I 1 ''SJt^ë /"'■'. -t^' ^i^f '^^ r .'\\ mmm ^ W\'\. \m IvWJ -'^'l#î\ ^M^A?/' WHITNEY LIBRARY, HARVARD UNIYERSITY. THE GIFT OF J. D. WHITNEY, Sturt/is Hooper Prnfessor MUSEUM or COMPARATIVE ZOÔLOGT l!('a3^Wr!\io\.'^ V V'^O V ■ rw %^ Y-^y]tr,.:'y "^'f^m Aftft S:,«f' Ifll&l '-■-SA |^^, A |,^.^,A> 'rr-r^--- \mm ^^ U Or. V ^.^ iMr^ mr mm. ^r^^H,^^ '^f^\A'^^'r^^ r^^ ^ .'^o^ / ^ y^^^mr^ç^^^i^:^^. f^'A ^ .^S'-w;'^ -\'i ^!t Ih làMa rir{i(\'^rm }/^]b ■''Af'iy!\^\ %m ..?^^^-^ ^'^^^ $ÊÊmm!^p^i.f^mm^f!f:.... i,'^.Mk' ('.!' COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. PARIS. — IMPRIMERIE DE GAUTHIER-VILLARS, QUAI DES AUGUSTINS, 55. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PDBLIKS, CONFORMÉMENT A UNE DÉCISION DE L'ACADÉMIE iy» date du i3 duit^t 4835 , PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME QUATRE-VINGT-NEUVIÈME. JUILLET — DÉCEMBRE 1879. PARIS, GAUTHIER- VILLARS , IMPRIMEUR- LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SUCCESSEUR DE MALLET-BACHELIER, Quai des Augustins, 55. ^" 1879 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 7 JUILLET 1879 PRÉSIDENCE DE M. DAUBRÉE. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Identité du Bacillus Amylobacter et du Vibrion butyrique de M. Pasteur. Note de M. Ph. Van Tiegiiem, « Je viens de lire dans la Botanisclie Zeitung du 27 juin un travail de M. Prazmov^^ski (' ),de Leipzig, où il est question de ce Bacillus amylobacter dont j'ai entretenu l'Académie dans sa séance du 3 février dernier. » Entre aiztres résultats, j'annonçais alors que l'Araylobacter, non-seu- lement dissout et fait fermenter la cellulose, mais fait fermenter aussi l'amidon soluble, la dextrine, le glucose et le sucre de canne après l'avoir interverti, en donnant, quelle que soit la substance fermentescible, tou- jours les mêmes produits, sur lesquels je me réservais de revenir dans une Communication ultérieure. » M. Prazmowski constate aujourd'hui que l'acide dont j'indiquais la formation constante est de l'acide butyrique, et, sans autres preuves, sans même remarquer le dégagement d'hydrogène qui a toujours lieu dans ces conditions, il en conclut l'identité du Bacillus Amylobacter avec le vibrion [ ' ) Prazmowski, Zut Entwicfielungsgeschichte und Fermentwirkung einiger Bactericn- Arten [Botanische Zeitung, n° 26, 37 juin 1879). (6 ) butyrique de M. Pasteur. Le fait, d'ailleurs, est exact. Je suis arrivé de mon côté à ce résultat dans le courant de février, et, après l'avoir appuyé de preuves décisives, je le communiquais, dès les premiers jours de mars, à mon maître, M. Pasteur, en même temps que j'en faisais la démonstration à l'un de mes élèves, M. Bonnier, alors agrégé-préparaleur à l'École Nor- male. » A cette même époque, j'ai réalisé une série d'expériences comparatives où l'on cultivait l'Amylobacter à l'état de pureté dans des milieux minéraux, en lui offrant comme aliment carboné les substances les plus diverses et en analysant les produits. Elles m'ont donné les résultats suivants. » Outre les substances citées plus haut : cellulose, amidon soluble, dex- trine, glucose, sucre de canne, l'Amylobacter fait fermenter aussi la dex- trane (corps insoluble qui constitue la majeure partie de ce qu'on appelle la gomme de sucrerie), l'arabine, la lichénine, le lactose, la mannite, la gly- cérine, les acides lactique, malique et citrique dans leurs sels de chaux, et vraisemblablement plusieurs autres composés. Son action s'étend donc à un grand nombre de substances diverses, et il se montre ainsi comme le ferment le plus général de la nature ('). » Quelle que soit la substance fermentescible qui lui sert d'aliment carboné, l'Amylobacter la décompose, en proportions différentes suivant les cas, dans les mêmes produits essentiels, qui sont l'acide carbonique, l'hydrogène et l'acide butyrique. Négligeant ces proportions différentes et aussi les produits accessoires différents qui prennent naissance dans les divers cas, on peut dire, pour abréger, qu'il y excite toujours la fermenta- tion butyrique. La fermentation butyrique classique, celle qu'éprouve l'acide lactique, n'est donc que l'une des nombreuses manifestations par- ticulières de la nutrition générale du Baciltus Amylobacler. Il est le ferment butyrique par excellence, et c'est directement à lui que viennent s'appli- quer tous les résultats des belles expériences de M. Pasteur sur la vie sans air du vibrion butyrique. » Dans ces divers milieux nutritifs, aussi bien avec le lactate de chaux qu'avec le glucose, aussi bien avec la mannite qu'avec la glycérine, l'Amy- lobacter conserve sa propriété de produire, à une certaine phase du déve- (') M. Pasteur a fait remarquer depuis longtemps que « le ferment butyrique est capable de produire une foule de fermentations distinctes, parce qu'il peut emprunter son aliment carboné à des produits très divers: sucre, acide lactique, glycérine, mannite, etc. » [Études sur la bière, p. 268). l 7 ) loppement, de l'amidon qui imprègne son protoplasma. C'est au moment où, ayant cessé de s'allonger et de se cloisonner, chaque article grossit et se prépare à former une spore. A mesure que celle-ci se développe, l'amidon est consommé, et quand elle s'achève, il a disparu. » M. Prazmowski est d'un avis contraire. Suivant lui, toutes les fois que l'Amylohacter se développe dans des solutions de dextrine ou de sucre, il ne fait pas d'amidon. Il est vrai que dans les liquides sucrés cet orga- nisme se maintient très longtemps en voie d'allongement et d'activé division, c'est-à-dire à cet état végétatif où il ne possède pas encore d'amidon. La formation des spores, et par conséquent le dépôt transitoire d'amidon qui la prépare, y est tardive et précaire. C'est ce qui explique que la phase amylacée ait échappé autrefois à M. Pasteur, dont l'attention n'était pas attirée sur ce point. On comprend moins bien qu'elle ait pu se soustraire aujourd'hui à l'observation de M. Prazmowski. » On sait d'ailleurs que le Bacitlus Amylobacter n'est pas la seule Bac- térie où il se fasse ainsi une réserve transitoire d'amidon. J'ai communiqué à la Société botanique, dans sa séance du 28 février dernier, un Spirillum dont j'avais suivi le développement depuis la spore jusqu'aux spores nou- velles, et que j'ai nommé Sp. amyliferum, précisément parce qu'il possède la même propriété que le Bacillus Amylobacter. Après que l'allongement et le cloisonnement de ce Spirille ont pris fin, on voit, en effet, chaque article grossir et former de l'amidon, qui disparaît plus tard à mesure que la spore s'y développe. Comme l'Amylobacter, le Spirille amylifère vit sans oxygène libre, et il est, comme lui, un ferment énergique. J'espère y revenir plus tard. » Dans la Communication que je viens de rappeler, j'ai signalé aussi, pour la première fois, les spores de la Bactérie si singulière et si redoutable à l'industrie du sucre qui constitue ce qu'on appelle la gomme de sucrerie. J'en ai fait le genre Leuconosloc et lui ai consacré un Mémoire spécial ('). Un peu plus tard j'ai obtenu et décrit (*) les spores de plusieurs autres Bactéries, notamment d'un Bacterium [B. tucens), d'un Vibrio {V. serpens) et d'un Spirochœte, de sorte qu'aujourd'hui les spores sont connues dans le plus grand nombre des genres et les plus importants de la famille des Bactéries. Appuyé sur cette formation des spores dans le Spirillum et le (') Sur la gomme de sucrerie (Leuconostoc mesenteroides) [Annales des Sciences natu- relles, Botanique, 6° série, t. Vil, p. 180; 1879. (-) Société botanique, séance du 28 mars 1879. ( 8 ) Spirochœle, ]" ai pu proposer une explication très simple de l'alternance des accès et des rémissions dans la fièvre récurrente, maladie causée, comme M. Obermeier l'a montré en 1873, par le développement dans le sang d'un Spirocliœte, que M. Colin a nommé 5p. Obermeieri. » PHYSIOLOGIE. — Sur un nouveau Poljgraphe, appareil inscripteur applicable aux recherches physiologiques et cliniques. Note de M. Marey. K J'ai l'honneur de présenter à l'Académie un appareil destiné à étudier sur l'homme les principaux mouvements fonctionnels, tels que les pulsa- tions du cœur et des artères, les mouvements d'expansion des organes, les mouvements respiratoires et les actions musculaires. Depuis plus de quinze ans je me préoccupe de donner un caractère pratique à ces études nées dans le laboratoire, et qui semblent pouvoir aujourd'hui être présentées aux praticiens comme un utile complément des moyens de diagnostic dont ils disposent. » J'ai souvent modifié la disposition des instruments inscripteurs pour les rendre plus portatifs, plus simples, plus fidèles dans leurs indications. Sous le nom Aepoly graphe, j'ai décrit plusieurs de ces appareils; celui que je présente aujourd'hui me semble assez complet pour répondre aux be- soins de la pratique. » Il se compose d'un cylindre tournant sur lequel trois tambours à levier peuvent écrire à la fois. Pour réduire autant que possible les dimen- sions de l'appareil, j'ai placé à l'intérieur du cylindre le rouage moteur qui le fait tourner. Les trois tambours à levier qui écrivent à la fois sur le cylindre glissent ensemble dans une coulisse pour écrire sur une nouvelle région du papier chaque fois qu'un tracé a été obtenu. Dans ce déplace- ment, les trois leviers conservent leurs rapports de superposition. » Une modification a été introduite dans la construction des tambours. Au lieu d'être liée au pourtour d'une capsule de métal, ce qui lui donnait parfois une tension exagérée, la membrane élastique est serrée entre deux plaques annulaires de métal, dont l'une est formée par les bords mêmes de la cnpsule à air. En outre, la membrane est soudée au moyen de glu marine, ce qui rend la clôture absolument hermétique. On peut à volonté changer le nombre des tambours, suivant les besoins de l'expérience. La glissière qui les porte est susceptible d'un mouvement de bascule qui pro- duit ou fait cesser à volonté le contact des styles écrivants avec le papier C. K., I^7;|, '.' Srnirslrc.ll. I.XXXIX, ^' 1 ( >o ) sur lequel ils tracent. La boîte qui contient l'appareil peut être portée à la main au moyen d'une poignée; elle renferme, dans un compartiment spécial, les différents explorateurs, les tubes de transmission avec leurs soupapes, une abondante réserve de papier, une pile et des appareils d'induction pour les excitations musculaires, une bougie pour noircir le papier qui recevra les tracés, enfin une gouttière formant cuvette dans laquelle les tracés seront fixés avec du vernis. » L'explorateur du pouls ou sphygmographe à transmission, étant em- ployé seul, fournit des tracés d'une grande longueur : irn ou plusieurs tours du cylindre. Cette longueur est avantageuse pour rechercher les irré- gularités du pouls quand elles se produisent à longs intervalles et pour savoir si ces irrégularités ont des retours périodiques. Dans la ligne 1 le pouls est régulier, dans la ligne 2 il présente des irrégularités périodiques : une pulsation forte est suivie de deux plus faibles et d'une quatrième très faible qui était insensible au doigt, puis la même période recommence et cela continuait ainsi pendant des heures. Le malade examiné à des jours différents présentait des irrégularités dont la période variait. En général, la période était d'autant plus longue que le pouls était plus fréquent. » .T'ai fait subir au sphygmographe à transmission des modifications qui en augmentent la fidélité. En outre, pour transmettre au levier inscrip- tein'les mouvements de cet instrument, je me sers de tubes de caoutchouc rendus inextensibles, ce qui est indispensable en certains cas, par exemple dans l'expérience suivante. » Selon qu'on élève ou qu'on abaisse le bras qui porte le sphygmographe ligne 3, Tarière explorée offre des variations considérables de tension. En effet, le sang y arrive, pendant l'élévation du bras e, avec une pression dimi- nuée du poids de toute la colonne de sang qui correspond à la longueur du membre; si la main est placée au contraire dans une position déclive a, la pression du sang dans Tarière sera augmentée de toute la valeur de cette charge qui s'en retranchait tout à l'heure. Ces variations se traduisent sur le tracé du pouls par une forte ondulation de la ligne d'ensemble. On remarque aussi des variations considérables de la forme du pouls suivant l'attitude du membre. Ainsi, dans l'élévation du bras, la pulsation est brève, c'est-à-dire que la chute de la coiube arrive aussitôt après son élévation. L'inverse arrive dans le cas où la main est abaissée. » Ces variations du pouls se reproduisent à un degré bien moindre, mais encore sensible, ligne l, quand on élève ou abaisse le bras qui ne porte pas le sphygmographe. En outre, les variations sont alors de sens inverse de ( '• ) celles qu'on observait tout à l'heure. Cette inversion du phénomcnes'explique tout naturellement : en effet, si, portant le sphyginographe au poignet gauche, j'élève le bras droit, j'entrave la circulation de ce bras et j'aug- mente d'autant la quantité de sang qui circule dans le reste de l'organisme. C'est ainsi que l'artère radiale qui porte l'instrument se trouve être le siège d'une pression plus forte. Mais l'accroissement de pression est néces- sairement faible, car il porte sur toutes les artères de l'organisme, et l'artère radiale explorée n'y participe que pour une faible part. » La courbe du pouls est modifiée pendant et après un effort, ainsi que je l'ai signalé depuis longtemps. Mais le sphygmographe ordinaire, à in- scription de courte durée, était loin de fournir des tracés aussi intéressants que ceux qu'on obtient avec l'instrument à transmission sur le cylindre du polygraphe licjne 4. » Enfin le pouls peut être inscrit en même temps que la pulsation du cœur. La lie/ne 5 montre un spécimen de cette double inscription, qui prend un intérêt tout particulier dans le diagnostic des affections organiques du cœur et des vaisseaux. On lit en effet sur ce double tracé la manière dont le cœur envoie le sang et celle dont les artères le reçoivent. Je me propose d'exposer dans une prochaine Noie comment on doit interpréter ces doubles tracés. » PHYSIOLOGIt:. — Sur l' orujine des fibres nerveuses excilo-sudoroles de lajace. Note de MM. Vulpian et F. Raymond. « Les expériences de MM. Gollz, Ostrumoff, Luchsinger et Kendall, Naw- rocki, Adamkievs'icz, et celles de l'un de nous, ont montré que, chez le chat, la section de la chaîne ganglionnaire abdominale du grand sympathique ou celle du nerf sciatique empêche les causes générales d'excitation sudo- rale d'agir sur les glandes sudoripares des membres postérieurs, et que l'excitation du bout périphérique de ces cordons nerveux coupés provoque, au contraire, une production de sueur souvent abondante sur les pulpes digitales de ces mêmes membres. Ces expériences ont appris que des effets tout à fait semblables se manifestent sur les pulpes digitales des membres antérieurs du chat, lorsqu'on agit soit sur la partie supérieure du cordon thoracique du sympathique, soit sur les nerfs brachiaux. )) Les résultats de ces expériences semblent être en contradiction avec ceux qu'avait obtenus Dupuy (d'Alfort) et avec ceux que Cl. Bernard a fait ( 12) connaître. On sait que Diipuy avait observé que l'extirpation des ganglions cervicaux supérieurs du grand sympathique, faite sur le cheval, détermine de la rougeur des conjonctives, une élévation notable de la température de la base des oreilles et du front, et de la sueur sur les oreilles, le front et la nuque. Cl. Bernard, après avoir constaté que, lorsque l'on coupe le cordon cervical du sympalhique d'un côté, chez le cheval, des effets du même genre se produisent du côté correspondant, a reconnu que l'on peut faire cesser la sueur, en même temps que les vaisseaux se resserrent et que la température baisse, en électrisant le bout supérieur du cordon cervical coupé. » Est-il admissible que la paralysie des fibres nerveuses sympathiques destinées aux glandes sudoripares ait pour conséquence une suractivité du travail sécrétoire de ces glandes lorsqu'il s'agit de la peau delà face et du cou du cheval, une suspension de ce travail lorsqu'il s'agit de la peau des pieds du chat; que l'excitation électrique de ces fibres nerveuses détermine une cessation de la sueur siu- la face et le cou du cheval, une sudation abon- dante sur les pulpes du chat ? » Nous avons pensé qu'une telle contradiction ne pouvait pas exister, et nous avons cru devoir répéter les expériences de Dupuy (d'Alfort) et de Cl. Bernard, afin d'examiner si nous n'arriverions pas à retrouver pour l'action du système nerveux sur les glandes sudoripares de la face et du cou du cheval les mêmes faits que pour les glandes sudoripares des pieds chez le chat. M a. Dans une première expérience, faite comme les autres avec l'aide de M. Bochefontaine, le nerf vago-sympathique a été mis à découvert du côté gauche sur un vieux cheval blanc, à peau fine. Ce nerf a élé coupé entre deux ligatures à peu près à l'union du tiers supérieur avec les. deux tiers inférieurs du cou. Au bout de quelques minutes, on constate que l'oreille gauche est beaucoup plus chaude que la droite et que les parties de la face qui sont glabres sont moins pâles et plus chaudes qu'auparavant. Il y a une congestion très-manifeste des vaisseaux de la conjonctive ocu- laire, delà conjonctive palpébrale, de la membrane clignotante du côté gauche; il en est de même de l'intérieur de la narine du même côté. La pupille est devenue plus étroite. Eu même temps, toute la moitié gauche de la tète se couvre de sueur. » On soumet à l'action d'un courant induit, saccadé, assez intense, le bout supérieur du nerf vago-sympathique. Toutes les parties qui s'étaient congestionnées pâlissent; la pupille de ce côté se dilate. La sueur ne paraît { l^i ) pas tendre à diminuer. La faradisalion de ce bout supérieur du nerf est douloureuse; en outre, elle provoque de la toux. » On cesse la faradisalion, puis on la recommence après quelques instants. Celte fois, on essuie avec soin les parties de la face où la sudation est le plus facile à observer. On constate de nouveau une violente agitation de l'animal, de la toux, de la pâleur des membranes muqueuses oculaire, na- sale, labiale, du côté gauche. Il ne se reproduit qu'une très faible quantité de sueur pendant la faradisalion. L'effet a même paru douteux. La sueur re- parait au contraire assez rapidement après qu'on a cessé la faradisalion. On observe encore les mêmes effets en répétant plusieurs fois la même excita- tion du nerf. » b. Nous avons essayé sur un autre cheval, vieux et épuisé, d'agir sur le ganglion cervical supérieur du sympathique et sur le cordon nerveux, assez long chez cet animal, qui va gagner le trou déchiré postérieur. Le cordon cervical du côté gauche a d'abord été lié immédiatement au-dessous de ce ganglion, et l'on a vu se produire les mêmes phénomènes de conges- tion, d'échauffement et de sueur qu'on avait observés dans la première ex- périence. Après avoir bien essuyé la peau de la joue en arrière et au-dessus de la commissure des lèvres, on a excité directement le ganglion cervical supérieur au moyen d'iui courant faradique, saccadé, d'une moyenne inten- sité. Pendant la durée de l'excitation, la sueur se reproduit sur les parties de la joue qui ont été essuyées. 11 y a eu de la douleur ; l'animal n'a pas toussé. La'faradisalion est répétée plusieurs fois dans les mêmes conditions, et une fois seulement elle a paru retarder un peu l'apparition de la sueur. Il faut dire d'ailleurs que, chez cet animal, l'action vaso-constrictive dé- terminée dans la membrane muqueuse oculaire et les autres parties du côté gauche de la tête par la faradisation est relalivement faible. » On a ensuile placé luie ligature, au-dessus du ganglion, sur le cordon qui en part pour se rendre au trou déchiré postérieur, puis on a faradisé ce cordon. L'animal a paru éprouver une vive douleur, si l'on en juge par l'énergie avec laquelle il s'est débattu. Les résultats, au point de vue de l'action sur les vaisseaux et sur les glandes sudoripares, ont été les mêmes que lorsqu'on éleclrisait le ganglion cervical supérieur. » c. Dans une troisième expérience faite sur un vieux cheval blanc, on a mis à découvert le nerf facial du côté gauche, un peu en avant du bord postérieur de la branche montante de l'os maxillaire inférieur. Ce nerf est très sensible au moindre froissement. Après l'avoir lié en deux points rapprochés l'un de l'autre, on l'a sectionné entre les deux ligatures. ( i4 ) L'excitation du bout périphérique à l'aide d'une pince anatomique, faite aussitôt après la section, n'a pas produit de douleur.. » Quelques minutes après cette section, on s'assure que la joue de l'a- nimal est entièrement sèche, puis on soumet le bout périphérique du nerf à l'action d'un courant faradique assez intense. Douleur extrêmement vive; contractions répétées des divers muscles faciaux. Deux ou trois minutes environ après le début de la faradisatiou, la joue gauche, en avant de la branche montante du maxillaire inférieur, se couvre de sueur. On essuie la peau; elle redevient moitepeuà peu; mais la sueur s'y produit moins rapi- dement et y est évidemment moins abondante que lorsque l'on faradise le bout périphérique du nerf facial. Plusieurs essais pareils sont faits succes- sivement et donnent les mêmes résultats. » On injecte dans la veine jugulaire de ce cheval, vers le cœur, de oK'',o7 à o^%io de nitrate de pilocarpine en solution dans une petite quantité d'eau. Au bout d'une minute, on voit un flot de salive s'écouler hors de la cavité buccale; quelques minutes après, une sueur profuse apparaît sur le cou, sur les flancs et sur la région lombo-sacrée. La sueur se montre aussi sur les divers points de la tête et de la face; elle est certainement plus abondante qu'ailleurs sur la joue, dans la région où elle se produisait rapidement sous l'influence de la faradisatiou du bout périphérique du nerf facial. )) Ces expériences ne permettent pas, il est vrai, de résoudre d'une façon complète la difficulté que nous avons signalée; mais elles montrent la voie qui peut conduire à une solution entièrement satisfaisante. » Nous avons vu que la section du cordon cervical sympathique est suivie, comme l'avait indiqué Cl. Bernard, d'une production assez abondante de sueur sur les diverses régions de la tête et de la face ; mais nous n'avons pas constaté que la faradisatiou du bout supérieur du cordon eût pour conséquence constante une suspension du travail fonctionnel des glandes sudoripares dans ces mêmes régions. L'excitation électrique de ce cordon nerveux ne produit cet effet qu'à la condition de déterminer un resserrement considérable des vaisseaux cutanés. Il nous paraît donc pro- bable que le cordon cervical du sympathique ne contient que peu de fibres excito-sudorales, s'il en contient, et que les variations d'état physiologique de ce cordon n'agissent sur les glandes sudoripares [que d'une façon plus ou moins indirecte, c'est-à-dire par les modifications de la circulation capil- laire et de l'activité des éléments anatoiniques, qui sont les conséquences de ces variations. ( •-'^ ) » Les fibres nerveuses excilo-sudorales destinées à la peau de la face proviennent soit des filets nerveux sympathiques qui accompagnent l'ar- tère vertébrale dans son trajet ascendant au travers des apophyses trans- verses des vertèbres cervicales et, par l'intermédiaire de ces filets, du gan- glion thoracique supérieur, soit des parties du sympathique qui naissent du bulbe rachidien et de la protubérance. Ces fibres excito-sudorales prennent place dans les différents nerfs cutanés : elles sont peut-être nombreuses dans les filets cutanés du nerf trijumeau; en tout cas, notre expérience sur le nerf facial montre que ce nerf en contient certainement quel- ques-unes. A l'appui de cette expérience, on peut citer des observations recueillies récemment par M. Straus et desquelles il résulte que, dans des cas de paralysie périphérique du nerf facial chez l'homme, les injec- tions sous-cutanées de nitrate de pilocarpine, faites à une époque où le nerf facial a perdu son excitabilité, produisent un effet sudoral plus tardif sur le côté paralysé de la face que sur le côté sain. » HYDROLOGIE. — Sur l'inondation de la ville de Szeged en Hongrie. , Note de M. le général Moki\. « Dans un Rapport que j'ai eu l'honneur de lire le 28 avril dernier à l'Académie sur une Note de M. Dausse, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, relative à la question des endiguements. Rapport dont la Com- pagnie a bien voulu approuver les conclusions, j'ai cru pouvoir, en me basant sur les travaux des plus habiles ingénieurs hydrauliciens, rappeler : i" Que l'observation avait, depuis longtemps, fait reconnaître aux ingé- nieurs italiens de la vallée du Pô que les dépôts toujours abandonnés par les eaux des crues ont pour effet général d'exhausser le fond des cours d'eau, et par conséquent le niveau des crues, ce qui oblige à en relever successivement les digues pour que l'on puisse les considérer comme insubmersibles, au moins pendant une période suffisante de temps; » 2° Que la prudence commandait de n'établir ces digues qu'à des dis- tances considérables, de Soo™ à 600™ au moins s'il se peut, de chaque côté des rives du lit majeur des rivières ; » 3° Que l'inobservation de cette règle, indiquée dès 1846 par l'illustre ingénieur italien Paleocapa au sujet des travaux projetés pour la vallée de la Theiss et adoptée par M. Comoy comme conclusion de ses belles études ( i6 ) sur la Défense contre les inondations, pouvait être coDsidérée comme la prin- cipale cause de l'épouvantable désastre récemment éprouvé par la ville do Szeged ; M 4° Que» dans beaucoup de cas, il était préférable de se résoudre à abandonner aux inondations une grande partie des vallées, en profitant de l'action fertilisante des colmatages naturels qu'elles produisent. » Dès les premières nouvelles du désastre de la ville de Szeged, pensant que de cette catastrophe il pouvait résulter pour l'art de l'ingénieur d'utiles enseignements, je m'étais empressé d'écrire h M. de Krusper, professeur de Géodésie à l'École polytechnique de Budapest, qui eut l'obligeance de m'envoyer les documents que je vais faire connaître et le plan dont je joins une copie à cette Note. » Depuis, ces renseignements ont été complétés par M. Hungaby, pro- fesseur à l'Université de Budapest, M. Gottschatk, ingénieur francais'qui a pris une part considérable aux travaux des chemins autrichiens, et M. Pouizeu, ingénieur civil, élève de l'École des Ponts et Chaussées, ont bien voulu me faire connaître plusieurs détails importants et me procurer des données exactes de nivellement, dues à l'obligeance de M. le chevalier G. de Vex, conseiller aulique. , » Je vais chercher d'abord à résumer ces divers renseignements, propres à nous éclairer sur les douloureux événements dont la ville de Szeged a été le théâtre. » Un plan de la vallée de la Tisza ou Theiss, que je mets sous les yenx de l'Académie, facilitera l'intelligence des faits. » Mais il n'est pas inutile de faire connaître d'abord le cours de la Tisza, qui, après avoir eu à sa sortie des Carpathes une pente considérable, se ralentit de plus en plus dans la plaine hongroise, où sa pente descend à o'°,o46 et jusqu'à o'",oo8i par kilomètre. Sa vitesse n'est que de o",3o à o'",6o auprès de Szeged, mais elle s'élève à i™ et i'",20 en temjjs de hautes eaux. C'est en même temps une des rivières les plus limoneuses que l'on connaisse, et les alluvions amenées par ses crues ne sont composées que de limons et de sables lins jusqu'à une profondeur indéfinie. Cette formation de la vallée a une étendue telle que, d'après ce que disait M. Cézanne, qui a construit le beau pont à piles tubnlaires qui la traverse, on chercherait vainement à So""", peut-être à ioo'""à la ronde, un caillou de la grosseur d'une noix; la rivière ne déposant d'ordinaire qu'un limon bourbeux et exceptionnellement un sable très fin. ( ■: ) » c'est avec de pareils malériaux que l'on a été obligé de construire les digues de la rivière et les levées des cheuiins de fer. Il n'est pas éton- nant que, formées d'un limon perméable, elles aient cédé à la pression et à l'action délayante des eaux. » Antérieurement à 18.^6, la Tisza, non encore endiguée, s'étendait librement, couvrant, lors de ses crues, les plaines marécageuses de sa rive gauche sur une étendue de plus de 70*"" et une partie seulement des ter- rains de sa rive droite, qui se relèvent en pente douce. La rivière la Maros se jetait dans la Tisza au-dessous de la ville. )) Malgré la durée séculaire de cet état de choses, la ville de Szeged de- vait se considérer comme de plus en plus menacée par l'exhaussement continu du sol que produisaient, parfois avec une étonnante rapidité, les eaux lentes et bourbeuses de la Tisza et de la Maros, qu'on a vues quelque- fois déposer en une seule crue et en quelques semaines, en certains points, une couche d'argile de plusieurs mètres de hauteur et combler complète- ment une tranchée énorme exécutée par la population. » Il était donc naturel que, à l'occasion des éludes d'un grand chemin de fer qui devait favoriser le commerce des grains dans celte vallée si fertile, on s'occupât en même temps des mesures susceptibles d'améliorer le ré- gime des deux rivières, qui menaçaient sans cesse la riche cité de Szeged. » En 1846, le gouvernement forma un syndicat des propriétaires riverains de la Tisza et de la Maros et réclama les secours de plusieurs ingénieurs, parmi lesquels se trouvait l'illustre Paleocapa. La rectifi- cation des parties supérieures et inférieures du lit sinueux de la rivière fut décidée, ainsi que l'érection de digues insubmersibles sur ses deux rives. » J'ai fait connaître que, contrairement à l'avis de Paleocapa, ces digues furent élevées beaucoup trop'prèsdes rives. La conséquence presqueimmé- diate fut l'élévation des crues. )< Quant à la rectification du lit, au lieu de la commencer immédiate- ment parla partie inférieure pour faciliter l'écoulement des crues qui me- naçaient Szeged, on l'a exécutée d'abord à la partie supérieure, ce qui a contribué à augmenter le volume des eaux qui affluaient vers la ville, con- trairement à l'avis de Paleocapa. » La Maros, affluent considérable de la Tisza, avait été détournée de son confluent ancien et naturel, qui était à l'aval de la ville, afui d'assurer à celle-ci le bénéfice du commerce des sels qu'elle y amène. Il en résultait C. R., 18:9, i- Semestre. (T. LXXXIX, K° 1.) 3 ( i8) un danger de plus pour Szeged et les ingénieurs chargés des travaux vou- laient le faire disparaître en ramenant laMaros vers son confluent naturel. Le commerce de Szeged s'y opposa par des vues intéressées, dont il porte aujourd'hui la peine. )) Il avait été également proposé de rectifier le lit de la rivière et de lui ouvrir un passage plus direct dans la plaine, d'Algyo à Tapé, pour en dé- verser les eaux vers l'aval de Szeged, dans l'ancien lit de la Maros. Mais à cette occasion, comme dans la précédente, les intérêts locaux mirent obstacle à cette amélioration. » Quoi qu'il en soit, les deux rivières, la Tisza et la Maros, ont été en- veloppées, comme on le voit, par des digues prétendues insubmersibles, construites avec des terres argileuses et boueuses, faciles à détremper par les eaux qui approcheraient de leur sommet. » Cette disposition des digues a produit sur l'exhaussement du niveau des crues l'effet général déjà constaté par les ingénieurs italiens; mais la nature des alluvions de la Tisza a rendu cet exhaussement tellement consi- dérable, qu'il met en évidence incontestable les inconvénients du système absolu des digues insubmersibles. » Les renseignements suivants, que je dois à l'obligeance de M. de Krusper, font connaître les hauteurs successives des crues de la Tisza : Hauteurs des crues de la Tisza au-dessus du zéro de l'échelle de Szeged, Années. A Suolnock. A Crongiad. A Szeged. Observations, m m m 1830 6,83 5,99 6,17 Avant l'endiguement. 1876 7,53 7>5:>. 1 ^^l Après l'endiguement. 1877." 6,88 7,32 7,96 1879 7,75 7,97 8,06 » M. de Krusper ajoute que la crue de 8", 06, observée en 1879 à Szeged, n'y avait pas encore sa hauteur maximum, parce que les eaux de la Maros n'avaient pas atteint, au même moment , leur hauteur ordinaire de crue. » On voit, par les chiffres précédents, qu'en moins de cinquante ans, tant par l'effet naturel des alluvions que par celui des digues, le niveau des crues s'est élevé d'environ 2™, 00, ce (jui fournit une évidente vérification des opinions des ingénieurs hydrauliciens sur les travaux desquels se basait notre Rapport. ( M) ) » Un exhaussement si continu et si rapide ne pouvait manquer de com- promettre, un jour ou l'autre, l'existence de la ville. » Mais au danger capital qui, dans un avenir peu éloigné, ne pouvait manquer d'atteindre cette malheureuse cité, la construction des chemins de fer de l'État autrichien et celle du chemin de Fiume, dont le tracé à travers la vallée de la Tisza avait été arrêté par le gouvernement, vinrent en ajouter d'autres plus graves encore en passant par la ville de Szeged, de la rive droite à la rive gauche, à une hauteur qui avait été fixée par l'Etat à 7™, 958 au-dessus des plus hautes eaux de i855, hauteur plus d'une fois atteinte par les crues et qui a été dépassée par celle de 1 879. En réalité, les rails du chemin de l'État ont été placés à la hauteur de 8'",023 au-dessus des hautes eaux de i855, et par conséquent de beaucoup supérieure à celle des digues de la rivière. )) Je ne parlerai pas ici de la remarquable construction du pont à piles tubulaires due à feu M. Cézanne , ingénieur des Ponts et Chaussées français, qui avait entrepris l'exécution de ce travail, dont on trouvera la description dans les Annales des Ponts et Chaussées pour Cannée iSSg. » Je me bornerai à dire que ce pont, fondé sur des piles tubulaires qui descendent de 9" dans le terrain vaseux et à 18" au-dessous de l'étiage, a offert, sous ses huit arches principales et sous les six arches du viaduc qui en est le prolongement sur la rive droite, un débouché pour les eaux su- périeur d'environ un quart à celui que fournit la vallée encaissée entre ses digues dans les plus grandes crues. Il est d'ailleurs placé en dehors de la ville et du côté opposé à celui par lequel les eaux ont fait invasion. Il est donc complètement étranger au désastre. » Mais ce qui a contribué très puissamment à accroître la gravité des événements, ce sont les levées des deux chemins de fer, et particulièrement celle de celui de Fiume, qui, traversant obliquement la vallée, passe au- dessus du chemin de l'État et a offert à l'inondation un vaste réservoir, où les eaux ont pu s'élever au-dessus du sol intérieur de la ville. » La levée de ce chemin de fer n'offrait aux eaux d'autre débouché que par sa rupture inévitable, qui a été le dernier acte de la catastrophe. » Le plan d'ensemble que je mets sous les yeux de l'Académie permet de suivre la marche de l'événement ; mais, pour faciliter l'intelligence de ce qui va suivre, il me paraît bon de réunir dans un même Tableau les données suivantes, que je dois à l'obligeance de M. Jean Hunfalvy, professeur à l'Université de Budapest, qui s'est antérieurement occupé de la question de l'endiguement de la Tisza, et à M. de Wex, conseiller aulique. Blarusdet st ( 21 ) » Lescoles indiquées dans ceTiibleau sont rapportées, comme on l'a vu plus haut, au zéro de l'échelle des eaux de la Tisza à Szeged : Dijri/icis rfttitives à t'i/iondudnn de Szcgccl. Cotes rapportées Hauteur des eaux au zéro de l'éclielle au-dessus Auteurs des renseignements de la ville. du sol voisin. et observations. Di m in Digue de Pérésora 9j4^ 6,oo à 7,00 M. fliinfalvy. Digues d'Algyo et (le Tapé 8,5o à 8,70 4»°° " 6,00 Id. Rails du pont de Fiume B au- » M, de Wex. A partir de ce dessus d'Âlgyii 16,283 pont (B), le chemin était en contre-pente vers le point de rup- ture C. Moyenne au-dessus du point de Les eaux se sont élevées à rupture C de croisement des 8'", 20 et ont délayé le deux chemins 8,5i8 » sommet de la levée du chemin de fer. Rails du pont à Szeged (D) 16,282 » A partir de ce point D, le chemin était en penle vers le point C. Mur du rempart qui protégeait la ville sur la rive droite 9)00 à 10,00 0,80 à 1,80 M. Hunfalvy. Sol à l'intérieur de la ville 5,5o à 7,00 2,70 à 1,20 Id. Faubourgs d'Alsovaros et Rokas. 3, 00 à 4>oo 5, 20 à 4»^'^ I^'- » Ou remarquera que, par l'effet séculaire de l'exhaussement du lit de la rivière et des crues augmenté par la construction des digues, le sol inté- rieur de la ville s'est déjà trouvé plusieurs fois inférieur au niveau des eaux. » Marche de l'inondation. — La première digue qui ait cédé à l'action des eaux est celle de Pérésora, située à ao""" environ de Szeged. Elle était suffisamment épaisse, mais formée de terres limoneuses que les eaux, qui se sont élevées à o",3o de son sommet, ont détrempées et entraînées. » Le flot envahissant a suivi la direction indiquée parla ligne ondidée sur le plan. Tl a traversé au point II la digue auxiliaire de Sôvenyhaz, à 7""° ou S""" plus bas, puis la levée du chemin de Fiume au point III, inondant les villages d'Algyo et de Tapé; il s'est étendu dans l'angle aigu formé par les deux chemins de fer, a rompu la levée de celui de l'État au point IV, inondant la ville de Doroszma. » Plus bas, en V, les eaux trouvèrent un petit débouché insuffisant par un pont de l'État près la rive droite de la Tisza; mais les eaux gonflées de la rivière en rejetèrent une partie vers le côté de la ville situé à l'aval, ( 22 ) et celle-ci se trouva ainsi complètement entourée d'eau, sans autre res- source pour la iuite des habitants que le pont du chemin de l'État sur la Tisza. » Enfin, la masse fluide accumulée dans l'angle aigu formé par le coteau et par la levée du chemin de Finme rompit cette levée vers le point VI ou C, et la catastrophe fut accomplie. » Il est remarquable que, à l'exception de la première digue dePérèsora et de la digue auxiliaire de Sôvenyhaz, aucune autre de celles des rives droite ou gauche de la rivière n'a cédé à l'action des eaux, et que ce sont, au contraire, les levées des deux chemins de fer et surtout celle du chemin de Fiume qui, en s'opposant à l'évacuation naturelle vers la vallée et en retenant les flots montants jusqu'au moment où cette dernière a été em- portée, ont évidemment déterminé la ruine de cette populeuse et riche cité de soixante-dix mille habitants. » L'événement n'a que trop mis en évidence combien il eût été prudent de réserver dans les levées des deux chemins de fer de larges passages pour l'écoulement des eaux, soit par des arceaux, soit mieux par des estacades, ainsi que cela est pratiqué sur le chemin du Nord de France à l'embou- chure de la Somme. 1) C'est du reste le parti que l'on vient de prendre pour l'exécution des réparations confiées à M. de Serres, ingénieur français, chargé de la direc- tion des travaux. » Il avait aussi été question de faire passer le chemin de Fiume plus près de la petite ville de Doroszma; mais, ici encore, les intérêts locaux mirent obstacle à cette amélioration du tracé. » En ce qui concerne la rive gauche, où le terrain, à peu près plat, n'est, assure-t-on, qu'un marécage malsain, il n'y aurait eu évidemment aucun inconvénient à n'établir les digues continues qu'à une très-gr'ande distance de la rivière ou à n'en construire que de submersibles. On n'aurait ainsi sacrifié que des terrains de peu de valeur, qu'on aurait pu améliorer par des colmatages bien dirigés, comme je l'indiquerai en terminant. » En résumé, on ne peut, jecrois, méconnaître qu'outre les inconvénients si graves qu'offrait par elle-même la vallée de la Tisza pour la sécurité de cette malheureuse ville, les travaux exécutés, les uns dans l'espoir de l'en préserver et les autres en vue des grandes lignes de chemin de fer, ont fata- lement concouru à rendre inévitable la catastrophe qui l'a ruinée, ce qui met une fois de plus en évidence les inconvénients de l'endiguement des rivières sujettes à de grandes crues au moyen de digues placées trop près ( a3 ) de leurs rives et qui sont tôt ou tard inévitablement emportées par les eaux. » Le but de cette Note n'étant que de montrer quelles conséquences funestes a eues le mépris des règles auxquelles l'observation avait conduit les ingénieurs les plus expérimentés de France et d'Italie, il ne m'appar- tient pas de rechercher les moyens d'éviter dans l'avenir à la ville de Szeged le retour de pareils désastres. Je dois laisser aux ingénieurs compétents le soin d'étudier les moyens d'éviter le retour de pareils désastres. » Cependant je me permettrai d'appeler l'attention sur le parti que l'on pourrait tirer des dépôts argileux et limoneux si abondants que forme la Tisza pour opérer graduellement et par voie de colmatage l'exhaussement des parties supérieures de la gauche de la vallée, que l'on ferait passer ainsi peu à peu de l'état de marécages à celui de terres cultivables, en même temps que l'on augmenterait la pente de cette vallée par les dépôts, qui, se produisant actuellement, au contraire, vers les parties inférieures, tendent à la réduire de plus en plus. » A cet effet, les digues de la rive gauche pourraient être à peu près supprimées et remplacées par des digues submersibles obliques de l'amont à l'aval à cette rive, el qui fourniraient des bassins successifs de colmatage. » Si les détails dans lesquels on vient d'entrer sur le sinistre de Szeged confirment complètement les conclusions rappelées au commencement de cette Note comme résultat des études des ingénieurs les plus expérimentés, les événements tout récents dont la vallée du Pô est le théâtre aux environs de Mantoue, où des milliers d'hectares sont submergés, ne peuvent encore que les corroborer. » L'Académie apprendra sans doute avec intérêt que, aux secours par lesquels la sympathie de la France s'efforce de soulager les misères pré- sentes des habitants de Szeged, nos ingénieurs ont été appelés à joindre celui de la Science et de leur expérience pour prévenir s'il est possible le retour de semblables désastres. » Un inspecteur général des Ponts et Chaussées a reçu l'honorable mis- sion d'aller en étudier les moyens sur les lieux. » ( ^4) , ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la valeur nio/enne des coejficients dans le dé- veloppement d'un déterminant gauche ou sj^mélrique d'un ordre infiniment grand et sur les déterminants doublement gauches. Note de M. Sylvester. « Dans un déterminant ou gauche ou symétrique, j'ai fait voir ailleurs que tous les coefficients qui ne sont pas des unités seront des puissances de 2. J'ajoute que, dans le dernier cas, si n est l'ordre du déterminant, la plus haute puissance de 2 qui entre comme coefficient sera la partie entière de ^ et dans le premier cas y (« dans ce cas étant un nombre pair). » M. Cayley a le premier démontré que, si le nombre des termes dis- tincts dans le développement d'un déterminant symétrique de l'ordre x 1 '1 est (i .2.3.. .x)9.j.^ fij aura pour sa fonction génératrice ; et, de ma part, j'ai démontré que, si le nombre des termes distincts dans un détermi- nant gauche de l'ordre 2x est 1 .3. 5 . . .2.r — r w^;, oj^ aura pour sa fonc- . ' / e' tion génératrice w-^^* » Ces deux formules suffisent pour la solution du problème proposé. Commençons par le déterminant gauche. Eh vertu de la lormide donnée, on aura r .- 3-' r — 1] (j}_^:=\l-i-X-\-l.OX-\-l.S.Ç) 2 (, „ jrfx — i)(x — 2] . ►. ,, Q,~| I + 1.5.9.13-^ ^^3 + ■•• + '•^•9--(4^-3)J-.' nombre qui est toujours entier, car w^ est assujetti à satisfaire à l'équation cj^ = (2,2; — I ) Wj._, — (x' — i)a)j._2; de sorte que Wo, w, ét.int 1,1, tous les fi) seront des nombres entiers. En posant i. 3. 5... 2^7 — 1 Wj= «j^., on trouve facilement, à l'aide de cette expression, que, pour x := x> , 4 1 . 5 . q . . . 4 •; := e ■•» -f 1.2.3. ..2.r ^.8.11. ..^x » De plus, par une méthode bien connue, on trouve log(i.5.9...4^ — 3) =C — X + -H- ^A— log(4a? — 3) I ri I c/" H T-logfZja; — 3) —\o"(l\x— 3' 12 ^/.r ° ^ 1 'J20 dx^ ° ^ Ir^ '0"4\ 1 < I A = IC 7- I — X -\- log4ir + X log.x- H ( 25 ) Oti a aussi A' log(4.8...4.^-) — a;log/( + Iog\'î- + X log.c — a; 4- ;^ log.t- + '- On aura donc 1.5...(4.r-3) _ Ç^ J_ ef, puisque la somme des coefficients pris tous positivement en it,j. est égale , / .. ^ \ 2 ^, (r .3 .5. . . ■.'..(• — I )" I PI 1 1 a (i.sy.'j. ..2X — i) ^i ■ — =-^^5 on a iiiialemeiit la valeur ^ I.2...2.C ^/„^ moyenne des coefficients, c'est-à-dire f 1 .3.5. . .?..i- — i)" 2 i. = -— X ' » Pour trouver C je me sers de la formule C = log(i.5.9...4>'^ — ^) — 7 et, en mettant ^x — 3 = I25, on trouve, à l'aide des Tables ordinaires de logarithmes, C = — 0,0225o8. . ., ce qui donne pour la valeur moyenne cherchée {i,5q3. ..)x'. 1) Comme vérification, j'ai fait calculer u^, ii^, Un, u,^, par le moyen des formules II., = i.'3.5...2a; — I Wj, et, en posant «.,.= [ix — i)o)_,_, - [x — i;y.t_2, 1.3,5. . .2.r — I ~ = o^.x' , j'ai trouvé |3, = 1,262.. ., ^8= 1,485..., (5,0=1,523..., p,o = i,55i ..., ce qui s'accorde très bien avec la valeur p^ = i, 5ç)'5 .... M Pour le déterminant symétrique, en vertu de la formule de M. Cayiey, on sait que la valeur moyenne cherchée est le coefficient de i^ daiis--=^» c. R., iS;fj, 1' St-mrsl e. (T. LXWIX iN» i.) '^1 qui sera le même, quand a; = x) , que dans— l=r-.) et l'on trouve facilement yi — t que cette valeur est égale à e 'sjnx. •n J'ajoute quelques mots sur les déterminants doublement gauches, c'est-à-dire gauches par rapport à l'une et à l'autre des deux diagonales. » 1° Je trouve que, pour que ces déterminants ne s'évanouissent pas, l'ordre doit être divisible par 4- » 2° Considérons la racine carrée d'un déterminant doublement gauche de l'ordre l\x. Je trouve que la somme de ses coefficients pris tous positi- vement est égale à I .2.5.G.9.10 ... [\x — '5 .[\x — a. » 3° Soit ip^ le nombre des termes distincts dans cette racine carrée. Je trouve qu'en posant çi^ = 2 .4-6 . . . 4^ — ^ '^xt 'l'.i sera toujours un nombre entier défini par l'équation et que la fonction génératrice de <\i^ sera i/ _ ? de sorte que ^.v ^^i-hx-h 1.9^^ H 1 . 9 . 1 7 ■ i.a.3 1 . 9 . 1 7 ... 8 a; — 7 7 a'-'. » 4" O» démontre facilement que deux des 1^ consécutifs quelconques seront toujours premiers entre eux et que tous les coefficients dans la racine carrée du déterminant doublement gauche de l'ordre 4^ sont des puissances de 2, dont la plus haute sera désignée par la partie entière de -77-» c'est-à-dire de -• » 2 (^7 ) MEMOIRES PRESENTES. VITICULTURE. — Application du sutfocarbonote de polassiiiin aux vujnes phylloxérées. Note de M. Mouillefert. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Des nombreux agents qui ont été indiqués pour combattre le Phyl- loxéra, il n'y en a pas qui ait soulevé plus de critiques que les sulfocarbo- nates alcalins. Aujourd'hui nous sommes heureux de pouvoir dire que l'expérience leur a répondu. » On leur reprochait d'être d'une efficacité douteuse; actuellement on ne peut plus la discuter. Si elle est niée par des personnes qui ne les ont pas expérimentés, elle est reconnue par les viticulteurs qui les ont appliqués d'une manière suivie. La préparation du sulfocarbonate, échantillon de laboratoire jadis, a dépassé cette année i5oooo''Sen trois mois, avec les- quels on a traité 845'' de vignes. » Comme, pour obtenir son maximum d'effet utile, il faut l'étendre dans une quantité plus ou moins grande d'eau, on a objecté qu'il fallait ré- server le sulfocarbonatage pour quelques rares situations privilégiées, soit par leur site, soit par le haut prix de leurs produits. Grâce aux appareils de M. Hembert, il n'en est plus ainsi; son application sous cette forme peut être généralisée désormais. » Le système mécanique qui permet d'effectuer l'application du svilfo- carbonate se compose : i°d'un moteur; 2° d'une pompe aspirante et éléva- toire et de ses accumulateurs ou réservoirs à air comprimé; 3° d'une canali- sation métallique très légère, d'un montage et démontage rapides, dont un ouvrier exercé peut mettre en place 3''™ en dix heures; 4" d'une cana- lisation secondaire en toile ou caoutchouc greffée sur la canalisation d'a- menée et permettant de distribuer le liquide dans toutes les parties du vi- gnoble. » L'eau puisée dans une rivière, dans une source, dans un puits, etc., est envoyée dans les vases de réception^ qui sont au nombre de deux, à l'ex- trémité de chaque canalisation de distribution. Tour à tour dans ces vases, dont la capacité est de 375'", on met la quantité de sulfocarbonate voulue et l'on y forme la solution toxique, qu'on puise ensuite au moyen d'arro- soirs pour la vider au pied des souches. ( ^8 ) 5 .s; "41 •1) § t3 1-9 pa ■< H ^.- 1.-. ,« -, i-^ n lTI i-î r^ i-î n - c i*: tr:' >': ri ri i" 1-^ ^~ — ÏÏ 1 y. .-. ^— - ^ „ -/: — O r: _ ^— •a r^ t^ r-; o r» Cl ri Cl n r: n M fl CJ Cl O O o o ~ .- c - - - o o o oo C c/:> •a.u>;oauv30jias JM ro n «o to .-T ^ oc. ,- -T c T--^ in lO '^ t-^ ■rï 1-^ " ■" M. n ~ " ~ "" ~ ■asiouoqjBOOjins u'opnios s[ dp 3S1IQ oaujnot B| SHU.TJH a HiiaKOS op 9j«uonju'aoj[ns op 3Liis;v.iô ■ooinnjoj aia n soçtiiBj) s9t]3no6 op anaicoK anviuns ■UOIlDSilEUUO U| op ]ùam94i>iiia jo asua T~ O ri r^ c-.-T "': 'h c O ce Cl o 30 i-' SOUiqOBfU S8p o^iAjas ia KOIlv^^viS^;I o O CI O «o g O r: o o c o o o en v^r Cl C^ o Ci ch ci sjuaidta^j sop youn.iHX^Kon S31L .i ni 1113 suo:)i 'J OOAC onpuojiio^ '- o r^ r-: 'saiiono'i: s9p laainaUBJ) no •saasSBd g Cï o ■vrr ô ri c: è ^o % ce ^ ■uo!iBS!|BUBa l'i op HiaiDdA^lua^i B îo Bsod Cl G saassBd o c c^ '-^ Cl y- Cl l - v— Cl 'S9U!i|.irHU sop uoiiBiicisui.i irsoassDd saa.iaii^a oiuaKos: y: o ^ ^ -r A' ■ :: y. - c: r-> 'eq:)nos jcd osjui rwa^aaxuKv.iO ci CT O o T ..- .3 '-" .; 'r .,-: 'ddinnd b| ap j^uioui'ia ticaanDJUin aviù[iv\i-T^*-Ji -3!».— P — ^ j^ •- r- oj ■ ^ :- M C^' ■ o i: o -si 2, CJ ; O- ^ u , 1 cT ë "" -« ■= r -^ -s 5 -^ •« S"^ •= =;^ 2 ll'^ -S ,t î > > g > 'g > -^ -^ = ■«■!; ■3 ï .2 ■«> 5 îr o o 3 S -si ( =9) » Les canalisations de distribution en caoutchouc, formées de bouts de lo'", s'allongent cl: se raccourcissent à volonté dans toutes les directions; l'ouvrier porte donc sa charge à lo'" ou i 5'" au plus. Quand la solulion sulfocarbonatée est absorbée par le sol, on y verse 5'" ou lo'" d'eau. M Le prix de revient d'un sulfocarbonatage varie suivant les circon- stances, savoir : » i" Les pertes de temps pour transporter le matériel et le monter ; » 2" L'altitude à laquelle se trouve situé le vignoble ; » 3° La distance à laquelle il faudra envoyer l'eau, ou la solution sulfo- carbonatée ; » 4° La cherté delà main-d'œuvre; » 5° L'étendue à traiter ; si elle est considérable, les frais généraux se trouvent répartis entre un plus grand nombre d'hectares. » Les ouvriers peuvent vider chacun au pied des souches de 1200 à i5oo''' de liquide par heure; 8 ou 10 ouvriers travaillant dix heures par jour suffisent dans les circonstances les plus ordinaires pour traiter i hectare. » Diverses opérations ont été effectuées par la Société pour le traite- ment et la reconstitution des vignes phylloxérées; leurs résullats sont re- cueillis dans le tableau ci-contre. » Le traitement des vignes phylloxérées au moyen du sulfocarbo- nate de potassium serait donc applicable à la presque totalité des vi- gnobles français. Le prix de revient, qui a été cette année en moyenne de 234'"^ l'hectare, n'est pas le dernier mot. On peut abaisser le prix de vente du sulfocarbonate ainsi que le prix de location des machines de distribution d'eau. En appliquant 3oo''^ de sulfocarbonate de potassium à l'hectare, on met d'ailleurs dans le sol une excellente fumure en potasse, dont la valeur ne saurait être estimée à moins de 5o''. Enfin le sulfocarbonate, d'une efficacité certaine, peut être employé en tout temps, en toutes saisons, sans danger pour la vigne. » M. E. Heckel adresse, pour le Concours du prix de Physiologie, un jMémoire intitulé: « Considérations générales sur la répartition desalcaloïdes dans les végétaux et étude physiologique de l'action des sels de strychnine sur les Mollusques gastéropodes ». (Renvoi au Concours du prix de Physiologie.) M. WoiLLEz adresse à l'Académie, par l'entremise de M. Bouillaud, une Note portant pour titre : « Note sommaire des faits scientifiques nouveaux (3o) contenus dans mon Traité théorique et clinique de percussion et d'auscul- tation ». (Renvoi à la Commission des prix de Médecine et Chirurgie.) M. E. Delacrier adresse un Mémoire intitulé : « Recherches nouvelles sur l'induction magnétique pour une application rationnelle à la construc- tion des machines magnéto-électriques ». (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. A. Ladureac soumet au jugement de l'Académie un Mémoire inti- tulé : « Du rôle des corps gras dans la germination des graines ». (Renvoi à l'examen de M. Boussingault.) M. Pons adresse une Note intitulée : « La fièvre jaune, le choléra et la peste » . (Renvoi au Concours Bréant.) CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'Instruction pcruqce et des Reacx-Arts invite l'Académie à lui désigner deux candidats pour la chaire d'Anatomie com- parée au Muséum d'Histoire naturelle, devenue vacante par suite du décès de M. P. Gervais. (Renvoi à la Section d'Anatomie et Zoologie.) M. Dacsse, élu Correspondant pour la Section de Mécanique, adresse ses remercîments à l'Académie. M. le Secrétaire perpétcel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Un Ouvrage de M. N. /o/j intitulé : «L'homme avant les métaux», (Pré- senté par M. de Quatrefages.) Un Ouvrage intitulé ; « Centenaire de la mort de Cook, publié par la Société de Géographie. » (Présenté par M. de Quatrefages.) Un Ouvrage de iM. ji. Riche, intitulé : « Les produits chimiqneset phar- maceutiques à l'Exposition universelle». ( 3' ) Une Brochure portant pour titre : « Essai sur la deslruclion de l'œuf d'hiver du Phylloxéra de la vigne, par M. P. de Lafille. » (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) Une Brochure intitulée : « Relazione degli ingegneri del R. Corpo délie Minière addetti al rilevamento geoiogico délia zona solfifera di Siciliasulla eruzione dell'Etna ». ANALYSE MATHÉMATlQUIî. — Sur la série hypercjéomélrique et les polynômes de Jacobi. Note de M. Appell, présentée par M. Bouquet. « L'objet de cette Note est d'indiquer quelques applications d'une inté- grale définie dont j'ai donné précédemment l'expression ('). 1. Soit F(j?) la fonction définie par la série hypergéométrique de Gauss F(a, /3, y, x), dans laquelle je suppose (I) 7>o, ,>y_a_>i>o. Considérons les polynômes de Jacobi définis par l'égalité X,„ = F(a -f- p + m, — m, 7, x), m étant un entier positif; je me propose de déterminer les coefficients du développement de F{x) en série, procédant suivant les polynômes X„,, à savoir (II) F(x) = A„X„ + A,X,-h...+ A,„X,„+.... » L'expression du coefficient A,„ est, comme il est connu, donnée par l'équation (III) r"xï-*(i -.r)='-^P-TF(.r)X,„f/.r = A,„ f x^-'(! - .r)"+''-'X;,(Yx. L'intégrale qui entre dans le deuxième membre de cette relation (111) est, d'après Jacobi, égale à I r ( m 4- il r-(y] f ( z -F p — 7 + /» -t- i1_ a 4- p -t- 2 ni r ( a -I- p H- /« ; r ( 7 + m ) ' (') Comptes 7endus, 2 décembre 1878, p. 874- (32) l'intégrale qui se trouve dans le premier nieml)re de cette même relation s'obtient imniédiatemenl en faisant, dans les formules (i) el (2) de la Note citée au commencement, et remarquant que dans la formule (2) le premier terme de la parenthèse est nul, comme contenant en dénominateur lefacteur r( — m)qu\ est infini. On trouve ainsi pour l'intégrale qui figure dans le premier membre de la relation (III) la valeur I T. r- ( V 1 I ( a + 771 ) ( p + n; ) sin ( y — a — p ) ir F ( a ) T ( fl ) r ( y — a — fi — m) V [y + ni » La valeur de A,„ est alors, en tenant compte de la relation r \7 — a — p — m) r (i< + fi - -/ + m + 1) = (IV) A, Sin(y — z— PItt' a -4- f5 H- ?. 77; '; r [a -\- fj + m] r(a)r(p) ( :< + 777 ) p -t- 777 ) r(7;7 + l) » Il est à remarquer que cette valeur de A,„ est indépendante de y. En portant celte valeur dans le développement (II), on oblient la formule »; = « T,-/„ O ., ^.\-lil±P) \ ( _ ,\-n Jl±l±I!!^ (a + p)(a+p + ,)...(.^+p+„, _ M'^-M^» /! -' J — r(a)r(p) Zj ^ ' («+/77)(P + /77) 1.2. ..777 » 2. J'arrive maintenant à une autre remarque sur les polynômes de Ja- cobi. Je considère la fonction F,„(x) définie par l'équation F,„ = i'"(^( + /;;, — m, b, x), dans laquelle je suppose i > o, I >• A — (-/ >■ o. » Cette fonction est un poi3'iiôme de Jacobi lorsque m est entier positif, et l'on sait que, dans ce cas, l'intégrale (V) r'a*-'i ^-xY-''Y,„V,„■dx est nulle quand m et ;n'sout deux entiers positifs différents. » Supposons maintenant qu'on donne à m et m' des valeuis quelconques; il arrive alors que l'intégrale (V) est nulle pour une infinité de systèmes de ( 33 ) valeurs non entières de m et m' . En effet, la valeur de cette intégrale (V) s'obtient en faisant, dans les formules (i) et (a) de la Note déjà citée, oc = rt -f- ///, jS =■ — ;//, 7 = h, Il — m' — m. » On trouve ainsi, pour l'intégrale (V), une valeur qu'on peut écrire » vr-[b) ^1 j- f ^ __ f ,.-, .m — 7«'l irt-l-/«4-«i'; sin(6— fl);r r(— /»') r(— /nlr^n-h/w) r (« 4- m') l' ^ •' • ^ /l en posant , ■ r ( — "I ] 1\ 1 -+- m ) ^^"^' ~ r[ù -hm]V[b~a-nij' Si donc on prend pour m et m' deux racines différentes de l'équation transcendante (VI) ?(m) = K, où R est une constante quelconque, l'intégrale (V) est nulle. Lorsque l'on prend m = m', l'intégrale (V) n'est plus nulle; sa valeur est fournie par la formule (7) de la Note citée. 0 11 est aisé de voir que l'équation (VI) a une infinité de racines réelles, et de déduire, de tout ce qui précède, la détermination, à l'aide d'intégrales définies, des coefficients du développement d'une fonction en série de la forme 2A,nF,„, la sommation s'étendant à toutes les valeurs de m qui sont racines de l'équation (VI). Sans entrer dans plus de détails à ce sujet, je ferai remarquer seulement l'analogie que présente un pareil développement avec les développements en séries trigonométriques de la forme l{A,ii cosmx ■+■ P)„, s'il) inx), la sommation s'étendant aux valeurs de ??2 qui sont racines d'une certaine équation transcendante. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur la récente éruption de l'Etna. Lettre de M. Fouqué à M. le Secrétaire perpétuel. u Catanp, Sojuin 1879. » Lorsque je suis arrivé à l'Etna, l'éruption pouvait être considérée comme terminée; l'écoulement de la lave et les explosions avaient cessé. Cependant, des phénomènes secondaires intéressants se produisaient en- core; des fumerolles à des températures diverses se dégageaient en diffé- C. R., 1879,2' Semestre. (1. I.XXXIX, N° I.) ■'ï ( M ) reiits endroits, et, en deux points notamment, on pouvait observer des laves incandescentes revêtues d'un dépôt de chlorure de sodium fondu. » En compagnie du professeur Silvestri, de Catane, et d'un ancien élève de l'École Centrale, M. Bréon, qui, depuis deux ans, s'occupe de Miné- ralogie microscopique, j'ai passé plusieurs jours sur le lieu de l'éruption, étudiant toutes les émanations, recueillant les gaz, condensant les vapeurs et déterminant approximativement leur composition. Je dois dire immé- diatement que ces études n'ont offert aucune particularité nouvelle; mais elles confirment pleinement les observations antérieures faites par M. Ch. Sainte-Claire Deville et par moi à l'occasion d'autres éruptions. » La partie la plus intéressante de nos études se rattache à l'examen des |)hénomènes mécaniques de l'éruption nouvelle. 11 Dans la soirée du 26 mai, après quelques légères secousses de trem- blement de terre, l'Elna s'est fendu sur une longueur de 10''™. La fissure, légèrement sinueuse, passe par le cratère central, descend d'une part au sud-sud-ouest, vers Biancavilla, et d'autre part s'étend au nord-nord-est, vers Mojo. Tantôt elle est représentée par une ouverture à parois abruptes de 4" à 5"^ de large, tantôt sa trace est désignée par des crevasses pa- rallèles, étroites et nombreuses. Enfin, les points de cette fissure les plus largement ouverts correspondent aux cratères de nouvelle formation et aux bouches d'émission des laves. L'ouverture de la fissure s'est faite si- multanément sur les deux côtés opposés de l'Etna. Du côté sud-sud-ouest, elle s'est particulièrement manifestée entre deux points compris entre des niveaux de i65o'" à i5oo™. Du côté nord-nord-est, sa portion la plus béante est comprise entre 2200™ et 1600*" d'altitude. Ces différences de ni- veau font : 1° que la portion médiane de la fissure correspondant au cratère central de l'Etna, élevé de 3320™, n'a rejeté que de la vapeur d'eau et des cendres fines; a° que la partie sud-sud-ouest a pu exhaler des gaz en abondance, projeter des bombes volcaniques et même émettre des laves au début de l'éruption, mais que l'écoulement de la matière fondue y a cessé rapidement, tandis que l'activité volcanique semblait se concen- trer du côté opposé de la montagne; 3" enfin, il résulte encore de ce fait que sur le flanc nord-nord-est la portion supérieure de la fissure a donné lieu spécialement à d'effrayantes explosions, avec développement de larges cratères, tandis que la portion inférieure était le siège d'une abondante émission de lave. » L'élendue considérable de la fissure facilitant la sortie immédiate des matières éruplives, on comprend que l'éruption ait été de courte durée ( 35 ) (onze jours en tout). La sortie rapide et brusque de tous les nialéiiaux éruptifs fait que, même dans les points inférieurs de la fissure, l'émission des laves a été accompagnée de violents dégagements de gaz. Il en est résulté des projections de scories légères, filamenteuses ou spongieuses, et de bombes volcaniques creusées d'une cavité intérieure à parois caver- neuses. M Les laves épanchées dans la direction de Mojo ont formé un courant de 1 1""" de long, étroit dans sa partie supérieure, mais large de 5oo" à 600'" dans sa partie basse. Les désastres ont été considérables; ils l'eussent été encore bien plus si la lave ne s'était arrêtée à une petite dislance de la rivière Alcan tara. » En somme, l'éruption nouvelle a donné naissance, au sud-sud-ouest, à une fissure munie seulement de quelques petites ouvertures cratériformes et de quelques bouches d'émission de lave peu développées ; mais, du côté nord-nord-est, il existe dix cratères distincts, parmi lesquels deux sont remarquables par leurs énormes dimensions. Ils ont environ 200™ de dia- mètre et 80" de profondeur. Leur fond est à un niveau un peu plus bas que celui de l'ancien sol, et leurs parois, composées de débris projetés, s'élèvent sous la forme d'un énorme amas conique. » Les principales bouches d'émission des laves, au nombre de douze et situées plus bas, sont pour la plupart entourées d'un cône formé par des lambeaux delà matière fondue qu'elles ont projetée. Plusieurs sont béantes du côté par lequel elles ont déversé la lave. D'autres sont complètement coupées de part en part en leur milieu, par suite du passage du flot incan- descent qui les traversait. » Il me semble que l'on peut considérer l'éruption nouvelle comme le type d'une grande manifestation volcanique, aussi bien sous le rapport de ses émanations qu'au point de vue des phénomènes mécaniques qui l'ont signalée. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur la récente éruption de l'Etna. Note de M. H. de Saussure. « Laissant de côté l'historique de l'événement dont l'Etna vient d'être le théâtre et nous en tenant aux seuls faits qui pouvaient se constater im- médiatement après l'éruption, savoir du 8 au xl^ juin, nous résumerons comme il suit les principales observations auxquelles ils donnent lieu. ( :^<3 ) » 1° Le massif de l'Etna a été partagé par une crevasse courant à peu près du nord au sud. Sur le versant méridional, cette crevasse s'est arrêtée à mi-pente en s'inclinant vers l'ouest; sur le versant nord, elle se prolonge jusqu'au pied de la montagne. Toutefois la fissure n'a point produit de grandes dislocations, comme ce fut le cas au Vésuve en 1872; la masse énorme de l'Etna paraît avoir opposé à la poussée une résistance infiniment plus puissante. Le cône central, bien que se trouvant sur le parcours de la fente, ne s'est ouvert d'aucun côté. M L'aspect général de cette déchirure n'est autre que celui d'une zone, large de 100" à 200™, sillonnée d'une quantité de fissures plus ou moins parallèles et qui, dans le sol engazonné, n'ont guère plus de i" d'ouver- ture. Dans les endroits où elles traversent des rochers, elles présentent une largeur plus considérable. Les lèvres de la crevasse n'ont point été déran- gées. Il n'y a eu ni exhaussement ni abaissement, ce qui exclut l'idée d'un soulèvement de couches. En revanche, on remarque sur le parcours des fentes un certain nombre de points d'explosion où, parle seul effet des gaz et sans qu'aucune lave ait jailli, les rochers ont été brisés et projetés. Des vapeurs acides s'échappent de tous ces points. » 2° Le cratère central ne paraît pas avoir donné de lave. Il s'est borné à projeter une pluie très abondante de cendres et de blocs. Ces derniers sont de deux espèces. Les uns, brisés à angles vifs et composés de lave ordi- naire, proviennent évidemment de la rupture du fond du cratère. Les se- conds, en nombre bien plus petit, émoussés aux arêtes et formés d'une lave ancienne (doléritique), sont sans doute arrachés à des parties plus profondes de la cheminée. Ces blocs, de 1""^ au maximum, ont été lancés à plusieurs kilomètres de distance. » 3° Les laves, autant que j'en ai pu juger, ont fait éruption sur trois points différents. » A. Sur le versant méridional, un peu au-dessous du cône, à environ 2600"" d'altitude, le courant a jailli par la crevasse, a coulé vers le sud- ouest dans la direction d'Aderno, et, rencontrant en route un ancien mamelon, s'est bifurqué en deux bras. Cette coulée n'a guère que 2*"", 5 de longueur. » B. Sur le versant nord, le sol de la montagne a éclaté à une altitude un peu plus grande que l'éruption du versant sud, et il s'est formé sur ce point un petit cône qui était encore très actif le i3 juin. 11 émettait une grande quantité de vapeurs et projetait par moments des scories incandes- centes. Les laves, s'échappant par la fissure et se déversant, sur une éten- ( 37 ) due de 3''"' ou i'"", par-dessus celles de i8G5, sont arrivées jusqu'iiu pied du groupe des cônes de Monle-Scopello et Monte-Nero supérieur ('), lequel a fait dévier l'extrémité du courant vers l'est. » C. La troisième coulée s'est fait joiu- sur un point situé plus bas, |)resque à mi-côte de la montagne, dans un ravin qui sépare le Monte- ïimparossa du Monte-Nero inférieur. Les laves se sont frayé passage par plusieurs crevasses; mais ces différents ruisseaux n'ont pas lardé à se confondre en un seul grand courant. Celte coulée, de beaucoup la plus considérable, s'est avancée jusque dans la vallée de l'Alcanlara, qui limite au nord le pied de la montagne. Sou parcours est d'environ lo"""; sa lar- geur, dans la partie inférieure, d'environ 600™. A son point d'origine, il a surgi une multitude de petiis cônes alignés à droite de la coulée, suivant l'axe de la crevasse, et s'adossant aux pentes du Monle-Nero et de ses an- nexes. Ces cônes sont composés de laves et de scories agglutinées. Les trois plus considérables, qui forment le milieu de la chaîne, ont de 10'" à i5" de hauteur, tandis que leurs voisins, qui précèdent et qui suivent, vont s'abais- sant graduellement. Les plus petits, de la hauteur d'un homme, ne sont que des boinsouflures de lave. Plus bas, au milieu des laves, on aperçoit les ruines de deux autres cônes, dont la partie centrale a été emportée. Les côtés seuls ont résisté et forment des tronçons en forme de quille, du reste peu élevés (8™ à 10"). » 4° Les deux coulées supérieures, soit la coulée du versant sud et la coulée supérieure du versant nord, ont été les premières à se faire jour. La première a jnilli le 27 mai, et il est à croire que la seconde s'est pro- duite au même moment, bien que les renseignements soient moins positifs à son égard. » La coulée inférieure, de beaucoup la plus considérable, paraît avoir fait éruption le 28 mai. Aussitôt que les laves eurent trouvé cette issue plus basse, elles cessèrent de se déverser dans les régions supérieures. » 5° Les laves des deux coulées supérieures se sont répandues par-dessus des champs de neige. Elles n'ont fondu qu'une partie de cette neige, dont l'épaisseur était de plusieurs mètres. Les masses incandescentes, en se mê- lant à l'eau de fusion et à la cendre qui tombait en abondance, ont pro- duit une sorte de bouillie moitié ignée moitié boueuse. C'est là l'explica- (') It y a siii' le versant nord de l'Etna deux montagnes de ce nom, sans parkr d'un Iroisièiiie Moiiie-Kiro phicé sur le versant méridional et dont il n'est pas ((ueslion ici. ( 38 ) tion de la couche de boue sèche qui recouvre ces nappes de lave ainsi que tous les blocs dont elles sont chargées. » Le 1 4 juin, la lave, bien que reposant sur un ou plusieurs mètres de neige, était encore fort chaude à sa surface et incandescente dans son épais- seur. La neige, partout où on l'apercevait à travers les failles de la lave, ne paraissait point subir l'action d'une forte chaleur. Elle semblait, au con- traire, efficacement protégée contre le rayonnement du feu par le plancher refroidi de la nappe de lave, et il arrivait de rencontrer une épaisse tranche de neige presque à côté d'une bouche qui projetait encore des scories. » La coulée inférieure du nord offre sur une partie de son trajet le même caractère. Elle a commencé en effet par traverser des étendues de neige qui se prolongeaient encore à quelque distance au-dessous du Monte- ïimparossa, et elle les a entièrement fondues. Nous ne parlons cependant ici que de la couche inférieure des laves. Les derniers flots de la coulée n'ont plus rencontré de neige : ils ont formé par-dessus la première nappe un étage de lave nue qui s'en distingue très nettement. » 6° Le débordement des laves semble s'être effectué dans chaque cou- lée simultanément sur un certain nombre de points, situés le long du par- cours de la crevasse. Comme cette fente suit assez exactement la direction de la plus grande pente, les coulées ainsi échelonnées les unes au-dessus des autres se sont rejointes etjconfondues en une seule. Ainsi s'explique- rait, en particulier, la formation de la longue nappe du nord (coulée infé- rieure). Elle résulterait de plusieurs coulées placées comme bout à bout et réunies en une seule. Cette supposition s'appuie sur les faits suivants : » En premier lieu, on observe sur le parcours de toutes les nappes de lave plusieurs cônes, ou bouches, encore en partie conservés, ainsi que des conques de lave avec cratère, indiquant d'une manière irréfutable la pré- sence de foyers d'éruption ('). » Ensuite, sur tout son parcours, la grande coulée suit et recouvre la fente de la montagne, et il est naturel de se représenter que cette direction ait été déterminée par une série de sources qui jalonnaient la fissure plutôt que par toute autre cause. La crevasse ne se continue pas, il est vrai, à tra- vers la vallée de l'Alcantara, au delà de l'extrémité des laves; mais non loin (') La grande coulée du nord ne présente, il est vrai, ces foyers que dans sa partie su- périeure; mais je montrerai plus loin qu'ils n'en existent pas moins, bien que non appa- rents, dans le reste de son étendue. ( 39 ) de ce point on en retrouve des ramifications. En particulier, on observe sur la route même deRandazzo, qui a été coupée par les laves, une fente étroite donnant issue à une multitude de petites fumerolles. » Enfin les laves ont apparu presque subitement et en même temps sur tout le flanc de la montagne, depuis leur origine au Monte-Nero jusqu'au point où elles interceptent la route deLinguagrossa à Randazzo. Si le cou- rant était sorti d'une source unique placée au Monte-Nero, un pareil tra- jet n'eût \)u probablement s'effectuer qu'en plusieurs jours. » 7° L'entassement des laves dans la partie inférieure de leur parcours atteint des proportions énormes, malgré la pente assez rapide sur laquelle elles reposent. Sur certains points, en particulier au-dessus de la route de Randazzo, on ne saurait en estimer l'épaisseur à moins de 4o", et les cbiffres seraient peut-être plus considérables encore si l'on pouvait évaluer l'épaisseur du milieu de la nappe, où les laves ont comblé la dé- pression du sol occupée par le lit d'un ruisseau. Grâce à l'écoulement des matières en fusion qu'elle recouvre, la surface solidifiée s'affaisse çà et là et subit des dépressions longitudinales qui la sillonnent de profonds ra- vins. L'épaisseur extraordinaire des laves sur le point indiqué s'explique probablement parle fait que, à côté de l'écoulement régulier qui accumulait les matières incandescentes vers la partie inférieure de la coulée, de nou- veaux débordements venaient à cet endroit se faire jour par-dessous les laves au travers de la crevasse et gonfler cette masse déjà visqueuse et peu mobile. Ces débordements n'ont pas été observés directement, mais on en peut donner pour preuve les dépressions, résultant d'effondrements, dans la crevasse, qui se dessinent à mesure que les laves se refroidissent et, ce qu'on observe aussi, des cratères d'affaissement formés par gradins con- centriques, produits évidemment par le retrait de la lave dans une che- minée subjacente. Un de ces cratères se voit immédiatement au-dessus de la route, sur la rive gauche de la nappe. Un foyer très chaud existe égale- ment au bord de la route, sur la rive droite. Il est à supposer que le sol était traversé à cet endroit par une crevasse transversale qui a vomi une certaine quantité de lave. » Les foyers éruptifs n'ont pu devenir apparents que dans la partie su- périeure de la coulée, et cela grâce au peu d'épaisseur des laves. La force du courant dans la partie moyenne, l'entassement delà matière visqueuse dans la partie inférieure, ont empêché les cônes de se former au-dessus des différents foyers. Les laves balayaient et englobaient tout dans leur propre mouvement. (4o) » 8° Les fumerolles sont moins nombreuses sur les laves de l'Etna qu'elles ne l'étaient sarcelles du Vésuve en 1872. Il n'y en a que fort peu qui émettent des vapeurs sulfureuses, et je suppose que celles-là s'échap- pent de cheminées profondes. L'acide carbonique et l'acide chlorhydrique dominent; mais les chimistes y découvriront encore d'autres vapeurs, car l'odeur, fort différente de celle des fumerolles du Vésuve, rappelle un peu celle du bois vert calciné, sans que la cause puisse en être attribuée d'aucune façon à des végétaux brûlés, puisque cette odeur se retrouve dans les fumerolles des laves situées au-dessus des limites de la végétation et dans celles du bord du cratère principal. » Le sel marin, si abondant au Vésuve, l'est ici fort peu, mais l'action prolongée des fumerolles pourra en augmenter la quantité. Les efflores- cences se développent avec le temps; entre le 8 et le \l\ juin, elles ne fai- saient encore que commencer ('). » Sur les cônes encore incandescents on voyait, comme toujours, se déposer beaucoup d'efflorescences jaunes, formées principalement de per- chlorure de fer. Par places elles prenaient une couleur verdâtre qui indi- quait la présence du chlorure de fer (et de cuivre?). » 9° La grande crevasse de la montagne, avec ses ramifications, demeure exposée à nu sur un parcours de 2'"" ou S'", du Monte-Nero inférieur jus- qu'au plateau qui s'étend au sud du Monte-Pizillo, où elle disparaît de nouveau sous la nappe de l'éruption supérieure. Il s'est formé sur ce par- cours un cône de cendres qui n'a pas donné de lave. » 10° La nature minéralogique des laves qui se solidifient aujourd'hui paraît être la même que celle de toutes les laves de l'Etna datant de ce siècle. Elles se composent d'une pâte augitique enchâssant de petits cris- taux de feldspath plagioclase. » 11° Éruptions diffuses. — Les nappes de neige qui s'étendent au-des- sous de la coulée supérieure , à l'est du Monte-Nero supérieur et du Monte-Tanagruppi, ont été traversées par des milliers de petits jets gazeux qui ont déposé sur cette surface une infinité de nodules composés d'efflo- rescences jaunes, où domine le perchlorure de fer. D'autres jets plus con- sidérables et très nombreux ont délayé les cendres subjacentes et les ont entraînées au travers des neiges pour former à la surface de celles-ci des plaques de boue acide chargées d'efflorescences diverses. Le i4 juin, ces plaques, de o''.3o à 1'" de diamètre, étaient à demi desséchées. Plusieurs (') C'est le 5 ou le 6 juin que les laves avaient cessé d'avancer. ( 4r ) d'entre elles avaient été crevées et soulevées par de nouveaux jtts de va- peur. La neige est, sur des étendues variables, toute parsemée de ces plaques de boue éruplive disséminées à quelques mètres les unes des autres. » A la surface des champs de neige, l'abondance des efflorescences est telle, qu'ils présentent de loin une couleur jaune citron. Nous suppo- sons que la diffusion des gaz, n'ayant pu se produire dans la neige même, a dû s'effectuer dans les couches de cendres snbjacentes, et que l'éruption a traversé la nappe de neige un peu partout, par petits jets, les uns sous la forme gazeuse, les autres, plus violents, sous la forme de vapeurs chargées de boue délayée qu'elles entraînaient à la surface. » 12° Courants de boue. — Des courants de boue ont fait éruption en grand nombre sur tout le pourtour du cône central. J'en explique l'ori- gine de la manière suivante. » Le sommet de la montagne, avant l'éruption, était couvert de neige. Durant l'éruption, tout le cône a été pénétré de vapeurs qui, en venant se condenser sous ce manteau neigeux, l'ont fondu peu à peu. L'enveloppe du cône, composée exclusivement de cendres mêlées de pierres (éminemment poreuse par conséquent), s'imprégna ainsi d'une masse d'eau qui dut tendre de plus en plus à s'amasser au bas des pentes. Lorsque la surcharge du liquide devient trop forte, elle emporte le bas des talus et fait éruption sous la forme de torrents de boue très violents et très rapides, qui se ré- pandent sur les pentes faisant suite à celles du cône et jusque dans le val del Bove. Je fus témoin d'une éruption de ce genre, qui faillit me coûter la vie, et j'ai observé les traces d'une quantité d'autres cataclysmes analogues siu' une partie du pourtour du cône. » PHYSIQUE. — Évaporalion de l'eau sous l' influence de là radiation solaire ayant traversé des verres colorés. Note de M. A. Bauduimojjt. (I Résumé et conclusions, — L II résulte de l'ensemble des faits consignés dans ce travail que les verres colorés exercent une influence réelle sur l'évaporation de l'eau et que la quantité de cette dernière varie avec la nature des couleurs. » Le vert et le rouge sont, en général, les couleurs qui ont le moins favo- risé l'évaporation. Ils ont alterné au point de vue de leur activité relative. Le verre jaune et le verre incolore sont ceux, au contraire, qui l'ont le plus C. R., lS-/j, 2" Je«ie«/e. (T. LXXXIX, N" 1.) ti { 42 ) favorisée. Dans les expériences de l'année tSSg, le bleu et l'orangé, qui sont des couleurs complémentaires, ont exercé une action presque iden- tique. L'eau du bassin d'Arcachon a présenté ce cas singulier que le verre incolore a été à peine plus actif que le verre vert, et que le verre rouge l'a dépassé d'une manière notable. » Les évaporations nocturnes auraient pu être presque toutes iden- tiques ; mais, comme les pesées avaient lieu vers g"* du matin et vers 6'' du soir, il en résulte que l'eau évaporée a été en partie soumise à l'action de la lumière du jour. » Il importerait au plus haut degré de tenir compte de l'action directe du Soleil, de la couleur du ciel et de celle des nuages. J'ai pris des notes pour cela; mais, les expériences ayant souvent duré plusieurs jours, il en est résulté des variations dont il était difficile de tenir compte. Je reviendrai d'ailleurs sur ce sujet à la suite de nouvelles expériences que je vais entreprendre. » Si l'on compare l'intensité relative de la lumière, selon la spécialité des couleurs, telle qu'elle a été observée à l'aide du photomètre extincteur, on voit que le verre rouge, qui détermine une faible évaporation de l'eau, est celui dont la couleur est éteinte par la moindre épaisseur photomé- trique, et que le jaune et le verre incolore sont ceux qui laissent passer le plus de lumière et qui, finalement, ont produit la plus grande évaporation de l'eau. Quant au vert, qui a souvent été inférieur au rouge pour produire ce phénomèue, il est supérieur au rouge par la quantité de lumière qui le traverse. » Quoi qu'd en soit, on est obligé de reconnaître qu'il existe une certaine relation entre la quantité de lumière qui traverse les verres de couleur et celle de l'eau dont elle détermine l'évaporation. » IL Les faits qui viennent d'être exposés ne peuvent laisser aucun doute sur leur réalité. On ne peut faire autrement que de reconnaître l'influence spéciale exercée par les verres de couleur sur l'évaporation de l'eau. Mais, si l'on voulait chercher l'explication de ce phénomène singulier, des diffi- cultés considérables interviendraient et il serait difficile delà trouver. » Est-ce la chaleur seule, le calorique si l'on veut, qui a subi une espèce d'analyse sous l'influence des verres colorés, comme cela a lieu pour la lumière? S'il en est ainsi, comment les diverses couleurs thermiques peuvent-elles finalement donner naissance à de la vapeur d'eau qui est pro* bablement identique dans tous les cas ? » Est-ce la lumière colorée qui se transforme finalement en chaleur? ( 43 ) Ici la diffienlté est du même ordre que la précédente : comment des couleurs différentes peuvent-elles se transformer en chaleur unique? Il y a déjà bien des années que j'ai émis l'opinion que la chaleur était essentiel- lement distincte de la lumière, qu'elle était due au mouvement des molé- cules et non à celui de leurs éléments constitutifs comme la lumière, que les vibrations qui la produisent sont plus grandes et moins nombreuses dans un temps égal, et qu'elles se propagent avec une moindre vitesse. » Les verres de couleur analysant la lumière et n'en laissant passer qu'une seule ou un très petit nombre d'espèces, selon leur nature, cela peut paraître dû à ce que les éléments colorants du verre, comme tous les corps colorés d'ailleurs, ne peuvent accomplir que le nombre relatif des vibrations correspondant aux couleiu's qui leur sont propres. Dans le cas présent, il est probable qu'il faudrait qu'il y eîit un rapport simple entre le nombre et l'étendue des ondes lumineuses avec le nombre et l'étendue de celles qui produisent la chaleur, pour qu'elles pussent s'accomplir dans le même temps, se propager au travers d'un verre coloré et finalement con- courir à l'effet qui se produit. » Cette opinion a de grandes probabilités pour elle, mais elle n'est ap- puyée par aucun fait connu. Il importe enfin de faire remarquer que l'ordre de l'évaporation considérée en quantité ne correspond pas à l'ordre des couleurs du spectre solaire, que c'est là une nouvelle difficulté à ajouter à celles qui ont été signalées. Mais cependant on est conduit à reconnaître qu'elle offre une certaine relation avec l'intensité relative des couleurs ou avec le plus ou le moins de lumière qui peut traverser les verres colorés. » THERMOCHIMIE. — Etude thermochimique des sulfures alcalins . Note de M. P. Sabatier, présentée par M. Berthelot. « I. Sulfures de sodium. — i° ^aS anhydre. — J'ai préparé ce corps en déshydratant par la chaleur dans l'hydrogène le sulfure cristallisé NaS, 9HO. S.. Na. Analyse. Théorie. 39,5 4' lO 57,0 58,9 Il n'a pas été possible de l'avoir plus pur, à cause de l'attaque des vases. » J'ai mesuré sa chaleur de dissolution dans l'eau. Cinq expériences ont donné pour i équivalent de sulfure, dissous dans i3o à i4o parties d'eau, à i4°,.5: +7,7, +7,3/1, +7,8, +7,4, -t- 7,27; moyenne: +7*'"', 5. ( 44 ) » 2° NaS, 5 HO. — Ce corps, cristallisé en aiguilles, a été signalé par Finger, qui lui donne la formule NaS, 6H0. Je le prépare aisément en dissolvant le sulfure ordinaire dans une solution chaude de soude pure, et laissant refroidir rapidement. Analyse. Théorie. S i8,5 19,0 Na 26,5 27)4 )) Deux expériences ont donné pour i équivalent de sulfure, dissous dans 60 à 120 parties d'eau, à 17° : — 3, i, — 3,5 ; moyenne: — 3' "',3. » 3° KaS, 9HO. — C'est le sulfine du commerce, facile à purifier. S.. Ka. Analyse. Théorie. '3,7 i3,5 18,8 19,16 » Trois expériences ont donné pour 1 équivalent de sulfure, dissous dans 60 à io5 parties d'eau, à i3°: —8,42, —8,29, — 8,36; moyenne: » On en déduit les résultats thermiques qui suivent (' ) : M 1° Chaleur de formation du sulfure anhydre : Na + S solide = NaS anli)'ihe, dégage -+- 44''^'»' » 2° Chaleur d'hydratation: Cal NaS anhydre +5 HO = NaS, 5II0, eau solide +7,28 NaS anliydie + 9HO = NaS, 9HO + 9,43 NaS, 5HO-t-4HO = NaS, 9HO +2,2 » 11. SuLFHYDRATES DE SLLFL'RE DE SODIUM. — 1° NaS, HS anhydre. — Je l'ai préparé par l'évaporation de la dissolution concentrée dans un cou- rant d'hydrogène sulfuré sec : la dissolution s'obtient en saturant avec ce gaz les cristaux NaS, qIIO : Analyse. Théorie. S 56,7 57,1 Na 4o>7 4' )0 '» Cinq expériences ont donné pour i équivalent de sulfhydrate, dissous (') Une erreur de copie a été commise dans ma dernière Coinmunicalion, t. LXXXVIH, p. 65-2. 11 faut lire : Cal Ca -+- S solide = CaS anhydre, dégage -)- 461O Sr -f- S solide := Sr.S anhydre -1- 49'^ ( /|5 ) dans io4 à 83o parties d'eau, à une lempéralure de lo" à 16" : + 4,5, -(-4, 2/1, +4-5, +4,4i,+4,3i; moyenne : + 4'°', 4- » 2" NaS, HS, 4 HO- — En évaporant avec précaution dans l'hydro- gène sulfuré la solution de sulfliydrate, on obtient par refroidissement ce corps, en longues aiguilles incolores clinorhombiques, très déliquescentes : Analyse. Théorii'. S 33,0 34,7 Na 24,4 25,0 » Trois expériences ont donné pour i équivalent de sulfliydrate, dis- sous dans 60 à 100 parties d'eau, à 17°, 5 : —1,73, —1,26, — r,58; moyenne : — 1^°',53. » On en déduit les résultats thermiques qui suivent : » 1° CImleur déformation du suif hydrate : Cal Na-t- S'solidt -I- H = NaS, HS antiydre, dégage + 55,7 NaS anliydre 4- HS gazeux = NaS, HS anhydre +9,3 NaO,HOsolide + H=S=gaziiix = NaS,HSH- H=02gaz. ... -+- 8,i5 » 2° Chaleur d'h^'dra talion: NaS, HSanhydre + 4HOsolide=:NaS, HS, 4H0 + 3,07 ■> III. Sulfures ce potassium. — 1° KS anhydre. — Je n'ai pu pré- parer ce sulfure à l'élat de pureté, à cause de l'extrême facilité avec laquelle il attaque tous les vases; en déshydratant rapidement dans l'hy- drogène le sulfure KS, aHO, on obtient un corps rouge chair; mais le poids des silicates formés atteint le cinquième du poids total de la substance. La chaleur de dissolution du sulfure, déterminée à l'aide de celte substance, ne doit donc être acceptée que sous toutes réserves; elle serait de -+- 4'°\ ' > ce qui donnerait K -1- S solide = KS anhydre , dégage + 'y?.^'"', i ? » 2° RS, 2HO. — Je l'ai préparé en faisant effleurir dans le vide sec les cristaux KS, 5 HO : Analyse. Théorie. S 21,9 21,9 K 53,1 53,4 » Deux expériences ont donné pour i équivalent de sulfure, dissous dans 23o parties d'eau, à 17", 6 : +1,97, -M, 83; moyenne: +i'",9. à (46) » 3° KS, 5 HO. — On le prépare en évaporant dans le vide la solution concentrée : Analyse. Théorie. S l6,6 l6,0 K 38,5 39,0 » Trois expériences ont donné pour i équivalent de sulfure dissous dans 75à9opartiesd'eau,ài6°,3: -a,66, -2,5, -2,61; moyenne: -2^^', 6. On en déduit KS, -1.HO + 3H0 solide = KS, 5H0, dégage ... + 3^,,, 3. » IV. SuLFHYDRATES DE SULFURE DE POTASSIUM.— 1° RS,TIS anhydre. — Je l'ai préparé en déshydratant par la chaleur, dans un courant d'hy- drogène sulfuré sec, le sulfhydrate cristallisé RS,HS,HO. Analyse. Théorie. S 43,9 44-4 K. 53,4 54. •f> )) Six expériences ont donné pour i équivalent de sulfhydrate, dissous dans 40 à 4oo parties d'eau, à 17° : 4- 0,73, + 0,70, + 0,7/1, + 0,78, -(-0,90, 4-0,74; moyenne :+ o'""', 77. )) a" KS, HS, HO. — On l'obtient en évaporant convenablement la disso- lution dans un courant d'hydrogène sulfuré, et laissant refroidir. Analyse. Théorie, S 39,7 39,5 K 49'4 48,2 )) Trois expériences ont donné pour i équivalent de sulfhydrate, dis- sous dans 45 à 240 parties d'eau, à 16° : -f- 0,67, 4-0,69, -h 0,66; moyenne : -H o*^"',67. » On en déduit quelques conséquences thermiques : » 1° Chaleur de formation du suif hydrate : Cal K -(- S= solide -I- H = KS, HS anhydre, dégage 4- 64 KS anhydre H- HS gazeux = KS, HS anhydre 4- 9,5? KO, HO solide 4- H'S' gazeux = KS,HS anhydre -I- H'O' gazeux.. -|- i4,48 » 2° Chaleur d' hydratation : KS, HS anhydre -f- HO = KS, HS, HO eau solide — oC", 6 1 ). » » eau liquide 4- o*^"', 10 » C'est ici un nouvel exemple d'un hydrate salin formé avec absorption (47 ) de chaleur à partir de l'eau solide : circonstance exceptionnelle que M. Bertlielot a signalée dans le butyrate de soude et quelques autres sels (' ). » CHIMIE. — Sur un nouveau métal découvert par M. Tellef Dahll. Extrait d'une Lettre de IM. Hiortdahl à M. H. Sainte-Claire Deville. « M. Tellef Dahll a trouvé le nouveau métal dans un minerai composé d'arséniure de nickel (Â((/;/emic/îe/) et nickel-glandz à Otero, petite île située à quelques kilomètres de la ville de Rrager. Il lui a donné le nom de norvégium. » Le minerai a été grillé pour chasser le soufre et l'arsenic; le produit grillé a été dissous dans des acides et précipité avec de l'hydrogène sulfuré; le précipité, complètement lavé et exempt de nickel, a été grillé de nouveau, afin de chasser encore le soufre et l'arsenic. Le produit grillé est l'oxyde brut de norvégium. Il a été dissous dans l'eau régale et précipité par la quantité nécessaire de potasse caustique ; il ne faut pas ajouter trop de ce réactif, l'oxyde étant soluble dans un excès; la précipitation n'est du reste pas complète, car une partie du métal nouveau reste en dissolution, pro- bablement à l'état de peroxyde. L'oxyde obtenu par la potasse est vert émeraude à l'état hydraté; il est extrêmement' facile à réduire dans un creuset de charbon ou dans un courant d'hydrogène. » Le métal est blanc, à un certain degré malléable, dur comme le cuivre, fusible au rouge naissant. Densité, 9,44 (prise sur une masse fondue pe- sant 3^'", 2). Use dissout difficilement dans l'acide chlorhydrique, facilement dans l'acide nitrique; la solution est bleue, elle devient verte si on l'étend d'eau. Il se dissout aussi dans l'acide suif urique. Deux échantillons d'oxyde (de deux préparations différentes) ont été réduits par l'hydrogène et ont donné 9, 60 et 10, 1 5 pour 100 d'oxygène, moyenne 9, 879 d'oxygène, ce qui donne Ng = i45,95, l'oxyde étant NgO. » Réactions caractéristiques. — Les dissolutions sont précipitées par la po- tasse caustique, par l'ammoniaque et par le carbonate de soude ; le précipité vert est soluble dans tous ces réactifs et donne des solutions bleues. L'hydrogène sulfuré donne, même dans des solutions très-acides, un pré- cipité brun insoluble dans le sulfure d'ammonium. » Au chalumeau, le borax (fl.imme d'oxydation) donne un verre vert ( ' ) Ce travail a été fait au laboratoire de M. Bertlielot, au Collège de France. (48) jaunâtre, bleu en refroidissant. La couleur bleue est plus claire dans la flamme de réduction. Le sel de phosphore donne un verre jaune, en refroi- dissant vert émeraude, puis violet et bleu. Avec du carbonate de soude sur du charbon il est facilement réductible. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la trimélhy lamine commerciale. Note de MM. E. Duvii.uer et A. Bui-sine. a La Irimélhylamine qu'on trouve actuellement dans le commerce et qu'on obtient, comme l'a indiqué M. Vincent ('), par la calcination en vase clos des vinasses de mélasses de betteraves, est loin d'être de la triniéthylamine pure; en traitant ce produit par de l'élher oxalique, nous sommes parvenus à en retirer un certain nombre de bases. » Nous avons d'abord vérifié que le produit ne renfermait pas d'ammo- niaque ordinaire ; nous l'avons traité alors par de l'éther oxalique, comme si toutes les bases étaient à l'état de monamines. Il s'est formé \\n précipité blanc, 1res abondant, qu'on a séparé. L'eau mère, distillée de manière à recueillir les bases qui n'avaient pas réagi, a fourni par concentration de nouveaux dépôts qu'on a ajoutés au premier. » Traitement des djîpots. — Ces dépôts, formés par des oxamides de bases primaires, furent traités par l'eau bouillante; on en sépara trois produits différents ; l'un presque insoluble qui, à chaud, vient surnager la liqueur en formant une masse fondue, devenant cireuse par refroidis- sement (produit 1); un autre en grains plus soluble dans l'eau (produit II); enfin un produit beaucoup plus soluble, surtout à chaud (produit III). » Produit I. — On purifie ce produit en l'épuisant par l'eau bouillante, puis en le faisant cristalliser plusieurs fois dans l'alcool, d'où il se dépose en masses d'aiguilles nacrées. Ce corps fond dans l'eau bouillante. C'est de la diisobulyloxamide. » En effet, à l'analyse il a fourni Théorie. Pour 100. Pour loo. C 6o,6i 6o,oo Az i4i43 10, oo U io>i4 i4iOo En outre, une porlion traitée par la potasse fournit une base dont l'odeur y') BnUctin de In Socictc chiiniquc de Paris, t. XXVII, p. l4*^; 1^57 7- ( 49 ) est légèrement aromatique et dont le cliloroplafinalc, légèrement sohible dans l'alcool et en |)aillettes d'un jaune orangé, ressemble en tout au cliioroplatinate de bntylamine obtenu par M. Wurtz( ' ). Ce chloroplatinate a fourni : Théorie. Pour 100. Pour loo. Pt 35,26 35,36 Az 5,9.7 5,0 1 » Produit II. — Ce produit, purifié par plusieurs cristallisations dans l'eau, puis dans l'aicooi, se présente sous forme d'une masse de fines aiguilles nacrées. Il fond vers 110° en donnant des fumées. A l'analyse, il répond à la formule de la dipropyloxamide : Théorie. Poiii' 100. Pour 100. C 55,22 55,81 " 9»7^- 9.3o Az '6,90 16, ?8 La base obtenue en le décomposant par la potasse fournit un chloro- platinate en petits grains cristallins d'un jaune orangé, insolubles dans l'alcool. Il a donné à l'analyse : Pour 100. Pt. .. 37,54 Az 5 , 98 Le chloroplatinate de monopropylamine exige : Pour 100. Pt 37,22 Az 5,27 Ce sel est très différent comme aspect de celui de trimélhyiamine, avec lequel il est isomère; en outre, la triméthylamine ne donne pas d'oxamide avec l'éther oxalique, ce qui la différencie de la propylamine. M Procûtil III. — Ce produit, purifié par des cristallisations dans l'eau et l'alcool, se présente sous forme de grains. Sa composition est intermédiaire entre celle de la diméthyloxamide et celle de la dipropyloxamide, mais elle se rapproche beaucoup de la première. C'est probablement la présence de la dipropyloxamide qui empêche la diméthyloxamide de cristalliser sous sa forme ordinaire. Une portion de ce produit, décomposée par la ('j Annales de Chimie et de Physique, 3" si'rie, t. XLII, p. 167; iS54. C. B., \i,ij.-î' Semestre. (T. LXXXIX, N" 1.) 7 ( 5o ) potasse, fournit une base dont le chloroplatinate se précipite en écnilles jaune d'or et offre tous les caractères du chloroplatinate de monométhyla- mine décrit par M. Wurtz ('). A l'analyse, ce chloroplatinate donne : Tliéorîe. Pour 100. Pour loo. pt 4i'45 41^62 )) Tkaitement des produits qui n'ont pas été précipités par l'éther oxAiLQUE. — Ces produits comprennent l'eau mère d'où se sont précipités les trois produits que nous venons d'examiner et les bases qui n'ont pas réagi; ils sont nécessairement formés par des di- et triaraines. On les dé- compose et l'on recueille les bases desséchées dans de l'alcool absolu; on Iraite alors leur solution par une quantité d'éther oxalique calculée comme si toutes les bases étaient des diamines. La réaction terminée, on distille pour recueillir la base qui n'a pas réagi; c'est ici de la trimélhyla- mine pure. En effet, son chloroplatinate se présente en gros cristaux rouge orangé et donne à l'analyse : Pour 100. Pt 37,54 Âz 5,^0 Le chloroplatinate de triméthylamine exige Pour 100. Pt 37,22 Az 5,27 » Après avoir chassé la triméthylamine, le résidu est étendu d'eau dans laquelle il se dissout; par addition de baryte caustique, il se forme un pré- cipité peu abondant d'oxalate de baryte qu'on sépare; on précipite l'excès de baryte par l'acide carbonique, puis on évapore à sec. Le résidu repris par l'alcool à 80° se dissont en donnant par refroidissement une sorte d'empois; il est complètement insoluble dans l'alcool absolu et très soluble dans l'eau. Il répond à la composition du diméthyloxamate de baryum. Trouvé. Calculé. ,^, ' Ba 37,15 37,16 37,01 37,21 Az 7>6i 7,47 7.66 7,78 Une portion de ce sel décomposée par la potasse fournit une base dont le (') Jriiiairs /; («) dans ces forauiles l'indice p. prend les valeurs 1,2, . . ., n. » Multiplions la formule (3) par û'^'"' et sommons relativement à p., en ayant soin d'ajouter g, et /?, à B,,,j. et C,,,;, respectivement lorsque [j. devient égal à 71. Ou aura, en ayant égard aux formules (7), ( 59) » Celle formule (8) donne les équations (49) et (Sa) de mon Mémoire, résolues par rapport aux dérivées du second ordre; mais on peut la sim- plifier. M L'invariant A de la force vive a pour valeur (9) \ — (VT fVT d'T dn- Ôq\ dq\ Ôq\Ôq\ àq\ dq\ Ùq„ ùq\ f)=T (PI Ôq\Ùq\ Ùq, Ùq'.^ Ù'T Ôq\ Oq', ùq'u ^'i-. f)=T Ôq\_Ùq'j dq, Ùq'j -)'T i)q\ Ùq'j ù'ia ùq'j Ù'I d'T r)=T r)'T f^'/', <^'/,i àq, Ùq',^ Ùq, Ùq ,^ et, à cause de X/, „ ^ ^y', , lo déterminant X est Ha ^'1,1 (lo) x = X,,, X,,, •• x„, . x„_i x,,, X,,, .. X;,, . .. x„,. X,,. x=,. • • X;,(j. . x„_^ X|,„ X,,, Xy^„ » Puisque l'on a par (i) A . — Y '^'^'^ Ùq,ù!^;=y A'^-')x'i^-", l'indice l devant prendre les valeurs 1,2, ...,«. » Maintenant, on a, par(i) et (12), H kl V- |t kl li .) Or y X^t^-'^X,,,,, — ■ o quand /diffère de A: et = X quand l — k; donc (i3) '^ ^C,-,j,P>i^'=--X^L/„,A'^'*); en outre, la formule (12) donne mais X'"-'' n'est autre chose que le X''' du Mémoire, dont la formule (60) donne k on a donc ~2tZ^'Z dq,d^, k l Enfin > A^'' , , . , est = 0 si k^j et = A si A = /; donc (,4) ""•"^-"^V',- » On voit, par les formules (i i), (i3) et (i4), que toute l'équation (8) ( ^' ) est divisible |);ir X. Divisant aussi par A, il vient i i en faisant, pour abréger, ./ ''-' p ^//' _ Vn ,/ Iz. (.6) u-^,.A'-A^-^~^.'ù. 2T Q,, = 1^I.„A--. -#-^1.,, M Vt. ../ i> "' 'ÎT 7a » Ces coefficients P,^, Q/j sont des fonctions connues du temps; ils sont de plus indépendants de l'indice X, eu sorte que la recherche des n{n— i) fonctions X,,x est ramenée à l'intégration des équations linéaires comprises dans la formule ('7) -^ + 2^-"^"-2Q'^®'- = "- i i )) A ces équations (17), au nombre de «, il faut joindre l'équation (•8) SS®^ = "' qui permettrait l'élimination de l'une des fonctions 0. Il est évident que l'équation obtenue en différentiant deux fois la (18) est une conséquence des équations (17). On peut s'en assurer par un calcul facile, qui servira de vérification de nos formules. ., , ■ , rs \ ■ 1 f^^ V '^T ' » La première équation (ib) donne, a cause ^^^^p = > -^ . ^ , q., Mais V A '•'' — 7^-r est égal à A si £? = k et à zéro si s diffère de A'. La pre- mière partie du second membre de (16) se réduit donc à \ G/,,, 7^ ; mais ( t52 ) -= > ^r-^ se réduit a i ; donc le même calcul donne ÔT dq'i » Cela posé, multiplions l'équation (i 7) |)ar ^, et sommons par rapport A j ; on aura, à cause des formules (19) et (20), On peut écrire y et i dans les deux derniers termes, et alors l'équation (21) coïncidera avec celle que l'on obtient en différenliant deux fois l'équa- tion (18). M On peut simplifier les expressions de P,_/, Q,_/. On a [formule (48) du Mémoire] Le premier terme du second membre se réduit à — -^ et, en consé- quence, il détruit les deux termes suivants; le dernier terme se réduit à a 3—; donc (22) S^'-''?' = ^S' On a aussi, par (5o) du Mémoire, ~di—l- '\ "1 [ 03 ) .'3T Le premier tenue du second membre donne 2 — r^^^ sa moitié détruit les deux termes suivants. On a donc (23) 2 ^''■''^' = ^?i dr-^Tdi;,^t- Alors les formules (16) donnent CHIMIE. — Sur la combinaison directe du cyanogène avec l'hjdrocjène et les métaux. Note de M. Berthelot. « 1 . 3'ai mesuré la chaleur de formation de l'acide cyanhydrique et celle du cyanogène, depuis leurs éléments; la comparaison des deux nombres (— i4,i et — 38,3) montre que la synthèse de l'acide cyanhydrique au moyen du cyanogène et de l'hydrogène doit dégager une quantité de chaleur considérable : Cy + H = CyH gaz, dégage : +24, 2. » C'est là nn résultat tout à fait conforme aux analogies du cyanogène avec le chlore ; le chiffre même n'est pas fort éloigné de la chaleur de for- mation du gaz chlorhydrique (4-22,0). 11 semble donc que le cyanogène doive pouvoir être combiné directement, à la façon du chlore, avec l'hy- drogène. » 2. La stabilité même du gaz cyanhydrique n'y fait pas obstacle. J'ai vérifié que ce corps, dans l'état gazeux, produit et renfermé à 29° dans un tube de verre dur que l'on scelle à la lampe, peut être chauffé pendant trois à quatre heures vers SSo", sans donner aucun signe de décomposition ou de dissociation. » 3. Cependant Gay-Lussac, à qui nous devons la découverte du cya- nogène, déclare avoir fait des essais infructueux pour unir le cyanogène avec l'hydrogène, sous l'influence de la chaleur ou de l'étincelle électrique. ( ^^ ) Mais, à cette époque, le rôle du temps dans certaines combinaisons n'était pas suffisamment apprécié. J'ai cru opportun de faire de nouveaux essais. » 4. Eneffet, celte conclusion négativen'est pas fondéepour ce qui touche l'étincelle électrique. J'ai montré, il y a une douzaine d'années [Annales de Chimie et de Physique, 4^ série, t. IX, p. 4i8 (18G6), et t. XVIII, p. 1G2 (1869)], que le cyanogène, mêîé d'hydrogène et soumis à l'influence d'une série d'étincelles, se change en acétylène et en acide cyanhydrique. Entre l'acétylène, l'acide cyanhydrique, l'azote et l'hydrogène (ce dernier étant employé en excès), il se développe des équilibres caractéristiques. La synthèse de l'acide cyanhydrique, manifestée dans cette circonstance, est donc réelle, mais compliquée de celle de l'acétylène ; le cyanogène pur est d'ailleurs détruit en ses éléments jusqu'à la dernière trace par une série d'étincelles électriques. Il résulte de ces faits que l'on ne saurait dire si l'hydrogène se combine avec le cyanogène ; ou bien si ce n'est pas plutôt l'acétylène qui se forme d'abord aux dépens du cyanogène, avec mise en liberté d'azote, lequel se recombinerait ensuite directement à l'acétylène pour former l'acide cyanhydrique, conformément à la synthèse de ce corps par l'azote libre et l'acétylène, que j'ai découverte. » 5. J'ai obtenu des résultats plus simples, et par conséquent plus dé- cisifs, par la seule influence de la chaleur. Déjà le cyanogène et l'hydrogène purs et secs, mêlés à volumes rigoureusement égaux et dirigés lentement à travers un tube de verre étroit, que l'on chauffe vers 5oo° à 55o°, donnent quelque signe de combinaison. Les gaz, à la sortie du tube, ne renferment plus que 47 à 48 centièmes d'hydrogène libre, au lieu des 5o centièmes originels; 2 à 3 centièmes d'hydrogène sur 5o ont donc disparu, c'est- à-dire sont entrés en combinaison, sans autre complication d'ailleurs. » 6. Mais la réaction est plus complète, si on la prolonge, en opérant sur le même mélange renfermé dans un tube de verre dur, scellé à la lampe et maintenu pendant plusieurs heures vers 5oo° à 55o°. Le tube employé, étant ensuite ouvert sur le mercure, a manifesté d'abord une diminution d'un septième environ dans le volume gazeux : diminution qui s'explique par la formation fort apparente d'une certaine dose de paracyanogène, La potasse a absorbé aussitôt cinq septièmes du gaz, le dernier septième étant constitué par de l'hydrogène à peu près pur: ce qui a été établi en analysant le gaz par combustion. Le volume de cet hydrogène étant sen- siblement égal à la condensation primitive (laquelle représente le cyano- gène changé en paracyanogène), il en résulte que le gaz absorbable par la potasse était formé d'acide cyanhydrique, sensiblement exempt de cya- (65 ) iiogène libre. La réaction des deux gaz s'était donc exercée directement et conformément à l'équation théorique Cy-t-H = CyH. C'est bien là un phénomène assimilable à la synthèse de l'acide chlorhy- drique; toute la différence est dans la lenteur plus grande et la température plus élevée de la réaction, température qui est celle à laquelle l'hydrogène devient actif et se combine directement soit avec l'oxygène, soit avec l'éthylène et les autres carbures d'hydrogène. » 7. Quand la température est plus basse et la réaction moins prolongée, la combinaison entre l'hydrogène et le cyanogène n'est pas aussi complète, et il reste une certaine dose de cyanogène non combiné : ce qui se traduit par l'excès du volume de l'hydrogène résiduel sur la condensation initiale. Au contraire, à une température notablement plus élevée, on peut observer de l'azote libre. Cependant la dissociation de l'acide cyanhydrique ne paraît jouer aucun rôle dans les conditions où il prend naissance, l'acide cyanhydrique demeurant intact à la même température, ainsi qu'il a été dit plus haut. » 8. Après avoir combiné le cyanogène avec l'hydrogène, il était naturel détacher de l'unir aux métaux. Gay-Lussac l'a fait avec succès pour le potassium; mais, avec les autres métaux réagissant au rouge, on enseigne qu'il se produit seulement de l'azote et un carbure métallique. » J'ai reconnu que c'est encore là une question de temps et de tempé- rature. A Soo", le cyanogène forme des cyanures avec le zinc, le cadmium, le fer, au contact desquels il se trouve maintenu dans un tube scellé. Le cyanogène ne fournit d'ailleurs aucune trace d'azote à cette température et au contact de ces métaux ; une faible portion seulement se change en produits condensés (paracyanogène, etc.). La formation de ces produits et celle des cyanures déterminent à la surface du métal un enduit brunâtre, qui arrête l'action en empêchant le contact, mais sans qu'il y ait disso- ciation proprement dite, les cyanures précédents étant stables par eux- mêmes à 3oo°. La proportion du cyanogène ainsi absorbé s'est élevée au tiers, à la moitié et davantage, suivant l'étendue des surfaces métal- liques ('). (') Pour constater la formation des cyanures, on lave à grande eau le métal, afin d'éli- miner les traces de cyanogène condensées à sa surface; puis on le traite par la potasse étendue et fioide, laquelle décompose déjà les cyanures de zinc et de cadmium; enfin par C. R., 1879, 2- Seriestre. (T. LXXXIX, ^"'2.) 9 ( 66 ) » Le zinc est déjà attaqué à froid au bout de quelques jours, mais super- ficiellement; à ioo°, après trois ou quatre heures, ilya absorption manifeste du cyanogène. Dans les deux cas, la formation du cyanure a été constatée. » Le cadmium n'estpas attaqué à froid; à ioo°, il donne des indices de réaction. Le fer n'a rien fourni à ioo°. » Le cuivre, le plomb, n'ont pas fourni de cyanures, ni à loo" ni à 3oo°. Vers 5oo° à 55o°, ils en ont produit une dose faible; mais en même temps il y a eu formation d'une matière charbonneuse et d'azote libre qui demeurait mêlé à l'excès de cyanogène : circonstance qui se ma- nifeste aussi avec le fer vers SSo". » Enfin, l'argent et le mercure ne se sont combinés au cyanogène à aucune température, bien qu'ils se soient recouverts aussi d'un enduit bru- nâtre. Sans doute la température nécessaire pour provoquer la réaction serait supérieure au degré suffisant pour provoquer la décomposition. » Le mercure, maintenu soit vers 200°, soit vers 3oo°, pendant long- temps dans une atmosphère de cyanogène, où il se sublimait, n'a pas fourni la moindre trace de cyanure de mercure. Cependant, dans la préparation du cyanogène, le cyanure de mercure se sublime d'une façon très appré- ciable (').Ce composé possède donc une tension de vapeur sensible; mais il ne paraît avoir aucune tension de dissociation : ce qui est conforme à la distinction établie par M. ïroost entre ces deux genres de tensions. B 9. Ainsi le cyanogène forme directement l'acide cyanhydrique et les cyanures. C'est ici le lieu d'insister sur le double caractère du cyanogène et sur la double série à laquelle il appartient, dans la classification des composés organiques. » En effet, l'acide cyanhydrique appartient à la série forménique, par la potasse fondante, laquelle décompose les autres cyanures métalliques (fer, cuivre, etc.). Aux solutions alcalines on ajoute du sulfate ferrosoferrique, puis de l'acide chlorhydrique étendu ; ce qui fournit du bleu de Prusse, quand il y a des cyanures. Les résultats négatifs, obtenus avec les pi'oduits bruns condensés sur le verre isolé, ou sur l'argent et le mercure à toute température, ou sur le plomb et le cuivre à 100° et à 3oo°, ou sur le fer à froid et à 100°, produits en partie solubles dans la potasse froide, fournissent la contre-épreuve et la vérification du procédé analytique employé. Les métaux mis en oeuvre étaient secs, brillants, et, dans certains cas, purifiés par les actions successives de rhydrogèrie et de l'azote au rouge sonibre. (') Il est moins volatil que le chlorure de mercure; car ce dernier donne un sublimé très sensible à aSo" : température qui ne fournit rien ou presque rien avec le cyanure, si ce n'est un commencement de décomposition, très manifeste au bout d'une heure. f 67 ) sa condensation gazeuse, aussi bien que par ses métamorphoses en acide formique et en forraéne, cette dernière obtenue au moyen du gaz iodliy- drique dans mes expériences : (C^Az)-, C-HAz, C-H-O', C-H'. » Au contraire, le cyanogène se change en acide oxalique par hydrata- lion, et même en hydrure d'éthylène, toujours au moyen de l'acide iodhy- ch'ique : C'Az-, C'H-0% C'H\ » Si donc on consultait seulement les règles ordinaires acceptées par les auteurs qui s'occupent de Chimie organique, on devrait ranger le cya- nogène dans la série éthylique, à laquelle il appartient par sa condensation. » Mais ces règles sont trop systématiques. En réalité, le cyanogène forme le passage entre les deux séries, et ses propriétés montrent que la démar- cation de ces deux séries n'est pas plus absolue que celle des corps simples (chlore, brome, iode), opposés à leurs composés binaires (acide chlorhy- drique, etc.) ; substances entre lesquelles existent les mêmes rapports de condensation. » Tel est aussi le cas du protohydrure de carbone (acétylène), formé par l'association de ses éléments, à atonies égaux comme le cyanogène. Ce composé joue également un double rôle, à savoir : d'une part le rôle d'un corps appartenant à la série éthylique, lorsqu'il engendre directement l'acideacétique, l'acide oxalique, l'éthylène et l'hydrure d'éthylène, toutes substances de même condensation, C'H-, C^H^OS C'H-0\ C'H\ C'W, et, (l'autre part, le rôle d'un radical composé, lequel engendre tout aussi directement la série forménique, lorsqu'il produit leformène, avec l'hydro- gène libre (au rouge sombre), et l'acide cyanhydrique, avec l'azote (par l'étincelle) : {Cnij-, C-H', C-HAz. )> La formation synthétique de l'acide cyanhydrique, en particulier : soit par l'union directe du cyanogène et de l'hydrogène, à volumes égaux et sans condensation; soit par l'union directe de l'acétylène et de l'azote, à volumes égaux et sans condensation, C-AzH- H::.. C-AzII, C-H H- Az^C'HAz, (68) établit une relation frappante entre ces deux corps, envisagés comme des radicaux composés véritables. » 10. Quoi qu'il en soit, la généralité de la Science trouve une nouvelle confirmation dans les expériences que je viens d'exposer. Les analogies classiques du cyanogène avec les corps halogènes reposaient surtout jus- qu'à présent sur les formules de leurs composés, plutôt que sur les méthodes employées pour former ceux-ci. On ne comprenait pas, par exemple, pour- quoi l'acide cyanhydrique et les cyanures métalliques, corps produits en théorieavec dégagement de chaleur, comme les chlorures et l'acide chlor- hydrique, ne pouvaient point cependant être obtenus de la même manière par synthèse directe. Les faits que je viens de présenter montrent que, non-seulement les formules sont les mêmes, mais aussi la génération effec- tive, la diversité se trouvant réduite au détail des conditions de prépa- ration. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur te!, radicaux organomélalliques de Vélain. Slawi- bulyles et slannnmyles. Note de MM. A. Cahours et E. Demarçay. « Après avoir décrit sommairement, dans le n° 22 de ces Comptes rendus, page 1 1 12, le mode de production et les caractères principaux des dérivés du stannpropyle et de l'isostannpropyle, nous nous proposons de faire con- naître, dans cette nouvelle Note, les propriétés de leurs homologues supé- rieurs, les stannbutyles et les stannamyles, qui présentent avec eux les ana- logies les plus étroites. » Stannbutyles. — Après avoir chauffé dans des ballons scellés des feuilles d'étain avec de l'iodure d'isobutyle pendant douze jours au bain-marie, la chauffe ayant duré huit heures par jour, nous avons constaté que le tiers à peine de l'iodure mis en expérience avait réagi. En soumettant, en effet, le contenu des ballons à la distillation, nous avons recueilli les deux tiers environ de l'iodure employé, qui a passé entre 120" et jaS". Un temps d'arrêt s'est alors manifesté; puis, la température s'étant élevée rapidement, nous avons changé de récipient. Vers 2^0° à 25o°, alors qu'il ne s'était con- densé dans le vase annexé à la cornue que quelques gouttes, le liquide contenu dans cette dernière s'est troublé, de l'iodure d'étain s'est séparé en assez forte proportion, en même temps qu'il s'est dégagé un gaz que nous avons recueilli dans des éprouvettes. Ce dernier, qui présentait l'odeur caractéristique du butylène, a donné, par son contact avec le brome, qui ( 69) l'absorbe partiellement, un liquide pesant qui, débari-assé de l'excès de ce corps par l'agitation avec une solution étendue de potasse, était complète- ment incolore et bouillait entre i58° et i6o°. La partie du gnz non absor- bée par le brome brûlait avec une flamme très éclairante. » En continuant la distillation, nous avons vu le thermomètre monter rapidement à 280°; nous avons alors changé de récipient; puis, entre cette température et Soo", la presque totalité du liquide a passé. Soumis à la redistillation, il nous a fourni, en éprouvant une décomposition partielle, un liquide bouillant entre 290° et 295°, que nous avons débarrassé par la filtration d'une petite quantité de diiodure d'étain qui y était tenu en suspension. Le liquide incolore que nous avons ainsi recueilli ne présen- tait qu'à un degré très affaibli l'odeur piquante des iodures de distannpro- pyle et diisostannpropyle. » Ayant, dans une seconde expérience, prolongé pendant vingt-cinq jours le contact entre l'iodure d'isobutyle et les feuilles d'étain, c'est-à-dire pen- dant un temps double, nous avons constaté que la moitié de l'iodure alcoo- lique au moins avait été attaquée. Si au lieu d'opérer au bain-marie on fait l'expérience au bain d'huile entre 120° et i25", l'attaque est beaucoup plus rapide. » L'analyse du diiodure de diisostannbutyle conduit à la formule Sn-(c^Frrr-. » La quantité d'iode trouvée est toujours un peu plus faible que celle qu'indique la théorie, ce qui tient à la présence d'une très petite quantité d'iodure de tristannisobutyle. » L'ammoniaque et la potasse en solutions aqueuses le décomposent et déterminent la précipitation d'une substance floconneuse, blanche, amorphe, présentant l'aspect des oxydes de distannpropyle et diisostann- propyle. I) L'acide chlorhydrique le transforme en une huile pesante, incolore et très mobile, qui se concrète à la température de + 5° à 4- 6" en une masse cristalline formée d'aiguilles soyeuses qui présentent l'aspect de l'asbeste. Ce produit, qui n'est autre que le dichlorure, bout entre 260° et 262°. Sa composition est représentée par la formule Sn-(CM-i''/Cl-. ■■> L'acide bromhydrique agit à la manière de l'acide chlorhydrique et (70) donne pareillement un produit huileux, qui très probablement est le dibromure. » L'acide acétique donne avec l'oxyde de diisoslannbutyle un sel qui se présente tantôt sous la forme d'aiguilles minces, tantôt sous la forme de prismes courts et très brillants. L'acide formiqiie se comporte de la même manière. » L'acide sulfurique donne un sel qui cristallise en prismes courts el brillants. L'azotate cristallise très nettement. » L'acide oxalique forme un précipité blanc dans la dissolution des sels d'isobutyle. L'acide tartrique donne avec l'oxyde d'isostannbutyle des sels cristallisés. » Lorsque dans l'expérience précédente on remplace les feuilles d'étain par un alliage de ce métal et de sodium renfermant de 8 à lo pour loo de ce dernier, qu'on a préalablement réduit en poudre, on n'observe rien de particulier; de même que dans le cas de l'iodure d'isopropyle, le mélange ne s'échauffe pas. 1) Enferme-t-on ce dernier dans des matras qu'on chauffe au réhigé- rant ascendant pendant douze à quinze heures, l'attaque est complète. Quelquefois, après une demi-heure ou une heure de chauffe, on voit se produire dans la masse un mouvement tumultueux; l'action est alors en grande partie accomplie. Si l'on a employé un excès d'iodure d'isobutyle, on obtient une poudre humide d'un brun verdâtre, qu'on épuise par réther. La solution éthérée, chauffée au bain-marie de façon à chasser l'éther, étant soumise à la distillation, laisse dégager, vers 280° à 285", un liquide dont l'odeur est irritante et qui n'est autre que l'iodure de tristonn- butyle; il bout entre 284° et 286". » Si dans l'expérience précédente l'alliage a été employé en excès, on obtient une poudre sèche, cohérente, de couleur verdâtre, qui cède à l'éther un mélange d'iodure de triisostannbutyle et de radicaux libres. » Un dosage d'iode de l'iodure de triisostannbutyle conduit à la formule Sn-(C''H")^[. » Cet iodure, étant chauffé dans une cornue avec une solution con- centrée de potasse caustique, à laquelle on ajoute quelques fragments de cette substance, laisse dégager des vapeurs blanches très denses qui se condensent en un liquide incolore pesant, doué de propriétés alcalines. Ce produit, qui conserve l'état liquide à la température ordinaire, comme le '( V ) composé correspondant formé par l'isostannpropyle, n'est autre que l'hy- drate de triisostannbutyle. Il distille entre 3ii° et 3i4". » L'acide acétique s'y combine et donne naissance à un sel cristallisable qui présente la plus grande ressemblance avec les acétates de tristannélhyle et de Iristannpropyle. L'acide formique se comporte à l'égard de cet oxyde de la même manière que l'acide acétique. B Stannnmyles. — L'étain n'est attaqué que faiblement par l'iodure d'amyle. Eu effet , après une chauffe des matières dans un matras continuée pendant dix jours au bain-marie, une portion assez faible de l'iodure avait réagi sur le niélah En prolongeant le contact dans ces conditions pendant vingt-cinq jours, la moitié de l'iodure au moins a été attaquée. » En soumettant à la distillation le liquide retiré du matras, il a passé entre 142° et \Si° une quantité très notable d'un produit qui consistait presque uniquement en iodure d'amyle inattaqué; puis la température s'est élevée progressivement jusqu'à 240°, en même temps qu'il s'est séparé de l'iodure rouge d'étain. A cette époque, nous avons fait communiquer le col de la cornue avec un récipient bitubulé, à la seconde tubulure duquel nous avons adapté un tube recourbé qui , le mettant en conuininication avec un réfrigérant, nous a permis de condenser les produits très volatils dans un tube refroidi à zéro, lequel venait se relier à un second tube sem- blable renfermant du brome dans sa partie inférieure. » La température s'est élevée rapidement à 3oo° et s'est maintenue presque jusqu'à la fin entre SoS" et3i5°. Dans le tube qui communiquait directement avec le condensateur, il s'est rassemblé un liquide incolore et très mobile, en même temps que nous avons vu dans le second la couleur du brome aller en s'affaiblissant graduellement. En ajoutant au liquide contenu dans ce tube une solution étendue de potasse caustique, il s'est décoloré en laissant déposer une huile pesante. Le liquide incolore et mobile qui s'était condensé dans le premier tube a distillé entre 25° et 26°, et n'a pas été absorbé, même partiellement, par une solution aqueuse d'acide iodhydrique à saturation après un contact de plusieurs jours, encore bien qu'on ait soumis le mélange à de fréquentes agitations. Il présente les carac- tères de l'amylène signalé par M. Flavilsky. » Le produit résultant de l'action de l'iodure d'amyle dont nous venons de parler, qui bout entre 3o5° et 3i5°, paraît être un mélange de diiodure de distannamyle et de monoiodure de tristannamyle, ainsi qu'il résulte de deux dosages d'iode qui nous ont donné en moyenne 39,5 ; le calcul exige- rait 49)4- En soumettant ce mélange à la redistillation, en vue de séparer ( 7^ r les deux corps qui y sont renfermés, on n'arrive qu'à en décomposer la majeure partie. » Lorsqu'on verse une solution aqueuse d'ammoniaque siu- ce mélange, il se sépare un précipité blanc, floconneux, quis'agglomère bientôt parl'agi- tation en prenant une consistance butyreuse. Traitée par l'éther, cette masse se scinde en un produit qui s'y dissout et s'en dépose par l'évapora- tion sous la forme d'une huile épaisse et en une poudre blanche analogue à la magnésie. » Ces produits, traités à chaud par une solution aqueuse d'acide chlor- hydrique, donnent, le dernier une huile incolore qui se concrète au bout de quelque temps, surtout si, après l'avoir décantée pour la débarrasser de la majeure partie de l'acide qui l'accompagne, on l'agite avec de l'eau dis- tillée, le premier une belle matière cristallisée. Cette dernière se présente sous la forme de longs prismes doués de beaucoup d'éclat, qui fondent vers 80°. L'autre substance cristallise en un amas de petits prismes très courts. 1) Nous nous proposons de reprendre cette étude en faisant agir cette fois sur l'étain de plus fortes proportions d'iodure d'amyle, afin d'élucider quelques points encore assez obscurs qui se rapportent à la formation du (liiodure et d'étudier avec soin les hydrocarbures qui prennent naissance dans la décomposition qu'éprouve ce dernier lorsqu'on le soumet à la dis- tillation. » L'oxyde liquide et l'oxyde solide s'unissent à l'acide acétique et forment avec lui des sels cristallisés. » Lorsqu'on remplace les feuilles d'étain par l'alliage à 10 pour 100 de sodium, les choses se passent tout autrement. Le mélange des matières s'échaufl'e très légèrement, et une chauffe de huit à dix heures aubain-marie suffit pour compléter la réaction. » Comme pour les homologues inférieurs, on introduit l'iodure d'amyle et l'alliage réduit eu poudre dans des matras qu'on chauffe au réfrigérant ascendant. » Lorsqu'on fait agir l'iodure d'amyle en excès, on obtient un liquide doué d'une odeur très légèrement irritante et rappelant surtout celle des déi'ivés amyliques. Ce produit donne un précipité jaune d'iodure avec les sels d'argent et présente tous les caractères d'un iodure organométallique. Lorsqu'au contraire on fait intervenir l'alliage en excès, le produit qui prend naissance est un mélange d'iodure et d'un radical stanné. » La substance huileuse jaunâtre qui se forme lorsqu'on fait agir l'iodure (73) d'amvleen excès sur l'alliage, étant soumise à la distillation, laisse dégager quelques goutles de liquide entre 140° el iSo" ; puis la température monte rapidement à 295" et se fixe entre ce point et Son", la presque totalité du produit distillant entre ces limites en éprouvant une altération très appréciable. » Ce produit, qui après purification présente une odeur irritante très l'aible, bien différente de celle des iodures de tristannéthyle et de tristann- propyle, n'est autre que l'iodure de tristannamyle. C'est un liquide presque incolore et très limpide, qui bout entre Soa" et '^oS" ; sa composition est représentée par la formule Sn=(C"'n")='I. » Chauffé dans une cornue avec une solution très concentrée de potasse à laquelle on ajoute des fragments de cette substance, cet iodure laisse dégager des vapeurs blanches épaisses qui se condensent dans le récipient en un liquide pesant, incolore, très limpide, doué de propriétés alcalines très prononcées. Cette huile, qui demeure liquide à la température de zéro, n'est autre que l'oxyde de stannamyle hydraté Sn=(C"'H")'HO% qui bout entre 335" et 338°, en éprouvant une décomposition partielle. » L'acide acétique s'y combine en produisant un sel qui tantôt cristal- lise en longues aiguilles présentant la plus parfaite ressemblance avec les acétates de tristannéthvie et de trislannpropyleet qui se sépare quelquefois sous la forme de larges écailles nacrées, très brillantes. L'acide formique se comporte avec l'oxyde de tristannamyle de la même manière que l'acide acétique. » A mesure qu'on marche des dérivés méihylés de l'étain vers les dérivés amylés, on voit la stabilité de ces produits décroître d'une manière très appréciable, en même temps que leur odeur, surtout en ce qui concerne ceux de la forme Sn^R^X, devient de moins en moins irritante. Cette observation est particulièrement applicable aux composés dont nous venons de parler en dernier lieu, chez lesquels on voit dominer l'odeur caractéristique des composés amyliques, l'odeur irritante ayant chez la plupart d'entre eux presque entièrement disparu. « G. R., 1879, 2- Semestre. (T. LXXXIX, N" 2.) '^ ( 74 ) MEMOIRES PRESENTES. ANALYSIî MATHÉMATIQUE. — 5»?' une applicaùon de la théorie des fonctions elliptiques. Mémoire de M. E. Picard, présenté par M. Hermite. (Extrait par l'iuiteur.) (Commissaires : MM. Hermite, Bouquet.) « On connaît les belles recherches de ]M. Hermite sui' l'équalion de T>amé '■£1 == ["(« + i)A'sir.r + Ji]f, où siix est la fonction elliptique ordinaire de module k, n un entier po- sitif et A une constante quelconque. L'intégrale générale de cette équation est, suivant la dénomination de M. Hermite, une fonction doublement périodique de seconde espèce aux périodes 2K et 2/K', c'est-à-dire qu'elle se reproduit à un facteur constant près quand on change x en x ~{- 2R et X -\- 2i¥J . C'est à l'élude d'une équation différentielle du second ordre renfermant, comme celle de Lamé, un nondjre entier arbitraire et une constante quelconque qu'est consacré ce travail. Dans une Note sur une nouvelle forme des coordonnées dans le problème des deux corps [Comptes rendus, 12 mai 1879), M. Gyldén a rencontré l'équation différen- tielle d'Y r, ,0 snxcnx (-/) , ,,„. .7.7^+3^-^i^--l-2(. + /t'-).r = o, et il a montré que l'intégrale générale de celte équation était une fonction doublement périodique ordinaire ou de première espèce. M. Hermite a bien voulu appeler mon attention sur l'équation plus générale I 7^ + fik' — T -f h c/.r = o, 11 étant un entier positif et a une constante quelconque. Je me suis pro- posé l'intégration de cette équation dans le cas où son intégrale générale est uniforme. J'indiquerai brièvement les résultats auxquels je suis par- venu. » Considérons d'abord le cas où n est impair. L'intégrale générale de l'équation (i) n'est p.is uniforme si a est quelconque. Soit /; — iii! — i ; il ( 75) y aura «'— i valeurs de a pour lesquelles l'intégrale générale sera uni- forme. C'est ce que j'établis de la manière suivante. Je montre d'abord qu'il ne peut y avoir plus de «' — i valeurs de a pour lesquelles l'intégrale générale soit uniforme, en m'appuyant sur les principes donnés par M. Fnchs dans sa théorie des équations linéaires. Soit E l'équation qui donne ces n' — i valeurs de a. Cela posé, je cherche dans quels cas l'équa- tion admet une intégrale de la forme / = A, su^"'--.r + k.,m-"'-'' X 4- ... H- A„', les coefficients A,, Ao, ... , A,,' étant des constantes. On voit que, outre « = o, il y a n' — i valeurs de v. pour lesquelles il y a une intégrale de celte forme; l'équation donnant ces n' — i valeurs se confond avec l'équa- tion E. Si l'on cherche enfin dans quels cas l'équation admet une inté- grale de la forme y = cnjf(B, sn-"' ^x + B28n-"'""'a' -(--. + B„'_| suj:), les B étant des constantes, on reconnaît que a doit satisfaire encore à l'équation E. Il suit de là que les seules valeurs de la constante pour les- quelles l'intégrale générale soit uniforme sont les racines de E, et l'on voit de plus que, dans ce cas, cette intégrale générale est une fonction dou- blement périodique de première espèce. Dans le cas de « = 3, par exemple, il n'y a qu'une seule valeur convenable de a: c'est a = 2(1 -t-^'-), ce qui est précisément le cas rencontré par M. Gyldén. » Des circonstances entièrement différentes se présentent quand n est un nombre pair que nous désignerons par 211' . On reconnaît d'abord que l'intégrale générale est toujours une fonction uniforme. Nous allons voir que cette intégrale est, comme dans l'équation de Lamé, une fonction dou- blement périodique de seconde espèce. Considérons la fonction où X et w désignent deux constantes. » On peut déterminer X et «, ainsi que les constantes M,, Mo, , . , M,/. ,, de manière que l'expression (2) ;■ = D/-'/(x) + M,Df-''/(x) + ...!- M,/_,/(.r) soit une solution de l'équation différentielle. " M,, Mj, . .., M,/ , sont des fonctions entières de «; ')? et sir w sont ( 7«) des fonctions rationnelles de cette quantité. C'est par la substitution directe de l'expression ( 2) dans le premier membre de l'équation différen- tielle que j'arrive à ce résultat. Par cette substitution, le premier membre devient une fonction doublement périodique de seconde espèce aux pé- riodes 2R et 2/K'. Les pôles de cette fonction sont les pôles et les racines de dnx. Je la décompose en éléments simples suivant la méthode donnée par M. Hermite, et le résultat de la substitution prend alors la forme A,D-"'--/(x) + A,D-"-''/(jf) + . . . + A,//(x) -+- B/(x - R). » On devait a priori s'attendre à trouver un terme en D-"'y,r); il dis- paraît de lui-même. En égalant à zéro les quantités A,, Ao, . . . , A,/ et B, on obtient ti'-+- i équations, permettant de déterminer M,, Mo. . . . , M,/^,, y. et o. La seule inspection de ces équations montre que M,, Mo, . . . , M„'_i sont des fonctions entières de a; il semble plus difficile d'y apercevoir directement la forme de l'équation donnant o. Mais un raisonnement bien simple montre que sn-oj iie peut avoir plus d'une valeur, et l'on en con- clut la forme que j'ai indiquée précédemment. Ayant une première inté- grale, on en déduit une seconde par le changement de jc en — x, car l'intégrale ne change pas par cette substitution. Il est nécessau'e d'ajouter que, si a est quelconque, cette seconde intégrale est, comme on s'en assure aisément, distincte de la première. » J'indiquerai seulement, comme exemple, le cas où // est égal à 2. On a alors comme solution y (a:) pour un choix convenable de X et w. Ces quantités sont données par les équations ,, ., ,,0 ^ ^-sn&icnr.) k u. sn- w = a -- A" ' et À — ; = o. « . 761 11^78]. ( 77 ) avec trente condensateurs des étincelles de plus de o"',o4; en employant une uiachitie de quatre-vingts condensateurs (' ), chargée par ma batterie secondaire de huit cents couples, j'obtiens actuellement de bruyantes étincelles de plus de o"", i 2 de longueur. Si ces étincelles sont produites au- dessus d'une surface isolante saupoudrée de fleur de soufre, elles peuvent même atteindre o™, i5. Dans ce dernier cas, elles forment sur leur passage un sillon sinueux de o'",oo2 à o™,oo3 de largeur, et, en prenant comme surface isolante un mélange de résine et de j^ environ de paraffine, elles laissent au milieu du sillon une ligne bleuâtre très-nette, directement visible, tracée comme à la mine de plomb, et qui permet d'en conserver facilement l'exacte aulographie [ficj. i). » On reconnaît que ces étincelles présentent souvent, quand elles n'ont pas la longueur maximum qu'elles peuvent atteindre, des embranchements fermés, semblables à des anastomoses, qui peuvent échapper quand on n'observe que le trait lumineux. On y retrouve particulièrement la forme en crochet, près du pôle négatif, qui se faisait déjà remarquer dans les étin- celles plus petites de ma première machine rhéostatique. Ce crochet semble résulter de l'angle formé par la rencontre des deux mouvements de la matière pondérable arrachée aux pointes de l'excitateur. Le mouvement électrique partant du pôle positif étant le plus rapide, la matière projetée de ce pôle parcourt la plus grande partie de la distance à l'autre pôle, d'où part un mouvement inverse, et l'angle ou crochet arrondi qui en résulte se produit naturellement plus près du pôle négatif. » Ces étincelles offrent aussi des arborescences qui apparaissent en en- levant l'excès de soufre par quelques légers chocs donnés à la lame iso- lante sur laquelle elles ont laissé leur sillon {fig. 2) (^). Ces arborisations permettent de s'expliquer les empreintes d'apparence végétale' que l'on a observées quelquefois sur le corps de personnes foudroyées, et qui ne sont que le résultat des ramifications du Irait de la foudre elle-même ('). » Les étincelles de la machine rhéostatique peuvent aussi percer le verre (') Le cylindre de caoutchouc durci du commutateur a i'" de longueur sur o"' , i5 de diamètre. (') Cette figure représente, en grandeur naturelle, les arborisations formées sur le trajet d'une étincelle de o"',i5 de longueur, produite par la machine rhéostatique. (^) On en trouve un exemple récent, cité dans \e Lancet de Londres : « Un berger ayant été frappé d'un coup de foudre sous un arbre, dans le comté de Leicester, on trouva sur son dos, admirablement reproduite en saillie sur la peau et dans une teinte écarlate bril- anle, une tige d'arbuste avec de nombreuses branches délicatement tracées comme avec une ( 78) et donner à sa surface les figures roriques observées par M. Riess avec l'électricité statique. Produites au-dessus de la résine pure, elles fournissent, par l'insufflation de la poudre soufre et minium, de belles figures à la Lichtenberg, d'un autre genre que les arborisations ci-dessus, et qui, fixées sur du papier humecté d'un vernis, constituent de précieux éléments pour l'étude de la décharge électrique. Si l'on donne à la machine un mou- vement continu de rotation, les étincelles se succèdent rapidement, et l'on peut charger des jarres ou des batteries de Leyde comme avec une ma- chine électrique. Les pôles de tension de l'appareil doivent être, dans ce cas, soigneusement isolés de ceux de la pile secondaire. FiîT- '■ » La quantité d'électricité dynamique nécessaire pour la production d'effets statiques est si minime, que la source primaire à laquelle la ma- chine rhéostatiquc emprunte son électricité se réduit à trois ou quatre pointe d'aiguille. Le Uonc avait à pcU près trois quarts de pouce de largeur, et l'asiiect général était celui d'un pied de fougère à six ou liuir branches. » (70) éléments de Daniell, dont le coiiranl*subit une première transformation dans la batterie secondaire. l-lg. a, » Cet appareil donne aussi des effets statiques de quanlUé qui diffèrent notablement de ceux de lemion, en maintenant tous les condensateurs asso- ciés en surface et en y adjoignant un autre petit commutateur spécial, animé d'un mouvement de rotation, destiné à recueillir les décharges, sans mélange avec les effets de la batterie secondaire. Les étincelles continues que l'on obtient ainsi sont également bruyantes, mais n'éclatent qu'à une très faible distance (^ ou -^ de millimètre), en présentant l'apparence d'un point très brillant entouré d'une auréole de flamme, et projettent, sous forme de rayons, des particules arrachées aux électrodes. » Si l'on fait passer ces étincelles statiques de quantité dans un volta- mètre rempli d'une solution saline, dont le pôle négatif est une électrode à la WoUaston et que les longues étincelles de tension traverseraient silen- cieusement, ce passage est accompagné d'un bruit très fort, semblable à une petite explosion ; l'effet mécanique produit est si énergique, que le ( 8o ) vase même du voltamètre se déplace et avance sur son support; le verre entre en vibration, et, si l'on fait tourner rapidement le commutateur, il en résulte une sonnerie on un roulement très intense. » En disposant les commnnications de manière que la batterie secon- daire agisse en même temps snr le voltamètre par l'intermédiaire d'un con- tact imparfait, des interruptions continues se produisent spontanément et la sonnerie devient aulomalique. Un rhythme quelconque donné à ces in- terruptions se répète avec une grande intensité dans le voltamètre, et il serait peut-être possible de tirer parti de ce fait dans la téléphonie. » La plupart des phénomènes que j'ai observés en employant des cou- rants de haute tension se manifestent, à l'aide de ces décharges continues d'origine semi-dynamique et semi-statique, avec plus de facilité et une moindre tendance à se transformer en effets calorifiques. L'expérience que j'ai désignée sous le nom de pompe voltaupie se reproduit ici très nettement par une action surtout mécanique de la force électrique. Au lieu de s'élever sans interruption, comme avec un courant continu, l'eau monte par sac- cades ou par chocs d'autant plus rapprochés que les étincelles se succèdent plus rapidement, et l'appareil devient alors un véritable bélier rliéo- slalique. « VITICULTURE. - - Sur le traitement parla submersion des vignes attaquées par le l^kylloxera. Lettre de M. Faucon a M. Dumas. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Jusqu'à présent j'avais affirmé que dans une vigne qui avait été con- venablement submergée il ne restait pas im seul Phylloxéra vivant. En soutenant cette affirmation, je m'appuyais sur plusieurs années d'obser- vations faites avec le plus grand soin et de la meilleure foi. Je viens au- jourd'hui avouer franchement que je m'étais trompé. 1) A la suit de nouvelles recherches que je viens de faire cette année, de- puis le 25 mai jusqu'à ce jour, quelques-unes de ces recherches ayant été opérées conjointement avec MM. Foëx et Marion, il a été constaté que dans mon vignoble du Mas deFabre, qui a subi, l'automne dernier, une submer- sion de cinquante jours consécutifs sans la moindre interruption, du 6 no- vembre au 25 décembre, il était resté quelques Phylloxéras. Le nombre de ces survivants doit être des plus restreints, puisque le premier jour qu'il en a été découvert, le 4 ji'i'i, trois sujets jeunes seulement, dont un ayant ( f?' ) encore son habit d'iiivcr, ont été trouvés. Nous étions cinq a chercher, et deux hommes fouillaient le terrain; nos recherches ont eu une durée de cinq heures et ont porté sur les racines de treize souches ; sept de ces souches avaient été arrachées complètement. Le même jour, ayant donné un seid coup de pioche dans une jeune vigne non traitée et située à une courte dislance de mon vignoble, nous avons trouvé de nombreux insectes en pleine voie de multiplication. » Les jours suivants, du 5 au 9 juin, j'ai visité plusieurs propriétés de l'Hérault et du Gard. Là où la submersion a été bien faite, il ne m'a pas été possible de trouver un seul Phylloxéra, J'en ai trouvé assez facilement dans les vignes traitées au sulfocarbonate de potassium et au sulfure de carbone, et j'en ai vu de grandes quantités dans les vignes qui ne sont soumises à aucun traitement. » Les secondes recherches fructueuses ont encore eu lieu dans mon vignoble le 2 juillet; elles ont été faites par M. Lieutaud, moniteur chef du Comité P.-L.-M., représentant M. Marion, et par mon neveu et moi; elles ont duré depuis i*" jusqu'à 6^ du soir et ont porté sur huit souches complètement arrachées. Il n'a pas été vu d'insectes isolés, mais il a été trouvé un nid, un seul, contenant une mère pondeuse, des jeunes et des œufs. » Enfin, hier, ayant eu la visite de M. Foëx, nous avons fait de nou- velles recherches et nous avons constaté que les Phylloxéras sont plus faciles à trouver qu'il y a dix jours; c'est naturel, nous sommes arrivés à l'époque ordinaire des réinvasions ou réapparitions du mois de juillet. Dans le vignoble du Mas de Fubre, l'insecte est cependant encore assez rare : il faut bien chercher pour dénicher un Phylloxéra; je le trouve en plus grand nombre dans les vignes traitées par le sulfure de carbone et par le sulfocarbonate de potassium, et en très grand nombre dans les vignes non traitées. » En faisant les recherches dont je viens de parler, j'ai remarqué que, cette année-ci, probablement par suite de la longueur de l'hiver, des pluies copieuses qui sont tombées et du manque de chaleur dans le courant des mois d'avril et de mai : 1° l'hibernation des Phylloxéras a duré au moins trente jours de plus qu'en temps ordinaire; 2° cette prolongation du som- meil de l'insecte a été surtout manifeste dans les vignes submergées, ce qui nous a permis de trouver un jeune Phylloxéra n'ayant pas encore opéré sa première mue, le 4 ji'i», au Mas de Fabre, et un autre insecte, C. R.. 1879, 2' Semestre. (T. LXXXIX, K" 2.) ' ^ (82) dans les mêmes conditions, a été rencontré le 17 juin, à Montpellier, par M. Foëx. M Cette circonstance d'un retard assez considérable dans le réveil du Phylloxéra nous sera d'un grand secours pour élucider, avec la plus grande certitude, un des principaux points de la question que vous nous avez chargés d'étudier. » Le traitement avait épargné l'insecte jeune, n'ayant pas encore mué, que nous avons rencontré, le [\ juin, au Mas de Fabre, et celui qui a été vu dans les mêmes conditions le 17 juin, à Montpellier; l'un et l'autre se trouvaient dans une vigne qui avait été submergée, et ils n'avaient certainement pas changé de place depuis l'automne dernier. Il est très pro- bable aussi, vu le retard que l'insecte a éprouvé cette année dans sou réveil, que la famille trouvée au Mas de Fabre le a juillet provient aussi d'un insecte ayant échappé au traitement. )) Ces deux faits, le premier surtout, prouvent que le traitement le plus énergique, le plus efficace, laisse toujours échapper quelques Phylloxéras. Après une submersion bien faite, il en restera très peu, moins certaine- ment qu'après tout autre traitement, mais il en restera assez pour expli- quer les réapparitions du mois de juillet. Faut-il voir d'autres origines dans les réinvasions de l'été? Je pense que oui, et j'espère pouvoir le prouver. » L'insecte aptère des racines ne s'est pas encore montré sur le sol ; il est en retard dans cette phase de son existence comme dans les autres, mais il ne peut tarder à y faire son apparition. Nous le surveillerons et, comme nous l'avons vu d'autres fois, nous le verrons encore, sans nul doute, abandonnant les débris de vignes non traitées qui existent encore dans les environs du Mas de Fabre et pénétrant dans mon vignoble. Le résultat de mes investigations dans cette voie fera l'objet d'inie seconde Lettre que j'aurai l'honneur de vous adresser. » Il restera à examiner la question de l'oeuf d'hiver. Elle sera, pour nous, très difficile à résoudre, n'ayant pu, jusqu'à présent, trouver cet oeuf dans les vignes de notre région ; mais nous espérons que nos collègues du Centre et de l'Ouest seront, sur ce point, plus heureux que nous, et que, avant la fin de l'année, l'origine ou_ les origines des réinvasions ou des réapparitions du Phylloxéra, dans les mois de juillet et d'août, seront suffisamment expliquées. » Bien que ceci soit en dehors de la mission que vous avez bien voulu ( «3 ) me confier, je crois cependant vous faire plaisir en vous annonçant que mon vignoble, soumis au traitement de la submersion depuis dix ans, ne laisse rien à désirer au double point de vue de la vigueur et de la pro- duction; les sarments ont de 2'" à /|'" de long, et mes vignes d'aramon produiront 200'"^''°' de vin à l'hectare. « VITICULTURE. — Sur le Phylloxéra dam In Cùle-d'Or. Lettre de M. "Viallane à M. Dumas. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Je viens vous rendre compte de ce que j'ai fait jusqu'à ce jour pour remplir la mission que l'Institut a bien voulu me confier. » Quelques jours après avoir reçu votre Lettre du 16 mai, j'allai trouver M, Thenard pour lui demander conseil sur la meilleure marche à suivre pour l'accomplissement de mon mandat. « Depuis cette époque, 26 mai, j'ai visité de nombreuses localités dans les arrondissements de Dijon, Beaune et Semur. J'ai fait à mes élèves plu- sieurs conférences sur le Phylloxéra; je les ai conduits sur place et leur ai fait constater de visu l'aspect extérieur des vignes phylloxérées, les alté- rations des racines et enfin l'insecte lui-même. J'ai cependant le regret de n'avoir pu faire davantage. Le détestable temps qui n'a pas cessé depuis plusieurs mois et mes devoirs de professeur ont mis souvent obstacle à des projets d'excursion. » Yoici maintenant ce que mes recherches personnelles et les commu- nications de mes collègues m'ont appris sur l'état actuel du département. » Arrondissement de Dijon . — Le premier foyer découvert en juillet 1878, celui du Jardin botanique, paraît avoir été complètement anéanti l'année dernière. Les ceps, coupés au-dessous du soi, ont été brûlés sur place. De fortes proportions de sulfure de carbone ont été injectées dans le sol, préalablement recouvert d'une couche de chaux d'épuration, fortement tassée. Cet hiver, les racines ont été arrachées et brûlées. » Aujourd'hui la vigne parait donc absolument détruite. Il sera cepen- dant prudent de laisser pendant un certain temps encore ce terrain inculte, rien ne prouvant que l'arrachage ait été complet. Si le but cherché a été atteint, je dois ajouter qu'il a eu un déplorable effet moral sur nos vigne- rons, qui ont vu dans cette exécution un aveu d'impuissance. « Vous ne ( 84 ) » pouvez guérir, disent-ils; vous arrachez, vous détruisez la vigne, qui » peut-être se serait guérie foute seule! » Il est difficile de les convaincre qu'il s'agissait là d'un cas spécial, exceptionnel; ils aiment mieux croire un mauvais journal, qui chaque jour leur affirme que le seul remède trouvé par les savants, cest l' arrachage . » L'origine de ce foyer n'est pas douteuse : le jardinier chef du Jardin, un partisan du Phylloxéra effet, faisait venir secrètement, depuis plusieurs années, des plants américains pour enrichir sa collection. » Tacliesdu chemin de Clienove. — Ces taches, au nomhre de trente-quatre, sont à une faible distance du Jardin botanique; il est donc présumable qu'elles sont filles de la tache initiale de cet établissement. » Traitées au mois d'août et de septembre dernier par les agents de la Compagnie P.-L.-M., le traitement a été incomplet : on s'est malheureu- sement borné à injecter le sulfure de carbone, à haute dose, dans les parties reconnues phylloxérées, en remettant à une époque ultérieure le traite- ment des parties environnantes constituant la zone de sûreté. » Aussi, dès les mois d'avril et de mai, je constatais la présence de Phyl- loxéras hibernants, sur quelques ceps seulement, il est vrai. Aujourd'hui l'insecte s'est multiplié; il est abondant sur plusieurs points, et les ra- dicelles présentent les nodosités caractéristiques. Il sérail; donc grand temps d'agir. » Un directeur des travaux a été nommé; le sulfure de carbone, les pals d'injection sont prêts, et rien ne peut se faire, les propriétaires s' oppo- sant non-seulement au traitement, mais même à la visite de leurs vignes! M. le préfet, procédant comme l'indique l'article 2 du décret de dé- cembre 1878, convoquait il y a quelques jours une centaine de propriétaires intéressés : sept seulement consentirent à laisser traiter leurs vignes; puis, se voyant en si petit nombre, ils retirèrent leur consentement! M. le Mi- nistre, prévenu de celte résistance, n'a pas encore répondu. En attendant, le temps s'écoule et l'époque de l'essaimage n'est pas éloignée. » Taches de Norges, à lo"*™ de Dijon, au nord. — On ne peut faire que des suppositions sur l'origine de ce foyer, découvert en septembre 1878; je sais cependant que le jardinier en chef a de nombreuses relations avec plusieurs viticulteurs de ce village. Bien délimitées, ces taches, au nombre de trente, ont été soumises à deux traitements au sulfure de carbone à la fin de l'automne dernier. 1) Jusqu'à présent, il n'a pas été possible d'y retrouver un seul Phylloxéra. J'y suis allé plusieurs fois, ainsi que les membres du Comité, les piqueurs ( 85 ) de la Compagnie P.-L.-M. : toutes nos recherches ont été vaincs. La destruction du Phylloxéra serait-elle un fait acquis pour les vignes de Norges? J'avoue que je n'ose le croire, et je me propose de visiter de nou- veau celle localité avant de nie prononcer. M Les taches de Dijon, celles de Norges, remontent à plusieurs années, cinq ou six ans; il n'est donc que trop probable que de nouveaux foyers, latents aujourd'hui, seront découverls, soit cette année, soit la prochaine. Une active et incessante surveillance est donc plus que jamais nécessaire. » En résumé, pas de nouveaux foyers constatés dans l'arrondissement de Dijon; un résultat incomplet pour les taches du chemin de Chenove ; un résultat qui paraît, jusqu'à présent, complet pour celles de Norges. » Arrondissement de Beaune. — La tache de Meursault a été délimitée et traitée avec le plus grand soin ; l'insecte, recherché par les membres du Comité de Beaune, par les agents de la Compagnie P.-L.-M., n'a pu être retrouvé jusqu'à présent. Le résultat obtenu serait donc le même qu'à Norges. o Malheureusement, vous savez sans doute que le terrible insecte vient d'être découvert sur trois points nouveaux dans cet arrondissement : Aloxe- Corlon, Serrigny, Auxey. La situation devient grave dans le département ; on ne peut guère espérer que ces découvertes seront les dernières de l'année. » Arrondissement de Semur. — La présence du Phylloxéra n'a pas encore été constatée dans cet arrondissement; mais une autre maladie sévit avec une grande intensité dans un grand nombre de vignobles. )) Déjà l'année dernière, à Montbard, à Vitteaux, aux environs de Semur, j'avais pu étudier cette maladie, qui au premier examen fait croire à la présence du Phylloxéra : mêmes taches en cercles, même rabougris- sement et enfin mort des ceps par destruction des racines. » Aujourd'hui, plusieurs centaines d'hectares sont atteints et la maladie fait de rapides progrès. La moelle des racines, leur tissu fibro-vasculaire, est envahi par un abondant mycélium. Les vignes plantées dans un sol ar- gileux sont particulièrement atteintes. Il est présumable que les conditions chmatériques jouent un rôle important dans la production du champignon parasite qui paraît être la cause de cette maladie. » ( 8(5 VITICULTURE. — Sur le traitement de i'anlhracnose. Observations de M. Puel. Lellre communiquée par M. Poiites ;i ]M. Dumas. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « Narbonne, agjuiii 1879. « L'année dernière, en me basant sur les résultats obtenus, je vous disais que la chaux pouvait être considérée comme un agent combattant victo- rieusement l'anthracnose ; l'emploi général qui en a été fait celte année, les excellents résultats qui en ont été la conséquence, sont une preuve palpable de son efficacité. » L'anthracnose a fait cette année des progrès sensibles dans le Narbon- nais ; je me hâte cependant de vous dire que ce progrès est dii à l'impossi- bilité matérielle où nous nous sommes trouvés de faire les mêmes opéra- tions par la chaux que l'année dernière ; celte impossibilité, nous la devons tout entière à la rigueur de la température : en effet, depuis le mois de février, nous avons eu continuellement du vent et de la pluie; cette dernière aidant, l'anthracnose a pris des développements considérables. » Ce n'est que le i3 mai (nous avions le charbon à cette époque) que le temps exceptionnel de cette journée, la matinée seulement, nous a permis de jeter de la chaux sur les souches d'une partie de mon domaine ( ' ); le beau temps ne persistant pas au gré de mes désirs, j'ai dû abandonner l'opération vers le milieu delà journée. Quelques jours après, j'ai pu me rendre un compte très exact du changement survenu à cette partie du domaine après ce travail et comparer cette même partie à celle qui n'avait encore rien subi : dans la première le mal était complètement arrêté, il fai- sait des progrès dans la seconde. )) La période du 1 3 au 2 1 mai fut aussi très mauvaise ; je voyais mes vignes dépérir tous les jours. Ce n'est que le 22 mai seulement que, profitant d'une accalmie, je continuai l'opération ; le lendemain aS mai, le temps redeve- nant mauvais, force nous fut de cesser. » J'avais alors sous les yeux trois parties bien distinctes dans mon do- maine : 1° la partie opérée le i3 mai, 2° la partie opérée le 22 mai, 3° celle qui ne l'était pas du tout. » La première était très belle et sans la moindre trace de charbon ; la Domaine de Figiiiùres, tlans la Clape. (8? ) deuxième, sans égaler la première, était belle aussi et prenait tous les jours du développement; la troisième était affreuse, » Nous subîmes encore, du 23 mai au lo juin, une mauvaise période. Ce n'est que du lo au 1 5 juin que l'opération put être terminée sur la troi- sième partie; à partir de ce moment, je pus affirmer que toute ma récolte échappait au mal. » Dans tout le mois de mai, nous n'avons pu mettre de la chaux que pen- dant deux jours et difficilement ; vous devez donc penser que l'anlhracnose, livrée à elle-même, non combattue, aidée au contraire, favorisée même par l'humidité, faisait des progrès rapides, et j'avoue et confesse humblement que je n'étais pas tout à fait rassuré sur le sort de ma récolte; il est en effet incontestable que, si par la persistance de la température tout à fait excep- tionnelle que nous avons eue je n'avais pu mettre de la chaux, la récolte était perdue; et ce qui le prouve, c'est que la maladie dont, vous le savez, on peut suivre la marche jour par jour, et que je suivais attentivement et avec intérêt, s'arrêtait comme par enchantement au contact de la chaux. Depuis le 1 5 juin, j'ai fait l'opération dans tout le vignoble avec un mélange composé de parties égales de soufre et de chaux ; je vais répéter cette même opération si le temps le permet. » Jusqu'à ce jour la vigne est très belle, la végétation splendide, les raisins nombreux; la fleuraison, presque terminée, s'est accomplie dans de bonnes conditions de température, en un mot, la récolte a de bonnes appa- rences, et si, ce qu'à Dieu ne plaise, elle m'était enlevée par une de ces ma- ladies dont la nature seule a le secret et dont elle se plaît à doter la vigne depuis quelques années, je puis affirmer que ce ne serait pas par l'anthrac- nose. Cette affirmation, vous la trouverez sans doute hasardée; mais je la trouve en partie justifiée par le remède dont je reconnais tous les jours la parfaite efficacité. » L'anlhracnose, dont on a tant parlé en 1877, fait tous les ans des vic- times chez les récalcitrants, chez les incrédules; cette année même, elle est apparue dans tout le vignoble, à tel point que l'émotion était grande, et nos journaux de Narbonne et les petites feuilles commerciales s'en étaient faits l'écho.... Mais pourquoi paraissait-elle avec tant de persistance? pourquoi était-on effrayé de ses réels et rapides progrès? Parce que, je le répète, l'intempérie de la saison avait empêché de jeter de la chaux sur les points attaqués; les événements semblaient donner raison aux récalcitrants, aux incrédules; mais, du jour où l'on pouvait opérer, ces retardataires se ren- daient à l'évidence des faits. ( 88) » L'arrondissement de Carcassonne n'a pas eu de charbon cette année ou très peu ; cela vient de ce que cette contrée a été plus favorisée que la nôtre sous le rapport de la température : l'absence de tout vent a permis d'opérer à l'époque voulue et d'une manière régulière. M. Larraye, de Nar- bonne, qui possède dans les environs de cette ville une belle campagne, a commencé d'opérer fin avril et a même empêché l'apparition de l'anthrac- nose; il a des vignes superbes, lesquelles, comparées à d'autres, forment un contraste frappant. M. C..., de Narbonne, et beaucoup d'autres proprié- taires ont employé la chaux avec beaucoup de succès » M. J.-A. Pennés adresse à l'Académie plusieurs Rapports d'expériences faites avec un liquide qu'il nomme antiseptique et présente eu même temps diverses pièces anatomiques et zoologiques conservées avec ce liquide. (Renvoi à la Commission des Arts insalubres.) CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'Agricultube et du Commerce adresse, pour la Bi- bliothèque de l'Institut, le tome XCI de la a Collection des brevets d'in- vention » et divers numéros du « Catalogue des brevets pris en 1878». M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un Ouvrage de M. R. Zeiller, intitulé : « Explication de la Carie géo- logique de la France, publiée par ordre de M. le Ministre des Travaux publics. T. IV ; Végétaux fossiles du terrain houiller »; 2° Une Brochure de M. L. Rodet, intitulée : « Manuel du Calculateur, découvert dans un papyrus égyptien, avec planches reproduisant les pro- blèmes en écriture hiératique cursive et en transcription hiéroglyphique ». (Présentée par M. Rolland.) (8o) ASTRONOMIE. — Obscrualions faites à l' Observatoire de Marseille. Commuiiiquées par M. Stf.piian. Dalles Temps moyen Ascension Distaneo 187'J. do Mai'àcille. droite. polaire nord. Loj;. f'act. part. AsCLMision Distance Étoile droite. polaire, de conip. Observateur. Pianote (iqS) Àinhiosic, dccom'crtc par 31. Cnggin le -y.^ février 187g. h m s II m s *> / w — Mars ?.i 13.46.10 II. 6.')7,7o 84. 39.39,4 +1,4392 — o,74;5 a ?( 12.49.57 11. 4- 9 '95 84.27.16,7 -1-1,3296 — 0,7421 a 7.5 9.31.59 II. 3.23,78 84.26.45,6 4-1,1743 —0,7391 n aS 12.35.17 II. 0.41,83 84.25.26,3 -i-r,3352 -0,7424 n Coggi,!. Planète (198) Anipcltc, dccniivrrtc par M. Eorrclly le ili juin 1879. Juin i5 9.39.13 17. 3.48,26 17 i3.i4. 3 17. 1.28,97 18 9.58.28 17. 0.33,85 U) 10. 1.46 16.59.28,58 20 9.43.47 16.58.26,84 21 9.39.59 16.57.24,89 24 9.56.45 16 54.26,82 25 9.40.16 16.53.29,57 26 9 47-39 16.52.32,49 27 9. 44 .53 16.51.36,96 28 9.36.24 16.50.43,23 ii5..5.3i,8 — 1,3469 — 0,9024 h I i5. 2.37,1 -+- 1 , 3589 — 0,9007 h 114.57.21,7 -1,1991 -0,9109 b I I 4 . 5 I . 5,1 -r,i464 -o.9"7 c 114.45. 1,7 -1,2.48 — 0,9090 c 114.38.49,5 — I ,203l — 0,9090 c 114.20. 9,1 -1,3319 — 0,9010 il I 14. 13.57,2 -.,3707 -0,8975 d 114. 7.42,3 — 1,3273 —0,9007 d 114. 1.27,1 -1,8194 -0,9011 d 1 i3 . 55. 19,4 -1,3343 — 0,8997 d Borrelly. Comète découverte par M. Sivift, h Rnchcster, le 17 jithi 187Q. Juin 29 12.39.35 2.51.47,85 17.21. 6,4 —0,1238 -t-i,9g36 e Stephan, 3o 11.53,28 2.52.19,14 15.59.39,0 — o,ioo3 -1-0, 3206 / » » Le 29, la comète a l'apparence d'une petite nébulosité arrondie, médiocrement brillante, avec un petit noyau; on soupçonne une trace de queue en éventail. » Le 3o, l'état du ciel empêche toute description. c R., 1879, 3« Semestre. (T. LXXXIX, N" 2.) 13 ( 9-^ ) Positions moyennes des étoiles de comparaison pour 18^9,0. Nom de l'éloile. Ascension droite. Distanco polaire. Autorité. Il m s 0 , „ a 116 Weisse (fl.c.) XI'' 11.9.16,47 8^.23. 0,1 Cat. de AV. è 5791 B. A. C , 7'^ 17.4.47,55 115.6.19,9 Cat. B. A. G. c 5767 B. A. C, 7'' 17. 0.29,58 114.50. 9,7 Cat. B. A. C. ^ 5780 B. A. C, 7= 16. 56. 8,58 114.4.7,5 Cal. B. A. C. c 3207-3208 Cat. (le Vienne, 5^-6'=. . . 2.43. 16, 63 17. 7.35,5 Cat. de Vienne. / 602 Groombridge, 5'-6'' 2.58.5o,55 16. 4- ")9 Cat. Gr. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une intégrale définie. Note de M. O. Callandreau, présentée par M. Lœwy. (( Dans une Note insérée anx Comptes rendus ('), M. Appell a donné l'évalnation d'une intégrale définie remarquable. A ce premier résultat l'auteur vient d'ajouter, dans les Comptes rendus de la dernière séance, quelcjues remarques très dignes d'attention concernant les développements au moyen des polynômes de Jacobi et d'autres fonctions liées aux racines d'une équation Iranscendanle, comme il arrive dans plusieurs problèmes de Physique où figurent des séries trigonométriques l{A,„cosuiX' + B,„sin77za7), m signifiant une des racines d'une équation transcendante. » Je demande la permission de présenter un résultat auqutd m'a conduit, il y a déjà quelque temps, l'étude de la première Note de M. Appell. 11 consiste en ceci : l'intégrale / B C \ '^-' •L+i'^p±i:_ï±i: dans laquelle A, B, C ont les valeurs suivantes : B=.'^^^ia±^_i c=(V P-p'\/7 est généralement réductible aux fonctions T. C) 2 décembre 1878, |). 874. ( î)' ) » Je me bornerai à indiquer la méthode fort simple qui conduit à ce résultat. » L'équation du second ordre à laquelle satisfait la fonction F(a, /3, 7, x) de Gauss, peut être mise sous la forme » On considère maintenant deux fonctions telles que F correspondant aux arguments a, [j, 7 et a', P', •/; désignons-les pour un instant par P et Q ; on aura pour P Cela posé, on multiplie les deux membres par VQf/x, V étant une fonc- tion de X, provisoirement laissée arbitraire, et l'on intègre par partie, de la même manière que s'il s'agissait de démontrer, à l'égard des polynômes X„ de Legendre, la propriété .+1 1 X„X„' ^-/Ir = o; aura l'intégrale / x^"'(i — ^^""^(^"^'VPQrfx égale à une partie expli- on cite et à une seconde intégrale; sous le signe d'intégration se trouvera une combinaison telle que Un choisit alors V pour que M — N, et l'on intègre encore une fois par partie. « L'intégrale proposée est égale à p(. ^- xrî^-v- V (q I - P ;|) - ^T( , _ ^)-P-T.' PQ g]]; on prend la différence des valeurs de la parenthèse pour x =^ i et .r = o ; V a pour expression Y' — Y ï — "f ** — '' ? — y V = x~^{i - xy ^ ^. ( 9^ ) M Le calcul de la parenthèse se fera en se reportant à la ihéorie de la série F(a, p, y, x). » Un cas particulier mérite, je crois, de fixer l'attention : c'est celui qui a lieu dans la supposition de Y — a — /3 = '/ — a' — ^j' = /« ; i > m >■ o. Suppose-t-on de plus 7 = y', on retrouve le résultat dû à M. Appell. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l'inlégralion des équalions aux dérivées partielles d'ordres supérieurs au premier. Note de M. A.-E. Pellet. « Soient F{jc, }', z, p, r/, /', s, t) = o, on simplement F = o, une équa- tion aux dérivées partielles du second ordre à laquelle doit satisfaire la fonction z des deux variables indépendantes x, y, et ^ [x,j\ z,-p, q) — a, ou simplement V = n, rt étant une constante arbitraire, une intégrale intermédiaire de cette équation. Toute fonction z satisfaisant à l'équation différentielle Y = a satisfait, par hypothèse, à l'équation F — o. Or, puisque rt est arbitraire, on peut, pour un système quelconque de valeurs de X et j\ se donner arbitrairement z, p et q. Les dérivées secondes r, s, t sont ensuite reliées par les deux équations \;,r + v;^ + v^-hv;/. = o, \].s 4- \-'/ + v;, + v;7 = o. Si l'on en tire les valeurs de deux d'entre elles, ;• et t par exemple, en fonction de la troisième s, et qu'on substitue dans l'équation F = o, elle doit être satisfaite, quelle que soit la valeur de s. De là on déduira un certain nombre d'équations aux dérivées partielles du premier ordre pour la fonction V. » Il est clair que, réciproquement, toute fonction V, satisfaibant à ces équations différentielles, donne, égalée à une constante, une intégrale intermédiaire de l'équation F = o. M Dans le cas où F = N(/i( — i'-) + Rz + 285 + T^ •+• ]\I, on est con- duit aux deux équations (^ ^- - ■!') X' + -sv;r, -H (n r^ _ r) V,; = o, nI:l±I^Xi±;^_rY1^ _ tv;-hv;/^ 4- m =0. ( 9'3) >) La métliode est générale; elle peut se résumer dans le théorème sui- vant : » Soit F = o une équalion aux dérivées paiiielles d'ordre ;n, le nombre des variables indépendantes étant n. Pour que l'équation différentielle V — rt = o, d'ordre [x inférieur à m, soit une intégrale intermédiaire de Véquation F ^ o, il faut et il sujfit que celle équalion F = o soit satisfaite pour tout sj^stème de valeurs des dérivées de la Jonction inconnue' d^ordre supérieur à p., satisfaisant à toutes les équations obtenues en prenant les dérivées successives de l'équation Y =z a pai rapport aux n variables indépendantes. » OPTIQUE. - Minimum de dispersion des prisn^es; acliromalisme de deux lentilles de même substance. Noie de RI. Thollon, présentée par M. Desaiiis. « Un rayon lumineux d'une réfrangibilité déterminée traverse un prisme ABC et fait avec les faces AB, AC les angles d'incidence /, /, et les angles de réfraction /-, r, ; A étint l'angle réfringent du prisme et « son indice B 'C pour le rayon considéré, on sait que la valeur de r, en fonction de / est donnée par la relation (i) sin /•, = sin A \'n- — siii-i — cosA sin/. » Un deuxième rayon d'une réfrangibilité un peu différente traverse le même prisme sous la même incidence i'. A la sortie, les deux rayons font un angle très petit dr,, dont la valeur s'obtient en différentiant l'équation (i) par rapport à n : (2) (//•, = dn. ^ ' COS/COS/", r/r, représente la dispersion élémentaire du prisme. On voit que, A, « et dn conservant des valeurs constantes, cette dispersion peut néanmoins prendre des valeurs très différentes. En effet, si l'on fait varier r^ de /■, ■— 90° jus- (94 ) qu'à la valeur correspondant à / = 90 donnée par la relation sinr, = sin A y'/^' — i — cosA, à la première de ces limites on a dr, =: x) , à. la deuxième di\ ^=J{/i, A). La valeur de dr, , en variant de co à J{n, A), passera par un minimum que nous allons essayer de déterminer. Pour cela représentons par j- le produit cos/'cos;,, et nous aurons successivement j- = cos /■ co? r, , df = — sinrcos/|rf/' — cosr sinr, r//-,, ffy ■ ''r fj) -H = — sinr cosr. cosTsinr,; dr , remplaçant — par sa valeur dr cos/", rfr, n cos /| l'équation (3) devient dr sinr cos'/ 1 -4- r= ; cos/'sin/'i , ar, «ces;, dy sinrcos'/'i — ncosrsinr, cos/, dr^ n cos Z, Ce quotient différentiel est nul quand (/|) sin /•cos'-r, =: /î cos r sin/', cos/,. " Étant donnés A, « et l'une quelconque des variables /, /,, /,, les autres sont connues, mais la solution générale du problème conduit à une équation du troisième degré. On arrive à un résultat très simple et sulfisamment approché en opérant comme il suit sur l'équation (4) : sinr— sinrsin-/', --^ /i- cosrsin?', cos/,, sinr — lî^ sinr sin-/, ^= /r cosr sin/, cos/,, tang/' — h- tangrsin-/, = n- sinz, cos/,, n'sinj'i ces/. tangr tangr I — tv sin';, «' tang/i COS'i ri' tang-/. n} tans;/, l^'') tangr =-^_^^^,_^'^^^^^,-.. (95) En faisant —. rf— - ~ tang «- ?, , on commet une erreur négligeable clans la plupart des cas, puisqu'il s'agit d'un maximum ou d'un minimum. Il est donc permis d'admettre qu'un rayon lumineux éprouve le minimum de dispersion quand il traverse le prisme en faisant (()) '' = n-i\. » Ce résultat, intéressant au point de vue théorique, se prête à un certain nombre d'applications importantes. Observons tout d'abord que le mini- mum de dispersion est loin de se confondre avec le minimum de déviation et que dans les lentilles, pour une distance focale déterminée, il correspon- dra toujours au minimum d'aberration de réfrangibilité. On voit dès lors que deux prismes de même substance, traversés, l'un au minimum de dis- persion, l'autre au minimum de déviation, par un faisceau lumineux, pour- ront, dans des conditions convenables, dévier et en même temps achroma- tiser laJnmiére. On conclut de là qu'il est possible de combiner un système de lentilles de même matière susceptible d'avoir un foyer et en même temps d'être achrom.'îtique. Ce système ne convient évidemment que pour des distances focales très grandes. » Si les deux lentilles sont de substances différentes, et qu'on se main- tienne toujoiM's dans les conditions du minimum de dispersion pour l'une et dn minimum de déviation poiu' l'autre, le système possède alors des propriétés qui sont précieuses en certains cas. Considérons, en effet, deux radiations de même réfrangibilité situées dans le même plan horizontal et faisant, à l'entrée dans le prisme, l'un l'incidence i, l'autre l'incidence ' +di; l'angle di\ qu'ils feront à la sortie sera (7 di\= -di. cosrcosr. Quand r = «-/,, on a toujours di\ 'di. Il résulte de là que l'angle sous lequel on voit une quelconque des dimensions d'un objet éloigné est plus petit quand on regarde cet objet à travers le système que quand on le regarde directement. Un objectif de cette espèce adaj^té au collimateur d'un spectroscope équivaudrait à une réduction des dimensions delà fente, et par conséquent à un accroissement du pouvoir de l'ésolulion de l'ap- pareil. {9« ) » Ajoiiloiis enfin qu'au point de vue de la réfraclion un défaut de la surface se réduit à une différence d'incidence di., laquelle produit une dif- férence d'émergence dr.^ calcidable au moyen de la formule (7); di\., égal à di dans le cas du minimum de déviation, devient plus petit et décroît jus- qu'à zéro quand / devient plits grand que/', et tend vers 90°; il devient au contraire plus grand que di et croît jusqu'à l'infini quand r, est plus grand que /et tend vers 90°. Le système en question a donc la triple pro- priété de réduire à la fois l'aberration de réfrangibilité, les dimensions des images el l'action perturbatrice des surfaces. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Sur la vapeur de bisulfhydrale (l'ammoniaque. Note de M. Isambf.rt. « MM. Engel et Moilessier ont cru reconnaître que le suifliydrale d'am- moniaque était décomposé d'une manière com[)léte à So", et, dans une Noie publiée aux Comptes remlus, t. LXXXVUI, p. i353, ils donnent, comme preuve du fait qu'ils avancent, la séparation presque complète des deux éléments du suifliydrale d'ammoniaque par lechaibon qui absorbe de préférence le gaz ammoniac et laisse la plus grande partie de l'acide sulfbydrique. Les expériences que j'ai publiées en 1868 dans ma Thèse, insérée dans les ylnnales de l'École Normale supérieure de ctte même année ('), me permettent de discuter la valeur des preuves apportées par ces savants à l'appui de leur opinion. M En effet, il résulte de mes expériences qu'un charbon ayant absorbé du gaz ammoniac et ne donnant plus à 100° qu'une tension de ôi""™ renfermait encore plus du dixième du gaz ammoniac qu'il avait absorbé; et ce n'est pas là une limite; mais, en nous contentant des résultats fournis par des expériences bien antérieures à celles que viennent de publier MM. Engel et Moitessier, nous pouvons dire qu'il suffirait que la tension du gaz ammo- niac dans le sullhydrate d'ammoniaque dissocié à 100° fût de 60™'" pour que la décomposition devînt complète par diffusion, en présence du char- bon qui absorbe le gaz ammoniac à mesure qu'il devient libre et empêche ainsi la tension de l'ammoniaque dans le mélange d'atteindre 60"°™, et l'équilibre de se produire. L'expérience de MM. Engel et Moitessier prouve simplement que le charbon absorbe mieux le gaz ammoniac que le sulfhy- (') Annales de l'Ecole Normale stipcrieure, t. V, p. i53. Paris, Gaulhicr-Villars, ( 97 ) drate d'ammoniaque, mais elle n'est pas susceptible d'indiquer même une valeur approchée delà tension du gaz ammoniac dans la matière siu- la- quelle ils ont opéré. Cet exemple nous montre combien les questions de ce genre sont complexes et quelle prudence il convient d'apporter dans les conchis'ons qu'on est tenté d'en déduire. » TIIERMOCIIIMIE. — 5ur la dissolulion de l'oxjde de carbone dans le prolo- chlorure de cuivre acide. Note de M. H. ïIammerl, présentée par M. Ber- thelot. « 1. J'ai déterminé la quantité de chaleur dégagée par la réaction de l'oxyde de carbone sur le protochlorure de cuivre dissous dans l'acide chlorhydrique. » La solution contenait : Sur 100 pai'- En équiva- ties. lents. Cii'Cl i4,oi5 I ,oo HCI i8,64 3,59 HO 67,345 52,6 » Elle absorbait environ 2 pour 100 ou vingt fois son volume de gaz oxyde de carbone. Au delà de cette limite, l'addition d'oxyde de carbone déterminait la formation de la combinaison cristallisée découverte par M. Berthelot. Cette solution devant servir de liquide calorimétrique, on a dû en déterminer avec soin la chaleur spécifique : plusieurs expériences effectuées entre — 9° et + 38" ont donné le chiffre 0,642 pour la tempé- rature moyenne de -\- 16°. » 2. Pour mesurer la chaleur dégagée par la réaction de l'oxyde de carbone sur le proloclilorure de cuivre, j'ai fait arriver le gaz, exempt d'acide carbonique et surtout d'oxygène, dans une fiole de verre mince contenant environ 600" de la solution; l'atmosphère de la fiole avait été soigneusement balayée par un courant d'azote pur. La quantité d'oxyde de carbone employée a été déterminée par l'augmentation de [loids de la fiole. » 3. En condensant de cette manière, dans le même liquide, des quan- tités successives d'oxyde de carbone (2^', 76, i^%Ç>Ç>, 28%88), j'ai trouvé, pour la chaleur de dissolution (rapportée à C^O- = 28?'') de ce gaz dans le protochlorure de cuivre acide, les nombres c + 11,7 \ -f- 11,3 V Moyenne + 11'^, 37 + II, I ) C. î , 1S79, 2« Semestre. (T. LXXXIX, K" 2. '3 (98 ) )) Pour apprécier la valeur des nombres ci-dessus, on peut les comparer à la chaleur de dissolution dans l'eau d'un gaz tel que l'acide carbonique; M. Berthelot a trouvé (pour 0*0* = 44^) le nombre 5*^,6, environ moitié moindre que le précédent; mais aussi il y a, dans le cas de l'oxyde de car- bone, une véritable combinaison chimique. » 4. J'ai cherché à mesurer la quantité de chaleur dégagée par la cris- tallisation du composé solide d'oxyde de carbone et de chlorure cuivreux. Dans ce but, j'ai fait passer l'oxyde de carbone dans une solution déjà presque saturée de ce gaz, de manière à obtenir pendant l'expérience thermique un abondant dépôt de cristaux. Deux dosages du cuivre con- tenu dans la liqueur avant et après l'expérience permettent de calculer la quantité de celui qui est renfermé dans la combinaison précipitée. Ceci posé, admettons que chaque équivalent de chlorure cuivreux (arCl = 98,5), tant dissous que séparé sous forme solide, est uni avec i équivalent d'oxyde de carbone, conformément à la formule Cu^Cl,CO, 2HO, que M. Berthelot regarde comme la plus probable. Nous connaissons, d'autre part, le poids d'oxyde de carbone absorbé pendant l'expérience thermique, tant pour compléter la saturation que pour former le composé cristallisé : ce poids se partage en deux portions faciles à évaluer, car la somme des deux est connue et la seconde est proportionnelle au poids du chlorure cuivreux précipité. Maintenant la chaleur dégagée par l'oxyde de carbone simplement dissous se calcule d'après les données de mes premières expé- riences : elle est de 5o"',5 par gramme d'oxyde de carboue. Déduisons ce chiffre de la chaleur totale, et la différence représentera la chaleur dégagée par la formation du composé solide. J'ai trouvé ainsi dans deux expé- riences, où les poids de gaz condensé ont été i^'",o38, i^'^ayS, les nom- bres 7^^,18 et 7*^,69; en moyenne 7*^,415 01^1 pour un double équi- valent 14*^,82. La différence entre ce chiffre et le nombre 11,37, c'est- à-dire + 3*^,45, représente la chaleur dégagée parla séparation du sein du dissolvant, dans l'état cristallisé, du composé (Gu°Cl)^,C-0%2H-0'. C'est, si l'on veut, la chaleur de dissolutiou/le ce composé, dans le milieu employé, prise avec le signe contraire ('). » Ce travail a été fait au laboratoire de M. Berthelot, au Collège de France (99) CHIMIE onGANiQUE. — Sur la traj}sforn}alion de l'acide tartrique en acides glycérique et pjriivique. Note de M. G. Bocchardat, présentée par M. Berthelot. « On sait que l'acide tartrique chauffé avec l'acide sulfiirique produit du gaz oxyde de carbone. MM. Dumas et Piria ont constaté que, au commen- cement, le mélange gazeux est formé de 4""' d'oxyde de carbone et de i""' de gaz sulfureux, composition qui répond à une destruction totale. A la fin et quand on élève la température, le mélange gazeux s'enrichit en gaz sulfureux et contient du gaz carbonique. On ne s'est pas préoccupé de rechercher si la production de ces gaz provenait d'une destruction totale ou d'une sorte de dédoublement de l'acide tartrique, donnant naissance à d'autres corps organiques. C'est ce point qui fait l'objet de ce travail. » J'ai cherché à effectuer la réaction à la température la plus basse pour éviter la coloration du produit et la destruction des corps formés. On y arrive en employant un grand excès d'acide très riche en anhydride. On mélange en refroidissant iP d'acide tartrique avec 6p à 7P d'acide sulfurique renfermant plus de 80 pour 100 d'anhydride. Ou échauffe ensuite le mé- lange très lentement jusqu'à ^0° ou 5o°, température qui ne doit pas être dépassée si l'on veut obtenir un produit incolore. On arrête quand la masse, pâteuse au début, se liquéfie et que le dégagement gazetix se ralentit beau- coup. Les gaz ont la composition signalée par MM. Dumas et Piria. J'y ai seulement vu, dès le début, la présence de 2 à 4 pour too de gaz carbo- nique; cette quantité croît un peu vers la fin de l'opération. » Le résidu refroidi est étendu de beaucoup d'eau et saturé à froid par la baryte. Ou juge aisément de l'instant où tout l'acide sulfurique est éliminé; l'addition de baryte donne naissance alors à un précipité un peu jaune, flo- conneux, devenant poisseux par dessiccation, différent du sulfate pulvéru- lent et très dense. On filtre et l'on achève la saturation. On obtient ainsi un sel de baryte insoluble et une solution renfermant de la baryte. » Le précipité est du tartrélate de baryte renfermant du tartrate. La liqueur, évaporée rapidement, dépose du tartrate debaryte renfermant du racémate; elle devient acide. Le tartrate provient de l'hydratation d'iui sel soluble de baryte, le ditartrate ou tariralate. On sature de nouveau, on filtre, et par l'évaporation on a une masse non cristalline renfermant les acides gly colique et pyruvique. ( 'oo ) » Les deux acides, mis en liberté par l'acide siilfurique, sont cliangésen sels calcaires. Par évaporation, on obtient une cristallisation en choux- fleurs d'un sel qui, après purification, possède la composition du glycolate de chaux CMl'CaO" -f- 4H0 (sel desséché complètement, Ca = 20,85 et 20,9, calculé = 21 ,5; HO = 28,4 à 28,9, calculé pour 4H0 = 27,6). L'acide glycolique que l'on en retire peut cristalliser. Il ne précipite pas l'acétate de plomb, mais précipite par l'addition d'ammoniaque ou par le sous-acétate de plomb. Il forme avec les oxydes de cuivre et de zinc des sels caractéristiques. Le sel de zinc, qui cristallise avec 2HO, adonné, après dessiccation, Zn^= 3o,i, calculé = 3o,5. » L'eau mère calcique du glycolate de chaux renferme un autre sel ne cristallisant pas par évaporation et qui est du pyruvate. Il a été extrait par l'acide sulfuriqiie et l'agitation de sa solution avec l'éther. Il est incristalii- sable, trèssoluble dans l'eau; il donne avecle sous-acétate de plomb un pré- cipité soluble dans un excès de réactif; soumis à la distillation, 'il se décom- pose partiellement, en donnant de l'acide pyrotartrique qui cristallise dans le col de la cornue et qui est identique avec celui qu'on prépare avec l'acide lartrique. Tous les sels que j'ai préparés avec cet acide ne cristallisent pas par évaporation à l'aide de la chaleur. Ce n'est que par évaporation spon- tanée que j'ai pu faire cristalliser le sel de cuivre, qui est vert, et le sel de chaux. Ce dernier, complètement desséché par une longue exposition à 1 10°, a donné Ca = 17,8 et 18, 5, calcidé = 1717- » La formation des acides tartrélique et dilartrique, déjà indiquée par M. Fremy, s'explique par l'action déshydratante de l'acide sulfurique. » La formation de l'acide pyruvique paraît devoir être due, dans ces conditions, à la même cause. L'acide tartrique C^H^O'^ perd les éléments de l'eau H'O^, puis i molécule d'acide carbonique : C'H'^0'' =:C'H"Û''+ C-O^ + H-0-. La température de celte réaction, qui s'effectue par l'action seule de la cha- leur, a été abaissée de plus de 100° par la présence de l'acide sulfurique. » La formation de l'acide glycolique s'explique aisément si l'on tient compte des divers modes de |)roduclion de l'acide tartrique, et en particulier de sa synthèse faite à l'aide de la dicyanhydrine du glyoxal. L'acide tar- trique renfermerait donc deux fois le groupement de l'acide formique ; cet acide, sous l'influence de l'acide sulfurique, donne facilement de l'oxyde de carbone et de l'eau. ( loi J » La réaction peut être exprimée par l'équation C»I1=0'- = 2C"-0= + 2H^0- + C'H=0% » Le composé intermédiaire C*H-0*, qui posséderait la composition du glyoxal, fixerait une molécule d'eau soit directement soit plutôt par l'inter- médiaire d'un composé sulfocoujugué, en donnant l'acide glycolique » Un grand nombre d'acides organiques (les acides mucique, citrique, malique) se comportent de la même manière avec l'acide sulfurique an- hydre; j'étudie en ce moment les dérivés des principaux d'entre eux ('). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les isoinéi'ies du bornéol. Note de ^L J. deMont- GOLFiER, présentée par M. Berthelot. K II y a déjà quelque temps, j'ai montré qu'on obtient dans l'hydrogé- nation du camphre droit, par quelque procédé qu'on la réalise, un mé- lange de deux bornéols, l'un droit, stable, l'autre gauche, instable et susceptible de se transformer en droit. Ce bornéol gauche instable ne donne pas naissance à un camphre gauche correspondant, mais bien au camphre droit primitif. L'oxydation avait été faite au moyen de l'acide nitrique, dont la réaction sur le bornéol est toujours très vive; mais j'ai obtenu depuis les mêmes résultats en oxydant, à froid, au moyen de l'acide chromique, le bornéol en solution aqueuse. Il n'existerait donc pas de camphre instable. » Restait à vérifier si l'on obtiendrait de même un bornéol droit instable en partant du camphre gauclie. M. Berthelot m'ayant mis à même de faire cette vérification en me procurant quelques grammes de cnmphol de garance, substance gauche due à l'obligeance de M. Jeaujean qui l'a découverte, j'ai successivement transformé ce camphol en camphre, puis en camphol, enfin en camphre qui s'est trouvé identique à celui dont on était parti. Voici, d'ailleurs, l'ensemble des observations et comparative- ment une de mes anciennes expériences sur le camphre droit : Camphol (le garance [«][!.. — 36. i5 Camphol droit [a]n H- 3^ Camphre — 4'^ -43 Camphre +43 Camphol dérive — 1 1 .3i Camphol dérivé lO Camphre régénéré — 4' Camphre régénéré +4^ ( ') Ce travail a été fait an laboratoire de M. Berthelot. ( I02 ) » La très faible différence du camphre gauche régénéré lient à la dilu- tion de la solution avec laquelle a été observé son pouvoir rotatoire. L'analogie enire les deux séries de transformations est assez évidente pour pouvoir être attribuée aux mêmes causes et justifie l'existence que j'avais annoncée des neuf bornéols isomères. M Au courant de ces recherches, j'ai eu occasion de constater la pré- sence du camphol dans la plupart des échantillons de camphre, dont je l'ai retiré en nature. Ces camphols ne répondent pas, comme pouvoir rotatoire, au camphre dont on les extrait. Ainsi le camphol retiré du camphre ordinaire correspond à un camphre +33° environ, et un camphol extrait d'un camphre de romarin dont le pouvoir était + 21°, 6 a donné par oxydation un camphre gauche — 24° (' )• » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le bichlorhyclrate de lérébenlhène. Note de M. J. DE MoNTGOLFiER, présentée par M. Berthelot. « J'ai fait voir, dans un précédent travail, que les monochlorhydrates solide et liquide d'essence de térébenthine donnaient, en les décom- posant par lesodium, une certaine proportion d'hy drures, de formule C"" H", correspondant par conséquent, comme saturation, aux monochlorhydrates primitifs. » 1. Je viens d'obtenir des résultats analogues avec le bichlorhydrate ; la réaction du sodiiun a lieu en donnant un mélange de carbures C^" H' ^ et C-°H-" suivant l'équation 2C2''H'^2HCl-i-Na' = C=°H"' + C=''H=''+4NaCI. » La formation du terpilène dans cette réaction ayant déjà été constatée par M. Berthelot, je me suis borné à la recherche des carbures plus hydro- génés. Pour cela, le produit brut de la réaction a été traité successivement par l'acide sulfurique ordinaire, pour polymériser les carbures C-'H'*, et jîar l'acide sulfurique fumant. Ce dernier traitement sépare un liquide qui, après purification convenable, bout à 170° (corr.) et présente la com- position et les propriétés de Vhydrure de terpilène, carbure obtenu déjà par M. Berthelot dans l'action de l'acide iodhydrique sur le térébenthène et (') Ce travail a été fait au laboratoire de M. Schûtzenberger, au Collège de France. ( io3 ) divers composés. L'analyse a donné, en effet : Ti-oHvé. Calculo (C'MP") C 85,63 85,7 H 14.48 i4>3 ju C'est un liquide mobile, à odeur fade et camphrée ; sa densité est de 0,8179 à zéro et de 0,8060 à 17°, 5, supérieure par conséquent à celle du diamylène, dont le distingue d'ailleurs sa résistance à l'acide sulfurique. Je continue l'étude chimique de ce carbure et des hydrures C-''^I'^ » 2. La formation régulière d'hydrures dans la réaction du sodium sur les composés chlorés (ou bromes) ne s'observe guère qu'avec les chlorhy- drates ou les éthers chlorhydriques. Les autres dérivés subissent une destruction plus ou moins complète avec régénération, par une réaction secondaire, d'une partie du carbure primitif. C'est du moins ce que j'ai con- staté pour le cymène brome: la réaction du sodium est excessivement vive; il se forme un charbon volumineux, et il distille une petite quantité de liquide, qui est du cymène, avec une trace excessivement faible de benzine. La tétraméthylbenzine bibromée (composé cristallisé provenant de la tétra- méthylbenzine liquide) subit une destruction analogue, avec régénération d'une partie du carbure primitif. Il est aisé de se rendre compte du méca- nisme de ces hydrogénations : une partie du produit subissant une des- truction totale avec dépôt de charbon, l'hydrogène rendu libre régénère une portion du carbure primitif. C'est une réaction analogue qui donne vraisemblablement naissance à la benzine dans la destruction de la benzine monobromée par le sodium (et non point la présence d'eau ou d'acide bromhydrique), la formation de diphényle ne portant que sur une partie relativement faible du composé brome. » 3. En terminant, je signalerai les combinaisons liquides que le bichlor- hydrate de lérébenihène est susceptible de former avec les corps les plus divers. M. Berthelot a fait connaître, il y a déjà bien longtemps, la première de ces combinaisons, celle qu'il forme avec le camphre artificiel. D'après mes observations, les divers camphènes, le camphre, le camphre mono- chloré, les composés C-"H'*C1- et C-'H^Cl, s'unissent de même aubichlor- hydrate en le liquéfiant. La réaction est moins nette avecl'hydrure decam- phène cristallisé, moins nette encore avec les camphres de menthe et de patchouli. Le bornéol, les camphres mono et dibromés ne réagissent pas, et, eu somme, la combinaison ne paraît avoir lieu qu'avec les corps qui, quoique bien cristallisés, possèdent une certaine mollesse. » ( H)4 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques dérivés de rindigoline. Note de M. E. Giuaud. « L'indigo blanc chauffé en vase clos vers 200° avec de l'hydrate de baryte a fourni à M. Schûtzenberger un produit complexe qui, sublimé avec de la poudre de zinc, donne une substance cristallisée en aiguilles on en lames incolores; isomère de l'indol, ce corps a été décrit sous le nom d'indolhte ('). D'après les conseils de l'auteur, j'ai cherché à isoler et à déterminer la substance qui fournit ainsi l'indoline par réduction. • » Un mélange formé de Bo^" d'indigo, de i"' d'hydrosulfite de soude concentré et d'une quantité de soude suffisante pour rendre la liqueur franchement alcaline, a été maintenu pendant quarante-huit heures entre 176° et 180°. On obtient ainsi une solution brun foncé qui verdit au contact de l'air, en même temps qu'il se forme un dépôt rouge; celui-ci a été traité par l'alcool, qui le dissout en grande partie, en laissant un résidu d'indigotine bleue. Par l'évaporation de la solution alcoolique, on voit se former un dépôt rouge foncé, presque noir, solubleen rouge dans l'alcool ; l'analyse conduit à la formule » Il se dissout dans les alcalis caustiques, en donnant une liqueur verte qui passe au jaune par une ébnllition de quelques instants, et par suite de la transformation du corps rouge précédent en une substance jaune jouant le rôle d'acide. En effet, le liquide devenu jaune donne avec les acides minéraux un précipité floconneux jaune, dont la composition cor- respond à la formule C» = H-* Az'0= = C*- ii"Az'0' + Ïi-O. » Le sel de soude a donné des nombres correspondant à la formule » Le corps jaune dérive du premier par hydratation, comme l'acide isa- tique dérive de l'isatine ; il est le véritable générateur de l'indoline C" H"' Az^, car il suffit de le mélanger à un excès de poudre de zinc et de le chauffer (') Comptes re/itlds, t. LXXXV, p. i^"]- ( 'o5 ) ail bain de sable dans un creuset de porcelaine couvert pour obtenir un sublimé abondant d'indoline. » La sublimation sans poudre de zinc donne le même résultat, mais i'indoline est beaucoup moins abondante et une grande partie de la ma- tière se cbarbonne. » Il paraît être identique avec la flavindine de Laurent ou tout au moins très voisin de ce corps. Il s'obtient facilement eu une seule opération, lorsqu'on chauffe à i8o° de l'indigoline avec de l'iiydrosultite de soude et un excès de soude caustique ('). » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — ComparaiiOH des ejfets des inhalalions de chloroforme et d'élher, à dose anestliésique et ù dose toxique, sur le cœur et la respiration; npplicalions. Note de M. Arloinc, présentée par M. Bouley. K L Tous les médecins ont observé que les premières inspirations de chlo- roforme et d'éther produisent une vive excilalion, au cours de laquelle la mort |)eut survenir brusquement. M. Bert a démontré que celte période d'excitation était due à l'action irritante des vapeurs anestliésiques sur les nerfs seiisitifs des prenùères voies respiratoires, et Dogiel, Holmgreen et Grade, Hering et Kraischmer, Krisbaber, Franck ont constaté que les syncopes souvent mortelles qui surviennent à ce moment reconnaissent la même cause. Les expérimentateurs ont encore signalé une autre période d'agitation qui semoutie pendant l'introduction directe des vapeurs dans la trachée. Elle fut attribuée par Dogiel, Holmgreen, Rutherford et Ri- chardson à l'influence des vapeurs de chloroforme sur la terminaison des nerfs bronchiques, et par Picard à l'action que les anesthésiques exercent sur tous les nerfs sensitifs avant d'en déterminer physiologiquement la mort. « Nous avons étudié cette seconde période d'excitation comparative- ment avec le chloroforme et l'éther. Voici les résultats que nous avons obtenus. Lorsqu'on fait pénétrer dans la trachée d'un chien un air chargé de vapeurs de chloroforme, le cœur de cet animal se précipite ( i 5o à 1 60 pul- sations par minute); la pression s'élève dans les artères, puis s'abaisse, malgré une accélération croissante du pouls (200 pulsations); les systoles deviennent de plus en plus petites; tout à coup le cœur se ralentit, exécute (') Ce travail a été fait au laboratoire de M. Schùt/.cnberger, au Collège île France. G. P.., ■879, 1' Semestre. (T.'.\XXIX, N" 2.; '4 ( io6 ) encore trois ou quatre systoles lentes, allongées, et s'arrête tout à fait. Ces phénomènes se déroulent en trente secondes environ. » Simultanément la respiration s'accélère, le thorax tend à se resserrer de plus en plus; on observe ensuite quelques profondes respirations en- trecoupées, et, enfin, trois ou quatre respirations convulsives et la mort. Si l'on suspend assez vite l'inhalation trachéale, les accidents disparaissent; la respiration se rétablit la première. En administrant Véther dans les mêmes conditions, on est loin de provoquer des phénomènes aussi alarmants. La première inhalation peut durer quatre à cinq minutes sans amener ni le ralentissement ni l'arrêt du cœur. La respiration est aussi beaucoup moins troublée que par le chloroforme. )) En résumé, l'introduction des vapeurs anesthésiques dans le milieu sanguin s'accompagne : avec le chloroforme, d'une accélération du cœur, brusquement suivie du ralentissement et de l'arrêt de cet organe (sidéra- tion); avec l'éther, d'une accélération et d'un simple affaiblissement des contractions du cœur. » La seconde période d'excitation s'observe après la section des nerfs vagues : preuve que l'explication qui en a été donnée à l'étranger n'est pas acceptable. En combinant celte section à celle de la moelle épinière, on peut se convaincre que l'accélération du creur et l'augmentation de la tension artérielle sont placées sous l'influence des centres bulbo-médullaires et du sympathique, et l'arrêt du cœur sous la dépendance des vagues. » II. Si, suspendant et reprenant de temps en temps les inhalations trachéales, on continue l'administration des anesthésiques jusqu'à l'appa- rition des phénomènes toxiques, on constate avec étonnement que les ani- maux présentent une sorte d'accoutumance; un moment arrive où il faut insister sur les inhalations pour amener la mort. Dans ce cas, le chloroforme produit une accélération croissante du cœur, en dépit de laquelle la pres- sion artérielle diminue de plus en plus, parce que la force des systoles devient de plus en plus petite; bientôt les pulsations, séparées par des pauses assez longues, deviennent rares et à peine sensibles; enfin, le cœur s'arrête deux ou trois minutes après la respiration. Celle-ci présente, avant sa sifppression, des phases d'accélération et d'apnée; par moment, elle diminue d'amplitude à ce point que son tracé rappelle un graphique de pulsations artérielles précipitées. L'intoxication par Vétlier a une physio- nomie spéciale. Le cœur s'arrête bien encore après la respiration; mais, au lieu de présenter un ralentissement préalable de ses contractions, il bat de plus en plus vite. Les pulsations sont petites, à peine perceptibles, et ( I07 ) cessent brusquement trente-cinq à quarante secondes seulement après la respiration. Celle-ci s'accélère, perd de son amplitude et offre des pauses respiratoires qui conduisent insensiblement à l'arrêt en expiration. » III. Cette double élude nous renseigne sur le mécanisme des accidents qui surviennent dans le cours de l'aneslhésie. » Quand la mort survient au début des inhalations, elle est due à l'arrêt réflexe du cœur et de la respiration consécutif à l'irritation dos nerfs des premières voies respiratoires. Plus tard, quand l'anesthésique se répand dans le torrent circulatoire, la mort arrive par arrêt du cœur. Si l'am s- ihésiedure longtemps ou si l'anesthésique est donné à dose massive, il y a empoisonnement et la mort commence par l'arrêt de la respiration; l'arrêt du cœur suit plus ou moins près. M Tous les cas de mort observés dans la pratique peuvent, si l'on y ré- fléchit bien, être rapportés à l'un ou à l'autre de ces trois mécanismes. Donc ce vieux précepte, surveiller le cœur quand on emploie le chloro- forme, la respiration quand on se sert de l'éther, n'est pas rigoureusement vrai à toutes les périodes de l'anesthésie. Dans la première phase, l'attention doit être dirigée à la fois vers le cœur et la respiration, aussi bien avec l'éther qu'avec le chloroforme. Dans la deuxième phase, on surveillera le cœur et l'on redoublera de vigilance si l'on fait usage du chloroforme, car c'est à cette période que l'on est exposé à voir survenir, surtout avec cet agent, la sidération des malades, comme disent les chirurgiens. Dans la troisième, on surveillera avec soin la respiration, et, comme le dénoùment de l'intoxication par l'éther est plus soudain que celui de l'empoisonne- ment par le chloroforme, le chirurgien fera sagement, à moins d'indications spéciales, de préférer le chloroforme à l'éther lorsque l'opération à entre- prendre sera ou pourra être de longue durée; il aura ainsi plus de temps, avant l'arrêt du cœur, pour lutter contre les accidents de l'intoxication. » PHYSIOLOGIE. — Des causes de la morl par les injections inlra-veineiises de lait et de sucre. Note de MM. il. Moutard-Martin et Ch. Richet, présentée par M. Vulpian, « Plusieurs auteurs ayant préconisé les injections intra-veineuses de lait comme un procédé thérapeutique destiné à remplacer la transfusion du sang, nous avons essayé de délerminer les causes de la mort que provoquent ces injections sur des chiens lorsqu'elles introduisent dans le système cir- ( io8 ) dilatoire une quantité considérable de lait. Sans entrer dans le détail de ces expériences, nous résumerons ainsi nos conclusions : » 1° Les symptômes qui suivent l'injection de doses massives de lait sont d'abord des phénomènes d'excitation bulbaire (mouvements de déglu- tition, vomissements) et de la polyurie; plus tard on observe encore des phénomènes d'excitation bulbaire ou protubérantielle (troubles de l'inner- vation respiratoire, cris aigus, contracture des membres, arrêt du cœur). » 2° Le lait injecté dans le système vasculaire, même à dose considé- rable (i3ooS''), n'a aucune action immédiate sur la circulation pulmonaire, la contractilité musculaire, l'excitabilité des nerfs el des centres nerveux supérieurs. » 3° L'introduction de ferment lactique dans les veines paraît être sans effet, non-seulement chez le chien, mais encore chez le lapin, animal plus propre au développement rapide des organismes inférieurs. » La conclusion générale de nos expériences est que la mort, après injection dé grande quantité de lait, survient par suite de l'anémie bulbaire, laquelle produit toujours des phénomènes d'excitation. Cette anémie peut tenir à diverses causes, soit à l'oblitération des capillaires du bulhe par les globules graisseux du lait, soit à la ddution ou à l'altération du sang. » Nous avons fait aussi des injections de sucre dans les veines, et con- staté que des doses relativement très faihles de sucre produisent une po- lyurie immédiate et très-marquée. Peut-être l'action diurétique du lait est- elle due en partie au sucre contenu dans le lait ( ' ). » ZOOLOGIE. — Sur la ponte des Ainbljstomes au Muséum d'Histoire naturelle. Note de M. L. Vaillant, présentée par M. Blanchard. « M. le professeur Blanchard a signalé, dans la séance du 27 mars 1876 ( '), la ponte effectuée par les Amblystomes, provenant d'Axolotls nés à la ménagerie du Muséum. Depuis cette époque, ces animaux ont été suivis attentivement et ont donné lieu à quelques observations dont je crois utile d'indiquer le résultat. » Ces œufs, pondus vers le 19 mars, se sont régulièrement développés (') Ce travail a été fait au laboratoire de M. le iirofesseur Vulpian, à l'École de Médecine. (') Comptes rendus, t. LXXXII, p. 716. Une Note sur le même sujet a également été publiée dans le Bultctin de ta Société Pliilomathique de Paris, 6= série, t. XI, p. i3. ( '"9 ) suivant le mode précédemment connu pour les Axolotls. Les lèlards pas- sèrent l'hiver à l'état de larves braiichifères et l'on parvint à conserver une quarantaine d'individus. En février 1877, c'est-à-dire au bout de dix mois, lui de ceux-ci se transforma en Ambiyslome. Quant aux autres, il en fut fait deux parts : les uns (première série) furent placés dans un aquarium plein d'eau et maintenus ainsi complètement immergés; les autres (deuxième série) furent mis, au contraire, dans un récipient où le niveau du liquide ne s'élevait pas à |)lus de o'",o3 ou o'",o4; un terre-plein permettait déplus aux animaux de sortir de l'eau facilement. Comme terme de comparaison, d'autres individus provenant d'une ponte d'Axolotls ordinaires furent, en nombre à peu près égal, partagés en deux séries correspondantes et mis dans les mêmes conditions. » Le tableau ci-joint indique l'état actuel de l'expérience suivie depuis un peu plus de trois ans. Il fait connaître par chaque série le nombre des individus transformés, de ceux restés à l'état d'Axolotls et enfin le chiffre des morts. Ponle des Amhlystomcs, Amblystomcs. Axolotls. Morts. Première série i 16 3 .Deuxième série . ..2 i4 4 Ponte des J.rolotls. Aniblystomes. Axolotls. Morts. Première série 2 4 "* Deuxième série i 4 " B Depuis 1876, la reproduction entre Aniblystomes n'avait pu être obtenue de nouveau, mais le i3 et le i4 avril dernier ces animaux présen- tèrent des modifications qui permettaient de prévoir une ponte prochaine. L'abdomen des femelles avait acquis un développement notable; chez les mâles, les lèvres du cloaque étaient gonflées; la queue, ordinairement arrondie, avait pris une forme élevée, par suite du développement d'une crête verticale accusée surtout à la partie supérieure de l'organe où elle dépasse notablement le niveau de la ligne dorsale. M. Desguez, commis de la ménagerie, fut même, à celte époque, témoin de l'accouplement. La première ponte, commencée le 17 avril, s' est continuée les deux ou trois jours suivants, une seconde eut lieu le 12 mai et aujourd'hui existent à la ména- gerie environ soixante-dixà quatre-vingt lêtanls très vifs et bien développés. Quelques-uns des premiers éclos ont même acquis en moins de trois mois ( iio) une taille relativement considérable; ils ne mesurent pas moins de o", lo à o", 12; leur tégument est marbré de vert avec des taches blanchâtres plus apparentes que chez les Axolotls ordinaires, dont ils offrent, du reste, tous les caractères extérieiirs. » La fécondité des Axolotls transformés n'étant plus contestable, on est conduit à reconnaître qu'il faut les considérer non comme une forme aberrante résultant en quelque sorte d'une modification pathologique, opinion soutenue par un certain nombre d'auteurs et admise encore par quelques savants étrangers, mais bien comme une métamorphose normale conforme au cycle habituellement connu chez lesUrodèles. Ces animaux, dans certaines circonstances biologiques encore à déterminer, peuvent, il est vrai, se reproduire sous deux états, l'état larvaire et l'état de complet développement; toutefois c'est là un fait qui n'est pas sans présenter des analogues chez les Vertébrés inférieurs et certains Articulés, suivant la remarque faite dès 1868 par M. Blanchard ('). » ZOOLOGIE. — Analomie comparée des Iliritdinées. Organisation de la Batra- cobdvlle (Balracobdella Latasii C. Vicj.). Note de M. C. VitiuiER, pré- sentée par M. de Quatrefages. « Celle petite Hirudinée vivait en parasite sur un Batracien d'Algérie, le Discoglossus piclus, ce qui, joint à une certaine ressemblance extérieure, l'avait fait prendre pour la Glossiphonia algira. Elle présente, comme cet animal, deux yeux seulement, mais s'en distingue du reste même à l'exté- rieur, par sa taille plus petite, sa forme plus régulière et non atténuée en avant, sa couleur plus verte et sa ventouse postérieure, proportionnel- lement plus large. » Voici les résultats de l'étude anatomique. » Organes génitaux. — Les orifices génitaux sont situés, le mâle sur le vingt et unième anneau, et la femelle entre le vingt-troisième et le vingt- quatrième. Il n'existe pas de verge développée, mais un simple boulon, comme chez les Glossiphonies; ce bouton est généralement placé un peu à droite de la ligne médiane, quand on regarde l'animal par sa face infé- rieure. Les épididymes sont très gros, et après un certain nombre de replis chacun d'eux s'amincit graduellement en un canal déférent fort délié. Comptes rendus de la réunion de la Société helvétique, tenue à Einsideln. ( ". ) Douze testicules, relativement gros, sont disposés en deux rangées régu- lières et parallèles. L'appareil femelle se compose de deux ovaires très petits, pyriformes, d'où partent des oviductes déliés, qui se rendent dans une matrice fort petite, située immédiatement au-dessus de la vulve; celle-ci est transversale et toujours exactement médiane. » ^Ippareit digestif. — Il existe, comme chez les Glossiphonies, une trompe exsertile, en arrière de laquelle l'œsophage a l'aspect d'un tube musculeux à fibres longitudinales et à fibres annulaires. Au-dessus des orifices géni- taux se trouve un gros renflement pyriforme, brunâtre, visible par trans- parence sur l'animal vivant, et qui est constitué, de dehors en dedans, par des cellules brunes assez volumineuses et par de grandes cellules claires à noyau brillant, disposées tout autour de la lumière du tube digestif. Immé- diatement en arrière de ce renflement, qui joue sans doute le rôle de foie, se trouvent les premiers cœcums latéraux, qui passent en avant des pre- miers testicules; cinq autres cœcums, de chaque côté, passent entre les testicules de chaque rangée. Enfin une septième paire de cœcums étroits vient en arrière de la dernière paire de testicules. La portion axile du tube digestif présente entre les cœcums des cellules petites et troubles, qui ont aussi peut-être le rôle de cellules hépatiques. En arrière des sept paires de cœcums étroits, et là où la cavité du corps n'est plus occupée par les tes- ticules, viennent quatre paires de gros cœcums : les deux premières dirigées légèrement en avant, la troisième à peu près transversale, la quatrième dirigée en arrière. La portion terminale du tube digestif fait une petite anse à gauche, puis se dirige en ligne droite jusqu'à l'anus. » Appareil circulaloire. — L'appareil circulatoire se rapproche beaucoup de ce que Budge a décrit chez la Clepsine; on peut même dire qu'il est à peu près identique, du moins pour ce que j'en ai pu découvrir. Toutefois les anses vasculaires de la tête s'avancent, en avant des yeux, plus loin que ne l'a figuré cet auteur. Le vaisseau cardiaque est tout à fait semblable. )) Système nerveux. — Le système nerveux est à peu près tel que Baudelot l'a décrit chez la Clepsine. Il se compose de vingt et un ganglions, non compris le collier et la masse postérieure. Dans notre type, la portion sous- œsophagienne du collier résulterait d'un groupement plus considérable et la masse terminale de la chaîne d'un groupement moindre que chez la Clepsine. Le nombi'e des grosses cellules contenues dans les vésicules accolées au ganglion serait moindre qu'on ne le voit figuré dans le Mé- moire de Baudelot. » En résumé, la Batracobdelle se rapproche des Glossiphonies ou ( "O Clepsines par son système nerveux et son appareil circulatoire, tandis que la disposition générale des organes génitaux est plutôt ce qu'on trouve chez les Ponbdelles ou Pontobdelles, et que l'appareil digestif, bien qu'of- frant une trompe comme cliez les Clepsines, se différencie de ce qu'on voit chez toutes les autres Hiriulinées par la disposition des caecums et la pré- sence d'un renflement hépatique. » M. CoRET adresse une Note « Sur un moyen d'obtenir le synchronisme des oscillations des balanciers des horloges comprises dans un circuit télé- graphique ». M. MoNTFORT adresse la description d'un thermomètre dont les indica- tions rébultent de la dilatation de tiges métalliques. JVI. A. Lemaitue adresse une Note intitulée : a Mémoire descriptif d'une nouvelle construction navale ». A 4 heures, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures un quart. D. i|>»OiB~i COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 21 JUILLET 1879. PRÉSIDENCE DE M. DAUBRÉE. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MÉCANIQUE. — Théorie du pendule simple, à oscillations coniques, en ayant égard à la rotation de la Terre. Note de M. Yvon Villarceau. « La célèbre expérience de L. Foucault, dans laquelle l'influence du mouvement de rotation de la Terre se traduit par un déplacement du plan des oscillations, a donné lieu tout d'abord à des rechercbes analytiques, parmi lesquelles nous devons rappeler les Communications faites à notre Académie par Poncelet (') et Binet, et le travail très important dont M. Serret a entretenu l'Académie dans sa séance du 29 janvier 1872. J'avais moi-même rédigé un Mémoire que je ne crus pas devoir publier, parce qu'il n'ajoutait rien aux faits déjà connus; ce travail n'était cependant pas dépourvu d'un certain intérêt, en ce sens que la méthode suivie mettait immédiatement en évidence la loi du sinus de la latitude, indiquée par Foucault, pour le cas des oscillations d'amplitude infiniment petites, au lieu de la faire ressortir comme une déduction de la théorie des pertur- bations. ('] Comptes rendus, séances des 24 septembre et !"■ octobre 1860, C.R., 1879, VSemestre. (T. LXXXIX, IS» 5.) '5 » J'avais laissé complètement de côté cette étude depuis une vingtaine d'années, lorsque, dans ces derniers temps, je fus témoin d'expériences exécutées par M. Dejean de Fonroque, au sujet desquelles une Communi- cation a été présentée à l'Académie par M. Cornu, dans la séance du i4 avril dernier. » M. de Fonroque a fait osciller un pendule conique, en l'écartant de la verticale d'un angle d'environ 45°, au lieu de ne lui laisser faire que de très petites oscillations. Dans ces conditions, le mouvement pouvait être observé pendant un temps considérable. Le plan des oscillations étant, à l'origine, perpendiculaire au méridien, on le voyait tout d'abord se rapprocher du méridien, comme dans l'expérience de Foucault, puis dépasser le méridien et s'en écarter jusqu'à une certaine limite, rester un instant stalionnaire et rétrograder. L'auteur de ces expériences affirme que le plan décrit par le pendule oscille autour d'un plan peu éloigné du méridien et dont la po- sition varie avec l'époque de l'année. » Nous ne suivrons pas M. de Fonroque dans l'explication qu'il pré- sente de ce phénomène. Notre objet est de rechercher présentement quelle peut être la loi du déplacement du plan des oscillations d'un pendule simple, soumis à la seule action de la pesanteur et sous l'influence de la rotation terrestre, lorsque les amplitudes sont de grandeur quelconque. » Le cas des amplitudes quelconques a été traité par Gauss et, plus récemment, par M. Tissot, dans une belle Thèse de Doctorat; mais ces savants n'ont pas tenu compte de la rotation de la Terre. Notre éminent confrère M. Serret a obtenu une solution générale du problème; il est seulement à regretter qu'il se soit borné à indiquer sommairement la mé- thode qu'il a suivie et les résultats qu'il en a déduits ('). » Les expériences de M. de Fonroque étant de nature à provoquer une étude théorique plus détaillée, nous l'avons entreprise, en utilisant la mé- thode à laquelle il a été fait allusion plus haut. » La difficulté du problème n'est pas dans la mise en équation, que l'on peut effectuer de diverses manières : elle est tout entière dans l'inté- gration des équations différentielles. On sait, en effet, que l'intégration est facilitée par un choix des variables propre à opérer leur séparation , puisque le résultat de cette séparation est ou une intégration sous forme finie, ou |ij p. -.S. — M. Serret m'informe que le travail de M. Vf. Dumas, qu'il a signalé aux géomètres, contient également une solution générale. Y. V. ( «15 ) une réduction aux quadratures, équivalente à une intégration effective. Tel est le but que je m'étais proposé dans le Mémoire rappelé plus haut. Voici comment j'ai procédé à ce choix des variables. » J'ai rapporté le mouvement du pendule à un système d'axes rectan- ejulaires mobiles, ayant leur origine au point de suspension du pendule et doué d'ailleurs d'un mouvement de rotation entièrement indéterminé. J'ai obtenu ainsi un système d'équations, identique avec celui qu'aurait fourni directement l'application des formules de Coriolis sur les forces apparentes dans les mouvements relatifs; à ces équations se joint nécessairement celle qui exprime la constance de la distance du point matériel oscillant, à l'ori- gine des coordonnées. Je me dispense de reproduire ici ces équations, que chacun écrirait avec la plus grande facilité. » Elles m'ont servi à former les équations des aires et des forces vives, auxquelles se réduisent les équations à intégrer définitivement. Un coup d'œil suffit pour juger du choix des axes mobiles, le plus propre à simpli- fier ces équations. On reconnaît ainsi qu'il convient de prendre, pour axe mobile desz,, la direction même de la verticale; les axes des x, et /, sont dès lors horizontaux, et il reste à disposer convenablement du mouvement de rotation de ces axes autour de la verticale. » Désignant par L la latitude du lieu, eu la vitesse angulaire de rotation de la Terre et ç l'angle de l'axe mobile des x,, avec le point occidental de l'horizon, mesuré dans le sens de l'ouest au sud, on a, pour expression de la vitesse angulaire de rotation rde l'axe des x,, autour de 2,, (1) r = wsinL + y> d,f expi-ession dans laquelle l'une des deux quantités /" et ^ peut être prise arbitrairement, » Il est d'usage, dans notre problème, de négliger les termes de l'ordre de w* : cela est, en effet, aussi légitime que de traiter les actions de la pesanteur comme parallèles entre elles, dans les diverses positions du pen- dule. Nous conformant à cet usage, et remplaçant les coordonnées rectan- gulaires par des coordonnées polaires a et p, voici la forme que prennent les équations différentielles du mouvement du pendule. » Nous trouvons, pour les aires, (2) (J+Asin=/5 = A + 5A, ( 'i6) avec (3) 5A = ~ 2u cosL/sin(o + a) sin ^/Bc/|S, et, pour les forces vives, » Dans ces équations, a est l'angle de la projection horizontale du rayon vecteur avec l'axe des Xy , mesuré dans le même sens que l'angle 9 ; /3 est l'angle de ce rayon vecteur avec la verticale ; g^ et Z sont l'accélération appa- rente de la pesanteur et la longueur du pendule ; A et C sont des constantes résultant d'une première intégration, à cela près que la première doit recevoir la correction variable &A (3), laquelle s'annule avec &>. » Lorsqu'on néglige ô^A, on arrive à des résultats qui s'identifient avec ceux obtenus par Gauss et par M. Tissot. Les intégrales des équations (2) et (4) s'obtiennent au moyen des fonctions elliptiques F, E et II Je Legendre. » Dans le cas le plus général, on peut obtenir une seconde approxima- tion en calculant c?A au moyen des résultats fournis par la première. » Mais le problème se simplifie considérablement, lorsqu'on se borne à considérer le cas où le pendule part du repos apparent ou ne reçoit aucune impulsion horizontale, ce qui est précisément celui des expériences de JM. Dejean de Fonroque. )) Dans ce dernier cas, il est avantageux de modifier la signification de l'angle |3: en effet, les excursions du pendule de part et d'autre du plan vertical mobile sont de l'ordre de grandeur de w; il convient alors d'attri- buer le double signe à l'angle |3, comme dans la théorie du pendule plan ( * ) ; c'est ce que nous ferons. » Négligeant les termes en w^, l'équation des forces vives se réduit à (5) f =C-^2fcos/3; c'est l'équation ordinaire du mouvement du pendule simple. » Si l'on désigne par ^^ l'amplitude initiale, et que l'on fasse (6) f^ = sinHpo, ( ' ) Cela revient à substituer, à l'angle p, l'angle formée dans le plan des ;,, a:,, par la pro- jection de l sur ce plan, avec la verticale. ( "7 ) T désignant la constante introduite par l'intégration, on aura, pour calculer l'angle /3 correspondant au temps t, (7) ^=- \/f,F'(c), 9 = amy/f (<--), sini,'i = csin9, relations où 9 désigne l'amplitude de la fonction elliptique F (c, 9) de Le- gendre et F' [c) la valeur de F relative 39 = -» » La durée T d'une oscillation simple est (8) T=2y/^^F'(c-). » Quant à l'équation des aires, si nous faisons dans l'équation (2) (9 ) r = r, M- r', To désignant une constante et r' une nouvelle variable, elle deviendra Or, la variable /•' restant arbitraire au même titre que la variable pri- mitive r, nous en disposerons de manière à décomposer cette équation en les deux suivantes: (10) ('^ + r,\ sin-,^i =. A, r's\n-[i = (?A. » L'angle |3 pouvant devenir très petit et amener une indétermination au moins apparente de la situation angulaire du rayon vecteur projeté sur l'horizon, nous revenons à l'emploi des coordonnées rectangulaires et nous déduisons de la première équation (10) les suivantes; ^Y = sin/3, ^ = _cos/3, l y = 2 oj sin L sin -'- 1'3„ t /- \ coso (cos- - jS» — cos |3o sin- - /3 j I -isinlri„sin/3[E(c,9)-|;|^F(c,9j]}. » Ces trois expressions fournissent les valeurs des coordonnées de l'ex- trémité du pendule, rapportées à nos axes mobiles; d'après la relation qui lie les angles 9 et p, la trajectoire qu'elles représentent est une courbe fermée, symétrique par rapport à ces axes. 11 nous reste à déterminer le mouvement des axes mobiles, ( i>8) » Remplaçons l'angle 9 par — go°, de manière que «I» désigne l'angle de l'axe des j, avec le point occidental de l'horizon; l'équation (i) deviendra, en y mettant la valeur (9) de r, To 4- /■ = MSinL+ -^ ; au moyen de la valeur de i\ que fournit la première équation (10), nous posons (12) y = wsmL[^i — sin-|/3„j^J; et l'équation précédente devient (.3) S^^-'^ + '-'î d'où, en désignant par $0 1» valeur de $à l'origine du temps, (i4) $ = 0, — u« -f- / r'dt. » Mettant actuellement dans la seconde équation (10) la valeur (3) de (?A, et changeant 9 en $ — 90°, il viendra r'sin-/S = 2u cosL/cos('I' + a)sin=p<-/p, équation qui se réduit, lorsqu'on y néglige les termes en w% à 7-'sin-j3 ~ — 2CÙ cosL/sin<î>sin|3c?p, d'où sin|3^/'+ 2r'cos{id^j + 2m cosLsin$c/]3 = o. » Remplaçant ici r' et sa différentielle par les valeurs que fournit la relation (i3), il vient (,5) sin/3— + 2(^-4- u)cosriJ + 2«cosLsm$^=o. » Telle est l'équation qu'il reste à intégrer pour obtenir $. » On aperçoit aisément que la fonction ^ + ^ est périodique ; nous posons, en conséquence, (i6) i£-\-v = (^w, ce qui transforme l'équation (i5) en (17) 4- 2^ÏV + 2C0SL SU1<1)= O, ( >"9 ) équation différentielle du premier ordre, aisément réductible aux quadra- tures. Si l'on remplace sin par sin(ip„ — u/) suivant (i4)) ce qui est permis lorsque l'on doit négliger finalement les termes en «-, on obtient de cette manière, pour l'intégrale de (17), (18) M' = — cosL^- — .- , '^sin(C>o — vn- Celte expression de îv reste finie et s'annule avec /3, ainsi qu'il est facile de le reconnaître. Au moyen de cette valeur, l'équation (16) donne fina- lement (19) $ = „— y< — o)CosL / ~ iVB '^ sin («1)0 — 1)^ ^^ • » La solution se trouve ainsi dépendre d'une simple quadrature. » Il est seulement essentiel de remarquer que le dernier terme de l'ex- pression précédente est une fonction périodique, dont la période est égale à la moitié de la durée d'une oscillation complète du pendule. Le mouvement du plan des oscillations autour de la verticale s'effectue donc avec une vitesse à très peu près constante, vitesse qui, 4 raison des amplitudes initiales, pourra différer notablement de celle que Foucault avait trouvée pour le cas des amplitudes infiniment petites. » Ce résultat étant absolument inconciliable avec les expériences de M. de Fonroque, il faut conclure que des causes autres que la pesanteur et le mouvement de rotation de la Terre interviennent dans le phénomène observé. i> Bien que le mode de suspension laisse à désirer, il ne semble pas qu'un défaut d'exécution de l'appareil soit suffisant pour expliquer ce phé- nomène. Peut-être le magnétisme terrestre intervient-il? On éviterait son influence en n'employant, dans la construction de l'appareil, que des sub- stances non magnétiques. » Nous croyons devoir signaler cette précaution aux expérimentateurs qui seraient tentés de répéter l'expérience de M. de Fonroque. » CHIMIE. — Diverses données theTmoclnmkjues; par M. Berthelot. « 1 . Formation du diamylène, dans l'état gazeux. — L'étude de la polymérie est si importante en Chimie, qu'il m'a paru utile de mesurer la chaleur ( I20 ) dégagée lorsqu'un corps se change en son polymère, non-seulement à l'état liquide, mais à l'état gazeux, qui est plus caractéristique. Dans cette vue, j'ai complété mes données précédentes, relatives à la transfor- mation de l'amylène liquide en diamylène, par la mesure de la chaleur de vaporisation de ce dernier corps. On a pi is soin de le préparer en polymé- risant par l'acidesulfurique l'amylène pur, afin d'éviter la présence de l'éther amylique, à peu près inévitable lorsqu'on opère avec l'alcool amylique. » Le diamylène obtenu bouillait vers i55°. Sa chaleur spécifique moyenne, entre i3o° et 20°, a été trouvée, dans deux essais, 0,542 et 0,547: moyenne, o,545; ce qui donne 76,3 pour la chaleur moléculaire. » La chalenr de vaporisation, rapportée à C-"H-" = i4o5% a été trou- vée 6,89 et 6,93 : moyenne, 6,9t. » La chaleur de transformation de l'amylène liquide (aC'H"') en dia- mylène liquide étant + ii*^"', 8, d'après mes essais précédents, et la cha- leur de vaporisation de l'amylène, pour CTI'", étant 5,25, on conclut deux chiffres ( ' ) aC'H"' gaz = C-^H-» gaz, dégage + i5^°',4. » 2. Chaleur de fusion de la (jlycérine. — J'ai cru utile, pour certaines recherches, de mesurer la chaleur de fusion et la chaleur spécifique de la glycérine. On sait que la glycérine peut être obtenue en gros cristaux, étudiés par M. Henninger et par divers autres observateurs. Ces cristaux fondent vers 17°, comme je l'ai vérifié. La détermination très précise du point de fusion est d'ailleurs difficile, à cause de la surchauffe ou du refroidissement de la matière fondue, laquelle ne communique que très lentement sa température à la portion solide. » La chaleur de fusion a été mesurée à 13°, en dissolvant dans un même poids d'eau un poids donné de glycérine pure, prise, d'une part, dans l'état liquide (surfondue); d'autre part, dans l'état de cristaux complètement solides. La différence des effets obtenus est égale à la chaleur de fusion. Cette méthode offre l'avantage d'écarter la correction du réchauffement, l'expérience durant quatre à cinq minutes au plus. On a trouvé ainsi pour QG jj8Qc__ 9.^5' : _ 3*^°', 91 ; valeur considérable, presque triple de celle de l'eau, mais comparable à celle de divers sels et composés organiques {Annuaire du Bureau des Longitudes pour 1879, p. 578), (')En négligeant les petites différences introduites par l'inégalité des points d'ébul- lition. ( '2' ) » 3. Chaleur spécifique de la glycérine. — Cette chaleur spécifique ne peut pas être mesurée avec exactitude par les procédés ordinaires, à cause de la viscosité de la glycérine, qui rend incertain rétablissement de l'équilibre de température entre les diverses portions de la masse liquide et l'eau du calo- rimètre; maison la mesure aisément en échauffant la glycérine à une tempé- rature T, bien définie par un thermomètre intérieur, puis en brisant le lube de verre qui la contient dans le calorimètre, de façon à la dissoudre en un très court espace de temps, ce qui supprime toute correction; » La température finale du calorimètre étant t. » La chaleur ainsi cédée au calorimètre est la somme de quatre quanti- tés, savoir : a 1° La chaleur cédée par la glycérine, depuis T jusqu'à t; " 2° La chaleur cédée par le tube de verre, deT à t; » 3* La chaleur cédée par le thermomètre intérieur, de T à t; M 4° I^a chaleur dégagée par la dissolution de la glycérine dans l'eau. » La glycérine étant chauffée à diverses températures, on a trouvé, pour sa chaleur spécifique moyenne : Chaleur moléculaire. Entre \.\° et loo" : 0,591 54,4 Entre 16° et 179°: 0,646 59,4 Entre ■20" et igS" : 0,665 61 , i soit 47, 8 -H o, i4 < pour la chaleur élémentaire, à la température t. » La chaleur spécifique des dissolutions étendues de glycérine est sensi- blement plus grande que celle de l'eau, et par conséquent que la moyenne de celles de ses deux composants. Pour une solution renfermant i centième de glycérine, elle a été trouvée 1 ,008 environ . Une relation analogue a déjà été observée pour l'alcool ordinaire et pour l'hydrate de chloral ; elle contraste avec la relation opposée qui caractérise les solutions aqueuses des sels mi- néraux. » MÉTÉOROLOGIE. — Remarques sur la dernière Communication de M. Bouquet (le la Grye (' ). Note de M. A. Ledieu. « '[Jinfluence attractive du Soleil et de la Lune sur les phénomènes atmosphériques est certainement incontestable, surtout depuis les travaux (') Comptes rendus, séance du 3o juin 1879. C. R., 1879 1' Semestre. {■V.hXWW.-H'Z) l6 ( 122 ) Statistiques de M. E. Marchand (') el du vice-amiral Fleuriot de Langle (^); mais V apprécialion brûle, même approchée, de cette influence sur la pres- sion barométrique ne nous semble pas, jusqu'à nouvel ordre du moins, de nature à être obtenue. En parlant ainsi, je me fais l'écho des divers navigateurs distingués que ma présence à Brest m'a mis à même de con- sulter sur la Communication dont il s'agit. » Dans tous les cas, le sujet mérite une grande attention, et l'on doit louer le savant hydrographe de l'avoir abordé; mais il importe, dans l'in- térêt de la science météorologique, d'engager tout de suite le débat sur les réserves que peut soulever le mode de procéder employé. Mes objec- tions porteront sur des raisons de fait et sur des raisons de principe. » Raisons défait. — i° M. Bouquet de la Grye admet, a priori, que, n à » Brest, qui se trouve situé sur une mer à température peu variable et » qui reçoit presque toute l'année des brises du large, on doit avoir des » résultats plus nets qu'en utilisant des observations même plus précises » faites dans une localité située au milieu des terres. » » A Brest, la température et l'état hygrométrique sont certainement plus fixes que vers le centre de la France, à Paris par exemple (^); mais les hauteurs barométriques y sont aussi variables que dans cette dernière localité, et dans plusieurs autres réparties sur divers points de noire terri- toire, telles que Poitiers, Perpignan, Toulouse, Marseille, etc. (''). D'un autre côté, les vents sont aussi changeants à Brest que daus le reste delà France (^). » Donc Brest n'est ni mieux ni plus mal situé que tout autre point de nos contrées pour l'étude dont il s'agit. » Dès lors n'esl-il pas manifeste que le choix de ce port pour la re- cherche de la loi attractive de la Lune et du Soleil sur l'atmosphère n'est pas heiu'eux,etqu'd faudrait, à cet égard, adopter des endroits, tels que Paris, où les observations recueillies offrent le plus de garantie d'exactitude? (') Comptes rendus, t. LXXVII, p. iii2. {') Revue maritime et coloniale, t. XLVIII et XLIX. (') Climat de Brest, p. 26 et 201 , ouvrage excellent que vient de publier M. le D"' Boiius, jiiofesseur à l'École de Médecine navale et lauréat de l'Académie pour un travail concer- nant la météorologie du Sénégal. (*) Voir les Courbes comparatives de M. Borius pour iS^ô, en voie de publication, et celles de M. Teisserenc de Bort, pour 1877, données dans la Quinzaine météorologique. (') Voir les Diagrammes de vents de SI. Fron dans V Annuaire de la Société météoro- logique pour 1867, t. XV, et ceux de M. B irius dans le Climat de Brest. / ( >23 ) 1° Mais, nièiiie dans de pareilles conditions, les météorologistes n'ont pn, jusqu'à présent, arriver à aucune conclusion de l'espèce. En effet, la marche de la pression atmosphérique déduite par Buys-Ballot ('), pour }*aris de soixante années et pour Greenwich de quatre-vingt-seize années, et les marches des différentes normales barométriques calculées pour le TIelder et neuf autres localités des Pays-Bas, ne suffisent pas à donner d'une manière parfaitement exacte la marche annuelle de la pression atmosphérique sur cette partie de l'Europe. » M. Borius(-) a bien constaté pour Brest, à l'aide d'une courbe moyenne afférente à une période de dix ans, deux minima et deux maxima annuels. I^es deux maxima s'observent en février et en juin ; le dernier est plus élevé. Les minima sont moins bien accusés; ils se montrent en janvier et en octobre. Mais, selon lui, une plus longue série changerait probablement ces moyennes et, sans doute aussi, leurs valeurs relatives. En effet, si l'on examine ses courbes successives de moyennes mensuelles barométriques des dix années de la période, on ne trouve pas deux courbes semblables, et chacune d'elles diffère beaucoup de celle de l'année moyenne. A Brest donc, le mouvement périodique annuel de la pression atmosphérique dis- paraît tellement devant les oscillations irrégulières (c'est-à-dire devant l'effet mécanique des cyclones générateurs des vents, selon la théorie, à notre sens, irréfutable de l'éminent M. Paye), que dix années ne suffisent pas pour le retrouver d'une manière précise. » Comme les cinquante mille observations de M. Bouquet de la Grye ne correspondent qu'à une période d'une vingtaine d'années, quelque parti ingénieux qu'il ait tiré de ces observations, il planera toujours un certain doute sur les déductions obtenues. Ce sentiment est, entre autres, corro- boré par la circonstance suivante : » M. Bouquet de la Grye déduit de son travail que les ondes atmosphé- riques luni-solaires sont indépendantes du mouvement de la marée. Au contraire, M. Marchand, cité au début de cette Note, trouve que la pres- sion atmosphérique, considérée successivement au moment de la mer basse des lo* et 25" jours de la Lime, et au moment de la mer pleine des 3" et 17'' jours, subit un accroissement d'origine lunaire de o'""\82. De plus, cet accroissement de o""",82 correspond, en définitive, à ce que (') Foir son Ouvrage intitulé Marche du baromètre et du thcrmnmèlre en Néerland, etc.; Utrecht, 1876. (') Voir p. 164 du Climat de Brest. ( 124 ) M. Bouquet de la Grye appelle Y amplitude maxima mensuelle, dépendant de l'âge de la Lune, amplitude qui, selon ses calculs, peut atteindre o™,025 en hauteur d'eau, soit i^^jgen hauteur de mercure. Le si regretté et si remarquable météorologiste M. Ch. Sainte-Claire Deville avait trouvé pour la même quantité o""",4 aux Antilles; et le P. Dechevrens donne 1°"", I pour Chang-Haï ('). Toutefois, nous n'insisterons pas sur ces deux derniers chiffres, bien que les observations y afférentes aient été faites avec une grande habileté, car l'un et l'autre n'ont été déduits que de 62 lunaisons environ. En revanche, les conclusions de M. Marchand reposent sur vingt années d'observations recueillies /jar /ui-meme à Fé- camp. Les résultats de ce dernier port seraient donc, au besoin, plus ac- ceptables que ceux de Brest, qui n'ont pour base que des documents im- personnels. ai 3° Il nous reste à examiner si ces mêmes documents ne tombent pas sous la critique suivante, formulée par le docte M. Bienaymé dans son Rapport sur le prix de Statistique de 1876 : « Dans les questions de l'espèce, on s'appuie beaucoup trop sur les recherches origi- nales d'autrui, et avant tout sur les recueils publiés par les Administrations. Or, ce serait l'inverse qu'il s'agirait de faire dans une œuvre statistique. Tout au moins, faudrait-il pou- voir justifier par des recherches /jcrsonncl/es l'exactitude de ces documents publics. On ne sait que trop que l'exactitude des éléments administratifs est' purement relative; les détails échappent à tout contrôle, etc. » » M. Bouquet de la Grye a probablement puisé ses renseignements fon- damentaux dans les registres météorologiques du Marégraphe de Brest. Peut-être les a-t-il contrôlés à l'aide des observations de même nature recueillies en rade sur divers bâtiments. Nous ne parlons pas de l'Observa- toire delà marine, qui n'envoie au Dépôt des Cartes que le maximum, le minimum et la moyenne barométrique de chaque jour. Mais, même dans l'hypothèse d'un contrôle et de plus d'une sélection rationnelle, les docu- tnents dont il s'agit sont sujets à caution, par suite de la manière bien connue eti marine dont ils sont recueillis. Je suis prêt à établir que même les données du Marégraphe sont prises tout au plus à o""", 5. On ne saurait conséquemment accorder un crédit sérieux aux variations normales du ba- romètre, déduites des observations du port de Brest, d'autant que les heures réglementaires des lectures dans la marine ne comprennent aucune heure de nuit, ni les heures dites tropiques, dont M. Ch. [Sainte-Claire (') Annuaire de la Société météorologique, t. XXIV, p. 216. ( 125 ) Deville a si bien démontré le caractère de nécessité, et d'autant, en outre, que les instruments ne sont jamais vérifiés avec des étalons ni nettoyés. » En résumé, lesdits documents ne sont aptes qu'à l'étude des fortes variations barométriques dues en général à l'influence mécanique des cy- clones. » 4° Nous récusons complètement, dans le travail de M. Bouquet delà Grye, tout ce qui a trait tant à la direction qu'à l'intensité du vent, pour les motifs que voici : » Premièrement, à Brest, la direction du vent est fournie au Marégraphe par l'Observatoire de la marine, qui ne possède pas d'appareil enregistreur et qui a recours à des relevés directs. Mais M. Borixis (') établit 'péremp- toirement, comme une sorte de phénomène physiologique unanimement reconnu aujourd'hui, que les directions intermédiaires aux huit aires de vent principales sont prises avec moins de précision que les autres, quel- que scrupuleux que soit l'observateur. En second lieu, la force du vent est partout, à Brest, déduite de l'appré- ciation sensorielle, et l'on ne peut conclure de cette appréciation que des chiffres sans aucune rigueur. » Enfin, il est aujourd'hui admis par les météorologistes qu'en fait d'a- zimuts de vents il ne saurait s'agir u/(7eme«t de moyennes; les diagrammes complexes, comprenant à la fois les huit aires principaux de la rose et le nombre de jours pendant lequel le vent a soufflé, par période donnée, sui- vant chacun de ces aires, sont seuls de nature à condenser de nombreuses observations de l'espèce. » Raisons de principe. — Il nous reste à donner les raisons de principe qui ne nous permettent pas d'accepter les résultats de l'habile ingénieur. Nous comptons les exposer implicitement dans une prochaine Note, qui, sons un titre approprié, embrassera d'une manière générale l'importante question des causes de la variation atmosphérique, et indiquera la possibi- lité de les mesurer avec des séries d'observations très rigoureuses et affé- rentes à des périodes de temps extrémeinenl étendues. » (') P. io6cIu Clinwt de Brest, ( 126 MÉDECINE. — Les trois dernières épidémies de pesle du Caucase, étudiées au point de vue de l'épidémiologie et de la prophylaxie. Note de M. J.-D. Tho- LozAN, présentée par M. Larrey. « Les documents nouveaux ou inédits que j'ai réunis sur les épidémies de peste du Caucase de 1828 à i83o et de 1840 à 184^, comparés à ceux dont j'ai eu l'honneur d'entretenir l'Académie en 1875, permettent d'éta- blir les faits suivants: il y a eu trois épidémies de peste au Caucase, de la fin du siècle passé jusqu'à nos jours. L'une, qui constitue une véritable endémo-épidémie, part de 1798 et se prolonge, après plusieurs alterna- tives de rémission et de recrudescence, jusqu'en 1818. Elle se relie aux épidémies des pacbaliks de Kars et d'Akhaltsik, sans cependant en dé- pendre constamment, car le fléau avait alors élu droit de domicile en Géorgie, dans certaines parties montagneuses du Caucase et chez les Nogaïes, qui habitent encore aujourd'hui au nord-ouest de cette région. Cette peste s'étendit à tout le Caucase et de l'ouest à l'est jusqu'à la Cas- pienne; mais elle eut ses foyers de prédilection en Géorgie, dans les deux Rabarda et sur le Térek. Sa marche excentrique la plus marquée et la plus constante fut vers le nord, où elle atteignit la ville d'Astrakhan en 1807 et Saratof en 1808, n'étant ainsi séparée de Moscou que par un intervalle de 85G'™. » La seconde épidémie commence en 1828 et a son origine en Turquie; d'abord localisée à l'ouest de la Transcaucasie, elle envahit subitement en i83o tout le pays, de l'occident à l'orient jusqu'aux environs de la mer Caspienne, et parut même au nord-est du Caucase, près de l'embou- chure du Térek, à Kizliar; mais elle disparut bientôt d'une manière aussi rapide qu'elle s'était montrée. Sa durée, sa gravité, son extension géogra- phique sont beaucoup moindres que celles de la longue endémo-épidémie précédente. Elle montre que la peste n'avait plus de racines dans ces ré- gions et ne pouvait plus y reproduire annuellement ses ravages. » La troisième épidémie, celle de 1840 à i843, fut tout à fait localisée au sud-ouest des possessions russes de la Transcaucasie, dans les districts , d'Alexandropol, de Pembak et d'Erivan, à des altitudes considérables de 700™ à 900". Ce fut une petite épidémie, rejaillissement à l'est de la grande peste de l'Arménie turque à la même époque. » Les deux derniers fléaux coïncidèrent avec la famine qui eut lieu dans les provinces turques voisines. ( 127 ) » En 1828, la guerre liirco-russe fut en outre sans doute une des causes de l'introduction du fléau dans le Caucase. Ces trois épidémies sont séparées l'une de l'autre par des intervalles de répit de dix ans. Leur étude attentive nous rend témoins de ce fait important de la disparition de la peste qui se produisit en Arménie, en Syrie, en Egypte après i843, mais qui s'était annoncé, plus de vingt ans auparavant, dans les régions adjacentes, par des épidémies moins nombreuses et de moins en moins envahissantes. » Les faits auxquels je viens de faire allusion fournissent des données relatives à l'histoire de la peste et ils démontrent en outre que ce fléau a eu, dans la première moitié de ce siècle, d'abord cette allure tour à tour envahissante et décroissante qui caractérise toutes les épidémies et ensuite cet effacement progressif, puis définitif, qui a pu faire croire à l'extinction définitive de la peste. Il y a loin de ces résultats, qui se déduisent des faits étudiés dans leurs détails, à l'hypothèse d'une contagion grossière qui ne voit dans la peste qu'une transmission perpétuelle des mêmes germes, doués de propriétés fixes, immuables, et ne ralentissant jamais leur action, à moins que l'art n'intervienne pour les anéantir. Émise il y a plusieurs siècles déjà, cette idée, qui ne soutient pas un examen sérieux, .aété reprise, il y a quarante ans, dans un but administratif et fiscal. On a profité alors de l'extinction spontanée de la peste, pour affirmer qu'elle avait disparu de la Turquie, à la suite des mesures restrictives décrétées dans cet empire en 1839. Peu à peu ce système a gagné du terrain et il s'est emparé de beaucoup de bons esprits, pour lesquels l'épidémiologie était lettre close et qui ne savaient point que, de tout temps, on a observé dans la peste des pé- riodes naturelles d'arrêt et de cessation. L'histoire de la peste a été ainsi obscurcie jusqu'à nos jours. Une question bien simple, qui ne demandait qu'à être étudiée, sans idée préconçue, à la seule lumière des faits histo- riques, s'est encombrée d'erreurs de toutes sortes qui menaceraient de nous faire revenir aux temps de Fracastor, si la science médicale actuelle n'avait pas à sa tète, en Europe, des esprits élevés et indépendants. » Quelle est la véritable valeur des mesures restrictives et hygiéniques contre les épidémies de peste? Il ne suffit pas de dire qu'on a triomphé d'une maladie, qu'on l'a extirpée, qu'on en â purgé un pays : il faudrait montrer que les mesures employées ont, plusieurs fois au moins, relardé ou amoindri le développement des épidémies de peste. Il faudrait comparer les épidémies des pays où il n'y a pas d'administration sanitaire avec celles des contrées où ces administrations existent depuis longtemps et ont un fonctionnement convenable, et faire mettre le doigt sur la dilférence d'in- ( I^« ) lensité et de fréquence des fléaux épidémiques dans ces deux sortes de terrains. Je ne doute pas qu'en général l'avantage ne soit du côté des applications sanitaires bien entendues et bien réglées. Pourtant il n'en demeure pas moins établi que la seule manière d'apprécier le mode d'action de nos moyens, soit pour anéantir, soit pour arrêter ou diminuer les épidémies, consiste à mettre en regard des précautions prises les résul- tats obtenus. Jusqu'ici, il faut bien le dire, on n'a point fait cette vérification. On est tellement persuadé de la valeur des moyens employés, que toute idée d'enquête ressemblera, je le crains, à un commencement d'hérésie. Mais, enfin, la contagion de la peste n'est pas un fait tellement connu et arrêté, qu'il n'y ait pas lieu de faire de nouvelles investigations à ce sujet et de chercher à déterminer, par exemple, ses degrés et son activité, suivant les temps et les lieux. A~t-elle toujours la même force, le fléau a-t-il, à toutes les époques, le même pouvoir d'expansion ? Les épidémies de peste n'ont- elles pas, comme toutes les maladies de cette classe, et comme la variole et la diphthérie par exemple, des périodes de grande propagation et des temps de retrait et de disparition spontanée, indépendants de nos moyens d'action actuels ? Telles sont les questions que j'ai cru devoir aborder ici. » Avant d'apprécier l'action d'un agent thérapeutique, on cherche d'abord à bien déterminer les symptômes, le cours et la gravité de la maladie dans laquelle on le prescrit. De même, toute recherche sur la valeur prophy- lactique réelle des mesures restrictives et hygiéniques doit être basée sur l'étude antérieure des épidémies, et l'on peut dire, sans se tromper, que l'épiclémiologie est aussi nécessaire à la science sanitaire que la palholoijie à la thérapeutique. L'enquête purement scientifique et rétrospective à laquelle je me suis livré dans le présent travail, en mettant en regard des faits épidé- miques les moyens sanitaires dirigés contre eux, m'a amené à ce résultat, qui paraîtra peut-être paradoxal à quelques personnes, à savoir qu'il n'est pas démontré que les moyens employés avec la plus grande insistance dans le Caucase de i8o4 à 1818, de 1828 à i83o et de 1840 à i843, aient in- fluencé d'une manière sensible la marche des épidémies de pe.ste et leur développement. » En supposant que d'autres travaux, dirigés dans le même sens, arri- vent au même résultat négatif que le mien, les administrations sanitaires des différents pays de l'Europe décréteront sans doute malgré cela, pen- dant longtemps encore, les mêmes mesures restrictives contre la peste. Les gouvernements européens agiront ainsi, pour leur propre sauvegarde et pour celle des autres peuples, avec la prudence que réclame le but si ( '29 ) important de la préservation des grandes épidémies. Dans la pratique, i\ y a bien des motifs d'avoir toujours en vue ce principe capital que les mesures sanitaires sont comme les remèdes que l'on prescrit aux malades; quand ils ne réussissent point, ils apportent du moins toujours avec eux l'espoir d'une guérison ou d'un soulagement à des maux quelquefois incurables. Mais, en attendant, les savants seront prévenus que les moyens employés n'ont pas, dans la plupart des cas, l'efficacité qu'on eu attend. L'élude des faits passés leur aura, en effet, appris que, de même que la disparition de la peste, après sa dernière épidémie de i84o-i843 en Arménie, en Egypte et en Syrie, n'a été aucunement produite par les moyens dont disposaient alors les administrations ; de même, dans le Caucase et dans d'autres lieux, ou n'a |)u saisir aucun résultat avantageux bien avéré des mesures sanitaires décrétées et appliquées avec le plus grand soin. » Quelque extraordinaire que puisse paraître ce résultat, il ressort d'une manière tellement nette des faits que j'ai analysés et discutés, qu'il était de mon devoir de le faire connaître. « NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant, pour la Section de Médecine et Chirurgie, en remplacement de M. Roliilnnslii. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 39, M. ScHWAXN obtient 35 suffrages. M. Hannover )) ... I » M. LUDWIG )J .... 