpuscules falciformes, qui se déforment lentement sur le porte-objet, et je pense que par leur réunion et leur accroissement ces amibes constituent les plasmodies pigmentées. Il est intéressant de rap- peler ici que M. Balbiani a remarqué que les Psorospermies des poissons se développent en général sur le trajet des vaisseaux sanguins et que leur présence détermine une diminution notable du nombre des globules rouges du sang de ces animaux. » Je n'ai rien trouvé qui ressemblât à des Grégarines, et l'ensemble des faits observés me porte à rapprocher le parasite étudié, non des animaux, mais des végétaux inférieurs (Myxomycètes et Chytridinées); d'autre part, les spores étant identiques à celles décrites comme provenant de kystes de Grégarines, on peut se demander si les rapports des Psorospermies aux Grégarines ne sont pas des rapports de parasitisme plutôt que des liens génétiques. » La présence du parasite détermine parfois à la face interne du test de l'Oursin de petites nodosités qui permettraient peut-être de reconnaître sur des Spatangues fossiles la trace de semblables Protistes. » A cause de l'amas de ciistaux si caractéristiques, je donne à ce parasite le nom de Lithocjstis et je dédie l'espèce à M. Amatus Schneider, qui a ré- cemment étudié avec soin des productions analogues. » Les présentes recherches ont été faites au laboratoire de Wimereux, pendant les mois d'avril et mai. » ( «211 ) GÉOLOGIE. — Sur les gisements de fossiles qualenxnires dans la Mayenne. Note de ^NI. A. Galduy, présentée par M. P. Gervais. « Jusqu'à présent le département de la Mayenne avait peu attiré l'at- tention des géologues; il est cei)endant une des parties de la France qui offre le plus d'intérêt pour l'étude de la Paléontologie quaternaire. On y connaît maintenant plusieurs gisements de différents âges très-riches en débris fossiles. Le dépôt quaternaire qui me parait le plus ancien est situé près de Sainte-Suzanne; sa découverte est due à M. Perrot. Voici les superpositions que j'ai observées dans les carrières de Sainte-Suzanne : » i" Argiles noirâtres qui ont rempli les creux des roches dévoniennes et dans lesquelles ont été trouvées des dents de Rhinocéros Merckii et des os d'un grand Bœuf. I) 1° Sables fins et petits cailloux roulés en couches très-stratifiées, dé- posés sur une pente qui atteint parlois l\o et même Go degrés; je suppose que ce sont des formations glaciaires. » 3° Limons rouges renfermant des blocs anguleux de calcaire dévo- nien. » Les fossiles que M. Perrot m'a communiqués sont les suivants : Felis leo, déterminé d'après une canine qui ne dépasse point la dimension ordinaire de celles des Lions actuels, Hyœna crocaln (race spelœa), Canis vutpes'^ Rhi- nocéros Merckii, Equus caballus. Sus scropha. Bas de la taille des Bœufs ordi- naires et de la taille du Bos primigenius, Cetvus elaphus, Arclomys marmotta (race primigenia), dont les os sont accumulés dans des poches qui sont peut- être leurs anciens terriers. Les ossements de Sainte-Suzanne n'ont pas été rassemblés par des Hyènes, du moins ils ne portent pas la marque des dents de ces carnivores, comme on l'observe dans beaucoup d'autres gise- ments; l'inspection des bois de Cerfs montre qu'ds sont tombés naturelle- ment pendant la vie des animaux; il ne semble pas que les fossiles aient été réunis par les hommes. Il se pourrait que les couches inférieures de Sainte-Suzanne représentassent l'époque glaciaire du Boulder-Clay, c'est-à- dire cette phase ancienne des temps quaternaires qui est certainement dis- tincte de l'âge du diluvium et que, jusqu'à présent, on n'a point en France reconnue d'une manière très-évidente. » Il y a dans la Mayenne un important gisement de fossiles qui parait appartenir au quaternaire moyen (l'âge du diluvium) : c'est le couloir de Louverné; il est rempli d'ossements qui ont été soigneusement recueillis par M. OEhlert. Ce couloir, percé dans le calcaire carbonifère, a été mis ( I 212 ) à découvert sur plus de 20 mètres de long; comme il n'a que 2 mètres de haut et qu'il atteint à peine une largeur de 1 mètre, il est difficile de ne pas regarder comme contemporains les fossiles qui y sont réunis; à ce point de vue, le couloir de Louverné est instructif, car la nature des gise- ments quaternaires rend en général difficile la détermination très-précise de l'âge des fossiles. p Les Mammifères qui ont été recueillis sont les suivants : Ursus Jerox, Mêles taxus, Muslela fo'ina? Canis vidpes, Canis lupus, Hyœna crocuta (race spelœa), Felis leo (individus de la race actuelle et de la race spelœn), Felis pardus, Ârclomys mannolla (race actuelle), Lepus limidus (race de grande taille), Elephas priinigenius (race à lames écartées, bien voisine deVElepUas antiquus), Rhinocéros tichorhinus, Sus scropha, Equus caballus, Bos (race ac- tuelle et race quaternaire), Cervus elaphus (race actuelle et race canadensis de forte dimension), Cervus taraudus (très-rare). M. OEhlert a trouvé aussi quelques silex taillés. » Cette énumération semble indiquer qu'à l'âge du diluvium une même espèce de Lion, ou de Bœuf, ou de Cerf était représentée à la fois par des individus de moyenne taille, comme ceux qui vivent maintenant, et par des individus de grande taille, comme ceux qui caractérisent les temps quater- naires. ); Près de Louverné, il y a une grotte qui a été explorée par MM. Perrot etOEblert; j'ai annoncé sa découverte à l'Académie en 1873. Plusieurs autres grottes de la Mayenne ont été étudiées récemment; elles ont fourni un nombre considérable de débris de l'industrie humaine et d'ossements fossiles: la Cave à Margot a été fouillée par M. le duc de Chaulnes', M. de Mortillet, auquel les produits de ces fouilles ont été adressés, a bien voulu me les communiquer. M"* de Boxberg a formé une importante collection de la Cave de Rochefort. M. Maillard, résidant à Thorigné-en-Charnié, ex- ploite en ce moment les déblais qui sont en avant de la Cave de la Chèvre. J'ai visité ces cavernes; elles renferment les produits de différentes époques, mais l'époque qui y est la mieux représentée paraît être la troisième phase des temps quaternaires, c'est-à-dire l'âge du Renne. » ANTHROPOLOGlK. — Les Jkkas, ou nains de l'inte'tieur de i Afrique. Note de M. Mariette, communiquée par M. de Lesseps. « On croit que cette race singulière s'étend sur une surface de mille lieues, sous la zone équatoriale de l'Afrique, en passant par le pays des ( I2l3 ) Niams-Niams et des Momboiittous jusqu'aux pays voisins de nos établis- sements du Gabon. » Les nains se rencontrent fréquemment en Egypte ; mais ce sont des cas pathologiques qui ne s'appliquent pas à des hommes d'une race spé- ciale ; il se pourrait qu'il en fût de même des nains que l'on représente dans la grotte de Beni-Hassan, comme serviteurs des Pharaons ou de leurs grands dignitaires. » Dans un autre ordre d'idées, les nains jouent un rôle important dans la religion égyptienne. Les nains mythologiques sont les Bess, que les mar- chands d'antiquités appellent typhons, et que possèdent tous les collection- neurs; ce sont des dieux nains, trapus, aux jambes courtes et à la barbe frisée ; lorsqu'ils sont représentés de grandeur naturelle, on les peint ordi- nairement en jaune, ce qui indiquerait une origine asiatique. Les Bess passent pour être de race phénicienne; Hérodote les appelle Phlapaliques ; on mettait leur image à la proue des bateaux phéniciens. Les Bess de Phé- nicie sont originaires du pays des Pouns. La terre des Pouns, que l'on a cru longtemps être l'Arabie, est en réalité le pays des Somalis, et la côte méridionale du golfe d'Aden. A la pointe de cette côte se trouve l'île de Socotora, que l'on avait appelée la terre divine parce que, selon la croyance des anciens Égyptiens, c'est là qu'Osiris était né. » Les Phéniciens provenaient du pays des Pouns, avec lequel leur nom Pœni (Punica) présente du reste un certain rapport. C'est une tradition constante que les Pouns ne sont pas un peuple de race asiatique ; ils auront seidement passé le détroit de Bab-el-Mandeb, pour se fixer dans la Péninsule arabique méridionale. » Pour en revenir aux Bess, ils présidaient aux réjouissances, aux toilettes, aux festins et procuraient d'heureux songes, parce que c'est de l'Arabie méridionale [VAromatifera recjio) que viennent les parfums. » Or ces Bess, originaires comme les Pouns du pays des Somalis, pays non loin duquel se trouvent encore des Akkas, présentent les mêmes carac- tères que les Akkas de l'antiquité; plusieurs de ces Bess ont une queue; qui sait si la légende, se perpétuant de siècle en siècle, n'a pas donné lieu au conte des hommes à queue, les Niams-Niams, chez lesquels les Akkas se trouvent ? )) Les anciens Egyptiens ont dû connaître le pays des Niams-Niams; dans la langue de l'ancienne Egypte, ninni veut dire nain; avec la répélilion des mots, si fréquente dans celte langue, on a nain nain, dont le nom est presque identique à Niam Niam, peuples chez lesquels ces nains se trou- ( I2l4 ) vent. En égyptien, un enfant à la mamelle s'appelle akkn. Y a-t-il une assimilation à faire? Une foule de petits faits qui, isolés, ne sont pas très- probants, le deviennent par leur enchaînement et leur nombre. )) L'attention doit se porter sur les rapports du dieu nain avec le rituel. Le rituel comprend une série de formules que devait savoir le mort, et qu'on mettait à côté de lui pour rafraîchir sa mémoire et l'aider, en récitant, à triompher de tous les obstacles qu'jl devait rencontrer. On sait que le mort était arrêté sur sa route par des serpents, des crocodiles, des monstres de toute sorte; or, l'un des trois derniers chapitres du rituel, chapitres qui ont été ajoutés à luie époque postérieure, nous représente le défunt en pré- sence de ces pygmées qui vont l'aider à combattre les animaux, compa- gnons des ténèbres et de la mort. Ces pygmées sont appelés Nemna, ou, selon quelques exemplaires, nem nem; et dans ce Chapitre il y a inie foule de mots qui, n'étant incontestablement ni égyptiens ni sémitiques, appar- tiennent probablement à la langue que parlaient les pygmées. Il serait extrêmement important que quelqu'un connaissant la langue des Akkas vérifiât si cette langue n'est pas semblable à celle que parlent actuellement les Akkas à leurs voisins les Niams-Niams. » Un ancien bas-relief présente de l'intérêt sur la question actuelle. Ce bas-relief représente une femme très-remarquable, parce qu'elle a divers caractères des peuples dont il est question, spécialement une extrême proé- minence de la partie postérieure. La régente, sœur de Touthmès II et de Touthmès III, avait envoyé sur la côte d'Avalis, aujourd'hui Zeila, une expédition commerciale pour se procurer spécialement des parfums, de l'huile et de la gomme. Quand le commandant débarqua, il vit venir à lui la reine du pays montée sur un baudet, et ayant sa fille et son mari à ses côtés. Elle vint avec lui en Egypte et elle l'accompagna jusqu'à Thèbes, où l'on fil son portrait sur le bas-relief. Avait-elle une difformité de na- ttire ou appartenait-elle à la race spéciale dont nous venons de parler? Ce qui ferait croire qu'il s'agit d'une race, c'est que sa fille présente, dans des proportions moindres, une semblable proéminence. » Enfin, dans des tombes remontant à la cinquième dynastie , on a trouvé plus de cent crânes, qui ont été envoyés, en 18(57, à l'Exposition de Paris, et figurent aujourd'hui au Musée du Jardin des Plantes. Ces crânes sont très- singuliers : ils ont le haut de la Icte considérablement aplati et sont d'assez petite dimension; cet aplatissement est le signe caractéristique des bess ou nains égyptiens. » { I2l5 ) PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Téta7ios tiaumaUquc traité par les injections intra-veineuses de chloral. Guérison, Note de M. Oré, présentée par M. Boiiillaud. « Le 8 juin 1876, X..., étant à la chasse, se sentit fatigué et, après une course longue et pénible, s'assit sur le bord d'un chemin; en s'assejant, il laissa tomber son fusil. Le choc de la culasse contre le sol fit partir le coup et quelques plombs vinrent se loger dans le talon droit du chasseur, où ils déterminèrent une plaie confuse. Il retourna à pied chez lui, où il se fit soigner jusqu'au 21, jour de son entrée à l'hôpital. » Depuis le 18 juin il avait éprouvé une douleur assez vive dans la jambe droite; cette douleur alla toujours en augmentant et s'accompagna bientôt de contractions assez fortes du membre inférieur. Ces contractions se propageaient au tronc, au cou, enfin le trismos se montra; mais ce qui inquiétait le malade, ce n'était pas tant le tétanos qui commençait déjà à se manifester : c'était de ne pouvoir réduire lui-même, comme il avait cou- tume de le faire, une volumineuse hernie inguinale déjà ancienne. Ce fut là le motif déterminant de son entrée à l'hôpital. A son arrivée on procéda à la réduction de la hernie et le malade fut très-tranquille. » Le lendemain matin il présentait l'état suivant : face un peu conges- tionnée; dyspnée; cage thoracique immobile; respiration abdominale; les muscles de cette région sont fortement contractés ; les extrémités inférieures sont dans l'extension et rigides. » Dans la région inguinale gauche on remarquait la tumeur occasion- née par la hernie qui avait de nouveau franchi l'anneau. La réduction en fut opérée par l'interne du service, aidé du chef de clinique; celte opéra- tion avait été difficile, à cause de la forte contracture musculaire de l'ab- domen. » Le 23 juin, mêmes symptômes. On constatait en outre une soif vio- lente, de l'inappétence, des nausées; la langue était chargée; trismos; res- piration diaphragmatique accélérée; 5o inspirations par minute; intelli- gence normale; hyperesthésie; insomnie absolue depuis le 21; mouvements convulsils répétés; vives douleurs aux extréD)ités inférieures, au tronc, au cou; douleurs moins vives dans l'articulation temporo-maxillaire; contraction permanente des muscles de la vie de relation, donnant tous au toucher la sensation de cordons durs et tendus, en sorte que le malade semblait être d'iuie seule pièce, légèrement courbé en arriére; température prise dans l'aisselle, 38 degrés le matin, 37", G le soir. C. R., 1876, I" Semciue. (T. LXXXII, Pi» il.) • 57 ( I2lG ) » Traitement. — Le traitement a consisté nniqnement dans des injec- tions inira-veineuses de chloral. Commencées le 23 juin et continuées sans interruption jusqu'au 26 juillet, 56^'",70 de chloral ont été introduits dans l'appareil vasculaire par doses fractionnées. » Sous l'influence de ces injections, les accidents se sont amendés peu à peu et le malade a quitté l'hôpital complètement guéri. » Ce fait, que j'emprunte à la clinique chirurgicale du professeur J.-L. Alarco, a été observé à l'hôpital du Dos de Majo à Lima ; il est rapporté dans la Gazette tnédicale de Lima du i5 juillet dernier. » Il est intéressant à plusieurs égards : d'abord, parce que la méthode des injections intraveineuses de chloral compte un nouveau succès dans le trai- tement du tétanos ; en outre, parce que, malgré trente-neuf injections qui ont permis de faire pénétrer S6^',']o de chloral dans les veines, on n'a observé ni phlébite, ni caillot, ni hématurie. Si j'ai cru devoir signaler ce fait, c'est qu'il me permet de réclamer et d'établir mon droit de priorité quant à l'emploi de la méthode des injections intraveineuses de chloral dans le traitement du tétanos traumatique. » Le professeur Alarco, dans la leçon de Clinique qu'il fit à l'occasion de ce cas deguérison, s'exprime ainsi : « Oré (de Bordeaux) a fait usage du chloral comme antidote de la strychnine dans des cas de tétanos strychnique ; il l'a administré en injections intraveineuses et a obtenu de bons résultats; mais je suis peut-être \e premier qui ait employé, sur l'homme, le chloial contre le tétanos, non par la voie stomacale, mais en injections intraveineuses, » 1) Le fait que je viens de rapporter date du mois de juin i8'y5. Or ma première observation du tétanos, traité par les injections intraveineuses de chloral, est du mois de décembre 1872; la dauxième, du mois de février 1874. » Il me paraît inutile d'insister sur la conséquence qui découle du rap- prochement de ces dates, quant à la question de priorité soulevée par le professeur Alarco de Lima. » GliOLOGlE. — Sur les érosions qu'on doit attribuer à l'action des eaux diluviennes. Note de jM. E. Uobert. « Tout le monde sait que les peu les dans les terrains meubles ou de faible consistance sont généralement ravinées ; c'est surtout manifeste sur les versants qui regardent le couchant. Ou ne manque pas d'attribuer, et avec juste raison, ces érosions à l'action des eaux ; mais s'est-on demandé si la chute seule des pluies avait pu jamais être capable de produire un pareil ( «217 ) effet, surtout quand il est bien prononcé? Assurément il faut mettre à leur actif un grand nombre d'érosions: tels sont, par exemple, les ravins si pro- fondément encaissés qui sillonnent les flancs des collines des environs d'Epernay,où tant de magnifiques dépouilles marines, notamment le Ceri- lliiuni cjiijanleum se dégagent journellement du calcaire marin très-friable en cet endroit. Dans les grands orages qui fondent sur les plateaux, c'est de la dernière évidence. ») Mais il n'est pas moins vrai qu'une foule d'érosions qui ressem- blent à d'anciens torrents desséchés échappent à l'explication que nous croyons pouvoir en donner, par la raison toute simple que le produit des pluies, quelles qu'elles puissent être, qui tombent sur les hauteurs (à moins que ce ne soit des trombes), n'est pas en rapport avec la ca- pacité des plus grandes excavations. Dans la plupart des cas, elles n'ont aucune action sur leurs parois tapissées de mousses ou de lichens. Les ravins de cette sorte sont, depuis un temps immémorial, boises ou livrés à la culture; tels sont, par exemple, les ravins, aussi larges que profonds, qui serpentent le long des collines crétacées dans la vallée de l'Oise, ce dont nous avons déjà parlé à l'occasion du soulèvement de la craie au nord-ouest de Précy ; ou bien encore les immenses, fossés naturels qu'of- frent les pentes sablonneuses de la forêt de IMeudon, au lieu dit le Fond de Morval, près de Chaville (i). Je me borne à ce petit nombre d'érosions, que j'ai bien étudiées. » S'il en est ainsi, comment donc expliquer la formation de ces grandes érosions, qu'aucun agent, à moins que ce ne soit l'épanchement d'un lac qui viendrait à rompre ses digues, ne pourrait actuellement produire? Ne serait-ce pas le passage brusque des eaux diluviennes ou de ce qu'on est convenu d'appeler géologiquemeutca/ac/^sme? En effet, si l'on veut remon- ter à leur point de départ, il est facile de voir que les courants principaux sont sortis de bassins formés par des dépressions du sol vers lesquelles, na- tiuellcment, les eaux s'étaient d'abord dirigées; de telle sorte qu'après avoir suivi les plus grandes déclivités tournées vers les vallons ou les vallées, l'impétuosité avec laquelle avait lieu l'écoulement n'a pas lardé à leur (i) Je ne peux mieux comparer ces grands fossés séparés les uns des autres par de simples relevés de terre, qu'aux érosions profondes (juc j'ai observées en Islande, dans les //yreuniatique du vin. » Le principe infectant est donc volatil, soluble dans l'alcool, antifer- meiitescible, propriétés communes aux substances phéniques. » Nous avons recherché si, parmi les substances goudronneuses en- traînées par la fumée, il n'y en avait pas pouvant être reconnues par une réaction spéciale. On a signalé, parmi les produits qui se dégagent, le phéjiol et l'aniline. a5o grammes de vin ont été traités par 100 grammes d'éther à 5G degrés; ces deux liquides ont été laissés en contact pendant vingt-quatre heures en ayant soin d'agiter de temps en temps; l'éther a été décanté. L'é- ther se charge de la matière empyreumatique odorante; si on l'éviqjore, on obtient un résidu qui a l'odeur du vin altéré, qui brunit à l'air et parl'ac- lion de la potasse. Enfin, si l'on délaye le résidu dans un peu d'eau et si ( 1221 ) l'on ajoute, avec précaulioii^ mio solution d'iiypochlorite de soude, on obtient la coloration d'un bleu violet qui devient pourpre et passe pres- que immédiatement au brun jaune. » En traitant de la même manière du vin qui n'a pas été altéré par la fumée des fours à cliaux, le résidu sous l'influence de l'hypochlorite devient incolore, puis jaune petit-lait. M Dans cette expérience, nous avons tenu à n'ajouter ni phénol ni ani- line, puisque ces deux corps se trouvent dans la fumée des fours à chaux. H Si la coloration donnée par le réactif précédent (réactif Jacquemin) est d'un bleu franc, c'est que le phénol et l'aniline sont dans les proportions voulues pour donner le phénate d'aniline; si la teinte est plus violacée que bleue, c'est qu'il y a excès d'aniline. » M. GossELi.\ s'exprime en ces termes au sujet d'une réclamation de M. Guérard, relative au thermo-cautère de M. Paquelin : « Il résulte de la lettre de M. Guérard fils, lue dans la dernière séance par M. le Secrétaire perpétuel, qu'en iSj'j on a présenté à l'Académie de Médecine un cautère métallique qui se chauffait avec la flamme d'un courant d'hydrogène (gaz de l'éclairage) mélangé avec un courant d'air, et que dans cette Communication M. Guérard père est cité comme ayant proposé d'employer, pour produire la flamme destinée à chauffer le platine, un courant d'éther et d'air. L'auteur de la lettre voit dans ce procédé une grande analogie avec celui de M. Paquelin et croit devoir revendiquer la priorité en faveur de son père. » Mais l'invention de M. Guérard diffère essentiellement de celle de M. Paquelin parles caractères suivants : » 1° Dans le cautère Mathieu-Guérard, la flamn)e est séparée du cautère qu'elle doit chauffer par un espace libre. Dans celui de M. Paquelin, il n'y a pas de flamme, et la chambre de platine, chauffée par les vapeurs condensées de carbure d'hydrogène et d'air, est close. » 2" Pour se servir du premier, il faut éteindre la flamme, puis la rallu- mer si l'on veut faire une deuxième cautérisation. On peut se servir du cautère Paquelin deux, trois, quatre fois de suite sur un seul ou sur plu- sieurs malades sans rien éteindre. )) 3° Avec le premier, on ne peut que cautériser en surface Avec le second, on cautérise en surface et en profontleur; on peut également se servir du thermo-cautère pour enlever des tumeurs. ( 1222 ) » 4° Le premier, conseillé en 1857, ne paraît avoir été employé que deux fois, et encore, dans chacun des cas, s'est-on servi du gaz de l'éclairage et non de la vapeur d'élher pour chauffer le platine. Depuis la Note de iSSy, il n'a plus été question de ce cautère, et il n'est resté que la cautérisation avec la flamme elle-même du gaz de l'éclairage, dont Nélaton s'est servi plusieurs fois pour le col de l'utérus. Mais ce mode de cautérisation lui- uiéme est loin d'offrir la commodité, la simplicité et les applications multi- ples du procédé de M. Paquelin, et il a été bientôt abandonné. » En somme, on ne peut refuser à M. Paquelin d'avoir réalisé et rendu facilement applicable une idée nouvelle, celle d'obtenir, en chambre close et sans flamme extérieure, un cautère permanent dont les formes variées s'accommodent à toutes les indications de la cautérisation au fer rouge, et qui, par son emploi facile et commode, est supérieur non-seulement au cau- tère dont parle M. Guérard, mais à tous les procédés de cautérisation au fer rouge que nous connaissions jusqu'à présent. » M. Resal présente à l'Académie, de la part de M. Beugnol, créateur de la locomotive de montagne la Rampe, une photographie d'une locomotive- tender qui se construit dans les ateliers de la Société alsacienne de Mul- house. « Cette machine, qui est à quatre essieux dont trois sont couplés et dont le quatrième est articulé, a été spécialement étudiée pour les chemins de fer à voies étroites (i mètre), à tracé accidenté, dont les rails pèsent de 18 à 20 kilogrammes le mètre courant. L'essieu porteur articulé, placé à l'arrière, permet d'étendre la largeur du foyer au delà du plan des roues. » La machine de M. Beugnot peut remorquer 100 tonnes sur des rampes de i5 millimètres et sur des courbes de 90 a 100 millimètres de rayon, avec une vitesse normale de 17 a 20 kilomètres à l'heure. Elle est munie d'un frein à vis, à double mâchoire, appliqué aux roues motrices, d'un frein à contre-vapeur et de deux injecteurs du système Friedmann. Sa distribution appartient au système Allau; enfin les essieux, les bandages et tout le mé- canisme sont en acier. Cette machine, dont les éléments sont très-habi- lement combinés, est appelée à rendre de grands services aux populations de nos montagnes. » La séance est levée à 5 heures et demie. D. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 29 MAI 1876. PRÉSIDENCE DE M. LE VICE-AMIRAL PARIS. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MÉCANIQUE. — Sur la constitution atomique des corps. Note de M. DK Saist- Vexant. « A la suite d'une Communication intéressante de M. Villarceau, re- lative au rapport numérique des deux chaleurs spécifiques dans les gaz, dont les molécules seraient nianoatoniiques (et qui a été suivie d'une autre non moins remarquable le 22 de ce mois), notre savant confrère M. Ber- ihelot a présenté, comme réserves, dans la séance du i5 (i), des observa- tions qu'il termine ainsi : « La notion même d'un atome indivisible, et cependant étendu et continu, aussi bien que celle d'un atome doué de masse et cependant réduit à un point matériel, senilile con- tradictoire en soi... « » Je partage depuis longtemps, comme ont fait Cauchy, Ampère, etc., la première partie de l'avis de M. Berihelot, car, poiu' beaucoup de raisons, les unes n)ét;i physiques, les autres ylijsico-matliéinatiqucs^ que j'ai (i) Comptes rendus, t. LXXXII, p. ii.'fl-iiSo. C.R., iS'jG, x'^'' Scmestr(. (T. LXXXII, N" <42.) • <>8 ( 1224 ) développées ailleurs (i), je ne puis admettre une étendue continue dans les corps, ni dans leurs atonies composants. Mais je crois devoir réclamer contre la seconde partie de l'observation finale de notre confrère. Il n'y a, en effet, rien de contradictoire à supposer qu'un atome inétendu se meuve avec différentes vitesses sous l'action de forces attractives et répulsives, émanant d'autres atomes également sans dimensions; qu'il exerce, sur ceux-ci, des réactions, et que ces forces égales et contraires, d'intensités variables avec les distances, communiquent à chaque instant, aux deux atomes de chaque paire, des composantes d'accé- lération, ou égales pour tous deux, ou constamment plus grandes pour l'une des deux que pour l'autre; en un mot, à douer ces points matériels de mobilité, de masses propres, d'inertie et d'actions, tout comme on les at- tribue aux atomes crus étendus, figurés et insécables, que nous ont légués les philosophes grecs. M II n'y a aucun lien logique nécessaire entre l'idée d'existence, même matérielle, et l'idée d'étendue. Un être inétendu ne sera pas, par cela seul, un esprit; ce sera un élément corporel si, obéissant insciemment à des lois dynamiques, il occupe à chaque instant une position déterminée dans l'espace, soit absolu, soit relatif à d'autres éléments, également localisés dans des points; c'est-à-dire s'il s'en trouve à de certaines distances, et si, ces distances changeant, il se transporte d'un lieu à un autre avec toutes ses propriétés, au nombre desquelles peut se trouver celle d'agir sur nos sens. » On l'a dit depuis longtemps : de petites sphères très-espacées, et, tout aussi bien qu'elles, de simples points, par leurs groupements à diverses distances d'équilibre relatif, en deçà et au delà desquelles il se développe entre eux des actions énergiquement résistantes, peuvent constituer des molécules intégrantes aussi stables qu'on veut, former tous les assem- blages polyédriques qu'étudie la cristallographie, et composer des corps de toutes ditiionsions, élastiques, mais d'une grande solidité, bien que formés de points nulle part contigus. » Vainement l'imagination humaine, sous l'empire variable des sens, réclamera contre ces êtres sans étendue, comme elle a réclamé si longtemps contre les antipodes, le mouvement de la Terre, la pesanteur de l'air, etc. ( I ) Mémoire sur la question de savoir s 'il existe tirs masses conlinius, et sur la nature probable tics tlcrnières particules des corps [Bulletin de la Société philomathiquc de Paris, 20 janvier i844)' ( .2a5 ) Que seulement la raison, qui doit au total être la maîtresse, combatte quelque peu les répugnances instinctives de cette capricieuse servante, et bieulôt elle s'apprivoisera, s'accoutumera à la considération de ces sortes d'éléments, sans l'admission explicite desquels la Pli\sique atomique, j'en suis convaincu, ne sera jamais nettement constituée. » C'est, comme on le voit, mais en le débarrassant de complications deve- nues inutiles, le système auquel a été conduit le P. Boscowicli à la suite de considérations sur la loi de continuité qui lui sendilait, comme elle a semblé à Jean Bernoulli, à Leibuilz, à Wolf, à Kant, etc., violée de bien des manières par l'atomisme des anciens, que Gassendi a fait revivre. » A cette occasion je ferai une remarque. Plusieurs auteurs, soit anglais, soit allemands,dans des œuvres qui sont du reste d'une haute portée, voulant étendre à des substances élastiques celluleuses, ou spongieuses, ou demi- fluides, telles que le liège, les gelées, les moelles végétales, le caoutchouc, les formules d'élasticité des solides, découvertes et établies en France de 1821 à 1828 par Navier, Cauchy, Poisson, Lamé et Clapeyron, et ayant besoin, pour une pareille extension, d'augmenter en nombre ou de rendre indépendants les uns des autres des coefficients de ces formules, se sont pris à condamner vivement, sous le nom de titéorie de Boscowic/i, non pas son idée capitale de réduction des atomes à des centres d'action de forces, mais la loi même, la loi physique générale des actions fonctions des dis- tances mutuelles des particules qui les exercent réciproquement les unes sur les autres. Et ils attribuent ainsi au célèbre religieux V erreur ijrave où sont tombés, suivant eux, Navier, Poisson et nos autres savants, créateurs, il y a un demi-siecle, de la Mécanique moléculaire ou interne. Or cette loi blâmée, cette loi qui a été mise en œuvre aussi par Laplace, < te, et prise par Coriolis et Poncelet pour base delà Mécanique physique, n'est autre que celle de Newton lui-même, comme on le voit non -seulement dans son grand et principal ouvrage, mais dans le Scholie général de sa non moins immortelle Optique. L'usage fait île cette grande loi n'est j)oint inie erreur; et les formules d'élasticité à coefficients réduits ou, pour mieux dire, déterminés, où elle conduit pour les corps réellement solides, tels que le fer et le cuivre, sont conformes aux résultats bien discutés et interprétés d'ex- périences faites sur ces métaux (i); expériences au nombre desquelles il y en a de fort concluantes, récemment dues à M. Cornu. J'ajouterai que, si la mise en œuvre de la même loi newtonicnuc contiuit à prouver inalhéma- (i) Appendice V de mes Notes sur la troisième édition, 1864, des Leçons de Navier. i58.. { 1220 ) tiquetneiit qu'une masse de matière continue, si elle existait, ne pourrait èlre qu'inconsistante, infiniment molle, vaporeuse même, et inhabile par conséquent à constituer les atomes compactes de Déinocrite, on arrive à la même conclusion si l'on applique cette autre loi d'action moléculaire donnée comme plus large, parce qu'elle est moins déterminée, que les auteurs anglais lui ont substituée d'après Green, et qui, dégagée du poten- tiel qui entre dans sou expression, reviendrait à ce que l'action entre deux points matériels d'un système aurait une intensité fonction non-seulement de leur distance mutuelle propre, mais des distances des autres points qui les environnent. Notre raisonnement de i844. qu' n'était guère qu'une traduction et un développement de ceux de Poisson et de Cauchy, et qui exclut mathématiquement les masses dures continues, subsiste donc sans invoquer la loi de Newton et Laplace, jugée trop restrictive par Green, qui avait besoin, aussi, d'indétermination, pour un autre but qu'd désirait atteindre. » Sans rappeler les autres considérations nombreuses pouvant être présentées sur ce sujet, je conclurai donc avec M. Berthelot que l'on ne peut pas, sans se mettre en contradiction avec ce qui ressort de l'ensemble des phénomènes terrestres et célestes, regarder les atomes comme des corpus- cules formés de matière continue et dure; mais j'ajoute qu'il n'y a rien de contradictoire à les regarder comme des points matériels doués de toutes les propriétés, moins l'étendue, que l'observation montre dans les corps visibles et tangibles. >< THERMODYNAMIQUE. — Nouvelles remarques sur l'existence réelle d'une matière formée d'atomes isolés, comparables ù des points matériels; par M. Berthelot. « 1. La molécule du gaz mercuriel se comporte sensiblement, au point » (le vue de ses propriétés mécaniques et thermiques, comme un point ma- )) tériel ». Telle est la conclusion énoncée par MM. Kundt et Warburg [Annales de Poggendorff, t. CLVII, p. 356), à la suite de leurs expériences sur la vitesse du son dans cette vapeur. Ils ont tiré cette conclusion de la formule suivante, donnée par M. Clausiusen 1857, d'après certaines consi- dérations sur la nature du mouvement calorifique dans les gaz : K _ 3 7' — y H ~ 2 y ' K étant la force vive du mouvement de translation, H la force vive totale, ( 1227 ) 7 et'/ les chaleurs spécifiques (en volume) prises à volume constant et à pression constante, quantités que M. Ciausiiis suppose être indépendantes de la température et de la pression ; la différence / — y serait même con- stante pour tous les gaz simples ou composés, supposés amenés à l'état de gaz idéal (i). » Notre éminent confrère, M. Yvon Villarceau, a reproduit cette formule sous une forme à peu près équivalente dans le dernier numéro des Comptes rendus. Il ne m'appartient pas d'en discuter la valeur au point de vue ma- thématique; mais je demande à l'Académie la permission de développer, au point de vue physique, les réserves que j'avais cru devoir faire dans la dernière séance, » 2. Sans contester l'exactitude des résultats annoncés par MM. Kundt et Warburg, et en les admettant, jusqu'à discussion plus approfondie, counne suffisamment garantis par l'exactitude de ces savants expérimen- tateurs, je crois cependant qu'il est permis d'élever quelque doute sur l'application à'ia vapeur de mercine des formules des chaleurs spécifiques, déduites de la théorie des gaz parfaits. Ces formules supposent, en effet, que les chaleurs spécifiques sont indépendantes de la température. Or l'expérience n'a vérifié cette propriété que pour deux on trois gaz seule- ment. En fait, la chaleur spécifique à pression constante d'un grand nombre de gaz, sinon de la plupart d'entre eux, varie avec la température, et cela dans des proportions d'un quart et même de moitié : c'est ce qu'ont montré les expériences de M. Regiiault sur le protoxyde d'azole et sur l'acide carbonique, aussi bien que les expériences toutes récentes de M. Eilhard Wiedemann [Annales de Pocjgendoiff. t. CIAVIl, p. Sg) sur les mêmes gaz, sur le gaz ammoniac et sur le gaz défiant; variations d'au- tant plus remarquables qu'elles ont été observées même entre les limites où ces gaz satisfont sensiblement aux lois de Mariotte et de Gay-Lussac. Il en est sans doute de même de la chaleur spécifique à volume constant, et du rapport des deux chaleurs spécifiques, rapport sur lequel roule la discussion actuelle. Toutes ces quantités sont des fonctions de la tempéra- ture, qu'il n'est pas permis de traiter comme des constantes dans les rai- sonnements. » Admettons, par exemple, avec M. Clausius, que la différence / —7 soit constante pour tous les gaz, simples ou composés, celte quantité repré- (i) Théorie mécanique de la chaleur, par Clausius, traduite par Fulie; 2" partie, p. 2j5. Chez E. Lacroix, 1869. ( 1228 ) sentant la chaleur consommée par le travail extérieur de dilatation, lequel est le même pour fous les gaz qui obéissent aux lois de Mariotte et de Gay- Lussac {Théorie mécanique de la chaleur citée plus haut, t. I, p. 46-49)- La constance approchée de cette quantité résulte d'ailleurs, sans aucune hy- pothèse, des expériences faites par Dulong en 1829 {Annales de Chimie et de Physique, ^^ série, t.XLI, p. i56); il avait érigé en loi, dès cette époque, la constance de la quantité de chaleur absorbée par des volumes égaux de tous les fluides élastiques dilatés subitement d'une même fraction de leur volume. Ceci posé, observons que la chaleur spécifique à volume con- stant 7 variera précisément de la même quantité que la chaleur spéci- fique à pression constante '/, dans les expériences de M. Regnault et de M. E. Wiedemann, du moins entre les limites où ces gaz satisfont aux lois de Mariotte et de Gay-Lussac; 7 diminuera donc avec la température, et cela dans une forte proportion, dans les expériences que je viens de citer. Par suite le rapport -^^ dirait croissant, à mesure que la température di- V minuerait, le dénominateur diminuant sans cesse; le rapport même des deux chaleurs spécifiques grandirait aussi avec rabaissement de la tempé- rature. On pourrait donc obtenir ainsi d^ valeurs supérieures au nombre i,4i trouvé pour divers gaz composés, et même des valeurs capables d'at- teindre, pour un intervalle de 200 ou 3oo degrés, sinon de surpasser le rapport 1,67 trouvé par les savants physiciens allemands. La question réclame de nouvelles expériences, et je ne prétends pas la décider d'une manière absolue; mais il me suffit d'avoir montré que la variabilité du rapport des deux chaleurs spécifiques et l'accroissement de ce rapport en sens inverse de la température sont des conséquences possibles de la variabilité observée des chaleurs spécifiques. » 3. Il existe bien des faits dans la Science qui montrent avec quelles ré- serves il convient (le procéder dans l'application des théories thermodyna- miques aux chaleurs spécifiques des gaz et des vapeurs. Je citerai, par exemple, les chaleurs spécifiques des vapeurs des chlorures de phosphore, d'arsenic, de silicium, de titane, d'étain, d'après M. Regnault, lesquelles sur|)assent, d'un tiers et même de moitié les chiffres déduits par la théorie de M. Clausius du nombre de leurs atomes. » Je citerai encore la valeur dos chaleurs spécifiques du chlore et du brome gazeux, d'après M. Regnault, laquelle surpasse d'un quart environ celle des gaz réputés parfaits, tels que l'hydrogène ou l'azote. » Ces faits, je le répète, montrent que la connaissance physique des cha- ( '229 ) leurs spécifiques ries gaz est encore trop peu avancée pour permettre d'y appliquer une théorie mathématique générale; ils frappent de suspicion en particulier les théories qui supposent les deux chaleurs spécifiques intlépeudautes de la température et douées de valeurs identiques pour tous les gaz réels, pris dans l'état où nous les connaissons. Au lieu de conclure que le gaz mercuriel est formé, soit de points matériels, soit d'atomes étendus, continus et cependant indivisibles et doués d'une ré- sistance absolue à toute déformation, ce qui me semble une pure abs- traction mathématique, peut-être vaudrait-il mieux poursuivre l'exa- men expériment.d des faits que je viens de rappeler, et dont la théorie actuelle ne rend pas compte : cet examen conduira sans doute à une con- ception plus compréhensive de l'action de la chaleur sur le gaz. » 4. Un gaz formé de points matériels, ou d'atomes incapables de mou- vements intra-molécidaires, devrait jouir de propriétés tout à fait exception- nelles. En effet, les dimensions absolues des molécules des gaz n'exercent pas seulement leur influence sur le rapport des chaleurs spécifiques de ces gaz; mais elles interviennent dans la plupart des propriétés physiques des corps liquides ou solides, qui résultent de la condensation des gaz. Si donc les molécules du mercure gazeux étaient assimilables à des points matériels, tandis que les molécules des autres gaz offriraient des dimensions notables, il semble que les propriétés d'un tel gaz, formé de points matériels, de- vraient, je le répèle, différer beaucoup de celles des autres gaz. » Par exemple un gaz formé de points matériels ne devrait pas fournir de raies par l'analyse spectrale, la formation des raies paraissant dépendre surtout des vibrations intra-moléculaires. Or on sait que le gaz mercuriel fournit des raies comparables à celles des autres métaux. » De même, le liquide et le solide qui résultent de la condensation de la vapeur du mercure devraient offrir des propriétés très-différentes de celle des liquides et des solides qui résultent de la condensation des autres gaz, de celle du potassium ou de l'iode gazeux par exemple, ou bien en- core de celle de l'eau gazeuse : tous gaz dont la théorie atomique assimile la constitution moléculaire à celle de l'hydrogène ou de l'azote. )) Précisons cette relation par des chiffres : i gramme de mercure solide à — 4° degrés, étant changé en gaz à 36o degrés sous la pression atmosphé- rique, prend un volume 3Goo fois aussi giand; tandis que i gramme d'eau solide, changée aussi en gaza 4oo degrés, prend un volume 2900 Ibis aussi grand. L'accroissement de la distance moyenne des centres de gravité des molécules est donc à peu près le même dans le mercure et dans l'eau, lors ( I23o ) du passage de l'état solide à l'état gazeux, pour un même intervalle de tem- pérature, les distances moyennes devenant 1 4 fois aussi grandes pour l'eau, et i5 fois seulement aussi grandes pour le mercure. Pour l'iode gazeux à 4oo degrés, les distances moyennes des centres de gravité des molécules sont à peu près 1 1 fois aussi grandes que pour l'iode solide. » Observons maintenant que les propriétés des corps solides exigent l'intervention de certaines actions réciproques entre leurs molécules. La cohésion, l'aptitude à cristalliser et les autres propriétés du mercure solide ne sont pas tellement différentes de celles du potassium, de l'iode ou de l'eau solide, que l'on soit autorisé à admettre entre les molécules du mer- cure des actions réciproques infiniment plus faibles que dans l'iode ou l'eau solide. Or, si les actions réciproques des molécules de tous les corps sont du même ordre dans l'état solide, il est difficile de concevoir qu'à des distances lo à i5 fois aussi grandes seulement ces actions soient tel- lement modifiées qu'elles puissent demeurer notables dans la plupart des gaz, tandis qu'elles deviendraient insensibles dans la vapeur de mercure. » Mais je ne veux pas insister plus qu'il ne convient sur cet ordre de considérations. » 5. Un mot maintenant sur le point de vue chimique : il dérive de la conception d'Avogadro, d'après laquelle tous les gaz, simples ou composés, seraient formés du même nombre de molécules sous le même volume. Les poids de ces molécules seraient proportionnels aux poids atomiques. Celte conception a été celle de la Chimie atomique, jusqu'à ces vingt dernières années. Mais, il y a quinze à vingt ans, les savants adeptes de cette théorie crurent lever toutes les difficultés qui en avaient empêché jusque-là l'a- doption, en déterminant les poids atomiques des corps simples d'après leurs chaleurs spécifiques rapportées à l'état solide. Pour le mercure, en par- ticulier, on obtient ainsi un poids atomique deux cents fois aussi grand que celui de l'hydrogène. Or le poids du litre de vapeur de mercure est seu- lement cent fois aussi considérable que celui de l'hydrogène; si donc il renfermait un nombre de molécules égal, il faudrait que la molécule du mercure pesât cent fois autant ; tandis que le poids atomique adopté plus hautindiquerait un poids moléculaire du mercure deux cents fois aussi grand que celui do l'hydrogène. Pour expliquer cette anomalie, on a dit que la molécule libre du mercure est formée d'un atome chimique; tandis que, d'antre part, l'explication des phénomènes de la combinaison chimique con- duirait à admettre que la molécule libre de l'hydrogène et des autres élé- ments serait formée de deux atomes. En d'autres termes, le nondire des ( I23l ) molécules serait le même dans l'hydrogène et dans le gaz mercuriel ; mais le nombre des masses définies comme unilés chimiqnes, c'est-à-dire le nombre des masses atomiques contenues dans i litre de gaz mercuriel serait précisément la moilié du nombre des masses atomiques contenues dans I litre d'hydrogène ou d'un autre gaz, ces dernières étant assemblées deux à deux. » J'ai discuté ailleurs (i) d'une manière plus approfondie la valeur de ces conceptions : pour le moment il suffira d'observer qu'elles nous font con- naître seulement des rapports, sans fournir aucune lumière sur la grandeur absolue ou sur la constitution intime des masses atomiques elles-mêmes. Chacune de celles-ci pourrait être formée par l'agrégation d'une multitude de particules plus petites, sans que les théories chimiques en éprouvent aucune modification. » Il y a plus : la conception d'une matière unique et fondamentale,dont les états d'agrégation multiples constitueraient les corps simples que nous connaissons, avec leurs propriétés spécifiques, conception à laquelle se ral- lient d'excellents esprits, semble impliquer que les masses atomiques de nos éléments, celle du mercure en particulier, dont le poids (loo ou 200) est si élevé, sont fort éloignées de l'état d'atomes véritables. » CHIMIE MINÉRALE. — Su7' les sels foniiés par le peroxyde de manganèie. Noie de M. E. Fuemy. « On sait qu'il existe un certain nombre d'oxydes qui peuvent être alternativement indifférents, acides ou basiques. a Quelles sont les influences qui font varier ainsi le rôle chimique d'un oxyde? Cette question, qui offre un si grand intérêt au point de vue théo- rique et qui se rattache aux phénomènes généraux de l'isomérie, m'a con- stamment préoccupé dans mes recherches sur les acides niétalliipies visurles hydrates; elle se présente de nouveau dans le travail sur les sels de peroxyde de mangaiièse, dont je vais faire connaître les principaux résultats à l'Aca- démie. » Le peroxyde de manganèse, pris à l'état anhydre, ne se dissout ni dans les acides ni dans les liqueurs alcalines; aussi le cousidère-t-on sou- vent comme un oxyde indifférent. M Dans quelques cas, le peroxyde de manganèse se comporte comme (i) hUL Synthèse chinii/jue, p. i5^, chez Germer-Baillière; 187G. C.K.,l876, 1" S«meiir<.(T. LXXXll, N» 22.) jSp ( 1232 ) un oxyde salin formé par la combinaison de l'acido manganique ol du proloxyde de manganèse; en effet, par raction de la potasse en fusion, il se dédouble de la manière suivante : 2(MnO=) + KO, HO = MnO% KO + Mn 0,H0. » Cette production de manganate de potasse, en dehors de toute influence d'oxydation extérieure et sans dégagement d'hydrogène, caractérise le peroxyde de manganèse et permet de le distinguer facilement de tous les autres oxydes de manganèse qui ne forment des manganates que par l'ac- tion des oxydants. » Le peroxyde de manganèse a été souvent aussi placé au nombre des acides mélalliques : on trouve en effet, dans la nature, des combinaisons de peroxyde de manganèse avec différentes bases telles que la baryte : M. Wel- don a produit de nombreux composés de peroxyde de manganèse avec la potasse, la soude, la chaux, la magnésie. » Je vais essayer de prouver que le peroxyde de manganèse peut jouer un quatrième rôle et se comporter, dans certains cas, comme une véritable base. » Le peroxyde de manganèse serait donc alternativement indijférenlj salin, acide et basique. » Il est difficile de constater le rôle basique du peroxyde de manganèse dans la réaction des acides, même concentrés, sur cet oxyde pris à l'état anhydre ; la température qu'il faut produire pour déterminer l'action chi- mique est un obstacle à la combinaison de l'oxyde de manganèse avec les acides. , » J'ai combiné cependant, mais avec difficulté, le peroxyde de manga- nèse à l'acide sulfurique, en opérant sur l'hydrate Mn 0^,2 HO, qui s'attaque à une température plus basse que l'oxyde anhydre. » Le procédé qui m'a le mieux réussi, dans la préparation d'iui sel de peroxyde de manganèse, consiste à décomposer le permanganate de potasse par un excès d'acide sulfurique, en mettant à profit la grande instabilité de l'acide permanganique et aussi Vélat naissant de MnO-. » Je traite loo grammes de permanganate de potasse par 5oo grammes d'acide sulfurique étendu de i 5o grammes d'eau ; je laisse refroidir l'acide avant de le faire agir sur le pennanganale de potasse : l'acide permanga- nique, isolé d'abord sous forme huileuse, se décompose peu à peu en déga- geant de l'oxygène : au bout de quelques jours la production du gaz cesse, et l'on obtient une liqueur d'un jaune foncé qui, dans mes recherches, est devenue une source féconde de nouveaux protluits. J'avais il'abord envisagé ( 1233) ce corps comme le sulfate de sesqiiioxyde; mais j'ai été conduit à consi- dérer ce liquide comme contenant un sulfate de peroxyde de manganèse (SO')°,MnO^, en m'appuyant sur les considérations suivantes: » 1° Ce sel jaune, qui est déliquescent et soluble dans l'acide sulfurique, se décompose par l'eau en laissant déposer un hydrate de peroxyde de manganèse qui a pour formule MnO% 2HO. » 1° La liqueur qui provient de cette décomposition ne retient en disso- lution, quand elle n'a pas reçu l'influence des réducteurs, que de l'acide sulfurique, sans protoxyde de manganèse ; cette circonstance est importante à noter, car elle prouve que, dans le sulfate jaune, l'acide est bien combiné à l'oxyde MnO-. » 3° En soumettant le liquide jaune à la méthode d'analyse que je décrirai plus loin, j'ai trouvé que l'oxyde combiné à l'acide sulfurique a réellement pour formule MnO* et non Mn^O\ » 4° ^^^ liqueur jaune abandonnée à l'air, ou mieux saturée de sulfate de potasse, laisse déposer un sous-sulfate noir, dont la composition est repré- sentée par la formule SO'.MnO* : ce sous-sulfate, traité par l'acide sulfu- rique, reproduit le sulfate jaune. » 5° Certains sels, tels que le sulfate de protoxyde de manganèse et le sulfate de potasse, se combinent au sulfate jaune et forment des sels doubles cristallisés qui contiennent le sulfate de peroxyde de manganèse (SO')%MnO^ » Comme la question analytique était le point important de ce travail, j'ai essayé successivement toutes les méthodes qui pouvaient s'appliquer à l'analyse des oxydes de manganèse isolés ou en combinaison avec les acides : le procédé qui m'a donné les résultats les plus nets est celui de M. Margueritte, que M. Terreil a expérimenté récemment dans l'analyse de différents composés de manganèse; il consiste, comme on le sait, à faire agir les oxydes suroxygénés de manganèse sur du protoclilorure de fer mé- langé à un excès d'acide sulfurique et dont la composition est déterminée, avant et après l'expérience, au moyen d'une dissolution titrée de perman- ganate de potasse. » J'ai contrôlé l'exactitude de cette méthode de différentes façons, mais principalement en analysant des échantillons très-purs et bien cristallisés de p^rotusile, dont la composition ne laisse aucune incertitude : je suis arrivé dans ces déterminations à des nombres qui se conlondent presque avec ceux donnés parla théorie; je citerai ici une de ces analyses. î5g.. ( I'>-M ) Trouvé. Théorie. Mn r)3,62 Mn 63,28 0 37,00 0 36,72 M Sachant que notre savant confrère, M. Berthelot, faisait usage de l'acitlc oxalique dans ses analyses d'oxydes de manganèse, je l'ai prié d'ap- précier, par son procérlé, la composition de quelques-uns de mes produits. J'ai eu la satisfaction de rcconnaîfre que les déterminations de M. Berthe- lot s'accordaient avec celles que j'ai faites. » Quant au manganèse, je l'ai dosé, tantôt à l'état de sulfate anhydre, quand les sels ne contenaient pas de potasse, tantôt en le précipitant à l'état de sesquioxyde, par le brome, en présence d'un excès d'ammoniaque. » Le mode d'analyse étant une fois fixé, j'ai pu déterminer la composi- tion et examiner les propriétés de ce liquide jaune qu'on obtient en trai- tant le permanganate de potasse par l'acide snlfuriqiie. )) J'ai rencontré rarement un corps présentant plus d'intérêt, mais aussi plus de difficultés dans son étude, que ce singulier liquide; en effet, l'eau le décompose; il oxyde à froid presque tous les corps organiques et devien- dra certainement un réactif précieux ; il n'est stable qu'en présence d'un grand excès d'acide snlfin-ique ; ce n'est donc qu'au moyen de la porce- laine dégourdie qu'on peut isoler et purifier les produits de sa décomposi- tion; j'en ai obtenu cinq, qui sont le peroxyde de manganèse hydraté et amorphe, l'hydrate de peroxyde de manganèse cristallisé, différents sous- sulfates (le peroxyde de manganèse, un sulfate double de protoxyde et de peroxyde de manganèse qui est cristallisé, une combinaison, également cristalline, résultant de l'action de ce dernier sel sur le bisulfate de potasse : je décrirai rapidement quelques-uns de ces corps. » J'obtiens les hydrates de peroxyde de manganèse amorphes ou cristal- lisés en versant une petite quantité d'eau dans la liqueur jaune et en l'ex- posant à l'air pendant quelques jours. » Voici la composition de cet hydrate : Trouvé. Théorie. Mn 44,2 44,5 45,1 Mn 44,77 0 24,5 25,3 25,3 0 25,98 HO 3i,3 3o,2 29,6 UO 29,25 » Dans cette décomposition, j'ai produit quelquefois un hydrate repré- senté par la formule (MnO-)', 3II0; le degré d'hydratation dépend de la quantité d'acide sulAnique que contient la liqueur. ( 1235 ) » L'hydrate de profoxyde de manganèse se dissont à chaud dans l'acide snlfiiriqiie concentré en pioduisant le sulfate jaune; mais, sous riiifliience de la chaleur, ce sel se décompose presque immcdiatenient, dégage de l'oxygène et donne soit l'oxyde de manganèse hydraté, soit le sulfate rose : l'acide chlorhydrique le dissout en produisant un chlorure correspon- dant MnCP. M Lorsque, au lieu de décomposer le sulfate jaune par l'eau, on aban- donne la liqueur à l'air humide et qu'on isole successivement, au moyen de la porcelaine dégourdie, les corps qui se précipitent, on obtient une série de sous-sulfates de peroxyde de manganèse qui sont noirs : celui que j'ai le plus souvent produit, dans cette décomposition, se rapprochait beaucoup de la formule S0% Mn O' -+- Aq.Ce sel se précipite aussi, lorsqu'on sature la liqueur jaune avec du sulfate de potasse. » Ces sous-sulfates se dissolvent dans un excès d'acide sulfurique et ré- génèrent le sel jaune primitif (SO')-, MnO". Je n'ai pas obtenu, à l'état de liberté, le sel (SO^)*, MnO'^; mais j'ai pu l'engager dans des sels doubles cristallisés'; c'est ainsi que j'ai déterminé sa composition. » J'ai indiqué, dans une Communication précédente, que j'obtenais un sel cristallisé qui colore en rose l'acide sulfurique, en traitant le sulfate jaune par le sulfate de protoxyde de manganèse; ce sel présente la composition suivante : • Trouvé. Théorie. Mn i6,3 17,0 Mn 17,2 0 7,3 8,0 0 7,5 SO' 49 >2 5o,r SO' 5o,o HO 23, T 24,9 HO 25,3 » Ces nombres conduisent à la formule 4S0% MnOMNlnO, 9HO. » Les éléments de ce sel peuvent être groupés de différentes manières; mais,enconsidérant les propriétés de ce composé et son mode de formation, je pense que le mieux est de l'envisager comme lui sulfate double de protoxyde et de peroxyde de manganèse; sa formule devient alors (S0')% MnO% (SO')», MnO, 9 HO. » Ce sel se produit dans un grand nombre de circonstances, et princi- palement dans l'action de l'acide siilfiuique sur le peroxyde de manganèse ou dans la décomposition du sulfate de peroxyde de manganèse par les ( 1236 ) réducteurs : l'alcool ajouté avec précaution dans la dissolution sulfu- rique du sel jaune donne immédiatement le sel double avec sa couleur rose. Ce sulfate est décomposé par l'eau; dans ce cas, l'hydrate de peroxyde de manganèse se précipite, et la liqueur retient en dissolution du sulfate acide de protoxyde de manganèse. » Lorsque ce sel cristallise en présence du bisulfate de potasse, il se produit une série de corps cristallisés de couleur marron, que l'on peut considérer comme des sels qui correspondent au sulfate rose, mais dans lesquels le bisulfate de proloxyde de manganèse est remplacé d'une ma- nière plus ou moins complète par le bisulfate de potasse. » Ces derniers sels se forment, comme tous les corps précédents, dans la dissolution sulfurique de sel jaune qu'on laisse décomposer lentement à l'air humide : leur étude et leur analyse m'ont présenté des difficultés que tous les chimistes comprendront; il s'agissait, en effet, de déterminer la composition de corps qui se déposent souvent simultanément dans une liqueur excessivement acide et qu'on ne peut purifier que par la porce- laine dégourdie, car l'eau les décompose. » En résumé, les expériences que je viens de faire connaître établissent l'existence de sels ayant pour base le peroxyde de manganèse MnO^* : elles prouvent également que le sel de manganèse, qui colore en rose l'acide sulfurique, ne contient pas un oxyde de manganèse particulier, comme je l'avais pensé d'abord, mais qu'il résulte de la combinaison d'un sel de protoxyde de manganèse avec un sel de peroxyde MnO*. «Dans ce sel rose, le protoxyde de manganèse MnO et le peroxyde MnO^ se trouvant combinés avec l'acide sulfurique, à équivalents égaux, on pouvait penser que la base du sel était le sesquioxyde de manganèse Mn^'O'. » Je n'ai pas adopté cette manière de voir, parce que le sel rose décom- posé par lui alcali donne un précipité qui cède à l'ammoniaque une quan- tité considérable de protoxyde de manganèse en laissant un résidu de peroxyde, tandis que le sesquioxyde de manganèse n'éprouve pas ce dé- doublement : en un mot l'oxyde retiré du sel rose se comporte comme un mélange de peroxyde et de protoxyde de manganèse et non comme un oxyde spécial. » En présence de ces faits, que deviennent les sels de sesquioxyde de manganèse? J'aborderai celte question dans un autre travail. » Je dirai, en terminant, que le peroxyde de manganèse n'est pas le seul oxyde de la forme MO" qui ait la propriété de s'unir aux acides pour ( Ï237 ) former des sels : j'étudie, depuis quelque temps, plusieurs combinaisons définies de l'acide stannique SnO^ avec les acides sulfurique, azotique, chlorhydrique, etc., qui sont aussi de véritables sels et qui présentent une certaine analogie avec ceux que produit le peroxyde de manganèse. » Le nombre des oxydes acido-basiques est donc plus considérable qu'on ne le pensait autrefois. » ANATOMIE COMPARÉE. — Observations relatives à tin Squale pèlerin récemment péché à Concarneau; par MM. P. Gehvais et H. Gervais. « Le 27 avril dernier, M. Guillou, maître-pilote à Concarneau (Finistère) et directeur du grand vivier-aquarium installé dans cette localité sur les indications de M. Coste, voulut bien nous donner avis qu'un Squale, long de 3"", 65 et pesant aSo kilogrannnes, appartenant à une espèce inconnue aux pécheurs de ce point du littoral, venait d'être pris le même jour et qu'il le mettait à notre disposition, 11 avait, disait-il, les branchies garnies de « crin », ce qui nous porta à supposer que ce devait être le Pèlerin (SquaUts inaxitnns des ichthyologistes), qui appartient aux régions arctiques et ne se montre qu'accidentellement sur nos côtes. Nous priâmes M. Guillou de nous expédier les parties les plus caractéristiques de l'animal, plus spécialement la tète et l'appareil respiratoire, et nous pûmes ainsi nous assurer qu'il s'agissait bien en effet de la gigantesque espèce dont Blain- ville(i) a décrit un exemplaire long de 10 mètres, capturé avec deux autres en novembre 1810, auprès de Dieppe, dans les filets qui servent à pécher le hareng, exemplaire dont M. Chevreul (2) a analysé de son côté le squelette entièrement cartilagineux, ainsi que le liquide intervertébral. Quelques autres Squales semblables à celui-là sont venus à la connaissance des naturalistes européens et plusieurs Notices ont été publiées à leur égard dans différents pays; eu outre, Lesueur et, plus récemment, ]\L Foulis en ont signalé des captures analogues opérées aux États-Unis, d'abord dans le Nouveau-Jersey, en 1822, et en Pensylvanie, en i852. » L'animal se distingue par des particularités très-caractéristiques : il a la gueule très-grande, mais le reste de sa léte est relativement assez petit. Ses yeux sont placés à l'aplomb de la ligne qui descend vers le menton ; ses évents ne forment qu'une faible ouverture comparable au trou auditif (i) annales du Muséum d'Histoire naturelle, t. XVIII, [>. 88, PI. VI. (2) Ibid,, p. i36et i54. ( 1238 ) des Phoques, et son museau se prolonge antérieurement en une partie ré- trécie et saillante, qui ressemble à la base d'une trompe garnie de nom- breux pores muqueux et se termine par une courte saillie conique aplatie inférieurement; c'est cette disposition que Lesueur a, voulu rappeler lors- qu'il a décrit les sujets examinés par lui sons le nom de Squalus elephas (i). » Les dents sont petites, aussi bien à la mâchoire supérieure qu'à l'infé- rieure, nombreuses, disposées sur plusieurs rangées et irrégulièrement co- niques. De Blainville, faisant allusion à la grande taille du Pèlerin et en même temps à la petitesse ainsi qu'à la forme de ses dents, le définissait un animal « corpore immenso; denlibm minulis, conicis, non serratis ». C'est lui quia, le premier, proposé d'en faire le type d'un genre à part qu'il a appelé Ce |iioIonger la rcsisi;infc des Tcherkcss dans la lullc qu'ils ont smi- icntie contre les armées impériales. ( Ï247 ) tique, à laquelle se rapportent les émanations hydrominérales et salines. » Exposé historique. — État précaire des sources. — Les Tclierkess ont fait un usage mé- dical (les eaux en bains, pris dans îles trous lectangulaires creusés tlans le tiavertin. » Les premiers bains Ermolon-K.almuky... i datent de 1811 à 1819. Les autres ont été successivement fondés de 1824 à i855. » En 1837, feu Nicolas 1" prend part à la lutte, dote les groupes et choisit l'emplacement d'une station militaire. » L'empereur régnant (i855) reprend l'œuvre de son père. Il comprend que la fréquen- tation des eux minérales du nord Caucase, stimulée par le railway, hâtera le peuplement de la steppe, el aidé de son frère, le grand-duc Michel, il décrète et ouvre (1869-1875) la voie ferrée qui relie le Caucase au réseau de l'Empire. » On avait |ieu fait i)our le caplage des sources pendant la conquête. Leur état pré- caire fait craindre pour l'avenir des groupes. Le grand bain Alexandre-NicolaieiT n'a plus d'eau. Alexandre II veut porter remède à cet état; il me confie ',1874) la mission d'en étudier les voies et moyens ; ce que je fais (1874- 1875) avec le concours de mon fils. Nous rédigeons te.xte et plans) un compte rendu de mission; en outre, j'exécute des travaux propres à conserver les sources. » Travaux exécutés sur les sources pendant la mission; leurs résultats. — Les travaux que j'ai exécutés, avec une rapidité insolite et même dange- reuse en de tels ouvrages, sont : » 1° Une galerie dans le travertin des sources Ermolovsky et Alexan- drovsky. Leur débit journalier, qui était de 345oo litres, s'est élevé, en 1876, à I 0G2 720 litres. » 2° Deux autres galeries ouvertes, dans les schistes miocènes méta- morphiques des sources Mikailovsky et Tovievsky, en ont élevé le débit de 3930 à 23o 180 litres. M A Essenliiki des tranchées et galeries souterraines ont élevé de iSao à loGoo litres le débit journalier des buvettes, n"' 17 et 18. Leau du n° 17 est déjà célèbre en Russie, où elle rivalise avec les eaux de Rarisbad, Kissingeii, INIarienbad. Ces ouvrages doivent être poursuivis, mais avec une très-grande prudence. » A Geleznovodsk, trois galeries de niveau, des tranchées à gradins et plusieurs coups de sonde ont élevé le débit journalier de 377470 à 904 280 litres. » D'oii résulte un accroissement total de i 790360 litres par a4 heures. M Résumé. — Nos excursions dans les steppes de la Kouma nous ont conduit à la constatation, à Ronmagorsk, de sulfureuses sodiques, rappe- lant celles des Pyrénées, et de chlorosulfatées sodiques et magnésiennes, à Rarras, à Lissagorsk et à Rizkily. Ces sources sont remarquables par C. R.,1876, l"S«m«4irï. (T.L\XXU, Noaa.) 161 ( 1^48 ) leur composition, leur abondance et leur diversité, Roumagorsk, c'est Lu- chon dans la steppe sous-caucasique; Lissagorsk et Karras, c'est Pullna etSedIilz. » Ainsi, sur un espace restreint de 3o à 45 kilomètres d'écart, les quatre groupes du Nord-Caucase, y compris les groupes nouveaux désignés ci-des- sus, présentent, dans leur ensemble, les analogies les plus remarquables avec les eaux magistrales de l'Europe occidentale (Vichy, Vais, Luclion, Spa, ScLwalbach, Aix-la-Chapelle, Kissingen, Maricnbaden, Pullna, etc.). » De telles ressources, qui peuvent être notablement augmentées, met- tent la Russie en mesure de réaliser, quand elle le voudra, le projet depuis longtemps médité et poursuivi par son gouvernement, de prendre un rang considérable dans l'exploitation hydrominérale, » MÉMOIRES PRÉSEi\T£S. PHYSIQUE DU GLOBE. — Intensité de la pesanteur à l'île Saint-Paul. Note de M. A. Cazijî. (Renvoi à la Commission du passage de Vénus.) « On a fait osciller un même pendule à l'île Saint-Paul et à Paris, afin de déterminer le rapport des accélérations de la pesanteur en ces deux lo- calités. Craignant quelque accident de voyage qui compromît l'invariabi- lité absolue du pendule, on lui avait donné une forme assez simple pour qu'il fiit possible de calculer les moments de ses diverses parties et effec- tuer une réduction au même état, si cela était nécessaire. C'est grâce à celte précaution que les observations faites à l'île Saint-Paul ont pu être fruc- tueuses. L'instrument subit pendant le retour une avarie qui nécessita sa réparation. On le rétablit autant que possible dans son état primitif, et l'on répéta à l'Observatoire du Bureau des Longitudes, institué à Montsouris, une série d'expériences semblables à celles de l'île Saint-Paul. Les résultats de ces expériences furent ensuite corrigés d'après le petit changement subi par le pendule, et la petitesse de la correction ôte toute incertitude sur les conclusions. » Le pendule, construit dans les ateliers de M. Bréguet, se compose d'une tige de laiton, fixée au centre d'un prisme rectangulaire de même substance, lequel repose sur les tranchants de deux prismes triangulaires d'acier fixes servant d'axe. Une grosse boule de laiton est fixée au bas de la ( '249 ) tige; une autre petite est fixée au sommet, de sorte que le centre de gra- vité du système, séparé de la grosse boule, soit sensiblement sur l'axe de suspension. Cette disposition faciliterait la tlétennination de l'intensité absolue de la pesanteur, si l'on voulait y faire servir l'appareil. Il suflirait d'exécuter deux séries d'expériences, on plaçant la grosse boule à deux bauleurs difiérenles. La position qui a été adoptée donne une durée d'os- cillation peu différente de la seconde. » Pour compter les oscillations, on a eu recours à la méthode des coïn- cidences, en faisant usage des ressources instrumentales de la mission. » Le pendule était installé dans une armoire vitrée, devant le balancier du chronographe électrique, qui inscrivait ses propres oscillations sur une bande de papier. Lorsqu'une coïncidence avait lieu, on marquait l'époque sur la bande de papier en pressant un bouton électrique. On connaissait ainsi le nombre des oscillations du pendule pendant un temps déterminé. Afin d'évaluer ce temps en secondes, on inscrivait électriquement une suite de tops sur la bande de papier à des époques lues sur une horloge réglée. » Voici quels sont les résultats de dix séries, de deux heures environ chacune, effectuées à l'île Saint-Paul, et de dix autres semblables effectuées à jMontsouris. Les durées d'oscillation sont réduites à la température zéro, à l'amplitude infiniment petite et au vide. Saint-Paul. Moiilsouris. I 0,997320 0,997065 II 20 " 66 III 33 66 IV 39 63 V 18 65 VI 18 65 VII 37 58 VIII 4i 63 IX 5o 69 X 36 69 Moyennes 0,99-331 0,997065 » La réduction du pendule de Monlsouris au pendule de Saint-Paul a donné o,9(37o'')9. » Si l'on calcule la durée théorique pour lilo Saiut-l'aul, d'après les alti- tudes et les latitudes, on trouve 0,997477- Une discussion attentive de toutes les causes d'erreur possibles montre que l'excès de ce nombre sur le 161 .. ( laSo ) nombre observé ne peut être attribué, au moins en totalité, à de pareilles causes. Il résulte de là que l'accélération observée surpasse l'accéléralion théorique, et que le massif de l'île produit une attraction notable. » Si l'on admet les nombres cités, on trouve que l'accélération apparente de la pesanteur à l'île Saint-Paul surpasse l'accélération théorique de -g-^'^^ de sa valeiu'. Cette évaluation n'est sans doute pas rigoureusement exacte à cause du nombre assez grand de données qui entrent dans le calcul, et dont quelques-unes présentent de l'incertitude; mais le fait principal paraît hors de doute. » Peut-il résulter d'iuie telle attraction une déviation de la verticale capable d'influer sur les observations astronomiques? Les données topo- graphiques rapportées de l'expédition par MM. Mouchez. et Turquet peu- vent fournir une solution à cette question. L'accélération observée, l'accé- lération théorique et l'accélération locale forment un triangle, dont les présentes recherches font connaître approximativement les deux premiers côtés. Si l'on calcule la grandeur et la direction du troisième, d'après la forme et la densité de l'île, on aura quatre données du triangle, dont l'une servira de vérification. » PHYSIQUE. — Sur le radiomètre de M. Crookes. Mémoire de M. W. deFonvielle. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Section de Physique.) « Les expériences que nous avons exécutées, M. Darlu de Roissy et moi, dans le cabinet de pholométrie de l'usine à gaz de la A'"illetle, nous parais- sent confirmer les opinions émises par M. Crookes. » Le procédé qui nous a permis de changer à volonté le mouvement direct £/ex Nous avons enduit de bitume un hémisphère du radiomètre. Le nombre de tours obtcinis en le |)réscntant à une source a été tres-faible quand riièmisphèro diaphane était disposé de manière à n'éclairer que les faces réfléchissantes du tourniquet. Il était presque aussi grand quand on le disposait de manière à n'éclairer que les faces noircies. En faisant la somme des deux nombres de tours, on obtenait précisément le même chiffre qu'eu présentant à la uiêine source lumineuse la i)oule rendue com- plétemenl (li;iphane. Celle nouvelle expérience complète la |)remière. Elle montre que les faces noircies sont les seules qui soient directement actives. ( i25:i ) Si les faces réfléchissantes paraissent exercer une faible action, c'est parce que, renvoyant la lumière qui les frappe, elles contribuent indirectement à réclairement des faces absorbantes noircies. » « M. FizEAu, à l'occasion de cette Communication, fait remarquer que les conclusions de l'auteur, en faveur de l'existence d'une force impulsive dans les rayons de lumière, lui paraissent réclamer les réserves les plus for- melles. L'ingénieux instrument de M. Crookes paraît être en réalité un ap- pareil thermique, dans lequel le mouvement de rotation, avec toutes ses cir- constances,peut être simplement attribué: i° à un légerexcès de température acquis par les ailettes sur le milieu ambiant, sous l'influence de la lu- mière; 2° à l'inégalité des pouvoirs émissifs et absorbants des deux surfaces opposées de chaque ailette (l'une noircie, l'autre polie); 3° à la présence, inévitable dans l'appareil, d'une petite quantité de fluide élastique (gaz ou vapeur d'eau), dont les couches voisines de la surface noircie peuvent ac- quérir de petits excès de force élastique, suffisants pour chasser devant elles les ailettes dont la mobilité est extrême. Certains mouvements in- verses, produits passagèrement par le froid, seraient des conséquences ana- logues des mêmes causes. « De plus, M. Fizeau, suivant le désir de plusieurs Membres de l'Aca- démie, a fait, en leur présence, à la fin de la séance, quelques essais avec l'instrument même qui avait été déposé sur le bureau; il a pu constater ainsi que si l'on fait tomber sur l'instrument un faisceau de rayons solaires limité par un écran, en sorte que les rayons frappent seulement les sur- faces polies des ailettes, le mouvement de rotation se produit encore, mais dans un sens tel que chaque ailette marche à la rencontre des rayons so- laires, au lieu de fuir devant eux, comme cela devrait avoir lieu, si le mouvement était la conséquence d'une force impulsive de la lumière. Des expériences antérieures ont montré, d'ailleurs, que ce résultat est indépen- dant des réflexions accidentelles qui peuvent se produire à l'intérieur de l'instrument. » vlTlCULTUiiii. — Sur les Phylloxéras des feuilles de la vigne française. Letlre de M. Delachanal à M. Dmnas. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Le séjour que je viens de faire dans la Gironde, pour y effectuer les expériences dont vous m'aviez chargé, me foin-nissent l'occasion de présen- ( 1253 ) ter à l'Académie quelques feuilles de vignes françaises, couvertes de Phylloxéras recueillis à Fargues, près de Bordeaux. » La vigne dans laquelle nous les avons trouvées, de 2000 mètres de superficie, en a présenté 3o enviion ; elle est jeune et d'une bonne appa- rence, tandis que toutes les vignes voisines où nous n'en avons rencontré que fort peu sont déjà fortement attaquées. » Une visite attentive de plusieurs vignobles bordelais nous a montré que ces galles se rencontrent presque partout en nombre plus ou moins grand, mais presque jamais sur des ceps trop malades, à cause probable- ment de l'état particulier des feuilles. Beaucoup de ces galles sont vides de leur insecte; d'autres, au contraire, en contiennent de fort gros qui, quel- quefois même, ont déjà pondu. La quantité des œufs fournis par chaque insecte n'a pas encore pu être déterminée avec certitude. M. Boiteau de Vil- legouze en a trouvé iG, moi-même j'en ai vu 3i, et l'insecte n'avait pas cessé de pondre. Enfin quelques observateurs pensent que le nombre de ces œufs peut s'élever à 100 et même au delà. » Aucun des œufs n'a encore fourni d'insecte : c'est ce qui semble résul- ter du moins des observations très-sérieuses et très-attentives de divers observateurs, et il reste à savoir quelle sera la destinée des petits êtres qui naîtront en grand nombre dans un temps prochain. » MALDossE, GiBERT, J. HiRscuFELD adrcsscut des Comuuinications rela- tives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. C. DE iMausilly soumet au jugement de l'Académie un Mémoire ma- nuscrit sur les lois de la matière. L'auteur a donné le résumé suivant des divisions du Chapitre I" • '( 1. Cause des jihcnoinèncs matériels. — J'y établis l'impossibilité d'ex- pliquer les phénomènes par le seul jeu des chocs successifs ; |)ar consé- quent, il faut admettre les attractions, et il est naturel de se demander si les attractions ne peuvent pas tout expliquer : c'est le problème que je me propose. » 2. Elude (jrnérale des forces altractives et réimhives. — J'étudie les orbites décrites par un corps attiré vers un centre fixe par une force lécipro- quement proportionnelle à la puissance n de la distance. Dès que m = 4 ou > 4> ces orbites passent par le centre. Donc il y aura choc à moins ( 1254 ) que l'action moléculaire ne soit composée de plusieurs termes. J'arrive à conclure, après plusieurs essais, que le terme répulsif doit avoir un expo- sant plus élevé que les termes attractifs. Les orbites alors ne passent jamais par le centre. » 3. Méthode de calcul dam les milieux jmrs et homogènes, — Je commence par exposer les méthodes de Cauciiy et de Poisson et j'en signale les côtés défectueux ; j'en propose une autre qui me conduit à un système d'approximations successives dont la première consiste à supposer les molécules distribuées régulièrement , suivant des lois déjà étudiées par Bravais. Elle permet de sommer les actions au moyen des séries d'Eulor. » 4. Méthode de calcul dans les milieux mélangés et homogènes. — J'expose ce que deviennent les méthodes précédentes appliquées à des milieux mé- langés et homogènes. » 5. De la nature des actions moléculaires. — J'arrive, au moyen des mé- thodes |)récé(ieutes, à expliquer et calculer la densité et les forces élastiques. La valeur des forces élastiques montre que les expo'feants n des termes at- tractifs et p des termes répulsifs doivent être tous > 4) et que les actions correspondantes doivent être d'ordre /j"~* à l'unité de distance, h étant une distance moléculaire. Avec ces lois, !a force élastique est proportionnelle à la (lensilé et à une fonction que des calculs ultérieurs montrent être un coefficient thermique. Toutefois, dans les corps purs, le coefficient ne rem- plit pas toutes les conditions qui lui sont assignées par l'expérience; mais, si l'on considère des corps imprégnés d'élher non pesant, les difficultés si- gnalées peuvent disparaître. Je calcule, pour les corps purs, les forces élas- tiques sur divers plans passant par un même point, et je trouve qu'elles sont généralement de directions et d'intensités différentes; mais, dans le cas particulier de l'assemblage à noyau cubique, elles sont toutes égales et perpendiculaires au plan. 11 y a donc une disposition particulière des molécules pour lesquelles la loi de Pascal est exacte. » (Commissaires : MM.de Sainl-Venant, Phillips, Puiseux.) MM. CiiANoiret Midoz adressent, par l'entremise de M. Resal, une Notice sur un filtre à air comprimé. (Extrait par les auteurs.) « Nous nous sommes ])roposé de profiter de la pression qui règne dans les conduites de distribution pour débarrasser l'eau des matières nuisibles à la santé et pour la charger d'air; notre appareil, placé dans ( i2i55 ) une cave, pemiet d'oblenir peiulaiit los grandes chaleurs do l'eau à une température convenable poiu' l'alimentation. n Le rt''servoir à fdtre dont il s'agit se compose d'une capacité cylin- drique en tôle, terminée à la ]iartie supérieure par un fond méplat et à sa partie inférieiu'o par une calotte sphéricpie en tonte. Un robinet purgeur est adapté au sommet de la calotte sphérique. Le tuyau alimentaire, dont le diamètre peut, dans certains cas, descendre jusqu'à t millimètre, abou- tit vers la naissance de la calotte. Une plaque en tôle, [)ercée de trous, est niainteiuie par l'ajustage de cette calotte avec le corps cylindrique. Une autre plaque en tôle, semblable à la piécédente, se trouve à un niveau plus élevé. Les deux |)laqucs déterminent une chambre dans laquelle on intro- duit comme matière filtrante du laitier de hauts-fourneaux étonné et broyé. Le sommet du corps cylindrique forme le réservoir d'air. En contre-bas se trouve le point de départ du robinet de prise d'eau. » L'eau traverse de bas en haut la masse filtrante. La pression dans les réservoirs que nous avons disposés à Villeneuve-Saint-Georges varie de 6 à 9 atmosphères; l'eau se charge d'une quantité d'air considérable, et à sa sortie du réservoir elle prend un aspect laiteux. Le dégagement de l'air en dissolution s'effectue en quelques minutes, après quoi l'eau devient complètement incolore. » (Commissaires : MM. Bouley, Hervé Mangon, Tresca et Resal.) M. E. FuAxçois soumet au jugement de l'Académie un Mémoire relatif à un nouveau système d'hélice propulsive. (Commissaires : MM. Dupuy de Lôme, Resal.) M. L. Martues adresse une Note relative à la transmission électrique sans fils, à propos d'une Communication récente de M. Bourbouze sur le même sujet. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. Cil. l*i(;i;o.\ adresse une Note sur l'électricité accumulée dans l'éco- nomie animale. Cette Communication sera soumise à l'examen de M. Becquerel. L'Académie reçoit, pour les différents Concours dont le terme est fixé au i" juin, outre les Ouvrages inq)iimés, mentionnés au Bulletin biblio- graphique, les pièces suivantes : t.U., i«j6, i" Scmcicre. (T. LXXXU, N<- !i2.) i6a ( f256 ) Grand prix des Sciences mathématiques (Théorie des solutions singu- lières des équations aux dérivées partielles du premier ordre). Anonyme : Mémoire portant pour é|)igraphe : « Et sic de cœleris ». Prix Boudin (Tempéralure à la surface du Soleil). M. J. VioLLE : Un Méuioire manuscrit accompagné de plusieurs pièces imprimées. Concours Montyon (Médecine et Chirurgie). M. Badal : « Sur l'optomètre, le périmètre portatif et le schémographe, instruments d'optique |)hysiologiqne, et sur leurs applications pratiques à l'oculislique ». — Deux Mémoires manuscrits. M. F. CouRMOXT : « Des opérations applicables au bec-de-lièvre com- pliqué », — Mémoire accompagné d'une analyse manuscrite, M. E. Decais.xe : a pour valeur l'expression /;( /' n d' f rt d^ f r ., d'f\ , I n \i T. (^- d^-^-'^^lûd}-^ f'- 717') + ^(^- - '3'-)^- IÔ2.. ( lafiS ) '« 2. On peut poser de !a façon suivante le problème tlo la Iransfornia- lion : » Trouver une intégmlc rationnelle ^- = y de l'équation eh d.f l'ku + U.ll ). et p. di'signant des constantes convenablement déterminées et // le hes- sien de u\ c'est sous celte forme que M. Ilermilea (.lepnis longtenij)s résolu ce problème dans le cas de m = 3. » On voit facilement que, si le degré m de la transformation est de la forme 4« -i- ' > X et Y sont déterminés par les formules suivantes : dy d.r -^ où, J désignant le covariant du sixième degré de ?/, 0 et II sont des fonc- tions homogènes de u et de h et respectivement du degré [n —- 1) et du degré n. » Semblablement, si m est de la forme /j/; — i, X et Y sont délermiiiés par les formules X — ;- 4- a-Jn, \ — -j- -1- 7Jn, OÙ 0 et n sont des fonctions homogènes de u et de /( et respectivement du degré n et du degré ii — 2. » Le problème de la transformation es! donc ramené à la détermination des polynômes 0 et II. » 3. A cet effet, portons les valeurs précédentes de X et de Y dans l'identité (i), en posant^ = ),u -H [J.li, puis du - dh dy dy du . dh ■t] — —rj- & — > ' it.r d.r , du ,, illi ' dy dy et ' d.r dx f ,dii f.,dli les deux membres se transforment en deux polynômes en p, 0, o' et 0' qui doivent être identiques et dont les coefhcienls ne renferment que n, h, ( '259 ) ainsi que les fonctions inconnues 0 et 11 avec leurs dcrivces partielles par rapport à u et //. En égalant les coefficienis des mêmes puissances des indé- terminées, on obtiendra trois équations différentielles analogues à celles de Jacobi et permettant de défern)iner 0, II, ainsi que les constantes )., [i. et A. » Eu posant u — z, h=i, C-)(^^ i) -- 0(r.) et IT(«, i) — n(z), on en déduira facilement des équations dilféreuliclles ne renfcrinanl que r, 0(s), n(z), lein-s dérivées |iar rapport à z et les invariants de la forme ii. » Dans une prochaine Communication, si l'Académie veut bien me le permettre, je lui soumettrai les formules auxquelles ou arrive par la mé- thode que je viens d'indiquer. » aNaLYSIî MATilKM.\TiQUi:.-->S'(/r/e développement en séries des fonelions Al (x). >iole du P. JoL'iîKnT, présentée par M. Hermile. « Les transcendantes elliptiques peuvent être représentées par des quo- tients do quatre fonctions AZ(.r) prises deux à deux, dont l'introduction dans la science est due à M, Weierstrass. Ces expressions sont dévelop- pables en séries rationnelles et entières par rapport à l'argument a: et au module A-, convergentes, quelles que soient les valeu?'s réelles ou imagi- naires de ces deux quantités. Ea première, AZ(jc), peut être rattachée im- médiatement à sinamx, en posant ;„c. ■" r-"j h' s'mtim.rd.i-. et les trois autres sont définies par les équations Alix), A/,x), . A/(x , suiamo; = . /, \ » cosamx = tt ' ^i^'"-*' = tTi \1[.t] a/ j:) \l[.r » Elles satisfont à des équations lii\éaires aux différences partielles dé- couvertes par ^I. Weierstrass, dont la première est la suivante : ( 2 ) — r-^-— ^- 2 k'^x — r^—- -t- 2 A ( 1 — A- ) ,; ' + A-'x-A / (.r) •= o. ^ ' ou:' ci: t'A il Ces relations iuipoilantes permettent d'elfectuer facilenieut les déve- loppements en séries. Ordonnés suivant les puissances de x, les coellicients sont des polynômes en A-; mais on peut aussi les oi'donner suivant les ( 1260 ) puissancps de A-, et alors les coefficients sont des séries entières en a:, qni, ainsi que M. Weierstrass l'a observé (*), peuvent être sommées. C'est à ce dernier mode que se rapporte la remarque que nous nous proposons d'ajouter, et que rien, ce semble, ne pouvait faire prévoir. En nous bor- nant, pour abréger, à la fonction AZij:), nous l'énoncerons de la manière suivante : Dans le développement de Al{x) ordonné suivant les puissances de/-, le coefficient de k"'" est une somme de termes de la forme y'(x) cos 3 px + (p {x) sin ipx, dans lesquelsy'(j?) et 9 (jr) sont des polynômes entiers en jc, et /; un nombre entier dont le carré ne peut jamais être supérieur à m. » Pour le faire voir, nous cbercherons d'abord sons quelles formes se présentent les développements de sin am x et de son carré ordonnés sui- vant les puissances de /-. En posant y = sin amx, on a l'équation différentielle du second ordie, » Faisons j = sinx + X:^S| -i- /c^ S2 -h • ■ ■ , f = sin^x+ /rS=Si' + k"S^f'^- ..: il est clair que S|f ne dépend que de et, en remplaçant r, J>", 7^ P<'»>' le'"'s valeurs, puis égalant les coefficients de A"", il vient » Cette équation, en y joignant les conditions S,„ = o, S'„,= o pour x=o, détermine S,„, si S,, S3,..., S,„^, sont déjà connus. Convenons, une fois pour toutes, de représenter par/ (x), 9(Jî") des i)olynômes entiers en x\ il est facile de conclure de ce qui précède que S^ est une somme de termes de la forme /(j:)cos(2/3 -H i)x H- 9(a;)sin(2/) -H i)x, /jetant égal à l'un des iioiid)res o, i, 2...., m. Pour s'en assurer, il n'y a à remarquer, premièrement, que S, est effectivement de la forme indiquée, et , en se- cond lieu, que la loi, étant suj)posée vraie pour S,, Sj,..., S,„_,, l'est encore [*) Jnuinal ■ •> ; ^ — - + M[jc) I A-MU-ain j:r/.r — o, et, rn égalant à zéro le coefficient do A"'", il vient U'„,+ (^ - -sinaj^^ U,„_, 4- R, U,„_o -f- .. . + R,„...U, + R,„_, = o. )) Celte formule, jointe à la condition L ,„ r- o, pour .r .— o, fait con- naître U,„. dés que U,, Uj. .., U,„., sont déterminés, et montre que le coelficient de A"'" est effectivement une somme de termes de la forme y(x)cos2pjc 4- t'tanl un entier. « ( 1262 ) ASTnONOMlK PHYSIQUE. - Sur la lliéovie de ta périodicité undécennale des lâches (kl Soleil. Noie de M. Cii. Lamey, présentée par M. d'Abbadie. « Daiisl'hypoihése que les courants de lu surface du Soleil, se dirigeant de l'équateur aux pôles, redescendent ensuite des jiôles vers le centre pour retourner de là vers l'équateur, j'avais signalé autrefuis l'explication si simple qui en découlait relativement à la singulière prédominance des ta- ches sur deux parallèles à l'équateur. » Cette circulation interne, soupçonnée du reste depuis longtemps par plusieurs membres illustres de l'Académie (1), fournit une explication toute naturelle de la périodicité si rem;uquable des taches, dont l'ampli- lude est comprise entre dix et douze ans. En effet, en prenant dans les ta- bleaux A et B donnés par le P. Secchi, d'après les observations de Car- rington (2), la moyenne du mouvement diurne des taches vers les pôles, j'ai trouvé pour valeur 3', 004. Or, si l'on admet que cette vitesse moyenne est celle du courant de la masse du Soleil, le calcul montre qu'un mobile animé de cette vitesse mettrait 11""% 19 à parcourir ce chemin, dont la lon- gueur est donc -, -■- 2 R. » Comme on le voit, ces ii^^ic) correspondent précisément à la pé- riode undécennale des tachei. Plusieurs faits particuliers viennent à l'ai)- pui de celte théorie, que je me borne à signaler aujourd'hui. » PilYSIQUlC. — Sur la chai (je (juc jivcnd le disque de iéleclrophore. Note de M. E. Doiliot, présentée par M. Berihelot. « Le disque de l'électrophore, réduit à uiie épaisseur négligeable, se trouve sur une surface d'égal potentiel lorsqu'il est posé sur le gâteau de résine uniformément électrisé; et, connue il n'a aucune influence sur la distribution de l'électricité dans un corps mauvais conducteur, son poten- tiel est indt^pentlant de son étendue tant qu'il ne sort pas des limites du gâteau. Lorsqu'il est ramené au potentiel zéro par sa communication avec le sol, il reçoit une charge dont le potentiel relatif à un point de sa surface est égal et de signe contraire à celui de l'électricité développée primilive- uiciit sur la résine. Admettons que l'épaisseur de la couche électrique (1) CainiJlcsiviidus, 1. LXIII, t. !\\^. (2) Le Soleil, ■2." édition, I. I, p. l'S et i3G. ( 1263 ) ainsi répaïuiiip sur le disque soit constante. Soil h cotte épaisseur ot R le rayon du disque. » La formule de M. Clausius donne pour la valeur du potentiel relatif à un point de la surface du disque V= 2rt/(R. » Si Q est la quantité d'électricité qu'il a reçue, on a Q = 7rR-A, d'où R Or V représente, au signe près, le potentiel du gâteau; c'est une quantité constante. » Donc la charge reçue par le disque, et qu'il emporte lorsqu'on le soulève par le manche isolant, est, dans l'hypothèse admise, proportionnelle à son rayon . » Pour vérifier ce résultat, j'ai pris trois disques ayant pour diamètres 3, 4^ et G centimètres, nombres qui sont entre eux comme 2, 3 et 4- Ces disques ont été découpés dans une feuille d'étain de —^ de milhmètre d'é- paisseur et munis d'un manche isolant composé d'un fil de soie recouvert de gomme laque fondue. Le gâteau a été formé en coulant de la paraffine dans un moule de carton de i3 centimètres de diamètre et de 1 6 milli- mètres de hauteur. Enfin ce gâteau a été électrisé sur toute sa surface en passant sur lui aussi régulièrement que possible et dans deux directions perpendicidaires un pinceau de poils de blaireau. )) Pour mesurer les quantités d'électricité emportées par ces disques, je me suis servi de l'électromètre à cadran de M. Thomson, modifié par M. Branly (i). Les secteurs de l'électromètre étant en comniunicalion, les uns avec le pùle positif et les autres avec le pôle négatif d'une petite pile de 5o éléments, j'ai mis l'aiguille en communication, par un long fil mé- tallique, avec un plateau horizontal de i5 centimètres de diamètre sup- porté par un pied isolant. Les disques posés sur ce plateau pouvant être considérés, à cause de leur faible épaisseur, comme se substituant à une portion de sa surface, n'en changent jxis la capacité électrique. Le potentiel de ce plateau, mesuré par la déviation de l'aiguille, est tlonc dans chaque cas proportionnel à la charge qui lui est apportée par le disque. (i) L'élcclromùtre dont je mn suis servi a été construit par M. Bourbouze pour Icconiple de la Société française de Physique, (\m a i)ieii voulu le mettre à ma disposition. C, R., i8yG, 1" Semestre. (T. LX.X\II, N" 22.) 1 63 ( ia64 ) » Les vérifications ainsi faites ont donné des résultats très-concordants. Je n'en citerai ici qu'une. Les impulsions données à l'aiguille au moment où les disques étaient posés sur la surface du plateau ont été dans cette expérience mesurées par des déviations de 45, 68 et 92 divisions de l'é- chelle. Ces nombres sont entre eux comme 2, 3, 02, 4, 08 et vérifient suffi- samment la loi. « PHYSIQUE. — Théorie des spectres; observations sur la dernière Communica- tion de M. Lockyer. Note de M. Lecoq de Boisbapdram, présentée par M. Wurtz. « Je demande à l'Académie la permission de présenter quelques remar- ques sur la Note que M. Lockyer a publiée aux Comptes rendus le 20 mars dernier. M. Jjockyer adopte l'hypothèse de la scission à haute température des éléments chimiques, soit en sous-molécules, soit même en éléments distincts. » La condensation moléculaire est évidente pour certains corps simples, tels que le soufre. Les spectres multiples de l'iode étudiés par M. Salet mon- trent que la séparation à haute température de molécules primitivement réunies coïncide réellement avec im changement de spectre; mais cette analogie ne doit pas être poussée au delà d'une certaine limite et M. Loc- kyer ne me paraît apporter aucun argument qui en motive l'extension au cas des spectres électriques du calcium (i). » M. Lockyer pense que, si les intensités relatives des raies du calcium, H, et H,, ne varient pas par suite des changements de température, cela mon- trera que le calcium affecte divers groupements moléculaires; il pense aussi que, si H, et Ha changent d'éclat relatif, il sera difficile d'expliquer le phéno- mène sans admettre que le calcium, au lieu d'être un élément, soit réelle- ment composé de deux substances. Ce raisonnement ne me paraît pas fondé, car des nombreuses observations que j'ai faites il résulte que toutes les raies spectrales changent d'intensités relatives quand on fait varier la température. (i) Il est h remarquer que : 1° l'accroissement d'éclat des deux principales raies violettes du calcium (raies décrites par tous les auteurs et correspondant aux raies solaires II, et Hj), produit parrélévation de température, est familier à ceux qui s'occupent d'analyse spectrale; 1" l'affaililisscmcnt de la raie bleue, tout en offrant bcancnu]) d'intérêt, n'est cependant pas le premier exemple d'un semhiablc fait, ainsi qu'on le verra plus loin ; 3° cnlin la disso- ciation dos composés analogues au CaCP, soumis k de hautes températures, ne constitue pas non plus une observation nouvelle. ( 1265 ) » L;i lli(''orie de M. Lockyer nous coiuliiirail donc à admettre que chaque élément se décompose en autant de substances plus simples que son spectre compte de raies. Or, si l'on réfléchit à l'immense nombre de raies rpii coexis- tent dans certains spectres (Fe, Ni, Mn et même alcalins et alcalino-terreux), on accordera qu'une pareille hypothèse serait extrêmement peu probable et aurait besoin, pour être admise de préférence à celle des vibrations har- moniques, d'être étayée sur des faits bien établis et très-différents de ceux actuellement connus. » L'augmentation de température de l'étincelle provoque non-seulement l'accroissement de l'éclat des raies H, et Hj du calcium, mais aussi celui de plusieurs autres raies violettes, dont les principales se produisent déjà avec une petite étincelle éclatant sur vuie solution de CaCI^ et dont les autres ne deviennent visibles que par l'emploi de puissantes bobines ar- mées de condensateurs. Adinettra-t-on pour chacune de ces raies l'exis- tence d'une sous-molécule ou d'un sous-élément du calcium? ») M. Stokes a proposé à M. Lockyer l'objection suivante : il est possible que, avec un accroissement de température, les lignes les plus réi'rangibles deviennent plus brillantes aux dépens des moins réfrangibles et cela sans qu'il y ait dissociation du calcium. » J'avais clairement établi le fait de la diminution de l'éclat absolu de certaines raies le i6 octobre 1871 dans \es Comptes rendus {^. 