1 » M. Palasciano » I » Il y a un billet blanc. M. ScHWANN, ayant obtenu la majorité absolue des suffrages, est pro- clamé élu. C. R., 1879, 5» Semestre. (T. LXXXIX, N» 5.) ^" ( i3o ) MEMOIRES LUS. GÉODiiSlE. — Observations astro7iomiqiies et mesure d'un arc de parallèle, en Algérie. Note de M. F. Peruier. « Los travaux géodésiqnes entrepris en Algérie par l'État-major avaient naturellement pour objet, au point de vue pratique, la construction d'une Carte topographique de noire colonie; ce but une fois atteint, ils devaient encore servir à une étude plus approfondie de la figure et des dimensions de notre globe. » Sous ce point de vue plus spécialement scientifique, la triangulation algérienne est appelée à jouer un grand rôle : en premier lieu, elle offre à la science géodésique la mesure complète d'un arc de parallèle terrestre qui embrasse dès aujourd'hui une amplitude de io°; or, jusqu'à présent, on n'a fait concourir à l'étude de la Terre que des arcs de méridien, les pro- cédés de l'ancienne Géodésie ne permettant pas de mesurer, avec une pré- cision suffisante, les amplitudes célestes des arcs de parallèles. » En second lieu, notre triangulation est destinée, dans un avenir pro- chain, à servir comme de base et de contrôle au vaste réseau qui couvre l'Europe ; elle doit ce privilège remarquable à cette circonstance que, d'un côté, elfe peut être rattachée avec les triangles espagnols, et, de l'autre, avec les triangles italiens, et qu'elle sert ainsi de fermeture à cette immense ceinture de triangles qui entourent la Méditerranée, en la franchissant deux fois, pour unir l'Afrique avec l'Europe, l'Algérie avec la France. ( I3. ) )) Nous devions donc nous préoccuper de reporter sur le ciel nos points principaux et en déterminer, non-seulement les latitudes, ainsi que les azimuts de quelques directions, mais encore et surtout les longitudes, par les méthodes modernes si précises que comporte l'emploi de l'électricité comme agent d'enregistrement et de transmission. » A cet effet, le Dépôt de la Guerre a entrepris, dans ces dernières années, d'une manière systématique, des mesures directes de longitudes, de latitudes et d'azimuts; les opérations déjà exécutées sous ma direction, avec le précieux concours de mes collaborateurs, MM. les capitaines Bassot et Defforges, en sept stations principales, m'ont paru former un travail assez important pour être soumis à la haute appréciation de l'Acadéniie. » Notre chaîne géodésique, on le sait, s'étend de l'ouest à l'est et ne comprend pas moins dé quatre-vingts triangles du premier ordre, appuyés sur trois bases mesurées avec soin. » Il fallait, pour en connaître l'amplitude astronomique, mesurer encore la différence de longitude entre les deux stations extrêmes. Boue à l'est et Nemours à l'ouest; mais nous ne nous sommes pas bornés à cette simple opération : afin de mieux contrôler nos résultats et nos méthodes elles- mêmes, et aussi pour vérifier si les parallèles terrestres sont bien réelle- ment des cercles, nous avons mesuré les trois différences de longitude des trois stations du triangle Bône-Alger-Nemours. Celait là l'épreuve la plus délicate et la plus décisive qu'on pût désirer pour nos travaux, et nous en offrirons les résultats avec quelque confiance à l'Académie, en lui deman- dant la permission de les lui présenter dans plusieurs Notes successives. Je me borne aujourd'hui à esquisser le plan général de nos travaux. » Trois autres stations ont été choisies sur les confins du Sahara, à Biskra, à Géryville et à Laghouat, qui sont les trois postes avancés de notre occu- pation militaire. Celle de Biskra, à l'est, est située vers l'extrémité de la petite chaîne méridienne mesurée par M. Rouduire; celle de Géryville, à l'ouest, est une des trois têtes de ligue qu'offre l'Algérie aux explorateurs du continent africain. Enfin, celle de Laghouat est la station australe de la méridienne de France prolongée jusqu'au Sahara. De ce côté sans doute, on n'ira jamais plus loin, car le désert semble offrir une barrière infran- chissable à toute triangulation scientifique. M Mais il n'en est pas de même du parallèle d'Alger. Nous le prolonge- rons bientôt jusque sur les hauteurs de Carihage. Les sommets des futurs triangles ont pu être choisis cette année, grâce à la libéralité éclairée de S. A. le bey de Tunis et, déjà même en 1878, nous avons pu établir une ( x32 ) station astronomique à Caithage. C'est en ce point, sur remplacement même de l'ancienne cité phénicienne, que nous souderons nos triangles de Tunisie avec les triangles italiens qui viennent, par la Sicile et les îles inter- médiaires, toucher l'Afrique. )) Mais, indépendamment de ces travaux, qui vont être bientôt exécutés, nous apportons aujourd'hui, à titre de contribution à l'étude de la Terre, la mesure d'un arc de parallèle, dont la longueur dépasse déjà celle de la méridienne de France entre Dunkerque et Perpignan, et c'est le premier arc de cette espèce qui puisse jusqu'ici concourir, avec les grands arcs de méridien d'Europe et d'Asie, à une étude définitive de la vraie figure de la Terre. » CHiRURGiii. — Aneslliésie par le protoxyde d'azote méUmcjé d'oxjcjène et employé sous pression . Note de M. P. Bekt. (Renvoi à la Section de Médecine et Chirurgie.) « Dans la séance du i i novembre dernier, j'ai eu l'honneur d'exposer devant l'Académie les résultats d'expériences faites sur les animaux et démontrant qu'on peut obtenir une anesthésie de longue durée en em- ployant un mélange de protoxyde d'azote et d'oxygène, sous la condition d'opérer dans un air convenablerjient comprimé. Jusqu'alors, comme pour arriver à l'anesthésie sous la pression normale il faut faire respirer le prot- oxyde d'azote pur, on n'avait pu se servir de ce gaz que pour les opé- rations de très courte durée, car l'asphyxie menace le malade au moment même où sa sensibilité disparaît. Aussi était-il resté presque exclusivement entre les mains des dentistes, qui l'ont appliqué des centaines de milliers de fois, sans qu'on ait pu mettre nettement à sa charge un seul accident mortel. M La méthode que j'ai proposée, et dont je viens rapporter à l'Académie les premiers résultats, peut seule permettre d'employer ce merveilleux anesthésique dans les opérations chirurgicales de longue durée. « Deux chirurgiens des hôpitaux de Paris, MM. Labbé et Péan, ont répondu à l'appel que j'adressais aux praticiens. Je viens rendre compte à l'Académie des opérations qu'ils ont exécutées d'après cette nouvelle mé- thode. Je donnerai d'abord comme type le récit de la première opération, qui fut faite par M. Labbé. ( '33 ) u 11 s'agissait de l'extirpation d'un ongle incarné, avec ablation du Li niati-icc de rou"le. La malade était une jeune fille de vingt ans, fort timorée, très nerveuse. Nous entrâmes dans la grande chambre en tôle de l'établissement du D'' Dauplcy, où la pression de l'air fut, en quelques minutes, augmentée, sous courant, de o'",i7 (pression totale, o^.ga). La malade s'étendit sur un matelas, et M. Préterre lui appliqua sur la bouche et le nez l'embouchure à soupapes qu'il a coutume d'employer pour l'inhalation du protoxyde d'azote pur; ici, le sac avec lequel elle communiquait était rempli d'un mélange contenant 85 de protoxyde d'azote et i5 d'oxygène. Je tenais l'un des bras de la malade, dont le pouls était asseï rapide, lorsque soudain, sans qu'aucun changement dans le pouls, dans la resi>iration, dansla couleur de la peau, dans l'aspect du visage nous eût avertis, sans qu'aucune raideur, aucune agitation, aucune excitation se fût produite, lorsque, dis-je, dix à quinze secondes après la première inspiration du gaz anesthésique, je sentis le bras s'affaisser complètement. L'insensibilité et la résolution musculaire étaient obtenues; la cornée elle-même pouvait être impunément touchée. L'opération commença aussitôt et le pansement suivit, sans un seul mou- vement de la patiente, qui dormait du plus calme sommeil ; le pouls était revenu à un chiffre normal. Au bout de quatre minutes, au moment où M. Labbé terminait le pansement, sur- vinrent de légères contractures dans un bras, puis dans une jambe. Toutétantfini, on enleva l'embouchure et aussitôt la contracture cessa. Pendant trente secondes, l'enfant continua à dormir; puis, quelqu'un lui ayant frappé sur l'épaule, elle s'éveilla, nous regarda d'un air étonné, se mit sur son séant et soudain s'écria que son pied lui faisait bien mal, assez mal pour qu'elle se prît à pleurer pendant quelques secondes. Interroge'e, elle déclara se trouver fort bien, sans aucun malaise, et fort désireuse de manger, car, dans sa terreur, elle n'avait ni déjeuné le matin ni dîné la veille. Elle déclara de plus n'avoir rien senti, rien rêvé, mais se rappeler qu'aux premières inhalations du gaz elle éprouva un grand bien-être, qu'il lui semblait monter au ciel et n (]u'elle voyait bleu avec des étoiles ». Cela dit, elle se leva, s'en alla regagner à pied la voiture qui devait la ramener à l'hôpital et se plaignit telle- ment de la faim en route, qu'il fallut s'arrêter pour la faire manger. Elle n'eut, du reste, aucun accident consécutif. 1) J'ai donné avec quelques détails l'histoire de cette première opération, parce qu'elle met bien nettement en évidence les grandes différences qui séparent l'action du protoxyde d'azote de celle de l'éther ou du chloro- forme, surtout au poitit de vue de l'instantanéité du sommeil et du réveil. Mais les opérations faites par M. Péan, à l'établissement du D'' Fontaine, opérations qui sont au nombre de seize jusqu'à ce jour, ont été bien plus importantes, et par suite plus concluantes. Elles comprennent trois abla- tions du sein, quatre opérations sur les os, six extirpations de tutneurs di- verses, une résection du nerf sous-orbitaire, et deux réductions de luxation de l'épaule datant de trois et quatre jours. La durée de l'anesthésie a varié de quatre à vingt-six minutes. L'insensibilité a été constatée au bout d'un temps qui oscillait entre quinze secondes et deux minutes. Le retour com- plet à la sensibilité avait lieu d'ordinaire après une minute ; parfois un ( i34 ) certain degré d'analgésie persistait encore une ou deux minutes. Dans une des opérations, un petit accident ayant permis à la malade de respirer une fois de l'air extérieur, elle se mit à parler aussitôt, sans accuser aucune douleur; la première inspiration nouvelle du mélange gazeux lui coupa net la parole, et au réveil elle ne se rappela rien. » Le pouls et la respiration s'accélèrent quelquefois au début de l'inha- lation, sans qu'il soit encore possible de déterminer la part exacte qui revient dans ce phénomène à l'action du gaz lui-même. Aussitôt qu'arrive l'insensibilité, tout revient au chiffre normal. Dans la grande majorité des cas, les malades sortent de l'appareil sans se plaindre d'aucun malaise; quand l'opération n'a pas été grave, ils s'en vont à pied et souvent demandent à manger. On a constaté trois fois des nausées consécutives; mais, comme ces cas coïncident précisément avec l'emploi d'embou- chures de caoutchouc ou de sacs de caoutchouc neufs, il est impossible de savoir s'il faut mettre ces légers accidents au compte du protoxyde d'azote : je ne le crois pas, quant à moi. » Un accident plus fréquent, et qui pourrait sembler assez grave, est l'apparition de contractures dans les membres. Je me suis assuré qu'elles tiennent à ce que le protoxyde n'est pas sous une tension suffisante. Il suffit, pour les calmer, de faire monter la pression dans la chambre de o'",o2 ou o™,o'3 de plus, ce qui s'obtient instantanément. )) La surpression employée a oscillé entre o"',i5 et o'",22. Dans un cas où il s'agissait de réduire une luxation de trois jours, chez un alcoolique de profession, il a fallu aller à o'",26 pour obtenir l'insensibilité et la réso- lution ; encore le malade a-t-il parlé pendant toute l'opération. Ainsi, l'em- ploi de l'air comprimé permet, avec la plus grande facilité, la modification des dosages dans la thérapeutique pneumatique. Rien ne serait plus dif- ficile quejle changer les proportions d'un mélange gazeux : rien n'est plus simple que d'en faire varier la tension, et par suite la dose physiologique. » Voici donc, en résumé, le protoxyde d'azote entré dans le domaine de la grande Chirurgie. Les prévisions de ma Note du 1 1 novembre ont été réalisées. Il a montré sa supériorité sur les carbures et les chlorocarbures d'iiydrogène : i^par l'absence de cette période d'excitation initiale souvent si pénible et parfois même dangereuse; 2° par la tranquillité qu'il donne au chirui'gien, assuré que le dosage de l'agent anesihésique ne peut changer pendant l'opération et que, par suite, le malade n'a rien à craindre; 3° par le retour quasi instantané, même après vingt-six minutes d'anes- thésie, à la sensibilité complète, si bien qu'on peut, si l'on veut, réveiller ( i35 ) le malnde à un lemps quelconque de l'npér.Tlion, pour le rendormir aus- sitôt; 4° par l'absence presque générale (et peut-être faut-il dire plus) des malaises, nausées, vomissements, si fréquents, si fatigants et parfois si diuMblcs chez les malades soumis au chloroforme ou à l'éther; 5° enfin, et pour les raisons que j'ai exprimées dans ma première Note et que les observations sur l'homme ont corroborées, par son innocuité remarquable. » Je pense que les difficultés matérielles, dont l'installation d'une chambre mobile par M. le D"' Fontaine va singulièrement diminuer l'im- portance, n'arrêteront plus les chirurgiens, même les plus prudents. Mais je dois aujourd'hui remercier MM. les D'* Lnbbé et Péan, dont l'initiative hardie, justifiée par le résultat de mes expériences antérieures, m'a permis de faire passer le protoxyde d'azote du laboratoire de Physiologie dans les salles d'opérations chirurgicnlef . » MÉMOIRES PRÉSE^^TÉS. viTiCULïUUE. — Hcclierclics sur les causes de réinvasion des vignobles phylloxérés. Lettre adressée par M. Boiteau à M. Dumas. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Vniojjoii(;i', \o l'i juillot iR/ti. » Conformément au désir exprimé par l'Académie, de me von' continuer mes études sur l'reuf d'hiver et son produit, et de rechercher les différentes causes de réinvasion des vignobles phylloxérés, je vais aujourd'hui lui donner connaissance des observations que j'ai faites l'année dernière et qui se rapportent à ce programme. » Depuis quatre ans, je n'ai pas perdu un instant de vue celte généra- lion particulière qui lient à l'œuf fécondé du Phylloxéra. Déterminer d'une manière positive le lieu ou les lieux d'éleclion de cel œuf, sans le secours duquel l'espèce doit nécessairement finir par disparaître, me semble être la clef de cette grande question. Il peut se faire cependant que la génération agame ait une durée beaucoup plus longue que celle qu'on avait supposée jusqu'ici. Il est certain qu'un affaiblissement sensible et graduel se mani- feste dans cette reproduction, et ce qui en témoigne surtout, ce sont des vignes qui par des circonstances particulières d'âge, de culture et de terrain, après avoir été à toute extrémité, reviennent momentanément à la santé et offrent un système radiculaire restauré avec très peu d'in.sectes à la sur- face. Les insectes ailés abandonnent les vignes dont le système aérien est ( .36) peu développé et se portent de préférence sur des vignes en bon état de vé- gétation, qui paraissent leur offrir une chance de prospérité pour leur pro- géniture. Il est d'observation générale que les insectes ailés diminuent dans un vignoble à mesure que l'invasion se généralise, malgré l'état relative- ment prospère de ce même vignoble. Les foyers primitifs sont souvent les seuls qui disparaissent d'une manière complète, et cela parce que l'insecte, qui trouve amplement à satisfaire ses instincts de reproduction dans le voi- sinage, se maintient longtemps dans leur circonférence et leur envoie des légions d'émigrants régénérés. De plus, il y a nécessairement dans la viede l'insecte agame une phase où les nymphes doivent être très abondantes; c'est ce qui explique pourquoi on trouve par périodes les ailés très nom- breux. Les galles diminuent en conséquence proportionnellement à ce dé- faut d'émission, et c'est ce qui fait que leur nombre décroît tous les ans, et de très nombreuses qu'elles étaient il y a trois ans elles finissent par devenir très rares. Cette année, je n'ai pas pu en observer une seule encore. Ces appréciations se rapportent surtout aux vignes françaises, qui baissent rapi- dement dans leur végétation; pour les vignes américaines, il n'en est pas ainsi, à cause deleur résistance relative qui permet au Phylloxéra de se régé- nérer sur place pendant plusieurs périodes et même tous les ans. » Pendant l'année iSyS, les ailés ont été peu nombreux dans nos vi- gnobles et certains champs où en 1877 ils étaient très abondants n'en pré- sentaient que peu de spécimens. Malgré cela mes études ont pu être large- ment continuées dans un champ de faglon de deux ou tiois cents pieds à sa troisième feuille. Cette vigne infestée depuis sa plantation était dans un très bel état de végétation, et le nombre d'insectes ailés qui voltigeaient dans son intérieur était si considérable, que les vêtements des visiteurs en étaient immédiatement couverts. J'ai donc pu étudier pendant fout l'été der- nier les migrations des nymphes, des insectes ailés et des sexués et cela avec une grande facilité, par suite du grand nombre de sujets que j'avais sous la main. Voici ce que j'ai constaté. Les insectes sexués se fixaient comme les années précédentes sur foutes les parties du système aérien du végétal. Les pontes étaient surtout nombreuses sur les feuilles et sous les écorces en exfoliation. J'ai en outre trouvé des œufs sexués et des femelles sexuées dans les couches superficielles du sol (M. Balbiani avait, lui aussi, trouvé des femelles sexuées dans le sol, et cela dans le midi de la France). Cette constatation me frappa vivement, et je mis .toute mon attention à en con- naître la cause et à suivre les sexués dans leurs migrations. Souvent les in- sectes ailés restent dans le sol, surtout par les temps lioids et humides; la ( i37 ) pluie peut également les projeter par terre et les forcer à se cacher sous les mottes. Dans ces circonstances ils pondent dans les couches les plus super- ficielles, une dizaine de centimètres au plus de la surface. Les œufs sexués déposés dans ces conditions sont féconds et les insectes qui en proviennent ont tous les attributs de ceux qui sont pondus à l'extérieur. L'essentiel était de les suivre dans leurs migrations et de voir la direction qu'ils alhiient prendre. Tous ceux que j'ai pu observer, et le nombre en est assez considé- rable, se dirigeaient vers l'extérieur. Ils se promenaient ensuite à la surface du sol; mais, dès qu'ils rencontraient le cep, ils cherchaient à le gravir. Leur tendance naturelle est donc la vie à l'air libre, et leur présence sur le sol ou dans son intérieur n'est qu'accidentelle. »> La présence des œufs d'hiver sous les écorces extérieures étant dé- montrée, il restait à savoir si je ne les rencontrerais pas dans le soi ou à sa surface. Mon champ d'observation était si favorable à ce genre d'études, que je ne fis pas faute d'en tirer tout le parti possible. J'ai fait des fouilles nombreuses en tous sens et à toutes les profondeurs, émiettant les mottes, sondant les fissures, visitant les racines, les creux des cailloux, des pierres, des coquillages; j'ai euiporté dans mon laboratoire des pleins seaux de terre prise à toutes les profondeurs; j'ai examiné à la loupe ces terres avec beaucoup de patience et de temps, et dans aucun cas je n'ai trouvé un œuf d'hiver. Dans les fouilles en plein champ, je n'ai jamais non plus trouvé une femelle sexuée, morte ou vivante, au-dessous d'une dizaine de centimètres. Il est certain que l'abondance des insectes sexués, qui étaient quatre ou cinq fois plus considérables encore que les ailés, devait favoriser ces recherches et me mettre à même, si le fait devait se présenter, dans une aussi faible proportion que possible, de le constater. Sous les écorces des parties aériennes du végétal, les œufs d'hiver étaient très abondants, et tous ceux qui ont été mis à même d'en opérer la recherche en ont trouvé en quantité. » Ce champ d'expériences a malheureusement disparu, le propriétaire ayant désiré l'arrachage de ces ceps américains; malgré cela, j'aurai chez moi, à partir de cette année, un champ de vignes semblables, qui me per- mettront de continuer mes observations. » Dans ces mêmes circonstances, il y avait lieu de rechercher également si les œufs dits d'hiver ne donnaient pas d'éclosions estivales pouvant régé- nérer immédiatement l'espèce. » A cet effet, j'ai suivi attentivement les premiers œufs d'hiver ren- contrés, et, depuis ceux-ci jusqu'aux derniers pondus, tous se sont com- C. R., 1879, 2« Semestre. (T. LXXXIX. N" 5.) 'O [ i38 ) portés (le la même manière : segmentation vitelline el arrêt de tout déve- loppement embryonnaire. » J'ai également vérifié une grande quantité d'insectes des racines, pris à toutes les profondeurs, et dans aucun cas je n'ai observé les caractères spécifiques des descendants plus ou moins immédiats de l'œuf d'hiver. » Réinvaiion des vignobles. — La réinvasion des vignobles se fait de plu- sieurs manières : certainement de proche en proche par les émigrants souterrains provenant d'un vignoble livré à lui-même et conligu, et par les insectes épargnés par un traitement plus ou moins complet; elle doit aussi se faire par les individus issus des œufs d'hiver. )) 1° De prociie en proche par les émigrants souterrains provenant d'un vignoble livré à lui-même et contigu. Ce moyen de propagation est connu depuis longtemps déjà. C'est M. Faucon qui, je crois, a le premier vu pendant l'été les jeunes générations émigrant par la surface du sol. Ce fait a été vérifié très souvent depuis, et tous les ans j'ai pu le constater à loisir. La contagion par ce mode de propagation est celle qui est la moins con- testée et la plus efficace. C'est par légions que se chiffrent les individus qui, pendant les mois de juin, juillet, août et septembre, voyagent à la surface du sol pour aller à la recherche de souches saines. Ces voyageurs ne font pas beaucoup de chemin par la seule puissance de leurs moyens de loco- motion ; mais la nature supplée souvent à leur lenteur en soulevant les grains de poussière auxquels ils sont attachés pour les transporter ainsi, en les disséminant, à des distances plus ou moins considérables. Ce mode de propagation est le plus puissant, et c'est par lui que le mal gagne en étendue d'une manière excessivement rapide, si l'on ne vient, par un des moyens énergiques connus, enrayer la multiplication de l'espèce. La contagion |)eut s'étendre encore par les pieds de l'homme, des animaux, par la charrue, par le transport des terres, des engrais, etc. » 2° Par les insectes épargnés par les traitements et probablement par les œufs d'hiver. De tous les traitements connus jusqu'à ce jour, un seul paraît amener la destruction à peu près complète de l'insecte vivant sur les racines. Ce traitement, c'est la submersion, et encore faut-il qu'elle soit faite dans de très bonnes conditions. J'ai en observation depuis trois ans des vignes submergées qui ont donné ce résultat d'une manière ou peut dire absolue. Sur un de mes champs d'observation, séparé dans sa plus petite distance de 5o™ à 60™ des vignes voisines, il ne m'a été possible de rencontrer des insectes sur les racines qu'au mois de septembre. Cela se passait en 1877 et après une seule submersion. Les insectes, examinés ( i39 ) attentivement au microscope, m'ont semblé avoir certains caractères qui les rapprochaient de cens provenant des œufs d'hiver. Il est vrai qu'à cette époque les générations successives ont déjà modiBé l'antenne de manière à ne plus permettre une affirmation catégorique. J'ai cherché vainement des galles sur ce vignoble, ce qui donnerait à penser que les produits de l'œuf d'hiver peuvent vivre ailleurs que sur les feuilles. En 1878, ce même vignoble a été submergé pour la seconde fois et mes recherches ont été complètement infructueuses; il ne m'a pas été possible de rencontrer sur les racines un seul insecte. Aux mois d'août et de septembre, j'ai constaté un assez grand nombre d'ailés, surtout dans les toiles d'araignée tendues des échalas aux pampres. Si, à la seconde année de submersion, il ne m'a pas été possible de rencontrer d'insectes sur les racines, cela provient sans doute de ce que les insectes ailés ont été peu abondants après une première opération et que tous ceux qui y sont arrivés provenaient de vignes assez éloignées. Cette année encore ces vignobles ont été submergés, ce qui me rendra difficile la constatation d'insectes sur les racines. La difficulté pourra cependant être vaincue, en ce sens que j'ai plusieurs autres vignobles qui n'ont subi ce traitement qu'une première fois. Ici donc, il semble que la réinvasion se soit faite exclusivement par des insectes issus des œufs d'hiver et ayant opéré leur multiplication sur quelques parties extérieures des ceps. Cela paraît d'autant plus probable, que ces insectes se trouvaient sur les radicelles les plus superficielles; les racines profondes n'en présentaient aucun. » Dans les vignes traitées par les autres moyens de destruction, le sul- fure de carbone employé sous les différentes formes de sulfure pur, de sulfocarbonates ou de cubes Rohart, les résultats sont toujours moins com- plets et beaucoup d'insectes échappent à la destruction, ce qui fait qu'aux mois d'été la réinvasion est plus ou moins considérable, suivant la réussite plus ou moins complète de l'insecticide. La deuxième année la réinvasion est moins considérable, et souvent la troisième elle est presque nulle. Les insectes qui échappent sont principalement ceux qui sont fixés au collet de la plante ou sur les racines tout à fait superficielles. Nous avons ici deux causes de réinvasion : les insectes agames épargnés et les descendants de l'œuf d'hiver. « M. J. Reviczky adresse divers documents tendant à démontrer l'inno- cuité du Bostrjchus Ijpocjrajihicm. (Renvoi à l'examen de M. E. Blanchard.) ( i4o ) M. Leloutre adresse, pour le Concours des prix de Mécanique, diverses pièces se rapportant à ses recherches sur les machines à vapeur. (Renvoi à la Commission du Concours de Mécanique.) CORRESPONDANCE. M. le Ministre de la Guerre informe l'Académie que les Gouverne- ments de France et d'Espagne vont faire entreprendre les opérations né- cessaires pour relier, au travers de la Méditerranée, la triangulation de l'Algérie avec celle de l'Espagne. Ces opérations seront dirigées, en Es- pagne, par M. le général Ib;inez, et, en Algérie, par M. le commandant Perrier. M. D. CoLLADON annonce à l'Académie la perte douloureuse que la Science vient de faire dans la personne de M. Louis Favre, l'entrepreneur du grand tunnel du chemin de fer du Saint-Gothard. ASTRONOMIE. — Découverte d'une petite planète par M. Peters, à Clinton {New-York), le ï'j juillet 1879, présentée par M. Lœviry. Dépêche transmise par la Smithsonian Institution. Ascension droite 2i''3i"' Déclinaison ^T^l' Mouvement diurne 3' vers le sud ANALYSE. — Sur une cjénéralisation des fonctions périodiques et sur certaines équations différentielles linéaires. Note de M. E. Picard, présentée par M. Hermite. « M. Hermite a, comme ou sait, donné le nom de fonctions double- ment périodiques de seconde es/^èce aux périodes aKet a/K', aux fondions uniformes, qui se reproduisent à un facteur constant près par le change- ment de a; en a; -(- 2K et a; + aiR'; on peut encore dire qu'il existe [)Our ces fonctions une relation linéaire à coefficients constants entre J{x) et f{x-+- 2K), puis entrej\x) et/(a; -H a/K'). Je me propose de considérer ( i4i ) ici les fonctions uniformes^ (a;), telles qu'il existe une relation linéair eà coefficients constantsentrey(a;),y(i»+ 2K) etf{x-h liK), puisentrey (a;), J{x-+- 2iK')elJ{x -h ^iK'). Ces relations pourront s'écrire (i) f(a; + 4K) = A J [x) -^ Bj{x + 2K) (2) f{x-\-^iK') = h'/[_x)-hB'f{x-h ziK.'), où les A et les B sont des constantes. Nous supposerons que A et A' ne sont pas nuls tous deux, car la fonction serait simplement alors une fonction périodique de seconde espèce. Soit A différent de zéro. Considérons l'ex- |)ressioii lJ.f{oo^ 2K) -^- Aj[x). » On peut choisir la constante fx de manière que cette fonction se repro- duise à un facteur constant près par le changement de a; en a; -t- 2R. Cette substitution donne en effet (/JLB-+-A)y(a;+ 2K) -^ i}.kj{x). Nous devrons donc prendre pour p. une racine de l'équation '- = p, ou fJL — Dp. — A = O. » Supposons que les racines de cette équation soient distinctes, et dési- gnons-les par pt, et v. Nous aurons (3) ii.f{x + 2¥.)-^kf{x)^(f{x), (4) vJ\x-^2Y.)+kj\x)='^{x), (f[x) et tj>(a;) satisfaisant aux relations (5) (p{x -\- 2¥^) = \x(f[x), 41(0; + 2K) — vij>(x). Lis équations (3) et (4j donnent de suite A(p. — v)/ {x) = iJ.<\i{x) — V y [x). Il En portant cette valeur dey(a;) dans la relation (2), il vient a[^{-(a;-^4^R'j - A'f» - B'^{x -^ 2iK.')] = v[.'5> ) » Cette loi se traduit graphiquement ainsi qu'il suit : si nous repré- sentons par deux courbes les phénomènes de polarisation positive etné- y gative, en tenant compte des signes de e et de Dans ce but, ils ont apporté quelques modifications aux procédés de collection des produits solides et de leur préparation pour l'analyse. ■ Dans deux expériences avec les poudres R. L. G. et pebble, les pro- duits solides, recueillis aussi rapidement que possible, ont été divisés en deux parties à peu près égales, dont l'une comprenait la couche supé- rieure et l'autre la partie inférieure. Ces portions furent de nouveau di- visées en parties égales; l'une d'elles, composée de gros morceaux, fut aussi rapidement que possible (elle n'était restée que quelques instants exposée à l'air) renfermée dans des flacons secs exempts d'oxygène; l'autre [ ' ) L'Académie a autorisù la publication de ce Mémoire dépassant les limites prévues par le Règlement. J- D- ( >56) moitié de chaque quantité tut finement broyée et exposée à l'air pendant quarante-huit heures. « Dans les deux expériences, la portion broyée inférieure s'échauffait bien plus que la partie supérieure, la tendance à s'échauffer étant extrê- mement vive dans le cas du résidu de la poudre pebble; un thermomètre placé dans la masse broyée indiquait une température de 3i5°C. Après une demi-heure d'exposition à l'air, la masse s'est refroidie très rapi- dement. » Les produits obtenus dans ces deux expériences furent soumis à un examen particulier dont le but principal était de voir jusqu'à quel degré les proportions d'hyposulfite et de sulfure variaient dans les couches supé- rieures et inférieures du résidu et jusqu'à quel point elles étaient affectées par la grande différence du mode de traitement subi par les diverses portions d'un même résidu. » Les résultats numériques obtenus démontrent que, dans les deux expériences, les portions du résidu qui n'avaient été exposées à l'air que durant quelques secondes, et dont de petites surfaces seulement avaient ainsi été exposées, contenaient de 5 à 8, 5 pour loo d'hyposulfite. Les por- tions qui étaient spécialement traitées dans le but de favoriser au plus haut degré la transformation en hyposulfite du sulfure par l'action atmo- sphérique contenaient, ainsi qu'on pouvait s'y attendre, de très fortes proportions de ce sel; le sulfure avait complètement disparu dans trois portions sur quatre de résidu finement pulvérisé. Dans la quatrième cependant, même après avoir été librement exposée à l'air pendant qua- rante-huit heures, il restait encore environ 3 pour lOO de sulfure. Or, comme dans la série entière des expériences il ne se présenta jamais de circonstance accidentelle approchant même de loin des conditions spé- cialement favorables à l'oxydation du sulfure qu'on a introduites dans les expériences nouvelles, les auteurs croient qu'on ne doit pas attribuer à des accidents de manipulation l'absence totale de sulfure dans les résidus fournis par la poudre à grains lins dans les expériences 40, 42 et 47. Dans les résidus de la série générale des analyses où l'on a trouvé de grandes quantités d'hyposulfite (six sur dix-neuf expériences avec la poudre pebble et la poudre R. L. G., et huit sur les neuf avec la poudre F. G), la plus grande proportion, du moins de cet hyposulfite, existait dans ces résidus avant qu'ils Jussent extraits du vase d'explosion. 0 Dans des expériences effectuées avec la poudre de chasse et la poudre de mine, on procéda à l'enlèvement du résidu solide du vase d'explosion ( «57 ) et à sa préparation pour l'analyse ainsi qu'il suit : de l'eau distillée, privée d'air par une ébullitiou très prolongée, fut introduite à l'aide d'un siphon dans le vase, lorsque ce dernier était refroidi, de façon que le résidu solide ne fût pas du tout exposé au contact de l'air. Le cylindre étant rempli d'eau, on le tint fermé jusqu'à dissolution complète du résidu. Des flacons dépouillés d'oxygène furent remplis complètement de la solution et soigneusement bouchés jusqu'au moment voulu pour l'analyse. » Les résidus des deux expériences dans lesquelles ces précautions spé- ciales avaient été prises pour empêcher la formation accidentelle de l'hy- posulfite contenaient respectivement 4 et 6 pour loo de cette substance. Dans la série d'expériences faites avec la poudre pebble, on en trouve trois, dans celle avec la poudre R. L. G. quatre, et dans celle avec la poudre F. G. une, dont les résidus contenaient des proportions d'hy- posulfite semblables à celles fournies par ces deux expériences spé- ciales; aucune particularité dans ces sept expériences ni aucune cir- constance n'explique comment les proportions d'hyposulfite se montrent inférieures à celles des autres expériences faites dans les mêmes conditions et avec les mêmes poudies. La production d'une petite ou d'une plus grande proportion d'hyposulfite (soit comme produit primaire, soit comme produit secondaire, mais avant que le vase d'explosion soit ouvert) est donc déterminée par quelque légère modification accompagnant l'explosion même. » Les auteurs ont opéré sur la poudre de chasse (Curtis et Harwey, n° 6); la quantité de charbon qu'elle contenait était intermédiaire entre celle des poudres R. F. G. et F. G. Aucune différence importante ne se produisit entre les proportions des produits gazeux et solides qu'elle fournit et celles obtenues par les quatre poudres de guerre employées. » Il en fut tout autrement avec la poudre de mine. Celte poudre pré- sentait des différences très importantes en composition avec toutes les autres poudres expérimentées, ainsi qu'avec celles employées dans les travaux récents dont il est question dans le premier Mémoire des auteurs. La pro- portion de salpêtre était d'environ ii pour lOo plus faible que dans les poudres militaires, tandis que les proportions de charbon et de soufre étaient plus fortes de moitié environ. La proportion de charbon était semblable à celle du charbon de la poudre pebble. L'oxyde de car- bone produit par cette poudre fut le double de la quantité la plus grande fournie par toutes les autres poudres, tandis que l'acide carbonique qui, dans les trois séries d'expériences, variait de 4o à 45 pour lOO, ne dépassait pas 32 pour loo, les deux gaz existant en proportions à peu près égales. ( i58 ) Le gaz des marais et l'hydrogène existaient en proportions exceptionnelle- ment fortes, et l'hydrogène sulfuré se montait à 7 pour 100, ce qui était presque le double de la plus forte proportion trouvée dans toutes les autres expériences. Le résidu solide présenta des différences très intéres- santes. Le carbonate de potassium était, ainsi qu'on pouvait le prévoir, en quantité relativement faible (quoique quelques-unes des expériences faites avec la poudre F. G. aient donné les mêmes résultats k cet égard); mais il n'y avait que o, 5 pour 100 de sulfate, tandis que le raonosulfure s'élevait à 32 pour 100. Les expériences de Federow sont les seules dans lesquelles le sulfure se soit trouvé en aussi fortes proportions; et, parmi les diverses expériences faites avec la poudre R. L. G., dans lesquelles il ne s'était formé que de petites proportions de sulfate, il n'y avait qu'un seul résidu dans lequel le soufre libre fût en quantité aussi forte que dans le résidu de la poudre de mine. » L'hyposulfite s'élevait à environ 6 pour 100 : 2 pour 100 de plus que n'en avait fourni la poudre de chasse dans des conditions d'expérience exactement semblables, et le double de la plus petite quantité fournie dans toutes les séries d'expériences, conduites avec les mêmes précautions spé- ciales qui avaient été observées dans le traitement du résidu delà poudre en question. Le sesquicarbonate d'ammonium s'y trouva en quantité beaucoup plus forte que dans aucune des autres expériences, et le sulfo- cyanure s'éleva à 3 pour 100, c'est-à-dire environ cinq fois la quantité trouvée dans toutes les autres expériences, excepté celle de Link. Enfin il se trouva dans cette expérience une quantité beaucoup plus considérable de charbon que dans aucune autre. 1) La différence essentielle entre la composition des produits solides et gazeux de cette poudre est généralement celle qui aurait été prévue d'après la proportion faible de l'agent oxydant relativement à celle des éléments oxydables existant dans la poudre de mine. ■■> Cette expérience donne une nouvelle confirmation du fait que l'hypo- sulfite doit être classé parmi les produits invariables et des plus importants de l'explosion de la poudre en vases clos. )i Un examen comparatif des plus fortes, plus faibles et moyennes pro- portions des produits solides fournis par les quatre poudres militaires avec lesquelles on avait fait des séries complètes d'expériences (avec des charges variant en densité gravimétrique de 0,1 à 0,9) offre divers points intéres- sants, pour la discussion desquels il faut recourir au Mémoire complet. » On trouve aussi dans le Mémoire un résumé contenant les résultats des calculs suivants : ( i59) 1° La quantité des produits g.izeiix calculée d'après les données fournies par l'analyse des produits solides; 2° La quantité des produits solides calculée d'après les données fournies par l'analyse des produits gazeux; 3" Une comparaison entre les poids des substances élémentaires trouvées dans les produits de combustion et les poids des mêmes éléments trouvés dans la poudre avant l'explosion; /i° Le poids de l'oxygène contenu dans la totalité d'hyposulfite trouvé. » Un examen de cet exposé montrera combien les différentes analyses s'accordent dans l'ensemble. » Un examen de la comparaison entre le poids de l'oxygène trouvé dans la poudreet celui qui a été trouvé dans les produits après l'explosion semble démontrer qu'il y a dans ceux-ci un excès appréciable d'oxygène. Delà on pourrait conclure qu'une portion de l'hyposulfite trouvé doit être attribuée à l'oxydation du monosulfure après son retrait du vase d'explosion. » D'autre part, une étude de cent analyses, dans lesquelles l'hyposulfite se trouve en de grandes proportions, démontre que la totalité d'hyposul- fite, fiit-elle déclarée comme étant formée après le retrait des produits du cvlindre, donnerait lieu à un défaut d'oxygène beaucoup plus grand que l'excès rencontré par la comparaison citée plus haut. » On peut donc déduire de nouveau de cet argument qu'il est impos- sible d'attribuer à des causes accidentelles la formation de la totalité de l'hyposulfite, et qu'une grande proportion de ce sel doit être considérée comme produit primaire ou secondaire. » En passant à l'examen de la chaleur produite par l'explosion de la poudre, les auteurs font observer que, dans leur premier Mémoire, ils ont appelé l'attention sur les erreurs pouvant résulter de l'emploi de l'ap- pareil ayant la forme qu'ils ont indiquée. Ils étaient, dès le commence- ment de leurs travaux, convaincus des grands avantages qui résulteraient, soit à cause de l'économie de temps et de peine, soit à cause de l'exacti- tude, de l'emploi d'un appareil semblable à celui dont ils se sont déjà servis dans leurs expériences nouvelles. Mais leurs expériences avaient surtout pour but de s'assurer si les résultats de la transformation de la poudre enflammée en quantité considérable et avec les mêmes tensions que dans les armes à feu étaient analogues à ceux qui ont lieu lorsque de petites charges sont enflammées sous de faibles tensions. L'appareil d'explosion avait donc été adopté à dessein dans les premières expériences, pour déterminer la chaleur produite par la poudre enflammée sous de ( '6o ) fortes tensions. Pour résister à ces tensions, il était indispensable de faire usage de cylindres d'une grande épaisseur, qui ne convenaient pas, par conséquent, aux expériences calorimétriques précises. » Un examen ultérieur de cette partie du sujet a montré, toutefois, que la différence entre leurs premières déterminations de la chaleur et celles d'autres expérimentateurs, auxquelles se réfèrent MM. Morin et Berthelot, est due non pas à des erreurs dans les premières, mais à des différences es- sentielles dans la décomposition des diverses espèces de poudre employées. » En continuant leurs expériences sur la chaleur, les auteurs se sont servis de deux vases d'explosion, semblables dans leur forme générale au grand cylindre décrit dans le premier Mémoire, mais de capacité et de poids faibles (l'un d'euxpesait i38i°'', avec une capacité de 32^'', 5 ; l'autre pesait 343oS'' et avait une capacité de 1 18^'', 83). Les chaleurs spécifiques de ces deux cylindres furent soigneusement déterminées, et l'on détermina aussi avec soin la quantité de chaleur absorbée par le calorimètre pour di- vers changements de température. On employa dans ces expériences des thermomètres pouvant indiquer une variation de o°,oo6 C. » Pour déterminer la chaleur produite, on mit dans le petit cylindre une charge de 9"', 72 à 12"'', 96 et de aS^', 92 dans le grand cylindre. Puis on immergea le cylindre à explosion dans l'eau du calorimètre et l'on en- flamma la charge de la manière ordinaire, en notant continuellement les indications thermométriques jusqu'à ce que le maximum de température fût atteint (ce qui arriva au bout de deux à trois minutes). 1) On a déterminé la chaleur développée par les trois poudres principales désignées dans le premier Mémoire et par les trois autres poudres présen- tant de grandes différences de composition, qui ont été l'objet des expé- riences dans ces recherches, savoir : poudre de mine, ordinaire, poudre de chasse de Curtis et Harvey, n° 6, et poudre sphérique espagnole. » Les résultats moyens obtenus avec le petit cylindre d'explosion (expé- riences 146 à 166) ont été les suivants. Les nombres ci-dessous indiquent les unités de chaleur produites par la combustion de i^' de chaque sorte de poudre employée. sr , cal I (le poudre pebble a donné 712,6 I » R. L. G . . 717,0 F- G 725,7 1 » Cet H, n" 6 ^54,3 1 » de mine 5o8, 7 i i espagnole 762 ,4 ( 'G. ) » Avec le grand cylindre à explosion (expériences 171 à 179 el 181 à 192), les résultats ont donné : de poudre pebblo 7 '5,5 R. L. G 718,6 F. G 79.8,0 CetH,n°C 756, i » de mine 5o8 ,9 » espagnole 761 , 3 » D'après l'ensemble de ces expériences, en donnant à la seconde série, qui est la plus exacte, le double de l'importance de la première série, on est conduit aux quantités de chaleurs suivantes pour la combustion des poudres, telles qu'on les emploie actuellement : ~r cal de poudre pcbble donne .. 7i4)5 R. L. G 718,1 F G 727, i CetH, n"6 755,5 .. démine 5o8,8 » espagnole 762 , 3 M 11 résulte évidemment de l'examen de l'ensemble de ces résultats : 1° que la chaleur produite par la combustion de la poudre est soumise à des variations très fortes, dépendant de la nature de la poudre employée (la poudre espagnole, par exemple, dégage exactement 5o pour 100 de cha- leur de plus que la poudre de mine); et 2° que la chaleur dégagée par une même espèce de poudre, dans des expériences différentes, subit des varia- tions trop grandes pour qu'on puisse les attribuer à des erreurs d'obser- vation. Cela se conçoit, d'après les variations très considérables dans les produits de la combustion indiquées par l'analyse dans les mêmes circon- stances. » Les conclusions des auteurs à cet égard sont confirmées par les dé- terminations calorimétriques de leurs recherches sur la poudre-coton. Ces déterminations, faites avec le même appareil , n'ont pas indiqué de différence appréciable pour la chaleur dégagée dans les diverses expériences. » Les unités de chaleur dégagée données plus haut sont celles qu'ont four- nies les poudres actuellement en usage; mais, comme ces poudres conte- naient des proportions diverses d'eau, et comme dans la pratique les degrés (:. R., iH'^rj.l' Semestre. (T. LXXXIX, N" 3.) 21 ( i6^ ) d'humidité de la poudre varient considérablement et donnent lieu, spéciale- ment dans les armes, à des pressions et à une énergie très variées, on a cru bon de corriger les- chiffres ci-dessus-, ceux qui suivent auraient été obtenus si les poudres avaient été parfaitement sèches au moment de leur inflam- mation. cal r r poudre pebble sèche engendre '721,4. AV. A. R. L. G 7^5,7 W. A. F. G 738,3 » CetH, n<>6 7^4,4 démine 5i6,8 » espagnole en boules 7*^7 > ^ » Dans leur premier Mémoire, les auteurs ont donné les raisons qui font considérer comme fausse une température d'explosion calculée (comme l'ont fait quelques auteurs), en divisant le nombre de calories par la cha- leur spécifique moyenne à o^C. de la poudre ayant fait explosion; mais, pour faciliter la comparaison, ils donnent ci-dessous la température de chaque poudre calculée d'après l'hypothèse ci-dessus : o Température d'explosion de W. A pebble poudre 8899 » W.A.R.L.G » 388o W.A.F.G » 3897 >, Cetn.noC ■ 4o83 » mine » 2896 » espagnole » 4^87 » Le volume des gaz permanents produits par l'explosion de chacune des six poudres est le suivant (calculé pour 700° C. et 760""" de pression, en tenant compte de la quantité d'humidité qu'elles contenaient) : I W..4 pebble pondre produit 278,3 I W.A.R.L.G » 274»2 I W.A.F.G >. -^63,1 lCetH,n"6 » 241,0 I mine ■■ 36o , 3 1 espagnole » 2-3;| , 1 » Il est très important d'observer que le volume des gaz permanents ( «(33 ) produit est, dans chaque cas, en raison inverse des unités de chaleur dé- veloppées, comme il est démontré dans le Tableau ci-dessous, indiquant les résultats déjà donnés : Centimètres cubes Unités de chaleur de gaz par gramme par gramme après explosion. après explosion. Poudre espagnole 7^7» 3 234,2 Ciirtis et Hai'vey, n° 6 764?4 241 jO W.A.F.G 738,3 263,1 W.A.R.L.G 725,7 274j2 W.A pebble 721,4 278,3 Mine 5i6,8 36o,3 » Les résultats donnés dans ce Tableau sont très frappants. Prenant les deux sortes de poudre qui commencent et terminent la liste, la chaleur produite par la poudre espagnole est d'environ 5o pour 100 plus élevée que celle produite par la poudre de mine, tandis que la quantité de gaz per- manents développés par la dernière poudre est d'environ 5o pour 100 plus grande que celle qui a été développée par la première. » Ainsi, il ressort que la grande infériorité de chaleur développée par la poudre de mine, comparée à la poudre espagnole, est compensée, ou du moins approximativement, par la grande supériorité dans le volume de gaz permanents produits. Un rapport semblable s'observe pour les autres poudres, et il en ressortirait pour ainsi dire que la force d'action des diverses poudres n'est pas essentiellement différente. » Ce fait a été entièrement vérifié pour toutes les poudres de Waltham Abbey, et à un moindre degré pour les trois autres poudres également. » Les particularités offertes par la poudre de mine sont si intéressantes, qu'il a paru important de déterminer sa tension quand elle prend feu sous une haute densité gravimétrique. 749^"^ de cette poudre ont par conséquent été enflammés sous une densité gravimétrique de l'unité. La pression dé- veloppée d'après deux observations parfaitement concordantes monta, après correction, à 44 tonnes par pouce carré (6706^'™). La pression obtenue dans des circonstances semblables avec la poudre de Waltham Abbey a été de 43 tonnes par pouce carré (6554*'™). » On verra plus loin que la force d'action des diverses poudres a été aussi reconnue ne pas être très différente; similitude de résultat d'autant plus remarquable que l'on se souviendra que, entre trois des poudres tout ( i64 ) au moins, il y avait des différences importantes à la fois dans leur compo- sition et dans la décomposition qu'elles subissent, et que, en consé- quence, on devait s'attendre à des variations matérielles à la fois dans les pressions à différentes densités et dans l'énergie potentielle. » A l'égard de la grande différence entre la chaleur développée par la poudre de mine et par la poudre espagnole, il parait que le développement du petit nombre d'unités de chaleur par la première de ces poudres doit être en grande partie attribué à la quantité relativement grande de chaleur absorbée par la transformation en gaz permanents d'une plus grande pro- portion de produits de combustion. Cette supposition paraîtrait aussi expliquer d'une manière satisfaisante le fait que les auteurs ont signalé dans leur premier Mémoire et auquel l'expérience seule les a conduits, I' que les variations observées dans la décomposition de la poudre, même » lorsqu'elles sont très considérables, n'affectent pas matériellement sa » tension ni son pouvoir (capacité) de travail ». Il suit donc qu'on ne peut pas établir une comparaison entre différentes poudres, ou une com- paraison entre la poudre et d'autres corps explosibles (comme on a pro- posé de le faire) par un simple calcul des unités de chaleur développées. » Si l'on acceptait luie telle base de comparaison, la poudre espagnole aurait un avantage de plus de 5o pour loo sur la poudre de mine; mais in- discutablement, quoique la différence ne soit pas considérable, c'est la poudre de mine qui a l'avantage à la fois dans la tension observée dans un vase clos et dans l'énergie développée dans l'âme d'un canon. » Quanta ce qui a rapport à la température /ee/Ze d'explosion, les ré- sultats d'expériences détaillés dans ce Mémoire font voir que la température fixée dans le premier Mémoire des [auteurs, soit 2200°, n'est pas éloignée de la vérité, pour les principales poudres sur lesquelles ont porté leurs premières expériences. )) Les légères différences ou les accidents qui semblent donner nais- sance à des variations d'une certaine importance dans les produits de dé- composition de la poudre doivent aussi presque certainement donner lieu à des variations correspondantes dans la température de l'explosion ; et, par conséquent, cette température ne peut pas être supposée être toujours identique, même quand elle est développée par la même poudre. » ( '(^5 ) CHIMIE. — Recherches expérimentales sur ta décomposition du colon-poudre en vase clos. Note de MM. Sarrau el Vieille, présentée par M. Berthelot. « Les recherches entreprises par la Commission des substances explosives, instituée au Ministère de la Guerre, nous ont conduits à déterminer quelques données expérimentales relatives à la décomposition du coton-poudre en vase clos. M Le coton-poudre provient de l'usine du Moulin-Blanc. Sa composition a été trouvée ( ') : Carbone 24 ,o Azote 12,7 Oxygène 55 , 6 Hydrogène 2,4 Résidu salin 2,4 Humidité • 2 ,6 » Il a été employé sous forme pulvérulente, et l'on a obtenu la déflagra- tion en vase clos à l'aide d'un fil rougi par un courant électrique. » Les résultats obtenus sont les suivants : » 1° Pression en vase clos. — On a mesuré les pressions produites par la déflagration de quantités variables de coton-poudre dans une éprouvelte cylindrique de 3o", 3o de capacité, frettée extérieurement suivant le système de M. Schuitz. Cette mesure a été faite avec le manomètre à écrasement dit Crusher, adopté par l'artillerie de la marine française pour l'évaluation des pressions dans les bouches à feu. » Les résultats sont consignés dans le Tableau ci-après : Densité moyenne Pression Densité moyoïuie Pression des produits en kilojjramracs des produits en kilogrammes de la décomposition. par centimètre carré. de la décomposition. par centimètre carré. 0,10 1190 o,3o 5920 0,1 5 2200 0,35 77^0 0,20 8090 0,45 9760 0,25 4*570 0,55 11840 » 2» Chaleur de décomposition. — La chaleur de décomposition a été trouvée (') La proportion du carbone, de l'hydrogène et de l'azote est voisine de celle de la cellulose hexanilrique; mais, si l'on tient compte des cendres et de l'humidité, on se ra])- proclie au contraire de la cellulose pentanitrique. ( 1^6 ) égale à 1045*^*' par kilogramme de la substance sèche. On l'a déterminée en opérant sur 78'' de matière dans une éprouvette calorimétrique de 3o5'''^ de capacité, la température du bain calorimétrique étant 18°; la densité moyenne des produits de la décomposition était o, 023 et la pression aSo''^ environ ('). » 3" Volume des (jaz permanents. — Le volume, réduit à la température zéro et à la pression o'",76o, des gaz permanents résultant de la décompo- sition de i''^ de coton-poudre sec, a été déterminé dans trois conditions différentes, caractérisées par la densité moyenne des produits de la décom- position. Densité des pioduits. Volume des gaz permanents. m 0,010 658,5 0,023 66g, I 0,200 678,7 » 4° Composition en volume des produits gazeux. — Cette composition a été déterminée dans trois conditions, qui diffèrent par la densité des pro- duits et la valeur de la pression réalisée. Densité Acide Oiyde des produits. Pressions. carbonique. de carbone. HvdroyèiK'. Aïote. 0,023 aSo ■23,72 43,24 '17,28 15,76 0,200 3090 28,68 37,61 18,95 i4,85 0 , 3oo 5920 30,42 36,28 18,76 '4,54 » Les déterminations qui précèdent, sauf celle des pressions, ont été faites en provoquant la décomposition de la matière dans une atmosphère d'azote. Nous avons trouvé que la présence de l'air, surtout aux faibles densités, mo- difie notablement les réactions, en raison de l'action chimique exercée par son oxygène, et altère, par suite, le résultat des mesures. 11 n'y avait ni gaz des marais, comme on s'en est assuré par l'emploi méthodique du chlo- rure cuivreux dirigé de façon à épuiser les dernières traces de l'oxyde de carbone, ni acide cyanhydrique, ni vapeur nitreuse. » Dans les essais faits sous la plus faible pression, l'eau a été pesée à l'aide d'un artifice spécial. Elle représentait i5,6 centièmes du poids du coton- poudre employé, soit i3,o pour ce corps supposé desséché. » Ainsi la décomposition de la poudre-coton donne lieu à des produits très simples et peu nombreux. Sous la pression la plus faible, nos expé- ( ' ) L'acide carbonique doit être liquide dans ces conditions. ( '67 ) riences peuvent se représenter sensiblement par la réaction suivante : C='H'°0"'(AzOni)'=8CO=-f-i6CO + 7n + 5Az + 8HO; mais, sous les pressions les plus fortes, il y a transformation d'une partie de l'acide carbonique en oxyde de carbone par quelque réaction qui récla- merait une étude plus spéciale, mais qui tend à rapprocher les volumes des deux gaz de l'égalité Cl. » CHIMIE ANALYTlQtiE. — Sur l'emploi de l' hydrogène sulfuré par voie sèche dans les analyses. Note de M. Ad. Carnot. « Depuis longtemps Ebelmen a conseillé l'emploi de l'hydrogène sul- furé par voie sèche dans les analyses minérales (^). Il a montré que cette méthode de sulfuration pouvait être utilisée pour la séparation de certains corps, soit lorsque l'un des sulfures est volatil, soit lorsqu'il est inattaquable par les acides, à l'exclusion des autres sulfures formés en même temps que lui. C'est ainsi qu'il a pu séparer d'une manière exacte : i° le fer ou l'étain de l'arsenic, dont le sulfure est entraîné par le courant gazeux; 2° le manganèse du cobalt ou du nickel, dont les sulfures résistent bien à l'ac- tion de l'acide chlorhydrique étendu et froid, tandis que le sulfure de man- ganèse s'y dissout complètement. » Cette méthode, trop négligée depuis Ebelmen, me paraît mériter d'être rappelée à l'attention des chimistes. Je me propose de montrer ici comment elle peut être appliquée non-seulement à la séparation, mais aussi au dosage d'un assez grand nombre de métaux. )) L'appareil que j'emploie, et qui est d'un usage très commode, est celui que H. Rose a recommandé pour les réductions par l'hydrogène. L'acide sulfhydrique, préparé par la réaction de l'acide chlorhydrique sur le sul- fure de fer, traverse un flacon laveur à demi rempli d'eau, se dessèche sur du chlorure de calcium et vient agir sur la matière placée dans un petit creuset de porcelaine fine, qu'on chauffe au degré voulu au moyen d'une lampe à gaz. » Ce mode de sulfuration, appliqué à l'analyse, est, dans bien des cas, préférable à la fusion avec du soufre. Les matières restent longtemps pulvé- (') On aurait à cette limite : 12CO- ^- 12CO -i- iiH H- 5Az -4- 4 HO. (^^ .annules rie Chimie et de Phy.tiqtie, 1849. { i68 ) rulenfes et l'action se continueenlre des limites de température très écartées. En chauffant très doucement au début, on peut expulser, sans aucune perte de métal, en présence du gaz sulfurant, les dernières traces de sels ammo- niacaux laissées par un lavage incomplet des précipités. A une tempé- rature plus élevée, l'action simultanée de l'hydrogène et des vapeurs de soufre provenant de la dissociation du gaz sulfhydrique réussit à sulfurer entièrement des composés métalliques, tels que des oxydes, carbonates, sulfates ou arséniates, dont la transformation par le soufre seul ne pourrait devenir complète qu'au moyen de fusions répétées. Aussi l'emploi du gaz sulfhydrique peut-il quelquefois remplacer l'emploi des sulfures alcalins à haute température, qui présente de graves inconvénients dans les analyses. » Réservant à un Mémoire spécial le détail de mes expériences, je me bornerai à en indiquer maintenant les principaux résultats. » Les composés du manganèse peuvent être facilement transformés en sulfure MnS, tenant o,6322 de son poids de métal. Ce sulfure, de couleur verte, présente, même sans avoir été fondu, une composition constante, pourvu que l'on ait chauffé jusqu'au rouge et laissé refroidir dans le cou- rant gazeux. » Les composés duye?sont également sidfurés ; mais la proportion de soufre est variable et toujours plus élevée que dans le protosulfure FeS. Pour arriver à cette dernière formule, il convient de faire succéder au gaz sulfhydrique un courant d'hydrogène pur et de terminer la calcination au rouge vif. » Le cobalt ne donne pas non plus un sulfure de composition fixe; sui- vant la température, le produit tire sur le jaune de laiton ou sur le blanc d'étain et se rapproche plus ou moins de CoS ou de Co'S'. La réduction dans l'hydrogène n'arrive pas non plus à fournir un composé toujours identique. )) Le juVAe/ forme au contraire dans le courant sulfhydrique un sulfure bien défini NiS, d'un jaune bronzé, renfermant 0,6476 de métal, tandis que la fusion avec du soufre dans un courant d'hydrogène laisserait une composition indécise. » Le sulfure de zinc obtenu par voie humide et plus ou moins altéré pendant la dessiccation peut être, sans aucune perte, ramené à l'état de sulfure anhydre Zn S, tenant 0,6700 de métal. La présence de petites quantités de chlorhydrate ou de sulfate d'ammoniaque n'empêche pas l'exactitude du dosage. » On obtient 1res aisément dans le gaz sulfhydrique la sulfnration des ( '('9 ) composés du cuivre; mais le produit contient presque toujours un peu plus (le soufre que le prolosulfure Cn-S. Pour avoir sûrement un bon do- sa£;e, jo conseillerais, comme pour le fer, de terminer la calcination dans l'hydrogène. » Vargenl peut être exactement dosé à l'élal de sulfure AgS (0,8710 de métal), quelle que soit la forme sous laquelle il a été séparé: sulfure, chlo- rure, iodure, etc. » L'oxyde, le carbonate, le sulfate et même le chlorure de plomb sont transformés en sulfure cristallin PbS, contenant 0,8657 ''^ métal; il n'y a aucune perte appréciable, à la condition de ne pas dépasser le rouge sombre et de ne pas prolonger inutilement la calcination. » On arrive également sans perte au sulfure de hismiilh Bi-S% tenant o,8i4ode métal, quand on chauffe au-dessous du rouge sombre le sulfure obtenu par voie humide. Mais il est difficile d'éviter toute perte, quand on cherche à sidfurer pnr voie sèche l'oxychlorure de bismuth. » Le sulfure d'antimoine précipité avec plus ou moins de soufre, chauffé au-dessous du ronge sombre dans l'hydrogène stdfuré, prend la couleur et la texture fibreuse du sulfure naturel Sb'S^ (à 0,7176 de métal). La flamme de l'alcool convient bien pour cette calcination à basse tempé- rature. » Vétain est beaucoup plus difficile à obtenir <à un état de sulfuration parfaitement défini; presque toujours on trouve au fond du creuset du protosulfnre noir en grains cristallins SnS, et sur les bords une quantité plus ou moins notable de bisulfure jaune SnS'. Ce mode de sulfuration ne conduirait donc pas toujours à ini dosage exact; mais il peut, au contraire, simplifier beaucoup diverses séparations de l'étain et d'auties métaux. » Par exemple, la potée d'étain, qui résiste énergiquement aux divers acides, se transforme très aisément par le gaz sulfhydrique en sulfures d'étain et de plomb, que l'on sépare ensuite facilement au moyen de l'acide chlorhydriqne, de l'ammoniaque et du sulfhydrate d'ammoniaque. Il en est de même du résidu insoluble qu'on obtient dans l'attaque par les acides azotique et sulfurique des divers alliages contenant de l'étain, de l'anti- moine, du plomb, du cuivre, etc. » On peut recourir à un procédé analogue pour séparer l'étain du timg- stètie, et, par suite, pour rechercher de très petites quantités de ce métal dans l'étain du commerce. Le sulfure de tungstène WS" reste, en effet, seul insoluble dans les acides. G. R., 1879, 2' Semestre. (T. LXXXIX, N» 5.) 22 ( 170 ) 11 Les composés du molybdène sont de même transformés en sulfure MoS" insoluble dans l'acide clilorhydrique. L'élégante méthode d'analyse imaginée par M. Debray pour les phosphomolybdates est précisément fondée sur celte propriété. » Plusieurs des sulfures obtenus dans les expériences précédentes peuvent offrir des formes cristallines très nettes. Je me propose de revenir sur ce fait de la production artificielle de sulfures semblables à ceux que l'on trouve dans les filons métalliques. » CHIMIE. — Sur la transformation de V hydrocellulose en pyroxyles pulvérulents. Note de M. Aimé Girard. « L'bydro cellulose possède, comme la cellulose dont elle dérive, la propriété de se transformer en pyroxyles par la nitrification, et les pro- duits qui résultent de cette transformation présentent, au point de vue des applications, un intérêt particulier. La friabilité qui caractérise l'hy- drocellulose se retrouve, en effet, dans les produits nitrés qu'elle fournit, et c'est chose facile par conséquent que d'obtenir par sa nitrification des pyroxyles pulvérulents. » Dans l'élude de la nitrification de l'hydrocellulose, trois points devaient surtout me préoccuper : » 1° Étant donné que la transformation de la cellulose en hydrocellu- lose peut être totale ou partielle suivant le traitement qu'elle subit, il con- venait de rechercher si à ces divers degrés de transformation et par suite de friabilité correspond une nitrification plus ou moins profonde. M a° Ce premier point établi, il convenait de comparer la limite de nitrification de l'hydrocellulose et celle de nitrification de la cellulose elle^ même. » 3° Enfin il convenait de rechercher si la pulvérisation préalable d'une hydrocellulose déterminée influe sur le degré de sa nitrification. » Pour élucider le premier point, j'ai préparé à l'aide de coton en touffes et en tissu de tricot, préalablement purifié, des échantillons d'hydro- cellulose de friabilité décroissante; ces échantillons, concurremment avec un échantillon de coton non modifié, ont été nitrifiés simultanément par immersion dans le mélange acide réglementaire, et les pyroxyles obtenus ont été enfin analysés par la méthode que M. Schlœsing a fait connaître ( ^v ) pour le dosage de l'acide nitrique; les résultats ont été les suivants : Acide nitrique Pyroxyles provenant de : pour i oo. Coton en touffes modifié par HCl gazeux (friabilité extrême) ^(),8o Tricot de colon » • 49>^° Coton en touffes modifié par AzO%4HO à — (bonne friabilité). . . 49)9^ » 1 • à -—-j (friabilité faible). . . 5o,4o Coton en touffes ordinaire, non modifié 49>6o » Des nombres ci-dessus il est permis de conclure que, placées dans les mêmes conditions, la cellulose et l'hydrocellulose (non pulvérisée) se nitrifient au même degré. ». Il en a été de même lorsque, au lieu de ra'occuper des pyroxyles explosifs, j'ai porté mon attention sur les pyroxyles solubles dans l'éther alcoolisé et propres à la préparation des collodions. C'est ce que montrent les résultats ci-dessous, obtenus sur des pyroxyles préparés au moyen d'un mélange acide chaud et faible : Acide nitrique Pyroxyles provenant de ; pour loo. Coton en touffes modifié par HCl gazeux (friabilité extrême^ 4^>^ Coton en touffes ordinaire, non modifié ^5 ,6 » Cependant, et afin de fixer la limite de nitrification de l'hydrocellu- lose, il était nécessaire d'établir, pour des pyroxyles obtenus dans les con- ditions les plus favorables, le rapport du carbone à l'azote. Deux pyroxyles ont été préparés dans ce but à basse température, l'un avec une hydrocei- lidose très friable non pulvérisée, l'autre avec du coton ordinaire. Soumis à l'analyse, ces pyroxyles se sont montrés identiques sous le rapport de la composition : Rapport Carbone Azote du carbone pour 100. pour loo. à l'a/.ole. Pyroxyle d'hydrocellulose très friabif . .. 24,2 12,85 ^ïTr Pyro.xyle de coton ordinaire 24,2 12,90 -^—^ B De ces analyses il résulte que l'hydrocellulose, se comportant dans les conditions ci-dessus indiquées comtne la cellulose, aboutit à la pro- duction de pyroxyles se rapprochant par leur composition de la cellulose hexanitrique, dans laquelle le carbone et l'azote se rencontrent sous le rap- " D'ailleurs, diverses considérations que j'aborderai dans le Mémoire ( 17-^ ) que je compte publier sur cette question permettent de croire que, au con- tact des acides concentrés employés à la production des pyroxyles, la déshydratation de riiydrocellulose précède sa nitrification. » La pulvérisation de l'hydrocellolose, préalablement à son immersion dans le bain acide, semble a priori devoir favoriser l'intensité de la nitri- fication; mais l'expérience démontre qu'il en est autrement. Des hydro- celluloses très friables, en effet, étant soumises à l'action du mélange d'acides sulfurique et nitrique, l'analyse établit que les pyroxyles en pro- venant sont moins profondément nitrifiés dans le cas où ces hydrocellu- loses ont été, avant traitement, réduites eu poudre impalpable que dans le cas où elles ne l'ont point été. » Les teneurs en acide nitrique rapportées ci-dessous l'établissent net- tement : Pyroxyles provenant d'hydrocellulose : Pulvérisée. Non pulvérisée. De coton en touffes 47i8 49)6 D'un autre coton en touffes 4? '4 5o,o D'un tissu de coton (tricot) 44 >2 4^,5 » Ce résultat inattendu est cependant aisé à expliquer, si l'on considère qu'au contact des acides concentrés la poudre d'hydrocellulose prend immédiatement un état gommeux qui lui permet de se souder en gru- meaux et empêche jusqu'à un certain point la libre pénétration de l'agent nitrificateur. » En résumé, l'hydrocellulose placée dans les mêmes conditions que la cellulose se nitrifie au même degré que celle-ci; comme elle, elle fournit des pyroxyles dont la composition se rapproche de celle de la cellulose liexanitrique, et, pour obtenir ces pyroxyles, il parait préférable d'opérer sur l'hydrocellulose entière poiu- ensiùte pulvériser sous l'eau le produit iiilré, » Les pyroxyles d'hydrocellulose possèdent des propriétés dignes d'at- tention. Tant qu'ils n'ont pas été pulvérisés, leur caractère reste celui des pyroxyles ordinaires; réduits en poudre impalpable, ils offrent avec la dynamite une analogie frappante : comme elle, ils fusent sitnpiement au contact d'un corps enflammé, mais détonent sous le choc avec une violence extrême. » Je n'insisterai pas sur ces propriétés; nul doute que l'état pulvéru- lent de ces pyroxyles, la faculté qui en résulte de les comprimer forte- ment, de les faire intervenir dans des mélanges déterminés, etc., ne four- ( '7^ ) nissent à nos savants ingénieurs le moyen d'en faire à l'art de la guerre et à l'art des mines des applications importantes. » Quant aux pyroxylcs pour collodion, leur divisibilité les rend d'une solubilité remarquable dans l'élher alcoolisé, et, d'après quelques essais faits à ma prière par M. Davanne, ils |)araissent avoir, au point de vue photographique, des qualités particulières. » CHIMIE ORGANIQUE. — De i (IL lion (lajlaoïure de bore sur l'acélone. Note de M. Fk. Landolph, présentée par M. Berthelot. K L'acétone absorbe directement un équivalent de fluorure de bore. Le produit obtenu est d'une couleur foncée et de consistance sirupeuse. Par des distillations fractionnées, on isole facilement les trois produits suivants : I) i" Acétone fhtoboré a. — Liquide limpide, assez mobile et bouillant de 120° à 123". Sa composition correspond à la formule suivante : G''H«0, 3HF1, B'O' ou C'H«0, B'Fl'O'IP. Anaivsu. ,^, ^^,,_ Caloiilé. C i6,88 16,79 '5,93 H 4>oi 4,02 3,98 FI 25, 3o » 25,22 Bo 20, 1 5 " '9,47 » 2° Jcélone fluoboré fi. — Celte combinaison, se formant à peu près à parties égales avec le composé précédent, cristallise facilement, sous forme de minces paillettes blanches et brillantes. Elle bout de 90° à 92° et elle fond à 36°. La composition est identique avec celle de l'acétone fluo- boré «. Voici les résultats de l'analyse : Calculé pour C'H=0. 3HFI, B'O'. C i5,6i • i5,85 i5,6i '5,93 H 4,o5 3,ç)9 3,92 3,98 FI 25,58 B » a5,22 Bo 20, 28 » u '9,47 » 3° Boracélone. — Cette combinaison me parait être le dernier terme de la série des acétones fluoborés obtenus par une ébullition prolongée du produit provenant de la première distillation du liquide primitif. C'est un ( '74 ) corps limpide, très mobile et très volatil. Son point d'ébiillition est à 5o". Sa composition correspond à la formule C^H^O, Bo^'O^ ou CH-'O, Bo^O^H-. « Les chiffres obtenus par l'analyse sont les suivants : Calcule. C 32,25 32,24 3i,58 H 7.56 7,02 7» 03 Bo 18,79 " '9»3o » J'ai trouvé dans ce composé des traces de fluor provenant sans doute des produits précédents. » Ces trois combinaisons présentent des caractères communs particuliers et qui sont les suivants : » Elles répandent à l'air d'abondantes fumées blanches, irritantes et à réaction fortement acide; elles brûlent avec une flamme verte très pronon- cée; elles se décomposent immédiatement en présence de 1 eau, avec for- mation d'acide borique et de composés en général très volatils et d'une odeur agréable. En outre, le sodium réagit énergiquement sur les fluo- boracétones a et j3, en enlevant le fluor sous forme de fluorure de so- dium et en donnant naissance à des produits gazeux. Ajoutons qu'un courant d'oxygène sec donne, à chaud, des produits d'oxydation carac- téristiques. )) 4° Les carbures d'hydrogène qui ont pris naissance par la distillation directe du produit primitif ne forment qu'une faible portion par rapport à la masse totale obtenue dans cette réaction. J'ai isolé : ,. » a. Un carbure bouillant de 162" à lôS". C'est le point d'ébullition du niésitylène, mais les résultats de l'analyse conduisent à la formule CH". Voici les chiffres : Calcnlo pour C'H'^ C»H'--. C 88,36 88,14 88, 5o 90 H 11,56 11,08 I ' )47 'o » b. Un carbure d'hydrogène dont le point d'ébullition est situé aux environs de i3o° et dont la composition correspond à la formule CH'*. L'analyse donne : Calculé pour C'H". C 85, 5o 84,78 85 71 H 14,00 i4,>' 14, 3o ( 175 ) » 5° Éthj'lène Jltioborc. — La formule véritable de l'élhylène fliioboré, composé décrit dans les Comptes rendus du ii mars 1878, d'après les résultats de l'analyse, est la suivante : C=H%HFI,BoO- ou C^HSBoFlOni, ou bien encore C*H%BoFIO^ » Voici les chiffres obtenus : Analyse. Calculé. C 26,74 9.6,3'] H ■. 5,75 5,5o FI 3.0,55 30,87 Bo 1 2 > 7 1 12,08 CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur le dosage de l'urée. Noie de M. C. Méhu, présentée par M. Wurfz. « En i854,M.E.-W. Davy proposait comme moyen de dosage de Turée la mesure du volume de l'azote dégagé de ce corps par les hypochlorites alcalins. Plus tard, en i858, M. Ch. Leconte constatait que l'hypochlorite de sodium ne dégage, à chaud, que 34*^" d'azote, à la température 0° et sous la pression 760°"", au lieu de 37'"^,3 qu'indique la théorie. « En 1871, M. Knop substituait l'hypobromite de sodium à l'hypo- chlorite, parce que l'hypobromite décompose presque instantanément l'urée à froid. Mais le rendement d'azote est inférieur d'environ 8 pour 100 au volume théorique. Pour o^'', i d'urée, MM. Russell et West n'ont obtenu, en moyenne, que 34'^'',o5 et 33™, 75; MM. Maxwell Simpson et A. Dupré, puis M. O'Reefe, 33'^'^, 85. Ces nombres, confirmés par les dosages de M. Fenton [Journal of the chemkal Society, 1874-1878), sont conformes aux résultats des expériences que j'ai faites à diverses reprises. Tous les chimistes admettent aujourd'hui que le volume d'azote est inférieur de 8 pour 100 au volume prévu par le calcul. « Une longue série d'observations m'a conduit à penser que les urines des diabétiques donnaient un rendement d'azote plus complet que les urines non chargées de glycose. J'ai donc été amené à comparer les ren- dements d'azote de deux solutions contenant rigoureusement le même poids d'urée sous le même volume do liquide, l'une d'elles préparée avec de l'eau pure, l'autre avec de l'eau chargée de glycose ou de sucre de canne. Con- (I7G) stamment, !a solution d' tirée sucrée fournit un rendement d'azote plus élevé de -^ que la solution non sucrée. Constamment, de la solution sucrée il se dégage un volume d'azote en parfait accord avec la théorie, tandis que la solution non sucrée produit un volume d'azote inférieur d'environ 8 pour 100, toutes les corrections de température et de pression étant faites. » Il s'ensuit donc que, pour obtenir à froid tout l'azote de l'urée qu'une urine renferme, il faut préalablement ajouter du sucre à un volume déterminé de cette urine avant de faire réagir sur elle l'hypobromite de sodium. Je ne puis préciser dès maintenant le minimum de la quantité de sucre nécessaire à la décomposition complète de l'urée ; mais un grand excès de sucre est sans inconvénient, puisque le mélange de l'hypobromite et d'une solution de sucre ne donne lieu à aucun dégagement de gaz. ). L'hypobromite de sodium ne donnant que 0,92 de l'azote de l'urée, on obtenait jusqu'à présent le poids réel de l'urée en multipliant le résultat de l'expérience par ^''-; mais, en faisant subir cette correction aux urines sucrées, on élevait de 8 pour 100 le poids réel de l'urée qu'elles renfer- maient, puisque le volume de l'azote recueilli des urines sucrées est con- forme à celui qu'indique l'équation Cni'Az^O- + 3NaO,BrO=:3NaBr+ •2CO= + 4HO + aAz. » CtliMiE. — Sur le fer réduit par l'hydiocjène. Noie de M. H. Moissan, présentée par M. Chatin. (Extrait.) « Dans un Mémoire précédent ('), j'ai démontré que, en réduisant du ses- quioxyde de fer par un courant d'hydrogène pm-, on passe, avant d'ar- river au fer métallique, parles différents degrés d'oxydation intermédiaires, oxyde de fer magnétique et protoxyde. Si la réduction se fait à basse température, vers 44o°, on obtient un protoxyde de fer qui devient incan- descent au contact de l'air, et le fer réduit que l'on prépare en prolongeant longtemps l'expérience est lui-même pyrophorique. Si la température est plus élevée, on obtient d'abord le protoxyde de fer de M. Debray (^) et ensuite du fer métallique, tous les deux fixes à la température ordinaire. 1) Lorsque l'on veut obtenir du fer réduit par l'hydrogène, l'opération (') Comptes rendus, t. L.XXXIV; 1877. (') Ibid., t. XLV, ]). 1018. ( '77 ) demande un certain temps ; si le courant d'hydrogène n'est pas sec, et assez rapide, si l'expérience n'est pas poussée assez loin et si la température, bien qu'élevée, n'est pas uniforme, on obtient un mélange de fer, de prot- oxyde de fer et d'oxyde magnétique. C'est ce qui arrive pour la plupart des fers réduits du conunerce ('). » Le fer réduit bien préparé a une teinte d'un gris de fer; il doit être en poudre impalpable. Celui qui n'est pas complètement réduit présente la teinte noire de l'oxyde magnétique, ou du protoxyde, et laisse un résidu lorsqu'on l'attaque par les acides étendus (^). » Presque tous les éciiantillons que j'ai examinés renfermaient du soufre; cinq contenaient de l'arsenic. M. de Luca a déjà appelé l'attention sur ce fait ('). » Ces impuretés viennent certainement de l'acide sulfurique qui réa- gissait sur le zinc pour produire l'hydrogène. Je dois ajouter aussi que certains fers réduits renferment de petites quantités de silice, de cuivre et de sels solubles dans l'eau. » PHYSIOLOGIE. — Excitation électrique de ta pointe du cœur. Note de MM. Dastre et Morat, présentée par M. Vulpian. « On sait que, chez les Vertébrés à sang froid, la portion inférieure du ventricule séparée par une section ou par une ligature du reste de l'organe demeure inerte, tandis que l'autre segment du cœur (base du ventricule et Cj J'ai fait l'analyse de douze échantillons, sept pris chez des droguistes, et cinq chez des pharmaciens. La poudre était séchée à l'étuve à loo", on en pesait i^'' et l'on titrait le fer par le procédé Margueritte. Un essai comparatif était fait, d'une façon beaucoup |)lus rapide, sur la même substance. On en prenait is''dans une capsule de platine et l'on calcinait. Le sesqui- oxyde de fer obtenu était pesé et, sachant que i^'' de fer donne i^'',428 de Fe'O', il était facile de déterminer la quantité de fer contenue dans la poudre. Cet essai n'est qu'ap- proché. Le meilleur échantillon contenait 87 pour 100 de fer métallique, le plus mauvais 72, ^3, à peu près autant que l'oxyde de fer magnétique. (') La plupart de mes échantillons étaient dans ce cas: ils avaient une teinte noire, indi- quant une réduction incomplète. Certains étaient un peu rougeàtres, soit qu'ils aient été retirés encore chauds de l'appareil et qu'ils aient repris une certaine quantité d'oxygène, soit qu'on les ait laissés à l'humidité. Leur teneur moyenne en fer était de 78 à 7g pour 1 00. (*) De Luca, .y«r la préparation du fer réduit par l'hydrogène [Comptes rendiis, t. LI, p. 333 . C. R., 1879, •>« Semestre. (T. LXXXIX, W Z.) ^3 ( '7« ) oreillettes) continue ses battements rythmiques pendant un certain temps La pointe du cœur est dans les conditions d'un muscle ordinaire muni de ses terminaisons nerveuses, puisque, comme celui-ci, il ne se contracte qu'autant qu'on l'excite. Cette circonstance favorable, dès longtemps connue et utilisée par divers physiologistes, nous a permis d'étudier méthodiquement le muscle cardiaque en comparaison avec les muscles volontaires, de préciser l'action qu'exercent sur lui les divers stimulants et de vérifier les lois de l'excitation électrique. Nous signalons seulement ici les particularités relatives à l'action du courant continu et des courants tétanisants, c'est-à-dire des courants induits se succédant à court inter- valle. » Action du courant continu. — _Nous employons un courant toujours de même durée (un quart de minute, par exemple) mais dont, chaque fois, on augmente l'intensité. L'action d'un tel excitant présente quatre phases bien déterminées. On observe : » 1° Une contraction à la fermeture du courant. L'intensité venant à augmenter, on voit se produire : » 2° Une contraction à la fermeture et une à l'ouverture. Il convient, pour ob.server ces phénomènes, d'employer un courant très faible et de faire croître très lentement et graduellement son intensité. » 3° On observe ensuite une contraction à la fermeture, suivie de contractions rythmiques pendant toute la durée du passage du cou- rant ; » 4° La tétanisation. )) De ces quatre effets, le premier, le deuxième et le quatrième sont assi- milables à ceux du courant continu sur les nerfs moteurs et les muscles de la vie de relation. Le troisième est un phénomène nouveau. Ce fait qu'un courant continu provoque dans le cœur un travail discontinu a été observé pour la première fois par Heidenhain : il ne constitue, comme on vient de le voir, qu'un cas particulier de l'action du courant continu sur la pointe du cœur. Cet effet, impossible à reproduire sur un muscle de la vie de relation, est vraisemblablement imputable aux éléments ganglionnaires disséminés dans le muscle cardiaque et qui font défaut dans les muscles volontaires. » Action des courants induits répétés à court intervalle [courant interrompu). — Nous employons un courant interrompu cent fois par seconde au moyen d'un diapason : les courants induits engendrés par ces interruptions tra- versent la pointe du cœur pendant la même durée (un quart de minute). ( «79 ) Nous faiso'is, à chaque fois, varier l'intensité d'une façon graduelle. Une e.xcilnlioii inlcrromptte composée d'éléments tt^ès rapprochés se comporte tout à fait comme le couratit continu. On voit se reproduire les quatre phases signa- lées plus haut : » 1° Contraction au commencement de l'excitation; 2° contraction au commencement et à la fin (équivalant aux contractions de fermeture et d'ouverture); 3° contractions rythmiques pendant la durée de l'excita- tion, fait déjà observé par Eckhardt, mais qui, lui aussi, ne constitue qu'un cas particulier de l'action des courants répétés; 4° tétanisation. Cette ex- pression de tétanisation ne doit pas être prise dans le sens qu'on lui donne habituellement. Le tétanos du cœur ne paraît pas résulter de l'association d'un certain nombre de secousses composantes : c'est plutôt une contrac- ture; jM. Ranvier l'a décrite et figurée sous le nom de tétanos de tonicité. Il faut considérer encore comme une particularité de la physiologie du cœur que sa tétanisation ne peut être produite que par l'action du courant con- tinu ou par celle d'un excitant qui lui est assimilable (courants induits d'une grande fréquence). » Si l'on fait varier la fréquence des interruptions, et qu'au lieu de 100 excitations à la seconde on en produise un nombre plus grand (200, aSo) ou un nombre moindre (5o), on retrouve encore les mêmes effets, à la condition de faire varier convenablement l'intensité. On re- trouve la succession des mêmes phases que précédemment, mais chaque phase commence avec une intensité d'autant moindre que la fréquence elle- même est moindre. Telle est l'influence du rythme ou de la fréquence dans les limites que nous avons signalées et à une température de i5° à 18". » Si l'on descend plus bas, les effets changent et rentrent dans une autre catégorie. Alors, au lieu de la tétanisation, on observe l'arrêt en diastole. Entre ces deux effets si différents prend place un effet inter- médiaire qui nous paraît répondre au phénomène observé par M. Vulpian en électrisant, par des courants interrompus très intenses, les ventricules du cœur chez les Mammifères. C'est une sorte de tremblement du muscle agité par des secousses extrêmement petites. » Cette étude, destinée à fixer d'une manière systématique les effets divers des courants électriques sur le muscle cardiaque, nous révèle un fait intéressant pour la physiologie générale des nerfs et des muscles. Nou.s avons vu qu'une série de courants induits très rapprochés peut avoir sur le cœur l'effet d'un courant continu. On avait bien observé déjà que, avec des courants d'une très grande fréquence, la contraction des muscles, loin ( i«o) de devenir plus forte, se supprime (Marey, Wiltich, Gnienhagen). On avait même songé à interpréter ce fait, comme nous le faisons, en admet- tant que l'excitation discontinue se comporte dans ces conditions comme un courant continu; mais, comme sur les muscles du squelette ce résultat ne s'observe guère qu'avec des excitations qui dépassent looo à la seconde, on a toujours objecté que l'absence de contraction dans ce cas peut tenir à la façon défectueuse dont se font les contacts dans l'appareil électrique excitateur ou à une autre cause d'ordre physique. Cette objection ne sau- rait nous être faite quand il s'agit de nombres aussi peu élevés que 5o, 100 et même aSo à la seconde. D'ailleurs nous avons toujours inscrit les courants en même temps que les effets produits par eux. Le fait est donc bien réel quand il s'agit de la pointe du cœur. L'existence d'une sorte de contraction de fermeture et surtout d'ouverture, la reproduction dans le même ordre de toutes les phases de l'action du courant continu nous démontrent que leffet des courants induits fréquents doit être assi- milé à l'effet du courant de pile. » PHYSIOLOGIE. — Noie relative à l'action physiologique du bromhydrale de conine ; par M. J.-L. Pbeaost. « Dans une thèse |iubiiée à Paris en mai i 878, M. Tiryakiau étudie lei effets physiologiques du bromhydrate de conine, préparé par M. Mourrut, pharmacien à Paris. L'auteur reconnaît au bromhydrate de conine, à la conine et à d'autres sels de conine, des effets physiologiques différents de ceux qui étaient décrits pour la conine, par la plupart des auteurs qui se sont occupés avant lui de ce poison. » M. Tiryakian refuse, en particulier, à la conine une action paralysante sur les nerfs moteurs ; cette action paralysante, assimilée à celle du curare par divers expérimentateurs, tels que MM. Rôlhker, Guttmann, Martin- Damourelte et Pelvet, Jolyet, Cahours et Pelissard, etc., serait due, pour M. Tiryakian, à luie huile essentielle contenue dans les produits impurs qui ont été étudiés par ses prédécesseurs. » Dans les expériences dont je présente ici le résumé, je suis arrivé à des conclusions différentes de celles de M. Tiryakian. Ces expériences ont été faites avec du bromhydrate de conine que m'a envoyé M. Mourrut lui-même, et qui est cristallisé en cristaux blancs complètement soluhles dans l'eau; sa solution a une odeur légèrement vireuse. ( '«' ) » Voici les conclusions que je puis tirer de mes expériences : » 1. La paralysie produite par le bromhydrate de conine est le résultat delà paralysie des nerfs moteurs, qui perdent aussi leur excitabilité. » 2. Quand on interrompt la circulation dans le train postérieur d'une grenouille, en ménageant les nerfs qui s'y rendent, et que l'on introduit une dose de 0,01 5 à 0,02 de bromhydrate de conine sous la peau du dos, les nerfs des membres postérieurs restent excitables, et ces membres pos- tériein's réagissent aux excitations faites sur les membres antérieurs situés en amont de la ligature, ces membres antérieurs étant eux-mêmes para- lysés par le poison. » 3. On rend cette expérience plus manifeste en strychnisant la gre- nouille ; on peut alors observer simultanément, sur le même animal, l'effet de la strychnine et du bromhydrate de conine. » 4. Le nerf pneumogastrique est paralysé avant les autres nerfs, et son excitabilité réapparaît plus promptement que celle des autres nerfs dans la période d'élimination du poison. » 5. Les sécrétions urinaire, salivaire, lacrymale, sont excitées par le bromhydrate de conine. » 6. J'ai pu constater expérimentalement le passage du bromhydrate de conine dans les urines ; les urines d'un chat empoisonné par le bromhy- drate de conine, évaporées au bain-marie jusqu'à consistance sirupeuse et injectées sous la peau de plusieurs grenouilles, ont produit chez ces animaux les symptômes caractéristiques de l'empoisonnement par le bromhydrate de conine. » 7. Les nerfs glandulaires conservent encore leur excitabilité et pro- voquent la sécrétion quand on les électrise ; lorsque les nerfs vagues et les nerfs des muscles striés ont perdu leur excitabilité sous l'influence du bromhydrate de conine, l'excitation électrique du sympathique cervical et du nerf tympanico-lingual a produit l'écoulement de la salive. L'excitation du bout périphérique des nerfs du bras a produit la sécrétion de la sueur dans la paume de la patte d'un chat, quand l'électrisation de ce nerf ne provoquait plus de contractions musculaires. » 8. Chez les animaux à sang chaud, empoisonnés par le bromhydrate de conine, et dont on a entretenu la respiration artificielle, le cœur pré- sente une grande résistance : il est VuUimum moriens ; il continue à battre pendant plus longtemps qu'un cœur normal après la cessation de la respi- ration artificielle, ou quand on le sépare du corps. » Chez les lapins et les chats, l'électrisation directe du cœur par un fort ( l82 ) courant d'induction n'a pas produit sa paralysie quand l'empoisonnement était poussé jusqu'à la perte complète de l'excitabilité du nerf sciatique. Cette expérience a échoué chez un coq. Quand, chez les hqiins, l'excita- bilité du sciatique n'était pas tout à fait détruite, l'éleclrisation du cœur a pu produire sa paralysie, mais il a fallu des tentatives réitérées pour ob- tenir cet effet. » 9. Il est fort douteux que les centres nerveux soient directement atteints par le bromhydrate de conine ; les convulsions observées chez les animaux à sang chaud, dans la dernière période de l'empoisonnement, sont le résultat de l'asphyxie due à la paralysie des agents mécaniques de la respiration. Ces convulsions peuvent être évitées au moyen de la respi- ration artificielle. » 10. La contracfilité musculaire n'est point modifiée par le bromhy- drate de conine. » PHYSIOLOGIE. — Sur la sécrélion biliaire. Note de M. P. Picard. (Extrait.) ■< 1° Chez un chien, on a mis à nu le canal cholédoque et introduit une canule dans son bout central. On a trouvé que ce conduit donnait régulièrement cinq gouttes par minute. » A ce moment, on a aneslhésié l'animal profondément avec les vapeurs du chloro- forme, qu'on lui fit respirer par la trachée, afin d'éviter une période d'excitation trop in- tense. Lors de l'insensibilité de la cornée, on a pu constater que l'écoidement n'a été ni suspendu ni même diminué. » En prolongeant l'action du chloroforme, on a eu l'ariét du cœur et de la respiration; il s'est produit un brusque arrêt de la sécrétion, laquelle s'est montrée de nouveau quand, par la respiration artificielle, on a ramené les battements du cœur et avant le retour de la sensibilité.... » 2° Chez un chien en digestion, on a mis de même une canule dans le bout central du canal cholédoque et observé la quantité de bile qu'il fournissait. On a alors injecté sous la peau de l'animal os'',0'j de chlorhydrate de morphine dissous dans ']'"^ d'eau, et l'on a attendu que les phénomènes généraux de l'empoisonnement fussent bien manifestes. A ce moment, on a compté de nouveau le nombre des gouttes fournies en ime minute et on l'a trouvé très diminué. Ce résultat s'explique facilement, en raison de ce fait, bien établi aujourd'hui, que la pression sanguine est diminuée dans l'empoisonnement morphinique, pratiqué comme on l'avait fait. >> 3° Chez un chien ainsi morphine, on injecta dans les veines une solution de sucre de canne, tenant lo^"' dissous dans 40" d'eau. Celte simple opération ne modifia pas l'état général, mais amena une augmentation très marquée de la sécrétion biliaire. « Les injections d'eau, faites dans les mêmes proportions, ne produisant rien de pareil, on est amené à conclure que ce dernier effet est dû à la présence dans le sang d'une certaine ( i«3 ) quantité île sucre de canne, lequel a la propriété d'exagérer la fonction biliaire par une action propre, indépendante de la pression. » 4° t'Iisz un autre chien, ou mit la canule, préalablement fixée au bout central du canal cholédoque, en rapport avec un manomètre à air libre, rempli d'eau distillée; la colonne d'eau, après s'être élevée quelques instants, a fini par s'immobiliser dans une position in- diquant nue pression deo'",o5 !\ o"",o6 d'eau. En ajoutant de l'eau dans la branche libre du manomètre, de façon à établir une pression de o'",2o à o'°,25, on vit le li({uide descendre rapidement jusqu'au niveau primitif. » Chez un chien en sécrétion active provoquée, on observa une pression à peu près double, et le liquide s'abaissa également quand on augmenta la pression par des additions d'eau. » Donc la sécrétion biliaire ne développe que des pressions faibles et très inférieures à celles que peuvent produire les sécrétions salivaires ou môme rénales. . . . » En résumé, la sécrétion biliaire se rapproche de la sécrétion rénale quant aux conditions physiologiques qui la déterminent. Les différences qui séparent ces deux fonctions peuvent se déduire des deux points sui- vants : » 1° C'est un système vasculaire artériel qui fournit l'urine, tandis que c'est un système veineux qui donne la bile. )) 2° Dans la sécrétion biliaire, certaines substances formées dans le foie sont entraînées par le mouvement de sortie du liquide. » PHYSIOLOGIE. — De l'action des principaux poisons sur les Crustacés. Note de M. E. Yung, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « Nous avons expérimenté l'action du curare, de la strychnine, du sul- fate d'atropine, de la digit;dine et de la nicotine sur plusieurs espèces ap- partenant aux Macroures et aux Brachyures ('). Voici les principales observations que nous avons recueillies : » Le curare agit chez ces animaux dans le même sens que chez les Ver- tébrés, mais d'une manière beaucoup moins énergique. Son action est très-lente; elle produit, dans tous les cas, luie gêne dans les mouvements, qui peut aller jusqu'à la paralysie complète, si la dose du poison a été très forte. (" ) M. Vulpian a essayé l'action du curare et de la strychnine sur l'Ecrevisse sans obtenir de résultats bien nets. L'éminent expérimentateur nie la tétanisation chez cet animal (voir Leçons sur la physiologie du système nervcii.v). Les recherches antérieures de Claude Bernard l'avaient conduit à des conclusions analogues (voir Leçons sur les siibslariccs toxiques et médirainentciises, p. 364)- ( '84 ) » La strychnine, au contraire, agit avec une extrême violence, provo- quant un tétanos énergique, qui, par le fait de son intensité même, est toujours très passager. L'épuisement musculaire est plus prompt que chez les Vertébrés. Le tétanos est sensible, siu'îout chez les gros Macroures (Homard, Langouste, etc.). L'absorption de ce poison n'a pas lieu par les branchies : un Crabe, par exemple, vit longtemps dans une eau chargée de sulfate de strychnine. » Quelle que soit la dose à laquelle a été employé le sulfate d'alropine, nous n'avons jamais obtenu la mort de l'animal. Celui-ci (Crabe, Homard) élimine le poison, après une période d'abaltement plus ou moins longue, précédée quelquefois de tremblements très nets dans les membres. » La digitaline agit d'une façon spéciale sur les mouvements du cœur; elle les ralentit notablement. Ce ralentissement est précédé d'une accélé- ration de courte durée. a L'action de la nicotine est caractérisée par son extrême rapidité. Ce poison est aussi violent pour les Crustacés que pour les Vertébrés. Il pro- duit une remarquable rigidité musculaire et une accélération prononcée des mouvements du cœur ('). w A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures un quart. J. B. BULLETIN BIKUOr.RAPUIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du i4 juillet 1879. Éludes sur la circulation atmosphérique de l'Atlantique nord pendant les saisons extrêmes; parM. L. Brault. Paris, Arthus Bertrand, 1879; in-S". Le royaume de Norvège et le peuple nowégien; par M. le D'' O.-J. Broch. Christiania, P. -T. Mailing, 1876 ; in-8°. Description des machines et procédés pour lesquels des brevets d'invention (') Ce travail a ('té fait à Roscoff, dans les laboratoires tle M. le professeur de Lataze- Dutliiers. f i85 ) ont été pris, publiée par le Ministère de l' Agriculture et du Commerce ; t. XCI^ année 1864. Paris, Imprimerie nationale, 187g. Explication de ta Carte géologique de ta France^ publiée par le Ministère des Travaux publics; t. IV, seconde Partie. Végétaux fossiles du terrain /lOi/iV/er; par M. R. Zeiller. Paris, Imprimerie nationale, 1879. Catalogue des brevets d'invention, année 1878. Paris, J. Tremblay ; 1879, 4 br. in-8°. Relazione degti ingegneri det R. corpo dette Minière addetti at rilevamenlo geotogico delta zona sotfifera di SicUia, sutla eruzione dett'Etna. Roma, G. Bar- bera, 1879 ; br. in-S". 5» iacido litojellico e sopra alcuni litofellati ; sopra un nuovo acido organico, acido titobilico; del Doit. Giorgio Roster. Firenze, Giuseppe Civelli,i879; 2 br. in-8<'. Boltettino delt Osservatorio delta regia Università di Torino ; année 1878. Torino, Stamperia reale, 1879 ; br. gr. in-8°. Aui delta Sociela toscana di Scienze naturali ; vol. IV. Piza, T. Nistri e G*, i879;in-8°. Forliandtinger i Fidenskabs-selskabel, i Christiania; aar 1876, 1877, 1878. Christiania, A.-W. Brogger, 1877, 1878, 1879. Bidrag lit Kundsitaben om norges arktiskejauna, Mottusca regionis arcticœ iVorve^îœ.af D' G.-O. Sars. Christiania, A. -W. Brogger, 1878; in-8°. Om stratifikationens spor ; af D"^ Theodor Rji:RULF. Christiania, H.-J. Jen- sens Bogtrykkeri, 1877 ; br. in-4°. Om Poncetel's Betydning for Geometrien, af Elling Holst. Christiania, A.-W. Brogger, 1878 ; br. in-8°. ERRATA. (Séance du 27 janvier 1879.) T. LXXXVIII, p. i65, ligne 20, au lieu de Les forces apportenant..., lisez Ces forces appartenant.... (Séance du 7 juillet 1879.) Dans la Note de M. Mouillefert, quelques mots omis laisseraient supposer que les appa- reils employés sont l'œuvre exclusive de M. Hemberî, tandis que la création des différentes parties du système est due à la collaboration intime de MM. Mouillefert et Hembert et que l'organisation du travail est presque entièrement due au premier des deux. C.-R., 1879, 2« Semestre. (T. LXXXIX, •S" 3.) ^^ ( 186) Juin 1879. Observations météorologiques TEMPÉRATURE DE l'aIR TEMPÉRATURE DU SOL EAU de la torro = POUB 100 "• d'air. « El] m 1 sons 1 «j B 'ancier ta a H (31 1 abri. c 41 £ D II il « (5) à la i (61 surfac a (7) 2 sans d 1 (8) abri. N '0 c '91 ■ * 0 L. — » -r -3 a ô .« 0 0. « b, S < lui H ■ta •S 0 0 (I5l sans i n a 0 = c (■3) brî. c « £ G l'a ■M a (.1) < a 0 z 0 es 0 ■< > ■« S s s a .2 |l 1 i •a — (16) i I a a la a 0 M n) 0 II < (18) (B 1 i a 5 Si s S S < (■9) 0 S c a u) i a s a 0 « < (!0) 0 8, G iGi9 0 12,8 0 ■2,4 8^2 0 24,5 0 ■6,4 0 .6,3 12> il 28,2 mm 1,3 mm 45,0 mm 2, 1 nim 1,8 D 61 ms 1,3 1 35,3 2,2 mg 0,4 2 9.1 20,3 .4,7 ■4.^ 8.9 28,9 18,9 18,3 i3, 1 19,8 0,8 45,1 0,6 2,6 1 1 1,5 35,5 2,2 0,3 3 1 1 , (, '7.7 .4.7 i3,8 10,8 24.9 ■7.9 '7.7 i3,3 24.9 3,0 45,8 2,2 2.4 79 1,2 35,6 2,2 0,4 /) «,4 20,0 ■4,2 ■4,3 7.e 3i,8 '9,7 22,2 '3,4 55,3 , 44,6 ■ ,2 2.4 60 0,9 35,5 3,3 0,4 5 10,5 23,9 17,2 ■7.^ 10,0 34,4 22,2 24.7 '4.9 4'. 4 2,1 45,6 ■ .■ 2,8 ii3 0,3 35,5 2,4 0,6 6 ■ 1.9 22,2 '/.■ ■6,9 11 ,0 3o,7 20,9 23,4 .5,8 43,5 0,1 44,4 ',4 2,2 49 0.7 35,5 2,3 0,5 7 9.5 22,9 16,2 .6,3 8,6 3i,6 20,1 22,5 i5,8 4. ,5 7,4 48,3 3,4 1,5 57 0,3 35,4 2,2 0,4 8 .0,4 22,7 16,6 16,0 9.3 34,2 21,8 21,5 ■5,9 48,9 3,0 48,0 3,3 1,6 81 0,4 36,1 2,2 0,6 !) 9.» 20,6 l5,2 i5,S 9.^ 33,5 21 ,3 20,7 16,1 49.3 0,0 45,6 2,5 ïj9 110 0,2 36,0 2,2 0,6 10 9,3 22,', i5,9 ■5,4 8,1 37,4 22,8 23,5 16,0 4-.0 0,0 44,9 0.7 --,4 40 0,7 35,5 2, I 0,5 1 1 1 1 , 1 26,7 18.9 17,8 9,4 36,8 23,1 24,1 ■ 6,9 5i,5 2,0 44,4 2,5 2,2 73 0,8 36,2 2,3 0,4 12 1 2 , 0 21,7 16,9 16,6 9,8 32,1 21 ,0 24,0 ■7,' 61,2 0,0 43,2 1,3 4.0 5o ■.7 35,5 .,8 0,2, i3 10, 1 20,8 i5,5 i5,i 9.4 36,5 23,0 31,7 17,3 54,4 1,0 42,9 ■,2 3,0 25 0,9 35,4 '.9 0,5 ■ 4 8,3 22,8 i5,6 16,6 7,2 36,1 21,7 23,4 17,0 46,9 0,2 43,0 0,1 2,5 40 1 ,0 35,4 2,2 0,6 i5 i3,n 24,6 19.3 .9.3 ■2,9 35,4 24,2 26,3 ■7.9 35,2 0, 1 42,9 0, 1 1,6 37 1 ,0 35,5 '.7 0,6 i6 i5,a 22,3 18, S .7,5 ■4 .0 32,5 23,3 22,2 18,2 4'. 4 2,3 42,4 2,8 ■ ,' 44 ■'7 35,4 1,8 0,4 '7 12, o 19,8 i5,9 l5,2 11 ,6 34,0 22,8 19.3 17,2 42,4 4.3 43,4 3,3 1,8 125 ■.4 2,0 0,6 :8 11,6 18,8 .5,2 i5,o 11 ,5 3.. 7 21,6 18,6 16,8 42,2 2.9 43,7 2,6 T,5 67 2,0 '9 7.9 33,0 i5,5 17,0 6,8 36,7 21,8 23,1 16,5 68,4 42,6 '.' 2,6 66 ao 12,5 20,3 16,4 16,6 .2,0 34,4 23,2 21 ,0 ■7,4 35,3 5,7 44.6 3,7 1,3 iG 21 1 1 ,7 ■22,2 17." 17,:. ■ ■,4 34,3 22,9 22,5 ■7,^ 49.8 0, 1 42,9 1.9 2,6 21 2» 11,6 20,.', 16,0 ■5,9 11 ,0 33,4 22,2 21,5 4'. 7 42,0 0,9 3,0 47 23 9.^ 22,1 i5,7 16, G 8,0 33,5 20,8 21,3 30,8 41,3 0,7 2,8 38 2/i 10, 1 21,2 ■5,7 ■4,9 9.0 35,3 22,2 '9,3 63,7 ■ .2 4', 4 i.i 2,9 24 0,9 35,7 2,2 0,6 25 9.' i7.e ■3,4 .3,2 8,4 29,5 ■9." .6,2 '7.2 29.7 7.7 I7.0 2, 1 1.3 21 ■ ,2 35,5 2,1 0,4 26 6,9 19.8 ■ 3,4 ■ 4.8 5,1 3o,6 ■7.9 '6,9 .6,0 26,', 44,7 2,4 1,6 3 1 , ■ 27 12, I 25,9 ■9.0 18,6 10,3 39.4 24,9 23,6 17,0 63,3 43,6 1,1 2,8 25 0,9 35,6 28 i5,i 24,4 ■9.** .8,5 ■4.0 39,4 26,7 25,8 18,9 38,8 0,8 43,0 '.4 ■,9 .2 1 , 1 35,3 2,0 0,4 =9 i3,i 21,0 ■7,' 16,0 10,3 35,6 23,0 20,7 18,8 ■ 7.6 0,6 42,7 a. 9 2,0 3 ■.■ 35,6 3,2 0,4 3o 11,6 23,2 ■7.4 '7.2 10,0 39,6 24,8 23,7 '7,8 62,6 0,0 4^.6 ' .' 2,3 55 1,3 35,5 2,0 0,5 !• déc. 9.9 21 ,0 ■5,4 l5,2 9.2 3l,2 20,2 21,1 '4.7 39,3 '7.7 45.7 18,5 21,7 66 0,8 35,6 2,2 0,5 2" déc. 11,5 22, 1 16,8 16,7 10,5 34,6 22,5 22,4 '7.2 47.9 18,3 43,3 18,6 21,8 54 1,3 35,6 3,0 0,5 3« déc. j Mois.. 11,1 9,1,8 16,5 16,3 9.8 35,1 22,4 21,4 44.4 43.9 ■ 0,4 46,4 43, ■ '3,4 23,1 35 !,■ 35,5 i 10,8 21,6 16,2 16,1 9.8 33,6 21,7 21,6 44.0 5o,5 66,6 48 1,0 35,6 2, 1 0,5 « ( i87 FAITES A l'Observatoire de Montsocris. Juin 1879. B 0 -a; MACNÉTOMÉIBES PSYCUKO- ^ VESTS. M H a ^ "r- i " c à midi MÈTRE. REMARQUES. 3 •D 0 a a P -< a 9 0 1 a ^1 lé s s lll S ° © §1 1 "" 0 £ e 0 =3 w c a — > 5 t- a ■0 H - •a ■a (ai) (35) l !3I ('*1 < '•. ) ( «■ ) (2-) (i>i) { ?o ) f3u) mm 0°^ ' km mm I 750,. 16.62,1 6j.3o,5 '.9327 25,8 SW SàW 8,0 l'> IndépendaDinient des oscillations barométriques qui 2 75i,6 62,4 3o,5 9326 32,7 ssw SW 8." -;■^ se sonl produites par les temps d'orago les 6, R, II, I?, iG, 17, 18, 2/,, 23 et 28, ou peut reuiariiuer que 3 747.6 62,2 3o,8 9321 3o,3 SW WSW 9,3 79 la pression, qui restait au-djssous do la moyenne 60,7 avant le 10, avec des mini ma de 7>5 0 717. a depuis celte 4 7Ô5,5 3i,o 93 10 i3,4 SW WiSW 8,2 70 date marclié rers la liausse jusqu'au maximum de -^ i, 2 5 7'l9-S 60,2 3o,4 93i3 11,4 ENE WSW 10,6 74 le i3 â 21 II. Il y a un abaissement rapide eosuile jusqu'au oïinimum 6 750,9 60.0 3o,5 9307 18,3 SW WSW 10,5 74 de 745,3 le lû à 7 li. 3o, laquelle dépression persiste sans grands chan^-emonts jusqu'au 17 à i3 h. 7 74s, 2 61 ,9 3i ,0 9307 11,3 SSE SW / 11,2 82 Puis api'^-s doux infldxioas ci'U.TTi ,es entre 7^701 ;5i, 8 74s > 2 62,6 39,5 9335 ■4,8 SSW SW 10,8 Sï du i() au 3t, un ntjuveau mouvement dj baisse am^na un minimum de 716,9 lo ar- à i; h. 40, 9 754 . 0 62,5 3i,i 93'7 i5,i SW SSW k 9,6 73 L,a dernièro oscillation du mois s'est elTectuee de 75c, 5 le 37 à 8 h. &;., a 7&u,o le 2H au malin, pui^^ retour â ' 10 757,0 61,4 3i,5 ;)3o8 8,5 Très-variablo SW 9.3 73 760,3 le 3o vers 8 h. 40. 1 1 75',. 5 61 ,0 3o,'i 9317 i5,o E à SE et SW SW 10,9 72 Nous n'avons eu que sii journées sans plula : celles ! 13 758,2 60,2 29>9 9323 22,4 SW SW 8,3 61 des 4, 19, 23, 23, 26 et 27. S'ous noterons s?ulemenl à ce sujet tes époquos de plus i3 7'5o>7 57,6 3o,6 9323 .4,5 W WetNW 8,7 70 fortes chutes, savoir : -e i"', â 12 11., 14 11. et i5 U. 3o; le 2, de i'> h à ai li, ; i4 759,4 60, S 28,5 9348 11,2 W àS 10,4 75 le 3, de u h- 20 a 21 h. 3o et de iG h. 20 a 17 h. 3o ; i5 754,5 58,1 3o,i 9333 9,> SiSE SSW i3,i 80 le 5, de 18 h. 20 à 19 h. ko\ le 7, de i5 h. à 17 h. 3o ; le 8, à i3 h. 10 et 15 b.; le 11, de 12 h. ko à i3 h,, i6 746,2 5g. 5 3o,3 9324 '7,2 SSW s k 12,3 83 ainsi que vers 15 b. ; le i3, vers 6 h ; le 16, de & b. 3o à 6 h. et vers t6 ii. 3o. Il y a eu recrudescence le 17 '7 746,0 57,0 ■28,7 9348 20,0 SW SW 10,1 79 vers â b., 9 b. 3o et 12 h, ; chute continue de 17 b. a ■ 8 752,3 60,3 32,6 gSoo 21 ,5 w WNW 10, 1 So 22 h. et reprise le 18 de 2 h. 20 à 0 h. 3o ainsi que vers II b. lâ et de 14 h. 3u à iG h. 3s oscillations 33 753,0 60,0 29,6 9328 >>,4 SSW SàW 9,0 66 brusques du baromètre à ces instants critiques. 34 749,7 60, S 3o,7 9335 19,7 SSW WSW 8,7 71 La persistance du mauvais temps ( remarqualde surtout 35 747,7 58,0 39,8 9339 17,9 SW SW 9,3 83 poor le degré de pluviosité) n'a pas empècUé que la température de l'air ne tendit à s'élever. La moyenne 36 754,3 61,0 29,7 9337 23,2 SSW SW 10,0 80 mensuelle ne s'écarte pins de la moyenne normale que a. 756,. 58,1 3o,3 9317 i3,o SiSW s ..,8 7-^ de 1°. Los vents régnants do SW ont souillé piirrois avec l'inten- ! a8 752,9 59.4 3o,5 9323 i.,4 SW et WNW WSW 12, .5 79 sité des bourrasques d'biver. Les vitesses maxima de la période du i" au 4 sont les plus grandes et com- 29 756,3 57,5 3i,i 9316 9332 10,3 Tiès-variable SSW 10,4 77 70 prises entre 4^ km, , bo km. et Co km. à l'heure dans les 3o 759,6 Go, I 3o,2 11,1 Sa W WSW 10, 1 à-coops. On a mesuré, les 6, 11 et 12, des elTttr'.s de 38 km. à 40 km. et de 40 à 45 les iG, 24, 25 et 2G. Dos perturbations magnétiques un peu notabtes se sont produites durant les nuits des 17 au 18 et 18 au l'i. avec agitation durable le lendemain. 1' déc. 751,4 16.61,6 65.3o,7 1,9317 ■7,3 . 9,6 75 2" déc. 754,0 59,2 3o,/| 9325 i5,3 • 10,6 76 3- déc. 754,0 59,5 3o, '1 9325 i5,6 10,1 l'i ai Mois. . 753,1 16.60,1 65.30,5 1,9322 16,0 10, 1 1'^ ( i88 ) C PS ■< S a a: ^ .^ s ® rt s ~ a) w — 3 r3 ■=-'» y Se; - ■ = 5 -ï S ' o - a ;•- g ja 5 o rt ^tD -^ ^ o j5 es .— ,,^ H ^ n o 2 -« r^ g 5 » S 3 £ 2 i3 o "5 ^ El s '^K-s " -3 - ^ î^i^l^^l- ■S "^ = - " n - S" i£cJSr^r-*CiOî« M «<î- r^ Lf3 Oi oo co crj m oo iro ^^ O nee.pjaadeAQi op N0ISN31 Oî iJTï 00 « C-% « Cl r» r^ -^ r^co o o « v^ CO lO o U-î fO « ■C;cri— . CTiC^OCiO o o o o 'ODt)|J]oaiOD!pc aH03a •tjqc SUES Jiou lOS r.p aH.lXV«ldK3X r^ r* c^ o on Cïr^fS OLTitO ro r^ o lD ti^ Ci 'vj- o c^ v^ 1^ lo ^^ o ^3" 'O • -^c- L-îoo -roin r>r^co oocx^^d -^j- n o c; :c r^ r*- -eiqmo.i ^ JiBa SP auixva3dK3i ^•^ Cl o o to 00 r^Cioo r^oooco «o r^co -o CN PI (N « c^ -^-r CD r^ r-» ce co cicïooocoo r-'Ou-ï^— >.— c^ oO ç ojjçmoaeq np sa.i3i.ivn ifl M ro c^ f^ ».a- m o r^ 00 Cl o — es eo -^r inor^ooCiO—;-' ^ COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 28 JUILLEl 1879. PRÉSIDENCE DE M. DAUBRÉE. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIQUE. — Recherches sur la réfraction de la chaleur obscure. (Suite.) Note de M. P. Desains. « Dans un travail présenté à l'Académie le 26 mai 1879, je m'étais pro- posé de chercher à quelles distances angulaires, soit de la raie D, soit du rouge extrême, se trouvent, dans des spectres formés avec des prismes de flint ou de crowu de 60°, plusieurs raies ou handes qui me semblaient répondre respectivement à des rayons de longueurs d'ondes identiques. Ces raies étaient obtenues par l'action du chloroforme iodé sur des spectres formés avec des rayons émanés du platine incandescent. » J'ai continué ces recherches, et, en conservant la même source de chaleur et les mêmes prismes, j'ai pris l'eau pour absorbant. » Il m'a été facile de trouver alors dans les spectres étudiés deux sys- tèmes de bandes formés chacun de trois raies froides et qui sont situées à des distances de la raie D sensiblement égales : Pour le crown, à ^5' 56' 65' Pour le flinl 81' gS' 100' » Pour le flint, j'ai en outre observé une raie que je n'ai pas cherchée avec le crown, et qui est située à iSa' de la raie D; or, comme dans mes G. R., r79, 2» Semestre, (T. LXXXIX, N° 4.) ^S ( 19° ) expériences la raie D était à [\i' environ du rouge extrême, cette dernière bande était à peu près à 90' de cette limite. Quand on opère avec"ce même prisme de flint de 60° et les rayons solaires, on trouve précisément une très belle bande froide à 88' ou 90' du rouge extrême. » Les nombreuses déterminations que j'ai faites pour arriver à ces résul- tats ont confirmé des faits que j'avais depuis longtemps reconnus. » Le premier, c'est que, dans le cas du prisme de flint agissant sur les rayons du platine incandescent, le spectre est sensiblement symétrique par rapport à l'ordonnée du maximum jusqu'à environ 1° de cette or- donnée, soit à droite, soit à gauche. » Cette limite passée, les ordonnées qui représentent les intensités calorifiques décroissent un peu plus vile du côté de la partie lumineuse du spectre que de l'autre. » Le second, c'est que cette symétrie n'a plus lieu quand on opère avec des prismes de crown. » Enfin, j'ai trouvé dans les expériences dont je donne ici le résumé rapide de nouvelles preuves de l'exactitude d'une proposition que j'ai déjà soumise à l'Académie il y a une quinzaine d'années, et que l'on peut pré- senter ainsi : « Que l'on conçoive un spectre assez pur pour qu'on y voie facilement les raies obscures dans la partie lumineuse ou les raies froides dans la partie calorifique obscure; si dans ce spectre on isole une tranche dont la largeur ne soit égale qu'au tiers ou au quart du rouge, les rayons qui composent cette tranche, quoique presque identiques au point de vue de la réfrangibilité, ne le sont pas, en général au moins, au point de vue de l'ab- sorption : tellement que, si l'on conçoit une lame d'une certaine épais- seur E mise sur la route du faisceau que nous venons de définir, chacune des tranches successives d'épaisseur e qui la composent n'absorbera pas une fraction constante de la chaleur qui tombe sur elle. » CHIMIE. — Note sur l'hydrate de cliloral; par M. Ad. Wurtz. « J'ai fait, il y a deux ans, quelques expériences en vue de résoudre cette question : Y a-t-il dégagement de chaleur lorsque la vapeur de chloral anhydre et la vapeur d'eau se rencontrent dans des conditions telles que l'hydrate ne puisse pas se condenser ? » Ces expériences m'ont d'abord donné un résultat singulier : ayant fait rencontrer dans une enceinte chauffée à 100° de la vapeur d'eau et ( 'î)' ) de la vapeur de chloral portée à la même température, j'ai observé invaria- blement un abaissement de température de plusieurs degrés. J'ai repris récemment CCS expériences et j'ai reconnu que ce résultat était dû à une construction vicieuse de l'appareil. » La boule, dans laquelle les vapeurs se rencontraient après avoir circulé dans des serpentins el où plongeait le thermomètre, était surmontée d'un gros tube admettant la tige de l'instrument et auquel était soudé, au-dessus du niveau du bain d'eau bouillante, le tube abducteur. Cette disposition permettait à une petite quantité d'hydrate de chloral de se condenser dans le gros tube et de refluer dans la boule, où il entrait en ébuUition à 97°, 5 (température de la vapeur). De là l'abaissement de température. J'ai évité cette cause d'erreur en immergeant entièrement dans le bain le gros tube portant le thermomètre, le tube abducteur, soudé à la partie supérieure de l'autre, plongeantlui-même entièrement dans l'eau bouillante et conduisant le mélange des vapeurs dans un second tube abducteur; de cette façon on a rendu impossible toute communication entre ce dernier tube et la boule du premier, où plongeait le thermomètre, et l'on a évité toute condensation et tout reflux dans l'enceinte où les vapeurs se rencontraient. Je décrirai dans mon Mémoire cet appareil, qui pourra être employé pour d'autres expé- riences du même genre. Ici j'appelle simplement l'attention sur le fait sui- vant : lorsque des vapeurs parcourent un circuit ou un serpentin porté à la température d'ébullition du liquide qui les émet, le moindre abaissement de température dans une portion de ce circuit amène immédiatement une condensation. Au liquide déposé peuvent s'ajouter les gouttelettes entraî- nées, car la vapeur n'est pas sèche dans ces conditions; il faut remarquer, en outre, que l'évaporation du liquide condensé est nulle à la température de l'ébullition et dans l'atmosphère de vapeur saturée à cette température. » Cela dit, voici le résultat de mes expériences. » Lorsqu'on fait rencontrer de la vapeur d'eau et de la vapeur de chloral anhydre de telle façon que ces vapeurs ne puissent pas se condenser, leur mélange ne donne pas lieu à la moindre élévation de température. Je me suis servi d'un thermomètre divisé en dixièmes de degré et qui permettait d'apprécier facilement -—^ de degré : or, dans cinq expériences, la tempé- rature n'a pas éprouvé la moindre variation. » Les deux premières ont été faites à 100° et sous une pression de 0^,7575 [température d'ébullition du chloral anhydre, 97°, 5 (')]. (') C'est la température de la vapeur, le réservoir et la tige du thermomètre étant bai- gnés par cette vapeur. Dans le liquide, le thermomètre marquait 98", 3. ( '9^ ) » La troisième a été faite à 61° et sous une pression de o", 009 de mercure. A cette pression, l'eau bouillait à 67° et le chloral à 52°. » La quatrième a été faite à 100° et sous une pression de o^jOaô de mer- cure. A celle pression, l'eau bouillait à 78° et le chloral à 72°. Pendant tonte la durée de cette expérience (cinq minutes), pendant laquelle on a recueilli environ zS^" de chloral hydraté, le thermomètre plongeant dans la boule s'est maintenu d'une manière constante à 99°, 3 (sans correction). » La cinquième expérience a été faite à 101°, 5, dans un bain d'eau salée et sous la pression de 0^,7575. Le résultat a été identique avec les précédents. » J'ajoute qu'il est nécessaire d'employer, pour ces expériences, du chloral parfaitement pur, car la moindre trace d'acide chlorhydrique occa- sionne, au contact de la vapeur d'eau, une petite élévation de température. » On peut conclure de ces expériences que les vapeurs d'eau et de chlo- ral anhydre peuvent se rencontrer et se mêler sous des pressions et à des températures variables, sans jamais donner lieu à la moindre élévation de température. Il est donc démontré que, dans les conditions qui viennent d'être indiquées, les vapeurs d'eau et de chloral ne se combinent pas, et que la dissociation de la vapeur de chloral hydraté est complète non-seule- ment à 100°, mais même à 61°, sous une pression réduite. » CHIMIE. — Observations sur le Mémoire de MM. Noble el Abel, relatif aux matières explosives; par M. Berthelot. « 1. MM. Noble et Abel viennent de publier une nouvelle partie de leurs longues et instructives recherches sur les matières explosives ('), et nous devons d'abord nous féliciter de cette continuité de travaux méthodiques, si fructueux pour la science et pour les applications techniques. » Dans un Rapport approuvé par l'Académie il y a qiulques années, nous avions, M. le général Morin et moi, appelé le jugement favorable de l'Académie sur le Mémoire précédent des savants auteurs. » 2. Cependant nulle œuvre humaine n'échappe complètement à la critique, et nous avions cru pouvoir signaler immédiatement certains points qui nous semblaient exiger une étude plus approfondie. MM. Noble et Abel, avec une conscience tout à fait digne d'éloges, ont repris leurs recherches sur ces points et sur d'autres encore, et ils ont adressé leurs observations à l'Acadétnie. (') Proceetlifigs of t/ie Royal Society, t. XXIX, p. laS; Comptes loidus, t. LXXXIX, p. i55. ( '93 ) » 3. Parmi ces résullats, je suis disposé à en accepter la plupart comme cléfinilifs : spécialement ceux qui concernent la nécessité d'établir la com- paraison des matières explosives d'après la connaissance simultanée de la chaleur et du volume des gaz développés. C'est précisément ce que j'avais proposé de faire dès 1870 ('), dans des recherches faites pendant le siège de Paris. J'ai adopté comme terme de comparaison, sinon absolu, du moins relatif, le produit du volume des gaz (réduits à 0° et o™, 760) par la cha- leur dégagée : expression que personne n'avait encore mise en avant et que la plupart des auteurs ont acceptée depuis. Il suffit d'y joindre la connais- sance de la vitesse de la décomposition, c'est-à-dire la relation entre les pressions et le temps nécessaire à leur développement, relation qui règle les effets de rupture et de destruction, pour caractériser d'une manière générale les matières explosives. » 4. Je demande la permission de revenir maintenant sur certains points, touchés par les savants auteurs, et qui concernent les équations chimiques représentatives de la destruction des matières explosives, la mesure de la chaleur dégagée par leur explosion, enfin la présence de l'hyposulfite de potasse parmi les produits de l'explosion de la poudre. » 5. L'explosion des matières détonantes, quand elles sont constituées par un composé chimique défini, c'est-à-dire moléculairement homogène, tel que la poudre-coton, la nitroglycérine, le fulminate de mercure, etc., et toutes les fois que l'explosion est franchement déterminée par une réac- tion brusque, réalisant des dispositions uniformes dans la masse tout entière, dans ces circonstances, dis-je, l'explosion des matières détonantes paraît devoir engendrer, en général, des produits simples et stables. Les conditions extrêmes de température et de vibration moléculaire qui pré- sident à ce phénomène ne permettent guère qu'il en soit autrement, clans une masse moléculairement homogène. C'est, en effet, ce qui se trouve vérifié pendant l'explosion de la poudre-coton, étudiée par MM. Sarrau et Vieille, dont j'ai présenté, dans la dernière séance, le travail à l'Académie (-). Des recherches inédites sur l'explosion du fulminate de mercure tendent à établir que cette substance se décompose aussi de la façon la plus simple, (') Sur In force de la poudre, p.8i, 2= édit.; 1872, cliez Gaiuliier-Villars. (') Je dois rectifier ici une erreur cjui m'a échappé en revoyant, d'après le désir des auteurs, l'épreuve de leur Mémoire. D'après les indications de la pai;e i66, j'avais cru, à tort, que la pression aSo atmosphères s'appliquait aux gaz de l'explosion, après leur refroi- dissement. Dans cet état final, la pression n'est plus que 1 5 atmosphères, c'est-à-dire que l'acide carbonique demeure gazeux. ( 194) en oxyde de carbone, azote et mercure; j'aurai occasion d'y revenir. Si les observateurs antérieurs avaient aperçu des décompositions phis com- pliquées avec la poudre-coton, c'est qu'ils s'étaient placés dans des condi- tions où la masse éprouvait des refroidissements partiels et se décomposait en certains points par distillation, plutôt que par explosion véritable. » Avec la poudre de guerre, cette diversité des conditions de la com- bustion ne saurait, quoi qu'on fasse, être évitée, parce qu'un mélange mécanique de trois corps pulvérisés ne peut jamais atteindre le degré d'homogénéité d'une combinaison véritable. Cependant les produits mul- tiples de l'explosion résultent, en somme, d'un petit nombre de transfor- mations définies, se produisant en divers points du mélange, et dont la diversité est la conséquence de la variété des conditions locales. Ce sont précisément ces transformations simples que j'ai cherché à caractériser par certains systèmes d'équations simultanées (^Annales de Chimie et de Physique, 5" série, t. IX, p. 146). Mais il ne me paraît pas utile de revenir plus lon- guement sur ce point, dont la discussion ultérieure porterait sur des ques- tions plus verbales que réelles, MM. Noble et Abel reconnaissant eux- mêmes l'intérêt scientifique que peuvent offrir de telles représentations, sans lesquelles on ne saurait échapper à un empirisme aveugle et inca- pable de servir de guide au perfectionnement des applications. » 6. Les nouvelles déterminations thermiques des savants auteurs ont été faites par une méthode plus correcte que les précédentes, l'explosion ayant eu lieu cette fois dans un vase immergé à l'avance sous l'eau du calorimètre, au lieu d'y être introduit après coup. Aussi leurs nouveaux nombres sont-ils notablement plus forts que les anciens : de 702™' par gramme, ils ont passé à 712 et 726, ce qui fait jusqu'à 3 centièmes d'excé- dant (5 et 6 pour 100 de soufre d'ailleurs n'ayant pas été brûlés). Avec la poudre de chasse, ils ont obtenu jusqu'à 756*^^'. Ils se rapprochent ainsi beaucoup des chiffres calculés par la théorie, aussi bien que des valeurs observées par les expérimentateurs cités dans mon Mémoire (p. i5i), au- tant du moins qu'on peut l'espérer dans un tel ordre de recherches. » Ce genre de mesures me paraît d'ailleurs susceptible d'erreurs beau- coup plus fortes que les mesures calorimétriques ordinaires, à cause de la grande épaisseur du vase métallique où se fait l'explosion, de la nature de ses obturateurs, enfin à cause de la lenteur avec laquelle l'équilibre de tem- pérature s'établit entre ce vase et l'eau du calorimètre. Il ne suffit pas de lire la température jusqu'au maximum, comme les savants auteurs sem- blent l'avoir fait; la communication de chaleur continuant à se faire ensuite ( «95 ) pendant les premières minutes de la période consécutive du relroidisse- ment. La quantité de chaleur ainsi perdue pour les mesures s'élève parfois à plusieurs centièmes, ainsi que je l'ai vériBé expressément dans diverses expériences. Cette perle doit être évaluée par une étude comparative de la vitesse du refroidissement du calorimètre, rempli avec la même quantité d'eau, prise à la température du maximum; élude faite aussitôt après l'ex- périence, dans des conditions identiques du milieu ambiant. J'ai exposé ailleurs avec détail cette méthode, dont la nécessité n'est pas toujours aperçue par les lecteurs peu accoutumés à ce genre d'observations, et qui est cependant la seule rigoureuse pour des essais de cette nalnre. » 7. Venons à l'hyposulfite de potasse. D'après le tableau des auteurs {Proceedings, p. I25), la dose de ce sel aurait varié dans leurs analyses depuis 3 centièmes jusqu'à 24, 33 et même 34 centièmes du résidu solide. Ils constatent (p. 129) avec quelle promptitude les résidus salins de l'ex- plosion s'échauffent à l'air (jusqu'à atteindre 3i5°). Dans les échantillons soustraits aussi rapidement au contact de l'air, ils en trouvent seulement de 5 à 8 centièmes du résidu salin; dans d'autres essais, le récipient de l'explosion ayant été rempli aussitôt avec de l'eau bouillie, de 4 à 6 cen- tièmes (ce qui répondrait à peu près à 1 centième du soufre primitif et à un poids égal d'oxygène surajouté). Ce sont là des valeurs bien plus faibles que 32 ou 34 centièmes. Sans nous demander si la faible quantité d'oxygène qu'elles réclament n'a pas été fournie, malgré tout, pendant les manipulations consécutives de l'analyse, et sans discuter aussi quelle est la signification réelle et le degré d'exactitude des procédés d'analyse indi- rects, appliqués au dosage de ce quelque chose que l'on appelle hyposulfile par définition, nous pouvons après tout accepter ces faibles proportions de 4 ou 5 centièmes d'hyposulfile, comme répondant à des actions secon- daires, effectuées sur le sulfure après l'explosion et pendant le refroidisse- ment de l'appareil par les gaz contenus dans le récipient. Tel serait l'acide sulfureux, pour lequel j'avais admis ce rôle expressément et d'après l'équa- tion 2RS-h3SO= = 2S^O'K + S [voir mon Mémoire, Ann. de Cit. el de Phys., 5* série, t. IX, p. iSq, note); tels la vapeur nitreuse, l'oxygène préexistant dans l'atmosphère du réci- pient, etc. » En un mot, et MM. Noble et Abel semblent accepler'cette probabilité (p. 129 des Proceedings), l'hyposulfite obtenu en petite quantité serait un ( 196) produit secondaire, étranger à l'explosion méme^ et formé dans les récipients pendant le refroidissement ; mais seulement après que la température serait tombée au-dessoijsde 600" environ. Une dose nouvelle et plus forte de celte substance pourrait prendre naissance ensuile, par l'action oxydante de l'air, comme les auteurs le reconnaissent d'ailleurs également. S'ils acceptent pleinement ces deux conclusions, il n'y aura plus de désaccord entre nous. » Au contraire, dans l'acte même de l'explosion, je le répète, il ne saurait se produire une dose notable d'hyposulfite ; car l'expérience prouve que l'hyposulfite de potasse est entièrement détruit vers 55o°, température fort inférieure à celle de l'explosion de la |)oudre (2200°??). La destruction py- rogénée de ce sel s'opère d'ailleurs sans dissociation, au sein d'une masse sjiide qui n'émet aucun gaz; c'est-à-dire dans les conditions où les réac- tions chimiques ne sont pas influencées par la pression. » 8. Si j'insiste sur ce point, c'est précisément à cause de l'importance que j'attache à la représentation réelle des métamorphoses chimiques de la poudre de guerre, dans l'acte même de son explosion, pour l'interprétation de ses effets mécaniques. Ces métamorphoses n'en restent pas moins ob- scures et compliquées. Tout l'avantage de ce mélange grossier, transmis par la tradition des âges barbares, réside dans le caractère gradué de sa détente explosive; car la réaction même n'utilise guère, comme je l'ai éta- bli, que la moitié de l'énergie de l'acide nitrique que l'on peut concevoir mis en œuvre dans la fabrication des matériaux de la poudre. Es- jiérons que celle-ci sera remplacée quelque jour par des substances mieux définies, où l'énergie de l'acide nitrique sera mieux ménagée, enfin dont la combustion plus simple et plus complète deviendra susceptible d'être mieux réglée, suivant les besoins des applications, parles principes de la théorie scientiGque. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur la théorie de la grêle, d'après MM. Oltramare et D. Colladon ('). Noie de M. Fate. « M. Oltramare, professeur à l'Université de Genève, pense que, pour expliquer les phénomènes des orages à grêle, il n'est pas besoin de recourir à autre chose qu'aux lois du refroidissement de l'eau aérienne et à celles de ') Bibliothèque universelle, |5 juin et 1 5 juillet 1B79. ( '97 ) la surfiision. Suivant lui, un nuage situé dans les régions inférieures de l'atmosphère peut être réduit par une prompte évaporation à une tempé- rature excessivement basse et acquérir une tension électrique considérable. Si une décharge électrique vient à se produire entre ce nuage et un autre nuage chargé d'électricité contraire, l'équilibre à 1 intérieur du premier entre les forces attractives et répulsives des molécules liquides (à l'état de surfusion) sera rompu à l'avantage des premières, les molécules liquides se rapprocheront, et de ce rapprochement il résultera des chocs qui les transformeront en glaçons adhérant plus ou moins entre eux. » Pour que la congélation soit complète et ne donne qu'une grêle sans pluie, il faut, quand on n'invoque que la surfusion du nuage, qu'il ait atteint une température de —80°. M. Oltramare admet, d'après des expé- riences de MM. R. Pictet et Dufour, que l'eau reste à l'état de surfusion à des températures extrêmement basses. Quant à ce refroidissement du nuage, voici les causes qui le détermineraient : i> 1° L'action des rayons solaires qui frappent la partie supérieure; » 2° La scclieresse de l'air qui l'entoure, et que l'on peut supposer se renouveler en grande partie par l'cflet du vent régnant; 1) 3" La tendance des molécules de l'eau à passer à l'état élastique. » Mais il y a longtemps que les physiciens ont écarté la première cause ; la seconde suppose que le nuage ne suit pas le mouvement de l'air où il nage; la troisième produit un abaissement variable dont la limite est bien éloignée de — 80", car on n'a jamais rencontré rien de pareil dans les nuages inférieurs où l'on a pénétré en ballon ou sur des mon- tagnes ('). Quant à l'électricité, il n'est nullement établi que la con- densation des nuages ou leur évaporation soit la source de leur électricité. Ce qu'il y a de sur, c'est que, la condensation une fois opérée, cette source serait tarie et rien ne viendrait fournir l'aliment des décharges si mul- tipliées qu'on observe dans les orages, ou celui de chutes de grêle prolon- gées s'étendant sur des bandes de terrain de plusieurs centaines de lieues. » Je ne crois donc pas que l'ingénieuse théorie du savant professeur de Genève puisse être acceptée, malgré sa grande et séduisante simplicité. La surfusion a beau avoir joué un grand rôle dans le verglas de cette année, elle n'a pas ici l'influence prépondérante que M. Oltramare lui attribue. Il (') M. Lccoq, qui a pris le temps de faire des expériences diverses dans un nuatje à grêle, y aurait été cnlicrcnitnt congelé si sa tcuipéralure avait été de — 80". C. R., 1879, 2" ScmeilFe. (T. LXXXIX, ^<' -î.) ^^ ( «98) ne faut guère l'invoquer que pour expliquer les couches translucides des grêlons. » La théorie de M. Colladon, dont le monde savant connaît depuis loug- tempslahautecompétencedanslessciencesphysiquesetmécaniques, est toute différente. L'auteur reconnaît que les phénomènes des orages ne peuvent être compris qu'en admettant qu'il vienne d'en haut un flux constant d'air sec el froid, fortement électrisé et pouvant être mélangé d'aiguilles de glace ou de gouttes à l'état de surfusion. » C'est justement mon avis, et je suis heureux de ni'être rencontré avec notre célèbre Correspondant sur ce point fondamental. M. Colladon est d'ailleurs disposé à accepter ma théorie de la grêle lorsqu'd s'agit des orages marchant à grande vitesse et qui accompagnent les grandes pertur- bations atmosphériques. 11 croit seulement et il veut établir qu'il y a aussi des grêles toutes locales, auxquelles il attribue un autre mode de formation. Le désaccord entre nous consisté principalement en ce que je ne reconnais qu'une seule nature d'orages à grêle et que j'attribue tous ces phénomènes indistinctement à l'intervention de mouvements gyratoires parfaitement définis. Je vais doncexposer lathéoriede M. Colladon; je discuterai ensuite les objections fort importantes qu'il m'a fait l'honneur de m'adresser ; je si- gnalerai enfin la belle étude qu'il a faite lui-même des grêles du 7 et du 8 juin 18^5. Voici sa théorie: « Les pluies d'orage et les colonnes de grêle produisent, par l'effet même de leur chute, un vent vertical dû à l'entraînement de l'air de haut en bas par la vitesse qu'acquièrent les gouttes de pluie ou les gréions, comme on le constale près du pied des cascades et comme on le voit dans les appareils soufflants, déjà bien anciens, appelés trompes. Ce vent vertical, qui chemine du nuage jusqu'au sol, laisse nécessairement derrière lui une forte dépression qui doit se manifester dans le nuage même, aux; points où s'engendre la pluie ou la grêle, et produire en ces endroits une aspiration ou un appel permanent d'air pendant toute la durée de l'orage. ... Le nombre prodigieux d'éclairs qui peuvent se succéder dans un même groupe de nuages pendant quelques heures, sans que sa tension soit épuisée, ne se comprend, selon moi, qu'en admettant que les parties supérieiu'cs de ce groupe reçoivent un flux con- stant d'air sec et froid, fortement électrisé, et pouvant être mélangé d'aiguilles de glace ou de gouttes à l'état de surfusion. Cet air est évidemment appelé par la forte dépression que produit dans ce groupe de nuages, vers ses parties centrales et inférieures, le départ des gouttes de pluie ou des grêlons qui vont rejoindre le sol. » » Mais cette manière d'expliquer la grêle suppose que celle-ci s'est formée déjà et a commencé à tomber ('). Mon explication consiste, au cou* (') 11 est difficile, d'ailleurs, d'accorder que l'entraînement produit dans la couche d'air ( '99 ) traire, en ce que la grèle se forme clans les nuages orageux par l'afflux /jree.vjsfa;it de l'air des hautes régions, amené dans lesdits nuages par un mouvement tourbillonnaire descendant, air électrisé négativement et chargé d'aiguilles déglace à très basse température. L'humidité des couches d'air relativement très chaudes où aboutit et s'étale l'extrémité de ce tourbillon supérieur se condense par cet afflux d'air froid; des nuages se forment ou bien les nuages préexistants s'épaississent; des parcelles de grésil s'y con- densent, et ces grains, tourbillonnant horizontalement dans la masse nua- geuse, se hérissent bien vite d'aiguilles de glace sans cesse grandissantes, que soudent à la base en se congelant les gouttelettes refroidies, ou même surfu- sionnées si l'on veut, du nuage inférieur. Quelques-imes de ces aiguilles subsistent et peuvent prendre en certainscas d'incroyables dimensions. Cette théorie a sur celle de M. CoUadon l'avantage de prendre le phénomène à son début et d'en rattacher la cause au mécanisme tourbillonnaire qui caractérise indubitablement tous les orages, toutes les tempêtes. » Je passe maintenant aux objections. Préoccupé des idées que j'ai publiées dans les Comptes rendus et dans V Annuaire du Bureau des Longitudes, M. Colladon a voulu en vérifier la réalité dans un orage à grêle, du 5 juin 1877, qui se présentait favorablement pour ce contrôle. Il s'agissait de savoir si l'on pourrait y découvrir quelque trace de mouvement gyratoire. Or, en observant le nuage grêlant lorsqu'il était déjà éloigné, vers 6*^30"' du soir, il n'a pu voir, ni à l'œil nu ni avec le secours d'une bonne lunette, le moindre mouvement de rotation dans les cumulus groupés au-dessus de la strate principale. Je rappelle, à celte occasion, que le commandant Rozet, observant sur les cîmes des Pj'rénées, dans des circonstances appa- remment plus favorables, a vu parfaitement et a fort bien décrit certaines apparences qui ont échappé à M. Colladon. Mais, es regardant de près sa description et le dessin qu'il y a joint, on trouve que l'observation de M. Colladon n'est pas aussi négative qu'il le pense. T^e savant auteur a re- marqué et dessiné au-dessus du nimbus une montagne de cumulus et des fdaments nuageux formant une sorte de chevelure hérissée sur leur tête, et il voyait de menus flocons de nuées cheminant avec vitesse vers le centre de cette montagne de cumulus. Cette observation serait précieuse pour moi si le savant auteur voulait bien m'accorder que, à la grande distance où il était du nuage et à cette heure avancée de la soirée, il est aisé de con- fondre un mouvement gyratoire avec un mouvement centripète. située au-dessous du nuage soit capable de réagir au-dessus, par voie d'appel, jusque sur !a rétîion des cirrlius. ( 200 ) » M. Colladon m'objecte encore que la grêle du 7 juillet iSyS a frappé les murailles opposées au vent et non les autres. Cela ne m'étonne pas; je n'ai jamais pensé que la grêle abandonnée par un tourbillon supérieur et tombant sur le sol d'une hauteur considérable dût se comporter autre- ment, à moins que le tourbillon ne pénétrât jusqu'au sol, comme dans les tornades. C'est dans le nuage lui-même et non en bas que la grêle tour- billonne horizontalement en général, ainsi que cela a été constaté de visu par les rares observateurs qui se sont trouvés pris accidentellement à l'in- térieur d'un nuage à grêle. » Enfin, pour montrer que mes assertions sur le mouvement descendant des tourbillons à axe vertical sont trop absolues et qu'il se rencontre aussi des tourbillons asceiulants, M. Colladon rapporte de fort curieuses expé- riences inédites, faites il y a quelques années par M. Raoul Pictet, en Egypte, sur des tourbillons de poussière d'une hauteur considérable (un millier de mètres). M. Pictet a constaté que des feuillesdepapier étaient enlevées par la trombe à de prodigieuses hauteurs; il y est entré un moment et a dû en sortir à cause d'une chaleur excessive; au dedans, il lui fallait garantir sa figure contre le choc des grains de sable. Il a constaté, à l'aide d'un électromètre à tige très longue, l'absence de toute trace d'électricité. Enfin, une brise de mer s'étant élevée, la trombe s'est mise à marcher vers les collines du Mokattan. M. Colladon en conclut que ces tourbillons étaient ascendants, tout autres par coiiséquent que ceux dont je me suis occupé. Mais j'ai aussi étudié les tourbillons de poussière du Mexique, les tourbillons de pous- sière des Indes, les trombes de sable de l'Afrique, de l'Egypte même, el partout j'y ai trouvé les mêmes caractères. Si M. R. Pictet n'a pas trouvé de traces d'électricité, M. Baddeley, aux Indes, qui a aussi expérimenté, en a tiré chaque fois de longues étincelles; si M. Pictet a vu des colonnes de 1000™ se mouvoir tout d'une pièce sous l'action d'une faible brise, d'autres observateurs les ont vues cent fois marcher en plein calme avec une grande rapidité. On risquerait quelque chose à y pénétrer, car lorsque les Hindous les voient arriver, ils prennent leurs jambes à leur cou pour se sauver dans leurs maisons. En Egypte, on se jette à plat ventre et les chameaux s'age- nouillent. Les expériences de M. Pictet n'ont ni le sens ni la portée que leur attribue M. Colladon ; si elles avaient été faites, je ne dis pas par un expérimentateur plus habile, ce serait impossible, mais par un observateur connaissant les mouvements tourbillonnaires ou du moins sachant qu'il faut distinguer entre ce qui se passe au dehors et ce qui se passe au dedans d'un tourbillon, la conclusion de M. Colladon aurait été toute différente. En effet, l'air intérieur descendant, après avoir fouetté circulairemenl un sol sa- ( 201 ) blonneux et soulevé autour de lui un torrent de poussière, se relève en vertu de son excès de légèreté spécifique, augmenté par son contact avec un sable brûlant, et entraîne les sables fins, et à plus forte raison des feuilles de papier, jusqu'à des hauteurs comparables à celles du point de départ. Une partie de ces poussières se trouve en avant; le tourbillon les prend et de- vient ainsi visible. Dos phénomènes identiques se produisent en mer; seu- lement la poussière d'eau ou l'embrun y remplace le sable. Les mêmes illusions s'emparent alors de l'observateur prévenu, qui s'imagine assistera un tourbillon ascendant alors que l'ascension est tout extérieure à la trombe (').M. Colladon repousse, à ce sujet, un de mes arguments; j'y liens pourtant, et, sans sortir des tourbillons égyptiens, je lui demande in- stamment d'examiner s'il est possible d'admettre qu'un peu d'air surchauffé par son contact avec le sol, au lieu de s'élever tout bonneinent sur place comme le ferait une bulle de gaz dans un liquide, se doiuiera la peine de courir horizontalement sur le sol, en exécutant un travail mécanique bien superflu, pour aller au loin chercher une petite ouverture par laquelle il lui sera permis enfin de s'élever. Je soutiens fermement que cela n'arriverait que si l'on recouvrait le sol d'une planche indéfinie, percée quelque part d'un trou, à peu près comme le tèt des éprouvettes des chimistes. M M. Colladon cite les mouvements tourbillonnaires ascendants qui se produisent en plein air dans certains incendies. Ce sont des mouvements tumultueux qui ne sauraient prendre l'allure régulière et persistante des tourbillons dont nous nous occupons. Ils n'ont avec eux aucun rapport; ils cessent dès que l'incendie s'éteint; jamais on n'a vu une trombe se former ainsi et se mettre en marche. Partout on rencontre des milliers de cheminées de maisons ou d'usines produisant des courants ascendants plus ou moins tourbillonnaires, et cela dans toutes les circonstances atmo- sphériques imnginables; maïs jamais ils n'ont donné naissance à la moindre trombe et moins encore à une trombe qui s'en détacherait par l'effet d'une brise, comme celle de M. Pictet, pour voyager tout d'une pièce dans l'at- mosphère. Et cependant le mouvement ascendant, toujours plus ou moins gyratoire, de ces colonnes verticales d'air chaud et de fumée presque incan- descente est bien autrement caractérisé que le petit mouvement ascen- sionnel qui tendrait, assure-t-on, à se produire plus particulièrement au sommet d'un amas de sable poussiéreux aux environs du Caire. (') Voir, dans l'Ouvrage de MM. Zurcher et Margollé, Trombes et Cyclones, ip. 81-84, une admirable descripiion de trombes observées sur l'Adriatique, en 1785, par un vrai observa- teur, Spallanzani. ( 202 ) » Mais, si je trouve des objections dans l'intéressant Mémoire de M. Col- ladon, j'y rencontre aussi la plus éclatante démonstration expérimentale que je puisse désirer pour ma théorie : je veux parler de sa belle étude des orages de grêle du 7 et du 8 juillet iS^S. Je mets sous les yeux de l'Académie, je voudrais mettre sous les yeux de tous les amis des sciences, la Carte où notre célèbre Correspondant a consigné les résultais de ses recherches. Je m'empresse du moins de citer ses paroles : « Dans les deux cas, les nuages orageux ont traversé dus chaînes de montagnes hautes de 1500"" à 2000™ ( 1 100™ à 1600™ au-dessus du lac ), sans que leur vitesse ou leur direc- tion ail été notablement modifiée. Quelques-unes de ces montagnes franchies étaient cou- vertes de forêts qui n'ont ni arrêté ni valablement modifié la forme ou le volume des grê- lons. 1) » Est-il possible de chercher la cause de ces phénomènes dans l'état particulier des couches d'air en contact avec le sol lorsqu'on les voit fran- chir des rivières comme la^ Saône et l'Ain, des fleuves comme le Rhône, des lacs, des vallées larges ou profondes et des chaînes de montagnes de 2000™ sans s'en apercevoir? Pour moi, je ne saurais distinguer les nuages à grêle que par leur hauteur. Sans doute celui où M. Lecoq a été plongé sur le Puy-de-Dôme aurait éprouvé quelqtie difficulté à francliir les mon- tagnes de la Suisse; mais, quels que soient la hauteiir de ces nuages et les obstacles matériels qui peuvent dévier ou arrêter leur marche, c'est tou- jours par le même procédé qu'ils se forment et qu'ils lancent la grêle ou la foudre. » M. BoussiNGACLT demande la parole et s'exprime comme il suit : « Je demanderai à M. Faye si, dans les documents qu'il possède, il y a des renseignements sur la température de la grêle prise immédiatement après sa chute. C'est, selon moi, une donnéeassez importante, lorsqu'il s'agit d'expliquer la formation du météore. Cette température peut être assez basse, ainsi que je l'ai constaté pendant un orage épouvantable, survenu en 1875 dans le déparlement de la Loire. C'était à Unieux. En moins de vingt minutes, les plantes vivaces furent hachées, les arbres du parc pour la plupart dépouillés de leurs feuilles. Une table en tôle, placée dans le jardin, fut bientôt recouverte de plusieurs kilogrammes de gréions. Pendant que l'orage continuait, j'enfonçai lui thermomètre dans ces grê- lons : il indiqua — i3°. Le même instrument marquait dans l'air, avant l'orage, -1- 26°. Deux années plus tard, il y eut, en Alsace, une grêle assez abondante, dans la propriété du Liebfrauenberg, pour recouvrir le sol de ( 203 ) la cour sur une épaisseur de o"',o6 à o'",o8; je trouvai la tempcrattn-e de ces grêlons de — 2° à — 4°- L'air à l'ombre, avant la griMe, élait à + ■>.-f. » J'ouvre une parenthèse pour dire que, à l'issue de cette séance, notre éminent Correspondant, jM. Caillctet, m'a informé qu'il avait observé que de très gros grêlons, tombés près de son habitation, possédaient une tem- pérature de — 9". » Je ne me suis pas livré à des études spéciales sur les circonstances qui accompagnent ou précèdent la formation de la grêle. Cependant, plusieurs fois, durant mon séjour dans les Andes, j'ai été témoin de chutes de gréions dans une atmosphère violemment agitée; mais je dois ajouter que, quelquefois aussi, j'ai vu la grêle apparaître dans une atmosphère à peu près calme. J'en citerai un cas assez remarquable, » Sur une station très-élevée, puisque le mercure du baromètre se tenait à o'^jSS, le temps était magnifique. On dominait une masse de nuages ac- cumulée sur la pente abrupte de la montagne et dans laquelle mes compa- gnons et moi, pour opérer notre descente, nous entrâmes par la partie supérieure. Il tonnait; bientôt nous reçûmes une grêle en grains très menus d'abord, mais qui grossissaient à mesure que nous descendions, à ce point qu'ils acquirent les dimensions d'une balle de fusil; toutefois, ces grêlons tombaient avec une telle lenteur, qu'en nous atteignant ils ne nous causaient aucune douleur. A l'altitude de 43oo", la masse de vapeur devint si épaisse, que j'eus bien de la peine à lire la division du baromètre. x\u-dessous de ce point la gi-êle redoubla, et la sensation que nous éprou- vions alors, quand elle nous frappait la figure et les mains, devint doulou- reuse; ces grêlons nous poursuivirent jusqu'à notre sortie du nuage, à l'altitude de Sgoo'". D'après mes observationsbarométriques, depuisl'entrée dans le nuage, nous étions descendus de 2100"". » PHYSIOLOGIE. — Sur l'effet des excitations électriques appliquées au tissu niusculaire du cœur. Note de M. Makey, « Dans une Note insérée aux Comptes rendus de la dernière séance, MM. Dastre et Morat exposent la manière dont le tissu musculaire du cœur réagit aux excitations électriques de différentes natures : courants continus ou induits d'intensités plus ou moins grandes. Les faits constatés par ces deux physiologistes sont parfaitement exacts ; plusieurs étaient déjà signalés, et je les ai pour la plupart observés moi-même (' ). Mais l'inter- (' ) Voir Comptes rendus des U'avaiix de mon laboratoire, 2"^ année, p. 63. ( 20/, ) prétalion que j'en ai donnée diffère de celle que proposent MM. Daslre et Morat. » Parmi les faits que ces auteurs signalent dans leur Note, je ne relè- verai que les deux principaux. » En premier lieu, ils pensent que le cœur ne se tétanise pas comme les autres muscles, c'est-à-dire par l'addition de secousses successives qui finissent par se fusionner quand elles sont assez nombreuses. J'ai toujours vu, au contraire, que, si l'on augmente graduellement l'intensité des excitations qui agissent sur le cœur, on accélère graduellement le rythme des systoles, et l'on n'arrive au tétanos qu'au moment où les systoles sont trop nom- breuses pour se distinguer les unes des autres. La fusion des systoles du cœur suit donc la loi qui préside à la fusion des secousses de tous les muscles, et, à ce point de vue, une systole peut être considérée comme la secousse musculaire du cœur. » En second lieu, les auteurs de la Note rappellent deux propriétés spé- - cialesau muscle du cœur : la première, c'est d'exécuter des mouvements dis- continus pour une excitation continue (mouvements rythmés provoqués par le passage d'un courant constant; c'est le phénomène signalé par Heiden- hain); la seconde propriété du cœur, c'est de réagir à des excitations discontinues en prenant un rythme de mouvement qui n'est pas en rapport avec le nombre des excitations reçues. Ainsi, tandis qu'un muscle ordinaire recevant vingt courants induits équidistants donnera vingt secousses, le cœur ou la pointe détachée du muscle cardiaque ne donnera que quatre ou cinq systoles si les courants induits sont faibles; il en donnera six, huit et plus si ces courants sont plus forts, mais son rythme ne correspondra pas encore à celui des excitations (l'existence de ce phénomène ressortait déjà des expériences de Bowditch et d'Eckardt). » MM. Dastre et Morat pensent que celte particularité que présente le cœur, et qui ne s'observe pas sur les autres muscles, « est vraisemblable- » ment imputable aux éléments ganglionnaires disséminés dans le muscle » cardiaque et qui font définit dans les muscles volontaires ». » Outre que cette explication ne définit pas la propriété que devraient avoir ces éléments ganglionnaires pour régir ainsi le rythme du cœur, elle ne semble pas admissible quand il s'agit de la pointe du cœur, que les physiologistes ont choisie précisément parce qu'elle ne contient pas de ganglions. Ranvier insiste formellement siu- cette absence de cellules gan- glionnaires au-dessous du sillon auriculo-ventriculaire du cœur. » J'aiproposé, pour expliquer lesfaits rappelés par MM. Dastre et Morat, une explication fort simple. Elle est basée sur un fait que j'ai découvert: ( 205 ) c'est que le cœur, pendant chacun de ses mouvements rythmés, présente une phase où il est inexcitable ; c'est la phase de raccourcissement de ses fibres musculaires. Plus l'intensité des courants employés est grande, plus cette phase est courte; elle se réduit aux premiers instants des périodes systo- liqnes, puis disparaît complètement si l'excitation est plus forte encore. » L'existence de celte phase d'inexcitabilité explique naturellement tous les phénomènes précités. » i" Si un courant continu produit sur le cœur des effets intermittents, c'est que ce courant est rendu intermittent hii-même par les phases d'inex- citabilité du cœur; celles-ci pratiquent en quelque sorte des interruptions dans la durée du courant. )) 2° Si des courants induits successifs ne sont pas tous efficaces pour produire des systoles du cœur (Bowditch), c'est que parmi ces courants il en est un certain nombre qui sont comme non avenus, parce qu'ils tombent sur les instants où le cœur est inexcitable. » 3° Plus les courants induits sont intenses, plus ils accélèrent le rythme du cœur; c'est que pour eux la phase d'inexcitabilité du cœur est plus courte et que le nombre des excitations inefficaces est moindre. » Cette explication, basée sur une propriété démontrée, la diminution périodique de l'excitabilité du cœur (*), me semble rationnelle, et je la propose au contrôle des expérimentateurs. » Mais on trouvera peut-être qu'il reste certaines obscurités relativement au rôle de cette phase d'inexcitabilité du cœur, et peut-être n'ai-je pas assez clairement exposé la manière dont la durée de cette phase règle le rythme du cœur. Une comparaison me permettra, j'espère, de rendre l'ex- plication plus saisissable. » Supposons que l'action de la lumière'nous fasse fermer les paupières et qu'elle en provoque une occlusion d'autant plus brusque et plus brève que cette lumière est plus intense. Comme l'occlusion des paupières sup- primera la sensation lumineuse pendant un instant, nous verrons se pro- duire, dans l'ordre de la sensibilité, des phénomènes de tout point com- parables à ceux que présente le cœur dans l'ordre du mouvement. » En premier lieu, une source constante de /umjère agira sur notre œil d'une manière discontinue, car la lumière, une fois perçue, provoquera une clô- ture palpébrale qui l'interceptera un certain temps; puis, les paupières se rouvrant, une nouvelle sensation de lumière sera perçue, mais provoquera (') Ce que j'ai appelé la phase réfraclaire. C. R., 1879, 2' S,emcsue. (T. LXXXIX, K» 4.) 2^ ( 206 ) une clôture nouvelle, et ainsi de suite avec un rythme régulier. Augmen- tons l'intensité de la source lumineuse, les clôtures des paupières seront, avons-nous dit, plus brusques et plus brèves : il en sera nécessairement de même des réouvertures palpébrales et des sensations lumineuses, dont la fréquence augmentera indéfiniment par l'accroissement d'intensité de la source lumineuse (ceci est l'analogue de la production de mouvemenls rythmés du cœur par des courants continus et de l'accélération de ce rythme par l'augmentation de l'intensité du courant). » En second lieu, une source discontinue de lumière donnera des sensa- tions discontinues elles-mêmes, mais dont la période sera différente de celle des intermittences de la source lumineuse. » En effet, dès qu'une apparition de lumière sera perçue par notre œil, il en résultera une clôture de paupière pendant laquelle un certain nombre d'apparitions pourront se produire sans être perçues ; puis, dès que l'œil se rouvrira, la première apparition perçue, le faisant refermer de nouveau, le rendra insensible à un autre groupe d'émissions de lumière. Cela se re- produisant sans cesse, on conçoit qu'il ne puisse y avoir égalité numé- rique entre la fréquence des impressions lumineuses intermittentes perçues et celle des émissions de lumière. Mais, si les émissions de lumière sont de plus en plus intenses, les clôtures des paupières sont, avons-nous dit, de plus en plus brusques et brèves. Le nombre des émissions lumineuses non perçues deviendra donc plus petit et la fréquence des sensations lumineuses se rapprochera de plus en plus de celle des intermittences dans l'émission de la lumière (cela correspond à la production de mouvements rythmés dans un cœursoumis à des excitations intermittentes et à l'accélération du rythme du cœur pour une même fréquence des excitations à mesui'e que celles-ci sont plus intenses). )) Ainsi une propriété unique et dont l'existence est démontrée, l'inexci- tabilité passagère du cœur à certaine phase de son mouvement, suffit pour expliquer une série de phénomènes que présente le cœur soumis à l'agent électrique. » Il reste à savoir si le cœur seul présente celte phase d'inexcitabilité passagère. Je l'ai cherchée et l'ai fait chercher sur d'autres muscles sans obtenir jusqu'ici de résultats concluants; mais je m'étonnerais que le cœur possédât une propriété spéciale dont on ne trouvât pas même un vestige dans les autres muscles de l'organisme. » ( 207 ) M. le "énéral Moui\, à l'occasion de la Communication précédeiUe de M. Marey, croit devoir appeler ralleiilion de son confrère sin- une applica- tion peut-être importante, qui pourrait être faite des ingénieux appareils dont la Physiologie lui est redevable. « Ces appareils fournissent, comme on le sait, un tracé graphique des mouvements des organes auxquels ils sont appliqués, au moyeu de courbes à coordonnées rectangulaires, dont les abscisses sont les temps et dont lesordonnées sont les déplacements correspondants des organes. Ils donnent donc une représentation de la relation qui lie les temps et les espaces par- courus, ou ce qu'en Mécanique on nomme la loi du mouvemenl de ces organes. » Or, de cette représentation on peut, par des constructions fort sim- ples, déduire d'abord les vitesses possédées à chaque instant par les parties des organes sur lesquelles on opère, puis déterminer graphiquement, avec une approximation suffisante, la loi qui lie les temps et ces vitesses, et de ce dernier tracé conclure aussi la loi des accélérations ou des efforts inté- rieurs exercés pour produire les mouvements observés et leurs varia- tions. » Cette connaissance des efforts auxquels sont soumises, selon les circon- stances, les diverses parties de l'organisme, pouvant peut-être, dans certains cas, jeter du jour sur les effets physiologiques étudiés, le général Morin prend la liberté de signaler à son confrère ce genre d'application de ses appareils enregistreurs. » Plus tard même, il deviendrait possible d'étendre ces applications jus- qu'à l'appréciation du travail mécanique intérieur consommé pour produire les mouvements observés. » MÉTÉOROLOGIE. — Mémoire sur la température de l'air à la surface du sol et de la terre jusqu'à 36™ de profondeur, ainsi que sur la température de deux sols, l'un dénudé, l'autre couvert de gazon, pendant l'année 1878; par MM. Ea.MOXD Becquerel et Henri Becquerel. (Extrait.) « Nous avons l'honneur de présenter à l'Académie les tableaux météoro- logiques contenant les résultats des observations de température faites au Muséum depuis le t" décembre 1877 jusqu'au 3o novembre 1878 indu- ( 2o8 ) sivement, dans l'air, puis en terre, à des profondeurs variables de i™ à 36'", et dans les parties supérieures du sol, suivant qu'il est dénudé ou couvert de gazon pendant la même période de temps. Les observations ont été faites, comme pendant les années antérieures, à l'aide de thermomèlres électriques qui permettent de suivre les changements de température loin du lieu d'expérimentation. « Le travail est la suite des recherches entreprises au Muséum d'Histoire naturelle par M. Antoine Becquerel, depuis seize ans, à l'aide des appareils thermo-électriques qu'il a imaginés (') ; elles sont poursuivies sans inter- ruption par les mêmes méthodes et avec les mêmes instruments. » Le Mémoire renferme d'abord les tableaux relatifs aux observations de température dans l'air au nord, à lo^j^ au-dessus du sol du Mu- séum et au haut d'un mât, à lo™ au-dessus du premier. Nous rapporterons seulement ici les moyennes annuelles: MOVENNE DES MAXIMA ET DES MINIHA. TEMPÉRATURE Tliermométro- App. Négretti au haut du mât. au nord. graphe. et Riitherfort. 6'' tlii matin 8,89 9) 02 Ç)'' du matin 11,4' ' ■ j^g 3'' du soir '4)'-'' i3,52 Moyenne ii,48 '1)49 ii»4S it,35 » On voit que les moyennes annuelles peuvent se déduire aussi bien des observations faites électriquement au haut du mât que des moyennes au nord. On reconnaît aussi, comme on l'avait également observé antérieu- rement, qu'il y a égalité entre les résultats déduits des observations du thermométrographe et celles au haut du mât à 6"', 9'' et 3'' du soir. Cette année i8'y8, la température moyenne annuelle a été inférieure de 0°, 20 à celle de l'année précédente 1H77, mais supérieure de la même quantité à celle de l'année 1876. I) Les circuits thermo-éleclriques donnent la température (°) à diverses (') Mémoires de r Académie des Sciences, t. XXXII, XXXVIII, XL, XLI; Comptes rendus, t. LXXXII, p. 587 et 700, et t. LXXXVI, p. 1222. (') A i"" de profondeur le câble particulier qui donne la température a subi une altéra- tion depuis un certain temps et l'on n'a pu suivre les variations de temjiérature à cette pro- fondeur pendant l'année 1878. ( ^"9 ) profondeurs, depuis 6'" jusqu'à 36"". On donne seulement ici le résumé des observations moyennes par saison : Hiver Moyonnc anmiello (décembre, janvier, de Profoiuleiir. février). Printemps. Été. Automne. Année, douze années. I" » " » >■ >> 11,25 6 i2,6o II, II 11,28 i3,i2 i2,o3 i't97 II 12,32 12,60 12,11 12,36 12,25 12,02 16 I2,3o 12,22 I2,3l 12,56 12,25 12,0^ 21 12,32 12, iq 12,24 I2,5l 12,22 12,11 26 12,44 12,4» 12,68 12, G3 12, 5i 12,38 3l 12, 40 I2,4o 12,45 12,47 "'543 12,34 36 i2,5o i2,5o i2,5o i2.5o 12,^0 12, 44 » On voit, comme d'après les observations des années précédentes, que l'augmentation de température aveclaprofondeurn'est modifiée qu'à 16™ et à 26™, et cela très régulièrement. Là se trouvent les deux nappes d'eau souterraines qui se dirigent vers la Seine, la seconde étant plus puissante que la première, et qui donnent à ces profondeurs des variations de tem- pérature dont les époques suivent à peu près celles des variations de tempé- rature de l'air. Entre les deux couches distantes de i o™, la température varie peu dans les différentes saisons, tandis qu'en deçà et au delà la température des couches n'est modifiée que d'après les lois de la propagation de la chaleur dans la terre, et les époques où l'on observe les maxima etiesminima de température s'écartent d'autant plus de celles où on les observe dans l'air que la profondeur est plus grande. On a donné, les années précé- dentes, les indications relatives à ces retards aux diverses profondeurs. » Le Mémoire renferme ensuite les résultats des observations faites sous des sols dénudésetgazonnés, à des profondeurs variables de o™,o5 à o™,6o, le matin et le soir; on a reconnu que deux observations à 6'' du matin et à S*" du soir suffisaient pour suivre les changements diurnes de la tempéra- ture quand les appareils se trouvaient sous le sol à une profondeur plus grande que o™, o5. » Nous nous bornerons à donner ici les moyennes mensuelles des tem- pératures sous les deux sols aux diverses profondeurs. ( 210 ) îo C; -îr (--s^-r i ^ C7i [^ n OC' - ^ M r^ « - c u-ï f: !^ C -^T -O ^'p r^ 1--: c ^o ;^^^ - ^ro'!- -"^ î te- ;o o ^.^. . ^'■- O r*-^ o c?: d! o oco o t-<£> '- (TO w - ooo - z z o s ce - PI o r^ c ro ■^ GO l - C o - - ce CD ^ oc >.-.■ co CD c: en 00 ffO - th LTJ O ei O - 3D =o u-jco ^ cr> C-} - 1 ÎO'O o cri cr. o lt; ^.rr O r* r^ o o o CN (M o coo o OtO "" fS H. -• t^u'î Cl - o = Oî Ci 1-» O co n Cî- fi O ClîO co — GO fO lO ^3" -r: o 'O ^■-2 ce « 00 a-. Cl g: Cl CV^ Cl 00 cr.oo ZO ^^ro - ro Cl - -r-^^ o 1 îJD X) O O 0 O 1 m -3- o r-00 1 O O f 1 es o c: [-^ - CO L.O - o o ^ OV3- - - o o Cl Cl O Cl '^ CO ^.5 m ■ n en « cr. o o 00 Cl 00 00 o d OD'en un uo en 00 CO (T: ^f o •<î-cr) — en Cl "- v3-^:3- O O c^ o 1 o - o 1 toin O CO X o - o Cl Cl o «'^ - Oi-O - « o " ÎO -3- — - ^ o Cl o Cl v^oo ;o d Cl CJ o o Cl CO 'or - CO r^ v^ OO - CO o c: o 1^ CO CO c CO r^ CO 00 o CO c Cl o 00 30 Cl [-- tO CO i-O Cl LO CO *^ « « CO Cl " VTV3- O 1 1 Z - O CjD ^O o S^'^' O 1 Cl Cl o o o Cl Cl O tO lO - - C - LO V3- - - z o t£) CO rO Cl O; --0 Cl to -^ -^03 CO Cl 00 ^ CO ^-^ - i-n Cl CO cr, [^ Cl LO ce .-o CO "^r — ;c CO - Cl O CO Cl uo — CO CO c; CO «3 1-- CO o en ^"d CO Cl in o va- - *^CO - ^^ o o to o 1 '^^J o r^JD O s^s- o C:CO o r^-— - CO - - ce l^ - " n O CO L_o 1-. r-o v:r Cl - Cl uO C* CD Cl ô 6 o C! C Ci C* - ce lo -O ce - ro CO O O un ro -O Cl CO r* LO en 00 CO lO CO c~. --— Ln C! '-0 ce CO 00 lO ro - CO Cl - »^r-cr î o ^ o o o î m Lo O t^ t-N o o o M Cl O OiOO -H tD^o - Cl o - r^-.oo o r> b CO lO te CO 1- .o t-^ o CO oc -o o y3 en CO - CO LO - L-O en in - v^-r CI Ji CO CO Cî CO O -I « ^— CO " CO Cl o ■v^i-O o 1 n-oo î 1- Cl T ^^ T c: c - Cl O 1 Cl CO Cl Cl o 1 o o o r^co 0 - - o -n v3- rx CO r^n CO ce O - in " Cl ^ CO Cl CO c; CO o d Cl <^cr. o CO Cl r'" o a CT: r^in 00 •■ Cl CO CO CO CO ;o o o c Cl c-.cn -^ Cl m vrrco — CO c; - •- - a-. - .n r- 00 CO uo t-^ d cï o d 00 ^3- in CO d Cl OC' v^r Ln CO Cl - in CO vrr r^ r^ ci o — r^ co CO Cl Ci o CO o 1^ d o CO in cr.--« vr-.-o o toin o G 00 ■-' LO CO d r^;o - o r- d ce Cl o 1 in Cl CO - 00 d LO CO d - Cl - - 3 S=-a t2l3 -jr tZ'3 3 =- C '1* S 5 -î! :s s ■== = <: :;; -a 30 o c^ £ S O ■M -a: ^ ( 21. ) » Si l'on compare ces tableaux à ceux des années précédentes, on trouve que la marche de la température s'est effectuée d'une manière semblable; ainsi, à o™, o5 de profondeur, la moyenne de chaque mois est toujours plus élevée à G'' du malin sous le sol gazonné que sous le sol dénudé. La différence a été de 3°, iZ) en septembre et s'est abaissée à o°,42 en février. » A 3^ du soir, à la même profondeur de o",o5, de février en octobre, c'est-à-dire au printemps, en été et au commencement de l'automne, c'est l'inverse quia lieu, et l'action solaire sur le sol sablonneux donne à celui-ci un excès de température variant dei°,o4 à 2", 55 au-dessus de la tempé- rature observée sous le sol gazonné. De novembre en février, c'est-à-dire en hiver, le refroidissement du sol dénudé est plus grand et sa tempéra- ture est plus basse de o à i°,44 que celle du sol gazonné. En moyenne annuelle, ces excès de température ne se compensent pas, et, à S*" du soir, le sol dénudé a été plus chaud de o°,7i que le sol gazonné. » A la profondeur de o", 10, on obtient des effets analogues, si ce n'est que les différences de température entre les deux sols ont été moins grande. A partir de o'",20, comme à 0^,30 et à o'",6o, au printemps, la tempirature moyenne diurne a été plus basse sous le sol gazonné que sous le sol dénudé; mais dans les autres mois elle a été plus élevée, et la moyenne annuelle a été plus haute de 0°, 6 à i°,6o sous le sol gazonné suivant les mois. 11 On peut, en comparant ces résultats à ceux des années antérieures depuis 1872, reconnaître combien ces effets sont analogues, d'un jour à l'autre et même d'un mois à l'autre dans ces dernières années, surtout à partir de la profondeur de o™, 20,et avec quelle régularité se font les échanges de chaleur dans le sol. Dans ce cas, les variations de tempéra- ture sont moindres que celles que l'on observe dans l'air, d'une année à l'autre. » Le sol gazonné, par l'état de sa surface et la végétation qui le recouvre, a un pouvoir émissif différent de celui du sol dénudé, et sa mauvaise conductibilité ressort nettement des résultats des observations; les maxima et miniraa de température, à une certaine profondeur, sont en effet moindres que sous ce dernier, et la température n'est pas descendue au- dessous de zéro sous le sol gazonné, c'est-à-dire que la gelée n'a pas pénétré même à une petite profondeur, ce qui n'a pas eu lieu sous le sol dé- nudé, et ainsi qu'on l'avait déjà indiqué dans les Mémoires des années précédentes; en outre, en moyenne annuelle, en 1878, comme anlérieu- ( 212 ) rement, la température a été un peu plus élevée sous le sol gazonné que sous le sol dénudé, quoique, en été et au printemps, à 3*" du soir, l'in- verse ait lieu et la température du sol dénudé soit plus haute, comme on peut le reconnaître d'après le tableau précédent. » CHIMIE. — Recherches sur le samarium, radical crime terre nouvelle exlraile de lasamarskile. Note de M. Lecoq de Boisbaudkan. K Le 17 février dernier, j'ai eu l'honneur de décrire brièvement devant l'Académie certaines raies, tant d'émission que d'absorption, produites par des sels terreux retirés de la samarskite. » L'ensemble des faits exposés me paraissait démontrer l'existence d'un nouvel oxyde, dont le spectre d'absorption (observé avec la flamme du gaz ou le platine incandescent) était principalement caractérisé par deux fortes bandes bleues ayant leurs centres situés à peu près à X = 480 et 463, 5. Le produit alors en ma possession, bien qu'ayant été soumis à de nombreuses précipitations fractionnées par l'ammoniaque, était encore souillé de di- dyme. On y voyait en outre: 1° une bande violette X = 400,76 environ (milieu), signalée il y a longtemps par M. Soret ('); 2° une autre bande violette X = 417 environ (milieu), visible sur les photographies de M. Soret et très voisine de l'une des bandes indiquées par M. Deiafontaine comme caractéristiques du décipium (-). » M. Deiafontaine ayant vu dans le spectre des sels de décipium une bande intense, plus étroite ('), X = 478 environ, sans a voir aperçu mes bandes bleues, dont la plus large et moins sombre déborde à droite et à gauche de X = 478, on pouvait supposer que mon produit impur contenait : 1° du décipium; 2° une terre définie par la bande Soret 4oo>75; 3° une terre correspondant à mes deux bandes bleues. » Je m'efforçai donc de scinder ma substance en plusieurs portions telles, que les trois oxydes supposés y fussent inégalement répartis, ce qui devait se traduire par une altération dans les intensités relatives des raies d'absorption. (' ) Cette bande, visible seulement avec une puissante source de lumière continue, avait d'abord été attribuée à la terbine , opinion abandonnée depuis. [') M. Deiafontaine a trouvé >= 4'*^ environ pour le milieu de la bande violette du décipium. M. Soret et moi avons indépendamment obtenu X := 4'7 environ pour la bande observée dans les produits de la samarskite. (') Comptes rendus, séance du '28 octobre i8'j8. ( 3.3 ) Après avoir essayé diverses réactions, j'en revins à l'emploi de l'ammo- niaque, laquelle précipite l'oxyde des bandes bleues avant celui de didyme, dotit la séparation est laborieuse, surtout si l'on opère sur peu de matière, ainsi que j'y étais forcé. Il a fallu près de quatre mois pour obtenir quelques centigrammes d'un sel ne donnant plus les raies du didyme. » Aujourd'hui, je possède la série des produits de fractionnement par l'ammoniaque, depuis le sel exempt de didyme jusqu'à un échantillon de nitrate didymique ne montrant plus qu'une trace des deux bandes bleues ). = 4*^0 et 463, 5. Or, pour tous les termes de cette série, les rapports d'in- tensité se maintiennent constants entre : les bandes bleues, la bande4i7 et la bande 400,75. Il parait donc certain que ces quatre fortes bandes appartiennent à un seul et même corps ('), dont quelques traces existaient sans doute dans la terbine primitivement examinée par M. Soret (-). » La figure ci-dessous montre que les sels de la nouvelle terre diffèrent de ceux de la décipine tels qu'ds ont été décrits par M. Delafontaine : 1° par l'absence de la raie intense 478 ; 2° par la présence des fortes bandes bleues Principales bandes dab- sorpllun du liilralo de samarium. Priniîpalcâ bandes d'ab- ^o^plio^ du nilralQ de décipium, d'après la «Jc»i.Tip(iun do M. Dcla- fonldîno. 4H0 et 463,5, dont la première, très large, recouvrirait la raie du décipiutn 478; 3° enfin, par la présence constante de la très forte bande 400, 75. ( ' ) Il n'est peut-être pas sans inlérèt de signaler l'égal écartement des deux bandes bleues d'une part et des deux bandes violettes d'autre part; les mesures approchées donnent en elfet : 417 — 400,75 = i6,2fjj 480 — 4^3,5 = i6, 5. On remarquera aussi (pie de chaque côté c'est la bande la plus réfrangible qui est la moins large et la plus intense. (') Cette bande 400,75 est extrêmement forte avec une vive lumière continue; elle ne disparaît alors que longtemps après les bandes 417, 4^0 et 463,5; aussi M. Soret l'a-t-il ob- servée plus ou moins nettement dans les sels de didyme de toutes provenances, à l'exception de deux échantillons que j'avais spécialement purifies l'hiver dernier, à l'occasion de la question de l'identité des didymes de la cérite et de la samarskite. C R., 1879, 2' Semestre . {J . LXWn , tio A.) 28 ( 2'4) » Ainsi, 011 ne voit pas comment on pourrait attribuer la bande 417 He ma terre brute à une certaine proportion de décipium, dont l'unique bande bleue (478) ne se trouve pas dans mes produits, tandis que d'un autre côté M. Delafontaine n'a pas vu les deux bandes bleues /^So et 46^, 5, L'iden- tification des jjandes 417 et 4iG entraînerait même la non-existence du déci- pium comme élément distinct, puisqu'il se confondrait avec le métal pro- ducteur des bandes 400,70 et 4i6 de M. Soret. Encore serait-il difficile d'expliquer les divergences des observations relatives à la région bleue du spectre. 1) La crainte d'avoir affaire à un mélange de corps nouveaux et d'éléments déjà connus ou annoncés m'avait empêché jusqu'à présent de donner un nom au radical, qui était cependant déjà suffisamment distingué par les deux bandes bleues; cette raison ne me paraît plus exister maintenant. Seulement, je crois devoir rappeler ici que la connaissance du nouveau mêlai est le fruit de recherches indépendamment poursuivies par plusieurs per- sonnes. A chacun devra ultérieurement être attribuée sa juste part dans la découverte. Ces réserves faites, je propose le nom de samariitm (sym- bole = Sm ) dérivé de la racine qui a déjà servi à former le mot saniar- skite. " NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrulin, à la formaliou d'une liste de deux candidats à présenter à M. le Ministre de l'Instruction publique, pour la chaire d'Auatomie comparée, laissée vacante au Muséum d'Histoire naturelle, par le décès de M. P. Gervais. Au premier tour de scrutin, destiné à la désignation du premier ca»idi- dat, le nombre des votants étant 34, M. Georges Pouchet obtient 33 suffrages. Il y a un bulletin blanc. Au second tour de scrutin, destiné à la désignation du second candidat, le nombre des votants étant 32, M. S. Jourdain obtient 28 suffrages. M. GlARD 1) 2 )) Il y a un bulletin blanc. ( 2'5) En conséquence, la liste présentée par l'Académie à M. le Ministre de l'Instruction publique comprendra : En première ligne M. Georges Pouciiet. £"71 seconde ligne M. S. Jourdain. RAPPORTS. Rappotl sur des recherches expérimentales de M. Stanislas Meunier, relatives aux fers nickelés rnétcoriti(fues et aux fers car-burés natifs du Groenland (' ). (Commissaires : MM. Freniy, H. Sainte-Claire Deville, Des Cloizeaux, Debray, Daubrée rapporteur). « Des études antérieures avaient conduit M. Stanislas Meunier à admettre que des phénomènes d'incrustation, analogues à ceux dont nos filons métallifères sont les produits, ont eu un grand développement dans le milieu cosmique d'où dérivent les météorites, lia signalé, dès 1872, les niasses d'Atacama, de Brahin, de la Sierra de Cliaco et d'autres, comme offrant, à des degrés divers, le caractère fdonien ('). » Les Mémoires dont nous avons à rendre compte aujourd'hui consti- tuent un contrôle expérimental et une confirmation de ces vues. » Ils ont trait à la reproduction synthétique : 1° des holosidères; 2° de la partie métallique des syssidères concrétionnées; 3"* des t^renailles des sporadosidères; 4° des fers natifs du Groèidand. )) Dans cet ensemble de recherches, l'auteur s'et>t inspiré des considéra- tions théoriques qui ont servi de guide à l'un de vos Connnissaires, alors qu'il étudiait expérimentalement l'origine et le mode de formation des amas slannifères, et que, de la présence constante dans ces amas de com- posés fluorés, tourmaline, topaze, mica, il concluait à l'intervention primi- tive du fluor comme moteur de l'étaiti lui-même. Or, cela étant posé, on reconnaît, parmi les nombreuses substances signalées par l'analyse dans la composition des fers météoriques, des corps auxquels il est naturel d'attribuer un rôle miuéralisateur et qui apparaissent comme de simples résidus, aftirmant l'existence passée d'agents qui ont à peu près disparu. De ce nombre sont l'hydrogène, dont Graham a signalé (') Comptes rendus, t. l.XXXVII, p. 855, et t. LXXXVIII, p. 794 et 924. ( ^i6 ) la présence à l'état occlus dans le métal cosmique, et le protochlorure de fer retrouvé par M. Lawrence Smith, en cristaux définis, dans plusieurs fers extraterrestres. » D'après ce que nous savons à l'égard de l'occlusion, on est autorisé à penser que l'hydrogène constitue un témoin de l'atmosphère même au sein de laquelle le fer s'est concrète. D'un autre côté, le protochlorure de fer étant décomposé au rouge par l'hydrogène, on peut supposer que ce que l'on en retrouve a simplement échappé à la décomposition et repré- sente la combinaison d'où le fer a été tiré pour prendre l'état métallique. » Telles sont les considérations qui ont amené l'auteur à instituer les expériences qu'il a soumises à l'Académie. Nous en résumerons les princi- paux résultats. » Holosidères. — Depuis les travaux de M. Peligot, la réduction du pro- lochloriire de fer ou du chlorure de nickel par l'hydrogène n'a rien de nouveau, et l'expérience est devenue classique. Mais on ne savait pas si le mélange des deux chlorures fournirait des alliages. S'il en devait être ainsi, on ignorait si les alliages produits auraient de l'analogie avec les fers nickelés météoritiques; enfin, il restait aussi à voir si ces alliages pourraient s'associer entre eux, comme ont fait les composés naturels. )) A ces trois points de vue, le résultat des expériences a été affirmatif. » Des mélanges, en pioportions variées, des deux chloriues ont formé des alliages parfaitement définis et parfois même admirablement cristal- lisés. En opérant sur des mélanges convenables, on reproduit artificiel- lement les alliages naturels les mieux connus, tels que la tœnile et la ka- macite, qui sont doués, comme on sait, de solubilités fort différentes dans les acides. » Il a été possible, par des expériences successives, d'associer entre eux ces alliages, et le produit a donné des linéaments de figures de Widmann- slcetten. » Dans le cours de ces e.^sais, on a constaté que plusieurs alliages cris- tallisent en octaèdres et non eu cubes, reproduisant ainsi l'iui des traits les plus caractéristiques des holosidères (par exemple. Caille) et qui ne se présente pas ordinairement dans le fer métallique ordinaire. » Poilion mélallique des syssidères concrélionnées . — Passant à l'étude des syssidères concrétionnées, l'auteur a constaté que les métaux réduits peuvent être amenés avec facilité à envelopper et même à cimenter entre eux des fragments de roches convenablement disposées. » Des fragments de péridot en roche, tel que la dunite, ont été recou- ( 217 ) verts d'enduits absolument continus d'alliages varies de 1er et de nickel. En brisant ensuite les échantillons, on reconnaît que la concrétion mé- tallique a parfois pénétré dans les fissures les plus ténues de la pierre, et cette disposition reproduit exactement l'un des traits les plus intéressants de la syssidère deBraliin. » Grenailles des sporadosidères. — I^a forme des grenailles métalliques des sporadosidères permet d'affirmer qu'elles n'ont pas passé par l'état de fusion. En effet, loin d'être sphériques, comme des granules fondus, elles sont essentiellement ramuleuses, et la façon dont elles sont souvent mou- lées sur les éléments lithoïdes des météorites montre qu'elles sont de for- mation postérieure à ceux-ci. On est donc à leur égard dans les mêmes conditions que lorsqu'il s'agissait précédemment des syssidères concré- tionnées, et c'est ce qui explique comment les résultats relatifs à celles-ci s'étendent également aux sporadosidères. M Que l'on place dans un tube de porcelaine de petits fragments de pé- riilot bien lassés et qu'on détermine dans leur voisinage la réduction par l'hydrogène d'un mélange de protochlorure de fer et de chlorure de nickel, on reconnaîtra, après refroidissement, en polissant une surface plane au travers de la brèche cimentée par le métal, que l'alliage s'y est insinué en grenailles, impossibles à distinguer des grenailles métalliques des météo- rites. » Le succès de l'expérience ne suppose d'ailleurs pas d'une manière nécessaire que la température soit portée au rouge, et le fait est important à constater, à cause de la preuve, fournie par leur couleiu* blanche, que les météorites les plus communes n'ont pas été fortement chauffées, f^'auteur s'est assuré que, bien avant le point thermométrique où les pierres blanches commencent à se teindre en noir, l'hydrogène décompose complètement le protochlorure de fer et le chlorure de nickel. » Fers natifs du Gio'énland. — Les grenailles métalliques des basaltes à fer natif du Groenland ayant rigoureusement les ir.êmes formes que les gre- nailles dont sont remplies les météorites sporadosidères, on est naturelle- ment conduit à les rattacher au même mode de formation et à y voir, par conséquent, un produit de concrétion. Toutefois, cette analogie intime ne doit pas faire oublier la différence profonde, au point de vue chimique, qui résulte, dans le métal terrestre, de la présence d'une forte proportion de carbone combiné. » Ce fait, rapproché de la découverte, dans la fonte nickelifère d'Ovifak, d'oxyde de carbone occlus, qui y lient la place de l'hydrogène des holosi- (2,8) dères, a conduit l'auteur à tenter la réduction des chlorures métalliques par l'oxyde de carbone. Le résultat a été la production d'un métal qui, pour la composition aussi bien que pour la forme extérieure et la structure in- terne, est semblable au fer carburé naturel d'Ovifak et de Waigatt. » La conclusion de ce fait est que les roches à fer natif représenteraient des échantillons des couches très profondes de notre globe. Le basalte les aurait arrachés dans son éruption, comme il a fait ailleurs et si souvent, de blocs depéridot qui, pas plus que la roche ferrifère, n'ont point été fondus. » Résumé. — i" Les faits qui viennent d'être résumés fortifient ample- ment la qualification de ftloniennes donnée aux syssidères concrétionnées. Ils peuvent même faire prévoir que cette qualification devra s'appliquer non-seulement à de nombreuses holosidères remarquables par leur état cristallin, qui fait, de certaines d'entre elles et malgré leur gros volume, comme des fragments de cristaux gigantesques, mais encore à la plupart des grenailles métalliques des sporadosidéres. » 2° Les observations relatives aux masses du Groenland doivent faire admettre que les assises internes de notre globe, dont proviennent ces niasses, sont profondément empreintes du caractère filonien, toutes ces roches y étant imprégnées de concrétions résultant de réactions analogues à celles qui, aux époques géologiques anciennes, alors que la surface était plus voisine du laboratoire souterrain, ont donné lieu à la formation des dépôts d'étain et d'oligiste. » 3° Étant donnée l'analogie, généralement admise, entre les roches mé- téoritiques et les masses profondes du globe, on reconnaît, d'après les notions précédentes, que le rôle géologique du chlore, déjà révélé d'une manière probante par Ch. Sainte-Claire Deville dans ses Eludes sur les volcans, reçoit un accroissement considérable. » 4° Enfin, on remarquera que les recherches précédentes, en mon- trant dans le chlore l'agent minéralisateur de toute une classe de filons, apporte à l'assimilation établie par Elie de Beaumont, entre les gîtes mé- tallifères et les émanations volcaniques, une confirmation cosmique. )) Les réductions décrites plus haut et la célèbre expérience de Gay- Lussac sur le fer spéculaire des volcans diffèrent simplement par l'oxygène, absent des premières et présent dans l'autre ; et cette différence, en ajou- tant un nouveau terme à la série des comparaisons établies déjà entre les roches cosmiques et les masses constitutives de l'écorce terrestre, fait res- sortir, une fois de plus, la grandiose unité des phénomènes géologiques dans notre système solaire. { 219 ) » On voit combien les recherches de M. Stanislas Meunier, dont nous venons de rendre compte, offrent d'intérêt; nous avons l'honneur de proposer à l'Académie de donner son approbation à ce travail, en le dé- clarant digne d'élre inséré dans le Recueil des savants étrangers. « L'Académie a adopté les conclusions de ce Rapport. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. ALGÈBRE, — Sur les développements des fonctions algébriques. Mémoire de M. David. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Hermite, Piiiseux, Bouquet.) « 1° I.a formule fondamentale, d'où l'on tire toutes les séries conlenues dans ce Mémoire, n'est pas aulre que la série de Lagrange, appliquée à l'équation proposéey( j, jc) = o, après l'avoir mise toutefois sous la forme 7-^ = K(j,.r), et qui e.st ainsi bien plus générale que l'équation ordinaire r — t == xK{r)- Mais la limite de la convergence n'est plus un cercle : c'est une courbe fermée, pour la détermination de laquelle il faut rechercher les valeurs « et o de j: et 7 qui font acquérir à l'équation proposée des racines égales ou infinies. Les points correspondants aux valeurs a et 6 sont appelés des points critiques. » Je donne de cette série une démonstration nouvelle et immédiate, de sorte que la série de Lagrange en devient un cas particidier. » 2° Groupant les termes de l'équation, par le tracé d'un certain poly- gone, je détermine toutes les séries simples qui ont lieu autour d'un point critique, même lorsque les racines sont égales et infinies. Dans le cas dont s'est occupé spécialement M. Puiseux [Journal de Mathématiques, t. XV), la série correspondante prend la forme w — JC + X' If qui rappelle la série de Lagrange. ( 220 ) » A chaque point critique correspond un polygone spécial. Les pre- miers termes des séries obtenues en considérant les cotés de ce polygone suffisent pour donner les termes de plus haut et de plus petit degré de l'é- quation proposée, et en former pour ainsi dire les contours principaux. Mais je considère aussi, relativement au même point critique, certains poinis correspondant aux termes de l'équation et qui sont dans l'intérieur du polygone; et il en résulte de nouvelles séries qui, employées comme les précédentes, conduisent, par leurs premiers termes, à la reconstruction complète de l'équation. » 3° Outre les séries simples qui ont lieu autour des points critiques, je considère des séries doubles qui ont lieu dans des couronnes circulaires. Leur détermination dépend du théorème suivant : » Étant donnée une équation algébrique/(;", jc) = o, on peut toujours trouver un nombre m, tel qu'en posant jc = z'", les fonctions algébriques déterminées par l'équationy (j', c'") = o restent synectiques, pour toute l'étendue du plan, dans des couronnes circulaires décrites de l'origine comme centre. Pour faire le tracé de ces couronnes, on détermine les va- leurs de X qui font acquérir à réquationy(_^,'j?) = o des racines égales ou infinies, a étant l'une des racines, on pose a = u"\ et l'on trace sur le plan les points a, par lesquels on fait passer des circonférences décrites de l'ori- gine comme centre. Ce sont celles-ci qui forment les couronnes dont il s'agit. » 4° Toutes les séries auxquelles peut donner lieu une équation algé- brique sont rangées sous les trois types suivants : 7-= A+ Bx'' + Cx ' +..., / — . ..Mx ' -h Na; ' + A 4- Bx' -4- Cx~ -h . . . , j- = M-H Nx^ + Px"^ 4- . . . , dans lesquelles les nombres r peuvent être positifs ou négatifs. J'énonce alors les résultats suivants : » Dans le premier cercle, toutes les racines j" sont développables en série du premier type. » Dans la portion du plan extérieure au dernier cercle, elles sont déve- loppables en séries du troisième type. » Dans les couronnes on peut rencontrer à la fois les trois types. » Si l'on part du centre commun à ces cercles, le nombre des premières ( 22r ) va en diminuant an fur et à mesure que l'on considère des cercles de plus grands rayons, et le nombre des troisièmes va en augmentant jusqu'à ce qu'on arrive au plus grand, eu dehors duquel il n'y a plus que des séries de ce type. » La variable x décrivant des cercles autour du point clioisi pour origine, la variable y décrit des courbes fermées autour des points cor- respondants, dont les abscisses sont données par l'équation proposée. Les courbes qui sont représentées par les séries ci-dessus vont en augmentant ou en diminuant ; elles se rencontrent aux points critiques, et y subissent des transformations profondes qui se propagent ensuite dans tout le plan ; en même temps, les séries qui les représentent cessent d'être convergentes; elles sont remplacées par d'antres qui représentent les courbes transfor- mées, et dont la convergence ne cesse qu'après une nouvelle rencontre. » Quant au nombre de ces séries, il reste toujours égal au degré de l'équation, si l'on tient compte du degré de multiplicité qui leur est attri- buée par suite de leurs exposants fractionnaires. » PHYSIOLOGllï. — Sur les effets des inhalations des vapeurs de nitrobenzine. Note de M. PoiiVCARÉ. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Fremy, Bouley, Vulpian.) « Cinq cobayes furent successivement maintenus dans une atmosphère qui était constamment renouvelée, mais que chargeait incessamment de vapeurs de nitrobenzine un encrier à siphon contenant cette substance et placé au fond de la caisse. Ces animaux montrèrent, comme pour le sul- fure de carbone, une force de résistance bien inférieure à celle de l'homme. Tandis qu'on n'observe, chez les ouvriers qui, pendant la préparation de l'aniline, sont exposés à inspirer de la nitrobenzine, que quelques pertes de connaissance dont le transport à l'air libre fait ordinairement justice, tandis qu'on n'a encore eu à signaler qu'un seul cas de mort d'honune par absorption pulmonaire, les cinq cobayes succombèrent: le premier en treize jours, le deuxième en trente-trois jours, le troisième en vingt-quatre jours, le quatrième en treize jours, le cinquième en huit jours. » Les seules modifications j)hysio!ogiques ayant précédé la mort ont consisté en une salivation abondante, de la dyspnée, lui peu de vacillation dans la marche et quelques contractures des membres. Du reste, ces sym- ptômes n'ont pas toujours été les précurseurs inunédiats de la cessation de G. R., 1879, 2' Semestre. (T. LXXXIX.N" i.) 2Q ( 222 ) la vie. Se montrant plusieurs fois et se dissipant rapidement, ils ont pu manquer complètement dans les derniers jours, et l'animal mourait brus- quement au moment où rien ne pouvait faire snpposer un pareil n^sultat. L'un d'eux a même succombé brusquement, sans avoir présenté rien d'anomal à aucun moment. » A l'autopsie, tous les organes ont constamment dégagé une odeur très prononcée d'essence d'amandes amères. Le sang offrait une teinte ama- rante presque caractéristique. Le foie, les reins, les centres nerveux et les poumons étaient le siège d'une vive congestion qui, au microscope, se tra- duisait par un tel envahissement des vaisseaux sanguins, que les éléments histologiques spéciaux étaient complètement masqués. Dans tous ces or- ganes, celte congestion s'accompagnait d'un plus ou moins grand nombre de raptus sanguins qui, la plupart du temps, n'étaient appréciables qu'aux instruments grossissants. Quant aux éléments histologiques, ils ont tou- jours été respectés par la nitrobenzine, dans leur forme comme dans leur constitution. Enfin, j'ai trouvé la reproduction du fait que j'avais déjà constaté avec le sulfure de carbone et la térébenthine, et que j'ai constaté depuis avec le chloroforme, savoir, la présence dans le torrent sanguin de gouttes libres ayant, au cas particulier, les caractères physiques de la ni- trobenzine. )) Malgré l'absence d'altérations matérielles des éléments histologiques, même à la suite des inhalations continues, l'intensité des congestions signalées plus haut, la fréquence des syncopes et les autres accidents qu'on observe chez les ouvriers, indiquent qu'il y a lieu de maintenir et même peut-être de rendre plus sévères, dans les fabriques d'aniline, les mesures hygiéniques prescrites par M. Chevalier. » M. A. AzAÏs adresse une Communication relative au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra. ) CORRESPONDANCE. M. le MiMSTKE DE l'Agiucultuke et du Commerce adresse, pour la Bi- bliothèque de l'Inslittit, le Tome XV (première et deuxième Partie) de la « Collection des brevets d'invention pris sous le régime de la loi de i844 »• ( 223 ) M. le Secrûtaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i" Le premier numéro de la « Carte géologique de la Finlande » ; 3° Un Volume de M. Cli. Ilerlz, intitulé : « La conquête du globe. Géo- graphie contemporaine. Les pôles » ; 3° Le Tome VII des « Arachnides de France », par M. E. Siino)i. Ce Vo- lume, présenté par M. AIph.-Milne Edwards, contient la description d'un nouveau Scorpion, découvert dans les Pyrénées-Orientales, remarquable par l'absence complète des yeux, le Belisarius Xambeni. 4" Une brochure intitulée : «. Études géologiques des îles Baléares (Ma- jorque et Minorque) »; par M. Henri Hennile. 5° Une brochure de MM. P. Guilleinin et S. de Quatrefages, intitulée : « Bi- vouacs dans les Alpes françaises ». Ces deux derniers Ouvrages sont présentés par M. Hébert. M. Th. Schwann, nommé Correspondant pour la Section de Médecine et Chirurgie, adresse ses reraercîments à l'Académie. ASTRONOMIE. — Observations de planètes nouvelles, Jaites à r Observatoire de Marseille, communiquées par M. Stepiian. Log. Tact. par. Dates. Temps moyen Ascension Distance Ascension Distance de Obser- 1879. do IVIarseille. droite. polaire nord. droite. polaire. conip. vateur. Planète (TA Ainpdle, dccnuvcrtc par M. BorreUy le i3 juin 187g. Il m h h ni s " / H _ Juillet 10. 10. g.So 16.41.52,74 ii2.4?.23,i -4-2,g3o3 —0,9090 a Coggia. >. 12. 9.34.49 '6.4o.49>72 112. 3i. 18, 9 -f-2,5i63 — o,gioa a » Planète Cm), découverte par M, Peters le i'] juillet 187g. hms Iims o , „ _ Juillet 24. 11,47.20 21.27.17,35 108. 7.21,9 ^1,2454 — o,885o h Coggia. 25. 11.43.23 21.26.29,84 108,10.55,0 — 7,243?. — 0,8854 ^ " Positions moyennes des étoiles de comparaison pour 1879,0. Étoile. Nom de l'étoile. Ascension droite. Distance polaire nord. Antorité. Il m s o I ri a 30627 (Lalande). . . 16. 44-45, 49 ii2.4i-47>i Cat. Lalande. b 42086 (Lalande) .. 2i.3i.i3,57 107.44.57,0 Cat. Lalande. { 224 ) ANALYSE. — Sur une application de la Mécanique ntlionnelle à la lliéorie des équations. Note de M. F. Lucas. « Soit (,) F(z) = o une équation algébrique du degré p dont le premier membre est un poly- nôme, à coefficients réels ou imaginaires, fonction de la variable afjixe z — X -\- y\l— I. » Prenant dans le plan deux axes rectangulaires des coordonnées OX et OY, nous pourrons représenter chaque valeur de z par un point M ayant œ pour abscisse et y pour ordonnée. )) Les racines;;,, z^, . . . , z^ de l'équation (i) forment un groupe de/) points M,, Ma, ..., M^. Matérialisons ces points parla pensée, en attribuant à chacun d'eux l'unité de masse, et supposons qu'ils repoussent un autre point matériel P, de même masse, en raison inverse de leurs distances à ce point. Pour déterminer Vaction totale exercée sur P, on peut calculer la position d'un point Q jouissant de cette propriété qu'il suffirait d'y con- centrer tous les points racines pour engendrer celle force résultante. En désignant par z la coordoiuiée affixe du point P et par Ç celle du point Q, on arrive aisément à la formule ^^ Î-Ç F(3) » Posons, en séparant la partie réelle de la partie imaginaire, (3) F(-) = X4- Yv'-i = R(cosiî-+-s/- isinli). » On trouve, par un calcul assez facile, F (z) tl.r il.K I flj dy FTTT "■ X'+ Y' ^' ~" ' X'H- Y' (4) i^= ::: .,.- -v^-t )) Il en résulte que l'action totale exercée sur P a pour projections sur les axes des coordonnées les deux composantes (5) X^+Y^ (l.r d.c I f/R rflofîni'pR X^-f-Y^ R flf j: d.r Xf -.Y'7 dy dy I dK (/lognc|)R X=4-Y^ R df '0 ( 225 ) » On voit ainsi que la fonction lognépR représente le potentiel des actions exercées par le groupe des points racines de l'équation (i) sur le point P. » Pour que P soit en équilibre, il faut et il suffit que le centre résul- tant Q passe à l'infini. Il en est ainsi lorsque F'(s) s'annule. Par consé- quent, la condition nécessaire et sujfisanle pour que le point P soit en équilibre est que ce point coïncide avec une racine de la dérivée de Véqualion proposée. » On peut déduire de cette observation plusieurs conséquences intéres- santes. » Une droite indéfinie, tracée dans le plan et laissant d'un même côté de sa direction tous les points racines, laisse aussi du même côté de sa di- rection toutes les racines de l'équation dérivée, car un point situé de l'autre côté de celte droite serait nécessairement repoussé et ne pourrait être en équilibre. Il en résulte que tout contour fermé convexe environnant le groupe des points racines de l'équation proposée environne aussi le groupe des points racines de l'équation dérivée. » Si toutes les racines de l'équation donnée sont disposées en ligne droite, l'équilibre d'un point P n'est possible que sur cette droite. Dési- gnons par Mn et ]Vr„+, deux racines consécutives; plaçons P dans leur in- tervalle et faisons-le mouvoir depuis l'extrême voisinage de M„ jusqu'à l'extrême voisinage de M„+, : l'action totale par laquelle ce point est solli- cité est toujours dirigée sur la droite; elle est d'abord infinie, dans le sensM„M„+i, pjiis, finalement, infinie dans le sens contraire M„+,M„ ; elle s'annule nécessairement dans l'intervalle. Par conséquent, 5î les points ra- cines de l'équation proposée sont en ligne droite, cette droite contient aussi les racines de l'équation dérivée; entre deux radiées consécutives de l'équation pro- posée, il y a nécessairement une racine de la dérivée. » Si parmi les racines de l'équation proposée se trouvent n points in- finiment voisins les uns des autres, les actions exercées par ces racines sur un point P pris dans leur intime voisinage sont infiniment grandes et rendent négligeables celles des autres points racines. On trouvera, par conséquent, à l'intérieur de ce polygone, [n — i) positions d'équilibre du point P. On voit ainsi que, lorsqu'une équation admet n racines égales, le point multiple correspondant à ces radiées représente [n — i) racines de l'équa- tion dérivée. o Indiquons encore que tout axe de symétrie ou tout centre de symétrie des points racines d'une équation est aussi axe ou centre de symétrie des points ra- cines de l'équation dérivée. ( 226 ) » Comme chaque point racine de la dérivée représente une position d'équilibre du point P, ses coordonnées annulent nécessairement les deux composantes (5), et par suite les deux fonctions — et — • Par conséquent, les coordonnées de chaque point racine de (a dérivée rendent maximum ou mi- nimum le module de r équation proposée. » On a identiquement (^) -1- = -:r ^'^ -r = — r' ^ f (Ix dy dy dx » Tout système de valeurs de x et de ;• qui annule les deux compo- santes (5) annule donc aussi les deux expressions (7) dx dx dx 4 df d) dx et par suite les deux expressions (8) f/tangn rflangu dx dy Par conséquent, les coordonnées de chaque point racine de la dérivée rendent maximum ou minimum la tancjenle de l'' argument de V équation proposée. » On peut, sans changer les racines de la dérivée, ajouter au premier membre de l'équation (i) une constante arbitraire (« -f- {i\J— i). Les sys- tèmes de valeurs de x et de j- qui rendent maximum ou minimum la fonc- tion (X-«)^ + (Y+/3)^ sont donc indépendants des paramètres a et j3. Il en résulte que les coor- données des points racines de la dérivée de l'équation proposée rendent maximum ou minimum l'une et l'autre des fonctions X et Y. » ( 2i7 ) PHYSIQUE. — Sur l'action de la lumière sur tes piles. Note de M. H. Pellat, présentée par M. Jamin. « On sait, depuis les travaux de M. Edm. Becquerel, que la lumière a une action sur la force électromotrice de certaines piles. Voici quelques faits de cette nature que j'ai pu observer. » Un élément Daniell dont le cuivre est bien net se montre tout à fait insensible à la lumière; mais il n'en est pas de même pour un daniell dont le cuivre est altéré par oxydation ou par formation d'un sel à sa surface, » Deux éléments Daniell avaient été préparés comme étalon de force électromotrice; les sulfates étaient contenus dans deux vases en verre con- centriques et communiquaient par l'espace très étroit laissé entre le bou- chon à l'émeri et le goulot du vase intérieur. Ces éléments, parfaitement transparents, ont été gardés pendant cinq mois; le zinc ne s'est pas altéré, mais le cuivre s'est recouvert d'une couche de vert-de-gris. Malgré cette altération, les éléments avaient conservé leur force électromotrice primitive (r°",i5 pour l'un, i'"'",! i pour l'autre) quand la mesure était effectuée à l'ombre; mais l'exposition au soleil la diminuait d'une quantité qui allait jusqu'à -^ de sa valeur (o^''",029). La variation était très rapide et cessait dès qu'un écran interceptait les rayons solaires. M Ce phénomène n'est pas dû à une élévation de température, car l'im- mersion de la pile dans l'eau à 5o° ne produit pas d'effet bien sensible. En outre, un verre rouge qui laissait passer la moitié de la radiation calorifique solaire produisait l'effet d'un écran opaque sur la pile. Par contre, une cuve contenant une solution étendue de bleu céleste, ne laissant passer que y de la radiation calorifique, transmettait encore | des rayons efficaces. Ce sont donc les rayons les plus réfrangibles qui agissent. » En concentrant, à l'aide d'une lentille, les rayons solaires sur les diffé- rentes parties de la pile, je me suis assuré que le contact cuivre altéré et sulfate de cuivre est seul sensible à la lumière. L'action lumineuse rend le cuivre moins positif. » On obtient encore un élément Daniell sensible en prenant pour l'élec- trode positive un fil de cuivre oxydé dans la flamme d'un bec de Bunsen. Mais, dans ce cas, l'élément augmente de force électromotrice par l'action de la lumière. En mettant un pareil fil dans une solution de sulfate de cuivre et en complétant la pile par un fil de cuivre non oxydé, on ( 228 ) constate effectivement que l'insolation rend le cuivre oxydé plus positif. » Toutes ces mesures ont été effectuées en compensant la force électro- motrice de l'élément par une force variable à volonté par degrés continus et constamment connue. )) L'égalité était constatée au moyen de l'électromètre de M. Lippmann. La précision dépassait un den)i-millième de daniell (' ). » PHYSIQUE. — Du pouvoir refroidissant de l'air aux pressions élevées. Note de M. A. Witz, présentée par M. Desains. « L'étude des pouvoirs refroidissants de l'air aux différentes pressions n'a pas été poursuivie au delà de 760""". » Des recherches entreprises sur l'effet thermique des parois d'une enceinte sur les gaz qu'elle renferme m'ayant amené à douter de l'exacti- tude de la loi de Dulong et Petit vers i52o""" de pression, j'ai cru devoir faire de ce point l'objet d'une étude spéciale. » Les expériences ont été effectuées dans un cylindre de fonte, éprouvé à 10"""; un godet de fer, de forme géométriquement semblable, était sou- tenu dans l'axe de ce cylindre, à mi-hauteur, par un tube mince; le cylindre et le godet étaient noircis au noir de fumée, le tube soigneusement poli et recouvert d'une enveloppe isolante; le godet éprouvait donc seul l'action de contact de l'air dans une enceinte environ quatre cents fois plus grande. » On versait dans le godet 200^'" de mercure bouillant, dont on observait le refroidissement à l'aide d'un thermomètre très sensible. On rapportait les excès aux temps par la formule de Newton d'où l'on tirait a et enfin v par la relation i> = ne. » Une série d'expériences de vérification fut exécutée d'abord aux pressions de 5o'"'°, 4o5™" et 760™'". Elles firent trouver o,45 pour la valeur de l'exposant de la pression dans la formule connue de Dulong et Petit : npU ,c /l,233 Ces expériences ont été faites au laboratoire de recherdies physiques de la Sorbonne. ( 2 2<) ) La loi (les excrs fut vérifiée de même. La concordance de ces résultats avec ceux de MM. Didong et Petit et de la Provostaye et Desains peut servir de juïilification à la méthode d'observatiou et de calcul employée dans ce travail. » D'autre part, ces expériences préliminaires permirent de calculer la part qui revient dans la vitesse totale à l'action du rayonnement et de la conductibilité. En retranchant les nombres ainsi déterminés de la vitesse observée, on obtenait les vitesses vraies correspondant aux différentes pressions. » Opérant entre ■760'"'" et G4oo""" de pression, j'ai trouvé pour l'exposant de p les valeurs suivantes : lUlll 760 ■ ,- bOO ) 1200 1 o!- 1000 ) 2000 1 t-o , 0,53 3200 ) 6400 o ,44 » Ces résultats sont basés sur soixante-huit expériences eifectuées dans des conditions identiques. » Il l'essort du Tableau reproduit ci-dessus que la loi de Dulong et Petit, établie entre les limites de 90""" et de 720'"'", représente exactement les faits jusqu'à 1200""" de pression; à 1600""°, l'exposant de la pression doit être presque doublé; au delà, il tend vers sa première valeur, qu'il atteint vers 6400"'". La loi de Dulong et Petit ne peut donc être appliquée correc- tement au delà de 1200'"'" de pression. » MM. de la Provostnye et Desains avaient formulé, dés 1846, une con- clusion analogue, relative aux pressions inférieures à 45""". Rapprochés l'un de l'autre, ces résultats présentent une grande importance. Il faudra se mettre en garde contre toute extension de la loi de Dulong et Petit, en dehors des limites entre lesquelles elle a été déterminée on vérifiée. » CHIMIE. — Sur ta distillalion d'un liquide hétéroijène. Note de M. L. ïroost, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « Si l'on distille ao^"" d'hydrate de chloral pur avec 100^^ de chloro- forme sec dans une cornue tubulée, en ayant la précaution d'y introduire G. R., !879, 2' Semestre. 'T.I.XXXIX, N" ^.) 3o ( a3o ) un thermomètre qui permet de suivre les variations de la température et de séparer les produits qui distillent successivement, on observe les phéno- mènes suivants : » La température de la distillation reste d'abord voisine de 6i°; les vapeurs qui arrivent dans le récipient s'y condensent en un liquide trouble, se séparant par le repos en chloroforme et en eau. » La presque totalité de l'eau primitivement combinée au chloral (plus de 2'^'' pour ao^"^ d'hydrate de chloral) est passée dans le récipient lorsqu'on a distillé jin peu plus des deux tiers du mélange, et la température, restée d'abord sensiblement stationnaire, s'est peu à peu élevée, au fur et à me- sure que la proportion du chloroforme diminuait dans la cornue. » Si on change le récipient quand le thermomètre marque 67° environ, il arrive encore pendant quelques instants un peu d'eau, mais bientôt c'est le chloral anhydre qui domine dans le produit condensé avec le chlo- roforme; il s'y trouve en quantité d'autant plus grande que la distillation est poussée plus loin. )) En arrêtant la distillation quand le thermomètre marque 7/1° environ, on constate que le liquide qui reste dans la cornue ne donne, après refroi- dissement, que quelques cristaux d'hydrate de chloral ; il est presque uni- quement composé de chloral anhydre. Si l'on y ajoute de l'eau, il s'échauffe et fournit, après refroidissement, une abondante cristallisation d'hydrate de chloral. » J'ai constaté, par de nombreuses expériences, que les phases de la distillation sont les mêmes quand on diminue la proportion du chloro- forme employé; seulement, la première période, pendant laquelle l'eau distille à peu près seule avec le chloroforme, est naturellement plus courte, comme l'indique d'ailleurs la marche ascensionnelle plus rapide du ther- momètre ('). (') Quand, par exemple, on mêle aux ao^' d'Iiydiate de chloral, non plus p.oo^'', mais 60^'" seulement de chloroforme, le thermomètre s'élève à 6^° environ quand les| du mé- lange ont distillé, et, à ce moment, les | à peu près de l'eau primitivement combinée au chloral (o'^'',85) surnagent le chloroforme. On peut mélanger ces deux liquides par une vive agitation, sans qu'ils cessent de se séparer de nouveau par le repos, et cela au bout d'un temps quelconque. Il reste dans la cornue un mélange de chloroforme, d'hydrate de chloral et de chloral anhydre. Si l'on continue la distillation sans changer le récipient quand le thermomètre marque 67°, le chloral arrive bientôt en quantité prédominante et donne, en se combinant ensuite len- tement avec l'eau qui avait distillé pendant la première période, une dissolution d'hydrate ( 23, ) » On voit ainsi que, clans la distillation d'un mélange d'hydrate de clilo- ral et de chloroforme, c'est l'eau qui distille avec le chloroforme tant que celui-ci se trouve en quantité suffisante; et cependant, à 6i°, la tension niaximuin de la vapeur d'eau est inférieure de 5o"™,a à celle du chloral anhydre. Si le chloral anhydre reste dans la cornue avec le chloroforme, quoique sa tension de vapeur soit plus forte que celle de l'eau, c'est qu'il y est retenu par suite d'une véritable action chimique. » MM. Engel et Moitessier, qui ont imaginé cette distillation du chloro- forme mélangé à l'hydrate de chloral, croyaient que la vapeur qui distille avec le chloroforme aux environs de 6i° contenait à la fois l'eau et le chloral anhydre ('). On vient de voir que les choses ne se passent pas ainsi. Par suite, cette expérience, très intéressante en elle-même, ne peut servir à établir le véritable état de la vapeur d'hydrate de chloral, puisque ce n'est pas cette vapeur qui distille avec le chloroforme. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur le dosage des matières organiques des eaux nalurelles. Note de M. G. LEcnAnTiER, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « L'analyse des matières organiques que les eaux de source et de rivière contiennent en dissolution est un des problèmes les plus compliqués de la Chimie. La méthode qui fournit les meilleurs résultats au point de vue pra- tique est celle qui a été proposée par M. Frankland; elle consiste à doser le carbone et l'azote de ces matières organiques. » On détermine séparément les proportions d'azote existant en dissolu- tion soit à l'état de sel ammoniacal, soit à l'état de nitrates; on dose la to- talité de l'azote combiné et par différence on connaît le poids de l'azote qui fait partie intégrante des matières organiques. » Le dosage de la totalité de l'azote en combinaison s'effectue sur le résidu de l'évaporation de l'eau par le procédé eu usage pour l'analyse des matières organiques azotées; seulement on a recours à la trompe de Sprengel pour faire le vide dans le tube de combustion et pour extraire les gaz acide carbonique et azote qui prennent naissance. de chloral plus dense que le chloroforme et tombant au fond du récipient. Je me suis assuré, par des expériences directes, que cette précipitation se produit dès que la dissolution con- tient le tiers de la quantité de chloral anhydre qui serait nécessaire pour constituer l'hydrate de chloral. (•) Comptes rendus, t. LXXXVIII, p. 285. ( 202 ) » Une des difficultés de cette opération consiste à décomposer les car- bonates en dissolution clans l'eau et à effectuer l'évaporation sans rien perdre de l'azote combiné qui doit se retrouver intégralement dans le ré- sidu. Pour la décomposition des carbonates, M. Frankland fait usage d'une solution d'acide sulfureux. Mais l'emploi de cet acide n'est pas sans hv convénient ; il agit comme réducteur, de sorte qu'il n'est pas possible de faire bouillir ou seulement évaporer une eau contenant des nitrates et de l'acide sulfureux en dissolution, sans qu'il se produise une perte en azote. Celte déperdition nous a été démontrée par une série d'essais directs que nous avons institués en ajoutant à de l'eau de rivière des volumes connus d'une solution d'azotate de baryte. n Yoici quelques-uns des résultais obtenus : Solution de Solution G;tz azote Eau évaporée, iiitialo de baryte, d'acide suU'ureux. recueilli. Perte d'azote. ce l''' O O 1,2 0,0 1 00' '■ 6"^'^ o 5 , .-{o 0,0 1"' 'i'' i"" 2,34 i'%47 i"'. 6<' i"" /ÎjSo 3"^% 10 » Dans les essais précédents, les pertes d'azote se sont élevées à i"^*^ ou 2'^'-'; elles ne sont pas fortes en valeur absolue, mais, d'une part, elles aug- mentent à mesure que les proportions de nitrate dissous et d'acide sulfureux employé sont plus grandes et, d'autre part, quelque faibles qu'elles soient, elles sont notables par rapport aux quantités que l'on mesure. M II n'est pas possible, même en employant un volume relativement considt'rable de solution de gaz sulfureux, de décomposer la totalité des nitrates qu'une eau peut contenir. On a foit bouillir avec i5™ d'une solu- tion saturée d'acide sulfureux i'' d'eau de rivière additionnée de 10" de la solution de nitrate de baryte. Après disparition de toute odeur d'acide sulfureux, la présence des nitrates dans cette eau pouvait être décelée même avant toute concentration. « Quand on évapore jusqu'à siccité une eau qui contient à la fois car- bonates et sels ammoniacaux, il se produit toujours une perte d'azote. Nous avons mélangé à loo*^*^ d'eau une solution de sulfate d'ammoniaque apportant 19'^'^ de gaz azote, et nous avons fait évaporer l'eau au bain- marie après y avoir ajouté o^"^, 5 de carbonate de cliaux pur. Le résidu n'a donné à l'analyse que 2'''', 7 d'azole. Il est donc indispensable de se débarrasser des carbonates contenus dans une eau avant de commencer l'évaporation. ( 233 ) » En présence de ces faits, nous avons pensé qu'il fallait renoncer à doser directement la totalité de l'azote existant en combinaison dans une can, et qu'il serait préférable do déterminer la somme de l'azote nitrique et de l'azote organique en éliminant l'azote ammoniacal. Le dosage direct de l'azote nitrique permettrait d'obtenir par différence le poids de l'azote organique. » Les expériences de M. Boussingault sur le dosage de l'ammoniaque dans les eaux faisaient espérer de pouvoir éliminer, à l'aide de la magnésie, l'ammoniaque des sels ammoniacaux, sans altérer les matières organiques azotées. » Nous avons constaté que, en faisant évaporer avec de la magnésie une eau contenant des sels ammoniacaux, on chasse la totalité de l'am- moniaque. Cette évaporation peut être effectuée au bain-marie sans ébul- lition, et, dans ces conditions, on peut la pousser jusqu'à dessiccation du résidu sans décomposer les matières organiques azotées, telles que l'urée. » Le seul inconvénient que l'on rencontre vient de ce qu'il faut effec- tuer une opération spéciale pour doser le carbone des matières organiques, après avoir décomposé les carbonates par l'ébuliition avec une solution d'acide sulfureux. » La magnésie que nous avons employée avait été obtenue en calcinant de l'hydrocarbonate de magnésie à la flamme d'un bec de Bunsen et lavant à l'eau pour enlever le carbonate de soude, dont on ne prive jamais com- plètement le carbonate de magnésie. » Dans nos essais comparatifs, nous avons fait usage de solutions d'urée et de sulfate d'ammoniaque contenant à peu près i*^*^ d'azote par centimètre cube de solution. On effectuait l'évaporation de l'eau dans une capsule de porcelaine chauffée au bain-marie, et de temps en temps on agitait avec une baguette de verre, afin de mettre la magnésie en contact avec les diverses parties de la liqueur. RrsulUits obtenus. Solution Eau évaporée. d'uiéc. ce ce 20O 10 200 lO 200 10 200 . lO 200 » Solution Poids Volume de sulfate de la de l'azote d'ammoniaque. magnésie. à 0" et il 7()0' ce gr ce » w 9.7 w 0,2 9-« 10 » 19,2 lO 0,2 9,8 10 0,2 0,3 ( 23/, ) » On a pu doubler la proportion de l'urée et celle du sel ammoniacal sans modifier les résultats précédents. La comparaison des nombres que nous citons nous paraît fournir la preuve que la méthode proposée par nous donne des résultats aussi rigoureux qu'on peut le désirer dans les analyses de cette nature. » THERMOCHIMlE. — Élude tlietnioclùmique des sulfures alcalins dissous. Note de M. P. Sabatier, présentée par M. Berthelot. « 1. On sait que les deux réactions Na O très dilué + a HS = Na S, HStrès dilué, aNaO très dilué + aHS = aNaS très dilué dégagent sensiblement la même quantité de chaleur; ce qui indique que le sulfure neutre n'existe pas dans des liqueurs diluées, celles-ci renfer- mant seulement du sulfhydrate de sulfure, qui coexiste avec l'alcali libre. » J'ai cherché avoir ce qui se passe dans les liqueurs concentrées. Pour cela, j'ai mesuré les chaleurs de dilution du sulfure, du sulfhydrate et de l'alcali, à divers degrés de concentration. M. Berthelot a indiqué les for- mules, à l'aide desquelles la chaleur de formation d'une liqueur concen- trée se déduit de la chaleur de formation de la liqueur étendue, pourvu que l'on connaisse les chaleurs de dilution des composants et du composé, en présence d'une quantité d'eau finale identique. » 2. Soient 5 la chaleur de dilution de l'alcali rapportée à un équivalent (NaO,HO = 4o'^); è' celle du sulfhydrate ( Na S, US = 56^') ; A celle du sulfure (NaS =: Sg^"). » 1° La réaction (NaO, HO) dissous + aHSgaz = (NaS, HS)dissous + 2HO dégage pour les liqueurs très étendues + 10*^°', o, » Pour les liqueurs concentrées la chaleur dégagée sera Q = I o''", o + 5 - ô'. ( 235 ) De là résulte la connaissance de la variation de ta chaleur de formation du sulfhjdrale, avec la dilution. » 2° La réaction (NaO, HO) dissous -f- (NaS,HS) dissous = 2NaSdissous + 2HO, qui ne dégage aucune chaleur pour les liqueurs diluées, donnera pour les liqueurs concentrées Q, =z ;Ï4- §'- 2A. » Suivant que cette dernière quantité sera notable ou insensible, on en conclura que le sul [hydrate se combine ou non avec l'alcali pour donner un sulfure neutre bibasique. » 3. Les déterminations ont été faites à des températures très voisines de j 7°. Au moyen des chaleurs de dihition ainsi obtenues, on a calculé les sommes Q et Q,. Tableau L — Soit d'abord Q,, c'est-à-dire la transformation du sut/hydrate de sulfure en sulfure neutre par l'alcali. Conceiilration Q, Concentration Q, de KO, HO. (potasse). deNa0,H0. (soude). Cal Cal 4 H=0' +0,47 -hgH'O' +o,3o 5 -i-o,38 +10 -i-o,i5 10 +0,21 13 +0,00 20 +0,11 20 -l-o,oo 60 -*-o,o6 très dilué 4-0,00 Très dilué. » On en conclut que la réaction de l'alcali sur le sulfhydrate de sulfure donne lieu à un dégagement de chaleur très sensible, ce qui est l'indice de la formation d'une certaine dose de sulfure neutre dans les liqueurs concentrées, conformément à la théorie de M. Berthelot, qui assimile cette formation du composé bibasique à celle des salicylates bibasiques et des alcoolates alcalins. Mais cette quantité de chaleur diminue rapidement à mesure que la proportion d'eau augmente, jusqu'à devenir nulle. » La réaction même des corps solides NaS, HS 4- NaO, HO = aNaS + H-0= (solide) dégagerait + 0,7. Avec la potasse on aurait + 6, 5. » 4. Tableau IL — Influence de la dilution sur la formation du suif hydrate de sulfure (Q) par l'alcali et r hydrogène sulfuré gazeux. ( 236 ) » i"^ Potasse. L'alcali et le sulfhydrate solides, l'eau et l'hydrogène sul- furé gazeux : -+- i^,5. Concentration de KO, HO. à. S'. Q. Col Cal Cal 4 H=0' -!-i,87 —0,54 :-i2,4» 5 -+-i,5o — 0,5^ -4-12,0'j 10 • +0,32 —0,5?. 4-10,84 20 -)-o,o3 ^o,3i -i-10,34 60 0,00 — Ojo4 -t-io,o4 Très dilué 0,00 0,00 -4-10,00 » 2" Soude. — L'alcali et le sulfhydrate solides, l'eau et l'hydrogène sulfuré gazeux : -+- 8, i . Concentration (lclVaO,HO. S. o'. Q. Cal Cal Cal 5 H-0' -1-0,35 — i,o3 H-ii,38 9 — 0,18 — I ,o5 -i-10,87 10 — 0,9.6 — 1,01 -1-10,75 l5 —0,32 — OjyS -f-10,43 20 — 0,33 — 0,5^ -i-IO,25 3o — 0,2'J — 0,37 -t-I0,I2 Très dilué 0,00 0,00 -i-io,oo » Pour la potasse, on voit que de 4 à 10 H^O- la variation porte prin- cipalement sur l'alcali, ce qui paraît indiquer que cette variation résulte surtout de la perte d'énergie éprouvée par la potasse dans les premiers degrés d'hydratation, c'est-à-dire que la chaleur de formation du sulfhy- drate paraît rester sensiblement constante. Dans les liqueurs plus étendues, on observe une variation lente, due soit à la décomposition progressive du sulfhydrate, soit aux petits changements éprouvés par les liquides pendant la dilution, changement dont la cause est obscure. » Pour la soude, les effets se rapportent surtout à des liqueurs qui ré- . pondent au deuxième degré de dilution. La chaleur de formation à partir de cet ordre de dilution est presque constante, comme celle des sels stables, tels que l'azotate ou le sulfate de potasse ('). » (') Ce travail a été fait au laboratoire deW. Berihelot, au Collège de France. ( 237 ) CHIMIE. — Sur 1(1 (Ussociation du suljhydrate d'ammonium [réponse à M. Isambert). Note de MM. R. E.vgel et A. Moitessier, présentée par M. Wurtz. « M. Isaniberf, dans une Noie publiée aux Comptes rendus (t. LXXXIX, p . 96), discute la valeur des preuves que nous avons données pour dé- montrer la dissociation du sulfhydrate d'ammonium. Il nous accorde toutefois, ce qui est important, que la vapeur de ce corps à 100" doit être partiellement dissociée, pour que, dans notre expérience, le charbon puisse opérer la séparation de l'ammoniaque et de l'hydrogène sulfuré. Or, nous avons opéré à 5o" et non à 100°, et, si notre savant contradicteur voulait vérifier ce fait dans d'autres conditions, il constaterait qu'il est encore vrai à des températures plus basses, ce qui implique toujours une dissocia- tion. » Nous ne nous dissimulons pas l'importance qu'aurait l'objection faite par M. Isambert si nous préfendions prouver qu'il y a mélange et rien que mélange dans un produit gazeux qui, par une quelconque de ses propriétés, pourrait être considéré comme une combinaison. Mais tel n'est pas le cas; nos adversaires ne nous en montrent pas une seule, et toutes les propriétés connues, y compris la densité, sont celles d'un simple mélange. Dans notre dernière Note nous donnions une preuve de plus ; nous eu ajoutons une nouvelle aujourd'hui. M Dans un mélange, à volumes égaux, d'hydrogène sulfuré et d'ammo- niaque, maintenu à 5o°, nous introduisons une petite quantité d'eau égale- ment à So". Dans ces conditions, une partie seulement du gaz se dissout ; le résidu transvasé ne renferme plus que des traces d'ammoniaque : c'est de l'hydrogène sulfuré. La dissolution s'est donc produite d'après la solubi- lité propre à chacun des gaz. » A froid, les deux gaz sont absorbés par l'eau en totalité; mais, si l'on chauffe cette dissolution, l'hydrogène sulfuré se dégage le premier et ne contient que fort peu d'ammoniaque. » Nous partageons certainement avec nos adversaires cette idée qu'en science il ne faut admettre que ce qui se démontre. Dans le cas actuel, deux gaz donnent, à une température déterminée, un compose cristallisé. C'est le seul fait sur lequel on se base pour objecter aux atomistes que la C. R., 1879, 2«5emc«re. (T.LX.XXIX, N°4.) . 3l ( 238 ) combinaison persiste à l'état gazeux et occupe 4^*^'. En généralisant un pareil argument, on arriverait à d'étranges conclusions. Aujourd'hui, par exemple, volumes égaux d'hydrogène phosphore et d'acide chlorhydrique sont considérés comme un mélange gazeux; demain, on déterminera la formation de cristaux de chlorure de phosphonium, et le mélange d'aujour- d'hui sera une combinaison demain. On arrive même à se demander s'il ne reste pas à prouver que l'air atmosphérique est un mélange. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Note complémentaire sur la calcination des vinasses de betteraves; par M. C. Vincent. « La vinasse, résidu de la distillation des mélasses de betteraves, con- stitue, comme on sait, la matière première du salin. Elle est évaporée jusqu'à un degré variable suivant les usines, puis elle est introduite sur la sole d'un four à réverbère, où elle est évaporée à sec et calcinée. Le résidu de l'opération est le salin. » Pendant la calcination, il se dégage des vapeurs et des gaz combus- tibles, qui brûlent plus ou moins complètement et contribuent à l'éva- poration des liqueurs faibles. » J'ai exposé, en 1877, qu'au lieu de calciner les vinasses dans des fours, si on les soumettait à la distillation en vases clos après concen- tration convenable, on obtenait un salin charbonneux très poreux, tandis qu'il se dégageait un mélange de gaz et de vapeurs condensables qui par refroidissement donnaient un liquide complexe. Dans ce liquide j'ai si- gnalé, entre autres produits, des sels ammoniacaux, des sels de triméthyl- amine, une série de nitriles, de l'alcool méthylique, etc. » Depuis lors, j'ai été conduit à étudier la nature des produits pyrogénés volatils obtenus en faisant varier les conditions de décomposition de la vinasse et en opérant sur des matières provenant de différentes campagnes sucrières. J'ai constaté, comme on devait le prévoir, que non-seulement la proportion des produits condensables changeait, mais aussi que leur nature était bien différente. Ce travail, fort long à exécuter, puisqu'il doit être fait en partie dans l'industrie et en partie dans le laboratoire, n'est pas encore complet; mais je crois devoir le publier néanmoins, pour répondre à la Note, ayant pour titre Sur la trimétliy lamine commerciale, que MM. E. Duvillier et A. Buisine viennent de présenter à l'Académie, et ( 239) clans laquelle ils infirment les résultais de mes publications précédentes sur la calcination des vinasses. » En 1877, au début de cette opération industrielle, les vinasses, con- centrées à 35-36° B. et introduites dans les appareils de décomposition, ont produit des sels ammoniacaux mélangés de sels de triméthylamine, comme je l'ai indiqué; plus tard, le degré de concentration de la vinasse avant la calcination ayant été augmenté, une perturbation complète a été aussitôt apportée dans les produits pyrogénés. C'est alors, et il y a plus d\in an, que j'ai entrepris une série d'essais pour préciser les condi- tions de l'opération. » J'ai constaté que, si l'on opère avec de la vinasse de plus en plus concentrée, on obtient de l'ammoniaque en plus grande abondance et une proportion de plus en plus faible de triméthylamine, celle-ci faisant place à la diméthylamine et à la monométhylamine. » Ainsi, pour ne citer qu'un chiffre, je dirai qu'avec de la vinasse à 4i°B. on obtient, après l'ammoniaque, de la diméthylamine comme matière dominante, presque pas de triméthylamine et de la monométhylamine en assez forte proportion. » Il est probable que la proportion moindre d'eau que contient la vinasse plus concentrée permet à la température de s'élever davantage pendant la décomposition pyrogénée et de changer ainsi les conditions d'équilibre entre les divers éléments. J'ajouterai que les vinasses provenant de mélasses de différentes campagnes sucrières ne donnent pas des pro- duits identiques, bien qu'on opère dans les mêmes conditions. Les nitriles et l'alcool méthylique semblent être les éléments les plus variables. La triméthylamine commerciale sur laquelle MM. Duvillier et Buisine ont opéré a été fabriquée avec de la vinasse très concentrée, ce qui explique pourquoi ils l'ont trouvée si pauvre en triméthylamine réelle. Le travail de ces savants vient corroborer une partie de celui que j'ai entrepris depuis longtemps déjà, à un point de vue plus étendu; il dé- montre en outre la présence de la propylamine et de l'isobutylamine, que je n'avais pas constatée. » Je dirai en terminant que je suis parvenu à préparer, par des cristal- lisations répétées et méthodiques, des quantités considérables de chlorhy- drate de diméthylamine à l'état de pureté au moyen du produit industriel actuel. Il m'a été facile de suivre les progrès de la séparation des chlor- hydrates des diverses bases au moyen du bichlorure de platine, les { 24o ) chloroplatinates cristallisant d'une façon très différente et leur analyse étant très rapide. Je ferai observer que le chloroplatinate de ditnéthyl- amine cristallise en longs prismes orthorhombiques, et non en octaèdres, comme l'indiquent MM. Duvillier et Buisine; je dois à l'obligeance de M. Friedel la détermination exacte de ces cristaux. » En résumé, par distillation, les vinasses de betteraves peuvent donner les trois méthylamines, suivant les conditions de l'opération. Les résultats obtenus par MM. Duvillier et Buisine avec la trimélhj lamine commerciale n'infirment en aucune façon mes précédentes recherches; elles ne font que corroborer les résultais généraux d'un travail que je n'avais pas encore publié, parce qu'il était incomplet. » PHYSIOLOGIE. — Influence du sucre injecté dans les veines sur la sécrétion rénale. Note de MM. Ch. Richet et R. Moutard -Martin, présentée par M. Vulpian. « Dans une Communication antérieure (i4 juillet 1879), nous avons annoncé que les injections intra-veineuses de sucre provoquent une polyurie immédiate. Nous avons recommencé ces expériences afin de préciser quelques-unes des conditions de ce phénomène. )' I, Si, après avoir adapté ime canule à chaque uretère d'un chien, on recueille l'urine qui s'écoule goutte à goutte par les deux tubes, on peut apprécier exactement les variations quantitatives de la sécrétion urinaire, soit en comptant le nombre des gouttes qui s'écoulent pendant une minute, soit en mesurant l'urine écoulée à différents moments, et pendant la même unité de temps. » C'est ainsi que nous avons pu apprécier l'intensité de cette polyurie, succédant aux injections de sucre. Quelques exemples numériques per- mettront de voir combien le phénomène est marqué. Dans un cas, un chien excrétait, après l'injection d'une quantité considérable de sucre, 70'^'^ d'u- rine par un seul uretère en dix minutes; ce qui supposerait environ 20'" d'urine en vingt-quatre heures pour les deux uretères. Dans un autre cas, un chien, après avoir excrété en trois heures 28*^*^ d'urine par les deux uretères, reçut en injection intra-veineuse 44^' de sucre interverti (dissous dans une petite quantité d'eau). Dans la demi-heure qui suivit l'injection, il excréta 364'^'^ d'urine. ( 2-^l> ) » IT. Celte polyiirie apparaît très rapidement après l'injcclion, et, si l'on a injecté une petite quantité de sucre, elle diminue aussi avec rapidité. Les chiffres suivants, indiquant le nombre de gouttes qui s'écoulent par minute des deux uretères préalablement réunis, montrent bien ce fait : EXPERIESCES. I. II. III. IV. Avant l'injection (moyenne) g 6 » 4 Première minute, au début de laquelle se fait l'injeclion . .5 5 3 7 Deuxième minute ig 17 18 18 Troisième minute 5i 47 -8 3o Quatrième minute 77 56 28 3o Cinquième minute ^5 ^3 26 3o Sixième minute 86 77 a3 » Septième minute 76 83 22 » Huitième minute 79 89 » » Neuvième minute 83 1 29 « » Dixième minute 77 117 » « Vingtième minute 4° " 9 '6 » En général, c'est environ une minute et demie après l'injection qu'on voit la polyurie apparaître. » III. Pour faire naître une polyurie notable (moindre cependant que celle dont nous venons de donner des exemples), il suffit d'une petite quantité de sucre interverti, c'est-à-tlire environ 06^^,50 pour i"*» du poids de l'animal. » On ne peut attribuer la diurèse à l'eau employée comme dissolvant du sucre : en effet, nous avons constaté qu'avec des injections aqueuses, même dix fois plus considérables, il n'y avait pas d'augmentation appré- ciable de la sécrétion urinaire. )) Il est presque inutile d'ajouter que, dés la seconde minute qui suit l'injection, l'urine contient de très grandes quantités de sucre. » IV. Nous avons recherché les relations qui pouvaient exister entre la quantité de l'urine et celle de l'urée excrétées à la suite d'injections de sucre interverti. M A mesure que l'urine est plus abondante, elle contient par litre une quantité beaucoup moins grande d'urée; mais cette diminution est com- pensée, et au delà, par l'augmentation de la sécrétion urinaire. » En rapportant le chiffre de l'iuée à 1''" du poids de l'animal par ( 24a ) vingt-quatre heures, nous avons obtenu les chiffres suivants ('): EXPERIENCES. I. II. III. Avant l'injection (moyenne) 0,42 o,45 0,22 Après injections de sucre (moyenne) • )74 0,81 0,90 Après la première injection o,63 o,63 0,68 Après la deuxième injection i ,06 o,85 0,47 Après la troisième injection 2,4^ 0,97 o,g5 Après la quatrième injection 2, i4 0,78 i ,20 Après la cinquième injection , . . . . 2,40 » i ,20 » Ainsi !a quantité totale d'urée excrétée augmente en même temps que l'eau éliminée par le rein avec le sucre. » En résumé, nos expériences prouvent que la glycémie expérimentale entraîne non-seulement la glycosurie, mais encore la polyiu'ie et l'azo- turie (°). » PHYSIOLOGIE. — De V excilabilité du muscle pendant les différentes périodes de sa contraction. Note de M. Ch. Richet, présentée par M. Vulpian. « I. Lorsqu'on excite un muscle par des courants induits d'intensité constante et se succédant régulièrement avec une fréquence moyenne (soit par exemple six à dix fois par seconde), on voit que les différentes secousses musculaires ne sont pas égales Centre elles, et que, loin de se fatiguer, le muscle devient d'abord plus excitable. » Voici quelques chiffres qui indiqueront bien ce fait. Pour mesurer la hauteur de la secousse d'un muscle, il suffit de prendre avec un compas sur les tracés obtenus la hauteur de chaque secousse musculaire depuis son point de départ jusqu'à son sommet. Soit la hauteur de la première se- cousse = I ; nous avons : EXPÉRIENCES. I. II. III. IV. V. VI. Pour la deuxième secousse 1,2 i,5 18 11 3 1,2 Pour la troisième » i ,3 1,8 24 » 9 i ,3 Pour la quatrième » » « » » 11 i ,4 Pour la cinquième « » <■ » » i3 ■> (') Le dosage d'urée était fait au moyen de la mesure volumétrique des gaz dégagés par l'hypobromite de soude. (') Travail du laboratoire de M. le professeur Vulpian, à la Faculté de Médecine. ( 243 ) » Je pourrais citer un bien plus grand nombre de chiffres, mais il me suf- fira sans doute de rapporter ceux qui précèdent. Avec des courants élec- triques de faible intensité et sur des muscles frais tendus par un poids moyen, on voit toujours que la deuxième secousse est plus haute que la première, la troisième plus haute que la deuxième, et cette hauteur va ainsi en s'accroissant jusqu'à une certaine limite qui est le moment où le muscle, au lieu de devenir plus excitable, devient moins excitable et se fatigue. » On peut expliquer ce phénomène en disant que, lorsque le muscle n'est pas encore revenu à son état primitif de repos, c'est-à-dire lorsqu'il est encore en état de contraction, il est plus excitable que lorsqu'il est en état de repos. » Toutefois, même lorsque le muscle est revenu en apparence à son état primitif, lorsque la secousse est en apparence complètement terminée, en sorte que la deuxième secousse est tout à fait distincte de la première, j'ai trouvé la deuxième secousse toujours plus haute et plus longue que la pre- mière. A bien des reprises j'ai puconstater ce fait sur le muscle de la pince de l'écrevisse, et je crois pouvoir en proposer l'explication suivante. » II. J'ai montré, dans une Communication antérieure (i 6 juin i879)que le muscle de la pince se relâchait en deux temps pour ainsi dire, brusquement d'abord, puis lentement, et j'avais appelé contracture ce relâchement lent du muscle excité par des courants électriques forts. » En réalité, il n'est pas nécessaire, pour faire apparaître cette contrac- ture, d'employer des courants aussi intenses ; il suffit de tendre le muscle par^'un poids très faible. Dans ces conditions, le muscle, même excité par des courants faibles, ne revient pas brusquement à son étal primitif, mais il se relâche avec lenteur et sa courbe myographique est analogue à la courbe qu'on obtient avec le muscle excité très fortement ; on peut y distinguer deux périodes de relâchement, relâchement brusque et relâchement lent ou contracture. Il faudrait donc peut-être modifier la forme que l'on donne en général à la contraction musculaire, car les poids dont on se sert sont toujours trop forts, et ils masquent la période terminale (relâchement lent) de la secousse musculaire. » Ainsi, alors qu'en apparence le muscle, tendu par un poids moyen, est déjà revenu à son état normal, il est encore en état de contraction, et, si le poids n'était pas là pour le tendre, il ne serait pas revenu à son état initial. » On peut donc supposer qu'il y a un état de contraction latente dans le muscle qui vient de se contracter et qui esttendupar un poids. Si la seconde ( 244 ) excitation vient le surprendre alors qu'il est dans cet état, elle le trouvera plus excitable. C'est ainsi qu'on peut, croyons-nous, expliquer ce fait pa- radoxal, indiqué plus haut, que le muscle, revenu à l'état de repos, répond mieux à la seconde excitation électrique qu'à la première. 1» On voit aussi que cette contraclion latente explique jusqu'à un certain point les phénomènes de l'addition latente démontrés par nous dans un travail antérieur. » III. En résumé, nous pensons avoir prouvé les faits suivants : » i" Le muscle eu état de contraction est plus excitable qu'en état de repos. » 2° Le relâchement du muscle n'est pas brusque, mais lent, et la forme véritable de la secousse nuisculaireest masquée par les poids qui tendent le tnuscle. » 3° Il y a, pour les muscles tendus par un poids, une période de contrac- lion latente, période pendant laquelle le muscle est plus excitable {')• » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Recherche des substances médicamenteuses et toxiques dans la salive. Note de M. A.-Gabuiel Pouchet, présentée par M. Vulpian. « J'ai eu pour but, dans le cours de ces recherches, de constater la pré- sence dans la salive de certains corps toxiques ou médicamenteux et de quelques produits physiologiques. » J'ai eu à ma disposition d'assez notables quantités de salive, obtenues au moyen d'injections hypodermiques de o^', oio de chlorhydrate de pilo- carpine, que M. Vulpian avait faites sur des malades de son service. » Il m'a été permis de constater à trois reprises la présence du plomb dans la salive des saturnins à la période de paralysie des extenseurs et de tremblement. L'injection de pdocarpine a provoqué chaque fois la sécré- tion d'une quantité de salive variant de loo?' à iSoS' et la quantité de plomb a, dans tous les cas, été trop faible pour qu'il fût possible de la doser. » L'un des malades dont il est question ici avait déjà abandonné le maniement des composés plombiques depuis trois mois au moins, quand l'expérience a été faite. » De semblables recherches, exécutées sur des dinbéliques traités par (') Travail du laboratoire do M. lo professeur Vulpian, à la Faculté de Médecine. ( 245 ) l'acide arsénitux et l'arséiiiate de soude, n'ont pas permis de constater l'existence dans leur salive de la plus faible trace d'arsenic. D.ins un cas, le malade prenait depuis trois semaines des pilules de ot^'^ooi d'acide arsé- iiicux, dont le nombre, augmenté graduellement, se trouvait alors porté à 20, et l'injection de pilocarpine avait fourni iSB^'" de salive (résultat abso- lument négatif). » Dans un autre cas, il s'agissait aussi d'un diabétique à qui on admi- nistrait des pilules d'arsciiiate de soude. Quand leur nombre eut atteint qua- torze, ce malade fut pris de diarrhée fétide, bourdonnements d'oreille, etc., et l'on suspendit aussitôt leur emploi. Une injection de pilocarpine, prati- quée à ce moment, donna 98^'' de salive qui, traitée par le procédé de M. Armand Gautier et introduite dans l'appareil de JVTarsh, ne donna qu'un résultat douteux. » Dans la salive de ces mêmes diabétiques, j'ai également pu constater l'absence de toute trace de sucre, comme l'avait déjà remarqué Claude Bernard, » J'ai pu enfin vérifier le fait déjà signalé par M. Vulpian relativement au passage, dans le cas de maladie de Briglit, de l'albumine dans la salive. Une malade du service, atteinte de néphrite parenchymateuse, reçut deux injections de pilocarpine, dont la première lui fit rendre SaS^"^ de salive. Le dosage de l'albumine par pesée m'a conduit au chiffre de 2^', 67 pour 10006' de salive, et l'essai polarimétrique a donné une déviation à gauche de 0°, 70 pour un tube de o'", 3o. La seconde injection, faite trois semaines après la première, ne donna que i438' de salive, contenant, pour 1000, i°'',98 d'albumine. » PHYSJOLOGIE. — Influence comparée des injections intra-veineuses de citlorol, de chloroforme el d'élhersur la circulation. Note de M. Abloikg, présentée par M. Bouley. (Extrait. ) « .... Pour amener l'anesthésie et enregistter les modifications circula- toires qui l'accompagnent, nous injectons, dans les veines d'un gros animal (cheval ou âne), le chloral en solutions à ^, le chloroforme et l'éther en dissolution et eu suspension dans une grande quantité d'eau (20""'). La dose nécessaire doit être poussée à plusieurs reprises, et chaque fois avec lenteur, dans une veine éloignée du cœur. » I. Si l'on prend, avant et pendant les injections, des tracés cardiogra- C. R., 1879, 2» Scmestie. (T. LXXXIX, N" 4.) 32 { 246 ) phiqiies avec les sondes de MM. Chauveau et Marey, on constate que le chloral, le chloroforme et l'élher ne produisent pas les mêmes effets. Tous les trois déterminent une accélération des battements du cœur qui est, toutefois, plus considérable et plus prompte avec le chloroforme; mais l'un d'eux, le ciiloral, produit au préalable un ralentissement; de j)lus, le chloral et l'éther font baisser la pression dans le ventricule droit, tandis que le chloroforme la lait augmenter; enfin, ce dernier et l'élher aug- mentent la force des systoles, alors que le chloral la diminue. De ces don- nées, on peut conclure que la circulation puhnonaire est activée pendant l'action du chloral et de l'éther, ralentie pendant l'action du chloroforme. » IL Nons avons enregistré simultanément les modifications de la pression et les changements de la vitesse du cours du sang, dans les arlèies, avant le sommeil et pendant tonte la durée des effets des anesthésiques (les tracés ont été pris à l'aide du nouvel hémodromogra|)he de M. Chauveau). Voici les effets que nous avons constatés. Les injections de chloral produisent d'abord une légère augmentation de pression, accompagnée d'une légère augmentation de la vitesse syslolique et d'une diminution de la vitesse constante ou diaslolique; bientôt, elles déterminent une chute de la pres- sion et une augmentation de la vitesse constante, qui durent autant que l'anesthésie. Le chloroforme produit souvent, au début, une légère action vaso-dilatatrice qui ne tarde pas à être remplacée par une action vaso-con- stricùve d'autant plus forte, qu'elle se manifeste sur les ti-acés de vitesse malgré l'augmentation delà force des sv^toles du cœur; l'action vaso-con- stnclive s'atténue |)endant la troisième période de la chloroformisation, mais elle ne fait jamais place à une action inverse, à moins que la dose de chloroforme soit toxique. iJéllier modifie la circulation aitérielle dans le même sens que le chloral ; dans l'éthérisation avancée, les pulsations de vitesse j)réseutent un fort dicrolisme; on observe aussi une vitesse rétro- grade à chaque pulsation, de sorte que la colonne sanguine oscille dans les grosses artères. M III. Pendant la chloralisation, la courbe de la pression nemeuse s'élève et offre |)arfois toutes les pulsations des artères. Pendant la cliloroformisa- tion, les modifications de la pression veineuse marchent parallèlement à celles de la pression artérielle. Dans l'éthérisation, les deux pressions oscillent d'abord dans le même sens, et, plus tard, la pression veineuse monte, comme dans la chloralisation. » IV. De l'examen des modifications simultanées de la circulation dans les artères et dans les veines il résulte : i°que l'écoulement du sang dans les ( 247 ) rnpillnires diminne faiblement an début de la chlnralisation et de l'éthéri- sation, pour augmenter beaucoup ullérieiirement ; 2° que cet écoulement, après une augmentation très fugace, diminue au début de l'imprégnation par le chloroforme, pour devenir ensuite graduellement plus considérable, sans atteindre toutefois la rapidité qu'il avait à l'état physiologique. » V. On ne s'entend pas sur l'état de la circulalion cérébrale pendant le sommeil anesthésique; pour quelques observateurs, il y aurait hyper- hémie au début, et anémie dans le sommeil confirmé; pour d'autres, le sommeil s'accompagnerait d'hyperhémie cérébrale. Les moyens employés jusqu'à ce jour pour constater ces modifications sont insuffisants on expo- sent à l'erreur. Le meilleur procédé, pour juger si la circulation cérébrale augmente ou diminue de rapidité, consiste à étudier les changements qu'é- prouve la vitesse du cours du sang dans Tarière qui se distribue au cer- veau, en laissant le crâne intact, et à comparer ces changements à ceux de la pression dans ce vaisseau et dans la veine correspondante. En opérant ainsi, on s'assure : 1° que tous les anesthésiques ne produisent pas les mêmes effets sur le système capillaire et qu'il est impossible de conclure d'un seul anesthésique à tous les autres ; 2" que le sommeil par le chloro- forme s'accompagne d'anémie; le sommeil par le chloral et i'éther, d'hyper- hémie cérébrale. On arrive encore à cette conclusion, que les modifica- tions de la circulation encéphalique ne sont pas essentielles, et, partant, ne sauraient être regardées comme la cause du sommeil artificiel. D'après les résultats des examens ophthalmoscopiques et les modifications circtda- toires cérébrales que nous venons de rapporter, le sommeil chlorofor- mique serait celui qui présenterait l'analogie la plus grande avec le som- meil naturel. ...» ANATOMIE ANIMALE. — Sur les organes l/mplio-glandulaires et lepancréas des vertébrés. Note de M. J. Renaut, présentée par M. Bonley. « L Les glandes oesophagiennes des oiseaux consistent, chez certains rapaces (crécerelle), en de simples diverticules dont le fond est lisse et tapissé de cellules mucipares cylindriques et claires. Chez les palmipèdes, et notamment chez le canard, la surface épithéliale de ces glandes s'est multipliée par formation de plis, qui dessinent des festons dans la cavité glandulaire et la cloisonnent incomplètement. Ces plis contiennent des vaisseaux sanguins qui s'avancent au milieu d'eux comme des bourgeons. ( 248 ) De dislance en distance, on voit le tissu connectif périglandulaire s'infiltrer de globules blancs et se transformer en tissu réticulé type. La glande est alors entourée d'une véritable séreuse cloisonnée et comme creusée au sein du tissu caverneux d'un ganglion. De plus, sur certains points, on voit un des plis qui forment des festons rentrants dans la glande subir la même modification, et se transformer en un véritable bourgeon de tissu adénoïde, contenant des vaisseaux sanguins entourés de tissu réticulé. Sou- vent de pareils bourgeons remplissent exactement la lumière de la glande et viennent au contact de l'épithélium sécréteur. Ces bourgeons, partis d'un point de la paroi, ne refoulent pas toujours l'épilliélium de celle-ci devant eux : ils passent au travers et s'épanouissent dans la cavité glandu- laire; l'épithélium sécréteur ne se réfléchit pas sur eux, ils sont nus ou seu- lement limités par des cellules plates. Les cellides glandulaires arrivent à leur contact et forment autour d'eux, sur les coupes, une sorte de cou- ronne. Voici donc des glandes dont la paroi est limitée par du tissu réticulé et dont la cavité est remplie par un bourgeonnement du même tissu; leurs cellules sécrétoires sont rangées autour du bourgeon adénoïde central, au lieu de l'élre autour d'une cavité collectrice à laquelle fait suite le canal excré- teur. Le tissu réticulé prend, dans la constitution de pareilles productions, une importance morphologique capitale; c'est pourquoi je propose de nommer ces glandes des organes lympho-glandulaires. a II. La connaissance des organes lympho-glandulaires conduit facile- ment à celle du pancréas. Si l'on imprègne d'argent lasurf.ice d'un pancréas de poulet, on voit, après avoir chassé l'endolhélium péritonéal par le pin- ceau, que chaque lobule de la glande est circonscrit à la périphérie pnr des vaisseaux sanguins larges. De ces vaisseaux interlobulaires se détachent des travées de tissu connectif, renfermant des vaisseaux fins et qui cloi- sonnent le lobule. Les cloisons, en s' écartant et en se rapprochant tour à tour, constituent un système de travées arciformes à festons superposés, et dessinent luie série de cordons caverneux communicants, analogues aux cylindres de Remak du foie des reptiles. Ces cordons pancréatiques, plus ou moins allongés à la façon de culs-de-sac irrégulièrement mullifides, sont cloisonnés par des trabécules fines qui les divisent en loges, superposées suivant la direction axiale du cordon. On pourrait comparer cette dispo- sition des cordons glandulaires à celle du mycélium arborisé de certaines algues cloisonnées, dont les segments cellulaires successifs représenteraient les loges que nous venons de décrire. Mais ces mêmes loges ne forment pas des cavités closes superposées; leur votite et leur plancher, interceptés par ( 249 ) (les Irahécnles filiformes, parties de la paroi du cordon et dirigres Irans- versaleiiiont ou obliquement à l'axe de ce dernier, sont formés par un treillis de fibres connectives minuscules et non par une cloison membra- neuse pleine. » De plus, de ces cloisons obliques ou transversales, les unes rejoignent la paroi opposée, les autres montent obliquement dans l'axe dn cordon, puis, après un certain trajet, se terminent en éperon ou forment un point nodal, d'où partent des travées encore plus minces, qui rejoignent, en divergeant comme les rayons d'une étoile, un point plus ou moins éloigné de la paroi funiculaire. Tout le long de ces travées et de ces trabécules, ainsi qu'à leurs points de concours nodanx, existent des cellules fixes appliquées sur les faisceaux connectifs; ces cellules ré- pondent, on le voit de suite, aux cellules centro-acinenses décrites dans le pancréas par Langerhans, et dont la signification précise avait été jusqu'ici mal connue. » Les cordons pancréatiques, divisés en loges aciniformes superposées, forment un véritable système caverneux qui renferme les cellules glandu- laires. Celles-ci sont cylindriques, à noyau plongé dans une masse hyaline, et reposent par leur base sur les travées qui dessinent la limite extérieure des cordons. Le sommet de ces cellules est formé par un proloplasma hyalin, semé de gouttelettes que l'acide osmiqiieà i pour loo colore en brun clair et qui sont placées en série, les unes sur les autres, de façon à former des files parallèles entre elles et au grand diamètre de l'élément. Le sommet libre des cellules regarde le centre du cordon pancréatique; il est séparé du sommet des cellules qui revêtent la face opposée du cordon soit par une minime lumière, soit par une travée intra-funiciilaire qui tient la place de celle-ci et se poursuit dans l'axe dn cordon. )) Quelle est maintenant la nature de cette charpente connective caver- neuse? Une coupe de pancréas de poulet, de cheval, de chien, Jaiie dans un sens quelconque et traitée par le pinceau montre que celle charpente est entièrement formée (le tissu réticulé, dont les travées partent des vaisseaux sanguins. Les mailles de ce tissu sont seulement plus ou moins larges sui- vant les espèces. Ce fait est déjà intéressant et nouveau. On peut en outre constater, sur les préparations incomplètement nettoyées et dont les cellules glandulaires, restées en place, dessinent encore des cordons, que la paroi de ces cordons a pour limites latérales d'épaisses travées de tissu réticulé renfermant des vaisseaux, et que leur aire est cloisonnée par de fins ré- seaux de mailles, analogues à celles du tissu caverneux d'un ganglion et ( 25o ) dont les points nodaux dessinent les figures connues sons le nom de cellules centro-acineuses . » III. Sur un ou plusieurs points d'un même lobule pancréatique, on voit en outre se dessiner des figures arrondies, constantes chez les oi- seaux et les mammifères, et non décrites jusqu'ici. Je les appellerai points folliculaires. Ces îlots ont la grosseur d'un follicule de ganglion lympha- tique et paraissent sur les coupes comme des cercles clairs. Les cordons pancréatiques du lobule semblent, à leur voisinage, s'ordonner autour d'eux en s'empelotoniiant en spirale avant de communiquer avec eux. Le centre d'un point folliculaire est formé de tissu réticulé à larges mailles ; autour de lui, les vaisseaux forment une couronne caractéristique sur les injections et d'où partent des anses hélicines convergentes, analogues à celles d'un follicule clos. Les cellules glandulaires sont ici ordonnées par rapport aux vaisseaux, elles forment dans leurs intervalles des rangées simples, traversant la loge de tissu réticulé bord pour bord. Elles sont cylin- driques, étroites, superposées comme des feuillets, et offrent un protoplasma clair, finement strié. » Les canaux pancréatiques d'ordres divers ne s'ouvrent nullement dans chaque loge pseudo-acinique; ils entrent dans le tissu caverneux du lobule et s'y perdent plus ou moins rapidement. Cette disposition et les précé- dentes éloignent absolument le pancréas des glandes en grappe du type salivaire. Le pancréas, que j'ai étudié chez le poulet, le cheval, le chien, le lapin et le rat, s'est partout montré fondamentalement le même. C'est une glande composée de cordons caverneux, irrégulièrement divisés en loges pseudo-acinicjues communiquantes. La paroi de ces cordons est formée de tissti réticulé., leur air'c est cloisonnée par le même tissu. La glande est donc entourée et pénétrée par le tissu adénoïde, et constitue ainsi un organe lympho- glandulaire compliqué, un ganglion où les cellules lymphatiques sont remplacées par des cellules glandulaires et qui possède un système de canaux excréteurs ramifiés ('). » HISTOLOGIE. — 5»/ quelques protoirjanismes animaux et végétaux mullinucléés. Note de M. E. Macpas, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « L'existence de noyaux en nombre multiple dans une cellule est un fait déjà connu, et, parmi les exemples consignés par les histologistes, (') Travail du laboialoire d'Anatomie goncrale de la Faculté de Médecine de Lyon. ( 25. ) je nie contenterai de rappeler les Osléoclasles de KôUiker {Myéloplaxes de Robin). Les prolozoologisles aussi ont fait connaître quelques cas de même nature; ainsi, d'après Stein , VEuchelys tjigas aurait un grand nombre de nuclei, et Ilertwig, de son côté, a trouvé des noyaux en nombre plus ou moins grand chez les Foraminifères. Tout le monde connaît encore les nombreux noyaux des Opalina ranarum et Op. diinidiala, ainsi que ceux de V Aclino$phaerium Ekhhornii. Je ne mentionne pas ici les nuclei des Oxytriches, des Stentors et du Rondylostome, car, chez tous ces Infu- soires, le nucleus est simplement moniliforme, et les articles en sont tou- jours réunis entre eux par un cordon sarcodique, qui leur permet de se rapprocher et de se fusionner pendant les phénomènes qui précèdent et accompagnent la division fissipare. » Ces faits de multiplicité de noyaux ont assez embarrassé les auteurs qui s'occupent de Morphologie cellulaire. Les uns, donnant une grande importance aux nuclei, ont vu dans leur multiplicité l'indication d'un état multicellulaire; les autres, au contraire, les ont considérés comme de simples fragments qui n'affectaient en rien l'individualité et l'unité de la cel- lule. Je soumets à l'Académie quelques observations nouvelles qui serviront, je l'espère, àjeler quelque jour sur ce problème de Morphologie cellulaire. » Végétaux. — J'ai étudié à ce point de vue un Champignon, VEmpusa mmcarina, et quatre Algues, dont trois Cladophora et un Fauclieria. Des trois Cladophora, l'un était marin, les deux autres d'eau douce. » Pour étudier les nuclei deVEinpusa, je prends ce Champignon pen- dant sa période végétative, soit encore à l'état de segments libres bour- geonnants, soit que ces derniers aient déjà pris un grand développement et constituent un mycélium à longs filaments flexueux. A cet état, on voit sa substance marquée de nombreuses taches claires, très rapprochées les unes des autres, et qiu ont été décrites par les auteurs comme des vacuoles. Ces prétendues vacuoles ne sont autre chose que de petits nuclei, d'un diamètre d'environ o'",oo4. Pour le démontrer, il suffit de traiter VEmpusa par la même méthode que j'ai déjà décrite (') à propos des zoospores des Algues, c'est-à-dire par l'alcool, le picrocarminate et l'acide acétique cris- (') Comptes rendus à\i i6 juin 1879, )î. 1274. Cette méthode, que j'applique depuis luugteraps déjà à l'étude des Infusoires, m'a permis de constater l'existence des nucléoles du .Stentor cœralens, du Kondylnslnma païens et du Spirostoinunt ainhiguum, qui ont échappé jusqu'ici aux observateurs. Ces nucléoles sont toujours en nombre presque égal à celui des articles du nucleus, tantôt un ou deux de plus, tantôt un ou deux en moins. J'ai encore reconnu la présence d'un nucléole chez presque toutes les Vorticellines que j'ai étudiées. Je dois cependant dire que quelques-unes ne m'en ont laissé voii- aucune trace. ( 252 ) lallisable. Les iiuclei apparaissent alors avec un contour très net et colores en rose foncé. Assez souvent, on voit à leur centre une petite tache claire, probablement un nucléole. Le nombre de ces nuclei est très grand et ils sont à peine écartés les uns des autres de plus de deux à trois fois leur diamètre. » Les noyaux des Fauclieria et Cladophora, masqués par la chloro- phylle, sont plus difficiles à mettre en évidence. Pour y réussir, je plonge d'abord ces Algues dans l'alcool pendant vingt-quatre heures, afin de les décolorer; ensuite, je les traite par le picrocarminate et l'acide acétique. Ainsi préparés, on voit que les tubes des Faucheria et les cellules des Cla- dopliora sont pourvus d'un très grand nombre de nuclei colorés en rose et ayant les mêmes dimensions et laméme structure que YEiupusa. Ils sont un peu plus écartés les uns des autres que chez le Champignon. Sur le Cladophora marin, j'ai pu en compter cent-cinquante à deux cents dans chaque cellule. Ils sont bien distincts des corpuscules amylacés qui existent aussi en très grand nombre chez les Cladophora^ mais ne se co- lorent pas en rose avec la mélhode suivie ici. » Injusoires. — J'ai retrouvé la même multiplicité de noyaux chez quatre Infusoires appartenant aux genres Euchelyodon , Euchelys, Urolep- tits et Oxylricha (' ). Ces noyaux ont les mêmes dimensions et la même struc- ture et sont en aussi grand nombre que chez les végétaux cités plus haut. » Bltizopode. — Je cite encore un très beau Rhizopode d'eau douce, dont le corps, absolument nu et dépourvu même d'une membrane péri- phérique, est composé de masses sarcodiques irrégulières et de dimensions variables, reliées et anastomosées entre elles par des cordons ou trabécules plus minces. Dans toutes les parties du corps, le sarcode est en mouvement de circulation continue, et de toute la périphérie partent de nombreux pseudopodes qui s'étendent fort loin en s'anaslomosant. Dans toutes les régions du corps, apparaissent aussi des vacuoles contractiles qui ne se développent qu'une seule fois et ne se reforment pas au même point. En me servant toujours de laméme mélhode, j'ai vu apparaître dans toutes les régions du corps une multitude de noyaux d'un diamètre deo™,oo5 à o^jOoG. » Ces exemples, enipruntés à des organismes si différents, démontrent que cet état muUinucléé est beaucoup plus répandu qu'on ne semblait le croire. Je suis persuadé que de nombreux cas semblables viendront s'a- jouter à ceux-ci, et, sans trop préjuger de l'avenir, je pense qu'on retrou- (') La descriplion Jctaillée de ces espèces paraîtra procliainemeiil dans les Archives de Zoologie cxpériiiicittale. ( 253 ) vera la même structure chez les autres Algues du groupe des Siphonées, les Botrydiiim, Bryopsis, Cotilerpn, Àcetobidaria et Udotea. » Quelle est maintenant la signification morphologique de ces faits ? Faut-il, avec Ed. Vaii Beneden, les considérer comme sans importance et ne voir dans ces nombreux organes que de simples fragments d'un noyau primitif? Cela me parait difficile, car ces prétendus fragments peuvent se diviser, en passant par la série de phénomènes compliqués que les recherches de ces dernières années ont révélés dans la division des noyaux des cellules animales et végétales. Sur une Opalina ranarum, j'ai vu un de ses nombreux noyaux se préparer à la division en s'allongeant et déve- loppant des filaments nucléaires longitudinaux, munis d'un épaississement équatorial. Il n'existe donc aucun caractère par lequel nous puissions distinguer un fragment nucléaire d'un noyau proprement dit, » Faut-il au contraire admettre, avec Haeckel, que ces organismes sont composés de cellules distinctes par leurs noyaux, mais encore fusionnées entre elles par leur corps sarcodique. Dans cette manière de voir, nous aurions là une structure intermédiaire, qui établirait le passage entre les êtres imicellulaires et polycellulaires, et, avec Huxley [the Ànalomy of invertebrated animais, p. 678), nous pourrions dire que nosTnfusoires mul- tinucléés se rapprochent beaucoup des Turbellariés les plus inférieurs. Mais de très graves objections se présentent aussitôt contre une conclusion aussi hardie. Dans ce que nous connaissons actuellement de la biologie de ces organismes multinucléés, nous ne voyons encore aucune trace de ces différenciations et localisations de fonction qui caractérisent les Méta- zoaires même les plus simples. Ils se comportent toujours comme de simples cellules dans lesquelles toutes les parties sont homodynames. Ce n'est pas que je croie que le hiatus qui existe entre les Protozoaires et les Métazoaires ne puisse être comblé un jour; tout au contraire, et je suis trop convaincu de l'enchaînement évolutif des êtres vivants pour'ne pas admettre qu'on trouvera des formes à l'aide desquelles on franchira, sans lacune, l'intervalle qui sépare encore ces deux groupes primordiaux. Je crois même que les observations nouvelles que j'ai fait connaître dans cette Note indiquent la voie dans laquelle on devra chercher; mais, pour le moment, c'est, à mon avis, tout ce qu'on peut en tirer. » C. R., i8;9, V Semestre. iT. LXXXIX, N" 4.) 33 ( 254) MÉTÉOROLOGIE. -— Réponse aux observations présentées par M, Ledieu ; par M. Bouquet de la Grye. « M. Ledieu, le savant Correspondant de l'Inslitut, dont la Note, à ce qu'il affirme, s'appuie sur le témoignage de marins distingués qu'il vient de rencontrer à Brest, formule plusieurs graves critiques sur le Mémoire dont les Comptes rendus ont publié un extrait. » Elles se divisent en deux catégories : i° critiques de fait; 2° critiques de principe. » M. Ledieu énonce, en premier lieu, que Brest, au point de vue des ondes atmosphériques, ne vaut ni plus ni moins que Paris, Perpignan, etc., Brest. Onde atmosphérique solaire annuelle. — Les pressions sont exprimées en hauteur d'eau. T puisqu'il a sur les autres localités le seul avantage d'une température plus] fixe et d'une humidité plus constante. Or, puisque l'on n'a pu repré- ^,. senter l'onde solaire d'une façon parfaitement exacte au moyen des ob-^j servations parisiennes et que l'iafluence de la Lune n'a pu y être établie, je ne dois rien trouver à Brest. ( 255 ) » Cotte affirmation est en contradiction avec ce premier fait qu'il existe à Paris, Perpignan, etc., des influences locales; la première partie de la phrase contredit d'ailleurs la conclusion, la pression de l'air étant liée avec la température. Si cette dernière ne varie pas, la pression variera moins. » L'onde solaire moyenne m'a donné pour I5rest des chiffres s'accor- dant suffisamment, et il y a des coïncidences frappantes entre les flexions de la courbe et les faits météorologiques connus des marins et des jardi- niers. » Je crois que, si M. Ledieu avait jeté les yeux sur le diagramme ci- joint, il n'aurait point émis une telle opinion sur le rôle effacé qui, suivant lui, doit être le partage de l'Observatoire de Brest. » M. Ledieu indique, comme devant amener un doute sur la valeur des observations de Brest et sur les résultats que j'ai pu en tirer, le fait que M. Marchand a trouvé à Fécamp une onde lunaire dépendant de la marée. Il y a là une véritable confusion entre des choses fort distinctes. La différence trouvée à Fécamp provient de la somme de plusieurs ondes, trois au moins, dont la plus grande est une onde mensuelle, et c'est par erreur que M. Ledieu la range parmi les ondes diurnes. On ne saurait d'ailleurs pratiquement rien conclure, sur l'influence de la marée, d'obser- vations faites dans un seul port. » J'arrive à une autre critique. Les observations que j'emploie sont impersonnelles; et j'utilise, en les supposant a priori suffisamment bonnes, les observations qui sont faites dans le port de Brest. Ceci est parfaitement vrai; mes calculs ont en ce moment pour base des lectures faites en divers points du globe, par d'autres que par moi, et je juge de leur valeur par la concordance de certains résultats. N'est-ce point aller un peu loin que de prendre pour arme de discussion une accu- sation d'inexactitude, lorsqu'il s'agit d'observateurs consciencieux et dé- voués? « M. Ledieu récuse absolument tout ce que je puis donner relativement à la direction du vent et à sa force, « parce que les marins ne savent pas » exactement discerner d'où vient le vent en dehors des huit directions » principales et qu'ils ne peuvent apprécier physiologiquement sou in- » tensité ». i » Je crois encore être ici le défenseur des observateurs de Brest et de la vérité en affirmant, avec tous ceux qui ont navigué, que, s'il est une chose sur laquelle les matelots ne se trompent pas, c'est précisément sur la con- statation de ces deux éléments. Ce qu'ils donnent est suffisamment exact { 256 ) pour entrer dans une équation, et la composition des vitesses est substi- tuée par les météorologistes aujourd'hui à la fréquence dans l'étude des mouvements atmosphériques. » MÉTÉOROLOGIE. — Des deux grandes phases de la circulation annuelle de l'at- mosphère. Note de M. L. Brault, présentée par M. Faye. « L'étude de la répartition de la pression barométrique sur la surface entière du globe conduit à deux résultats très importants, qui suffiraient pour caractériser les deux grandes phases de la circulation atmosphérique annuelle : » i°En été, les minima barométriques des continents sont tous dans laotre hémisphère et les maxima continentaux dans l'hémisphère austral; en hiver, au contraire, les minima des continents sont tous dans l'hémisphère austral et les maxima dans le nôtre. » 2° Sur toute la surface terrestre les minima continentaux des mois d'été deviennent en hiver des maxima ou tout au moins des régions maxima ; et réciproquement les maxima continentaux deviennent des minima baro- métriques. )) Il va sans dire que les minima et les maxima dont nous parlons ici n'ont rien de commun avec ces centres de dépression qui courent en hiver de l'ouest à l'est et forment les bourrasques des latitudes moyennes. Ce sont des minima et des maxima fixes, fondamentaux, dont l'influence sur la marche générale des vents est telle, qu'il semble que ces minima et ces maxima président aux mouvements généraux de l'atmosphère entière. 1) En été, par exemple, un mininium barométrique existe sur l'Asie centrale; pen- dant tout ce temps, sur les côtes de l'Inde comme dans les mers de Chine, c'est-à-dire de 6o° à i5o° de longitude est, les vents soufflent du sud et du sud-ouest et marchent vers la terre; tandis qu'en hiver, lorsque ce minimum d'été de l'Asie est devenu un maximum, nous voyonsjes vents changer cap pour cap, souffler du nord et du nord-est, c'est-à-dire s'é- loigner de terre. » Dans l'Amérique du Nord, il existe un minimum barométrique pendant la saison d'été; or, à cette époque, les vents dans la région des Bermudes, entre 3o°et4o° de lati- tude nord, soufflent de la partie sud -est, et, par conséquent, vers la terre; tandis qu'en hiver, sur le même continent, lorsque le minimum barométrique est devenu maximum, les vents aux Bermudes soufflent du nord et du nord-ouest, c'est-à-dire s'éloignent de la terre. » En été, sur le Sahara se trouve soit un minimum barométrique, soit, comme l'indiquent les Cartes de M. Woeikoff, le prolongement du minimum d'Asie, et nous voyons les alizés nord-est et sud-est de l'Atlantique attirés vers ce miniiiium. ( 2r.7 ) • En liiver, le luiniinuiu disparaît; mais ce ininiiniini, en disparaissant, entraîne encore une grande perturbation dans les couches avoisinantes de l'atmosphère inférieure, car les calmes cquatoriaux, qui en été se tiennent au milieu de l'Atlantique, viennent se blottir près de l'Afrique pendant la saison d'hiver. » On voit donc bien la liaison intime qui existe entre les minima ou inaxima barométi'iques des deux saisons extrêmes et le mouvement des grandes masses d'air environnantes. Quanlaux saisons mixtes, elles n'ont pour ainsi dire pas, au point de vue qui nous occupe, de caractère spécial; elles tiennent à la fois de l'équilibre d'hiver et de l'équilibre d'été; les minima et les maxima hésitent à se fixer, les vents sont incertains, il ne fait ni froid ni chaud. » Il convient, à ce propos, de ne pas confondre les saisons météorolo- giques dont nous parlons avec celles du calendrier. En moyenne : » L'équilibre d'été coiumence vers le i5 mai et se termine à la mi-sep- tembre; la saison mixte d'automne dure de la mi-septembre jusque vers le 20 novembre; l'équilibre d'hiver s'établit avec une certaine fixité vers le 20 novembre et va jusqu'à fin mars; enfin la saison mixte du printemps ne va guère que du ao mars au 20 mai, » Comme on le voit, les saisons mixtes, au point de vue auquel nous nous sommes placé, sont, en moyenne, de peu de durée par rapport aux saisons d'été et d'hiver, qui dominent le phénomène général. » En résumé, l'été et l'hiver de notre hémisphère peuvent être définis scientifiquement, au point de vue météorologique, soit par l'ensemble du mouvement général des vents, soit par l'ensemble de la répartition de la pression barométrique (*), et c'est par ce dernier qu'en terminant nous les définirons ainsi qu'il suit : » L'été de notre hémisphère existe lorsque sont établis simultanément le grand minimum de l'Asie centrale (748), le minimum de l'Amérique du Nord (754) et les maxima ou régions maxima de l'Amérique du Sud, de l'Austrahe et de l'Afrique méridionale. M L'hiver de notre hémisphère existe lorsque tous les minima de l'été (') Je ne crois pas qu'on puisse dire, comme l'ont fait certains météorologistes, «que pendant l'été de notre hémisphère l'air s'élève au-dessus des continents et va retomber sur la mer d'où il se dirige vers la terre, inversement pendant l'hiver, et que ce double mouvement entraîne tous les vents de notre hémisphère ». Les faits sont plus com- plexes, et d'ailleurs, s'il en était ainsi, le maximum barométrique des Açores disparaîtrait de l'Atlantique pendant l'hiver: or on sait aujourd'hui qu'il existe toute l'année. ( 258 ) sont devenus des maxima et réciproquement, c'est-à-dire lorsque sont établis simultanément le grand maximum de l'Asie centrale (778), le maximum de l'Amérique du nord (768) et les niinima de l'Amérique du Sud, de l'Afrique méridionale et de l'Australie. » Pendant les deux saisons, existent un maximum dans l'océan Atlan- tique Nord et un autre dans le Pacifique septentrional. Mais il existe de plus en hiver qu'en été, sur les Cartes de M. Woeikoff, un minimum vers l'Irlande et un autre aux îles Aléoutiennes. » CHIMIE AGRICOLE. — Recherches sur les terres des Dombes. Note de M. Nivet, présentée par M. Boussingault. (Extrait par l'auteur.) « Les terres des Dombes constituent une formation très intéressante : comprises dans les terrains tertiaires ou pliocènes, elles se ramènent, par leur composition, au type des terrains silicio-argileux. » Les terres végétales se divisent, dans le pays même, en deux catégo- ries bien distinctes : 1° terres moyennes du pays; 2° terres d'étangs; ces dernières sont de beaucoup les plus fertiles. » Les terres arables sont cultivées d'après le système de la jachère bien- nale. Les étangs sont laissés en eau pendant deux ans; la troisième année, on y met une avoine (' ). » Au point de vue physique, ces terres se prennent, après les pluies, en un ciment qui les rend très difficiles à travailler et imperméables aux eaux qui tombent dans la suite. En été, elles deviennent trop sèches. On sait qu'elles sont très siliceuses et faiblement calcaires. » Tous ces inconvénients en font des terres d'un rendement très-faible. » Leur analyse physico-chimique nous a donné les résultats suivants : Terres moyennes Terres du pays, d'élangs, pour 100. pour loo. Gros sable 52,5 35, 7 Sable fin 44,6 56,3 Argile 2,6 7,2 Chaux 0,3 0,73 » Nous avons ensuite entrepris une série d'analyses pour déterminer la (') Les échantillons de terres que nous avons étudiés proviennent du domaine de Ver- sailleux et nous ont été fournis par le propriétaire, M. de Monicault. ( 259) composition chimique de ces terres et, par suite, les améliorations ration- nelles qu'on pourrait y introduire. Nous avons obtenu les résultats sui- vants : Terres moyennes du pays Terres d'étangs pour 100. pour loo. Azote o>o9 o,i6 Matière organique noire o,6S o>90 Acide phosphorique 0,07 0,16 Potasse 0 , 1 5 o , 25 » La partie siliceuse inattaquable par les acides contient : Pour 100. 8,7 Silice 8 Alumine et oxyde de fer 5 Potasse (avec de petites quantités de magnésie et de manganèse) .... 3 » Dans tout le pays, on trouve de petites concrétions tuberculeuses appe- lées têtes de clou, contenant : Pour 100. Alumine (facilement soluble dans les acides) 'j,3 Oxyde de fer (facilement soluble dans les acides) 5,4 Chaux 1,6 Acide phosphorique s Matières siliceuses insolubles 7,^ » Nous donnons le détail des analyses dans un travail plus étendu. » On voit, par ces chiffres, combien ces terres sont pauvres en principes fertilisants, surtout en carbonate de chaux. Le chaulage, avec addition d'engrais, parait devoir entrer pour une grande part dans le système d'a- mélioration des terres de ce pays. Nous pensons aussi qu'une culture four- ragère, qui permettrait d'avoir de grandes quantités de bétail, partant beaucoup de fimiiers, serait un des meilleurs moyens pour augmenter le rendetnent de ces terres ('). » CHIMIE AGRICOLE. — Expériences sur la production du lait. Note de M. Lami, présentée par M. Boussingault. (Extrait p.u' l'auteur.) « L'expérience qui suit a pour but de chercher si la fréquence plus ou moins grande des traites a une influence sur la production et les qualités (') Ce travail a été fait à l'Institut agronomique, sous la direction de JI. Rliintz. ( 26o ) du laif, la nourriture étant constante. Les savants et les praticiens n'étant pas d'accord entre eux sur cette question, elle nous a semblé intéressante à étudier. » Pour cela, nous avons établi trois périodes de dix jours, séparées cha- cune par un intervalle égal, soit en tout cinquante jours. Les bêles sou- mises à l'expérience étant auparavant traites deux fois par jour, pour la première période il n'y a eu qu'à continuer. » Pendant la première période on a trait deux fois par jour, pendant la deuxième trois fois, et pendant la troisième deux fois. I^es analyses ont été faites chaque jour sur un échantillon moyen du lait produit dans la journée, en employant les méthodes ordinaires; après chaque traite, le lait a été pesé. Les résultats étant trouvés, on prend la moyenne de la première et de la troisième période de deux traites, et l'on compare avec les résultats donnés pour la deuxième période de trois traites; on atténue ainsi les chances d'erreur données par le temps qui s'est écoulé depuis l'époque de la parturition, au moment où a été faite l'analyse. » Nous avons soumis deux vaches à l'expérience, l'une suisse, l'autre hollandaise. » Les Tableaux suivants donnent les quantités des différentes matières produites pendant la période des dix jours : Bettly. Première période. Deuxième période. Troisième période. Volume en litres 70"', 90 84'", 19 88''', 20 Matières sèches io''5,i2i i2''s,io6 ii''',5oi Matières grasses S'^S'^; 4''°'667 3''e,832 Lactine "i^^ m\ 4''S436 4''S782 IMatières azotées ?,''^,869 ^''^jSgy 2*^8,252 Gorgone. Première période. Deuxième période. Troisième période. Volume en litres iii''',4i 102''', 28 87''', 26 Matières sèches \S^^,Qi-] i4''',i26 i2''s,688 Matières grasses ^^^ ,^5^ 4'^^j7" 3''°, 987 Lactine '. . . S'^,5']Z 5''s,448 ^^^ ,5i5 Matières azotées 4''*i792 3''^,23i 3''^, 596 » D'après cela, nous voyons que dans ces expériences la production des globules butyreux a été sensiblement plus élevée dans la période de trois traites. .Si nous prenons la moyenne des périodes de deux traites, comme nous l'avons indiqué en commençant, et que nous la comparions à la quantité (26i ) trouvée pendant la période de trois traites, nous voyons, pour une vache, o''!^,96 d'augmentation par 3''s,5,soit environ | en plus, et, pour l'autre, o''s,4i par 4''°»3, ou -^ en plus ('). » Ces résultais semblent pouvoir s'expliquer de deux façons : ou, quand on Irait plus souvent, on favorise la production des globules butyreux par la gymnastique fonctionnelle; ou, quand on laisse trop longtemps le lait dans la mamelle, une partie des globules butyreux est résorbée et rentre dans la circulation comme élément combustible. » Pour voir si cette résorption était possible, nous avons soumis une vache au jeûne pendant un jour et demi. » Voici les résultats obtenus : Lait avant te jeûne. Pour roo. Matière sèche 1 3 , 6 Beurre 4)4 Lactine 5 , o Caséine et albumine, sels ^,i Lait après le jeûne. Pour 100. Matière sèche i4>3 Beurre 4 ' ' ^ Lactine 3, g Caséine et albumine, sels 6,25 » Avant le jeûne, la bête pesait 694''° ; après, Goo'^. » Ces résultats nous conduisent à admettre la première hypothèse, car nous ne pouvons pas conclure qu'il y ait résorption. Cette expérience, re- prise une deuxième fois, nous a donné des résidtats analogues. » Si nous comparons le lait donné après le jeîine avec celui qui a été ana- lysé auparavant, nous voyons qu'il en diffère notablement et qu'il se rap- proche de celui des carnivores, qui, en effet, contient moins de lactine et plus de matières protéiques. L'animal, en effet, pendant qu'il est à la diète, se nourrit de sa propre substance et devient ainsi Carnivore; de plus, c'est le seul cas où j'aie pu constater que la réaction du lait au sortir du pis était faiblement acide (on sait que cela est un caractère du lait des carnivores). » Dans tous les autres cas, le lait au sortir du pis m'a donné, contraire- ment à une opinion émise récemment par M. Marchand (-), une réaction alcaline. » ( ') Le détail des chiffres sera indiqué dans un travail (jiii sera publié in extenso. [') Annales agronomiques, t. IV, p. 3g5. C. R., 1879,2» Semestre. {"ï. LXXXIX, NM.) ^4 ( 202 ) CHIMIE AGRICOLE. — Sur le vin de palmier récolté à Lnghouat. Note de M. Balland. « Les palmiers cultivés dans les oasis de Laghouat se rattachent à une infinité de variétés; ils peuvent y vivre plus d'un siècle. Leur hauteur moyenne est de lo" à i5"; les plus grands atteignent aS"". Ils donnent lo à 12 régimes par an; le régime, à maturité, pèse 3''^ à /j''^- Les dattes sont de qualité inférieure; elles sont consommées sur place. Celles qui nous viennent de Laghouat, pour l'exportation en Europe et dans le nord de l'Afrique, sont retirées des oasis du M'zab et d'Ouargla (' ). » Le vin de palmier [lakmi des Arabes) est fourni par la sève de l'arbre, qui doit avoir au moins quarante ans, c'est-à-dire son maximum de vi- gueur. Lorsque le palmier est très vieux, sur le point d'être sacrifié, on coupe le bouquet terminal, en ménageant les palmes implantées au-dessous; mais, si l'arbre doit être conservé, comme c'est le cas général, on creuse une incision circulaire au-dessous du bouquet terminal, qui est soigneuse- ment respecté. Le liquide est amené, à l'aide d'un roseau, dans un pot en terre [kasseri) fixé au sommet du palmier. On recueille ainsi au début de 7'" à 8'" de vin par jour; au bout d'un mois, et l'on dépasse rarement ce terme, pour ne pas trop affaiblir le palmier, on n'obtient guère que 3'" à 4'". » La récolte terminée, on recouvre avec soin l'incision avec de la terre. Le palmier ainsi traité, et suffisamment arrosé, peut donner des dattes deux ans après, souvent l'année suivante; quelquefois même l'année courante. » Les Arabes du sud ont grand cas du vin de palmier; ils le recueillent chaque jour pour le consommer de suite; ils ne le conservent pas. » Je dois à l'obligeance de MM. Bourjade et Janier, attachés aux affaires indigènes de la colonie, deux bouteilles de vin qui ont été prises à Laghouat, le 26 mai au soir, et me sont parvenues à Médéah dans la journée du 3i. » Les bouteilles sont en verre très épais; dès que les ficelles retenant le bouchon sont enlevées, ceux-ci partent et le vin pétille à la façon du charapagne. Sa couleur est opaline, un peu lactescente; son odeur est légèrement excitante; sa saveur est, au premier abord, très agréable et rappelle le cidre mousseux ; mais, lorsque le vin a perdu son acide carbo- nique, elle paraît fade; au toucher, il est gluant. Le densimètre marque 102g. (') Les dernières statistiques de l'administration locale donnent, pour le cercle de La- ghouat, 6'j5ooo palmiers ainsi répartis : oasis d'Ouargla, 45o 000 ; oasis du M'zab, 200 000 ; oasis de Laghouat aSooo. On compte environ 100 palmiers mâles pour 5ooo palmiers fe- melles (Note de M. Flatters, commandant supérieur du cercle militaire de Laghouat). ( :»63) i> J'ai déterminé, à l'aide de l'appareil Salleron, la quantité d'alcool absolu : elle est, pour ICO volumes, de 5", 5 à i5", soit en poids 4^% 38, représentant g"', 9.0 de sucre fermentescible. » L'acidité totale, en poids équivalent d'acide sulfurique (SO'H), est de o^'jGSG pour 100. » Le poids de l'extrait, desséché à 100", est de 11^'', 60 pour 100; par la calcination, ce jioids se réduit à o^'", 3?.. Dans ce résidu, j'ai pu constater très nettement la potasse, la chaux, la magnésie et l'acide phosphorit|ue, il n'y a que des traces de fer, de chlorures et de sulfates. i> Les principes organiques fixés sont l'acide malique, la glycérine, la mannite, le sucre et la gomme. » En traitant l'extrait provenant de 100^'' de vin par l'alcool éthéré, j'ai obtenu 2^'', 18 d'un mélange de glycérine avec un acide organique, qui serait représenté en acide sulfu- rique parc'"", 196 et en acide malique (C'Il'O'") par o5'",54. » L'extrait primitif, repris ensuite par l'alcool bouillant, lui a abandonné S^"", 60 de mannite et o^'',20 de sucre. » Le produit restant, insoluble dans l'éther et dans l'alcool bouillant, est très poisseux; il est fort soluble dans l'eau chaude et pèse 3^"", 3o. Il est en entier constitué par une sorte de gomme facilement saccharifiable par l'acide chlorhydrique dilué et donnant avec l'acide nitri([ue des cristaux d'acide mucique. i> En déduisant de l'acidité totale la quantité donnée pour l'acide malique, on trouve que les acides volatils sont représentés par o^'', 49 d'acide sulfurique, correspondant à o^'', 22 d'acide carbonique. C'est à peu près la quantité d'acide carbonique contenue dans un vin rouge qui en est saturé. » Dans le dépôt blanchâtre laissé au fond de la bouteille, j'ai trouvé des traces d'une substance azotée (albumine) et de nombreux globules d'un amidon particulier, caractérisé par le microscope et l'eau iodée. » Après deux mois de conservation dans une bouteille pleine, ce vin ne paraît pas s'être modifié d'une façon sensible : sa densité est la même; son acidité un peu plus élevée. » La composition du vin de palmier, aussitôt après la fermentation aloolique, peut être représentée ainsi : Eau 83 ,80 Alcool 4,38 Acide carbonique 0,22 Acide malique o,54 Glycérine i ,64 Mannite 5, 60 Sucre exempt de sucre de canne 0,20 Gomme.. 3,3o Substances minérales o,32 100,00 La séance est levée à 5 heures trois quarts. J. B. ( 264 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçcs dans la séance dd 21 juillet 1879. Trailé théorique et pratique de la fabrication de la soude et de ses branches collatérales ; par MM. G. Ldnge et J. Naville ; 1. 1. Paris, G. Masson, 1879; in-8°. (Présenté par M. Wiiriz. ) Delà courbe, lieu des positions des centres de courbure d'une courbe donnée, après son développement sur une ligne droite ; par M. l'abbé Aoust. Marseille, Barlatier-Feissat, 1879 ; br. in-S". Recherches expérimentales sur les machines à vapeur; par M. G. Leloutre. Mulhouse, "V* Bader ; 7 br. in-8°. application du sulfure de carbone au traitement des vignes phylloxérées, campagne de 1878 ; par M. A. -F. Marion. Paris, Paul Dupont, 1879 ; br. in-4°. Distribution of lieat iti the spectra of varions sources of radiation ; par M. William W. Jacques. Cambridge, John Wilson, 1879 ; br. in-8°. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉA.NCE DU LUNDI 4 AOUT 1879. PRÉSIDENCE DE M. DADBRÉE. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MÉTÉOROLOGIE. — Sur le dernier tornado des États-Unis, et sur les anciennes observations de trombes dues à Bufjon et à Spallanzani. Note de M. Faye. « "Voici plusieurs années que je présente à l'Académie la description des trombes ou tornados qui parviennent à ma connaissance. Tous ces phéno- mènes, observés dans les pays les plus divers, offrent les mêmes caractères conformes à ma théorie. Personne n'a encore cité de faits qui lui fussent opposés; mes savants adversaires en ont été réduits à m'objecter, sans aucun fondement d'ailleurs, les petits tourbillons de poussière qu'on voit apparaître en été sur les routes et les places publiques, ou les apparences plus ou moins tourbillonnaires qu'on a remarquées dans de vastes incen- dies. » Je n'en continuerai pas moins l'exposé des faits toutes les fois qu'ils m'arriveront par le canal d'une enquête scientifique. C'est précisément le cas du tornado qui a sévi aux Etats-Unis, le 20 mai de l'année dernière. Je dois à l'obligeance de M. Delafontaine, de Chicago, la communication de l'étude très détaillée qui en a été faite par JM. W. Daniells, professeur de l'Université du Wisconsin. En voici le début : t Ce tornado était un lourbilion de proportions extraordinaires, ayant unegyration op- C. R., 1879, 2» Semestre. (T. LXXXIX, N" S.) 35 ( 266 ) posée au sens du mouvement diurne du Soleil, c'est-à-dire dans le sens O.-S.-E. Ce fait devenait bien vite évident pour quiconque suivait la trace de ce tornado, même sur une faible distance, et il va être mis hors de doute par l'ensemble des observations suivantes, recueillies sur toute son étendue. )> Rien de plus différent en effet, quant aux actions exercées sur le sol, que les prétendus courants centripètes des météorologistes, convergeant plus ou moins obliquement vers un centre donné, et les gyrations circu- laires autour du même centre qui sont l'expression delà réalité. M. Daniells a étudié pas à pas les effets de ce tornado, examiné les maisons détruites, le transport des matériaux, les arbres abattus ou cassés, tombant les uns sur les autres, les clôtures renversées, etc. ; partout il a trouvé la preuve évidente de la natiu-e gyratoire de ce redoutable phénomène; nulle part il n'a vu l'effet de courants convergeant de tous les points de l'horizon vers un centre mobile. Celui-ci a eu d'ailleurs des proportions considé- rables et laissera dans les comtés d'Iowa, de Dane et de Jefferson Wn. de tristes souvenirs. Les pertes pour la seule ville de Minerai Point s'élèvent à 9^5 ooo'"', et le total pour les trois comtés de l'état de Wisconsin à 3 mil- lions. Soixante personnes ont été tuées ou grièvement blessées. Il y aurait eu bien plus de victimes si la plupart des habitants, avertis par l'horrible fracas de ce tornado, ne s'étaient en toute hâte cachés dans leurs caves. D'ailleurs il ne marchait pas plus vite qu'un train omnibus (26 \ milles ou 10 lieues environ par heure), et il mettait trente-six secondes en moyenne à passer sur un point donné. On sait que d'autres tornados ont été bien plus rapides et plus difficiles à éviter. Voici un exemple entre cent de ses effets : » ... La maison qui fut atteinte ensuite était celle de Thomas Kreamer, près du centre du quartier nord-ouest de la section 24. W™" Kreamer vit la tempête s'approcher et se réfugia dans la cave avec ses enfants, en suppliant son mari et M. Ooley, qui avait cherché un abri chez eux, de bi suivre. Ces messieurs crurent d'abord qu'ils étaient suffisamment protégés par la maison; mais, quand la maison fut atteinte, ils se précipitèrent vers la cave. Avant qu'ils pussent arriver à la porte de cette cave, la maison fut complè- tement détruite et M. Ooley tué sur le coup; M. Creamer eut la jambe cassée. » En général, les objets ou les individus atteints étaient couverts d'une couche épaisse de boue appliquée avec une force extrême. M. Daniells a relevé en plusieurs régions la situation des débiis emportés au loin et en a donné le plan. Ce travail ne laisse pas, à mon avis, l'ombre d'un doute sur la nature delà gyration descendante. Non-seulement la trombe agissait sur les ( 267 ) objets élevés et donnant prise au vent, lels que les arbres ou les maisons, mais encore sur le sol lui-même. Au sortir d'une forêt où elle venait de pi-atiquer en quelques secondes une allée de 3oo™ de large, comme si un gigantesque faucheur y avait passé, elle opérait sur un champ, courbant de simples herbes, et produisant sur le sol l'effet d'une nappe d'eau qui aurait coulé dessus avec furie. Rien de plus net que la lunite de son action. L'auteur la représente par une bande de 3oo" de largeur moyenne, qui traverse les trois comtés avec de légères déviations sur une étendue de 128 milles. Tout le travail delà trombe s'est concentré sur cette bande; au delà on trouve bien des débris, mais ce sont des objets transportés par l'impulsion du tor- nado.ouparle vent, et provenant tous des ruines qu'elle a faites sur la longue bande parcourue en deux heures et demie. Elle était d'ailleurs accom- pagnée d'éclairs et d'une grêle assez peu abondante, mais fort grosse ; elle était suivie, à vingt ou trente minutes d'intervalle, de fortes averses. » L'auteur a marqué sur sa carte le point où le tornado a touché terre en descendant, mais il a bien soin de constater qu'il n'y a aucune raison de croire qu'elle ait pris naissance en cet endroit par l'effet de circonstances atmosphériques spéciales. Il pense qu'elle existait en l'air quelque temps avant d'atteindre le sol. En la suivant sur son long parcours, on la voit se relever en l'air et interrompre ses ravages pour les reprendre plus loin, tandis qu'une seconde trombe la remplaçait, à quelques milles plus au sud, en suivant la même direction, ce qui fait que l'auteur compte trois tornados distincts à la fin de la course. Les caries quotidiennes du Service météo- rologique des États-Unis indiquaient, ce même jour, une vaste dépression se mouvant sur la région des lacs; le tornado du Wisconsin n'était donc qu'une dépendance d'un mouvement tourbillonnaire beaucoup plus étendu. » Je saisis cette occasion de montrer à l'Académie que, si des témoins sans expérience ont répandu à ce sujet tant d'idées erronées, les grands, les vrais observateurs, tels que Buffon et Spallanzani, avaient, au siècle der- nier, décrit ces phénomènes de toute autre façon. Par malheur, le public s'est attaché aux dires des premiers et a négligé l'opinion des maîtres. « Il faut avouer, dit Spallanzani (' ), que nous n'avons qu'une idée fort imparfaite de ces merveilleux météores. Cela tient en partie à la rareté des observations, mais aussi à ce que les observateurs eux-mêmes n'ont été ni des plus capables, ni des plus véridiques. C'est pour(iuoij'ai eu grand soin d'observer ceux que j'ai rencontrés et dont je vais rendre compte ('). [') Memorie di Malematica e di Physica délia Socielà italiana, 1788, t. IV, p. 473. [') Ce qui suit est l.i traduction donnée par MM. Ziircher et Margollé. ( 268 ) » Ayant levé l'ancre de Venise le soir du 22 août 1785, le jour suivant nous arrivâmes, à onze heures, en face des montagnes d'istrie. Le vent, assez doux, soufflait de l'est à l'ouest, le ciel était couvert de nuages orageux qui marchaient vers l'est, et de temps en temps, au nord-est, se voyaient de vifs éclairs, suivis de coups de tonnerre, lesquels ne faisaient pas entendre ce roulement prolongé que le plus souvent on entend sur terre, mais ressemblaient à des coups de canon très brefs. La face inférieure des nuages touchait les montagnes de l'Istrie, et par conséquent à vue d'oeil elle ne semblait pas être de plus de I mille d'élévation. Elle était partout uniforme, à l'exception d'une enflure qu'il y avait d'un côté; et là le nuage, étant plus gros, paraissait plus noir. Outre ce mouvement de marche vers l'est, commun au reste des nuages, cette tumeur en avait un en tourbillon; et où elle était, les éclairs brillaient et le tonnerre grondait plus fréquemment, sans qu'il parût d'indice de pluie. La tumeur du nuage correspondait perpendiculairement à un endroit de la mer qui n'était pas distant de nous de plus de 5 milles. Au moment où j'avais les yeux fixés sur cette tumeur comme sur l'objet qui frappait le plus la vue, j'ob- servai que vers son milieu elle s'allongea tout à coup en une espèce de cône renversé; d'autres cônes ne tardèrent pas à paraître de la même manière latéralement, lesquels res- semblaient, en grand, à des stalactites pendant delà voûte d'une caverne souterraine. Mais ce groupe de cônes ne tarda pas à disparaître. Peu de temps après, il se forma un autre cône dans le même endroit, mais beaucoup plus considérable, lequel, «'allongeant rapidement et tombant d'aplomb jusqu'en bas, en très peu de temps arriva sans interruption jusqu'à la mer, et en toucha la superficie avec son extrémité inférieure, nous pourrions dire avec son sommet, tandis que la base du cône se cachait dans ce gonQement de nuages. Lorsque le sommet toucha l'eau de la mer, celle-ci se souleva en un monticule qui persista tant que le cône renversé fut entier. Celui-ci était donc une vraie et complète trombe de mer, tandis que les cônes plus courts n'en étaient que d'imparfaites.... » Pendant que j'observais avec joie cet admirable phénomène, voilà que de la même gros- seur du nuage, qui ne cessait pas d'éclairer et de tonner, se détachent deux autres trombes, dont l'une plus volumineuse, l'autre moins que la première, lesquelles, descendant avec une vélocité presque égale, joignirent la mer. Le temps de la descente dura un peu plus de trois minutes. Outre la courbure habituelle, je vis à leur cône ou base un mouvement en tourbillons, et je vis aussi avec plus de précision, à cause du plus grand rapprochement, les deux monticules d'eau subjacents à la pointe des trombes, qui se formèrent également aussitôt que celles-ci touchèrent la mer. » Quoique, au premier abord, j'eusse pris ce monticule pour une masse d'eau liquide, il n'en avait que l'apparence : c'était un voile d'eau qui se soulevait de quelques pieds au- dessus du niveau de la mer, et qui, regardé avec une bonne lunette, paraissait éumeux. Or ce voile, s'étant déchiré en plusieurs parties, laissa voir très facilement une cavité dans son intérieur, mais qui n'en occupait pas le milieu et qui pénétrait de plus de 2 pieds dans la mer. Je pensai donc, non sans fondement, que c'était une force qui, agissant sur la mer de haut en bas, créait cette cavité, obligeant l'eau à monter latéralement; et comme la cavité et le voile étaient placés sous la pointe des deux trombes, et les suivaient con- stamment dans leurs marches, je jugeai que cette force n'était autre qu'un courant d'air qui, se précipitant des nuages par la trombe, allait frapper l'eau avec impétuosité. La grande proximité des trombes me fit découvrir un autre phénomène qui confirma mes ( 269) opinions : c'est qu'il parlait de ces tleux cavités un bruit confus, non interrompu, sem- blable à ceux que produisent les arbres quand ils sont violemment agités par le vent. Du reste, la mer n'avait aucune part à ce phénomène, sa superficie n'étant alors que légèrement agitée par un vont faible. » Pendant que je contemplais ces deux trombes, la première avait disparu. Sa suppres- sion se fit ainsi : l'arc dont elle était formée devint de plus en plus mince, et, peu à peu, vers le milieu, il se fit un angle, puis elle se rompit en deux, et à peine la rupture avait- elle eu lieu, que le monticule d'eau s'affaissa. Ces deux morceaux d'arc cependant ne ces- sèrent pas subitement d'exister; ils se conservèrent visibles ])endant onze minutes, puis ils s'éteignirent insensiblement, comme il arrive à un nuage qui se réduit à rien. Mais, pour revenir aux deux autres trombes, comme elles passèrent du côté du nord, le long du vais- seau, à la distance de i mille, je pus faire de nouvelles observations plus exactes encore. La pointe de la trombe la plus grande avait environ 3 perches de diamètre, puis elle croissait rapidement à mesure qu'elle montait. La matière de la trombe me paraissait par- faitement sei.iblable à celle du nuage, et sa transparence permettait de voir que l'inlérieur était entièrement vide. On entendait, de la manière la plus distincte, le bruit de l'air qui, tombant d'aplomb du haut de la trombe, frappait avec force la mer, l'obligeant à se creuser et soulevant autour de la cavité un voile éeumeux haut de plusieurs pieds. La superficie de la cavité bouillonnait, écumait et était emportée par un mouvement circulaire, tous effets dépendant de l'impulsion de l'air. Des phénomènes semblables avaient lieu dans la trombe la plus petite. • Pendant ce temps-h'i le nuage orageux était arrivé à notre zénith, sans donner une goutte d'eau; il était sillonné d'éclairs accompagnés de coups de tonnerre très-brusques. A l'endroit où se détachaient les trombes (et ce fut toujours à la tumeur noire du nuage), à cet endroit, dis-je, le nuage se mouvait avec une grande rapidité en cercle, à la manière d'un dévidoir, et ce mouvement eu tourbillon se voyait encore plus clairement dans divers points des trombes. La plus grande trombe dura vingt-sept minutes, la plus petite dix-huit; et la durée eût été vraisemblablement plus longue si le vent, en les courbant trop, ne les eût à la fin rompues dans la partie supérieure. » Aussitôt que les colonnes furent rompues, les deux portions de la mer qui étaient au- dessous perdirent subitement leurs cavités, leurs voiles éeumeux s'aplatirent et redevinrent aussi calmes que le restant de la mer. Les arcs rompus des trombes continuèrent pendant quelque temps à se faire voir, la partie supérieure restant attachée aux nuages, l'inférieure devenant le jouet du vent. » » Spallanzani n'avait pas une idée nette du mécanisme intérieur de ces tourbillons; l'air n'en sort pas à la manière d'un soufflet, mais par une suitedespires descendantes. Mais, sauf ce point, sur lequell' observation ne pouvait l'éclairer immédiatement, la description est parfaite et bien digne de ce grand observateur. Comme Spallanzani cite à ce propos les Supplé- ments de Buffon, je me suis empressé de recourir à cette source. Buffon n'a pas observé lui-même de trombes, mais il a travaillé sur d'excellents docu- ments que lui transmettaient ses correspondants, et en particulier M. de { 270 ) la Nux, bien connu des astronomes, qui avait eu de fréquentes occasions d'observer ces phénomènes à Bourbon. « Chaque trombe, dit Buffon, est formée par un tourbillon d'air qui s'engouffre entre les nuages, et, boursouflant le nuage inférieur, le perce et descend avec son enveloppe de matière visqueuse. El comme les trombes qui sont complètes descendent depuis les nuages jusque sur la surface de la mer, l'eau frémira, bouillonnera, tourbillonnera à l'endroit vers lequel le bout de la trombe sera dirigé, par l'effet de l'air qui sort de l'extrémité de la trombe comme du tuyau d'un soufflet. Les effets de ce soufflet sur la mer augmenteront à mesure qu'il s'en approchera et que l'orilice de cet espèce de tuyau, s'il vient à s'élargir, laissera sortir plus d'air. On a cru mal à propos que ces trombes enlevaient l'eau de la mer et qu'elles en renfermaient une grande quantité. Ce qui a fortifié ce préjugé, ce sont les pluies ou plutôt les averses qui tombent souvent aux environs des trombes. Le canal du milieu de toutes ces trombes est toujours transparent, de quelque côté qu'on le regarde. Si l'eau de la mer paraît monter, ce n'est pas dans ce canal, mais seulement dans ses côtés. Presque toutes les trombes souffrent des inflexions, et ces inflexions se font souvent en sens contraire, en forme d'S, dont la tète est au nuage et la queue à la mer. Les espèces de trombes dont nous venons de parler ne peuvent donc contenir de l'eau ni pour la verser à la mer, ni pour la monter au nuage. Ainsi les trombes ne sont à craindre que par l'im- pétuosité de l'air qui sort de leur orifice inférieur, car il paraîtra certain à tous ceux qui auront l'occasion d'observer ces trombes qu'elles ne sont composées que d'un air engouffré dans un nuage visqueux et déterminé par son tournoiement vers la surface de la mer. » » Est-il nécessaire d'ajouter qu'il n'y a pas à distinguer entre les trombes de mer et celles de terre, entre les tourbillons quiagissent sur l'eau, le sable ou la poussière? N'est-ce pas toujours et partout le même mécanisme, que je crois avoirrendusi clair en le rapprochant des tourbillons de nos cours d'eau et en montrant qu'ils sont, connue ceux-ci, susceptibles d'une définition géo- métrique? Quant aux mouvements confus et tumultueux qui se produisent au-dessus des foyers en combustion et que m'objecte M. Colladon, ils ont un tout autre caractère, et si l'on veut y trouver à toute force l'apparence grossière d'une forme géométrique que les vrais tourbillons réalisent si com- plètement, ce sera tout l'opposé, c'est-à-dire celle d'un cône placé Jsur sa base et non sur sa pointe. Telle serait aussi la figure des tourbillons de poussière si ces phénomènes_, étudiés par M. R. Pictet et par M. Colladon, avaient l'origine et l'allure que ces deux savants leur attribuent. Ajoutons qu'une gyration rapide et régulière, comme celle que les petits tourbillons de poussière présentent effectivement, ne saurait se produire s'il s'a- gissait de la simple ascension d'une petite masse d'air légèrement échauffée. » ( 371 ) CHIMIE. — Remarques sur la Note de M. Wiirtz relative à l'ttplrate de chloral; par M. Berthelot. « L'hydrate de chloral existe-t-il à l'état gazeux? Cette question est fort discutée depuis plusieurs années, non sans quelque parti pris systéma- tique, qui fait accueillir avec complaisance tout argument destiné à nier l'existence de ce composé; sans laisser peut-être aux auteurs de cette thèse négative une préoccupation suffisante des causes d'erreur, des contre- épreuves nécessaires et de la critique des démonstrations. » Avantétéamené, il y aquelques années, à étudier ce mèmeproblème (' ), dont aucune opinion théorique ne m'obligeait d'ailleurs à préjuger la solu- tion, j'avais cherché d'abord si la vapeur de chloral et la vapeur d'eau, échauffées à une même température dans des serpentins distincts, puis réunies dans un même récipient, dégagent de la chaleur. C'était un procédé qui m'avait parfaitement réussi pour manifester la chaleur produite dans la décomposition de l'acide formique gazeux. Mais celle-ci est notable, et l'on n'en recueille par cette voie qu'une faible fraction (-). Aussi n'ai-je pas tardé à reconnaître que le même procédé cesse d'être applicable, lorsque la cha- leur dégagée est peu considérable; comme il arrive pour la formation de l'hydrate de chloral gazeux. La masse des enceintes et celle des bains liquides ou gazeux qui maintiennent ces enceintes à une température fixe absorbent toute la chaleur dégagée et rétablissent aussitôt l'équilibre de température. C'est ce que l'on peut constater en opérant à blanc, avec deux gaz mani- festement inertes et pris soit à une température identique, soit à deux températures différentes. Quand les appareils sont disposés de façon à rendre les observations sensibles, le thermomètre oscille sans cesse, en raison des causes de refroidissement inhérentes à ce genre d'expériences. Le thermomètre au contraire devient-il fixe, c'est en raison de certaines dispositions qui détruisent la sensibilité des mesures. » En un mot, la chaleur perdue continuellement par rayonnement, contact ou conductibilité dans le système, est beaucoup plus considérable quela quantité que l'on cherche à constater et elle atteint l'ordre des limites (') Annales de Chimie et de Physique, 5' série, t. XII, p. 536. (') La température s'élève au plus de 8° à io° dans la boule, entourée cependant d'une enceinte d'air ; tandis qu'elle devrait monter de près de i oo", si les enceintes n'absor- baient pas la chaleur dégagée. ( ^72 ) d'erreur possibles : circonstance que les physiciens ont coutume d'écarter de leurs expériences. C'est pourquoi, après bien des essais et des séries d'observations thermométriques attentives, dont j'ai gardé les Tableaux dans mes cahiers d'expériences, mais qui ne me laissaient que des doutes, j'ai cru devoir renoncer à des épreuves qualitatives si incertaines, telles que celles que l'on peut faire dans des milieux maintenus artificiellement à une haute température, et je me suis renfermé dans les déterminations quantitatives, faites dans les conditions rigoureuses des calorimètres, à la température ambiante. » Je pense que mon savant confrère M. Wurtz ne tardera pas à re- connaître la justesse de ces remarques, quand il aura essayé d'évaluer numériquement les limites de ses erreurs, suivant l'usage des physiciens, soit par la méthode signalée plus haut, soit par quelque autre équivalente. » Je demande la permission de rappeler ici quelles règles il convient d'observer dans cet ordre de questions. » Les appareils ne peuvent guère fournir que des indications négatives, lorsque le vase à réaction est immergé directement au sein d'un bain li- quide, comme il arrive dans les expériences de M. Wurtz : la masse du bain, plusieurs milliers de fois aussi grande que celle des gaz qui remplissent le vase, absorbe presque toute la chaleur dégagée. C'est en vain qu'on re- nouvelle ces gaz ('), l'effet thermique qu'ils développent étant compensé à mesure par l'afflux indéfini de la chaleur apportée au bain d'eau bouil- lante par une source extérieure; cet afflux incessant et la vaporisation continuelle de l'eau constituent des conditions spécialement impropres à des essais aussi délicats. » Pour fournir des résultats sérieux, le vase où se produit la réaction des gaz doit être enveloppé lui-même d'une atmosphère gazeuse, dont la masse soit comparable à celle des gazeux-mêmes : c'est ce que M. H. Sainte-Claire Deville avait réalisé, par l'emploi de la vapeur de mercure, dans l'expérience célèbre par laquelle il a constaté la chaleur que dégage la formation du chlorhydrate d'ammoniaque gazeux. C'est aussi ce que j'avais pris soin d'observer dans mes recherches sur l'acide formique, en entourant la boule à réaction d'une enveloppe sphérique soudée, formant une enceinte d'air non renouvelable. (') La masse maximum employée par M. Wurtz, dans l'espace de cinq minutes, soit 25^"' d'hydrate de chlorai supposé gazeux, représente tout au plus 5^'' à 6^' d'eau; c'est- à-dire I millième environ de la masse thermique d'un bain-marie, renfermant cinq litres d'eau. ( ^7^ ) » Si notre savant confrère, je le répète, vent bien étudier ses erreurs d'expérience et nous en fournir le tableau, suivant l'usage des physiciens, en employant une méthode facile et indépendante de toute hypothèse, telle que celle qui consisterait à mélanger à volumes égaux, dans la boule maintenue vers loo", d'une part un gaz échauffé dans le serpentin, et d'autre part un gaz inerte par rapport au premier et pris à la température ambiante, il reconnaîtra, comme je l'ai fait moi-même autrefois, que les limites des erreurs possibles, même avec un appareil à double en- ceinte, sont beaucoup plus grandes, vingt fois par exemple, que la quan- tité dont il aurait pu espérer constater l'existence. » J'ajouterai, en terminant, que diverses observations, publiées dans mon Mémoire, établissent que la combinaison entre la vapeur du chloral anhydre et l'eau, au voisinage de loo", n'est pas instantanée; tandis que la vapeur de l'hydrate de chloral préexistant reproduit instantanément, par sa condensation, l'hydrate cristallisé. Ces circonstances, observées en dehors de la discussion actuelle, montrent que les deux systèmes ne sont pas identiques dès les premiers instants du mélange; elles suffisent à elles seules pour ôter toute portée à la nouvelle démonstration, alors même que celle-ci conserverait quelque signification physique. » PHYSIOLOGIE. — Effets sécréloires et circulatoires produits par la faradisalion des nerfs qui traversent la caisse du tympan. Note de M. A. Vulpian. « M. Heidenhain a montré que les éléments nerveux excito-sécréteurs destinés à la glande parotide proviennent du rameau de Jacobson, comme l'avait indiqué Loeb en 1869. On parvient, non sans difficulté, en dis- séquant sur le chien le nerf glosso-pharyngien jusqu'à la base du crâne, à atteindre le rameau de Jacobson et à le soumettre à l'action de courants faradiques. J'ai répété cette expérience de M. Heidenhain, et j'ai vu, de même que lui, se produire, sous l'influence de la faradisalion de ce rameau, une sécrétion abondante de la salive parotidienne, qui s'écoule alors goutte à goutte, assez rapidement, par le tube introduit et fixé dans le canal de Sténon. » On sait que le rameau de Jacobson pénètre dans la caisse du tympan et qu'un des six filets nerveux qu'il donne, le nerf pétreux profond et externe, va se rendre au nerf petit pétreux superficiel, puis au nerf auri- culo-temporal, qui le conduit dans la glande parotide. C. R., 1879, 2« Semestre. (T. LXXXIX. N» 3.) 36 ( 274 ) » Ainsi, le nerf sécréteur de la glande parotide se trouve, pendant une certaine partie de son trajet, dans la caisse du tympan. D'autre part, la corde du tympan traverse aussi cette même 'cavité. Il était donc probable que l'on pourrait électriser à la fois, dans la caisse du tympan, la corde du tympan, c'est-à-dire le nerf excilo-sécréteur de la glande sous-maxillaire et de la glande sublinguale, et le rameau de Jacobson ou le filet pétreux profond externe, c'est-à-dire le nerf excito-sécréleur delà glande parotide. » Celle présomption a été confirmée par des expériences faites sur des chiens curarisés et soumis à la respiration artificielle. Si l'on introduit un excitateur dans la caisse du tympan parle conduit auditif externe et en perforant la membrane du tympan, et si, après avoir appliqué l'autre exci- tateur sur un point quelconque de la peau de l'animal, on fait passer un courant induit, saccadé, par ces deux excitateurs, on provoque une sé- ciétion active de la glande parotide et de la glande sous-maxillaire du même côté; la salive s'écoule rapidement par les tubes fixés dans le conduit de Sténon et dans le conduit de Wharton. La glande sublinguale et la glande deNucksécrèlent aussi sous cette influence, mais leur sécrétion est bien moins abondante. Ou observe souvent aussi un certain degré d'augmentation de la sécrétion lacrymale du même côté. » La suractivité de la sécrétion de la glande parotide et de la glande sous-maxillaire peut être entretenue pendant longtemps parla faradisation ainsi faite des nerfs qui traversent la caisse du tympan. » Cette faradisation détermine aussi des phénomènes vaso-dilataleurs très accusés. Je laisse de côté ceux qui se manifestent dans les glandes sali- vaires, pour m'occuper surtout de ceux qui se produisent dans la cavité buccale. Après une faradisation de la caisse du tympan pendant quinze à vingt secondes à l'aide d'un courant de moyenne intensité, on constate une congestion vive de toute la moitié de la langue du côté correspondant et du plancher buccal du même côté. La membrane muqueuse de la langue et du plancher buccal devient d'un rouge vif, les vaisseaux visibles se dilatent, la température de toute la région congestionnée s'élève. )< J'ai montré ces phénomènes à mon Cours, et j'avais pu les expliquer facilement, en partie du moins, puisque j'ai fait voir, il y a plusieurs an- nées, que la faradisation du bout périphérique du nerf lingual uni à la corde du tympan détermine une vive congestion de la moitié de la langue dans la région située en avant du V des papilles caliciformes. » Je n'avais pas examiné alors les autres régions de la cavité buccale. Plus récemment j'ai répété les expériences de MM. Jolyet et Laffont sur le ( 27^» ) nerf maxillaire supérieur. Ces expérimentateurs ont vu que l'excitation du bout périphérique de ce nerf coupé provoque une congestion plus ou moins intense des muqueuses nasale, labiale et gingivale du côté correspondant et une élévation de la température de ces membranes ; ils ont constaté en même temps une augmentation delà pression sanguine dans l'artère maxil- laire interne. J'ai pu facilement m'assnrer de l'exactitude des faits publiés par MM. Jolyet et Laffont, du moins en ce qui concerne la rougeur des membranes muqueuses dont il vient d'être question et l'élévation de tem- pérature des parties congestionnées ; je n'ai pas fait d'expériences relatives à l'élévation de la pression dans l'artère maxillaire interne. Ces physiolo- gistes se sont demandé, entre autres suppositions, si ces fibres ne provien- draient pas du rameau de Jacobson, etils disent qu'une de leurs expériences parlerait dans ce sens. » J'ai été ainsi conduit à rechercher quel serait l'effet delà faradisatiou du rameau de Jacobson, soit à la base du crâne, soit dans la cavité du tympan, sur la circulation de la membrane muqueuse de la cavité buccale. Le pas- sage de courants induits, saccadés, par le rameau de Jacobson, à l'endroit où il se sépare du nerf glosso-pharyngien, détermine une légère rou- geur de la membrane muqueuse des lèvres, surtout de l'inférieure, de la membrane muqueuse de la joue, des gencives, du plancher buccal et de la moitié de la langue, le tout du côté où l'on pratique la faradisation. Cette rougeur est bien visible, si l'on examine comparativement les deux côtés de la cavité buccale. Ou observe en même temps une légère augmentation de la chaleur des parties congestionnées. Il faut noter qu'il est difficile de ne pas électriser le ganglion cervical supérieur en même temps que le glosso-pharyngien et le rameau de Jacobson ; il faudrait, pour connaître d'une façon exacte le degré d'action de l'excitation de ce dernier rameau sur la circulation de la membrane muqueuse de la bouche, exciser préa- lablement le ganglion cervical supérieur; je me propose de faire prochai- nement cette expérience. » La faradisation du rameau de Jacobson, à la base du crâne, ne m'a pas paru provoquer la moindre congestion de la peau des lèvres, qu'on avait eu soin de raser. Le cerveau ayant été mis à nu sur un chien, il a semblé qu'il se produisait un certain degré de dilatation des vaisseaux de la pie-mère au début de la faradisation. » Si l'on électrise, au moyen de courants induits, l'intérieur de la caisse du tympan, les effets sont bien autrement prononcés. Après une faradisa- tion de vingt à trente secondes, pendant laquelle on a pu voir le rebord ( 276) de la lèvre inférieure rougir notablement, on constate, en examinant l'in- térieur de la cavité buccale, u!ie rougeur intense de la face interne des lèvres, de la joue, des gencives du coté de l'expérience ; la moitié corres- pondante de la langue et du plancher buccal est vivement congestionnée; la congestion s'étend jusqu'à l'épiglotte depuis la pointe de la langue; le palais et le voile du palais, dans toute la moitié du même côté, sont rouges. Le repli muqueux étendu en arrière de l'arcade dentaire supérieure à l'arcade dentaire inférieure est souvent la partie la plus congestionnée. La rougeur du palais et du voile du palais, celle de la langue, s'arrêtent assez exactement à la ligne médiane; la congestion delà membrane muqueuse de la lèvre supérieure dépasse quelquefois cette ligne et se propage à une petite étendue de l'autre côté. La conjonctive oculaire du même côté est toujours plus rouge que celle de l'autre côté; parfois la différence est considérable. La peau de la joue, des lèvres et du nez peut présenter aussi de la conges- tion ; mais c'est là un phénomène moins constant et certainement bien moins marqué que les effets vaso-dilatateurs offerts par la membrane muqueuse buccale. Il se produit, en outre, un léger degré de congestion de la substance grise cérébrale et un peu de dilatation des vaisseaux de la pie-mère qui la revêt. » La congestion produite ainsi dans les diverses régions que je viens d'énumérer est d'une courte durée; elle a souvent disparu d'une façon complète au bout de quelques minutes ; ou peut alors la faire reparaître en renouvelant la faradisation de la caisse du tympan. » Ces divers effets de ddatation vasculaire doivent-ils être attribués à l'excitation centrifuge, par les courants faradiques, de fibres vaso-dilata- trices vraies? Il me paraît incontestable que certains de ces effets sont dus à l'excitation de véritables fibres nerveuses vaso-dilatatrices; c'est de celle façon que l'on doit vraisemblablement expliquer la rougeur de la moitié antérieure delà langue et celle du plancher buccal, observées du côté où l'on a pratiqué la faradisation. C'est l'électrisalion de la corde du tympan qui a sans doute provoqué cette congestion. Mais la congestion de la région de la langue située en arrière du V des papilles caliciforaies, comment l'at- tribuera l'électrisationde fibres vaso-dilatatrices centrifuges contenues dans le rameau de Jacobsou, puisque l'expérience a démontré que les fibres vaso- dilatatrices de cettepartiede la langue sont contenues dans la partie périphé- rique du nerf glosso-pharyngien? La rougeur de la membrane muqueuse des joues, des gencives, du palais, celle de la conjonctive oculaire, sont- elles produites par action vaso-dilatatrice directe ou par action vaso-dila- ( 277 ) tatrice réflexe? Les expériences deMM.Jolyel et Laffont doivent être prises en sérieuse considération dans l'examen de ces questions, mais elles ne me paraissent pas tout à fait décisives. Tl y a là encore matière à d'inté- ressantes explorations physiologiques. » PHYSIOLOGIE. — Noie complémentaire sur la théorie des battements du cœur et des artères, et sur leur enregistrement ; par M. Bovillaud. « Il règne sur les battements du cœur et des artères deux théories, celle de Harvey, l'immortel inventeur de la circulation du sang, et une autre que j'appellerai moderne. I. — Théorie de Harvey. » I. Quel est le mouvement du cœur? — Si l'on met à découvert les cœurs des animaux encore vivants, on observe que le cœur parfois se meut, par- fois se repose, qu'il est un temps pour son mouvement et qu'il en est un autre pour son repos. Ces phénomènes, manifestes dans les cœurs des ani- maux à sang froid, deviennent plus manifestes encore dans les cœurs des animaux à sang chaud. » Dans le temps où le cœur se meut, on remarque avant tout trois choses : » 1° Le cœur se redresse et sa pointe s'élève ; » 2° Il se contracte de toute part, mais principalement sur ses côtés; » 3° Il se durcit, ainsi qu'on peut s'en assurer en le prenant dans la main. » De ces observations, il est conforme à la raison de conclure que le cœur se contracte, à la manière des muscles, et que, en se contractant selon ses ventricules, il projette le sang qu'ils contiennent. D'où il suit, contrai- rement aux opinions vulgairement reçues, que le mouvement dans lequel le cœur frappe la poitrine est la systole et non la diastole, et que le mouve- ment propre du cœur n'est pas la diastole, mais la systole. )) Et il ne faut pas admettre, malgré le fait rapporté par le divin Vésale pour le confirmer, que le cœur se meut seulement selon ses fibres droites, que son sommet s'approche ainsi de la base, que ses côtés se distendent en manière de boule (»! oj'te/n), que ses cavités se dilatent et que ses ventricules, prenant la forme d'une ventouse, attirent le sang dans leur intérieur. » Et il n'est pas vrai, comme on le croit vulgairement, que le cœur, par aucun mouvement de distension qui lui soit propre, attire le sang dans les ven- tricules ; en effet, pendant qn'il se meut et se tend, il expulse le sang, et, pendant qu'il se relâche et se détend, il reçoit le sang. ( =78 ) » Cette description, dans certains points, se rapporte au cœur tout en- tier, et, dans d'autres qui sont les principaux, à sa portion ventriculaire spécialement. Parmi ceux-ci, il faut surtout signaler celui dans lequel Harvey, décrivant le temps oh te cœur se meut, dit que cet organe se redresse, frappe contre la poitrine, que sa pointe s'élève et que les artères se dilatent, battent, comme il l'expose dans le Chapitre suivant. Tous ces phénomènes annoncent, avec la plus éclatante évidence, qu'il s'agit ici de la systole ou de la contraction de la portion ventriculaire du cœur. Cependant c'est sous le nom de mouvement du cœur, au lieu de mouvement des venlricutes du cœur, que Harvey décrit cet ensemble de phénomènes. Donc, dans ce passage, le nom simple de cœur signifie ventricules du cœur, et le nom du tout est donné à la partie. » Pour plus d'exactitude, donnons à ces deux parties leur véritable nom et disons que, dans le temps où les ventricules du cœur se meuvent, c'est- à-dire se contractent, puisque, selon Harvey, ils n'ont aucun autre mouve- ment qui leur soit propre, on constate les trois phénomènes décrits par ce grand observateur. » Puisque, au début de ce Chapitre, parlant du cœur en général, il dit qu'il est un temps où il se meut, se contracte, et qu'il en est un autre où par conséquent il se repose, comme s'il était en état de mort [ut in morte) et gît (jacel) flasque et relâché ; puisque, je le répète, Harvey s'exprime ainsi, il semble, du moins au premier abord, très naturel et rationnel d'en conclure que, en décrivant le premier temps, celui dans lequel il entre en mouvement [cor, eo tempore quo movetur), il a dû consi- dérer la portion du cœur dans laquelle se passe le mouvement qu'il décrit comme étant celle par où commence le jeu et en quelque sorte le branle de la merveilleuse machine. )) Or, comme cette portion du cœur est précisément la portion ventri- culaire, si Harvey eût abondé dans le sens que nous indiquons ici, sa con- clusion aurait été que le commencement de ce qu'il appelle le mouvement du cœur [de motu cordis) est la contraction de la portion ventriculaire de ce muscle creux. » n. Quel est le mouvement des artères? — Dans le même temps où se font la tension, la contraction, la systole du cœur, avec percussion contre la poitrine, les artères se dilatent, donnent une pulsation et sont dans leur diastole. » Quand le ventricule gauche cesse de battre, cesse aussi le battement des artères, et de même, le ventricule droit cessant de battre, la veine arté- ( 279 ) rieuse (artère pulmonaire) cesse aussi de battre, et loutes les artères battent en même temps, sans en excepter les plus éloignées du cœur. » Contrairement aux dogmes communément reçus, il est donc mani- feste que la diastole des artères a lieu en même temps que la systole des ventricules du oœur, et que ces artères se distendent et se remplissent par ïiinmission ou Vintriision du sang au moyen de la constriction des ventri- cules, et qu'elles ne se remplissent pas parce qu'elles se distendent comme des soufflets, mais qu'elles se distendent comme des outres, parce qu'elles se remplissent. M III. Quel est te mouvement du cœur et des oreillettes ? — Les deux oreil- lettes se meuvent simultanément, et les deux ventricules se meuvent simul- tanément, et voici comment cela se passe. » Les deux mouvements, l'un des oreillettes, l'autre des ventricules eux-mêmes, ont lieu presque dans le même temps, mais non tout à fait simultanément. En effet, le mouvement des oreillettes précède et celui des ventricules suit [subsequitur); et le mouvement commence par les oreil- lettes et paraît s'avancer [procjredi) vers les ventricules. Toutefois, le sang n'entre pas dans les ventricules par une attraction ou une distension de leur part, mais parce qu'il y est envoyé par l'impulsion {pulsu) des oreillettes. » Il faut noter que ce que j'appelle (dit Harvey), et dans les oreillettes et dans les ventricules, des pulsations, sont des contractions, et que d'abord on voit les oreillettes se contracter, et consécutivement les ven- tricules eux-mêmes. » Quant aux oreillettes, elles se remplissent, comme un réservoir, de sang, le sang y découlant spontanément (s/ionte), et poussé vers le centre par le mouvement des veines. Chez les poissons, les grenouilles et autres animaux semblables, dont le cœur n'a qu'un ventricule et qui ont pour oreillette une espèce de vessie située à la base du cœur, regorgeant de sang, on voit cette vessie se contracter d'abord, puis survenir très clairement {apertis- sime) la contraction du ventricule. » Mais (dit Harvey) il m'a paru que c'était le lieu de consigner ici des faits observés par moi, qui sont contraires à ceux qui viennent d'être exposés. Le cœur de l'anguille, de certains poissons et même d'autres animaux, extrait sans ses oreillettes, bat encore ; bien plus, si vous le découpez en morceaux, vous verrez ces morceaux se contracter sépa- rément et se relâcher, de telle sorte qu'après la cessation du mouvement des oreillettes, le corps du cœur donne des battements et palpite {pulsum faciat et palpitet. ( 28o ) » Il y a dans ce Chapitre trois propositions d'une importance capitale, que nous allons discuter avec la plus profonde et la plus sérieuse attention. » La première est celle-ci : dans une révolution du cœur, « des deux » mouvements alternatifs de l'oreillette et du ventricule, le premier est » celui de l'oreillette et le second est celui du ventricule, qui suit de si près » le premier, qu'ils semblent avoir lieu dans le même temps et n'en former » qu'un seul. » » Là, se présente la contradiction signalée un peu plus haut, savoir que, d'après le Chapitre II, la révolution du cœur tout entier commen- cerait par la systole venlriculaire , tandis que, d'après le Chapitre actuel (IV), elle commencerait par une systole auriculaire. Cette contra- diction a complètement échappé à l'attention de Harvey, et, en définitive, il enseigne, d'une manière générale, dans le Chapitre V, que le commen- cement d'une révolution du cœur est la systole auriculaire. C'est ce que nous examinerons tout à l'heure, après avoir analysé ce Chapitre. » La seconde des propositions que nous discutons actuellement est celle-ci : « C'est par l'impulsion des oreillettes, et non par l'attraction ou » la distension des ventricules, que le sang pénètre dans la cavité de » ceux-ci. » » Mais on ne trouve point dans l'ouvrage de Harvey des expériences démontrant que Valtraclion et la distension du cœur ventriculaire ne prennent aucune part à cette action. Il existe, au contraire, en grand nombre, des expériences prouvant que la distension active ou attractive des ventricules constitue une cause puissante du passage du sang dans leur cavité. » Quant à cette troisième proposition, que toutes les pulsations ventri- culaires sontdues aux contractions auriculaires, Harvey a bien voulu éviter à ses admirateurs la peine de la réfuter, en reconnaissant, avec une candeur digne de son génie, que, après avoir été extrait, sans ses oreillettes, le corps du cœur, c'est-à-dire sa portion ventriculaire, même coupée par morceaux, continue à battre et palpite. » La dernière proposition qui nous reste à discuter est celle-ci : « Les » oreillettes se remplissent de sang par un mouvement des veines qui le » poussent vers le centre, et par une sorte d'mc/matjon spontanée de ce li- » quide [déclinante sponle sanguine). » » Il est difficile assurément d'admettre, avec Harvey, que chez l'homme, dont la veine cave inférieure s'ouvre dans l'oreillette droite, le sang ait une sorte de penchant vers celle-ci. Au reste, si l'on place le cœur d'un ( 2.S. ) animal de manière que le sang ne puisse pénétrer dans la cavité des oreiileltes que de bas en haut, c'est-à-dire contre Vefjorl de la pesanteur, il n'y pénètre pas moins, en vertu d'un mouvement d'attraction ou d'aspi- ration des plus manitèstes. » IV. Moiivemenl, aclion et Jonction du cœur. — Le mouvement du cœur, dit Harvey, se fait de cette manière : l'oreillette se contracte et 'projette le sang^qu'elle contient dans le ventricule; les ventricules se contractent à leur tour, battent et lancent le sang dans les artères (le ventricule droit dans celles des poumons, et le ventricule gauche dans les artères du corps tout entier). » Ces deux mouvements, comme avec harmonie et rythme, se suivent de telle sorte que tons deux semblent se faire en même temps, et n'en con- stituer en apparence qu'un seul, » Voilà, en résumé, quel est, pour Harvey, tout ce que l'observation nous montre, dans le cours de ce que nous avons désigné sous le nom de révolution du cœur. » D'après cet immortel inventeur de la circulation du sang, le cœur est le seul et unique moteur du sang, et il accomplit celte grande fonction au moyen de deux contractions dont l'une est celle de sa portion auriculaire, et dont l'autre est la contraction de sa portion ventriculaire. » Essayons maintenant de trouver l'explication de cette contradiction de Harvey avec lui-même, que nous avons signalée plus haut. » On ne se souvient pas assurément des expériences rapportées dans l'une de mes précédentes Communications, desquelles il résultait que le commencement d'une révolution du cœur n'était pas le même chez tous les animaux soumis à ces expériences. Chez les uns, en effet, cette révolution commençait par les contractions ventriculaires, tandis que chez les autres elle commençait par les contractions auriculaires. Eien ne fut négligé pour acquérir la certitude de ce fait, qui me surprit singulièrement, ainsi que les témoins compétents de nos expériences. » Nous reconnûmes que les animaux chez lesquels la révolution du cœur commençait par les contractions ventriculaires étaient ceux qui, à l'exemple de l'homme, possédaient un cœur à deux ventricules, et que les autres animaux chez lesquels cette révolution du cœur commençait par les contractions auriculaires étaient ceux dont le cœur n'avait qu'un seul ven- tricule, tels que les grenouilles, la tortue, etc. » Or, les animaux sur lesquels Harvey avait pratiqué ses nombreuses expériences appartenaient aux mêmes espèces que les nôtres, c'est-à-dire C. R., 1879, 2' Semestre. (T. LXXXIX, N- 3.) ^"j ( «82 ) aux animaux à sang froid et à sang chaud, à cœur monoventriculaire et à cœur biventriculaire. » Il suffit donc maintenant, jsour expliquer la contradiction qui se trouve entre le Chapitre deuxième et le Chapitre quatrième de l'Ouvragede Harvey, relativement au temps où commence le mouvement du cœur, d'ad- mettre que, dans le Chapitre deuxième, les expériences avaient été faites sur des animaux à sang chaud, et qu'elles avaient été faites sur des ani- maux à sang froid dans le quatrième » Mais que l'on prenne soin de lire attentivement les passages où Harvey rapporte les expériences sur lesquelles il se fonde pour démontrer que le mouvement du cœur commence par la contraction des oreillettes, et 1 on se convaincra que les animaux qui furent soumis à ces expériences appar- tenaient à l'espèce de ceux dont le cœur est monoventriculaire et dont le sang est froid. II. — Théorie modernk. » I. Cœur. — Chez l'homme et les animaux dont le cœur est à deux ventricules et à deux oreillettes, une révolution de cet organe se com- pose de deux mouvements et de deux repos. Dans l'un des mouvements de ces quatre parties du cœur, connu sous le nom de systole ou de con- traction, le sang est expulsé des cavités qui le contiennent; dans l'autre de ces mouvements, connu sous le nom de diastole ou de dilatation, le sang est aspiré dans ces mêmes cavités. n Les mouvements de systole ou de contraction des ventricules et des oreillettes du cœur sont ordonnés de telle sorte, que les systoles des uns sont isochrones aux diastoles des autres (et réciproquement), et que les systoles et les diastoles des deux moitiés ou côtés du cœur sont également isochrones. )) Les repos du cœur, sous le rapport de leur succession, sont ordonnés selon le même rythme que les mouvements: 11 La durée totale d'une révolution du cœur et celle de chacun des élé- ments, pour des conditions données, sont constantes ou fixes et ont été soumises au calcul. » Cette description, sous le rapport des temps d'une révolution du cœur, diffère de celle de Harvey, en ce qu'elle les porte à quatre, tandis que, selon l'autre, il n'eu existe que deux. » La théorie moderne des mouvements du cœur diffère encore de celle de Harvey sous les rapports suivants. Selon celle-ci, il n'existe qu'un seul ( 283 ) mouvement propre de cet organe, à savoir la systole ou la confraclion, et c'est par cet unique mouvement que le sang parcourt le cercle que lui a tracé le glorieux génie de Harvey. » Selon la théorie moderne, il existe pour le cœur deux mouvements qui lui sont propres, savoir la contraction ou la systole ci-dessus indiquée et la diastole ou dilatation. Cette dernière est active, à sa manière, comme la systole, à la sienne. » II. Artères. — Ainsi que les ventricules du cœur, elles présentent un double mouvement de systole et de diastole et un double repos; mais, par rapport aux temps dans lesquels ils ont lieu, ils sont inverses l'iui de l'autre, condition essentiellement nécessaire à leur fonctionnement dans la grande opération de la circulation du sang. )) La systole des artères est visible et palpable, bien que moins forte que la diastole, à l'inverse de ce qui a lieu pour le cœur, dont la diastole est beaucoup moins forte que la systole. » Que la systole des artères ait pour cause, soit l'élasticité de celui de leurs tissus quia emprunté son nom à cette faculté, et sur lequel M. Chevreul a fait de si belles recherches, soit l'action des nerfs artério-moteurs, soit le con- cours de ces deux éléments, son existence est rigoureusement démontrée et constitue une condition nécessaire de la circulation du sang. III. — EWRECISTREMEÎiT DES BATTEMENTS DU COEUR ET DES ARTÈRES. » Que si les appareils de M. Marey, en ce qui concerne les battements des artères (appareils inventés à l'époque où le pouls dicrole était universel- lement considéré comme essentiellement onoiual), donnent une fidèle image de ces battements, sous ce rapport, il faut qu'il y ait dans les tracés du pouls normal un élément de moins que dans ceux où le pouls est dicrote, car, si le pouls dicrote est un pouls anomal, le pouls normal doit être monocrote. )) Je laisse à mon savant confrère le soin d'en décider Mais si, d'après le sphygmographe qu'il a inventé, le pouls artériel normal ne donne qu'un seul signe de battement, ce qui est diamétralement opposé à la théorie nouvelle des battements des artères, il en résultera nécessairement ou que cette théorie n'est pas exacte, ou que l'instrument inventé pour la décrire ne l'est pas. » Encore une fois, j'en appelle à M. Marey sur cette importante question, où son autorité est si grande. Dans le cas où il prononcerait cet arrêt, sa- voir que son instrument représente exactement les mouvements artériels, et ( :284 ) qu'il n'existe pas de dicrolisme à l'état normal, il donnerait gain de cause à la théorie de Harvey, et condamnerait celle qui a reconnu dans les ar- tères un double mouvement de diastole et de systole. Mon savant confrère conviendra volontiers qu'il m'en coûtera quelque chose pour me sou- mettre à cette condamnation. Mais si la vérité doit m'étre pkis chère que Platon lui-même, certes, elle doit aussi m être plus chère que ma propre et vaine opinion. » MÉTÉOROLOGIE. — Origines de la grêle et conslalalion de trombes oii l'air est aspiré de bas en haut; par M. Colladon. « J'ai l'honneur d'adresser à l'Académie un Mémoire que je viens de publier sur les origines de la grêle et sur la constatation des trombes d'une durée notable où l'air est aspiré de bas en haut. Tout en admettant, avec M. Faye, la possibilité que certaines chutes de grêle soient dues à des tor- nados et à des trombes d'air descendantes qui peuvent les accompagner, je ne crois pas que cette origine soit générale ou la plus habituelle, et j'en signale une autre, qui me semble coïncider d'une manière remarquable avec la plupart des faits, et qui, de plus, est appuyée de preuves expérimen- tales, )) Une partie de mes idées théoriques se trouve déjà exposée dans une Notice que j'ai adressée à l'Académie au mois d'août iS^S. Elles reposent essentiellement sur l'existence universellement reconnue d'un courant d'air vertical de haut en bas, qui accompagne les fortes averses de pluie ou de grêle, et qui a été quelquefois désigné sous le nom de vent de plaie, d'orage ou de grêle. Plusieurs météorologistes s'accordent à reconnaître la cause de ce vent vertical dans l'air qu'entraînent de haut en bas les averses d'eau ou de grêle. Le même effet se produit à la base de toutes les grandes cascades. » Il n'est pas besoin de démontrer longuement que cet air, entraîné d'une manière permanente au-dessous des nuées pluvieuses, doit être rem- placé, afin qu'un vide ne se produise pas dans les points d'où il est parti ; mais cette question n'a été abordée que partiellement, et les quelques auteurs qui s'en sont préoccupés ont admis que l'air expulsé se remplaçait par des filets d'air affluents, soit par la base, soit par les flancs de la co- lonne de grêle ou de pluie, c'est-à-dire par de l'air nouveau, venant de points situés au-dessous des nuées orageuses. 1) Aucun auteur, je crois, n'a affirmé que ce flux d'air nouveau doit pro- ( =^«5 ) venir essentiellfiiient des couches atmosphériques qui enveloppent la partie supérieure du nuage. Représentons-nous une colonne de grêle comme une de celles du 7 ou du 8 juillet 1875 ('); elle descend d'une hauteur d'au moins 2000"'; sa largeur moyenne est de G"'" à 7'"", et sa profondeur hori- zontale dans la direction de la marche dépasse cette largeur ; la colonne d'air refoulée du haut en bas a nécessairement les mêmes dimensions. Pour qu'un vide ne se fasse pas dans la nuée, au-dessus du centre de la colonne, il faudrait, si l'air nouveau devait arriver par la base ou par les flancs, qu'il parcourût un chemin de 2""" à 3'"", en luttant, "pendant tout ce trajet, contre les gouttes de pluie ou les grains de grêle qui tenteraient de l'en- traîner vers le bas. » N'est-il pas incomparablement plus logique d'admettre que les couches d'air appelées pour remplir ce vide partiel sont celles qui se trouvent les plus voisines, et par conséquent celles qui enveloppent le groupe orageux et dont la plus grande distance doit rarement dépasser quelques centaines de mètres ? » La théorie que je présente me semble s'adapter très bien au plus grand nombre des cas de grêle. Cette arrivée de l'air supérieur doit produire les trois effets suivants : » 1° Renouveler, après chaque éclair, la tension électrique des nuées supérieureset rendre possible une longue série de nouveaux éclairs, partant de ces mêmes nuées. » 2° I,es diviser en de nombreuses masses, partiellement isolées par les couches d'air sec qui les pénètrent, ce qui explique comment, pendant les plus forts orages de gréle, on observe une multitude de coups de foudre qui vont d'une partie à une autre très voisine dans ces nuées orageuses, et ce qui, en modifiant les idées de Volta sur le ballottement des grêlons, permet d'admettre que ce ballottement existe et contribue à l'accroissement rapide des grêlons. » 3° Cette même théorie explique le refroidissement et la congélation des particules et des gouttes liquides, lorsque ce courant d'air supérieur est à une température bien au-dessous de zéro, ou qu'il est chargé d'aiguilles de glace ou de particules d'eau à l'état de surfusion. » Un fait intéressant, que j'ai eu l'occasion d'étudier, le 5 juin 1877, sur un nuage de grêle qui, se dirigeant du sud-ouest au nord-est, a passé sur (') f'oir mes Communications à l'Académie [Comptes rendus, t. LXXXI, p. io4, 44^ el 480, séances des 12 juillet, 6 et i3 sepleiubie iSyS). ( 286 ) Genève et a cheminé sur le lac Léman dans la direclion des environs d'Yverdon, où il a produit de grands dégâts, m'a fourni la confirmation de ce flux d'air qui entoure la partie supérieure des nuages à grêle. » Peu de minutes après le passage de ce nuage orageux, le ciel s'était complètement éclairci au-dessus de la ville et permettait de voir très distinctement un vaste cumulus placé au-dessus du lac Léman et d'où s'échappaient deux colonnes de grêle. La partie inférieure de ce cumulus pénétrait dans l'intérieur d'un nimbus horizontal, et les parties supérieures de ce nimbus, les plus voisines du cumulus d'où s'échappait la grêle, présentaient à droite et à gauche une multitude de lambeaux nuageux fortement inclinés vers ce cumulus, et l'on aper- cevait, en môme temps, de menus flocons cheminant avec vitesse vers ce même centre. » Un autre fait, que je viens de découvrir dans une excursion en Valais, fournit une autre confirmation éminemment intéressante des idées théo- riques que j'ai développées. » Je suis allé étudier le 1 3 juin, accompagné de M. le professeur Pierre Dunant et de quel- ques autres personnes, les mouvements de l'air qui se produisent près du sommet des cas- cades lorsque le temps est calme. J'ai choisi, pour cette étude, la belle cascade de Pissevache, bien connue de tous les touristes qui visitent la Suisse. Un sentier taillé dans le roclier permet d'arriver jusque près du sommet et de franchir la cascade au moyen d'un petit tunnel taillé dans le roc. J'avais emporté de petits corps très légers, pour les faire lancer près du sommet de la cascade, lorsque, en examinant attentivement les parties supérieures de la chute d'eau, j'ai vu un phénomène bizarre qui, à ce qu'il paraît, n'avait jamais été aperçu ou du moins signalé avant celte visite. » La partie supérieure de la cascade (environ -- ou j de sa hauteur totale, qui est de ;; G'") était surmontée d'une multitude de petites gerbes de gouttes qui se mouvaient avec une vitesse absolue en sens contraire du mouvement de la cascade, c'est-à-dire qu'elles refluaient rapidement jusque vers son sommet. » J'ai renouvelé longuement cette étude, dans la matinée du g juilletdernier. Ce jour-là, le volume d'eau était considérable et presque double de ce qu'il était le i3 juin précédent. Mes observations du i3 juin ont élé complètement confirmées. Pour bien voir cet élégant et curieux phénomène, il faut s'élever, au moyen des sentiers taillés dans le roc, jus- qu'aux j ou aux * de la hauteur de la cascade, et examiner de là ce qui se passe sur tout le dos supérieur de la chute, au-dessous de son point de départ. On distinguera facilement, tout près de sa surface, des millions de gouttes d'eau qui, cédant à l'aspiration jmissante produite près du départ de la chute, remontent vers le sommet pour s'y engouffrer. » Pour constater que ce mouvement ascendant n'est pas une apparence produite par le contraste, mais qu'il est bien réel et absolu, il faut se placer de manière que ces gouttes d'eau supérieures puissent se projeter sur les rochers qui s'avancent au delà de la cascade. » On peut être surpris qu'un fait aussi remarquable, qui ne paraît pas difficile à distinguer une fois qu'on l'a vu et qui a diï exister de tout temps à la partie supérietu-e de cette cascade, que des milliers de voyageurs visitent ( 287 ) chaque année, air pu rester inaperçu jusqu'à ce jour. Ce phénomène est d'ailleurs une confirmation de celui que j'avais observé le 5 juini877, et l'aspiration des gouttes d'eau attirées vers le sommet de hi cascade rappelle cette autre aspiration qui se produisait au-dessus de la colonne de grêle et qui attirait de menus flocons^de^nuages vers le cumulus central d'où s'échappaient les grêlons. » La dernière partie de mon Mémoire énumère plusieurs faits qui ne peuvent laisser aucun doute sur l'existence possible, dans de certaines con- ditions, de vastes trombes dans lesquelles l'air est aspiré de bas en haut^ qui se produisent naturellement, peuvent cheminer avec une certaine vi- tesse et se maintenir dans un état d'équilibre stable pendant une partie de la durée du jour. Je cite, entre autres, les expériences inédites que l'habile physicien, M. Raoul Pictet, a faites près du Caire, pendant qu'il était pro- fesseur de Physique dans cette ville. Avec le secours de plusieurs thermo- mètres, d'un électromètre surmonté d'une longue tige et d'une abondante provision de corps légers, il a pu suivre et étudier pendant plusieurs heures la formation des trombes de sable, déterminer les conditions de température de l'air libre et du sol qui paraissent nécessaires à leur déve- loppement. Il a pu traverser la base d'une de ces trombes, constater qu'elles sont sans influence sur un électromètre à feuilles d'or et les suivre jusqu'au moment de leur disparition. » L'existence de ces trombes est facile à constater, parce que les pous- sières qu'elles soulèvent les rendent visibles ; mais les causes qui les pro- duisent peuvent exister lors même que le sol serait privé de poussières, pourvu que l'atmosphère soit calme et que le sol soit fortement réchauffé par la chaleur rayonnante du soleil. Il semble même que leur existence est possible sur la surface de la mer, d'un lac, ou d'un sol humide, et l'on doit admettre qu'entre les tropiques, par des temps calmes, il se forme quelquefois des trombes analogues qui aspirent et soulèvent des particules liquides jusqu'à de grandes hauteurs, et qui probablement peuvent donner lieu à des phénomènes électriques et à la formation de nuages orageux. » ( 288 ) MEMOIRES PRESEI\TES. VITICULTURE. — Sur les matières sucrées des vignes phjUoxérées etpourridiées. Note de MM. Gayon et Millardet, présentée par M. Pasteur. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra). « M. Boutin a publié, en 1877 ('), une série d'analyses chimiques comparatives de la vigne saine et phylloxérée, dans lesquelles il arrive à cette conclusion : que l'effet de la maladie phylloxérique sur le sucre de canne normal, à la racine de la vigne, se traduit à la fois par la transfor- mation de ce sucre en glucose et par la diminution de quantité, finalement la disparition complète des matières sucrées. » Des recherches, entreprises depuis une année, par une méthode un peu différente de celle de M. Boutin, nous ont donné des résultats con- traires aux siens, quant à la transformation du sucre de canne en sucre réducteur. Pour la discussion de la méthode et les détails des expériences, nous renverrons à un travail qui ne tardera pas à paraître. » Résultats. — La piqûre du Phylloxéra et la maladie qui en résulte n'ont aucune action sur la qualité du sucre contenu dans les racines de la vigne. D'une part, en effet, dans le malbec et \e jurançon, ces organes ne contiennent jamais, à l'état phylloxéré comme à l'étal sain, que du sucre de canne; et, d'autre part, la proportion relative de sucre réducteur et de sucre de canne, qui existe normalement dans Xa. folle-blanche, ne varie pas d'une manière notable sous l'influence du Phylloxéra. C'est donc à tort que M. Boutin prétend que la maladie phylloxérique détermine l'inter- version du sucre de canne. » La quantité de sucre contenu dans une racine phylloxérée ne com- mence à diminuer, d'une manière notable, que lorsque la pourriture atteint les points lésés par l'insecte. La diminution dans la proportion du sucre est proportionnelle au degré de la pourriture. Dans la racine entièrement pourrie, le sucre a complètement disparu. » Cette diminution des matières sucrées dans la racine est essentielle- ment locale, dépendante des altérations de la racine au point observé et non de l'état général de santé de la plante tout entière. Ce|)endant, il faut Recueil (les Savants ctranscrs, lomc XXV, n°C. ( 289 ) remarquer que, d'une façon générale, dans la lige d'un cep malade depuis plusieurs années, dont la plupart des racines sont pourries et ne con- tiennent plus ou presque plus de sucre, on ne trouve pas une aussi forte proportion de ce dernier qu'à l'élat normal. Mais cette diminution est infi- niment moins forte que dans les racines, et elle semble dépendre de la dis- tance qui sépare le point analysé de la tige, des racines pourries les plus rapprochées. Ce même fait s'observe sur une même racine. A l'extrémité, si elle est complètement pourrie, il n'y a pas traces de sucre. Cette substance commence à apparaître dans les points qui ne sont pourris qu'en partie, et augmente insensiblement à mesure qu'on se rapproche de la tige. » Comme la diminution ilu sucre et sa disparition dans une racine ou un fragment de racine coïncident toujours avec l'existence de la pourriture dans le même point de l'organe, et comme, ainsi qu'on vient de le voir, les causes générales qui pourraient expliquer la disparition du sucre doi- vent être écartées, il devient très probable que c'est à la pourriture direc- tement qu'il faut attribuer les phénomènes dont il s'agit. » Or, sans vouloir préjuger en rien la genèse de la pourriture en gé- néral, il est nécessaire de rappeler que l'un de nous (') a émis récemment l'opinion que, dans la maladie dont il s'agit, la pourriture des tissus est due uniquement au développement d'organismes parasitaires, appartenant presque toujours à la classe des champignons. L'existence constante de ces derniers, au moins dans tous les points qui ont pris une coloration brune, jointe à ce que nous savons de l'avidité de ces organismes pour les matières sucrées, donne une grande probabilité à l'opinion énoncée plus haut, d'après laquelle la disparition du sucre, dans la racine atteinte de pourri- ture phylloxérique, dépendrait de la consommation de cette substance par le mycélium des champignons. » Cette probabilité devient une sorte de certitude par la comparaison de la maladie actuelle des racines de la vigne avec certaines autres affections de ces mêmes organes produites par des champignons. Les maladies de ce genre qu'il nous a été possible d'étudier, au point de vue du sucre, sont le powridié ou blanquet, et une affection probablement encore inconnue, re- connaissable à ce fait que les écorces, surtout lorsqu'elles sont âgées de plus de deux ans, sous l'action d'un mycélium très fin, se transforment intégra- lement en une poudre blanche, très ténue, analogue à de la farine. Dans (') MiLLABDET, Théorie nouvelle des altérations (lue le Plijlloxcra détermine sur les ra- cines de la vigne européenne {Comptes rendus, 29 juillet 1878). C. R., 1879 •• Semestre. (T. LXXXIX, K" S.) 38 ( 290 ) l'un ou l'aulre cas, le champignon pénètre dans le corps même de la racine, détermine la pourriture de cette dernière et, plus tard, la mort de la plante. » En effet, nous avons vu plus haut que la maladie du Phylloxéra, con- trairement aux assertions de M. Boulin, n'est nullement caractérisée par Tinferversion du sucre de canne normal à la plante. Pas plus que la maladie du Phylloxéra, le champignon du pourridié et celui de la dégénérescence farineuse des écorces ne produisent l'interversion du sucre de la plante. » Ces deux maladies parasitaires, comme celle du Phylloxéra, sont accompagnées d'abord d'une diminution notable dans la proportion du sucre contenu dans l'organe affecté, puis de la disparition complète de cette substance. La diminution de la proportion de sucre augmente avec le degré d'altération de l'organe affecté, et cette substance a toujours com- plètement disparu lorsque les tissus sont pourris en totalité, c'est-à-dire pénétrés du mycélium du champignon. » Or, dans ces deux cas, la diminution et la disparition du sucre dépendent certainement du développement, dans les tissus, des champignons qui produisent la maladie. D'un autre côté, nous avons dit que, dans la maladie du Phylloxéra, il n'y a pas disparition du sucre sans pourriture, et que celle-ci est toujours accompagnée de mycélium. On doit donc conclure que ces derniers, dans la maladie du Phylloxéra comme dans le pourridié et la dégénérescence farineuse des écorces, sont la cause véritable de la diminution d'abord, puis de la disparition complète des matières sucrées. » II y a donc, en réalité, malgré les apparences contraires, une ressem- blance considérable entre la maladie du Phylloxéra, celle du pourridiéetcelle delà dégénérescence farineuse des écorces. Il est remarquable, en effet, abs- traction faite des autres analogies que révèle l'observation microscopique, que le sucre se comporte dans la plante atteinte du Phylloxéra exactement comme dans les deux autres maladies, bien que celles-ci soient dues unique- ment à la présence de champignons dans les tissus. Bien plus, la compli- cation delà maladie phylloxérique par l'une des deux autres ne change rien aux phénomènes de diminution et de disparition du sucre. » L'ensemble de ces faits constitue une confirmation indirecte de la théorie nouvelle des altérations que produit le Phylloxéra sur les racines de notre vigne européenne, telle qu'elle a été formulée, il y a une année, par l'un de nous. D'après cette théorie, ce sont les mycéliums qui, par leur pénétration dans les points attaqués par l'insecte, déterminent la pourriture des racines. Or, non-seulement ces mycéliums ont été constatés directement ( 291 ) à l'aide du microscope, dans Ions les points envahis par la ponrritnre, mais encore les pliénoinénes de diminution et de disparition dn sucre deviennent une preuve indirecte de leur existence dans tous les points qui sont le siège de la pourriture. » VITICULTURE. — Éludes sur la réinvasion du Phjlloxera dans les vignes traitées par tes insecticides. Extrait d'une Lettre de M. G. Foëx à M. Dumas (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « ... Des diverses observations que je viens d'avoir l'honneur de vous exposer sommairement, je crois que l'on peut conclure, ainsi que l'a fait M. Marion, que les causes de la réinvasion estivale des vignobles soumis aux divers traitements insecticides sont multiples. » On peut, en outre, émettre comme très probables les opinions sui- vantes : » 1° En ce qui concerne la submersion, une submersion de quarante à quarante-cinq jours, bien que suffisante dans les terres peu perméables, par elles-mêmes ou par leur sous-sol, pour assurer la conservation et l'abondante fructification de la vigne, ne fait pas absolument disparaître l'insecte et rend possible une réapparition annuelle, par la multiplication des individus conservés. » La perméabilité du sol, la proximité des souches relativement aux bourrelets, le manque de pression d'eau, la discontinuité dans son appli- cation, sont les causes qui augmentent le plus, dans lapratique, les chances de permanence de l'insecte. » La réinvasiou peut se faire de l'extérieur non traité vers l'intérieur qui l'a été, ou des taches vers les parties nettes, par cheminement sur le sol ou par toute autre voie analogue. » Si l'on compare l'influence relative de ces divers modes de réinvasion, il semble résulter des faits que j'ai recueillis jusqu'ici que, dans les vignes bien submergées et situées dans des conditions favorables à l'action de la submersion, la réinvasion par l'extérieur joue le rôle le plus important (masdeFabre, l'Armeilleris, M"*" de Tacaumel). Dans ceux, au contraire, où les circonstances sont moins favorables, c'est la réapparition par per- manence qui aurait la plus grande part d'action (mas des Ports, le Castelet). » 2° Pour ce qui est des insecticides proprement dits, l'œuf d'hiver joue probablement un certain rôle dans la réapparition, chez les vignes traitées ( 292 ) par les sulfures ou sulf'ocarbonates, sans que l'on puisse néainnoins lui attribuer une grande importance dans la région méditerranéenne (obser- vation de M. Marion au cap Pinède). » Sauf le cas du champ d'essai du cap Pinède, les exemples de traite- ments insecticides que j'ai eu occasion d'étudier m'ont paru conserver plus d'insectes que ceux par submersion (bien exécutée), et par suite plus propres à assurer la réinvasion par permanence. » M. A. QuERcv, M. BoREL, M. H. Barthélémy adressent diverses Com- munications relatives au Pbylloxera. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. DeohAut adresse une Note relative à la théorie de la fécondation. (Commissaires : MM. Vulpian, Larrey.) M. MoiiGEOLi-E adresse une Note concernant la tliéorie de la rotation des corps célestes. (Commissaires : MM. Paye, Lœwy.) CORRESPONDANCE. ASTRONOMIE. — Observalioli de l'occullaùon d'Âiitarès, le 28 juillet 1879; par M. C. Flammarion. « L'état du ciel a mieux favorisé l'observation de ce phénomène qu'on n'aurait pu s'y attendre par la persistance des mauvais temps qui régnent depuis près d'une année. L'atmosphère était d'une transparence rare et d'un calme remarquable. J'ai observé l'occultation surtout au point de vue de la duplicité de l'étoile. » Anlarès (grandeur = 1 ,7) offrait une coloration orangéeplus intense que celle de a Hercule, et son compagnon, de 7" grandeur, une nuance de vert émeraude approchant du bleu. Le compagnon précède, et, lorsque le cou- ple arriva près du bord obscur de la Lune derrière lequel il devait s'éclipser, la petite étoile verte disparut la première, instantanément, puis la seconde orangée, avec la même instantanéité. La Lune était à son dixième jour ; son bord obscur était absolument invisible, et l'immersion surprend tou- jours, quoique toute l'attention soit expressément fixée sur elle. ( 29' ) » Le bord obscur où l'immersion s'est opérée n'était pas fort éloigné du méridien éclairé par le soleil levant, et les pics argentés des montagnes lunaires mettaient hautement eu relief la vivacité de l'éclat flamboyant d'Antarés. Le contraste était celui de l'argent avec la flamme d'une bougie. La triple enceinte du mont Copernic était admirablement dessinée. Le cir- que de Mayer était juste sur le cercle terminateur, et l'éclairement oblique était dirigé de telle sorte que ce cirque se montrait manifestement posé sur la crête même d'une chaîne de montagnes s'étendant de part et d'autre et surplombant à pic une plaine immense contiguë à l'est, encore entière- ment plongée dans la nuit à 8''3o™, et dont la surface très accidentée avait ses principales hauteurs éclairées au moment de l'immersion ; 9" 48". » L'émersion (io''26™) s'est faite au bord lumineux, à la mer de Hum- boldt. Le compagnon vert sortit le premier, immédiatement suivi d'Antarés, moment fugitif, suffisant cependant pour montrer que la couleur de la petite étoile n'est pas un effet de contraste dû à la présence de l'étoile orangée, mais bien une couleur réelle et certaine. » A la sortie comme à l'entrée du bord lunaire sur l'étoile double aucun signe d'absorption ou de réfraction atmosphérique ne s'est manifesté. » C'est précisément lors d'une occultation analogue que le compagnon d'Antarés a été découvert, par Burg, en 1819. Alors comme aujourd'hui, il précédait la grande étoile. Son mouvement relatif est insensible depuis soixante ans. Voici toutes les observations que j'ai pu réunir : 1819. 1846. 1348. 1848. 1848. 1849. 1855. 1856. 1856. 1857. 1857. 1858. 1861. 1864. 1864. 1865. 1866. Angles. Dislances. Observateurs, 270° + n.ni. B 270 ± 2",52 Mt 273,2 3,46 Da 273,0 3,11 Mt 273,3 3,60 Bo 276,?. 3,69 Me 274,6 n.m. Po 273,5 3,2 Ja 273,5 3,0 Se 275,1 3,4 Ja 270,0 3,5 Sm 275,8 3,3o Wr 27'. 9 n . ni . Po 275,7 3,67 Da 275,8 3,37 Da 270,4 2,99 De 272,9 2,92 Se ( 294 ) Angles. Distances. Obsorvatenr.i. 1S73 268,7 3,4ft Ws 1874. a68,4 S.ag Gl 1875 274iO 3,22 Sp 1876 271,5 3,25 Ha 1877 273,6 2,86 St » La divergence des résultats vient des difficultés des me.sures. Le dé- doublement net est très difficile, à cause du rayonnement d'Antarès, et le couple est un test plutôt atmosphérique qu'optique. La valeur des obser- vations dépend principalement de l'état de l'atmosphère ; lundi dernier, les conditions étaient exceptionnelles. )) Quoique les deux composantes restent fixes, ce système est phj'sique; car le mouvement propre d'Antarès, .T\ — o%oo6 et D. P. + o",o34, aurait, malgré sa lenteur, en partant des observations sûres de 1848, amené actuellement la position à 290° et 3", 55 ; mais les deux composantes restent fixes à 272° ±: 2° et 3", 2 ± o",3. » L'essai que j'ai fait de plusieurs lunettes et télescopes sur le dédou- blement de cette étoile donne la préférence aux lunettes. » L'étoile voisine (7, de 4" grandeur, est également double, quoiqu'elle ne soit indiquée comme telle ni dans les Catalogues en général ni dans la Connaissance des Temps. Son compagnon, de 9* grandeur, précède exac- tement, comme celui d'Antarès, mais à une plus grande distance. On le distingue mieux en détournant l'œil qu'en le fixant. Les deux étoiles sont bleuâtres. Voici toutes les mesures de ce couple : Angles. Distances. Observateurs, 1783 270°5 21 "67 H 1822 271,2 20,60 Sn 1831 271,4 20,3 Sm 1834. 274,3 i5,o H, 1838 271,6 20,5 Sm 184G 272,2 20, 56 Ja 1847 271,1 22,34 Ja 1855 96,0 20,37 ^^ 1879 272,0 18,0 Cr » Je dois la dernière mesure à l'obligeance de M. Cruls, astronome de l'Observatoire de Rio -Janeiro, qui pensait, sur la foi de la mesure du P. Secchi, que ce couple devait être ajouté à mon Catalogue des étoiles ( 295 ) doubles on mouvement. La comparaison de toutes les observa lions montre que ce couple reste fixe, depuis près d'un siècle, à 271° ±: i° et à 20" ±: 2". L'angle de Secchi est difficile à interpréter; une erreur de 180" donne- rait 276°. » Le mouvement jiropre de a, jx— o%oo3 et D. P. — o", 01, n'est pas assez sûrement déterminé pour que nous puissions rien conclure sur la nature du système. » PHYSIQUE. — Spectre calorifique normal du Soleil et de la lampe à pla- tine incandescent [Bourbouze). Note de M. Mouton, présentée par M. Desains. « Le spectre calorifique normal d'une source est représenté par une courbe dont les abscisses sont les longueurs d'onde et dont les ordonnées sont proportionnelles à la valeur de l'intensité calorifique des radiations correspondantes. » Cette dernière a besoin d'être définie. Soit A^ la valeur calorifique totale des radiations comprises entre les longueurs d'onde X et X -f- AX; le rapport — est ce qu'on peut appeler V intensité moyenne dans l'intervalle AX considéré; la limite vers laquelle il tend quand AX décroît indéfiniment est l'intensité calorifique correspondant à la longueur d'onde X ; ainsi / = — • » Il résulte de là que, si l'on avait un spectre dont la loi de dispersion fût la proportionnalité exacte des déviations à la longueur d'onde (ce qui serait àpeu près réalisé dans un spectre de réseau assez peu dévié pour que les sinus des angles de déviation puissent être confondus avec les angles eux-mêmes), et qu'on promenât dans ce spectre une pile de largeur très petite, les inten- sités successivement mesurées se rapprocheraient d'autant plus d'être pro- portionnelles aux valeurs de / que l'ouverture delà pile serait plus étroite. » Mais, comme M. J.-W. Draper l'a fait remarquer le premier ('), il n'en est pas de même si l'on opère, comme on le fait depuis Herschel, sur le spectre fourni par un prisme ou un système de prismes. Le raisonnement suivant, que j'emprunte à M. Lundquist (-), va })réciser la ren)arque de (') Philosophical Magazine, 'f série, t. XLIV, p. lo.); 187^. (') Poggendorff's .-innalcn, t. CLV, p. i'f6; 187 5, ( 29(i ) Draper et nous montrer la relation qui existe entre la courbe normale et celle que fournit la méthode ordinaire. » Soit dq la valeur calorifique tolale des radiations comprises entre les longueurs d'onde X et X -H dl; l'intensité en X est / = ^• » Soit § la distance à une origine fixe définissant à chaque instant, dans le spectroscope employé, la position de la pile; la quantité de chaleur dq se trouve répartie entre ô et tî + d^, le rapport ~ est ce que l'on peutappeler, par analogie, Vinlensiié du spectre de dispersion à la distance 5 de l'origine, et ce sera précisément, si l'ouverture de la pile est suffisamment petite, cette intensité -? que mesurera la déviation D du galvanomètre. B On a donc, à un facteur constant près. qu on peut écrire d'où n— '^'^ _^ dq (ù. .fA 7aTa~ '^' » Nous devons donc, pour déduire la courbe normale de celle des dé- viations observées, savoir à quelle longueur d'onde X correspond la dis- tance o et élever sur l'abscisse X l'ordonnée D — • c/X » Les résultats que j'ai eu l'honneur de communiquer à l'Académie (') permettent de résoudre pour la première fois le problème d'une façon complète et rigoureuse. » 1° Graphiquement. — J'ai indiqué comment on peut dresser la courbe de graduation d'un spectroscope calorifique quelconque, c'est-à-dire la courbe donnant la valeur des X correspondant aux 5. Chaque ordonnée i = D — sera alors un côté d'un triangle rectangle dont D sera l'autre et dont l'hypoténuse fera avec / l'angle de la tangente à la courbe avec l'axe des iï. » 2° Par le calcul. — Dans le spectroscope que j'ai décrit, les dislances angulaires t? de la pile aux raies D de Fraunhofer sont toujours liées à l'indice n de la radiation moyenne qui la frappe par la relation (i) sinfAn | = «sinA; (') Comptes rendus du 26 mai et du 9 juin 187g. ■ I KX' H/i- Cri* — — 'h A -+- — - + -TT' n' II' V V ( 297 ) et d'autre part j'ai montré que la loi de dispersion du flint formant les prismes est exactement représentée par la formule de M. Briot {^) où A, B, C, K sont des constantes dont j'ai calculé la valeur. » Si l'on remarque que l'expression / = D— peut s'écrire /= D— —, on voit comment les relations (i) et (2) résolvent la question. C'est ce pro- cédé que j'ai employé. » J^a valeur de i mise sous cette dernière forme précise la remarque de Draper, qui peut s'énoncer ainsi : Pour une source donnée, la courbe que fournit la méthode d'Herschel dépend de l'agencement du spectroscope et de la loi de dispersion des prismes qui le forment. Le Tableau suivant donne: 1° le spectre normal du Soleil, observé au laboratoire de M. Desains dans les deux belles journées des 28 et 29 juillet 1879, entre 2'' et 4"* du soir; 2° le spectre normal de la lampe Bourbouze, ayant traversé tous deux mon même appareil spectro- scopique. » Dans l'un et l'autre cas, le maximum a été pris égal à 100. Longueurs Lampe Longueurs Lampe il'onde. Soleil. Bourbouze. d'onde. SoleiL Bourbouze. H, 0,^396 3o V. 0^985 22,8 M G, 0,431 66 3 I ,o5 32 1> F, 0,486 87 5 .,oS 35,9 l> E, o,5?.6 9« 7.'- .,,5 24,8 73,9 0, "ia 99'6 » .,0.3 16,2 u o,56 100 .. 1 ,26 18 u 0,^7 99'^ " 1 ,3o5 20,7 89,6 D, 0,589 98 12,5 .,40 '2.9 96,2 C, 0,655 88 20,1 .,48 7,6 99.3 B, 0,686 81 » 1 ,5o 8 99.7 A, 0,760 69 3 1,4 1,53 9.^- 100 0,80 Go » 1,55 10,7 99.7 0,8?. 55,3 « 1 ,61 i3 97.5 0,84 48,3 V 1,65 12 95 o,85 47.7 ■ 1,75 9 84,9 0,88 49 - 1,85 5,6 75,1 0,90 46,5 47,' '.98 0 60,7 0,93 36,2 u 2,. 4 0 40,8 C.R., 1879 a' Semestre, '"} , , LXXXIX, NO a.) 39 ( ^98 ) » Le spectre normal de la lampe Bourbouze étant régulier, j'ai donné moins de valeurs. J'ai dû m'arrêter à la longueur d'onde 2i^,i4, car ce n'est que jusque-là que j'ai vérifié la loi de dispersion. )) Quant au Soleil, on voit que la radiation d'intensité maximum est bien loin de l'endroit où l'observation d'Herschel semblait la placer. Elle est, en pleine lumière, entre D et E, à la longueur d'onde o^^, 56. Les radiations violettes et ultra-violettes présentent des intensités calorifiques relative- ment considérables. La partie infra-rouge est marquée par quatre bandes larges connues, dont le milieu correspond aux longueurs d'onde 0^^,85, o'^'.gSS, 1*^,23 et i'^,48. Enfin le spectre s'éteint vers 1*^,98, bien avant, comme on le voit, celui de la lampe Bourbouze, fait depuis longtemps signalé par M. Desains. » M. Thexard, à la suite de la Communication de M. Mouton et après quelques observations de M. Jamin, fait les remarques suivantes : « Je ne voudrais certes pas soutenir une discussion avec mes éminents confrères, MM. Desains et Jamin, sur la proportion de chaleur et de lumière émises par un foyer électrique; cependant l'Académie n'écoutera peut-être pas sans intérêt le récit d'une expérience qui permet de suspecter que ces rapports sont loin d'être fixes. » Les physiciens et les chimistes admettent volontiers que les raies du spectre d'un même corps augmentent avec l'élévation de la température; or mon fils, il y a plus de quinze ans, comptant les raies de l'argent déve- loppées sous l'influence de l'arc électrique et se trouvant fort gêné dans ses observations par la mobilité de l'arc, eut l'idée de lui donner plus de fixité en le plaçant sous l'influence d'un électro-aimant, dont il faisait à volonté varier la puissance. Nécessairement, plus elle était grande, plus l'arc était réduit, mais par contre plus le nombre des raies augmentait, si bien que, pour un arc de o^jOoi, il compta plus de 1700 'raies, tandis qu'il n'en apercevait plus que 200 à 3oo quand l'arc avait o™,025. Cependant, à en juger par l'éclairage de la pièce, la lumière diminuait très sensiblement avec la multiplication des raies. » Je laisse aux physiciens le soin de discuter cette expérience, et je ter- mine en disant que, pour la rendre possible et même facile, l'artifice em- ployé a consisté à ajuster sur le pôle inférieur d'une lampe de Foucault une masse d'argentyîn du poids de 1200^'" environ, formant une coupe de moins de o",ooi de concavité, et au pôle supérieur une baguette de même métal ( 290 ) de o'",oi lie diamètre, qui était reuoiivelce environ toutes les heures, enfin à donner le courant de façon à porter le maximum de chaleur sur la masse d'argent. » PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Des vibraiiOHS à la surface des U [Canules lie Chimie et de Pliysiqite, [^ série, t. VIII, p. 4^4? 1866I. ( 3o4 ) sait en effet, par les expériences de M. A. de la Rive, que, dans les tubes à gaz très raréfiés, des thermomètres placés à proximité des deux électrodes indiquent des températures qui sont d'abord très différentes, la température étant plus élevée près du pôle positif; mais il faut remarquer que les diffé- rences de température aux deux pôles vont en diminuant avec le temps et finissent par être nulles. 11 en est de même quand la force élastique du gaz augmente : c'est ainsi qu'avec un tube à air atmosphérique la différence de température dans le voisinage des deux électrodes est nulle lorsque la pres- sion s'élève à o",020. Je me suis assuré que le phénomène de distillation que je signale ne doit pas être attribué à un échauffement inégal des deux liquides électrisés, en effectuant les expériences suivantes. » 1° J'ai disposé un appareil dans lequel les deux couches liquides, qui reçoivent l'une l'électricité positive, l'autre l'électricité négative, sont entourées l'une par l'autre de façon à conserver presque rigoureusement la même température. A cet effet, j'ai pris im tube de verre ouvert à une extrémité et dont l'autre extrémité, fermée, retenait un fil de platine soudé; je l'ai entouré d'un large tube ayant même axe, soudé au premier un peu au-dessus de son extrémité fermée et portant un fil de platine soudé laté- ralement; j'ai étiré le tube extérieur, et, après avoir introduit du liquide dans le tube le plus étroit et dans l'espace compris entre les deux tubes, j'ai fait le vide dans l'appareil et l'ai scellé à la lampe. » I^orsqu'on fait arriver l'électricité positive dans le liquide contenu dans le tube le plus étroit et l'électricité négative dans le liquide extérieur, il y a distillation de l'intérieur vers l'extérieur; si l'on change le sens de la décharge, on observe que le liquide distille de l'extérieur vers le tube inté- rieur. Ici les deux liquides sont sensiblement à la même température, et ce qui prouve que la différence des températures, si elle existe, est sans in- fluence appréciable sur le phénomène, c'est que, au moment où l'on change le sens de la décharge, on reconnaît que la distillation se manifeste bien avant que le passage de l'électricité ait pu intervertir l'ordre des tempéra- tures des deux couches liquides. » On observe du reste un phénomène curieux, si l'on a fait le vide dans l'appareil de manière à n'y laisser que la vapeur du liquide, de l'eau par exemple, avec la tension qui correspond à la température ambiante. Lors- qu'on fait passer la décharge de l'extérieur à l'intérieur, la région du tube étroit située au-dessus du niveau du liquide devient incandescente, tandis qu'on ne voit pas à l'extérieur d'incandescence bien prononcée; la tem- pérature à l'intérieur du tube central est manifestement plus élevée qu'à ( 3o5 ) l'extérieiir, et cependant le niveau monte dans ce tube par suite de l'arrivée du liquide extérieur. » 2° J'ai voulu nie rendre compte des variations de température produites dans les deux couches li(juides par le passage de la décharge, et, à cet effet, j'ai introduit aux extrémités d'un tube en U renversé les réservoirs de deux thermomètres très sensibles, baignés par le liquide traversé par l'élec- tricité. J'ai reconnu que, lorsque l'appareil contenait, outre le liquide, un gaz sous la pression atmosphérique, les températures des deux couches liquides s'élevaient simultanément sans présenter une différence de —^ de degré; quand on faisait le vide dans l'appareil, j'ai constaté plusieurs fois des différences toujours faibles, mais c'est le thermomètre négatif qui m'a paru un peu plus élevé que celui que baignait le liquide électrisé posi- tivement. » 3° Enfin j'ai recherché, par des expériences directes, quelle serait l'in- fluence d'une élévation de la température sur la distillation ; à cet effet, j'ai maintenu l'une des branches d'un tube coudé à des températures supé- rieures de 5°, lo", i5",\2o° à celle de l'autre branche, et j'ai constaté que, pendant le temps que duraient les expériences ordinaires, la variation de niveau que l'on observait était tellement petite par rapport à celle qui résultait de l'influence de l'électricité, qu'on pouvait la considérer comme nulle. Du reste, on provoquait toujours la distillation de la branche la plus froide à la branche la plus chaude en faisant arriver par la première l'élec- tricité positive. )) Il est donc établi par ce qui précède que, sous l'influence de l'élec- tricité statique, il y a passage des liquides de la région positive à la région négative, et que cette distillation ne résulte nullement de réchauffement inégal des deux couches liquides traversées par l'électricité. » J'ai reconnu que la quantité de liquide transportée est proportionnelle à la quantité d'électricité mise en jeu (') et qu'elle ne dépend pas sensi- blement de l'étendue de la surface libre du liquide. J'indiquerai, dans une prochaine Communication, quel est le mécanisme de ce phénomène. » (') Lorsqu'on fait des expériences prolongées avec la machine de Hoitz, il est avantageux de substituer, au fourneau alimenlé par du charbon que l'on dispose sous la machine, une rampe de becs de gaz analogue à celle qui sert à chauffer les bains de sable, bien que la co nibuslion du gaz de l'éclairage produise une assez grande quantité de vapeur d'eau. G. r.., 1879, 2' Semestre. (T. LXXXIX, N» 3.) ^O ( 3o6 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sw l'emploi de la mélhode de diffusion dans l'élude des phénomènes de dissociation. Note de M. L. ïroost. « En 1862, M. L. Pebal fit diffuser du chlorhydrate d'ammoniaque en vapeur à travers un tampon d'amiante (') et constata qu'il obtenait ainsi : d'un côté, du chorhydrate d'ammoniaque avec de l'ammoniaque libre, et de l'autre du chlorhydrate d'ammoniaque avec de l'acide chlorhydrique. L'année suivante, MM. Wanklyn et Robinson appliquaient les phéno- mènes de diffusion à l'étude de la vapeur d'acide sulfurique monohy- draté (-) et de celle du perchlorure de phosphore. » Dès cette époque, M. H. Sainte-Claire Deviile a fixé la véritable portée des expériences fondées sur la diffusion. Il a montré que, de la vapeur d'eau à 1000°, on pouvait retirer indéfiniment par diffusion de l'hydrogène et de l'oxygène libres, bien qu'à cette température la tension de dissocia- tion de la vapeur d'eau fût assez faible pour que la densité de cette vapeur ne ftit pas sensiblement diminuée par la présence des éléments libres. En effet, nous l'avons trouvée, M. H. Saiute-Claire Deviile et moi ('), égaie à 0,623 à io4o°. » M. H. Sainte-Claii'e Deviile a établi que, par cette méthode, on ne peut obtenir aucune notion sur la valeur de la tension de dissociation du chlorhydrate d'ammoniaque, de l'acide sulfurique monohydraté ou du perchlorure de phosphore en vapeur, et que, par suite, la diffusion ne peut résoudre la question de l'existence ou de la non-existence de ces corps à l'état de composés définis gazeux. » L'impossibilité de résoudre par la diffusion ces questions délicates est donc démontrée depuis vingt-cinq ans. On peut, d'après cela, regretter de voir les auteurs d'expériences récentes de diffusion tirer de leurs obser- vations des conclusions qu'elles ne sauraient comporter, sans avoir infirmé ou même discuté des faits antérieurement établis. » Ainsi, l'année dernière, MM. E. Wiedemann et R. Schulze ont repris, à propos de l'hydrate de chloral, l'expérience de M. Pebal ; ils ont, en fai- sant diffuser, à travers un diaphragme d'amiante (*), de la vapeur d'hy- ( ') Jnnalcn der Chenue und Pharmacie, \. XLVII, p. 199, août 1862. (-) Comptes rendus, t. LVI, p. 547, m-^''^ i863. (^) Annales de Chimie et de Physique, '6' série, t. LVIII, p. 276. (*) Annalen der Phys k und Cheinie, t. VI, p. 2g3, nouvelle série, décembre 1878. ( 3o7 ) drate de chloral à la température de ioo°, constaté que la vapeur qui a traversé l'amiante donne, en se condensant, de l'hydrate de chloral mêlé d'une petite quantité d'eau. » Cette année, M, A, Naumann (') a refait, à propos du même corps, une expérience analogue à celle de MM. Waiiklyn et Robinson ; il a fait bouillir de l'hydrate de chloral dans une cornue communiquant avec un réfrigérant ascendant, de manière que la plus grande partie de la vapeur produite soit condensée dans ce réfrigérant et retourne dans la cornue, taudis qu'une partie seulement de cette vapeur arrive dans un récipient placé à l'extrémité du réfrigérant. Il a constaté ainsi qu'au bout d'un certain temps il a danS la cornue de l'hydrate de chloral mêlé d'eau et que, dans le récipient, il s'est condensé de l'hydrate de chloral mêlé de chloral anhydre. » L'expérience de M. Naumann et celle de MM. Wiedemann etSchulze(^) apportent une nouvelle confirmation de ce fait, établi par mes premières expériences, que l'hydrate de chloral possède, aux environs de loo", une certaine tension de dissociation; mais elles ne peuvent donner la mesure de cette tension, ni à plus forte raison établir qu'elle est égale à la pression atmosphérique En effet, dans l'expérience de M. Naumann, par exemple, quelque petite que soit la tension de dissociation, l'eau, qui dans le mé- lange est le composé le moins volatil, se condensera (dans les parties du réfrigérant où la température est inférieure à ioo°) en plus forte propor- tion que le chloral; si bien que, en continuant l'expérience assez longtemps, on obtiendra une séparation de plus en plus grande de l'eau et du chloral anhydre, sans qu'il soit possible d'en conclure autre chose que l'existence d'une tension de dissociation, pouvant d'ailleurs être aussi faible que l'on voudra. » Aussi l'expérience de M. A. Naumann, celle de MM. E. Wiedemann et R. Schuize, comme toutes les expériencesfondées sur la diffusion, ne peuvent en aucune façon résoudre la question de l'existence ou de la non-existence de l'hydrate de chloral comme composé défini gazeux. Après comme avant (') Berichte der deutschen chem. Gesellschaft, t. XII, p. 738; avril 1870. (') Dans d'autres expériences, MM. Wiedemann et Schuize ont fait agira la température ordinaire (10" et 20°) de l'acide phosphoriqne anhydre sur la vapeur d'hydrate de chloral. Mais l'acide phosphoriqne anhydre, de même que l'acide snlfurique concentré, le chlorure de calcium fondu et tous les corps qui dégagent beaucoup de chaleur en se combinant avec l'eau, décomposent l'hydrate de chloral et ne peuvent, par suite, être employés pour recon- naître l'état de sa vapeur. ( 3o8 ) ces expériences, la vapeur d'iiydrate de cbloral, au voisinage de loo", reste comparable à la vapeur d'eau à 1000°. Toute expérience susceptible d'établir seulement qu'il y a dans la vapeur d'hydrate de cbloral une cer- taine quantité d'eau libre et de cbloral anhydre ne saurait prouver qu'il n'existe pas d'hydrate de chloral à l'état de composé défini gazeux dans le mélange; pas plus que, dans le cas de la vapeur d'eau à 1000°, on n'a songé à conclure de la présence de l'oxygène et de l'hydrogène libres à la non-existence de la vapeur d'eau à cette température. » CHIMIE. — Action du pyrognllale dépotasse sur le bioxyde d'azote. Note de ]M. G. Lechartier. « L'acide pyrogallique est oxydé par les acides azotique et azoteux , mais je n'ai pas connaissance qu'on ait signalé le fait d'une oxydation du pyrogallate de potasse par le bioxyde d'azote. » Ayant fait usage de l'acide pyrogallique et de la potasse pour vérifier si de l'azote recueilli dans des analyses organiques contenait de l'oxygène, j'ai eu l'occasion de constater la production d'un changement de teinte analogue à celui que produirait ce dernier gaz; mais la liqueur, sur les parois de l'éprouvette, prenait une teinte violacée avant de passer au brun; en même temps l'absorption du gaz se faisait plus lentement qu'avec l'oxygène. M Après avoir reconnu que le gaz analysé contenait de petites quantités de bioxyde d'azote, j'ai été conduit à conclure que le pyrogallate de potasse subissait de la part de ce gaz une action sensible. J'ai recherché en quoi consistait ce phénomène. Tout le bioxyde d'azote était-il absorbé ? Y avait-il restitution d'azote ou d'une combinaison oxygénée de l'azote? Ces diverses questions pouvaient avoir de l'importance, même au point de vue de l'ana- lyse des gaz. » Du bioxyde d'azote préparé à l'aide du cuivre et de l'acide azotique a été introduit dans une éprouvette graduée sur le mercure avec une solu- tion de pyrogallate de potasse. Après agitation plusieurs fois répétée, le gaz et la liqueur ont été maintenus en contact pendant douze heures. Le volume gazeux, qui primitivement s'élevait à 55", est descendu à aS*^"^. Le pyrogallate de potasse a été enlevé et remplacé par une solution de sulfate ferreux. Celle-ci a absorbé 3" de gaz, et il est resté 20" d'un gaz dans lequel l'introduction d'une bulle d'oxygène n'a fait naître aucune colo- ration . ( 3o9) » Le résidu gazeux était sensiblement soluble clans l'eau; il activait la combustion et présentait la composition du protoxyde d'azole. » Voici les résultats d'une analyse eudiométrique : Volume du gaz analysé i3'^'^,6 Mélange du gaz avec l'hydrogène 34"^'^,5 Hydrogène ajouté 20'^'', 9 )) L'étincelle électrique détermine une explosion suivie d'une diminution de volume : Résidu gazeux 22"^'^, 4 Diminution de volume 12'^'^, i )) On fait passer de l'oxygène dans l'eudiomètre pour déterminer le volume de l'hydrogène qui n'a pas été brûlé, Le mélange devient 33", 8 Oxygène ajouté ' >", 4 » Après le passage de l'étincelle Le volume devient ao", 5 Gaz disparu 1 3^^^ 3 Oxygène 4'^'' 4 Hydrogène 8", 8 Sur lequel » Le volume d'hydrogène brûlé dans la première combustion est donc égal à la différence entre 20'''^, 9 et 8*^*=, 8, soit à i2",i. )> Le résidu gazeux, 10'"', 5, contient 7'^'^,o d'oxygène et iS"^*^, 5 d'azote. 1) En résumé, le volume de l'hydrogène brûlé par l'oxygène en combi- naison avec l'azote dans le gaz analysé est égal à la diminution du volume gazeux observé pendant la combustion . Ce fait caractérise le protoxyde d'azote, qui fournit un volume d'azote égal au sien. » Le gaz analysé contenait un excès d'azote. Sa composition était la suivante : Protoxyde d'azote 12", i Azote I "^^ 4 » Cet excédant d'azote avait été apporté en grande partie par le bioxyde d'azote, comme nous l'avons constaté en agitant ce gaz avec du sulfate ferreux. » Si l'on considère, en outre, que le protoxyde d'azote lui-même ne ( 3io ) subit aucune décomposition de la part du pyrogallate de potasse, qui reste en présence de ce gaz sans subir d'altération dans sa couleur, on peut admettre que, dans cette action du pyrogallate de potasse sur le bioxyde d'azote, il n'y a pas production de quantités appréciables d'azote. B Quant au volume du protoxyde d'azote produit, il n'a jamais été par- faitement constant; il est resté compris entre le tiers et le quart du volume de bioxyde d'azote décomposé. » Tout nous porte à penser que le bioxyde d'azote subit un dédouble- ment qui donne naissance, d'une part, à du protoxyde d'azote, et, d'autre part, à des combinaisons plus oxygénées de l'azote, acide azotique et acide azoteux, dont l'action oxydante sur le pyrogallate de potasse a déjà été constatée. » Le dédoublement dans lequel le volume de protoxyde d'azote produit serait le quart de celui du bioxyde transformé s'exprime facilement de la manière suivante : 2AzO= — AzO + AzO'. » L'égalité 6AzO= = 4AzO H- AzO' + AzO' rend compte du dédoublement dans lequel le volume obtenu serait le tiers du volume de gaz décomposé. » CHIMIE. — .Si»- l'hydrure de cjanogène solide. Note de MM. H. Lescœur et A. RiGAUT. « Tous les chimistes qui, depuis Gay-Lussac, ont étudié l'acide cyanhy- drique ont signalé la transformation spontanée de cette substance en une matière solide, noire, qu'ils ont nommée azuhnine; mais les circonstances qui président à cette modification et la constitution même des produits azulmiques sont loin d'être parfaitement connues. » I. L'acide cyanhydrique pur se conserve indéfiniment, comme l'a montré M. A. Gautier ('); c'est à la présence habituelle du cyanhydrate d'ammoniaque et de l'eau que ce chimiste attribue l'altération que l'on observe ordinairement. D'après nos expériences, l'addition d'une trace de cyanure de potassium pur à l'acide suffit à opérer sa transformation rapide, sans qu'il soit nécessaire de faire intervenir l'eau. (') A. GAUTir.R, Thèses tle la Facullé des Sciences de Paris, i86g. ( 3i. ) » De l'acide cyanhydrique pur et anhydre conservé depuis plus d'un an sans altération a été additionné d'un pelit fragment de cyanure de po- tassium fondu : au bout de vingt heures, le liquide est brun foncé; après six jours, la solidification est complète. B On doit, dans la préparation de ce produit, se mettre en garde contre la rupture des flacons où s'effectue la transformation. Cet accident est presque inévitable, à moins d'employer des vases à parois très épaisses. Il n'est pas dû à un dégagement de gaz, mais à la grande augmentation de volume qu'éprouve la matière après sa solidification. Quoi qu'il en soit, on peut ainsi préparer de grandes quantités ^^d'aziilmine et étudier cette sub- stance. » II. La masse noire ainsi obtenue est ordinairement amorphe, mais souvent mélangée de cristaux plus ou moins transparents, qu'on peut en extraire par la benzine bouillante ou l'éther. On obtient des paillettes bril- lantes, incolores, qui s'altèrent et brunissent facilement ; elles sont solubles dans l'alcool et l'eau bouillante, peu solubles dans l'eau froide ; elles pos- sèdent un goût très amer. La solution aqueuse dépose au bout de peu de temps des flocons bruns ; elle donne avec le bichlorure de platine une belle coloration verte. » Soumis à l'analyse, ces cristaux présentent la composition centésimale de l'acide cyanhydrique : Théorie. 1. 43,96 3,80 5i,i3 100,00 » Cette matière se dissout facilement dans les acides et paraît jouer le rôle d'une base faible. On a étudié la combinaison qu'elle forme avec l'acide chlorhydrique. C'est une masse noire hygrométrique qui con- tient de l'eau de cristallisation. Exposée à l'étiive, elle se dessèche en perdant lentement de l'acide chlorhydrique et tend vers la composition (C=AzH)'HCI. La composition initiale serait (C AzH)^ 3HCI 4- 3H-0% » La matière cristalline extraite de l'azulmine par la benzine ou l'éther est donc un hydrure de cyanogène (C-AzH)^ correspondant au chlorure de cyanogène solide et à l'acide cyanurique. » Le résidu de ce premier traitement est luie matière noire, amorphe, insoluble dans tous les dissolvants, et qui rappelle le paracyanogène par ses (3l2 ) propriétés négatives. Les circonstances mêmes de sa production (dans l'acide anhydre en dehors de l'action de l'air) forcent à admettre qu'il y a là encore un ou plusieurs polymères de formules indéterminées (C^AzH)". » III. L'hydrure de cyanogène (C-AzH)' et probablement aussi les po- lymères plus élevés s'altèrent sous l'influence de l'air et de l'humidité, et de nouveaux produits, que nous appelons secondaires, apparaissent alors dans l'azulmine. L'un d'eux se rattache plus intimement au composé que nous venons de décrire, » On le prépare en traitant par l'alcool chaud l'azulmine qui provient de l'acide cyanhydrique hydraté. On a ainsi une poudre rousse, amorphe, peu soluble dans l'eau, qu'elle colore en jaune clair, soluble dans l'alcool en rouge foncé. Elle donne avec le chlorure de platine une belle coloration verte. » Ce corps se produirait par l'action de l'humidité sur l'hydrure de cya- nogène solide ; il n'en différerait que par les éléments de l'eau et il donne les mêmes produits avec l'acide chlorhydrique. 11 répond à la formule (C^AzH)',H='0=: Théorie. c» H" 36 5 36,36 5,o5 42,43 16,17 I. 36,68 4>97 Az' 0= 4^ i6 99 100,00 II. 43, o3 » En résumé, la transformation azulmique est essentiellement une poly- mérisation. Sous l'influence de l'eau et des autres agents, des réactions se- condaires diverses peuvent se produire et venir compliquer le phénomène. L'étude des deux composés que nous signalons aujourd'hui justifie suffi- samment cette manière de voir. Nous espérons, dans une Note prochaine, ajouter quelques faits nouveaux à cette partie de l'histoire du cyanogène. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le métli/lpvopjlcarbinol synlhétique, résidu actif par les moisissures. Note de M. J.-A. Le Bel, présentée par M. Wurtz. « J'ai développé en 18740 des idées relatives aux rapports entre le groupement des atomes et le pouvoir rotatoire. De ces relations se déduit ('; Bulletin de la Sodctd chimique, t. XXII, j). SS^, ( 3.3 ) cette conclusion, que les corps saturés tlo la série grasse, où un atome de carbone est combiné à quatre radicaux différents, sont susceptibles de présenter le pouvoir rotatoire à l'exclusion des autres. Cette loi s'est trouvée vérifiée en ce sens que tous les corps actifs fournis par la nature rentrent dans la catégorie en question, mais elle renferme en outre une foule de corps obtenus seulement par syntbèse et qui sont inactifs. Ce manque de pouvoir rotatoire est prévu par la théorie : en effet, j'ai démontré que si, dans une synthèse, on partait d'éléments inactifs pour faire des corps actifs, on obtiendrait les isomères dextrogyre et lévogyre en quantités égales, de sorte que l'absence du pouvoir rotatoire s'explique de cette manière; il restait donc à produire le dédoublement sur des corps choisis à l'avance parmi ceux qui doivent posséder le pouvoir rotatoire et qu'on n'a réalisés que par synthèse. » J'avais constaté déjà que, parmi les méthodes que M. Pasteur a indi- quées pour ce genre de séparation, celle qui parait pouvoir s'appliquer le plus souvent est la méthode qui consiste à chercher une moisissure ou un ferment susceptible de détruire l'un des isomères de préférence, et j'avais remarqué que ce procédé paraît réussir d'autant mieux que la plante pro- spérait moins. On comprend en effet qu'un végétal vigoureux détruise toute la substance organique qu'il peut atteindre, tandis que, s'il végète au milieu d'un excès de nourriture, il choisira celle qui lui convient davantage. » Une expérience préalable m'avait appris que le Pénicillium glaucum pousse assez bien sur une dissolution à 5 pour looo de méthylpropylcar- binol, corps que j'avais retiré des oléfines du pétrole; c'est un alcool amy- liquesecondaire, dont la formule est CH'-H, C,01I-CH^-CH=-CH'. On voit que la dissymétrie est due aux radicaux combinés au second carbone, et qui sont fortement dissemblables : on pouvait donc espérer que ce corps aurait un pouvoir rotatoire considérable. De plus, le point par où l'oxy- dation devait se produire est justement celui où la dissymétrie se mani- feste; il était probable que cette circonstance favoriserait l'action élective de la moisissure. En dernier lieu, la matière est volatile et suffisamment stable, ce qui permet de l'isoler commodément des liquides très étendus qu'on est obligé d'employer. » Parmi les nombreux procédés de préparation, j'ai choisi la méthode de M. Friedel, qui consiste à hydrogéner par le sodium le méthylbutyryle; ce dernier a été obtenu en distillant le mélange de butyrate et d'acétate de chaux. Il faut prendre un excès d'acétate et distiller sur la grille à ana- lyse dans un tube de fer par portions de lao^''. J'ai eu finalement, avec i''6 C. R., 1879, 2« Semestre. (T. LXXXIX, N" S.) 4 I ( 3i4) d'acide butyrique, 140^"' de méthylpropylcaibinol passant entre 116° et 120°. Le 29 mars, j'ai ensemencé une dissolution de 100^'' de cette substance dans 20'" d'eau additionnée de 24*^'' d'acide sulfurique et de divers sels; il ne faut pas ajouter de nitrates, car la réduction de l'acide nitrique en ammoniaque diminue trop rapidement l'acidité. Le tout était renfermé dans des flacons de 8'", demi-pleins, dont le col fut recouvert d'un simple papier à filtre. Dans les premiers temps, on s'attachait à noyer les plaques de Pénicillium; plus tard, on les laissa nagera la surface; elles avaient une belle couleur rose. Le mycélium est composé de branches émaciées très serrées les unes contre les autres ; dans quelques-unes, le protoplasme for- mait un long chapelet; les fructifications paraissaient manquer, mais M. Max. Cornu, qui a bien voulu examiner cette végétation, a rencontré une fructification qui, malgré son caractère particulier, caractérise bien le genre Piiiiicilliuin. Quand on sort une de ces plaques et qu'on la laisse sur l'a- cide tartrique, ou la voit verdir au bout de deux jours, et ensuite elle devient semblable à la moisissure ordinaire; au contraire, si l'on sème dans un flacon une plaque de Pénicillium fraîche, la végétation se ralentit et, au bout de plusieurs semaines, elle devient rose. Ces changements de couleur ne se produisent pas dans des flacons débouchés à large ouverture. On a remarqué aussi que l'odeur de l'alcool secondaire a été remplacée par une autre également intense et rappelant nettement l'éther acétique, mais cette dernière disparaît définitivement dès qu'on distille le liquide. A partir du i 5 juin on a distillé le contenu de chaque flacon, à mesure que la végétation paraissait suffisamment développée; grâce à l'emploi d'un appareil à douze plateaux, on voyait de suite une couche huileuse et l'on arrêtait quand il ne coulait plus qu'un liquide inodore. Toutes ces pre- mières portions réunies furent redistillées, la couche huileuse décantée et le reste distillé de nouveau. On a eu 4o*^*^ <^6 méthylpropylcarbinol brut, produisant une rotation de — 9°4i' pour 22^^^^ (appareil selon M. Cornu). Cet alcool a été rectifié sur la potasse et fractionné de nouveau ; il a passé entre iiô*^ et 120"; une faible portion distillait avant 116°; la rotation était de — 12° 33' pour 22'^'^. H est probable qu'il reste dans ce mélange de l'alcool droit; par conséquent la rotation de l'alcool lévogyre pur est encore plus considérable. » On pourrait être tenté de croire que l'état particulier du Pénicillium est dû à l'action séparatrice spéciale qu'il exerce, maison n'a rien remarqué de semblable sur celui qui vit sur l'acide racéinique et sur l'alcool amy- lique de fermentation rendu inactif. Ce dernier corps est encore plus défa- (3.5 ) vorable à la moisissure que le luéthylpropylcarbinol, mais il forme avec l'eau un hydrate, et sa solution est moins odorante; quant à l'acide racé- mique, il n'est pas volatil du tout : il n'y a donc pas lieu de s'étonner que ces substances changent moins le faciès de la plante que l'alcool secon- daire, dont la solution a une odeur très forte. Je pense donc que le chan- gement de couleur et la rareté des fructifications sont dus à une action anesthésique; on sait en effet que le sulfure de carbone produit des effets analogues sur l'organisme humain. Des expériences ont été commencées pourvoir si l'on peut obtenir le même résultat avec des liquides tels que l'éther, l'aldéhyde, etc., symétriques et inactifs. » Quand on cultive sur l'acide racémique le Pénicillium ou les schizo- mycètes, on voit disparaître l'acide tartrique dextrogyre; dans l'alcool amylique de fermentation rendu inactif/ le Pénicillium détruit l'alcool gauche. S'il était permis de généraliser, on pourrait dire que ces plantes détruisent l'isomère actif que d'autres produisent, c'est-à-dire que la nature ne produit que ce qu'elle peut consommer de nouveau : de là cette conclusion importante, que les corps naturels actifs ont été faits directe- ment avec leur pouvoir rotatoire, car si les isomères droit et gauche s'é- taient produits en même temps, la plante, agissant de la même manière que la moisissure, aurait laissé l'acide tartrique gauche et l'alcool amy- lique droit; or c'est le contraire qui a lieu. Quant au méthylpropylcar- binol, on ne le rencontre pas dans la nature, mais, si on le trouvait, on de- vrait, d'après ce qui précède, s'attendre à ce qu'il soit dextrogyre. » Je me propose d'étudier les produits accessoires de cette opération et de faire subir au uiéthylpropylcarbinol actif quelques transformations pour étudier les variations du pouvoir rotatoire (' ). » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur la non-exislence du ferment alcoolique soluble. Extrait d'une Lettre de M. D. Gocuin à M. Dumas. i( Veuillez me permettre devons adresser un travail que je viens d'a- chever sur \a fermenlalion akoolicjue. Mes expériences ont été faites au la- boraloire de M. Pasteur. Elles tendent à démontrer que le ferment alcoo- lique soluble n'existe pas et que la fermentation est une conséquence directe et immédiate de la vie des cellules de levure. Elles consistent à (') Ce iravail a été fait an laboratoire de M. Wurtz. ( 3i6) cultiver la levure dans différents milieux non fennetitescibles, à filtrer le liquide de culture et à étudier ensuite son action sur des solutions sucrées. On constate la présence du ferment inversif et l'absence de tout ferment alcoolique, m CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur la matière colorante du Palmella cruenta. Note de M. T.-L. Puipson. « Le Palmella cruenta est une petite Algue, rouge de sang, qui se trouve au bas des murs humides blanchis à la chaux, non loin des localités habitées et toujours près de la terre. Les anciens botanistes l'ont nommé Chaos sanguinea, Tremella sanguinea, etc. Pendant les temps chauds et humides de l'été, cette espèce ressemble, en effet, à du sang coagulé; mais, en lui donnant les noms que nous venons de mentionner, les bota- nistes ne se doutaient pas combien loin s'étend cette analogie entre la petite plante en question et le sang des animaux. D'abord, en l'observant au microscope, on s'aperçoit bien qu'elle se compose de petites cellules arrondies qui ont, d'après mes déterminations, o""°,oo/| environ de dia- mètre, et qui ressemblent aux globules du sang (des globules sanguins que j'ai mesurés le même jour et avec le même instrument m'ont donné o™'",oo5 ào°"",oo6). Ces petites cellules flottent librement dans une mucosité que l'on peut, pour suivre l'analogie, comparer au sérum du sang; mais, de plus, elles contiennent une matière colorante rouge-rose, que je viens d'isoler plus ou moins complètement, et qui présente des propriétés très curieuses. » Cette matière colorante est tout à fait nouvelle; je propose de lui donner le nom de /;fl//?ie//j/jey jusqu'à présent, je ne connais rien qui lui ressemble, excepté la matière colorante du fang, l'hémoglobine des chi- mistes modernes. Comme cette dernière, elle est insoluble dans l'alcool, l'élher, la benzine, le sulfure de carbone, etc., mais se dissout dans l'eau. Comme la matière colorante du sang, la palmelline est dicliroïque, se compose d'une matière rouge unie à une substance albumineuse, et se coagule par l'alcool, la chaleur et l'acide acétique, ajouté à sa solution aqueuse. Comme la matière colorante du sang, la palmelline produit des bandes d'absorption dans le jaune du spectre; mais ces bandes ne me parais ent pas occuper exactement la même jîosilion que les bandes don- nées par le sang. De même que la solution de la matière colorante du ( 3.7 ) sang, la solution de la pahnelline entre aisément en putréfaction à la chaleur de l'été, en produisant une forte odeur ammoniacale et de fromage pourri. Enfin, comme la matière colorante du sang, la palmelline contient du fer. » On ne peut extraire cette nouvelle substance de la plante humide, car la vitalité de celle-ci est telle, qu'elle ne laisse pas dégager la couleur |)ar l'action de l'eau. H faut qu'elle ait été bien desséchée à l'air libre. Au bout de vingt-quatre à trente-six heures, les pellicules sont ordinairement assez serbes, car la plante et les matières sur lesquelles elle croît se dessèchent assez rapidement à l'air. Il ne faut pas la laisser sécher dans du papier, car alors les cellules y adhèrent. En laissant la plante sèche au fond de quel- ques centimètres d'eau, dans une capsule de porcelaine recouverte d'une plaque de verre, la matière colorante s'y infuse, et le lendemain on peut décanter la liqueur, tout à fait claire. Elle est d'un rouge rose magnifique par transmission et jaune orangé par réflexion. Ou bien ou peut épuiser la plante successivement par le sulfure de carbone et l'alcool, puis la laisser pendant vingt-quatre heures dans de l'eau, après l'avoir fait com- plètement dessécher. » Quand on fait coaguler cette solution aqueuse de palmelline par une addition d'ammoniaque, d'alcool ou d'acide acétique, le précipité obtenu est fort semblable à de la fibrine. Évaporée à une température très mo- dérée (4o° C. environ), la solution aqueuse laisse un résidu rouge-rose bleuâtre qui, au microscope, parait cristallisé, mais sans forme bien définie. Chauffée, la solution se coagule vers le point d'ébullition, comme une solution d'albumine; la couleur se détruit en même temps. L'acide acétique et l'alcool coagulent la solution et produisent, dans chaque cas, un précipité filamenteux ressemblant à la fibrine du sang. L'ammoniaque et la potasse agissent de même, mais en bleuissant la matière colorante pour la détruire ensuite. Le sulfure d'ammonium jaunit la solution, sans la coaguler. Les acides chlorhydrique et nitrique font virer la couleur au rouge-brique et la détruisent ensuite sans produire de coagulation. L'acide salicylique détruit le dichroïsme de la solution et la fait virer vers le bleu- violet, sans coagulation et sans détruire la couleur. » Dans le spectroscope, la solution de palmelline présente, dans le bas du jaune, entre le jaune et le vert, soit une bande, soit deux bandes d'ab- sorption assez larges. Je n'ai pu encore déterminer son spectre avec assez d'exactitude. Évaporé à sec et le résidu calciné, on obtient une certaine quantité de cendre dans laquelle on reconnaît aisément de la cliaux, du chlore et du fer. ( 3i8 ) » En essayant d'obtenir des cristaux analogues aux cristaux d'hématine que donne la matière colorante du sang avec l'acide acétique, j'ai bien obtenu des cristaux avec quelques gouttes de la solution de palmelline; au microscope, ce sont des talles incolores ou peu colorés, rhombiques, presque cubiques. » Abandonnée à elle-même pendant deux ou trois jours à une tempé- rature deaS^G. environ, la solution de palmelline entre en décomposition avec une odeur fortement ammoniacale et décèle alors, au microscope, un grand nombre de vibrio)is très actifs ( ' ). » D'après toutes ces propriétés, la palmelline me parait présenter beau- coup d'analogie avec l'hémoglobine du sang, et c'est la première fois que l'on ait rencontré dans le règne végétal une substance de cette nature. » PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. — Sur tes propriétés vitales des cellules et sur l'appa- rition de leurs noyaux après la mort. Note de M. L. Ranviek. « Les éléments cellulaires possèdent toutes les propriétés vitales essen- tielles de l'organisme complet. « Si l'on considère, par exemple, un faisceau primitif des muscles striés, qui est une cellule, on constate facilement que, en dehors de la contracti- lité qui est sa propriété fondamentale, il possède encore la sensibilité et la motricité. En effet, il est sensible, puisqu'il réagit par un mouvement sous l'influence de toute excitation suffisante. Il jouit également de la motricité, puisqu'une onde de contraction, produite en un de ses points, se propage à partir de ce point jusqu'à ses extrémités. Mais la contractilité s'y est développée, par différenciation, à un degré tel que toutes les autres pro- priétés de la cellule y sont plus ou moins masquées. » Une cellule glandulaire n'est également qu'une cellule différenciée dans un but déterminé : la production d'une substance utilisable par l'or- ganisme ou l'élimination d'une substance qui lui est nuisible. Mais toutes les cellules sont plus ou moins glandulaires. C'est ainsi qu'une cellule lymphatique, entre autres, digère les particules amylacées, protéiques et graisseuses qu'elle a absorbées en vertu de son activité amiboïde. Cette digestion ne peut se faire sans diastase, pepsine et pancréatine. Donc la cellule lymphatique est une glande unicellulaire à la fois salivaire, gas- (') L'acide salicylique en solution concentrée n'ai'réta pas le mouvement de ces vibrions tont de suite, mais dans l'espace de vingt-quatre heures ils furent détruits (3-9 ) trique et pancréatique; seulement, pour produire les divers sucs digestifs, il n'y a pas chez elle de différenciation organique. » Cette conception, qui, depuis plusieurs années, me guide dans mes recherches d'Anatomie générale, je l'ai appliquée, cette année même, à rexpiication d'un fait mystérieux jusqu'ici : l'apparition des noyaux dans certaines cellules après leur mort. » Les cellules lymphatiques et les cellules fixes de la cornée ne laissent pas voiries noyaux qu'elles contiennent lorsqu'elles sont vivantes; mais, après la mort, leurs noyaux apparaissent. Pendant la vie, les noyaux ne se montrent pas, parce que leur réfringence est très-voisine de celle du proto- plasma qui les entoure; on les voit après la mort, parce que, sous son influence, il est survenu des modifications du protoplasma cellulaire. Or, si l'on veut bien admettre que les sucs digestifs, emmagasinés dans la cellule quand elle est vivante, diffusent quand elle est morte et déterminent la digestion des substances organiques qui la composent, on concevra sans peine qu'il en résulte une diminution de réfringence du protoplasma. Cette hypothèse m'a suggéré les expériences suivantes : A. Les deux cornées d'une grenouille sont enlevées avec précaution, et placées dans deux porte-objets spéciaux, de construction identique. Ces porte-objets (chambre humide électrique) permettent de conserver les cornées dans l'humeur aqueuse à l'abri de l'évaporation et de les faire tra- verser par un courant d'induction interrompu. » L'une des cornées, sous le microscope et dans un appartement dont la température est de -1- 23°, est soumise pendant dix secondes à l'action d'un courant éleclrique, suffisant pour tuer les cellules fixes situées sur son trajet ou au voisinage des électrodes. Deux minutes après, il apparaît des noyaux dans ces cellules. » L'autre cornée est soumise à l'action du même courant, pendant dix secondes également, dans une pièce voisine dont la température est de + 2° seulement. Il faut attendre quarante-cinq minutes pour que les noyaux apparaissent dans les régions correspondantes. » Cette expérience a été reproduite plusieurs fois sur des grenouilles de différentes espèces : R. esculenta et R. fusca. Entre + 22" et -|- 23°, les noyaux sont devenus distincts une ou deux minutes après la mort; entre -t- 2° et + 3", ils ont apparu seulement après trente ou quarante- cinq minutes. » B. Les deux yeux d'une même grenouille sont enlevés, dans un appartement dont la température est de + 10°. On fait passer successive- ( 3.0) ment à travers la cornée de ces deux yeux, et pendant dix secondes, un courant interrompu de la même intensité; puis on place l'un des ye(jx à l'abri de l'évaporation dans une étuve dont la température est de +33", l'autre, dans une atmosphère humide à o". Une heure après, l'examen des deux cornées, dans des conditions identiques (chambre humide et hiuneur aqueuse), apprend que, sur le trajet du courant électrique, les noyaux sont devenus visibles dans la cornée conservée pendant luie heure dans l'étuve à + 33°; dans celle qui a été maintenue à 80°, ils ne se montrent en aucun point. » C. Enfin, la cornée d'une grenouille, soumise d'abord à un courant d'induction interrompu assez fort pour tuer les éléments cellulaires, et con- servée ensuite pendant deux heures dans une chambre humide à la tempé- rature de + 33°, laisse voir, dans les points qui ont été directement atteints par le courant, des noyaux fragmentés ou même réduits en petites granu- lations sphériques. L'action brisante des décharges d'induction s'est exercée sur les noyaux, et le travail ainsi commencé a été complété par l'autodiges- tion. C'est là du moins l'interprétation qui me semble découler naturelle- ment des faits. » ANATOMIE GÉNÉnALE. — Des lymphatiques du pcricliondre. Note de MM. G. et Fr.-E. Hoggan (de Londres), présentée par ^]. Robin. « La description qui suit des lymphatiques en question a une portée plus étendue qu'il ne paraît d'abord, car il en ressort l'exactitude du principe fondamental que nous avons énoncé ailleurs, savoir que les lympliatiques ne sont propres à aucun tissu spécial, mais qu'ds sont simp.lement des canaux d'écoulement appartenant aux surfaces périphériques où s'étalent les réseaux d'origine, tandis que les lymphatiques efférents qui en sortent traversent les parties plus profondes. « Sous le rapport physiologique, les lymphatiques sont des dépendances des tissus en dehors desquels ils se trotivent, tandis que, sous le rapport morphologique, la forme ou la disposition des lymphatiques est modifiée par le caractère propre du tissu contigu. C'est ainsi que les lymphatiques que nous allons décrire appartiennent physiologiquement au cartilage, bien qu'ils soient morphologiquement les lymphatiques du périchondre, où lisse trouvent situés ('). (') Nous avons choisi, de préférenre, les cartilages des petits mammifères, tels que les ( 32. ) » En étudiant les lymphatiques sur le cartilage costal de la souris, il faut savoir que, contrairement à ce qui existe chez les grands mammifères, les petits ne possèdent point de lymphatiques propres à la plèvre, et c'est sur la portion du périchondre située entre les extrémités des côtes et les points d'attache des muscles triangulaires du sternum que l'on voit les lympha- tiques qui nous occupent. Les lymphatiques y sont disposés d'une manière extrêmement irrégulière; ils y sont très serrés et de cahbre très variable; les mailles qu'ils forment sont remplies de cellules étoilées qui ne commu- niquent pourtant pas avec eux. Le réseau lymphatique s'étend sur les muscles voisins, où il se modiBe pour former le réseau rectangulaire que nous avons décrit les premiers comme propre aux muscles striés, ce qui démontre que la forme des lymphatiques périphériques se modifie suivant le genre de tissu qui les avoisine. » Les lymphatiques du cartilage xiphoide sont fort instructifs, vu qu'ils sont séparés de la séreuse péritonéale par une couche de cellules adipeuses, ce qui prouve qu'ils n'ont aucune connexion ni avec la séreuse ni avec la cavité du péritoine. On peut le démontrer sans peine sur un sujet très maigre ou sur un sujet très jeune, avant que les cellules adipeuses s'y soient développées; mais, si l'on a affaire à des sujets bien nourris, il faut, avant d'appliquer la solution d'argent, que le tissu adipeux soit préalable- ment enlevé avec soin. Chez le rat, ces lymphatiques commencent à se déve- lopper, à l'époque de la naissance, de chaque côté de la ligne médiane, comme un réseau qui descend de haut en bas et qui trace une courbe passant à distance égale du centre et du bord du cartilage, mais dans une direction parallèle à celui-ci. De ce lymphatique primitif, des vaisseaux s'étendent de chaque côté, et la surface tout entière se trouve à la fin recouverte d'un réseau extrêmement irrégulier de lymphatiques valvules, s'anastomosant entre eux. On les rencontre en plus grand nombre sur la face postérieure que sur la face antérieure, et tous se font remarquer par leur calibre variable. On voit, par exemple, des petits lymphatiques se dila- ter tout à coup pour former des ampoules énormes, puis se rétrécir et se continuer comme des vaisseaux déliés, les lymphatiques n'érant point en souris et les rats, parce que les méthodes d'imprégnation à l'aide des jets d'or et d'argent s'y appliquent mieux pour montrer les relations des lymphatiques avec d'autres parties, sans qu'il soit nécessaire de faire des coupes ou d'y apporter des changements mécaniques. Nous avons pris les cartilages costal et xiphoide comme types du cartilage hyalin et celui du pavillon de l'oreille comme type du cartilage élastique ou réticulé. (;. R.. i»79, 2' Semestre. {T. I.XXXIX, ^°S.) 4^ ( 322 ) relation avec les vaisseaux sanguins. Pendant les premiers jours qui suivent la naissance, on peut observer un développement considérable de ces lym- phatiques; les cellules étoilées (dites cellules migratoires) de celte région vont se coller aux extrémités en voie de développement et deviennent les cellules endothéliales crénelées du lymphatique. M On trouve dans le cartilage réticulé de l'oreille le même arrangement irrégulier, accompagné de deux complications qui lui sont propres : c'est d'abord la présence de beaucoup de petites ouvertures traversant la couche cartilagineuse et livrant passage (de même que les échancrures situées aux bords du cartilage) aux lymphatiques, qui établissent tout un système d'anastomoses entre les deux surfaces opposées. Le cartilage auriculaire se trouve ainsi traversé et entouré de lymphatiques. » Les faisceaux nombreux et de dimensions variables des muscles striés qui passent en tous sens d'inie partie à l'autre de l'auricule sont entourés de réseaux de lymphatiques; mais ils sont trop petits pour prêter à ces ré- seaux une forme particulière, bien que, d'après leur position sur les fais- ceaux musculaires, il soit possible de désigner ces lymphatiques aussi bien comme lymphatiques des muscles striés que comme lymphatiques du périchondre sur lequel ils s'insèrent ('). » Nous n'avons trouvé ces lymphatiques décrits par aucun anatomiste. Sappey ne les mentionne pas dans son Ouvrage récent sur les lymphatiques. Aprèsavoir énuméré les tissus fibreux, tels que la dure-mère, lesligaments, le périoste, etc., comme étant dépourvus de lymphatiques, il dit (p. 1 1 1) : « Toutes les parties fibreuses, en un mot, sont privées de ce genre de vais- seaux. » Or nous venons de prouver que le périchondre en possède. Il est vrai de dire que M. Robin a démontré que le périoste et le périchondre ap- partiennent au système du tissu cellulaire et non au tissu fibreux [Dicl. encyclop. des Se. médicales; art. Fibreux et Lumineux, p. 269; 1867). M. L. Hugo adresse une Note « Sur un nombre représentant la sphère, chez les anciens ». (') Nous avons soin, en faisant ces préparations, de laisser la peau attachée à l'auricule, afin de faire voir que les lymphatiques collecteurs de la peau existent même chez les souris et les rats, ce qui prouve que les lyniphati(iues du cartilage auriculaire sont tout à fait indé- pendants des iyuiphatiques cutanés et qu'ils leur sont surajoutés. Les lymphatiques auri- culaires peuvent être toujours facilement démontrés chez tout animal de petite taille, puisque les cellules adipeuses ne se développent qu'en très petit nombre à cet endroit. ( 323 ) A 5 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures trois quarts. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OOVRAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DU 28 JUILLET 1879. Description des machines et procédés pour lesquels des brevets d'invention ont été pris, publiée par le Ministère de i A(jriculture et du Commerce ; t. XV, jre çf jp p,,-tie (nouvelle série, année 1870). Paris, Imprimerie nationale, 1879 ; 1 vol. Annuaire statistique de la France, 2" année (1879), publié par le Ministère de l'Agriculture et du Commerce. Paris, Imprimerie nationale, 1879 ; gr. in-8°. Traité d'Algèbre élémentaire; par M. L. Godefroy. Paris, Ch. Delagrave, i879;in-8°. Bivouacs dons les Alpes françaises ; par MM. P. Guillemin, A. Salvador DE QuATREFAGES. Paris, G. Chamerot, 1879 ; br. in-8°. Mémoires de la Société d'Agriculture, Commerce, Sciences et Ar'ls du déparlement de ta Marne; année 1877-1878. Châlons-sur-Marne, 1879 ' in-8°. La conquête du globe. Géographie contemporaine. Les pôles; par M. Cha.ri.es Hertz. Paris, Tolmer et C''' ; gr. in-8°. Études géologiques sur les îles Baléares [Majorque et Minorque); par M. Henri Hermite. Paris, F. Savy, 1879; in-8°. (Présenté par M. Hébert.) Les Arachnides de France; par M. Eue. Simon. Tome VII. Paris, Roret, i879;in-8°. Anuario del Observatorio de Madrid, 1877-1878. Madrid, Miguel Ginesta, 1876-1878 ; 1 vol. in-i2. Besumen de las obseruaciones meteoiologicas efectuadas en ta peninsula, 1873-1874-1875. Madrid, Miguel Ginesta, 1 877-1878 ; 2 vol. in-8°. ( 32/, ) Observaciones meteorologicas efecluadas enel Observatorio de Madrid, 1873- 1874-1875. Madrid, Miguel Ginesta, i 875-1877; 2 vol. in-8°. Finlands Geologiska undersôkning . Beskrifning tilt Kartbladeln" 1; ojK. Ad. MoBERG. Helsingfors, 187g; br. in-8°. Observations météorologiques publiées par In Société des Sciences de Finlande; année 1875-1876. Helsingfors, 1878 ; 2 br. in-8°. Ofversig af finska velenskaps Sorieletens. Fôrhnndlingar,'K.lX, XX, 1876- 1877; 1 877-1 878. Helsingfors, 1878; 2 br. in-8°. Bidrag till Kânnedom af Finlands nalur ocli Folk, utgifna af Finska veten- skaps Societeten ; H. 27,28,29, 30, 31. Helsingfors, 1878, 1879; 5 br. in-8''. Observaliones meteorologicœ, sub auspiciis Societatis Scientiarum Danicœ editœ. Fasc. I, continens Observaliones D . Neuberi; 182/1-1825. Hafniae, Fred. Popp, 1829 ;br. in-4°. Fasc. III; in Guinea faclœ, a J.-J. Trentepohl, R. Cfienon, F. Sanuom, 1 829-1 834 6t 1 838-1 842. Hauniœ, Bianco Lunos, Bog- trykkeri,i845 ; br. in-4°. Fasc. IV, in Grônland faclœ, a C.-C. Ostergaard, L.-A. Mossin, J.-M. Kragh, C.-N. Rudolph, F.-P.-E. Btocli. Hafniœ, Bianco Lunos, Bogtryldteri, 1 856; br. in-4°. Regesta diplomatica Historiœ Danicœ; index chronologicus diplomatum et lillerarum; t. II, F* et II* part. Hafniae, J. Qvist et Soc, 1870; 2 vol. in-4°. Det Kongelige danske Videnskabernes selskales shrifter, femte rœkke. Nalurvi- denskabelig og Malheinatisk ; afdeling niende bind, tiende bind. Rjôben- liavn, Bianco Lunos, Bogtrykkeri, 1873- 1876; 2 vol. in-4°. ERRATA. (Séance du i4 juillet 1879.) Page 89, ligne 9, au lieu de -(-T,i743, lisez — 1 ,i']^Z. •24, » i7°.2i'.6",4 » 170.2'. i6",4. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉA.NCE DU LUNDI M AOUT 1879. PRÉSIDENCE DE M. DAUBRÉE. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE, M. J.-A. Serret présente à l'Académie le Tome II de la quatrième édition de son Algèbre supérieure. Dans la Section III, le Chapitre IV est entièrement nouveau ; il se rapporte aux deux articles que M. Liouville a insérés au Tome XVIII (2" série) de son Journal de Mathématiques pures et appliquées. M. J.-A. Serret présente aussi à lAcadémie le Tome I de la seconde édition de son Cours de Calcul différentiel et intégral. COSMOLOGIE. — Recherches expérimentales sur l'action érosive des gaz très com- primés et fortement échauffés ; application à l'histoire des Météorites et des Bolides (suite) (' ). Note de M. Daubrée. EXPÉRIENCES AVEC LES OAZ DF, LA DYNA:HITF.. « Pour me rapprocher du phénomène naturel des bolides, plus encore que je ne l'avais fait dans mes expériences antérieures, j'ai fait agir la dynamite, ( ' ) Voir mes Comimuiications piécédentes sur le même sujet ( Co/iiptcs rendus, t. LXXXII, p. 949; l.LXXXIV, p. 4i3; t. XXXV, p. 116, ^53 et 3i3. C. R., \'iy\,1' Sem<;Hre.{^. LXXXIX, N" 0.) 43 ( 326 ) non plus sur des prismes rectangulaires, mais sur une volumineuse masse de fer doux, forgée en forme de sphère, sauf deux faibles troncatures résultant des circonstances de la fabrication. Action des gaz de la dynamite sur une grosse masse de fer de forme sphérique, ainsi que sur les parois du puits au fond duquel elle était installée. S', masse de fer dont l'hémisphère supérieur est recouverte de cartouches, C, C, C, maintenues par un cylindre en tôle TT; P, P, piquets sur lesquels la sphère est maintenue à o", lo du fond du puits; S, position de la sphère après l'explosion; alors les piquets ont pris la position P' P'; A, A, A, cavités hémisphériques, serrées les unes contre les autres, qui ont été affouillées par les gaz dans la paroi verticale du puits jusqu'à environ o°, 60 de la surface du sol. La sphère s'étant retournée à la suite de l'explosion, les cupules creusées se trouvent, dans cette dernière position, sur riiémisphère inférieur. — Échelle de rj. » Disposition des cxpériencci. — La dynamite était appliquée sur tout l'hémisphère su- périeur de la sphère S' [voir la figure), qui seule recevait le choc des gaz, e.xacteinent coiuine la portion antérieure d'un bolide. Les cartouches C, C, C étaient maintenues dans celte situation par un cylindre en tôle T, T, tangent au cercle horizontal. » D'autre paît, toujours pour se trouver dans des conditions analogues à celles des bolides, { 327 ) la splicic, ne devant pas toiiclicr le sol, reposait sur trois piquets en bois do o"',io de hauteur qui, disposes en triangle équiiatéral, pinçaient et maintenaient le cylindre en tôle. ■ Affouitlements produits sur lu sphère métallique. — Dans une première expérience, on a applique sur la niasse de fer \S^^, 700 de dynamite. Après l'explosion, la boule de fer avait disparu, enterrée qu'elle était en S, à une profondeur de o"',34. Elle avait pénétré vertica- lement dans le fond du jjuits, en se frayant un logement cylindrique bien régulier et sans attaquer la région voisine. On peut remarquer que, dans ce trajet, la spbère s'était complè- tement retournée; sa troncature inférieure était en haut. » Sans que la masse métallique (ùt nullement brisée, la partie en contact avec la dyna- mite présentait une nombreuse série de cupules, des mieux caractérisées. Les cupules, à contours elliptiques, étaient surtout nombreuses vers la partie centrale de l'hémisphère et s'étendaient sur une calotte correspondant à un arc d'environ 120". La profondeur des cu- pules diminue rapidement jusque vers les bords de celte calotte, de telle sorte que les parties soumises plus obliquement à l'action des gaz sont à peine altérées. » Voici les dimensions de quelques-unes des principales cupules: Giaiid iliamùue. Pi •lil Jiaraùl .re. Piolontleur m m m o,oi5 0,012 o,o3 0,022 0,010 o,o3 0,01g o,oi5 0,07 » L'une des cupules offrait un bourrelet dont la saillie était deo"',oo3. En outre, la troncature plane de la sphère s'était affouillée, de manière à présenter une flèche qui de o"',oo4a été portée à G™, 009. » Dans une première expérience, la force vive des gaz avait été dépensée en partie, non- seulement à affouiller les parois du puits, comme il va être dit, mais aussi à faire pénétrer la masse dans le fond du puits. Pour obvier à cette pénétration et dans l'espoir d'arriver à briser la sphère, on l'a installée, dans une seconde expérience, sur un bloc de pierre de taille de o"',5o de hauteur. » Les autres conditions étant les mêmes que précédemment, la pierre, après l'explosion, s'était brisée en nombreux fragments sous lesquels on retrouva la masse de fer, qui était encore entière et simplement lézardée sur le tiers d'un grand cercle. Quant aux érosions et aux cupules, elles s'étaient excavées davantage. » Âfjouillemenls produits sur tes parois du puits. — Les expériences sur la sphère que l'on vient de citer, en nécessitant des charges extraordinaires de dynamite, donnent naissance à un autre phénomène qui mérite également d'être signalé. » A la suite de chaque explosion, les parois du puits, creusé dans une argile sableuse (du terrain quaternaire), subissaient, il va sans dire, des dé- molitions. M Après la première explosion, ce puits, dont le diamètre était priioiti- vement de i'",6o et la profondeur de 1", 70, s'était élargi de 0^,60. Les parois présentaient une multitude de poches sphéroïdales et juxtaposées A, ( 328 ) diies évidemment à des affouillemenls et dont les diamètres atteignaient o^jaoà o"',3o. Elles formaient une zone qui s'arrêtait à o'",6o de la sur- face et qui était particulièrement prononcée sur o'", 5o de hauteur. Après la seconde explosion, le puits s'était de nouveau élargi, et, comme par la première, ii avait été entaillé sous forme de nombreuses cavités hémisphé- riques, dont l'une atteignait o™,5o de diamètre et o'", 20 de profondeur. De même que précédemment, les parties voisines de la surface avaient été respectées pnr les tourbillons gazeux, » Avec les débris de la tôle des cartouches, on a trouvé aussi des par- celles de fer, de forme très irrégulière, arrachées à la grosse masse. Le bar- reau aimanté a encore extrait de la masse sableuse des parcelles très fine.s, indiscernables à la vue, dont quelques-unes avaient pris la forme globulaire par la fusion. » Les poches se sont creusées dans les parois du puits, avec un caractère de régularité qui en fait comme une amplification des cupules produites sur le fer. La distance de plusieurs décimètres qui séparait les cartouches des parois du puits, sur lesquelles les gaz n'arrivaient par conséquent qu'après une détente considérable, rend compte de la grande différence qui existe, pour la dimension, entre ces érosions, facilitées d'ailleurs singulièrement par la nature peu cohérente de l'argile et les érosions du métal. » Nulle part le mouvement gyraloire des gaz comprimés ne se montre plus clairement que sur ces masses argilo-sableuses. Ici les gaz ont agi sur le corps affouillé, d'une manièreexclusivement mécanique, sans collabora- tion d'aucun phénomène chimique. iHmportede le remarquer, parce que, dans la plupart des expériences antérieures, les résultats moins simples étaient ou pouvaient être dus à la superposition d'actions chimiques et d'actions mécaniques. )) Quand on compare les circonstances des bolides avec les résultats de toutes les expériences exécutées sur les gaz de la dynamite, il ne faut pas oublier que, dans le second cas, l'action des gaz est pour ainsi dire instan- tanée {yoôu de seconde), tandis que dans le premier elle dure des secondes entières, pendant lesquelles la pression poursuit, pour ainsi dire, le corps, sans relâche et avec énergie, jusqu'à ce qu'il ait cédé à son acharnement. EXPÉRIENCES SUR LES GAZ DE L\ NITROCLYCÉRIXE. » Pour éliminer l'influence de l'élément solide qui entre dans la constitution de la dynamite, j'ai eu recours à la nitroglycérine, avec le concours de M. Vieille, ingénieur des poudres et salpêtres. ( -^^-9 ) » De la nitroglycérine fut placée dans une capsule métallique de o"',oo4 'l'épaisseur, ayant o"',20 de diamètre et o"',o8 de profondeur. Celte capsule reposait sur une plaque de fer, et l'explosion de la cartouche était provoquée par une étincelle électrique. » Dans une première expérience, où la capsule était en tôle, elle fut réduite en un lam- beau fortement appliqué contre le soubassement de fer, laminée contre lui et rendue schis- teuse, comme il arrive dans des expériences où l'écoulement est produit par des procédés très différents. • En même temps, des cupules, disposées par traînées, se sont excavées, à la surface du métal, témoignant de la puissance que jiossèilent les gaz privés de la collaboration de matériaux solides, mais à un état d'excessive compression. » Une capsule de plomb a donné des résultats bien différents, ce qui s'explique par les qualités physiques propres aux deux métaux. D'une part, la surface ne présentait pas de cupules, qui peut-être ont été efi'acces par un ramollissement, dénoté par l'état chagriné de la surface; d'autre part, elle s'est déchirée en fragments, dont les surfaces de rupture, pro- fondément striées, ne sont peut-être pas sans analogie avec celles de maintes météorites. OBSERVATIONS SUR LA PUISSANCE MECANIQUE DES GAZ, ET SUR LES ÉROSIONS, POINÇONNEMENTS ET REFOULEMENTS QUI LA RÉVÈLENT. » Ainsi qu'on pouvait s'y attendre, la force érosive des gaz croît très rapidement avec leur pression et leur température; car les gaz delà dyna- mite produisent des effets beaucoup plus intenses que ceux de la poudre, quoiqu'ils agissent pendant un teiîips incomparablement plus court. j) Comme on l'a vu, aux phénomènes purement mécaniques s'ajoutent toujours des effets calorifiques et souvent des actions chimiques. » Les un.s et les autres acquièrent une énergie surprenante, lorsque les gaz, au lieu de tourbillonner dans un espace clos de toutes parts, sont vio- lemment projetés dans une direction déterminée, par exemple, lorsqu'ils s'échappent par une fissure étroite. C'est ce qu'on a constaté spécialement pour les gaz de la poudre qui, malgré l'infériorité de k» tension comparée à ceux de la dynamite, ont cependant, en agissant sur l'acier, instanta- nément fondu, pulvérisé et sulfuré ce métal. M Dans le cas d'un tel écoulement, le métal soutire la chaleur que toutes les particules gazeuses, qui se succèdent à sa surface avec une extrême vi- tesse, y accumulent, malgré la détente qu'elles subissent déjà. En mètne temps, par une sorte de multiplication analogue, il arrête subitement et condense sur lui les molécules pour lesquelles il a de l'affinité, et c'est ainsi que, en présence des gaz de la poudre, la production de sulfure de fer est si abondante. » En ce qui concerne la partie mécanique du phénomène, on a vu que les cupules excavées par les gaz de la dynamite, surtout quand elles ( 33o ) sont profondes, présentent souvent, siir une partie de leur périphérie, un rebord ou bourrelet, en forme de bavure, qui fait saillie de o"*, ooi à o™, 002 sur la surface générale. Ainsi, les gaz n'ont pas seulement produit des éro- sions : ils ont aussi arraché et refoulé le métal. L'aspect de la bavin^e, terminée par ime crête anguleuse aiguë et dentelée, ne s'expliquerait pas dans la supposition que le fer, en présence d'une très haute température, se serait ramolli. Pour produire son analogue, il faut avoir recours à l'action d'un poinçon d'acier, poussé énergiquement par une pression, ou mieux encore par un choc. C'est d'ailleurs ce qui se voit journellement dans tous les ateliers où l'on travaille les métaux durs à l'aide d'un poinçon. Pour que la comparaison fût complète, il faudrait mettre en jeu des poinçons à tête hémispliérique, comme les innombrables empreintes gravées dans le fond des cupules. Ces cupules à rebords saillants ressemblent aussi, pour la forme et à la dimension près, au logement d'un projectile lancé par un canon dans une plaque de plomb ou même dans une plaque de blindage. » Il semblerait qu'à ce premier instant qui précède, comme on l'a vu, les effets de la fracture, cependant si subits, les gaz sont si fortement com- primés qu'ils se comportent comme des corps momentanément solides, qui posséderaient une forte cohérence et une dureté assez considérable pour entamer le fer. » C'est à de telles conclusions, tout extraordinaires qu'elles paraissent, pour des gaz travaillant à l'air libre, qu'on est amené invinciblement par l'examen attentif des formes expressives qu'ils ont excavées. Ces représen- tations, caractéristiques et durables, des mouvements gyratoires et des tour- billons dont ces corps étaient animés, se sont gravées elles-mêmes et en quelque sorte enregistrées sur des masses d'acier ou d'argile, à la manière de ce qui arrive, pour d'autres phénomènes, dans certaines expériences dé- monstratives de Mécanique et de Physique. » De très fortes pressions modifient donc singulièrement les caractères que l'on avait crus autrefois essentiels aux trois états, solide, liquide et ga- zeux. Tandis qu'elles forcent les corps solides à s'écouler comme des liquides, elles font agir les gaz à la manière de corps solides et incompres- sibles, effaçant ainsi des démarcations consacrées par l'usage et montrant la continuité ou mieux l'unité réelle d'action pour les divers états de la matière. » ( 33, ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les acides qui prennent naissance lorsqu'on distille les acides bruts provenant de la saponification îles corps gras neutres dans un courant de vapeur d'eau surchaujjée. Noie de MM. A. Càhours et E. De- HARÇAY. « Lorsqu'on soumet à la distillation, dans un courant de vapeur d'eau surchauffée, les acides gras provenant de la saponification des graisses neutres par l'acide sulfurique, ainsi qu'on le pratique dans l'usine Fournier à Marseille, on observe tout à la fois la formation de produits hydrocarbures el de substances acides. )) M. Laurent, l'habile ingénieur qui dirige celte usine, nous ayant remis, il y a quatre ans, 5o'" environ de ces huiles hydrocarbonées, nous en avons extrait, M. Demarçay et moi, une série d'homologues du gaz des marais pré- sentant une composition identique à celle des hydrocarbures que l'un de nous, quinze ans auparavant, avait, en collaboration de notre regretté con- frère M. Pelouze, extrait des pétroles d'Amérique. Nous avons consigné ces faits dans une Note spéciale publiée dans les Comptes rendus, t. LXXX, p. i568. » Nous nous proposons de faire connaître aujourd'hui les résultats que nous a fournis l'étude des acides qui prennent naissance en même temps que ces hydrocarbures et que, comme ces derniers, M. Laurent a mis très libéralement à notre disposition. » Ces acides contiennent toujours en dissolution des hydrocarbures qui y sont retenus avec une très grande énergie. Pour s'en débarrasser d'une manière complète, il faut les dissoudre dans une solution de soude très éten- due et maintenir la liqueur en ébullition jusqu'à ce que toute odeur d'hy- drocarbures ait disparu et qu'on ne perçoive plus que l'odeur savonneuse des sels de soude. » La solution étant amenée à un étal de concentralion convenable est alors traitée par l'acide chlorhydrique qui met en liberté les acides, lesquels, séparés à l'aide d'une pipette, sont ensuite soumis à la distillation. L' ébul- lition du mélange des acides bruts commence vers 210°; la majeure partie du liquide distille entre cette température et 260° ; le thermomètre monte ensuite rapidement jusqu'à Sio" et au delà. Quant au résidu de la cornue, il se fige parle refroidissement en une masse cristalline. Nous avons arrêté la distillation à 3io°. C'est ce qui passe avant cette température qui a été ( 332 ) fractionné ultérieurement. A partir de 280" environ, on obtient des acides qui se figent immédiatement à la température ordinaire. » A l'aide d'une série de distillations fractionnées assez nombreuses, on obtient des produits dont le point d'ébuUition va en s'abaissant progressi- vement jusque vers 160°, tandis que les derniers distillent à une tempéra- ture assez élevée. » La proportion d'acides solides restant à la fin de la distillation a pré- senté des différences très appréciables en ce qui concerne les deux échan- tillons d'huiles acides que M. Laurent a mis à notre disposition; celle-ci dépend évidemment delà condensation plus ou moins parfaitedes vapeurs. » La portion qui distille entre 210° et Sro" a été fractionnée au moyen d'un appareil Lebel-Henuinger, à deux boules, en poussant la distillation jusqu'à 255°. Le résidu se prenait à froid en une bouillie épaisse de cristaux mêlés de liquide. » La masse totale a été ainsi fractionnée de cinq en cinq degrés jusqu'à 255°, en rejetant toujours ce qui restait dans le ballon au delà de cette température. Ce fractionnement sur la masse totale a été répété quatorze à quinze fois, jusqu'à ce que des maxima très nets se soient manifestés. Ces derniers étaient situés dans les portions 180-1 85, 20o-2o5, 220-225, 235-24o et 240-245. En outre, une petite quantité de liquide légèrement humide commençait à bouillir vers 160°. » On a procédé alors à une série de fractionnements sur des portions isolées de la masse totale. On a obtenu de la sorte quatre séries de frac- tionnements sur les portions 1.... i'jo-175 175-180 1 80-1 85 185-190, 190-195 2 . . . . I go- 195 I 95-200 200-205 2o5 210, 2 10-2 1 5 3... 2 10-21 5 21 5-220 220-225 225-23o, 23o-235 4.... 23o-235 9,35-240 24o-'>,45 255-25o, 25o-255 )) Par exception et pour éviter le fractionnement, très pénible pour la dernière portion, en vue surtout d'éviter une décomposition possible, les portions de la quatrième série ont été éthérifiées par l'alcool ordinaire et fractionnées comme les autres. « A l'aide de ces fractionnements, nous avons obtenu des quantités très notables d'acides bouillant à i83°-i85°, 202°-2o4°, 22i°-223°. Le fraction- nement des acides éthérifiés, dirigé de la même façon, nous a conduits, pour la dernière portion, à un éther bouillant entre 206° et 208°, lequel, par la saponification, a fourni un acide qui bout entre 289° et 241°. ( 333 ) » Ces quatre acides, amenés à l'état de pureté par la méthotle que nous venons de décrire, possèdent la composition des acides valérique, ca- proïque, œnanllijliqiie et caprylique. En outre, les premières portions qui liouilient entre iGo" et 170", transformées en sel d'argent, fournissent, par une cristallisalion fractionnée, un sel qui présente exactement la composi- tion du butyrate d'argent. L'acide isolé de ce sel, qui bout vers 164° à i65°, possède, eu outre, l'odeur et les propriétés caractéristiques de l'acide butyrique. » D'après les points d'ébullition des composés précédents, on était en droit de supposer que l'on était en possession des acides normaux de la série grasse qui ont été préparés syutliétiquement, jusqu'à l'acide caproïque inclusivement, par MM. Lieben et Rossi. » L'examen des sels de chaux formés par ces acides confirme pleine- ment cette supposition; ces sels cristallisent tous, en effet, avec une molé- cule d'eau, dont le départ s'effectue complètement à 100"; propriété qui est caractéristique pour ces acides, les sels de chaux des acides isomères ne présentant pas cette particularité. » Les acides œnanthylique et caprylique que nous avons retirés des pro- duits que nous a donnés M. Laurent nous paraissent être nouveaux. C'est ce qui résulte nettement de l'examen comparatif des propriétés de ces corps et de celles des acides isomères déjà connus. Nous avons conclu qu'ils ap- partenaient à la série normale, en nous basant sur leurs points d'ébullition, qui correspondent à ceux des acides normaux que nous connaissons, ainsi que sur la composition de leurs sels de chaux, qui offrent une régularité parfaite. » Nous allons résumer très brièvement les caractères principaux de ces divers acides, que nous avons étudiés avec beaucoup de soin, ainsi que ceux de leurs sels de chaux, de leurs éthers éthyliques et méthyliques, puis nous ferons connaître les résultats que nous a fournis l'analyse de chacun d'eux, qui concorde de la manière la plus parfaite avec la ihcorie. « Àcidc valérique. — Bout entre i83° et iSS", se solidifie entre — 35° et — 36° en une Priasse de cristaux lamelleux durs et nacrts, d'un très bel aspect. Sa densité a été trouvée de 0,945 à 17°, 5. Son éther méthylique, qui est incolore et très mobile, bout entre 128" et i-ig". Sa densité est de 0,895 à 17°. » L'éther éthylii]uc, qui présente le même aspect que le précédent, bout cnlre i45° et 146°. Sa densité est de 0,878 à 18", 5. » Le sel de chau.x (C'H'CaO' )=+ H-0- se présente sous la forme de lamelles nacrées, brillantes, qui perdent leur eau à 100°. 11 est plus soluble à chaud qu'à froid. G. R., 1879, 2' Semestri,. (T. LXXXIX, N°6.) 44 ( 334 ) " o^"', 5i8 de ce sel ont perdu, à 100°, o,o34, soit 6,56 pour loo; le calcul donne 6, g. » Ce même poids de sel, traité par un léger excès d'acide sulfurique, a laissé par la cal- cination un résidu de sulfate de chaux pesant o^'', 271, soit 52,3i pour loo; le calcul donne 52, 3o pour 100. » La combustion de cet acide dans un courant d'oxygène a donné les résultats suivants : » oS'',499 de matière ont donné 05"^, 438 d'eau et iS'',o'j5 d'acide carbonique, soit : Théorie. Carbone 58,75 C" 60 58,82 Hydrogène 9j75 H'° 10 9'8o Oxygène 3i,5o 0* Sa 3i,38 100,00 102 100,00 » Jctde caproïque. — Bout entre 202" et 204% se solidifie entre — 7° et — 8°, en une niasse cristalline dont l'aspect est exactement le même que celui du composé précédent. Les cristaux sont un peu moins durs. Sa densité est de o,g33 à 23°. » L'éther méthylique, dont la densité est de 0,88g à 19°, bout entre i5i° et i52°. 11 L'éther éthylique bout entre 167° et 168°. Sa densité est de 0,878 à 19°. » Le sel de chaux (C"H"CaO')'H- H^O' affecte la forme de lamelles nacrées; il présente la plus grande ressemblance avec le sel précédent. Ses propriétés sont semblables. » o*'',747 de ce sel ont perdu, à 100°, o^'',o48,soit 6,42 pour 100 ; le calcul donne 6,25. » Le même poids de ce sel, traité par l'acide sulfurique, a laissé un résidu de sulfate de chaux pesant o^'',352, soit 47,1 3 pour 100; le calcul donne 47,28. » La combustion de cet acide, dans un courant d'oxygène, a donné les résultats suivants : » 0,412 de matière ont donné o, 388 d'eau et 0,g35 d'acide carbonique, d'ofi l'on conclut, pour la composition en centièmes : Théorie. Carbone 61,89 C" . . . 72 62,07 Hydrogène 10, 45 H"... 12 io,34 Oxygène 27,66 0'.... 32 27,5g 100,00 116 100,00 u Acide œnanthjUque. — Bout entre 221° et 223°. Se solidifie entre — 1 3° et — i4°. Offre l'aspect d'une masse de feuillets brillants et nacrés. A la température ordinaire, son odeur est graisseuse et rappelle un peu celle de la sueur. » Sa densité a été trouvée de 0,924 à 21°. » L'éther méthylique bout entre 172°, 5 et 178°, 5. Sa densité est de o,88g à 18°. » L'éther éthylique bout entre 187° et 188°. Sa densité est de 0,877 '' '6°, 5. » Le sel de chaux (C"H"CaO*)'-t- H^ O' affecte la forme de lamelles nacrées d'un très bel aspect, plus solubles à chaud qu'à froid, qui perdent toute leur eau à 100°. » o*'',474 ^'^ '-'^ sel, ont perdu, à ioo°, o8'',o.'>6, soit 5,48 pour 100 ; le calcul donne 5,6g » Le même poids de ce sel, traité par l'acide sulfurique, laisse par la calcination un résidu de sulfate de chaux pesant 0,217, soit 4^,78 pour 100; le calcul donne 45,63. ( 335 ) >> La combustion de cet acide a donné les résultats suivants : » 0,365 de matière ont donné 0,349 d'eau et o,865 d'acide carbonique, d'où l'on déduit, pour la composition en centièmes : Théorie. Carbone . . Hydrogène , Oxygène. . , 64,62 C".. . 84 64,61 10,61 H".. • '4 10,76 24,77 0'... . 32 24,63 100,00 100 100,00 • L'acide œnanthylique, traité par le brome à 100° dans le rapport de C"H"0' à Br', est complètement attaqué par ce corps au bout de vingt-quatre heures de chauffe. • L'acide monobromé C" H" BrO*, qui prend naissance dans ces circonstances, étant dis- sous dans trois fi)is son volume d'alcool ammoniacal, puis saturé d'ammoniaque à la tem- pérature ordinaire, fournit, quand on l'abandonne à celte température dans des vases bouchés, de beaux cristaux dont la formation est accompagnée de celle du bronihydrate d'ammoniaque. La matière, étant jetée sur un filtre et lavée à l'eau à plusieurs reprises, laisse un résidu cristallin. Ce dernier, qui est peu soluble dans l'eau, même bouillante, se dépose d'une dissolution saturée à l'ébuUition, par un refroidissement lent, sous la forme de lamelles nacrées qui présentent la plus parfaite ressemblance avec la leucine, dont elle est l'homologue immédiatement supérieur. » Ce composé n'est autre, en effet, que l'acide amido-œnanthylique C"H"(AzH')0', dont la formation, analogue à celle de la leucine et du glycocolle, s'explique avec la plus grande facilité. » Soumis à l'action de la chaleur, il se sublime sans fondre, en donnant une matière blanche cristalline. Cet acide amidé donne, avecl'acide chlorhydrique, un sel très soluble, qui se dépose en très beaux cristaux par une évaporation lente. » Avec l'acide azotique, il forme un sel beaucoup moins soluble, qui se sépare de ses dis- solutions sous la forme de longues aiguilles incolores douées de beaucoup d'éclat. >. L'acide sulfurique donne un sel acide très déliquescent et un sel neutre qui se sépare de sa dissolution en très beaux cristaux. » L'acide acétique forme avec cet acide un sel cristallisable en lames transparentes qui possèdent beaucoup d'éclat. » Jcide caprylique. — Bout entre 239° et 241°. Se solidifie entre + 7° et + 8°. Offre à l'état solide le même aspect que les acides précédents. II est un peu moins dur qu'eux. Sa consistance rappelle celle de l'acide stéarique. Son odeur est purement graisseuse. Sa densité a été trouvée de 0,923 à 17°. L'éther méthylique bout entre 192° et 194°. H se solidifie entre — 4°° ^^ — 4'° ^t se prend en une masse formée de grandes lames transpa- rentes d'un très bel aspect. Sa densité est de 0,887 à 18°. L'éther éthylique bout entre 206° et 208"; il se solidifie entre — 47° ^' — i^" fi' ^^ prend en une masse de grandes lames qui présentent la plus grande ressemblance avec le composé précédent. Sa densité est de 0,878 à 17°. » Le sel de chaux (C"H"CaO')^ -I- H-0-, qui est plus soluble à chaud qu'à froid, l'est toutefois très peu, même à 100°. Il se dépose par un refroidissement lent en lamelles très fines, de quelques milUmètres de longueur et d'un bel aspect nacré. ( 336 ) 1. o5'',52i de ce sel ont perdu, à loo", oS"", 028, soit 5, 36 pour 100. Le calcul donne 5,23. Ce même poids, traité par l'acide siilfarique, laisse par la calcination un résidu de sulfate de chaux pesant o^'', 2o5, soit 3q,42 pour 100; le calcul donne 3c),53. » Analyse de l'acide. — o«'', 385 ont donné o«'', 375 d'eau et o«'",938 d'acide carbonique ; d'où l'on conclut pour la composition en centièmes : Théorie. Carbone 66,44 C'«. . . ^6~~'"~^,66 Hydrogène 10,82 H'"... 16 11, 11 Oxygène 22,74 O* . . . 32 22,28 100,00 144 100,00 >i Le brome agît sur cet acide comme sur le précédent et donne un aride brome C"H"BrO% qui, traité par l'ammoniaque, se change à son tour en un acide amidé C"H"'(AzH')OS qui est le second homologue supérieur de la leucine. Ce produit, qui se dépose par un refroi- dissement lent d'une dissolution saturée sous forme de lamelles blanches, forme avec les acides chlorhydrique, azotique^ sulfurique, acétique de très belles combinaisons cristallisées, qui présentent la plus parfaite ressemblance avec celles que produit l'acide amido-œnanthy- lique. Il forme avec l'acide tartrique un sel acide très bien cristallisé. » 11 résulte des fails que nous avons exposés clans cette Noie que l'un on plusieurs des acides gras à molécide élevée, tels qu'on les obtient par la saponification directe des corps gras neutres, très probablement l'acide oléique, se dédoublent sons l'influence de la chaleur en une série d'acides homologues à poids atomique moins élevé, qui tous appartiennent à la série normale, et en hydrocarbures saturés, qui s'y rattachent d'une manière si étroite. On sait, par un travail de M. Fremy, publié dans les Annales de Chimie et de Plijsique, et par des recherches plus récentes de M. Berthelot, publiées dans ce même Recueil, que l';icide oléique, soit sous l'influence de la chaleur seule, soit par l'action combinée de cet agent et des bases alcalines, donne, en outre, naissance à des hydrocarbures appartenant à la série dont le gaz oléfiant occupe la tète et que nous avons retrouvés, de notre côté, mélangés aux hydrocarbiu'es saturés dans les hydrocarbures bruts que nous a remis M. Laurent. » Nous ne doutons pas que ce dernier, à qui nous sommes heureux d'adresser ici nos sincères remercîments, ne mette à notre disposition des produits provenant d'une plus parfaite condensation, parmi lesquels nous espérons trouver l'acide acétique ou tout au moins l'acide propionique, ce qui compléterait la série. » (337 ) CHIMIE. — lîépojtse aux remorques de M. Berllielot sur ma Noie concernanl ihydrale de citloral; par i\I. Ad. Wurtz. « M. Berthelot a présenté dans la dernière séance qnelques remarques au sujet des conclusions que j'ai tirées de ce fait que la vapeur de chloral anhydre et la vapeur d'eau peuvent se rencontrer dans une enceinte main- tenue .î une lempérature constante sans donner lieu à un dégagement sensible de chaleur, IMon savant confrère estime que l'appareil que j'ai employé est impropre à démontrer le dégagement d'une faible quantité de chaleur par la raison que « la masse des enceintes et celle des bains liquides ou )) gazeux qui maintiennent ces enceintes à une température fixe absorbent » toute la chaleur dégagée et rétablissent aussitôt l'équilibre de tempéra- » ture ». Cette supposition ne me paraît pas admissible, car je compren- drais difficilement qne le mélange de vapeurs qui afflue sans cesse dans le réservoir, et qui, d'après M. Berthelot, doit y dégager de la chaleur, cédât continuellement celte chaleur à l'enceinte et pas au thermomètre qui est plongé au milieu. » Ce thermomètre perdrait-il incessamment et instantanément par le rayonnement la chaleur communiquée par contact? Je ne le pense pas, car celle-ci serait sans cesse restituée par le mélange de vapeurs qui aifluent, de telle sorte que l'instrument devrait accuser, pendant toute la durée de l'expérience, une certaine élévation de température. Au reste, j'ai pu con- stater, dans le cours de mes expériences, la sensibilité tie l'appareil employé, par deux circonstances que j'ai mentionnées dans ma première Note : il suffit que le chloral renferme une trace d'acide chlorhydrique pour que le thermomètre sensible quej'ai employé accuse immédiatement une élévation de température; il suffit qu'une goutte de chloral hydraté se condense dans la boule, pour qu'il accuse immédiatement un abaissement de température, )) Pour donner une idée des écarts de température auxquels peuvent donner lieu deux gaz qui se combinent réellement dans l'enceinte de l'ap- pareil quej'ai employé, je citerai l'expérience suivante : j'ai fait rencontrer le bioxyde d'azote et l'oxygène secs, et autant que possible à volumes égaux, sous la pression de 760™"; la température de l'enceinte étant à G2", 4, le thermomètre s'est élevé agi" dans l'espace de quatre minutes. Je sais bien qu'il s'agit ici du bioxyde d'azote, dont la chaleur de combustion est relati- vement considérable; mais qu'on veuille bien remarquer que l'élévation a été de près de 3o° et qu'on eût pu constater facilement une élévation cent ( 338 ) fois moindre. Dans une seconde expérience, j'ai fait arriver dans l'enceinte chauffée à 6a°, 2 du bioxyde d'azote avec un très grand excès d'oxygène, de telle sorte que la vapeur diluée dans l'excès de ce gaz ne présentât qu'une faible teinte orangée. Dans ce cas, l'élévation de température a été de 6°, 8. » Je me propose de faire d'autres vérifications de ce genre. Un mot seulement, en terminant, sur l'observation que M. Berthelot a présentée à la fin de sa Note, où il dit que la combinaison entre la vapeur d'eau et la vapeur de chloral n'est pas instantanée. » Si je ne me trompe, il appuie cette opinion sur ce fait d'ailleurs exact : que le chloral anhydre tombe d'abord au fond de l'eau et ne s'y combine pas immédiatement. On peut constater qu'il s'y combine sur-le-champ lors- qu'on agite vivement : il faut bien que les deux corps soient mêlés, pour qu'ils puissent réagir. Mais il s'agit ici de corps liquides, et non de vapeurs qui se mêlent immédiatement et qui devraient au moins céder au thermo- mètre une portion de la chaleur de combinaison. Au surplus, je ne veux pas trop contredire mon savant confrère lorsqu'il dit que ces vapeurs ne se combinent pas instantanément, mon opinion étant qu'elles ne se combinent pas du tout ('). )) PHYSIOLOGIE. — Sur la production d'électricilé par les Raies. Note de M. Ch. Robin. « En i865, j'ai démontré que l'appareil électrique de la queue des Raies (que j'avais fait connaître anatomiquement en 1846) fonctionnait comme celni des Torpilles et des Gymnotes; qu'il n'y avait aucunes différences entre ces animaux à cet égard, autres que celles, d'ordre secondaire, qui, d'une espèce à l'autre, tiennent à la situation et au volume de l'appareil. L'emploi du galvanomètre et des grenouilles galvanoscopiques ne laisse aucun doute sur ce point (^). Quelques mois plus tard, les expériences de Matteucci ont confirmé les observations que j'avais faites ('). » Récemment, j'ai vérifié de nouveau l'exactitude de mes premières ob- ( ' ) Voir Comptes rendus, t. LXXXV, p. 8. (') Ch. Robin, Mémoire sur la démonstration expérimentale de In production d'élec- tricité par un appareil propre aux poissons du genre des Raies (^Comptes rendus, i865, t. LXI, p. 160 et 289; et Journal de l,'Jnatomie et de la Physiologie, i865, ]). So^ et 577 avec planches). (') M/i.TTt.vcci, Sur l 'électricité de la Torpille [Comptes rendus, i865, t. LXI, p. 629). Sur ce que dit Matteucci, voir la p. •24° c'" '• LXI des Comptes rendus. ( 339 ) servalions, en usant des mêmes procédés. Je l'ai fait encore dans les viviers- laboratoires construits à Concarncau d'après les plans et les rapports écrits de MM. Coste et Gerbe, laboratoires pour l'établissement desquels l'État a dépensé des sommes" qui ne s'élèvent pas à moins de 55ooo francs. Grâce au garde-côte de l'État mis à ma disposition et à celle de MM. Pouchet, Cadiat et antres observateurs, par M. le INIinistre de la Marine Jaurégui- berry, j'ai pu faire pêcher en nombre les Raies nécessaires à ces études. Dans les viviers touchant aux laboratoires, changeant d'eau continûment à l'aide de vannes mobiles, les poissons étaient conservés vivants et tirés de là dans les meilleures conditions de vitalité pour être soumis aux ob- servations et expériences voulues. » Aux procédés sus-indiqués jusqu'alors employés pour étudier les dé- charges desappareilsélectriques,j'aipu, dans les circonstances précédentes, essayer, d'après les indications de M. Marey, le procédé dont ce savant s'est servi pour ses ^observations sur les Torpilles [Marey, Sur les carac- tères des décharges électriques des Torpilles [Comptes rendus, 1877, t. LXXXIV, p. 190)]. Ce caractère est tiré du son que chaque décharge fait rendre au téléphone. Le téléphone employé est cehii que construit M. Breguet, d'après le modèle de Bell. » La plaque métallique terminant l'un des fils de cet instrument est placée sur la queue de la Raie, près de ses deux nageoires caudales ; l'autre plaque est placée sur le corps ou à la base de la queue, ou au niveau du point où une portion de l'appareil électrique, cessant d'être sous-cutané, est entourée par les muscles de la base de la queue. Le téléphone même est appliqué contre l'oreille de l'observateur. Sur les grosses Raies bien vi- vantes, convenablement maintenues sur une grande glace reposant sur une table, chaque décharge fait entendre un son strident d'un timbre sourd particulier, tel que M. Marey l'indique dans le travail cité plus haut('). Mais, sur les Raies, le petit volume relatif de l'appareil fait que le son a peu d'intensité. On peut en donner une idée exacte en disant qu'il a environ le quart seulement de l'intensité du son rendu par le même téléphone sous l'influence de la décharge de jeunes Torpilles que j'obser- vais en même temps, et dont le corps n'avait pas une largeur plus grande que celle de la paume de la main. » (') A ce que dit M. Marey du caractère de la décharge des Torpilles (p. igi de son Mémoire sus-indiqué j, comparer la décharge de l'appareil des Raies, étudiée à l'aide des grenouilles galvanoscopiques ( CompUs rendus, t. LXI, p. 240). 34o ) ASTRONOMIE. — Sw l' éclipse du iC) juillet dernier, observée à Marseille. Note de M. J. Jaxssen. « L'observation des éclipses partielles est considérée depuis longtemps comme présentant peud'intérèt pour l'Astronomie de position. La difficulté de prendre des mesures micrométriques précises sur le Soleil, celle de dé- terminer avec exactitude l'instant des contacts, sont les principaux motifs de ce discrédit. » Il me parait que l'application des nouvelles méthodes dont les Sciences physiques ont enrichi l'Astronomie est appelée à changer complètement cette situation. » Aujourd'hui, j'entretiendrai en parliculier l'Académie des services que nos nouvelles méthodes de photographie céleste peuvent rendre en ces cir- constances. Tout d'abord, je dirai que l'observation des contacts peut être obtenue photographiquement avec précision par le revolver. En effet, un in- strument de cegenre, donnant une douzaine d'imagessolaires de o™, 06 à o™, 10 de diamètre, prises à une seconde d'intervalle, conduirait très sûrement et très simplement au résultat. Par l'observation optique, ces contacts ne peuvent être observés avec précision, en raison de la faible déformation du disque solaire au moment où celui de la Lune, qui est de même ordre de grandeur, l'entame à peine. Avec le revolver, on obtient une série d'épreuves dont plusieurs se rapportent à ce moment critique. Ces épreuves peuvent être examinées à loisir, et l'astronome peut se déterminer avec toute sécurité sur l'instant du contact. Mais remarquons, en outre, que ces épreuves pho- tographiques se prêtent également à des mesures sur les progrès des mou- vements relatifs des deux astres en rapport avec la marche du temps, et qu'on peut encore parvenir par cette nouvelle voie, qui est même la plus sûre, à cette même détermination. » A ces épreuves on pourra joindre, si la lunette photographique employée donne des images suffisamment parfaites pour se prêter à des mesures micrométriques, on pourra joindre, dis-je, pendant la durée de l'éclipsé, des images du phénomène prises à des instants déterminés. La mesure de ces images conduira également, quoique d'une manière moins facile, à fixer la position respective des deux astres pour des instants déterminés. » Or il y a lieu de remarquer l'importance de cette application. Jusqu'ici ( 34r ) on n'a utilisé que les éclipses totales ou annulaires; mais l'observation des éclipses partielles, qui sont beaucoup plus nombreuses, permettra de tri- pler, sans doute, les occasions de perfectionner, à l'aide de ces phéno- mènes, les Tables astronomiques. » L'Astronomie de position ne sera pas seule à recevoir un utile concours des nouvelles méthodes d'observation. Les éclipses partielles peuvent être étudiées, avec fruit, au point de vue physique, par l'analyse spectrale et la Photographie. » Déjà en i863 (' ), je signalais les applications du spectroscope eu ces circonstances pour la question de l'atmosphère lunaire. Aujourd'hui, je dirai quelques mots de celles que nous offre la Photographie pour le même objet. » On sait qu'on obtient actuellement par la Photographie les granula- tions de la surface solaire. Supposons donc qu'on ait pris une large épreuve d'éclipsé partielle où cette granulation soit bien visible. Si le globe lunaire est absolument dépouillé de toute couche gazeuse, la granulation solaire conservera ses formes et son aspect jusqu'au bord occultant lunaire. Si, au contraire, une couche gazeuse de quelque importance se trouve interposée, elle agira dans les conditions les plus favorables pour produire des défor- mations par réfraction. L'existence et la valeur de ces déformations des éléments granulaires au bord occultant de la Lune deviendront dans ces circonstances des critériums très sûrs de la présence et de la densité de cette atmosphère. » Il est encore une question que nos grandes photographies solaires peuvent permettre de résoudre très simplement : je veux parler de celle qui concerne la hauteur des montagnes lunaires situées au bord du limbe de cet astre, c'est-à-dire des montagnes qui occupent une région où les mesures, par les procédés actuels, sont les plus difficiles et les plus incer- taines. En effet, la photographie du bord solaire échancré par la Lune nous donne le relief de tous les accidents de terrain de notre satellite qui se projettent sur le Soleil. La mesure de ces reliefs s'obtient de la manière la plus simple et la plus sûre en comparant micrométriquemeut leur grandeur à celle du disque solaire. On en déduit ensuite l'angle sous le- quel ils sont vus de la Terre, et par suite leur grandeur réelle. Il faut seulement remarquer qu'on n'obtiendra ainsi la hauteur d'une montagne que si le sommet de celle-ci se projette sur le Soleil au moment de l'ob- (') Comptes rendus, t. LVI, p. 962. C. R., 1879, »■ Semestre. {1. LX.XX1X, N" G.) 45 (342 ) servation. Il sera donc nécessaire de déterminer, par la librafion, quels sont les cirques du globe lunaire qui se projetaient sur le ciel suivant leur vraie grandeur au moment où les photographies ont été prises. » Je n'insisterai pas davantage, pour le moment, sur ces applications nouvelles; je dirai seulement à l'Académie quelques mots sur l'observa- tion de l'écIipse partielle du 19 juillet dernier, que nous avons faite à Marseille et qui avait précisément pour but d'étudier quelques-unes des applications que je viens de signaler. » A Marseille, nous avons été favorisés par un ciel extrêmement beau, tandis qu'à Paris le ciel est resté couvert pendant toute la durée du phé- nomène. ■» J'ai observé l'heure des contacts avec un chronomètre comparé, une demi-heure avant l'éclipsé, avec les instruments de l'Observatoire. Le dernier contact a été bien obtenu. Je rendrai bientôt compte de cette obser- vation. Nous avons pris des photographies solaires de 0^,30 de diamètre. Ces photographies, sur lesquelles on voit les granulations, n'accusent pas de différences sensibles sur le bord de la Lune; mais elles montrent très nettement les accidents du contour lunaire, et permettront, par des me- sures micrométriques, d'obtenir la hauteur des reliefs de cette partie du globe de notre satellite. )) J'aurai donc à revenir sur les résultats de cette observation ; mais je tiens à dire dès maintenant combien M. Stephan, Correspondant de l'Aca- démie, directeur de l'Observatoire, nous a bien accueillis. J'ai visité en détail avec le plus grand intérêt ce bel établissement, fondé par Le Verrier, développé par M. Stephan et qui possède actuellement d'excellents instru- ments; mais je dois,,au nom de la Science, exprimer le vœu que le budget de cet Observatoire, actuellement beaucoup trop modique, soit notable- ment augmenté, et que M. Stephan puisse s'entourer d'un personnel qui permette l'utilisation complète des instruments et des conditions favo- rables de ce ciel méridional. Je crois néanmoins qu'il y a lieu de féliciter la ville de Marseille des sacrifices très honorables qu'elle a déjà faits pour l'Observatoire qu'elle possède. » ( 343 ) MÉTÉOROLOGIE. — Deuxième el dernière remarque sur les Communications de M. Bouquet de la Grye ('), concernant les ondes atmosphériques. Note de M. A. Lediec. (( J'espère, en quelques lignes, pouvoir compléter les preuves de ma Note du 2 1 juillet et établir d'une manière définitive la réserve qu'im- posent les documents fondamentaux du jMémoire de M. Bouquet de la Grye. )> Je n'ai pas à revenir sur ce que j'ai déjà dit de l'onde solaire annuelle, constatée par l'habile ingénieur : quand bien même ses données seraient exactes, il lui resterait à s'entendre, pour l'existence de cette onde, avec INIM. Buys-Ballot et Borius, dont les travaux ne fournissent aucune loi nette afférente à la marche annuelle de la pression atmosphérique. Une objection analogue surgit pour l'onde lunaire mensuelle, dépendant de l'âge de la Lune, qu'a trouvée aussi M. Bouquet de la Grye : il aurait à la faire concorder avec l'onde de même espèce que préconise M. Marchand et que, soit dit en passant, ^e n'ai nullement rangée parmi les ondes diurnes. » La question, en somme, ne gît pas dans ces détails, mais bien dans le manque de précision des éléments du problème. En d'autres termes, je maintiens fermement mon opinion sur le rôle effacé qui, pour les rele- vés délicats, me semble le partage, non pas de l'observatoire maritime de Brest, mais de l'établissement du Marégraphe, d'où ont été extraits lesdits éléments. Les braves gens successivetnent attachés à cet établissement n'ont pu faire l'impossible; les instruments en usage suffisent au rôle mo- deste qu'ils avaient été jusqu'ici appelés à remplir, mais on ne saurait en tirer des données assez rigoureuses pour mettre en évidence les ondes atmosphériques. » Afin d'édifier complètement le lecteur sur ce point, il me faut préve- nir que l'observation de g*" du soir est faite en ville, sur un anéroïde que l'agent du Marégraphe emporte et rapporte avec lui. » Donc l'approximation moyenne de 0""°, 5, que j'ai concédée dans ma dernière Note pour les hauteurs barométriques prises par cet agent, est très généreuse, et jusqu'ici la marine, avec juste raison, n'a pas eu à se préoccuper d'une plus grande exactitude, eu égard, je le répète, au but du modeste Marégraphe. M) Comptes rendus, séances du 3o juin et du 28 Juillet 1879. ( 344 ) » Mais celle approximation de o'""', 5 en colonne de mercure correspond à y""° en hauteur d'eau. Par suite, peut-on, avec la meilleure bonne vo- lonté, accorder quelque conBance à l'existence d'ondes dont l'amplitude est comprise entre 6"'" et 4o""", alors que les ordonnées de ces ondes sont erronées de zéro à 7""°, en plus ou en moins, sans compter qu'elles en- globent l'influence, généralement prépondérante, des oscillations irrégu- lières du baromètre. )) Je n'insisterai pas sur la question des vents : des éléments de l'espèce dignes d'entrer dans des équations sérieuses ne peuvent se constater phy- siologiqueraent même par les plus fins timoniers, principalement dans les localités accidentées, comme Brest et ses alentours, où le vent tourbillonne partout. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant, pour la section de Médecine et Chirurgie, en remplacement de feu M. Lebeit, de Lausanne. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 29, M. Palasciano obtient 22 suffrages, M. Hannover « 6 » M. Ludwig » I » M. Palasciano, ayant obtenu la majorité absolue des suffrages, est pro- clamé élu. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de deux Membres, qui seront chargés de la vérification des comptes. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 24, MM. Che- vREUii et Rolland obtiennent l'unanimité des suffrages. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. ANALYSE. — Sur quelques propriétés des formes quadratiques. Note de M. Poincaré. (Commissaires : MM. Bertrand, Hermite, Puiseux.) « Les principaux problèmes relatifs aux formes quadratiques se ramènen t comme on le sait, à un seid : ( 3/,5 ) » Reconnaître si deux formes données sont équivalentes, et par quel moyen on peut passer de l'une à l'autre. » Ce problème est résolu depuis longtemps; des opéralions assez simples permettent de passer d'une forme quelconque à une forme équivalente, appelée réduite, et rien n'est plus facile ensuite que de reconnaître si deux formes réduites sont équivalentes. » J'apporte aujourd'hui une nouvelle solution de ce problème gé- néral, solution destinée, non pas à remplacer l'ancienne, qui conduit à des calculs moins longs et plus simples, mais à appeler l'attention sur certaines propriétés des formes quadratiques et des nombres idéaux corres- pondants. Je résumerai en quelques mots les principaux résultats obtenus dans ce travail. Tous les théorèmes qui y sont démontrés reposent sur une notion nonvelle, celle des nombres corrélatifs. » A chaque nombre idéal (ou, si l'on veut, à chaque forme) correspond un nombre complexe existant, que j'appelle son nombre corrélatif. » Il y a une infinité de systèmes de nombres corrélatifs, mais ces sys- tèmes peuvent se diviser en un nombre restreint de classes. On verra que, dans ce travail, j'ai envisagé cinq classes de nombres corrélatifs, trois pour les formes définies, deux pour les formes indéfinies; mais les mêmes principes auraient permis d'en former bien davantage. » Dans chaque classe, il y a une infinité de systèmes de nombres corré- latifs, et chacun de ces systèmes est défini par un paramètre K qui peut croître indéfiniment, mais qui doit rester entier positif. * )) Voici quelles sont les principales propriétés des nombres corrélatifs; va sans dire que le système est supposé déterminé une fois pour toutes : » 1° Les nombres corrélatifs peuvent se calculer à l'aide d'intégrales définies. » 2° Tout nombre complexe existant a pour corrélatif tantôt lui-même, tantôt son module (selon qu'il s'agit d'une classe ou d'une antre classe de corrélatifs). » 3° Le rapport de deux nombres idéaux de même classe, ou son module (suivant la classe de corrélatifs choisie), est égal au rapport de leurs corré- latifs. » 4° La limite du corrélatif d'un nombre idéal donné, quand le para- mètre K tend vers l'infini, est celui des multiples existants de ce nombre idéal dont le module est le plus petit, ou son module. » Ces propriétés permettent de résoudre les principaux problèmes relatifs aux formes quadratiques. ( 346 ) )) A l'aide de la seconde, on peut résoudre l'équation rt = j:^— D/ où a est un nombre entier donné. » A l'aide de la troisième, on reconnaîtra si deux formes données sont équivalentes. » Enfin, à l'aide de la quatrième, on détermine quel est le plus petit nombre qui peut être représenté par une forme donnée, et l'on peut trouver, par conséquent, la forme réduite d'une forme donnée. )) Cette théorie se rattache directement à celle des fonctions elliptiques, et la même méthode qui a permis de calculer les nombres corrélatifs par des intégrales définies permet d'exprimer également, à l'aide d'une intégrale définie, les fonctions doublement périodiques. » Le calcul de ces intégrales est assez long; mais peut-être pourra-t-on le simplifier, et arriver assez vite à une approximation suffisante pour reconnaître, par exemple, si le nombre corrélatif peut être un nombre com- plexe entier, et, dans le cas où cela serait possible, quel pourrait être ce nombre complexe. » Il suffira, pour cela, de calculer l'intégrale avec une approximation d'une unité pour la partie réelle, avec une approximation égale à sfQ pour la partie imaginaire. « M. G. Clère adresse une Note intitulée : « Principes d'Hydrodynamique, et applications de ces principes ». (Commissaires : MM. Morin, Phillips, Tresca.) M. RoMANET Dc Caillacd adressc une Note relative à la formation de l'azotite d'éthyle (éther azoteux) dans les vins. (Renvoi à l'examen de M. Fremy.) CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'Ixstrcction publique transmet à l'Académie, pour la Bibliothèque de l'Institut, deux exemplaires du «Compte rendu de la statis- tique médicale de l'armée, en 1877 », qui lui sont offerts par M. le Ministre de la Guerre. ( 347 ) M. le Maire DE Perpignan invite l'AcacIémie à vouloir bien se faire re- présenter aux fêtes qui auront lieu dans cette ville, les 20, 21 et 22 sep- tembre, pour l'inauguration de la statue de François Aracjo, érigée par sous- cription nationale. (Renvoi aux Sections d'Astronomie et de Physique.) M. Fremy fait hommage à l'Académie du «Compte rendu de la 7^ session de l'Association française pour l'avancement des Sciences, tenue à Paris en 1878)). M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une Thèse de M. JVojjef, soutenue à l'École supérieure de Pharmacie de Paris, et portant pour titre : « De l'introduction et de l'ac- climatation des quinquinas à l'île de la Réunion ». Cette Thèse est présen- tée à l'Académie par M. Chatin. M. le Général Morin, à l'occasion de cette présentation, demande la pa- role et s'exprime comme il suit : « Dans la séance du 26 mars 1866, M. Decaisne, en communiquant des renseignements relatifs à l'introduction et à la culture des arbres à quin- quina à Java et dans l'Inde, avait exprimé le vœu que le Gouvernement français imitât les efforts de l'Angleterre et de la Hollande. » En attendant que ce vœu de notre savant confrère fût réalisé, je lui proposai, séance tenante, de recourir à l'initiative privée, en envoyant de suite à l'île de la Réunion les graines qu'il venait de recevoir de M. le D^ Hooker, directeur des jardins royaux de Kew. Cette offre fut acceptée, et les graines envoyées par nous furent adressées à M. le D' Vinson et à mon fils, habitants de la Réunion, par la malle qui partait quelques jours après. » Le 19 juin de la même année 1866, on m'envoyait de l'ile de la Réunion les deux jeunes pousses de Cinchona que je présente à l'Académie. » Grâce à la persévérance du D'' Vinson et des Pères du Saint-Esprit, il y a aujourd'hui dans la colonie 5ooo pieds de Cinchona de 1™ à G'" de hauteur, et aSooo boutures bonnes à transplanter. Ce résultat, dû à l'initiative privée, n'a rien coûté à l'État. » (348 ) PHYSIQUE, — Distillation des liquides sous l'influence de l'électricité statique. Deuxième Note de M. D. Gernez. « Les expériences suivantes permettent de pénétrer plus avant dans l'étude de celte influence : M 1° Supposons que, dans les appareils que j'ai décrits, séchés préa- lablement, ou introduise de l'eau distillée, à la partie inférieure des tubes seulement et sans mouiller leurs parois internes au-dessus de la surface liquide, puis que l'on fasse passer la décharge à la manière ordinaire; on constate que, peu à peu, dans une région voisine de la surface du liquide, la paroi se mouille sur une hauteur de quelques millimètres seulement, et l'on reconnaît que, tant que celte région mouillée ne s'étend pas sans discontinuité d'une surface liquide à l'autre, il n'y a pas de distillation facilement appréciable. » 2° Si l'on couvre la surface des tubes, qui continue la paroi baignée de liquide, d'une couche mince d'une substance qui ne permette pas au liquide de mouiller la paroi, telle que la stéarine, la paraffine, etc., dans le cas où l'on opère sur l'eau distillée, on reconnaît que la distillation, con- sidérablement ralentie, peut être tout à fait sujiprimée; elle se manifeste de nouveau, au contraire, si l'on dissout la substance et qu'on lave les parois jusqu'à ce qu'elles soient mouillées par le liquide. » 3° Il résulte de ce qui précède que le liquide ne peut passer d'une région de l'appareil à l'autre, qu'autant qu'il peut mouiller la portion de paroi qui les sépare : le phénomène est donc surtout un transport de liquide, produit le long des parois sous l'influence de l'arrivée de l'électri- cité positive. On peut s'assiu-er de l'exactitude de celte interprétation, en soumettant à l'expérience des liquides convenablement choisis. Avec de l'eau distillée, si l'on fait usage d'appareils très propres, ou, plus facile- ment, avec de l'eau distillée additionnée de 20 à 5o pour 100 d'alcool, on voit naître, de la surface du liquide positif, de nombreux filetsliquides très déliés, qui s'élèvent vers le liquide négatif, en formant une multitude de petits courants qui ne laissent aucun doute sur le chemin suivi par le liquide sous l'influence de l'électricité. » 4° On peut se demander si, indépendamment de ce phénomène de transport du liquide le long des parois , il n'y a pas entraînement de vapeurs qui, prenant naissance à la surface liquide positive, viendraient ( 349 ) se condenser à la surface négative? Voici comment on peut essayer de séparer les effets dus à ces deux causes. On prend une cornue de verre dont on ramollit le fond à la lampe, de manière à y souder un fil de platine; on y introduit de l'eau distillée; suivant l'axe du c.ol delà cornue, on dispose un tube graissé extérieurement, ouvert à une extrémité, fermé à l'autre, et traversé par un fd de platine soudé. On ajuste ce tube de manière que la surf;\ce libre de l'eau qu'il contient soit à une dislance de la surface du liquide de la cornue qui permette à la décharge de passer facilement. Dans ces conditions, si l'on amène l'électricité positive par le fond de la cornue, le liquide distille, mais il s'accumule dans la région comprise entre le tube et le col de la cornue. Eu prolongeant suf- fisamment l'expérience, ou fait passer ainsi des quantités de liquide très grandes, tandis que le liquide contenu dans le tube négatif n'éprouve qu'une élévation de niveau extrêmement faible. » Il résulte de ce qui précède que la distillation constatée est presque exclusivement un transport de liquide, effectué sous l'influence de l'électri- cité le long des parois conductrices des appareils. » De là, l'explication d'un certain nombre de faits intéressants; je citerai seulement l'expérience suivante. Dans un tube de verre coudé, à branches très inégales, on met deux colonnes liquides, d'eau distillée, par exemple; après avoir mouillé le tube, on fait passer la décharge, et on constate le passage du liquide de la branche positive à la branche négative; vient-on à enlever une certaine quantité de liquide dans la branche négative, de manière à augmenter la distance des deux surfaces liquides entre lesquelles jaillit la décharge, on reconnaît que, toutes choses égales d'ailleurs, la quantité de liquide transportée est la même, que la distance soit o'", 12, o°',34, o™,45, o™,54 et même o'",6o; la décharge passe facilement, même dans ce dernier cas, bien que la limite d'écartement des conducteurs entre lesquels elle se produit dans l'air soit beaucoup moindre. » Le mécanisme du phénomène étant bien cousiaté, j'ai recherché comment se comportaient les divers liquides, et voici quelques-uns des résultats de cette étude. » 1° Bien que le transport des liquides ne se produise qu'à la condi- tion que la paroi des vases soit mouillée, je n'ai pas^ trouvé de relation entre les quantités des liquides enlraaiés, toutes choses égales d'ailleurs, et les constantes capillaires de ces liquides. » 2° Il y a une certaine concordance entre le sens suivant lequel varie le phénomène et la conductibilité des liquides. Sans doute, la distillation n'a pas lieu si le liquide est très mauvais conducteur, comme lesj^chlorure G. R., 1879, 2' 5fm«:rf. (T. LXXXIX, N" 6.) 4^> ( 35o ) et sulfure de carbone, le chloroforme et l'essence de térébenthine -, mais, lorsque la décharge passe, le transport est d'autant plus abondant que le liquide est moins bon conducteur. Ainsi, l'eau distillée additionnée d'alcool est transportée plus abondamment que l'eau pure; le transport de l'alcool du vin peut être cinq à six fois plus rapide que celui de l'eau distillée. D'un autre côté, l'addition à l'eau pure ou à l'alcool de substances qui changent la conductibilité de ces liquides a pour effet d'affaiblir très rapidement la quantité de liquide transportée : c'est ainsi qu'en ajoutant à l'eau distillée quelques gouttes d'un acide, tel que les acides sulfurique, azotique, chlor- hydrique, en quantité assez faible pour que ni la densité ni la température d'ébullition n'éprouvent de modifications sensibles, on constate que la vitesse de transport de ces liquides est réduite à une fraction de sa valeur, souvent inférieure à^. Les alcalis, tels que la potasse, la soude ou l'am- moniaque, employés en quantités très faibles, produisent le même effet. Il en est de même des solutions salines neutres, telles que celles de sulfate de soude : par exemple, l'addition à l'eau distillée de quelques centièmes d'une solution saturée de chlorhydrate d'ammoniaque réduit la quantité de liquide distillée à moins de -^ de sa valeur. De là, l'explication des effets différents que l'on observe dans des tubes formés de diverses espèces de verre, et qui tiennent à la dissolution, dans l'eau distillée, d'une petite quantité d'alcali, suffisante pour modifier profondément la vitesse de trans- port du liquide. » 'S° J'ajouterai cependant que, si l'on soumet à l'action de la décharge im mélange homogène de deux liquides, l'action de l'électricité détermine une séparation partielle des deux liquides, qui distillent en proportions qui ne sont en rapport ni avec la volatilité ni avec la conductibilité de la substance. C'est ainsi que, en opérant sur un mélange d'alcool et d'eau, on obtient par entraînement électrique un liquide moins riche en alcool que le résidu. » MAGNÉTISME. — Sur les coinçants d'Ampère et le magnétisme rémanent. Note de M. Trêve. (Extrait.) « .... L'extrême mobilité des courants d'Ampère m'a conduit à recon- naître qu'il suffit de frapper quelques coups sur l'extrémité d'un barreau aimanté, avec une substance même non magnétique, pour dépolariser ses courants, et lui faire perdre, par conséquent, son aimantation. » Si l'on prend, par exemple, un barreau de fer doux légèrement cé- menté à la surface, et aimanté de manière à produire sur une boussole une ( 35. ) déviation de So", et qu'on lui donne un premier coup de maillet en bois, on constate que la boussole ne dévie plus que de 35° à 4o°. En répétant les coups de maillet, on arrive bientôt à une déviation nulle ('). » Dès lors, il suffirait d'un choc sur un électro-aimant plein ou tubu- laire, au moment où le courant cesse, pour diminuer la durée de sa désai- mantation dans des proportions considérables et, par conséquent, re- médier au magnétisme rémanent. ... » CHIMIE ORGANIQUE. — Densités de vapeur de quelques substances organiques bouillant à température élevée. Note de M. L. Tuoost. « Les nombres obtenus dans la détermination des densités de vapeur ne peuvent servir à fixer l'équivalent en volume qu'autant que la vapeur sur laquelle on a opéré était dans un état comparable à celui d'un gaz parfait. » Pour les composés de la Chimie minérale, on s'assure que cette con- dition est remplie en vérifiant qu'on obtient les mêmes résultats numé- riques à deux températures assez différentes l'une de l'autre. Pour les substances organiques à équivalent élevé et bouillant à des températures supérieures à 200°, on ne peut pas, en général, opérer à des températures suffisamment différentes et très supérieures à leur point d'ébullition sous la pression atmosphérique, car la plupart de ces substances subiraient une décomposition plus ou moins rapide. » Pour contrôler les nombres obtenus à une température donnée et sous la pression atmosphérique, il faut avoir recours à des déterminations faites à la même température, mais sous des pressions très différentes. On sait qu'une diminution de pression détermine en général un abaissement de la température d'ébullition, de sorte qu'en opérant à basse pression on opère en réalité à une température très supérieure au point d'ébullition. Si l'on obtient sensiblement le même nombre sous des pressions très différentes, on en pourra conclure que la vapeur est comparable aux gaz parfaits et que le nombre obtenu représente bien la densité de vapeur. » L'appareil dont je me suis servi pour ces expériences est, comme pour les expériences analogues que j'ai publiées antérieurement (-), celui de (')Les mêmes coups de maillet, répétés sur l'autre extrémité de la tige, redonneront au barreau une partie de son aimanlation. [') Comptes rendus, t. LXXXIII, p. 220 i 1876), et t. LXXXVI, p. 1394. ( 352 ) M. Dumas; le col du ballon communique avec une grande enceinte où la pression est maintenue constante et aussi faible que l'on veut. » Acide pittalique aniijdre C'H'O''. — La densité de vapeur de cet acide, qui distille à 276°, a été prise sous des pressions très différentes (206'"" et 748""'"), à la température d'ébullition du mercure. Voici le détail de ces déterminations : I. II. Excès de poids ^o*', 1 15 -t-o5'',535 Terapéralure de la balance i3" i4° Pression almospliérique au moment de la pesée. . 750""", 74 748""",8o Pression à la fermeture du ballon 206""", 00 748""", 06 Volume du ballon 257'^'^ 3o8'^'^ Air resté (à o" ei 7(10""") i''S78 i",5 Densité observée 5,23 5,28 » La densité calculée, correspondant à 4'°', est 5,i3. L'équivalent en volume de l'acide phlalique anhydre est donc 4"°'- » Ri'sorcineC^'-Wiy . — La densité de vapeur de ce phénol, qui bout à 270", a élé prise dans la vapeur de mercure sous la pression atmosphé- rique et sous la pression de 240""" : I. n. Excès de poids — o^'', 137 +0^'', 3i2 Température de la balance >4°>4 '4° Pression atmosphérique au moment de la pesée.. 746""", 66 748""", 3 Pression à la fermeture du ballon 240""" 746""", 75 Volume du ballon 262" 3i5'''^ Air resté ( 0° et 760""" o" ,24 i% 8 Densité observée 3,807 3,8g » La densité calculée, correspondant à 4^°'» est 3,8i . L'équivalent en vo- lume de la résorcine donne 4'°'- » Éther élhj'lbenzoïqiie ou beitzoate d'élhyle C*R'^ C**ll^O'' . — La densité de cet éther, qui bout à 2 13", a été prise sous la pression atmosphérique et sous la pression de i4i""", à la température de 261°, dans la vapeur d'éther amylbenzoïqiie : I. II. Excès de poids — o^"', i49 +0^'", 690 Température de la balance i5° i5° Pression atmosphérique au moment de la pesée.. 748""", 76 753""", 1 3 Pression à la fcinicture du ballon i4i""" 752"'"', 75 Volume du ballon. . 287" 285" Air resté o"^ o" Densité observée 5,55 5,5i » La densité calculée est 5,2 pour 4""'- ( :m ) » Jultcr (im)tbcnzoique ou benzoate d'amylc C'"!!'", C* H'^O'. — La den- sité de cet élher, qui bout à 261", a été prise sous deux pressions très dif- férentes (Gi™"',83 et 749""">9o)î * des températures voisines de 280° : I. II. Excès de poids , . — o^'', 233 -t-o'^Sqi Température de la balance ''''°»9 ''3"» a Pression atmosphérique au moment de la pesée. ^52""",r)5 •^\cf""",no Pression à la fermeture du ballon 61 """,83 749"""; 9^ Temj)érature de la vapeur 2'j5'',5 287°, 5 Volume du ballon ajô*^"^ 802'^"^ Air resté o" o""" Densité observée. . . ^ j ^9 6,73 » La densité calculée est 6,65 pour 4^"'. L'équ valent en volume de Téther amylbenzoïque est donc 4^'''- » CHIMIE. — Sur ta densité du chlore à température élevée. Note de M. Ad. Lieben, présentée par M. Wuriz. « En poursuivant les recherches très importantes que M. Victor Meyer a entreprises sur les densités de vapeur, MM. Victor et Charles Meyer viennent d'arriver tout récemment [Berliner Berichle, 1879, p. 1426) à un résultat d'une portée extraordinaire. Ils trouvent qu'à une tempéra- ture de 1240° à 1567° la densité du chlore (par rapport à l'air) n'est plus égale à 2,45, comme on la trouve de zéro jusqu'à environ 600°, mais, au contraire, qu'elle s'abaisse jusqu'à i,63. Ils en concluent que le poids moléculaire du chlore à cette température élevée n'est plus 71, mais 47,3. Or, ce chiffre n'étant plus un multiple par nombres entiers du poids atomique généralement accepté Cl = 35,5, les auteurs arrivent à la conclusion que le chlore n'est pas un élément, mais contient peut-être de l'oxygène, comme le veut l'ancienne théorie du murium, ou bien, le chlore étant un corps simple, que son atome Cl = 35,5 est composé lui- même d'atomes plus petits, par exemple, de Cl = ^cl = 1 1,83. » Le changement de densité de 2,45 à i,63 et du poids moléculaire de 7! à 47)3, qui s'accomplit à température élevée, serait alors compa- rable, jusqu'à un certain point, au changement bien connu qu'une tem- pérature élevée fait éprouver à la vapeur du soufre. Toutefois, on constate cette différence très essentielle, que ce changement de densité du soufre ( 354 ) gazeux peut s'expliquer par un autre groupement des atomes, tandis que pour le chlore on serait conduit à dédoubler l'atome même et à créer de nouveaux atomes plus petits, dont l'existence ne nous est révélée par aucun autre fait connu. » Si l'on admet, avec MM. Victor et Charles Meyer, qu'aucune erreur n'ait pu se glisser dans leur expérience, et notamment que la porcelaine des vases et le platine n'aient pu mettre en liberté aucune trace de gaz dans les conditions où l'opération a eu lieu, le fait observé par les au- teurs peut recevoir une interprétation toutà fait différente de celle donnée par les auteurs que je viens de mentionner. Je voudrais diriger l'attention sur ce point et provoquer de nouvelles expériences plus décisives : cette Note n'a pas d'autre but. » Nous connaissons un nombre très considérable de composés chlorés volatils, et cependant on n'a jamais trouvé dans leurs molécules (déter- minées par les densités de vapeur) une quantité de chlore plus petite que celle que nous considérons aujourd'hui comme un atome et qui pèse 35,5 fois autant qu'un atome d'hydrogène. On n'a pas rencontré davantage dans les molécules des composés chlorés des quantités de chlore qui ne fussent pas multiples de 35,5. D'autant plus grand est le nombre des com- binaisons du chlore examinées, d'autant plus petite est la probabilité que la valeur que nous appelons i=" (Cl = 35,5) puisse se dédoubler en atomes plus petits. » Le fait intéressant observé par MM. V. et C. Meyer, que la densité du chlore par rapport à l'air diminue avec l'élévation de la température jus- qu'à devenir -f de la densité ordinaire, peut être mis d'accord avec le poids atomique et même avec le poids moléculaire du chlore, tels qu'ils sont généralement admis. Il suffit pour cela de supposer que le chlore, à partir d'environ 700°, suit une autre loi de dilatation que les autres gaz, savoir que son coefficient de dilatation soit un peu supérieur à celui de l'oxygène, de l'azote, du gaz soufre et du gaz mercure, dont les densités ont été déterminées par MM. Meyer à des températures élevées. » Nous savons que les gaz a haute pression ne suivent plus la loi de Mariolte et que leur compressibilité est différente de l'un à l'autre. Ainsi, sous une pression de 2790^"", on ne peut pas, d'après Natterer, comprimer 2790'*'°' d'hydrogène dans un espace rempli par i™' sous la pression de i"'™, mais on arrive à y comprimer seulement 1008^"'. S'agit-il de l'azote, le même espace ne peut contenir, sous une pression de 2790""", ni 2790'°' ni 1008^°', mais seulement 705""' d'azote. Les deux g;iz ne ( 355 ) suivent donc pas la loi de Mariotte et montrent, en outre, une compressi- bilité bien ditïéiente de l'un à l'autre. » Or nous ne savons pas exactement quels sont les coefficients de dila- tation des différents gaz à des températures de 1200°- 1600°. Il est pos- sible peut-être qu'ils deviennent tous plus petits; mais, quoi qu'il en soit, il ne me semble nullement absurde de supposer que le coefficient du chlore puisse être supérieur à celui de l'azote ou de l'oxygène, tandis qu'à des températures au-dessous de 600" les coefficients de dilatation des trois gaz puissent être sensiblement égaux. La conséquence en serait que la densité du chlore par rapport à l'azote ou à l'air serait plus petite de 1200" à 1600° de ce qu'elle est de 0° à 600°. » Il y a d'ailleurs encore une autre manière d'interpréter le fait curieux de la densité amoindrie du chlore. On peut imaginer que les molécules du chlore (Cl") subissent, à température très élevée, une véritable dissociation en atomes isolés. Si cette dissociation était complète, la densité du chlore deviendrait la moitié (i,23) de la densité ordinaire. Or il se peut que, dans un certain intervalle de température, la dissociation reste incomplète, de manière que des molécules se décomposent en atomes et que des atomes isolés qui se rencontrent se combinent de nouveau pour régénérer les molécules Cl". II pourrait en résulter un équilibre de telle nature que la moitié des molécules fussent décomposées en atonies isolés et, par consé- quent, que la densité du gaz devînt | de la densité normale correspon- dant aux molécules CP non dissociées. » Je reconnais très volontiers que les deux explications que je viens de donner des observations de MM. Meyer ne sont pas démontrées et peuvent donner lieu à des objections, mais elles me semblent cependant plus faciles à admettre qu'un nouveau poids atomique du chlore, qui ne s'accorde pas avec la définition même de l'atome, savoir que l'atome est la plus petite quantité d'un élément contenue dans les molécules de ses combinaisons. » CHIMIIÎ ORGANIQUE. — Sur la synthèse du phënolglucoside et de iorthoformyl- glucosideou hélicine. Note de M. A. Michael, présentée par M. Wurtz. « On considère généralement les glucosides comme des éthers mixtes du glucose, bien que les propriétés d'un grand nombre de ces combinaisons ne semblent pas favorables à cette hypothèse. Celle-ci tend à faire sup- poser que le groupe aldéhydique du glucose demeure intact dans les glucosides, et l'on sait cependant que beaucoup d'entre eux ne réduisent ( 356 ) ni les sels d'argent, ni les sels de cuivre. D'un autre côté, la facilité avec laquelle les glucosides sont décomposés par l'action des acides étendus bouillants n'est pas en rapport avec la grande stabilité que montrent les aldéhydes-étliers aromatiques, en présence des mêmes réactifs. » J'ai essayé de préparer par synthèse des composés qui soient identiques ou isomériques avec les glucosides et d'examiner la manière dont ils se comportent avec les réactifs mentionnés plus haut. A cet effet, j'ai étudié l'action qu'exerce sur le phénate et sur le salicylite de potassium l'acéto- chlorhydrose, que M. Colley a obtenu eu faisant réagir le chlorure d'acé- tyle sur le glucose. » Quantités équivalentes d'acétochlorhydrose et de phénate de potas- sium, dissous tous deux dans l'alcool absolu, ont été mélangés à froid et le mélange a été abandonné pendant douze heures. Il s'est formé presque immédiatement un précipité de chlorure de potassium, et en même temps on a remarqué une forte odeur d'éther acétique. La solution alcoolique a laissé, après l'évaporation spontanée à l'air, une substance huileuse qu s'est solidifiée au bout de quelques heures. Ce corps a été fortement com- primé entre du papier et purifié par deux cristallisations dans une petite quantité d'eau chaude, avec addition d'un peu de charbon animal. Le produit ainsi obtenu est en longues aiguilles soyeuses, groupées concen- triquement, fusibles de 171° à 172°. Soluble dans l'eau froide, i! se dissout très facilement dans l'eau bouillante. Soumis à l'ébullition avec les acides sul- furique et chlorhydrique faibles, il se dédouble facilement en phénol et en glucose. Il se décompose de même facilement lorsqu'on chauffe sa solution aqueuse avec de l'émulsine à 4o°, et lorsqu'on la fait bouillir avec de la potasse. On n'a pas constaté l'apparition de l'acide acétique dans ces décom- positions. Sa solution aqueuse dévie le plan de polarisation vers la droite. Il se dissout à froid avec une couleur jaune dans l'acide sulfurique con- centré et se décompose lorsqu'on ajoute de l'eau à cette solution. )) Séché à 100°, il renferme : Théorie. Expérience. C 56,25 56,62 H 6,25 6,35 » Ces nombres s'accordent avec la formule C=H« (OC*H')(OH)''-CHO, qui exprime la constitution de cette subslance. Celle-ci est formée d'aprè.s l'équation suivante : C'H''Cl(OC-H»0)'-CHO^-C"H^OR4-4C2H^OH = C*H^(OC''H^)(OH)^-CHO+KC! + 4(C=H'O^C=H^). ( 357 ) Le composé décrit, qui présente les propriétés caractéristiques des gluco- sides naturels, peut être nommé j)hcnolglucoside, bien que jusqu'ici on ne l'ait jamais rencontré dans la nature. » Le fait suivant présente un plus grand intérêt : la réaction de l'acéto- chlorhydrose sur le salicylite de potassium donne naissance à de l'hélicine. Elle a été accomplie dans les mêmes conditions que la précédente et donne lieu, comme elle, à la formation d'éther acétique et de chlorure de potas- sium ; seidement, comme elle est un peu plus lente, on a laissé réagir les matières pendant trois jours avant de filtrer. L'évaporation spontanée de la solution alcoolique a laissé une substance huileuse qui ne s'est solidifiée qu'au bout de dix jours. Le produit, purifié comme le phénolglucoside, a donné à l'analyse : Théorie. Expérience. c , 54,93 55,09 H 5,63 5,90 Il possède donc la composition empirique de l'hélicine, et l'étude compa- rative des propriétés a démontré l'identité des deux corps. » L'orthoformylphénolglucoside est légèrement soluble dans l'eau froide, 1res soluble dans l'eau chaude, d'où il cristallise par le refroidissement en aiguilles blanches arborescentes. Il fond de lyS^à 176°; il se solidifie par le refroidissement. Chauffé pendant quelques moments au-dessus de son point de fusion, il donne une masse jaune amorphe. Bouilli avec de l'acide sulfurique ou chlorhydrique étendu, il se dédouble facilement en glucose et en aldéhyde saiicylique. L'émulsine 'provoque le même dédou- blement à 4o°. L'acide sulfurique concentré le dissout à froid en prenant une solution jaune de chrome; une goutte de cette solution déposée sur une lame de zinc et mise en contact avec une goutte d'eau a donné au point de contact une coloration rouge, due à la formation de la salicine. » L'équation suivante représente la formation de ce composé : C='H''Cl(O.C-H'0)'-CHO-f-C"IrOR-+-4C-H^OH = C'H°(0.C°H'-CH0)(0H)'-CH0h-KC1 + 4(G=H'0=.C-H'). La synthèse de l'hélicine à l'aide du glucose et de l'aldéhyde saiicylique est équivalente à la synthèse d'un glucoside naturel, par la raison que le premier de ces composés peut élre converti en salicine par l'action de l'hy- drogène naissant.Eu outre, elle permet d'établir la constitution de l'hélicine. » J'ai aussi examiné la manière dont se comporte l'acétochlorhydrose c. R., 1S79, 2' Si-mestre. (T. LXXXIX, N" C.) 47 ( 358 ) avec le composé sodé de la saligénine, composé qui est un dérivé de la sali- rétine, d'après les recherches de MM. Beilstein et Seelhein. J'ai obtenu dans cette réaction un corps qui paraît être le glucoside de la saiirétine. L'émul- sine le dédouble, en effet, en saiirétine et en glucose. C'est une masse amorphe, blanche, soluble dans l'eau et peut-être identique avec un com- posé obtenu par M. Schûtzenberger. )) La réaction décrite plus haut rendra possible, selon toute apparence, la synthèse d'un grand nombre de glucosides naturels, et dans certains cas, où la constitution de ces glucosides est encore incertaine, comme pour l'acide rubérythrique ou l'arbutine, cette synthèse offrira lui véritable inté- rêt. Je reviendrai sur cette question. J'ajoute seulement que l'acétochlor- hydrose est un composé doué d'un grand pouvoir de substitution. Il agit sur la lévulose sodique avec élimination de chlorure de sodium, sur la lévu- lose avec dégagement de gaz chlorhydrique et d'acide acétique et formation d'une petite quantité d'une matière cristalline, qui est peut-être la dextro- lévulose (sucre de canne), sur l'éther acétylacétique sodé, sur l'ammo- niaque, etc., en formant des composés qui seront décrits ultérieurement. En un mot, l'acétochlorhydrose permettra sans doute de réaliser avec le radical glucosique toutes les réactions que les composés haloïdiques des alcools ont permis de réaliser avec les radicaux de ces derniers. Je me ré- serve l'élude de ces relations ('). » CHIMIE MINÉRALE. — Sur une combinaison de l'acide chromique avec te fluo- rure de potassium . Note de M. L. Varenne, présentée par M. Peligot. « Par un travail publié dans les Annales de Chimie et de Phjsique (t. LU) M. Peligot établissait, il y a quelques années, l'existence de combinaisons formées par l'acide chromique avec les chlorures métalliques et prévoyait celle de combinaisons analogues formées par le même acide avec des com- posés binaires du même ordre que les chlorures. » J'ai pu préparer un de ces sels, le bichromate de fluorure de potas- sium. » Si l'on verse lentement de l'acide fluorhydrique dans une solution concentrée et bouillante de bichromate de potasse, contenue dans un vase de platine, de façon que l'acide soit notablement eu excès, on recon- naît que la liqueur se fonce de plus en plus et finit par prendre une colo- (') Ces reclierches ont été faites au laboratoire de M. Wurtz. { 359 ) ration brune très marquée. On continue à évaporer très doucement le liquide jusqu'à ce que les vapeurs d'acide fluorhydrique aient à peu près complètement disparu. La solution étant ensuite abandonnée au refroidis- sement laisse déposer, au^bout de quelques heures, de magnifiques cristaux cubiques ou octaédriques appartenant, dans tous les cas, au premier sys- tème et possédant une couleur rouge éclatante. » Ce sel n'est pas décomposé par l'eau, à condition que celle-ci ne soit pas en très grand excès : on le purifie alors par une nouvelle cristallisa- tion, en essorant rapidement les cristaux primitifs, les mettant dans un vase en platine, en présence de la quantité d'eau exactement nécessaire pour les dissoudre et évaporant doucement la solution. )) Ces cristaux sont très efflorescents et attaquent le verre; aussi leurs procédés de préparation et d'analyse exigent l'emploi absolu de vases en platine. » Voici le procédé que j'ai employé pour déterminer leur composi- tion : B La quantité d'acide chromique est déduite du poids d'oxyde de chrome obtenu par la réduction de cet acide. » Le potassium est dosé à l'état de sulfate de potasse. M Le fluor se déduit par différence. » J'ai donc pesé une quantité déterminée de la substance, voisine de i?', que j'ai dissoute dans l'eau. Cette solution est traitée soit par l'alcool, soit par l'acide sulfureux, et l'oxyde de chrome formé est précipité par l'am- moniaque dans un vase en platine, soumis à l'ébuUition, lavé, séché, cal- ciné et pesé dans un creuset de platine. » La liqueur dans laquelle l'oxyde de chrome a été précipité donne après filtration, évaporation à siccité, traitement du résidu par l'acide sulfurique et calcination, le sulfate de potasse d'où l'on déduit le poids de potassium. M Voici le résultat d'un certain nombre d'analyses : O.ryde de chrome. Moyenne de quatre analyses 63,32 Calcul 63, 4o Potassium, Moyenne de trois analyses ^4,49 Calcul 24,60 ( 36o ) » Il ressort évidemment des résultats précédents que le composé soumis à l'analyse a pour formule RFl,2CrO\ » Envisagé au point de vue typique, ce composé peut être considéré comme le sel de potassium de la monofluorhydrine chromique, analogue au sel correspondant de la monochlorhydrine chromique. » Le composé qui fait l'objet de cette Communication diffère du chro- mate de chlorure correspondant par les caractères suivants : » 1° Il n'est décomposable par l'eau que si celle-ci est en très grand excès ; » a" Traité par l'acide sulfurique, il ne donne pas l'acide fluochro- mique ou difluorhydrine chromique, mais il laisse dégager de l'acide fluorhydrique, et de l'acide chromique est mis en liberté. » Il est décomposé par les alcalis en fluorure de potassium et chromale alcalin : il présente d'ailleurs à la fois les réactions générales des fluorures et des chromâtes ('). » CHIMIE MINÉRALE. — Sur la production d'oxydes mélatliciues cristallisés par te cyranure de potassium. Note de M. L. Varejvne, présentée par M. Peligot. « Dans une série d'expériences que j'ai entreprises au sujet des acides métalliques, j'ai été amené à étudier l'action du cyanure de potassium sur les sels de certains métaux. » Un sel d'étain au minimum, traité par le cyanure de potassium, laisse précipiter de l'oxyde stanneux qui, par une ébullition prolongée (deux ou trois jours) avec le cyanure de potassium, se transforme en oxyde cristallisé; en même temps, une très faible quantité d'oxyde stanneux se transforme en oxyde stannique qui se dissout dans l'alcali provenant du carbonate de potasse auquel le cyanure de potassium a donné naissance par ébullition. » L'oxyde d'étain cristallisé, qui a ainsi pris naissance, est séparé par décantation de la liqueur alcaline, lavé à plusieurs reprises et soumis à l'ébullition avec de l'eau distillée pendant quelques heures, pour le débar- rasser complètement de toute substance alcaline, puis desséché entre des doubles de papier buvard ou sur de la porcelaine dégourdie. (') Le travail qui fait l'objet de celte Note a été exécuté au laljoratoire de M. Fremy, à l'École Polytechnique. ( 36i ) » L'oxyde ainsi obtenu se présente sous la forme d'une poudre cristal- line, d'un beau noir violacé : si on l'examine au microscope, on reconnaît qu'elle est composée de petits cubes ou de solides pyramides formés par la réunion de cubes ou d'octaèdres réguliers. » Cette substance tache les doigts et le papier à la manière de la plom- bagine; elle se dissout dans les acides et dans les alcalis concentrés; les acides la précipitent de ces dernières sol utions à l'état d'oxyde stanneux blanc et amorphe. Chauffée au contact de l'air, elle se transforme lentement en oxyde stannique. Soumise à l'analyse, elle répond à la formule SnO. C'est donc du protoxyde d'étain anhydre. » J'ai soumis également les sels d'antimoine à la même réaction; mais je n'ai pu encore obtenir de produits suffisamment purs pour en établir rigoureusement la composition : ils contiennent toujours, même après lavage et ébuUition avec l'eau distillée, une certaine quantité de matières alcalines. » La production d'oxydes cristallisés dans les conditions que j'ai exa- minées peut vraisemblablement s'expliquer par la présence constante d'al- calis dans les liqueurs réagissantes ('). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'identité de Uhjdrate de diisoprène et de caoïit- clnne avec la lerpine. Note de M. G. Bouchardat, présentée par M. Berthelot. (( J'ai déjà fait voir que la caoulchine, ou carbure C^" H'°, obtenu par la distillation sèche du caoutchouc, traité par l'acide chlorhydriqiie gazeux, surtout en présence d'un peu d éther, se transformait en un dichlorhy- drate cz'istallisable dont toutes les propriétés chimiques concordent avec celles du dichlorhydrate d'essence de térébenthine. De même, le diisoprène 2 X C" H", que l'on obtient par l'action delà chaleur sur l'isoprène C'°H% carbure qui prend aussi naissance dans la distillation sèche du caoutchouc, fournit un dichlorhydrate semblable. Seulement l'identité de ces trois dichlorhydrates n'avait pu être établie que par la composition chimique, le point de fusion identique, la transformation en terpinol, etc. Mais les (') Le travail qui fait l'objet de cette IS'ole a été exécuté an laboratoire de M. FretDy, à ritcoie Polytechnique. ( 362 ) cristaux de ces substances ne se prêtant à aucune mesure d'angle sérieuse, on ne saurait affirmer que ces chlorhydrates sont identiques, et s'ils ne sont que seulement isomériques et isomorphes. J'ai alors transformé les deux carbures d'hydrogène eux-mêmes en hydrates qui, cristallisant bien, sont susceptibles de comparaison. » La caoutchine a été mise eu contact avec un volume égal d'un mélange de 3 parties d'alcool à 80° et i partie d'acide nitrique ordinaire. Le tout, abandonné pendant près d'une année, n'a déposé aucun cristal d'hy- drate, mais s'est fortement coloré. J'ai séparé le liquide inférieur alcoolique qui avait augmenté de volume et je l'ai laissé quelques jours sur une as- siette avec un peu d'eau, ainsi que le recommande M. Personne. Il s'est fait alors une certaine quantité de cristaux mélangés de produits huileux, que j'ai pu isoler en égouttant ces cristaux, les lavant à l'eau alcaline et les faisant ensuite cristalliser dans l'eau bouillante ; ils possèdent les caractères et l'aspect de l'hydrate d'essence de térébenthine. La caoutchine se comporte donc comme les isotérébenlhènes qui, d'après M. Riban, ne fournissent pas immédiatement de l'hydrate cristallisé dans les mêmes conditions. Crai- gnant à l'avance l'altérabilité trop grande du carbure, j'ai d'abord trans- formé le carbure en dichlorhydrate cristallisé, puis le dichlorhydrate en unterpinol aC^^H'^ H-O* par l'action de la potasse alcoolique; ce terpinol, abandonné avec l'alcool nitrique, a abandonné après six mois une abon- dante cristallisation d'hydrate à peine coloré. L'eau mère surnageant les cristaux, évaporée spontanément, en a fourni une nouvelle jjroportion. En tout, on a obtenu près des trois quarts du poids du terpinol mis en réaction. » Le terpinol de la caoutchine se comporte donc comme celui de l'es- sence de térébenthine qui se transforme très facilement en hydrate, en ne donnant que très peu de produits secondaires, ainsi que l'a établi M. Ber- thelot. Enfin, le dichlorhydrate de caoutchine lui-même C-° H'*, 2HCI, placé avec l'alcool nitrique, se liquéfie après plusieurs semaines, en for- mant dans le vase une couche surnageant l'alcool nitrique. Après onze mois de contact, la couche inférieure séparée m'a donné à l'évaporatiou des cristaux d'hydrate identiques aux précédents; cette transformation est inté- ressante, en ce qu'elle montre le passage du dichlorhydrate à l'hydrate, la réaction inverse se faisant avec la plus grande facilité par l'action de l'a- cide chlorhydrique gazeux sur la lerpine (Berthelot). Il semble que la formation de l'hydrate dans cette réaction soit précédée de celle du ter- pinol; en tous cas, la régénération de l'hydrate en partant de son éther chlorhydrique a pu être effectuée. ( 363 ) » Dans les^trois essais précédents, le corps formé a toujours été le même, l'hydrate C-"H",2H'0- ■+- H^O', lequel, d'après mes déterminations, est identique avec l'hydrate d'essence de térébenthine ou terpine. » Le point de fusion a été trouvé de 1 17 à 122, celui de la terpine étant, dans les mêmes conditions, de 117° à 121°. » Soumis à l'action plus prolongée de la chaleur, cet hydrate a perdu son eau de cristallisation et s'est transformé en terpine anhydre, se sublimant déjà vers i5o° à 160° en longues aiguilles prismatiques. » Traité par le gaz chlorhydrique, il a donné du dichlorhydrate en dé- oao^eant de l'eau. Distillé avec de l'eau renfermant un peu d'acide sul- furique, il s'est formé du terpinol comme avec l'hydrate d'essence de téré- benthine. » Enfin, la forme cristalline est la même, les angles mesurés sont iden- tiques : ils dérivent d'un prisme orthorhombique de 102° 4'; les cristaux j déposés de l'alcool nitrique présentent la combinaison des faces mb-, les faces m étant peu développées. On remarque quelquefois les faces e' peu développées. Les cristaux obtenus par recristallisation de l'alcool résultent i de la combinaison des faces 7^62 e' et quelquefois des facettes ^. Enfin, on obtient quelquefois par évaporation spontanée, surtout dans l'acide acétique, des facettes distinctes b" à l'exclusion des autres. » Voici mes mesures des principaux angles : Hydrate caoulchine. Terpine. Calculé. „ o , o , m; m 102. 4 10?, ,20 102. 4 b'-.b' io4.5o » 104.48 l,^:m 127.38 » 127.38 hic' i5i.46 » i5i.3g5 f :.'«.. • 74-5 74-5 74, 5 » On observe un clivage facile suivant la direction des faces du prisme. Ces mesures s'accordent d'ailleurs avec celles de List sur la terpine. » Il y a donc identité des deux substances. » J'ai de même transformé le diisoprène en hydrate en traitant le ter- pinol préparé avec son dichlorhydrate et la potasse alcoolique par l'alcool nitrique. Après quatre mois, il ne s'était pas encore déposé de cristaux. » Mais la couche inférieure alcoolique, mise à évaporer spontanément, a abandonné des cristaux qui, après recristallisation dans l'alcool, ont pré- ( 364) sente les caractères chimiques précédemment indiqués pour l'hydrate de ca- 1 caoutchine, et la même forme cristalline m : m —. 102° 8' ; m; b^ 127° 26'. Le clivage observé est de même dirigé suivant les faces du prisme. » Il résulte donc de ces observations que les trois hydrates C"H'°,2H=0=+H=0-, hydrate de térébenthine, hydrate de caoutchine, hydrate dediisoprène,sont identiques. Il ne s'ensuit pas que les divers carbures qui engendrent ces carbures le soient aussi : ainsi, l'essence de térébenthine forme avec le gaz chlorhydrique un monochlorhydrate solide, ce que ne font pas les autres, mais ces derniers, caoutchine et diisoprène, se rapprochent par toutes leurs propriétés du terpilèneou carbure C-'H'*, régénéré du dichiorhydrate d'es- sence de térébenthine, et sont probablement identiques entre eux; au moins tous les dérivés qu'ils fournissent le sont ('). » CHIMIE AGRICOLE. — Sur la conservation des fourrages verts en silo. Note de M. G. Lechautier. « En étudiant la pratique de l'ensilage des fourrages verts, j'ai été conduit à penser que les faits qui accompagnent leur conservation sont en relation immédiate avec les expériences que j'ai publiées en commun avec M. Bellamy sur la fermentation, à l'abri de l'air, des fruits verts ou mûrs et des organes verts des végétaux. » Pour appuyer ma conviction sur des faits, le 9 novembre 1878, j'ai introduit du maïs haché dans des flacons hermétiquement bouchés et munis d'un tube de dégagement s'ouvrant sous le mercure. Le même jour, je remplissais, avec 4443^'' du même mais, une cloche deo™,35 de hauteur, qui était maintenue verticalement, l'ouverture en haut. Le long de la paroi interne, on faisait descendre jusqu'à o'",io du fond un tube de plomb de petit diamètre. Son extrémité, recourbée horizontalement, s'ouvrait sur l'axe même de la cloche. Le maïs a été tassé régulièrement, et on l'a recouvert d'un disque en bois qui laissait, entre son bord et le pourtour de la cloche, une galerie annulaire par laquelle la surfiice du maïs restait en contact avec l'air extérieur. Le disque a été chargé de poids, et le tube (') Ce Iravail a été fait au laboratoire de M, Bertlielot, au Collège de France. ( 365 ) de plomb, à sa sortie de la cloche, a été inasliqué à un robinet de verre, lequel a été réuni à la trompe de Spreiigel. On s'est servi de celte machine pour aspirer les gaz conteiuis dans la cloclie ; on connneiiçait par faire le vide dans l'appareil en maintenant le robinet fermé; puis, en ouvrant ce dernier, on faisait passer lentement dans la machine une portion des gaz formant l'atmosphère de la cloche. On fermait ensuite le robinet et on extrayait le gaz ainsi isolé pour le soumettre à l'analyse. Plusieurs prises de gaz pouvaient être ainsi effectuées successivement. Cinq jours après l'installation de l'appareil, le gaz extrait de la cloche ne contenait pas d'oxygène; il en a été de même les jours suivants, comme le prouvent les résultats obtenus : TROPORTIOSS POUR 100 Nombre Volume total ^ ^ des Ju de de prises de gaz. gaz extrait. l'acide carbonique. l'oxygène, ce 20 novembre a 42»6 28,7 0,0 aa » 3 164,0 27,1 0,0 24 » 4 1 88 , o ^4 , 2 0,0 » En prolongeant celte dernière expérience et en aspirant du gaz une cinquième fois, on vit apparaître l'oxygène dans la proportion de 1,8 pour 100. Comme on devait .s'y attendre, une aspiration prolongée a fait pénétrer l'oxygène à une profondeur île o™,25. » L'atmosphère gazeuse qui occupe les vides laissés par les fragments de fourrage haché ne reste pas indéfiniment privée d'oxygène. » Le 24 février iSyg, on a recommencé sur le même appareil la série des expériences précédentes. Les aS premiers cenliniélres cubes de gaz extraits de la cloche contenaient 12,8 pour 100 d'oxygène et cà peu près la même proportion d'acide carbonique. On a fait le vide jusqu'au robinet, et, pendant quarante-huit heures, on l'a maintenu fermé. Au bout de ce temps, on a extrait 2^'^'^, 5 de gaz; il renfermait \i\, 3 pour 100 d'oxy- gène. » La proportion d'oxygène a augmenté d'un essai à l'autre; il était donc certain que la matière végétale n'avait plus la puissance d'absorber l'oxy- gène qui avait été introduit dans sa masse par l'aspiration précédente. » D.ins les flacons fermés, l'oxygène a été absorbé au début avec rapi- dité, et, dans riulervalle de vingt-quatre hemes, un dégagement de gaz aciile carbonique s'est effectué avec une vitesse de 24*^*^ par heure et par C R., 1S79, v Semestre, (T. LXXXIX, N» 6.) 4° ( 366 ) kilogramme de maïs haché. Le dégagement a continué en se régularisant. Gaz dégagé par heure et par kilogramme, ce 1 2 novembre 37,7 11 » >4jI a5 » 5,4 6 décembre 5,2 28 » . . . . • 2,7 Du 21 février au i"' mars o,25 » Pendant ce dernier intervalle, on observe dans le dégagement des arrêts de plusieurs jours produits par des variations de température et de pression. A partir du i*' mars, on ne recueille plus de gaz : les cellules du végétal ont perdu toute activité. » De la concordance de ces deux séries de faits on peut tirer les consé- quences suivantes : » Quand un fourrage vert est tassé dans un silo, il se trouve dans les mêmes conditions que dans un vase parfaitement clos, quoique sa surface reste en contact avec l'air ambiant. La couche superficielle absorbe l'oxy- gène de l'air qui la pénètre et une production continue d'acide carbonique, due au travail même des cellules végétales, fait naître un courant de gaz protecteur. Le dégagement de l'acide carbonique est suffisant pour contre- balancer les effets des variations de la température et de la pression de l'air extérieur. » A cette période de bonne conservation en succède une autre pendant laquelle le végétal devient inactif. Le dégagement de l'acide carbonique se ralentit au point de ne plus empêcher l'arrivée de l'oxygène au sein de la masse, et la matière végétale n'a plus la même activité pour absorber ce dernier gaz. Dans ces conditions, la conservation du fourrage n'est plus assurée et il ne peut plus se défendre suffisamment contre l'invasion des moisissures. 1) La durée de la période de bonne conservation pour un fourrage ensilé peut varier d'un végétal à l'autre, et, i)0ur une même plante, elle peut être différente, suivant l'état dans lequel elle a été ensilée et suivant la saison qu'elle doit traverser. On pourra recueillir, à ce sujet, des renseignements utiles en étudiant la marche du dégagement gazeux que produirait ce même fourrage enfermé dans un flacon à l'abri de l'air. (367) » Le maïs fermenté à l'abri de l'air a l'ofleur et l'aspect du mais fer- menté en silo dans de bonnes conditions. Comme le précédent, il a une réaction acide, il contient de l'alcool, et, sans parler des autres transfor- mations dont je poursuis l'étude, il renferme une certaine quantité de sels ammoniacaux. La proportion d'ammoniaque s'élève normalement à oS'^,02 pour loos' de fourrage. Cette ammoniaque possède l'odeur des ammo- niaques composées. » L'ensilage des racines, et des betteraves en particulier, ne doit pas être confondu avec l'ensilage des fourrages verts. Dans le cas des betteraves, l'ensilage a pour effet de diminuer autour d'elles l'accès et le renouvel- lement de l'air et de les mettre à l'abri d'une évaporalion trop forte; il a pour but de rendre aussi faible que possible l'activité vitale, mais il ne la détourne pas de sa voie normale au point de lui faire accomplir des phé- nomènes de fermentation. La preuve de cette différence m'a été fournie par l'expérience suivante : le 17 mars 1879, j'ai soumis à la distillation avec de l'eau i aGS^'' d'une betterave saine qui avait passé l'hiver dans un silo de la ferme école des Trois-Croix. Il n'a pas été possible, à l'aide du car- bonate de potasse, de séparer l'alcool des liqueurs distillées, dans des con- ditions où l'on peut rendre apparents j-5-ôde centimètre cube d'alcool. » PHYSIOLOGIE. — Élude sur l'excitation latente du muscle chez la grenouille et chez l'homme dans l'état sain et dans les maladies. Note de M. Mau- nicE Mendelssohn, présentée par M. Marey. « J'ai entrepris, dans le laboratoire de M. le professeur Marey, des recherches sur la durée de l'excitation latente du muscle, c'est-à-dire sur le temps qui s'écoule entre l'instant où le muscle est excité directement et celui où il entre en mouvement; c'est ce que Helmhoitz a désigné sous le nom de temps jierdu du muscle. Comme la méthode employée pour effectuer ces recherches sur la grenouille n'était applicable sur l'homme qu'avec de grandes difficultés, M. Marey a fait construire un myographe spécial qui sera décrit plus loin. » L'appareil qui nous a servi pour expérimenter sur la grenouille est un myographe ordinaire inscrivant sur un cylindre animé d'une rotation rapide. A un même instant de chacun des tours du cylindre, un inter- rupteur automatique excite le muscle de la grenouille. » L Dans mes recherches sur V excitation latente du cjaslrocnémien de la ( 368 ) grenouille, tout en vérifiant les faits déjà connus, je suis arrivé à quelques résultats nouveaux, que j'exposerai soinniairemeut : » 1° La durée de l'excilation latente varie suivant la saison, la taille de l'animal, et souvent, chez deux grenouilles de la même taille, avec des muscles d'apparence saine, elle varie de o', oo4 iusipi'a o',oioet même o', 012, eu dépassant rarement cette limite. La moyenne est o',oo8. » 2" La durée du temps perdu du muscle est en rapport avec Vampli- tude de la courbe musculaire chez le même animal; mais il n'en est pas ainsi quand on compare deux courbes d'inégale amplitude recueillies sur deux Grenouilles différentes. » 3° La fdligue augmente la durée de l'excitation latente. » 4° Cette durée est diminuée quand on fait exécuter une secousse à un nuiscle déjà raccourci par une contraction antérieure, » 5" La durée de l'excitation latente augmente et diminue avec la dimi- nution et l'augcnenlation de Vintcnsité du courant induit ou galvanique. » 6° Quand le muscle est chargé de poids suspendus par un fil élastique, la durée du temps perdu ne commence à augmenter que quand le muscle est chargé de 4o ou 60^'' (surcharges). Elle augmente à partir de 5^^ quand le poids est suspendu par un fd non élastique. )> 7° Après la section du nerf sciatique , la durée de l'excitation latente du gastrocnémien diminue aussitôt après la section du nerf, reste diminuée pendant quinze à vingt minutes et commence ensuite à augmenter. Parfois on observe des irrégularités dans la durée de temps perdu pendant trois à cinq minutes après la section du nerf. M 8° Le curare produit un allongement graduel du temps perdu. » 9° La strychnine diminue graduellement la durée de l'excitalion latente jusqu'à ce que le muscle s'épuise par de forts tétanos, et alors le temps perdu augmente. » 10° La vératrine diminue la durée de l'excitation latente; mais ce qui est très intéressant, c'est que, dans le muscle raccourci par la vératrine, le temps perdu augmente avec le degré du raccourcissement et diminue à mesure que le muscle s'alloiige, et revient à son état normal. Or, comme je l'ai observé moi-même et comme d'autres l'ont également constaté, quand on opère sur un muscle normal raccourci, la période d'excitation latente diminue; l'augmentation de cette durée dans un muscle raccourci et vératrine constitue donc un fait spécial à l'empoisonnement par la véra- trine. Je ne donne pas ici l'explication de ce fait, que je me contente de signaler. ( 3G9 ) » De ces recherches on peut tirer les conchisions suivantes : I,a durée (!e l'excilation latente du gastrociiéniien chez la grenouille n'est pas con- stante et elle est en rapport avec l'élasticité, l'exci'.abiiité et la contracli- lilé nnisculaiies. » Pour les expériences cliniques, M. Marey a mis à ma disposition un appareil composé de son explorateur des muscles de l'homme (') et d'une plaque enfumée animée d'un mouvement 1res rapide, contrôlé par un cliro- noi;raphe; sur cetle plaque sont recueillis les tracés. Du Bois Reymond s'est servi, pour mesurer la vitesse de l'agent nerveux chez la grenouille, d'une plaque enfumée que la détente d'un ressort lançait avec une grande vitesse, tandis qu'un myographe traçait le mouvement d'un muscle de grenouille. Le mouvement d'iui muscle humain est envoyé au style inscripteur dans l'appareil de M. Marey, et la transmission du mouvement, se faisant par un tube à air, d'une longueur constante, emploie une durée toujours la même, et qu'on peut déterminer une fois pour toutes. Quand l'appareil est en position, il siu'"flt de presser sur une détente et l'on voit se faire un double tracé, l'un produit par un chronographe qui trace les centièmes de seconde et l'autre représentant la secousse musculaire. L'origine de ce dernier mouvement se montre en retard, sur l'instant de l'excitation, d'une certaine longueur dont le chronographe donne facilemeiit la mesure en millièmes de seconde. M IL Les recherches sur l'excitation latente chez l'homme, faites selon la méthode de M. Marey dans le service de M. le professeur Cliarcot, à la Sal- pêtriére, m'ont donné les résultats suivants, qui s'accordent en certains points avec les résultats obtenus sur la grenouille. » A. Chez Chomiiie sain, la durée de l'excitation latente varie suivant l'âge, le sexe, et chez les divers sujets qui sont en apparence dans les mêmes conditions. Elle varie souvent chez le même sujet du côté droit au côté gauche (biceps brachial), et sur le même bras des fléchisseurs aux extenseurs (biceps et triceps). Elle n'est pas toujours ])liis courte chrz les sujets plus vigoureux et ayant une musculature plus développée. Elle varie de o%oo4 à o%oio. I a moyenne la ])lus fréquente est o',oo6 à o',oo8. La durée de temps perdu n'est en rapport direct avec l'amplitude de la courbe musculaire que si l'on agit sur le même muscle d'un sujet déter- miné; mais il n'en est pas toujours ainsi sur les divers muscles du même sujet, ni chez des sujets diflèrents. Elle diminue dans le muscle contracté (') roirla Méthode graphique, p. 20 1. (370) et augmente ou diminue avec la diminution ou augmentation de l'intensité du courant électrique. M B. Chez les malades, j'ai trouvé une diminution ou augmentation de temps perdu de o', 002 jusqu'à o%oio et plus, en comparant le côté malade avec le côté sain ou avec la moyenne trouvée chez l'homme sain. » Ainsi j'ai constaté une aucjmenlalion du temps perdu : 1° dans Vhéini- plécjie ancienne et compliquée d'ime atrophie musculaire; 2° dans V atrophie musculaire progressive; 3° dans la sclérose latérale ainyotrophique avec une atrophie musculaire très prononcée; 4° dans Vataxie locomotrice progressive à la deuxième et à la troisième période; 5° dans la sclérose en plaques, et 6° dans la paralysie agitante de longue durée. » J'ai trouvé le temps perdu diminué : 1° dans l'hémiplégie avec contrac- tures; 2° dans le tabès dorsalis spasmodiqne; 3° dans la chorée sénile ; 4° dans la contracture hystérique provoquée. » De ces recherches sur l'homme j'arrive à conclure que la durée d'excitation latente dans l'état normal n'est pas constante, et n'est en rap- port direct ni avec la force musculaire ni avec le volume des muscles. Dans l'état pathologique, elle est en rapport inverse avec l'excitabilité et la contractililé des muscles et dépend surtout des troubles trophiques de ces organes. )) Dans un autre travail^ je me propose de développer les résultats de ces expériences, dont je ne puis ici que donner les conclusions. » PtlYSIOLOGlE, — De l'excitation électrique de la pointe du cœur. Note de MM. Dastre et Morat. « Les observations intéressantes présentées par M. Marey dans la séance du 28 juillet, à l'occasion de notre Note sur l'Excitation électrique de ta pointe du cœur, nous engagent à donner quelques éclaircissements sur les faits que nous avons signalés, sur ceux que nous avons simplement rap- pelés et sur les questions d'interprétation qu'ils soulèvent. » 1° Nous avons signalé comme fait nouveau l'existence d'une contrac- tion unique au début et à la fin de l'excitation produite par les courants induits faibles d'un rythme très fréquent. Cette observation nous paraît offrir un certain intérêt au point de vue de la comparaison du cœur avec les autres muscles. On sait, en effet, qu'avec ceux-ci, dans des conditions déterminées d'intensité, le courant continu donne lieu à une contraction, ( 371 ) au moment de sa rupture. Nous comparons les contractions cardiaques observées à ces secousses d'ouverture et de fermeture produites dans les muscles de la vie de relation par le courant de la pile. C'est un nouveau motif à ajouter aux autres pour assimiler l'excitation discontinue d'un rythme fréquent à l'excitation du courant continu. » 2° Nous nous sommes proposé d'établir pour le muscle cardiaque un tableau analogue à celui que l'on possède pour les muscles volontaires et les nerfs moteurs, tableau qui fait connaître les conditions diverses d'action de l'excitant électrique (lois des excitations électriques). Dans ce [tableau, une grande place appartient aux faits déjà signalés par nos devanciers Heidenhain, Eckhardt, etc.; nos résultats ne peuvent que combler les la- cunes entre les leurs, de manière à faire un ensemble complet et systéma- tique. Nous avons donc précisé, autant qu'il a été possible, les conditions de température, de rythme, d'intensité, capables de faire varier les con- tractions cardiaques. Cette étude nous permettra d'expliquer quelques contradictions apparentes entre les observations de nos devanciers et les nôtres. » 3° Quant aux interprétations, les critiques formulées par M. Marey portent sur deux points : sur l'explication du rythme cardiaque et sur le tétanos du cœur. » L'existence d'un tétanos du cœur, c'est-à-dire d'une contraction sou- tenue composée d'éléments discontinus ou secousses, a été fréquemment discutée, niée par les uns, admise par les autres. Nous maintenons que, dans les conditions où nous avons opéré (température i5°, courants induits d'une gramle intensité et d'une grande fréquence, loo, 200, aSo à la se- conde), la tétanisation ne peut pas être considérée comme une association on une fusion de secousses. Deux raisons s'y opposent : d'abord l'apparition du tétanos n'est point précédée d'une phase dans laquelle les sommets des secousses soient encore reconnaissables : le tétanos apparaît tout d'un coup sous la forme d'une contraction parfaitement soutenue. En second lieu, celte contraction n'atteint jamais la hauteur d'une systole ordinaire du ventricule. C'est le contiaire qui s'observe dans le tétanos par fusion des muscles volontaires. On sait d'ailleurs que, même dans ces derniers, le tétanos ne procède pas toujours de l'association de secousses fusionnées. Pour ces raisons, nous ne croyons pas légitime de dire que, dans tous les cas, le tétanos du cœur provient de l'association de secousses devenues trop nombreuses pour rester distinctes, » En ce qui concerne le rythme cardiaque, le fait très important décou- ( 37^ ) vert par M. Marey, d'une phase périodique d'inexcitabilité du cœur, peut en effet en rendre compte. N'étant entrés dans aucune explication relati- vement aux contractions rythmiques de hi pointe du cœur excité parle courant continu, nous n'avons nullement rejeté l'interprélalion ingénieuse de M. Marey. Loin de là, dans une publication antérieure (2 décembre 1877), nous émettions l'ijypothèse que le rythme cardiaque était dû « non à un » mécanisme réflexe ou automatique, comme on l'avait toujours supposé, » mais à une propriété du tissu musculaire du cœur ou de ses terminai- » sons nerveuses », et nous ajoutions ces deux derniers mots seulement pour tenir compte de l'opinion répandue à ce moment parmi les histolo- gistes, qu'il existait des éléments ganglionnaires dans la pointe du cœur. Puisque M. Ranvier a fait connaître que ces éléments n'existent pas, il faudra éliminer cette seconde alternative et rapporter cette propriété spé- ciale (l'inexcitabilité périodique) de la pointe du cœur au tissu musculaire seul et non pas aux éléments nerveux. De plus, dans cette publication, nous faisions ressortir avec satisfaction que « les faits observés par Bovv- » ditch et par M. le professeur Marey sont en parfait accord avec celle » fiiçon d'interpréter le rythme cardiaque. » PHYSIOLOGIE. — Sur l' action du venin du Bothrops jararacussu. Note de MM. CouTY et de Laccrd^, présentée par M. Vulpian.' V. Les expériences dont nous commiuiiquons les ])remiers résultats à l'Académie sont la continuation de recherches commencées depuis long- temps jiar l'un de nous. Elles ont porté sur le venin d'un serpent de l'es- pèce Bolhiops jararacussu, espèce assez nombreuse au Brésil et se rap- prochant des Crotales par l'intensité de son action. Le Bothrops Tivant que M. le directeur du Muséum d'lIi^toire naturelle de Rio a bien voulu mettre à notre disposition mesure environ i™,Go de longueur et o"", 06 à o^jO^ de largeur dans son plus grand diamètre. L'animal en expérience peut être exposé directement à la morsure du serpent, mais plus souvent nous avons recueilli le venin en excitant le Bothrops à mordre dans du coton cardé; puis ce venin, ddué dans l'eau distillée, était injecté soit sons la peau, soit dans une veine. Aujourd'hui, nous rapporterons seulement les résultats de dix-huit expériences, dans lesquelles une ou deux gouttes de venin, ainsi obtenu et préparé, ont été introduites directement dans le sang parla veine saphène. Toutes ces expériences ont porté sur des chiens; (373) seulement ces animaux étaient tantôt normaux et tantôt curarisés, pour permettre l'emploi des instruments enregistreurs. » Sur les animaux normaux, on constate, immédiatement après l'injec- tion, des symptômes d'excitation des organes abdominaux, défécation, miction; un peu après, efforts répétés de vomissements. De ces trois phé- nomènes, le dernier seul nous a paru constant. )) On voit, ensuite ou en même temps, apparaître sur quelques animaux des convulsions sans forme définie, tantôt cloniques, tantôt Ioniques, avec membres semi-rigides dans l'extension, tantôt encore plus irrégulières. ■1 Après ces symjUômes convnisifs, ou immédiatement après les phéno- mènes abdominaux rpiand les convulsions manquent, l'animal est étendu sur le côté, immobile, comme dans le coma, avec une respiration souvent bruyante, légèrement accélérée, mais régulière. » La période d'excitation est déjà terminée une ou deux minutes après l'injection du venin. Sur quelques animaux, à ce moment, l'insensibilité est entièrement complète; sur la plupart, il existe une phase ti'ansitoire plus ou moins longue, et pendant cette phase l'excitation du nerf scia- tique détermine, du côté de l'appareil musculaire strié, des contractions des membres ou même des efforts infructueux de l'animal pour se relever, ou, plus rarement, des sortes d'accès convulsifs, et celte excitation pro- duit aussi, du côté de la salive sous-maxillaire, de la pupille, ses effets ordinaires. » Puis bientôt, et dans quelques expériences presque d'emblée, la réso- lution devient complète, et l'animal ne réagit plus par aucun de ses appa- reils nerveux centraux, quelle que soit l'excitation. Or, à cette période de paralysie complète, ou voit se produire, sur la moitié au moins des ani- maux, (les contractures localisées, toniques, durant une miiuileou moins, ou se reproduisant comme i)ar accès; ces contractures ont occupé sur un chien un membre postérieur, sur un autre la nuque, sur deux les membres antérieurs, sur trois enfin les deux membres d'un même côté, droit ou gauche, et dans deux expériences au moins elles ont persisté presque jusqu'à la mort. )) En examinant les fonctions du système sympathique sur les animaux normaux ou mieux curarisés, on reirouve ces deux mêmes périodes d'exci- tation et de paralysie ; mais la première est encore plus irrégulière. Ainsi, aussitôt après l'injection, le cœur est d'ordinaire très ralenti, il tombe à trente, à dix pulsalions; dans un cas même il a cessé de battre pendant cinquante secondes. Puis, après cette phase de ralentissement, très irrégu- C. R., 1879, 2» Semestre. { T, LXXXIX, N" G. ) 49 ( 374 ) lière de durée et d'intensité, si bien qu'elle a paru manquer complètement dans deux expériences, le cœur s'accélère et présente des contractions régulières, d'abord assez amples, puis de plus en plus affaiblies. » La tension artérielle s'abaisse toujours considérablement, et, dans trois cas seulement, cet abaissement rapide a été précédé d'une ascension notable. De même la salive sous-maxillaire, la bile, sont quelquefois consi- dérablement augmentées, et dans d'autres expériences elles n'ont pas sem- blé modifiées. Enfin, la pupille est d'ordinaire rétrécie à la première période et dilatée à la deuxième; mais le rétrécissement peut cesser sur quelques animaux presque immédiatement, et d'autres fois persister pen- dant la phase de paralysie la plus complète. » Enfin, si sur tous ces animaux la mort est survenue rapidement, en deux à dix minutes, son mécanisme a semblé fort variable: sur les chiens laissés normaux, la respiration s'est arrêtée brusquement, le cœur conti- nuant à battre une minute ou moins; sur les animaux curarisés, la mort, souvent très brusque, a paru survenir tantôt par arrêt du cœur en diastole, plus souvent par suite de la chute complète de la tension entraînant secondairement l'arrêt du cœur. » L'excitabilité des muscles, celle de leurs nerfs n'ont pas paru modifiées pendant ces courtes expériences; mais, sur quelques animaux, des muscles sous-cutanés ont été le siège de contractions fibrillaires, sorte de tremble- ments se produisant à la période de paralysie pendant trente à qua- rante secondes : et sur tous, quand ils ont été examinés assez tôt, les ventricules du cœur, après l'arrêt de leurs contractions régulières, ont présenté des secousses fibrillaires généralisées, analogues à celles que pro- duit l'électrisation, mais moins intenses. » Les intestins, l'estomac, dont les mouvements après l'injection ont paru quelquefois légèrement excités, étaient, à l'autopsie, tantôt très con- gestionnés et tantôt normaux ; les poumons étaient toujours congestion- nés, et ils ont présenté souvent, ainsi que l'endocarde gauche, des hémor- rhagies récentes; au contraire, la rate reste petite et le myélencéphale est anémié. » En résumé, la forme des accidents primitifs d'excitation a été variable, comme si, suivant les animaux, le venin localisait son action tantôt dans un appareil et tantôt dans un autre ; mais toujours la mort a été précédée d'une période de paralysie complète du myélencéphale, avec résolution des membres, chute de la tension, accélération du cœur et perte des ré- flexes médullaires, puis sympathiques. (375) » Maintenant, comment expliquer tons ces points? Le venin agit-il seu- lement sur les centres nerveux, ou, mieux, modifie-t-il en même temps le myélencéphale, le système sympathique et peut-être encore d'autres élé- ments ? C'est ce que nous aurons à rechercher dans de prochaines Com- munications. )» PHYSIOLOGIE. — Causes des modifications imprimées à la température animale par iélher, le chloroforme et le ctiloral. Note de M. Ahloïnc, présentée par M. Bouley. « En 1848, Duméril et Demarquay démontrèrent expérimentalement que Vétlier et le chloroforme, administrés comme anesthésiques, font baisser la température animale. Depuis cette époque, ce fait a pris en Chirurgie une importance considérable : aussi fut-il étudié de nouveau par Bouisson, Sulzynski, Scheinesson, etc. Quand le chloral fit son entrée dans la Méde- cine, on sut promptement, grâce aux recherches expérimentales ou cliniques de Demarquay, Ricliardson, Rrishaber, Labbé et Goujon, Jastrowitz, Vul- pian, etc., que la chloralisation s'accompagne aussi d'effets frigorifiques. » I. L'étude comparative que nous avons faite de ces trois agents ne nous a pas permis de constater de différences sensibles dans l'intensité de leur action frigorifique. A temps égal, l'éther n'abaisse pas plus la tempé- rature que le chloroforme. Si le chloral paraît l'emporter sur les deux autres, cela tient particulièrement au mode d'administration que l'on a adopté (injections intra-veineuses) dans les expériences qui sont faites avec ce médicament. Toutefois, comme les effets anesthésiques du chloroforme sont plus prompts que ceux de l'éther, on pourra employer le chloroforme de préférence, lorsqu'on tiendra à ménager la chaleur du malade. » II. On a émis de nombreuses hypothèses pour expliquer cet abais- sement de la température animale; on a invoqué une action sur les centres modérateurs de la calorification, le ralentissement de la circulation, la paralysie des petits vaisseaux, la résolution musculaire, l'affaiblissement des mouvemenls respiratoires, la diminution de l'oxygénation du sang et des oxydations organiques. Quelques-unes des causes signalées ci-dessus ont une influence tellement évidente qu'il est inutile d'insister sur elles. On est moins bien fixé sur l'influence frigorifique que les anesthésiques exercent par l'intermédiaire des phénomènes intimes de la nutrition et des échanges pulmonaires. Sur ces points, on ne possède que des matériaux (376) épars : le physiologiste qui a examiné cette influence de plus près est Scheinesson. Ayant constaté que des animaux chloroformés et préservés de tout refroidissement par rayonnement ])erdaient néanmoins i°,ç) en deux heures, il a conclu à un ralentissement dans les processus chimiques intra-organiques. Le procédé de Scheinesson est, on le voit, un procédé indirect. Il est préférahle d'attaquer la question de f.ice et d'étudier simultanément et comparativement les modifications des gaz expirés et des gaz du sang; on saisit ainsi à leur source même les changements imprimés aux oxydations organiques. C'est ce que nous avons fait. » A. Ville et Blandin (1848), Hervier et Saint-T.ager (1849) ont trouvé quela proportion d'acide carhonique contenue dans les gazexpirésaugmente pendant l'anesthésie par l'éther et le chloroforme; mais leurs expériences n'ont duré qu'un temps fort court; nous avons toujours constaté une dimi- nution de l'acide carbonique en franchissant la période d'excitation. Il en est de même avec le chloral. Cette dimiiuition est indépendante du nombre des mouvements respiratoires; elle est accompagnée d'une diminution de l'oxygène absorbé par la surface pulmonaire, et, si l'on examine le rapport CO' — — j on constate que la diminution de l'acide carbonique exhalé est propor- tionnellement plus faible que la diminution de l'oxygène absorbé, à moins que les animaux ne se soient agités on n'aient poussé des plaintes pendant la plus grande partie de l'expérience. Ainsi, diminution de l'acide carbonique exhalé, diminution de l'oxygène absorbé, telles sont les modifications qui se produisent du côté du poumon sous l'uifluence du chloial, du chloro- forme et de léther. Reste à les comparer aux moilitications éprouvées par les gaz du sang. » B. Cl. Bernard a écrit que dans la chloroformisation le sang artériel conserve sa proportion normale d'oxygène. M. P. Bert a constaté que, dans les mêmes conditions, la proportion d'oxygène est plus grande qu'à l'état normal. MM. Mathieu et Urbain ont obtenu tantôt des résultats semblables à ceux de M. P. Bert, tantôt des résultats contradictoires. En extrayant les gaz du sang artériel sur des chiens à jeun, nous avons tou- jours observé, après Vaiiestliésie confirmée par le chloroforme et l'éihcr, une augmentation absolue de la quantité d'oxygène et une diminution absolue de la quantité d'acide carbonique coïncidant avec une diminution de l'acide carbonique dans le sang veineux. On peut obtenir des résultats identiques avec le chloral. Parfois, au lieu d'observer des variations ab- solues dans le sens indiqué, on n'observe plus que des variations relatives; ( 377 ) enfin, il nous est arrivé de trouver dans lo sang artériel des animaux clilo- ralés une augmentation du chiffre do l'acide carbonique et du cliilTre de l'oxygène. » Ces différences tiennent à la dose de chioral en circidalion dans les vaisseaux, et leur explication s'a|iplic[ue aussi aux réstdtats contradictoires obtenus pu- ÎMM. Mathieu et Urbain. Quand on gradue l'adminislration du chioral, de niaiiière à faire passer l'animal de l'ét.it normal dans l'hyp- nolisme et de l'hyiinotisme dans l'anesthésie, on note d'abord une aug- mentation de la quantité d'acide carbonique et d'oxygène; puis l'aug- mentation de l'oxygène n'est plus cjue relative; enfin on constate une angmeiilation absolue de la quantité d'oxygène et une diminution de l'acide carbonique. Si l'on étudie simnllanément les gaz ex|)irés et les gaz dn sang sur des sujets dont la moelle qpinièi'e est coupée, la res|)iration entretenue artificiellement, et plongés en-uite sous l'influence du chioral, on s'assure que la diminution de l'acide carbonique dans le sang artériel ou du r.uî- CO' port — est indépendante de la venlilation pulmonaire. » L'enchaînement des modifications subies par les oxydations se saisit maintenant très bien. L'accumulation de l'oxygène dans le sang artériel, coïncidant avec une diminution de l'acide carbonique dans le sang vei- neux, implique un ralentissement des oxydations dans le réseau capillaire général, ralentissement qui se complique encore d'une diminution de l'absorption de l'oxygène dans le poumon. » En résumé, le ralentissement des combustions organiques, chez les aniiiuiux qui ont franchi la période d'excitation de l'anesthésie, est la cause princi|)ale, constante, du refroidisseuîent. i\lais, comme ce refroi- dissement n'est pas proportiotuicl à la diminution de l'acide carbonique formé par l'économie, il faut ajouter à cette cause principale des causes accessoires, et celles-ci varieront en nondjre et en impoilance avec les agents anesthésiqnes; tels sont: l'élat du réseau capillaire cutané et pid- monaire, la vaporisation de l'anesthésique dans le poumon, etc. ('). » (') F'oir, pour l'interprétalion de ces causes, nos deux Notes dans les n"' 2 et 4 du 2* semestre des Comptes rendus. ( 378 ) HISTOLOGIE. — Sur la structure des ganglions céphaliques des Insectes. Note de M. N. Wagner, présentée par M. Blanchard. « On sait que les deux paires de ganglions logées dans la tête d'un In- secte diffèrent notablement sous le rapport des fonctions physiologiques. Autrefois on attribua au ganglion sous-œsophagien le rôle d'un appareil de coordination, mais plusieurs savants ont démontré que la coordination de tous les mouvements des appendices s'effectue régulièrement chez les In- sectes décapités. Le ganglion sous-œsophagien gouverne principalement les appendices de la bouche et ne diffère que peu, dans sa structure histolo- gique, des autres noyaux de la chaîne ganglionnaire. Quant aux ganglions cérébroïdes ou sus-œsophagiens, ils sont le siège de presque toutes les fonc- tions des hémisphères du cerveau des Vertébrés. C'est là que résident les or- ganes des perceptions, de la mémoire, de l'intelligence, etc. De là une struc- ture histologique plus compliquée. Ces centres nerveux sont construits néanmoins sur le même plan général que les antres ganglions. Ils présentent au milieu des faisceaux de fibres nerveuses, tandis que les cellules nerveuses occupent surtout la périphérie. Vers le centre du ganglion se trouvent trois groupes de petites cellules disposées par étages, l'une au-dessus de l'autre et en communication par de nombreuses fibres. Le groupe situé en avant des autres peut être considéré comme ayant les rap- ports les plus intimes avec les circonvolutions (ou les organes en forme de fer à cheval) particulièrement développées chez les Hyménoptères sociaux, les plus intelligents parmi les Insectes. Le développement plus ou moins grand de ces parties du système nerveux coïncide avec le dévelop- pement intellectuel. Ainsi trouvons-nous le plus remarquable développe- ment chez les Fourmis ouvrières, ensuite chez les Abeilles ouvrières; un développement moindre chez les femelles des Fourmis et chez la reine-mère des Abeilles. Ces parties n'existent chez les mâles qu'à l'état rudimen- taire. La vie sexuelle et surtout la production des œufs et du sperme s'opposent donc au développement de ces organes. On peut facilement suivre les faisceaux de fibres nerveuses qui vont de la base du ganglion aux circonvolutions. Des côtés des ganglions partent les lobes qui se rendent aux yeux composés. Chez les Faux-bourdons, où chaque œil occupe près de la moitié de la tête, ces lobes ont un développement énorme. Ils sont de forme ovalaire et constitués, dans la partie médiane, par de courts cylindres dis- posés en série. ( 379) » Ces cylindres donnent naissance aux fibres qui pénètrent dans la base du cerveau. Dans la partie extérieure des lobes optiques, ces fibres s'entre- croisent et présentent la forme de deux cônes aplatis tournés par le som- met l'un vers l'autre. De la sorte, les fibres du côté gauche apparaissent sur le côté droit, et les fibres inférieures deviennent supérieures. Chaque fibre, en changeant ainsi de direction, entre dans la constitution du nerf optique qui se porte à chacun des yeux formant l'ensemble des yeux composés. L'entrecroisement des fibres n'existe pas ici entre les deux yeux opposés comme dans le cbiasma des Vertébrés, mais entre les yeux du même côté de la tête. Une organisation semblable détermine très proba- blement luie coincidence parfaite entre toutes les impressions optiques reçues isolément par chaque œil. » Pour obtenir les préparations qui m'ont donné ces résultats, j'ai extrait les cerveaux des insectes, je les ai durcis au moyen du liquide de Betz (mélange en proportions égales d'éther sulfurique et de chloroforme) et j'en ai fait des coupes minces. » VITICULTURE. — Le Pounidié de la vigne. Note de M. A. Millardet, présentée par M. P. Duchartre. « Le Pourridié est bien connu des viticulteurs; ils le nomment encore Champignon blanc, blanquet. Dans le Lot-et-Garonne, il est d'expérience qu'il se déclare habituellement dans les vignes plantées sur défrichements de chênes, une vingtaine d'années après la plantation. Jusqu'à présent, les viticulteurs n'ont pu le caractériser que par l'existence de cordons blancs ou blanchâtres, irrégulièrement ramifiés, qui remplissent les écorces des souches malades et qu'on découvre en enlevant une certaine épaisseur de l'écorce, )) Les botanistes ont pénétré un peu plus avant dans les connaissances de cette affection. Deux observateurs, M. Schnetzler (1877) et M. Plan- chon (1879) ont rapporté récemment ce Champignon au genre Rliizomoi-plia. M. Planchon estime que ce Rhizomorpha n'est autre que le R.fragitis Roth. » Mes recherches confirment l'opinion de cet auteur. En effet, si l'on dégage avec soin les souches poiirridiées de la terre qui les enveloppe, on voit assez fréquemment des cordons arrondis, assez grêles, de couleur brune, par conséquent appartenant à la forme siibterranea du R. fragilis, comme implantés à la surface de la plante, qui tantôt viennent de l'exté- ( 38o ) rieur et pénèlrent clans la plante an point donné, et tantôt sortent de la plante dans ce même point, pour se porter au dehors sur une racine dont ils opéreront l'infection. » Si l'on enlève des trnnchos minces d'écorce, on trouve dans toutes les racines ou tiges ponrridiées, dès l'origine de la maladie, ces cordons blancs ou légèrement roussâlres plus ou moins ramifiés. Plus fréquents dans i'écorce, surtout au début de la maladie, ils se monlrcnt nussi plus tard dans la région ligueuse des rayons médullaires et même dans la moelle. Sous le microscope, ils montrent une enveloppe d'un brun plus ou moins foncé et, en ç;énéral, très mince, qui, lorsque l'on enlève I'écorce d'une racine pourridiée, se déchire en se séjiarant de son contenu et reste adhé- rente an lambeau d'écorce. Aloi-s l'observateur, an lieu d'avoir sous les yeux la surface externe brune du cordon rhizomorphique, en découvre le contenu constitué par un lissn blanc on blanchâtre, feutré. ■ Ces cordons intracorticaux du R. fiagilis en constituent la forme sub- corlicalis. Ce sont eux qui déterminent la pourriture et la destruction de la racine tout entière. De chacun d'eux, en effet, partent des filaments nombreux, (pii parcourent Ions les tissTis, percent et remplissent les cellules qu'ils tuent et désorganisent. C'est surtout par les rayons médullaires que le Champignon pénètre jusqu'au cœur de la racine, formant çà et là, dans les vaisseaux ou la moelle, des cordons rhizomorphique s, souvent micro- scopiques. » La marche de la maladie est la suivante : dès que la forme sitbler- ranea est arrivée en contact avec une racine, elle pénètre jusqu'à la région moyenne de la partie vivante de I'écorce. Là elle donne naissance à des cordons aplatis (forme subcorticalis), qui s'accroissent les uns de haut en bas, les autres de bas en haut. Ses racines, de plus en plus grosses, se trouvent ainsi envahies. I^orsque le lîliizomorpha est arrivé à la tige, son développement devient plus rapide et plus dangereux encore : il l'em- brasse rapidement, remonte jusqu'au niveau du sol; enfin, maître de la position, il ne tarde pas à envahir tontes les racines qui parlent de la souche. » Dès l'origine du mal, les racines envahies présentent des bcssehues qui ressemblent assez aux tubérosités |)liylloxériques, mais qui peuvent toujours en être distinguées par leur forme allongée et par la présence, dans leur épaisseur, îles cordons du R. subcotlicalis. » Dans les cas bien caractérisés, une année suffit à la destruction com- plète de tout le système souterrain des ceps les plus vigoureux et les plus ( 38r ) âgés. Les observations récentes de M. Brefeld expliquent la rapidité ex- traordinaire de cette action destructive, car ce botaniste a vu ce Champi- gnon dans les racines de Pin, qu'il envahit presque enlièrenienl, parcourir en vingt-quatre heures une distance moyenne de o",02 à o™, o3. » Il serait donc facile, d'après ce qui précède, de distinguer le Pourridié de la maladie phylloxérique. Jialheureusement, et c'est un point que tous les auteurs ont négligé d'étudier, le Rliizomoiplia complique souvent la maladie phylloxérique, de telle façon que, chez bon nombre de vignes phylloxérées dont l'écorce est criblée de liliizomorplia, la cause première de la maladie et de la mort est, en réalité, non le Champignon que l'on voit, mais le Phylloxéra qui a déjà disparu. En effet, dans les terrains frais, argileux, une forte proportion des souches phylloxérées (3o à Sopour loo), longtemps avantla mort, sontfortement atteintes dePourridié, qui est la cause immédiate de leur dépérissement. Et cependant, avant l'invasion phylloxérique, le Pourridié n'existait pas dans ces mêmes ter- rains, ou du moins n'y avait exercé aucun ravage. Comment se fait-il que ce Champignon, qui, en l'absence du Phylloxéra, n'exerçait aucune in- fluence appréciable sur la santé du vignoble, une fois le Phylloxéra dé- claré, puisse se développer au point d'exercer une influence considérable sur la mortalité des souches? C'est ce qu'il ne m'est pas encore possible d'expliquer avec certitude. Toutefois, je vois, quant à présent, dans ce fait, une confirmation précieuse du rôle que j'attribue aux organismes parasi- taires, Champignons et autres, dans la maladie phylloxérique. » Le Pourridié essentiel, non celui qui complique la maladie phylloxé- rique, procède par taches, comme cette dernière. Il se différencie de celle- ci par le fait que les ceps, replantés à la place de ceux qui sont morts, végètent parfaitement, au lieu de périr plus ou moins vite comme dans le cas du Phylloxéra. Le développement centrifuge du Pourridié est une preuve nouvelle de sa nature mycologique. » Les travaux de IM.VI. R. Harlig et Brefeld prouvent que le R. fra- (jilis est une forme végétative particulière de VJcjarkiis nielleits. La res- semblance que le Eliizomorjiha de la vigne présente avec le Rhizomorpha fragilis est tellement complète, que je n'hésite pas à nommer ainsi le Rhizo- morpha de la Vigne, bien qu'il n'y ait pas de preuves absolument certaines que ce dernier appartienne également à VJcjaricus melleus. Il serait donc intéressant d'observer, sur les vignes pourridiées, et en continuité avec leur Rhizomorpha, l'espèce d'Agaric dont il vient d'être question. » M. Pi. Harlig nous a appris, il y a quelques années, que le R. fragilis G. R., i'7g, 2' Semestre. (T. LXXXIX, N» G.) 5o ( 382 ) exerce des ravages considérables dans les forêts d'arbres verts. Les fores- tiers en limitent l'action en creusant un fossé de 2 à 3 pieds de pro- fondeur autour du point infesté. Comme le Pourridié de la Vigne procède également par taches qui vont sans cesse en s'agrandissant, il est très probable que le même moyen pourrait servir à limiter l'extension de cette maladie. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur la température du mois de juillet 1879. Note de M. E. Rendu, présentée par M. E. Mouchez. « Le mois de juillel 1879 est un des plus froids qu'on ait jamais observés à Paris. Au parc de Saint-Manr, où les observations sont faites d'iieure en heure, sauf à 2'' et 3'" du matin, nous avons trouvé pour moyenne des extrêmes diurnes 16°, t8 et pour moyenne vraie des vingt-quatre heures i5*',59. Le maximum 9.8" a eu lieu le 3o. L'humidité relative 84 est très considérable ; la nébulosité 72 est aussi très grande pour un mois d'été. Enfin il y a eu sept jours d'orage et vingt et un jours de pluie, qui ont fourni 82"", 8 d'eau. La Marne a offert le 2^ la température de i5°,6, bien rare à pareille époque; mais le 3i elle étaità 22°, 3. Son niveau, par suite des pluies, s'est élevé de i™, gS du 4 'iu 3r. )) A l'Observatoire de Paris, d'après les nombres qu'a bien voulu me communiquer M. l'amiral Mouchez, la moyenne des observations faites à g*" malin, midi, 9'' soir et minuit est de 16", 4. Cette manière de calculer la moyenne ne concorde pas absolument avec celle qui consiste à n'employer que les extrêmes diurnes, et les résultats sont d'autant plus divergents que les températures moyennes sont plus différentes. Ainsi, en juillet 1873, mois chaud, la moyenne des quatre heures dépasse celle des extrêmes de 0°, 55 ; une différence de o", 38 en sens inverse se présente dans le mois de juillet froid de 1877. » Rue Denfert-Rochereau, au quatrième étage et à l'exposition de l'est, avec un thermomètre Six, M. Lemaire trouve pour le mois de juillet der- nier une moyenne de 18°, 06 : ainsi 2°, 5 de plus que je n'ai trouvé au parc. )) Les changements d'instruments, de position et de système d'observa- tion rendent fort difficile la comparaison du mois de juillet dernier avec les mois de juillet les plus froids qui l'ont précédé. On est obligé de se con- tenter, dans ces comparaisons, d'approximations ou de probabilités. » Le mois de juillet 1758 a été remarquablement froid et pluvieux à ( 383 ) Paris. Il a plu tous les jours, sauf le 29. Nous ne connaissons pas la hauteur (le pluie tombée, Bordeaux étant le seul point de la France où des observa- tions pluviométriques se fissent à cette époque. Adanson a trouvé à Paris, par trois obsei-vations diurnes, une moyenne de 17", 87, laquelle, com- parée à la moyenne de M. Lemaire pour juillet 1879, rend probable qu'en 1753 le mois de juillet était plus froid qu'eu 187g. Adanson a noté un maximum de 27°, 5 le 3o et sept jours d'orage, » En 1795, Cotte, à Montmorency, a trouvé i5",5 pour moyenne de juillet. Ses nombres sont en moyenne très rapprochés de ceux de l'Obser- vatoire de Paris. » En 181G, ou a trouvé à l'Observatoire de Paris une moyenne de i5°,56 par l'observation directe des extrêmes diurnes, ce qui ne donne pas les mêmes résultats que les extrêmes observés au moyen de thermomètres à index. Le maximum 28° a eu lieu le 20. La Seine, très haute pour l'époque de l'année, a eu un minimum de i™,6o les 6 et 7 et un maximum de 3"", 69 les 16 et 20. » Tous ces mois de juillet froids correspondent à une température vraie dans la campagne, égale à un chiffre compris entre i5" et iS", 5, qui paraît être la limite inférieure de la température moyenne de juillet. Les maxiina eux-mêmes ont une limite fixe et voisine de 28" ; seul le mois de juillet 1 795 n'a eu à Montmorency qu'un maximum de aS", 6. » Ces différents mois de juillet froids ont une extrême analogie; le ré- gime des vents est le même, ainsi qu'il résulte du Tableau ci-dessous. Nombre de jours où chaque vent a soufflé en juillet. S. SSW. SW. WSW. W. WNW. NW. NNW. 3 4 4 o '2 -^ 10 4 I 1 1 2100 I o 6 I 6 5 5 3 21 >. Ou voit que cette basse température est amenée par des vents très dominants du sud à l'ouest, et non de l'ouest et du nord-ouest, comme on l'a dit souvent, parce qu'en effet, dans les étés ordinaires, ce sont les vents d'ouest à nord-ouest et nord-nord-ouest qui amènent les plus basses tem- pératures. Elles sont d'ailleurs en rapport avec une température très haute dans l'est de l'Europe. Il suffit, pour que cet effet se produise, que le cou- rant africain, au lieu de se déverser sur l'ouest de l'Europe, soit un peu dévié et se dirige plus à l'est. Nous assistons alors à un effet passager, mais analogue à ce qui se passe continuellement au Sénégal, où le bord de la N. NNE. NE. ENE. E. ESE. SE. SSE, 1738... . 2 0 I 0 0 0 0 I 1816... . 0 0 0 0 0 0 2 0 1879... . 0 0 I 0 I 0 0 1 (384 ) mer est d'autant plus frais qu'il fait plus chaud dans le haut du fleuve. » Mais la cause première de ces refroidissements doit être cosmique; ils se présentent tous au commencement et à la fin de la période de quarante et un ans, qui ramène les hivers rigoiu'eux. J'avais annoncé [Comptes rendus, t. LXXXIV, p. 791) un hiver rigoureux pour cette année; sans être un hiver rigoureux, l'hiver de 1879 a nettement indiqué un retour de froid prédit; il rend probahle un autre hiver rigoureux en 1882 et un été chaud en i883. D'ici là, nous aurons probablement une série de mauvais étés. » M. L. HcGo adresse une Note intitulée : « Remarques sur l'histoire des nombres parfaits ». M. Picard adresse une Leçon faite par lui à la Faculté de Lyon, en mai 1879, et étabhssant ses droits de priorité, au sujet de l'action de certaines substances agissant comme polyuriques. La séance est levée à 4 heures trois quarts. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 28 juillet 1879. (si:. TE.) Mémoires de l' Académie royale de Copenhague, 1 875-1 876- 1878. Rjôben- havn, Bi uico Lunos, Bogtrykkeri ; 8 br. in-8°. Cari von Linné som Lâkare, och lians belydelse fijr den medicinska Veten- ikapen i sverige ; aj Otto E. A. Hjelt. Helsingfors, 1877; br. iu-8°. Bullelin de la Société impériale des Naturalistes de Moscou; par j^L le D'' Re- nard; année 1878, u" 4 ; Moscou, Alex. Lang, 1879 ; br. in-8''. Nuovi fossili titonici di monte Primo e di Sanvicino, neW Appennino centrale; par M. G. Meneghini. Pisa, T. Nistri, 1879 ; br. in-8°. Sulla temperalura délia luce eleltrica ; par M Fr. Rossetti. Venezia, Anto- nelli, 1874 ; br. in-8°. Du mouvement d'un pendule simple suspendu dans une voiture de chemiii de fer; par M. P. de Saint-Robert, Roma, Salviucci, 1878 ; br. in-4". ( 385 ) Bulletin delà Société rojale de Copenliague ; n" 2, 1872. Kjobenliavri, 1873; br. in -S". On periodical change of leneslrial magnelism ; bj F.-W. Schulzf,. Londoii, Tcùbner et C°, 1879 ; br. iii-8". Ouvrages reços dans la séance du 4 août 18'jc). Dictionnaire de Chimie pure et appliquée ; par M. A. Wurtz. 26^ fascicule, feuilles 4i à 5odu IIP Vokune. P.iris, Hacbette, 1879; gr. m-S°. Conti ibutions à l'élude de In grêle et des trombes aspirantes ; par M. D. Colla- don. Genève, H. Georg, 1879; in-8°. Bulletin météorologique mensuel de iObsenmtoire de l'Université d'Upsal ; vol.X, année 1878 ; rédigé par Hildebrand IIildebrandsson. UpsaI,E. Ber- ling, 1878-1879 ; in-4''. Mémoires de l'Académie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg ; VIP série, t. XXVI, n''M2, 13. Saint-Pétersbourg, 1879; 2 bvr. in-4<'. Astronomie populaire; par Isl. G. Flammarion; bvr. 1 à 10. Paris, Mar- pon et Flaramarion, 1879; gr. in-8°. Reale Accademia dei Lincei. Délia distribuzione délie acque nel sottosuolo dell'agro romano e délia suaiujiuenza nella produzione délia malaria. Memoria del S. CoRRADO Tommasi-Crudeli. Roma, Salviucci, 1879; bi-4°- Osseruaïion/ (/i'EuGENio Alessandrini sull'operadelC-k. Cialdi intitolata : « Sulmoto ondoso del mare, etc. ». Ctvila-Vecchia, 1879 ; in-S". ERFiATA. (Séance du 21 juillet 1879.) Page 188, colonne 89, pour 3'' et G"- M., au lieu de — 2,20 et — 3,38, lisez — i""",2o et — 4'"", 38. ( 386 ) Juillet 1879. Observations météorologiques *" I 1 3 4 5 6 7 8 9 10 1 1 13 .3 >'i i5 i6 '7 i8 '9 30 21 23 23 25 26 27 28 29 3o 3i 1° déc. 2' déc. 3° déc. Mois. . TEMPÊR.VTURE DE L AIR SOUS l'ancieu abri. M 10,7 9." 10,6 9.1 8,2 8,6 1,0 4>> 0.7 0,3 0,3 1 >2 >'9 0,4 0,5 8,8 3,0 2,6 4,7 3, G 2,3 2,2 2,4 I, I 2,0 4.0 6.7 6,9 '.7 3 ,0 (3) 22,0 20,0 ■9.0 19.0 17,5 16,3 16,8 20,6 18,5 19,3 19,1 17.' 19,0 20, '1 19.0 20,9 22,6 33,9 2.'| , I 17. > i5,8 iS,3 20, 1 22,7 21,1 2.'| , 0 22, I 24.3 28,2 28,0 25,6 18,9 20,4 20,8 16,2 (5) 6,7 3,9 4,0 3,7 3,0 3.7 4,1 5,9 3,8 4,0 4,0 4,5 5,0 4,2 3,8 5,5 6,9 7,6 8,3 5, 1 3,9 4,5 5,5 7.0 6,3 7,8 7,6 8,8 32,2 33,4 21,3 i4,3 i5,5 16,0 (61 o 10,5 8,5 10,4 8,2 7,5 7,8 10,8 i3,9 10,0 9,7 9,2 9. 12,3 9.6 10,4 6,6 i3,o 10,6 i3,G 12,5 II ,0 12,0 11,8 9.2 .3,7 9.0 9.9 10,0 11,6 i5,5 ■ 5,4 9,7 •0,7 i',7 )o,8 TEMPÉRATCRE DU SOL surfac gazon d B 'S e du Cl a 0 3 û a. s < e: •B s 0 a (7) (8) (10) (il) (iji 0 28,7 0 0 '8,9 0 18,2 a 3o,o Qim 7,ï 33,2 30,4 16,1 ■7.2 58,7 4,2 22,6 ■ 6,5 ■ 4.5 16,3 20,9 3,2 3i,4 >9,8 i5,5 16,1 56,4 2,9 32,9 20,2 ■4,2 .5,9 59,5 '.4 24.6 l6,2 ■4,6 .5,8 33,9 1,5 18,2 ■4.5 ■3,7 ■5,7 9.9 3,1 35,1 24,5 ■6,9 ■5,9 36,4 1,3 33,3 21,3 i5,o i5,8 56,4 3,3 35,7 22,7 .5,4 ■ 5,4 36,6 0,8 35,4 22,3 16,1 16,0 37.9 4,3 25,0 17,' ■ 5,2 16,2 .3,1 6,8 36,3 34,3 i5,7 (.6,3) 37,6 4,. 35,7 32,7 ■4,5 16,3 33,6 7,4 32,8 21,6 14, 1 .5,7 3i,6 6,6 37.7 22,2 16,5 .5,8 36,5 .,7 4., 7 27,4 20,0 16,8 36,6 ■ >■ 45,6 28,1 33,0 (>7.3) ',0,2 0,4 39,6 26,6 24,1 «7.9 49,4 20,7 16,6 i5,6 .8,1 .3,. 4.6 31,0 16,0 .3,2 16,8 23,2 0.7 29,6 20,8 i5,4 16,1 26,1 3,0 37.7 24,8 18,4 .6,3 22,3 38,0 23,6 31,5 ■6,9 33,7 0,3 37,7 25,7 24,1 '7.7 54,4 45,6 27,3 24,0 18,2 3. ,6 42,3 26, 1 35,. ■ 8,4 55,9 42,2 26,1 38,0 ■8,9 59,4 42,7 27,2 38,2 20,0 60,3 44,5 3o,o 3i,3 20,7 5., 9 37,6 26,5 24.7 22,0 22,9 29,4 19,6 i5,5 16,2 39,9 28,8 35,1 22,9 17.4 16,6 32,0 36,8 38,1 3J,0 20,4 .8,4 40,. 37,4 3,9 69,5 34,3 22,6 18,8 .7.4 EAO de )a terre sans abri. £ a (.31 mm 47,9 47.2 48,0 47.3 46,0 46,1 47,7 45.7 46, i 44.5 45,7 5o,5 5i ,6 55,9 59,6 58,5 57.5 55,3 52,2 54,0 5., 9 62,5 5o,2 48,3 46,8 45,9 45,0 4l,2 43,5 42,9 42,4 46,6 54 , 1 46,7 49,' (li) mm 0,9 4,9 2,4 3,6 2,7 1 ,5 1,5 3,4 2,9 2,4 3,0 2, ■ 3,0 3,. 2,9 2.7 2,1 2,6 3,1 2,7 2,8 2,4 2,3 2,2 .,5 1,0 0,8 0,8 0,8 0,6 o.'t 26,0 27,3 .5,5 68,7 (ibi mm 3,1 1,8 1,0 1,8 2,1 .,G 0,3 3,6 2,5 3,3 2,6 1,0 0,9 1,2 ■,i ■,5 0,8 I , I 1.7 1,0 1,5 1,3 2,4 2.. 2,2 2,7 3,4 3,3 3,6 2,9 20,0 ■2,9 37,6 60,5 ^5 B ~ (IG) D 38 48 8 83 7 16 9 7 3 38 9 27 ■9 28 44 35 3. 64 44 5o 26 19 '45 3o ',4 '.4 0,5 0,8 0,8 0,7 0,7 0,5 0,9 ■,6 0,7 ,0 , r 0,9 11,1 u, I 0,6 0,9 1 ,0 0,6 0.9 (iSl 35,7 34,7 35, '1 34,3 34, 34, 34,9 34,6 34,3 34,3 34.3 34,1 33,8 3 '1,4 34, ■ 34,6 (•0) mg '•7 2,0 ■,7 1 ,5 2,0 3,1 1,8 1,4 2,8 2,0 3,6 ',7 2,4 2,1 1,8 3,2 3,0 2, ■ 3,0 2,8 3,0 2,8 2,1 (387) IibIaites a l'Observatoire de Montsocris. Juillet 1879. 1 a "S MACXÉTOMÈTRES psYcnno- 1 ■ VENTS. 1 £ à midi. MÈTnE. 1 i ® ® 0 C e ■ □ 9 0 REMARQUES. < a « » _ 0 a e 0 "3 1 i i- 2 ijl 1ê c 2 C ti - 2 = * e a. .0 5 £ ■9 c £ c 0. 2-c s = 5|f « =3 0 3 E -■s « 0 ■' •« sa ô 3 (>i) (?5l (J^l (ni ; •.'. 1 (,0 1 (2-7 ('S) ('Hl C-o) , mm 7 17 '4 16° 60, 3 65.3o,7 1,9333 km 23,4 ssw SW A mm II, I 80 La prédominance des venls de S à W subsiste el, avec 3 731 ,(i 58,5 .So.r, 933I 23 . :5 sw AVSW 9,.5 80 elle, lo degré exceptionnel de pluviosité malnienanl une teoipéraiure reiallvenienl basse. { 3 747.7 5g, 3 31,1 9333 39,8 ssw SW 1 0 , 1 87 Les mouvements de l'atmospht^re ont eu les allures de 60,7 liourrasques du i" au G, du h au n ainsi que du ?« 4 7 J3 . .1 3,, 3 9330 31 ,9 WiSW WNW 8,9 77 au ?.3 donnant îleii d'abord aux Tltes>^es uiaiima de ^o A 5 7,i5,S 60,0 3o,, 9339 30,8 AViNW WNAV i 8,2 74 \b km. avec elFort de ;.i km. le 3 ; môme force le 8, et de 45 â :^o les 0 ot 10; enfin, de 47 km. le iG après Cz km. 6 " ■> " , 1 ■'7'7 3;,. 9309 1 3 ■ 0 WNW à S WNW 9)6 82 le 12. Venl soutenu du 20 au 2a. / > 58, G Les oraiies, moins fréquents que le mois précédent n'ont 7 7''i.' 33,4 9307 '7>9 SSW AVSW 11,2 9I eu quelque inten^i-ilé dommageable pour nous que le u ; 8 7iS.9 58,3 33,5 93o3 3i.o SW WSAV 9.8 7'l éloignés les 2, 4, w, i3 et 17. Les oscillations extrêmes de la colonne barométrique 9 7l«v> 58,3 3i,o 9316 39,3 wsw AViSW §,7 75 sont données dans lo tableau suivant : 10 755,.-. 59,5 3o,3 y34o 25,8 WNW AVNW 8,6 73 Époques. Minima. Maxima. II la 7.^0,3 7,i3,3 56,0 58,1 3 ',7 3,,r. 93"9 9319 ■ 5,8 18,0 WjNW SiSW WNW SSW 9," 11,3 7S 92 h m 1 17.10 l'i'lri 2 2a. 0 752,2 3 18.35 ;^r..2 i3 740,1 55,8 3o,3 9333 16,8 S à W SW 10,8 86 C 12.20 7^7 1 2 •4 i5 74^^." 75', 3 59,7 07,3 3o,5 3i,9 9332 9320 '7.9 16,4 SW à NW SW à NW SW W 10,3 10,0 66 86 8.. 18. 3o 743 24,6 w i NW WNW 10,8 83 SOUS : 33 757.= 58,5 3o,5 9332 i5,o NW W^NW 10,9 83 Le ï", assez fort de i5 h. 3o à iG h. 40 et fort vers ?o h. i5 ; • le 2. ondées â iG h. 3o, 18 h. el 21 b. 3o avec nuages 34 7Go,'| 57,8 3o, ! 9334 14.0 WSW WISAV .1,4 So menaçant grêle; le 3, assez fort vers 17 b. 3o; le 4, averses vers i3 h. 3o et 14 h. 40; le 5, marqué de 33 7^9 1 9 55,4 3 1,7 9318 10,5 w V NW AV 10,3 73 lï h 3o à i3 h.; lo G, intermittences depuis midi, mais [ 36 75.'l,5 58,1 3i ,5 93.6 8,.l Varial>Ie AVSW 11,4 73 surtout entre iG h. et rg h.; le 7, pluie de 4 b. 20 a G b., ondées â 7 h. >, i3 h. et r.:i h. So; le ft, plus fort de 1- -.ÎSS.S 57,5 3o,7 9331 S.7 AVàN AVNAV 10,3 1° fi h- 20 à 9 b. /(o; le 9. averse vers i3 h- 3o; le lo, surttut ' vers 12 b,; le w, fort de 6 h. 20 à 7 h. 40, nua^res ora- 28 7G3,, 57,8 2^,7 9352 6,7 Variable 10,8 69 geux; le 17, continoe de 18 b. a 2.3 h. 40; le i3, assez '•9 756,, 59,1 3o,2 9333 i.,3 E 12,2 65 ^fort de G h. 3o â 7 h.; le i.i, forte averse a ij h. 3o avec nuages menaçant grêle; le i5, continue de 7 b. 4o 3o 753,0 59,3 =9,4 g31o 5,8 Variable ■4,4' 73 à 8 b. .'0 et de c c = o 2 3 c 2 = ^=s.° M o S--^« tD CJ rï rt 5 .ï -= 1 ri — e- « -r^- : re t'' « n " -•.^ S ïï"^ S": ^1 »J S ^:5*ïj3 - rt tr „-^^x ç o e3 S^Cl^ - n C 3 s .2 n 3 II '^'ji o o en — o a C- ri « ** .^"::i « 1.1 1 c 'aiRiuozjjoii iUliVSOdKOJ Q O S u ce c: O en a a o N:osiV!cnoy;i a OO a a ciC onliu?qdsouinj '1K3A no ass:iiii\ -, ,^ _ - -T n n o '-— r^ X i--; '^ o Cî ^' '^r co o lO^ r^cc c-o - o o Q o ci'JO r^io-'^roiron ■unu' sues |0'> m» fipiod n;) Koii\ nn'.v - « a ~cr>''~D''^u-j - ce aDOoooonco 3 (M 0*0^0 cr^ t-^ cr-, e-o ro co M 70 X fi * KOliVaOtlVAJ *on[)iJi9iaojâ ;i| :;iuo:ia Ln C^ in - C: ^— GO r- - in ^ i.„ -^ ^ ^ c o - GO r; - CN - i-n oc OO C71 Jj Ci =o ce co i- t.-^ — cico CîO Cî— ,-> r^— ---r r^ oo o o co ^ J neaj) jaoïlei b[ ap . o o co 00 un co >-î -^-T- r« ro lO vC o QO in ^ o o o es ce o ri c o '- y. "6 §, = z o o o o o c o c c c E o z z r = I z r - z - c •onbiJiJraouiiOB 'jiqo sues JIOU |0S Iip nU.MVU'IdKJi. r ce m o O CO m co - O ~ o o es o co -cr en ro Cî lO ro r^ C-. ir: ce ?; ;- ^- ^ r-î co iro co m 1-^ O — co Cl cï e*i "^ co - d n- r^ "£ '2 ■j oc •ojqmo.i c JiB.i op ^; X OO co O es — co V.— ^— V— o r^ >n X :^ m Cî un -^ « Cî o fi in o -^-r o c-i Cî [~^ co to ■^— 1 n co o Cî - un o 'O 'c^ Cl ^co ro CO CO co en ■>-— i-o o O t-^ co oc co co 00 co I-- ;c ^ un vjn ■--— >.-r un _ _ i-^ c^ r^ „ i-i n n- .-. -^ m ^_ o- -^ ^_^ Tn r^ « ^_ i- ^. _, Cî \0 B OJlÇtlIOJBH np s Ê '•"■ •- i- ■ *-^ CJ co un un m un ^ iTi l/> m r^ r^ : - ri .-O --^ • O t^ l-^ X Cî O COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉ\NCE DU LUNDI i« AOUT 1879. PRÉSIDENCE DE M. DAUBRÉE. AIÉMOIRES ET COMMUI\ICATIOi\S DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. J.-A. Serret présente à l'Académie le Tome VU! des OEiivres de Lagrange, intitulé : Traité de la résolution des équations nwnériques de Ions les degrés, avec des Notes sur plusieurs points de la théorie des équations alqe'- briques. M. Mit,XE Edwards présente le complément du Tome XIII de son ou- vrage intitulé : Leçons sur la physiologie et i'analomie comparée de l'homnieet des animaux. Dans ce Volume, il traite des actions nerveuses excito-uiotrices, des décharges électriques et des actions mentales dans l'ensemble du règne animal. Il annonce que le quatorzième et dernier volume de cet Ouvrage est sous presse et paraîtra prochainement. C. R., 1S79, 1' Semestre. (T. I.XXXIX, N» 7.> ^1 ( 390) ASTRONOMIE. — Observations méridiennes des peliles planètes, faites à l'Obser- vatoire de Greenwich {transmises par l'Astronome royal, M. G.-B. Aiky)(') elà l'Observatoire de Paris pendant le deuxième trimestre de l'année 1879. Communiquées par M. le contre-amiral Modchez. Correction Correction Lieu Dates. Temps moyen Ascension de Distance de de 1879. de Paris. droite. l'éphémér. polaiie. l'éphémér. l'observation. (I8) MELPOMiNE, Il m t; Il m s s ° ' ..„" . // Avril. 9 11.33.42 12.45. 0,70 + 3,58 83.23.56,6 + 9.> Paris, I I Il . 24 . 7 12.43. 17,0g 4- 4,>o 83.10. 4,1 H- 8,7 Paris. 12 1 I . 19.20 12.42.25,78 + 4,>6 83. 3.21,7 -f- 7.6 Paris. '7 10.55.33 12.38.17,94 + 4>o3 82.32.36,0 H- 7'7 Paris. 18 io.5o.5o 12.37.30,39 + 3,82 82.26.58,4 + 5,5 Paris. •9 io.4(i. 8 12.36.43,82 + 3,75 © Ibis. 82.21 .35,4 -t- 6,0 Paris. Avril. 9 11.45. 7 12.56.27,87 + 7.aB 104. 1.37,7 -+- 4,8 Paris. 1 1 I I . 35 . 26 12.54.37,95 + 7>29 103.48.18,2 4- 4,6 Paris. 1 2 1 1 . 3o . 36 12.53.43,58 + 7.35 103.41,34,2 -1- 4,7 Paris. i5 i 1 . 16. 8 12. 5i. 2,97 ■+- 7,27 io3.2i. 9,3 -+- 5,6 Paris. '7 II. (i.3i 12.49. 18576 + 7,20 io3. 7.24,5 + 4,9 Paris. 18 II. 1.45 12.48.27,66 + 7,i5 io3. o.3i,6 -+- 5,0 Paris. •9 I 0 . 56 . 59 12.47.37,32 + 7." Ç) Lydia 102 .53.40,3 ( = )• -f- 6,6 Paris. Avril. II 10.36.36 11.55.38,40 + 0,75 81.52.19,4 -+-23,9 Paris. 12 10.81.59 11 .54.57,02 + 0,91 81 .5o. 2,0 -1- 7,6 Paris, (3?) EnPHROSYNK. Avril. 1 1 12. i3.47 i3.33. 5,o3 - ',46 92. 3i . 9,5 — ■3,7 Paris. 18 1 I .39. 18 13.26. 5,95 — 1,36 92.38.14, i — i5,3 Paris. '9 11.34.23 i3.25. 6,69 - .,67 92.39.26,6 — 16,2 Paris. © JOHANNA. Avril. 1 1 II. 44.14 i3. 3.27,80 93.22.53,2 Paris. 18 II , 10.34 12.57 . '8,09 93. 8.5i,G Paris. (') Le tem|)S, e.xceplionnellenient défavorable à GreenvFJch pendant toute la durée du trimestre, a rendu à peu près impossible l'observation des petites planètes. (*) L'une des deux observations en dislance polaire paraît erronée, mais on n'a pu décider laquelle représente réellement la position de la planète. ( %' ) (!oi-reclion latcs. Temps moyen Ascension (le 1879. (le Paris. droite. l'opliéméri (^ NÉMÉSIS. Ooircctinii i.ifu Distance de de polaire. l'éphémcr. l'observation Il m s II 111 s s n , „ „ Avril. 1 I 11.52.4?. i'<. 11.56, 34 + 0,^3 iSg. 6.46,0 -f- 7,7 Paris. Il) 11.14.4^ '^^ 5.?.6,og -f- 0,23 88.37.44'^ — 0)7 Paris. (29) Ahpbitrite. Mai. 16 12.35.49 i6.i3.io,:)() 4- 0,54 120. 8.i3,2 + i,5 Paris. iq 12.20.57 16.10. 5,34 + 0,22 120. 5.36,6 -f- 7,2 Paris. Juin. 10 10.32.20 i5. 47-55, II + 0,55 ii(j.i5.i6,o -f- 9,8 Paris. Il 10,27.32 15.47. 2,4'^ + o,58 iig. 11.57,1 + 4)2 Paris. (i«|^ EUNIKE. Juin. 10 10.26.42 15.42. i5, 79 75.40.20,0 Paris. II 10.22. 6 16.41.35,96 75.43.11,9 Paris. ('•y Cassaîjdra. Juin. II ii.36.i3 16. 55. 54, 47 —62,01 104.46.57,3 —98,5 Paris. i4 11.21.45 16.53. i4>o5 — 61,71 io4-44-37)9 — 99'3 Paris. (s) Flora. Juin. 28 12.53.39 19.11.14,20 -(-11,00 1 io.5;'j.33,4 + 3,3 Gieenwich. » Les comparaisons de Lydia se rapportent à lephéméride de la circu- laire n" 107 du Berliner Jalirbucli et toutes les autres aux éphémérides du Berliner Jahrbuch. » Les observalions du 12 avril ont été faites par M. Périgaud et toutes les autres par M. Henri Renan. » CHIMIE. — Observalions sur la réponse de M. Wurlz relative à Chydraie de chloral; par M. Berthelot. « Notre savant confrère n'a point fait la justification, indispensable dans toute étude physique, des limites de ses erreurs d'expérience. L'observa- tion qu'il cite, relative à l'élévation de température produite dans son appareil par l'union du bioxyde d'azote avec l'oxygène, ne saurait y sup- pléer : elle pourrait plutôt être invoquée pour montrer toute l'étendue des causes d'erreur, inhérentes à sa méthode. En effet, cette réaction dégage 19000 calories, et elle produirait, si les gaz n'étaient soumis à aucune (39^ cause de refroidissement, une élévation de température de 1900 degrés environ ('). Sur ces 1900 degrés, M. Wurtz en manifeste seulement 28, c'est-à-dire une très minime fraction; le surplus étant absorbé par les enceintes et par le bain liquide, dont l'équilibre de température est maintenu par des actions extérieures incessamment renouvelées, aussi bien que peut l'être la combinaison produite dans le récipient. » La formation de l'hydrate de chloral gazeux dégage dix fois moins de chaleur, et la chaleur spécifique du système gazeux résultant peut être évaluée au triple environ, sinon plus, de celle du gaz hypoazotique : ce qui réduirait l'élévation delà température, produite par la formation de l'hydrate de chloral gazeux, en dehors de toute cause de refroidissement, au trenlièine de l'élévation produite par le bioxyde d'azote et l'oxygène. » Si l'on voulait absolument réaliser par la formation de l'acide hypo- azotique la même élévation de température que par la formation de l'hy- drate de chloral gazeux, il faudrait mélanger d'un seul coup el d'une ma- nière uniforme unvolumede bioxyde d'azote avec quarante-cinq volumes d'air sec ^ ou bien encore le mêler de même avec près de cent volumes d'air humide, ce qui formerait à la fin de l'acide azotique hydraté. M Ajoutons que le rapport d'un trentième, appliqué aux élévations réelles, dans les conditions expérimentales précitées et au sein des bains liquides, est probablement exagéré, c'est-à-dire trop grand, pour diverses raisons faciles à apercevoir. Si nous l'acceptions cependant, on voit que le thermomètre aurait dû monter, dans la formation de l'hydrate de chloral gazeux ainsi effectuée, de f~, c'est-à-dire d'un peu moins de i degré. » Or, les causes d'erreur possibles, dans des conditions si grossières, produisent un effet au moins double sur le thermomètre; comme il résulte des études spéciales que j'ai faites autrefois et que j'ai rappelées, et comme notre savant confrère le reconnaîtra lui-même, dès qu'il aura bien voulu mélanger dans ses boules deux gaz inertes, pris à des températures inégales el rigoureusement connues. Cette limite d'erreur paraît même résulter de certains des chilfres donnés dans sa première Note ; mais je n'y insiste pas. Que l'hydrate de chloral se forme ou non dans l'état gazeux, c'est donc une question que les expériences de notre savant confrère sont incapables de décider. » Je ne reviens pas non plus, M. Wurtz reconnaissant l'exactitude de (') En aclmetlaiil la tlialfiir s])L'cin(jii(; tlu j;az coiiiposé égale à la somme de celle de ses t'iémcnis. ( ^^ ) mes observations, sur l'absence de combinaison immédiate entre la vapeur du cliloral anhydre et l'eau, au contact de laquelle il se condense sur une large surface et à une température de 97°; absence de combinaison qui contraste avec la condensation imincdiale de la vapeur dhydrale de cVdoral dans l'état de composé subsistant, c'est-à-dire tout formé à l'avance, au contact de la même surface d'eau et à la même température. » PHYSIOLOGIE. — Sur les j)hciiomèiies d'excitation sécretoire qui se manifestent, chez le lapin, sous r influence de la jaiadisationde la caisse du /^ »i/j«;ï.Note de MM. V^uLPiAN et Juurmac. « La faradisation de la caisse du tympan détermine chez le lapin des effets analogues à ceux que l'on observe chez le chien. Ces effets sont même tout à fait semblables en ce qui concerne les glandes salivaires. Nous avons vu, sous l'influence de cette excitation, un écoulement de salive se produire chez le lapin par les conduits de Sténon et de Wharton. On constate aussi chez le lapin, comme chez le chien, de la congestion de la membrane muqueuse buccale du côté correspondant à la caisse tympa- nique électrisée; mais cette congestion n'est bien nette que dans la mem- brane muqueuse de la langue. ») Ce qui a surtout attiré noire attention, c'est l'influence de la faradisa- tion de la caisse du tympan sur les glandes en relation avec l'œil. Quelques instants après le début de celte excitation chez un lapin curarisé et soumis à la respiration artificielle, l'œil du côté correspondant se couvre d'une certaine quantité de fluide lacrymal, puis on voit sourdre dans l'angle interne de 1 œil un liquide aussi blanc que du lait ; ce liquide se répand siu' la partie interne du bord de la paupière inférieure si l'animal a la tète mise dans l'attitude normale. Chaque fois que l'on renouvelle l'excitation faradique de la caisse du tympan, l'écoulement de ce liquide recommence. )) Nous avons fait cette expérience siu- deux lapins qui avaient eu toute la partie intra-pétreuse et intra-cranienne du nerf facial gauche arrachée quelques jours auparavant. La faradisation de la caisse du tympan du côté gauche n'a déterminé un faible écoulement de ce liquide laiteux qu'a- près avoir été maintenue longtemps et à plusieurs reprises, tandis que, très peu d'instants ajjrès le début de la première faradisation de la caisse du tympan du côté droit, il y avait écoulement de liquide blanc laiteux dans l'angle interne de l'œil correspondant. ( 394 ) » Chez ces deux lapins, la sécrétion lacrymale était plus marquée aussi du côté droit que du côté gauche lors de la faradisation successive des deux caisses du tympan. La sécrétion salivaire avait lieu encore par le conduit de Sténon du côté gauche (lorsqu'on électrisait la caisse lympa- nique de ce côté), mais il n'y avait plus d'écoulement de salive sous-maxil- laire par le conduit de Wharton du même côté. D'autre part, on pouvait reconnaître aussi que, dans les mêmes conditions, la membrane muqueuse de la langue ne rougissait plus du côté gauche, dans sa partie antérieure. » L'excrétion du fluide d'apparence laiteuse dont il vient d'être parlé est-elle bien due à l'excitation électrique de la caisse du tympan? Nous n'avons pas pu conserver le moindre doute à cet égard, car rien de sem- blable ne s'est produit lorsqu'on a faradisé, même avec le maximum du courant, le corps de l'animal, l'un des excitateurs étant sur le cou, sur la tète ou sur le nez, l'autre étant sur la paroi inférieure de l'abdomen ou sur une des cuisses. » Le liquide en question doit son apparence laiteuse à sa constitution histologique : il est formé d'un liquide limpide, incolore, tenant en sus- pension d'innombrables gouttelettes de graisse transparentes, à bord ré- fringent. Beaucoup de ces gouttelettes ont à peu près le volume des globules de beurre dans le lait; les autres, nombreuses aussi, sont beaucoup plus petites. » Ce liquide lactescent provient de la glande de Harder par un canal qui s'ouvre, comme on le sait, à la partie interne et inférieure de la face pos- térieure de la membrane clignotante, au fond d'un cul-de-sac constitué par lin repli de la conjonctive. » L'écoulement de ce liquide, quia lieu au moment delà faradisation de la caisse du tympan, ne paraît pas pouvoir être attribué à une rétrac- tion du globe oculaire et à une pression de la glande contre le fond de l'orbite, car on ne voit pas l'œil s'enfoncer dans l'orbite à ce moment; pourtant, de nouvelles recherches sont nécessaires pour arriver à savoir s'il s'agit exclusivement, dans ce cas, d'un phénomène d'excitation d'élé- ments nerveux sécréteurs en rapport avec la caisse du tympan, ou si une pression de la glande intervient à un degré quelconque. » ( :^95 ) THiiORIE DES NOMBRES. — Table des vnmhres de dérivées invnrinndves d'ordre et de degré donnés, appartenant à la forme binaire du dixième ordre; par M. SVLVESTER. Oiih'O dans les variables. Degré . - — -^ —- — _— ^ dans les ooelTicients. 0 2 .4 o S 10 12 14 IG 18 20 22 24 26 1 I 2 1 1 I I I 3 I a I I 2 I I I I I 4 I 3 I 3 3 2 3 I 2 I I I 5 3 3 4 5 4 5 2 4 I 6 4 3 5 .S C. 8 2 3 7 7 I o 8 12 2 3 8 ^) 8 11 i5 4 5 9 5 13 19 8 4 10 8 20 12 10 11 8 kS 21 12 12 3o 13 i5 i(i H i3 17 15 19 16 5 IT 3 » Pour trouver par cette Table le nombre d'invariants ou covariants fondamentaux de l'ordre w et du degré â, on cherche dans la colonne numérotée w et dans la ligne numérotée B; le chiffre qui se trouve au point de concours de cette colonne et de cette ligne est le nombre en question. S'il n'existe aucune combinaison de colonne et de ligne numérotées w et 5 respectivement, il n'y aura aucun covariant (ou invariant) du degrés et de l'ordre w. » Cette Table a été construite sous ma direction par M. Franklin, de Baltimore, avec l'aide des fonds que l'Association britannique pour l'avan- cement de la Science, dans sa dernière session à Dublin, a eu la bonté de mettre à ma disposition pour effectuer des calculs de ce genre. » Les Tables analogues pour la forme binaire de l'ordre 7 et de l'ordre 8 ont déjà paru dans ces Comptes rendus, et celle pour l'ordre 9 dans V American Journal of Mathemalics de cette année, de sorte qu'aujourd'hui on conait toutes les dérivées invariantives fondamentales ayant rapport à des ( 396 ) formes uniques binaires de chaque ordre, depuis 2 jusqu'à 10 inclusi- vement. » GÉOMÉTRIE APPLIQUÉE. — Méllwdcs de calcul (jrajiliiqite ; emploi de ces mé- thodes pour la rédaction des projets que comporte le développement du réseau des chemins de Jer français. Note de M. L. L.vl.4XXe. « On sait que le Gouvernement a proposé et que le Parlement a décidé que le réseau des chemins de fer et des voies navigables de la France re- cevrait, à bref délai, \iu développement considérable. Des études sont donc entreprises sur l'étendue entière du territoire suivant les différentes direc- tions où il s'agit, sinon d'établir dés maintenant, du moins de projeter des voies nouvelles. Les grands accidents du sol, le groupement des populalion«, les besoins industriels et commerciaux, des considérations stratégiques et politiques déterminent, avant tout, les principaux points d'un tracé; mais les études de cabinet, où l'on tient compte des mouvements de terre et des ouvrages d'art que comporte l'exécution de ce tracé, suggèrent souvent l'idée de modifications qui, sans porter auciuie atteinte aux intérêts qu'on avait en vue, sont désirables, tantôt pour l'économie de la construction, tantôt pour les facilités de l'exploitation. Il est donc très important que les ingénieurs et agents de tous grades chargés des études aient à leur dis- position des procédés simples et des méthodes abréviatives qui leur per- mettent de faire les calculs préliminaires à la réalisation d'un projet dans différentes hypothèses et suivant diverses variantes, de manière à choisir en pleine connaissance de cause le tracé qui réalisera le plus économique- ment et le mieux possible l'ensemble des conditions auxquelles on doit satisfaire. » Tel est le but que je me suis proposé en rédigeant un ensemble de Notes, d'Instructions et de Tables dont l'Administration desTravaux publics a ordonné l'impression, et au sujet desquelles l'Académie me permettra de donner quelques brèves explications en lui en faisant hommage. » Le volume des ferres à déplacer pour abaisser les gibbosités du sol et pour en combler les dépressions est un des éléments des projets qui se prêtent le mieux à des évaluations faites par le calcul au moyen de deux données, variables en chacun des points du profil en long, savoir : » 1° La profondeur dont on s'enfonce au-dessous du terrain naturel ou la hauteur dont on s'élève au-dessus, soit, en d'autres termes, la cote du déblai ou du remblai sur l'axe; ( ^97 ) » 1° I.a déclivilé lIu terrain naturel en rompe (en montant) ou en />e/i ou qui peuvent être dans un avenir prochain demandés annuellement. » » Celte opinion, émanée d'une autorité aussi respectée, me justifiera, je l'espère, si je demande à l'Académie la permission de citer les termes dans lesquels M. le Ministre des Travaux publics a expliqué aux préfets et aux ( 4oo ) ingénieurs les motifs qui l'ont décidé à Faire préparer la collection nouvelle que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie : « Collection composée de neuf pièces (précédées d'un Avertissement) relatives à l'emploi, » pour la rédaction des projets, de Tableaux et de procédés graphirines qui sont recom- » mandés spécialement à l'attention de MM. les ingénieurs, etc J'ai d'autant moins » hésité à en ordonner l'exécution, que l'emploi des procédés graphiques comme moyen ■> de calcul se répand chaque jour davantage, en France ainsi qu'à l'étranger, et que l'avis 11 du Conseil général des Ponts et Chaussées est venu confirmer le verdict du Jury de l'Ex- » position universelle pour la classe LXVI, verdict en vertu duquel la plus haute des ré- » compenses, le diplôme d'honneur, a été décernée, dans l'exposition spéciale du Ministère >' des Travaux publics, à l'ensemble des procédés graphiques dont les nouveaux Tableaux n sont une application. ■> [Circulaire du Zo juillet 1879.) » Quant à 1h méthode au sujet de laquelle Savary émettait une appré- ciation à la fois si mesurée et si bienveillante, elle s'applique à l'opération délicate qui consiste à répartir les déblais en remblais et à déterminer la distance moyenne de transport qui en résulte. Réduite à sa plus simple expression, elle occupe les pièces 8 et 9 de notre Collection de Tableaux el de procédés graphiques, mais elle est développée avec des considérations nouvelles et avec plus de détails dans la seconde Partie de l'opuscule déjà cité, Exposé de deux méthodes, etc. » La manière dont Savary a rendu compte du principe géométrique de celte seconde méthode [Comptes rendus, t. X, p. 679) dispense de toute explication. Il a parfaitement fait ressortir que ce principe est indépendant du mode employé pour le mesurage des sommes de motnenls qui en ré- sultent, qu'on y emploie soit un levier gradué [balance à calculs), soit un planimètre convenablement préparé ad hoc. On pourrait donc s'étonner à bon droit qu'une méthode si simple, qui épargne des calculs aussi fastidieux que ceux qui résultent pour les ingénieurs de la rédaction du Tableau du mouvement des terres et de leur emploi de déblai en remblai, ait été si complé- tetnent négligée depuis trente-neuf ans qu'elle a été publiée. Mais il faut ajouter qu'elle paraît avoir eu quelques applications en Allemagne et en Suisse, ou que du moins, dans ces deux pays, on a employé un procédé tout à fait analogue, qui a été pratiqué pour la pretnière fois en i844i lors de la construction du plan incliné de Culmbach (Palatinat),par l'ingénieur Bruckner. » M. Culmann, l'éminent professeur de Zurich, a décrit ce procédé, qui ne paraît pas avoir été publié antérieurement à l'apparition du beau Livre intitulé ; Die graphische Statik (Zurich, i" édition, 1866; 2* édition, iS^S). ( 1o. ) » Il est assez naturel que la même idée soit éclose en doux pays dif- férents ; mais on nous permettra de mettre en regard les deux dates 1840-1844 et d'espérer qu'elle ne tardera pas trop à se répandre dans le pays où elle a d'abord pris naissance. » aiÉMOlRES PRÉSENTÉS. VITlCULTUlîE. — Les irrigations et le sulfure de carbone. Note de M. V. Mabèoue. (Extrait.) (Renvoi à la Commission dn Phylloxéra.) « .... On sait que, si le sulfure de carbone n'a pas produit dans le Midi les bons effets obtenus dans la Gironde, par exemple, on le doit à ce que le sol, manquant d'humidité, laisse échapper trop facilement les va- peurs sulfocarboniques. Pourquoi, dans les terres arrosables, où la sub- mersion complète est impossible, ne combinerait-on pas les iriigations avec l'emploi du sulfure de carbone? Cette combinaison me paraît si natu- relle et si avantageuse, que j'ai été .surpris de ne l'avoir vue encore pratiquée ni conseillée nulle part. Il est facile de voir cependant la grande ressource qu'offrent les terres à l'arrosage, pour l'emploi de cet insecticide. » Dans les hivers secs, on peut amener les eaux dans les vignes et les soumettre à une irrigation aussi prolongée que possible, de manière que la couche arable s'imbibe bien. » Cette irrigation produirait plusieurs effets utiles : elle fournirait d'abord de l'humidité à la plante, qui peut pousser plus vigoureusement et se défendre mieux contre l'insecte, et ensuite elle offrirait l'avantage, tout en gonflant le sol, de le tasser par l'action mécanique des eaux et de le préparer ainsi pour l'emploi du sulfure. » Il est indubitable que le sulfure de carbone employé dans ces condi- tions, dans le Midi, doive donner des résultats analogues à ceux qui ont été obtenus dans la Gironde. Il est bien entendu d'ailleurs qu'on devra laisser un intervalle entre l'irrigation et l'application de l'inseclicide, pour que le soi ait le temps de se ressuyer. » Dans le cas où le traitement d'hiver n'aurait pas suffi, ou bien lorsqu'on aurait reconnu, seulement après l'hiver, une vigne attaquée par le Phyl- loxéra, les terres à l'arrosage offriraient encore l'avantage de pouvoir être traitées fructueusement à la fin de juin ou au commencement de juillet. A ce ( 402 ) moment, les canaux d'arrosage sont encore alimentés comme à l'ordinaire car leur débit ne faiblit guère que vers la fin de juillet. On pourrait donc pra- tiquer alors un arrosage suivi d'ini traitement au sulfure. Tons les insectes se trouvant réunis sur les racines vers la fin de juin, comme cela a été reconnu, le traitement effectué serait certainement efficace ('). » M. Faccoiv écrit à l'Académie que, en signalant les rares insectes épargnés par l'inondation parmi les causes des réinvasions du mois de juillet, il n'avait pu croire qu'on y verrait un argument contre l'emploi de son pro- cédé. Les bons effets qu'on en obtient n'ont pas été mis un seul instant en doute, par les observateurs très compétents qui ont bien voulu prendre part à ses dernières recherches. Leur intérêt purement théorique ne sau- rait modifier en rien les résultats pratiques qui ont placé l'inondation au premier rang des moyens de destruction du Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. Davix adresse une Communication relative au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) CORRESPONDANCE. M. le Président annonce à l'Académie que, conformément aux proposi- tions faites par les Sections d'Astronomie et de Physique, M. Janssen a été désigné pour représenter l'Académie des Sciences à l'inauguration de la statue de François Arago à Perpignan. L'Académie de Rerlix fait hommage à l'Institut de France du Tomell de la (c Correspondance politique de Frédéric le Grand ». (') On reprochera peut-être ;i ce mode d'opérer d'augmenter la dépense que nécessite le traitement au sulfure. Je me contenterai de faire remarquer que la main-d'oeuvre se trouverait singulièrement réduite, car, si un ouvrier peut faire par jour mille trous dans un terrain sec, il en ferait plus facilement deux mille dans un sol irrigué. L'économie pro- duite par la main-d'œuvre compenserait presque les frais que peuvent entraîner les irri- gations. { /|o3 ) ANALYSE. — Inlégralion des irrationnelles du deuxième degré. Note de M. N. Alexéeff. « Dans une des séances de la Société mathématique à Paris, j'ai montré un procédé d'extraction de la racine carrée d'un nombre N. Maintenant, j'ai l'honneur de présenter à l'Académie quelques applications de ce pro- cédé au calcul des intégrales irrationnelles du second degré. » Ayant à extraire la racine carrée d'un nombre N, je décompose ce nombre en deux facteurs a et b : la moyenne arithmétique de ces deux facteurs donnera la première approximation plus grande que la racine; la moyenne harmonique des mêmes facteurs sera aussi la valeur approcliée de la racine moindre que cette racine. Le produit de ces deux moyennes est égal au nombre donné N. En prenant la moyenne arithmétique de ces deux moyennes et leur moyenne harmonique, on aura la seconde approxi- mation et ainsi de suite. Si l'on désigne par P„ le numérateur et par Q„ le dénominateur de la /i"'™" valeur approchée de la racine plus grande que cette dernière, il est clair que la valeur approchée du même ordre moindre que la racine sera -^'- Pour calculer ces réduite.*, on a les formules de réduction suivantes : (i) P. = P,L + NQ,;„ Q,, = 2P,_,Q„_„ Pour la différence des deux réduites de même ordre, qui contiennent la racine, on a Q. V„ I>„Q„ A l'aide des formules (i), cette différence peut être exprimée en P„_, et Q„_i ; en abaissant successivement l'ordre de P et Q, on parvient à celte formule : ^ ' Q„ P„ ~ P„Q„ La seconde partie de celle équation exprime le degré d'approximation lors- qu'on prend pour la valeur de la racine carrée la réduite--- En calculant les valeurs de P„ et de Q„, on trouve (3) P„ + Q„ vN = (v« + V'^)'", P« - Q« VN = (\/« - v'^)'". ( 4o4 ) d'où l'on tire facilement (4) P« = ^ ' Q«- -—^ » Ce procédé d'exiraclion de la racine carrée est applicable même lorsque N et ses facteurs a et è sont fonctions d'une variable x. En considérant a et b comme fonctions de x et posant, pour abréger, 2"= 2^, cherchons la dérivée de P„ par rapport à x, La première des formules (4) nous donne A l'aide des formules (3), après quelques réductions, on trouve (5) ^ £ = l\,{d-b') -^Q„{ab'- ba'), où a' et b' désignent les dérivées de a et de Z» par rapport à x. » Ap|)liquons maintenant nos formules à calculer approximativement l'intéerale | -^' Si la racine carrée VN est exprimée par la réduite -^ avec ,, . . [a — by-i 1 « • .• I- j 1 approxunalion ■ > on a avec la même approximation, au lieu de l'intégrale donnée à calculer, l'intégrale / -^^7-^- Tirons la valeur de Q„ de l'équation (5) pour la mettre sous le signe de/; on aura •■ o ' *^ u o avec 1 approximation i » » Pour exemple, prenons l'intégrale elliplique de la première espèce; on a N = (i — ^■')(i — k'x'-), rt = (i — k'-x'-), b =^1 — X-, d'où l'on tire (a — b) ^ k'-x- et le degré d'approximation ■ * U Ni»! » Puisque V, = a-\-b = 2 — {i-h k'^)x-, il est clair que P„ sera un poly- nôme de degré 27 = 2" et qu'il ne contiendra que les termes de degré pair en x; puis on a a'=^2/i-x, b'=---"ix, a'— b'= 2k''x, ab'- ba' = - 2t^x. ( 4o5 ) )' Si l'on désigne l'intégrale / ^ par F, on a,en renipliçant dansl'équa- lion (6) (t, b, a', b' par leurs valeurs, 27F = 'xqx - I JTf/logP,,. » D'après ce que nous savons sur le polynôme P„, ou peut l'exprimer de la manière suivante, P„- A(a'; -.r-)(d-j — x-)...(a-,;-a;-), d'où l'on tire '/ '/ logP„n=logA +yiog(a-, + j:')+^log(>,— cT), I t ./iogp.=y-^^-y-'-. t ' I Eu mettant cette expression de f/logP„ sous le signe /et en intégrant, on a (,) .,F = ., log(^') + ., log (Ji-:) +... + ., log (î^) avec l'approximation — — — » On peut développer les logarithmes, et l'on aura la série qui procède par les puissances de x. On aura (8) ^ =" -^ + 37^^ 2j ^ "^ 572^' 2j ^ "^ 7^^^' 2j ^" "^ On voit que les coefficients de celte série sont des fonctions symétriques des racines de l'équation P„ = o. » GÉOMÉTRIE. — Observations relatives à une Noie de M. fabbé Aoust, sur le mouvement d'une droite dans un plan; par M. Ed. Habicu. (c En 1866 et 1867 ('), j'ai publié deux études sur le mouvement d'une droite qui se déplace sur un plan. Un des résultats obtenus a été la formule générale , , / tl-t d's\ . lit ,ov Les Mondes, t. XIII, p. Son, et t. XIV, p. 71 cl ^01. Ibi,l.,t.-S.lV, p. io5. C R., 1S79, i' Semestre. {T. l\\\\\,K° T.) 53 ( ''.oô ) qui exprime la relation qui existe entre l'enveloppe d'un côté de l'angle constant a, dont le sommet parcourt une ligne C et dont l'autre côté glisse sur une courbe E. )) Plus loin, je remarque que, dans le cas det = s, la première enveloppe devient la développoïde de la courbe C, et encore que les centres de courbure successifs d'une développoïde sont les projections des centres de courbure successifs de la courbe E sur les normales correspondantes de la développoïde et de ses développées. » J'ajoute, en même temps, qu'on peut reproduire la développoïde et ses développées successives, soit comme enveloppe, en faisant rouler un angle constant sur la courbe E et sur ses développées successives, soit comme roulette, en la décrivant par le pôle d'une spirale logarithmique qu'on ferait rouler sur la même courbe E et ses développées successives ( ' ). » Revenant incidemment sur le même sujet (^), dans une étude sur le mouvement d'une 6gure plane, je remarque que la formule (i), qui devient pour t =: s (2) |5 = 5sui«+ — cosa, est l'équation naturelle de la développoïde et qu'en la dérivant on aura celles de ses développées successives. M M. Haton de la Goupillière, dans un Mémoive Sur les développoïdes direcles et inverses des divers ordres , présenté en iS'yS à l'Académie, qui a voté son insertion au i?ecue/7 des Savants étrangers {^)^ a cité mes études cinémaliques sur les développoïdes et a donné la formule (2). » Cette dernière citation a provoqué de la part de M. l'abbé Aoust une réclamation de priorité, dans une Note insérée dans les Comptes lendits ( ' ), et qui est parvenue à ma connaissance seulement dans ces derniers temps. » Dans sa Note, M. l'abbé Aoust dit qu'il avait donné la formule (2) dans son Ouvrage : Analyse infinitésimale des courbes tracées sur une surjace quelconque, publié à Paris en 1869 ('), et que M. l'abbé Aoust aurait pré- senté en 1866 à l'Association scientifique de France. » En faisant cette réclamation, M. l'abbé Aoust a commis une erreur ; C) Les Mondes, t. XIV, p. 4o5. C) lbid.,\.. XIX, i86g, p. 33. (') Séance du 3o août 1875. (*) T. LXXXV, 1877, p. 33i et 332. ii\ P. 268 et 277. ( 4<'7 ) la formule en question, en tant que formule, n'appartient ni à M. l'abbé Aoust ni à moi. » Effectivement, on la trouve dans le Mémoire de M. F. Briosclii, /n/or/io le svitiippoirli et le sviluppale, inséré dans les Annali di Scienze itmteinatiche e Jîsiche de Torlolini, t. IV, i853, p. 5o à 6i. » L'éminent géomètre italien l'attribue au professeur Minich, qui l'aurait publiée dans les Nuovi sacfji dell' Accademia di Padova, t. V. » Dans son Mémoire, M. Brioschi étend la même formule aux surfaces dé- veloppables, et cite le D' Morgan ('), pour les développoïdes sphériques. « MÉTÉOROLOGIE. — Élude Sur tes ondes atmosplténcjues ; équation mensuelle lunaire. Note de M. Bouquet de la Grye. (Extrait.) '< Dans un premier Mémoire présenté à l'Académie, j'ai montré la réalité des influences de la Lune sur notre atmosphère et analysé ses effets en pre- nant pour base des données météorologiques puisées dans les registres des observateurs de Brest. » Parmi ces influences, celle qui dépend de la variation mensuelle de la déclinaison a été représentée par une courbe différant beaucoup de ce qu'indiquait la formule de Laplace pour les ondes analogues de la marée. )) Je viens de reprendre celte question en m'appuyant cette fois sur 58ooo hauteurs barométriques observées à Hobarton, en Tasmanie, par une des missions spéciales que l'Angleterre a envoyées en 1840 dans l'hé- misphère sud. » Les observations d'Hobarton, faites sons la direction de M. H. Ray, R.N. , avec l'assistance de MM. P, Scott et J. Dayman, peuvent être considérées comme des modèles d'exactitude. » En raison de leur durée limitée (huit années), le dépouillement a étéfiiit par une méthode différente de celle que j'avais employée pour Brest, et l'éli- mination de l'action due à la variation de la distance de la Lune à la Terre m'a conduit à une série d'équations de condition qui ont déterminé les coefficients d'une formule en sinus et cosinus composée de cinq termes. » Je donne ici le tracé de la courbe correspondante, construite par points. » On voit de suite qu'elle a une grande analogie avec celle que j'avais (') T/te Cambridge anri Dublin malhematical Joiirnnl, noveiiiber i85i. ( /.o8 ) indiquée pour Brest; l'amplitude moyenne est presque identique (lo™"', 6 de hauteur d'eau au lieu de 1 1'"'"). Le centre de figure est ici, plus encore qu'à Brest, éloigné de la déclinaison o ; mais la moyenne des déclinaisons correspondant aux pressions minima ne diffère que de i^de celle accusée pour noire port de Bretagne. » En résumé, celte analogie de forme et île grandeur entre deux courbes obtenues par des méthodes différentes, ])Our deux points situés presque aux antipodes l'un de l'antre, montre à la fois la généralité du fait que j'avais énoncé en premier lieu et aussi la valeur propre des observations qui m'y avaient amené. » Je me crois donc autorisé doublement aujourd'hui à poursuivre ces recherches, et je présenterai prochainement à l'Académie les formules générales des diverses ondes aériennes obtenues pour douze stations, au moyen de la méthode que j'emploie dans le calcul des marées. » PHVSIQUK. -- Scintitlalion desjkumnes du gaz d'éclairage. Note de M. F.-A. Fokel. « L'étude méthodique de la scintillation des étoiles a montré que l'inten- sité du phénomène varie avec certains états de l'atmosphère. M. Ch. Dufour a déterminé la loi suivant laquelle la scintillation augmente avec l'épaisseur de l'air traversé par le rayon lumineux; iM. Montigny a prouvé que la scintillation est d'autant plus forte que l'air est plus humide, etc. M Mais, dans celte étude de la scintillation faite sur la flamme des étoiles, on est en présence de bien des inconnues; on ne connaît l'état de l'atmo- sphère que dans les couches inférieures : la plus grande partie de l'enve- loppe aérienne, que traverse le rayon scintillant, échappe à notre investi- gation directe. J'ai cherché des conditions plus abordables à notre étude et je les ai trouvées dans la scintillation des flanunes du gaz d'éclairage, vues ( i"9 ) à un éloigneinent convenable; j'ai conslaté qu'à la distance qui sépare JNIorges, ma demeure habituelle, de Lausanne, la flamme du gaz des rues de cette ville scintille d'une manière fort apparente, que l'intensité de la scin- tillation varie grandement d'un jour à l'autre, et, depuis un an que j'en ai fait plus de deux cents observations, j'ai reconnu que celte intensité est en rapport avec certains facteurs atmosphériques. » La dislance horizontale qui sépare Morges de Lausanne est de io5oo™, la différence d'altitude d'iuie centaine de mètres; à cette dislance, une flamme deo^joS sous-lend un arc de i"; elle n'apparaît à l'œil que comme un point lumineux, et pas plus qu'une étoile elle n'a de grandeur appré- ciable. On admet, en effet, que la limite de grandeur d'un objet qui peut faire impression à la fois sur deux bâtonnets de la rétine, et'par conséquent présenter une grandeur apparente appréciable, est au moins de 3o" à 60", suivant les auteurs. Vue à cette distance, la flamme d'un bec de gaz res- semble absoliunent au point lumineux d'une étoile. » Une colonne d'air de 10 Soo™ de longueur, à une altitude moyenne de 400™, représente, en fait de masse, quelque chose de supérieur à la co- lonne d'air atmosphérique que traverse le rayon lumineux d'une étoile située au zénith; sa masse est égale, en effet, à celle d'une colonne de mer- cure de o^jQÔo de hauteur. » Les conditions générales sont donc assez semblables à celles du rayon lumineux des étoiles pour que les phénomènes de scintillation puissent être en quelque sorte comparables; mais l'étude des conditions atmosphériques delà scintillation du gaz peut être, sous certains rapports, préférable à celle des étoiles, car nous pouvons connaître beaucoup plus complètement l'état de l'atmosphère dans toute l'épaisseur traversée par le rayon lumineux du gaz et en savoir la température, l'humidité, la transparence, l'état d'agita- tion, etc.; nous pouvons aussi, si nous voulons expérimenter, faire varier la grandeur de la flamme, sa nature, sa couleur, son éloignement, etc. » Une objection grave peut se présenter à l'esprit: la flamme du gaz est fort irrégulière; elle présente, surtout lorsqu'il fait du vent, des périodes d'extinction relative qui pourraient être confondues avec la scintillation. Je reviendrai bientôt sur ce point. » Comment apprécier l'intensité de la scintillation du gaz? La méthode d'Arago, qui l'étudiait sur les étoiles en visant avec une lunette dont l'ocu- laire n'est pas exactement au foyer, peut être appliquée en employant une lunette d'un très faible grossissement; je n'ai pas eu l'occasion d'expéri- menter le scintillomèire de JNL Montigny. Je me suis contenté jusqu'à pré- ( 4io ) sent de noier l'intensité de la scintillation en lui appliquant au juger les facteurs o à 4» suivant que le phénomène est plus ou moins fort, suivant que la flamme est continue, ou présente des extinctions plus ou moins nom- breuses, ou enfin montre des changements de couleur, des teintes verdâtres ou rougeâtres. » En notant en même temps les conditions atmosphériques, j'espère arriver peut-être à déterminer les relations delà scintillation avec l'état de l'atmosphère. Ces relations sont assez compliquées : jusqu'à présent, je n'en ai reconnu avec sûreté qu'une seule. Elle a son importance dans l'appré- ciation de la méthode, et je la formulerai comme suit : » La scintillation du gaz est d'autant plus forte que l'air est plus calme; elle est d'autant plus faible qu'il règne un vent plus intense. » La constatation de cette loi m'a rassuré sur le danger dont j'ai parlé, de confondre avec la scintillation les extinctions partielles de la flamme du gaz. En effet, il est facile de l'econnaître que ces extinctions sont d'au- tant plus importantes que l'air est plus agité ; comme la scintillation suit une loi inverse, les deux phénomènes ne sauraient se confondre. Et, dans le fait, avec un peu d'habitude, je suis arrivé à fort bien les distinguer dans quelques occasions où un vent tempétueux éteignait par moments l'éclat des gaz de Lausanne ; il y avait là quelque chose de fort différent de la scin- tillation. » Quant aux autres facteurs atmosphériques, température, humidité, transparence, éclairage de l'air par la lumière de la Lune, je ne veux pas encore me hasarder à en indiquer l'effet; leurs actions sont trop complexes pour qu'il ne faille pas une étude prolongée pour les reconnaître et les démêler. Mais, comme cette étude est fort difficile et fort sujette à des er- reurs individuelles d'observation, je me permets, en indiquant aujourd'hui la méthode, de solliciter le concours et la critique de tout naturaliste placé dans des conditions convenables pour ce genre de recherches. » CHtMlE. — Sur r absorption du bioxyde d'azote par les sels de protoxyde de jer. Note de M. J. Gat, présentée par M. Debray. « M. Peligot a étudié (') l'absorption du bioxyde d'azote par les sels de protoxyde de fer, action déjà signalée par Priestley et Davy. Il a montré (') Annules de Chimie et de Physique, t. LIV, p. l'j; i833. ( 4m ) que cette absorption est une véritable combinaison en proportions défi- nies, se détruisant par l'emploi de la chaleur ou du vide. Il a attribué à ce composé la formule 4(FeS0;+ AzO-. » J'ai constaté, eu reprenant l'étude de ces composés, que les sels de protoxyde de fer peuvent absorber le bioxyde d'azote en proportions diffé- rentes, suivant la température et la force élastique de l'almosphére de bioxyde restée au contact du sel. » Voici les résultats de quelques expériences : » i5 juin 18^8. — 2^'" de sulfate de protoxyde de fer (FeO,SO'+ 7 HO ) ont absoibé, à la température de 0°, o^"', i55 de bioxyde d'azote, soit 10,7 pour i^i ;= l3g de sulfate. » 2''"de sulfate de fer et ammoniaque (FeO, SO^ -f- AzH'O SO' -H 6110) ont absorbé, à o", o*'', ICI de bioxyde d'azote, soit 9,8 pour i"' =: igtl de sel. » 28 juillet. — 3^'" de sulfate de fer ont absorbé, à G", o^'', ao5 de bioxyde, soit g, 5 pour l'^i =z iSg de sulfate. » 36"' de sulfate de fer et ammoniaque ont absorbé, à 5", o'^'', 170 de bioxyde, soit 11,1 pour i"'i = ig6 de sulfate. » 27 février 187g. — 6"' de sulfate de fer contenant o^'',j.ç)^ de fer au minimum ont absorbé, à 8°, 82'^^'', 9 (ramenés à 0° et 760"""), soit, en poids, 10,6 pour i"^i de sulfate. » 3'^'^ de sulfate contenant o^'', 1^7 de fer ont absorbé ^i",3 de bioxyde, soit, en poids, 10,5 pour 1*1. >i i" de sulfate contenant o^'', 049 défera absorbé 12", 5 de bioxyde, soit 9,6 pour i"i. » Ces expériences ont été faites sous la pression atmosphérique. )) Il résulte de ces nombres que, jusqu'à 8° et sous la pression atmosphé- rique, la quantité de bioxyde d'azote absorbée par les sels de protoxyde de fer correspond à 10 de AzO' pour i*^^ = 28 de fer, ce qui donne, pour la formule du composé, 3(FeS0')+ AzO= \2 Au delà de cette température et jusqu'à aS" environ, l'absorption étant faite d'ailleurs sous une pression voisine de 760'"'", la quantité de bioxyde d'azote absorbée est moindre et correspond à la formule trouvée par M. Peligot: 4(FeS0' -hAzO-. » Enfin, vers aS", les solutions saturées de bioxyde d'azote à une température inférieure perdent rapidement une partie de leur gaz, et leur ( 4l2 ) composition ne correspond plus qu'à la formule 5(FeSO*) + AzO-. » Je n'ai pu encore déterminer exactement les tensions de dissociation de ces divers composés; mais l'existence de cette tension de dissociation, très notable, même pour le composé le moins riche en bioxyde d'azote, explique tout naturellement la décomposition complète de ces composés dans le vide, observée par M. Peligot. J'ai pu, de même, chasser tout le bioxyde d'azote et retrouver le sel de protoxyde de fer inaltéré, en faisant passer dans la solution, soigneusement soustraite à l'action de l'air, un courant d'hydrogène. » Les réducteurs, le protoxyde de fer particulièrement, décomposent le bioxyde d'azote contenu dans les sels ferreux nitreux et dégagent un mé- lange d'azote et de protoxyde d'azote. Cette décomposition du bioxyde d'azote est accompagnée, comme ou pouvait s'y attendre après les études thermiques de M. Berthelot, d'un notable dégagement de chaleur. Cette expérience se fait facilement en introduisant, dans une solution de sel fer- reux nitreux, de la potasse en fragments ou en dissolution; on obtient alors, en même temps qu'un abondant précipité d'oxyde de fer, un dégagement d'azote et de protoxyde d'azote, accompagné d'une notable élévation de température. Je n'ai pu faire de mesure calorimétrique précise; voici toutefois quelques chiffres comparatifs qui donneront une idée de la net- teté du phénomène : >. i5" de sulfate ferreux pur à 12°, addilionnés de 4^' d'une solution concentrée de po- tasse à 12°, ont élevé la température d'un petit thermomètre très sensible à i 7°, 5. » i5" du même sulfate ferreux, mais saturé de bioxyde d'azote, à 12°, 5, additionnés de 4'^"= de la même soKiiion de potasse à 12°, ont élevé la température du thermomètre à 32°, 5, soit }~)° de |)Uis qu'avec le sulfate ferreux pur. .. 1 5": de sidfate ferreux pur à 12°, 3, additionnes de Go-"^ d'une solution étendue de potasse à 12", 3, ont élevé la température du thermomètre à i4")2' » i5" du même sulfate, mais chargé de bioxyde d';izole, additionnés de la même quan- tité de potasse étendue, ont élevé la température du thermomètre de 12°, 5 à 17°, 8. » Il parait donc résulter de celte étude, que je poursuis, que les com- binaisons du bioxyde d'azote avec les sels de protoxyde de fer offrent un nouvel exemple des phénomènes de dissociation étudiés par MM. H. Sainte-Claire Deville et Debray, et qu'elles peuvent être particulièrement rapprochées des combinaisons, étudiées par M. Isambert, que l'ammo- niaque forme avec les chlortires » ( /»'^ CrUMlE OUGANIQUIi. — Réaclion du cliloniie de zinc sur l'alcool bnljlnjue normal. Note dcMIM. Le Ijel et Greene, présentée par M. Wiirlz. « Ce travail fait suite à l'élude générale de la réaction du chlorure de zinc snr les alcools de la série grasse; l'opération se fait toujours dans une bouteille à mercure, suivant les indications delVI.Étard. Nous rappelons snccinctemcnt les résidtats obtenus précédenunent. » L'alcool méihyliqne a foiu'ni l'Iiexamélhylbenzine ('), qui cristallise immédiatement dans l'allonge, et de plus des carbures non attaquables par lu brome. Comme la production d'hexaméthylbenzine pouvait être attri- buée à des traces d'acétone, nous avons repris l'expérience avec de l'alcool iiiéthyliqne purifié par le procédé de M. Bordet et qu'il a mis à notre dis- position, ce dont nons le prions de recevoir nos remercîments. Nous avons eu avec cet alcool anlant d'hexaméthylbenzine que dans les expériences précédentes. » L'alcool éthylique examiné par M. Greene(-) louriiit un demi-équi- valent d'élhylene et un peu d'aldéhyde. » L'alcool propylique (Le Bel) fournit entre un demi et un tiers d'équi- valent de propylène et constitue la source la plus avantageuse de ce gaz, car on trouve à l'acheter couramment aujourd'hui. » L'alcool isobutylique ("'), alcool butylique de fermentation (CH^)- = CH-CTr-OH, outre risobutylène(CH')- = C = Cil-, qui est le dérivé direct par perte d'eau, nous a fourni le butylène d'érythrile : CH'-CH = CII-CH'. La production de cet hydrocarbure à chaùie continue exige lui déplacement de carbone, ce qui est un fait assez rare, 11 n'y a point eu formation de bu- tylène normal CH^-CH=-CH = Gli=. » H était intéressant de soumettre à la même réaction l'alcool butylique normal CH'- CH=- CH-- CH-OH. On devait s'attendre à obtenir le pro- duit de simple déshytiratatiou, qui est le butylène normal, et aussi le bu- tylène d'érythrite, qui a une grande tendance à se former, d'après ce qui (') Comptes rendus, î. LXXXVII, p. ^.fio. (') Ibid., t. LXXXVI, p. ii4o. (^) Bulletin de la Société ch'imiqus, t. XXIX, p. 3o6. G. II., 1S79, ->' Semestre. (T. LXXXIX, K° 7.) 54. (4.4) précède; mais on ne pouvait savoir s'il y aurait aussi formation d'isobiity- lène et par conséquent déplacement de carbone. » L'alcool butylique normal a été obtenu par l'un de nous en faisant fermenter de la glycérine suivant le procédé de M. A. Fitz, à qui nous de- vons de la semence de bacillus butylique. Les gaz dégagés pendant la décomposition de l'alcool passaient d'abord dans l'acide sulfurique étendu d'un demi-volume d'eau, renfermé dans trois tubes plongés dans la glace, et ensuite dansle brome. L'isobutylène, s'il existait, devnit se combineràl'acide sulfurique, qui a été immédiatement étendu d'eau glacée et saturé par la soude, puis distillé. Malgré des fractionnements répétés et l'emploi du carbonate de potasse, on n'a pu isoler de triméthylcarbinol ; il en résulte qu'il n'existait au plus que des traces d'isobntylène. Les corps de la série normale ne se transforment pas dans celte réaction en corps à chaîne laté- rale, tandis que l'inverse se produit facilement. Nous rapprocherons ce fait de la transformation singulière observée par M. Erlenmeyer, du butyrate de chaux en isobutyrate par l'aclion delà chaleur sur la dissolution . Quant aux bromures formés, sur i38"'' obtenus, 87^' passent entre i53° etiSg": c'est le bromure, du butylène d'érythrite. Il y avait seulement 12^*^ de bromure de butylène normal passant entre i63° et 170". Le butylène d'érythrite ou dimétbyléthylène normal est donc le terme final des réactions du chlorure de zinc sur les alcools butyliques, de même que le triméthyléthylène est le carbure qui se forme dans les mêmes circonstances avec les deux alcools amyliques de fermentation ('). » THERMOCHIMIE. — Éludes thermiques sur la nitroglycérine. Note de M. H. BoiTMY, présentée par M. Wurtz. « Le procédé de fabrication de la nitroglycérine qui a été inauguré à la poudrerie de Vonges en iS'ya, et qui est fondé sur l'action mutuelledes acides sulfoglycérique et sulfonitrique, a donné lieu à une étude thermo- chimique intéressante. Comparaison thermique du procédé de l'ongcs et du procédé direct. Système initial commun, 100*'' glycérine à 3o°; 6005' sulfurique à 66"; 200^'' nitrique à 48". Système final commun, environ 200^'' nitroglycérine dans 980*'' de liqueur acide. [' ] Ce travail a été fait au laboratoire de M. Wurtz. (4.r, ) IVoct,'do do \oiigcs. loo glyc. + 320 suif, dégagent. . . ' 1 280 suif. -t- 280 nit. >• .... 5,4 Mélange des deux acides doubles. . I..4 Chaleur dégagée depuis le système initial Élévation de tcmiiéruture produite dans un vase imperméable à la chaleur par le mélange des deux 3o,8 acides doubles i'.4 o,98oX 0,53 l'i'oi'êilé ilirocl. 100 glyc o 600 siilf. -+- 280 nit 9 Mélange du sulfonit. avec 100 glyc. 21 ,9 Chaleur dégagée de|)iiis le sysièjiic initial 3o ,9 Elévation de température ])rnduitc dans un vase imperméable de chaleur par le mélange du sulfonit. et de la glyc. 21,9 0,980 X 0,53 42°, — 0,53 est la chaleur spécifique trouvée du mélange total » On voit que par cet artifice nous avons réalisé une sorte de mélange réfrigérant dans la particule même qui se transformait en nitroglycérine et que la connaissance seule des chaleurs de formation des acides doubles nous avait permis de prévoir a priori que la température s'élèverait de — ^ — — — >4 = 20° de moins que par le procédé direct, 0,960X0,53 1 r r » La réaction par le procédé de Vonges semble assez lente et, chose curieuse, le Tableau suivant montre que la chaleur dégagée à un instant quelconque n'est pas du tout en rapport avec la nitroglycérine qu'on ob- tient en noyant à ce moment la liqueur acide dans l'eau. Chaleur dégagée Nitroglycérine obtenue. AU BOUT DE Instaiila- némeiit. 1 houi-n. 3 hcilITS. 3 heures. 4 llClU'CS. 1-i humus. 24 hc'.ires. Totaux 9 9 + 1,5 10,5 + 0,6 l 1 , I -t-0,2 II, 3 + 0,1 11,4+0 11,4 + 0 ",4 Traces. 100 100 -f- 3o n l3o + 20 i5o + 3o 180 + 20 200 » Ainsi les -f^ de la chaleur peuvent se dégager sans qu'il paraisse s'être produit autre chose que des traces de nitroglycérine et, à partir delà qua- trième heure oii le dégagement de chaleur devient insensible, on obtient encore 70°' de nitroglycérine. » Mes expériences m'ont conduit à admettre la théorie suivante : » La nitroglycérine se forme bien en grande proportion dès les premiers instants et la quantité produite à un moment donné est bien en rapport avec la chaleur dégagée, seulement la quantité obtenue parle t)oyage|)eut différer considérablement de la quantité réellement produite. Au commen- cement, lorsque la nitroglycérine vient de se former et qu'elle est en sus- pension dans la liqueur, à l'état de globules infiniment petits formant une ( 4'6 ) sorle d'cnuilfcion laiteuse, elle se décompose presque enticreiuent au mo- ment où l'on noie la masse dans l'eau. » Si au contraire on laisse écouler un temps de plus en plus long avant le noyage, la nitroglycérine monte à la surface, se sépare de plus en plus de la licpieur acide et la quantité décomposée par l'eau décroit constiimment. D'où l'augmentation du rendement produite par la durée du contact des acides sulfoconjugués. » L'expérience démontre en effet que la nitroglycérine stable, au contact des acides concentrés ou des acides très étendus, se décompose au con- traire très facilement au contact des acides moyennement concenti'és. Or une particule de nitroglycérine en suspension dans la liqueur se trouve en contact au moment du noyage avec une enveloppe d'acide qui va constam- ment en s'hydralant. Sa surface devient par suite le siège d'une décompo- sition qui, commence à un certain degré d'hydratation et cesse lorsque celle-ci est très avancée. )) l^a proportion décomposée est donc en quelque sorte jjroportionnelle à la surface totale de la nitroglycérine; elle est dès lors d'autant plus grande que les particules sont plus petites, et au commencement, où leur présence dans la liqueur n'est manifestée que par une légère lactesceiice, cette décomposition est complète. » Comme confirmation de cette théorie, je citerai seulement les trois expériences suivantes : » 1° Si l'on noie le mélange acide dans des quantités d'eau décroissantes, le rendement diminue constamment et l'on arrive rapidement à la décom- position nitreusc. » 2" Si pour le noyage on décante d'abord dans l'eau la nitroglycérine qui est montée à la surface des acides, le rendement est sensiblement plus fort que si l'on commence par agiter la liqueur violemment, moyen phy- sique imparfait de remettre la nitroglycérine en émulsion. 1) 3" Si l'on ditsout de la nitioglycérine pure dans de l'acide nitiique et qu't nsuite pour la séparer on ajoute de l'acide sulfurique, on reproduit la lactescence de la liqueur. Si l'on noie immédiatement la masse, on retrouve à peine de la nitroglycérine et l'on en retrouve d'autant plus qu'on laisse la séparation se compléter davantage. Dans cette expérience, on ne peut nier l'existence de la nitroglycérine dès le principe. V La méthode calorimétrique employée permet d'étudier les chaleurs dégagées, alors uiéme qu'elles ne se dégagent pas instantanément. Elle con- bi.ste en principe à obseï ver la loi du refroidissement du vase d'abord plein ( 4i7 ) ireaii,,i)iiis (.lu liquide t'ii rcaclioii. On sait ainsi ce que le vase, ;i un mo- ment donné, devrait perdre de chaleur pendant un lemps donné; la diffé- rence avec la perte constatée est la clialeur dégagée pendant le tenijjs con- sidéré. » CIllMll!; ANALYTIQUli. — Sur le dosncjc de Vurce dans les urines. Note de M. G. IIsbacii. (Extrait.) « .... Mes expériences m'ont conduit à des résultats différents de ceux qui ont été communiqués par M. Méhu le 21 juillet dernier. » i" Il est bien vrai qu'une solution de glucose et d'urée donne plus de gaz que si l'urée était seule; mais l'excès, au lieu de se proportionner à la quantité d'urée, varie suivant la proportion de glucose ajoutée. » Si, pour un même titre d'urée, on ajoute des quantités croissantes de glucose (solutions faites à froid), le volume de gaz produit va croissant, jusqu'à dépasser, dans certaines conditions, les jZ de l'azote que contient l'urée. » Si, dans une même solution de glucose, j'ajoute des poids variables d'urée, la quantité de gaz dégagée dépasse toujours les ff t'e ce que l'urée seule donnerait; mais elle les dépasse d'une quantité constante, qui ne suit pas les proportions de l'urée. » 2° A de l'urine diabétique, j'ajoute un certain poids d'urée, et je con- state que celle-ci ne donne aucun excès de gaz à l'analyse par l'hypobro- mite de soude, mais dégage, comme d'habitude, les ~ de son azote. » 3" L'hvpobromile de soude, ajouté à une solution de glucose, déter- mine une réaction énergique qui se manileite, entre autres phénomènes, par un dégagement de gaz plus ou moins abondant suivant le titre ou la quantité de solution. Avec le sucre de canne, les effets sont beaucoup atténués. » Ce n'est donc pas l'urée qui fournit l'excès de gaz constaté dans les expériences précédentes, mais bien le sucre lui-même. J'ajouterai toute- fois que, dans ces conditions complexes, le sucre fournit certainement plus de gaz que quand il est seul soumis à l'action de l'hypobromite de soude. » ( 4i8 CHIMIE ORGANIQUE. — Sut^ l'élimination du brome de l'acide bromocitra- conique et sur un nouvel acide organique. Note de M. E. Bourgoin, présentée par M. Berthelot. « Dans un Mémoire précédent, j'ai fait voir que, lorsque l'on combine l'acide citraconique avec le brome, on peut éliminer ensuite la moitié du brome par l'oxyde d'argent, de manière à obtenir l'acide monobromo- citraconique (' ). J'ai observé l'élimination de l'autre moitié du brome, avec formation d'un nouvel acide organique, dans les conditions suivantes. » Ayant saturé à demi, par de la potasse caustique, une solution étendue d'acide bromocitraconique, en vue d'obtenir le bromocitraconate acide de potassium, j'ai obtenu, par une évaporation lente, de beaux cristaux cubiques, ne contenant pas trace de matière organique. Ces cristaux, que l'on isole facilement du liquide sirupeux qui les baigne, sont formés de bromure de potassium pur, comme l'indiquent les dosages suivants : o,523 ont donné à la calcinaiion en présence de l'acide siilfuriqiie o, 38i de sulfate de potassium. La théorie exige 0,882. 1,488 ont fourni par le nitrate d'argent 2,345 de bromure d'argent. Théorie : 2,35. » Le liquide sirupeux, isolé au moyen de l'élher, est incolore, incris- tallisable; même abandonné pendant plusieurs mois sous une cloche en présence de l'acide sulfurique, il n'a pas donné de cristaux; il a pris seu- lement une consistance épaisse, à la manière d'une térébenthine. M Sa saveur est acide, peu agréable, rappelant celle de l'acide citra- conique. Il est soluble dans l'eau, dans l'alcool et dans l'éther. M Ses sels alcalins, en dissolution dans l'eau, donnent avec le nitrate d'argent un précipité blanc, dont voici l'analyse : iVIatiùre sécliée à 1 10" o,432 Après calcination Ag 0,273 Théorie pour C'»H=^Ag=0» 0,270 » Cet acide, qui diffère de l'acide citraconique par 2"'' d'hydrogène, parait se former également lorsque l'on évapore à basse température une solution étendue d'acide bromocitraconique; car celle-ci, après une concentration convenable, jaunit légèrement et précipite alors abondam- ment par l'oxyde d'argent, par suite de la présence d'une certaine quan- tité d'acide iodhydrique libre. (') Comptes rendus, I. LXXXVIII, p. 343; 1879. ( ''l'O ) » Que l'on prenne pour point de départ l'acide bromocitraconique libre ou le bromocitraconate acide de potassium, il est indispensable d'ef- fectuer la concentration àfroid; car, àchaud, il se dégage des bulles d'acide carbonique, et l'acide bromocrotonique de M. Kékulé prend naissance : C'H'BrO'' -C^O'^CH^BrO». » La nomenclature des corps qui ne diffèrent que par a''"' d'hydrogène est encore à faire. Je me dispenserai donc, pour l'instant, de donner un nom nouveau à l'acide organique que je viens de faire connaître, me bor- nant à faire remarquer qu'il ne diffère de l'acide pyromucique que par 2'"'' d'oxygène en plus, et de l'acide citraconique, ainsi que de ses isomères, par 2^'' d'hydrogène en moins, de telle sorte que l'on a la série suivante : Acides ])yrotartriques C'°IPO' Aride citraconique C'°H°0' Acide nouveau C'H'O'. » CHIMIE. — 5»r te scandium. Note de M. P. Clève, présentée par M. Wurtz. H Dans la séance du 24 mars 1879, M. Nilson a annoncé la découverte d'un nouvel élément, qu'il appelle scandium et qu'il avait extrait de l'ytterbine. Quelques semaines après cette publication, j'ai trouvé le même métal dans la gadolinite et dans l'yttrotitanite de Norvège ('). J'en ai examiné les caractères. Voici les résultais : » Elat nalurel. — Jusqu'ici on n'a trouvé le scandium que dans la gado- linite et dans l'yttrotitanite. Il se trouve dans ces deux minéraux seulement en quantités minimes. La gadolinite renferme au moins oS'',oo2 à o^'', oo3 pour 100 de l'oxyde, et l'yttrotitanite o,oo5. » Atomicité. — Le seul oxyde que donne le scandium, ou la scandine, doit avoir la formule Sc'O'. La composition du sulfate double ammoniacal et de l'oxalate double potassique prouve l'exactitude de cette formule, et la composition du sulfate double potassique ainsi que du sélénite le con- state encore mieux. » Poids atomique. — Ayant extrait 8^' à ioS''de l'oxyde de scandium, ayant le poids moléculaire, environ 106 (RO, nombre de M. Nilson), j'ai soumis son azotate à des décompositions répétées. Il en résulta environ 18'' d'une terre blanche, tout ce que j'ai pu extraire de grandes quantités (') £iilL de la Soc. c/iim, de Paris, t. XXXI, p. 486. Les nombres o^^oa pour loo pour la gadolinite et o5'',o4 pour l'yttrotitanite se rapportent à une terre de poids moléculaire ifi6 fRO\ c'est-à-dire à un mélange de l'ytterbine, et environ i3 pour loo de scandine. ( /120 ) (le gadolinite et de l'yttrolitanite. Je l'ai transformé en sulfate, et le sulfate a été calciné. i8'',45i du sulfate a donné 0^^5293 d'oxyde de scandium. » Le poids aloiDique du mêlai est, d'après cette détermination, 44,91, et le poids moléculaire de l'oxyde, si l'on écrit ScO, 45, ()4) q"i s'écarte considérablement de io5,83, nombre le plus basque M. Nilson ait pu trou- ver. Cette grande différence me faisait croire que j'avais affaire à l'oxyde d'un nouvel élément qui se cachait dans la scandine; mais l'examen spec- tral, queM. Thalén a eu l'obligeance d'exécuter, aprouvéquela terren'était que la scandine pure. Il est évident que la scandine, dans lesof=',32q8 de la terre de M. Nilson, se trouvait mélangée avec 7 à 8 fois son poids d'yt- terbine, ou que M. Nilson n'a eu qu'à peine oS',o43 de scandine. » Pour contrôler l'exactitude de ma détermination du poids atomique, j'ai transformé la scandine en azotate et soumis celui-ci à une décompo- sition partielle. L'oxyde contenu dans le sel basique insoluble a été trans- formé en sulfate, o^', 4479 de Sc-0' a donné i^', aaSS de sulfate, et le sul- fate adonné par calcination oS', 4479 deSc-0'. » Le poidsatomiquedu scandium est, d'après cette détermination, 45, 12. On peut donc prendre 45 comme poids atomique du scandium. » L'oxyde de scandium ou la scandine, Sc-O', est une poudre parfai- tement blanche et légère, infusible, ressemblant à la magnésie. Les acides, même les plus forts, l'attaquent avec difficulté; néanmoins, il est plus soluble dans les acides que l'alumine. L'acide sulfurique donne avec la scandine une masse blanche et volumineuse de sulfate, rappelant à l'ap- parence le sulfate de thorium, lorsqu'il se sépare par la chaleur. L'acide chlorhydrique dissout la scandine plus facilement que l'acide azotique. La densité de l'oxyde est approximativement 3,8. » L hydrate de scandium Q?,\. un précipité blanc et volumineux, ressem- blant à l'hydrate d'alumine. 11 ne paraît pas attirer l'acide carbonique de l'air. Séché, il forme des fragments semi-transparents. L'hydrate est inso- luble dans un excès d'ammoniaque et de potasse caustique. Il ne décom- pose pas le sel ammoniaque, si l'on chauffe avec une solution de ce sel. » Les sets de scandium sont incolores ou blancs; ils possèdent une saveur astringente et fort acerbe, très différente de la saveur sucrée des autres terres d'yttria. Le sulfate ne forme pas des cristaux distincts ; l'azotate, l'oxalate, l'acétate et le formiate sont cristallisables. Le chlorure donne les réactions suivantes. » Chauffé à la flamme de gaz, il ne donne pas de spectre. La potasse et l'ammoniaque produisent un précipité volumineux, insoluble dans un excès des réactifs. L'acide tarfrique empêche la précipitation par l'ammo- niaque à froid ; mais, lorsqu'on chauffe la solution, il se forme un précipité ( /,2I ) abondant et volumineux. Le carbonate de sodium produit un précipité vo- lumineux, soluble dans un excès du réactif. L'hydrogène sulfuré n'occa- sionne aucun changement. Le sulfure d'ammonium précipite l'hydrate. Le phosphate de sodium (HNa^PO*) donne un précipité gélatineux. L'acide oxalique produit un précipité caillebotté, qui se transforme aussitôt en une poudre de cristaux microscopiques. L'oxalate est soluble dans les acides concentrés et sa séparation d'une solution acide n'est pas complète. Bien que l'oxalate paraisse être plus soluble que les oxalates des autres terres, il se trouve dans les premières fractions lorsqu'on soumet à une précipitation partielle le mélange d'un sel de scandium et d'un sel d'ytterbine. L'oxalate acide de potassium donne une poudre cristalline d'un sel double. L'hypo- sulfite de sodium précipite avec facilité, mais pas complètement, une solution bouillante. L'acétate de sodium donne à l'ébullition un précipité, qui se dépose aisément et qu'on peut détacher sans difficulté du filtre. La précipi- tation ne parait pas être complète. Le sulfate de potassium occasionne, dans une solution concentrée, la séparation d'un sel double, poudre cris- talline, soluble dans une solution saturée du sel potassique. Le sulfate de sodium se comporte de la même manière. )) Je décris, dans mon Mémoire, le chlorure, l'azotate, le sulfate, les ( Sc-0»3S0'-f- 2R"-0S0^ sulfates doubles Sc=0»3S0^ + 3Na=OSO^ + laH^O, ( Sc=05 3SO^-i- (AzH')^OSO% l'oxalate double Sc= O' 3C^ O^ -f- K^ 0C= O^ + 3 H= O, le sélénite SSc^'O' loSO- + 4H=0, l'acétate et le formiate. » Ce qui rend la découverte du scandium intéressante, c'est que son existence a été annoncée d'avance. Dans son Mémoire sur la loi de pério- dicité, M. Mendeleeff (') a prévu l'existence d'un métal à poids ato- mique 44- Il l'appelle ékabor. Les caractères de l'ékabor correspondent assez bien à ceux de scandium. » Rappelons ce que dit le savant russe sur le métal hypothétique, et comparons les caractères qu'il lui attribue avec ceux du scandium : Caractères supposés de têhabor. Caractères observés du scandium. Poids atomicjiie, 44- Poids atomique, 45. L'ékabor doit avoir seulement un oxyde Le scandium donne seulement un oxyde stable, Eb'0% base plus énergique que l'alu- Sc'O', base beaucoup plus énergique que mine, avec laquelle il doit avoir plusieurs l'alumine, mais plus faible que la magnésie, caractères en commun. Il doit être moins basique que la magnésie. (') Ann. dcr C/ieiiiic und Pharmacie, Supplément, B. VIII, p. l33. C. h., 1879. 2" Si-mistre. (T LXXXIX, pi" 7. 55 ( 422 ) Bien que l'yttria doive être une base plus énergique, on peut prévoir une grande res- semblance entre l'ytlria et l'oxyde de l'éka- bor. Si l'ékabor se trouvait mélangé avec Tvltrium, la séparation doit être difficile et se fonder sur des différences délicates, par exemple, sur des différences de solubilité, des (lilférences en énergie basique. L'oxyde d'ékabor est insoluble dans les alcalis ; il est douteux qu'il décompose le sel ammoniac. Les sels doivent être incolores et donner, avec KOH,Na'CO' et HNa=SO% etc., des précipités gélatineux. Avec le sulfate de potassium, il doit for- mer un sel double, ayant la composition de l'iilun, mais à peine isomorphe avec ce sel. Seulement un petit nombre des sels de l'ékabor doivent bien cristalliser. L'eau doit décomposer le chlorure anhydre de l'ékabor avec dégagement de H Cl. L'oxyde doit être infusible, et il doit, après la calcinalion, se dissoudre dans les acides, quoique avec difficulté. La densité de l'oxyde est environ 3,5. La scandine est moins basique que l'yt- tria, et leur séparation est fondée sur la sta- bilité différente à chaud de leurs azotates. L'hydrate de scandiura est insoluble dans les alcalis; il ne décompose pas le sel am- moniac. Les sels de scandium sont incolores et donnent, avec KO H, Na'CO^ et HNa'SOS etc., des précipités gélatineux. Le sulfate double de scandium et d'am- monium est anhydre, mais il possède d'ail- leurs la composition de l'alun. Le sulfate de scandium ne donne pas de cristaux distincts, mais bien l'azotate, l'acétate et le formiate. Le chlorure cristallisé se décompose et dé- gage H Cl lorsqu'on le chauffe. L'oxyde calciné est une poudre infusible, qui se dissout avec difficulté dans les acides. La densité de l'oxyde est égale à 3 ,8. » CHIMIE. — Sur les acides ox/génés du soufre. Note de M. Maumené. (Extrait.) « L'action de l'iode et de l'hyposulfite de baryte, qui a donné à Fordos et Gelis le télrathionale, peut donner, d'après ma théorie, sept autres acides, les uns sous l'influence de l'excès d'iode, les autres sous l'influence de l'excès d'hyposulfite. » Il y en a deux qui précèdent S*0^ savoir l'acide S' O' et l'acide S" O*. » J'ai déjà obtenu ces deux-là. Le second s'obtient facilement en mêlant 3eq d'hyposulfite 3S-0-BaO eta'"'' d'iode. Le mélange reste d'abord très co- loré, mais en quelques jours (3 à 4) il se décolore. Il faut le verser de suite dans un entonnoir fermé par une mèche de coton : l'iodure de baryum s'é coule, tenant un peu du nouveau sel en dissolution ; la majeure partie reste dans l'entonnoir. On lave à l'alcool, et le sel est pur; son analyse corres- pond exactement àS'O^BaO. Traité par l'azotate d'argent, H donne un précipité qui de blanc devient noir, avec formation d'une liqueur acide. » Le sel de soude est très soluble et cristallise en grands cristaux inco- lores, avec beaucoup d'eau. Leur solution donne, avec l'azotate d'argent, un préci[)ité qui se résout rapidement en sulfure d'argent noir spongieux ou floconneux, et une liqueur très acide, conformément à la théorie. J'aurai le sel de potasse dans peu de jours « ( 423 ) ANALYSE CHIMIQUE. — Sur la composUion de l'ardoise. Note de M. 3Iaumené. (Extrait.) « D'après tous les minéralogistes, et en particulier d'après les analyses d'Aubuisson ( '), l'ardoise est un silicate d'alumine et de fer un peu magné- sien, mais exempt de carbonates. » Cette composition ne permet pas d'expliquer l'altération plus on moins profonde de certaines ardoises par les agents atmosphériques, et leur attaque par les acides plus ou moins concentrés. » En reprenant l'analyse de trois espèces d'ardoises, j'ai trouvé : Carbonate de chaux. Ardoise d'Angers o , o5 1 » de La Chambre (Savoie) 0,2^5 » de Lavagna (Italie) 0,53^ » La grande valeur des ardoises d'Angers se trouve démontrée par ces expériences, et la valeur minéralogique des ardoises devra désormais être envisagée sous un jour nouveau. » M. A. Sarrand adresse une Note concernant un « moyen de prévenir les désastres des inondations ». M. E. Gand adresse divers documents relatifs à une particularité offerte par l'observation de Jupiter et de ses satellites. La séance est levée à /\ heures. J. B. Landrin, Dictionnaire de Minéralogie, 7 856. ( 424 Bt'I.LETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OtrVRAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DU II AODT 1879. Appendice au compte rendu sur le service du recrutement de l'armée. Statis- tique médicale de l'armée pendant l'année 1877. P^^is, Imprimerie nationale, 1879; in~4°- (Deux exemplaires.) Cours de Calcul différentiel et intégral ; par M. J.-A. Serret, Membre de l'Institut. :2'^ édition. T. I : Ca/cu/ f/(^eVe?ifie/. Paris, Gaulhier-Villars, 1879; in-8°. Courts d'Algèbre supérieure; par M. J.-A. Serret, Membre de llnstitut. 4* édition. T. II. Paris, Gauthier-Villars, 1879; in-8°. Bulletin international du Bureau central météorologique de France ; n°'206 à 219, du 25 juillet au 7 août 1879. i4 livr. in-4° autogr. Bulletin des Sciences mathématiques et astronomiques ; a*^ série, t. III, mars 1879. Paris, Gauthier-Villars, 1879; in-8°. (Deux exemplaires.) Catalogue des brevets d'invention ; année 1879, n°^ 1 et 2, janvier, février. Paris, J. Tremblny, 1879; ^ ^i^^- in-8°. (Deux exemplaires.) Association française pour l'avancement des Sciences. Compte rendu de la septième session (Paris, 1878.) Paris, au Secrétariat de l'Association, 187g ; in-8°. Note sui les moles à piles et arceaux dans les ports à bassin. Sur l'usage qu'en ont fait les Romains, etc.; par M. A. Cialdi. Saint-Germain en Laye, impr. Bardin, 1879; br. in-8°. Annales agronomiques ; par M. P. -P. Dehérain ; t. V, 2* fascicule, juillet 1879. Paris, G. Masson, 1879; i""8°- ERFiATA. (Séance du 4 août 1879.) Page 322, ligne 28, au lieu de Lumineux, lisez Lamineux. (Séance du 11 août 1879.) Page 33g, ligne 27, au lieu de chaque décharge, lisez chaque forte décharge. Page 358, ligne i\, au lieu de relations, lisez réactions. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SEANCE DU LUNDI 25 AOUT 1879. PRÉSIDENCE DE M. DAUBRÉE. MÉMOIRES ET COaiMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Découverte de deux comèles. Dépêches télégraphiques de l'Académie des Sciences de Vienne, communiquées par M. Mouchez. « 1° Comète par M. A. Palisa, 21 août, lo'', T. M. de Pola : Ascension droite 10'' 2'" Déclinaison -h ^Q" 6' Mouvements +6"" — 3' » La comète est ronde et assez brillante. 1) 2° Comète par M. Hartwig, 24 août, iqI'So'", T. M. de Strasbourg : Ascension droite i2''ig"' Déclinaison. ....... -+- 6i"2' » Mouvement vers le sud-est, faible. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur le ferment digestif du Carica papaya. Note de MM. Ad. Wurtz et E. Bocchut. « Les analyses de Vauquelin et les observations de Cossigny, Bajou, Eudlicher, Peckoll, Roy, Moncorvo, concernant l'action digestive du suc de papaya, ont engagé l'un de nous à faire venir ce produit d'Amérique G. R., 1879, 2- Semestre. (T. LXXXIX, N» 8.) ' 56 ( 4^6 ) et aie soumettre à des expériences qui ont été poursuivies pendant deux ans à l'hôpital des Enfants malades. Elles ont été complétées récemment au point de vue chimique au laboratoire de la Faculté de Médecine. » Le suc liquide qui s'écoule par des incisions faites à l'arbre est neutre et laiteux. Il se coagule immédiatement et se sépare en deux parlies, une sorte de pulpe insoluble ou peu soluble et un sérum incolore et limpide. » Le suc pur qui nous a été adressé ne nous est pas parvenu sans altéra- tion, et celle-ci s'est manifestée par une odeur putride. On y a découvert le ferment butyrique. Pour mettre le suc à l'abri de cette altération, on nous l'a expédié mélangé avec de l'eau sucrée ou avec de la glycérine et aromatisé avec quelques gouttes d'essence de menthe. Dans cet état, il se présentait sous forme d'un liquide épais, laiteux, sans nulle odeur accusant une fermentation. Mis eu contact avec la viande crue, la fibrine, le blanc d'œuf cuit, le gluten, il lésa attaqués et ramollis au bout de quelques instants, et a fini par les dissoudre après une digestion de quelques heures à 40°. Le lait est coagulé d'abord et la caséine précipitée se dissout en- suite. Des fausses membranes du croup, retirées par la trachéotomie, des helminthes, tels que ascarides et ténias, sont attaqués et digérés en quelques heures. Nul doute que ce suc ne renferme un ferment digestif analogue à celui que sécrètent les plantes carnivores, Nepenthes, Drosera, Darling- tonia, sur lesquelles MM. Darwin et Hooker ont appelé l'attention. On sait que MM. Gorup-Besanez et Will ont retiré de ce suc une sorte de pepsine végétale. » Nous allons décrire les expériences qui ont été faites pour reconnaître la nature et le mode d'action du ferment digestif qui existe dans le Carica papa/a, et qui paraît plus actif que celui que sécrètent les plantes ci-dessus mentionnées. » I. Le liquide laiteux décrit plus haut a été jeté sur un filtre, et le précipité gélatineux a été lavé à plusieurs reprises avec de l'eau distillée. La solution, réunie aux eaux de lavage, a été réduite à un petit volume, dans le vide, puis mélangée avec dix fois son volume d'alcool absolu. Il s'est formé un précipité blanc qu'on a laissé en contact avec l'alcool pendant vingt-quatre heures, puis recueilli sur un filtre et séché dans le vide. On a obtenu ainsi une matière blanche amorphe, entièrement et facilement soluble dans l'eau. La solution aqueuse a été précipitée de nouveau par l'alcool, et le nouveau précipité, lavé à l'alcool absolu, a été desséché dans le vide. Dans cet état, le produit obtenu se présentait sous forme d'une poudre blanche amorphe, entièrement soluble dans l'eau, pro- ( 427 ) priété qui indique l'absence d'albumine végétale, coagiilable par l'alcool. » D'après une analyse préalable, ce corps, qui est un ferment, renferme io,6 pour loo d'azote. Sa solution aqueuse concentrée possède une saveur un peu astringente, se trouble légèrement par l'ébullition, donne avec l'alcool un précipité abondant, précipite par l'acide nitrique, dont un excès dissout le précipité en formant une liqueur jaune; l'acétate de plomb, le tannin, y forment d'abondants précipités. » 1° o?"', I de ferment précipité une fois par l'alcool a été dissous dans 5oce d'eau distillée, et la solution neutre a été digérée à 40° avec lo^'" de fibrine humide. Au bout de dix heures, la fibrine était dissoute, sauf un résidu pesant iS'',5 à l'état humide. » 2° os^'ji de ferment précipité une fois par l'alcool a été dissous dans 5o*''= d'eau, et la solution, rendue légèrement alcaline par la potasse caus- tique, a été digérée à 4o° avec lo^^' de fibrine humide. Au bout de dix heures, la fibrine était dissoute, sauf un résidu de dyspeplone. La liqueur filtrée, légèrement alcaline, a donné un précipité avec l'acide acétique; elle a précipité pareillen^eut par l'acide nitrique et s'est troublée à l'ébul- lition. La transformation en peptone n'était pas complète. » 3° 08% 1 5 de ferment précipité une fois par l'alcool ont été ajoutés à loS'de fibrine humide réduits en gelée épaisse avec 75*"' d'eau aiguisée de y/tttt d'acide clilorhydrique. Cette gelée, ayant été chauffée à l'étuve à 4o", s'est fluidifiée au bout d'un quart d'heure. Au bout de deux heures le tout était réduit en un liquide trouble. Le précipité finement divisé est resté en suspension dans la liqueur et présentait l'aspect de la dyspeptoue de fibrine. Son poids était de iS'",8 à l'état humide, de o^',i\8 à l'état sec. La liqueur filtrée a donné un précipité par l'acide nitrique. » 4° o^'', I de ferment deux fois précipité par l'alcool a été ajouté à 20^ de fibrine humide et i5o'='= d'eau, et le tout a été chauffé à l'étuve à 4o° pendant vingt-quatre heures. Au bout de ce temps la fibrine était dissoute, sauf un résidu pesant a""", 5 à l'état humide. On n'a pas prolongé la digestion par la raison que la liqueur manifestait des signes de putréfaction. La solu- tion filtrée était coagulable par la chaleur et précipitable par l'acide nitrique. » Dans cette expérience, faite en liqueur neutre, comme dans celle qui a été faite dans un milieu légèrement alcalin, la fibrine s'est dissoute sans se gonfler. Les flocons se sont d'abord ramollis, en conservant leur forme et leur volume, et se sont ensuite désagrégés pour se dissoudre; il est resté un résidu de dyspeptone. » Il résulte des expériences précédentes que la matière azotée précipi- ( 4^8 ) table par l'alcool du suc aqueux de papaya possède la propriété de dis- soudre de grandes quantités de fibrine et se distingue de la pepsine par ce caractère qu'elle la dissout non-seulement en présence d'une petite quantité d'acide, mais même dans un milieu neutre ou légèrement alcalin. Nous désignerons ce ferment sous le nom de papdine. » II. La pulpe lavée avec soin dont on avait séparé le liquide aqueux ren- fermant la papaïne a été soumise à de longs lavages à l'eau distillée. Ces eaux de lavage, ayant été évaporées à l'étuve à 4o°et réduites à un petit volume, ont donné avec l'alcool un précipité qui a dissous la fibrine dans les mêmes conditions que la papaïne directement précipitée du suc aqueux. Cette expérience fit naître la pensée que le ferment soluble pourrait prendre naissance par l'action de l'eau sur la pulpe, qui jouit elle-même de pro- priétés digestives très prononcées et qui possède, même après de longs la- vages, une légère réaction acide. Toutefois ce point demeure réservé, car la pulpe dont il s'agit est difficile à laver et pourrait ne céder que très len- tement à l'eau le ferment soluble qu'elle retient. Elle est d'ailleurs très aqueuse : 548"' de cette pulpe n'ont laissé à l'évaporation que 2^% 5 d'un résidu solide possédant l'apparence gorameuse. » 5° 20^"^ de cette pulpe, bien lavée à l'eau et renfermant oS"^, 9 de sub- stance sèche, ont été mis en digestion, à 4o°, avec Sô""^ de fibrine humide et 200'^'= d'eau. On a prolongé la digestion pendant quarante-huit heures, en ayant soin d'ajouter quelques gouttes d'acide prussique pour prévenir la putréfaction. La fibrine s'est entièrement dissoute : le poids du résidu inso- luble était inférieur à celui de la pulpe introduite. » 6° lo^'' de pulpe bien lavée (laissant après dessiccation 0^% 4^ de ma- tière solide) ont été digérés à 4o° avec 17B'' de fibrine humide et 60'^'= d'eau, avec addition d'une goutte d'acide cyanhydrique. Le tout s'est dis- sous au bout de 20 heures, sauf un résidu pesant 38"^ à l'état humide, oK%7i après dessiccation. La liqueur filtrée n'a pas donné de précipité par l'acide nitrique. » Dans ces dernières expériences il y a eu non-seulement dissolution de la fibrine, mais transformation en peptone, c'est-à-dire digestion complète. La liqueur filtrée, ayant été concentrée à l'étuve, a donné par l'alcool un précipité abondant qui s'est rassemblé au fond du vase en grumeaux d'apparence gommeuse et qui présentait tous les caractères de la peptone de fibrine. Il s'est entièrement dissous dans l'eau. La solu- tion aqueuse ne s'est pas coagulée par la chaleur; elle n'a donné de précipité ni avec l'acide nitrique ni avec le ferrocyanure de potassium ( 4^9 ) additionné d'acide acétique. Chauffée avec un excès d'acide nitrique, elle a donné une liqueur jaune (acide xanthoprotéiquc). Avec l'acétate de plomb elle n'a donné qu'un léger trouble, avec le tannin un abondant précipité. Étendue d'eau, elle a donné avec l'acide picriquc un précipité jaune sohible dans un excès de peptone et dans un grand excès d'eau ou d'acide picrique. C'est là, d'après M. Henninger, une réaction très sensible de la fibrine-peptone. » 7° Les liqueiu's alcooliques d'où la papaïne a été précipitée ont été distillées dans le vide à une basse température, et le résidu, concentré dans le vide à la température ordinaire, a été mis en contact avec la fibrine et l'eau. La fibrine ne s'est pas dissoute : le ferment avait été entièrement précipité par l'alcool. » Il résulte de ces expériences que le Caricapapaya renferme un ferment digestif énergique et facile à isoler. » CHIMIE. — Réplique aux observations de M. Berthelot; par M. Ad. Wurtz. « Dans ma réponse à M. Berthelot, j'ai fait remarquer moi-même que la chaleur de combinaison du bioxyde d'azote avec l'oxygène était relative- ment élevée : elle est de 19'^''', tandis que la chaleur de combinaison du chloral et de l'eau à l'état de vapeur serait seidement de 2*^"'. J'ai cherché à compenser cette différence en faisant rencontrer dans mon appareil le bioxyde d'azote avec un très grand excès d'oxygène, et je compte répéter l'expérience en mélangeant ces gaz en volumes déterminés, après les avoir dilués dans des gaz inertes. Mon savant contradicteur n'a pas répondu à cette remarque qu'il serait étrange que la chaleur dégagée fût absorbée continuellement et instanlancment pav l'enceinte et non par le thermomètre. Se fondant sur le rapport des chaleurs de combinaison et sur celui des chaleurs spécifiques calculées, il admet que le mélange de vapeur de chloral anhydre et de vapeur d'eau eiit dîi élever la température, dans l'enceinte de mon appareil, de f^ de degré. » J'accepte cela, bien qu'il entre une donnée hypothétique dans le cal- cul, et je réponds que, au lieu de trouver |-j de degré, je n'ai pas observé une élévation de température de -^ de degré. » Je comprends que M. Berthelot cherche à critiquer mes expériences : il a besoin de défendre les siennes. Cette chaleur de combinaison du chloral et de l'eau à l'état de gaz a été déterminée par lui à l'aide de méthodes ( 43o ) indirectes, fondées sur la détermination de la chaleur de volatilisation de l'hydrate de chloral, du chloral et de l'eau. Il a fait lui-même les pre- mières à l'aide d'un appareil dont il a donné la description et en se M renfermant dans les déterminations quantitatives, faites dans les con- » ditions rigoureuses des calorimètres, à la température ambiante » ('). » Or, voici les résultats qu'il a obtenus en se servant des données four- nies par son appareil. » La chaleur de combinaison de l'eau et du chloral à l'état de gaz a été trouvée de 1,98 par une méthode, de 1,48 par l'autre. Ces deux résul- tats différent de i5 pour 100. » D'après la seconde méthode, M. Berthelot déduit la chaleur de combi- naison X dont il s'agit de l'équation x=W + W' — W^ ("). » Or W, déterminé par M. Regnault, = n , 1 1 , » M. Berthelot a trouvé, pour W, •4-21,92, +22,23, +22,3t; pour "W% -1-31,46, -f-32,09, 4-3i,6o, -i-3i,6i, -^32,I3. 1) Qu'on prenne on trouve » Qu'on prenne on trouve W= -I- 21,92, W-=32,og, X = o'=^',94. W=22,3i, W== 3i,46, X = i'^^',96. » Ainsi, suivant qu'on prend tel ou tel nombre parmi ceux qui ont été indiqués par M. Berthelot, le résultat varie du simple au double. » (') Comptes rendus, t. LXXXIX, p. 272. (') Comptes rendus, l. LXXXV, p. i3. ( ^|3i ) MEMOIRES PRESENTES. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur un procédé permettant d'obtenir, d'un régulateur à boules quelconque, le degré d'isoclironisme quon veut, et de maintenir ce degré d isoctiionisme pour toutes les vitesses de régime. Théorie générale. Mémoire de M. H. Léauté, présenté |iar M. Rolland. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Rolland, Phillips, Resal.) « La recherche d'un régulateur isochrone a préoccupé longtemps les in- génieurs et les savants. Des solutions approchées ont été indiquées, par un grand nombre d'auteurs, et une solution rigoureuse et complète du pro- blème a été donnée par M. Rolland. » Cependant, la plupart des régulateurs employés dans l'industrie n'ap- partiennent pas aux types dont il vient d'être question et s'écartent très notablement de l'isochronisme ; il est donc utile de rechercher un méca- nisme simple, susceptible de s'adapter à un régulateur quelconque et d'amé- liorer son fonctionnement, et, comme il est souvent nécessaire de faire varier la vitesse de régime de la machine, il faut que ce mécanisme per- mette aussi de changer cette vitesse sans rien perdre du côté de l'isochro- nisme. » En outre, comme l'isochronisme absolu du régulateur est souvent inutile dans la pratique et peut même devenir gênant, la sensibilité du régulateur devant toujours être en rapport avec l'énergie du volant, il est bon que l'on puisse régler à volonté le degré d'isochronisme obtenu. » Le système que nous allons indiquer répond à ces divers desiderata et satisfait aux conditions énumérées ci-après: » 1° Il s'applique à un régulateur à boules quelconque; « 2° Il procure, à chaque instant, le degré d'isochronisme qu'on veut; » 3° Il permet de maintenir ce degré d'isochronisme quand la vitesse de régime est modifiée ; » 4° Il donne la possibilité de faire varier cette vitesse à volonté, sans même arrêter la machine; )i 5° Il est simple à établir et ne complique pas sensiblement le méca- nisme. » Considérons un régulateur à boules quelconque; la position des diverses masses qui le composent, ou lui sont reliées, dépend uniquement ( 432 ) de celle du manchon. Si donc nous appelons z la hauteur de ce manchon au-dessus d'un plan horizontal fixe et oj la vitesse angulaire uniforme du régulateur correspondant à la hauteur z, w sera uniquement fonction dez, et la forme de cette fonction variera avec le régulateur et les forces exté- rieures qui agissent sur lui. » Mais on peut approximativement, ainsi que nous l'avons établi dans un autre travail, remplacer cette fonction par une fonction linéaire en z, ayant les mêmes valeurs w' et w" pour les points 7' et z" situés aux ^ de la course du manchon, comptée à partir du milieu Zo. » Si donc on pose w'=D(l-£), C0"=û(l+c'), on pourra écrire ù sera alors la vitesse correspondante à la position moyenne du manchon, c'est-à-dire la vitesse de régime, et £ donnera une mesure du degré d'iso- chronisme, qui sera regardé comme complet pour s égal à zéro. » Cela posé, il est facile de voir que, si l'on exerce sur le manchon un effort vertical F, on aura entre F et w une relation de la forme F=A +Bt«% A et B étant des fonctions de z. » On voit aussi que, pour obtenir une vitesse de régime et un degré d'isochronisme déterminés, il suffira que l'équation ci-dessus soit satisfaite pour les deux valeurs 2' et z", de sorte que le problème posé sera résolu si l'on détermine F par cette double condition. Le moyen le plus simple d'obtenir un semblable effort F est d'employer un contre-poids invariable- ment relié au levier de manoeuvre, mais dont on se réservera défaire varier la position lorsqu'il faudra changer la vitesse de régime ou modifier le degré d'isochronisme. Or, si l'on désigne par Q ce contre-poids, par r et 6 les coordonnées po- laires de son centre de gravité rapportées au levier de manœuvre et à son axe, par © l'angle de ce levier avec l'horizontale, l'équation précédente peut s'écrire Qrcos(5 + 9) = G -+- Dw^ » La position du contre-poids relativement au levier de manoeuvre sera y, ( 433 ) donc déterminée par les deux équations Q/'cos(5 + y') = C -f- D'0^(i Q/-cos(5 + 9") = C"-l- D"fl*(i+ £)=. » On reconnaît aisément que les quantités rcos(9 H- ç') et rcos[d +9") représentent les distances du contre-poids à deux droites fixes par rapport au levier de manœuvre. Les équations précédentes expriment donc que, pour un même degré d'isochronisnie, c'est-à-dire pour une même v;deur de £, ces distances sont fonctions linéaires delà seule variable i2^. Par suite, le conlre-poids doit rester sur une certaine ligne droite, lorsqu'on veut changer la vitesse de régime sans modifier le degré d'isochronisme. » On voit aussi, par les mêmes équations, que cette ligue droite passe par un point fixe Q,, qui correspond à 0 égal à zéro, de sorte que la direction de lu droite varie seule avec j. » Le point fixe dont il s'agit est celui où il faudrait placer le contre-poids choisi pour équilibrer le régulateur au repos. » La vitesse de régime est, pour chaque position du contre-poids, propor- tionnelle à la racine carrée de la distance du point Q„ à la verlicale passant par son centre de gravité, lorsque le levier de manœuvre est dans sa position moyenne, « Quant à l'écart des vitesses extrêmes, il varie proportionnellement à la tangente trigonométrique de l'angle formé par la droite que parcourt le contre-poids avec l'horizontale, le levier de manœuvre étant supposé alors dans sa position moyenne. » Dans une prochaine Communication, nous indiquerons les règles pra- tiques auxquelles conduit la théorie qui vient d'être résumée ici. » M. Saumejanxe adresse une Note relative à un moyen d'empêcher les ren- contres de trains de chemins de fer. (Renvoi à l'examen de M. Tresca.) M. Déclat adresse une Note concernant l'emploi de l'acide phénique contre la fièvre jaune. (Renvoi à l'examen de M. Gosselin.) M. Traversier adresse une Note relative à un mode de traitement du bégaiement. (Renvoi à l'examen de M. Bouillaud.) c. R., 1879, 2' Scmestr». (T. LXXXIX, N° 8.) 5^ ( 434 ) M. D. HiJBÉ adresse une Note relative à un appareil automoteur. (Renvoi à l'examen de M. Tresca.) M. L. Paillet, m. Blazy adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra. ) CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce adresse, pour la bibliothèque de l'Instilut, la première et la deuxième Partie du Tome XVI de la K Collection des brevets d'invention ». M. Palasciano, nommé Correspondant pour la Section de Médecine et Chirure;ie, adresse ses remercîments à l'Académie. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Une Brochure de M. E.-F. Beiiioux, intitulée : « Les anciennes ex- plorations et les futures découvertes de l'Afrique centrale; deuxième édi- tion, augmentée de deux Chapi-tres, avec une Carte. » (Présenté par M. Yvon Yillarceau.) 2° Une traduction en anglais, par INI. Al. Freeman, de l'Ouvrage deFou- rier : « La théorie analytique de la chaleur. » 3" Une Brochure de M. S. Singer, en langue allemande, contenant la description d'un certain nombre de nouvelles espèces minérales. 4° Une Thèse de L. Fourmi, intitulée : « Contributions à l'étude du sur- menage. » (Cette Thèse, présentée par M. Bouiey, est renvoyée à la Com- mission des prix de Médecine et Chirurgie, fondation Montyon.) M. le Secrétaire perpétuel donne lecture de la Lettre suivantedeM. E. Seguin, concernant l'adoption, en Amérique, du système métrique dans les prescriptions médicales et pharmaceutiques : « L'Association nationale des médecins américains a accepté le système métrique comme le langage quantitatif de la profession dans sa réunion du 6 mai dernier à Atlanta (Géor- gie)- ( 435 ) » L'Associalion britannique vient dénommer une commission chargée de s'enquérir des moyens d'appliquer le système métrique en Médecine dans le Royaume-Uni. Celle mesure, qui équivaut à l'acceptation du principe, a clé volée, le 9 courant, à la réunion de Cork. » ASTRONOMIE. — Sur (jiielques étoiles multiples, d'après les observations faites à r Observatoire impérial de Rio de Janeir-o. Note de M. Crcls, tr;insmise par l'empereur Dom Pedro II. « Dans la révision du ciel austral que j'ai commencée depuis quelque temps, en vue de former un Catalogue des étoiles multiples australes com- prises entre le pôle et le parallèle de 5o° de distance polaire, j'ai, dès mes premières observations dirigées vers quelques groupes importants, eu l'oc- casion dénoter certaines particularités dignes d'être signalées. » 1° En comparant l'amas stellaire de k Ci^itcis avec le dessin et les observations que nous en a laissés sir John Herschei, j'ai remarqué de no- tables changements, déduits des mesures détaillées que je publierai ulté- rieurement. On y remarque trois étoiles doubles en mouvement orbital certain, ainsi qu'un déplacement rectiligne de l'étoile voisine delà rouge. En rapportant les positions des composantes de ce groupe aux étoiles /3 Crucis et 43o8 B. A. C , j'en ai enregistré une de 6,5 grandeur, qui par sa position semblerait n'avoir pas dû échapper aux observateurs, et que je n'ai cependant pas rencontrée dans les Catalogues à ma disposition. Serait-ce une étoile variable? Le fait demande à être vérifié. Voici la position de cette étoile rapportée à 43o8B.A.C. : 4308 B. A. C. — Anonyme A3i= 4- j"'4%26, AD= — 4'i4",6. » 2° 7 Crucis, considérée comme double, est, en réalité, triple; voici mon observation complète, comprenant la nouvelle étoile : Date. •j Crucis 1879-512 » » B 3" a Crucis, considérée le plus souvent comme triple, doit être notée comme sextuple, ainsi que J. Herschei l'a déjà signalé. Les mesures prises entre l'étoile double centrale( A, B)etles quatre autres étoiles indiquent, de toute évidence, un mouvement propre de l'étoile double (A, B), sensible- ment dirigé vers le sud-sud-est et d'environ 1" par 'an. L'étoile double se Grandeurs. Angles. Distances. (A,B) 2-6 33° 2 102, I (A,C) 2-9,5 81,6 i55,i (436 ) rapproche peu à peu de la courbe Ibruiée par les étoiles C, D, E, F, qui semblent rester fixes sur le ciel. Ces conclusions se déduisent de mes ob- servations comparées à celles de J. Herschel : Grandeurs. Dates. Angles. Dislances. AC. .' ^'^^^'° 1834-197 197,7 120,0 Herschel. I 2,0-6,0 1879-523 200,7 89,4 Cr. AD... ' ajS-'a.'j «834-197 148,7 60,0 Herschel. \ 2,0-11,0 1879-523 i5o,o /p,o Cr. AE . ' 2,5-i4,5 1834-197 119,3 100,0 Herschel. i 2,0-12,0 1S79-523 120,0 88,0 Cr. AF . I ^>5""'3,o 1834-197 io3,7 120,0 Herschel. ( 2,0-11,0 1879 525 io5,o 108,0 Cr. » 4° L'étoile 434 1 de J. Herschel, notée par lui comme triple et considérée comme duiible dans le Catalogue de Dunlop, est quadruple. Voici l'obser- vation de J. Herschel et la mienne, en y ajoutant la quatrième étoile, qui est de i3* grandeur. Herschel rapporte la mesure de Cà B; je l'ai réduite ce qu'elle serait ^)rise de A : Grandeurs. Dates. Angles. Distances. ^g I 6-8 1834-252 io5,i 6o',o Iterschel. ( 5-7 1879-559 101,8 5i,6 Cr. j^^ j 6-16 1834-252 117,5 66,0 H. "■ ■ ( 5-i4 1879-559 123,0 59,5 Cr. AD 5-i3 1879-559 '^30, 7 44iO Cr. » 5" /3 Crucis, notée comme simple, doit être considérée comme double : P Crucis Grandeur = (2-9), Date := 1879-512, Angle = 260°, 6, Dist. = i47",3. » 6° L'étoile double SiqS de J. Herschel est notée par lui comme sui- vant a Ptivonisk 36% 5 d'intervalle en yR ; aujourd'hui cette A^ se trouve réduite à 3o% 5. En admettant pour a Pavonis le mouvement propre annuel du B.A.C., et qui est en ^R de + o%oo5, il en résulterait pour la binaire un mouvement annuel en JK de — i",o4. Je trouve, en outre, que l'étoile double esta 29", 5 au nord de a Pavonis. Mais, comme Herschel eu i832 indique l'étoile doidjle comme se trouvant à l'aunorJ, et en i836 comme étant sur le parallèle de a Pavonis, il semble convenable d'attendre d'autres observations, avant de se décider sur la nature et la grandeur du mouve- ment en déclinaison. » Il m'a paru que l'indication des différences en A\ et en D, entre une ( 437 ) étoile multiple et une étoile voisine convenablement située, serait très pré- cieuse pour faciliter la détermination liu mouvement propre dans l'espace de l'étoile multiple. En général donc, il serait à souhaiter que les obser- vateurs rapportassent la position de Tétoile primaire d'un groupe à quelque étoile de comparaison, autant que possible voisine du parallèle de la pri- maire et qui précédât ou suivit celte dernière d'une à deux minutes de temps en ^R. Je me propose de joindre aux observations usuelles de chaque groupe une étoile de comparaison donnée par ses AM. et AD avec la pri- maire du groupe. » Je pourrai prochainement donner une première série d'étoiles mul- tiples. » PHYSIQUE. — Recherches sur la compressibililé des gaz à des pressions élevées. Note de M. E.-H. Amagat. (Extrait.) « J'ai déjà fait connaître, dans une précédente Communication, les ré- sultais obtenus avec le gaz azote entre 127^"" et 430"""; depuis, j'ai terminé l'étude de ce gaz, en suivant toujours la méthode que j'ai indiquée. J'ai d'abord opéré entre ^S""" et 127'"'", dans le puits de mine où mou appareil était installé. J'ai vérifié, en même temps, un certain nombre des résultats relatifs aux pressions élevées : l'accord a été aussi satisfaisant qu'on pouvait le désirer. Les expériences aux basses pressions ont été faites à la colonne des eaux de Lyon. Après avoir ainsi déterminé la loi de compressibililé de l'azote, entre So""" et 43o"'"', j'ai étudié celle de divers autres gaz, en les comparant à celui-ci. » La méthode que j'ai employée rappelle celle de Pouillet, quoique mon appareil diffère essentiellement de celui de ce physicien. Les gaz à comparer sont enfermés dans deux manomètres de cristal, identiques à ceux qui m'ont servi dans l'étude de l'azote; ils reçoivent la pression commune, d'abord d'une pompe à mercure, puis d'une vis destinée à la régler et à la régulariser au besoin. Les manomètres servant aux hautes pressions ont à peine o™,ooi de diamètre intérieur ; ils ont été faits par M. Alvergniat; ils peuvent résister, en général, jusqu'à Soo^'". Chaque manomètre est placé dans un manchon de verre, traversé continuellement par un courant d'eau et muni d'un thermomètre très sensible; les lectures se font directement dans une lunette horizontale ('). (') Au (lébiit de ces expéiieaccs, pensant (jii'il me serait impossible, sous une pression ( 438) » Les expériences, pour chaque gaz, ont été faites avec deux mano- mètres, l'un pour les basses, l'autre pour les hautes pressions; en général, la température a un peu varié d'une série à l'autre, mais elle est restée très suffisamment stationnaire pendant chaque série; les températures des diverses séries sont comprises entre 18° et 22°. » Tous les gaz étudiés, sauf l'hydrogène, ont présenté un minimum du produit pi^, situé pour chaque gaz vers les pressions suivantes, exprimées en mètres de mercure : m m Azote 5o Oxyde de carbone 5o Oxygène 100 Formène lao Air 65 Éthylène 65 » Ainsi qu'on pouvait le prévoir, les gaz qui sont vraisemblablement le plus rapprochés des circonstances qui peuvent déterminer leur liquéfac- tion sont ceux qui atteignent la plus grande compressibilité. M L'éthylène, en particulier, présente des variations de compressibilité vraiment extraordinaires; pour ce gaz, le quotient ^ varie, suivant les pressions limites, entre2,2i3 et 0,387, c'est-à-dire qu'il peut être deux fois plus ou trois fois moins compressible qu'un gaz qui suivrait exacte- ment la loi de Mariette. » Il paraît très probable que, lorsqu'un gaz soumis à des pressions crois- santes, après avoir montré d'abord ou non une augmentation dans sa compressibilité, présente ensuite une diminution, ce gaz se trouve toujours placé dans ces conditions où, d'après M. Andrews, il peut, par la pression seule, passer graduellement par tous les états intermédiaires entre l'état gazeux et l'état liquide, sans qu'il y ait liquéfaction proprement dite; la diminution dans la compressibilité indiquerait donc, en général, que le gaz a atteint une température supérieure à celle du point critique. » L'azote, l'oxygène, l'air, l'hydrogène, l'oxyde de carbone, le formène de 400'"", d'obtenir une stabilité suffisante des ménisques, j'avais fait construire, pour ré- gulariser la pression, un réservoir très épais, en fonte très serrée ; mais cette complication s'est trouvée inutile, grâce à la bonne construction de l'appareil, dû à l'habileté de M. Be- nevolo. Lorsque la pression vient de recevoir une augmentation considérable, le mercure baisse d'abord lentement dans le manomètre, comme s'il y avait une 1res légère fuite, mais ce mouvement s'arrête bientôt; lorsqu'au contraire la pression vient de subir une dimi- nution notable, le phénomène exactement inverse a lieu. J'ai pu facilement me rendre maître de ces mouvements, dus au travail de la fonte et des cuirs, en soumettant l'appareil à des pressions convenables avant chaque lecture. ( 439) sont dans ce cas, à la température à laquelle les expériences ont été faites, l'éthylène même; les variations énormes de la compressibilité de ce gaz indiquent seulement la grande proximité du point critique; ces variations disparaîtraient sans doute rapidement si l'on élevait la température, et il doit en être de même des autres gaz. C'est une question que j'ai l'intention d'étudier à bref délai; l'appareil qui doit servir à ces expériences est déjà construit. » CHIMIE. — Sur la tension maximum et la densité de vapeur de l'alizarine. Note de M. L. Troost, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « La détermination de la densité de vapeur de l'alizarine présente des difficultés spéciales. Au-dessous de aSo", elle ne se vaporise qu'avec une extrême lenteur ; il faut maintenir la température très longtemps con- stante pour en vaporiser quelques centigrammes. La tension maximum de la vapeur est d'ailleurs extrêmement faible. Si l'on atteint 3oo", il y a dé- composition très sensible de l'alizarine et l'on ne peut plus compter sur les résultats obtenus. M Une autre difficulté de l'expérience tient à l'action de l'alizarine sur les alcalis du verre. Les ballons doivent être lavés avec un mélange bouillant d'acide sulfurique et d'acide nitrique concentrés. Si l'on ne prend pas cette précaution, si l'on se contente par exemple de porter le verre au rouge pour brûler les matières organiques, il se forme, pendant l'expé- rience, une combinaison violette de l'alizarine avec les alcalis du verre ('). » Pour me rendre compte des quantités d'alizarine à introduire dans les ballons, j'ai commencé par déterminer la tension maximum de vapeur de cette substance aux températures voisines de celles où devait être prise la densité. L'alizarine pure, en belles aiguilles sublimées, était mise avec un petit manomètre à mercure dans un tube préalablement lavé avec un mé- lange d'acide sulfurique et d'acide nitrique ; on y faisait le vide et on fermait à la lampe. On chauffait ensuite le tube, maintenu vertical, dans une grande cornue tubulée pleine d'acide sulfurique concentré, dont la transpa- rence parfaite permettait d'observer facilement la différence de hauteur du mercure dans les deux branches du manomètre. J'ai trouvé ainsi, pour la ( ' ) Si l'on traite par l'éther le produit qui se trouve dans le ballon à la fin de l'expérience, l'alizarine non altérée se dissout en donnant un liquide d'un beau jaune, et il reste une ma- tière viiilette presque insoluble dans l'éther. ( 44o ) tension maximum de la vapeur d'alizarine, environ ii""" à 261° et 20""" à 2']6°{'). » Après un assez grand nombre d'essais infructueux pour la détermi- nation de la densité de vapeur, sous basse pression, dans une atmosphère d'azote ou d'acide carbonique, j'ai réussi à obtenir des nombres sensi- blement concordants. Voici les résultais de trois expériences : I. I!. m. Excès de poids — o^'', 343 — oS', 2555 — o^', 996 Température de la balance. .. . i5° '7°) 4 '8° Pression atmosphérique au mo- ment de la pesée 'j52'""',i3 762'""',43 761 Pression à la fermeture du I mm ballon 81'"™ 46""", iG 43 mm f\ O Température de la vapeur. . . . 289° iS'i", 7 292" Volume du ballon 329<^<= 265" Sia-^SS Gaz resté ( à 0° et 76o">™ ) 1 4" 4". 7^ 5", 38 Densité observée 16, 32 i5,o 17,8 » La formule C-*Ii*0* conduit à la densité calculée 16,62 pour 4'"''- L'équivalent de l'alizarine correspond donc à 4^°'- " CHIMIE. — Purification de l'hydrogène. JN^ote de M. A. LioNtx, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « La purification de l'hydrogène, dans les laboratoires, se fait souvent par un procédé indiqué par ]NL Henri Sainte-Claire Deville et qui consiste à faire passer le gaz sur du cuivre ou de la mousse de platine chauffée au rouge. » ]'ai remarqué, il y a quelques années, que la purification, fout au moins en ce qui concerne l'hydrogène arsénié, peut se faire à froid. Re- prenant cette étude, j'ai pu constater les résultats suivants pour quelques métaux. » Le cuivre, oxydé puis réduit par l'hydrogène, et la mousse de platine arrêtent totalement l'hydrogène arsénié lorsqu'il est en petile quantité, (') Quand on a maintenu la température longtemps stationnaire, on constate que, dans l'appareil ramené à la température ordinaire, la pression intérieure ne redevient pas nulle. Il y a donc eu un commencement de décomposition de l'alizarine, avec production d'une petite quantité de gaz. On en a tenu compte dans la détermination de la tension maximum. ( 44i ) ce qui est le cas ordinaire. Eiremployant de l'hydrogène contenant 7 pour 100 de AzH', l'absorption est également totale, mais il faut faire passer le gaz très lentement. Les métaux suivants, zinc, plomb, étain, fer, pla- tine, or, argent, n'arrêtent pas l'hydrogène arsénié ni à froid ni à 100°. La forme sous laquelle le cuivre est le plus commode à employer est la toile métallique de cuivre, roulée et fourrée dans un tube de verre. » Si l'hydrogène ne contenait comme impureté que de l'hydrogène ar- sénié et de l'hydrogène sulfuré, la purification pourrait se faire à froid par le cuivre; mais il contient aussi de l'hydrogène silicié et de l'hydrogène phosphore, qui ne sont pas arrêtés à froid par le cuivre. Il convenait donc de trouver un autre corps capable de les arrêter. Celui qui me paraît réunir toutes les conditions voulues est l'oxyde de cuivre noir CuO, qui arrête la plupart des combinaisons de l'hydrogène avec les métalloïdes et les métaux. » Le Tableau suivant montre la façon d'agir du cuivre et de ses oxydes sur un certain nombre de combinaisons de l'hydrogène : Cu. Cu'O. CuO. Hydrogène arsénié arrêté arrêté arrêté » sulfuré arrêté arrêté arrêté » silicié pas arrêté pas arrêté arrêté » phosphore pas arrêté arrêté arrêté » antimonié arrêté arrêté arrêté » sélénié arrêté arrêté arrêté Acide chlorhydiique pas arrêté arrêté arrêté Hydrogène protocarboné. . . pas arrêté pas arrêté pas arrêté » bicarboné pas arrêté pas arrêté pas arrêté 1) On voit, parle Tableau qui précède, que l'oxyde de cuivre arrête à froid toutes les combinaisons de l'hydrogène qu'il peut contenir comme impuretés, sauf les hydrogènes carbonés. L'oxyde de cuivre à employer de préférence est celui qu'on obtient en précipitant à chaud le sulfate de cuivre par la potasse et séché à 100°. Les autres formes de l'oxyde de cuivre, celui qu'on obtient par la décomposition de l'azotate ou le cuivre grillé, n'arrêtent pas aussi bien que celui qui est indiqué ci-dessus. » J'étudie les différents composés obtenus par l'action des diverses com- binaisons de l'hydrogène avec l'oxyde de cuivre ; j'aurai l'honneur de présenter le résultat de ce travail à l'Académie. » C. R., 1879, 2» Semestre. (,T. LXXXIX, N" 8.) 58 ( 44^ ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le principe actif de /'Ammi Visnaga. Note de M. Ibrahim Mustapha, présentée par M. Berthelot ('). « Je suis parvenu à isoler une matière cristallisée qui, avec la liqueur cupropofassique, s'est comportée comme un glucoside. s Mode de préparation. — On traite par l'alcool un mélange, à parties égales, de graines A' Ammi T'isnaga pulvérisées et de chaux récemment éteinte ; on évapore à siccité au bain-marie, on épuise par l'éther, on filtre, on traite par l'eau bouillanle le résidu jaunâtre de l'évaporation de l'éther, on filtre la liqueur chaude; par refroidissement, on obtient des cristaux que l'on dissout dans l'acide acétique chaud. Par refroidissement, la solution acé- tique filtrée donne des cristaux que l'on reprend par l'eau bouillante, et par refroidisse- ment on obtient le glucoside cristallisé. » Caractères observés. — Substance blanche, cristallisée en petites aiguilles soyeuses. Saveur très amère (o^"', i dissous dans 200^'' d'eau communique à ce liquide une amer- tume prononcée). Très peu soluble dans l'eaii à froid, bien plus soluble à chaud. Il en est de même dans les alcools méthylique, éthylique, amylique et dans le chloroforme. Très soluble dans l'éther. Neutre au papier de tournesol. Avec le réactif de Nessler, précipité blanc soluble dans l'alcool. Avec le réactif de Lœw, précipité blanc, soluble dans un excès de réactif. » Action physiologique. — Vomitif et narcotique. » Je propose de nommer kelline, du nom arabe kell, qui sert à désigner VAmmi Visnaga, plante très commune dans la basse Egypte, le glucoside que j'ai obtenu et dont je poursuis l'étude. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur un nouveau mode d'administration de l'éther^ du chloroforme et du chloral à ta sensitive ; application à ta détermination de la vitesse des liquides dans les organes de celte plante. Note de M. Arloing, présentée par M. Bouley. « 1. Tous les expérimentateurs qui ont étudié les effets des anesthésiques sur la sensitive plongèrent cette plante dans les vapeurs d'éther ou de chloroforme. Jusqu'à présent, personne n'a tenté de faire entrer ces deux anesthésiques par les voies ordinaires de l'absorption. M.P.Bert a fait (') Recherches faites dans le laboratoire de iM. le professeur Jeanjean, à l'Ecole supé- rieure de Pharmacie de Montpellier. ( 443 ) une seule expérience, encore inédite, d'arrosage de la sensitive avec une solution de chloral. Nous fûmes conduit, dans une étude comparative que nous avions entreprise, à présenter le chloral, le chloroforme et l'élher à l'absorption des racines, afin de placer ces trois agents, dont un est peu volatil, dans des conditions d'action à peu près identiques. M Pour cela, nous arrosions les vases dans lesquels végétaient les sensi- tives avec les solutions ou mélanges suivants : chloroforme 3"^ à 5", eau 6o™; éther 20", eau 60'''^; chloral i^*, eau 5o'\ Nous agitions fortement, jusqu'au moment de s'en servir, les mélanges d'eau et d'éther ou de chloroforme; puis, après l'arrosage, nous recouvrions les vases exactement et délicate- ment pour arrêter les vapeurs anesthésiques. » II. Dans ces conditions, on observe, après l'absorption radicellaire du chloroforme et de Vétlier, des effets primitifs et secondaires. Les premiers sont comparables à ceux que l'on observe chez les animaux soumis àl'anes- thésie. Ce sont d'abord des phénomènes d'excitation semblables à ceux qui succèdent aux irritations mécaniques ; ils se produisent successivement de la base vers le sommet de la tige. Au bout de trente à soixante minutes, les pétioles communs se redressent, les folioles s'écartent, et ces phéno- mènes marchent, cette fois, du sommet vers la base. Mais, à ce moment, on constate que la plante a perdu sa sensibilité. Les effets secondaires consistent dans l'élimination de l'anesthésique. Il faut souvent une heure et demie ou deux heures pour voir réapparaître la sensibilité. Lorsque la plante a été chloroformée ou éthérisée plusieiu-s fois de suite, l'irritabilité est encore incomplètement revenue après trois, quatre ou cinq jours. Dans ce cas, les feuilles conservent un bel aspect, mais les gros bourrelets sont inexcitables et les folioles irritées ne se ferment qu'imparfaitement et avec une grande lenteur. » Le chloral ne modifie pas l'irritabilité de la sensitive et ne provoque pas la motilité des feuilles. S'il est donné à dose faible (i^'), la plante par- vient à l'éliminer et survit; à 2^"^, la plante meurt souvent; à 3^'' et 4^'", elle est toujours tuée à bref délai. » Les conclusions suivantes se dégagent de ces expériences : 1° le chlo- ral, qui est anesthésique pour les animaux, n'agit pas au même titre sur la sensitive; 2° le chloroforme et l'éther exercent la même action, analogue à celle que l'on décrit chez les animaux, qu'ils pénètrent dans la sensitive par les feuilles ou par les racines. » III. Les expériences entreprises par Bonnet, Haies, Ramsay, Mac'Nab, Sachs, M'Nal pour déterminer la vitesse du courant des liquides dans la ( 444) tige et les rameaux, ont été faites sur des végétaux étiolés ou mutilés. Les mouvements qui se produisent dans une sensitive arrosée avec de l'eau chloroformée permettent de déterminer cette vitesse dans des conditions absolument physiologiques. » Si toutes les feuilles sont en bon état, les pétioles communs s'a- baissent brusquement et successivement de bas en haut, marquant chaque étape, au fur et à mesure que le chloroforme absorbé par les racines parvient, ainsi que nous nous en sommes assuré par une recherche chimique, à leur insertion. M En conséquence, étant connus i° la longueur des entre-nœuds d'une sensitive et le temps qui s'écoule entre l'abaissement de chaque pétiole , 2° la longueur des pétioles et le temps qui s'écoule entre le mouvement du pétiole commun et le redressement des folioles, on peut calculer la vi- tesse de l'eau chloroformée i" dans la lige, 2° dans les pétioles primaires. Supposant que la vitesse du courant entre le collet et la première feuille soit sensiblement la même que dans le premier entre-nœud, on déduira la durée de l'absorption par les racines. Celle-ci a varié, dans nos expériences, entre deux et six minutes et demie. A l'intérieur de la tige, la vitesse du courant est modifiée par l'état des tissus et du feuillage, la température, etc.; nous l'avons trouvée de 0^,01 5, o'^jOSy, o™,o4o et o™,o46 par minute, c'est-à-dire de o™,9o, 2™,22,2™,4o et 2", 76 par heure. Nous avons constaté, en outre, que la vitesse des liquides va croissant de la base au sommet de la tige, dans le rapport de 1 à i,25 ou i,5o, et qu'elle est une fois et demie à deux fois plus grande dans les pétioles que dans la tige. Parfois les feuilles les plus élevées ne s'abaissent pas, et l'on croirait que la vitesse du courant diminue vers le sommet de la tige ; mais ce fait est dû simplement à l'épui- sement du chloroforme eu circulation dans la plante par l'évaporation qui se produit à la surface des feuilles inférieures. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Études sur la rage. Note de M. Galtier, présentée par M. Bouley. « Conclusions. — 1. La rage du chien est transmissible au lapin, qui devient de la sorte un réactif commode et inoffensif pour déterminer l'état de virulence ou de non-virulence des divers liquides provenant d'animaux enragés. Je m'en suis déjà servi, à ce titre, un grand nombre de fois, pour étudier les différentes salives et beaucoup d'autres liquides pris sur le chien, sur le mouton et sur le lapin enragés. ( 445 ) » 2. La r;toe du lapin est Iransmissible aux animaux de son espèce. Il m'est encore impossible de dire si le virus rabique du lapin a la même intensité d'action que celui du chien. » 3. Les symptômes qui prédominent chez le lapin enragé sont la paralysie et les convulsions. » 4. Le lapin peut vivre de quelques heures à un, deux, trois et même quatre jours après que la maladie s'est manifestement déclarée. » 5. Non-seulement le lapin est susceptible de contracter la rage et de vivre un certain temps après l'éclosion de la maladie, mais il est constant, d'après toutes mes expériences, que la période d'incubation est plus courte chez lui que chez les autres animaux, ce qui, je le répète, contribuera en faire un réactif précieux pour la détermination de la virulence de tel ou tel liquide Les vingt-cinq cas de rage relatés dans les trois expériences qui précèdent peuvent être groupés ainsi qu'il suit : Durée Nombre de cas. de l'incubation. 2 i8 jours I 20 » 3 ?,3 1 24 » 1 26 » 1 27 1) 1 28 . 1 43 " Nombre de cas. Durée (.le l'incubation. 6 J I , , . . . 10 u 2 . i3 3. . ... i4 i5 0 , . 16 3. .... 17 M Ce qui donne une moyenne approximative de dix-huit jours, pour la durée de la période d'incubation de la rage chez le lapin. » 6. L'acide salicylique, administré par injection hypodermique, à la dose quotidienne de o^%oo68, pendant quatorze jours consécutifs à partir de la cinquantième heure après l'inoculation, n'a pas empêché le dévelop- pement de la rage chez le lapin. )) J'ai entrepris des expériences en vue de rechercher un agent capable de neutraliser le virus rabique après qu'il a été absorbé et de prévenir ainsi l'apparition de la maladie, parce que, étant persuadé, d'après mes recherches nécroscopiques, que la rage une fois déclarée est et restera longtemps, sinon toujours incurable, à cause des lésions qu'elle détermine dans les centres nerveux, j'ai pensé que la découverte d'un moyen pré- ventif efficace équivaudrait presque à la découverte d'un traitement curatif, surtout si son action était réellement efficace un jour ou deux après la morsure, après l'inoculation du virus. { 446) » 7. La salive du chien enragé, recueillie sur l'animal vivant et con- servée dans l'eau, est encore virulente cinq heures, quatorze heures, vingt-quatre heures après. » Ce fait, très important, est plein de conséquences et d'enseignements que tout le monde peut entrevoir et sur lesquels je reviendrai ultérieure- ment, en publiant le résultat d'autres expériences. Dès maintenant, il me paraît établi que l'eau du vase dans lequel un chien enragé a laissé tomber sa salive, en essayant de boire, doit être considérée comme virulente, tout au moins pendant vingt-quatre heures; et, en second lieu, que la salive du chien enragé qui a succombé à la maladie ou qui a été abattu ne per- dant pas ses propriétés par le simple refroidissement du cadavre, il y a heu de se mettre en garde, dans les autopsies, contre les dangers possibles des inoculations, quand on procède à l'examen de la cavité buccale et du pharynx. » PHYSIOLOGIE. — Recherches sur la chaleur animale. Note de M. d'Arsoîti'AL, présentée par M. Marey. « La chaleur animale peut être étudiée à deux points de vue essentiel- lement différents, suivant que l'on en considère la production ou bien la répartition. » La mesure des quantités de chaleur produites par un être vivant constitue la calorimétrie proprement dite. La ihermométrie normale ou pathologique ne s'occupe que de la répartition de la température. Le thermomètre ne peut indiquer qu'une température locale. Depuis que Claude Bernard a découvert les nerfs vaso-moteurs, nous savons que la vitesse de la circulation varie incessamment dans chaque organe. Si donc le thermomètre indique une variation de température en un point quel- conque du corps, cette variation peut tenir aussi bien à une variation dans la production qu'à un changement dans la répartition de la chaleur. C'est ce qui arrive pour l'oreille du lapin après la section du grand sympathique dans la célèbre expérience de Claude Bernard : l'oreille s'échauffe con- sidérablement. Or le professeur Brown-Sequard objecta le premier que cet échautfement était la conséquence immédiate de la dilatation vascu- laire. Cette objection conserve encore toute sa valeur. » La calorimétrie permettrait seule déjuger si la production de chaleur est augmentée, si en un mot il existe des nerfs directement calorifiques, comme le croyait mon illustre maître. ( ^i47 ) )) La caloriniétrie doit donc scientifiquement précéder la thermométrie. On ne doit s'occuper de la répartition de la chaleur que lorsque l'on en con- naît bien la production. Divers phénomènes morbides, l'algidité, l'équi- libre de température entre la périphérie et le centre dans les fièvres, etc., s'expliquent très bien par le jeu des nerfs vaso-moteurs. C'est ce qu'a parfaitement montré M. le professeur Marey, en faisant toutefois une ré- serve capitale qui est l'affirmation de l'absolue nécessité de la caloriniétrie. Tous ces phénomènes, dit-il expressément, s'expliquent très bien parle jeu des nerfs vaso-moteurs, toutes choses restant égales du côté de la production. » La nécessité de la calorimélrie directe est évidente pour tous les physiologistes. Elle seule permet de poursuivre la voie ouverte par notre immortel Lavoisier. Mais, si la Physiologie appelle à son aide les sciences physico-chimiques pour bénéficier de leur exactitude, elle doit aussi, par la nature des phénomènes qu'elle étudie, modifier leurs méthodes pour se les approprier. » Les méthodes calorimétriques ordinaires ne sont pas applicables aux recherches physiologiques. Elles ne permettent toutes qu'une observation momentanée. J'ai cherché à corriger ce défaut, et la méthode que j'em- ploie permet de suivre chez les êtres vivants la production de chaleur pen- dant des jours, pendant des semaines entières, en maintenant les animaux dans les conditions physiologiques pendant toute la durée des expériences. Grâce à la méthode graphique à laquelle M. Marey a donné une si grande extension en Physiologie, j'ai pu faire plus : non-seulement je mesure la chaleur dégagée par les êtres vivants pendant des jours entiers, mais, de plus, j'ai à chaque instant l'inscription automatique des phases de ce dé- gagement. )) Voici, en quelques mots, en quoi consiste ma méthode, qui sera expo- sée longuement dans les travaux du laboratoire de M. le professeur Marey : » 1° Le calorimètre est astreint à rester à une température fixe. » 2° Il est dans une enceinte à la même température que lui et égale- ment fixe. » Ainsi se trouvent éliminées toutes les causes d'erreur provenant du rayonnement. » La chaleur produite dans le calorimètre lui est à chaque instant en- levée par un courant d'eau à zéro dont l'écoulement est réglé automati- quement par le calorimètre lui-même, à l'aide d'un mécanisme très simple que je ne peux décrire ici. Quant à l'enceinte à température constante, elle est construite d'après les principes que j'ai fait connaître dans une Note ( 448 ) du 5 mars 1877. Le même principe sert au réglage du calorimètre. C'est ce que j'ai appelé la méthode de régulation directe. On comprend que l'eau qui entre à zéro dans le calorimètre et qui en ressort à la température n gagne dans ce passage « calories par litre. En écrivant sur un cylindre animé d'un mouvement continu les phases de cet écoulement, j'ai par cela même la quantité de chaleur produite par l'animal en expérience et les phases de celte production ( ' ). CoUEBe'dE la chaleur cédée par un litre d'eau a I 00" DANS UNE ENCEINTE MAINTENUE A SC. Ci -7 lorte 0— - 5 I a 6 fi Q — ■ — — ■ 3 ■ 3 fi 0 . — - _^ 1 h 0 _^ ^ -- 3 0 - ^ 1 --" '' 2 0 ^ .^ ^ 1 0 y ^ X 0 ^ / . \ Le refroidissement du corps est exprimé en calories; celles-ci se comptent en ordonnées à raison de 0*^,001 pour une calorie. Au moment où l'équilibre de température entre le corps chaud et l'enceinte a été atteint, il y a eu '^a"^ perdues par le corps: c'est très sensiblement le chiffre auquel s'arrête l'élévation de la courbe. Les temps sont comptés sur l'axe des abscisses à raison de o",ooi par minute (c'est la vitesse de rotation du cylindre sur lequel la courbe est tracée). Les divisions horaires sont donc espacées de o",o6 en o^jOG; le refroidissement du litre d'eau a mis environ six heures il se produire. » La méthode est un peu modifiée suivant qu'on a à mesurer des absorptions de chaleur, des productions, ou les deux à la fois. Le principe dans tous les cas reste le même. » \° Le calorimètre est dans une enceinte à température constante. » 2° Il règle automatiquement sa propre température, qui reste toujours inva- riable. Voir, pour l'inscriplion des écoulemenls liquides, la Méthode graphique, par M. Marey. ( 449 ) )) J'ai contrôlé l'exactitiKle de cette méthode par divers moyens dont hi figure ci-contre offre un exemple. On y voit comment s'effectue le refroi- dissement d'un litre d'eau porté à une tempéralure de loo", puis placé à l'intérieur du calorimètre dont la température est de 3o°. » Dans une prochaine Communication, j'exposerai le plan physiologique adopté dans mes recherches, dont l'étendue nécessite un classement mé- thodique (M. ') PHYSIOLOGIE. — Recherches sur le rote des filets nerveux contenus dans l'ana- stomose qui existe entre le nerf laryngé supérieur et le nerf larjngé récurrent. Note de M. Fraxçois-Franck, présentée par M. Marey. « MM. Philipeaux et Vulpian ont constaté l'intégrité de l'anastomose de Galien après la section du nerf récurrent ou du pneumogastrique lui-même au-dessous du nerf laryngé supérieur; ils ont noté la présence d'un fasci- cule nerveux intact au milieu des tubes dégénérés du récurrent et ont conclu de leurs recherches que a le filet anastomotique qui unit le nerf laryngé supérieur au nerf récurrent provient exclusivement du premier de ces nerfs. » [Jrch. Phys., 1869, p. ^^7)- Depuis cette époque, M. Schiff(£o Sperimenlale, 1872, et Centralblalt, 1873) a émis l'opinion que la plus grande partie des nerfs accélérateurs du cœur passent du pneumogastrique dans le laryngé supérieur et de ce dernier nerf dans le récurrent par l'ana- stomose de Galien. Le résultat des expériences de MM. Philipeaux et Vul- pian pouvait donc sembler favorable à l'opinion de M. Schiff. » J'ai fait de mon côté des recherches anatomiques et expérimentales sur cette question, et je suis arrivé aux conclusions suivantes : 1° l'anasto- mose de Galien n'est en effet qu'une branche du nerf laryngé supérieur ; 2" la présence de fibres accélératrices du cœur n'est directement démon- trable ni dans le nerf laryngé supérieur, ni dans l'anastomose de Galien, ni dans le nerf récurrent ; 3° l'anastomose de Galien renferme des filets sen- sibles remontant du récurrent dans le laryngé supérieur et provenant sur- tout de la muqueuse de la trachée et de celle des grosses bronches. Ces conclusions ressortent de deux séries d'expériences dont j'exposerai som- mairement les résultats dans cette Note. ( ' ) J'ai commencé ce travail auprès de mou maître, Claude Bernard ; je le poursuis ac- tuellement au Collège de France, chez le professeur Marey, qui a iiiis à ma disposition ses précieu.\ conseils et les ressources de son laboratoire. C. R., 1879, 2« Semestre. (T. LXXXIX, N» 8.) Sg ( 45o ) » I. Expériences montrant que les nerfs tarj^ng es supérieurs ne contiennent pas de nerfs accélérateurs du cœur. — 1. La compression simple ou double des carotides chez le chien et chez le chat, faite à l'aide d'un compresseur spécial, sans tiraillement des parties voisines, produit l'accélération du cœur, que les laryngés supérieurs soient intacts ou coupés. )> 2. L'excitation du bout périphérique d'un nerf laryngé supérieur ne produit pas l'accélération du cœur quand le laryngé supérieur du côté op- posé a été sectionné ; » 3. L'accélération du cœur qui s'observe quelquefois quand on excite le bout périphérique d'un laryngé supérieur, le nerf symétrique étant intact, n'est point un effet direct de l'excitation du nerf; elle peut être considérée comme le résultat d'une irritation des filets sensibles du laryngé supérieur du côté opposé, uni par la sensibilité récurrente au bout péri- phérique du nerf excité. Cette accélération cesse en effet de 'se produire sous l'influence d'une anesthésie suffisante pour faire disparaître la sensi- bilité récurrente ; elle disparaît plus sûrement encore quand le nerf laryngé supérieur du côté opposé au nerf excité a été sectionné. » II. Expériences montrant que l'anastomose de Galietï contient des filets sensibles remontant du récurrent dans le laryngé' supérieur, — Ces expériences ont été faites de préférence sur le chat, à cause de la facilité avec laquelle on peut atteindre l'anastomose de Galien au-dessous du cartilage thyroïde. On a exploré les variations de la pression fémorale avec un manomètre à mercure muni d'un flotteur inscripteur. L'animal a été à demi anesthésie par l'éther et a reçu o^'^cooS de sulfate d'atropine dans la plèvre: on évi- tait ainsi les mouvements généraux, les efforts respiratoires et les modifi- cations du rythme cardiaque qui pouvaient masquer les effets des réflexes vaso-moteurs produits par l'excitation des nerfs sensibles. M 1. Au moment où l'on fait la ligature du nerf récurrent à la partie moyenne du cou, on observe une augmentation croissante de la pression artérielle, qui s'élève, par exemple, en six secondes, de o"", o3 Hg, reste un instant stationnaire, puis décroît graduellement, pour reprendre sa valeur initiale au bout de deux minutes environ. Cette réaction vaso-motrice pou- vait tenir tout aussi bien à l'excitation traumatique de filets sensibles ascendants qu'à celle de filets sensibles descendants contenus dans le nerf récurrent. Pour montrer qu'il s'agit bien de filets sensibles remon- tant du récurrent vers l'anastomose de Galien, j'ai fait les expériences suivantes. » 2. Le pneumogastrique correspondant étant coupé au-dessous du ( 45. ) laryngé supérieur, le pincement du nerf récurrent produit le même effet vaso-moteur que quand le pneumogastrique est intact. )) 3. L'excitation du segment du récurrent attenant au pneumogastrique intact ne produit aucun effet vasculaire. » i. L'excitation du segment du récurrent en rapport avec le laryngé supé- rieur par l'anastomose de Galien produit un réflexe vaso-constricteur qui s'ac- cuse par une élévation souvent considérable de la pression; l'intensité de cet effet est subordonnée k l'intensité de l'excitation : il est d'autant plus faible que l'anesthésie est plus complète, l'animal plus refroidi, etc. » 5. Quand on fait la ligature de l'anastomose de Galien, le récurrent cor- respondant étant coupé, on observe le même réflexe vaso-constricteur que quand on pratique la ligature du récurrent. » 6. La ligature de la branche musculaire laryngée du récurrent ne pro- duit aucune modification vasculaire; elle agit seulement comme une exci- tation brusque sur les muscles intrinsèques du larynx. » 7. L'excitation du bout supérieur de l'anastomose de Galien, en rap- port avec le larjngé supérieur, provoque les mêmes réflexes vaso-constric- teurs que l'excitation du récurrent. » 8. Après la section du laryngé supérieur, tous ces phénomènes vaso- moteurs réflexes disparaissent. )) 9. L'excitation du bout central du laryngé supérieur, chez l'animal dont les réflexes cardiaques ont été supprimés par l'atropine, provoque une élévation de pression beaucoup plus considérable que celle de l'ana- stomose de Galien ou du récurrent. Cette exagération de l'effet vasculaire tient à ce qu'on excite dans le laryngé supérieur, non-seulement les filets sensibles venant du récurrent, mais aussi ceux de la muqueuse laryngée qui constituent la branche de bifurcation supérieure du nerf laryngé supérieur. » La provenance trachéo-bronchique des filets sensibles du récurrent est établie : i° par la distribution anatomique normale; 2°par la conservation d'un filet du récurrent se distribuant à la muqueuse trachéale après la dégénération des fibres motrices du récurrent (Philipeaux et Vulpian); 3° par les manifestations de sensibilité fournies par l'animal quand on irrite avec quelques gouttes d'ammoniaque la muqueuse de la trachée et des grosses bronches, en préservant le larynx par une canule spéciale ('). » (' ; Ces iechcrches ont été faites dans le laboratoire de IVI. le professeur iMarey, dans ie cours des années 1878 et 1879. { 452 ) ZOOLOGIE. — Sur les Zoanthaires malacodermés des côtes de Marseille. Note de M. E. Jouhdan ('). (Extrait.) « Le plan analomique des Actiniades est bien connu; il est comparable à lin corps cylindrique, muni à une extrémité d'une ouverture buccale en- tourée d'une couronne de tentacules, et creusé d'une cavité mésentérique (cavité gastrique de la larve) qui est en rapport avec la bouche par une région œsophagienne d'origine eclodermique, formée par un tube court et large. Entre le lube oesophagien et les parois du corps, se trouvent les cloi- sons qui vont se terminer librement, par la partie inférieure de leur bord interne, dans la cavité mésentérique. » Nous avons étudié successivement ces diverses régions chez les types qui nous offraient des particularités appréciables à l'œil nu, et nous résu- merons ici les principaux résultats que nous avons obtenus. » Les parois du corps comprennent trois couches : une couche cellulaire externe ou ectoderme, une couche mésodermique fibreuse, une couche cellulaire interne ou endoderme. » L'ectoderme est formé d'éléments glandulaires, de cellules vibratiles, d'éléments épithéliaux probablement sensitifs, analogues à ceux des bourses chromatophores de VAchnia eqidna, et enfin d'éléments neuro-musculaires que nous avons nettement observés chez cette espèce. Cette couche cellu- laire, chez les Phellia, sécrète un mucus visqueux qui, agglutinant des dé- bris de toute espèce, donne au corps un aspect particulier. » Chez les Bunodes, les éléments glandulaires de la couche ectodermique se groupent et forment les petits organes qui ornent la colonne de ces ani- maux. » Le Cérianthe est remarquable par la structure de sa couche mésoder- mique et constitue ainsi un type à part parmi les Zoanthaires malaco- dermés; cette couche est formée d'une épaisse région musculaire, comprise entre deux plans de tissu conjonctif. Les fibres musculaires longitudinales qui la composent sont lisses, disposées en lames rayonnantes. Au-dessous du plan fibreux interne, existe une autre couche de fibres musculaires cir- culaires. » Chez les Actinies, le mésoderme est représenté par des lames de tissu conjonctif, tapissées intérieurement par une couche de fibres musculaires (') Ces recherches ont été faites au laboratoire zoologiciue de la FaciiUé des Sciences de Marseille, dirigé par RI. le professeur Marion. (453) circulaires qui existent dans toute la hauteur de la colonne. Le Calliactis possède nue couche fibreuse d'une épaisseur et d'une densité exception- nelles, traversée par des pores persistants, et parsemée, à sa parliesupérieurc, do nombreux îlots de fibres musculaires circulaires qui doivent agir à la manière d'un sphincter. » L'endoderme est constilué par une couche cellulaire qui couvre la face interne du niésoderme et s'étend sur les cloisons. » La structure des tentacules est semblable à celle des parois du corps. Ces organes sont cependant caractérisés par la présence d'une couche de fd-M'es musculaires longitudinales, située au-dessous de l'ectoderme. » Les cloisons prennent leur origine dans la couche mésodermique de hi colonne; leur axe est un tissu fibreux, recouvert par une couche défibres musculaires longitudinales. Sur une seule de sesfyces, chaque cloison porte une série de phs longitudinaux, dont l'ensemble représente une sorte de faisceau fibro-musculaire. » L'œsophage, provenant du refoulement des deux feuillets primitifs, offre nécessairement la structure des parois du corps. La couche cellulaire externe contient des éléments glandulaires particuliers. » Chez le Cérianthe et chez les Actinies, les éléments de la reproduction naissent dans une sorte de dédoublement de la couche fibreuse des cloi- sons, c'est-à-dire dans la région mésodermique. » Ces remarques histologiques nécessiteraient une description plus dé- taillée, qui fera l'objet d'un travail spécial. » GÉOLOGIE. — Diffusion du cuivre dans (es roches primordiales et les dépôts sédimentaires qui en procèdent; conséquences. Note de M. L Dieclafait, présentée par M. Berthelot. I. Cuivre dans la formation primordiale. — Le cuivre existe à l'état de dissémination com])lète dans toute l'épaisseur de la formation primordiale. La proportion varie beaucoup, mais, dans aucun cas, il n'a été nécessaire d'employer plus de loo^"' de roche pour isoler ce métal. Le cuivre existe également dans tous les dépôts sédimentaires ordinaires procédant direc- tement des roches primordiales, que ces dépôts soient siluriens et infra- siluriens, comme ceux de l'Algérie et du sud-est de la France, ou qu'ils remontent jusque dans le trias, comme ceux de la Corse, de l'Italie et des Alpes. IL Cuivre dans les mers modernes. — Le cuivre signalé en i85o parMala- ( fM ) guti, Darocher et Sarzeau, et en i864 par Forchhammer clans les cendres de quelques fucus, n'a jamais été reconnu directement dans les eaux de la mer. Les dernières eaux mères des marais salants de la Méditerranée ren- ferment du cuivre, en quantité suffisante pour qu'il puisse être facilement reconnu dans 5"" de ces eaux. Eu ne tenant compte que du cuivre exis- tant dans ces dernières eaux mères, i'"" d'eau naturelle de la Médi- terranée renferme au moins o^^oi de cuivre; mais c'est là un minimum, qui sera notablement dépassé dans les dosages directs que je poursuis sur les eaux de la Méditerranée, delà mer Rouge et de la mer des Indes. m. Précipitation du cuivre dans les boues des mers modernes ou des mers anciennes. — Les boues noires, toujours très sulfureuses, qui se déposent au fond des bassins naturels ou artificiels quand l'eau de mer est aban- donnée à elle-même, renferment constamment du cuivre. Il en est de même pour les marnes noires qui accompagnent les gypses de tous les âges : nouvel argument en faveur de l'origine marine et exclusivement sédimen- taire que j'attribue aux terrains salifères de tous les âges. IV. Origine des minerais de cuivre — Le cuivre s'est accumulé en quan- tités sensibles dans les eaux marines, toutes les fois que ces eaux ont lavé pendant longtemps les débris des roches primordiales; d'un autre côté, ce cuivre s'est précipité quand, dans ces eaux, il s'est produit des corps sus- ceptibles de former avec le cuivre des combinaisons insolubles. Or cette dernière circonstance se réalise toujours, quand des eaux marines sont abandonnées à elles-mêmes dans des bassins fermés ou même de simples estuaires. Cela étant, et partant des conclusions auxquelles je suis arrivé, que le cuivre existant aujourd'hui à l'état de minerai a été extrait lentement des roches primordiales par l'action seule des eaux mai ines, les minerais de cuivre, dans leurs gisements naturels et de première main, devront tou- jours satisfaire aux deux conditions générales suivantes : i° être en con- tact, ou du moins en relation évidente, avec les débris des roches primor- diales qui leur ont fourni le cuivre; 2° être associés à l'ensemble très complexe des substances organiques et minérales qui s'accumulent, d'une manière nécessaire, dans les bassins où l'eau de mer a été soumise à l'éva- poration spontanée ( ' ). (' ) J'ai examiné ces deux conséquences. 1° Roches encaissantes. — D'un bout du globe à l'autre, les minerais de cuivre sont as- sociés à des roches faisant partie intégrante de la formation primordiale, ou qui en déri- vent directement par destruction et trituration (conglomérats, grès, schistes, etc., etc-). 2° Association. — J'ai pris pour type les schistes cuivreux du Mansfeld, et j'ai cherché ( 455 ) » V. Cuivre dans les eaux minérales de la formation priinonliale. — Le fait de la dissémination du cuivre dans toute l'épaisseur de la formaliou primordiale entraîne celte conséquence, que toutes les eaux qui se minéra- lisent dans cette formation ou dans ses dépendances immédiates doivent renfermer du cuivre. J'étudie en ce moment cette conséquence, mais déjà elle trouve un commencement de confirmation dans les résultats des beaux travaux de M. Filhol et de M. Garrigou sur les eaux des Pyrénées, et dans ceux que j'ai exécutés moi-même sur les eaux d'Orezza (Corse) : celles-ci, en effet, renferment du cuivre très facilement reconnaissable, bien que ce métal n'ait pas encore été jusqu'ici signalé dans ces eaux. » quelles substances ils renfermaient, en dehors des minerais métallifères. Ils renferment, en particulier; i" des substances organiques;, en quantité considérable; 2° des sels ammonia- caux, en proportion notable, o^'', 00816 (AzH') par kilogramme de roche; 3° de la stron- tiane, parfaitement reconnaissable avec quelques milligrammes de roche; 4° de la lilhine, en quantité tout à fait imprévue (o5'',ooi de la roche donne, d'une manière brillante, le spectre de la lithine). C'est là, on le voit, une association identique à celle que j'ai signalée pour les boues des estuaires de la période moderne. Si enfin, à ces faits chimiques, on ajoute cette circonstance géologique, que les schistes cuivreux du Mansfeld sont recouverts par de puissants dépôts salifères, dans lesquels abon- dent les gypses, on sera naturellement conduit à voir, dans ces schistes cuivreux et leurs analogues, de véritables fonds de bassins ou d'estuaires marins, dans lesquels le cuivre extrait des roches primordiales s'est précipité sous l'action des sulfures solubles qui, nous l'avons dit, se développent rapidement et abondamment aussitôt que les eaux mannes se trouvent suffisamment isolées des océans. Ce qui permet de considérer cette conclusion comme étant l'expression de la vérité, c'est que, sous nos yeux, le cuivre continue à se précipiter dans les boues des marais salants, au-dessous des gypses, dans des conditions de position et d'association identiques à ce qui a lieu pour le Mansfeld. La seule différence à signaler est la diminution, pour l'époque actuelle, dans la quantité de cuivre précipité; mais cela tient à ce que toutes les mers anciennes qui ont produit des dépôts notables de cuivre étaient des mers qui, pendant des siècles, avaient trituré et lavé les roches de la formation primordiale (comme l'attestent la nature et la constitution de leurs dépôts), et dont les eaux, par conséquent, s'étaient chargées de cuivre en quantité sensible. Or ces conditions d'association et de gisement, communes au cuivi-e sulfuré des marais salants de la période moderne et aux schistes cuivreux du Mansfeld, se reproduisent, dans leurs lignes importantes et souvent jusque dans les moindres détails, pour tous les grands gisements connus, aussi bien en Amérique qu'en Europe. C'est dans ces conditions, en effet, que se présentent les minerais de cuivre des grès permiens de la Russie, grès dont l'étendue dépasse deux fois celle de la France; il en est de même pour les minerais de cuivre de la Bolivie, reconnus sur un développement de plus de 800'"", pour le cuivre du lac Supérieur, pour celui du sud-est de la France et des Alpes méridionales, pour ceux en grand nombre qui sont reconnus autour du plateau central, pour celui de Chessy, de Sainbel, etc., etc. ( 456 ) MÉTÉOROLOGIE. — Les étoiles filantes du mois d'aoïH 1879. Note de M. Chapelas, présentée par M. Faye. « J'ai l'honneur de soumettre à l'Académie le résultat de nos observa- tions pendant les nuits des 8, 9, 10 et 1 1 août de cetle année, résultat qui nous a paru présenter un grand intérêt. » Malgré les mauvais temps qui ont accompagné les nuits des 8, g et loaoùt, quelques éclaircies cependant nous indiquaient déjà l'intensité probable du flux météorique, prévision qui s'est entièrement réalisée. » En effet, l'observation faite pendant la nuit du 1 1 au 12, par un ciel parfaitement serein, nous donnait un nombre horaire moyen, ramené à minuit, de ii4)2 étoiles, nombre déjà supérieur au nombre qui avait été obtenu pour le maximum de 1848, et qui était considéré comme le plus re- marquable du siècle. 0 A l'aide des observations recueillies pendant les nuits suivantes et par les méthodes habituelles, nous avons pu déterminer l'intensité du phé- nomène durant la nuit du 10 au 11, intensité représentée par le nombre horaire moyen de i38,4 étoiles filantes, ce qui donne, sur le maximum de 1848, une augmentation de 28,4. » L'observation du phénomène en 1880 nous permettra donc de déterminer, comme on l'a fait pour le maximum de novembre, la véri- table période du phénomène d'août, qui jusqu'à ce jour serait de trente et un ans. » Comme toujours, les centres d'émanation, placés auprès du zénith, se trouvaient dans les constellations de Céphée, de la Girafe et de Persée. » M. Alph. Joly adresse une Note concernant la possibilité d'une relation entre les phénomènes volcaniques et les périodes de grandes pluies. La séance est levée à 4 heures et demie. M. E. ( 457 BCIXETIN BIRMOCRAPHIQUE. oirvrages reçus dans la séance du ii aodt is'^q. (suite.) CuUures du champ d'expériences pendant les années 1875, 1876, 1877, 1878; par iNI. P. -P. Dehérain. Paris, G. Masson, 1879 ; br. in-8''. De la physiologie pathologique el du traitement rationnel de la rage. Suite d'études de palhogénie ; par M. le D' Dubodé (de Pau). Paris, A. Delahaye, 1879 ; in-8°. (Présenté par M. Marey.) De l'introduction et de i acclimatation des quinquinas à l'Ile de la Réunion [leur histoire, leur étude). Thèse présentée et soutenue à l'École supérieure de Pharmacie de Paris, par M. Ed. Trouette. Paris, L. Vanier, 1879 » br. in-S". (Présenté par M. Chatin.) Nouvelles Leçons cliniques sur les maladies de la peau, professées à l hôpital Saint-Louis par M. le D"^ E. Guieout. Paris, G. Masson, 1879 ; in-8"'. (Présenté par M. le baron Larrey pour le Concours Montyon, Médecine et Chirurgie, 1880.) On periodical change of terrestrial magnetism ; by F.-W. Schulze. London, Trubnerand C°, 1879; in-8°. The zootogical record for 1877 being volume fourteenth of the record of zoological titerature, edited bj Ed. Caldwell. London, John van Voorst, 1879 ; in-8° relié. Atti délia R. Jccademia délie Scienze di Torino ;\o\. XIV, disp. 5^ (aprile 1879). Torino, Paravia, 1879; in-8. OUVEAOES REÇnS DANS LA SEANCE DU l8 AOUT 1879. Œuvres de Lagrange, publiées par les soins de M. J.-A. Serret, sous les auspices de M. le Ministre de l'Instruction publique ; t. VIII. Paris, Gau- thier-Villars, 1879; in-4°. I. R., 1879, 2« Semestre. {T. LXXXIX, N° 8-3 60 ( 458 ) Leçons sur la physiologie et i anatomie comparée de l'homme et des animaux, faites à la Faculté des Sciences de Paris, par M. H. Milne Edwards ; t. XIII, seconde Partie : Fonctions de i^elation (suite). Animaux électriques ; fonctions mentales. Paris, G. Masson, 1879 ; in-8°. Ministère des Travaux publics. Chemins de fer. Rédaction des projets. Collec- tion de tableaux et de procédés graphiques ; par M. L. Lalanne. Paris, impr. Arnous de Rivière, 1879 ; in-4° relié. Exposé de deux méthodes pour abréger les calculs des terrassements et des mouvements de terre dans la rédaction des avant-projets et des projets de chemins de fer, de routes et de canaux ; par M. L. Lalanme. Paris, Duiiod, 1879 ; in-8° relié. Paléontologie française ou description des fossiles de la France; 2* série : Végétaux,- terrain jurassique.. Livr. 28 : Conifères ou Aciculariées , par M. le comte de Saporta. Texte, feuilles 24 à 26, planches 58 à 65, du t. III. Paris, G. Masson, «879; in-8°. Du palper abdominal et de la version céphalique du fœtus ; par M. A. Mat- tel Paris, A. Delahaye, 1879 ; in-8°. Société des Agriculteurs de France. Liste générale des membres et des associa- tions affiliées à la Société. Paris, au siège de la Société, i, rue Le Pelelier, 1879; in-8°. Association lyonnaise des Amis des Sciences naturelles. Compte rendu de l'année 1878-79. Séance générale du 2 février 1879. Lyon, H. Georg, 1879; in-8°. Catalogue de ta bibliothèque de la Société nationale des Sciences naturelles deCherbourg, rédigé par M. A. Le Jolis ; IP Partie, 2® livraison. Cherbourg, impr. Bedelfontaine et Syffert, 1878 ; in-8''. Mémoires de la Société nationale des Sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg ; t. XXI, 3* série, t. I. Paris, J.-B. Baillière; Cherbo.irg, Syffert, 1877-1878 ; in-8°. Mémoires et compte rendu des travaux de la Société des ingénieurs civils ,^ janvier à avril 1879. Paris, E. Lacroix, 1879; 2 livr. in-8°. Atti délia R. Accademia dei Lincei, 1878-79 ; série terza, Transunti, vol. III, fasc. 7° ed ultirao, giugno 1879. Roma, Salviucci, 1879 ; in-4°. Ihe analytical theory of heat , by Joseph Fourier ; translated, with ( 459) notes, by Alex. Freema.». Cambridge, at the University Press, 1 878 ; in-S" relié. Politische Conespomienz Friedrich' s des Grossen ; zweiter Baiid. Berlin, Alex. Diincker, 1879 ; grand in-8". Abhandlungen der Kônig lichen A kademie der Wissenschaften zu Berlin ans demJahre 1878. Berlin, 1879; in-4°. Turbellaria ad tillora Noruegiae occidentalia. Turbellarier ved Norges Vest- /r/stfl/O.-S. Jensen. Bergen, 1878; in-4°. Carte géologique de la Suède ; livr. 63, 64, 65, 66, 67 ; 4 Cartes grand aigle avec explications in-8° et in-4°. Outrages reços dans la séance du 25 août 1879. Description des machines et procédés pour lesquels des brevets d' invention ont été pris sous le régime de la loi du 5 juillet i844î publiée parles ordres de M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce ; t. XVI, I'* et II* Partie (nouvelle série). Paris, Impr. nationale, 1879; 2 vol. in-4°. Mémoires et bulletins de la Société de Médecine et de Chirurgie de Bordeaux; ï" et IP fascicule, 1878. Paris, G. Masson ; Bordeaux, Féret et fils, 1878 ; in-8°. Pharmacopée universelle ; par M. le Prof. Gille, de Bruxelles, et M. H. -P. Madsen. Uniformité internationale en Médecine; par M. le D"^ Segdin, Genève, impr. Ramboz, 1878; br. in-8°. Recherches sur la fécondation et le commencement de l' hémogénie chez divers animaux j par M. H. Fol. Genève, Bâle, Lyon, H. Georg, 1879 ' i""4°- Les anciennes explorations et les futures découvertes de l'Afrique centrale, avec une Carte ; parM. E.-F.Berliodx. Lyon, impr. L. Perrin etMavinet, 187g; br. in-8°. Contribution à l'élude du surmenage ,- par M. L. Fournol. Paris, Ad. De- lahaye, 1879 ; br. in-8°. (Présenté par M. Bouley.) La poulie à effet intermittent comme mo/en par excellence pour la transfor- mation du mouvement alternatif en circulaire continu; par M. E. Bésème. Bruxelles, Office de publicité Lebègue, 1879; br. in-8°. (Adressé au Con- cours Montyon, Mécanique, 1880.) ( 46o ) Architecture navale. Carènes rapides à ondulation naturelle; par M. A. Wazow. Paris, E. Lacroix, 1879 ; br. in-8°. Observations mode at tlie magnelical and meteorotoijicat Observalory at Bata- via; vol. Il, m. Batavia, printed at the governtnent Printing Office, 1878; 2 vol. in-fol. Astronomical and magnelical and meteorological observations made at the royal Observalory in theyear 1875-1876. London, G.-E. Eyre et W. Spottis- woode, 1877-1878; 2 vol. in-Zj-^. Réduction ofhventyyears photographie records of the barometer and dry-bulb and wel-bulb ihermometers, and Iwenly-seven years observations of the earlh thermomelers, made at the royal Observalory Greemvich. London, G.-E. Eyre etW. Spottiswoode, 1878; in-4°- Nine year catalogue of 2263 stars deducedfrom observations extending from 1868 to 1876, madeat the royal Observatory Greenwich, reduced to the epoch 1872. London, sans date ; in-4°. Report on the préparations/or and observations of the transit of Venus, as seen at Roorkee and Lahore on december 8, 1874 ; bj colonel J.-F. Tennant. Calcutta, Office of the superintendant of government printing, 1877 ; in-4°. (Renvoi à la Commission du Passage de Vénns.) Proceedings 0/ the royal Society; n°' 191 à 196. London, 1878-1879 ; 6 livr. in-8°. Catalogue of scientific papers {iS6li-i8']y) compiled by the royal Society of London; vol. VIIL London, John Murray, Trubner, 1879; in-4». Philosophical Transactions of the rofal Society of London ; vol. 168 (extra- volume); vol. 169, Part 11. London, Harrisson and sons, 1879; 2 vol. in-4°. The royal Society 3o th november 1878. London, 1879 ; in-4°. Results of astronomical observations made at the royal Observatory cape oj Good Hope during the year i85g, 1874, 1875, under the direction ofEv. James Stone. CapeTown, 1874- 1877 ; 3 vol. in-8°. Report of the forty-eighth meeting oJ the British Association for theadvance- ment of Science held al Dublin in august 1 878. London, John Murray, 1 879 ; in- COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉA.NCE DU LUNDI l" SEPTEMBRE 1879. PRÉSIDENCE DE M. DADBRÉE. MEMOIRES ET COMAÏUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie que le Tome LXXXVII des Comptes rendus (deuxième semestre de l'année 1878) est en distribu- tion au Secrétariat. M. Fayb, en offrant à l'Académie, au nom du Bureau des Longitudes, le volume de la Connaissance des Temps pour 1881 (' ), qui vient de paraître, demande la permission de rappeler et de résumer en quelques mots les perfectionnements qui ont été introduits récemment dans cette publication : « 1° Le nombre des étoiles fondamentales dont les positions sont cal- culées de dix en dix jours a été porté à trois cents, et le nombre des étoiles polaires calculées pour chaque jour de l'année à dix. » 2° On donne une Table pour le calcul rapide de la latitude au moyen de l'observation de la Polaire. » 3° On trouve dans le Volume de 1881 de nouveaux éléments destinés {') Ce Volume conlient trois Cartes pour l'éclipsé partielle du 27 mai, le passage de Mer- cure et l'éclipsé annulaire du 11 novembre. G. R., 1879, 2« Semestre. (T. LXXXIX, N»».) Gl ( 46î ) à faciliter le calcul des longitudes par les occultations des étoiles ou des planètes. » 4° Le Bureau des Longitudes publie depuis le Volume de 1880, sur la demande de plusieurs officiers de marine, les petites distances lunaires, dans le but de faciliter l'observation de ces phénomènes à la mer. lia fallu, pour conserver la disposition actuelle de cette partie des éphémérides, modifier les Tables d'interpolation de manière à tenir compte des troisièmes différences sans augmenter sensiblement les calculs imposés aux obser- vateurs. » Ces perfectionnements, dont le caractère pratique n'échappera pas à l'Académie, et qui ont pour but de rendre la Connaissance des Temps plus utile chaque jour aux marins et aux astronomes, sont dus au Membre du Bureau chargé de la direction des calculs, notre savant confrère M. Lœwy . » ASTRONOMIE. — Théorie mathématique des oscillations d'un pendule double, par M. Peirce. Note de M. Faye. « L'étude de la gravité au moyen de l'observation du pendule a pris, en ces derniers temps, un nouvel essor à la suite des grandes entreprises géo- désiques qui s'exécutent aujourd'hui en Europe et en Amérique. Les nou- veaux instruments dont on se sert ont présenté quelques défauts qui ont été signalés, avec une certaine insistance, au sein du Congrès géodésique tenu en 1877 à Stuttgart. Ces défauts consistent en ce que le pied métal- lique de l'appareil, et même le pilier en pierre qui le porte, sont affectés sensiblement par les oscillations du pendule. De là des corrections déli- cates qu'il faut déterminer de nouveau à chaque station et qui paraissent être sujettes à quelques incertitudes. M. Faye suggéra, dans ladite réunion de Stuttgart, l'idée fort simple que l'on ferait disparaître ces défauts en plaçant sur le même support deux pendules égaux oscillant en sens con- traires dans la même amplitude, de manière à rendre fixe le centre de gra- vité de la partie mobile de l'appareil, la petite torsion résultant, dans la partie supérieure du châssis, du jeu des pendules oppo.sés, ne devant donner lieu qu'à une correction insignifiante et déterminable une fois pour toutes. Cette suggestion ne parut pas être accueillie bien favorablement par la sa-- vante assemblée. M. Peirce en fut frappé néanmoins; le Mémoire actuel, qu'il vient de présentera l'Académie nationale des Sciences aux États-Unis, est une étude mathématique de la question ainsi posée, à la suite de la- ( 463 ) quelle M. Peirce se prononce 1res nettement eu faveur de la méthode du double pendule. » M. Faye entretient l'Académie des expériences que M. Langley vient de faire, tians une usine de Pittsbourg, en comparant les effets produits sur une pile thermo-électrique et en second lieu sur un photomètre de Bunsen, exposés d'un côté à la radiation d'un bain de fer fondu dans le conver- tisseur Bessemer et de l'autre à celle du Soleil. Les deux procédés don- nent, pour la partie exposée au Soleil, des effets bien supérieurs à ceux que produit sur l'autre face un bain métallique porté à une haute incan- descence, dont la température est certainement au-dessus du point de fusion du platine (*). ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Note sur les températures solaires ; par M. J. Janssen. « Je prendrai occasion de la Communication de notre éminent con- frère M. Faye pour présenter quelques réflexions sur les derniers travaux relatifs à la chaleur solaire. » Dans ces travaux, il est évident qu'on ne tient pas assez compte de la constitution de l'astre dont on veut mesurer la température. » Le Soleil est formé d'un noyau central et d'enveloppes diverses de densités décroissantes. Les températures du noyau, qui doivent être très différentes suivant la profondeur que l'on considère, nous sont inconnues; mais l'ensemble de nos études nous conduit à les considérer comme devant être très élevées. Elles sont sans doute plus élevées que celles de toutes les autres parties de l'astre. Or, comme dans le rayonnement total celui du noyau n'entre que pour une portion extrêmement petite, il en résulte que les températures obtenues par des mesures d'intensité de rayonnement ne visent pas la température du noyau, qui forme cependant la principale partie de l'astre. Au-dessus du noyau, on rencontre les diverses enveloppes bien connues qui jouent un rôle plus ou moins important dans le rayon- nement solaire, et dont les températures, très élevées pour la photosphère, vont en décroissant jusqu'à devenir celles des espaces célestes pour les dernières parties des dépendances solaires. On a ainsi une échelle de tem- pérature embrassant les extrêmes les plus opposés. (') Inutile (l'ajouter que l'auteur n'a eu nullement en vue d'obtenir une évaluation quelconque de la teinpéralure absolue du Soleil. ( 464 ) » Il est vrai que, quand on parle de la température du Soleil, on entend implicitement celle de la surface de l'astre, c'est-à-dire de la photosphère, qui nous envoie la grande majorité des rayons que nous recevons du Soleil. Mais ici encore il y aurait lieu de distinguer, car, dans la photosphère même, on sépare des parties qui ont des températures extrêmement diffé- rentes, et j'ajouterai même que, d'après mes recherches personnelles, ce ne sont pas les parties qui rayonnent le plus abondamment qui ont les plus hautes températures, » Le mot température du Soleil manque donc de précision dans son objet, et les méthodes de mesure adoptées manquent également par leurs bases. En effet, alors même que la surface solaire serait homogène dans toutes ses parties, alors même que cette surface serait débarrassée des immenses en- veloppes qui la recouvrent et empêchent son rayonnement de nous par- venir dans toute sa puissance, il resterait encore un élément capital à con- naître pour conclure la température de la photosphère de sa puissance rayonnante : c'est son pouvoir émissif, pouvoir qui nous est inconnu. » Les méthodes calorimétriques et thermo-électriques employées géné- ralement jusqu'ici me paraissent d'un emploi très rationnel pour détermi- ner, comme le faisait Pouillet, la puissance calorifique du rayonnement solaire qui parvient à la surface de la Terre; mais elles ne peuvent s'élever, dans leur emploi actuel, jusqu'à nous donner des notions exactes sur les températures réelles de l'astre, pas même pour une température moyenne, expression qui, du reste, n'aurait presque aucun sens pour le Soleil. )) Il me paraît donc que les recherches sur le Soleil doivent être entre- prises sur des bases nouvelles, et mes travaux tendent depuis longtemps vers ce but. Il faut d'abord considérer, non plus l'astre dans son ensemble, mais dans chacune de ses parties bien déterminées ; puis, dans cette étude, ne plus se borner aux instruments calorimétriques, mais y introduire les méthodes analytiques et spécialement la photographie des spectres des por- tions étudiées. La considération des longueurs d'onde des rayons est capitale quand il s'agit de température, et c'est en employant des méthodes fondées sur cette considération qu'on pourra seulement parvenir à des notions sûres et définitives sur la température des diverses parties du Soleil. » Pour moi, c'est dans cette direction que je conduis nos travaux. Ces travaux s'exécutent simultanément avec l'étude de la photosphère par la photographie, et il y a avantage à ne pas les en séparer. Le sujet est en effet extrêmement complexe et délicat, à cause de l'extrême complication des phénomènes solaires. Aussi, désirant ne présenter à l'Académie que des travaux complètement élaborés, j'attendraiquej'aie obtenu des résultats ( 465 ) dans lesquels elle puisse avoir une confiance complète; mais, puisque l'oc- casion se présente de parler de ce sujet, je tenais à l'informer de ces études et à montrer que je ne suis pas indifférent à l'une des plus importantes questions cosmiques de notre temps. » CHIMIE. — Sui ut constitution chimique des amalgames alcalins. Note de M. Berthelot. « 1. Je demande la perniission de revenir sur la constitution des amal- games alcalins, sujet auquel j'ai déjà consacré deux IMémoires présentés à l'Académie ('). Cette étude me paraît offrir un grand intérêt comme type de celle des composés résultant de l'union de deux composants solidifiés, tels que les alliages métalliques, les cryohydrales, les graisses, les beurres, les résines, etc. De tels composés peuvent être obtenus, suivant des rapports quelconques, par la fusion simultanée de leurs composants; mais on ne sait pas bien quelle est la nature vérilable des produits résultants, » 2. Ces produits sont-ils constitués par le simple mélange de certains composés définis, associés tantôt entre eux, tantôt avec l'un des composants en excès; à la façon de deux poudres mécaniquement mélangées, puis rap- prochées en une masse cohérente par une pression extérieure? » Ou bien les propriétés de chacun de ces composés définis se trouvent- elles modifiées d'une manière plus profonde et continue, par la présence d'une dose croissante de l'autre composé défini, ou par celle du compo- sant excédant; de telle sorte que les propriétés de la masse totale ne puissent être représentées par la somme pure et simple de celles des deux corps définis que l'on suppose mélangés? » C'est là une question d'une grande importance. L'étude thermique des amalgames alcalins fournit des renseignements nouveaux pour sa so- lution. Les résultats en sont d'autant plus nels, qu'il s'agit ici de composés formés par l'union de deux éléments seulement : ce qui est le cas le plus simple qu'on puisse imaginer. )) 3. L'état liquide de l'un des éléments offre encore cet avantage de permettre de discuter un problème analogue au précédent, mais relatif aux dissolutions : à savoir si le travail physico-chimique de la dissolu- tion, accompli pendant la liquéfaction de l'élément solide au sein du (') Comptes rendus, t. LXXXVIII, p. i no et i335. ( 466 ) menstrue métallique, tend vers une limite, à mesure que la proportion du dissolvant augmente ; conformément à ce qui arrive en général pour les dissolutions aqueuses et alcooliques. Le fait même de cette limite, une fois constaté, paraît établir, comme je l'ai montré ailleurs, que les disso- lutions suffisamment étendues peuvent être assimilées à un simple mélange physique du .dissolvant avec un certain système de composés définis (hydrates, alcoolates, amalgames, etc.), résultant d'une combinaison chimique du dissolvant et du corps dissous. » Ces recherches tendraient donc à ramener toute association de deux corps solides ou liquides à une sorte de mélange mécanique des composés définis. » Voici mes nouvelles observations. » A. Dissolution des amalgames définis dans le mercure. — J'ai montré pré- cédemment qiiel'amalgame cristallisé de potassium, Hg-*R,en se dissolvant dans quatre fois son poids de mercure, absorbe — 8*^", o. J'ai trouvé cette fois, par le même procédé, dans 20 parties de mercure à 17", — 9^^\o. Ces nombres ne diffèrent guère, si l'on tient compte de la limite des erreurs d'expérience. » De même l'amalgame cristallisé de sodium, Hg'^Na, dissous dans 3 parties de mercure, absorbe — 2'^°',8; et dans 18 parties de mercure vers 17° : — 2*^"', 9. Je crois pouvoir conclure que la dissolution des amal- games définis, dans une quantité considérable et croissante de mercure, absorbe une quantité de chaleur sensiblement constante; précisément comme la dissolution des sels dans l'eau. Il est probable que cette conclu- sion s'applique en général aux alliages, dissous dans un excès de l'un des métaux constituants, supposé liquide. » 5. Caractéristique des amalgames définis. — Un seul amalgame pour chaque métal alcalin a été obtenu dans l'état cristallisé; mais j'ai établi (t. LXXXVIII, p. 1337 et 1339), par la variation des chaleurs de forma- tion de ces composés, qu'il en existe plusieurs autres. C'est la formule réelle de ces derniers que nous allons chercher à déterminer par les mé- thodes thermiques; lesquelles vont nous fournir une caractéristique nou- velle des composés définis, applicable à une circonstance où les autres méthodes sont en défaut. En voici le principe. » Soient le mercure et le potassium, unis suivant un certain rapport em- pirique d'équivalence. Ajoutons à cet amalgame, défini ou non, une nou- velle dose de potassium : s'il ne se forme pas de nouveau composé défini et si le premier composé n'est pas modifié, il ne se dégagera pas de chaleur ( /i67 ) sensible; mais, s'il se forme un nouveau composé, il se dégagera en général une certaine quantité de chaleur. Cette quantité pourra être calculée de la manière suivante. Soient «Hg + R et 7i,Hg + R deux amalgames formés avec des dégagements de chaleur respectifs, Q et Q,; soit n,<^n. Pour évaluer l'effet de l'addition du potassium au premier amalgame, on rappor- tera le second au même poids de mercure; on aura ainsi «Hg + ^K dégage ^Q,. La chaleur dégagée par l'addition de ( i ] R au premier amalgame est donc égale à — Q, — Q. Si l'on rapporte à son tour cette quantité au poids équivalent du potassium (R = Sg^^i) pour avoir une unité commune de comparaison, on trouve, en définitive : 0,-Q =c » Trois cas peuvent se présenter : M 1° La quantité C sera nulle. Nous admettrons qu'il n'y a pas de com- binaison; » 2° Si C est constant, ou à peu près, pour une certaine série d'amal- games empiriques caractérisés par les rapports n,, n^-, TI3, . . , , nous conclu- rons que nous avons affaire à un second amalgame défini pendant cet intervalle. » 3° Si entre deux rapports n^ et n^+i on observe une variation brusque de la valeur de C, puis de nouvelles valeurs constantes pour les rapports ««^.o, ««+3? •■■■> nous aurons affaire à un troisième amalgame défini, dont il sera facile de calculer la composition. » Tel est le principe algébrique de la méthode. Elle exclut l'emploi des courbes, attendu qu'il s'agit ici de variations discontinues. Deux ordres de composés lui échappent cependant, savoir : les composés successifs formés avec des dégagements de chaleur identiques, ou les composés formés avec des dégagements de chaleur nuls. » 6. Dans la pratique, il convient d'observer que ces conceptions repré- sentent un état limite, dans lequel les composés successifs seraient absolu- ment privés d'action thermique réciproque : ce qui n'est vrai qu'approxi- mativement. Eu outre, si deux valeurs de n sont très voisines, les quan- tités de chaleur dégagées différeront peu et ne pourront servir utilement ( 468 ) au calcul de C. Enfin, les erreurs des expériences étant multipliées par un certain coefficient dans le calcul, la méthode n'est pas fort sensible elles conclusions ne sont assurées que si les écarts thermiques sont notables. » Les expériences mêmes offrent des difficultés spéciales, dues à la promptitude avec laquelle les amalgames alcalins altèrent l'oxygène et l'hu- midité atmosphérique, ainsi que leur défaut d'homogénéité. Pour prévenir ce dernier défaut, il convient de les préparer en dose un peu considé- rable, de les maintenir en fusion quelque temps, et de les agiter au mo- ment delà solidification. Pour se soustraire autant que possible à la seconde cause d'erreur, qui peut surpasser 3 ou 4 Calories, les amalgames seront concassés en gros morceaux et employés rapidement; leur pulvérisation rend infaillible une oxydation notable, et il en est de même de la prépa- ration d'une trop petite quantité de inatièie. Le Tableau suivant résume les déterminations, déduites de mesures dont j'ai exposé la marche dans ma Note précédente (t. LXXXVIII, p. i336): Rapport équivalent du mercure au métal 24 1 1 4,4 2,9 POTASSIUM. Chaleur dégagée par la combinaison Q. Première série +34,2 +29,7 H-20,6 -i- 1 5 , 3 Valeurs intermé- diaires C. -2»,I -i3,6 - 5,0 Rapport équivalent du mercure au métal 12 8,1 4,3 2,1 SODIUM. Chaleur dégagée ^'aleurs par la intermé- combinaison diaîre Q. C. Première série. +21 ,6 +21,1 + '7»9 -1-10,3 / '9'4 •4,3 3,0 Deuxième série. 24 16, ( 12,4 8,7 5,7 4-8 3,44 -1-34,2 4-32,3 4-3o,6 +29,8 -4-26,2 -!