943etsuiv.): » Lorsque l'on augmente la température d'une source lumineuse (flamme ou clincelie), l'intensité retaCU'c des raies les plus réfrangibles s'accroît beaucoup ; l'éclat absolu des raies les moins rélVatij^iblts subit même qucKiuefois une diniinulion qui \kuX. aller jusqu'à l'ex- tinction Avec l'étincelle ordinaire (étincelle d'induction) et une solution de bichlorure d'étain, ou obtient un groupe de trois raies vertes : 563. i, 558. g, 556. i, dont la moins réfrangible (563. i) est seule brillante : ks deu.x autres sont très-faibles ou nulles; si l'on fait communiquer les pôles avec une bouteille de Leyde, la raie 563.1 s'affaiblit au point de pouvoir s'éteindre, tandis que les raies 558.9 ^' 556.1 deviennent brillantes. Remar- quons que l'étincelle condensée est douée d'une température supérieure à celle de t'auréole qui constitue les étincelles ordinaires de faible longueur, k » Je ne combats nullement l'hypothèse qui consiste à admettre que nos corps dits simjiks ont une origine conunune et seront peut-être un jotu- ramenés à une ou plusieurs matières plus élémentaires. Les relations étroites qui existent entre les propriétés des coi ps simples de même famille, ainsi que les recherches théoriques (spectrales et autres) auxquelles je me suis livré, paraissent même rendre cette hypothèse plausible; mais je regarde comme essentiel d'établir la distinction la plus tranchée entre ce que l'ob- iG3.. ( 1266 ) servatioii des phénomènes nous permet de considérer comme certain, ou au moins comme très-probable, et une croyance philosophujuc à l'appui de laquelle aucun résultat expérimental n'a réellement été obtenu jusqu'à présent. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la constitution des monochlorhydrines propylé- niques et la loi d'addition de l'acide liypocltloreux. Note de M. L. Hexrv, présentée par M. Wurtz. « L'action de l'acide hypochloreux sur les composés non saturés permet d'obtenir des dérivés remplissant la double fonction d'alcool tt d'cthcr Ita- loïde. Dans la suite de mes recherches sur les dérivés allyliques, je me suis occupé de déterminer quelles positions relatives prennent les radi- caux OH et Cl en se fixant sur les molécules non saturées et d'établir la toi d'addition de l'acide hypochloreux (i). J'ai en même temps combattu l'opi- nion émise par M. Markownikoff, louchant la constitution de la mono- chlorhydrine propylénique C'H*(OII)Cl, qui semblait faire exception à cette loi. M. Markownikoff, dans une série de Communications (2), a maintenu sa première opinion et repoussé mes conclusions, tant au point de vue de la loi générale qu'en ce qui concerne la chlorhydrine piopylé- nique. Les faits que je présente anjourd'luii me paraissent confirmer abso- lument ce que j'avançais dans mes premières Communications. » L Sur les chlorhydrines propy Uniques, C'H''(OH)Cl. — Au propyléne CH- = CH - CH' correspondent théoriquement deux monochlorhydrines C'H°(OH)CI, représentées par les formules a. b. CH^-OH CH^Cl CHCl CH - OH CH' CH' » J'ai attribué la formule a à la chlorhydrine résultant de l'addition de l'acide hypochloreux au propyléne, me basant sur ce iait, qu'elle fournit de l'acide monochloropropionique quand on l'oxyde au moyen de l'acide azotique; elle représente donc un dérivé chloré de l'alcool propylique, et (i) Comptes rentlu.i, 23 et 3o novembre 1874- (2) Comptes rendus, 18 et 26 octobre, et 2 novembre 1875. ( 1267 ) les formules suivantes indiquent ces relations : CO-H Cblorliyili'iiic Acide propyléiiiquc. monochloropropionique. » L'identité de ce produit d'oxydation avec l'acide chloropropioniqiie dérivé de l'acide lactique ordinaire a été mise hors de doute par un exa- men des propriétés, par l'analyse et la densité de vapeur. » Ce fait, qui semble pérenqjtoire, n'a pas convaincu M. Markownikoff, qui persiste à attribuer la formule b au produit d'addition de l'acide hypo- cliloreux au propyiène. Sur quoi se base mon savant contradicteur? Sur ce fait, que cette cldorhydrine oxydée par l'acide chromiquo lui a doiuié de l'acide acétique. Cela est insuffisant. M. Markownikoff, en effet, n'a pas employé le même oxydant que moi; il en résulte seulement que l'oxydation par l'acide chromique est plus énergique que celle de l'acide azotique et détruit l'acide cbloropropionique qui se formerait dans une première jjbase delà réaction. J'ai soumis cette bypotlièseà une expérience de contrôle et j'ai constaté que l'acide nionocliloropropioiiique traité par l'acide chro- mique se détruit en donnant de l'acide carbonique et de l'acide acétique, c'est-à-dire les mêmes produits que M. Markownikoff a obtenus en parlant de la cldorhydrine elle-même. M Quant à la chlorhydnine que fournit l'hydratation du chlorure d'allyle par l'acide sulfurique ou la cond)ii)aison de l'oxyde de propyiène avec l'acide chlorhydrique, je lui attribue la formule b; c'est donc de l'alcool isopropylique monochloré, et l'on peut la distinguer de son isomère en l'ap- pelant chlorliydr'mc allylique. » Les produits de son oxydation confirment cette formule, mais ils varient suivant la nature de l'agent d'oxydation. » Avec l'acide azotique, elle donne de l'acide monochloracétique, et avec l'acide chromique, de l'acide acétique en même temps qu'une petite quantité d'acétone monochlorée, si l'acide chromique est en quantité insuf- fisante. L'acétone monochlorée se comporte de la même façon à l'oxydation et donne de l'acide monochloracétique avec l'acide azotique, tandis (|ue |)ar l'acide chromique elle se convertit en acide acétique. Il y a lieu d'insister sur ce fait qu'une molécule se scinde en deux sens dilférents, suivant la nature des agents d'oxydation. ( 1268 ) » Aux deux chlorh} drines a et b, qui sont : la première un alcool pri- maire chloré, la seconde un alcool secondaire chloré, correspondent théo- riquement des produits renfermantH- de .moins, CH^CIO. L'un, venantde la chlorhydrinea, sera une aldéhyde chlorée ; l'autre, dérivé de la chlorhy- drinc b, ser;i une acétone chlorée. En oxydant la première de ces clilorhy- drines, M. Markownikoff a ohtenu en petite quantité le corps C'H'CIO, qu'il considère comme de l'acétone monochlorée, tandis que ce doit être, à mou avis, l'aldéhyde propionique monochlorée. M. Markownikoff base son opinion sur ce fait, qu'une oxydation plus énergique donne de l'acide oxalique ; mais cette raison ne me paraît pas suffisante; car, dans la réac- tion où j'ai noté soit l'acide monochloracétique, soit l'acide monochloro- propioiiique, j'ai toujours obtenu une notable quantité d'acide oxalique, produit d'oxydation finale des composés tricarbonés. » En résumé, la constitution de la chlorhydrinc a est prouvée parla for- mation d'acide nionochloropropionique ; c'est donc de l'alcool propvlique chloré, et le composé C'H^CiO noté par M. Markownikoff, dans l'oxyda- tion de cette chlorhydrine, ne peut être que de l'aldéhyde propionique monochlorée. » La chlorhydrine, représentée par la formule è, fournit de l'acide monochloro-acétique quand on l'oxyde par l'acide azotique, et de l'acétone monochloréc dans l'oxydation opérée par l'acide chromique; c'est donc l'alcool isopropylique monochloré. » Dans une prochaine Note, je tirerai de ces faits les conclusions qui permettent d'établir la loi d'addition de l'acide lijrpochloreux aux composés non saturés. » CHIMIE ORGANIQUE. — Siif un (juino-ucétale de colciuni ; Note de M. E. GuNDELAcu, présentée par ]\L Wnriz. « En examinant un qiiinate de calcium du commerce, j'ai trouvé que ce sel brut contenait essentiellement un sel double, composé de molécules égales de quinate de calcium et d'acétate de calcium. J'ai réussi à obtenir directement ce corps en mêlant des solutions de quinate et d'acétate de calcium à molécules égales, par exemple la^"', o/| de quinate de calcium (C H" O^j^Ca -MoH=0 et 3e\ Sa d'acétate de calcimn (C>ll'0=)-Ca + IPO. » La solution, concentrée jusqu'à ce qu'un dépôt commence à se former sur les parois du vase, se prend en masse du jour au lendemain. Le sel se présente en petits grains groupés sous forme de choux-fleurs : il est stable et { '269 ) peut être purifié par cristallisation dans l'eau, dans laquelle il est très-so- luble, tandis qu'il est presque insoluble dans l'alcool absolu. il Les dosages de calcium faits sur doux préparations différentes ont donné les résultats suivants : Première Deuxième Quantité préparation. prcparatioii. lliéoriquc. Quantité de Ca en centièmes du sel séché à 1 10 degrés. I i3,i6 i2,c)5 i?,93 ce qui conduit à la formule '99 » La molécule d'eau ne peut pas être chassée par une dessiccation pro- longée à 1 5o degrés (i). Si l'on chauffe au-dessus de 1 5o degrés, il se dégage des vapeurs qui rougissent le papier de tournesol. Au-dessus de 200 de- grés, le sel commence à se carboniser sans fondre. » Si l'on précipite le calcium dans xuie solution de quino-acétate par l'acide oxalique, et si l'on concentre la solution, il se dégage de l'acide acétique, et de l'acide quinique, fondant à 162 degrés, se dépose par le refroidissement. J'ai retiré le quinate de calcium que j'ai employé poin* ces essais des résidus de la fabrication du sulfate de quinine, en suivant une marche trop longue à décrire (2). » Je me propose de continuer ces recherches sur la constitution des quinates et de l'acide quinique. » PHYSIOLOGIE. — Variations de [étal éleilriiiuc des muscles dans In contraction volontaire et le tétanos artificiel, étudiées à l'aide de la patte galvanoscopique. Note de MM. 3Iorat et Toussaint, présentée par M. Cl. Bernard. « Il est admis généralement que la contraction volontaire, plus ou moins prolongée, est composée de secousses fusionnées, comme le tétanos provoqué par des excitations répétées. S'il en est ainsi, la variation négative du cou- rant propre des muscles en état de contraction volontaire doit éprouver une série d'oscillations, que l'aiguille du galvanomètre, en raison de son inertie, est impropre à déceler, mais que la théorie considère comme étant capables d'induire le tétanos dans une patte galvanoscopique. I II L'acide qiiiiii(|ne lui-même ne perd sa molécule d'eau qu'an moment où il entre en fusion, c'est-à-dire à i6'->. degrés. (2) Je dois ces résidus à l'obligeance de M. K. Perret. ( 1270 ) » Comment, en réalité, se comporte une patle induite dont le nerf est mis en contact avec les deux sections d'un muscle qTii se contracte volon- tairement? Nous avons fait sur ce sujet, dans le laboratoire de M. Chau- veau, un grand non'.bre d'expériences en nous servant de la grenouille et en enregistrant l'une an-dessus de l'autre, à l'aide d'un mvograplie double, la contraction du muscle inducteur et celle du muscle induit. » Voici ce que nous avons observé : )» Très-fréquemment les mouvements accomplis volontairement par la grenouille ne donnent lieu à aucune réaction de la [lalte induite, même quand on s'est assuré que celle-ci réagit très-vivement à la moindre secousse inductrice provoquée artificiellement. I) Quand la contraction volontaire agit sur la palte galvanoscopique, l'effet produit est une secousse simple, très-brève, coïncidant avec le début de la contraction volontaire. D'autres secousses semblables apparaissent parfois, soit à la fin de la contraclion, soit encore, mais beaucoup plus rarement, pendant le cours de cette contraclion. (^elte réaction de la palte induite ne paraît en rapport ni avec l'intensité ni avec la durée de la con- traction volontaire. L'observation démontre qu'elle dépend d'une seule condition, la brusquerie avec laquelle surviennent les changements d'état du muscle, soit au départ de la contraction volontaire, soit à sa fin, soit pendant son cours. On peut dire qu'en somme la contraction induite provoquée par la contraction volontaire n'est jamais qu'une sorte d'ac- cident. » Ces résultais sont en opposition évidente avec ce que l'on pouvait prévoir. Faut-il en conclure que la contraction volontaire n'est pas un acte complexe, composé de secousses fusionnées? Ce serait aller trop loin; car cette manière de considérer la contraction volontaire conserve toujours en sa faveur les preuves tirées de l'existence des vibrations musculaires décelées par le son que donnent à l'auscultalion les muscles contractés. Reste à expliquer les résultats de nos expériences sur la contraclion induite. » Cette explication nous a été fournie par deux nouvelles séries d'expé- riences, dans lesquelles nous avons éludié l'influence exercée sur la con- traction induite, par le nombre et par la durée des secousses simples compo- sant le tétanos d'un muscle inducteur dont le nerf est excité par une série de flux électriques instantanés. » Nous avons constaté qu'avec une fréquence relativement peu considé- rable des excitations, mais suffisante pour provoquer le tétanos du muscle inducteur, on induit, dans la patle galvanoscopique, un tétanos plus ou moins semblable dans lequel, le plus souvent, les secousses mal fusionnées ( '271 ) se reconnaissent encore. Si l'on augmente giaduellement la fréquence des excitations, on voit d'abord le tétanos induit devenir plus parfait et se main- tenir aussi longtemps que le tétanos inducteur; puis ce tétanos induit parfait ne se manifeste que pendant la première période du tétanos induc- teur; puis enfin, la fréquence des excitations étant très-grande, il ne se pro- duit plus qu'une contraction induite initiale brève, n'ayant guère plus de durée que si elle avait été provoquée par une secousse simple. . » Telle est l'influence du nombre des excitations, les secousses qu'elles engendrent restant toujours brèves et aussi égales que possible, pour avoir des résultats comparables. » Voyons maintenant l'influence de la durée individuelle des secousses qui composent le tétanos inducteur. » Pour obtenir des secousses brèves, le moyen le plus sur, c'est d'exciter, par la méthode unipolaire, le nerf du muscle inducteur, après l'avoir sec- tionné ou tout au moins après avoir coupé la moelle épinière en arrière de l'encéphale. Si le nerf communique avec l'encéphale, la secousse provo- quée par l'excitation avec un flux électrique instantané peut s'allonger considérablement, comme l'a démontré M. Chauveau, même quand l'or- gane excité n'a pas encore subi la moindre fatigue. A plus forte raison, cet allongement de la secousse .se produit-il sûrement si le nerf est fatigué, par des excitations répétées ou par son exposition à l'air. Quelles que soient les conditions dans lesquelles est obtenu cet allongement des secousses, s'il est considérable, il a toujours la même conséquence relativement à la con- traction secondaire de la patte galvanoscopique. Cette conséquence, c'est la disparition du tétanos induit. Le tétanos inducteur est, au contraire, très- facilement engendré même avec un petit nombre de secousses, mais il ne provoque plus dans la patte induite qu'une contraction initiale brève, ressemblant beaucoup à celle qui est provoquée par la contraction volontaire. » Quand on interprète ces expériences au point de vue des renseigne- ments qu'elles fournissent sur l'état électrique des muscles en état de con- traction, un (ait d'unecsrtaine inqiortance se dégage. Le tétanos, artificiel- lement provoqué par les cornants interrompus, comprend doux types sé- parés par une foule d'états intermédiaires. Dans l'un de ces types (tétanos composé de secousses brèves et relativement peu nombreuses), les oscilla- tions de l'état électrique sont encore brusques et d'une certaine ampleur, malgré la fusion complète des secousses qui provoquent les oscillations. Celles-ci sont donc toutes capables d'exciter le nerf d'une patte induite; elles C. R., 1876, i" Semcire. (T. LXXXII, N» 22.) ' ^4 ( 1272 ) se Iracliiisenl alors par 1111 tétanos induit, plus ou nioii)s semblable au U;- tanos inducteur. Dans le second type (tétanos composé de secousses lon- gues et nombreuses), le courant musculaire reste en variation négative à peu prés constante. Les oscillations de l'état électrique du muscle, étant très-peu accentuées, ne provoquent plus de réaction dans la patle galvano- scopique. Ce n'est que quand la variation négative s'établit, c'est-à-dire au moment même où commence le tétanos inducteur, que le nerf de la patte induite peut être excité. 0 Appliquées à l'étude de la contraction volontaire, ces données prou- vent que la permanence de la variation négative indiquée par le galvano- mètre ne tient pas exclusivement à l'inertie de l'appareil, mais représente au moins en partie un phénomène réel. Il y a tout lieu de croire qu'un appareil d'une extrême mobilité donnerait des indications analogues. » Une conclusion d'un autie ordre ressort encore de nos expériences: c'est que la contraction induite n'a pas la valeur qui lui a été attribuée pour déterminer, à l'aide de ses caractères, si tel mouvement musculaire est une secousse simple ou une contraction composée de plusieurs se- cousses. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGiQur;. — Aneslliésie par la mélhode des injections intra- veineuses de chloral. /Imputation de li cuisse; inscnsibililé absolue ; sommeil consécutif pendant six heures ; (juérison sans aucun accident. Note de M. Ork, présentée par M. Bouillaud. « L'observation que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie des Sciences est la première d'une nouvelle série où l'anesthésie a été produite par la méthode des injections intra-veineuses de chloral. Celte nouvelle série, qui ne compte encore que des succès, est d'autant plus importante qu'on y trouvera des faits heureux appartenant non-seulement à des chirurgiens belges, mais à un chirurgien autrichien. Les injections intra-vcincnses de chloral ont été eiiiployées récemment avec succès en .\ulriche. I) Raoul M..., âgé de 16 ans, est employé dans un grand atelier de con- struction de machines. Le 4 octobre iS^S, en vaquant à ses occupations habituelles, il se heurta très-violemment contre une pièce de fer. Le coup avait porté à qtu'Iques ceutiinèlres au-dessous du genou droit, sur la p;utie antérieure du tibia. Il occasionna une très-vive douleur, et celte douleur persista avec une grande intensité plus de huit jours, pendant lesquels le malade n'interrompit pas son travail. ( ta73 ) » Au commencement de novembre, dos douleurs intenses envahirent toute la jambe, qui devint le siège d'un gonflement général assez marqué. » Un traitement approprié fut employé |)nr!M. de Chappcllc, qui sembla produire une amélioration momentanée. Mais bientôt une tumeur trcs-ap- parente se produisit et envahit avec beaucoup de rapidité tout le contour de la partie supérieure du tibia. Le malade fut alors soumis à l'examen de MM. Ilingoyen et Lande, qui décidèrent que l'amputation de la cuisse était indispensable. » Le 1 1 mai, en présence de MM. Hingoyen, L. de Chappelle, de M. Tes- tut, mon chef de laboratoire, et de MM. de Chappelle fds, Vaucher, Four- geaud et Fage, aides au même laboratoire, l'opération fut pratiquée par mon ami M. Lande. M II avait été décidé que l'on insensibiliserait le malade à l'aide de l'in- jection intra-veineuse de chloral. La solution, préparée dans mon labora- toire (solution au {), neutralisée par l'addition de quelques gouttes de carbonate de soude, fut injectée dans une des veines avoisinant la tumeur, à l'aide de ma seringue à injection. « 6^', 5o de chloral ont été injectés en 8 minutes 3o secondes. » Avant l'injection, le malade était extrêmement agité. La terreur que lui inspirait l'opération qu'il allait subir, et qu'il attendait depuis plus de quarante-huit heures, l'avait mis dans lui état nerveux très-pénible. )) Pendant l'injection du chloral, cette excitation se calma peu à peu : à ,\ grammes, le malade était déjà tranquille; à 5 grammes il se laissait aller au sommeil; enfin à 6^%5o on obtenait une anesthésie absolue. Cette transition d'un état d'agitation extrême à un état de résolution complète s'était faite progressivement, insensiblement. » A 9''3o", amputation. A 9''55'", le malade est placé dans son lit, le pouls esta io8. La respiration régidière, à 32. » A lo heures seidement, les mouvements réflexes que provoque le loucher de la cornée sont revenus. Le malade dort jusqu'à midi ; il se réveille alors, demande ce qui s'est passé; puis, au bout de quatre à cinq minutes, il retombe dans im sommeil paisible qui dure jusqu'à 5 heures du soir. A ce moment réveil et retour complet de rinlelligence. < J'avais en le soin, dit M. I.ande, pour praiiqiior l'injeriion intra-vcineusc de chloral, de choisir une des veines volnminenses qui sillonnaient la peau autonr de la tiimcdr. Au début de rinjcction, le malade avait accusé, ainsi que cela arrive souvent, une scnsalion de brû- lure If Ion" de la veine j)iquée ; j'ai tenu à examiner ce vaisseau. J'ai donc disséqué cette veine avec le plus grand soin cl j'ai conslalé r/u'cl/e ne renfermait aucun rnilht. Je l'ai .64.. ( 1274 ) maniée suivant sa longueur, sur sa face profonde, et j'ai cherche la trace de la i)i(iûre; je n'ai pu retrouver celte trace qu'en me guidant d'après une légère suffusion sanguine, sié- geant dans le tissu cellulaire péiiphcritine ; sur la face interne elle auiait passé coniplélement inaperçue. Enfin j'ai constaté (pie, dans toute l'étendue de ce vaisseau, il n'y av,iit pas la moindre rougeur, rien qui indiquât le passade récent d'une substance irritante. Il m'a yt:\r\\ intéressant, en ])résence des préventions qui s'élèvent encore contre les injections intra-vei- neuses de chloral, de faire avec le plus grand soin ces diverses constatations et de les jiublier, car c'est, si je ne me trompe, la première fois que l'occasion s'est présentée de faiie, peu de temps après l'opération, la nécropsie de la veine dans laquelle une semblable injection a été pratiquée. » » Aujourd'hui le malade est guéri : les suites de l'opération ont été aussi simples que possible : il n'y a eu ni phlébite, ni caillot, ni licmutiirie, et c'est toujours ainsi que les choses se passent quand les injections de chloral sont convenablement faites. » Ce fait petit se résumer ait)si : « Tumeur à mycloplasies du tibia. Amputation de cuisse. Injection iiitra-veineuse de chloral qui a non-seule- ment détruit la sensibilité pendant toute la durée de l'opération, mais après. Sommeil consécutif et réparateur pendant six heures. Absence de tout phé- nomène grave du côté des veines et du côté de la respiration. Guérison finale. » M. R.-FiiAxasQt'E Michel adresse une Note sur les fraudes que l'on ren- contre dans les pointes de paratonnerres. (Extrait.) « Lorsqu'on a réparé les paratoiuierres des édifices nninicipaux de la Ville de Paris et du déparlement de la Seine, pour les établir conformé- ment aux dernières instructions, j'ai fait recueillir et cataloguer toutes les flèches de cuivre munies de leurs pointes en platine. » Dans le but de rechercher la cause de certaines anomalies constatées dans l'examen comparatif de ces i)oiiites, j'ai entrepris depuis un an non- seulement de les examiner au niicro.scope, mais encore de les traiter par l'analyse chimique. Environ 4o pour loo des pointes que j'ai examinées ont, à l'analyse, donné des quantités de plomb variant en chiffres ronds de G à 17 pour 100. » Certaines pointes, même de dimensions fort restreintes, longues de 45 millimètres sur Mn diamètre à la base de 3'"'",G5, avaient été évidées à l'intérieur sur une longueur de 3o millimètres environ, de façon à former sm- cette longueur un cylindre creux ayant environ o"'",75 d'épais- seur de paroi. Dans celle cavité, on avait coidé de la soudure com- ( '275) posée de parties égales de plomlj et d'élaiii. En coupant rime de ces pointes, et en In plaçant dans un creuset cliaulfé au rouge sombre, la soudure, par sa fusion, laissait vide la cavité centrale. Dans certaines de ces aiguilles en plaline, le cylindre de soudure adhérait assez peu pour pouvoir élre facilement arraché à l'aide d'un poinçon. » Lors de l'enquête sur l'état des paratonnerres surmontant les étlifices municipaux, j'ai trouvé que la [)roportion des pointes de platine infléchies, brûlées ou tond)ées, atteignait le chiffre de 88 pour loo. 11 est du reste im- possible de vérifier l'état des aiguilles en plaline des paratonnerres, celles-ci étant rendues solidaires de la flèche en cuivre qui sert d'intermédiaire avec la tige en fer du paratonnerre. » 0 M. P. Gervais offre à l'Académie, de la paît de la famille de feu M. Einilicn Dumas, de Sommières, la dernière feudle de la carie géologique du Gard due à ce savant. Celte feuille supplémentaire donne les coupes géologiques générales suivant la direction des lignes tracées sur celles qui ont été précédemment publiées. » M. IVetteh adresse une Note imprimée sur une observation de cécité dé- terminée par des éclairs et prie l'Académie de vouloir bien la joindre à la dernière Communication qu'd a faite sur la rétinite pigmentaire et l'Iiéméra- lopie dite essentielle. A 5 heures, l'Académie se forme en Comité secret. I,a séance est levée à 5 lieures un quart. J. 15. BUI.I.ETI.V DIDLIOGRAPIIIQI'E Ouvrages reçus dans la sé\xce uo i5 mai i8-G. Les causes de la gravelle et de la pierre étudiées à Contrexéville pendant neuf années de pratique médicale; par le D' Debout D'ESTRiiiiS. Paris, A. Dela- haye, 1876; in-8°. Conseil général de la Charente. Commission nommée pour l'étude du Phyl- ( 1276 ) loxera. Procès-verbaux des deux premières réunions et Rapport présenté à In Commission le sg octobre 1875 par M. F. Lajkunie. Angoulème, imp. Chas- seignac, 1876; br. 111-8°. Conseil c/énéml de Snùne-et-Loire. Rapport sur le Phylloxéra lu dans lu séance du 2") avril 1876 par M. A. Mathey. ::âcon, imp. E. Prolat, sans date; br. iii-8''. Ces deux Ouvrages sont renvoyés à la Commission du Phylloxéra. Bulletin de la Soricté impériale des naturalistes de Moscou; année 1875, n° 2. Moscou, A. Lai'g, 1875-, in-8°. Intorno al problema délie tnutocione. iettera dcl proj. F. Brioschi a D' B. Boncompagni. Rom 1, tip. délie Scienze tnalematiclic e fisiche, 1876; iii-/i°. (Estratto dal Bullettino di Bibliocjrafia e di Sloria délie Scienze matemaliclie e fisiclie.) Bullettino di Bibliografia e di Storia délie Scienze matematiche e fisiche, pubblicato da B. BONCOMPAGNi ; t. VIII, décembre 1875. Roma, tip. délie Scienze matematiche e fisiche, 1875; in-4°. Intorno a tre problemi aritmetici di Pietro Fermât. Nota di A. Genocciu. Torino, Paravia e Conip., 1876; br. in-8". (Ces trois derniers Ouvrages sont piésentés par M. Chasies.) Intorno ai principii jondamenlali délia dinamica con applicnzioni al pendolo ed alla percussion deicorpisecondo Poinsot. Memoriii de\ prof. P. DOMENICO Chelini. Bologna, tipi Gamberini 0 l'armeggiani, 1876; in-4°. OOVRAGFS HF.ÇOS DANS LA SKANCP. nn 0.7. MAI 1876. Matériaux pour (histoire des temps rpiaternaircs ; par A. Gaudry ; i" fasci- cule. Paris, F. Savy, 1876; in-4''. (Présenté par M. P. Gervais.) La science du mécanisme vocal et C art du chant; pnrM"'^ Andrée Lacombe. Paris, Enoch, sans date; grand in-8°. La Jolie dite avec conscience n'est pas la vraie folie; par le D"' J. FOURNET. Paris, A. Delahaye, 1876; br. in-8°. (Présenté par M. Bouilhtud.) Les intérêts sanitaires de [armée devant les projets de loi sur [administration militaire et sur l'orc/anisation des services hospitaliers. Paris, CI). Tanera, 1 876; {11-8". (Présenté par M. le baron Larrey.) Mémoires sur la iialvanocaustique thermique; par le D'' A. Amussat fils. Paris, Germer-Baillière, 187G; in-8". (Présenté par M. le baron Larrcy.) ( >277 ) Traité iconogrnpiiiqiie (l'ojiltthnlinoscnpic; par ^\. X. Galkzowski. Paris, J -15. Bailliore et fils, 187G; iii-S" relu'-, (['rcsenli' par INI. Cloquet.) Mémoire sur tes accidents auxquels sont soumis les ouvriers employés à la fabrication des chromâtes; j>ar A. Delpech et HiLLAiRET. Paris, J.-B. lîail- iière et fils, 1876; br. iii-B". Etude expérimentale sur Centrée de l'air dans les veines et les gaz intra-vas- culaires; parJ^. COTTY. Paris, G. Masson, 1875; in-S". Rechcrclies expérimentales sur la respiration pulmonaire chez les grands Mam- mifères domcslicpies; par^l. A. Sanson. Paris, 187G; br. iii-8". (Extrait du Journalde l'/Inalomie et de la Physiologie de M. Ch. Robin.) De la dilatation médiate, etc.; par !e D'' E. Langlebert. Paris, A. Dela- haye, 1876; br. in-8". Des luxations du pouce en arrière; par L.-H. Farabeuf. Paris, G. Masson, 1876; br. iii-8°. (Présenté par M. Gosselin.) Ces six derniers Ouvrages sont adressés an concours Montyon, Méde- cine et Chirurgie, 1876. Inhumation ei crema^'i'l 187G. Paîermo, Lao 1876; in-4°. Dimensioni délia terra e ricerca délia posizione del sua asse di figura rispelto a (piello di wlnzione. Memoria di Eniin. Fergola. ^^apoli, lipog. M. do Ru- bertis, 187G; in-4''. Per le onoranze a Bartolommco Cristoforiclie avranno luogo in Firenze il di 7 maggio 1876. Memoria di F. Casaglia. Fiienze, lipog. délia Gazzetta d'Italia, 187G; br. ii)-8". Alti deli Accademia pontifcia dei nuovi Lincei compilati dal segretario; anno XXIX, sessione 111" del ao febbraio, 1876. Roma, 1876; in-4"'. ( '278 ) Minisleto d'Jrjricolliiia, Inditslria e Cominercio. Notizic inloriio ait' ordi- namenlo bancar'to e (d coi'iO forzalo neçjli Slali Viiili di America in Ihissia nell impero Jitstro-Ungaricoe in Fiancia; parte prima : Slali Uniti eRussia. Roina, lip. Siniiiiberglii, 1876; in-8". Sciocjliniento did problema dclla cinadialiira del ciicolo cli F. CaLLOUD. Parma, Ferrari, 187G; br. in-S°. Monlhly rcjjoit of llie depmlmenl of afjriciilliire of mardi and april, 1876. Washington, government printing Olfice, 1876; in-B". On the pliysical çjeofjrnplij of llie pari of llie Allanlic xvhich lies bclween, 20° N. and 10° S. and exlends jrom \o° ta l\o° W.; b/ captain TOYNBEE. London, 1876; in-S". Transactions of the nalional association for the promolion of social Science, Bric/lilon meeting, 1875. Editecl by Ch. Wager Ryalls. London, Longmans, Green, 1876; iii-8° relié. Lei csplicativa i complementaria de la de Elecciones de y 2 noviembre de i 874. Santiago, Iinp. nacional, 1875; in-12. Conslilttcion politica de la republica de Cliile. Santiago, Inip. nacional, 1874; in-12. Lei de elecciones de la Republica de Chile, jiromiilgada el i 2 de noviembre de i'è']t\. Santiago, Imp. nacional, 1874; in-12. (A suivre.) ERRATA. (Séance du 24 avril 1876.) Page 988, dernière ligne, au lieu de i .2.3. . ./', Usez i, 2, 'i,..., n. Page 989, première ligne, au lieu de i .2.3. . .n, lisez i, 2, 3,..., n. » ligne 6, au lieu de 1 .2.3.«! lisez i, 2, 3,..., « ! » ligne 9, au lieu de [/•= 2.3. . .«!] lisez [r = 2, 3,..., it] (Séance du 12 mai 187G.) Page 1209, ligne 29, au lieu de facilemeni, lisez Gnalemeiit. Page 12 10, ligne 7, au lieu de absorbantes, lisez abondantes. C03IPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. ■ P09«ag~-iii SEANCE DU LUNDI 5 JUIN 1875. PRÉSIDENCE DE jM. LE VICE-AMIRAL PARIS. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DKS MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux- Arts adiesse une amplialion du décret |)ar lequel jM. le Président de la République .q^prouve l'élection que l'Académie a faite de M. Fulpian, pour ieiiq)lir, dans la Section de Médecine et de Chirurgie, la place laissée vacante par Il décès de M. ytudral. Il est donné lecture de ce décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. Vulpian prend place parmi ses confrères. M. le Président donne lecture de la Lettie suivante, cpie lui a adressée M. Dollfus, Président de la Société Industrielle de Mulhouse. « Monsieur le Président, » L'Académie des Sciences que vous j)résidez a bien voulu se faire re- présenter à la fête que la Société Industrielle n préparée à l'occasion du cinquantième anniversaire de sa fondation, » Je viens vous en adresser en son nom ses plus vifs remerclim nls, el vous prier de nous permettre de vous ollrir un exeu)plaire de la médaille C. R., 1876, I" Scm<:nrc.{-Ï. LXXXII, >■> 23.) l(J5 ( I28o ) coiniiiémorativeque nous avons fait frapper à celte occasion, et ([iie je vous adresse aujourd'hui. » Je serais heureux que vous vouhez bien la considérer comme un gage des sentimenls de sympathie que nous professons pour votre Compagnie, et dont je suis heureux de vous offrir une fois encore l'expression. » ASTRONOMlic. — Recherches astronomiques [suile) ; par M. Le Verrieu. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie le tome XII des Annales de l'Obseivtiloire, comprenant les Tables de Jupiter et celles de Saturne. » Les Tables de Jupiter sont fondées sur la théorie exposée dans le tome X et la première Partie du tome XI. » Les Tables de Saturne sont fondées sur la théorie exposée dans les tomes X et XI. n Les Tables de Jupiter représentent très-exactement l'ensemble des longues séries d'observations faites à Paris et à Greenwich pendant cent vingt années. » Les Tables de Saturne ont été plus laborieuses à établir; elles avaient d'abord laissé subsister quelques faibles écarts entre la théorie et les obser- vations, ainsi qu'il est exposé dans le Compte rendu de la séance du 23 août 1875. Mais l'ensemble du travail a été repris dans la deuxième Partie du tome XI des Annales; quelques corrections ont été introduites, et les Tables que nous remettons aujourd'hui à l'Académie représentent exactement toutes les observations depuis Bradiey jusqu'à nos jours. » J'ai déjà eu l'occasion de faire connaître à l'Académie que les théories d'Uranus et de Neptune étaient également complètes, susceptibles de s'é- tendre à un nombre indéfini d'années. Il restait à les comparer avec les observations, condition essentielle, quand on veut s'assurer de n'avoir laissé échapper aucune erreur. Cette comparaison est, dès aujourd'hui, assez avancée pour que nous soyons siu's des résultats définitifs .Il ne reste plus à accomplir qu'un travail niatériel limité pour an iver au terme que nous nous étions proposé en entreprenant une révision complète du sys- tème des huit planètes principales. » Durant cette longue entreprise, poursuivie pendant trente-cinq années, nous avons eu besoin d'être soutenu par le spectacle d'une des plus grandes oeuvres delà création et par la pensée qu'elle affermissait en nous les vérités nnpérissabhs de la Philoso|)hiespiritualiste. » C'est donc avec émotion (pie nous avons entendu, dans la dernière ( I28l ) séance (le l'Académie française, notre illnslre Secrétaire perpéUiel affirmer ces grands principes, qui sont la source même de la science la plus piu'e. » Cette haute manifestation restera un honneur et une force ])onr l;i Science française. Je m'estime heureux que l'occasion se soit présentée de la relever au sein de notre Académie, et de lui donner une cordiale adhésion. » TiiERMOClllMiE. — Sur In formation tliermiqiie de l'ozone. Note do M. Bebïhelot. « 1. L'étude de la formation thermique de l'ozone offre un grand intérêt à cause des propriétés singulières de cette substance, isomérique avcr l'oxvgène, qui en est le seul élément et qui peut en être régénéré. Les conditions mêmes de cette formation ne sont pas moins rcmar(|uables, car elle a lieu sous l'influence de l'électricité, influence qui fournit si sou- vent l'énergie complémentaire, nécessaire à la génération des corps formés avec absorption de cliaieiir, tels que les oxydes de l'azote et l'acétylène. Les résultats auxquels je suis arrivé pour l'ozone ne démentent pas ces analogies. » 2. J'ai fait passer un courant régulier d'oxygène pur et sec, d'abord à travers un tube où le gaz subissait l'influence de l'effluve électrique (décharge silencieuse), puis dans une fiole calorimétrique renfermant 5oo centimètres cubes d'une solution titrée d'acide arsénieux étendu (2^'', 475 par litre, plus 5 centimètres cubes d'une solution d'acide chlorhy- drique concentré). Une partie de l'ozone s'y changeait en acide arsénique, avec (lé£;agement de chaleur ; le surplus s'échappait avec l'excès d'oxygène, l'absorption de l'ozone par l'acide arsénieux n'étant pas instantanée. » Au bout de vingt à trente minutes, 6 à 9 litres d'oxygène ayant tra- versé le calorimètre, et l'élévation de température étant d'un tiers de degré, on cessait de donner l'effluve, et l'on poursuivait le courant d'oxy- gène pur, avec la même vitesse et dans les mêmes conditions, pendant vingt minutes. On avait eu soin d'ailleurs de faire la même opération pendant le même temps, avant de donner l'effluve. La température étant observé:- également pendant la durée de la période préalable et de la période consé- cutive, on possède toutes les données nécessaires pour calculer la chaleur dégagée par la transformation de l'ozone gazeux et de l'acide arsénieux étendu en acide arsénique étendu. » La quantité même d'oxygène consommé pour cette transformation est obtenue par l'analyse de la solution arsénieiise du calorimètre. A cet effei, iG5.. ( 1282 ) je prends la liqueur primitive, j'y verse un excès très-notable de perman- ganate très-étendii, et je décolore par une solution d'acide oxalique étendu. On obtient ainsi des résultats très-sensibles et qui concordent à — de mil- ligramme près avec les résultats fournis par la pesée préalable de l'acide arsénieux. Mais il faudrait se garder de doser l'acide arsénieux directement par le permanganate, la limite de l'oxydation n'étant pas nette dans cette condition. » Après l'action de l'effluve, on titre de même l'acide arsénieux restant, ce qui donne par différence l'acide oxydé par l'ozone, et par conséquent le poids de l'oxygène absorbé. Quant au ])oids même de l'ozone, je le cal- cide, d'après les expériences de M. Soret et de M. Brodie, en admettani qu'il est triple du poids de l'oxygène absorbé par l'acide arsénieux : » 3. Voici les résultats numériques que j'ai observés : Poids de l'ox yccne Poids de l'ozone Qi lantité de chaleur absorbé. correspondant. dccagée. mgr 6r cal 3o,3 90-9 118,2 5i ,9 i55,7 223,7 D'où je déduis pour 8 grammes (i équivalent) d'oxygène, c'est-à-dire 24 grammes d'ozone = O' : + 3i'^''',4 et -+- 34,4 : ''i moyenne est -+- 32*^°', 9. Mais j'adopterai de préférence la valeur +34,4) obteiuie dans les condi- tions expérimentales les plus précises et qui me paraît dès lors plus voisine de la vérité. » Or, la chaleur dégagée par l'oxydation de l'acide arsénieux étendu au moyen de l'oxygène libre, déterminée par voie indirecte, a été trouvée; Par M. Favre + iq,55 j ParM.Thomsen + ,9,59 j """y'""" ;••• "^'^'^ » En la retranchant du nombre +34,4? o" trouve -I- i4,8 pour la chaleur dégagée par la métamorphose de l'ozone en oxygène ordinaire, c'est-à-dire — i4,8 pour la chaleur dégagée par la formation de l'ozone, 30 = (O»); soit, pour un atome, 3Ô = (0») -,g^6. » Ce nombre l'emporte de moitié, en valeiu- absolue, sur la chaleur absorbée dans la formation du même volume gazeux du protoxyde d'a- zote : Az* -4- 0-= Az^O^ absorbe — iH; et du gaz hypochloreux : (;P 4- 0== Cl-0= absorbe —18. C'est les deux tiers de la chaleur con- ( 1283 ) soiniTK'p dans la formation du hioxvde d'azote : Az -+-0'= AzO* absorlir -/,3,;i » Eti me bornant aux gaz formés par synthèse directe sons l'infltience de l'électricilé, j'ai tronvé : 0'-hO= = (0«) [4 volumes] - p.t), 6 (effluve ou étincelle), 0*-l- Az=A/.0' . — a4, 3 (étincelle:, C'-|-H- = OIP » -64 (arc électrique 1, nombres qui mettent en évidence la grandeur du travail foiuni par l'élec- tricité dans l'accomplissement des synthèses chimiques. » L'ozone est donc un corps formé avec absorption de chaleur; il dégage cet excès de chaleur dans les oxydations, ce qui rend compte de son acli- vité supérieure à celle de l'oxygène ordinaire. Cet excès de chaleur ou d'é- nergie a été emmagasiné sous l'influence de l'électricité : excès remar- quable encore, parce qu'il s'agit de la formation d'un corps plus condensé que son générateur, la condensation dégageant en général de la chaleur dans les réactions ordinaires au lieu d'en absorber, comme elle le fait ici. » C'est d'ailleurs le premier et, je crois, le seid exemple avéré d'ini gaz simple, susceptible de présenter deux modifications isomériques distinctes dans l'état gazeux. On voit que les propriétés thermiques de l'oxygène sous ses deux états correspondent avec leur mode de formation et leurs pro- priétés thermiques. » CHIMIE. — Sur l'absorption de l'azote libre par les matiircs organicnies à la température ordinaire. Note de M. Iîerthelot. « J'ai trouvé que l'azote libte est absorbé, à la température ordinaire, |)ar les composés organiques, sous l'influence de l'effluve électrique (dé- charge silencieuse). » L'expérience est très-nette avec la benzine : i gramme de benzinr absorbe en quelques heures 4 à 5 centimètres cubes d'azote, la majeure l^artie demeurant inaltérée. La réaction s'opère princi|)alemenl entre la benzine électiisée, en vapeur ou sons forme de couches liquides très- minces, et le gaz azote. Elle donne lieu à un composé polymérique et condensé, qui se rassemble à l'élal de résine solide, à la surface des lid)es de verre à travers lesquels la décharge s'effectue. Ce composé, chauffe for- tement, se décompose avec dégagement d'ammoniaque. Mais l'ammoniaque libre ne préexiste, ne se forme par l'eflluve, ni à l'état ilissons dans r«'xcès de benzine, ni dans les gaz; ces derniers renl'erment d'ailleurs lui peu ( 15-^1 ) d'acétylène, loqnol <'ip|)arait constamment dans la réaction de l'effluve sur les carbures d'hydrogène. » L'essence de térébenthine a donné lieu aussi à une absorption d'azote, plus lente à la vérité d;ins les mêmes conditions, et il s'est également pro- duit un corps résineux condensé, dont la décomposition pyrogénée dégage de l'ammoniaque. » Le gaz des marais se comporte de même ; il se forme à la fois (en petite quantité) un produit azoté solide très-condensé (qui dégage de l'ammo- niaque par la chaleur), et de l'ammoniaque libre, qui demeure mêlé avec les gaz non condensés. » Avec l'acétylène, le produit principal est la substance polymériquc découverte par notre confrère M. Thenard, dont j'ai eu l'occasion de répétei' les remarquables expériences. L'azote ne forme pas d'acide cyanhydrique, résultat qui contraste avec l'abondante formation de ce composé souslin- fluence de l'étincelle. (Cependant le produit condensé qui dérive de l'acé- tylène, étant détruit par la chaleur, dég.ige, vers la fin, quelques traces d'ammoniaque. » Je ne multiplierai pas ces indications, me réservant d'y revenir lors- quej'exposerai les résultats nouveaux que j'ai observés sur l'absorption de l'hydrogène par les matières organiques, sous l'influence de l'effluve et dès la température ordinaire. Je ferai seulement observer que celte absorption de l'azote par les matières organiques, dès la température ordinaire, est des plus intéressantes. 11 n'est guère douteux que des phénomènes analogues (accompagnés par une absorption d'oxygène) ne doivent se manifester en temps d'orage et même toutes les fois que l'air est électrisé, ce qui est après tout son état normal : dans ces conditions, les matières organiques en con- tact avec l'air absorbent très-probablement, et cela d'une manière inces- sante, quelques doses d'azote et d'oxygène. Peut-être même cette absorption d'azoïe et d'oxygène, jointe aux condensations moléculaires et aux autres changemenis ciiimiqiies développés au scindes tissus sous rinfliionce do l'effluve électrique, donne-t-elle heu à des modifications physiologiques correspondantes, qui joueraient un certain rôle dans ces malaises singu- liers, manifestés au sein de l'organisme humain pendant les orages. » Sans iiou.i arrêter davantage siu' un point particulier, insistons cepen- dant d'une manière générale sur cette nouvelle cause de fixation de l'azote^ atmosphérique dans la nature. Elle engendre des produits azotés conden- sés, de l'ordre des principes humiques, si répandus à la surface du globe. Quelque limités que les effets en soient à chaque instant et sur chaque ( 1285 ) point de la su|)erficie terreslie, ils peuvent cependant devenir considé- rables en raison de l'étendue et de la continuité cruno léaclion universel- lement et perpétuellement agissante. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — De l' Origine des fermeiils orijanisés; par M. L. Pasteur (i). " Dans le courant de cette année, il a paru deux brochures ayant poiir objet la génération des organismes inférieurs. » La première est de M. Fremy. Notre savant confrère paraît s'être pro- posé seulement de résumer sous une forme nouvelle la part qu'il a prise à la discussion qui eut lieu sur l'origine des ferments en 1871-1872, devant cette Académie. » M. Fremy, au cours de la discussion, avait annoncé un long Mémoire rempli de faits. J'ai été personnellement très-déçu à la lecture du Ti ailé de M. Fremy. Outre que dans l'ouvrage dont il s'agit mes expériences et les conséquences que j'en ai déduites sont présentées le plus souvent d'une manière qu'il ne m'est pas permis d'accepter, M. Fremy se borne à déduire a prioii de son hypothèse favorite une suite d'opinions appuyées sur des ébauches d'expériences dont, à mon avis, aucune n'est amenée à l'état de démonsiration. Et pourtant, quoi de plus clair que l'objet du débat? Je soutiens, par des expériences qui n'ont pas été contestées, que les ferments organisés vivants proviennent d'êtres également vivants et que les germes de ces ferments sont en suspension dans l'air ou à la surface exté- rieure des objeis. INI. Fremy prétend que ces ferments se forment parla force de l'hémiorganisme s'exerçant sur les matières albumiuoïdes au con- tact de l'air. » Précisons par deux exemples : » le vin est fait par une levure, c'est-à-dire par de petites cellules végé- tales qui se multiplient par bourgeonnement. Suivant moi, les germes de ces cellules pullulent à l'automne à la surface des grains de raisin et du bois de leiu-s grappes. Les preuves que j'en donne ont la clarté de l'évi- dence. Suivant M. Fremy, les cellules de levure naissent, |)ar génération (v) Cette Noie est extraite d'un oiivrngc qui p.iraîtM à la librairie Gauthior-Villars, le 17 (lu mois courant, ayanl pour litio : Eludes sur lu lucre; ses iiialiulies ; émises qui les proioqiieiit. Pmeéilé pour la rendre inaltérable. Jvcc une théorie nouvelle de la feimcn- tation, |)ai M. L. l'aslcur. ( 1286 ) spontanée, c'est-à-dire par la transformation des matières azotées contenues dans le suc du raisin dès qu'on expose ce suc au contact de l'air. » Du sang coule d'une veine, il se putréfie et se remplit promptement de bactéries ou de vibrions. Suivant moi, les germes de ces bactéries et de ces vibrions ont été apportés par les poussières en suspension dans l'air ou répandues à la surface des objets : poussières sur le corps de l'animal sacrifié, poussières sur les vases employés, etc. M. Fremy prétend, au con- traire, que ces bactéries ou ces vibrions sont nés spontanément, parce que l'albumine, la fibrine du sang, ont eu elles-mêmes une demi-organisa- tion qui fait que, au contact de l'air, elles se transforment spontanémenteu ces petits êtres si agiles. » M. Fremy prouve-t-il son opinion? En aucune manière; il se borne à affirmer que les choses sont ce qu'il dit qu'elles sont. Sans cesse, il parle do l'hémiorganisme et de ses effets ; nulle part on ne trouve une preuve expérimentale à l'appui de son affirmation. Tl y a cependant un moyen bien simple de prouver l'hémiorganisme, et sur lequel, M. Fremy et moi, nous sommes tout à fait d'accord. Ce moyen consiste à retirer des portions de jus de raisin, de sang ou d'urine, etc., de l'intérieur même des organes qui ren- ferment ces liquides, en évitant seulement le contact des poussières de l'air ou de celles des objets. Dans l'IiypolbèsedeM. Fremy, ces liquides doivent nécessairement fermenter en présence de l'air pur. Pour moi, c'est l'inverse ([ui doit avoir lieu. Voilà bien l'expérience décisive et cruciale entre les deux théories. M. Fremy ne conteste pas qu'il y a là, entre nos opinions, i\n crilcriuin de la vérité. Or j'ai publié, le [)rcmier, des expériences instituées d'après celte méthode si probante, en i863 et en 1872. Le résultat a été celui-ci : dans les vases pleins d'air, mais d'air privé de ses poussières, le suc de raisin n'a pas fermenté, c'est-à-dire n'a pas donné les levures du vin ; ie sang ne s'est pas putréfié, c'est-à-dire qu'il n'a donné ni bactéries ni vibrions; l'urine n'est pas devenue ammoniacale, c'est-à-dire qu'elle n'a fourni aucun organisme. Nulle part, en un mot, la naissance de la vie ne s'est manifestée. » En présence d'arguments aussi irrésistibles, M. Fremy répète que ces résultats, qu'il déclare être accablants pour sa théorie, s'expliquent cepen- dant parcelle circouslance que l'air de mes vases, pur au début, se modifie tout de suite chimiquement au contact du sang, de l'urine, du jus de raisin, îjue l'oxygène est changé en acide carbonique, et que, dès lors, l'hémiorga- nisme ne peut plus exercer sa puissance. Je suis fort surpris de celte aifirma- lion, car M. Fremy ne peut ignorerque, dès 1 863, j'ai donné des analyses de ( 1=87 ) l'air de mes vases après que ceux-ci furent restés stériles pendant plusieurs jours, pendant dix, vingt, trente et quarante jours, aux plus hautes tempé- ratures de l'atmosphère, en présence de l'oxygène, souvent même dans des proportions presque identiques à celles où on le trouve dans l'air atmo- sphérique (i). Pourquoi M. Fremy n'a-t-il pas cité ces analyses? C'était le point capital, essentiel. D'ailleurs, si I\I. Fremy veut contrôler la vérité de son explication, il a un moyen simple de rétablir la pureté de l'air dans les vases au contact des liquides, c'est de faire passer un courant lent et continu d'air pur, jour et nuit, dans ces vases. Or cela je l'ai fait cent fois et j'ai reconnu que la stérilité des liquides putrescibles ou fermenlescibles reste entière. » L'hémiorganisme est donc une hypothèse absolument insoutenable: » Je serais heureux que la rigueur de mes études, sur le point dont il s'agit, pût trouver grâce devant M. Fremy et qu'il leur accordât la faveur qui ne leur manque pas à l'étranger. De l'autre côté du Rliin, y a-t-il aujourd'hui une seule persoime qui soutienne les opinions de Liebig dont l'hémiorganisme de M. Fremy n'est qu'une variante? » La seconde publication dont j'ai à entretenir l'Académie est du célè- bre physicien anglais, I\I. John Tyndall. Elle a été lue à la Société Royale de Londres, dans la séance du i3 janvier de cette année. « L'extrait suivant d'une Lettre que M. Tyndall m'a fait l'honneur de m'écrire, à la date du i6 février dernier, fait connaître à quelle occasion ont été entreprises les recherches de l'illustre successeur de Faraday à l'Institution royale : « Pendant ces dernières années, un certain nombre d'ouvrages portant les titres de : Les commencements de la vie; l'évolution ou l'origine delà vie, etc., « ont été publiés en Angleterre par un jeune médecin, le D''Baslian. Le même auteur a aussi publié un nombre considérable d'articles dans diverses revues et journaux. La iiianièro très-circonstanciée avec laquelle il décrit ses exjiériences et le ton d'assurance avec lequel il avance ses conclu- sions ont produit une impression immense sur le public anglais comme sur le pulilic américain. Ce qu'il y a de plus grave, au point de vue pratique, c'est l'influence que ces écrits ont exercée sur le monde médical. Il a attaqué vos travaux avec une grande vivacité, et, bien qu'il n'ait produit qu'une légère im|)ression sur ceux qui les connaissent à fond, il en a produit une irès-grande, et j'ajouterai très-fàcheuse sur les autres. » La confusion et l'incertitude ont fini par devenir telles, qu'il y a six mois j'ai ]iensé que ce serait rendre service à la Science, en même temps que justice à vous-même, que de soumettre la question à une nouvelle investigation. Mettant ù exécution une idée que j'avais (i) Voir Comptes rendus, t. LVI, p. 734, année i863. C. R.,i8:0 i»r Sem«(re. (T. LXXXII, N» 25.) '(36 ( iq88 ) eue il y a six ans, et dont les dclails sont indiqués dans l'article du Briiish médical Journal, que j'ai eu le plaisir de vous envoyer, j'ai parcouru une grande partie du terrain sur lequel s'était établi le D' Bastian, et réfuté, je crois, beaucoup des erreurs qui avaient cf^aré le public. » Le changement qui s'est opéré dès lors dans le ton des journaux de médecine de l'Angle- terre est tout à fait digne de remarque, et j'incline à penser que la confiance générale du public dans l'exactitude des expériences du D' Bastian a été considérablement éliranlée » Je suis dans l'intention de poursuivre ces reclierclies jusqu'à ce que j aie dissi])é tous les doutes qui ont pu s'élever au sujet de l'inattaquable exactitude de vos conclusions. ...» )) Je n'ai pas besoin de dire la vive satisfaction que j'ai éprouvée à la lec- ture de celte Lettre, en apprenant que mes études venaient de recevoir l'appui des investigations d'un savant, renommé par sa rigueur expérimen- tale autant que par la brillante et pittoresque clarté de tous ses écrits. La récompense, comme l'ambition du savant, est de conquérir l'approbation de ses pairs ou celle des maîtres qu'il vénère. » M. Tytidall a observé ce fait remarquable que, dans une caisse dont les parois sont enduites de glycérine, et dont les dimensions variables poin-- raient être très-grandes, toutes les poussières en suspension dans l'air de la caisse tombent et viennent se fixer sur la glycérine, dans un intervalle de quelques jouis. L'air de la caisse se trouve alors aussi pur que celui de nos ballotis à deux tubulures. En outre, un faisceau de lumière peut indiquer le moment où cette pureté est obtenue. M. Tyndall a prouvé, en effet, que le faisceau e5t visible, pour un œil rendu sensible par un court séjour dans l'obscinité, tant qu'il existe des poussières flottantes propres à réfléchir ou à diffuser la Itimière et qu'il devient, au contraire, tout à fait obscur et invisible quand l'air a laissé tomber entièrement ses particules solides. A ce terme, qui arrive promptement (en deux ou trois jours, pom- une des caisses dont s'est servi M. Tyndall ), on constate que des infusions organi- ques quelconques se conservent dans les caisses sans éprouver la moindre altération putride, sans donner naissance à des bactéries. Celles-ci pul- Itdenf, au contraire, dans île semblables infusions après tm intervalle de deux à quatre jours, si les vases qui les contiennent sont exposés à l'air qui enloine les caisses. » M. Fremy, à la suite de la Communication de M. Pasteur, prononce les paroles suivantes : « Je ne répondrai pas à M. Pasteur, parce que les arguments qu'il me serait si facile de lui opposer se trouvent dans la brochure que je viens de ( 1^89 ) publier chez mon éditeur M. G. Massoii, sous le titre de : La génération des Jerments ; j'aurai l'honneur d'offrir ce travail à tous mes confrères de l'Aca- dénjie, qui pourront juger, avec les pièces du débat sous les yeux, de quel côté est la vérité. » « M, Alpu. de Candolle communique les résultats d'une recherche qu'il a faite sur la question, dont on ne s'est pas encore occupé, de savoir si l'âge d'un arbre influe sur l'époque moyenne de l'épanouissement de ses bourgeons. Il a suivi pour cela doux méthodes. 1' La première consiste à comparer des arbres d'une même espèce, déjà grands , afin que leurs branches soient à peu près à la même distance du sol, dans une même localité et la même année. N'ayant pas autour de lui de vieux arbres dans ces conditions, M. de Candolle s'est adressé aux directeurs de deux des plus anciens jardins botaniques de l'Europe, le Muséum de Paris et le jardin de Pise, M. Decaisne a bien voulu répondre, en 1875, que sur cinq |)ieds, très-vieux, de lîobinia, Paulownia, Calalj.a, Pla- nena et Slr/ptiolobiuin, il ne voyait aucune différence de feuillaison avec des individus moins âgés. M. Caruel a remarqué, au contraire, deux arbres très-vieux du jardin de Pise (G(«cAo el /«(//^(/is) plus hâtifs que les jeunes, et quatre autres [Marronnier, Sopliora, Tilia (jlabra et Paulownia) plus tardifs. Ces résultats opposés permettent de croire qu'il existe une di- versité selon les espèces; mais, d'un autre côté, la méthode n'est pas sûre, à cause de la tendance, assez souvent observée, de quelques pieds à se feuiller avant ou après ceux de la même espèce placés semblablement, » La deuxième méthode, évidemment préférable, consiste à observer un même arbre pendant une longue série d'années. On ne possède guère d'observations de cette nature, car les tableaux publiés sous l'influence de Quetelet ne datent pas de plus de 35 ans, pour les espèces les plus ancien- nement observées, et les observateurs n'ont pas dit s'ils ont noté la feuil- laison toujours sur le même individu, à la même dislance du sol. Heureu- sement il s'est trouvé, à Genève, deux longues séries d'oLservations faites sur deux marronniers [Msculus Hippocastanum) de la promenade de la Treille. La feuillaison d'un de ces arbres a été notée depuis 1808, par i\L Rigaud, pro|)riétairc de la maison voisine, ensuite par sou fils, ancien président de la Cour de justice, et par son petit-fils, 1\L Charles lligaïul, qui continue avec le même soin. L'autre arbre, situé en facod'une des fenêtres de rilùtel de Ville, a été observé depuis 1819 par les fonctionnaires ou employés de la Chancellerie. 11 y a donc G8 et Sy ans de bonnes observa- j66.. ( 1290 ) lions, ce qui n'existe probablement nulle part ailleurs pour aucune es- pèce. Les résultats concordent pour ces deux marronniers, qui doivent avoir été plantés en 1721. Ils ont été observés à la hauteur d'un deuxième étage. Pendant 68 ans, l'arbre Rigaud s'est feuille en moyenne le qS'^ jour de l'année (exactement ()^\<.j), ce qui répond au 5 avril d'une année ordinaire et au 4 avril d'uue année bissextile. En comparant des périodes égales, plus elles sont longues, et par conséquent dégagées des variations annuelles, phis les dates moyennes de feuillaison se rapprochent de la moyenne générale. » Les périodes de 17 ans présentent des irrégularités : gS^, 94*^» 96*, 94* jour, mais deux périodes de 34 ans chacune donnent des chiffres déjà presque identiques. La première indique 94^70; la seconde, gS ,09, différence de 4- 0^,39, soit moins d'une demi-journée, quantité que l'observation ne permettrait iias de constater directement et qu'on peut tenir pour nulle. Ainsi, des marronniers de 100 à 160 ans, n'éprouvent ni retard ni avance par l'effet de l'âge. » Un pied de vigne (chasselas doré) a été observé pendant 33 ans, à Ostende, par MM. Macleod et Lansweert. D'après les dates commu- niquées à M. de Candolle, cette vigne, âgée de 82 ans lorsqu'on a com- mencé à l'observer, est devenue de plus en plus hâtive, du moins s'il est permis de considérer des périodes successives de 11 ans ou de 16 à 17 ans comme suffisantes pour éliminer l'effet des variations annuelles de tempéra- ture, ce qui est douteux. Dans la première série de 11 ans, la feuil- laison a été, en moyenne, le 127*^ jour de l'année; dans la deuxième, le 120'; dans la troisième, le 106''. Elle a été, pour les 16 premières années, le 126" jour (exactement i25,8) et, pour les 17 dernières années, le 109"^ (exactement 109,2); accélération, comme on voit, notable et régulière. Il s'agit d'un cep palissade contre un mur, dans un pays qui est au nord- ouest de la limite actuelle de la vigne. » La question, comme on voit, n'est pas résolue d'une manière générale. 11 paraît cependant que, pour certaines espèces, le marronnier, par exem- ple, l'âge n'influe pas, tandis que, pour d'autres, comme la vigne, il y aurait une influence des années, tantôt pour retarder et tantôt pour avan- cer l'époque de la feuillaison. Les documents vont être publiés en détail, à Genève, dans les Arcidves des Sciences physiques et nalurelles. Il faut espérer qu'ils feront découvrir des documents analogues, aujourd'hui inconnus, dont on pourra se servir comme de termes de comparaison. » ( '291 ) ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur le déplaccmcnl des raies dans tes spectres des étoiles, produit par leur mouvement dans l'espace. Note de M, W. IIuggi.vs. « J'ai l'honneur d'adresser à l'Académie quelques mots en réponse à la Lettre du P. Secchi lue à la séance du 3 avril. M, Chrislie vient de communiquer à la Royal Aslronomical Society un sommaire des ré- sultais nouvellement obtenus à Grecnwich, qui s'accordent d'une manière très-frappante avec les observations que j'avais failcs sur les mêmes étoiles (i). 11 est vrai que d'abord il y avait des divergences et même des contradictions dans les observations faites à Greenwich; mais elles prove- naient presque entièrement de ce que l'appareil dont on se servait n'était pas assez parfait pour des observations d'une nature aussi délicate. M. Christie a confronté dans le tableau suivant ses résultats avec les miens. 11 marque avec le signe + les cas d'éloignement, et avec le signe — les cas de rappro- chement. Les nombres indiquent la vitesse de rapprochement ou d'éloi- gnement exprimée en milles anglais par seconde. Étoiles. Huggins. Greenwich. a Andromcdîe ....... — — Alclcbaian 4- ? -t- Capella -t- 4- 20 Rifc'el -+- -\- Betclgcusc -t- 22 + Sirius -i- 18 ... 22 + a5 Castor -f- 23 ... 28 -H 25 Procyon -t- +43 Pollux — 49 — Refjulus -+- 12 . . . 17 -I- 3o 7 Leonis — ? — 60 P Ursae Majoris -f- 17 ... 21 -t- 20 a Ursse Majoris — ^^3 ... Go — 4" P Leonis +? — (i) Le P. Secchi dit, p. 7G2 : « M. Iluggins reprit peu après la question. ...» L'ap- I)lication du spcclroscope au mouvement des corps célestes fut originale de ma part. Il est vrai que le Mémoire renfermant les résultats négatifs du P. Seeclii a paru dans les Comptes rendus du 2 mars i8(i8, tandis que mon Mémoire a été présenté à la Royal Society le 28 avril 1868; mais les observations qui y sontdécritesavaient été faitesl'année précédente, et l'idée de la méthode était familière au D'W. -A. Miller et à mui lorsque nous fîmes nos premières compa- raisons des spectres des étoiles avec les spectres terrestres en i8ti2-i863. Voir Plut. Tra/is., Royal Societ}-, i8Gi, p. 4 '3, et i8G8, p. 52y. ( «292 ) Étoiles. HuBgins. Greenwich. 7 Ursae Majoris -+-17. .21 +? Spica + -•" r, Ursae Majoris + ? Arciiirus — 55 — 3j £ Boôtes — ? — ^ a Coronae -<- "•"' Vega - 44 ... 54 - 37 a Cygni — Sg — 5o a Pegasi — ^"^ » M. Christie résume ses résultats en ces mots : . Malgré les difficultés d'observation, on est très-satisfait de constater que sur les a3 éloiles il y a seulement deux cas de désaccord pour la direction, et dans ces deux cas le D' Iluggms a dit qu'il n'était pas content de ses observations, et même à Greenwich les observations jusqu'à présent ne suffisent pas. ■> » Les vitesses mêmes s'accordent autant que l'on peut l'espérer dans des observations aussi délicates. » Dans ces derniers jours on a observé à Greenwich le déplacement des raies dans le spectre de Vénus; il s'accorde en direction avec le mouve- ment connu de cette planète. » Il n'est pas nécessaire de chercher les causes de l'insuccès du P. Secchi: il me suffit de dire que, dès le commencement de mes observations, j'ai regardé comme une des premières et des plus indispensables |)récautions cells de m'assurer qu'aucun changement sensible ne se laissait observer dans la position de la raie par les mouvements de la lunette. »LeP. Secchi dit: Nous acquîmes la conviction que la raie pouvait » paraître constamment d'un côté ou de l'autre, selon la disposition de l'in- » strument, sans que l'observateur eût un indice assez sûr pour reconnaître » l'illusion dont il était victime. » Une telle illusion était à peine possible dans la méthode que j'ai employée, cardés le commencement j'ajoutai aux autres précautions celle de diriger souvent la lunette vers la Lune sans aucun dérangement de l'instrument. ;. La raie triple h s'accordait toujours parfaitement 3vec les trois raies brillantes du magnésium. Quand la lunette était de nouveau dirigée vers l'étoile, on trouvait le même déplacement que celui que l'on avait observé d'abord. )) Je ne parlerai pas des soins tout particuliers qu'il faut apporter lors- qu'on fait la comparaison d'une raie stellaire « large et estompée à son ( 1293 ) bord 0 avec la raie plus on moins large (3 du gaz hydrogène, parce que les comparaisons de plusieurs des étoiles observées se sont faites avec les raies nettes et étroites du magnésium et du sodium. » Le déplacement dans le spectre d'Arcturus a été observé non-seule- ment dans le cas de la raie F comparée à la raie de l'hydrogène, mais un déplacement fout semblable s'est montré lorsqu'on a comparé la raie b avec les trois raies du magnésium, et la raie D avec les deux raies du sodium. » Ces observations sont nécessairement, par leur nature même, d'une délicatesse extrême, et l'on ne peut espérer réussir qu'en y apportant tous les soins et toutes les précautions possibles. » PHYSIQUE. — Examen de l'action mécanique posùble de la lumière. Elude du radioscope de M. Crookes. Note de M. A. Ledieu. (Suite.) (i) « Lorsque j'eus exposé à M. Fizeau ma théorie, l'émincnt académicien me proposa de faire ime expérience en polarisant un faisceau lumi- neux. De cette façon, en effet, conformément à n)a théorie, nous de- vions obtenir une impulsion minimum, sinon nulle, lorsque le plan de polarisation renfermant les vibrations, devemies alors toutes rectilignes et parallèles entre elles, serait amené à passer par l'axe du tourniquet. Au contraire, une impulsion maximum devait avoir lieu pour une orientation à 90 degrés de la première position. M Cette expérience fut faite avec un excellent modèle sortant des ateliers de M. Alvergniat, mais elle ne donna aucun résultat concluant. M. Fizeau fit alors tomber un faisceau lumineux ordinaire exclusivement sur les faces noires ; il obtint ainsi un mouvement plus accéléré qtie dans le cas où le faisceau tombait sur les deux sortes de faces à la fois. Il opéra ensuite d'une manière analogue sur les faces polies, en ayant bien soin en outre, cette fois, d'incliner le faisceau de façon qu'il n'y eût aucune réflexion allant directement des faces polies sur les faces noires. Le tourni- quet n'eu continua pas moins à tourner, mais avec une rotation notable- ment réduite. (l) Voir le numéro précédent des Comptes rendus. Nota important. — Au moment où nous terminons notre Communication, nous recevons la nouvelle que M. Salleron a parfaitement réussi l'expérience indiquée ci-après de la rotation du tourniquet sous l'action d'un faisceau lumineux touiliant dans le sens même de l'axe de rotation. iS'ous donnerons dans la prochaine séance les détails de cette intéressante expé- rience, entreprise conformément au programme que nous avions envoyé de Brest. ( '294 ) u Cette dernière expérience porterait à condamner tout actinisme de la lumière, puisque celle-ci attirerait dans un cas et repousserait dans un autre. Ma théorie semble donc confondue par un pareil résultat, aussi bien du reste que toute autre explication d'ordre mécanique s'appuyant sur la doctrine de l'émission. » Mais, en examinant les choses de plus près, on est amené à remarquer que, dans toutes les expériences que nous venons de relater, il y a réflexion des rayons de lumière sur le verre de l'ampoule, et que, en outre, lorsque ces rayons sont polarisés, le plan de polarisation cesse, après la réflexion, de se présenter dans la même direction par rapport aux faces des ailettes. Nous sommes donc amené à conclure qu'd faut absolument de nouvelles expériences pour élucider la question. Avant d'indiquer en quoi consis- teraient selon nous ces nouvelles expériences, nous citerons textuelle- ment l'opinion que M. Fizeau nous a transmise à la suite des ess aissus- relatés : « La rolalion cli> l'appareil de M. Ci'ookes sous l'influence de la lumière ne nie paraît pas pouvoir être attribuée à une force impulsive des rayons. Cela résulte de ce que le sens de la rotation y est le même lorsqu'un faisceau de lumière tombe soit sur la face noircie d'une ailette, soit sur la seconde face polie. Si, dans le premier cas, l'ailette fuit le rayon comme si elle était poussée par lui, elle marche au contraire au-devant de lui dans le second cas, comme si elle en était attirée. Les effets observés me paraissent devoir trouver leur explica- tion ; i" dans l'état thermique pris par l'ailette sous l'influence des rayons; 2° dans les pouvoirs émissifs et absorbants très-inégaux des deux faces, l'une noircie, l'autre polie; 3° dans la présence de la faible quantité de j;az et de vapeur d'eau, que l'appareil ne peut manquer de renferqier encore, bien que le vide y ait été fait avec soin. « » Cette opinion, émanant d'ini savant aussi distingué, doit être prise en grande considération. Néanmoins, devant la récjularilé, la netteté et la sûreté de la rotation du tourniquet, toujours dans un même sens voulu, l'explica- tion précédente ne nous satisfait pas entièrement, et le débat ne nous semble pas clos. Il nous paraît, en conséquence, indispensable de sou- metlre le radioscope aux nouvelles expériences suivantes, que notre éloi- giiement momentané de Paris ne nous a pas encore permis d'entreprendre: » 1° Corroborer ma théorie en éclairant un radioscope ordinaire, c'est-à-dire avec palettes à faces alternées |>olics et noires, dans la direc- tion même de l'axe du tourniquet; celui-ci devra tourner dans le même sens que lorsque le faisceau éclaire perjiendiculairement audit axe, et même la rotation devra être plus accélérée ; » 1° Construire un appareil dont toutes les palettes demeureront polies, ( i29.'5 ) fie façon à réduire an minimum l'influence des réflexions sur le verre d(> l'ampoule; puis faire tomber un faisceau lumineux sur les palettes, sitnéfs d'un seul et même côté par rapport à l'axe du tourniquet. Si la rolalion est réellement due à l'action mécanique de la lumière, le tourniquet devr.i tourner comme si les palettes étaient repoussées par les rayons limiineux. jo Si ce nouvel essai donnait de bous résultats, il y aurait lieu de joindre, aux expériences déjà faites avec les divers rayons liu spectre lumineux et du spectre calorifique, des essais sur des radioscopes avec palettes coloriées en jaune do ebrome, en violet, etc., afin d'apprécier les différences d'actinisme par rapport à ces diverses couleurs. Enfin, il faudrait associer à l'étude détaillée des mouvements du tourniquet les beaux travaux de M. Desains sur la chaleur rayonnante et sur le rayonne- ment solaire. » Je demande pardon à l'Académie d'insister autant sur la question; mais la discussion est loin d'être épuisée; et si, à l'impossible, ma tliéorie venait à être confirmée, on arriverait aux importantes conclusions qiu' voici : » 1° La Terre reçoit constamment l'action calorifique et lumineuse du Soleil, suivant la ligne qui joint le centre des deux astres. Or, si cette ac- tion se faisait sentir à la manière des forces mesurables dynamométrique- ment, et avait sa direction dans le sens des rayons de propagation, ainsi que le voudrait la théorie newtonienne, il est infiniment probable que sa loi serait différente de celle de l'attraction, et que son influence se serait manifestée depuis longtemps sous la forme d'une perturbation inexpli- cable par les fornudes habituelles. )) Dans ma théorie, au contraire, les impulsions dues à la lumière et à la chaleur étant normales aux layons de propagation, il en résulte, eu égard au parallélisnie sensible des rayons solaires actionnant la Terre, que ces impulsions se détruisent deux à deux. Dès lors, le mouvement d'en- semble de la Terre ne saurait être affecté par l'actinisme du Soleil. » Bien plus, on aurait là une explication toute naturelle de la forme des queues des comètes, au lieu d'avoir recours, pour cette explication, à l'hy- pothèse peu satisfaisante d'une force répulsive dirigée suivant la ligne qui va du Soleil à l'astre, proportionnelle aux surfaces actionnées, se super- posant dans ses cITels à la gravitation universelle, et enfin susceptible d'être interceptée par un écran. » Il suffirait de remarquer que, dans ma théorie, la matière des comètes se trouverait coniprimée par une série d'impulsions dues aux rayons lu- C. R., 187C, l" Semestre. (T. LXXXU, N» Ï3.) '67 ( 1296 ) milieux émanant du Soleil, et agissant perpendiculairement à la direction de ces rayons. Cette compression se trouverait, en outre, proportionnelle aux surfaces pressées, et elle serait interceptable par un écran, comme dans la supposition précédente. Par ailleurs, elle tendrait à déformer la chevelure pour produire la queue, en combinant son action avec celle de la résis- tance que l'éther oppose à la translation de la comète, et qui augmente à mesure que l'astre approche de son périhélie. » Il nous reste à expliquer maintenant comment nous ferions cadrer, avec nos présentes explications, les premières bases de notre théorie vibratoire de la chaleur énoncées dans les Comptes 7'enf/((S du deuxième semestre 1873. Nous avions alors, à l'encontre de notre opinion actuelle, émis l'hypothèse que le calorique ne saurait engendrer directement un mouvement (/'emem6/e; mais, en revoyant ces bases d'après les nouveaux horizons que nous a ouverts l'étude du radiomètre Crookes, nous nous sommes bien vite aperçu que l'hypothèse en question est suffisante pour l'établissement de notre théorie vibratoire, mais aucunement nécessaire. » Et effectivement, dans cette théorie, nous prenons comme point de départ que toutes les actions moléculaires extérieures appliquées à un corps se décomposent, en principe, en forces mesurables dynamomélriquement et en forces vibratoires. Les premières de ces forces sont caractérisées par la pro- priété d'avoir la somme de leurs travaux élémentaires vibratoires constam- ment nuls, au moins en moyenne, tout en possédant une valeur déterminée pour leurs travaux relatifs aux mouvements d'ensemble et de changement de disposition intérieure. En d'autres termes, elles ne produisent directe- ment que du travail dynamométrique. » Les forces vibratoires, au contraire, ont leurs travaux élémentaires relatifs aux mouvements d'ensemble et de changement de disposition inté- rieure sans cesse moyennement nuls, leurs travaux vibratoires ayant seuls une valeur déterminée; autrement dit, elles ne produisent directement que du travail vibratoire. » Or, cette conception n'implique nullement la nécessité qu'un système dont tout le mouvement se réduit à des vibrations lumineuses ou calorifi- ques n'agisse sur un système matériel voisin qu'en y développant des forces moléculaires vibratoires. S'il n'agit que de la sorte, cela prouve que son action consiste exclusivement en communication de chaleur au second système; mais rien ne s'oppose à ce qu'il y ait à la fois développement des deux espèces de forces en question. Le premier résultat conviendrait à la supposition où les vibrations du système actionnant seraient orientées dans ( '297 ) tous les sens les unes par rapport aux autres, comme pour la chaleur stati- que; le second cas aurait lieu particulièrement quand les vibrations dudit système seraient parallèles entre elles, comiiie pour la lumière et la chaleur rayonnante. » GÉOGRAPHIE. — Sur la création ctun Comilé inlernational pour l'exploration scicntijirpte de l'isthme américain, au point de vue de l'élude d'un canal mari- time. Note de M. Ferd. de Lesseps. a Le projet d'un canal maritime entre l'océan Atlantique et l'océan Paci- fique, à travers l'istluue américain, dans les régions les plus favorables à l'établissement d'une communication directe entre les deux mers, a depuis longtemps sollicité l'attention du monde entier. » A peine avait- on déterminé les contours géographiques des deux Amériques, que l'idée était venue de supprimer les entraves que le grand isthme opposait à la circumnavigation du globe. Dans les deux derniers siècles, les projets de percement de canaux maritimes se sont succédé; ils sont devenus d'autant plus nombreux que l'on se rapproche davantage de l'époque présente. • Malheureusement l'insuffisance des notions d'ensemble sur la topogra- phie des diverses régions du grand isthme américain est telle, qu'aucun groupe savant, aucune notoriété de la science géographique n'ont osé for- muler une appréciation définitive pour donner la préférence à 1 un de ces projets. M Cependant, au point de vue géographique et en écartant même la solution du problème de la circumnavigation universelle dans la zone la plus favorable aux relations commerciales des peuples, il n'est pas de question plus intéressante à étudier que celle de la détermination géogra- phique du territoire qui pourra être considéré comme l'un des deux centres naturels de tout le mouvement maritime du globe. » En vertu de ces considérations, la Commission de géographie commer- ciale a accueilli et a approuvé l'idée de procéder à une exploration topo- graphique, botanique, zoologique et ethnologique du grand itslime amé- ricain , sous la réserve toutefois que l'initiative de cette exploration n'appartiendrait ni à un groupe, ni même àun pays, mais qu'elle s'opérerait avec le concours de toutes les nations civilisées. » Sur le rapport qui lui a été adressé à ce sujet par l'un de ses membres, M, Drouillct, qui a procédé à l'examen sommaire des principaux projets 167.. { '^g» ) lie percement de l'isthme interocéanique, la Commission de géographie commerciale, se référant au vœu exprimé par le cinquième groupe du Congrès international des sciences géographiques, groupe dont la plupart (les membres composaient la Section française, a pensé qu'il était de son devoir de poursuivre la réalisation de ce vœu, formulé dans les termes suivants : « Il est à souhaiter que les Étals intéresses à la grande entreprise de l'ouverture d'un canal interocéanique en poursuivent les études avec le plus d'activité possible et s'attachent aux tracés qui présentent à la navigation la plus grande facilité d'accès et de circulation. » » C'est dans ces conditions que la Commission de géograjihie commer- ciale a voulu saisir de la question tous les groupes savants des États inlé- lessés à l'entreprise et que, profitant de l'initiative qui lui a été laissée par la Société de Géographie de Taris, elle a formé le noyau de la Section fran- çaise du Comité international qu'elle conviait à l'examen du problème avec la pensée que chacune des Sociétés de Géographie instituées dans les diffé- rents États procéderait à la constitution d'un groupe analogue. » De l'ensemble et de l'accord de tous les groupes résulterait un Comité général ou plutôt lui Congrès scientifique international, chargé d'aviser à la réalisation d'une reconnaissance géographique aussi rigoureuse et aussi complète que possible du grand isthme américain. 0 Les membres français désignés par la Commission de géographie com- merciale sont : MM. Ferd. de Lesseps, membre de l'Institut et de la Société de Géographie, Président. L',\niiral baron de la Roncière Le Nouny, sénateur, président de la Société de Géographie, Vice-Président. ftlEUSAND, directeur des Consulats au ministère des Affaires étrangères, président de lu Com- mission de géographie commerciale, Vice-Président. Le baron de AVatteville, chef de division des Sciences et Lettres au Minislèrc de llnstruc- tion publique. Delesse, ingénieur en chef des Mines, membre de la Société de Géographie. Maltebrun, président de la Commission centrale de la Société de Géographie. Levassuur, membre de l'Instiliit et de la Société de Géographie. Daubrée, membre de l'Institut et de la Société de Géographie. Foucher de Carbil, sénateur, membre de la Société de Géographie. CoTARD, ingénieur, n)end)re de la Société de Géographie. Henri Bione, officier de marine, membre de la Société de Géographie. Maunoiu, secrétaire général de la Société de Géographie. Hertz, secrétaire général de la Commission de geogiapliie commerciale. Léon Drouillet, ingénieur, membre de la Société de Géographie, Secrétaire du Comité. ( '^99) i> Le Comité émané de la Société tle Géographie et formé par la (^oiuiais- sion de géographie commerciale fonctionne, dès à présent, sous le titre lie Section française du Comité international d'éludé, jjoui l'exploialion de l'isthme américain en vue du percement d'un canal interocéanique. )) La Section française a notifié sa constitution à toutes les Sociétés ou Institutions géographiques, que la Commission de géographie conunerciaie avait déjà saisies de la question. » J'espère que TAcadémie des Sciences, à laquelle seront soumis les ré- sidtats scientifiques qui seront obtenus par le Comité, accueillera cette Communication avec un bienveillant intérêt. » M. Besal, en présentant à l'Académie le quatrième et dernier volume de son Traité de Mécanique générale, s'exprime ainsi : « Ce volume comprend la cinquième et la sixième partie de l'ouvrage. » La cinquième a pour titre : Des moteurs animés, de l'eau et du vent comme moteurs, des machines hydrauliques et élévatoires. » La sixième comprend : i° la construction des chaudières et l'étude des c[uestions qui se rapportent aux générateurs, à leurs foyers et à leur alimen- tation ; 2° la théorie des pistons des machines à vapeur et celle des distribu- lions les plus usitées; 3° la solution des questions relatives au rendement de ces machines, considérée au double point de vue thermique et écono- mique, la description et la discussion des principaux types de machines à vapeur, notamment des machines à admissions et échappements indépen- dants qui sont maintenant à l'ordre du jour ; 4° 1^ description et l'étude des principales machines à air chaud et à gaz, » M. CossoN met sous les yeux de l'Académie un petit appareil de son in- \cntion pouvant s'appliquera toutes les cartouches, et qu'il a nommé obtu- raleuv-inflammateur central. Au moyen de cet appareil, avec le fusil de chasse Lefaucheux, il a obtenu des pénétrations supérieures d'un cin- (piième à celles produites, à égalité de chaige, avec des cartouches semblables employées sans l'obturateur. NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'inie Com- mi>si()ii c|ui ser.i chargée de présenter une liste de c.milidals pour la place d'Académicien libre, laissée vacante par le dcces de M. le baron Scjuicr. ( i3oo ) Celte Commission doit se composer de deux Membres pris dans les Sec- tions de Sciences mathématiques, de deux Membres pris dans les Sections de Sciences physiques, de deux Membres pris parmi les Académiciens libres, et du Président de l'Académie. Au premier tour de scrutin, les Membres qui obtiennent la majorité des suffrages sont : Dans les Sections de Se. mathématiques, M. Becquerel 28 suffr. » M. Dupuy de Lôme. . 24 » Dans les Sections de Sciences physiques, M. Chevreul 38 » » M. Decaisne aS » Parmi les Académiciens libres, M. Larrey 33 » » M. Bréguet 3i » En conséquence, la Commission se composera de M. le vice-amiral Paris, Président de l'Académie, et de MM. Becquerel, Dupuy de Lôme, Chevreul, Decaisne, Larrey et Bréguet. RAPPORTS. PHYSIQUE. — Rapport sur plusieurs Mémoires de M. Allard, relatifs à la trans- parence des jkinwics et de L'atmosphère et à la visibilité des phares à feux scintillants. (Commissaires : MM. Janiin, Puiseux, Ed. Becquerel rapporteur.) 0 M. Allard, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, a présenté à l'Aca- démie plusieurs Mémoires relatifs à des recherches expérimentales et théo- riques sur la transparence des flammes et de l'atmosphère, ainsi que sur la visibilité des feux scintillants, recherches auxquelles il a été conduit par suite de ses fondions au Dépôt des phares. » Les flammes qui sont le plus généralement employées dans les phares proviennent de lampes à becs nuiltiplos portant des mèches concentri- ques dont les dispositions ont été données par Arago et Fresnel, et elles sont destinées à être placées au centre des systèmes lenticulaires que l'on doit au génie de Fresnel. » Le inombre de mèches conconiriques dont sont formés lesbocs varie de I à 6, suivant la cpiantilé de linnicre dont on a besoin, et qui, dans ce dernier cas, peut être équivalenle à celle que donneraient 5o becs Carcel, ( i3oi ) ou environ à celle de /|00 à /^JO bougies (i); la combustion des parties intérieures de ces flammes concentriques donne une épaisseur variable aux gaz incandescents qui constituent la source lumineuse. » En mesurant l'intensité hnnineuse des flammes plus o-.i moins épaisses provenant de la combustion de l'huile minérale en usage maintenant, et suivant le nombre des mèches concentriques, M. Allard a trouvé que ces in- tensités augmentent un peu moins rapidement que la consommation de l'huile, et en les comparant aux dimensions des flammes, que ces intensités augmentent également avec la surface apparente, tandis qu'elles diminuent par centimètre cube, à mesure que le volume total de la flamme devient plus grand. » Ces résultats ne peuvent s'expliquer que par un défaut de transparence des flammes, et l'on sait que cette transparence n'est pas parfaite, car les observations de M. Hirn ont montré qu'une épaisseur plus ou moins grande des gaz incandescents qui les composent arrête une certaine quantité des rayons lumineux, qui peut varier suivant les circonstances, soit que ces rayons proviennent de ces flammes elles-mêmes, soit d'un autre foyer lumi- neux. M. Allard a mis en évidence l'extinction qui se produit alors en me- surant l'intensité lumineuse de flammes à mèches plates, vues de face et de côté, puis, au moyen d'un réflecteur qui envoie vers le foyer la lumière reçue et l'oblige à traverser la même flamme, et enfin en mesurant l'inten- sité de la lumière émanée d'une source photo-électrique, qui traverse une flamme de grand diamètre. Ses différentes expériences, d'ailleurs concor- dantes, l'ont conduit à adopter le nombre 0,80 comme valeur moyenne du coefficient de transparence des flammes dont il a fait usage, et rapportée à l'épaisseur de i centimètre de flamme traversée par les rayons lumineux. » En partant de ce coefficient, il a établi des formules théoriques don- nant l'intensité effective des différentes flammes, en fonction de leur volume, formules qui se vérifient par expérience, mais à l'aide d'une cor- rection qui consiste à attribuer aux flammes des intensités moyennes aug- mentant un peu avec leur diamètre. » Dans un autre travail, M. Allard a pu faire servir à l'élude delà trans- parence nocturne de l'atmosphère les observations que font les gardiens des phares du littoral sur la visibilité des feux et qui consistent à noter, à (1) Le bec Carcel, pris ici comme unité, est celui d'une lampe à une mèche qui brii- ler.iit 4" f;r.immcs d'huile de col/.a par heure, et donnerait autant dr lumière que 8 à q bou- gies stéariques. ( i3o2 ) des intervalles déterminés, et plusieurs fois par nuit, les noms des phares visibles à ce moment. Ces oliservations, suivies pendant plusieurs années, lui ont permis de déterminer quelle est, pour chaque station du littoral de l'Océan et de la Méditerranée, l'état de transparence limite pour lequel un phare cesse d'être vu du lieu d'observation. Il en a déduit les courbes re- présentant la loi de transparence de l'atmosphère dans ces diverses circon- stances et pour les différentes saisons. » Un certain nombre de phares, que l'on désigne sous le nom de feux sci«h7/ants, présentent des effets particuliers qui sont obtenus par la rota- tion plus ou moins rapide d'un système de lentilles à éclats, lesquelles con- centrent, dans une direction déterminée, les rayons émanés de la source lumineuse. Or, si l'on fait passer devant l'œil une lentille qui produit un éclat lumineux, l'impression qu'on éprouve va en diminuant à mesure que la vitesse augmente et l'espèce de tremblement qui a lieu quand cette vi- tesse est faible tend à disparaître lorsque la rotation devient plus rapide; on finit alors par avoir la sensation d'un feu continu qui a à peu près la même intensité, et même un peu moindre, que celle que l'on obtient par une égale répartition, autour de l'horizon, de la lumière formant les éclats. » M. Allard a rendu compte de ces effets en admettant que, dans la per- sistance des impressions lumineuses sur la rétine, la loi du décroissement de la sensation est analogue à la loi du refroidissement de Newton, c'est-à-dire est représentée par une fonction exponentielle, et il a pu, dès lors, donner des formules dont la discussion conduit aux mêmes conséquences que l'observation des faits. Il faut remarquer que la rétine se comporterait alors, et ainsi que l'a montré votre rapporteiu-, comme les corps phospho- rescents à courte période quand ils sont préalablement excités par la lumière et qu'ils s'éteignent rapidement dans l'obscurité, puisque, dans ce cas, la loi d'extinction est la même. » En résumé, votre Commission reconnaît que M. Allard a mis beaucoup de soin et de méthode dans les expériences qui font l'objet de ces recher- ches et a fait preuve de sagacité dans la discussion des résultats importants auxquels il a été conduit et qui intéressent à un haut degié la construction et l'emploi des phares; en conséquence, elle a l'honneur de vous proposer de vouloir bien ordonner l'insertion des présents Mémoires dans le Re- cueil des Savants étrangers. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. ( i3o3 ) MÉMOIRES PRÉSEIXTÉS. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les rapports qui existent entre la théorie des nombres et le Ciilcul intégral; par M. E. Lucas. (Renvoi à l'examen de M. Piiiseux.) « Le but que nous nous proposons dans cette Note est de montrer l'identité des formules concernant certaines fonctions numériques des racines d'une équation du second degré à coefficients commensurables avec celles qui relient entre elles les fonctions circulaires, et d'indiquer, plus généra- lement, l'idenlilé des formules concernant les fonctions numériques des racines d'une équation algébrique du quatrième degré ou de degré quel- conque avec celles qui relient les transcendantes elliptiques ou abé- liennes. » Soient a el b les deux racines de l'équation du second degré, à coef- ficients entiers et premiers entre eux, et, de plus, fl'i ^n rt -t- 6 = P, ab = Q, a — h = â, u„ = ^) t',, = a" + i". a — b les fonctions définies par les relations S(z)=^-^^^H„, C(z)= -î-^i^„, 3 = nIog| 2Q' 2Q ' sont entièrement analogues au siiuis et au cosinus, et les formides qui les renferment, déduites de celles de la Trigonométrie, conduisent à des pro- priétés importantes des diviseurs de u„ et de c,,, lorsque n désigne un nombre entier. » Les formules de l'addition et (le la multiplication des arcs conduisent ainsi aux formides • (i) «o„ = u„v,„ (2) (>• — ù-n], = 4Q", ( 3 ) 2 u,„+„ = u,n v„ + //„ i',„ , ( 4 ) ul— ii„_ , ii„+t = Q"- ' . » Si l'on ne lient pas compte des diviseurs de Q et de 0*-, on en déduit les propositions suivantes : H 1° Le terme Up^ est divisible par Hp et ii,^, et par le produit ii,,u^, si/) et q désignent des nombres premiers i ;.ire eux. C.R.,lK',fi, 1" Sfmrilr^.CT.LXXXn, N»25.) ï68 ( i3o4 ) » 2° Les nombres u„ et v„ sont premiers entre eux. » 3° r.e plus grand commun diviseur de m„ et u,, est égal à ?/j, en dési- gnant par c/ le plus grand commun diviseur de m et de ii. » 4° En désignant par n un nombre impair, u,, est un diviseur de la forme quadratique x"^ — Q/'. » Les développements de M„p et de v„p suivant les puissances de u„ et de ('„, pris séparément ou simultanément, sont entièrement analogues aux formules qui donnent ?,\x\7ix et co?,nx en fonction des puissances de sinM et de cosx, et donnent lieu à un grand nombre de théorèmes concernant les formes quadratiques des diviseurs de u„p et de v„p. » On en déduit la loi de Vapparilion des nombres premiers dans la série récurrente des «„; cette loi a été donnée par Fermât, lorsque à est ration- nel, et par Lagrange, lorsque 0 est irrationnel. L'application de cette loi m'a permis de trouver un critérium général, indiquant si une équation nu- mérique donnée, de degré quelconque, à coefficients commensurables, est ou n'est pas irréductible. » Les développements de wf, et de «>'„', en fonction linéaire des termes n et i», dont les rangs sont multiples de ?î, sont entièrement analogues aux formules de Moivre et de Bernoulli, qui donnent sin^a^et cos^j: en fonc- tion des sinus et cosinus des multiples de l'arc x, et conduisent à la loide la répétition des nombres premiers dans les séries des u„ et des i'„. Par exemple, lorsque n désigne le rang du premier terme contenant le fac- teur premier p à la puissance de X, le terme m^„ sera le premier terme divi- sible par o'"*^', et non par une puissance supérieure. Cette loi contient les propositions de MM. Arndt {Journal de Crelle, t. 31, p. 260, année 1846) etSancery {Bulletin de la Société mathématique, t. IV, p. 17, année 1876). » On a encore les propositions suivantes : » 1° Si p désigne un nombre premier de la forme 47 + i ou de la forme 4ç -+- 3, les diviseurs du quotient de iip„ par u„soiU des diviseurs de la forme quadratique x- — py^ ou de la forme âx'' -+- pf'' ; » a° Si «p±, est divisible par/j sans qu'aucun des termes dont le rang est un diviseur de p dr i le soit, le nombre p est premier. » La considération des diviseurs de u,,, lorsque 11 désigne les multiples ouïes puissances d'un nombre premier, ou encore un nombre quelconque, fait voir qu'il y a une infinité de nombres premiers communs aux deux formesx*-4-Qr''et.r^ — PJ%sip = 4'/ + t ; et aux deux formes 5:=* -i- Q7'' et àx"^ -4- pr'' si p =: 4? -+- 3 : elle donne des démonstrations simples de la loi (le réciprocité et du théorème de Dirichlet, et conduit à certaines for- mules ne contenant que des nombres premiers. ( i3o5 ) » Dans un Mémoire présenté à V Académie des Sciences de Turin (avril 187G), M. Genocchi, qui a bien voulu citer quelques-uns des résultats auxquels j'étais parvenu précédemment, rectifie une assertion de Legendre, que j'avais reproduite, sur le nombre premier 2" — i. Il indique encore, suivant une assertion du P. Mersenne, un nombre probablement premier, et contenant 78 chiffres. A ce propos, je ferai observer que j'ai trouvé le plan d'iui mécanisme assez simple, qui permettra de vérifier, automatique- ment et en très-peu de temps, les assertions du P. Mersenne, et de trouver de très-grands nombres premiers de 80 et même de 100 chiffres compris dans la forme a" ±: i, a étant égal à 2, 3 ou 5. x> La construction de ce mécanisme permet de calculer rapidement, dans le système binaire de la numération, les résidus des i>„ par rapport au nombre dont on cherche la décomposition en facteurs premiers, et repose, d'une part, sur les théorèmes qui précèdent, et d'autre part sur les lois mathématiques de la géométrie du tissage. » PHYSIQUE. — Sur les images pliolograj)hi(iues obtenues au foyer des ïunelles astronomiques. Note de M. A. Axgot. (Renvoi à la Commission du Passage de Vénus.) « Dans une précédente Communication (i), j'ai montré comment l'hy- pothèse d'un cheminement d'action chimique ne pouvait rendre compte du fait de l'agrandissement des images photographiques obtenues au foyer d'une lunette astronomique. Tous les phénomènes, au contraire, s'expli- quent simplement par les théories ordinaires de l'optique physique. Si l'on calcule l'intensité de la lumière aux différents points de l'image d'un corps uniformément éclairé, obtenue au foyer d'un objectif aplanétique, on arrive aux conséquences suivantes (2) : » 1° Dans presque toute l'étendue de l'image géométrique, l'intensité de la lumière est constante; elle décroît dans l'intérieur même de cette image, quand on arrive près des bords; au bord géométrique, elle n'est plus que la moitié de ce qu'elle était dans la partie constante; au delà, elle décroît (i) Comptes rendus, séance du 32 mai 1876, p. 1 180. (?.) La ilHoriu de ces plicnonièncs a été donnée d'abord en parlie par Schwerd. En em- ployant des nietliodcs de e;dciil plus simples et plus élégantes, M. André l'a nolableroenl étendue; c'est sur son travail (pie je m'appuie pour toule la partie théorique de mes recherches. 1G8.. { i3o6 ) progressivement suivant une courbe que la théorie permet de calculer. 2° En prenant toujours pour unité l'intensité lumineuse dans la partie de l'image où elle est constante, la zone de lumière diffractée se représente toujours par la même courbe, quand on fait varier l'ouverlure de l'ob- jectif. 11 faut seulement, pour avoir les distances au bord géométrique, multiplier par le rapport inverse des ouvertures toutes les abscisses de la courbe. » La méthode expérimentale décrite précédemment permet de déter- miner, dans chaque cas, la différence des dimensions de l'image géomé- trique et de l'image réelle. En effet, dans fous les cas, la somme des inter- valles lumineux et obscur de l'objet photographié est constante et égale à la valeur qu'aurait cette même somme dans l'image géométrique. D'autre part, on peut mesurer directement sur la source lumineuse le rapport de largeur entre les rectangles lumineux et l'intervalle obscur qui les sépare. » On détermine ainsi en valeur absolue les dimensions qu'aurait l'image géométrique, et on peut leur comparer l'image obtenue dans les différents cas. Cette comparaison a conduit aux principaux résultats suivants : » I. Loi de C intensité . — En faisant varier l'intensité seule, et laissant constante la durée de pose, on obtient des images d'autant plus grandes que l'intensité est plus grande. On peut déduire, de la mesure de ces photographies, le rapport des intensités aux différents points de l'image, dans sa partie variable. » Voici le résultat d'une de ces déterminations : Plaque daguerrienne iodée et bromée (durée de pose, une minule). Dislaiice au bord de l'image géométrique Intensité relative. eiiyj^ de millini. en secondes d'arc. X ii6,i 12,66 4 8i,o 8,84 9 4i.5 4)52 9.5 39,2 4,27 38 — 22,4 — 2,44 )) Le signe — indique que le point considéré est en dedans de l'image géométrique. L'expérience montre donc que l'image est généralement dila- tée, mais qu'en réduisant sulfisamment l'intensité de la lumière on peut obtenir, comme le veut la théorie, des images plus petites que l'image géométrique. » Les courbes obtenues ainsi ont une analogie frappante avec la courbe ( '307 ) ïliéorique, mais elles sont toujours plus élargies. Cet eUct, dû à l'aberra- liou (le l'objectif, n'a pas encore été calculé rigoureusement, mais il est facile de voir que c'est bien le sens dans lequel il devait se manifester. » II. Loi de la durée de pose. — Si, laissant constante l'intensité, on se borne à faire varier la durée de |)0se, on obtient des résultats analogues aux précédents, mais non identiques; l'ensemble des ex[)ériences montre que l'influence du temps de pose et celle de l'intensité sont loin d'être ré- ciproques. Une pose ^de durée 2 avec une intensité réduite à ^ produit une dilatation de l'image notablement moindre que l'intensité i avec une durée de pose ô. La différence s'accentue encore à mesure que l'intensité décroît, et, si l'on vent obtenir un effet constant avec une intensité lu~ mineuse de plus en plus faible, il faut que la durée de pose augmente beaucoup plus rapidement que la raison inverse de l'intensité. » III. Loi (le rouverture. — Pour vérifier la loi de l'ouverture de l'objec- tif, j'ai réduit celui-ci à moitié, niais en quadruplant l'intensité de la lu- mière, afin que l'éclat de l'image fût toujours le même dans la partie où l'intensité de la lumière est constante; la durée de pose était alors la même dans les deux cas. Avec ces précautions, le raisonnement montre que, si l'on considère un point où l'intensité lumineuse est dans un rap- port déterminé avec l'intensité au centre de l'image, la distance de ce point au bord géométrique doit varier en raison inverse de l'ouvertui'e. » Je citerai seulement les nombres suivants, obtenus avec des durées de pose et des intensités différentes : Excès de l'image sur l'image géométrique en ji^demillim. en secondes d'arc. (Ouverture 1 27,0 2,01 Ouverture 7 |3,o 4>o9 iPosc, ( Ouverture i Go, 2 5,47 70 secondes, j OuvcrUu-c ^ 72,0 7 ,85 (intensité constanle). j Pose, i Ouverture i 28,6 S, 12 1 4o secondes, j Ouverture j 35 , i 3 ,83 » Bien que les seconds nombres, correspondant à l'ouverture ^, ne soient pas doubles des premiers, l'expérience n'en est pas moins décisive en faveur de la théorie; car l'effet de l'aberration doit diminuer avec l'ouverture de la lunotle, et cette duiiiiuition aurait pu masciuer raugment.ition due à la diffraction, » IV. Influence de l'exposilion anlëiiturc à lu lumière. — La mesure du { i3o8 ) diamètre des planètes, faite pendant le jour, donne un nombre plus petit que l'observation de nuit; car, dans le jour, le fond éclairé du ciel vient masquer une partie de la zone de lumière diffractée qui entoure le corps. Pour la photographie, l'exposition antérieure à la lumière produit le même effet que, l'éclairemenl général du fond : l'agrandissement diffractionnel de l'image doit donc être moindre, comme l'expérience l'a montré. » CHiMili. — De la loi de Didoncj et Pelil. Mémoire de M. A. Tekheil. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Section de Chimie.) « En i)ubliant aujourd'hui ce Mémoire siu- les chaleurs spécifiques, mon but est simplement d'appeler l'attention sur les résultats que j'ai ob- tenus en n'interprétant la loi de Dulong et Petit qu'au point de vue des lois de laChimie; dans ce cas, la relation qui existe entre la chaleur spécifique et l'équivalent chimique des corps simples et des corps composés, et le rapport qui relie la chaleur spécifique aux phénomènes de condensation que les corps éprouvent lorsqu'ils se combinent à l'état gazeux , consti- tuent une loi simple de la Chimie qui ne souffre plus d'exceptions, et qui est en harmonie avec la loi de Gay-Lussac. » Dans celte manière d'appliquer la loi de Dulong et Petit, j'écarte lovites les causes physiques qui modifient ordinairement la chaleur spéci- fique absolue des corps; je ne me préoccupe point de ces causes, car j'ad- mets qu'il existe deux phases seulement pendant lesquelles les corps pos- sèdent leur véritable chaleur spécifique absolue, au point de vue de la loi appliquée exclusivement à la Chimie. La première de ces phases est le moment où le corps est à l'état gazeux; la .seconde, celui où le corps a perdu l'état gazeux; peu importe qu'à cet instant il soit solide ou liquide, il suffit que le changement d'état soit opéré; j'admets, en outre, qu'au mo- ment (le ces deux phases les forces physiques qui modifient les chaleurs spécifiques absolues n'ont pas encore agi. M Alin de distinguer les chaleurs spécifiques, comme je les comprends, des chaleurs spécifiques admises, je leur donne le nom de chaleurs spéci- Fujues cliimiqxcs. » C est en étudiant la relalioii qui existe entre les chaleuis spécifiques ties corps composés et la somme de condensation que les corps simples qui les constituent subissent lorsqu'ils se combinent à l'état gazeux, que ( i3o9 ) j'ai été conduit à établir ma théorie des chaleurs spécitiqiies chimiques; je crois donc utile défaire connaître ici comment j'interprète la loi de Gay- Lussac, en ce qui concerne les condensations que les corps gazeux éprou- vent lorsqu'ils se combinent, en faisant suivre cette loi des énoncés ci-après, que j'appellerai les lois des conlracUons chimiques : » 1° Lorsque deux corps simples dont les équivalents cliimiques occupent 2 volumes à l'état de vapeur, s'unissent entre eux, la combinaison iefait sans qu'il j- ait contraction; le composé représente à l'état gazeux la somme des vo- lumes combinés, et son équivalent chimique égale toujours 4 volumes de vapeur. » 1° Lorsque deux coips sim])les dont les équivalents chimiques ne repré- sentent que I volume de vapeur s'imisscnt entre eux, la combinaison se fait également sans condensation ; te composé représente aussi la somme des volumes combinés, mais son équivalent clnmique n'égale que 2 volumes de vapeur. » 3" Lorsqu'un corps simple dont [équivalent chimique occupe i volumes à l'état gazeux se combine., équivalent à équivalent, avec un corps simple dont l'équivalent ne représente que i volume de vapeur, la combinaison se fait tou- jours avec une contraction de ^ dans les volumes gazeux ; le composé représente 1 volumes de vapeur et ces i volumes constituent son équivalent chinnque. » 4° Tous les corps composés, quelle que soit la nature des corps simples qui les constituent, se comportent comme des corps simples dits monoatomiques, lors- qu'ils entrent dans de nouvelles combiiKusons; a volumes de leur vapeur se condensent toujours en i volume. Si le composé s'unit à U7i corps simple dit biato- niique, on remarque une contraction de ~ dans les volumes gazeux combinés; si le composé s'unit à un corps simple dit monoatomique ou à un autre corps composé, il se produit dans les volumes gazeux une contraction de ^. » 5° Dans les combinaisons complexes résultant de l'union des corps com- posés, comme les oxysels par exemple, la loi des contractions reste invariable ; les contractions que les volumes gazeux éproui^ent en se combinant sont toujours dc\ ou de \, selon les corps simples qui constituent les composés qui s'unissent; seulement les volumes gazeux qui se combinent sont des multiples de ceux qui s'unissent dans les con^biimisons simples et la somme des volumes après conden- sation constitue toujours l'équivalent chimique de la combinaison. » C'est donc en partant de ces principes et en appliquant à la loi de Dtilong et Petit une formule analogue à celle qu'on ap()lique à la loi de Gay-Lussac, sur la relation qui existe entre l'équivalent chimique et la densité de vapeur, que j'obtiens ce que j'appelle la chaleur spécifique chi mique des corps. Mais ici, comme dans la loi de Gay-Lussac, il est néces- ( i3io ) saire de ramener toiiles les chaleurs spécifiques à une unité; cette unité doit porter sur les corps à l'état gazeux, et ceux-ci doivent être pris sous le même volume que le corps qui sert de comparaison. » En opérant ainsi, j'ai reconnu tout d'abord ce fait très-curieux, que la chaleur spécifique des corps, double lorsqu'ils cessent d'être gazeux, comme si, en perdant cet état, la contraction de la matière se faisait par agglomérations moléculaires, représentant en volume, à l'état gazeux, un rapport simple avec l'équivalent chimique, ce qui est en harmonie avec la loi de Gay-Lussac. » Ayant choisi l'équivalent chimique de l'hydrogène comme unité de comparaison des chaleurs spécifiques chimiques, je ferai observer que, cet équivalent occupant 2 volumes à l'état de gaz, la chaleur spécifique chi- mique des autres corps ne doit être calculée que sur 2 volumes de vapeur pris avant toute condensation. » Dans les formules qui vont suivre, j'appellerai : Ch la chaleur spécifique chimique de l'hydrogène servant d'unité de com- paraison; dans la détermination de la chaleur spécifique absolue C„ = 3; dans la détermination de la chaleur spécifique relative C„ = 3,4, nombre trouvé expérimentalement par M. Regnault pour le gaz hydro- gène; c la chaleur spécifique chimique des corps à l'état de gaz; c' la chaleur spécifique chimique des corps ayant perdu l'état gazeux; E l'équivalent chimique des corps simples; E' l'équivalent chimique des corps composés; n le multiplicateiu- qui sert à ramener à leurs volumes primitifs, les corps gazeux qui ont subi des contractions en se combinant, ou à ramener toutes les combinaisons à 2 volumes, lorsque leurs équivalents chi- miques représentent 4, 6, 8, 12,... volumes de vapeur. » Tja valeur absolue de d, est calculée 'sur Vunilé de calorie de l'eau, d'après la formule suivante, qui est déduite de formules qui seront don- nées dans une prochaine Communication : " [\.n.i I . I ,5.2 ( '3n ) CUIMIK AGUICOLE. — Sur les irrigalions dans te midi de tu France, et par- ticulièrement dans te département des Bouches-du-Rhône . Mémoire de ftJ. J.-A. Barral, présenté par m. Chevreul. (^Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Boussingault, Peligot.) « Ayant été nommé l'an dernier, pnr M. le IMinistre de l'Agriculture, membre d'une Commission chargée de prononcer sur un concours ouvert pour le meilleur emploi des eaux d'irrigation dans le département des Bouches du-Rliôue, ayant ensuite été désigné pour être le rapporteur de la Connnission, j'ai eu l'occasion de faire un certain nombre d'observa- tions et d'expériences spécialement chimiques, qui m'ont paru avoir un intérêt assez grand pour être communiquées à l'Académie. » Les irrigations dans les Bouches-du-Rhône s'étendent aujourd'hui sur une surface de plus de 35ooo hectares. Sur ce total, 27000 hectares en- viron sont arrosés par les eaux delà Durance, 53oo par les eaux du Rhône, et 2900 par l'Huveaune, l'Arc, la Touloubre et divers cours d'eau secon- daires. Les eaux de la Durance parviennent dans les trois arrondissements d'Aix, d'Arles et de Marseille, par des canaux dont quelques-uns remontent au XV)* siècle, et dont d'autres viennent à peine d'être achevés. Plusieurs de ces canaux sont célèbres : ce sont ceux de Crapponne, des Alpines, de Marseille, de Peyrolles, de Chateaurenard, du Verdon. Tous ces canaux délivrent l'eau à l'agriculture depuis le i" avril jusqu'au 3o septembre; la quantité d'eau fournie est estimée à i litre par seconde et par hectare pendant les six mois d'arrosage. Il ne se faisait que des irrigations exclusivement estivales, jusqu'au moment où la découverte de j\L Faucon a démontré l'efficacité de la submersion automnale ou hivernale des vignes pour la desirucliou du Phylloxéra. Dès maintenant, plusieurs centaines d'hectares de vignes anciennes ou de vignes nouvelles plantées à cet effet reçoivent la submersion pendant trente à quarante jours entre le commen- cement (l'octobre et la fin de janvier; ce sont les seides vignes qui existent aujourd'hui dans l'arrondissement d'Arles, et elles ont fourni l'an dernier de magnifiques récolles. » Le mode de distribution des eaux d'arrosage varie beaucoup selon les divers canaux qui ont été successivement exécutés. Les associations syndi- cales d'arrosMge, qui existent au nombre de quatre-vingt-uue dans le dé- parlemenl, sont régies |)ar des reglenieuls qui ont été sans cesse en se per- fectionnant. La hauteur d'eau totale de i58f millimètres, qui est donnée par chaque hectare, est délivrée en lui nouibic de 12, 23, ag, 43 tranches C.K.,i87G, l't S.mcj|r«.(T. LXXXII, ^^ 'iô.) I 69 ( l3l2 ) égales selon les canaux, soit en tranclies de i3i, 68, 54, ij millimètres de hauteur. Ainsi durant trois heures on donne, par exemple, 34 litres par se- conde, quarante-trois fois dans la saison d'anosnge. C'est donc à des alter- natives d'humidité et de sécheresse que le sol arrosé se trouve soumis. Chaque tranche d'eau chasse devant elle les gaz contenus dans les pores du terrain, et, après que l'eau a pénétré dans la terre, arrivent de nouvelles quantités d'air atmosphérique. C'est une application nouvelle de la théorie si juste par laquelle M. Chevreul a expliqué, il y a près de trente ans, les effets produits par le drainage. » Il a été constaté que partout de grandes quantités d'engrais composé, soit de fumier de ferme, soit de tourteaux de graines oléagineuses, soit enfin de guano, sont répandues dans les champs arrosés; le mode d'irriga- tion usité est ainsi favorable à la nitrification des matières azotées contenues dans la couche de terre où l'eau peut pénétrer et où descendent les racines. Les principes soutenus par M. Boussingault sont donc vérifiés. Ce n'est exclusivement ni par les matières azotées (anuiioniaque, acide nitrique, ou matières organiques) dissoutes dans les eaux, ni par le limon tenu en sus- pension, que les irrigations exercent leur action fertilisante. On ne trouve, en effet, ni dans les unes ni dans les autres de ces matières, les quantités de principes azotés, phosphatiques ou ])otassic|ues, suffisantes pour expli- quer les très-hauts rendements constatés, non pas par exception, mais d'ime manière générale, dans toutes les terres arrosées du département des Bou- ches-du-Rhône. Le rendement des prairies ou des luzernes arrosées dans les Bouches-du-Rhône est compris entre 8 ooo et 12000 kilogrammes de foin fané à l'hectare, contenant de 11 à 19 pour 100 d'eau, tandis que, |)artout ailleurs, des rendements de 2 5oo à 4000 kilogrammes de foin fané au même degré sont réputés être excellents. » D'un autre côté, les analyses, tant botaniques que chimiques, que j'ai effectuées sur dix échantillons de foin pris dans dix localités différentes, mais dont les terrains appartiennent tous à la grande formation de la Crau et de la Camargue, démontrent des qualités nutritives supérieures à celles des foins récoltés dans les prairies soumises, dans d'autres régions, à des modes d'irrigation tout à fait différents, c'est-à-dire effectués plutôt en hiver et au printemps qu'en été, et avec des masses d'eau beaucoiqi plus considérables, mais avec des interruptions bien moins nombreuses. On donne, par exemple, trois à quatre fois de l'eau, et non de vingt à qua- rante-trois fois, comme on le fait en Provence. Il faut ajouterque, après l'en- lèvement de quantités de fourrages aussi abondantes, on trouve encore dans les prairies arrosées dont nous parlons la nourriture hivernale de ( i3i3 ) 12 à /|0 brebis qui reviennent des montagnes et pour lesquelles on paye 5 centimes par tcle et par jour de droit de pacage. » Toutes les |)rairies naturelles et les luzernes, les cultures maraîchères, les oliviers et le blé reçoivent des arrosages dont les quantités et le nombre varient suivant la nature des récoltes. Pour le blé, par exemple, on a donné en 1875 deux ou trois arrosages seulement en avril et durant la proniière quinzaine de mai ; chaque arrosage s'élève à un débit de 3o litres pendant six heures pour chaque hectare. L'excédant de rendement d'un hectare arrosé, par rapport à un hectare non irrigué, est de 4 hectolitres. Pour les oliviers on donne deux arrosages par an, en juin et en août, et chaque fois de 60 litres par seconde pendant deux heures et quart. u L'analyse des matières minérales des divers fourrages a conduit à des résultats importants. Ainsi, dans des cendres de luzernes récoltées dans les terrains de la Camargue tout récemment dessalés, et dans lesquels, à une profondeur de 2 à 3 mètres, existaient encore des eaux fortement salées, la proportion de potasse s'élevait à 18 pour 100 environ, tandis que celle de soude n'était que de 6 à 8 pour 100. Chose remarquable, dans ces luzernes, la proportion de soude a été relativement plus faible que dans des fourrages venus sur des terrains où il y a absence d'eau salée. Il paraît y avoir des aptitudes particulières dans les plantes fourragères, soit pour une plus grande proportion de potasse, soit pour une plus grande proportion de chaux; mais la soude, conformément du reste aux expé- riences de M. Peligot, ne domine jamais. » Nos analyses font aussi connaître les proportions d'acide phospho- rique et de fer existant dans les fourrages provenant de terrains irrigués, et il en résulte que ces foins, dans les Bouches-du-Rhùne, présentent à tous égards toutes les qualités que l'on recherche dans les aliments qui doivent être considérés coniine complets pour le bétail. L'eau y agit, non pas tant par les principes en dissolution ou en suspension qu'elle apporte avec elle, que par les réactions qu'elle exerce sur le sol et les engrais contenus dans la terre, sous l'influence de la chaleur et de la lumière du soleil du midi. » Enfin, diverses déterminations de températures comparatives des eaux d'arrosage et de l'air atmosphérique établissent que, si, dans le jour, la température de ces eaux est inférieure à celle de l'atmosphère, elle lui est, au contraire, supérieure pendant la nuit. » Ces études vont être continuées cette année, dans le département des Bouches-du-Hliône et dans le dé|)arfement de Vauclnse, où le jugement de deux concours d'irrigation va m'appeler. Je serais heureux de recevoir à ce sujet, de la part de l'Académie, des directions pour mes recherches. » 169.. ( i3i4 ) PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur la durée de (a sensation tactile. Note de M. L. Lalanne, présentée par M. Milne Edwards. (Extrait par l'au- teur). (Commissaires : MM. Milne Edwards, Cl. Bernard, Robin.) « La notion de la persistance de la sensation lumineuse résulte d'un phénomène bien vulgaire, de l'effet optique produit par la rotation rapide d'un charbon incandescent. Le cercle lumineux décrit par ce charbon pa- raît complètement fermé lorsque le mouvement est assez rapide pour arri- ver à dix tours par seconde. On en conclut que la sensation lumineuse ne s'évanouit qu'un dixième de seconde après la disparition complète de la cause qui l'a produite. » On sait d'ailleurs que ce chiffre n'a rien d'absolu. Avec d'autres sour- ces lumineuses et par diverses méthodes, on a trouvé des durées variables entre r? et -jV (M. Lissajous) et même -^ de seconde (Foucault). » Il était naturel de se demander s'il n'était pas possible de déterminer la durée de la sensation tactile par un procédé du même genre que l'expé- rience du charbon ardent. Supposons qu'on imprime à un corps flexible, dont le contact ne soit pas de nature à blesser l'épiderme, un mouvement de rotation rapide autour du bras ou de la jand^e tenus immobiles. Si le re- toiu- du corps frottant à chacun des points de contact s'opère dans un in- tervalle de temps suffisamment court et tout au plus égal à la durée de l'impression [)roduite, on pouvait penser que, par analogie avec ce qui se passe pour l'œil dans l'expérience du cercle lumineux complètement fermé, on éprouverait, sur toute l'étendue du trajet soumis au frottement, une sen- sation continue, analogue à celle que produirait la pression d'un bracelet ou d'un anneau. Telle était l'induction en vertu de laquelle l'auteur de cette Note a procédé. MM. Cli. Martins et Aug. Le Pileiu' voulurent bien accep- ter la tâche d'entreprendre, de concert avec lui, les expériences qui de- vaient résoudre la question. » 11 est vrai que nous ne pûmes obtenir une sensation continue sur l'étendue entière du trajet parcouru; mais, à une certaine vitesse, la con- tinuité de la sensation s'accusait de la manière lapins nette sur un point unique de la périphérie cutanée : nous n'avions donc presque rien à modi- fier dans notre mode d'opération pour déterminer les conditions de la continuité sur un seul point de l'épiderme, et nous procédâmes à cette détermination pour différentes parties de la main, de l'avant-bras et du bras. ( i3i5 ) » Les circonstances principnles de nos trente-trois expériences sont consignées dans un tableau joint à la Note détaillée qui est soumise à l'Aca- démie. Voici quels en sont les résultats : » i" La continuité ne s'est jamais manifestée pour moins de dix tours par seconde. La durée de la sensation tactile observée n'a donc pas surpassé -^ de seconde, et dans un certain nombre d'expériences elle a été moindre. » 2° La moindre durée observée a été de ^j à -^^ de seconde. » 3° Ce minimum de durée varie avec les individus et suivant les parties du corps. » Une rqualion penonnelle, analogue à celle dont les astronomes sont obligés de tenir compte, a donné une quantité variable entre j^. et jL- de seconde pour la persistance de la sensation, suivant les observateurs, le contact ayant lieu sur la face dorsale de la deuxième articulation de l'index. Sur la partie externe du bras, entre le deltoïde et l'articulation du coude, la durée était pour un des observateurs d'un peu |)lus de -^ de seconde, tandis que pour un autre elle descendait presque à ~. 11 esta remarquer d'ailleurs que les équations personnelles se sont presque toujours manifestées dans le même sens; la sensibilité tactile conduisait les trois observateurs à apprécier différemment, mais en général dans le même ordre, le nombre de tours nécessaires pour produire la continuité de la sensation. I^'inégalité de sensibilité cliez un même sujet, inégalité dont la mestu'e pourrait être désignée sous le nom iVéqualion locale, paraît ressortir aussi du tableau des expériences. Chez un des observateurs la durée de la sensation a varié de -pj- de seconde, sur le bord radial de l'avant-bras, à 1^7 de seconde sur la partie externe du bras entre le deltoïde et l'articu- lation du coude. » Le cours de ces recherches a été interrompu, et la dispersion des trois collaborateurs qui les avaient entreprises n'a pas permis de les re- prendre. Depuis l'époque déjà ancienne où nos expériences ont été faites, la Physiologie s'est enrichie d'un nombre considérable de faits nouveaux, et l'on a pu mesurer la vitesse avec laquelle une impression extérieure iiar- vient au cerveau; mais cette vitesse est chose complètement différente de la durée de la perception. C'est le silence même des maîtres de la Science en ce qui concerne ce dernier élément qui nous a inspiré l'idée d'exposer des résultats obtenus depuis trente-quatre ans déjà, et malheureusement encore bien incomplets. ( i3i6 ) » On voit, d'après ce qui précède, que la durée de la sensation tactile est peu différente de la durée de la sensation lumineuse. » Le moindre nombre de chocs nécessaires pour engendrer un son est de huit à dix par seconde, ce qui suppose que l'impression produite sur l'oreille par un de ces chocs dure encore au moment où la vibration déterminée par le choc suivant vient à se produire; d'où résulte un maximum de -|- à ^^ de seconde pour la persistance de la sensation acoustique. » Le minimum est beaucoup plus difficile à déterminer avec précision. Il descendrait à —-^ de seconde suivant M. Helmholtz, qui assure que les cent trente-deux battements auxquels donne lieu la dissonance j/« nt^ sont perceptibles et distincts sur un instrument à sons tenus, tels que l'orgue et l'harmonium. Malgré l'existence, dans l'appareil auditif, de fibres nom- breuses et distinctes qui sont mises en action par des notes de hauteur différente, il est certain que, musicalement parlant, l'oreille ne supporte guère plus de quatorze à seize notes par seconde : c'est ainsi tout ce que la main la plus exercée peut produire sur un instrument. » Il est donc permis de considérer comme des faits de même ordre les variations, dans des limites assez étendues d'ailleurs, de la durée de la sensation, qu'elle soit optique, acoustique ou tactile; ce qui n'a rien que de conforme à ce que nous savons de la nature de nos sens et de leurs relations mutuelles. » VITICULTUP.E. — Sur les galles des feuilles de vignes françaises; ponte de r in- secte issu de i œuf d'hiver ; éclosion des œufs formant ta deuxième génération; migration de ces nouveau-nés. Lettre de M. Boiteau à M. Dumas. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) a Villegouge, le 3 juin 1876. « Dans ma Connnunication du 10 mai dernier, je donnais à l'Académie la description des galles des feuilles de vignes françaises, telles qu'elles se trouvaient alors, mais encore incomplètes. Du 10 mai au 2 juin, elles ont subi les modifications suivantes : leur volume a augmenté et le des- sous de la feuille les accuse davantage ; elles ont la forme d'une cupule de gland. Leur proéminence mesure i ou 2 millimètres. Leur surface est rugueuse et couverte de poils laineux blanchâtres. Elles ne sont pas épineuses comme celles des feuilles des vignes américaines. Leur couleur est quelque- ( ■:^'7 ) lois verte, mais le plus souvent elles sont rougeâtres, quelques-unes cra- moisi, surtout celles qui sont situées sur les dentelures. Leur face supérieure présente une ouverture d'aspect varié, formée par le rapprochement du bord circulaire. Cette ouverture, pourvue de productions blanches opalines, celluleuses, en forme de poils, est tantôt arrondie ou quadrangulaire , d'autres fois ovalaire; certaines ont l'aspect d'une étoile à trois branches. Celles situées sur le bord de la feuille sont souvent fermées par un repli de ladcnteluio. Un bourrelet assez saillant se dessine au pourtour de l'ouver- ture; il est souvent rougeâtre. L'intérieur de cette galle est lisse et forme une galerie qui contient aisément l'insecte et un grand nombre d'œufs. » Par une coupe verticale, on constate que la partie formant le fond de la cupule est très-épaisse relativement et présente à son centre une saillie en forme de manchon arrondi. Une galle complète et bien formée mesure environ 3 millimètres de hauteur sur 2 ou 3 millimètres de diamètre. Beaucoup sont incomplètes et abandonnées. On peut en fixer la propor- tion à la moitié. » Dans les galles bien formées, on trouve un insecte qui mesure de ■j^ de millimètre à i millimètre -^ de longueur sur -^ à -j^ de millimètre de largeur. Les deux mues sont opérées vers le 19 mai, et la première ponte observée remonte au 24 mai. M. Lichtenstein a vu la ponte dans les galles américaines chez j\L LaUman, le i3 mai. » Les œufs ont la forme et les dimensions de ceux des aptères hypogées; kur couleur est plus claire et plus brillante. L'insecte les dépose en tas séparés, leur nombre est frès-variable, mais il atteint des proportions con- sidérables. Dans une galle de Taylor, j'ai compté de 25o à 3oo œufs, et l'insecte pondait toujours. Dans les galles des vignes françaises le chiffre ne paraît pas aussi élevé ; il ne m'a guère été permis d'en compter |)lus de 80, seulement l'insecte pondait encore et ne semblait pas près de s'ar- rêter. » Le 29 mai, j'ai eu des éclosions dans des galles de vignes atuéricaines; mais ce n'est que le 2 juin que j'ai vu le même fait' sur les vignes fran- çaises. M Les insectes provenant des œufs de cette première génération sont en tout semblables à ceux issus de l'œuf d'hiver ; il semble cependant que la coupe ovalaire du troisième article de l'antenne est plus visible. Leur agilité est considérable. Ils marchi-nt très-vite et se dérobent facilement à la vue. Sur une surface lisse et unie, feuille de papier, lame de verre, ( i3i8 ) pampre de vigne, ils parcourent i'5 ou i/} niillimèfres à la miiuile, soit 80 centimètres à l'heure. Immédiatement après la naissance, ils abandon- nent la galle et se dirigent vers le sommet des pampres à la recherche des feuilles tendres. Toutes les feuilles de première formation, situées entre la première ou la seconde du bas, où sont les premières galles, et la dernière ou l'avant-dernière du haut, où il va probablement s'en former de nouvelles, ne présentent pas d'insectes; ils la traversent sans s'y arrêter. Il n'en est pas de même des feuilles portées par les pampres adventices (rameaux stipulaires, filloles, etc.) qui naissent à l'aisselle du pétiole, à côté du boiu'- geon hivernant. Ces feuilles à peine développées et très-tendres en possè- dent beaucoup. 1) Ils se fixent, comme leurs parents immédiats, dans l'épaisseur du duvet qui lecouvre la face supérieure de ces jeunes feuilles. Leur recherche est très-simple et très-facile, en se guidant sur les galles déjà existantes. Pren- dront-ils tous la direction ascendante? C'est ce que je vais chercher à éluci- der. Il ne m'a pas encore été permis de constater leur présence sur les racines des pieds atteints. Les insectes trouvés par |)lusieurs observateurs sur les ceps, et ceux qui ont été aperçus à plusieurs reprises, par M. Faucon, sur le sol, doivent provenir des migrations des générations extérieures. » ZOOLOGIE. — Noies pour servir à l'histoire des Phylloxériens et plus parti- culièrement de l'espèce Phylloxéra Acanthokermes, Kollar (s. Acanth. quercûs); par M. J. Lichtenstein. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « En dehors de l'intérêt particulier qui s'attache à l'histoire du Phyl- loxéra de la vigne, l'élude des métamorphoses de tout le groupe des Phyl- loxériens présente à l'observateur les phénomènes les plus curieux. » Dans un précédent travail, inséré dans les Comptes rendus, t. LXXIX, p. '782, j'avais essayé de disposer méthodiquement les espèces de Phyl- loxéra qui m'étaient connues ; une d'elles, que je ne connaissais que de nom et qui n'avait pas été retrouvée depuis que Rollar l'avait signalée, il y a une vingtaine d'années, comme vivant sur les feuilles de chêne à Schonbruii, m'intriguait beaucoup. » D'après les figures du savant autrichien, insérées aux Comptes rendus de l'Académie des Sciences de Vienne, t. l", \) 78 , ce bizarre insecte ( '319) venait coiifirnior l'opinion, émise par moi, que les Phylloxéras étaient plu- tôt des Coccidiens que des /Jj)ltidiens, et je le recherchais avec ardeur. » Quelle ne fut donc pas ma satisfaction quand, le 20 mai, me trouvant chez M. Delbrûck, au Vallicr, près de Langoiraii (Gironde), je remarquai sur un vieux chêne des feuilles chargées d'une bosselure lenticulaire que je ne connaissais pas, mais que je devinais devoir être VJcanthohermès... En effet, eu retournant la feuille, je trouvai enchâssé dans une petite cavité circulaire, comme ime pierre précieuse dans le chaton d'une bague, ce puceron frangé de petits tubercules étoiles à huit branches qui le rendent si remarquable. D Je fis une forte provision de ces feuilles ; eu les scrutant l'une après l'autre, je fus fixé par l'examen des mues sur les formes primitives; à côté de cela, l'éducation des insectes vivants et conservés en tubes de verre me donnait avec une rapidité inouïe les formes que j'attendais, andio et g)né- copliore, et enfin un grand nombre de sexués qui s'accouplent actuelle- ment en grand nombre dans les flacons où je les tiens captifs. » Je rappellerai ici en peu de mots la série des métamorphoses phyl- loxériennes, pour faire ressortir les caractères par lesquels l'espèce Acan- tliokermès se distingue des autres. « Prenant pour type le Phylloxéra de la vigne dont le cycle de vie est complètement connu, nous avons : L'œuf pondu par une femelle fécondée par le mâle et qui est toujours unique. Le type du l'iiylloxcra gcdlicolc qui provient de cet œuf et se rciul dans les bourgeons où il produit des galles quand les feuilles de la vigne sont d'une espèce qui se prête à ces formations; le même insecte peut, à défaut de galles, se dévelojiper et vivre sur les racines; mais je crois que c'est une modification apportée par la nécessité aux habitudes normales d'un insecte destiné par la nature ;\ une migration aérienne. Ce type, soit dans les galles, soit sur les racines, se propage parihénogéncsiquenient et même pendant plusieurs années chez ceux qui sont souterrains. Le type ladicicolv provenant du précédent. La nymphe surgissant au milieu des colonies souterraines et sortant de terre. L'insecte ailé (uuliophoiv ou gynccopitore portant trois ou quatre pupes ; les insectes sexués aptère, mâle et femelle, provenant de ces pupes, celte dernière pondant l'œuf unique du début. » Les Phylloxéras des feuilles du chêne querctis et coccinea dont j'ai décrit précédemment les migrations manquent de colonies souterraines et ont, à côté de la forme ailée que j'ai appelée (iitllior/ciiesique et qui est destinée à transporter les pupes d'oii i)roviennent les insectes sexués, une C. K., 1870, I" Semeitre. (T. LXXXII, N« 25.) ' 70 ( l320 ) seconde forme ailée, au printemps, qui ne porte que de nombreux œitfs- bourgeons, d'où proviennent les ii\i{ères paTlhénoçjciiésiques qui piquent les feuilles. » Or, voici à présent ce que nous présente V Acanthokermès: » Au printemps, dès que la feuille du chêne paraît, c'est un petit pu- ceron blanchâtre, avec les antennes de trois articles et toute l'apparence extérieure du Pliylloxera qiiercûs, mais il est d'un tiers plus grand et pré- sente au bout de l'abdomen deux longs poils qui le font ressembler à un Coccidien jeune . Cet insecte se fixe au-dessous de la feuille et sous sa piqûre, il se forme une dépression parfaitement circulaire d'environ i millimètre de diamètre, qui ressort en bosselure lisse, lenticulaire sur la face supé- rieure. » Alors il se change en nymphe; mais cette nymphe n'a pas, comme chez les autres espèces, de fourreau d'ailes; elle est tout simplement en- tourée d'une série de tubercules charnus symétriquement disposés et ter- minés par une petite étoile à huit branches étalée comme une astérie. On voit déjà distinctement les pupes dans son sein. » La peau de cette nymphe se fend, et l'insecte que j'appelle Andro ou Gjnécophore apparaît. Ailé chez tous les autres Phylloxéras, dont j'ai pu suivre les métamorphoses, ici il est complètement aptère, mais muni de longues jambes; il marche prestement et va transporter en lieu sur les pupes sexuées dont il est rempli. Car ici ce n'est plus 3 ou 4 pupes, comme chez le Vastalrix, ni 5 à 6 comme chez le Quercûs, c'est un paquet de 6o à 8o enveloppes de deux dimensions que cet insecte dépose un peu partout dans mes flacons. Son rôle est très-court; n'étant destiné qu'à aller mettre à l'abri les puj)es dont il est rempli, il s'acquitte très-vite de celte tâche, et c'est ainsi que ceux qui me sont nés le ai mai avaient déjà tous déposé leurs enveloppes sexuées et étaient morts à côté d'elles le 23. » La sortie des insectes sexués s'opère comme chez tous les autres Phyl- loxériens : elle suit d'assez près, de 6 à 7 jours environ, le dépôt des juipes ; les insectes mâles me paraissent être dans la proportion d'environ un quart sur le nombre des naissances; ils sont [)lus petits et plus élancés que les femelles, ont les pattes plus noires, et enfin présentent un pénis triangu- laire, recourbé à angle droit au bout de l'abdomen et très-saillant. Ils s'ac- couplent avec beaucoup d'ardeur et plusieurs fois de suite avec différentes femelles; les deux sexes sont privés de rostre. Celles-ci, après accouplement, se réfugient dans les fentes des bouchons où, je pense, elles ne tarderont pas à déposer leurs œufs uniques. ( l32 1 ) » Je tâcherai de compléter un jour l'histoire de cette espèce comme j'ai pu le faire poTir quelques autres, espérant qtio l'Académie voudra l)ien continuer à accueilhr avec bienveillance mes C.onimiuiications. » M. Cn, Brame adresse, par l'entremise de M. Yvon Villarceau, une nou- velle copie du Mémoire qu'il a soumis au jugement de l'Académie dans une précédente séance (i). Ce Mémoire a pour ohjet l'étude des influences per- tinbalrices des masses voisines, pour changer la forme et la disposition des cristaux. (Extrait.) « Si, dans le voisinage des centres d'attraction utricnlaire, les particules se constituent à l'état cristallin dans une cyclide où il existe d'autres particules, également encyclides, homogènes ou hétérogènes, qui troublent leurs rela- tions d'équilibre, le premier cristal constitué en éprouvera constamment des modifications, des altérations ou même des oblitérations dans sa forme type (2), puisque certaines parties de préférence à d'autres sont soumises aux influences perturbatrices dont il s'agit. L'action perturbatrice se borne à changer les positions relatives des cristaux entre eux, on les relations des utricules avec les cristaux ; tantôt ceux-ci conservent intégralement leur type, tantôt ils le modifient plus ou moins profondément, mais sans modi- fier sensiblement le système cristallin auquel ils appartiennent. » Les principales modifications imprimées aux cristaux engendrés dans les cyclidcs et relatées dans ce Mémoire sont relativement à la forme : modifications, altérations, oblitérations, produites par l'empiétement des centres d'action les uns sur les autres, par l'apparition de nouveaux centres d'action, sur la limite d'une cyclide ; par le ramollissement de masses voi- sines, occasionné par la chaleur, par le retrait s'exerçant sur une couche mince de soufre mou, produit par soudure d'utricules; par l'action de divers gaz et vap(>ursen petite quantité, f^es modifications, en général, res- pectent le type cristallin ; cependant elles |)euvent aller j'iisqu'f'"-"'^ + /Jo7-;'"-='i^+... -t-;j,„ = o, formée de telle sorte que, les coefficients />,, /?2,..., /?,„ étant des fonctions rationnelles de x, le plus grand diviseur commun [i. des composants de j soit le plus grand possible. Il est évident que, si toutes les racines de l'é- quation F(j-) = o avaient un rapport constant avec l'une d'entre elles, on aiu-ait F(j') =j'^H-/'c Laissant ce cas de côté, je suppose que l'équation V[jr) = o admette quelque racine/, = ^Ij) dont le rapport avecj>- ne soit pas constant, et, pour démontrer le théorème énoncé relativement à la fonction - -^5 j'examine les diverses formes que peut présenter F(^) sui- vant la valeur de p.. Si [j. est différent de 6, je déduis des théorèmes précé- demment démontrés que toutes 1rs racines de l'équation F(^) = o sont comprises dans les deux formules <7j-, h'^[j), oii ^(j) = aji^-' + gj2H-' -t- ... -t- ).j'"i^-', ae\.b désignent des constantes; «,§,..., X des fonctions rationnelles de x. Si p. = 6, et que les racines de ^ [j) ne soient pas toutes comprises dans les deux formtdes ay^ b +/,,-,'» ^p^y- ^ p^y<^ +^-4 ^o » On trouve aisément la forme du polynôme F(j") dans le cas oii toutes ses racines ont un rapport constant avec l'une des deux racines y ou di(^); comme ce polynôme est irréductible, il no peut arlmettre comme ra- cine y et ay sans admettre aussi tous les termes de la suite a-j\ a'^J, a''Y, ..., ce qui exige que a soit tuie racine de l'unité. De même Fi^/) ad- met comme racines tous les termes de la suite 'i(^), «(]/(/-), «-il^f^),.--- On ( i325 ) conclut de là que (4) ^{jr)=r^^p.j^+P., jn'^{r)Y=p^.- » Dans le cas où F [y] —j^- -h /;,, l'équation différentielle (i) admet une seconde intégrale particulière » Comme cette intégrale est supposée algébrique, le procédé employé pour la démonstration du septième théorème montre que l'on a r. J" ' (Ix a/), » Enjoignant ce résultat à ceux qui précèdent, nous pouvons énoncer le théorème suivant : » TnÉORÈME. — Si l'intégrale (jéncrale de Cécfualion dijférentielle (1) est algébrique, elle est de la forme Cj' -h Cj-,, les intégrales particulières j~, j', étant : M Soit déterminées par les équations j^ = \, r, = -. A et B désignant des fonctions rationnelles de la variable oc ; n Soit des racines d'une même équation trinôme /'^ + p,J^ + /^2 = o ; » Soit enfin des racines d'une équation à cinq termes J- ■■ + p. 7' ' + P-ij'- -+- PzJ^ + Pa = O, Pn P2-, Pîi P* désignaîit des fonctions rationnelles de la variable x. » Ces résultats nous permettent de simplifier le théorème de M. Fuchs, plus encore que ne l'a fait M. Jordan; il en résulte, en effet, que la fonc- tion homogène y [j~, /,), visée dans le théorème de M. Fuchs, a toujours l'une des trois formes y, ?/, ; ou jj, \aj 4- bj,) [a'f -1- ^'7',), a, b, a', b' étant des constantes. Quand F(j) est de la forme ^-i^-l- ^,, y est racine d'une équation binôme, et le produit jy^ est rationnel; quand enfin, quand F (j) appartient au troisième type, On peut donc former par la méthode de M. Liouville, rappelée par M. Fuchs, une équation différentielle linéaire du cinquième ordre, qui ( i32G ) devra être vériflée par une racine d'une équation binôme, toutes les fois que l'équation différentielle (i) admettra une intégrale algébrique. » Des recherches postérieures à la publication du Mémoire de i863 me permettent de résoudre très-simplement le probli^me visé par les travaux cités de M. Fuchs et de i\I. Jordan, de décider si l'intégrale d'une équa- tion différentielle linéaire du second ordre peut s'exprimer par un nombre fini de fonctions algébriques, exponentielles ou circulaires, et de quadra- tures indéfinies relatives à la variable indépendante. D'après les résultats de ces recherches, la fonction (p {j,J'i) de M. Fuchs se réduit toujours au premier ou au second degré, d ANALYSn; MATilÉM.VTlQUE. — 5wr le développement en séries des fondions kl{x). Note du P. JocBERT (i), présentée par M. Hermite. « La première partie du théorème étant ainsi démontrée, il est facile, en recourant à l'équation (2), de faire voir que p- ne peut surpasser le nombre m. Substituons, dans cette équation, le développement de kl[x) en série, et égalons à zéro le coefficient de k'^"\ il vient (3) r: + 4mU„, + 2.rU'„,_, + [x= - /, [m - i)j U„,_, = o. » T-a loi énoncée est évidemment vraie pour U, : il suffit donc de mon- trer que, si elle a lien pour U,„_i, il en est encore de même pour U,„. Posons en désignant f[x)cos2px -+- o{x)sin2px par it'J'li, le carré de p ne pou- vant sur|)asser m — i. A chaque terme i/',fli correspond une expression de même forme ?/î,','', complètement délerminéc, satisfaisant à l'équation '-^ + n',i:' H- 2X^ -H [x"- - 4(m - i)]/^^!l, = 0; et, par suite, l'intégrale générale de l'équation (3) peut s'écrire U,„ = Acos2.r \'in -\- Bsin a.*' y''" H- ^iil','\ A et B étant deux constantes. Nous avons B = o, puisque U,„ est une fonction paire de x; et maintenant, si m n'est pas un carré, la forme connue d'avance de U,,, exige A = o; si, au contraire, m est un carré, la constante A (1) Fin lie la Coiiiiiiuiiicatioii picsciUiJc dans la séance du 2f) mai 1876. ( '^27 ) est obtenue en posant U,„ = o pour x = o. Dans tous les cas, U,„ remplit les conditions énoncées. » En suivant la marche que nous venons d'indiquer, voici les résultats auxquels nous parvenons : I I 1 U, = — ûc- -{ C0S2 j:-, /j- V'i = ^ — x' -h T + ces :>.x {— — yj — X sin 2a:, + sin 2.r ( A^ — -7^ ^' ) > /,' 11. - — W - :^ -^ + :^:^-^ - ^^r= + i^ I .2. 3. I 1.2.3 10 128 -h COS 20,- -rr -a. -1- o- a- + -=f- — s; il 2.r ■- jcr' H — rj-^ .r H rr cos/ia\ \ 2 12 ^ / '28 u On trouve de même, en général, (-i)"'4'"U,,- I . 2 . . . /« 2 1.2.. W — 1 iS 12...,, «/' -+- ijiir -t- 35/« — S7 x""-' 48 7^2T77(/// — 3")' m' -f- 3ow' -<- îSg/Ji'-f- i'j4"' — 2019 x""-" "^ 384 '" i.2...(/«-4~ r r J."'"-' 4- C0S2X 5 ; [2 i .2.6. . ,[in — I -\- i l .2.3. . .('/* — 2) III H- 2 ] ( 43 III — Ç)3 ; j:'"-' 3.2' « . 2 . .(/// — 3) 4ç)C)'«M-i74"'"' — 97^-î'" — 3090 x*™"' r — sm 2x — — L>.2.. .3^5 ».2...(«i-4) 4- ui — 2 ) 12 1 . 2 . . . ( «/ — 3 ' 7 I /«' -h 206/W — 355 J:'"" 2'. 3.5 1 .2. ,..(«* — 41 C.R., i8;G, i"5cm«trc-. (T. LX.XXII, N'îiS.) '7' ( i328 ) GÉOMÉTRIE. — Du nombre îles points de contact ries courbes nlqébriqites ou transcendantes d'un sj'stème avec une courbe algébrique. Note de M. G. FocRET, présentée par M. Ossian Bonnet. « Étant donnés sur un plan une courbe algébrique U"„ du m"""" degré et de la n"'"'^ classe, et un système de courbes algébriques ou transcen- dantes, caractérisé par les nombres p. et v de ces courbes qui passent par un point quelconque et touchent une droite quelconque, on connaît immédiatement le nombre des points de U"„ en lesquels cette courbe est tangente à des courbes du système. On peut en effet énoncer le ibéorème suivant, qui est toujours vrai, avec cette seule restriction qu'aucun des points de U"„ ne soit un point commun à toutes les courbes du système. » Théorème. — Le nombre des points de contact des courbes algébriques ou transcendantes d'un sjstème {(X, v), avec une courbe algébrique du ni"''"" degré cl de la Ti"""" classe, est égal à nu. + mv. » Cet important théorème, pour le cas des systèmes de courbes algébri- ques, est dii, comme on sait, à M. Chasles (*). Une démonstration complète en a été donnée par M. Zeuthen pour ce cas spécial et déjà très-étendu (**). Il nous a paru intéressant d'avoir, du même théorème généralisé (***), une démonstration rigoureuse, et d'une simplicité répondant à celle de l'é- noncé. C'est cette démonstration que nous présentons à l'Académie (****). Nous partons du théorème suivant (*****) : » Etant donnés deux systèmes (p., v), [[iJ , v') de courbes algébriques ou transcendantes, le lieu des points de contact de deux courbes de iun et l'autre système est une courbe de degré iJ.p.' + jxv' -(- p/v. » Supposons que le système (p.', v') soit un faisceau ponctuel de courbes du m'""" degré. On a alors, comme l'on sait, p/= i, v'= 2{in — i) — p, en désignant par p un nombre entier, dépendant de la présence de courbes multiples dans le faisceau. Par suite : )) Le lieu des points de contact des courbes d'un système [ix, v), avec une (*) Comptes rendus, t. LIX, p. 210. (**) Mathcmatisclirn Annalen, 3' vol., p. i53. (***) Ce tliéorème a été énoncé par nous, sans démonstration, clans un précédent Mémoire [Bulletin de la Société Mathématique, t. II, p. 82). (****) M. Halphen a donné une démonstration analytique du mémo théorème, dans un Mémoire qui doit j)araîtrc sous peu dans le Journal tic Malliémnliques de i\I. Resal. (*****) Voir la démonstration de ce théorème, Bulutin delà Soc. Mnthcmat., t. Il, p. 82. ( i329 ) série de courbes algébriques du m'''"' decjré formnnl un faisceau, est une courbe (In decjré [2m ~ p — i) a 4- v. » On reconnaît de plus immédiatement que cfxncun des points fondamen- taux du faisceau est un point ninlliple d'ordre u. du lieu, les p. branches étant tangentes aux p. courbes du système qui passent ence point. Enfin, tes points sin- guliers des courbes du faisceau sont des points singuliets du lieu. )) Cela posé, étant donnée dans le plan d'un système (y., v) une courbe algébrique U", du in'^'"° degré et de la n'^'"' classe, formons un faisceau ponctuel de courbes de degré m dont U", fasse partie, ce qui est évidem- ment possible, et même d'une infinité de manières. A l'aide de ce faisceau et du système [p., v) construisons le lieu ci-dessus défini. En vertu du théorème de Bezout, la courbe (C) ainsi obtenue coupe U", en un nombre de points égal ou plutôt équivalent à /n[(a/n — ;> — i)p. 4- v]. Parmi ces points figurent les m'' points fondamentaux du faisceau et les points singu- liers de U^, ; les autres sont des points de contact des courbes du système avec U^, car appartenant à (C) ils sont chacun le point de contact d'une courbe (p., v) avec une courbe du faisceau, et cette dernière ne peut être qi'6 U^, puisque par chaque point du plan, autre que les points fondamen- taux et les points singuliers, il ne passe qu'une branche de courbe du faisceau. Pour avoir le nombre des points de contact cherchés, il faut donc simplement déduire du nombre total des points d'intersection deU"„et de (C) le nombre de ces points absorbés par les points fondamentaux et les points singuliers. Or, chacun des m- points fondamentaux étant un point multiple d'ordre p de (C), compte p fois dans l'intersection de (C) avec U",. Quant aux points singidiers de U"„, ils con)ptent ensemble pour un certain nombre de points qu'il serait aussi difficile qu'inutile d'évaluer a priori: il nous suffira de remarquer que ce nombre est nécessairement indépendant de la caractéristique v (*). En le désignant par o{p), le nombre N des points de contact cherchés peut s'écrire : {i)'!!i ~m[{'im — p — i) p-hv\ — ni- p — (p[p) = m[m ~ p — i)p -^ mv — (fi{p). Cette formule ne fait pas encore connaître N; mais elle nous montre que N s'exprime linéairement en fonction de v, et que le coefficient de v est égal à m. (*) Ce fait peut se juslilitT parquelques considérations analytiques fort simples; mais il est tout aussi évident que cet autre fait, admis sans démonstration, et consistant en ce que le nomi)re des points (l'intcTscction de deux courbes absorbés par un point singulier com- mun est indcpcndaut dts dcyrus de ces courbes. ( i33o ) » Pour achever de déterminer N, transformons la figure par polaires réciproques. Le système (jj., v) se change alors en un autre système (v, p.), et la courbe U", en une autre courbe V"' de degré n et de classe m. D'ailleurs, les contacts de V™ avec les courbes du système transformé correspondent un à un aux contacts de U;^, avec les courbes du système primitif; en un mol, le nombre de ces contacts se conserve dans la transformation. Par suite, en désignant par q et ^ (v) les deux nombres qui, dans la nouvelle figure, correspondent respectivement à ^ et à ip [ij.) dans l'ancienne, on a (2) N = n(n ~ q — i)v + «p. — 4'(^)* Le nombre N, suivant cette expression, est une fonction linéaire de ;j., dans laquelle le coefficient de p. est égal à n. n En comparant les égalités (i) et (2), on a donc en fin de compte N — iiu. -r- mv. ' » Remarque. — De l'identité des formules (i) et (2) on conclut encore (3) 'AF-)^hiJ., (4) -J>(v) = /vv, h et k désignant des nombres entiers. D'autre part, nous pouvons supposer que l'on ait choisi sur U"„ les m- points fondamentaux du faisceau, de façon que ce faisceau ne comprenne aucune courbe multiple de degré in- férieur à m. On sait que, dans cette hypothèse, le nombre que nous avons désigné par p est nul. En faisant p = o,q — o, dans les relations (i) et (2), et ayant égard à (3) et (4), on obtient m{m — i) — h = n, n[ii — 1) — k = m, » Ces égalités signifient que h est égal à V abaissement de classe produit dans U"„ par l'existence sur cette courbe d'un ou plusieurs points singu- liers, et que A est égal à V abaissement de degré dû aux tangentes singulières. Par suite : » L — Le nombre des contacts simples des courbes d'un système (p., v) avec une courbe algébrique, qui sont confondus en un point singulier de cette courbe, est égal à p. fois l'abaissement de classe produit par ce point singulier. » IL — Le nombre des points de contact absorbes par toute tangente siti- gulière de la courbe algébrique, est égal à vfois l'abaissement de degré dû à celle tangente singulièie. » ( i33i ) MÉCANIQUE. — Perfectionnement apporté à l'indicateur de JFalt. Note de M. Mallet, présentée par M. Yvoii Villarceaii. « Ce perfeclionneincnt a pour but de rendre l'indicateur applicable spécialement aux machines à grande vitesse et à travail très-variable, telles que les locomotives. On sait que le relevé des diagrammes d'indica- teur, sur ces machines, est extrêmement laborieux, surtout si l'on veut en avoir un certain nombre, comme il est nécessaire pour connaître le travail réellement développé dans un certain parcours. » L'appareil de M. Mallet permet de relever autant de courl)es qu'on le désire, à chaque instant de la marche, sans aucune peine et même sans qu'on soit obligé d'approcher de l'indicateur; il permet eu outre d'obtenir sur le papier tous les éléments du travail, efforts et vitesses. » L'indicateur proprement dit, c'est-à-dire les cylindre, piston, ressort et traceur, ne diffère pas des indicateurs ordinaires; seulement, le papier est continu et enroulé sur deux bobines semblables à celles des appareils télégraphiques; l'une des bobines est mise en mouvement d'une manière quelconque, généralement par un mouvement d'horlogerie, mais seule- ment lorsqu'on veut relever les diagrammes ; il suffit, dans ce cas, à l'observateur placé commodément sur la plate-forme de manoeuvre ou même dans une voiture, de poser le doigt sur un bouton et d'établir ainsi un courant électrique, pour que le papier se mette en mouvement et marche tant que le contact a lien. I^a vitesse absolue du papier est d'ailleurs indifférente et peut même être irrégulière. » Le traceur attaché au piston de l'indicateur donne donc une courbe continue des pressions, tandis qu'un autre traceur fixe marque la ligne qui représente la pression almosphérique. De petits contacts établis aux extrémités des glissières, et touchés alternativement par un contact fixé sur la tête du piston à vapeur, font à chaque fin de course jaillir du traceur des pressions une étincelle qui perce le papier à des points corres- pondant rigoureusement aux fins de course, de sorte que chaque course simple du piston est parfaitement délimitée sur le papier. Enfin un petit mécanisme d'horlogerie fait, toutes les secondes ou fractions ou mul- tiples de secondes, jaillir une étincelle du traceur de la ligne atmo- sphérique. Il suffit donc de voir condjiea de courses et fractions de courses corres|>ondent à l'intervalle de deux de ces étincelles pour avoir la vitesse de rotation des roues motrices. ( i33a ) » On a ainsi, sur le diagramme, tout ce qu'il faut pour obtenir le travail de la vapeur développé, et cela, sans autre peine que d'établir le contact électrique à distance, au moment et pendant le tem[)s où l'on veut avoir les tracés. On voit également que si on laisse fermé le robinet du cylindre de l'indicateur, l'appareil pourra servir encore à constater et enregistrer les vitesses de fonctionnement. » PHYSIQUE. — Sur les inconvénients que présente l'emploi d'un câble en fils de cuivre comme conducteur de paratonnerre. Note de M. R. Fkancisque- MicHEL, présentée par M. du Moncel. « Dans le but de diminuer la résistance électrique des conducteurs de paratonnerres, on substitue souvent aux tringles et câbles en fils de fer prescrits par l'Académie des câbles en fils de cuivre. Outre que ce dernier métal, par sa valeur intrinsèque, peut tenter la cupidité d'ouvriers de dif- férents corps d'états travaillant sur les édifices (et l'on a beaucoup d'exem- ples de vols de cette nature), l'emploi de fils de cuivre câblés ne présente aucune garantie. En effet, sous l'action des courants électriques qui tra- versent continuellement les conducteurs de paratonnerres, ces fils devien- nent aigres et cassants, ce qu'ont pu remarquer bien des fois les physiciens, par exemple, lorsqu'ils ont dévidé un électro-aimant. L'action de l'atmo- sphère et peut-être aussi celle de la lumière s' ajoutant aux effets élec- triques et aux vibrations continuelles occasionnées par les vents, le plus grand nombre des fils composant un semblable câble se rompent en divers points, et, au bout de peu de temps, ce conducteur présente une section conductrice totale tout à fait insuffisante pour résister à des dé- charges électriques un peu intenses (i). M Ces remarques, que j'ai publiées il y a trois ans, viennent de recevoir une entière confirmation, La croix en fer qui surmonte la chapelle de l'asile d'aliénés Sainte-Anne, à Paris, porte, à son sommet, luie pointe de pla- tine; au pied de celte croix et au-dessus d'une boule en fer forgé qui lui sert d'enclave, se trouve un collier en fer forgé d'où part un câble en fils de (i) Lors des premiers essais qu'il fit en i854 de son anémographe électrique, M. du Moncel remaïqua que les fils qui servaient de conducteurs entre la girouette et l'enregistreur et qui étaient en lil de cuivre de 7 dixièmes de millimètre, avaient pris sous l'influence du passage continu des couiants, de niuiiiiditc de l'îiir, du vent et de la pluie une contexlure toute particulière, so rapprochant un peu de celle des minéraux; leur couleur était devenue d'un gris jauadlre, et en les martelant on les réduisait en poussière. ( i333 ) cuivre qui descend, en les contournant, le long des détails architecturaux, jusqu'au ravalement le long duquel il est continué par un conducteur plein formé de tringles en fer de i5 millimètres de côté, descendant au sol. » Procédant à dos réparations de diverses natures, des ouvriers signa- lèrent que le conducteur du paratonnerre était coupé, et qu'une longi;eur d'environ i mètre était tomliée sur le second toit. Ce fragment fut recueilli, et c'est précisément la partie qui était comprise entre le collier d'attache et le premier support; il contournait par conséqueiU la sphère servant d'en- clave à la croix. La rupture a été déterminée en ces deux points par suite des vibrations très-violentes produites par les vents dans ce point culmi- nant de l'édiOce. <> En examinant les fragments ainsi détachés, on t-ouve, comme je l'avais annoncé, que les fils de cuivre composant le câ e présentent en très-grand nombre des cassures très-nettes qui amoindris, nt trcs-nolable- ment la section conductrice de ce câble. Je dois faire remarquer ici que son installation ne remonte pas à plus de dix ans. )) Déplus, cet échantillon que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie montre à quel point la fabrication courante de ces câbles, tant en cuivre qu'en fer, est défectueuse. En effet, lorsque, pendant l'opération du câblage, une rupture se produit dans un des fils, on se contente de tordre ensemble, pour les ra6ou/ef, les deux extrémités rompues, sans assurer la conductibi- lité du joint à l'aide d'une bonne soudure. Le contact ainsi obtenu dis- paraît au bout de peu de temps par suite de l'oxydation, et, si les fils de cuivre ou de fer sont de mauvaise qualité ou mal recuits (et c'est la majo- rité des cas), ces pseudo-ligatures, qui sont alors fort nombreuses, rendent la conductibilité du câble tout à fait insuffisante : celle-ci peut même devenir nulle au bout de peu de temps. De tout cela on peut conclure qu'on doit composer les conducteurs de paratonnerres soit de tringles en fer plein assemblées et soudées, soit de fils de fer de fort diamètre, d'un seul bout, et en nombre suffisant pour donner au conducteur une section de 35o à 4oo mil- limètres carrés au moins. » Je dois faire remarquer que les inconvénients ci-dessus signalés ne semblent pas se produire quand on fait usage, comme conducteur, de cuivre en lames, ce qui constitue le meilleur conducteur pour paraton- nerres, la propagation de l'électricité à haute tension, dans la période variable, étant fonction non de la section, mais bien de la surface du con- ducteur. Le l'ai, lis de la lîourse, à Paris, porte une couverture en cuivre. ( i334 ) élablie depuis fort longtemps, et en communication avec les paratonnerres (Je cet édifice. Elle est en pariait état de conservation, et sa conductibilité électrique, vérifiée à l'aide des procédés les plus délicats, peut être consi- dérée comme parfaite. » SACCHARIMÉTRIE. — De l'influence de certains sels et de la chaux sur les obsetvalioiis saccharimcliicjues. Note de M. A. Muntz. « Le sucre de canne dissous dans l'eau possède un pouvoir rota- toire très-voisin de -+- 67. Ce chiffre a été établi, d'une manière indis- cutable, par MM. de Luyiies et Girard; il sert de base à la détermination du sucre réel d?-is les essais saccbarimétriques. J'ai observé cependant que ce pouvoir rotatoiie était modifié par la présence de certaines sub- stances qui n'ont par elles-mêmes aucune action sur la lumière polarisée ni sur le sucre. Tous les sels alcalins et alcalino-terreux sur lesquels j'ai opéré sont dans ce cas et tous, avec une intensité très-variable, ont pour effet d'abaisser le pouvoir rotatoire du sucre. Les sels métalliques, tels que ceux de zinc et de plomb, ont une action beaucoup moins marquée, quelquefois nulle. » L'observation saccharimélrique se faisant presque toujours en pré- sence de matières salines, il m'a paru intéressant d'étudier cette action, tant au point de vue de la théorie du phénomène qu'au point de vue des perturbations qu'elle peut apporter dans l'analyse des sucres. » Un grand nombre de sels, tels que les sulfates de soude, de potasse, d'ammoniaque, de magnésie, les nitrates, acétates des mêmes bases, les phosphates de soude, de potasse, d'auunoniaque, le chlorate, le sulfite et rii} posulfite de soude, les chlorures de calcium, de magnésium, de ba- ryum, etc., etc., doivent être employés à dose assez forte pour produire un effet marqué. Il faut eu introduire jusqu'à 20 ou 3o parties dans 100 de liqueur sucrée pour diminuer le pouvoir rotatoire de 3 ou 4 degrés; quelques-uns, même employés dans ces proportions, ne le diminuent que de I ou 2 degrés. D'autres sels, comme le borate, le carbonate de soude, le chlorure de sodium, le carbonate de potasse, etc., ont une influence plus considérable. C'est surtout sur ces derniers qu'ont porté mes obser- vations. J'en rapporte quelques-unes : » Le pouvoir rotatoire du sucre pris dans les mêmes conditions avec de l'eau pure a élé de + 67,0. ( i335 ) 1. Chlorure de socliuiii. La dissoliiiion ronhent dans 100 ccnlimètres cubes, sucre... S" 10"' 20" et sel i^^,S ])(nivoir roialoiie » 66,7 66,7 id. .5 id. 66,1 66,2 66,3 id. 10 id. 65,3 65,3 65,6 id. 20 id. 63,8 63,7 64 id. -25 id. Il 62,8 ■ 2. Carbonate ric soude (supposé anhydre). La dissolution contient dans 100 centimètres cubes, sucre 10" 20" et sel 2^'', 5 pouvoir rotatoire 05 , ?. » id. 5 id. 63,8 63,8 id. 10 id. 62,4 62,6 id. i5 id. 60,4 59,8 id. 20 id. 58,5 58,1 » En exainiiiaiit ces cliijfws ainsi que ceux obtenus avec le sulfate de soude, on observe : » 1° Que te pouvoir rotatoire du sucre de canne en présence d'un sel déter- miné est sensiblement constant pour une même quantité de sel dissous dans un même volume de liquide^ quel que soil d'ailleuvi le rapport du sel au sucre; « 2° Que la diminution du pouvoir rotatoire est jusqu'à un certain point pro- portionnelle à la quantité de sel dissous. » Le borax ce|)etidant fait exception à ces règles, ainsi qtie le montrent les expériences suivantes : Borate de soude (suppose anhydre). La dissolution contient dans 100 tentiniùtres cubes, sucre... .S" 10^'' 20" et sel o",5 pouvoir rolaloirc • '^^■9 ' id. I id. 64,7 65, o » id. 2 id. 62,7 63,5 » id. 3 id. 62,1 62,5 61,2 id. 4 »''• " 61 ,6 • id. 5 id. 60,8 61,1 63 id. 7 id. u " 62,2 id. 7", 5 id. » 60,5 • » L'acétate neutre de plomb, mémo introduit à la dose de 25 graninios dans 100 cciilimelres cubes do liqueur sucrée n'a |)as modifié la déviation originale du liquide. 1» La chaux a sur le sucre une action analogue; mais là on est en pré- C. R., 1876, I" Semettre. (T. LXXXII, N» 23.) ' 7"* ( i336 ) sence d'une véritable coml)inaison, et il est plus aisé de comprendre qu'une modification du pouvoir rotatoire ait lieu. La dissolution contient dans loo cenlinièties cubes, sucre lo"' = i équivalent et chaux... o8'',4o9 = t '^luivalent; pouvoir rotatoire ^4,4 id. o«%8i8 = i id. id 6i,3 id. l8^637 = I;' id. id 56,9 id, 35% 274 =2 id. id 54,8 » Au point de vue de l'analyse sacchariméiriqnc, ces résultats con- duisent à admettre que les sels qui se trouvent dans les sucres bruts faus- sent l'observation polarimétrique; mais que cependant, dans la plupart des cas, l'erreur résultant de leur présence est si faible qu'il n'y a pas lieu d'en tenir compte; en second lieu qu'il faut proscrire l'emploi du car- bonate ou du sulfate de sonde employé par certains cliimistes pour préci- piter dans les liqueurs l'excès du plomb introduit par le SDus-acétate; en troisième lieu que l'acétate de plomb, employé même en excès, est sans influence sur la déviation que produit le sucre. » Quant à la chaux, dont l'action est assez marquée, il est utile d'ap- peler l'attention sur le rôle qu'elle pourrait jouer dans la fraude. En effet, la chaux introduite dans un sucre brut abaisse la déviation que donnerait le sucre seul, et en même temps augmente la proportion des cendres. Un sucre ainsi fraudé donnerait donc à l'analyse un rendement très-inférieur à son rendement réel et passerait, à tort, dans une classe soumise à des droits moins élevés. La chaux ainsi introduite s'enlèverait avant le raf- finage par une opération très-simple, et le sucre reprendrait sa valeur réelle. Cette fraude, d'inie exécution facile, pourrait passer inaperçue si l'on n'était |)révenu; eu effet, au moment de la dissolution du sucre dans l'eau, la chaux, se trouvant à l'état de sucrate soluble, ne laisserait aucun dépôt. On en recoiuiaîlr.iil aisément la présence eu faisant passer dans la dissolution un courant d'acide carbonique. Le sucre de canne n'est pas le seul sucre dont le pouvoir rotatoire soit modifié piu- la présence de cer- tains sels; en général ce pouvoir rotatoire est diminué; quelquefois ce- pendant il subit une augmentation. J'aurai l'honneur de communiquer à l'Académie la suite de mes recherches sur ce sujet. » ( <337 ) CHIMIE ORGAMQUK. — Sur un dcrivi' de l'rllier acét/lnct'tique, l'acide oxypyro- lartriijue. Note de M. E. Demarçay, présentée par M. Cahoiirs. « L'éther acétylacétiqiie est, comme on sait, nn corps à fonclio^ mixte à la fois acétone et étiier, ce qu'exprime sa formule CH' - CO - CH- - CO=C='H». » J'ai utilisé la première de ces deux propriétés pour fixer sur lui de l'acide cyanliydrique. l*our arriver à ce but, l'éther a été chauffé avec la moitié de son poids d'acide cyanhydrique anhydre au bain-marie pendant tiois jours. Le corps ainsi produit, débarrassé de l'excès d'acide cyanhy- drique, a été traité à chaud par l'acide chlorhydrique, qui détermine la formation d'une grande quantité de sel ammoniac. Le liquide se prend alors eu une masse qu'on évapore pendant longtemps au bain-marie pour chasser l'acide chlorhydrique. On la reprend ensuite par l'éther; on éva- pore de nouveau la solution et l'on renouvelle le traitement à l'éther. On obtient ainsi un sirop épais coloré en brun, mais qui peut, par un traite- ment convenable, être obtenu avec ime teinte seulement ambrée. Son mode de formation montre que c'est un acide oxypyrotartrique CIP — CO — CH'— CO-CMl^ + CAzH = CH' — COH — Cil' — CO-CUP CAz CH^ — COH — CH^ — CO'C'H' H- 2H=0 = CH» — COH — CH» — CO'H + AzH« CAz COMI 4-C'H'O » Je n'ai pu me procurer à l'état cristallisé cet acide, dont je continue l'étude; aussi ai-je jugé inutile d'en faire l'analyse. Les réactions qui font l'objet 8 2 i5 Go il 70 1 5o 0,2897 6,7710 18 I '} ^5 min. |5 60 il 70 i5o 0,2898 0.7718 (i) L'oxygène < 'mployé était purifié et dessc chê en traversant une dissolution de potasse conteiiiu' dans un tube de Geissler, puis successivemen t deux tubes en U contenant : l'un de la potasse caus- tique concassée, l'autre de la pierre ponce h umectée avec de l'acide sulfurique monoliydraté. (2) La combus tion complote de oS', 5oo de sucre doit fournir : eau = 0,2895; CO' = 0,7718. » Si l'on observe maintenant que dans les quatorze premières expériences le carbone ctail chauffé au roucje pendant que Voxycjcnc en opérait la loinbus- tion, tandis que, dans les expériences n"* i5, i6, 17 et i 8, /e carbone n'était chauffé que quand cela était nécessaire, soit pour commencer sa combustion, soit pour lui donner suite quand elle cessait, on arrive à cette coticlu- sion : » 3° Le carbone, de même que les produits volalils, peut être coin- ( i34< ) |)létement brûlé sous la double influence de la chaleur et d'un courant d'oxygène. » On peut opérer la combustion des produits volatils dans des tubes dont le diamètre intérieur est de i5 niilliniètres (et h plus forte raison quand ce diamètre atteint ou dépasse i8 niilluuètres), alors même que la vitesse du courant d'oxygène n'est que de 3o bulles par minutes (cette vitesse correspond à un débit de 5oo centimètres cubes à l'heure). Ce cou- rant d'oxygène est évidemment très-faible, et l'on comprend qu'en aug- mentant sa vitesse jusqu'à 60 ou 80 bulles par minute on obtienne des résultats dont l'exactitude ne laisse rien à désirer. » Quant au carbone, il est sûrement transformé en acide carbonique si l'on a soin de le faire brûler sous l'influence d'un courant d oxygène dont la vitesse correspond à un débit de i j litre à i j litre à l'heure, et si on ne le chauffe que quand cela est nécessaire pour com- mencer sa combustion ou pour lui donner suite lorsqu'elle a cessé. » En tenant compte des faits précédents, les substances organiques peu- être brûlées aussi complètement par un courant d'oxygène que sous l'in- fluence simultanée de ce gaz et de loxyde de cuivre. » CHIMIE. — MêlaUisation des substances organiques, pour les rendre aptes à rece- voir les dépôts galvaniques. Note de M. P. Caze.veuve , présentée par M. Charles Robin. « Actuellement, on emploie dans l'industrie, pour rendre conducteurs de l'électricité les corps mauvais conducteurs, la plombagine et les poudres métalliques. » Toutes les fois qu'il s'est agi de recouvrir des objets délicats ou de métalliser des moules offrant des saillies ou des dépressions très-peu accen- tuées, on a reconnu que l'application purement mécanique des poudres con- ductrices impalpables donnait une conductibilité inégale, ou éteignait certains détails figurés importants. C'est pourquoi généralement la métal- lisatioii s'opère en réduisant sur l'objet lui-même certains sels métalliques et en particulier les sels d'argent. L'objet est imprégné d'une solution aqueuse ou mieux alcoolique de nitrate d'argent que l'on peut réduire par la lumière solaire, par l'hydrogène, par les hydrogènes phosphore, sulfuré, arsénié ou par le phosphore. La lumière solaire et l'hydrogène doivent être rejetés pour leur action lente et incomplète. Les hydrogènes arsénié, phos- phore, sulfuré, ont des qualités éminemment toxiques qui doivent les ex- ( i342 ) puiser de la pratique. Reste le phosphore que l'on a conseillé en solution concentrée dans le sulfure de carbone. » Les vapeurs provenant de cette solution sont essenliellement actives comme agent réducteur. Mais il y a là une source d'inquiétude pour rindustrielqui manie un produit très-dangereux par ses propriétés inflam- mables. » Le procédé que nous proposons offre l'avantage d'être plus rapide que le précédent, tout en donnant à l'opérateur la plus entière sécurité. Le nitrate d'argent est réduit à l'aide des vapeurs mercurielles. C'est là une application qui ressort des expériences de M. Merget. » Le nitrate d'argent qui sert à la métallisation est dissous dans l'alcool méthylique (esprit-de-bois)^ qui offre sur l'eau l'avantage de s'évaporer ra- pidement et d'imprégner plus complètement l'objet de nature animale ou végétale qui retient toujours de l'air dans ses cellules. L'alcool ordinaire coûterait davantage et serait un moins bon dissolvant du sel argentique. Une solution à lo pour loo suffit généralement; on ajoute 3 pour loo d'acide nitrique pour éviter la réduction du nitrate au sein de l'alcool. » Après une macération plus ou moins longue, suivant les cas, l'objet est égoutté, puis séché à l'aide d'une agitation rapide. Encore légèrement humide, il est mis au-dessus d'une solution saturée de gaz ammoniac. Quel- ques secondes d'exposition suffisent à la formation d'azotate double d'ar- gent et d'ammoniaque très-facilement réductible. Le dessiccation de l'objet est achevée à une douce température. On fait alors intervenir les vapeurs mercurielles. Une cuvette à double fond reçoit le mercure à sa partie supé- rieure, et à sa partie inférieure de l'eau est maintenue bouillante à l'aide d'une faible flamme. L'objet, suspendu à peu de distance de la surface mercu- rielle, est complètement métallisé au bout de quelques minutes. Il est par- fois très-brillant sous l'influence de l'amalgamation par excès de vapeurs mercurielles. Avec un peu d'habitude on reconnaît le moment où l'objet peut être porté dans les bains galvanoplasiiques. « Potu' satisfaire à toutes les règles de l'hygiène, la cuve à mercure sera établie sous une hotte où seront entraînées les vapeurs. » Nous avons pu recouvrir d'une couche de cuivre régulière des feuilles, des fleurs, des insectes et autres objets organiques, en employant cette môiliodo, appelée à rendre à l'industrie de réels services. » ( i343 ) priYSiol.OGlE PATHOLOGIQUE. — De l'action (le ta clif/itale comparée à celle des sels biliaires sur le pouls, ta tension artérielle, la respiration et la température. Noie de MM. V. Feltz et E. iliTTiiii, présentée par ]\I. Robin. « Sur les ii'.dicalions de M. le professeur Bouillaïul (Comptes rendus du 6 mars 1876), nous avons institué une série d'expériences ayant pour but d'établir le parallèle entre l'action des sels biliaires et celle delà di- gitale siu- les principales fonctions. Nous sommes arrivés aux résultais suivants : » A. Par les sels biliaires et l'infusion de digitale (y^) administrés à des doses non toxiques, la température baisse environ d'un degré pour les deux substances, la tension artérielle descend de 2 à 3 centimètres de mercure poiu- les sels biliaires et de G à 7 centimètres pour la digitale; la respiration devient irrégulière dans les deux cas sans grands écarts de la normale; le pouls baisse sous l'influence des deux poisons. La seule diffé- rence à noter, c'est que, avec la digilale, la descente extrême dure très-peu et est suivie d'une accélération qui peut se maintenir durant vingt-quatre heures; jiar les sels biliaires, la diminution du nombre des battements se maintient plus longtemps, mais n'est passuivie d'une précipitation anomale. Les animaux mis sous l'influence des sels biliaires perdent moins de poids que ceux que l'on digitalise ; chez les premiers la diminution ne dépasse pas 3oo grammes et atteint près de 800 grammes chez les seconds. » A la suite de section des pneumogastriques et des sympathiques, d'em- poisonnement par les sels biliaires et la digitale, le pouls est encore impres- sionné dans le premier cas et ne l'est nullement dans le second, la tempé- rature et la respiration continuant à se comporter de même. » B. Pour les doses toxiques, on ne peut comparer que les cas d'empoi- sonnement biliaire, où la mort se fait attendre quelques heures, à ceux où l'on administre la digitale à haute dose. Chez les animaux qui meurent par inloxication biliaire, la température et le pouls fléchissent régulièrement jusqu'à la mort; on en peut accuser l'allération morphologique du sang et les hémorrhagies qui en sont les conséquences. Chez les chiens digitalisés à raison de 4 centimètres cubes d'infusion par kilogramme de leur poids, la température baisse progressivement et très-régulièrement de 7 à 8 degrés, les pulsations du pouls diminuent après des oscillations plus ou moins fortes jusqu'à la moitié de leur chiffre normal. I>a tension artérielle fléchit dès le principe de l'expérience et tombe jusqu'à 3 centimètres de mercure. 11 y a C.R., 1876, i" Scm«i;r. (T.IAXXU, N« 25.) "T^ ( i344 ) parfois, dans les cas de digitalisation, mort subite ; celle-ci survient toujours à un moment où le pouls est très-accéléré et très-petit sans que la diminu- tion delà tension artérielle et de la température puisse encore faire prévoir l'agonie. On n'observe jamais d'altérations, ni chimiques, ni morpholo- giques du sang. » C. Le pouls ne fléchissant pas chez les animaux digitalisés après la section des pneumogastriques et des sympathiques, comme cela a lieu chez les animaux intoxiqués par les sels biliaires, le sang ne présentatit nulle altération comparable à celle qui est signalée et démontrée dans les empoi- sonnements par la bile, l'action sur le tissu uiuscidaire curarisé ou non n'étant pas la même dans les deux cas, nous pouvons conclure que l'effet de la digitale s'exerce bien plus sur le système nerveux que sur le sang ou le tissu musculaire, comme cela a lieu pour les sels biliaires. Le genre de mort tend encore à établir cette différence; car, dans toutes nos autopsies d'ani- maux morts par la digitale, nous avons toujours trouvé le cœur en état de relâchement, renfermant à peu de chose près la même quantité de sang dans chaque ventricule. Nous n'avons jamais trouvé de cœur en état de contrac- tion tétanique, comme c'est la règle dans les intoxications bdiaires, et toutes les fois que nous avons eu l'occasion d'examiner un cœur peu de temps après la mort, nous avons pu constater par la pile électrique que le muscle cardiaque n'avait pas perdu sa contractilité. » ZOOLOGIE. — Sur l'appareil vasculaire des Trémalodes. Note de M. A. Villot. « Les belles recherches de j\L le professeur Blanchard sur l'organisation des Trématodes ont été complétées, dans ces derniers temps, par les in- vestigations de plusieurs naturalistes étrangers. Leuckart, Walter, Stieda, Blumberg et Salensky, mettant à profit les récents perfectionnements du microscope et de la technique histologique, nous ont donné, sur la struc- ture intime de ces Vers, des détails de la plus haute importance. Mais il existe entre les divers auteurs, au point de vue de l'interprétation des faits, des divergences telles, que l'on ne saurait considérer le sujet comme en- tièrement épuisé. M Mes observations ont porté sur un beau Distome, ayant jusqu'à o^joSo de long sur o'",oio de large, que l'on n'a trouvé jusqu'ici que dans l'es- tomac du Requin bouclé i^Erlnnorliimis spiuosus). C'est le Disluina Sciiiina ( i345 ) de Risso, le Dislomiim insigne de Diesing. Par sa forte taille et la consistance de ses tissus, cette espèce se prêtait mieux que toute autre aux recherches d'anatomie fine, et il m'a été facile, au moyen du procédé de Flemming, d'eu obtenir une série de coupes longitudinales et transversales. Ces coupes, colorées ensuite par le picrocarminate d'ammoniaque ou par l'hé- niatoxyline, m'ont permis d'étudier, dans les meilleures conditions, les éléments les plus délicats de l'appareil vasculaire. » L'appareil vasculaire des ïréniatodes se divise natiuellement en deux parties : l'une centrale, l'autre périphérique. La portion centrale est re- présentée par une utricnle contractile, simple, double ou bifurquée, qui s'étend souvent dans toute la longueur du corps et qui se termine, à l'ex- trémité postérieure, par le foramen caudale. Elle a été décrite et figurée chez un i;raiid nombre d'espèces et peut être consitlérée maintenant comme parfaitement connue. La portion périphérique, au contraire, est encore aujourd'hui très-controversée. Elle se compose, ainsi qu'on peut s'en con- vaincre sur mes préparations, d'un réseau capillaire qui pénètre dans toutes les régions du corps. Les vaisseaux déliés qui le constituent forment, en s'anastomosant, de véritables sinus, qui ont quelquefois, chez le Distoma scimna, o""",o8o de long sur o""",o4o de large. Ces dilalalions vasculaires sont distribuées dans foute la niasse du parengjiyme ; mais elles se mon- trent avec une abondance toute particulière dans la zone moyenne de cette partie du corps. Les plus fortes et les plus faciles à étudier se trouvent dans les ventouses et dans le bulbe œsophagien, entre les fibres musculaires qui forment la charpente de ces organes. Le tissu compacte qui entoure la vésicule séminale externe et le conduit éjaculateur, que l'on désigne dans les descriptions sous le nom tout à fait impropre de poche du cirrlie, n'est autre chose qu'une agglomération de ces sinus dans un stroma musculaire. Les derniers observateiu-s qui se sont occupés de l'organisation des Tré- matodes ont vu ces vésicules ramifiées si remarquables; mais ils les ont singulièrement interprétées : tous les ont pris pour des cellules. Walter, qui savait fort bien que ces soi-disant cellules appartiennent au réseau vasculaire, les avait comparées aux corpuscules conjonctifs du tissu mu- quoux de Virchow. Celles qui sont logées dans les ventouses et dans le bulbe œsophagien ont été considérées comme de nature glandidaire par Leuckart, comme de nature nerveuse par Stieda. Telles sont encore les cellules problématiques {problemalisclie Zelleti) que Salensky a signalées tout récemment dans le parenchyme du Monoslomum foliaceum (Prud.). 173.. ( i3/|6 ) Les ramifications libres du réseau cajDillaire se terminent, soit dans les té- guments, qu'elles criblent de milliers de pores, soit dans l'intestin, dont elles traversent la couche épithéliale. Tous ces vaisseaux ont des parois très-minces, finement granuleuses, et contiennent dans leur intérieur un liquide ordinairement incolore, mais dans lequel se trouvent en suspension des globules réfringents. Ces globules paraissent jaunes à la lumière trans- mise, d'un blanc laiteux ou crétacé à la lumière réfléchie. L'hématoxyline les colore presque instantanément en bleu ou en violet foncé. Leur composition chimique, d'après Lieberkùhn, est analogue à celle de la guanine. » L'appareil vasculaire des Trématodes, à en juger par ses caractères anatomiques, doit avoir des fonctions multiples. La nature excrémentitielle des globules réfringents, l'accumulation de ces globules dans les sinus et dans l'utricule terminale, leur expulsion par le Joramen caudale se rappor- tent évidemment à l'excrétion; la respiration a son siège naturel dans la portion cutanée du réseau capillaire, qui est pourvue de cils vibratiles; l'absorption peut s'accomplir au moyeu des fines ramifications qui pé- nètrent dans l'intestin, et la circulation s'effectuer dans l'ensemble de l'ap- pareil. Ce serait un nouvel exemple de cette tendance au cumul des Jonc- tions qui accompagne toujburs la dégradation de l'organisme; tendance qui n'est que la contre-partie du principe de la division du travail, si heu- reusement formulé par M. le professeur H.-Milne Edwards, l^a simplifica- tion de la structure nécessitait ici le mélange du liquide nutritil avec les éléments destinés à être éliminés et la réunion de quatre fonctions, l'ab- sorption, la circulation, la respiration et l'excrétion sur un seul et même système. Le nom d'appareil excréteur qu'on lui donne généralement aujour- d'hui ne lui convient donc qu'en partie, et il me semble qu'on pourrait le remplacer avec avantage par celui d'appareil vasculaire, qui est l'expression d'un fait anatomique indiscutable. » M. II. Pei.let adresse une Note sur un procédé de dosage de l'acide sulfurique et des sulfates solubles au moyen des liqueurs titrées. (Extrait.) « Ce procédé comprend trois opérations distinctes : i" précipitation de l'acide sulfurique par un excès de chlorure de baryum; 2° précipitation du chlorure de baryum en excès par du chromate jaune de potasse; 3" do- sage du chromate de potasse à l'aide des solutions titrées de protochlorure de fer et de permanganate de potasse. » ( >347 ) M. Cil. Rabâche adresse une Lettre contenant plusieurs réclamations de priorité. Les membres de l'Académie qui s'occupent des diverses questions traitées dans celte Communication seront priés do rexamiiier. A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures et demie. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE Ouvrages keçus dans la séance du 22 mai 1876. ( SDITE.) Don Micjuel Luis Jiminalegui, canclidato a la presidencia de la Rejmblica; /;or Diego Barros Arana. Santiago, Lnp. deElJerrocarril, 1875; in-i8. Anuario Indrocjrafico de la Marina de Cliile, publicado por la oficina respec- tiva; tiûo I. Santiago, Imp. nacional, 1875; in-8°. Memoria de Hacienda presenlada al congreso nacional por cl Ministre det Rama en 1875. Santiago, Imp. nacional, 1875; in-8°. Memoria de Relaciones esleriores i de Colonizacion piesenlada al concjrcsso nacionalde 1875. Santiago, imp. delà Republica, 1870; in-8°. Cuenla jeneral de las entradas y (jastos fiscales de la Republica de Cliile en 187/1. Tmp. de la Libreria del Mercurio, 1875; in-S". Memoria de Giierra i Marina presenlada al congreso nacional por el Minislro del Rama en 1875. Santiago, Imp. nacional, 1875; in-8°. Memoria del Inlerior presenlada al congreso nacional por el Minislro del Ramoen 1876; vol. II. Santiago, Imp. nacional, 1875; in-8''. Memoria del Inlerior presenlada al congreso nacional por el Mmislro del Ramoen 1875; vol. L Santiago, Imp. nacional, 1875; in-8°. Memoria de Juslicia, Cullo e Inslruccionpublica, presenlada al congreso na- cional por el Minislro del llnmo en 1875. Santiago, Imj). nacional, 1875; in-8°. (A suivre.) ( «348 ) Mai 1876. Observations MÉTÉonoLociQCE! 9 10 1 1 13 i3 ■ 4 i5 i6 17 18 '9 20 21 2-2 23 2', 25 26 57 28 '9 3o 3i (.1 tiini 750,5 56. 9 59,8 64,7 61,9 5; ,5 58,1 57,8 56,1 56,0 53,9 54,5 57,5 5G,2 53,8 54,0 H,' 54,9 55,9 59.4 58,9 53,7 53, g 48,4 48,5 5.,/, 52,3 6(,i Go, 8 58,3 57,1 '>) G, 9 T. I 2,6 2,9 3,1 5,1 5,1 3,5 4,0 5,1 6,6 3,2 2,8 3,. />' 8,5 8,!) 7.0 5,4 4,8 4,4 8,3 7-'. G, 3 8,5 9,7 10,5 9,4 10,4 TnERMOMF.TUF.S ilu Jardin (3) ,,,3 io,G 11,7 14,5 16,8 '6,9 .7.5 16,7 i3,7 i5,7 17,2 iG,6 12,3 .4,2 16,5 20,8 24,0 22,3 2', 7 '9,9 22,5 23,8 .8,7 .'i,G iG,i, 12,5 i5,5 20,2 25, I 27,9 21 ,0 e e: 0 0 ■i) C 0 (51 0 ^, 9,' G, 9 6,4 5,1 7.2 e,3 «,7 8,8 10,0 9,9 1 1 ,0 10,6 11,3 ..,3 10,1 9,9 S, 9 9,5 9.9 9,9 11,2 ",9 11 ,6 11,1 7,8 G, 8 8,5 8,5 8,8 i",3 14,0 ■ 3,7 .6,3 .6,2 i5,6 .4,3 .1.4 ■ 4.1 12,7 12,,) '3,7 .4.4 .4,, i5,3 i3.5 12,0 1 1 ,0 10,1 11,2 9,^ 8,1 9,6 12,0 ",9 i5,o 14,6 ■7,8 1G.7 '8,7 ■9,4 0,7 ■4,2 (61 -5.4 -7,3 -6,3 -4,0 -3,1 -2,5 -',9 -3,4 -3,9 -3,5 -1,6 -2,5 -6,8 -5,2 -3,5 -0,2 2,2 G, I -0,2 -',9 -0, I 0,6 -2,8 -4.9 -■>,9 -5.7 -3,5 -0,9 i,n 3,6 -1,8 (7) 6.5 4,9 6,7 9,0 10,6 .1,3 1 1 .5 10,2 9.6 lo.i) 12,2 i',7 7,0 9,1 '0,7 i3,9 iG,3 ■4,4 '4,4 i3,i r5 ,,G . 3 , :i .5, 1 iC,G 17,3 (.0 0 ce > E Si S a 0 a c: c: c- 2: 0 f- < w, -^. s ("' (.3) fl.',1 (ib) rom DIDI mm G, 8 9' 3,6 0,3 5,7 86 2,6 2.7 5,3 76 0,0 2,5 4.9 G2 « 4,3 4,8 56 ,' 4,2 5,2 5; G, M 4,9 5o n 6,8 4.' 4: " 9," 4,7 53 '■ C,G 4.^ 5i " 4 , 7 4.0 4^ " 5.9 4,3 46 " 6,4 4,5 62 0, . 5,7 4,9 61 // 4.6 4.8 ao f. 5,7 5,. 48 r 6,3 5,5 43 fi 7,4 6,. DJ ' 8,2 5,9 5i // 7,9 3,4 3*1 " S, G 5,6 4'i " 5 .9 6,5 55 // 5,4 8,3 Si ',9 2,6 8,4 9' î.' ',' 7,4 83 o,G ■■7 8,. 1)0 0 ,7 ■ ,4 9.8 y'f 0,7 ' , ■ 9,3 77 0,0 2,0 9,4 69 " ■' > 9 9,4 Gj tt 3,5 7,3 Co " 5,0 (G) I,.a tempérât.. re normale est déduite de la courbe rectifiée des températures moyennes de soixante années d'observations, (H) Moyennes des ci.iq observations. — Les dc[;rés aclino.nétriques sont ramenés à la constante solaire .00. (5) (7) (9) {'o) (11) (12) (|3) (.li) Moyennes des observations sexhoraires. (i4) (i5) La journée commence et finit à 6 heures du soir : la date étant colle de la dernière observation. 'AITES A l'Observatoire de MoxTsorRis. ( î349 ) Mai 1876. BAOMETtSME TEURF.STRE (moyenoes diurnes). (.1) ?'7.6 iS,7 '!!,' iS, I 17.' 17, G '7>9 '7.7 '7.3 ■ 7,0 18,6 18,0 iR,7 I7-9 18,3 '9,o .8,7 '7>9 iS,6 19,1 "9,8 iS,,-) '7'!» ■:),8 ,y,3 '9,0 18,0 is,4 (ij)) 65.35,8 35,9 3/1, S 34.9 35, 1 34,7 35,2 34,4 34,9 35,8 35,5 35,4 36,7 36,4 3G,i 35,5 36,2 35,2 35,2 34,7 35,9 35,0 35,8 35,2 36,6 36,3 36,5 35,9 35,2 31,8 34,8 = 3 M a (>») 1,9329 9338 9342 9*43 9335 9)30 9332 9324 9328 S'^'O 9329 9332 9328 9325 9327 9326 gSio 9322 9322 9330 93i4 9323 9321 9340 9325 (il) 4,6591 6616 6590 6593 6583 656 1 658o 6536 656o 65yi 6580 6687 66i3 6596 6393 6371 6557 6556 6555 6J6i 65So 655o 6570 6.>99 66o3 VF.STS à 30 mètres. (") S'\^' puis M variable. NNE NîiE NE NNE NE NNE NE NE ENE NE N NNE NE ENE ENE NNE NNE NNE NME puis S svv wsw sw S\V-K\V ^w \Y>\V NNW N h W variable. N (>3) 16, (i 11,6 iS,3 .8,4 iG,5 23,8 27,0 33,4 (23,3) 18,5 18,8 1 5 , .', 21,1 iS,9 '9,2 20,2 23,4 (2'|,2) 27,' '6,9 7,9 '8,9 19,0 '7,3 i5,o '-•■7 '(,: 8,6 6,1 6,9 18,0 ('D 2 ,60 3,. 6 3,19 2,56 5,4i 6,87 10, 5g (.i,.2) 3,22 3,33 2.?7 4 ,30 3,37 3,47 3,85 5,16 (5,52) 6,92 2,69 o,5u 3,37 3,40 ■',82 2,12 I ,5.! 2.0'| 0,70 0,35 0,45 3 ,oj ('!>) WSW puis N NW-NE NE Kl' EN F. NE ENR NE ENK / EiSE ws^^• /. Nt NMC NE ENE SEàSW X ESE NE à SE NiiE SW \V ssw w il Nn W à N W N^^ sw Sa w NW 9 7 G REMARQUES, Continuellement pluvieux, sauf le soir. Pluie le jour mêlée parfois de grêle ou neige, l'n peudegrêleet pluie vers le milieu du jour. Rosée le matin, » Assez beau, mais rafales, .\sse7. beau, mais rafales. Pluie par intervalles avec prêle à 3'' 40™ s, .\bondaiile rosée le matin. Très-sec et très-peu de nuages. \ Id. id. I Honne 1,1. id. / brise Id. id. I soutenue, hl. id. / l.'liyi;romètre descend h 0,1 7. Très-beau temps. Henu temps. Couvert le soir et pluvieux, Conlinuellemint pluvieux. Continuellement pluvieux. Petites pluies intermittentes le jour. Pluies faibles, mais très-fréquentes. Continuellement pluvieux. Abondante rosée lejour, l'aible rosée le soir. Assez, beau temps. (18 il 21 ) ' Perturbations. (18, ig) Valeurs déiluitos des mesures absolues prises sur la fortification, (20, 2j) Valeurs déduites des mesures absolues faites au pavillon nia(;iiéli(|iie, (22)r25) l.e sii;ue W inclii|ue l'ouest, coiiforménient à li décision de la Conférence internationale de Vienne, (l3) Vitesses maxima : les 7 et S, de 5o ià 55 kilomètres; le iij, 44 kilumétres. Les vents régnants de NE ont donné des vitesses moyennes maxima de 34 kilomètres. ( i35o ) Moyennes hobaires et moyennes mensuelles (Mai i8'j6), O^M. gl-M. Midi. 3*' s. a^S. 91-5. Minuit. Moyennes. DéclinnUon magnétique Inclinaison » Force raaf;néliquo totale (20 jours). Composante horizontale » Électricité de tension [99 jours) (1) 385 6jo- 4,- 15, s 36,3 GîgS 9328 .7.'l 35,8 G5G5 9330 8fi m m 24,-! 34,9 65/| I 9321 -3? 23,3 3.'|,8 G55i 932/1 —218 mm 20,4 35,1 6074 9330 87 18,0 35,6 G595 9333 D-;i l'.aromèlre réduit à o" 75G,5; 7JG,56 756,06 755, G3 ;55,G'| 7JG,47 Pression de l'air sec 700,34 ',5o,2fi 760,14 749,82 749,6') 7Jo,i6 Tension de la vapeur en millimètres 6,23 G,3o 5,92 5,8i 6,00 G,3i État liycrométriquo 7C,5 57,3 47. ^ 4^.4 ^2,0 G4,3 74 ■ i5,G 33,6 G5S6 9329 5G5 ni m 700,69 750,45 G, '4 8,08 12,68 13,1! i5,6i Thernioniolre d» jardin ThermoMictre électrique à 20 mètres 8,96 12, 23 i4ii'( '3, 19 Decré actinométrique 37,25 69,28 64, 10 55, 00 Thermomètre du sol. Surface 8,60 17,80 20,67 19,07 > à o"", 02 de profondeur.. . 9,85 » ... Il ,32 a a o'",io » » à 0'",20 » > à oi^.So • a à in>,00 » Udomètre ii 1 ■", 80. . . Pluie moyenne par heure Évapnration moyenne par heure (2) Vitesse moy. du vent en kilom. par heure Pression moy. du vent en kilog. par mètre carré. 