-23,0 -1-17,6 ) -1-28,6 4-25,0 4-28,0 '9>^ 5,9 5,9 12 8,25 5,67 4,4o 3,54 3,06 2,60 2,25 Deuxième série 4-21,6 ) 4-22,3 -i-18,7 -hi6,8 4-i5,3 -r I 2 , 5 4-12,7 -1-12,1 ( -r2i,9 4-10,9 -1-10,4 ->- 9,5 » D'après ce Tableau, l'addition progressive du potassium à l'amalgame cristallisé, Hg^^R, dégage une quantité de chaleur sensiblement constante pour un poids donné de métal alcalin, jusqu'à ce que l'on ait formé l'amal- game : 8,7Hg4-K. De 8, '7 à 5,7, la chaleur varie, pour redevenir constante ( 4(39 ) de 5,7 à 3,9 et au delà. Il existe donc au moins deux autres amalgames définis. Un calcul de propoiiion, facile à exécuter à l'aide de chacune des deux différences i3,6 et 19,3 (ce qui fournit une vérificalion), montre que l'un d'eux offre une composition voisine de Hg^R, et dégage par sa for- mation : + 29,3, le mercure étant liquide; ou : + 27, i , le mercure solide : ce dernier chiffre est le même que pour l'amalgame Hg^'K, calculé depuis le mercure solide. Quant au troisième amalgame, les données actuelles ne sont pas suffisantes pour en calculer la formule. Nous savons seulement que chaque partie de potassium, surajoutée au précédent, dégage 4- 5,6 en- viron, ou cinq fois moins de chaleur que lors de la première combinaison. » De même pour le sodium, la chaleur dégagée par l'addition de ce mé- tal à l'amalgame cristallisé Na'^Hg est sensiblement constante jusqu'à 8,iNa; elle est aussi constante, mais avec une valeur moindre, de 8,1 à 3,5Na. Au-dessous, elle est comprise dans les limites d'erreur; le calcul fournissait de petites valeurs, tantôt positives, tantôt négatives. On en con- clut l'existence de deux autres amalgames définis, voisins des for- mules Hg*Na etHg^Na-, et dégageant respectivement +21,0 Calories et + i5,2 X 2 Calories par leur formation depuis les éléments. A partir du mercure solide, on aurait donc : Hg'2+Na dégage -4-18,2 Hg' + Na » +18,8 Hg' + Na' » -4-i4,oX2 » On remarquera que les deux premiers amalgames du sodium, de même que les deux premiers amalgames du potassium, sont formés sensiblement avec un même dégagement de chaleur depuis le mercure solide, et le troi- sième amalgame avec un dégagement de chaleur moindre. L'addition du mercure solide aux amalgames contenant déjà plusieurs équivalents de ce métal ne dégage donc que des quantités de chaleur faibles ou nulles; pré- cisément comme l'addilion de l'eau solide aux hydrates salins qui renfer- ment déjà plusieurs équivalents d'eau; presque toute la chaleur, c'est- à-dire presque tout le travail ayant été développé lors de la combinaison formée suivant les moindres rapports : c'est là un nouveau rapprochement entre les hydrates salins et les alliages métalliques. » C. R., 1879, 2' Semestre. (T. LXXXIX, N" 9.) ^^ ( 470 ) GÉOGRAPHIE. — Sur un projet de canal maritime américain et sur un projet de communication entre l'Algérie et le Sénégal. Note de M. de Lesseps. « I. Projet d'un canal maritime américain. — La Société de Géographie de Paris vient de publier le Compte rendu des séances du Congrès international d'études pour un canal maritime interocéanique. L'Académie a déjà été infor- mée du résultat du Congrès, qui s'est prononcé en faveur de la ligne de Colon à Panama, pouvant, d'après les données actuelles de la Science, être traversée par un canal d'eau de mer à niveau constant, de préférence à tout autre tracé nécessitant des écluses avec une alimentation d'eau douce. L'expérience du canal de Suez avait déjà démontré que, pour assurer une grande navigation de transit, il fallait un canal maritime aussi libre qu'un Bosphore naturel, et non un canal fluvial soumis à des arrêts ou même quel- quefois à des chômages, et ne pouvant être profitable qu'à une navigation intérieure. » J'ai l'honneur de présenter à l'Académie un Volume (in-4°de 666 pages) qui contient le compte rendu des séances des Commissions du Congrès et les remarquables Rapports auxquels ont pris part des membres de l'Insti- tut de France. Je signale particulièrement le Rapport de la Commission technique, dirigée par notre savant confrère et président, M. Daubrée, et le Rapport de M. Levasseur, de l'Institut, au nom de la Commission de Statistique, dont l'objet était de définir le trafic probable du canal améri- cain et la part qu'y prendront les diverses nations. Les autres Commis- sions avaient à étudier les questions économiques, commerciales et de navigation. » II. Projet de communication entre l' Algérie et le Sénégal. — M. Dupon- chel, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, offre à l'Académie l'ex- posé des études qui lui ont été confiées par le Gouvernement sur un projet de chemins de fer transsahariens, MM. les ingénieurs en chef Jacqmin et de Lépinay ont été chargés, par le Ministre des Travaux pu- blics, de lui présenter un Rapport au sujet du travail de M. Duponchel. C'est à la suite de ce Rapport que le Ministre a institué une Commission supérieure, dans le but de définir les moyens les plus pratiques pour établir des communications entre l'Algérie et le Sénégal. Quatre Sous-Commissions se sont partagé les études indiquées par M. de Freycinet, qui a eu l'heureuse et rare initiative de chercher à élucider le problème important de nos rela- ( 47» ) lions commerciales entre les différentes parties de l'Afrique française, pro- blème dont la solution était généralement regardée comme appartenant à un avenir très éloigné. » Afin de faire entrer une question aussi nouvelle dans une voie pra- tique, le Ministre des Travaux publics a ordonné une enquête, à laquelle il a convoqué plusieurs de nos confrères. Mon opinion a été qu'il convenait de commencer par l'établissement de stations télégraphiques, dans les en- droits où existent des puits et sur les points qui offriraient la possibilité d'en creuser. » Dans une des séances de la Sous-Commission que j'ai eu l'honneur de présider, nous avons entendu, parmi les personnes appelées à donner des renseignements, le cheik BeuDris, ancien agha de Tuggurt, qui a longtemps gardé la frontière sud de la province de Constantine. Je lui ai demandé si, d'après son expérience el sa connaissance des localités, il pensait que le remplissage des chotts projeté par le commandant Roudaire serait une entreprise utile, tant pour la sécurité de nos possessions algériennes que pour nos relations commerciales avec le Sahara et le Soudan : sa réponse a été très affirmative ('). » HYDRAULIQUE. — Sur un moyen de diminuer la perte de force vive dans un ajutage divergent de grandes dimensions dont l'angle est trop ouvert et quon peut diviser en plusieurs par des surfaces coniques ajant le même axe. Note de M. A. DE Caligny. « On peut employer, afin d'épargner la force vive dans les ajutages diver- gents de très grandes dimensions, pour lesquels on est obligé de ménager l'emplacement où on les pose, un principe analogue à celui dont je me suis servi pour diminuer la résistance de l'eau dans les coudes à angle droit brusque. Je divise ces coudes en plusieurs au moyen de lames con- centriques qui obligent la veine liquide à se répandre d'une manière plus uniforme dans le coude, au lieu de ne couler principalement que dans la partie concave, où elle formait une véritable contraction (voir les Comptes rendus, séance du 20 août i855, et le journal l'Institut, bulletin de la So- ciété philomathique, i85i et iSSa). (' ) Le cheik Ben Dris, actuellement capitaine de spahis, assiste dans ce moment à notre séance. ( 47^ ) » Quand les ajutages divergents sont trop ouverts, l'écoulement ne s'y fait pas d'une manière assez uniforme. Il se fait trop par la partie centrale, et même, quand l'angle est beaucoup trop ouvert, on voit de chaque côté des tourbillons qui remontent le courant et resserrent la veine liquide au lieu de l'élargir. J'ai depuis longtemps employé un moyen de déterminer l'angle au delà duquel le courant alternatif n'est plus assez uniformément distribué dans un tube vertical, enfoncé en partie dans l'eau d'un réser- voir, pour que l'on puisse retrouver assez sensiblement les durées des oscil- lations, telles qu'elles ont été calculées pour ce cas par Daniel Bernoulli. » Pour ramener le cas d'un ajutage divergent trop ouvert à celui d'un ajutage divergent d'tuie ouverture convenable, il suffit de le diviser en plusieurs au moyen de surfaces coniques ayant le même axe. 11 est facile de s'en rendre compte en faisant la figure, car si, du point où conver- geraient les arêtes de l'ajutage, dans le cas où elles seraient prolongées jus- qu'à ce point, cet ajutage ayant d'ailleurs par hypothèse un axe rectiligne, on divise l'angle en plusieurs parties, il est clair que l'ajutage se trouve divisé en plusieurs, et que celui du milieu peut avoir le même angle qu'un ajutage divergent qui aurait les proportions les plus avantageuses, les autres parties ayant des sections annulaires permettant à la veine liquide de s'évaser graduellement d'une manière convenable. Il est à peine nécessaire d'ajouter qu'on est obligé de limiter le nombre des surfaces coniques divisant ainsi l'ajutage en plusieurs, parce qu'il ne faut pas aug- menter au delà de certaines limites le frottement qui résulterait de l'aug- mentation des surfaces On peut ainsi obliger la veine liquide à se répandre dans l'ajutage divergent, pourvu qu'il ne soit pas ouvert d'une manière excessive, aussi uniformément qu'on peut le désirer. On profitera ainsi en grande partie des avantages que procurent les ajutages divergents qui font varier les vitesses de sortie d'une manière assez graduelle pour qu'elles soient utilisées le mieux possible, la force vive étant convenablement em- ployée contre les pressions qui résistent sur la section de sortie. » Dans les coudes, il peut êlre utile qu'une des surfaces divisant la veine liquide passe par l'axe de cette veine; mais cela ne serait pas utile pour un ajutage divergent dont l'axe serait rectiligne, parce que cela ne changerait pas la distribution des vitesses de manière à produire l'effet voulu et que même il en résulterait une augmentation de frottement inu- tile. Ces considérations ont un objet d'actualité, parce que, pour une application nouvelle de mon système d'écluse de navigation, on a ménagé le tuyau de conduite en grande partie dans un des bajoyersj de sorte que (473 ) le coude évasé qui débouche dans l'écluse aurait coiité trop cher si on hii avait donné les dimensions qui auraient été les plus convenables. Pour ce cas, on pourra se contenter de diviser l'ajutage et le coude en plusieurs, au moyen de lames courbes. » MEMOIRES PRESEiXTES. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur tin procédé permettant d'obtenir d'un régula- teur à boules quelconque le degré d' isoclironisme qu'on veut, et de maintenir ce degré d'isochronisme pour toutes les vitesses de régime. Bèg les pratiques. Mémoire de M. H. Léacté, présenté par M. Rolland. (Extrait par l'au- teur.) (Commissaires : M.M. Rolland, Phillips, Resal). « Les considérations exposées dans notre Note précédente ont prouvé que l'on pouvait obtenir d'un régulateur à force centrifuge quelconque, à l'aide d'un seul contre-poids relié au levier de manœuvre, le degré d'iso- chronisme qu'on voulait, tout en se réservant la possibilité de modifiera volonté la vitesse de régime sans rien perdre du côté de l'isochronisme. Il suffit, pour cela, que le contre-poids en question puisse glisser sur une certaine droite, mobile elle-même autour d'un point fixe. Cette combi- naison est des plus simples à réaliser et peut aisément s'adapter à un régulateur quelconque. » Les développements précédemment donnés font suffisamment con- naître la marche à suivre pour fixer, par le calcul, la position du point inconnu Qo et la direction de la droite correspondant à un degré déterminé d'isochronisme. » Nous nous bornerons ici à indiquer, à ce sujet, un moyen graphique de simplifier le calcul des coordonnées rg et Oo du point Qo, dans le cas du régulateur ordinaire non isoscèle. Si l'on désigne, en effet, par P le poids des boules, par N le poids du manchon, par l la distance du centre G des boules à l'articulation A autour de laquelle elles tournent, par S la lon- gueur comptée sur l'axe du régulateur entre son point de rencontre avec AC et la projection de C sur cet axe, par L la longueur obtenue sur AC à partir du point A en prolongeant la deuxième tige du régulateur jusqu'à sa rencontre avec l'horizontale de A et projetant le point de rencontre verticalement sur AC, par z la hauteur du manchon au-dessus d'un plan ( 474 ) horizontal fixe, par cp l'angle du levier de manœuvre avec l'horizontale, par Q le contre-poids donné, on a r„cos(Ô„ + ?')=-(^ + ^^)(^), et la direction 0 de la droite que doit parcourir le contre-poids est donnée par (-] (-]' cos(0 + y')_ \Vj Wt/ ('-')' cos(0 + f )~ /s;^\ f±\"(i-^^}'' » Quelque faciles que soient ces calculs, susceptibles d'ailleurs de plu- sieurs simplifications, ils peuvent être complètement évités, et le problème est résoluble par un procédé entièrement expérimental, ce qui nous paraît un avantage important de notre méthode. » On voit en effet aisément que, le point Qo une fois connu, la direc- tion de la droite sur laquelle doit se mouvoir le contre-poids peut toujours être obtenue par tâtonnements; il suffit, pour cela, de coucher cette droite sur le levier de manœuvre, puis de la relever progressivement. L'isochro- nisme ira en augmentant jusqu'à la position qui correspond à l'isochro- nisme parfait et à partir de laquelle le régulateur deviendra fou, c'est-à- dire ouvrira la vanne au lieu de la fermer, et réciproquement. » Le problème revient donc uniquement à fixer le point Qo. Or, pour cela, il suffit de chercher les points du levier de manœuvre où doit être placé le contre-poids pour équilibrer le régulateur au repos dans les deux positions z' et z". Les verticales passant par ces points, ramenées à la posi- tion qu'elles occuperaient si le levier de manœuvre était horizontal, don- neront par leur intersection le point cherché. » Ajoutons que, dans la plupart des cas, le régulateur est isoscèle et qu'alors le point Q, est sur le levier de manœuvre lui-même, de telle sorte qu'une seule expérience suffit pour le déterminer. » En résumé : » Pour obtenir, d' un régulateur à force centrifuge quelconque donné, le degré d'isochronisme qu'on veut et permettre de maintenir ce degré d'isochronisme quand la vitesse de régime vieiit à varier, tout en laissant la faculté de modifier cette vitesse sans même arrêter la machine, il suffit de munir ce régulateur d'un contre-poids agissant sur le levier de manœuvre et susceptible de se déplacer le ( 475 ) long d'une droite, mobile elle-même autour d'un point fixe par rapport à ce levier. 1) Le point fixe est celui oii devrait être placé le contre-poids choisi, pour tnainlenir en équilibre le régulateur, supposé au repos, dans les deux positions qu'il occupe lorsque le manchon est aux -^ de sa course, comptée à partir du milieu; il est sur le levier de manœuvre quand te régulateur est isoscéle. » Le mécanisme que nous proposons n'exige donc, pour être établi, que deux pesées dans le cas le plus général, et qu'une seule dans le cas du régulateur isoscéle, sans aucun calcul. Il ne complique pas sensiblement l'appareil, est simple à construire, s'applique à un régulateur quelconque et résout complètement, au point de vue pratique, la question de l'iso- chronisme. » ZOOLOGIE. — Recherches anatomiques et morphologiques, sur le système nerveux des Insectes. Note de M. Ed. Brandt. (Renvoi à la Commission du prix Thore.) « Ces recherches ont été effectuées sur io32 espèces, appartenant aux différents ordres de la classe des Insectes, ainsi que sur un grand nombre de larves; elles portent sur les métamorphoses du système nerveux de 5o espèces et elles sont destinées à fournir des éléments à l'Analomie comparée et surtout à la morphologie de cette partie de l'organisme des Insectes. En voici les principaux résultats nouveaux : » 1. Quelques Insectes n'ont pas de ganglion sous-œsophagien séparé: tels sont les genres Rhizotrogus, Stjlops, Hydrometra. Jusqu'ici, on avait pensé que tous les Insectes ont un ganglion sous-oesophagien séparé des ganghons suivants; on considérait ce caractère comme distinguant le sys- tème nerveux des Insectes de celui des autres Arthropodes. )) 2. Les corps pédoncules de Dujardin, ou les circonvolutions du cer- veau, se rencontrent non-seulement chez quelques Insectes, comme on l'a admis jusqu'à présent, mais chez tous, à un état de développement plus ou moins considérable. » 3. Chez quelques insectes, on trouve même des différences dans le développement de ces circonvolutions, chez divers individus de la même espèce. C'est ce qui a lieu, par exemple, chez les Hyménoptères sociaux (l'Abeille, la Guêpe, la Fourmi). L'assertion de M. Wagner, que, chez (476) l'Abeille, les femelles et les ouvrières en présenteraient, tandis que les mâles en seraient dépourvus, n'est point exacte. » On les rencontre dans les mâles, non-seulement chez les Abeilles, mais, comme je l'ai constaté, chez toutes les espèces d'Insectes. Seule- ment, chez les Insectes associés, les mâles présentent un développement de cet organe beaucoup moins considérable que les femelles et les ou- vrières. » 4. En général, le développement du cerveau tout entier (ganglion sus-œsophagien de l'Insecte) n'est pas en rapport avec le degré de déve- loppement des instincts et des mœurs; mais il en est ainsi pour la partie de cet organe qu'on nomme les hémisphères. » 5. Les nerfs de la lèvre supérieure ne sortent pas de la face inférieure du ganglion sus-œsophagien, comme on l'a admis jusqu'à présent; on peut poursuivre leur origine dans le collier pharyngien. )) 6. L'étude des Insectes possédant deux ganglions thoraciques montre que, chez les uns, le premier ganglion est simple (il correspond au pre- mier ganglion de la larve); le second est composé (il résulte de la fusion de deux ou trois ganglions thoraciques de la larve, avec un ou deux gan- glions de l'abdomen); c'est ce qui a lieu chez les Lépidoptères, Coléo- ptères, Hyménoptères, Neuroptères. Chez d'autres, le premier et le second ganglion sont tous deux composés : le premier résulte de la fusion du premier et du second ganglion thoracique de la larve {Empis, Thereva, Asilus, Bombilius, etc.) » 7. Le nombre des ganglions n'est pas seulement différent chez les différentes espèces d'Insectes, mais même chez les divers individus d'iine même espèce ('). (L'ouvrière de l'Abeille a cinq ganglions abdominaux, tandis que le mâle et la reine n'en ont que quatre; la Guêpe ouvrière a cinq ganglions, tandis que la reine et le mâle en ont six, etc.). » 8. Jusqu'à présent, on a pensé que c'est tonjours le dernier ganglion abdominal qui est complexe. J'ai vu souvent que l'avant-dernier ganglion résulte de la fusion de plusieurs, tandis que le dernier est simple (l'Abeille ouvrière, les Mutilla, etc.). )) 9. Chez quelques Insecles {Teyilhredo, Bombiis), il existe dans le thorax un système nerveux sympathique dont la constitution correspond à celle de l'abdomen chez ces Insectes. « 10. La transformation du système nerveux a lieu suivant deux types (') J'ai déjà publié sur ce point une Note dans les Comptes rendus, en 1876. ( 477 ) différents : tantôt il se raccourcit, et le nombre des ganglions se réduit chez l'adulte (Hyménoptères, Coléoptères, Lépidoptères, elc.) ; tantôt la marche est inverse, c'est-à-dire que, chez la larve, il n'y a qu'une seule masse cen- trale au thorax ( outre le ganglion sus-œsophagien) et cette masse se décom» pose en un nombre variable d'autres: c'est ce queM. Kiinckel a démontré pour la rolucetla; je l'ai constaté dans un grand nombre d'espèces {Eris- talis, Folucelh, Stratiom/s, etc.). » 11. Des recherches comparatives faites sur le système nerveux des Hémiptères, il résulte que, pour ceux de ces Insectes qui ont un seul gan- glion thoracique, celui-ci correspond aux deux derniers ganglions et à tous les ganglions abdominaux de la larve ; le premier est toujours con- fondu avec le ganglion sous-asophagien [Acanlhia, Ncpa, Notonecla, etc.). » 12. Mes recherches sur le système nerveux des Lépidoptères mon- trent que ces Insectes ont tantôt deux, tantôt trois ganglions thoraciques; mais qu'ils ont toujours seulement quatre ganglions abdominaux, comme l'a dit M. L. Dulour dans son Aperçu anatomique sur les Lépidoptères ('). » L'ensemble de mes recherches a porté sur la plupart des fiimiliesde l'ordre des Hyménoptères, des Coléoptères, des Ilémiplères, des Lépido- ptères et des Diptères. » M. L.-V. TcRQUAN adresse un Mémoire sur l'intégration d'un nombre quelconque d'équations simultanées entre un même nombre de fonctions de deux variables indépendantes et leurs dérivées partielles du premier ordre. (Commissaires : MM. O. Bonnet, Bouquet.) M. C. Maher adresse, par l'entremise de M. Larrey, un Mémoire sur la statistique médicale de Rochefort pour 1878. (Renvoi à la Commission du prix de Statistique.) M. F. Ricard adresse un Mémoire intitulé : « Doctrine organique de la Musique ». (Commissaires : MM. A. Cornu, Marey.) (') C'est donc ii tort que, (lins la plupart des nouveaux Manuels de Zoologie, on trouve cette assertion, que les papillons ont cinq ganglions .abdominaux. D'après les recherches que j'ai faites sur cent dix-huit espèces, c'est seulement chez le Hrpiolus qu'on trouve trois ganglions thoraciques; mais, chez ce papillon, beaucoup d'autres organes ressemblent aussi bien plus à ceux d'une chrysalide qu'à ceux d'un Insecte adulte. C, R., 1879. 2- Semestre. (T. LXXXIX, N° 9.) ""^ ( 478 ) M. J. GiROD adresse une Note relative à quelques modifications à intro- duire dans l'armature de l'électro-aimant de l'appareil Hughes. (Renvoi à l'examen de M. Th. du Moncel.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une brochure de M. C. Siragusa, écrite en italien et por- tant pour titre : ■• L'anesthésie dans le règne végétal ». CHIMIE. — Sur deux nouveaux éléments dans /'er6me. Note de M. P. -T. Clève, présentée par M. Wurtz. « Vers la fin de l'année dernière, M. Marignac découvrit dans l'erbine, jusque-là considérée comme l'oxyde d'un seul métal, l'erbium, l'oxyde d'un nouvel élément, l'ytterbine, fort bien caractérisé. Peu de temps après, M. Nilson trouva dans l'erbine un autre oxyde, la scandine, dont les sels sont incolores comme ceux de l'ytterbine. La substance qui donne aux sels de l'erbine la couleur rouge et leur beau spectre d'absorption, c'est-à-dire l'erbine vraie, est encore inconnue. Je me suis proposé d'ex- traire de l'ancienne erbine ce principe colorant. J'ai eu à ma disposition des quantités considérables de matières presque entièrement exemptes d'ytterbine ; M. Nilson a bien voulu me céder ses précieux résidus de l'ex- traction de la scandine et de l'ytterbine : cependant il m'a été absolument impossible d'en obtenir un oxyde rouge d'un poids moléculaire constant, même après des centaines de décompositions. )> J'ai dû, dès lors, supposer encore la présence d'un nouvel oxyde in- connu, et j'ai priéM.Thalènd'examinerlespectred'absorptionde lafraction que je regardais comme l'erbine la plus pure, et en même temps d'en com- parer le spectre avec les spectres des résidus riches en y tterbine et en yttria. Quelques bandes d'absorption, dans les dernières fractions, m'ont suggéré la pensée que la couleur de l'erbine est occasionnée par la présence de trois oxydes à spectre d'absorption. J'ai alors réuni les fractions les plus rouges, du poids moléculaire 126 à 127 (RU)» et je les ai soumises à une longue série de décompositions, en traitant une fraction (A) pour l'ytterbine, une autre (B) pour i'yttria, et une troisième intermédiaire dans laquelle l'erbine ( 479 ) vraie devait se concentrer. En même temps, j'ai essayé de concentrer les matières colorantes dans les résidus riches en ytterbine (A) et en yttria ( R), Lorsque j'eus poussé les décompositions jusqu'à être obligé de ni'iinèter faute de matière, j'ai soumis les cinq fractions à l'examen de M. Thalèn, qui a eu l'obligeance de les examiner avec beaucoup de soin. Cet examen l'a conduit anx résultats suivants : » Pour la recherche des spectres d'absorption des cinq fractions données, le liquide a été renfermé soit dans une cuvette en verre, d'une épaisseur de o", 008 et à faces parallèles, soit dans des tubes d'épreuve d'un diamètre de o'", oio environ. Pour obtenir des disi)er- sions suffisantes, mais très différentes, j'ai eni|)Ioyé, pour chacune des fractions, tantôt deux prismes, tantôt six prismes en flint, dont l'angle de réfraction était 60°. L'enre- gistrement a eu lieu dans le spectre solaire, et les positions des bandes d'absorption se rap- portent au spectre normal du Soleil, par Angstrom, Les ombres ci-dessous expriment des cent-millièmes de la longueur d'onde. » Voici les bandes d'absorption communes à toutes les fractions, lesquelles bandes doivent être attribuées probablement à Verbine: Couleur Longueur des rayons. d'onde. Remarques. 16660-6680 Faible. 65 1 5 -6545 Forte. 6475 -65 1 5 Demi-forte. Jaune 5400 -54 1 5 Demi-forte. ( 5225-5235 Très forte. ^'^'■' i 5i85-52?,5 Forte. Bleu 4865-4877 Forte. Indigo 4475-45' 5 Demi-foi te. » Il se présente, au contraire, une différence très marquée par rapport aux bandes sui- vantes, selon qu'on examine l'un ou l'autre des liquides en question : Fraction A. Fraction B. "" ^ ^ '. Erbicm(?). "L " " Extrait Extrait _ Extrait Extrait des de Fractions de des résidus Longueur résidus Verbine moyennes Verbine riches en d'onde. A'ytterbine. (126-127). (136-127). (126-137). yltrinm. X.... 6840 Forte. Demi-forte. Manque. Manque. Manque. r- ■ . , 6400-6425 Marque ou trace. Trace. Faible. Faible. Assez forte. z 5360 Manque. Manque ou trace. Trace. Faible. Demi-forte. » On voit donc que la bande x appartient aux fractions situées près de Vpterbine^ tandis qu'elle n'existe pas pour les fractions qui dérivent de l'yt- trium. Mais c'est l'inverse qui a lieu par rapport aux bandes jel z; en effet, ces bandes, qui manquent tout à fait quand il s'agit des résidus de l'ytter- ( 48o ) bine, se montrent de plus en plus neltes, au fur et à mesure qu'on s'ap- proche de Vytlrium. » Il ressort de ces recherches que le spectre de l'ancienne erbine doit être attribué à trois oxydes distincts. En effet, la couleur des solutions des diverses fractions est sensiblement différente. Tandis que les fractions traitées pour l'ytterbine sont colorées en rose avec un teint violet, les fractions traitées pour l'yttria ont un teint orangé. Quoique je possède des quantités assez considérables des mélanges de ces trois oxydes, je suis convaincu qu'il serait superflu de continuer ces recherches avant d'avoir pu m'en procurer encore davantage. » Pour le radical de l'oxyde placé entre l'ytterbine et l'erbine, qui est caractérisé par la bande x dans la partie rouge du spectre, je propose le nom de thulium, dérivé de Thulé, le plus ancien nom de la Scandinavie. Le poids atomique Tra de ce métal doit être environ 1 13 (son oxyde étant RO) ; au moins, son oxyde se trouve concentré dans les fractions qui ont pour poids moléculaire 129. » Verbium vrai, auquel on doit attribuer les bandes communes, a pro- bablement pour poids atomique 110 à m. Son oxyde est d'une couleur rose clair. » Le troisième métal, caractérisé par les bandes / et z et qui se trouve entre l'erbine et la terbine, doit avoir un poids atomique inférieur à 108. Son oxyde paraît être jaune ; au moins toutes les fractions d'un poids mo- léculaire inférieur à 126 sont plus ou moins jaunes. Je propose pour ce métal le nom de /lo/mwm, Ho, dérivé du nom latinisé de Stockholm, dont les environs renferment tant de minéraux riches en yttria. ■» Il me reste à témoigner à M, Thalèn ma vive reconnaissance, pour la peine qu'il s'est donnée dans toutes ces recherches. » M. J. Lawrence Smith demande la parole et s'exprime comme il suit : « J'ai eu l'occasion dernièrement de causer avec quelques-uns des sa- vants qui s'occupent de l'étude des terres du groupe yttrium et cérium. Malgré les résultats intéressants qu'ils ont déjà obtenus, ils conservent plus ou moins de doutes sur la netteté des résultats et les conclusions qui en peuvent être déduites, à cause de la difficulté de séparer ces terres l'une de l'autre. » Les travaux doivent être dirigés, autant que possible, vers la purifica- tion des terres ; jusqu'à ce qu'on arrive à les obtenir pures, on ne pourra qu'indiquer leurs positions relatives parmi les éléments. (48. ) » Jusqu'à quel point les impuretés modifient-elles les raies d'absorption soit dans la partie lumineuse, soit dans la partie ultra-violette du spectre? c'est encore là une question. La terre dont je m'occupe spécialement, l'oxyde de mosandrum, ne donne pas de raies d'absorption, et je suis obligé de l'étudier chimiquement. Je crois l'avoir obtenue dans un état de pureté assez grand, mais insuffisant encore pour me satisfaire. Je puis dire qu'elle est plus insoluble dans le sulfate de potasse que la terbiue de Mo- sander. J'ai déjà indiqué, en outre, quelques autres propriétés spéciales. A propos des raies d'absorption des terres, j'appellerai l'attention de l'Aca- démie sur une Noie de M. Lecoq de Boisbaudranet de moi {Comptes rendus, t. LXXXVIII, p. 1167), dans laquelle nous avons fait voir comment on peut changer, facilement et d'une manière complète, certaines des raies du didyme. » CHIMIE ORGANIQUE. — Synthèse partielle du sucre de lait et contribution pour ta synthèse du sucre de canne. Note de M. E. Demole, présentée par M. Wurtz. (Extrait.) « On sait que M. Schûtzenberger ( ' ), en étudiant l'action de l'anhydride acétique sur la dextroglucose, a observé la formation d'un corps extrê- mement intéressant : 2*"°' de glucose se soudent, avec perte d'eau, et il en résulte une sorte de digtucose (°) dans laquelle huit acétyles viennent se substituer à huit hydrogènes. C'est donc un éther octacétylé de la diglucose, que M. Schûtzenberger envisage comme identique avec l'éther octacétylé de la saccharose. Je montrerai plus bas que ces deux éthers ne sont pas identiques. )) M. A. Gautier (') paraît avoir obtenu le même sucre par une réac- tion toute semblable (action de HCl sec sur une solution alcoolique de glucose). » Partant de celte notion bien simple, que dans les sucres de canne et de lait les molécules de glucose sont dissemblables et non point iden- (') Schûtzenberger et Naudin, Annales de Chimie et de Physique, t. XXI, p. 235; 1870. (') Je propose les noms de diglucose, dilévulose, etc., pour les sucres résultant de l'union de deux molécules de glucose, lévulose, etc., car il y a toute analogie entre le glucose et les diglucoses d'une part et entre les glycols et'lcs diglycols que M. Wurtz a découverts. (') A. Gautier, Bulletin Soc.ch. de Paris, t. XXII, p. i^5. ( 482 ) tiques, j'ai cherché à faire un pas en avant dans la synthèse de ces sucres, en réunissant la lévulose à la dextroglucose et la gallactose à la lactoglucose. » J'ai comparé d'abord l'octacétyle diglucose avec l'octacétyle saccha- rose. Ces deux corps offrent de grandes ressemblances. C'est ainsi qu'ils fondent tous les deux vers 39°-4o°C., qu'ils ont le même poids spécifique à i6°C., soit 1,27, et que leur solubilité dans l'eau est presque nulle. Mais voici d'autres propriétés qui les séparent absolument : Saccharose Diglucose octacétiquc. octacétique. p P I partie d'alcool (dens., o,g5) dissout, à io°C. . 0,00878 0,00946 0 i> à8"C.. 0,00623 0,00870 Pouvoirs rotatoires à 16"- 1 7° C [«]d = -4- 38 , 36 [ajo = -+- 54 ,62 Produits de saponification . — La saccharose octacétique, par les alcalis, donne le sucre de canne, qu'à la vérité il est malaisé de faire cristalliser. La diglucose octacétique conduit à un sucre qui a tous les rapports possibles avec celui de M. Gautier, par conséquent avec la diglucose. » La différence est donc profonde entre ces deux corps, et nous pou- vons définitivement affirmer que 2""' de dextroglucose, réunies avec perte d'eau, ne sauraient, en aucun cas, reconstituer le sucre de canne. » Les résultats ont été plus favorables avec le sucre de lait, qui se convertit, au contact des acides dilués, en deux corps isomères : la gal- lactose [a]D= + 99, 74 et la lactoglucose [a]D= + 67,53 ('). Le produit de cette hydratation, après l'éloignement de l'acide, a été évaporé et séché avec soin; il présente tous les caractères du mélange équimoléculaire de gallactose et de lactoglucose. On a fait agir sur ce mélange 3 parties d'an- hydride acétique (bouillant à 1 46°- i5o°), à l'ébulUtion (avec reflux), jusqu'à ce que la masse ait été dissoute. Reprenant par l'eau, on a obtenu alors un éther poisseux, que l'on a achevé de traiter comme M. Schûtzenberger l'indique pour le sucre de lait octacétylé. » Le corps obtenu possède toutes les propriétés de ce sucre de lait octa- cétylé; en voici la preuve : » Les analyses conduisent à la formule C-'H'*0". Le point de fusion est situé vers 52" environ. » L'octacétate naturel, d'après M. Schûtzenberger, dévie à droite le plan de la lumière polarisée : [a], = +3.°. (') FuDAK,owsB.Y, Bulletin Soc. ch. de Paris, 1866- 1867, t. VI, p. aSS, et t. VIII, p. iio. ( 483 ) » L'octacélate de synthèse dévie le même plan d'autanl : [a]„ = + 3o°,8a. » Les deux éthers perdent facilement de l'acide acétique par leur expo- sition à l'air. » Une expérience qui identifie plus complètement ces deux corps, c'est leur saponification par les alcalis (*). Une solution alcoolique de l'éther de synthèse, versée dans de la baryte maintenue à 90° environ et chauffée pendant cinq minutes environ, fournit un abondant dégagement d'éther acétique, et la liqueur brunit légèrement. Après neutralisation exacte de la baryte introduite par H^SO* titré, on évapore à sec, on reprend par l'eau, et le corps cristallise plusieurs fois en s'aidant de la présence de l'alcool. » Il arrive souvent que, tout l'éther octacélique n'étant pas saponifié, il reste une petite quantité de lactose mono ou diacétique qui entrave la cristallisation. » Le corps obtenu constitue le sucre de lait avec toutes ses propriétés. Cristallisé rapidement par refroidissement et en couche mince, il donne une masse arborescente, tandis que, si le refroidissement ou l'évaporation se fait lentement, il se dépose des cristaux assez considérables, appar- tenant au système orlhorhombique (-). » Ils possèdent la formule C*-H**0'^ Après avoir perdu de l'eau vers i5o°, ils commencent à se détruire vers 160° et au delà, en dégageant une forte odeur de caramel. Leur solubilité dans l'eau froide est faible; celle dans l'alcool est à peu près nulle. Dissous dans l'eau depuis un certain temps, ils ont fourni au polarimètre les données suivantes : 1° S =r 0,27360, V = 3o", T^a-^^S «=1,04, 2° S =0, 65685, V = 69'^'=, T = 4<^^"^, a = 2,1 5. 1) La moyenne de ces deux expériences fournit le chiffre suivant, [c/.\o = -h 56,7, tandis que la lactose naturelle fournit [«]i, = + 56,4. (' ) Le sucre de lait octacélique fournit, par les alcalis, le sucre de lait sans altération. (') Cristaux incolores, de saveur faiblement sucrée; ils craquent sous la dent comme le ferait une pierre assez tendre. ( 484 ) » Pulvérisé et chauffé deux heures à i4o°-i45°, ce corps a donné un composé de la formule C'^H'^'O'*, identique avec la lactose anhydre. En effet, la solution de ce dernier corps, préparée depuis mi certain temps, a donné au polarimètre [ajn = -1- 60, o5, » Sucre de lait anhydre : [«]d = -+- 59,3 (Berthelot), [a]a = -+- 60, 28 (Biot). M II y a donc identité complète entre les deux éthers octacétiques et les deux sucres qui en dérivent. » L'action de l'anhydride acétique sur les glucoses me paraît devoir être interprétée de la façon suivante : » 2™"' de glucose différentes ou semblables se trouvent-elles en présence d'un déshydratant, elles se transforment en leurs anhydrides (ghico- sane, etc.). L'action subséquente de ces anhydrides de glucose sur l'anhy- dride acétique conduirait alors à un éther des diglucoses, de la même liiçon que l'oxyde d'éthylène (2™°'), ainsi que l'a montré M. Wurtz, additionne l'anhydride acétique (1™°') pour donner un éther du diglycol. » CHIMIE ORGANIQUE. ~ Réaction des tungztaies en présence de la mannite. Note de M. Klein, présentée par M. Wurtz. « L'apparition du pouvoir rotatoire dans un mélange de borax et de mannite a été l'objet de nombreux Mémoires de MM. Vignon, Mùniz, Bou- chardat. Nous avons été conduit à rechercher si d'autres sels n'offraient pas un mode d'action se rapprochant de celui du borax, et, entre tous les sels que nous avons essayés, les tungstates seuls nous ont donné des résultats assez remarquables pour être l'objet d'une mention. » Une solution aqueuse, faite à froid, de mannite et de tungstate de soude TuO*Na-, dans les proportions suivantes : la?"^ mannite, 4^"^ tungstate de soude, dissous dans la quantité d'eau nécessaire pour former un volume de 100", observée au polarimètre, donne une déviation adroite de 4o'. » La liqueur présente une réaction alcaline au tournesol, comme la so- lution neutre de tungstate de soude. L'ébuUilion delà liqueur n'augmente ( 485 ) pas le pouvoir rotaloire. Nous avons ensuite essayé le paralungstate Tu'^0*'Na"'+ 25H=0 = 5Na-0, jaTuO» + 25H=0. Ce sel, purifié par cristallisation, était neutre au tournesol. » Nous avons pris lo^'de mannite pure et 4^^ de ce paratungstate, et nous avons fait dissoudre ces deux substances et étendu d'eau la solu- tion, de manière à avoir loo" de liquide. La solution a été divisée en deux parties de 5o'''^ chacune : l'une (n° 1) a été maintenue froide; l'autre (n° 2) a été portée à lebullition pendant vingt minutes et ramenée ensuite au volume de So*^*^ après refroidissement complet. » Cela fait, nous avons observé les déviations angulaires au polarimètre. La première liqueur ne présentait pas de pouvoir rotatoire; elle était neutre. La deuxième produisait une déviation angulaire de 36' à droite et était fortement acide; elle attaquait lentement le carbonate de chaux récemment précipité. Nous avons répété plusieurs fois cette expérience, en en variant les conditions, et nous sommes arrivé à la conclusion suivante : )) Les paratungstates alcalins agissent à l'ébullition sur une solution de mannite, comme les biborates agissent à froid en présence d'un excès du même corps (voir Comptes rendus, séance du i" avril 1878). » Quand la durée de l'ébullition dépasse quelques minutes, il n'y a plus augmentation du pouvoir rotatoire antérieurement produit. » Nous avons voulu étudier l'action des métatungstates sur la mannite, et nous avons préparé le métatungstate barylique Tu^O'^Ba + gH'O. » Nous avons dissous dans l'eau 12°' de ce sel et 128'^ de mannite: le sel barytique introduit dans la solution de la substance organique ne s'est pas décomposé comme il l'eût fait en présence de l'eau froide. La liqueur occupait un volume de loo*^"^; la déviation au polarimètre était nulle. » Le liquide a été porté à l'ébullition et observé de nouveau : il était inactif. » Nous avons préparé une deuxième solution, plus étendue que la pré- cédente et renfermant les mêmes quantités des deux corps étudiés. » Nous avons porté le liquide à l'ébullition en y versant de l'eau de ba- ryte titrée. Nous avons ainsi ajouté 0^,200 de baryte; nous avons ensuite filtré, lavé le précipité de tungstate ordinaire qui s'était produit, réuni les liqueurs, ramené le volume à 100" et observé la déviation : elle était de 25' à droite. » L'addition à froid d'eau de baryte produit un précipité qui, comme le précédent, est un précipité de tungstate ordinaire, mais le liquide n'offre G. R., 1879, 2» Semestre. (T. LXXXIX, N" 9.) ^4 ( 486 ) pas le pouvoir rotatoire; en d'autres termes, il ne se forme pas de sel bary- tique d'un éther acide de la mannite. » Cette observation n'a d'autre intérêt que de se rapprocher d'un résultat semblable obtenu par M. G. Bouchardal. » Il a remarqué que, en ajoutant de la soude ou un alcali quelconque à un mélange de borax et de mannite, on augmentait la déviation angulaire de près d'un tiers de sa valeur absolue, toutes les circonstances de l'expé- rience restant, bien entendu, les mêmes. » Il y a donc parallélisme entre les réactions des biborates et celles des paratungstates et métatungstates; cette similitude se continue jusque dans les propriétés des composés que ces corps forment avec la mannite, com- posés d'ailleurs à peu près sans intérêt. » CHIMIE. — Sur le dosage de l'ure'e; réponse à une Noie de M. G. Esbach ('), par M. C. 3IÉHIJ. « Avant de rédiger ma Note du 21 juillet dernier, j'avais fait réagir une solution d'hypobromite de soude [contenant 100'''= de solution de soude caustique (D = i, 33), 100" d'eau distillée et 10'='' de brome] sur des so- lutions concentrées et récemment bouillies de sucre de canne, de glucose, de lactose dans un parfait état de pureté ,• dans aucune de ces expériences je n'avais constaté de dégagement de gaz. Le poids du sucre mis en œuvre dans ces essais variait de i^'^ à iS^^ pour i5'=<^ de réactif. » Il est vrai que certains échantillons de glucose, particulièrement de celui que l'on extrait de l'urine des diabétiques, donnent de l'azote dans l'uréomètre, proportionnellement au poids de matière employé; il en est de même du miel brut. Mais, quand on chauffe ces produits impurs avec un alcali fixe, il s'en dégage de l'ammoniaque, preuve évidente qu'ils con- tiennent des corps azotés. » D'autre part, j'ai fait réagir la solution d'hypobromite alcalin sur une solution contenant, tantôt o^', 10, tantôt o»', 12 d'urée, et un poids de sucre de canne ou de glucose que j'ai élevé jusqu'à iS^'. Malgré ce grand excès de sucre, dans aucun cas je n'ai obtenu un volume d'azote supérieur à celui que fait prévoir la théorie. Ces essais, répétés un grand nombre de fois, confirment donc les résultats consignés dans ma Note du 21 juillet; ') Compta- re/ic/us, si'HDce du 18 août 1879. ( 48? ) ils prouvent qu'en présence du sucre pur l'hypobromite de soude dégage tout l'azote de l'urée et rien de plus. » Dans ma pratique de chaque jour, je ne me sers que de sucre de canne, parce qu'il est toujours facile de se le procurer dans un état de pureté satis- faisant. » PHYSIOLOGIE. — Sur les effets physiologiques duformiale de soude. Note de M. Akloing, présentée par M. Bouley. « M. Byasson a écrit, en 1872, que les formiates alcalins n'ont pas d'ac- tion bien caractérisée sur l'organisme ('). Depuis cette époque, personne n'est revenu sur les effets du formiate de soude. C'est dans le but d'attirer l'attention des médecins sur ce composé que nous soumettons cette Note à l'Académie. » Circulation. — Si l'on accumule lentement dans les veines d'un chien ou d'un cheval des doses successives d'une solution de formiate de soude au cinquième, on observe les modifications circulatoires suivantes : après les premières injections, le cœur se ralentit, les capillaires de la circulation générale et pulmonaire se dilatent, la pression artérielle baisse, la vitesse diastoUque ou constante du cours du sang augmente dans les vaisseaux centrifuges; quand la dose introduite dans le sang est devenue une dose forte, le cœur s'accélère et ses systoles perdent de leur énergie. Si le for- miate est versé, à dose massive, à l'intérieur même du ventricule droit, il produit le ralentissement ou l'arrêt du cœur. Cet arrêt peut être définitif; sinon, le cœur se restaure d'autant plus vite que la quantité de formiate injectée a été moins considérable ; après la restauration du cœur, on ob- serve les effets des doses fortes. » Respiration. — Les doses faibles augmentent le nombre et l'ampli- tude des mouvements respiratoires. Les doses moyennes allongent l'expi- ration et déterminent parfois des séries de petits mouvements préci- pités, séparées les unes des autres par une profonde inspiration et une expiration prolongée. » Les doses fortes accélèrent les mouvements respiratoires et diminuent de plus en plus leur amplitude. Une dose massive provoque, au moment de l'injection, un court arrêt en expiration; les respirations reparaissent ^'j Comptes rendus, séance du 2g avril. (488 ) bientôt et présentent une énorme accélération et une amplitude graduel- lement croissante ; ces phénomènes se déroulent en vingt ou trente se- condes et sont remplacés par le ralentissement et la diminution de l'am- plitude des mouvements du thorax et par une tendance à la pause en expiration. » Dose toxique. — Le formiate de soude est toxique lorsque la dose dépasse i^'' par kilogramme du poids vif de l'animal. La mort est annoncée par de petites inspirations séparées par des pauses expiratoires de plus en plus brèves; la poitrine s'arrête en expiration. Le cœur, qui survit environ cinquante secondes à la respiration, présente, avant de s'éteindre, un grand ralentissement et un grand affaiblissement de ses systoles. » Calorificaiion. — Le formiate de soude fait baisser la température animale. L'empoisonnement graduel peut produire un refroidissement de 2°, 5 en une heure, » Ce refroidissement a pour causes : i° la forte dilatation des vaisseaux capillaires superficiels; 2° la diminution de l'amplitude des mouvements respiratoires; 3° et surtout les modifications des échanges pulmonaires et le ralentissement des combustions organiques. » Si on fait l'analyse des gaz expirés, on note, pendant l'action du for- miate de soude, une diminution de l'acide carbonique et une augmenta- tion de l'oxygène, c'est-à-dire que le ralentissement de l'élimination de l'acide carbonique par le poumon s'accompagne d'un ralentissement dans l'absorption de l'oxygène. Si, comparativement, on fait l'analyse des gaz du sang artériel, on observe une diminution simultanée des chiffres de l'acide carbonique et de l'oxygène. Par conséquent, en même temps que l'absorption du principe comburant diminue dans le poumon, la combus- tion des principes hydrocarbonés diminue dans la trame des tissus. Nous n'avons pas encore étudié les modifications qui se produisent dans l'éli- mination de l'urée. » Les effets que nous venons de décrire assignent au formiate de soude un rang parmi les médicaments défervescents. Nous signalons ce composé à l'attention des médecins, qui pourraient l'employer dans un certain nombre de cas où l'on redoute l'action du salicylate de soude, car le for- miate ne congestionne pas les reins comme le salicylate et ne modifie pas le cœur aussi profondément que cette dernière substance. » (489) PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — De quelques fails relatifs aux contracture$. Note de MM. Bbissaud et Ch. Riciiet, présentée par M. Gosselin. « On peut, avec la plupart des médecins, définir la contracture un rac- courcissement plus ou moins durable du muscle, lequel ne peut plus alors être relâché par l'influence de la volonté. Grâce à la bienveillance de. M. le professeur Charcot, nous avons pu étudier quelques variétés de contractures. Nous donnerons rapidement ici le résumé de nos observa- fions et de nos expériences. » 1. Ou peut, chez les hystéro-épileptiques, provoquer la contracture d'un muscle par la tension ou la forte contraction de ce muscle. Ainsi, toutes les fois qu'une de ces malades fiiit exécuter à un de ses muscles une contraction suffisamment énergique, ce muscle reste en état de contraC' ture. )) Cette contracture peut s'observer sur divers muscles. C'est sur le tri- ceps brachial qu'elle se produit le plus facilement, mais nous avons pu aussi l'observer sur le biceps brachial, les fléchisseurs des doigts, les exten- seurs des doigts, le deltoïde, les muscles de l'éminence thénar, le sterno- mastoidien, l'orbiculaire des paupières, les péroniers, le soléaire. Il est probable qu'on pourrait la produire sur tous les autres muscles. )) Naturellement ces phénomènes ne se présentent pas avec la même facilité chez toutes les hystériques; ils sont d'autant plus manifestes que l'état de mal hystérique est plus prononcé. A mesure que les attaques hystéro-épileptiques deviennent moins fréquentes, cette aptitude à la con- tracture va en diminuant. » 2. En inscrivant par la méthode graphique les secousses musculaires provoquées par l'électricité, lorsque le muscle est tantôt dans son état normal, tantôt en contracture, on voit que le muscle contracture est en- core capable de donner des secousses musculaires. Ce fait démontre que l'état de contracture est pour le muscle un état intermédiaire entre le té- tanos physiologique maximum et le relâchement. » Il nous a été démontré par des explorations précises que le muscle, soit lorsqu'il est cataleptique, soit lorsqu'il est contracture, est à peu près aussi excitable à l'électricité que lorsqu'il est relâché et dans son état normal. » Pour faire cesser la contracture, il suffit d'exciter les muscles de la (490) région antagoniste, ainsi que l'a indiqué M. Charcot. Nous avons pu constater ce fait nouveau, qu'il suffit, pour que le muscle se relâche, d'ex- citer, en le frottant avec la main, le tendon du muscle contracture, en même temps que l'on essaye d'allonger le muscle. Il semble donc qu'il y ait entre la masse charnue d'un muscle et son tendon un antagonisme tel, que l'excitation du muscle produit la contracture et l'excitation du tendon le relâchement. ') 3. Il est vraisemblable que cette contracture est une contracture réflexe, de même que le tonus musculaire est une action réflexe partant du muscle et y retournant. On peut donc admettre que la contracture d'un muscle est due à l'excitation des nerfs centripètes de ce muscle, excitation provoquée soit par la contraction, soit par la tension musculaire. » Une expérience très simple vient prouver qu'il en est ainsi. » Si l'on anémie complètement un membre en appliquant méthodi- quement autour de ce membre la bande de caoutchouc, au bout d'un temps assez variable (vingt à trente minutes environ), les muscles, étant privés de sang, ne pourront plus se mouvoir sous l'influence de la volonté, et au bout d'une heure et demie environ l'excitabilité du muscle à l'élec- tricité aura tout à fait disparu. Mais la contracture disparait plus rapide- ment : en effet, si l'on applique la bande de caoutchouc autour du bras contracture, on voit, au bout de cinq à six minutes à peine, la contracture cesser complètement, alors cependant que les mouvements volontaires sont conservés et que l'excitabilité du muscle à l'électricité n'a pas varié d'une manière sensible. C'est donc l'excitabilité du muscle à la contracture qui, sous l'influence de l'anémie, disparaît en premier lieu. » Si alors on enlève la bande du muscle ainsi relâché, aussitôt, en même temps que le sang dans le muscle, la contracture reviendra, avec autant, sinon plus de force, qu'auparavant. » Il y avait donc dans le muscle relâché une véritable contracture latente. Quelle que soit l'apparence paradoxale de cette expression, nous pensons qu'elle indique assez exactement ce fait que le muscle était fortement excité par le nerf moteur et la moelle, et que, s'il ne répondait pas par une contracture à cette excitation, c'est qu'étant privé de sang il ne pouvait plus se contracturer. On peut donc dire que ce muscle anémié et ne répondant pas à l'excitation névro-médullaire était en contracture latente. » 4-. Sur une des malades de M. Charcot, la contracture était très faible, mais la moindre contraction musculaire la provoquait immédiatement. Sans insister sur les détails de ce phénomène, nous ferons remarquer que ( 49' ) celte forme de la contracture se rapproche beaucoup de la calale|)sie et qu'elle établit une transition entre la catalepsie proprement dite {flexibititos ceren) et la contracture. » Enfin nous avons observé un jeune homme de vingt-deux ans (qui n'est ni hystérique ni épileptique) et chez qui on peut facilement pro- voquer la contracture (qu'il appelle une crampe) en tendant ses muscles ou en lui disant de les contracter fortement. » 5. Pour rappeler que ces contractures, en quelque sorte dynamiques, 'ont leur point de départ et leur point de retour dans le muscle, nous pro- posons de les appeler contractures myo-réflexes. » En les comparant, suivant la méthode fréquemment employée par M. Charcot, aux contractures organiques de l'hémiplégie, on constate que les unes et les autres se présentent avec le même appareil symptomatique et que les unes et les autres ont pour cause commune une plus grande excitabilité des régions motrices de la moelle. » Enfin, il résulte de l'ensemble des faits qui précèdent qu'entre le tonus normal, la catalepsie, la crampe vulgaire, la contracture myo-réflexe et la contracture des hémiplégiques il y a de très étroits rapports. Il est probable que, si l'attention des médecins est fixée sur ce point, ils observe- ront toutes les formes de transition entre ces divers états ( ' ). » ANATOMIE ANIMALE. — Recherches morphologiques et zoolocjiques sur le système nerveux des Insectes diptères. Note de M. J. Kunckel, présentée par M. Blanchard, « Dans la classe des Insectes, le nombre des centres nerveux n'offre point de fixité absolue; dans un même ordre, le mode de groupement des ganglions peutvarieràl'infini. Chez lesDiptèressurtout,on observe unecen- tralisation absolue ou une dispersion extrême des centres nerveux avec les groupements intermédiaires les plus variés; mais chaque famille a son sys- tème nerveux construit sur un plan particulier invariable. Il y a là, pour reconnaître les affinités zoologiques et caractériser les principales divisions, un enseignement précieux qui vient justifier les vues de Cuvier et de ses successeurs. Cuvier avait saisi l'importance des variations de position et de ( ') Ce travail a été l'ait au laboratoire de Physiologie pathologique de M. le professeur Charcot, à la Salpètrière. ( 49^ ) forme de l'appareil de la sensibilité pour caractériser les embranchements du règne animal; ses disciples ont été plus loin. M. Emile Blanchard, notamment, a montré que le système nerveux pouvait fournir de précieuses indications pour la classification des groupes secondaires; il a reconnu, par exemple, chez les Articulés, « dans le degré de centralisation des noyaux » médullaires, des caractères de famille ayant une persistance des plus » remarquables » (' ). Récemment, M. le professeur Ed. Brandt, de Saint- Pétersbourg, a fait une étude comparative du système nerveux dans tous les groupes d'Hyménoptères, et il est arrivé à des résultats pleins d'intérêt pour l'anatomiste comme pour le naturaliste classificateur (^). » Quant aux Diptères, seul Léon Dufour a mis en parallèle le système nerveux de six Insectes ('). S'il a signalé de grandes dissemblances dans le mode de groupement des ganglions, il en a déduit des conclusions fort erro- nées': il place au rang supérieur l'Insecte qui possède le plus grand nombrede centres nerveux. Dans mes recherches, j'ai embrassé l'étude de l'appareil de la sensibilité dans un très grand nombre de Diptères appartenant à toutes les familles, et je suis arrivé, au point de vue de la classification, à des résultats dont j'ai laissé pressentir l'importance dans les premières lignes de ce Mémoire. Mais si l'analyse démontre l'unité de plan qui règne dans le groupement des centres nerveux parmi les représentants d'une même famille de Diptères, la synthèse permet de reconnaître qu'il existe une relation entre toutes ces familles, le nombre des centres variant graduelle- ment d'une famille à l'autre. )) Dès 1868 (^), m'atlachant à faire un examen approfondi de l'appareil sensitif d'un Diptère à l'état de nymphe et d'adulte, j'avais constaté, pen- dant le développement postembryonnaire, un phénomène de réversion amenant chez l'adulte une disjonction des ganglions des plus accusées (*). Encouragé par cette observation, j'ai examiné comparativement la méta- morphose du système nerveux chez les Stratiomydes, les Tabanides, les Syrphides, les Conopides, certaines Muscides acalyptérées (Sepsines, Platystomines), et j'ai reconnu qu'il se manifestait dans toutes ces familles (') Emile Blanchard, Recherches anatomiques et zoologiques sur le système nerveux des animaux sans vertèbres [Jnn. Se, nat., t. V, 1846). ( = ) Edouard Brandt, Recherches anatomiques et morphologiques sur le système nerveux des Insectes hyménoptères. [Comptes rendus, t. LXXXIII, p. 6i3j 1876). (M LÉON Dufour, Recherches anatomiques et physiologiques sur les Diptères ; i85o. (') Comptes rendus, t. LXVII, 1868, p. lîSa et i233. (') Comptes rendus, l. LXXXI, p. i3o4 (Rapport de M. Milne-Edwards). ( 493 ) nn phénomène de décentralisation du même ordre. Guidé par les travaux de Herold, de Suckow, de Newport, de Cornalia sur les changements qui s'accomplissent pendant la métamorphose dans la chaîne ganglionnaire des Lépido|)lères, par les recherches de M. Blanchard sur le système ner- veux des Coléoptères, on admettait que le raccourcissement de cette chaîne et la diminution du nombre des centres nerveux par la fusion d'un cer- tain nombre de ganglions entre eux étaient des phénomènes constants dans toute la classe des Insectes; d'après mes observations sur les Diptères, on doit reconnaître qu'on s'était trop hâîé de généraliser : dans cinq familles, pendant la transformation en nymphe, il y a an contraire nlloncjement de la chaîne nerveuse de la larve, disjonction des (janrjlions primitivement réunis et rejet de plusieurs d'entre eux dans l'abdomen de l'adulte. Le fait que j'an- nonçais en 18G8 et en xSyS n'est donc pas isolé. » D'après l'évolution que subit le système nerveux, les Diptères peuvent se diviser en trois groupes : ceux qui suivent la loi commune et dont quelques ganglions se fusionnent pendant le passage à l'état de nymphe (Tipulides, Mycétophilides, Culicides, Chironomides, Bibionides, Asilides, Leptides, etc., en un mot les anciens Némocères); ceux dont les ganglions se séparent les uns des autres pendant la métamorphose, de telle sorte que certains d'entre eux se trouvent rejetés dans l'abdomen (Stratiomydes, Tabanides, Syrphides, Conopides, certaines Muscides acalyptérées, comme les Sepsines, les Platystomines); ceux enfin dont les ganglions thoraciques et abdominaux restent confondus comme dans les larves (Muscides calyp- téréeSjOEstrides, Hippoboscides, Nyctéribides). Chez tous les Diptères, les ganglions sont distincts et nettement séparés dans l'embryon. Dans les larves du premier groupe, ils restent distincts; au contraire, dans les larves des deux autres groupes, ils tendent toujours à se rapproch?r, et leur coales- cence augmente au fur et à mesure de l'accroissement. Dans les nymphes du deuxième groupe (Tabanides, etc.), un phénomène de réversion se manifeste; les centres nerveux, d'abord réunis, se séparent de nouveau. Dans les nymphes du troisième groupe (Muscides calyptérées, etc.), les ganglions restent groupés en une seule masse. )) Si nous passons en revue les différentes familles de Diptères, nous constaterons que ces divisions, toutes basées sur les caractères extérieurs, n'ont pas luie valeur égale; nous reconnaîtrons que les Hippoboscides, les Nyctéribides, les OEstrides, les Muscides caiyptérées, qui ont les centres nerveux thoraciques et abdominaux confondus en une seule masse, mé- ritent d'être réunis en un groupe particulier ; que les Conopides et la plu- C.R., 1879 2° Semestre. (7. lAKXlX, N' ' 9.) 65 ( 494 ) part des Miiscides acalyptérées, qui ont deux centres nerveux, l'un ihora- cique, l'autre abdominal, doivent former un deuxième groupe; que les Syrphides, qui ont un centre thoracique et deux centres abdominaux, con- stituent un groupe très naturel; que les Tabanides et les Stratiomydes, ayant une masse thoracique et cinq masses abdominales, forment un qua- trième groupe; que les Tliérévides, qui ont deux centres thoraciquesetcinq abdominaux, doivent faire partie d'un groupe spécial, ainsi que les Scéno- pinides, qui possèdent trois centres thoraciques et cinq abdominaux ; que les Xylophagides, lesEmpides, les Asilides, les Bombylides, les Bibionides, les Culicides, les Chironomides, les Tipuiides, les Rhyphides, les Mycéto- philides viennent tous se ranger dans un septième groupe ayant deux ou trois centres thoraciques plus ou moins confondus et toujours six centres abdominaux. Les Dolichopodides, classés généralement près desLeptides, possèdent deux centres thoraciques et pas de centre abdominal; ils se rapprochent, par conséquent, des Muscides. » BOTANIQUE. — Sur In pluralité des noyaux dans certaines cellules végétales. Note de M. M. Treub, présentée par M. Ph. Van Tieghem. o II est généralement admis que presque toutes les cellules végétales ne renferment qu'un seul noyau cellulaire. Quelquefois on a signalé, à litre d'anomalie, la présence de plusieurs nucléus dans des cellules d'Algues. Hormis ces cas, il n'y a que les grains de pollen, les tubes polliniques et les cellules qui participent, d'après M. Vesque, à la formation du sac em- bryonnaire, dans lesquels on ait vu plus d'un noyau. Récemment, M. Schmitz a assigné des cellules à noyaux multiples aux Siphonocladiacées, groupe d'Algues établi par lui. Pour des cellules dites végétatives des plantes supé- rieures, une pluralité de nucléus n'a pas encore été dûment conslatée. » On rencontre quelquefois, cependant, deux noyaux au lieu d'un, dans des cellules végétatives de Phanérogames; dans d'autres, il y en a même plus de deux, et cela assez constamment, à ce qu'il paraît. Toutefois ces cas ne constituent peut-être que des anomalies plus ou moins fréquentes; par- tant, on ne saurait leur attribuer une grande valeur. )) Un plus grand intérêt s'attache, à ce qu'il me semble, aux cellules qui renferment toujours de nombreux noyaux cellulaires ; c'est ce que j'ai trouvé pour deux espèces de cellules bien différentes, à savoir les fibres libériennes et les laticifères de plusieurs plantes, appartenant aux Euphor- ( 495 ) biacées,'AscIépiaclées, Apocyiiées, Urticacées (prises dans un sens étendu). On sait, surlout par les investigations de M. de Bary, que les laticifères, dans ces familles, ne résnltent nullement d'une fusion de cellules, comme on le croyait autrefois. Les nombreux noyaux des fibres libériennes etdes latici- fères ressemblent beaucoup, sous tous les rapports, aux nucléus des autres cellules des mêmes niantes; quelquefois ils sont un peu plus grands, sou- vent un peu plus allongés. Ils peuvent être distribués dans les cellules avec plus ou moins de régularité. Comme bons exemples de cellules à plusieurs noyaux, je puis indiquer les fibres libériennes des Humulus Lupulus, Urtica dioica, Vinca ininor, et les laticifères des Oclirosia coccinea, Vinca miiior, Cjrtosiphonia spectabilis, Plutniera albct, Hoya, Gomphocarpus nngustifolius, Slcipelia ciliata, Euplioibin, Urlica dioica (']. » Une fois la découverte faite de plusieurs cellules à noyaux multiples, dans les plantes supérieures, il restait à élucider un point important, le mode de multiplication des nucléus dans ces cellules. Il résulte des re- cherches de MM. Bûtschli, Strasburger, Fol, Flemming, Ed. van Beneden, Balbiani et autres, que, dans les cellules à noyau unique, ce noyau passe, lors de son partage en deux, par une série de stades successifs des plus ca- ractéristiques. M. Ed. van Beneden a proposé de réserver au phénomène qui embrasse l'ensemble de ces stades le nom de division, et de nommer frag- mentation toute autre manière de multiplication. Dans les cellules à plu- sieurs noyaux, ces noyaux se multiplieraient, d'après M. van Beneden, par fragmentation et jamais par division. » Les fibres libériennes des Humulus Lupulus, Vinca minor, Urtica dioica, et les laticifères des deux dernières plantes se prêtent le mieux à l'étude de la multiplication des nombreux noyaux cellulaires. Notamment pour ces cellules, j'ai très bien pu constater que les noyaux se multiplient par véri- table division. J'ai vu tous les stades de division, et tant la plaque nucléaire et les granulations qui la précèdent, que le dédoublement de cette plaque, l'éloignement réciproque des deux demi-plaques, et leur transformation en jeunes noyaux , se présentent tout à fait de la même manière que dans les cellules à noyau unique; seulement, et cela n'a rien d'étonnant, puisqu'il ne se produit jamais ici de cloisons séparatrices, toute formation de plaque cellulaire fait défaut. Les noyaux d'une même cellule se divisent de préfé- [ ' ) Dans raa publication détaillée, on trouvera plus tard quelques indications sur les laticifères de V Urtica dioica. ( 496 ) rence tous à la fois; j'en ai vu jusqu'à trente en train de se diviser dans une cellule. » La division des noyaux qui précède la formation cellulaire dite libre se fait, d'après les récentes recherches de M. Strasburger, comme dans les cellules à noyaux multiples; mais, plus lard, le protoplasma se groupe au- tour des noyaux et se différencie en cellules. Ainsi la formation cellulaire /i6re peut être considérée, à un certain point de vue, comme un terme de transition entre les cellules à plusieurs noyaux et la division cellulaire. D'autre part, les résultats auxquels je suis arrivé tendent à amoindrir, pour quelques cas du moins, l'importance d'une segmentation du proto- plasma en cellules, et à faire attacher plus de valeur aux noyaux cellu- laires. » A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures trois quarts. • M. E. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 8 SEPTEMBRE 1879. PRÉSIDENCE DE M. DAUBRÉE. MÉMOIRES ET COaiMUNlCATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ALGÈBRE. — Sur la valeur moyenne des coefficienls numériques dans un déterminant gauche d'un ordre infiniment grand. Note de M. Sylvester. « Par une inadvertance regrettable, j'ai omis de donner la valeur moyenne des coefficienls numériques dans un déterminant gauche d'un ordre infini sous sa forme exacte. Pour cela, on n'a besoin que de se servir de la formule n{n +S]{f) -h ■y.S). . .{a -h .z5] _ S "Ld; b[b-^ri][b-i-2S]...[b + .zS)'~ ~^^ ' ' S où l'on suppose que x est infiniment grand. » Or la somme des coefficients, tons pris positivement dans le déter- minant gauche de l'ordre x, est [1.3.5. ..(^-;)]% et le nombre des termes distincts [x étant supposé infiniment grand) est 4- / o \ T .5 Q. . .Ajc — 3 e''{l.2.3...2x)~^ ^ ; C. R., 1879. 2' Semestre. (T. LXXXIX, N" 10.) 66 (49« ) en conséquence, la valeur moyenne cherchée sera 1 1 1.3.5...2J: — I 4.8.1?.. ..43^ _ •_ I^ £t^4 -l — L^/fV ^1 2.4.6. ..2x 1.5.9. ..4^^3 Si l'on écrit cette valeur sous la forme Cjt^ , on aura logC=- logri + loga - logri - { loge — 9 5^3 ai 1 + 3010300 — 9475449— I o85 71 1:= aoaaSSi, On a donc 0=1,59307, expression dont les quatre premiers chiffres avaient été précédemment trouvés; mais l'expression exacte -;- ici donnée pour la première fois. » trouvés; mais l'expression exacte -p^x*, qui me parait remarquable, est PATHOLOGIE GÉNÉRALE. — De la prédisposition et de l'immunité pathologiques. Influence de la provenanceou de la race sur l'aptitude des animaux de l'espèce ovine à contracter le sang de rate. Note de M. A. Chauveau. (( L'étude du charbon a déjà rendu des services signalés à la théorie générale des maladies infectieuses, De plus grands bénéfices encore peuvent être attendus de cette étude. Je signalerai particulièrement les questions fondamentales de la prédisposition et de l'immunité, au nombre de celles qui sont appelées à demander leur solution aux ressources expérimentales variées qu'offre l'étude de la maladie charbonneuse. Le travail que je pré- sente aujourd'hui vise à augmenter très notablement ces ressources, en y ajoutant un élément nouveau. » Tous les organismes ne se prêtent pas également bien à la culture féconde de la bactéridie charbonneuse et au développement de la maladie qui en résulte. On sait que certaines espèces jouissent, au plus haut degré, de cette propriété, et prennent à peu près infailliblement le charbon quelles que soient les conditions de l'inoculation. D'autres espèces pa- raissent réfractaires, à moins que l'inoculation n'ait été faite dans des con- ditions spéciales, témoin l'expérience de MM. Pasteur et Joubert sur les poules refroidies. Enfin il est des espèces qui, dans toutes conditions, se ( 499 ) prêtent plus ou moins difficilemc>nt à la prolifération du Bacillus anthracis. » Je vais montrer que ces différences d'aptitude à contracter le charbon n'existent pas seulement entre les différentes espèces, mais encore, dans la même espèce, entre animaux de diverses provenances ou de races diffé- rentes. » Le fait dont je veux parler a été constaté cet été dans mon laboratoire, au cours d'expériences sur la théorie générale des maladies infectieuses, faisant l'objet de mes leçons de Médecine expérimentale. Parmi les ani- maux consacrés à ces expériences, se trouvaient un certain nombre de moutons de provenance algérienne; tous se sont montrés absolument ré- fractairesà l'infection charbonneuse : tel est le fait important sur lequel je désire appeler l'attention. )) Dans des expériences antérieures, j'avais pu remarquer déjà que cer- tains moutons résistent à l'inoculation du charbon; mais je n'avais attaché à ce fait aucune importance, parce qu'il est rare et que les circonstances pouvaient faire attribuer l'insuccès de l'inoculation soit à un vice de celle-ci, soit à l'inactivité au moins relative de la matière infectante. » Au nombre des laits recueillis dans mes cahiers d'expérience, il en est deux cependant qu'on peut considérer comme une preuve de l'inaptitude de certains moutons à contracter le sang de rate par inoculation. » Le premier fait est du 2 août 1872. Un mouton est inoculé, ce jour-là, avec du sang charbonneux recueilli sur une vache par M. Boulet, de Chartres. Non-seulement le mouton ne mourut pas du sang de rate, mais il ne parut pas malade, tandis que deux lapins, inoculés comparativement, furent tués en trente-six à quarante heures par le développement de la bactéridie charbonneuse. » Le deuxième fait date du iG septembre 1872. Une inoculation char- bonneuse, dont la matière infectante avait été fournie par une chèvre morte du charbon spontané, avait tué une brebis mérinos en trente-six heures. Un morceau de la rate de celte brebis, morceau extrêmement riche en bâtonnets, est écrasé dans un mortier avec un peu d'eau et fournit, après filtration à travers une toile de batiste, un liquide où les agents in- fectants du charbon sont en très grand nombre. On en injecte dix-huit gouttes dans la jugulaire d'un bélier mérinos. Sur un mouton de même race, la même quantité est injectée sous la peau de la cuisse gauche, et l'on fait, de plus, à la face interne de la cuisse droite, six piqûres d'inoculation avec la pointe d'une lancette trempée dans le sang de la rate. Le bélier meurt du charbon le neuvième jour, à S** du matin. Quant au mouton, il ( 5oo ) résiste. Un abcès qui s'est formé à la face interne de la cuisse gaucVie, dans l'endroit où a eu lieu l'injection sous-cutanée, s'ouvre le dixième jour et donne issue à du pus blanc, crémeux, un peu odorant. L'animal ne tarde pas à se rétablir complètement, sans avoir jamais présenté une seule bacté- ridie dans le sang. » Ces deux laits me paraissent devoir être considérés comme exemples delà faculté que possède parfois l'espèce ovine, de résister aux inoculations charbonneuses. Je ne doute pas, en effet, que l'inoculation n'ait été bien faite dans les deux cas, et faite avec une bonne substance infectante. Cependant, comme l'inoculation n'a été tentée qu'une fois, il est permis de conserver quelques doutes sur l'existence d'une réelle immunité. Dans le premier fait, la race de l'animal n'est pas signalée. Il y a quelques chances pour que le sujet fût un de ces moutons africains dont je parlerai tout à l'heure et qui commençaient dès lors à affluer sur le marché de Lyon. Mais, dans le second fait, la race du sujet réfractaire est nettement signalée : c'était un mérinos. Si aucun doute ne planait sur l'existence réelle de l'immunité dont cet animal a donné la preuve, au moins appa- rente, il serait donc démontré que les moutons français peuvent acquérir, sur le sol français, dans des conditions qu'il reste à déterminer, l'inapti- tude à contracter le sang de rate. » Les nouveaux faits dont je veux parler aujourd'hui sont autrement significatifs. On trouve maintenant sur le marché de Lyon un très grand nombre de moutons importés d'Algérie. Ce sont tous des animaux appar- tenant à la race dite baibarine pure, ou croisée plus ou moins avec la race syrienne de moutons à grosse queue. J'ai fait acheter, en divers lots, neuf de ces animaux, de provenance bien authentique, sauf pour un, sur l'ori- gine duquel il y a doute. Aucun ne s'est prêté à la multiplication du Bacillus anlhracis; tous, comme je le dis plus haut, se sont montrés abso- lument réfractaires à l'infection charbonneuse! J'ajoute que ce n'est plus une seule tentative d'inoculation quia prouvé celteimmunité. L'inoculation a été réitérée jusqu'à cinq fois sur l'un des sujets et trois fois sur presque tous les autres. Un seul n'a subi qu'une inoculation double. Faut-il dire encore que la matière infectante, toujours soigneusement choisie, a été puisée à des sources diverses, et que l'on n'a pas manqué de varier aussi les procédés d'inoculation? Et pendant que ces animaux algériens résis- taient, sans aucune exception, aux inoculations charbonneuses réitérées, les lapins et les moutons indigènes qui servaient de sujets de comparaison succombaient tous après la première inoculation. ( 5o. ) » Un graïul intérêt s'attaclio au détail des faits. Je regrette qne le défaut d'espace me force à me borner à la constatation brute du résultat général. Au moins ce résultat ne comporte-t-il aucun dotite. On peut affirmer hardiment que les moutons algériens qui ont servi de sujets d'ex- périence étaient bien doués de l'immunité contre le charbon. » Cette immunité doit-elle être considérée comme un caractère acci- dentel, propre à quelques individus, ou comme un caractère général appartenant à l'ensemble des moutons d'Algérie amenés en France? Les faits, par leur unanimité, plaident en faveur de celte dernière opinion. Onsera, du reste, très vite fixé sur ce point, puisqu'il suffira, pour s'éclairer, de multiplier les inoculations sur lui grand nombre de sujets. » Je me propose de vider bientôt cette question, et, quand elle sera résolue, j'aurai à rechercher les causes qui créent l'immunité des moutons d'Algérie contre le charbon. Dans le cas où l'immunité serait l'apanage commun de tous les moutons algériens, il y aura à chercher si c'est un caractère congénital, appartenant à la race, ou si ce n'est pas plutôt le résultat d'une influence de milieu, une propriété acquise soit sur le sol algérien, soit même pendant la traversée que les animaux doivent effectuer pour arriver en France. Dans le cas, au contraire, où l'enquête expéri- mentale démontrerait qu'un certain nombre seulement de sujets jouissent de l'immunité, celle-ci devra nécessairement être considérée comme acquise. Ce ne sont pas, en effet, les expérimentateurs familiarisés avec l'inoculation des maladies contagieuses qui sont disposés à admettre qu'un sujet, appartenant à une espèce et à une race propres au développement d'une maladie virulente ou infectieuse, puisse, par une exception naturelle et congénitale, par une manière d'être inhérente à la constitution physio- logique propre de l'individu, échapper aux suites de l'inoculation de celte maladie. Dans les cas types où le fait est observé, comme ceux, bien connus, de la variole, de la vaccine, de la péripneumonie bovine, de la clavelée, on sait que l'immunité résulte toujours d'une contamination antérieure, soit par l'agent infectant de la maladie elle-même, soit par un autre agent proche parent de celui-ci. » On devine toute l'importance qui s'attache à la question spéciale de l'immunité charbonneuse dans l'espèce ovine. Si c'est un caractère de race, il sera très précieux de l'établir nettement, tant au point de vue des applications spéciales que l'on peut faire de la connaissance de cette parti- cularité qu'au point de vue des conséquences scientifiques générales qu'il sera possible d'en tirer. Si cette immunité est acquise, il sera encore plus ( 502 ) important de le savoir, pour arriver à la détermination des conditions qui s'opposent à la prolifération des bactéridies charbonneuses chez le mouton. La découverte de ces conditions serait un très grand bienfait. Elle permettrait, sans doute, de créer l'immunité à volonté, car il y a tout lieu de penser que ces conditions seraient de nature à être réalisées expé- rimentalement. » M. le PnÉsiDEXT exprime la vive satisfaction qu'éprouve l'Académie à la nouvelle de l'heureux retour de son intrépide Correspondant, M. Norden- skiold, qui, après avoir été arrêté dans les glaces non loin du détroit de Beh- ring, du 28 septembre 1878 au 18 juillet 1879, c'est-à-dire pendant plus de neuf mois, est arrivé le 2 septembre à Yokohama. Nous espérons que bientôt M. Nordensldôld nous apprendra quelques-uns des résultats obtenus dans ce mémorable voyage de circumnavigation à travers la mer glaciale de Sibérie. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. VITICULTURE. — Sur les causes de réinvasion des vignobles pli/Uoxérés. Note de M. P. de Lafitte. (Extrait.) (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « 1. Pour expliquer ce qu'on nomme la réinvasion du mois d'août, on fait intervenir, parfois avec raison, les aptères domiciliés sur les vignes voi- sines non traitées; mais, à mon avis, ou en exagère beaucoup l'importance. Ces insectes promeneurs, découverts par M. Faucon, font par eux-mêmes bien peu de chemin. Le vent, d'ailleurs, a sur eux peu de prise, et pas beaucoup plus sur les grains de poussière où ils seraient accrochés. Le vent soulève et emporte au loin la poussière des chemins, où les roches super- ficielles sont incessamment désagrégées; mais je n'ai jamais remarqué de poussière sur un champ cultivé, jamais surtout sur une vigne, où le sol est protégé par le feuillage et l'herbe. J'ai vu des vignes touchant à d'autres vignes phylloxérées demeurer assez longtemps indemnes. On peut ad- mettre ces migrations d'aptères sur la circonférence du vignoble traité, sur une profondeur de quelques mètres, pas au delà. Notons encore que ces insectes ne sauraient être invoqués, M. E. Falières le fait remarquer avec infiniment de sens, pour expliquer la réinvasion sur une tache entourée de vignes indemnes et qui demeurent indemnes. ( 5o3 ) » 2. Les aptères provenant par générations successives de l'œuf fécondé 011 œuf d'hiver, les gallicoles, apportent à la réinvasion un appoint qu'on a tantôt exagéré, tantôt sysléaialiquement amoindri. Leur fécondité est pro- digieuse ; mais, à défaut de galles, que l'on rencontre si exceptionnellement sur nos cépages français, ils se trouvent exposés, sans protection, d'une part à toutes les intempéries, de l'autre à une foule d'enuemis. Les ceps où pas un seul ne survit ne doivent pas être rares en temps ordinaire; ce sont cer- tainement, et de beaucoup, les plus nombreux dans les années qui offrent le printemps que nous avons eu en 1879. On ne peut donc leur attribuer quelque importance que pour les ceps où les ailés ont été très abondants l'année précédente et où les œufs d'hiver sont, en conséquence, très nom- breux. » Considérons, en premier lieu, ce qui provient seulement du vignoble traité, en négligeant provisoirement les essaims qui peuvent, chaque année, venir du dehors. On n'a pas assez remarqué que, dans ces conditions, si les traitements se font régulièrement tous les ans, les ailés ne tarderont pas à devenir extrêmement rares. Entrons dans le détail. 1) On le sait, chez le Phylloxéra, la fécondité va diminuant sans cesse, à mesure que les générations se succèdent. En m'appuyant, d'après M. Bal- biani, sur la loi de cette dégénérescence spéciale, sur le petit nombre des œufs pondus par l'ailé, sur le petit nombre de ses gaines ovigères, j'ai montré qu'un ailé est toujours séparé par un très grand nombre de géné- rations de l'ailé dont il descend, que ce nombre est très supérieur à celui des générations qui se succèdent du i5 avril, où l'œuf d'hiver éclôt, au mois de novembre, où les hibernants apparaissent, et, formulant le prin- cipe avec une première approximation, j'ai annoncé, le premier, qu'on ne rencontrerait jamais d'ailés parmi les insectes de première année (' ). M De là cette conséquence, que deux traitements souterrains, faits deux années consécutives, peuvent suffire à tout, sans qu'on ait besoin de s'in- quiéter de l'œuf d'hiver. En effet, admettons que l'on ait détruit tous les hibernants en janvier iS'jg; que restait-il? Simplement des œufs fécon- dés sous les écorces. De ces œufs sont nés, au printemps, des gallicoles; ceux-ci, après deux ou trois générations, sont passés sur les racines et ont produit une réinvasion d'été. Mais, pendant cette année 1879, aucun de leurs descendants ne se transformera en ailé; il n'y aura donc pas d'œufs (') Mémoire signalé parmi les pièces imprimées de la Correspondance ( Comptes rendus, séance du 28 oclobre 1878). ( 5o4 ) d'hiver en janvier 1880, et, si à ce moment on détruit encore tous les nouveaux hibernants, il ne restera rien. » Dans la pratique, il est vrai, le premier traitement épargnera toujours quelques insectes, et ceux-ci, venus de l'oeuf fécondé de l'année précédente ou d'une année antérieure, pourront avoir, dans l'année, quelques ailés parmi leurs descendants; mais, ainsi que leurs arrière-parents, ces ailés seront en bien petit nombre, et ce que nous avons dit d'abord montre que leur influence sur la réinvasion de l'année suivante sera négligeable. Il est, en effet, d'observalion que la réinvasion d'été, généralement importante après un premier traitement, est insignifiante après le second. Or cette atténuation ne saurait tenir au petit nombre des insectes qui survivent aux traitements; quant à ceux-ci, la situation est à peu près la même après un traitement quelconque, puisque, même après un seul, on trouve les survivants si peu nombreux, qu'on a pu prétendre qu'il n'en restait pas. » Quant aux essaims qui viennent du dehors et s'abattent sur quelques groupes de ceps, ils y ramènent évidemment la situation à ce qu'elle était au début et suffisent à expliquer toutes les recrudescences locales qu'on peut observer dans la réinvasion : un seul insecte issu de l'œuf d'hiver, et qui arrive à bon port ainsi que sa progéniture, peut suffire à peupler très convenablement un pied de vigne au cours d'une saison ('). » 3. Les deux causes précédentes sont donc ou deviennent peu impor- tantes, en négligeant les exceptions. Une cause permanente et, en général, prépondérante, est celle qui provient des insectes épargnés par les traite- ments. Je ne reviendrai pas sur les explications que j'ai fournies dans mes Mémoires ; je ferai seulement remarquer que les effets de cette cause s'atté- nueront sans cesse, parce que, les traitements successifs écartant indirecte- ment les produits de l'œuf fécondé, les aptères survivants seront à peu près réduits à la reproduction agame. C'est, en effet, ce qui s'observe. » Personne ne prétend plus aujourd'hui qu'un traitement quelconque (') Je ne dissimulerai pas que ces déductions me préoccupent extrêmement, au sujet des résultats que pourra avoir la destruction systématique de l'œuf d'hiver que je poursuis depuis trois ans. Voici pourquoi. M. Faucon submerge tout son vignoble, depuis dix ans, avec l'habileté que tout le monde connaît; il doit donc y avoir déjà de larges surfaces d'où l'action de l'œuf d'hiver a été éliminée, depuis neuf ans, par les traitements successifs. Sur ces mêmes surfaces, l'insecte, par là même, devrait avoir totalement disparu, au moins sur quelques-unes, en faisant le sacrifice des autres, à raison des essaims d'ailés qui ont pu venir d'ailleuis. Or, je ne vois pas, à mon grand regret, que ces oasis soient encore recon- nues et signalées. ( 5o5 ) puisse détruire tous les insectes souterrains. Relativement aux inondations, M. Dumas a donné, à ce sujet, une explication qui consiste à admettre que, dans la terre, existent de petites cavités où l'air emprisonné offre, à un aussi petit insecte, une atmosphère siifHsante. Le même accident peut, je pense, se produire avec le sulfure de carbone. » .... Je ne puis pas, faute déplace, traitera fond cette question, encore moins déconseiller la lutte entreprise contre l'insecte, mais simplement faire une réserve sur les principes qui président aux applications. » 4. J'ai montré récemment que les ailés pouvaient se succéder tous les ans après les premiers parus, et aussi qu'il était, non pas certain, mais possible que leur apparition fût périodique. L'ailé n'estpasbon pour cette recherche, parce qu'on peut ne pas le voir et que, si on le voit, on sait rarement d'où il vient. La galle elle-même laisse de grandes incertitudes et est par trop rare. Mais la nymphe est ici très précieuse, parce qu'elle est sûrement née sur le pied où on la trouve et qu'elle s'offre assez facilement. Il serait très utile de savoir si la nymphe revient tous les ans dans la même famille ou si son retour est périodique, et, dans ce dernier cas, quelle est la durée de la période. J'ai expliqué, en son lieu, que ces recherches ne pouvaient aboutir qu'entre les mains d'observateurs ayant une tache avancée et isolée dans le voisinage de leur résidence. » VITICULTURE. — Sur la réinvasion estivale des vignes phjlloxérées, traitées par les insecticides. Note de M. B. Cacvy. (Extrait.) (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « .... Les observations que j'ai pu faire cette année, relativement à la réinvasion par le Phylloxéra de vignes traitées par mon insecticide, con- cordent avec celles que j'ai pu faire l'année dernière. Je crois pouvoir affirmer que, dans le cas d'une vigne complètement débarrassée de ses parasites à la suite d'un ou de plusieurs traitements, la réinvasion estivale ne commence à se manifester que dans la première quinzaine du mois d'août pour nos contrées méditerranéennes, même dans les conditions les plus favorables à l'infection phylloxérique. » Quelle est la durée de la réinvasion des vignes par les foyers phyl- loxériques? Cette réinvasion n'a-t-elle lieu que pendant les fortes chaleurs, ou bien se prolonge-t-elle jusqu'au moment où la température s'abaisse suffisamment pour amener l'engourdissement hibernal de l'insecte, et, dans C. R., 1879, 2* Semestre. (T. LXXXIX, K» 10 ) ^7 ( 5o6 ) ce cas, a-t-elle lieu de la même manière? S'il fallait en croire certaines ob- servations que j'ai pu faire dans une vigne contiguë à une plantation amé- ricaine, traitée en septembre dernier par mon système insecticide, mais en dehors de ma direction et de mon contrôle, cette réinvasion paraîtrait se prolonger jusqu'aux approches de l'hibernation {*). » Il paraît possible aujourd'hui de débarrasser une vigne de ses para- sites, par un ou plusieurs traitements appliqués rationnellement avec un bon insecticide, tel que les sulfocarbonates solubles en général, et en parti- cuher mon sulfocarbonate de calcium, employés en dissolution dans une suffisante quantité d'eau , de telle sorte que, si la vigne ainsi traitée se trouve dans un état de santé satisfaisant au moment du dernier traite- ment d'avril, elle pourra prendre tout son développement jusque vers le i5 août. » D'un autre côté, l'absence de tout Phylloxéra vieux et de tout œuf, sur les racines où ont pu être observés seulement vers le i5 août quelques très jeunes Phylloxéras, indique que ces jeunes individus n'ont pas pris naissance sur ces racines et qu'ils proviennent probablement des vignes phylloxérées voisines. » De là, l'urgence d'éteindre tous les foyers d'infection phylloxérique, sans en excepter un seul, par une application rationnelle des insecticides dont l'efficacité est aujourd'hui hors de doute. » M. P. Kastus adresse une Note relative à l'emploi de l'électricité, pour l'éclairage des mines de houille. (Renvoi à la Commission du Grisou. ) CORRESPONDANCE. CHIMIE. — Sur les composés des hydracides avec l'ammoniaque. Note de M. E.-J. Maumené. (Extrait.) « Lorsqu'on prépare, un peu en grand, du sulfhydrate d'ammoniaque, le gaz qui a traversé l'un des flacons, avant la saturation de l'ammoniaque, entraîne avec lui dans les tubes un excès d'ammoniaque et forme des (') Je me propose, ceîle année, d'élucider cette question dans ma vigne du faubourg Saint-Dominique, si propice à l'invasion phylloxérique. ( 5o7 ) cristaux parfaitement incolores; les cristaux obstruent les tubes et forcent l'opérateur à démonter la partie de l'appareil où ils ont pris naissance. » Pour déterminer la composition de ces cristaux, je détache le tube qui les contient, des deux flacons entre lesquels il établissait la communica- tion, je ferme avec deux petits bouchons les deux extrémités, et j'introduis ensuite, en soulevant l'un d'eux, une certaine quantité d'eau bien bouillie, non-seulement pour en chasser l'air, mais une seconde fois pour expulser l'acide sulfhydrique dont on l'avait chargée. Cette précaution suffit pour obtenir une solution des cristaux parfaitement incolore. » Des volumes égaux de la solution sont traités, les uns par l'acide sulfurique normal (9"',8 de SO'HO =: looo™), les autres par une solution d'acétate de plomb à laquelle j'ajoute, un peu plus tard, de l'acide acé- tique. Les nombres très concordants obtenus dans sept analyses donnent pour moyenne HSH'Az, c'est-à-dire la composition connue du sulfhy- drate d'ammoniaque. » Mais si, dans l'ammoniaque très concentrée, refroidie à o", on ajoute ces mêmes cristaux réduits en poudre très fine, ou mieux dissous dans la plus petite quantité d'eau possible, on obtient, en quelques heures, des cristaux transparents dont les analyses donnent pour moyenne riS(H'Azy% c'est- à-dire un sulfhydrate très basique d'ammoniaque. » Ma théorie permet de prévoir les deux séries suivantes : i" série (excès de H'Az). 5* série (excès do HS). HS(H'Az)', (HS)'a=Az, HS(H^Az)', (HS)'H'Az, HS(H'Az)'s (HS)"H'Az, HS(H'Az)»', (HS)"H'Az, « Elle prouve, en outre, que deux composés, soit de l'une de ces séries, soit des deux, se combinent entre eux. Par exemple, HS(H^Az)"' s'unit avec poids égal 2[(HS)'H'Az], pour donner (HSj"(H^Az/', que l'on a pu prendre pour HS, H'Az, etc. » En d'autres termes, les composés de HS = 17 et H'Az = 17 sont innombrables. » Les composés d'acide chlorhydrique et d'ammoniaque présentent des rapports analogues. » ( 5o8 ) PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Quelques observations sur le rôle des insectes pen- dant la floraison de /'Arum crinitiim Ait. Noie de M. B. Schnetzler, (Extrait.) « La spalhe de VArum crinitum répand une odeur si prononcée de chair corrompue, que les insectes qui pondent leurs œufs sur les matières ani- males en décomposition sont attirés par celte odeur fétide. 3 'ai trouvé, en effet, au fond de la spalhe, des douzaines d'une belle mouche aux reflets verts, métalHques [Musca Cœsar). Elle avait pondu ses œufs, et de nombreuses petites larves rampaient entre les poils visqueux qui tapis- saient l'intérieur de la spathe. Des mouches communes et même des acarides se trouvaient pris entre ces poils. » M. J. Lubbock a décrit d'une manière, fort pittoresque, le transport, par des insectes, du pollen de VArum maculatum, sur les stigmates proto- gynes d'autres individus. Des poils, qui ne sont autre chose que des étamines avortées, sont dirigés de haut en bas chez VArum maculatum et facilitent ainsi l'entrée de l'insecte dans la partie inférieure de la spathe, qui, à cause de la direction de ces poils, devient pour lui une prison temporaire. ■» Chez VArum crinitum, tous les poils résultant de l'avortement des organes sexuels sont dirigés de bas en haut, et, sans présenter un grand obstacle aux insectes qui veulent pénétrer jusqu'au fond de la spathe, ils ne facilitent certainement pas cette entrée. En revanche, les poils visqueux qui garnissent la surface intérieure de la spathe sont dirigés de haut en bas et présentent certainement un obstacle à la sortie pour les insectes qui, venant du fond de la spathe, voudraient franchir la partie rétrécie de cette dernière. » En examinant sous le microscope les ovaires de V Arum crinitum , au moment où l'on trouve de nombreuses mouches au fond de la spathe épanouie, on voit que le stigmate est prêt à recevoir le pollen, et j'y ai trouvé en effet quelques grains de ce dernier. On y observe, en même temps, beaucoup de cristaux d'oxalate de calcium. )) Les étamines, quoique au moment de l'observation les anthères n'aient pas encore été ouvertes, renfermaient du pollen parfaitement mûr, et il suffisait de la moindre pression pour le faire sortir en masse des anthèreà. ( 5o9 ) » Toutes les mouches que j'ai trouvées au fond de la spatlie (.Vyiruin criniiiun étaient mortes. Ce ne sont donc pas les insectes pénétrant dans cette prison qui exportent le pollen mûri pendant leur captivité, comme le décrit Lubbock pour VJnim macidatum, et certes ce ne sont ni leurs larves, qui meurent bientôt de faim, ni les acarides qui exportent le pollen. » Parmi les mouches attirées par l'odeur fétide de VArum crinitum, celles qui sont le plus pressées de pondre déposent leurs œufs au fond de la spalhe; empêchées de sortir de leur prison par les poils visqueux qui en garnissent l'entrée, elles meurent. D'autres, moins pressées pour la ponte, sont attirées par les poils glanduleux qui garnissent le spadice et qui les conduisent, comme les degrés d'une échelle, jusqu'aux étamines. Là, en piétinant sur les anthères, elles en font sortir le pollen, et, en remontant le spadice suivant la direction des poils, elles s'envolent pour pondre leurs œufs dans une autre spathe, au fond de laquelle elles dé- posent sur les stigmates le pollen enlevé aux étamines d'un autre indi- vidu; puis, emprisonnées, elles meurent à leur tour. » Lorsqu'on examine ces mouches mortes, on trouve, au bout de quelques jours, leur enveloppe chitineuse desséchée; mais ce n'est pas le résultat d'une simple dessiccation, car l'insecte se trouve sur une surface humide, sur laquelle ime partie du contenu liquide des poils a exsudé. Ces poils, comme nous l'avons vu, sont remplis d'un liquide coloré en rouge pourpre, .violet et même en bleu. Lorsqu'on traite le liquide violet et bleu avec de l'acide sulfurique dilué, le violet et le bleu se changent en rouge vif. L'ammoniaque ramène au violet ou au bleu la matière colo- rante rougie par l'acide. Les poils renfermant un liquide d'un rouge pourpre changent à peine de couleur avec l'acide, tandis qu'ils prennent une coloration violette ou bleue sous l'influence de l'ammoniaque. Les poils d'un rouge pourpre qui recouvrent en grande partie la surface intérieure de la spathe de VArum crinilum renferment donc fort proba- blement un acide qui, semblable à celui qui exsude des poils de Drosera, peut contribuer à la transformation des matières azotées des insectes en matières absorbables par la spathe. » Cette dernière est, en effet, une simple feuille dont le parenchyme ren- ferme des grains de chlorophylle, comme toutes les feuilles capables d'as- similer. Il suffit de plonger pendant quelques jours la spathe pourprée de l'Arum crinitum dans une solution saturée de borax, pour en faire diffuser toutes les matières colorantes qui masquaient la couleur verte de la chlo- ( 5io) rophylle. Tout en admetlant la possibilité du transport du pollen par les mouches pendant la fécondation de l'Arum crinitum, soit des étamines d'un individu sur les stigmates d'un autre individu, soit sur ceux du même, il me semble résulter de ce qui précède que ces insectes, avec leurs larves, jouent encore un autre rôle dans la vie de cette plante, en fournissant à la grande feuiUe de la spalhe, qui assimile parfaitement, comme une autre feuille, une quantité considérable de matières azotées. » Ainsi, le nom à' Arum muscivorum, donné déjà par Linné fils, aurait bien sa raison d'être ('). » Les soi-disant poils qui se trouvent au-dessus des étamines fertiles jusqu'à l'extrémité du spadice présentent une structure bien différente de celle des poils ordinaires. Us sont formés d'un tissu épidermique, d'un parenchyme et d'un cordon vasculaire axial composé de trachéides. Ce sont des étamines transformées, de même que celles qui se trouvent immé- diatement au-dessous des étamines fertiles, en organes glanduleux qui jouent le même rôle que les étamines avortées de Parnassia palustris. Les nombreuses bactéries vivantes qui se trouvaient sur le corps des mouches prises et mortes entre les poils du spadice d'Arum crinitum,''nous indiquent qu'il s'agit ici d'une simple putréfaction des matières albumineuses de l'insecte, tandis que toutes les mouches mortes entre les poils visqueux qui tapissent l'intérieur de la spathe ne présentaient pas trace de bactéries. Entre les étamines et les pistils se trouve un verticille d'ovaires avortés sous forme d'appendices glanduleux. » M. F. Garrigou adresse deux Notes portant pour titres : « Marche gé- nérale de l'analyse des eaux minérales, faite sur de grandes masses » et « Des sources minérales françaises renfermant du mercure w. La séance est levée à 3 heures trois quarts. P. ( ' ) Ce travail était achevé lorsque j'ai trouvé dans le Botanisclier Jahresbericht de Just, 1 87^ , p. 780, un extrait d'un Mémoire de M. Ed. Aschmann, qui range le Dracunculus crinitus parmi les plantes insectivores, ce qui confirme mes observations. ( 5.1 ) BUIXETIX BIBLIOURAPIIIQUB. OCVRAGES HEÇUS dans la séance du l"' SEPTEMBRE iS^f). Ministère des Travaux publics. Direction des Cartes, Plaris et Archives et de la Statistique graphique. Album de Statistique graphique ; juiWei 1879. Paris, Impr. nationale, 187g; in-4°. Connaissance des Temps ou des mouvements célestes à l'usage des astronomes et des navigateurs pour l'an 1881, publiée par le Bureau des Longitudes. Paris, Gauthier-Viliars, 187g; in-S". Congrès international d'études du Canal interocéanique tenu à l'hôtel de la Société de Géographie, du 1 5 au 29 mai 1 87g. Compte rendu des séances. Paris, impr. Martinet, 187g ; iti-4°» (Présenté par M. de Lesseps.) Le règne végétal en Algérie ; parM. E. Cosson. Paris, A. Qnantin, 187g ; br. in-8°. L'homme avant les métaux; par M. N. Joly. Paris, Germer-Baillière, 187g; in-8° relié. (Présenté par M. le baron Larrey). Études de Chirurgie dentaire. Applications du polyscope etde la galvanocaustie aux affections de l'appareil dentaire et à la Chirurgie générale; par M. E. Beas- SEUR. Paris, J.-B. Baillière, 187g; in-8°. (Présenté par M. le baron Larrey.) Réponse aux remarques de M. Charles Marlins sur l'installation d'un téles- cope dans le Jardin des Plantes de Montpellier ; par M. A. Cuova. Montpellier, Jean Martel, iB7g; in-4°. Prix Emile Dollfus décerné à M. G.-A. Hirn. Rapport présenté à la Société industrielle dans sa séance du 2S juin 187g au nom du Comité de Mécanique ; par M. W. Grosseteste. Mulhouse, impr. Bader et G'®, 187g ; in-8°. Le chemin de fer transsaharien ; jonction coloniale entre l'Algérie et le Soudan. Études préliminaires du projet et Rapport de mission ; par M. A. Du- PONCHEL. Montpellier, C Coulet, 187g; in-S". Annales de l'Observatoire de Moscou, t. I, II, III, IV ; t. V, i'" livr. Moscou, 1874-1878; 8 livr. in-4°. Anuario del Osservatorio de Madrid, aiïo XVII, 187g. Madrid, impr. Mi- guel Ginesta, 1878; in-8°. ( 5.2 ) Ouvrages reçus dans la séance du 8 septembre 18'jc). Les trois dernières épidémies de peste du Caucase. Chronologie, géograpliie, proph/laxie; par M. J.-D. Tholozan. Paris, G. Masson, 1879 ; in-S", Etudes de chirurgie dentaire, ylpplications du polyscope et de h galvano- causlie aux affections de l'appareil dentaire et à la chirurgie générale; par M. E. Brasseur. Paris, J.-B, Baillière, 1879; in-8°. (Présenté par M, le baron Larrey.) Mémoires de la Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux ; a* série, t. III, accabler. Paris, Gauthier-Villars ; Bordeaux, Chaumas-Gayet, 1879; in-S". Moteurs à vapeur. Etude expérimentale comparée sur les moteurs à un et à deux cylindres,- influence de la détente. Mémoire présenté à la Société industrielle de Mulhouse, dans sa séance du 3o décembre 1878; par M. O. Hallauer. Mulhouse, impr. Veuve Bader et C'^, 1879; in-8°. Les progrès de l'industrie chimique à l'Exposition universelle de Paris en 1 878. Rapport présenté au Conseil d'Etat de la République et canton de Genève; par M. F. Reverdin et E. Nôlting. Genève, H. Georg, 1879 ; in- 12. Ichernozème [terre noire) de la Russie d'Europe. Comptes rendus de W. Do- KOUTCHAEW. Saiut-Pétersbourg, impr. Trenké et Fusnot, 1879; iu-B". Flora Batava. Figures et descriptions de plantes néerlandaises, commencées par feu Jan Kops, continuées parM. F.-W. van Eeden ; 245'' et 246" livraison, Leide, Breuk el Sinits, 1879; 2 livr. in-4°. Sveriges geologiska Vndersôkning . Halle och Hunnebergs Trapp aj E. Sved- MARK. Stockholm, impr. P. -A. Norsledt et Sonner, 1878 ; br. in-8°. De Paleozoiska bildningarna vid humlends i Smaland af G. Linnarson. Stockholm, impr. P. -A. Norstedt et Sonner, 1878 ; br. in-8°. Beskrifning till Karlbladet Brefuen aflLoy. Erdmanw. Stockholm, impr. P. -A. Norstedt et Sonner, 1878 ; br. in-8°. Beskrifning till Karlbladet Goltenvik af A.-G. Nathorst. Stockholm, impr, P. -A. Norstedt et Sonner, 1878 ; br. in-8°. Beskrifning till Kartbladen Landsort och Kàllskàten af A.-G. Nathorst. Stockholm, impr. P. -A. Norsted et Sonner, 1878; br. in-8"^. — .«aa^»^«4 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 13 SEPTEMBRE 1879. PRÉSIDENCE DE M. DAUBRÉE. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE. — Sur des draps de laine teintsen noir-bleuâlre, avec l'intention de rem- placer les draps bleus d'indigo employés dans les uniformes de l'armée française. Note de M. E. Chevreul. « Si j'obéis au désir de M. le Président en prenant la parole, je préviens mes confrères que le motif de ma détermination est que la séance de l'Aca- démie ne soit pas levée sans qu'un de ses Membres ne l'entretienne, sinon de travaux achevés, du moins de recherches commencées, qui, sans expri- mer une conclusion affirmative que~ telle chose est, ont le caractère positif en disant que celte chose n'est pas telle ou telle autre, négation qui est dé- montrée par des expériences. » Quelques personnes, cherchant à remplacer l'indigo en ce qui concerne lateinturedu drap bleu d'indigo dans l'uniforme de l'armée française, m'ont donné occasion de soumettre des draps de diverses provenances à des es- sais comparatifs et de constater d'assez grandes différences entre certains d'entre eux. » Il est de ces draps dont l'acide azotique à 5° n'altère pas radicale- ment la couleur, tandis que d'autres prennent une teinte plus ou moins C. R., 1879, 2' Semestre. (T. LXX.X1X, N» 11.) 68 ( 5i4 ) orangé-jaune, comme si l'indigo eût été pour quelque chose dans leur tein- ture. )) Cette différence me suggéra l'idée de soumettre un échantillon de ce drap à des expériences comparatives avec un drap teint réellement avec l'indigo. » Si mes expériences ne sont pas assez avancées pour donner une conclu- sion définitive, elles le sont, il me semble, suffisamment, pour affirmer que la couleur du drap soumis à l'essai n'est ni Vindigotine, ni le bleu de Prusse, ni Voutremer. » Raisons. — a. Elle n'est pas Vindigotine , car elle est dissoute sans alté- ration par l'eau de potasse faible et l'eau ammoniacale, dans lesquelles l'in- digotiue est insoluble, et, fait assez remarquable, les solutions sont inco- lores. b. Elle n'est pas le bleu de Prusse, car celui-ci est profondément altéré par l'eau de potasse ; elle dissout du cyanoferrite de potasse et laisse in- dissous du peroxyde de fer hydraté, de couleur orangée. » c. Elle n'est pas Voutremer, car l'acide chlorhydrique, qui est sans action sur elle, décolore l'outremer en dégageant de l'acide sulfhydrique et en laissant un résidu incolore assez volumineux. De plus, si l'on aban- donne vingt-quatre heures ce résidu incolore à lui-même, il deviendra bleu en s'unissant à la matière colorante séparée du drap. » Il ne serait pas impossible que la matière bleue dont je viens de parler tirât son origine de l'aniline,- c'est la recherche à laquelle je vais me livrer. » Je ne quitterai pas la plume sans dire que i^' de drap teint à l'indigo se dissout dans aS^^' d'eau bouillante, contenant oS',5 de potasse à l'alcool. La solution est bleue. » Le drap teint avec la matière colorante bleue que je nommerai plus lard se dissout dans l'eau de potasse; mais la solution, au lieu d'être bleue, est d'un violet rappelant la couleur de certaines solutions alcalines de sur- oxyde de manganèse. » SPECTROSCOPIE. — Expériences tendant à démontrer la nature composée du phosphore. Lettre de M. N. Lockyer à M. Duuias. « J'espère que les expériences suivantes suffiront pour établir la nature composée du phosphore : » 1° Le phosphore, chauffé dans un tube avec du cuivre, donne un gaz qui montre le spectre de l'hydrogène, très brillant. ( 5i5 ) » 2° Le phosphore seul, chauffé dans un tube où le vide a été fait par 'appareil de Sprengel, ne donne rien. » 3° Le phosphore, an pôle négatif dans un tube semblable, donne très abondamment un gaz qui montre le spectre de l'hydrogène, mais qui n'est pasPhH». » Cette Lettre est accompagnée d'une Note, imprimée en anglais, que l'on peut traduire comme il suit : '. Les résultats suivants ont été obtenus par la méthode récemment décrite devant la Société royale (') : » i''Du sodium distillé soigneusement, condensé dans un tube capillaire et placé dans une cornue, donne 20'°' d'hydrogène. » 1° Du phosphore soigneusement desséché donne 70'°' de gaz, principalement de l'hy- drogène, qui cependant n'est pas PH', bien qu'il donne certaines lignes du phosphore; ce n'est pas PH% parce qu'il n'agit pas sur CuSO'. » 3° Du magnésium soigneusement prcparépar M. Matthey donne des colorations splen- dides; nous avons d'abord l'hvdrogène, puis la raie D (mais non pas celle du sodium, car la raie verte est absente), puis les raies vertes du magnésium, la raie bleue l>, enfin divers mélanges de toutes ces raies dès que la tempéralure est augmentée, la raie D étant toujours la plus brillante; 2""* (| ce.) d'hydrogène seulement ont été recueillis, » 4° Avec le gallium et l'arsenic, la pompe étant toujours en mouvement, il ne se dégage aucun gaz. » 5° Le soufre et quelques-uns de ses composés ont toujours donné SO'. » 6° Avec l'indium, l'hydrogène apparaît avant réchauffement. » 7° Le lithium donne 100^°' d'hydrogène. » Les conditions des expériences ont toujours été les mêmes, la substance seule variant. Lés volumes signalés sont ceux qui ont été généralement obtenus, Presque toutes les expé- riences ont fini par la rupture du tube. » (') Proceedings of t/ie Royal Society , t. XXlX, p. 266. ( 5.6) CHIMIE. — Recherches sur l'erbine. Note de M. Lecoq de Boisbaudran. K Dans l'avaDt-dernier numéro des Comptes rendus, M. Clève annonce avoir scindé l'erbine en plusieurs terres distinctes, pour lesquelles il pro- pose les noms d'er6me, oxyde de ihulium et oxyde d' ho Imium. Le spectre d'absorption primitivement attribué à l'unique erbine résulterait ainsi de ia superposition des spectres de trois terres. » Il est à remarquer que les raies de l'holmium sont précisément celles qui ont été indiquées par M. Soret, comme les plus caractéristiques de sa terre X. Les deux substances sont évidemment identiques. » J'ignore jusqu'où M. Soret a poussé l'examen de la raie du rouge attri- buée par M. Clève au thulium, mais il m'avait spécialement signalé son existence (à la presque totale exclusion des autres raies rouges de l'erbine) dans un échantUlon d') tterbine impure reçu de lui il y a quelques mois. Cette raie m'a toutefois paru être notablement moins étroite que celle de l'erbine ordinaire et former une assez large bande. » A la suite d'une visite de M. Soret au laboratoire de M. Wurtz, où je travaillais le printemps dernier, j'entrepris des expériences sur la question de la pluralité des terres de l'erbine. Retenu à Cognac en ce moment et par suite empêché d'achever immédiatement l'examen de mes produits, restés à Paris, je prie l'Académie d'accueillir l'exposé d'observations encore in- complètes. » Sur l'annonce faite par M. Soret, de l'existence probable d'au moins deux oxydes distincts dans l'erbine, j'avais examiné les spectres d'absorp- tion de sels d'erbium de provenances diverses. Tous ces composés, y com- pris les composés extraits de l'euxénite (minéral chimiquement analogue à lasamarskite), mais à l'exception des composés provenant de la samarskite, donnèrent mêmes raies et mêmes intensités relatives que le chlorure d'er- bium employé pour la confection de mon ancien de&sm {Spectres lumineux, PL XF). Les selsd'erbine retirés de la samarskite par M. Demarçay et par M. Lawrence Smith offrirent bien les raies de mon dessin, mais avec alté- ration notable des intensités relatives. Le caractère saillant de l'erbine-sa- marskite consiste en ce que : i" la raie du vert ). = 536,3 est beaucoup plus intense que sa voisine >. = 640,9, tandis qu'avec les autres erbines la prédominance de X = 536,3 est très faible ; 2." la raie du rouge X = 640, 4 est aussi forte, ou même plus, que sa voisine X = 653,4, alors que chez les ( 5.7) autres erbines X = 653, 4 l'emporte de beaucoup sur X = 640,4. Les autres variations d'intensité sont moins frappantes. o Si l'erbine ordinaire est un mélange de plusieins terres analogues, n'est-il pas singulier de voir des échanlillons de provenances très diffé- rentes posséder une composition dont la constance est révélée par l'identité des spectres ? D'autre part, la présence de corps étrangers, la nature et même la quantité des acides ont une influence souvent très marquée sur les bandes d'absorption. On pouvait donc, à la rigueur, admettre encore l'unité de l'erbine et supposer que la distribution s])éciale des intensités dans le spectre de l'erbine-samarskite est due à la présence, dans la samarskite, d'une plus grande proportion de quelque principe, connu ou inconnu, différent des terres proprement dites, mais encore indéterminé. » Ces objections ayant été soumises à M. Soret, le savant physicien donna, en faveur de l'existence de sa terre X, des raisons telles, que j'entre- pris la recherche suivante : « Je clioisis deux forts échantillons d'erbine. L'un, A, pi-esfjue pur, préparé par M. De- inarçay, donnait très exactement le spectre de mon dessin. L'autre, B, produit brut, riclie en yitria, provenait des U-avaux de M. Lawrence Smith sur la samarsliite, dont il offrait le type spectral accentué. » A et B furent séparément soumis à des précipitations fractionnées par l'ammoniaque. L'un des produits extrêmes de A montra bientôt une tendance à se rapprocher du type siieclral de B. L'un des extrêmes de B se rapprocha également du type de A, le sens des modifications étant le même dans les deux séries. » Avec l'ammoniaque, 1 opération allait lentement; mais, par l'emploi méthodique des sulfates de potassium et de sodium, à froid et à chaud, l'effet fut analogue et notablement plus rapide. Quelques traitements suffirent pour extraire de A une erbine spcctralement pa- reille à celle de la samarskite, et deB une terre possédant un spectre se rapportant presque exactement à mon ancien dessin. » » Ces résultats semblent trancher la question en faveur des idées de M. Soret, et s'accordent avec les importantes recherches récemment publiées par MM. Clève et Thalèn; cependant, avant de fixer mon opinion sur un point aussi délicat, je désire attendre de plus amples informations et l'achè- vement du travail commencé, me bornant seulement aujouid'hui à publier les simples faits d'observation ci-dessus. » ( 5.8 ) MEMOIRES PRESENTES. M. F. Ricard adresse un Mémoire portant pour titre : « Diachronalité musicale (répartition musicale dans le temps) ». (Renvoi à la Section de Physique.) CORRESPONDANCE. M. le Ministre DE l'Agriculture et du Cohoierce adresse à l'Académie la Lettre suivante : « Monsieur le Secrétaire perpétuel, » Depuis plusieurs années il se pratique, dans les départements du Midi, et notamment dans les Alpes-Maritimes, une fraude qui consiste dans le mélange d'huiles de graines di- verses aux huiles d'olive. Ces huiles ainsi adultérées sont vendues comme huiles d'olive pures, à un prix bien inférieur à celui de ces dernières. » Cette fiaude cause, à l'agricultureet au commerce loyal, un préjudice dont l'importance ne vous échappera certainement pas, et, si de semblables sophistications se continuaient, elles pourraient avoir pour effet de Hiire abandonner la culture de l'olivier, qui ne serait plus assez rémunératrice, au préjudice d'un grand nombre de cultivateurs qui y trouvent le principal élément de leur industrie. » Pour arrêter ces fraudes, il est donc indispensable que la Science indique les opérations par lesquelles les mélanges seraient reconnus, » J'ai, en conséquence, l'honneur de vous prier de saisir votre savante Compagnie de celte question, en la priant d'examiner et de faire connaître les moyens pratiques qui lui paraîtraient pouvoir être utilement adoptés pour reconnaître les fraudes dont il s'agit. » Je vous serais obligé de vouloir bien me faire parvenir le Rapport qui résumera l'étude faite de cette question. » (Renvoi aux Sections de Chimie et d'Économie rurale, auxquelles M. Dutnas est prié de s'adjoindre. ) Distance Etoile polaire. de coinpar. 5,°.9'7",7 a 480 38 '56", 3 h ir 1879,0. Distance Réduction polaire. au jour. » t II 5i .3o.6,5 -4- 6,2 48.3o.3,6 + 10,9 ( 519 ) .ASTRONOMIE. — Observations de la comète Hartwig et de la comète Palisa, faites à l' Observatoire de Paris par MM. Henry , présentées par M. Mouchez. COMilE Hartwig. Dates. Temps moyen Ascension 1879. de Paris. droite. Septembre 8 9''27">57= i3'>44'"i4»,52 Comète Palisa. Septembre II 8'>7"'i5' 12'' 22'" 25% 57 Positions moyennes des étoiles de comparaison pour 1879,0. Réduction Étoile. Nom de l'étoile. Ascension droite. au jour. « 866-867 Weisse N. C. XIU'' i3.42'!'i5'68 +i,63 b 491 Weisse N. C. XIl'' 12.24.26,80 -+-i ,65 ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observations du Soleil pendant le deuxième trimestre de l'année 1879. Lettre de M. P. Tacchini à M. le Secrétaire perpétuel. « Rome, 5 septembre. » J'ai l'honneur de communiquer à l'Académie quelques-uns des résultats des observations solaires que j'ai faites, à Palerme et à Rome, pendant le deuxième trimestre de l'année 1879. En avril, les mauvais temps ont empêché toute observation, en sorte que, sur les quarante-six jours que comprend ce trimestre, trois seulement appartiennent au mois d'avril. » L'ensemble des résultats indique une certaine augmentation dans l'énergie des phénomènes solaires, comme le montre la comparaison sui- vante entre les deux premiers trimestres de cette année : Premier Deuxième trimestre 1879. trimestre 1879. Fréquence relative Jes taches ■. . . . o,33 0,81 Fréquence des jours sans taches o,gi 0,49 Grandeur relative des taches 0,22 i ,08 Grandeur relative des facules 9i22 11 ,4o Nombre moyen de protubérances par jour. . . 1,1 2,6 Uauteur moyenne des protubérances 20", i 36", o Extension moyenne des protubérances o°i77 i°)43 » Dans ma Note précédente, j'ai fait remarquer que les protubérances ( 520 ) hydrogéniques étaient, non-seulement en diminution, mais presque toutes situées dans l'hémisphère boréal solaire. La nouvelle série montre, au contraire, une distribution presque égale au nord et au sud, comme l'indiquent les nombres suivants : Nombre des protubérances aux différentes latitudes héliocentriqiies. Latitude. Protubérances. Latitude. Protubérances, o o o o De -I- 90 à 4- 70 o De o à — i o i + 70 -I- 5o 6 — 10 — 3o 4 -t- 5o H- 3o 5.4 — 3o — 5o 23 + 3o +10 4 — 5o —70 4 -1- 10 o 3 — 70 — 90 o » Évidemment le maximum de fréquence se trouve, dans chaque hémi- sphère, entre les parallèles de 3o° et de 5o°, et les protubérances manquent aux pôles. Une distribution analogue s'est produite pendant les premier, deuxième et troisième trimestres de l'année 1878, tandis que, dans le dernier trimestre de la même année, on observait beaucoup plus de protubérances dans l'hémisphère boréal, comme au commencement de 1879. Cette con- dition semble, comme je l'ai dit alors, être caractéristique du minimum de l'activité solaire. » Le maximum de fréquence des facules se trouve, dans chaque hémi- sphère, entre les parallèles de 10° et 3o°, c'est-à-dire plus près de l'équa- leur; des facules se sont même présentées près des pôles, comme le montre le Tableau suivant : Facules. Latitude. Facules. Latitude. 0 De + 9.0 à -1- 70 -+- 70 -1- 5o -1- 5o + 30, H- 3o -f- 10, -1- 10 0- 5 De o à — 10 I 6 — 10 — 3o 10 8 — 3o — 5o 3 26 — 5o — 70 6 2 — 70 — 90 7 » Si l'on compare entre eux les deux hémisphères solaires, on trouve une différence assez grande dans le nombre des facules; mais je dois avouer que les observations que j'ai faites à Rome ne sont pas entièrement comparables avec les observations des facules faites à Palerme. » Une éruption métallique a été observée le ig juin; la chromosphère est plus vive. Aussi je crois que nous avons maintenant dépassé l'époque du minimum d'activité solaire, qui doit avoir eu lieu au commencement de l'année actuelle. » ( -'5^> ) CHIMIE. — Sur le spcclre des terres faisant partie du groupe de l'/ttria. Note de M. J.-L. Soret. K M. Clève a récemment communiqué à l'Académie (séance du i*"' sep- tembre) une Note sur deux nouveaux éléments de l'erbine. Je demande la permission de présenicr quelques remarques sur ce Travail. )i 1. M. Glève caractérise l'un de ces deux éléments, pour lequel il pro- pose le nom d' holmium , par deux raies d'absorption : l'une dans le rouge, X = 640; l'autre dans le jaune vert, X = 536. Il lui a sans doute échappé qu'dy a plus d'un an (') j'avais déjà signalé ces deux raies comme n'apparte- nant pas à l'erbine, mais à une terre nouvelle dont l'existence probable avait été annoncée par M. Delafontaine et par M. Marignac, et que j'avais provi- soirement désignée par X. Depuis lors, M. Delafontaine a donné le nom de philippine à une substance qu'il a indiquée comme identique à la terre X. La description qu'il eu a publiée jusqu'ici (") n'est pas assez complète pour que je puisse nier ou affirmer cette identité; mais je suis porté à l'admettre, en tenant compte des réserves que M. Delafontaine a faites sur la pureté de son produit. » Je rappelle que, outre les deux raies dont il vient d'être question, j'ai reconnu dans le spectre visible de la terre X (lumière solaire) trois autres raies ou bandes d'absorption : l'une moins réfrangible que A; la seconde recouvrant la raie de l'erbine, X = 45o, dans l'indigo ('); la troisième (faible) dans le violet, un peu au delà de h. Enfin j'ai décrit le spectre ultra- violet de cette terre, lequel est encore plus caractéristique et présente six maxima d'absorption de H à R. » J'ajoute que, depuis lors, ces résultats ont été confirmés par l'examen d'un grand nombre de produits que M. Marignac a mis à ma disposition : j'ai constamment trouvé que ces diverses raies augmentent ou diminuent f') Voir ma Communication à l'Académie (séance du 29 avril 1878) et mon Mémoire in extenso publié dans les Archives des Sciences physiques et naturelles (août 1878, t. LXIII, p. 99 et loi). [') Comptes tendus, i4 octobre 1878. (') C'est cette bande que M. Delafontaine indique comme caractéristique du philippium. Je considère cette indication comme malheureuse, car, d'après tontes les observations dont j'ai connaissance, l'erbium donne lien à une raie plus étroite sensiblement à la même place. C. R., 1879, -î' Semestre. (T. LXXXIX, N» 11.) 69 ( 5^2 ) simultanément d'intensité, tandis que les raies de l'erbine se comportent tout différemment. » Dans la samarskite, cette terre X est, relativement à l'erbine, beaucoup plus abondante que dans la gadolinite; ainsi, dans la plupart des produits de la samarskite, la raie X = 536 est plus foncée que la raie a de l'erbine, X = 523 : c'est habituellement le contraire dans les produits de la gadoli- nite. » Je ne pense pas que la différence entre les raies de l'erbine et de la terre X puisse s'expliquer par des actions analogues à celles que MM. Law- rence Smith et Lecoq de Boisbaudran ont observées sur le spectre des azotates de dirlyme et d'erbine lorsqu'on ajoute un excès d'acide ('). J'ai trouvé les mêmes caractères généraux chez les chlorures et chez les azotates avec excès d'acide. » En résumé, je crois que l'existence de la terre X est bien démontrée, mais je ne vois dans la Note de M. Clève aucun résultat établissant que l'holmium soit un corps différent. M 2. M. Clève caractérise par une raie rouge, ). = 684, son second élément nouveau, qu'il propose d'appeler le tindium. J'avais déjà signalé le fait que, dans les produits riches en terre X et à faible équivalent, cette raie 684 "e se retrouve pas, tandis que toutes les autres raies de l'erbine sont faciles à dis- cerner (°). J'ajoutais, dans une Note, que les variations de cette raie étaient peut-être en corrélation avec des faits nouveaux observés par M. Marignac, qui, en effet, était alors occupé à la préparation de l'ytterbine et m'avait donné à examiner au spectroscope des produits où cette dernière terre était déjà fortement concentrée. Dans ces produits, la raie 684 avait pris une intensité prédominante, tandis que celles de l'erbine et surtout de la terre X étaient atténuées. Mais, lorsque la purification de l'ytterbine a été poussée plus avant, l'intensité de la raie 684 a aussi diminué, et, dans le dernier produit, elle n'était plus qu'à l'état de trace, comme M. Marignac l'a dit dans son Mémoire (' ). Voici, par exemple, quelques résultats ob- tenus sur les quatre principales raies du rouge, qu'anciennement on at- tribuait à l'erbine : (') Comptes rendus, g juin 1879. (■') Archives des Se, pliys. et nat.; loc. cil,, p. gg. (') Archives des Se. pli Ys. et nat.; 1878, t. LXIV, p. loi. M. Marignac a aussi indique (p. io4) quelques autres considérations pouvant faire supposer que ces produits étaient des mélanges complexes. ( 023 ) Haies visibles dans l'ordre de leur intensité. Ytterbine presque pure Équivalent i3i : on ne voit qu'une trace (ie la raie i68. Mélange Équivalent 128 : 684 (bien marquée); 653 faible; 667 (640 manque). » Équivalent 124 : 653 (bien marquée); 684, 667, 640. » Équivalent 120 : 653, 684; puis 667 et 640 sensi- blement égales. » Si ni moi, ni M. Marignac, qui y aurait été bien plus autorisé, nous n'avons pas tiré alors de conclusion positive de ces faits, c'est qu'il nous a paru que, dans une question aussi difficile, il est peut-être prématuré d'af- firmer l'existence d'un élément nouveau, quand il est encore impossible de l'isoler et d'en déterminer les caractères chimiques, en se basant seule- ment sur la présence d'une unique raie du spectre d'absorption. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Dosage de l'azote organique dans les eaux naturelles. Note de M. H. Pellet. « M. G. Lecharfier a publié, dans les Comptes rendus du 28 juillet i8^g, un Mémoire très intéressant relatif au même sujet, et sa méthode repose sur les principes suivants : 1° dosage de l'ammoniaque ; 2° évaporation de l'eau au bain-marie en présence de la magnésie pour chasser l'ammoniaque, et dosage en volume de l'azote restant et comprenant celui des nitrates et des substances organiques. )> Pendant le mois de mars 1878, j'ai eu l'occasion de déterminer égale- ment l'azote sous ses trois formes, dans des eaux naturelles. J'ai employé une méthode qui se rapproche beaucoup de celle de M. Lechartier, et qui me semble même plus simple en ce qui concerne le dosage de l'azote total. » 1° Dosage de l'azote ammoniacal. — Pour ce dosage, on suivait exac- tement les prescriptions du procédé Boussingault. » 2° Dosage de l'azote nitrique. — On évaporait 3'" d'eau, et, lorsque le résidu atteignait seulement 60'^'^ à 80*^*^, on y ajoutait de l'acide acétique pour décomposer les carbonates sans attaquer les nitrates. On portait à l'ébullilion et l'on formait un volume total de loo*^*^ ou de 200'^'^ suivant le dépôt. (Filtrer et opérer le dosage de l'azote nitrique sur iB^'^ ou So'^" de liquide, d'après les indications de M. Schlœsing, en mesurant le bioxyde d'azote produit.) » 3° Dosage de l'azote total. — On évaporait également 3'" d'eau, en pré- ( 5a4 ) sence de a^"^ de magnésie pure, pourchasser l'azote ammoniacal. Une partie du résidu sec était mélangé à de la fécule sodée et introduit dans un tube à dosage d'azote. Par cette addition de principes carbonés et hydrogénés, tout l'azote nitrique passe à l'état d'ammoniaque. L'opération revient à un dosage d'azote ordinaire par la chaux sodée. Mais, pour obtenir des résul- tats très exacts, on ne doit pas mettre dans le tube une quantité quelconque de nitrate. D'après mes essais, celte quantité ne doit pas dépasser o8'',20 à o^'',25 de nitrate de potasse. C'est pour cela que le dosage de l'azote ni- trique doit être fait avant celui de l'azote total après ces opérations. » Il est donc facile d'obtenir l'azote organique par un simple calcul. Voici les résultats obtenus par cette méthode sur diverses eaux naturelles. 1) 1° Azote ammoniacal : traces. » 2° Avec 3''' d'eau évaporés on a fait loo". Sur ^o" on a obtenu par le procédé Schlœsing 23'^'-' de bioxyde d'azote, ce qui donne avec les corrections de pression et de température ('), et en calculant à l'état d'acide nitrique, o"',o528 d'acide azotique, et par litre o5'',o44 = o'"', CI i44 "^ote nitrique. » 3° Avec 3'" évaporés au bain-marie en présence de 'i^'' de magnésie, on a obtenu i2S'',o^ de résidu sec. Eaux très chargées en sulfate de chaux, etc. « Sur 5^'' mis avec de la fécule sodée on a eu : Soude caustique pour saturer lo"^*^ d'acide titré avant 22,9 1) » » après '9)4 Différence 3,5 Or 10'^'^ d'acide titré = o«'', 10 d'azote; donc, si 22,9= o, 10 d'azote, 3,5 = .r X 0,01 53 d'azote total. » En rapportant ce chiffre à 3''', on a 12''', 07 de résidu. er » On a : azote total par litre 0,01 231 » A déduire : azote correspondant à o,44 d'acide nitrique o,oii4 Différence : azote organique. . ■. . 0,00087 » Ensuivant cette méthode sur divers échantillons d'eau, nous avons eu par litre : 1. 2. 3. 4. 5. G. Azote ammoniacal. . traces o,ooog3 o,ooo45 0,000578 0,00047 0,000475 Azote nitrique o,oii4 o,io5 0,0951 0,0991 o,o36o o,o325o Azote oi'ganique ... . 0,00087 0,0016 o,oo5 0,0008 o,ooi43 o,ooo56 (') Pour éviter des calculs, j'ai dressé une Table qui permet tout de suite de connaître le volume du bioxyde d'azote ramené à zéro et à 7G0""". ( 525 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'action oxydante de l'oxyde de cuivre; transfor- mation de l'acide acétique en acide gl/colique. Note do M. P. Cazeneuve, présentée par M. Wuriz. (Extrait.) « On sait que l'acide forniique, sous l'influence de l'oxyde de cuivre à haute température, s'oxyde et se transforme en acide carbonique. Le formiate de cuivre donne CO'H- et du cuivre métallique. » Partant de cette idée que CO'H- est l'acide diatomique d'un glycol méthylénique inconnu, je me suis demandé si, en chauffant l'homologue supérieur de l'acide formique, l'acide acétique, en présence de l'oxyde de cuivre, je n'obtiendrais pas l'homologue supérieur de CO^H^, c'est- à-dire l'acide glycolique C^H'O'. L'expérience a donné raison à ces pré- visions théoriques. » 10^'' d'acétate de cuivre, pulvérisés et additionnés de aS*'' d'eau, ont été chauffés en tube scellé à 200", pendant une heure. Le tube renferme un dépôt d'oxydule de cuivre Cu'O cristallisé, dont je me propose d'étudier la forme, qui m'a paru spéciale. » Le tube ouvert laisse dégager un peu d'acide carbonique. Le liquide a une teinte légè- rement bleu verdâtre. Filtré, il est soumis à l'évaporation dans le vide ou à une tempéra- ture qui ne dépasse pas 5o°. Il laisse bientôt déposer des cristaux bleuâtres, en même temps que l'eau et de l'acide acétique se volatilisent. Ces cristaux bleuâtres, visibles à l'œil nu, inso- lubles dans l'eau froide, peu solubles dans l'eau bouillante, sont du glycolate de cuivre. Une analyse élémentaire m'a donné, pour 3i,5 de cuivre, C=: 23,92, H =: 3, 12 et O =: 49, i. » Après évaporation à siccité, en reprenant par l'eau distillée froide, on dissout de l'acide glycolique libre qui accompagnait le glycolate de cuivre et l'acide acétique libre. J'ai préparé, avec cet acide glycolique, du glycolate de chaux caractéristique. » L'équation suivante me paraît rendre compte des faits : 2 [(C^H'0^)2Cu"] + 2H=0 = Q?WO'-\-Cu.-0 -h 3(C^H*0=). )) J'ai dit plus haut qu'il s'est également formé de l'acide carbonique. Quoique la production de ce dernier corps soit d'une importance secon- daire, vu sa faible quantité, elle n'en est pas moins constante; elle est corré- lative de la production d'acide propionique : 2[(Gni'0^)=Cu"] -+- H-0 = CO»-f~C'H*'0^+ CirO + 2(C-H''0=). La production d'acide glycolique est surtout le fait saillant. » Par une réaction analogue, l'acide propionique se Iransformera-t-il en acide lactique? Je poursuis cette étude. » ( 526 PHYSIOLOGIE. — Nouvelles expériences sur le mode d'action du cliloral envisagé comme anesthésique. Note de M. Arloixg, présentée par M. Bouley. « Si le chloral est regardé comme anesthésique, à peu près par tout le monde, on est loin d'être d'accord sur la manière dont il abolit la sensibilité. )) D'après Liebreich, Richardson, Personne, etc., le chloral produit l'anesthésie par le chloroforme qu'il fournit, en se dédoublant au contact des alcalis du sang; d'après Byasson, Lissonde, etc., par l'action combinée du chloroforme et des formiates alcalins qui résultent aussi du dédou- blement; enfin, pour Demarquay, Gubler, Cl. Bernard, Vulpian, etc., le chloral agit comme chloral et ses effets n'ont rien de commun avec ceux du chloroforme. » Il résulte de cet exposé succinct que les trois questions suivantes se posent encore aujourd'hui : i° le chloral se dédouble-t-il ou ne se dé- double-t-il pas dans l'économie animale? 2° dans l'affirmative, ce dédou- blement est-il la condition nécessaire à la production de l'anesthésie? 3° quelle est la part respective qui revient au chloroforme et aux formiates alcalins, dans les phénomènes consécutifs à l'absorption'du chloral? levais examiner ces trois questions, en apportant à l'appui de mon opinion des expériences nouvelles. » I. C'est surtout au nom de la Chimie que les partisans du dédou- blement ont parlé. J'ai pensé qu'il serait intéressant et utile, pour la con- ciliation des esprits, de rechercher, à l'aide des réactions physiologiques de l'organisme, si ce dédoublement existe, car les personnes qui se refusent à l'accepter s'appuient sur des arguments tirés des effets physiologiques du chloral. J'ai choisi pour réactif la circulation, fonction qui se modifie sous l'influence des causes les plus légères et dont je pouvais étudier les changements jusque dans leurs moindres détails ; puis, les effets particuliers du chloral, du chloroforme et du formiate de soude sur la circulation étant connus, j'ai fait, en quelque sorte, la synthèse du chloral à l'intérieur des vaisseaux, en injectant séparément la quantité de chloroforme et de formiate alcalin qui serait fournie par une dose anesthésique de cidoral, et j'en ai en- registré tous les effets, partant de cette idée que, si j'obtenais par ce pro- cédé expérimental toutes les modifications circulatoires qui caractérisent l'absorption du chloral, je posséderais la notion du dédoublement de ce corps dans le milieu sanguin. » Dans des Notes précédentes, j'ai décrit les effets du chloral, du chlo- (527) reforme et du formiate de soude sur la circulation ; inutile d'y revenir. Je dirai seulement, que, en injectant une solution de formiate de soude dans les veinos d'un âne ou d'un cheval déjà chloroformé, on voit les tracés de la pression artérielle et veineuse, des pulsations et de la vitesse du sang dans les artères, prendre graduellement les caractères des tracés de la chloralisation. » Les troubles circulatoires produits par le chloral présentent donc la réiuUante des modifications qui sont ropnnaije du chtorojorine et des fornnates alcalins, et, pour ce motif, je crois que le dédoublement du chloral dans le sang ne peut être mis en doute. Au surplus, si l'on injecte une faible dose de chloral dans les veines d'un chien qui a reçu déjà une assez grande quan- tité de formiate, on additionne deux effets de même sens, et l'on obtient d'em- blée les troubles circulatoires qui appartiennent aux fortes doses de chloral. » II. Le dédoublement, à mon avis, est un phénomène indispensable à la production de l'anesthésie par le chloral. Cette assertion est basée sur le fait suivant. On sait que Yirritabiltlé de la sensilive est abolie par les vapeurs de chloroforme. J'ai démontré, dans une Note récente, que l'absorption du chloroforme par les racines de cette plante aboutit au même résultat, tandis que l'absorption du chloral tue la sensitive sans modifier son exci- tabilité. Pourquoi l'action anesthésique du chloral, si marquée chez les animaux, ne se poursuit-elle pas dans une plante qui, pourtant, est si sensible à l'action du chloroforme et de l'éther? Pour moi, la cause de cette différence réside dans ce fait que, la réaction des tissus de la sensi- tive étant acide, le chloral ne trouve pas dans ce végétal la condition (alca- linité) nécessaire à son dédoublement. Autrement, je ne comprendrais pas que le chloral pût perdre ses propriétés, là où les autres anesthésiques conservent les leurs. » III. Les effets anesthésiques du chloral ne sont pas dus, comme le croit M. Byasson, à l'action combinée du chloroforme à l'état naissant et de l'acide formique, car les expériences que j'ai entreprises avec un foronate alcalin m'ont convaincu que ce sel ne diminue pas la sensibilité. J'estime que l'anesthésie chloralique est produite par le chloroforme; quant aux formiates alcahns qui se développent simultanément, ils contribuent à l'anesthésie par leur action vaso-dilatatrice, en portant le chloroforme plus rapidement et en plus grande abondance aux centres nerveux et à la terminaison des nerfs sensitifs. » Les adversaires du dédoublement objectent surtout que la lenteur avec laquelle il doit se faire se concilie mal avec l'apparition soudaine de l'anesthésie après les injections intra-veineuses de chloral,' ou encore que ( 528 ) la quantité de chloroforme qui dériverait d'une dose anesthésique dechloral serait incapable de faire dormir un sujet, d'un sommeil profond et prolongé. » En réfléchissant que, dans l'administration par inhalation, une grande quantité du chloroforme se perd dans l'atmosphère, tandis que celui qui se forme dans les vaisseaux est entièrement utilisé, on est moins frappé de cette dernière objection. D'ailleurs, je me suis assuré expérimentalement que la quantité de chloroforme nécessaire pour endormir un animal est toujours inférieure à celle que fournirait une dose anesthésique de chloral. Ainsi, avec S^'" à 6^'' de chloroforme très étendus, injectés lente- ment dans les veines, j'ai endormi admirablement de grands solipèdes ; pour obtenir ce résultat avec le chloral, j'étais o,bligé d'en injecter So^'à 40^'. Or, l'hydrate de chloral donnant 72,2 pour 100 de chloroforme, la quantité de chloral nécessaire pour endormir un cheval fournira 228'' à So^"' de chlo- roforme, c'est-à-dire cinq fois plus qu'il n'en faut injecter à l'état libre pour produire l'aupsthésie. » Si l'on tient compte, après cela, de la grande quantité de chloroforme qui résulte du dédoublement d'une dose anesthésique de chloral et de la lenteur avec laquelle se fait nécessairement cette opération, on s'explique tout à la fois l'arrivée presque foudroyante et la longue durée du sommeil, chez les sujets qui ont reçu du chloral en injections intra-veineuses. )) Je conclurai donc : 1° que le chloral se décompose en chloroforme et formiates alcalins dans le sang des animaux ; 2° que les effets anes- thésiques du chloral sont dus au chloroforme ; 3° que les formiates alcalins favorisent mécaniquement leur production en augmentant la vitesse de la circulation et en facilitant ainsi l'imprégnation des éléments nerveux par l'agent anesthésique. » M. Mouchez fait hommage à l'Académie, de la part de M. TFolf, direc- teur de l'Observatoire de Zurich, d'un Ouvrage, imprimé en allemand, sur l'Histoire de la Géodésie suisse : « Dans ce travail, M. Wolf donne tous les renseignements qu'il a pu recueillir sur l'histoire de la Cartographie suisse, depuis le commencement du xvi* siècle jusqu'à la belle Carte de Dufour. Il décrit toutes les méthodes employées, les procédés de levé et de c;ilcul. Enfin il f.iit l'historique, peu connu jusqu'ici, des travaux exécutés en Suisse, au couimencemeut de ce siècle, sous la direction des ingénieurs français MM. Henry elDelcros. « Lîl séance est levée à 4 heures. • p. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 22 SEPTEMBRE 1879. PRÉSIDENCE DE M. DADBRÉE. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE, MÉDECINE. — De l'évolution en Médecine. Noie de M. Ch. Sédillot. « Les Sciences tendent à se nipprocher chaque jour de la perfection, notre plus haute et plus heureuse finahté. )) Chaque découverte fait progresser la civilisation et devient ainsi d'un intérêt général. Celle d'un monde d'organismes microscopiques ou mi- crobes, agents de fermentations et de maladies particulièrement conta- gieuses, infectieuses et épidémiques, méritait l'altention universelle qu'elle a obtenue. » La Médecine, depuis vingt-trois siècles, peut revendiquer l'honneur d'avoir inspiré toutes les Sciences. L'hippocratisme, par la grandeur et la justesse de ses conceptions, par la netteté de ses principes, guide encore nos progrès. » Les rares écrits d'Hippocrate, si admirablement commentés et traduits par notre illustre confrère E. Littré, ne représentent pas seulement l'œuvre d'un homme de génie, mais une doctrine, une méthode et une école d'où sont sortis les merveilleux perfectionnements qui se multiplient sous nos yeux. Chaque écart de cette doctrine est une faute, un retard et un péril. C. R., 1879, 2» Semestre, (T. LXXXIX, 1N° 12.) 70 ( 53o ) » Nous pouvons constater aujourd'hui que les conceplions de cette époque mémorable n'ont pas changé. » L'alliance de l'organisme et de ses fonctions avait été signalée par Hippocrate en ces termes : * « Tout est naturel et tout est divin. » I.a Médecine, avait-il dit ('), recherche la nature du sujet qu'elle » traite, la cause de ce qu'elle fait, et sait rendre compte de chacune de » ces choses. » » L'homme y est étudié dans son unité, son ensemble et ses modifica- teurs, à l'état de santé (Hygiène) (^) et de maladie (Nosologie). » Cette doctrine, toute d'observation et d'expérience, renfermait, selon la juste remarque de son éminent commentateur, la méthode expérimen- tale, fondée sur la réalité ('), et proclamait trois faits essentiels et supé- rieurs : 1° l'existence d'une force vitale formatrice, conservatrice et res- tauratrice, sans laquelle aucune espèce d'êtres ne saurait durer (*); 2° la (') Citation de Platon empruntée au Livre d'Hippocrate : ïlspi âp/xi'>iç larpi/fç (Littré, 1. 1, p.44i et 557; Paris, iSSg). (') Des lieux, (les airs et des eaux : climats, saisons, âges, genre de vie, alimentation (LiTTRÉ, t. I, p. 44"* )• Ce programme, digne d'être recommandé à M. le professeur Vallin, le savant directeur du Journal d'hygiène, est encore loin d'être épuisé. (M To 60V, (juod est, sunt quœ sunt, la réalité (Littré, t. I, p. 4^2, loc. cit.). « La réalité (a dit M. Renan dans son Élnge de Cl. Bernard) dépasse toujours les idées qu'on s'en fait. Toutes les imaginations sont basses auprès de ce qui est. » Ces paroles ne sont-elles pas une magnifique confirmation de la doctrine d'Hippocrate, caractérisant le vrai par ce qui est (t« ton) et l'opposant aux abstractions hypothétiques (uT^sScat;)? Dans le vrai apparaît toujours la cause des causes, l'universel, l'absolu, qui nous dépasse et nous reste inaccessible quoique nous ne cessions de nous en rai)procher. Pour mieux accentuer les rapports et la solidarité de nos idées avec celles de l'école hippocratique, il nous suffira de citer ce remarquable passage de l'éloge de notre illustre et regretté confrère Cl. Bernard par le même auteur (Renan, Discours de réception du 4 avril 1879) : « Cl. Bernard admettait ce caractère conquérant de la Science jusque dans le domaine des Sciences de l'humanité. La Science recherche les causes, veut les expliquer et agir sur elles; elle veut, en un mot, dominer le bien et le mal, faire naître l'un et le développer, lutter avec l'autre pour l'extirper et le détruire. » Hippocrate n'avait-il pas exprimé la même ambition en termes aussi convaincus et aussi élevés? (' ) M. Lecoq de Boisbaudran a consacré cette année deux Notes, d'un grand intérêt pour l'étude élémentaire de la vie, à la démonstration de l'existence de ces mêmes forces de formation, de conservation et de reconstitution dans les cTiilaWisaXiom [Comptes rendus, p. 36o et 629; 187g]. M. Pasteur a présenté à l'Académie des Sciences un Mémoire sur le même sujet (séance du 27 octobre i856). ( 53i ) possibilité d'atteindre les effets dans leurs causes, de les supprimer ou de les accroître, et de modifier la nature elle-même, ce qui rendait le médecin comparable à Dieu ('), expression d'une grande hardiesse dans un temps où le moindre doute sur l'omnipotence divine était puni d'exil ou de mort. J'ai cherché à ramener à l'exercice tout notre pouvoir sur la na- ture. Aristote en avait signalé, sous le nom dltabilude, l'influence capi- tale sur l'éducation, réduite, en dernière analyse, aux mouvements propres à fortifier l'organisme, à en subdiviser les éléments fonctionnels et à y faire apparaître des activités jusque-là rudimentaires, virtuelles et latentes (^); 3" l'importance des modificateurs et de la connaissance de leur nature constitutive, qui conduisait aux dernières réalités accessibles et aux prévi- sions de l'universel et de l'absolu. » Les Sciences marchent du connu à l'inconnu, el, privées à leurs débuts de moyens d'analyse, toujours lents et difficiles à acquérir, elles devaient fatalement procéder des généralités apparentes aux particularités encore inaccessibles, et ce n'est qu'après de vains quoique merveilleux efforts, pour arriver directement, ou a priori^ aux dernières vérités, qu'elles ont repris les mêmes recherches, en remontant du particulier au général. C'est l'image et l'épreuve de notre temps. )) La Médecine et les Sciences biologiques, malgré leur dépendance des mêmes lois que les Sciences physico-chimiques, s'en distinguent par la ra- pidité et la complexité de leurs manifestations, comprises dans ce seul mot : la vie. De là des différences inévitables. » Le savant a pour lui le temps, la durée et la permanence des phéno- mènes, la facilité habituelle de les reproduire dans toutes leurs variétés de causes et d'effets : aussi le voit-on annoncer ses découvertes avec confiance; son nom, souvent inconnu la veille est, le lendemain, celui d'un homme illustre. Le médecin, n'ayant devant lui qu'une suite ininterrompue de com- binaisons instantanées, dont il possède à peine les éléments, doit cepen- dant décider de questions de vie et de mort, sans hésitation, sans retards, et sans qu'il lui soit permis de se tromper. Quels devoirs et quels périls! La Médecine, justement nommée la Science des Sciences, parce qu'elle a besoin de leur concours et que son but est de transformer ses probabilités eu certitudes, reste exposée à l'erreur pendant cette périlleuse transition. Ainsi s'explique comment on s'est cru parfois autorisé à opposer l'art mé- dical à la Science par une involontaire confusion. (') '0 ('arpo; (pàoo-ocp!); laoBio;. (*) Ch. Sédillot, Bu relèvement de la France : Introduction, p. 8; Paris, 1872, in-8. { 532 ) » La Médecine hippocratique n'était pas étrangère à ces problèmes, dont elle a cherché la solution dans la clarté, la simplicité et l'évidence des réalités. Quelques exemples nous en fourniront la preuve. M. Pasteur a rappelé, au sujet des étiologies morbirles, cette phrase d'un académicien distingué (M. le D"" Pidoux) : « La maladie est en nous, de nous et par )) nous. » Quel abîme ^d'incertitudes, de ténèbres et de discussions ! Le simpleénoncé de la conception hippocratique suffit à le faire immédiatement comprendre : « La tendance de la vie est la santé; les maladies sont le résul- » tatdes agents extérieurs qui la troublent et l'altèrent. La première indica- » tion à remplir est d'éloigner ces agents, de s'en préserver, de les détruire » et d'en combattre les nocivités. » Clarté, simpUcité. Quelle puissance dans ces préceptes universels! La découverte des microbes trouve et prend immédiatement une place et un rôle prévus, et ouvre à la Science et à la Médecine des siècles d'études, de connaissances et de ressources : Biologie, Anatomie, Physiologie, Pathologie comparées; observations et expérimen- tations jusqu'à ce jour inaccessibles; espèces nouvelles d'êtres innom- brables; maladies, pestes, épidémies, dont on a l'espoir de triompher un jour par des procédés aussi simples qu'efficaces, favorisant l'ascension de l'homme vers la perfection. )) N'est-ce pas la substitution de réalités incontestables aux hypothèses les plus hasardées? » Aucune découverte n'aura exercé une plus féconde influence sur l'évo- lution de la Médecine hippocratique, dont tout part et où tout revient, et la Science apparaît ici dans toute sa splendeur. » Tant qu'un doute est possible, certains esprits s'en emparent et s'y fortifient; mais la réalité apporte enfin ses démonstrations indéniables, le progrès s'accomplit et le combat se porte sur iin autre point. » Les retards apportés à la Biologie tiennent aux difficultés de ses consta- tations phénoménales, et le moment d'y remédier devait arriver. Claude Bernard et, avant lui, d'autres grands physiologistes ont récolté, dans cette voie, d'éclatants succès. L'école grecque, en appliquant les mêmes règles d'étude et de connaissance à l'homme en santé et à l'homme malade, avait prévu et annoncé que les différences de ces deux états, si multipliées qu'elles nous apparaissent, restaient accessibles à la Science et à la Méde- cine, dès qu'elles relevaient de lois invariables. Notre illustre confrère E. Littré a consacré, sous le nom de prognose, un magnifique Chapitre à l'exposition de ces idées, dont la justesse et les clartés inspirent et guident toutes nosSociétés méciicales actuelles, avec la supériorité des connaissances dues à l'évolution tant de fois séculaire de la Médecine et des Sciences. ( 533 ) » Noire grand astronome Laplace a écrit : « Si notre intelligence était » assez vaste pour connaître et calculer les éléments de l'univers, nous » saurions le passé, le présent et l'avenir ( '). » » Le médocin serait également capable de prévoir les caiises, la nature, les variétés et l'issue des maladies, s'il parvenait à en posséder et à en cal- culer les éléments. M Ces assertions si profondes étaient déjà connues dans la conception hippocratiqiie, fondée sur l'invariabilité des phénomènes dans leur iden- tité étiologique. Telles étaient les conditions de la prognose et de ses pré- visions réellement admirables d'exactitude et de vérité. » Inspiré par la conviction des certitudes scientifiques, notre illustre et vénéré maître, M. le professeur Bouillaud, a toujours affirmé que la Méde- cine était à ses yeux une science, et la plus belle des sciences. » Rappelons que l'Iiippocratisme avait su reconnaître les crises et les jours critiques que les modernes n'étaient pas parvenus, jusqu'à ces der- niers temps, à démontrer. M Citons encore une autre preuve remarquable de la sagacité de la prognose ancienne. » Les dépôts de pus dans la poitrine ont été décrits sous le nom d'em- pjèrne. Ce sujet m'élant échu, en i84o, dans \\n concours de professorat à la Faculté de Paris (^), je pris pour épigraphe : « L'opération de l'empyème » est mal connue, mal appréciée et mal fuite. » 0 J'affirmai la supériorité des préceptes hippocratiques sur ceux que nous mettions en usage, et je déclarai que les injections antiseptiques, recom- mandées par Hippocrate, étaient le procédé qui promettait le plus de succès. » Lorsque s'ouvrit à l'Académie de Médecine, en i8'y2, la discussion sur l'opportunité de la thoracentèse dans les épanchements pleurétiques aigus, je ne rappelai pas seulement (') les observations que j'avais citées trente et un ans auparavant, j'annonçai que l'expérience viendrait montrer les dangers de cette méthode, condamnée par Hippocrale, qui ne l'avait pas conseillée avant le quinzième jour des accidents. » Depuis ce moment, la vérité s'est cruellement imposée par des résultats désastreux. ;,]\L le D"' Morand, médecin principal de l'armée, a discuté la (') Laplace, Eleiiiez/ts du syslcine du niondi'. Paris. (') C. SÉDiLLOT, De Vopération de V cmpyème, i" éclit., p. 148. Paris, 1841; in-S". [') C. SÉDILLOT, Eilipyèine, loc. cit., p. 101 -12g. ( 534 ) question avec une érudition et un talent remarquables, et a de nouveau dé- montré la sagacité et la justesse des indications hippocratiques (*). » Le succès des injections phéniquées, antiseptiques par excellence, sali- cyliques, alcooliques, etc., a contrasté avec les revers multipliés des autres modes de traitement. La découverte de M. Pasteur a prouvé que les altérations fétides du pus provenaient de microbes dont les injections d'buile et de vin, recommandées par Hippocrate, prévenaient ou combattaient le développement et étaient sans danger, selon cette première règle de l'an- cienne Médecine : Primo non nocere. La fétidité du pus, attribuée par M. Pasteur au contact de l'air par l'effet des microbes dont il est chargé, a paru exister dans quelques cas où ce contact était mis en doute; mais M. Maurice Perrin, l'habile professeur du Val -de- Grâce, a donné des preuves de l'antériorité de ce contact dans les empyèmes fétides restés clos, où la nécropsie permettait de constater une fistule pleurale an- cienne (-). » Ces observations s'affirment et se multiplient chaque jour, et les ma- gnifiques études de M. Davaine sur la bactéridie charbonneuse, celles de M. Pasteur sur l'inefficacité contagieuse des germes de cette bactéridie et leur résistance à une température de 96'', ont rendu indéniables ces mer- veilleuses découvertes. » Dans la conviction de l'importance, pour les progrès de la Médecine, de ce nouveau monde d'organismes microscopiques, j'avais signalé les avantages qu'on retirerait de laboratoires de culture dans les hôpitaux pour y suivre et démontrer l'influence des microbes sur le nombre, la gra- vité et l'imminence des maladies ('). » M. Pasteur et M. Miquel (*) ont fait beaucoup plus par leur exemple, qui trouvera de nombreux imitateurs et a déjà produit de très remar- quables résultats, soulevé des discussions et des recherches confirmatives et réalisé des espérances à peine entrevues. » La sagacité, le génie expérimental de M. Pasteur, chef et directeur de (') D'' MoRAJVD, médecin principal, De ht tlioraccntcse et de l'empyème [Recueil des Mémoires de Médecine, de Chirurgie et de Pharmacie militaires, numéro tle janvier- février 1878 ). (') D'' Morand, Loc. cit. — ly Moutard-Martin, La pleurésie purulente et son traite- ment. Paris, 1872. (') C. SÉDiLLOT, Comptes rendus , t. LXXXVI, ii mars 1878. (*) P. Miquel, Éludes sur les poussières organisées de ^atmosphère, p. 43 1 [Annuaire de rObservatoire de Montsouris pour l'an 1879). ( 535 ) cette grande entreprise, le concours universel des médecins, répondent dès aujourd'hui du succès. » Répétons le premier aphorisme d'Hippocrate pour nous préserver des découragements et des impatiences. L'œuvre est longue et difficile, mais l'espérance est immense et la récompense semble certaine. » PHYSIQUE VÉGÉTALE. — Influence de l' électricité atmosphérique sur la crois- sance, ta floraison et la fructification des plantes; par M. Ce. [Vacdin. « L'Académie n'a sans doute pas oublié l'intéressante Communication qu'elle a reçue, dans sa séance du 9 décembre 1878, de M. Grandeau, directeur de la Station agronomique de Nancy, au sujet de l'influence exercée sur les plantes par l'électricité atmosphérique. Plusieurs expé- riences faites sur le tabac et le maïs, en 1877 et 1878, les unes à Nancy par M. Graudeau lui-même, les autres à Mettray (Indre-et-Loire) par M. Leclerc, directeur du laboratoire de la Société des Agriculteurs de France, ont amené ces deux habiles expérimentateurs à déclarer que l'électricité atmosphérique agit d'une manière prépondérante sur la flo- raison et la fructification des plantes, et que ces deux phases de la vie végétale sont retardées et appauvries quand les plantes sont soustraites à son influence par des cages de fer ou de bois, des arbres, des constructions et autres corps capables de soutirer l'électricité de l'atmosphère. Je suis loin de vouloir contredire à leurs conclusions en ce qui concerne le tabac et le maïs, mais ayant répété leur expérience sur d'autres plantes et sous un climat très différent de ceux de Nancy et de Mettray, et les résultats qui se sont produits étant à peu près exactement le contre-pied de ceux qu'ont obtenus MM. Grandeau et Leclerc, je me crois fondé à regarder leurs déclarations comme trop générales et à penser qu'il en est de l'élec- tricité atmosphérique, dans ses rapports avec les plantes, comme de la chaleur, de la lumière et des autres agents de la végétation, tous néces- saires sans doute, mais vis-à-vis desquels les plantes se conduisent très différemment suivant la diversité de leurs espèces. » C'est à Antibes, dans le vaste jardin botanique fondé par feu Thnret, actuellement propriété de l'État, qu'a été faite l'expérience dont je demande à l'Académie la permission de l'entretenir. Conformément aux indications fournies par M. Grandeau, j'ai fait construire une cage en fer sous laquelle des plantes devaient être cultivées. Cette cage, de forme quadrangulaire, ( 536 ) haute de i™ etsolidement fixée sur le sol par quatre crampons, couvre une superficie de terrain de 5 1 '*'"', soit un peu plus d'un demi-mètre, espace très suffisant pour y loger des plantes herbacées dé dimension moyenne. Elle est formée de quatre tringles de fer, de o",oi2 d'épaisseur, reliées entre elles, à la base et au sommet de la cage, par des traverses de même gros- seur. Ces quatre tringles, prolongées de o"", 12 au-dessus du sommet de la cage et aiguisées en pointe, y figurent comme autant'de petits paratonnerres. Enfin cette cage est revêtue d'un réseau de fil de fer, dont les mailles, en losange, ont 0'°, 09 dans le sens de leur longueur et seulement o'",o54 dans le sens de leur largeur. Ce réseau est beaucoup plus serré que celui qui couvrait la cage dont s'est servi M. Grandeau (ses mailles avaient o™,io en tous sens) et par conséquent il intercepte plus de lumière; mais cette diminution de l'éclairage solaire doit être considérée ici comme tout à fait insignifiante. C'est le 25 mai que l'expérience a été commencée. » On a choisi, pour la faire, un endroit très découvert et n'ayant à proxi- mité ni grands arbres, ni hautes constructions, conditions qui se trouvaient réalisées dans un grand jardin potager annexe de l'établissement. Sur une planche de ce potager, ensemencée de haricots nains quinze jours aupara- vant, on plaça la cage, ne conservant au-dessous qu'une seule touffe de haricots; en même temps, on y planta une laitue et un jeune pied de tomate qui était à sa troisième feuille, et sur le reste de l'espace vacant on sema deux graines d'une variété précoce de cotonnier herbacé. Sur la même planche, à 7™ de la cage, un espace exactement égal à celui qu'elle recou- vrait fut débarrassé des haricots, à l'exception d'une seule touffe, de même âge et au même degré d'avancement que celle de la cage, et sur l'espace devenu libre on planta une laitue et un pied de tomate, aussi égaux de taille et de vigueur aux précédents qu'on put les choisir dans un nom- breux semis de ces plantes. On y sema aussi deux graines de la même race de cotonnier. J'ai à peine besoin d'ajouter que le sol de la planche est par- faitement homogène dans toute son étendue et que toutes les parties en sont également exposées à la lumière du soleil, à la rosée et à la pluie. Les deux lots qu'il s'agissait de comparer étaient donc dans des conditions d'égalité aussi parfaites qu'on pouvait le désirer, avec cette seule différence que l'un d'eux était à l'air libre et l'autre emprisonné sous une cage tné- tallique. Pour ne rien déranger à cette égalité, on ne donna aucun arro- sage aux plantes. » Pendant une quinzaine de jours, aucune différence sensible ne se manifesta entre les deux lots, mais, à partir du milieu de juin, on crut ( 537 ) remarquer que les plantes de la cage devenaient plus fortes que celles du lot à l'air libre. Ce n'était point une illusion, car cette supériorité s'accusa de plus en plus à mesure que la végétation fit des progrès. Les plantes, toutefois, marchèrent du même pas des deux côtés, en ce sens que les flo- raisons furent absolument contemporaines pour celles de même espèce, et il en fut de même pour la formation et la maturation des fruits. Mais s'il y a eu similitude d'époque pour les phases sucessives de la végétation dans les deux lots, il en a été autrement de la quantité de matière végétale pro- duite dans un même temps et sur une même étendue de terrain, et cette dilférence, ainsi qu'on va le voir, a été entièrement en faveur du lot enfermé sous la cage. » Le 2g juillet, les haricots étant suffisamment mûrs, les deux touffes furent enlevées avec leurs racines et leurs feuilles, qui étaient déjà presque toutes desséchées. L'une des deux, celle qui était restée à l'air libre, se composait de sept plantes; l'autre, celle de la cage, n'en contenait que cinq; malgré cela, elle a fourni plus d'herbe et plus de graines que la touffe à l'air libre. Le Tableau suivant montre dans quelle proportion : Touffe Touffe de haricots de haricots à l'air libre sous la cage (sept plantes). (cinq plantes). Poids total de la touffe, racines, tiges, feuilles et fruits. . 142^'' 167^' Nombre de gousses produites par la touffe 61 65 Poids des gousses seules gg'"^ 112^' Poids des grains de la touffe, retirés des gousses 72*'' 798'' Nombre total des grains produits par la touffe 238 244 Nombre moyen des grains produits par chaque plante de la touffe 34 48,8 )) Le produit moyen de chacun des cinq pieds de haricots de la cage a été, comme on le voit, très supérieur à celui de chacun des sept pieds du lot à l'air libre, et, s'il était permis de conclure d'une seule expérience, il feindrait en inférer qu'il y a avantage pour les haricots à être soustraits aux effluves électriques de l'atmosphère. » Le 8 août, les deux laitues ayant depuis longtemps cessé de croître et leurs graines étant les unes mûres, les autres sur le point de mûrir, furent coupées au ras du sol. Celle de la cage dépassait l'autre de quelques centimètres, et ses dernières ramifications, que terminaient de nombreux capitules, traversaient le réseau métallique du sommet de la cage. Sa tige était sensiblement plus grosse que celle de la laitue à l'air libre, et l'espèce d'ombelle formée C. R., iS'ig, 2« Semestre. (T. LXXXIX, N° 12.) 7 ' ( 538 ) par sa large inflorescence était de même plus richement ramifiée et plus ample. Ces deux laitues, mesurées et pesées avec toutes leurs feuilles, ont fourni les chiffres suivants : Laitue Laitue à l'air libre. sous la cage. Hauteur moyenne au-dessus du sol des dernières ramifications i'° i'",20 Poids delà plante, tige, feuilles et capitules compris. 33'J^'' 427''' » Ici donc, aussi bien que dans le cas précédent, et malgré la simultanéité des phases de la végétation, l'avantage demeure à la plante soustraite à l'électricité atmosphérique. L'expérience suivante est plus décisive encore. Le 14 août, on a procédé à l'examen des deux tomates, dont les fruits, formés successive- ment, étaient de toutes les grosseurs et à tous les degrés d'avancement, mais, sur les deux plantes, les fruits formés en premier lieu étaient arrivés à maturité. Même avant le mesu- rage, il était facile de voir que la plante de la cage l'emportait considérablement sur l'autre, par le développement de ses parties herbacées et par le nombre de ses fruits. Toutes deux, coupées au ras du sol, ont donné les mesures indiquées dans le Tableau suivant : Tomate Tomate à l'air libre, sous la cage. Longueur de la tige principale o'",8o i™,o Poids total de la plante coupée au niveau du sol, les fruits compris a''', 072 3''^, 754 Nombre de fruits mûrs et de fruits verts de toutes grosseurs. 37 83 Poids de la totalité des fruits détachés de la plante i''^,8o z'^s, 162 » A part le nombre, les fruits des deux plantes se ressemblent exactement ; ils ont la même grosseur quand ils sont de même âge, et tous soiît égale- ment pourvus de graines, entre lesquelles on ne peut signaler aucune dif- férence. » Les graines de cotonnier semées dans les deux lots n'ont donné, de part et d'autre, que des plantes chétives, suite inévitable de la sécheresse de l'été et du défaut d'arrosage. Mais, si débiles qu'elles aient été, elles semblent encore témoigner, sous leur taille rabougrie, en faveur de la soustraction de l'électricité atmosphérique. Au 7 septembre, celles qui ont été laissées à l'air libre ont, l'une o" , 17 de hauteur, avec trois boutons de fleurs et une capsule de la grosseur d'une noisette, l'autre D'Ella, sans boutons ni capsules. Celles de la cage, manifestement un peu plus fortes, ont, l'une o"',?.o de hauteur, avec deux petites capsules de la grosseur d'un pois, l'autre o"',i5, avec trois boutons de fleurs et une capsule de la grosseur d'une noisette. Quoique cette dernière expé- rience soit peu significative, elle permet cependant de supposer que, dans de meilleures con- ( 539) ditions de culture, les différences entre les cotonniers de la cage et les cotonniers à l'air libre se seraient mieuK accusées. » La fâcheuse influence que, suivant la théorie du savant directeur de la Station agronomique de Nancy, les arbres exerceraient sur les plantes de leur voisinage, par soustraction de l'électricité atmosphérique, me paraît aussi n'être qu'un cas particulier. Il est d'ailleurs facile ici d'attribuer à cette soustraction ce qui n'est que le résultat de l'ombre projetée par les arbres et surtout de l'épuisement ou de la dessiccation du sol par leurs racines, qui s'étendent souvent fort loin. Quoi qu'il en soit, il y a beau- coup de plantes qui recherchent le voisinage des arbres et même qui ne viennent bien que sous leur ombre, et celles-là, vraisemblablement, doivent s'accommoder d'une diminution de l'électricité atmosphérique. Ce qui m'amène à faire cette réflexion, c'est le fait suivant, que beaucoup de personnes ont remarqué comme moi : il existe, à la villn Thuret, plusieurs pelouses gazonnées, d'une certaine étendue, toutes entourées d'arbres (pins, sapins, cyprès, etc.), dont un bon nombre sont adultes et d'assez haute taille. Ces pelouses, outre leur nappe de gazon, contiennent des milliers d'anémones [Anémone pavonina, A. cyanea, A. stellata), les unes de race pure, les autres hybrides, dont les fleurs, unicolores ou diversement maculées, offrent toutes les nuances du rouge, du rose, du pourpre, du blanc et du bleu. L'aspect en est saisissant au moment de la floraison, dans les mois de mars et d'avril, plus tôt ou plus tard suivant la température printanière. Toutefois, ces floraisons ne sont pas entièrement contempo- raines; elles commencent au voisinage des arbres, pour gagner insensible- ment le milieu des pelouses, et la différence de temps entre ces deux extrêmes est de douze à quinze jours. J'ajoute ceci, que les anémones les plus rapprochées des arbres, outre leur précocité relative, sont générale- ment plus fortes, plus hautes et à corolles plus larges, sinon plus vivement colorées, que celles du milieu des pelouses, qui se trouvent en lieu tout à fait découvert. » Des observations que je viens de rapporter, je ne veux tirer d'autre con- clusion que celle-ci : la question de l'influence de l'électricité atmosphé- rique sur les plantes est complexe et loin encore d'être résolue. Cette influence, selon toute probabilité, est modifiée d'abord par l'essence même des espèces, qui doivent se comporter vis-à-vis de l'électricité atmosphé- rique comme vis-à-vis des autres agents de la végétation, c'est-à-dire de manières très diverses, puis modifiée par le climat, la saison, la tempé- rature, le degré de lumière, le temps sec ou humide, peut-être aussi par la ( Ho ) structure géologique ou la composition minéralogique du sol, dont les couches, superticielles ou profondes, peuvent n'être pas également conduc- trices de l'électricité. Il est possible enfin que toutes les espèces d'arbres ne soutirent pas au même degré les effluves électriques de l'atmosphère, et c'est ce dont il faudrait encore s'assurer. Jusqu'à ce que ces conditions multiples et si obscures du problème qui nous occupe soient suffisamment connues, on devra tenir pour prématurée toute conclusion qui s'appli- querait à l'universalité ou même seulement à la généralité du règne végétal. M MÉMOIRES PRÉSENTÉS. PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Essai théorique sur ta toi de Duhng et Petit. Cas des gaz parfaits. Mémoire de M. H. Willotte. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Berthelot, Cornu.) « Enoncé de la loi. — Le produit AC du poids atomique A par la cha- leur spécifique à volume constant C est, à très peu près, te même pour tous les gaz. » On sait que la loi en question équivaut à celle-ci : Pour que deux gaz soient à la même température, il est nécessaire et suffisant que V énergie totale moyenne d'une molécule quelconque ait la même valeur dans les deux gaz, c'est-à-dire que l'on ait AB- = A'B'-, A, A' étant les poids ato- AB' A'B'' miques des gaz considérés, — ? les moyennes des énergies totales des molécules de chacun des gaz. » Nous définissons Y égalité de température, en disant que deux corps sont à la même température lorsque, mis en présence de manière à pouvoir agir l'un sur l'autre, ils conservent néanmoins leurs énergies totales respec- tives, et cela indéfiniment (on suppose, bien entendu, qu'il n'y ait pas d'action chimique possible entre les deux corps que l'on considère). M Cela posé, nous commençons par démontrer que, si la loi AB- = A'B'^ est exacte à une température, elle l'est, par là même, à toutes les autres températures; nous arrivons à ce résultat de deux façons : » 1° En nous servant du principe de Carnot; » 2° En nous appuyant sur l'homogénéité, quant aux vitesses, des équa- tions de la théorie des chocs. » Puis nous nous demandons : Étant admis que la loi AB^ = A'B'^ soit ( 5/n ) vraie, ou du moins doive être considérée comme s'approchant de plus en plus de l'exactitude, lorsqTie pour une température déterminée, on consi- dère des gaz de plus en plus dilatés, comment l'expliquer au point de vue purement mécanique? u Faut-d en clicrcher la raison dans les chocs mutuels de molécides? Non, cela n'est pas; et, au contraire, comme l'éminent M. Clausius l'a fait remarquer il y a longtemps déjà, les chocs intermoléculaires jouent dans la théorie des gaz un wle perturbateur. Seulement les perturbations dues à ces chocs sont faibles, négligeables et d'autant moindres que les gaz sont plus dilatés. » Les forces tant intérieures qu'extérieures ne nous permettent pas non plus de nous rendre compte des phénomènes. » Il ne reste donc plus qu'une seule ressource : c'est d'expliquer le main- tien de l'équilibre dynamique, dans une enceinte contenant deux gaz mélangés à la même température, au moyen des chocs des molécules contre les atomes d'un éther matériel, gaz à densité excessivement faible, ayant ses particules constitutives situées à des distances mutuelles excessivement petites par rapport aux dimensions des molécules des gaz ordinaires (fait servant de base à plusieurs théories, justifié d'ailleurs par les calculs de l'illustre Cauchy). » Considérons une masse d'éther contiguë à une portion quelconque ST de la paroi de l'enceinte qui contient les deux gaz mélangés. Soit Imnp une surface idéale, de forme quelconque, limitant la masse d'éther consi- dérée. Lorsque l'équilibre de température existe, la quantité de mouvement de cette masse d'éther doit se maintenir invariable avec le temps, ce qui, d'après le théorème de d'Alembert, exige que les forces de percussion dues aux chocs des molécules des gaz contenus dans l'enceinte fassent des sys- tèmes constamment équivalents à eux-mêmes (en constituant les divers systèmes que l'on compare par les forces de percussion prises pendant des inlervalles de temps successifs égaux entre eux). ( 54a ) » Or, soit A le poids atomique (quantité proportionnelle à la masse) d'une molécule quelconque animée d'une vitesse de translation b^ (nous supposons d'abord que la molécule n'a pas d'autre mouvement que celui de son centre de gravité). On reconnaît facilement que la somme arithmé- tique des quantités de mouvement représentant les forces de percussion dues au déplacement de la molécule A peut être représentée par "klAb-^dt^ la somme 2 étant prise pendant un temps quelconque dont dt est l'élé- ment (X est une constante indépendante de la nature de la molécule considérée). » Si l'on fait cette somme pendant l'unité de temps, on trouve, avec une approximation qu'il est aisé de préciser, 2Ai?rfif = AB Bj étant une quantité égale à la moyenne de b^. » S'il y a, dans l'enceinte, n molécules de masse égale à A, «' de masse égale à A', la somme arithmétique des forces de percussion agissant dans l'unité de temps, sur la masse d'éther en question, sera donc }.{nABl-h-n'k'B'-^). )) Or, si pour n + n' = const. la somme dont il vient d'être parlé ne change pas lorsqu'on fait varier la composition du mélange (c'est-à-dire le rapport— jj les systèmes formés par les forces de percussion ne varie- ront pas non plus. Cela résulte de ce que les vitesses de translation des molécules sont distribuées sans aucune loi dans toutes les directions, autrement dit présentent ce que M. Ledieu a nommé le caractère d'er- ralisme. » Par ailleurs, la somme X(«AB^ -\- n'A'B',-) demeurera invariable, quel que soit le rapport -7, si l'on a ABj — A'Bf . » On en déduit sans peine que l'égaHté ABJ = A'B'J est précisément la relation caractéristique de l'équilibre de température entre deux gaz, dans le cas où les molécules n'ont que des vitesses de translation (en tenant compte des restrictions qui résultent des détails de la démons- tration). )> Considérant ensuite un ensemble de molécules dont les centres de gravité sont immobiles, mais dont les diverses parties sont eu mouvements réciproques, ou trouve par des raisonnements de même genre que, dans le cas de l'équilibre de température, les énergies correspondant à ces ( 5/i:^ ) mouvements satisfont à la relation AB^ = A'B'L d'où, en ajoutant (ce qui est permis clans le cas actuel), AB; 4- AB^ = A'B7 + A'B„- ou AB= = A'B'% __, — représentant les énergies totales moyennes des molécules. » On s'explique aussi pourquoi le rapport -. ' est le même pour tous les gaz, pour une température déterminée, ainsi que l'a énoncé le premier l'illustre M. Clausius. » En s'appuyant sur le principe de l'homogénéité, quant aux vitesses, des équations de la ihéorie des chocs, on peut d'ailleurs démontrer sans peine que, si le rapport •— ~ est le même pour tous les gaz à une tempéra- ture arbitrairement choisie, cela sera encore, à très peu près, vrai à toutes les autres températures (la valeur du rapport pouvant d'ailleurs varier lentement avec la température). » M. Crocllebois adresse une Note intitulée ; « Extension de la méthode de Gauss à une association quelconque de surfaces réfléchissantes et réfrin- gentes ». (Commissaires : MM. Jamin, Desains, Cornu.) M. Baudix, m. h. d'Autricourt adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, diverses publications adressées à l'Académie, au nom de l'Université du Chili, par M. /. Domeyko. M. le Secrétaire perpétuel, en signalant à l'Académie un Ouvrage de MM. A. Franchet et Liid. Savalier, portant pour titre : «Enumeratio plan- tarum in Japonia sponte crescentium hucusque cognitarum, adjectis des- criptionibus specierum pro regione novarura, quibus accedit determinatio herbarum in libris japonicis Sa mokoit Zousselz xylographice delineatarum, ( m^ ) auctoribus A. Franchet et Lud. Savatier » (deux volumes in-8°), s'ex- prime comme il suit : « Appelé par son service au Japon, M. le D'' Savatier, médecin prin- cipal de la marine, s'y est livré avec persévérance à l'étude de la flore japo- naise. Il a mis à profit plusieurs années de séjour dans le pays, pour faire par lui-même des récoltes nombreuses, pour prendre connaissance de tous les documents publiés ou recueillis par les botanistes japonais, enfin pour se mettre en relation avec les savants européens qui se sont livrés à l'étude des plantes de cette intéressante contrée. » L'herbier considérable réuni par M. Savatier, et les collections qui s'y rapportent, ont trouvé une généreuse hospitalité dans le musée créé par notre éminent Correspondant, M. le marquis de Vibraye, conservé par sa famille et confié aux soins de M. A. Franchet. C'est ainsi qu'est née la collaboration des deux auteurs. » L'Ouvrage est un large catalogue des plantes du Japon. Il en fait con- naître près de trois mille espèces, dont le quart environ n'avaient pas encore été signalées dans ce pays, dont plus de deux cents sont absolu- ment nouvelles. » L'Ouvrage n'est pas seulement destiné aux savants de l'Europe ; il a surtout en vue les Japonais eux-mêmes. A coté du nom scientifique, se trouve une synonymie et une table japonaises, qui rendront facile l'emploi de ce Livre pour les naturels du pays. De plus, toutes les indications néces- saires pour rattacher la détermination et la description scientifiques de chaque espèce à la planche où celle-ci est représentée dans les Traités de Botanique japonais étant données par les auteurs, la concordance devient facile à établir. » Cet Ouvrage utile el intéressant, qui établit un lien de plus entre la Science française et les esprits éclairés du Japon, est le fruit de dix années de recherches, dans le pays, de l'un des collaborateurs, M. le D' Savatier, qui a voulu faire les frais de la publication, et de l'étude sur l'herbier par M. Franchet, qui a mis la dernière main à la rédaction. » L'étude minutieuse des beaux lis du .Japon, les espèces nouvelles de géranium^ de chrysosplenium, de vincetoxicum, celles qui ont été reconnues parmi les Cypéracées et les Fougères, etc., constituent des parties de l'Ou- vrage qui seront appréciées à la fois par les amateurs de belles cultures et par les savants. » L'Ouvrage de MM. Franchet et Savatier a sa place marquée dans toute bibliothèque d'étude. » ( 545 ) ZOOLOGIE. — Sur rorganisation et la classification des Orthonecfida. Note de M. A. Giard. « J'ai signalé dans une précédente Comninnication [Comptes icndiis du 29 octobre 1877) l'existence d'une classe nouvelle d'animaux, qui pré- sentent, (l'une façon permanente, la forme ordinairement transitoire appelée planula par les embryogénistes. » De nouvelles recherches me permettent de compléter aujourd'hui l'histoire de ces animaux et de préciser la place qu'ils doivent occuper dans l'embranchement des Vers. Mes recherches ont porté sur Vlntosliia linei, parasite d'un Némertie'n, et sur deux espèces parasites des Ophiures, 7?/io- palura ophiocomœ et Intoshia gigas. » Les mouvements indépendants des cils vibratiles, que j'avais constatés chez ces parasites, sont dus à la présence de bandes nuisculoïdes, apparte- nant aux cellules endoderniiqiies et constituant un pseudo-mésoderme splanchno-pleural, analogue an pseudo-mésoderme somato-pleural formé, chez les Cœlentérés, par les cellules épithélio-musculaires de Rleinenberg et Korotneff. » Je donne à l'ensemble de ces éléments le nom de pseudo-mésoderme, parce que je crois devoir réserver le nom de mésoderme proprement dit à d'antres formations qui n'existent pas chez les Orlhonectidées et dont l'ho- mologie chez les divers groupes de Métazoaires est assez difficile à établir. » Je distingue : » 1° Un mésodei me solide, formé de très bonne heure aux dépens des cel- lules endodermiques de l'embryon (rudiment de la corde des Tuniciers et des Vertébrés; cellides squelettogènes de l'embryon des Échinodermes ; cellules mésodermiques, issues des quatre premières sphères de l'endo- derme des Planaires et de la Bonellie, d'après les travaux de P. Hallez et de Spengel, etc.). » a'* Un mésoderme cavitaire, formé par des diverticules de l'endoderme (entérocœles) et paraissant généralement à une époque plus tardive (sys- tème aquifère des Echinodermes; entérocœle des ïuniciers, des Brachio- podes, de la Sagilla, de V Amphioxus, etc.). M Le mésoderme solide donne surtout naissance au système muscu- laire ; le mésoderme cavitaire forme principalement les organes vascnlaires. » Le rôle physiologique d'un élément histologique n'a d'ailleurs qu'ui«e C. P,., 1S79, 2' Semestre. (T, LXXXIX, N» 12.) 7^ ( 546 ) importance secondaire pour la détermination des homologies phylogé- niques. Un élément musculaire, par exemple, naîtra toujours là où le besoin s'en fera sentir, tantôt dans un rudiment d'origine endodermique, tantôt aux dépens d'éléments exodermiques (Némertiens). Il pourra même n'être formé que d'une portion de cellule (plastidule), comme cela arrive chez les Infusoires, chez les Cœlentérés et chez les Orthonectidées. » La reproduction des Orlhonectida s'accomplit de deux manières diffé- rentes : » i" Par voie de sexualité. Il y a, suivant les cas, formation d'une blastula qui se délainiue [Intoshia gicjas) ou production d'une gastnila épibolique qui se ferme définitivement [Rhopalura ophiocomœ). Dans l'une ou l'autre alternative, le résultat est une p/a/iu/a ciliée, permanente, à exodermeméfa- mérisé. Les métamères exodermiques comprennent chacun un seul rang de cellules chez les Rhopalura, plusieurs rangs chez les Intosliia. » 2° Par gemmiparité à l'intérieur d'énormes sporocystes, constitués par l'endoderme de l'animal progéniteur. C'est grâce à cette reproduction gem- mipare que les Orlhoneclida se rencontrent en si grande abondance dans un animal intesté. » Ce double mode do reproduction rapproche les Orlhonectida des Dicye- mida et des autres Vers parasites [Tremaloda et Cestoda). Leiu- organisation plus simple pendant la période embryonnaire nous conduit à les placer au- dessous des Dicyemida. L'embranchement des Fermes devra donc com- prendre les classes suivantes : « 1° Orlhonectida; » 2" Dicyemida; » 3° Tremaloda ; » 4° Cesloda; )) 5° T^urie/Zan'a (Planaires et Némertiens). )) Parmi les animaux classés autrefois avec les précédents, les uns (Bryozoaires, Annélides et groupes satellites) se relient intimement aux Mollusques vrais, auxquels je les réunis pour constituer l'embranchement des Gymnotoca; les autres forment un ensemble qu'on peut appeler Nema- telmia, et qui renferme les Nematoida, les Echinoryncha, les Desmoscolecida, les Gastrotricha, etc. Les Tuniciers doivent être placés à la base de l'embran- chement des Vertébrés. » Les Orlhoneclida sont des Gastrœades ramenés par le parasitisme à l'état deplanula; leur importance au point de vue de la théorie de la gaslrœa est bien plus grande que celle des Phjsemaria. Ces derniers, en effet, ne ( 547 ) conduisent qu'au rameau des Coelentérés, qui se termine en cul-de-sac, tandis que les Orllioneclida représentent la souche des Vers et appartiennent par conséquent au troue de l'arhre généalogique des Métazoaires. » M. EsBAc.H adresse une nouvelle Note concernant le « Dosage de l'urée ». L'auteur maintient ses assertions précédentes, en s'appuyant sur de nou- velles expériences, effectuées devant témoins; il conclut comme il suit : « On ne se trompe pas sensiblement en considérant les urines diabé- tiques comme des urines ordinaires, relativement au dosage de l'urée par ihypobromite de soude. )) Quant à ajouter du sucre aux urines avant d'en doser l'urée, cette pra- tique repose sur un principe faux. Elle donnera parfois des coïncidences, plus souvent des erreurs, variables suivant le titre de l'urée ou les poids de sucre ajoutés. » M. G. AuDiGiER adresse une Noie intitulée: « Delà perception normale des objets renversés sur la rétine, et explication d'une illusion d'optique ». M. L. Hugo adresse une Note « Sur quelques points de la philosophie de l'Arithmétique ». La séance est levée à 4 heures. J. B. BCIXETIN BIBLIOGRAPHIQUE. octhages reçus dans la seance du s septembre i^^q- (suite.) Beshrifning till Kartbladel Herrevadskloster a/ Axel Liwdstrom. Stockholm, 1878 ; iinpr. P. -A. Norstedt et Sonner ; br. in-8". Revista gênerai de marina; tomo V, 2° Agosto, 1879. Madrid, Direccion 'de HidrograBa, iSyr); br. in-12. Alinanaque nautico para 1880, calculado de drden de la Superioridad en el Instiluto y Observalorio de Marina de la Ciudad de San Fernando. Madrid, impr. Aribau y G", 1878; in-8°. ( 548 ) Institution o/ mechanical engineers Proceedings, n"' 1,2; january, april 187g. Westminsler, pul)l. by tlie institution, 1879 ; in-12. On certain remarkable groups in tlie Lower spectrum ; bjS.-V. Langley. [Proceedings ofthe american Academy, 1878); br. in-8°. Slellar Parallax ; 6/AsaphHall, naval Observatory. Washington; br. in-8°. On tlie diffusion of Liquids. J dissertation presented to tlie Faculiy of Science ofthe Universilj of Tûbinqen for tlie attainment of the degree of Doctor oj Science; by J.-iï. Long. Tiibiiigen, impr. H. Laiipp, 1879; br. in-12. On tlie causes of the glacial phenomena in the norlheastern portion of Norlh America; 6/0. Touell. Stockholm, iinpr. P.-A. Morsted et Sonner, 1878; br. in-8". Ouvrages reçcs dans la séance du i5 septembre 1879. Étal actuel de la viticulture américaine. Pignans (t'ar), i5 mai 1879; par M. le D''G. Davin. Draguignan, impr. Latil, 1879 ; br. in-8°. LesRiparia, Communication du D''Da\in, faite au Comice de Toulon [séance du 5 novembre 1878). Yienne, impr. Savigné. s. cl. ; br. in-8°. Reconstitution de nos vignobles à l'aide des vignes américaines résistantes; par M. le D' G. Davin. Dragiiignan, impr. Latil, 1878 ; br. in-8°. Le, Phylloxéra vastatrix, ses mœurs, etc.; par M. P. Oliver. Perpignan, typ. Lalrobe, 1878 ; br. in-S". Le pjrophore insecticide contre le Phylloxéra; parM. P. Oliver. Perpignan, Ch. Latrobe, 1879; br. in-8''. Utilité des vignes américaines résistantes; leur semis; par M. P. Oliver. Perpignan, impr. Ch. Latrobe, 1878; br. iii-8''. Sur les avantages des tiaitements préservatifs contre te Phylloxéra pour la conservation des vignes indigènes; par JL P. Oliver. Perpignan, Ch. Latrobe, 1879; br. in-B". Département de Lot-et-Garonne. Comité central d'études et de vigilance contre le Phylloxéra, Rapport; comptes rendus des séances tenues le 5 juin et le i3 juil- let par la Commission permanente. Agen, impr. V. Lenthéric, 1879 ; br. in-8''. (549) D'un nouveau Iaxis forcé, ou réduction des hernies clianglces par dilatation forcée indirecte, etc.; par M. le D'' H. Badiole. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1879; br. in-8°. (Renvoi au Concours Montyon, Médecine et Chirurgie, 1880.) Chronologicat Idstory of plants : m an' s record ofliis oion existence illustrated tliroiujli thcir nanies uses and companionsidp ; by Ch. Pickering. Boston, Little, Brown and C", 1879; in-4". Report of theforly-eigltlli meeting 0/ [lie Britisli Association for ihe advance- ment of Science, lield al Dublinin augitst iByS.London, John Murray, 1879; in-8° relié. Proceedings ofthe american Academy of Arts and Sciences; new séries, vol. VI; whole séries, vol. XIV, from niay 1878 to may 1879. Boston, John Wilson and Son, 1879; in-8°. On ihe sensitive State of eleclrical discharges througli rarefied gases ; by W. Spottiswoode and J. Fletcher Moulton. London, Harrisson and Son, s. d.; iii-4°. (From the Philosophical Transactions oj the royal Society ; Part I, 1879-) Ricerche salle formole di costituzione dei composli ferrici ; Parte P : Idrati ferrici. Nota del D' D. Tommasi. Firenze, Le Monnier, 1879; br. in-8°. Notes pour servir à l'Histoire des hyménoptères de l'archipel indien et de la Nouvelle-Guinée. Observations sur quelques Sphégiens (G. Pelopœtis) de l'archipel indien ; par M.. M. Maindron. Paris, inipr. F. Malteste, 1879; 2 opusc. in-8°. (Extrait des Aniwles de la Société entomologique de France.) F.-P.-C. SiRAGusA, L'anestesia nel regno végétale. Palermo, P. Montaina, 1879 ; br. in-i8. Geschichte der Vermessungen in derSchweiz als hislorische Einleitung zu den Arbeilender Schwciz. Geoddtischen Commission bearbeitet, von R.Wolf. Zu- rich, S. Hohr, 1879; in-4°. ( 55o ) AOUT 1879. Observations météorologiques fj 1 fr TEMPÉRATtRE DE l'AIR TEMPÉRATURE IIU SOL EAD de la lerre es 0 '^ 3 2 POUR lOO'"*' d'air. Ij Ed H < a SOUS l'ancien abri. t. a S 1 (5) à la surlace du gazon. Se [A (9) 0 0 •a ^ 1 « 0 (.0) c: 0 0 es H a sans 8 £ S a (,3) bri. c i £ a 0 ~ t B ■a c (II) 3 - "j w a T. 0 t- ■< es 0 -A J= 3 S" ~ d 0 B ~ « "— I- a ■5 s (l6) 5 a a a a □ 0 ■ :1 3 .5* c ,; 1 S i ° (■81 c ^ 0 tt S = i 3 s § 0 < (■0) 0 a D" ■ «^ — S a 2 = < (,o) 03 a (>) à a H ta (3) ■S. '«1 =3 (61 B y. (7) d c 0 (8) 1 0 j5,8 0 28,7 0 32,3 0 32,7 0 i5,4 0 45,7 0 3o,6 0 39,3 3.^3 d 0,4 mm mm 4 '.9 mm 0,6 mm 2,8 I) 49 mg ^9 2,7 mg 0,7 5 i5,o 2q,4 22,2 22,2 .3,5 43,7 28,6 28,. 32,0 32,9 4. ,3 0,6 3,9 39 3,3 0,7 3 18,5 32,2 23,4 24,8 17.4 46,2 3.,8 3o,8 22,2 47,6 2,7 42,5 .,5 3,4 27 4 iG,3 23,2 19,8 19,0 .6,5 37,8 27,2 22,4 22,4 4', 4 1,8 42,9 ',4 2, 1 43 5 16,0 26, 1 21 , I 20,1 .4.' 39,4 26,8 24,' 21,6 48,9 42,0 0,9 3,1 24 6 i3,3 21,8 .7,6 .6,7 .2,3 35,8 24,0 •9,5 21,3 40,3 0,1 41,3 0,8 3,5 4' 7 10,5 20,2 i5,4 16,3 8,4 32,6 20,5 17,6 20,3 33,5 0,0 4',o 0,3 2.', 23 8 .4,4 20,5 17,5 .6,7 i3,S 29,6 2'. 7 17,' .9,8 29,8 4,' 43,5 1.6 '"» . '2 35 9 i3,9 21,3 17,6 .7.3 i4,o 35,8 24,9 .9,5 39,0 8,8 49,3 3,0 1,3 5o 10 11,3 22,8 •7,' .7.5 10,0 37,7 23,9 '9,2 43,0 . 46,9 2,4 2,7 48 1 1 IJ,0 35,7 20,4 20,0 .4,4 4',= 27,8 35,8 20,0 46,4 45,6 1,3 2,3 58 13 12,7 27,1 19,9 20,4 10,5 39,3 24,9 35,6 30,3 49,9 . 4'l.5 1, ' 4,3 60 L' eau a fait dé faut. 1 1 i3 i3,6 29,3 31,5 3, ,6 1 0 , G 43,8 37,2 27,4 30,6 49,8 43,7 0,8 3,6 52 i4 <5,7 24,1 '9,9 19,3 i5,4 39,1 27,3 32,0 21,2 27,9 2,5 44-7 .,5 2,7 78 i5 14.8 ^4,9 19 > 9 20,2 .3,3 39.4 26,4 25,0 20,8 28,7 1,8 44,7 1,8 3,6 75 i6 16,1 23,2 19,2 17,3 i5,i 33,7 24,4 .8,4 20,9 33,5 .4,3 53, i 5,9 1,5 4' 17 11,0 19.7 i5,4 '4,9 10,2 33,3 2. ,7 14,0 20,6 40,3 3,0 32,9 3,3 2,3 43 18 13,3 17.7 i5,o .4,8 .1,4 35,4 ■ 8,4 .3,3 .8,3 16,3 4,0 54,3 3,7 I ,0 .3 •9 i4,o 21 ,0 .7,5 '7>7 .4,0 2g, 0 21,5 17,6 18,1 26,0 1,2 53,3 2, 1 0,7 2 S 20 14.9 37,. 21,0 20,7 .4,2 36,0 25,1 22,1 .8,5 46,6 5o,7 2,6 2,0 .2 21 i5,o 3i,3 33,3 3,, 8 i4,o 4. ,2 27,6 24,7 '9,6 38,9 0,2 48,6 2,3 2,4 10 22 i3,3 23,9 iS,6 .8,8 11,5 36,0 23,8 22,0 20,0 5i,5 0,3 47.^ 1,3 3,0 40 ',9 0,5 1 23 i5>9 i9>3 iti,i .6,5 10,8 26,2 .8,5 '5,7 19,5 .8,4 5,4 30,6 2,6 1,3 29 4,8 32,7 2,2 0,7 " 2.'l i5, 1 31,6 18,4 18,0 .5,2 37,6 26,4 18,8 '9,0 33,8 0,6 49,' 3,3 '.4 69 ',9 2,2 0,5 25 14.6 2ii9 18,3 .7,7 .3,5 37,4 25,5 18,3 '9,0 (42..) 0,4 47,5 ',9 2,2 42 2,'l 0,5 26 10,8 20,8 ij,8 .5,9 10,0 35,0 22,5 '7,' 18,5 '.6,7 46,6 1 ,0 2,8 4. 0,5 2,8 0,5 27 9.7 20,3 i5,o .6,4 7>9 27,7 .7-8 16,1 18,. 3o, . 0,0 45,8 0,8 2,5 17 0,8 34,2 2,9 0,5 28 • 7.1 •4,8 21 ,0 20,3 16,8 33,4 35,1 21,2 18,4 25,9 3,7 48,3 . ,2 3,5 3 0,5 32,8 2,4 0,8 29 ■4.2 21,6 ■7,9 •7,5 i3,5 35,4 24,5 18,7 18,7 40,4 46,4 3,0 2,6 5. ',7 33,2 2,1 0,5 3o i3,5 17,9 i5,7 i4,9 12,5 23,7 .8,1 .4.6 .8,7 23,. 0,3 46,. 0,6 2,0 .3 0,5 1,8 0,5 3r 9,3 30,3 Afi '4,9 6,5 40,3 23,4 .7,0 '7-7 5o,6 (0,.) 45.0 1,2 2,5 39 I' dcc. .4.5 24,0 l'ji'j .9.'. .3,5 38,4 26,0 (23,6) 2. ,0 43,6 .7,4 43,2 12,9 27,4 38 2° déc. .4.0 23,9 19,0 .8,7 '^,9 36,0 24,5 21 ,1 '9,9 36,5 36,8 48,7 23,0 32,8 46 3» déc. Mois.. .3,2 32,2 '7,7 '7,5 12,0 34,0 33,0 18,6 .8,8 36,4 .1,3 47,4' '6,9 26,0 33 1 ,5 3,3 0,6 i3,9 23,5 .8,7 .8,5 .2,8 36, . 24,4 (30,8) 19,9 38,8 55,4 46,5 52,8 76,2 39 FAITES A l' ( 55i ) Observatoire de Montsocris. AOUT 1879. e M VGSÉTOMÈTBES psvcmto- VENTS. 3 ■3 ^ a midi. MtlIlE. TES. a '' c 0 c u ■ a u £ REMARQUAS. ■< «^ 0 c s 5 0 S S is = 5 " ^ a "> c a. 0 i "~ B c II S|^ ■3 u — ai; S = «J 1 0 1 u 1 1 = t. ç ^s. i =3 > H z _3 (70 (") ' -.-11 (ril . -.-, \ (îi;) (27) (i«i ("il r^(. > i I niQi 7l',,2 0 , 16.61,3 65.39,6 1,9341 Lm SSWàNW WSW mm 1 5 , 1 7.3 AnlérleureQient aa i^ août et depuis le mcovement de j ; ' 1 baisse (^(leiiué do 7f.?.4 le jH juillet â 767.9 le 3t, nous 3 755,3 60,2 3i,9 q3i l I I .T NE SSW /i iS,3 :6 comptons quatre oscillations barométriques d'ampli- 61,0 • ' > ; ' tude resireinie (^ a 7 mm., entre ibi ot 7381. 3 7J-*'9 =9,4 9353 S, 7 SE à SW SW .6,3 —2 A I<1 suite des perturbations magnétiques du i" au 4i 4 758,1 57,5 3i,8 93,8 8,8 AVSW AV > SW i3 ,0 77 nous aTons un ora^'u avec pluie deiiuis y.Z h. le 3 jos- qu'u 3 II. le 4. 5 "53 , ») 59,0 30,- 9339 S, 9 S SW / 1 2 I ". I La pluie, qui ne lombait que faiblement durant la soirée ' t / du (i ot 1(1 matinée du 7, était assez soutenue le >^ entre G 754,7 59,1 3t,i 9344 ass. fort WSW WSW 9,6 69 14 h. 70 et i<; h, el reprenait avec ondées durant la soirée Assez forte encore do 0 li. 3o a 3 li lu .j et re- ' i 756,4 58, 1 3i,6 9337 modéré WSW WSW WSW 9,4 69 prise avec intermiticnces entro 7 h- el midi. A pariir de ca moment et jusqu'au 14 le ciel s'éclairrit, 8 755,3 57,9 3i ,9 9346 .7,4 16,6 WSW II,-» 80 ei la journée du i?. est assez tielle. Mais l'état d'agita- 9 753,9 58,3 3i ,0 9348 WNVV NW k 13,3 84 tion tout a fait insolite des éleciroméires a cette der- nière date ainsi que le lendeuiain, Vt-nani à ta suite des 756, G Variable pt-rlurltalioiis ma^Tiétiques Ue la nuit du r) au m. annon- 10 59,4 3. ,3 9343 6,8 WNW II, I 75 «.ail i'approcbe d'une nouvelle série do mauvais temps. 1 1 755, 1 5S,9 33,3 9334 KE à SE T La bourrasque a débuic par l'orage du 1.4 avec ondées i 9,' • 12 ,j 7-^ de :> 11. 10 â G h. 10, La pluie réapparali ensuite le 15 1 13 7J'J. ') 58,6 3o, I 9347 .3,6 El NE 9,5 56 vers ]8 II. 4i et devient assez forte a 7.1 Iieures. Elle , s'arrête à peu prés a ?3 b. et reprend avec force de i3 753,0 62,3 3o,3 9347 9.' E Variable 12,2 64 7 b m à -'1 b. le 16, puis cesse presque compléteuienl jusqu'à M b. ?o pour tomber de nouveau, non sans vio- >4 7-56,5 57,0 3o,9 9348 10,5 NiJNW i3,6 83 bînce. jusqu'à 9 h. 753,9 Ondée le lendemain 17, entre 14 h. 5o et i5 h. ^o. i5 58,7 3. ,5 9008 8,0 MiNW SW h .3,7 79 La journée du i.s commence par de petites pluies inler- i6 74s, 8 5S,2 (3 1,2) (9340 18,6 SW SSW '1,9 82 niittentes, surloiit entn' 3 h. et 6 h., et plus fort encore de 6 h. 4u a 7 li 3o. Reprise a 19 h. i5 el continuité '7 751,2 64.1 3o,6 9355 29,9 SW WSW 9.7 77 jusqu'au lendemain 19 a n h. 10 m. Le baromètre a peu varié depuis le minimum du 16 iS 731,1 57,3 3o,3 9363 20, I SjSW SW 1 I I 89 (7iS,7i jusque dans la raalinee du 19: nous le voyons 753,3 1 i J i atteindre le i(| un petit maximum relatif de -^b?,,-, et re- '9 60,0 29, S 9360 13,7 SW SW i3,5 90 descendre ensuite assez brusquement jusqu'à ne plus marquer que 7.16,4 le ai a lô b. 10. 20 753,8 58,3 3o,i 9358 14,1 AV à S SW i5,3 84 Le brouillard de la matinée du ?i abandonne en quantité 746,5 mesurable de l'eau de condensation ; puis nous recueil- 21 60,3 29,0 9359 14,0 Variable s 1 SW 13,7 83 lons quelques gouttes de pluie le soir par un temps 22 753,8 58,5 3i,3 9335 17.8 SW WSW 11,3 1' d'orage lointain. Petites 69 ia;;e entre 9 b. 3o et n h. i5 ainsi que vers 17 b. ", 3 La troisième et derni<^re phase de retip série de bour- 27 753,3 59,3 29.9 9367 23,4 S^SW w 10,5 76 rasques part d'un maximum barométrique de 157,4 le :>4 a y.7. b., suivi d'un minimum de 749,3 le 23 vers 28 730,1 59,4 3o,i 9365 38,1 SW SAV i3,6 79 Il b. 4u. . ^ - - Après les halos de la matinée du 26 et du 27 avec gouttes 29 733,3 60,9 3o,7 9357 17,8 WSW SW A .0,6 73 de pluie dans l'aprês-midi de ce dernier jour, il pleut 756,6 de nouveau le malin du 7^^ et le sor avec force entre 3o 63,4 3i,3 9355 — — NNW ^'SW 10,5 84 ?i h. et ?3 h. 3u. Temps pluvieux encore dans la ma- tinée et l'après-midi du 3o. Urouillard avec condensa- 3i 759,''> 04,5 3 1 , 1 y35i I I , J WNW SWàNW 8,9 '■■ tion notable le ji au matin Le mouvement de hniisse du baromètre devait le porter on^uite jusqu'à 7G6 le 7. septembre; mais celle per- 16.59,2 ,,9338 (.0,8) _ spective de beau temps cnintidaii avec d'assez fortes I» dcc. 755,1 65 . 3 1 ,0 • .2,3 75 perturbations uiagnétiques. 1' déc. 753,7 59,3 3o,7 9348 i4,6 • .2,3 78 Les vitesses maxima du vent supérieures à 3.'> km. sont les suivantes .de 33 a 40 les 7:, et 56; de 40 a 43 le a3 ; 3° déc. 75 1 , ■ 59.8 3o,5 9356 18,6 1 1 ,5 78 de 4^ à ho les 16 ei 37 ; do 50 a 55 le 17 et de 73 le 28. Mois. . 73 '1,0 lG.59,5 65.3o,7 1,9348 (13,0) 12,1 77 ( 55a ) ai ■< S a] PS •d S. o S -n „ I Ul (fl I OJ C ï^ û^ Sjs-' S- eu —9 o 'Cl^re «^ &< cj » cî ai S"! o n 3 .- ^ — -3 _c *- ^-, ' 9 o .5 .« => i s o ni 3 O "O c ^ îi '^':^-- ■.ï.« 1^ i:"3 ' " -aj .Soc - oj s 2 « « -5 c^ «;: ; o o L. : ^-3 c « o tQ « o ^' CJ ^ ^-^ =J U5 ., 'a|it]uoz|jor( aïKVSOdHOD s a A s fi s ^T- a 'O S ft s KOSlV!;n^^:l 05 00 D O < O t/3 ce O O KOSIVKITJ'JU casa a = O a a «: £ '^oieioi '139JJ09 sues) onblJ^ildsumiR a ^ a a UKaA na assaiiA ■^ CO ^^ O *^ Ci o co sD -- [-^■r^Loioo otD *■ Oi o> '■O .rN'^"~'^"^^^ M c uiie 6UUS [OS Q[) epjod np KOI.LVIMV\ r^ *Jî* r- w o co E ^1 «-^ i^ o c ^^ en o o o CN »r; KOUVaOdVA? a n- ft ft -onbjJiaïQOJâXq n - u-5 ro L-, !>■ r- r^ '.c; r^ [-* - m lt; LO tN ^-- ^-7. o r^ c: V— 0 C; ,^ ce OC' Cl O Cl CO O co QO 00 J-/ ce oo ce o v^ Cl >-(-) co O i-» i^ CO ;o 'jD •DJIllOO.l B JlD.l op A 0 Cl U-) - 00 an is v.-r 00 10 *■ ifi 00 co 0 co 0 co Cl co uo C- 0 "^r r^ tr? Lo r^ r^ 0 ^ ■^T Ci Cï --T 10 Cï 'O e-i ■'-f R a> aanivuaJKai °o Ci? irs irj ir> »JD to r> 00 cN Cl es 01 <- 0 C5 Cl 00 CN r! es .-. w ir^ c^ r> 0 co ■,o B eJiamojBq np S E 3 0 0 Ln Cl _'-0 en 0 0 iQ 0 00 0 g^ r^ 5 co r^ co_ CT! 0 00 0 "^ 0 ? Ôd SM.iainvu p; eo co en 10 PO en LO •<3* va- CO \ri *ri tn co co co co e^ 10 co L--1 r^ co 00 cico-^^ioo r-co 00 S'- o COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 29 SEPTEMBRE 1879. PRÉSIDENCE DE M. DAOBRÉE. MÉMOIRES ET COMMUIVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur le développement de la fonction perturbatrice dans le cas oii, les excentricités étant petites, r inclinaison mutuelle des orbites est quelconque. Note de M. F. Tisserand. « Dans une série de Notes présentées à l'Académie ('), j'ai montré que, en désignant par Eq la partie de la fonction perturbatrice qui est indépen- dante des excentricités, on a le développement suivant : R^ = P„ o-H 22P,-oCOs/a; -I- 22P„,^ cosyj ■{- lilV, jcosix cosjy. Les quantités P, y sont des fonctions des demi-grands axes a et a' des or- bites et de l'inclinaison mutuelle J de ces orbites ; elles sont déterminées par les équations suivantes, (a- + n'-— 2rt«'cosY)"^" = ^ A'»'-!- Af'cosV 4- A'"' cosaV + . . , (i) P^,^ = A''-*^'Q;;;^'+ A''^-^=^Q';y^"H- A('-^+^'Q^'^''-h . . . , les quantités A étant des transcendantes fonctions de a et a', et les quan- (') Comptes rendus, séances des 20 et 27 Jaiivier, 3 février et 16 juin 187g. C. R., 1879,2' Semestre. (T. LX.XXIX, N" iô.) 1^ ( 554 ) tités Q des fonctions de J déterminées parles deux équations (2) cosV = pLCOsa; + V cos;^, ou fj.= cos--) v = siii -j (3) cos7iV== Q;,';'o+ alQS^o'cosîX + a2Ql,"^cos/> + 42Ql:;cosiXCOs/j. » J'ai montré que toutes les quantités P,,y s'expriment, par une série d'équationslinéaires, au moyen de Po.o, P,,o. Po,i.P.,i ; par l'équation (i),ces quatre quantités s'expriment elles-mêmes à l'aide des fonctions QJi^o', Q[]l\ Q('J',Q',-';', fonctions dont j'ai fait connaître des expressions simples. Le pro- blème peut donc être considéré comme résolu analytiquemeot ; mais cela n'est pas suffisant dans la pratique, car l'exactitude avec laquelle on ob- tiendra ainsi P,,/ ira en diminuant rapidement au fur et à mesure que gran- diront les indices / et/. » Il convient de réserver comme moyen de vérification les relations qui existent entre les P(,y et de calculer directement ces quantités par l'é- quation (i). Mais alors il faut avoir le moyen de calculer Q|"y pour toutes les valeurs des indices i etj; c'est à quoi je suis arrivé après bien des essais infructueux. La solution que j'ai trouvée me paraît ne rien laissera désirer, tant au point de vue de l'élégance que de la facilité des calculs numé- riques; je vais indiquer sommairement cette solution. » J'associe aux quantités Q des quantités R, définies par l'équation (4) !ifîi^_tllY =. R("^ + 22Rl>osix-f- 2l'RZ cos/j + 42R;;;cos/xcos7>. » Si ces quantités R sont une fois connues, on en déduira bien aisé- ment les P,_y, car de la relation ,- sin(rt-+-i)V sin(« — 1IV 2COS«V —- ^-;j -T—r, sinV smV on tire (5) 2Qi:; = Rl;';-R)r'. Tout revient donc au calcul des Rj,y; or il arrive que ces quantités s'ex- priment plus simplement que les Q,,y. » Si l'on différeiitie l'équation (3), d'abord relativement à x, puis rela- tivement aj-, et si l'on tient compte des équations r/cos«V sin«V . = - IJ-TI . Sin JT, dx ' sinV dcnsnV sinwV . — ; =z — V7i . sni y, (// sin V ^ ( 555 ) on trouve aisément les formules suivantes, ^'\ \ a/Q::) = v«(R<:-';~R<:-';), d'où (7) f^y (r1!t:; - k;:u:;) = vi(R;;'-!; - ri;--;). » Si dans (6) on remplace Q^") par sa valeur (5 ), on trouvera (9) R;:}=R:r' + "^(Rl;'-;-R,:-;)- « On trouve directement, en partant de la définition même desR/,y, R^%=i, Ri:;, = p., r;',', = v, m^,^ij.\ R;!. = 2p.v, r:;', = v% r;:j = (i-2v)=. On déduit de ces premières valeurs, en appliquant les formules (8) el (9), Rf,o=lJ.\ RS=3|^=v, Ri:i = 3pS BZ = ^\ R',';=fji(t-3v)% R;^' =:v(2-3v)% n::,= ix\ r;^,', = 4p.'v, R,*,', == 6/ji^v% Ri','3 = 4p% R^:; = v% R^'.o = r (' - 4v)% Rl:i = 6p(i - 2v)% R^*; = v^3 - 4v)% EW=(.-6v-^6v^)^ » Les formules (8) et (9) ne se prêtent pas au calcul de proche en proche de Rô^"'; il faut alors employer la formule suivante, Ri?;' ==1 + 2 Qi^'„ + iQi::, + . . . + 2Q:;r, que l'on déduit aisément de (5), et avoir recours à l'expression analytique de Qô^'o'j que j'ai donnée dans une Communication antérieure. On trouve ainsi "0,0 ^ni où X„ désigne le polynôme de Legendre, la variable étant égale à cosJ. » En continuant le Tableau précédent, on constate que Rj"] est égal au produit de fji' v^ par le carré d'un polynôme entier en v. Il s'agit de dé- montrer cela d'une manière générale et de trouver en même temps l'ex- pression du polynôme en question. Je vais considérer, séparément d'abord, les deux cas où l'indice / est égal à zéro ou à t. ( 556 ) Premier cas : j r= o. » Je vais iiilroduire les polynômes étudiés par Jacobi, et qui naissent de la série bypergéométrique; je poserai, suivant l'usage, ^ ' \ > I ' i' J l _y , .2.7(7 -+- I) » J'ai été amené, par induction, à supposer qu'on a, en général, ,,•,: ,■ T^n /' — " 71 -h i -T- 9. \ ( , I ) K;;;' = ^.' F- i^^^~ , . , I , V j , où la différence / — u doit être paire et négative. » Pour démontrer la généralité de cette formule, il suffit de prouver que, quels qne soient les entiers i et n, avec la réserve mentionnée ci-dessus, l'expression (11) de Rî;' vérifie l'éqiiation suivante, déduite de (8), en y posant y = o : Cela donne, en supprimant le facteur p.' et remplaçant p.= par (1 — v)-, po n — n fi + 1 -\- 3\ _ 2 /i + 1 — n n + /\ OU, en taisant, pour abréger, a = . p = , ( F\«,/3)-F=(a+i,|3-.) ^'^^ ( =p^-5{^: + [F=(«M^-0-('-v)=P(a+.,/3)l. Or, si l'on se reporte aux relations qui existent entre les fonctions F(a, p) qui répondent aux valeurs a, (3, a di i, |6 ±: r , on trouve (^ _ I _ a)F(a, (3 - t) + aF(« + i, /3 - i) - (/3 - i)F(«,/3;) ::= o, -(P - 1+ a) F(a, /3) + «(, - v)F(a -h I , f^) -f- (/3 - i) F(a. |3 - i) = o. On tirera de ces deux équations les valeurs de F(a, |3 — 1) et F(a-l-i,/3— 1) en fonction de F(«,p) et (i — v)F(a + i, |3), et, en substituant dans (i3), ( 557 ) il faudra que l'cquation résultante soit identique; c'est en effet ce quia lieu. La formule (i i) est donc bien démontrée d'une manière générale. Deuxième cas .• y = i . M 3*ai été conduit à poser, par voie d'induction, (i4) Ei.:| = ^i«-/-l-i)(«-l-M- i)F-(^ ^^ , ^ ; 2,vj, la différence (/ + i — n) devant être négative et paire. » Pour prouver la généralité de cette formule, il suffira de prouver que, quels que soient les entiers i el ii, l'expression (i4) de R|"| vérifie la formide suivante, déduite de (8), en y faisant j= i : (.5) r;:;'-r17'-i-t^^''^''-^'^'')- En portant l'expression (i/j) dans l'équation (i5) et faisant i — n -\- \ /■ H- « -f- 3 r> =«> 7. =^F> on trouve que l'on doit avoir où tous les éléments y sont égaux à 2. » Or on a entre les fonctions contiguës les relations (/3-a -i)r(a,p-i) + «?(« + !, ^-i)^h(i-, S) F(a,/3) = o, (2-a-/3)F(«,/3)4-«(i-v)F(a+i,/3)-(2-/3)F(a,/3-i)=3 0. En tirant de ces deux dernières équations les valeurs de F(«, /3 — i) et F(a+i,|3 — i) en fonction de F(a,|3) el ([ — v)F(«-i- i,p), et reportant clans (i6), on trouve une identité; ainsi la formule {\[\) se trouve encore démontrée. Troisième cas : j quelconque. » J'ai été amené à poser, par voie d'induction, ;■ („, _ ,- JlV^— f—/-|-?.'if/?—/— 7+ 4)...(;;—/H-7)1 [('»+/ — /4-2)f/?+ /•—/• + 4). ..(/?+ /+/1] r "'"''■'■' (2.4.6...2yj' ^ ' \ ^^li+J — n i -\-J-{- n+ 7. . ( 558 ) » Je vais démontrer que, si cette formule a lieu pour les valeursy — i ( t du second indice quel que soit i, elle aura lieu encore quand on donnera à cet indice la valeur / + i ; comme la démonstration a été faite pour j — o e y = r, la généralité de la formule (17) sera ainsi bien démontrée. Or, la formule (7) donne la valeur de R correspondant a j + i en fonction des valeurs de R qui répondent à j et j — i ; il suffira donc de montrer que la valeur de Rl'y~\' tirée de (7) rentre dans la forme (17), ou bien que, en sub- stituant dans (7) les valeurs de R correspondant aux indices y" — i , y, ;"+ r , fournies par la formule (17), on aura une identité. » Je trouve, après réductions, et en posant i+j — n i-hj-hn , . — ^ — =«' — - — =13, ; + f=7, 8) que l'on doit avoir identiquement 7 - 0[(7 - « - 0(13 + I - v,FH«,p,7)+ «P (i - vr F=(« + I./3 + i,y)] = (i'5-+-«+'-7)[(7-O^F=(«,^.7-0 + -P-('' ^^i^P-^^^"-^^ v=> F (« + . , /3 4- , , 7 + 0]. Or on a les relations suivantes entre les fonctions contiguè's: (7-,)F(«,P,v-i) = (7-/3- i)F(a,,S,7) + /3F(«,p+.,7), a(i -v)F(a + i,/3+ t. 7) = (7-P- >)F(«,/3,7)-(7-a-(3-i)F(«,i3 + i,7), %F(« + I , fi + 1 , 7 4- 0 = F («, /3 + I, 7) - F(«, /3, 7). Si de ces trois dernières équations on tire les valeurs de F(«, ^,7 — 1), (i — v)F(a -t- r, /3 -h I, 7) et v F (a -t- i, /3 -^ i, 7 + 1) en fonction de F(a,p, 7) et F(a, jS +- [,7) pour les reporter dans (18), on trouve une identité. » MICROMÉTRIE. — Construction de la rètjle géodésique internationale et déter- mination de ses poids de contrôle; par MM. H. Sainte-Claire Deville et Mascart. « Nous avons été chargés par l'Association géodésique internationale de construire une règle en platine iridié, d'en déterminer les constantes phy- ( 559 ) siques et de trouver un système qui puisse conirôler la permauonce des qualités du métal ou en mesurer les variations avec le temps. L'un de nous a lu, le 23 septembre dernier, à la réunion du Comité permanent, qui a eu lieu cette année à Genève, un Mémoire sur cette question. Nous demandons la permission à l'Académie de lui soumettre les principaux résultats aux- quels nous soaunes arrivés. » Nous nous servons d'un témoin qui est un tube en platine iridié, fa- briqué avec le métal même qui a servi à construire la règle géodésique in- ternationale et en même temps la règle géodésique nouvelle du Ministère de la Guerre. Ce tube est terminé par im petit tube capillaire ; il a été rempli, à o°, d'eau parfaitement pure dont le poids est exactement égal à i''s,o388i25. Quand on fera, dans l'avenir, la même opération, on con- statera qu'à cliaque augmentation ou diminution de o6'^,oo33 correspond une augmentation ou une diminution de i micron sur la distance entre deux traits placés sur le tube, distance très voisine de i™. » Mais il faut que ce poids de l'-f^joSSSiaS soit représenté par une masse de platine iridié destinée à être conservée à côté du tube témoin. Nous avons choisi pour en constituer la matière le platine iridié à 20 pour 100 d'iri- dium, lequel présente une densité considérable (21,6139), un coefficient d'élasticité exceptionnel et que M. Phillips, notre savant confrère, a déter- miné avec une extrême précision, et une ténacité ou résistance à la rupture aussi très remarquable. Cet alliage, préparépar M. Mallhey avec des éléments d'une pureté parfaite, est, selon nous, la meilleure matière que l'on puisse adopter pour fabriquer des poids de précision ayant peu de volume et beaucoup de résistance au choc, quoique possédant toutes les qualités d'un métal ductile et malléable. » Ce poids de i''«,o388i25 sera composé de deux parties, l'une qui pèsera exactement i''s et l'autre qui complétera le nombre précédent de grammes, ajustées à moins d'un dixième de milligramme près, l'une et l'autre. » La balance dont nous nous sommes servis pour préparer le travail est un excellent instrument ; elle a été faite par M. Collot, l'artiste habile que l'Académie connaît bien, et qui met au service de la Science un zèle aussi intelligent que désintéressé. » Pour espérer atteindre la précision nécessaire à la pesée d'un kilogramme ày^de milligramme près dans l'air, il faut que la balance soit indépendante de la variation de la température et de la variation de la pression baromé- trique, d'une manière absolue, et non pas seulement pour des différences entre deux pesées consécutives. Pour cela, les couteaux, les plans d'acier ou ( 56o ) d'agate, les crochets, les étriers doivent être constitués de part et d'autre par les mêmes matières, employés sous le même poids, de manière à se contracter ou à se dilater de la même quantité à droite et à gauche par suite des variations de température et à déplacer un même volume d'air, dont la densité alors peut varier, sans inconvénient pour la pesée, avec la hauteur du baromètre. » Le fléau doit être composé exactement de la même manière à droite et à gauche du centre de suspension, et le métal homogène qui le constitue doit avoir toujours le même volume à la même distance du cenire de suspension. C'est une condition qu'il faut désormais imposer aux con- structeurs et qui est très difficile à remplir, surtout lorsqu'on adopte la forme de fléaux évidés en cercles dont les centres doivent être éloignés du couteau central rigoureusement de la même quantité de chaque côté. C'est seulement à ces conditions qu'une balance chargée de poids de même volume dans l'air ne varie pas avec la hauteur barométrique, dont on n'est jamais maître, tandis qu'on peut toujours régulariser la température d'une salle de balances (' ). » Pendant la longue série d'opérations sur laquelle on base la com- paraison de deux poids, une balance ne doit jamais s'ouviir. Sa cage, composée de deux enveloppes de verre habillées avec du drap, doit être soustraite à l'accès de l'air extérieur qui amènerait un changement profond dans l'état hygrométrique de l'intérieur et introduirait cet ennemi redou- table des balances et des poids qu'on appelle la poussière. La poussière de notre salle de balances à l'École Normale est composée de : Matières organiques -"'.4 Matières minérales 76 La matière minérale est composée de : 100 Silice 65,86 Alumine 6,90 Sesquioxyile de fer 10,60 Chaux .... 1 1 ,5o Magnésie 0,40 Alcalis et perle 4 '74 100.00 (') Nous ne dirons rien ici des erreurs que peut entraîner, dans l'emploi de la balance, le déplacement des couteaux et des plans soit par une mauvaise disposition des organes ( 56i ) » C'est dire que ces corpuscules, s'introduisant sous les couteaux, les ébrèchent, et dans les boites de poids garnies de velours, transforment ce fissu en une matière comparable, pour ses effets, au papier de verre on d'cmeri. )) Rien n'est plus facile que de préserver une balance de la poussière. La balance de M. CoUot peut servir à la comparaison de cinq kilogrammes à la fois. Un mécanisme très ingénieux permet d'y déplacer les poids, soit en les faisant changer de plateaux par la méthode de Gauss,soiten les substituant les uns aux autres par la méthode de Borda. La balance ne s'ouvre donc jamais pendant toutes les opérations relatives à ces cinq kilogrammes. Mais l'occlusion ne peut être parfaite, et la poussière pénétrerait encore si l'on n'avait soin de faire passer dans la cage intérieure, avec une vitesse de 4'" à 5"' par heure, de l'air dépouillé de poussière par sa fîltration à travers du coton et rigoureusement séché par le chlorure de calcium et la potasse monohydratée (' ). Les pesées se font très bien dans cet air sec, et le déplacement d'air effectué par le courant extérieur n'influence en rien les oscillations du fléau et de l'aiguille. » Pour la conservation des poids, le problème est plus difficile. J'ai dit que le velours imprégné de poussière avait une action comparable à l'ac- tion d'un papier imprégné de matières dures. Les anciens poids portent tous les traces de celte altération quand ils ont été conservés dans le ve- lours C). Je ne connais qu'une substance qui n'use pas le platine iridié et qui, du moins jusqu'ici, ne s'use pas sensiblement sur lui : c'est l'ivoire. En outre, il a l'avantage de résister aux agents atmosphériques même au contact de l'humidité, pendant des centaines de siècles. Certains fossiles et les os des cavernes eu sont la preuve. » Nous allons donc enfermer notre poids de i**?, o388i25 dans un cy- lindre de verre que nous garnirons en haut et en bas avec de l'ivoire et de l'instrument, soit par suite des actions perturbatrices qu'exercent sur ceux-ci les varia- tions de température. Nous connaissons trop particulièrement les observations qu'a faites M. Stas lorsqu'il a contrôlé la construction des belles balances de M. Sacré. C'est au maître de la précision dans les pesées et les analyses qu'on doit laisser la tùclie de rédiger lui-même les leçons qu'il a bien voulu nous donner. (') Cependant on y met un hygromètre de M Aliiiard pour y déterminer, quand on veut, le point de rosée, qui est en moyenne — 2°. (^) Ces poids, qui ont presque toujours été touchés, doivent être lavés à l'alcool, qui en- lève de très petites quantités de matières organiques souvent odorantes. C. R., 1879, 2- Semestre. (.T. LXXXIX, W 13.) T'i ( 562 ) dans lequel nous ferons le vide pour l'enlever à l'influence de la poussière, après avoir chauffé le système à la température à laquelle M. Pasteur a réussi à détruire tous les germes qui pourraient se développer aux dépens de la matière animale de l'ivoire. « Quand on étudie avec les méthodes les plus délicates de la Micromé- trie moderne les propriétés de la matière, et en particulier des métaux qui composent la balance, on voit que tous les phénomènes intimes, tels que la dilatation par la chaleur, l'extension par l'élasticité, qui se développent en général avec une continuité parfaite lorsque l'on se contente de mesures faites avec nos moyens ordinaires, se produisent d'une manière discontinue, se font par à-coiip, pour me servir d'une expression usuelle. » Nous ne pouvons pas empêcher que les métaux, obligés de fléchir d'une très petite quantité sous une faible pression, obéissent à la traction d'une manière instantanée (' ) : la balance, dans certaines de ses irrégularités, nous prouverait le contraire ; mais nous pouvons atténuer ces effets en fa- briquant le fléau avec de l'acier trempé et en enfermant ce fléau dans un manchon de fer pour le soustraire à l'action de l'électricité et du magné- (isme, la pesanteur seule traversant le fer. » Mais on peut facilement, comme nous l'avons déjà dit dans notre dernier Mémoire [Annales de l'Ecole Normale, t. VIII, p. 9; 1879), empê- cher tout changement de température dans le fléau, en entourant le man- chon de fer de glace à 0°. Dans ce cas, la balance doit être placée dans le vide; alors toutes les difficultés de sa construction disparaissent, et l'on donne à l'artiste des facilités extrêmes pour obtenir la constance dans les pesées et l'invariabilité de tous les contacts. » Cette balance pourrait être alors posée sur trois vis calat)tes, dont deux situées dans un plan perpendiculaire au plan d'oscillation du fléau, et la troisième placée dans ce plan et munie d'un appareil micrométrique. On s'en servirait pour donner à la balance telle inclinaison, mesurée sur un tam- bour, qui compensât l'effet produit sur le fléau par oS'',ooi, et l'on ferait ainsi des pesées en cherchant combien il faut de tours de vis du micro- ( ' ) Il y a pourtant une solution à ce problème : elle consisterait à poser sur deux étages «i'étriers deux kilogrammes placés sur des ressorts très délicats. Un mouvement imprimé par une roue dentée ferait remonter l'un des jjoids sur son ressort, tandis que l'autre des- cendrait sur le sien. Avec deux ressorts parfaitement égaux, cette substitution pourrait se faire sans mettre la balance au repos et par suite sans changer la flexion du fléau. M. CoUot réalise en ce moment ce projet. ( 563 ) mètre pour ramener dans la verticale l'axe de lu balance, déplacé par oS'',ooi. M Bien plus, ou résoudrait le problème très difficile d'exprimer autrement qu'en parties aliquotes du milligramme (étalon qui n'existe pas aujourd'hui) la dillérence entre deux kilogrammes dont l'un aurait un volume plus grand que l'autre. On les amènerait, dans l'air d'abord, puis dans le vide, à ne dillérer que de cette quantité qu'il est impossible d'atteindre pour les rendre absolument égaux. Le kilogramme le plus volumineux étant tou- jours laissé plus pesant que l'autre, il suffira de faire entrer peu à peu de l'azote pur et sec dans la balance, jusqu'à ce que, par la production d'un phénomène continu et que l'on peut rendre aussi lent que l'on voudra, l'équilibre entre les deux poids soit rigoureusement établi à une pression connue. La différence entre les deux poids donnés sera alors exprimée uniquement par un certain nombre de millimètres de mercure, ou par une masse d'azote sec et pur, prise à o° et à cette pression, et ayant pour volume la différence de volume des deux étalons. Comme ces différences sont dé- duites de densités prises avec de l'eau à o°, dont la densité est elle-même invariable avec le temps, tout aussi bien que la densité du mercure du ba- romètre, on arrivera à déterminer des différences de poids par des millimètres de longueur, comme nous avons exprimé par des poids des différences de longueurs exprimées elles-mêmes en longueurs d'onde. » CHIRURGIE. — Études sur les ejfets et te mode d'action des substances employées dans les pansements antiseptiques. Note de MM. Gosseli.v et Albert Ber- GERO.V. « Chacun sait que, dans ces dernières années, les pansements, surtout ceux des plaies larges et profondes, ont été très heureusement modifiés, en vue de diminuer les chances de la septicémie primitive, causée par l'alté- ration putride du sang, et celles de la septicémie consécutive, amenée par l'altération putride du pus. » Chacun sait aussi que les opinions varient sur le choix des moyens. Les uns préfèrent la méthode occlusive ouatée de M. Al. Guérin; les autres adoptent la méthode antiseptique, dans laquelle prédomine, avec plus ou moins d'occlusion, l'emploi d'agents destinés à empêcher la putridité des liquides à la surface et dans la profondeur des plaies; d'autres, et nous sommes de ce nombre, adoptent une méthode mixte, composée d'antisep- ( 564 ) liques, d'occlusion et de drains favorisant récoulement au dehors d'une partie des liquides. » Nous ne voulons nous occuper aujourd'hui que des pansements anti- septiques, et sous ce nom nous comprenons ceux qu'on fait non-seu- lement avec l'acide phénique, mais aussi avec tous les agents capables d'ar- rêter, de retarder ou d'amoindrir la décomposition putride. » Les agents en question sont assez nombreux; nous n'avons pu encore les étudier tous. Nos recherches ont compris seulement ceux dont l'un de nous, M. Gosselin, se sert fréquemment sur ses opérés et ses blessés, savoir: les solutions d'acide phénique au vingtième, au cinquantième, au centième ; la préparation pbéniquée, à dose inconnue, qui se trouve danslagaze sèche de Lister; l'alcool des hôpitaux, qui est à 86°; l'alcool camphré, qui est également à 86°, el l'eau-de-vie camphrée, qui est de l'alcool à 52° ou 53°. » Ces agents empêchent-ils ou tout au moins retardent-ils l'altération putride? dans quelle proportion sont-ils efficaces? quel est leur mode d'action? toutes les façons de les mettre en rapport avec les plaies sont-elles également bonnes? y a-t-il des raisons pour donner la préférence à l'un d'eux plutôt qu'aux autres? Ces questions sont mal connues. Jugées d'une façon approximative et par les seules données de la clinique, elles sont, pour la plupart, restées obscures et incertaines. Voilà pourquoi, à côté de l'en- thousiasme de certaines personnes pour la méthode antiseptique, nous voyons le doute et l'indifférence de beaucoup d'autres. » Nous avons voulu nous renseigner par nous-mêmes et examiner d'assez près l'action des antiseptiques pour savoir enfin ce que nous faisions quand nous les mettions en usage pour panser les plaies de nos opérés et de nos blessés. « Le mieux eût été sans doute d'étudier chaque jour minutieusement l'état des liquides fournis par les plaies; mais nous ne pouvions le faire sur l'homme, à cause des souffrances et des troubles physiologiques dont nos manœuvres auraient été l'occasion. Nous l'avons essayé en vain sur des animaux, parce que les plaies se sont desséchées trop vite pour que nous ayons pu recueillir des liquides à leur surface. » Nous nous sommes contentés, pour le moment, de quelques travaux de laboratoire (' ),qui ont consisté à mettre le sang d'abord, puis le pus, en rapport avec les agents antiseptiques, et à étudier, tant à l'œil nu qu'avec le Nos éludes ont été faites depuis deux mois au laboratoire de l'hôpital de la Chanté. ( 565 ) microscope, les effets produits. Nous donnons aujourd'hui les résultais que nous avons obtenus avec le sang. Bientôt nous communiquerons ceux que nous aura donnés le pus. » Effets des antiseptiques sur le sang. — I. Une première série d'expériences a consisté à mettre dans sept tubes en verre un peu plus d'un gramme de sang frais venant soit du cochon d'Inde, soit du chien, soit de l'homme. Dans l'un de ces tubes nous n'avons rien ajouté; dans les autres nous avons ajouté, avec un compte-gouttes, six gouttes de l'un des antiseptiques ci-dessus indiqués. Nous avons laissé tous nos tubes ouverts et nous avons examiné chaque jour l'état du sang ( ' ) ; voici quels ont été les résultats : » 1. Dans le sang non additionné, nous avons eu tous les caractères de la putréfaction, mauvaise odeur, granulations mobiles, bactéries et vibrions filamenteux, du troisième au quatrième jour. » 2. Dans le sang additionné d'acide pliénique au centième, du quatrième au cinquième jour. » 3. Dans le sang additionné d'acide phénique au cinquantième, du cinquième au sixième jour. » 4. Dans le sang additionné d'eau-de-vie camphrée, du cinquième au sixième jour. » 3. Dans le sang additionné d'alcool à 86°, du septième au huitième jour. » 6. Dans le sang additionné d'alcool camphré, du septième au neuvième jour. » 7. Dans le sang additionné d'acide phénique au vingtième, aucune altération jusqu'au vingt-quatrième jour, époque à laquelle le sang était tellement desséché, que l'exploration n'a plus été possible. » Nous voyons donc que, dans cette première série, la pulridité a été retardée, mais très peu, dans le tube qui contenait l'acide phénique au centième, qu'elle l'a été un peu plus dans les deux suivants qui contenaient l'acide phénique au cinquantième et l'eau-de-vie camphrée ; plus encore et à peu près le même temps dans ceux qui contenaient l'alcool pur et l'alcool camphré, et qu'enfin elle a paru tout à fait supprimée dans celui qui con- tenait l'acide phénique au vingtième- » Les résultats ont été à peu près les mêmes pour du sang que nous avions placé dans des verres de montre et que nous avions agité avec la baguette de verre, après avoir versé les cinq gouttes antiseptiques, afin d'incorporer les deux liquides, au lieu de laisser le mélange se faire de lui- même, comme dans les expériences précédentes. » II. Dans une(/eujcjème se'n'e^ nous avons pris de la sérosité de sang humain (') Nos examens microscopiques ont été faits avec la lentille à immersion (oculaire n" 2 et objectif n° 7 de Nachet). ( 566 ) provenant d'une saignée; nous en avons versé i^^So à -iP dans sept tubes, et nous avons mis dans chacun d'eux six gouttes de nos agents antiseptiques ; puis nous avons pris soin d'ajouter tous les matins une nouvelle goutte. Nous voulions réaliser ainsi quelque chose d'analogue à la condition que nous donne, en clinique, le renouvellement quotidien du pansement. » 1. Dans le tube sans addition antiseptique, la sérosité était fétide et pleine de vibrions filamenteux mobiles le septième jour. » 2. Dans le tube avec acide phénique au centième, bactéries annelées peu mobiles à partir du huitième jour. Persistance de ces bactéries, peu nombreuses et sans vibrions filamenteux, jusqu'au trentième jour. » 3. Dans le tube avec acide phénique au cinquantième, bactéries en petit nombre le dixième jour et tous les jours suivants, sans vibrions filamenteux, jusqu'au trentième jour. » 4. Dans le tube avec eau-de-vie camphrée, bactéries le quatorzième jour et continuation jusqu'au trentième jour. u 5. Dans le tube avec alcool camphré, \ aucune apparence de putréfaction, et u 6. Dans le tube avec alcool à 8G°, / granulations immobiles jusqu'au tren- I' 7. Dansle tubeavecacidephén. au vingtième, ' tième jour. (L'expérience continue. ) » Ici la putréfaction a encore été retardée dans les premiers tubes ; elle nous paraît même y avoir été amoindrie, puisque nous n'avons trouvé que des bactéries annelées peu nombreuses et aucun des vibrions filamenteux mobiles qui sont les indices de la putréfaction complète. Ces bactéries ont apparu à l'époque où le nombre de gouttes ajoutées n'avait pas été assez considérable pour donner l'imputrescence. Elles n'ont plus augmenté, et la putréfaction s'est arrêtée lorsque, par l'addition quotidienne, la dose de l'antiseptique est devenue sensiblement plus forte. )) III. Jusqu'ici il s'agissait du contact et de l'incorporation des liquides conservateurs avec le sang. Nous avons voulu savoir ce que feraient les mêmes agents à distance, c'est-à-dire par évaporation. Tel a été le but de notre Iroisième série de recherches. M Nous avons versé dans huit cupules, hautes de o",o4 et ayant o™, lo à o", 12 de diamètre, une quantité suffisante de sang frais de chien pour donner une couche de o^.oi de hauteur, ayant au-dessus d'elle un espace libre et rempli d'air de o™,o3 ; nous avons placé sur l'ouverture de chacune de ces cupules un morceau de tarlatane à mailles larges, plié en quatre ou cinq. L'air passait facilement tant à travers les mailles que sur le contour de la préparation ; la cupule était d'ailleurs largement ouverte tous les jours, soit pour l'examen du sang, soit pour le renouvellement des linges antiseptiques. ( 567 ) » I/une des cupules a été recouverte d'une tarlatane sèche, sans aucun mouillage; une autre, de la gaze phéniquée sèche de Lister; les cinq autres, d'une tarlatane mouillée de nos hquides antiseptiques (à part l'eau-de-vie camphrée qui n'a pas été employée cette fois). Les linges imbibés et la gaze sèche ont été renouvelés tous les deux jours en prenant soin, pour ceux qui étaient mouillés, de bien les exprimer afin qu'il ne tombât pas de liquide dans la cupule. Les résultats de cette action à distance ont dépassé de beau- coup toutes nos prévisions. 1. Dans la cupule sans addition, la putréfaction était complète, avec vibrions filamen- teux et mobiles le quatrième jour. 2. Dans la cupule recouverte de la gaze de Lister, elle s'est montrée du liuitième au dixième jour. 3. Dans la cupule recouverte de gaze phéniquée au centième, putréfaction franche le huitième jour. 4. Dans la cupule recouverte de gaze phéniquée au cinquantième, quelques bactéries annelées le dix-septième jour, rien de plus jusqu'au trente-sixième. (aucune altération ni mauvaiseodeur, n bac- \>. i^uus la uujjuic ic>.ui.v<=iic uc jjaz.tu.tv, ctu^y. ta...jj..it, , téries, ni vibrions jus- 7. Dans la cupule recouverte de gaze phéniquée au vingtième, i qu'au trente -sixième I jour. (L'expérience continue. ) » Nous devons ajouter que, dans les trois dernières cupules de cette remarquable série des antisepltiques à distance, le sang a présenté un aspect jaunâtre, avec absence ou très faible quantité de sérosité séparée du caillot. Nous avons attribué ces caractères à la coagulation progressive de presque toute la matière albumineuse de ce sang. D'ailleurs, tous les globules avaient disparu et étaient remplacés par des masses granuleuses absolument immo- biles. Nous en avons conclu qu'en s'évaporant les molécules antiseptiques étaient venues se mettre en contact avec le sang de la même façon que dans celles de nos expériences dans lesquelles nous avions établi nous-mêmes ce contact en versant les liquides dans nos tubes. » IV. Notre quatrième série a eu pour objet la recherche des effets pro- duits par la pulvérisation, moyen qu'emploie beaucoup M. Lister et sur la valeur duquel les opinions sont très divergentes en France. » Deux cupules contenant environ ao^"^ de sang humain tiré par des ven- touses ont été soumises chaque matin, pendant un quart d'heure, à une pulvérisation avec l'alcool à 86°, au moyen de l'appareil très commode de MM. Lucas-Championnière et Colin. La putréfaction a bien été retardée ( 568 ) jusqu'au neuvième jour ; mais à partir de ce moment elle s'est accusée aussi nettement que possible par la fétidité et la présence de nombreux vibrions filamenteux et très mobiles, et ils se sont accentués de plus en plus, si bien que nous avons cessé la pulvérisation le treizième jour. » Trois autres cupules contenant la même quantité du même sang hu- main ont été soumises à la pulvérisation avec la solution phéniquée au ving- tième; nous en sommes au trentième jour : nous n'avons aucune altération putride et nous croyons qu'il n'en viendra pas, attendu que le sang de ces cupules présente à sa surface la coloration jaunâtre et, dans toute son épais- seur, l'absence des globules et les masses granuleuses qui, pour nous, sont les indices de l'imputrescence. )) Nous ne saurions dire pourquoi, cette fois, l'alcool a été si inférieur à l'acide phénique; mais le résultat fourni par ce dernier est important, parce qu'il montre que sa pulvérisation est un moyen réellement efficace et qui doit l'élre surtout pour les plaies profondes, et comme, en recueil- lant sur une lame de verre la poussière envoyée par l'appareil, nous y avons trouvé un grand nombre de petites gouttelettes qui s'y étaient déposées, nous ne doutons pas que par ce moyen encore nous ayons mis l'acide phé- nique en contact avec le sang. MEMOIRES PRESENTES. PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Essai théorique sur la loi de Dulong et Petit. Cas des corps solides, liquides et vapeurs ; corps composés (' ). Mémoire de M. H. WiLLOTTE. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires: MM. Berthelot, Cornu.) « Nous considérons d'abord un solide plongé dans son propre gaz, c'est- à-dire un système de molécules liées entre elles par des forces attractives et placées dans une atmosphère de molécules identiques, mais indépendanles les unes des autres, et nous nous proposons de chercher les conditions de l'équilibre de température pour ce système. » Deux points de vue principaux sont à examiner. 1'* Quelle est i influence des chocs entre les molécules du solide et celles du gaz? — On trouve que, grâce à l'égalité des masses de ces molécules, ces ( ' ) Voir la Note insérée aux Comptes rendus de la séance précédente, p. 54o. ( 569 ) chocs, loin de jouer un rôle perturbateur comme dans le cas de deux gaz mclaugés, suffisent pour assurer le maintien de l'équilibre si l'énergie moyenne a même valeur pour toutes les molécules, c'est-à-dire t^i le B^ des molécules du solide est le même que le B' des molécules du gaz. (B' est une quantité telle que — soit l'énergie totale moyenne d'une molécule dont le poids atomique est A. ) v 2° Quelle est l'injluence de l'éther? — On reconnaît que les molécules du solide sont, au point de vue de l'action de l'éther sur elles, dans les mêmes conditions que les molécules du gaz si elles ont même B* que celles-ci. Du moins, ce résultat est vrai à condition de négliger des quantités dont nous précisons l'ordre de grandeur. » Ainsi, à ce double point de vue, la condition d'équilibre de tempéra- ture entre le gaz et le solide peut s'énoncer en disant qu'il faut que les mo- lécules des deux corps aient même B-, c'est-à-dire même valeur d'énergie totale moyenne. » Nous considérons ensuite deux solides de poids atomiques A, A', plongés dans des atmosphères de leurs gaz respectifs, les deux atmosphères étant séparées l'une de l'autre par un piston Im mobile dans un cylindre horizontal. Lorsque tout l'ensemble est arrivé à l'équilibre de tempéra- ture, les gaz placés de chaque côté du piston satisfont à la relation AB^ = A'B'*, et cette égalité a également lieu pour les solides A, A', puisque ceux-ci ont même B" que leurs gaz respectifs. » Toutefois, l'égalité AB- = A'B'^ est troublée par les chocs des molécules des gaz contre les parois du corps de pompe et contre le piston. Or les per- turbations venant de cette cause sont évidemment d'autant moins grandes que les gaz placés dans le corps de pompe sont plus dilatés. Si donc on fait diminuer progressivement la pression des deux côtés du piston, en ayant soin de maintenir la température uniforme, la loi AB- = A'B" sera de moins en moins troublée par les chocs en question. A la limite, lorsque le vide exis- tera de part et d'autre du piston Im, la cause d'erreur dont il vient d'être G. R., 1879, 2' Semestre. [1, LXXXIX, N" 15.) 7^ ( 570) parlé sera supprimée, et, comme le piston Un sera dès lors devenu inutile, on pourra l'enlever et dire : » Etant donnés, dans une enceinte vide de gaz, deux corps solides simples, de poids atomiques A, A' et supposés en équilibre de température, l'énergie actuelle de chacun des corps doit être telle que la relation AB^ = A'B'- soit satisfaite (en tenant compte des restrictions provenant des détails de la démonstra- tion). Les deux corps doivent ne pas être en contact, » Ces résultats s'étendent facilement (en suivant une méthode de rai- sonnement analogue) aux liquides et aux vapeurs. » Finalement, on peut dire que le produit — est à très peu près le même pour tous les corps de la nature à une température déterminée. Or, comme la différentielle de B^ considérée comme fonction de la température est, à une constante près, ce que M. Hirn a nommé la capacité calorifique ab- solue des corps ('), nous arrivons à cette loi que l'illustre savant a formulée: » Le produit du poids atomique d'un corps par sa capacité calorifique abso- lue est constant pour tous tes corps simples ( loi de Duloug et Petit rectifiée). » Pour les corps composés, il existe une loi analogue qui se déduit éga- lement de ce qui précède : » Le produit — est le même pour tous les corps de la nature (loi de Wœstyn rectifiée) : » A étant une quantité proportionnelle au poids de la molécule chi- mique du corps considéré,C étant la capacité calorifique ahsolue de celui-ci, // le nombre de molécules de corps simples entrant en présence pour former une molécule du corps composé. » ACOUSTIQUE. — Formes vibratoires des bulles de liquide gl/cérique. Note de M. C. Decharme. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Fizeau, Des Cloizeaux, Cornu.) « Une bulle de liquide glycérique (ou simplement d'eau de savon), posée, par l'intermédiaire d'un support, sur une lame ou une tige vibrante, en suit toutes les oscillations en les amplifiant, et laisse voir, lorsque les (') Théorie mécanique de la chaleur, par G. -A. Hirn, édition de iS^S, IP Partie, p. i35 et suivantes. ( 57- ) conditions sont favorables, des nœuds et des ftiseanx nettement dessinés (comme ceux des cordes dans l'expérience de Melde), dont le nombre varie avec la vitesse de vibration et le diamètre de la bulle. )> Je me suis proposé de déterminer les relations générales qui peuvent exister entre ces éléments du phénomène. » Dans mes expériences, j'ai employé des lames ou tiges différentes par leur nature, leurs dimensions, leur rigidité. Je ne citerai que les résultats obtenus avec une lame d'acier de o"',25 de longueur sur o™,oo9 de largeur et o'",ooi4 d'épaisseur. » Pour faire une expérience, on souffle une bulle sur son petit support (un verre de montre très mince de o™,02 de diamètre, fixé à la cire molle à l'une des extrémités de la tige), disposé horizontalement. On mesure le diamètre de cette bulle; on fait vibrer la lame en lui imprimant de légers Formes inbiatoires des bulles île liquirle gljcérique. Système de trois nodales. Système de quatre nodales. chocs avec le doigt, et l'on obtient, en général, un système assez apparent de 2, 3, 4 ou 5 nodales. On fait varier la longueur de la portion vibrante de la tige jusqu'à ce qu'on ait mis en parfaite évidence les fuseaux et les nœuds, ou plutôt les lignes nodales qui partagent la sphère en zones courbes symétriques, semblables à des demi-surfaces de tores. Il ne reste plus qu'à lire la longueur de tige vibrante qui correspond au diamètre de la bulle. M On réalise ainsi, pour un même système de nodales, une série d'expé- riences analogues à la précédente, en faisant varier le diamètre des bulles. » On opère de la même manière pour les autres systèmes. C'est ainsi qu'avec un certain nombre de ces valeurs corrélatives, corrigées par une construction graphique, j'ai pu former un Tableau numérique d'où res- sortent très nettement les lois suivantes : » Première LOI. — Pour un même nombre de nodales [un même système)^ les diamètres des bulles sont proportionnels aux longueurs de lame vibrante, ou (572) {d'après une loi connue des vibrations des lames) inversement proportionnels aux racines carrées des nombres de vibrations ( ' ). » Deuxième loi. — Pour un même diamètre de bulles, les nombres de nodales sont inversement proportionnels aux longueurs de lame vibrante ou directement proportionnels aux racines carrées des nombres de vibrations. » Une construction graphique basée sur les chiffres du même Tableau conduit à cette autre relation ; M Troisième loi. — Pour une même longueur de tige vibrante, les nombres de nodales sont proportionnels aux diamètres des bulles. » Ces relations peuvent être représentées par une formule unique, dans laquelle cl, d' représentent les diamètres des bulles, N, N' les nombres de nodales, /, l les longueurs de tige correspondantes, ou simplement r/=C.N/, C étant une constante qui, pour le cas particulier de nos expériences, était égale à 0,0875. » Il ne sera peut-être pas inutile de faire remarquer que ces expériences sur les bulles glycériques vibrantes généralisent l'expérience de Melde, en l'étendant aux surfaces sphériques et même aux volumes, car j'ai constaté que les boules liquides (qu'on obtient en remplissant d'eau complètement de minces ballons en caoutchouc) se comportent comme les bulles. De même que, par le mode d'expérimentation de Melde, on vérifie les lois de vibration des cordes, de même aussi, avec les bulles glycériques, on peut vérifier les lois des tiges ou des lames et celles des plateaux circulaires, comme j'en ai réalisé les expériences principales. » Le Mémoire est accompagné de figures montrant les formes évolu- tives d'une même bulle lorsqu'elle vibre avec des vitesses différentes, celles des bulles hémisphériques et celle d'une boule d'eau. » (') Quant à la surcharge du petit support de la bulle (dont le poids total était d'envi- ron 2^''), elle n'a d'autre effet que de diminuer la vitesse de vibration de la tige ; mais elle ne change pas d'une manière sensible les rapports entre les éléments de la question, comme je l'ai vérifié expérimentalement en faisant varier ce poids additionnel. ( 573) CHIMIE rnysiOLOGiQUE. — Sur la présence (le l'alcool dans les tissus animaux pendant la vie et après la nwrl, dans les cas de putréfaction, au point de vue physiologique et toxicologique. Noie de M. J. Béchamp. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires: MM. Dumas, Pasleur, Debray.) « MM. Schrader et Dusch ont fait voir : que la viande bien cuite pouvait seconserver, en présence de l'air filtré, pendant quelques semaines sans alté- ration ; que de la viande chauffée au bain-marie, c'est-à-dire seulement coa- gulée à la surface, se putréfiait, quoiqu'elle fût placée dans les mêmes con- ditions; enfin que le lait lui-même, dans les mêmes expériences, se caillait ( ' ). Quelle est la cause de ces altérations? Tel est le problème que je me suis proposé de résoudre. » Expérience I. — Un morceau de viande de cheval, pesant 3''^, est plongé pendant dix minutes dans l'eau bouillante pour le coaguler à la surface; il est placé ensuite, le 8 juin 1879, dans un cristallisoir recouvert d'un linge en tissu très serré. On met fin à l'expérience le 16 juillet 1879. " Un peu de liquide s'est écoulé : il fourmille de vibrions. La viande répand nne odeur très désagréable, qui n'est pas celle de la putréfaction franche, mais plutôt celle de la viande très faisandée. On ouvre le morceau à l'aide d'un scalpel et l'on examine la partie centrale. La viande est encore i-ouge, mais peu résistante. La strialion musculaire a disparu. Au mi- croscope on constate : microzymas libres très rares, associés plus nombreux ; une gran. Cerveau, iioqS'. Petite quantité d'alcool, qui a cependant pu être caractérisée. » Muscles, 34oos^ La proportion d'alcool est un peu plus élevée que pour le cerveau ; il a été caractérisé comme plus haut. » Ces faits ne sont pas seulement intéressants au point de vue physiolo- gique, mais peuvent avoir une grande importance au point de vue toxico- logique. Les auteurs, M. Dragendorffen particulier, en trouvant de l'alcool dans les tissus, le considèrent comme provenant de l'alcool ingéré. Les ex- périences qui précèdent démontrent qu'il ne suffit pas de trouver l'alcool soit dans les tissus putréfiés, soit dans les tissus sains, pour affirmer que ce liquide a été la cause de l'empoisonnement. » ( ' ) Sur la fefmentation alcoolique et acétique spontanée du foie, et sur l'alcool physiolo- gique de l'urine humaine [Comptes rendus, t. LXXV, J). l83o). —Sur l'alcool et l'acide acétique normaux du lait comme produits de la fonction des microzymas ( Comptes rendus, t. LXXVI,p.836). ( 575 ) VITICULTURE. — Action sur la viqne du sulfure de carbone à dégagement lent et prolonge. Note de M. F. Roiiaut, présentée par M. Chevreul. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra. ) « La Société d'Agriculture de la Gironde vient de constater un résultat intéressant dans un vignoble des communes de Haux et de Tabanac. Les délégués de la Société d'Agriculture énoncent ainsi les observations qu'ils viennent de faire : « Il est aussi un enseignement Important, que votre Commission a rapporté de sa visite : c'est l'innocuité parfaite du sulfure de carbone, relativement à la santé de la vigne, lorsqu'il est employé sous la forme de cubes gélatineux, même pendant les jours les plus chauds de Vété. u A l'appui de ce fait, il nous a été rapporté qu'une expérience pratiquée là, en 1878, avait contirraééloquemuient cette assertion. Un cube gélatineux, contenant 4''^ de sulfure de carbone (ou plus de cent fois la dose nécessaire par cep), et formant par conséquent un volume considérable a pu être enfoui entre deux pieds de vigne, qui n'en ont éprouvé aucun dommage, et n'ont pas cessé de végéter luxurieusement. » » Ce n'est pas là un résultai isolé, car nous l'avions établi une première fois, en juillet 1877, en faisant agir le sulfure de carbone ainsi emprisoiîné à la dose déjà excessive de i6oS'' par cep. Après nous, M. Ronsselier, ingénieur des Mines à Marseille, osait aller jusqu'à 200B'', au milieu des plus brûlantes journées du mois d'aoïît de la même année, et sans qu'il en résultât, dans les deux cas, le moindre inconvénient pour la vigne. 1) Ces faits sont la confirmation pratique des constatations précédentes de M. Chevreul ('); ils démontrent la possibilité de faire agir désormais le sulfure de carbone contre le Phylloxéra d'une façon continue, et non plus seulement par intermittences comme quand on emploie le sulfure de carbone en nature. Dans le premier cas, le dégagement est constant; la durée d'action peut être prolongée souterrainement pendant plusieurs mois, sans aucun danger pour la plante, et de manière « à dépasser le » temps que met l'insecte à effectuer ses diverses métamorphoses », tandis que, dans le second cas, on n'obtient qu'un effet passager, de huit à dix jours tout au plus, mais beaucoup trop brusque, puisqu'il va souvent jusqu'à faire périr la vigne et qu'il oblige à réitérer les applications, en raison même de l'insuffisance de sa durée. » (') Comptes rendus, séance du 10 juin 1878, t. LXXXVI, p. 1427- (576) M. Krarup-Hansen adresse, de Copenhague, un Mémoire intitulé : « Calcul de la perspective conique, appliqué à déterminer la déviation de la direction horizontale du grand axe dans l'image d'un cercle horizon- tal ». (Renvoi à l'examen de M. de la Gournerie.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétcel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i" Une brochure de M. H. Cernuschi, intitulée : « Le bimétallisme en Angleterre; réponse à une Lettre de M. H. Huch Gibbs ». 2° Un opuscule de M. Zanino Volta, imprimé en italien et portant pour litre : « Alexandre VoltaàParis ». ASTRONOMIE. — Découverte de deux petites planètes, par M. Peters, Noies de la Smilhsonian Institution, communiquées par M, Mouchez. Washington, 23 septembre 1879. Planète par Peters, à Clinton, Ascension droite 28'' 54'" Distance polaire — 10° 5' Mou veulent diurne 6' sud. 1 1" grandeur. Washington, 27 septembre 1S79. Planète par Peters, h Clinton. Ascension droite o'' 56'" Distance polaire H- S^So 11^ grandeur. CHIMIE MINÉRALE. — Action des azotates mélalliciues sur l'acide azotique monoliydraté. Note de M. A. Ditte ('). « Les azotates métalliques présentent au contact de l'acide azotique monohydraté trois manières d'agir bien différentes. (') Le Mémoire complet sera inséré aux Annales de Chimie et de Physique. ( 577 ) » I. Considérons, par exemple, Vnzotate d'ammoniaque ; 8of"' de ce sel se dissolvent rapidement dans 12 d'acide azotique fumant, avec dégagement de chaleur, et donnent un liquide que l'on peut refroidir jusque vers -+- 5" sans qu'il se solidifie, malgré la présence de quelques cristaux d'azotate; mais, vers 5°, la matière se prend tout à coup en niasse, et un thermomètre placé dans son intérieur remonte à 18*^ et reste stationnaire à cette tempé- rature pendant tout le temps que dure la solidification. En plongeant le vase qui renferme la matière solide dans un bain d'eau à 20° ou 25°, les cristaux fondent à la température fixe de 18°. L'azotate d'ammoniaque et l'acide azotique se sont combinés pour former un sel acide AzO',AzH'0, 2(Az0%H0). Celui-ci, au-dessus de 18°, est un liquide très analogue à l'acide azotique, mais qui, loin d'être comme lui fumant à l'air, ne répand que peu de vapeurs dans l'atmosphère; il fond et se solidifie à 18°, mais il peut rester en sur- fusion jusqu'à -I- 5". En cet état, l'addition d'un cristal d'azotate d'ammo- niaque est sans influence, tandis que celle d'une parcelle du sel acide détermine immédiatement la solidification de la matière. Il cristallise en prismes allongés et enchevêtrés les uns dans les antres. » Ce composé dissout à la température ordinaire une grande quantité d'azotate d'ammoniaque fondu. Quand il en est saturé, on obtient un liquide incolore, huileux, ne fumant pas à l'air, et dont la densité est très voisine de celle de l'azotate d'ammoniaque. Ce liquide est un nouveau sel acide, dont la composition correspond à la formule (AzO% AzH*0)(AzO%HO). Refroidi progressivement, il garde jusqu'à 4° l'état liquide; mais vers cette température il se solidifie, tandis que le thermomètre remonte à + 9°. Il cristallise alors en une masse compacte forméede fines aiguilles entrelacées. Ce corps, qui présente à 9° un point de fusion et de solidification bien net, peut rester en surfusion au-dessous de cette température, tandis que l'addition de cristaux d'azotate neutre ou du composé acide AzO%AzH'0,2(AzO%HO) ne produit aucun effet sur la liqueur surfondue ; l'introduction d'une trace de (AzO% AzH'0)(AzO^ HO) suffit pour en déterminer le changement d'état avec élévation de température. » Ce dernier composé peut encore dissoudre de l'azotate neutre quand C. R., 1879, 2»5eme«re.(T. LXXXIX, N» 13.) 76 ( 578 ) on le chauffe avec lui; mais, par le refroidissement, il le dépose en larges lames prismatiques et n'en retient qu'une très faible quantité à la tempé- rature ordinaire. » L'azotate neutre d'ammoniaque, fondu et pulvérisé, puis placé dans une atmosphère de vapeurs d'acide monohydralé, les absorbe pour former les composés que nous venons de décrire, et qui, par leur mode de forma- tion comme par leur composition, sont comparables aux combinaisons (AzO%AzH'0),2AzH' et (AzO% AzH"0),AzH% que M. Raoult a obtenues par l'action du gaz ammoniac sec sur le nitrate d'ammoniaque [Comptes rendus, t. LXXVI, p. 1261). Gomme eux, ils se dis- socient sous l'action de la chaleur, en dégageant des vapeurs d'acide mono- hydraté dont la tension acquiert pour chaque température une valeur déterminée. La valeur de cette tension de dissociation atteint ■760™™ vers i3o° pour le premier composé, vers laS" povir le second. » Vazotate de potasse donne lieu à un phénomène du même ordre. Il se dissout dans l'acide monohydraté avec une élévation notable de tempéra- ture, et, quand cet acide en est saturé à la température ordinaire, on est en présence d'un liquide très peu fumant, même à 5o°. Cette liqueur, que l'eau, même saturée de nitrate de potasse, décompose en donnant un dépôt abondant d'azotate de potasse cristallin, est un azotate acide dont la com- position, parfaitement définie, correspond à la formule (AzO%KO),2(AzO%HO). Refroidi avec précaution, cet azotate peut demeurer liquide jusqu'à — ro°, malgré la présence de cristaux d'azotate de potasse; mais alors il se solidifie en une masse de petites lamelles brillantes, pendant que la température remonte à — 3°. La masse solide, plongée dans un bain d'eau, fond; mais, pendant tout le temps que la fusion s'effectue, la température demeure con- stante à — 3°, et, tandis que la présence du nitrate de potasse n'empêche en rien la surfusion de la matière, l'addition d'une parcelle de (AzO%KO), 2(Az0%H0) solide la fait immédiatement cesser. )) Ainsi l'azotate de potasse donne un sel acide comme celui d'ammo- niaque, mais je n'ai pas obtenu le sel correspondant à (AzO%AzH^O)(AzO%HO). ( 579 ) L'azotate acide de potasse peut bien dissoudre, surtout quand on le chauffe, une petite quantité d'azotate neutre, mais il la dépose en se refroidissant; la chaleur le décompose, ainsi que l'eau, suivant les lois habituelles de la dissociation. » ]j'azotate de ihalliuin s'unit à l'acide azotique monohydraté dans les mêmes circonstances et donne un composé acide dont la formule est (AzO^TlO), 3(AzO%HO). Il jouit de propriétés analogues à celles des combinaisons précédentes. Il faut prendre garde ici à ne pas trop élever la température, car le thallium se peroxyderait en partie, ce qui troublerait les résultats. Il L'azotate de rubidium donne d'une manière analogue le sel acide 2(AzOSRbO), 5(AzO%HO). Celui-ci, comme les précédents, peut éprouver la surfusion, cristalliser à température fixe, et se décompose sous l'action de l'eau comme sous celle de la chaleur. » THERMOCHIMIE. — Elude thermique de l'acide succinique et de ses dérivés. Note de M. P. Chuocstchoff, présentée par M. Berthelot. (Extrait.) 0 On ne possède, en Thermochimie, des données plus ou moins complètes sur les acides organiques bibasiques que pour l'acide oxalique, grâce à une étude faite, il y a quelques années, par M. Berthelot. J'ai entrepris une série de déterminations sur ce sujet, en vue d'établir les constantes caloriques de l'acide succinique et de quelques-uns de ses sels. » I. Voici les chaleurs de dissolution de quelques sels, en présence de4ooH-0^ environ : cal C'H'O'Na' donne à g^C + 8,4 C'H'O'Na', 6H'0' . lo — ii,o CH'O'K^ ' Il + o,2 C»H'0'K',H'0' •■ 10 — 3,4 C'H'O'HK.H'O' » 8 — 7,6 C»H'0'H,NH< » II — 4>9 Ce Tableau peut servir à calculer la chaleur de combinaison des sels anhydres avec l'eau solide : cal C'H*0»Na-^ 6H'0' donnent + io,8 C'H'O'K' + H'0= » -I- 2,2 ( 58o ) » Le sel de soude est très difficile à déshydrater; il paraît que le dernier équivalent d'eau est très fortement lié au sel. Cela prouverait, encore une fois, l'absence d'un rapport direct entre la chaleur de combinaison et la stabilité d'un sel hydraté, car a^") d'acétate de soude s'unissent avec 6H=0=' en dégageant 8'=='', 8, quantité bien plus forte que celle du succinate de soude avec 6H-0-,ce qui n'empêche pas l'acétate de soude cristallisé de perdre, comme on le sait, toute son eau dans le vide à la température ordinaire. » II. L'acide succinique, séché au bain-marie à iio° et tamisé, donne par sa dissolution dans 5oo*''=à 1 1° une absorption de chaleur : C H' 0' 11^ absorbe — 6"', 4. » Les déterminations sur la chaleur de neutralisation par les alcalis ont été faites avec une solution à | d'équivalent d'acide. Elles ont donné les résultats suivants : C«H«0«(diss.) + 2NaeO^(diss.)=C»H'0»Na^(diss.)-+- aH'O' ... 26,4 C'H^O» (diss.) + 9.K.HO' (diss.) — C'H'O'K' (diss.) -I- 2H'0^ 26,4 C»H«0»(diss.) -r 2NH' (diss.) = C H'O» tNH')'(diss.) 22,9 2C'U"0'(diss.)-l-2KH0'(diss.) = C«H'0«K% C'H'O» (diss.) -f-2H^0'. . . 27, 25 3C'U«0»(diss.) +2KH0'(diss.) = C H'0»K% 2C'H'0»(diss.) + 2H'0-. . . 24,76 2C»H«0«(diss.) -+- 2NH' (diss.) = eH'0«(NH«)S C''H'^0'(diss.) 24, 7 La chaleur de neutralisation par la soude et la potasse, indiquée dans ce Tableau, diffère notablement du nombre trouvé par M. Thomsen, nombre qui ne dépasserait pas 24"*', 8. On verra, par la suite, que j'ai trouvé une vérification indirecte du nombre 26, /|. M En faisant usage des chaleurs de dissolution des succinates neutres, on peut rapporter la combinaison de l'acide avec les alcalis à une transfor- mation entre corps solides. On a alors : C'H"'0*(soi.)H-2RH0»(sol.)=C»H"0«R=(sol.)-)- 2H'0^(sol.) -^ 46,37 C»H«0«-f- 2NaH0' = C'H*0'Na'+ 2H'0' -)- 40,02 C»H«0» + 2NH'(gaz.) = C'H' 0% C'H'O» (NH')' + 89,42 » Une comparaison de ces résultats avec les chaleurs de neutralisation de différents autres acides, suivant le mode de comparaison proposé ( 58i ) par M. Borllielot, permettra d'établir le caractère do l'acide succinique En rapportant tout à l'état solide, on obtient : Aninioiiiaque AciJcs. Soude. Potasse. (gazeux). Acétique i8,3 21,9 18, 5 Benzoïque 17,4 22,5 17 -j succinique 20,01 23,19 19,7 Y oxalique 2.6,5 _ 29,4 24,4 f tartrique 22,9 27, i » Sulfui'ique 34,7 4°) 7 33,8 » On voit que l'acide succinique occupe une place intermédiaire entre l'acide benzoïque et l'acide tartrique, » Les sels qui contiennent 2*^^^ d'acide sur a'"'' d'alcali se forment en solution avec un dégagement de chaleur supérieur à celui qui accom- pagne la formation des succinates dits neutres. Ainsi l'on trouve 2C»H''0«(diss.)