12, 3i 14. '4 1.1,28 15,26 i3, ij 12,67 i5,5o 16,69 16,36 11,64 13,96 14,46 14,79 12,02 12,19 12,86 i3,49 ,46 12,27 12,20 12,40 12,76 mm 0,8 0, i3 0,08 14 ,04 1,83 mm 0,2 0,07 o, i5 mm 1 , < 0,37 o,3o mm 4,6 1,53 0,34 5.7 1,90 0,33 iG,2i 21,37 32,36 20,97 2,48 4,3o 4,7' /l,""'l "'•,97 I I , .10 M S, 99 i3,i8 i4,o5 i3,62 i3,o2 » mm 0,S 0,27 0,23 '7,74 2,97 Heures. l*" matin.. 2 . .. 3 » .. 4 » .. 5 n .. G » .. 7 .. . 8 » . y .. . 10 » . 11 » . Midi Déclinais. Pression. Moyennes horaires Température. I 7 . I ;) , 2 .4,8 • 4.3 i3,G i3,o 12,8 ■ 3,4 i5,o '7,4 20, 1 22, G 24 , 2 mm 706,54 56,39 6G,3o 66,33 56,45 56,58 56,67 66,67 66,58 56, 41 56,24 56, 06 7,66 6,97 6,61 G, 47 6,98 8,08 9,68 1 1 ,20 12,69 i3,85 14, «4 1 5, 1 1 8,67 8,14 7,90 7,89 8,25 8,96 9,9^ 1 1 , 1 1 12,22 i3,i8 i3,93 '4,4 l llouies. Déclinais. Pression. l''soir 17.21,7 3 .. ■i » 5 » 1; ., 7 » S » 'J 10 » 11 » AI i nui t . 2 ( , 2 2(,3 22,1 21,1 20,4 '9,8 18,9 iS,o 17,1 lG,2 16,6 mm 766,90 55,70 55,62 55,53 55,61 .65,62 55,85 56, 1 5 56,46 56., (19 56, 7G 66,70 Des miniina . Des niinima . Tlieimoinèlm de l'ahri [moyennes du mois.) 50, 8 Des maxima 1 7°, 7 Moyenne. Thermomètres île ta surface ilu sol. 3°, 5 Des maxima 3r)<>,4 Moyenne. Températures moyennes diurnes par pentades. 8,43 9,1 3 • 6, i5 11,58 i3,o4 i3,33 i3,oi n mm I , ■ 0,37 0, 16 iC,49 2,56 17.18,2 65.35,6 4,6676 ',93^7 361 mm 766,24 760,14 6, 10 Û2,6 o ".'i4 11,70 46,18 12,14 i3,o6 i3,o3 12,83 12,Gl mm ■4,3 t. '17,5 17,90 3,03 Température. 1 5 , 'lO ■ 6,57 i5,.59 i5,4o '4,9'' 14,. 4 1 3 , 1 2 12,02 10,97 10, o5 9,32 S, 43 14, Si i5,o8 ib,i8 1 5 , 1 5 i4,85 14,28 '3,47 12,49 1 1 , 5o 10,58 9,77 9i'ï 110,8 187G. Mai I à 5 » 6 à 10. . . . 10,2 Mai II il i5 9,7 u lGil20 l4)3 Mai 21 à 26. » 26 à 3o. ■ 4,4 (0 Unité do tension, la millième partie do la tension totale d'un élément Daiiiell pris éyal à 28 700. (3) En centièmes do millimètre et pour le jour nioyrn. »ogoian— COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SliANCE DU LUNDI 12 JUIN 1870. PRÉSIDENCE DE M. LE VICE-AMIRAL PARIS. MÉMOIRES ET COMMUAICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE^ L'ACADÉMIE. PHYSIOLOGIE GÉNÉnAl.E. — Critique expérimentale sur la (jljcémie (suite). Des conditions physico-cliimiques et physiologiques à observer pour la re- cherche du sucre dans le sanrj. Note de M. Cl. Bernard. « Dans une précédente Communication (i), j'ai retracé l'histoire critique des recherches faites avant moi sur la présence du sucre dans le sang. Aujourd'hui, je vais fixer les conditions précises dans lesquelles il convient d'instituer les expériences nouvelles. » Le physiologiste doit, dans toutes ses investigations sur les êtres vivants, avoir égard à deux ordres de considérations : en premier lieu, il faut trou- ver des procédés anatomiques ou physico-chimiques d'expérimentaliou aussi précis et aussi simples que possible; en second lieu, il faut déterminer avec le plus grand soin toutes les conditions physiologiques des phéno- mènes vitaux. » On est assez généralement convaincu aujourd'hui delà nécessité d'avoir de bons instruments pour expérimenter en Physiologie; mais on est beau- [l) Com//lcs rendus, lo avril 187G. C. l\., 1S76, i«r St meure. {T. LXXXII, N<>24.) '7^ ( i352 ) coup moins pénétré do l'idée que la véritable exactitude dans la science des phénomènes de la vie réside particulièrement dans la détermination rigou- reuse des conditions organiques dans lesquelles on opère. Il ne faut, en effet, jamais perdre de vue un seul instant que l'organisme vivant, surtout celui des animaux à sang chaud, est le terrain le plus instable et le plus mobile qu'on puisse imaginer. Toutes les excitations du système nerveux amènent incessamment des variations de pression sanguine, des ébranlements plus ou moins profonds dans les appareils fonctionnels, et à chaque instant, à cha- que minute, les tissus et les fluides animaux changent et se modifient comme les manifestations vitales elles-mêmes. C'est pour toutes ces rai- sons qu'il faut constamment chercher à réunir, dans les procédés d'inves- tigations physiologiques, ces deux conditions essentielles : la précision et la célérité. » Dans l'étude expérimentale de la glycémie qui va suivre, nous exami- neronsd'abord quelles sont les méthodes physico-chimiques les plus propres à la recherche du sucre dans le sang; nous indiquerons ensuite les pro- cédés de vivisection les plus rapides et les plus convenables pour extraire le sang des vaisseaux, ainsi que les conditions physiologiques délicates qu'il faut remplir pour obtenir de bonnes expériences. » Cette double connaissance nous est, en effet, indispensable si nous vou- lons, d'une part, prouver la justesse de notre critique sur les travaux an- ciens, et, d'autre part, établir pour l'avenir une discipline physiologique plus sévère. A. — Des moyens physico-chimiques i'ropres a uéc.eler la présence du sucre DANS LE SAKO. » Le sucre qui se rencontre normalement dans le sang de l'homme et des animaux est le même que celui qui se trouve dans l'urine des diabétiques. Il se range parmi les sucres de la seconde espèce, les gly- coses; il dévie à droite le plan de polarisation; il subit la fermentation alcoolique sous l'influence de la levure de bière, réduit les sels de cuivre dissous dans la potasse, se colore en jaune ou en briui par l'ébullition avec les alcalis. On peut encore concentrer la matière sucrée ou la précipiter de sa solution alcoolique au moyen de l'éther, et obtenir ainsi le sucre du sang en nature. » Tous les caractères chimiques précédemment énumérés doivent se trouver réunis pour que la démonstration de la présence du sucre soit complète. Une seule réaction ne saurait suffire pour caractériser un prin- ( iSSS ) cipe immédiat, ainsi que le faisait remarquer notre illustre doyen, M. Che- vreul, dans une de nos dernières séances. La réduction des sels de cuivre, par exemple, dissous dans la potasse (liqueur de Barreswil) ou dans la soude (liqueur de Tehling), est un caractère très-précieux à cause de sa grande sensibilité; mais, si l'on se contentait de cette réaction empirique, sans l'entourer des plus grandes précautions, on pourrait, dans certains cas, être embarrassé ou même induit en erreur. » Pour démontrer la présence du sucre dans le sang, il n'est pas pos- sible, on le comprend, d'en constater directement les caractères physico- chimiques. Pour procéder avec certitude, il faut d'abord dégager la sub- stance sucrée des matières albumineuses du liquide sanguin. Pour cela plusieurs moyens ont été mis en usage : i" on coagule le sang par l'eau bouillante ou par la vapeur d'eau surchauffée, on concentre et l'on déco- lore ensuite le liquide ; 2° on coagule le sang par une quantité .suffisanie d'alcool : la solution alcoolique est évaporée, puis reprise par l'eau et décolorée; 3" j'ai proposé la coagulation et la décoloration du sang par les sels et particulièrement par le sulfate de soude. » A l'aide de tous ces moyens, on peut obtenir, comme on le voit, la matière du sang contenue tantôt dans une dissolution aqueuse, tantôt dans une dissolution alcoolique, tantôt dans une dissolution saline. Je n'ai pas l'intention d'examiner ici l'emploi de chaque procédé en détail et sui- vant tous les cas : il me suffira de rapporter trois exemples pour montrer que chacune des trois méthodes précédemment indiquées permet de con- stater tous les caractères du sucre dans le sang. » PremiÈRK EXPÉRlIîNCE : Coagulation du sang par la vapeur- ifeau sur- cliaufjée. — Sur un chien de très-forte taille, nourri de viande et en pleine digestion, on aspira, à l'aide d'une sonde, du sang veineux que l'on jetait immédialenient dans ini vase cylindrique de grès au loml durpiel arrivait sous pression un jet de vapeur d'eau surchauffée destiné à crisper et à coaguler instantanément les matières albumineuses sanguines. On traita de cette manière 420 grammes de sang et l'on soumit le caillot bouillant à une petite presse pour en extraire le liquide renfermant le sucre. On obtint ainsi aSo centimètres cubes d'un liquide rougeàtre qui, traité à chaud |)ar le noir animal, donna luie liqueur limpide incolore. Cette liqueur rédui- sait abondamment le liquide de Febling; examinée au saccharimètre à pénombre de Laurent, elle déviait à droite le plan de |)olari.salion d'une manière très-nette i'elle doiniait i",25, ce qui équivaut à 2*^', 98 de glycose pour 1000). Ou concentra ensuite le liquide sous le vide d'une tronqje, et 174.- ( i354 ) l'on constata qu'à mesure de sa concentration les caractères de réduction aux réactifs cuivriques et de déviation au saccliariinèlre allaient en aug- mentant d'intensité. On continua l'évaporation jusqu'à siccité, puis on reprit à plusieurs fois le résidu par de l'alcool à 4° degrés pour dissoudre toute la matière sucrée qu'il renfermait, puis on évapora à son tour la solution alcoolique. Il en résulta une matière extractive jaiuiâtre dans laquelle on retrouvait toutes les réactions du sucre (glycose), sauf le caractère organoleptiquc sucré qui était masqué par la saveur salée due aux sels et particulièrement aux chlorines que renfermait l'extrait. » En reprenant ces sortes d'extraits par de l'alcool de plus en plus con- centré, on finit, si l'on a une assez grande quantité de matière, par obtenir dans le produit final une substance concrète, attirant l'humidité de l'air, devenant comme sirupeuse et accusant assez nettement la saveur sucrée. M Deuxième expérience : Coac/ulotion du sang par l'alcool. — Sur un chien de forte taille, nourri avec de la viande et en digestion, on relira 760 grammes de sang veineux à l'aide d'une sonde introduite jusque dans la veine cave. On le jeta immédiatement dans trois fois son volume d'alcool à 40 degrés. On passa ensuite le tout sur ime flanelle et l'on obtint un liquide alcoolique limpide, mais légèrement rosé. On l'acidnla par quel- ques gouttes d'acide acétique et on le n)it évaporer jusqu'à siccité sous le vide de la trompe. On divisa le résidu évaporé en deux parties : l'une fut reprise par l'eau, décolorée par le noir animal; on y constata au sacchari- mèlre la déviation à droite du plan de polarisation, la réducliou des sels de cuivre, ainsi que la fermentation alcoolique. L'autre partie fut reprise par l'alcool à l\o degrés. En versant dans ce liquide quelques gouttes d'une solution alcoolique de potasse, il se forma un précipité nuageux qui donna les caractères du sucrale de potasse. En y ajoutant de l'éther sulfurique eu excès, on précipita le sucre qui, parle repos, tomba au fond, tandis que les matières salines se cristallisèrent sur les parois de l'éprouvelte. Troisième expérience : Coagulalion du saïuj par le sulfate de soude. — Sur un chien nourri de viande depuis plusieurs jours, mais à jeun depuis la veille, pesant 21 kilogrammes, j'ai retiré par l'artère crurale 700 grammes de sang qu'on fit cuire immédiatement avec 700 grammes de sulfate de soude en petits cristaux ; on soumit ensuite le sang cuit à la presse et l'on obtint 705 centimètres cubes de liquide parfaitement limpide et incolore. On laissa refroidir jusqu'au lendemain; une abondante cristallisation s'y était formée, ce qui permit de décanter les eaux mères. Après avoir constaté (pfelles réduisaient le liquide Fehling, ou les examina au saccharimètre; on trouva ( i355 ) une déviation à droite trèsnelte du plan de polarisation qui correspondait à rinstriimenl à i gramme ou i^"^, 5 environ de sucre pour looo. » I.e liquide étant suffisamment concentré, nous y ajoutâmes de la levure de bière, et nous constatâmes que la solution saturée de sulfate de soude n'empêche pas la fermentation alcoolique de se manifester. » D'autres sels de soude, tels que le chlorure, l'hyposulfite, l'acétate, le tarlrate, pourraient aussi être employés pour coaguler le sang. Toute- fois c'est le sulfate de soude auquel j'accorde la préférence, parce qu'il a la propriété de crisper et de décolorer bien complètement le sang, et qu'il ne s'oppose pas à la constatation des caractères physiques et chimiques du sucre. » En résumé, nos expériences physiologiques sur la glycémie ne sau- raient laisser aucnn doute dans l'esprit, puisque, avec des quantités de sang relativement faibles, nous pouvons nettement constater le sucre dans le sang par tous ses caractères physiques, chimiques et organoleptiques. » Ce point étant bien établi, il ne sera plus nécessaire, dans nos investiga- tions physiologiques ultérieures sur la fonction givcogénique, d'accumuler l'ensemble des caractères de la matière sucrée. Une scide réaction poiura même nous suffire dans certains cas, si elle est bien étudiée et garantie contre les causes d'erreur. Nous trouvons celte condition dans la coagu- lation du sang par le sulfate de soude combiné avec l'emploi du liquide de Fehling, ainsi qu'il suit. » Exjiérience : On ajoute au sang poids égal de sulfate de soude en petits cristaux, et bien exempt de magnésie. On mêle le tout dans une capsule et l'on fait cuire vivement sans ajouter d'eau et en renuiant le mé- lange pour qu'il ne brûle pas. Bientôt la cuisson produit un caillot noir et spongieux qui nage par fragments dans un liquide alcalin plus ou moins abondant. On fdlre à chaud et l'on obtient un liquide transparent, incolore, ne renlêrmnnt plus d'albumine. Dans celte dissolution de sullate desoude, qui contient le sucre, on peut constater directement la réduction des sels de cuivre, sans qu'aucune réaction étrangère puisse intervenir, ainsi que nous nous en sommes assuré (i). » C'est à l'aide de ce procédé couiuiode et expéditif qu'il nous sera permis désormais, non-seulement de déceler rapidement la présence du sucre, mais aussi d'en doser la quantité dans les différents vaisseaux du système circulatoire. (i) Voir Revue scientifique, n° ?.3, j). 53/{; 1874. ( i356 ) » Dosage du sucre dans le sarKj. — On se sert généralement aujourd'liui de la méthode des liquides cuivriques titrés qui fut d'abord recommandée par Barreswil. Toutefois on a substitué au liquide de Barreswil à base de potasse le liquide de Feliling à base de soude. M Je me sers d'une liqueur de Felding, titrée à 5 milligrammes par centi- mètre cube de liqueur et composée d'après une formule qui m'a été com- muniquée par notre savant confrère M. Peligot. » Je ne décrirai pas le procédé chimique de dosage, qui est connu de tout le monde; je noterai seulement les particularités qui se rapportent à l'opération physiologique. » Voici comment je procède. J'aspire avec une seringue en verre ou je reçois, au sortir des vaisseaux, dans une capsule de porcelaine tarée, une quantité déterminée de sang : lo, i5, 20 ou aS grammes. J'ajoute aussitôt poids égal de sulfite de soude en petits cristaux avec quelques gouttes d'a- cide acétique et je fais cuire immédiatement et sans retard sur la flamme du gaz ou de la lampe à alcool. Nous avons déjà dit que, par la cuisson, il se produit nu coagulura d'abord rutilant, puis noir, spongieux, mêlé à un liquide plus ou moins abondant; mais, comme l'évaporation a fait perdre pendant la cuisson une certaine quantité di; liquide, il faut rétablir le poids primitif en ajoutant une quantité suffisante d'eau di.sti!lée. On exprime alors à chaud et l'on obtient un liqtn'de dans lequel on dose le sucre en se servant de la pipette graduée dite pij>elte de Moore. » A raison de la quantité relativement minime de sucre que nous avons à déceler dans le sang, nous n'agissons que sur i centimètre cube de liqueur cuivrique titrée. Nous chauffons dans un petit ballon de verre après avoir ajouté 20 à aS centimètres cubes d'une solution récente de potasse con- centrée, afin que, l'oxydule restant dissous, on n'ait à tenir compte que de la décoloration de la liqueur, dont on saisit facilement la limite en empê- chant la rentrée de l'air dans l'appareil lorsque l'ébullition vient à cesser. » Sacliani ainsi la quantité de liquide sucré qui est nécessaire pour dé- colorer I centimètre cube de liqueur titrée de Fehling, il reste à établir, par le calcul, la quantité de sucre contenue dans la totalité du sang, en transformant en volumes les poids de sang et de sulfate de soude employés. » Des épreuves préalables nous ont appris que le rapport du volinneau poids d'un mélange ;i parties ég;des de sang et de sulfate tie soude est de |, autrement dit que 5o grammes de sang mêlés à 5o granunes de sulfate de soude donnent 80 centimètres cubes de liquide d'essai. D'autre part, le dosage nous a montré combien de sucre renferme chaque centimètre cube ( -35-; ) de ce liquide et, par conséquent, la totalité des centimètres cubes tournis par le sang analysé. Rien n'est plus facile que de trouver alors la quantité de sucre pour looo parties de sang, exprimée par celle formule s = -^• » Tels sont les détails les plus essentiels que nous avions à donner rela- tivement aux procédés physico-chimiques à l'aide desquels nous procé- dons à la recherche et au dosage du sucre dans le sang; mais ce n'est là qu'un côté de notre problème. Il ne nous suffit pas, en effet, de savoir quels sont les moyens physiques ou chimiques les plus convenables pour trouver ou pour doser le sucre dans le sang, m;iis il faut aussi que nous connaissions très-exactement les conditions physiologiques dans lesquelles on doit se placer pour faire de bonnes analyses. Celle question est capitale au point de vue de la critique physiologique que nous poursuivons. C'est là que réside le secret de la précision expérimentale, et nous pouvons dire, pour exprimer toute noire pensée, que, sans l'exaclitiule physioiogiqui', la rigueur des procédés physico-chimiques est purement illusoire dans l'étude des phénomènes de la vie. » CUlMit:, — Sur l'absorption de l'azote et de l'hydrogène libres et pins par les matières onjaniques; par M. îîkrtiielot. « 1. Je demande à lAcadémie la permission de mettre sous ses yeux les appareils que j'ai employés pour étudier l'absorption de l'azote pur par les matières organiques et, plus généralement, les réactions des gaz provoqués par l'effluve électrique. Ces appareils sont de simples éprouvettes, disposées de façon à permettre l'introduction, l'extraction et la mesure rigoureuse des gaz sur la cuve à mercure, le tout aussi nettement et aussi facilement qu'avec des éprouvettes à gaz ordûiaires. » 2. yJbsorption de l'azote. — Je crois utile de donner ici quelques nou- velles expériences relatives à l'absorption de l'azote, de façon à démontrer que cette absorption a réellement lieu j)ar les principes constitutifs des tissus végétaux, et cela, soit avec l'azote pur, soit en présence de l'oxygène, c'est- à-dire en opérant avec l'air atmosphérique. » Le papier blanc à filtre (cellulose ou principe ligneux), légèrement humecté et mis en présence de l'azote pur, sous l'influence de l'effluve, eu absorbe, dans l'espace de huit à dix heures, une dose Irès-nolablo. Il suffit de chauffer ensuite fortement le papier avec de la chaux sodée, pour en dégager une grande quantité d'ammoniaque. Le papier priuùtif n'en four- ( i358 ) nissait pas clans les mêmes contlitions. L'ammoniaque ne se produit d'ail- leurs que vers le rouge sombre, par la destruction d'un composé azoté particulier et fixe, précisément comme avec les carbures d'bydrogéne. » La présence de l'oxygène n'empêche pas cette absorption d'azote. Je citerai à cet égard l'expérience que voici : Les tubes de verre, au travers desquels s'exerce l'influence électrique, ayant été enduits d'une couche mince d'une solution sirupeuse de dextrine (quelques décigrammes en tout), j'y ai introduit, sur le mercure, un certain volume d'air atmo- sphérique. M L'effluve ayant agi pendant huit heures environ, j'ai constaté une absorption de 2,9 centièmes d'azote et de 7,0 d'oxygène, sur 100 volumes d'air primitif. On voit que l'absorption de l'oxygène n'était pas totale dans ces conditions. Comme contrôle, j'ai repris la matière organique demeurée à la surface des tubes, et je l'ai chauffée avec de la chaux sodée; elle a dégagé en grande abondance, et seulement vers le rouge sombre, de l'am- moniaque : ce qui complète la démonstration. Je n'ai pas trouvé d'ailleurs qu'il se formât ni ammoniaque libre, ni acides azotique ou azoteux en proportion appréciable dans ces conditions. Le phénomène principal est donc la production d'un con)posé azoté complexe, par l'union directe de l'azote libre avec l'hydrate de carbone mis en expérience : réaction toute- fois assimilable à celles qui doivent se produire au contact des matières végétales et de l'air électrisé. Il résulte de ces faits que la fixation de l'azote dans la nature n'est corrélative, d'une manière nécessaire, ni de la forma- tion de l'ozone, ni de la production préalable de l'ammoniaque ou des composés nitreux. » Au contraire, en opérant dans un espace clos et sans l'intervention de l'électricité, M. Boussingault, dont on connaît toute l'habileté, n'a pas réussi à constater l'absorption de l'azote. INLiis l'intervention de l'électri- cité atmosphérique, qui n'agissait pas dans ces essais in vitro, me semble de nature à modifier ces conclusions et à rapprocher les résultats qui se passent à la surface du sol de ceux que j'ai observés sous l'influence de l'effluve. » 3. ^Jhsoiplion (le i'hydiocjènc. — Non-seulement l'azote et l'oxygène sont absorbés par les composés organiques sous l'influence de l'effluve, mais l'hydrogène l'est aussi, et même plus rapidement que l'azote. » Benzine. — i centimètre cube de benzine a absorbé ainsi a5o centi- mètres cubes d'hydrogène, soit 2 équivalents environ (ou plus exactement ( i359 ) 1,9); avec formation d'un polymùre de C"H*, 7i{C'nv' + U-) = {cnv)". Le produit formé retenait encore un peu de benzine inaltérée. Après l'éva- poralion spontanée de celle-ci à l'air, il reste une substance solide, rési- neuse, analogue à un vernis desséché, douée d'une odeur forte et dés- agréable. Cbauffée dans luie petite cornue, elle se boursoufle sans fondre et se décompose, avec reproduction d'une trace de benzine, d'un premier liquide, soluble sans résidu dans l'acide nitrique fumant et dans l'acide sulfurique fumant (ce dernier ne dégage pas d'acide sulfureux et fournit un acide conjugué entièrement soluble dans l'eau); puis vient un liquide jiyrogéné plus épais, et il reste dans la cornue une substance charbonneuse très-abondante, encore hydrogénée. » Tcrébenlhène. — L'essence de térébenthine a absorbé de même, pour (j2ojji6^ jusqu'à 2,5 équivalents d'hydrogène, avec formation de produits résineux, presque solides et polymérisés. » L'essence de térébenthine, mélangée d'eau et soumise à l'eifluvc, en présence de l'hydrogène, n'a pas fourni d'hydrate. » Le carbone pur, soumis à l'action de l'effluve dans une atmosphère d'hydrogène, n'a fourni ni acétylène sensible ni aucun autre carbure ga- zeux. M Acétylène. — L'acétylène, mélangé avec deux fois son volume d'hy- drogène, s'est condensé à peu près comme l'acétylène pur dans les expé- riences de M. ïhenard; cependant un certain volume d'hydrogène, un cinquième environ de celui de l'acétylène, a disparu simultanément. i> 4. J'ai été conduit, à cette occasion, à répéter les remarquables ex- périences de notre éminent confrère, et j'ai pu en vérifier toute l'exactitude : je demande la permission d'y ajouter quelques détails. Le composé brun condensé qui se forme est bien réellement un polymère (C*H^)", car le résidu gazeux (privé de l'excès d'acétylène) s'élevait seulement à 2 cen- tièmes de l'acétylène primitif; 100 volumes de ce résidu renfermaient 4 d'é- thylène, 4 d'iiydrure d'éthylène, et plus de 90 d'hydrogène. » Le polymère solide, chauffé en couche mince dans une atmosphère d'azote, se décompose brusquement et avec dégagement de chaleur : cir- constance qui le distingue de tous les autres polymères connus de l'acé- tylène. Il donne par là naissance à une petite quantité de styrolène (exempt de benzine, ce qui est remarquable), à un carbure goudronneux peu volatil, à un résidu charbonneux encore hydrogéné, enfin à un gaz C. K,, iS'jG, 1" iemettre. (T. LXXXII, N» 24.) 1 7 5 ( i36o ) pyrogéné, dont le volume représentait, dans mon essai, i centièmes seule- ment du volume de l'acétylène primitif. Ce gaz, sur loo volumes, fournit : C'H' acétylène régénéré 4 (*"'' ttt *'" fc'"* originel). C'H* élhylène 8 C'H' crolonylène ou an-ilogue 20 C'H" bydriire d'éthylène i4 H' hydrogène 54 » Dans d'autres essais, j'ai observé le polymère liquide signalé par M. Thenard : composé qui renferme un carbure dont les réactions sont celles du styrolène, auquel il paraît identique. » J'ai également répété les expériences de M. Thenard et celle de M. Brodie sur la réaction entre Voxyde de carbone et Vhydrocjène. Non- seulement il se forme, conformément à leurs indications, un produit solide, que j'ai trouvé voisin de la formule (CH' O')": 5CO + 3H=CO-+C'H'0='; le gaz excédant contient de l'acide carbonique, une trace d'acétylène et quelque peu d'un carbure forménique, tel que C-H* ou plutôt C*H°H-H^. » iJacide carbonique cl le formène, à volumes égaux, se condensent aussi, comme l'a découvert M. Thenard, en formant un produit caramélique insoluble : j'y .ni observe la présence d'une trace d'acide butyrique. Le résidu gazeux contenait un peu d'acétylène et une forte dose d'oxyde de carbone : circonstance qui montre que la réaction est plutôt une oxydation du formène (accompagnée de condensation) qu'ime combinaison immé- diate de ce gaz avec l'acide carbonique. ÎNIais je n'insiste pas davantage sur ces expériences, dont les résultats sont trop compliqués pour se prêter à une analyse exacte, dans l'état présent de nos connaissances. » CHIMIE. — Sur la formation et la décomposition des composés bi/mii'cs par l'effluve électrique; pnr M. Bertiielot. « 1. Ammoniaque. — On sait depuis longtemps que l'azote et l'hydro- gène éprouvent, sous l'influence de l'étincelle électrique, un commencement de combinaison. Toutefois, la proportion d'ammoniaque formée est si faible qu'elle ne se traduit [laspar un changement de volume. Mais il suffit d introduire dans les gaz, ainsi que l'a montré M. H. Sainte-Claire Deville, une bulle de gaz chlorhydriquc pour voir se produire d'abondantes fumées. Cette réaction est tellement sensible qu'elle accuse jusqu'à 70^77 tle mil- ligranuiie ilammoniaque, comme je m'en suis assuré. Opère-t-on l'action de l'étincelle en présence de l'acide suUuriqiie étendu, de façon à absorber ( i36i ) à mesMro l'animoniaqtie, il est f;icilp d'en rociieillir une doso considérable, au bout d'un temps suffisant. Je n'ai pu retrouver l'auteur de cette expé- rience; mais elle figure déjà dans la première édition du Ti ailé de Clihnie de M. Regnault, imprimée en 1846; et elle remonte à une époque plus ancienne. Elle a été souvent répétée dans ces dernières années. Le seul fait sur lequel je veuille insister ici, après M. I)eville, c'est l'existence d'une limite sensible de combinaison enire l'azote et Ihydrogène, limile iden- tique, ou plutôt du même ordre de petitesse que celle de la décomposition de l'ammoniaque par l'étincelle en azote et hydrogène. » M. Chabrier et M. Thenard ont reconnu que la formation de l'animo- niaque a lieu aussi en soumettant à l'effluve un mélange d'nzote et d'hydro- gène. J'ai cherché à mesurer la limite de cette réaction. Elle est beaucoup plus élevée qu'avec l'étincelle. La proportion de gaz ammoniac formé s'élevait à 3 centiètnes environ dans le mélange normal d'azote et d'hvdro- gène, au lieu de quelques cent-millièmes. J'ai vérifié que la décomposition du gaz ammoniac par l'effluve tend précisément vers la même limite : 3 centièmes (c'est-à-dire 6 centièmes du g;iz primitif); cette identité des deux limiles produites par les actions inverses de l'effluve m'a paru un fait im[)ortant à constater, aussi bien que la diversité entre l'action de l'effluve et celle de l'étincelle. » 2. Proloxyde d'azote. — Après quelques heures d'effluve, ce gaz est en grande partie décomposé en azote libre et oxygène, dont une portion reste libre, une autre portion (et la plus forte) ayant été absorbée par le mercure ; mais il ne se forme pas de nouvel oxyde de l'azote, et aucune por- tion sensible de ce gaz ne demeure fixée sur le mercure. o 3. Bioxjde d'azote. — Une portion de l'azote devient libre; une autre portion, et très-notable, concourt à former du protoxyde d'azote : ce qui prouve que le bioxyde tl'azote tend à se décompose r d'abord f n protoxyde d'azote et oxygène, précisément comme il arrive, d'après mes expériences, sous l'influence de la chaleur ou sous l'infltu'nce de l'étincelle. Cet oxygène, réagissant à son tour sur l'excès de bioxyde, développe de la vapeur ni- treuse qui attaque le mercure en formant les produits ordinaires. » 4. llydroijèiic siiljiiré. — Ce gaz s'est décomposé en hydrogène, poly- sulfure d'hydrogène et soufre libre, suivant la fornude 8HS = 7II + IIS'-t-(8- j:)S. On voit apparaître ici la tendance du métalloïde à former avec I hydrogène un produit condensé. 175.. ( i36a ) » 5. Hydrogène sélénié. — L'hydrogène sélônié se comporte de même, la majeure partie do l'hydrogène devenant libre, mais une portion formant un polyséléniiirc. )) 6. Ilydroijvne phosplioré. — H s'est décomposé assez nettement en hy- drogène et soiis-phosphure jaune, d'après l'équation » 7. Les fluorures de bore et de silicium, le clilore et le brome gazeux n'ont éprouvé aucun changement. » 8. Acide sulfureux. — Un dixième du gaz a été trouvé décomposé en oxygène libre et soufre (insoluble dans le sulfure de carbone). » 9. Cyanoqcne. — Formation rapide de paracyanogène. » 10. Oxyde de carbone. — J'ai reproduit le sous-oxyde de carbone brun, découvert par M. Brodio. Dans mes expériences, comme dans certaines de celles du savant anglais, ce corps répondait à la formule C'0% qui dif- fère de l'acide tartrique par les éléments de l'eau : Sa formation répondait à la formule (vérifiée par mes analyses) 5C'0-=C'0'+ C'O». C'est un corps amorphe, exlractif, très-soluble dans l'eau et l'alcool ab- solu, insoluble dans l'éther, doué d'une réaction acide. Il forme avec l'azo- tate d'argent (sans le réduire), avec l'acétate de plomb, avec l'eau de baryte des précipités bruns et amorphes. Il rappelle les acides bruns que l'on obtient en oxydant à basse température et parvoie humide les diverses espèces de charbons et le carbone pur qui en dérive. » Le sous-oxyde de carbone, chauffé vers 3oo à 4oo degrés dans une atmosphère d'azote, se décompose, en produisant volumes égaux d'acido carbonique et d'oxyde de carbone (c'est-à-dire les éléments de l'acide oxa- lique anliydre, C'C) et un nouvel oxyde brun foncé, C'O'', 30^0"= 2(C-0* + C-0-) + C'O», oxyde décomposabie à son tour par tuie plus forte chaleur avec formation d'un charbon encore oxygéné. Ce progrès graduel dans la décomposition des oxydes de carbone rappelle celui de la destruction pyrogénée des car- bures d'hydrogène et des oxydes métalliques. ). 11. Le Jormène, C-H', Véthylèiie, CM1\ Vhydrure d\'llijlèiie, CMI', fournissent à la fois de l'acétylène, CM1- (en petite quantité comme ton- ( i363 ) jours), do l'hydrogène libre, et des cnrhiires polynK'riqnes et résineux. Avec le formcne, les produits offrent une remarquable odeur d'essence de térébenlliine; mais la proportion de matière liquide était trop faible pour être recueillie. Avec l'éthyléne, on obtient le produit liquide signalé par M. Thenard, et dont la composition répondait aux rapports C"H"'°, à peu près comme celle do certaines huiles de vin. Il se forme en même temps un peu d'bydrure d'étbyléne. Avec l'hydrure d'élhylène pur, on obtient d'ailleurs réciproquement un peu d'acétylène et d'éthylène. Entre ces car- bures d'hydrogène, il tend donc à se développer un équilibre, troublé par les phénomènes de condensation. » En résumé l'action de l'effluve, comme celle de l'étincelle, tend à ré- soudre les gaz composés dans leurs éléments, avec production de phéno- mènes d'équilibre dus à la tendance inverse de recombinaison. » Dans le cas de l'effluve, une portion des éléments s'unit au composé lui-même pour former des produits condensés, soustraits par leur fixité même et par l'extrême brièveté de la décharge à une destruction ulté- rieure, tandis que la durée plus longue de l'étincelle et de réchauffe- ment qu'elle provoque s'oppose en général à la formation des produits condensés. Rappelons cependant que, d'après mes expériences, dans la dé- composition du formène par l'étincelle, j^ environ du gaz se change en carbures condensés. En principe, les deux réactions sont les mêmes, mais la durée inégale de réchauffement |)araît la cause des variations observées. » ASTRONOMIE PHY.S1QUE. — Présentation de iiliotocjra/ilties solaires de grandes dimerisions. Note de M. J. Jakssen. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie quelques spécimens de pho- tographies solaires d'iuie dimension qui n'avait pas été atteinte jusqu'ici, surtout pour des photographies journalières. » Je dis photocjrapliies journalières^ car les clichés dont il s'agit ici et dont nous obtenions déjà des spécimens avant notre départ pour le Japon se font actuellement d'iuie manière courante et régulière à l'installation provisoire de l'observatoire d'Astronomie |)hysique sis à Montmartre. » L'importance des services que la Photographie peut rendre à l'Astro- nomie physique a été pressentie presqu'au début de cet art. En France, M. Paye n'a cessé d'appeler l'attention sur ce point, et les noms de MM. Fi- zeau, Foucault, Porro, etc., se rattachent soit à des découvertes, soit à des essais pleins d'intérêt. En Angleterre, M. Warren do la Hue til faire des ( i364 ) progrès considérables à cette application par ses belles photographies de la Lune, que nous avons tons admirées en leur temps, et par les longues séries de photographies solaires qu'il fit faire et calculer à ses Irais. Pour l'Amé- rique, (jni n'a nonuné M. Ruiherfnrd, suivant ces traces avec un si éclatant succès, et qui aujourd'hui s'occupe de confectionner des cartes célestes par un procédé photographique? Enfin nous aurions encore à mentionner la Russie, l'Allemagne, l'Italie qui sont entrées à leur tour dans la carrière. » Il est donc superflu d'insister aujourd'hui sur l'importance de la photographie céleste. Mais il me paraît que cette application doit entrer aujourd'hui dans une phase nouvelle. » Pour le Soleil, par exemple, on doit commencer dans les observatoires qui aborderont ces études des séries indéfinies et aussi complètes que le temps le permettra. Ces séries doivent être constituées avec des images très-grandes et très-parfaites. Dans l'état actuel de la science la, reproduc- tion des détails de structure de la photosphère est indispensable à nos dis- cussions. Les images solaires doivent reproduire les facules et leurs con- tours précis, les taches et leurs détails si importants de structure, enfin les granulations de la surface avec leurs véritables formes. Ce sont les grandes photographies seules qui peuvent nous donner ces détails. » Les difficidtés d'exécution croissent, il est vrai, bien rapidement avec le diamètre des images; aussi suis-je persuadé qu'on ne rendra désonnais des services réels à la Science qu'en constituant dans les observatoires des services spéciaux pour cet objet; services dotés d'uistruments construits tout exprès pour ce genre de photographies, et où le personnel s'occupera exclusivement de ces études. C'est dans cette voie que nous sommes entrés depuis deux ans. » Sur les photographies que nous avons l'honneur de présenter, le disque solaire a 22 centimètres de diatnètre, et malgré cette dimension, qui est acluellement très-considérable pour une photographie solaire, la |)ureté et la netteté des clichés sont très-grandes. Les taches, les facules, les granula- tions apparaissent ici à une échelle qui soulage l'œil. En outre, ces grands clichés |)résentent un avantage capital au point de vue de la diffusion de ces images : celui d;» pouvoir donner drs, positifs où b^s détails de la surface solaire sont reproduits sans être masqués, comme dans les petites épreuves, par les grains du papier sur lequel on les tire. )) On comprend en effet la nécessité, dans un avenir prochain, pour les observatoires d'Astronomie physique, de pouvoir échanger leurs séries re- produites sur pa])ier et rendues in iltérables par un procédé spécial comme ( i365 ) celui du charbon, par exemple (i). J'aurai, du reste, à entretenir encore l'AcaJéinie de mes études sur ce sujet important. » On peut remarquer sin- les clichés qui se rapportent .'i ces derniers jours combien la surface du Soleil est remarquable en ce moment par l'absence complète de toute tache. Ce fait se rattache, comme on sait, à l'époque du minimum à laquelle nous touchons. J'aurai à revenir bientôt sur ce phénouiéne. » M. Le Vehrier, à l'occasion de la Communication de M. Janssen, rend compte des travaux de Photographie astronomique exécutés à l'Observa- toire par M. Cornu. Les résultats obtenus sont entièrement satisfaisants, notamment en ce qui concerne les images de la Lune. M. Le Verrier pense que prochainement M. Cornu aura l'honneur de présenter à l'Académie des épreuves obtenues directement au foyer de la lunette de 36 centi- mètres d'ouverture, réinstallée dans la grande coupole de la toiu- de l'Est. M. u'Abbadie, à la suite de la Communication de ^L Janssen, s'exprime en ces termes : « Comme le mauvais temps règne souvent sur toute l'Eiu-ope, en hiver surtout, il n'est pas probable qu'une ligne d'observatoires suffise pour y prendre journellement des images photographiques du Soleil, afin d'en obtenir une histoire réellement continue. On n'a pas encore cherché par quelle combinaison d'observatoires déjà existants on pourrait voir cet astre tous les jours de l'année sans exception. Il faudrait probablement réunir à cet effet des observatoires situés tant au sud qu'au nord de l'équa- teur. Au lieu de fonder une association pareille de stations photographi- ques éloignées les unes des autres, il vaudrait peut-être mieux en choisir une dans un lien privé de pluie et où les jours couverts sont au moins rares. C'est ce qui a lieu, dit-on, dans la haute Egypte, où il serait peut-être utile d'établir une lunette destinée uniquement à obtenir des images du So- leil jour par jour. Je recommande cette idée à notre confrère M. de Les- seps, dont les conseils sont si écoutés sur les rives du Nil. « (i) Ces sôries, reproduites sur papier, auront un très-grand inlcrct au point de vue de la description de la surface solaire. ( i3G6 ) PHYSIQUE. — Sur les transmissions électriques à travers le sol. Deuxième Note de M. Th. du Moncel (i), o Parmi les expériences entreprises, en Amérique, en 1842 et 1844, pai" MM. Morse, Gaie, Vail et Rogers sur les transmissions électriques sans fils conducteurs, et dont les plus importantes ont été faites sur la rivière SusquehaiHia, au Havre-de-Grâce, près de Baltimore, large de 1G09 mètres en cet endroit (2), il eu est qui auraient un certain intérêt scientifique si l'on pouvait regarder comme générale la déduction que ces savants en ont tirée et de laquelle il résulterait que le maximum de l'effet électrique transmis d'une rive à l'autre d'une rivière serait obtenu quand la dis- tance latérale des deux plaques immergées sur chaque rive serait triple de la largeur de la rivière elle-même. Toutefois, il me paraît douteux que cette déduction puisse être établie d'une manière générale. » Si une rivière était isolée du sol et qu'elle ne pût présenter qu'une conductibilité analogue à celle d'un prisme de matière conductrice, on pourrait comprendre que le courant passant par les plaques en rapport avec le récepteur put augmenter d'énergie à mesure que la dérivation éta- blie entre les deux autres plaques augmenterait de longueur, et l'on pour- rait même comprendre que, la résistance du circuit métallique qui relie ces j)laques entre elles sur chaque rive venant à augmenter par cela même, il put se produire un maximum dont les conditions seraient basées sur les rapports existant entre l'écartemeut des plaques et la largeur de la rivière. JMais une rivière n est pas isolée du sol, et l'expérience montre que, passé une certaine distance qui est très-restreinte, la conductibilité du liquide se confond avec celle du sol ; de sorte que la résistance qui est présentée à la transmission électrique atteint alors une valeur conslaiite. Or cette valeur conslaute représente précisément le maximum d'écarlement des plaques sur les rives, et ce maximum ne peut être, par conséquent, fonction de la largeur de la rivière, du moins pour une largeur \\n peu grande. Je crois donc que, dans ces sortes de transmissions, si l'on interpose la résistance du sol entre les deux |)laques de connnunication, à chaque station, comme l'ont fait MM. Giiiil et liourbouze, on place ces plaques dans des condi- tions d'écarlement sulfisanles pour donner au courant dérivé toute la force (pi'il peut fournir. Du reste, le chiffre de la résistance du sol est très-va- (1) Voir Cnniplcs rendus, t. LXXXII, ]). lO'jC). (a) Foir l'ouvr.igc de M. Vail sur le Ti Icf^rajtlic clectromagnétiquc américain, publié en 1847, l'ageGo de l'édition anglaise et GG ih: l'odition française. ( i367 ) liable, et dépend de l'état d'humidité des terrains autour des plaques de cominnuicatioii, des dimensions de celles-ci, du sens du courant transmis et des courants telluriques qui peuvent se produire au contact des plaques avec les couches terrestres. En prenant les conduites d'eau du quartier de Grenelle et une plaque de tôle de 60 décimètres carrés, enterrée à i mètre de profondeur et à i^-iS nièlres du point où j'avais pris ma communica- tion sur les conduites d'eau, j'ai trouvé que celte résistance du sol pouvait être représentée en moyenne par 271 1 mètres de fil télégraphique, quand la plaque était positive, et par 3668 mètres quand cette plaque était néga- tive. Mais, en prenant une plaque de tôle de i mètre carré, immergée dans un puits, à la barrière d'Italie, et une petite plaque ilu même métal, de i déci- mètre carré, enterrée dans un terrain relativement sec, à i5 mètres de la première, cette résistance du sol a pu atteindre, malgré un arrosement convenable du terrain autour de la petite plaque, 17700 mètres quand cette petite plaque était négative, et i56oo mètres quand cette plaque était positive. Avec deux plaques de tôle de 60 décimètres carrés de surface, en- terrées à 890 mètres l'une de l'autre, cette résistance était représentée moyennement par 7284 mètres poiu' un sens du courant, et par 7387 mè- tres pour l'autre sens; enfin, entre les conduites d'eau et de gaz, la rési- stance moyenne du sol était de 420 mètres, quel que fût le sens du courant. Dans les transmissions télégraphiques ordinaires, ces différences de rési- stance du sol passent inaperçues, parce qu'elles s'effacent devant la ré- sistance totale du circuit, mais dans des transmissions basées sur des dé- rivations de courants, aussi bien que sur des circuits courts, il n'en est plus de même, et cette question doit être prise en sérieuse considération. Bien que je m'en sois occupé d'une manière toute spéciale, dans plusieurs Mémoires présentés à l'Académie, en i86r et 1872, il m'a paru opportun de reprendre ces recherches en jjartant de mes dernières expériences sur la conductibilité des corps médiocrement conducteurs, et c'est ce travail qui va faire l'objet du présent Mémoire. » Pour pouvoir étudier les différentes réactions qui sont en jeu dans les transmissions électriques à travers le sol, il m'a fallu les isoler en quelque sorte, et examiner ensuite leur influence réciproque, par rap|)ort aux cou- rants transmis. » Dans les expériences ((UL-j'ai l'Otrcprises en i8Gi et qui sont rapportées avec détails dans mon Mémoire sur les transmissions à travers le sol ( inséré dans les Annales télégra- phiques de 1861), j'avais constaté <]uc, en réunissant |)ar un ûl de for de 1 'j35 mètres de lon- gueur la conduite d'euu du quartier de Grenelle ii la plaipie de lole de 60 décinièlres carres, C. K., 1876, I" Hemeitre. (T. LXXXll, N" 84.) 1 76 ( i368 ) dont il a élu question précédemment et qui était enterrée à ?.oo mclres de la Seine, j'obte- nais, à travers une jjoussole des sinus de M. Bré{;aet de 3o tours, un courant tclluriquc qui ]e premier jour a donné une déviation de çfi']', ce qui lui supposait une force éleclrunio- trice équivalente à un cinijuicme d'un élément Daniell. Ce courant, <}»! était dirige de !a con- duite d'eau à la ])laquc, a diminué successivement d'intensité, et, au bout de douze jours, il n'était jilus (jue de 3"33'. En arrosant la plaque, ce courant a pu atteindre 4°5i', mais il n'a jamais pu reprendre son intensité primitive, sans doute à cause de l'oxydation de la plaque, et, vingt jours après, il n'était plus que de i''4i'- Un courant de même nature s'est produit en substituant la conduite de gaz à la conduite d'eau, mais il était un ])eu plus fort, et, alors qu'on obtenait avec cette dernière un courant de 6°45', on recueillait avec la con- duite de gaz un courant dans le même sens de 7"7'. » Ces expériences ont été répétées avec une autre plaque de tôle de même surface que celle employée précédemment et enterrée à 8go mètres en deçà de celle-ci; les courants ont eu, dans les deux cas et le même jour, une intensité de 3°45' et de 3°5o', et étaient tous les deux dirigés des conduites d'eau ou de gaz à la nouvelle plaque enterrée. J'ai alors voulu constater Je sens du courant déterminé sous l'influence seule des deux plaques enterrées ou des deux conduites d'eau et de gaz; j'ai reconnu qu'il se développait avec celles-ci un courant dirigé de la conduite de gaz à la conduite d'eau avec une intensité qui a pu atteindre 6° 24'. Avec les deux plaques il se produisait également un courant, et sa direction dépendait de l'état d'humidité du terrain autour des deux plaques. Au commencement des expériences, ce cou- rant était dirigé de la seconde plaque enterrée que nous appellerons B à la première A avec une intensité représentée par i"i8'; mais ayant fait arroser celte plaque B, le courant en question a changé de sens et a pu atteindre, au bout de six jours, une intensité de 2''^S', accusant imc polarité positive de la part de la lame A. » Si l'on analyse les effets piécédeiits, on peut reconnaître que deux actions antagonistes devaient intervenir dans la production de ces cou- rants : 1° une action résultant de la différence d'humidité du terrain au- tour des plaques servant d'électrodes; 2° une autre action qui ne pouvait être que le résultat d'titie différence très-grande de surface entre ces deux électrodes. Le courant produit par la réunion des deux conduites résultait évidemment de la première action ; mais les autres courants devaient être la conséquence de la prépondérance de la seconde action sur la pre- mière, puisqtic ces courants étaient on sens inverse de ce qu'ils auraient dû être, si l'on n'efit pris en considération que l'état d'humidité du terrain autour des électrodes, et c'est précisément parce que le terrain envelop- pant les conduites de gaz se trouvait dans des conditions d'humidité moins grandes que celui en rapport avec les conduites d'eau qtie le courant provoqué par elles et la lame A était plus énergique avec les conduites de gaz. » Pour ni'assurer de ces effets différents, j'ai entrepris ini grand nombre d'expériences de cabinet faites dans des conditions bien déterminées. Ainsi, pour reconnaître les effets résultant de la différence d'humidité des ( i'^^9 ) ferraiiis, je prenais du sable (grès pulvérise) très-luimecté et du sable à peine bumecté que je séparais au moyen d'un diapbragme poreux, et je plongeais dans ces deux mixtures mes deux électrodes, que j'avais soin de prendre exactement de mêmes dimensions et de même nature. Or j'ai re- connu, en employant cette méthode, qu'avec tous les métaux oxydables un courant sensible se trouve déterminé quand on vient à réunir ces électrodes, et qu'(7 est toujours dirigé extérieurement de la lame plongée dans le sable te plus sec à celle plongée dans le sable le plus humide. Avec les métaux inoxydables, tels que le platine, l'effet est le plus souvent diamétralement opposé. » Pour reconnaître les effets produits par l'inégal échauffement des électrodes dans ces sortes de couples, je faisais ressortir les lames en dehors du sable, et, après les avoir recourbées à angle droit, je les chauffais alternativement avec une lampe à alcool. Or, j'ai toujours trouvé que cet échauffement avait pour effet d'augmenter la force du courant, quand c'était la lame constituant le pôle positif qui était chauffée, et de la dimi- nuer quand i'échauffement était produit au pôle négatif. » Quand je voulais étudier l'influence des dimensions des plaques de communication, je fixais solidement sur les parois opposées d'un vase rempli d'eau distillée une plaque de grande dimension et une autre de dimension très-exiguë; et, après avoir réuni ces lames par l'intermé- diaire de mon galvanomètre, j'abandonnais l'expérience à elle-même pendant un certain temps. Quelquefois, au premier moment, des effets contraires se produisaient; mais, au bout d'iui temps plus ou moins long, l'effet se régularisait, et j'obtenais toujours un courant dirigé extérieure- ment de la grande lame à la petite, ei cela avec tous les métaux. J'ai voulu répéter ces expériences avec du sable humecté, mais le défaut d'homo- généité de cette matière rendait les expériences incertaines. » Sans parler des actions produites par la différence de composition chi- mique des terrains autour des électrodes et par la polarisation, voilà donc trois causes physiques qui interviennent toujours plus ou moins dans les transmissions électriques à travers le sol et qui, suivant la prédominance des unes ou des autres, peuvent déterminer des variations assez sensibles dans l'intensité des courants électriques transmis |)ar son intermédiaire. Sur des circuits courts, ces variations sont beaucoup plus grandes qu'on ne serait porté à le croire d'après l'importance des causes (pii les provoquent, et, pour qu'on puisse s'en faire une idée, il me suffira de rappeler les ré- sultats suivants, que j'ai obtenus en 18G1, en faisant passer un courant à travers une masse liquide dont les électrodes, qui étaient en tôle, avaient, 176 ( i37o ) l'une Go centimètres de longueur sur 20 cenlinièlres de largeur, et l'autre ^3 millimèlres sur 28. L'intensité de ce courant était : Au (lùlmt. 10" après. 1° La petite plaque étant positive 3^'" 5' 32° ?.' 2° La petite plaque étant négative 29"! 5' 23"24' » Ces résultats concordent du reste avec les chiffres représentant la résis- tance du sol dans les expériences dont il a été question précédemment et qui ont été, avec la plaque A : Au (lél)ut. 10" après, i" Quand la conduite d'eau était négative. . 2'jo3"',5c) 2711'", 00 2" Quand cette conduite était positive 3382'", ^3 3668""-, 5q et avec la plaque B : 1° Quand la conduite était négative 3492", 63 3530*", 91 2° Quand cette conduite était positive 3969".', 88 ^■?.8^'^,n5 » Dans ces diverses expériences, les effets dus à la différence de surface des électrodes étaient, comme on l'a vu, de beaucoup prédominants, et c'est ce qui explique l'intensité plus grande et l'aclion plus constante des cou- rants constatés quand la plus petite des électrodes était positive, car alors les deux courants se trouvaient marcher dans le même sens; mais il n'en est pas toujours ainsi, et dans les expériences enregistrées dans le tableau ci-contre, oit les électrodes de grandeur très-inégale étaient immergées l'une dans du sable peu humecté, l'autre dans du sable très-hiunecté, on pourra voir que, sauf avec les lames de platine, c'est l'influence due à l'iné- galité d'humidité du milieu traversé par le courant qui est prépondérante. » On peut, du reste, reconnaître l'influence de ces courants locaux sur les transmissions, par les résultats des expériences faites en 18G1 avec les plaques A et B. Qtiaud le courant tellurique était dirigé de la plaque B à la plaque A, et alors que le courant de la pile marchait dans le même sens, la résistance du sol était représentée moyennement par G^SS mètres au début et par 7284 mètres, dix minutes après. Cette résistance pour une direction inverse du courant de la pile était 7207 et 73^7 mètres. Quand le courant tellurique est venu à changer de sens, par suite de l'arrosage de la plaque B, ces résistances ont été, dans le premier cas, 5756 et Go5o mètres; dans le second, SGgo et £977 mètres. Il existe du reste, dans ces réactions, uneffetsur lequel je dois appeler l'attention : c'est que l'inversion successive d'un fort courant à travers un milieu humide dinniiue lintensité des couran Is locaux qui s'y trouvent développés et qui, quand ils ne sont pas très-forts, finissent quelquefois par changer de sens, même alors que les effets de la polarisation n'existent plus. Quoi qu'il en soit, une conclusion générale ( '371 ) -• s" ^' o E- r ^ s" Jï' •o 3 -0 3 •§ = - :: c lO n oc o i" ~ O O 3 ' 5 "^ r « « 1-^ -i-^ <^ -3* ♦*^ •§ ■§ 3 •O •^•ij 0 3 s 5 5 S 3 O S = 3 ? i i -5 3 3 5 O a 5 3 3 O Il i e" 1 •§ es S o -a S 3 0 • - -«^ 3 O & Sr 2 •"2 + «rt Ci CO o 4> « O « « C y e» O « + + + + =o + °o + + + "' O C 'i = o ..o o- - 5 . 1 a ce î5 ^ pi v^ m en «CT i § s ' a + + + + 1 1 + + + + ®'Ô' o ^^^ ^__^ ^^ ^_^ M a -o — Ci '^^ rr: 'o" «3 in en o ta ^ 3 in « «C ÎCi m <£> in t^ r^ ® Ô iO ^ i i i i i o i o "^ 00 C-ï JTS c^ O ,5 cî o o ? T T "00 Cl f- 00 T ^1 I Cl T T « -2 o o - 'O c « r» o irt ce t - 00 00 r^ (3 ^sl £ « 1 1 l 1 + + 1 1 1 1 f m ' s;^? ®c^ ^ ao" 'o' Ci • -' « M O O -a " — 'O o ^ w •a o - 1 •<^ O 4-> = C-. o C t— . M c « ^" t^ ; o. O -T m ce C< en i r- ir> o O O f->- en en en S o ■ X °oi o i i <^ o o h> i -3 co O v*5 -■? 3 C5 o d co o_ s ~- 1 i 1 r 4- i s § t •m c^ o o Ol o o _ n a. l^ t^ oÔ œ te o r» 1^ r-« r^ ; 5 1 £ i .: + t + + 1 1 + + + + ï i s i ., ^ — ~ ô ï S ? 2 3 ».-, o c — c^ 00 «n o ^_. en ^ .â S » t^ t^ ce » 00 f^ to « C"* r^ ^ + + + + 1 1 + + + + = --^ M C ^ -1 .n O S ^ô r- c-i M ■3 il + + - l « + - 1 + + + + + - 1 a . + « - 1 o ~ •i C - ■«i c -- 3 C 2 e — '•i k Si» |-H. 1 si 3 u 0 ., i -1 1 =■ _« 3 3 » 5 ^ 3 " n 3 S 3 -1" n s 3 5 J) ï' J2 2 -ï ô. — (A 3 ai; 3 S -•^ = S t S •^ i -^-^ C « .2 S.„ 3 i J^ M M -a r -3 " il - " -a % t) ■" i'i — * « o. „ s i 3 « «• u tA 3 « *o « •S.-Q. «s g,-3. « "5. ^•£.0. es -4; e c + ■2 S I ( 137^^ ) qu'on peut tirer de ces expériences, c'est qu'on n'a avantage à faire inter- venir le sol d;ins un circuit que quand sa résistance dépasse lo ou i5 ki- lomètres de fil télégraphique. » pilYSiQUE. — De quelques expériences nouvelles faites sur le radiomètie de Crookes. Note de M. A. Lediec (i). « Pendant mon absence de Paris, j'avais écrit à M. Salleron de vouloir bien essayer, conformément à ma théorie, du reste toute conditionnelle, du radiomctre Crookes, si le tourniquet tournerait encore, en étant soumis exclusivement à un faisceau de rayons lumineux tombant parallèlement à son axe. Cette prévision a été pleinement vérifiée. Néanmoins, comme on le verra dans les conclusions de ma Note, je n'en tire pas la consé- quence absolue à laquelle pourrait conduire un examen superficiel et systé- matique du résultat. » L'habile praticien auquel j'ai eu l'honneur de m'adresser, en raison même de son ingéniosité bien connue, m'a décrit ainsi qu'il suit l'expé- rience dont il s'agit, et à laquelle il s'est livré conformément au programme que je lui avais adressé : Il Le radiotnètre a éto renfermé dans un vase poreux de |)ile de Bunsen. Ce vase poreux a été placé lui-même au centre d'un vase de grès, et l'on a rempli avec du coton l'intervalle compris entre les deux vases. Cet ensemble ainsi protégé contre le rayonnement extérieur fut placé à l'ombre; le tourniquet se tenait alors immobile. A une hauteur de (')0 centi- mètres environ au-dessus des vases, on fixa horizontalement un écran en carton percé d'une ouverture égale au diamètre du radiomètre, et ayant son centre sur la même verticale que l'axe du toiirni(iuet, Un miroir ])lan en veire étjmé recevait les rayons du Soleil, et les réfléchissait verticalement de haut en bas sur l'instrument. Ce dernier ne recevait donc que des rayons parallèles aux faces des ailettes. » Un disque de carton se |)la<;ait à volonté sur le trou ilii diaphragme. Quand ce trou était bouché, le mouvement s'arrêtait ; mais, dès qu'on l'ouvrait, les ailes prenaient une rotation rapide et franche dans le sens habituel. a Comme les rayons lumineux pouvaient être réfléchis par les parois blanches du vase poreux et agir obliquement, si ce n'est pcr[)endiculaircment aux ailes, on tapissa l'intérieur du vase poreux avec du papier noir mat. Le tourniquet se mit encore à tourner, mais moins vite. Enfin craignant que le voisinage des parois n'influençât les ailes, car le vase poreux était d'un diamètre assez petit, rexi)érimenlateur se 7*^ Hydrogène io,4o Oxygène 9,90 MÉMOIRES PRÉSENTÉS. CHIMIE. — De In loi (le Ditlong et Petit. Mémoire de M. Terreil (*). (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Section de Chimie.) CHÂLEOaS SPÉCIFIQUES CHIMIQUES DES CORPS SIMPLES. « A. Corps simplesdont l' équivalent chimique représente 2 volumes de vapeur, comme Vhydiocjène (corps dits monoatomiques). — La chaleur spécifique chimique (en poids) de la vapeur de ces corps simples est donnée par la formule c = -^ • t. M La chaleur spécifique chimique de ces mêmes corps simples ayant perdu l'état gazeux est obtenue en doublant le produit de la formule pré- cédente : c = -^ 2- » B. Corps simples dont l'équivalent chimitpie n'occupe que i volume à l'état de vapeur, comme ioxjgéne (corps dits biatomia chaleiu- spécifique de ces corps simples pris à l'état de gaz s'obtient en divisant par 2 le produit de-=î^5 ou en doublant E dans la formule, qui devient ^ 2E » En conservant la formule c — -^^5 on obtient c', c'est-à-dire la chaleur spécifique chimique de ces corps au moment où ils ont perdu l'état gazeux. » La chaleur spécifique chimique, à l'état gazeux, de tous les corps com- posés, est donnée par la formule générale c = ^ «• » Dans cette formule, n représente, comme je l'ai dit plus haut, le mul- (*) Voir Comptes rendus, 5 juin 1876. ( i377 ) liplicateiir qui ramène, à leurs volumes primitifs, les volumes gazeux qui ont subi (les contractions en se combinant. Les chaleurs spécifiques étant proportionnelles aux contractions, n est variable comme celles-ci, et voici ses différentes valeurs : n est j pour les combinaisons qui se sont produites sans condensation dans les volumes gazeux; n est i,5 pour les combinai- sons dont l'équivalent chimique est 2 volumes de vapeur, résultant de la condensation de 3 volumes de composés gazeux; «est 2 pour les composés dont l'équivalent chimique égale 4 volumes de vapeur, ou dans lesquels 4 volumes de vapeurs sont condensés en 2 volumes; n est '6 pour les com- binaisons dans lesquelles 6 volumes de vapeur sont condensés en 4 volumes; n est 4 pour les combinaisons dans lesquelles entrent 8 volumes de vapeur; n est 6 pour les combinaisons dans lesquelles 12 volumes de vapeur sont condensés en 8 volumes, etc. » Ces valeurs de n confirment nettement la loi des contractions. » La détermination de la valeur de n présentera de l'intérêt dans beau- coup de circonstances, principalement lorsqu'on voudra se rendre compte du mode de condensation dans les corps qui ne peuvent être amenés à l'éial de vapeur. Cette valeur peut se déduire de la chaleur spécifique trouvée par l'expérience, au moyen des deux formules suivantes, dans lesquelles C„ = 3: c'E' Il = — — > pour les corps à l'état de gaz. c'E' n = —TT't pour les corps ayant perdu l'état gazeux. » Conclusions. — De tout ce qui précède, je conclus que la loi de Dulong et Petit, envisagée comme loi chimique, peut être définie connue il suit : » 1° Le produit dt la chaleur spccifujuc fjar l équivalent cltiinique est une constante, à la condition que tous les corps soient pris sous le même volume gazeux et avant toute condensation. » 2° La chaleur spécifique des corps simples, pris sous le même volume à l'étal gazeux, est inversement proportionnelle à leurs équivalents chimiques. » 3" La chaleur spécifique des curjjs composés, pris sous le même volume à l'état gazeux, est inversement proportionnelle à leurs équivalents chimiques, el proportionnelle à la condensation que les volumes gazeux des corps simples qui les constituent ont subie e7i se combinant. » 4" Les corps simples ou composés qui ont perdu l'état gazeux ont une cha- leur spécifique qui est double de celle (juils possèdent à l'état de gaz, ce qui est conforme à la loi des condensations exprimée dans le précédent énoncé. » 177.. ( '378 ) VITICULTURE. — Lettre à M. Dumas sur le PhjUoxera; par M. V. Fatio. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Permettez-moi de vous communiquer quelques observations que j'ai eu l'occasion de faire, l'été dernier et ce printemjjs, à Pregny, près de Genève, et dont il semble ressortir que le cycle de métamorphoses du Phyl- loxéra vastatrix peut, dans certaines circonstances, se former entièrement sous le sol, sans r intervention de la forme ailée parfaite. » Voici d'abord, en peu de mots, quatre données qui m'ont amené hy- pothéliquement à cette idée, puis une observation directe qui confirme, jusqu'à un certain point, cette première supposition. » 1° Le Phylloxéra semble exister à Pregny depuis sept ans environ, d'a- bord dans des serres sur des plants importés, puis, depuis cinq années, dans les vignes avoisinantes; et cependant le fléau n'est pas sorti jusqu'ici d'un espace très-restreint (700 mètres de grand diamètre environ). K 2" Bien que les nymphes se montrent en très-grand non)bre sur les ren- flements radiculaires de nos vignes, dès la fin de juillet, on n'a trouvé jus- qu'ici qu'un nombre relativement très-minime dV.'■> 1. 4.51,43 — 1.17.41,1 0,1974 10,5 I. 4. 2,5l — 1.23.39,6 "»'979 11,5 .. 3.:3,73 — 1.29.31,9 0,1984 12,5 1. 2.25, 14 — I .35. 17,4 0,1990 x3,5 1. 1.36,82 — 1.40.55,8 o,'997 Gel. 14,5 1. 0.48,82 - 1.46.26,8 O,2()o4 ( i385 ) Temps moyen Ascension , Log. disUnce vclre élémentaire , car il est le premier indice de l'état éruplif de la surface du Soleil : les protubérances étaietit en trèspelit nombre et laibles; on n'apercevait sur le disque qu'une seule petite tache et huit trous ; le jour suivant, dans les mêmes conditions atmosphériques, je n'ai pu obtenir 178.. ( i386 ) le renversement du magnésium que sur 96 degrés du bord au lieu de 3do. Le 3i, au matin, la chromosphère présentait encore un grand nombre de belles flammes atteignant 20 secondes de hauteur et assez vives ; le renver- sement des raies b et i474 ^fut observé partout. Les protubérances étaient toujours en nombre très-limilé, mais il y en avait deux qui s'élevaient à 60 et 65 secondes; pas de taches, mais seulement cinq petits trous. Or, dans toutes les déterminations que j'ai pu l'aire pendant les quatre pre- miers mois de 1876, je n'ai observé en trente-six jours que deux éruptions métalliques seulement et très-faibles, et avec cette particularité que le sodium y manquait. Les taches étaient très-rares et très-petites, et, durant beaucoup de jours, il n'y eut ni taches, ni trous; enfin les pro- tubérances étaient peu nombreuses et faibles. Au contraire , les granu- lations se sont montrées plusieurs fois, y compris le J2 et le 3i mai, d'une manière caractéristique comme à l'époque du maximum et avec un grand nombre de pores très-fins. Ces pores sont quelquefois rangés en ligne droite ou courbe et même en cercle; ils paraissent rassemblés en chapelet : j'en ai fait des dessins le 3o et le 3 1 mai ; de telles apparences ne pourraient èlre reproduites exactement que par la photographie, mais nos ressources ne nous permettent pas l'emploi de ce moyen. En résumé, on peut établir les conclusions suivantes : » 1° Actuellement nous touchons à l'époque du minimum des taches ; les protubérances ont disparu dans les régions polaires, elles sont faibles et peu nombreuses dans la zone équatoriale. » 2° Les nuages hydrogéniques sont très-rares et très-peu élevés ; les phénomènes secondaires manquent entièrement. » 3° Les érupWons métalliques sont peu fréquentes eV faibles. » 4° Tandis que les phénomènes précédents se montrent presque paral- lèlement, la circulation du magnésium conserve encore une certaine énergie capable de s'élever au maximum comme dans les années précédentes. » 5° En même temps que la circulation du magnésium persiste , les granulations continuent à se montrer très-nettement, ainsi que de belles régions de facnles. J^es flanuues de la chromosphère sont en général un peu moins détaillées qu'auparavant ; la hauteur n'en est pas diminuée autant qu'un observateur l'a avancé; le disque est presque toujours entièrement dépourvu de taches et de trous, ce qui montre que la véritable cause des taches est encore ignorée et indépendante de la rotation de l'astre. » 6" L'absence du sodium semble indiquer que cette substance peut jouer un rôle important dans la formation des taches. ( i387 ) » 7° II est à désirer que les ol)servateiiis conlimient leurs recherches ;ivec le même /éle; car, pour l'étude du Soleil, il sera aussi intéressant de poursuivre les études pendant le uiininiuin que pendant le maxinuun des taches. » PHYSIQUE. — Phénomènes d'oscillation électrique. Note de M. L. Mocton, présentée par M. Desains. « Dans une Note insérée aux Comptes rendus du 3 janvier 1876, j'ai eu l'honneur de signaler à l'Académie le fait suivant : Étant donnée une bobine d'induction dont les pôles sont isolés l'un de l'autre et séparés par une distance telle qu'aucun phénomène d'étincelle ne puisse se produire entre eux lors de la rupture du courant inducteur, la différence de tension que présentent ces deux pôles passe par les [ihases suivantes : elle est nulle tant qu'est fermé le courant inducteur; celui-ci métalliquement rompu, une différence de potentiel se manifeste, va croissant, atteint un maximum, puis revient à zéro, change de signe et se met à osciller ainsi autour de cette valeur zéro, avant d'y retomber définitivement. L'évaluation exacte de ces durées si courtes nécessitait un dispositif expérimental que je n'avais pu encore réaliser; grâce à MM. 13runner, j'ai entre les mains un appareil dont la précision et la sûreté sont eu rapport avec la nature des grandeurs qu'il s'agissait d'apprécier. » Cet appareil est exclusivement formé de pièces métalliques dures et dans lesquelles tout mouvement vibratoire a été soigneusement empêché; deux couteaux effilés et isolés sont constamment en rappoi t métallique avec les extrémités du fil induit; entraînés par le mouvement de deux roues, ils viennent rigoureusement ensemble lécher deux pointes effilées en relation avec les cadrans d'un électroniètre de M. Thomson. Un troi- sième couttau produit la rupture du courant inducteur, et une vis micrométrique l'entraînant permet de faire coïncider d'abord l'instant du double contact précédent avec celui de cette rupture, puis de l'en éloigner de quantités exactement mesurées qui, rigoureusement converties en temps, ont pu descendre jusqu'à 4 millionièmes de seconde. La répétition rapide du phénomène amène ainsi au bout de quelques iuslants les cou|)les de cadrans de l'électrouiètre à la didérence du potentiel qui correspond au moment considéré. » Je ne prendrai aujourd'hui des tableaux que j'ai ainsi dressés que ce qui se rapporte aux j)oinls où la différence des tensions était nulle, c'est-à- dire aux durées des diverses phases du phénomène. ( r388 ) » J'ai employé les deux bobines induites suivantes : la première de diamètre extérieur "j^fB environ, longueur r5 centimètres; le fil y faisait 1 3 860 tours avec un diamètre de j de millimètre; sa résistance mesurée directement est 942 ohms. La seconde bobine, que je dois à la complai- sante générosité de M. Ruhmkorff, a les mêmes dimensions, avec 7260 spires d'un fil de f de millimètre; sa résistance est 164 ohms. » J'ai construit quatre bobines inductrices qui pénétraient exactement à l'intérieur de l'une ou de l'autre des bobines induites, dont elles avaient la longueur ; elles sont recouvertes d'un fil de cuivre de i millimètre de diamètre; l'une en a une seule épaisseur, les autres deux, trois et quatre; elles ne présentent aucune pièce de fer à l'intérieur. Le courant inducteur était fourni par un élément Daniell, moyen modèle, rempli aux | avec des disssolutions bien pures de sulfate de zinc et de sulfate de cuivre; je modifiais les intensités de ce courant par un rhéocorde de Poggendorff. » Dans ces conditions, voici les résultats que j'ai obtenus : » 1° Une différence de tension s'accuse entre les deux extrémités du fil induit, au bout d'un temps que je crois pouvoir affirmer moindre que 4 millionièmes de seconde, après la rupture métallique du courant induc- teur. Le retard observé par M. Blaserna dans la production du courant d'induction, lorsque les deux bobines sont séparées, serait donc insensible quand la bobine induite recouvre immédiatement la bobine inductrice. » 2° Cette différence de potentiel va en croissant : elle est de sens tel que si les deux extrémités du fil induit étaient réunies par lui conducteur, elle donnerait lieu au cornant induit direct des théories ordinaires de l'in- duction ; il n'est pas douteux que ce serait elle qui produirait tout ou partie de l'étincelle dite d'induction au cas où les deux extrémités du fil induit ne seraient séparées que par une mince couche d'air, ou une colonne d'un gaz raréfié. » 3° Aucun phénomène d'étincelle ou de courant n'ayant pu se pro. duire, la différence de potentiel, après avoir atteint un certain maximum, diminue, retombe à zéro, puis change de signe, atteint un nouveau maximum en sens inverse, pour revenir à zéro, et se reproduire en sens inverse, etc.; en un mot, elle oscille de part et d'autre de zéro. 4° Comme on le verra dans les résultats relatifs aux intensités, les maxima successifs vont en diminuant; il est probable que le nombre des oscillations est théoriquement infini, ce qui revient à dire qu'on en obser- vera d'autant plus qu'on les produira plus intenses et qu'on emploiera des instruments de mesure plus sensibles. Je ne me suis donc pas attaché à ce ( '389 ) point. Dans mes premières expériences, le vingtième maximum était encore accusé par une déviation de i6o à l'échelle de l'électromètre. » 5° Les temps qui séparent deux zéros consécutifs sont rigoureusement égaux, à l'exception du premier, toujours plus long. » 6° Ces temjis différent avec les bobines induites employées; mais, pour une bobine donnée, ils sont indépendants du nond)re de spires qui composent la bobine inductrice et de l'intensité du courant inducteur, du moins dans les limites indiquées plus haut où j'ai opéré. » 7° La durée de la première période, en prenant pour unité de temps le millième de seconde que je désigne par c-, a toujours été comprise pour la bobine de i3 86o tours, entre o", io8 et o",! ii, soit environ o"^, i lo; elle a été pour la seconde bobine o", o35. )) 8" La durée commune aux périodes isochrones qui suivent la pre- mière a été comprise pour la bobine la plus longue entre o'',07G et o'',o']'j ; elle a été pour l'autre de o'.oaS à o', oaS. » 9° Si l'on met dans l'intérieur de la bobine inductrice des fils de fer doux, leur effet est d'allonger la première période seulement, les autres reprenant les valeurs précédentes. Ainsi, des morceaux de fil de fer de I millimètre de diamètre, étant introduits dans la bobine, successivement au nouîbre de to, 20, l\o, les durées correspondantes de la première période (bobine longue j, au lieu de o'', i 10, ont été o'',i/j4, o',i53, o', 171; et pour les périodes isochrones o',o-6 comme plus haut. » 10° La durée des oscillations isochrones paraît donc ne dépendre que de la bobine induite elle-même. Bien que n'ayant opéré que sur deux bo- bines, je me permettrai de faire remarquer la relation suivante : les durées des oscillations isochrones pour les deux bobines sont entre elles connue les quotients de la longueur des fils par leur diamètre. Ce quotient serait ainsi une espèce de résistance à un flux électrique parcourant les surfaces et dans laquelle le périmètre remplacerait la section. Les longueurs des fils des deux bobines précédentes sont en effet approximativement aSoo mètres ,, ?.5<)0 I200 o o I I et 1200 mètres, et I on a ^ : — -^ = 5,^; le rapport des temps est °'^'l = 3,3. Comme vérification, on a encore ^^i^^ ^if = 35. ,, 0,023 164 X 0,4 ( '390 ) CHIMIE ORGANIQUE- — Sur les chlorhpirines propjléniques cl la toi d'addition de Cacide hjpochloreux . Deuxième Note de M. L. Hexry, présentée par M. Wurfz, « Pour établir cette loi autant qu'il est possible de le faire, en ce qui concerne les composés non saturés bivalents, rappelons d'abord quelques faits bien constatés. » Les dérivés allyliques C'H^X répondent à la formule de structure CH-X CH II » En s'ajoutant à l'acide hypochloreux, les dérivés allyliques se trans- forment en dérivés chlorhydroxylés de la formule générale CH-X CHCl CH=(OH) dérivés glycériques alcooliques et primaires, c'est-à-dire que le groupement hydroxyle (OH) se fixe sur le chaînon =CH-; c'est ce que j'ai démontré par leur oxydation au moyen de l'acide azotique; ces dérivés glycériques se transforment en produits de substitution de l'acide propionique. Ainsi j'ai obtenu l'acide biciiloropropionique avec la dichlorhydrine (G» H' Cl + OH, Cl), et l'acide chlorobromopropionique avec la chlorobromhydrine résultant de l'addition de l'acide hypochloreux au bromure d'allyle (C'H'Br + OHCl) (i). » D'autre part, je viens de prouver que la chlorhydrine propylénique (C'H' + OH, Cl) se transforme par l'oxydation en acide monochloropro- pionique (2), et que par conséquent elle répond à la formule CW (OH) CHCl CH^ contrairement à l'opinion de M. Markow^nikoff. (1) Bulletin de l'Académie rlc Belgique, t. XXXVil, 2" série, avril et mai 1874. (2) Comptes rendus, n° du 28 mai 1876. ( i39. ) » En présence de cet ensemble de faits concordants, je me crois en droit de conclure que, lors de l'addition de l'acide ti/pochloreux OH, Cl à un com- posé non saturé renfermant le système — Cil = CH", l' liydroxyle se fixe sur le chaînon carboné le plus riche en hplrocjène, et te chlore sur le chaînon car- boné le moins riche en cet élément. » L'expérience autorise à établir celte proposition, mais elle ne permet pas strictement d'aller au delà : outre les composés non satures renfer- mant le système — CH = CH-, il en est d'autres rcnfernuinl les systèmes = C = CH* et — C = CH — . Nous ne connaissons pas assez de faits pour établir la manière dont l'acide hypochloreux se fixe sur ces deux derniers systèmes, et il n'est pas encore possible de formuler avec certitude la loi générale d'addition de l'acide hypochloreux aux composés non saturés, quel que soit le système de chaînons carbonés non saturés que ces com- posés renferment. C'est une lacune que je nie propose de combler. Toute- fois, il est à croire que l'acide hypochloreux se comporte d'une manière uniforme vis-à-vis de tous les composés non saturés. » A la loi d'addition de l'acide hypochloreux aux composés non sa- turés renfermant — CH = CH-, que j'ai formulée plus haut, ÎNI. Markow- nikoff oppose les produits d'addilion de l'acide chlorhydrique à l'oxyde de propylène et à l'épichlorhydrine, dans lesquels le chlore s'attache au carbone le plus hydrogéné. CH-^ ' O CH / + H Cl = CH' Oxyile Chloihyilrinc de propylène. du propyl(;lycol. » Je reconnais parfaitement l'exactitude de cette interprétation, mais elle ne peut être généralisée et appliquée à l'acide hypochloreux; l'addition de celui-ci à un composé non saturé constitue une réaction d'iui tout autre genre que la combinaison de HCl à un oxyde. » Des deux groupements qui constituent l'acide hypochloreux, le chlore qui se fixe par le chaînon le moins hydrogéné l'emporte, en tant qu'énenjie active, sur le radical OH qui se fixe sur le chaînon le plus hydrogéné. M. Markownikoff n'a pas admis cette manière de voir, dans laquelle je per- siste pour les raisons suivantes : u 1° Le chlore est plus négatif que l'oxygène; quant à l'hydrogène, il constitue un élément positif : c'est, suivant l'heureuse expression de G. R,, 1876, 1" Semestre. (T. LXXXM, N" 24.) • 79 [ '392 ) M. Dumas, un métal gazeux; par conséquent, l'oxygène lesté d'un atome d'Iiydrogéne, c'esl-à-dire le radical OU, doit èlre moins négatif que le chlore. » 2° L'expt'rieuce confirme cette induction théorique. T. liydroxyle OH, à l'état d'ean oxygénée HO-OH, expulse aisément l'iode des iodures alca- lins et alcalino-terreux, mais non le chlore des chlorures correspondants. » J'ajoute que le brome est également plus négatif que l'oxhydryle, les produits d'addition de l'acide hypobromeux aux composés allyliques ayant la même constitution que ceux de l'acide hypochloieux. » J'ajouterai encore la remarque suivante . » 1° Dans ce travail et dans le précédent, je n'ai eu en vue que l'addi- tion de l'acide liypochiiireux à des composés non saturés bivalents, sim- plement hydrocarbonés et n'ayant pas subi de suhstilution d.uis le chainon non saturé. En eifel, quand ils ont subi une sub.stitution et renferment des radicaux négatifs, ils se comportent d'une manière spéciale vis-à-vis de l'acide hypochloreux. Je n'ai pas non plus en vue l'addition de OH, Cl aux composés létravalenls, c'est-à-dire renfermant les systèmes — C^C, — C^CH ou HC^CH, systèmes bicarbonés tétravalenis, tels que l'acé- tylène et les composés qu'on peut y rattacher. » 2" M. Markownikoff m'a objecté que, dans le cas des additions di- rectes, le sens de la réaction varie suivant la température. C'est là un fait classique, que personne ne méconnaît et qui a été établi |)ar les beaux travaux de M. Reboul; mais je n'avais pas à faire entrer cette considéra- tion en ligne de compte dans le cas particulier de l'acide hypochloreux, puisque toutes les additions de ce réactif se font à froid. )) Enfin je n'hésite pas à reconnaître que M. Markownikoff le premier a formulé luie loi générale se rapportant aux produits d'addition des corps non satui es. Si je ne l'ai pas cité, c'est que je ne pouvais faire rhisIori(]ue de la question dans une Note de peu d'étendue, et qu'il me semblait su- perflu de rappeler îles faits qui doivent être connus de tous les chimistes. » Après avoir fait la part de mon savant contradicteiu-, qu'il me soit permis de revendiquer poui- moi-même l'établissement de la loi d'addition de l'acide hypochloreux. » chimie; OHG.\MQUli. — Analyse ('léinentnire du noir d'aniline éleclroly tique. Note de M. Fii. Goppelsiioeder, présentée par M. Wurtz. « Le noir analysé a été obtenu en faisant passer le courant galvanique à travers une solution aqueuse de chlorhydrate d'aniline pure. Le déj)ôt ( i393 ) formé à l'électrode positive a été purifié au moyen de trailemcnls successifs par l'eau, l'alcool, l'éthcr, la bouzine, et de nouveau par l'alcool. Le trai- tement par l'élhcr et la benzine n'était pas même nécessaire, car ces deux liquides ne montraient pas la moindre coloration. Après celle purifica- tion, la substance se présentait sous forme d'une pondre d'un noir velouté, qui a été bien séchée à iio degrés. La détermination du carbone et de riiydrogène a été faite au moyen tie l'oxyde de cuivre tt de l'oxygène. L'azote a été déterminé d'après la méthoile absolue de j\L Dumas. Les analyses élémentaires, faites avec la collaboration de MM. Sclimidt et Amsler, puis avec M. Barrelcl, ont conduit aux résultats suivants : Carbone Hydrogène Azote Chlore pour 100. pour loo. pour loo. pour loo. Analyse n° 1 » 5 , 263 » » » 2 » 5 , 263 » » . 3 » 5 , 408 . » ï 4 » 5,181 » » >> 6 71,421 4>9'2 » » » 6 71,421 5,439 » » •' 7 71,255 5,221 » » » 8 ' » 15,3376 • » 9 " • 15,3170 » » 10 » » » 8,800 1) 11 » » » 9,083 Moyenne 71,366 5, 241 i5,327 8,g4i » Cette moyenne conduit à la formule empirique C^^II^'N'Cl. » Le corps perd, par l'ébullition avec luie dissolution étendue dépo- tasse caustique, tout son chlore et se change en une substance noire d'ap- parence cristalline possédant un reflet métallique. Le noir velouté est le monochlorhydrate de la base tétramine C-'H"'N% à laquelle je crois pou- voir donner la formule rationnelle H N an* c'H* I I IIN NH I I C*H* CIP \ / N H '79" ( 1^94 ) et qui, comme d'autres polybases de la série aromatique, donne le plus facilemenl des sels monoacides. Le noir obtenu par l'électrolyse du chlor- hydrate d'aniline a doue la formule (C'*H="N* + HCl j ; celui que j'ai obtenu par l'clectrolyse du sulfate a par conséquent la formule (aC''H=''N' + II=SO''). n Quand on chauffe le noir clecirolytique, il se dégage des vapeurs d'aniline; en même temps il se sublime un colorant violet, comme je l'ai déjà dit dans une Note précédente. Si l'on traite le noir d'aniline, en tubes fermés et à une température d'au moins 190 degrés (jusqu'à i5o degrés il n'y a pas changement) avec l'aniline, la niéthyldiphénylaminc, la pseudo- toluidine, la méihylaniline et la nilrobenzine, ces substances attaquent le noir et se colorent : l'aniline en violet, la méihyldiphénylamine en brun, la pseudololuidine en violet brun, la méthylaniline en rouge brun, et la nitrobenzine en brun rouge. Par un traitement analogue, l'alcool se co- lore en violet; ce liquide violet donne les réactions suivantes : les acides chlorhydrique et sulfurique le décolorent; la coloration revient par satu- ration avec l'ammoniaque. L'eau de chlore et l'acide sulfureux le détrui- sent, la pot.isse caustique en petite quantité le colore en bleu, tandis qu'un excès du réactif le rend violet rouge; l'acide azotique lui donne une nuance brun violet, et l'acide acétique une nuance brune, qui redevient violette par saturation avec la potasse caustique. Dans des conditions sem- blables, l'iodure d'élhyle attaque aussi le noir; mais je tiens à com- pléter l'étude de ces différentes métamorphoses avant d'en parler da- vantage. » Ma Note sur les études éleclrochimiques était déjà rédigée au mois d'avril, pour pouvoir être lue, le 1 1 mai, dans la séance générale de la Société Industrielle de Mulhouse, à l'occasion du cinquantième anniver- saire de sa fondation; et ce n'est que le 10 mai au soir que j'ai reçu le n° 8 des Berichle dcr deidsclien chemisclien Gesellschajt, dans lequel M. Nietzki publie les résultats de ses analyses du noir d'aniline obtenu par la méthode ordinaire et lui donne la formule C"H"*JNMICl, » CHIMIE OIIGANIQUE. — Sur l' nnlhraflavone et un proditil accessoire de la fabricalion de t' alizarine arli/ieietle. Note de I\L A. Rosexstieiil. « Une Note récente de MM. Schunk et Rœmcr, publiée dans les Bulle- lins de la Sociëlé chimique de Berlin [Berichle, t. IX, p. G81, 22 mai 1876), sur l'anthrapurpurine et la flavopurpurine, dans laquelle les auteurs an- ( i395 ) noncent l'intention d'étendre leurs recherches à l'anthraflavone, nie déter- mine à résumer l'état actuel de mes expériences personnelles sur ce corps. » 1. J'ai montré en 1874 {Comptes rendus, LXXIX, p. 764), que l'an- thraflavone découverte par MM. Barth et Sennhofer, fondue avec la potasse caustique, donne naissance simultanément à deux matières colo- rantes dont l'une, soluble dans la benzine et l'eau d'alun, teint l'étoffe mor- dancéeen couleurs voisines de celles de l'alizarine, tandis que l'autre, iii- solubledansces deux véhicules, se rapproche de la purpurine; les couleurs obtenues par teinture sont comparables, comme vivacité et comme soli- dité, à celle de la garance. » 2. La première se produit en si petite quantité qu'il m'a été impos- sible, jusqu'à présent , d'en faire l'étude. » La deuxième, plus abondante, est un isomère de la purpurine, qui se rapproche par ses propriétés de l'isopurpurine ou anthrapurpurine de M. Perkins. » 3. En étudiant les conditions de sa production, j'ai reconnu que l'anthraflavone elle-même est un mélange de deux isomères de l'ali- zarine, qui se distinguent par leur manière de se comporter vis-à-vis des bases. » L'un forme un sel de soude Irès-soluble dans l'eau, se dissout dans l'eau de baryte qu'il colore en jaune orange foncé, s'unit à l'alumine en gelée pour former une laque orange, et produit dans sa fusion avec la po- tasse caustique, entre i35 et i5o degrés, l'isomère de la purpurine dont je viens de parler. L'autre forme un sel de soude peu soluble et facilement cristallisable; il est insoluble à froid dans l'eau de baryte, ne s'unit pas à l'alumine en gelée, et, fondu avec la potasse dans les mêmes conditions de température, il ne donne naissance à aucune matière colorante ; ce n'est qu'à une température plus élevée qu'il s'en forme un peu, avec destruction d'une notable portion de matière. Ce deuxième corps, que ses propriétés si caractéristiques m'ont permisde préparer dans un grand état de pureté, s'obtient sous forme de fuies aiguilles soyeuses, qui en masse présentent la couleiu- jaune du chromate de plomb, et rappellent l'aspect de l'acide chry- so]ihénique. » 4. Ce corps est identique avec un produit accessoire de la fabrication de l'alizarine artificielle, qui m'a été remis par INIM. Ulrich et H. von Perger [Bcrichtc, t. LX, ]). i3i), directeurs de la fabrique (l'alizarine de Prague (Przibram et C'*). Ces thiuiistes, après en avoir constaté les |Mopriétés et ( «396 ) les fonctions, l'onl appelé acide anthrax anthique et m'ont offert d'en achever l'élude. » 5. Les caractères des deux isomères contenus dans l'anthraflavone et ceux de l'acide anthraxanlhique concordent si bien avec ce que MM. Schunk et Rœmer décrivent sous le nom d'acide isoatitlirajlaviqiie et d'acide anllira- Jlaviqiie, qu'ils ont découverts dans les produits accessoires de la fabrica- tion de l'alizarine, que le doute sur leur identité n'est pas possible. » 6. Il en résulte cette conséquence importante, qu'en partant de l'anlhracène on obtient les mêmes dérivés qu'avec l'acide oxybenzoïque, c'est-à-dire des produits où les hydroxyles sont répartis entre les deux groupes C* H* qui forment l'anthracène ; constitution fort différente de celle de l'alizarine, où les hydroxyles sont dans un seul des deux groupes. » PHYSIOLOGIE. — De la membrane interne du gésier de poulet comme cloison osmotique. Note de M. G. Carlet, présentée par M. Milne Edwards. « En répétant l'expérience bien connue de Dutrochet, reprise par Matteucci, expérience qui a fait croire à l'osmose de l'alcool vers l'eau, à travers la membrane interne du gésier de poulet, je fus surpris de trouver un résultat contraire à celui qu'ont indiqué ces deux savants, c'est-à-dire que je vis l'eau se diriger vers l'alcool; je fus ainsi amené à étudier le phé- nomène de plus près, et à déterminer les conditions de sa production. » 1° J'ai déjà insisté, dans une Note précédente, sur l'absolue nécessité qu'il y a, quand on veut faire des expériences précises sur l'osmose, de se mettre dans des conditions telles que la pression sur les deux faces de la membrane soit la même au début de l'expérience. Or si, dans un osmo- mètre fermé par une membrane du gésier, on dispose les colonnes d'alcool et d'eau, de façon que les hauteurs de ces colonnes soient en raison inverse de leurs densités, afin d'obtenir l'égalité de pression sur les deux faces de la membrane interposée, on observe toujours, dès le début et pendant tout le temps de l'expérience, l'osmose de l'eau vers l'alcool. » J'ai fait plus de cinquante expériences avec huit membranes différentes, en mettant l'alcool ou l'eau à l'intérieur de l'osmomètre. J'ai toujours observé l'ascension de la colonne dans le premier cas, et sa descente dans le second, en me plaçant dans les conditions d'égalité de pression sur les deux faces de la membrane. J'ai opéré, soit sur des membranes tendues, soit sur des niendjranes retirées avec précaution du gésier et conservant leur forme de sacs. J'ai mis la face interne de la membrane, tantôt en de- ( '397 ) dans, tantôt en dehors de l'osmomètre. J'ai même employé des membranes qui avaient macéré pendant plus de vingt-quatre heures dans l'alcool, afin (le faciliter le passage de ce liquide. Dans ces diverses circonstances, la rapidité de l'osmose a seule varié; mais le courant dominant a toujours été dirigé de l'eau vers l'alcool ; et cependant, ainsi que cela devait être à cause des densités, le ni veau de l'alcool était toujours plus élevé que celui de l'eau, au commencement de l'expérience. » 2° Si l'on donne à la colonne d'alcool une hauteur supérieure de quel- ques centimètres à celle qu'elle doit avoir pour qu'il y ait égalité de pres- sion sur les deux faces de la membrane, on voit alors que cette colonne ne tarde pas à s'abaisser lentement. Si l'on se borne à l'observation de ce phé- nomène, on peut croire à l'osmose de l'alcool vers l'eau, et c'est très- probablement ce qui est arrivé à Dutrochet et à Alatteucci. Mais, en laissant l'expérience se continuer, j'ai vu que la colonne qui s'était abaissée s'élève bientôt, puis dépasse sou premier niveau, et enfin continue à monter. L'explication de ce dernier fait est facile. En effet, au début de l'expé- rience, la colonne d'alcool exerçait à la face supérieure de la mendjrane une pression qui a déterminé le passage d'une certaine quantité de ce liquide; mais bientôt le phénomène osmotique a contre-balancé l'effet pro- duit par la pression de l'alcool, et alors la colonne a connnencé à s'élever. La charge d'une colonne de quelques centimètres d'alcool, qui est négli- gaable vis-à-vis de la plupart dos membranes, ne l'est donc pas vis-à-vis de la membrane interne du gésier de poulet. » 3° Les faits qui précèdent et ceux qui suivent confirment le principe posé par M. Milne Edwards, à savoir que, « tontes choses étant égales d'ail- » leurs, celui des deux bqnides miscibles réagissants qui est attiré a\ec le M plus de force par la cloison perméable est versé dans l'autre et en aug- » menie la masse (i). » Effectivement, que l'on prenne des morceaux de membrane de gésier et qu'on les pèse d'abord secs, puis imbibés d'alcool, et enfin d'eau : si la membrane s'est laissée imbiber de la même manière par les deux liquides, il est clair que les augmentations de poids seront respec- tivement proportionnelles aux densités de ces liquitles. Or le rapport des augmentations de poids provenant de l'eau et de l'alcool introilnits dans la membrane se trouve toujours supérieur au rapport des densités de l'eau et de l'alcool. La membrane du gésier se laisse donc mieux imbiber par (i) Leçons sur /a Physiologie et l'Anatomic comparées, t. V, p. i 32 (iSSg). ( i398 ) l'eau que par l'alcool, et, comme l'osmose s'y fait du premier liquide vers le second, le principe précédent se trouve pleinement confirmé. » 4° Enfin j';û voulu voir si les membranes voisines jouissaient des mêmes propriétés. Pour cela, j'ai construit dos osmomètres avec les mem- branes du jabot et du ventricule succenturié. IjC sens du phénomène a toujours été le même. » En résumé, et contrairement à ce qu'on a dit jusqu'alors, la membrane interne du gésier de poulet ne constitue pas une exception parmi les mem- branes animales. Interposée entre l'eau et l'alcool, dans les conditions nor- males de l'osmose, elle est toujours traversée par un courant dominant allant de l'eau vers l'alcool. » M. EcG. Robert adresse une Note, dans laquelle il signale l'influence de la longue sécheresse des premiers mois de iS^S sur les mousses et les lichens répandus dans les bois monlueux et les pentes des collines. (Extrait.) a Dans les bois les plus exposés à la sécheresse ou non humides, les mousses, suivant les espèces, se présentent généralement en grandes taches roussàlres, blanc jaunâtre ou noirâtres, signes certains d'un anéantisse- ment comijjot. » 11 va sans dire que cette destruction des cryptogames s'est faite au profit des plantes phanérogames, notamment des graminées, labiées et lé- gumineuses, qui ont pris un plus grand développement. » M. Sacc adresse une Lettre relative au procédé de panification par le houblon. Il insiste sur la nécessité de maintenir la pâte au chaud pendant la nuit qui précède l'enfournement. La séance est levée à 5 heures et demie. J. B. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. a-A-A^* SKANCB DU LUNDI li) JUIN 1876. PRÉSIDENCE DE M. LE VICE-AMIRAL PARIS. mi:moiives et CO-^IMUNICATIONS des membres et des correspondants de l'académie. GÉOMÉTRIK. — Théorèmes relatifs à des courbes d'ordre el de classe (jutlconques, dans lesquels on considère des couples de segnwnts rectiliijnes ayant un pro- duit constant; par M. Ciiasi.es. (( Dans des Communications précédentes, j'ai traité diverses questions relatives à des systèmes de deux segments é(jaux (i), puis à des systèmes de deux segments a/ant un rapport constant (2); je me propose dans ce moment d'étendre ces applications du principe de correspondance à des couples de segments dont \e produit est lonstant. » I. Le lieu d'un point x doit l'on mène à deux courbes V", U"' deux tan- (jenles \0, \0' ayant un jiro/luit constant est une courbe de l'ordre 2 (mn' + m'n 4- ann'). .r, u[7.ni' + in') n II, ' li' [2 m + 2n) X 2 [mn' -h m'n ■+- ?.nn'). (1) Coiii/Jlcs rendus, séances ilfs f) el i3 août, 18 octobre et 2 iiovenilire lîS'jS. (3) Complci- rvndu.i, svaacc Au iboclol)ic 1875. 0. R., I8-,G, 1" Scmcsire. (.1. I.XXXll, «■■ 2iJ.) ' Î^O ( i4oo ) » La courbe a, à l'infini : i" deux points multiples d'ordre inii aii\ deux points circu- laires; 2" m points multiples d'ordre in' aux m points de U"; et 3" /«' points multiples d'ordre in aux m' points deU"'. » Corollaire. — Lorsque TJ"' est un point, m' = o, ?i' = i, la courbe est d'ordre 2m ■+- 4"- » Et lorsque U" est aussi un point, m = o, « = i , la courbe est du qua- trième ordre : elle a deux points doubles aux deux points circulaires de l'infini ; c'est Vovale de Cassini. » II. Si l'on jirend sur la tangente de cliaqiie point Û d'une courbe U" deux segments 0 x faisant chacun avec une tangente 00', menée du point 0 à une courbe U"', un produit constant (5x.59' = p.), le lieu des points x est une courbe de l'ordre 2 (mm' -1- nin' 4- ini'). jc, fin' 2 u -> 2 ( mm' -i-imn' -{- nn'). u, [2 m' + [\n')m X C'est-à-dire : D'un point x de L on mène n tangentes x9, et de chaque point de contact 6 on mène n' tangentes GO' ; puis de chaque point 0 on décrit un cercle de cliaiiue rayon égal à —jt qui coupe L en deux points //, ce qui fait inn' points u. Un point u étant pris sur L, le lieu d'un point 9 d'où l'on peut mener à U"' une tangente 00' égale à — est 9 it (d'après le théorème précédent) une courbe d'ordre (2/// + ^rt'), qui a [im' +4"') '" points 6 sur U"'; les tangentes en ces points coupent L en [1 m' -\- ^n'] m points x. 11 y a donc 2 {mm' -+- 'j.mn' -V- nn'] coïncidences de x et u. a II y a 2mn' solutions étrangères dues aux points jc situés sur les tan- gentes des points 0 de U" qui se trouvent sur les tangentes de U'" issues des deux points circulaires de l'infini. Il reste 2 [mm' -+- mn' + nn') solutions. Donc, etc. La courbe a, à l'infini : 1° deux ])oints multiples d'ordre lut' aux deux jioints circulaires; 2" m points multiples d'ordre in' aux m points de U„,; 3° mm' points iloubles sur les lan- gentes de LI"' aux mm' points d'intersection de U„, et U"', Corolldiie. — Lorsque la courbe U"' se réduit à un point, m' ^ o et «'= I, la combe est d'ordre 2m 4- 2n. » III. Le lieu d'un point x d oit l'on mène à deux ionrhcs U", U"' deux tangentes \Q, \0' telles, que te produit de la seconde \0' pat une timgente 66" menée du point de contncl de la première à une troisième courbe U"" soit con- stant, est une courbe de l'ordre 2[mn'(in" -t- n") ■+- un" (m' -+- n')]. JC, nn" {2m' -{- 2it') u • I „ „\ Donc, etc. //, n [21/1 -h "in )m JC ( i4oi ) » La courbe a, à l'infini : l° deux points multiples d'ordre n nn" aux deux points cir- culaires; 2" in" m points iiuiltiples d'ordre n' sur les tangentes des ?,«"//; points 0 de U" qui se trouvent sur les p.//" tangentes de U"" issues des deux points circulaires; 3° mm" points multiples d'ordre in' sur les tangentes de TJ" en ses mm" points d'intersection avec U""; 4" m' points multiples d'ordre a««" aux m' points de U"'. » IV. De cliacjiie point a d'une courbe t),„ on mène à une courie U"' une tangente a 5, et du point de contact 0 on mène à une courbe U"" une tangente 60' sur laquelle on prend les deux segments ax satisfaisant à la relation a 5 . ax = p. : le lieu de ces points est une courbe de l'ordre 4 mn" (m' + n'). f4mn"{m'-hrt'). X, n"ni'm2 u M, ( 2 m' + 4 n' ) m n'" [II] x » La courbe a, à l'infini : i" deux points multiples d'ordre n" m' m aux deux points cir- culaires; 1" mm' n" points doubles sur les tangentes de U"" menées des mm' points d'inter- section de U„ et U"'; 3° ^mn'n" points sur les tangentes de U"" menées des points de con- tact 8 des tangentes de U"' issues des deux points circulaires. V. On mène de chaque point a d'une courbe U^ une tangente ^6 dune courbe U"', puis, du point de contact 0 on mène les tangentes 66' d'une courbe U"" et l'on prend sur la tangente a6 des segments ax a/ant avec ctiacunc de ces tan- gentes 00' la relation ax.i55' = p. : le lieu des points x est une courbe de l'ordre 2 m ( m' m" -+- m' n" + n' n") . X, n' mn" 2 n u, 2 ( ni' m" ■+- m' n" -+-n'n")m x •?.m[m'in" + m'n" -f- 2 «'«"). C'est-à-dire : D'un point x de L on mène n' tangentes .rO, et de chaque point de contact n" tangentes 69' ; puis des m points i7 de U„, sur chaque tangente xO, on décrit des cercles de rayon égal à pj^j qui coupent L chacun en deux [)oints u ; ce qui fait inin" points u pour chaque tangente xO; et 2«'ot«" pour Us n' tangentes «9. Un point «étant pris sur L, le lieu d'un point a, d'où l'on mène les tangentes «9, 99' et tel que l'on ait nu.W =: (x est une courbe de l'ordre 2 [m' m" -+- m' n" -k- n' n") [th. III], qui a donc 2 [m' m" -+- m' «" + n' n") m points 'rt sur U„, : les droites oO coupent L en ce nombre de points .r. Donc lm im' m" ■+■ m' n" ■+■ in' n") coïncidences de .r et u. » Il y a luin'ii' solutions étrangères dues aux points .r de L qui se trouvent sur les tangentes de U"' dont les points de contact 6 sont sur les tangentes de U"" issues des deu?i points circulaires à l'infini. Il reste 3/n(/n'm" -f- m'/t"-+- «'/i"). Donc, etc. ■> La courbe a, à l'infini : T'doux |)oints multiples d'ordre mn' n" aux deux points cir- culaires; 2" in" m' points multiples d'ordre m sur les tangentes de LJ"'aux int' points 0 de celte courbe situes sur les tangentes de L"' issues des deux jioints circulaires; 3° m' m" i8o.. ( l402 ) points miiltiiiles d'orilrc -ini sur les tangentes de U"' en ses m' m" points d'intersection avec U"". » VI. Le lieu d'un poiiil x d'oii l'on mène à deux courbes U", U"" deux tangentes x5, x5', dont ht seconde rencontre une courbe U,„ en un point a pour lecpiel le produit du segment xa par la première tangente x6 soit constant (xa.x(/ = (j.), est une courbe de l'ordre 2mn"(iii'+ 3n'). X, n'[\n"ni n u , Jl" /M ( 2 m' + 2 11' ) .X 2 m n m '^n'). » La courbe a, à l'infini : i" deux points multiples d'ordre ■?.mn' n" aux deux points cir- culaires; 2° /// points mulli|>les d'ordre -xn' n" aux m points de U,„; 3° m' points multiples d'ordre i.mn" aux /// points de U"'. » VII. De cltacpie point a d'une courbe U,„ on mène deux tangentes a 5, aô' à deux courbes U"', U"", et du point de contait de la seconde on abaisse sur la première deux obliques 6'x telles, gue l'on ait O'x.O' a = p. : le lieu des points x est une courbe de l'ordre amn'fni" 4- ii")- .r, 2[m"-h- ?i")mn'[U] u ?imn"i X 2 mil' [m" + 2//"). » Il y a 2Ji'nin" soliilioiis étrangèi-es dues aux poinis x situés sur les tangcnlos do U"" issues des deux points circulaires, parce qu'alors, le segment aO' ayant telle valeur que l'on veut, le point u peut coïncider avec x; ce qui fait une solution élrangère. Il reste imii'[ni" -\- 71"). Donc, etc. » La courbe a, à l'infini : i" Deux points multiples d'ordre n' mn" aux deux points cir- culaires; 2° mm" II' poinis doubles sur les mm" n' tangentes de U"' menées des mm" points d'intersection de U„ et U"". » VIII. De chaque point 0 d'une courbe U"' on mène à une courbe U"" une tangente sur la(pielle une courbe U,„ fait des segments iiO, et ton prend sur la tangente du point 0 des segments Ox faisant ai'ec chaque segment 6a un produit constant [Ox. (Ja = p.) : le lieu des jjoinls x est une courbe de l'ordre 2niu"(2in' 4- n'). X, n'n"in2 n u, Gmn"in' [VI] x » Il y a 2ti' nun' solutions étrangères dues aux points 0 de U"' qui se trouvent sur les tangentes de U"" issues des deux points circulaires de l'infini. Il reste "inui" [2m' + n'). • La courbe a, à l'infini : 1° deux ])oints njulliplcs d'ordre n' n" m aux deux points cir- 2W«"(3?«'-|- 11'). ( «4o3 ) culaires; 2° mm' points multiples d'ordre 2«" sur les tangentes de U"' en ses mm' points d'intersection avec U„ ; 3° ■?.n"m' points nuiltipics d'ordre m sur les tangentes de U"' en ses in" m' points 0 situés sur les tangentes de U"" issues des deux points circulaires. M Auli'emenl, [)oiii'U,„ iiiiiciirsale, n nï 2ni a 1 { m' -4- n' ) n m a 2inn"{2m' + n'). » IX. Le lien d'un point x d'oit l'on mène à deux courbes U"',U"" deux tan- gentes xO, xd' telles, que le produit de la deuxième xO' par un segment aô fait sur la première par une courbe U„ soit constant, {x6'.a0 = p.), est une courbe de l'ordre 2 m ( m' n" -+- in"n'+ 2 11' 11"). jr, n [2m' + 2/i') ni n. n m \ 1 m 2n n •2 m [m' H X m n -in' 71"). » La courbe a, ù l'infini : 1° deux points multiples d'ordre zmn'n" aux deux points circulaires; a" mm' points multiples d'ordre ?.«" sur les tangentes de U"' en ccsmr/i' points d'intersection avec U^; 3" m" points multiples d'ordre zn' m aux m" points 0' de U"". » X. De chaque point 6 d'une courbe U"', on mène les tangentes W d'une courbe U"", sur lesquelles une courbe U,„Jait des segments a 5', et l'on prend sur la tangente du point 6 de U"', les segments Ox faisant chacun avec chaque seg- ment a 5' un rapport constant (5x . ô'a = p.) ; te lieu des ])oints x est une courbe de l'ordre 2 m (m' m" + m'n" -t- n'n"). „ ,M ,rTVT 2 m [m' m" + 2m n' -h n'n"). u, 2m {m + 2 71 ) m' [IX] X C'est-à-dire : De chaque point .r de L on mène n' tangentes jO, puis, de chaque point 0, n" tangentes 00' qui rencontrent U^ chacune en m points «; puis on décrit de chaque point 0, un cercle de rayon ^j(|ui coupe L en deux points u, ce qui fait nn' n" m points u. Un point a étant jjris sur L, le lieu d'un |M)int 0, d'où l'on ])eut mener une tangente 00' satisfaisant à la relation ÛK.nO' = u,esl (d'apièsie théorème 1\ 1 une courbe d'ordre 2w [m" -h in" , qui a donc im \m" -f- m" ] m' points 0 sur la courbe U"' : les tangentes en ces points coupent L en im [m" ■+- m") m' points x. » Il y a 27i" iniii' soltitioiis étfangèrcs causées par les tangentes 55' qui passent par les deux points circulaires de l'infini; car alors le segment aô' a telle valeur que l'on veut, et le cercle décrit thi rayon ~ peut passer par le point x, de sorte que 11 coïncide avec x, ce qui fait une solution étrangère. Et ainsi 27i"in7n'. U reste 2/n(/n'm" -1- th' n" -+- //«"), Donc, etc. • La courbe a, à l'infini : 1° deux points multiples d'ordre n' n" m aux deux points cir- culaires; 2" m' points multiples d'ordre n"mi aux m' points de L''''; 3" mm" m' points ( i4o4 ) doubles sur les tangentes des points de U"' situées sur les tangentes de U"" en ses mm" points d'intersection avec U,„. • » XI. Le lieu d'un point x d'oii l'on mène à deux courbes U"', U"" deux tan- gentes x5,xÔ', dont ta seconde renconlie une courbe U,„ en un point a d'oii /'o/i mène à une courbe U"" une tangente a 5", qui satisfasse à la condition, que le produit de cette tangente et de la première xQ soit constant (xô.aG = /J-)i est une courbe de l'ordre atiin" (lu'ni'" + m"n' -+- 211'n'"). :r, ?i' [2m'" -h 2n")mn" u n mn 2 m + 2 /< ^ inm" {ni'ji" + m ?i' -+- ii'n"). » La courbe a, à l'infini : 1° Deux points multiples d'ordre n' n" mn'" , aux deux points circulaires; 1° in" mn'" points multiples d'ordre n' sur les tangentes de U"' menées des 7.n'"m points a où U„ est coupée par les tangentes deU"'" issues des deux points circulaires; 3^ mm' points multiples d'ordre in" n'" sur les mm' tangentes de U"' en ses mm' points d'intersection avec U„,; 4" mm'" n' points multiples d'ordre in' sur les mm'" tangentes deU"" menées dos mm" points d'intersection de U„ et U""'. » XII. De chaque point a d'une courbe U,„ on mène à deux courbes U"", U"'" deux tangentes a 9', aO", dont la première rencontre une courbe D"' en m' j)oints 0, et l'on prend sur la tcm^enle de chacun de ces points 0 deux seg- ments 0\ faisant avec la tangente aô" un produit coiïstant [Ox.aô" = p.) : le lieu des points x est une courbe de l'ordre 2inn"(m'm"'+ 2m'ii"'+n'n"'). 2 /// n" ( m' m" -+- 2 ;//' n'" ■+- n' n"). .r, n n mn 2 u u, zmn" [ni" -Jr in"')m' [W] x » La courbe a, à l'inlini : i" deux points d'ordre n' n" mn'" aux deux points circulaires; 2° -yn'" m n" m' points doubles sur les tangentes des points où U"' est coupée parles tangentes de U"" menées des points do U„, situés sur les tangentes de LT"'" issues des deux points cir- culaires; 3° mm'" n" m' points doubles sur les tangentes de U"' aux points 0, où cette courbe est coupée par les tangentes menées des mm" points d'intersection de U™ et U"'" à U"". 5) Plusieurs des théorèmes précédents donnent lien, comme consé- quences, A des théorèmes concernant des courbes enveloppes : mais ceux-ci se peuvent aussi démontrer directement, et avec la nicme facilité. » XIII. Si de chaque point a d'une courbe U,„ on ntè)w les tangentes aO d' une courbe \]"^ , et des droites 5 a, « des points n, d'une courbe U„^, telles, que l'on ail a 5 . aa, = p., ces droites 0 a enveloppent une courbe de la classe 4mm, (m' + n'). [IVj IX, ni ni, 27/i lll lU, ni[ini + '\fi) [\] LK ^ ' ( i4o5 ) » XIV. Si de cliaque point a, d'une courbe U m, on mène les tanfjentes a,0 d'une courbe U"', el une droite a, a à un point a d'une courbe U„„ telle que l'on a// a, 9. a, a = p. : cette droite a, a enveloppe une courbe de la classe 2inm, (m' -h 3n'). TTT , ' , / '^ TY 2/;n7/, /?i'+3«' . VI] lU /7i(2m+4«) IX / L j » XV. De cliaque point a d'une courbe U„, on mène à une courbe U"' une tan- gente a 0' et du point de contact 0' on mène à une courbe U,„, les droites 6' a, ayant avec a5' la relation aO'.O'a, = fj. : les droites aa, cnuetnppenl une courbe de la classe % mm, (m' + n' ). IX, mn'2mf lU , , ,\ IL, m,2{m + n)ni IX ^ ' » Il y a2mm,n' solutions étrangères dues aux droites IX qui passent par les j)oints de U„, situés sur les tangentes de U"' issues des deux points circulaires. Il reste 2min, [m' -+- «'). Donc, etc. [VII]. » PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. — Critique expérimentale sur la glycémie (suite); par M. Cl. Iîeunakd. B. — Des conditions puysiologiques a remplir pour constater la présence dd sdcre DANS le sang. « Le sucre se présente dans le sang pendant la vie comme un principe à la fois permanent et fugace ; il se détruit constamment et reste néanmoins toujours présent, grâce à sa régénération incessante dans l'organisme vivant. Après la mort, ou une fois extrait du corps, le sucre dans le sang ne se régénère plus, mais il continue à se détruire. Si l'expérimentateur ignore ces deux ordres de faits, il s'exposera aux erreurs les plus graves et fera des analyses sans valeur. » Il importe de savoir avant tout que le liquide sanguin n'est pas un liquide fixe et toujours identique à lui-même. C'est au contraire un lif[uide extrémeuu'nt mobile et altérable dans sa constitution. Ces consi- dérations pourraient d'ailleurs s'appliquer, à des degrés divers, à tous les liquides de l'organisme dont le caractère essentiel est précisément leur alté- rabilité ; c'est même en vertu de cette propriété qu'ils servent aux manifes- tations vitales qui ne sont au fond que l'expression d'un mouvement, d'une mutation perpétuels. ( i4o6 ) » Pour obtenir des résultats rigoureux et pour donner une base solide à notre critique expérimentale, il est donc nécessaire que nous connaissions toutes les circonstances qui, soit au dedans, soit au dehors de l'organisme, peuvent modifier ou faire varier la quantité du sucre contenu dans le sang. » I. Eli dehors du corps, après son extraction des vaisseaux, le sucre se détruit rapidement dans le sang. — La première condition physiologique à remplir pour faire la recherche du sucre dans le sang est de prendre le sang tout chaud, en quelque sorte vivant, au moment où il sort des vaisseaux. Si l'on attend pour en faire l'analyse, la quantité de sucre qu'il contient ira en diminuant phis ou moins rapidement selon la température et pourra même disparaître complètement. » Nous établirons ce premier fait à l'aide d'une expérience directe et simple dont nous avons maintes fois reproduit les résultats. » Expérience. — On retira à un chien laS grammes de sang qu'on par- tagea dans cinq capsules en cinq parties égales de 25 grammes pour être analysées successivement au point de vue du sucre. On abandonna le sang à la température du laboratoire pendant une journée chaude d'été. Voici les résultats fournis par les cinq analyses successives Sucre. 1° Analyse faite immcdiatenient i, 07 p. looo. ?" » après 10 minutes 1,01 3" » après 3o tninulcs 0,88 4° » après 5 heures "> 44 5" » après 3.4 heures o, 00 » Ainsi il suffit de quelques heures pour que, à la température ambiante, le sucre disparaisse dans un sang qui en renferme les proportions ordi- naires (de I gramme à i^'", 5op. 1000). » D'où il résulte que l'expérimentateur qui aurait remis au lendemain le dosage du sucre n'en aurait pas reconnu la présence et que ceux qui am-aicnl attendu des temps variables auraient obtenu des nombres très- différents les uns des autres, X De ce qui précède il découle ce précepte général qu'il faut agir immédiatement sur le sang pour empêcher, pour arrêter la destruction du sucre qui s'y fait très-rai)idenionl; autrement on trouverait des quantités de sucre qui ne représentent pas ce qui existe pendant la vie. » Mais il y a des cas, des circonstances de lieux qui rendent cette instan- tanéité dans les opérations pliysiologiques presque impossible, surtout ( i4o7 ) quand ou veut étendre ces recherches à la chniqiie afin de connaître la teneur du sucre du sang dans les divers étals morbides. Nous avons cherché à arrêter ou à empêcher momentanément la destruction du sucre dans le sang afin de pouvoir faire son analyse à loisir. Les substances que nous avons essayées dans ce but sont nombreuses; nous citerons seulement les acides phénique, sulfurique, chlorhydrique, acétique : c'est à ce dernier que nous avons donné la préférence. Nous ajoutons immédiatement au sang, ou mieux nous versons dans le vase où il doit être recueilli une petite quantité (environ -~) d'acide acétique cristallisable, de manière à donner au mélange une réaction très-franchement acide. Après cela, on peut attendre sans crainte le temps suffisant pour se transporter au laboratoire et fiiire l'analyse du sang. Voici une expérience qui fixera nos idées à cet égard. » Expérience. — Sur un chien on a recueilli 200 grammes de sang dans un vase au fond duquel on avait versé environ 2 grammes d'acide acétique cristallisable. On agita bien le sang à mesure qu'il s'écoulait, afin de mé- langer uniformément l'acide. On fit quatre analyses successives, qui don- nèrent les résultats suivants : Sucre . I" Analyse faite immédiatement, le 7 mai 1,27 p. 1000. a" » le lendemain, le 8 mai 1,20 3° » II jours ajJi'ùs, 19 mai 0,20 ^o » i3 jours après, 21 mai 0,00 )) Ainsi, dans ce cas, au lieu de se détruire en moins de vingt-quatre heures, le sucre n'a disparu qu'après treize jours; de sorte que, quelques heures après l'extraction du sang, ou même le lendemain, on aiu-ait pu faire une analyse du sucre dans des conditions à peu près normales. » II. yJu dedans des vaisseaux, apns lu mort, le siuic r/isparatt rapidement du sang. — Le sucre, avons-nous dit, ne se régénère plus dans le sang après la mort, mais il continue à s'y détruire : c'est pourquoi on n'en trouve plus dans les vaisseaux ni dans le cœiu- au bout d'un certain temps; mais, si l'on concluait de celte expérience négative, faite après la mori, à l'absence du sucre dans le sang pendant la vie, on ferait une conclusion absolument fausse. En effet, nos expériences nous permettent d'établir celte proposi- tion que jamais le sucre ne fait di'faut dans te sang chez l'homme ou chez un animal vivant, soit à l'état normal, soit à l'état pathologicpie ; seulement, après la mort, la disparition de la matière sucrée a lieu graduellement et dans un temps d'autant plus coin-t, toutes choses égales d'adleurs, que la quan- 0, K.,1870 I" Scm-Jlre. (T. LXXXII, Noîj.) ' i^ ' ( lAoS ) tité desucre renfermée dans le sang est moins considérable. Dans les con- ditions ordinaires, lorsque la mort est brusque et que le sang renferme pendant la vie de i gramme à i^'', 5o de sucre pour looo, il faut, en général, dix à douze heures à une température ambiante moyenne pour qu'on n'en retrouve plus dans le sang (i): mnis, dans le cas où la mort est survenue à la suite d'une maladie, qui a amené une extinction graduelle de la fonc- tion glycogénique, la proportion du sucre peut descendre si bas qu'il suffit quelquefois de quinze minutes après la mort, ou même moins, pour que tout le sucre ait disparu du sang. C'est alors qu'un observateur non pré- venu pourrait être trompé, comme je l'ai d'abord été moi-même, et croire que le sucre faisait réellement défaut dans le sang pendant la vie. Je me suis assuré, dans ces circonstances, que si, dans les derniers instants de l'agonie ou immédiatement après que la respiration et la circulation viennent da cesser, on prend le sang et qu'on le coagule instantanément par le sulfate de soude, on y constate toujours les caractères de la matière sucrée, qui bientôt se seraient évanouis, si l'on eût attendu. Cela nous montre en passant combien sont défectueuses et illusoires les autopsies faites vingt- quatre heures après la mort quand il s'agit de recherches de cette nature. » Nous reviendrons plus tard sur tous ces faits, et nous verrons que ce que nous disons ici de la destruction du sucre du sang doit s'étendre à la disparition du sucre du foie. Pour le moment, nous avons voulu seule- ment signaler à l'attention des physiologistes l'extrême destructibilité de la matière sucrée dans le sang après la mort, afin qu'ils soient bien aver- tis de la grande délicatesse de toutes les conditions physiologiques dont il faut tenir compte quand on se livre à la recherche du sucre dans les liquides ouïes organes des animaux morts. Ce n'est pas tout, caries con- ditions physiologiques deviennent encore plus fugaces et plus difficiles à saisir quand il s'agit d'opérer sur l'organisme vivant. » 111. Cliez l'animal vivant, In richesse sucrée du sang oscille constamment. — Nous avons vu précédemment la matière sucrée du sang, tarie dans sa source après la mort, aller régulièrement en s'amoindrissant et en dispa- raissant (2). Il en est tout autrement pendant la vie; la fonction glycogé- (1) 11 est à rcmar(|iier cependant qiiciosiirrc ne disparaît pas avec la nu-me rapidité dans tontes les veines. Dans les veines stis-liépatiqiies par exemple, le sucre qui est plus abon- dant dis|)araît plus tardivement et amène souvent par fermentation lactique une réaction acide, qui alors s'oppnse |)lu'> ou moins à la destruction du sucre restant. (2) Dans le sang des veines sus-hépatiques, on peut voir augmenter parfois le sucre après la mort aux dépens du ^lycojjène (jui s'y trouve. ( i4o9 ) nique du foie qui déverse le sucre dans le sang, recevant tous les conlre- coui)S des modifications nerveuses ou circulatoires, peut amener à chaque instant, à chaque minute, une variation dans la richesse sucrée du sang. Dans l'état normal, ces variations ou oscillations sont renfermées dans les limites de i à 3 pour looo de sucre dans le sang. Au-dessous de I pour looo, l'aclivité nutritive n'est pas dans toute sa plénitude fonction- nelle; au-dessus de 3 pour looo, la limite de la capacité sanguine est dépas- sée ; la matière sucrée déhorde dans l'appareil rénal, et l'animal devient diahétique. » Nous ne voulons pas examiner ici toutes les conditions physiologiques qui peuvent faire changer la teneur du sucre du sang dans les diverses parties du système circulatoire, artériel ou veineux : ce sera l'objet d'études détaillées que nous exposerons prochainement; mais nous devons dès à présent être prévenus de cette mutabilité incessante du sucre dans le sang, afin d'éviter les causes d'erreur qui en seraient la conséquence. En effet, toutesonstraction d'une certainequantité de sang, toute influence nerveuse, anesthésique ou autre deviennent une cause de perturbation instantanée, durable ou passagère dans la fonction glycogénésique. Si l'on fait par exemple deux prises de sang dans le même vaisseau, mais à quelques minutes, à quelques secondes de distance, on obtient des sangs réellement différents et non comparables pour la matière sucrée, qui peut avoir été accrue ou diminuée selon le degré de retentissement physiologique qui aura été exercé sur la fonction glycogénésique. C'est pourquoi nous don- nons ce précepte expérimental rigoureux de faire l'extraction de deux sangs dont on veut comparer la richesse en sucre d'une manière absolument simultanée; autrement, s'il s'est écoulé un temps quelconque entre les deux prises de sang, les résultats se trouveront entachés d'erreur. » Nous croyons avoir fait suffisamment comprendre, par tout ce qui pré- cède, la part d'importance relativement très-grande qu'il faut attribuer aux conditions physiologiciues d'expérimentation dans les recherches du sucre dans le sang. Ces conditions sont relatives : » i" A roscillation permanente île la fonction glycogénique pendant la vie; » 2" A la desiructibilité incessante de la matière sucrée dans le sang après la mort. » Tonte la critique expérinientide de la glycémie repose siu- la connais- sance de ces deux ordres d'inlluuiices qui nous remlent compte de tous les faits en apparence contradictoires qui se présentent à nos yeux. i8i.. ( i4>o ) » Nous l'avons déjà dit, il n'y a pas de fails contradictoires, pas plus dans la nature vivante que dans la nature inerte : il n'y a que des fails bruts ou indéterminés, et des faits scientifiquement interprétés, mis à leur place et déterminés dans leurs conditions d'existence. » Les fails bruts nous montrent que le sucre, tantôt se rencontre, tantôt ne se rencontre pas dans le sang; mais le déterminisme scientifique ne nous permet pas d'admettre cette proposition contradictoire; car le sucre existe toujours dans le sang, quand les conditions physiologiques que nous avons indiquées sont observées; le sucre manque constamment quand ces mêmes conditions physiologiques expérimentales ont été négligées. » Ainsi nous sommes conduits rigoureusement à cette conclusion que la glycémie est un phénomène constant de l'organisme vivant, et qu'elle cesse après la mort. En effet, la glycémie commence avec la vie et finit avec elle, parce qu'elle est liée aux phénomènes de la nutrition, qui ne peuvent disparaître sans que la vie disparaisse elle-même. » D'après cela, le sucre est un élément vital constant et nécessaire du sang. Cependant, si nous ouvrons les Traités de Chimie physiologique, même les meilleurs et les plus récents, le sucre n'y est pas mentionné parmi les principes du sang, ou bien n'est indiqué que d'une manière tout à Aiit acci- dentelle. Ce qui nous prouve que la Chimie biologique ne sera fondée et n'existera que le jour où, dans l'étude des principes immédiats des êtres organisés, on tiendra compte à la fois des conditions physico-chimiques et des conditions physiologiques des phénomènes de la vie. » PHYSIQUE. — Sur la cause des mouvements dmis le radiomèlre de 31. Crookes. Tsote de M. G. Govi. « Fresnel avait déjà vu, eu iSaS, que des corps légers librement sus- pendus dans le vide ordinaire peuvent prendre, sous l'action de la lumière ou de la chaleur, certains mouvements, qu'd rapportait surtout aux cou- rants thermiques du gaz raréfié contenu dans le récipient. Ces mêmes mouvements, obtenus dans un vide beaucouj) plus parfait, ont été attri- bués, dans ces derniers temps, par M. Crookes, à la force impulsive des rayons lumineux. M 11 est peu probable que les déplacements d'un gaz, dont la pression est réduite à quelques centièmes de millimètre, puissent imprimer un mouve- ment appréciable à des corps dont la masse est toujours relativement très- grande. ( '411 ) » Quant à la force impulsive de la luniière, elle doit élre nulle, s'il est vrai que lumière et chaleur ue sont que des mouvements de vibration de l'éther, ou des dernières particules des corps. Il n'est pas plus |)ossible à la lumière de pousser un corps devant elle, qu'aux sons d'un instrument de musique d'entraîner une plume ou un atome de poussière dans la di- rection suivant laquelle ils se propagent. )) Si la force impulsive de la liunière était prouvée, il faudrait renoncer à la théorie d'Huygliens; mais, avant d'en arriver là, il faut au moins avoir épuisé tous les autres moyens possibles d'explication des mouve- ments étudiés par Fresnel et par M. Crookes. » Or, si les courants thermiques des gaz raréfiés contenus dans les réci- pients où les mouvements se produisent ne suffisent pas à l'exijlicalion des faits étudiés, il y a une autre cause de déplacement beaucoup plus efficace dont on ne paraît pas avoir tenu compte jusqu'ici, et qui pourrait bien donner la véritable explication des mouvements observés. D Cette cause n'est autre que : la dilatation par la chaleur, ou la conden- sation par le froid des couclies gazeuses que tous les corps retiennent à leur sur- face, lors même qu'ils sont placés dans le vide absolu. » La masse de ces couches de gaz ou de vapeurs est loin d'être négli- geable relativement à celle des corps qui les retiennent, surtout quand ceux-ci sont très-divisés, comme le noir de fumée, le noir de platine, etc., ou qu'ils sont doués d'affinités spéciales pour certains gaz, comme le palla- dium pour l'hydrogène. » Dans les divers appareils de M. Crookes, on a des ailettes légères métalliques ou lisses d'un côté, noircies ou mates de l'autre, attachées au bout d'aiguilles horizontales très- mobiles, dans des espaces où le vide est assez parfait pour que le milieu n'y offre plus de résistance appréciable. On comprend alors sans |)eiiie ce qui doit se passer aussitôt qu'un faisceau de rayons va rencontrer la surface mate ou noircie de ces ailettes. Les oscilla- lions lumineuses de l'élher, absorbées (comme on dit), vont s'y transformer en chaleur obscure, et la couche gazeuse qui adhérait à la surface, acqué- rant aussitôt une force élastique plus considérable, va s'y dilater en réagis- sant contre sou point d'appui au moment de la détente. Il va se passer, en lui mot, quoique chose de semblable à ce qui a lieu dans un pendule ba- listique lors de la sortie du projectile; le projectile se trouve remplacé ici par les molécules du gaz que la chaleur force à s'éloigner de la surface éclairée. Voilà comment la lumière parait chasser devant elle les surfaces noircies ou mates (lu'elle rcncoulrc, tandis cpi'en réalité elle ne fait qu'en élever la { i4ia ) température, et y dilater la couche gazeuse adhérente, qui devient alors la cause immédiate du recul observé. » Cependant le gaz dilaté n'est pas tout à fait libre, tant qu'il demeure en présence du solide qu'il vient de quitter, et le refroidissement va bien- tùt le ramener à sa place lorsque la lumière aura cessé d'agir. a Une expérience de MM. Tait et Dewar vient à l'appui de cette ma- nière de voir, puisque ces messieurs obtiennent le vide le plus parfait en chauffant du charbon en poudre très-fine dans le récipient à épuiser, pendant que la pompe à mercure fonctionne pour en extraire les dernières quan- tités de gaz qu'elle en peut tirer. Quand la pompe n'agit plus d'une manière sensible, on laisse refroidir le charbon, qui absorbe aussitôt à peu près tout ce qui peut rester de gaz libre. Le vide ainsi obtenu ne se laisse plus traverser par l'étincelle électrique. Il est probable que, si l'on chauffait alors la poudre de charbon, l'éleclricité recommencerait bientôt à passer, c'est-à-dire que le vide cesserait d'être aussi parfait qu'il l'était. M Si les surfaces échauffées se dérobent, en reculant, à l'action de la lu- mière, pour y revenir en tournant, comme dans ce que M. Crookes appelle son/?af/iomè/;e, ildoit se produire danslapi^areil un mouvement continuel de rotation, qui durera tant que durera l'action efficace de la lumière sur les palettes. Le Radiomùtre est, en un mot, un tourniquet à réaction, une sorte de soleil tournant à dilatation d'air. » Cette action sera d'autant plus vive que les surfaces en jeu condense- ront plus de gaz, que la lumière agira sur elles plus longtemps, et qu'elles auront un pouvoir absorbant plus considérable pour les radiations qui les rencontrent. » La même explication s'applique à tous les autres mouvements étudiés par M. Crookes. Les sources de froid agissent (quoique plus faiblement) en sens contraire, parce qu'elles condensent davantage la couche gazeuse qui adhère aux surfaces refroidies, et déterminent par réaction des mouvements opposés à ceux que déterminait réchauffement. » Si le vide du récipient n'était pas assez parfait, la résistance et les tourbillons de l'air restant pourraient y paralyser les impulsions toujours assez faibles, dues à la réaction des gaz dilatés, et pourraient même déter- miner dans certains cas des mouvements en sens contraire. » L'éclairement du côté lisse ou métallique des ailettes, chauffint par conductibilité la face opposée jibis riche en gaz, doit donner lieu aux mêmes phénomènes que si l'on avait chauffé celle-ci directement. Le côté ( i4i3 ) éclniré va donc marcher clans ce cas, quoique plus lentement, à la ren- contre de la lumière. » Eu supposant que les deux surfaces des ailettes fussent identiques, le mouvement pourrait encore avoir lieu, jiarce que la première face frappée s'échaufferait toujours et abandonnerait une partie de son gaz, avant que l'autre eût eu le temps de s'élever, par conductibilité, à la même tem- pérature. » Si l'on admet que ce soit bien là la véritable explication des faits étudiés et multipliés par M. Crookes, on doit pouvoir construire des Radiomètres miens/Wes, en chauflant les ailettes immobiles de l'appareil, pendant le fonctionnement de la pompe à mercure. Tant qu'on n'aura pas fait disparaître ain.si des appareils de M. Crookes la cause de mouve- ment qui vient d'être indiquée, i! sera tout à fait inutile d'avoir recours, pour en expliquer les phénomènes, à une force impulsive, qui serait en désaccord avec tout ce que l'on sait le mieux touchant la nature de la lumière. » « M. FizEAiT, à la suite de celte Comuuuiicalion, cite une expérience fa- cile à répéter, et dont le résultat ne paraît pas favorable à l'explication in- génieuse de M. Govi : » Si l'on dispose, en effet, autour du radiomètre de M. Crookes une couronne de bougies équidistantes, formant un cercle d'environ 5o centi- mètres de diamètre, au centre duquel est situé l'instrument, celui-ci se trouve éclairé d'une manière égale et symétrique tout autour de son axe de rotation, en sorte que les ailetles en toiuuant reçoivent constamment la même quantité de lumière, aussi bien sur les faces noircies que sur les faces polies. » Le mouvement de rotation s'étant établi, dans ces conditions, avec une vitesse d'environ dix tours en sept secondes, on a mesuré avec soin le nombre de tours de cinq minutes eu cinq minutes. Or la vitesse a été trouvée bien constante et sans aucun affaiblissement pendant une heure entière. )) Dans ces conditions, la vitesse de rotation ne devrait-elle |)as dimi- nuer et s'éteindre, au bout d'un temps assez court, si elle était réellement produite par l'émission à la surface noircie de traces de gaz ou de vapeur qui s'y trouveraient condensées? On ne peut plus, en effet, par suite de l'uniformité d'éclairtinent, admettre les allirnatives su|)posées de conden- sations et d'émissions nécessaires à l'entretien du mouvement : des lors la ( i4î4 > couche gazeuse de la surface noircie, n'étant plus renouvelée, ne pourrait manquer de s'épuiser en peu de temps, et la relation des ailettes devrait bientôt se ralentir et s'éteindre. » NAVIGATION. — Exainetï des nouvelles méthodes proposées pour la recherche de la position du navire à la mer. Note de M. A. Ledieu. « Depuis quelque temps l'attention des navigateurs a été appelée sur les avantages que peuvent présenter, d'une part, l'application des méthodes de MM. Villarceau et de Magnac, pour l'usage des chronomètres, et, d'autre part, l'emploi du procédé récent de M. Marcq-Saint-Hilaire pour la détermination, soit de la droite de hauteur correspondant à une seule observation, soit du point complet déduit de deux observations ou plus. » Les partisans exclusifs des méthodes courantes protestent énergique- ment contre toute modification aux usages actuels, en même temps que les promoteurs des nouveaux procédés ne parlent de rien moins que d'une refonte radicale de la théorie et de la pratique de la Navigation. Le sujet offre en lui-même un intérêt capital pour la Marine. Appelé par mes fonctions à approfondir l'état des choses, et ayant été à même d'entendre à satiété les arguments des deux partis, je crois utile de profiter de la grande publicité des Comptes rendus pour rétablir, dans ses véritables termes, une discussion où les malentendus semblent avoir joué jusqu'ici le principal rôle. J'espère d'ailleurs, dans cette Communication, mettre en relief quelques points de vue nouveaux propres à élucider le problème général de la Navigation. » Les méthodes de MM. Villarceau et de Magnac, pour l'usage ration- nel des chronomètres, étant moins contestées que le procédé Marcq-Samt- Hilaire pour la détermination des droites de hauteur et du point, nous commencerons par traiter à fond celte dernière question; puis nous résu- merons les motifs qui mettent aujourd'hui hors de conteste lesdites mé- thodes relatives aux chronomètres. I) Cet examen nous conduira à signaler, à côté des travaux que nous venons de citer, ceux d'un grand nombre d'officiers et de professeurs distin- gués, tels que MM. Fleuriais, Hilleret, Labrosse, Boitard, Mas-Saiut-Guiral, Crévost, Fasci, etc., qui, chacun dans des voies différentes, ont apporté leur contingent aux perfectionnements des solutions rapides du problème général de la Navigation, substituées depuis une quinzaine d'années aux solutions rigoureuses, mais longues, des anciens navigateurs. ( i4«5 ) » Il ressortira de là incidemment que nos Écoles navales et d'Hydro- grapiiie ont été tenues à la hauteur des innovations utiles, au fur ot à mesure qu'elles se sont produites, et que leur enseignement n'a qu'un pas à faire pour continuer à être digne des éloges que lui ont prodigués, en diverses circonstances, les journaux scientifiques étrangers. § I. — Cas d'une seule observation : choix' du point par lequel on doit merek i,A droite de hadteuh. » Depuis que, grâce aux progrès de la vapeur, la rapidité ot la fréquence des atterrissages ont augmenté dans d'importantes proportions, la nécessité s'est fait sentir de se procurer à un moment quelconque des données plus ou moins complètes sur la position astronomique du bâtiment. On s'est dès lors préoccupé d'approfondir tout le parti qu'on peut tirer d'une seule hau- teur prise telle quelle au moment considéré, sans s'astreindre à attendre l'instant où, quelques heures plus tard, tme seconde observation, méri- dienne ou non, permet de déterminer, par sa combinaison avec la pre- mière, les deux coordonnées géographiques du bâtiment. » Nous sommes donc conduit à étudier, en premier lieu, les indications qu'on peut tirer d'une seule hauteur. Noussupposerons jusqu'à nouvel ordre qu'il n'y a pas d'erreur sur les observations. Nous ne nous préoccuperons pas non plus_, pour le moment, de l'exactitude de l'heure de Paris fournie par les chronomètres. Celte heure est ce qu'elle est à la mer : il n'y a rien à faire à cela. Il suffira de se rappeler que toute erreur sur sa valeur ne fait que reporter en longitude, à l'est ou à l'ouest, le point considéré de la surface de la Terre. Ce report est égal à l'erreur elle-même. Il se transmet d'ail- leurs à toute ligne, cercle ou droite, invariablement reliée au point. Enfin, sur une carte de Mercator, il correspond à une translation perpendiculaire aux méridiens. » Quand ou a pris la hauteur d'un astre, il existe évidemment sur la sphère céleste un petit cercle ayant pour centre la projection du centre de l'astre sur cette sphère, et pour rayon la distance zénithale de cette pro- jection. Ce petit cercle forme un lieu géométrique, sur lequel se trouve rigoureusement le zénith du navire, et il s'appelle cercle de hauteur. Le centre en est parfaitement déterminé; car : i° sa dislance au pôle est égale à la distance polaire de l'astre, laquelle prend, dans les idées du jour, le nom de coUuUude (jéocjrajihk^nc ou terrestre de l'astre; 2° son écart en longitude par rapport au premier méridien, ou ce qu'on est convenu d'appeler la lon- C.R., 1876, i" Semestre. (T. LXXXU, N" 2B.) '^^ \ ( i4>6 ) gilude géographique de l'astre, vaut la somme de l'heure moyenne de ce mé- ridien d'après le chronomètre au moment de l'observation, et de l'avance en ascension droite du Soleil moyen par rapporta l'aslre. » Sur les cartes marines, le cercle de hauteur se transforme en une courbe transcendante, qui prend le nom île courbe de hauteur. » Toute tangente, ou toiile corde sensiblement tangente, menée au cercle de hauteur, sinon par la position même du bâtiment, 9 3i , i Après un quatrième cliauffage 4'>^ 2° '9 » On voit d'une part que la différence entre les deux aimantations obtenues à la suite des quatre chauffages est de 11,6, ce qui représente environ 27 pour 100 de l'aimantation correspondant à la température do Qo degrés. » Si, d'autre part, on compare l'aimantation inillHle {2'\,i) obtenue à la température ordinaire à l'aimantation (42,5) qui a été trouvée à la suite des quatre chauffages, on trouve que l'accroissement permanent de l'aiuiantation est de i8,4, ce qui représente 7G pour 100 de l'aimantatiou initiale. » Maintenant voici les résultats que j'ai obtenus dans une autre série exécutée stn* un barreau d'Allevard ; co.i.me celui de la série précé- dente, il avait été chauffé au rouge un grand nombre de fois et refroidi len- tement. Ce baneau ayant été mis en expérience exactement de la même manière que celui de Shettield, j'ai trouvé pour les valeurs successives de l'aimantation : A 50 degrés. A 3oo degrés. Avant loiU cliautfiige 22,0 » Après un jjremîer chauffage 36, i 3?,, i Après lin deuxième chauffage 37, o 32,8 Après un troisicuie cliauffage 3^ ,0 32,6 » La différence entre les deux aimantations invariables qui correspon- dent aux températines 20 et 3oo degrés est de /|,4, soit 1 1,8 potu- 100 de l'aimantation obtenue à la temjiérature de 20 degrés. » La dilférencc entre raimaiitalion initiale correspondant à la tem|ié- rature de 20 degrés et l'aimantation obtenue à la même lempératiue à la suite de trois chauffages est de i5,soitG8 pour 100 de l'aimantation ini- tiale. » Il ressort des résultats cpii précèdent que l'acier d'Allevard <'t l'acier de Slicllk'ld sid)isseiit à peu près la même modification jjernuniciile lors- qu'ils éprouve ni les mêmes alternatives de lemj)érature, mais que la modi- ( i4^-^ ) fication pnsinfjcre ost beaucoup plus grande pour l'acier de Sheffield que pour l'acier d'Allevard. » D'après les vues théoriques que je me suis hasardé à formuler dans ma précédente Noie, hi modification /)ermfl»e;i Vj; soit une sphère conductrice S de rayon variable R, telle qu'une bulle de savon. Faisons d'abord croître R à potentiel constant, c'est-à-dire la sphère S communiquant avec A; puis faisons encore croître R à charge constante, c'est-à-dire la sphère S étant isolée, et cela jusqu'à ce que le potentiel y soit réduit à V^j puis, mettant S en com- munication avec B, faisons décroître R; enfin faisons décroître R à charge constante, jusqu'à ce que le rayon et le potentiel de la sphère aient repris leurs valeurs initiales. » Un pareil cycle fermé, analogue au cycle de Carnot, et composé de quatre mouvements, dont deux à potentiel constant et deux à charge constante, est toujours possible, et cela d'une infinité de manières; en effet, sur deux axes rectangulaires, portons les valeurs de R en abscisses, les valeurs du potentiel en ordonnées; les courbes du mouvement à po- tentiel constant sont des droites parallèles à l'axe des X; les courbes du mouvement à charge constante sont des hyperboles équilatères asymptotes aux axes et ayant un demi-axe réel égal au double de la racine carrée de la charge. Les courbes des deux systèmes partagent le plan en une infinité de rectangles curvilignes, dont chacun représente un cycle fermé pareil à celui décrit plus haut. Après que ce cycle a été parcouru, les répulsions électriques ont fourni un travail extérieur, il y a eu chute d'électricité; le système est d'ailleurs revenu à son état initial. Remarquons que ce cycle est réversible. » Quels que soient la forme et le principe du moteur électrique, je dis que son rendement en travail n'est maximum que si la condition suivante est ( i427 ) remplie. Il faut qu'en chaque point et à chaque inslant du fonctionnement les conditions do l'équilibre électrique soient satisfaites. En effet, si à un certain moment un mouvement infiniment petit de l'appareil pouvait avoir pour conséquence une chute finie d'électricité, cette chute pourrait être employée à fournir un supplément de travail, qui augmenterait d'autant le travail que la machine fournissait; ce dernier ue serait donc pas le plus grand possible. Cette condition nécessaire du maximum, l'existence de l'équilibre à chaque instant de la marche, peut encore s'exprimer autre- ment : c'est la condition pour que l'appareil soit exactement réversible. Donc, pour que le rendement en travail soit maximwnf il est nécessaire que le moteur soit réversible. » Soit f dm la somme algébrique des quantités d'électricité cédées par les différents réservoirs entre lesquels fonctionne le moteur au corps qui sert à la production du travail. Je dis que. réciproquement, tous les mo- teurs réversibles pour lesquels fdm = o fournissent un travail maximum. » En effet, on voit qu'en accou|)lant deux moteurs réversibles fonction- nant en sens inveise et pour lesquels fdm = o, on obtient un a|)pareil double qui parcourt un cycle fermé sans rien changer à la distribution de l'électricité, sans qu'il y ait eu chute d'électricité; le travail qu'il four- nit est donc nul, sans quoi l'appared réaliserait le moteur perpétuel. La valeur du travail fourni par l'appareil simple est donc unique, et par suite maximum. Ou peut montrer également que la condition J'din = o signifie qu'un système électrique ne peut fournir un travail que s'il s'y produit une chute d'électricité. » L'équation /r/m = o a une autre interprétation plus simple; elle signifie que de l'électricité peut se déplacer, mais ne peut jamais varier en quan- tité. Ce principe de la conservation de la quantité d'électricité a été admis par les physiciens dans tous les cas connus jusqu'ici, influence, frolte- f/'V (/-V J-V , . , , , . . ment, etc. L équation — — h — — - H — -- = o a précisément la même signi- * (Ij:^ il) ' dz' ' " fication dans le cas d'un courant constant. » Ou peut en outre démontrer que cette équation/(Y/« =: o a la même forme que l'équation df Clausius / - f = o. il est clair que, si l'on a[)pelle Y le potentiel de l'un des réservoirs électriques et E son énergie électrique (■c V"""'\ V .• f'/Q I /■'"- ,^ Ib = > — I» I équation | --> = o a pour analogue / — - = o. Or on sait que l'on a V = km et E = |A/u-, A étant une constante jtarticulière à ( >428 ) chnque réservoir et m étant sa charge; d'où il suit que » Pour que J dm = o pour tout cycle fermé, il faut que dm soit une différentielle parfaite. Les équations qui expriment cette condition, jointes aux équations analogues que donne le principe de l'équivalence, cousti- lueul les équations dilfércntieiles les plus généiales lelatives à un système électrique réversible. Elles sont satisfaites également dans le cas de l'équi- libre et du mouvement, puisque, pour un système exactement réversible, les conditions de l'équilibre sont satisfaites à chaque instant du mouve- ment. )) TiTICtJLTURE. — Lellvc à M. Dumas relative aux expériences sur l'emploi (la sulfure de carbone et des suljocarbonates ; par M. Delacuanal. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) e pouvoir de l'insecticide étant certain, reste à chercher les causes qui entravent son action et celles qui reuilcut son application difficile. » Le 27 avril, nous avons traité chez M. Courau, iiFar^ues, deux rangs ( •'129 ) de ceps plantés à 7. mètres de distance et sur lesquels nous avions constaté la présence du l'Iivlloxcra. Le premier rang a reçu l^i gr.immes de sulfure de carbone par pied en six trous également espacés, le second la même dose répartie en trois trous seulement. » L'opération a été commencée au moyen du pal distributeur de IM. Allies, mais nous avons dû renoncer bientôt à l'emploi de cet appareil, le terrain compacte et argileux de Fargues présentant des résistances trop considé- rables. Malgré la lenteur avec laquelle le travail était effectué, la ])lus grande partie du sulfure de carbone remontait à la surface du sol au lieu de rester dans la terre. » L'expérience fut continuée au moyen d'un simple pieu en for. Après trois semaines nous avons examiné avec M. Cour.iu dos racines prises au hasard, puis des souches entières retirées de terre, et nous n'avons pas retrouvé d'insectes. M. Courau a traité de la mémo manière un certain nombre de pieds sur lesquels, après l'opération, nous n'avons pas ren- contré de Phylloxéras, tandis que les ceps voisins non traités en conte- naient tous. » Dans la première semaine de mai, sur une vigne appartenant à M. de la Chassaigne, à Loupiac, au sommet d'un coteau entouré de vignes non plijlloxérées, nous avons traité une tache occupant une superficie de noo niètres et contenant ■yoo à 800 jiioils plantés en quinconces. » En raison de la dureté du sol et delà présence d'une couche de grave à 3o on 60 centimètres au-dessous de la surface du sol, les trous ont été creu- sés au moyen de pieux de fer : deux trous par pied, l'un |)rcs de la souche, l'autre au centre du losange formé par quatre ceps voisins. On a versé, au moyen d'un longentonnoiren zinc, duns chaque trou, 10 centimètres cubes (le sulliMc de carbone pesant la^'', 7. La quantité de sulfure de carbone employée a donc été de 20 grammes par mètre carré, soitaSo kilogrammes à l'hectare, représentant une valeur vénale de laS francs. Les frais de main-d'œuvre peuvent être évalués à 200 fr.incs, soitSaS à l'hectare; après quinze jours, on a reconnu la présence de quelques insectes, surtout au centre (le la tache où la couche de grave est très-voisine de la surface. Quelques pieds fortement phylloxérés, situés un peu plus loin, dans un endroit où le sol présente une plus grande profondeur, ayant été traités à raison de 3o centimètres cubes ou 38 grammes de sulfure, en un seid trou au pied de chaque cep, ne présentent plus de Phylloxéras après le mémo laps do temps. » Dans une troisième expérience, exécutée le i"' mai à Saint-Émilion, ( i43o ) chez M. Piola, président de l'Association vilicole de Libonrne, nous avons utilisé l'appareil de M. Allies. Les ceps plantés en lignes rapprochées dans un terrain très-meuble sont cultivés à peu près comme dans le Médoc; leur trailemenl est facile, à cause delà grande homogénéité et de la grande perméabilité du terrain. » Deux hommes ont traité en une heure quarante-deux ceps, qui ontreçu 1 5 grammes de sulfiu'e en un seul trou qu'on bouchait avec le pied après l'in- troduction du liquide. La principale dépense a été la main-d'œuvre, que j'évalue à i '"', 5o, tandis que le prix de l'insecticide n'est que de o*^"', 3o environ. Dix jours ajMès le traitement le succès en a été constaté. » Comparativement au sulfure de carbone libre, nous avons essayé les sulfocarbonates mêlés aux tourteaux selon vos indications. On a opéré sur quarante ceps : )) 1° Dans 2 à 3 parties de sulfocarbonate on introduit graduellement, en agitant constamment, i partie de tourteau de lin. On forme ainsi luie espèce de pâte qui conserve longtemps son sulfocarbonate, qui n'est pas encore complètement altéré même quinze jours après son introduction dans le sol. » Au pied (le chaque cep, dans deux trous faits au moyen d'une bêche lon- gue, on a déposé une quantité de ces mélanges correspondant à 120 gram- mes de sulfocarbonate. La vigne n'a pas souffert de cette quantité considé- rable et quinze jours après c'est avec beaucoup dedifficulté que nous avons retrouvé quelques Plivlloxeras vivants. » Les résultats obtenus, soit au moyen du sulfure de carbone employé directement, soit au moyen du sulfocarbonate de potasse, sont, comme on le sait, rarement complets. Aussi faut-il, comme vous le conseillez, multiplier les traitements, au lieu d'exagérer la dose de l'insecticide. La destruction totale de l'insecte est souvent impossible; mais, dans la pra- tique, il peut suffire d'en réduire le nombre dans des limites telles que le vé- gétal puisse en supporter les effets, vivre et porter fruits. Le traitement contre le Phylloxéra ressemble, sous ce rapport, au soufrage. » L'époque à laquelle on doit effectuer les traitements est importante. Pendant les dernières semaines du mois d'avril ou les premières du mois de m;u, l'insecte se trouve plus particulièrement sur la souche et en petit nombre; il n'a pas encore déjiosé d'œufs : aussi les chances de succès nous paraissent beaucoup plus grandes à cette époque préférée par l'Académie des Sciences que pendant la |)leinc végétation. » Il est un traitement que nous croyons bon de recommander aussi, quoi- ( i43i ) qu'il ait été rarement effectué : c'est celui de fin septembre, commencement d'octobre. » La Science a foiuni le véritable insecticide, le sulfure de carbone libre ou combiné sous forme de sulfocarbonate; les viticulteurs et les industriels, en réiMiissiint leurs efforts, peuvent seuls maintenant en tirer un parti utile et en faire entrer l'emploi dans la pratique. » M. le comte de Vogï'e, ambassadeur de France à Vienne, adresse à M. le Président de l'Académie la lettre suivante : a Monsieur le Président et lionoré Confrère. » J'ai l'Iionneur de vous transmettre, de la part du lieutenant A\ eyprcchi et du comte de AVilczek, la Lettre par laquelle ils exposent à l'Acadruiie des Sciences le projet qu'ils ont formé pour l'exploration scientiliiiue des régions antiques. » Le premier, par la manière brillante dont il a commandé la campagne polaire du « Te- gctthoff » en compagnie de M. J. Payer, le second par le courage et le désintéressement avec lesquels il a mis au service de la Science sa personne et sa fortune, se sont acquis une notoriété que je n'ai pas à rappeler. » Prêts à se dévouer l'un et l'autre à l'organisation d'une nouvelle expédition, et dési- rant la faire servir au progrès des sciences météorologi(|ues, ils vcident s'entourer de toutes les lumières et s'assurer le concours des Corps savants les plus autorisés; c'est dans cette intention qu'ils s'adressent à l'Académie des Sciences et qu'ils m'ont demandé d'être auprès d'elle l'intermédiaire de leiu' démarche. >' C'est avec un vif empiessement que je me rends à leur désir. Je n'ai pas à préjuger l'o- pinion que l'Académie émettra sur les théories scientifiques exposées par i\IM. ^Veyprecht el AVilczek, mais j'ai pleine confiance dans le sentiment avec lequel elle accueillera leur noble et courageuse initiative. » » La Lettre dans laquelle MM. Weyprecht et de Wilczek exposent de la manière la plus détaillée les considérations qui les ont dirigés dans leur projet est accompagnée du Discours prononcé à Graz, par M. Weyprecht, devant la quarante-huitièuie Assendjiée des naturalistes allemands. » Les principes fondamentaux (ju'il convient d'admettre |iour ce genre d'exploration scientifique se trouvent résumés dans l'extrait suivant du dis- cotus de j\L Weyprecht : « En jirésence de l'intérêt de ])lns en ])lus vif qui s'attache aux explorations arctiques et eu égard à rem|)ressemcnt avec lequel les États et les particuliers fournissent sans cesse les ressources nécessaires à de nouvelles expéditions, il me paraît désirable de poser les prin- cipes d'après lesquels il faudrait organiser ces expéditions, en vue de leur faire rendre des services scientifi(]ues [iroporlionnés aux sacrifices accom])lis, et aliîi de leur enlever le ca- ractère aventureux qui, s'il stimule agréablement la curiosité du public, ne peut (pie faire tort à la .Science. C.R.,i870, |T Semestre. {T. LXXXII, N' îli I B/j ( i43a ) . Les conditions énumérces ci-après me paraissent répondre aux exigences de ce pro- gramme : • 1° L'exploration arctique est de la plus haute importance pour la connaissance des lois de la nature. tt 2° La découverte géographique effectuée dans ces régions n'a de valeur sérieuse qu'au- tant qu'elle prépare le terrain pour l'exploration scientifique proprement dite. a 3° La topographie arctique détaillée est chose accessoire. » 4" Le pôle géographique nu pas, pour la Science, de valeur plus grande qu'aucun autre des points situés dans les hautes latitudes. » 5° Les stations d'observation sont, sans égard aux latitudes, d'autant plus favorables que les phénomènes h étudier y apparaissent avec plus d'intensité. » 6° Les séries d'observations isolées n'ont qu'une valeur relative . • On peut exécuter ce programme sans que sa réalisation entraîne celle immense dépense d'argent ijui a jusqu'ici été indispensable à presque toutes les expéditions polaires, et qui a empêché que des pays moins riches ne prissent part à l'exploration arctique. Point n'est besoin, pour obtenir des résultats scientifiques de haute importance, d'étendre notre terrain d'observations jusqu'aux latitudes les plus avancées. » Que si l'on occupait, par exemple, les stations de Nowaja-Zemlja (^6 degrés), du Spitzberg l8o degrés), du Groenland occidental ou oriental ('jô-^S degrés), de l'Amé- rique du Nord à l'est du détroit de Behring (70 degrés), de la Sibérie à l'embouchure de la Lena ( 70 degrés), on établirait ainsi une ceinture d'observations autour de tout le domaine arctique. Il serait extrêmement utile d'installer des stations dans le voisinage des centres d'intensité magnéti(iuc. Par les postes déjà créés à proximité du cercle polaire, postes qui demandent simplement un renfort, la communication avec les stations de nos contrées se trouverait établie. Les fonds dépensés pour un seul des voyages de découvertes contempo- rains, entrepris pour atteindre la plus haute latitude, suffiraient pour défrayer pendant une année l'entretien de toutes ces stations réunies. » La mission de ces expéditions aurait pour objet : « De procéder, pendant une année, avec des instruments identiques et d'après des instruc- tions uniformes, à des observations qui devront, autant que possible, être faites simultané- ment. On s'appliquerait, en première ligne, aux observations qui intéressent les diverses branches de la Physicpie et de la IVIétéorologie; puis viendraient la Botanique, la Zoologie et la Géologie, et finalement la Géographie détaillée. » Si l'on pouvait établir dans les régions antarctiques mêmes une ou mieux plusieurs stations qui opéreraient simultanément, les résultais à obtenir gagneraient considérablement en importance. » Les dépenses de ces petites expéditions, dont la durée serait, comme nous l'avons dit, fixée à une année, pourraient, en raison de la facile accessibilité des stations, être si minimes que, réparties sur plusieurs États, la part de chacun serait insignifiante. » Les résultais que pourront produire ces expéditions ainsi combinées ressorteni de tout ce que nous avons dit précédemment : elles n'excluent nullement les grands voyages d'ex- plorulion basés sur un programme réellement scientifique. Des observations systématiques et synrhri>iii(|ucs sont, iudepeiulaiiiiiieut de tout le reste, à ce point nécessaires, d'une part, |K)ur pénétrer plus avant dans l'intérieur des régions arctiques, et, d'autre part, pour l'étude -( '433 ) du magnétisme terrestre, que, tôt on tard, on les entreprendra certainement. Elles seules nous montreront de f|iirl côté nous devrons diriger nos efforts dans l'avenir. V Si, à la vorilc, on ne peut prétendre que les questions scientifiques dont nous avons parlé plus haut puissent être résolues d'un coup par les expéditions telles que nous les pro- posons, on est tout au moins en droit d'affirmer avec certitude que les matcriau.x que l'on recueillera serviront à éclaircir bien des problèmes restes obscurs. La solution d'une ques- tion en suscitera de nouvelles, qui, à leur tour, réclameront de nouvelles observations. Ce n'est que pas à pas, et ])ar une constante utilisation des résultats antérieurs, que nous pouvons nous approcher de la solution des problèmes physiques que recèlent les régions arctiques. » Mais, si l'on ne rompt point avec les principes suivis jusqu'à ce jour, si l'on persiste à entreprendre les explorations arctiques sans système et sansbase vraiment scientifique, si la découverte géographique continue d'être le premier but de tous les efforts et de tout le tra- vail, les expéditions auront beau se succéder, elles n'auront guère d'autre résultat que la découverte de quelque coin de terre perdu dans la glace, ou bien on avancera, après des efforts surhumains, de quelques lieues de plus vers le Kord, toutes choses presque indiffé- rentes si on les compare avec les grands problèmes scientifiques dont la solution occupe sans cesse l'esprit humain. » Les opinions que je viens d'émettre n'ont point la prétention d'être nouvelles; mais c'est la première fois, à mon avis, qu'elles sont énoncées et publiées sous une forme aussi décisive. » Ces diverses pièces sont renvoyées à l'examen de la Section de Géo- graphie et Navigation, à laquelle M. Ch. Sainte-Claire DeviJle est prié de s'adjoindre. M. A. Gérard adresse la description et la photographie d'un pendule destiné à accuser les différences trattraction résultant d'altitudes diffé- rentes. Cette Communication sera soumise à l'examen de M. Yvon Villarceaii. M. L. .ILuiiiKii fait fonctionner devant l'Académie le thermo-cautère que M. Guérard lui a fait fabriquer en iSS^. Les pièces relatives à cette question de priorité seront renvoyées à la Commission précédemment nommée pour examiner le thenno-cautère de M. Paquelin. M. .1. («AVAT adresse, par l'entremise de M. Larrey, pour le Concours des prix de Médecine et Cliirnrgie, un Mémoire iiiaïuiscrit intitulé : « De la conjonctivite gr.iiuilouse étudiée pniicipaleiiieiil en Algérie ». (Renvoi à la Commission des prix de Médecine et Chirurgie.) 184.. ( i434 ) M. Ch. Pir.EOX soumet au jugement de l'Académie un Mémoire manu- scrit sur la peste bovine. (Renvoi à la Section d'Économie rurale.) CORRESPONDANCE. M. E. Mavmexé prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la chaire de Chimie, laissée vacante au Collège de France par le décès de M. Balard. (Renvoi à la Section de Chimie.) M. le MixisTKE DES Travaux PUBLICS adresse un exemplaire de la qua- trième livraison de la Carte géologique détaillée de la France. Cette livraison comprend les feuilles de Boulogne, de Cnmbrai et d'Amiens, ainsi que deux planches de coupes longitudinales : n° 1 1, Paris; n° 7, Rouen et Évreux. La Ville d'Axcerville prie l'Académie de vouloir bien se faire repré- senter, le 2 juillet prochain, à l'inauguration du monument élevé à Aiiger- ville en l'honneur de Tessier. M. Douley esl délégué par l'Académie. M. Bertrand, en présentant, de la part de M™^ Poncelet, le second vo- lume du a Cours de Mécanique appliquée jirofessé à Metz par Victor Poncelet », donne lecture à l'Académie de l'Avertissement placé en tète de ce volume par le savant éminent qui a dirigé avec autant de zèle que d'ha- bileté celte iinportnnle publication. « Ce volume, dit M. Kretz, complète le Coun, de Mécanique appliquée, professé par Poncelet à l'Ecole d'A|)plication de Metz : les deux premières Sections comprennent les Leçons préparatoires au lever d' Usines; la Section III renferme quelques Leçons sur les Ponts-levis, qui ont été publiées en cahiers séparés (i83i et i835), et que l'auteur avait rattachées à l'ensemble du Cours, dont elles formaient la huitième et dernière Section. » L'avertissement suivant, qui se trouve placé en tète de la première édition lilhographiée des Leçons préparatoires au lever d'Usines (iSSa), fait connaître les circonstances dans lesquelles ces Leçons ont été rédiizées: ■< Le profcsseui- a fait et rédigé en 1826 et 1828, sur le nioiivcnicnl des fluides et les ( i435 ) divers moteurs, des Leçons qui traitaient de ces matières, avec l'étendue et les développe- monts que réclame leur importance praticiue; il se proposait de mettre la dernière main ù ces rédactions et de les faire lithogia[iliier tn 1829, pour l'usage de MM. les f.ièvcs de l'it- cole d'Application de l'Artillerie et du Génie, lorsque, par suite de la révision du jjio- }5ramme du Cours, ces mêmes Leçons furent supprimées et remplacées par d'autres, ayant trait à des machines spéciales. Cependant, l'expérience ayant fait reconnaître la nécessité d'e.xposer aux élèves au moins un rappel sommaire des principaux résultats et données d'expérience et de calcul qui leur sont nécessaires pour procéder, avec fruit et intelligence, ?i leur lever d'usines et à la rédaction de leur Mémoire sur les machines de ce lever, le pro- fesseur a reçu, depuis iSmj, l'ordre de faire à ce sujet, chaque année, un petit nombre de Leçons servant à les préparer au lever dont il s'agit, et dans lesquelles il leur rappelle suc- cinctement des théories qu'ils ont déjà reçues à l'École Polytechnique, mais dénuées, sans doute, des spécialités (jui en facilitent les applications à la pratique des usines. 1 La rédaction suivante, entreprise par M. le capitaine d'Artillerie Morin, pour déférer an vœu du Conseil d'instruction de l'École, est un extrait du texte des Leçons que le pro- fesseur a données en 1826 et en 1828, et auxquelles il a fait, depuis 1829, quelques addi- tions concernant : 1° l'action due à la détente des gaz qui s'écoulent d'un réservoir par les orifices ou tuyaux de conduite, et dont on n'avait pas encore tenu compte avant les belles recherches de M. Navier [Annales de Chimie et de Physique, 182'j) ; 2° les pertes d'actions occasionnées par le déversement de l'eau des roues à augets à grande vitesse, et spéciale- ment les effets de la force centrifuge. Ces dernières additions, si importantes pour le calcul des roues, des marteaux de forges, des scieries, etc., forment l'objet d'un Mémoire que le Professeur se proposait de présenter à l'Académie royale des Sciences, en i83o, sur les perfectionnements dont sont susceptibles les roues à augets à grande vitesse, et dont d'au- tres travaux cl diverses circonstances l'ont forcé d'ajourner la rédaction définitive à une époque plus propice. » » La prcniièfe Section de la luèine édition (iSBa) se termine par la Note suivante : « La rédaction de cette Section avait été effectivement préparée par M. le capitaine ÎMo- rin, d'apiès les Notes de i\L Ponceict, sur les Leçons succinctes des années précédentes; mais, ayant été revue parce professeur, elle a reçu de lui des développements considérables, ([ui en font un travail prescjuc entièrement neuf. >■ A. M. PHYSIQUE. — Elcclro-acliuonntrc différentiel. Note de M. N. EconoFF, pré.sentée par M. Edin. Becquerel. « Jusqu'à présent il me .semble qu'on n'a pas employé de métliode sim|>lc et sensible pour déterminer les coefficients d'absorption des rayons ultra-violets par les diftércnls milieux. » Les reclierchos qualitatives de JNL Edm. Becquerel (i) et, en par- (1) E. Becquerel, fti Lumiùrc, ses causes et ses rjfct.'i, t. Il, p. \o?. et i3i. ( >436 ) ticulier, de M. Allen Miller (i) démontrent qu'il existe une série de mi- lieux transparents pour les rayons visibles qui absorbent les rayons ultra-violets; telles sont les lames de verre de o™™, 2 d'épaisseur, l'éther, le sidfure de carbone, etc. Dans cette Note je décris l'appareil et la mé- tliode que je me propose d'utiliser pour déterminer ces cocfticients d'ab- sorption. » Cet appareil se compose de deux actinomètres de M. Edmond Bec- querel, placés l'un au-dessus de l'autre. Les deux actinomètres sont disposés de manière que le courant de l'un soit neutralisé par le cou- rant de l'autre. J'ai interposé dans leur circuit un galvanomètre très- sensible de !3o 000 tours, dont j'observais les déviations par un miroir à réflexion. » Chacun des actinomètres se compose d'une boîte parallélépipédique en glace, ayant deux faces opposées de plaques en caoutchouc durci et portant chacune deux fentes dans lesquelles se fixent les plaques d'argent. ' )) Les deux actinomètres sont placés dans une boîte commune. Les deux surfaces de cette boîte, correspondant aux plaques de quartz des acti- nomètres, sont mobiles dans des coulisses. L'une des plaques mobiles est munie de deux fentes superposées correspondant aux deux actinomètres; deux vis microméiriques permettent d'augmenter ou de diminuer la lar- geiu' de ces fentes. Comme la sensibilité des plaques d'argent ioduré (2) varie avec le temps d'exposition à la lumière, j'ai disposé mon appareil de manière que les fentes soient mobiles sur toute la longueur des plaques, en sorte que l'effet de la lumière pût porter alternativement sur les diffé- rentes parties de ces plaques. Je puis à volonté exposer à la lumière l'une ou l'autre de ces plaques. » La méthode d'observation avec cet éleclro-actinoinèlre différentiel est très-sim[)le : j'ai pris une ouverture pour les deux fentes en réglant quatre plaques des actinomètres à la même sensibilité. » Je place ensuite le corps absorbant que je veux étudier entre la lu- mière et la fente correspondant à l'un des actinomètres (par exemple celui du bas), et je note les déviations du galvanomètre : 1° quand un se(d des actinomètres est ouvert; 2° quand les deux agissent à la fois. (1) Allen Miller, On the photographie Transparcncy of varions hodics and on the pho- tographie cffects, clc. {Phil. Trans., London, t. CIJI, p. 861-887.) (2) J"ai expérimente sfiili-ment avec les plaques d'arjjcnt ioduré. ( i437 ) » Avant d'appliquer cette méthode à la détermination des coefficients d'absorption, j'ai fait quelques étndes préliminaires pour étudier la marche du phénomène et la régularité des indications de l'appareil. » Voici quelques résultats : » 1° On peut préparer sans difficulté quatre plaques de la même sen- sibilité, de telle façon que le courant différentiel soit nul, tandis que chaque actinomètre donne un courant équivalent de loo à 3oo divisions de la règle (i). » 2° L'intensité du courant est proportionnelle aux largeiu'S des lentes sous l'influence de la lumière diffuse par exemple. Déviation Largeur des fentes. ■^i — •^^— — - observée. calculée. I Diillimctre 25 25 1 a 5o 5o 4 » lOO lOO 6 » 1 5o 1 5o 2 » 4^ 43 4 88 86 10 » 208 2 1 5 5 .. 45 45 10 » go 90 I » 3" L'intensité du courant est inversement proportionnelle au carré de la distance de la source lumineuse à l'appareil. J'ai fait les expériences avec une lampe à huile, en les répétant dix fois pendant vingt minutes. J'ai toujours obtenu les mêmes déviations. Distance. Déviation. 4o centimètres i5 20 » 60 » Avec des lentilles de quartz et un prisme en spalh d'Islande, le spectre avait 35 millimètres de hauteur et 60 millimètres de longueur. La fente avait 2 millimètres d'ouverture. » J'ai observé des déviations très-concordantes dans les différentes par- lies du spectre solaire à 4'' 25*" du soir le 12 juin. Par exemple, entre G (i) Si, après avoir iodé quatre plaques d'argent ;i la fois, on trouve quelque dilTérence dans la sensibilité, on peut toujours rendre celle sensibililé égale par l'aclion temporaire de la hiniière diffuse sur l'une ou sur l'autre des |)laques, jusqu'à ce que le courant diffé- rciilicl suit nul. ( i438 ) et H, la déviation élait de 270 divisions de la règle; pour la raie R, elle était de 28; et entre T et V, elle était de 4 divisions. » Ces expériences ine paraissent démontrer qu il y a proportionnalité exacte entre l'intensité de la lumière et celle du courant. La grande sensi- bilité et la précision de cet appareil montrent cpi il peut être considéré comme un photomètre très -délicat. Je me réserve de l'appliquer à l'étude d'un certain nombre de questions. » Ces premières expériences ont été faites au laboratoire de Physique du Collège de France. » SACCll.VRiMiiTRiE. — Recherches suv l'analyse commerciale des sucres bruts; par MM. Alf. Riche et Ch. Bakdy. « Depuis quelques mois le mode de perception de l'impôt sur les sucres par l'analyse cliimique est battu en brèche, et Ton appuie ces attaques sur quelques difïérenccs signalées dans les dosages des mêmes sucres par divers laboratoires et notamment par ceux de l'Etat. » Ces différences, rares et de peu d'importance, n'ont pas la portée qu'on se plaît à leur attribuer ; néanmoins les milliers d'essais que nous avons exécutés depuis un an nous ont amenés à constater quelques défec- tuosités dans la méthode généralement suivie, et nous pensons qu'on pour- rait la modifier comme nous allons l'indiquer. » Aujourd'hui l'on se contente de mélanger les sucres à la main, puis on en pèse iG^'', ic) pour l'essai au saccharimètre et 4 grammes pour le dosage des matières minérales. Comme les sucres bruts sont en cristiuix humectés de sirop, chacune de ces prises d'essai diffère des autres et de l'échantillon entier. Nous remédions à cette cause d'erreur en faisant les divers dosages sur une liqueur unique, » On pèse So^', ()5 du sucre, quantité qui représente le quintuple de la prise d'essai nécessaire au saccharimètre, on les dissout à froid dans 160 à 180 granunes d'eau, et on laisse déposer. On décante le liquide dans un ballon jaugédeaSocentimètrescubes, on lave quatre ou cinq fois le pre- mier vase, on complète le volume de aSo centimètres cubes avec de l'eau, et l'on agite le liquide pour le rendre homogène. » La liqueur ayant été abandonnée au repos pendant un quart d'heure environ, on en puise 5o centimètres avec inie pipette graduée, on les verse dans un ballon de 100 centimètres cubes et l'on fait l'essai sacchaiimétrique suivant la méthode ordinaire. ( 1459 ) » i" Dosage du sucre. —Le lube polarimélrique, dont on se sert exclusi- vement, est terminé par deux galets en glace qui sont serrés entre la tranche du tube en laiton et une rondelle mince de cuir. Il est difficile d'éviter qu'il ne se produise sur le verre des |)lu'noinènes de trempe qui détermi- nent une déviation sensible du plan de polarisation, déviation qui peut devenir très-forte lorsque, ])ar suite de l'altération des pas de vis, ouest obligé de serrer très-fortement les verres, pour qu'ils pressent de toute part contre le tube, et qui est susceptible de varier d'intensité quand ou fait tourner le tube sur lui-même, par suite de l'inégalité de trempe des di- verses parties du verre. » Pour remédiera cet inconvénient, nous avons imaginé un tube d;ins lequel les glaces ne sont jamais comprimées quelque fortement qu'onopère le serrage. Cet instrimient, qui a été construit par M. Laurent, est représenté dans la figure ci-dessous : ce, disques on caoutchouc, ou ressorts à boudin. La glace est appliquée simplement sans serrage contre la tranclie rodée du tulic. gg, disques en laiton d'un diamètre rigoureusement identique et soudés au tube. ■ » Les tubes ainsi construits ne présentent aucun des inconvénients si- gnalés plus haut, et donnent le même litre, soit que l'on serre avec une grande force, soit que l'on tourne le tube sur lui-même de façon à lui faire occuper diverses positions. » 2° Dosage des matières salines. — On opère sur le reste de la liqueur. » a. Le lujuide esl sensiblement transparent. -^ Dans ce cas, qui est le plus fréquent, on en mesure lo centimètres cubes avec une pipette, en ayant soin que la pointe de cette pipette plonge de quelques centimètres dans le liquide que l'on aspire, et l'on fait couler ces lo centimètres cubes dans une capsule de platine tarée où l'on ajoute aussitôt i centimètre cube environ d'acide sidfurique. La capsule est portée dans une étuve, puis dans le moufle, comme à l'ordinaire. » b. Le Uc{mde esl trouble, chargé de matières en suspension. — On en jette lot) centimètres cubes sur un filtre de pajùcr jnu- à filtration rapide, en ayant soin de recouvrir l'entonnoir trune lame de verre pour éviter C. K., 1S7G, I" Semestre. (T. LXXX.il, N» US.) • ^5 ( i44o j l'évaporation et de rejeter les premières portions qui s'écoulent, et l'on opère sur le liquide filtré. M Les pipettes dont nous nous servons sont munies d'un robinet en verre qui permet de régler l'écoulement avec la plus grande précision. Les cendres ainsi obtenues concordent l'une avec l'autre d'une façon presque absolue, tandis qu'avec l'ancienne méthode on a des écarts de 2 à 3 milli- grammes, ce qui amène des différences très-sensibles dans le rendement lors- qu'on multiplie ]jar 5 le poids des cendres donné par l'analyse. MM. Mùntz et Grenet ont été frappés de leur côté par ces écarts considérables dus à la présence des matières insolubles. » Cette manière d'opérer permet de reconnaître chaque fois et de doser au besoin les matières insolubles, sable, argile, noir animal, qu'on ne doit pas considérer comme devant retenir du sucre au raffinage. M Nous avons observé, au mois de mars dernier,une autre cause d'erreur dans l'emploi de la méthode ordinaire : c'est la présence de la chaux. Pour la reconnaître, nous dirigeons un courant d'acide carbonique dans une portion do la liqueur. Si le sucre ne renferme que la minime pro- portion de chaux normale, la liqueur ne louchit pas sensibletnent, tandis qu'il se forme un précipité plus ou moins abondant lorsque de la chaux s'y rencontre. Dans ce cas, on la dose au moyen de l'oxalate d'ammo- niaque dont l'excès n'agit pas sur la lumière polarisée. » Il n'y a pas lieu de tenir compte de l'influence exercée par les sels des sucres bruts sur le polarimètre; car voici le résultat d'essais comparatifs faits sur le sucre pur et sur le même sucre additionné de 5 pour 100 des sels ordinaires de la canne à sucre et de la betterave : Dévialioii au polarimètre. O o Sucre pur 98,9.5 - 98,20 » avec azotate de poiaiise 98, 10 - 98,20 » avec sulfate de potasse 98,30-98,20 » avec chlorure de potassium 98,00 - 98,80 avec carbonate de potasse 98,00-98,20 » avec chlorure de sodium^ 98,20 - 98,40 » Or la différence entre la déviation observée dans ces deux séries d'es- sais, qui est extrêmement fiible, s'atténue encore par suite de ce fait que la proportion de cendres que l'on trouve dans les sucres bruts dépasse rare- ment 3 pour (oo, et que nous avons opéré sin- 5 pour 100 de ces ma- tières. » Mais, si l'adjonction des sels ne modifie pas sensiblemeut la déviation ( i44i ) polarimétriqiip, elle exerce une influence très-forte sur le rondement, par suite du coefficient attribué aux matières salines. Nous savons heureuse- ment, grâce aux recherches de M. l'eligot, que la composition des sels de la betterave varie très-peu, même quand on ajoute, pendant la culture, des sels eu forte proportion, et nous avons, d'autre part, un grand nombre d'analyses de ces sels, de telle sorte que l'attention des essayeurs de l'Etat est nécessairement attirée, soit par la présence anormale d'iui sel, soit par l'exagération de la proportion d'un sel qui se trouve normalement dans le sucre brut. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur une nouvelle classe de matières colorantes. Note de M. Cii. Lalth, présentée par M. Wurtz. « Les matières premières qui m'ont servi à obtenir ces nouveaux pro- duits sont les diamines aromatiques qu'on obtient en réduisant le dérivé nitré provenant de la combinaison acétylique des bases organiques. Ainsi, en prenant l'aniline comme exemple, on prépare d'abord l'acétanUide, puis la nitracélanilide et la nitrandine; enfin on réduit la nitraniline, soit parle fer et l'acide acétique, soit par l'étain et l'acide chlorhydrique; dans le premier cas, il faut, la réaction terminée, ajouter un excès de chaux au mélange et distiller; on obtient ainsi la jS-phényléne-diamine, qu'une seule rectification donne complètement pure; dans le second cas, on obtient une liqueur d'où l'on élimine l'étain par le zinc, et ce mélange peut direc- tement servir à la production de la matière colorante, comme il sera ex- |)liqué tout à l'heure. » I>es diverses diamines isomériques (on sait qu'il existe notamment trois phénylènes-diamines) ont été, depuis longtemps, étudiées dans le but de les faire servir à la production de matières colorantes; le brun d'aniline obterui par l'action de l'acide niireux sur la a-phényléne-diamine est, à ma connaissance, la seule substance intéressante qui ait été produite juscpi'ici. » On arrive à des résultats différents lorsqu'on commence par introduire dans la /S-phényleue-diaminc un nouvel élément, le soufre. La thio-^-phé- nylène-diamine peut être obtenue en chauffant la diamine avec son poids de soufre à i5o-i8o degrés; on constate un abondant dégagement d'hy- drogène sulfuré; quand la réaction est terminée, on reprend par l'acide chlorhydrique étendu et (-liaud, et l'on filtre pour éliminer le soufre en excès; la liqueur ainsi obtenue donne, avec les agents oxydants, de ma- gnifiques couleurs violet bleu. I 85.. { i442 ) )) Il est peut-être plus avanlageux et en tons cas beaucoup plus expé- ditifde produire la sulfuralion et l'oxydatiou en une seule opération; à cet effet, on sature d'hydrogène sulfiu'é la dissolution chlorhydrique de la phénylène-diamine (et l'on peut, dans ce cas, utiliser directement la liqueur renfermant du zinc dont il a été parlé plus haut) et l'on y ajoute du per- chlorure de fer; le soufre mis en liberté se combine à l'état naissant avec la base et, en continuant peu à peu l'addition de l'oxydant, on voit la ma- tière colorante se développer et finalement se précipiter; on filtre, on lave à l'eau légèrement salée pour éliminer quelques impuretés, ])uis on re- prend par l'eau bouillante et on laisse refroidir; on obtient ainsi le produit pur et magnifiquement cristallisé. » Voici les dosages que j'ai employés : Pour 20 grammes de chlorhydrate de phénylène-diamine : Eau saturée d'hydrogène sulfuré 400"'^'' Acide chlorhydrique. ao^"" Perchlorure de fer en dissolution au /„ 5oo" M Le violet nouveau est une très-belle matière colorante donnant en teinture des nuances très-pures, beaucoup plus bleues que celles que l'on peut obtenir avec les violets de Paris, les plus bleus, et conservant à la lumière artificielle leur ton spécial. » A l'état sec, elle est d'un vert mordoré sombre; on. l'obtient aisément cristallisée en longues houppes ou en filaments soyeux qui souvent s'en- roulent et s'enchevélrent les uns dans les autres; vus au microscope dans cet état, ils présentent véritablement l'aspect d'tin paquet de cheveux. » Elle est très-solidile dans l'eau pure, mais la i)lus petite trace d'une matière étrangère modifie sa solubilité; la solution alcooliquecst j)lus rouge que la solution aqueuse et dichroïcpie; la solution dans la sonde alcoolique est d'un magnifique rouge fuchsine. » La soude ajoutée à la dissolution du violet donne naissance à un précipité brun qui est certainement la base de la nouvelle matière colo- rante; l'anuiioniaque la précipite en violet; les acides, l'acide acétique, l'acide chlorhydrique, etc., précipitent également la dissolution du violet, mais un excès d'acide rcdissoul ce précipité. La dissolution acétique est vio- lette; la dissolution dans les acides minéraux est d'un beau bleu pur; en étendant cette dissolution d'eau, on la précipite à nouveau. )) Les sels métalliques donnent naissance à des précipités violcis qui se redissolvent lorsque le sel a étééliminé par lavage; le chlorure de zinc donne ( i4/j3 ) naissance à un prcci|)ité amarante très-volumineux; le chlorure de sodium sépare le violet de ses dissolutions, mais il le transforme partiellement en une nouvelle substance violette, insoluble dans l'eau ; lorsqu'on ré|)éte plusieurs fois cette précipitation, la transformation est complète et la matière colorante soluble disparait intégralement ; l'èbullition avec Tenu salée donne lieu à la même réaction. Le tannin forme avec le violet une combinaison insoluble dans l'eau. M Les agents réducteurs décolorent complètement les dissolutions du nouveau corps; quelques instants d'ébullition avec la poudre de zinc amènent ce résultat, mais luie simple agitation au contact de l'air ramène la couleur primitive. i> Les agents oxydants la détruisent assez rapidement. » La nouvelle matière colorante est, comme la plupart de ses congé- nères, capable de donner par substitution d'autres dérivés colorés; chauf- fée avec de l'aniline, elle donne >m bleu insoluble dans l'eau et soluble dansl'alcool; soumise à l'action de l'aldéhyde, del'ioduredc méthvle, etc., dans les conditions ordinaires, elle se transforme en bleus de plus en plus verts, d'une grande pureté et qui présentent ce caractère nouveau qu'ils sont solubles dans l'eau et se fixent en teinture par la simple immersion de la fd)re dans le bain; cette propriété est intéressante, car on sait com- bien les procédés de teintiu'e avec les bleus d'aniline nécessitent de pré- cautions. » La matière colorante que je viens de décrire a été obtenue avec la [5-phénylène-diamine; en prenant pour point de départ la pseudotoluidine, on obtient un violet beaucoup plus rouge, avec la toluidine cristallisée un rouge violacé. Il est vraisemblable que, dansles mêmes conditions, d'an- tres bases organiques donneront également des matières colorantes et que la réaction que j'indique pourra être généralisée. JNIes occupations actuelles m'obligent à renoncer à poursuivre, en ce moment, l'étude scientifique de ces nouveaux jiroduits ainsi que leur appli- cation industrielle; je n'ai pu qu'étudier leurs propriétés générales et constater ce fait que le soufre entre dans leur constitution. On se rappelle que j'ai, il y a quelques années, observé la présence du soufre de con- stitution dans le vert, dit à l'aldéhyde. » Le soufre peut donc jouer un rôle dans la constitution des matières colorantes, et, comme il est permis de supposer que d'autres corpssimples sont doués de propriétés analogues, le champ des recherches relatives à la production des matières colorantes artificielles, qui était momentanément ( i4/i4 ) limité à un petit nombre de réactions, se trouve actuellement étendu. » Quel est le rôle du soufre dans la constitution de ces nouvelles sub- stances? Eiitre-t-ii dans le noyau phénylique? Sert-il, au contraire, à souder un certain nombre de gioupemenis en vertu de sa polyatomicité? Y a-t-il un rapport entre l'introduction du soufre et l'existence dans ces sub- stances de radicaux diatomiques (étliyiidène, phénylène, etc.)? » Ce sont autant de questions réservées, mais que de nouvelles recher- ches ne tarderont sans doute pas à éclaircir. » cuiMJE ORGANiQUlî. — Sur (juebjues dérivés de risoxjlène. Note de M. Ch. Gcndelach, présentée par M. Wurtz. « J'ai soumis le xylène du goudron de houille à un grand nombre de distillations fractionnées, de manière à obtenir un produit bouillant de 13^ à i4ï degrés. L'isoxylène ainsi préparé contient toujours, comme l'a démontré M. Fittig, des quantités variables de paraxylène, dont on ne peut le débarrasser qu'en oxydant une partie du carbure. » Connue agents oxydants, on peut employer, soit l'acide azotique étendu, soit le bichromate de potassium et l'acide sulfurique. Je me suis d'abord servi du mélange de bichromate de potassium et d'acide sulfu- rique; j'ai reconnu ensuite que, sous le même volume, l'acide azotique permet d'oxyder une plus grande quantité de xylène : c'est pourquoi je l'ai employé de préférence. » Lorsqu'on a oxydé par le bichromate de potassium et l'acide sulfu- rique, on a pris, pour loo parties de xylène, 2^5 parties de bichromate de potassium, li'j^ parties d'acide sulfiuique et 14^8 parties d'eau. » Si l'on veut employer l'acide azotique, il convient de prendre, j)onr 5oo parties de xylène, i kilogramme d'acide azotique et environ i kilo- grammes d'eau. Dans les deux cas, on lait bouillir le mélange pendant vingt-quatre heures dans un ballon communiquant avec im réfrigérant ascendant; on distille ensuite tant que du xylène passe à la distillation, on agile ce dernier avec une solnlion d'ammoniaque faible et on le rectifie une dernière fois en prenant ce qui passe vers 139 degrés; on élimine, de cette manière de petites quantités de produits nitrés qui se forment presque toujours dans le traitement par l'acide nitrique. Pour m'assurer que l'i- soxylène ainsi obtenu ne renfermait plus de paraxylène, j'ai oxydé une partie de ce carbure par un mélange de bichromate de potassium et d'acide sulfurique; le produit résultant de l'oxydation était de l'acide iso- ( i445 ) phialique, se dissolvant facilement dans l'ean bonillante, d'où il cristal- lisait en Gnes aiguilles par le refroidissement. » Remarque sur le chlorure tCisolol)l>'. — Les travaux qui ont été publiés jusqu'à présent sur le chlorure d'isotolyle ont toujours été faits en partant d'un xylène qui n'avait pas été séparé préalablement du |)araxyléne. H était donc probable que le point d'ébullition de ce chlorure serait un peu plus élevé si on le préparait avec de l'isoxylène pur : c'est ce que j'ai con- staté en effet. » Le chlorure d'isotolyle a été pré|)aré parla méthode de ftOL Grimaux et Lauth, en faisant arriver un courant de chlore dans la vapeur du xylène; on lui a fait subir quinze rectifications consécutives en le séparant entre les fractions 193-194°, 194-195", 195-196°, et l'on a dosé le chlorure dans chacune de ces fractions; l'analyse a donné les nombres suivants : C'H'CI. 1930— ig'i». 1940—195°. 19.)"— igG*. Cl 26,26 23, 40 24,38 25,44 » Le point d'ébullition de ce chlorure est donc situé de 190° à 196" (non corrigé); il est par conséquent un peu plus élevé que les nombres T90°-i95° et 193° indiqués dans les Mémoires précédents. » J'ai aussi déteiniiné la densité du chlorure d'isotolyle, et j'ai trouvé les valeurs (/„= 1,079, f/2o= 1,064. » Aldéhyde isototuique. — La formation de l'aldéhyde isotoluique a été signalée par MM. Grimaux et Lauth, dans la réaction du chlorure d'isoto- lyle sur le nitrate de plomb et l'eau (i). Pour préparer cette aldéhyde, il n'est pas nécessaire'de partir d'un chlorure parfaitement pur, il suffit qu'il ne renferme pas de produits bichlorés; on obtient un chlorure assez pur en" le rectifiant trois ou quatre fois entre les limites de 190° à 200". 600 grammes d'isoxylène ont donné SSy grammes de chlorure. bouillant de 190° à 200". On prend pour 1 partie de ce chlorure i partie d'azotate de plomb et sept fois son poids d'eau ; on introduit le mélange dans un ballon communiquant avec un réfrigi'rant ascendant et l'on chauffe à l'é- bullition au bain d huile. La réaction dure environ 24 heures; lorsqu'elle est terminée on distille la moitié du liquide : l'aldéhyde est entraînée com- plètement avec la vapeur d'eau ; mais, comme sa densité dilfère peu de (i) Bulletin de la Huciité chimique, t. VII, année 1867. ( 1446 ) celle de l'eaii, il faut ajouter du sel marin au produit de la distillation pour la séparer de ce lupiidc. Pour la purifier on la combine avec environ deux fois son volume de bisulfite de soude, on lave le dépôt d'aldéhyde-sulfite de sodium avec un peu d'eau, un peu d'alcool, puis avec une grande quan- tité d'élheret on le décompose ensuite en le faisant bouillir avec une solu- tion concentrée de carbonate de soude. On sépare l'aldéhyde qui est en- trauiée avec la vapeur d'eau comme il a élé indiqué précédemment, on la sèche sur du carbonate de potasse et on la rectifie en recueillant comme aldéhyde ce qui passe de ir)j° à 200". Avec 357 grammes de chlorure d'isotolyle on a obtenu 1 17 grammes d'aldéhyde pure. L'analyse a donné les nombres suivants : C'H'O. Trouve. C i3o,oo 73)4' 11 G,G6 7,08 » La quantité de carbone est un peu inférieure à la quantité théorique; celle différence provient de ce que l'aldéhyde isotoluique attire très-facile- ment l'oxygène de l'air. » Propriétcs. — L'aldéhyde isotoluique est un liquide incolore d'une odeur d'amandes amères très-prononcée, bouillant à 199 degrés (non corrigé); elle est presque insolidjle dans l'eau, soluble dans l'alcool et l'éther; sa densité est do — 1,037, r/oj = 1,024. Elle se combine avec les bisidfiles alcalins et réduit les sels d'argent; au contact de l'air elle s'oxytle facilement pour se transformer en acide iso- toluique ; traitée par l'acide nitrique, elle fournit de l'acide isophtalique. L'acide sulfurique la dissout à chaud en prenant une coloration pourpre, puis il noircit en dégageant de l'acide sulhneux. Lorsqu'on la mélange avec une solution de cyanure de potassium dans l'alcool faible, elle ne se polymérise pas aussi facilement que l'aldéhyde benzoique, mais il est pro- bable qu'après un contact prolongé la même réaction aura lieu. Si l'on ajoute à de l'aldéhyde isotoluique de l'alcool saturé d'acide chlorhydrique et un peu de zinc, la liqueur devient jaune foncé, et il ne se dégage que peu d'hydrogène ; ou arrivera probablement de cette manière à préparer un homologue de l'hydrobenzoïne. » Je continue l'étude de cette aldéhyde et de ses dérivés ; j'ai également commencé l'étude des acides sulfoconjugués du xylène et de ses dérivés monochlorés dans la chaîne centrale : je cherche à Iransformer ces acides ( 1447 ) par la potasse fondante en pliénols diatomiques du xyléne, et j'espère arriver à la syntliése de la j3-orcine, qui, d'après ses réactions, semble être un liomologue de l'orcine. » Ce travail a été fait au laboratoire de M. Wurtz. » PHYSIOLOGIE. — Sur le spiropliore, appareil de sauvetage pour les asphyxiés, principalement pour les îwyés et tes enfants nouveau-nés. Note de M. Woil- LEz, présentée par M. Gosselin. « L'an dernier, dans la séance du 19 avril, j'ai commiuiiqué à l'Académie une Note sur le spiroscope, instrument destiné à l'étude de l'auscultation, de l'anatomie et de la physiologie du poumon. M A la fin de cette Note, j'exprimais l'espoir que le principe sur lequel le spiroscope est basé servirait à résoudre la question du meilleur traitement à appliquer aux noyés et asphyxiés. Je pensais que le problème était réali- sable. Je crois pouvoir dire aujourd'hui que le problème est résolu, à l'aide d'un appareil de sauvetage que j'appelle spiropliore, pour éviter sa confusion avec le spiroscope. » Cet appareil, construit par M. Collin, se compose d'un cylindre de tôle fermé d'un côté et ouvert de l'autre. Il est assez grand pour recevoir le corps de l'asphyxié, qu'on y glisse jusqu'à la tète, laquelle reste libre au dehors; un diaphragme clôt ensuite l'ouverture autour du cou. Un soufflet puissant, contenant plus de 20 litres d'air, situé en dehors de cette caisse, communique avec elle par un gros tube, et manoeuvre à l'aide d'un levier dont l'abaissement produit l'aspiration de l'air confiné autour du corps; le relèvement du levier rend à la caisse l'air qui vient d'en être soustrait. Une glace translucide, placée en avant du cylindre, permet de voir la poitrine et l'abdomen du patient, et une tige mobile glissant dans un tube, perpendiculairement fixé au-dessus, est destinée à reposer sur le sternum. » J'ai fait avec cet appareil plusieurs expériences dont voici le résultat général sur le cadavre : » Lorsqu'un cadavre humain est enfermé jusqu'au cou dans le cylindre et qu'on abaisse vivement le levier du soufflet, le vide se fait autour du corps, et aussitôt l'air extérieur, obéissant indirectement à cette aspiration, pénètre dans l'intérieur de la poitrine, dont les parois se soulèvent sous les yeux de l'observateur connne pendant la vie. Les côtes sont écartées, le sternum est poussé en avant d'un centimètre au moins, comme le montre C. R., 187G, i" Semestre. ( T. LXXXll, N» 'iii.) ' ^6 ( i448 ) le soulèvement de la tige mobile qui repose sur lui. De plus, l'épigastre, et même l'abdomen au-dessous font une saillie inspiratrice qui démontre que l'agrandissement de la poitrine se fait, pendant cette inspiration artificielle, non-seulement par le soulèvement des côtes et du sternum, mais encore par [abaissement du diaphragme. Tout revient en place quand le levier est relevé. » On peut répéter ces mouvements respiratoires complets quinze à dix- huit fois par minute, comme le fait l'homme vivant. » A l'aide d'un tube fixé dans 1 1 trachée du cadavre et communiquant avec un réservoir d'air gradué sur la cuve à eau, j'ai mesuré !a quantité d'air qui pénétrait ainsi dans la poitrine à chaque pression du levier, et j'ai constaté qu'w/j litre en moyenne entrait dans les voies aériennes à chaque inspiration artificielle, taudis que la moyenne physiologique n'est que d'un demi-lilre. » MM. Gosselin et Empis ont été témoins d'une de ces expériences, dont ils ont constaté les résultats, qui permettent de faire traverser les poumons d'un cadavre et par conséquent d'un asphyxié par plus de cent litres d'air en dix minutes. 