-h2KH0^(diss.)= -t- 27,25 d'où l'on conclut que la réaction du sel neutre de potasse sur 1'='' d'acide dégagerait encore environ o"',85 par équivalent. Pour la formation du sel suracide de potasse contenant a^'' d'acide en plus du sel neutre, l'ex- périence directe démontre une absorption relative de chaleur. En effet, je trouve 3C«H«0« + 2KHO=(diss.)=:-t- 24,76, ce qui donnerait une absorption de — a"', 49 pour la réaction entre la solution du sel acide et de l'acide lui-même. » III, J'ai déterminé les chaleurs de dissolution de l'acide anhydre et de l'acide hydraté dans la potasse aqueuse (à demi-équivalent). Le système final étant le même dans les deux cas, ou conclut que la différence des deux nombres obtenus n'est autre chose que la chaleur de combinaison de l'acide anhydre avec l'eau. On trouve : Chaleur de dissolution de C'H'O' dans la potasse -I- 20,06 » » C'H'O" » -t- 29,78 On a de là, pour la réunion C'H'O" + H^O^, la différence de + 9''''',72. La chaleur de combinaison de l'eau avec d'autres acides, comparée à celle de la formation de l'acide succinique, donne le Tableau suivant, S'O* -;-H'0' 19,8 1 N'O"" H-H'O' 2,2 I C«H=0*-4- H^O' 17,4 / état solide, C'B'0''-4-H^0^ 9,72 l P^O'" -i-SH^O^ 29,6 ] ( 582 ) dont il résulte que l'acide phosphorique et l'acide sulfurique anhydres peuvent enlever les éléments de l'eau à l'acide succinique hydraté. Ce phénomène de déshydratation se produit de lui-même à la température d'ébullition de l'acide; mais il paraît consister en une dissociation accom- pagnée de la formation de divers hydrates. En effet, on ne parvient jamais à obtenir, par la chaleur seule, un acide anhydre pur; on a même cru trouver, dans le produit de cette distillation, un hydrate intermédiaire » On remarquera que la chaleur de dissolution de l'acide hydraté dans la potasse, moins la chaleur de dissolution de cet acide dans l'eau pure, doit donner un nombre de calories égal à celui qu'on obtient pour la cha- leur de neutralisation par la potasse en solution. En effet : cal Chaleur de dissolution dans la potasse -t- 20,06 » » l'eau — 6,4 Différence -+-26,46 C'est là la vérification indirecte de la chaleur de neutralisation 26"', 4- » IV. Je puis ajouter encore le résultat de quelques expériences sur le déplacement de l'acide succinique par les acides minéraux. Ainsi on obtient un dégagement de 5""', 2 en ajoutant 1^1 d'acide sulfurique à 1^ de succinate de potasse dissous dans de l'eau. La différence N — N' des chaleurs de neutralisation étant d'environ 5"'=3i,4 -26,4, le dégagement de chaleur observé indiquerait un déplacement complet par l'acide sulfurique. Le mélange avec 1'^'' d'acide chlorhydrique donne un dégagement de chaleur de 2'^''',4? tandis que la différence N — N' n'est dans ce cas que d'une seule calorie environ. Ce dernier résultat deman- derait toutefois à être corrigé par des données exactes sur les chaleurs de dilution de l'acide succinique et de ses sels ']. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur un nouveau curarCj extrait d'une seule plante, le Strychnos triplinervia. Note de MM. Coutt et de Lacerda, présentée par M. Vu! pian. « Ayant commencé par l'étude des Strychnos de la province de Rio- Janeiro une série de recherches expérimentales sur les plantes toxiques {') Ce travail a été exécuté dans le laboratoire de M. Berthelot. ( 583 ) du Brésil, nous avoDS obtenu avec l'un de ces Slryclmos, et le plus vul- gaire peut-être, le Slryclmos tripiinervia, des extraits qui présentent toutes les propriétés physiologiques du curare complexe préparé par les Indiens. » D'après les renseignemenis que nous fournit M. Ladislao Netto, direc- teur dn Muséum, cette espèce, spéciale à la flore de Rio, a été depuis long- temps classée par Martins sous ce nom de Slryclinos tripiinervia, et elle se dislingue des espèces connues des Amazones, c'est-à-dire du Slryclmos Cas- leliiœœ et dn Strycimos toxi/era, surtout par les caractères suivants : tige arborescente et non pas grimpante ; feuilles ovales, glabres et triplinerviées ; inflorescence en cyme et non pas en corymbe; fleurs abondantes, calice à lobes lancéolés, corolle tubiilée, etc. 0 Nous avons traité la racine et la tige du Strycimos triplinervin par les moyens les plus divers: tantôt on a fait simplement macérer les écorces, soit dans l'eau froide, soit dans l'eau chaude, soit dans l'alcool à 4o°; plus sou- vent, on a fait bouillir plusieurs heures de suite cette tige et cette racine en entier, ou encore on a traité séparément chacune de leurs parties, écorce, ligneux ou couches intermédiaires. » Ces divers extraits ont présenté de grandes différences d'aspect, quoique leur coloration brune, jaunâtre ou rougeâtre, se soit toujours plus ou moins rapprochée de celle du curare des Amazones; leurs proportions et aussi leur pouvoir toxique ont été excessivement variables. Ainsi les extraits des racines sont les plus abondants, mais ils sont aussi les plus riches en matière gommo-résineuse, faciles à émulsionner, et sans activité; les extraits des écorces, qu'il s'agisse de la racine ou de la tige, sont de beaucoup les plus actifs, et ils le sont d'autant plus, du moins pour des grosseurs moyennes, que le rameau correspondant est plus âgé. » Tous ces extraits, quand on les a employés en assez grande quantité, ont produit les symptômes caractéristiques de la curarisation. Nous les avons expérimentés sur des pigeons, des cobayes, et surtout sur des gre- nouilles et des chiens; ces animaux ont toujours présenté d'abord une paralysie complète des mouvements des membres, puis un arrêt de la res- piration, les fonctions cardio-vasculaires restant complètement intactes; puis, les nerfs moteurs ont perdu peu à peu leur excitabilité, et, par de plus fortes doses, le pneumogastrique a fini par ne plus agir comme nerf modé- rateur cardiaque. » Tous ces extraits ont été beaucoup moins toxiques que le curare des calebasses ou des pots d'argile, et, en employant des solutions au cinquième des extraits d'écorce les plus actifs, il a toujours fallu injecter au moins ( 58/, ) o''*', 5 dans la veine saphène et 2"" sous la peau d'un chien de petite taille, pour arrêter sa respiration ; nous devons, croyons-nous, à cette moindre activité du Strjcimos triplinervia , d'avoir pu étudier assez complètement certaines phases de la curarisation, sur lesquelles M. Vulpian a surtout appelé l'attention. » Ainsi, des extraits peu actifs injectés sous la peau en assez grande quantité ont, après vingt à trente minutes, produit sur des chiens, comme symptômes uniques, une salivation souvent abondante et prolongée, et aussi des secousses convulsives, ou mieux des tremble- ments fibrillaires, généralisés dans les membres et le tronc, pouvant durer dix à quinze minutes, puis cesser, sans qu'il survienne aucun trouble respiratoire ou autre. u Au contraire, sur les chiens curarisés brusquement par des injections intra-veineuses successives de solutions peu actives, nous avons pu voir se succéder, toujours dans le même ordre, les diverses périodes de la curarisation confirmée. Après l'arrêt des mouvements volontaires des membres et plus tard la cessation de la respiration, les nerfs moteurs et aussi la moelle restaient très excitables, et les membres, les paupières, etc., étaient capables de mouvements réflexes ou asphyxiques. Puis, de nouvelles injections faisaient disparaître l'excitabilité réflexe des muscles striés, et un peu après, ou en même temps, les mouvements asphyxiques devenaient impossibles; à ce moment, l'excitabilité des nerfs moteurs est déjà très-diminuée, et la contraction produite par chaque excitation présente un retard très marqué. A ces périodes aussi, et quelquefois de très bonne heure, le nerf agit sur le muscle pour une excitation unique ou pour des excitations répétées, même assez longtemps, une à deux fois par seconde; mais le muscle ne se contracte plus qu'à la fermeture et quelquefois aussi à l'ouverture d'un courant induit fréquemment interrompu, et son nerf, quelquefois assez excitable, ne peut plus lui transporter les interruptions fréquentes, pour qu'il les trans- forme en tétanos continu. Après ces phases intermédiaires de la curarisation, phases dont la durée varie avec la quantité et la rapidité des injections veineuses, tous les nerfs mo- teurs perdent enfin leur excitabilité; puis les réflexes cardio-vasculaires et pu])illaires deviennent impossibles; la tension artérielle s'abaisse, les températures périphériques augmentent, et le pneumogastrique perd enfin son excitabilité. » Ce nouveau curare, moins actif, mais facile à obtenir en grande quan- tité, offrira peut-être quelques avantages aux physiologistes, justement parce qu'il permet de produire, en quelques instants, une curarisation que l'on peut arrêter à ses diverses périodes. En tout cas, il reste acquis que l'on peut, par les moyens les plus simples et les plus divers, extraire d'une seule plante, le Slr^'chnos triplinervia, et de ses diverses parties, tige ou racine, écorce ou couches sous-jacentes, ime substance qui produit tous les troubles caractéristiques de l'action du curare des Indiens. » La séance est levée à 4 heures et demie. D. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉA.NCE DU LUNDI 6 OCTOBRE 1879. PRÉSIDENCE DE M. DAUBRÉE. MÉMOIRES ET COMMUNICATIOIXS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur le développement de la fonction perturbatrice dans le cas ail, les excentricités étant petites, l'inclinaison mutuelle des orbites est quelconque (' ). Note de M. F. Tisserand. « Donc la formule (17) est démontrée d'une manière tout à fait géné- rale, et notre problème peut être considéré comme résolu. » Si nous posons, pour abréger, , ,„, _ [{ n — i —J + -2) . . .{» — i -hj]][{n -h i — ,/ -h ^] . . . I n -h i-hj]] ^20j D,,^— ^24.6... 2jj^ nous aurons donc (22) Q!:5=i(R!--Rir'), et ces formules (19), (20), (21) et (22) résument toute la solution. On peut remarquer que les polynômes S-"j sont ordonnés suivant les puis- ( ') Voir le Compte rendu de la séance précédente, p. 553. C. R., 1879, 2' Semestre. (T. LXX.\1X, N» 14.) 77 ( 586 ) sances ascendantes de v = sin^ -> quantité inférieure à - dans le cas général et à 0,1 dans le cas des perturbations produites par Jupiter sur Pallas. » On démontre aisément la formule suivante, 'J ''' dvJ \ 2 2 / où C-"' est un coefficient numérique dont la valeur est (— l)^'2'/(| .2.3. . ./•) f~>[n) . ! 1 ! ^J . "'' ~ [(«—'-+- 2 — y) (« — ( +4 — y) . . . [fi—i+j)\[(n-^,-h 2 —y) [n + i +4 —j) . . . („ + / + y)] On aura ainsi ;(nl p(n) ^ Cin] ri' de sorte qu'on ramène ainsi le calcul de W"] à celui de R';"!/,». » Jacobi a démontré la formule suivante : ^' (l x) " (!'" r ,„,A ,/ Vn+fl-61 On en tire, dans le cas actuel, C(n) 1.2. Pour i =y, en remplaçant n par an, on trouve en faisant JC =^ 1 — 2V = cosJ. » Donc Sj,'„"' = X„, en désignant par X„ la fonction de Legendre. On aura ainsi ■p(2'J) Y- ■■^0,0 ^!> ce que nous avions déjà démontré antérieurement. On voitque,pour arriver de ce cas simple au cas général, il suffit de remplacer le polynôme X„ de Legendre par un des polynômes de Jacobi. ( 587 ) >) La formule ( 23) donne aussi, dans le cas général, sïï = K i)(y + 2)...^l— : rfv » Il est facile de trouver une expression approchée de R',"^ lorsque n est très grand, /et /restant finis; il suffit, en effet, d'employer une formule à laquelle 31. Darboux est arrivé dans un beau Mémoire Sur Vapproxi- mation des fonctions de très grands nombres {Journal de Mathématiques, 3* série, t. IV); cette formule fait connaître une expression approchée de F(« + n, — n^y^x), où n désigne un nombre entier très grand. J'ai trouvé ainsi R^r] = -^--T fi + (- i)^'sin(« -t- i)J], ■' nr. sinJ - ^ ' ^ ' -" et il en résulte Oy-'^^-^-cos^J. ■' nr. » J'ai .ippliqué les résultats précédents à la détermination des perturba- tions causées sur Pallas par Jupiter; l'ensemble des formules analytiques et des calculs numériques paraîtra prochainement dans les Annales de l'Observatoire de Paris. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur la laurite et le platine ferrifère artificiels. Note de MM. H. Sainte-Claire Deville et H. Debrat. « Les métaux communs, le fer et le plomb par exemple, existent dans la nature à l'état de combinaisons bien diverses; mais les plus abondantes, qui constituent leurs véritables minerais, sont précisément celles que nous voyons se reformer sous nos yeux quand on abandonne ces mêmes mé- taux à l'action des agents atmosphériques, comme si les causes actuelles d'altération de ces matières étaient déjà prédominantes aux époques plus ou moins reculées où leurs minerais se sont formés. » Ainsi le fer, abandonné à l'air, retourne surtout à l'état de sesqui- oxyde hydraté, qui est un des minerais les plus abondants de ce métal; mais il est facile, en faisant varier les conditions de son oxydation, de reproduire avec leurs formes cristallines le fer oligiste et le fer aimant, qui constituent également d'importants minerais du fer. Le plomb libre ou en- gagé dans ses combinaisons se transforme peu à peu en sulfure de même ( 588 ) composition que la galène et qui cristallise, dans des circonstances ex- trêmement variées, en reproduisant tous les caractères du minerai de plomb. « Le minerai de platine est principalement formé par un alliage de ce métal avec une petite proportion des autres métaux de son groupe; cet alliage contient, en outre, une proportion notable de fer (lo à i3 pour loo de ce métal). Mais, dans les sables platinifères, on trouve constamment des proportions variables d'osmiure d'iridium, matière métallique complexe contenant tous les métaux du platine, et, dans ces dernières années, M. Wohler a rencontré dans les osmiures, surtout dans ceux de Bornéo, une espèce nouvelle, le sulfure de ruthénium, qu'il a désignée sous le nom de laurile. Cette matière résiste, comme les osmiures, à l'action de l'eau régale, que l'on emploie pour dissoudre le platine ferrifère contenu dans le minerai de platine. » Comment ces diverses matières, décompositions si différentes et cepen- dant toujours associées dans la nature, ont-elles pu se former? L'iiistoire chimique des métaux de la mine de platine ne donne pas, comme pour les métaux usuels, de réponse pour ainsi dire immédiate à une telle question. » Nous savons, en effet, pour les métaux communs, préparer à l'état amorphe toutes les combinaisons que la nature nous présente souvent à l'état cristallisé, de sorte que la véritable difficulté que le chimiste ait à vaincre pour reproduire les espèces naturelles consiste à réaliser un en- semble de conditions qui permette à la substance amorphe de cristalliser en revêtant les formes du minéral qu'il veut obtenir. On sait avec quelle habileté les chimistes de notre temps, en suivant la voie ouverte en France par Gay-Lussac, Becquerel, Ebelmen et de Senarmont, sont parvenus à vaincre cette difficulté et à réaliser la synthèse de la plupart des matières minérales métalliques. 1) Pour les métaux du platine, la question paraît plus complexe; les réactions chimiques relativement peu nombreuses de ces substances ne nous conduisent pas à obtenir des combinaisons de même composition que les matières naturelles. Enfin, quoique nous sachions foudre le platine et ses alliages, il n'est guère probable que les osmiures, le platine ferrifère ou la laurite soient des produits de fusion. » Dans tous les cas, la reproduction de ces matières par cette voie offri- rait des difficultés pour ainsi dire insurmontables, à cause de la fusibilité des enveloppes et de l'altérabilité du fer, de l'osmiuu) et du ruthénium au contact des gaz du fourneau et des parois des creusets où l'on tenterait de telles opérations. Ces difficultés évidentes expliquent pourquoi, à l'excep- ( 58;) ) tion du plaline magnctipolaire, obtenu par M. Daubrée il y a quelques années, In reproduction des espèces minérales de la mine de plaline n'a pas été tentée jusqu'ici. » Nous avons essayé de combler cette lacune ou tout au moins de jeter quelque lumière sur cette question, et, quoique les recherches que nous avons entreprises ne soient pas encore complètement terminées, nous publions cependant aujourd'hui, afin de prendre date, ce qui se rapporte à la laurite et au platine ferrifére non magnétique. » Laiirile. — Ou obtient la laurite eu chauffant au rouge vif un mélange de ruthénium et de pyrite de fer. Le soufre qui résulte de la décomposi- tion de la pyrite sulfure le ruthénium; ce sulfure se dissout dans le proto- sulfure de fer et y cristallise par refroidissement, en octaèdres réguliers, comme la laurite naturelle, ou même en cristaux cubiques ayant parfois o™,ooi ou o'",oo2 de côté, faciles à séparer du sulfure de fer dans lequel ils sont engagés, par l'acide chlorhydrique qui est sans action sur eux. » On mélange i partie de ruthénium avec lo parties de sulfure de fer naturel, on y ajoute r partie de borax, et l'on chauffe le mélange dans un creuset de terre, durant huit ou dix heures, au rouge vif; on laisse ensuite refroidir aussi lentement que possible. Quand le creuset est refroidi, on trouve le protosulfure rassemblé en un culot recouvert d'une couche d'un verre ferrugineux ; le culot se détache assez facilement du creuset quand on brise celui-ci, et, si on l'humecte légèrement, il se délite à la manière de la chaux en dégageant une odeur manifeste d'hydrogène sulfuré. Cette déli- tescence, qui facilite singulièrement l'attaque ultérieure de la matière par l'acide chlorhydrique, est due à la production d'une certaine quantité de sulfure de sodium par suite de la réaction à haute température du borate de soude sur la pyrite. Il se forme donc, en réalité, un culot contenant du sulfure double de fer et de sodium, que l'eau délite avec la plus grande facilité. » On attaque cette matière divisée par de l'acide chlorhydrique con- centré, d'abord à froid, ce qui donne un dégagement considérable d'acide sulfhydrique avec boursouflement et nécessite l'emploi d'une grande cap- sule; on fait bouilhr à la fin de l'opération pour bien dissoudre tout le sulfure de fer. Il reste alors une matière insoluble qu'on lave par dé- cantation. Cette matière est un mélange de deux sulfures de ruthénium : l'un, plus léger, est une poussière noire, soluble dans l'acide azotique même étendu, qui la transforme en sulfate de ruthénium; l'autre a l'éclat mé- talUque et la couleur bleuâtre de la laurite ; il est insoluble comme elle dans tous les acides et même dans l'eau régale. ( 590 ) » On séparera donc cette laurite du sulfure noir qui l'accompagne par l'acide azotique, et l'on achèvera de la purifier en la traitant successivement par la potasse concentrée et l'acide fluorhydrique. Ces derniers réactifs servent, la potasse, à enlever la silice gélatineuse provenant du verre qui s'est formé dans l'opération avec les éléments du borax et la matière des creusets, et dont quelques fragments sont restés mélangés aux sulfures; l'acide fluor- hydrique dissout les petits fragments du creuset qui se sont détachés de celui-ci quand on l'a brisé pour en retirer le culot. » Voici l'analyse de la laurite obtenue par ce procédé et qui présente d'ailleurs tous les caraclères du produit naturel découvert par M.Wohler : Trouvé. Calculé. Ru ... 61,9 S' , . . 38,1 Ruthénium... . 63, o 61,9 Soufre 37,0 38,1 100,0 100,0 100,0 » Ruthénium cristallisé. — Tous les sulfures des métaux du platine étant décomposables par la chaleur à une température suffisamment élevée, il était intéressant de rechercher ce qui se i)rodinrait si l'on effectuait l'opération à une température très élevée, capable de ramollir les creusets de terre. On obtient, dans ce cas, du ruthénium en petits cristaux cubiques, ac- colés les uns à la suite des autres de manière à figurer des feuilles de fou- gère comme celles que produit le chlorhydrate d'ammoniaque. » On les sépare, comme il a été dit plus haut pour la laurite, du culot de sulfure de fer dans lequel le ruthénium a cristallisé. L'analyse de ces cristaux n'y a décelé que i pour roo de fer environ. Ce n'est donc pas un alliage de ruthénium et de fer qui s'est formé dans cette circonstance. » Suljitre de platine. — Le platine fondu avec dix fois son poids de pyrite et son propre poids de borax a donné à la température du rouge un sulfure de platine que l'on a extrait du culot de sulfure de fer en le soumettant aux divers réactifs qui servent à la préparation de la laurite. Il reste un sulfurt; gris de platine en aiguilles cristallines, dont la forme reste à déterminer et qui possède la propriété bien inattendue d'être complètement insoluble dans l'eau régale même concentrée. Ce n'est pas un composé correspondant à la laurite; sa composition conduit très exactement à la formule PtS. C'est donc un protosulfure cristallisé de platine que l'on trouvera peut-être un jour dans les sables platinifères comme on y a trouvé récemment la laurite. )) Platine ferrif ère. — Si l'on chauffe fortement le mélange précédent, on obtient un culot qui laisse, après le traitement aux acides ci-dessus indiqués et à la potasse, une matière métallique cristalline qui est le platine ferrifère ( 59. ) contenant un peu plus de ii ponr loo de fer, comme certains alliages na- turels, et soluble comme eux seulement dans l'eau régale. Ce réiictifne dis- sout pas le sulfure de platine avec lequel le platine ferrifère reste mélangé, quand on n'a pas chauffé assez longtemps et suffisamment le mélange de platine el de pyrite. » Il est remarquable de voir le platine décomposer un produit aussi stable que le protosulfure de fer pour s'emparer du fer; il est moins inat- tendu de constater que l'alliage des deux métaux ainsi obtenu est pour ainsi dire dépourvu de toute propriété magnétique ('). On ne peut constater, en effet, le faible magnétisme de cette substance qu'en employant un puissant électro-aimant. Un petit tube de verre, de o'",o5 à 0^,06 de longueur et con- tenant iS''environ de l'alliage, suspendu au fil d'argent très fin d'une balance de torsion, et faisant primitivement un angle de 20° avec la ligne des pôles d'un électro-aimant, se rapproche de celle-ci de quelques degrés seulement quand on fait passer dans l'élpctro-aimant le courant produit par 4 éléments de Bunsen. Un tube identique, contenant à l'état de mélange la même quan- tité de fer et de platine, se place au contraire dans l'axe des pôles avec une force telle, qu'une torsion du fil de la balance, de plus de 36o°, est incapable de l'en dévier d'une façon appréciable. » L'alliage cristallisé de platine et de fer que nous venons d'obtenir par une méthode qui donne aussi la laurite se rapproche singidièrement par sa composition et ses propriétés chimiques de certains minerais de Nichné- Tagilsk, que Berzélius a analysés ily a bien longtemps et dans lesquels il avait constaté l'absence de propriété magnétique. Ce n'est pas d'ailleurs le seul alliage où le fer perde ainsi sa propriété magnétique : le ferromanganèse, à 3o pour 100 de manganèse, n'a plus d'action appréciable sur l'aiguille ai- mantée. Bien souvent la magnétisme du platine natif est dû à la présence de fer en grains, disséminés dans la masse, et qu'on y peut déceler, comme l'a montré M. Stas, au moyen de l'acide azotique qui dissout le fer libre sans attaquer l'alliage naturel. Il faut ajouter cependant que des échan- tillons de platine ferrifère artificiels plus riches en fer sont manifestement magnétiques et peuvent même constituer de véritables aimants. Tels sont les alliages à 17 et 20 pour 100 de fer que M. Daubrée a décrits dans ses belles recherches sur le platine magnétipolaire (-). Nous ne connaissons donc actuellement aucune relation précise entre l'intensité magnétique (') L'alliage fondu est tout aussi peu magnétique que l'alliage cristallisé. (') Etudes synthétiques de Géologie expcrimenlale, t. I, p. i ig et suiv. ( 592 ) d'une masse de platine allié au fer et la quantité de ce métal qui y est contenue; mais il est bien évident que, si l'on opère sur du platine tra- vaillé, ayant été soumis, par exemple, à l'action de la filière, l'intensité trouvée dépendra, suivant des lois bien différentes, de la quantité de fer que le travail mécanique a introduite dans le barreau à l'état de mélange et de celle que la fusion y a réellement combinée. » CHIRURGIE. — Études sur tes effets et le mode d'action des substances employées dans les pansements antiseptiques. Note deMM.GossEuivet Alb. Bergeron. « V. Après avoir acquis, par les expériences qui précèdent ('), la convic- tion que nos agents sont bien antiseptiques et qu'ils le sont à des degrés va- riables suivant la dose employée, nous nous sommes demandé si par hasard l'acide phénique ne devrait pas cette propriété à l'alcool que l'on ajoute presque toujours dans nos solutions, afin de rendre l'acide tout à fait so- luble. La chose n'était pas probable, puisque nous savions que, dans nos mélangesau centième et au cinquantième qui sont déjà un peu antiseptiques, la proportion d'alcool est beaucoup trop faible par rapport à l'eau pour expliquer les effets produits. C'était plus à craindre pour la solution au vingtième, qui contient une plus notable proportion d'alcool. En tout cas, nous avons tenu à nous renseigner en étudiant comparativement les effets, sur le sang, de l'alcool étendu d'eau dans la proportion que nous offraient nos solutions et ceux de l'acide phénique pur, c'est-à-dire non mélangé d'alcool. » Ici nous nous sommes trouvés en présence d'une difficulté que nous n'avions pas prévue et que ne connaissent pas assez les chirurgiens. En effet, la quantité d'alcool ajoutée aux préparations phéniqnées n'est pas fixe; elle est approximative et varie suivant les pharmaciens. Les uns en mettent une proportion égale à celle de l'acide phénique, d'autres en mettent le double, d'autres trois ou quatre fois plus. Quant à nous, renseignements pris, nous avons su que des trois flacons de solution phéniquée au ving- tième préparée à la pharmacie pour le laboratoire, la première avait contenu parties égales d'alcool et d'acide phénique (5 pour loo), la deuxième le double (lopour loo), et la troisième beaucoup plus, parties égales d'eau et d'alcool ( = ). (') Voir le Compte rendu de la séance précédente, p. 563. (') Les chirurgiens doivent éu-e prévenus que l'adiiition de l'alcool dans les solutions ( 59'-5 ) » Pour lever tous les doutes, nous avons fait l'expérience des tubes avec l'eau distillée alcoolisée à .'5 |)oiir loo et à lo pour ioo,cl nous avons eu la putréfaction complète le cinquième et le sixième jour, c'est-à-dire deux ou trois jours plus tard que si nous nous étions servis d'eau distillée seide. Quant au mélange d'eau et d'alcool par moitié, nous ne l'avons pas essayé, et nous nous en sommes tenus aux résultats que nous avait donnés l'eau-de-vie camphrée, dans laquelle ces deux liquides se trouvent à peu près dans cette proportion . » Restait à examiner les effets de l'acide phénique pur. Pour cela, nous' avons pris une solution phéniquée au centième sans alcool, la dissolution se faisant bien dans ces proportions. Nous en avons mis six gouttes, équiva- lentes à o?^,oo25 d'acide phénique dans un peu plus de i^"' de sang, et nous avons eu la putréf^iction complète le huitième jour, c'est-à-dire un peu plus tard qu'avec les mélanges faiblement alcoolisés dont nous venons de parler. » Nous avons pu en conclure déjà que l'acide phénique a une influence indépendante de celle de l'alcool avec lequel on le mélange dans nos so- lutions faibles. » Il nous a paru curieux, pour apprécier encore mieux la valeur anti- septique de l'acide phénique, de l'essayer tout à fait pur, c'est-à-dire sans alcool ni eau, mode d'emploi auquel il ne faudrait pas songer pour les ma- lades, à cause des effets caustiques et de l'intoxication possibles. » Dans un premier tube, nous avons ajouté à lo'"' de sang humain quatre gouttes d'acide phénique pur, soit, d'après notre calcul, environ o^'',02opar gramme; jusqu'au vingt-cin- quième jour, nous avons eu l'absence de sérosité, la couleur briquetée, la disparition des globules et leur remplacement par des masses granuleuses, caractères qui nous paraissent indiquer l'imputrescence. » Dans un second tube, nous avons ajouté à une quantité semblable de sang trois gouttes, soit qB'', oi5 par gramme, mêmes résultats. » Dans un troisième, deux gouttes, soit o^'',oio par gramme de sang. Aucun caractère de putréfaction jusqu'au quinzième jour ; à ce moment les globules sanguins existaient encore, mais ratatinés, déformés et surtout granuleux à leur surface; à partir du quinzième jour, phéniquées n'a aucun inconvénient et qu'ils feront bien, quand ils en formuleront une pré- paration, d'ajouter au moins trois fois autant d'alcool que d'acide phénique pour les solu- tions faibles au centième, au cinquantième, au quarantième et cinq fois autant dans la solu- tion forte au vingtième. De celte façon ils éviteront les picotements et l'érythème des doigts et dts mains, ainsi qu'un effet caustique dépassant sur la plaie les limites de l'action anti- septique. C. R., 1879, 2" Semestre. (T. LXXXIX, N» !4.) 7^ ( 594) nous avons trouvé des bacléries annelées, indices d'une putréfaction commençante et incom- plète. Rien de plus jusqu'à présent (vingt et unième jour). » Dans un quatrième tube, une seule goutte d'acide ])hénique pur pour les lo^'' de sang, soit o^'', oo5 par gramme. Cette fois, les globules ont persisté en se ratatinant et prenant l'as- pect crénelé, mais sans devenir granuleux et sans perdre leur transparence, et nous avons eu le onzième jour la putréfaction, caractérisée non-seulement par des bactéries annelées, mais aussi par des vibrions filamenteux nombreux et ti-ès mobiles. La putréfaction n'avait donc été que retardée, et ce retard avait été de six à se|)t jours par rapport à ce qui arrive pour le sang que nous laissons à l'air libre. » En rapprochant ces résultats de ceux que nous a donnés dans les tubes et les verres de montre la solution phéniquée au vingtième, avec laquelle nous mettions en présence du sang environ o^'',oi2 d'acide phé- nique par gramme, nous arrivons à cette conclusion, que l'imputrescence de 1^'" de sang est donnée par une dose de û"',oio à oS'',oi5 d'acide phénique pur et qu'à des doses plus faibles la putréfaction est retardée, mais n'est pas empêchée, à moins que la dose ne soit augmentée peu à peu, soit au moyen de l'évaporation, soit par l'addition quotidienne d'une cer- taine quantité de la solulion phéniquée. » VI. Nous savons donc maintenant, à n'en pas douter, que l'alcool et l'acide phénique sont bien antiseptiques pour le sang, et qu'ils le sont à des degrés variables, suivant qu'ils sont employés tout d'un coup ou pro- gressivement à des doses plus élevées. » Reste à examiner comment ils agissent. A notre avis, ils agissent de deux façons. Nous acceptons d'abord l'opinion qui émane des travaux de M. Pasteur et qu'enseigne exclusivement M. I.ister, celle de la destruction possible par l'antiseptique des germes atmosphériques dont le développe- ment produit la décomposition putride et les vibrions ('). Mais nos expé- riences nous autorisent à faire intervenir luie deuxième explication, savoir une modification favorable imprimée au sang par le contact même de l'agent antiseptique, modification qui nous paraît n'être autre chose que la coagulation de l'albumine. Cette coagulation est connue depuis long- temps pour l'alcool; moins souvent signalée jusqu'ici et moins étudiée (') Nous avons répété plusieurs fois une expérience qui vient à l'appui de cette action germicide des antiseptiques. Elle a consisté à verser, dans un tube contenant du sang pu- tréfié à l'air avec une multitude de vibrions filamenteux, soit une goutte d'acide phénique pur, soit dix à quinze gouttes d'alcool à 86" : le lendemain et les jours suivants, le sang ne contenait plus de vibrions. Si l'antiseptique les fait disparaître, il est permis de croire qu'il annihile aussi leurs germes ou feruienls. ( SqS ) pour l'acide phonique, elle est lont aussi incontestable et elle offre cette particularité, qu'elle est donnée par des doses beaucoup plus faibles qu'avec l'alcool. » Il nous est impossible de dire aujourd'hui dans quelle mesure inter- vient chacune des explications dont nous venons de parler. Nous ne pou- vons pas non plus savoir pourquoi et comment le sang modifié par les antiseptiques n'arrive pas ou arrive lentement à la putréfaction. Nous supposons que, dans les cas où tous les globules ont disparu par la coagulation, la matière granuleuse qui les remplace est inattaquable par les germes atmosphériques, et que, dans ceux où les globules ne sont que granuleux sans s'être dissociés, il en reste quelques-uns et il reste en même temps du plasma qui peuvent se putréfier encore, mais plus lente- ment, si l'antiseptique n'a pas détruit tous les germes ambiants. » D'ailleurs, ce n'est pas seulement au point de vue de la septicémie que l'absence de putridité du sang est utile : elle l'est aussi au point de vue de la suppuration ultérieure, celle-ci nous paraissant être d'autant plus intense et plus grave qu'elle a été occasionnée ou tout au moins augmentée par les produits irritants de la putridité du sang. » Quoi qu'il en soit de ces difficultés, il n'en reste pas moins utile de faire connaître, aux chirurgiens qui conservent des doutes sur le pouvoir germicide des antiseptiques, que ceux-ci ont en même temps sur le sang une action directe très favorable. » Cette action nous a été très largement démontrée par l'examen immédiat d'une petite quantité de sang (dix gouttes) à laquelle nous avions ajouté une proportion relativement forte d'acide phénique {o^'^,020 par exemple) ou d'alcool (vingt-cinq ou trente gouttes). Nous avons constaté alors deux choses : i° à l'œil nu, la coloration jaunâtre et l'é- paississement du liquide, indices delà coagulation albumineuse ; 2° au microscope, les globules disparus et remplacés par des masses granuleuses. Nous avons désigné ce résultat sous le nom dUmputrescence extemporanée ou liés prompte. En tout cas, il était évident qu'un résultat si vite obtenu était dû exclusivement au contact de l'antiseptique et nullement à la des- truction des germes de l'air. » Cette modification du sang, que nous appellerons Valtération antisep- tique, nous a été démontrée encore par l'état du sang que nous avions soiunis dans nos premières séries, soit à l'action à distance, soit à l'addition progressive et à petites doses de l'antiseptique. Les premiers jours, la coagulation n'a pas été constatée à l'œil nu; mais, au microscope, nous (596) avons trouvé les globules sanguins crénelés, ratatinés et surtout granuleux à leur surface, au lieu de l'aspect clair qu'ils ont dans leur état normal. Plus lard, les globules avaient disparu, et nous ne trouvions plus que les masses granuleuses dues soit à la dissociation des globules altérés, soit à la coagulation concomitante du sérum et du plasma. L'imputrescence avait encore été obtenue, mais progressivement. B Enfin, dans les cas où, la dose d'antiseptique ayant été moins forte, la putréfaction n'a été que retardée, nous avons vu, à côté de quelques glo- bules granuleux, les autres transparents et lisses comme à l'ordinaire, mais seulement ratatinés, irréguiiers et crénelés. Ces différences dans l'aspect des globules nous sont devenues assez familières pour nous permettre d'apprécier p.ir avance ce qui adviendrait relativement à la putréfaction. Quand, au bout de sept à huit jours, nous trouvions tous les globules granuleux, nous savions que les vibrions n'apparaîtraient pas ou ne viendraient que très tard. Quand à la même époque la totalité ou la plus grande partie des globules restaient clairs et transparents en même temps que déformés, nous étions sûrs que les vibrions ne tarderaient pas à se montrer. » VII. Nous n'avons pas la prétention de réaliser sur les plaies de l'bomme tous les résultats que nous venons de signaler. Il serait dange- reux de viser à l'imputrescence extemporanée ou très rapide, parce que, pour la produire, il faudrait des doses nuisibles par leurs effets locaux et généraux. » La seule chose que nous puissions obtenir, c'est le retard ou l'amoin- drissement de la pulridité, que donnent les doses modérées. Quand nous employons ces dernières, nous avons, d'après nos expériences, le droit d'espérer que la décomposition putride et ses effets ne se produiront pas, non parce que le sang sera devenu tout à fait imputrescible, mais parce qu'il aura été absorbé et sera sorti de la plaie avant de s'altérer au degré voulu pour la septicémie, ou parce que, si un commencement de pulridité a eu le temps de se produire, ce n'est pas à un degré assez prononcé pour que l'absorption de ses matériaux soit très dangereuse. En tout cas, si d'une part on tient compte de la destruction plus ou moins suffisante des germes atmosphériques de la fermentation putride par les antiseptiques, si d'autre part on considère ce que donne pour le sang le contact direct de ces derniers au moyen de la pulvérisation, des lotions quotidiennes et del'évaporation, si enfin l'on tient comptedu drai- nage complémentaire qui permet l'écoulement au dehors d'une partie du ( 597 ) sang et l'injection à chaque pansement de quelques gouttes antiseptiques dans la profondeur de la plaie, on comprend de quelle utilité sont l'alcool et l'acide phénique à la période à laquelle les plaies sont saignantes, savoir an moment où elles sont produites et pendant les cinq à dix jours qui suivent. » Les chirurgiens qui les emploient pendant cette période ont donc rai- son, et nous n'avons pas, d'après tout ce qui précède, de puissants motifs pour donner une préférence absolue à l'un des antiseptiques sur les autres. L'acide phénique étant celui que l'on préfère aujoiu'd'hui le plus souvent, nous voyons tout avantage à l'employer simultanément en pulvérisation, en lotions et en applications au moyen de la tarlatane, et à préférer la dose au quarantième ou au cinquantième, qui, renouvelée tous les matins, a grande chance de donner, sans exposer à la gangrène et à l'empoisonne- ment, un retard ou un amoindrissement de la putréfaction suffisamment préservateur des septicémies. » COSMOLOGIE. — Sur une méléoTile sporadosidère tombée le 3i janvier 187g, à la Bécasse, commune de Dun-le-Poèlier (Indre), par M. Daubkée. « Le 3i janvier 1879, vers midi et demi, une météorite est tombée dans la commune de Dun-le-Poèlier (Indre), dans la localité dite la Bécasse. » Une détonation formidable, dont on a comparé le bruit à celui d'une décharge d'artillerie ou d'une explosion de mine, et qui a été entendue sur une distance de plus de ao**", fut suivie d'un roulemeiit semblable à celui du tonnerre, qui se répercuta pendant plusieurs minutes et frappa de stupeur les personnes qui l'entendirent. "Vers ce moment, un ouvrier qui travaillait dans un champ, ayant vu la terre jaillir sous forme de nombreuses éciaboussures, alla avertir le sieur Auchapt, cultivateur, et l'on retira alors du sol une pierre qui s'y était enfoncée jusqu'à une pro- fondeur de o'^jSo. » D'après la forme du trou, cette sorte de projectile est arrivée sur le sol à peu près verticalement. Certaines circonstances paraissent indiquer que la trajectoire du bolide était dirigée du sud-sud-est au nord-nord- ouest. Ainsi, lors de la détonation, le bruit a été entendu avec intensité tout près d'Issoudun, c'est-à-dire à So""" du point du lieu de la chute, tandis que, aux abords de ce dernier point, le bruit était beaucoup moins fort ('). (' ) Le bruit aurait été entendu jusqu'aux environs de Tours, vers l'ouest, et de Saint- Florent, vers l'est, localités distantes l'une de l'autre de plus de 160'"°. ( 598 ) » l.a détonation avait été elle-même précédée, dit-on, d'un bruit sem- blable à celui d'un train de chemin de fer se mouvant à une certaine dis- tance. On n'a pas remarqué, ou plutôt on n'a pas signalé, dans les récits qui nous sont parvenus, le phénomène lumineux qui a accompagné la chute. » Contrairement à ce qui arrive souvent et à ce que pouvait faire sup- poser une telle intensité de bruit, on n'a recueilli qu'une seule météorite, que je présente à l'Académie. Elle pèse 2''s,8oo-, sa forme est grossièrement celle d'une pyramide à base quadrangulaire, dont les angles seraient émoussés. Sa surface est entièrement recouverte d'une croûte noire et lerne qui caractérise la plupart des météorites au moment de leur arrivée sur le sol. M Un fragment qu'on en a détaché a montré que la pâte de la météorite est d'iui gris clair, à grains fins, parsemée de nombreux grains métalliques, eux-mêmes également très fins. Elle parait principalejuent formée de pé- ridot et d'un bisiiicate, tel que le pyroxène ou enstatite; les grains métal- liques consistent en fer nickelé, accompagné de troïlite. La météorite de Dun-le-Poëlier appartient, par consécpient, au groupe des sporadosidères et au sous-groupe des oligosidères, dont les nombreux représentants sont bien connus : elle resseml)le loiil particulièrement à celles des chutes de Lucé, Aumières, Angers, Montlivault, Sauguis, Saint-Étienne, » A l'occasion de la chute de cette météorite, qui a été déposée dans la collection du Muséum d'Histoire naturelle, je me fais un plaisir d'adresser particulièrement mes remerciments à M. A. de Lestang de Fins, ainsi qu'à M. Beaujard, inslituleur communal, grâce à qui j'ai pu me procurer non- seulemont des renseignements relalifs aux circonstances du phénomène, mais encore la totalité de la météorite. » PHYSIQUli MATIlliMATIQUE. — Sur la théorie malliémalique des changemenls d'éclat (les étoiles variables; par M. H. Gyldéx. (Extrait d'une Lettre adressée à M. Hermile. ) « J'admets, avec M. Zollner, que ces phénomènes sont produits par la rotation d'un corps dont les différentes parties de la surface sont inéga- lement brillantes. Mais au lieu d'envisager, ainsi que fait M. Zollner, la rotation seulement autour d'une ligne fixe, je considère le cas général, savoir la rotation autour du centre de gravité. » Soient J et b les coordonnées sphériques d'un point de la surface rapportées aux axes principaux, savoir la longitude et la latitude astrogra- ( 5()9 ) phiqne; soient de plus, m et ii étant des entiers. „ , [n — m]{ri — m — l ) • » m .. 7 p/i.rn _ s n"-'"Z) — ^ ■- ^ sm"-'"-- b +. . . 2 ( 2 « — I ) et J„ = §^7 P"-" + (g';-' cosZ + h'[' sin/) cosb P"-' -+-..., où g"", g'I', •••> ^'T'î ••• sont des coefficients arbitraires. Cela étant, on peut présumer que J ;= J„ -t- J, + J. +... sera l'expression la plus générale donnant l'intensité de l'éclat du point dont les coordonnées sont Zet b, car J doit être nécessairement une fonc- tion des deux variables l et b, et par conséquent développable suivant les quantités J„. » Soient X et /3 les coordonnées astrocentriques de notre système solaire rapportées aux mêmes axes que l et b; on obtient, par une double inté- gration, savoir en étendant dans la formule H„ — const. 1 I J„dl db les intégrations à tout l'hémisphère visible, l'éclat apparent que j'appelle H. On obtient, en effectuant le calcul, un résultat de la forme H = ?I„ + H, + H, 4-..., où maintenant H„ = g"-" ?"■» 4- (g"'' cosX + /i"-' sinX) cos/3 F"-' 4- . , P".'"=. Sin"-'«l3 - {"-"')["-'n-^] ^^^n-,n-.0^ ^_ ' 2 ( 2 « — I ) ' les coefficients g-"-", g"-', ..., h"-', . . ., ne dépendant que de §"•% g"', . . . , hY, •••; ils seront d'ailleurs déterminés directement au moyen des obser- vations. » Nous désignerons enfin par « et a les coordonnées astrocentriques de notre système solaire si l'on prend le plan invariable de l'étoile pour plan des XJ-. » Il est facile de voir qu'on a uiaintenant cosffcosoj == a cos|3 cosX + b cosp sinX H- c sin|3, cosff sin w = a' cos^ cosX + i' cos/3 sinX -+- c'sin^, sina = a"cos(3 cosX -h b"cos^ sinX 4- t"sin/3 ( 6oo ) et cos^cos). = acosffcosoi 4-rt'cosi7sinw 4- a"sina, cos^ sinX = b cosff cosw + b'cosa sinso + b"sina, sinj3 = c cosccos w + c'cosa sinu 4- c"sin(7, les neuf coefficients étant ceux dont vous avez donné les expressions dans votre analyse du problème de la rotation d'un corps solide autour de son centre de gravité. » Pour avoir l'expression de cos/5e''', ou / = \/~'i '' convient d'em- ployer les quantités a 4- ib et a' + ib' , directement en fonction de la va- riable «/. On peut les déduire très facilement de vos formules, mais on obtient les expressions les plus simples en faisant usage de la notation introduite dans mon Mémoire Stitdien auf dem Gebiete der Stôrungslheorie. En effet, posant on aura, les quantités que vous nommez co et X étant maintena nt désignées par T et k, '(«Vf a + ib = - .„ , , , V f [•'3' (« - T)e-'"'-^-"'-^) + -ri' (« + t) e-'C'^^-"-^) , iWr a' + /// = .^, , /. , : [n' {u - x)e-'(«-x-'"-v) _ .^= („ + ^)e-'(«+T^-"'-v)j. 2/8i(t)ïi(h)ï)(— «) i- ^ ' ' Cela posé, on peut obtenir les développements de cos'"Pe'"'^ et de siii'"|3, suivant les multiples de u et de x,u, et par conséquent aussi ceux des fonctions H„. » On voit par là que l'éclat apparent est une fonction des deux variables Met XM, et c'est aussi à cette conclusion que conduit l'étude des observa- tions du phénomène dont il s'agit. » VITICULTURE. — Le Mildew, ou faux Oïdium américain, dans (es vignobles de France. Note de M. J.-E. PLANcnox. « Parmi les Cryptogames qui font souffrir, aux Etats-Unis, les vignes in- digènes et même les cépages importés d'Europe, il en est une que son appa- rence de moisissure peut faire, au premier abord, confondre avec l'Oïdiiuii, ( «0' ) mais que sa structure et ses aflhiités ratlacliciit de 1res près au Peronospora iiifcs(ans,CiMisedc la maladie dos uoinmes de terre. C'est celle que les Anglo- Américains appellent Mildcw et que je proposerais de nommer faux Oidium pour éviter l'altération inévitable que ce mot Mildew (prononcer Mildiou) doit subir en passant dans le français populaire. M La parasite en question est le Peronoipora vilicola des botanistes. Très connue aux États-Unis, elle n'y excice pourtant sur les parties herbacées de la vigne que des ravages intermittents, s'attaquant le plus souvent aux feuilles des secondes pousses d'été, envahissant très rarement les tiges her- bacées elles-mêmes et moins souvent encore les raisins avant maturité. En somme, elle est bien moins redoutée que le rot, qui em|)orte brusquement des récolles entières et dont une des formes au moins est identique avec l'anlhracnose de nos vignes d'Europe. )) Pendant mon rapide passage aux États-Unis en septembre et octobre 1873, j'eus occasion d'observer le 3Jildew une seule fois sur des vignes languissantes de M. Fuiler, à Ridgewood, dans le New-Jersey. Il formait à la face inférieure des feuilles, siu-tout aux angles des nervures, des taches irrégulières, blanchâtres, peu épaisses, d'aspect un peu cristallin et rappe- lant une efflorescence saline, au lieu d'être comme l'Oïdium véritable (forme conidifère de VEijsiphe Tiickcr), un lacis de filaments grisâtres et ternes. D'ailleurs, l'odeur de moisi, très marquée chez l'Oïdium, nulle chez \e Mil- dew, s'ajoute aux autres caractères pour distinguer ces deux parasites. )) La facilité de propagation des Cryptogames est telle, que l'on devait s'attendre à voir d'un jour à l'autre le Mildew faire son apparition dans les vignobles de notre pays, où les vignes américaines sont importées en grand nombre. Dès 1873, M. Maxime Cornusignalait ce danger et s'en faisait un argument contre l'importation de ces vignes. » Pour moi, partisan déclaré des cépageà américains dans les pays abso- lument phylloxérés, je ne me faisais aucune illusion sur la possibilité d'in- troduction du Mildew; mais je pens ils et pense encore que cet ennemi se- rait peu de chose auprès des avantages imuienses que le Midi et l'Ouest avaient à attendre d'un moyen de reconstitution de leur richesse agricole par la greffe de nos cépages sur racines résistantes. Ma seule surprise était que le Mildeiv mît tant de temps à nous arriver, et je ne m'expliquais même guère ce retard que par cette circonstance que les organes propagateurs du Peronospora en question, qu'ils soient exlernes (conidies) ou internes (spores dormantes), occupent principalement les feuilles, c'est-à-dire des C. R., 1S71J, 2' Scmescr<:. (T. LXXXIX, IS° li.) 79 ( 6oa ) organes qu'on n'introduit pas d'ordinaire avec les boutures enracinées ou le plus souvent non enracinées qui forment la presque totalité des envois. » Cependant, d'après une Note de Frank, citée par le baron F. von Thù- men [Die Pilze des TVeinstockes,^. 167), le Peronospora vilkola serait ap- paru avant 1877 à Werschelz, en Hongrie; mais le fait, ajoute M. von Thii- men, mérite confirmation (' ). » Ce qui n'était pas douteux pour moi dès l'automne de 1878, c'était la présence, encore très circonscrite, de la Cryptogame sur des Jacquez de quelques points du Sud-Ouest de la France. Passant à Coutras vers la fin d'août de cette année, avec mes collègues delà Commission phylloxèrique de la Société des Agriculteurs de France, je reçus de M. le D'' Deluze des feuilles du cépage en question, sur lesquelles je reconnus aisément le Mil- dew. Peu de temps après, je recevais la même Cryptogame d'un de mes correspondants du Lot-et-Garonne et j'apprenais que M. Millardet en fai- sait l'étude chez un propriétaire de Bordeaux. Cette circonstance fut cause que je ne voulus pas alors traiter ce sujet; seulement, j'engageai très vive- ment les propriétaires intéressés à ramasser et brûler les feuilles conta- minées, en ayant l'œil ouvert sur la propagation [)0ssible du mal hors de ses premiers foyers. )) Les choses en étaient là lorsque, de deux régions différentes, le Mil- deiv vient de mètre communiqué comme étant apparu subitement, presque à la même date, non-seulement sur des vignes américaines, mais aussi sur les vignes françaises du voisinage. » D'un côté, c'est M. le D'^ Menudier, de Saintes, qui, à la date du 22 septembre dernier, m'a communiqué des feuilles qu'on supposait at- teintes d'anihracnose et qui le sont évidemment de Mildew. C'est à la suite d'une pluie torrentielle de trente-six heures, tombée le 1 5 et le [6 et suivie le 17 d'un coup de soleil brûlant, que les feuilles de Jacquez de pépinière et de semis ont été comme brûlées par places, alors que, la veille encore, elles étaient très belles et très vertes. Plus récemment, M. Menudier a cru [' ) Dans une Lettre que je reçois à l'instant même (5 octobre), en me précisant les sym- ptômes du ma! dans les vignobles du voisinage (Beaujolais], on m'assure que, d'après le témoignage des viticulteurs les plus e.\perts du pays, après des années humides et des brouil- lards, les feuilles des vignes ont pris la même apparence que celles affectées de Mildeiv. On pencherait donc à croire que le mal est ancien dans le pays. C'est une question à discuter; mais les présomptions les plus fortes sont pour l'importation récente; on a pu confondre avec les effets du Mildeiv ceux de l'anthracnose. ( (5(,3 ) voir la Cryptogame sur une feuille de Malbec cueillie à Son^de sa pépinière; mais je n'ai pu la retrouver sur le sec dans l'échantillon qti'il a bien voulu m'en communiquer. M Une pièce de Jacquez de 4^ ares, distante de 80'" de la pépinière infectée, est demeurée magnifique et parfaitement indenme, aussi bien que les Herbemonts, Solonis, Yorks et Vialla du même vignoble. » D'autre part, à la date du 24 septembre, M. Pulliat, de Chiroubles (Rhône), me signale le Mildew comme ayant, depuis Imit ou dix jours, envahi subitement les vignes de cette localité du Beaujolais. Les échantil- lons qu'il men a transmis répondent bien aux caractères du Peronospora viticola; mais je ne puis indiquer encore, faute de renseignements précis, l'étendue de cette invasion crypiogamique. » Ces quelques lignes sont un avertissement et un appel à la surveil- lance, non pas une alarme sérieuse et une incitation à la panique vis-à-vis d'un envahisseur qui pourrait sembler redoutable. Le Mildew, par son apparition tardive, le plus souvent sur des pousses automnales, n'a pas le caractère grave de l'Oïdium, dont l'évolution commence au printemps et dure toute l'année. Les soufrages, il est vrai, atteignent mieux l'Oïdium, dont la végétation est toute sus-épidermide; ils n'atteindront peut-être qu'imparfaitement le Peronospora, dont le mycélium est presque en entier sons l'épiderme. Mais c'est seulement après des crises d'humidité peu ordinaires que le Mildeiu sévit çà et là, sporadiquement, dans son pays d'origine. Il est probable que le climat du Midi lui sera peu favorable, et dans l'Ouest même et le Centre rien ne prouve qu'il doive prendre une extension qui le rende véritablement dangereux. » Il faudra se garder de confondre le Mildew avec VErineum de la vigne, qui forme comme lui, à la face inférieure des feuilles, des plaques plus ou moins étendues d'un feutrage de poils hypertrophiés. VErineum, produit par les piqûres d'un petit acarien microscopique, fait toujours un peu bomber en dessus la portion de feuille qu'il occupe; il est le plus souvent blanc rosé ou d'un roux très pâle au début, et devient fauve en vieillissant; de plus, on n'y trouve aucune trace de spores. Le Mildew ou faux Oïdium ne détermine sur la feuille aucune vouss(n'e ; il est blanc ou à peine lavé de roussàtre; ses filaments fertiles, se faisant jour à tra- vers les stomates de la feuille, se divisent en branches courtes, subdivisées elles-mêmes en ramuscules dentiformes, dont chacun porte une conidie (fausse spore), très caduque, ovoïde, lisse, transparente et remplie d'un plasma très finement granuleux. ■) ( 6o4 ) M. Ledieu fait hommage à l'Académip, par l'entremise de M. l'amiral Paris, d'un Volume accompagné d'un Allas et portant pour tilre : « Les nouvelles machines marines, supplément au Traité des appareils à vapeur de navigation. Tome II. » MEMOIRES PRESENTES. MM. DuFAUR et RouAix adressent une Note relative à un procédé pra- tique pour l'analyse des huiles. (Renvoi à la Commission nommée pour la question des falsifications des huiles.) M. L. Pagel adresse un Mémoire relatif aux formules d'interpolation. (Renvoi à l'examen de M. Yvon Villarceau.) M. Krahcp ÏÏANSEN adressc un complément à son travail sur le « Calcul de la perspective conique ». (Renvoi à l'examen de M. de la Gournerie.) M. Fr. Bressy adresse une Note sur un procédé de goudronnage des vignes pour combattre le Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) CORRESPONDAIVCE. M. le Secriétaire perpétuel signale, parmi 1rs pièces imprimées de la Cor- respondance : î° Un Volume adressé par M. le général Ibanez, au nom de l'Institut géographique et statistique d'Espagne, et portant pour titre : « Memorias del Instituto geografico y estadistico. Tomo II. » 2° Un fascicule du « Bulletin de l'Union scientifique des pharmaciens de France » (3* année), présenté à l'Académie par M. Bussy. Ce fascicule con- tient, outre divers travaux de Pharmacie, une Notice sur les produits phar- maceutiques qui ont figuré à l'Exposition universelle de 1878 et l'Éloge de ( 6o5 ) M. Balard prononce par M. Dumas dans l'une des dernières séances pu- bliques de rinsfiliit. 3" Le premier fascicule de la « Suite des recherches sur l'éleclricité », par M. G. planté. 4" Une Brochure de M. ^ug- GcVarf//n, portant pour tilre: « Reclierches nouvelles stu* l'essai des huiles et le graissage ». (Ce travail est renvoyé à la Commission nommée pour la question des falsificalioiis des huiles.) GÉODÉSIE. — Extrait crime Lettre à M. d'Abbadie, sur les opérations exé- cutées pour la jonction de la triangulation de l'Algérie à celle de l' Espagne; par M. F. Perrier. « Camp de M'Sabiha, près Oran, le 29 septembre. » Je suis heureux de pouvoir vous annoncer le succès complet de nos opérations entre l'Espagne et l'Algérie. Les angles du réseau de jonction sont mesurés et la méridienne de France s'étend maintenant jusqu'au Sahara. Nous sommes redevables de ce résultat considérable, non point au Soleil, qui s'est montré revèche à notre endroit, mais à la lumière électrique, qui a traversé sans difficTilté, grâce à nos puissants appareils de projection, les espaces souvent embrumés qui nous séparent de l'Es- pagne, et ces espaces sont énormes : 270""". Nous n'avons encore pas vu la côte de .... à cause des brumes; pendant la nuit, trois fois au moins sur cinq, nous avons aperçu, suspendus au-dessus de la mer, nos fanaux lointains, semblables à des globes de feu et souvent visibles à i'œil nu. Nous allons maintenant attaquer la différence de latitude entre Tetica et M'Sabiha, au moyen de signaux lumineux rythmés. C'est une opération très intéressante, qui, combinée avec la mesure de la latitude et d'un azimut en chaque station, nous permettra d'approfondir le problème de la forme de la Terre dans la région maritime qui sépare l'Espagne de l'Algérie. Il y a aussi les équations personnelles. Nous avons passé deux mois à les dé- terminer mie première fois à Paris. C'est à mon tour d'aller chez mes col- lègues i> 6oG ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la synthèse d\m diphênylpropnne et sur un nouveau mode de formation du dibenzyie. Note de M. R.-D. Silva. « Dans le cours d'expériences ayant pour but la production synthé- tique de quelques hydrocarbures aromatiques, d'après la remnrquable méthode découverte par MM. Ch. Friedel et J.-M. Crafts ('), j'ai fait agir le chlorure de propylène ordinaire sur la benzine en présence du chlorure d'aluminium. En opérant dans des conditions qui seront précisées ailleurs, j'ai obtenu un produit liquide, de consistance légèrement épaisse, doué d'une odeur très agréable et bouillant sans décomposition à la pression ordinaire, produit que j'ai supposé être un diphénylpropane (-) et qui se formerait suivant l'équation OWCV- + aCH» = C'H''(C''H5)=' + 2HCI. \,e produit que j'ai obtenu bout entre 277° et 279°, sous la pression de 760"""; sa densité à 0° est de 0,9956, celle à 100° égale à 0,9206. Il est insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool, l'éther, le sulfure de carbone. Sa composition élémentaire coïncide avec la formule C H" (C H'')-, laquelle, cependant, devra être contrôlée par la détermination de sa densité de vapeur. Le même hydrocarbure se produit encore dans des conditions très diflë- rentes, que je vais faire connaître. Sachant que l'on n'a pas réussi à pré- parer l'aliylbenzine d'après la méthode employée avec tant de succès par MM. F. Tollens et Fillig pour obtenir des hydrocarbures homologues de la benzine, j'ai voulu voir si l'on ne réussirait pas à produire l'aliylbenzine en faisant agir le chlorure d'ail vie sur la benzine en présence du chlorure d'aluminium. Conformément à ces idées, j'ai fait réagir les composés dont il vient d'être question, et, au lieu de l'allylbeuzine, j'ai obtenu un pro- duit identique, et par ses propriétés physiques et par sa composition élé- mentaire, à l'hydrocarbure préparé avec le chlorure de propylène ordinaire et la benzine, produit que je regarde comme étant un diphénylpropane. » La production de cet hydrocarbure dans les conditions que je viens d'indiquer suppose ou que le chlorure d'allyle absorbe le gaz chlorhy- drique qui se dégage pour se transformer, avant toute autre réaction, en (') Comptes rendus, t. LXXXIV, p. iZçfi et i45i; 1877. (') Bulletin de la Sncit'té chimique de Paris, t. XXX, p. I ; 1879. ( C'o- ) chlorure de propylène ordinaire, CH'-CHCI-CIl-Cl, on que l'hydrocar- bure non saturé, CH'^CMP, qui se formerait tout d'abord, se combine avec l'acide chlorhydrique pour jM-oduire un composé de la formule C'''îF-C'H%HGl = Cni''-CH^-CHCl-CH% lequel agirait alors sur la benzine à la façon des chlorures de radicaux alcooliques. » Quoi qu'il en soit de ces interprétations, j'ai obtenu, en faisant agir le chlorure d'allyle sur un mélange de benzine et de chlorure d'aUiminium, un dipliénylpropane identique à celui provenant de l'action du chlorure de propylène ordinaire sur la benzine et le chlorure d'aluminium. » La détermination de la densité de vapeur d'une substance bouillant vers 3oo° exigeant des appareils que je n'avais pas à ma disposition, j'ai pensé que je pourrais obtenir un homologue inférieur du dipliénylpropane, se prêtant plus facilement aux opérations ayant poin- but la détermination de sa densité de vapeur, alors même que, par sa constitution, cet homo- logue inférieur ne fût pas le vrai homologue correspondant à l'hydrocar- bure dérivé du chlorure de propylène ordinaire. J'espérais que cette étude me fournirait des données qui, par analogie, me serviraient de ternies do comparaison en faisant l'histoire de l'hydrocarbure qui était l'objet prin- cipal de mon travail. Les résultats de l'expérience n'ont pas été conformes à mon attente. En effet, avec le chlorure d'éthylène, la benzine et le chlo- rure d'aluminium, j'ai obtenu fiicilement un corps solide et cristallisable, dont la composition répond bien à la formule C-H' (CH')^, mais dont le point d'ébullition est presque aussi élevé que celui du dipliénylpropane. Arrivé à ce point de mes expériences, j'ai vu que le produit que je venais d'obtenir ne pourrait me servir que pour en comparer les propriétés avec celles d'un corps isomérique, le dibenzyle, découvert par Cannizzaro et Rossi, en traitant le chlorure de benzyle par le sodium. 0 Par son mode de formation, le dibenzyle peut être envisagé comme étant deux groupes méthyles soudés ensemble, comme ils le feraient pour produire l'éthane, mais chacun d'eux ayant déjà un groupe phényle à la place de i'*' d'hydrogène. Or le chlorure d'éthylène n'est autre chose que l'éthane, dont 2^' d'hydrogène, l'un de chacun des groupes méthyliques, sont remplacés par du chlore. Il en résulte que le corps provenant de la substitution des atomes de chlore du chlorure d'éthylène par du pliényle doit être identique avec le dibenzyle. C'est ce que j'ai vérifié : le diphényl- éthane, que j'ai obtenu, bout entre 276" et 277° (sans correction ), coaune le ( 6o8 ) dibenzyle; comme lui, il fond entre 52°, 5 à 53°, et cristallise, d'une solu- tion éthérée, en prismes appartenant au type orthorhombique, d'après l'examen que je dois à l'obligeance de M. Friedel. » Le dibenzyle qui m'a servi dans ces essais a été préparé par moi-même, au cours de mes expériences relatives à l'action de l'acide iodhydrique sur les élherj mixtes, en traitant l'iodure de benzyle par l'argent réduit. » CHIMIE ORGANIQUE. — Réaction de la cyanamide sur le chlorhydrate de dimé- thylamine. Note de M. P. Tatak[xoff, présentée par M. Wurtz. « J'ai démontré, il y a quelque temps, l'identité de la méthyluramine, produit de dédoublement de la créatine, avec la méthylguanidine, formée synthétiquement par l'action de la cyanamide sur le chlorhydrate de méthylamine. Il m'a paru intéressant de poursuivre mes recherches sur ces corps, si voisins des composés du cyanogène, et j'ai étudié comparative- ment l'action de la cyanamide sur les chlorhydrates d'ammoniaque, de méthylamine, de diméthylamine et de triméthylamine. » L'objet de la présente Note est la description de la diméthylguanidine. Ce corps se forme par l'action de la chaleur sur un mélange de cyanamide et de chlorhydrate de diméthylamine en proportions moléculaires. La solution alcoolique est chauffée pendant quelques heures de io5° à iio". L'excès de diméthylamine ayant été enlevé, on a séparé la diméthylguani- dine sous forme d'une combinaison platinique peu soluble. Son analyse conduit à la formule (C'H»Az% HCl)=PlCl*. Voici les chiffres : Trouve. Calculé. C 12,70 12,28 H 3,97 3,41 N 14,72 14,33 Pt 33,30,33,74 33,65 » Je publierai prochainement mes études sur les autres sels de la dimé- thylguanidine et sur la base libre ( ' ). » {') Ces lei-lierclies ont été faites au laboratoire de M. Wuriz. ( '^'' ) Carisbad ; les autres, plus petits, en partie vitreux et en partie opaques, ou même complètement blanchâtres, n'ont, à proprement parler, point de forme régulière. A côté de ces feldspaths, quelques prismes assez dissé- minés d'hornblende, parfois d'un assez gros volume. » Eu examinant de plus près cette pâte, mais toujours à l'œil nu, on y distingue cà et là de petits prismes allongés, d'un rouge vermillon, à faces nettes. Ils sont dus à une altération de l'hornblende, dont ils reproduisent les formes habituelles. Souvent elle est, sur les petits cristaux, complète au point que ceux-ci semblent n'être formés que d'oxyde de fer pulvérulent. Parfois, au coniraire, on peut se rendre, pour ainsi dire, compte des pro- grès de cette transformation sur de plus grands cristaux. C'est ainsi que j'ai observé, au centre d'un cristal d'hornblende d'environ o™,02 de long, un espace vide dont les parois étaient d'un rouge vif; sur ces parois, par- tiellement recouvertes d'un enduit blanchâtre, sans doute de tridymite altérée, s'étaient déposées quelques lamelles de pseudo-brookite. » Sur certains points de la roche on trouve des amas de petits cristaux d'hornblende confusément groupé et plus ou moins complètement altérés; souvent le noyau est intact et l'altération n'est que superficielle. La cou- leur de ces amas rappelle celle de la szaboïte de Biancavilla et du mont Arany. » Enfin quelques rares lamelles de mica bronzé. » Si, muni d'une loupe, on examine en second lieu les parties fissurées d'aspect scorifié que renferment ces nodules trachytiques, on remarque qu'elles sonf recouvertes d'un semis de petits cristaux prismatiques aplatis, copiant les formes de l'augite, de couleur jaune orangé. Je les avais tout d'abord assimilés aux cristaux d'augile jaune des laves du Puy de la Vache. Au milieu d'eux se distinguent des lamelles rectangulaires noires, à vif éclat métallique, sillonnées de délicates stries parallèles à l'un des côtés du rectangle. C'est la szaboïte et la pseudo-brookite du D'' Koch, auxquelles viennent se joindre de petits rhomboèdres basés d'oligiste, rarement quel- ques prismes rouges d'hornblende altérée, plus rarement encore quelques fils ténus de breislakite. M Parfois les fissures de la roche semblent revêtues d'une sorte d'en- duit caverneux rosâtre, sur lequel se sont développés des cristaux de tri- dymite, des lamelles d'oligiste, etc. » Dans les vacuoles, les cristaux de szaboïte, d'un jaune orangé vif ou d'un rose de pêcher, associés à ceux de pseudo-brookite, sont directement implantés ou couchés sur la gangue, ou reposent sur un enduit blanc ou ( «'fi ) gris jaunâtre (tridymite altérée?). On y observe aussi de rares macles de tridymite et des lamelles d'oligiste. J'y ai rencontré également la breislakite, formant comme un léger duvet cotonneux. » L'étude de ces associations minérales, pour la genèse desquelles il faut se reporter à l'explication donnée par Scacchi, offre un intérêt parti- culier, en ce qu'elle permet d'y reconnaître l'action des fumerolles géné- ratrices des associations minérales du Capucin et du Riveau-Grand. » M. C. Méhu adresse une Note confirmant ses conclusions précédentes sur le dosage de l'urée. M. Chasles présente, de la part de M. le professeur P/e/ro i^îccarc//, un fascicule formant la première Partie d'un « Mémoire sur l'histoire de la Géodésie en Italie depuis les temps les plus reculés jusqu'au milieu du dix- neuvième siècle. » » Dans une Introduction (p. i-i5), M. Riccardi trace rapidement l'his- torique des travaux de Héron d'Alexandrie, d'Ératostliène, d'Hipparque et de Ptolémée sur la figure et la mesure de la Terre, » Un premier Chapitre résume brièvement ce qui a été fait en Italie sur la Géodésie depuis la première époque jusqu'à la renaissance des sciences. On y trouve un essai de reconstruction du groma des arpenteurs romains, réévaluation des anciennes mesures de longueur et une courte Notice des travaux des Arabes. 0 Le deuxième Chapitre (p. 35-72) est consacré à l'étude des progrès de la Géométrie pratique et de l'arpentage en Italie à partir du xii* siècle jusqu'au commencement du xvii''. Les traductions de Platon de Tivoli et les œuvres de Léonard de Pise, de Léon-Baptiste Alberti, de Lucas Pacioli, de Tarlaglia, de Cardan ont fourni à l'auteur les principaux éléments dont il a composé ce deuxième Chapitre. » Le troisième (p. 73-100) traite des progrès delà Géodésie pendant la même période. Il est question surtout de la Géographie mathématique et de la Navigation, dont les progrès rappellent les noms de Marco Polo, de PaoloToscanelli, de Colombo, de Vespuce, etc., par lesquels se ter- mine cette première Partie de l'Ouvrage de M. le professeur Riccardi. » (6i7 ) M. Larrey présente à l'Acadéinie, de la part de M. T. Longmore, chirurgien général de l'armée anglaise, un Ouvrage intitulé : o Blessures par armes à feu; leur histoire, traits caractéristiques, complications et traitement, avec la statistique de ces blessures en temps de guerre «, I volume en anglais, de près de 700 pages, illustré de 58 planches. « Le Livre de M. Longmore, dit M. Larrey, n'a pas seulement pour but d'exposer une étude complète des blessures par armes à feu, il fait aussi connaître l'état actuel et les règlements en vigueur sur l'organisation des hôpitaux militaires, tant au point de vue administratif qu'au point de vue médico-chirurgical, 11 se divise en douze sections, comprenant : )) 1° Les agents physiques des blessures par armes à feu; les composés explosifs; les projectiles de gros calibre; les projectiles d'armes à feu por- tatives; les projectiles liquides et gazeux; » 2° Les agents modificateurs de ces blessures; caractères distincts des projectiles; influences de projection ; conditions de chacune des parties atteintes du corps; » 3° Les signes caractéristiques des blessures suivant la nature des projectiles de toute espèce; » [\° Les symptômes primitifs et les complications communes à toutes les blessures, y compris les brûlures par explosion ; » 5° Les éléments du diagnostic d'après l'état des parties blessées ainsi que d'après la nature des projectiles ; )) 6° Les complications secondaires des diverses blessures ; » 7° Leurs conséquences ultérieures et les résultats définitifs ; " 8° Le traitement des blessures par armes à feu, dans les diverses con- ditions, en campagne; >' 9° Les mesures administratives pour l'organisation des ambulances, des hôpitaux militaires, et pour le transport des blessés; » 10° La classification des blessures d'après les Rapports officiels; » 1 1° La Statistique de ces blessures en temps de guerre. » 12° Un supplément de notes et de références ou de documents com- plète l'ensemble de l'Ouvrage, qui expose les progrès actuels de la Science sur la grande question des blessures par armes à feu et fait hoiuieur au nom de M. le chirurgien général Longmore. » La séance est levée à 4 heures. J. B. G. R., ib7g, 2" Semestre. (T. LXXXIX, N° 1^.) 8 I 6i8 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OdVRAGES REÇDS dans la séance Dn 22 SEPTEMBRE l8'J9 Carie géologique détaillée: n° 122, Bourges,- n° 69, Nancy; n° 9, Mau- beuge. 3 cartes en i feuille, avec explication. Bullelin de ta Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen,- 2* série, 1878, 1" et 3* trimestre. Rouen, impr. L Deshays, 1879 ; 2 vol. in-8°. Comité international des Poids et Mesures. Procès-verbaux des séances de 1878. Paris, Gauthier-Villars, 1879 ; in-8°. Iravaux du Conseil d'hjgiène publique et de salubrité du département de la Gironde pendant l'année 1878 ; t. XX. Bordeaux, impr. Ragot, 1879; in-8°. Bulletins et Mémoires de la Société médicale des hôpitaux de Paris,- t. XV, 2* série, année 1878. Paris, Asselin et C'*, 1879; in-8° relié. Bulletins et Mémoires de la Société de Thérapeutique; V série, 1 867 à 1 878 ; 2' série, 1874 a 1878. Paris, Asselin, 18G8 à 1879; 10 vol. in-8°. Mémoires et compte rendu des travaux de la Société des Ingénieurs civils j ni;ii et juin 1879. Paris, Lacroix, 1879; in-8°. Un mot sur l' irradiation ; par M. J. Plateau, sans lieu ni date, br. in-8°. (Extrait des Bulletins de l'Académie royale de Belgique.) Nouveau Dictionnaire de Médecine et de Chirurgie pratiques, publié sous la direction du D"^ Jaccoud ; t. XXVII, PESS-PIE. Paris, J.-B. Baillière, 1879 ; in-8°. Recherches sur les mouvements de l'aiguille aimantée à Bruxelles; par M. E.QuETELET. Bruxelles, impr. F. Hayez, s. d.; in-4°. (Extrait des Mé- moires de l'Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux- Arts de Belgique. ) Enumeratio plantarum in Japonia sponte crescentium, etc., auctoribus A. FRANCHETetL. Savatier. Parisiis, apud F. Savy, 1875- 1879; 2 vol.in-8°. Institution ofmechanical Engineers. Proceedings ; june iSjg, 11° 8. Londres, 1879; in-8°. Beport on a preliminary investigation of the properlies of the copper-tin alloys,madeunderthe direction ofthe Committee on metallic alloys UnitedStates Board to test iron, steel, and other metals ,• by Robert H. Thdrston, etc. Washington, Government prinling Office, 1879; in-8°. Proceedings of the royal Irish Academy ; november 1878, n° 2; april 1879, n° 13 ; july 1879, n" 3. Dublin, 1878-1879 ; 3 livr. in-8°. ( 6'9 ) The Iransactions of llie royal Irish Acudemj ; octoljer 1 878, january, aprit, june 1879. Dublin, 1879; 4 ''vr. iii-4°. The cliinate ofeastern Jsia; by D'' H. Fritsche. Schanghaï, printed at tlie « Celestial Empire » OfBce, s. d.; in-S". Sesiones de la Camara de dipulados en 1877. N"* 1, 2. Santiago, Itnpr nacional ; 1877-1878; 2 vol. in-4°. Documetilos correspondientes al periodo de las sesiones ordinarias de la Camara de difiutndos e7J 1877. Santiago, 1877-1878, Impr. nacional; 2 livr. in-4°. Sesiones de la Camara de senadores en 1877. Santiago, 1877, Impr. nacio- nal ; 2 livr. in-4°. Cuenta jeneral de las enlradas igastos fiscales de la Republica de Chile en 1877. Santiago de Chile, Impr. nacional, 1878 ; in-4°. Anales de la Universidad de C/i(Ye; P Si^ccion : Memorias cientificasi lilera- rias, 1877, enero-diciembre. Santiago de Chile, 1877; 12 livr. in-8°. Anales de la Universidad de Chile ; II* Seccion : Boletin de instruccion pu- blica, 1877, enero-diciembre. Santiago de Chile, 1877 ; 12 livr. in-S". Memoria delministto de hacienda presentada al Congreso nacional de 1878. Santiago, Impr. nacional, 1878; in-8°. Memoria de justicia, cullo e instruccion pub lica presentada al Congreso nacio- nal por el ministro del ramo en 1878. Santiago, Impr. nacional, 1878; in- 8°. Memoria de relaciones esleriores i de colonizacion presentada al Congreso nacional de 1878. Santiago, Impr. nacional, 1878; in-S". Memoria deguerra i marina presentada al Congreso nacional de 1878. San- tiago, Impr. nacional, 1878; in-8°. Memoria del interior presentada al Congreso nacional por el ministro del ramo en 1878. Santiago, Impr. nacional, 1878 ; in-8° Revista medica de Chile ; ano V, num. 7 à 12 ; ano VI, num. 1 à 6. San- tiago, 1877 ; II livr. in-8°. Estadistica comercialde la Republica de Chile correspondiente al ano de 1877. Vaiparaiso, impr. Helfmann, 1878 ; in-8°. Anuario hidrografico de la marina de Chile; ano IV. Santiago, Impr. na- cional, 1878 ; in-8°. E studios sobre las aguas de Skyring i la parle austral de Patagonia por el comandante i oficiales de la corbeta Magallanes. Santiago, Impr. nacional, 1878; in-8°. Ouvrages reçus dans la séance du 29 septembre iS'jg. Description des machines el pTOcédés pour lesguels des brevets d'invention ont été pris sous le régime de la loi du 6 juillet i844» publiée par les ordres de M, le ( 620 ) Ministre de l' Agriculture el du Commerce; t. XCII. Paris, Imprimerie natio- nale, 1879; in-4°. Rapport sur les travaux du Conseil central de salubrité et des Conseils d'ar- rondissement du département du Nord pendant l'année 1878, présenté à M. le Préfet du Nord par M. le D' Pilât; n° XXXVII. Lille, impr. Dauel, i879;in-8°. Essai SUT la topographie et la géologie du canton de Sézanne ; par M. le D. E. Robert. Vitry-ie-Francois, 1879; br. in-8°. Le iélémétéorographe dOlland, décrit par M. Smellen. Haarlem, de Er- ven. Loosjes, 1879 ; br. in-8°. Archives néerlandaises des Sciences exactes et naturelles, publiées par la Société hollandaise des Sciences de Harlem ; t. XÏV, i" et 2" livr. Harleœ, les héritiers Loosjes, 1879; 2 livr. in-8°. Nederlandsch rneteorologisch jaarboek vcor 1878, etc.; dertigste jaargang, eerste deel. Utrecht, Remink et zoon, 1879; in-4° oblong. Atii délia R. Accademia délie Scieme di Jorino; vol. XIV, disp. 6^, 7^. Torino, Statnp. reale, 1879; 2 livr. in-8°. Alessandro Volta à Parigi. Studio cronistorico dell' avv. Z. Volta, con docu- menli inedili e fac-similé. Milano, F. Vallardi, 1879; in-8° relié. Officiai copj . The China sea direcloiy ; vol. I, containing directions for the approaches to the China sea, by Malacca, Singapore, Sunda, Ranka, etc. — The Africa pilotj Part III. — The New-Foundland pilot. — The Channel pilot; Part I. — North sea pilot; Part IV. — Tide Tables for the British and Irish ports for the year 1879. — The admiraltj list of ligtits in the North sea [Bet- gium, Holland, Denmark, Germany, Russia,Sweden^ Norway), the Baltic and the TVhite sea. — The admiralty list of lights on the north and wesl coasts of France, Spain and Portugal^ etc. — The admiraltj list of lights in the iVedi- terrcmeanj Black and Azof seas, and gulfof Suez. — The admiralty list of lights in the United States of America. — The admiralty list of lights in the British islands. — The admiralty list of lights on the coasts and lakes of British north America. — The admiralty list of lights in the wesl India Islands and adjacent coasts. — The admiralty list of lights on the wesl, soulh and south-east coasts of Africa, etc. — The admiraltj- list of lights in south America, etc. — The admi- ralty list of lights in south Africa, east IndieSj China, Japan, Australia, Tasmania and New-Zealand. London, George EyreandW. Spottiswoode, 1878-1879; 16 ouvrages ui-8", avec vingt-sept caries grand aigle. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 13 OCIOBRE 1879. PRÉSIDENCE DE M. DAUBRÉE. MÉMOmtS ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. THERMOCHIMIE. — Sur l'éldt présent et sitr l'avenir de la Thermochimie ; par M. Berthelot, « La Thermochiinie est une science toute récente : c'est dans le sein même de cette Académie qu'elle a été entrevue pour la première fois, il y a un siècle, par Laplace et Lavoisier ; c'est ici qu'elle a reçu la plupart de ses développements ultérieurs. Il suffit, pour s'en convaincre, de se rappeler d'abord la grande loi des chaleurs spécifiques, découverte par Dulong et Petit, et les travaux numériques de Regnault, si étendus et si précis, qui ont occupé nos séances de iS/Jo à 1870. Voici bientôt trente ans que l'in- stitution d'un prix pour l'étude de la chaleur dégagée dans les actions chimiques a suscité un ensemble de recherches qui ont marqué un pro- grès considérable dans cet ordre de connaissances, principalement les re- cherches de Favre et Silbermann, auxquels le prix a été décerné. )) Divers savants, originaires d'autres contrées, tels que Neumann, Hess, Graham, Andrews, et, dans ces derniers lemps^ ]MM. de Marignac, Wiedemann, H. Kopp, Pfaundler, Wûllner, Thomsen, pour ne ciler que quelques noms, ont aussi apporté leur très important conlh^gent à ces C.R., 1879, ■i'Seinestrc, (T. LXXXIX, N^» IS.) 82 ( 622 ) éludes cl témoigné ainsi de l'universalité delà Science moderne; mais il n'en est peut-être pas moins permis de rappeler que le signal a été donné en France et que la culture delà Thermochimie ne s'y est jamais trouvée interrompue. » Rappellerai-je les travaux classiques de mon savant ami, M. H. Sauile- Claire Deville et deses élèves, MM. Debray, Troost, Isambert, Ditte, Haute- feuille, sur la dissociation, travaux dont la portée est si grande et dont les conséquences ont été si fécondes? )) J'ai moi-même, depuis seize ans et plus, tourné mes efforts vers celte science nouvelle, et j'y ai consacré bien des journées d'expérimentation dans le laboratoire, bien des heures de méditation dans le cabinet. Plu- sieurs savants français et étrangers se sont associés à mon œuvre, avec un zèle et un dévouement dont je ne saurais leur être trop reconnaissant, depuis le regretté Péan de Saint-Gilles, enlevé trop tôt à la Chimie qu'il cultivait avec tant de succès, jusqu'à mes amis et collaborateurs non moins chers, M.M. Louguinine, Jungdcisch, Calderon, Joly, Ogier, Chroutschoff, Hainmerl, Sabatier, dont les travaux se poursuivent de jour en jour. » Les résultats de ces longues et méthodiques recherches, exécutées sui- vant un plan régulier et fixé dès l'origine, quoique modifié plus d'une fois pendant l'exécution, ont été exposés dans trois cents Mémoires pré- benlés à l'Académie, honorés à plusieurs reprises de ses suffrages, et publiés au fur et à mesure dans les Annales de Chimie et de Plipique. Ce sont ces résultats, tant pratiques que théoriques, que j'ai réunis en un corps de doctrines, destinées à en faire voir la coordination, dans l'Ouvrage déposé aujourd'hui sur le bureau. » J'ai cru pouvoir donner à mon Ouvrage le titre suivant : Essai de Mécanique chimique fondée sur la Thermochimie {* ). Je demande la permis- sion d'en résumer le plan général. » Le premier Volume est consacré à la calorimétrie, c'est-à-dire à la mesure des quantités de chaleur mises en jeu dans les phénomènes chi- miqucb : ces quantités étant la mesure même des travaux accomplis par les forces moléculaires. Le Volume comprend trois Livres ou Parties princi- pales : la première, destinée à exposer les règles théoriques de la calorimé- trie, règles qui se déduisent en toute rigueur de deux principes, le principe des travaux moléculaires et le principe de l'équivalence calorifique des (') Deux forts volumes in-S» de i36o-xi.iv pages, avec 5i figures et 89 tableaux. Cliez Dunod , éditeur. (6.3) transformations clumiqnes.Ces principes eux-mêmes sont des conséquences (le la Théorie mécanique de la chaleur. J'en tire une suite de théorèmes généraux, applicables aux réactions chimiques, à la formation des sels et des composés organiques, à la chaleur des êtres vivants, etc. » Le deuxième Livre renferme la description des méthodes expérimen- tales, et le IroisièmeLivrelesdonnéesnumériquesacciunidées depuis soixante ans par les physiciens et par les chimistes sur les chaleurs de combinai- son, les chaleurs des changements physiques (fusion, volatilisation, disso- lution), enfin sur les chaleurs spécifiques des corps gazeux, liquides, solides et dissous. Ces données, réunies pour la première fois dans une suite de tableaux, représentent plus de dix mille nombres, dont jai déter- miné moi-même une partie très notable, et que j'ai dû recalculer presque tous, afin de les rapporter à l'unité commune des équivalents chimiques. Le tout forme un ensemble coordonné, dans lequel la discussion des ques- tions théoriques n'a pas été négligée d'ailleurs. J'espère que ce long travail sera de quelque secours pour les chimistes et pour les physiciens. » Les chiffres contenus dans le premier Volume sont le point de départ et la base nécessaire des théories nouvelles que je propose et qui sont expo- sées en détail dans le second Volume (Mécanique). » Ces théories ont pour objet la prévision des actions chimiques réci- proques qui s'exercent entre les corps simples ou composés. Une telle prévision peut, en effet, être assignée avec netteté, pourvu que l'on con- naisse d'abord les conditions propres d'existence de chacun des composés actuels ou possibles dans un système, ces composés étant envisagés isolé- ment. De l;i résulte la division du second Volume en deux Livres distincts : l'un d'eux, qui forme la quatrième Partie de l'Ouvrage, comprend l'étude générale de la combinaison et de la décomposition chimique, et principale- ment celle des systèmes en équilibre entre deux tendances contraires, tels que les corps dissociés, les éthers composés, les carbures pyrogénés, les dissolutions formées par les hydrates acides, basiqiies ou salins, les sels dissous des acides forts et des acides faibles, des bases fortes et des bases faibles, les sels acides et les sels doubles, etc. L'examen des conditions d'existence propre des composés m'a conduit d'une manière nécessaire à étudier aussi les conditions où ils subissent l'action des énergies étrangères aux forces chimiques proprement dites, telles que les énergies calorifiques, lumineuses, électriques, sujet sur lequel j'ai exécuté beaucoup d'expé- riences. » Nous arrivons maintenant à l'objet fondamental de l'Ouvrage : la ( 624 ) prévision des actions réciproques des corps, prévision qui est établie d'après la connaissance de la quantité de ciialeur mise en jeu dans les transforma- tions, jointe avec la connaissance des conditions d'existence propre et de stabilité de chacun des corps qui peuvent s'y produire, pris isolément. Ces données étant supposées acquises d'fiprès les quatre premiers Livres, la pré- vision des phénomènes eu résulte immédiatement. Les règles qui les déter- minent sont exposées dans le cinquième Livre, qui traite de la Statique chi- mique. Elles viennent compléter et rectifier celles de Eerthollet et elles se déduisent du principe du travail maximum. Ce principe, très simple et très net, fait la séparation des effets dus aux énergies chimiques, s'exerçant entre les particules delà matière pondérable, et des effets dus aux énergies étrangères, s'exerçant entre la matière pondérable et le milieu éthéré. C'est celte séparation même qui distingue le nouveau principe des énoncés géné- raux de la Mécanique rationnelle et qui fait à mes yeux l'originalité du présent Ouvrage. En effet, la prévision des phénomènes, tirée des données numériques de la Thermochimie, me paraît destinée à produire de grands changements dans la science chimique, soit au point de vue de son expo- sition, soit au point de vue de l'ordre des recherches vers lesquelles elle doit désormais diriger ses efforts. Mais c'est aux jeunes savants qui vont nous succéder qu'il appartient de marquer la portée et l'étendue de ces changements : je ne réclame d'autre louange que celle d'avoir rompu la glace en cet endroit, les conviant à entrer dans une voie féconde, au terme de laquelle les Sciences chimiques et physiques se trouveront rassemblées en un même système de lois rigoureuses, fondées sur l'unité de la Mécanique universelle, w GÉOLOGIE. — Aiujnemenls réyuUers des joints ou diaclases, dans les couches tertiaires des environs de Fontainebleau ; leur relation avec certains traits du relief du sol; par M. Daubrée. ■". c "^T ^ . :, c. Il « 1 i - i K §ï = ■^1 ■3^ ■a gs^l 1- --3 Jl nh £S ^ -â^ *^of. «r; 0 C-. :; r<^ rt 00 r: 5 O-.y. 0 C: 7:; - cco :; m - 0 "- C'. Cl en ■ [^^ î ce Lf î ^ - \ s 1 5 i "^ 1 = 0 co c.-o = r^ C t^3D :; O) î'i ei - -;_■-. ffl 5; in ce 0 0 ' 0 c-.^ w^ in • 1 ■5^7-1 M — n » Cl - « -, ~ < EU 0 £-^ i ■ S ?ss 3 -^ ■^ ^ = = ?■= ■0- c.-^T- Cl - c^^ t::; *^co - Cl . n rx ï; c^ l! : 1 0 0 GO 0 LO v:r r* • 1 es — — « — Ci - m - r^ - te 1 Si: SSi §s = ÏÏ £ 5 = ^ 0 d iii&i w cii tJ Ezi ti Eïj M td Exj bJ [si Esi M ù4 M [ïitu 1:^ Cij m' biwcsjtxjt^ M 1 ^. ^-. —30 -.S r^ Cl - 30 0 Cï C! p) -^ ir« :o S Z^ Z2 ZiZZZZZZï?:^ S:Z2:2 Z^:^ z le ?^ z;;^ ^ ?• Z . 0 - • t. 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Les plus apparentes de ces diaclases, qui se prolongent dans toute l'étendue des carrières, sur loo" ou 200", servent ordinaire- ment de front de taille. » Leur tendance au parallélisme est manifeste; dans l'une des carrières principales, elles se dirigent en moyenne N. 124° E.; dans la carrière voi- sine, distante de moins de 200™, la direction moyenne est N. j34° E. )) D'autres diaclases coupent à peu près perpendiculairement les pre- mières; leur direction, qui paraît moins constante, a été trouvée en moyenne N. 27° E. » Observations sur l'origine des diaclases. — La cassure suivant des faces planes bien régulières, que l'on connaît dansles pavés de grès de Fontaine- bleau, se fait indifféremment suivant toutes les directions, aussi bien obli- quement que parallèlement aux diaclases. Celles-ci ne peuvent donc avoir leur cause dans une prédisposition originelle de la masse. Elles présentent d'ailleurs le même régime, que le banc soit à ciment calcaire ou à ciment siliceux. » Le Tableau précédent fait ressortir l'existence, pour chacun des deux systèmes de diaclases, d'une direction moyenne bien définie, qui est IN. io5°E. pour le système A du grès et N.i02°E.pour le même système dans le calcaire de Beauce. Dans l'un et l'autre de ces deux terrains, la moyenne du système B est N. i2°E., c'est-à-dire très approximativement perpendicu- laire à la moyenne du premier système. » On voit, en outre, que les écarts, en plus ou en moins, de nos obser- vations, dont le nombre dépasse cinq cents, sont en général beaucoup plus faibles qu'on n'aurait pu le prévoir, à raison des inflexions et des irrégula- rités de chaque cassure examinée séparément. » D'après la constance de direction qui règne sur de grandes étendues, les diaclases du grès, dans la forêt de Fontainebleau, ne peuvent être con- sidérées comme des effets de retrait. Cette conclusion serait confirmée, s'il était nécessaire, par la persistance de la même direction, dans les couches de calcaire voisines du grès, direction qui se montre ainsi indépendante de la nature minéralogique de la roche. » De même que les failles, dont elles offrent les caractères de parallé- lisme, ces diaclases ne peuvent résulter que d'actions mécaniques exercées extérieurement aux massifs et qui se sont produites, soit lorsque ces masses ( G29 ) outélc portées au-dessus du niveau de la nappe d'eau sous laquelle elles ont été déposées, soit dansdcs mouvements ou tassements ultérieurs. C'est, en un mot, un système de cassures semblables, pour la disposition et pour l'origine, à celles que l'on peut obtenir artificiellement dans une plaque par une faible torsion. De part et d'autre, les irrégularités sont de même nature. » La circonstance que dans la nature les diaclases d'un des systèmes sont souvent arrêtées par celles du système principal n'empêche pas de supposer qu'elles soient contemporaines, peut-être à quelques instants près. C'est aussi ce qu'imitent et expliquent les expériences ('). » Relation des diaclases avec certains traits du relief du sol. — Les collines allongées et alignées à peu près parallèlement entre elles qui accidentent le relief de la forêt de Fontainebleau sont bien connues, et de SenarmonI, dans son excellente Description de Seine-et-Marne, n'a pas manqué d'ap- peler l'attention sur ce caractère. Si l'on prend sur une Carte du Dépôt de la Guerre l'orientation dominante de chacun de ces chaînons, on trouve qu'elle varie entre N. 98*^ E. et N. 106° E. » Cet alignement a été attribué à la direction que suivaient des cou- rants violents, qui auraient profondément découpé le sol (^). » Ce qui précède montre, indépendamment do toute hypothèse, qu'il y a conformité entre la direction des chaînons et celle des diaclases qui les traversent. Dans le relief, comme dans les cassures internes, on observe d'ailleurs, autour de cette moyenne, des variations à peu près de même amplitude. » A mesure que la couche épaisse de sable incohérent, sur laquelle gi- saient ces bancs de grès, était entraînée par les eaux, qui, à l'époque qua- ternaire, agissaient si énergiquement, même dans les régions où elles n'é- taient pas à l'état de glaciers, les bancs de grès perdaient leur support. Morcelés comme ils l'étaient, dans toute leur étendue, par des cassures, ils se démembraient en blocs, dont les faces principales étaient déterminées parles cassures préexistantes, à peu près comme il arrive aux glaciers qui, en débouch;intdansla mer, forment les banquises. En beaucoup de points, on trouve des blocs dont les formes s'adaptent parfaitement à celles des roches vierges ou, en place, formant des j)lattières, dont elles ont été vi- siblement détachées et dont elles sont peu distantes. Le développement (') Géologtg crpérlmenlalef p. SSg. (•) B«to«A»p, Aff baiiin fittrisivn aiti) riget pNhlttoHquei, p. gi ( 63o ) exceptionnel dans cette région des monceaux de blocs épars, qui, après avoir glissé, ont échoué et se sont souvent empilés les uns sur les autres, de manière à former des éboulis, des chaos ou des mers de rochers, est donc, avant tout, ime conséquence de la présence des sables qui leur servent de soubassement. » I.ors de cette démolition, les diaclases principales, dont la direction est si prédominante, ont nécessairement imprimé leur direction à une partie des masses qui résistaient. C'est ce qui se produit chaque jour en- core, dans le mode d'abatage désigné par les mineurs sous le nom de Itavage et par les carriers de Fontainebleau sous le nom àe défoiiitlemenl. » Les faits qui viennent d'être exposés, relativement à la disposition des diaclases dans les couches tertiaires de Fontainebleau, sont conformes à ceux que j'ai signalés dans les falaises de la Normandie (') et se retrouvent dans les couclics du calcaire grossier des environs de Paris, ainsi que je le montrerai bientôt. » L'étude des joints, faite avec exactitude, conduit donc à des résullats dignes d'attention, tant pour les actions mécaniques subies ])ar les couches de tout âge que dans leurs relations avec le relief du sol. » M. Marey annonce, par la Lettre suivante, adressée à M. le Secrétaire perpétuel, qu'il a reçu vivant, du Para, lui Gymnote électrique. « L'animal, d'abord un peu f;iligué du voyage, est en ce moment tout à fait remis et donne de fortes décharges électriques lorsqu'on le touche. Il s'apprivoise et mange les goujo/is qu'on lui présente. Il est placé dans un aquarium maintenu à une température de 25° C. » Je n'ai obtenu sur ce poisson que des décharges très brèves, formées chacime de trois à cinq tlux électriques; c'est beaucoup moins que ce que m'avait donné le Gymnote que j'ai reçu l'an dernier et au sujet duquel j'ai })résenté une Note à l'Académie. Cet animal, blessé et très ma- lade, mourut peu de jours après mes expériences; il n'était nullement apprivoisé et donnait des décharges beaucou[) j)lus fortes, peut-être à cause de la frayeur et de la colère qu'd éprouvait quand on le touchait. M Le Gynuiote actuel n'éprouve plus aucune frayeur quand on le louche, et ses réactions électriques sont très modérées (-). » ( <) Comptes rendus, t. LXXXVIII, \>. 677, 679 et 728. (') Si nus confrères de la Section de Pliysiqiie désirent voir rinseri))tion des décharges électriques ou faire quelques reelierches sur l'électricité du Gymnote, je serai heureux de (63r ) M. le Président annonce à l'Académie la perle douloureuse qu'elle a faite dans la personne de M. de Tefsnn, Membre de la Section d»; Géogra- phie et Navigation, décédé le 3o septembre dernier. M. le général UIorin présente à l'Académie quatre nouveaux feuillets de la Carte de France, feuille III, publiée par le Comité des fortifications. MEaiOlRES LUS. M. Cu. Brime donne lecture d'un Mémoire « Sur la corrélation desforces physiques ». (Commissaires: MM. H. Sainte-Claire Deville, Pasteur, Des Cloizeaux.) MÉMOIPJES PRÉSENTÉS. ÉCONOMIE RURALE. ^ Produclinn d'un nouvel engrais pouvant satisfaire aux besoins de la culture. Mémoire de M. de Molox. (Extrait.) (Commissaires : MM. Boussingaiilt, Peligot, H. Mangon.) « Lors de l'enquête officielle de 1864 sur les engrais industriels, le Mi- nistre de l'Agriculture constatait dans son Rapport « que la consommation » annuelle des engrais artificiels dépassait dès cette époque, en France, I) io5 millions de quintaux métriques, d'une valeur d'au moins 5oo millions » de francs ». » Aujourd'hui que l'emploi de ces engrais a considérablement aug- menté, c'est rester au-dessous de la réalité que de porter leur prix de vente annuelle au delà de 800 millions; mais, chose tristeà dire, les engrais frau- duleux, sans aucune utilité agricole, entrent dans cette somme pour un chiffre supézneur à 3oo millions de francs. Il est hors de doute que, si les agri- culteurs avaient la certitude de pouvoir toujours acheter des engrais dans des conditions de prix et d'efficacité qui satisferaient leurs intérêts d'une manière certaine, le chiffre de la consonunation ferait plus que doubler dans un court espace de temps. leur en fournir l'occasion. M. François-Franck^ mon préparateur, pourra leur prêter son concours. ( 632 ) » .... Les engrais, quels qu'ils soient, minéraux, animaux ou végétaux, ne servent à ralinientatiou des plantes qu'à la condition de se dissoudre dans le sol, et leur dissolution s'y produit sous l'influence des agents almosphé- riqiies, et plus particulièrement de l'acide carbonique, accumulé Jdans le sol par la décomposition des matières organiques qu'il renferme. Dans le cas particulier des phosphates, cet acide carbonique, se dissolvant dans l'eau du sol, joue le rôle des acides employés à la fabrication des super- phosphates et dissout peu à peu les phosphates. 1) Si donc on pouvait, préalablement à son emploi dans les usages agri- coles, soumettre le phosphate de chaux à une action semblable à celle qu'il subit dans le sol, mais plus active, on le mettrait évidemment ainsi dans les conditions les plus favorables à son assimilation par les plantes. 1) Le phosphate de chaux mélangé au fumier il'étable, avant sa fermen- tation, remplit cette condition. Mais, si cette opération peut se faire utilement dans la ferme, elle ne peut donner lieu à un proluit commercial pouvant supporter le prix des transports à de grandes distances; les cultivateurs n'ont jamais d'ailleurs assez de fumiers pour eux-mêmes. C'est donc en dehors des produits de la ferme, et même de ceux du continent, qu'il faut trouver en assez grande abondance les matières organiques susceptibles de produire par leur fermentation, en mélange avec le phosphate de chaux pulvérisé, une quautité d'acide carbonique suffisante pour produire l'action recherchée. » liCS matières végétales que j'emploie sont les plantes marines, telles que les varechs ou goémons, que l'on trouve en si grande abondance sur le littoral de la Normandie, de la Bretagne, de la Vendée, de la Saintonge, de la Guyenne et Gascogne, ainsi que sur celui du Portugal, de l'Espagne, de l'Italie, de l'Angleterre, etc., etc. 1) On mélange pai' couches successives, dans un hangar clos ou dans des fosses, le phos- phate de chaux pulvciisé et les varechs, dans les |)ioportions utiles à sa fermentation, pro- portions fjui devront varier en raison de la nature des |)hosphates employés, de l'humidité et de la variété des varechs, etc., etc. On laisse ce mélange fermenter pendant six semaines à deux mois, suivant que la saison est |diis ou moins chaude ; si, après ce laps de temps, la décomposition de la matière organique n'est pas complète, on mélange de nouveau ce compost et il se produit une nouvelle fermentation qui décompose entièrement les varechsj qui disparaissent complètement. » Cet engrais contient, en outre du phosphate de chaux, rendu très assimilable, tous les éléments de fertilisation contenus dans les matières vé- ( 633 ) gétales ou animales employées, c'est-à-dire de l'azote, des sels minéraux, de la potasse, de la soude et de la magnésie > M. O. Hallauer adresse, comme complément à ses travaux présentés pour le Concours du prix Plmney, l'analyse critique d'une machine marine de la force maxima de 85oo chevaux-vapeur. (Renvoi à la Commission du prix Plumey.) M. Arnavox adresse une Note relative à une méthode pour vérifier la pureté des huiles d'olive. (Renvoi à la Commission nommée pour la question des falsifications des huiles.) M. L. LoiTpiAc adresse un « Projet de ligne télégraphique de sécurité, destinée à prévenir les accidents sur les chemins de fer ». (Renvoi à la Commission nommée.) M. A. Gacdin adresse une Note relative à un « Baromètre hydraulique ». (Commissaires : MM. Becquerel, H. Mangon, Debray.) M. Delacrier adresse une Note « Sur les actions exercées dans le galva- nomètre ». (Renvoi à l'examen de M. Desains. ) M. ZiEGLER adresse un Mémoire sur les « Polarités électriques latérales a ' l'organisme. (Commissaires: MM. Becquerel, Marey.) et leur action sur l'organisme M.Ch.Boxnafé adresse uneNote relative à la présence de l'oxygène dans les produits de fermentation. (Renvoi à l'examen de M. Pasteur. ) M. Krarup-Hansen adresse un complément à son Mémoire sur la per- spective conique. (Renvoi à l'examen de M. de la Gournerie. ) ( 63.', ) M. Macmené adresse une Communication relative au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) CORRESPONDANCE. M. le Directeur général des Douanes adresse le Tableau général du commerce de la France avec ses colonies et les puissances étrangères, pen- dant l'année 1878. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Cor- respondance : 1° a La Marine à l'Exposition universelle de 1878 » ; cet Ouvrage, publié par ordre de M. le Ministre de la Marine et des Colonies, est accompagné de deux atlas. (Adressé par MM. Gauthier-ViUars et J. Hetzel.) 2° Un Volume de M. Limousin, intitulé : « Contributions à la Pharmacie et à la Thérapeutique ». (Présenté par M. Bussy.) 3° Un « Traité d'analyse chimique quantitative » ; par M. Ditle. M. le Secrétaire PERPÉTUEL donne lecture de la Note suivante, qui accom- pagnait l'envoi du Volume adressé par le général Ibaùez dans la séance précédente : « Le second Volume Jes « Mémoires de l'Institut géographique et statistique d'Espagne » contient 107g pages in-^", avec 7 planches. » Après une préface du général de division Ibanez, directeur du grand établissement scientifique espagnol et membre de l'Académie des Sciences de Madrid, cette publication comprend, en ce qui concerne les travaux géodésiques, tous les éléments de cinq chaînes de triangles du premier ordre, établies dans le sens des parallèles terrestres et formées par les côtés géodésiques (jui lient entre eux cent cinquante-six sommets, sur chacun desquels on a fait des observations. u Les stations astronomiques contenues dans le Volume sont au nombre de trois, la lati- tude et un azimut ayant été déterminés à chacune d'elles. » Sept lignes de nivellements de précision, doublement nivelées, sont également publiées. Elles embrassent une longueur de Sooo'"'" environ, et elles fournissent plus de six cents repères du premier ordre et deux mille quatre cents du second ordre. » ( 635 ) ANALYSE MATHKMATIQUE. — Sur la séparation des racines d'une équation alqéhritjuc à coefficients nwncriques. IMole de M. Laguerke. <■ 1. Étant donnée une éqnation algébrique rie degré m,J[x) = o, nn des principaux problèmes que l'on ait à résondre est de déterminer le nombre des racines de cette éqnation comprises entre deux nombres don- nés n et b. Bien (jiie Sturm ait résoin ce problème de la f>içon la plus com- plète et la pins élégante, la complication des calculs auxquels conduit l'emploi de sa méthode donne de l'intérêt aux théorèmes plus simples qui, comme celui de Fonrier (et celui non moins remarquable que M. Sylvester a démontré en complétant ime idée jetée en passant par Newton), four- nissent une limite supérieuie du nombre de ces racines. » Le théorème de Fourier donne encore lieu à des calculs assez pénibles. La méthode (]ui suit n'exige guère que la division àe. J {x) par le trinôme [x — a)[x—b); elle conduit souvent à une limite plus rapprochée et repose d'ailleurs sur des considérations enlièrement différentes, qui trouvent dans d'autres circonstances d'utiles applications. » 2. Effectuons la division du polynôme/ [x) par le trinôme (x — a)[x — b). Soient Co + C,x + C.x- + . . + C,„_2x"'-= la partie entière du quotient et M x + N le reste de la division; posons Mx-4-N _ _B A [x — " ) ( -c — i>) X — b ^' — " et formons la suite (i) A, B- èC„, B-^'^C,, ..., B-i'"-'C„, „ B. Si a et è désignent deux nombres positifs dont le pins grand soit b, on j)eut énoncer la proposition suivante : » Le nombre des racines de l'équation f[x) = o, comprises entre les deux nombres a et b, est au plus égal nu nombre des variations des tenues de la suite (i), etj si ces deux nombres sont différents, leur différence est un nombr pair. ( 6-i6 ) » 3. Ayant, comme il est facile de le voir, A = 7 et B=, ) b — a b — a il en résulte que les termes de la suite (i) ont les mêmes signes que les termes de la suite {/{n),f{b)-b{b-a)C,,f{b)-P{b-a)C ^^^ I f{b)-b"'-'{b-a)C„,^,,j:b). a Désignons respectivement par a et /3 le plus petit et le plus grand des termes de celte suite ; je dis que : )) La valeur que prend le polynôme f{x), quand x varie depuis a jusqu'à b, demeure toujours comprise entre les nombres a c< [3. » Considérons, en effet, l'équation ^(x) — X = o, où X désigne une quantité indéterminée; il résuite de la proposition précédente que l'on a une limite supérieure du nombre des racines de cette équation, qui sont comprises entre n et b, en comptant le nombre des variations que présente la suite if{a)~l,f{b)-\-^b{h-a)C„ ..., ^^ l J{b)-l-b"'-'{b-a)C,„_„f{b)-l. n Si l'on donne à X une valeur quelconque supérieure à ^, tous les termes de la suite précédente étant négatifs, la suite ne présente que des perma- nences; il en résulte que réquation/( j:) = X n'a aucune racine réelle comprise entre a el b lorsque X est plus grand que |3. On prouverait de même que celte équation n'a auciuie racine réelle comprise entre les mêmes limites lorsque X est plus petit que a, d'où la proposition énoncée, » 4. Parmi les conséquences qui découlent de la proposition qui fait l'objet principal de cette Note, je mentionnerai encore la suivante, à cause de sa simplicité et de son utilité dans la pratique. » Lorsque l'on veut obtenir le résultat de la substitution d'un nombre a dans le polynôme J[x) = AoX'" H- A,x'"-' + A^x'"-- + . . . + A,„_,x + A„, on a à calculer successivement les termes de la suite 4) Ao, Bo^AjrtH-A,, C„ = B(frt -I- Aa, ..., dont Iq dernier a prédeément pour valeur/ (tOi ( 637 ) » Ces termes, dont la valeur s'obtient ainsi d'elle-même dans le calcul numérique dey(rt), peuvent servir à déterminer une limite du nombre des racines de réquationy(j?) = o qui sont supérieures à a, lorsque a est un nombre positij. » On peut, en effet, énoncer le théorème suivant : » Le nombre des racines de l'équation f[x) = o, qui sont supérieures à a, est au plus égal au nombre des variations de la suite (4), ctj si ces deux nombres diffèrent^ leur différence est un nombre pair. » En particulier, si tous les nombres de la suite (4) sont de même signe, a est jine limite supérieure des racines positives de l'équation; delà une méthode, pour trouver une valeur de cette limite, qui, bien que plus facile dans la pratique que celle de Newton, conduit néanmoins, en général, à lui résultat peu différent. » PHYSIQUE. — Expériences sur la décharge électrique de la pile à chlorure d 'argent; par MM. Warren de la Rue et H.-W. Muller. « Nous avons l'honneur de communiquer à l'Académie la suite de nos recherches sur la décharge électrique dans les gaz. » Dans une première série d'expériences, nous avons déterminé la diffé- rence de potentiel qui s'établit entre les deux électrodes d'un tube à gaz raréfié lorsque, ces électrodes étant en communication avec une pile de force électro-motrice constante, on fait varier progressivement la pression. » A cet effet, on mesurait successivement l'intensité du courant, à l'aide d'une boussole de tangentes, quand la pile était fermée en court circuit, puis quand elle était fermée par le tube. En admettant, pour le calcul, que l'interposition du tube dans le circuit fût assimilable à celle d'une résis- tance métallique, on pouvait en déduire la résistance de la pile, la résis- tance du tube lui-même, et par suite la différence de potentiel des deux électrodes. » L'expérience a été faite sur un tube de o"", 8o de long et o"',o5 de dia- mètre, renfermant de l'hydrogène; une des électrodes avait la forme d'un anneau, l'autre d'un til droit disposé suivant l'axe à la distance de o", ySS. La pile comprenait 1 1 ooo éléments. » La décharge commence à passera la pression de 55""", 5; la diffé- rence de potentiel, évaluée en éléments, est alors de loaSo. Cette diffé- rence diminue d'abord avec la pression : elle n'est plus que de 43o élé- C. R., 1879, 2' Semestre. (T. LXXXIX, N» 13.) ^4 ( 638 ) ments pour une pression de o'"",642; au delà elle se relève très rapide- ment. A la pression de o""", 002, les 1 1 000 éléments sont nécessaires pour provoquer la décharge. Sous la pression de o™", 001 87 la décharge de la pile ne passe plus, et à une pression de o™"',oooo55 la décharge d'une bobine d'induction capable de donner dans l'air des étincelles de o™,025 est également interceptée. » Nous avons fait des déterminations analogues pour la décharge entre deux disques. Les disques deo"',o38 de diamètre, montés sur un micromètre à étincelles, étaient placés sous ime cloche à vide et réglés à la distance explosive maximum (3"™, 3) pour la pression atmosphérique et la pile de II 000 éléments. On diminuait progressivement le nombre des éléments, puis la pression jusqu'à réapparition de la décharge. Les expériences ont porté sur l'air, l'hydrogène et l'acide carbonique. Si on les traduit par une courbe, avec les pressions comme abscisses et le nombre des éléments comme ordonnées, ces expériences sont représentées très exactement dans chaque cas par une branche d'hyperbole. En prenant pour unité la pres- sion deo'",o38 ou nrTnnnnj d'atmosphère, ces hyperboles sont presque équilatérales ; le rapport de l'axe réel (pressions) à l'axe imaginaire (po- tentiels ) est, en effet : Pour l'air 0,9665 Pour l'hydrogène i ,0170 Pour l'acide carbonique i ,0690 » Des expériences antérieures nous ont conduits à la même relation entre IfS potentiels et les distances, [quand, à pression constante, on fait passer la décharge entre deux sphères ou entre deux disques. Le rapport des axes des hyperboles est alors : Pour les splièr»es i , 24° Pour les disques i ,285 » On voit que, dans les deux cas, la résistance opposée à la décharge est proportionnelle au nombre des molécules comprises entre les deux élec- trodes. » Les deux Tableaux suivants résument les expériences relatives aux disques. Dans le premier, les plus grands écarts ont lieu pour des pressions inférieures à o",oi9 (jH^^njTnj d'atmosphère); la décharge se produit alors avec une différence de potentiel plus faible que ne l'indique la courbe hyperbolique. (639) » Le second Tableau est déduit de la courbe et non des expériences directes, mais les différences sont absoUiment négligeables. Tableau I. ■ — Expériences à distance coiistanle. Pression Mil llVDHOOliNE iVClDE CARBONIQUE Il millionicmos d'après d'ai)rès d'après d'almosphcro. la courbe. observé. la courbe observé. la courbe. observé l'I 0 61 cl cl él 5ooo 391,5 25o 355,0 25o 4.3,5 275 i5ooo 690,0 575 626,5 525 722,5 625 aSooo go5 , 5 825 823,5 750 949 'O 85o 5oooo i332,o 1275 1 2 1 5 , 5 1200 i38i,o iBoo 75000 1692,0 1625 1549,0 1575 1739,5 1700 I 00000 2031 ,0 2000 1854, 0 1925 2062,5 2025 iSoooo 2632,5 265o 2425,0 2525 2652,5 265o 200000 3211,0 325o ag67,5 3075 3202,5 3200 aSoooo 3771.5 3825 34g5,5 3625 3730,0 3725 3ooooo 4321 ,5 4400 4oi4,o 4160 4244,0 4250 400000 5402,0 5475 5o35,o 5175 5256, 0 5275 Sooooo 6467,5 ô55o 6043,0 6125 6226,5 6275 600000 7523,0 7600 7044,5 7100 7195,0 7225 700000 8575,5 8625 8o4 I , 0 8o5o 8i56,5 8200 800000 9623,5 9625 9035,0 gooo 9112,0 gi5o (JOOOOO 10670,0 10600 10026,5 9975 10064,5 lOIOO I 000000 11712,0 1 1600 I 1017 ,0 iog35 I ioi3,5 II 100 Tableau II. — Expériences à pression constante. Distance Différence INTENSITÉ DE LA FOKCE Force explosive de potentiel M— électromotrice en par cen- électro- électro- eu volts. centimètres. tiraètre. magnétique. Statique. 1000 0, 02o5 48' 770 4 88 i63 2000 0, o43o 46 5oo 4 65 i55 3ooo 0, 0660 45,450 4 55 iSa 4000 0, 0914 43 770 4 38 i46 5ooo 0, 1 176 42 5io 4 25 142 6000 7000 0, 0, 1473 1800 40 38 740 890 4 3 80 f x-'^ ,89 i36 i3o 8000 0, 2146 37 280 3 .73 .24 gooo Oj 24g5 36 ,070 3 ,61 120 0000 0, 2863 34 920 3 49 116 1000 0, 3245 33 ,900 3 >3g ii3 i3oc) 0, 3378 33 ,460 3 35 112 ( 64o ) M Pour vérifier s'il se produit, avant la décharge, une condensation ou une dilatation du gaz au voisinage des électrodes, un système ana- logue de deux disques a été renfermé dans une cloche, munie d'un mano- mètre à acide sulfurique ou à eau, et ayant la forme d'un cylindre très surbaissé. Les deux disques étaient écartés de S"""", 3, distance maximum à laquelle pouvait passer la décharge des 1 1 ooo éléments sous la pression atmosphérique. En réduisant la pile à 9800 éléments, il ne fut pas possible de constater le moindre changement dans la pression du gaz au moment où l'on établissait les communications avec la pile. » Voici un fait très remarquable. Au moment où l'on ferme le circuit et où la décharge se produit, on constate, entre certaines limites de pression, une expansion subite du gaz, qui persiste tout le temps de la décharge et disparaît instantanément avec elle. » Par exemple, dans une expérience sur l'air à la température de 1 7", 5, la pression, qui était de 56'°"", montait à 71""', 8, au moment de la décharge de la pile de 1 1 000 éléments, et croissait ainsi brusquement dans le rapport de I à 1,282. Pour expliquer cette expansion par le seul fait d'un dégage- ment de chaleur, il faudrait admettre une élévation instantanée de 82°,! pour la température moyenne de la masse totale du gaz, ou une tempéra- ture de 161 14° de la partie qui se trouvait portée à l'incandescence. » L'intensité du courant était de o'',oi 102; la résistance du gaz, évaluée par une résistance métallique capable de produire le même effet, était de 600000 ohms; la quantité de chaleur calculée d'après ces données, em- ployée tout entière à échauffer les o^'', 339 de gaz ^^ '^ cloche, en aurait élevé la température de 21 5° par seconde. Or un thermomètre placé sous la cloche n'accusait, correction faite du refroidissement, qu'une élévation de o°,6l^ par seconde. La plus grande partie de la chaleur développée se perdait donc par rayonnement. Il semble que l'on doit chercher ailleurs que dans réchauffement du gaz la cause de celte expansion subite, qui serait, par exemple, une véritable projection des molécules, due à la dé- charge elle-niéme. En séparant la cloche en deux compartiments à peu près égaux, au moyen d'une cloison horizontale percée d'un trou plus ou moins grand, pour livrer passage à la décharge, on a constaté que l'expansion du gaz se produisait simultanément et également aux deux pôles. M Les différentes formes de l'arc ont été photographiées directement, toutes les fois que cela a été possible, et dessinées avec soin dans le cas contrairei » L'étude des particularités observées serait trop longue pour trouver ( G4i ) place dans celte Coinniuiiicalion. Nous signalerons seulement une expé- rience dans laquelle le contour de l'arc paraissait plus sombre que le fond du tube, devenu fluorescent, comme s'il y avait une couche absorbante dans cette région. )> Les expériences dont nous venons de rendre compte conduisent aux conclusions suivantes : » 1° Pour chaque gaz, il y a un minimum de pression, qui correspond à im minimum de résistance au passage de la décharge. Si l'on diminue la pression au delà de ce minimum, la résistance croit avec une rapidité extrême. a 2° // ne semble pasf avoir de condensation ni de dilatation du milieu ga- zeux, dans le voisinage des électrodes. )) 3° La décharge est accompagnée d'une expansion subite du gaz, qui ne pa- rait pas due simplement à l'cchaujfement. L'expansion cesse instantanément avec la décharge. » 4° La relation qui existe entre la pression et la différence de potentiel né- cessaire pour produire la décharge entre deux surfaces planes, à distance con- stante, peut être représentée par une courbe hyperbolique ,- il en est de même pour la différence de potentiel et la distance explosive, lorsque la pression est constante. La résistance à la décharge, entre deux plateaux, varie comme le nombre des molécules interposées. » 5° La loi n'est plus la même avec des pointes. Nous avons démontré anté- rieurement que, sous une pression constante, égale à la pression atmosphérique, le potentiel varie dans ce cas comme la racine carrée des distances. » ^vec une pile constante de n ooo éléments, la distance explosive a été sen- siblement en raison inverse de la pression, depuis i'"''^, 5 jusqu'à i5""". » 6° L'arc électrique et la décharge stratifiée dans le vide paraissent être des modifications du même phénomène. » CHIMIE MINÉRALE. — Action des azotates métalliques sur l'acide azotique monohydraté. Note de M. A. Ditte. « Nous avons vu, dans une Communication précédente ('), que certains azotates ont la propriété de se combiner avec l'acide azotique monohydraté pour former des sels acides; certains autres de ces sels se comportent d'une manière bien différente. [') Comptes rendus, t. LXXXIX, p. S^G. ( 6/i2 ) » II. Prenons pour exemple Vnzolale de magnésie. Il cristallise avec 6*'J d'eau, dont il y a lieu de le débarrasser pour examiner son action sur l'acide monohydraté; mais, quand on le chauffe, il fond dans cette eau, puis il la perd, mais avec accompagnement d'acide nitrique qui se dégage, et plus tard de vapeurs d'acide hypoazotique. En prenant des précautions particulières, qui seront indiquées dans le Mémoire détaillé, on arrive à obtenir un liquide sirupeux incolore, qui se maintient facilement en sur- fusion et qui se prend brusquement en masse avec un vif dégagement de chaleur. C'est un nouvel hydrate d'azotate de magnésie, renfermant seule- ment Z^'i d'eau. La chaleur le décompose ; il se dégage d'abord des fumées très acides, mélangées bientôt d'acide hypoazotique, et en même temps un sous-azotate prend naissance. Ce dernier sel se trouve en quantité d'autant plus notable que le dégagement de vapeurs rutilantes a duré plus long- temps. L'eau le sépare aisément de la masse totale sous la forme de pail- lettes blanches et nacrées, dont la composition répond à la formule AzO', 4MgO. Celui-ci se décompose sans fondre, en laissant de la magnésie. » En s'arrètant, dans la décomposition du nitrate neutre, au moment où les premières bulles d'acide hypoazotique prennent naissance, on a une masse déliquescente ne contenant que des traces de sous-azotate, mais ren- fermantencorede l'eau. Cette substance se dissout avec facilité dansl'acide azotique monohydraté, et la solubilité augmente à mesure que la tempéra- tui-e s'élève. La liqueur abandonne, par le refroidissement, de beaux cris- taux transparents prismatiques, extrêmement avides d'eau, et qui sont un nouvel hydrate AzO^MgO, 2 HO. » Il existe tout un groupe d'azotates qui se comportent comme le fait l'azotate de magnésie; sous l'action de la chaleur, ils fondent dans leur eau de cristallisation, puis celle-ci se dégage en même temps que de l'acide nitrique, et il reste une matière qui contient encore de l'eau en quantité plus ou moins considérable, de l'azotate neutre et soit un sous-azotate (azotate de zinc), soit un oxyde (azotate de manganèse). Au contact de l'acide monohydraté, les sous-sels se transforment en azotates neutres, et cela en mettant en liberté une certaine quantité d'eau qui s'ajoute à celle que la matière renfermait encore et qu'il est impossible de lui enlever sans la décomposer entièrement. L'azotate neutre se dissout dans la liqueur en quantité plus ou moins grande selon la température; mais, grâce à cette eau de diverses provenances, on n'opère plus avec de l'acide monohydraté, et les cristaux qui se déposent pendant le refroidis- sement de la liqueur acide renferment toujours une certaine quantité ( 6/j3 ) d'eau. Tl serait possible de prévenir celte Iiydratation en faisant arriver dans la liqueur des vapeurs d'acide azotique anhydre qui se combineraient à toute l'eau en excès et laisseraient alors véritablement les azotates atdiydres en présence de l'acide monobydraté, de telle façon que ces sels pourraient se déposer à l'état de cristaux. Je n'ai pas pu jusqu'à présent réaliser ces expériences, qui demandent quelques dispositions particulières pour éviter de respirer en grande quantité les vapeurs d'acide anhydre. » Les azotates qui appartiennent à ce groupe sont ceux de magnésie, de manganèse, de zinc, d'alumine, de fer, de cuivre et d'uranium; j'ai obtenu à l'état de cristaux les hydrates suivants de ces sels : AzO'MgO,3HO, AzO^MgO,2HO, 2(AzO%ZnO),3HO, 2(AzOMVInO)5HO, AzO',MnO,HO, Al='0%3AzO%4HO, AzO=U=0%3HO, AzO'CuO,3HO, 3AzO=Fe=0%6HO. En même temps la décomposition de ces corps sous l'action de la chaleur permet d'obtenir un sous-azotate avec chacun d'eux, exception faite de l'azotate de manganèse, de ceux d'alumine et de fer, qui donnent un dépôt d'oxyde. » m. Enfin, il existe un troisième groupe d'azotates, qui, au contact de racidemonohydraté,donnent des résultats différents de ceux qui précèdent. Ces derniers sont simplement insolubles ou excessivement peu solubles dans l'acide considéré, et cela quelle que soit la température à laquelle on opère. Cette catégorie, qui est la plus nombreuse et qui peut reconnaître comme type ïazotate de plomh, renferme tous les azotates métalliques qui n'ont pas été énumérés dans les deux précédentes, c'est-à-dire ceux de soude, de lithine, de chaux, de baryte, de strontiane, de nickel, de cobalt, de bismuth, de cadmium, de mercure et d'argent. » ( 644 CHIMIE INORGANIQUE, — Sur l'azoture de silicium. Note de M. P. Schutzenberger. « La composition de l'azolure de silicium, découvert par MM. H. Sainte- Claire Deville et Wohler, n'est pas établie expérimentalement. On peut préparer ce corps soit directement, en chauffant le silicium à une tempé- rature élevée dans une atmosphère d'azote pur, soit par l'action de l'am- moniaque sèche au^rouge sur le chlorure de silicium. J'ai étudié séparé- ment ces deux produits, qui ne présentent pas des caractères identiques. » i" Du silicium cristallisé a été placé dans un petit creuset en charbon de cornue, de façon à en remplir le tiers environ. Le creuset, bien fermé par son couvercle, a été enfoui dans la brasque d'un creuset réfractaire beaucoup plus grand, et le tout a été maintenu pendant quelques heures à la température d'un bon fourneau à vent, alimenté avec du charbon de cornue. Après refroidissement, on trouve le silicium en grande partie con- verti en un corps blanc, facile à détacher et à pulvériser. L'espace vide est occupé par une substance volumineuse, mais très légère, d'une couleur blanc bleuâtre ou blanc verdâtre, rappelant celle de l'opale, adhérente aux parois internes et à la face inférieure du couvercle. L'augmentation de poids éprouvée par le creuset, et qui dans certains cas a atteint près de la moitié du poids du silicium employé, ne peut, dans les conditions de l'essai, être attribuée qu'à la fixation d'azote. » La masse retirée du creuset est un mélange de silicium non altéré, d'une substance blanche, soluble à froid et sans dégagement de gaz dans l'acide fluorhydrique concentré, et enfin d'une matière vert clair, inatta- quable par l'acide fluorhydrique et parles solutions alcalines caustiques. Si l'on traite cette masse successivement par l'acide fluorhydrique, qui élimine la matière blanche, puis par une lessive de potasse caustique à chaud, qui dissout l'excès de silicium avec dégagement d'hydrogène, il reste, à la fin, une poudre verdâtre, infusible, inattaquable par l'eau et les solutions caus- tiques, inoxydable à chaud. La potasse fondue au rouge la dissout, avec dégagement d'ammoniaque et d'hydrogène, et formation de silice. Cet azoture vert, qui forme la majeure partie du produit sublimé, donne à l'analyse 66,6 à 6^,5 pour loo de silicium. La formule X(SiAz) exige 66,66 pour loo de silicium, » L'azoture blanc, soluble dans l'acide fluorhydrique, sans dégagement ( 645 ) de gaz, n'a pii élre isolé et analysé à l'état de pureté; mais il doit répondre aux rapports Si'Az', à moins qu'il ne renferme en outre de l'hydrogène fixé directement. On a, en elfet, Si' Az' + laFlH = 3SiFl* + /jAzH'. L'expérience suivante tend à confirmer cette composition. » L'a/.oture vert SiAz, chauffé au rouge sombre dans un courant de chlore, perd du silicium sous forme de chlorure; il reste une poudre blanche, immédiatement soluble^dans l'acide fluorhydrique ; la perte a été trouvée égale à 22,0 pour 100. La réaction se ferait d'après l'équation 4(SiAz) 4- Cl' = SiCl' 4- Si'Az', qui correspond à une perte de 22,2 pour 100. » 2° En dirigeant de l'ammoniaque sèche, jusqu'à saturation, dans un ballon contenant du chlorure de silicium, celui-ci se convertit, avec déga- gement de chaleur et sans production de gaz, en une masse pulvéndenle blanche, que l'eau dissout à froid eu laissant un résidu de silice hydratée. Cette matière, chauffée au rouge sombre dans un courant d'hydrogène sec, laisse sublimer beaucoup de sel ammoniac. Lorsque l'action est terminée, il reste une poudre blanche, très légère, qui renferme d'une manière assez constante: silicium, 46,6; azote, 29,7 à 3o ; chlore, 24,3. L'eau seule et les solutions de potasse caustique la dédoublent, sans production de gaz, en silice hydratée, ammoniaque et acide chlorhydrique. Les résultats précé- dents ne trouvent leur interprétation que dans la formule assez complexe Si'Az'oCl'H, qui exige Si = 47,5, Az = 29,7, Cl — 22,5. Avec l'eau et les alcalis, on aurait Si'Az'-'Cl'H + TeH^ôz- 8(Siô=)H- loAzH' -^3C1H. » L'action de l'ammoniaque sur le chlorure de silicium se formule donc ainsi : 8SiCl' + loAzH^ = Si'Az'oCl'H 4- 29CIH. » Le composé ou le mélange qui répond à la formule Si'* Az'^CI'H, étant chauffé 1res longtemps au rouge vif dans un courant de gaz ammoniac, finit par perdre tout sou chlore et laisse une poudre blanche, inattaquable par l'eau à froid et plus difficilement soluble dans les alcalis caustiques que le produit chloré; elle contient, pour 100 : silicium, 56, o; azote, 42,8. » Eu combinant cette analyse avec sa manière d'être sous l'influence des alcalis, on est conduit à la formule Si^ Az'H. L'équation génératrice serait Si«Az'°Cl'H -h 2AzH' = 4(Si^Az'H) -h 3C1H. » D'après ces expériences, il existe deux azotures de silicium formés C. R., 1879, 2« Semestre. (T. LXXXIX, IN» !S.) 85 ( 646 ) directement : l'un, Si Az, correspond au cyanogène et à l'azoture de titane TiAz; l'autre a très probablement pour formule Si" Az". » Les produits résultant de l'action de l'ammoniaque sur le chlorure de silicium sont distincts des premiers et renferment, soit du chlore et de l'hydrogène, soit de l'hydrogène seulement; ils répondent aux f'orinules Si«Az"'Cl='Het Si^Az'H. » PHYSIOLOGIE. — Sur l'action plï/siologique des Slrychnées de l'Jtmérùjue du Sud. Note de M. C Jobekt, présentée par M. Chatin. « J'ai déjà eu l'honneur d'adresser à l'Académie (') une Note relative à la fabrication du curare ciiez les Indiens Tecunas. J'insistais sur ce point, qu'une Strychnée [Slrychnos Castelneœ) était la base du poison, quoiqu'elle fût associée à d'autres plantes également toxiques. » A Tonantins, grâce à un Indien R^wichane, j'ai pu me procurer deux autres Slijchnos, employés par les Indiens de la rivière Yapura pour la confection de leur curare. Ce curare diffère de celui des Tecunas, en ce qu'ils associent les Strychnées à deux Pipéracées seulement, au lieu d'y adjoindre une Phytollacacée ( Pe^ivena), une Aroïdée (^c/eno/ema) et une Aristolo- chiacée, comme le font les Tecunas, dont le poison est, ainsi que l'avait signalé de Humboldt, le plus actif de tous. Des deux Slryclinos de To- nantins, l'un est l'espèce Hirsuta, l'autre se rapproche beaucoup du Nigri- cans. » Quelques mois plus tard, pendant un voyage dans la province du Piauhy, mon compagnon d'excursion, M. Wilhelm Swacke, me remit le Slrychnos rubicjinosa de Gaertner, qu'il avait rencontré en grande abondance à la montagne du Lemos, près de la ville d'Oeiras. Rentré à Rio, je pus me procurer le Cipô cruzeiro ou Slrychnos Triptinervia, employé comme fébrifuge par les gens du pays, ainsi que le Slrychnos de Gaertner. » J'ai expérimenté avec des extraits de toutes ces Strychnées. Leur action physiologique est la même ; elles n'agissent pas comme tétanisants, con- trairement aux Strychnées de l'Asie. Leur action sur le système musculaire est évidente, mais faible. Le système nerveux moteur est atteint rapidement et présente, sur un animal empoisonné, les réactions physiologiques du curare. Comptes rendus, janvier 1B77. ( 647 ) » La puissance toxique existe au plus haut degré dans les Strychnées de l'Amazone et dans le Slrjclmos rubiginosa du Piauhy ; elle est moindre dans le Triplinervia et la plante de Gaertner. » J'ai fait sur iiioi-mônie deux expériences, cjui m'ont donné des résultats identiques. oS'",o5 d'extrait, pris à jeun et à dix minutes d'intervalle, m'ont donné une fatigue muscu- laire extrême. Je me suis trouvé bientôt dans un état de profond abattement, sans perdre pour cela la volonté et la possibilité de me mouvoir. Je percevais les moindres bruits et n'ai ressenti aucun désordre de la vue; la sensibilité de la peau aux contacts ne m'a pas paru diminuée. » Dans les deux expériences, j'ai ressenti une violente céphalalgie, qui a persisté, la pre- mière fois, un jour entier; la deuxième fois, dix heures environ. Elle était accompagnée, chaque fois, d'insupportables démangeaisons, de chaleur et de rougeur des oreilles. A Rio de Janeiro, le directeur des jardins publics, qui avait manié l'extrait «lu Strychnos tripli- nervia, ayant au doigt une blessure, fut pris de symptômes analogues et particulièrement d'une torpeur extrême qui dura toute la nuit. » Conclusions. — Les Strychnées américaines du Sud agissent d'une façon identique. Elles ne sont point tétanisantes, atteignent les muscles de la vie de relation, agissent sur le système nerveux moteur, respectent la sensibilité, les organes des sens et l'appareil circulatoire ; le cœur, chez des grenouilles, battait encore vingt-quatre heures après l'intoxication. » J'insisterai sur ce fait, qu'il est urgent de remplacer le curare du commerce par une préparation non falsifiée. Les Indiens Pebas du Pérou y introduisent jusqu'à du sucre caramélisé ; leur poison ne contient que peu ou point de Strychnées, mais bien du suc d'une Ménispermacée (C/ion- drospermum) , qui agit comme poison du cœur ('). » CHIRURGIE. — Du traitement de roplitlialmie sympathique, par la section des nerfs ciliaires et du nerf optique, substituée à l'enlèvement de l'œil. Note de M. BoucHEKON, présentée pap M. Bouley. « A la suite d'une blessure ou d'une lésion de l'œil, l'autre œil peut être atteint d'affections diverses et généralement très graves, qu'on désigne sous (') Je rappellerai que mes travaux sur le Strychnos triplinervia ont été communiqués à la Société de Biologie, en décembre 1878, et au Congrès de Montpellier, en août 1879, et qu'ils ont été reproduits dans divers journaux. Je réclame hautement la priorité d'un travail dont MM. Couty et deLacerda n'ont fait que confirmer les conclusions, dans leur Mémoire présenté à la dernière séance. ( 648 ) le nom à' ophthatmie sympathique. Les travaux modernes ont démontré que l'oplishalmie sympathiquese transmet d'un œil à l'autre par l'intermédiaire des nerfs ciliaires (branches du nerf trijumeau) et peut-être par le nerf optique. Le seul traitement efficace, employé jusqu'à présent, était l'extrac- tion de l'œil blessé, point de départ des accidents dits sympathiques. » J'ai indiqué, en 1876, une méthode opératoire nouvelle, aussi efficace que l'extraction de l'œil et n'ayant pas l'inconvénient de mutiler le ma- lade ('). J'annonçais que la section des nerfs ciliaires et du nerf optique, en arrière de l'œil, peut s'exécuter, sat%s deslruclion de Cœil, chez les chats, les chiens et même chez les lapins, pourvu que ces animaux soient bien portants. Si cette nouvelle opération est, chez les animaux, généralement suivie de la conservation de l'œil, il devenait légitime d'utiliser cette opé- ration sur l'homme. » Il existe d'ailleurs, dans la Science, plusieurs observations de section accidentelle des nerfs optique et ciliaires, avec conservation du globe oculaire: tel est, par exemple, lecas d'un soldat qui, en 1870, eut latête tra- versée par une balle d'une tempe à l'autre. Il y eut section de tous les nerfs de l'œil, et cependant le malheureux aveugle conserva ses yeux, avec ime transparence parfaite des milieux réfringents, comme nous le montra l'oph- thalmoscope. » Cette observation est, à elle seule, une expérience concluante. Comme l'ophthaimie sympathique est transmise d'un œil à l'autre par les nerfs ciliaires et optique, il suffira de couper ces nerfs, en arrière de l'œil ma- lade, pour interrompre la transmission delà maladie. M D'autre part, il est d'observation que l'ophthaimie sympathique se déclare quelquefois avec une rapidité foudroyante, peu de temps après le traumatisme. Ces accidents sympathiques précoces sont souvent d'une ex- trême gravité, et l'extraction de l'œil blessé n'arrête même plus l'évolution des accidents, quand ils sont déjà avancés. Aussi une cécité complète, fa- tale, en est bientôt la conséquence. En présence de ces accidents formi- dables de l'ophlbalmie sympathique précoce, le Congrès ophthalmologique international de 1872 n'a pas hésité à préconiser Yextraclion préuenlive de l'œil blessé, quand la blessure est très grave ou quand l'œil renferme un corps étranger (grain de plomb, éclat de capsule, etc.), » Mais la mutilation qui résulte de l'extraction de l'œil est si pénible, que nombre de malades refusent de se soumettre à cette opération ets'ex- Comptcs rendus, 1 3 juin 1876. ( 649) posent ainsi à une cécité incurable. La section préventive des nerfsciliaires en arrière de l'œil blessé, ne laissant aucune trace visible, conservant le globe oculaire et préservant le malade des accidents sym|)atluques, est très facilement acceptée, et est un véritable bienfait pour ces blessés. » La section des nerfs ciliaires est encore indiquée dans la plupart des cas d'ophlhalmie sympathique tardive, quand l'œil blessé conserve encore une forme suflîsamment bonne. » Procédé opératoire. — Section de la conjonctive et delà capsule. Ténotomle du muscle droit externe, sans dénuder la face externe du muscle. Introduction, entre l'œil et la capsule, de ciseaux fortement courbés sur le plat. L'œil étant tiré en avant ou tourné en dedans, le nerf optique, tendu comme une corde rigide, est saisi entre les branches des ciseaux, et coupé en s'écartant de la sclérotique. » Rotation en avant de l'hémisphère postérieur, de manière à voir nettement la section du nerf optique et à ne laisser échapper aucun nerf ciliaire. Suture du muscle, serrée seulement le lendemain, s'il y a strabisme prononcé. Pansement antiseptique. » Depuis la présentation de ma première Note à l'Académie et à la Société de Biologie, un grand nombre d'ophlhalmologistes ont suivi la voie nou- velle. M. Schœler('), de Berlin, a beaucoup contribué .à la vulgarisation de cette opération, par la publication de ses observations de guérison par cette méthode. M. Dianoux (^), M, Dor (' ), M. Abadie (*), M. Meyer [^), etc., pratiquèrent ensuite cette opération. M. Redard (^), interne des hôpitaux, vient de réunir, dans sa Thèse, tous les faits relatifs à cette question; il donne les preuves les plus décisives de la valeur de la méthode. » PHYSIOLOGIE. — Recherches sur l' innervation et la circulation de la mamelle. Noie de M. Laffont, présentée par M. Milne Edwards. « Aucune expérience directe n'est venue, jusqu'à ce jour, expliquer l'in- fluence des nerfs et de la circulation sur la quantité de lait sécrétée à un moment donné et sur l'érection du mamelon. (') ScHOELEB, Jahrcsbericht dcr Aiigen-Klinik iin Jahre 18'j'j. Berlin, iSnS. (') DiAxoD.K, De Vénervnlion du globe oculaire (Journal de Médecine de l'Ouest). Nantes, 18,9. (') 7/2 Thèse de Redard. ('] Jbid. (M Ibid. [') Redabd, Section des nerfs ciliaires et du nerf optique (Thèse de Paris, 1879). ( 65o ) » Cl. Bernard avait autrefois coupé, chez des femelles de lapins et de cobayes, les nerfs de la glan'de mammaire, pour voir l'influence de cette énervafion sur la sécrétion lactée au moment de la parturition; malheu- reusement ces expériences ne furent pas terminées. » E. Eckhard, en i855, fit les mêmes études, et il ne constata pas que la section des nerfs inguinaux et lombaire déterminât une diminution sensible dans la proportion du lait sécrété. L'incontinence laiteuse ne fut pas observée dans cette expérience, chose qui étonna Cl. Bernard, mais qui s'expliquera très naturellement d'après mes expériences. )) A la suite de nombreuses recherches faites sur diverses régions, con- duit à penser que le rôle des nerfs vaso-dilatateurs, à l'état physiologique, est de parer à certaines nécessités fonctionnelles, telles que la sécréion ou l'érection, j'ai cru pouvoir constater l'existence de ces nerfs dans la mamelle, comme je l'avais constatée dans la pituitaire et la face avec M. Jolyet. » Sur une chienne en lactation, curarisée légèrement ou immobilisée par injection intra-veineuse de cicutine, on recherche l'artère honteuse externe (branche de l'artère prépubienne), qui descend sur la paroi posté- rieure du canal inguinal et se partage, après avoir franchi l'anneau infé- rieur du canal, en artère sous-cutanée abdominale et artère mammaire. C'est dans cette branche qu'on introduit un ajutage en T qui permettra de prendre la pression artérielle sans gêner la circulation de l'organe. Cette artère s'abouche à plein canal avec le rameau mammaire fourni par l'artère ihoraciqtie interne. » On recherche aussi la veine mammaire satellite, qui est très volumi- neuse. C'est à cette veine qu'est accolé le nerf mammaire, qui va se perdre dans le tissu et la peau de la mamelle en suivant les vaisseaux. En remon- tant vers la moelle, ce nerf quitte la veine honteuse externe pour passer sur l'artère iliaque externe et de là sur les psoas, entre lesquels il pénètre à la hauteur de la cinquième vertèbre lombaire. Il provient du cordon nerveux qui unit la quatrième paire lombaire à la cinquième et reçoit quelquefois dans son parcours entre les psoas, ou même plus bas, comme je l'ai vu dans plusieurs dissections, un rameau de la troisième paire lombaire. « L'animal étant ainsi préparé et deux fils passés sous le nerf, dans l'endroit où il rampe sur la veine mammaire, on place le nerf sur une pince excitatrice de notre modèle. D'un autre côté, l'ajutage en Test mis en communication avec un manomètre à mercure; et, les serres-fines placées sur l'artère étant enlevées : « 1° On prend un tracé normal. (65. ) » 2" Sans rien déranger, onfail passer un courant faible. L'élévation de pression est insignifiante, bien qu'on excite un nerf éminemment sensible, et fait même place à un abaissement qui devient de plus en plus considé- rable (o"',o4 à o™,o5 de mercure). En même temps, la mamelle devient tur- gide, le mamelon s'érige, tandis que l'élat de pâleur et de flaccidité des autres mamelles rend le phénomène d'autant plus manifeste, surtout si l'on opère sur des animaux à robe blanche. Cependant la mamelle immédia- tement antérieure rougit aussi un peu, et son mamelon s'érige. » 3" On lie le nerf et on le sectionne entre deux ligatures. L'animal, qui est à peu près revenu, s'agite beaucoup. Cinq minutes après, on fait passer le même courant pour exciter le bout périphérique du nerf sec- tionné. » Immédiatement, baisse de la pression, en même que survient tout le cortège de la congestion. Si. à ce moment on comprime le mamelon des autres mamelles, on fait sourdre à peine quelques gouttes de lait; la même manœuvre sur la mamelle opérée provoque des jets multiples et forts. On arrête l'excitation ; la pression remonte et devient même supérieure à ce qu'elle était avant l'exci- tation. Ainsi donc, la mamelle possède des nerfs dilatateurs types, analogues à ceux delà corde du tympan et du nerf maxillaire supérieur, en même temps que des nerfs dont l'excitation provoque une augmentation dans la quan- tité de lait excrété. » Sur les chiennes ainsi opérées, qui se rétablissent promptement, on constate, après quelques jours, que la sécrétion continue, mais très dimi- nuée, contrairement à ce qu'a avancé E. Eckhard. Il est vrai que la circulation ne se fait plus par l'artère mammaire sectionnée et liée, mais nous savons que la thoracique interne peut encore irriguer la mamelle. Une objection plus grave consiste dans la persistance de l'excrétion du lait après l'énervation consécutive à notre expérience. En effet, si l'on s'explique très bien, malgré Cl. Bernard, qu'il n'y ait pas incontinence, puisqu'on a sectionné des nerfs dilatateurs et des nerfs qui augmentent la quantité de liquide, on ne s'explique pas précisément que la formation de ce liquide persiste. A cela nous répondrons que la mamelle doit recevoir les influences nerveuses de plusieurs sources, et cela même vient à l'appui de la généra- lisation d'existence des nerfs vaso-dilatateurs dans toute l'étendue du névraxe, car il est certain que le mécanisme de la circulation mammaire est partout le même, bien que les nerfs des mamelles proviennent tantôt de la ( 652 ) moelle cervicale, Janlôt de la moelle dorsale, et même de la moelle lombaire ('). » ANATOMIE ANIMALE. — Orirjine Cl valeur morphologique des différentes pièces du labiuin chez les Orthoptères. Note de M. Joannes Chatin, présentée par M. Mil ne Edwards. « De toutes les pièces qui concourent à former l'armature buccale des Insectes broyeurs, aucune ne présente un intérêt égal à celui qui s'attache à l'étude des lèvres. Tandis que les autres pièces orales témoignent des affinités les plus manifestes, ces appendices semblent exprimer une origine toute spéciale; aussi plusieurs zoologistes, méconnaissant les ré- sultats obtenus par les délicates analyses de Savigny, d'Oken et de Bur- meister, n'ont-ils pas hésité à décrire le labium comme un organe impair et asymétrique. En réalité, cette lèvre inférieure possède une structure identique à celle des mâchoires, les plus complexes de toutes les pièces buccales, et reproduit fidèlement les traits essentiels de leur constitution. » On sait que chaque mâchoire comprend les segments suivants : i" le sous-maxillaire; 2° le maxillaire; 3" le sous-galea; 4° le galea; 5° Tinter- maxillaire; 6° le palpigère; 7° le palpe; 8° le prémaxillaire. Il convient donc, pour établir la véritable signification du labium, d'y rechercher l'existence de ces diverses parties. » Vers i844> M, BruUé consacrait à l'examen de cette question un Mémoire demeuré justement célèbre (-) et parvenait à reconnaître, au moins succinctement, quelques articles distincts, mais ne pouvait découvrir nulle trace du palpigère, du sous-galea, du prémaxillaire, etc. Ces graves lacunes s'expliquent par le choix même des sujets d'observation, presque exclusivement empruntés à l'ordre des Coléoptères : si l'on se borne à l'étude de ces types, il est à peu près impossible, j'ai pu souvent m'en convaincre, de poursuivre les investigations au delà des limites que leur avait tracées M. BruUé; les obstacles disparaissent, au contraire, dès qu'on s'adresse aux Orthoptères, et l'on réussit à distinguer assez facilement dans le labium les parties fondamentales de la mâchoire. (') Travail du laboratoire de Physiologie expérimentale de M. P. Bert (Sorbonne). ('') Brullé, Recherches sur les transformations des appendices dans les Articulés 1^ Annales des Sciences naturelles, 3° série, t. II, p. 2^1 et suiv.; i844)' ( G53 ) » Cliez la Locusta viridissima, par exemple, la base de la lèvre inférieure est formée par une large pièce qui représente les sous-niaxillaires; au-dessus viennent les maxillaires, également réunis sur la ligne médiane et con- stituant une large plaque, très exactement figurée par M. Blanchard ('). C'est sur cette région que semblent naître les palpes labiaux; mais, si l'on examine la portion initiale de ces fdamenis grêles et multiarticulés, on con- state que, loin d'être portés par le maxillaire, ils s'insèrent sur une pièce spéciale, dont l'autonomie ne saurait être mise en doute : c'est le palpigère. » En dedans du palpe se voit une lame recourbée, se déployant à la manière d'un cimier au-dessus de l'intermaxillaire; elle offre deux lobes, l'un externe, l'autre interne : M. BruUé considérait ce dernier comme l'ana- logue du galea, sans s'expliquer sur la valeur du lobe externe. Or ce der- nier constitue seul le galea; l'examen des différents genres, l'observation des principales périodes du développement, le démontrent également. Quant au lobe interne, seul en rapport avec le maxillaire, il forme le sous-galea (-). Enfin, vers la région terminale de l'intermaxillaire se montre une pièce distincte, dont l'indépendance est facile à constater chez les Mantes, les Empuses, les Taupes-Grillons; elle représente le dernier article de la mâchoire, le prémaxillaire, et achève ainsi d'affirmer, dans ses moindres détails, la réelle parenté morphologique du labium. » M L. Hugo adresse une Note « Sur la philosophie des séries arithmé- tiques ». M. Chasles présente à l'Académie les trois livraisons d'avril, mai et juin 1879 du Bullettino di bibliografia e di storia délie Scienze matematiche e fisicliede M. le prince B. Boncompagni. » La première contient la fin de l'Étude fort étendue de M. Antonio Fa- varo, professeur à l'Université de Padoue, sur la vie et les OEuvres dePros- docimo de' Beldomandi, mathématicien de Padoue au xv^ siècle. A la suite, se trouve une Table des publications mathématiques et physiques les plus ré- centes en toutes les langues. Le Bullettino de mai renferme diverses pièces : 1° Nouveaux matériaux relatifs à l'histoire de la Faculté mathématique de l'ancienne Université de (') Blawchakd, Métamorphoses des Insectes, |>. 1 12. (') La disiinotion du galea et du sous-galea est des plus évidentes chez les Acridiens, dans lesquels le galea s'insère sur la légion apiciilaire de ce dei-nier. G. H., 1879, 2» Semestre. (T. LXXXIX, N» 13.) 86 ( 654 ) Bologne, par M. P. Riccardi ; 2° Notice sur la correspondance de Jean P' Bernoulli, de M. G. Entestrom; 3° quelques mots au sujet de la Note de M. Maximilien Curtz sur l'orthographe du nom et la patrie de Witelius, du D' T. Zebrawski; 4° un Mémoire physico-mathématique de M. l'ingénieur L. Dall'Oppio, portant un jugement développé sur le Traité de Physique technologique de M. le professeur Rinardo Ferrini, professeur à l'Institut technique de Milan; 5" et enfin une analyse des Collections mathématiques dePappus, publiées par M. F. Hultsch à Berlin ; 4 vol. in-8°, 1878. Le Bulletin de juin contient (p. 345-35i) une Notice de M. Stein- schneider sur A. Johannes de Lineriis(de Liveriis) et Johannes Siculus (p. 345-35i). Cet article se rapporte aux citations relatives à ces deux auteurs qui se trouvent dans les importants articles de M. Favaro, pages 60 et suivantes, sur la vie et les Ouvrages de Prosdocimo de' Beldomandi. Puis différentes pièces inédites, extrêmement importantes pour l'his- toire des Sciences, concernant principalement Lucas de Burgo, lesquelles sont: 1° (p. 342-419) une Notice de M. Boncompagni sur les vies inédites des trois mathématiciens Jean Danck de Saxe, Jean de Lineriis et frère Lucas Pacioli de Borgo San Sepolcro, tirées de trois copies d'un Ouvrage inédit de Bernardino Bakli (né le 5 ou le 6 juin i553, mort le 10 octobre i6iy), dont une est manuscrite; 2° (p. 420-427) une reproduction fidèle de ces trois vies d'après cet autographe, avec les variantes des deux autres exemplaires; 3° (p. 428-438), un appendice de documents inédits relatifs à Lucas Pacioli, qui sont : une Lettre dédicatoire d'un Ouvrage inédit adressé par Pacioli aux étudiants de Pérouse; une Lettre dédicatoire d'un autre Ouvrage de Pacioli, intitulé Deviribus quantitatis, tiré d'un manu- scrit de la bibliothèque de l'Université de Bologne; une demande inédite adressée par Pacioli à la République de Venise pour obtenir le privilège de faire imprimer plusieurs travaux; divers passages des Annali decemvirali des Archives décemvirales de Pérouse, qui prouvent que Pacioli fut professeur de Mathématiques dans cette ville dans les années 1 477-1480, i485, i486, iSog, i5io; enfin (p. 438), des extraits de deux manuscrits de l'Archive de l'État de Florence. M. Chasles fait hommage à l'Académie, de la part de M. Enrico d'Ovidio, d'un travail extrait des Mémoires de l'Académie rojale des Lincei de Rome , Le junzioni melriche jondamentali necjlispazi di quanle si vogliano dimensioni e di curvalura coslante (Roma, 1877, iu-4°), et, de la part de ( 655 ) M. Antonio Favaro, d'un volume qui réunit les différentes parties de ses recherches sur la vie et les travaux de Prosdocimo de' Beldomandi. La séance est levée à 4 heures et demie. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OnVHAGES BEÇnS DANS LA SEANCE DU 6 OCTOBRE iS'jg. Les nouvelles machines marines. Supplément nu Traité des appareils à vapeur de navigation mis en harmonie avec la théorie mécanique de la chaleur -par MM. A.LEDiEuet H. HuBAC. T. II. Paris, Dunod, «879; i vol. in-8°, avec Atlas. Bulletin de l'Union scientifique des pharmaciens de France y troisième année, séance annuelle du 18 avril 1879. Paris, impr. Arnous de Rivière, 1879; in-8°. (Présenté par M. Bussy.) Département de Meurthe-et-Moselle. Société centrale d'Agriculture et Comice de Nancy. Statistique agricole de la moyenne et grande propriété; par M. Fr. Fraisse. Nancy, impr. E. Réau, s. date; in-4''. Comptes rendus des travaux de la Société des Agriculteurs de France; dixième session générale annuelle ; t. X; Annuaire de 1879. Paris, au siège de la So- ciété, I, rue Le Peletier, 187g; in-S". Congrès pour l' avancement des Sciences ; séance du ^septembre. Section d' Agro- nomie. Communication improvisée, faite par M. le prof. Cauvt. Montpellier, impr. Firrain et Cabirou, 1879; br. in-8°. (Renvoi à la Commission du Phyl- loxéra. ) Recherches sur l'électricité; par M. Gaston Planté. T. II, fascicule i . Paris, A. Fourneau, 1879; br. in-8°. Compte rendu des travaux de la Société de Médecine, Chirurgie et Pharmacie de Toulouse depuis te 12 mai iS'jS jusqu'au 11 mai 1879. Toulouse, impr. Douladoure, 1879; br. in-8°. Annales des Ponts et Chaussées. Mémoires et documents relatifs à l'art des constructions; 1879, septembre. Paris, Dunod, 1879; br. in-8°. Cenni sulla storia délia Geodesia in Italia dalle prime epoche fin oltre alla meta del secolo xix. Memoria del prof. P. Riccardi. Bologna, Gamberini e Parmeggiani, 1879; i"-4°- ( 656 ) Memorias del Instituto geografico y estadistico ; t. II. Madrid, impr. Aribau y C% 1878; gr. in-8°. Proceedings of the american Academy oj Arts and Sciences; new séries, vol. VI ; whole séries, vol. XIV, from may 1878 to may 1879. Boston, John Wilson and Sons, 1879; in-S". Report oftlie forty-eiglitli meeting of the british Association for the advance- me/ït of Science, heldat Dublin in august 1878. London, John Murray, 1879; in-8° relié. Giinshot injuries : their liistory, characterislic features, complications and gênerai treatment; by T. Longmore, London, Longmans, Green and C°, 1877 ; in-8° relié. (Présenté par M. Larrey. ) The auriferous gravels of the Sierra Nevada of California ;by3.D. Whitwet. Cambridge, printed at the University press, 1879; in-4°. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉ\NCE DU LUNDI 20 OCTOBRE 1879. PRÉSIDENCE DE M. DAUBRÉE. MEMOIRES LUS. PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Recherches montrant la puissance, la rapidité d'action et les variétés de certaines influences inhibiloires [influences d'arrêt) de l'encéphale sur lui-même ou sur la moelle épinière et de ce dernier centre sur lui-même ou sur l' encéphale . Note de M. Brown-Séquard. (Extrait par l'auteur.) « .... Les faits que j'ai trouvés appartiennent tous au groupe si im- portant des phénomènes inliibitoires ou d'arrêt. Ainsi que l'a montré M. Ch. Rouget, dans la plupart des cas au moins, un arrêt (ou inhibition) est le résultat d'une influence exercée par des fibres nerveuses irritées, sur les cellules nerveuses dont l'activité est suspendue. L'influence inhibitoire est une puissance possédée par presque toutes les parties du système nerveux central et luie portion considérable du système périphérique. Cette puis- sance est si grande, quelle peut causer l'arrêt [V inhibition) du cœur, de la respiration, delà nutrition, des propriétés et des fonctions de l'encéphale et de la moelle épinière, des sens, elc. » L Influence inhibitoire d'une partie de l'encéphale sur une autre partie de ce centre et sur la moelle épinière. — Il est bien connu qu'une section du G R., 1S79, 2» Semestre, [T. LXXXIX, N" IG.) 87 ( 658 ) bulbe rachidien peut arrêter les mouvements du cœur et de la respiration. Il y a bien longtemps que j'ai montré qu'une simple piqûre du bulbe ou des parties voisines peut aussi arrêter ces mouvements, et même toutes les fonctions cérébrales et les échanges entre les tissus et le sang dans l'orga- nisme entier. J'ai constaté récemment d'autres effets inhibitoires à la suite de la section du bulbe à o™,oo2 ou o",oo3 au-dessus du bec du calamus. L'irritation galvanique de la surface postérieure de cette section et celle de la moelle épinière, là où elle donne naissance aux deux premières paires de nerfs, ne produit aucun mouvement des membres. L'excitabilité de ces parties se perd soudainement et complètement dans la plupart des cas où cette lésion est faite chez des chiens, des lapins et des cobayes. Il y a alors clairement, comme des expériences nombreuses me l'ont montré, non la perte d'excitabilité qu'un arrêt de la circulation peut causer, mais l'effet d'une influence inhibitoire exercée par l'irritation que produit la section sur le bulbe et sur une portion de la moelle cervicale. Si j'écrase l'encéphale d'un lapin ou d'un cobaye, j'obtiens le plus souvent aussi un effet d'inhi- bition très net. Les membres antérieurs n'ont pas trace (ou ont à peine) de mouvements, et la faculté réflexe du renflement cervical est perdue complètement. Un élat inverse existe dans le train postérieur, où la faculté réflexe dure longtemps et où des convulsions très violentes et prolongées ont lieu aussitôt après l'écrasement. Des expériences très nombreuses sur des grenouilles, des oiseaux et des mammifères m'ont montré que des lésions encéphaliques font souvent perdre l'excitabilité de la moelle épinière du côté opposé ou du côté correspondant. Chez un chien après huit mois, chez un cobaye après quatre mois, l'inhibition de l'excitabilité de toute la moitié droite de la moelle et de l'encéphale, derrière une section du cerveau à droite, existait encore. Une section transversale d'une moitié du cerveau produit quelquefois la perte soudaine de toute excitabilité d'une grande partie de l'encéphale derrière la partie où elle a été faite. M IL Influence inhibitoire de la moelle épinière sur elle-même. — Ayant réussi à écraser une portion de la moelle lombaire loin de l'origine des nerfs des membres postérieurs, j'ai constaté le plus souvent ime absence complète de mouvements convulsifs dans ces membres et la perte immé- diate de la faculté réflexe du renflement médullaire lombo-sacré. J'ai trouvé aussi qu'une paralysie assez prononcée existe toujours dans un des bras chez les lapins, immédiatement après la section transversale d'une moitié latérale de la moelle épinière loin et en arrière de l'origine des nerfs du bras. Cette paralysie a lieu du côté de la lésion et dure au moins de huit à (659 ) dix jours. M. Vulpian avait déjà vu à peu près la même chose sur des gre- nouilles. » m. Influence inhibiloire exercée par la moelle épinière ou le nerf sciatique sur l'encépliak, du côté opposé. — La section d'un nerf sciatique ou d'une moitié latérale de la moelle épinière chez le chien, le lapin et le cobaye produit de bien remarquables elfets. Il y a immédiatement après une dimi- nution, quelquefois même la perte de toute excitabilité au galvanisme dans un ou plusieurs points de l'encéphale, du côté opposé à celui de la lésion du sciatique ou delà moelle. Chez le lapin, la diminution d'excitabilité est plus considérable et surtout beaucoup plus étendue que chez le chien. Toutes les parties excito-motrices ou sensibles montrent une dimi- nution notable de leurs propriétés. Il en est ainsi pour les prétendus centres moteurs, le corps opto-strié, le nates, Iç testes, la capsule interne, le pé- doncule cérébral, le mésocéphale, le bulbe et la partie de la moelle épi- nière d'où naissent les deux premières paires de nerfs. Chez le chien, la diminution de l'excitabilité des prétendus centres moteurs est plus consi- dérable que chez le lapin et le cobaye ; mais il y a quelquefois chez ce Car- nivore des îlots de substance nerveuse dont l'excitabilité est augmentée, alors que les parties environnantes dans la moitié d'encéphale affectée sont, au contraire, comme ces centres moteurs, beaucoup moins excitables qu'à l'état normal. Il arrive très souvent dans ces expériences, surtout lorsqu'on examine l'excitabilité de l'encéphale quelques jours après la lésion du scia- tique ou de la moelle, que l'on trouve une augmentation de l'excitabilité de l'encéphale du côté de cette lésion, en même temps que du côté opposé il y a la diminution ordinaire. » Conclusions. — i° Sous l'influence d'une irritation locale, nombre de parties de l'encéphale peuvent déterminer ï inhibition [V arrêt) de l'excitabi- lité au galvanisme de plusieurs autres parties de ce centre nerveux ou de la moelle épinière, soit du même côté, soit du côté opposé. » 2° La moelle épinière, irritée en certains points, peut déterminer l'inhi- bition des propriétés excito-motrices d'autres parties de ce centre nerveux aune grande distance en avant ou en arrière de la lésion irritatrice. » 3° Le nerf sciatique et la moelle épinière peuvent déterminer, du côté opposé à celui où on les a irrités par une section, l'inhibition de l'excitabi- lité au galvanisme et d'autres propriétés de l'encéphale dans toutes ses parties, y compris celles où l'on a cru pouvoir localiser des centres psycho- moteurs. » ( 66o ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. L. Jaubert soumet au jugement de l'Académie un projet d'établis- sement d'observatoire astronomique au Trocadéro. (Commissaires : MM. Ijoewy, Mouchez. ) M. A. Vachette adresse un Mémoire sur le nombre des permutations possibles, avec les vingl-liTiit dominos du jeu ordinaire, quand ils se rac- cordent tous, et une Note relative au théorème de Fermât. (Commissaires: MM. Puiseux, Bouquet.) M. H. Lespiau adresse un Mémoire intitulé: « De l'électricité comme moteur et producteur de lumière v. (Renvoi à l'examen de M. Jamin. ) M. A. RiEMBÀiTLT adresse un Mémoire relatif à un appareil de transport pour les blessés, et notamment pour les blessés des mines. (Renvoi à la Section de Médecine et Chirurgie.) M. A. ViGiÉ, M. B. Ressos adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) CORRESPONDANCE. M. le MiMSTiiE DE LA Marine transmet à l'Académie un Rapport concer- nant les expériences faites à bord du navire ie Far sur la boussole à aiguille de nickel de M. Wharlon. ASTRONOMIE. — Découverte d'une petite planète, par M. Péters. Dépêche télégraphique de la Smithsonian Institution, communiquée par M. Mou- chez. Was^iington, i5 octobre 1879. Planète (206) par PéU'is, à Clinton, Ascension droite i^'o™ Déclinaison -1-1° 20' Mouvement diurne 5' sud ;.. 1 1^ grandeur. (66. ) ASTRONOMIE. — Observation de la planète (206) (Peters), faite à l'Observatoire (le Paris, par MM. Henrv, présentée par M. Mouchez. Dates. 1879. Octobre iG Temps nioyoïi Ascension lie Palis. droite. 9''5i'"46' o''58"'32%8o Io(- (par. X A). -(î,.63) Distance Kloile polaire. lo[;(par.xi^ de comparaison. 88''49'i3",2 -(0,818) 1071 Weisse H. 0, Position moyenne de l'étoile de comparaison jioitr 1879,0. . Nom de rétolle .' de comparaison. lo'ji Weisse H. 0. 1'' Uccnsioii lîédnction Distance Rédiicliori droite. ail jour. polaire. an jmir. i'"45',oi H-4%6i 88°37'58",3 -29",6 MAGNÉTISME TERRESTRE. — Observations de déclinaison, d'inclinaison et d'in- tensité horizontale dans le bassin de la Méditerranée. Note de M. de Bernar- DiÈRE, présentée par ]M. Mouchez. En présentant à l'Académie les résultais de ces observations, M. Mouchez s'exprime comme il suit : « M. le lieutenant de vaisseau deBernardière, qui, après un séjour d'un an à l'Observatoire de Montsouris, a fait la campagne de la frégate-école la Flore, comme instructeur des élèves de la marine, a mis à profit les diverses relâches de ce navire pour faire ime série d'observations magné- tiques de déclinaison, d'inclinaison et d'intensité horizontale dans le bas- sin de la Méditerranée. » Ces observations ont été faites avec beaucoup de soin à l'aide du petit théodolite-boussole de Lorieux et d'un théodolite du même genre, construit par Brunner, auquel M. ÎMarié-Davy a fait subir quelques modifications qui permettent d'obtenir en outre l'inclinaison et l'intensité horizontale. » Toutes ces observations, faites pendant les années 1878 et 187g, ont été ramenées au i"' janvier 1879 et vérifiées par M. Marié-Davy, qui a pu les comparer aux observations contemporaines faites à l'Observatoire de Mont- souris. » M. de Bernardière vient d'observer les mêmes éléments magnétiques à son retour à Paris, ce qui lui a permis de vérifier toutes les constantes des deux instruments employés. ( 662 ) » Il a été assisté dans ces travaux par MM. Nicou et Laporte, sous-ingé- nieurs hydrographes. Observations magnétiques ramenées au i" janvier 1879. Déclinaison. Inclinaison. Intensité horizontale. Lisbonne 19.28 » " Madère 20 . 49 » " Saint-Vincent 18.27 » » Gibraltar 17.82 >• » Mers-el-Kebir 1 5 . 55 >■ » Carthagène 16. 1 3 » » Alicante . . . . - i6.i3,5 » » Palma i5.i5,5 « >■ Barcelone i5 . 29 • » Rosas i5. i5 » » Port-Vendres i5.23 » " Toulon 14.24 61. 4>9 2,226 Salins d'Hyères 14. i3 61.28,6 2,218 Villefranche i3.53 61. 4, 2 2,196 Naples .... I o . 55 , 5 » » Navarin 8. 7 52.82,9 2,682 Pirée 7.35 53-43 2,6o3 Milo 7.13,5 52.28,2 2,652 Malte 10.36, o 52. 14,9 2,625 Alger 14.38,0 55.21,9 2,488 Cadix 17.52,5 Iled'Oléron . 17.46 64- 8,2 2,o3i Quiberon >9-2,5 65.29,9 ' »945 Brest 19.58 66.i5,4 1,920 Lorient 19.18,0 65.i3,i «,945 Paris • 65.32,6 1,9324 ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les fondions entières. Note de M. K. Picard, présentée par M. Hermite. « J'ai montré dans une Communication récente [Comptes rendus, 19 mai 1879) qu'il ne peut y avoir phis d'une valeur finie qui ne soit susceptihle de prendre une fonction entière pour une valeur finie de la variable. Je me propose de démontrer maintenant la proposition suivante, dont le ihéo- ( 6G3 ) rème précédent n'est qu'un cas particulier : il ne peut y avoir plus d'une valeur finie rt poin- laquelle l'équation G{z) = n[G{z) étant une fonction entière] ait seulement un nombre limité de racines, à moins que G(") ne soit un polynôme. Nons allons montrer, en effet, que, a et h désignant deux quantités finies, G(:;) est un polynôme si les équations G(s) ^ a et G(z) = b ont un nombre limité de racines. » Commençons par rappeler quelques résultats d'un Mémoire de M. Dedekind [ Ueberdie elliptischen Modid- Functionen [Journal de Borcliardt, t. LXXXIII)]. Il existe une fonction co de la variable v n'ayant dans tout le plan que les trois points critiques o, i et le point co , et jouissant des pro- priétés suivantes : pour toute valeur de v, le coefficient de i dans w, mise sous la forme ordinaire des imaginaires, est positif; déplus, « a pour une valeur quelconque de v une infinité de valeurs, et, Wq désignant l'une quel- conque d'entre elles, toutes les autres sont données par la formule (') pw» ■p.Uo X, p., V et j5 étant quatre entiers réels satisfaisant à la relation Xp — [Vj = t. La fonction inverse f(«) est uniforme et v prend respectivement les va- leurs o, I et 00 pour w = \^}^^ nous désignerons par e), pour w = / et enfin pour w infiniment grand, de telle manière que le coefficient de i soit positif et lui-même infiniment grand. Nous dirons, avec M. Dede- kind, qne deux nombres u et Wo, liés par une relation de la forme (i), sont équivalents; t» a la même valeur pour des valeurs équivalentes de m. » Nous pouvons évidemment supposer que les quantités désignées au début par n el b sont zéro et l'unité. Soit donc G{z) une fonction entière telle que les équations G{z) = o el G{z) = \ n'aient qu'un nombre limité de racines. Posons v^=G{z); (ù deviendra une fonction F{z) de :;, dont les points critiques seront les points racines des équations précédentes, tous situés à distance finie, puisque leur nombre est limité, et le point oo . Je considère un cercle G ayant l'origine pour centre et comprenant à son inté- rieur tous les points critiques de F(s), situés à dislance finie, et j'appelle domaine du point co la partie du plan extérieure à ce cercle; c'est dans ce domaine que nous allons étudier la forme de la fonction. Désignons par w une des déterminations de F [z] dans le domaine du point oo , et soit ( 664 ) '- — '— la valeur de w quand la variable a fait dans le sens positif le tour complet du cercle C. Je cherche tout d'abord si l'on peut déterminer les cinq quantités a, |3, y, ô et k de manière que "- — y- se reproduise multi- plié par k après cette circulation. Le problème est susceptible d'une solu- tion si (X + pY est différent de 4- » Si (X -\- pY est supérieur à 4, «, |3, y et 5 sont réels, et k est positif et différent de l'unité, et l'on aurait, en désignant par n le logarithme arithmétique de k, (p{z) étant uniforme dans le domaine du point ao et n'ayant d'autre point singulier que ce dernier; mais le coefficient de i dans le premier membre doit avoir un signe invariable, et l'on peut démontrer que, quelle que soit la fonction uniforme o(z), il ne peut en être de même dans le second. Il est donc impossible que (X + /5)- soit supérieur à 4- Nous n'avons donc qu'à examiner les cas {}. -h p)- — o ei i . » Soit X 4- p = o. Alors A- = — i , et l'on trouve aisément a, [3, -y et 5. )) On a alors V — {\ — i)tù ^ ' ^ '^ (p[z) étant uniforme dans le même domaine. En supposant, ce qui est permis, v positif, j'établis que le point co doit être pour ç)(s) un pôle ou un point ordinaire, qui ne soit pas un point racine, et, par suite, le second membre augmente indéfiniment avec z; donc m tend vers : : de quelque manière que z augmente indéfiniment. Mais r— -- est équivalent à /, et de la relation G{z)= i>{w) on conclut immédiatement qiieG(s) tend vers l'unité quand s augmente indéfiniment, ce qui est impossible; X + p ne peut donc être nid. » Je démontre, par des considérations analogues, que (X + p)' ne peut être égal à i, car, dans cette hypothèse, « tendrait vers une valeur équiva- lente à £ quand s se rapprocherait du point 00 , et, pnr suite, G(z) tendrait vers zéro, conclusion inadmissible. » Nous devons donc nécessairement supposer que (X -i-|3)-=r4- Dans ( G65 ) ce cas, on peut trouver quatre entiers réels satisfaisant à la relation jSy — «5=1 et un nombre entier m tels que ^ _^-^- se transforme en -, — h m après nn tour complet. 7 7 - » On aura, par conséquent, 7 + 001 -.ITZI I \ ' 7 + o (z) étant uniforme dans le domaine du point ce . Le coefficient de i dans le premier membre est toujours positif; on en conclut que m doit être né- gatif et que le point oc est un point ordinaire pour (p{z). Mais ^ est ici une des déterminations de F(z). Il y a donc une des déterminations de cette fonction qui est infiniment grande, de telle manière que le coeffi- cient de i soit lui-même infiniment grand pour des valeurs de z d'un module suffisamment grand, et de la relation G{z) = i'[a) on conclut alors que le module de G(z) augmente indéfiniment, de quelque manière que z se rapproche du point oo . Or cela suffit à établir que G(z) est un polynôme. On sait en effet (VVeierstrass, Zur Théorie der eindenligen Functionen) que, quelque grand que soit R, G(z) étant une fonction trans- cendante entière et a une constante quelconque, il existe au moins une valeur de z de module supérieur à R, telle que le module de G(z) — a soit moindre qu'un nombre donné aussi petit que l'on voudra. Nous nous sommes d'ailleurs plusieurs fois servi de ce théorème dans certaines parties de la démonstration, que nous n'avons pu qu'indiquer ici. » PHYSIQUE. — Sur le saccharimètre Laurent. Note de M. L. Laurent, présentée par M. Jamin. « On fait souvent fonctionner le saccharimètre pendant plusieurs heures; le brûleur échauffe le polariseur, fait persiller le baume employé au col- lage, et diminue la sensibilité. Si l'on éloigne le brûleur, on perd en lumière, ce qui est une difficulté, car on agit près de l'extinction totale. » J'ai l'honneur de présenter à l'Académie deux modèles différents. Le grand modèle, qui est préférable, se compose d'une règle en forme de V; aux deux extrémités, elle porte deux bonnettes alésées au moyen d'un outillage spécial et qui assure un bon centrage. C. R., 1879, 3' Semestre. (T. LXXXIX, N» 16.) 88 ( 666 ) » On peut employer des tubes de o™,5o. Le levier qui sert à faire tourner le polariseur est placé derrière le cadran. Les deux figures montrent la marche de la lumière. FF', flamme placée à o'",20 de L. L, lentille convergente, donne en DD' l'image de FF'. DD', diaphragme dont le petit trou est égal au diamètre de l'image 00' ; il porte le bichromate. M, lentille convergente, donne en 00' l'image de DD'. P, prisme de Foucault, polariseur. QQ', diaphragme dont une moitié est recouverte de la plaque d'une demi-onde. T, place des tubes. A, prisme de Foucault, analyseur. 00', objectif, tend à donner en II' une image réelle de QQ'. C, oculaire concave, transforme II' en image virtuelle et forme avec 00' une lunette de Galilée qui sert à viser QQ'. Il', image réelle de QQ'. » La yîg'. 1 montre que chaque jioint de QQ' envoie des rayons sur toute la surface de 00'. On peut giouper ces mêmes rayons d'une autre façon et, inversement [fig. 2), considérer que chaque point de 00' envoie des rayons sur toute la surface de QQ' ; ces rayons traversent M et donnent en DD' une image de 00' ; c'est en ce point que l'on devrait mettre la flamme. Je la rejette plus loin en interposant la lenlille L. » DD' est assez grand pour couvrir 00' et sujiprimer les rayons étrangers qui se réflé- chiraient dans les tubes. » Comme polariseur P, je rejette le prisme biréfringent; sa deuxième image se réfléchit dans les lubeset diminue la sensibilité. Le Nicol va bien et le Foucault est préférable; il n'a pas de collage intérieur, et les surfaces sont moins obliques. » L'interposiiion du bichromate est plus facile; il suffit de mettre en DD' un cristal qui n'a à. couvrir que o'",002. » Comme complément, je présente un éolipyle à deux becs, qui brûle avec l'esprit de bois. Il donne deux flammes fixes et très intenses. » En résumé, on obtient plus de kimièie et de neltelé, et les réflexions dans les tubes sont supprimées. » (667 ) ANATOMIE GÉNÉRALE. — Nouvelles recherches sur le mode d'union des cellules du corps muqueux de Malpighi. Note de M. L. Rakvier. « Les cellules de 1 épidémie prennent naissance à lu surface des pa- pilles et des dépressions interpapillaires. Elles s'en dégagent successive- ment et s'élèvent pour atteindre une région dans laquelle elles forment, au-dessus du sommet des papilles, une couche uniforme, que je désignerai sous le nom de lac du corps muqueux de Malpiqhi. Ces cellules, dans leur trajet, se déplacent les unes par rapport aux autres, comme dans un chan- gement de front. C'est ainsi qu'au centre des boyaux interpapillaires elles sont pressées latéralement et se rangent en file, tandis que, dans le lac du corps muqueux, elles se distribuent d'une manière homogène d'abord, puis s'aplatissent perpendiculairement à la surface de la peau pour former le slralum granulosum. » Je dois donner maintenant quelques renseignements historiques, sans lesquels il serait impossible de saisir la portée des faits que je me propose de décrire dans cette Noie. Schrœn aperçut le premier, sur le bord des cellules épithéliales du corps muqueux de Malpighi, la striation scalari- forme, aujourd'hui bien connue de tous les histologistes. Il l'attribua à des canaux poreux qui seraient creusés dans la membrane des cellules et qui les feraient communiquer les unes avec les autres. M. Schullze, après avoir reconnu que les cellules épithéliales sont dépourvues de membrane et ne possèdent pas de cavités, ne pouvait admettre la manière de voir de Schrœn. Ayant isolé au moyen du sérum iodé les éléments cellulaires du corps muqueux, il les vit hérissés de pointes et supposa dès lors que la strialion observée par Schrœn correspondait à des piquants qui affecte- raient entre eux des rapports semblables à ceux des dents de deux roues d'engrenage. Plus tard, Bizzozero chercha à établir que les piquants des cellules du corps muqueux ne sont pas engrenés, comme Schuitze l'avait cru. Ils seraient soudés bout à bout par leurs pointes et laisseraient entre eux des espaces destinés à la circulation des fluides nutritifs. Dans ces dernières années, G. Lolt a soutenu que les piquants des cellides épider- niiques sont réellement engrenés, mais qu'ils peuvent glisser les uns sur les autres, de telle sorte que, dans certains états pathologiques, se désen- grenant pour ainsi dire, ils ne seraient plus en contact que par leurs extré- mités. ( 668 ) » Cette question en était là lorsque j'ai été conduit à la reprendre cette année même à mon Cours du Collège de France. Je vais résumer dans quelques propositions les principaux résultats auxquels je suis arrivé et que je publierai plus tard en détail. » A. Les cellules du corps muqueux de Malpighi sont solidement unies les unes aux autres. Il est très difficile de les isoler, même après une macération longue et bien conduite dans le sérum iodé. Lorsque l'on a obtenu quelques-unes de ces cellules à l'état d'isolement complet, on constate que les piquants qui les recouvrent présentent des extrémités comme brisées et non pas comme simplement séparées au niveau d'une soudure. Ces piquants forment souvent des groupes dont l'orientation par rapport à la cellule est fort variable. » B. Des coupes de la peau normale, faites après durcissement dans le bichromate d'ammoniaque, la gomme et l'alcool, puis colorées forte- ment par l'hématoxyline, montrent entre les prétendus piquants des es- paces incolores. Si la coupe a été faite parallèlement à la surface de la peau, immédiatement au-dessus des papilles, on aperçoit, au niveau de ces papilles et aux points de jonction de trois ou quatre cellules épithé- liales, des cercles incolores qui correspondent à des canaux verticaux. Sur des coupes extrêmement minces et perpendiculaires à la surface de la peau, les cellules épithéliales de la première rangée paraissent déjà sépa- rées les unes des autres par la striation caractéristique : entre les stries colorées en bleu foncé se montrent des espaces incolores. )) C. Pour étudier complètement la striation scalariforme, il faut l'observer sur des coupes du revêlement épidermique atteint d'hypernu- trition et d'hyperformation.L'épiderme de la région plantaire au voisinage de l'ulcération du mal perforant convient tout spécialement pour cette étude. Les coupes pratiquées après durcissement par le bichromate d'am- moniaque, la gomme et l'alcool doivent être bien franches et d'une grande minceur. Il est nécessaire de les examiner avec un bon objectif à immer- sion et à correction, sans les colorer, dans l'eau simple ou phéniquée. On peut alors constater que la striation scalariforme est produite par des fila- ments étendus d'une cellule à sa voisine et que ces filaments présentent vers leur milieu un renflement nodulaire. Dans le lac du corps mu- queux, outre les filaments nodulaires dont je viens de parler, il en est d'autres dont la longueur est relativement considérable; je les désignerai sous le nom de longs filaments. — Les longs filaments ne possèdent pas de nodules à leur milieu et sont beaucoup plus grêles que les filaments nodu- ( 669 ) laires. Ils sont couchés sur la cellule à la surface de laquelle ils prennent naissance par uoe implantation très oblique, se poursuivent en droite ligne jusque vers le milieu d'une cellule voisine et s'y implantent comme sur la première. Quelquefois ils la dépassent, généralement au niveau de l'un de ses angles, pour se fixer à une troisième cellule. Les longs fila- ments se groupent parfois pour former de petits faisceaux qui, sur des coupes perpendiculaires à leur direction, donnent l'image d'îlots réguliè- rement ponctués. Les longs filaments sont des filaments nodulaires éti- rés. L'étirement des filaments nodulaires se produit, dans le lac du corps muqueux, alors que les cellules épithéliales exécutent le changement de front dont j'ai parlé au commencement de cette Note. Les cellules lym- phatiques qui voyagent dans les espaces compris entre les cellules épithé- liales et les filaments qui les unissent agrandissent ces espaces en allongeant les filaments nodulaires, dont les nodules s'effacent plus ou moins com- plètement sous l'influence de la distension qu'ils subissent alors. Conclusions. — Les cellules du 'corps muqueux de Malpighi, formées de masses de protoplasma munies de noyaux, ne sont pas, comme on le croit, absolument individualisées; elles sont unies par des filaments prolo- plasmiques qui leur sont couununs. Chacun de ces filaments ne résulte pas de la soudure de deux filaments placés bout à bout, et le nodule qui occupe leur milieu n'est pas la trace d'une soudure, comme l'a dit Bizzo- zero, ni d'une juxtaposition, comme Lott l'a prétendu; c'est un organe, élastique qui permet l'élargissement facile des espaces destinés à la circula- tion des sucs nutritifs entre les cellules du corps muqueux de Malpighi. C'est parce que ces cellules ne sont pas complètement séparées, c'est parce qu'elles sont confondues et non soudées par leurs filaments d'union, qu'il a toujours été impossible de déterminer leurs limites par l'imprégnation d'argent el qu'il est si difficile de les isoler par dissociation. » PHYSIOLOGIE. — De la (jlycémie asphyxique. Note de M. Dastre, présentée par M. Vulpian. « Cl. Bernard a signalé ce fait, qu'un état asphyxique prolongé détrui- sait le glycogène du foie et faisait disparaître le sucre du sang. D'autre part, quelques physiologistes ont déclaré que, tout au contraire, et confor- mément à la théorie de Lavoisier, le sucre, élément combustible, s'accu- mulait dans le sang lorsque l'oxygène, élément comburant, venait à dimi- ( C70 ) nuer. Alvaro Reynoso, entre autres auteurs, a annoncé que l'asphyxie empêchait la combustion (ki sucre. Ces contradictions appelaient une nou- velle élude expérimentale. » Cette élude nous a appris qu'il y a lieu de distinguer les effets de l'as- phyxie rapide, conséquences immédiates de la soustraction de l'oxygène, des effets consécutifs de l'asphyxie lente, tels que déchéance des tissus, épuisement des réserves, en un mot, état agouique. « L'asphyxie rapide, c'est-à-dire vraie, a été réalisée de deux manières : dans la première série d'expériences, on gênait l'hématose en faisant respirer l'animal (chien) dans l'air confiné d'un vase clos ; dans la seconde série, on produisait l'asphyxie par dépression, c'est-à-dire que l'on faisait respirer l'animal dans un air raréfié constamment renouvelé. » I. ij'asplifxie par confinemenl était pratiquée au moyen d'un dispositif très simple qui devait satisfaire aux conditions suivantes : i° produire le minimum de désordres mécaniques dans la circulation, en atténuant l'in- fluence perturbatrice des efforts ; pour cela, la trachée était mise en com- munication directe avec un récipient (cloche) de grand volume; on avait eu soin de brancher sur le conduit aérien ou sur la tubulure de la cloche un sac de caoutchouc à parois minces, ayant une capacité comparable à celle du poumon et qui, se dilatant à chaque expiration et s'affaissant à chaque inspiration, réalisait la contre-partie du jeu du poumon; 2° per- mettre d'alterner à volonté et commodément la respiration ordinaire avec la respiiation gênée; cette condition était obtenue très simplement en in- terposant sur le tube trachéal un robinet à trois voies à lumière très large; en tournant la clef de 90" dans l'un ou l'autre sens, on faisait respirer l'ani- mal soit à l'air libre, soit dans la cloche. Enfin les prises de sang étaient limitées au minimum nécessaire à l'analyse ghicosique, à 108'' ou iS^''. 1) Vingt-six expériences ayant donné des résultais concordants, il suffit d'en citer une seule : respiration libre, glucose =; i ,a8; on tourne la clef, de manière à faire respirer l'animal en vase clos, glucose =; 2,53. On rétablit la resjiiralion à l'air libre, et l'on voit successivement la quantité de sucre redescendre à i , 77, à i , 70 et enfin retomber au chiffre initial 1,28. On lecommcnce l'asphyxie, en la poussant moins loin que tout à l'heure, et la quantité de sucre remonte à 2,28. » La conclusion de ces expériences est que, dans l'asphyxie rapide, en vase clos, la quantité de sucre du sang varie en sens contraire de la quan- tité d'oxygène. Il semble qu'en tournant le robinet de communication du poumon avec l'air libre on ouvre ou l'on fertne instantanément le réser- voir de sucre qui alimente le sang. (67.) » II. IJasplij'xie par ({('pression a été réalisée au moyen des appareils de M. Bert et d'après ses conseils. L'animal était placé dans une grande cloche, à une presMon de o"',i5 à ()™,ii5 de mercure, sons courant d'air. Quatre épreuves concordantes permettent de conclure que l'état asphyxique vrai (c'est-à-dire l'état anoxyhémique sans intervention de CO-) |)roduit par la diminution de pression s'accompagne d'une augmentation considérable du sucre du sang. L'iiyperglycémie, avec sa conséquence la glycosurie, est un effet de l'asphyxie rapide. Alvaro Rcynoso avait aperçu et signalé dans un Mémoire spécial cette glycosurie asphyxique; mais les vices de sa méthode, ses erreurs et des préventions théoriques devaient enlever à ses assertions une partie de leur valeur. » J'ai essayé, dans quelqiics cas, de préciser numériquement la relation entre l'oxygène et le sucre, en analysant simidtanément les gaz et le glu- cose du sang. On constate que, s'il y a variation en sens inverse, il n'y a pourtant point proportionnalité entre l'augmentation de l'une des sub- stances et la diminution de l'autre. Ce résultat suffit à écarter l'explication de A, Reynoso, qui pensait que l'excès de glucose correspondait exactement à la diminution des combustions respiratoires, l'oxygène n'étant plus en proportions convenables pour brûler le sucre. » Enfin, dans un appendice à mon travail, j'ai examiné le diabète cura- rique. L'animal curarisé devient diabétique; mais ce résultat n'est pas con- stant. Nous déduisons de six expériences l'expliccition du phénomène et de ses variations, et nous concluons que le diabèle curarique n'est qu'une forme du diabète asphyxique précédemment étudié. » La séance est levée à 4 heures. J. B. BUI.LETI.N BIBLIOURAPIUQUE. OdVEAGES nEÇDS DANS LA SÉANCE DU |3 OCTOBRE iS'jg. La Marine à l'Exposition universelle de 1878. Ouvrage pubiié par ordre de M. le Ministre de la Marine et des Colonies. Paris, Gauthier-Villars et Heîzel, 1879; 2 vol. in-8°, avec Allas in-folio oblong. Direction générale des Douanes. Tableau général du commerce de la France (672 ) avec ses colonies et les puissances étrangères pendant l'année 1878. Paris, Impr. nationale, 1879; in-4°. Ministère de L'Agriculture et du Commerce. Catalogue des brevets d'inven- tion; année 1878, n° 12; IIP Partie, année 1879, n°^ 3, 4,5. Paris, J. Trem- blay, 1879; 7 iivr. in-8°. Essai de Mécanique chimique fondée sur la Thermocliimie ; par M. Berthe- LOT. T. I : Calorimélrie ; t. II, Mécanique. Paris, Dunod, 1879 ; 2 vol. in-8°. La création évolutive; par M. le comte Begouen. Toulouse, Ed. Privât, 1879; br. in-8°. Du pendule. Théorie de ses variations; par M. N. Dejean de Fonuoque. Paris, typ. G. Chamerof, 1879; br. in-8°. Mémoires publiés par la Société nationale d'Agriculture de France; année 1877. Paris, J. Tremblay, i879;in-8°. Contributions ci la Pharmacie et à la Thérapeutique ; par M. S. Limousin. Paris, Asselin et C'^, 1878- 1879; in-8° relié. La mia lanterna, nella Scienza, in iVedicina. Scoperte e pensieri ; péril D™ GiRAUD GiusEPPE. Torino, presso l'autore, 1879; in 8°. Butlettino di bibliografia e di storia délie Scienze matemaliche e fisiche, piibblicato da B. Boncompagni ; t. XII, aprilo, maggio, giugno 1879. Roma, 1879; 3 iivr. in-Zj". (Présenté par M. Chasles.) Reale Accademia dei Lincei. Le funzioni metriche fondamentali ncgli spnzi di quante si vogliano dimensioni edi curvatura costante, di E. d'Ovidio. Roma, Salvincci, i877;in-8°. Jntorno alla vita ed aile opère di Prosdocimo de' Beldomandi, matemntico padovano del secolo XT ; per Ant. Favaro. Roma, tipog. délie Scienze matematiche e fisiche, 1879; in-4". Monographiœ plianerogamnrum prodromi nunc conlinuatio, nunc revisio, auctoribus Alph. et Casimir de Candolle; Vol. secundum : Araceœ, auc- tore Engler. Parisiis, G. Masson, 1879; in-4°. Transactions and proceedings and report of the philosophical Society of Adélaïde [South Justralia) for 1877-1878. Adélaïde, 1878; in-8°. Instructions for observing the total solar éclipse of julyac), 1878. Washing- ton, Government printing Office, 1878; in-4". Department of the interior. Catalogue qf the publications of the United States geological suroej ofthe territories. F.-V. Hayden. Washington, Government printing Office, 1874; in-8°. ( ^1^ ) OdVRAOES reçus dans la SÉANCB Dn 20 OCTOBRE i8'jg. D'Lecadre, Quelques considérations sur la rage. Paris, Chaix, 1879; br. in-S". Exposé statistique et médical relatif à l'aimée 1878 ; par M. le D'' Lecadre. Paris, J.-B. Baillière, 1879; br. in-8''. (Présenté par M. le baron Larrey pour le Concours de Statistique de l'année 1880.) Le sulfurage. Méthode du capitaine Aman Vigie pour la conservation des vigties atteintes par le Phylloxéra. Marseille, chez l'auteur, 3o, rue Curiol, 1879 ; br. in-i8. (Renvoi à la Coinniission du Phylloxéra.) Mamtet pratique de la fabrication et du raffinage du sucre de betteraves ; par M. le D^ L. Gautier. Paris, Savy, 1880 ; in-8°. Analogies entre les phénomènes électriques et les effets produits par des actions mécaniques. Conséquences relatives à la natuie de l' électricité ; par M. G. Planté. Paris, A. Fourneau, sans date ; br. in-8°. (Épreuves.) Astronomie populaire,- par M. C. Flammarion. 3* et 4* série. Paris, Marpon et Flammarion, 1879 ; grand in-S". Détermination de la température de l'air; par M. de Brito Capello. Lis- bonne, Impr. nationale, 1879; br. grand in-8°. La pluie à Lisbonne; par M. de Brito Capello. Lisbonne, Impr. natio- nale, 1879; br. grand in-8°. Résumé météorologique du Portugal; par M. de Brito Capello. Lisbonne, In?pr. nationale, 1879; br. grand in-8°. Pression atmosphérique à Lisbonne, i856-iS-]5 ; par M. de Brito Capello. Lisbonne, Impr. nationale, 1879 ; br. grand in-8°. Pcstos meteorologicos, 1876, segundo semestre, annexos ao vol. XIV dos Annaes do Observalorio doinfante D. Luiz. Lisboa, typ. Lallemant frères, 1878; in-folio. c. R , 1879, 2- Semestre. (T. LXX.X1X. N" M. 89 ( 674 ) Septembre 1879. Observations météorologiques TEMPERATURE DE L AIR SOUS l'ancien abri. 3 4 5 6 7 8 9 10 1 1 l!l i3 i5 i6 "7 i8 '9 20 31 23 23 24 25 26 57 28 =9 3o 1° déc. 2' déc. 3» déc. Mois.. (>) (3) 8,3 9.1 9.8 i,,4 12,4 i5,i i4.> ■ •^,4 9.7 10,3 7.3 9,5 i3,i i6,3 i6, i5,9 i3,5 12,6 12,7 i4.9 11,6 i>.9 8,5 ascen- dante 7.4 4,3 6,6 5,2 2,3 9,5 1 1 ,3 l3,2 7.5 10,8 i8,5 22,3 34.7 24,2 25,3 26,6 24,4 >8,9 18,1 18,6 18,1 21,5 24,0 25,3 20,9 22,8 21,5 23,6 23,3 18,6 18,6 18,6 non atteini 19,2 i5,9 16,0 '7.' i5,9 17,0 16,7 22,2 22,0 17,2 20,6 3,4 5.7 7.3 7,8 8,9 0,9 9,3 5,7 3,9 4,5 3,7 5,5 8,6 !0,8 8,5 9.4 7.5 8,1 8,0 6,8 5,1 5,3 3,9 1.7 0,2 1,9 0,6 9,7 i3,i 16,7 17.6 12,4 .5,7 i3 ,9 i5,6 ■ 7,3 18,2 18,4 19.8 18,4 i5, 1 14.2 i4,i '3,4 i5,6 18,4 19,7 '7,9 18, 17, 18, 17,5 i5,9 i5,3 14,0 i3,8 l5,2 10,9 10,6 T. ,6 10,9 10,9 12,6 16,5 17,2 12,6 .5,4 TEMPERATURE DU SOL à la surface gazon. du (61 5,2 5 ,6 7.3 8,9 12,0 12,3 12,3 i3,o 8,6 9,0 4,5 8,1 11,5 i5,6 14,4 i5,o II ,8 11,0 10,6 i3,o 9,2 II, j 6 i3,6 5,0 1,2 2,7 1,6 0,9 9,0 9,4 11,6 6,2 9,0 (7) 34,0 3.9,3 43,6 39,2 40,1 42,1 34,7 34,4 29,4 32,7 33,7 34,7 34,7 37,5 29,5 37, '1 38,9 43,2 39.7 3i,7 34,7 35,6 22,0 29,6 3i,5 29.7 34,7 26,4 27,2 26,7 37,0 36,1 29,8 34,3 (3) 19,6 22,5 25,5 34. ■ 26, l 27,2 23,5 23,7 '9,0 20,9 19,' 21,4 23, I 26,6 22,0 26,2 25,4 27,1 25,2 22,4 22,0 23,6 l4,'l 21,6 18,3 i5,5 .8,7 ■ 4,0 i4.' '7,9 23,2 23,9 18,0 2', 7 (9) i5,8 18,1 20,2 20,5 20,9 21 ,6 8,6 4,5) 3,9) 4,5 5,2 7,' 9.3 20,0 8,1 8,5 8,2 9,3 8,2 6,3 6,9 5,6 3,2 5,3 2,3 2,3 2,9 2,4 1,6 3,2 '7,9 18,0 i3,6 16,5 11°) 7.6 7,1 7,5 8,1 8,2 8,9 9,0) 9,' 7,9 6,8 6,4 6,5 7,' 7,8 8,3 8,3 8,3 8,3 8,3 8,2 7,7 7,5 6,7 6,3 5,6 4,8 4,5 4,0) 3,7 4.' 17,' d 4o,5 43,6 47,3 4'. 4 43,. 39,3 43,8 12,7 33,8 32,9 3i,6 4?,' 32,6 22,8 7.2 3i,3 37,' 49,9 18,1 10,2 33,8 36,1 9,7 16,2 3o,5 32,1 34.7 28,7 '7,0 28,7 '8,0 37,8 '7,8 i5,5 28,8 26,8 3i,i 7,2 0,2 7.2 0,6 0,2 (0,') (0,0) 2,3 7,2 0,2 5,4 (0,') 0,2 0,0 1 ,0 (0,0) (0,') 0,5 0,2 0,5 16,2 2,6 34,2 EAU de la terre sans abri. o — ? a (,3) mm 44,5 44,' 43,8 43,3 43,0 48,4 47.0 5t,5 49,4 48,7 47,4 46,6 45,9 46,8 52,3 5i,4 49,6 48,4 47,7 5i,6 49,6 48,6 47,4 47,2 47.3 46,9 46,8 46,5 46,1 '|5,9 5,4 46,4 48,8 47,2 47,5 (■1) mm 0,5 0,^ 0,5 0,3 1,8 1,6 2,7 2,7 0,9 ',4 0,8 0,7 1,3 1,7 2,0 1.7 1 , 2 0,9 1,5 1,9 ',4 1, 1 1,2 0,0 0,5 0,6 0,3 0,6 0,8 l3,2 8,4 33,4 ù 1 POUR 100 "■= d'air. I p < ta Q •r. 0 P es 0 c ■< II a. -a 0 « S « ■£ .1 H S 3 .2" h "5 bu « :S 0 a 2 c s " < 1 B £ a a a 0 0 0 s 1 S 3 = « g < 1 a 3 S i < (Ibl (16) 171 (.8) {■>!) (ao) mm D mg 1 mg me 3,7 39 2,8 0,5 3,0 32 • 2, 1 47 1,3 • 3,0 0,5 3,7 22 • 4.2 20 2,0 i3 0,8 35,4 2,9 0.7 1.7 9 0,8 32,1 2.7 0,5 1,0 1 1 2,0 19 • 1,7 24 1,6 20 2,2 16 2,5 1 1 ,3 35,9 1,6 0,5 1,6 7 1 ,0 32,3 2,4 0,6 0,6 I 1 ,0 34,4 ',9 0,7 1,0 8 1,2 34,5 1,9 0,5 ■ ,2 26 1,5 33,9 1,8 0,6 1,6 27 ',4 32,9 2,0 0,7 1 ,2 22 .,3 33,0 2,4 0,6 ■ , I '4 1,0 33,1 2,1 0.7 I , j 21 1,2 32,1 2,5 0.7 1.7 23 ',7 32,9 2,2 0,5 ',4 6 1,8 0,5 2,4 12 2,4 0,5 2,4 22 0,6 3', 9 2,4 0,7 1.9 40 1,8 32,7 2,2 0,5 1.7 22 1,5 3o,i 2,9 0,9 1,5 3i 0,4 3.,i 3,5 0,8 1,1 20 0,1 32,5 2,5 0,8 1,0 23 0,6 32,8 2,5 0,8 25,6 24 '4,5 i5 1,2 33,8 2,0 0,6 16,1 22 1 ,0 32,0 2,5 0,7 56,2 20 1 ,' 33,0 2,4 0,6 ( 67.'; ) i ^ FAITES A l' OlISERVATOIRG DE MONTSOURIS. SEPTEMBRE 1879. 0 1S MACXÉTOMÊTRES psYcimo- VENTS. 3 a rai.ll. MÈTRE. ^-~ - S. - M S © « 0 a s ai REMARQUES. a a 1 0 ■a a à c B a -S ■Si Il ? 1 = 3. > 0 £ c -2 c ■0 '2 i (»>) (îî) (..11 (ni 1 î5) (,C1 (=:) (î'i) ( 2^1 1 f :u. ) uim 0 1 ^ km mm 1 7133,') 16.69,8 65.32,5 1,9334 16,5 NE 7,9 69 Assez beau temps durant les cinq prouiiors jours, mais 63,0 ' perlurbaliotis ma^'néliques du i" au 2, suivies d'un 2 7'", 3 3i ,9 9340 10,3 NE NNE 9,3 72 muuvemeiit do baisse barouiélrique accentua depuis 3 761 , 1 63,3 3 1,1 9347 8,0 ENE S 10,6 74 le maximum de 76.'!, 9 le 7. vers 9 b. m. jusqu'au mioi- mom de 747,;» '"^ t^ ^crs 16 h. 3o. 4 757.0 63,1 62,9 3o,j 30,2 9356 '3,9 NNE SàW 9.5 (^"i Éclairs pendant la soirée du û; orage du 6 à 10 h. soir au 7 à I h. m. avec pluie forte de ir h, soir a minuit. 5 702,6 9350 ■3,4 NNE SW / ■".4 7^ L'horizon est encore sillonné d'éclairs le soir du 7, et la 6 l'\»,'^ 61,8 3>,7 9336 8.9 Variable SàE .4,1 83 pluie reprend et dure luute la matinée du 8 et prin- 66,0 cipaleuient de i h. a 8 b. j y 74s, 3 3o,9 9355 •7.4 SSW 12,9 83 11 e^t tombé quelque peu d'eau le soir du 9 et le 10 vers 8 749.4 61,5 3i,7 9359 11,0 sw SW .1,4 89 5 b. du malin, encore bien que le baromètre eût repris le mouvement de hausse qui devait le porter a 739.0 9 701,3 63,5 3o,6 9363 23,6 sw SW 9.Ï 77 le II vers 0 b. 3o. 10 7ji;,4 62,0 3i,6 9351 i5,3 SàWiNW NW 9,'' 81 La rosée se dépose en quantité notable durant les nulis des II et 17.; mais la pression diminue de nouveau. Un 1 " 708,4 61,4 3i,4 9358 9.8 WNW à SW WSW 9,0 79 orage éclate durant la nuit du iS au iG. Le minimum 701,6 60,7 barométrique de 718, ^ le u a u h. ',5 est suivi de la 12 3i,5 9350 i5,i SSW SSW 9,9 77 réapparition do la pluie. On en a recueilli surioui le u i3 750,5 60,5 32,0 9344 16,0 SiSE SW '1,9 76 vers 12 h. 3u, le is à n b 3o et de 20 b, 15 a 21 b. 3o, ainsi que le 16 av.int le jour. Il éclairait le soir des i3, i4 750,3 6. ,4 3i,5 9341 11,2 S ou variable SW ■4,7 87 II, 16 et pendant la matinée du 17. i5 _ 60,8 Le baromètre s'élevait lentement vers un ma:iimum re- 702,7 3l,8 9344 ".7 NNE ■4,8 97 latif de -759,2 le 21 vers 9 h., et cependant il a plu le i6 702,2 60,1 3l,2 9335 9,4 NE à SE NE à SE i3,6 88 19 un peu avant midi, assez fortement le 20 avant 753,2 G h. et principalement de 3 h. a 3 b. 40. '7 61,8 3i,i 9360 7.7 S SSW/ 12,3 85 Nous nous sommes trouvés ensuite sous l'influenre d'une i8 754,0 60,2 3o,9 9355 6,0 SW SSW 12,4 82 bourrasque, durant laquelle s'est produit k- minimum de pression de 7,45.6 le n à fi b. du malin. Un peu de '9 757. «5 59,8 3i,S 9354 7,5 SE à NE sw .2,8 86 pluie le 23 entre 5 li. et 0 b, 3o; quelques gouttes dans l'après-midi du 23 et courte averse le ai à 17 h, 3a. 20 758,2 61,6 33,0 9349 •0,7 N . 12,8 0-^ Geléo blancbe au uiatin du 211, ayant donné de l'eau en 21 708,3 59,6 32,2 935û 10,0 W{NW WNW 1 1 ,0 85 quantité mesurable, de môme que les roiées du 27 et du 29. Le baromètre accuse un maximum de 761, i le 26 à G h. 35. 22 754,5 59,5 32,1 9352 i3,S WiNW NW 9.5 80 s 23 750)9 57,0 32,2 9343 21,9 SSW sw 9,8 84 Nous avons encore eu de la pluie le 27 dans l'après- midi, ainsi que durant la nuit du ?9 au 3o. ! 24 749,3 56,6 3 1,6 9351 3o,i SSW WSW 9,3 73 îles perturtiaiions magnétiques iiaraissant avoir com- 25 761 ,0 56,7 3. ,7 9352 12,0 S à sw et N sw A 7,3 76 mencé le 23 au soir ont eu le plus d'intensité durant la soirée du 27- Oes perturbations ont été un peu plus j 26 763.4 56,9 32,0 9357 10,8 NNW 7,8 82 fortes que d'autres qui s'étaient manifestées antérieu- 1 rement, du 10 au 12 S 1 27 762,3 56,9 3i,4 9358 11,3 NNW NNW 8,2 8î Le vent n'a souillé avec quelque intensité persistante qoe s '' 760,8 58,7 3i,6 9366 7,' NNE . 8,3 85 le 9 avec maximum de 40 kra. à l'Iieure et du 2^ au 24 avec elTorts compris de 47 km. a Gj km. dans les ! 1 29 759,5 60,5 32,1 9349 6,6 SiSW WSW 8,1 81 à-coup. S 3o 7^9. S 58,6 3o,9 9362 8,5 SE ESE 9,3 86 1' déc. 755,6 16. 63, 7 65.3i,2 1.9349 i3,8 10,6 76 2* déc. 753,9 60,8 3i.6 9351 10,5 . 12,4 85 3» déc. 758,0 58,1 3i,8 9334 10,2 • 8,9 8-2 '\ Mois. . 755,8 1 6 . 60 , 9 65.3i,5 i,935i 12,5 ■ 0,6 81 tf ( 676 p c s ■ 2 QJ QJ tO 3 o . _ a a tn «1 I _ oj o 1^ S -^ n ?.2 j^v= ^; 5 "5-2 3 .S ï 3 S ^ > cr 3 o __ ■ "! ■^ o ,^-a ç o S ■-0 a g — J3 ro ? "^^ ^"S > T3 - \'^ a - ■- mj3 s W ^ en « 'T" '=^ ooc^l. CO .a: S 'eiRiaozjJoq aiXVSOdKOD es 00 S b: H a W Q O e O o 0 OC 10 co -r3 = - = » = e £ ■ Q1B.10I '139Ji03 6UESJ •iNaA na assaii.v UESJ ^_ CO en "" * a a a en a a S " 0 a a 0 a a r^ lO 'n m tr:' cr n "i o: co en Cî CC' [^ 0 r-' fo 10 _ co 10 îO CO m >n 11 \ 0 S _- _- 0 = - CI •^ ~cr v^ i-T 0 '■^ ro ^ "" = - "" ^ ^ a z ■jaiiL" suKS los np spjod np KOllMUVA — ZT" — — _ CO M ^— 3^ 0 CI V3- a - ^r '-7 0 1 OD ( T 0 + CQ en 1 'O CP Cl r -^ r> c^ 0 1 -^ 0 1-- 0 *-?r a a r^ vrr eu !^ 0 ce 0 •j^ 0 fO — 00 ro 0 0 Cl 0 uO co „ •amid « 0 0 - Irt -• ^ a CO e g Os a en a ^ a - - a "^ a KoiivaodvAa ■^ ^ vrr 0 ^^T - ■n -enbiJi^moiâiq 3uoaa r^oC'Xcocn o^ c- r^O CTiciio ci nçe.p jnsdBA «i ep . KOiTîfcax gco ce co c^ Br - - - ' c o O o 00000 ■enbjjjpinoonoB •;jqB sttBS jioa 10s np 3aniva3dK3i, r^-^ri-oo oco 00(0 - l>.v3-ocOcooo-^:T-cn *^ P5 O co ■- lT) o lO co Cl « c^ r~" Ci ^ Cl 01 cî O r^ CO vrj m ■DJtiuio.i V JiB.i ep aa:iiYa3dW3i. 00 lO Cl coco iM es Cl o ncoicco r>Q000COcxicoGO i^tomuo-^-^eo ■(,0 B GJjetnojBq np sufiaxnvH o '--r o Oï o « Cï 00 <^ r* r^ r^ rs r~- ^ >-. n -'O ». i)So. 1860. Tome L. Sur la loi de la dilatation des corps. Note en réponse à des remarques de M. Faye sur une Communication de M. Fizeau, concernant l'influence de l'éther lumineux sur les corps en mouvement, p. 78. Sur une circonstance inexpliquée de la chute des corps, p. 375. Sur la proposition relative au transport des couples, p. 717. Réponse aux remarques de M. Duhamel sur la précédente Noie, p. 770. 1862. Tome LV. Rapport sur un instrument pour faire le point en vue des côtes, pré- senté par RI. IMercadier, p. 486. 1864. Tome LVIII. Rapport sur un Mémoire de M. Trémanx, intitulé « Éclaircissements géographiques sur l'Afrique centrale et orientale », p. 352. 186'i-. Tome LIX. Rapport sur un travail de M. de BJocqueviiie relatif à la géographie d'une partie du Turkestan. 1866. Tome LXII, Rapport verbal sur un Ouvrage de M. Cialdi, intitulé : Cartes particulières du cours de la Gironde. 170. j 171. Plan du mouillage de Bordeaux. 172. Carte générale des atterrissages du Bassin d'Arcachon, 173. Carte particulière du bassin d'Arcachon. 174. Carte générale du fond du golfe de Gascogne (de Mimizan à Saint-Sébastien) 175. Carte particulière des environs de Bayonne. 176. Carte particulière des environs de Saint-Jean-de-Luz. 177. Plan du cours de l'Adour. 178. Plan de la baie de Saint-Jean-de-Luz. 179. Plan de la baie de Fonlarabie. ( 683 ) Brochures kt Ouvrages. 134. Notes diverses relatives à l'Hydrcyraphie et Ji la Physique du globe (extrait de la Description nautique des eûtes de V Algérie). u M. de Tess.TO a publié la partie physique du voyage de la Vénus (5 vol. in-8"). » Dans le Tome IV, M. de Tcssan a démontré l'existence d'un grand courant situé dans le nord du Pacifique. On lui a donné son nom [voir la Carte générale des courants du Pa- cifique, par 1\I. de Kerhallet). u I,e Tome V de la Physique est tout entier consacré à des Notices sur les faits observés pendant le voyage delà Vénus. CHIMIE. — Sur Voxydalion galvatiique de l'or. Note de M. Bekthelot. « Grotthuss, dans ses expériences classiques sur la décomposition de l'eau par la pile galvanique ('), remarqua la dissolution d'un fil d'or, employé comme pôle positif dans l'acide sulfurique traversé par le cou- rant. Ce fait intéressant m'a été signalé par notre vénéré doyen, M. Chevreul, qui me demanda si un tel effet ne serait pas dû à la formation de l'acide per- sulfurique. C'est pour répondre à sa question que j'ai fait les expériences suivantes. » J'ai d'abord reproduit l'expérience de Grotthuss, qui est fort exacte. L'acide sulfurique (au dixième) jaunit et dissout rapidement le fil d'or: l'or dissous peut être accusé facilement an moyen du chlorure stanneux. Une partie se reprécipite sur le pôle négatif. » L'acide nitrique, dans les mêmes conditions, attaque également l'or et se remplit d'un précipité violacé (or ou oxyde aureux?) qui demeure en suspension. » L'acide phosphorique étendu, au contraire, n'attaque pas l'or d'une manière appréciable, même sous l'influence du courant galvanique. La potasse n'agit pas davantage. » L'attaque de l'or par les acides sulfurique et azotique n'est pas due à l'ozone; car l'oxygène chargé d'ozone demeure sans action sur l'or en pré- sence de l'eau, soit pure, soit chargée d'acide sulfurique ou azotique. » L'acide persulfuriqiie ( préparé par électrolyse) n'attaque pas non plus l'or , même lorsqu'il renferme eu surplus quelque dose d'eau oxygénée. (') Annales de Chimie, I. LVIII, p. 6o. ( 684 ) » Il résulte de ces observations que l'attaque de l'or se produit seule- ment sous l'influence du courant galvanique et au contact de l'électrode et du liquide électrolysé. » CHIMIE. — Décomposition de l'acide sélénhydriqiie par le mercure; par M. Berthelot. « J'ai observé que le gaz sélénhydrique, conservé dans des flacons à la température ordinaire, pendant quelques années, au contact du mercure, se décompose en grande partie, en vertu d'une action lente, avec for- mation de séléniure de mercure. )> L'action n'est pas complète, même au bout de trois années : sans doute à cause de l'imperfection du contact et de la pellicule formée par le séléniure à la surface du mercure : HSe + Hg'^Hg^Se + H. » Cette réaction n'a pas lieu d'une manière appréciable, dans les mêmes conditions, entre le mercure et l'hydrogène sulfuré, substances qui réa- gissent cependant très nettement vers 55o°, d'après mes expériences. )) La différence qui existe ici entre les deux hydracides est due vraisem- blablement à la différence de leurs chaleurs déformation, le gaz hydrogène sulfuré étant formé, depuis ses éléments, H -I- S solide, avec dégagement de chaleur : + 2,3 ; tandis que le gaz sélénhydrique est formé avec absorption de chaleur : H -i- Se = H Se absorbe — 2,7. M La décomposition de ce dernier gaz par un métal, toutes choses égales d'ailleurs, doit donc être plus facile que celle de l'acide sulfhy- drique (' ), » C'est précisément la même relation qui existe entre le gaz chlorhy- drique, décomposable par le mercure à une haute température seulement, et le gaz bromliydrique, décomposable lentement à froid par le même métal : la chaleur dégagée par la formation du gaz bromhydrique depTiis les éléments gazeux (-;- î3,5) étant aussi fort inférieure à la chaleur de for- mation du gaz chlorhydrique (4- 22,0). ( ') Essai (le Mécanique chimique , t. II, p. 456. ( 685 ) M Dans tous les cas de ce genre, les corps décomposés étant analogues et supposés comparables les uns aux autres, leur décomposition est d'autant plus facile qu'ils ont dégagé moinsde chaleur dans leurformation initiale. » TRAVAUX PUBLICS. — Note sur le développement des chemins de fer dans l'empire du Brésil; par M. le général A. Morin. « J'ai l'honneur de mettre sons les yeux de l'Académie deux Caries du Brésil qui m'ont été envoyées, il y a quelques jours, par l'empereur Don Pedro II, et qui sont accompagnées de renseignements précis sur l'état des voies de fer de ce vaste empire. » La première est une Carte d'ensemble manuscrite, à l'échelle de o",ooi pour 2° de l'éqiiateur, sur laquelle sont représentées toutes les provinces de l'empire, et qui donne une idée générale de la configuration du sol, des voies de communication fluviales et des chemins de fer en exploitation, en cours d'exécution et eu projet. » Elle est accompagnée d'un relevé complet de la situation de ces der- nières voies de communication en juillet dernier. » Ce relevé montre que les provinces de Rio de Janeiro, de Saint-Paul et de Minas Geraës seulement ont actuellement En exploitation 2423'"" En construction 649 Total 3072'"" et que les autres provinces ont En exploitation 4^9'"" En construction 1 1 02 Total iSGi""» et qu'ainsi le total général des chemins de fer est En exj)loi talion de. . . 2882''"' En construction de iij5i Total général 4t>33'"" non compris un chemin dont la construction vient d'être concédée à une Compagnie française dans la province du Parana. G. R., 1879, 2* Semestre. (T. LXXXIX, N» 17.) QI ( 686 ) M La seconde Carte, lithographiée avec beaucoup de soin à Rio, à l'échelle de 1 0 0 u u u u ^ représente avec détail les voies ferrées de Don Pedro II et celles des provinces de Rio de Janeiro, de Saint-Paul et de Minas Géra es. M Elle met en évidence la configuration générale du sol de la province de Rio de Janeiro dans le voisinage de la mer, dont elle est séparée par une chaîne de montagnes peu élevée, qui prend naissance près du port de SaïUos, où elle s'appelle la Serra do Mar, et s'étend vers le nord en s'abais- sant un peu au delà de Rio de Janeiro, jusque vers la province de Spiritu Santo. » La présence de cette chaîne, située à une petite distance de la mer, a créé d'assez grandes difficultés à l'établissement des chemins de fer des- tinés à relier les ports importants de Santos et de Rio avec l'intérieur du pays. Il a fallu la traverser par des tunnels qui ont dû élever la voie jusqu'à 375™ au-dessus du niveau de la mer. M IMais, cette difficulté une fois surmontée, les chemins ont pu être éta- blis dans de longues et fertiles vallées, où ils se sont développés du sud au nord sur une longueur de Boo""" à 900*"", en dirigeant aussi des embran- chements vers l'ouest. » Une grande partie des voies ferrées en exploitation, soit environ looo""" à laoo""", est à large voie de i™,6o. Le reste, destiné à un trafic local, moins important et construit souvent par les propriétaires intéressés, est à voie étroite de i"". » Dans la province de Saint-Paul en particulier, l'avantage des voies ferrées sur les anciens modes de transport a été si promptement apprécié par les habitants, que de petites voies d'exploitation s'y sont rapidement multipliées. M Une grande ligne, dirigée vers le nord-ouest, est destinée à établir la communication de la capitale de l'empire avec la province de Minas Ge- raës et à faciliter le développement des richesses minérales qui abondent dans cette province, dont l'altitude et le sol se prêtent à la culture des cinchonas. » Une autre grande ligne, qui de Saint-Paul doit être prolongée vers l'ouest jusqu'à sa rencontre avec leParana, traversera des contrées d'une salubrité paifaite, dont la température modérée se rapproche beaucoup de celle du centre de la France. » Cet aperçu des grands travaux entrepris sous l'énergique impulsion du ( G87 ) gouvernement de l'empereur Don Pedro II suffit pour laisser entrevoir à quel degré de richesse et de puissance cet empire peut parvenir quand le flot de l'émigration européenne, mieux éclairé que par le passé, ira y chercher le travail, la fortune et une sage liberlé. » Il n'est .sans doutepas hors de propos d'ajouter que les grands travaux d'utilité publique n'absorbent pas seuls l'attention du gouvernement brésilien et que les questions scientifiques ont aussi une large part dans les préoccupations de l'empereur Don Pedro 11. » L'Académie sait que, par les ordres de ce prince, la mesure d'un arc de méridien d'environ 32°, parlant de la Guyane française, et qui se termine- rait vers Montevideo, est en cours d'exécution depuis plusieurs années, ainsi que celle d'un arc de parallèle allant de l'Atlantique à l'océan Pacifique. » THERMODYNAMIQUE. — Réflexions critiques sur les expériences concernant la chaleur humaine. Note de M. Hirn. i< Si nous désignons par Q la quantité de chaleur qui se développe dans notre corps par unité de tenqis, par suite des réactions chimiques de tous genres qui y ont lieu, et par Q' la quantité de chaleur qui se manifeste effectivement en dehors de nous, et que nous retrouverions, par exemple, à l'aide d'un calorimètre parfait, nous avons entre Q et Q' les trois relations possibles Q r= Q', Q' =. Q - AF, Q' =: Q + AF. La première égalité se rapporte au cas où nous restons à l'état de repos, ou, pour parler sous forme plus générale, à celui où nous ne produisons aucun travail mécanique extérieur au calorimètre à l'aide duquel nous mesu- rons Q'; les deux autres égalités se rapportent au cas où, à l'aide de nos membres, et par nos efforts musculaires, nous produisons en dehors du ca- lorimètre un travail mécanique positif -l- F ou négatif — F, consistant, par exemple, à élever ou à abaisser un certain poids à une certaine hau- teur (A est ici l'équivalent calorifique du travail ou i :^25). » Cet énoncé, encore neuf il y a vingt-cinq ans, est aujourd'hui connu et admis par tout le monde. Il s'applique à notre organisme et à celiù de tous les êtres animés, aussi bien qu'à nos machines produisant ou consom- ( 688 ) niant du travail mécanique. Notre organisme, lorsqu'il fonctionne comme machine, lorsqu'il donne du travail externe, positif ou négatif, ne constitue sans doute pas un moteur à calorique ; la contraction musculaire par le moyen de laquelle s'opère le travail est due à une autre force (flux nerveux, électricité, peu importe); mais la chaleur est la seule force qui, en dernière analyse, apparaisse hors de nous; en vertu du principe de l'équi- valence des forces, il doit donc se manifester un déchet ou un bénéfice sur la chaleur disponible, quand nous exécutons un travail positif ou né- gatif, quand, par exemple, nous montons un escalier ou q'uand nous en descendons; et ce bénéfice doit être directement proportionel au travail externe produit. » Les expériences que j'ai faites, il y a maintenant vingt-deux ans, sur la chaleur vitale chez l'homme, ont confirmé sous forme générale et satis- faisante le principe énoncé ici; c'est-à-dire qu'elles ont indiqué un déficit de chaleur quand la personne soumise à l'expérience exécutait un travail positif, et un bénéfice de chaleur quand elle rendait un travail négatif, quand elle exécutait la marche descendante au lieu de la marche ascen- dante; mais c'est là tout ce qu'il était permis d'en déduire : le rapport entre la somme de travail exécuté et le déchet ou le bénéfice de chaleur trouvé, au lieu d'être constant et égal à ^sS'^s™, comme il eût dîi l'être, variait et s'éloignait considérablement du nombre fondamental précédent. Ces divergences dérivaient-elles de l'imperfection de mes expériences ou d'un fait inhérent à la nature même du problème étudié? C'est ce que, du moins dans de certaines limites, de nouvelles recherches pourront seules décider. Depuis cette époque, j'ai, à plusieurs reprises, exprimé le vœu de voir mes expériences reprises et exécutées avec l'exactitude, beaucoup plus grande quil ne semble, qu'elles comportent. Tout récemment, j'ai eu la satisfaction de voir enfin un savant répondre à mon appeL M. Herzen, chargé du cours de Physiologie à l'Université de Florence, çn me faisant con- naître l'intention qu'il a de reprendre mes expériences, m'a, d'une part, demandé les diverses modifications que je juge nécessaire d'apporter à ma première manière de conduire les essais, et, d'autre part, m'a soumis quel- ques réflexions critiques auxquelles il me priait tout d'abord de répondre. Il est résulté de là, entre nous, une correspondance suivie qui m'a semblé digne de la publicité. B J'ai dit que, dans mes expériences, le rapport entre le travail externe rendu et le déchet ou le bénéfice de chaleur trouvé au calorimètre variait; (689) un fait est pourtant frappant clans celte variation. Quand le travail renilu était positif, la personne essayée élevant son corps parla marche ascen- dante, le rapport du travail au déchet de chaleur était toujours trois, quatre fois inférieur à ZjaS'''''™; quand, au contraire, le travail rendu était négatif (c'était alors la marche descendante qui était exécutée), ce rapport devenait considérablement trop élevé. M. Ilerzen, avec trop d'indulgence d'ailleurs, acceptant ces expériences comme justes en principe et en fait, a cherché à rendre compte de cette singularité , et voici comment il l'ex- plique: « Le processus de la contraction musculaire est absolument le même, que le muscle se contracte pour soutenir un poids sans aucun mouvement, ou qu'il se contracte un peu moins énergiquement, à la suite de quoi le poids descendra, ou qu'il se contracte un peu plus énergiquement, à la suite de quoi le poids montera. Entre ces trois cas, il n'y a pour le muscle qu'une seule différence, une légère différence û'irite/isité de la contraction qu'il exécute, et nullement une différence de nature du travail physiologique qu'il accomplit. L'élément contraction musculai/e est un élément constant dans les trois cas, toujours présent, quoique plus ou moins considérable selon le cas. Or, si l'on admet que la con- traction musculaire absorbe, pour se produire, une certaine quantité de chaleur, on aurait dans les trois cas un déficit constant, qui viendrait augmenter le déQcit causé par un travail mécanique positif et diminuer le surplus dû à un travail mécanique négatif, » » Cette interprétation, parfaitement légitime chez un physiologiste, rend en effet compte de l'espèce de bizarrerie des rapports fournis par mes essais. Si nous désignons toujours par Q la quantité de chaleur disponible dans notre organisme dans l'unité de temps, par Q' celle qu'on retrouve effecti- vement, par F le travail externe rendu, et par L ce que M. Herzen appelle le travail phjrsiolocjique, on a Q' = Q - AF - AL, Q' r= Q + AF - AL, et, par conséquent, le rapport ( =b F — L) : (Q — Q') ne peut plus répondre à la valeur de l'équivalent mécanique de la chaleur. » Mais cette explication ne saurait être admise en Physique mécanique. Il en résulterait, en effet, qu'une personne, enfermée dans le calorimètre et ne produisant absolument aucun travail en dehors de l'instrument, consom- merait une partie de la chaleur disponible, non seulement en montant et en descendant alternativement d'une même hauteur, mais même en restant immobile et en soutenant seulement un poids à une position constante. Un tel fait, si par impossible il se vérifiait, constituerait la négation la plus absolue du principe de l'équivalence des forces. Quel que soit le mode du ( 690 ) processus de la contraction musculaire, quelles que soient les actions chi- miques et physiques qui ont lieu pendant la contraction, toutes ces actions doivent se compenser calorifiquenient du moment que rien ne se manifeste en dehors du calorimètre sous forme de travail. S'il en était autrement, il eu faudrait conclure que de la chaleur peut disparaître définitivement sans produire d'effet équivalent définitif aussi. ■» Pour tout un ordre caractéristique de fonctions, il n'y a, quoi qu'en dise une école, pas la moindre comparaison à établir entre un être vivant et n'importe lequel de nos mécanismes. A un autre point de vue, au con- traire, et en tant qu'il agit comme puissance motrice, l'organisme de l'ani- mal, celui de l'homme, présente avec nos moteurs beaucoup plus d'analogie qu'on ne le pense en général. Un muscle, mis en activité par l'influx du nerf moteur qui le commande, ressemble de loin, en un sens, à un barreau de fer doux qu'une hélice conductrice traversée par un courant électrique transforme en aimant capable de porter un poids considérable. Le mystère de l'action dynamique elle-même, dans l'aimant ou dans le muscle, ne nous sera peut-être jamais révélé en ce monde; mais ce que nous savons positi- vement, c'est que le barreau ne coûte aucune quantité d'électricité tant qu'il ne fait que supporter l'armature chargée d'un poids quelconque, et nous pouvons affirmer avec autant de certitude que le fait seul de supporter un poids quelconque avec un de nos membres ne coûte pas plus à l'orga- nisme. Lorsque nous éloignons de force l'armature de notre aimant artifi- ciel, il s'opère un travail négatif, et l'énergie du courant se trouve augmen- tée dans l'hélice ; lorsque nous laissons l'armature se rapprocher, il s'opère un travail positif, et l'énergie du courant se trouve abaissée temporaire- ment. De même, lorsque nous laissons lentement abaisser un poids que nous soutenons, il se produit un travail négatif; lorsque nous soulevons ce poids, il se produit un travail positif. Dans le premier cas, les muscles en action s'allongent et diminuent de section ; dans le second cas, ils se raccourcissent et augmentent de section. On a reconnu que, dans le muscle qui se raccourcit ainsi, il y a abaissement de température, désoxydation du sang artériel et dénutrition ; on ne sait si le contraire a lieu dans un muscle qui s'allonge en cédant à un effort, c'est peu probable; mais, quelle que puisse être la ressemblance ou la dissemblance physiologique, toujours est-il que les deux actes mécaniques sont de signes contraires^ et, tandis que le second doit abaisser la somme d'énergie disponible dans l'organisme, le premier doit Véleuer. Je dis dans l'organisme. Les actions thermiques, po- sitives et négatives, répondant à im travail mécanique externe, ne sont en (691 ) effet certainement pas localisées dans les seuls mnscles en jeu : c'est dans tout le corps de l'être vivant qu'il faut en mesurer la somme; et les varia- tions que l'énergie à chaque instant présente doivent avoir lieu dans le cer- veau, dans les centres nerveux en général, dans tout l'appareil respiratoire et circulatoire, etc., aussi bien que dans les muscles. Ainsi que je l'ai fait remarquer dès l'origine, lorsque nous exécutons un travail mécanique, les fonctions des organes corrélatifs, mais accessoires, se mettent rapidement en harmonie parfaite avec l'effet à produire, et la somme de chaleur dispo- nible s'accroît ainsi même au delà du nécessaire. Il me paraît très probable que, sous l'action de la volonté, il se produit dans les nerfs moteurs deux courants opposés en direction : courants constants, égaux et ne coûtant rien quand les membres restent immobiles; courants inégaux, croissant ou diminuant en énergie dès que nos membres exécutent un travail externe, posîrif ou négatif. » Je ferai voir plus tard comment l'idée du travail physiologique émise par M. Herzen peut trouver son application. » MEMOIRES PRESENTES. HYGIÈNE PUBLIQUE. — Sur la gjmuastique de M. Zander, de Stockholm. Note de M. Norstrom, présentée par M. Larrey. (Extrait.) (Renvoi à la Section de Médecine et Chirurgie.) « .... Quelle que soit la méthode employée pour provoquer et main- tenir une santé florissante au moyen des exercices gymnastiques, l'objectif final, c'est la contraction de la libre musculaire dans sa plus grande énergie. » Les mouvements musculaires se produisent de deux manières : i° par la force de la volonté individuelle, pour obtenir tel ou tel effet de déploie- ment de force : ce sont les mouvements dits actifs; 1° par l'intervention d'une volonté extérieure, ayant à son service une force organique ou mécanique : ce sont les mouvements passifs. Cette distinction constitue, en réalité, le principe des deux grandes variétés de procédés gymnastiques : la gymnastique manuelle et la gymnastique mécanique. » Dans les établissements de la première catégorie, ce sont les gymnastes qui étendent, ploient et tordent les articulations, pratiquent eux-mêmes ( 692 ) la résistance, pendant que les malades exécutent les mouvements; ou, inversement, les malades opèrent la résistance, alors que les gymnastes exécutent les mouvements. » Dans l'établissement du D'^Zander, les praticiens sont remplacés par des appareils mus par la vapeur, agencés de telle sorte qu'ils fonctionnent sous l'action des muscles du malade, pendant qu'il exécute les mouve- ments. Chaque appareil correspond à un mouvement spécial; l'un sert à étendre chaque membre selon ses aptitudes, un autre à le ployer, un troisième à le tordre, un quatrième à le rouler. » Lorsque M. Zander dirigeait les exercices physiques dans une grande pension de jeunes filles, par les appareils en usage (appareil Ling, appareil des lignes isolées), il ne tarda pas à se convaincre que, même dans les circonstances les plus favorables d'intelligence et de force physique de la part du professeur, ces méthodes gymnastiques ne se prêtaient pas à une variété suffisante d'exercices, autrement dit, à l'entière individualisation des mouvements. M Le problème à résoudre se posait donc en ces termes : « Construire un » appareil de telle façon qu'il faille un certain groupe de muscles pour » le mettre en mouvement; pourvoir cet appareil de contrepoids suscep- » tibles d'être augmentés ou diminués à volonté; organiser la résistance » de manière à l'augmenter ou à la diminuer graduellement, mais tou- » jours proportionnellement à l'action des agents ou moteurs muscu- » laires. » )) Éclairé par une expérience quotidienne, M. Zander est arrivé à la création de cinquante et quelques appareils qui complètent aujourd'hui sa collection, et permettent au gymnaste de graduer toujours les efforts de l'enfant, du valétudinaire ou du malade, entre un maximum et un minimum de force déterminés. L'effort est toujours exactement indiqué par une échelle spéciale; de la sorte, on connaît avec précision la mesure des efforts que chaque malade doit se permettre pour obtenir une augmen- tation uniforme. » Enfin, au moyen de ces appareils gradués, le praticien arrive à déter- miner, non seulement le maximum des forces auxquelles le malade puisse être soumis, sans provoquer de symptômes alarmants, mais encore le développement de ces forces, dans leurs rapports proportionnels avec la réaction du grand centre circulatoire {') w (') Plusieurs établissements de ce genre fonctionnent en Suède. Le Goiivernement russe (693 ) M. Larrey, en présentant à l'Académie le Mémoire dont on vient de lire un Extrait, y ajoute les observations suivantes : « La gymnastique du D' Zander diffère essentiellement de la gymnastique médicale suédoise de ses compatriotes Ling, Schenstrôm et autres. Elle nécessite des» appareils nombreux, compliqués, dispendieux, pour satis- faire à toutes les indications hygiéniques ou thérapeutiques de l'état de santé ou de l'état de maladie. C'est là, il faut le reconnaître, une objection générale assez sérieuse à cet ingénieux système de gymnastique méca- nique el passive , dirons-nous, car elle n'exige aucun effort delà part du sujet soumis à l'action des appareils, qui fonctionnent parfaitement pour lui. » J'ai signalé à M. Norstrôm, qui m'en démontrait le mécanisme, quel- ques lacunes à remplir pour divers états morbides, et il m'a répondu que, si les appareils manquant à l'Exposition ne se trouvaient pas dans la grande collection de M. Zander, ils y seraient introduits facilement, d'après ces simples indications. » Je crois enfin que l'habile inventeur de ce système devrait en faire connaître, par une oeuvre scientifique et non par une Notice industrielle, l'histoire complète, les indications précises, les applications multiples, ainsi que les résultats pratiques, d VITICULTURE. — Résultat des recherches faites dans le but de trouver l'ori^ gine des réinvasions estivales du Phylloxéra; par M. L. Faucon. (Extrait d'une Lettre adressée à M. le Secrétaire perpétuel.) (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) Gravéson, le 21 octobre 187g. « Dans la Lettre que j'ai eu l'honneur de vous adresser le ii juillet dernier, j'établissais que les insectes épargnés dans les vignes soumises aux traitements les plus efficaces étaient une des causes des réinvasions estivales que vous m'avez chargé d'étudier, et je vous annonçais l'envoi ultérieur d'une nouvelle Communication qui vous ferait connaître le réstil- .1 confié à l'un de ses niéilecins liygiénistes les plus distingués la mission d'aller étudier sur place la méthode Zander. Sa Majesté le roi Humbcrt a délégué le D"' Pagliani, professeur d'hygiène de l'Université de Turin, pour se rendre dans le même but à Stockholm. Nous appelons sur cette importante question l'étude et le contrôle de nos confrères de France. C. R., 1879, V Semestre. {T. LXXXIX, N» 17.) 92 ( 694 ) tat des recherches que je faisais dans le but de trouver d'autres origines à ces réinvasions. » J'aborde d'abord l'objet de la mission que vous m'avez conBée : Étudier les réappar'dions estivales du Phylloxéra et en constater Corigine, et dans la suite de ma lettre je parlerai plus spécialement des traitements insecticides (' ). » Dans la Lettre que j'ai eu l'honneur de vous adresser, le ii juillet dernier, je disais : « Le traitement le plus énergique, le plus efficace, laisse » toujours échapper quelques Phylloxéras, lesquels expliquent les réappa- )) ritions du mois de juillet. Faut-il voir d'autres origines dans les réin- u vasions de l'été? Je pense que oui, et j'espère pouvoir le prouver » M Désireux, pour arriver à ce but, de ne présenter que des observations basées sur des faits, je me suis mis en tnesure de suivre de visu le Phylloxéra dans toutes ses évolutions, depuis sa sortie de terre jusqu'à sa disparition de dessus le sol. » Ainsi que j'ai déjà eu l'occasion de vous le dire, le Phylloxéra a tardé beaucoup, cette année, à se montrer sur le sol; ce n'est que le i5 juillet que nous avons pu en découvrir quelques-uns; mais bientôt le nombre en a augmenté considérablement, et, dès le 25 juillet, il était facile d'en ob- server de grandes quantités. De i"^ à 3*^, lorsque la chaleur était la plus forte, était le moment où l'on en voyait le plus. Le nombre de ces insectes a été constamment en augmentant, jusqu'à la mi-août. Le 12 août, mon neveu a trouvé jusqu'à douze aptères tous jeunes dans le champ de sa loupe. C'était à 2^" de l'après-midi, par un temps calme et un soleil brû- lant; le thermomètre placé à terre, en plein soleil, marquait, à ce mo- ment, 61". Les Phylloxéras ailés étaient et ont continué à être relativement assez rares. M Mes observations les plus nombreuses , faites presque tous les jours, avaient lieu dans deux vignes situées à une très petite distance de mon domaine, l'une à l'est, l'autre à l'ouest; celle-ci séparée de mon vignoble par un chemin, l'autre par un petit cours d'eau, large de 3™. Ces deux vignes, âgées à peine de trois et quatre ans, sont déjà arrivées aux dernières limites de l'épuisement. A voir les manoeuvres que les Phylloxéras font dans ce champ, qui ne leur offre plus une alimenlation suffisante, il est facile de comprendre qu'ils sont à la recherche de souches à racines plus succu- lentes, et que leur instinct ne tardera pas à les pousser dans mon vignoble. Cette partie paraîtra clans le numéro suivant des Comptes rendus. { 695 ) Cependant, les suivre dans leurs pérégrinations sans les perdre de vue un instant et les voir arriver au terme de leur voyage n'était pas chose facile, dans les conditions où je me trouvais; je l'ai entrepris plusieurs fois et n'ai jamais pu roussir. J'ai dû limiter mes recherches dans des vignes conliguës, et qu'aucun obstacle ne séparait. Là il m'a été très aisé de voir plusieurs fois déjeunes Phylloxéras aptères passant d'une vigne dans l'autre. Au reste, ce fait a été constaté tant de fois depuis que je l'ai signalé, il y a dix ans, que le doute n'est plus possible aujourd'hui sur ce jioint de la question : Le cheminement de C insecte à la surface du sol constitue ime des causes des réinvasions estivales. » Cette conclusion, malgré sa solidité, ne m'a pas satisfait complè- tement; j'ai voulu avoir une preuve matérielle qui en fût la confirmation la plus éclatante. » Voici ce que j'ai fait pour arriver à ce résultat. » Sur une planchette fixée au bout d'un piquet, j'ai disposé une feuille de papier blanc enduite d'une couche d'huile. J'établissais ainsi un piège qui devait me servir à prendre les Phylloxéras que le vent soulèverait et chasserait au loin ('). Les vents qui régnent ordinairement ici, en été, venant de l'ouest, il eût été essentiel que mon piège fût placé vis-à-vis du foyer d'infection qui, tout près de mon vignoble, existe de ce côté; mais il y a là un chemin qui n'a pas permis d'opérer de cette manière; le piège ne serait pas resté deux jours en place, il aiu'ait été enlevé par les passants. Force a donc été de le mettre de l'autre côté, en face du foyer qui existe à l'est de mes vignes. Le vent, faible ou fort, a persisté d'une manière dé- sespérante du sud-ouest au nord-ouest pendant près d'un mois. J'étais obligé, tous les deux jours, de remettre une couche d'huile sur mon pa- pier. Divers insectes ailés se prenaient bien au piège, mais pas un Phyl- loxéra aptère ne s'y collait. Enfin, le 27 août, une brise assez forte du nord- est se leva et dura quelques heures. Ce fut suffisant pour projeter sur le papier huilé de mon piège dix-neuf jeunes ghylloxeras aptères. » Je vous envoie ce papier : chaque Phylloxéra est entouré d'un petit cercle tracé au crayon ; il vous sera facile de les voir. » Quand on pense que ce papier ne présente qu'une superficie de Soo'^'' (o", 20 sur o™, 20), et qu'il n'a fallu qu'un instant pour qu'il reçut dix- (') Les personnes qui doutent de la possibilité de ce fait ne sont jamais venues dans notre Provence, ou ne l'ont visitée que par un temps calme; je ne leur souhaite pas de faire connaissance avec nos vents, qui soulèvent non-seulement la poussière de nos champs, mais aussi le gravier de nos routes. (696 ) neuf Phylloxéras, on est effrayé de l'incalculable quantité de ces insectes qui, soulevés par le vent, vont porter au loin l'infection pendant tout le temps de la longue période de leur pérégrination à la surface du sol, laquelle a une durée de deux à trois mois. Là est, sans mil doute. In principale origine des réinvasions estivales. Il n'est pas nécessaire d'insister sur ce point. » Une troisième cause peut et doit contribuer à ces réinvasions ou réapparitions: ce sont les œufs provenant des insectes sexués. N'ayant pu trouver ni ces œufs, ni les insectes en provenant directement, ni aucune génération conservant un reste quelconque des caractères qui font recon- naître les premiers descendants de ces insectes, il m'est impossible de rien dire à ce sujet. » Mes vendanges sont terminées. aS""' de vignes m'ont donné 2100'''" de vin. Les aramons ont dépassé 200'''" à l'hectare. Les plants fins, clairettes, mounèdres et grenaches, ont produit une récolte ordinaire pleine. » Un grand propriétaire de la Gironde m'écrit, à la date du 18 cou- rant : « Mes vignes submergées me donnent des récoltes inespérées et jusqu'ici )) inconnues dans le Bordelais. Malgré la grêle, qui m'a enlevé à Ambès au » moins 5oo pièces, je compte récolter 1200 pièces. Jamais mes vignes » n'ont été aussi belles. Les submersions prennent ici des proportions )) considérables; et, jusqu'à présent, il n'y a pas eu un insuccès dans l'ap- )) plication de votre système. » M. Fremy, à la suite de la Communication précédente, adresse la question suivante à M. Dumas : « Notre savant Secrétaire perpétuel, M. Dumas, vient d'analyser une Communication nouvelle sur le Phylloxéra. » A cette occasion, sachant que la marche du Phylloxéra continue et que le département de la Côte-d'Or est sérieusement menacé, je viens de- mander à notre savant Secrétaire perpétuel ce que l'on a fait ou ce qu'il faut faire, pour préserver de la destruction les vignes qui produisent nos grands vins de France. » M. le Secuétaire PEKPÉTPEL répond que l'Académie demeure naturelle- ment étrangère aux questions d'ordre administratif qui se rattachent à la suppression des points d'invasion du Phylloxéra. C'est à la Direction de l'Agriculture que la question devrait être posée. Il peut cependant assurer (697 ) que, dès l'apparition de l'insecte dans le déparlement de la Côle-d'Or, comme en toute circonstance analogue, le Ministère de l'Agricullure, d'ac- cord avec le Préfet et la Commission de vigilance locale, et sur l'avis de la Commission supérieure, a prescrit toutes les mesures que commandait la situation. Si l'on avait prévu la question qui vient d'être iniroduile inopi- nément, on serait en état d'affirmer, sans aucun doute, que ces mesures ont reçu leur 'pleine exécution; on e.sl tout à fait convaincu qu'd en est ainsi, mais on n'a pas les documents administratifs officiels, que le Ministère pos- sède seul et qui ne sont à la disposition de l'Académie que lorsqu'elle en demande communication dans un intérêt scientifique. M. le Secrétaire perpétuel ajoute, à titre de simple conversation, quelques informations générales sur les trois procédés mis en usage pour combattre l'invasion et sur leurs résultats; mais il convient d'attendre la réunion pro- chaine de la Commission pour en parler, en son nom, à l'Académie, si elle le juge convenable. VITICULTUlïE. — Sur l'apparition du Mildew ou faux Oïdium américain dans les vignobles de l'Italie. Note de M. R. Pirotta. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Je viens de lire la Note que M. Planchon a 'présentée à l'Académie, dans la séance du G octobre, sur le Mildew ou faux Oïdium américain daus les vignobles de France. J'y ai vu que ce redoutable parasite a fait son apparition sur les variétés indigènes de différentes régions de la France. » Comme la chose a, selon moi, beaucoup d'importance pour la culture de la vigne, déjà si menacée, je m'etiipresse de faire savoir à l'Académie que le parasite existe malheureusement aussi en Italie. )i Je visilai,il y a quelques jours, avec mou ami le ly Cattaneo, membre de la Commission de vigilance nommée par le gouvernement italien pour faire des recherches sur le Phylloxéra, les vignobles des collines de l'Apen- nin qui s'élèvent au sud de la ville de Pavie. » Le i4 octobre, nous allâmes voir la pépinière de M. Scotti, agent du marquis Isimbardi, à Santa-Giuletta, près Voghera (province de Pavie). Il n'y avait aucune trace de Phylloxéra, mais les feuilles des jeunes plants, surtout dans les points où le sol était le plus déprimé et, par conséquent, le plus humide, apparaissaient largement tachées de brun, pliées, contour- nées, desséchées; plusieurs étaient déjà tombées. » Désirant connaître la cause de cette mauvaise con'lilion des vignes. ( 698 ) je cueillis une feuille et je m'aperçus aussitôt que la face inférieure était marquée de petites touffes d'un blanc hyalin, dont l'apparence était assez différente de celle de VO'idium Tuckerii. Je fus persuadé aisément qu'il s'agissait d'une cryptogame appartenant à ce redoutable groupe de cham- pignons parasites qu'on nomme des Péronosporées et que l'espèce que j'avais sous les yeux était \e Péronospora vilicola (Berk, et Curt.), que j'avais décrit et dessiné, d'après des échantillons américains de l'herbier mycologique de M. Thûmen, dans mon Ouvrage : Les champignons para- sites des vignes; Milan, iSy'j. » L'apparition de ce champignon est très bien expliquée par M. Plan- chon, pour ce qui concerne la France. La chose est bien différente, à ce qu'il semble, pour l'Italie. En effet, le propriétaire, auquel j'avais aussitôt demandé si les vignes de sa pépinière étaient toutes indigènes, m'assura qu'il n'y en avait pas une américaine, ni même une variété française. D'où vient donc le parasite? Comment a-t-il pu faire sa première apparition dans le cœur de l'Italie supérieure, sans que personne ait constaté plus tôt sa présence dans quelques autres de nos vignobles, présence qui échappe- rait difficilement aujourd'hui que tout le monde observe les vignes, dans la crainte d'y voir apparaître les traces du terrible Phylloxéra? » Je ne puis pas résoudre maintenant ces questions ; j'espère pouvoir le faire plus tard, en étudiant plus attentivement la pépinière infectée et la manière dont la maladie s'est répandue dans nos vignobles. Quant à présent, j'ai cru utile de signaler à l'attention des savants et des viticulteurs l'apparition du Péronospora en Italie, presque en même temps qu'en France. » M. J.-B. Weber adresse, de Dijon, une Lettre répondant aux asser- tions dont il a été l'objet, quant à l'introduction du Phylloxéra dans la Côle-d'Or, introduction à laquelle il a été absolument étranger. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. H. WiLLOTTE soumet au jugement de l'Académie la suite de ses études sur la loi de Dulong et Petit. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. C. WiDEMAX adresse une étude sur la graine du cotonnier, l'huile et les tourteaux. (Renvoi à la Commission nommée pour la question des falsifications des huiles.) ( ^99 ) M. F. -G. Fairfield soumet au jugement de l'Académie un Mémoire sur un microscope d'une grande puissance. (Commissaires : MM. Robin, Desains.) M. QuEiREL demande l'ouverture d'un pli cacheté, déposé par lui le 8 oc- tobre 1876, etc., relatif à l'opération césarienne et à l'ablation totale de liitérus. Ce pli, ouvert en séance par M. le Secrétaire perpétuel, est renvoyé à Ja Section de Médecine et Chirurgie. M. H. Randall adresse une Note concernant un problème de Géométrie. (Renvoi à l'examen de M. Puiseux.) CORRESPONDANCE. M. le 3I1MSTRE DE LA Guerre informe l'Académie que MM. Faye et Chasles ont été désignés pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'École Polytechnique, pendant l'année scolaire 1879-1880, au titre de Membres de l'Académie des Sciences. M. BouLEY annonce à l'Académie l'inauguration, le 3o octobre prochain, de la statue élevée dans la cour d'honneur de l'École d'Alfort, à Claude Bourgelat, fondateur des Écoles vétérinaires. (Renvoi à la Section d'Économie rurale.) GÉODÉSIE ASTRONOMIQUE. — Détermination des longitudes, latitudes et azimuts terrestres en Algérie. Note de M. F. Perrier, présentée par M. Faye. " J'ai fait connaître à l'Académie, dans la séance du 21 juillet dernier, l'ensemble des travaux de Géodésie astronomique exécutés en Algérie; il me reste à lui communiquer les résultats obtenus, en insistant sur les points spéciaux qui caractérisent nos opérations. » Dans la pratique, nous nous sommes astreints à réaliser les conditions suivantes : » 1° Chacune de nos stations astronomiques située loin de tout endroit ( 700 ) habité est aussi le lieu, centre pour centre, d'une station géodésique. Elle comprend la mesure directe de la latitude, de la longitude et d'un azimut. » 2° Afin que nos observations soient comparables, les cercles mé- ridiens employés sont identiques dans leurs parties essentielles : puissance optique des lunettes, nombre des fils du réticule (quatorze) et diamètre des cercles divisés. » 3° Chaque station est pourvue de deux mires méridiennes, dont l'une est une mire ordinaire; l'autre située du côté opposé, à une distance de lo"^™ au moins, est un collimateur optique dont l'objectif, illuminé par une lampe focale, est invariable de position. Nous obtenons ainsi la véritable valeur de la collimation horizontale, sans avoir à craindre les petits dépla- cements du cercle pendant les retournements, et nous mesurons direc- tement l'azimut d'une mirelointaine parles mêmes observations qui donnent l'heure de la station. M 4° Enfin, pour chaque campagne comprenant deux ou trois stations, l'équation personnelle des observateurs est déterminée par trois séries de comparaisons faites au début, vers le milieu et à la fin des opérations. X Latitudes. — Dans ma Note du 2 déceuibre 1878, j'ai indiqué la mé- thode adoptée pour éliminer l'influence des causes d'erreur systématiques dans la mesure des latitudes par l'observation des distances zénithales mé- ridiennes d'étoiles culminant de part et d'autre et à moins de 25° du zénith. » En observant cent quatre-vingts étoiles réparties en six séries ou soirées conjuguées deux à deux pour trois calages du cercle équidistants, nous obtenons la latitude d'une station avec une erreur probable inférieure à ± 0°, 10. » Longitudes. — Pour les longitudes, nous avons appliqué, dans l'obser- vation et le calcul, les méthodes inaugurées en France par M. Lœwy, et qui ont fait l'objet des lectures des 16 avril 1877 et 4 février 1878, par MM. Lœwy, Stéphan et Perrier, à l'occasion de la longitude d'Alger. » Toutes nos longitudes sont mesurées par rapport au méridien d'Alger et ramenées ensuite au méridien de Paris. » Le Catalogue des étoiles observées en 1866 comprenait les fondamen- tales de la Connaissance des Temps, dont les positions sont bien connues, et des étoiles auxiliaires empruntées au Catalogue de M. Lœwy et à celui de l'Association britannique. Un calcul préliminaire de réduction, fait à l'aide des fondamentales, nous a permis de calculer les corrections les plus pro- bables à faire subir aux positions primitives. En opérant de même pendant ( 7°' ) les années suivantes, nous avons formé un Catalogne spécial qni convient à nos observations d'hiver en Algérie, et qui comprend cent cinquante étoiles dont les ascensions droites absolues sont rapportées à une même origine, et dont les positions relatives, résultant d'un grand nombre d'ob- servations, sont aujourd'hui très précises. » L'Administration des lignes télégraphiques nous ayant accordé le libre usage d'nn fil direct entre 7I1 et minuit, nous avons toujours pu faire deux échanges de signaux par soirée, en faisant coïncider, à quelques minutes près, l'instant moyen des deux échanges avec l'instant moyen de la série, de manière à élin)iner Terreur dépendant de la marche horaire adoptée pour les pendules. » Nous avons étudié séparément toutes les causes d'erreur qui affectent la correction moyenne de pendule d'une série. » Celles qui proviennent de la collimation, de l'inégalité des tourillons et de la flexion de la lunette ont été d'abord éliminées par compensation, autant que possible, en corrigeant chaque correction moyenne de pendule de la demi-diiférence qui se manifeste dans la comparaison générale des corrections de pendule obtenues dans les deux positions du cercle. » De l'ensemble de nos observations, en supposant le cercle invariable pendant la durée de chaque série, nous avons déduit la valeur numérique des erreurs d^ et da d'un nivellement et d'un azimut sur la mire supposée fixe et nous avons trouvé des valeurs presque identiques à toutes nos sta- tions; d^ = ±0", o4, d!y.= ±o',o3. L'erreur moyenne accidentelle £ d'une observation méridienne aux quatorze fils est comprise entre o', oSg et o', o4(3, d'où résulte, en défalquant l'erreur o%02 due à l'estime d'un pas- sage, une erreur de ±;o',o37 environ pour l'effet total des autres causes d'erreur accidentelles. Nos étoiles étant réparties à peu près uniformément, pour chaque série, de part et d'autre de l'équateiu', nous avons calculé l'erreur moyenne de la correction moyenne de pendule de chaque série par l'expression ^y (^)"+iT^°^'^l +1- sm?) +(_sui9) , dans laquelle e, da, d^ désignent les erreurs que nous venons de considé- rer, d\ l'erreur d'un azimut isolé sur la mire, N, b, a les nombres des étoiles, des nivellements et des azimuts surla mire pendant la série, enfin p. le nombre des valeurs dont la moyenne a donné l'azimut définitif A de lamire. » Dans l'évaluation des poids, nous avons pris pour unité le poids d'une C. R^ 1879, 2' Semestre. (T. LXXXIX, N" 17.) 9^ ( 7°2 ) observation méridienne aux quatorze fils, dont l'erreur moyenne est £ = rh o', 042. )) Avec un minimum de six soii'ées d'observations complètes, compre- nant chacune une cinquantaine d'étoiles et quatre circumpolaires au moins, dans quatre positions du cercle, le poids de chacune de nos longitudes est toujours supérieur à 11 et s'élève quelquefois jusqu'à 20; l'erreur probable est ainsi réduite à moins de j^ de seconde de temps. » Azimuts. — Tj'erreur moyenne d'un azimut de mire lointaine, résultant de l'observation d'une circumpolaire et de trois séries de dix pointés sur la mire, est toujours resiée comprise entre dzo%07 ^' ±o',io, et, comme chaque azimut définitif est la moyenne de quarante valeurs au moins ob- tenues par des observations de nuit et de jour, il en résulte que l'erreur probable de nos azimuts est inférieure à jjr^ de seconde de temps. » En résumé, les latitudes, longitudes et azimuts de nos stations algé- riennes sont déterminés avec le même degré de précision ; l'erreur probable de chaque résultat définitif est voisine de -^ de seconde d'arc, en admettant toutefois, pour les latitudes, que les déclinaisons moyennes des étoiles ob- servées soient affranchies de toute erreur systématique. » PHYSIQUE. — Chaleurs spécifiques et points de fusion de divers métaux réjractaires. Note de M. J. Yioli.e. '( I. La chaleur spécifique de l'iridium, comme celle du platine, croît ré- gulièrement avec la température. Les expériences ont été poussées jusqu'à i4oo° et elles sont bien représentées par la formule même trouvée pour le platine C^ = o,o3i7 + o,ooooo6i. On en déduit, pour la chaleur spécifique moyenne entre zéro et t degrés, les valeurs suivantes : Ci"° o,o323 Cl" o,o353 C\"" . . . . o,o383 C;'" 0,03^9 C'»" 0,0359 ^V" 0,0389 Cl" o,o335 C;"".... o,o365 c;"'° 0,0396 c:".. .. 0,0341 Cl" 0,0371 c;'"" o,o4oi C^"» 0,0347 Ci"" 0,0377 » Ce n'est pas sans quelque difficulté que l'on a pu fixer le point de fu- sion de l'iridium; ce métal, en effet, nécessite l'emploi de l'hydrogène et ( 7o^ ) de l'oxygène purs et secs, dans le chalumeau Deville et Debray, et, pour fondre 20«' d'iridium, il ne faut pas moins de 5oo''' d'hydrogène et de aSo'" d'oxygène. On a cependant pu mener à bonne fin trois expériences, conduites comme il a été indiqué pour le platine, et dans lesquelles 34s'', 88'^,970 et 88', 4o4 d'iridium solide à la température de fusion ont cédé au calorimètre, par chaque gramme de métal, 84,2, 85,3 et 83,9 unités de chaleur, soit en moyenne 84",5; si donc on admet que la formule donnée plus haut représente la chaleur spécifique de l'iridinm jusqu'à la température de fusion, température certainement très peu inférieure à celle de la flamme du chalumeau, on en conclut que l'iridium fond à igSo". » II. L'or présente une chaleur spécifique moyenne variant à peine jusqu'à 600°, puis sensiblement croissante à mesure que l'on s'approche du point de fusion : égale à 0,0824 (' ) d'après Regnault entre 0° et 100°, encore presque la même à 600", elle atteint o,o345 à 900° et o,o352 à 1020°. » lie point de fusion de l'or, déterminé comme d'habitude, est à loSS". » III. Le point de fusion du cuivre e=t très voisin de celui de l'or, mais un peu plus élevé (^) : le cuivre pur fond à io54°. )) IV. Si nous réunissons en un Tableau les points de fusion donnés dans celte Note et les précédentes, nous avons les nombres suivants, tous rapportés au thermomètre à air : Argent ■ ■ . 