1) Il est dès lors facile de concevoir les avantages que peut présenter cet appareil pour le traitement de l'asphyxie, et notamment de l'asphyxie des noyés et de celle des nouveau-nés. Dans toutes les asphyxies par un air vicié ou insuffisant, dans celles produites par certains empoisonnements, dans les paralysies des muscles respirateurs, dans la plupart des affections dyspnéiques, dans l'asphyxie par les mucosités bronchiques, dans celle due aux inhalations de chloroforme, et enfin pour la constatation de certains cas de mort apparente, le spirophore pourra opérer une respiration artifi- cielle efficace^ » Cette respiration factice est sans danger pour les poumons, qui ne. peuvent être le siège de déchirures, quelle que soit la force d'action du le- vier. Cette innocuité tient à cette condition physique excellente, à savoir : que jamais la force de pénétration de l'air dans les poumons n'est supé- rieure dans ce cas, comme sur le vivant, à la pesanteur de l'atmosphère. » PHYSIOLOGin; EXPÉRIMENTALE. — Etude graphique des mouvements du cerveau. Note de M. A. Salatiié, présentée par M. Cl. Bernard. •' Dans le but de soumettre à une analyse rigoureuse les mouvements d'expansion et de; retrait - 1. Les oscillations du liquide, en rapport avec la respiration, faibles et parfois nulles dans la respiration calme, deviennent très-prononcées dans les efforts, les cris, etc. » 2. Les oscillations respiratoires, observées simultanément au crâne et au râchis, sont synchrones. » 3. La respiration artificielle renverse l'ordre des oscillations, le liquide s'élevant alors en inspiration, s'abaissant en expiration. » i. Les oscillations dépendant de la systole cardiaque, qui peuvent être en partie ou complètement masquées, dans le cas de respiration exagérée, donnent un tracé assimilable à celui du pouls. » 5. Les attitudes exercent sur la pression inlra-cranienne une grande influence qu'in- diquent les changements considérables du niveau du liquide, qui monte notablement quand on élève l'arrière-train de l'animal, qui baisse dans la manœuvre inverse. u G. Les anesthésiques peuvent modifier les phénomènes des deux façons, soit en suppri- mant brusquement la respiration et par suite les oscillations qui en dépendent, soit en sup- primant ces dernières et régularisant la respiration. » Le premier cas se rapporte surtout au lapin; le second a trait an chien. Nous donnons à l'appui les deux tracés suivants [fig. i et 2) pris sur lin chien. Dans chacuti d'eux la ligne supérieure représente la respiration, la ligne inférieure les oscdiations cérébrales. » Dans le jîremicr tracé, la rcspiiation est agitée, l'animal pousse un 186.. ( i/.5o ) aboiement à chaque expiration; la ligne inférieure reproduit les courbes respiratoires avec un dentelé d'oscillations arlérielles. Du chloroforme est donné à l'animal, et nous voyons que, dans le deuxième tracé, la respiration s'est régularisée; elle ne se traduit plus sur la ligne inférieure, qui n'indique que des oscillations cardiaques. rii;. I. F'IÎ- '• » Nous avons pu inscrire également les mouvements du cerveau chez l'homme, sur un malade que le professeur Broca a bien voulu mettre, l'année passée, à notre disposition. Cet individu, âgé de 3o ans, <^ la suite d'une chute terrible faite à i5 ans, s'était fracturé le frontal. 11 put se remettre de cet accident : la [)laie produite se referma, et, à ce niveau, le cerveau n'est plus protégé que par les parties molles. Pour explorer celte région, nous nous sommes servi du nouvel explorateur à bouton du pro- fesseur Marey. M Dans le tracé que nous donnons (//';/. 3), la ligne supérieure représente les mouvements du cerveau, la ligne moyenne le pouls radial, la ligne in- férieure la respiration. » Dans la première partie du tracé, la respiration est calme et les pulsa- tions artérielles retentissent seules sur le tracé frontal, avec xm dicrotisine Irés-net. Nous faisons ensuite cxéculer au mahule un effort on inspira- tion, qui se traduit par une augmentation de tension artérielle, du côté du pouls. En même temjjs, la ligne du tracé frontal s'élève considérable- ( i45. ) ment, avec quelques soubresauts indiquant encore l'influence cardiaque, pour retomber ensuite rapidement, aussitôt que cesse l'effort. Fii;. 3. » Ce tracé offre la plus grande analogie avec ceux, de l'inscription des variations de volume des organes immergés, tels que les ont obtenus MM. Franck et Mosso. » BOTANIQUE. — Lcs vacuoles coiitiacliles dans le iè(jne vè(jélal. Noie dej\I. E. Maupas, présentée par M. Duchartre. « L'existence d'une onde plusieurs vacuoles contractiles, comme organe pulsatile constant chez les vrais Infusoires, fut d'abord affirmée par Ehren- berg. Le même savant constata encore l'existence de cet organe chez deux Volvocinées, le Gonium peclorale et le Clilamydomonas Pulvisculus. Ces der- nières observations furent confirmées en i853 par M. F. Cohu, et^ en iSjj, M. Claparéde en ajouta de nouvelles faites sur le Folvox globalor, plusieurs Euglènes et enfin chez le Dinobrjon Serlularia, qu'il rattachait pour ce motif au règne animal. La vacuole contractile lui paraissait être un bon caractère d'animalité. » Depuis lors, de nouvelles observations ont complètement modifié la question. Kn 1H60, M. de Bary signale la vacuole contractile dans les zoo- spores des Cjslopus caiulidus et cubiciis, ainsi que sur les zoospores et les plas- modies des Myxomycètes. Fresenius la reconnaît sur les zoospores d'une l'almellacée, V^/jnocjslis minor. M. Slrasburger, dans son récent ouvrage sur la cellule, décrit la vacuole contraclile dos niacrospores de VL'lothrix ( ï452 ) zonata et le D"" Dodel-Port a confirmé celte observation. M. Cienkowski, enfin, dans un travail publié en février 1876, annonce la présence d'une vacuole dans les zoospores des Chaelopliora et d'une double vacuole dans les macro- spores du Sty^ijeotionium stellaie. L'organe pulsalile se rencontre donc aussi bien chez des êtres de nature végétale bien établie que chez les vrais Infu- soires. Cependant ces observations ne paraissent pas avoir encore assez attiré l'attention des savants en France, à ce point que M. de Fromentel, dans son grand ouvrage sur les Infusoires, publié en 1874» considère encore la vacuole contractile comme le caractère sérieux de l'animalité des microscopiques et le seul qui jusqu'à ce jour peut nous permettre de poser une délimitation certaine entre ces êtres animés et les végétaux. J'ai donc pensé qu'il serait bon de faire connaître deux nouvelles observations, qui achè- veront, je l'espère, de détruire la valeur systématique que l'on veut encore accorder à la présence ou à l'absence d'une vacuole contractile. )) En mai 1872, je trouvai en abondance le Microspora floccosa, Thuret, dans le ruisseau du ravin de l'Oued-el-Kebir au-dessus de Blidah. Cette Algue, placée dans une cuvette, donna lieu le lendemain et les jours suivants à une nombreuseémission de macrospores.Ces macrospores seformentpresquetou- jours au nombre de deux dans chaque cellule-mère, par une division transver- sale; quelquefois il en naît quatre, par une nouvelle division transversale répétée sur chacun des deux premiers segments. L'émission commence vers 9 heures du matin, pour arriver en son plein vers 1 1 heures, et cesser com- plètement à midi. Les macrosporesdevenueslibresont une forme sphérique, et en diamètre de 0,006 à 0,008 de millimètre. La région antérieure ou rostrale dè|)ourvue de chlorophylle est assez large, et porte deux flagellums un peu plus longs que le corps de la spore. La région postérieure, au con- traire, est occupée par des masses de protoplasma verdi par la chlorophylle et disposé en plaques latérales épaisses et larges. On y voit aussi un corpus- cule de forme sphérique à réfringence brillante qu'il laut peut-être consi- dérer comme un nucléus. La vacuole contractile est placée dans le proto- plasma incolore de la région centrale, au-dessous du point d'insertion des flagellums. Elle est fort petite, assez difficile à voir, et je crois pouvoir assurer qu'elle est quelquefois double. Ses pulsations sont assez rapides et se renouvellent trois à quatre fois par minute. Le mouvement de systole ne se fait pas brusquement comme chez les Infusoires. La vacuole se contracte avec lenteur et on la voit s'effacer doucement en diuiinuant graduellement de diamètre. Cependant la systole est toujours plus rapide que la diastole. Pour bien voir le phénomène, il faut l'observer sur une macrospore au ( 1453 ) moment de son émission, alors qu'elle s'étire lentement entre les segments désemboîtés de la celliile-mère. On le suit encore très-bien sur les zoo- spores devenues immobiles et s'apprètaiit à germer. Ace moment elles se fixent par leur rt'gion postérieiu'è et l'allongement se fait par l'extrémité centrale demeurée libre. Elles perdent leurs flagellums et, dans cet état, on peut voir la vacuole continuer ses pulsations sur des macrospores déjà en pleine germination et ayant pris une forme allongée. » Au mois de février dernier, dans des flaques d'eau limpide occupant les creux d'un sentier arabe non fréquenté, au sommet de la Bouzareali, près d'Alger, je récoltai, entre autres Algues, VUlothrix variabilis, Kiitzing, qui y croissait très-vigoureusement. Cette Ulotlirix, placée dans une cuvette, donna dès le lendemain lieu à une émission de macrospores. Celles-ci ne se forment jamais qu'inie seule dans chaque cellule-mère, et tout le proto- plasma de cette dernière entre dans leur substance. Devenues libres, elles ont une longueur de o,oii de millimètre, sont ovales, oblongues, piri- formes, l'extrémité postérieure arrondie, l'extrémité antérieure en pointe. Cette dernière porte deux flagellums un peu plus longs que le corps et forme une sorte de rostre composé de protoplasma incolore et finement granuleux. Dans la région postérieure se trouvent des masses de chloro- phylle disposées en plaques latérales assez épaisses et larges. A peu près au milieu de sa longueur et sur un des côtés existe une tache pigmentaire rouge bien marquée. Je n'ai pas aperçu de niicléus La vacuole contractile est située dans l'épaisseur du protoplasma incolore de la région rostrale, au-dessous de l'insertion des flagellums. Elle est le plus souvent unique; quelquefois il y en a deux. Ses pulsations sont assez rapides et se répètent trois ou quatre fois par minute. Son diamètre est fort petit et, comme /iur le Microspora, il f lut pour la bien voir saisir le moment où une macrospore s'étire lentement au travers de l'ouverture de la paroi de la cellule-mère, ou bien encore lorsqu'elle a achevé sa période de vie vagabonde et s'est fixée pour germer en perdant ses flagellums. Dans ce derniercas, la vacuole continue encore quelque temps ses pulsations. » On peut encore observer aisément l'apparition des flagellums sur les macrospores de cette Uhtliiix. Lors([u'ui)e de ces macrospores sort en s'éti- rant au travers de l'ouverture formée dans la paroi de la cellule-mère, elle se présente toujours la région rostrale en avant. Dans le premier moment, lorsqu'une faible partie du corps seulement est engagée, la région déjà en dehors a encore une foi-me arrondie ohluse, avec un contour simple et ré- ( i454 ) gulier. Miiis on voit bientôt apparaître à son sommet deux saillies assez épaisses, relaliVenient à l'épaisseur des flagellums. D'abord à peine indi- quées, ces saillies croissent rapidement en longueur et ressemblent bientôt à deux petites cornes. Puis, lorsque la niacrospore a déjà presque | de son corps dégagé, ses deux cornes se déploient brusquement en deux flagel- lums, qui s'agitent aussitôt dans l'eau et par leurs mouvements concourent activement à acbever de dégager la macrospore. La petitesse de ces objets ne permet pas malheureusement de voir sous quelle forme et avec quel ar- rangement les flagellunis existent avant leur déploiement; mais la rapidité instantanée avec laquelle ce dernier s'exécute laisse supposer que, dès l'ap- parition des petits mamelons, ils sont déjà complètement différenciés de la macrospore et probablement enroulés sur eux-mêmes. » MINÉRALOGIE. — Le minerai de nickel de ta Nouvelle-Calédonie ou « gnnné~ vile ». Note de M. J. G armer, présentée par M. Daubrée. « Les minerais de nickel de la Nouvelle-Calédonie sont devenus l'objet d'une exploitation active. Ce ne sont pas des arséniosulfures de nickel comme ceux que l'on a utilisés jusqu'ici, mais bien des silicates de nickel et de magnésie. On trouve ce minerai au sein des masses serpentineuses, très-abondantes en divers points de l'île, et en association avec des eupho- lides, diorites, amphibolites, etc. Tantôt cette combinaison du nickel se montre sur ces roches diverses, comme un enduit d'un beau vert; tantôt elle les pénètre cl les colore d'une manière plus ou moins intense; tantôt elle y forme des filets, qui peuvent prendre l'importance et la régularité de filons; tantôt enfin des rognons ou amas. Comme on devait s'y attendre, le nickel a pour compagnons le fer, le chrome, le cobalt; ces métaux, siu'toat les deux premiers, sont d'une abondance qui est peut-être sans exemple; leur mode de giseincMit est analogue à celui du nickel, sauf que, dans les points de la Nouvelle-Calédonie où j'ai rencontré le cobalt, ce der- nier métal était associé à du manganèse formant des masses plus ou moins volumineuses et pures, au sein de roches friables, arénacées, formées de dé- bris feldspathiques et magnésiens. » Je demande la permission de rappeler que, dès le début de mes recher- ches géologiques à la Nouvelle-Calédonie en i8Gj, j'adressai au Rév. W.-B. Clarke, géologue du gouvernement de la Nouvelle-Galles du Sud, une série d'échantillons de roches provenant d'une première excursion; le minéral à ( i455 ) base de nickel s'y rencontrait, ainsi que ce savant géologue a bien voulu le relater dans un récent jMémoiro (i). Le professeur T>iversidge, de l'Univer- sité de Sydney, puis le professeur Dana, des États-Unis, étudièrent avec soin le nouveau minéral, auquel, d'un commun accord, ils voulurent bien donner le nom de garniérile, et c'est sous ce titre qu'elle est décrite dans la dernière édition de la Minéralogie de Dana. » Le minerai de nickel calédonien se rapproche beaucoup des p'uné- lites; cependant une dénomination spéciale peut ici s'excuser par quelques caractères particuliers que présente le minerai. A l'occasion de l'iiu- porlance du minerai dans les roches magnésiennes, je disais, eu iSôy, dans l'un des Mémoires où j'ai signalé le nickel : « Le nickel est si abondant parmi les roches serpentineuses tle la Nouvelle-Calédonie, qu'on doit espérer en trouver un jour des gisements exploitables. (Bulletin de la Société de l'industrie minérale, t. XV, p. 3oi.) • M. A. RosENSTiEiii. demande l'ouverture d'un pli cacheté déposé par lui le i3 mars 1876. Ce pli contient la Note suivante, sur l'alizarine nitrée : « La découverte de l'alizarine nitrée, à laquelle l'avenir réserve peut- être d'utiles applications, est due au hasard. » L'année dernière, M. Strobel (chimiste attaché à l'établissement de MM. Haeffelz et C", à Pfastadt, près de Mulhouse) a observé que le rouge garance, exposé aux vapeurs nitreuses, devient orangé ; cette couleur, loin de se dégrader par les lavages ou les bains de savon même bouillants, n'en devient que plus vive. Le rouge d'AndrinopIe subit la même modificalion ; la coideur résultante est tout aussi solide que celle d'où elle dérive, d'une nuance et d'une vivacité qui ne sont représentées dans la palette des toiles peintes que par les chromâtes de plomb. L'intérêt qui s'attache à une pa- reille substance, encore sans analogue, m'a décidé à faire l'étude de cette remarquable transformation. C'est le résumé des recherches faites à cette occasion qui fait l'objet de cette Note. )) 1. J'ai constaté tout d'abord que l'orangé que l'on obtient par l'action de la vapeur nitreuse est d'autant plus vif que le rouge d'où il provient con- tient moins de purpurine. Je joins à cette Note le produit du virage d'un ( I j Anniversary address to ihe Royal Society of Neiv-Soiith fValcs, by Rev. W.-B. Clarke. C.R., i8-,6, 1" 5cmej«rï. (T. LXXXII, NO 2!î.) 187 ( 1456 ) ronge teint avec de l'alizarine pure (i), qui est la vraie génératrice de l'orangé. » 2. Ayant essayé de retirer la nouvelle matière colorante du tissu snr lequel elle s'était formée, j'ai rencontré une résistance remarquable; cette cou- leur est si difficilement attaquée par les acides que la fibre se désagrège en grande partie, avant que la matière colorante soit mise en liberté. Je n'ai obtenu, parce moyen, qu'une jjetite quantité de substance jouissant de la propriété de teindre les mordants d'alumine en orangé. » 3. La vapeur nitreuse ayant été mise en présence d'aiizarine en disso- lution ou en suspension dans divers liquides, tels que l'eau, l'acide acé- tique, l'alcool, l'acide sulfurique, j'ai observé la formation de matières qui, tout en étant colorées en jaune, étaient dépourvues de tout pouvoir tincto- rial. Ce résultat concorde avec celui obtenu par M. Nienbans, qui a constaté la réduction de l'alizarine en antbraquinone par l'action de l'acide azoteux dans des conditions qui s'éloignent peu de celles que je viens d'indi- quer (2). L'acide nitrique fumant, employé soit seul, soit mêlé d'acide sulfurique, n'a pas donné de résultat satisfaisant. » 4. Me plaçant alors dans les conditions où la matière colorante se forme sur tissu, j'ai réussi à me procurer abondamment la nouvelle substance. Dans de grands flacons de verre, je verse de l'alizarine en pâle du com- merce (3); j'en couvre les parois par une agitation convenable et je fais égoutter et sécher. Le verre est ainsi garni d'une mince couche d'aiizarine très-diviséè. Je remplis alors le flacon de vapeurs nitreuses, je bouche, et en peu de minutes la couleur de l'alizarine change, les gaz se décolorent. Je détache le contenu du flacon avec de l'eau, qui enlève les acides (dont luie partie est cristallisable) et laisse un résidu formé de deux matières co- lorantes, dont l'une, sans doute de l'alizarine non modifiée, teint les mor- dants d'aliuuine en rouge; l'autre, tpii constitue la nouvelle matière, les teint en orangé. » J'opère une première séparation, en transformant en sel de soude, qui, soluble dans l'eau pure, l'est au contraire très-peu en présence d'un léger (i) La icaclion dont il s'agit conslitiiu une iiuérissanlc expérience de cours, qui fait voir d'une manière frappanle l'effet des subslilutions; dans un flacon à large col, rempli de va- peurs rutilantes, on plonge un morceau d'étoffe imprimée ou teinte en rouge d'aiizarine ; cinq niinules après, on l'en relire converti en un bel orangé. (2) Bcrichtc lier clicm. dent. Gcsvllsclinft, t. VIII, |). 774 '• Correspondance de Zurich. (3) J'ai employé la marque n" i de la maison Meister Lucius et C'", à Uœchst-sur-le- Mein. ( >457 ) excès d'alcali. La iiialière colorante, mise en liberté par un acide, est |m- rifiée j)ar une série de cristallisations d.ins le chloroforme, jusqu'au moment où le liquide mère et les cristaux donnent le iiiènie résultat en teinture. » Le produit, séché dans le vide à loo degrés, a fourni à l'analyse les nombres suivants, qui correspondent à la composition de l'alizarine mo- nonitréeC'MF(AzO=)0* : Trouvé. Calculé. C 58,87 58,94 H 2,56 2,45 Az (i) 4.87 4)9» » 5. Cristallisée dans le chloroforme, elle se présente sous forme de paillettes orangées à reflets verts. Elle est un peu soluble dans l'eau chaude qu'elle colore, soluble dans différents dissolvants neutres, les acides acé- tique et sulfurique. » Elle se sublime, en se détruisant en grande partie, en petites paillettes jaunes à reflets verts. En même temps il se forme des aiguilles rouges, qui teignent connue l'alizarine. Sa solution dans les alcalis est violet ronge; en teinture, elle satiu'e les mordants dans l'eau distillée; l'addition de l'équivalent d'acétate de calcium améliore légèrement le rendement ; le bicarbonate du même métal la précipite totalement du bain de teinture; la précipitation est retardée par un courant d'acide carbonique, qui ne dé- compose plus la laque calcaire une fois formée. J'ai utilisé celte propriété pour reconnaître l'alizarine dans le produit brut. Elle se comporte vis-à-vis des oxydes, non pas comme l'alizarine d'où elle dérive, mais se rapproche de la [)urpurine, qui est comme elle un dérivé trisubstitué de l'anthra- quinone. Les combinaisons avec les bases se distinguent par une stabilité relative supérieui-e; aussi se fixe-t-elleen teintiu-e avant l'alizarine. Elle teint les mordants de fer en une couleur voisine du 3 violet -^ de noir des cercles chromai iqups de M. Chevreul, et l'alumine en 4 rouge-orange. Cette der- nière couleur est assez brillante, ainsi que réchantillon joint à cette Note le fait von-; elle gagne de la vivacité par les opérations de l'avivage. Par réduction de la nilralizarine, j'ai obtenu deux produits qui se forment successivement : l'un soluble eu bleu dans les alcalis et teignant les mor- dants d'alumine en grenat, l'autre qui colore les dissolutions alcalines en brun et teint l'aluinine en couleur de cachou. Je ne mentionne qu'en pas- (i) M. Goppelsroilcr, directeur du laboratoire de Chimie de Mulhouse, a bien voulu se charger du dosage de l'azote. 187.. ( >458 ) sant ces deux corps, moins intéressants comme matières colorantes que comme produits amidés, mon but principal étant d'appeler l'altention sur le dérivé de l'alizarine qui fait l'objet de cette Note, dont la combinaison aluminique présente une couleur qui possède le précieux avantage d'être à la fois solide et brillante. » M. F.-A. FoREL adresse une Note sur un limnimètre enregistreur établi à Morges, sur le lac Léman, pour étudier les Seiches. (Extrait.) « Les résultats obtenus justifient la théorie qui fait des seiches des mou- vements rhythmiques, c'est-à-dire des vagues d'oscillation fixe des lacs. L'appareil enregistreur employé met en évidence, poin- la ])remière fois, les vibrations dues à l'action du vent et des bateaux à vapeur. » M. OnÉ adresse, par l'entremise de M. Larrey, une Note sur deux cas de transfusion faite avec le sang humain et le sang d'agneau. A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures et demie. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE Ouvrages beçds dans la séance dd 22 mai 1876. (snnE.) Anales de la Universitad de Cliile ; a* seccion : Bolelin de iiiatruccion pu- blica, febrero-decembre 1874- Santiago, Imp. nacional, 1874; 11 liv, in-8°. Anales de In Universitad de Cliile; i* seccion : Memorias cieniificas i lite- rarias; enero-decembre 1874. Santiago, Imp. nacional, 1874; 12 liv. in-S". Apendice a los Anales de ta Universidad conespondientcs a 1873. Santiago, linp. nacional, 1873; in-8°. Sesiones de la caniara de Senadores en 1874; num, i, 2. Santiago, Imp. nacional, 1874; 2 liv. in-4°. Sesiones eslraordinarias de la camara de Dipulados en 1874*, num. 1,2. Santiago, linp. nacional, 1874; -s liv. iii-4''. ( -459 ) Lci de presiipuestos de los gnslos jenerales de la adminislracion publica de Chile pnrn el anode 1875. Santiago, Imp. nacional, 1874; 10-4". Estadislica comercial de la Repiibtica de Cliile correspondienle al ano de 1874. Valparaiso, imp. del Mercurio, i8']5; in-4°. Ànuario estadistico de la Republica de Chile correspondienle a los anos de 1873/ 1874; t. XV. Santiago, Imp. nacional. Jnunrio estadistico de la Republica de Cliile,- 1. XVII. Santiago, imp. na- cional, 1875; in-4°. OnVEACES REÇUS DANS LA SÉANCE DO PC) MAI l8'j6. Traité d'Electricité statique; par M. E. Masgart. Paris, G. Masson, 1876 ; 2 vol. in-S-". Société académique des Sciences, Arts, Belles- Lettres, Agriculture et Industrie de Saint-Quentin. Travaux de juillet iS'jli à juillet 187J. Saint-Quentin, lyp. Ch. Poette, 1876; in-S". Traité de l' impuissance et de la stérilité chez l'homme et chez la femme; par le D' F. ROUBAUD; 3" édition. Paris, J.-B. Baillière, i876;in-8°. (Adressé par l'auteur au Concours Montyon, Médecine et Chirurgie, 1876.) Des opérations applicables au bec-de-lièvre compliqué; par F. CouRMONT. Paris, A. Delahaye, 1875; in-8°. (Adressé par l'auteur au Concours Mon- tyon, Médecine et Chirurgie, 1876.) Mémoire sur l'organisation et la distribution zoologique des Acariens de la famille des Gamasidés; parP.MÈG:^m . Paris, Germer-Baillière, 1876; br.in-8°. (Adressé par l'auteur au Concours Thore, 1876.) Recherches sur les fonctions des Champignons ; par M. A. Mu:^TZ. Paris, Gauthier-Villars, 187G; br. in-S". (Adressé par l'auteur au Concours Des- mazières, 187G.) Travaux du Conseil d'hygiène publique et de salubrité du département de la Gironde. Bordeaux, imp. Ragot, 1876; in-S". litudcs médicales sur le mont Dore; 12' Mémoire : Discussion sur la nature arsenicale des eaux du mont Dore. Paris, aux bureaux de VUnion médicale , 1876; br. in-S". La tempête du la mars 1876; Communication par M. E. Quetelet. Bruxelles, imp. F. Ilayez, 187G; br. in-8°. ( «46o ) OdTBAGES RIÇUS PENDANT LA SÉANCE DD 5 JUIlf l8'j6. annales (te l'Observatoire de Paris, publiées par U.-J. Le Verrier ; Ménwi- rei, t. XII. Pans, Gauthier-Villars, 1876; in-4°. Traité de Mécanique générale comprenant les leçons professées à [Ecole Polpechnique par H. Resal; t. IV. Paris, Gauthier-Villars, 1876; in-8°. Nouveau Dictionnaire de médecine et chirurgie pratiques, publié sous la direction duD' Jaccoud; I. XXII. MED-MOEL. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1876; in-8". Bulletin des Sciences mathématiques et astronomiques, rédigé par MM. G. Darboux et J. Houel; t. VIII, i" semestre 1875. Tables des matières et noms d'auteurs ; t. IX, novembre et décembre 1875 ; t. IX, 2* semestre 1875: Tables des matières et noms d'auteurs; t. X, janvier et février 1876. Paris, Gauthier-Villars, 1875-1876; 6 liv. in-8°. Mémoires couronnés et autres A/^moire^, collection in-8°; t. III, 5'^fascicule. Bruxelles, H. Manceaux, 1876, in-8". Commission de Météorologie de Lyon, 1874. Lyon, imp. Pitrat, 1876; in-S". Notice sur les appareils de chauffage employés dans les laboratoires ; par V. WiESNEGG. Paris, chez l'auteur, 1876; in-i2° (2 exemplaires.) (Présenté par M. Desains.) Notes complémentaires d'un Mémoire sur les lames de haute mer. Résumé d'observations faites par les bâtiments en cours de campagne et analysées jiat Ch. Antoine. Brest, 1876; in-Zj" (2 exemplaires.) Notice sur les travaux scientifiques de M. Th. DU MONCEL avec supplé- ment. Paris, Gauthier-Villars, 1873-1874; 2 br. in-4°. Ëiole d' Agriculture de Montpellier . Progi^amme des études pratiques de vi- ticulture et d'ampélographie. Montpellier, G. Goulet; Paris, V.-A. Delahaye, 1876; br. in-8°. Jnlorno ad alcune série ; per A. Genocchi. Torino, Paravia, 1875, br. in-8°. Unfiore a Maria madré nostra, per il sacerdole Orazio ROTUNDI FOGGIA. Tip. Maria Gristina, 1876; br. iu-S". Spiegnzione di alcuni fatti relativi alla teoria del magnetismo di rotazione; peliy A. Bartoli. Pisa, tip. Pieraccini, 1875; br. in-8°. Mio-sarcoma interstiziale deli utero idro-ascite,amputazionedellà parte sopra- ( i46i ) vaginale di quest' orijano, estirpazione délie ovaje per gastrotomia, guarigione ra- pida;pel Prof. V. Martone. Napoli, lip. G. de Angelis, 1876; br. in-8">. Jlln domanda per otlenere la spiegazione di im fenomeno elctlrostatiro, tis- posta del ioc. P. VOLPICELLI. Roma, coi tipi del Salviucci, 1876; br. in-8°. The zoolngical record for 1874; being volume etevenlh of ihe record of zoological literalure, edited by Eward Caldwell Rye. I.oikIo», John Van Voorst, 1876; in-8° relié. OUVRAGES ADRESSÉS AUX CONCOURS DE L'aNNÉE 1876 (Concours Montyon. Médecine et Chirurgie). Leçons sur la physiologie normale et pathologique du sjstème nerveux; par le D"^ PoiNCARÉ. Paris, Berger-Levrault et J.-B. Baillière, 1873-1874 ; 2 vol. in-8°. Le système nerveux périphérique ; par le D^ PoiNCARÉ. Paris, Berger-Le- vrault et J.-B. Baillière, 1876; I vol. in-8°. Sur les fonctions des hémisphères cérébraux ; par C Carville et H. DuRET. Paris, G. Massaii, 1875; in-S". Essai sur le puerpérisme infectieux chez la femme et chez le nouvenu-né ; par E. QuiNQUAUn. Paris, A. Delahaye, 1872; in-8". Considérations cliniques sur une petite épidémie de choléra-nostras observée à l'hôpital Saint-Antoine en 1869; p^r M. QuinQUauD. Paris, A. Parent, sans date; br. in-8". Quelques réflexions sur une épidémie de variole observée à [hôpital de la Pitié en J. 870; par^l. Quinquaud. Paris, P. Asselin, 1870; br. iii-8°. Etude clinique et anatomo-pathologique sur certaines tumeurs adénoïdes du foie; par le D"' QuiNQUAUD. Sans lieu ni date; br. in-8°. Nouvelles expériences relatives à la respiration des poissons ; par le D'' QuiN- QUAUD. Sans lieu ni date; opuscule in-8°. Sur un procédé de dosage de l'hémoglobine dans le sang ; par M. QuiNQUAUD. Paris, Gauthier-Villars, sans date; opuscule in-4°. Sur les variations de l'hémoglobine dans la série zoologique ; par M. QuiN- QUAUD. Paris, Gauthier-Villars, sans date ; opuscule in-4". Sur les variations de l'hémoglobine dans les maladies ; par M. Quinquadd. Paris, Gauthier-Villars, sans date ; opuscule in-4''. Elude sur las affections articula'tres ; par le D^ Qvi^QVAVD; 1*' fascicule. A. Delahaye, 1876; br. in-8°. ( «462 ) Études liisloriques, physiologiques el cliniques sur la transfusion du sang; par le D' Oré. Paris, J.-B. Bailliére et fils, 1876; in-8°. (Présenté par M. Bouil- laud.) Traité des tumeurs bénignes du sein; par L. LabÉ et P. COY^E. Paris, G. Masson, 1876; in-8". (.Présenté par M. le baron Larrey.) Des fièvres bilieuses des pays cliauds en général el de la fièvre bilieuse héma- turique en particulier ; par\^Yy Aiig. Pellarin. Paris, J.-B. Bailliére, 1876 ; in-8°. Le tabac et l'absinthe; par le D'^P. Jolly. Paris, J.-B. Bailliére, 1876; in-i2°. CONCOURS DU GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES (Distribution des animaux marins du littoral de la France). Traité pratique d'ophthalwoscopie et d'optométrie ; par M. Perrin. Paris, G. Masson, 1872 ; i vol. in-8° avec atlas. Etude des Annélides du golfe de Marseille; par MM. Marion et Bobretzky. Paris, G. Masson, 1875; br. in-8''. Dragages profonds an large de Marseille {juillet, octobre 1874), Note pré- liminaire,- Y>?\r A. -F. Marion. Montpellier, typog. Boehm, sans date ; br. in-8''. Sur les Annélides de Marseille; parM. A. -F. MariON. Montpellier, typog. Boehm, sans date ; br. in-8°. Recheiches sur les animaux inférieurs du golfe de Marseille; i*' et a* Mé- moire; par M. A.-F. Marion. Paris, G. Masson, 1873; 2 br. in-S". CONCOURS DAMOISEAU. Comparaison des observations des éclipses des satellites de Jupiter, etc. ; par M. U. GlaSENapp. Saint-Pétersbourg, 187/i; in-8° (en langue russe.) COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 26 JUIN 1876. PRÉSIDEÎNCE OE M. LE VICE-AMIRAL PARIS. MÉMOIRES ET COMMUIMICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. GÉOMÉTRIE. — Lieux géométriques et courbes enveloppes satisfaisant à des conditions de produit constant de deux segments variables. — Généralisation de quelques théorèmes exprimés en rayons vecteurs; par M. Ch^isles. « XVI. On mène de chaque pointa, d'une courbe U,„^ les tangentes a, 9 d'une courbe U"', et de chaque point Q les droites 5a terminées à ime courbe U^ et telles, que l'on ait la relation a, 5.9 a = ,a : ces droites 5a enveloppent une courbe de la classe 2 mm, ( am' ;- n'). IX, m' /i, -2 ni. lU lU, mi{m' i^ n')m, IX ■imm,{j.m'-{-n') [VIII " XVII. De chaijiie point a, d'une courbe U„,, on mène une tangente a,ô d'une courbe U"', et l'on prend sur une courbe [],„ les points a de chacun desquels on peut menei à une courbe U" une tanijcnte a 5" satisfaisant à la relatiou a, 5. a 5"= p. : les droites a, a enveloppent une courbe de la classe 2 mm, (m' 11" -i- m'"n' -;- aii'ii'"). ^ ' ■2iiini,{m'n i- m ri -h -2/1 n ) [IXJ. lU, mn"{2in' -i- zn'jni, | C. u., i«76, 1" ScmtjiKT. (I . LX.\X1I, N' UIJ. iH8 ( '464 ) » XVIII. Si des deux points a,, a de deux courbes U^,, U^ on mène à deux courbes U"', U"' deux tangentes a, Ô, a 6" dont le produit soit consta7il [a,d .aO" ^= [i), la droite a, a enveloppe une courbe de ta classe a min, (m'n'" + m"'n' + 2 n' n") [XI]. IX, /n, n'[2m" -h 2 «") m lU lU, mn"'{2m' -h 2n')ni, IX . Donc, etc. Donc, etc. » XIX. Si de deux points a,, a de deux courbes U,„,, U^ on mène à deux courbes U"', U"" deux tangentes a,6 , a.$" ayant un produit constant (a, 9 . a6" = ,a), la droite Ba. enveloppe une courbe de la classe ainm^ (m' m'" -f- 2 m' m'" + n'm"') [XII]. IX, m'm,{2ni" -{- 2n'")m lU lU, mn"'{2m' -h 2}i')m, IX » Les huit théorèmes qui vont suivre sont des réciproques de théorèmes précédents, qui y sont indiqués; néanmoins, j'en donne la démonstration directe, qui est toujours très-simple. )) XX. De chaque point 0 d'une courbe U"' on mène les tangentes d'une courbe U"", lesquelles rencontrent une courbe U„, en des points a, et l'on prend sur la tangente du point ô les quatre points x qui satisfont, pour chaque point a de Um, à la relation x ô . xa = |u. : /e lieu de ces points est une courbe de l'ordre 4mn"(m' + n') [IV]. 4 iiin" [m' + n'). a, n 711 2m a a, [2ni' + [\ii')ii' ni \\\ a » La courbe a, à l'infini : i" Jeux points multiples d'ordre n" m' m aux deux points circu- laires; 2° mm' n" points doubles sur les tangentes de U"" menées des mm' points d'inter- section de Um et U"'; 3" in' mn" points doubles sur les tangentes de U"" menées dis points de contact 6 des tangentes de U"' issues des deux points circulaires. » XXI. De chaque point a d'une courbe U^ on mène à deux courbes U", U"' deux tangentes aô, a 5', et l'on prend sur la deuxième U7i segment ax aya7il avec la premiè7^e un produit constant ( ax.a 6 = ,a) : le lieu des poirjts x est U7ie courbe de l '07xire 2 mn" ( m' + 3 n' ) [ VI ] . .r, Ti"mn'2 u \ «, (2/»' -\- [\n)nni" [I] .r | ^ '' » La courbe a, à l'infini : i°deux points multiples d'ordre n" nin' , aux ileux points circu- laires; 2° m points multiples d'ordre «' 2 n" aux m points de U^; 3" 2«' mit" points sur les tangentes deU"" menées des points où les tangentes de U"' issues des deux points circulaires ( i465 ) rencontrent U„ ; 4* mm' n" points doubles sur les tangentes de U"" menées des mm' points d'intersection de 11^ et U"'. » XXII. Le lieu d'un point x d'oii l'on peut mener à deux courbes U"', U"" deux tangentes dont la seconde x 0' fasse un produit constant avec une droite menée de son point de contact à l'un des points a où la première rencontre luie courbe \]^(\6'.0'(i — fji), est une courbe de l'ordre amn'(m"-4- n") [VII]. 2mn'{m" + -in"). X, n 2nin u 71, n'mi[ni" -h Ji") [H] oc w II y a -imn'n" solutions étrangères dues aux points x situés sur les tangentes de U"" issues des deux points circulaires. Il reste amn'(m"-t- n"). u La courbe a, :i l'infini : i" deux points multiples d'ordre n' mn" aux deux points circu- laires; -y." m" points multiples d'ordre ?.«'/» aux m" points de U"". » XXIII. On mène de chaque point a d'une courbe U,„ les tangentes nd d'une courbe U"', et de leurs points de contact les tangentes 66' d'une coutbe U"", sur lesquelles on prend les deux segments 6\, qui font avec la tangente h6 un produit constant, (9x.5a = p.) : le liai des points x est une courbe de l'ordre 2mn"(2m'+n') [VIII]. 2mn"{2m' -i- ?i'). X, n m m 2 n n, 2[m' -\- n')mn"' x • La courbe a, à l'infini: i° deux ])oints multiples d'ordre n" m[m' -h n') aux deux points circulaires; ■?." m' points multiples d'ordre mm" aux m' points de TJ"'. » Chaque point multiple d'ordre n" m\m' + n'] on un point circulaire est formé de deux points mu'tiplcs coïncidants, l'un, d'ordre n" m' m, dû aux tangentes de U"" issues du point circulaire, et l'autre, d'ordre n' n" m, dû aux tangentes de U"' issues du même point circu- laire. » XXIV. De chaque point a d'une courbe U,„ on mène à deux courbes U"', U"" deux tangentes a 5, a 5', et l'on prend sur la première deux segments 6x dont chacun fait avec la seconde aS' xm produit constant (9x.aô' = |jl) : le lieu des points x est une courbe de l'ordre amfm'n" :- m"n' 4- an'n") [IX]. .r, m'mn"2 u n, 9.{m' n" -\- m" n' -i- n' n") \\U] x » Autrement : Donc, etc. a, 11' [2 m" -;- 2n")m a (Z, n"2m' -\' 2Ti')m a zmim'n" -t- m"n' i zri'n"). ■> La courbe a, à l'infini : i" deux points multiples d'ordre n' mn" aux deux points cir- i88.. ( i466 ) culaires; 2" mm" n' points doubles sur les tangentes de II"' menées des mm" points d'in- tersection de U,„ et U""; ?>'' in" mn points simples sur les tangentes de U"' menées des points où les tangentes de U"' issues des deux ])()ints circulaires rencontrent U„ ; 4"'"' points nuilliples d'ordre am«" situés aux m' jjoinis de U"'. » XXV. On mène de c\ia(\ue. poi)il a (tune courbe U,„ une tancjente nd cCune courbe U"', et du point de contact 6 une lancjcnte 69' d'une courbe U"", jHiis on prend sur celte tangente tes deux segments O'x faisant < hacun avec la tangente aO un produit constant [a$ .O'x = p.) : le lieu des points x est une courbe de Cordre 2 111(111' m" -h iii'ii" 4- n'n") [X]. a, 7i' n" im u \ , , „ , , , „ „s , r,„n 2m[mm -h m n -{-n'n"). a, ini y in)inm [IXJ a\ ^ ' » La courbe a, à l'infini : 1° deux poinis mullij)les d'ordre «" m' m aux deux points cir- culaires; 2° m" points multiples d'ordre im'm aux m" poinis 8' de U"" ; 3° in' mn" points sur les tangentes de U"" menées des points où les tangentes de TJ"' issues dch deux points cir- culaires rencontrent U„,. » XXVI. De chaque point a d'une courbe U,„ on mène à deux courbes U"', U"" deux" tangentes i\6, aô', et l'on prend sur la seconde aS' un point x, d'oii l'on mène à une courbe U"'" les tangentes x 5", faisant chacune avec la tan- gente aO un produit constant (x6".a0 =r; p. ] : le lieu de ces points x est une courbe de l'ordre 2 mu" [m' n\' -r- m'n' -:- 2 n'n'") [XI j. jc, n" niti [2nt" A- 2n") u II, n"\-2in' -\- 2«') mil" .r » Atitre.neiit : a, n' {"im"' -\- ■2if)n" ni u \ iZ, n n [ini ;- 2« ) m a \ » La courbe a, à l'infini: i" deux points multijiles d'oidre n" mn' 111" , aux deux ])oiuts circulaires de l'iulini; 2" m!" points uiultiijlcs d'ordre in" mn' aux points de U"'" ; 3° inni' n" points multiples d'ordre in'" sur les mm' n" tangentes de U"" menées des mm' points d'intersection de U,„ et U"'. -> XXVII. On mène de chaque point a d'une courbe lj,„ une tangente aB à une courbe U"', et du point de contact une tangente 00' à une courbe U'*"; sur celle-ci on prend un point x tel, (pi'une tangente \Ô" menée de ce point à wie courbe U" " ait un produit constant avec la première tangente aô, [aO.xO" =^ p.) : le lieu de ce point x est une courbe de l'ordre 2 uni" (tu' m'" H- 2tii'ii'"+ ii'n'"). X, n" nùu['2ni" -h 2n"') u ini'fi"[in' m' •.- ni' n \- 2 n'n" u, /i"'( 2 m' 4- 2 n' ) uin" x 2/««"(//i'//t"'-f- -mi' II" I- n'n'") [Xll] ( i/i67 ) » Autrement : D.iim [m m 211 n ti n n, n n n im a a, iinn"[in" ' in'") [XI] (i \ » La courbe a, à l'infini : i" di'iix point.-, inulli|)les «l'oidro n" m' nui'" aux deux points circidaiifs; ?" mm' n" points multiples d'ordre in'" sur les tangentes de U"" menées des mm' points d'intersection de U,„ et U"' ; 3° ■?.n' mrt" n'" points sur les tangentes de U"" me- nées des points de contact des tangentes de U"' issues des deux points circulaires; 4° '" " points multiples d'ordre in" m' m aux m" ])()ints de U"'". Il Les ihéoiètiies suivants vont être une généralisation de quelques pro- priétés des courbes, qui s'expriment en rayons vecteurs émanés d'un point fixe. On substitue au point lixe inie courbe U" ; et les rayons vecteurs deviennent des segments comptés sur les tangentes de cette courbe à partir de leur point de contact. » XXVIII. La laïKjente de cliiiijue point 0 d'une courbe Vi"' 7encot}tre une (OHibe U,„ en m points a; si l'un prend sur cette tangente les segments 6x cjtii ont chaïun avec un segment Qn un produit constant (Sa.Sx =;-'.), /les d'ordre m aux m' points de U"'; 3° mm' points sur Us tan- gentes de U"' en ses mm' points d'intersection avec U„,. » Lorsque U"' se rédtiit à un point, //i' ^ o, n'^\, et la coiube est d'ordre 2in. » Le théorème général exprime donc une généralisation de la Irans- foraialion par rayons vecteurs léciproiptcs. » XXIX. La tangente de ch/upie point 0 d'une courbe U"' rencontre une courbe U,„ en m points a; si l'on prend sur cette tangente les segments \d fai- sant chacun avec le segment xO un produit constant, (xa.xô -- u.), le lieu des points X est une courbe de l'ordre am'm'H- 211'). a-, ri'ni2 n \ I ' '\ rwivi am(/M'-i- 5n'). u, 2ni{ni \Ti') [\XIV) jc \ ^ ' » Il y a 2nin' soltitions étrangères, dues aux points u,' de L situés sur ( i468 ) les tangentes de U"' issues des deux points circulaires de l'infini. Il reste 2m(m'+ 2«'). » La rourbe a, à l'infini : i" deux points multiples d'ordre mn' aux deux points circu- laires; p." m poinis nniltiplcs d'ordre 2«' aux m points de U„; 3" m' points multiples d'ordre im aux m' points de U"'. » XXX. La tangente de chaque point 0 d'une courbe U"' rencontre une courbe U,„ en m points a; on prend sur cette tangente les segments ax ayant chacun avec le segment aO un produit constant, (ax.aô =fJi) : le lieu des points X est une courbe de l'ordre 2m( m' + 2 n'). a-, n'mi u u, [o-m' -v- l\n')m [I] x 2 m {in -h 3n'). » Il y a 2mn' solutions étrangères, dues aux poinis a; de L situés sur les tangentes de U" issues des deux points circulaires. 11 reste im{m'-h 2«'). » La courbe a, à l'infini : 1° deux points multiples d'ordre n' m aux deux points cirru- laires; 2.° m points multiples d'ordre 2n' aux m points de V,„; 3"' mm' points doubles sur les tangentes de U"' en ses mm' points d'intersection avec U^. » XXXI. La tangente en chaque point 0 d'une courbe J]"' rencontre deux- courbes U,„, U,„, en des points a, a, ; on prend sm- la tangente tes deux segments 9x dont chacun fait avec un segment aa, un produit constant (5x. aa, = p.) : le lieu des points x at une courbe de l'ordre 2 mm, (m' + 2n'). X, Ti'mm, 2 n \ f > , o r\ , , M rvi 2mm, [m +3n ). n, 2m[ni -h 2m)m, [VJ .r | » Il y a 2mm, n' solutions étrangères dues aux points j:- de L qui se trouvent sur les tangentes de U"' issues des deux points circulaires de l'in- fini. Il reste 2 mm, (m'+ 2fi'). » La courbe a, à l'infini ; 1° deux poinis multiples d'ordre ri'mm, aux deux points circulaires; 2° mm, n' points doubles sur les tan^-entcs de U"' menées des mm. poinis d'in- tersection des deux courbes U„, U,„i; 3° m' points multiples d'ordre ?./«»;, aux m' points 9 deU"'. » XXXII. Le lieu d'un point x d'oii l'on mène à une courbe U"' une tangente x(5 qui rencontre deux courbes U,„, U,„, en des points a, a, tels, que le produit des segments ô a, xn, soit constant, est ime courbe de l'ordre 2mm, (m'-+- 2ti.'). X, Jimmt 2 II n, o.m(m' -h 2n')in, [IXj x ■?.mni, {m' -h ^n'). » Il y a 2n'min, solutions étrangères dues aux poinis :r de L qui 2ij.t}im, n ( 1469 ) trouvent sur les tangentes de U"" issues des deux points circulaires de l'in- fini. Il reste 2/nm, {m' ■+■ an'). Donc, etc. » La courbe a, ù l'infini : 1° deux points multiples d'ordre n' mm, aux deux points cir- culaires; 2° ni, points multiples d'ordie in' m aux m, points de Vm, ', 3° mm' points mul- tiples d'ordre '2m, sur les tangentes de U"' aux mm' points d'intersection de cette courbe et de U„. » r,e théorème se peut conclure comme réciproque du précédent. » XXXIII. Je prends un autre exemple dans la théorie des systèmes de courbes exprimés par les deux caractéristiques (/jl, v). » On a une combe U^, une courbe U"', et un système {p., y) de courbes U,n, ; par chaque point a de U^ passent fx courbes U„_, qui coupent chaque tangente de U"' menée du point a en pt (m, — 1) points x : le lieu de ces points est une courbe de l'ordre /u,n'm(2m, — i). o", ij.ni^m/i' H u, n'inixm, a: » Il y a m|j.«' solutions étrangères dues aux /« points or de L situés sur U„. Il reste [j.n'm[2m, — 1). Donc, etc. » Lorsque U"' est un point O, fc' — i , et l'on reconnaît immédiatement que la courbe a en O un point multiple d'ordre an' mm, et [xn'min, — i points sur une droite passant par ce point; ce qui fait fji,n'/«(2w, — 1) sur cette droite. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Note sur le développement de cosmx et sinmar, suivant les puissances de sinx ; par M. Yvo.v Villarceau. « Les procédés en usage pour effectuer le développement de cosmx et sinmj: suivant les puissances de s'injc sont complitpiés, tandis que les résultais sont fort simples. On peut dès lors supposer, d'après une remarque de Lamé, qu'il existe un mode d'opérer, dont le degré de simplicité soit conforme à celui du résultat. Les analystes trouveront sans doute que celui que nous allons exposer laisse peu à désirer du côté de la simplicité. » Le multiplicateur m, conformément à l'usage, est supposé un nombre entier. » 1" Développement de cosmx. — Cette fonction étant paire et se rédui- sant à l'unité quand la variable x est nidle, on peut poser (i) cosmx = I -+- Aj sin-ar h- A^ sinjc -f- Aj sin'j: -i-.... ( '470 ) Différentions deux fois cette équation, il viendra — m sin inx - - (aA^ sina: -f- 4A, sin^ jr -H ôA,-, sin^'x 4-.. . ) cosar, — m-cosmx -- (aA. + S./iA, sin-x -f- 5.6AcSin*j: 4 . ..)cos-a: — (a Al sin* a; -i- ^A^ sin*x + GAoSin'a; +...). Remplaçons, dans cette dernière, cos-x p.ir'i — sirrjr, nous aurons — nrcosmx — 2A2 + 3.4 A -2- A SHI'J? 7.8As -6»A. sin-j: + 5.6A0 - 4^i., Si maintenant nous multiplions par m- le développement (i) et que nous ajoutions membre à membre, avec l'équation que nous venons de former, nous aurons o = m- h 2A„ i- [3. 4 A4 -^ (m-— 2-) A,] sin-.r 4- [5.6A„ -H {rn- — 4-)A .,]sin* j: -t- [7.8AS -t- {m- — 6')Au]sin^a- -H... » En égalant à zéro les coefficients des diverses puissances de sinx et tirant ensuite les valeurs des inconnues, on obtient immédiatement A, = - (2) A, = + IH-' m- — ■?.' -+- 2.3.4 A,^ 2.3.4.5.6 ■ &] 2,3.4.5.6.7.8 » 2° Développement de sinmx. — Cette fonction étant impaire et s'an- nulant avec x, on peut poser (3) sinmj: = B,sinj^ -\- B^sin^j:- -l- Essin^'j:' -f- B-sin^j: +... ; d'où, en diftérentiant deux fois, / mcosmx = (B, -f- SB^sin-x + SB^sin^j: -h 7BJ sin"x w -...) cosa:, (4)' — m- sinmx = (2.3B3sinjr-|-4.5B5sin^j: -4- G.7B7 sin'.r +.,.) cos-x ' — (B, sinx -I- 3-. Bj sin'' j: -h 5^ B^ sin'x -h...). Remplaçant cos'jr par 1 — sin^o-, cette expression devient - ;n'sin/«j::::^(2.3B3 - B,)sinx -t- (4.5B, - 3-B3)sin''x + (6.7B, — 5-B,)sin=.r + ...; multipliant (3) parm^ et ajoutant membre à membre avec l'équation que l'on vient d'écrire, il vient (5)i ° ''"' ^^-'^^ '" ('"'- ^')^'\ sinx-h [4.5B, + (w-- 3-)B,]sin'a: ( -f- [G.7B, -4-,:/;i^-5-^)B,]sin»,r+.... ( •47' ) » Pour déduire de cette identité les valeurs des coefficients qu'elle ren- ferme, il est nécessaire de connaître B, ; or, si l'on fait dans (4) a- — o, il vient m = B,. » Au moyen de cette valeur, l'identité (5) conduit aux déterminations suivantes : IB. -m, 1,3 _■ 2.3 ' B.- . 2.3.4.5 ' I R — _ "'['"'— !')(/»' — 3' )(/>!' — 5') ^ '~ 2.3.4.5.6.7 ') Les développements proposés sont ainsi ' I 7W» . , m^{m^ — •>.») . . coswa: = - — — sm^j: 4- — - — r— t-'sui'j:- I I . ?. 1.2.3.4 m' i »)' — 2' 1 1 /»• — 4' ) • « - ..2.3.4.5.6 ^'" ■"• (7M ' n:3. 4. 5.6.7:8 — buix-, . . l m . OT /«• — 1-, . , m\m^^l^][m- — 3M . . siii mx ~ - sina- — — •sui'o' -\ P^f-v ■ sin x I I .2.i I .2.3.4.5 wfm' — i=)(ot» — SMfM'— 5M . , 1.2.3.4.5.6.7 » En procédant de la même manière, à l'égard des fonctions hyperbo- liques, on aurait I I? 1.2.3.4 ,„, , ^ 1.2.3.4.5.6 **'" ^'^ ••' a.- "'es-' , ni{m'—\^\ -. m f/n=— i') (/«'— 3') a- s ^mmx = - .ïÇtna -! 5— ^m'jc h ^ :j-i-,-_ — - ^\\V x I 1.2.3 1.2.3.4.5 m (m'-i^) (m' - 3' ) [m^- - 5' )«..,, , I .2.3.4-5.6.7 » Au reste, l'un des systèmes (7) et (8) peut se déduire do l'autre, en ayant égard aux relations entre les fonctions circulaires et hyperboliques correspondantes de deux variables a: et .ry' — 1. » Les développements des cosinus ne se réduisent à un nombre limité de termes que si m est pair; ceux des sinus ne sont limités que dans le cas ... , . , , . . , ^ cos de m nupau- : neanmoms les séries qui donnent . mx sont converfrenles ' * sin î' quel que soit i entier m\ les séries ^. mx ne sont convergenles ([ue pour des valeurs de ,^tii'^ a; < i . » C. R., 1876, i"' &tmfl.rt, ( T. LXXXll, N» 26.) • ^^9 ( «472 ) PHYSIQUE. — Sui- le maximum de la puissance répulsive possible des raj-ons solaires. Note de M. G. -A. Hirn. « I/attenlion du monde scientifique entier a été attirée, dans ces derniers temps, sur les phénomènes singuliers étudiés parlNI. Crookes avec le radio- mètre. La conclusion qui s est présentée à l'esprit de beaucoup de per- sonnes, c'est que ces phénomènes relèvent d'une action impulsive des rayons lumineux, et qu'il est ainsi bien démontré enfin que la liunière est un mouvement de la matière pondérable. Toutefois, les phénomènes décou- verts par ?.I. Crookes n'ont pas tardé à être élucidés, sinon déjà dans leur cause, du moins dans leur forme et dans leur point de départ. L'ingé- nieuse contre-épreuve à laquelle M. Arthur Schuster les a soumis met en effet hors de doute que ce n'est nullement l'action directe des rayons émanés de la source lumineuse qui détermine le mouvement des ailettes du radiomètre, mais que la puissance répidsive ici en jeu a son siège dans les parois mêmes du vase diaphane servant d'enveloppe au moulinet, et que cette puissance est éveillée par le faisceau de lumière dirigé sur l'appareiL Conune l'explication réelle de l'ensemble des phénomènes n'a pas encore été donnée et que l'hypothèse de la matérialité et de la force impulsive de la lumière ne sera probablement pas abandonnée de sitôt, j'ai cru utile de soumettre encore cette hypothèse à l'épreuve de la mclhode d'éliminaiion successive. » Dans la théorie de l'émission, les phénomènes de la lumière et de la chaleur rayoïmante sont attribués à des particules réellement projetées avec des vitesses variables, par les corps lumineux ou chauds. Les rai- sonnements sur lesquels repose la réfutation de cette doctrine nous con- duisent à (les conséquences importantes. C'est ce qu'on va voir immédia- tement. » Dans la conception de Newlou, ce ne sont point les particules lancées par les corps lumineux ou chauds qui produisent en nous les sensations de lumière et de chaleur; ces sensations seraient dues aux vibrations de l'éther excitées par ces particules en mouvement. D'après le principe de l'équivalence des forces, il est évident que la dépense de force totale que représentent les particules lancées par un corps chaud dans l'unité de temps équivaut intégralement au travail mécanique total que peut pro- duire aussi dans l'unilé de temps la chaleur éveillée dans un corps par le choc de ces particule.-;. Si nous désignons par Q la quantité de chaleur déve- loppée dans l'iuiilé de temps par une radiation calorifique frappant norma- ( '473 ) lement un corps de i mètre carré de surface, on a fj. étant la masse totale des particules qui, dans l'unité de temps, frappent le cor|)s. Il est de plus très- clair que, dans celte hypothèse aussi, le choc des a doit produire sur les corps opaques une pression, une tendance au recul, une répulsion en un mot. Cette pression est facile à déterminer. » La vitesse moyenne des particules lumineuses et calorifiques étant V, on a en effet F pour l'expression de l'effort moteur, de la pression totale, de la répulsion qu'exercent la lumière et la chaleur matérialisées par hypothèse, sur un plan de i mètre carré, si les particules u. sont absorbées en totalité; et aF pour la même expression, si les p. sont réfléchis en totalité. » Donnons de suite une application numérique de celte équation. Pre- nons pour exemple la radiation solaire. D'après l'ensemble des expériences les mieux faites, i kilogramme d'eau exposée au rayonnement solaire, sur une surface de i mètre carré, s'échauffe par seconde de i'!^« = oo, .93833, ou reçoit o"', 9-93833; ce qui répond à un travail de 420 . I . o°, 293833 =. o^"', 293833 . 420 = 1 24"^™, 8792 par seconde. » La pression par mètre carré serait p = 124,8792:300400000 = 08', 0004 157, pour une surface noire, et oS'',ooo83i4 pour »uie surface parfaitement réfléchissante, soit un peu plus de 4 et de 8 dixièmes de milligramme. ,> Voici maintenant où et comment intervient ce que j'ai appelé plus haut la uiélJiodc d' cUminnlion successive. » Dans la théorie de l'émission, toute la puissance motrice de la chaleur est représentée parf^V La pression, l'effort moteur (-j ou (---] est, par suite, uninaxinnim. Étant, quant à la radiation solaire par exemple, ad- 189.. ( '474 ) mis comme correct réchauffement o"', 293833 produit, par mètre carré, à la surface de la Terre, les deux pressions o*"', ooo/j 1 57 et o6%ooo83i4 sont nécessairement les plus (jrandes jiossiblcs, pour une surface parfiiitemeut absor- bante ou parfaitement réfléchissante; en tonte hypothèse, attribuant les phénomènes de chaleur et de lumière à des mouvements de la matière pondérable. Dans l'un des derniers Comptes rendus, M. Ledieu, admettant que la lumière est un mouvement vibratoire de la matière, a très-bien montré comment ce genre de mouvement peut déterminer la répulsion d'une plaque librement suspendue et exposée au rayonnement; mais ce qui est bien clair, c'est que, quelle que soit l'espèce de mouvement auquel on recourt, cette répulsion pourra tout au plus égaler, et ne pourra jamais /F 2F\ surpasser (^y' TJ' » Si donc une expérience quelconque, faite avec le radiomètre ou tout autre instrument, vient à donner, pour la répulsion solaire, par exemple, une valeur supérieure à o^'', 00041 57 ou oS'',ooo83i4, nous devrons forcé- ment en conclure que cette répulsion ne relève nullement d'une impulsion directe; et les expressions de densité, de masse, etc., de la lumière, em- ployées à titre d'explication, devront être rejetées. » M. Crookes, si je ne fais erreur, a évalué à i gramme par mètre carré de surface la répulsion apparente exercée par les rayons solaires. Cette pression est plus de mille fois supérieure à la valeur maxima possible pour les corps réflecteurs, et plus de deux mille fois supérieine à la valeur maxima |)ossible pour les corps absorbants. Nous pouvons donc affirmer que les phénomènes que nous a fait connaître M. Crookes ne relèvent en rien d'un effet d'impulsion de la lumière, et n'impliquent en rien l'idée de masse, de densité, quant à la lumière et à la chaleur rayonnante. » Ainsi que l'ont montré M. Paye d'abord, et puis M. Roche, l'ensendile des phénomènes cométaires s'explique très-bien par l'intervention d'une puissance répulsive très-faible, quelle qu'en soit d'ailleurs la nature, due à la radiation du Soleil et combinée avec l'attraction de cet astre; per- sonne, si je ne me trompe, n'a même su correctement expliquer ces phé- nomènes autrement. L'existence d'une telle répulsion toutefois ne prouve pas le moins du monde que la lumière et la chaleur soient des mouve- ments de la matière pondérable. Les hypothèses explicatives que l'on pro- pose aujourd'hui si généralement quant aux répulsions ou aux attractions électriques, magnétiques, calorifiques, et quant à la cause de la pesanteur elle-même, ne satisfont l'esprit que sous une face et qu'à la condition { i475 ) qu'on laisse soigneusement dans rombre les faits très-nombreux qui les réfutent. » Quelque interprétntion qu'on adopte, quant aux phénomt-nes des im- pondérables de lancienne Physique, toutes les fois qu'on voudra traduire ces phénomènes sous forme mathématique, on sera obligé d'introduire dans les équations le principe de l'équivalence des forces et de la conser- vation du travail. » Lorsqu'il s'agira, par exemple, de l'action de la chaleur solaire par mètre carré et par seconde à la surface de la Terre, l'égalité numérique indeslructible (fÇ.\=.F=fedx^- c figurera nécessairement dans les équations. Le calcul donnera toujours pour p la même valeur maxima, en toute hypothèse sur la nature de la cha- leur, et ce serait s'abuser étrangement que de conclure de là à la réalilé physique du terme (^-:7-)- » La valeur maxima, que nous avons déterminée quant à l'aclion du Soleil, prise comme point de départ, est en somme extrêmement faible. C'est ce qui explique l'insuccès des tentatives très-nombreuses qui ont été faites jusqu'ici pour constater cette répulsion; c'est ce qui explique aussi les fausses conclusions qu'on a tirées à plusieurs reprises des résultats apparents donnés par certaines expériences. Applique-t-on à cette consta- tation des instruments trop peu sensibles, les résultats sont nuls; y appli- que-t-on des appareils d'une haute sensibilité, de nombreuses causes de troubles interviennent, et toute conclusion devient impossible. » Je ne rappellerai ici que deux de ces causes. » 1° Quelque bien qu'on prétende aujourd'hui faire le vide dans le vase où l'on place le radiomèlre ou la balance de torsion, il y reste ijourt.uit des quantités relativement énormes de gaz ou de va|)eur. La pression maxima que peut exercer la radiation solaire sur i mètre carré de surface absor- bante est o'=%ooo4i57 ; supposons que les plaques du radiomètre ou de la balance de torsion aient lo centimètres carrés, la pression maxima sur ces plaques sera o8%ooooo4i57 ou un peu plus de 7o,j*uoo de granuue. » La plus petite agitation de la petite quantité de gaz restant dans l'ap- pareil |)roduira sur le radiomètre des |)ressioiis comparables à celle-ci. » 2" Qiiel(]ue dinphane que soit l'enveloppe du radiomèlre, elle absorbe pourtant une partie des rayons caloriliques ou lumineux : l'une de ses faces ( i476 ) s'échauffe plus vite que l'autre. Cette inégalité de température y détermine nécessairement la polarité électrique, ou la manifestation de rélectricité statique. I.e vide, dit-on, est tellement bien fait dans l'appareil que l'étin- celle électrique ne le traverse plus. Mais les attractions ou répulsions élec- triques traversent ce vide. Si faible que soit cette cause d'attraction ou de répulsion, elle peut cependant avoir une valeur considérable par rapport à notre maxima oS"", 000004157. » Ces remarques montrent combien une démonstration expérimentale correcte de la répulsion calorifique est délicate à produire. » PHYSIQUE. — Nouvelles considéralions expérimentales sur le radiomètre de M. Crookes. Note de M. A. Ledieu. « Depuis mes dernières Commiuiications à l'Académie sur le radiomètre de M. Crookes, je n'ai pas cessé d'étudier les nombreuses expériences aux- quelles on a soumis et auxquelles on continue à soumettre l'instrument, tant en France qu'à l'étranger. » Ces expériences tendent à devenir de moins en moins favorables à la théorie de l'appareil basée sur les mouvements des gaz et des vapeurs restés à l'intérieur de l'ampoule, après qu'on y a fait le vide. Cette théorie, on le sait, se subdivise elle-même en diverses doctrines, dont l'exposé très-complet et très-lucide vient d'être donné par M. Bertin, dans le numéro de juin des Annales de Chimie et de Physique. L'objection capitale que les mé- caniciens opposent à ces différentes explications, c'est qu'elles se réduisent toutes à admettre que le tourniquet n'est, en définitive, qu'un appareil à réaction. Or dans ces sortes d'appareils, eu égard à l'impossibilité pour la force motrice de s'engendrer rapidement avec une constance suffisante d'in- tensité, il ne se produit jamais que des rotations accompagnées de ralentis- sements et de soubresauts, ce qui est loin d'être conciliable avec la par- faite régularité du radiomètre. Par ailleurs, la théorie en question exige expressément qu'il n'y ait jamais équilibre de température entre les gaz de l'ampoule et les palettes du tourniquet. Mais comment admettre que, dans tout essai, cet équilibre ne s'établisse pas à la longue. Dès lors, la rotation devrait finir par s'arrêter, au lieu de se maintenir indéfiniment à la même vitesse. » Voici, du reste, de nouvelles expériences qui paraissent difficiles à expliquer par les mouvements des gaz à l'intérieur de l'ampoule : y. 1° On chauffe l'instrument presque jusqu'au rouge; le moulinet se ( '^77 ) met à tourner; mais sa rotation s'accélère sensiblement par la présence momentanée d'une simple flamme, qui vient joindre son action à celle de la chaleur rnyoïmanlc. Cette expérience est de I\I. Alvergniat. » 2° Dans notre Communication du 8 juin, nousavousannoncé que nous avions fait construire un appareil avec palettes à faces exclusivement polies, et nous avons cité une expérience faite sur cet appareil. Depuis lors, M. Berlin a complètement élargi noire expérience et a renouvelédevantnous ses nouveaux essais. On obtient une rotation complète, iiiinlerrompue et aussi franche et rapide qu'avec un radiomèlre ordinaire exposé en pleine lumière, en faisant tomber im faisceau de rayons solaires sur un seul des deux hémisphères de l'ampoule. En outre, le mouvement a bien lieu, con- formément à nos prévisions, comme si la lumière repoussait les palettes attaquées; et l'on ne parvient jamais à obtenir un mouvement en sens contraire. » 3° M. Bertin a encore essayé devant nous trois nouveaux types de radiomèlres : l'un possède huit palettes inclinées d'un même côté, sous un angle de 45 degrés, par rapport à l'axe vertical du tourniquet. Toutes les palettes sont en mica, et ont leurs deux faces noircies. En faisant arriver, suivant une direction horizontale, de la lumière exclusivement dans l'hé- misphère supérieur, ou dans l'hémisphère inférieur, on obtient une rotation rapide et franche, qui se produit sans cesse dans le sens correspondant à luie répulsion apparente des faces frap[>ées. » Dans le second des types on question, les quatre palettes verticales habituelles, toujours en mica, ont une de leurs faces recouverte d'une feuille très-mince de laiton. La rotation s'opère là dans les mêmes condi- tions que d'habitude, le sens ayant lieu comme si le laiton était repoussé. Toutefois, le mouvement est ici incomparablement plus rapide qu'avec tout autre type, et, naturellement, il se perpétue beaucoup plus longtemps, après qu'on a soustrait l'appareil à la cause motrice. » Enfin, le troisième type sus-mentionné possède des palettes en mica ayant une face recouverte d'une couche d'aluminium et l'autre face noir- cie. La rotation s'exécute comme si cette dernière face était repoussée. Cet instrument offre de particulier, par rapport à tous les autres types, la pro- duction d'un mouvement rétrograde très-vif et d'une tlurée importante, après que i'iusl ruinent a été soustrait à la cause motrice du mouvement primitif. On est porté à penser qu'il existe ici un échange très-actif de radiations entre la matière des palettes c-t le milieu ambiant, juscpi'à ce que l'équilibre de température ait été complélemcnl établi avec ce milieu. ( '478 ) » En somme, les ingénieurs, les fabricants elles mécaniciens, qui suivent de près toutes les péripéties du jeu des divers types de radiomètres, inclinent de plus en plus en faveur d'une théorie basée sur la radialion lumineuse on calorifique; et, lorsqu'on veut leur imposer nue autre doctrine, le mot de Galilée échappe en quelque sorte de leurs lèvres, en faveur de la radiation. » Noire manière de voir à cet égard a été exposée in extenso dans les Comptes rendus des 28 mai, 5 et 12 juin. Elle repose, si l'on s'en souvient, sur une action mécanique de l'éther perpendiculaire à la direction des rayons de propagation, et non dans le sens uiètne de ces rayons. Jusqu'à nouvel ordre, elle paraît aux praticiens l'explication la plus rationnelle, ou, pour parler avec plus de réserve, l'explication la moins inacceptable. Elle est, en effet, corroborée par la plupart des expériences qui ont été entreprises exprès pour la vérifier. De plus elle ne se trouve en contradic- tion flagrante avec aucun des autres essais auxquels elle ne s'associe pas d'emblée. Enfin, elle est de nature à calmer les légitimes inquiétudes des partisans du système des ondulations, inquiétudes dont M. Govi s'est fait l'interprète dans sa dernière Communication. Si ce physicien distingué avait été au courant de nos Notes antérieures, peut-être eût-il modifié son senti- ment, ou, au moins, aurait-d émis quelque raison péremptoire pour com- battre notre opinion. Sa principale préoccupation semble être qu'aucune sorte de vibration ne saurait produire de mouvement d'ensemble. Il va même, pour affirmer son idée, jusqu'à avancer qu'il est impossible aux sons d'un instrument de musique d'entraîner une plume ou un atome de poussière dans la direction suivant laquelle ils se propagent. Il existe sur ce sujet de nombreux travaux, notamment de M. W. Thomson, qui sont loin de donner créance à cette impossibilité. Il y a, au surplus, une expérience très-simple qui condamne absolument l'assertion dont il s'agit : elle consiste à placer la main à l'extrémité supérieure des gros tuyaux d'orgue de 32 pieds de haut; l'énergie avec laquelle la main est secouée suffit pour trancher la question. » Il nous reste à dire qu'en Allemagne on penche vers une explication reposant sur l'électricité. On se base pour cela sur l'expérience, également renouvelée devant nous par M. licrtin, que dans un radiomètre avec [)a- lettes à faces exclusivement polies, et où l'un des hémisphères de l'ampoule est traversé horizontalement par une étincelle électrique continue, le tour- niquet prend une rotation rapide toujours à l'opposé du sens de l'étin- celle, ce 8>ens étant entendu suivant la convention habituelle. Maintenant ( «479 ) ira-t-on, dans celte nouvelle voie, supposer qu'il s'établit sur les palettes des courants thermo-électriques tournant sous l'action du courant ter- restre. L'agencement métallique du tourniquet ne se prête guère à cette hypothèse. Au surplus, nous sommes prêt à donner une explication de ce nouveau phénomène, en harmonie avec notre manière de voir sur le mode d'action mécanique des vibrations de l'éther. » En tout état de cause, le radiomètre de M. Crookes nous send)le un instrument très-sérieux, et non un appareil paradoxal, appelé, après avoir joui d'une vogue scientifique éphémère, à tomber dans le domaine ex- clusif de la physique amusante. Son étude expérimentale, poursuivie sous toutes les formes, avec une infatigable persévérance, conduira certaine- ment à des résultats considérables sur la connaissance des propriétés mécaniques de l'éther. » HYDRAULIQUE. — Propriétés communes aux canaux, aux rivières, et aux tuyaux de conduite à régime uniforme [i'^ partie); par M. V. Boileau. « 1. Je rappellerai d'abord que, d'après mes recherches antérieures, tes mouvements desjluides sont périodiques: lorsque la section, la pente et l'alimen- tation d'un courant sont sensiblement constantes, la vitesse de translation de chaque molécule passe, à des intervalles égaux de temps, par des valeurs égales, et l'on peut, dans les calculs relatifs aux travaux des ingénieurs, la rem- placer par celle du moyen mouvemcnl que les bons instruments d'observation foutconnaître. C'est à ces moyens mouvements que doit être appliquée l'ex- pression de réijime uniforme (*); leur vitesse, que je désignerai par v, est de plus en plus grande à partir des parois d'un courant jusqu'à une file de molécules que je nommerai filet j)riiicipal. Un courant à régime luiiforme peut être regardé comme composé de nappes minces dont chaciuio est constituée de toutes les molécules ayant une même vitesse v; par suite de la continuité de l'accroissement précité, l'une de ces vitesses est égale à la vitesse moyenne U, quantité dont le produit par l'aire iî des sections du courant mesure le volume fluide débité dans l'unité de temps; je nomme- rai nnppe principale celle pour laquelle cette égalité a lieu. Dans les tuyaux (*) Pour apprécier l'utilité pratique ' du point de contact d'une tangente avec la courbe s'ob- tiennent en supposant respectivement ^ et .r nuls dans l'équation pro- posée, en prenant par rapport à z la dérivée de j, ce qui donne x', et en multipliant par — z^ la dérivée de x, ce qui donne j?''. » Ainsi, en posant F = rtz" + hz"-^ + . . . -f- wz* + a:z -+-jr = o, les coordonnées du point de contact de la solutive avec la droite représentée par l'équation ci-dessus seront x' = \ > ? = Z A^---":-') dz ' I ~ dz •» En appliquant, comme vérification, ces formules aux équations du deuxième et du troisième degré, on trouve facilement que la sous-tangente est, dans la première, la moitié, et dans la seconde, les deux tiers de l'ab- scisse; résultats élémentaires connus. » Il est donc complètement inutile de calculer le discriminant de l'équa- tion proposée en z, pour tracer la solutive dont l'équation est formée par ce discriminant. Le calcul est assez long et assez pénible pour qu'on n'ait jamais été au delà du cinquième degré ; et l'eùt-on fait pour une équation en z du degré «, on ne tirerait aucun parti, pour la construction de la courbe, d'une équation qui serait généralement en x du degré n et en j- du degré ji — i. » Ces considérations achèvent de mettre en relief l'esprit de la nouvelle méthode. Elle est bien fondée implicitement sur la considération du dis- criminant, dont l'importance, pour la détermination des racines, a été depuis longtemps reconnue; elle n'exige pas, cependant, autre chose qu'une représentation graphique de ce déterminant, dans laquelle on considère comme variables doux des éléments numériques qu'il emprunte à la pro- posée, représentation qui s'opère par les tangentes à la solutive, et au besoin par la construction des points de contact, ce qui peut se faire à l'aide des calculs les plus élémentaires, ainsi qu'on l'a vu. » On ferait un pas de plus dans la voie de la solution graphique, si l'on parvenait à tracer géométriquement la tangente à la solutive, par un point ( '489 ) extérieur {x, y). Or cette opération se réduit à rabattre sur le plan de l'épure le plan vertical qui passe par le point donné, parallèlement soit aux zx, soit aux zj. On y trace par points l'intersection du conoïde avec ce plan vertical; on en conclut la vraie grandeur de l'ordonnée z, qui exprime la direction de la tangente à la solutive menée par le point [x, y), et l'on en déduit le point de contact. Telle est la solution finale géomé- trique du problème, solution qui n'est généralement pas, dans la pratique, préférable à celle que donne une simple interpolation à vue. » Parmi les propriétés qui résultent de la considération de la solutive, il en est quelques-unes qui paraissent mériter l'attention. Telle est celle qui permet d'évaluer la probabilité de tomber sur un nombre déterminé de racines réelles avec une équation dont deux coefficients peuvent varier entre des limites connues. C'est ainsi que dans l'équation du deuxième degré, les coefficients étant assujettis à être au plus égaux à l'unité, il y a i3 à parier contre i i que les 2 racines seront réelles; aS à parier contre i que les 2 racines ne seront pas de même signe ; i à parier contre i qu'elles seront réelles et de signes contraires. » De même, dans l'équation du troisième degré privée du deuxième terme, toutes les valeurs comprises entre 4- i et — i étant considérées comme également possibles pour les coefficients, il y a environ 923 à parier contre 77 qu'il n'y aura qu'une seule racine réelle, la probabilité 2 \/3 de tomber sur le cas irréductible ayant pour expression -7^ = 0,07698. » Des propriétés analogues existent pour une équation d'un degré quel- conque, et ressortent de la figure même de la solutive qui s'y rapporte. » Une autre propriété remarquable consiste dans la liaison qui existe entre les solutives de tous les degrés. En effet, il est facile de démontrer que la développée d'une solutive de degré quelconque est la solutive d'une équation d'un degré immédiatement supérieur, après avoir tourné d'un angle droit sinislrorswn autour de l'axe des z, et avoir glissé le long de l'axe des X de manière que le point de rencontre arrive à l'origine. C'est ainsi que, la solutive de l'équation du deuxième degré étant une parabole dont l'axe coïncide avec l'axe des j, la développée de celle-ci est une parabole demi-cubique ayant le même axe et l'origine à la distance 2 au-dessus de l'axe des x. Il suffira donc de faire tourner sinislrorsum d'un angle droit la parabole demi-cubique, et de ramener vers la droite l'origine de la courbe d'une quantité égale à 2, pour avoir en grandeur et en position vraie la solutive de l'équation du troisième degré. 191.. ( i^oo ) » Ces résultats sont en liaison manifeste avec les propriétés des discrimi- nants de degrés consécutifs qui se déduisent les uns des autres, comme on sait. » L'application de la méthode graphique aux racines imaginaires et aux équations transcendantes sera l'objet d'une quatrième et dernière Commu- nication. » PHYSIQUE. — Sur un radiomètrc diffcicnliel. Note de M. W. de Fonvielle. (Extrait.) (Renvoi à la Section de Physique.) « J'ai fait construire par M. Gaiffe un radiomètre dont les palettes en mica sont i-evêlues des deux côtés de noir de fumée, et dont la boule est à moitié noircie par le même procédé. » Sil'on reçoit la lumière perpendiculairement à la section diamétrale qui sépare l'hémisphère transparent de l'hémisphère rendu opaque, l'appareil reste parf^ailement immobile. Si, au contraire, on incline le plan diamétral vers la gauche, les palettes de gauche, plus éclairées que les palettes de droite, seront repoussées plus énergiquement, et le tourniquet prendra un mouvement régulier de gauche à droite. Le même phénomène s'observera en sens inverse si le plan diamétral limite est incliné vers la droite. La ro- tation sera le plus rapide possible lorsque le plan diamétral sera rendu pa- rallèle aux rayons de lumière qui éclairent l'appareil. Le mouvement aura lieu vers la droite si c'est l'hémisphère de droite qui est transparent, et vice versa. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Procédé pour la fabricalion de la soude de varec/i par lessivage endosmolique. Note de M. L. Heulaxd, présentée par M. Chatin. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Fremy, Berthclot, Chatin.) « L'importation considérable en Europe des salpêtres du Chili, dont on retire aujourd'hui indtistrieliement et à bon marché de grandes quantités d'iode, a déterminé une crise très-préjudiciable pour un grand nombre d'usines importantes et pour la population maritime du département du Finistère. " » Ces usines obtiennent, comme on le sait, de la récolle du goémon et de son incinération des soudes riches eu iodures alcalins. Cette invasion ( '491 ) de l'iode étranger a pris au dépourvu notre fabrication et même celle de l'Angleterre. La lutte est tout à noire désavantage pour de nombreuses raisons. Les principales sont les suivantes : » 1° La récolte du varech n'est pas faite en vue de la fabrication de la soude; on récolte indistinctement toutes les espèces sans rechercher si elles sont plus ou moins riches en iode ou autres sels utiles. » 2" La dessiccation du varech destiné à l'incinération est faite en plein air sur les dunes; de cela il résulte une altération et une déperdi- tion des sels dues aux coups de mer, à la rosée, aux intempéries. » 3° Le procédé d'incinération est lui-même la cause principale de la fiiiblesse du tilre iodiquo, car il volatilise une certaine quantité d'iode; mais c'est siu'Iout au sable siliceux qui imprègne le varech qu'd faut attribuer la plus grande déperdition. En effet, la silice à une haute tempé- rature réagissant sur les iodures produit des silicates alcalino-terreux en éliminant une certaine quantité d'iode. » Pour remédier à tous ces inconvénients et venir en aide à notre indus- trie, j'ai imaginé d'employer le procédé suivant, que j'expose brièvement : w 1° Le varech frais est immergé dans des corbeilles en fer treillagées, mues par une grue tournante, dans une série de cuves renfermant environ 5o kilogrammes de bonne chaux caustique par mètre cube d'eau et dis- posées en batteries circulaires. Le varech passe successivement d'une cuve à l'autre et se dépouille de tous les sels utiles. On poursuit avec du varech frais cette série d'immersions successives, jusqu'à ce que le premier bain de lessivage marque 4''>3 à 4°>î^ au pèse-sels. Pendant celte opération, il se fait un double échange par voie d'endosmose entre le varech et la les- sive calcaire; la chaux pénètre la trame organique du goémon en traver- sant la pellicule épidermique qui fait fonction de membrane osmotique. Il s'établit ainsi du varech à la lessive calcaire, et réciproquement un double courant en sens inverse, j usqu'à ce qu'ils se soient mis en équilibre de composition. Le temps d'immersion est en movenne de cjuaranle à soixante minutes. Avec une batterie de 10 cuves de G mètres cubes on |)eul lessiver en quinze heures 5o tonnes de 1000 kilogrammes de varech frais. <> 2° Le second temps de l'opération consiste à évaporer à siccité les lessives endosmoliqiies saturées, j)uis à calciner très-légèrement, en pré- sence d'un léger excès de carbonate de potasse, s'il y a lieu, et jusqu'à couimencemenl de fusion pâteuse, le résidu salin de l'évaporation. » Ce procédé fait obtenir une soude très-riche eu sels solubles et en sels ( «492 ) de polasse utilisables (chlorure et sulfate) et en iodures alcalins. Le pro- cédé d'incinération donne en moyenne i5 poin- loo de sels de potasse et I pour lOO d'iodure au maximum; mon procédé, au contraire, fournit 45 à 5o pour 100 de sels de potasse utilisables et 2 |, 3 et quelquefois jusqu'à 5 et G pour 100 d'iodurcs, lorsque les varechs sont bien choisis de bonne espèce. En résumé, noire procédé de fabrication de la soude de varech se recommande : 1° par l'obtention d'une plus grande quantité de sels et d'iodures alcalins; 2° parce qu'il conserve à l'agriculture le goémon épuisé qui conserve sa matière azotée, et qui, retenant de la chaux de notre traitement, est excellent pour nos terres siliceuses; 3° parce que nos côtes sont débarrassées des nuages de fumée qui les rendaient invisi- bles aux navigateurs et même dangereuses, puisque les roches et les îles étaient masquées par la fumée des incinérations de goémon qui duraient jour et nuit sur une longue étendue, » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur la calaslioplie du Grand-Sable {district de Salazie), lie de la Réunion. Extrait d'une Lettre de M. Vi.\so.\, en date du 26 mai 1876, présenté par M. le général Morin. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « Dans la nuit du i3 au i4 mai dernier, entre 10'' 10™ et io''i5"', des secousses de tremblement de terre ont été ressenties à Saint-Denis, capitale de la colonie, à une minute environ d'intervalle. Le phénomène a consisté en deux ou trois détonations assez fortes, suivies chacune d'oscillations et d'un roulement pareil à celui d'un tombereau. » Un autre tremblement de terre, quelques jours après, a encore ébranlé le district de .Salazie. Des effets analogues ont été ressentis dans toute l'île et ont paru partir de son centre, c'est-à-dire de Salazie, emplacement de l'an- cien volcan éteint du Gros-Morne. Depuis la catastrophe du Grand-Sable, ces effets se renouvellent d'une façon inusitée. » Le ruisseau des Fleurs, qui arrose la vallée de Cilaos, lieu de cette ca- tastrophe, n"a pas cessé, depuis six mois, de verser ses eaux boueuses et sul- lurouses dans la grande rivière du Mât, dont le cours a pins de 3o à 4o kilo- mètres de développement et dont la largeur, à 7 ou 8 kilomètres de son embouchure dans la mer, est d'environ 3o à /^o mètres. » Les habitants voisins de ces cours d'eau en utilisent les propriétés alcalines pour y laver leur linge, auquel elles donnent une grande blan- ( i493 ) chenr. Tous les poissons si abondants qui peuplaient la rivière du Mât ont péri, et le bétail refuse de s'abreuver dans ses eaux. » La persistance de ces faits et le renouvellement des commotions sou- terraines ne semblent plus permettre aujourd'hui de contester que la catas- trophe du Grand-Sablé à l'île de la Réunion ait eu pour cause première une action volcanique. » J. Pagliari adresse à l'Académie plusieurs échantillons de viande con- servée à l'aide d'une solution d'un sel de fer. Cet envoi est accompagné d'un flacon du liquide préservateur. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. PaqceliiV adresse une réclamation de priorité relative à son thermo- cautère. (Renvoi à la Commission précédemment nommée. ) M. A. Bkachet adresse à l'Académie de nouveaux échantillons de lames fluorescentes. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) CORRESPONDANCE. astronomie;. — Eléments et épliéméride de la planète (iSa) Alala. Note de M. Bossert, présentée par M. Le Verrier. « Cette planète a été découverte à l'Observatoire de Paris, par MM. Henry, dans la soirée du 2 novembre 1875. » La détermination des éléments repose sur la série d'observations faites (lu ■?. novembre 1875 au 3i janvier 1876. T=: décembre 17,0, 1875, temps moyen de Greenwich. Anomalie moyenne 33 1 . 19.4?- Longitude du périhélie 84.t.2.35 | ^^^i^^^ „^y,„ . Lont;iuulc du nœud ascendant sur l'ccliplique. 4'-29. 6> ,8-5 o. Inclinaison 12. 12 3o ) Angle (sinus = excent.) 4- 56 -53 Moyen mouvement diurne 638", 85 Logo 0,49640 ( i494 ) o La comparaison entre les positions déduites de ces éléments et les positions normales formées à l'aide des observations nous donne les résidus suivants ; 1875. Nov. 4,0 i4,o 22,0 Dec. 17,0 21 ,0 3, ,5 1876. Janv. 3o,o (^„— B,)cos 0 cï)„ -CD. Nombre d'observations II - 0,3 4- o"i 3 -+- 1 ,0 + 0,7 2 H- 2,7 4- 1,6 2 - 3,7 — 1,1 — 0.7 1,6 4 3 ^ 3,9 -1- 0,6 2 + 0,3 + 0,1 2 M Os résidus recevront quelques changements quand toutes les étoiles de comparaison auront pu être observées aux instruments méridiens. » A l'aide de ces éléments, nous avons calculé une éphéméride pour la prochaine opposition de la planète. Temps moyen de Greenwich. Ascension droite, b m 6 1877. Janv. 20 , 5 9 . 58 . 22 24,5 9.55.21 28,5 9.52. 5 Fév. I ,5 9.48.35 5,5 9.44.56 9,5 9.4' • '2 «3,5 9-37-27 17,5 9.33.46 21,5 9.30. 1 3 25,5 9.26.52 Mars 1,5 9.23.47 5,5 9-21. o Distance polaire. Temps Loj A. d'aberration 0 , -+- 3i .25,7 O,3o8l m s i6.52 -+- 31.48,6 O,3o52 16.45 + 33. 9,9 -+- 32.29,3 o,3o32 0, 3022 16.41 .6.38 -h 32.46,2 0,302I 16. 38 + 33. 0,4 o,3o3o 16.40 -T- 33.11,5 -+- 33.19,4 + 33.23,9 0 ,3o49 0,3077 o,3ii4 16.45 16. 5i 17. 0 4- 33.25,1 0 , 3 I 59 17.10 -1- 33.22,9 0,3212 17.23 -1- 33.17,5 0,3272 ■ 7,38 » Au moment de l'opposition, veis le 10 février, la planète sera de la grandeur 1 1,0. » ANALYSE. — Sur les éqnntions tliffêrenlielles linéaires du second ordre. ' Note de M. Ftcns, présentée par M. Tlerniite. « Jjorsque, plusieurs mois après la publication de mon travail sur les équations différentielles liiiéaiios du second ordre, dans h- Journal de M. Borchardl (t. I>XXXI, p. 97 et suiv.j, mon attention se porta sur le travail du P. Pépin, paru dans les Annali di Malematica da Tortolini (t. V, ( i495 ) p. 18") et suiv.), et qu'il rapporte dans sa Note des Comptes rendus du 5 juin 187G, je reconnus aussitôt que les résultats de cet auteur sont en défaut, du moins quant à leur relation avec l'intégration par des fonctions algébriques des équations du second ordre. » Maintenant, comme le P. Pépin semble croire, dans la Note citée, avoir, par son Mémoire, répondu aux questions se rapportant à l'inlégra- tion sous celte forme plus tôt et plus complètement que je ne l'avais fait, je me vois obligé de montrer que, loin que ce fût fait par le Mémoire du P. Pépin, ses résultats sont au contraire en défaut. Ces résultats se résument, comme il l'a énoncé lui-même dans la Note citée, en ce d'y théorème : Si l'intégrale générale de l'équation -~ = P^ est algébrique, il y aura toujours une intégrale particulière telle ^ que la fonction - -^ soit une fonction rationnelle de x on une racine d'une équation du deuxième ou du (lua- trième degré. » Tout d'abord, je veux signaler un défaut que la solution du P. Pépin aurait, lors même qu'elle serait correcte. Si, en effet, pour la résolubilité algébrique, la condition que Ç = — 7^ satisfasse à une équation du qua- trième degré était effectivement nécessaire, la même condition ne serait encore aucunement sufOsante, car e^^^''^ n'est pas toujours algébrique en même temps que 'Ç. » Mais je vais maintenant faire voir que le théorème du P. Pépin, que je viens de citer, est inexact. » Prenons, par exemple, l'équation , , f/'rt 6z — 3 du 3 z[z — I ) j j- -i cr r "^ It ^ O ^ ' dz' 5 dz loo ?_ _ 3_ où, en posant ?i = z '"(3 — 1) '"/, ( \ '^y — AL ( — g' + g — ») ^'^ 'dz'' 100 z^z — iY ■^' D'après le Mémoire de M. Schwarz (Journal de M. Borcliurdt, t. LXXV p. 323, n° 11), cette équation n'a que des intégrales algébriques. » Mais d est utile de prouver cela ici directement en appliquant la mé- thode de mon Mémoire cité ci-dessus, puisque ce sera ainsi donner la réfutation la plus simple du théorème du P. Pépin. C.K., i8:f>, l«rScm<-jlr ^31 T\i ^0) J'si 93> 4'2' ^i> ?" î* <^6S facteurs numériques près, et que le [iroduit de tous ces facteurs numérique est égal à — \J — 1 . Donc la forme COS — 10 I 3 — «î 2' ■2 COS lu a/-*r, -^ 9*, r. -- /3y (5) ?(/•' Js) = J< Ja ?0 ?. 'h ?» ?> % 'I'- ^-' ^3 'I'. ( '497 ) déjà invariable par une circulation de z autour du point : — r, se change par une circula tien des autour du point z = o en elle-même multiplié par — y'— i. Par conséquent 9(^1, J"-^ est une racine d'une fonction rationnelle. Comme uifr racine d'une fonction rationnelle ne varie j)as, à une racine de l'unité comme facteur près, quand z fait une circulation autour d'un point cri- tique, et conmie ji, jo acquièrent par une circulation de z autour du point z = I respectivement les facteurs y', p, une forme binaire composée de /,, j^2 du premier ou du second degré et égale à lUie racine d'une fonction ra- tionnelle doit être ou j,, ou 70, ou )',J'2. Mais aucune de ces formes n'a la propriété de se transformer en elle-même, à une racine de l'unité comme facteur près, par une circulation de z autour du point 3 = 0. Une forme du douzième degré étant donc racine d'une fonction rationnelle, sans qu'une forme du premier ou du second degré ait la même propriété, il suit (les théorèmes cités pages 127 et 100 de mou Mémoire que l'équa- tion (lijfcienlielle n'a que des inlccjrales alijëbriques. » GÉOMliTtilE. — Du contact des surfaces d'un iniplexe avec une surface ahjébrique. Note de M. G. Folret. « Nous avons déjà étudié précédemment (*), sous le nom d' iniplexe, un ensemble de surfaces défini par une équation aux dérivées partielles algé- briques, et caractérisé par deux nombres 0 et ç, qui sont respectivement la classe du cône enveloppe des plans tangents en un point quelconque à celles de ces surfaces qui y passent, et le degré du lieu des points de con- tact des mêmes surfaces avec un |>Ian quelconque. Le contact des surfaces d'un implexe avec une surface algébrique donne lieu au théorème suivant, remarquable par sa simplicité, et analogue au théorème que nous avons démontré dernièrement ('*) sur le contact des courbes d'un système avec une courbe algébrique. » ThéORÈ-ME. — Les surfaces d'un implexe {0, . 1G7. (**) Comptes rciuluf, t. LWXU, p. iS^fel. 19a. ( i498 ) » Cet énoncé ne cesse d'être exact que dans le cas où toutes les surfaces do l'implexe ont une courbe comnnme appartenant à la surface (S), ou bien sont enveloppées par une même développable circonscrite à (S) : nous écartons ici ces deux cas spéciaux. La démonstration que nous alUns donner est basée sur le théorème suivant : » Le lieu des fioinis de contact des surfaces d'un implexe (6,ç) avec une série de surfaces algébriques du m'^'"' decjré, formant un faisceau ponctuel sans singularités, est une surface [1) de degré (am— i)0-r(p, dont Q nappes se croisent suivant la courhe Jondamentale du faisceau [*). En outre, les points singuliers et courbes singulières des sur'jaces du faisceau appartiennent à (2), et en sont respectivement des points singulières et des courbes singulières. » Ou peut évidemment, et d'une infinité de manières, englober la sur- face algébrique donnée (S) dans un faisceau ponctuel, et même choisir ce faisceau exempt de toute singularité, notamment de toute surface multiple. Dans ces conditions, le théorème que nous venons d'énoncer s'applique au faisceau et à l'implexe (5, ip), et donne lieu à une surface (2) de degré [2m— i)6-\-cp. L'intersection com|)lète de cette dernière surface avec (S) est d'un degré égal à m[{iin —- })6 -h rp]. Cette intersection comprend: 1° la courbe fondamentale du faisceau, de degré m", comptée 9 fois; 2° les courbes singulières de (S), s'il en existe, estimées chacune avec un certain degré de multiplicité, inconiui a priori, m;iis formant ensemble une ligne d'un degré /((5) indépendant de 9 ("); 3" la courbe (T), lieu des points de contact des surfaces de l'implexe avec (S). Le degré ô de la courbe (T) est par suite donné par l'égalité (i) 5— ?w(m— i)5 -r m(}) -/((5). » Cette formule, sans déterminer &, nous apprend que ce nombre est inie fonction linéaire de (p, dans laquelle le coefficient de 9 est ég'al à m. )> D'autre part, la courbe de contact des plans tangents à (S), issus d'un point 1 quelconque, est une courbe (C) de degré r, qui coupe la sur- face (2) en [(am — i) 6 -\- o] r points. Ces points comprennent : 1° les rnr points d'intersection de (C) avec la courbe fondamentale du faisceau, comptés chacun 0 fois; 2" les points de la combe (C) situés sur les courbes singulières ou coïncidant avec les points singuliers de la sur- (*) Coiiiptrs ri/i/lits, t. LXXX, J). 807. (**) Cl' (ait, cviilcnt en liii-mùme, pciil d'ailleurs se dùiLoiilrer par (iiicUiiies consiiléra- lioDS analytiques fort simjiles. ( '499 ) facç (S), estimés avec un certain degré de multiplicité, et comptant en- semble pour un nombre de points » 20.). 'Q^^ ( i5o/i ) Il s'obtient par l'action de 2 molécules de perchlorure de i)hosphore sur une d'acide pyrotartrique. C'est un liquide lourd, d'odeur irritante, bouil- lant à (2i6"'-2i8'') (corrigé), non sans s'altérer notablement. L'eau le décompose rapidement à chaud, lentement à froid en acide clilorhydriqne et acide pyrotartrique. L'air humide produit le même effet; abandonné dans une capsule au contact de l'air, il se trouve transformé du jour au len- demain en acide pyrotartrique cristallisé. (Trouvé : Cl = 42,3; calculé : Cl = 42,0). 11 brunit peu à peu à la lumière. « CHIMIE ANALYTIQUE. — Dosage voluuictiiqite de l'acide formique. Note de MM. Portes et Ruïssen, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « La détermination quantitative de l'acide formique dans l'acide acé- tique a une certaine importance pour résoudre le problème du dosage de l'esprit-de-bois dans l'esprit-de-vin, problème qui intéresse l'Administration des FiTiances, au point de vue de la dénaturation des alcools. » L'acide formique réduisant le bichlorure de mercure en excès à l'état de prolochlorure, nous avons été tout naturellement amenés à utiliser le procédé de M. Personne, qui permet de doser par l'iodure de potassium une quantité donnée de sublimé, avant et après sa réduction , par une quantité donnée d'acide formique, et, par suite, de déduire une relation pondérale constante, entre la quantité de bichlorure qui disparaît dans cette réduction et celle d'acide formique présente dans une liqueur. » Mais la réaction n'est ni complète ni rapide, à moins qu'on ne sature l'acide chlorhydrique au fur et à mesure de sa mise en liberté. Pour cela, il suffit de mêler dans la liqueur de l'acétate de soude, c" qui rend la ma- nipulation très-facile et laisse l'opérateur dans les conditions du dosage des mélanges d'esprit-de-vin et d'esprit-de-bois. » On verse donc, dans un malras contenant 5 grammes d'acétate de soude, 25 centimètres cubes d'une solution à 10 pour 100 du mélangea es- sayer, et l'on y ajoute 200 centimètres cubes de solution de sublimé à 4» 5 pour 100 (9 granunes); on chauffe de une heure à une heure et demie au bain-marie jusqu'à parfaite limpidité de la liqueur surnageante, puis, fai- sant du tout un volume de 5oo centimètres cidres, on filtre, et, au moyen d'une burette graduée, on constate combien il faut de liqueur réduite pour saturer i gramme d'iodure de potassium. » Par un caKul des plus simples, on arrive alors à un résultat numé- rique auquel, d'après des expériences nuiltiples et concordantes, il faut, ( i5o5 ) pour exprimer le litre effectif, ajouter une correction d'un quart en plus. » Dans une prochaine Communication, nous délerminerons les condi- tions exactes dans lesquelles ce procédé peut être appliqué au flosage res- pectif des esprits de vin et de bois. » COSMOLOfîlK. — Sur r arracjonite observée à la surface d'une méléorite. Note de M. J. -Lawrence Smith. « Cette Communication a pour objet l'étude de quelques masses mé- téoriques provenant de la partie dti Mexique appelée le Bolson de Mapini ou Désert du Mexique; celte région est située dans le Cohahuile et le Chiluiahua (deux provinces du Nord). » Ce grand désert s'étend sur 4po milles de l'est à l'ouest et 5oo milles du nord au sud, sur les rives du Rio-Grande; feu M. le professeur Burtkhardt, de Bonn, a également étudié cette région si riche en masses de fer mé- téorique. » Eu i85/| {Jm. Jauni. Se, vol. XXVIII, p. 409), j'ai décrit trois de ces masses de fer; deux d'entre elles ont été apportées aux État.s-Unis : l'une pesait 125 kilogrammes, l'autre 680. En 1868, on en apporta huit autres; l;i |)liis lourde pesait SaS kilogrammes : je les décrivis également [Àm. Jauni. Se., novembre 18G9); en 1871, je publiai la description et l'analyse d'une masse plus volumineuse, pesant environ 35oo kilogrammes; cette dernière provenait de la partie ouest du désert, voisine d"EI-Para. » On a parlé d'une pierre encore plus volumineuse, qui se trouverait nu contre même du désert. Le poids total de la matière météorique trouvée dans cette contrée atteindrait i5 000 kilogrammes, poids qui dépasse cehn des météorites existant dans les différentes collections. » Lorsque, en 1868, j'ai examiné les huit masses dont il est question plus haut, j'ai remarqué une croûte blanche sur une |)etite partie des surfaces de deux d'entre elles; mais je n'ai pu l'examiner complètement à cette époque. Ce n'est que depuis quelques mois que ces fers ont été mis à ma disposition et que j'ai pu examiner les points laissés sans examen, et dont le |)lus intéressant forme le sujet de cette Note. » Sur une de ces masses de fer, pesant 9.10 kilogrammes, on remarque une petite quantité d'une incrustation, couvrant environ i5 centimètres Ciirrés de la surface du corps; sur une autre, qui pèse 276 kilogrammes, on voit une incrustation qui occupait à l'origine plus de 200 centimètres de la surface; cette matière est fortement attachée au 1er, et, lorsqu'on laçasse Î93.. ( i5o6 ) (ce qui est souvent arrivé par suite d'un maniement opéré sans précaution ), une partie du fer qui a été oxydé se détache en même temps; son épais- seur varie de i millimètre à 5 millimètres. » Elle est tout à fait dure et raye facilement le spath calcaire; la surface en est irrégulièro et granuleuse; si on la brise perpendiculairement à la sur- face du fer, ou peut très-bien la polir et l'on observe alors sur plusieurs morceaux une structure irrégulière et ondulée, parallèle à la surface du fer, avec des veines jaune et brun foncé, comme en présente la roche cal- caire de Gibraltar; en contact avec les acides, elle fait effervescence. C'est une incrustation â'arrngonile. n Voici la composition de ce minéral: Carbonate de chaux q3 , i o Sesquioxyde de fer i , oo Magnésie traces Résidu insoluble 4>6o Eau I ,no 99>7» « Quant à sa formation, je suis convaincu que cette matière s'est incrus- tée sur le fer après la chute de ce dernier; c'est par suite de cette convic- tion que j'ai voulu connaître la natm'e de la roche et du sol où avaient été trouvées ces météorites. » J'ai réussi à me procurer les renseignements suivants: c'est au D'' But- cher, qui a réiuii les spécimens examinés par moi, que je dois ces indi- cations. L'endroit où l'on trouva cette masse est situé dans une vallée ou plaine alluvienne, entre deux rangées parallèles de hautes montagnes pré- sentant une distance qtù varie de i à 3 milles. La base des montagnes est de formation calcaire, et l'on rencontre dans les collines et dans les plaines des dépôts calcaires considérables. La plaine est creusée, en plusieurs endroits, par de profonds ravins; plusieurs des spécimens de fer ont été trouvés au milieu des pierres et dans le sable; au fond de ces ravins, ils étaient lavés ou recouverts par l'eau pendant les fortes pluies. Ce n'est que dans la saison des pluies que, dans ces ravins et dans les enfonce- ments de la vallée, il reste de l'eau, qui, du reste, a toujours un goût salé et contient une grande quantité de matière minérale. » J'en ai dit assez pour faire connaître l'origin*' probable de l'incrusta- tion calcaire que j'ai reconnue sur deux de ces météorites. » Une autre observation analogue est relative à la météorite de Newton, qui appartient à la variété des syssidères de M. Daiibrée; j'en ai foiuni des ( i5o7 ) spécimens aux musées du Jardin des Plantes de la Grande-Bretagne et de Vienne, et l'on y voit cette incrustation fortement attachée k la surface, en parcelles bien définies, d'un aspect translucide. )) Le poids total de ce que Ion possède de cette météorite ne dépasse pas 700 grammes-, la masse dont elle a été extraite doit encore exister dans quelque partie peu habitée de l'Arkansas, et elle fournira sans doute, lorsqu'on l'obtiendra en plus grande quantité, des spécimens recouverts de cette incrustation calcaire. » Cette Note est accomf»agnée d'un bel échantillon de fer du Mexique, dont une surface de plusieurs centimètres carrés est recouverte de l'incrns- tation dont il s'agit, sur une épaisseur de 5 millimètres environ. J'y ai joint aussi un fragment détaché de l'incrustation, pesant plusieurs grammes et poli de façon à montrer sa strucliu-e ondulée et lamellaire. » COSMOLOGIE. — Sur les combinaisons de carbone trouvées dans les météorites. Note de M. J. -Lawrence Smith. « J'ai poursuivi mes études sur les hydrocarbures cristallisables, pro- venant des fers terrestres et des météorites douteuses comme celle d'Ovifak, en cherchant les hydrocarbures dans le carbone de combinaison de ces fers. I^e fer d'Ovifak contient une proportion très-notable de ce carbone. » Dans ces fers, j'ai rencontré une substance semblable à celle que j'ai déjà trouvée dans le graphite météorique et les météorites charbonneuses, avant la même odeur forte et cristallisant en petites aiguilles; chauffée sur une lame de platine, elle fond facilement et, chauffée plus fortement, elle brûle avec flamme et disparaît complètement. Chauffée dans un petit lubc, elle se volatilise en grande partie et se condense sur la partie froide du tube en laissant un résidu de charbon. » Je ne suis pas encore en état d'affirmer que ces corps sont identiques avec ceux qui proviennent des météorites et que j'ai récemment décrits. Je continue mes recherches, et j'envoie avec cette Note un échantillon des cristaux du 1er d'Ovifak. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur l'emploi du chlorure de calciiim dans l'arrosage des chaussées de nos promenades et île nos jardins publics. Note de M. A. Hou- ZEAU. (Extrait.) « Depuis longtemps, dans mes cours publics, j'appelle l'attention sur l'utilisation possible des quantités importantes de chlonue de cal- ( i5o8 ) cium perdues par les fabriques d'acide pyroligneux des environs de Rouen. » L'expérience a confirmé mes prévisions. Depuis plusieurs années, l'ar- rosage au chlorure de calcium des principales voies de communication de la ville de Rouen produit les meilleurs résultats. Il serait désirable de voir ce mode d'arrosage étendu aux promenades, aux squares et aux jar- dins publics les plus fréquentés de la capitale (Luxembourg, Jardin des Plantes, etc.). » Il suffît de s'être réfugié le dimanche dans un de ces lieux recherchés par la foule pour constater l'insuffisance de l'arrosage à l'eau. Lé sol, rapi- dement mis à sec, se réduit en poussière sous le piétinement de la foule, et bientôt toute cette population de promeneurs est plongée dans une at- mosphère poudreuse aussi désagréable que nuisible à la santé. Les fines parcelles de matière siliceuse qui voliigent dans l'air, en pénétrant dans les voies respiratoires, y déterminent des irritations capables d'aggraver, surtout chez les enfants, des affections de poitrine déjà existantes ou de compromettre des convalescences avancées. Il en est de même pour cer- taines maladies des yeux. » L'arrosage au chlorure de calcium fait disparaître ces inconvénients. Il imprègne le sol d'une matière hygrométrique qui rend durable pendant une semaine l'humidité qu'on lui a communiquée. Dès lors, plus de séche- resses, plus de poussières; les vents demeurent sans action sur la terre hu- mectée de chlorure de calcium. )' Cet arrosage est en outre salubre et économique. Le chlorure des fabriques d'acide pyroligneux contient toujours des quantités notables de chlorure de fer (environ 3 kilogrammes par mètre cube), et de ma- tières goudronneuses dont la volatilisation dans l'air ne peut être qu'hy- giénique. Il présente en outre, sur larrosage à l'eau pure, une économie d'environ 3o pour loo. » En effet, à l'époque des grandes chaleurs, une chaussée de i kilomètre sur 5 mètres de largeur reçoit par jour quatre arrosages à l'eau (deux le matin et deux le soir) à raison de f mètre cube de liquide par aSo mètres parcourus sur une largeur de 5 mètres, ou autrement dit, par surface de 1230 mètres. Total de l'eau distribuée par jour : i6 mètres cubes. L'eau étant fournie gratuitement, le prix d'arrosage de ce kilomètre déchaussée revient, au coût du collier (cheval et conducteur), à lo francs par jour. » Au contraire, cette même surface de chaussée (i kilomètre sur 5 mè- tres) ne consomme que 4 mètres cubes de sobuion de chlorure marquant ( i5o9 ) 33° B et coûtant 7'%5o le mètre cube (i). Mais ses effets d'humectation (lurent de cinq à sept jours, soit en ino)'eiine six jours, pendant les- quels tout arrosage est suspendu. ') On arrive ainsi à trouver qut", pour une durée de six jours, l'arro- sage d'une surface de chaussée de 5ooo mètres revient : Avec l'eau pure (fournie gratuitement) à 60''' Avec le chlorure de calcium à 4" » Soit une différence de ao francs en faveur de l'arrosage au chlo- rure. » Lorsque le chlorure de calciutn est employé avec intelligence, non- seulement il remédie aux inconvénients signalés plus haut, mais il amé- liore notablement l'état des routes et des chaussées, en les recouvrant d'une sorte de patine ou croule superficielle et dure de 1 à 2 millimètres d'épaisseur, qui oppose une grande résistance, pendant plusieurs jours, non-seidement à la dessiccation du sol, mais encore à sa dés;igrégalion par la marche des piétons ou la ch'culation des voitures. » Ap|)liqué à l'arrosage des allées des parcs, il empêche le développe- ment des herbes et économise la partie de la main-d'œuvre relative au ra- tissage régulier de ces allées. » BOTANIQUE. — Étude sur la formation et le développement de quelques galles. Note de M. Ed. Priluecx, présentée par M. Duchartre. (Extrait par l'auteur.) « Parmi les productions morbides des végétaux, aucune n'a attiré l'at- tention des observateurs depuis plus longtemps que les galles qui naissent sur les divers organes des plantes à la suite des piqûres des insectes, et aucune n'a été l'objet de l'étude de savants plus émiiients. ÎNIalpighi, Réaumur ont observé les gai les des plantes et en ont décrit un grand nombre. Leurs travaux excellents offrent encore aujourd'hui le plus haut intérêt; mais, depuis un demi-siecle, les mo}eus de recherches ont été perfec- tionnés; grâce à l'emploi du microscope composé, l'analomie des plantes a fait d'immenses progrès. Abordant à son tour, avec les puissants moyens d'investigationdont nous disposons aujourd'hui, l'observation de la structure (i) Le |)rix du dilorure ù 20° R est de 4''>'-' '"^ mètre cube. La durée de ses effets est diminuée de viugt-cjuutre ù quarante -luiil licures. ( i5io ) des galles, M. de Lacaze-Duthiers a fait l'anatomie comparée de ces produc- tions, décrit les éléments histologiques qui les constituent et montré les curieuses relations qui existent entre l'organisation des galles et les condi- tions de la vie du i^etit parasite qu'elles abritent et nourrissent. » Il est toutefois un côté plus particulièrement botanique de l'histoire des galles qui n'a pas à ma connaissance été traité jusqu'ici : c'est la forma- tion même de ces productions, ce sont les relations d'origine qui existent entre les tissus de la galle et ceux de l'organe normal sur lequel ou plus exactement dans lequel elle se développe. » Dans le travail que j'ai l'hoiuieur de bou..:ctlre à l'Académie, j'ai décrit, pour quelques galles de structure plus ou moins compliquée qui naissent sur les feuilles du chêne, les modifications qui se produisent dans le tissu normal à la suite de la piqûre et du dépôt de l'œuf de l'insecte. » 3'ai choisi trois types de conformations différentes: une petite galle lenticulaire et herbacée, d'organisation très-simple; la galle en groseille de Réaumur qui se développe en abondance à la face inférieure des feuilles et sur les chatons mâles du chêne; et enfin ime galle qui vient sur le bord des nervures des feuilles de chêne, qui est creuse et contient dans sa cavité une sorte de noyau entièrement libre, qui ressemble à une graine, et dans lequel est une larve. L'organisation de cette galle, qui fournit un exemple de structure très-compliquée, avait été inexactement interprétée par Réaumur et n'avait pas, depuis cette époque, été spécialement étudiée. » Sur ces exemples j'ai montré comment les tissus morbides les plus complexes émanent du tissu normal. De cette série d'études particulières j'ai pu, je crois, tirer, sans trop de témérité, des notions d'un caractère général touchant le mode de formation et le développement des galles. » Quand le tisssu du végétal est blessé par l'insecte qui y dépose son œuf, il s'y manifeste une surexcitation formatrice considérable; les cellules voisines delà blessure grandissent et se multiplient par cloisonnement. » Dans certains cas, on peut nettement distinguer dans le travail orga- nique qui se produit à la suite de la piqûre de l'insecte, les effets différents de deux ordres distincts d'actions de cette piqûre, la lésion mécanique, et l'irritation spécifique qui produit une tumeur différente selon la nature de l'insecte. » Les suites delà lésion mécanique sont identiques à celles que cause- rait une piqûre faite par la pointe d'un instrument quelconque ; il se forme une petite quantité d'un tissu particulier identique à celui qui se produit sur toute plaie faite à un organe végétal où la vie est encore active. Ce ( '5i. ) tissu cicatriciel formé par cloisonnement des cellules voisines de la plaie ferme la blessure ; son développement est très-limité. » Il n'en est pas de mémo pour l'irritation spécifique qui accompagne le dépôt de l'œuf et que cause probablement une sorte de venin que l'in- secte verse dans la plaie. Sous son action, l'hypertrophie et le cloisonne- ment répétés des cellules enlève au tissu normal sa consistance et sa strnc- tiire. Les cellules qui étaient parvenues à la forme particulière, qui devait normalement être définitive pour elles, se métamorphosent en se cloison- nant flans différentes directions en un tissu homogène dont la croissance est absolument indépendante et qui offre les caractères anatomiques d'un tissu primordial en voie de multiplication et d'accroissement très-intense. Les cellules y sont remplies de protoplasma et contiennent des noyaux qui se multiplient activement. » Telle est la première phase de l'action spécifique de la piqûre : for- mation aux dépens du tissu normal de la plante, d'un tissu primordial morbide qui entoure l'œuf du parasite. » Bientôt ce tissu primordial se différencie d'une fiçon spéciale, don- nant naissance à des tissus cclluloux morbides qui offrent des caractères particuliers et dont la structure est le plus souvent fort différente de celle des tissus de l'organe qui porte la galle. )) La différenciation des tissus spéciaux se prononce à des degrés divers dans les diverses galles. Plus elle est complète, plus la différence est mar- quée entre les tissus morbides et les tissus normaux. » Au voisinage immédiat de l'œuf de l'insecte se forme toujours une couche spéciale qui, par son aspect et sa composition, diffère de toutes les autres et ne fait jamais défaut. Elle est formée de cellules minces, à peu près sphériques et peu pressées les unes contre les autres, que remplit une ma- tière granultuise, opaque, de nature azotée et qui sert à l'alimentaiion de la larve. Dans cette couche se dépose aussi très-souvent de l'amidon, mais dans les parties extérieures seulement ; cet amidon ne paraît pas servir directement à l'alimentation de l'insecte. Il se résorbe avant que la dent de la larve ait pu l'atteindre ; à sa place apparaissent, dans la matière plas- matique granuleuse, de nombreuses gouttelettes de matière grasse qui sont consommées par l'animal parasite. M A l'extérieur de cette couche alimentaire s'organisent diverses zones de tissu qui se développent de façon différente selon des espèces de galles et dont l'élude anatomique comparée a été excellemment faite par M. de Lacaze-Duthiers. C. R., 1876, I" Semestre. (T. LXXXU, fi" 2G.) '94 ( l5l2 ) » Selon le degré de mulliplication et de développement des tissus divers qui les composent, les galles apparaissent hors de l'organe qui les porte et semblent placées à la surface même du végétal on demeurent à l'intérieur des tissus; elles sont externes ou inlernes. Les unes et les autres sont iden- tiques à l'origine et ne se distinguent que par les proportions de leur accrois- sement. » MÉDECINE EXPÉniMENTALE. — Recherches expérimentales sur l'action de l'ani- litie, iniroihiile tlnns le sang et dans l'estomac. Note de MM. Y. Feltz et E. RiTTEK, présentée p;ir M. Cli. Robin. (( L'an.ilj'se des vins vendus à Nancy ayant démontré à M. Rifter que la fuchsine était employée sur une large échelle pour rehausser la couleur des vins et pour masquer l'addition d'eau, nous avons établi une série d'expériences sur l'homme et sur le chien ])our étudier l'action de cette substance colorante pure, introduite dans l'organisme. » Ces expériences nous ont semblé d'autant plus nécessaires qu'il y a divergence entre les auteurs qui se sont occupés do la question; elles ont toujours eu pour témoins nos élèves et beaucoup de nos confrères. j> A. Homme. — i" Un homme robuste, dans la cinquantaine, avale à jeun 200 centimètres cubes de vin, contenant o*-'',5o de fuchsine. Un quart d'heure après, les oreilles se coloi en! fortement en rouge, la bouche devient |)riniginense; les gencives se tuméfient légèrement; tendance à ini crachotlement continu. Les urines émises deux heures après sont forte- ment colorées par la fuchsine, pas d'albumine; la coloration des mu- queuses et du tégument disparaît au bout de trois heures. » 2° Deux jours après, même dose de fuchsine innnédiatement après le repas; la coloration des muqueuses et des téguments est moins prononcée, mais cependant assez marquée pour frapper les assistants. » 3" Le sujet de l'expérience reçoit pendant douze jours, chaque matin, un litre de vin coloré par la fuchsine, saisi à Nancy. La coloration sus-indi- quée se produit chaque fois d'une manière passagère; le prurit de la bou- che persiste pendant toute la durée de l'expérience, et vers le huitième jour le patient indicjue du côté des oreilles une sensation de brûlure très- gênante. Le onzième jour, diarrhée modérée, selles colorées par la fu- chsine; le douzième jour, coliques très-viVe.s, suivies d'évacuations nom- breuses; les urines, roses pendant presque tout le temps de l'expérience, coutieruicnt, à partir du douziènu» jour, de l'albumine décelée par la cha- ( i5i3 ) leur et l'acide azotique. Nous suspeudous l'expérience : le patient est réta- bli au bout de deux jours. » B. Chiens. — i° Injection de fuchsine dans i eslomac . — Deux chiens, auxquels ou introduit jourucUenieut oS',6o de fuchsine en solution aqueuse, à l'un pendant quinze jours, à l'autre pendant huit jours, se por- tent bien apparemment; néanmoins leur poids diminue sensiblement, les urines colorées en rouge contiennent de temps en temps de l'albumine d'une façon évidente et des cylindres granulo-graisseux. Il s'établit sou- vent une diarrhée, et, dans ce cas, les urines sont moins colorées et moins albumineuses. Les animaux ont un prurit très-violent de la bouche et cherchent à se frotter le museau contre terre. Us bavent beaucoup. » 2° Injection de fuchsine dans lesamj. — Cinq chiens bien portants sont soumis à cette expérience : le premier reçoit os',35 de fuchsine en une fois; le deuxième, i^^yi en trois fois; le troisième, o^',l\îi en trois fois, mais en un jour; le quatrième, xS',8o en deux fois; le cinquième, o^^/jS en quatre jours. Tous ces animaux ne semblent pas affectés au début , quoique leurs muqueuses et leurs téguments soient fortement colorés en rouge. Us perdent bientôt l'apiiétit, boivent beaucoup, mais n'ont pas de bevre constatable au thermomètre; la perle de poids est assez rapide et varie entre looo et i5oo grammes. Le deuxième chien est mort dix joars après l'opération; le cinquième, le douzième jour; le troisième est sacrifié après vingt et un jours; les deux autres vivent. Les intestins ne [)ré- sentent pas d'altérations; la fuchsine est cependant éliminée par la bile; le système nerveux ne paraît pas modifié; il n'était pas coloré dans les expériences où les animaux ont été sacrifiés immédiatement après l'injec- tioii. Chez ceux-ci, tous les autres organes étaient rougis par la fuchsine, qui se trouvait précipitée sur certains éléuicnts auatomiques; dans le sang même se rencontraient des coagulums colorés. L'altération constante chez les chiens ayant survécu un certain temps est une dégénérescence de la substance corticale du rein, qui est souvent visible à l'œil lui et toujours facilement conslatable au microscope. Ainsi s'explique l'apparition con- tante dans les urines de ces chiens, de l'albumine et de cylindres épithé- liaux et granulo-graisseux. Ces éléments étrangers ap|)araissent dans les urines dès le lendemain de l'injeclion et persistent plus ou moins long- temps en variant de quantité. Chez le plus malade de nos chiens, l'albu- mine a varié entre 7 granunes pour 1000 et 33 grammes, et cela très-long- temps ajjrès la sus[)t'nsiou de toute injection. » Nous croyons nécessaire d'ajouter que les chiens, avant l'oxpérience, 194.. ( i5.4) n'avaient pas d'albumine dans les urines et que ce liquide d'excrétion a tou- jours été recueilli directement dans un verre et non extrait à l'aide de la sonde. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Recherches sur le Cypressus pyramidalis. Note de M. Uartsen. 0 Cette Note est relative à deux substances que nous avons trouvées dans le Cjjiressus pjramidalis : une substance amorphe qui se rencontre surtout dans les feuilles, et une matière cristallisable que nous n'avons rencontrée que dans les fruits mûrs ou à peu près mûrs. » Pour préparer la substance amorphe, on fait macérer des tiges du Cjpressus dans de l'alcool; puis on distille une partie de l'alcool jusqu'à ce que les matières résineuses soient précipitées. Après avoir séparé le liquide des matières résineuses, on continue à chauffer le liquide pour chasser l'alcool. On voit alors se précipiter une poudre jaunâtre. Cette poudre est insoluble dans l'éther, de sorte que l'on peut employer l'élher pour la séparer complètement des matières résineuses adhérentes. » Cette substance est insoluble dans l'eau, dans l'acide acétique, dans l'éther, soluble dans l'alcool, même faible. L'acide sulfurique la transforme en une matière brune. L'ammoniaque la dissout en formant im liquide jaune-citron. Sa solution alcoolique forme un précipité jaune avec une solution alcoolique d'acétate de plomb. » Pour extraire la matière cristallisable, on pile les fruits, et on les fait macérer dans de l'alcool. En soumettant la teinture à l'évaporation spon- tanée, on obtient des cristaux mêlés d'une matière résineuse. Cette sub- stance cristallise en beaux prismes. Ces prismes ont une légère teinte vert-émeraude, coloration que nous avons vainement tenté de leur enlever au moyen du charbon animal. Chauffés sur le platine, ces cristaux com- mencent j)ar fondre, puis ils se volatilisent en répandant des vapeurs irri- tantes. Ils sont insolubles dans l'eau, solublesdans l'alcool et l'éther. Leur solution alcoolique est précipitée par une solution alcoolique d'acétate de plomb. » M. Ch. Gros adresse à l'Académie, par l'entremise de M. Desains, deux épreuves de photographie colorée accompagnées d'une lettre dans laquelle il demande l'ouverture d'un pli cacheté déposé par lui le a dé- cembre 1867 Ce pli, ouvert en séance par M. le Secrétaire perpétuel, contient une Note ( i5i5 ) intitulée : « Procédés d'enregistrement et de reproductions des couleurs, des formes et des mouvements ». (Extrait.) n En premier lieu, trois épreuves photographiques sont prises succes- sivement d'après un même tableau. Pour la première de ces épreuves on interpose entre le tableau et l'objectif de l'appareil pholograi)hique ordi- naire un verre rouge, pour la seconde un verre jaune, jjour la troisième un verre bleu. Les rayons de lunuère rouge contenus dans le tableau pas- seront en maximum à travers le verre rouge, et il en sera de même pour les deux autres sortes de rayons et les deux autres verres. » Si maintenant, après avoir obtenu le positif des trois épreuves, on superpose les projections de ces positifs traversés respectivement par un rayon rouge, jaune et bleu sur un écran, la projection composée repré- sentera le tableau donné avec ses teintes réelles. » La superposition des projections des trois positifs, respectivement tra- versés par des rayons rouges, jaunes et bleus, paraîtrait présenter quelques difficultés. Mais ces difficultés disparaissent, si l'on substitue à une super- position réelle une succession rapide des trois projections diversement colorées à la même [)lace. » La superposition des trois épreuves positives sur une surface blanche, en ayant soin de constituer chacune des épreuves dans la couleur complé- mentaire de celle qui a servi à l'obtenir, donnera la reproduction dé6- nilivement fixée de toutes les teintes du tableau à reproduire, avec une exactitude que limitent seules la pureté et la transparence des couleurs employées. » M. BocTiN avait soumis à l'Académie, le 17 février 1873, des vues tendant à établir que V Jinaranllnis blitum peut produire la grande quantité des nitrates que l'analyse lui avait fiit découvrir dans cette plante. Il est heu- reux de trouver, dans les importantes expériences de M. Berthelot, la con- firmation d'une opinion qui ne s'appuyait jusque-là que sur de grandes probabilités. M. J. Macé adresse, par l'entremise de M. Desains, une Note inti- tulée : « Essai de théorie des phénomènes de polarisation rotatoiie ma- gnétique ». M. J. Aymo.nxet demande l'ouverture d'un pli cacheté déposé par lui à la séance du 19 juin 1876. Ce pli, ouvert en séance par M. le Secrétaire perpétuel, contient une ( i5i6 ) Note intitulée : « Relation entre les pouvoirs absorbants des corps simples et leurs équivalents chimiques ». M. J. Girard adresse une Note portant pour tilre : « Phénomène de ré- fraction solaire observé sur les côtes de Norwége ». M. A. Marchand adresse une Note sur la chaleur solaire. La séance est levée à 4 heures trois quarts. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE Ouvrages reçus dans la séance ud 12 juin i8'j6. (sunE.) Histoire de ta médecine arabe; par le D'' L. LiiCLERC. Exposé complet des traductions dit grec. Les Sciences en Orient^ leur transmission à l'Occident par les traductions latines. Paris, E. Leroux, 1876; 2 vol. ia-8°. (Présenté par M. le baron Larrey pour le concours Montyon, Médecine et Chirurgie, 1876.) Mémoires de la Société d'émulation du Doubs; 4^ série, T. VIII-IX. 1873- 1874- Besançon, Imp, Dodivers, i874-' ^7^ ; 2 vol. in-8°. Apatovsky. Trois mois et demi de captivité au camp de Salory. Sans lieu ni date ; br. in-8°. Le vrai Prométhée ou l'école éternelle. Paris, J.-B. Baiilière et fils, 1874; br. in-8°. Mirabeau et Si(^'ès ou la révolution et la contre-révolution; par le D'' Damoiseau. Paris, V. Palmé, 1876; br. iii-8°. Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moscou; 1875, n°' 3, 4- Moscou, A. Laug, 1875-1876; 2 liv. in-8''. Expériences pratiques de la boussole circulaire faites à bord des navires de a Etal et de la marine nmrcliande; parE. Mai\iin-1)uchemiin ; 5* édition, Paris, Arnaud et Labat, 1876; br. in-4". Traité pratique pour reconnaître, sans le secours de la Chimie, les fraudes, falsifications et soptiistification de denrées alimentaires; par Max.SiNGER. Paris, E. Lacroix, 187G; in-ia. ^cta de la Arademia nacional de Ciencias exactas exislenle en la V niver,silad de Cordova; t. L Buenos -Aires, 1875; iu-4". Presentazione di un modello di dieteroscopiu ad uso délie scuole di Fisica e di Gcodesia. Descrizionc ed applicazioni dcl mcdcsimo; terza comunicazione di G. LuviNi. Toriuo, Paravia e comp., iS]6; br. in-S". ( '5i7 ) Le diéthéroscope ; 3* Communication faite à l'Académie des Sciences de Turin par J. Luvini. Turin, Paravia, 1876; br. in-8". Odybaces reçus dans i.a séance du iq juin 1876. Cours de Mécanique appliquée aux machines; parJ.-Y. PONCELET ; 11* partie : Mouvement des fluides, moteurs, ponts-levis, publié par M. X. Riunz. Paris, Gauthier- Villars, 1876; in-8". Eléments de Botanique; par P. DUCHARTRE; P*^ partie, pages i à 804. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1876; i vol. in-S". Observations sur les bulbes des lis; par P. DuCHARTRE; 2* Mémoire. Paris, 'G. Masson, 1876; br. in-8". Etudes sur la bière, ses maladies, causes qui les provoquent, procédé pour la rendre inaltérable, avec une théorie nouvelle de la fermentation ; par INI. Jj. Pasteur. Paris, Gauthier-Villars, 1876; r vol. in-8". Observations relatives à un Squale pèlerin récemment péché à Concarneau; par MM. Paul Gervais et Henri Gervais. Paris, Gaulhier-Villars, sans date ; opuscule in-4°. M. Michel Chevalier et le biniélullisme; parU. Cernuschi. Paris, Guillau- min etC'% 1876; 1 vol. in-8°. Mémoires de ta Société d'agriculture, de sciences et d'arts du département du Nord, séant à Douai. — i826-t827, 1828, i833-i834. 1839-1840, 1841- 1842, 1843-1844, 1845-1846, 1847-1848, 1849, 1867, 1868-1869. Douai, 18261871; 10 vol. in-S". J. LECLliRC. Un nouveau stadimèlre. Sans lieu ni date; opiL-^cule in-8". (Extrait du t. II des Annalesde la Société des Lettres, Sciences et Arts du dépar- tement des Alpes- Maritimes). Le collecteur photo-thermique armillaiie du professeur Balcslrieri ; par R. Francisque Michel. SMint-Dinis, imp. Lambert; sans tlale; br. iii-8". (Présenté par M. du Moncel.) Défense de la théorie moderne de l'induction ou influence électrostatique de Melloni et f'olpicelli; par R. Francisque Michel. Saint-Denis, sans date; br. iii-8". (Extrait du journal les Mondes). ; Présenté par M. du Moncel.) Mémoire sur la genèse des eaux minérales et des émanations sahnes des groupes nord du Caucase ; par 'M . i . François. Paris, Ganthier-Villars, 1875; br. in-8°. Les vignes améiicaines. Catalogue illustré et descriptif avec de brèves indica- tions sur leur culture; par MM. BuSH et fils et !\1eis,sner, ouvrage Iradiiit de l'anglais \)Ar L. i5AZiM.i;, revu et annolé par J.-E. Pl.ANCHûN. IMoulpellier, G. Goulet, Paris, V.-A. Delahaye, 1876; in-8". ( i5i8 ) Notice sur le pic du Gar {Haute-Garonne); par M. Leymerie. Montpellier, tvpog. Boehm, sans date; br. in-8°. Tlie Alhenœum ; October, November,December 1875. January, Febrnary, March, April 1876. London, 1875-187G; 7 liv. \n-f^°. OOVEAGES REÇOS DANS LA SÉANCE DU 3.6 JUIN l8'6. Description des machines el procédés pour lesquels des brevets convention ont été pris sous le régime de la loi du 5 juillet 1 844 1 publié par les ordres de M. le Minisire de i Agriculture et du Commerce; t. VIII, i''" partie, 1873. Paris, Imprimerie Nationale, 1876; in-4°. Catalogue des brevets d'invention ; année 1876, n° 4» i" partie. Paris, Bou- cbard-Huzard, 1876; iii-8". Carte géologique détaillée de ta France; 4* livraison. Paris, 1877 5 '"-f"- Application de la Thermodynamique à l'étude des variations d'étiergie poten- tielle des surfaces liquides, conséquences diverses ; par G. Van der Mensbrugghe, Bruxelles, F. Hayez, 1876; br. iii-8°. Annales des Ponts el Chaussées. Mémoires et documents; 1876, juin. Paris, Dunod, 1876; in-8°. Eludes siu- le métamorphisme des roches; par M. DeLESSE. Paris, Imp. im- périale, 18G1 ; in-4°. (Extrait du t. X.XY U des Mémoires présentés par divers savants à l'Académie des Sciences.) Élude clinique et expérimentale sur l'action de la bile et de ses principes intro- duits dans l'organisme; par Y. Feltz et E. RiTTER. Nancy, imp. Berger- Levrauit, 1876; in-8°. (Renvoi au Concours Montyon, Médecine et Chirur- gie, 1876.) Archives néerlandaises des Sciences exactes et naturelles publiées par Li So- ciété hollandaise des Sciences à Harlem et rédigées par Y^.-Yi. VoN BaumhaueR. t. XXI, liv. 23. Harlem, les héritiers Loosjes, 1876; 2 liv. in-8°. ERRATA. (Séance du Hjjuin 1876.) Page 1401 ; Théorème V, ligne 5, lisez : 2r>i[ m' m"-]- ni' //"-h o.n' n ). » Supprimez Ici qmUre lignes : « Il y a imn' n" solutions étrangères. . . » Page \ [^07., ajoutez à la seconde ligne : » 4° "' points multiples d'ordre in' n" aux m points de \]„. » I.a Note de M. Tholozan, insérée dans le Compte rendu du ig juin 1876, p. i4'9> •'' été présentée par M. le baron Larrey. FIN DU TOME QU ATRE-VINGT-DEDXIÈME. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. TABLES ALPHABÉTIQUES. JANVIEll — JLIN 1876. TABLE DES 3IAT1ÈRES DU TOME LXXXII. l'aijcs. AcÉTiQtj'E (acide) et SES DÉRIVÉS. — Sur un quiiio -acé'tate de calcium; Note de M . E. Giinddach liOS — Sur un (IltIvo de l'éllier ac6t\ lacélique, l'acide oxypyrolartrique ; Note di; M. E. Dcniarçay 1 337 AcÉTïLkNE. — Rcdierclies thermiques sur lu formation de l'acétylène; par ^\.Ber- thelot a4 Acoustique. — M. ./. Barthilemy adresse un Mémoire portant pour titre : « fitiido liiéorique et cxiiérimenlale sur les vi- brations des plaques et membranes el- liptiques » 2G8 — M. Situer adresse un Mémoire sur l'.\- coustique musicale 5o5 — M. /!(•//««(/ adresse une Note relative aux principes de la tonalité moderne 5o5 — Sur rAiiatomio de l'a|)parcil musical de la cigale ; Note de M. G. Carlct r/07 AÉROST.VTION. — M. //'. Mdlziiar adresse une Note relative à la direction des aé- rostats 1 5!7 — M. le général iv/cc prie l'Académie de le comprendre parmi les candidatsàlaplace d'Académicien libre, laissée vacante par le décès de M. Srgiiier 1 323 CAPiLLAniTÉ. — Sur les réductions mélalli- ques produites dans les espa^'cs capil- laires ; Nuto de M. Dccciuerel 354 CARBcnES D'iivnnoc.ÈNE. — Union des car- bures d'hydrogène avec les liyilracidcs elles corps halogènes ; Note de M. Bcr- thelot 1 22 — Action de l'acide sulfuriquc fumant sur les carbures d'hydrogène ; Note de M. Bertlwlot 1 85 — Nouvelles recherches sur les carbures py- rogénés et sur la composition du gaz d'é- clairage;Nolcs(le M.yJr/vZ/f'/rjir. 87t et 927 — Le soufre dans le gaz d'éclairage; Note de M. S. rérigo 990 — Remarques de M. Bertlwlot sur la Com- munication précédente 992 CnALEim solaire. — Recherches sur la loi de transmission, par l'atmosphère ter- restre, des radiations calorifKpics du Soleil; par M. A. Crova 81 — Sur la répartition de la radiation solaire à Monipcllier, pendant l'année 1876; par iM. A. Crmm 875 — Mesures actinométriques au sommet du mont Blanc ; par M. J . Fiolle GGa — Résultats des mesures actinométriques au sommet du mont Blanc; par M. /. l'ioUe 729 — Conclusions des mesures actinométriques faites au sommet du mont Blanc; par M. /. rioUe 896 — Ex|)érience3 sur la chaleur solaire ; par M. Saliei.i loSg — Éleclro-actinomètre difl'érentiel ; par M. N. Egoroff 1435 — M. A. Marchand adresse deux Notes re- latives à la chaleur solaire. . . 1172 et i5i6 Champignons. — Action physiologique de 1'-^- mnnitn muscarin, ou fausse oronge; phénomènes généraux de l'empoisonne- ment; effets de ce poison sur les organes de la circidation, sur ceux de la respira- tion et les troubles de la calorification; Note do M. A. Alisoii GC9 — M. A. Atison adresse un Mémoire sur cette môme question ' " J — Sur les spermaties des Ascomycètcs, leur nature, leur rôle physiologique; Note (le M . Mtix. Cornu 77 ' — Sur la nature des substances minérales assimilées par les Champignons; Note de M. L. Cndlelet '2o5 — M""" II.-B. Peliljcan adresse une Note sur la formation descouchcsà champignons. i322 Chemins de feu. — M. Ed. de Bouyn adresse ( i5 Pagos. un travail relatif à des « Convois pou- \aiit Ininsporter un poiiJs unique con- sidcraljJc » 34o — M. .4. J'ériinl de Sainte-Anne adresse une Note relative à son projet de construc- tion d'un chemin de fer à ciel ouvert en Ire la Franco et l'Angleterre 55 1 Ceii.mie.— Sur la préparation de l'acide broni- liydriquc gazeux; par M. A. Berlrnnd. 9'J — Sur les pliospiiates de sesquioxyde de fer et d'alumine ; par M. Mdlot Sy — Surlospectredu gallium ; Note de M. Le- coq de Boishiiudicin i G8 — De la décomposition de l'eau par le pla- tine; Noie de MM. //. Sainte -Chdrc Dc- ville et H. Dfbiay al 1 — Composition de la matière noire que l'on obtient en calcinant le ferrocyanure do potassium ; par M. A. Tcrreit {55 — Recherches sur un sulfate qui parait con- tenir un nouvel oxyde de manganèse ; par M. E. Fremy 475 — Sur quelques combinaisons du titane; Notes de MM. C. Fricdcl et /. Ciiê- rin Sog et 97 « — Sur la décomposition pyrogénée de l'a- zotate d'ammoniaque el sur la volatilité des sels auuuoniacaux ; Note de M. Picr- tliclnt 93v — Nouvelles recherches sur le gallium; par M. Lcco(j de Bnisbaudran lo3G — Extraction du gallium de ses minerais; Note de M. Lccotj de Bnisbaudran . . . . 109H — Sur un nouveau sulfate de potasse; Note de M. /. Ogier io55 — De l'osmium; Note de M.M. H. Sainte- Claire Dciille et H. Debray 107G — Action du zinc sur les solutions de co- balt; Note de M. Lccoii de Boiabaudrnn. 1 100 — Sur les azotures et carbures de niobium et de tantale; par M. A. Joly 119") — Sur les sels formés par le peroxyde de manganèse ; par M. E. Fremy \i'i\ — De la loi de Dulong et Petit; Note de JI. A. Terreil 1 3iiS — M. y. .'/j7M/3rt/;rtdemanderouvertured'un pli cacheté déposé par lui à la séance du 19 juin 187G i5i5 Chimie agricole. — Sur l'assimilabililé des phosphates fossiles et sur le danger de l'emploi exclusif des engrais azotés ; Note de M. A. Rnus.dllc g.) — Iniluence des divers éléments des engrais sur le développement de la betleravcct sur sa richesse sacciiarine ; Noie do M. //. Jnnlie 5190 — Sur l'inlluence que la terre végélide exerce sur la nilrification des substances a3 Cii Cn Cm ) Pages, azolces d'origine organique, employées comme engrais; Nolo de M. Boitssin- gaidt 477 Sur la fabrication des superphosphates destinés à l'Agriculture ; Note de M. A. Md/nl 522 Sur les échanges d'ammoniaque entre l'at- mosphère el la terre végétale ; Note de M. T/i. Srhlcesing 1 io5 Sur la fixation de l'azote atmosphérique par la terre végétale; Note de M. Th. Schlœsing 1 202 IMIE ANALYTIQUE. — Des causcs d'Insuc- cès, dans la recherche des minimes quantités d'iode ; Noie de M. .-/. Cliatin. 128 Appareil simple pour l'analyse des mélan- ges gazeux, au moyen de liqueurs ab- sorbanles ; par M. F. -M. Raoult 844 Note sur un nouveau procédé de titrage des matières astringentes; par M. F. Jean 982 Sur la recherche chimico-légale de l'ar- senic ; Note de M. Ch. Brame 98G Dosage volumétrique de l'acide formique ; par MM. Portes et Riiyssen i5o4 M. Piarron de Mondéstr adresse une Noie sur la composition de l'air atmo- sphérique 835 , MM. F. Vahnn et F. Gautier adressent une Note sur un procédé de dosage du fer dans les minrrais dillicilemenl atta- quables aux acides 1 172 M. H. Pellct adresse une Noie sur un procédé de dosage de l'acide sulfuriquo et des sulfates solubles, au moyen des li(iueurs titrées i346 iMiK ANIMALE. — SuT un acidc nouveau préexistant dans le lait fiais de jument; Note lie M. /. Durât 4 '9 iMiB rNDisrniKLLK. — Sur l'inaclivilé op- tique du sucre réducteur contenu dans les produits commerciaux ; Notes de JtlM. Aimé Girard vl Lrib'irde. 214 et 4 '7 Sur le sucre réducteur des sucres bruis; Note de M. A. Muntz 617 Sur la synthèse du noir d'aniline; Note de M . /.-/. Coiiuillian 228 Action de l'ammoniaque sur la rosaniline ; Note de M. E. Jae l'origine des ferments organisés; Note de .M . L. Pasteur 1 285 — Observations de M. Frrniy relatives à la Communication de M. Pasteur 1288 — M. .S'r/rc adresse une Lettre rclaliveau pro- cédé de panification par le houblon . . . 1398 ~ Présentation d'un ouvrage sur la bière et les fermentations; par M. L. Pasteur.. 1421 — M. /. Pagtiari adresse plusieurs échantil- lons de viande, conservée à l'aide d'une solution d'un sel de fer 1493 Filtres. — MM. Clwnoit et Midoz adres- sent une Notice sur un filtre à air com- primé 1 254 Fluorescence. — M. A. Bracliei adresse une Note sur de nouveaux moyens d'é- tudier la fluorescence C75 FOR.MIQIE (acide) ET SES DÉRIVÉS. — SOUTCC d'oxjde de carbone, caiactérislique des formmes et des alcools polyatomiques; Note de M. Lorin 629 — Sourcesd'oxyde de carbone; nouveau mode de préparation de l'acide formique très- concentré; Note de AL Lorin 730 — Dosage volumétrique de l'acide formique; Note de MM. Portes et Ruyssen 1 5o4 ( i53i ) Pages. Gallicm. — Sur le spectre du gallium; Note M. Lecnq tic Boiibaudran |G8 — Nouvelles recherches sur le gallium ; par , M . Lcrni/ lie Buisbtiiulran i o3fi — M. // '»A/î présente à l'Acaficmie, au nom de M. Lecoq de Boisbaiidnin, trois échantillons de gallium, et demande l'ouverture d'un pli cacheté lo^- — Extraction du gallium de ses minerais; Note de M. Lccoq de Bnisbimdrnn 1098 Galvanoplastie. — Métallisation des sub- stances organiques , pour les rendre aptes à recevoir les dépôts galvaniques ; Note de M. P. Cazeneuve 1 34 1 Gaz. — Des écarts dans les lois relatives aux gaz ; Note de M. D. Mendclerjf. 4 ' ^ — Recherches sur l'élasticité de l'air sous de faibles pressions; par M. E.-H. yiningnt 914 Gemves (Pierres). — M. C. Husson adresse quelques détails sur le procédé à suivre pour reconnaître, au moyen du sulfate rie soude, la résistance des pierres à la gelée 4G3 GÉODÉSIE. — Sur un télémèlre de poche, à double réflexion ; Note de M. Gnumet. . i5i — Sur les cartes topographiques; Note de .M. H. Herniite 3aG — Description du diplomètre par M. Lnn- dolf 42,' — Note sur les opérations géodésiquesentre- prises au Brésil ; par M. le Général Malin Sag — Observations de M. Fare relatives à la Communication précédente 53 1 — Remarques de M. Daubrce relatives à la Note de M. le général Morin 53 1 tiÉOGRAPiiiE. — M. MnKcliez présente à l'A- cadémie de nouvelles cartes de la côte de l'Algérie 1 3G — M. le Ministre de Belgique en France transmet une reproduction de la sphère terrestre et de la sphère céleste de Mer- cator, éditées en i54i et ijji à Lou- vain, et récemment découvertes à Gand 317 — Carte du globe terrestre en projection pnomoni(iue sur l'horizon du pôle nord ; par M. Thniilet 264 — Deuxième Noie sur les lacs amers de l'isllime do Suez ; par .M. de Lcssc/js. . ii33 — Étude de plusieurs questions relatives au canal de Suez ; par M. de Leftr/jt 1 1 37 — Sur la création d'un Comité iiilernalidnal pour l'exploration scientifique de l'isthme Paccs. américain, au point do vue de l'étude d'un canal maritime; par M. de Letsept. 1297 GÉOCRACIIIE nOTVMQUE. — M. yil/j/l. de Candidlc fait hommage à l'.Xcadémie de deux brochures portant pour titres : 1° a Existe-t-il, dans la végétation ac- tuelle, des caractères distinctifs qui permettraient de la reconnaître en tous pays, si elle devenait fossille » ; 2° « Sur les causes de l'inégale distribution des plantes rares dans la chaîne des Alpes ». igS GÉOLOGIE. — Plissements do la craie dans le nord de la France ; Note do M. Hébert. 101 — Plissements de la craie dans le nord de la France. Deuxième partie : disposition générale des plis; origine de ces acci- dents ; Note de M. Hébert a36 — Plissements de la craie dans le nord de la France. Troisième partie : Age des plis; par M. Hébert 919 — Observations relatives aux plissements et brisures du terrain crétacé, ù propos du projet de percement d'un tunnel sous la .Manche; par M. E. Hibert. . . . 345 — Sur les traces de dislocation que présente le terrain tertiaire dans la vallée de l'Oise ; Note do M. E. Robert 3go — Mission de l'île Campbell; constitution géologique de l'île; Note de M. H.Filhnl. aoa — Sur la canga du Brésil et sur le bassin d'eau douce de Fonseca; Note de .M. Gorrcix G3l — Sur les causes qui ont amené le retrait des glaciers dans les Alpes; Note de M. L. Grimer 632 — M. M. Cngnnnt adresse une Note sur un important gisement de kaolin situé dans le département de la Mayenne, à Saint- He.iudelle '. G35 — Sur une roche intercalée dans les gneiss de la Manlitiueire (Brésil); Note de M. H. Gorceix 688 — Expériences sur la schistosité des roches et sur les déformations des fossiles, corrélatives de ce i)hénomènc; consé- quences géologiques de ces expériences ; par M. Daubrce 7 1 o et 798 — Sur les érosions qu'on cloit attribuer à l'action des eaux diluviennes ; Note de M. /;. Robert iai6 — M./*. (."('/■IY//.Ï fait hommage à l'Académie, de la part de la famille de feu M. Eini- licii Ouimis, de la dernière feuille do la carte géologique du Gard 1275 — M. le Ministre des Tntiwiu.r /Jiiblics ( i532 Pages, ) adresse diverses livraisons de la Carie géologique détaillée de kl France. 55i et i434 — M. Daiibrcc présente, de la pari do M. Col- ladon, cinq photographies représentant des sections de la terrasse lacustre d'al- luvion sur une partie de laquelle a été bAtie la ville de Genève 1070 — M. (le /{iMY"W(;«/ adresse, pour le Concours du prix Cuvier, deux Mémoires intitulés, le premier : « Études géologiques sur le Var et le Rhône pendant les périodes ternaires et quaternaires » ; le second : « Considérations sur le delta du Var ». 1149 Géométrie. — Détermination, par le principe de correspondance analytique, de l'ordre d'un lieu géométrique défini par des conditions algébriques; Note de M. Sal- tel (',3 — Sur le principe de correspondance et le moyen qu'il offre de lever quelques dif- ficultés dans les solutions analytiques ; Note de M. finhd 3^4 — M. L.Saltel adresse une Note « Sur une loi générale régissant les lieux géomé- triques » 55o — M. L. Sdltcl adresse une série de Notes relatives à la détermination des lieux géométriques 907 — Note sur un point de Géométrie infinité- simale ; Note de M. P. Serret G; — Note sur une classe particulière de déca- gones gauches, inscriptibles à l'ellip- soïde ; par M. P. Serret i Gi — Sur une nouvelle analogie aux théorèmes de Pascal et de Brianchon ; Note de M. P. Srrrct 208 — Sur une classe particulière de polygones gauches inscriptibles; Note de M. P. Sc.rrct 270 — Note sur les courbes gauches du qua- trième ordre; i>ar M. P. Serret. . 822 et 370 — M. P. Serret adresse une « Note sur le polyèdre do moindre volume, parmi les polyè(«!res, donnés d'espèce, que l'on peut circonscrire à une surface donnée.».. 4 Ig — M. P. Serret adresse une Note relative aux |)olyàdres do volume minimum, cir- conscrits à une surface donnée 5o5 — Note sur les cubiques gauches; par M. ^jjpcll 70 — Généralisation do la théorie du rayon oscillateur d'une surface; Notes de M. H. Lipsehitz iGo et 218 — Nouvelles propriétés géométriques de la surface de l'onde, cpii s'inlerprètent en Opti(|ue; Note do M. yt. Maiinheiin. . . 3G8 — Théorèmes relatifs au déplacement d'une figure plane dont deux points glissent Pages. sur doux courbes d'ordre et de classe quelconques; Note do M. Chnsles ^\ - Démonstration géométrique d'une rela- tion due à M. Laguerre; par M. Mtinn- heini 554 - Note sur les foyers d'une courbe plane ; par MM. E. Gihert et B. ISiewenglna-ski. 91 3 • Du nombre dos points de contact des courbes algébriques ou transcendantes d'un système avec une courbe algébri- que ; Note de M. G. Fouret i37.8 Théorèmes relatifs à des courbes d'ordre et de classe quelconques, dans lesquels on considère des couples de segments rectilignes ayant un produit constant ; Note de M. Chas/es 1 899 Lieux géométriques et courbes enveloppes satisfaisant à des conditions de produit constant de deux segments variables. Généralisation de quelques théorèmes exprimés en rayons vecteurs; Note de M. Chnsles 1 4G3 Du contact des surfaces d'un implexe avec une surface algébrique ; Note de M. G. Fouret 1 497 M. Ed. Lucas adresse un Mémoire sur un nouveau système de géométrie du cercle et de la sphère G75 Glace. — Nouvelles expériences sur la flexibi- lité de la glace; par M. /.-/. Biancnni. 1193 — M. Toselli adresse une formule nouvelle, permettant de trouver la cpiantité de glace que peuvent produire ses glacières à récepteur multiple SîB Glycérine. — Action do l'oxygène électroly- tique sur la glycérine ; Note de M. J. Renard 5G2 Grêle. — Sur la formation de la grêle; Note de M. G. Planté 3l4 Grisou. — M. Fua adresse une Note relative à ses précédents Mémoires sur un pro- cédé destiné à prévenir les explosions de grisou 79 — M. Guérot adresse une Note relative à un procédé pour prévenir les explosions de grisou 2G8 — Sur le ieu grisou , Note de M. Paye 440 — Observations de M. Berthelot à propos de la Communication précédente 44 ' — MM. ri'o;-j, /''. ^-/3c«i« adressent diverses Communications relatives aux accidents produits par le grisou 449 — Sur le fou grisou; Note do M. Faye. . . . 479 — Observations do M. Berilielot, relatives à la Communication précédente 480 — Moyen de prévenir les explosions de feu grisou par l'emploi, a lergo, de l'air comprimé; Note de M. Buisson 5o4 — Note sur un procc^dé de préservation con- tre les accidents causés par le grisou dans les mines, par M. Mimiry 619 — M. L. Baille adresse une Note sur un ( i533 ) Pages. Papes. moyen de prévenir les explosions du grisou 622 Sur la catastrophe du puits Jabin (4 fé- vrier 1876); Note de M. J. Ricmbnult. 83i H Histoire des Sciences. — M. Chaalcs fait hommage de plusieurs livraisons du u Bullettino di Bibliografia e di Storia délie Scicnze matematicho e fisicho », du « Bulletin des Sciences mathémati- ques et astronomiques » et de divers ouvrages relatifs à l'Histoire des Scien- ces 4tJ5 et 924 — M. \e Secrétaire perpétuel %\^n'o.\e, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, le 4° volume des « Œuvres com- plètes du comte de Rumford » 622 — M. Clmravay fait hommage à l'Académie de deux pièces autographes de Leih/iitz et de Lcijihicc 635 — M. L. Dclislc fait hommage à l'Académie, au nom des héritiers de M. Ruthery, de six Mémoires communiqués à l'.Vcadé- mie par de Beaujort, Cassini, Ctai- ntut, de Mairan et de Maupertuis. . . . 768 — M. /.. Hiif^n adresse une Note relative à la géométrie des vases chinois et japonais. 79 Huîtres. — Sur l'aptitude qu'ont les huîtres à se reproduire dès la première année ; Note de M. Z. Gerbe 419 — Sur les propriétés des huîtres dites por- tugaises ; Note de M. Champouillon. . . 1 1 11 Hydraulique. — Rapport de M. le Général Morin sur l'ouvrage de M. Rcvjr, inti- tulé: j Hydraulique des grands fleuves le Parana, l'Uruguay et lo bassin do la Plala » 196 — Note concernant les tuyaux de conduite; par M. P. Boileau Go 1 — Sur les petits mouvements d'un fluide incompressible dans un tuyau élastique; Note de M. H. Resul 698 — Note sur la théorie do plusieurs machines hydrauliques; par M. .4. de Caligny. . 1027 — Sur un module fonctionnant d'un nouveau système d'écluses de navigation, appli- cable spécialement aux cas particulicrsoù les niveaux de l'eau des biefs sont très- variables; Note de M. A. de Calignj:, iiJo — Propriétés communes aux canaux, aux rivières et aux tuyaux de conduite à ré- gime uniforme; Note dcM./'. Boileau. 1479 — M. ^. Constant adresse une Note rela- tive à une modification des pompes GifTard 78 — M. ^. Constant adresse une Note rela- tive à un système de pompe qui permet- trait d'élever l'eau à un(! hauteur quel- conque 449 — M. P. Beyris adresse une Note relative à un siphon disposé de manière à pouvoir être facilement amorcé 4<>4 Hydrologie. — Note sur la crue de la Seine de février-mars 187O; par M. Belgrand . . 596 — Note sur la crue de la Seine et sur les moyens de préserver Paris des déborde- ments du fleuve; jiar M. Belgrand 1086 — Sur le débit de la Seine et sur la crue du 17 mars 1876. Réponse à une Commu- nication deM.Boussingdult; par M. Bel- grand 659 — M. B.Jlciator adresse une Note relative à des moyens de prévenir les inonda- tions 740 IlvGiîiXE piBLiQiE. — Sur les principes qui doivent présider à la construction des logements en commun [hommes et ani- maux ) ; Note de M. Tollet 447 — Présentation, par M. Larrey. d'un vo- lume intitulé « Rapport sur l'hygiène de l'armée des États-Unis, avec la descrip- tion des postes militaires » 571 — La peste en Asie et en Afrique en 187G ; mesures prophylactiques; NotedeM./.- D. Tliolozan i4i9 — M. Cil. Pigeon adresse un Mémoire sur la peste bovine i434 — Sur l'emploi du chlorure de calcium dans l'arrosage des chaussées do nos prome- nades et do nos jardins publics; Note de M. A. Houu.au iSo; HvrosuLFiTES. — Sur riiyposuintedo potasse ; Note do M. Bcrthelot 400 1 I.NSECTES. — Sur les fonctions des glandes des insectes ; par M. Juussci : — Sur la digestion chez les insectes; remar- 87 I ques à propos de la Note de M. Jousscl, ( i534 ) Pages, par 51. /*'. Plateau 34o - Réponse de M. Jousset 4C1 - Réclamation de priorité de M. F. Pla- teau, sur le même sujet 692 Voir l'article Viticulture, pour tout ce qui con- cerne le Phylloxéra. Pages. Iode. — Des causes d'insuccès, dans la re- cherche de minimes quantités d'iode; Note de M. Ad. Chatin 1 28 IsoxYLÈXE. — Sur quelques dérivés de l'isoxy- lène; Note de M. Ch. Gundclach 144 Lait. — De l'action du froid sur le lait et les produits qu'on vn tire ; Note de M. Eug. Tisserand 266 — Sur un acide nouveau, préexistant dans le lait frais do jument; Note de M. /. Dm'al. 419 Lune. —Observations de la Lune, faites aux instruments méridiens de l'Observatoire do Paris, i)endant l'année 1875; Note de M. Le Verrier 5;7 M Magnétis.me. — Sur la constitution intérieure des aimants; Note de M. /. Jaini/i. ... 19 — M. L.-J. Ga/iiie adresse un Mémoire sur la distribution et la marche de l'électri- cité dans les aimants artificiels 7g — InlluencG de la trempe sur l'aimantation; Note de M. J.-M. Gai/gain i44 — Observations relatives aux résultats déjà obtenus sur le magnétisme des aciers; par MM. Trècc et Danissier 217 — Sur l'action de la chaleur dans l'aiman- tation ; Note de M.Z,. Favê 276 — Observations de M. Dauhréc relatives à la Communication précédente de M. L. Faré 279 — Sur certains points remarqu.djles des ai- mants; Note de M. li.Btondlot 454 — Influence de la température sur l'aiman- tation; Notes de M. J.-M. Gauguin. G85 et 1422 — Solution analyticjue du problème de la distribution dans un aimant; Note de IL /. Janiiii 78:5 — Sur la distribution du magnétisme dans les barreaux cylindricpies ; Note do 5L Bouty io5o — M. E. Ducticinin adresse divers docu- ments relatifs aux avantages de sa bous- sole circulaire 268 et 372 — M./.-/. /{ofev7 adresse une Note relative à un procédé d'aimantation par l'élec- tricité atmosphérique 5o5 Manganèse et ses co.mposés — Ueclierclies sur un sulfate qui parait contenir un nouvel oxyde de manganèse ; par M. H. Fremy 47^ — Sur les sels formés |)ar le |icroxyde du manganèse; Note do .M. E. Fremy i23i MÉCANIQUE.— Rapport de M, /jow/«(7sur un Mémoire ayant pour titre : « Problème inverse des brachistochrones, par M. fla- ton de la Goupillièrc » i43 — M. /?c.frt/ présente le quatrième et dernier volume de son « Traité de Mécanique générale, n lagg MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur los travaux de percement du tunnel du montSaint- Gothard;NoiesdeIM.Z>. CoUadon. . 3i8 01872 — Rapport de M. Phillips sur un Mémoire de M. Peaucellicr, relatif aux condi- tions de stabilité des voûtes en berceau. SCa — Note sur le tracé des engrenages par arcs de cercle ; pcifectionuement de la mé- thode de \Viliis ; par H. Léauté 607 — Communication relative aux triturateurs et aux concasseurs du système Anduze, par M. H. Resal gSC — M. Bertrand présente la seconde partie du « Traité do Mécanique appliquée aux machines » du Général l'oncelot 1434 — M. P. Germain adresse une Note relative à un frein automatique 987 — M. A. Arnaudeau i\dn'ssch description d'un nouveau moteur basé sur la force élastique des corps solides . 1171 Voir aussi Vapeur {Machines à). MÉCANIQUE CÉLESTE. — Théorie analytique des mouvements dessatcllitcsde Jupiter; Note de RL Souillart 728 MÉDECINE. — De la conjonctivite granuleuse ; résumé de doux missions ajant eu pour objet l'étude des maladies oculaires en Algérie ; Note de M. J . Gayat 38G — De l'amygdalite caséeuse chronique; Note de 5L Jioucliut 924 — AL A«//ï') présente un ouvrage de M. de Cliaunwnt, intitulé : « Lectures on stale Modicine, etc. n 2jhnriqne5, et sur l'unité de direction de leur mouvement gyratoire; Note de M. Cmislé — Remarques de M. Fayc au sujet des lois des tempêtes — Sur les méthodes en Météorologie ; Noie de M. Ch. Sainte-Claire Derille — Sur l'oscillation do la mi-novembre dans l'Amérique; Note de M. G. Ilinrichs.. — Sur les variations ou inégalités pério- diques de la température ; Note do M. Ch. Sainte-Claire Deville — Observations de température faites au .Muséum, pendant l'annéeméléofologique 1875, avec les thermomètres électri- ques placés à une profondeiT de i à 36 mètres sous le sol, et résumé de dix années d'observations ; Note de M^f. Becriurrcl et Edm. Becquerel.. . . 587 — Surles ouragans nommés/œZ/ncn Suisse ; Note de M. Fnrc 65o — - Réponse à deux critiques de M. Faye ; par M. llildchrnnd Uiltlthrandssnn.. , . 689 — Observations de lenipéraluro faites au .Muséum d'Histoire na'urelle, pendant l'année niétéorcdogiquc 1871, avec les Ihermoméires électriques placés dans l'air, ainsi que sous des sols gazonnés et dénudés ; par MM. Becquerel o\, Edm. Becquerel 700 — Sur les allures comparées du tliernio- mètre et du baromètre durant la lour- mènto de mars i87(">; Note de M. Ch. Saitile-Clairr Deville 70.1 — Observations de .M. le Général Mnrin, relatives ii la Communication précé- >70 220 3i,i 388 425 437 480 520 540 ( i536 ) 709 875 dente de SI. Cli. Sainte-Claire Devi — Réponse à M. le Général Morin; par JI. Cil. Suinte-Claire Dcvilli: — Discussion des courbes barométriques continues du 7 au 14 mars i8;6; du meilleur procédé à suivre pour comparer les allures de la température et de la pression; Note de M.C//. Sainte-Chùrc Defilte 80.I — Sur la trombe de Heiltz-le-Maurupt (Marne), on date du 20 février 1876; Note de Jl. F/ije 810 — Sur les effets optiques de neiges lamel- laires llottant horizontalement; Note de il. Jf\ de Fivmcllc 82.6 — M. Ch. Sainte-Claire Defilte présente, au nom de M. le général Clianzy, la deuxième livraison du deuxième vo- lume (1875) et la première Partie com- ])lète du premier volume {1874) des tableaux d'observations du « Bulletin météorologique algérien » 866 — Sur l'orientation des arbres renversés par les tornades où les trombes; Note de M . Fayc — Réponse à une partie des critiques do M. Ilildebrandsson ; i)ar M. Faye g33 — Sur les oscillations de la température de la mi-janvier, de la mi-février et de la mi-avril 187G; Note de M. Ch. Sainte- Claire Dci'illc ion — Sur l'oscillation do la mi -novembre, observée à Nijni-Novgorod ; Note de M. /'. Bobynine 1 108 — M. Frnnecschi adresse une Note sur les services que peut rendre la presse, pour la rédaction et la transmission ra- pide des avertissements météorologi- ques agricoles 987 — M. Le Verrier expose l'organisation nou- velle du service départemental des aver- tissements météorologiques 1 178 — M. E. Sander.sou adresse un Mémoire portant pour titre : « Pantanémone, appareil fonctionnant par tous les vents, sans orientation et sans réduc- tion des surfaces » 1 382 Voir aussi Oli.^enuitoire.s , Oksrrrations mctcnrohi^iilites, et Physi/jiie du i^lobe. MÉTOIOUE (sYSTK.Mii). — M. Dumas dépose sur le Bureau de l'Académie, au nom de M. Ik'giiaidt, la collection des docu- ments recueillis par la Commission nom- mée, en i858, pour comparer le kilo- graminc do Berlin avec le kilogramme- étalon dos Archives — M. le Président de l'Académie souhaite la bienvenue aux membres du Comité Pages. Pages. 08 international des poids et mesures qui assistent à la séance 1075 — M. le Général Ihaùez, Président en exer- cice, répond à l'allocution de M. le Pré- sident 1076 Minéralogie. — Mémoire sur l'existence, les propriétés optiques et cristallographi- ques, et la composition chimique du mi- crncUne, nouvelle espèce de feldspath triclinique à base de potasse; par M. Des Clnizraux 885 — Daubréite (oxychlorure de bismuth^, es- pèce minérale nouvelle ; Note do M. Do- meyho 922 — Sur le feldspath microcline et sur l'andé- sine ; Note do M. Cit. Sainte-Claire Dei'ille i o 1 5 — Examen microscopique de l'orthose et des divers feldspaths tricliniques ; par M. Des Cloizeaiix 1017 — Sur un albâtre calcaire provenant du Mexique, connu sous le nom d'nny.r de Tecali; Note de M. ^. Damour io85 — Sur l'existence du mercure à l'état de minerai dans le déparlement de l'Hé- rault ; Note de M. N. Thomas un — Analyse du platine natif magnétique de Nischne-Tagilsk (Oural) ; par M. Tcr- reil 1116 — Observations de M. Daubrce relatives à la Communication ])récédente ui6 — Recherches minéralogiques et géologiques sur les laves des dykes de Thera ; par M. Fouqué 1 1 4 1 — Sur un nouveau minéral des Pyrénées; par M. E. Bertrand \\%~ — Sur l'ambre; Note de M. Rebmix 1374 — Sur l'existence du mercure dans les Cé- vonnes; par M. Leymerie 1418 — Le minerai de nickel de la Nouvelle-Ca- lédonie, ou garniéritc ; Note de M. /. Car/lier 1454 MoLLi'sQUEs. — Sur la constitution du canal excréteur de l'organe hermaphrodile dans le Lciieochroa eaiididissima. Bock [llelia canilidissima , Dr.) et dans io Bulimus ilecollatiis, Linn ; Note de M. E. Diibreuil Mo,\NAiES. — M. Léon adresse une nouvelle Note relative au choix de l'unité moné- taire Muséum d'Histoire naturelle. — M. le Mi- nistre de l'Instruction publi.55 Nebvedx (ststèmk). — Trajet des cordons nerveux qui relient le cerveau à la moelle épinière; Note do MM. C. Snppry et M. Durai 23o — Sur les terminaisons nerveuses dans l'ap- pareil électrique de la Torpille; Note do M. Cit. Hnni^et 917 — Note sur l'action calorifique de certaines régions du cerveau (ap|)areils vaso-mo- teurs situés à la surface hémisphérique); |)ar M.M. linlenbitrf; et Laiidnis 5G4 — Sur les rapports physiologiques du nerf acoustique avccrapparoil moteur der(ril: Note do M. E. Cvo/i 85G — Sur la durée do la sensation tactile; Note de M. L. Laltinne 1 3 1 { — Études graphitiues dos mouvements du cerveau ; Note de M. A. SaUiihé i.j.jS Nickel. — Le minerai de nickel de la Nouvelle- Calédonie , ou g((rnicrile ; Note de .\L /. Garnier i ,'54 NiOBiUM ET SES co.MPosÉs. — Sur les azolu- res et les carbures de niobium et de tan- tale ; par M. A. JoIy i igS NiTniFicATio.N. — Sur l'influence que la terre végétale exerce sur la nitritication des substances azotées d'origine organique, employées comme engrais ; Note de 51 . Biiiissingnidt 4 77 — Dosage dos nitrates et de l'ammoniaque dans l'eau de la Seine prise le 18 mars 1876 ; par M. Boiissingaitlt CJ8 — Réponse à la Communication précédente; par M . Brigrnnd CSg NO.MINATIONS DE MEMBRES ET C0nnESP0\DANT3 DE l'Académie. — M. Prlignt est élu Vice-PrésidonI pour l'année 187G i3 — M. Nordenskiiild est élu Correspondant, pour la Section de Géographie et Navi- gation, en remplacement do feu M. Li- vingstone 1 g ) — M..S'/>o«/.«roon'fcstnomméCorrespondant, pour la Section de Géométrie, en rem- placement de fou M. Le Bcsgiie 72a — M. Bnrclinrdt est nommé (Correspondant, |)our la Section de Géométrie, on rem- ItlaconuMil dfî M. Tchéhidief, élu Asso- cié étranger 814 — M. de B(ier est nommé Associé étranger, on romplacomont de sir C/i. If'lientslnnr. gGS — M. Cdllndm est nommé Correspondant, pour la Section do .Mécanique, en rem- placement de fou .M. Seguin 1092 — M. l'ulpiiin est nommé membre do la Sec- tion (le .Médecine et Chirurgie, en rem- placement de fou M. Amiral 1 1 78 — M. lie Siipurta est nommé Correspondant, pour la Section do liolaniipie. en rem- placemi'nl de fou M. Thun-l li.S ! '97" ( i538 ) 0 Pages. Observations jiétéobologiqles de Montsou- BIS no, 394, 5/41 8G8, 1072 et i348 Observatoires. — Rapport de M. Ch. Sniiitc-C taire Dcville sur le projet d'un observatoire plivriqiie au smiuiiet du pic du Midi de liii;orre, soumis à rAcadémie par M. le Général Cli. de Ntitimiit^ .... i3G — Sur l'installation de l'observatoire météo- iolugii|uo du ruy-de-Uùme; Note de M . AUuard 170 — Historique des essais de création d'un observatoire au sommet du pic du .Midi deBi,^orre ;Notodc.M. Cli. Sainte -Claire Dcuille 191 — Note sur le cercle méridien de l'Observa- toire impérial de Uio-de-Janeiro ; par M . Liais 495 — Observations de M. le Général Marin, relatives à la Communication iirecédente. 498 — M. ^/'.•////;«f//c signale l'utilité d'un Obser- vatoire dans la hante Egypte i3G5 Oiseaux. — M. \eSecrélaireperpétuelf^'ffii\\e, parmi les pièces imprimées de la Corres- pondance, la 3'^ livraison du tome II de u l'Histoire naturelle desoiseaiix-mouches ou colibris, constituant la famille des Trochilidés », par .MM. K. MuUant et E. V erreuujc io47 OpTigiE. — Nouvelles propriétés géomé- triques de la suiface de l'onde, qui s'in- terprètent en Optique; Note de M. A. Munnheint 3C8 — Note sur les anneaux colorés produits par pression dans le gypse , et sur leurs connexions avec les coefEcienls d élasti- cité; par M. Ed. JanncUaz 83g — Phénomènes d'interférence réalisés avec Pages, des lames minces de collodion; Note de M. E. Gripun 1048 — Rapport de M. Edm. Bectiiierel sur plu- sieurs Mémoires de M. J/lard, relatifs à la transparence des flammes et de l'atmo- sphère et à la visibilité des phares à feux scinlillanls i3oo — M. A. Jlrar/tet adresse do nouveaux échantillons de lames fluorescentes i493 — M. /. Macé adresse une Noie intitulée : « Essai de théorie des phénomènes de polarisation rotaloire magnétique iji5 Os.MiuM. — De l'osmium; Note de ilM. H. Sainte-Claire Dei'illc et H. Dcbray. . . . 1076 Os.«osE. — De la membrane interne du gésier de poulet, comme cloison osmoiique; Note de M. Carlet 1 396 OsTÉOLoGiE. — Caractères ostéologiques; ob- servations sur la persistance de l'inter- maxillairechez l'homme ; Note de M. A. Roujou " 8G1 — Sur la cavité crânienne et la position du trou opticpio du S'tencosaitriis Heberti; Note de Û.Morel de Glastnlte loliS Oxygène. — Action de l'oxygène éleclroly tique sur la glycérine; Note de M. À. lieaard. 50-2 Ozone. — M. de Carmlho présente un mo- dèle d'appareil ozonogene, qu'il destine à l'assainissement des appartements dans les pays chauds et malsains i57 — Oliservationsde M. /". /'//(.-««/■rf, relatives à la Communication précédente 167 — Note sur l'ozone de l'air atmosphérique ; par M. Marir-Dav) 900 — Sur la formation thermique de l'ozone ; Note de M. Bertltelot laSi Pal.eo-etunoi.ooie. — Tétos osseuses de ra- ces humaines fossiles et actuelles. His- toire de la craniologie eilinique. Race Négrilo ; Note de MM. de Quatrefages et Haiiiy 56 — M. f/e Quatrefages donne quelques détails sur la découverte, faite par M. CapelUni, de divers ossements de Cétacés portant des empreintes, regardées comme des eniailles faites par un instrument tran- chant 348 — Note sur la découverte dune station hu- maine, de l'époque de la pierre polie, près de Belfort ; par M. Ch. Grad goS — Noie géologique et anthropologique sur le mont Vaudois et la caverne de Cra- vanche ; par .M. F. / 'nuloi 1000 Paléo.vtoi.ogie. — Mammifères fossiles nou- veaux provenant des dépots de piios- phato de chaux du Quercy; Note de M. il. Filhol .' a88 — Note sur un nouveau genre d'Enlomo- stracés fossiles, provenant du terrain car- bonifère do Saint-Etienne [l'alcemypris Edwardsii); \idv jNl. Cli. lirongnicirt . . 5i8 — Les Éléphants du mont Dol ; essai d'or- ( '5 Pages, ganogénie du système des dents m&che- lières du Manimoulb ; Notes de M. Sim- ilot 7J.I) 821 t'I 902 — Les Élé()hanls du mont Dol. Dentition du Mammouth. Dislir.ciion des moluires iu- férieuios et supérieures, droites et j^au- clies ; Note do M. Sirodnt io65 — Faune et Hore des tourbières de la Cham- pagne ; Note do M. P. Fliclic 979 — Sur les gisements de fossiles quaternaires dans la Mayenne ; Note de Si. A. Gaii- iliy 1211 Pahaton.neures. — Note sur la méthode à employer pour l'essai des conditions de conductibilité des paratonnerres; par M. K.-Fr. J\liclwl 342 — Sur le plomb contenu dans certaines pointes de platine, employées dans les paratonnerres; Note de M. S. de Lttca. 1187 — M. R.-Fr. Michel adresse une Note sur les fraudes que l'on rencontre dans les pointes de paratonnerres 1274 — Sur les inconvénients que présente l'em- ploi (l'un câble en (ils de cuivie comme Conducteur do paratonnerre ; Note de M. li.-Fr. iMichel i332 Phosphates. — Sur les phospliates de ses- quioxyde de fer et d'alumine; Note de M. Mdlnt 89 — Sur l'assimilabilité des phosphates fossiles; Note de M. --/. Rnusiille 94 — Sur la fabrication des super(]hosphates destinés à l'agriculture; Note de M. A. JMillut 522 Photographie. — Recherches photomicro- grrtfihiques surla tranaforniaiioii du col- lodion dans les opérations photographi- ques ; par M. J . Girard 736 — M. Cil. Gros adresse deux épieuves de photographie colorée, accompagnées d'une Lettre dans laquelle il demande l'ouverture d'un pli cacheté déposé par lui i5i4 Physiologie a.nimale. — Recherches sur les fonctions des glandes de l'appareil di- gestif des Insectes; par M. Jmissit. ... 97 — Études pratiques sur l'urine normale des nouveau-nés; applications à la Pliysio- lo.;ieetà la Clinique; Note de .MM. Perroc et A. Hubiit 104 — Critique expérimentale sur la furmatioa de la matière sucrée dans les animau.x ; par M. Cl. Bernard. 114, 173, 777, i3âi et i4o5 — Sur une nouvelle méthode pour écrire les mouvements des vaisseaux s..nguins chez l'homme; Note de M. Mosso 282 — Sur la digestion chez les Insectes: rentar- Pûgei. ques à propos d'un travail récent de M. Joussel; par M. /•'. Pl/iieuu 340 Réponse à la réclamation do M. F. Pla- teau ; par M. Jous.ut 4C1 M. /•'. Plateau adresse une réclamation de priorité relativement à l'étude do la digestion chez les insectes G92 Des mouvements que produit le cœur lorsqu'il est soumis à des excitations artificielles; Note de M. Many 408 Le cœur éprouve, à chaque phase de sa révolution, des changements do tempé- rature qui modifient son excitabilité; Note do M. Murey 499 Réponseà une Note précédente de M. Arm. Gautier , relative au rôle de l'acido carbonique dans la coagulation du sang; par MM. E. Mathieu et /'. Urbain.. . . 4^* Réponse à la dernière Note de .M. F. Glé- nard, relative au rôle de l'acide carboni- que dans la coagulation spontanée du sang; par MM. E. Mathieu et l'. Ur- bain 5i5 Note sur l'action calorillque do certaines régions du cerveau (appareils vasomo- teui s situés à la surface hémisphérique), par MM. Flidenhurg et Landais 564 Sur le rôle du bulbe artériel chez les Poissons; Note de M. E. Carlet 569 Du changement de volume des organes, dans ses rapports avec la circulation du sang; Note de M. A. -F. Franck... 852 Recherches sur les fonctions de la rate ; par M. L. Malassez et P. Picard 85 J Sur les rapports physiologiques du nerf acoustique avec l'appareil moteur de l'œil ; Note de M. E. Cvon 856 M. G. C(din adresse un .Mémoire sur les variations de températuio des parties superlicielles du corps 78 M. Sedan adre>se un Mémoire portant pour titre : « Étuile expérimentale sur l'antagonisme des sulfates de quinine et de strychnine » 159 M. .Vncc adresse quelques documents re- cueillis par lui, au Te.xas, sur le traite- ment employé contre la morsure des Crotales, et sur la conservation de l'ir- ritabilité musculaire chez la 'l'ortue do mer. après la mort ^-iQ M. //. Tnussidnt adresse un Mémoire portant pour titre : u Application de la méthodo graphique à la détermination delà pari qui reuent à rap|)areil respi- ra loi red.ins l'exécution de (|uelques actes nucaniiration et la température; Note de MM. V. Feliz et E. Ritter 5G7 — Observations de M. Rnuillaud, relatives à cette Communication 5G8 — De l'action de la digitale, comparée à celle des sols biliaires, sur le pouls, la tension artérielle, la rc?piration et la tempéra- turc; Note de MM. /'. Fcltz et E. Rit- ter 1 3 i 3 — Recherches expérimentales sur l'action de l'aniline, introduite dans le sang et dans l'estomac; par MM. J'. Fcltz cl E. Ritter 1 5 1 2 — M. Ch. Pii^enn adresse une Note sur l'élertricilé accumulée dans l'économie animale l'iSI — M. J. Boucheron adresse un Mémoire '< Sur la section des nerfs ciliaires cl du nerf optique en arriére de l'd'il, sub- stituée à rén\icléali(>n du globe oculaire, dans le traitement de l'ophtlialmie sym- pathique 1 1?)'}. — Étude graphique des mouvements du cerveau ; par M. à. Satathê 1448 Physiologie patiiologioi'e. — M. Bunillaud. — Nouveau ras iVaplunie, ou de perle de la parole, provenant de la perte des mouvements coordonnés nécessaires à l'acte delà prononciation des mots, sans nulle lésion des facultés intellectuelles. 2J0 — Action physiologique de Y Amanita inus- caria, ou fausse oronge; par M. Ali- son fiCg Physiologie végétale. — Dernières ré- flexions au sujet de la production des ma- tières saccharoïdes dans les végétaux ; Note de M. P. Duchartre 3o — De la décroissance du sucre dans les bet- teraves, pendant la seconde période de la végétation ; Note de M. B. Corennin- aluslris ; ûei relations de ce phénomène avec la disposition du cycle foliaire ; Note de M. Ed. Heckel 34G — Du mouvement dans les poils et les laci- niations foliaires du Drosera mtundifo- lia et dans les feuilles du Pim^uiciila vulgaris ; Note de M. Ed. Hechcl J25 — De l'absorption des bicarbonates par les plantes, dans les eaux naturelles ; Note de M. A. Barthélémy 548 — M. T^. Cliatel adresse une Note relative à un projet d'expériences à réaliser pour étudier l'intluence de la lumière sur le développement des végétaux 759 — Végétation du ma'is, connnencée dans une atmosphère exemple d'acide carbonique; Note de M. Boussingault. 788 — Observations verbales do RI. Pasteur, à ])rojios do la Communication précé- dente 792 — Sur la végétation des jilantes dépourvues de chlorophylle; Note de M. Boussin- giaill , 939 — 01)sorvations verbales de M. Pasteur, à l'occasion de la Communication de •M. Boussingault 942 — Observations addilionnclles de M. Bous- singault sur le même sujet 943 — Recherches chimiques sur la végétation (suite). Fonctions des feuilles. Origine du carbone; Note (ie M. li. Cnremvin- ( i54' ) l'njes. II 59 — Innuonce de l'âge d'un arbre sur l'époquo moyenne de l'éiianouissemonl de ses bourgeons; Note de M. Jlpli. de Can- dolle I -'.8g — Étude sur la formation et lo déveloiipe- mcnt de quclijues galles; par M. Ed. PrUlicux iSog — Sur la nature des substances minérales assimilées par les champignons ; Note de M. L. Cdilletct iao5 — M. Eiii;. Itnhcri adresse une Note dans laquelle il signale l'inlluence de la séche- resse de 1875 sur les mousse» et les lichens répandus dans les bois mon- tueux et les pentes des collines iSgS PilYSiyln GÉNÉRALE. — M. Ic Secrétaire per- pétuel signale, parmi les pièces impri- mées de la Correspondance: le deuxième et dernier fascicule du «Cours do Phy- sique pour la classe de Matliémati(|ues spéciales » de M. E. Fe.rnci 4i i — Des écarts dans les lois relatives aux gaz; Note de M. D. Mmdelceff. 412 — Recherches sur l'élasticité de Tair sous de faibles pressions; par M. E.Amn'^nt. 914 — Vitesse du llux thermique dans une barre de fer; Notes de M. C. Dccluirme. 781, 8i5 et 987 PiiYSiQi'E DU ci.oBE. — Sur l'éboulement sur- venu à l'ile Bourbon ; .Note de M. Vé- laiii i.i7 — Note sur une commotion souterraine au centre de l'île de la Réunion. Désastre, disi)arition d'un hameau de soixanle- doux personnes; Note de M. Vinmn. . . 149 — Sur l'éboulement du cirque de Salazie, dans l'ile de la Réunion ; Note de M. C/t. Siiintc-Clidre Derd/e 253 — Sur l'éboulenicnl du Grand-Sable à Sala- zie ; Noie de M. C/i. Félain 618 — Deuxième Note sur la catastroplie du Grand-Sable ; par M. Unson 825 — Sur l'éboulement du lîrand-Sablo; Note de M . Ca.ssicn 828 — Sur la catastrophe du Grand-Sable, à la Réunion ; Note de .M. f'insnn 1491 — Nouvelles recherches méléoroiogiquessur la circulation des couches inférieures de l'atmosphère dans l'Atlantique nord; par M. Jiraidl 995 — Intensité de la pesanteur à l'île Saint- Paul ; Note de M. ^. Cazin la.jS — M. de Lesseps rend compte de ses ob- servations pendant son dernier voyage en Egypte 96!! — M. rdle adresse un Mémoire manuscrit sur les puits artésiens de la province | i458 Pages. d'Alger 774 — M. ï'araiigot adresse des échantillons d'eau de mer, destinés à expliquer le phénomène connu sous le nom de « mer de lait ) 833 — M. //. Gérard adresse la description cl la photographie d'un pendule destiné à accuser les différences d'attraction ré- sultant d'altitudes ditîérentes i433 — M. F.- A. Eorel adresse une Note sur un limnimètrc enregistreur établi à Morgcs, sur le lac Léman, pour étudier les sei- ches — M. /. Girard adresse une Note intitulée: '( Phénomène de réfraction solaire, ob- servé sur les cotes de Norwége « i5iG Physique mathé.matiqi e. — Vibrations ca- lorifiques d'un solide homogène à tem- pérature uniforme; Notes de JI. F. Lucas 3iiet 406 — M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance : une Note de M. Mannhcim « Sur la surface de l'onde « 768 — Notes sur les déterminations théorique et expérimentale du rapport des deux cha- leurs spécifiques, dans les gaz parfaits dont les molécules seraient monoato- miques ; par M. Y. Fdlarceau. . \ 127 et 1 175 — Remarques de M. JSerthelnt sur l'exis- tence réelle d'une matière monoatomique. — Sur la constitution atomique des corps; Note de M. de Saint-Venant — Nouvelles remarques surl'existenceréelle d'une matière formée d'atomes isolés, comparables à des point» matériels; par M. Bcrllicht 1226 — Extension du principe de Carnot à la théorie des phénomènes électriques. Équations diflérentieiles générales de l'équilibre et du mouvement d'un sys- tème électrique réversible quelconque ; Note de M. Lippmann i4a5 — M. Martlia-Bccker adresse un complé- ment à ses Communications précédentes sur l'élher 371 — M. C. de MarsUly adresse un Mémoire sur les lois de la matière lajS — Rapport de M. Rcsnl sur un Mémoire do M. /■". Lucas, intitulé : « Vibrations ca- lorifiques des solides homogènes. . Voir aussi TluTmndynami(pic. Piles ÉLECTBIQUES. — .Modifications dans les piles électriques, rendant leur construc- tion plus facile et plus économique ; Note de .M. Oniimis Planètes. — Éphéméridede la planèto(i56), déterminée par M. Ihiyct^ au moyen dos 1129 1223 liSi 119a ( i54-- ) 33 80 Pages, observations faites à Marseille ; Note de M. Lonvy • ÉU'nipnis elliptiques de la planète (iSj) Déjanire. et éphéméride cniculée; par M. F. Stephnn Décoiivorlc do la planète (iSg); par MM. Hcnrr Sai Observations méridiennes des petites planète?, faites à l'Observatoire de Greenwich ( transmises par l'Astronome roval.M. G,-B. Airy)et à l'Observatoire de Paris, pendant le quatrième trimes- tre de 1875 ; Commiiniration do M. Le Verrier 4^9 ■ Note sur l'invariabilité des grands axes des orbites des planètes; par M. F. Tisserand 44^ Dcconvorte do la planète (160); par M. C. Pcli'rs 623 Observation de la planète (160), faite à Foqualorial du jardin de l'Observa- toire ; p;ir MM. Hinry 628 Observations de la planète (lOo) faites à rObservaloire de Marseille ; par M. Uor- rrlly 624 Élémcnlsdo la planète Una ; par M. Pc- Irrs go8 Éléments et épliémérides de la planète (i 48) Gtillia; par M. /. Bnsscrt 908 Communiralion faite par M. Lr Verrier de la dérouverte de la planète (iGi), par M. fVntsnn. et de la planète (162), par M. Prosper Henry 927 Découverte de la petite planète (i('>3); Communication de M. Le Verrier 1007 Observations des planètes (161), (162) et (i63), faites à l'Observatoire de Mar- seille ; par M . Siéphnn 1 047 Observations méridiennes des petites pla- nètes, faites à l'Observatoire do Green- wich (transmises par l'Astronome royal M. G.-B y^iry), et à l'Observatoire de Paris, pendant lo premier trimestre de l'année 1876 ; Communication de M. Le terrier 1 1 24 fiphéméride de la planète (162); i)ar Pages M. G. Rayet ii5o — Éléments do la planète (162); par M. Rnret i323 — Éphémérides de la planète (io3) Hrra, pour roi)position de 1877; par M. Lc- '■enii 1 384 — Éléments et éphéméride de la planète ( i52) Atala ; par M. Bosserc 1493 — Théorie analytique des mouvements des satellites de .I\ipiter ; par M. Snnillart. . 728 — M. L. Pngrt adresse deux Notes, l'une sur une formule d'interpolation et l'autre sur une loi relative aux évolutions sidé- rales des planètes et à leurs distances au Soleil 675 Platine. — Analyse du platine natif magné- tique de Nischne-Tagilsk ( Oural ) ; par M. Terreil 1 1 1 6 — Observations de M. Dauhrve, au sujet de la Communication précédente 1 1 iG Poissons. — M. P. Gm'OM- communique les renseignements qu'il a reçus au sujet de poissons du groupe Cerntndus io34 — Observations relatives à un Squale pè- lerin, récemment poché à Concarneau; Note de MM. P. Gervais et H. Gcrvaix. 1287 Polarisation électuiquiî. — Sur la polari- sation électrique; Note de M. Tli. du Mon'-et 1 022 Polarisation oi'tioie. — Recherches sur la polarisation rotaloire magnétique; par M. //. Becquerel 3o8 PnOPYLÈNE KT SES DÉRIVliS. — SuT Un UOU- veau propylène chloré; Note de M. Bc- bnul 277 — Sur la constitution des monorhlorhydri- nes propyléniques et la loi d'addition de l'acide hypochloreux ; Notes de M. L. Henry 1 26C et i Bgo Publications de l'Acadé.mie. — M. Frcmy rend compte à l'Académie de l'état où se trouve l'impression des Recueils qu'elle publie, et des changomouts sur- venus parmi les Membres et les Corres- pondants pendant l'année 187(1 ' i Q QcEnciTE. — Action de l'acide iodliydrique sur la quorcite; Note deM. /.. /''■"/"f iii3 R Radioscope. — Fxamcn de l'action mécani- que possible do la lumière, étude du radioscope do M. Crookes; par .M. yl . Ledien 1 24 1 et i agS Sur lo radiomètro de'M. Crookes ; Noie de M. IV . de Fcnriclle i l'io — Observations relatives à la Communica- tion précédente; Note de M. Fizenu.. \%Si — De quelques expériences nouvelles faites sur le radioscope de Crookes ; Note de M. y/. Ledicu 1372 — Sur la cause des mouvements dans le ni- dioniôtre de M. Crookes; Note de M. G. Govi 1410 — Observations de M. Fizeaii, relatives à la Communication de M. Govi i4i3 — Sur le maximum de la puissance répul- sive possible des rayons solaires; Note de M. G.-A. Hirn 1472 — Nouvelles considérations expérimentales sur le radiomètre de M. Crookes; par M. A. Ledirit 1 47G — Sur un radiomètre différentiel; Note de M. }y. de FonvifUe 1 490 — Sur quelques expériences faites avec la ( i543 ) Pages. Pages. balance de Crookes; Note de M. G. Sa- let i5oo Réfrigérants (mélanges). — Sur la con- l^élation du mercure par l'emploi du mélanine de nei^e et d'acide chlorbydrl- que ; Note de M. G. fFiiz 829 — Observation de M. Rrgiifwlt relative à la Communication précédente 33o Respiration. — Reclierclies expérimentales sur la re.>piration pulmonaire chez les grands .Mammifères domestiques; par M. A. Stiiixon ioo3 — Sur une nouvelle méthode pour l'étude de la respiration des animaux aqua- tiques; Note de MM. F. Jolyet cl P. ï\r«;ntiril i oCo — Influence de l'acide carbonique sur la respiration desaniiiiaux; Note de M. F.- M. RiiouU 1 1 0 1 Sang. — Réponse à une Note de M. A. Gautier, sur le rôle do l'acide carbo- nique dans la coagulation du sang; |)ar MU. E. M'illnru et f^. Urbain ^11 — Réponse à une Note de M. K. Glénard, sur lo même sujet; par M.M. E. Aln- thicti et f^. Urbain 5 1 5 SÉLÉNIUM. — Sur la présence du sélénium dans l'argent d'affinage ; Note de M. H. Ddiray 11 56 SÉniciciLTURE. — Note sur le grainage cel- lulaire, pour la préparation de la graine de vers à soie ; par M. L. Pasteur. . . . gSS SiLicm.M. — Sur la siliciuralion du platine il (le quolipies autres métaux; Note de M. Rnuisiri^aitlt 591 Sociétés SCIENTIFIQUES. —La Société indus- tricltit lie Midliiiiisp invite les .Membres de r.\cadémie à assister à la fête du cinquantième anniversaire de sa fonda- tion 768 — M. Rfsnl est délégué par l'Académie pour assister à cette solennité 1047 — M. Resal e\\iTmc à l'Académie les senti- ments de gratitude de la Société 1 123 — M. le Présidint donne lecture d'une Li'ttre que lui a adressée M. Dotfus, président de la Société industiiello do Mulhouse 127g — La Sniit'Ié centrale d' .-Ij^rieultiirc de Fraiiie invite les Membres de l'Acadé- mie à ; -sisler il .sa séance publicpio an- nuelle 1 383 — M. le Secrétaire perpétuel &\^nd\c, parmi les pièces imprimées de la Correspon- C. U., iS-Ci, l'f Srmrilre. (T. t.XXMI.) dance, la première livraison des travaux de l'Académie nationale des Sciences exactes de Cordova, dans la République Argentine i383 Soleil. — Suite des observations des protu- bérances solaires, pendant le second se- mestre de 1875 ; par le P. Secchi 717 — Observations des taches du Soleil, faites à l'Observatoire de Toulouse en 1874 et 1875 ; par M. F. Tisserand 7G5 — Sur les taches solaires et sur la constitu- tiiin physique du Soleil ; Note de M. G. Planté 81C — Sur la théorie de la périodicité undécen- niiledes taches du Soleil; Note de M. Cli. Ltauer 1262 — Nouvelles observations relatives à la pré- sence du magnésium sur lo bord du Soleil ; par M. Tacchini 1 385 — Présentation de photographies solaires de grandes dimensions, jiarM. /. Janssen. i3C3 — M. La' Verrier rend compte des travau.x do Photographie astr(inomi(|ue exécutés à l'Observatoire par .M. Curnu i365 Voir aussi Chaleur solaire. SoLE.MNiTKSsciENTiKioiEs. — Lo. ville d'An- i;crfillc prie l'Académie de vouloir bien se faire représenter, le 2 juillet prochain, à l'inauguration du monument élevé, ù Angerville, en l'honneur de Trssier... 1434 Soudes. — Fabrication économique de la soude cjusliquo, au moyen du sulfate de soude ; Note do M. E. Bazin 75g — Procédé pour la fabricilion de la soude do varech, par lessivage endosmotique; i.pS ( i544 ) Pages. Note do M. L. Hcrland i4go SornDS-MUETs. — Sur les moyens employés pour l'éducation et l'instruction des sourds-muots par la méthode d'articula- tion ; Note de M. Magnat 672 — M. L. Vaïssc adresse à l'Académie plu- sieurs opuscules sur la question de l'en- seignement delà paroleavix sourds-muets 740 — Sur l'emploi de la méthode d'articulation, dans l'enseignement donné aux sourds- muets ; Note de M. A. Hondin 104 '> SpECTROSCOprE. — Sur le spectre du gallium; Note do St. Lecnq de Boishaiidran. ... 168 — Sur le spectre de l'azote et sur celui des métaux alcalins, dans les tubes de Geiss- 1er; Notes de M. G. Saict 223 et 274 — Sur de nouvelles raies du calcium; Note de M. Lâcher 6G0 — ViGmaTafl&ûe'Sl. Cil. Sainte-Claire Devillc, àpropos de la Communication de M. Loc- kyer 709 — Théorie des spectres ; observations sur la dernière Communication de M. Loc- kyer; par M. Lccoq de Boisbaudran. . 1264 — Sur le déplacement des raies dans les spectres des étoiles, produit par leur mouvement dans l'espace ; Notes du P. Secchi , 761 et 812 — Sur le déplacement des raies dans les spectres des étoiles, produit par leur mouvement dans l'espace ; Note de M. !V. Uiiggi/is 1291 — Sur les spectres calorifiques ; Note de M. Aymimnct 1 1 53 Statistiqi'e. — ji"«! V™ Diipin adresse, pour la Bibliothèque de l'Institut , un exem- plaire complet d'un ouvrage du baron Ch. Diipin, sur la force productive des nations 5o6 — ^I. A. Constanz adresse, pour le Concours du prix de Statistique, un Mémoire ma- nuscrit sur l'influence des boissons al- cooliques II 12 — M. Ch. Ginmlt adresse plusieurs pièces, en partie manuscrites, pour le Concours (lu prix de Statistique i i5o Stïrolè.ne. — Sur le pouvoir rotatoiro du styrolène ; Note de M. lierthclot 441 SucciiMQUE (série). — Ilapport de M. Hcr- thclut, sur les Recherches de M. E. Boiirgoin, relatives à la série succinique. 723 Sucres. — Dernières réflexions au sujet do 3o i4o5 1C8 417 33C Pages, la production des matières saccharoïdes dans les végétaux; Note de M. P. Du- cliartre — Critique expérimentale sur la formation de la matière sucrée dans les animaux ; par M. Cl. Bernard 114, 173, 777, i35r et — Décroissance du sucre dans les betteraves, pendant la seconde période de leur vé- gétation; Note de M. B. Corcnwinder. — Transformation du sucre de canne dans les sucres bruts etdans la canne à sucre ; Note de M. A. Mùntz 210 — Sur l'inactivité optique du sucre réduc- teur contenu dans les produits commer- ciaux; Notes de MM. Aimé Girard et Labarde.... 214 et — M. Boussingaidt donne lecture d'un Mé- moire intitulé « Expériences pour dé- terminer la perte en sucre pendant le sucrage du moût et du marc de raisin ». — Sur les éléments du sucre interverti et leur présence dans les sucres commer- ciaux ; Note de M. E.-J. Maumenc — Sur le sucre réducteur des sucres bruts; Note de M. A. Mûntz 6x7 — Note sur le sucre interverti; parM. E.-J. Maumcnà 570 — Influence de l'asparagine contenue dans les jus sucrés (betteraves et cannes) sur l'essai saccharimélrique ; Note de MM. P. ClinmjÀon et H. P»rm\\ei pièces imprimées do la Correspondance, le tome II de 1' « Exposition analytique et expérimentale de la Théorie méca- nique de la Chaleur », par M. Hirn. . . 160 — M. le Secrétaire perpétuel »\^na\e, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance,ladeuxièmeédition delà a Théorie " mécanique delà Chaleur », par M. R. Clausiiis 430 — M. Piétrini adresse un Mémoire concer- nant la substitution de l'air à la vapeur, comme force motrice 5o5 Voir aussi Physique mathénuitique et l'tipenrs. Titane et ses composés. — Sur quelques combinaisons du titane; Notes de MM. C Friedcl et /. Guériii 5o9 et 972 TnOMBKS. — Voir Météorologie. TuNGSTATES. — Action des acides organi- ques sur les tungstates de soude et de potasse ; Note de M . /. Le fort 1182 Tunnels. — Sur les travaux de percement du tunnel du mont Saint-tJothard; Notes de 'SI. D. Collado/i 3i8 et 372 — M. C. Frtiriçoi.t adresse une Note relative à un projet de ventilation, pour le tun- nel sous-marin de la Manche 987 Urée et ses dérivés. — Sur la sulfophényl- urée; Note de M. Ph. de Clcrmont — Note sur le ferment de l'urée ; par M. Mus- cutus u 333 Uni.NE. — Études pratiques sur l'urine nor- male des nouveau-nés; applications A la Physiologie et à la Clinique ; Note de M.M. Parrot et J. Robin loj l.j8.. ( i546 ) P.lfîPS. Vapeur (MAcni.vEs a). — Note sur les che- mises de vapevir des cylindres des ma- chines; par M. H. Raal 53; — Observations de M. J. Leilieu, à propos de la Communication de M. H. Resal.. Sgg — Nouveau régulateur isochrone pour les machines à vapeur; par M. Jndtadc . . 5Jo — Note sur la limite inférieure que l'on doit attribuer à l'admission dans une ma- chine à vajieur; par M. H, Rrsnl 647 — M. Rcsal présente, de la part de M. Beu- gnot, une photo;;rapliie d'une locomo- tive-lender qui se construit dans les ateliers de la Société alsacienne de Mul- house 1 222 — SI. /'/•/rw/- adresse une Note contenant la description et la coujje d'une cheminée lumivore, susceptible d'être adaptée aux locomotives et aux bateaux à vapeur. . . ij22 — Perfectionnement apporté à l'indicateur de Watt ; [lar SI. Mallct 1 33 1 VÉNUS (Passages de). — Mesures micromé- triques prises ])endant le passage de Vénus ; par M. E. Mouchez i25 — Sur le passai;e de Vénus du 9 décembre 187 I ; Note (le M. C/(. .-/«f/z-f'. 2o5 et 607 — M. Mmiclicz adresse le Mémoire qui con- tient l'ensemble des observations faites par lui à l'île Saint-Paul, pour le pas- sage de Vénus 48; — M. Flcuriais adresse l'ensemble des ob- servations faites à Pékin pour le pas- sage de Vénus 552 — M. Boitiiuft (le la Grye adresse le Rap- port qui contient les résultats de l'ex- pédition eflécluée à l'île (".ampbell G22 — JI. Jiicirr adresse à l'Académie le Rap- |iorl qui ccnlient les résultats des ob- servations faites à Nouméa, pour le pas- sage de Vénus 7(')a — Sur les images photographiques obtenues au foyer des lunettes astronomiques ; Notes de M. ./. A/ignt 1 180 et i3o5 — Sur la dilfraction instrumentale; Note de M. Cil. Jndrc i i()i Viticulture. — M. Picnt donne lecture d'un Mémoire relatif à l'influence de l'épo(pio do la taille de la vigne sur l'état actuel des vignobles du niid; de la France.. . . 03 — M. y. f 'ijriuinmiir aûrcif^e une Noie re- lative aux mesures qui pourraient être prises jiar l'/ital ])our conjurer la pro- pagation du Phylloxéra 79 — MM. yl. Juti\iii, J . DiiiiKij^iicz adressent PiiBCs. diverses Communications relatives au Phylloxéra 79 - Sur l'œuf d'hiver du Phylloxéra; Note de M. P. Buitcau 1 55 - M. le Ministre de P Agriculture et du Commerce hAorme l'Académie qu'il met à sa disposition une subvention nou- velle, pour la continuation des recher- ches entreprises pour combattre le Phyl- loxéra 1 59 - M. le Président dit Conseil d'administra- tio/i des Chemins de fer du Midi informe l'Académie que la Compagnie met à sa disposition une allocation nouvelle, pour le même objet 159 - M. Ricfdin adresse une Communication relative au Phylloxéra 217 - M. A.-F. Forel adresse une Note inti- tulée : « De la sélection artificielle, dans la lutte contre le Phylloxéra de la vi- gne » 269 - Lettre de M. Mouillefcrt à M. le Prési- dent do la Commission du Phylloxéra. . 3 17 - MM. Cl. Rôles, Laliman, M'" Deleml adressent diverses Communications re- latives au Phylloxéra 3i7 • M. Duin/is présente, au nom de la Com- mission du Phylloxéra, une Instruction pratique sur les moyens à employer pour combattre le Phylloxéra, spécia- lement pendant l'hiver 3i8 • MM . Rolet, Rexès ad ressen t diverses Com- munications relatives au Phylloxéra .... 872 • M. Giieyraud adresse à l'Académie un pcd distributeur, destiné à introduire dans le sol les liquides insecticides, pour la destruction du Phylloxéra 4 ' i M. /. Asuin adre.-^se une Note relative à la destruction du Phylloxéra 411 MM. Perminjat, Combes adressent di- verses Communications relatives au Phylloxéra 449 MM. F. Rndelet, Rousseini, C. de Nan- zio adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra 55i Note sur les œufs des Phylloxéras; par M. Lichtenstcin 610 Sur un procédé d'application directe du sulfure de carboni' dans le traitement des vignes plnlloxérées; Note do M. Al- lies O12 Traitement des vignes phylloxérées à l'aide de vapeurs de sulfure de carbone introduites et diffusées dans le sol au ( >î>47 Pages. moyen d'un appareil aspirateur; Noie de M.M. Crolas et F. Joburt G 1 5 — Sur l'emploi de la potasse et de la chaux dans le traitement de la vigne ; Note de M. Dcmaitic 617 — WM. Crcis.sac, Hcussihe adressent des Communications relativesau Phylloxéra. 62 1 — Sur l'éclosion prochaine des œufs d'hiver du Phylloxéra; Note de M. Balbiani. . . GGG — M. le vice-amiral Cliopixirt transmet deux (ilis cachetés relatifs à la destruction du Pli\ Uoxera G75 — JIM. /. Dciiluimps, G. Le Falher, L. La Selvc adressent des Communications re- latives au Phylloxéra G; j — Emploi du coaltar et des sulfocarbonates contre le Phylloxéra ; Note de M. de La Vergue 7*^ — MM. Saint- Juge Dûtillé, P. Foulon, V. Lenz, M. Simn, jM"" C. Foulard adres- sent des Communications relatives au Phylloxéra 739 * — MM. A. Borcl, J. Laurenu, L. La Sclve, E. Parmentier, E. Pinard, A. ff'ac- ijuez adressent des Communications re- latives au Phylloxéra 771 — Sur l'éclosion de l'œuf d'hiver du Phyl- loxéra do la vigne ; Note de M. Balbiani. 