954" Or io35 Cuivre io54 Palladium i5oo Platine 1775 Iridium igSo » PHYSIQUE. — Pile au chlorure de chaux. Note de M. Alf. Niaudet, présentée par M. Jamin. « La pile que je soumets à l'Académie a pour électrode positive une lame de zinc et pour électrode négative une plaque de charbon entourée de fragments de charbon. (') Or à 1^,. J'ai trouvé une chaleur spécifique un peu moindre CJ'"=o,o3i6 sur l'échantillon d'or parfaitement pur qui m'a servi dans mes recherches et que je dois encore à l'obligeance de M. Debray. (M Le cuivre rouge du commerce fond avant l'or vierge, i5°à3o" avant l'or suivant l'échantillon. ( 7o4) >i Le zinc baigne dans une solution de chlorure de sodium; le charbon est entouré de chlorure de chaux, maintenu par un vase poreux de porce- laine dégourdie ou de papier parchemin. » Le chlorure de chaux est, comme on sait, un mélange de chaux et d'acide hypochloreux; ce corps paraît très propre à dépolariser l'électrode de charbon, puisque ses (ieux éléments peuvent tous deux se combiner avec l'hydrogène pour former de l'eau et de l'acide chlorhydriqiie. Cet acide attaque le zinc et fait du chlorure de zinc, ou la chaux, et fait du chlorure de calcium ; ces deux sels sont très solubles et très bons conduc- teurs. » On voit que toutes les combinaisons qui prennent naissance sont so- lubles; si, d'ailleurs, il se forme des sels solubles ou des corps à composi- tion compliquée, comme il arrive dans presque toutes les piles, ils sont solubles, comme des expériences dalant de trois ans me l'ont montré. » Le zinc en présence du chlorure de chaux n'est pas attaqué d'une ma- nière appréciable, et par conséquent les piles dans lesquelles ils sont asso- ciés peuvent rester un temps indéfini au repos sans usure; l'action ne com- mence que quand le circuit est fermé. Cette propriété est, comme on sait, d'une importance capitale pour un grand nombre d'applications. » Il faut justifier aussi l'emploi du sel marin; l'avantage qu'il a de coûter moins cher que tout autre sel n'est pas le seul qu'd présente. Il est un des liquides les plus conducteurs qu'on connaisse. D'ailleurs nous avons essayé d'autres chloriues, le sel ammoniac et le chlorure de chaux notam- ment ; d'autres liquides, l'acide chlorhydrique et l'acide suH'urique, par exemple : tous ont donné des résultats moins satisfaisants et des forces électromotrices moindres que le sel marin. Les raisons de ces infériorités sont sans doute variées; en ce qui concerne l'acide sulfurique, elles pa- raissent tenir à la formation du sulfate de chaux insoluble, qui nuit aux réactions ultérieures. » La force électromotrice a été trouvée au début supérieure à i'"'', 6; elle était supérieure à i, 5 après plusieurs mois d'abandon. » La dépolarisation produite par le chlorure de chaux n'est pas com- plète, comme dans la pile au sulfate de cuivre ; si l'on fait passer le courant d'une manière continue avec une résistance extérieure faible, la force éleclromotrice diminue, comme il arrive à presque toutes les piles. Mais cette force reprend sa valeur première en peu de temps, comme nous l'avons vu dans l'expérience suivante : le courant d'un élément a été fermé pendant quarante minutes, sur une résistance extérieure de i°'"°; la force ( 7o5) cleclrouiolrice, originairement égale à iSç), est descendue à ii3, mais un repos de qnaranle minutes l'a ramenée à 129, et au bout de deux heures elle était à i38. » Nous avons pris de grands soins pour réduire le plus possible la ré- sistance intérieure de l'élénienl ; le zinc entoure le vase poreux à très petite distance, et l'on évite qu'il ne le touche au moyen de deux bagues de ficelle interposées. » L'odeur du chlorure de chaux n'est pas sensible, parce que le vase est fermé avec un bouchon recouvert de poix, qui empêche le liquide de se répandre dans les transports et le sel de s'éventer. On ménage seule- ment dans le bouchon un trou pour verser l'eau dans la pile, au moment de la mettre en action. » CHIMIE. — Sur les combinaisons de l'hydrogène phosphore avec les hydracides, el sur leurs chaleurs de formation. 'Noie de M. J. Ogier, présentée par M. Berthelot. « 1. On connaît les analogies du gaz hydrogène phosphore avec l'am- moniaque, analogies dont la formation des composés avec les acides brom- hydrique et iodhydrique fournit une preuve remarquable. J'ai réussi à pousser plus loin en obtenant le chlorhydrate d'hydrogène phosphore, et j'ai mesuré les chaleurs de formation du bromhydrate et de l'iodhydrate pour les comparer avec celles des composés ammoniacaux. » 2. Chlorhydrated' hydrocjènephosphoré . — Ce corps a été préparé par la compression des deux gaz mélangés à volumes égauxPH' + HCl = PH'HCl. L'expérience est facile à réaliser dans l'appareil de M. Cailletet. Vers 20^"", à la température de + i4°, la partie supérieure du tube se tapisse de petits cristaux très brillants, d'un aspect comparable à celui du bromhydrate sublimé. A une pression moindre que celle qui détermine l'union des deux gaz, le froid produit par la détente suffit pour précipiter le chlorhydrate sous la forme de petits flocons neigeux qui descendent lentement le long des parois du tube. L'expérience est fort élégante. Si l'on opère à + 20°, on n'obtient pas de cristaux, mais un liquide (mélange desdeux gaz liquéfiés oucombinaison liquide); par un refroidissement lent, les cristaux se forment et peuvent devenir assez volumineux, » En refroidissant vers — 3o°à — 35°, par un agent extérieur, le mélange des deux gaz contenu dans une éprouvette placée sur le mercure à la près- ( 7"6 ) sion ordinaire, la réaction a lieu également; le mercure monte et remplit entièrement l'intérieur du tube, qui reste tapissé de petits cristaux. » 3. Bromhydrale d'hjdrogène phosphore. — J'ai préparé ce corps en faisant passer un courant d'hydrogène phosphore dans une solution saturée et refroidie d'acide bromhydrique; le précipité est séparé par décantation, essoré, puis purifié par sublimation lente dans des tubes scellés. » La chaleur de formation a été mesurée en décomposant ce corps par l'eau. La réaction PH'HBr -I- eau = PH'gaz -h HBr dissous absorbe — 3'^^',o3 » J'ai opéré soit en présence d'un très grand excès d'eau, soit avec une quantité d'eau limitée pour éviter l'effet thermique accessoire qui pourrait être dû à quelque dissolution de l'hydrogène phosphore dans l'eau : les deux méthodes ont fourni des résultats identiques. » Si du nombre représentant l'action thermique de l'eau sur i"'' de bromhydrate on retranche la chaleur de dissolution de l'acide bromhy- drique dans l'eau, soit + 20^'',o, on aura en signe contraire la chaleur dégagée par l'union des deux corps gazeux. Donc la réaction PH'gaz -t- HBrgaz = PH'Br solide dégage -f- 23*^»', o3 : Il La même mesure, effectuée par synthèse, a donné des nombres voisins (-i- 21^" et -f- 23^^°'), mais moins précis, à cause de la moindre proportion de matière employée. » 4. lodhydrale d'hjdrogène phosphore. — La chaleur de formation de ce corps se détermine, comme celle du bromhydrate, par analyse et par synthèse. La réaction PH'HI -+- eau =: PH'gaz -+- HI dissous absorbe — 4'^",77 » Retranchant de ce nombre la chaleur de dissolution de l'acide iodhy- drique dans l'eau, je trouve que la réaction PH'gaz -+- HI gaz = PB* I solide, dégage +24'^"', 17. » D'autre part, en mesurant la chaleur produite par l'union directe des deux gaz, j'ai trouvé le nombre -+- 24*^°', 2. » 5. Dans le calcul de la chaleur de formation à partir des éléments, entre la chaleur de formation de l'hydrogène phosphore. Avant d'aller plus loin, je dois ici rectifier une erreur de calcul qui m'a échappé dans l'évaluation de la formation thermique des hydrures de phosphore et d'ar- ( 707 ) senic {Comptes rendus, t. LXXXYIT, p. 310). Les expériences restent exactes; mais, dans le calcul, j'ai pris par niégarde le nombre relatif à la clmleurde formation de l'eau gazeuse à 100° au lieu du nombre relatif à la formation de l'eau liquide à froid. Voici, pour l'hydrogène phosphore, le calcul exact : Premier cycle. P-f- H 5(H-hO) PH' + 8 Bi d'où Donc de même déyage .r A: B: Cul -+- 17a, 5 + 254,6 Second cycle. P + 0'=PO%fliss, 8(H + Br), diss.. , c-^ Cal - 202,7 (Thoms. D— +236,o (Berth.) x=(C + Dl (A + B)=:+ lit:»', 6. ;P + H') = PH' gaz dégage. Cal 1 1 ,6 '7'7 (P' + H) = P'H solide dégage As + H' = AsH' gaz absorbe — 36 , 7 » D'après ces nombres, la chaleur de formation de l'hydrogène phos- phore est moindre que celle du gaz ammoniac, ce qui est conforme aux analogies; celle de l'hydrogène arsénié demeure négative, ce qui corres- pond à sa facile décomposition. » 6. Comparons maintenant la formation thermique des combinaisons phosphorées avec celle des sels ammoniacaux. J'emprunte à M. Berthelot les nombres relatifs à ceux-ci {Essai de Mécanique chimique fondée sur la Thermocliimie, t. I, p. 368) : H Cl gaz + AzH=gaz = AzH'CI dégage. HBr +AzH= = AzH'Br » . HI +A7.n= =AzH. — 536 n'appartiennent pas à l'erljine, car je suis arrivé à les éliminer presque entièrement du spectre de l'erbine. )) Quant au corps que j'ai appelé tlmliiim, il est évident que M. Soret a déjà, avant moi, observé les variations d'intensité de sa raie d'absorption. Je crois avoir prouvé, d'une manière incontestable, que cette raie n'appar- tient pas à l'erbine, parce que j'ai obtenu une fraction de l'erbine dont le spectre ne contenait pas cette raie et donnait seulement des traces des raies du corps X. Si cette raie n'appartient ni à l'yllerbine ni à l'erbine, il ne me paraît pas douteux qu'elle soit due à un élément jusqu'ici in- connu. 1) Je suis, en ce moment, occupé à me procurer de nouveaux maté- riaux pour la préparation de ces corps rares et difficiles à séparer. Tout récemment, j'ai mis en expérience 1 1''^ de gadolinite, dont le traitement est déjà si avancé, qu'on peut espérer que les questions sur les terres de l'yt- tria recevront prochainement leur solution. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Note complémentaire sur la trimélhylamine commer- ciale, par MM. E. Dcviluer et A. Bcisine, présentée par M. 'Wuriz. « Dans une précédente Note (' ), nous avons eu l'honneur d'annoncer à l'Académie que le produit connu dans le commerce sous le nom de trimé- lhylamine conlenmt, outre la triméthylamine, qui ne s'y trouve qu'en faible quantité, delà monométhylamine, de la monopropylamine, de la mono- isobutylamine et de la diméthylamine, cette dernière base entrant pour la moitié environ dans le mélange. » Nous étions très étonnés de ne pas trouver l'éthylaraine, car, en gé- néral, dans les décompositions pyrogénées des matières organiques, on obtient une ou plusieurs séries de produits homologues : ainsi la distilla- lion du bois fournit les homologues de l'acide acétique jusqu'à l'acide ca- proïqne, la houille donne les liomojogues de la benzine, etc. » Mais, si l'éthylamine nous avait échappé dans nos premières recher. ches, c'est qu'elle ne se trouve qu'en faible quantité dans le mélange, 2 pour 100 environ. Nous l'avons trouvée en traitant nos résidus, et prin- cipalement dans les eaux mères de purification des oxamides. Pour la Comptes rendus, t. LXXXIX, p. 48 i 1S79, Ç, R., 1879, a* Semestre, (T. LXXXIX, N» 17.) 94 ( 7IO ) séparer, on décompose ces eaux mères par la potasse, on transforme les bases en sulfates, on reprend par l'alcool absolu les sulfates desséchés, afin d'en séparer une petite quantité de sulfate de monométhylamine, insoluble dans ces conditions; puis on décompose par la potasse les sulfates solubles dans l'alcool, on recueille les bases desséchées dans l'alcool absolu et l'on traite la solution par l'éther oxalique, de manière à obtenir des éthers oxaniiques. On saponifie ensuite ces éthers par la chaux et l'on fait cris- talliser. Le monoéthyloxamate de calcium, peu soluble, se dépose. Après purification par cristallisation, on obtient un sel en fines aiguilles, renfer- mant 2™°' d'eau de cristallisation, et en tout semblable au monoéthyloxa- mate de chaux décrit par Heintz ( ' ). » Ce sel, soumis à l'analyse, a fourni les résultats suivants : Calculé. Trouvé. Az , 91O9 9''6 Ca 12,98 12,38 nlI^O 1 1 169 10,46 » La présence de la monoéthylamine dans la triméthylamine commer- ciale porte donc à six le nombre des bases contenues dans ce produit, que M. Vincent avait décrit comme de la triméthylamine pure (-). » M. Vincent, dans une réponse (^) à notre première Note, semble vouloir expliquer le désaccord qui existe entre notre travail et le sien. A l'époque où il faisait son travail, il calcinait, dit-il, de la vinasse à 35°-36° B. ; depuis lors, il calcine de la vinasse plus concentrée, ce qui a produit, dit-il, une perturbation complète dans la nature des produits pyrogéués. )) Nous admettons facilement que, suivant les conditions de l'opération, les produits pyrogénés puissent légèrement changer, surtout en propor- tions relatives, mais il nous semble extraordinaire que le fait seul du chan- gement de concentration des vinasses qu'on introduit dans les fours puisse produire une perturbation aussi accentuée dans les produits de la réaction. Ainsi, d'après M. Vincent, avec de la vinasse marquant 35°-36° B. on n'obtiendrait que de l'ammoniaque et de la triméthylamine, tandis qu'avec de la vinasse plus concentrée on obtiendrait toutes les bases que nous avons indiquées. Pour nous, le degré de concentration des vinasses ne doit avoir que très peu d'influence, car, comme le dit M. Vincent lui-même dans sa (') Annnlen der Chenue, t. CXXVIT, p. 49; iS63. (') Bulletin de la Société chimique de Paris, t. XXVII, p. 194; '877. {«) Comptes rendus, t. LXXXIX, p. a38 ; 1879. (7" ) réponse à notre Note, ta vinasse est évaporée à sec et calcinée. Que vient faire alors le degré de concentration de la vinasse ? » Il est probable que, si les différentes bases que nous avons indiquées ont échappé à M. Vincent, cela tient au procédé de séparalion qu'il em- ployait : la cristallisation du mélange des chlorhydrates. Il ne pouvait pas, en eflet, arrivera séparer, uniquement par des cristallisations, ces six chlor- hvdrates, dont les derniers surtout sont très solubles et même sirupeux. » M. Vincent, dans sa réponse, dit aussi qu'd avait déjà constaté la pré- sence de la monométhylamine et de la diméihylamine : nous lui ferons remarquer tju'il n'avait rien publié de semblable, avant d'avoir eu connais- sance de notre Note; bien au contraire, il affirme (') qu'il est digne de re- marque qu'il lui a été impossible de déceler la présence des mélli/lamines autres que la trimélhylamine. » Quoi qu'il eu soit, il reste acquis que la découverte de la présence de la monométhylamine, de la diméthylamine, de la monoélhylamine, de la monopropylamine et delà nionohtitylamine, dans le [)roduit connu dans le commerce sous le nom de Iriméthy lamine, nous appartient tout entière. Nous reconnaissons que M. Vmcent y a signalé, le premier, la présence de la triméthylamiue, qui ne s'y trouve du reste qu'en petite quantité. M. Vincent, en effet, n'a jamais cité autre chose que la trimélhylamine, et ce n'est qu'après la publication de notre Note qu'il est venu y répondre et l'interpréter. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la cellulose ordinaire. Note de M. Francuimost, présentée par M. Wurtz. « La cellulose (papier à filtrer suédois) ne semble pas réagir avec l'an- hydride acétique et l'acétate de soude; du moins elle n'est pas dissoute, et, comme je regardais l'influence de l'acétate de soude (') comme celle d'un déshydratant très faible, il me vint l'idée d'en employer un plus fort, par exeuiple l'acide sulfurique concentré. » Quand on ajoute, à un mélange de i partie de cellulose et de 4 par- ties d'anhydride acétique, un peu d'acide sulfurique, en secouant, une très vive réaction commence aussitôt, sans qu'on ait besoin de chauffer, et (' j Bulletin de la Société cliimique de Paris, t. XXVII, p. i5i ; 1877. (') Ce qui n"est pas tout à fait juste, comme je m'en s«is persuadé depuis. ( 712 ) tout le papier disparaît en quelques secondes, taudis que le liquide se colore. Dès que le papier est dissous, on verse immédiatement la solution dans une grande quantité d'eau froide, ce qui détermine un précipité abondant presque blanc. Le liquide se laisse difficilement filtrer, même après quelques heures de repos; cependant on y arrive. On lave le pré- cipité avec de l'eau froide et on le laisse sécher à l'air; puis on porte la matière dans dé l'alcool ordinaire, qui en dissout une partie en se colorant faiblement en jaune. On filtre, ou lave à l'alcool aussi longtemps que celui-ci passe coloré, et l'on dissout le résidu parfaitement blanc dans de l'alcool bouillant, qui donne une solution incolore dont se déposent des cristaux microscopiques, eu forme de belles aiguilles ou de lames, qui sont lavés avec de l'éther. » Cette substance, qui est presque insoluble dans l'élher et très peu soluble dans l'alcool froid, se dissout très bien dans la benzine. Le point de (usion est 212°. L'unalyse élémentaire a conduit à la formule C*°H'*0^'. La déterujination de l'acélyle a montré qu'elle en contient onze groupes. Elle semble donc être un dérivé onze fois acétylé d'un triglucose C^'Ii'^O"'. » Dans la réaction mentionnée, il se forme encore d'autres corps que j'espère étudier i)lus tard. M L'acide sulfurique a donc dédoublé la cellulose; c'est pourquoi j'ai essayé encore d'autres déshydratants, par exemple le chlorure de zinc fondu. En chauffant doucement i partie de cellulose, 4 parties d'an- hydride acétique et une demi-partie de chlorure de zinc fondu, la cellulose s'est dissoute en quelques minutes, sans coloration appré- ciable. La masse épaisse a été dissoute dans de l'acide acétique, et cette solution, filtrée et versée dans de l'eau, a donné un précipité abondant gélatineux. Ce précipité a été porté sur un filtre et lavé avec de l'eau d'abord, puis avec de l'alcool et de l'éther, et ensuite séché au bain-marie. L'analyse élémeutMire et la détermination de l'acéfyle rapprochent ce corps delà cellulose triacétylique. Cependant il me semble qu'on devra le re- garder comme un dérivé acélylique saturé d'une combinaison de n molé- cules de glucose moins [n — i) molécules d'eau. La différence avec un dérivé triacétylique de C^H'°0^ est tellement petite, quand n est très grand, ce qui est bien probable, qu'on ne peut pas la signaler par l'analyse. » Je n'ai pas encore examiné si ce corps est la cellulose triacétylique de M. Schùtzenberger. » Puisque la réaction avec le chlorure de zinc ne semble pas provoquer (7'3) un dédoublement, je l'ai appliquée aux autres hydrates de carbone et j'ai obtenu des résultats que j'espère avou- riiotiiieur de communiquer prochai- nement à l'Académie. Je continue l'étude de tous ces corps, et les résultats déjà obtenus me font espérer que j'arriverai à déterminer la vraie fonction du glucose, qui diffère d'un aldéhyde ou d'un aldol proprement dit. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le cjlacose. Note de M. Franchimont, présentée par M. Wurtz. « Déjà l'année dernière j'ai fait usage, dans mes Cours, de la méthode que Liehermaïui a indiquée pour préparer les dérivés acétyliques des phénols (chauffer avec de l'anhydride acétique et de l'acétate de soude), pour former les dérivés acétyliques des divers hydrates de carbone. » Je mentionnerai ici un dérivé du glucose. En chauffant au bain- marie un mélange de parties égales de glucose hydraté, d'acétate de soude fondu et pulvérisé, et de quatre fois le poids du glucose d'anhydride acétique, on remarque au bout de quelques secondes une violente réac- tion qui se termine bientôt. En versantleproduit dans l'eau froide, aussitôt la réaction terminée, on obtient un précipité blanc, si l'on a eu soin de ne plus chauffer que le temps nécessnire. Après avoir laissé le corps en contact avec de l'eau pendant douze heures, on filtre et on lave à l'eau froide, puis on le laisse sécher à l'air. Le corps est ensuite dissous dans l'éther, et, si cette solution est colorée, on filtre sur du noir animal. Après avoir chassé la majeure partie de l'éther par distillation, on abandonne le résidu à l'évaporation spontanée. Bientôt il se forme des cristaux réunis eu groupes mamelonnés, qui sont lavés avec un peu d'élher et séchés dans le vide. Ce corps possède la composition d'un diglucose octacéty- lique C'^H'^0^(C-H''0^)*, selon l'analyse élémentaire et la proportion d'acide acétique qu'il donne par saponification. Il ft)nd à ioo°. La solution éthérée montre un pouvoir rotatoire dextrogyre. Le cor[)s est très peu soluble dans l'éther et le pétrole, très sokible dans la benzine, et cristallise de ces liquides, mais pas si bien qu'avec l'éther. Il est soluble dans l'acide acétique, dans l'anhydride acétique, dans l'alcool, insoluble dans l'eau. Mâché pendant quelque temps, il présente une saveur fortement amère. » Chose curieuse, la facilité avec laquelle le glucose est oxydé a disparu totalement dans ce composé. Sa solution acétique n'est pas oxydée par le bichromate de potasse, même à l'ébuUition. Il réagit très doucement sur le pentachlorure de phosphore. ( 7^4 ) » Je passe sous silence la réaction de l'ammoniaque, du chlorure d'am- monium, de l'acétate de soude, etc., sur le glucose, de même que les dé- rivés acétyliques des autres hydrates de carbone, inuline, amidon, lévulose, dextrine, saccharose, etc., parce que ces travaux ne sont pas encore ache- vés. Aussi n'ai-je pas encore examiné si mon corps cristallisé est identique avec le corps amorphe obtenu par M. Schiitzenberger. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur la IransmissibiUlé de la rage de l'homme au lapin. Note de M. Maurice Raynaud, présentée par M. Bouley. « La rage humaine est-elle contagieuse? Est-elle transmissible, par voie d'inoculation, de l'homme aux animaux et de l'homme à l'homme ? » Cette question, d'une importance pratique si capitale, Cbt encore, à l'heure qu'il est, entourée des plus grandes obscurités. Les assertions contradictoires abondent; les faits scientifiquement observés sont infini- ment plus rares qu'on ne serait porté à le croire. Un point bien singulier entre autres, c'est que, à une ou deux exceptions près, les nombreuses tentatives d'inoculation qui ont été faites de l'homme au chien paraissent avoir échoué : résultat d'autant plus surprenant, que cet animal semble, au premier abord, devoir être le réceptacle par excellence du virus rabique. Il y a là des expériences à reprendre. » Dans la séance du aS août dernier, M.Galtier a communiqué à l'Aca- démie des Sciences le résultat de ses intéressantes recherches sur la trans- mission de la rage du chien au lapin. On doit lui savoir gré, non seulement d'avoir mis hors de doute le caractère rabique des phénomènes observés chez le lapin inoculé, mais d'avoir fait ressortir la remarquable brièveté de la période d'incubation chez ce rongeur : circonstance qui en fait un réactif précieux pour toutes les études relatives à cette terrible maladie. » La connaissance de ces faits devait naturellement suggérer l'idée d'expérimenter les effets de l'inoculation de la rage de l'homme au lapin L'occasion s'étant présentée à moi récemment, j'ai fait cette expérience; elle m'a donné des résultats positifs, que je crois devoir faire connaître. » Le lo octobre dernier était amené dans mon service, à l'hôpital Lariboisière, un malade atteint de rage confirmée. L'histoire de ce cas est en quelque sorte classique. Quarante jours auparavant, cel homme avait été mordu par un chien à la lèvre supérieure. L'animal, considéré comme suspect, avait été presque immédiatement abattu, ce qui pourrait, à la ( 7i5 ) rigueur, laisser quoique doute. Mais malheureusement ce qui suit n'est que trop caractéristique. Le blessé, dont la plaie avait été cautérisée deux heures npiès racciilent (avec la pierre infernale, paraît-il) se croyait, grâce à celte précaution, complètement à l'abri, et ne pensait plus à cette mor- sure lorsque, après avoir éprouvé quelques démangeaisons prémonitoires au niveau de la cicatrice, il fut pris, dans la soirée du g octobre, de pha- ryngisme avec impossibilité d'avaler les liquides. Dès le lendemain surve- naient des accès effrayants d'hydrophobie, accompagnés d'une angoisse respiratoire extrême, bientôt suivis de délire furieux, puis de coliapsus, et enfin le malade succombait dans l'asphyxie trois jours après le début des accidents. » Ce malheureux se sentait irrémédiablement perdu^ et le disait. La veille de sa mort, dans un moment de calme relatif, il se prêta de la meil- leure grâce aux expériences d'inoculation qui furent faites avec son sang et avec sa salive. Voici maintenant les résultats obtenus : » Avec le sang, résultat négatif. Le lapin inoculé n'a pas cessé jusqu'ici de se bien porter. C'était à prévoir, car il en a été de même dans l'immense majorité des tentatives faites précédemment avec le sang d'animaux enragés, y compris les expériences de transfusion. » Avec la salive, résultat positif. Sur un lapin, ce liquide a été inoculé, le II octobre, à l'oreille et dans le tissu cellulaire sous-cutané du ventre. Le i5, cet animal était pris d'une sorte d'accès de fureur, se démenait, en proie à la plus vive agitation, dans sa cabane, dont il heurtait les parois en poussant des cris violents et en rejetant de la bave par la bouche; puis il tombait dans le coliapsus et succombait la nuit suivante. » Par des circonstances indépendantes de ma volonté, l'autopsie n'a été faite qu'environ trente-six heures après la mort : elle n'a révélé que de la congestion pidmonaire. En même temps, les deux glandes sous-maxillaires ont été recueillies séparément. Des fragments de la glande droite ont été introduits sous la peau d'un lapin; de même, des fragments de la glande gauche sous la peau d'un autre lapin. » Les deux lapins de cette seconde série ont rapidement succombé, l'un le cinquième jour, l'autre le sixième. Tous deux étaient déjà visiblement malades dès le troisième jour après l'inocidation. On n'a remarqué ni chez l'un ni chez l'autre de stade de fureur; chez tous deux, le phénomène prédominant et bien caractéristique a été la paraplégie. » A l'autopsie, il n'a été trouvé que des lésions asphyxiques, allant chez l'un de ces animaux jusqu'à l'apoplexie pulmonaire. ( 7'6 ) » Il ne me paraît pas possible de contester que ces deux lapins, ainsi qne celui qui avait servi à les inoculer, ont bien succombé à la rage. » Il ressort donc clairement des expériences que je viens d'exposer que la salive d'un homme atteint de rage par suite de la morsure d'iui chien a pu communiquer la même maladie à un lapin : résultat confirmé ensuite par le transport de la maladie de ce lapin à deux autres animaux de la même espèce. » Un second point qu'il importe de signaler, c'est que, d'après ces expériences, le tissu des glandes salivaires, et probablement par conséquent la salive elle-même, conservent encore des propriétés virulentes trente-six heures après la mort. » J'ajoute une autre réflexion : dans un travail récent, M. le D'' Duboué (de Pau) a été amené, par des vues théoriques sur la propagation du virus rabique par les cordons nerveux, à formuler cette hypothèse qne la rage déterminerait dans l'économie des lésions unilatérales, et il expliquerait volontiers ainsi cette donnée de la Statistique, à savoir que la moitié environ des morsures de chien enragé ne sont pas suivies d'accidents; toute cette théorie est mise à néant par ce simple fait que les deux glandes sous- maxillaires expérimentées comparativement chez des animaux différents ont déterminé la rage à peu près dans le même laps de temps. » Enfin, le résultat pratique important sur lequel je veux insister en ter- minant, c'est que la salive humaine, ayant déterminé la rage chez le lapin, est nécessairement virulente; que, suivant toute probabilité, cette même salive, dans des conditions propices à l'inoculation, pourrait déterminer la contagion de l'homme à l'homme; que, par conséquent, il faut se défier des organes et des produits de la sécrétion salivaire chez les sujets atteints de rage, et cela non seulement pendant la vie des malades, mais encore dans la pratique des autopsies. » PHYSIOLOGIE. — Recherches sur le daltonisme. Note de MM. J. Macé et ^V. NicATi, présentée par M. Vulpian. « I. Grâce à l'obligeance de MM. les proviseurs des Lycées de Marseille et de Grenoble, de M. le principal du Collège d'Aix en Provence, nous avons pu examiner un total de neuf cent vingt-cinq jeunes garçons, dont trente-trois daltoniens, soit 3,5-7 pour loo. Nous avons examiné un moins grand nombre déjeunes filles, soit deux cent quarante et une, dont une ( 7'? ) daltonienne seulement. Nous avons employé pour ces recherches élémen- taires la méthode deSeebeck,si ingénieusement perfectionnée par M. Ilolm- gren, qui consiste à taire choisir, au milieu d'une masse d'échantillons de laines colorées, celles qui sont semblables à quelques types convenable- ment choisis, sans s'inquiéter des noms plus ou moins exacts qui peuvent élre donnés aux couleurs. Ces recherches portent sur un trop petit nombre d'individus pour avoir une réelle valeiu' statistique. Tel n'était pas non plus notre but. Elles offrent cependant un certain intérêt par leur con- cordance avec les résultats obtenus par llolmgren, Jeffries et autres, à l'étranger. Elles s'éloignent, en revanche, absolument des résultats obtenus par le D'' Favre, qui trouve jusqu'à vingt et trente daltoniens sur cent individus examinés. » II. L'objet principal de nos recherches a été d'obtenir des mesures comparatives entre les quantités de lumière perçues dans les diftérentes parties du spectre parle daltonien d'une part et l'œil normal d'autre part. La méthode que nous avons employée dans les expériences que nous rela- tons aujourd'hui est indirecte. Elle est basée sur ce f.iit que l'acuité visuelle diminue en même temps que l'intensité de la lumière et elle consiste à mesurer cette acuité visuelle pour le daltonien dans les diverses parties du spectre, en la comparant chaque fois à l'acuité visuelle dans les mêmes circonstances pour une vue normale. Nous utilisons un spectre d'une lon- gueur totale de plus de o^jSo, projeté sur une règle graduée tendue de velours noir. Sur cette règle glisse à volonté un carré de carton blanc dans lequel est découpée une lettre de l'alphabet de o™, oo5 de côté. (Les lettres dessinées à l'encre ordinaire donnent une fluorescence très gênante dans le violet. ) La mesure consiste à chercher la distance maximum dk laquelle le daltonien doit se rapprocher pour distinguer le signe, et immédiatement après la dislance D correspondante pour l'un de nous, toujours le même. » En déterminant de la sorte les valeurs du rapport - pour les diverses régiops du spectre, nous avons obtenu des courbes qui se rapportent à trois types : les unes, au nombre de trois, s'abaissent vers l'extrémité rouge du spectre; une autre s'abaisse vers l'extrémité violette; deux enfin présentent un minimum de perception dans le vert. (Nous ne don- nons ici que les observations faites sur des yeux de réfraction et d'acuité visuelle absolument normales et présentant, par conséquent, les meilleures garanties d'exactitude.) Nous devons insister tout particulièrement sur les faits d'abaissement de la courbe dans le vert, que nous croyons élre des C. R., 1879, 2« Semestre. (T. LXXXIX, IS" 17.) 9^ ( 7'8) premiers à constater d'une manière certaine. Voici les chiffres de l'une des expériences pour une longueur du spectre de o'",07, prise dans la région intéressante : - = 1,09; o,83; 0,76; i,oa. Le minimum d'acuité corres- pond sensiblement au milieu de la distance entre les lignes E et F dans le vert. En ce dernier point, cl etD différent de o™,6o, et quatorze mesures effectuées sur toute l'étendue du spectre donnent une courbe parfaitement régulière. » Qu'on ne s'étonne pas de voir, dans l'observation qu'on vient de rap- porter, l'acuité visuelle correspondre encore dans la région défectueuse aux trois quarts environ de l'acuité normale. Des expériences directes nous ont montré que l'acuité visuelle varie lentement, alors que la lumière diminue dans une proportion considérable. C'est ainsi que, dans l'une des expé- riences faites à ce sujet, l'intensité de la lumière variant dans le rapport de I à 4) la distance à laquelle l'un de nous dut se placer pour reconnaître le signe ne varia que dans le rapport de 1 à i,34. Du reste, nous n'avons pas pu trouver de relation simple entre l'acuité visuelle et l'intensité de la lumière; aussi nous occupons-nous de transformer l'appareil actuel de manière à laisser constante l'acuité visuelle en faisant varier uniquement l'intensité de la lumière. » ITI. Il résulte de ces premières observations que les faits observés ne sont aucunement en contradiction avec la théorie de la perception des couleurs de Young-Helmholtz. Ils correspondent, en effet, aux trois types de daltoniens pour le rouge, pour le violet et pour le vert, prévus par la théorie. » Nous avons contrôlé les résultats obtenus en comparant l'acuité vi- suelle de l'œil normal à celle de l'œil daltonien, lorsque l'un et l'autre regardent à travers une même substance colorée. Un verre rouge par exemple, qui diminue à peine la vue d'un œil normal, diminue extraordi- nairement celle du daltonien pour le rouge; de même un verre vert et un verre bleu ou violet pour les autres daltoniens. Ce procédé, très sensible et peu dispendieux, peut remplacer jusqu'à un certain point la méthode qui consiste à mesurer l'acuité visuelle au moyen de Tables alphabétiques diversement colorées. » ( 7'9 ) PHYSIOLOGIE EXPERIMENTALE. — Stir l'origine des propriétés toxiques du curare, des Indiens.^ oie de MM. Couty et de Lacerda, présentée par M. Viilpian. « Après avoir montré, dans une précédente Communication (p. 582), que l'on peut extraire un curare actif et complet d'un seul Strychnos, le Iriplinervia, il nous faut rechercher si le curare des Indiens doit ses pro- priétés toxiques à des hanes de la même famille. » Les relations des voyageurs nous apprennent que les diverses tribus, pour préparer leur curare (curare des calebasses, des pots d'argile ou des flèches), emploient toujours la lige d'un Strychnos, ou seulementson écorce, et des sucs animaux et surtout végétaux, dont le nombre et la nature sont essentiellement variables; mais il n'a été fait, pour fixer la part que peuvent avoir ces substances si diverses dans l'action du curare, aucune série d'ex- périences directes et complètes. » Grâce aux ressources du Muséum de Rio, nous avons été assez heu- reux pour pouvoir étudier ces éléments constituants du curare des Indiens, ou du moins les plus importants d'entre eux. » Nos expériences ont presque toutes porté sur des chiens, animaux qu'il était plus facile de nous procurer, et nous injections la substance toxique, tantôt sous la peau, tantôt directement dans les veines. » Sur sept animaux, nous avons recherché l'action du Cocculus toxicoferus , Weddel (Syn. Cocc. Jmazonum , Pani, Éko , Icii), liane qui est, comme on le sait, ajoutée au Strychnos par la plupart des tribus. Ce Cocculus est un poison convulsivant; il excite, pendant une première période, les organes nerveux centraux elles puralyse ensuite très complètement et progressive- ment; il doit être placé dans le même groupe que la picrotoxine, la nico- tine, et probablement très près de cette dernière substance. La pression artérielle est considérablement augmentée, et même plus que doublée quel- quefois, à la première période, et le cœur est ralenti pendant quelques minutes; puis la tension du sang s'abaisse, en même temps que les membres, et les divers mouvements, réflexes ou autres, se paralysent; l'animal finit par mourir par arrêt respiratoire, suivi bientôt après d'arrêt cardiaque : cette mort n'est, du reste, pas empêchée parla respiration artificielle. Les convulsions de la première période sont très variables de forme et de durée, tantôt généralisées et cloniques, plus souvent bornées à des secousses irré- gulières et même localisées; ces convulsions peuvent quelquefois dispa- ( 720 ) raître, surtotit si l'on a injecté des doses trop fortes. Enfin, pour ce poison comme pour d'autres agents convulsivants, à la période de paralysie et sons certiiines conditions, Texcitabilité du nerf moteur peut être très diminuée : ce qui explique que l'on ait cru pouvoir affirmer récemment encore que ce Coccu /«s cou lient du curare. » Nous avons fait six expériences avec le suc laiteux du Hura crepilans, Linné (syn. Euphorbia colinifolia, Jssacii, etc.), suc utilisé par plusieurs tribus, et qui, d'après Martius, servirait méms de base à certains curares. Cette substance, très peu toxique, à moins d'en injecter de grandes quan- tités, est d'emblée paralysante; elle diminue la tension artérielle, en même temps que les mouvements des muscles striés s'affaiblissent, puis dispa- raissent. L'animal présente cependant au début, au moins dans la plupart des cas, quelques symptômes d'excitation des appareils du sympathique défécation, vomissements, nrination, et, dans un cas, salivation. Sur un animal qui avait reçu du suc filtré par la veine saphène, on constata aussi tardivement quelques accès de contractures toniques, incomplètes et loca- lisées. En tout cas, le Hiira crepitans n'a aucune action sur l'excitabilité du nerf moteur; il n'arrête pas la respiration, au moins primitivement, et il semble surtout agir par l'intermédiaire de l'appareil circulatoire. » Nous avons expérimenté aussi une autre substance, qui a été regardée récemment comme une des parties les plus actives du curare des Tecunas, le tnjii ; mais la variété Caindiiim bicolor que nous avions à notre disposition diffère peut-être de celle des Amazones. Le suc de la tige et des racines injecté sous la peau a déterminé constamment une fièvre violente, avec frissons répétés, élévation rapide de 2° à 3° de la température rectale, et dans uncas œdème de la face, sans altération de l'iu-ine. Ces troubles fébriles ont toujours entraîné la mort en huit à dix-huit heures, et l'on doit probablement en chercher la raison dans une altération du sang, qui de- vient poisseux, difflaent, violacé et incoaguiable. Pendant toute la durée des accidents, l'excitabilité du nerf moteur n'a du reste pas paru nettement modifiée. » A l'étude de ces sucs végétaux, nous joindrons celle des venins de ser- pents, dans lesquels on a cherché aussi l'origine de l'activité de certains curares. Nos expériences déjà nombreuses ont porté sur le venin d'un Bolhro/is jnraracussii, el plus récemment sur celui de deux Dothiopsjnraraca, espèce beaucoup plus petite, mais tout aussi active. Ayant déjà eu l'iion- neiu' cJe communiquer à l'Académie nos premiers résultats (i4 juillet 187/1), novis ne signalerpns que çles expériences açse?, longueSj et où la mort, ( 721 ) quoique tardive, n'a été précédée d'aucun des symptômes de la curari- sation. L'excitabilité du nerf moteur est le plus souvent restée normale, et, dans les cas où elle a été notablement difuinuée, nous avons conslaté, outre une pandysie du système nerveux central, précoce et durable, ini abaissement rapide de la pression artérielle et une diminution de la circu- lation et de la température, qui suffisent largement à expliquer le trouble fonctionnel du nerf moteur. » De ces expériences, nous devons évidemment conclure que, parmi les divers sucs végt^taux ou animaux le plus souvent surajoutés par les Indiens au produit des lianes strycbnos, aucun ne possède les propriétés du curare, pas même ceux qui, comme le Cocculus, le venin, paraissent agir dans certaines conditions sur l'excitabilité du nerf moteur péri- phérique. )) En présence des résultats négatifs fournis par l'élude de ces sub- stances accessoires, en présence des faits positifs que nous ont donnés les expériences sur le Slrychnos tiiplineruia , nous serions évidemment en droit de conclure que le curare des Indiens tire ;iussi ses propriétés toxiques d'un Strychnos, et des lianes diverses de cette famille qui entrent constam- ment dans sa composition. » Mais cette conclusion, nous avons pu l'établir directement, au moins pour une des espèces de Strychnos employées par les tribus les plus im- portantes, entre autres les Ttcunas, c'est-à-dire pour le Slrjchnos caslel- nœœ (Weddel). )) Nos expériences, jointes à celles qui avaient été faites depuis plusieurs mois par l'un de nous, établissent que ce Slryclmos caslelnœœ, comme le TripUnovia, suffit à fournir un curare actif et com|)let ; et sur deux chiens nous avons pu suivre toutes les phases primitives de la curarisation, et après l'arrêt de la respiration spontanée nous avons constaté, avec le ky- mographeja persistance des fonctions circulatoires, des réflexes vasculaires et de l'excitabilité du pneumogastrique. » Ce Slrychnos caslelnœœ, quoique phis riche que le Sir. Iriplinervia, est moins actif qu'on aurait pu le supposer, et le produit d'ébuUition de ôo^"' de fragments de tige n'ont pas sufii à curariser un chien de petite taille. )) Pour compléter cette étude, il reste à expérimenter bien des sub- stances accessoires, et surtout d'autres espèces de Strychnos utilisées par les Indiens, Sir. cocjens, Sir. toxijera, Sir. pediincutala, etc., etc. Mais dés aujourd'hui il reste acquis que ceux des sucs végétaux ou animaux qui sont je plus souvent surajoutés par les Indiens ne possèdent aucune des ( 722 ) propriétés du curare, et que, seule, une liane strychnos, Str. triplinervia , Str. castelnœœ, suffit à donner un poison produisant tous les troubles ca- ractéristiques. » Maintenant toutes les espèces de Strychnos du Brésil contiennent-elles du curare; en contiennent-elles dans toutes leurs parties, ou seulement dans la tige et les racines? C'est ce que nous rechercherons dans une pro- chaine Communication. )) PHYSIOLOGIE. — Recherches expérimentales sur la chaleur de l'homme pen- dant le repos au lit. Note de M. L.-A. Boxxal, présentée par M. Robin. « Cette Note a pour objet l'étude de la température du corps humain pendant le repos complet au lit, en tenant compte du climat, de la saison, du jour, de la nuit, de l'abstinence, de la digestion, de l'âge et du sexe ('). » Mes expériences sont au nombre de plus de mille et m'autorisent à formuler les conclusions suivantes : » 1° Les variations de température de l'air extérieur influencent d'une manière très appréciable la chaleur d'un sujet placé dans un aY)parfement, bien que la température de ce dernier n'ait pas varié. L'action du milieu ambiant se borne à modifier la température périphérique du corps. » 2° En toute saison le minimum de la température s'observe entre mi- nuit et 3'» du matin (à Nice, ce minimum, en hiver, est rarement infé- rieur à 36", 3). En automne, à Paris et à Millau, après que la tempé- rature nocturne se fut abaissée pendant plusieurs jours jusqu'à zéro, j'ai trouvé un minimum de 36, o5. En été, lorsque la température est élevée depuis plusieurs jours, le minimum est, en général, de 36,4 à 36,5. ('] Je me suis servi de thermomètres maxima (bulle d'air de Walferdin) à mercure, à tubes très capillaires et parfaitement calibrés, construits par MM. Baudin. Ces instruments sont gradués sur tige en dixièmes de degré centigrade, visibles à l'œil nu; et comme ils sont pourvus d'un index très tenace et qu'on peut vérifier à volonté la position dn zéro, bien qu'ils soient à échelle fractionnée, les indications qu'ils fournissent sont aussi exactes que possible. Les chiffres sont donnés d'après les températures prises dans le rectum. J'ai ex- périmenté sur cinq personnes, trois hommes et deux femmes. Les hommes, âgés de 12, 4o et 65 ans, les femmes de 35 et 64 ans. Le sujet principal est un adulte de ^o ans, très vigoureux, d'im caractère calme et d'une santé régulière. Mes recherchas embrassent une période de sept années; elles ont été faites en hiver et au printemps à Nice; en été, à Nice, à Millau (Aveyron) et à Paris ; en automne, dans les mêmes villes et à Aix-les-Bains. ( 7^3 ) L'abaissement nocturne ne se produit pas d'une manière aussi nette si, au lieu d'être au lit, on reste assis à lire ou à écrire. » 3" A partir de 3'' du matin, la température s'élève constamment jus- qu'à q"» du matin, où elle atteint 36, 7 ; et 36,9 ^" lùver; et 36,9 ^^ 37,35 en été, alors même qu'à S^ il n'y aurait eu que 36, 3, ainsi que je l'ai constaté en automne, à Paris, la température nocturne s'étant rappro- chée de zéro. » 4° E'i toute saison, le maximum se trouve entre ■>} et 4'' du soir. En été, cependant, quand la température atmosphérique est très élevée depuis une ou deux semaines, l'apparition du maximum peut être reculée jusqu'à S"" du soir. » 5° En hiver, de 9*^ du matin à 9'' du soir, les variations de la tempéra- ture ne dépassent pas ■— ou ■— ^^ degré centigrade. En été, dans la même période, le chiffre de l'oscillation peut atteindre yu ^^ degré. » 6° A 9'' du soir, la température est, en général, de 36,7, 36,9 ^" hiver et de 37, 37, 5 en été. » 7° A partir de g*" du soir, la température s'abaisse lentement jusqu'à ce qu'elle ait atteint le minimum. Cependant, vers minuit, l'abaissement est ordinairement très rapide, surtout quand la température de l'air extérieur est basse. » 8° Le sommeil ou la veille, l'abstinence ou la digestion, l'âge et le sexe, n'apportent aucune modification à la marche de la température, pourvu que le corps soit maintenu dans un repos complet. Ainsi cinq personnes, trois hommes et deux femmes, âgés de douze à soixante-six ans, et dormant au lit depuis plusieurs heures, examinées simultanément à la même heure de la nuit, ont présenté une température rectale uni- forme. Cette expérience, répétée plusieurs fois, à divers intervalles, a donné des résultats toujours identiques. » Les résultats de mes recherches me paraissent avoir une importance pratique qui n'échappera ni au médecin ni au physiologiste. » La séance est levée à 5 heures et demie. D. ( 724 ) BULLETIN BlBLIOGItAPHIQUE. Ouvrages reçds dans la séance du 20 octobre 187Q. ( SCITE.) Memorie del reale Istilulo Lombardo di Scienze e Lellere, Classe di Scienze malemaliclie e nalurali ; vol. XIII, fasc. III ed ultimo ; vol. XIV, fasc. I, II. Milano, Napoli, Pisa, Ulrico Hoepli, 1877-1879; 3 livr. in-4°. Reale Jstititlo Lombardo di Scienze e Lcttere. Bendiconti ; vol. IX, X, XI. Milano, NMpoli, Pisa, Ulrico Hoepli, 1876-1878; 3 vol. in-8°. AUi délia Sociela ilaliana di Scienze nalurali ; \o\. XIX, fasc. IV; vol. XX, fasc. III, IV; vol. XXI, fasc. III, IV. Milaiio, tipogr, Bernardoni, 1877- 1879; in-S". Memorie délia Sociela derjli Spellroscopisli ilaliani; disp. 6, giugiio 187g. Palermo, tipogr. Lao, 1879; in-4°. AiVTONio Stoppani, Caratlere marino dei grandi anjîtealri morenici dell'alta llalia. Eslralto tlaU'opera Geolorjia d'ilalia, per A. Stoppani e G. Negri. Mi- lano, F. Vallardi, 1878 ; in-8°. Instructions for obseruinc/ ihe lolalsolar éclipse of july 29, 1878. Washing- ton, Government pnnting Office, 1878 ; in-4°. ERRATA. (Séance du i3 octobre 1879.) Page 625, ligne 4 en remontant, au lieu de i8oo'''"i, Usez iBo*-""!. (Séance du 20 octobre 187g.) Page 676, colonno .[3, nu lieu de 65''3i',8, lisez 65" Sa'.g. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SÉANCE DU LUNDI 5 NOVEMBRE 1879. PRÉSIDENCE DE M. DADBRÉE. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. MoccHEZ présente à l'Académie le dernier Volume publié des annales de V Observatoire de Paris et contenant les observations faites en 1876. Ce Volume, absolument conforme aux précédents, ne renferme rien de particu- lier à signaler. On poursuit très activement la publication des deux autres Volumes arriérés; celui de 1877, qui est très avancé, paraîtra dans deux ou trois mois, et celui de 1878 dans le courant de l'année prochaine. M. Mouchez informe l'Académie que, par un arrêté du 3x oc- tobre 1879, M. le Ministre de l'Instruction publique a décidé qu'un cer- tain nombre d'élèves-astronomes seraient admis à l'Observatoire de Paris, pour suivre des conférences théoriques et pratiques sur l'Astronomie et s'exercer au maniement des divers instruments actuellement en usage ; après deux années d'études et d'application, ceux de ces élèves qui auront été reconnus suffisamment instruits et aptes aux fonctions d'astronome seront admis à occuper les places d'aides-astronoraes vacantes dans les observa- toires de l'État. Il est regrettable que les règlements nous aient empêché d'obtenir que les professeurs candidats aux chaires d'Astronomie dans les Facultés soient obligés de passer également par cette école pratique, G. R., 1879, 2' Semestre. {T. LXXXIX, N" 18.) 9" ( 726 ) où ils auraient appris l'usage des instruments et la conduite des obser- vations, qu'ils eussent été ensuite beaucoup plus aptes à enseigner. On prend activement toutes les dispositions nécessaires pour mettre immédiatement à exécution cet arrêté ministériel, qui devra exercer une heureuse influence sur le développement des travaux astronomiques en France, en permettant un recrutement plus régulier et plus sérieux que par le passé du personnel des observatoires. NAVIGATION. — Instructions naiiticjues sur les côtes de V Algérie; par M. Mouchez. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie un Volume que je viens de terminer sur les instructions nautiques de l'Algérie, pour accompagner les nouvelles Cartes publiées au Dépôt de la Marine, d'après les travaux que j'ai exécutés pendant mes dernières missions, de 1868 à 1876. » La première Partie de ce Volume contient tous les renseignements météorologiques que j'ai pu recueillir sur le climat, les vents, les mauvais temps, les courants aux diverses époques de l'année; ils sont d'une grande utilité, pour la navigation à voiles surtout. » Dans la seconde Partie, j'ai donné une description minutieuse de la côte et signalé avec soin tous les points de facile accès, tous ceux où il y aurait intérêt à faire quelques travaux d'art pour améliorer des con- ditions naturelles déjà favorables à la création de ports de couimerce, car le plus grand obstacle à la colonisation de cette côte et à l'exploitation des richesses naturelles qu'elle contient eu raines, forêts et terres d'excellente qualité, consiste dans la difficulté et souvent même le danger des commu- nications entre la terre et la mer. On a, sans doute, consacré déjà des sommes considérables à créer trois ou quatre grands ports, mais on n'a tenu aucun compte, pour l'emplacement et la direction de leurs jetées, des dispositions topographiques des localités, et elles se trouvent établies dans de si mau- vaises conditions, relativement à la direction habituelle des grosses mers soulevées par les tempêtes de l'hiver, qu'elles sont exposées à de fréquentes et graves avaries. » Les ports d'Or«n et de Philippeville, déjà trop étroits pour le dévelop- pement du commerce que l'on doit voir très prochainement se réaliser, à la suite de l'extension du réseau des chemins de fer, sont fort dangereux à aborder pour des navires à voiles qui y chercheraient un refuge pendant ( 7'->7 ) le mauvais temps, et ils ont subi déjà de graves avaries pendant les derniers hivers. Il est probable que ces accidents se reproduiront. » Quant au port de Tenez, également construit dans de très mauvaises conditions naturelles, il a été tellement ruiné par la première tempête qu'il a éprouvée, l'année même où il a été terminé, qu'il est aujourd'hui jugé irréparable. » C'est certainement à la rareté des points de cette côte où il est possible d'atterrir avec sécurité qu'il faut attribuer la rareté des centres de coloni- sation sur la zone littorale, qui, par sa proximité, par la douceur de son climat et ses richesses naturelles, aurait dû être la première colonisée. » Les nombreux vestiges de ruines antiques que j'ai trouvés le long du rivage prouvent que les Romains avaient, au contraire, établi de nombreux petits ports, en profitant toujours avec le plus grand soin des moindres conditions favorables, telles que des pointes saillantes, des lignes de récifs prolongées, etc., pour construire quelques travaux d'art complétant l'abri naturel déjà formé. Leurs centres de colonisation sur le littoral semblent avoir été beaucoup plus nombreux que les nôtres; ils nous ont laissé là d'excellents exemples à suivre. » J'ai donné, autant que possible, la concordance des noms anciens et des noms modernes, telle qu'elle résulte de l'Itinéraire d'Antonin et des Tables de Peutinger. » L'orthographe des noms arabes, si difficile à écrire avec notre alphabet, a été revue par M. Cherbonneau, Correspondant de l'Académie des Inscrip- tions et Belles-Lettres, dont la haute compétence est bien connue. » Un Album de vues de côtes, dont on commence actuellement l'exé- cution, accompagnera ce Volume. » HYDRAULIQUE. — Expériences sur un siphon renversé à deux branches hori- zonlales, pouvant élever de l'eau sans pièce mobile à des hauteurs considé- rables par rapport à celle des vagues, ou faire des épuisements à des profondeurs considérables par rapport ci celte du creux des vagues, quand on ajoute au système un clapet de retenue. Note de M. A. de Caligny. « Cet appareil a pour but : i° d'élever de l'eau sans coup de bélier et sans aucune pièce (Quelconque piobile à des hauteurs considérables par rap- port à celle des vagues; 2° de faire des épuisements à d'assez grandes profondeurs par rapport à celle du creux des vagues, quand on ajoute un clapet au système. ( 728 ) » Il se compose d'un siphon renversé à deux branches horizontales, dont une, qui est convenablement évasée, reçoit alternativement le choc de la vague et la pression latérale occasionnée par son intumescence. La forme générale peut être représentée sans figure par celle d'une sorte de grande S qui serait posée horizontalement. La branche verticale tournée vers le haut serait convenablement prolongée; la branche verticale tournée vers le bas serait supprimée et remplacée par une branche horizontale dont l'extrémité serait convenablement évasée. » Je suppose, pour faciliter l'explication, surtout à cause de la manière dont les expériences ont été faites, que le liquide soit encore en repos et que le niveau soit au-dessus de cette branche évasée, seulement de la quantité nécessaire pour que les vagues ne découvrent pas son arête supé- rieure. La première vague qui arrive fait monter l'eau dans la branche verticale prolongée, comme je l'ai dit ci-dessus. Cette ascension, d'abord assez petite ('), est suivie d'une oscillation en i-etour coordonnée relative- ment à l'époque où le creux de la vague se trouve au-dessus de la bouche évasée, de manière que sa descente est facilitée par la présence de ce creux. La vague suivante trouve la colonne liquide dans le tuyau vertical précité au-dessous du niveau primitif de l'eau tranquille et la fait monter, par conséquent, plus haut que la première fois. Elle redescend ensuite, par une oscillation en retour, plus bas qu'elle ne l'avait déjà fait, et la troi- sième vague la fait monter plus haut que la deuxième fois. La hauteur des oscillations augmente ainsi de plus en plus, jusqu'à ce que l'eau jaillisse par le sommet du tube d'ascension précité. L'appareil verse ensuite alter- nativement de l'eau par ce sommet tant que les vagues sont suffisam- ment régulières. Il est bien à remarquer que dans ce système le dia- mètre du tuyau a pu être constant, sauf l'évasenient dont j'ai parlé. Il n'y a pas de coup de bélier proprement dit, mais plutôt une simple percussion de veine liquide, puisque la masse en mouvement qui frappe la bouche évasée n'est pas enfermée dans un tuyau, et une pression latérale causée par l'intumescence de la vague. On verra plus loin d'après quels principes l'amplitude des oscillations est limitée. » Il ne paraît pas sans quelque intérêt de remarquer que cette combi- naison, sans aucune pièce quelconque mobile, est assez simple pour qu'il ne (') Cet appareil permet de constater que les premières oncles produites par un mou- vement de va-et-vient vertical à une extrémité du canal sont bien moindres que celles qui les suivent, le régime étant ensuite établi parce que les ondes se brisent sur un plan incline à l'autre extrémité. ( 729 ) soit pas impossible de la trouver dans la nature , de sorte que c'est une de celles qui peuvent servir à l'explication de quelques fontaines intermit- tentes. » Lorsque, au lieu d'élever de l'eau, on veut se servir de cet appareil pour l'aire des épuisements, d'un marais par exemple, il suffit d'y ajouter un clapet de retenue, établissant alternativement une communication avec l'eau qu'on veut épuiser. Il est bien entendu que, dans ce cas, l'eau dont les ondulations servent de force motrice à l'appareil doit être convenable- ment séparée, par un mur ou une cloison, de l'eau à épuiser. » Je n'entre pas ici dans le détail de la manière dont les choses doivent être disposées pour diverses circonstances; mon but, dans une Note aussi succincte, est seulement de bien exposer les principes. Je reviendrai ulté- rieurement sur les détails. Pour que cet appareil fonctionne bien, il faut, du moins jusqu'à présent, que la longueur développée soit convenable- ment réglée relativement à la longueur ordinaire des vagues. Ainsi, lors- qu'elles étaient produites dans un canal factice par une machine à vapeur, si la vitesse des périodes augmentait trop, les oscillations dans le tube d'ascension devenaient insignifiantes, et, à proprement parler, l'appareil ne marchait plus. Aussi la plupart des expériences ont été faites les vagues étant produites par un ouvrier qui soulevait alternativement une pièce de bois à l'une des extrémités du canal. » La forme sinueuse indiquée ci-dessus pour le tuyau de conduite qui précède le tube d'ascension est très importante pour permettre de donner de grandes amplitudes, relativement à la hauteur des ondes, aux oscillations, soit au-dessus, soit au-dessous du niveau de l'eau tranquille. J'avais d'abord essayé de donner seulement au système une forme pouvant être représentée sans figure par une sorte de grande L; mais, dans ce cas, la bouche évasée qui recevait l'action des vagues étant beaucoup avi-dessous du niveau de l'eau tranquille, les effets étaient très différents. Cela limitait les épuise- ments à une profondeur à peu près la même que celle du creux des vagues. L'expérience a vérifié combien il était essentiel, pour obtenir des ampli- tudes beaucoup plus grandes, de recevoir l'action des vagues le plus près possible du niveau de l'eau tranquille. D'abord le mouvement des vagues est d'autant plus fort qu'on s'approche des régions supérieures; puis il y a une remarque intéressante à faire sur la manière dont la pression latérale de l'intumescence s'exerce dans ces régions. » J'ai fait depuis longtemps des expériences sur la manière dont les pressions se transmettent dans un tuyau de conduite débouché subitement ( 73o ) par une extrémité, l'autre se plongeant librement dans un réservoir rempli d'eau. Les pressions étant d'abord employées à vaincre l'inertie de la co- lonne liquide sont aux premiers instants très peu sensibles à l'extrémité qu'on débouche. Il en résulte que, dans les mouvements alternatifs, la pres- sion causée par une intumescence s'exerce d'une manière bien différente près de la surface de l'eau qu'à une assez grande profondeur, et, en effet, le mouvement ondulatoire est plus fort près de la surface qu'au fond du canal. » Pour bien recevoir l'action des vagues sur l'appareil dont il s'agit, il ne semble pas bien utile, d'après les expériences faites sur le canal factice, que la bouche évasée qui reçoit cette action soit très large par rapport à la sec- tion du tuyau. Cet évasement a plutôt pour but de présenter un ajutage, utile pendant l'oscillation en retour pour diminuer la perte de force vive à cette époque et la contraction de la veine liquide dans l'autre sens du mouvement. » Il est essentiel, pour pouvoir profiter de ce système, d'en simplifier le plus possible la construction, car, s'il n'était pas d'une extrême simplicité, il vaudrait mieux employer la force du vent qui produit les vagues. Or le moyen que j'ai proposé dans la séance de l'Académie du i" septembre dernier pour diminuer la perte de force vive dans les ajutages divergents (voir Comptes rendus, p. 471) est immédiatement applicable dans cette cir- constance. J'ai même fait, à cette occasion, des expériences par lesquelles j'ai vérifié l'efficacité de ce moyen et qui feront l'objet d'une autre Noie. On peut ainsi modifier la longueur développée de ce système, de manière à la mettre en rapport convenable avec la longueur des vagues observée le plus ordinairement dans la localité où l'on aura à construire un appareil de ce genre ('). » (') On ne doit pas se dissimuler que, les vagues étant assez variables, il ne faudra pas compter dans la pratique sur le maximum de hauteur ou de profondeur qu'elles pourront faire atteindre dans le tuyau d'ascension. Enfin cet appareil ne pourra être utilisé, en géné- ral, que dans les mers sans flux et reflux trop sensibles ou dans les grands lacs. Il semble au premier aperçu que, si les vagues étaient toutes d'une même hauteur et qu'il n'y eût pas de frottement ni de cause de résistance passive, on pourrait théoriquement obtenir des oscillations d'une amplitude indéfinie. Cette indication théorique ne pourrait être vraie que jusqu'à un certain point, quand même le siphon renversé s'enfoncerait dans un puits à de très grandes profondeurs, parce qu'il faut, pour que les oscillations croissent successive- ment jusqu'à des hauteurs très grandes par rapport à celle des vagues, que ces oscillations se combinent d'une manière convenable, quant à leur durée, avec la durée du passage d'une intumescence de la vague au creux de cette même vague. Or on conçoit que, si l'on enfonce le siphon renversé à de trop grandes profondeurs, cela change les conditions de durée des ( 73» ) MEMOIRES LUS. CHIRURGIE. — Sur quelques états pathologiques du tympan, qui provoquent les phénomènes nerveux que Flourens et de Gotlz attribuent exclusivement aux canaux semi-circulaires. Mémoire de M. Bonnafont. (Extrait.) « On sait que, d'après les expériences de Flourens, selon que les canaux semi-circulaires sont divisés en totalité ou partiellement, l'animal soumis à l'opération tourne à droite ou à gauche, ou garde l'équilibre, mais il semble pris de vertiges ('). » De Goltz suppose que les canaux semi-circulaires sont les organes prin- cipaux du sens de l'équilibre de la tête, et conséquemment de tout le corps : « La terminaison des nerfs dans les ampoules et dans les canaux semi-circulaires serait , dit-il , excitée par pression ou par tension comme les nerfs tactiles de la peau. Le liquide contenu dans les canaux, obéissant aux lois de la pesanteur, distendrait davantage la partie déclive. Or, la pression du liquide variant avec les mouvements de la tête, il en résulterait une excitation spéciale correspondant à chaque partie de la tète. La perception, par le cer- veau, de cette excitation nerveuse spéciale, constitue le sens de l'équilibre, qui agit comme un régulateur des mouvements. Si une portion des canaux semi-circulaires est intéressée, le cerveau reçoit une information inexacte de la position de la tète et est incapable de cal- culer et de diriger correctement ses mouvements, d'où résultent le vertige et le trouble de la raotilité. » » Cette théorie de de Goltz me semble trouver quelque confirmation dans les observations que j'ai recueillies. Bien avant ce physiologiste, j'ai dit et écrit que les vertiges qui accompagnent certaines affections de la membrane du tympan ne peuvent s'expliquer que par la pression subie par l'étrier, transmise par cet osselet au vestibule et de là aux canaux semi-circulaires, oîi le liquide contenu doit subir des déplacements en raison de la pression exercée. Si, comme le dit de Goltz, ce liquide produit des effets différents oscillations de la colonne liquide, dont la longueur développée peut ainsi être modifiée d'une manière essentielle. (') Ainsi, en coupant le canal horizontal de droite sur un pigeon , Flourens observa que la tête fit aussitôt un mouvement de droite à gauche et de gauche à droite; en coupant le même canal horizontal de gauche, le mouvement de la tête se jiroduisit avec une telle impé- tuosité, que l'animal perdit l'équilibre. Dans la simple station , l'animal gardait l'équilibre ; mais, sitôt qu'il se mouvait, il tombait en se roulant sur lui-même. Lorsqu'on coupait le canal vertical, la tête effectuait des mouvements verticaux de haut en bas et de bas en haut. (Floueeivs, système nerveux dei animaux vertébrés, 2." édition; J.-B. Baillière, 1842.} ( 732 ) selon le degré de tension qu'il subit et le sens vers lequel il est poussé, il me semble que les effets peuvent s'expliquer par la théorie que j'ai émise. Yoici ce que je disais : » La membrane du tympan, outre ses mouvements partiels et latéraux, en éprouve deux principaux, l'un qui l'éloigné de la paroi interne de la caisse du tympan et l'autre qui l'en rapproche. » Ces mouvements ne pouvant s'accomplir sans y faire participer toute la chaîne des osselets, il en résulte que, lorsque le tympan s'éloigne de la caisse, il tire à lui le manche du marteau et successivement tous les osselets jusqu'à l'étrier. La base de ce dernier, entraînée du côté delà caisse, aug- mente la cavité vestibulaire, de toute la fraction de déplacement qu'il subit, et opère ainsi un ébranlement du liquide contenu dans le vestibule, lequel se transmet aussitôt à celui des canaux semi-circulaires. Le liquide contenu dans les canaux, obéissant aux lois de la pesanteur, se porte à la région la plus déclive et laisse dans ces canaux un vide égal au déplacement produit. » Supposons, au contraire, que par une cause quelconque, telle qu'une concrétion de cérumen au fond du conduit auditif, une excroissance poly- peuse, ou tout autre corps étranger comprimant le tympan , ou même par la simple contraction des muscles qui meuvent les osselets, cette mem- brane soit refoulée du côté de la caisse. L'étrier subira une pression qu'il exercera, à son tour, sur le liquide du vestibule et par suite sur celui des canaux semi-circulaires ; ce liquide produira alors un effet par pression ou par tension, selon l'expression de de Goltz: ce qu'il y a de certain, c'est que, si l'on exerce une légère pression sur l'étrier avec un stylet à bout plat, on produit des vertiges, qui disparaissent aussitôt qu'on cesse de comprimer. » Telles sont les deux conditions physiologiques de l'appareil de l'ouïe, qui peuvent donner peut-être l'explication des phénomènes nerveux que de Goltz a cherché à expliquer par les simples inclinaisons de la tête, qui dé- placeraient le liquide de manière à lui faire exercer des pressions par le seul effet de sa pesanteur. M II me parait difficile d'admettre que les oscillations céphaliques seules, et à l'état normal, soient capables de déplacer suffisamment le liquide, et que ce déplacement occasionne une pression capable de produire de pa- reils effets. S'il en était ainsi, les inclinaisons et les mouvements de rota- tion auxquels la tête est soumise, dans les diverses attitudes, auraient pour conséquence un état vertigineux presque continuel. » J'ai eu l'occasion d'observer deux malades chez lesquels, par suite d'otorrhées chro- niques, la membrane du tympan et les osselets, excepté l'étrier, avaient été entraînés par la suppuration. Éclairé avec l'otoscope, je voulus seulement toucher cet osselet avec un (733) stylet aplati : le malade éprouva subitement un vertige, dont je fus même un peu effrayé. Mais, l'effet n'ayant été que niomenlané et le malade riant de ce tpi'il appelait une faiblesse, je recommençai plus légèrement l'aitouclicnient et je produisis le même |)liénomène. L'ex- périence fut renouvelée plusieurs fois avec le même résultat chez les deux malades. » Ne recueillant alors ces symptômes qu'au point de vue pathologique, je n"eus point l'idée de m'informer si le sentiment de rotation qu'ils semblaient éprouver se faisait à droite ou à gauche, ou si, l'expérience faite dans la station debout, les malades auraient pu garder l'équilibre sur les pieds, suivant la théorie de de Gollz. » Depuis, j'ai observé un giand nombre de faits semblables, déterminés par l'inflammation de la membrane du tympan et de roieille moyenne, la compression de cette membrane de dehors en dedans par du cérumen en- durci, par des polypes du conduit auditif ou par une accumulation de mucosités dans la caisse, exerçant sur elle une pression de dedans en dehors, se comiuuniquant à l'étrier et de là à tout l'appareil de l'oreille interne. Tous les malades (la plupart des confrères) éprouvaient des ver- liges, des titubations, des vomissements même quelquefois. Auciui n'a éprouvé le mouvement de rotation, mais souvent le manque d'équilibre. » Le grand nombre de faits que j'ai recueillis ne permettent aucun doute sur ces effets sympathiques et réflexes de la membrane du tympan. Eu voici un, à titre d'exemple : » M. A. ., médecin fort distingué d'une des principales villes du Midi, vint me consulter, il Y a près de quatre ans. Voici le récit qu'il me fît : « Il y a environ deux mois, dit-il, à » la suite d'une angine légère et d'un coryza, j'éprouvai des maux de tcte assez violents, » des bourdonnements à l'oreille droite, qui, pendant un mois, ne m'empêchèrent pas de « vaquer à mes nombreuses occupations; mais, bientôt, à ces symptômes se joignirent des » vertiges, des titubations qui me faisaient perdre l'équilibre, m'obligeaient parfois à cher- » cher un appui afin d'éviter une chute; ces accidents, qui se renouvelaient tous les trois » ou quatre jours, se compliquèrent plus lard de vomissements opiniâtres, suivis d'un mal- « aise général indescriptible. » Croyant à une affection des méninges, j'employai, pour la combattre, les moyens les 1) plus énergiques; rien n'y fit : les accès de vertige, de défaillance et; d'étourdisseraent se ■> succédèrent plus souvent, et l'état générai allait rapidement en s'affaiblissant. Mais une 0 chose qui m'étonnait pendant ces accès, c'est que je ne psrdais jamais connaissance; je me » rendais parfaitement compte de tous les phénomènes que j'éprouvais. Je n'étais pas sans i> inquiétude sur mon état, lorsque je lus votre travail sur les phénomènes nerveux réflexes » produits par la membrane du tympan. Malgré mon état de faiblesse, je suis venu à la » hâte vous consulter ('). » (') Voici l'état de mon intéressant malade : stature élevée, constitution forte et robuste; visage pâle, décoloré, simulant un état anémique; pouls fort et régulier; démarche incer- taine et inconfîante; muqueuse pharyngienne rouge dans toute soji étendue et surtout du côté de l'amygdale droite; conduit auditif externe, à l'état normal; membrane du tympan pâle, très sensible au toucher; dysécie assez prononcée de ce côté. C. R., 1879, 2' Semestre. (T. LXXXIX, K° 18.) 97 ( i^h ) » D'après son désir, je pratiquai immédiatement le cathétérisme de la trompe, suivi d'in- sufflations d'air légèrement étliéré. Au troisième ou au quatrième coup de piston, le malade éprouva un soulagement si subit, qu'il en fut émolionné; la tête lui paraissait plus dégagée, les idées plus libres et les bourdonnements à peine sensibles. » On trouve, dans cette observation et dans bien d'autres faits ana- logues que je pourrais citer, la plus grande partie des phénomènes nerveux qui, d'après les deux célèbres physiologistes Flourens et de Goltz, ont exclu- sivement pour siège et pour organes principaux les canaux semi-circulaires. » MEMOIRES PRESENTES. PHYSIQUE. — Sur le spectre anormalde la lumière. Mémoire de M. deKlercker (lie Stockholm), présenté par M. Fizeau. (Extrait.) (Commissaires : MM. Fizeau, Edm. Becquerel, Cornu.) « L'anomalie qui se produit dans la position spectrale des divers rayons lumineux, quand on provoque la dispersion de la lumière par des so- lutions de certaines matières colorantes, a depuis plusieurs années fixé, à juste titre, l'attention des physiciens. )) Les rayons de différentes espèces, dont l'indice de réfraction s'accroît, dans les cas ordinaires, à mesure que la longueur des ondes lumineuses di- minue de l'un des côtés du spectre à l'autre, sont ici rejetés de leurs posi- tions normales; en outre, ce changement de position peut se produire à un degré tel que les rayons ordinairement les plus réfrangibles, les rayons violets et bleus, paraissent les moins réfrangibles de tous, comme on le constate le mieux quand la lumière est dispersée au moyen d'une solution de fuchsine (rouge d'aniline). » Dans ce phénomène, il n'y a cependant rien qui trahisse, d'une ma- nière décisive, la présence d'une irrégularité dans la dispersion que provo- queraient les molécides de fuchsine agissant seules. Mais, si l'on doit cher- cher ailleurs l'origine de l'anomalie, on sera conduit à admettre que la ré- fraction de la lumière par la solution de fuchsine se réalise pour certains rayons à une échelle tout autre que pour le reste des layons, et, comme cette propriété de la solution est une conséquence de la présence des molécules de la matière colorante, on pourrait en conclure que celles-ci doivent posséder la propriété, jusqu'ici inconnue, de retarder seulement certains rayons lumineux, en laissant les autres passer librement. » Celte explication me parait avoir été complètement vérifiée par les ( 735) analyses spectrales auxquelles je me suis livré dans le courant de cet été et dont je communique aujourd'hui les premiers résultats. » Deux prismes creux en glaces, l'un et l'aulre du même angle de aS", ont été placés sur le plateau d'un spectroscope à la suite l'un de l'autre et les angles réfringents dirigés en sens opposés. Les deux prismes ayant été remplis d'alcool, aucune déviation n'était imprimée à l'image de la fente du spectroscope, à cause des deux réfractions égales et de signes con- traires. » On procéda alors par degrés, en ajoutant successivement à l'alcool de l'un des prismes de petites parcelles de fuchsine cristallisée, et en laissant toujours pur l'alcool du second prisme. » Voici quels furent les effets observés. M L'image primitive se divisa en deux parties qui se séparèrent de plus en plus, chacune présentant une propriété optique tout à fait spéciale. » L'une de ces parties s'écarta assez vite à droite du réticule, en aug- mentant peu à peu de largeur, et devint finalement xin spectre distinct, contenant dans l'ordre régulier les rayons les moins réfrangibles, rouge, orangé et jaune, avec les lignes de Fraunhofer, A, B, Cet D, distinctement visibles. » L'autre partie, au contraire, qui prit une couleur bleu violet au mo- ment de la séparation, resta, pendant la marche de la concentration, tou- jours à sa place primitive. Cette partie garda, par conséquent, toujours la même largeur que l'image primitive. » Des observations mentionnées ci-dessus, faites avec tout le soin possible, observations plusieurs fois répétées et toujours avec les mêmes résultats, on peut tirer les conclusions suivantes : » Le spectre anormal de la lumière est composé de deux parties parfaitement séparées, dues sans nul doute à la grandeur différente du retard provoqué pat les molécules d'espèces dijférenles que contient la solution. » On voit que l'une de ces parties, celle qui renferme les rayons les moins réfrangibles, s'éloigne régulièrement de la normale à la surface de séparation entre les deux prismes, à mesure qu'on augmente la concen- tration de la solution de fuchsine dans le prisme antérieur. Or, cela prouve évidemment que les molécules de fuchsine retardent les rayons les moins réfrangibles, en laissant passer librement les autres. Enfin, comme les rayons de cette partie sont tous disposés en parfaite concordance avec la loi de la dispersion, il ne se produit ici rien d'anormal. » On voit aussi que l'autre partie du spectre anormal, celle qui con- (736) tient les rayons les plus réfrangibles, ne s'éloigne yii ne s'approche de la normale pendant la concentration de la fuchsine. Cela prouve que cette partie des rayons est retardée exclusivement par les molécules du dissol- vant, quoique ce retard ne soit pas appréciable avec l'emploi des deux prismes opposés. Donc, il n'y a pas non plus d'anomalie réelle dans cette partie du phénomène. » L'espace obscur entre ces deux parties du spectre anormal n'est donc autre chose que la distance qui sépare deux spectres tout à fait distincts. » ÉLASTICITÉ. — Sur la détermination des éléments d'un mouvement vibra- toire; mesure des amplitudes. Mémoire de RI. E. Mercadiek, présenté par M. Cornu. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Fizeau, Jamin, Cornu.) « Dans le Mémoire que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie, j'in- dique un moyen nouveau et très simple de mesurer l'aniplitude d'un mou- vement vibratoire, dans le cas très général d'un corps vibrant sur lequel on peut tracer des divisions ou fixer un morceau de papier de 2"'^ à 3'="'. » Ce moyen consiste dans l'emploi de ce qu'on peut appeler un micro- mètre vibrant. C'est une échelle divisée en millimètres ou fractions de mil- limètre, coupée par un trait transversal passant au zéro de l'échelle et formant avec elle un petit angle. Le tout peut être gravé sur le corps vibrant ^ou sur une plaque de verre, de bois, de papier, fixée sur lui de façon que ce micromètre angulaire vibre avec le corps, l'échelle étant per- pendiculaire à la direction des vibrations. M Pendant le mouvement, en vertu du phénomène de la persistance des impressions lumineuses sur la rétine, le sommet de l'angle du micro- mètre sem6/e se mouvoir le long de l'échelle à mesure que l'amplitude du mouvement vibratoire varie. Quand l'amplitude devient fixe, le sommet de l'angle le devient également. » Soient m le numéro de l'échelle où s'arrête le sommet, a l'angle du micromètre, a l'amplitude du mouvement. Il est facile de voir que l'on a toujours a = 2 m tangK. » En prenant tanga = ^^ et divisant l'échelle en millimètres, quand le sommet du micromètre parcourra une division, l'amplitude aura varié ( 73? ) de o°"",2, dont on peut évaluer à l'œil le dixième. On peut donc ainsi mesurer des amplitudes de 3""" ou 4°"" à o,oi près, à l'œil nu. On peut avoir plus de précision en divisant l'échelle en demi-millimètres et en examinant l'appareil à la loupe. En traçant le micromètre vibrant sur une lame de verre fixée au corps vibrant, on projette sans dilficullé le phéno- mène. » Si la mesure de l'amplitude n'est pas nécessaire, l'appareil peut servir à constater si l'amplitude reste constante, ce qui, pour certaines recherches où les mouvements vibratoires jouent un rôle, peut être d'une grande importance. » A ce propos, je donne, dans mon Mémoire, le moyen de faire varier à volonté l'amplitude d'un mouvement vibratoire, lorsqu'il peut être entre- tenu électriquement, et de maintenir l'amplitude constante lorsqu'elle a atteint une grandeur donnée. J'indique plusieurs solutions, automatiques ou non, dans le cas d'un électro-diapason. » Dans une prochaine Communication, je montrerai l'application de ces résultats à la phonométrie. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Digestion stomacale et digestion duodénate; action de la pancréatine. Mémoire de M. Th. Defresne, présenté par M. Chatin. (Extrait.) (Commissaires : MM. Wurtz, Vulpian, Chatin.) « Conclusions. — i" L'acide chlorhydrique, dans le suc gastrique, est combiné à une base organique qui en modère l'action et en change les propriétés; il est donc nécessaire, pour étudier les digestions pepsique et pancréatique, de se servir d'une solution de chlorhydrate de leucine pré- parée avec la muqueuse stomacale. Sous celte influence, la digestion pep- sique est comparable à celle qui se passe dans l'estomac ; elle n'est plus sans limite, elle peut être filtrée et l'on peut en évaluer les résidus. » 2° L'acidité du suc gastrique mixte, après une demi-heure d'ingestion, n'est plus due au chlorhydrate de leucine, mais aux acides lactique, sarco- lactique, tartrique, malique, etc., et le meilleur réactif de cette transfor- mation est la pancréatine, qui, après avoir séjourné deux heures dans le suc gastrique pur, ne touche pas sensiblement à l'amidon, après satu- ration du milieu, tandis qu'elle en saccharifie sept fois son poids dans le suc gastrique mixte après neutralisation. ( 738 ) » 3°Cette différence dans l'acidité du suc gastrique pur et du suc gastrique mixte est rendue plus manifeste encore par des digestions artificielles sur les aliments azotés : si l'albumine a été préalablement lavée à l'eau chlorhy- driqiie, la pancréaline, après neutralisation du milieu, ne peptonise que 5^'' id'a!bumine; mais, si l'albumine est mise directement dans l'eau, un chyme artificiel prend naissance et la pancréaline, après neutralisation, peptonise 38'^'' d'albumine. » La pancréaline ne subit donc aucune altération au milieu du chyme, retrouve toute son activité dans le duodénum, et i^"' de cette substance digère simultanément 38^'' d'albumine, 7^', 5 d'amidon, 1 1^' d'axonge. » VITICULTURE. — Résiiltnl des recherches faites dans le but de trouver l'origine des réinvasions du Ph/lloxera; par M. Li. Faucoîî, délégué de l'Académie. (Extrait d'une Lettre adressée à M. le Secrétaire perpétuel.) (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Je vous disais dans ma Lettre du 1 1 juillet qu'après les plus actives et les plus sérieuses investigations opérées le 4 j'ii'i par M. Marion, M. Foëx, mon neveu et moi, investigations ayant eu une durée de cinq heures et ayant porté sur les racines de seize souches, sept de ces souches arrachées com- plètement, il avait été trouvé trois Phylloxéras dans mon vignoble du Mas de Fabre, vignoble venant de subir une submersion de cinquante jours. » Ije fait de ces trois Phylloxéras trouvés à grand'peinedans un vignoble de ao'"'" a été si mal interprété, on en a tellement abusé pour battre en brèche le procédé de la submersion, que je serais cotipable, au point de vue de l'intérêt général, si je ne donnais les explications nécessaires pour le ramener à sa juste valeur. » Ces trois Phylloxéras ont été trouvés, non dans une tache déjà ancienne (comme cela a été dit, et ce qui pourrait faire croire que la submersion est impuissante à guérir une vigne déjà affaiblie), mais sur un point où l'année dernière il y avait quelques souches faibles, rétablies aujourd'hui et dans un état de vigueur qui ne laisse rien à désirer. » Ces quelques souches sont situées dans un petit carré de 1200™ de surface, qui pendant très longtemps, des siècles peut-être, a servi d'aire de dépiquage au Mas de Fabre. Les détritus laissés dans ce coin de terre par les récoltes en céréales qui tous les ans y ont été apportées et y ont été dépiquées ont eu pour double effet : 1° d'exhausser le niveau du sol du ( 73«J ) carré en question; 2° d'en rendre la terre très perméable. Ces deux faits ont eu pour conséquences : d'a!)or(l de ne permettre, à l'époque de mes sub- mersions, qu'à une mince couche d'eau de couvrir le terrain ; ensuite d'im- primer à cette eau un courant de haut on bas, favorisé par la perméabilité du terrain et un sous-sol caillouteux. Ces conditions, peu favorables à la réussite de la submersion, par suite du manque de pression dans la couche d'eau et de l'oxygène que cette eau en mouvement continuel renferme, ces conditions, dis-je, peuvent expliquer la présence des quelques Phyl- loxéras qui ont été trouvés dans cet endroit. L'absence de tout insecte dans les autres parties de mon vignoble, où la submersion avait été faite d'une manière convenable, justifie cette opinion. Quant au Phylloxéra décou- vert dans la vigne submergée, depuis deux ans, du Mas de Martin, il ne prouve pas grand'chose, la submersion y ayant été si mal exécutée, qu'elle n'a pu produire qu'un faible effet. » Comme moyen d'extinction, je crois pouvoir prouver, avant peu, que la submersion débarrasse plus complètement et plus sûrement une vigne des Phylloxéras que les insecticides les plus énergiques. Je me borne au- jourd'hui à citer quelques faits. » i" Dans une partie de mon vignoble située à '^00"' des foyers perma- nents qui, tous les ans, m'envoient des colonies de Phylloxéras, se trouve un bas-fond d'où je ne puis fiùre écouler complètement les eaux lorsque mes submersions sont terminées. Les souches, au nombre de 2S00 à 3ooo, qui sont situées dans ce bas-fond, sont restées, l'hiver dernier, quatre- vingt-un jours consécutifs sous l'eau. // a élé abiolument impossible, dans tout le courant de cette année, de découvrir un seul Phylloxéra sur les racines. » 2° Dans le vignoble d'un de mes parents, dont le sol profond, argilo- calcaire, très compacte, et très favorable à la submersion, vignoble très fortement phylloxéré il y a quelques années, que la submersion a sauvé d'une mort certaine et quia été submergé, l'hiver dernier, pendant soixante jours, dans ce vignoble, dis-je, les recherches les plus actives et les plus minutieuses, opérées à la fin du mois d'août, n'ont pu faire trouver aucun Phylloxéra. » De ces deux faits, je suis loin de vouloir tirer la conclusion que la sub- mersion anéantira toujours tous les Phylloxéras d'une vigne. En prenant pour exemple ce qui, cette année, s'est passé dans mon vignoble, auquel le procédé est appliqué avec une grande exactitude et où cependant trois hibernants ont été trouvés le 4 juin, il est prudent d'admettre que le trai- tement laissera souvent échapper quelques insectes, qui heureusement, par ( 74o ) suite de leur petit nombre et du court espace de temps qu'ils séjournent dans la vigne, ne peuvent causer un dommage appréciable. » Cependant, tout en admettant que quelques pucerons sont souvent épargnés par la submersion employée comme moyen cultural, je suis per- suadé qu'en prolongeant plus longtemps le séjour de l'eau on arriverait à la destruction complète de tous les Phylloxéras d'un vignoble, dans tous les sols, excepté ceux d'une perméabilité excessive. M Dans la parcelle de mes vignes qui est restée sous l'eau pendant quatre- vingt-un jours consécutifs, n'ayant pas trouvé un seul Phylloxéra vivant, malgré les bulles d'air qui nécessairement devaient rester dans la terre, je persiste à croire et j'espère prouver, avant peu, que la destruction com- plète, radicale de tous les Phylloxéras d'un vignoble est possible au moyen d'une submersion suffisamment prolongée. » Peut-on en dire autant des autres moyens dont on se sert pour éteindre des foyers phylloxériques naissants ? Le doute est au moins permis lorsque le traitement sera appliqué à des vignes plantées dans des terrains de 2™ à 3°" de profondeur, comme nous en avons en grand nombre dans nos plaines et dans nos terres d'alluvion, car il n'est guère possible que les vapeurs toxiques des agents employés puissent arriver à des profondeurs de 2" à 3"". Puis la réussite est-elle bien certaine dans les conditions moins défavo- rables? Espérons-le! Cependant, des Phylloxéras ont été trouvés dans des vignes auxquelles le, traitement d'extinction au sulfure de carbone avait été appliqué, et peu de jours après ce traitement, au Soler, près de Perpi- gnan, dans le domaine de l'Eule, appartenant à MM. Hainaut frères, sur les très rares souches que le sulfure n'avait pas tuées et à o",6o de profon- deur. » Dans cet exposé de la supériorité incontestable de la submersion sur les insecticides en tant que moyen cultural et de la même supériorité très probable comme opération d'extinction, je ne voudrais pas que l'on vît la moindre intention de répondre par une critique aux généreux efforts des personnes qui consacrent leur temps et leur science au salut de nos mal- heureuses vignes. Le procédé de la submersion a été très attaqué d^ns ces derniers temps; j'ai cru devoir prendre sa défense et éclairer d'un rayon de vérité cette question des meilleurs moyens à employer pour combattre le PlijU loxera, qui, malheureusement, est encore entourée de beaucoup d'ombre. » La plupart des attaques que l'on dirige de nouveau contre la sub- mersion ont été provoquées par quelques insuccès partiels qui, dans le courant de cette année 1879, se sont manifestés dans des vignes auxquelles ( 74- ) le procédé a été appliqué. J'ai visité le plus grand nombre de ces vignes; j'en ai examiné les points faibles avec la plus grande attention. Partout, le mal, devenu apparent dès le mois do mai, remonte aux derniers mois de l'année 1878. On peut en attribuer la cause : i°à une insuffisance de submersion dans l'hiver de 1877 à 1878; 2" à la multiplication exagérée du Phylloxéra dans le courant de l'année exceptionnellement sèche de 1 878. » Des submersions de trente, quarante on cinquante jours, qui avaient donné des résultats complets, en temps de multiplication normale de l'in- secte, ont été impuissantes en présence de la multiplication excessive de l'année 1878. L'impuissance du traitement s'est d'autant plus manifestée : 1° que la submersion a été commencée plus tard ; 2° que sa durée a été moins longue; 3° qu'elle était appliquée à des terrains plus perméables. » De tous les vignobles que j'ai vus, celui qui a souffert le plus est situé sur un sol tellement perméable, que 22000""" d'eau par hectare lui sont nécessaires pour une submersion de trente-cinq jours, et, circonstance aggravante, ce vignoble, dans l'hiver 1878-1879, ne put être submergé qu'à partir du 22 décembre. Pour résister à la multiplication formidable de 1878, il aurait fallu que ce vignoble eût été submergé dès l'arrêt de la végétation et qu'il fût resté sous l'eau pendant soixante-quinze jours consécutifs, sans la moindre interruption. » Dans une autre plantation de 70'"', que la submersion a sauvée et a amenée à un état des plus florissants, il y a celte année quelques parcelles faibles qui, ensemble, représentent une surface de 2 à 3''". Là, les causes de l'affaiblissement sont manifestes •- un point assez perméable n'a été sub- mergé (toujours dans l'hiver de 1878-1879) que pendant vingt-huit jours, et des souches en très grand nombre sont emprisonnées dans la terre des digues, deux circonstances des plus fâcheuses. » Une troisième propriété, dans laquelle il y a eu aussi des points faibles, a éprouvé des interruptions dans la submersion. » Enfin, j'ai vu deux ou trois vignes où, malgré une submersion bien conduite, il y avait quelques rares points faibles. Ici, la cause de l'accident ne peut être attribuée qu'à la multiplication extraordinaire du Phylloxéra en 1878. L'accident ne se serait pas produit si cette multiplication anor- male n'avait pas eu lieu, et j'espère qu'il ne se renouvellera plus si l'on suit exactement les prescriptions que je vais indiquer. » Les quelques accidents, heureusement de peu d'importance, qui se sont manifestés celte année dans des vignes soumises au traitement de la submersion, et qui ne sont qu'un très petit point noir à côté des succès C. R., 1879, 2» Semestre. (T. LXXXIX, N» 18.') 9*^ ( 742 ) éclatants, des splendides récoltes que donnent les vignes submergées, surtout dans le Bordelais, où les réfultats ont dépassé toîites les espérances, ces accidents, dis-je, sont certninement regrettables, mais ils pourront avoir leur utilité, en nous servant d'avertissement j)our l'avenir. » Voici, je crois, de quelle manière nous devons profiter de cet aver- tissement. » i" Considérons toutes les années comme devant être aussi mauvaises, au point de vue de la multiplication du Phylloxéra, que l'année 1878, et opérons comme il aurait fallu le faire cette année-là. » 1° Quelques jours avant de commencer nos vendanges, assurons-nous, au moyen de sondages pratiqués dans les diverses parties de nos vignes, de la quantité de Phylloxéras qui existent dans le vignoble. » 3" Si le nombre de ces insectes est de peu d'importance, le mal qu'ils pourront faire, par leur présence un peu plus prolongée sur les racines, étant insignifiant, attendons pour submerger que le bois des sarments soit bien mûr. » 4° Si, au contraire, les Pliylloxeras sont trouvés en grand nombre, empressons-nous de siibmerger de suite après les vendanges, car le mal que l'insecte, par un pUis long séjour sur les racines, causerait aux vignes serait considérable. La question de maturité des sarments ne doit pas arrêter, parce que : i** le mal que feraient de nombreux Phylloxéras serait beaucoup plus grand que celui qui pourrait résulter d'une maturité incomplète du bois des sarments; 2° à l'époque dont il est ici question, lorsqu'il y a beaucoup de Phylloxéras dans une vigne, la végétation de celle-ci est arrêtée et le bois des sarments est mùr. » 5" Un jeune plantier doit être soumis à la submersion dès l'automne qui suit la découverte d'un Phylloxéra sur ses racines, fût-ce la première année de sa plantation. Des recherches fréquentes sont nécessaires pour s'assurer du moment précis où l'invasion d'une jeune vigne se produit. Un moyen bien simple pour arriver à ce résultat consiste, lorsqu'on fait une plantation nouvelle, à intercaler dans les lignes quelques plants sup- plémentaires. On arrachera de temps en temps quelques-uns de ces plants, ce qui se fera sans porter le moindre préjudice à l'harmonie de la plan- tation, et l'on s'assurera ainsi s'il y a ou non des Phylloxéras. » 6" Que la submersion soit complète, et n'éprouve pas d'interruption. » 7° La durée de la submersion doit varier suivant la nature du sol. Elle sera moins longue dans les terres fortes, compactes, argileuses, et d'autant plus prolongée que le terrain sera plus perméable. Eu présence ( 743 ) des quelques insuccès qui ont été constatés cette année, et persuadé qu'une prolongation de submersion, si longue qu'elle soit, ne porte aucun pré- judice à la vigne, pourvu qu'elle ait lieu pendant le repos de la sève, voici comment je crois que doit être réglée à l'avenir la durée de la submersion, quelle que soit l'époque à laquelle on opère, en automne ou en hiver : 1) Pour les terres fortes, tenant bien l'eau, elle sera de cinquante-cinq jours consécutifs. » Pour les terres d'une moyenne perméabilité, elle devra être de soixante-cinq jours. » Pour les terres très perméables, de soixante-quinze jours. » Dans les terrains d'une perméabilité excessive qui, pour être tenus dans un état permanent de submersion, nécessiteraient au moins 1000™*= d'eau par jour et par hectare, je crois qu'd serait inutile de tenter l'opé- ration : il est très probable qu'elle ne réussirait pas. Heureusement ces sortes de terrains sont très rares. » 8" Il est essentiel que la couche d'eau ait une épaisseur minimum de o™,20 à o^,'j.5; il serait même préférable qu'elle couvrît la couronne des souches jusqu'au-dessus de l'endroit où la taille doit être faite. Plus la couche d'eau sera épaisse, plus la pression sera forte, moins d'oxygène restera dans l'eau et plus vite l'insecte sera asphyxié; les eaux courantes, en mouvement continuel, produisent moins d'effet sur les Phylloxéras que les eaux en repos. » 9" Toutes les souches devront être à une distance de o'",75 à i"" de la base des digues. On évitera ainsi que des racines viennent se loger dans la partie su|iérieure des digues, où, à l'abri de la submersion, elles servent de refuge à de nombreux Phylloxéras. » 10° Il est indispensable de fumer avec un engrais bien approprié aux besoins de la vigne. Plus on fumera, meilleurs seront les résultats, plus grands seront les rendements en fruits et en produit net. » 1 1" Si, par suite d'une application incomplète du procédé, quelques points faibles se manifestent dans une vigne submergée, on pourra relever ces points faibles au moyen d'une bonne fumure supplémentaire et de quelques arrosages en été. )j Les règles que je viens d'établir diffèrent un peu de celles de ma der- nière étude. Les quelques modifications que j'indique m'ont été dictées par l'expérience d'une année exceptionnelle au point de vue de la multipli- cation du Phylloxéra. J'espère qu'elles seront définitives pour la meilleure application de la submersion comme moyen cultural. ( 7^i4 ) » Si la submersion devait servir à éteindre des foyers pliylloxériques naissants, sa durée devrait être portée à quatre-vingt-dix jours dans les terres ordinaires et à cent vingt jours dans les terres perméables, sans la moindre interruption ('). » M. G. Frassoxi adresse une Communication relative au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. F. Ricard adresse une nouvelle Communication concernant la « Dérivation modale des formations diatonales de la Musique ». (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. H. Randall adresse un complément à sa Communication précédente sur lin problème de Géométrie. (Renvoi à l'examen de M. Puiseux.) CORRESPONDANCE. M. L. Pagel prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Géographie et Navi- gation, par le décès de M. de Tessan, et joint à cette demande une Note sur ses travaux relatifs à la Navigation. (Renvoi à la Section de Géographie et Navigation.) M. F. PERRiERprie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Géographie et Na- vigation, par le décès de M. de Tessan. (Renvoi à la Section de Géographie et Navigation.) M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Le Tome V de l'Ouvrage de M. /. Barrande : « Système silurien du (') Cette prolongation de submersion est certainement exagérée, mais dans beaucoup de cas elle n'augmenterait pas la dépense et donnerait la certitude d'une réussite complète. ( 7^5 ) centre de la Bohème, l" Partie: Recherches paléontologiques; classe des Mollusques; ordre des Brachiopodes. » 2° La seizième livraison de la Collection des dessins formant le porte- feuille des élèves de l'École des Ponts et Chaussées. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les fonctions anal/liqties uniformes dans te voisinage d'un point singulier essentiel. Note de M. E. Picard, présentée par M. Hermite. « On sait que M. Weierstrass, dans son célèbre Mémoire sur les fonctions analytiques uniformes (Mémoires c/e l'Académie de Berlin, 1876), partage en deux classes les points singuliers d'une fonction uniforme : ce sont les pôles et les points singuliers essentiels, f/ilhistre géomètre donne l'expression générale d'une fonction uniforme^ [x) ayant un nombre fini de points sin- guliers essentiels et des pôles en nombre quelconque, et il montre que, dans le voisinage d'un point singulier essentiel A, la fonction s'approche autant que l'on veut de toute valeur donnée, c'est-à-dire que, étant donnés deux nombres (5 et i aussi petits que l'on voudra, on peut trouver, à l'inté- rieur du cercle ayant A pour centre et p pour rayon, un point pour lequel le module de J {ce) — a soit moindre que £, a étant une constante quel- conque. Je me propose de compléter ce dernier théorème en montrant qu'il y a toujours dans le voisinage de A un nombre infini de points pour lesquelsy^(x) devient rigoureusement égal à a, une exception pouvant se produire seulement pour deux valeurs particulières de a. » Supposons d'abord que, dans le voisinage de k,f{x) n'ait pas un nombre infini de pôles. Je dis que dans ce cas il ne peut y avoir plus d'une valeur finie a pour laquelle l'équationy [x) = a n'ait pas un nombre infini de racines autour de A. Nous employons des considérations ana- logues à celles dont nous avons fait usage dans une Note récente sur les fonctions entières [Comptes rendus, 20 octobre 1879), et je renverrai à cette Communication pour ce qui est relatif aux propriétés de la fonction w de V, dont j'ai déjà fait usage. Considérons une fonction y^( a?) telle que les équations^ (a;j = a. etj{x) = b n'aient pas dans le voisinage de A un nombre infini de racines; nous |.ouvons supposer a = o et b = i. On pourra décrire du point A comme centre un cercle C ne comprenant à son intérieur aucun pôledey^(a;) ni aucun point racine des équations précé- dentes. Posons maintenant v=^f[x)-^ w deviendra une fonction de x n'ayant dans le cercle C d'autre point singulier que A : c'est dans ce ( 746) domaine que je cherche la forme de w. Je suis pour cela la même marche que dans la Note citée, où j'ai eu à étudier la forme d'une fonction analogue dans le domaine du point oo . J'arrive ainsi à établir que le point A doit nécessairement être poury' (a-) un pôle ou un point ordinaire. Si donc A est un point singulier essentiel, il est impossible que les équations^ ( j:)= a e\f[x) = b aient seulement un nombre limité de racines dans le domaine de A. » Envisageons maintenant une fonction uniforme ayant dans le voisinage d'un point singulier essentiel A un nombre infini de pôles. Cette fonction peut se mettre sous la forme (Weierstrass, toc. cit.) Gt{x) etGo(a;) étant des fonctions ayant en A un point singulier essentiel, mais ne devenant pas infinies autour de ce point. Il ne peut y avoir plus de deux valeurs « et b pour lesquelles les équations / (a;) = « etf{œ)^b n'aient pas un nombre infini de racines autour de A. Cherchons en effet la forme d'une fonctiony'(x) telle que les équations précédentes n'aient pas de racines dans un certain domaine C autour de A. En met(ant/(a;) sous la forme (I), nous montrons que l'on doit avoir (H) G, {x) - aG, (x) ^{x- a)"'e'''^\ G,{x) - bG,[x) ^ (a'-aj-'e^'", m et n étant des entiers positifs ou négatifs, et a représentant l'affixe de A. P(a;) et Q{x) sont deux fonctions uniformes dans C et n'ont dans ce domaine d'autre point singulier que A. » Les équations (I) et (II) donnent de suite » Nous allons voir maintenant que l'équation f{x) = c, c désignant une quantité quelconque différente de a et b, admet dans le domaine C un nombre infini de solutions. Cette équation peut en effet s'écrire (x - «V'-'«e*i !-)-'• w = ^-=-1'. Or elle a dans C une infinité de racines, car la fonction [x — ay-'ngQW-pw rentre dans la classe que nous avons d'abord étudiée; de plus, elle ne peut s'annuler. Par suite, d'après ce que nous avons vu plus haut, en l'égalant à ( Ihl ) une constante quelconque différente de zéro, telle que -—-,i on a une équation qui a dnns C tme infinité de solutions. Ceci suppose toutefois que A ne soit pas un point ordinaire pour Q(ir) — P(.r); mais on voit alors de suite qu'il ne serait pas pour /(x) un point singulier essentiel. » PHYSIQUE.— Sur les spectres iV absorption ultra-violets des élliers azotiques et azoteux. Note de MM. J.-L. Soret et Alb.-A. Rilliet. « La plupart des substances organiques, étant incolores, échappent à l'examen spectroscopique ordinaire; mais elles sont le plus souvent chroïques pour les rayons ultra-violets, qu'elles interceptent avec plus on moins d'énergie, tantôt d'une manière élective, tantôt d'une manière con- tinue. L'étude de ces spectres d'absorption, outre les services qu'elle pourra rendre à l'analyse dans certains cas, est peut-être appelée à jeter du jour sur la constitution chimique des corps. » Comme exemple de ce genre de recherches, nous avons l'honneur de communiquer à l'Académie les résidtats de l'examen que nous avons fait des éthers azotiques et azoteux, en partie dans le but de reconnaître si ces substances se comportent comme des azotates et des azolites. )i Nous avons employé, dans ces observations, un spectroscope à oculaire fluorescent, dont le collimateur est dirigé verticalement, la fente tournée vers le bas. Les liquides sont placés au-dessous de la fente, dans un vase ou colorimèlre, qui permet de faire varier la distance des deux lames de quartz entre lesquelles la couche de liquide est comprise, et de mesurer successi- vement à quelle épaisseur on cesse de distinguer les diverses raies du spectre de l'étincelle d'induction jaillissant entre des électrodes de cadmium ou d'un autre métal. » Ethers azotiques. — Les azotates d'éthyle, de bulyle et d'amyle (pro- duits de la fabrique Rahibaum, de Berlin) absorbent énergiquement les rayons ultra-violets, comme l'indiquent les chiffres suivants : ÉPAISSEUR DE LIQUIDE PRODCISANT I.' EXTINCTION avec l'ozotate Raies Lon[;uour n — — — ^ du cadmium d'onde. d'éthyle. d'isobulyle. d'amyle. mm mm mm 12. 3?.5,8 i5,6 i4'45 9)9 1 3 « 1,0 1,9 a j 3 14 " 0,7 0,85 0)92 17 274'7 0,22 0,37 0,25 18 257,2 0,07 0,2 0,07 ( 74H ) » Les solutions de ces éthers dans l'alcool sont naturellement plus transparentes et se prêtent mieux à la comparaison avec les azotates métal- liques. On a préparé, à cet effet, des solutions de ces éthers à des degrés de concentration équivalents, soit au titre de 5^'' d'azote dans i'" de li- quide, ainsi qu'une solution alcoolique d'azotate de chaux au même titre. L'examen de ce dernier liquide était nécessaire pour décider si les solutions alcooliques des azotates se comportent comme les solutions aqueuses. Les résultats ohtenus avec ces liquides sont consignés dans le Tableau sui- vant : ÉPAISSEUR DE LIQUIDE PRODUISANT l'eXTINCTION avec la solution alcoolique d'azotate Raies Longueur ^-m^mm. ■■ du cadmium. d'onde. de chaux. d'ethyle. d'iso'uutyle. d'amyle. Dim I?. 325,8 60,3 dépasse o™, 100. intii Dim mm i3 » i5,i 57,95 %'7 3^,6 i4 » 7,9 '7?' 17,85 i5,o 17 274,7 20,35 7,1 7j82 5,72 18 267,2 4o><^5 4'9 3,97 3,7 20 •• 7)82 3,52 2,6 1,9 22 232,2 0,25 0,57 0,45 0,32 24 226,6 o,o5 o,i5 o,i5 o,i5 » On voit que les caractères déjà connus (') du spectre d'absorption des azotates métalliques ne se retrouvent pas chez les éthers azotiques; en particulier, ces corps ne présentent pas entre les raies 12 et i(S la bande ou maximum d'absorption, si nettement reconnaissable avec l'azotate de chaux alcoolique, comme avec les solutions aqueuses de tous les autres azotates, y compris l'azotate d'ammoniaque. Les éthers sont plus trans- parents pour les raies 12 a 14, moins transparents pour les raies 17 a 20, et de nouveau plus transparents pour les raies extrêmes. Ces faits sem- blent indiquer que les éthers ne peuvent être complètement assimilés à des sels et qu'il y a entre ces deux classes de corps une différence de consti- tution chimique, conclusion, d'ailleurs, que plusieurs propriétés d'un autre ordre tendent à faire admettre. » Les vapeurs des éthers azotiques, comme celles de diverses autres substances organiques, présentent un pouvoir d'absorption parfaitement sensible, même à la température ordinaire. En mouillant avec quelques gouttes de ces liquides les parois d'un tube de o™, 10 de longueur, fermé par des lames de quartz à ses extrémités, on reconnaît que la raie 24 du (') Voir Archives des Sciences physiques et naturelles, t. LXI, p. 354; 1878. ( 749) cadmium est affaiblie et que les raies 25 et suivantes sont interceptées. » Etiiers azoteux. — Les azotites d'amyle et d'éthyle absorbent très éner- giquement les rayons ultra-violets. Le spectre de ces éthers en dissolution alcoolique est particulièrement intéressant à étudier à la lumière solaire. » Une dissolution d'éther amylazoteux, à oS"^, i65 d'azote dans i'" sous une épaisseur de o™,oi, donne lieu à un spectre à bandes d'absorp- tion; on en compte six, à peu près équidistantes, entre les raies solaires H et Pi. La première et la sixième sont très peu marquées et difficiles à dis- tinguer; la deuxième et la cinquième sont plus fortes, la troisième et la quatrième plus fortes encore. La première commence un peu après H et va jusqu'à L; la deuxième recouvre M ; la troisième commence un peu avant N et se prolonge jusqu'à mi-distance entre N et O; la quatrième va de O à mi-distance entre O et P; la cinquième est entre P et Q, un peu plus rap- prochée de cette dernière ; la sixième entre Q et B. » Les vapeurs de l'éther amylazoteux, à la température ordinaire, dans un tube de o'",io, donnent les mêmes bandes d'absorption, plus nettes et plus tranchées, que la solution alcoolique. On sait, d'après les recherches de M. Tyndall, que les vapeurs de cet élher possèdent à un haut degré la propriété de se décomposer sous l'action de la lumière solaire ou élec- trique. Celte propriété est sans doute en relation avec les phénomènes d'absorption que nous venons de signaler. » L'éther éthylazoteux donne lieu à un spectre très analogue ; mais, pour l'observer, il faut employer luie solution plus concentrée (environ \ d'éther pour | d'alcool). » Les azotites alcalins , bien qu'aussi très absorbants pour cette partie du spectre, ne donnent pas les mêmes bandes d'absorption. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur un nouveau speclroscope siellaire. Note de M. L. ÏHOLLON, présentée par M. Mouchez. a La faible quantité de lumière qui nous arrive des étoiles rend l'étude de leurs spectres extrêmement difficile. Aussi, malgré l'intérêt qui s'attache à cet ordre de recherches, malgré la puissance et la perfection des instru- ments employés, malgré les efforts des savants, n'est-on parvenu jusqu'à ce jour qu'à des résultats incomplets et souvent contradictoires. Le défaut de himière nécessite l'emploi d'instruments trop peu dispersifs. Or, toutes choses égales d'ailleurs, les erreurs de pointé et celles qui proviennent des G. R., 1879, 2« Semeslre. (T. LXXXIX, N» 18.) 99 ( 75o) effets de parallaxe ont une valeur absolue qui reste constante, tandis que leur importance relative est inversement proportionnelle à la dispersion. Si cette dernière est trop petite, les erreurs acquièrent des proportions con- sidérables et la position des raies ne peut plus être déterminée avec une précision suffisante. » Invité par M. le contre-amiral Mouchez à faire des études sur la construc- tion d'un spectroscope stellaire et sur les meilleurs moyens d'arriver à des résultats plus satisfaisants, j'en suis venu à la conviction que, pour ne pas répéter indéfiniment des expériences déjà faites, il faut -, i° faire choix d'un lieu d'observation aussi élevé que possible et dans un climat très favorable; 1° pouvoir concentrer sur la fente du spectroscope la plus grande quantité possible de lumière à l'aide d'un objectif ou d'un miroir à grande surface; 3° faire usage d'un spectroscope où la perte de lumière soit réduite à sa plus simple expression. C'est ce dernier problème que je me suis attaché à résoudre. Pour cela il a fallu me rendre compte tout d'abord de la quantité de lumière qui se perd dans un spectroscope ordinaire. Cette perte est très grande; on peut la calculer de la manière suivante. Soit I l'intensité du faisceau lumineux qui pénètre par la fente d'un spec- troscope à vision dii-ecte. Nous admettrons que toutes les pertes pro- viennent de la réflexion sur les surfaces réfringentes et de l'absorption dans les milieux. Le faisceau pouvant être considéré comme normal aux surfaces des lentilles, la formule de Fresnel qui donne la quantité de lumière réfléchie devient, pour i = / = o, Ct^)' Prenant pour n une valeur constante et moyenne de i, 55 et appelant q la quantité de lumière réfléchie par la première surface, on aura q — o,o465. Chaque surface réfléchissant la même proportion de la lumière incidente, la quantité totale Q réfléchie par n surfaces aura pour expression i^=q[,+ {^,-q)^[l-qy^{x-qY+...-^-{^- ?)"-']' (l) Q == , _ (I _ qf. » Pour les quatre surfaces de l'objectif du collimateur, la formule (i) donne Q, = o, 1733. { 75i ) » Un prisme (i'Amici,dont le flint aurait pour indice i,68 et pour angle réfringent ioo°, et dont le crown serait d'indice i, Sa, réfléchirait les 0,1037 de la lumière incidente. La quantité Qa de lumière perdue par réflexion en traversant le prisme sera donc Q,= 0,0857. Celle qui est absorbée par le flint du prisme ne peut être déterminée que par des mesures photométriques; mais, pour un indice aussi fort et en raison de l'épaisseur traversée par le faisceau, elle ne peut guère s'évaluer à moins de 0,07, et la quantité Q3 de lumière absorbée sera Qo = 0,05187. » Enfin, les cinq lentilles de' la lunette présentant dix surf;ices, on a, d'après la formule (i) et en opérant comme précédemment, Q,z=: 0,26104, et pour la totalité de lumière perdue Q, -h Q. + Q3 + Q4 = o, 57 19. » La perte s'élève donc au moins à 07 pour 100. Elle est énorme et d'au- tant plus fâcheuse, que la grande difficulté des recherches dont il s'agit provient, comme nous l'avons dit, du défaut de lumière. » L'appareil dont je vais donner la description sommaire a pour but, non de supprimer cet inconvénient, qui paraît inévitable, mais de l'atté- nuer et de le compenser dans une^^^certaine mesure. s Soit abcd un prisme composé dont les faces ad et bc sont parallèles au plan bissecteur de l'angle A ; /j et ;?, sont des prismes en crown d'indice i , 55 et dont les angles a = a' sont de 5o°. En pn se trouve un mélange d'éther et de sulfure de carbone ayant même indice que le crown. L'angle A est de 100°. Ce prisme, qui est à vision directe, a un pouvoir dispersif équi- valent à un prisme ordinaire. » Ses deux faces extrêmes ont seules un pouvoir réfléchissant, et, comme l'absorption est à peu près nulle, le faisceau lumineux qui le traverse n'é- prouve pas plus de perte qu'en traversant une simple lentille. Si la face ad, (750 au lieu d'être plane, était sphériqtie et avait sa convexité en dehors, en col- lant soigneusement sur cette surface une lentille concave en flint et sur cette dernière une autre lentille convexe en crown, le tout formant un système convergent et achromatique, les conditions ne seraient pas sensi- blement changées au point de vue de la perte de lumière. Installons ce prisme dans le tube du collimateur et un autre tout pareil dans le tube de la lunette, de manière que les systèmes de lentilles servant d'objectifs soient tournés l'un vers la fente, l'autre vers l'oculaire et à la dislance voulue. On aura ainsi un spectroscope à deux prismes où la perte de lu- mière sera moindre que dans le spectroscope ordinaire et possédant en plus (les avantages précieux qui seront signalés ci-après. » Voyons d'abord à combien s'élève la perte de lumière. Sous l'incidence normale, la quantité de lumière réfléchie pai' les surfaces collées est négli- geable; il n'y a donc à considérer que les surfaces en contact avec l'air; or celles-ci sont au nombre de dix, et la formule (i) donne immédiatement Q — 0,3759. Cette perte est beaucoup moindre que dans le cas précédent, et une éco- nomie de 20 pour 100 n'est pas sans importance dans le cas actuel. » L'autre avantage qui résulte de cette disposition consiste en ce que les deux prismes fixés l'un au collimateur, l'autre à la lunette et se mouvant avec elle, forment un couple. Or, d'après la théorie que j'ai présentée à l'Académie et publiée aux Comptes rendus {t. LXXXVI, p. 3:29), tout rayon qui traverse un couple en faisant la dernière émergence égale à la première incidence est au minimum de déviation du système. Dans la disposition que je viens de décrire, toute radiation venant former une image de la fente sur le réticule aura nécessairement traversé le couple à un minimum de déviation relatif. Il en résulte qu'on peut observer à peu près tout le spectre sans faire varier le tirage de la lunette. De là une précision de mesures qu'il est impossible d'obtenir avec le spectroscope ordinaire à vision directe. Pour la spectrométrie des étoiles, c'est un avantage de premier ordre sur lequel je nai pas à insister. » PHYSIQUE. — Sur les tensions de vapeur des solutions satines. Note de M. E. Pacchos, présentée par M. Berthelot. (Extrait.) « En vue d'une vérification rationnelle des formules de la Thermodyna- mique et en particulier de celle de Rirchhoff, j'ai mesuré les tensions de (753) vapeur d'un certain nombre de solutions salines entre o° C. et 5o° C. J'ai eu recours aux méthodes de Regnault, légèrement modifiées pour ce but spécial. » Un baromètre normal est placé entre deux baromètres humides con- tenant l'un la solution, l'autre de l'eau pure.... » Les relations paraboliques représentent très exactement nos résultats jusqu'à So" ou 35° ; au delà, des désaccords se manifestent et croissent rapidement avec la température : la diminution de force élastique est tou- jours plus faible que la valeur fournie par la formule empirique. » Pourtant j'ai jugé inutile l'emploi d'une formule plus compliquée, puisque les restrictions introduites dans la formule de Kirclihoff n'en per- mettent l'usage qu'aux températures inférieures. » Je donne ici, pour chaque série d'expériences, les coefficients de la for- mule empirique qui relie les mesures; cette formule est de la forme d représente la diminution de tension rapportée à l'unité de poids de sel et à la quantité invariable de loo parties d'eau ; $ la tension maxima de la vapeur d'eau à la même température; a et b deux coefficients tirés de mes expériences. » Le poids de sel inscrit dans la deuxième colonne est rapporté à loo parties d'eau. Composition delà solution Nature du sel. Ctilorure de sodium . Azotate de soude , Chlorure de potassium. Azotate de potasse . en parties de sel. Valeur de a. 27,07 o,oo38o 19,31 0,00371 i5,i5 o,oo365 69,71 0,00291 55,02 o,oo332 3l ,22 o,oo338 14,68 0, 00341 24,39 o,oo382 18,27 0,00371 11,68 o,oo368 6,25 o,oo368 >4>i9 0, 00165 9.7' 0,001 52 4,83 0,00148 Valeur de i. o,oooo5i O, 000041 o,oooo3i 0,000012 0,000016 o ,0000199 0,000023 t 0,0000109 0,0000092 0,0000088 0,0000086 0,0000398 o,oooo3i4 0,0000275 ( 754 ) Composition de la solution en parties Nature du sel. de sel. Valeur de a. Valeur de b. / 3o,28 0,002g 0,0000021 Sulfate de soude à io*î d'eau ( ' ) . 1 19,81 0,00295 0,0000024 ( 9,81 0,00298 0,0000026 ■ ( 10,1 1 o,ooiig o,ooooo5 Sulfate de potasse 7,22 0,00112 0,000004 3,28 0,001 10 0, 000004 » On reconnaît que, contrairement à l'opinion généralement admise, la valeur de a varie continûment avec la concentration. Tantôt elle augmente avec la quantité de sel dissoute : c'est le cas des chlorures de potassium et de sodium, de l'azotate et du sulfate de potasse. Tantôt, au contraire, elle diminue : c'est le cas du nitrate et du sulfate de soude. Enfin, c'est aux en- virons du point de saturation que la variation est le plus accusée. » Pour trouver la formule relative à une solution déterminée, à l'aide de nos Tables, voici la régie que nous indiquons. » Soient a et |3 les constantes relatives à une solution contenant un poids -as de sel, a et b, a' et b' les coefficients de deux solutions consécu- tives contenant des poids Pôj d'un même sel, inscrites dans nos Tables. » Si l'on pose on aura, avec une approximation suffisante (si ce n'est au voisinage des solutions saturées), les valeurs de a et /3 en résolvant les équations a = « + [a' p' /3^i + (è'-i)-iL » La diminution de tension, toutes choses égales d'ailleurs, n'est pas rigoureusement proportionnelle à la quantité de sel dissoute. Cette asser- tion trop absolue a été rectifiée par nos expériences. 1) Il y avait lieu de comparer nos résultats aux mesures calorimétriques directes. Dans tous les cas, malheureusement peu nombreux, oiî celte com- paraison a été possible, grâce aux travaux de M. Person, elle a donné des résultats satisfaisants. » (') Nous n'avons rencontré aucune perturbation dans la marche des tensions de vapeur relatives au sulfate de soude vers 33°, température du maximum de solubilité. { 755) PHYSIQUE. — Sur un thermomètre électro-capillaire. Note de M. E. Debrcn. « Le principe de l'appareil est le suivant : dans un électromètre deLipp- mann, toute action mécanique qui aura pour effet de faire varier la forme du ménisque mercuriel déterminera une action électrique, capable de donner lieu à un courant dont la force sera en rapport avec l'action méca- nique exercée. Or la dilatation des corps est une action mécanique que l'on peut employer à déformer le mercure; dans ce cas, un courant se dé- veloppera et pourra faire dévier un électromètre. » Pour réaliser l'instrument, on prend uu thermomètre ordinaire à colonne fine, que l'on remplit avec de l'eau acidulée, et l'on introduit du mercure de manière à former un chapelet capillaire. La première goutte touche à un fil de platine ; il en est de même de la dernière. » On a donc ainsi des éléments électro-capillaires réunis en tension. Lorsque l'eau acidulée se dilate, elle pousse les globules, et, vu leurs adhé- rences aux parois, le ménisque se gonfle en avant et se contracte en arrière; un courant allant dans le sens de la dilatation de l'eau acidulée se mani- feste donc. On peut recueillir ce courant avec un électromètrede Lippmann, et, comme cet instrument peut servir de mesureur, on comprend facilement que l'on puisse apprécier les variations de température par les variations de l'électromètre. » L'instrument fonctionne parfaitement et présente les avantages sui- vants : le thermomètre peut être placé dans un endroit inaccessible et observé à une distance quelconque ; il fonctionne sans pile ; sa sensibilité est extrêmement grande. " CHIMIE ANIMALE. — Sur la cellulose animale ou tunicine. Note de M. Fkanchimont, présentée par M. Wuriz. « M. Berthelol et plus tard M. Schiifer, en traitant la tunicine par l'acide sulfurique, ont obtenu une substance, d'une saveur sucrée, rédui- sant la liqueur cupropotassique et donnant par la fermentation de l'acide carbonique et de l'alcool. » Comme beaucoup de corps sucrés possèdent ces mêmes propriétés. ( 756 ) et qu'on n'avait pas même déterminé le signe delà rotation du sucre obtenu, j'ai cru intéressant de préparer ce sucre à l'étal pur. » La tunicine, purifiée par dissolution dans l'oxyde de cuivre ammo- niacal et précipitation par un acide, m'a fourni un sucre très bien cristallisé, ayant la formule C«H'-0°4-H=0 et présentant tous les caractères du glucose ordinaire ou dextrose. Je l'ai comparée avec du glucose préparé de la même manière, avec du papier à filtre suédois, et je n'ai pu constater aucune différence. J'ai rencontré les mêmes difficultés dans la détermi- nation du point de fusion. J'ai trouvé le même pouvoir rotatoire dextro- gyre et la birotation, c'est-à-dire que le pouvoir rotatoire de la solution aqueuse diminue presque de moitié dans l'espace de vingt-quatre heures. » La différence entre la cellulose animale et celle des plantes, si elle existe, ne peut donc pas être attribuée à une différence des groupes C'H'°0' dont elles sont formées : elle doit avoir pour cause un degré différent de polymérisation ou la manière dont ces groupes sont unis, c'est-à-dire une isomérie plus intime, w CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Recherches sur tes différenis modes de combinaison de l'acide phosphoriqiie dans la substance nerveuse. Note de M. L. Jollt, présentée par M. Robin. (Extrait.) « Dans une Note précédente ('), nous avons indiqué la manière dont les phosphates sont distribués dans les différents éléments sanguins; aujour- d'hui nous venons vous présenter le résultat de nos recherches sur les diverses combinaisons de l'acide phosphorique que l'on rencontre dans la substance nerveuse (^). (') Comptes rendus, t. LXXXVIII, p. 756. (') Notre but étant de préparer les documents qui serviront à écrire l'histoire du rôle physiologique des phosphates chez les animaux, nous avons étudié parallèlement la sub- stance nerveuse chez l'animal jeune et chez l'animal adulte (veau et bœuf). Malheureuse- ment, les habitudes du commerce de la boucherie à Paris ne nous ont pas permis d'obtenir la moelle épinière du veau en môme temps que le cerveau, de sorte que notre travail pré- sente une lacune qu'il ne nous a pas encore été possible de combler. Nous avons analysé le cerveau en masse, en nous bornant à isoler seulement les parties solubles dans l'eau froide, que nous considérons comme formées d'un peu de sang et de principes non assimilés ou de désassimilation. ( 757 ) »> Dans les produits phosphores, le phosphore existe à l'état d'acide phosphorique conjugué (acide phosplioglycérique ou oléophosphorique), combiné à des bases organiques. Par la calcination, ces corps sont détruits, et il reste de l'acide phosphorique libre dont nous avons déterminé la quan- tité par un essai acidiniélriqiie. Les résultats de ce dosage ne peuvent don- ner lieu à aucune interprétation, parce que le cerveau renferme également des sels alcalins organiques qui se transforment en carbonates sous l'in- fluence de la chaleur; or, la lixiviation des cendres par l'eau déterminant la combinaison de l'acide phosphorique avec les carbonates alcalins, il en résulte que la présence de l'acide phosphorique libre ne peut signifier qu'une chose, indépendamment de son origine, à savoir qu'il est en excès sur les carbonates alcalins. Malgré cela, nous avons cru devoir le doser séparément. )) Nous savons que l'on trouve dans le cerveau de la potasse et de la soude, et que le premier alcali y existe en plus grande quantité que le se- cond ; or, comme il n'y a pas de procédé qui permette de séparer l'un de l'autre le phosphate de soude et le phosphate de potasse, nous avons inscrit les phosphates alcalins sous la dénomination de celui qui est pré- dominant, c'est-à-dire le phosphate de potasse. » Le Tableau suivant reproduit les résultats de nos analyses, en les rap- portant à loo^'' de substance nerveuse sèche : Cervelle du veau. Cerveau du bceuC. I\Ioelle épin. du bœuf. Acide phosphorique libre. .. . i 0,095 0,874 Phosphate de potasse 4>774 i,85i a,3io 1) de chaux 0,1 o4 0,206 0,1 o5 » de magnésie o,o54 0,178 0,076 de for 0,088 OjSog 0,1 54 Oxyde de fer non pliosphaté. , » >. Totaux 5,020 2,639 3,519 » Supposons l'acide phosphorique libre transformé en phosphate de po- tasse ; aux résultats précédents il faut ajouter : Ceivelle du veau. Cerveau du bœuf. Moelle épin. du bœuf. » O j "4 ' ,o56 Les totaux deviennent. .... . 5, 020 3,753 ^>5nS » De la comparaison des chiffres relatés dans ce Tableau, nous ferons ressortir les faits suivants: C. P... 1879, 2' Semestre. (T. LXXXIX, N» 18.) I OO ( 758 ) » Chez le veau, animal en voie de développement, le cerveau est très riche en principes phosphores. » Chez l'animal adulte, le bœuf: i° la moelle épinière est la partie la plus riche en éléments phosphores ; i° après les phosphates alcalins, le phosphate de fer est le phosphate le plus abondant. » ANATOMIE VÉGÉTALE. — Des, poils et des glandes pileuses dans quelques genres de Nymphéacées. Note de M. Éd. Heckel, présentée par M. Duchartre. « En 1845, M. Trécul, dans un travail sur la structure et le développe- ment du Nuphar luteum ('), a décrit et figuré les poils qui tapissent l'épi- derme de la face inférieure de la feuille et du pétiole de ce végétal. Ce savant a le premier constaté que ces poils pluricellulaires se désarticulent au-dessus de la cellule basilaire et que cette dernière persiste pendant toute la vie de la plante en participant à son accroissement. J'ai poursuivi dans toute une série de la famille des Nymphéacées l'étude de ces for- mations singulières et suis arrivé à quelques résultats qui me paraissent déjà offrir assez d'intérêt pour mériter d'être communiqués à l'Académie. » J'ai retrouvé ces mêmes productions exodermiques sous la forme d'une cellule unique, véritable arrêt de développement du poil, dans Njmphœa odorata Ait., N. sculifolia D.C., N. ampla D.C. et N. alba I.., plantes chez lesquelles ces formations existent dans toutes les parties, soit foliaires, soit florales. Ces organes revêtent dès lors une apparence et sont probablement doués d'une fonction entièrement glandulaire : cette ma- nière de voir s'impo.se si je tiens compte de la vivacité du mouvement d'agrégation que déterminent dans I3 protoplasma très abondant les solu- tions faibles de sels ammoniacaux et de la vitalité dont ce protoplasma reste doué pendant toute la vie de la plante. Sous forme d'une cellule fort réduite et légèrement proéminente, quand l'épiderme est jeune, ces or- ganes participent à l'accroissement général et ne perdent jamais leur pro- toplasma, comme le font les cellules vieillies et devenues inutiles ou celles qui constituent des organes témoins. Ce fait me porte à croire que cette vésicule, provenant d'un soulèvement de l'épiderme et destinée dans le principe à donner naissance à un poil, s'est transformée, peut-être par adaptation de la plante à la vie aquatique, en un organe glandulaire ana- (') Annales des Sciences naturelles, 3° série, t. IV, p. Soj et suiv. (759) logue de forme et probablement de fonction aux cysties découvertes dans les Callitriche,par M. A. Chatin. Dans ces conditions, on pourrait supposer que le genre Npnpfiœa aurait eu dans le temps une existence terrestre (mais les données actuelles de la Géologie sont muettes à cet égard) et que ces plantes auraient eu tous leurs organes couverts de poils multicellu- laires semblables à ceux qui existent chez Nuphar luteum, où M. Trécul les a vus complets à côté d'autres réduits à leur cellule basilaire. J'ai con- staté la même disposition dans le Nuphar pitmilum'D.C . des lacs des Vosges. La modification serait donc moins avancée dans ce genre que dans les Njmphœa; mais cependant il semble que la pilosité première a laissé des traces plus profondes et plus éloquentes dans les plantes appartenant à ce genre, car il est facile de constater à la base même des pétioles fo- liaires de ces différents Npnphœn l'existence de touffes très denses de poils ténus et multicellulaires rappelant parfaitement ceux qui existent dans le genre Nuphar^ perpétuant ainsi le faciès de ceux qui auraient d'abord revêtu les différentes parties de la plante. » Dans les Nuphar luteum Smith et pwnilum D.C., les cellules basilaires qui succèdent aux poils, lesquels existent seuls dans les parties jeunes de la plante, doivent aussi, si j'en juge d'après l'action des sels ammonia- caux sur leur protoplasma, remplir un rôle d'absorption et peut-être d'ex- crétion. » Dans V Eurjale ferox Salisb., dont les feuilles sont épineuses sur les deux faces et dont le calice porte les mêmes aspérités sur sa face externe seulement, j'ai trouvé, dans l'intervalle des épines, et en très grand nombre, des poils multicellulaires caducs et des glandes (bases pileuses) très déve- loppées. La même disposition existe sur la partie verte extérieure du calice, à la face interne de cet organe (elle est colorée en violet et sans épines), sur les deux faces des pétales, des étamines; sur le stigmate, j'ai retrouvé les mêmes glandes et rien que ces glandes. Le genre Euryale se trouverait donc dans des conditions identiques à celles du genre Nuphar. Il est pro- bable qu'il en est de même du Victoria, dont les Euryale sont le portrait réduit. » Les Nelumbium speciosum et luteum ne présentent rien de semblable, tant sur les organes foliaires que floraux. » ( 760} PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur l' accroissement des tiqes des arbres dicoljiédones et sur la sève descendante. Note de M. Gcimek. « Après avoir caractérisé la forme de la tige des arbres dicotylédones [Comptes rendus, 18 novembre 1878), j'ai étudié, à l'intérieur de la tige, son mode d'accroissement par l'addition successive des couches ligneuses formées annuellement. » Je considère un sapin sur lequel les accroissements annuels en hauteur sont égaux entre eux : on trouve fréquemment des individus qui réalisent ces concilions de régularité. » La tige de cet arbre a la forme d'une cloche évasée par le bas et ter- minée par un cône; or, si l'on examine des sections perpendiculaires à l'axe et faites en divers points de la hauteur, on constate ce qui suit : » 1° Sur toute section pratiquée dans la portion terminale de la tige, qui est garnie de branches vertes et qui a la forme conique, les couches circulaires formées annuellement sont d'égale épaisseur. » 2" Sur une section faite en un point inférieur, dans la portion de la tige garnie de branches dépérissantes ou déjà sèches , l'épaisseur des couches décroît à partir d'une certaine distance du centre de la section. » 3° Enfin l'examen des sections faites dans la partie inférieure de la tige, dépouillée de branches par suite de l'élagage naturel, permet de vé- rifier que les couches ligneuses, toujours égales au coeur de l'arbre et dé- croissantes à partir d'une certaine distance du centre, restent sensiblement égales vers la circonférence, dans une zone d'autant plus large que l'arbre est plus âgé. Cela suppose, toutefois, qu'on se tient au-dessus de la partie du tronc renflée dans le voisinage du sol (empâtement des racines). » 4" Si donc on envisage une couche unique, résultant d'an des accrois- sements annuels les plus récents, et qu'on la suive sur toute sa longueur, on verra que cette couche a, au sommet de la tige, une épaisseur maximum, qui se maintient uniforme le long de la cime feuillée de l'arbre, puis décroît successivement de haut en bas, jusqu'à une certaine hauteur, pour rede- venir invariable jusqu'à l'empâtement des racines, où elle augmente de nouveau. » Ce qui précède permet de reconstituer schématiquement la section axiale delà tige, et, si l'on tient compte de l'augmentation d'épaisseur des couches due au voisinage des racines, ou reconnaîtra que la figure obtenue ( 7^' ) est bien telle que nous l'avons tracée d'abord, à l'aide des mesures des cir- conférences des tiges. » C'est sans doute par suite d'une interprétation inexacte des faits que les physiologistes admettaient jusqu'ici d'une façon générale, avec Hugo Mohl [Bot. Lcilung, 1869), que les couches ligneuses sont plus épaisses dans le haut que dans le bas et s'amincissent progressivement de haut en bas. On attribue ce prétendu clécroissement à ce que la sève descendante est plus riche en éléments nutritifs dès le début de son cours et à ce qu'elle doit abandonner plus de matériaux dans les parties les plus élevées du tronc où elle a commencé à circuler plus tôt. » Pour moi, la formation de la couche ligneuse annuelle dépend, non pas seulement de la quantité de matière nutritive élaborée dans les feuilles, et de la progression plus ou moins rapide et prolongée de cette matière dans les tissus en voie d'accroissement, mais aussi de la constitution de la zone génératrice ; celle-ci organise sur toute la surface du tronc, suivant une portion de sa longueur variable, mais toujours importante, luie épaisseur de bois uniforme, quoique susceptible de varier d'année en année, suivant des causes accidentelles, l'accroissement d'une année dé- pendant d'ailleurs, dans une certaine mesure, de l'accroissement de l'année précédente, ainsi qu'il résulte des recherches de Martins et Bravais. » Peut-être serait-il temps de renoncer à cette théorie d'une sève des- cendante, qu'on suppose distribuée, puis solidifiée à la surface du corps ligneux, suivant des lois à peu près mécaniques. D'une part, cette théorie consacre une expression inexacte, puisqu'il n'y a pas de véritable courant de liquide dirigé de haut en bas, en sens inverse du courant de sève ascen- dante, mais seulement des migrations, à travers les tissus, de sucs nutritifs que les parties en voie d'accroissement fixent dans une proportion va- riable; d'autre part, la théorie de la sève descendante ne peut guère mieux que celle des phjlons, déjà oubliée, servir à expliquer tous les phéno- mènes d'accroissement. » C'est ce dont j'ai pu me convaincre, notamment par un examen attentif et prolongé des renflements qui se produisent fréquemment aux points d'insertion des branches sur les tiges: souvent, en effet, des bourrelets ou renflements se forment, à l'inverse de ce qu'on observe le plus ordinai- rement, au-dessous de l'obstacle qui est censé s'opposer à la progression de la sève descendante. « La séance est levée à 4 heures et demie. J. f». (76a) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OnVR&GES RZÇCS DANS LA SÉANCE VV 2^ OCTOBRE 1879. Histoire d'un Livre. Michel Servet et la circulation pulmonaire ; par M. A. Chéreau. Paris, G. Masson ; br. in-S". Jlnatomie comparée des fcuillei chez quelques familles de Dicotylédones ; par M. C. DE Candolle. Genève, Bâle, Lyon, H. Georg, 1879; in-4°. Le café, la bière et le tabac. Etude physiologique et chimique ^ par M. C. HussoN (de Toul). Paris, Asseliri et G'", 1879 ; in-i8 cartonné. Étude sur la stabilité de la coupole projetée par Bramante pour la basilique deSaint-Pieire de Rome ; par M. A. Durand-Clate. Paris, J. Baiidry, 1879; in -4°. M. A. Durand-Claye, Stabilité des voûtes. Paris, Chaix et C'*, sans date ; br. in-80. Rapport au Conseil général de la Vienne sur le Congrès des viticulteurs à Montpellier pour l'étude des vignes américaines^ présenté par M. Boutin aîné. Poitiers, A. Dupré, 1879 ;br. i""8°. Sur ta viscosité superficielle des liquides; par M. J. Plateau. Bruxelles, impr. F. Hayez, 1879; br. in-8°. (Extrait Aes Bulletins de l'Académie royale de Belgique.) Bulletin de la Société impériale des Naturalistes de Moscou, publié sous la rédaction du D*" Renard; année 1879, u° 1. Moscou, A. Lang, 1879; in-8''. Suite varinzioni di livello dell'acqua in un pozzo delta solfatara di Pozzuoli. Memoria di S. de Luca. Napoli, M. de Rubertis, 1879; in-4°. Ricerche chimiche sopra una materia straliforme rinvenuta negli scavi di Pompei ; per S. de Luca. Sans lieu ni date ; opusc. in-4'*. (Estratto dai Ren- diconti délia reale Accademia délie Scienze fisiche e matematiche di Napoti. Osservazioni sopra taluni pesi in bronzo sotto forma di câpre rinvenuti a Pompei. Nota del Socio ordinario S. de Luca. Sans lieu ni date ; br. in-4°. Nuove ricerche chimiche sopra una materia somigliante afilo carbonizzato, rinvenuta negli scavi di Pompei. Nota del Socio ordinario S. de Luca. Sans lieu ni date ; br. in-4°. Ricerche chimie lie sopia una parlicolare argilla trovata negli scavi di Pompei. Nota del Socio ordinario S. de Luca. Sans lieu ni date; br. in-4°. ( 763 ) The journal of the linnean Society : Zoology, vol. XIII, n° 72, vol. XIV, n°'73 à 79 ; Botany, vol. XVI, u"' 93 à 95, vol. XVII, n°^ 96 à 101. Lon- don, 1879; I7livr. iii-S". JVar department-ojfice of the chief iignal-officer. Daily bulletin of iveather reports, signal-service United States army, laken at 7,35 a. m., 4,35 p. m. and II p. m., ïVashinglon mean time, ivith the sjnopses, probabililies and facts,for tlieinoulh ofnovember, december 1874, jamiary 1875, januarj^ fe- bruaijj march iS']']. Washington, Governmentprinting Office, 1878 ; 6 vol. in-4°. The american ephemeris and nautical atmanac for the year 1881. Washing- ton, Bureau of ISavigation, 1878 ; 111-8". Astronomical and meteorological observations mode during the year 1875 at the United States naval Observatorj. Washington, Governuient printing Office, 1878; in-4° relié. Outrages reçus dans la séance du 3 novembre 1879. Annales de r Observatoire de Paris, publiées sous la direction de M. le contre-amiral Mouchez, Directeur de l'Observatoire : Observations, 1876. Paris, Gauthier- A^illars, 1879 » i""4°- Instructions nautiques sur les côtes de l Algérie ; par M. le contre-amiral Mouchez. Paris, Impr. nationale, 1879 ; in-8° relié. Ecole nationale des Ponts et Chaussées. Collection de dessi)is distribués aux élèves. Légendes explicatives des planches ; T. II, 16" livr.,1879. Paris, Impr. nationale, 1879; in-8°, texte et planches. Cours de navigation ; par L. Pagel ; P Partie : Texte ; IP Partie : Tables des calculs. Paris, Challamel, 1878; 2 vol. in-8°. Marche de la pendule et du chronomètre ,• par L. Pagel. Paris, Challa- mel, 1879 ; br. in-8°. Les convulsions des enfants considérées au point de vue du diagnostic diffé- rentiel et du traitement ; par le D'^ N . Droixhe. Anvers, impr. Buschmann, 1879; br. in-8". (Renvoi au Concours Moiityon, Médecine et Chirurgie, 1880.) Ministère de l'Agriculture et du Commerce. Exposition universelle internatio- nale de 1878, à Paris. Comptes rendus sténographiques. Congrès international sur le service médical des armées en campagne, tenu à Paris les 12, i3 et i4 août 1878. (Présenté par M. le baron Larrey.) — Conférence sur l'usage ( -M ) alimentaire de la viande de cheval; par M. E. Decroix. Paris, Iinpr. natio- nale, 1879 ; 2 br. in-8°. Annales agronomiques ; par M. P. -P. Dehérain ; t. V, 3* fascicule, octobre 1879. Paris, G. Masson, 1879; in-8°. Synthèse de la chaleur suivie de considérations sur la possibilité expérimen- tale de la dissociation de quelques métalloïdes ; par R. Pictet. Genève, Bâle, Lyon, H. Georg, 1879; br. in-S". aperçu sur l'orographie, la géologie et l'hydrographie de la France; par V. Ra-Ulin. Paris, lypogr. Lahure, 1879; in-8°. (Extrait du Dictionnaire encyclopédique des Sciences médicales.) COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. » Il II I I !■ SEANCE DU LUNDI 10 NOVEMBRE 1879. PRÉSIDENCE DE M. DAUBRÉE. MÉMOIRES ET COMMUIVICATIOINS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie que le tome XLI de ses Mémoires est en distribution au Secrétariat. MM. Bertrand et Cornc sont désignés pour faire partie de la Commission du Passage de Vénus, en remplacement de MM. ÉliedeBeaumont et maré- chal Vaillant, décédés. Cette Commission comprend actuellement des Membres de la Section d'Astronomie, les Membres delà Section de Physique, et MM. Dumas, Bertrand, Fizeau, Puiseux, Cornu. M. deLesseps fait à l'Académie la Communication suivante : M J'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie le compte rendu des séances du Congrès géographique international qui a eu lieu à Paris au mois de mai dernier, et dans lequel le projet d'un canal maritime à niveau constant entre les baies de Colon et de Panama a été adopté, sur la pro- position de deux lieutenants de la marine française, MM. Wyse et Reclus. » A la suite de cette publication, un des anciens entrepreneurs du Canal de Suez, M. Couvreux, et son associé, M. Hersent, ont envoyé sur les lieux C. R., 1879, 2» Semestre. (T. LXXXIX, N» iO) 'O' ( 766 ) lin ingénieur expérimenté, pour préparer les études d'exécution. Les ren- seignements qui m'ont été communiqués étant favorables, je viens d'expé- dier à Panama une brigade de sondeurs, avec les appareils nécessaires, et dans un mois je me rendrai dans l'isthme américain, avec une Commission supérieure d'ingénieurs distingués, choisis en Hollande, en France, aux États-Unis de Colombie et aux États-Unis de l'Amérique du Nord. » L'objet de ma motion, aujourd'hui, est de demander à M. le Président s'il juge à propos de provoquer l'élection d'une Commission composée de Membres désignés dans les Sections de l'Académie, afin de formuler un programme d'observations utiles à la Science, qui serait recommandé aux ingénieurs chargés des études définitives ou des travaux d'exécution. (La Commission se composera de MM. Dumas, Faye, de Quatrefages, Daubrée, Duchartre, Edm. Becquerel, Paris, d'Abbadie.) ÉCONOMIE EURALE. — Des conditions climatoloçiiqnes des années 1869 à 1879 en Normandie et de leur influence sur la maturation des récolles (première Note); par M. Hervé Mangon. « Le mauvais temps qui règne depuis plusieurs mois dans nos contrées donne un intérêt particulier à la comparaison des conditions climatolo- giques de cette année et desantiées précédentes, et à l'examen de l'influence exercée par ces conditions spéciales de l'atmosphère sur la végétation des plantes cultivées. » Il existe malheureusement peu d'observations recueillies en pleine campagne, pendant plusieurs années consécutives, avec des instruments bien placés et exactement vérifiés. Les observateurs qui se sont appliqués à réaliser ces conditions ont le devoir, cette année surtout, de faire con- naître le résultat de leurs recherches. » Les observations dont je demande à l'Académie la permission de l'en- tretenir un instant ont été recueillies, chez moi, à Sainte-Marie-du-Mont (Manche), à quelques kilomètres de la mer, par 49°22'2i" lat. N. et 3°33'5i" long. O. Le sol de l'observatoire est à Si", 67 au-dessus du niveau moyen de la mer pris pour terme de comparaison du nivellement général de la France de Bourdaloue. M Température. — Les observations sont faites à l'ombre, à 7Î*du matin, i'' et 7'' du soir. Le défaut d'espace ne permet pas de les reproduire ici, inéme partiellement. Je me bornerai donc à présenter le Tableau des tem- ( 767 ) pératures moyennes mensuelles, déduites des trois observations journalières (Tableau I) pour les années 1870 à 1878 et pour les dix premiers mois de 1879, et à résumer les faits qu'il établit. Tableati I. — Températures moyennes mensuelles déduites des observations de 7'' du matin, \^ et 7'' du soir h Sainte-Marie-du-Mont [Manche]. Années. Janv. Févr. Mars. Avril. Mai. Juin. uillet. Août. Sept. Octob. Nov. Décemb. 1870... . 5° 16 3I69 5^59 0 9.67 0 12,23 i5,97 8,20 16,28 0 14, i3 0 11,76 0 7,01 0 2,83 1871 . . . . 2,l3 7'i4 7,78 10,01 12,28 13,67 16,88 18,34 14,78 10, 4i 4,5, 3,90 1872... • 5,96 7.96 8,02 9.49 11,12 i5,26 '7.96 16, 63 i4,8. 9,43 8,74 7,40 1873... . 6, .4 3,79 7,32 8,75 11,18 i5,o4 ■7,43 17,12 '3,74 10,48 8,33 5,43 1874... 6,27 5,44 7,21 10,75 8, M 15,17 18,04 16,21 ■4,9' 11,70 8,04 3,5i 1875... • 7.59 3,53 5,89 8,83 i3,32 II ,87 [5,59 17.37 i6,8i 10,80 7,4' 4,43 1876... . 4,16 6,48 6,56 9.72 10,57 |5,2I 18,46 17,84 14,35 '2,79 8,16 7,93 1877... ■ 7.63 7,68 6, .4 8,87 10,80 ,6,44 16,61 17,05 12,96 10,59 8,89 6,o5 1878... . 5,55 6,37 6,87 5,786 6,820 10, 3i 9,600 i3,i8 16. 3o '7.77 17,21 17,117 .4,38 14, 563 11,27 6,38 7,496 3,55 Moy. . . 5,621 II. '99 ■4.99^ 7,438 1 I ,025 5,oo3 1879. , . . 2,82 5,74 6,39 8,o5 10,02 4,85 4,94 16,52 '4,29 1 1,02 » » » Le climat maritime des côtes de la Manche est remarquable par sa dou- ceur et sa régularité. La température moyenne des mois les plus froids de l'année est très supérieure à 0°. Habituellement, il gèle seulement un peu pendant quelques nuits de l'hiver, et il est très rare qu'à i*" du soir la tem- pérature soit inférieure à 0°. L'hiver 1870-1871 constitue une exception des plus extraordinaires: la moyenne du mois de décembre 1870 a été de H-2°,83, et celle de janvier 1871 de -^a°,i3 seulement; le thermo- mètre à minima est descendu à — 11° pendant les nuits du i'"' au 2 et du 3 au 4 janvier 1871, et à i*», le 27 décembre 1870, la températin-e était de -8°, 5. » La chaleur de l'été est aussi modérée sur nos côtes que le froid de l'hiver est peu intense. La température moyenne de juillet est de 17°, 438; elle a atteint en 1876 le chiffre de 18°, 46. La plus haute température ob- servée à i*" a été de 25°,g le 17 juillet 1876. Le thermomètre à maxima a quelquefois dépassé ce chiffre; mais j'attache peu d'intérêt à ses indications, qui répondent à un instant extrêmement court de la journée. La tempéra- ture n'éprouve d'ailleurs que des changements assez faibles entre le milieu du jour, le soir et le matin. » Quand on s'éloigne peu de la côte, on rencontre des Bguiers très âgés qui témoignent de la rareté des hivers à fortes gelées. Les figues sont ( 768) bonnes et mûrissent fous les ans. Le raisin, au contraire, même sur les espaliers les mieux exposés, arrive très rarement à maturité et n'est jamais de très bonne qualité. En 1871, année où le raisin a été meilleur que de coutume, à cause de la température relativement élevée du mois d'août, la maturation a eu lieu dans les derniers jours de septembre. » Après ces indications sur la température des neuf années 1870 à 1878, ou comprendra facilement la signification des chiffres relatifs à l'année 1879, inscrits à la dernière ligne du Tableau I ci-dessus. )> La température moyenne du mois de janvier de cette année a été très basse : elle n'a dépassé que de 0°, 69 la température de janvier 1871; elle est restée de 2°, 8 au-dessous de la moyenne générale. » La température de février et de mars n'a présenté rien d'anormal. » La température d'avril a été de 8°, o5, c'est-à-dire de i°,55 au- dessous de la moyenne, et inférieure de 0°, 70 à la température du mois d'avril 1873, le plus froid de la période considérée. La température de mai a été de 1°, 19 au-dessous de la moyenne générale, mais le mois de mai 1874 avait été plus froid. La température de juin s'est rapprochée de la moyenne. » En Normandie, comme dans tout le nord de la France, le mois de juillet a été tout à fait extraordinaire. Sa température a été seulement de i4°,945 soit de 2°,5o inférieure à la moyenne générale. La plus basse tem- pérature de juillet avait été de 1 5°, 69 en 1875. La plus haute température observée pendant le mois, à 1^, a été de 21°, 9 les 29 et 3o juillet 1879. La moyenne des indications du thermomètre à maxima pendant les mois de juillet de 1870 a 1878 est de 22°, 3i; elle est seulement de 18°, 88 pour le mois de juillet 1879, c'est-à-dire de 3°, 43 plus bas. La moyenne générale du thermomètre à minima pendant le mois de juillet, pour les neuf années considérées, est de 12°, t3; elle a été cette année de i i°,io. Dans la nuit du 25 au 26 juillet, le minimum est tombé à 7°, 2. La différence de 2°, 5 entre la température moyenne de juillet 1879 et la moyenne générale du même mois est précisément égale à celle qui a été indiquée, pour Paris, à l'Aca- démie, par M. Renou, il y a quelques semaines. Il est remarquable que des observations faites à SSo*"" de distance, dans deux climats très différents, aient fourni le même chiffre. Il serait à désirer que d'autres observateurs fissent des comparaisons semblables pour déterminer le périmètre de cet abaissement anormal de la température de juillet à la surface de l'Europe. » Le mois d'août est resté de o°,6o au-dessous de la moyenne; le mois ( 769 ) de septembre, bien qu'un peu plus froid que la moyenne, n'a présenté rien de remarquable. Enfin, la température d'octobre 1879 a été égale à la moyenne. » Pluie.— On ne saurait, au point de vue de l'agriculture, caractériser un climat par sa température seulement. La distribution, par saison, des pluies surnos côtes est également indispensable à connaître avant d'étudier l'in- fluence des différentes années sur la maturation des plantes. L'examen des observations journalières de la pluie présenterait un véritable intérêt; mais, faute d'espace, je me bornerai à réunir dans le Tableau II les résultats moyens par mois pour les dix années 1869 à 1878 et les chiffres relatifs aux premiers mois de celte année : Tablead II. — Hauteurs mensuelles d'eau tombées à Sainte-Marie- clu-Mont [Manche). ANNÉES. s: a s 5 è < c: a u a. es. ta 0 C u > es ta % •a TOTAL. 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 mm /,3,7I 67, 10 1 10,67 io3,4i 117.77 TOo,86 27,02 134.07 54,61 mm 60,8.', 25, 14 43, 7> 27.94 96,6. 28,fi6 83, 60 83,98 6t, II 34,30 mm Io6,5l 43,36 28,44 53,27 80,69 14,59 28,18 Il3,20 89,40 43,1 3 mm 46,09 7,85 63,99 45, 3i 29,15 42,19 17,80 81,66 96,53 107,00 mm 104, 64 22,10 16,20 123,81 35,23 29,39 38,21 3i,55 71,38 125,57 mm 18,7. 6,3'| 70,43 58, o3 65,88 65,01 76,67 14,78 42,00 63,48 mm 17,00 59,87 108,96 83, i5 5i,4o 43,86 62,70 5,69 80,87 50,95 mm 14,-5 66, 10 25, 19 5o,8o 68,92 5o,97 43,57 145,52 56, 80 I 19,30 mm 77,87 56,48 104,75 56,92 82,23 58, 80 61 ,27 127,40 59,52 75,25 mm 94,25 182,67 80,02 109,30 59,54 89,20 .61,34 81, .4 92,19 .,4,40 mm 61,74 86, 5o 25,69 2oS,3i 93,45 69,85 i39,23 io5,8o i38,45 176,21 mm 114,57 74,16 28,83 i56,66 i3,74 i55,8o 55,35 175,27 68, 3i 95,31 mm 761,18 697,67 706,88 1076,91 8o4,6i 692,76 868,78 993 , 0 I 990,63 1059, 5i Moy. déc. 1870 81, 366 54,589 60,077 53,807 59,808 48,i33 56,445 64,192 76,049 io6,/(o5 110,523 93,800 865,194 90^54 112,64 32,77 77,97 56,85 88,40 66, 1 5 83,12 65,66 53.34 " // // » La hauteur moyenne annuelle de pluie est de 865™'°, 19, chiffre dé- passé dans beaucoup de localités françaises et qui excède d'un tiers seule- ment celui qui exprime la hauteur de la pluie à Paris. Le minimum de hauteur de pluie, pour les dix années considérées, est en juin : il est de 48°"", i3; le maximum est en novembre et s'élève à iio'"'",52. En juillet et août, la pluie est assez abondante et assure aux herbages la fraîcheur qu'ils réclament. Mais, si la quantité absolue de pluie n'est pas très consi- dérable dans la Manche, les ondées sont très nombreuses et se distribuent d'une manière régidière entie les différents mois de l'année. ( 77° ) » Le nombre des jours de pluie s'élève, en moyenne, d'après le Ta- bleau III, à 234 par an, répartis par mois à peu près proportionnellement à la hauteur d'eau tombée. Tableau III. — Nombres de jours de pluie, ou de neige, mesurée au pluviomètre à Sainte-Marie-du-Mont [Manche). Années. 1868. 1869. . 1870. . 1871. . 1872. . 187.3. . 1874. . 1875. . 1876. . IS??. . 1878. . Moy. 1879. . Janvier. Février. Mars. 29 18 i5 28 22 24 '4 29 24 27 10 i3 18 17 12 17 24 28 22 29 28 12 7 17 18 10 8 26 27 '9 Avril. 26 25 4 » 4 i4 1 1 8 21 23 22 Mai. 26 25 7 3 •9 12 10 10 1 1 20 26 Juin. 10 9 6 «4 •9 ■4 12 19 9 12 i3 Juillet. Août. i5 6 20 18 5 18 22 )5 i3 21 6 18 i5 i3 12 16 19 '9 18 16 28 Sept. 12 22 9 «9 16 25 23 •9 3o '9 20 Cet. 28 21 '9 22 27 23 25 27 17 16 24 Nov. 22 23 «7 i5 29 19 16 29 21 26 Dec. 29 22 I I 22 26 •9 25 19 3o 26 25 Totaux . u 255 126 247 2l5 198 220 227 260 266 226 188 201 168 169 137 l54 187 2l4 249 245 254 2014 22,6 18,8 i8,3 16,8 i5,3 12,4 i4>o 17,0 19,4 22,6 22,3 23,1 233,77 18 24 20 20 17 21 24 22 22 19 » 1) » » Les averses sont donc très nombreuses et peu abondantes. En plus de onze années, on n'a observé qu'une seule fois une pluie de 44™™) '75 de hauteur d'eau en vingt-quatre heures. La hauteur moyenne d'eau tombée par jour de pluie est de 3""™, 7, partagés habituellement en plusieurs averses très peu abondantes, et que les habitants supportent, pour ainsi dire, sans les remarquer, » Ces plaies faibles, mais fréquentes, combinées avec une température également régulière et douce, caractérisent complètement une région de pâturages. Si l'on ajoute à ces avantages du climat l'heureuse disposition géologique des terrains, qui assure l'alimentation permanente des abreu- voirs à bestiaux, on comprendra les causes de l'excellente qualité des herbages qui ont la richesse et la célébrité du Cotentin. » En rapprochant les quantités d'eau tombées pendant chacun des premiers mois de 1879 ^^* hauteurs moyennes de pluie, on est encore frappé des conditions météorologiques exceptionnellement défavorables de cette année. En février il tombe ii2™'°,6 d'eau, hauteur double de la moyenne générale et^ qui n'avait jamais été atteinte depuis onze ans; en mars il ( 77' ) tombe peu d'eau, mais en juin la pluie atteint une hauteur de 88™", 4, soit /(O^^jS de plus que la moyenne. Cette abondance de phiie a saturé le sol d'une hiunidité surabondante qui a concouru pour sa part à l'abaissement de la température de juillet. Les hauteurs d'eau tombées en juillet et en août ont encore un peu excédé la moyenne, mais le mois de septembre est rentré heureusement dans les conditions à peu près ordinaires et a permis défaire la moisson et de rentrer les produits. Le mois d'octobre 1879 a donné très peu d'eau. » Après avoir comparé les conditions climatologiques de 187g à celles des années précédentes, il me reste à montrer l'influence de l'année défa- vor.ible que nous venons de traverser sur le développement et la matu- ration des plantes de grande culture dans le nord-ouest de la France. Ce sera l'objet de ma prochaine Communication. » ZOOLOGIE. — JSote sur une nouvelle espèce du genre Anomalurus ; par M. Alph. Milne -Edwards. « Le Muséum d'Histoire naturelle vient d'acquérir une intéressante col- lection d'Oiseaux et de Mammifères formée au Gabon par M. Laglaize. Parmi ces derniers, j'ai reconnu une espèce nouvelle appartenant au singu- lier genre de Rongeurs que Waterhouse a fait connaître sous le nom à' Anomalurus. Cet animal est très remarquable par la beauté de ses couleurs, et c'est pour en rappeler la disposition la plus apparente que je l'ai appelé Anomalurus erythronotus . Il se rapproche par sa taille de V Anomalurus Fraseri, mais il est facile de l'en distinguer par ses caractères extérieurs. Le poil qui revêt les parties supérieures du corps est long, doux et très soyeux. La tête est fine et porte en dessus une large bande longitudi- nale, d'une teinte qui rappelle celle de l'Écureuil petit-gris; une bande noi- râtre, naissant en arrière des oreilles, entoure celles-ci et s'étend jusqu'au museau. Les conques auditives sont grandes et entièrement nues. Les joues sont d'un gris plus foncé que le front, et les vibrisses sont nombreuses et d'un noir intense. La nuque et le dos tout entier sont d'une couleur châ- tain très vif et très lustré, due à la teinte de l'extrémité seule du poil, dont la base est ardoisée. Le manteau ainsi formé est bordé sur les côtés et en arrière par une large zone d'un gris, noirâtre par places, qui occupe la face externe des pattes, les membranes latérales et toute la région lombaire. ( 772 ) Les parachutes sont bien développés et leur lobe antérieur porte des poils foncés et très rudes, qui semblent jouer le rôle d'un revêtement protecteur pour ces parties, dont la délicatesse est extrême. Les parties inférieures du corps sont blanches, celte teinte se mélangeant de gris dans la région cervicale et sur la face interne des membres postérieurs. Les ongles sont robustes et en partie cachés par de longs poils noirs qui s'implantent au- dessus d'eux. La queue est de la longueur du corps (sans compter la tête) ; elle est grise à sa base et noire dans le reste de son étendue. Les écailles sous-caudales sont fortes et allongées. Le corps, du museau à l'anus, me- sure o"", 39 ; la queue mesure o™, 33. » Cette espèce se distingue facilement de Y Anomalurus Beecrofli (Fraser), dont la queue est courte et grêle et dont le pelage est d'un fauve verdâtre; elle ressemble davantage, par ses proportions générales, à VJiioinalums Fraseri (Waterhouse), mais les teintes de ce dernier sont d'un brun grisâtre uniforme sur le dessus du corps ; enfin on ne peut la confondre avec VÂno- maluius Innicjer (Temminck), dont le poil est laineux et brun sur la région pectorale et abdominale. » La découverte de cette espèce porte à six le nombre des représentants du genre Anomalurus; tous sont originaires de la partie occidentale de l'Afrique tropicale, où ils seinblent représenter les grands Écureuils volants ou Pietomys de l'Asie. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. VITICULTURE. — Suï la présence, dans les couches superficielles du sol, d'œufs d^ hiver du Phyltoxeia fécondés. Lettre de M. Boiteav, délégué de l'Aca- démie, à M. Dumas. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Villegouge, le 7 novembre 1879. » Mes recherches sur l'œuf d'hiver du Phylloxéra de la vigne ont été continuées, cette année, sur un foyer moins favorable que celui de l'année dernière. Mal-gré cela, et d'après les aperçus des années précédentes, il m'a été permis de constater un nouveau lieu d'élection de cet œuf fécondé. Après de longues et laborieuses recherches, j'ai fini par trouver, dans les couches tout à fait superficielles du sol, deux œufs d'hiver fécondés. Le premier que j'ai vu, je l'ai découvert à la loupe le 12 septembre dernier. (773) Il était fixé à la face inférieure d'une petite motte de terre qni se trouvait à la surface du sol, sur le milieu de l'intervalle de deux ceps. Examiné au microscope, cet œuf présentait tous les caractères des oeufs d'hiver situés sous les écorces, moins cependant la petite tache rouge du pôle postérieur, qui m'a paru faire défaut. Cette tache n'existerait-elle pas dans les œufs déposés dans le sol, ou n'était-elle pis encore visible? C'est ce que je n'ai pas encore pu déterminer. » A l'écrasement, le contenu des membranes vitellines m'a paru plus gluant qu'à l'ordinaire. La segmentation vilelline n'était pas visible. Cet œuf n'était-il pas encore segmenté, ou était-il à l'état de travail embryon- naire? C'est ce que je ne saurais dire, n'ayant pas examiné assez sérieuse- ment ce premier spécimen. 11 J'ai trouvé le second œuf fécondé, en projetant de la terre dans des so- lutions concentrées de sel marin. Comme le premier, il ne présentait pas la tache rouge, mais sou contenu était segmenté. » Depuis la fin de septembre, toutes mes recherches ont été vaines et il m'a été impossible d'en trouver d'autres, malgré tout le temps que j'y ai consacré. » J'ai cherché à me rendre compte de la plus ou moins grande facilité qu'il y avait à découvrir les œufs d'hiver alors qu'ils étaient dans le sol. Pour cela, j'ai mélangé à 5" ou 6" de terre végétale six œufs d'hiver pris sous les écorces. J'ai ensuite examiné à la loupe, avec beau- coup de soin, cette petite quantité de terre, contenant relativement une grande quantité d'œufs, et il m'a été impossible de les retrouver. » Le doute ne semble donc plus être permis, et il y a lieu d'accepter le dépôt des œufs fécondés dans le sol. )) Maintenant, que deviennent ces œufs? Éclosent-ils quelques jours après la ponte, ou bien passent-ils l'hiver dans le sol pour éclore au prin- temps suivant? Je crois qu'il faut bien se garder de conclure sur des faits aussi peu nombreux, et qu'il y a lieu d'attendre la prochaine saison pour continuer les recherches et tirer profit des observations, qui nécessaire- ment seront plus concluantes. Cependant, je ne serais pas éloigné de croire qu'il doit y avoir des éclosions estivales, et ce serait même ce qu'il y aurait de plus heureux pour arriver à la destruction souterraine de l'insecte. I) Les insectes ailés, ainsi que je l'ai déjà signalé à l'Académie, pondent en grand nombre dans les couches superficielles du sol, surtout dans les mottes qui avoisinent le pied de vigne. Les œufs sexués y sont très nom- C. R., i8'9, 7'Semescre. (T. LXXXIX. IN° 10.) '02 ( 774) breux, et les femelles qui en proviennent se rencontrent très facilement à la surface du sol et dans les mottes superficielles. » L'année prochaine, j'aurai un champ d'expérience qui me permettra de conduire, du moins je le pense, ces observations à leur fin. » VITICULTURE. — Sur les résultats fournis par le traitement des vignes phylloxé- rées, au moyen du sulfocarbonate de potasse, et sur te mode d'emploi de cet agent. Note de M. Mouillefert. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Des traitements de cette année avec le sulfocarbonate de potassium, il ressort ce qui suit : » i" Les résultats obtenus confirment que, chaque fois que le sulfocar- bonate de potassium a été appliqué suivant les règles approuvées par la Commission de l'Académie, c'est-à-dire avec l'eau comme véhicule, son efficacité s'est montrée certaine. » 2° Les résultats obtenus par MM. Moullon, à Cognac, et de Georges, à Ludon, remontant à iSyS, en opérant sur des vignes très affaiblies, montrent que des ceps soumis au traitement du sulfocarbonate de potas- sium peuvent être régénérés et continuer à fructifier comme avant la maladie. » 3° Les résultats obtenus par M. Henri Mares, à Launac, établissent que, dans le Midi, la régénération des vignobles, même les plus compromis, peut s'effectuer au moyen du sulfocarbonate. » 4° Des résultats obtenus à la Provenquière, chez M. Teissonnière, il ressort que, en appliquant le sulfocarbonate de potassium dans les contrées où les centres phylloxériques ne sont pas encore confluents, on peut éteindre complètement les foyers d'infection, enrayer la maladie en pré- venant l'essaimage ou l'émigration des larves, et empêcher ainsi la forma- tion de nouvelles et nombreuses taches. )> 5° Les traitements faits dans les arrondissements de Bergerac, de Mar- mande et de Libourne établissent que la régénération des vignes se fait avec une extrême rapidité dans cette région, où le sulfure de carbone s'est montré au contraire si souvent meurtrier. » 6° Le moyen rationnel d'application des sulfocarbonates alcalins est bien celui qui consiste à employer l'eau comme véhicule. Dans le pro- cédé d'application par les différents pals, le sulfocarbonate, au lieu d'agir { 775) par ses propriétés spécifiques, semble agir seulement par sa teneur en sulfure de carbone. Or So^"" de sulfocarbonate, qui contiennent en moyenne 8^"' de sulfure de carbone, avec l'eau comme véhicule, produisent sur 1™^ de terrain un effet insecticide égal à celui de So^"" de sulfure de carbone répartis en trois, quatre ou cinq trous, La même quantité de sulfocarbonate appliquée avec le pal et distribuée en quatre ou cinq trous n'agirait que comme 8^ de sulfure de carbone. Pour obtenir le même ré- sultat qu'avec So^*^ du dernier agent, il faudrait donc appliquer au pal de 3oo^'' à 3i5s'' de sulfocarbonate, soit plus de six fois la dose qui suffit, avec le concours de l'eau, pour détruire tous les insectes situés dans le volume de terre correspondant à la surface donnée. » Les applications de sulfocarbonate avec les pals doivent donc être défi- nitivement rejetées. )) 7° Il ressort des traitements de cette année, comme de ceux des années précédentes, que le sulfocarbonate peut être appliqué en tous temps, en toutes saisons, même aux mois les plus chauds , sans aucun danger pour la vigne; que jusqu'à une dose assez élevée, i5o^' à aooS"^ par mètre carré, la régénération des ceps phylloxérés se fait pour ainsi dire en raison directe de la dose de sulfocarbonate appliquée. » 8° La régénération et par suite la défense des vignobles sont beau- coup plus faciles dans les sols siliceux ou silico-argileux que dans les sols calcaires ou argilo-calcaires. Dans les premiers (à richesse et fertilité égales, bien entendu), le chevelu se renouvelle plus rapidement; la réin- vasion inévitable d'été est beaucoup moins importante. Dans les derniers, le chevelu se renouvelle difficilement, et il est plus facilement détruit par les chaleurs de l'été. » 9° Le sulfocarbonatage combat la coulure des fleurs dans une cer- taine mesure et il augmente la production des raisins dans des proportions sensibles. » io° L'outillage mécanique que nous avons réalisé, en collaboration avec M. Hembert, et que la Commission de l'Académie a vu fonctionner au Jardin des Plantes, permettant de porter l'eau à pied-d'œuvre, à toutes distances et à toutes hauteurs, l'application du sulfocarbonate de potas- sium peut se faire désormais à des prix abordables pour la très grande majorité des viticulteurs (260^'' à 3oo'' l'hectare). » Aussi, un courant considérable s'établit-il en faveur de son emploi, ce qui déterminera sa fabrication plus en grand et la baisse de prix qui en sera ( n^ ) la conséquence. En effet, tandis que dans les années précédentes et celte année le nombre d'hectares traités à son aide s'est borné à quelques cen- taines, l'année 1880 s'annonce déjà comme devant dépasser plus d'un millier d'hectares. » M. F. Michel adresse une Communication relative au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. Ad. Eymael demande l'ouverlure d'un pli cacheté, déposé par lui le 9 juin 1879 et contenant une Communication relative au Phylloxéra. (Ce pli, ouvert en séance par M. le Secrétaire perpétuel, est renvoyé à la Commission du Phylloxéra.) CORRESPONDANCE. M. L. Gaussin prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante,'dansla Section de Géographie et Navi- gation,par le décès de M. de Tessan. (Renvoi à la Section de Géographie et Navigation.) M. le Secrétaire perpétcel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Le troisième Volume de la quatrième édition du «Traité de Physique théorique et expérimentale » de M. P.-J. Daguin. 2° Un opuscule de IVl. Max. Cornu, intitulé « Anatomie des lésionsdéter- minées dans la vigne par l'anthracnose ». ASTRONOMIE. — Les satellites de Mars en 1879. Note de M. A. Hall. « Le 10 octobre, date du commencement de mes éphémérides, je trouvai Deimos près de la position calculée; mais les nuages empêchèrent l'ob.servation pendant la nuit. ( 777 ) » Jusqu'à présent, j'ai obtenu les observations suivantes des satellites : Phobos. Temps moyen Temps moyeu de de 1879. V\'.ishington. p. Ap. h' p. Washington. s. As. h m 0 o o h m " // Octobre 12.. .. i3. 3,5 ^1,70 +9,89 + 2,53 i3. 9,5 23,89 +0,59 ■> 16 12,32,0 235,98 -i- 7,92 — 0,20 12,37,0 25,73 — 0,43 " 16 12.59,0 231,78 -I- 6,59 + 0,10 i3. 5,0 24,69 — o,3i » 16 i3.33.5 226,13 -I- 7,10 — 0,43 i3.38,5 18, i3 -1- 0,78 >' 19 i3.i4,2 54,12 +9,95 H- 1,63 i3.2o,7 25,69 H- o,o5 » 19.... 14. 2,7 4*5 > 20 -)-8,84 H- 2,00 i4-ii,2 19,28 -1-2,01 Deiinos. Temps moyen Temps moyen de de 1879. Washington. p. \p. Washington. s. As. b m 0 0 h m " " Octobre 1 3 12.10,8 56,98 + 0,87 12.17,3 59, i3 -1-0,82 » i3 13.37,8 53,72 -1- 0,47 13.47,3 63,12 — 0,75 u i5 io.36,o 235,88 — 0,75 10.41, 5 64,21 — i,32 u i5 11.52,5 282,38 0,00 12. 0,0 63,08 — ' »og » i5 18.26,5 228,82 — 0,28 i3.3-2,5 57,17 — ',84 » 16 12.45,0 249,38 — 0,81 12.52,0 87,84 -+- 1,06 » 16 18.19,0 246,12 — o,58 i3.25,2 43,22 + 0,95 » J'ai comparé ces observations avec les éléments que j'avais calculés d'après les observations de Washington pour 1877, en négligeant provi- soirement les petites corrections relatives à la réfraction différentielle et à la figure du disque. » Pour Phobos, cette comparaison ne donne pas des résultats tout à fait exacts, puisque les quantités auxiliaires sont calculées pour la position du plan de l'orbite deDeimos; mais cela ne produira qu'une très légère dif- férence dans les résidus. » Les valeurs de ces résidus dans l'angle de position (Cale. — Obs.) sont données dans la colonne A/j. Convertissant ces résidus en corrections des longitudes aréocentriques de Phobos, je trouve, pour la moyenne des six observations, Am= + 34°,28. Appliquant cette correction aux valeurs de u, je trouve les résidus donnés parles colonnes ù^'p et Aj. Phobos arrive donc à ses élongations quarante- quatre minutes avant le temps calculé, et, comme il y a eu 2443 ré- ( 778 ) volutions depuis 1877, la correction du temps périodique est AT= -i%074, et la durée de la révolution de Phobos T= 7'» 39" 1 3% 996. » Pour Deimos, la valeur moyenne de A/? est — o°,22 : ce satellite est donc presque exactement à la place calculée. Nous ne pouvons faire de cor- rection à son temps périodique qu'après une exacte réduction des obser- vations. » On reconnaîtra que les erreurs dans les positions de ces deux satel- lites sont dans les limites des erreurs probables indiquées par la discussion des observations de Washington de 1877. » MÉCANIQUE. — Détermination de la figure de repos apparent d'une corde inex- tensible en mouvement dans l'espace; conditions nécessaires pour qu'elle se produise. Note de M. H. Léadté, présentée par M. Rolland. « M. Resal a démontré ( ' ) que, dans le cas particulier des transmissions télodynamiqiies, la forme de chacun des brins du câble, lorsque le mou- vement permanent a pu s'établir, est une chaînette dont le paramètre est indépendant de la vitesse. Je me propose d'indiquer ici une généralisation de ce théorème, à laquelle j'ai été conduit dans des recherches sur les transmissions par câble, que je soumettrai prochainement à l'Académie. » Considérons une corde en mouvement dans l'espace, et désignons par a;,^, z, s, V les coordonnées, la longueur d'arc et la vitesse correspondant à un de ses points à l'instant i. La condition nécessaire et suffisante pour que la figure de repos apparent se réalise est évidemment (,) i^J ^ [d^J ^ (jt) ^ ^^ /dx\ /dy\ ldz\ ' \dsj \ds) ys) mais, puisque la corde est inextensible, on a (2) 1^1 dxy fdyy fdz ds) '^ \dl) "^ \ds (') Resal, Théorie de la transmission du mouvement par câbles [Comptes rendus, t. LXXIX, p. 421 ; Mécanique générale, t. III, p. 27 1 ). ( 779 ) d'où l'on déduit, en éliminant -r-r ^ Tzr'> -r~r, entre la dérivée de l'équa- ' dsdt dsdt dsdl ^ tion (2) par rapport à i et les dérivées des équations (i) par rapport à 5, dS ■dS-''- » Une condition nécessaire pour que la figure de la corde soit perma- nente est donc, comme cela se voit d'ailleurs facilement a priori, que la grandeur de la vitesse soit la même en tous les points, c'est-à-dire que "V soit fonction de t seulement. » Dans ce cas, les équations aux dérivées partielles (i) deviennent im- médiatement intégrables, et leur intégration montre que x, j, z sont des fonctions de S -f- / Ydt^ ou, si l'on veut, de a,- en posant S -h Çydt = G. P » Dès lors, les équations connues du mouvementd'une corde, qui (lors- qu'on désigne par X, Y, Z les composantes de la force extérieure sur l'unité de masse, par p. la masse de l'unité de longueur et parfxTla tension en un point) peuvent s'écrire S = ^ + ;è(T3)' (5) 1S: = ^ + z(t|)' d'z _ d l^dz de '^ ds\ ds deviennent, si l'on prend pour variables g et t, et si l'on tient compte de ce que a?, j-, z doivent être indépendants du temps. (4) » Ces équations ayant lieu pour des axes absolument quelconques, on peut les appliquer au système d'axes formés par la tangente, la normale d'x 2 ^■'' ^V da' ~^ da dt da dy dydV da^ "^ (la dt =ï-.4i ■t ~r ' d'z , dzdW de' da dt = ^-4( ;^s)- ( 7»o ) principale et la biiioruiale en un certain point de la conrbe; on en tire alors (6) T-V= = pF„, en représentant par F, et F„ les composantes suivant la tangente et la nor- male principale de la force extérieure, et par p le rayon de courbure au point considéré. » Supposons maintenant, ce qui est le cas ordinaire, que les forces ex- térieures ne varient pas avec le temps; F, et F„ sont alors indépendants de t, V ne contient pas g, et, par suite, si l'on prend la dérivée de l'équation (5) par rapport à ff, on a flT _ r/pF„ (In drj On voit ainsi que — est indépendant de t, et l'on en conclut par l'équation (4) que —, qui ne contient pas a, ne contient j)as non plus /. On a donc V = Ri H- K', K et R' étant deux constantes. » On en déduit » Ija tension T est donc indépendante de t, et l'on voit par l'équation (5) qu'il en est de même alors de la vitesse V. » Cette vitesse, ne variant ni avec a, ni avec <, est donc absolument con- stante. » Les équations générales du mouvement, dans le premier système d'axes quelconques, deviennent, en conséquence, |[(T-V=)|]+Y = o. et sont identiques aux équations d'équilibre de la corde au repos, sauf le changement de T en T — V^. ( 7«' ) » En résumé : » 1° Lorsqu'une corde inextensible en mouvement dons r espace conserve une figure permanente, la grandeur de la vitesse est à cliaque instant la même en tous les points. » 2" Si, déplus, les forces extérieures sont indépendantes du temps, la vitesse commune à tous les points est aussi indépendante du temps. Il en est de même de ta tension, qui d'ailleurs varie d'un point à un antre. » 3° Dans ce dernier cas, c'est-à-dire quand les forces extérieures ne varient pas avec le temps, la jor me permanente de la corde en mouvement est la même que la forme d'équilibre de la corde au repos sous l'action des mênies forces et ne dépend pas de la grandeur de la vitesse d'entraînement. » PHYSIQUE. — Sur les pouvoirs absorbant et émissif thermiques des flammes et sur la température de l'arc vollaïque. Extrait d'une Leilre de M. Fr. Rossetti à M. A. Cornu. « Conclusions. — 1. La transparence des flammes est liés grande; par suite, les flammes exercent une absorption très faible sur le rayonnement thermique qui les traverse. Si le rayonnement provient d'une flamme de la même nature et si la flamme traversée a une épaisseur de o™,oi, les coefficients de transparence et d'absorption sont représentés respectivement par les nombres o,865 et 0,1 35, aussi bien pour les flammes blanches produites par le gaz d'éclairage que pour les flammes bleu pâle des brû- leurs dits de Bunsen. » 2. La transparence diminue et l'absorption croît proportionnelle- ment si l'épaisseur des flammes augmente. Si la flamme a une épaisseur infinie, elle est athermane, c'est-à-dire qu'elle absorbe tous les rayons thermiques provenant d'une flamme de même nature ; la transparence est nulle, l'absorption égale à l'unité. Ces limites sont cependant presque atteintes avec des épaisseurs finies et qui ne sont pas même très grandes; i™ d'épaisseur suffit déjà pour rendre une flamme presque complètement athermane poiu' les rayons provenant d'une autre flamme de même nature. )) 3. La formule J = a — j — r-r représente trèsbien l'intensité du rayon- nement thermique émis par les flammes d'une épaisseiu' quelconque £, le coefficient de transparence étant k = o,865, l'épaisseur s étant exprimée C.R., 1S79, V Semestre. (T. IAX.X1X, IN • 19.) I o3 ( 78^ ) en centimètres et n étant une quantité constante, dont la valeur dépend de la nature de la flamme. » 4. Le pouvoir émissif thermique absolu des flammes blanches pro- duites par le gaz d'éclairage (c'est-à-dire l'intensité du rayonnement d'mie flamme de cette nature ayant une épaisseur infinie, comparée à l'intensité du rayonnement émis par le noir de fumée à une température égale à la température moyenne delà flamme) est égal à Vunilé. » Le pouvoir émissif thermique absolu des flammes bleu pâle produites par les briileurs de Bunsen est représenté par la fraction 0,3219, c'est-à- dire qu'il est à peu près le tiers du pouvoir émissif des flammes blanches du gaz d'éclairage. » 5. Le pouvoir émissif re/aij/ d'une flamme d'une épaisseur déterminée peut s'obtenir en multipliant le rapport entre l'intensité de son rayonne- ment et l'intensité maximum (intensité du rayonnement de la même flamme si son épaisseur était infinie) par le nombre qui représente le pou- voir émissif thermique absolu de cette espèce de flammes. » Une flamme bleu pâle de Bunsen, d'une épaisseur de o™,oo4, a son pouvoir émissif thermique exprimé parle nombre 0,017445 c'est-à-dire que le noir de fumée, porté à la même température, envoie un rayonnement thermique dont l'intensité est -^^ = 57,78 par rapport à celle de la flamme. » 6. La lumière électrique comprend, comme on le sait, deux espèces de rayonnements, savoir les rayons émis par les charbons incandescents et les rayons émis par l'arc voltaïque qui jaillit entre les extrémités polaires des charbons. Les premiers donnent une lumière blanche, les autres une lumière bien pourpre; la lumière résultante est blanc blenàtre. )) 7. Les deux extrémités polaires des charbons ont des températures fort différentes l'une de l'autre. Le nombre de degrés qui exprime leur température peut se déduire de la formule j>- = inT' (T — $) — «(T — Q), en admettant que les charbons ont le pouvoir émissif ma.rj'mum. » 8. L'arc voltaïque a un pouvoir émissif thermique très petit, compa- rable au pouvoir émissif des flammes bleu pâle des brûleurs de Bunsen. La température de l'arc voltaïque peut aussi être obtenue à l'aide de la formule précédente, pourvu qu'on y introduise la valeur du pouvoir émissif thermique de l'arc voltaïque relatif à son épaisseur. » 9. Un grand nombre d'expériences ont donné, pour l'extrémité po laire positive du charbon, la température maximum de 8900° C. environ; ( 7«3 ) pour l'extrémité polaire négative, la température d'environ 3i5o°. Pour l'arc voltaïque qui jaillit entre ces deux extrémités, la température a tou- jours été d'environ 4800°, quelles que fussent l'épaisseur de l'arc et l'in- tensité du courant. » CHIMIE MINÉRALE. — Recherches sur la passivité du fer. Note de M. L, Varenne, « Lorsque l'on met un morceau de fer en présence de l'acide azotique ordinaire du commerce, mie réaction s'établit aussitôt et se développe avec intensité. » L'acide azotique concentré, celui qui \c plus souvent porte dans les laboratoires le nom cV acide azotique fumant, ne réagit pas sur le fer; le métal acquiert de plus, par son contact avec cet acide, la singulière pro- priété de n'être plus attaqué par l'acide étendu. On dit que l'acide fumant rend le fer passif. » Les expériences que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie ont été instituées dans le but de jeter quelque jour dans cette intéressante question. » I. i" Du fer rendu passif est plongé dans l'acide ordinaire et sou- mis à un choc contre les parois du vase qui le renferme, l'énergie néces- saire du choc étant d'autant moindre que l'acide est plus étendu : la dis- solution s'effectue instantanément. » On peut arriver au même résultat soit en frottant le métal avec une baguette de verre, soit en projetant sur le métal immergé un jet d'eau, soit en lui imprimant un mouvement rapide de gyration. » 1° Les vibrations d'amplitude même extrêmement faible suffisent pour faire cesser la passivité. M. Ducretet a bien voulu construire, sur mes indications, un appareil fort simple pour étudier cette influence nou- velle. Une lame de fer doux est interrompue, en son milieu, par une plaque de caoutchouc. L'une des parties est fixée verticalement dans une pince; la partie inférieure est complètement immergée dans l'acide fumant et ainsi rendue passive; on remplace l'acide monohydraté par l'acide du commerce, dans lequel la lame reste intacte. Les vibrations sont alors dé- terminées en approchant de la partie supérieure un électro-aimant ana- logue à ceux que l'on emploie pour les sonneries. A peine le mouvement vibratoire a-t-il commencé, que la réaction se manifeste. » n. En examinant soigneusement avec une loupe puissante un ( 784 ) fragment de métal rugueux immergé dans l'acide fumant, j'ai vu se for- mer autour du fer une gaine gazeuse qui subsiste lorsqu'on le porte dans l'acide étendu. Si le fragment est très lisse et compacte, cette gaine est plus difficile à apercevoir, mais sa formation est cependant apparente. J'ai été conduit, par cette observation, à étudier le rôle que pouvait jouer l'enve- loppe gazeuse dans le phénomène qui nous occupe. Les expériences sui- vantes ont été faites dans ce but. » 1° Du fer rendu passif est immergé complètement dans l'acide étendu, puis enlevé avec précaution, de façon à être complètement recouvert du liquide acide et suspendu dans l'air. Au bout de quelques instants, presque immédiatement dans un courant d'air un peu vif, l'attaque commence et se continue avec énergie. Elle est précédée de l'apparition brusque de bulles gazeuses venant crever à la surface. » 2" Du fer rendu passif est plongé dans l'acide azotique étendu; on fait arriver au voisinage du fragment métallique quelques bulles d'air; la réaction commence, s'établissant d'autant plus vite que la surface du métal est plus rugueuse. » 3" Dans les mêmes conditions, le métal étant suspendu dans le Wqu'iàe, on dépose au fond du vase quelques parcelles d'un carbonate, de la craie par exem()le; l'acide carbonique se dégageant, l'attaque du métal a lieu. « 4° Oh prépare d'avance un vase contenant de l'acide azotique étendu et dans le fond duquel on place un peu de mousse ou de noir de platine, sub- stances éminemment poreuses et dégageant par immersion de nombreuses bulles de gaz ; on suspend dans le liquide, de façon qu'il ne touche pas le platine, un morceau de fer rendu passif, et l'attaque se détermine au bout de quelques secondes. » 5° Ou dispose au fond d'un vase cylindrique un petit fragment de fer, une pointe de Paris par exemple; on la submerge avec de l'acide azotique fumant; après quelques instants de contact, la passivité étant déterminée, on décante l'acide monohydraté et on le remplace par de l'acide étendu ; puis on introduit avec précaution, au moyen d'une pince faite de deux morceaux de verre, im fragment identique, mais non passif, que l'on dis- pose parallèlement au premier et de façon qu'il se trouve à une assez grande distance de l'autre par rapport à leurs diamètres. Le nouveau fragment s'attaque, le dégagement gazeux se produit : l'autre n'est pas altéré. Yient-on à effectuer entre eux un rapprochement, on reconnaît qu'à un moment donné, lorsque la distance a atteint une certaine valeur, le fer passif entre en dissolution. Celte dislance maximum est d'autant plus grande, toutes choses égales d'ailleurs, que les diamètres des fragments sont plus grands. (785) » 6° Du fer rendu passif, étant plongé dans de l'acide étendu, s'attaque rapidement si l'on vient à placer au voisinage, tout en évitant le contact, une lame d'un métal attaquable par l'acide, ce métal fùt-il électro-positif par rapport au fer, tel que le zinc. On avait observé que le contact de la partie du fer immergé avec un fil de cuivre suffit pour déterminer la réac- tion de l'acide sur le fer. Le contact a-t-il lieu avi contraire sur la partie extérieure au liquide, rien de pareil ne se produit. Ne doit-on pas attri- buer au dégagement gazeux qui se produit dans les premières conditions la cessation de la passivité? » III. Il résulte de toutes les expériences qui viennent d'être indiquées qu'un ébranlement produit dans le voisinage du métal passif, soit par un choc ou une vibration, soit par un courant de gaz quelquefois très faible, comme dans le cas de la mousse de platine, suffit pour faire disparaître la passivité. D'autre part, l'acide azotique monohydraté exerce une action sur le métal; mais cette action cesse aussitôt, le phénomène se traduisant parla disposition autour du fragment métallique d'une gaine gazeuse envelop- pante. On est dès lors porté à conclure de ces résultats expérimentaux que cette gaîne gazeuse est le seul obstacle à l'attaque ultérieure, qu'elle est plus adhérente sur une surface lisse et sur un échantillon de grande con- densation moléculaire que sur un échantillon rugueux et moins compacte, que les ébranlements mécaniques, les courants gazeux faibles ou puissants (ces derniers ajoutant peut-être dans certains cas une action chimique à leur influence de déplacement) en déterminent plus ou moins rapidement la dislocation. » L'expérience est venue confirmer ces prévisions, auxquelles condui- saient nécessairement les essais qui précèdent. Si la passivité du métal est la conséquence de la formation de la gaîne gazeuse, celle-ci doit disparaître dans le vide et la passivité avec elle. Un fragment de fer, étant rendu passif, a été placé dans le vide, au moyen de dispositions particulières , de façon à éviter tout ébranlement. Le vide étant fait (/z = o™,oi5), on retire avec précaution et sans le toucher directement le morceau de fer, que l'on immerge dans l'acide étendu, où il s'attaque aussitôt. M La nature du gaz enveloppant peut d'ailleurs être très approximative- ment fixée ; si on laisse, en effet, rentrer quelques bulles d'air daus l'ap- pareil à vide au moment où l'on cesse la raréfaction, on voit apparaître dans ce récipient la coloration rouge orangé caractéristique des vapeurs hypoazotiques : la gaîue gazeuse est donc principalement formée de bioxyde d'azote. » Quelles sont les causes qui déterminent la formation de la gaîne ga- ( 786) zeuse autour du métal? De quelle nature sont les influences qui en main- tiennent ensuite l'adhérence? » Telles sont les questions sur lesquelles porteront des recherches que j'entreprends ('). » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur la fermentation alcoolique. Note de M. Cochin. (Extrait.) « Dans la discussion célèbre qui eut lieu récemment devant l'Académie des Sciences au sujet de la fermentation alcoolique, les théories physiolo- gique et chimique se sont de nouveau trouvées en présence, la première soutenue par M. Pasteur et la seconde par Jî. Berthelot. Tandis que, pour M. Pasteur, l'acte chimique de la fermentation est solidaire de l'or- ganisation des cellules, de leur multiplication ou de leur vie continuée lorsqu'elles ne sont plus en voie de multiplication, pour M. Berthelot cette vie des cellules n'intervient dans la décomposition du sucre que parce qu'elle donne lieu à un produit chimique de la nature des diastases, qui, à lui seul, suffit à provoquer le dédoublement du sucre. » Le point vraiment intéressant dans ce grand débat est de savoir s'il y a réellement formation d'un ferment soluble dans la fermentation alcoolique. « Pour connaître un tel ferment, dit M. Berthelot, il faut savoir l'isoler, » c'est-à-dire constater les conditions où le ferment soluble est sécrété sui- )) vaut une proportion plus grande qu'il n'est consommé (-). » » Depuis les travaux de M. Pasteur sur la fermentation alcoolique, on a envisagé les cellules des diverses levures alcooliques, dans les fermenta- tions du moût de bière, du moîit de raisin et des autres moiits sucrés na- turels, comme des productions végétales inférieures, pour la vie desquelles la manifestation du caractère ferment n'a rien de nécessaire. En d'autres termes, la fermentation, quelle que soit son explication véritable, corres- pondrait à des phénomènes de nutrition accomplis dansdes conditions par- ticulières, et, si ces conditions n'étaient pas remplies, la vie pourrait n'en continuer pas moins, mais en dehors de tout acte fermentatif proprement dit. Sans recourir ici aux preuves que M. Pasteur a données de ce prin- cipe, qu'il me suffise de rappeler que rien n'est plus variable que les quan- (') Les rechercties qui font l'objet de cette Note ont été exécutées au laboratoire de M. Fremy, à l'École Polytechnique. Le Mémoire entier sera inse'ré aux Annales de Chimie et de Physique. (') Berthelot, Comptes rendus, t. LXXXIII, p. 9; 1876. ( 787 ) tités de levure qui prennent naissance pour un même poids de sucre décom- posé, lorsqu'on Fait changer les conditions de la vie et de la fermentation. » On peut faire une application très directe de ces considérations à la solution du problème qui vient de nous occuper. Supposons qu'on se place dans des conditions où de la levure de bière prendrait naissance sans qu'il y eût de fermentation possible, par exemple en dehors de la présence d'un sucre fermentescible. Dans ce cas, la levure produirait tous les principes immédiats définis qui la constituent, et entre autres le ferment alcoolique soluble, et cette fois, comme il n'y aurait pas de sucre à décomposer, ce ferment soluble resterait tout entier dans le liquide employé. On aurait réalisé les conditions dans lesquelles ce ferment se produirait dans la dose la plus considérable possible sans qu'il put se consommer le moins du monde au fur et à mesure de sa production. Ainsi posé, le problème est pour ainsi dire déjà résolu. » On connaît les méthodes générales de culture des organismes que M. Pasteur emploie depuis l'origine de ses travaux sur les ferments orga- nisés vivants. Un des milieux de culture qu'il a le plus fréquemment em- ployés est l'eau de levure, c'est-à-dire de l'eau où l'on a fait bouillir de la levure dans la proportion de ioqB'' par litre et qui aussitôt après l'ébulli- tion a été filtrée. L'expérience prouve que la levure semée dans ce milieu se dévequ'Ieoppe, lie y trouve tous les aliments nécessaires à sa vie, qu'elle se multiplie par conséquent en l'absence de tout sucre, fermentescible ou non. » Je passe sur les détails très délicats des expériences, afin d'arriver tout de suite au résultat définitif. Les détails des expériences trouveront leur place ailleurs. Après le développement, le liquide de culture est jeté sur des filtres en terre cuite et filtré à l'aide du vide, puis mêlé à une solution de sucre de canne, pure et privée de germes, ou à du moût de bière. Ce mélange est abandonné à la température de a5° à 3o°, température la plus propre à la fermentation et à l'action du ferment soluble s'il existait dans le milieu de culture de la levure. » Or, dans ces conditions, non seulement il n'y a jamais fermentation véritable avec dégagement d'acide carbonique, mais jamais les plus faibles traces d'alcool n'apparaissent. S'il s'en montre de très petites quantités, on peut être assuré que l'eau de levure a été mal préparée et a conservé de l'alcool (•). ( ' ) Aussi est-il bon, avant de l'employer, de la réduire par l'ébullition aux deux tiers de son volume, afin de chasser l'alcool qu'elle contient naturellement. ( 788 ) » La levure restée sur le filtre a été délayée dans le moût de bière ou dans une solution de sucre de canne el a donné une fermentation abon- dante, preuve certaine que c'est bien à une culture de levure vraie que l'on a eu affaire. » La conclusion de cette expérience, c'est que la levure ne fait pas de ferment soluble alcoolique. Cette conclusion est d'autant plus légitime, qu'il est facile de s'assurer de la présence dans notre milieu de culture du ferment inversif : sa formation est, comme on sait, la conséquence néces- saire de la vie des cellules de levure. L'eau de levure pure ayant servi à l'une des cultures a été mêlée, après filtration, à une solution de sucre de canne et l'interversion a eu lieu. On ne saurait donc supposer que le ferment alcoolique n'avait pas pris naissance parce qu'il n'avait pas d'action à exercer. Cet argument, fort hypothétique en soi, tomberait devant la pro- duction du ferment inversif, qui n'a, lui aussi, aucune action à exercer. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Note complémentaire sur la catcinalion des vinasses de betteraves; par M. C. Vijîcent. « MM. Duvillier et Buisine ont adressé à l'Académie (') une Note sur la triméthylamine commerciale, dans laquelle ils cherchent à réduire l'im- portance de mes travaux. Je viens leur répondre pour la dernière fois, ne voulant pas prolonger davantage ces discussions inutiles. )) J'ai créé l'industrie de la calcinalion des vinasses en vases clos en 1877 : il faut bien que je le rappelle, puisque ces messieurs paraissent l'oublier. J'ai annoncé alors que les produits obtenus étaient très riches en ammoniaque et en triméthylamine (-), et je n'y ai pas constaté la pré- sence des autres méthylamines, ce qui d'ailleurs m'a assez étonné pour que je le fisse remarquer. » Or ces messieurs, s'appuyant sur ce que le produit actuel qu'ils ont analysé contient surtout de la diméthylamine, peu de triméthylamine et de faibles quantités d'autres ammoniaques, prétendent infirmer les résul- tats que j'ai précédemment obtenus avec des produits tout différents. » La méthode que j'ai suivie pour la séparation des bases a été la cristal- lisation méthodique des chlorhydrates el l'analyse des chloroplatinates. (') Comptes rendus, t. LXXXIX, p. 48; 1879. (') Bulletin de la Sociélé rliimiqiie, t. XXVII, p. i5i ; 1877. ( 789) Or, si j'avais eu affaire au mélange actuel, renfermant, comme le disent ces messieurs, environ 5o pour 100 de diméthylamine et de 5 à 10 pour 100 de triméthylamine, j'aurais obtenu des cristaux de cldorhydrates très riches en diinélhylamine, lesquels, avec le chlorure de platine, auraient donné un chloroplalinate en longues aiguilles jaune orangé, impossibles à con- fondre avec les octaèdres rouges de la triméthylamine. » L'expérience est d'ailleurs facile à faire. Si l'on prend en effet du chlor- hydrate de diméthyl.imine et si l'on y ajoute 20 pour 100 de chlorhy- drate de triméthylamine, puis si l'on traite par le bichlorure de platine, on obtient par le refroidissement une forêt de longues aiguilles de chloro- piatinate de diméthylamine. Or cette proportion de triméthylamine est plus considérable que celle qu'ont signalée MM. Duvillier et Buisine dans le produit qu'ils ont analysé. Cette expérience démontre que, si j'avais, en 1877, opéré sur un produit de cette composition, j'aurais obtenu d'abord du chloroplatinate en aiguilles, dont l'analyse m'ain-ait fixé .sur la nature du produit. » De même, si j'avais eu affaire à de la diméthylamine en abondance, je n'aurais pas obtenu, par l'action de l'iodure de méthyle, l'iodure de tétraméthylammonium ; enfin l'oxyde d'argent agissant sur l'iodure obtenu ne m'aurait pas donné l'oxyde de tétraméthylammonium. » Tout le monde a pu voir à l'Exposition de 1878 les gros octaèdres de chloroplatinate de triméthylamine que j'y avais mis, ainsi que l'iodure et l'oxyde de tétraméthylammonium cristallisés. » Je ne crois pas devoir insister davantage pour affirmer que la trimé- thylamine était en abondance dans le produit primitif sur lequel j'ai opéré et que ce produit était absolument différent du produit actuel ana- lysé par MM. Duvillier et Buisine. » Il y a plus d'un an, voulant faire cristalliser du chlorhydrate brut, afin d'obtenir un échantillon de chlorhydrate de triméthylamine, je con- statai que la liqueur, concentrée jusqu'au degré d'ébuUilion habituel, ne déposait pas de cristaux par le refroidissement; je concentrai davantage la liqueur, qui cristallisa alors, mais en donnant des cristaux d'aspect dif- férent de ceux que j'obtenais d'ordinaire. Ce produit, recristallisé, servit à faire le sel platinique que j'analysai, et dont M. Friedel eut l'obligeance de déterminer la forme. Ces cristaux étaient du chloroplatinate de diméthyl- amine. D'autre part, le 8 mai dernier, c'est-à-dire bien avant la publication de la Note de MM. Duvillier et Buisine, j'envoyai à M. Hiortdahl, profes- seur à l'Université de Christiania, un flacon de dissolution aqueuse de C. R., 1879, 2«5emM:re.(T. LXXXIX.N» 19.) ' ^4 ( 79^ ) diméthylainine, ainsi que du chlorhydrate de cette base, extraits des pro- duits des vinasses : j'avais donc obtenu la dimélhylamine avant ces mes- sieurs, et, si je n'avais rien piibhé alors, c'est parce que je croyais être seul à in'occuper de ces questions. » Quant aux autres ammoniaques en petite quantité dont ces messieurs ont constaté la présence, je ne les ai jamais cherchées, et je suis heureux qu'ils aient ainsi comblé une lacune. » MM. Duvillier et Buisine contestent que la différence de concentration des vinasses puisse porter une perturbation aussi grande dans la nature des produits pyrogénés. Or, lorsque je m'aperçus de la nature différente des produits obtenus, comme je l'ai dit plus haut, j'en recherchai aussitôt la cause. A cet effet, j'installai des expériences de calcinatiou sur un appa- reil industriel isolé des autres, et c'est ainsi, en opérant avec des vinasses à degrés différents de concentration, que j'ai obtenu les résultats que j'ai signalés dans ma précédente Note, et que je crois inutile de rappeler. » Ces messieurs sont donc mal fondés à contester l'influence de la pro- portion d'eau contenue dans la vinasse au moment de son introduction dans les appareils de calcinatiou portés à haute température. Non seule- ment la quantité d'eau plus ou moins considérable que contient la matière, absorbant une quantité de chaleur différente, modère plus ou moins la température, mais encore la vapeur produite entraîne plus ou moins rapi- dement les matières pyrogénées, qui sont ainsi soustraites à l'action de la chaleur. » ANATOMIE VÉGÉTALE. — De l'organisation et de la forme cellulaire dans cer- tains genres de Mousses (Dicranum et Dicranella). Note de M. Éd. Heckel, présentée par M. Chatin. « En 1877, M. Thieux, mon préparateur à la Faculté des Sciences, m'annonça, en me priant d'étudier le fait de près, avoir constaté une or- ganisation anormale dans la forme cellulaire de certains Dicranum et en particulier dans le D. scoparium Hedw. Depuis cette époque, j'ai pu grou- per un certain nombre d'observations relatives à ces Mousses, et je crois être en mesure d'apporter quelques données nouvelles à la connaissance générale de la morphologie cellulaire. » On sait que dans le groupe des Muscinées les deux genres Leucobrjum et Sphagnum présentent, dans les feuilles et dans le tissu tégumentaire de la ( 791 ) tige et (les branches, des cellules perforées qui constituent tout autour du végétal un véritable appareil capillaire, à travers lequel l'eau des marais où vivent ces plantes se trouve soulevée progressivement jusqu'à leurs parties terminales. Des différences de degré séparent seulement l'organisation des Leucobiyum de celle des Sphagnum. Entre l'état cellulaire normal, constitué par des utricules clos, à membrane cellulaire d'épaisseur égale, qui carac- térise l'immense majorité des Mousses, et la manière d'être des cellules de Sphagnum, se place l'organisation spéciale aux Dicranum. Ces mousses ont leurs feuilles formées de cellules allongées dont les parois latérales épaissies, présentant de trois à six couches de cellulose assez facilement appréciables, sont interrompues sur plusieurs points de leur étendue (de quatre à sept ) par des pertes de substance ne laissant intacte que la couche de cellulose mé- diane. Ces atténuations dans la paroi latérale simulent un véritable canal de communication sur les points où la membrane d'enveloppe est assez réduite pour que son existence offre quelques difficultés à être bien perçue. Cette forme cellulaire n'existe que sur les feuilles; encore disparaît-elle pourfaire insensiblement place à l'état normal dans les points d'insertion de ces organes sur l'axe. En dehors du Dicranum scoparium, mes observations ont porté sur les espèces suivantes: D. spuriiini lledw., D. fracjifolaim kng^.^ D. S'juleri Br. et Sch., D. fubellum Grev,, D. undulalum Turn., D. Sclira- deri Schw., D. palustre Brid. ; toutes présentaient cette curieuse dispo- sition anatomiqne qui trouve son explication dans la rigidité des feuilles et dans la nécessité de la pénétration de l'eau au milieu de ce tissu scléreux. 1) Aucune J9(crflne//a_, sauf -D. heteromalla Schw . , ne m'a présenté cette constitution, et ce fait, joint à quelques autres, me porterait à ranger cette Mousse dans les Dicranum. L'absence de ce caractère, important par sa constance même, vient étayer l'appréciation de M. Lamy de Lachapelle, qui désigne le Dicranum crispum Idedw . sous le nom de Dicranella crispa. Ces faits, comme on le voit, intéressent autant le biologiste que le botaniste classificateur. » Il est intéressant de constater le rapprochement qui existe entre les cellules spéciales aux Dicranum et celles que Solms-Laubach figure [Botanisclie Zeitung, i8 août 1871) dans les feuilles de Libocedrus Dcmiana et dans l'épiderme des feuilles de Biota orientalis : c'est une relation de plus entre les Gymnospermes et les Cryptogames, et il est probable que les cellules aréolées des Conifères ne sont qu'une accentuation plus pro- fonde du fait anatomique initial que cette Note a pour objet de mettre au jour. ( 792 ) » Les faits exposés dans cette Noie s'accordent avec tous ceux qui ont été publiés depuis vingt ans pour établir, avec l'auteur de V ^natomie comparée des végétaux, le parallélisme existant entre les caractères anato- miques et les caractères morphologiques. » HYGIÈNE PUBLIQUE. — Sur la résistance des moutons de la race barbnrine à iinoculalion du charbon. Lettre de M. C. Oixive à M. le Secrétaire perpétuel. « Je trouve dans les Comptes rendus, séance du 8 septembre dernier, une Note de M. Chauveau (de Lyon), dans laquelle il est dit que les moutons d'Algérie appartenant à la race barbariiie sont réfractaires à l'inoculation du charbon. « Cette immunité, dit M. Cliauveau, peut-elle être considérée comme un caractère accidentel propre à quelques indi- vidus, ou comme un caractère général, propre à la race? » Je n'hésite pas à me ranger à la seconde opinion ; car, depuis huit ans, j'habite Mogador, et je n'ai jamais constaté aucune affection charbonneuse. » J'ai déjà produit cette observation en 1874» dans mon étude sur la « Géographie médicale de Mogador », et depuis cette époque aucun fait n'est venu me contredire. On exporte chaque année, de notre ville, une moyenne de cent mille douzaines de peaux de chèvre, plusieurs milliers de peaux de vache et une grande quantité de laine; presque tout est envoyé à Marseille. Dans cette ville, il est reconnu comme certain, par tous les ouvriers tanneurs, que les peaux de provenance du Maroc n'ont jamais communiqué le charbon » PHYSIOLOGIE. — De l' excitabilité rythmique des muscles et de leur comparaison avec le cœur. Note de M. Ch. Richet, présentée par M. Vulpian. « En poursuivant l'étude du muscle de la pince de l'écrevisse, j'ai pu constater que le tétanos physiologique de ce muscle, alors qu'on l'excile par des courants induits de fréquence et d'intensité moyennes, est souvent rythmique, caractérisé par une série d'oscillations qui sont quelquefois très régulières, mais qui ont toujours un rythme plus lent que les excitations électriques agissant sur le muscle. Le tracé de ce tétanos rythmique res- ( 793 ) semble tout à fait au tracé qu'on obtient en inscrivant les mouvements du cœur de la grenouille. » J'ai recherché la cause de ce rythme, pensant qu'il y aurait un certain intérêt à cette étude, par suite de l'analogie qui existe entre la contraction cardiaque rythmique et le tétanos rythmique d'un muscle a Si l'on excite le muscle de la pince avec des courants électriques induits, d'intensité égale et rythmés à un par seconde, on voit les premières secousses croître rapidement en hauteur; puis siu'vient une série de se- cousses plus petites, comme si le muscle avait été épuisé par les grandes secousses qu'il a données au début. Il y a donc une période d'excitabilité décroissante ou d'épuisement qui succède aux fortes secousses du début (contraction initiale). » Mais la réparation est très rapide, et après quelques petites secousses, dues à l'épuisement, on voit survenir une série de grandes secousses, les- quelles sont de nouveau suivies de secousses très petites. Il résulte de là que le schéma de l'excitabilité musculaire, schéma qui peut être indiqué en unissant les sommets des diverses secousses isolées inscrites sur un tracé, est une ligne courbe présentant des ascensions et des descentes successives, analogues au tétanos rythmique sigalé plus haut. » Ce qui rend le phénomène assez obscur, c'est que les oscillations de l'excitabilité ne se font pas par secousses uniques, mais par séries de se- cousses, de sorte qu'après une série de secousses faibles la série des secousses fortes recommence, et cela comme au début, c'est-à-dire avec une période d'excitabilité croissante qui précède la période d'épuisement. » Il y a donc dans le muscle de la pince une période d'épuisement pen- dant laquelle les excitations électriques restent sans effet. On peut comparer cette période d'épuisement du muscle à la période diastolique ou post- systolique du cœur. En effet, un muscle épuisé par une contraction forte et perdant son excitabilité après cette contraction peut être assimilé au cœur, qui, après sa systole, cesse de se contracter. » L'analogie entre le cœur et le muscle est plus remarquable encore : car, de même que l'épuisement est très rapide, de même la réparation est très rapide : que l'on cesse pendant quatre à cinq secondes d'exciter le muscle devenu inexcilable, à la reprise les secousses seront très fortes, et il aura suffi de ce court espace de temps pour que le muscle ait repris toute ou presque toute son excitabilité. » Si l'on voulait donner le tableau de la marche de l'excitabilité dans le muscle de la pince, on pourrait le présenter ainsi qu'il suit ; ( 794) » Systole. — Première série, secousses fortes : période d'augraentation, période d'état, période de diminution. » Diastole. — Deuxième série, secousses faibles : période d'épuisement, et, simultané- ment, période de réparation. » Systole, etc. — Troisième série : comme la première, etc. » En résumé, pour le cœur comme pour le muscle de la pince, la con- traction (systole) épuise l'élément musculaire, qui cesse alors de se con- tracter; mais il se répare très vite, et c'est pendant la période d'épuisement (diastole) que se fait la réparation. » La cause du rythme paraît donc être la même pour le cœur et le muscle : dans l'un et l'autre cas, c'est un épuisement rapide et une rapide réparation ('). » PHYSIOLOGIE. — Comparaison de l'action de divers curares sur les muscles lisses et striés. Note de MM. Cotrrv cIdeLacerda, présentée par M.Vulpian. « M. Ladislao Netto, directeur du Muséum, ayant bien voulu mettre à notre disposition d'importantes collections d'armes empoisonnées ou de calebasses et de pots d'argile, nous avons pu comparer entre elles dix-neuf espèces de poisons fabriqués par les tribus les plus diverses de l'immense bassin des Amazones; nous résumons dans cette troisième Note les résultats principaux de cette étude comparative. » Dans les dix expériences que nous avons faites avec des modèles d'armes de provenances différentes ( ' ), nous avions préalablement constaté (') Travail du laboratoire de Pathologie expérimentale de la Faculté de Médecine de Paris. (') Les collections du Muséum sont très riches en armes de guerre des Indiens, des mo- dèles les plus divers, et, parmi ces modèles, plusieurs, avec des extrémités en bois très ouvragé ou des pointes en os, en silex, etc., sont entièrement analogues à ceux que l'on trouve figu- rés dans plusieurs travaux sur le curare; mais, quelle qu'en soit la forme, que sa pointe soit en bois, en os ou en silex, aucune de ces armes de guerre ne nous a jamais présenté la moindre trace d'enduit, d'où nous sommes forcés de conclure que les armes empoison- nées sont toujours utilisées à la chasse et qu'elles ne servent jamais à la guerre. Les engins de chasse à pointe empoisonnée, très nombreux aussi au Muséum, présentent trois types principaux, malgré des détails de forme souvent fort variables : c'est d'abord la lance, longue de 2™ à 2™, 20, toute en bois dur, ou en bois durmonté sur un bambou; c'est ensuite la flèche, dont la pointe, très longue, en bois dur, est toujours montée sur un bambou, et ces flèches, longues de i'",6o à 2™, sont poussées par des arcs, simples lanières de bois très résistant, longues de 2"',5o à 3™, 60; c'est enfin et surtout la petite flèche, de ( 795 ) que l'enduit brun noirâtre, très épais, qui recouvre sur o'",o3 à o'",o6 les pointes en bois dur, était constitué uniquement par du curare; il semble donc que l'on doive attacher peu d'importance aux pseudo-curares, au moins pour les tribus si nombreuses des Amazones. Mais l'activité de ces enduits a été assez variable, et il en a été aussi de même de l'action des cu- rares que nous avons extraits de trois calebasses et de neuf vases d'argile provenant, du reste, des mêmes régions. Nous avons comparé tous les phé- nomènes des curarisatioiis produites par ces divers poisons des lances, des flèches, des calebasses ou des pots d'argile. » L'action des engins de chasse est beaucoup moins intense qu'on ne le suppose généralement; après l'introduction d'une flèche sous la peau, la respiration, même sur un pigeon, ne s'arrête qu'après cinq et dix minutes ; la flèche ou la lance la plus chargée d'enduit n'a jamais suffi, sur les chiens, à paralyser le pneumogastrique, et, sur deux de ces animaux même, la curarisalion, après l'arrêt respiratoire, n'est pas allée jusqu'à la perle de l'excitabilité du nerf moteur. » Nous avons comparé l'action des curares des calebasses et des pots d'argile en injectant sur des chiens par la saphène une solution au jy^, jus- qu'à la perte de l'excitabilité du nerf moteur, puis jusqu'à la perle de celle du pneumogastrique. Les doses, rapportées au kilogramme du poids de l'animal ont été assez variables : oe%oo2 à o8%oio pour paralyser le nerf moteur, o^'', 007 à o8%oi5 pour paralyser le pneumogastrique. » Des curares ayant à peu près même provenance peuvent donc être très différents comme activité ; il n'y a aucun rapport net entre le degré de toxicité et la teinte brune, rouge ou brun jaunâtre de la solution, et siàre- ment l'intensité plus ou moins grande de la coloration ou l'abondance fort variable de matériaux solides divers ne joue auc^uî rôle; enfin le curare des calebasses a été aussi actif que celui de la plupart des vases d'argile. » Nous avons surtout constaté ce fait, que tel curare qui agit à très petites doses sur le muscle strié nécessitera, au contraire, des doses énormes pour paralyser le pneumogastrique, si bien qu'il n'y a aucun rapport entre les deux actions. Ce premier point nous a servi de fil conducteur dans l'étude des troubles du système sympathique, que nous avons pu faire assez com- plète, grâce à l'emploi constant du kymographe. o"", 24 ^ o™, Sa, simple tige de bois dur, noir ou blanc, lancée par des sarbacanes, et ces petites flèches à sarbacane, contenues dans des carquois de modèles très divers, semblent être (le beaucoup l'engin de chasse le plus important et le plus employé. ( 796 ) » Le curare agit sur les muscles vasculaires; à fortes doses, il fait tomber la tension artérielle, laquelle est toujours presque nulle ou très diminuée quand le pneumogastrique est paralysé; mais il agit aussi avec des doses souvent minimes, comme le montrent les tracés pris au moment de l'injec- tion intra-veineuse. Nous avons toujours vu, après chaque injection, la tension tomber brusquement de o™, 02 à o'",i2, suivant la quantité de so- lution poussée, et si, après cette chute niaxima, la tension se relève quel- quefois plus ou moins lentement, elle n'atteint jamais son niveau initial. Cet abaissement de la tension est dû à l'action du curare sur les muscles vasculaires périphériques, car les centres bulbo-médullaires restent très excitables, et sur l'animal dont la tension sera le plus affaiblie, pourvu que sa diminution ne soit pas trop ancienne, l'excitation du sciatique, l'as- phyxie, la strychnine produisent des modifications considérables, énormes même, de cette tension artérielle. » La paralysie des muscles vasculaires est progressive; celle des autres appareils sympathiques passe par plusieurs phases. L'animal dont les muscles striés sont d'abord paralysés perd ensuite ses réflexes cardiaques, et les excitations bulbo-encéphaliques ne sont plus transmises par le pneu- mogastrique, qui cependant est encore très excitable expérimentalement. A ce moment, d'autres appareils réagissent, et l'excitation du bout central du nerf sciatique détermine, outre une grande augmentation de la ten- sion, de la dilatation pupillaire, souvent des mictions, quelquefois une défécation; puis ces réflexes, purement sympathiques, deviennent eux- mêmes impossibles, et l'augmentation de tension seule peut encore se pro- duire. Enfin le pneumogastrique devient inexcilable expérimentalement, après avoir présenté quelquefois plusieurs modes de réaction successifs assez différents ; et à ce moment la tension, toujours très basse ou presque nulle, et aussi le cœur complètement isolé, sont cependant encore modi- fiables par l'asphyxie et surtout par la strychnine. » A ce moment aussi et à ce moment seulement, chez cet animal sans tension, qui va mourir parce qu'il se refroidit rapidement et que sa circu- lation cesse, les muscles lisses peuvent être considérés comme entièrement paralysés. )) Il nous resterait à signaler bien des points de détail qui trouveront place dans un travail plus complet; nous avons voulu seulement établir que des curares complexes, préparés par des Indiens très divers, diftèrent par l'intensité de leur action sur les muscles lisses ou striés, et non par la nature de celte action. » ( 797 ) CHIRURGIE. — Sur tes abcès osseux médullaires. Note de feu le D'' Chas- SAiGXAC, présentée et lue par M. Larrey. (Extrait d'un Mémoire inédit.) « Conclusions. — 1. On ne doit admettre, comme abcès osseux médul- laires, que ceux qui ont leur siège parfaitement déterminé à rinlérieiir du canal de la moelle. » 2. Toute ostéo-myéiite purulente, confinée par des diaphragmes osseux dans le canal de la moelle, constitue un abcès médullaire. » 3. Entre la médiillite purulente et l'abcès médullaire, il y a cette con- nexité que, pour engendrer l'abcès osseux, il a bien fallu qu'il y ait eu ostéo-myélite purulente partielle, mais il y a cette grande différence, fondée sur des caractères anatomiques certains , que la médnllite essentielle et aiguë ne donne jamais lieu à des diaphragmes osseux de cloisonnement et à la trépanation spontanée, qui ne s'observent que dans l'abcès osseux. » 4". Une condition anatomique de la médnllite aiguë totale est incom- patible, d'une manière absolue, avec le cloisonnement de la cavité médul- laire et avec la trépanation spontanée : celte condition, c'est le décollement complet des membranes extérieures et intérieures d'avec l'os, ce qui con- stitue un obstacle invincible à la production des diaphragmes et à la trépa- nation spontanée. n 5. L'existence de la médullite partielle, limitée par diaphragmes osseux, est cliniquement et anatomiquement démontrée par des observations et préparations authentiques. » 6. Les observations prouvent que le canal médullaire peut être le siège d'abcès clos par diaphragmes osseux, non seulement dans l'une ou l'autre extrémité du canal, la supérieure ou l'inférieure, mais encore au centre même du canal, clos dans ce cas par deux diaphragmes distincts. » 7. Quand l'abcès osseux médullaire se forme dans un os qui vient d'être le siège d'une ostéo-myélite purement plastique, on observe les faits suivants : » 1° L'engaînement de l'os malade par des couches néo-plasiqiies; » 2.° L'adhérence intime et forte du périosle aux couches ni'o-plaskjues ; » 3° L'ogrnndissement en diamètre du canal médullaire; » 4° Le cloisonnement à la limite de l'abcès par des diaphragmes osseux; « 5° La trépanation spontanée du canal médullaire. C. R., 1879, 2« Semestre. (T. LXXXIX, N" 19.) I o5 ( 798 ) » Ces phénomènes ne s'observent jamais dans la méduUite purulenle totale. » 8. L'agent de la Irépanalion, le trépan organique, est le périoste. )) 9. Dans les abcès méduliaires, pas plus que dans les abcès en pleine substance, il n'y a jamais de nécrose. On ne trouve que des phénomènes d'hyperplasie, soit condensante ou interstitielle, soit limitante, soit engai- nante. » 10. Les abcès médullaires, comme tous les autres abcès des os, peuvent être produits par des causes traumatiques ou par des causes organiques. » 11. L'agrandissement de la cavité de la moelle dans les abcès médul- laires est un phénomène de nutrition et d'accroissement de la paroi du canal. Il importe, dans les accroissements, de discerner deux modes tout à fait dissemblables l'un de l'autre : i° les accroissements par crevasses ou perte de substance; 2° les accroissements par hyperplasie interstitielle. » 12. Le processus plastique dans les abcès osseux s'exprime par les manifestations suivantes : i° l'éburnation; 2° l'emboîtement par des couches de nouvelle formation; 3° la fermeture par des tampons osseux dans les médullites purulentes partielles [ostéite limitante). M 13. Voici les différences capitales entre la raédullite purulenle et la médullite plastique : i° la médullite purulente aiguë est essentiellement décollante des membranes, périoste et membrane médullaire; la médullite plastique est tout le contraire; elle fait adhérer les membranes d'enve- loppe plus fortement qu'à l'état normal; 1° la médullite plastique, quand elle a précédé la médullite purulente, rend possible la trépanation spon- tanée; la médullite purulente rend cette trépanation absolument impos- sible. » 14. Un abcès médullaire n'est possible qu'à la condition d'avoir été précédé et accompagné d'une ostéite engainante et d'une ostéite limitante. » M. Larrey présente à l'Académie, de la part de M. le D' Frédéric Bateman, de Norwich, un Livre anglais intitulé : « Le Darwinisme dé- montré par le langage ». En voici l'aperçu, dit M. Larrey, d'après une analyse de l'auteur, trop longuement développée pour les Comptes rendus. « Le but de cet Ouvrage est de considérer le darwinisme sous le point de vue du langage et de combattre l'assertion de M. Darwin, que la diffé- rence entre l'homme et les animaux n'est qu'une différence de degré et non ( 799 ) de genre. L'auteur a transféré le sujet de l'évolution sur le terrain de la psychologie, étant convaincu que jusqu'ici les naturalistes ont concentré leur attention trop exclusivement sur les analogies entre le corps de l'hoiumeet celui des animaux ou, en d'autres termes, entre les caractères purement physiques, anatomiques et matériels, négligeant l'étude des attri- buts intellectuels et métaphysiques qui établissent une différence essentielle entre l'homme et les animaux. C'est précisément cette différence que M. Darwin cherche depuis longtemps. )) Tout en admettant que l'homme, dans sa nature purement physique, est étroitement lié à certains animaux, le D' Bateman répudie entièrement la conclusion tirée de cette analogie par M. Darwin ; car, en supposant la preuve admise de la ressemblance de l'homme à un animal, os pour os, nerf pour nerf, muscle pour muscle, que devons-nous en conclure? Qu'est-ce que cela prouve, s'il est démontré que l'homme possède un attribut dis- linctif, dont la moindre trace ne se trouve pas chez la brute, un attribut qui établit un abime profond entre les deux ? L'auteur affirme que cet attribut est le langage articulé qui caractérise l'espèce cherchée par M. Darwin. » Le Livre de M. Bateman examine d'abord la doctrine du darwinisme en commençant par l'exposé des principes de l'évolution, d'après le profes- seur allemand Haeckel. » Il montre ensuite qu'aucune preuve n'existe de la transmutation de l'espèce, depuis les temps historiques, comme l'indiquent les corps embau- més de trois mille ans, les oiseaux et les animaux gravés sur les anciens monuments d'Egypte. Il confirme ainsi ce que Flourens avait déjà dit : Les espèces ne s'altèrent pas^ ne passent point de l'une à l'autre ; les espèces sont fixes. » M. Bateman, après ces considérations générales sur le darwinisme, démontre comment l'étude du langage fournit un argument de plus contre la théorie de l'évolution, et explique son plan d'attaque contre Darwin, d'après les trois propositions suivantes : » 1° Le langage articulé est l'attribut distinctif de l'homme, tandis que le singe et les autres animaux n'eu possèdent pas la moindre pro- priété; » 2° Le langage articulé est un attribut universel de l'homme, et toutes les races ont un langage ou la capacité d'en acquérir un; » 3° La faculté du langage est immatérielle. » Chacune de ces propositions est savamment soutenue par l'auteur, ( 8oo ) qui discute ensuite et critique les vues des néologistes allemands sur la vie, la matière et la force, en finissant par quelques remarques sur les mystères de la vie elle-même. » Ajoutons que le livre de M. Bateman, édité avec soin et accompagné de planches, s'ajoute dignement à l'ouvrage bien connu de l'auteur sur Y aphasie, m M. CiiASLEs présente à l'Académie, de la part de M. le prince Bon- compagni, un exemplaire d'une Lettre de Gauss à M"" Sophie Germain, photolithographiée à Florence (quatre longues pages d'une écriture très fine et serrée). « Cette Lettre offre un très grand intérêt, non seulement par les ques- tions les plus élevées de l'analyse des résidus cubiques et des résidus bi- carrés, et la mention des travaux astronomiques auxquels Gauss se livrait depuis cinq ans, mais surtout au point de vue historique des relations qu'il croyait entretenir depuis six ans avec un élève de l'École Polytechnique. « Votre Lettre du 20 février, dit-il, mais qui ne m'est parvenue que le 1 2 mars, a été pour moi la source d'autant de plaisir que de surprise. » — «Comment vous décrire mon admira- tion et mon étonnement en voyant se métamorphoser mon correspondant estimé, M. Le- blanc, en cet illustre personnage, qui donne un exemple aussi brillant de ce que j'aurais peine de croire? » — n Les Notes savantes, dont toutes vos Lettres sont si richement rem- plies, m'ont donné raille plaisirs. » M La lettre, fort étendue, se termine ainsi : « Continuez, mademoiselle, de me favoriser de votre amitié et de votre correspondance, qui font mon orgueil, et soies persuadée que je suis et serai toujours avec la plus haute estime, » Votre plus sincère admirateur, « Ch.-Fr. Gauss. » « Bronsvic, ce 3o avril 1807, jour de ma naissance. « » Un Ouvrage sur les OEiiures philosophiques de Sophie Germain, de M. H. Stuptiy (in-8°, 1879), a donné lieu à notre confrère, M. Bertrand, d'insérer dans le Journal des Savants (mai 1879) une analyse des travaux mathématiques et philosophiques de M"^ Sophie Germain. » La séance est levée à 4 heures un quart. D. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 17 NOVEMBRE 1879. PRÉSIDENCE DE M. DAUBRÉE. MÉMOIRES ET COMMUIVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Observations méridiennes des petites planètes, faites à l'Obser- vatoire de Greenwicli {transmises par l' Astronome royal M. G.-B. Airy) et à l' Observatoire de Paris, pendant le troisième trimestre de l'année 1879. Communiquées par M. Mocchez, Coirection Correction Lieu Jates. Temps moyen Ascension de Distance de de 1879. de Paris. droite. l'éphémér. polaire. l'éphémér. l'observation (?) Flora. Il m 5 Juill. 1 12.38.4' 19. 8. 3,69 +11, 3i III. 9.37,8 + 4)8 Greenwich. 10 11.44- ° 18. 58. 3,85 4-11,14 111.52.38,7 + 7,1 Paris. i5 11.18.48 18.52.29,84 +11,31 112. i5. 53, 2 -t- 7,6 Paris. 24 10.43.26 18.43.10,70 112.55.38,3 Greemvich. @ Gallia. Juill. 9 10.53.33 18. 3.3i,4o H- i,i4 84.42. 8,5 + 0,1 10 10, '18.49 '^- 2.43,26 ■+- 0,97 84.49-26,2 -1- 2,5 @ Camille. Juill. 10 11.12.22 18.26,20,70 100.11,19,8 C. R., iS;g, i* Semestre. (T. LX.XX1X, IN» 20. j Paris. Paris, Paris, 106 Dates. 1879. Temps moyeu de Paris. Ascension droite. ( 802 ) Correction de l'éphémér. Çjy Amalth«a. Correction Lieu Distance de de polaire. l'éphémér. l'observation. Juin. 10 1 1 .55. 10 i5 ii.3o.32 Juin. 10 12. 19. i5 l5,02 b n >9- 9 19. 4.16,36 Juin. 10 i5 Août. 2 Août. 2 1 1 12 Août. 1 1 12 Août. 1 1 12 16 Août. 1 1 12 Sept. 2 3 8 Sept, 8 12.29.44 12. 6. o ii.56.3o 10.41 •4'^ + g,22 1 10. I .43,9 4- 9, i3 1 10.22.45,9 (Î2«) Velléda. 19.33.24,15 -h 2,4i 107. 3.3i,7 (J») Antigoke. 19.43.54,49 19.39.49,85 19.38.11,88 19.26.15,89 0,88 102. 6.38,7 I ,07 102.43.58,2 3,2 5,6 — 12,6 - 6,7 - 7.2 0,95 102 .59.29,3 — 6,0 G, 85 io5. 8. 7, - 7' II. 21. 5g 20. 6.39,63 — 4>98 'oS- i.38,4 I 1 . 39 . 4 1 10.35. 3 19.59.43,72 19.59. i,5i - 5,i3 108.33.33,1 — 5,07 108. 36. 56, 9 9)5 - 9,0 10,5 n. 10.29 20.30.37,24 I 1 . 5.28 20. 29. 3i ,52 -)-l8,2 + '9-9 - 3,1 111.12. 19,6 — 5,0 111.18.12,1 — 3,7 (tV) NlOBÉ. — 4jo8 ii3. 44-26, 1 - 3,87 ii3.38.4i,9 (^ Lacbésis. 11.51.37 21. II. 5i, 66 + 0,82 111.10.43,4 11.46.51 21.11. 1,42 + 0,82 11.27.50 21. 7.42,91 -1- 0,60 (™) HÉCATE. 12.42.52 22. 3.14,88 — 0,66 lo5. 1.41,5 + 7,5 12.38. 14 22. 2.33,06 — 0,89 io5. 8.25,4 + 8,8 11. 1. o 21.47.50,62 — 0,64 107.18.39,1 + 4,9 10.56.27 21.47.12,97 — 0,77 107.23.50,1 -+- 4,4 10.33.53 2i.44-'8,5o 107.47.51,0 (i3s) Hertha. 12.46.34 23.57.20,90 — 2,57 89.30.54,3 ^-I2,7 12.37. ■ 23.55.39,67 — 2,60 89.37.44)6 +11,4 Paris. Paris. Paris. Paris. Paris. Paris. Paris. Paris. Paris. Paris. Paris. Paris. Paris. Paris. Paris. Paris. Paris. Paris. Paris. Paris. Paris. Paris. » Les comparaisons se rapportent aux éphémérides du Beriinev Jahr- buch. » Les observations ont été faites à Paris par M. Renan. » ( 8o3 ) CHIMIE GÉNÉRALE. — De ta température de décomposition des vapeurs; par M. H. Sainte-Claire Deville. « L'Académie se souvient peut-être que M. Troost a publié, dans les annales de Chimie et de Phy^sique (5* série, t. Xllf), un Mémoire très re- marquable sur l'hydrate de chloral et sur son existence à l'état de vapeur. L'expérience de M. Troost, une de celles que l'on peut appeler cruciales, a piqué au vif tous les partisans de la Chimie atomistique; aussi a-t-elle provoqué en France et à l'étranger un grand nombre de Mémoires qui n'ont cependant apporté aucune lumière nouvelle dans la question, déjà vieille du reste. » M. Berthelot a soutenu contre M. Wurtzdes principes qui me parais- sent absolument justes, et n'a pas admis que la non-existence de la vapeur de chloral hydraté résultât des expériences de notre savant confrère de la Section de Chimie. Je suis donc absolument d'accord avec M. Berthelot et je désire le prouver par d'autres arguments encore que ceux invoqués déjà par notre confrère de la Section de Physique. » Que M. Wurtz me pardonne d'abord de rappeler que les procédés et les appareils dont il s'est servi, pour ses recherches sur l'hydrate de chloral, sont les mêmes que ceux dont j'ai donné la description, il y a plus de quinze ans, dans les Comptes rendus et dans les Leçons de la Société chimique ('). M. Berthelot a d'ailleurs bien voulu reconnaître que j'avais évité les causes d'erreur qu'il reproche à ces appareils tels qu'ils ont été reproduits par M. Wuriz, et je l'en remercie. » Si l'on veut bien se reporter aux Mémoires que M. Troost et moi-même nous avons publiés à propos de cette discussion déjà vieille, on verra que j'ai admis comme signe incontestable de la combinaison entre deux gaz (je dis deux gaz) le fait d'une élévation de température au moment de leur contact. C'est parfaitement admissible pour lesgaz chlorhydriqueet ammo- niaque qui, à 36o°, sont bien loin de leur point de liquéfaction. » Mais ce n'est plus vrai pour des vapeurs, surtout pour celles dont se sert M. Wurtz, les vapeurs de chloral et d'eau employées à une température (') Soit ConijjUs rendus, i8 mars et i"' avril i864, t. LVI, p. 'j32, el Leçons de la Société chimique, année 1866, p. 368; Paris, Hachette. ( 8o4 ) exlrèmement voisine tie leur point de condensation, vapeurs appartenant à des liquides qui se dissolvent réciproquement et même se combinent avec grand dégagement de chaleur. Elles rentrent dans la catégorie de celles que V. Regnault a étudiées avec si grand soin. Or ce grand physicien a eu beau constater la fausseté absolue de la loi du mélange des vapeurs énon- cée par Dalton, fausseté telle que, deux vapeurs (surtout quand les liquides qu'elles forment se dissolvent) étant mêlées, la tension du mélange est sou- vent plus faible que la moitié delà tension calculée parla loi de Dalton. » M. Troost a eu beau publier de très belles et de très concluantes expé- riences sur celte question, je ne vois pas que l'assertion du chimiste anglais ait cessé de faire autorité pour un grand nombre de savants qui nous l'op- posent encore sans éprouver aucun embarras. » La preuve en est dans l'expérience même de M. Wurtz, fondée sur ce que la vapeur d'eau et la vapeur de chloral n'influeraient pas sur son ther- momètre au moment de leur mélange, appliquant ainsi à l'étude de deux vapeurs, facilement condensables, le principe que j'ai adopté, quand il s'agit de deux gaz très éloignés de leur point de liquéfaction. » Aussi, quand il en déduit que ces deux vapeurs ne se combinent pas, sa conclusion est loin d'être nécessaire. Bien plus, s'il avait observé une notable augmentation de température, au moment du mélange des vapeurs de chloral et d'eau, il n'aurait même pas pu en conclure qu'une combinai- son a eu lieu. » Prenez, en effet, de la vapeur saturée d'élher, de la vapeur saturée de sulfure de carbone à 39°,44> opérez-en le mélange à la même température, vous verrez leur volume diminuer considérablement. La tension du mélange, qui aurait dû èlre d'api es Dalton de 1534'""", se réduit à 77 2"'", 49, c'est- à-dire à moitié environ de ce qu'elle devrait être ('). On verra même une certaine quantité de liquide se condenser sur les parois du tube ma- nométrique. Ne seraient-ce pas là des signes manifestes de combinaison? De plus, la température s'élèvera nécessairement (quand même on ne pourrait le constater), d'abord à cause du travail de la pression, puisqu'il y a con- traction, et ensuite à cause de la chaleur latente dégagée par la condensa- tion des vapeurs. Si l'on admettait le principe de M. Wurtz, il faudrait en conclure que le sulfure de carbone et l'étheren vapeurs se combinent, idée à laquelle nous ne sommes pas habitués jusqu'ici. [') Mémoires de rAcadémie; t. XXVI, p. ^aS. ( 8o5 ) » Admettons enfin que l'acide chlorhydrique et l'ammoniaque, Veau et le chloi'al en vapeurs ne donnent réellement aucune élévation de tempéra- ture par leur mélange; pourrait-on en conclure, comme M. Wurtz, que ni le chlorhydrate d'ammoniaque ni l'hydrate de chloral ne peuvent prendre l'état de vapeur sans se décomposer entièrement en leurs éléments? Evi- demment non. )) Le chlorure d'azote, qui non-seulement ne ^dégage pas de chaleur en se formant, mais absorbe alors 38 478"" par équivalent, le chlorure d'azote ne devrait pas exister à l'état de gaz. Cependant je l'ai fait bouillir : il distille, et si nous avions trouvé, M. Troost et moi, un procédé pour fermer un ballon de verre plein de sa vapeur, ou empêcher son action sur le mercure, nous aurions déterminé sa densité de vapeur. » L'acide iodhydrique gazeux est formé (M. Berthelot) sans absorption ni dégagement sensible de chaleur; sa chaleur de combinaison est à peu près nulle. Il ne devrait donc pouvoir être chauffé au-dessus du point d'ébulli- tion de l'iode sans être décomposé. Or il n'en est pas ainsi, si bien que M. Haulefeuille a démontré qu'il pouvait résister à une température de 180°, que inéme, au-dessus de celte température, sa décomposition était un phé- nomène continu et que sa tension de dissociation pouvait être mesurée dans une grande étendue de l'échelle thermométriqne, au moins jusqu'à l\[\o°. » Par contre, l'eau, dont la formation est accompagnée d'un dégagement de 34500"' par équivalent, a une tension de dissociation sensible vers 1000°, si bien que, par l'emploi de nos appareils de diffusion convenablement dis- posés, on pourrait décomposer la vapeur d'eau entièrement à cette tempé- rature. » On voit donc que la quantité de chaleur dégagée par la formation d'un corps composé n'a pas de relation connue avec sa température de décomposition. On confond, ce qui arrive bien plus souvent qu'on ne croit, la chaleur sensible avec la chaleur latente, la quantité de chaleur avec la température, le travail avec la force vive, en d'autres termes, l'énergie potentielle avec l'énereie actuelle. C'est comme si l'on confondait la chaleur latente de l'eau avec son point d'ébullition, la chaleur latente de combinaison ou de dé- composition avec la température de décomposition. L'erreur devient ma- nifeste quand la chaleiu- de combinaison est nulle ou négative, comme dans les deux cas que j'ai cités. » Depuis plus de vingt ans, j'essaye dans mes leçons et mes écrits de com- ( 8o6 ) battre l'intervention de l'idée de force dans les sciences, de l'affinité et de l'atomicité en Chimie, par exemple; je cherche à éloigner au moins de l'enseignement l'intervention des hypothèses absolument gratuites, comme l'hypothèse des atomes, des molécules et des états hypothétiques de la matière, abstractions auxquelles on finit toujours par donner un corps. Je suis persuadé qtie tout ce qui ne peut être imposé et démontré doit être rejeté, que tout ce qui est inutile dans la Science est nuisible et je suis d'avis, avec mon savant ami, M. Berthelot, que l'on suit en Chimie une voie dangereuse et dont se sont écartés résolument depuis quelques années les grands esprits qui ont fondé la Mécanique de la chaleur, la Thermochimie et la Physiologie moderne. » Avant de parler vaguement des gaz et vapeurs, de leurs atomes, de leurs molécules, de leur combinaison et de leur décomposition, il faut étudier les analogies des gaz avec les liquides et même les solides et tâcher, non pas d'en trouver la constitution, comme on dit aujourd'hui un peu hardiment, mais de trouver leurs fonctions en ce qu'elles ont de commun avec les fonctions des corps que nos sens perçoivent plus complètement. Ce sera le sujet d'une prochaine Communication. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Observations sur une Note de M. D. Cochin, relative à la fermentation alcoolique ; par M. Berthelot. « L'Académie n'a pas oublié la discussion soulevée à propos de la publication posthume des Notes de Cl. Bernard, publication par laquelle on se proposait de susciter des expériences, plutôt que de soutenir un système ou de soulever une polémique. M. Cochin est venu, dans la dernière séance, apporter son contingent h ces études. Mais c'est à tort qu'il me prend à partie et transforme en opinions absolues des vues que je n'ai jnmais prétendu donner comme des résultats positifs. Je les avais présentées dans le but expressément indi(]ué de faire comprendre l'idée directrice des essais de Cl. Bernard, interrompus d'une façon si doulou- reuse pour la Science. Ceci dit, afin de rétablir la question sur son véritable terrain, examinons la portée de l'expérience qui est soumise à notre jugement. » M. Cochin a cru apporter un argument [nouveau à la question du mécanisme véritable de l'action exercée parla levure de bière sur le sucre. ( 8o7 ) parce qu'il a recherché sans succès la présence d'un ferment soluble dans un extrait de levure de bière, au sein duquel il avait fait végéter la levure elle-même. » Que pouvait-il espérer de semblables essais? Le résultat en était écrit à l'avance : car on enseigne dans tous les cours que l'extrait de levure, préparé dans les conditions ordinaires, c'est-à-dire avec un liquide au sein duquel la levure végète actuellement, ne détermine pas la fermenta- tion alcoolique. Je l'ignorais d'autant moins ('), que j'ai eu occasion de le vérifier pour mon propre compte, lorsque j'ai découvert le ferment in- versif soluble que la levure sécrète. Ces faits étant acquis, il en résultait pour tout le monde que, si il existe un ferment alcoolique soluble, — ce que je ne prétends pas affirmer, mais ce qu'il est très intéressant d'exa- miner, — il conviendrait de le rechercher dans des conditions analogues à celles où se produisent les ferments digestifs, sécrétés principalement, comme chacun sait, sous l'influence des aliments qu'ils sont destinés à digérer. M Telleétait,ce semble, la pensée que poursuivait Cl. Bernard, pensée que ses contradicteurs ne réfuteront pas, tant qu'ils n'auront pas cherché à la comprendre. Pour l'écarter, il faudrait apporter, non des faits négatifs connus depuis longtemps et dont la discussion est épuisée, mais des expériences réellement nouvelles, qui manifestassent un mécanisme chi- mique différent dans l'action de la levure sur le sucre. C'est ce méca- nisme qu'il convient d'étudier aujourd'hui, et c'est perdre son temps que de se placer dans des conditions où l'on sait d'avance que la fermentation ne s'exerce pas. » Aussi de semblables essais ne paraissent-ils pas de nature à trancher le débat entre la théorie physiologique et la théorie chimique de la fer- mentation ; cette dernière théorie n'est même nullement attachée à l'existence nécessaire d'un produit chimique de la nature des diastases. La question est d'un ordre philosophique plus général. En effet, « rapporter » une métamorphose chimique à un acte vital, ce n'est pas l'expliquer, u Au contraire, tous les efforts de la Chimie physiologique ont pour but » d'analyser les changements matériels qui se font dans les êtres vivants et » de les ramener à une succession régulière d'actes chimiques déter- » minés (^). « (') Chimie organique fondée sur la synthèse, t. 11, p. 620, au bas. (^) Même Ouvrage, p. Giij. ( 8o8 ) B Tant que celle analyse exacte n'aura pas été réalisée pour la méta- morphose du sucre eu alcool, la théorie scientifique de la fermentation alcoolique ne sera pas faite, et il demeurera conforme à l'esprit de la science moderne de maintenir devant l'esprit des expérimentateurs les hypothèses multiples que l'on peut imaginer : cela, non certes, comme des vérités acquises, mais à litre de suggestions utiles vers des expériences originales destinées à découvrir la véritable explication. » PHYSIQUE. — Observation de la limite ullra-violelte du spectre solaire à diverses altitudes; par M. A. Cornu. « L'étude de la limite ullra-violelte du spectre solaire aux diverses heures de la journée et aux différentes saisons m'a conduit à attribuer à l'atmosphère terrestre un pouvoir absorbant si énergique, que la majeure partie du spectre solaire ultra-violet est actuellement dérobée à nos obser- vations {Comptes rendus, t. LXXXYIII, p. 1102). L'expérience directe a d'ailleurs confirmé, d'une manière complète, cette propriété de l'atmo- sphère (p. 1289). » La discussion des faits observés et l'analyse des conditions où s'opère l'absorption atmosphérique font prévoir qu'en s'élevant à de grandes alti- tudes on doit reculer d'une manière appréciable la limite du spectre ultra- violet (p. 1107). Je me suis proposé d'étudier par l'expérience directe la variation de cette limite, en installant mes appareils ordinaires d'obser- vation en différents points des Alpes, à des altitudes convenablement choisies. » J'aurais désiré atteindre une altitude aussi grande que celle à laquelle plusieurs observateurs ont porté leurs appareils pour l'étude de la radia- tion calorifique du Soleil, par exemple au sommet du mont Blanc ou du Breithorn. Malheureusement, je reconnus bientôt que cela était presque impossible dans le cas de mes expériences : les manipulations photogra- phiques exigent une installation spéciale, des abris contre le vent et la lumière, et les observations, pour être concluantes, demandent un temps beaucoup plus long que celui pendant lequel on peut rester dans ces hautes régions. » Devant ces difficultés, qu'on ne pourrait surmonter qu'avec de grandes dépenses, j'ai cru devoir me contenter pour cette fois d'altitudes mo- ( «09 ) dérées (2600™), mais réunissant des conditions relativement confortables, afin de pouvoir, pendant toute la journée, effectuer à loisir une série com- plète d'observations. J'ai pensé que ce que l'on perdrait par défaut d'alti- tude serait largement compensé par le soin et la tranquillité d'esprit que l'observateur apporterait à ses opérations. » Mettant à profit les indications données par plusieurs savants habitués aux expériences dans les montagnes, en particulier par notre confrère M. Desains, par M. Soret, professeur à l'Université de Genève, et par M. Charles Dufour, professeur à l'Université de Lausanne, je me suis installé d'abord au Riffelberg, dans le massif du mont Rose, à une altitude de 2570'". Cette station, où se trouve un hôtel convenable, est l'une de celles où les probabilités de temps clair sont les plus grandes. J'ai été très favorisé sous ce rapport, car j'ai eu trois belles journées consécutives, les 24, 25 et 26 juillet, pendant lesquelles j'ai obtenu vingt-neuf clichés du spectre solaire. » Ma première impression, à l'examen de ces clichés, fut presque une déception ; je m'attendais à une extension notable de la limite ultra-violette du spectre, comparativement à celle que j'obtenais couramment à Paris ou à la campagne : l'extension fut au contraire très faible. Je n'aurais pas dû être aussi désappointé, car c'était précisément le résultat que j'avais déduit de la discussion de mes observations antérieures (p. 1 108) ; mais je m'étais habitué à croire, en entendant vanter la transparence de l'air des montagnes par divers observateurs fort habiles, que l'expérience réservait une surprise dans le sens favorable à l'extension du spectre ullra-violet : c'était le con traire qui avait lieu. L'extension prévue de la limite du spectre, estimée en longueur d'onde, aurait dû être d'une unité (millionième de millimètre) par 663"" d'accroissement d'altitude {loc. cit., p. 1107), soit d'environ deux à trois unités pour les 2400™ dont je m'étais élevé au-dessus de mes stations ordinaires : les clichés ne donnaient guère, à première vue, que la moitié de ce résultat. » En examinant la question de jilus près, je ne tardai pas à reconnaître que l'étude de l'influence de l'altitude était en réalité une mesure différen- tielle, mesure à effectuer sur un élément très délicat et très fugace, et que, pour arriver à une conclusion valable, il fallait non seulement que l'appa- reil d'observation fût le même, mais encore que les circonstances de toute nature fussent aussi identiques que possible. Eu conséquence, sans m'at- larder plus longtemps à la comparaison des résultats actuels avec les résul- C.R., 1879, î'5<-m«rrf. (T. LXXXIX, NoaO.) IO7 ( 8ro ) tats antérieurs, je tâchai de réaliser une véritable mesure différentielle en transportant mes appareils à quelques kilomètres du Riffelberg, mais à 2000™ en contre-bas. Je m'installai dans le petit village de Viège, au confluent de la vallée de Zermatt et delà vallée du Rhône (altitude, 657™), et pendant la magnifique journée du 28 juillet 1879 je pus obtenir une série de qua- torze clichés. » Dans ces conditions, la comparabilité des résultats est aussi complète que possible : mêmes appareils, même installation improvisée, par suite, mêmes erreurs systématiques, mêmes conditions atmosphériques. Aussi la différence de position de la limite ultra-violette est-elle très nette; on en verra plus loin la valeur numérique. )) Je désirais faire une coutre-épreuve au col de la Furka, au-dessus du glacier du Rhône, station dont l'altitude est à peu près la même que celle du Riffelberg; mais, lorsque j'y parvins le 3o juillet, le ciel était nuageux comme il l'est souvent sur ce massif. Désespérant d'obtenir un temps meilleur dans cette région, je me suis contenté de répéter les observations au Rigi (à moitié cbemin entre le Rigi Staffel et le Rigi Rulm, à lôSo" d'al- titude). La journée du i" août fut très belle jusqu'à 2'', puis des brumes légères survinrent, comme cela arrive fréquemment dans ces parages. J'obtins une série de dix clichés; la limite observée aux environs de midi est intermédiaire entre celles observées au Riffelberg et à Viège. Les jours suivants ne furent pas assez purs pour permettre de faire des observations utiles. » Le Faulhorn aurait encore été une station intéressante ; malheureuse- ment le temps devint de plus en plus mauvais, et je fus forcé de terminer mes excursions sans avoir pu retrouver de bonnes conditions atmosphé- riques. » Au retour de ce voyage j'ai étudié avec beaucoup de soin les clichés ainsi obtenus, avec un microscope à faible f;rossisseracnt, et déterminé les limites avec plus de soin que je ne l'avais fait jusqu'ici. Le perfectionnement a consisté à mesurer la position des dernières raies visibles en fonction de l'échelle arbitraire du micromètre à partir d'une raie bien connue (S, s, T ou ?) et à n'effectuer la transformation en longueur d'onde qu'à la fin des mesures. En opérant ainsi, l'appréciation est plus sûre et plus précise. » Voici le résumé des mesures : (8ii ) BIFTELBERC. VIÈGE. qS juillet. T. V. ;. RI CI. 24 ju illet. 35 juillet. 26 juillet. lOlit. T. V. X. ï. V. X. 1 . V. X. T. V. X. h lu h 01 Li m Il ni h m 11.52 294,3 9- 5 294,3 6.5i 3o 1 , 2 9-39 295,7 8.08 298,8 0.59 294,7 9-29 294,5 7- 9 3oo, I 10. 2 295,7 8.48 297,0 i.ib u 9.55 294,3 8.55 297,4 10.26 21,5,4 9.20 295,7 «■44 294,5 10. 17 294,0 9-4i 295,7 11.25 295,4 I 1 .24 294,8 « .. II. 6 ? 10. i4 293,5 11.45 295,4 11.49 294,8 r u II .23 294,0 10.52 293,4 0.24 295,4 0.17 294,8 1) 1 II .5i 294,0 11.39 293,7 0.47 295,4 0.44 294,8 u u 0.41 293 , 2 it.58 293,7 1 . 20 295,4 2.21 295,1 u u '• 9 293,4 0.33 294,7 2. 0 295,4 3.41 297,7 u » 1.33 293,8 '• 9 294,7 3. 6 296,4 4.17 3oo,6 u .. 5.22 3oi ,5 ,.44 294,7 3.47 298,9 " " u u 5.43 3o3,i 5. 2 3oo,6 4.27 3oo,9 " " u u 6. 7 3o5,7 1) » 5. 