833 — MM. Michaux, E. Jaulin, Barre adres- sent diverses Communications relatives au Phylloxéra 834 — M. Dumas fait hommage à l'Aciidémio de ses « Études sur le Phylloxéra et sur les sulfocarbonates » 89.Î — MM. J'ing, A. IFacquez adressent di- verses Communications relatives au Phylloxéra 907 — Dos mo\ens de reconstituer les vignes diins les contrées où elles ont été dé- truites par le Phylloxéra; Note deM.//. Marcs 9>8 — Éclosion de l'œuf d'hiver du Phylloxéra de la vigne dans la Gironde; caractères de l'insecte ; Note de M. P. Boitcau. . . gS.; — M. Amint adre^se une Communication relative au PInlloxera 98G — Sur le Phylloxéra issu de l'œuf d'hiver ; Note de M. P.Boiieau io43 et ii.ji — Application directe du sulfure de carbone dans le traitement des vignes phylloxé- rées ; Note de M . Allies i o ; 4 — Sur un mode nouveau de culture de la vigne sans taille ; Note de M. P. Martin. io45 MM. Eil. de Générés, F. Ncrrat adres.scnt des Communications relatives au Phyl- loxéra 10 (G — MM. A. Costa, V. Ganzin, Gibert, Hau- nat, L. Unltz, IViodc-Laroelw, G. Tain- ) bon, J. Seguin adressent des Commu- nications relatives au Phylloxéra iii3 Sur le danger de l'introduction de cer- taines vignes américaines dans les vi- gnobles d'Europe ; Note de M. H. Mares M 38 Sur le Phylloxéra issu de l'œuf d'hiver; Note de M. Lichtenstcin 1 1 45 Sur la présence du Phylloxéra dans les vignes submergées; Note de M. Tron- chaïul n {G Sur les effets produits par l'absence de culture à la surface du sol dans les vi- gnobles attaqués par le Phylloxéra ; Note de M. J . François 1 147 ■ M. L. La Sclve adresse une Communica- tion relative au Phylloxéra n^g ■ M. Alpli. Milius adresse une Note sur la préparation d'un mélange contenant du cvanure de potassium pour détruire le Phylloxéra 1 190 ■ MM. Dumas, L. Hollz, V. Mallard adressent des Communications relatives au Phylloxéra ii<.)° ■ Action de la fumée des fours à chaux sur les vignes ; Note de M. C. Husson 1218 ■ Sur les Phylloxéras des feuilles de la vigne française; Note de M. Dela- c/ianal 1232 • MM. Dosse, Gibert, J. Hirsc/ifclda(\Tes- senl des Communications relatives au Phylloxéra «253 ■ Sur les galles des feuilles de vignes fran- çaises; ponte de l'insecte issu de l'œuf d'hiver; éclosion des œufs formant la deuxième génération ; migration de ces nouveau-nés; Note de M. P. Boiteau. . i3i6 ■ Note pour servir à l'histoire des Pliyl- loxériens et plus particulièrement de l'espèce Phylloxéra Acnnthohermes, KoUar (sp. Acanth. qucrcûs) ; par M. /. Lichtenstein 1 3 1 8 • MM. Bruneau, F. Chevalier, Mnrin adressent des Communications relatives au Phylloxéra 1 322 - Lettre do M. V. Fatio à M. Dumas sur le Phylloxéra 1378 - Lettre do M. Allies à M. Dumas sur rem- ploi du sulfure de carbone contre le Phylloxéra i38o - Sur l'emploi du sulfure de carbone contre le Phylloxéra ; Note de M. Marion i38i - iM.M. Bruneau, E. Clément, J. Perés, L. LaSelve adressent des Communica- tions relatives au Phylloxéra 1 383 - Expériences sur l'emploi du sulfure de carbone et des sulfocarbonates ; Note de .M. Delachanal 1428 OïAGES stiE.NTii'ioiES. — Lettre de .M. le Ministre de la Marine, informant l'Aca- démie du départ prochain de M. Mou- chez, pour une mission hydrographique sur la côte septentrionale de l'Afrique. M. le comte de Fosue transmet à l'Aca- ( i548 ) Pages. Il3 Pages. demie, de la part de MM. JVeyprecht et de fVitczck, la lettre par laquelle ils exposent le projet qu'ils ont formé pour l'exploration scientiûque des régions arctiques i4^i Zoologie. — Sur un Amphipode [Urothoe marinas) commensal de VEcItinorar- dium cordât um; Note de M. A. Giard. 76 — Sur l'aptitude qu'ont les huîtres à se re- produire dès la première année; Note de M. Z. Gerbe 419 — Sur les propriétés des huîtres dites por- tugaises; Note de M. Champouillon ... un — Reproduction de l'Amblystome, observée au Muséum; Note de M. Em. Blan- chard 716 — M. P. Gervais communique les rensei- gnements qu'il a reçus au sujet de pois- sons du groupe des Ceratodus io3 1 Sur une nouvelle espèce de Psorospermie (LitliDcystis Svlincidcri) parasite de YEihinocardiuin cordatum; Note de M. A. Giard 1208 Observations relatives à un Squale pèle- rin récemment péché à Concarneau; par M.M. P. et H. Germis 123; M. P. Gcri'nis fait hommage des trois premières livraisons de la seconde série de son ouvrage « Zoologie et Paléonto- logie générales » 963 TABLE DES AUTEURS. MM. Pages. ABADIE(J.-E.). — Réclamation de priorité, concernant le mécanisme d'une lampe électrique présenté par M. Girnuard . 5a8 ABBADIE (d'). — Rapport sur un appareil de M. finot, servant à reconnaître les étoiles 445 — M. (rjbbndie est nommé membre de la Commission chargée de juj,'cr le Con- cours du prix Deialande-Guérineau pour l'année 1876 11 79 — M. (f JMi(i(tie s\s.m\o l'utilité d'un Obser- vatoire dans la hante Egypte i365 ACADÉMIE DES BEAUX-ARTS ( M. le Pné- sinENT DE l') consulte r.4cadémie des Sciences au sujet de la rédaction de l'ar- ticle clmtnmiiqiie du Dictionnaire des Beaux-Arts » 4 '^ ALCIATOR adresse une Note relative à des moyens de prévenir les inondations... 740 ALISON (A.). — Action physiologique de VAmanita musrnrid, ou fausse oronge; phénomènes généraux de l'empoisonne- ment ; effets de ce poison sur les organes do la circulation, sur ceux de la respi- ration et les troubles delacalorificalion. G69 — Adresse un Mémoire sur l'étude physio- logique do \' Anmnita muscaria ou fausse oronge 1 11 3 ALLARD. — Rapport sur plusieurs Mémoires de M. Jlttird, relatifs à la transparence des flammes et de ratmosphèro, et à la visibilité des phares à feux scintillants. ( M. Edm. Jiftr/iicre/ rapporteur. ) 1 3oo ALLIES. — Sur un procédé d'application di- recte du sulfure do carbone dans le trai- tement des vignes phylloxérécs. 6ia et 104 j — Lettre à M. Diinins sur l'emploi du sul- fure de carbone contre le Phylloxéra . . HSo ALLUAUD. — Sur l'installation de l'obscr- valoiro météorologiipiedu Puy-de-Dome. 170 AMAGAT ( E.-H ). — Recherches sur l'élas- iMM. Papes. ticité de l'air sous de faibles pressions. 914 AMIOT adresse une Communication relative au Phylloxéra 986 ANDRADE. — Nouveau régulateur isochrone pour les machines à va|)eur 55o ANDRAL. — Sa mort, arrivée le i3 février, est annoncée à l'Académie 397 ANDRÉ (Cii.). — Sur le passage de 'Vénus du 9 décembre 1874 ?.o5 et 607 — Adresse à l'.Xcadémie le Rapport qui con- tient les résultats des observations faites à Nouméa, pour le passage de Vénus. . 768 — Sur la diffiaction instrumentale 1191 ANGERVILLE (la ville d') prie r.\cadémie de vouloir bien se faire représenter, le 2 juillet prochain, à l'inauguration du monument élevé à Angerville, en l'hon- neur de Ti-sxirr 1 434 ANGOT (A.). — Sur les images photographi- ques obtenues au foyer des lunettes as- tronomiques 1 1 80 et 1 3o5 ANONYME. — Un auteur anonyme adresse, pour le Concours du grand prix des Scien- ces mathématiques, un Mémoire portant pour épigraphe : «Travaillez, prenez de la peine; c'est le fonds qui manque le moins » 1046 et 11 49 — Mémoire pour le grand prix des Sciences mathématiques I25C APPIiLL. — Note sur les cubiques gauches. . 70 AUNAUDEAU (A.) adresse la description d'un nouveau moteur basé sur la force élastique des corps solides 1171 ASUM (J.) adresse une Note relative à la destruction du Phylloxéra {i i AV.MONNE'r. — Sur les spectres calorifiques. 1 1 't2 — Demande l'ouverture d'un paquet racheté déposé par lui à la séance du 19 juin i87(). i5i5 AZÉM.\ (F.) adresse une Communiralion relative aux accidents produits par lo grisou 449 ( i5,^o ) B MM. BADAL adresse un Mémoire pour le Concours de Médecine et Chirurgie de la fonda- tion Montyon i256 liAER (de). — M. de Baerfiii nommé Associé étranger, en reniplacemont de sir Ch. fFhentstnne 963 — -Adresse ses remercîments à l'Académie. i383 liALARD. — Sa mort, arrivée le i"avril 1876, est annoncée à l'Académie 777 liALBIANI sur l'éclo.-iion procliaine des œufs d'hiver du Phylloxéra 666 et 833 BARBE ( E.) adresse un Mémoire sur un nou- veau procédé de production industrielle de l'oxygène 5o5 BARDY (Cil.).— Recherche de l'alcool vini- que dans les mélanges et notamment en présence de l'esprit-de-bois ( En commun avec M. Alf. Riche. ) 768 — Recherches sur l'analyse commerciale des sucres bruts (En commun avec M. Jlf. Riche. ) i438 CARRAL (J.-A.) — Mémoire surles irrigations dans le midi de la France, et particuliè- rement dans le département des Bou- ches-du-Rhône i3i i lîAUllE adresse une Communication relative au Phylloxéra 834 BARRÉ (J.) adresse une Note relative à la métallurgie du cuivre 79 B.ARROIS (.T.). — De l'embryologie des Né- mertiens SSg BARTH prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Médecine et Chirurgie, par le décès de M. Andral 988 BARTHÉLÉMY (A.) adresse un Mémoire por- tant pour titre : « Étude théoriqneet ex- périmentale sur les vibrations des pla- ques et membranes elhptiques « 268 — De l'absorption des bicarbonates par les plantes, dans les eaux naturelles 548 BAZIN (E.) adresse une Note dans lac]uelle il propo.-e une fabrication économicpie de la soude caustiipio au moyen du sulfate (le soude 759 bECOUEREL (A.C.). — Sur les actions chimiques produites au moyen des dé- char:.;es d'un appareil d'induction 353 — Sur les réductions mélalliciues produites dans les espaces rapiilaii'cs 354 — Observations de tempérai ure faites au Muséum pendant Tannée météorolo- gique 1875, avec les Ihermomèlrosélec- MM. Pages, triques placés à une profondeur de i à 36 mètres sous le sol, et résumé de di.t années d'observations. (En commun avec M. Edin. Bec(iuerel) 587 et 700 — Sur les forces électromotrices produites au contact des liquides séparés par des diaphragmes capillaires de nature quel- conque 1007 — M. Becquerel est nommé membre de la Commission chargée de présenter une liste de candidats pour la place d'.4cadé- micien libre, vacante par le décès do M. Séouier '299 BECQUEREL (Edm.). — Observations de tem- pérature, faites au Muséum pendant l'an- née météorologique 1875, avec les ther- momètres électriques placés à une pro- fondeur de I à 36 mètres sous le sol, et résumé de dix années d'observations. (En commun avec M. .Bea/ï/e/ï'/.). 587 et 700 — Rapport sur plusieurs Mémoires de M. Jllnril, relatifs à la transparence des flammes et de l'atmosphère et à la visibilité des phares aux feux scintil- lants i3oo BECQUEREL (H.). — Recherches sur la po- larisation rotatoire magnétique 3o8 BÉDOLN". — Sur les propriétés antiseptiques du borax 1169 et 1189 BELGRAND. — Note sur la crue de la Seine de février-mars 1876 596 — Sur le débit de la Seine et sur la crue du 17 mars 187G. Réponse à une Communi- cation de M. Bou.tsini;(iidl CSg Note sur la crue de la Seine et sur les moyens de préserver Paris des déborde- ments du fleuve 1086 — M. Belgrand est nommé membre de la Commission chargée déjuger le Concours du prix de Statisli(pie de la fondation Montyon pour l'année 187(1 1141 BERGERON et L'HOTE adressent leurs re- mercîments à l'Académie pour la dis- tinction qui leur a été accordée dans la dernière séance publique 80 BERNARD (Cl.). — Critique expérimentale sur la formation de la matière sucrée dans les animaux ii4i 173 et 777 — Critique expérimentale sur la glycémie (suite). Des conditions physico-cliimi- fpies et physiologiques il observer pour la rer'herche du sucredans Iesaiig..i35i et rjoS — M. (7. J!e//iiiid f^l nommé membre (le la Coiiiiiiissiun chargé.' do juger le Cou- ( i55i ) MM. Pacns. cours du prix Barbier pour 187(1 '°9^ — Et de la Commission cliargi-e de juger le Concours des prix de Médecine et Clii- rurgie de la fondation Montyon pour l'année 187G ii4o — El de la Commission chargée de juger le Concours du prix Godani pour l'année 187G 1 1 io — Et de la Commission chargée de juger le Concours du prix de Physiologie expé- rimentale de la fondation Montyon pour l'année 187G 1140 BERTHELOT. - Nouvelles rcchorches ther- miques sur la formation des composés organiques : acétylène ^4 — Recherches sur l'aldéhyde 119 — Union des carbures d'hydrogène avec les hydracides et les corps halogènes . . 122 — Action de l'acide sulfurique fumant sur les carbures d'hydrogène i85 — Action de l'acide sulfuriquo monoliy- dralé sur les alcools 343 — Recherches thermiques sur la formation des alcools et sur l'élhérification 293 — Sur la formation des éthers 356 — Sur les éthers des hydracides 397 — Sur la formation des amides 399 — Sur l'iiyposulfite de potasse 4°° — Observations à [)ropos d'une Communica- tion de M. /vov- sur le feu grisou. 44' et i^o — Sur le pouvoir rotatoire du styrolène. . 44' — Sur l'explosion de la poudre 469 — Ra|iport sur un Mémoire publié par M.^i. Noble et Jbel, sous le titre de : t Researches on explosives fired gun powder 487 — Rapport sur un Mémoire de M. E. Bnnr- gnin, présenté à l'Académie sous le titre de : « Recherches dans la série succi- niquo » -i'i — Nouvelles recherches sur les carbures pyrogénés et sur la composition du gaz de l'éclairage 871 — Sur le gaz de l'éclairage et les carbures pyrogénés 927 — Sur la décomposition pyrogénéo do l'azo- tate d'ammoniaque et sur la volatilité des sels ammoniacaux g3i — Observations relatives à une Communi- cation de M. fcrigo sur « Le soufre dans le gaz d'éclairage » ^tyi — Remarques sur l'existence réelle d'une matière monoatomi(iue 1129 — Nouvelles remarques sur l'existence réelle d'une matière formée d'alomes iso- lés, comparables à des points matériels. 127.6 — Sur la formation thermique do l'ozone.. 1281 — Sur l'absorption de l'azote libre jiar les C. H., 1870, I" Scmtitre. (T. I.WXII.) MM. Paces- matières organiques, à la température ordinaire \ii3 — Sur l'absorption de l'azote cl de l'hydro- gène libres et purs par les matières or- ganiques — Sur la formation et la décomposition des composés binaires par l'eflluve électrique. — M. Jicrtliclot est nommé membre de la Commission chargée déjuger Io Concours du prix Bordin (Mécanique) pour l'an- née 1 87O — Et do la Commission chargée de juger le Concours du prix Bordin (Physique) pour l'année 187G BERTIN. — Note sur la mesure des angles de roulis d'un navire, les directions suc- cessives de la normale à la lame, et la vitesse de propagation du mouvement de la l.une BERTOT. — Procédé pour prendre l'em- preinte des plantes 998 BERTOT (II.). — Solution géométriipie du problème de la détermination du lieu le plus probable du navire, au moyen d'un nombre quelconque de droites de hau- teur, plus grand que 2 682 BERTRAND (.\. ). — Sur la préparation de l'acide bromhydrique gazeux 96 BERTRAND (E.). — Sur un nouveau minéral des Pyrénées 1 167 BERTRAND (J.). — Sur la première mé- thode de Jacobi pour l'intégration des écjualions aux dérivées partielles du pre- mier ordre 64 1 — M. Bertrand est nommé membre de la Commission chargée do présenter une liste de. candidats à la place d'Associé i3j i36o io35 io36 549 étranger, vacante par le décès de 6o5 M . frlirdtstoiie M. Bertrand ai nommé membre de la Commission chargée de juger le Con- cours du grand prix des Sciences mathé- matiipies à décerner eu 1876 9C4 El de la t'ommission chargée de décerner le prix Poncelel pour l'année 1 87G .... Et de la Commission chargée de juger le Concours du prix Gegner pour l'année '«79- Et de la Commission chargée de pré.senler une question pmir le grand prix des Sciences mathématiques à décerner en '87 Et de la Commission chargée de présenter une question pour le prix Bordin (Scien- ces malliémarKiues) à décerner en 1878. Présente la seconde partie du u Traité do Mérani(|ue appliquée aux machines » du Liénéral l'unrclrt 1434 '99 9G4 «>79 1179 "79 MM. Pages. — . M. le Secrétaire perppiitcl signale, p&Tm'i les pièces imprimc^os cie la Correspon- dance, les ouvrages suivants : Le tome II de i( l'Exposition analytique et expéri- mentale de la Théorie mécaniciue de la chaleur n, par M. H/rn 160 I.a deuxième édition de la Théorie mé- cani(iucde la chaleur « , par M. R. Claii- siiis, et di\crs ouvrages do MM. L. Figuier et Vètillart 45o — Divers ouvrages de MM. Tacchini, Pi.ssis, J. Vimit, 55a. — Les 3' et 4° volumes du « Journal des .Actuaires » ; — des « Tables pour calculer la date (le la fête de Pâques», par M. F. BImniier, 67C. — Une Note de M . Marinhcim , « Sur la surface de l'onde I). — Un a Traité de Mécanique » par M. Ed. CoUi^imn, 7G8. — Une bro- chure de M. VolpicelU 908 — La y livraison du tome II de 1' «Histoire naturelle des Oiseaux-Jlouehes ou Coli- bris, constituant la famille desTrocliili- dés 1) , par M.M. E. Mulsant et E. Verreaux. — Une brochure de M. G.- A. Hirn , intitulée : « Les Pandynamo- mètres » , 1047. — Un ouvrage de M. E. Levasseur, ii5o. — Un 0 Traité d'électricité statique » , par M. Mas- c(irt, iiiy. — La première livraison des travaux de l'Académie nationale des Sciences exactes de Cordova , dans la République Argentine i383 BESCIlliRliLLE adresse ses remercîments à l'Académie pour la distinction qui lui a été accordée dans la dernière séance pu- blique 80 BEYRIS (P.) adresse une Note relative à un siphon disposé de manière à pouvoir être facilement amorcé 464 UIANCO.M (J.-J.). — Nouvelles expériences sur la llexibililé de la glace 1 193 BIENAYMÉ. — M. Bicitfiymé est nommé membre de la Coumiission chargée do juger le Concoursdu [irixdeStatistiquede la fondation Montyon pour l'année \i-(). 1141 BLANCIIAUD (Em.). — Beproductionde l'Am- blystome, observée au Muséum 716 — M. Jtlanchard est nommé membre de la Commission chargée do juger le Con- cours du grand prix des Sciences phy- siques (lour l'année 1876 io3G — Et de la Commission chargée déjuger lo Concours du prix Tliore, pour l'année 1876 1093 — Et do la Commission chargée de juger le Concours du prix Savigny, pour lannéo 1870 1093 BLONDLUT (11.). — Sur certains points re- ( l552 ) MM. P!>r,es. marquables des aimants 454 BOBYNINE (V.). — Sur l'oscillation de la mi- novembre, observée à Nijni-Novgorod. 1108 BOILEAU (P. ).— Note concernant les tuyaux de conduite 601 — Propriétés communes aux canaux, aux rivières et aux tuyaux de conduite à ré- gime uniforme 1479 BOITEAU (P.) — Sur l'œuf d'hiver du Phyl- loxéra 1 55 — Éclosion de l'œuf d'hiver du Phylloxéra de la vigne dans la Gironde ; caractères de l'insecte 984 — Sur le Phylloxéra issu de l'œuf d'hiver io43et n43 — Sur les galles des feuilles de vignes fran- çaises; ponte de l'insecte issu de l'œuf d'hiver ; éclosion des œufs formant la deuxième génération; migration de ces nouveau-nés 1 3 16 BONNET (0.) — M. O. Bminct est nommé membre de la Commission chargée de juger le Concours pour le grand prix des Sciences mathématiques à décerner en 187G 9G4 — Et de la Commission chargée de décerner le prix Poncelet pour l'année 187G gG4 — Et de la Commission chargée de présenter une question de grand prix des Sciences mathématiques pour être décerné en is-s 1179 BORCllAUnT estnomméCorrespondant, pour la Section de Géométrie, en remplace- ment de M. Le Bes^ue 814 — Adresse ses remercîments à l'Académie. 908 BOUEL ( A. ) adresse une Communication re- lative au Phylloxéra 774 BORIUS (A.) adresse ses remercîments à \'k- cadéinie pour la distinction qui lui a été accordée dans la dernière séance pu- l)li(pie 80 I30RUELLY. — Observations de la planète (iGii), faites à l'Observatoire de Marseille. G24 BOSSEUT (J.). —Éléments et éphémérides de la planète (148) Gallia 908 — Éléments et éphémérides de la planète { 1 yx ) Atala i493 BOUCUEKUN (A.) adresse un Mémoire « Sur la section des nerfs ciliaires et du nerf optique en arrière de l'œil, substitué à l'énucléation du globe oculaire, dans le traitement de l'ophllialmie sympathique. i38a BOUCIIOTTE. — Sur la transmission des courants éloctri(iues par dérivation au tra\ers d'une rivière io53 BOUCllUT. — De l'amygdalite caséeuse chro- nique 924 BOUILLAUD. — Nouveau cas ii'up/irojet d'expériences à réaliser pour étudier rMilUieme de la lumière sur le développement des végétaux , et en par- ticulier pour rechercher l'elVet des sept couleurs du spectre solaire 739 CIIATLN (.\d.). — Des causes d'insuccès, dans la recherche des minimes quanti- tés d'iode laS — M. Chctin est nommé membre de la Commission chargée do juger le Con- cours du prix Alliumberl pour l'année 187G log* — Et de la Commission chargé" de juger le Concours du prix Desmazières pour l'an- née 187G logS CllATIN ( J. ). — Sur les mouvements pério- diques des feuilles dans V.-ltiics S'onl- maiinidiui 1 7 1 CHAUTAIID (J.). — .\ctions magnétiques exercées sur les gaz raréfiés des tubes de Geissler -272 CnAlJVEAlI (A.). — Des conditions physiolo- giciues i|ui inlluent sur les caractéresde l'excilation unipolaire des nerfs, pendant et après le passage du courani de pile. 73 — Adresse ses remorcîments à l'Académie l)Our la distinction qui lui a été accor- dée dans la dernière séance publique.. 80 CHEMINS DE FER DU MIDI (M. 1.1: Pkksi- DhNr Dl Cc)>>Ell. DADMIMSIllATION OliS) informe l'Académie que la Compagnie met à sa disposilion une allocation nou- velle, pour la continuation des recher- ches entreprises pour combattre le Thyl- loxera iSg CHEVALIER ( F. ) adresse une Communica- tion relative au Phyllo.xera iSaa CllEVREUL. — .M. Cliri'icut est nommé mem- bre de la Commission chargée déjuger le Concours du prix des Arls insalubres do la fondation Monlyon pour l'année 1876. ii4o — El de la Commission chargée de juger le 5l3 1140 1 140 Concours du prix Gegner pour l'an- née 1 876 — Et de la Commission chargée de pré- senter une liste do candidats pour la plare d'Académicien libre, laissée va- cante par le décès de M. Sigiiici- CHOl'PART ( LE vicK-AsiinAL) transmet deux plis cachetés relatifs à la destruction du Phylloxéra C75 CLAUSIUS (N.)- — Sur une nouvelle loi fon- damentale de l'Electrodynamique. 49 et 546 CLÉMIîNT (E. ) adresse une Communica- tion relative au Phylloxéra i383 CLERMONT (Pu. de).— Sur la sulfophény urée — Sur l'acide acétylpersulfocyanique iio3 CLOEZ(S. ). —Sur l'huile d'i:'/rt.'oro(T// et sur sa modification solide, produite par l'action de la lumière 5oi CLOQUET. — M. Cl()(]i(ct est nommé membre dl' la Commission chargée de juger le Concours des prix de Médecine et Chirurgie de la fondation Montyon pour l'année 1876 — Et de la Commission chargée de juger le Concours du prix Godard pour l'an- née 1876 CLOS (D. ). — De la signification du filet do l'élamine "63 t:OLlN (G.) adresse un Mémoire sur les variations des lempératuies des parties superficielles du cor|)S 78 COl.LADOX ( D. ). — Sur les travaux de per- cement du tunnel du mont Saint-Go- Ihard 3i8 cl — Est nommé Correspondant pour la Sec- tion de .Mécanique, en remplacement de feu M. Ségiiier — .adresse ses remerciments à l'Académie. . COLLO.NGUES adresse un Mémoire concer- nant V le bruit de bourdonnement perçu au bout des doigts et dans le creux des mains » 907 CÛMHES adresse une Communication rela- tive au Phylloxéra 449 CO.NDAMV adresse, pour le Concours du prix AlluimbiMt, un Mémoire manuscrit in- titulé : « Étude sur le modo de nutrition des Champignons » 119 1 CONST.VNZ (A.) adresse, pour le Concours du prix de Statistique, un .Mémoire ma- nuscrit sur l'inlluence des boissons al- cooliques ma CONSTANT (B.) adresse une Note relative à une modification des pompes Gillard. . . — Adresse une Note relative à un système de pompe qui peruietlrail d'élever l'eau à une hauteur quelconque 449 372 ii5o io5o 78 ( '5 MM. Papes. CONTEJF..\N (Cil.). — Sur la (lorp du crès di^ Fontainebleau i iG8 COQUILLION (J.-J.). — Sur la synthèse du noir d'aniline 228 CORENWINDER (B.). - De la décroissance du sucre dans les betteraves, pendant la seconde période de leur véi;élation. . 168 — Recherches cliimiiiues sur la vé^élalion. Fondions des feuilles. Origine du car- bone II 59 CORNIUMax.). —Sur les spermatiesdesAs- comycètes, leur nature, leur rùle phy- siologique 771 COSSON. — M. Cossnn met sous les yeux de l'Académie l'appareil de son invention nommé obturateur injlninmntcur cen- tral 1299 COSTA (A.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 1 1 13 COURMONT (F.) adresse un iMémoire pour le Concours de^ prix de Médecine et Chi- rurjîie de la fondation Montyon i256 COURTOIS (A.) adresse des reclifications au Mémoire qu'il a déposé le iC avril 1875. 622 COUSTÉ. — Sur l'origine et le mode de gé- nération des tourbillons atmosphériques, MM. l'-^C"' et sur l'unité de direction de leur mou- vement gyratoire 425 COYNE ( P.) adresse un Mémoire pour le Concours dos prix de Médecine et Chi- rurgie de la fondation Montyon. (En commun avec M. L. J.ahhâ. ) i256 CREISSAC adresse une Communication rela- tive au Phylloxéra 621 CROLAS. — Traitement des vignes phylloxé- rées, à l'aide de vapeurs de sulfure decar- bone introduites et diffusées dans le sol au moyen d'un appareil aspirateur. (En commun avec M. F. Johnrt. ) 6i5 CROS(Cn.) adresse deux épreuves de photo- graphie colorée , accompagnées d'une Lettre dans laquelle il demande l'ouver- ture d'un pli cacheté déposé par lui le 2 décembre 1 867 1 5i 4 CROVA (A.). — Recherches sur la loi de transmission, par l'atmosphère terrestre, des radiations calori(l(|ues du Soleil .... 81 — Sur la répartition de la radiation solaire à Montpellier, pendant l'année iSjS. . . 375 CYON ( E.).— Sur les rapports physiologiques des nerfs acoustiques avec l'appareil mo- teur de l'œil 856 D DAILLE(L.) adresse une Note sur un moyen rie prévenir les explosions du grisou — 622 D.VMAGNEZ (.1.) adresse diverses Communi- cations relatives au Phylloxéra 79 DAMOUR (A.). — Sur un albâtre calcaire provenant du Mexiipie , connu sous le nom d'o/y.r de Tccali loSJ DARBOUX (G.) adresse ses remercîments pour la distinction qui lui a été ac- cordée dans la dernière séance iiublique . 80 — Mémoire surl'approximation des fonctions de très-grands nombres et sur uno classe étendue de développements en sé- rie 365 et 404 DAUBRÉE. — Observations relatives à une Communication de .M. /.. Fovc, sur l'ac- tion de la chak'urdans l'aimantation... 279 — Remarques relatives ii une Note de .M. le général Moriii, sur les opérations géo- désiqucs entreprises au Brésil 53 1 -- Expériences sur la schistosilé des roches et sur les déformations des fossiles, cor- relatives do ce iihénomcne; conséquences géologiques de ces expériences 71» — Expériences sur la schislosité des roches; conséquences géologiques qu'on peut en déduire 798 — Expériences faites jiour expliquer les al- véoles do forme arrondie que présente très-fréquemment la surface des météo- rites 949 — M. Diiiilirée présente, de la part de M. Cnllmlon, cinq photographies repré- sentant des sections de la terrasse !a- cuslri! d'alluvion sur une partie de la- quelle a été bâtie la ville de Genève. . . 1070 — Observations relatives Ji une Communica- tion de M. Terrcil, intitulée : « Analyse du platine' natif magnétique de Nischnc- Tagilfk ( Oural ) » 1 1 1 G — M. Dnnhrre est nommé membre de la C.onunission chargée de juger le Con- cours du prix Cuvier pour l'année 1876. 1 179 DAVAINIÎ prie r.\cadémie de vouloir bien la comprendre parmi les candidats Ji la place laissée vacante, dans la Section de Médecine cl Chirurgie, par le décès de M. Amiral 988 DEBR.VY (II.). — De la décomposition do l'eau par le platine. (F.n commun avec M . //. Sriiritc-CMrr Det'illc.) i'\i — De l'osmium. (En commun avec M. //. Snintr-Cliiire Dcfil/e.) 1076 — Sur la présence du sélénium dans l'argent d'affinage 1 156 DECAISNE.— M. iJrrr/MWffesl nommé membre ( i5 MM. Pages, de la Commission centrale administra- tive 4wur l'année 187(5 14 — El de la Commission chargée de juger le Concours du prix Alliurabert pour l'iin- néo 1 876 1 092 — Et de la Commission cliargéo déjuger le Concours du prix Desmazières pour l'au- néo 1876 1 093 — El de la Commission chargée de juger le Concours du prix Thore, pour l'année 1876 1093 — Et de la Commission chargée de présen- ter une liste de candidats pour la place d'Académicien libre, vacante par le dé- cès do M. Scruter 1299 DECAISNE (E.) adresse un Mémoire pour le Concours des prix de Médecine et Chi- rurgie de la fondation Montyon laSG DECHARME (C.).— Vitesse du flux thermique dans une barre de fer. .. . 731, 8i5 et 987 DÉCLAT adresse une Note relative à l'emploi du salicylate de fer pour remplacer le perclilorure de fer en Médecine el en Chirurgie 78 — Adresse un Mémoire pour le Concours des prix de Médecine et Chirurgie de la fondation Munlyon i256 DEllÉlULX (P.-P.). — Recherches sur les betteraves à sucre. (En commun avec M. Freniy.) 943 DELACllANAL. — Sur les Phylloxéras des feuilles de la vigne frani.-aiso i252 — Expériences sur l'emploi du sulfure de carbone et des sulfocarbonales 1428 DELAF06SE. — M. Delafossc est nommé membre de la Commission chargée de juger le Concours du prix Cuvier pour l'année 1876 1179 DELAUNAY (G.) adresse un Mémoire pour le Concours du prix de Statistique do la fondation Montyon i256 DELEVAL(M""j adresse une Communication relative au Phylloxéra 317 DELISLE (L.) fait hommage à l'Académie, au nom des héritiers de M. Rathcry, de six .Mémoires communiqués à l'Académie par de JJeadJnrt, Cassini, Citiiraiit, de Mai mit et de AJaii/jcrluis 7G8 UEI.PECII (A.) adresse, pour le Concours des prix de Médecine et Chirurgie, un Mé- moire sur les accidents auxi|uels sont soumis les ouvriers employés à la fabri- cation des chromâtes. (En commun avec M. Hdlairet.) I191 DE LUCA (S.). — Sur le plomb contenu dans certaines pointes de platine em- ployées dans les paratonnerres 1187 DE.MAILLE. — Sur l'emploi de la potasse 57 ) MM. Pac«s- et de la chaux dans le traitement de la vigne 617 DEMAHÇAV(E.).— Sur un dérivé de l'éther acéiylacétique, l'acide oxvpvrolartrique. i337 DESALNS (P.). — M. Dnaiiis eH nommé membre de la Commission chargée de juger le Concours du prix Dordin pour l'année 187G io36 DESCIIA.MPS (J.) adresse une Communica- tion relative au Phylloxéra 675 DES CLOIZHAUX. - .M. Des Chizemix est présenté comme candidat pour la chaire (le Minéralogie vacante au Muséum... 548 — Mémoire sur l'existence, les propriétés opti(pies etcrislallograiihiqueset la com- position chimique du iincmclinr, nou- velle espèce de feldspath triclinique à base de potasse 885 — Examen microscopique de l'orthose el des divers feldspaths tricliniques 1017 DESPREZ adresse une Note relative à un traitement du choléra asiatique iSg — Adresse une Note sur l'einiiloi du chloro- forme dans le traitement du choléra.. . 622 DIRECTEUR GÉNÉRAL DES DOUANES (M. le) adresse le tableau général des mouvements du cabotage en 1874. . . ■ 45o DOGIEL(J.). — Anatomie du cœur des Crustacés 1117 et 1160 DOMEYKO. — Daubréite (o.xychlorure de bis- muth), espèce minérale nouvelle 92a DOSSE adresse une Communication relative au Phylloxéra 1253 DOULIOT (E.). — Sur la charge que prend le disque de l'électrophore i2Ga DUBRliUIL (E.). — Sur la constitution du canal excréteur de l'organe herma- phrodite dans le Lemochroa candidis- siinn, Beck ( Hélix canditlissiina, Dr.) et dans le Bidiinits decnllaUit, Linn.. 753 DUCILVRTRE (P.). — Dernières réllexions au sujet de la production des matières saccharoïdes dans les végétaux 3o — M. Duchartre fait hommage de la se- conde édition de ses « Éléments do Bo- tani(iue (i" Partie) » el d'une brochure intitulée: n Observations sur les bulbes des Lis ( 2° .Mémoire ) » 1422 — M. Duchartre est nommé membre de la Commission chargée de juger le Con- cours du prix Alhumberl pour l'an- née 1 87G logj — Et de la Commis^ion chargée de juger le Concours du prix Desmazières pour l'année 1876 1093 — El de la Commission chargée de juger le Concours du prix Thoro pour l'an- née 187G 1093 ( i558 ) MM. Pages. DUCIIEMIN (E. ) adresse de nouveaux do- funipnls lekilifsaux a\an(;tgcs de sa boussole circulaire '^GS 372 DUM.\S. — iM. /)«»?(-/.< présente, au nom de la Commission du Pliylluxera, une instruc- tion pratique sur les moyens à employer pour combattre le Phylloxéra, spéciale- ment pendant l'hiver 3i8 — M. Dumas fait hommage à l'Académie de ses « Études sur le l'hylloxcra et sur les sulfocarhonates » 894 — M. Duinii.i dépose sur le Bureau do l'A- cadémie, au nom de M. Jif^mm/t , la collection des documents recueillis par la Commissi(m nommée en i858, pour comparer le kilosramme de Berlin avec le kilogramme étalon des Archives. . . . 302 ■ - M. Dumas est nommé membre de la Commission chargée de présenter une liste de candidats pour la place d'.\s- socié étranger, vacante par le décès de M. IVIiratslonc 6o5 — Et de la Commission chargée de juger le Concours du prix des Arts insalu- bres de la fondation Monl.yon |)uur l'année 1876 ii4o — Et de la Commission chargée de juger le Concours du prix 'l'rémont pour l'an- née 1 87G 1 1 i I — M. le Srcic/aiic pcrpciucl annonce à l'.-Vcadémie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. G. Amiral^ nie[nbro de la Section de jMédecine et de Chirurgie 397 — M. le SccriHairi' pcrpt-turl signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, les ouvrages suivants: « Compte rendu des travaux du laboratoire de M. Marcy pendant l'année 1875 » 79 — L'Annuaire météorologique et agricole de l'Observatoire de Moulsouris pour l'année 1876 » 80 — Un ouvrage de M. G. Sinuucn; — Uno brochure de M. H. Cernuschi, '217; — Un Rapport de M . Lion Lalanne; — Une brochure de M. Is.Hcddc, 3i8; — Le deuxième et dernier fascicule du « (^ouis de l'liysi(iue |]0ur la classe d(î Mathématiques spéciales » de M. E. l'triifl ; — Un opuscule de M. Do- rwy Lc^i'iis; — Une brochure de M. J. Jinicaril ; — ViW ouvrage de MM. II. Biiiinct et Pdiiwarrc ; — Un nuu\cl 0|)uscule de M. Cvrimsclii 4' ' — Divers ouvrages de MM. lliovliiii, Pr. de Pictra-Santa, l'crn. Pai>Uliiii, .5ol> ; — M .M. Pages. Deux publications de M. M. Cininl; — le 4" volume des « Œuvres complètes du comie de Hiimford, » G22 ; — Un ouvrage de M. Il '.de l'orH'iellc,~^o; — Un ouvrage de M. Girdtvoyii ; — Le tome t" du » Musée entomologique lustré » ; — Les travaux pviblics de France, ouvrage publié sous la direction de M. L. Hn/iaud ; — Une publication de M. y. ra/serrc.s; 830; — Une bro- chure de M. F. Plateau — M. le Sccrétah-c prr/iéfurl annonce que le tome XL des « Mémoires de l'Académie des Sciences » et le tome XXII des « Mé- moires des Savants étrangers » sont en distribution au secrétariat, 293; — Que le tome I.XXX de ses « Comptes rendus » est en distribution au secrétariat '1G9 DUPIN (M™ Veuve) adresse, pour la biblio- thèque de l'Institut, un exemplaire com- plet d'un ouvrage du baron C/i. Ihi//i/i, sur la force productive des nations. . . 5oG DUPUY DE LOME. - M. Di/puy de Lômc fait hommage à l'Académie, au nom de M. Lctiieu, d'un ouvrage intitulé : « Les nouvelles machines marines » 4^0 — M. Diipur de Lô/iie présente une Note de M. Bcrtin, sur la mesure des angles de roulis d'un navire, Icsdirections suc- cessives de la normale à la lame, et vitesse de propagation du mouvement de la lame 549 — M. Dupuy de Lômc est nommé membre de la Commission chargée do juger le Concours relatif à l'application de la va- peur à la Marine militaire pour l'an- née 187O 9O4 — Et de la Commis^ion chargée de juger le Concours du prix Plumey pour 1S7O. . . gOS — Et de la Commission chargée de juger le Concours du prix Bordin pour l'an- née 187G io35 — Et de la Commission chargée de i)ré- senter une liste de candidats pour la pbce d'Académicien libre, vacante par le décès de M. Séguier 1299 DUIÎASSIER. — Ob.^iervations relatives aux résultats déjà obtenus sur le magné- tisme des aciers. (En commun avec M . Trrve.) 217 DUVAL. — Trajet des cordons iu>rveux qui relient le cerveau à la moelle épinière. ( En commun avec i\L C. Sappey.) . . . 23o OUVAL (,I.) — Sur un acide nouveau pré- existant dans le lail frais de jument. . . ( '559 ) E MM. Paees. EDWARDS (MiLMi ). - M. Milne EcUvards est nommé membre de la Commission chargée de piéscnter une iijle de can- didats pour la place d'Associé étranger, vacante par le décès do M. lyiœatsionc. Co5 — Et (le la Cummisiiun chargée de jusier le Concours du grand prix des Sciences physiques pour l'année 1876 io36 — El de la Commission cliargée de juger le Concours du prix Thore pour l'an- née 1876 1093 — Et de la Commission chargée de juger le Concours du prix Savigny pour 187G. logS — Et de la Commission chargée de juger le Concours des prix de Médecine et Chi- rurgie de la fondation Montyon pour l'année 187G 1140 — Et de la Commission chargée de juger le Concours du prix de Physiologie expé- rimentale de la fondation Montyon pour MM. l'année 1876 ii4o — Et de la Commission chargée de juger le Concours du i)rix Cuvier pour l'an- née 1876 1179 EDWAUDS (Alpii.-Milne) est présenté comme candidat pour la chaire de Zoologie ( Mammifères et oiseaux) va- cante au Muséum 547 EGOKOFF (N.) — Éleclroaclinomèlre dif- férentiel 1435 ETARD ( A. ). — Sur la formation des acides anhydres de la série grasse et de la série aromatique par l'action de l'acide phosphorique sur leurs hydrates. (En commun avec M. H. Gai. ) 4^7 EULEiNBUHG. — Note sur l'action calori- fique de certaines régions du cerveau. (Appareils vasomoteurs situés à la sur- face hémisphérique.) (En commun avec M. Landais 5C4 F FAIVRE ( E. ) adresse ses remerciments à l'Académie pour la distinction qui lui a été accordée dans la dernière séance pu- bli(|ue iSg FATIO ( V. ). — Lettre à M. Dumas sur le Phylloxéra 1378 FACVEL (Cii.) adresse, pour le Concours des prix de Médecine et Chirurgie, son « Traité pratique des maladies du la- rynx » 1040 FAVÉ { Lii GÉNÉiiAL ) prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place d'Académicien libre , laissée va- cante par le décès de M. Séguier i323 FAVÉ (L. ). — Sur l'action de la chaleur dans l'aimantation 27C FAVRE adresse un Mémoire pour le Con- cours des prix de Médecine et Chirurgie de la fondation Montyon ia56 F.WRE (P. -A.) ailresse ses remerciments à l'Académie pour la distinction qui lui a été accordée dans la dernière séance pu- blicpie i5rix de Statistique de la fondation Montyon pour l'année 187G.. ii4i FELTZ (V.).— De l'action des sels biliaires sur le pouls, la tension artérielle, la res- liiration et la température. (En commun avec M. E. Riitcr] 5G7 — De l'action de la digitale comparée À celle des sels biliaires sur le pouls, la tension 20lt ( '5 M.M. Pages. arlérielle, la res|iiriition et la tem])i'ra- ture. (En commun avec M. E. Riitcr.). i343 — Rccherchos expérimentales sur l'aclion de l'aniline, inlroiiuilo dans le sani; el dans l'eslomac. ( En commun avec M. /;'. Bitter.) I j-ii FILIIOI, (II.). - Mission de l'île Campljoll, constitution géologique de l'ile 202 — Mammifères fossiles nouveaux provenant des défiôls de pliospiiate de cliau.\ du Quercy 288 FISCHER est présenté comme candidat pour la chaire de Zoologie vacante au Mu- séum d'Histoire naturelle 81 4 FIZEAU. — Observations relatives à une Communioalion de M. tle Foninetle, sur lu radiomélre de M. Cmoh-s 1262 — Oliservalions sur une Communication de .M. Govi, sur la cause des mouvements dans le radiomètre de M. Crookes i4i3 — M. Fizcau est nommé membre de la Com- mission cliargée de juger le Concours du prix Bor.iin pour l'année 18-6 io3G FLEURIAIS adresse î'ensemlile des observa- tions faites à Pékin pour le passage de Vénus 552 FLEURY (L.) adresse une Note relative à la formule de la cinclionidine 2C8 FUCHE ( P. ). - Faune et Oore des tour- bières de la Champagne 979 FONVIELLE (W. de). — Les combustions météoricpies Say — Sur les ell'ets optitpies de neiges lamel- laires llottant horizontalement 825 — Sur le radiomètre de M. Cmohcs iiijo — Sur un radiomètre ditlérentiel 1 1 4yo F'ORIiL (A. -F.) adresse une Note intitulée: " De la sélection artihcielle, dans la lutte contre le Phylloxéra de la vigne ». 2G9 — Adresse une Note sur un limnimèlre en- registreur établi à'Morges, sur le lac Eéman, pour étudier les seiches i458 FOULON (P.) adresse une Coumuiniralion relative au Phylloxéra 739 FOUQ)UE. — Recherches minéralogiques et géologiques sur les laves des dykes di> Thera 1 1 4 1 FOURET (G.) - Du nombre des points de coiituctdescourbesalgébriquesou trans- rorulanles d'un système avec une courbe algébrique 1 3^8 — Du contact des surfaces d'un implexc avec une surface algébrique 1497 FRANCIÎSCHI adresse une Note sur les ser- vices que peut rendre la presse, pour l.i 60 ) MM. P reproftuction et la transmission rapide desaverlissements météorologiques agri- coles FRANCK (A.- F.).— Du changement de vo- lume des organes, dans leurs rapports avec la circulation du sang — Adresse un Mémoire pour le Concours des prix de Médecine el Chirurgie de la fondation Montyon FRANÇOIS (C.) adresse une Note relative à un projet de ventilation pour le tunnel sous-marin de la Manche FRANÇOIS ( E.) adresse un Mémoire relatif à un nouveau système d'hélice propul- sive FRANÇOIS (J.) prie l'Acarlémie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place d'Académicien libre, laissée vacante par le décès de M. Sèf^aicr. . . . — Sur les effets produits par l'absence de culture à la surface du sol dans les vi- gnobles attaqués par le Phylloxéra — Le Caucase et ses eaux minérales FREMY. — M. Fremy, Président sortant, rend compte à l'Académie de l'état où se trouve l'impression des Recueils qu'elle publie, et des changements survenus parmi les Membres et les Correspon- dants pendant l'année 1873 — Recherches sur un sulfate qui parait con- tenir un nouvel oxyde de manganèse.. — Rerlierches sur les betteraves à sucre. ( En commun avec SI. /'.-/'. Dclirmin.] — Sur les sels formés par le peroxyde de manganèse — Observations relatives à une Communica- tion de M. /"rts/cHr, intitulée : « Do l'ori- gine des ferments organisés » — M. /■Vrwr est nommé mend)re de la Com- mission chargée de juger le Concours du prix des Arts insalubres de la fonda- tion .Montyon pour l'année 1876 — Et de la Cummission cliargée de juger le Concours du prix Trémont pour l'aniice 187G FRIEDEI, (C). — Sur cpu-lques combinai- sons du titane. (En commun avec M. J . Ciirriri.) — Sur divers cunqiosés du titane. (Encom- niun avec M. J. Giiérin.) FUA adresse une Note relative à ses précé- dents Mémoires sur un procédé destiné à prévenir les explosions de grisou. . . . FUCUS. — Sur les équations ililTérentielles linéaires du second oriire âges. 9S7 1256 987 1255 7G7 245 ■ 4 475 943 I23l I28S I i4o i>4i 509 79 "494 ( loGi ) MM. PagM. GAL (11.). — Sur la furmalion des arides anhydres de la série srU'^se el de la sé- rie aromatique, par l'acliuii de l'acide phospliorique sur leurs liydrales. (En commun avec M. J^. Etant.) 4-^7 G.XNNE (L.-J.) adresse im Mémoire sur la disiribulinn el la marche de rélectricilé dans les nimanls artificiels 79 GANZIN (V.) adressa uncCoinmunicalion re- lative au Phylloxéra 1 1 1 3 G.XRMKR (J.). — Le minorai de nickel de la Nouvelle-Calédonie, ovl garnk'rilc . . i454 G.\Un!lY (A.). — Sur les gisements de fos- siles quaternaires dans la Mayenne. ... 1211 G.4UGAIN ( J. -M.). — Influence de'ld trempe sur l'aimantation i44, 685 et 147.2 — Adresse ses remercîments pour la distinc- tion dont ses travaux ont été l'objet dans la dernière séance publique 2C9 GAUMI"r. — Sur un télémètre de poche, à double réflexion iSa GAUTIER (F.) adresse une Note sur le do- saj;e du fer dans les minerais. (En com- mun avec M./'. J'altnii.) 1172 GAYAT (J.).— Delà conjonclivilegranuleuso; résumé de deux missions ayant pour ob- jet l'étude des maladies oculaires en Al- gérie 386 — Adresse, pour le Concours des prix de Médecine et Chirurgie, un Mémoire in- titulé : « De la conjonctivite granuleuse étudiée principalement en Algérie »... i433 GfiNf.RÈS (,Ed. de) adresse une Communi- cation relative au Phylloxéra io46 GEN0CCI1I fA.). — Généralisation du théo- rème do Lamé sur l'impossibilité de l'équation .r' -t- _) ' -t- s' = o gio GÉRARD (A.) adresse la description et la photographie d'un pendule destine à ac- cuser les dilTérences d'attraction résul- tant d'altitudes dilîérentes 1433 GÉRARDIN ( A.). — Note sur les quelques propriétés physiques des eaux com- munes 1 1 85 GERBE (Z.). — Sur l'aptitude qu'ont les huîtres à se rei)roduire des la première année 4 '9 GERMAIN (P.) adresse une Note relative à un frein aulomaliipie 987 GERNEZ ( D.). — Sur la délerminalion de la lempératurcde solidification desliqnides, et en parlicidier du soufre i i5i GERVAIS (II.). — Observations relatives à . un Squale iièlerin récemment iièché à MM. Pages. Concarneau. (En commun avec M. P. Grri'fii.i.) 1237 GERVAIS (P.). — M. Germis fait hommage des trois premières livraisons de la se- conde série de S(m ouvrage a Zoologie et Paléontologie générales » 963 — M. Ce/vais communicpie les renseigne- ments qu'il a reçus au sujet de Poissons du groupe des Ccratmlus io34 — M. Grrrnis est nommé mendjre de la Commission chargée dejugcrle Concours du grand prix des Sciences physiques pour l'année 1876 io36 — Et de la Commission chargée de juger le Concours du prix Savigny pour l'année 1876 1093 — Observations relatives àun Squale pèlerin récemment péché à Con&irneau. (En commun avec M . //. Gcrvais. ) 1287 — M. Grri'fiis fait hommage à l'Académie, de la part de la famille de feu M. Emi- lien Duiiia'! , de la dernière feuille do la carte géologiijue du Gard 1275 GIARD (A.).— Sur un Amphipo'le (£'roMor/ mariiius] commensal du Y Ecliinocar- dinin cnn/n/u/n 76 — Note sur l'embryogénie de la Salmacina Dyslcri, Huxley 233 — Noie sur le développement de la Salma- cina Dyslcri, IIux 285 — Sur une nouvelle espèce de Psorosperraie ( Lithncystis Sclincidrii) , parasite do X Eiltinorardiiun cimlalnni 1208 GIBERT adresse une Communication relative au Phylloxéra iii3et i253 GIBERT (É.). — Note sur les foyers d'une courbe plane. (En commun avec M. B. Nifu'engloif.sfii)] 913 GIRARD (A.). — Sur l'inactivité optique du sucre réducteur contenu dans les pro- duits commerciaux. (En commun avec M . Labordc.) 2 1 4 et 4 ' 7 GIRARD (J.). — Recherches photomicrogra- phiques sur la transformation du collo- dion dans les opérations photogra- phiques 736 — Adresse une Note intitulée : « Phéno- mènes de réfraction solaire observés sur les (otes de Norwége » iji6 GIRAULT adresse, pour le Concours du prix Bréant, un Mémoire sur le traiicmcnt du choléra 1 1 49 GIRAULT (Cil.) adresse plusieurs pièces, en partie manuscrites, pour le Concours du 200.. ( i562 ) MM. Paces. prix de Statistique 1 1 5o GIROUARD (E.). — Note sur un nouveau système de lampe électrique, à régula- teur indépendant 280 GOPPELSROEDER (F.-R.). - Sur le noir d'aniline électrolytiqiie 33 1 — Sur l'électrolyse des dérivés de l'aniline, du phénol, de la naphtylamine et do l'anthraquinonc 1 199 — Analyse élémentaire du noir d'aniline électroly tique 1 392 GORCEIX. — Sur le cnnga du Brésil et sur le bassin d'eau douce de Fonseca G3i — Sur une roche intercalée dans les gneiss de la Mantiqucire (Brésil) CS8 GOSSELIN. — M. Gossclif! donne quelques détails sur le thermo-cautère de M. Pti- qucUn, A propos d'une réclamation de priorilé de M. Guérard 1221 — M. Gnssclin est nommé membre de la Commission chargée de juger le Con- cours du prix Barbier pour l'année 1 876 1 092 — Et de la Commission chargée de juger le Concours du prix de Médecine et Chirur- gie delà fondation Montyon pour l'année 1876 ii4o — Et de la Commission chargée de juger le Concours du prix Godard pour l'année 1876 ii4o — Et de la Commission chargée de juger le Concours du prix de Physiologie expé- rimentale, de la fondation Montyon, pour l'année 1876 1140 GOVI (G.) — Sur la cause des mouvements dans le radiomètrc de M. Crookes .... 14 10 GRAD (Cn.).— Note sur la découverte d'une station humaine de l'époque de la pierre, près de Belfort goS GRIMAUX adresse ses remerciments à l'A- cadémie [lour la distinction dont ses MM. Pages. travaux ont été l'objet dans la dernière séance publique 2G9 GRIPON (E.). —Phénomènes d'interférence réalisés avec des lames minces de collo- dion io48 GRUNER(L.)prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la phice d'.Académicien libre, laissée va- cante par le décès de M. Sf-giiirr 5o6 — Analyse des fumées blanches d'un haut- fourneau des environs de Longwy. . . . SSg — Sur les causes qui ont amené le retrait des glaciers dans les Alpes 632 GUBLER prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats de la place laissée vacante, dans la Section de Médecine et Chirurgie, par le décès de M. ^n- dral ." 836 GUÉRIN (J.). — Sur quelques combinai- sons du titane. (En commun avec M. C. Friedel.) Sog — Sur divers composés du titane. (En com- mun avec M. C. Fricdcl) 972 GUÉROT adresse une Note relative à un pro- cédé pour prévenir les explosions de grisou 268 GUEVHAUD adresse à l'Académie un pal dis- /ri/iuteiir destiné à introduire dans le sol les liquides insecticides pour la des- truction du Phylloxéra 4 u GUILLAUME (J.) adiesie une Note relative à la probabilité d'obtenir du carbone à l'état cristallin, en décomposant l'acido carbonique par un courant électrique.. 349 GUNDEL.\CI1 (E.). — Sur un quino-acétatc de calcium 1 2G8 — Sur quelques dérives de l'isoxylène .... i444 GUYARD (A.) adresse l'analyse d'une chaux ayant servi à l'épuration du gaz d'éclai- rage iSg H n.\LTER adresse une Note sur un procédé de direction des aérostats 1 07 1 HAMY. — Tètes osseuses de races humaines fossiles et actuelles. Histoire de la cra- niologie ethnique. Race négrito. (En commun avec M. de Qiiatrcja<;i:s.). ... 50 HARDY (!•:.) adresse ses remerciments à l'A- cadémie pour la dislinclion (|ui lui a été accordée dans la dernière séance publique 80 HARTSliN. — Recherches sur le Cuprcssus pyramidalis l5l4 HATON DE LA GOUPILLIÈRE. - Problème inverse des brachistochrones. Rapport sur ce Mémoire (M. Bouquet^ rappor- teur) 143 — Méthodes de transformation fondées sur la conservation d'une relation invaria- ble entre les dérivées du même ordre.. 552 HAUNAT adresse une Communication rela- tive au Phylloxéra 1 1 1 3 HÉBKKT. — Piissenienis de la craie dans le nord de la Kranic 101, 2.30 et 919 HECKEL (E.). - Des glandes Oorales du Parnassia pidustris; nouvelles fonctions physiologiques 99 MM. — Du mouvement périodique «pontané clans les dlamines des S/ij-ifr/t^a saniip/ilosn, umhrnsa, Griim, firliniilhifnlia ol dans le Parrwssia piiluslris ; des relations de ce phénomène avec la disposition du cycle foliaire 340 — Du mouvement dans les poils et les laci- niations foliaires du Droscrn rotiindi- folia et dans les feuilles du Pinguicula riiilgaris 525 HENRY (L.). — Sur la constitution des mo- noclilorhydrines propylénicjues et la loi d'addition do l'acide hypochloreux. . . . 1266 — Sur les chlorhydrincs propyléniques et la loi d'addition de l'acide hypocliioreux. . iSgo IlENRV (MM.). - Observation de la planète (160), faite à l'équatorial du jardin de l'Observatoire 623 HENRY (P.). - Dérouverte de la pla- nète (iSg)... 321 HERLAM) (L). - Procédé pour la fabrica- tion do la soude de varech par lessivage cndosmotique 1490 HERMITE. — M. Hcniiitc fait hommage, au nom de U.Paul ratiqiiée ))our extraire un I avec M./'. liiniic) corps étranger (foui'chetle) de l'estomac. gG5 ; LABORDE. — Sur l'inarlivité oplicpie du — Adresse un Mémoire pour le Concours sucre réducleur contenu dans les pro- dcs prix de Médecine et Chirurgie de | duits commerciaux. ( ICn commun avec ( i5G5 ) MM. Pages. Rf . ^. Girnril. ) a 1 4 et 4 • 7 L.\CAZE-nUTHlERS (de). — M. la Com- mis-ion chargée de jiiiier le Concours du grand prix des Sciences [iliysiques pour l'année 187G io3G — Et do la Commission chargée do juger le Concours du prixSavigny pour l'an- née iSjG i(>g3 LAG.VUDF.I.I.Iv adresse un Mémoire sur le traili'nicnt des alVections utérines... . . . 5o5 I..\ GOL'IINRRIE (de). — Proposition faite par Bouguer, en 1726, [)0ur faire re- lever sur les journaux de tous les na- vires, par les professeurs d'hydrogra- phie, les renseignements utiles à la navigation 4**4 — M. ilf Iti Gntirnerie est nommé membre de la Commission chargée de décerner le prix Poncelet pour l'année 187G 974 — Et de la Commission chargée de juger le Concours du prix Dalmont pour l'année 1 87G I o35 — Et de la Commission chargée de juger le Concours du prix de Statistique de la fondation Monlyon pour l'année 1876.. ii4i LAGUEURE. — Sur la transformation des fonctions elliptiques r257 LAILLIEH adresse une réclamation de prio- rité, à propos d'une Communication de M. Is. Pierre, sur la matière colorante des fruits du Mnlmnid 774 LALANNE (L. ). — Sur la durée de la sen- sation tactile i3i4 — Exposé d'une nouvelle méthode pour la résolution des équations numériques de tons les degrés 1487 LALIMAN adresse une Communication rela- tive au Phylloxéra 317 LAMEY (Cii.).'— Sur la théorie de la pé- riodicité undécennale des tiiclies du Soleil lîG-i L.ANDÛIS. — Note sur l'action calorifiqucdo certaines régions du cerveau (appareils vasomoteurs situés à la surface hémi- sphérique). (En commun avec M. Eu- Icnhiir^'^ 5G4 I.ANDOI.l'll. — Description du d'plométre. ^i^ I.ANUOI.l'U ( Fr.). — Sur les dérivés nou- veaux de lanéthol 22G — Sur les produits de réduction de l'ané- tliol et sur la constitution probable de ce dernier corps 849 LARREY. — M. Larrey présente un ou- vrage de M. de Chniiniii/it , intitulé : 4 — Nouvelles considérations expérimentales sur le radioscope de M. Crookes 1476 LE EALHER (G.) adresse une Communica- tion relative au Phylloxéra 675 LEFORT (F.), prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place d'Académicien libre, laissée va- cante par le décès de M. Ségi/icr 622 LEFORT (J.). — Action des acides organi- ques sur les tungstates de soude et de potasse 1182 LEGOUEST adresse ses remercîmenis à l'A- cadémie pour la distinction qui lui a été accordée dans la dernière séance pu- blique LENZ (V.) adresse une Communication re- lative au Phylloxéra LÉON adresse une nouvelle Note relative au choix de l'unité monétaire 269 LE PLAY (Alb.). — Mémoire relatif à un sys- tème d'irrigation des prairies, au moyen des eaux pluviales, dans les terrains montagneux et imperméables du Limou- sin. (Rapport sur ce Mémoire; M. Hervé Mo//f;o/i, rapporteur.) LEROLLE (L.) adresse une Note sur une division du régne végétal en neuf gran- des classes naturelles 774 LESSEPS (de). — M. r/e Lcxseps rend compte de ses observations pendant son dernier voyage on Egypte 9G3 — Deuxième Note sur les lacs amers de l'isthme de Suez 1 133 — Étude de plusieurs questions relatives au canal de Suez 1 137 — Sur la création d'un Comité international pour l'exiiloration scientifiipie de l'isthme américain, au point de vue de l'étude d'un canal maritime 1297 — M. dr Lessejis est nommé membre de la Conunission chargée de juger le Con- cours du prix Delalande-Guérineau , pour l'année 1 87G 1 1 79 LliVEAU (G.). — Note sur le prochain l'e- tour au périhélie du la comète périodi- que de d'Arresl C'24 — Éphémériiles de la i)lanète (io3) Héra, pour l'opposition de 1877 i384 LEVÈytJl'; fait hommage à r.'\cadémie d'une « Histoire de la Philosophie moderne, ( i566 ) MM. 493 dans ses rapports avec le développe- ment des sciences de la nature, par M. F. Papillon » LE 'VERRIER. — Observations méridiennes des petites planètes, faites à l'Obser- vatoire de Greenwich (transmises jiar l'astronome royal, M. J.-B. -■iiry) et à l'Observatoire de Paris, iiendanl le qua- trième trimestre de 1875 — Observations de la Lune, faites aux in- struments méridiens de l'Observatoire do Paris, pendant l'année 1875 — Communication de la découverte de la planète (161), par M. fFcitsnn, et de la planète 162, par M. Proxper Henry. . . — Découverte de la petite planète (i63).. . — Observations méridiennes des petites pla- nètes, faites à l'Observatoire de Green- wich (transmises par l'astronome royal M. G.-/Î. ^iry), et à l'Observatoire de Paris, pendant le premier trimestre de l'année 1876 — M. Le Terrier ex])0se l'organisation nou- velle du service départemental des aver- tissements météorologiques et dépose un document ofTiciel imprimé relatif à cette question — Recherches astronomiques — M. /-.e Verrier rend compte des travaux de Photographie astronomique exécu- tés à l'Observatoire par M. Cornu — M. Le Verrier ai nommé membre de la Commission chargée de juger le Con- cours pour le grand prix des Sciences mathématiques, à décerner en 1876 . . . — Et de la Commission chargée de juger le Concours du prix Lalande (Astronomie), pour l'année 187G — Et de la Commission chargée de juger le Concours du prix Damoiseau, pour l'an- née 1 87G LEYMERIE. — Sur l'existence du mercure dans les Cévennes LIAIS. — Note sur le cercle méridien de l'Ob- servatoire im|)érial de Rio-de-.Iaiunro. . — Adresse une Note sur des asiéroïdes ob- servés de jour à l'Observatoire de Rio- do-Janeiro LICHTENSTEIN. — Note sur les œufs des Phylloxéras — Sur le Phylloxéra issu de l'œuf d'hiver. . - Note pour servir à l'hisloiro des Phyl- loxériens, et plus particulièrement de 1 espèce Plirlloxcra AeaiUhokcrmcs , Kollar (s. p. Aetintli. tpiereth) LIOUVILLE. — M. LioKi'ille est nommé membre do la Commission chargée de juger le Concours du grand prix des Pages. 5o6 •i'iO 577 927 1007 1124 1178 1280 i365 9*^4 io35 io35 1418 495 1 120 Cio 1145 i3iS ( >5 MM. Pages. Sciences mathématiques à décerner en 187G 904 — Et (ie la Commission chargée de juger le Concours du prix Lalande (Astronomie) pour raniiée 187G io35 — Etdft la Conimission chargée do juger le Concours du prix Damoiseau pour 1876. io35 — Et de la Commission chargée de présen- ter une (|uestioii do prix Bordin à dé- cerner en 1878 1 17g LlPP.MAiNN. — Extension du principe de Car- net à la théorie des phénomènes élec- triques. É(|uations diiïérenlielles géné- rales de l'équilibre et du mouvement d'un système électrique réversible quel- conque i4a5 LIPSCllITZ (R.). — Généralisation de la théorie du rayon osculateur d'une sur- face 160 et 218 LOCKYER. — Sur de nouvelles raies du calcium 660 LCEWV. — Éphéméride delà planète (i56) déterminée par M. B/net, au moyen des observations faites à Marseille 33 — M. LoBivr est nomme membre de la Commission chargée de juger le Con- cours pour le grand prix des Sc'iences mathématiques à décerner en 1876.... 964 — Et de la Commission chargée de juger le Concours du prix Lalande (Astrono- mie) pour l'année 1876 io35 — Et de la Commission chargée de juger le 67 ) MM. •'•se»- Concours du prix Damoiseau pour 1876. io35 LOISEAU (D.). — Sur une nouvelle sub- stance organique cristallisée, appelée r/ij/îiinse lo58 — Note relative à la combustion des matiè- res organiques, sous la double influence de la chaleur et d'un courant d'oxy- gène. ^ i339 LORIN. — Source d'oxyde de carbone, ca- ractéristique des formines et des alcools polyatomiqucs 629 — Sources d'oxyde de carbone : nouveau mode de préparation de l'acide formique tres-concentré "5o LUCAS (E.). — Note sur l'application des séries récurrentes à la recherche de la loi de distribution des nombres pre- miers i65 — Adresse un Mémoire sur un nouveau sys- tème de géométrie du cercle et de la sphère 675 — Sur les rapports qui existent entre la théorie des nombres et le Calcul inté- gral i3o3 LUCAS (F.). — Vibrations calorifiques d'un solide homogène à température uni- forme 3 1 1 — Vibrations d'un soliile homogène, en équilibre de température 4o6 — Rapport sur ce Mémoire ; rapporteur, M. Resal i484 M MACÉ (E.) adresse une Communication re- lative à l'emploi de la boussole G92 MACÉ (J.) adresse une Note intitulée: « Es- sai de théorie des phénomènes de pola- risation rotatoire magnétique » i5i5 MADAME! (\.) adresse ses remerciments à l'Académie pour la distinction qui lui a été accordée dans la dei.iiière séance pul)li{iue I jg WAGITOT adresse ses remerciments à l'A- cadémie pour la distinction qui lui a été accordée dans la dernière séance publique 80 .MAGNAC (de). — Rapport sur la méthode employée par M. c/c Mui^nnc pour re- présenter les marches diurnes des chro- nomètres. (Rapporteur, M. Jiirien de la Crnvièie.) G I MAGNAT. — Sur les moyens employés pour l'éducation et l'instruction des sourds-muets, par la méthode d'articu- lation 67a C. !(., 18-/J, 1" Semcitie. (T. lAXMI.) MALASSEZ (L.). — Recherches sur les fonc- tions de la rate. (En commun avec M. P. Picard.) 855 MALLARD (E.). — Sur le système cristallin de plusieurs substances présentant des anomalies opticiues ioG3 et 1 1G4 MALLARD (V.) adresse une Note relative au Phylloxéra 1 190 MALLIiT. — Perfectionnement apporté à l'indicateur de Watt i33i MANGON (IL). — Rapport sur un Mé- moire de M. yi. Le Pl(i) , relatif à un système d'irrigation des prairies, au moyen des eaux pluviales, dans les ter- rains montagneux et imperméables du ^ Limousin 49^ - M. Hervé Maii'on est nommé membre de la Commission chargée de juger le Concours du prix Dalniont pour l'an- née 187G io35 MANMIEIM (A.). - Nouvelles propriétés géométriques de la surface de l'onde aoi ( i568 ) 80 i5i6 958 499 MM. PaRes. qui s'intcrprétmU en'Optiiiiic 368 — Démonstration géométrique (l'une rela- tion due à M. Laguerrc 554 MANUEL adresse ses remercîments à l'Aca- démie pour la distinction qui lui a été accordée dans la dernière séance publi- que MARCHAND (A.) adresse deux Notes sur la chaleur solaire 1172 et MARES (H.).— Des moyens de reconstituer les vignes dans les contrées où elles ont été détruites par le Phylloxéra. . . . — Sur le danger de l'introduction de cer- taines vignes américaines dans les vi- gnobles de l'Europe i i3S MAREY. — Des mouvements que produit le cœur lorsqu'il est soumis à des exci- tations artificielles 4o8 — Le cœur éprouve, à chaque phase de sa révolution, des changements de tempé- rature qui modifient son excitabilité. . . — Des varialions électriques des muscles et du cœur en particulier, étudiées au moyen de l'électromètre de M. Lipp- mann 975 — Prie l'Académie do vouloir bien le com- prendre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Mé- decine et Chirurgie, par le décès de iM. Andral 988 MARIÉ-DAVY. — Note sur l'ozone de l'air atmosphérique 900 M.4RIETTE. — Les Akkas, ou nains de l'in- térieur de l'Afrique 121 2 MARION. — Sur l'emploi du sulfure de car- bone contre le Phylloxéra i38i MARSILLY (C. de) adresse un Mémoire sur les lois de la matière i253 MARTHA-BECKER adresse un complément à ses Commnnications précédentes sur l'éthcr 371 MARTIN (P.). — Sur un mode nouveau de culture de la vigne siins taille io45 MARTIN DE SAINT-ANGI'] adresse ses re- mercîments à l'Académie pour la dis- tinction qui lui a été accordée dans la dernière séance publique 80 MARTRES (L.) adresse une Note relative à la transmission électrique sans fils. ... I25J MASCART (E.) adresse ses remercîments à l'Académie pour la distinction qui lui a été accordée dans la dernière séance publique 80 MASSE adresse un Mémoire intitulé: « Con- tribution à l'histoire du typhus. Du typhus exanthémaliciue ou péléchiid ob- servé à l'hôpital du Dey d'Alger en 1868 » i383 MM. Pajcs. MATHIEU (E. ). — Réponse à une Note pré- cédente de M. Arm. Gautier, relative au rôle de l'acide carbonique dans la coagulation du sang. ( En commun avec M. y . Urbain. ) 422 — Réponse à la dernière Note de M. F. Glénard, relative au rôle de l'acide carbonique dans le phénomène de la coagulation spontanée du sang. (En commun avec M. /'. Urbain.) 5i5 MATHIEU (L.) présente le thermo-cautère que M. Guérard lui a fait fabriquer en 1857 1433 MATZNAR (W. ) adresse une Note relative à la direction des aérostats iSg MAUMENÉ (E.-J.). - Sur les éléments du sucre inverti et leur présence dans les sucres commerciaux 33G — Sur un élément nouveau de la déter- mination des chimi-calories 4'8 — Note sur le sucre inverti 570 — Prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la chaire ùe Chimie, laissée vacante au Collège de France par le décès de M. Bâtard i434 MAUPAS (E.). — Les vacuoles contractiles dans le règne végétal i4Ji MAYET prie l'Académie de comprendre, parmi les pièces admises au Concours des prix de Médecine et de Chirurgie, un ouvrage intitulé :« Statistique mé- dicale des hôpitaux de Lyon » 1 190 MELSENS adresse, pour le Concours des Arts insalubres, divers documents constatant l'ciïct utile de l'iodure de potassium dans les ateliers où les ouvriers ont à combattre l'action du mercure ou du plomb 1 1 o I MENDELEEF (D.). — Des écarts dans les lois relatives aux gaz 412 — Du coefiicient de dilatation de l'air sous la pression atmosphérique. (En com- mun avec M. Kniandrr.) 45o MICHAUX aflresse une Communication rela- tive au Phylloxéra 834 MICHEL (R.-Fr. ). — Note sur la méthode à employer pour l'essai des conditions de conductibilité des paratonnerres. . . 342 — Adresse une Note sur les fraudes que l'on rencontre dans les pointes de para- tonnerres • 274 — Sur les inconvénients que présente l'emploi d'un câble en fil de cuivre, comme conducti'ur d'un paratonnerre. . i332 MIDÛZ adresse une Notice sur un filtre à air comprimé. (En commun avec M. Cha- niii:.) 1254 MILINS (Alpii.) adresse une Note sur la i569 ) MM. pr(^'paralion d'un mélanpf contmant ciu cyanure de potassium pour détruire lo Phylloxéra MILLOT. — Sur les phosphates de sesqui- oxyde de fer et d'alumine — Sur la fabrication des superphosphates destinés à l'ajïricuUure MIMAULT(V.) adresse plusieurs Notices sur des appareils télégraphiques impri- meurs multiples, à fonctions ou mouve- ments projiressifs MIXARY. —Note sur un procédé de préser- vation contre les accidents causés par le grisou dans les mines MlNl'STUE DR L'AGRICULTURE ET DU COMMERCE (M. le) informe l'Acadé- mie qu'il met à sa disposition une sub- vention nouvelle pour la continuation des recherches entreprises pour com- battre le Phylloxéra — Adresse divers volumes du Catalogne des brevets d'invention et de la collec- tion de ces brevets MINISTRE DE LA GUERRE (M. le) informe l'Académie que JIM. Farc et Cliaslr.<: sont désignés pour faire partie du con- seil de perfectionnement de l'École Polytechnique , au titre de l'Académie des Sciences — Soumet à l'examen de l'Académie les li- vraisons de novembre, décembre 1875 et janvier 1876 do la «Revue d'artille- rie » MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE (xM. le) invite l'Académie à lui présen- ter des listes de candidats pour trois chaires vacantes au Muséum d'Histoire naturelle — Informe r.\cadémie que le Comité direc- teur de l'Exposition du South-Kensingtou a exprimé le désir do voir le Gouverne- ment français désigner des savants pour prendre part aux conférences qui au- ront lieu sur la construction et l'usage des appareils exposés — Adresse l'ampliation du décret par le- quel le Prési79 née 1876 — Et de la Commission chargée de juger le Concours du prix Trémonl pour l'an- née 1876 — Et de la Commission chargée de juger le Concours du prix Gegner»pour l'an- née 1876 MOSSO. — Sur une nouvelle méthode pour écrire les mouvements des vaisseaux sanguins chez l'homme aSa MOUCHEZ (E.). — Mesures micrométri- ques prises pendant le passage de Vénus ia5 — M. Mouchez présente à l'Académie de nouvelles cartes de la côte de l'.Algérie. i36 — M. Mouchez adresse le Mémoire qui contient l'ensemble des observations faites par lui à l'île Saint-Paul, pour le passage de Vénus 487 MOUILLEFERT. — Lettre adressée à M. le Président de la Commission du Phyl- loxéra 317 MOUTON. — Sur les phénomènes d'induc- tion 84 — Phénomènes d'oscillation électrique... 1387 .MUNTZ (A.). — Transformation du sucre de canne dans les sucres bruts et dans la canne à sucre — Sur le sucre réducteur des sucres bruîs — De l'inQuence de certains sels et de la chaux sur les observations saccharimé- Iriques i33 MUSCULUS. — Sur le ferment de l'urée. . . 334 210 517 N NANSOUTY (Ch. de). — Projet d'un obser- vatoire physique au sommet du pic du Midi de Bigorre. ( Rapport sur ce projet, M. Ch. Sainte-Claire Deoille rappor- teur) i36 NANZIO (C. de) adresse une Communica- tion relative au Phylloxéra 55i NETTER adresse une Note imprimée, sur une observation de cécité déterminée par des éclairs 1 275 NEYRAT (F.) adresse une Communication relative au Phvlloxera 1040 NEVRENEUF. — Étude sur la lumière stra- tifiée 733 MEWENGLOWSKI (B. ). -Note sur les foyers d'une courbe plane. (En commun avec M. E. Gibert. ) 913 NORDENSKIOLD est élu Correspondant pour la Section de Géograpliie et Navi- gation, en remplacement do feu M. Li- vingstone 1 gS o OECHSNER DE CONINCK (W.) - Sur un alcool hexylique secondaire 92 OGIER (J,). — Sur un nouveau sulfate de potasse ioi5 ONIMU.S, — Modifications dans les piles élec- triques, rendant leur construction plus facile et plus économique 1 192 OHÉ. — Sur un cas de tétanos traumatique guéri par les injections intra-vcineuses de chloral 121 5 — Anesthésie par la méthode des injections intra-veineuscs de chloral ; amputation l 'îyi ) MM. Pi.jcs. de la cuisse 1 271 — Adresse une Noie sur doux cas do trans- fusion, faite avec le sang humain et le sang d'agneau i485 MM. Pages. OUSTALET est présenté comme candidat pour la chaire (le Zoologie (Mammifères et Oiseaux), vacante au Muséum 547 PAGET (L. ) adresse un Mémoire portant pour titre: « Interpolation, binôme de Newton, loi de Kepler » 78 — Adresse deux Noies, l'une sur une for- mule d'interpolation et l'autre sur une loi relative aux révolutions sidérales des planètes et à leurs distances au Soleil. . 675 PAGLIARl (J.) adresse plusieurs échantil- lons de viande conservée à l'aide d'une solution d'un sel de fer i493 PAPILLON (F.). — M.Z.('<'eyHC fait hommage à l'Académie d'une « Ilistoiro de la Phi- losophie moderne , dans ses rapports avec le développement des sciences de la nature n ; par M. F.Piipillon 5o6 PAQUELIN (C.-A.). — Sur un nouveau thermocautère 1070 — Adresse, pour le Concours dos prix do Médecine et Chirurgie, la description de son thermocautère iSgi — Adresse une réclamation de priorité re- lative à son thermocautère 1493 PARIS (le Vice-Amiral). — M. le Président annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. le baron A.-P. Séguier, l'un de ses Mem- bres libres $97 — M. le Président annonce à l'Académie la perte douloureuse qu'elle vient de faire dans la personne de M. Jit. Brnn- gniart, membre de la Section de Bota- nique 4*9 — M. le Président souhaite la bienvenue aux membres du Comité international des poids et mesures qui assistent à la séance 1075 — M. le Président donne lecture d'une Lettre que lui a adress''e M. Dnifus, président de la Société industrielle de Mulhouse 1279 — M. Paris est nommé membre de la Com- mission chargée de présenter une liste de candidats à la place d'.\ssocié étran- ger, vacante par le décès de M. tVlicat- stone (jo5 — Et de la Commission chargée do juger le Concours relatif à l'application du la va- peur à la marine militaire pour l'anuéu ■876.... 964 — Et de la Commission chargée do juger le Concours du prix Plumey pour 1870. 9G5 — El de la Commission chargée de juger le Concours du prix Delalande-Guérineau pour l'année 187G 1 179 — Et de la Commission chargée de présenter une lifte de candidats pour la place d'.\- cadémicien libre, vacante par le décès de M. Séguier 1 299 PAR.MENTIEU (E. ) adresse une Communi- cation relative au Phylloxéra 774 PARROT. — Études pratiques sur l'urine normale des nouveau-nés; applications à la Physiologie et à la clinique. (En coiTimun avec M. J. Robin. ] 104 PASTEUR. — Observations verbales, à pro- pos d'une Communication de M. Bous- singntili sur la végétation du maïs, etc. 792 — Observations verbales à l'occasion d'une Communication do M. Bmcxur/gmilt sur la végétation dos plantes gj-i — Note sur le grainage cellulaire, pour la préparation de la graine de versa soie. 933 — Note sur la fermentation, à propos des critiques soulevées par les D" BrcjM et Traiibc 1078 — De l'origine dos ferments organisés 1285 — Présentation d'un ouvrage sur la bière et les fermentations 1421 PEAUCELLIKR. — Mémoire relatif aux con- ditions de stabilité des vca'ilos on ber- ceau. ( Rapport sur ce Mémoire, M. Pliil- tips rapporteur) 862 PELIGOT. — M. Pclignt est élu vice-Prési- dent pour l'année 1 87() 1 3 — M. Pclignt est nommé membre de la Commission chargée de juger le Con- cours du prix des Arts insalubres do la fondation Montyon pour l'année 187G.. 1140 PELLARIN (.\.) adresse un Mémoire pour le C.oncoursdos prix do .Médecine et Chi- rurgie de la fondation Montyon i256 PELLEUIN (A. ) adresse une Note sur les machines dynamo-électriques 1071 PELLET ^11.). — Influence do lasparagine contenue dans les jus sucrés (betteraves et canne) sur l'essai .«.icrliarimétrique ; destruction dupru\oir rotaloirede l'as- paragine ; mrthodoilo dosage. (En com- mun avec M . P. Chnnipion . ) 81g — Adresse une Note >ur un procédé de ( i572 ) MM. Pages, dosage de l'acide sulfurique et des sul- fates soiubles, au moyen des liqueurs titrées i346 PÉPIN { LE P.) . — Impossibilité de l'équation •r'+/' + 3'=o G-Get 7I3 — Sur les équations linéaires du second ordre iSaS PÉRÈS (J. ) adresse une Communication re- lative au Phylloxéra i383 PERMINJAT adresse une Communication re- lative au Phylloxéra 449 PERRIER est présenté comme candidat à la chaire de Zoologie vacante au Mu- séum d'Histoire naturelle 814 PERROTIN adresse ses remercimenis à l'A- cadémie pour la distinction q\ii lui a été accordée dans la dernière séance pu- blique 80 PETERS(C. )• — Découverte de la planète (iGo) 623 — Éléments de la planète Una 908 PETITJEAN ( W^' H.-B. ) adresse une Note sur la formation des couches à Champi- gnons i32a PIIILIPEAUX. — Les membres de la Sa- lamandre aquatique bien extirpés ne se régénèrent point iiGî PHILLIPS. — Rapport sur un Mémoire de JL Peaiicrllirr, relatif aux conditions de stabilité des voûtes en berceau 362 — M. W/W/;,! est nommé membre de la Com- mission chargée de décerner le prix Poncelet pour l'année 187G 964 — Et de la Commission chargée de juger le Concours du prix de Mécanique ( fonda- tion Montyon) à décerner en 1876, ... gC4 — Et de la Commission chargée déjuger le Concours du prix Dalmont pour l'an- née 187G io35 PIARRON DE MONDÉSIR adresse une Note sur la composition de l'air atmosphé- rique 835 — Obtient l'autorisation de retirer du Se- crétariat un Mémoire « sur la résolution de l'équation générale du degré m »... 1071 PICARD (P.). — Recherches sur les fonc- tions de la rate. ( En commun avec M. L. Mnlassez. ) S.SS PICART (A.) adresse un Mémoire sur la a Représentation des fonctions d'une ou de plusieurs variables, entre certaines limites, par des séries procédant suivant les valeurs relatives à un indice variable et ni\iltipliéps par des coeflicients con- stants (l'une fonction qui satisfait à une certaine forme d'équations aux différen- tielles ordinaires ou partielles du second ordre » 1 382 MM. Pages. PICOT donne lecture d'un Mémoire re- latif à l'influence de l'époque de la taille de la vigne sur l'état actuel des vigno- bles du midi de la France 63 PICTET (R. ). — Application de la théorie mécanique de la chaleur à l'étude dos liquides volatils; relations simples entre les chaleurs latentes, les poids atomi- ques et les tensions des vapeurs aGo PIERRE (Is.). — Nouvel hydrate cristallisé d'acide chlorhydrique . { En commun avec M. Ed. Puclwt .) 4J PIETRINI adresse un Mémoire concernant la substitution de l'air à la vapeur, comme force motrice 5oS PIGEON (Ch.) adresse un Mémoire ayant pour objet l'étude de la leucocytose. . . 1 1 13 — Adresse une Note sur l'électricité accu- mulée dans l'économie animale 1255 — Adresse un Mémoire sur la peste bovine. i434 PINARD ( E. ) adresse une Communication relative au Phylloxéra 774 PIORRY prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Médecine et Chirurgie, par le décès de M. Amiral 740 PLANTÉ ( G. ). — Sur les trombes 220 — Sur la formation de la grôle 3 14 — Sur les aurores polaires 626 — Sur les taches solaires et sur la consti- tution physique du Soleil 816 PLATEAU. — Sur la digestion chez les in- sectes ; remarques à propos d'un tra- vail récent de M. Joussct 34o — Adresse une réclamation de priorité re- lativement à l'étude delà digestion chez les insectes 692 PORTES. — Dosage voiumétrique de l'acide formique. (En commun avec M. Rins- srn.) l5o4 POULARD (M°" C.) adresse une Commu- nication relative au Phylloxéra 739 PRÉSIDENT (M. le) DE L'ACADÉMIE. — Voir Pnris (le vice-amiral). PRIEUR adresse une Noie contenant la des- cription et la coupe d'une cheminée fu- mivore, susceptible d'être adaptée aux locomotives et aux bateaux à vapeur. .. i32a PRILLIEUX(Ed.). — Élude sur la forma- tion et le développement de quelques galles i5o9 PRUNIER (L.). — Action de l'acide iodhy- driquo sur la qucrcite 1 1 13 PUCII0T(Ed. ). — Nouvel hydrate cristallisé d'acide chlorhydrique. (En commun avec M. Js. Pierre. ) 45 PUISEUX. — M. Piiiseiix est nommé mem- ( >573 ) M.V. Pages, bre do la Commission cliar£:i-e dp juger le Concours pour le grand prix des Scien- ces malhémaliciues à décorner en i8;G. 9C4 — Et do la Commission chargée de juger le Concours du |u'ix Oamoiseau pour 1876. io35 — Et de la Commission chargée de juger le Concours du prix de Slalislique de la fondation Montyon pour l'année 1876.. ii.{i MM. Pages. — El de la Commission chargée de présenter une question de grand prix des Sciences mathématiques à décerner en 1876. ... 1 17g PUJET (A.). — Surir? conditions d'intégra- bililé immédiate d'une expression aux diirércnlielles ordinaires d'ordre quel- conque "40 QUATREFAGES ( de ). — Têtes osseuses de races humaines fossiles et actuelles. Histoire delà craniologie ethnique. Race Négrito. (En commun avec M. Hamr.) 56 — M. (le Quatrefages donne quelques dé- tails sur la découverte, faite par M. Ca- pcUini, de divers ossements de Cétacés portant des empreintes , regardées comme des entailles faites par un in- strument tranchant 348 — M. de Quatrefages est nommé membre de la Commission chargée de juger le Concours du grand prix des Sciences physiques pour l'année 1876 io36 Et de la Commission chargée de juger le Concours du prix Savigny pour l'an- née 1 876 1 093 Et de la Commission chargée déjuger le Concours du prix de Physiologie expé- rimentale de la fondation Montyon pour l'année 1876 1140 Et de la Commission chargée de juger le Concours du prix Cuvier pour l'an- née 1 877 1 1 79 Et de la Commission chargée de juger le Concours du prix Delalande-Guérineau pour 1876 1179 R RABACHE (Ch.) adresse une Lettre conte- nant plusieurs réclamations de priorité. i347 R.\DELET (F.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 55i R.VOULT (F.-M.). — Appareil simple pour l'analyse des mélanges gazeux, au moyen de liqueurs absorbantes 844 — Influence de l'acide carbonique sur la respiration des animaux 1101 RAYET (G. ). — Éphémérides de la pla- nète ( 1 6'.t) 1 1 5o — Éléments de la planète (162) 13^3 REBOUL. — Sur un nouveau propylène chloré 377 — Acide pyrotartrique normal 1197 — Sur quelques dérivés de l'acide pyrotar- trique normal 1 .Soi REBOU.X. — Sur l'ambre 1374 KÉGNARD (P.). — Sur une nouvelle mé- thode pour l'étude de la respiration des animaux aquatiques. (En commun avec M. /''. Jolyet ] I o(-)o REGNADLT. — Observation relative à une Communication do M. G. fl'itz, sur la congélation du mercure, etc 33o RENARD (A. ). — Action de l'oxygène élec- trolytique sur la glycérine 5G2 RENAUD adresse une Note relative aux I principes de la tonalité moderne 3o5 RENAULT ( B. ). — Sur la fructification de quelques végétaux silicifiés, provenant des gisements d'Autun et de Saint- Élienne 992 RESAL (H.). — Note sur les chemises de vapeur des cylindres des machines 53? — Note sur la limite inférieure que l'on doit attribuer à l'admission dans une ma- chine à vapeur 647 — Sur les petits mouvements d'un fluide incom|)ressible dons un tuyau élastlipie. 698 — Communication relative aux triturateurs et aux concasseurs du système Anduze. 956 — M. Resal est délégué par l'Académie pour assister à la célébration du cinipian- tième anniversaire de la fondation de la Société industrielle de Mulhouse 1047 — Exjirime à l'Académie les sentiments de gratitude de la Société industrielle de Mulhouse M 33 — M. JU-xal présente, de la part de M. £eii- gnni, une photographie d'une locomo- livc-tender qui se construit dans les ateliers do la Société alsacienne do Mulhouse laaa — M. Jie.uit présente le quatrième et dernier volume de son « Traite do Mécanique ( MAI. Pages, générale » 1 299 — Rapport sur un Mémoire de M. F. Lucas intilulé : « Vibrations calorifiques des solides homogènes » 1484 — M. Rrsnl est nommé membre de la Com- mission chargée de juger le Concours relatif à l'application de la vapeur à la marine militaire pour l'année 1876. . . . 964 — Et de la Commission chargée de décerner le prix Poncelpt pour l'année 1876 9(14 — Et do la Commission chargée de juger le Concours au prix de Mécanique ( fonda- tion iMontyoïi) à décerner en 1876 964 — Et de la Commission chargée de juger le Concours au prix Plumey pour 1876. . . gCS REXES adresse diverses Communications re- latives^ au Phylloxéra 372 RHODE-LAROCIIE adresse une Communica- tion relative au Phylloxéra 1 1 13 RICHE (Alf. ). — Recherche de l'alcool vi- nique dans les mélanges et notamment en présence de l'esprit-de-bois. (En commun avec M. Ch. Banty 768 — Recherches sur l'analyse commerciale des sucres bruts. (En commun avec M. Ch. Bardr ) l438 RICKLIN (G.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 217 RIEMBAULT(A.) - Sur la catastrophe du puits Jabin (4 février 1876) 83i RIGAUD (P.) adresse ses remercimenls à l'Académie pour la distinction qui lui a été accordée dans la dernière séance publique 80 RIS (P. ). — Sur les amorces électriques. . 977 RITTER ( E. ). — De l'action des sels biliai- res sur le pouls, la tension, la respira- lion et la température. ( En commun avec M. r. Fdtz.) 567 — De l'action de la digitale comparée à celle des sels biliaires sur le pouls, la tension artérielle, la respiration et la température. (En commun avec M. f. Feltz) 1343 — Recherches expérimentales sur l'action de l'aniline, introduite dans le sang et dans l'estomac. (En commun avec M. F . Frllz.) l5i2 ROBERT (E.). —Observations relatives aux plissements et aux brisures du terrain crétacé, à propos du projet de perce- ment d'un tunnel sous la Manche.... 345 — Sur les traces de dislocation que pré- sente le terrain tertiaire dans la vallée de l'Oise 390 — Sur les érosions qu'on doit attribuera l'action des eaux ililuviennes 1216 — Adresse une Note dans laquelle il signale 1574 MM ) Pages. l'influence de la longue sécheresse des jiremiers mois de 1873 sur les mousses et les lichens répandus dans les bois monlueux et les pentes des collines. . . . ijgS ROBERT ( J.-J. ) adresse une Note relative à un procédé d'aimantation par l'électri- cité atmosphérique 5o5 ROBIN (A.). — Éludes pratiques sur l'u- rine normale des nouveau-nés; applica- tions à la Physiologie et à la clinique. (En commun avec M. Parmi) 104 — Adresse ses remercîments à l'Académie pour la disiinction qui lui a été accordée dans la dernière séance 139 ROBIN (Ch.). — M. C/i. Robin est nommé membre de la Commission chargée de juger le Concours des prix de Médecine et Chirurgie de la fondation Montyon pour 1876 1140 — Et de la Commission chargée de juger le Concours du prix Godard pour l'an- née 1 876 1140 — Et de la Commission chargée déjuger le Concours du prix de Physiologie expéri- mentale de la fondation Montyon pour l'année 1 876 1 1 40 ROLES (Cl.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 3J7 ROLET adresse diverses Communications re- latives au Phylloxéra 372 ROLLAND. — M. Rnl/a/itl est nommé mem- bre de la Commission chargée de juger le Concours du prix de Mécanique (fon- dation Montyon) à décerner en 1876. . 964 — Et de la Commission chargée déjuger le Concours du prix Plumey pour 1876. . . 966 — Et de la Commission chargée de juger le Concours du prix Bordin pour l'an- née 1876 io35 — Et de la Commission chargée de juger le Concours du prix Trémont pour l'an- née 1876 1141 ROSEMONT ( DE ) adresse, pour le Concours du piixCuvier.deux Mémoires intitulés, lu piemier : « Études géologiques sur le Var et le Rhéno pendant les périodes tertiaires cl (piaternairesn ; le second : « Considérations sur le delta du Varn. 1149 ROSENSTIEIIL. - Recherches sur le rôle des acides dans la teinture avec l'aliza- rine et ses congénères 86 — Des difficultés que présente la prépara- tion de l'aniline pure 38o — Sur les rosanilines isomères 4i5 — Sur l'antliraflavone et un produit acces- soire de la fabrication de l'alizarine ar- tilicii'lle 1394 — Sur l'alizarine nitrée. Note contenue dans 55i laSG MM. Pages. un pli cacheté déposé le i3 mars 187G. i455 RO.STAING ( DE ). — Noie sur les propriétés antiseptiques de la racine de garance. . ROUB.VUD ( F. ). adresse un Mémoire pour le Concours des prix de Médecine et Chirurgie de la fondation Montyon ROUGET (Cn.). — Sur les terminaisons ner- veuses dans l'appareil électrique de la Torpille 917 ROUJOU (A.). — Caractères ostéologiques; observations sur la persistance do l'in- termaxillaire chez l'homme Sfii ROULLIER (A.) informe l'.4cadémie qu'il est l'auteur du Mémoire portant pour ( 1575 ) MM. Pages. épigraphe: «Nil humani alienum pulo », auquel une mention a été décerné'! dans le Concours de Statistique 80 ROUSSEAU adresse une Communication re- lative au Phylloxéra 55i ROUSSILLE (A.). — Sur l'assimilabilitédes lihospliali'S fossiles et sur le danoer de l'emploi exclusif des engrais azotés 9-i ROUYAUX. — Sur la conduite des chrono- mètres G79 RUYSSEN. — Dosage volumétrique de l'a- cide formique. ( En commun avec .M. Portes] i5o4 SACC adresse quelques documents recueillis par lui, au Texas, sur le traitement em- ployé contre la morsure des Crotales, et sur la conservation do l'irritabilité musculaire chez la Tortue do mer, après la mort 4^6 — Adresse une Lettre relative au procédé de panification par le houblon iSgS SAINT-ANGE DAVILLÉ adresse une Com- munication relative au Phylloxéra 739 SAI.NT-VEL prie l'Académie de comprendre, parmi les pièces présentées pour le Cou- Cours des prix do Médecine et Chirur- gie, le Traité clinique des maladies de l'utérus qu'il a fait en collaboration avec feu M. Dcnmtiim«inarl 908 SOCIÉTÉ DE GÉOGU.VPHIE (la) informe l'Acadéinio ([u'ello tiendra sa première assemblée générale de iSyGle mercredi 19 avril SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE DE MULHOUSE (la) invite les membres du l'Académie à assister à la fête qu'elle compte célébrer au mois de mai, à l'occasion du cin- quanticmei iversaire de sa fondation. SOCIÉTÉ ROYALE TOSCANE D'HORTICUL- TURE ( LA ) transmet à l'Académie l'ex- pression de ses sympathies, à l'occasion ( '577 ) MM. 907 10 i: Pages. de la perte que la Science vient d'é prouver en la personne de M. Ad. lirnnaniart 740 SOUILLART. —Théorie analytique des mou- vements des satcllitos do Jupiter 718 SPOTTISWOODE est nommé Correspondant pour la Section do Géométrie, en rem- placement do feu M. Le Besgue 72a — Adresse ses remercîments à l'Académie. 767 STÉPHAN(F.}. — Éléments elliptiques de la planète (157) Déjanire, et éphémé- ride calculée — Observations des planètes (161), (ifia) et {iC3), faites à l'Observatoire de Mar- seille SUTTER adresse un Mémoire sur l'acous- tique musicale 5o5 80 1047 TACCIIINI. — Nouvelles observations rela- tives à la présence du magnésium sur le bord du Soleil i385 TAMBON ( G. ) adresse une Communication relative au Phylloxéra u i3 TERREIL (A.). — Composition de la ma- tière noire que l'on obtient en calci- nant le forrocyanure de potassium 4^5 — Analyse du platine natif magnétique de Nischne-Tagilsk (Oural) 1116 — De la loi de Dulong et Petit. . . i3o8 et iJrC THENARD (P.). — Observations relatives à une Communication de M. Carval/io, sur un appareil ozonogène qu'il destine à l'assainissement des appartements dans les pays chauds et malsains 167 THOLOZAN (J.-D.). — La peste en Asie et en Afrique en 1876 ; mesures prophylac- tiques 1 4 1 9 THOMAS (N.). —Sur l'existence du mer- cure à l'état de minorai dans le déparlo- nient de l'Hérault 1111 THOUl.ET. — Carte du globe terrestre en |irojection gnomoni(]ue sur l'horizon du pélc nord ■.'.04 TISSANDIER (G.) — Cristallisation des eaux météoriques 388 TISSERAND (Eue. ). — De l'action du froid sur le lait et les produits qu'on en tire. sOG TISSERAND (F.). — Sur l'étoile 70 /> Ophiuchus 254 — Note sur l'invariabilité des grands axes des orbites des planètes 44a — Observations des taches du Soleil, faites à l'Observatoire de Toulouse en 1874 et 1875 765 — Observations faites à l'Observatoire de Toulouse avec le grand télescope Fou- cault 891 TOLLET. — Sur les principes qui doivent présider à la construction des loge- ments en commun (hommes et ani- maux . ) 447 TOSELLl adresse une formule nouvelle , ])ermettant do trouver la quantité do glace que l'on peut produire, en cinq minutes, dans ses glacières à récepteur multiple 528 TOUSSAINT. — Variations de l'état élec- trique des muscles dans la contraction volontaire et le tétanos artificiel, étu- diés i\ l'aide do la patte galvanosco- pique. ( En commun avec M. Moral. ) . . 1269 TOUSSAINT (H.) adresse un Mémoire por- tant pour titre : « Application do la méthode graphique à la détermination (le la part qui revient à l'appareil res- piratoire dans l'exécution de quelques actes mécaniques de la digestion, n 449 — Des rapports qui existent, chez le chien, entre le nombre des dents molaires et les dimensions des os de la face 754 TRÉCUL (A.). — Do la théorie carpellaire d'après des Amaryllidées (a* partie; Cli- via iiohi/is ) 880 — M. T/'V/// est nommé membre de la Com- mission chargée de juger le Concours du |uix .Mhumbert pour l'année 187G.. 109a — Et do la Commission chargée de juger le Concours du prix Desmazières pour l'anuôe 18-G 1093 — El de la Commission chargée de juger le 202.. ( i578 ) Pages. 109 > 557 M. M. Concours du prix Tliorc pour 1 année i8;6 TRÉPIED (Cb.). - Sur la photomélrie des étoiles el de la transparence de l'air. . . TRESC.\. — Compte rendu des expériences faites pour la détermination du travail dépensé par les machines magnéto-élec- triques de M. Gramme, employées pour produire de la lumière dans les ateliers de MM. Sautter et Lemonnier 29g — M. Tresca est nommé membre de la Com- mission chargée do juger le Concours du prix de Mécanique ( fondation Mon- tyon ) à décerner en 1876 — Et de la Commission chargée de juger le Concours du prix Dalmont pour l'an- née 1 876 — Et de la Commission chargée de juger le Concours du prix Bordin pour l'an- née 1876 964 io35 io35 MM. faces. — Et de la Commission chargée de juger le Concours du prix Tréraont pour l'année 187G 1141 TREVE. — Observations relatives aux ré- sultats déjà obtenus sur le magnétisme des aciers. (En commun avec M. i?«- rassicr. ) 217 TROUCHAUD. — Sur la présence du Phyl- loxéra ilans les vignes submergées 1146 TSCllERMAK (J.). — Sur les produits de l'action du chlorure de chaux sur les aminés 382 et 4^9 TULASKE. — M. Tidasnc est nommé mem- bre de la Commission chargée de juger le Concours du prix Alhumbert pour l'année 1 876 1092 — Et de la Commission chargée de juger le Concours du prix Desmazières pour l'an- née 1 87C 1093 u URBAIN (V.). — Réponse à une Noie pré- cédente de M. Arm. Gautier, relative au rôle de l'acide carbonique dans la coa- gulation du sang. (En commun avec M. JF . Malliicu. ) 42* Réponse à la dernière Note de M. F. Gle/iard, relative au rôle de l'acide car- bonique dans le phénomène de la coa- gulation spontanée du sang. (En com- mun avec M. £. Mathieu 5i5 VAISSE ( L. ) adresse à l'Académie plusieurs opuscules sur la question de l'enseigne- ment de la parole aux sourds-muets... 740 VALTON (F.) adresse une Note sur un pro- cédé de dosage du fer dans les minerais difficilement attaquables aux acides. (En commun avec M. F. Gautier.) 1 1 72 ■VARANGOT adresse des échantillons d'eau de mer, destinés à expliquer le phéno- mène connu sous le nom de « Mer de lait» 835 VÉLAIN. — Sur l'éboulcment survenu à l'île Bourbon 147 — Sur l'éboulcment du Grand-Sable à Sa- lazie (il 8 YÉRARD DE SAINTE- ANNE (A.) adresse une Note relative à son projet de construc- tion d'un chemin de fer à ciel ouvert entre la France et l'Angleterre 55 1 VERIGO (A. ). — Le soufre dans le gaz d'é- clairage 990 VIGNANCUUR (J.) adresse une Note rela- tive aux nu'sures 49 et SîS — Sur la catastrophe du Grand-Sable, à la Ri'iinion 1492 VIOLLE (J.). — Mesures actinométriques au sommet du mont Blanc GOi Uésiiltatsdes mesures actinométriques au sommet du mont Blanc 729 — Conclusions des mesures actinométriques f.iitcs au sommet du mont Blanc 896 — Adresse un Mémoire pour le prix Bordin. lïSG VOGUÉ (le Comte de) transmet à l'Acadé- mie, de la part de MM. ff-'erprcclu et 579) MM. Pages. de fyUczek, la lettre par laquelle ils exposent le projet qu'ils ont formé pour l'exploration scientifique dos régions arctiques i43' VOULOT (F.). — Noie géologique et an- thropologique sur le mont Vaudois et la Caverne de Cravanche 1000 VULPIAN (A. ) prie l'Acadéniie de vouloir bien le comprendre parmi les candi- dats à la [ilace laissée vacante, dans la Section de Médecine et Chirurgie, par le décès de M. Andral 767 — M. Vidpian est nommé membre de la Section de Médecine et Chirurgie, en remplacement de feu iM. Andral 1 178 w WACQDF.Z (A.) adresse deux Communica- tions relatives au Phylloxéra.. . . 774 et 907 WEICHOLD adresse une solution du cas irré- ductible des équations du troisième de- gré ramenées à la détermination du plus grand commun diviseur entre deux quantités compliquées d'imaginaires, ou entre une de celles-ci et une quantité réelle 78 — Nouvelle solution de l'équation générale du quatrième degré logS WINNERL adresse la description d'un « Sys- tème de balancier compensateur, appli- cable aux montres de précision 834 WITZ (G.). — Sur la congélation du mer- cure par l'emploi du mélange de neige et d'acide chlorhydrique 829 WOILLEZ. — Sur le spirophore, appareil de sauvetage pour les asphyxiés, prin- cipalement pour les noyés et les enfants nouveau-nés i447 WURTZ (A.). — M. frunz présente à l'A- cadémie, au nom de M. Lccoq de Bois- baudran, trois échantillons de gallium. \oi~ ITORY adresse une Communication relative aux accidents produits par le grisou 449 GAUTUIKII-VILLMIS, IMPQIHEUR-LIDnAinB DES COMPTES HENOUS DES SEANCES DE L ACADEUIE DES SCIENCES. Pans. — Quai des Augustins, 55. m. ... .' r\f A ^^; r '\ ' ^^flA,.i' ^^^ ■ Sî. V'^^^rr '/w : Mi mdm£' %^^f'\:r^cr\^: \.:^^^ 'r^^^^ L&9> .., 1,' * ^ » .'J ' r . i? ^ ,r,r '^/ir ",^ 1 l.'^VV"nQ3 253 08( ,W Date Due .^^"^ j»ôecS«- (/ 1 BnKHSxnsmnc m. m fm . - ' ' ^^ t:^'if-': *f^" '''^^ ',«'N,r> ^' *^ ■ / P^. m r M m^\ iTi OAA/^^ .*M^. l^AA' /"