3 302,0 1} » » to » » » » 5.32 3o4, 1 u 1» » Nota. — T. V. signifie temps vrai du lieu au début de robservation photographique (la durée d'exposition a été la même pour tous les clichés et égale à cinq minutes); l'heure de Berne (temps moyen) était fournie à moins d'une minute près à tous les bureaux télégra- phiques, l est la longueur d'onde de la dernière raie sombre visible sur le cliché. » La série la plus remarquable est celle du 25 juillet au Riffelberg. La courbe tracée en portant comme ordonnée le logarithme du sinus de la hauteur vraie du Soleil et comme abscisse la longueur d'onde limite observée (loc. cit., p. i io3) est une ligne presque ab- solument droite. Les autres séries fournissent des lignes un peu moins régulières, mais dont les directions générales sont sensiblement parallèles à la précédente; la petite déviation que présente la courbe des observations du Rigi correspond à l'arrivée des brumes et a lieu dans le sens ordinaire que j'ai souvent remarqué dans les mêmes circonstances aux basses altitudes. >. Bien que relativement peu nombreuses (cinquante-deux clichés), ces observations me paraissent très concluantes, d'abord parce qu'elles forment des séries parallèles bien con- cordantes, ensuite et surtout parce qu'elles ont été faites dans un très court intervalle de temps, pendant une période où les conditions atmosphériques ont été remarquablement constantes et favorables ( '). ( ' ) Ce n'est pas au hasard seul que je dois l'utilisation de cette belle période : j'ai attendu, pour entrer dans la montagne, que les bourrasques qui ont rendu le début du mois de juillet si pluvieux aient successivement abaissé leurs trajectoires ouest-est vers le sud de l'Europe; c'est l'allure ordinaire de ces perturbations. Généralement, à la fin de la série, il y a une semaine de calme, de hautes pressions, avec vent du nord-est et ciel pur: c'est cette période que j'ai attendue et que j'ai choisie pour faire mes observations. ( 8i2) » En résumé, les limites extrêmes du spectre solaire ultra-violet ont été les suivantes ; elles sont exprimées en longueurs d'onde : ;.. Altitude, m Riffelberg 2g3,2 2670 Rigi 294,8 i65o Viège 295 , 4 660 Différence ( Ri ffel -Viège) .. . — 2,2 1910 » Les limites extrêmes observées à Paris ou à la campagne sont généra- lement inférieures à ces valeurs, surtout au mois de juillet, où la transpa- rence de l'air m'a souvent paru un peu moindre qu'aux environs du solstice d'été ou de l'équinoxe d'automne. D'après les considérations in- diquées plus haut, la comparaison précise de ces valeurs avec les précé- dentes n'aurait pas grande portée, surtout en voyant combien les diffé- rences sont petites; il ne serait donc pas légitime, dans des circonstances aussi diverses, d'en déduire une valeur absolue de l'influence de l'alti- tude. » Par contre, les nombres ci-dessus étant 1res comparables entre eux, on peut eu tirer une valeur directe du coefficient d'accroissement de visi- bilité avec la hauteur, que j'avais déduit des observations faites à Paris 5o™ d'altitude) ou à Courlenay (Loiret) (170"" environ). Ce coefficient, calculé d'après la formule empirique qui lie la limite ultra-violette à la hau- teur du Soleil, a été trouvé égal à 663™ (p. 1107); les résultats ci-dessus montrent que ce coefficient est trop faible. En effet, la différence d'altitude de 191 o™ entre Viège et le Riïïel n'a reculé la limite que de 2, a unités, ce qui correspond à 868™ d'accroissement d'altitude par unité. » La valeur approchée de ce coefficient était déduite de l'ensemble de mes observations faites, à de basses altitudes pendant deux années, sans distinction des saisons ni des journées plus ou moins favorables; j'avais l'espoir, comme je l'ai rappelé ci-dessus, d'obtenir ainsi une évaluation approchée par défaut de l'accroissement de visibilité avec l'altitude : l'éva- luation était, au contraire, un peu exagérée. L'élude comparative des con- ditions atmosphériques permet maintenant de se rendre compte de cette particularité. » Dans les basses régions, le phénomène de la transmission des radiations à travers l'atmosphère est compliqué le matin par les brumes, le soir par les vapeurs et les poussières ; l'accroissement de l'absorption atmosphérique ( 8i3 ) avec la dislance zénithale du Soleil est donc causé non seulement par l'ac- croissement du chemin parcouru, mais encore par l'accroissement progressif des brumes ou poussières. Lors donc que de ces observations on déduit en gros la variation de transparence de l'atmosphère, on y fait entrer un élément étranger aux propriétés spécifiques de l'atmosplière pure. Dans les hautes régions, au contraire, les brumes et les poussières ont disparu, la loi de l'absorption atmosphérique est affranchie de leur influence : c'est donc aux observations faites dans les hautes régions qu'on doit demander les données nécessaires pour le calcul théorique de l'accroissement de visibilité avec l'altitude. Si celte explication est exacte, la belle série du 25 juillet, faite au Riffelberg, doit nous donner une valeur très approchée de ce coefficient d'accroissement. L'ensemble des résultats est représenté par une expression de la forme {loc. cit., p. 1 107) sinA = M e-'"('-V, dans laquelle m = 0,11 256. On en conclut, suivant l'analyse exposée pré- cédemment (p. 1107), dz~ — mzodk ou dzt= — 896'", 3^),. Telle est la valeur théorique de ce coefficient, fondée sur des données pré- cises ('). L'observation directe a donné, comme on l'a vu plus haut, 868'", en partant des observations du Riffel et de Viège : la concordance est donc aussi satisfaisante qu'on peut la souhaiter dans l'évaluation numérique de phénomènes aussi délicats et constitue une preuve en faveur de l'explica- tion proposée. » Les considérations précédentes deviennent d'une évidence complète, lorsqu'on raisonne sur les courbes graphiques (/ = logsin/i, x = X) qui représentent les observations. On reconnaît en effet que plus l'air est pur, plus la direction moyenne de la courbe représentative se relève vers la direction des ordonnées j. Or celte courbe a sensiblement pour équation logsinA= — 7?z(X — >.o) ou j ^ ^ m{x ji i\ (') J'aurais obtenu une valeur très voisine de ce résultat si, au lieu de prendre V en- semble des obseivations faites ces 'années dernières, j'avais choisi celles qui correspondaient aux journées les plus pures. C'était par crainte de tomber dans des appréciations arbitraires que j'avais préféré raisonner sur la courbe moyenne. INIaintenant que l'expérience a été faite dans les hautes régions et que le critérium de la transparence de l'atmosphère est connu, la discussion des anciennes séries pourrait se faire d'une manière plus logique et le choix des meilleures observations ne présenterait plus rien d'arbitraire. (8i4) Le coefficient angulaire de celte droite est précisément la valeur m qui figure dans l'expression dz =^ — mz^dk; donc l'accroissement £/z est d'autant plus grand que l'on prend pour base de l'évaluation une atmosphère plus trans- parente. » En résumé, conformément aux prévisions théoriques, la limite ultra- violette du spectre solaire varie avec l'altitude, mais dans une faible pro- portion. » Le taux de la progression est conforme à la valeur théorique qu'on déduit de l'hypothèse d'une atmosphère absorbante homogène, mais à la condition de choisir comme données numériques celles qui correspondent aux journées où l'air est le plus pur, » L'accroissement de l'extension du spectre solaire ultra-violet, exprimé en longueur d'onde, est d'une unité (millionième de millimètre) pour 900™ environ d'accroissement d'altitude; le résultat est, comme on le voit, tout à fait disproportionné avec les difficultés qu'il faudrait vaincre pour reculer d'une manière notable nos connaissances sur l'extrémité ultra-violette du spectre solaire. » Ces nouvelles observations apportent sur la constitution de l'atmo- sphère terrestre quelques données importantes dont l'exposé succinct fera l'objet d'une prochaine Communication. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Explosion d'acide carbonique dans une mine de houille. Note de M. Delesse. « Si des dégagements d'acide carbonique ont souvent été signalés dans les mines, des explosions de ce gaz doivent être considérées comme tout à fait anormales et exceptionnelles; elles peuvent cependant se produire, comme l'a montré un terrible accident arrivé à la mine de houille de Ro- chebelle (Gard). « Le 28 juillet dernier, deux ouvriers qui travaillaient dans le fond du puits Fontanes, à 345™ de profondeur, entendirent une détonation sem- blable à celle d'un coup de mine, mais plus brève; moins d'une minute après, ils entendirent une seconde détonation, plus forte que la première, qui toutefois ne fut pas perçue par le mécanicien se tenant à l'orifice du puits. » A ce moment leurs lampes s'éteignirent; en même temps, ils éprou- vèrent des défaillances et ils eurent à peine le temps de se jeter tous deux dans la benne, qui fut aussitôt remontée par le mécanicien, en sorte qu'ils ( 8i5 ) échappèrent miraculeusement k la mort. Malheureusement trois ouvriers mineurs se trouvaient dans des galeries débouchant dans le même puits, à 246" de profondeur, et ils y périrent asphyxiés. » Les ingénieurs des mines, MM. Julien et de Castelnau, se sont immé- diatement rendus au puits Fontanes, afin de procéder au sauvetage, qui a été long et périlleux, et ils se sont livrés à une étude très complète de ce déplorable accident. » Les détonations entendues pouvaient faire croire d'abord à une explo- sion de grisou; mais cette hypothèse, soutenue avec vivacité par certaines personnes, fut bientôt reconnue inexacte : en effet, les détonations n'avaient pas été accompagnées de flammes; des cloisons légères, existant dans le puits et dans la galerie débouchant au niveau de 24G™, n'avaient pas été brisées; les cadavres et les vêtements des malheureuses victimes ne portaient aucune trace de brûlures ; enfin, de la poudre se trouvant dans la galerie et des cartouches préparées pour tirer des coups de mine n'avaient même pas pris feu. » Du reste, jusqu'à présent, le grisou n'a jamais été observé dans la mine de houille de Rochebelle, et, par suite, on n'y fait pas usage de lampes de sûreté; les dégagements d'acide carbonique y ont au contraire été con- statés depuis longtemps, et, pour les combattre, on avait recours à une bonne ventilation. On perçait aussi, au front de taille, des trous de sonde horizontaux d'une profondeur de 2™, de manière à faciliter le départ de ce gaz. A différentes reprises cependant, les ouvriers mineurs ont été obligés de quitter le travail, incommodés qu'ils étaient par l'acide carbonique. A la suite de l'accident du 28 juillet, cet acide s'est répandu dans les galeries de la mine et a remonté jusqu'à 5o" de l'orifice du puits Fontanes; il était d'ailleurs facile de constater sa présence par l'eau de chaux et avec les lampes qui s'éteignaient lorsqu'on descendait à cette profondeur. M Pour renouveler l'atmosphère de la mine et pour se débarrasser de l'acide carbonique, les ingénieurs ont eu recours successivement à de l'eau qu'on faisait tomber dans le puits, soit en ouvrant les robinets de réser- voirs placés dans le haut, soit en enlevant l'eau même de la mine à l'aide de bennes à fond mobile et en la laissant retomber à l'orifice, d'où elle se répandait en pluie. La vapeur d'eau fournie par une machine a également été injectée dans le puits. En outre, on a eu recours à l'eau de chaux et à l'eau ammoniacale. Mais, en définitive, il n'a été possible de rentrer dans la mine, qu'après avoir aspiré l'air, en établissant sur le puits un puissant ventilateur de secours qui avait été envoyé en toute hâte par M. Graffîn, l'ingénieur des mines de la Grand'Combe. (8.6) » Alors on a reconnu que l'explosion d'acide carbonique s'était pro- duite au front de taille de la houille, à l'extrémité d'une galerie ascen- dante, inclinée à i3°,5 et communiquant avec le niveau de a^G"". Sur une distance de g", cette galerie avait été presque entièrement obstruée par la houille menue lancée au moment de l'explosion de l'acide carbo- nique, et des poussières de houille imprégnaient les objets à une distance beaucoup plus grande. Le mineur qui travaillait au front de taille avait été projeté par l'explosion et même enseveli sous la houille menue. M. de Castelnau a reconnu, dans la houille du front de taille, l'existence d'un vide qui n'avait pas moins de 6" de profondeur et il évalue au chiffre très considérable de 76 tonnes le poids total de la houille menue entraînée par les deux explosions. » Il est difficile de connaître exactement la quantité d'acide carbonique qui a été dégagée subitement par ces explosions ; mais, en cubant les parties du puits et des galeries qui ont été envahies par l'air irrespirable, on trouve 4596""=, volume représentant un maximum. )) L'acide carbonique a continué à se dégager de la houille après l'ac- cident; et, pendant la période de sauvetage, les ingénieurs ont dîi plusieurs fois donner l'ordre d'abandonner la mine. Ils ont même observé que la houille menue, projetée par l'explosion, dégageait encore de l'acide car- bonique, lorsqu'on la remuait et lorsqu'on en opérait le déblai, afin de Douvoir rentrer dans le fond de la galerie. » On avait bien reconnu, depuis longtemps, que de l'acide carbonique se dégageait lentement ou même avec un léger bruissement de diverses couches de houille de la mine de Rochebelle; mais c'est la première fois que l'on constate que cet acide peut être assez comprimé et assez con- densé dans la houille pour la rendre explosive et pour la projeter avec détonation. » Il reste maintenant à rechercher l'origine de cet acide carbonique dont l'explosion a produit la catastrophe de la mine de Rochebelle. Or, on ne saurait l'attribuer à des dégagements comme ceux qui ont lieu si fréquemment dans les régions volcaniques, particulièrement dans la mine de houille de Brassac et dans la mine de plomb de Pontgibaud, en Au- vergne; en effet, il n'existe pas d'anciens volcans dans le voisinage de Rochebelle. » D'un autre côté, il semble bien peu probable que l'acide carbonique se soit formé dans la houille même de Rochebelle et par une oxydation de son carbone déterminée par l'oxygène atmosphérique. )) On est alors conduit à se demander si l'acide carbonique de Rochebelle ( 8i7) ne proviendrait pas d'une action exercée par la pyrite de fer, du gîte voisin du Soulier; car cette pyrite, présentant un amas btratifié dans la partie supérieure du trias, est très fortement oxydée et en voie complète de dé- composition; elle donne sans cesse lieu à la formation d'acide sulfuriqiie, qui, se dissolvant peu à peu dans les eaux souterraines, rencontre du cal- caire triasique dans la profondeur et par suite en dégage de l'acide carbo- nique; ce dernier doit se diffuser au loin dans les roches voisines, en pé- nétrant de préférence dans celles qui, comme la houille, sont friables, fissurées et susceptibles de l'absorber; il peut même finir par s'y accumuler à haute pression. Les couches de houille de Rochebelle, ayant été brisées et très disloquées, et venant quelquefois buter contre le trias pyriteux, semblent d'ailleurs offrir des conduits naturels et être particulièrement fa- vorables à une accumulation de l'acide carbonique dégagé par l'oxydation de la pyrite. » M. Dumas fait remarquer, à la suite de l'intéressante Communication de M. Delesse, que les quantités de matière nécessaire pour expliquer l'acci- dent de la houillère de Rochebelle n'ont rien qui ne soit en rapport avec les circonstances qui s'y rapportent. Le terrain est très disloqué. La mine de pyrites du Soulier est depuis longtemps en voie d'oxydation ; elle repose sur le calcaire. Or, pour produire aooo™*^ d'acide carbonique environ que semblent avoir renfermé les cavités qui ont fait explosion, c'est-à-dire 4000'''^, il suffit de mettre en présence environ 8too''s de calcaire et 6ooo''3 d'acide sulfurique. Eu égard aux surfaces pyriteuses que l'air a pénétrées, et au long espace de temps pendant lequel l'action chimique a pu se mani- fester, quelques tonnes de matières agissant les unes sur les autres n'ont rien qui puisse surprendre. L'explication donnée par les ingénieurs semble donc assez plausible pour que les travaux préventifs qu'd y aurait lieu d'entreprendre soient dirigés en conformité de leur opinion. CHltlUllGIE. — Deuxième A^ole sur les ejjtts et le mode d'action des antuepliques ; effets sur le pus; par MM. Gosselin et Alb. BlrgeroiV. « Lorsque nous avons commencé nos études sur le pus, nous nous at- tendions à constater les effets des antiseptiques avec la même facilité que pour le sang; mais nous nous sommes trouvés bientôt en présence de diffi- cultés que ce dernier ne nous avait pas offertes et auxquelles nous n'étions pas préparés par nos études antérieures. C. a., I»79, j° Semestre. (T. LXXXIX. N» 'J.O.) ^^° (8i8 ) » Nous laissons de côté la petitesse plus grande des vibrions, qui nous a obligés à multiplier nos recherches avant d'affirmer ou de nier la putré- faction. Mais il nous a fallu tenir compte aussi de certaines conditions, qui, indépendamment des antiseptiques, peuvent retarder la putréfaction. .-> D'une manière générale, le pus à l'air libre s'altère un peu plus lente- ment que le sang; mais, tandis que ce dernier se putréfie toujours assez vile (du 3* au 6" jour suivant la température), quelle que soit la forme du vase, le pus s'altère bien plus lentement quand on le laisse à l'air dans des récipients à ouverture large (capsules en verre ou en platine) que quand on l'expose dans des tubes ou dans des flacons à orifice plus étroit que le fond. Ainsi, le 6 octobre, nous avons mis dans une capsule de verre 8^'^ à iqS'' de pus crémeux: nous n'avons constaté les vibrions avec un peu de mauvaise odeur que le i'" novembre (le 25" jour). Le même pus, dans des tubes ouverts, nous a donné la mauvaise odeur et les vibrions le 4* et le 5' jour; dans des flacons également ouverts, il nous lésa donnés le 8* jour. » Pour le sang, l'occlusion imparfaite du vase avec un bouchon ou plusieurs épaisseurs de linge n'a retardé la putréfaction que deux ou trois jours; pour le pus, au contraire, elle l'a retardée davantage, de treize à dix-huit jours. » Un autre genre d'occlusion, en apparence plus imparfaite, nous a ce- pendant donné un résultat très notable. Nous avons mis du pus de même provenance dans trois flacons, en en remplissant à peu près le quart ; l'un d'eux a été placé sous une grande cloche en verre que nous enlevions tous les jours pendant quelques minutes, un autre a été laissé (') à l'air libre et le troisième a été fermé avec un bouchon de liège. Dans le premier, la mau- vaise odeur et les vibrions se sont montrés le 3i"jour; nous les avons trouvés le 8* jour dans le second et le 21* jour dans le troisième. » Ces différences ont coïncidé avec des modifications remarquables dans ( ' ) Nous avons complété de la manière suivante les expériences avec le pus tjui avait été mis sous cloche clans un flacon le 6 octobre ; nous en avons versé une partie dans un flacon le 20 octobre et une autre partie dans un tube le même jour. Ce flacon et ce tube sont restés ouverts à côté de la cloche et à l'air libre. Six jours après, nous avions les vibrions dans l'un et dans l'autre, tandis que le pus resté sous la cloche n'en avait pas. En outre, le 4 novembre, nous avons mis dans un nouveau tube du pus du flacon sous cloche, lequel pus continuait à ne pas se putréfier, et nous avons laissé ce tube sous lacloche : l'altération n'était pas plus prononcée dans le tube que dans le flacon, tandis qu'elle était survenue dans le même pus exposé à l'air quatorze jours après le début de son incarcération sous la cloche. ( 8'9 ) la consistance. Toutes les fois que le pus est devenu promptement putres- cent comme dans les tubes, il avait gardé sa consistance crémeuse primi- tive; quand il s'est putréfié très lentement comme dans les cupules, il était devenu visquetix, de moins en moins coulant, et tendait à se dessécher. 1) Comment expliquer cette augmentation de la viscosité et l'influence conservatrice qu'elle paraît exercer? Nous ne sommes pas en mesure de le faire rigoureusement. Sans doute, quand il s'agit de récipients largement ouverts, on peut croire que le courant atmosphérique entraîne la partie séreuse ou liquide du pus et ne laisse que les matières solides (pyine ou mucine, leucocytes, graisses), d'où il résulterait, en comparant sous ce rapport le sang au pus, que les matériaux du premier (sérosité, caillot et globules) sont tous également putrescents, tandis que dans le pus les ma- tières albumineuses solides le seraient moins que la sérosité. « Mais il ne faut pas oublier que sous cloche, où il n'y a pas de cou- rant d'air, le pus est devenu aussi très visqueux; il y a donc une autre condition qui nous échappe pour faire naître la viscosité, et nous nous en tenons, pour l'explication de l'imputrescence, à cette formule vagiie : quand le pus devient très visqueux, il est moins accessible aux germes de la fermentation que quand il l'est moins. n En tout cas, ces notions sont bonnes à rapprocher de faits cliniques bien connus. Lorsque le pus est fourni par des solutions de continuité superficielles même très étendues, comme celles des brûlures par exemple, il devient rarement putride, ou il ne le devient pas assez pour donner la septicémie; au contraire, lorsqu'il provient de solutions de continuité profondes dans lesquelles l'air se confine, il reste plus coulant et s'altère. » D'autre part, lorsque, sous le pansement ouaté de M. Alphonse Guérin, on trouve le pus sans mauvaise odeur et sans vibrions, on voit qu'il est en même temps extrêmement visqueux. )) Dans le premier cas, la viscosité ressemble à celle que nous donnent les récipients largement ouverts; dans le second, elle rappelle celle que nous donne l'exposition sous la cloche. )) T. Action par contact. — Il résulte de ce qui précède que celles de nos expériences qui ont été faites au moyen des tubes en y mélangeant le pus avec les antiseptiques sont celles dont les résultats soient le plus appli- cables à la pratique. » Le 12 août 1879, la température ayant oscillé ce mois-là entre + i5° et + 20°, nous avons mis dans sept tubes a^"" de pus provenant d'un abcès chaud ganglionnaire de l'aîne, dans deux sans addition, dans les cinq autres avec addition d'antiseptique. Tous sont restés ouverts. ( 820 ) » Dans le tube sans aucune addition, nous avons eu la fétidité et les vibrions le 3' jour; » Dans le tube avec addition de six gouttes d'eau distillée, la féiidité et les vibrions le 5" jour; " Dans le tube avec addition de six gouttes d'acide phénique à — j-j, la fétidité et les vibrions le 23' jour; » Dans le tube avec addition de six gouttes d'acide phénique à ^, la fétidité et les vibrions le 26' jour; u Dans le tube avec addition de six gouttes d'eau-de-vie camphrée, la fétidité et les vibrions le 1 ■;' jour; » Dans le lube avec addition de six gouttes d'alcool à 86°, la fétidité et les vibrions le 13° jour; » Dans le tube avec addition de six gouttes d'alcool camphré, rien le 21" jour (tube cassé ce jour-là); » Dans le lube avec addition de six gouttes d'acide phénique à y^, vibrions le a/ jour. » Nous avons donc en, comme pour le sang, un retard im peu plus ou un peu moins prononcé de la putréfaction. » Mais ce retard a élé moindre dans une seconde série de tubes, dans lesquels nous avons tnis, avec les six gouttes antiseptiques, du pus provenant d'nn abcès froid symptoiuatique d'nne carie iliaque : » Dans le tube à l'air libre, vibrions le 2^ jour; » Dans le tube avec acide phénique à -~, vibrions le 3* jour; Il Dans le tube avec acide phénique à -'-, vibrions le 4^ jour; >i Dans le tube avec alcool à 86°, vibrions le 9*^ jour; » Dans le tube avec o,oo25 d'acide phénique pur, vibrions le 18° jour. » L'effet antiseptique a encore existé ici; mais, peu prononcé avec l'acide phénique à j-J^ et à ^, il l'a été davantage avec l'alcool et l'acide phénique ptu'. Est-ce à la provenance osseuse que nous devons attribuer ces différences ou à quelque propriété particulière qui nous échappe et qui peut tenir à certaines causes dépendant du sujet d'où provenait le pus? » Nous avons cherché si l'occlusion imparfaite des tubes ajoutée à l'action des antiseptiques retarderait davantage la putréfaction : on va voir que les résultats n'ont pas été probants. En effet, dans un premier tube contenant 2^" de pus d'un abcès axillaire et recouvert d'une tarlatane sèche avec un petit morceau de carton, sans addition antiseptique, nous n'avons eu les vibrions que le 19"^ jour; nous les avons constatés plus tôt dans quatre autres tubes bouchés de la même façon et contenant, avec du pus de même provenance, les six gouttes antiseptiques. u Ainsi, ddus le tube couvert, avec acide phénique à jj, vibrions le i5' jour; » Dans le tube couvert, avec eau-de-vie camphrée, vibrions le 17' jour; » Dans le lube couvert, avec alcool camphré, vibrions le 23' jour; ■> Dans le tube couvert, avec alcool à 86°, vibrions le 19' jour. ( 8a, ) » Une autre fois, nous avons fait comparativement l'expérience des tubes ouverts et des tubes fermés avec du pus fonrni par un abcès ossi- fliient du rachis ; nous avons mis dans chaque tube lo^"^ de pus et dix gouttes d'antiseptique. » Avec l'acide phéniqiie à -^'^ : tube ouvert, vibrions le 1 1' jour; tube fermé, vibrions le iS' jour. » Avec alcool campbré : tube ouvert, vibrions le ii° jour; tube fermé, vibrions le 1 4' jour, » Avec alcool à 86" : tube ouvert, vibrions le 1 1^ jour; tube fermé, vibrions le 1 1' jour. >> Dans un tube sans addition, qui est resté ouvert, les vibrions ont paru le 7^ jour. » Tout en tenant compte des variétés individuelles qui peuvent expli- quer les différences entre les résultats obtenus, deux points restent acquis par les faits précédents : quand le tube est bouché, la putréfaction s'y fait moins vite que quand il reste ouvert, et, si l'on combine l'occlusion avec le contact de l'antiseptique, l'effet de ce dernier n'est plus aussi évident, parce qu'il est difficile de faire, dans l'explication du retard de la putridité, la part de l'occlusion et la part de l'antiseptique. Le rôle de ce dernier a été plus positif lorsque les tubes sont restés ouverts. « Ce rôle a d'ailleurs été aussi démontré que possible dans une der- nière série de tubes, dans lesquels nous avons ajouté aux 28' de pus une goutte par jour d'antiseptique, après en avoir mis quatre le premier jour. » Cette expérience par addition quotidienne a été faite avec les acides phéniqnes à 277, à ^, à — ;•, avec l'alcool camphré, l'eau-de-vie camphrée et l'alcool à 86°. Nous avons bien eu des granulations mobiles dans les six tubes du 6^ au 8® jour, mais elles ne sesontplusmontréesà partir du iS^jus- qu'au 43^ jour; nous n'avons eu ni mauvaise odeur ni vibrions, et le pus, contrairement à ce qui s'est passé pour le sang, avait conservé la plus grande partie de ses globules sans devenir visqueux et sans se dessécher : ce n'est qu'au 62^ jour que nous avons trouvé des vibrions, mais seulement dans les tubes additionnés d'alcool et d'eau-de-vie camphrée; dans les quatre autres, nous n'avions à cette époque aucun indice d'altération. » II. Action sur le pus des antiseptiques à distance ou par évnporation. — ^. Nous avons mis dans six capsules en porcelaine 5^'' de pus provenant d'iui abcès chaud de l'aisselle; nous avons couvert l'une d'elles avec une gaze de Lister pliée en quatre, les autres avec une tarlatane que nous avons imbibée de nos trois solutions phéniques, d'alcool camphré et d'alcool à 86°. » Dans toutes ces capsules le pus est devenu très promptement visqueux, puis s'est desséché, et pendant les trente jours qui ont été nécessaires pour amener la dessiccalion complète, nous n'avons pas vu autre chose que des ( 822 ) granulations mobiles, sans aucun vibrion. Dans les capsules exposées aux émanations d'acide phénique à yj et ^ nous avons trouvé au microscope de petites gouttes d'apparence huileuse qui étaient certainement de l'acide phénique transmis par évaporation, car nous avions eu soin, à chaque re- nouvellement des linges mouillés, d'exprimer assez fortement pour être sûrs que la solution n'avait pu tomber en gouttes liquides dans la capsule. » B. Nous avons étudié l'action à distance d'une autre façon, eu met- tant sous une première cloche deux verres à pied qui contenaient l'un du pus, l'autre de l'acide phénique à -^, sous une autre cloche du pus et de l'acide phénique à ^ et sous une troisième du pus et de l'alcool à 86°. L'expérienceaélé con)mencée le g septembre, nous sommesan 1 5 novembre (67 jours). Le pus est devenu très visqueux, et il a fini par se dessécher sans avoir présenté autre chose que des granulations mobiles. Ce résultat serait tout à fait démonstratif de l'action des antiseptiques par évaporation, si nous n'avions pas à tenir compte de l'ouverture évasée du récipient et de l'occlusion par la cloche. Cependant, comme nous avons eu une visco- sité et une dessiccation plus rapides que dans les expériences du même genre failes sans l'intervention des antiseptiques, nous sommes autorisés à croire que ces derniers ont contribué à l'impulrescence observée après la combinaison des deux moyens. » III. EJfets de la pulvérisation sur le pus. — Les expériences qui précè- dent nous ayant permis d'admettre que le pus était, comme le sang, pré- servé surtout par le contact direct des antiseptiques ('), nous avons fait, autrement que pour le sang, l'expérience de la pulvérisation. Au lieu de projeter la poussière directement sur les cupules et à la distance de o'^,'20 à o'°,25, nous l'avons dirigée du côté opposé, à la distance d'environ ©'",75, dans une chambre de 5™ de longueur sur 3'°,5o de largeur et de 2", 60 de hauteur, qui ne servait pas à autre chose et dans laquelle la pulvérisation a été faite tous les matins pendant trois quarts d'heure. Nous voulions éviter l'arrivée, au moins en grande quantité, des molécules antiseptiques dans les récipients et agir seulement contre les germes atmosphériques. Nous avions mis dans la pièce deux cupules de pus et une de sang. La pulvérisa- tion était faite avec l'acide phénique à ~. (') Nous n'avons pas eu, comme pour le sang, la démonstralion de l'action directe des antiseptiques par une modification appréciable des globules. Les leucocytes persistent plus longtemps que les hématies, et ils persistent, sinon en totalité, au moins en très grand nombre, alors même que la putrescence n'est pas arrivée. Ils ne nous ont paru disparaître que quand la dessiccation avait lieu, et c'est cette dernière qui nous a fait prononcer le mot i]l' inipulrescence. ( 823 ) ') Dès le 8* jour, le sang était fétide et rempli de vibrions. » Au contraire, le pus n'offrait aucun caractère de putridité le 1 4* jour; il était même devenu très visqueux, ainsi que cela a lieu dans les récipients à ouverture évasée. Mais, comme ce jour-là nous connaissions les différences données par les dimensions des ouvertures, nous avons mis dans un tube 4^'" du pus de l'une des cupules exposées depuis quatorze jours à la pulvé- risation. Six jours plus tard, c'est-à-dire le 20* après le début de la pulvé- risation, les vibrions étaient devenus très nombreux dans le pus du tube, tandis que celui des cupules n'en avait pas encore et a continué à ne pas en avoir jusqu'au 4'* jour. » D'où il est résulté pour nous que, comme pour le sang, la pulvérisation est plus utile par la projection des molécules antiseptiques sur le liquide que par la simple action s»ir l'air ambiant. » Conclusions générales. — 1° Le pus se putréfie plus lentement que le sang. » 2° Sa putréfaction est retardée par l'occlusion incomplète. » 3" Elle est retardée aussi par les antiseptiques au contact et à dis- tance. » 4° Mais c'est surtout par leur action sur le sang sorti de ses vaisseaux que les antiseptiques sont utiles dans la pratique chirurgicale. En empê- chant sa putréfaction, ils suppriment l'agent principal de la suppuration, amoindrissent cette dernière, favorisent la réunion immédiate, partielle le plus souvent, totale quelquefois, préservent ainsi de la fièvre traumatique grave et de la pyohémie. » 5° Employés avec une connaissance exacte de leurs effets et surtout de leur action par contact, l'eau-de-vie camphrée, l'acide phénique à yjj et l'alcool à 86° sont, au même degré, modérateurs de l'inflammation et pré- servateurs des septicémies. » ÉCONOMIE RURALE. — Des conditions climatologiques des années 1869 à 1879 en Normandie, et de leur influence sur la maturation des récolles (deuxième Note); par M. Hervé Mangox. « J'ai eu l'honneur de faire connaître, lundi dernier, à l'Académie {voir ci-dessus, p. 766) le climat habituel des côtes de la Manche et les perturbations atmosphériques de 1879. Je me propose d'examiner aujour- d'hui comment la température intervient, dans celte contrée, sur la matu- ( 824 ) ration des récoltes, soit dans les années ordinaires, soit pendant une sai- son exceptionnelle, comme celle que nous venons de traverser. » Les calculs relatifs au nombre de degrés de température nécessaires à la maturation des récoltes n'ont point été faits, jusqu'à présent, d'une manière détaillée pour le nord-ouest de la Manche, faute d'observations prolongées, obtenues au milieu même des cultures considérées. Les chiffres qui vont suivre méritent donc, par leur nouveauté et leur précision, de fixer l'attention des agronomes. » On calcule habituellement le nombre de degrés de température né- cessaires à la maturation des plantes semées en automne en multipliant le nombre de jours écoulés depuis le i" mars jusqu'à la moisson par la température moyenne de cette période. Ce calcul convient peut-être dans les pays où l'hiver est long et rigoureux, mais il donnerait des chiffres inexacts dans un climat comme le nôtre, où les hivers sont extrêmement doux. J'ai donc tenu compte de la température depuis le jour de l'ense- mencement jusqu'au jour de la récolte, en supprimant tous les chiffres égaux ou inférieurs à 4-6°, température au-dessous de laquelle de nom- breuses observations me portent à penser que la végétation de nos plantes de grande culture est à peu près nulle. La somme de degrés de tempéra- tureattribuée à chaqueplante dans ce qui suit est obtenue, par conséquent, en divisant par 3 la somme des températures observées, à l'ombre, à 7*' m., i"" s. et -j^ s., déduction faite des chiffres égaux ou inférieurs à -i- 6°, depuis le jour du semis jusqu'au jour du coupage. » Je reviendrai plus tard en détail sur les nombres de degrés nécessaires à la maturité des récoltes, question qui ne peut être complètement exaa)i- née sans posséder une série de courbes continues de température fournies par un thermomètre enregistreur. Je ne veux donc pas discuter, en ce moment, les méthodes de calcul employées, et je me borne à présenter les chiffres obtenus comme je viens de l'indiquer. Le Tableau I contient les calculs relatifs à des cultures de froment faites par des cultivateurs distingués, de mon voisinage immédiat, et pour lesquelles j'ai pu me procurer les dates exactes d'ensemencement et de coupage. Pour faciliter la comparaison des chiffres de ce Tableau et de ceux donnés par divers auteurs, j'ai séparé le total des degrés reçus jus- qu'au i" mars de celui des degrés reçus après cette époque. » La moyenne des sommes des degrés de température observés à l'ombre et calculée comme on l'a dit, poiu- les huit années d'observations réunies dans ce Tableau, est de 2379°. Celte moyenne diffère à peine de 6 pour 100 { 825) du chiffre le plus fort, 2517° en 1871 , et du chiffre le plus faihle, 2219° en 1875. Ces faibles différences ne paraissent en rapport ni avec la hauteur de pluie, ni avec le nombre de jours pluvieux. Il est probable que les dif- férences seraient plus faibles encore, si l'on connaissait la moyenne exacte de la température donnée par un enregistreur. Tableau I. — Nombre de degrés de température reçus par le froment [déduction /aite des degrés inférieurs à +6°) à Sainte-Marie-du-Mont (Mancfie). TOTAUX ANNÉES. DATES a 0 s u u > y. ce > < s •/-. 3 S 0 H 0. S t- a i. a t 0 TOTAL général. ilu semis. dû la coupe. 0 io3 0 ■ ■4 0 V 0 io5 0 263 0 378 0 0 564 0 217 0 n S c ■s ^ -a 0 2000 1809-70 '7 novemb. 1869 13 août 1870 0 68 0 356 0 2356 1870-71 5 novemb, 1S70 20 août 1871 "9 67 l'i .59 303 3o6 363 410 5o4 373 tt 359 2l5S 2517 1871-72 27 novemb. 1871 4 août 1S72 If 65 136 20.'| 334 367 345 458 557 63 // 395 i9'4 2309 187-2-73 5 novemb. 1S72 3 août 1873 339 '99 .63 4- 170 23y 348 45. 542 5i // 632 1806 2438 1874-75 27 novemb. iS7.'( 10 août 1S7.5 23 5a 306 59 125 335 4i3 455 484 16S // 339 1880 2219 1S7J-7G 4 novemb. 187.5 3 août 1878 i58 9' / / 16./, ■ 57 ■^79 3i8 157 567 5o // 490 1828 23i8 1876-77 iS novemb. 187G a août 1877 87 312 21 1 ■9' i5i 353 32S 495 5i4 3i // 701 176;.) 2470 1877-78 Moyennes 6 décenib. 1877 7 août 1S7S // II I ii3 l ID I2S ■4' 139 168 164 297 367 409 362 488 .'[Gi 552 536 121 ,34 367 2o35 ■92i 2402 '7 novembre. 8 août. Sô 455 2379 1878-79 13 janvier 1879 1" sept. 1879 If If 10 1 1 1 ■44 207 295 446 463 5l3 i5 121 2082 2203 1878-79 30 décemb. 1878 3 sept. 1879 ir 47 26 III .44 207 295 446 463 5n 44 i84 2111 2295 1878-79 4 décemb. 1878 i" sept. 1879 II 56 a6 1 11 '44 207 2g5 446 /|63 5l2 i5 ,93 208?. 2275 1878-79 Moyennes '9 décemb. 1878 3i août 1879 ff 4: 5o 26 22 1 1 1 III '44 .44 307 207 295 295 446 446 .',63 463 012 5l2 // 20 18', 2067 225l 21 décembre. 1" sept. 1879 17. 2080 2206 » La partie inférieure du Tableau présente les observations relatives à quatre cultures de blé récolté en 1879. L'une de ces observations est remarquable par l'époque tardive du semis. Ce blé est arrivé à maturité après avoir reçu seulement 22o3° de chaleur diurne. La moyenne de ces quatre cultures donne, pour la somme des degrés de température néces- saires à la maturation du blé en 1878-1879, le chiffre 2256°, un peu inférieur à la moyenne générale, mais supérieur au chiffre 2219° ob- servé en 1875. » Le mauvais temps avait retardé les semailles de plus d'un mois, la basse température et les pluies exceptionnelles avaient ralenti la végéta- tion, enfin le mois de juillet n'avait donné que 463° de température, au lieu de 536° qu'il fournit en moyenne. c. R., 1879, 2» Semcitre, (T. LXXXIX, N" 20.) ^OQ ( 826 ) » Pour compenser ces différentes causes de retard, le blé a dû rester en terre vingt-deux ou vingt-trois jours de plus que de coutume. La récolte, en effet, a eu lieu le i*^' septembre au lieu du 8 août, date moyenne déduite des huit années antérieures d'observation. )i Le grain a été assez abondant, lourd et de très bonne qualité, mais la paille est restée petite et assez médiocre. Les conditions de température et autres qui ont suffi pour assurer la qualité du grain n'ont pu donner aux tiges leur entier développement. » Le Tableau II renferme pour l'avoine des calculs analogues aux pré- cédents. Tableau II. — Nombre de degrés de température reçus par l'avoine [déduction faite des degrés inférieurs à&°), à Sainte-Marie-du-Mont [Manche). AMMÉES. DATES E w 0 ES a S u ■tii a a u < If If . 50 ce < 0 10 J < 263 < 0 378 0 5 0 564 44 207 295 446 463 33 1 3u 1886 ='97 ^^^ ^^■H ■^^^ ^^^ ^^^ ■^^ » Le nombre moyen de degrés de température reçus par l'avoine de printemps dans les cinq premiers exemples cités dans ce Tableau s'élève à 1826°. Ce nombre s'écarte de moins de 7 pour 100 des deux chiffres extrêmes de la série. Il n'a pas été fait d'avoine de printemps dans mon voisinage immédiat en 1879, de sorte que toute comparaison rigoureuse est impossible. Je donne, à titre de renseignement, les chiffres relatifs à une avoine d'automne très bien réussie et qui a reçu 2197°. Le retard de la récolte de l'avoine est estimé dans le pays à vingt-cinq jours environ. La moyenne des degrés de température nécessaires à la maturité de l'orge [voir Tableau III) s'élève à 1810". Les nombres extrêmes de la série s'écartent de près de ro pour 100 de cette moyenne, écart supérieur à ceux constatés pour les cultures de froment ou d'avoine. En 1879, un retard de vingt jours sur l'époque ordinaire de la moisson a permis à l'orge de recevoir un nombre de degrés de température supérieur à la moyenne. (827) Tableau III. — Nombre de degrés de température [déduction faite des degrés inférieurs À 4-6°) reçus par l'orge, les fèves et le sarrasin h Sainte-Marie-du-Mont [Manche), ANNÉES. DATES du semis. de la récolte. u là. < "à Ï5 -1 -3 0 -< s t: & •À Orge. 1871 28 avril 28 août 0 0 22 0 362 0 410 0 5o4 0 494 " ■792 1872 20 aTril 10 aoiit /' /, IIO 345 458 557 166 „ i636 1873 29 avril 23 août // /' 21 348 45. 542 377 /.' ■739 187G 6 avril 1 1 août /• ,•/ 234 3i8 457 567 193 // '769 1877 1 3 mais lO août /' 90 253 325 49-5 5.4 265 II '942 1878 Moyennes. i5 avril 20 août '■ rr .87 409 48S 552 345 " 1981 i3 avril. 18 août i5 i3S 35i 460 539 307 // 1810 1879 9 avril. 7 septembre " " .48 295 446 463 5l2 loS 1972 Fèves. 1870 17 mars 20 août // 34 263 378 473 564 346 II 2o58 1871 38 février 28 août 10 203 3o6 362 410 5o4 494 >■ 2289 1872 II mars 16 août /' '39 268 345 458 557 264 n 203l 1873 20 février 24 août 32 .75 239 34s 45. 542 395 ' 2182 1874 S mars 3o août ir i55 3i8 339 456 552 483 If 23o3 1875 26 février 2 septembre 2 125 235 4i3 455 484 539 34 2287 1877 26 février 2.5 août 8 i5i 253 325 495 5,4 428 II 2174 1878 Moyennes. 3 mars 27 août // ,46 297 409 4S8 502 464 If 2356 3 mars 25 août 6 .4. 272 365 46 1 534 427 4 2210 1879 1 1 mars 1 3 septembre II 100 207 295 4 ',6 463 5l2 221 2244 Sarrasin. 1871 16 juin 1 6 septembre ,' „ ff ff 275 5o4 540 266 I 85 Dicton 1870-78 10 juin 10 septembre " If " f> 329 521 520 i55 i525 1879 8 juin 20 septembre '' 1' '' ff 352 463 5X2 3oo 1627 » La récolte des fèves n'a souvent lieu que plusieurs jours après la maturation, ce qui laisse une certaine incertitude dans les calculs. Cepen- dant l'écart entre les chiffres extrêmes de la série et la moyenne 2210° n'excède pas 6 à 7 pour 100 de ce dernier chiffre. Le nombre de degrés de température reçus en 1879 est voisin de la moyenne. Le retard sur l'époque ordinaire de la récolte a été de vingt et un jours. » Je n'ai point pu réunir pour le sarrasin (variété ordijiaire) les dates précises d'ensemencement et de récolte pour chacune des années 1870 à 1878. Mais un dicton du pays, dont on s'écarte en effet le moins possible, veut que le sarrasin soit semé le 10 juin (saint Barnabe) et coupé jour ( 828 ) pour jour trois mois après. En appliquant cette 'règle aux années 1870 à 1878, on trouve que le nombre moyen de degrés de température néces- saire au sarrasin serait de i 525°. Un sarrasin parfaitement réussi en 1871 a reçu i585°. En 1879, le sarrasin observé a reçu 1627°. Le retard de cette récolte a été de dix à douze jours. » Dans notre contrée, le sarrasin est cultivé comme récolte principale. 11 réussit toujours bien, la chaleur et la pluie nécessaires à son dévelop- pement ne faisant jamais défaut. La petite quantité de degrés de chaleur nécessaire au sarrasin explique comment cette plante peut être cultivée en récolte dérobée au sud de Paris. » En résumé, dans le nord-ouest de la Manche, les basses températures de la fin de 1878, des six premiers mois et surtout de juillet 1879, et les pluies anormales de février et de juin ont retardé l'époque des récolles environ de vingt-deux jours pour le blé, de vingt jours pour l'orge, de vingt jours pour les fèves et de dix à douze jours pour le sarrasin. » Deux conclusions pratiques importantes se déduisent des rensei- gnements précédents relatifs au climat des côtes de la Manche et aux sommes de degrés de température nécessaires à la maturité des récoltes : » 1° Dans un climat doux et régulier comme celui du nord-ouest, il y a presque toujours avantage à faire de bonne heure les semis d'automne. )) 2° En faisant chaque année la somme des degrés de température ob- servés depuis les semis et en consultant les Tableaux numériques réunis dans ce Mémoire, on peut calculer avec une grande exactitude, un mois ou six semaines à l'avance, l'époque de la récolte des plantes dont on vient de parler. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur le vrai nombre des covarinnls Jondamentaiix d'un syslème de deux cubiques ; par M. Sylvester. « L'énumération des invariants et covariants pour un système de deux cubiques binaires, donnée par M. Salmon [Modem HkjherÀlrjebra, p. 186) et attribuée par lui à MM. Clebsch et Gordan, comprend huit covariants linéaires, dont deux sont du degré 3 par rapport aux coefficients de l'une des cubiques, et l'autre du degré l\. Par ma méthode, j'avais trouvé précisément les mêmes invariants et covariants fondamentaux que MM. Clebsch et Gordan; mais tout récemment, en' refaisant mes calculs, M. Franklin, de Baltimore, a découvert qu'il y avait une faute d'arithmé- ( 839 ) tique commise clans mon tamisage, et que les deux covariants linéaires dont j'ai parlé plus haut ne doivent pas figurer dans ma Table. Je vais donc démontrer qu'en effet ces covariants, supposés fondamenlaux éga- lement par MM. Clebsch et Gordan et moi-même, ne le sont pas; de sorte que le nombre total des Gnindformen , pour un système de deux cu- biques, est 26 et non pas 28, comme on avait pensé jusqu'à ce jour. M En démontrant une chose pareille dans le cas d'un système de deux biquadratiques, je me suis servi de la méthode pour ainsi dire positive, c'est-à-dire j'ai donné la décomposition de deux des formes supposées fondamentales par M. Gordan. Dans le cas beaucoup plus difficile du sys- tème traité par M. Gundelfiuger d'une cubique et une biquadratique, je me suis servi de la méthode négative en prouvant â /jn'orîl'impossibililé de l'existence de formes fondamentales ayant le type (c'est-à-dire les de- grés et l'ordre) qu'avaient trois des Grundforinen imaginées par cet auteur distingué. » Je vais me servir de cette dernière méthode comme étant la plus courte dans le cas actuel, en démontrant qu'un covariant linéaire du type 3,4 ou du type gémeau 4)3 appartenant à un système de deux cubiques ne peut pas être indécomposable. » Je commence avec la détermination du nombre des covariants du type 4)3 : I (ou bien, ce qui est absolument le même, du type 3,4 : i), linéairement indépendants, appartenant à un système de deux cubiques. Pour cela, pai' le théorème que j'ai démontré avec le dernier degré de ri- gueur dans le Journal de M. BorchnrdtetdsLns le Pliilosophical Magazine, on sait, puisque ^'^^ '- = 10, que le nombre cherché sera . (10 -.3,4:3,3) -(9: 3/4: 3,3), en se servant, en général, de la notation {w ; /, / : «', y) pour signifier le nombre des représentations de u' par la somme bifide X, + ^2 + X3 + . . . + ^,- +■ jr, 4- jj 4- ;'3 + . . . 4- -,- ., où les j? peuvent être chacun o, i, 2, 3,. . . ou y, etles jr, o, i, 2,3,. . . ou/'. I^e nombre de partitions, sans exclusion des zéros, en trois parties, dont aucune n'excède 4> est respectivement pour les chiffres 0123456789 10 I 1234454432 I I233332I 10 ( 83o ) quand, le nombre des parties restant 3, la limite supérieure de chaque partie, au lieu de 4, devient 3. Conséquemment on aura (lo: 3,4: 3, 3) = 1.1 +2. 1 + 3. 2 4- 4. 3 H- 4. 3 4- 5. 3 + 4. 3 + 4. 2 +3.1 + 2.1 = I + 2+6 + I2 + I2 + l5 + I2+ 8+3 + 2 = 73, (9:3,4:3,3) =1.1 + 1.1 + 2,2 + 3.3 + 4.3 + 4.3 + 5.3 + 4.2 + 4.1+3.1 = 1 + 1 + 4 ^-9 + I2 + I2 + I5 + 8 + 4 + 3= 69; c'est-à-dire que le nombre des covariants des degrés 3,4 pour les coeffi- cients et de l'ordre i pour les variables linéairement indépendants sera 73 — 69 ou 4. » Je vais démontrer qu'il y a, en effet, exactement quatre covariants de ce type non irréductibles, mais linéairement indépendants; de sorte qu'il n'y aura pas place dans la nature des choses pour des covariants irréduc- tibles, c'est-à-dire non composés ou fondamentaux, de ce même type. » Prenons les deux formes {a, b, c, cilx,/)\ (a, p, 7, 5j[x,j>)'. Je me servirai delà notation p.q.i qui signifiera un covariant du degré p pour les coefficients a, b, c, d; q pour a, jS, 7, &; et i pour les variables. On connaît les invariants fondamentaux i.i.o, 2.2.0, 3.i.o, disons A, B, C, et les covariants linéaires 2.1.1, 1.2.1, 3.2.1, disons U, V, W, avec l'aide desquels on peut former les quatre covariants décomposables A^ U, BU, CV, AW, du type 4.3.i. » 3 . 1 . o et 2 . 2 . o seront les valeurs des deux émanants, EA, E" A, où et A = a-rf* + 4ac' + 4i'^ dd I.I , o sera le combinant a 5 Vrc--Ç)nbcd. 3by -\- Zc^ — da; 2.1.1 sera ( ' ) b c dX a b c d + P;r |3j? + 77 7a; + t?j ( ' ) Cela est une conséquence immédiate du fait connu qu'aux deux formes [a, b, c, dj^x, j)% [\, fi, v\x,jY appartient un déterminant invariantif abc b c d (83i ) et 3.2 . 1 sera le produit de l'opération du hessien de(«,|3,7, t?) ( —> — 4- ) sur le covariant cubique de [a, b, c, dlx,j-y. Pour plus de facilité, fai- sons ^ = o, ^ — o, a = o, 7 = o ; alors on voit que 3 . i . o s'évanouit et que 2 . 2 . o et i . i . o deviennent (en omettant dans le premier le coefficient numérique 2) a-S^ — Gac^S — 3c^|3* et a§ ■+■ 3c/3 respectivement. » Bornons-nous aux coefficients de / dans 2.1 i et 3. 2.1; le dernier devient acô — c-]S, et, puisque le hessien écrit plus haut devient ^iiï-m si l'on nomme le covariant cubique dont j'ai parlé La;' -^Mx^ j + Na;/' + P/' , le coefficient de j" dans 3. 2.1 deviendra ajSc^M — 6|3^ P, ou M — "iabd — &ac- + Zb-c = — (}>ac^, P = — ad'^ ■+- 3bcd— ac'' = — 2C% de sorte que ce coefficient, en omettant le coefficient numérique — 12, de- yientac-po - c']3^ » Si donc une équation linéaire tellequeX A*U + [xBU + viV-f-|3AW=o lie ensemble les quatre covariants composés dans leur forme générale, on aura ). [a^ + 3c/3)2 (flcc? - c=|3) -hix{d'â^ - 6rtc/3S - 3c='/3^) (ac5 - c=/3) de même, pour deux biquadratiques, il y aura un déterminant invariantif i b > c c d d c y S ô £ et, en général, à un système de i formes binaires des degrés «,, n,, . . . , n„ en fai- sant — — ^F' pourvu que f* soit entier et moindre qu'un quelconque des «, on peut i + 1 toujours former avec les coefficients des i formes un déterminant de l'ordre p + 2, ana- logue à ceux que j'ai écrits plus haut, qui sera un invariant du système. Cet invariant est, en effet, l'analogue pour un système de l'invariant bien connu nommé catalecticant dans le cas d'une seule forme. ( 832 ) identiquement égal à zéro; c'est-à-dire X(«S + 3cf;)= + iJ.{a^r- - 6acfiâ-3c^^-) + pc^ (rt 5 + 3cfi) = o. En égalant à zéro les coefficients de a^ o% r;c|5cï, c^[-i-, dans cette identité, on obtient trois équations linéaires et homogènes en X, [x, p auxquelles (vu que leur déterminant I I o 6 -G I 9 -3 3 n'est pas zéro) on ne peut pas satisfaire simultanément sans poser ). = o^ IJ. = 0, p — o. » Conséquemment nulle liaison linéaire ne peut exister entre les quatre covarinnts composés qu'on a formés du type 4 • 3 . i ; en sorte que ces quatre covariants étant linéairement indépendants, en dehors d'eux ne peut exister nul covariant indécomposable de ce même type : ce qui était à démontrer. •) Ainsi, pour la troisième fois, l'exactitude de mon poslulalum fonda- mental s'est trouvée en contradiction avec les résultats obtenus par les géo- mètres allemands, et pour la troisième fois elle est sortie victorieuse du conflit. C'est à la précision, qu'on ne peut trop louer, de M. Franklin comme calculateur et à sa passion pour ne laisser échapper aucune erreur, que la Science est redevable de cette troisième correction, bien remar- quable et tout à fait inattendue. » Tous mes autres résultats, qui, avec ces trois exceptions, sont en con- formité avec ceux de MM. Clebsch, Gordan et Gundelfinger, et y ajoutent un caractère de certitude qu'auparavant ils étaient très loin de posséder, ont été pleinement confirmés par les calculs indépendants exécutés par M. Franklin. Quelques erreurs typographiques, dont il est bon d'avertir, existent dans les Tables que j'ai publiées; elles seront corrigées dans la col- lection complète de Tables qui va prochainement paraître dans VJtneiican Journal of AJathemalics. u ( 833 ) THERMODYNAMIQUE. — Réflexions critiques sur les expériences concernanl la chaleur humaine; par M. G. -A. Hirn. [Complément de la Note du 27 octobre 1879 (').] ({ Dans le genre de recherches dont il s'agit, et quand l'expérience se fait sur un indivichi en repos, la valeur de Q', ou de la chaleur développée effeclivement dans notre corps en un temps donné, peut être déterminée aussi approximativement qu'il est nécessaire avec un calorimètre bien con- ditionné et bien employé. Il en est de même dans ce cas de la valeur de Q, ou de la chaleur disponible. La respiration étant, comme on le sait depuis longtemps, la principale source continue de calorique chez les mammi- fères, j'ai cherché combien chaque gramme d'oxygène absorbé par l'appa- reil pulmonaire produit en nous de chaleur, sans m'occuper d'ailleurs de la façon dont cet oxygène est employé en nous. Les faits observés ont par- faitement légitimé cette manière de procéder. Il s'est trouvé, en effet, que, quels que fussent l'âge, le sexe, le tempérament, le poids, l'état de santé, etc. de la personne essayée, i^' d'oxygène produisait toujours, à fort peu près, 5*^". Je me hâte d'ajouter toutefois que ces expériences de- mandent à être faites sur un bien plus grand nombre de sujets que cela ne m'a été possible. » Si les expériences sur l'homme à l'état de repos sont rehitivement fa- ciles, il n'en est pas de même de celles qui portent sur l'état dynamique. La difficulté repose ici sur la détermination de Q et de Q'. » 1° Pour calculer la valeur de Q, j'ai admis a priori que i^"^ d'oxygène absorbé par les poumons donne la même chaleur, quand nous exécutons un travail mécanique, positif ou négatif, que quand nous restons en repos. O désignant le poids d oxygène consommé, on aurait ainsi 5.0 + AF = Q'; or ceci est une hypothèse qui ne pourra être vérifiée que par l'expérience, et qui, selon mon opinion, ne peut être qu'approximativement correcte. Sans doute un même poids d'oxygène, en se combinant avec tel ou tel élé- ment (hydrogène, carbone, etc.) donne toujours la même quantité de cha- leur, que la combustion ait lieu dans nos foyers ou dans notre organisme ; (') La Notice complète se trouve chez M. Gauthier-Villars, Paris. C. R., 1879,2» Semestre. {T. I.XXXIX, WÏO.) UO ( 834 ) mais la question est de savoir si ce gaz se combine dans toutes les circon- stances où nous nous trouvons avec les mêmes éléments et en même pro- portion, et aussi de savoir s'il s'adresse toujours aux mêmes combinaisons de ces éléments entre eux. Dans le cas contraire, il en sera de nos tentatives d'expériences coumie si, ayant à constater le rendement relatif de deux moteurs thermiques , nous nous servions de combustibles différents pour alimenter leur foyer. Or il me semble probable que la condition indispen- sable indiquée ici ne peut être remplie qu'ô peu près. Toutes les sécrétions, en effet, changent sinon d'espèces, du moins de proportions, selon que nous sommes en repos ou que nous rendons un travail externe. Comme exemple, entre mille, à l'état de repos, la sécrétion des reins l'emporte de beaucoup sur celle de la peau ; c'est par les urines que se fait surtout l'éli- mination des principes qui sont de trop dans l'organisme ; au contraire, lorsque nous exécutons un travail mécanique positif, c'est la transpiration et l'élimination par la peau qui prennent le dessus, et à ce degré que j'ai vu tel de mes sujets soumis à mes expériences perdre jusqu'à i^^ par heure. » Ainsi que je l'ai dit, l'expérience seule pourra décider dans quelles proportions interviennent les causes de trouble dont je parle. » C'est en ce sens maintenant qu'il y a lieu de tenir compte des idées émises par M. Herzen. J'ai montré que le travail physiologique, par ce seul fait qu'il est tout interne, ne peut en rien modifier l'égalité Q = Q'= «0. Théoriquement, cette égalité doit subsister et subsiste certainement en effet, qu'un homme reste à l'état de repos parfait, ou qu'il exerce ses ef- forts à soutenir un poids sans le mouvoir, ou enfin qu'il monte et descende alternativement le poids de son corps d'une même hauteur. Mais il se peut que le travail purement physiologique, en modifiant certaines sécrétions, modifie aussi les espèces de combustibles offerts en nous à l'oxygène, et modifie par suite la valeur du facteur a. Ce travail semblera alors coûter une certaine quantité de chaleur, tandis qu'en réalité il ne fait que modi- fier la valeur de la source calorifique elle-même. » 2° I-a détermination de Q' ou de la chaleur retrouvée effectivement se faisant au calorimètre, il semble qu'elle ne doive pas présenter plus de difficultés quand l'homme travaille que quand il reste en repos. Il n'en est pourtant pas ainsi ; et je pense que c'est dans ce sens que mes expériences ont le plus laissé à désirer. L'état de repos, ou du moins d'exercice très modéré, était, et sera d'ailleurs pour d'autres observateurs, l'état presque habituel des personnes qui se prêtent à l'expérience ; les phénomènes thermiques restent donc dès l'abord constants pendant toute la durée du ( 835 ) séjour dans le calorimètre. Il n'en est plus ainsi quant à l'état dynamique. Par suite des changements qu'éprouvent dans ce cas toutes nos fonctions, il faut un temps assez long pour que la machine vivante arrive à son régime stable de travail, et si, en raison de la fatigue du sujet soumis à l'expé- rience, on est obligé de cesser avant que cet état soit atteint et ait duré un temps suffisant, les résultats obtenus deviennent douteux. En rai- son du défaut d'exercice des sujets dans la marche ascendante ou descen- dante, la plus grande durée de mes expériences n'a pas dépassé une heure, tandis qu'il faudrait probablement le double au moins pour remplir toutes les conditions voulues. » L'ensemble des remarques qui précèdent et qui se présentent presque spontanément à l'esprit montre quel beau champ d'exploration est ouvert à l'expérience, et comment celle-ci devra être dirigée. Au début de mes travaux de Thermodynamique, j'avais tenté de déterminer la valeur de l'équivalent mécanique en partant de la chaletir qui disparaît par le travail dans une machine à vapeur. Plus tard, j'ai sagement renversé la question, et je me suis servi de la valeur connue de l'équivalent pour étudier les fonctions les plus cachées de ces moteurs. Ce renversement de méthode a été, je puis le dire sans vanité, le point de départ de progrès considé- rables dans l'étude de la machine. De même, au début, j'avais eu l'idée, que je qualifierai aujourd'hui d'audacieuse, de me servir aussi de l'or- ganisme humain pour arriver à l'équivalent mécanique. Ici encore, il faut désormais renverser la méthode et les raisonnements ; il faut ad- mettre comme fait fondamental que, pendant la marche ascendante ou descendante, chaque 425''b°' de travail exécuté coûte ou rapporte à l'or- ganisme une unité de chaleur, et puis, par la comparaison de ce qui disparaît ou apparaît réellement de chaleur avec ce qui devrait disparaître ou apparaître, étudier ce qui se passe dans notre corps, ce qui se trouve modifié par telle ou telle condition nouvelle où nous le plaçons; il faut, en un mot, se servir des lois de la Physique mécanique pour re- connaître comment et combien notre organisme diffère d'une machine ordinaire. » M. DE Lesseps fait à l'Académie les Communications suivantes : « IM. de Freycinet, Ministre des Travaux publics, a bien voulu m'adres- ser la lettre suivante, comme Président de la sous-commission du Soudan ( 836 ) et du Sahara, à laquelle notre savant confrère M. Daubrée a pris une part très importante et qui a obtenu un résultat positif: « Monsieur le Président, " Dans sa séance du 37 octobre dernier, la Commission supérieure instituée pour l'étude des questions relatives à la mise en communication par voie ferrée de l'Algérie et du Séné- gal avec l'intérieur du Soudan a adopté les conclusions du rapport que je lui avais com- muniqué sur le programme d'études qu'il convenait d'entreprendre immédiatement. » J'ai l'honneur de vous informer qu'en conformité de cet avis de la Commission , Je me suis entendu avec M. le Gouverneur général de l'Algérie pour charger MM. les ingénieurs en chef Robin, Derotrie et Lebiez de procéder aux études de la première catégorie. » En second lieu, des motifs de convenance jjersonnelle n'ayant pas permis à M. Dupon- chel d'accepter la mission qui devait lui être confiée, j'ai désigné M. Choisy comme ingénieur en chef pour diriger cette mission; j'ai également invité M. Pouyanne à procéder à la recon- naissance des tracés de l'Ouest à partir de Ras-el-Ma et de Tiaret, en l'invitant, en outre, à étudier une variante partant de Saïda. " Enfin, j'ai chargé, d'une part, M. le lieutenant-colonel Flatters de diriger l'exploration pour rechercher un tracé devant aboutir, dans le Soudan, entre le Niger et le lac Tchad, et, d'autre part, M. Soleillet de l'exploration de Saint-I.ouis à Toraboucîou et au Touat. j> Agréez, monsieur le Président, l'assurance de ma haute considération, i> Le Ministre des Travaux publics, C. DE Freycinet. » H Pendant que nous nous occupons de l'Afrique du Nord dans ses rap- ports avec le Sénégal et notre colonie du Gabon, le roi des Belges, qui pré- side l'Association internationale africaine et dont ou connaît la persévé- rance, encourage les missions envoyées par l'Association pour fonder, dans l'intérieur de l'Afrique, des stations scientifiques et hospitalières. » Voici la lettre que m'envoie son secrétaire général, le colonel Strenck, sur les deux missions qui sont déjà parvenues au cœur de l'Afrique, et qui annonce le succès de la tentative faite pour se servir des éléphants comme porteurs : Bruxelles, 11 novembre 187g. « Monsieur, u J'ai l'honneur de vous faire savoir que nous venons de recevoir de nos voyageurs de nombreuses lettres dont j'espère pouvoir publier, dans quelques jours, des extraits assez complets. » M. Cambier nous fait le récit de son voyage de Tabora au lac Tanganika. Il n'avait pu quitter Tabora que dans les derniers jours du mois de mai. 11 avait atteint Siniba le 17 juillet, après des marches assez pénibles, souvent ralenties par ces inévitables débals avec les porteurs qui font le désespoir '}es voyageurs en Afrique. (837 ) » Arrivé à Siniba, il y laissa la plus grande partie de ses bagages et partit le 29 juillet avec quatre-vingts charges seulement pour faire la reconnaissance de Karuna (Masikamla), que ses instructions lui signalaient comme un point propre à l'élablissement d'une station. » Il arriva à Karuna le 12 août, il y séjourna jusqu'au 17, et le 22 il était de retour à Siniba. » Il avait conclu avec le chef de Karuna une convention qui lui accorde la propriété d'un terrain de quelques centaines d'hectares avec l'autorisation de s'y établir. Il nous annonçait, sous la date du 28 août, son intention de se rendre à Karuna avec tout son matériel pour prendre possession du terrain qui lui a été concédé et pour y fonder la première station de l'Association internationale africaine. » Notre seconde expédition est arrivée heureusement à Grand-Hanyényé. Elle a dû suivre la route prise par Cameron, comme étant plus commode pour les éléphants qui accompagnaient l'expédition. .M. Popelin a payé sur cette route des hongos très onéreux. » J'ai eu l'honneur de vous apprendre dernièrement que MM. Popelin et Vanden-Heuvel avaient pris les fièvres au passage de la Makara et qu'ils en avalent considérablement souffert. Je vous ai dit aussi qu'ils s'étaient presque complètement rétablis à Mpivapwa. M. Popelin nous écrit que sa santé s'améliorait tous les jours, mais que celle du docteur Vanden-Heuvel laissait malheureusement encore beaucoup à désirer. » Les chefs de nos deux expéditions sont eu relations. M. Cambier a reçu des lettres de M. Popelin et y a répondu. Il nous écrit : « J'attendrai l'arrivée de M. Popelin et nous nous entendrons à l'amiable pour la décision » à prendre relativement à nos travaux futurs. Je puis vous donner l'assurance la plus » complète que je ferai abstraction de toute question d'amour-propre, et que si M. Popelin » témoigne un très vif désir de se porter lui-même à Nyangwé, je resterai à Karuna sans » en ressentir aucun froissement. » » Il me reste à vous apprendre, monsieur, que les éléphants ont parfaitement résisté jusqu'ici à toutes les fatigues et à toutes les privations. Us ont traversé le Marengamkali ; ils sont restés quarante-deux heures sans boire et trente et une heures sans manger, marchant pendant 2'j''3o"' chargés de plus de 500*^6 chacun. > Tout fait espérer que l'expérience de l'emploi des éléphants indiens en Afrique sera couronnée d'un plein succès. » Je suis convaincu, monsieur, que vous partagerez la satisfaction que ces bonnes nouvelles m'ont causée; c'est ce qui m'a engagé à vous les communiquer le plus tôt possible. • Agréez, etc., etc. » Le Secrétaire général, « Steancb.. » » J'ai une troisième communication à faire à l'Académie. » Un de mes anciens collègues aux Affaires étrangères, M. Engelhardt, ministre plénipotentiaire, m'a demandé de présenter à l'Académie, pour la Section de Géographie et de Navigation, un ouvrage se riittachant à une mission qu'il a remplie autrefois sur le Rhin et le Danube. ( 838 ) » Il n'existait jusqu'à présent aucune œuvre complète sur le droit pu- blic applicable aux fleuves internationaux. Il a cherché à combler celte lacune par une série d'études méthodiques qii'il a réunies sous forme de convention, destinée à remplacer l'acte final du congrès de i8i5. Il a ete amené à traiter plusieurs questions spéciales, soulevées dans les négocia- tions dont le canal de Suez a été l'objet à différentes époques, telles que celles du tonnage et de la nationalité. » M. d'Abbadie écrit à M. le Secrétaire perpétuel pour le prier de faire re- marquer que, dans la Lettre qui lui était adressée par M. Perrier, et dont un Extrait a été inséré aux Comptes rendus du 6 octobre, une erreur de copie a fait substituer le mot différence de laliliide au mot différence de longitude. MEMOIRES LUS. PHYSIQUE. — De la polarisation atmosphérique et de l'influence que le magné- tisme terrestre peut exercer sur l'atmosphère. Mémoire de M. Henri Becquerel. (Extrait par l'auteur.) « Les physiciens qui, après Arago, se sont occupés de la polarisation atmosphérique, et parmi lesquels on peut citer Babinet et Brewster('), ont admis que le plan de polarisation de la lumière envoyée par un point quelconque du ciel passait parle Soleil ou était perpendiculaire à un plan passant par cet astre. Nous avons été conduit à penser que cette coïnci- dence ne devait pas exister généralement, et nous nous sommes proposé d'étudier la polarisation de l'atmosphère à ce nouveau point de vue, avec un appareil que nous avons fait disposer à cet effet. » Imaginons à chaque instant un plan passant par l'œil de l'observa- teur, par le point visé et par le centre du Soleil. Ce plan, que nous appel- lerons j9/fl?i du Soleil, nous a servi de plan de comparaison, et nous avons déterminé à un même instant, sur un même cercle divisé, sa trace et la trace du plan de polarisation de la lumière envoyée dans une direction perpendiculaire au plan du cercle. » L'appareil dont nous avons fait usage est décrit dans le Mémoire qui sera publié prochainement. Nous ajouterons seulement que la position du (') Nous citerons également MM. Wheatstone , Quelelet , Delezenne , Rubenson , F. Bernard, Liais et Hagenbach, ( 839 ) plan de polarisation était obtenue au moyen d'un polariscope de Savart, en observant la disparition des franges, détermination qui peut se faire avec une grande exactitude. Les éléments à mesurer varient incessamment par le f;ut du mouvement de la Terre ; on a noté l'heure de chaque obser- vation, et les nombres à comparer entre eux ont été déduits de courbes convenablement tracées. » Depuis deux ans, nous avons accumulé de nombreuses observations qui conduisent, entre autres, aux conclusions suivantes, relatives à un ciel sans nuages et à des régions déterminées de l'atmosphère. » Le plan de polarisation de la lumière envoyée par un point du ciel ne passe pas généralement par le Soleil; l'angle que fait ce plan avec le plan du Soleil est variable d'un instant à l'autre, et toujours tel que le plan de polarisation passe un peu au-dessous du Soleil, entre cet astre et Thorizon. » Lorsque l'on vise un point situé soit vers le nord, soit vers le sud, près de l'horizon, l'angle des deux plans est d'abord assez petit le matin; il augmente jusqu'à un maximum vers g*" à lo*", s'annule vers midi, aug- mente de nouveau jusqu'à un maximum vers a*" ou 3*", diminue ensuite, et paraît devoir s'annuler près du coucher du Soleil. Nous donnons comme exemple l'une des séries que nous avons obtenues. Observations faites près de l'horizon sud. (Dist. zénith, app., 85"). La Jacqueminière [Loiret); (latitude, 48", o). 12 AOUT '879- I r AOUT 1879. 1 HEIRE du chronomètre. POSI du pion du Soleil. TION du plan do polarisation. ANGLE des deux plans. HECBE du chronomélro. POSI du plan d>i Soleil. TION du plan do polarisatl.)n ANGLE des deu\ plans. h m s 7 .55. 25 m. 10.23. 18 12.23.48 2.46.12 s. 0 ' 209.42 340.40 275. 8 3i3.25 0 ' 209. 2 289. 8 275. 6 3i5.53 0 — 0..'|0 — 1.32 — 0. 2 -(-2.28 b m s 3.5o.3o s. 5.27. 7 6.26. 0 326° 18 3.'|2.,5o 35t . 19 0 329.18 344.39 302.38 0 ' -1-3. 0 H-I.49 -t-I. 9 Le 12 août, le midi vrai est à ii''55'°26'. Le Soleil passe au plan vertical du point visé h midi i". 1 » On a reconnuque, si l'on était à l'abri de toute perturbation, la coïnci- dence des deux plans devrait avoir lieu pour un point quelconque au lever et au coucher du Soleil, et au moment où cet astre passe dans le plan ver- tical du point visé. Au zénith, l'expérience vérifie que l'angle des deux plans est toujours sensiblement nul. » Vers l'est ou vers l'ouest on ne trouve généralement pas de coïnci- ( 84o ) dence des deux plans considérés, mais on reconnaît l'existence d'un mini- mum vers midi. Le matin et le soir, près de l'horizon, l'angle du plan du Soleil et du plan de polarisation est assez grand : il atteint jusqu'à 6° dans nos expériences, mais le voisinage des points neutres apporte des pertur- bations qui n'ont pas permis de suivre la marche de la polarisation près du lever et du coucher du Soleil. » Pour un point situé en dehors des directions que nous venons de signaler, les phénomènes décrits plus haut se superposent en partie, et il en résulte une variation de l'angle des deux plans, parfois assez com- plexe. » Les résultats qui précèdent sont relatifs à la lumière blanche qui tra- verse le polariscope. Nous avons observé que les rayons de diverses cou- leurs venant d'une même direction n'ont pas le même plan de polarisation. Ces divers plans varient et par rapport au plan du Soleil, et les uns par rapport aux autres, le plan de polarisation des rayons rouges étant en général, dans nos expériences, plus près du Soleil que le plan de polari- sation des rayons bleus. » Les variations de l'angle du plan du Soleil et du plan de polarisation peuvent s'expliquer, en admettant que dans une direction déterminée l'atmosphère réfléchit tous les rayons qu'elle reçoit, non seulement ceux qui viennent du Soleil, mais aussi ceux qu'envoient l'atmosphère et la Terre elle-même qui est éclairée. Nous examinons dans le Mémoire les hypothèses que l'on peut faire à ce sujet. » On vient de voir que le plan de polarisation devrait coïncider avec le plan du Soleil lorsque celui-ci est vertical. Or, si l'on vise un point situé près de l'horizon, vers le Nord, vers le Sud ou mieux près du méridien ma- gnétique, au moment où le plan du Soleil est vertical, le plan de polari- sation est dévié d'un petit angle et la coïncidence des deux plans n'a jamais lieu qu'après le passage du Soleil au plan vertical du point visé. Tout se passe comme si le plan de polarisation subissait une rotation dans un sens, toujours le même, qui, par rapport à l'axe de rotation de la Terre est le sens direct. Voici quelques-uns des nombres observés : POINTS VISÉS. DISTANCE ZÉNITHALE apparente. ROTATION OBSERVÉE. ERREUR MAXIMA. 0 1 85. 0 86.37 85.20 87.57 0 / 0.22 0.2^ 0.4î 0.59 zt 5 ± 5 rh 13 ± i5 Méridien magnétique sud (84. ) » Dans une région perpendiculaire à l'aiguille d'inclinaison la rotation a été trouvée sensiblement nulle. » Le sens de cette rotation conduit à penser qu'elle est due à l'influence du magnétisme terrestre. On ne possède aucune donnée sur les distances d'où nous viennent les rayons lumineux que nous étudions ; cependant, en faisant diverses hypothèses sur les épaisseurs atmosphériques qui peuvent être traversées par la lumière, et en s'appuyant sur des nombres que nous avons donnés antérieurement ( ' ), on a calculé approximativement les rota- tions magnétiques limites que l'on pourrait observer sous l'influence ter- restre. Les nombres ainsi calculés sont de l'ordre de grandeur des nombres observés. La discussion des diverses causes perturbatrices qui peuvent af- fecter le phénomène a montré que les rotations observées doivent être un peu plus grandes que celles qui correspondraient à l'action magnétique terrestre seule; toutefois l'influence magnétique semble bien manifeste. » En résumé, nous avons déduit du présent travail : 1° L'existence d'un écart variable entre le plan du Soleil et le plan de po- larisation de l'atmosphère en un point quelconque; 2° La manifestation d'une influence magnétique de la Terre sur l'atmo- sphère. » MÉMOIRES PRÉSEIVTÉS. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une ctnsse de fonctions analogues aux fonc- tions eu lériennes étudiées par M. Heine. Mémoire de M. Appell, présenté par M. Bouquet. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MAL Hermile, Puiseux et Bouquet.) « Je m'occupe, dans ce Mémoire, des fonctions analogues aux intégrales eulériennes étudiées par M. Pleine à l'occasion de sa généralisation de la série hypergéométrique de Gauss (-). Pour définir ces fonctions, je consi- dère le produit où m et n sont deux entiers positifs, u et o/ deux quantités imaginaires (') Comptes rendus, t. LXXXVI, p. lo^S; et Journal de Physique, t. VIII, p. 198; ,879. (■) Journal de Crelle, t. XXXIV, p. ago, et Handbuch der Kugrlfunctionen, p. toc). G. R., 1879, 2» Semestre. (T. LXXXIX, N" 20.) ' ' 1 ( 84cî ) telles que, dans le rapport —•, le coefficient de / soit positif. Lorsque l'on fait croître indéfiniment m et n, la fonction P(z, m, 71) tend vers une limite fonction de z qui dépend de la loi suivant laquelle m et 7i augmentent ensemble à l'infini; les fonctions limites auxquelles on arrive en changeant cette loi diffèrent l'une de l'autre par un facteur de la forme e'''", h étant une constante. En particulier, j'appelle P(z) la fonction obtenue en fai- sant d'abord ?i = ce , puis ??2 = co , et P,(z) celle qu'on obtient en faisant d'abord m, puis n infinis, et je démontre les foimules P (z>P(-z).---sm-^J^', (2) / p,(^)p,(_,^ = %in!L^^, P.(^) =e~^"P(^); puis je fais voir que toutes ces fonctions peuvent s'exprimer à l'aide de la fonction de M. Heine où ç = e " . Ainsi, par exemple, on a l étant une constante. La fonction ' — - est une fonction uniforme entière, et la formide (i) donne la décomposition de cette fonction en facteurs primaires^ suivant l'expression de M. Weierstrass. On a, en outre, les formules CW o/O/^0=,4 1 = '''-i('/)+ V (— ' j""^' ^ '^^—. r-COt- (= + w'-f- 7iu' n = o (•) BttiOT et BocQUET, Théorie des Jonctions elliptiques, p. I i4 et 817. (') Cette formule (4) est donnée ])ar M. Heine. Voir, par exemple, Handbtich der Kugel- funttionen, p. io5, éq. (4, ^ )• où (ji[fi) désigne le produit ( 843 ) et où le coefficient -r- — - — -. — doit être pris égal à i pour Il =: O. » J'indique ensuite quelques applications de la fonction ii et de sa dé- rivée logarithmique. Je montre comment, à l'aide de ces deux fonctions, on peut former une fonction uniforme F(s) satisfaisant à l'un ou l'autre des deux groupes de relations (5) F(s4-m)-F(£\ F(2-+-./j=/(s)F(;;), (6) F(z + w)=-F(zj, F(z4-«') =/(z) + F(z), ou j[z) est une tonction rationnelle de sin et cos j m désignant un entier quelconque. » Ainsi, par exemple, en posant ;/(;•) = O ((y% — — i j 5, (z + z,), où z, = "7 — — — — 102 2, on a une fonction vérifiant les deux relations ç(z+ Gj) = (/(z), (j(zH-a>') = sin^^g"(z). )) Il est encore d'autres applications des fonctions de Heine, à savoir l'évaluation de certaines séries convergentes et de certains produits con- vergents. Ces applications ont été indiquées dans une Note que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie ('). Les fonctions G(z) et C(z) que j'ai été amené à considérer dans cette Note se ramènent aisément aux fonctions n et de M. Heine. » Je termine le Mémoire par quelques considérations sur la formation des fonctions doublement périodiques, considérations qui me conduisent à une expression nouvelle des fonctions elliptiques par le quotient de deux séries. Je démontre, à cette occasion, le développement suivant : (7) F(z) =. ^ — ^^ m --.-m -^Mz), Comptes rendus, t. LXXXVI, p. gSi. ( svi ) où ■^ ff"i"+<) ^ et H= 1 » La fonction méromorplie(8) se trouve ainsi décomposée en une partie entière /(r) et une partie/, (z) dans laquelle les pôles et les résidus cor- respondants deF(z) sont mis en évidence. Ces fonctions J (:),/, (z), F{z) admettent la période u et vérifient respectivement les relations {q'e^- i) f{z + 0)') - - 2 +f{z), {q^e~- .)/,(z + w') = 2 +y,(zj, (^^e'^_.,)F(c. + «')= r(z). » Le quotient de la série F(zj par la série (4), qui est égale à donne une fonction elliptique, à savoir : "(^'i)' Ha' MÉTÉOROLOGIE. — Aouveau principe de Méléorologie fourni par l'examen des tremblements de terre. Mémoire de M. J. Delaunev. (Extrait.) (Commissaires : MM. Faje, Daubrée, Tisserand.) « Après avoir cité les travaux de MM. Alexis Perrey, Mérian, OttoVol- ger, Reclus et autres, qui font ressortir les influences de la Lune, du Soleil et de la miit sur les tremblements de terre, l'auteur signale, comme la cause la plus probable de la fréquence de ce phénomène, l'Hifluence des deux grosses planètes supérieures, Jupiter et Saturne. » En prenant comme point de départ les Tableaux de M. Alexis Perrey ( 845 ) de 1700 à 1842, et cherchant les maxiiiia de la courbe obtenue, M. Delaii- ney conslate : » 1° Un premier groupe demaxiiua, commençant à l'année lySg, et dont la période est sensiblement de douze années; » 2° Un deuxième groupe, commençant en i^SG, et dont la période moyenne est également de douze années; M 3° Un troisième groupe, commençant en 1756, et dont la période moyenne est de vingt-huit ans; » 4° Un quatrième groupe, commençant en 1773, et dont la période moyenne est également de vingt-huit ans. » Ces quatre séries de maxima ressortent nettement des Tableaux de M. Alexis Perrey, sauf toutefois deux termes qui font défaut dans la deuxième série. » L'auteur remarque ensuite que les époques des maxima des premier et deuxième groupes coïncident avec celles où la planète Jupiter atteint ses longitudes moyennes de 205° et de i35°, tandis que les époques des maxima des troisième et quatrième groupes coïncident avec celles où la planète Saturne se trouve aux mêmes longitudes moyennes de 265° et de 135". Cette coïncidence, entre la périodicité des maxima de tremble- ments de terre et celle des deux planètes Jupiter et Saturne, conduit à cette conclusion, que les tremblements de terre semblent passer par un maximum^ quandJupiter et Saturne se trouvent aux environs des longitudes moyennes de 265° et de i35°. » Les Tableaux de M. Alexis Perrey montrent, en outre, que la fréquence des tremblements de terre est plus grande pendant les mois d'hiver que pendant les mois d'été. Le mois de novembre tient la première place dans ce classement. L'auteur attribue ces recrudescences à ce que la Terre tra- verserait, surtout pendant l'hiver, des essaiuis cosmiques. Par extension de cette idée, il considère comme probable que l'influence de Jupiter et de Saturne sur les tremblements de terre est due aux passages de ces deux planètes supérieures à travers des essaims cosmiques situés aux longitudes mojennes de i35° et de a65°. » Les calculs ont également porté sur Mars et Vénus, et même sur Uranus et Neptune, sur les périodes d'apparition des taches solaires, etc. » En6n, comme conséquence des résultats obtenus, l'auteur croit pou- voir donner un Tableau approximatif des tremblements de terre futurs, et signale particulièrement les années 1886, iSgt, 1898, 1900, 1912, 1919, 1927, 1930, comme devant être fécondes en tremblements de terre. » ( 846 VITICULTURE. — Remarques relatives à une Communication de M. Boiteau, sur la présence d'œufs d'hiver du Phylloxéra dans les couches superficielles du sol. Lettre de M. Balbiani à M. le Secrétaire perpétuel. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) Paris, le i6 novembre 1879. « Je viens de lire, dans les Comptes rendus du i6 novembre, une Note par laquelle M. Boiteau annonce à l'Académie avoir constaté, dans les couches superficielles du sol, la présence d'œiifs d'hiver fécondés du Phylloxéra. M. Boiteau paraît attacher une grande importance à la découverte de ces œufs, trouvés au nombre de deux seulement, après de longues et minu- tieuses recherches, puisqu'il en a fait l'objet spécial de sa Communication à l'Académie. » Tous les entomologistes savent que certaines femelles d'Insectes, pres- sées parle besoin de pondre, déposent parfois un petit nombre d'œufs dans des lieux fort différents de ceux où elles ont l'habitude de les placer, et qui sont toujours choisis dans les conditions qui assurent le mieux leur éclo- sion et la vie de leur jeune progéniture. Il n'y a donc rien de surprenant à ce que quelques femelles sexuées du Phylloxéra déposent leurs œufs à la surface du sol au lieu de les mettre à l'abri, comme elles le font normale- ment, sous l'écorce du cep, où ils sont protégés contre les chances de des- truction auxquelles ils sont exposés pendant leur longue période d'incuba- tion. C'est là, en effet, leur seul et véritable lieu d'élection, et c'est à tort, selon moi, que M. Boiteau se fonde sur la découverte de deux œufs uniques pour regarder la surface du sol comme un nouveau lieu d'élection de l'œuf fécondé. Il est d'ailleurs plus que douteux que ces œufs égarés, exposés à tous les froissements qui résultent de leur séjour sur un sol meuble, et des- tinés à subir pendant de longs mois, à l'air libre, toutes les intempéries de la mauvaise saison, arrivent au terme normal de leur éclosion. L'un des œufs dont parle M. Boiteau paraissait, en effet, déjà altéré, car, au dire même de cet observateur, son contenu était plus gluant qu'à l'ordinaire, ce qui effectivement est un signe caractéristique des œufs dont le dévelop- pement s'est arrêté, et pourtant il ne se trouvait encore qu'à une époque peu éloignée de la ponte, puisque c'est le 12 septembre seulement qu'il a été trouvé. )) Le fait qui a motivé la Communication de M. Boiteau n'offrirait pas ( 847 ) beaucoup d'intérêt en lui-même, s'il n'avait pas pour conséquence possible de décourager les personnes qui, avec raison, selon moi, regardent la des- Iriicliou di\s œufs d'hiver déposés sur les ceps comme le seul moyen pré- ventif que nous ayons jusqu'ici à notre disposition pour arrêter l'extension du Piiyiloxera et empèclier l'invasion des vignes encore indemnes. Tel pourrait être le résultat de la supposition de M. Boiteau, concernant l'éclosion estivale d'un certain nombre d'oeufs fécondés. Non seulement cette opinion ne s'appuie sur aucun fait d'observation, mais elle a contre elle les analogies tirées des autres espèces animales, et notamment du Phyl- loxéra du chêne, où nous ne voyons guère d'œufs pondus dans les mêmes conditions, par une même sorte de femelles, se comporter d'une façon aussi différente, quant à la durée de leur évolution, que le suppose M. Boi- teau . » La présente Note n'a d'autre but que de prémunir, contre les déduc- tions pessimistes qu'elles pourraient tirer des faits annoncés par M. Boiteau, les personnes engagées à l'heure actuelle dans des expériences sur la préservation de nos vignes par la destruction des œufs d'hiver. » VITICULTURE. — Sur les causes de réinvasion des vignobles phylloxérés. Note de M. P. de Lafitte. (Benvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Depuis trois ans je poursuis contre le Phylloxéra un traitement dont je ne suis point l'inventeur, mais que je voudrais bien voir réussir, parce" qu'il n'exige pas une dépense de So*^"^ par hectare, tout compris. En cas d'échec, il me serait agréable, je l'avoue, de pouvoir attribuer l'insuccès à une cause indépendante du traitement lui-même, par exem|)le aux insectes pris par le vent sur les vignes voisines et déposés ensuite sur la mienne. Malheureusement je ne trouve pas, et je le regrette, que la dernière Note de M. Faucon (') suffise encore pour autoriser un jour une explication de ce genre, même en Provence. Nous n'avons pas, il est vrai, chez nous, les vents classiques de la Provence ; cependant nous jouissons, par accident, de vents encore très avouables, puisqu'ils suffisent à tordre et arracher des arbres séculaires. M L'expérience de M. Faucon repose sur une idée très ingénieuse, mais [') Comptes rendus, séance ilu 27 octobre 1879, p. 693. ( 8/i8 ) ne me paraît pas suffisamment décrite. Il y manque surtout un élément essentiel : la hauteur du piquet sur lequel était fixée la planchette portant le papier huilé. Les vignes ne sont séparées que par un cours d'rau de S" de largeur; si le papier était très près du sol entre les deux vignes , les insectes pris au piège à sa surface ont pu venir d'une bien petite distance. Or le débat porte, en grande partie, sur une question de distance [* ). 1) Puis, personne ne nie que dans un lieu déterminé des circonstances toutes locales ne puissent amener des anomalies; mais il importe que ces influences locales puissent être appréciées, si l'on ne veut pas que les exceptions viennent masquer ou défigurer les lois générales. Comment sont cultivées les vignes de M. Faucon et les vignes voisines? Les pampres sont- ils, comme dans la Gironde, attachés à des carassons,échalas, tuteurs quel- conques, de manière à laisser entre deux rangs comme un couloir où le vent puisse s'engouffrer? r>es pampres sont-ils, au contraire, comme dans l'Aude, l'Hérault, le Gard , abandonnés à eux-mêmes? Dans ce dernier cas, pour peu que la vigne soit vigoureuse et que le vent ne soit pas préci- sément une tempête à tout briser, le feuillage est un abri très efficace, si efficace, qu'à Algues-Mortes, dans un sable si mouvant que de grandes précautions sont nécessaires après la taille, on n'en prend plus aucune dès que la vigne est bien feuillée ; le feuillage suffit. )> De plus, si la direction du vent est assez constante à une certaine hau- teur, à la surface du sol le moindre accident de végétation amène des re- mous qui ne sont pas à négliger pour apprécier l'origine probable des insectes. Il est vrai que M. Faucon les a observés très abondants sur les vignes voisines, déjà arrivées mtx dernières limites de V épuisement. Eh bien, c'est encore là une anomalie très rare: il est d'observation constante que, parvenues à ce point, les vignes n'ont plus d'insectes, non seulement à la surface du sol, mais même sur les racines. « M. Faucon fait intervenir l'instinct de ces petites bêtes, qui, dit-il, ne tarde pas à les pousser vers les racines plus succulentes de son vignoble; par contre, il néglige peut-être un peu trop celui qui leur apprend à s'abri- ter des intempéries. Voiri ce que raconte M. Balbiani (-) : n .... Dans une de mes visites, le 29 août, je trouvai la terre autour des ceps humide et ramollie, par suite d'une forte averse tombée la veille. Tous les Phylloxéras avaient disparu sur le sol; mais, ayant eu l'idée de retourner les feuilles des sarments les plus rapprochés (') Comptes rendus, séance du 8 septembre 1879, P- 5o2. (^) Comptes rendus, séance du 1 4 décembre i8'j4) P- 'S^^j. ( 849 ) (le terre, je les vis en grand nombre blottis à leur face inférieure et presque loujouis ap- pliqués contre une nervure. Le surlendemain, le terrain étant devenu presque sec, de nombreux Phylloxéras se promenaient de nouveau sur le sol, et un petit nombre seulement étaient restés sur les feuilles. » » La planchette était-elle entre les deux vignes ou dans la vigne même de M. Faucon? Dans ce dernier cas, peut-être aussi dans le premier, les dix-neuf jeunes Phylloxéras pourraient bien provenir tout simplement des feuilles les plus proches. » Il faut attendre de nouveaux éclaircissements, attendre surtout que l'expérience ait pu être répétée en des lieux divers. A ce point de vue, il est regrettable que, terminée le 27 août, elle soit publiée seulement le a5 oc- tobre (date delà Lettre de M. Faucon), c'est-à-dire deux mois après, et lorsque tout insecte a disparu de la surface du sol. » M. Faucon nous dit que « lèvent, faible ou fort, a persisté d'une ma- » nière désespérante du sud-ouest au nord-ouest pendant près d'un mois ». Je ne m'explique pas que cet accident ait pu le gêner. Il avait à sa dispo- sition tout le périmètre de la vigne épuisée qui devait fournir les insectes; il suffisait de déplacer chaque jour la planchette, de la lîiettre chaque iour sous le vent de ladite vigne. S'il se rencontre sur le pourtour un champ non planté en vigne, c'est là qu'était la place marquée pour la planchette, ou plutôt pour une série de planchettes échelonnées à des distances diffé- rentes fixées sur des piquets de hauteur inégale. Dans ces conditions, en dépit de tous les remous, l'origine des insectes récoltés serait quasi certaine, comme aussi la distance minimum d'où le vent les aurait apportés. C'est ainsi que l'expérience devra être répétée, si elle l'est, ce qui me paraît inu- tile, parce qu'une exception toute locale, si accusée fîit-elle, ne saurait infir- mer les faits généraux. Ceux-ci paraissent assez bien établis: 0 ... Les exemples sont nombreux autour de nous de vignes attaquées sur des points bien caractérisés, ces points étant entourés de tous côtés par des vignes saines et vigoureuses, exemptes de Phylloxéras. La submersion, correctement pratiquée aussi bien sur les foyers ^ue sur les vignes saines de la périphérie, n'empèclie pas la réinvasion de se -manifester en août, plus souvent en septembre et en octobre; cette réinvasion a lieu dans les foyers mêmes où l'on constatait l'année précédente la présence du Phylloxéra, les vignes environnant les foyers restant toujours sans insectes. Comment admettre dans ce cas l'influence d'insectes venus de loin, qui tous auraient dû traverser un territoire circulaire, sans s'y arrêter, pour venir se joindre en un point commun ( ') ?. . .>> » Qui dit cela ? Un homme que son savoir et sa connaissance appro- ( ') E. Falières, Bulletin de l'Association viticole de Lihourne, i x" fascicule, p. 21. C. R., 1879, 2° Semestre. ( T. LXXXIX, N» 20.) I I 2 ( 85o ) fondie de la question ont fait nommer membre de la Commission supérieure du Phylloxéra ; et il le dit justement à propos de la vigne du Mas de Fabre. Où dit-il cela? Dans un Rapport adressé au Ministre au nom de l'Associa- tion viticole de Libourne, Rapport approuvé par des collègues, tous hommes pratiques et observateurs habiles. Est-ce que le vent a pu jouer un rôle? Les réinvasions se montrent tout aussi abondantes dans les foyers isolés que sur des vignes touchant à d'autres vignes infestées. Comment une cause qui ne laisse apercevoir aucune différence appréciable, lorsqu'elle vient à disparaître, strait-elle une cause prcpondératite ? » Dans la Gironde, toutes les vignes sont carassonnées. Dans les vignes dont les rangs ont la direction des vents dominants, les taches devraient s'agrandir démesurément en longueur; aux proportions près, il devrait en être de même partout : ce n'est pas cela, nulle part, on n'a signalé l'in- fluence delà direction des rangs. Les taches affectent, en général et partout, la forme circulaire ou ovale, la forme en ciiveile. » Il est encore d'observation que les réinvasions d'été, généralement importantes après un premier traitement, deviennent négligeables après le second. Cependant, les vignes voisines sont toujours là. Comment une cause qui laisse se pioduire de telles différences, alors que son action propre reste la même, serait-elle une cause prépondérante? » Je le crois encore, en nécjligeant les exceptions ('), les aptères domiciliés sur les vignes voisines ont une influence assez faible sur les réinvasions d'été. Des observations précises et rigoureusement contrôlées seraient indispen- sables pour établir le contraire car les conséquences d'une erreur sur ce point seraient de masquer la valeur absolue de tousles traitements, et aussi leur valeur relative, en faisant peser sur tous une influence étrangère capable d'effacer les effets de celles qui sont inhérentes aux traitements eux-mêmes. » M. J. Gkisdox propose l'emploi du fluorure de potassium pour com- battre le Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. A. Barthélémy adresse, pour le Concours du prix de Physiologie ex- périmentale, un Mémoire intitulé : « Influence de la tension hydrostatique sur les mouvements des liquides dans les végétaux ». (Renvoi à la Commission. ) (') Comptes rendus, séance du 8 septembre 1879, p. 5o4, ligne 2 du n" 3. (85.) M. L. Pagel adresse un Mémoire portant pour titre : « Le point à midi II. (Renvoi à la Section de Géographie et Navigation.) M. H. DE Bardel adresse une Note concernant la production industrielle de l'oxygène, par la décomposition de l'eau au moyen du chlore. (Renvoi à l'examen deM.Peligot. ) M. L. Palmieri adresse une « Instruction pratique pour l'usage d'un diagomètre servant à l'analyse des huiles et des tissus ». (Renvoi à la Commission nommée pour la question des falsifications des huiles. ] CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel donne lecture de la dépêche suivante, qui lui est adressée par M. le Général Ibaùez : Madrid, i6 novembre. « Le calcul provisoire de la liaison géodésique de l'Espagne avec l'Algérie vient d'être terminé à l'instant, à l'Institut géographique. Veuillez faire demain part à l'Académie des brillants résultats obtenus par les savants officiers français et espagnols qui ont pris part à cette mémorable opération. La longueur des côtés va jusqu'à 270 kilomètres. La surface sphéroïdale des triangles va jusqu'à i 400000 hectares. Les observations ont été faites aux quatre sommets simultanément. Voici les petites erreurs, en secondes sexagésimales, données parles équations d'angles des quatre triangles : r",8, i",i, o",5, o",i. •> L'équation aux côtés est également satisfaite avec une grande exactitude. » M. Bouquet de la Grye prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Géographie et Navigation, par le décès de M. de Tessan. (Renvoi à la Section de Géographie et Navigation.) M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Ouvrage de M. G. Tissandier, portant pour titre : « Les martyrs de la Science. " ( 852 ) SATRONOMiE. — Obseivation d'un satellUe de Mors (Deiinos), faite à l'Ob- servatoire de Paris, par M . G. Bigourdan. Note présentée par M. Mouchez. « En cachant complètement le disque de Mars, j'ai vu Deimos le i4 no- vembre 1879, vers I i'', mais pendant une ou deux minutes seulement. )) Le 10, et toujours en cachant le disque de la planète, j'ai revu Deimos vers la*"; ensuite je l'ai suivi assez facilement à diverses reprises jusque vers i5''. Dans l'intervalle, j'ai essayé vainement de faire quelques mesures d'angle de position et de distance, le satellite devenant invisible toutes les fois que la planète n'était pas cachée. Alors j'ai'employé le micromètre à gros fils et j'ai pu faire cinq mesures, qui ne doivent être considérées que comme approximatives et qui donnent, pour la différence de déclinaison du satellite et de la planète : 1879, novembre 16, ;t iSI-Sd" t. ra. de Paris, sat. -planète (centre).. . + 46", o D'aprèsleMénioiredeM. Asaph Hall,le calcul donne pour leniêmeinstant. -t- 4'">9 » J'ai essayé ensuite de déterminer la différence d'ascension droite, mais la planète était déjà peu élevée sur l'horizon, et je n'ai plus aperçu Deimos assez facilement pour continuer ces mesures. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur tes fonctions doublement périodiques avec des points singuliers essentiels. Note de M. E. Picakd, présentée par M.^Hermite. « Dans la théorie des fonctions uniformes doublement périodiques, on suppose que les fonctions n'ont d'autres points singuliers que des pôles. Me plaçant à un point de vue plus général, je vais envisager une fonction doublement périodique ayant, dans chaque parallélogramme de périodes, un nombre fini n de points singuliers essentiels. La considération de fonc- tions de cette nature peut, au premier abord, sembler sans utilité; j'espère pouvoir montrer, dans une autre occasion, qu'elle présente quelque utilité dans plusieurs questions de Calcul intégral. » Je me propose de trouver aujourd'hui l'expression générale d'une fonc- tion uniforme /(j?), ayant, dans un parallélogramme élémentaire P, les «points singuliers essentiels a,, a., . • • , a„. Désignons par m(jc) unefonction ( 853 ) doublement périodique ordinaire aux mêmes périodes élémentaires que f{x), et dont les pôles, simples d'ailleurs, soient précisément a.^ a^, ■ ■ ■ , «„. Je vais montrer que l'on a /(x)= ^ {u'fF.luix)], ft' étant la dérivée de u, et Fo, F,, . . . , F„_, représentant des fonctions uni- formes de M, n'ayant d'autre point singulier essentiel que le point oo . » Posons u{a:) =J. A chaque valeur finie de j correspondent, dans le parallélogramme P, n valeurs de x, x,, oc,, .. ., x„, différentes de a,, «2, .. . , a„. Je considère les n équations obtenues en donnant successive- ment à X, dans l'égalité *-=o les valeurs x,, Xn, ... et a?,,. » Ces n équations du premier degré en Fq, F,, . . . , F„_, peuvent servir à déterminer ces « quantités; nous allons établir que celles-ci sont des fonc- tions analytiques uniformes de /avec le point oo , comme seul point singulier essentiel. Désignons par ii/. la valeur de u' pour x =^ X/,; les équations (I) donnent, en posant P(«') = {u' - u\ ) (^^' -?/,)... {W - «1 ) =^ "'" + U, u'"-' + . . . + U„, F, _ u„_,_, 2 p,^^ + u„_,_,2 -pvT + • ■ • + 2 ~~n^) » Faisons d'abord abstraction des valeurs de^ en nombre fini pour les- quelles l'équation u[x) = / a des racines égales. Les quantités u^, u'^, ..., m'„, sont alors, en général, distinctes, car on sait que la dérivées' acquiert n valeurs différentes aux 7z points qui, dans un parallélogramme élémentaire, correspondent à une valeur donnée de u (uoîV Briot et Bouquet, Théorie des fonctions elliijt.^p. 277). Tous les termes de F, ont alors une valeur déter- minée, et de plus, x,,X2, ..., x„ entrant symétriquement dans chacun d'eux, F, a luie valeur unique pour chaque valeur de y. Il ne suit pas de là que les F soient des fonctions analytiques dej; mais on peut aisément rétablir, en faisant voir que, dans le voisinage d'une valeur a de j-, elles peuvent, après avoir été multipliées, s'il est nécessaire, par une puissance entière convenable dej- — a, être développées en une série procédant sui- ( 854 ) vant les puissances de r — a. Il peut arriver que, pour certaines valeurs «, de M, plusieurs valeurs de u' soient égales, quoique l'équation n = a, ait ses racines distinctes; dans ce cas les valeurs de u' sont des fonctions ho- lomorphes de u dans le voisinage de «,, et la conclusion à laquelle nou^ venons d'arriver subsiste encore. )) Considérons maintenant le cas où/ aurait une valeur a, telle que l'é- quation u{x) = a possède une racine multiple a d'ordre p.. L'équation u{jc)=:2', }' différant très peu de a, possède p. racines x,, x,, . . . , x^^ voisines de a; je montre que la somme !• = ?■ Z P'(«a) ' . A = 1 OÙ X est un entier positif inférieur à n, relative à ces u. racines, peut, après avoir été multipliée, s'il est nécessaire, par une puissance convenable de j>' — a, être développée dans le voisinage de )' = a, en une série procédant suivant les puissances croissantes de ) — a. On en conclut alors facilement que le point a est, pour chacune des fonctions F, un pôle ou point ordi- naire. Il est donc bien établi que ces fonctions sont des fonctions analy- tiques uniformes, n'ayant d'autre point singulier essentiel que le point oo . » Il sera facile de trouver maintenant une expression générale d'une fonction doublement périodique de seconde espèce, ayant les points sin- guliers essentiels «,,«2? •••' a„ dans le parallélogramme P, car il suffira de multiplier l'expression générale des fonctions périodiques de première espèce, que nous venons d'obtenir, par une fonction ordinaire quelconque de seconde espèce ayant les mêmes multiplicateurs. « J'espère pouvoir montrer, dans une Comaumication prochaine, l'usage que l'on peut faire de ces expressions générales pour l'inlégralion d'une classe d'équations linéaires du second ordre, à coefficients doublement périodiques, sur laquelle les belles recherches de M. Hermite, relatives à l'équation de Lamé, ont appelé l'attention des géomètres, où les fonctions intégrales pourront avoir non-seulement des pôles, mais des points singu- liers essentiels. » ( 855 ASTKONOMIE PHYSIQUE. — Taches et protubérances solaires observées avec un spectroscope à cjiande dispeision. Note de M. L. Thollox, présentée par M. Mouchez. « L'expérience et la théorie prouvent que les mêmes protubérances observées avec des spectroscopes de pouvoir différent n'offrent pas le même aspect ni les mêmes dimensions. Avec une dispersion donnée, on ne voit d'une protubérance que les partiesdont l'éclat dépasse celui du fond sur lequel elle se dessine, c'est-à-dire du spectre de la lumière diffusée par l'atmo- sphère. En accroissant cette dispersion, l'éclat du fond diminue tandis que celui de la flamme monocliromatique reste le même; certaines parties invi- sibles dans le premier cas doivent donc se montrer et se montrent en effet dans le deuxième. Pour observer dans les meilleures conditions possibles ces remarquables phénomènes, pour bien étudier la nature et la vitesse des mouvements qui se produisent dans les taches et dans les masses incan- descentes, en un mot pour voir dans le Soleil tout ce que le spectroscope est susceptible de nous y faire observer, il faudrait un instrument dont le pouvoir dispersif n'eût d'autre limite que l'éclat du Soleil lui-même. Théoriquement cette limite n'existe pas, mais il ne serait pas impossible de démontrer qu'elle existe dans la pratique. » Le grand appareil que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie au mois de juin dernier n'atteint certainement pas à la limite en question, mais il en approche. Par suite, les observations qu'il permet de faire m'ont semblé devoir offrir un grand intérêt. Ayant obtenu l'autorisation de l'installer à l'Observatoire, M. le contre-amiral Mouchez a mis la plus extrême obligeance à faciliter et à encourager mes essais. Grâce à cet heureux concours de circonstances et à quelques journées assez belles, j'ai pu faire un certain nombre d'observations qui confirment mes prévisions et me per- mettent d'espérer beaucoup pour les études que je me propose de faire. M Après m'ètre assuré par de nombreuses expériences que la loi du déplacement produit par le mouvement de la source lumineuse est d'une vérité incontestable, je me suis appliqué à l'étude des taches et des protu- bérances. Bien que les taches se montrent rarement dans la période actuelle, il m'a été possible d'en observer quelques-unes. La fig. i représente la raie G dans une région de petites taches où la chromosphère était dans une violente agitation. La raie y était contournée, élargie par places, interrompue même par une bande lumineuse qui la traversait obliquement; elle se ( 856 ) résolvait en granulations très visibles et très serrées. Mais la particularité la plus importante était présentée par la tache T; quand elle passait sur la Fig. I. Rougo extrême . Taches observées le 2 octobre 1879. Bord occidental du Soleil. Observatoire de Paris, fente, la raie C était brusquement déviée du côté du rouge au point corres- pondant à la tache. La fiy. i donne lieu aux mêmes observations. Il me Fig. 1. t - Rouge evtrdmo. Taches observées le 8 octobre 187g. Bord oriental du Soleil. Observatoire de Paris. paraît très important de constater que tous les déplacements de raies que j'ai observés jusqu'à présent dans les taches ont toujours été de même sens et semblent indiquer un mouvement de la périphérie au centre. » Dans les rares instants où le ciel s'est trouvé d'une pureté suffisante, les protubérances se sont montrées avec un éclat et une netteté de con- tours que je ne leur ai pas vus à Rome avec l'appareil du P. Secchi. Celle que représente la fig. 3 a été observée le 9 octobre vers le pôle sud. ( 857 ) Elle était liés brillante et d'une grande netteté; elle avait environ i',5de F'IT- 3. linnjo oxtièii hauteur. Les deux dessins de la^^. 4 représentent une autre protubérance, le premier {a) telle qu'elle était le 26 octobre à i o''2Ô™ du matin, le deuxième {b) à 2^4 S"" du soir de la mêine journée. Le matin sa hauteur comprenait à peu près trois fois la largeur de la fente, qui était de o"',oo2; l'image du Soleil avait o^jOya de diamètre; la hauteur de la protubérance avait donc près de 3', environ looooo*"". » Sans insister sur les détails, j'appellerai l'attention sur une particu- larité de la fig. 3. En A la fente se trouve débordée par une sorte de cône C. R., 1879, 2« Semestre. (T. LXXXIX, A» 20.) ' '3 ( 858 ) très lumineux que j'ai pu observer pendant plus d'une heure et demie. La fig. 5 présente un phénomène tout semblable. Une protubérance très brillante, observée seulement avec la fente étroite, illuminait vivement la raie C; dans sa partie supérieure elle présentait de nombreuses solu- Fig. 5. ^■H ^y^^^B B 1 ■ ^^ ^^— 1 1 o - 1 ^-^— ^-— -.^ ^^^ j[ lAià^ N 9 tions de continuité; à son sommet la raie C restait obscure dans toute sa hirgeur et l'illumination se produisait à côté, tout à fait en dehors. Dans l'état actuel de la science, de semblables effets ne peuvent s'expliquer que par les mouvements de l'hydrogène incandescent. Mais les deux déplacements observés sont si considérables et impliquent des vitesses si prodigieuses qu'il reste des doutes sur la réalité de la cause. La fiq. 5 nous montre en effet un mouvement d'au moins 25*"" par seconde, ; se produisant à une grande distance de la surface du Soleil et normale- ment à la direction de l'un de ses diamètres. En admettant une force capable de produire de telles vitesses, dans le cas actuel où serait son point d'appui? Si c'était dans les masses gazeuses elles-mêmes, il se produi- rait dans ces masses un mouvement en sens inverse qui se serait révélé par un déplacement du côté opposé de la raie C. Or, il n'y avait rien de semblable. De plus, le phénomène n'est point instantané, il a une durée considérable. Si un courant électrique d'une grande intensité avait le pouvoir d'imprimer aux molécules gazeuses qui se trouvent sur son passage des vitesses percep- tibles au spectroscope, la théorie de M. Cornu sur les protubérances expli- querait bien des faits dont les autres théories ne rendent pas compte d'une façon satisfaisante ». ( 859 ) PHYSIQUE DU GLOBE. — Le problème de fEuripe, Note de M. F. -A. Forel, présentée par M. A. Cornu. « Le problème des courants de l'Euripe, après avoir, comme on le sait, fait le désespoir d'Aristote, est resté jusqu'à présent sans solution ; Strabon, Pomponius Mêla, Pline, Suidas, Sénèque, Tite-Live, parmi les anciens, et tous les auteurs et voyageurs modernes qui s'en sont occupés ont re- noncé à en trouver l'explication. » Voici comment je résumerai la question d'après les observations du jésuite Babin, 1669, qui ont servi de base à toutes les descriptions modernes. Sous le pont d'Egripo, l'ancienne Chalcis, qui fait communiquer l'île d'Eu- bée (Négrepont) avec la Béotie, le détroit de l'Euripe montre presque con- stamment des courants très énergiques, assez intenses pour faire jouer les roues de moulins à farine. Le courant marche tantôt dans un sens, tantôt dans l'autre; mais le régime de ces changements de direction présente deux types essentiellement différents : tantôt le courant est réglé, suivant l'ex- pression consacrée, tantôt il est déréglé. Quand le courant est réglé, il change de direction quatre fois par jour lunaire de vingt-quatre heures cinquante minutes: il offre ainsi deux flux et deux reflux, et correspond évi- demment à la double marée luni-solaire. Quand le courant est déréglé, les changements de direction sont beaucoup plus fréquents et indiquent de onze à quatorze flux et reflux par jour et même plus. Le P. Babin a mesuré la durée de l'une de ces marées à courte période, et l'a trouvée d'une heure et demie. » Le courant est déréglé du 7* au i3^ et du 21^ au a6* jour du mois lunaire, par conséquent, aux époques de quadrature; il est réglé le reste du temps, c'est-à-dire aux époques de syzygie. L'amplitude de ces marées peut s'élever à i ou 2 pieds. » Ce problème se résoixt facilement si l'on cherche une double origine aux courants de l'Euripe. Quand ils sont réglés, ils sont l'effet des marées luni-solaires de la mer Egée; quand ils sont déréglés, ils sont l'effet de seiches du canal de Talante, seiches analogues à celles qui sont connues depuis longtemps sur le lac Léman. » L'action des marées n'a pas besoin de démonstration; chaque fois que la marée monte dans la mer Egée, le courant du flux s'établit dans l'Eu- ripe et remonte le détroit du sud-ouest au nord-ouest; il marche en sens ( 86o ) inverse quand la marée descend. Il y a deux marées dans le jour lunaire ; ainsi s'expliquent les quatre changements de direction du courant quand il est réglé. » L'action des seiches est aussi simple. Nos études des dix dernières an- nées ont démontré dans les bassins fermés de nos lacs suisses l'existence d'un mouvement rythmique de balancement de la masse de l'eau, suivant les diamètres principaux du lac et spécialement suivant sa plus grande lar- geur. Ce balancement pendulaire, oscillation fixe nninodale, se traduit sur la rive par des mouvements alternatifs de flux et de reflux qu'on appelle les seiches; dans les canaux qui font communiquer les ports et étangs avec le lac, il se traduit par des courants alternatifs d'entrée et de sortie. Les seiches sont causées par diverses actions mécaniques, entre autres par les variations locales de la pression atmosphérique, par les vents, par le vent descendant des orages locaux, etc Les seiches sont presque toujours re- connaissables; à Genève, elles ont une amplitude ordinaire de quelques centimètres; mais dans les cas exceptionnels cette amplitude peut s'éle- ver à o'°, 5o, i'", 2™ même. Le rythme des seiches longitudinales du lac Léman a une durée de soixante-treize minutes, flux et reflux compris. )) Or le canal deTalante, qui s'étend au nord-ouest de l'Euripe, entre l'Eubée et la Béotie, sur une longueur de 1 15'"", forme un bassin presque absolument fermé et parfaitement limité. Ce bassin doit avoir ses seiches aussi bien que notre lac Léman, et ces seiches doivent se faire sentir dans l'Euripe par un flux et un reflux, par des courants alternatifs d'entrée et de sortie de l'eau. » Appliquons aux seiches hypothétiques de ce bassin notre formule des seiches s/g-/' l est la longueur du bassin, iiS"""; h est la profondeur moyenne. » D'après la Carte marine de Copeland et Graves, la profondeur maxima est 200 brasses et la profondeur moyenne peut être évaluée entre 100™ et 200™. D'après ces données, la durée des seiches serait de : laî minutes si la profondeur moyenne est de 100'" 100 » » i5o 86 « » 200 » Ces chiffres correspondent parfaitement à ceux indiqués par les au- ( 86i ) leurs, de onze à quatorze marées par jour, ce qui donue pour chaque ma- rée de io3 à i3i miniilcs ; je suis donc autorisé à chercher, dans ces marées des courants déréglés de l'Euripe, des seiches (ki canal de Talante. »> Il n'y a pas jusqu'aux détails donnés par les auteurs qui ne s'appliquent fort bien à cette hypothèse : ainsi la fréquence relative des deux types de courants aux divers jours du mois lunaire. Aux syzygies la marée luni- solaire est à son maximum, et son effet doit éteindre celui des seiches; or aux syzygies le courant de l'Euripe est réglé, c'est-à-dire, d ne présente que le double flux et reflux de la marée luni-solaire. Aux quadratures les marées sont les plus faibles, et leurs flux et reflux doivent être dépassés par ceux des seiches: or aux quadratures le courant de l'Euripe est déréglé, c'est-à-dire il présente les quatorze flux et reflux que j'attribue aux seiches. » Ainsi encore les auteurs disent que les eaux de l'Euripe s'élèvent lorsque le courant s'écoule dans la mer Egée et descendent lorsqu'il marche vers le golfe de Talante; ce fait indique l'existence de flux et de reflux locaux de ce canal. Mais cette observation ne doit, dans mon opinion, se rapporter qu'aux courants dus aux seiches; la marée luni-solaire de la mer Egée doit, au contraire, déterminer des courants d'entrée dans l'Euripe quand le flux monte, et vice versa. » Si quelque naturaliste avait l'occasion d'étudier les courants de l'Eu- ripe, il vérifierait facilement l'interprétation que j'en propose; il devrait, en particulier, porter son attention sur trois points : » 1° Constater la durée exacte des flux et reflux du courant déréglé de l'Euripe, déterminer le rythme normal des seiches du canal de Talante; » 2° Vérifier si, comme pour les seiches du lac Léman, l'amplitude des soi-disant marées du courant déréglé est plus forte lorsque le temps est mauvais et l'atmosphère troublée ; » 3° Vérifier si les rapports entre la direction du courant et le flux de la mer montante sont, comme je le suppose, inverses suivant que le courant est réglé ou déréglé. » Je me permets de solliciter cette triple vérification. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur la chloroplijlle. Note de M. Arm. Gautier. « Peu de substances ont été le sujet de recherches plus nombreuses que Il chlorophylle ; l'étal de nos connaissances sur celte substance, dont le ( 862 ) rôle dans la vie des végétaux est si important, n'en reste pas moins fort in- complet. On ignore absolument sa fonction chimique, on ne sait presque rien de sa composition élémentaire, on met en doute qu'elle soit ou non azotée; on nie et l'on affirme tour à tour que le fer entre dans sa compo- sition, etc. Ces incertitudes tiennent à ce que la chlorophylle a toujours lé obtenue à l'état amorphe, mélangée de cires,- de graisses, etc., impuretés qui ont les mêmes dissolvants qu'elle. D'autre part, d'après les recherches de Filhol, la chorophylle paraîtrait être une substance d'une instabilité extrême, qui s'altère sous l'influence de l'air, des réactifs acides, basiques, et beaucoup d'auteurs ont étudié, en effet, les produits de sa décompo- sition plutôt que la chlorophylle même. » Je suis parvenu, en 1877, à préparer la chlorophylle à l'état pur et cristallisée, et ce sont mes recherches sur cette matière que je demande à l'Académie la permission de lui exposer. » Pour obtenir la chlorophylle, je prends des feuilles vertes d'épinards, de cresson, etc., que je pile dans un mortier en ajoutant à la pulpe un peu de carbonate de soude jusqu'à presque neutralisation du jus, puis je soumets à une forte pression. Je délaye ensuite le marc dans de l'alcool à 55" C, et je comprime de nouveau énergiquement. Je reprends alors la matière ainsi épuisée à froid par de l'alcool à 83° C. La chlorophylle se dissout, ainsi que les cires, les graisses, les pigments. La liqueur est filtrée et uii.se alors en contact avec du noir animal en grain, au préalable lavé et porté à une tem- pérature suffisamment élevée. Au bout de quatre à cinq jours, il s'est emparé de la matière colornnte verte ; la liqueur est devenue jaune verdàtre ou brunâtre; elle contient toutes les impuretés. On la décante, on recueille le noir dans une allonge fermée par du coton, et on lave à l'alcool à 65° C. Celui-ci s'empare d'une substance jaune crisfallisable, déjà signalée comme accompagnant généralement la chlorophylle, et qui paraît en rapport intime de composition avec elle. » Sur le noir ainsi privé du corps jaune, ou n'en contenant que des traces, on verse de l'éther anhydre, ou mieux de l'huile légère de pétrole, qui ne dissout pas la matière jaune. Ces dissolvants s'emparent de la chlo- rophylle et donnent une liqueur verte très foncée, qui, par une lente éva- poration à l'obscurité, fournit la chlorophylle cristallisée. » Elle est formée de petits cristaux en aiguilles aplaties, souvent rayon- nantes, pouvant avoir plus d'un demi-centimètre de long, de consistance un peu molle, de couleur verte intense lorsqu'elle est récente, plus tard vert jaunâtre ou vert brunâtre. Lorsqu'elle cristallise trop vite, elle donne des ( 863 ) masses vert noirâtres entièrement formées de cristaux microscopiques qui, lorsqu'ils ne sont pas fout à fait dénués d'eaux mères, sont beaucoup plus foncés que les plages verdàtres qui les entoiuent. Les plus petits sont verts par transparence; quelques-uns, toutefois, colorent la lumière trans- mise d'une belle teinte hlas, soit que ceux-ci appartiennent à un pig- ment spécial, soit plutôt que les cristaux dichroïques de chlorophylle pré- sentent des teintes complémentaires lorsque la lumière les traverse dans un sens ou dans l'autre. » Ces cristaux m'ont paru appartenir au système du prisme rhomboïdal oblique ; le rhomboèdre, souvent dénué de toute facette modificatrice, présente un angle de 45° environ. ') Exposés à la lumière même diffuse, ils deviennent lentement vert jau- nâtre, puis se décolorent au bout d'un très long temps. La matière vert brunâtre ou jaunâtre est devenue incristallisable. » 11 résulte de mes recherches que la chlorophylle, que l'on a successi- vement comparée à une cire, à une résine, à une graisse, etc., doit être en réalité rapprochée de la bilirubine^ au point de vue de ses aptitudes, de ses réactions et de sa composition élémentaire. » Comme la bilirubine, la chlorophylle se dissout dans l'élher, le chlo- roforme, le pétrole, le sulfure de carbone, la benzine, et se dépose de ses solutions tantôt amorphe, tantôt cristallisée. » Comme elle, elle est enlevée à la plupart de ses dissolvants par le noir- animal, qui peut ensuite, s'il a été préparé dans les conditions voulues, la céder de nouveau à l'éther. » Comme la bilirubine, la chlorophylle joue le rôle d'un acide faible donnant des sels solubles et instables avec les alcalis, des sels insolubles avec toutes les autres bases. » Comme les solutions alcalines de chlorophylle, les solutions alcalines de bilirubine s'altèrent et s'oxydent très facilement sous V influence de l'inci- tation lumineuse. » Ces deux substances donnent de nombreux dérivés colorants jaunes, verts, rouges et bruns; je les ai constatés pour la chlorophylle que l'on peut faire successivement passer, comme la bilirubine, du vert au jaune, au rouge, au brun, par soustraction ou addition d'oxygène. 1) Enfin, la chlorophylle, comme la bilirubine, jouit delà propriété de s'unir directement à l'hydrogène naissant. » Là ne s'arrête pas leur analogie. Quand on met de la chlorophylle en digestion avec de l'acide chlorhydrique concentré et chaud, elle se dé- ( 864 ) double, comme l'avait déjà constaté M. Fremy, en deux nouvelles sub- stances : l'une qui donne une belle solution vert bleuâtre, l'autre qui reste insoluble, mais qui se dissout en brun dans l'étber et l'alcool chaud, dont elle paraît apte à se séparer en cristallisant {pli/lloxanlhine). La sub- stance dissoute dans l'acide chlorhydrique [acide j}lijUoc)'ainqite de M. Fremy) peut être séparée de sa solution chlorhydrique par saturation. C'est une matière vert olive, soluble dans l'alcool et l'éther, s'unissant aux bases avec lesquelles elle forme des sels alcalins solidjles, des sels terreux verts ou bruns. D'après des analyses préliminaires, que je ne traduis ici que sous réserves, elle me parait répondre à la composition CH-^Az-O^ Si l'on se rappelle que la bilirubine a pour formule C'^H"Âz'^0', on voit que ces deux substances colorantes, très rapprochées d'ailleurs par leurs caractères généraux, sont des isologues. Je n'ai pas encore d'analyses du second terme qui résulte de ce curieux dédoublement. A i6o° la matière verte chauffée avec HCl donne une base à chloroplatinate soluble. » Lorsqu'on fond la chlorophylle avec la potasse caustique concentrée, elle se dédouble en deux parties, dont l'une s'unit à la potasse, tandis que l'autre s'en sépare sous forme d'une matière brun rougeâlre soluble dans l'eau bouillante. Si l'on élève la température, une décomposition pro- fonde se produit. Il se dégage des gaz alcalins, et il se développe une odeur désagréable; mais, à aucun moment de cette attaque, il ne se fait de sub- stances qui, après saturation exacte de l'alcali, colorent les sels de fer en bleu, noir ou vert, observation qui exclut déBnitivement l'hypothèse de Hlassiwetz, qui pensait que le pigment vert des végétaux dérivait de la quercétine ou des corps analogues unis à une trace de fer. » Contrairement à ce qui a été dit par Verdeil, Pfaundier, etc., la chlo- rophylle est tout à fait exempte de ce dernier métal. Elle fond lorsqu'on la chauffe, boursoufle, émet des gaz acides, donne un charbon très léger, dif- ficilement combustible, et laisse i, 7 à 1,8 pour 100 de cendres blanches formées de phosphates alcalins, avec un peu de magnésie, une trace de chaux et de sulfates ; mais elles sont absolument privées de fer. )) Je m'étais borné à communiquer à la Société chimique de Paris, dans sa séance du 20 juillet 1877 (voir Bullelin de la Société cliim., t. XXVIII, p. 147) la découverte de la chlorophylle cristallisée, dont je lui apportai alors un échantillon qui est resté six mois à l'Exposition universelle de Paris, dans la vitrine du laboratoire de M. Wurtz. Après avoir ainsi pris date, je me proposais de communiquer à l'Académie des Sciences mes recherches sur cette substance, dès qu'elles seraient assez complètes pour être dignes de ( 865 ) lui être présentées, lorsque j'ai trouvé, clans le numéro ilu i"septembre 1879 du Bericitle der deutsclien cltemisclien Gesellschaft, une Note où M. Hoppe- Seyler décrit succinctement, page i555, sous le nom de chlovophy liane, une substance qui me parait être le pigment chlorophyllien lui-même. L'auteur annonce qu'après avoir épuisé de Therbe par de l'élher, si on la traite par l'alcool, on en extrait deux matières cristallisables, l'une jaune, l'autre verte. « Cette dernière est, dit-il, une substance très soluble dans l'alcool et dans l'éther, en cristaux de consistance molle, sous forme d'aiguilles microscopiques tordues, ou de lamelles de couleur vert foncé par réflexion, brunes par transmission. . . . Sur celte substance, qui, d'après l'action qu'elle exerce sur la lumière, doit être très procbe de la chlorophylle des plantes vivantes, je ne connais encore aucune indication. » » Le professeur de Strasbourg se borne, d'ailleurs, à donner quelques détails sur les propriétés optiques et physiques de la chiorophyllane et sur sa composition élémentaire. Il a trouvé C=73,4, H = 9,7, Az = 5,G2, P = i,37, Mg = o,34, 0 = 9,57. » Je suis moi-même arrivé à la composition suivante pour la chloro- phylle cristallisée : C = 73,97, H =9,80, Az = 4>i5, Phosphates, cendres = 1,75, O = io,33. » Sans être tout à fait concordantes , ces analyses se rapprochent beaucoup et semblent, vu les caractères physiques communs, devoir faire adopter l'opinion que la chiorophyllane de M. Hoppe-Seyler n'est que la chlorophylle même, qu'il ne faut du reste pas confondre avec le corpuscule chlorophyllien qui, à la façon du globule du sang, est un glomérule de pro- toplasma spécialisé, doué d'une vie et d'un développement propres, im- prégné par le pigment chlorophyllien. » Je dois faire observer, d'ailleurs, que mes analyses ont porté sur de la chlorophylle restée à l'air, et qui avait pris la teinte vert brun caractéris- tique d'un commencement d'oxydation. I^es différences de nos deux analyses s'expliquent donc suffisamment, surtout si j'ajoute qu'elles s'ap- pliquent, dans le cas de M. Hoppe-Seyler, à la chlorophylle de monocotylé- donées, dans le mien, au pigment vert de dicotylédonées, chlorophylles qui ne paraissent avoir ni des propriétés, ni une composition tout à fait iden- tiques. » La publication de la Note de l'auteur allemand m'oblige donc à rap G. R., 1879, 2' Semestre. (T. LXXXIX, N» 20.) I l4 ( 866 ) peler que j'avais découvert et annoncé depuis plus de deux ans la décou- verte de la chlorophylle cristallisée, et me force à publier, avec quelques détails, les résultats encore incomplets auxquels je suis arrivé sur une sub- stance d'une si grande importance pour la Physiologie végétale, et dont les relations, ci-dessus exposées, avec la bilirubine, et par conséquent avec l'hématine dérivée de la couleur du sang, rendent l'étude plus intéressante encore. » ZOOLOGIE. — Viviparité de l'Hélix stiideriana {Férussac). Note de M. C. ViGuiER, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « Des cas de viviparité ont été signalés déjà chez un assez grand nombre de Gastéropodes , mais je n'en ai relevé jusqu'ici que trois exemples dans le genre Hélix. Le premier date des voyages de VUranie et de V Astrolabe, et l'on trouve dans le deuxième Volume de la Zoologie de ce dernier voyage (p. i i3)cette indication : « L'utérus (de VHelia ou Partuta gibba) con- » tient un assez grand nombrede jeunes individus. » Les figures ne représentent aucun détail anatomique. » J'ai examiné les échantillons rapportés par Quoy et Gaimard, mais leur mauvais état de conservation ne permet pas de constater autre chose que le fait même delà viviparité. Le deuxième exemple se trouve rapporté par Moquin-Tandon [Journal de Conchyliologie, i853, p. aaS). » Il s'agit ici de V Hélix tupestris, dont on ouvrit trois échantillons renfer- mant trois, quatre et sept petits. Les dimensions des petits étaient de | de milhmètre. » Le troisième cas se trouve décrit plus en détail par M. Fischer (/our- nal de Conch/liologie^ 1873, p. 8). Les œufs (de V Hélix inœqualis) étaient au nombre d'une douzaine environ et présentaient divers états de dévelop- pement. Les plus rapprochés du vagin étaient les plus gros et leur enve- loppe calcaire semblait plus solide. Leur grand diamètre atteignait o™,oo3. En brisant l'enveloppe des œufs, on trouvait une petite coquille jaune pel- lucide portant deux tours et demi de spire. Ni M. Fischer, ni Moquin-ïan- don n'ont donné de figure à ce sujet. Les collections du Muséum ne ren- fermant ni l'Hélix rupestris, ni V Hélix inœqualis, du moins dans l'alcool, il m'a été impossible d'étudier ces types ; mais j'ai pu examiner dans le labo- ratoire de M. le professeur Perrier deux pièces dans l'alcool, rapportées par M. G. de l'Isle, naturaliste d'une des missions du passage de Vénus, (867 ) en 1875. Elles ont été recueillies aux îles Seychelles et proviennent d'une grande Hélice {Hélix studeriana, Fériissac), que le voyageur n'a malheureu- sement pas songé à rapporter entière. Ces deux pièces comprennent : » N° 1, la matrice seulement; » N° 2, la matrice, le vagin, la vésicule copulatrice et la verge. » Le n° 1 présentait un aspect blanc mat, comme crayeux, et ne lais- sait rien voir à son intérieur. On constatait par le toucher la présence de deux coquilles. » Danslen''2, les parois delà matrice étaient au contraire tout à fait trans- parentes et laissaient voir deux coquilles à peu près de mêmes dimensions (o'°,oi4à o'",oi5 de diamètre) et quelques grumeaux épars de substance blanche. Le vagin est assez long, à parois épaisses. La vésicule copulatrice est pyriforme, munie d'un long col, et se trouve appliquée sur la matrice, le long de la bande testiciilaire, et logée dans une petite dépression. Le canal déférent présente les rapports ordinaires. La verge est de fortes di- mensions. Il n'existe pas de traces de glandes multiBdes ou de bourse du dard. » En ouvrant avec précaution la pièce n°l du côté opposé à la bande testiculaire, je vis que les parois de la matrice étaient excessivement minces et parfaitement transparentes. L'organeétait rempli d'une substance blanche granuleuse, ne faisant pas effervescence avec les acides et se dissolvant en partie dans le chloroforme. Cette substance, tombant au fond du vase, laissait voir deux poches membraneuses qui, incisées à leur tour, furent trouvées gorgées de la même substance. » Dans chacune des deux poches se trouvait une jeune coquille portant à peu près deux tours de spire et mesurant o^jOog à o",oio. Ces coquilles étaient également remplies par la matière blanche, sauf l'espace occupé par le jeune animal. » Au milieu du pied de celui-ci, on voit s'enfoncer une sorte de cordon tordu en spirale et formé par l'enroulement de la membrane qui constitue la poche. » En dissolvant avec précaution dans l'acide azotique étendu une des jeunes coquilles, je me suis assuré que ce cordon se continue directement avec des organes internes qu'il m'a été malheureusement impossible de déterminer, vu l'état de la pièce. » Il ne s'agit pas toutefois, ici, d'une véritable placentation comme celle quia été observée chez les Salpes. Le jeune animal est suspendu par son cordon au sein de la poche membraneuse qui le renferme ; mais cette poche ( 868 ) elle-même n'est qu'en rapport de contiguïté, et non de continuité, avec les parois de la matrice. De plus, une coupe transversale dans le cordon sus- penseur montre qu'il n'est traversé par aucun vaisseau, mais seulement rempli par delà matière granuleuse. Quant à la substance qui remplit les poches, elle joue probablement le rôlede vitellus nutritif. Très abondante dans la matrice n° 1, elle a presque entièrement disparu dans la matrice n° 2, où les jeunes sont plus développés. D'où provient cette matière? Comment est-elle absorbée par l'embryon ? Enfin comment s'opère la sortie des jeunes, qui, vu leurs dimensions considérables, paraissent incapables de passer par le vagin? Autant de questions auxquelles il m'est impossible de répondre actuellement. » M. le professeur Perrier a bien voulu faire demander aux Correspon- dants du Muséum une série de ces animaux dans l'alcool, et je compte pouvoir étudier en même temps le développement de l'embryon chez divers Gastéropodes vivipares. )) Pour le moment, la nécessité de conserver ces pièces, encore uniques, ne m'a permis qu'un examen assez incomplet. Je ferai toutefois une dernière remarque. Si l'on considère une Hélix studeriana adulte, on remarque que les premiers tours diffèrent absolument, par la forme et l'ornementation, du reste de la coquille. Le changement de forme se fait graduellement, bien qu'assez vite. Quant au changement d'ornementation, il est brusque. 11 est à supposer que la première partie correspond à ce qui s'est formé avant la mise en liberté du jeune animal. C'est du reste ce que de nouvelles observations pourront seules décider. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur la distribution relative des températures et des pressions moyennes en janvier et juillet. Note de M. L. Teisserenc de Bort, pré- sentée par M. H. Mangon. « En examinant les Caries d'isanomales (') moyennes pour janvier et juillet, en particulier les plus récentes, publiées par M. Woeikof, et les comparant avec les isothermes des mêmes mois, on est amené à recon- naître que la distribution de la température et celle de la pression sur le globe sont en relation entre elles. M. Buchan d'abord, M. Hoffmeyer et (') En Météorologie, on appelle ainsi les lignes passant par les points qui offrent le même excès avec la température moyenne relative à la latitude. { 8% ) d'autres météorologistes depuis, ont iiuliqué des rapprochements entre les températures et les pressions moyennes dans diverses régions. » Pour dégager une relation entre ces deux éléments, j'ai repris pour janvier et juillet le tracé des isanomales, Bgurées pour la première fois par Dove. » A l'époque où Dove publia son Atlas, les Cartes de pressions moyennes n'existaient pas : la comparaison avec les isanomales ne pouvait donc être faite. » Nos Cartes sont basées sur les observations de sept cents stations ré- pandues à la surface du globe, les dépouillements nautiques publiés déjà et un dépouillement nouveau fait au Bureau central météorologique. » La comparaison de la température et des anomalies de sa distribution avec les isobares conduit aux conclusions suivantes : » )° Lorsqu'une région d'une cer laine étendue offre un excès de température, soit absolu, soit relatif à la température des points situés sous ta même latitude, il y a tendance à la formation d'un minimum barométrique et coïncidence presque complète entre le minimum du baromètre et le maximum de la température. Celte tendance se manifeste soit par l'existence d'un minimum fermé, soit seu- lement par une inflexion des isobares. a 2° Les maxima barométriques, points d'oii l'air s'échappe en divergeant, ont une tendance à s'établir de préférence dans le voisinage des régions où. la température est basse, soit d'une façon absolue, soit relativement à la latitude. » On considère donc les variations de température non plus seulement d'un parallèle à un autre, ce qui suffit pour expliquer le minimum baro- métrique de l'équateur, mais encore les variations sur un même parallèle, ce qui paraît être la raison principale des minima moyens qui existent sur les océans pendant l'hiver. » La production de maxima et de minima de température relatifs à la latitude tient à ce que la surface du globe, de constitution physique variée, absorbe et conserve inégalement la chaleur solaire. » L'étude de la distribution relative des températures et des pressions donne lieu à une sorte de classification des minima barométriques qui est en rapport avec la marche de la température dans les régions qu'ils oc- cupent. » Le minimum équatorial existe toute l'année dans la zone la plus chaude du globe. » D'autres, comme ceux de l'Atlantique et du Pacifique nord, se retrouvent seulement pendant quelques mois, tandis que la température ( «7'> ) offre dans ces régions un excès notable sur celle des points situés à la même latitude. » Enfin, il est certains minima que l'on peut qualifier de réversibles^ parce qu'ils font place à de hautes pressions pendant une partie de l'année, les isanomales changeant alors de signe : c'est le cas des minima des conti- nents. D Les maxima peuvent se diviser en deux groupes, les uns qui sont amenés par les basses températures et disparaissent avec elles, les autres qui sont seulement favorisés par la température, mais que l'on peut ratta- cher à une autre origine : le poids de l'air, qui, s'étant élevé dans les minima jusqu'aux régions supérieures de l'atmosphère, vient augmenter la pression des masses inférieures, sur lesquelles il s'est répandu. » Tels sont les maxima que l'on trouve dans beaucoup de régions, vers 3o° de chaque côté de l'équateur, et qui sont liés au minimum équatorial, dont ils suivent le déplacement avec les saisons. » Le mécanisme de l'échange de l'air s'explique assez bieu par les con- sidérations suivantes : » Dans deux colonnes d'air où la pression est la même au niveau du sol, si les températures sont différentes, la décroissance de la pression est plus lente dans la colonne la plus chaude. » Il en résulte une tendance de l'air à passer de cette colonne dans la plus froide, d'où abaissement barométrique dans la première et élévation dans l'autre. )) L'effet de la différence de la température étant inverse de celui de la dénivellation barométrique, l'échange d'air peut se produire à une cer- taine hauteur, quoique la pression soit moins élevée à la partie inférieure de la colonne la plus chaude. « L'étude comparative de la pression et de la température fait ressortir l'influence des grands courants de la mer. Ceux-ci, en effet, apportent en hiver dans les latitudes élevées, où l'insolation est faible, une partie de la chaleur équatoriale, augmentant ainsi l'énergie des mouvements de l'atmo- sphère en accentuant l'opposition qui existe déjà entre la température sur les continents et sur les océans. » M. L. Desruelles adresse une Note concernant la cause de l'adhérence du bioxyde d'azote sur le fer passif. M. G. Lebon adresse, par l'intermédiaire de M. Larrey, les résultais (871 ) fournis par la mesure des capacités de crânes conservés au Muséum d'His- toire naturelle. Des mesures effectuées sur les capacités de quarante-deux crânes ayant appartenu à des hommes célèbres, tels que Descartes, La Fontaine, Boileau, Gall, Volta, etc., l'auteur conclut que, la capacité moyenne étant de 1430*^*= pour la race nègre, et de iSSg'^'' pour les Parisiens modernes du sexe masculin, elle est de lôSa'^'^ eu moyenne pour les crânes dont il s'agit. La capacité moyenne de ces crânes dépasse donc presque autant celle des crânes parisiens, que celle-ci dépasse celle des crânes nègres. En6n, la capacité moyenne des vingt-six sujets les plus remar- quables atteint le chiffre énorme de 1732'^'=. C'est tout à fait exceptionnel- lement que l'on trouve une grande intelligence unie à une faible capacité du crâne. M. DE CoiNcv adresse, par l'intermédiaire de M. Janssen, l'observation d'un météore qui semble avoir été produit par le passage d'un bolide et visible en plein jour. L'observation a été faite, le 5 octobre 187g, à Jévah (Saint-Astier), Dordogne. « A 5''45 du soir, le 5 octobre 187g, le ciel étant très pur, j'ai vu, dans la région ouest nord-ouest, à une distance zénithale d'environ ■jo", une sorte de ruban blanc en spirale, l'axe perpendiculaire à l'horizon. L'arc sous-tendu par la dimension verticale était d'environ 4° à 5°. » La partie supérieure de la spirale était très déliée; la partie inférieure, plus large et terminée par une portion de spire très déliée. Ce météore ne semblait animé d'aucun mou- vement intérieur. » A 6''5'", ou le voyait encore très bien; mais, dans la direction ouest | nord-ouest, la partie supérieure de la spirale avait disparu; la partie inférieure s'était élargie un peu, comme épaisseur de la traînée et comme dimension de la spire. » Je n'ai pu l'observer plus longtemps, un bouquet de bois gênant ma vue dans la di- rection qye je suivais moi-même à pied pour rentrer chez moi. i> Lorsque je suis arrivé, vers 6'' i5'°, à mon observatoire, dans le désir de fixer la position exacte du météore, le crépuscule d'un côlé et l'affaiblissement du météore de l'autre, ne m'ont pas permis de faire une observation utile. » A Périgueux, c'est-à-dire, à iS""" de chez moi, le phénomène a été vu également. J'ai l'honneur de vous adresser un extrait de journal qui en rend compte. Je dois ajouter qu'une personne intelligente m'a dit avoir vu une étoile filante [sic] à l'endroit où, quelques instants après, s'est montré le météore. » M. Hervé 3Iango\ présente à l'Académie, au nom de M. Mascart, les (872) deux premiers Volumes des « Annales du Bureau central météorolo- gique ». Ces Volumes renferment : i° une Tnlroduclion du Directeur; i° un Ré- sumé des orages en France en 1876 et 1877, par M. Fron; 3° des Observa- tions de température faites au Muséum d'Histoire naturelle, par M. E. Bec- querel; 4° des Tables pour la réduction du baromètre au niveau de la mer, par M. A. Angot; 5° un Mémoire sur le climat de la Suède, par M. Hilde- brandsson'; 6° une Etude sur l'ouragan du 20 février 1879 en France, par M. RoUin; 7° une Étude de M. L. Teisserenc de Bort sur la distribution des températures et des pressions moyennes sur le globe pendant les mois de janvier et de juillet. La séance est levée à 5 heures un quart. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OOVRAOES REÇCS DANS LA SÉANCE DU 3 NOVEMBRE 187Q. ( SUITE.) De l'antltracnose, maladie vnlqairemenl appelée charbon de la vigne; par M. L. Portes. Paris, A. Parent, 1879 ; br. in-8°. Astronomie populaire; par M. C.Flammarion. 5^ et 6* série, Marpon et Flammai'ion, 1879; grand in-8°. Système silurien du centre de In Bohême ; par "^ . J. Bareande. F* Partie : Recherches paléontologiques; vol. V: Classe des Mollusciues. Ordre des Brachio- podes. Trois Chapitres de texte et Planches. Planches 72 à i53. Prague et Paris, chez l'auteur, 1879; 2 vol. in-4°. Mémoires de l'Académie impériale des Sciences de Sainl-Pétersbourg ; VIP série, t. XXVI, n° 14 et dernier. Saint-Pétersbourg, 1879; in-4°. Bulletin de l'Académie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg ; t. XXV, feuilles 21-32. Saint-Pétersbourg, 1879; in-4°. Notice sur la gymnastique de Zander et l'établissement de gymnastique mé- dicale mécanique suédoise à Stockholm ; par M. G. Zander, traduit par M. G. NoRSTRÔM. Paris, impr. A. Reiff, 1879 ; in-i8. Proceedings of the american philosophical Society held at Phitade/phia for ( «73 } promoling useful knowledge ,■ vol. XVIII, n°' 102, 103. Fhiladel|jhia, 1878; a br. in-8°. The lransactio>is of tlie linnenn Society ofLondou. Second séries : Zoologj, vol. I, Part V to VIII. Bolany, vol. I, Part V, VI. London, 1877-1879 ; 6 livr. in-4°. ERllAl'.l (Séance du 10 novembre 1879.) Page 765, ligne 6, au lieu rfeCetle Commission comprend actuellement des Membres de la Section d'Astronomie, etc., lisez Cette Commission comprend actuellement les Membres de la Section d'Astronomie, etc. C. R., 1670 2" Sen.escre. ( f. L.\.XX!X, iN« 21 .) II' Octobre 1879. ( «74 ) OllSERVATIONS MÉTKOKOI OCil TEMPERATURE DE L AIR SOUS l'ancien abri. 3 4 5 6 7 8 9 10 1 1 1} r3 ■4 i5 i6 '7 i8 '9 ÎO 21 29 23 24 23 26 27 28 29 3o 3i I* déc. I 2" déc. I 3- déc. Mois.. 8,5 6,5 3,; 5,7 6,9 6,1 7.' 10-9 8,9 G, 3 ■J,9 8,1 2,3 —0.7 ascen- dante 5,1 des 4, G 3,<; 8,7 10, 1 10,6 3,4 7.' 5.4 3,5 6,0 4 7,6 5,2 6,1 20,0 18,7 16,3 17.0 18,9 18,9 19.6 16,0 ,4,5 11,8 '4-7 iG,() • 2,7 10,0 12,3 non itleinl ,9 cen 12,2 11,6 .4,3 16,6 i3,G .4,3 iG,8 10,0 8,1 9, G 9,3 l3,2 12,4 6,3 14,3 ■4,3 i5,6 .1,4 10,2 12,3 12,9 12-9 11,6 12,7 10,4 10,5 12,1 9,3 9.1 9,8 6,2 5,6 1 [ ,1 dante 8,4 7,6 11,5 i3,4 12,1 8,9 1 •> , 0 7 '7 5,8 7 S, 7 13,4 9.3 10,3 TEMPÉRATURE DU SOL à la surface du gazon. (61 l4,2 i4-6 11,6 11,2 12,6 i3,3 >^,9 ■ 1,4 12,2 in, 8 10,5 1 >.o 10 9 8,(i 5,8 6,0 9.^ i3,i 10,9 8,1 8,5 1 1,5 13,6 1 1 ,2 9-2 11,1 5,9 7-9 6 12, ) 9.e 9,' 10,3 0,9 11,0 2,9 I 2 3,0 3,1 '-9 4,5 9.6 9,0 4,0 4,4 3,0 8,4 6,3 0,3 —3,0 5,8 1,9 des 2,5 0,3 .0,5 0,6 2,6 4.8 3,8 3,0 2,3 5,2 3,5 4,3 (7) 38,0 3i,8 32,4 32,3 3o,7 32,3 33,4 26,4 24,9 22,2 27,6 28,6 19,2 l3,2 2C,0 23,3 19,2 26,3 2'., ccn 35,6 16,2 31.2 27,0 25 ,6 26. G 27,5 20,9 10,0 l3,3 16.0 29,4 23, I 20.9 (8) 17,0 21,4 '7.7 16, S 16,9 '7.7 •7-7 i5,5 17,3 i5,6 i5,8 16,5 11,1 10,8 16,2 11,8 8,1 16,1 l3,2 dante 14.' 8,3 1 5 , o ,7,6 iS.i lOjG i5, 1 12,9 6,9 8,1 9 ■7-4 i3,3 12,6 Ô a. (9I i3,6 15.9 i3,8 l3,2 i3,6 ■4.5 ■ 4,3 i3,5 ■3,7 11,8 12,4 i3,o 10, S 10,1 10,0 6,4 4,9 9, 1 1 , 10,0 G. 7 (i,5 lu, 5 12,8 11,5 9,8 11,2 8,3 5,6 C,i i3,8 9.8 8,8 10,7 (■"' ■4,^ ■ 4,8 '4,7 i3,8 ■3,9 ■3,9 .3,7 i3,8 i3,5 i3, 1 12.9 12.9 12.7 .3,4 II ,5 10,3 10,2 10.0 10,8 11,0 ■ 0,4 10,8 11,3 ■■,9 ■ ■,4 1 1 ,0 II ,0 10, 2 9.7 9,3 .4,0 d ■7,3 4o,o 43,8 36,3 34,2 38,3 33,8 23,7 l3,2 9,8 36,7 26,0 6,2 3,6 21,8 20, 1 14.2 9.3 7.1 3,3 ■ 1,9 8.7 7,0 17,2 21 ,a 32, I 27.3 22,5 4.'. 5,4 9,3 29,0 ■4,9 l5,2 ■9.^ o, 1 (0,.) (0,.) (0,') EAO de la lerre sans abri. (0,0) o.l 3,2 (0,0) 0,3 0,6 2,0 10,9 0,5 0,3 ■-7 o, t 0,6 (o,') (i3) ■,9 17,2 3,3 32,4 mm 45,8 45,5 45,3 15,0 44,6 44,5 4l.3 43,6 43,4 43,2 43,3 ',3,1 42,8 .',3.6 4'i,^ 4'i,3 43,6 44.0 4 1,2 02,7 52,6 52,6 53,7 52,6 52, I 5i ,3 5o,i 49,0 iS3 47.7 44,5 5o,7 46,7 (i.l mm I , j 0,4 0,3 0,4 0,6 0,0 0,2 0,7 0,2 0,2 -1-0,1 0,3 0,3 0,3 ■,7 -1-0,2 1,0 0,3 1,8 2,5 0,6 0,4 0,5 ',2 I ,0 0,9 1,3 ■ , ■ 0,7 0,6 0,3 4,5 7,7 8,5 20,7 c: u) p. 3 la ■< ^ « ja 3 0. Tï "" c 3 a S "5 a 7. 0 ê < ■< •a " •^ (ib' iifii mm ■ ,■ n 9 1,5 8 1,6 1,4 i3 6 , / „ ■ y^ 1,6 -'9 2,6 j j ',9 i3 2,3 '9 2, 1 16 2,3 23 ■,7 5o 0,7 3.3 0,5 4' 1,5 3i 2,3 42 ■ ,0 i3 2,0 18 ■ ,0 4 0,9 22 ■ ,2 78 o,G 38 0,2 ■9 0,8 33 1,3 61 0,9 68 I , 3 0,9 3G 0,8 3$ 1 ,2 ■'J 0,9 ■'7 '7,4 .'t '3,9 27 10,0 4} 4'. 3 29 DIS 0,0 0,2 I , ' 0,0 1 ,2 0, 1 0,0 0,2 I .3 ',4 0,8 1 ,7 0,0 0,0 0,9 ',■ 0,9 2,2 ■ ,4 ■>■ 0,8 o, I 0, I 0, I 0,2 0,0 0,3 0,2 0,1 0,2 0,0 n,5 1 ,0 0,2 0,6 ■z 2 £ 0 it B — « _, s s < {18- (■5) I niB 32,9 2,4 32,0 2, ■ 33,4 1,6 35,5 3,8 3o,5 2,7 3o,7 2,3 3o,o 2,0 32,4 ■.9 3o,7 1,8 28,8 2,2 3i,3 1 ,5 35,1 2, 1 32,0 2,2 3i,S ■,- 35,4 2,3 3i,i 2,3 3i , 1 3,0 32.0 2,8 25,8 2,5 3o,9 2,2 3. ,4 3,0 ■.9 32, '1 ■ .9 3o,2 2,7 29.4 2,5 26,6 2,8 25, I 2,0 29-8 ',4 25,5 1,6 24,5 2,4 2 5,0 .,8 3i,6 2,3 3. ,7 2,3 28,0 2,2 30,4 2,2 FAITKS A 1; ( (Sn.S ) DkSERVATOIKE de Mo.VTSOlRIS. Octobre 1879. 0 "S M AGNÉT0MÈTRF.S psvcBno- VENTS. s a midi- UÈTRE. © ^ 2 V d 0 ^ 0 a L £ KKMAKQLtS. < ■« — 0 ci 0 1 i B „■ g si a © "5 Û e 0 £ " <= S 0 ^ 0 _a 5 — il s ® — t. -3 t. — 3 J= « c ^ •0 1 51 ? © "3 0 ■a B (M) (") (73) ('Il ' J-. ) i,Cl (2:7 (29) {'9^ ( u,) '( mm 0 , * / km mm I 754.. .6.59,4 65.32,4 1,9348 16,3 SSW WSW II , . 9ï Au cours d'une bourrasque du S.-O.. nous voyons se pro- duire un minimum de pression de 753,4 le i" vers 2 56,0 59,5 3i,3 9351 13,6 WjSVV SSW/t 10,0 82 là It. /,s avec temps pluvieux, surtout a relie daie, 3 63,1 59,2 3i,3 9355 9>2 SàAViNW w 7.7 77 entre 8 h. 20 et 11 h et le soir de j8 h. 20 a 19 h. Encore un peu de pluie le lendemain 2; puis le baro- 4 63,6 62,3 32,6 9342 4,5 Très variable 7.7 79 mètre tend a la bausse jusqu'au maximum de 767,7 le ):x à 10 b. 3o. 5 61,8 58,4 3i,5 935o 11,5 NE EiNE 8,8 8:» La période du .T au i3 a donné, par les vents régnant 6 61,8 56,6 33,2 9335 12,7 NE 8,6 77 du N.-E., un état bygroméirique moyen de 0,79 et un écart de température de i°,5 inférieur à la normale. - 63,0 58,0 3i ,0 9348 i3,8 NE E A 8,1 7^ II est a remarquer que le degré actinométrique pro- portionnel, après avoir été de ^n pour 100 par les belles 8 65,2 5-, 5 3i,4 9346 18,0 NE ENE 8,0 81 journées du 3 au 7. descendait à ^i pour 100 du » au >3, 9 64,6 58,6 3. ,4 9353 19-4 NNE NE -,9 74 alors que, par les mauvais temps qui ont suivi, su va- Itjur devait être de u,?,', 10 65,2 55,6 32,0 9351 16,2 NNE NE 7-6 79 La série du 14 au s5 est marquée pir le passage de trois 66,6 dépressions ayant fait osciller la colonne barométrique 1 1 57,0 01,5 9350 '9)0 NE 7,2 7*^ de la manière suivante 13 67,4 56,9 00,7 9361 i5,o NE ENE 8,6 83 De 7^4.7 le i5 à i5 h 45 à 760,2 le 16 vers 22 h; De --52,1 le i« a 3 h. à 7^7,1 le même jour vers 21 li ; i3 64,9 57,' 3i,5 9355 10,1 NàE 8,6 93 De 742.7 le ao à i:> h. à 767,8 le ?.z a n h. 10; 60,1 55,8 ht de 7i9i4 le aS vers 6 h. i5 a 7^9,7 le 28 a 10 h. i4 1.5 57. S 59,8 3. ,4 3o,o 9362 7.3 Variable NNE NNE N 8,1 6,9 93 83 Pluie faible les n et i. avant le jour et marquée le i5, , avec grêlons, de 17 h. 20 à 18 h. Petite pluie le 17 | entre 19 h. et 20 h. ainsi que dans la matinée du iS. , 937' 17.' .6 58,2 37.7 3o,7 9365 16,8 NNVV 5,6 8ï Cbutes intermittentes a la suite, mais principalement i le 19 entre 2 h. 5o et 6 h. i5, le 20 de t b. 20 a 4 h , ' '7 56,9 58,3 3o,8 9361 9354 19,8 SW NW 6,1 86 de & b 3u à 6 h. 3o, petite averse a - h. .".0, enfin do i8 55,0 57,6 3o,9 .4,0 WiNW 7,0 8[ 9 h à ir 11. 40 et jusqu'au soir, mais plus faiblement, j Reprises le 21 vers midi et vers 23 b. et le soir du 22 '9 02,5 56,7 3o,8 9356 25,8 SàW w 10,. S9 depuis 19 h., et principalement de 2^ h. .lu le 22 à i b. du malin le 73, puis ce dernier jour de ? h ?o a 4 h. 20 43,4 56,8 3i,3 9361 26,2 WSW NNW 9,2 94 et de 10 b. 3o a 12 b-^ ainsi que la nuit du 24 au y.b et | 21 52,4 56,2 29,8 9374 11 ,0 WNW NàW 6,9 85 dans la matinée du 2S. 1 Après cette série de bourrasques, le régime des vents i 22 57,6 57,6 39,9 9377 9-9 Retour 3 S NNW 7,6 92 polaires se rétablit; mais, .insqu'â la ftn dn mois, la colonne baroraclrique es thésitante. quoique de 2 à 3"" 23 07,3 57,4 29'9 9377 7>o W NWàSW 9,9 98 au-dessus de la moyenne. Dépôts de rosée mesurables aui matins des 3, 4, 5, i3, iG, 17, 26 et 27. Brouillard le 26. Le refroidissement ■^'l 54,3 57,3 3o,7 9363 10,6 SSW SWfc 9,9 9> 25 5o,6 56,3 3i,S 9363 1 1 , T SWà>WelNË SàE 8,6 86 soutenu de l'air, beaucoup plus intense les ui et 17, a couvert la campagne d'une forte gelée blanclie. 26 54,6 58,7 3l,2 9367 7.4 NE SSE A 7,6 88 En ce qui concerne réiectticité atmospliérique, la ten- 7-8 Si sion positive, sous l'inQuencc des vents établis du N -E., 27 56,8 57,2 3o,g 9364 1 1 , 1 SE il NE se manifestait le soir, a l'beure habituelle du maxi- 28 09,1 55,9 32,6 9348 ■7i° NE 6,8 89 mum, p^r un redressement parfois exagéré de la courbe, malgré les oscillations très fréquentes d* la 29 56,9 54.7 32,1 9360 16,5 ENE ENE 6,2 «9 période diurne. 88 11 n'y a pas eu de perturbations magnétiques un peu 3o ->7'7 57,4 3i ,9 9362 '5,7 NE 7-0 fortes, mais plutôt de l'agitation prononcée a diverses 3i 57,6 56,0 3i,9 9365 13,6 NE 6,4 «7 reprises, et notamment durant les nuits Uu 4 au 5 et du 17 au 18, ainsi que du 2.3 au 26 et le 3i, I* déc. 761,8 16. 58, 5 65.3i,8 ,,9348 .3,4 8,6 79 ' 2" déc. 58,1 57,6 3i,û 936' 17. 1 7-7 86 j 3' déc. 55,9 .56,8 3l,2 9365 11,8 • 7.7 H 1 Mois.. 758,5 16.57,6 65.3i,3 1,9358 14,0 8,0 85 ^^^^ ( 876) D es < S ai en S S- =2 j£ ,.2 •O — -^ ÇJ ^ ^ m tii ^^ ' — -.-^ 3 ^"2:2 '^^ 3 o •13 u «= C3 O * ai • •- I C3 II ^ «j OJ c _ <— c; I - OJ (U Ï3 "i^ '^ ^-^ ' ^ — ^ S •'•^'" CA .< V , f^ c c s ,-.-0 = 3:5^ ; j a. i3 1, « -QJ o - -S -a j= »- o — tj^ « -^ c: a 1^392 ^ « 9 a) a, G «j s- o ^ n ri "^ ^ - g = "- = £'■ = §• c; O '^ <^ ^ - 0 O) 0 en 0 A - o [COSIVICnDNI KOSiVKiioaa „ c a a s a 0 a - = ^ — s .0 a r-- a a i.-î a a rr> s - K a s a a e 'O 'veie.iDi '133JJO0 sues) Cl r>- r^ snbtjgtitlsocoiB axiDiaioaia ^ â s " a s a '-' * a oi fi a r^ a Cl a n- a Cl = Cî a a a c a a a co na assaiiA 0 •^ïT tTî co 00 tO 0 «'<î-*^co (M r^-^ci-oto h- r^ es n --3- ^-r m « (Tî co co ^ ijqe suijs |os np spiod np KOllViaVA e a a a CJ •- eo -I O CI o o o co — o o 'ojnd nc9,i ep NOUVUOdVAa a a cri a a -a -onbiJi^tnojSJq r^ -- 00 u-i Cl 0 >n t^ 0 CT) CJ -^ 0 co 0 p) r-- - 0 a r* C-i r-i co n m ^0 l^ CO 0 CT) vrr GO ^T -.0 on 00 0 ^-r 0^ Oï CD :?:. 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MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. THERMOCHIMIE. — Sur la chaleur de formation de l'ammoniaque; par M. Berthelot. « 1, La chaleur déformation de l'ammoniaque, celles de l'eau, de l'acide carbonique et de l'acide chlorhydrique constituent peut-être les quatre données les plus importantes de la Thermochimie. Les trois dernières ont été, depuis quarante ans, l'objet de mesures nombreuses et directes de la part des expérimentateurs les plus exercés; elles doivent être regardées comme connues, à un ou deux centièmes près de leur valeur absolue. La chaleur de formation de l'ammoniaque est connue d'une manière moins satisfaisante : deux mesures seulement en ont été prises, par un procédé indirect et qui n'a pas été contrôlé. )i 2. C'est en faisant agir le chlore sur l'ammoniaque étendue et en se bornant k peser le chlore absorbé que MM. Favre et Silbermann, M. Thom- sen ensuite, ont cherché à évaluer la chaleur de formation de l'ammo- niaque. Ils ont supposé que la réaction s'opère sur la totalité du chlore, d'après la formule suivante, admise dans les Traités élémentaires, mais G. R., 1879, 2' Semesere. (T. LXXXIX, N" 21.) l l6 ( «78) dont aucun d'eux n'a vérifié la réalisation quantitative au sein c^u calori- mètre : 4 AzH' étendue + 3C1 gaz = Az gaz + 3(AzH%HCl)élendu. MM. Favre et Silbermann ont trouvé ainsi des nombres qui, rapportés à i4^' d'azote, fournissent : Az-l- H'= AzH^gaa + 22,78 Az + H' H- eau =: Az ïl' dissoute + 3 1 , 47 M. Thomsen, ayant répété la même expérience, en a conclu des nombres assez différents : Az-l- H'= AzH'gaz -t- 26,71 Az-t- H' + eau :r^ AzH' dissoute . + 35,i5 L'écart est considérable et s'élève à 4 Calories, soit près de 90 pour 100. M. Thomsen a cherché à concilier cet écart en recalculant les nombre's de Favre et Silbermann, d'après ses propres données sur la chaleur de formation de l'acide chlorhydrique et du chlorhydrate d'ammoniaque. Mais ce genre de corrections est très problématique ('), attendu que les nombres des auteurs précités forment un ensemble solidaire : la cause des divergences me paraît être toute différente. » 3. En effet, j'ai été amené à mettre en doute l'exactitude de tous ces chiffres, il y a quatre ans, dans le cours de mes études sur la chaleur défor- mation des acides oxygénés des éléments halogènes. Ayant mesuré celle des hypobromitps, je pensai qu'elle poiu'rait servir à déterminer la chaleurde for- mation de l'urée, conformément au procédé d'analyse généralement suivi pour cette substance. Mais je voulus d'abord vériGer la réaction des hypo- bromites sur l'ammoniaque elle-même, et je trouvai ainsi des dégagements de chaleur extraordinaires et inconciliables avec ceux qu'on aurait pu cal- culer, d'après les nombres acceptés relativement à l'ammoniaque. Les (') Il serait au moins aussi vraisemblable de corriger les nombres de Favre et Silbermann d'après les considérations suivantes. Leurs données ont été presque toutes obtenues avec le calorimètre à mercure; or l'unité employée par eux dans cet instrument paraît avoir été trop forte d'un dixième environ, d'après l'erreur qu'ils ont commise sur les chaleurs de neutralisation des acides azotique, chlorhydrique, etc. Tous les nombres qui entrent dans le calcul de la chaleur de formation de l'ammoniaque devraient donc être réduits dans le même rapport, et par suite la chaleur même de formation de l'ammoniaque. Mais je n'insiste pas, si ce n'est pour montrer l'incertitude de semblables corrections. («79) expériences ont été faites à partir du brome liquide, pur et employé sous un poids détermiué; on le dissolvait dans une solution de soude étendue, en mesurant la chaleur dégagée, puis on y ajoutait aussitôt de l'ammo- niaque étendue, en excès notable, et l'on mesurait le second dégagement de chaleur. Le résultat total doit représenter la transformation du brome, de l'ammoniaque et de la soude en bromure de sodium, eau et azote : 3Br + AzH' étendue + 3NaO étendue = 3NaBr dissous + 3H0 -h Az. » Voici le résultat thermique observé par l'effet des deux opérations, exécutées l'une après l'autre : 3 Br agissant sur 3 NaO étendue ... + i8,o AzH' étendue, agissant sur l'hypobromite ... -+- 88,8 Somme +io6,8 Si l'on admet la réaction précédente, on aura : État initia! 3Br + 3HH-Az + 3NaO étendue État final 3NaBr dissous -+- 3 HO -(- Az Premier cycle. 3(H + Br) + eau = 3HBrétendu + 88,5 (B) 3 H Brétendu -+-3NaO étendue = 3NaBrétendu-i-3HO. -h 4t,i (B) Second cycle- Az-H H^ + eau = Azff étendue. x Réactions successives du brome sur la soude et de l'hypobro- mite sur Tammoniaque . , . . -+- io6,8 + 129,6 D'oîi l'on tire a: = + 22, 8^ au lieu de -+- 35, 1 5 ou + 3i,a. )) La même expérience, répétée avec la potasse et avec la baryte, a donné des résultats pareils. J'ai d'ailleurs vérifié, en recueillant sur le mercure l'azote mis en liberté, que la réaction ne s'écarte guère de l'équation ci- dessus : en effet, le volume de l'azote dégagé s'élevait enviix)n aux neuf dixièmes du chiffre théorique, quelque réaction secondaire (') ayant sous- trait à la transformation fondamentale une portion du brome employé, » Quelle que soit l'hypothèse que l'on fassed'ailleurssur ledixièmeman- quant, on ne saurait expliquer l'écart entre 35, 1 5 et 12, 8. » En d'autres termes,j'obtenaispar ces expériences, qui sont très simples et faciles à exécuter dans le calorimètre, 12'^°', 35 déplus que n'en indiquent les nombres reçus : excès trop grand pour être explicable par aucune erreur [') Fonnalion d'un peu de broinatcî ( 88o ) d'expérience. Toutefois, la chaleur même de formation de l'ammoniaque ne résulte pas avec une exactitude suffisante de ces essais; redoutant encore quelque méprise dans une question aussi grave et occupé d'autres travaux, j'en ajournai l'étude définitive. » C'est cette étude que j'ai reprise dans ces derniers temps et dont voici les résultats. » 4. J'ai d'abord cherché si le chlore, en présence de l'ammoniaque étendue, la décompose réellement à froid, avec mise en liberté immédiate d'une dose d'azote équivalente au chlore employé. L'expérience est facile à exécuter, car il suffit de faire passer un volume connu de chlore (déplacé dans im gazomètre par un écoulement d'acide sulfurique concentré) au travers de l'ammoniaque étendue, prise à la températurei^ambiante et renfermée dans un petit ballon, de façon à recueillir les gaz dégagés. J'ai trouvé ainsi, dans deux essais faits, ainsi qu'il est nécessaire pour éviter le chlorure d'azote, en présence d'un excès d'ammoniaque : ce ce ce chlore i4o Azote 20, 5 au lieu de 4^,7 Chlore 243 Azote Sa au lieu de 81 )) Ces chiffres varient d'ailleurs beaucoup avec les conditions des expé- riences, comme on devait s'y attendre ; il serait facile de les réduire encore, peut-être même de les annuler, en prenant des précautions pour diminuer l'élévation de température développée au premier contact du chlore et de l'ammoniaque, diminution que je n'ai cherché à réaliser par aucun ar- tifice spécial. Tels qu'ils sont, ces nombres se rapportent aux conditions mêmes des mesures calorimétriques, et ils suffisent pour établir le carac- tère incomplet de la réaction. )) Les liqueurs qui ont ainsi subi l'action du chlore renferment de l'hy- pochlorite d' ammoniaque, composé signalé autrefois par Balard et par Sou- beyran, quil'avaient préparé, l'un avec l'acide hypochloreux, l'autre avecle chlorure de chaux. La présence de l'acide hypochloreux peut, en effet, y être manifestée. Peut-être y a-t-il aussi des bases chlorosubstituées, inter- médiaires entre le chlorure d'azote et l'ammoniaque. » Les liqueurs précédentes sont dans un état instable : elles dégagent continuellement de l'azote. Il suffit de les transvaser, ou de les agiter avec une baguette, pour y déterminer un développement gazeux. Elles se prêtent fort bien à la reproduction des expériences élégantes de M. Gernez. Même après un jour ou deux de conservation, le dégagement lent de l'azote se poursuit. (88.) » J'ai cherché si je pourrais obtenir font d'un coup l'azoîe resté dis- sous, en ajoutant à la liqueur lui excès d'acide chlorhydrique. Le liquide, qui avait fourni d'abord Sa" d'azote, en a dégagé ainsi de nouveau 38'^'=, 6; soit en tout 7o'''",G, au lieu de 8i. Ce dernier déficit résulte, soit de la dissolution d'un peu d'azote, en raison du grand volume de la liqueur finale; soit de quelque dose de chlore employée dans une réaction secon- daire, telle que serait la formation d'un peu de chlorate ou de perchlorate. » Quoi qu'il en soit, les faits ci-dessus montrent les causes de l'erreur commise par les premiers expérimentateurs : l'action du chlore sur l'am- moniaque ne saurait, au moins dans les conditions qu'ils ont mises en œuvre, être employée pour mesurer la chaleur de formation de cette sub- stance. )) L'action des hypobromites semblerait préférable, d'après la mesure du volume de l'azote dégagé. Cependant cette réaction n'est pas encore tout à fait satisfaisante. Je suis parvenu au but par un procédé tout autre, d'une grande simplicité et qui me semble irréprochable, à cause de la netteté de la réaction : j'ai opéré la combustion directe du gaz ammoniac au moyen de l'oxygène libre. » 5. Combustion de l'ammoniaque. — La combustion du gaz ammoniac dans l'oxygène libre s'opère avec la même facilité que celle de l'hydro- gène. Elle peut être réalisée aisément dans la chambre à combustion de verre que j'ai décrite ailleurs (') et qui nous a déjà servi, à M. Ogier et moi, à brûler l'oxyde de carbone pur, l'acétylène, le gaz oléfiant, la benzine, le cyanogène, les hydrogènes phosphore, arsénié, silice, à former le gaz chlorhydrique, etc., etc. Cette réaction, lorsqu'elle est bien con- duite, produit uniquement de l'azote et de l'eau, conformément à l'équation AzH^-hO^= Az+ 3 HO. L'eau se condense eu majeure partie dans le tube à combustion, le sur- plus sur la potasse solide de deux tubes en U consécutifs. Ce surplus repré- sente une trèsf;iible proportion de l'eau formée, proportion correspondante à la saturation normale par la vapeur d'eau des gaz qui se dégagent. On a tenu compte de son état gazeux dans les calculs. » Le poids de l'eau est fourni par la variation de poids de la chambre (remplie d'oxygène pur) et des tubes en U. On en déduit celui de l'am- moniaque brûlée : 278'' d'eau étant fournis par 17S' d'ammoniaque. Efsai de Mccaniqiie chimique, t. I, p. 246. ( 882 ) » La combustion doit avoir lieu d'un seul coup et sans rallumage, opé- ration qui exigerait l'ouverture de la chambre et entraînerait des pertes de vapeur d'eau. » En entreprenant la combustion de l'ammoniaque, je redoutais quelque complication, due à la production des composés oxygénés de l'azote. Cette complication ne s'est pas réalisée dans les conditions où j'ai opéré, du moins suivant des proportions appréciables. Si l'eau condensée manifeste quelque indice de la présence de ces composés, la dose n'en surpasse pas quelques dix-millièmes, c'est-à-dire qu'elle est négligeable. La combustion de l'ammoniaque est d'ailleurs totale; car on n'en retrouve pas une dose sensible dans l'eau condensée, et un tube à ponce sulfurique, placé comme témoin à la suite des tubes en U à potasse solide, n'a jamais augmenté de poids dans mes expériences. » Ces renseignements fournis, voici les résultats observés, vers 1 1° : Chaleur dégajjée, rapportée Poids d'eau obtenu. à i-f'-~ Az.H'. o>88o -^ 9',' 0,8lÇ) -(_ go, 7 •>oo4-- -4-91,7 i,«>o -t- 9J,4 > >oo6 H- 9> .4 Moyenne -+- 91 ,3 » Il est facile de tirer de là la chaleur de formation de l'ammoniaque, sans s'appuyer sur une autre donnée que sur la chaleur de formation de l'eau. Celle-ci étant admise, d'après les données suivantes : H + O = HO liquide, dégage + 34, 5, on en déduit Az + H'= AzH' gaz, dégage 4- io3,5o - gi,3 = + ï2, a. » J'ai trouvé d'ailleurs que la dissolution du gaz ammoniac dans une grande quantité d'eau dégage -f- 8, 82. Donc Az + H^ -+- eau = AzH' étendue, dégage + 21^°', o. » La valeur obtenue avec l'hypobromite (-1-22,8) s'écarte peu de celle-là; mais elle est nécessairement moins exacte, à cause de la compli- cation des réactions. J'adopterai donc les nombres -{- 21 ,0 et -f- 12, 2 pour la formation de l'ammoniaque dissoute et gazeuse. Entre le uombre ( 883 ) ->- 12,2 et la valeur +26,7 adoptée précédemment, l'écart s'élève à + f4,5 : c'est la plus forte erreur expérimentale qui ;nt été commise jus- qu'ici en Thermochimie. J'en ai montré l'origine et j'aurai occasion de re- venir sur ses conséquences. » BOT.ANIQUE. — De la chlorophylle rristallisée. Note de M. A. Tbécul. (■ Je viens de lire dans les Comptes rendus de la dernière séance (p. 861 et suiv.) le très intéressant travail de M. Arm. Gantier, qui annonce avoir obtenu, en 1877, la chlorophylle cristallisée, et avoir publié ce résultat dans le Bulletin de la Société chimique^ t. XXVIII, p. i47- Des cristaux sem- blables ont été obtenus, ajoute-t-il, par M. Hoppe-Seyler, qui en donna une description succincte, en 1879, dans les ^er/c/ite der deutschen chemis- chen Gesellschaft^Tp. i55.'5. c La publication de la Note de l'auteur allemand m'oblige, dit M. Gantier, h rappeler que j'avais découvert et annoncé depuis deux ans la découverte de la chlorophylle cristal- lisée... Elle est formée de petits cristaux en aiguilles aplaties, souvent rayonnantes, pouvant avoir plus de o^jOoS de long, de consistance un peu molle, de couleur verte intense lorsqu'elle est récente.... Elle est soluble dans l'alcool et dans l'éther, etc. » » Poiu' la préparer, M. Gautier prend des feuilles vertes d'épinards on de cresson, qu'il pile dans un mortier, etc. » Sans prétendre rien enlever à l'intérêt de l'important travail de M. Gautier, je crois devoir mentionner ici qu'en i865 [Comptes rendus, t. LXI, p. 435 et 436) j'ai décrit de tels cristaux verts, solubles dans l'al- cool et dans l'éther, que j'ai vus naître directement de nombreux grains de chlorophylle, comme l'indiquent le passage suivant et les dessins que je dé- pose sur le bureau de l'Académie : o Pour terminer, je signalerai un fait de transformation qui intéresse également le chi- miste et le botaniste. En étudiant le Lactura'altissima, je séparai de l'écorce, par la macéra- tion, des lames de cellules qui contenaient d'élégantes aiguilles cristallines du plus beau vert. Elles étaient diversement groupées. Les unes fermaient des touffes globiiloïdes ou hé- misphériques; les autres, portées sur des pédicelles grêles, imitaient des aigrettes très dilatées au sommet. D'autres touffes globuleuses (iffraicnt deux zones bien distinctes : l'une, cen- trale, était formée de cristaux courts et pressés; l'autre, externe, était composée d'aiguilles plus rares et plus longues. Certaines de ces aiguilles étaient un peu renflées au milieu. Ayant mis de l'alcool sur ma préparation, tout disparut. D'autres lames cellulaires semblables ayant été placées dans l'éther, toute trace de mes cristaux s'effaça de même. Ayant alors examiné d'autres lames de ces cellules, j'en trouvai (jui renfermaient à la fois des houpjies vertes et des ( 884 ) grains de chloroj)hylle. Beaucoup de ces grains commençaient à changer de figure. Ils deve- naient un peu anguleux, puis il en sortait des pointes qui s'allongeaient progressivement ; enfin, d'autres présentaient des aiguilles plus longues avec toutes les dispositions que je viens de décrire. Il me parut certain que j'avais sous les yeux de la chlorophylle cristallisée. » » Ce résultat, si contraire aux notions que l'on possédait alors (en i865) sur la chlorophylle, trouva des incrédules. Un chimiste distingué supposa que mes cristaux étaient composés de mannite; mais cela était impossible, puisqu'ils étaient produits au milieu de l'eau. Comme, d'ailleurs, ils étaient verts et comme ils provenaient de grains de chlorophylle, mon opinion semblait avoir quelque fondement. Je suis heureux de constater que les études de M. Gautier viennent la confirmer. M J'ai déjà rappelé, à la page 989 du tome LXXXIV, que j'ai vu passer les grains de chlorophylle au bleu (en i858) et, comme d'autres observa- teurs, M. Mohl en particulier, au rouge ou à l'orangé, etc. A l'égard de ces changements de couleur, les observations de M. Gautier viendraient heu- reusement s'ajouter aux nôtres, en montrant que, dans certaines circon- stances, c'est bien la chlorophylle elle-même qui se modifie, puisque l'au- teur la fait passer du vert au jaune, au rouge, au brun, par soustraction ou addition d'oxygène (p. 863). » A l'occasion des réflexions de notre illustre doyen, M, Chevreul, sur la matière plasmatique, j'ai dit que ce plasma est du plus grand intérêt au point de vue du changement de couleur dans les cellules végétales. Non seulement des vésicules ou grains verts peuvent passer au bleu, à l'orangé ou au rouge, mais encore des vésicules ou des cellules à contenu rose peuvent aussi passer au bleu. Ainsi, aux approches de la maturité des fruits du Solaimin niqrum^ de nombreuses vésicules ou même de grandes cellules sont remplies d'un liquide rose; plus tard ce liquide rose disparait et est ren.iplacé par de très petits granules bleus [Annales des Sciences naturelles, 4* série, i858, t. X, PL IF, fig. a3). Il est fort remarquable que, dans des cellules dont la couleur est passée du rose au bleu, il peut naître encore des vésicules roses et aussi des vertes, relativement grandes, qui sont alors mêlées aux granulations bleues. » J'ai rappelé également les belles vésicules composées du fruit du Sola- num guineense, qui sont roses dans la jeunesse (P/. V,fuj. 5i à 59) et qui plus tard deviennent bleues {ficj. 60 et 61). ( 885 ) MÉMOIRES LUS. GÉODÉSIE. — Jonction géodésique de l'Algérie avec V Espagne, opération in- ternationale exécutée sous la direction de MM. le général Ibanez el F. Per- rier. Mémoire lu par M. F. Perriek. (Renvoi à la Section de Géographie et Navigation.) « Si l'on jette les yeux sur une Carte d'Europe, et que l'on considère l'im- mense série de travaux géodésiques qui couvrent actuellement d'un bout à l'autre les îles Britanniques, la France, l'Espagne et l'Algérie, on com- prendra aussitôt combien il importait de relier entre eux ces grands ré- seaux de triangles pour en faire un tout allant de la plus septentrionale des îles Shetland, par 6i° de latitude, jusqu'au grand désert d'Afrique, par 34°. Il s'agit là, en effet, du tiers à peu près de la distance de l'équateur au pôle.La mesure de son amplitude géodésique et astronomique devait être une des plus belles contributions que la Géodésie pût offrir aux géomètres pour l'étude de la figure du globe terrestre. Biot et Arago, à leur retour d'Es- pagne, avaient entrevu celte possibilité dans un lointain avenir, si jamais, disaient-ils, la civilisation s'établissait de nouveau sur les rives qu'Arago avait trouvées si inhospitalières. Ce rêve, bien hardi, s'est pourtant réalisé; l'Algérie, devenue française, a eu besoin d'une Carte comme la France: la triangulation qui devait lui servir de base est terminée depuis des années; nous venons de la rendre utile à la Science, en déterminant astronomique- ment les points principaux. De son côté, l'Espagne terminait ses opérations géodésiques sur son territoire, en leur donnant une précision bien remar- quable. Il ne restait donc plus qu'à franchir la Méditerranée par de grands triangles pour unir d'un seul coup tous ces travaux. Les deux gouverne- ments d'Espagne et de France ont tenu à honneur d'entreprendre cette œuvre de concert; ils ont chargé de l'exécution les officiers espagnols de i'Institut géographique et les officiers d'état-major français qui sont attachés au Service géodésique du Ministère de la Guerre. » Je viens dire à l'Académie, après le général Ibanez, qui lui a déjà annoncé en son nom et au mien le service commun, que la jonction des deux con- tinents est enfin réalisée et lui donner des détails qui lui permettront d'ap- précier l'œuvre entreprise par les deux pays. Désormais, la Science possède un arc méridien de 27°, le plus grand qui ait été mesuré sur la Terre et projeté astronomiquement sur le ciel . C. R., T879, 2» Semestre. (T. LXXXIX, N» 21.) ' • 7 ( 886 ) » Il y a longtemps que nous nous préparions à cette grande opération, dont le succès exigeait les ressources de tout genre que deux grands corps militaires pouvaient seuls fournir. Dès i868, j'avais opéré en Algérie une reconnaissance détaillée des points d'où l'on apercevait quelques cimes des côtes opposées, et, dans une Note que j'ai lue à l'Académie en 1872, j'avais établi que de tous les points géodésiques du premier ordre compris entre Oran et la frontière du Maroc on pouvait distinguer, par des temps favor rables, les crêtes dentelées des sierras de Grenade et de Murcie. » J'avais observé les directions et calculé les distances, sans me laisser arrêter par l'énormité de celles-ci. Je comptais alors sur la puissance des signaux solaires pour franchir des distances de 70 lieues. ). Enfin j'étais certain que, en choisissant bien les couples de stations, nos trajectoires lumineuses passeraient h3oo™ et 4oo'° au-dessus de la mer, échappant ainsi absolument aux réfractions anormales qui se produisent parfois dans les couches basses de l'atmosphère. » Mais, pour montrer combien il faut se méfier en pareille matière, alors qu'on s'approche de si près des limites du pouvoir de nos sens et de nos in- struments, combien, dis-je, il faut douter des aperçus et même des calculs les mieux fondés, il me suffira de rapporter ce fait : les signaux solaires ont complètement échoué; pas un seul n'a été vu ni en Espagne ni en Algérie. Nous aurions éprouvé un échec complet et désastreux si nous n'avions pré- paré, par un excès de prudence, d'autres moyens plus efficaces : je veux parler de la lumière électrique. » Mais, pour produire cette lumière avec l'intensité nécessaire, il fallait recourir à des appareils électro-magnétiques actionnés par des machines à vapeur. Dès lors la question se posait ainsi : hisser tous ces appareils avec des machines de six chevaux de force sur des cimes de looo", 2000" et 355o™ d'altitude, créer des routes sur ces montagnes désertes, organiser des relais d'approvisionnement pour l'eau et le charbon , enfin placer et nourrir à chaque station une compagnie de trente à cent hommes et quinze ou vingt bêtes de somme. » L'Académie voit que ces stations exceptionnelles ne devaient guère ressembler à celles de la Géodésie ordinaire, que l'on garnit amplement avec un instrument portatif et deux ou trois aides. J'en ai fait faire des photo- graphies pour les mettre sous les yeux de l'Académie et aussi pour conserver le souvenir d'un effort que la Science n'aura peut-être plus l'occasion de renouveler. » D'après une convention dont tous les termes ont été scrupuleusement ( 887 ) exécutés de part et d'autre, les stations espagnoles devaient être occupées par des officiers es|)agnols et les stations algériennes par des officiers fran- çais , opérant chacun de leur côté d'après un concert, parfait, mais aussi dans une complète indépendance. Cependant le choix des instruments ainsi que tous les travaux préparatoires m'avaient été entièrement confiés. Ainsi c'est le cercle azimutal dont nous nous servons en France et que j'ai en l'honneur de présenter autrefois à l'Académie qui a mesuré tous les angles dans les quatre stations. C'est le projecteur du colonel Mangin dont nous avons fait usage pour lancer la lumière électrique dans les directions observées. C'est la machine éleclro-magnétique de Gramme qui a produit les courants transformés en lumière dans l'appareil de M. Serrin. » Tous ces appareils ont été commandés et exécutés à Paris. Dès qu'ils nous furent livrés, M. le général Ibaiiez, le colonel Earraquer et le major Lopez vinrent les étudier et faire avec nous des expériences photomé- triques de jour et de nuit. Il s'agissait de se rendre maître de ces appareils compliqués et de se rendre compte de leur puissance. » Les résultats furent décisifs aux yeux de nos collaborateurs espagnols. )) Maintenant, j'oserai prier l'Académie de voidoir bien se représenter un instant les quatre cimes que nous avions choisies, Mulhacen et Tetica en Espagne, Filhaoussen et IM'Sabiha entre Oran et la frontière du Maroc, pour former par-dessus la Méditerranée le quadrilatère de jonction. Chaque cime avait son poste militaire, les nôtres avec leurs gardes arabes, car il fallait garantir nos hommes et nos chevaux, marchant isolément jour et nuit pour nous ravitailler, contre les attaques à main armée des tribus in- soumises de la frontière. Depuis bien des mois nos soldats travaillaient à nos routes; on avait hissé pièce à pièce les piliers en pierre de taille, les machines à vapeur, les projecteurs de lumière, les machines de Gramme, les instruments et les maisons en bois qui devaient les abriter isolément; on avait installé les tentes, les écuries et les magasins. Tout était prêt en- fin, malgré d'incroyables difficultés, encore plus grandes en Espagne qu'en Afrique. Mais le temps dont on disposait était étroitement limité. Avant la mi-aoùt, les opérations eussent été impraticables sous notre soleil brûlant; après septembre, dès les premiers froids, les neiges nouvelles auraient sou- dainement chassé de Mulhacen , la montagne la plus élevée de l'Espagne, les soldats, les guides et les observateurs. » Le 20 août, tout le monde était à son poste ; le colonel Earraquer sur la cime du Mulhacen, le major Lopez sur celle du Tetica, le capitaine d'état-major Bassot sur le mont Filhaoussen. Dans un but que j'exposerai plus tard, je m'étais réservé la station de M'Sabiha. Le temps était beau, mais ( 888 ) les vapeurs qui montaient de la Méditerranée ne se laissaient pas traverser par les faisceaux de rayons solaires dirigés sur nos instruments. La nuit, les signaux électriques ne paraissaient pas davantage. Nous avons connu alors, pendant vingt jours, l'anxiété profonde qu'éprouvèrent Biot et Arago en pointant en vain pendant trois mois leurs lunettes sur les réverbères d'Iviça. Enfin le 9 septembre, après vingt jours d'attente fiévreuse, j'aper- cevais la lumière électrique de Tetica, visible parfois à l'œil nu, sous la forme d'un disque rougeâtre arrondi, de teinte uniforme, comparable comme éclat à l'étoile a du Bouvier qui se levait dans le voisinage à l'hori- zon de la mer. » Le lendemain 10, j'apercevais les feux électriques de Mulhacen. Nos collègues espagnols apercevaient aussi nos signaux, et nous entrions enfin dans la période des observations définitives. Commencées le 9 septembre, elles étaient terminées le 18 octobre. » La jonction géodésique des deux continents était enfin réalisée. Nous avions hâte d'en connaître les résultats, au moins approximatifs ; mais une seconde entreprise, dont j'aurai l'honneur d'entretenir l'Académie dans la prochaine séance, me retenait encore sur le terrain; il s'agissait de réunir à Tetica et à M'Sabiha les éléments astronomiques de contrôle et de fermer un grand polygone de longitude ayant pour sommets Paris, Marseille, Alger et Madrid. » M. le général Ibanez fit exécuter les calculs provisoires à l'Institut de Madrid. » En voici les résultats, qui n'auront sans doute besoin que de correc- tions de peu d'importance. L'Académie jugera du succès obtenu par la faiblesse des écarts relatifs à l'excès sphérique de nos quatre immenses triangles de soixante-dix lieues de côté. Triangles. Excès sphérique. Erreur. Filhaoussen 1 Tetica I 54", 16 -+-o",i8 Mulhacen ) M' Sabiha 1 Mulhacen [ 70", 78 — o",54 Filhaoussen ) M'Sabiha 1 Tetica 43", 5o +i",84 Mulhacen ) Filhaoussen 1 M'Sabiha > 60", 07 -f-i",i2 Tetica ) ( 88ç) ) » En terminant cette rapide Communication, que je suis heureux et fur de faire à l'Académie, permettez-moi, Messieurs, de rendre hommage au talent, au courage, à l'admirahle ténacité des officiers espagnols dont j'ai eu l'honneur d'être le collaborateur; quelles que soient les difficultés que nous ayons rencontrées et surmontées sur notre terre d'Afrique, elles sont à peine comparables à celles qu'ont eu à surmonter les officiers espagnols sur le IMulhacen, une des plus hautes montagnes de l'Europe. 1) Dans cette oeuvre commune aux deux armées, souffrez que je profile de l'honneur que j'ai de porter la parole devant vous pour rendre un hommage bien mérité à nos confrères espagnols. » PHYSIOLOGIE. — Recherches expérimentales sur une nouvelle propriété du système nerveux. Note de M. Browx-Sequard. (Extrait par l'auteur.) « .... Ce travail a pour objet de montrer qu'il existe dans certaines parties du système nerveux une propriété spéciale qui, à l'inverse de celle qui produit les phénomènes inhibitoires, se manifeste par la production soudaine d'une augmentation d'énergie des propriétés d'autres parties de ce système. » Depuis plus de huit mois j'ai fréquemment constaté, dans de très nombreuses expériences, que l'irritation due à la section transversale d'une moitié latérale de la base de l'encéphale est suivie immédiatement, ou à bien peu près, d'une augmentation notable des'propriétés motrices des parties de ce centre nerveux qui sont en avant de la section, tandis que l'inverse se produit du côté opposé. Dans d'autres expériences [Comptes rendus, 20 octobre 187g, p. GSy), j'ai constaté aussi, mais à un moindre degré, l'augmentation d'énergie des propriétés motrices d'une moitié de l'encéphale à la suite de la section, soit du nerf sciatique, soit d'une moitié latérale de la moelle dorsale ou lombaire. Dans ces diverses expériences, il y a similarité d'infiuence de la part du nerf sciatique, de la moelle épi- nièreet de la base de l'encéphale : augmentation des propriétés motrices de la masse encéphalique en avant de la lésion et du même côté, et inhibition (arrêt) incomplète de ces propriétés du côté correspondant. Je ne puis m'em- pêcher d'ajouter, en passant, que, dans le cas d'une section d'une moitié latérale de la base de l'encéphale, le résultat observé est en complète oppo- sition avec les idées généralement admises à l'égard de la physiologie de ce centre nerveux. ( Sgo) » Nombre d'arguments montrent que l'explication de raugraentalion des propriétés motrices de l'encéphale, dans ces expériences, ne doit pas être cherchée dans des changements de circulation et de nutrition. Je dirai d'abord que la section du grand sympathique cervical ne produit jamais aussi rapidement ni au même degré que l'hémisection du bulbe, de la protubérance ou de la masse pédonculaire cérébrale une exagération de l'excitabilité motrice de l'encéphale. De plus, la section du nerf sciatique ne détermine aucun changement visible dans la circulation encéphalique. Enfin j'ai constaté l'augmentation des propriétés motrices de l'encéphale après la section transversale d'une moitié latérale de ce centre nerveux, lorsque préalablement j'avais lié les carotides et même dans deux cas où, en outre de cette ligature, il y avait eu section de l'artère communicante de Willis. L'élude des circonstances des diverses expériences montre clai- rement que c'est par une influence purement dynamique dépendant d'une propinété spéciale de certaines parties du système nerveux que se produit l'accroissement soudain des propriétés motrices de l'encéphale dans les expériences que j'ai rapportées. Cette exagération de puissance d'action est entièrement différente des augmentations normales ou morbides de propriétés se produisant avec lenteur sous l'influence de causes physiolo- giques bien connues ou sous celle de causes morbides agissant par l'inter- médiaire de changements dans l'une ou dans plusieurs des grandes fonctions de la vie organique ou par l'intervention d'irritations nerveuses pro- longées. » Dans les recherches sur la moelle épinière qui m'ont valu l'un des prix que l'AcaJémie m'a fait l'honneur de m'accorder,j'ai trouvé plusieurs faits qui s'expliquent aisément en admettant qu'une influence purement dynamique de parties iri'itées puisse augmenter les propriétés sensitives de la moelle épinière et de ses nerfs. D'ailleurs des expériences nouvelles m'ont montré que Thyperesthésie, après certaines lésions de la moelle, peut se produire temporairement, après la cessation de toute circulation dans les parties où elle se montre (moelle épinière et membres). » Après l'application du cautère actuel à la surface du cerveau chez des chiens, j'ai vu quelquefois une contracture extrêmement énergique se montrer immédiatement, ou à peu près, dans tout le train postérieur de l'animal. Si alors je coupais en travers la moelle épinière, au niveau de la dixième vertèbre dorsale, je trouvais presque toujours que la contracture persistait. Il y avait donc eu une augmentation considérable des propriétés desquelles dépend, dans la moelle, la tonicité musculaire. Il n'y avait ( Sgt ) aucune trace de congestion spinale, et l'irritation cérébrale n'avait pu a^ir que dynamiquement sur les cellules de la moelle, augmentant leur activité normale. » Nombre d'autres faits que j'ai trouvés et un plus grand nombre encore de faits connus reçoivent une lumière nouvelle de la notion que j'émets ici à l'égard de l'existence d'une propriété dont la mise en jeu détermine l'augmentation des propriétés sensitives ou motrices de parties plus ou moins distantes de celle qui possède cette propriété spéciale. » Conclusion. — Les faits mentionnés dans ce travail, ainsi que d'autres, très nombreux, tendent à établir l'existence d'une propriété toute spéciale du système nerveux qui se caractérise, dans les parties qui la possèdent, en ce que celles-ci peuvent, sous l'influence d'une irritation, déterminer sou- dainement ou à peu près une augmentation 'notable des propriétés ou des activités motrices ou sensitives d'autres parties de ce système. » MEMOIRES PRESENTES. CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Recherches sur la nilrification ; par MM. Th. ScHf-OEsiNG et A. Muntz. (Commissaires : MM. Cbevreul, Dumas, Boussingault.) « Nous avons montré que la nitrification naturelle doit être considérée comme le résultat d'un phénomène analogue aux fermentations, mais que l'oxydation de l'azote n'est pas produite, d'une manière générale, par les organismes qui sont les agents ordinaires de la combustion des matières organiques, et qu'elle paraît devoir être attribuée à un organisme spécial. » Les recherches entreprises dans le but de déterminer et d'étudier cet organisme font l'objet de cette Note ; si elles ont pu aboutir, c'est grâce avix méthodes d'expérimentation que M. Pasteur a introduites dans la Science. » En examinant au microscope, avec un fort grossissement, le terreau ou la terre végétale nitrifiable, on observe, à côté des débris organiques, les organismes les plus variés. Même dans les milieux où la nitrification est très active, il est difficile de déterminer l'être spécial auquel on doit l'attri- buer. On a donc cherché à réaliser des conditions d'observation plus favo- rables que celles qu'offraient les milieux naturels. » Nous avons montré précédemment qu'en ensemençant des liquides ap- ( 892 ) propriés, convenablement aérés, on produisait une nitrification rapide. C'est aux milieux liquides que nous nous sommes adressés; ils nous per- mettaient d'appliquer les méthodes de M. Pasteur à la culture et à l'étude du ferment. L'eau d'égout. clarifiée et stérilisée, se prête à ces recherches ; on emploie également avec avantage des dissolutions alcalines étendues, contenant les matières minérales nécessaires, un sel ammoniacal, delà ma- tière organique. On peut préparer ainsi des milieux parfaitement limpides, dans lesquels le microscope ne fait apercevoir aucun corps organisé. Ces li- quides, chauffés à une température de 1 10", dans les conditions convenables pour qu'aucun germe ne pût s'v trouver, restent inaltérés pendant un temps illimité. Mais si dans ces milieux on introduit une trace de terreau, qu'on favorise l'accès de l'oxygène atmosphérique, soit en provoquant un bar- botage d'air pur, soit en étalant le liquide sous une faible épaisseur en présence d'air filtré ou calciné, et qu'on maintienne une température conve- nable, on constate, au bout de peu de jours, la formation de nitrates. Ace moment, en examinant le liquide au microscope, on y voit, à côté de rares infasoires, d'abondants corpuscules paraissant légèrement allongés, de di- mensions très faibles, offrant ime grande analogie d'aspect avec les orga- nismes que M. Pasteur a trouvés dans les eaux, auxquels il a donné le nom de corpuscules brillants et qu'il regarde comme les germes de bactéries. » En se servant de ces liquides en voie de nitrification pour ensemencer d'autres milieux stériles et observant les précautions nécessaires pour obte- nir les cultures pures, on arrive à des liquides dans lesquels se produisent des nitrates, sans qu'on puisse y découvrir d'autre organisme que le corpus- cule punctiforme dont nous venons de parler, et qui deviennent, à leur tour, aptes à l'ensemencement. Il nous paraît hors de doute que c'est à cet organisme qu'il faut attribuer l'oxydation de l'azote; nous le regardons comme le ferment nitrique. )) En l'examinant dans les différents milieux dans lesquels il se développe, on le voit toujours avec des dimensions trèsTaibles, mais qui varient avec la nature du milieu ; en général, il apparaît plus gros dans les milieux riches en matières organiques. » Il se multiplie dans les liquides appropriés, mais avec lenteur, ce qui fait que la nitrification est peu active au début d'un ensemencement et aug- mente ensuite progressivement. Il paraît se multiplier par bourgeonnement; on le voit fréquemment sous la forme de globules accolés deux par deux : il offre alors quelque analogie avec la levure acétique. En le plaçant dans des conditions variées, nous n'avons pas réussi à lui f lire subir une Irans- (893) formalion; en changeant la composition du milieu, en favorisant, modé- fant ou supprimant l'accès de l'oxygène, nous l'avons toujours retrouvé avec le même aspect, offrant la forme de corpuscules arrondis ou légèrement allongés, isolés ou réunis deux par deux. On le confondra facilement, par l'observation au microscope, avec d'autres organismes du même ordre; mais sa fonction saillante et caractéristique, la formation des composés oxygénés de l'azote, permettra toujours de le reconnaître. » Le ferment nitrique n'est pas doué de la résistance qu'on rencontre chez quelques-uns de ses congénères. Une température de ioo°, maintenue pendant dix minutes, le tue infailliblement; il suffit même d'une tempéra- ture moins élevée (90°) pour arrêter son action. » Il ne paraît pas résister à la privation d'oxygène prolongée trop long- temps, tout au moins dans les milieux liquides. » La dessiccation, même opérée à la température ordinaire, lui est défa- vorable. Du terreau, siège d'une nitrification énergique, peut devenir complètement stérile après s'être desséché par l'exposition à l'air, et cette stérilité peut persister même lorsqu'on provoque les conditions les plus avantageuses de la nitrification. )) Lorsque les milieux sont riches en matières organiques, ce ferment a pour principaux ennemis les miicor, dont le développement arrête la for- mation du salpêtre; mais il reprend généralement sa fonction lorsque le champignon a épuisé son action et dépérit. » Le ferment nitrique est très répandu ; la terre végétale est le milieu qui lui est le plus favorable ; c'est aussi là qu'il accomplit ses plus impor- tantes fonctions. Il est rare de trouver une particule de terre arable qui soit impropre à l'ensemencement. )) Les eaux d'égout et, en général, les eaux contenant des matières or- ganiques sont riches en ferment nitrique ; nous avons montré que dans ces milieux liquides il est capable de jouer son rôle et qu'il concourt ainsi à leur purification. 1) Il existe dans les eaux courantes, mais pas toujours en grand nombre; il parait s'attacher de préférence à la surface des corps solides, et on le trouve abondamment dans la vase du fond. » Nous ne l'avons pas trouvé normalement dans l'air : en effet, nous n'avons jamais obtenu l'ensemencement de ballons stériles en y laissant rentrer l'air ordinaire, ni en y introduisant la poussière retirée de plusieurs mètres cubes d'air ou celle déposée à la surface d'objets placés au-dessus du sol ou retirée des eaux pluviales. C. R., 1879, 2' Semestre. (T. LXXXIX, «"21.) I I 8 (894) » L'absence du ferment nitrique vivant, dans l'atmosphère, s'explique peut-être par sa résistance limitée à la dessiccation. » Nous insisterons prochainement sur les conditions de son dévelop- pement et de son activité. » VITICULTURE. — Obsewations sur les pontes du Phylloxéra ailé en Languedoc. Note de M. Valéry 3Iayet, présentée par M. Blanchard. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Mes dernières recherches sur le Phylloxéra ont eu pour objet : 1° l'absence apparente de l'œuf d'hiver en Languedoc; 2° la rareté de la forme ailée eu égard à la masse de nymphes que l'on trouve sur les racines; 3° le peu de fréquence de la forme gallicole; 4° enfin les rapports qu'ont entre eux ces trois côtés de la question. » Le i" juillet dernier, quatre bocaux d'éclosion ont été garnis de ra- cines de vigne portant beaucoup de nymphes. Dès le lendemain les éclo- sions d'ailés ont commencé, et elles ont duré jusqu'à la fin du mois d'août. Les nymphes quittent les racines entre 8^ et 9*" du matin. Elles montent contre les parois des bocaux et s'arrêtent à leur partie supérieure. Vers ii*", la mue s'opère. Un quart d'heure suffit à l'insecte pour l'effectuer. Au début, la couleur est d'un jaune uniforme ; les ailes ne tardent pas à s'étendre, et peu à peu le mésothorax se rembrunit. Vers 2^, les téguments ont acquis leur consistance définitive, le mésothorax est complètement brun et l'insecte prend son vol. Quand on ne couvre pas le bocal, on trouve ce dernier contre les vitres de l'appartement. Le vol dure jusque vers 4*"; il est lourd et régulier. » Par nos vents secs du nord-ouest, fort peu de nymphes quittent les racines le matin; le peu qui monte a la plus grande difficulté à opérer sa mue et meurt presque toujours sans y arriver. Par le vent du sud, c'est le contraire. Pendant le mois de juillet, nous avons en vingt jours de vent du nord-ouest et onze seulement pendant le mois d'août; aussi les éclosions de juillet ont-elles été moitié moindres que celles du mois suivant. Le 18 août par exemple, par vent de sud-est et ciel couvert, j'ai eu environ cinquante éclosions, dont dix-sept dans un seul bocal, et les jours de vent sec qui avaient précédé ne m'en avaient presque pas donné. J'ai eu ainsi à ma disposition plusieurs centaines d'ailés. Dans l'espoir d'obtenir leur ponte, j'en ai mis environ cent cinquante sur de jeunes pousses de vigne ( 895 ) placées sotis des cloches de verre. Plusieurs fois par jour, je remettais sur les feuilles ceux qui, ayant pris leur vol, étaient tombés sur le papier où re- posait la cloche ou s'étaient posés contre les parois de celle-ci. Après avoir exécuté plusieurs fois ce va-et-vient, une vingtaine ont fini par planter leur suçoir sur le revers des feuilles les plus tendres; mais sur ces vingt ailés je n'ai pu obtenir que six pontes, une de quatre œufs, trois de deux œufs et deux d'un seul œuf. Ces deux dernières étaient placées loin des nervures des feuilles, adhérant à la fois au parenchyme et au corps du Phylloxéra mort; les autres étaient déposées dans la bifurcation des nervures. » Quand je fus en possession de ces six pontes, je crus fermement que j'allais avoir les sexués et par conséquent l'œuf d'hiver, .'^i faciles à obtenir les uns et les autres dans le Bordelais et les Charentes; mais j'avais compté sans nos vents du nord-ouest. Je mis mes six pontes dans six tubes de verre fermés par un léger tampon de coton. Trois tubes furent tenus dans mon cabinet et trois exposés à l'air libre. Le premier et le second jour, les œufs avaient conservé leur apparence première; mais le troisième la dessiccation avait commencé, et le quatrième elle était complète. » La forme gallicole est peu fréquente en Languedoc. Nous la rencon- trons rarement sur les plants américains et jamais sur les plants français. Sur les 4 hectares de vignes américaines de l'École d'Agriculture de Mont- pellier, deux ceps seulement en portaient cette année, untayloretun clinton. Si l'on admet, avec tous les observateurs qui ont fait éclore l'œuf d'hiver, que le Phylloxéra qui en sort est toujours un gallicole, la conclusion est facile à tirer. » M. Boiteau [Comptes rendus, séance du lo novembre 1879) vient d'an- noncer qu'il croit avoir trouvé deux œufs d'hiver à Villegouge, entre des mottes de terre, à une certaine distance des souches. Il n'a pu toutefois apercevoir la petite tache d'un brun rouge placée d'ordinaire au pôle an- térieur de cet œuf. « Cela ne modifie en rien ma manière de voir concernant la rareté de ce dernier en Languedoc. )) Je crois donc pouvoir affirmer : i" que le département de l'Hérault est peu propre à produire la forme ailée ; 2° que les quelques œufs pondus par cette forme se dessèchent pour la plupart ; 3° que de loin en loin seulement les sexués peuvent apparaître et produire l'œuf d'hiver; 4° enfin que la rareté des gallicoles vient confirmer non seulement les observations qui leur attribuent l'œuf d'hiver pour origine, mais encore la rareté très grande de cet œuf, tout en prouvant son existence. » (896) M. B. Cauvy adresse une Note relative à la réinvasion estivale du Ph)'lloxera. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. E. Roman appelle l'attention de l'Académie sur un nouveau moteur hydraulique dont il est l'inventeur, et qui fonctionne sur la Seine au pont Notre-Dame. (Renvoi à l'examen de M. Tresca.) M. F. -M. PiRET adresse une Note concernant l'abondance des émana- tions d'hydrogène carboné au lieu dit la Fontaine-Ardente, au village de Saint-Barthélémy, près Grenoble. (Renvoi à l'examen de M. Daubrée.) M. Ch.-V. Zenger adresse une Note concernant un moyen de concilier l'achromatisme et l'aplanétisme dans les lentilles de microscopes et de télescopes. (Renvoi à l'examen de M. A. Cornu.) CORRESPONDANCE. M. A. Lediec prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place actuellement vacante dans la Section de Géographie et Navigation. (Renvoi à la Section de Géographie et Navigation.) M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une brochure de M.//, de LrippareiU, m[ilu]ée : 7' où a, |3, 7, (? sont des quantités quelconques satisfaisant à la condition unique ac? — /3y = i , la quantité b- ~ ne n'est pas altérée par la transfor- mation, et que c'est là le seul invariant des formes quadratiques. » Mais si, de plus, les paramètres a, [i, 7, â sont assujettis à rester en- tiers, il existe une infinité de fonctions des trois coefficients a, h el c qui ne sont pas altérées par la transformation. Tels sont, par exemple, les ( 898 ) coefficients de la forme réduite équivalente à la forme donnée. Ces fonc- tions sont, pour ainsi dire, des invariants arithmétiques, pendant que h"^ — ac est un invariant algébrique. Parmi ces invariants, j'examine en particulier les séries /!:=-+•<» ni- 1 S 2Ôr, où l'on doit exclure les valeurs m = o, n = o, qui peuvent s'exprimer à l'aide d'intégrales doubles définies. Mais la connaissance d'un invariant ne donne qu'une chose : une condition nécessaire, mais non suffisante, de l'équivalence de deux formes. La connaissance des covariants arithmé- tiques permet, au contraire, de reconnaître à coup sûr si deux formes sont équivalentes et, si elles le sont, de trouver la transformation qui permet de passer de l'une à l'autre. J'appelle covariant toute fonction des coeffi- cients d'une forme qui est égale à la fonction analogue des coefficients de toute forme équivalente multipliée par une fonction connue de l'angle de transformation Q. » Si donc on connaît deux formes F et F' que l'on sait être équivalentes, ou calculera le covariantde chacuned'elles, et,durapport de ces covariants, ou déduira facilement l'angle 0 et, par conséquent, les paramètres a, j3, y, 5 de la transformation. Si l'on ne sait pas à l'avance que les deux formes sont équivalentes, on supposera qu'elles le sont ; on calculera a, p, 7, 8, et, une fois que l'on connaîtra les valeurs que devraient avoir ces paramètres, à supposer que F et F' soient équivalentes, il sera aisé de reconnaître si l'hy- pothèse faite au début était exacte. » J'ai envisagé une série de covariants arithmétiques 1 1 b^-'-'-M^T et j'ai donné deux moyens de les calculer, soit à l'aide d'une intégrale dé- finie, soit à l'aide de la série UmC iinç ou w,„ représente des puissances {2k — i)''"" des diviseurs du nombre m. 1) Comme application, j'ai donné la décomposition d'un nombre pre- (899) mier de la forme 4" + •> en deux carrés, au moyen d'une intégrale dé- finie. » GÉOMÉTRIE. — Détermination de courbes et de surfaces satisfaisant a des con- ditions de contact double. Note de M. H. -G. Zedthen, présentée par M. Chasles. « On doit à M. Chasles une expression du nombre des courbes d'un système à caractéristiques données qui sont tangentes à une courbe dont on connaît l'ordre et la classe. Je désignerai par n l'ordre de la courbe donnée, par ci et e les nombres de ses points doubles et stationnaires, par p. la première caractéristique du système, et, pour mettre la dualité aux yeux, par «', d', e', p,' les nombres qui correspondent selon le principe de dualité aux précédents : p.' est, par exemple, la seconde caractéristique du système. Alors, selon le théorème de M. Chasles, le nombre dont nous venons de parler est égal à 7i' [j. + np.'. » On trouve dans un Livre de M. Schubert, qui vient de paraître, /fa/Aii/ der abzâlilenden Géométrie, une démonstration de ce théorème, que j'ai trouvée applicable aussi à la déduction de résultats ultérieurs. » M. Schubert fait usage de la circonstance que le nombre cherché sera le même pour une série de courbes homologiques entre elles, substituées à la courbe fixe, quand même le système donné reste inaltéré. Il suffit donc de résoudre le problème pour une seule courbe de cette série. Il est le plus commode de choisir celle qui s'est réduite à une droite n triple, coïnci- dente avec l'axe d'homologie, pendant que ses tangentes sont devenues les droites passant par n' points fixes (sommets) de la droite. Les solutions cherchées seront, dans ce cas particulier, les //p. courbes du système qui passent par les n' sommets, et les fjt,' courbes tangentes à la droites triple comptées n fois. » Nous ferons usage de la même dégénération de la courbe fixe pour déterminer le nombre des courbes d'un système doublement infini qui ont avec elle deux contacts simples ou un contact du second ordre. Nous désignerons par (/j.-), (pp.') et (p/-) les nombres des courbes du système qui passent par deux points donnés, qui passent par un point donné et sont tangentes à une droite donnée ou qui sont tangentes à deux droites données, ( doo ) par [^-[J.'] celui des courbes qui sont tangentes à une droite donnée en un point donné, par D et E ceux des courbes du système dont un des points doubles ou stationnaires qu'on attribue à toutes les courbes du système a une position donnée, et par D' et E' les nombres corrélatifs. Dans la déduction, nous aurons encore besoin d'une notation x du nombre des courbes passant par un point donné d'une droite donnée et tangentes à celle-ci en un point inconnu et différent du point donné, et d'une nota- tion j' du nombre des courbes du système qui ont un sommet double (' ) sur une droite donnée. Ces deux nombres .x et j s'expriment par les équa- tions suivantes, qu'on obtient en prenant un point donné sur luie tangente donnée (i) et en faisant coïncider deux tangentes données (2) : (i) (f;,a') = .r+2[,m'], (2) (p.'n==[,aa'] + 2iy-h3E' + j. » On trouve maintenant, en se rendant compte de toutes les manières dont une courbe du système peut avoir deux contacts avec la courbe dégé- nérée, l'expression suivante du nombre des courbes ayant deux contacts avec une courbe donnée, -^(p.^) -hnn'x 4- in'[n.— 2)[p.[j.'] + '^[fi.u.'J 2 2 '' ou, en réduisant au moyen des équations (i)et(2) et des équations de Plùcker, où nous avons posé 3 n -j- e' = 3 // -i- e = 2 /•. )) On trouve de la même manière l'expression suivante du nombre des (') Un sommet est un point d'une courbe dégénérée où toute droite passant par lui est tangente. Un sommet double est formé par la coïncidence de sommets. Un nouveau point double est le plus simple exemple d'un sommet double. Notre démonstration ne cesse pas d'être juste si plus de deux sommets coïncident : alors plusieurs sommets doubles coïn- cident. ( 90I ) courbes du système qui ont un contact du second ordre avec une courbe fixe ( ' ) ar[jj.jL;.'] -h nE' 4- ii'E. » On trouve, par un procédé analogue, le nombre des surfaces d'un sys- tème doublement infini, qui ont deux contacts simples ou un contact sla- tionnaire avec une surface fixe. » Nous désignerons par /i l'ordre de la surface fixe, par a son rang (classe d'une section plane), par b et c les ordres de sa courbe double et de sa courbe cuspidale. Nous désignerons par {[j.-) le nombre des surfaces du système qui passent par deux point donnés, par (p.v) celui des surfaces qui passent par un point donné et sont tangentes à une droite donnée, par [p-v] celui des surfaces qui sont tangentes à une droite donnée, en un point donné, par B et C ceux des surfaces dont la courbe double ou cuspidale passe par un point donné, et par D et E ceux des surfaces ayant deux contacts ou un contact du second ordre avec une droite donnée. » En ajoutant des accents, on aura les notations des nombres corrélatifs, dont toutefois a\ D' et E' seront identiques à a, D et E; de même, le sym- bole v' aurait la même signification que v. » On trouve avec ces notations l'expression suivante du nombre des surfaces du système qui ont deux contacts avec la surface fixe : ilj}) 4- nn'(!J.sj.') + '^^^^ {pr-) + an'ip.,) + an{ix'.) + "-^^ (v^-) + «'B + 72 B' + aVi - 3r'[p.v] - 3r[/jL'vj, où » Le nombre des surfaces du système qui ont un contact slationnaireavec la surface fixe sera 2r'[f7.vJ + 2r[/j.'v] H- «'C + tiCJ 4- aE. » On voit sans difficulté que le même procédé est applicable à la solu- tion de beaucoup d'autres questions, par exemple à la détermination du nombre des courbes d'un système simplement ou doublement infini qui rencontrent une courbe ou une surface une ou deux fois sous des angles donnés. » (') Ayant cominiiniqué ce dernier résultat à M. Schubert, j'ai appris qu'il venait de \ê trouver par un procédé très différent du mien. C. R., 1879, a' Semestre. (T. LXXXIX, h" 21.) . 119 ( 902 ) THERMOCHIMIE. — Chaleur spécifique des sotutioiis d'acide chlorhydrique. Note de M. H. Hammerl, présentée par M. Berthelot. « M. de M;irignac a déjà mesuré les chaleurs spécifiques des solu- tions étendues d'acide chlorhydrique [Annales de Chimie et de Physique, 4' série, t. XXII, p. 4^4) 5 j'ai entrepris la détermination des chaleurs spé- cifiques des solutions concentrées du même acide. » 1. La méthode que j'ai employée est celle de M. Berthelot [Essai de Mécanique chimique fondée sur la Thermochimie, t. I, p. 275). » Pour les solutions concentrées, j'ai dû, pour éviter toute perte de gaz chlorhydrique, opérer par réchauffement entre les limites — i^i" et +12''; il faut seulement empêcher avec soin toute condensation de vapeur d'eau sur les parois de la houteiile de platine avant l'immersion. Pour les solu- tions plus étendues, ce procédé est inapplicable, par suite de la congélation du liquide; on opère alors par refroidissement, comme d'habitude, entre les limites -h 12° et -h- 3o° environ. Enfin, pour les liqueurs de concentra- tion moyenne, j'ai pu employer simultanément les deux méthodes, et, comme l'indique le Tableau ci-dessous, les chiffres s'accordent assez bien, si l'on tient compte du changement de la chaleur spécifique avec la tem- pérature. » 2. Voici le résumé de mes expériences : HCl contenu dans iBoÇf do dissolution ÉguiTalents H=0> pour I équivalent HCl. Équiva- lents HCl+reU'O» Chaleur spéciTiQue par réchatilleaiont. Chaleur spécifique par refroidissemont. Valeur en eau pour icc de la solution. c. Chaleurs molé- culaires. C Chaleur moléculaire de l'eau (nH'O'l. UtfTérence C'-C. 32,37 4,23 112,7 0,6270 // 0.727 70,7 76,2 5,5 1 28,18 5,20 i3o,2 0,6(jo2 n 0,7J2 85, y5 93,7 7,75 25,37 5,9s 1^,8 o»^797 II 0,765 97,75 107,35 9,6 23,82 e./ig i53,3 0,6868 0,6895 0,769 io5,45 116,8 1 1 ,35 18, 3o 9,0a ■ggi'i 0,7436 0,7502 0,8..', 148,95 i62,g5 i4,o 12, 5o •4.19 291,9 0,8076 o,8i32 0.860 236,6 255,5 ■8,9 6,53 29,02 558,8 // 0,8983 0,925 5oi ,95 522,35 20,5 ^.,8 47-67 «94,5 // o,y3io 0,950 832,8 858,1 25,3 » 3. M. de Marignac a calculé les chaleurs moléculaires pour les so- lutions étendues et a indiqué une formule qui donne les chaleurs molécu- laires quand on connaît les nombres n d'équivalents H*0^ qui sont con- (9o3) tenus dans la solution C= 18 n— 28,30+ — •' ri ri' » Pour les solutions concentrées, cette formule n'est plus applicable; je l'ai modifiée comme il suit : C=i8h-28,3q+^^^-2^. ' '^ n n' » Sous cette forme, elle s'applique à la fois aux solutions étendues et aux solutions concentrées ('). » CHIMlK ANALYTIQUiî. — Sur un nouveau mode de séparation du nickel et du cobalt. Note de M. Ph. Dirvell. « Ce procédé est fondé sur les faits suivants : » I. Si l'on ajoute, à la solution aqueuse du nitrate ou du sulfate de co- balt, un excès d'une solution saturée à froid de sel de phosphore, mélangée à une solution de bicarbonate d'ammoniaque n'exhalant plus aucune odeur ammoniacale, il se forme dans la liqueur un précipité bleuâtre. Lorsqu'on chauffe lentement le mélange, l'équivalent d'acide carbonique en excès s'échappe d'abord ; puis, en faisant bouillir quelques secondes, on sent une odeur ammoniacale bien marquée. A ce moment, on cesse de chauffer et on ajoute à la liqueur de 2'='= à 3'^'^ d'ammoniaque. Le précipité se redissout en grande partie, et l'on n'a plus qu'à chauffer doucement jusqu'à 100°, pour obtenir im précipité d'un beau pourpre tirant sur le violet, qui se dé- pose très rapidement. L'analyse assigne à ce précipité la formule AzH^O, 2CoO,PhO= + 2HO. Il ne perd pas d'ammoniaque à 110° et se transforme, au rouge, en pyro- phosphate 2CoO,PhO^ » II. Une solution des sels correspondants de nickel, traitée de la même manière, ne donne qu'une liqueur d'un bleu pur, qui ne se trouble pas par la chaleur. )) III. En mélangeant les deux réactifs énoncés plus haut, en excès, avec une solution contenant du cobalt et du nickel, on obtient encore, en opé- ( ' ) Ce travail a été fait au laboratoire de M. Berthelot, au Collège de France. ( 9"4 ) ranl de même, le précipité rouge de phosphate aramoniaco-cobalteux, tan- dis que la liqueur bleue surnageante contient le nickel en totalité. On peut, par ce moyeu, déceler le cobalt dans le sulfate de nickel du commerce. » Je fais préférablement cette séparation, poiu' la recherche qualitative des deux métaux, dans des matras d'essayeur, où l'évaporation est lente. » Pour la séparation quantitative, je prépare mes réactifs de la façon suivante : i° 3oS' de sel de phosphore sont abandonnés à froid dans zBo^" d'eau ; 2° So^"^ de carbonate d'ammoniaque effleuri, tombé en poussière, sont dissous dans autant d'eau, et la solution saturée d'acide carbonique jusqu'à absence d'odeur ammoniacale. » Après avoir séparé les deux oxydes par les procédés usités et les avoir réduits par l'hydrogène, on les pèse. On les dissout ensuite dans l'acide nitrique et l'on évapore à sec au bain-marie la solution acide. On reprend le résidu par So'"' d'eau environ, et l'on y ajoute une quantité de sel de phos- phore égale à trente fois le poids des deux métaux, et préalablement addi- tionnée d'un volume de bicarbonate d'ammoniaque égal au volume que ce poids de phosphate occupe. On opère ensuite comme il a été indiqué au § I, en ayant soin d'agiter souvent la fiole qui contient la liqueur, surtout après l'addition de l'ammoniaque. » Si, par inadvertance, une ébullition par trop prolongée avait déter- miné l'évaporation de la liqueur bleue contenant le nickel sur les parois du vase, et par suite la précipitation d'iui peu de nickel, on le constate facile- ment par la couleur du précipité de cobalt, qui est plus pâle. On peut, du reste, le comparer avec du phosphate ammoiiiaco-cobalteux humide, que l'on conserve dnns un flacon comme témoin. Dans ce cas, on décante la liqueur bleue éclaircie , on dissout le précipité rouge dans la quantité strictement nécessaire d'acide phosphorique étendu (il est même préférable de laisser un peu de précipité indissous), puis on continue l'opération avec le bicarbonate d'ammoniaque et l'ammoniaque. » Dans tous les cas, le précipité est lavé à l'eau froide, pesé sur un filtre taré à 100° ou calciné; 100 parties du précipité calciné contiennent 40,4 de cobalt. Quant à la liqueur bleue séparée par filtration, l'hydrogène sul- furé en précipite complètement le nickel. Le précipité produit, calciné dans un creuset avec du soufre, est pesé à l'état de sulfure. M Ce procédé est excessivement rapide, car la séparation n'exige qu'une ou deux heures au plus ( ' ). (') Mon maître, M. Pisani, dans le laboratoire duciuel j'ai fait ce travail, a eu la bien- (905 ) » Je dirai, en terminant, que le sulfate de nickel , préparé aujourd'hui avec la garniérite, contient de la magnésie qui entache le précipité de co- balt, dans le cas où l'on voudrait essayer la séparation avec ce sel. » CHIMIE ORGANIQUE. — ConslillUion de iéthylène dibromc. Note de M. E. Demole, présentée par M. Friedel. « L'arrangement des atomes d'hydrogène et de brome dans la molécule de l'éthylène dibromé présente depuis quelque temps un intérêt spécial. On sait que ce corps intéressant, agité à la température ordinaire avec de l'oxygène sec, additionne ce dernier gaz avec dégagement de chaleur, et qu'il résulte de cette addition un dérivé de la série grasse, le bromure de bro- macétyle ('). » J'ai cherché, dans ce travail, à établir d'une façon définitive quelle est la place qu'occupent les deux atomes de brome dans l'éthylène dibromé, de façon à décider si ce corps est symétrique ou asymétrique : CHBr GIF Il ou II CHBr CBi-. » On sait que, par la belle réaction de MM. Friedel et Crafts, on peut aisément remplacer les éléments halogènes par des restes d'hydrocarbure, en soumettant l'hydrocarbure et le corps chloré à l'action du chlorure d'aluminium. veillance de le soumcUre à quelques essais analytiques, et il s'est aperçu que l'on pouvait remplacer le bicarbonate par l'acétate d'ammoniaque. Ce dernier se prépare simplement en saturant de l'acide acétique à 8° par l'ammoniaque. On n'ajoute que 2" de cet acétate pour os^oSo de cobalt et 5'"'' de la solution du sel microcosmique préparé comme il a été dit. Pour apprécier les diverses quantités de cobalt contenues dans des solutions contenant les deux métaux, on se base sur ce que : une solution rose contient un excès de cobalt par rap- port au nickel; une solution brune, j partie de cobalt pour y de nickel; une liqueur vert sale, I de cobalt pour 3 de nickel ; enfin, une solution verte, i de cobalt pour 4 de nickel et au-dessus. Dans le premier cas, on ajoute l'acétate et le phosphate comme si tout était cobalt; dans le dernier, comme si la licpieur n'en contenait que le quart. Après avoir chauffé quelques instants au b;iin-maric le mélange des métaux , phosphate et acétate, on reprend par un peu d'ammoniaque et l'on reporte au bain-marie. Au bout d'un quart d'heure, le cobalt est précipité, Dans le cas où le précipité n'a pas la teinte voulue, on fait la reprise indiquée plus haut. (•) Comptes rendus, t. LXXXVI, p. S/p. ; 1878. (9o6) » MM. Friedel et Crafts ni'ayant autorisé à employer le chlorure d'alu- minium pour élucider la constitution de l'éthylène dibromé, voici les expériences qui ont été faites à ce sujet. » 28^'' d'éthylène dibromé pur ont été dissous dans iSo»"^ de benzine cristallisable et additionnés peu à peu de 40^'' à 5o^^ de chlorure d'alumi- nium. Il s'est dégagé une proportion d'acide HBr représentant à peu près tout le brome du corps brome. La réaction a été poussée aussi loin que pos- sible, sans chauffer, puis on l'a achevée par une ébullition de quelques instants. Le mélange, privé du chlorure d'aluminium et de la benzine par l'action de l'eau et par une distillation au bain-marie, a fourni deux com- posés aromatiques, dont le premier surtout a de l'intérêt. » C'est une huile incolore, d'une odeur agréable, fortement réfringente, bouillant à 2-]^°-Vi']6°. Soumise à l'oxydation par le moyen de l'acide chromique en sohition acétique, cette huile a fourni, comme produits d'oxydation, de l'acide carbonique et de la benzopliénone. La formule de l'huile bouillant à 2'jli°'2'j6° est, d'après les analyses, C'*H'% et, d'après toutes ses propriétés, elle doit être assimilée au diphényléthjlène asymé- trique ce qui implique nécessairement pour la constitution de l'éthylène dibromé la formule asymétrique suivante : II CBr=. » Le second composé qui se forme dans la réaction décrite ci-dessus a un point d'ébullition fort élevé et n'a pas encore pu être purifié suffisam- ment pour être spécifié. » Ces recherches sont poursuivies en vue surtout d'élucider complète- ment le phénomène d'oxydation qui se produit entre l'oxygène libre et l'éthylène dibromé. Sans vouloir préjuger celte question, j'ajouterai cependant que, grâce aux expériences précitées, il nous est définitivement donné de rejeter comme non conforme aux faits l'hypothèse de plusieurs chimistes par laquelle l'éthylène aurait la constitution CH' I CH II ( 907 ) et l'éthylène dibromé la constitution CH-Br I CBr. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Nouvelle méthode pour analyser avec précision les potasses du commerce. Note de MM. B. Corenwinder et G. Contamine, présentée par M. Peligot. (Extrait.) « Pour éviter les irrégularités que présentent les résultats fournis par les méthodes actuellement usitées, nous procédons comme il suit à l'analyse de la potasse contenue dans une solution quelconque. » Ayant prélevé dans la solution une prise d'essai convenable, nous y versons un léger excès d'acide chlorhydrique; puis, sans nous préoccuper de l'acide sulfurique, de la silice, de l'acide phosphorique que cette prise d'essai peut contenir, nous l'évaporons au bain-marie, après y avoir ajouté une quantité suffisante de bichlorure de platine ('). » Le chloroplatinate de potasse étant obtenu, nous le mettons en digestion avec de l'alcool à gS", mélangé d'éther, et nous le lavons comme d'habitude avec le même liquide. Cette opération achevée, nous versons sur le filtre, à l'aide d'une pipette, de l'eau bouillante, jusqu'à ce que le chloroplatinate dépotasse soit entièrement dissous, et nous recueillons le liquide filtré. » D'autre part, nous faisons chauffer de l'eau contenant du formiate de soude, et, lorsqu'elle est en ébullition, nous y versons, avec précaution et peu à peu, la solution précédente de chloroplatinate de potasse. En peu d'instants, le liquide se décolore et le platine se précipite nettement en une poudre noire, qu'il suffit de laver, sécher, chauffer au rouge et peser, pour connaître avec exactitude la quantité de potasse contenue dans la solution et conséquemment dans la potasse brute ou raffinée dont on fait l'analyse {"). (') Nous décrivons dans notre Mémoire les précautions que nous prenons pour faire cette évaporation. (') L'idée de doser le potassium en réduisant le chloroplatinate de potasse n'est pas nou- velle. Rose avait déjà signalé cette méthode, en i832, dans la première édition de son Traité d'analyses chimiques. Cette réduction a lieu généralement par calcination. 11 vaut mieux opérer comme nous l'indiquons. (9o8) » Cette méthode est rapide et très exacte. Elle affranchit l'opérateur de l'obligation de séparer, au préalable, l'acide sulfurique, l'acide phospho- rique, la silice, qui forment avec la soude des combinaisons insolubles dans l'alcool. Celles-ci altéreraient nécessairement la pureté du chloroplatinate de potasse, » Nous avons eu l'occasion de constater maintes fois que la méthode que nous proposons est surtout avantageuse lorsqu'on veut doser la potasse dans un mélange complexe, un engrais par exemple ('). » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur tes altérations de l'épiderine, dans les affections de la peau ou des muqueuses qui tendent à la formation de vési- cules, de pustules ou de productions pseudo-membraneuses. Note de M. H. Leloir, présentée par M. Vulpian (^). « L'histoire des altérations des épithéliums, au point de vue de la for- mation des pustules, vésicules, phlyctènes, est entrée depuis quelques années dans une ère nouvelle. Les travaux de MM. Auspitzet Basch, Cornil, Vulpian, Neumann, Weigert, etc., montrèrent que c'était dans le corps de Malpighi qu'il fallait étudier le début de ces lésions. Néanmoins la nature précise de l'altération épidermique qui engendre les vésicules et les pus- tules est encore en discussion. Une série de recherches entreprises de- puis environ deux ans, publiées d'abord le 3o mars et le 1 1 mai 1878 à la Société de Biologie, et ensuite vers la même époque dans un travail paru dans les Archives de Physiologie (nous renvoyons à ce travail, où se trouvent représentés les différents stades du processus), nous a permis de suivre et de décrire dans ses différentes phases ce mode d'altération. Voici en quoi il consiste. « Le processus se passe dans le corps de Malpighi et dans la couche des cellules granuleuses. La lésion débute par la formation d'un espace clair entre le noyau et le protoplasme, entourant complèlement le noyau; cet espace clair va toujours en augmentant; il n'est pas réfringent, ne se colore (') Nous discutons, dans notre Mémoire, le cas où la potasse du commerce renferme un phosphate alcalin, et nous prouvons que la présence de ce sel ne doit pas modifier les con- ditions adoptées par l'usage pour la vente de celte marchandise, à moins de stipulations expresses. {') Travail du laboratoire de Pathologie expérimentale à la Faculté de Médecine. ( 909 ) ni p'ar le carmin ni par l'hématoxyline. Le noyau de la cellule, loin de disparaître, demeure souvent intact au centre de cette cavité, même dans un degré avancé de la lésion; parfois il se trouve ratatiné en un coin de l'espace clair, ou se fragmente, ou tend à se multiplier. » Lorsque la lésion cutanée doit aboutir à la formation d'une vésicule ou d'une pustule, cette cavité circumnucléaire s'accroît encore, el nous arrivons ainsi à un deuxième degré de la lésion. A cette période, en même temps que l'espace clair circumnucléaire augmente, le protoplasme am- biant diminue d'étendue; il perd son aspect granuleux, se racornit en quelque sorte. Dès ce moment, les différentes cellules épilhéliales, adhé- rentes les unes aux autres, présentent l'aspect d'un treillis, d'un réseau. L'altération se trouve alors caractérisée : par l'augmentation considérable de la cavité centrale circumnucléaire ; par la grande diminution en étendue du protoplasme, qui n'est plus représenté que par une bande mince, d'ap- parence fibrillaire, véritable membrane d'aspect fibrineux; par la dispa- rition des dentelures des cellules qui rappellent d'une façon frappante des cellules végétales et adhèrent intimement les unes aux autres. Ainsi se trouve formé dans le corps de Malpighi un réticulum à mailles plus ou moins larges, lesquelles contiennent des noyaux en nombre plus ou moins grand. Enfin, dans un dernier degré de la lésion, les mailles du réseau se rompent et les aréoles s'ouvrent les unes dans les autres. Alors se trouvent constituées de petites cavités anfractueuses qui se remplissent de globules de pus, véritables petits nids purulents, petits abcès intra- épidermiques, situés parfois dans les couches superficielles de l'épiderme. Ces petites cavités s'ouvrent ensuite à leur tour les unes dans les autres; alors la pustule ou la vésicule est constituée. Ce dernier degré d'altération a son maximum à la partie moyenne du corps de Malpighi et existe princi- palement au centre de la pustule. Ce fait explique l'ombilication de la pustule variolique. Nous voyons donc que les diverses opinions émises jusqu'ici sur le mode de formation de ce réticulum sont toutes inexactes. Il n'est produit, en effet, ni par un réseau fibrineux qui aurait dissocié les cellules épithéliales, ni par le tassement des cellules du corps de Mal- pighi, ni par l'altération vésiculeuse du noyau (confondue souvent avec l'altération que nous avons exposée). Il diffère aussi de l'altération épi- théliale décrite par Wagner sous le nom à' altération diphthéritique. Nous avons rencontré la lésion épidermique que nous venons de décrire dans des pustules d'impétigo, d'ecthyma infantile, dans la pustule vario- lique, la pustule vaccinale, dans des plaques muqueuses à centre puslu- G. R., 1879, 2' Semestre. {T. L\\\IX, mil.) 120 (9'o) leux, dans des pustules de syphilides varioliformes : dans ces différents cas, en particulier dans les syphilides varioliformes, les pustules vaccinales, les pustules de variole et les plaques muqueuses pustuleuses, nous avons pu suivre l'évolution du processus depuis le début de la cavité circumuu- cléaire (papule) jusqu'à la formation du réseau et des cavités pleines de globules de pus (vésicule, pustule). » Nous avons aussi observé ce processus dans les altérations de la peau et des muqueuses qui tendent à la formation de productions pseudo-mem- braneuses : vésicatoires couenneux, vieux eczémas ulcéreux et plaques muqueuses couverts d'un exsudât diphthéroïde, conjonctivites avec pro- ductions diphthéroïdes. Enfin, nous l'avons rencontré aussi dans des alté- rations cutanées et muqueuses suintantes et purulentes : épithéliomes, végétations. Dernièrement, reprenant un récent travail de Weigert, nous avons essayé de produire expérimentalement des exsudais couenneux en irritant la muqueuse laryngo-trachéale d'animaux. Nous sommes, sauf quelques divergences, arrivés aux mêmes résultats que cet auteur : nous avons, en effet, pu constater qu'un processus analogue à celui que nous avons fait connaître dans les affections pustuleuses, vésiculeuses, diph- théroïdes et suintantes de la peau et des muqueuses se rencontrait dans le c?o(/p expérimental. Pour Weigert, il en serait de même dans le croup vrai. » Nous voyons donc que l'altération spéciale que nous avons décrite est très fréquente et joue un rôle capital dans les affections de la peau et des muqueuses qui tendent à la formation de vésicules, de pustules ( ' ) ou de productions pseudo-membraneuses. » ZOOLOGIE. — Obserualions sur les glandes salivaires de l'Echidné. Note de M. H. ViALLANEs, présentée par M. Alph. Milne-Edwards. « Malgré l'intérêt que présente l'étude des Monotrèmes, ces animaux sont loin d'être encore parfaitement connus. Aussi, ayant eu, grâce à la bienveillance de M. Alph. Milne-Edwards, deux Échidnés à ma dispo- ( ' ) Dans ce cas, les couches cornées de l'épiderme, résistant, se trouvent soulevées par les liquides et le pus qui remplissent la vésicule ou la pustule. Dans les productions pseudo-membraneuses, au contraire, les couches cornées de l'épi- derme disparaissent et la surface du réticulum répond à la surface cutanée ou muqueuse. ( 9'i ) sition, j'ai pu compléter sur plusieurs points les observations des natu- ralistes qui avaient étudié avant moi l'anatomie de cet animal. Dans celte Note, je m'occuperai seulement de l'appareil salivaire. 1) On peut, d'après la répartition anatomique des différentes masses glan- dulaires qui produisent la salive, distinguer chez l'Échidnéles trois groupes de glandes que l'on retrouve chez la plupart des Mammifères, savoir : 1° les glandes parotides; 2° les glandes sous-maxillaires; 3° les glandes sub- linguales. » Les glandes parotides, si constantes chez les Mammifères, avaient échappé à l'attention de Cuvieret de M. R. Ov/en; ce dernier en nie même formellement l'existence. J'ai trouvé les parotides bien développées chez l'Éohidné; mais, au lieu d'être situées en avant du conduit auditif, elles sont situées bien loin en arrière, au niveau du milieu du cou. )> Chez l'Échidné, il existe de chaque côté deux glandes sous-maxillaires, l'une profonde, l'autre superficielle. La glande sous-maxillaire profonde a été bien décrite par Cuvieret M. Owen. Son canal excréteur se dirige direc- tement en avant, perce le grand muscle transverse qui constitue la couche superficielle du plancher de la bouche. C'est en ce point qu'il reçoit le canal excréteur de la glande sous-maxillaire superficielle. » La glande sous-maxillaire superficielle est une masse glandulaire de couleur rosée, de forme ovalaire, un peu plus grosse que la parotide, immé- diatement située sous la peau, appliquée contre le muscle pectoral. Le canal excréteur qu'elle émet est long de o^jOq; il se porte en avant en croisant le sterno-mastoïdien et va se jeter dans le canal excréteur de la sous-maxil- laire profonde au point que nous avons indiqué plus haut. La glande sous- maxillaire superficielle est la première qui apparaisse quand on vient à dé- pouiller de ses téguments un Échidné; elle a pourtant jusqu'à ce jour échappé à l'attention des anatomistes. » Le canal excréteur commun de la glande sous-maxillaire profonde et de la glande sous-maxillaire superficielle présente luie disposition des plus remarquables et qui avait échappé à l'attention de Cuvier et Duvernoy. Cette disposition a été en partie décrite par M. R. Owen, qui la regarde comme unique d^ns la classe des mammifères. » Le conduit excréteur, après s'être un peu dilaté, se dirige en avant en décrivant quelques flexuosités et diminuant assez rapidement de vo- lume. Après avoir longé le bord interne du maxillaire inférieur, il atteint la symphyse du menton. De son côté interne se détachent des branches laté- rales qui, à leur tour, se divisent plusieurs fois et s'ouvrent sur le plancher ( 9'^ ) de la bouche par des orifices fort nombreux, disposés sur une seule file longirudinale étendue de la base de la langue à la symphyse du menton. )i J'ai eu la bonne fortune de pouvoir examiner les parties charnues de la tète de l'Échidné de la Nouvelle-Guinée {Jcanlhoglossiis Bniijnii), espèce encore si rare que le Muséum de Paris est seul à posséder les quelques indi- vidus connus jusqu'à ce jour. Ici nous voyons varier un peu la disposition de la partie terminale du canal excréteur des glandes sous-maxillaires. Ce conduit se renfle en un réservoir fusiforme, à parois très glandulaires, sur- tout en arrière, étendu de la base de la langue à la symphyse du menton. De la face interne de ce réservoir parlent quatre ou cinq canaux secon- daires qui vont s'ouvrir directement sur le plancher de la bouche. » Quant aux glandes sublinguales, je n'ai que peu de chose à ajouter aux observations de Cuvier, qui les a décrites pour la première fois. Elles paraissent avoir échappé à l'attention de iM. Owen. » M. J. Chamard adresse une JSotesur un propulseur pneumatique. M. E. Delacrieu adresse un Mémoire sur un système de bacs insubmer- sibles, sans tangage ni roulis, pour les petites traversées. M. Chasles présente à l'Académie, de la part de M. le prince Eonccm pagni, le Bullettino de juillet, lequel renferme la première Partie d'un tra- vail d'un très grand intérêt de M. Charles Henry, intitulé Recherches sur les manuscrits de Pierre de Fermai, suivies de fragments inédits de Bachelj et de Malebranche : « Après avoir donné, d'après des documents imprimés et inédits, une idée neuve du caractère de Fermât, M. Henry attribue des dates à ses prin- cipaux théorèmes, et expose les raisons qui prouvent que l'illustre géomètre n'a pas rédigé ses démonstrations. — A propos du théorème des nombres polygones, il remarque que ce théorème est attribué par Descartes à un M. de Sainte-Croix (André Jumeau, prieur de Sainte-Croix). — Il retrouve à la Bibliothèque nationale la plupart des pièces découvertes en ïS3g par M. Libri. — Il extrait, de lettres inédites de Jacques Ozanam, des fragments arithmétiques qu' Ozanam dit avoir tirés des manuscrits de Fermât. — Enfin il annonce deux pièces de Fermât de la plus haute importance ; ces écrits, dont l'un est consacré au célèbre problème d'Adrien Romain, et dont l'autre est intitulé Relation des nouvelles découvertes en la science des nombres^ portent à vingt et un les documents nouveaux de Fermât et à une cinquantaine ( 9'3 ) les pièces inédites qui figureraient utilement dans une nonvelle édition de ses œuvres. » Ajoutons, à ce propos, qu'il serait bien désirable que le projet aban- donné d'une édition de Fermât fut repris sérieusement. M. Edouard Lucas a entrepris dans cette vue, depuis plusieurs années, des recherches arith- métiques. Une nouvelle édition aurait donc en ce moment plus d'une chance d'être conduite à bonne tin. » M. Larret présente à l'Académie, de la part de M. GuiUierme Ennes, de l'Académie des Sciences de Lisbonne, un Livre portugais intitulé : « La vie médicale des nations » « Cet Ouvrage, dit M. Larrey, inspiré par l'Exposition universelle de 1 878, en présente d'abord, pour ainsi dire, la physionomie médicale et rend hommage à la Science française. Il expose ensuite les instruments de Chirurgie, les appareils de pansement, les figures plastiques et les pièces anatomiques, les produits alimentaires et lés substances de matière médicale, etc. Il discute aussi les grandes questions de l'hygiène nosoco- niiale et retrace enfin les travaux des Congrès de Médecine auxquels a donné lieu l'Exposition de 1878. » A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures un quart. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OnVBAOES BEÇDS DANS LA SEANCE DU I O NOVEMBRE iS?^. Notice siti' la vie el les travaux scientifiques de M. Dortet de Tessan, par M. l'amiral Paris. Gauthier-Villars, i879;in-4°. [Exirail des Comptes rendus des séances de i Académie des Sciences.) Traité élémentaire de Physique théorique et expérimentale ; parV.-A. Daguin; 4* édition, t. III. Paris, Deingrave; Toulouse, E. Privât, 1879; in-8°. Tr'aité clinique des affections de l'utérus et de ses annexes ; par le D"' L. Mar- TiNEAU. Paris, Germer-Baillière, 1879; in-8° (Présenté par M. Gosselin, pour le concours Montyon, Médecine et Chirurgie, 1880.) (9'4) Traité des maladies de l'estomac; par M. Leven. Paris, A. DelahayejiSyg; in-8°. (Présenté par M. Gosselin pour le concours Montyon, Médecine et Chirurgie, 1880.) Cours de Mécanique à l'usage des écoles d'Arts et Métiers; par M. P. Dclos ; qnalrième Partie. Paris, Gauthier-Villars, 1879; in-S". Rapport sur les travaux des conseils d'hygiène publique et de salubrité du dépar- tement de la Sarthe pendant les années 1877 et 1878 ; par le D"" J. Le Bêle. Le Mans, typogr. E. Monnoyer, 1879; in-8°. Du Phylloxéra. Pivcédés chimiques pour le combattre et le détruire, etc.; par M. A. Etmael. Liège, L. deThier, 1879; br. in-8°. (Renvoi à la Commis- sion.) F. Michel. Destraction du Phylloxéra. Paris, typogr. A. Clavel, 1879; opuscule in-8''. (Renvoi à la Commission.) Une lettre inédite de Le Cat à propos de naissances tardives; par le D'' Le Pi- leur. Abbeville, typogr. G. Retaux, sans date ; in-S". Darwinism tested by language ; by Fr. Batemaw. Rivingtons, 1877 ; in-12 relié. J manual ofthe Gcology ofindia; by H.-B. Medlicott and W.-T. Blan- FORD. Calcutta, 1879; 2 vol. in-8°, avec atlas. Account of the opérations of tlie great trigonometrical. Survey of India; vol. II, m, IV. Dehra Dun, 1873-1879 ; 3 vol. in-4°. United States geological exploration of the fortieth parallel. Clarence King, geologist-in-charge, systematic Geology ; by Clarence Ring. Washington, Government printing Office, 1878 ; in-4°. Atti dell'Accademia pontificia dé nuovi Lincei, anno XXXII, sessione i-^ del i5 décembre 1878 ; sessione II" del i9gennaio 1879. Roma, tipogr. délie Scienze matematiche e fisiche, 1879; ^ '^^'''- in-4°- Report oj the superintendent of the United States coasl survey showing the progress ofthe survey during the jear 1874-1875. Washington, Govern- ment printing Office, 1877-1878; 2 vol. in-Zj" reliés. Researches on the motion of the Moon, made at the United States naval Observatory Washington; by Simon Newcomb. Part I : Réduction and dis- cussion of observations of the Moon before 1760. Washington, Governmenï printing Office, 1878; in-4°. Catalogue of stars observed at the United States naval Observatory during the years i845 to 1877, and prepared for publication by Prof. M. Yarnall, U. S. N., by order of rear-admiral John Rodgers. Washington, Government printing Office, i878;in-4°. ( 9i5 ) The transactions of tlie american médical Association, inslituted 1847; vol. XXIX. Philadelphia, prinled for the Association, 1878; in-8° relié. Anuudl Report of ihe cliiej signal-officcr to the Secrelary of JVar jor the year 1877. Washington, Government printing Office, 1877; in-8'' relié. Geregtelijke Statistick van hel Koningrijk der Nedeiianden i8y8. Sgraven- hage, 1879; in-4°. Memorie délia Societa degli Spettroscopisti italiani, raccolle e pubblicateper cura del Prof. P. Tacchini. Disp. 7^, luglio 1879. Palermo, ^'pog- l^ao, i879;in-4°. Jltti délia Accademia fisio-medico-slatislica 'di Milano; anno accademico 1879. Milano, tipogr. Bernardoni, 187g; in-8°. Ouvrages REçns dans la séancb du 17 novembre 187g. Description des machines et procédés pour lesquels des brevets d'invention ont été pris sous le régime de la loi du 5 juillet i844î publiée par les ordres de M. le Ministre de l'Agricnlture et du Commerce ; t, XCIII; t. XVII (nou- velle série). Paris, Imprimerie nationale, 187g ; 2 vol. in-4°. Ministère de l'Instruction publique. Annales du Bureau central météorolo- gique de France. Elude des orages en France et Mémoires divers ; année 1878. Etude sur la distribution relative des températures et des pressions moyennes ; par M. L. Teisserenc de Bort. Paris, Gauthier-Villars, 1879; i vol. in-8° et I atlas in-folio. (Présenté par M. Hervé Mangon.) Les nouvelles machines marines. Supplément au Traité des appareils à vapeur de navigation mis en harmonie avec la théorie mécanique de la chaleur; par A. Ledieu et H. HuBAC. T. III. Paris, Dunod, 1880 ; i vol. in-8°. Mémoires de l'Académie des Sciences, Arts et Belles- Lettres de Dijon; y série, t. V, années 1878-1879. Dijon, Lamarche; Paris, Derache, 1879; in-8°. Actes de la Société Unnéenne de Bordeaux ; t. XIX, t. XXI, t. XXXI, i" et 2« livr.; t. XXXIII, 3"= et 4" livr. Bordeaux, 1 854-1879; in-8''. Gaston Tissandier. Les martyrs de la Science. Paris, M. Dreyfous, 1879; in-8° illustré. Analomie des lésions déterminées sur la vigne par l'anthracnose ; parM. Max. CoRHU. Paris, impr. Martinet, 1879; opuscule in-8°. (Extrait du Bulletin de la Société botanique.) De la nciionde race en Anthropologie ; par M. P. Topinard. Paris, typogr. Lahure, 1879 ; in-8°. (Extrait de la Revue d'Anthropologie.) (9'6) Paléontologie française, ou description des fossiles de la France. Il* série : J'étégaiix ; terrain jurassique, livr. 29 : Conifères ou Àcicutariées ; par M. le comte DE Saporta. Texte, feuilles 27 à 29, Planches 66 à 78, du t. III. Paris, G. Masson, 1879; in-8°. Détennination télégraphique de la différence de longitude entre les observa- toires de Genève et de Bogenhausen, près Munich, exécutée en 1877; par E. Plamtamour elle colonel Von Orff. Genève, Bâie, Lyon,H.Georg, 1879 ; in-4°. Du régime conventionnel des fleuves internationaux . Etudes et projet de règle- ment général, précédés d'une introduction historique; par Ed. Engelhaudt. Paris, A. Cotillon, 1879; in-8°. Bisloii^e des monstres depuis i antiquité jusqu'à nos jours; par le D"^ E. Mar- tin. Paris, Reinwalci, 1880; in-8''. Analomie des animaux domestiques; par Fr. A. Leyh. Traduit de l'alle- mand sur la seconde édition par A. Zundel, Paris, Asselin, 1871 ; in-S" relié. Manuel de Chimie organique élémentaire ; par M. Fr. Hktet. Paris, O. Doin, 1880; in- 12. Aperçu sur l'organisation de l'Université de Copenhague. Copenhague, impr. Schultz, 1878; in-8°. Description des serres du jaidin botanique de l'Univer^Hé de Copenhague. Copenhague, impr. Thiele, 1879; in-folio. ERRATA. (Séance du 17 novembre 1879.) Page 868 , lijjne 7 en remontant, aa lieu de isanomales moyennes, lisez isobares moyennes. Page 869, ligne 7, après isanomales, lire la note de la page précédente. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SÉANCE DU LUNDI 1" DÉCEMBRE 1879. PRÉSIDENCE DE M. DAUBRÉE. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE VÉGÉTALE. — Observations à propos de la dernière Noie de M. Trécnl, relative à la chlorophylle ;^7ir M. Chevreul. « Après avoir entendu la réclamation de M. Trécul, à propos de la chlorophylle cristallisée, j'ai demandé à M. le Président de l'Académie la permission de lui adresser deux questions, pour savoir si je l'avais bien compris. Première question. — M. Trécul, après avoir constaté la forme cristalline de la chlorophylle, en a-t-il reconnu la solution sans résidu de ces cristaux dans l'alcool et l'éther? » Sur sa réponse affirmative, je l'en ai félicité, et en même temps j'ai exprimé le regret de n'avoir pas connu sa découverte dès i865. » Seconde question. — Elle concerne l'origine de la chlorophylle. Est- elle pour lui un simple produit de l'organisation, comme elle semble l'être par ses propriétés de se dissoudre dans l'alcool et l'éther et de cristal- liser; et l'opinion de M. Trécul est-elle que la chlorophylle qu'il qualifie de qlobuleuseest un organe vivant, producteur de l'espèce chimique chloro- phylle, cristallisable et réducteur, dans \a. feuille verte vivante, du gaz acide C. R., ii-,^,1' Semestre. (T. LXXXIX, N» 22.) 121 (9>8) carbonique en gaz oxygène qui se dégage et eu carbone qui devient un des éléments des principes immédiats du végétal? » Tel était l'objet de ma seconde question. Mais, en lisant la Note de M. Trécul,jeme suis aperçu d'un malentendu. Je n'insisterai donc pas davantage. » Tenant pour beaucoup de raisons à cette question, je rappellerai trois beaux résultats obtenus par M. Cloëz, sur la décomposition du gaz acide carbonique par les feuilles de VJmaranthus tiicolor , insérés dans les Comptes rendus ('). » M. Cloëz dit qu'il n'a jamais vu de plante dont les feuilles fussent dé- pourvues de chlorophylle. » En découpant les feuilles de V Jmarantlnts tricolor, de manière à les réduire en parties d'it7i blanc jaunâtre, en parties rouges et en parties vertes, qu'il a mises séparément dans de l'eau chargée de gaz acide carbonique que contenaient trois petites cloches exposées au soleil , les parties vertes seules ont donné du gaz oxygène. » De plus, en faisant sécher les feuilles vertes à l'ombre, et la chloro- phylle, en tant que matière verte, ne paraissant pas altérée, il a constaté que ces feuilles ne décomposaient plus le gaz acide carbonique. » M. Cloëz en a conclu que la chlorophylle doit être contenue dans un organisme vivant pour réduire l'acitle carbonique en gaz oxygène sous l'influence des rayons du soleil. » Ces faits ainsi formulés, je demande le rôle que joue la chlorophylle. » Fait-elle partie constituante de l'organe , ou s'y trouve-t-elle accessoi- rement, ou, en d'autres termes, sans activité organique? » Telle est la question que j'adresse à tous les savants qui s'occupent de la chlorophylle. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques propriétés des glucoses; parM.EuG. Pelicot. « Je me propose d'entretenir l'Académie de quelques expériences que j'ai faites sur les produits qui résultent de l'action des alcalis sur les glu- coses. On sait que cette action fournil l'un des caractères qui distinguent le mieux ces corps d'avec le sucre ordinaire, la saccharose : celle-ci se (') Comptes rendus, t. LVII, p. 834 > année i863. ( 9^9 ) combine intégralement avec les bases et donne des sucrâtes de chaux, de baryte, de plomb, etc., dont il est facile de la retirer. Dans les mêmes con- ditions, les glucoses subissent des modifications profondes; elles donnent naissance à deux acides : l'acide glucique, dont la composition ne diffère de celle des glucoses que par l'élimination d'une certaine quantité d'eau, et l'acide mélassique, qui colore fortement les liqueurs et qui offre quelques- uns des caractères des composés ulmiques. J'ai fait connaître ces produits et j'en ai ébauché les principaux caractères dans le travail sur la nature et les propriétés chimiques des sucres, que je soumettais en i838 au jugement de l'Académie ; je viens aujourd'hui ajouter à cette étude quelques faits nouveaux. » La glucose provenant de la saccharification de l'amidon, ainsi que le sucre interverti par les acides, se combine avec la chaux, en donnant naissance à des composés éphémères qui se transforment rapidement en d'autres produits ; la chaux éteinte se dissout en grande quantité dans de l'eau tenant en dissolution i5 à 20 pour 100 de glucose : la liqueur est d'abord très fortement alcaline ; mais cette alcalinité s'affaiblit journelle- ment, ainsi qu'il est facile de s'en assurer en titrant de temps à autre celte liqueur avec l'acide des essais alcalimétriques. La dissolution pi-end une coloration brune de plus en plus foncée ; il s'y dépose à la longue une sub- stance d'un jaune chamois, ayant parfois un aspect cristallin ; ce même précipité, plus fortement coloré, se produit immédiatement sous l'influence de la chaleur; à la température de l'ébullition, il devient très abondant; la liqueur filtrée perd son alcalinité : elle devient sensiblement neutre au papier de tournesol. » Dans ces conditions, la glucose donne naissance au glucate de chaux, dont une partie reste dissoute et peut être sé[)arée par le sous-acétate de plomb, tandis que l'autre partie se précipite à l'état de glucate tribasique, peu soluble dans l'eau et coloré en brun par une certaine quantité d'acide mélassique qui s'est formé en même temps. Mais ces produits ne sont pas les seuls qui résultent de l'action des alcalis sur la glucose : il se fait, en même temps, une substance complémentaire dont la formation me semble jeter quelque lumière sur la constitution des matières sucrées et peut-être aussi sur quelques points concernant l'analyse, aujourd'hui si importante, des sucres commerciaux. » Cette substance, dont la production m'avait échappé, comme elle a échappé aux chimistes qui, depuis quarante ans, se sont occupés des glu- coses et des saccharoses, est assez difficile à dégager des produits qui ( 920 ) l'accompagnent : j'estime même qu'elle resterait encore à découvrir si le hasard ne m'était pas venu en aide. M'élant proposé, il y a quel- ques années, de reprendre l'étude un peu délaissée de l'acide glucique, j'ai trouvé, dans une sorte de mélasse provenant de sa préparation, des prismes parfaitements nets, que j'ai considérésd'abord comme étantformés par cet acide, lequel, comme on sait, n'a pas encore été obtenu sous cet état. La prédilection que j'ai toujours eue pour les corps qui crislal- lisent m'a conduit à faire de nombreuses tentatives dans le but de reproduire ces cristaux, que j'obtiens aujourd'hui par plusieurs procédés d'une exécu- tion simple et facile. » Cette substance se présente sous la forme de magnifiques cristaux qui, d'après l'examen qu'a bien voulu en faire notre savant confrère M. Des Cloizeaux, dérivent du prisme droit rhomboïdal. Sa composition est fort remarquable; c'est la composition du sucre ordinaire, de la sac- charose; elle est, par conséquent, représentée par la formule C' = H*'0". » Mais cette matière n'est pas du sucre; en présence de la leviàre de bière elle ne fermente pas; sa saveur n'est nullement sucrée; elle est presque nulle, avec un arrière-goût d'amertume qui rappelle celui du sel de Glauber. Ainsi, le problème tant cherché de la transformation de la glucose en sucre ordinaire n'est pas résolu; ce n'est encore qu'un isomèie. Je donne à ce corps le nom de saccharine. •» On sait qu'd existe déjà plusieurs substances dont la composition est la même que celle du sucre ordinaire : tels sont le sucre de lait, la mélitose et la tréhalose de M. Berthelot; mais ces produits renferment de l'eau de cristallisation; de plus, leur origine et l'ensemble de leurs caractères ne permettent pas de les confondre avec la saccharine. » Cette substance est assez peu soluble dans l'eau froide; loo parties d'eau en dissolvent environ i3 parties à iS"; elle se dissout en grande quantité dans l'eau bouillante; elle est douée d'une stabilité bien inat- tendue; elle est, en grande partie, volatile; l'acide azotique agit peu sur elle; traitée par cet acide marquant 36" au pèse-acide [de Baume, elle se retrouve en presque totalité dans le liquide qu'on a soumis à l'évaporation; l'acide sulfurique concentré la dissout à chaud sans paraître l'altérer sen- siblement. Enfin, la liqueur tartro-alcaline de cuivre n'est réduite par ce corps qu'à l'aide d'une ébullition prolongée. ( 9^' ) » Je n'ai pas encore détenuiné son action sur la lumière polarisée, n'ayant eu à ma disposition que , des quantités assez faibles de matière. C'est là pourtant un caractère fort essentiel à connaître, la saccharine pouvant se rencontrer dans quelques-uns des produits de l'industrie su- crière, notamment dans ceux obtenus par les procédés d'osmose qu'on doit à M. Dubrnnfaut. M La préparation de ce corps se fait de la manière suivante : » Dans une dissolution de glucose et de chaux, qu'on a fait bouillir et que l'on a soumise à la filtration (pour séparer le précipité jaune brun dont il a été question ci-dessus), on ajoute la quantité d'acide oxalique nécessaire pour précipiter la chaux à l'état d'oxalate calcaire. Eu filtrant pour séparer ce dernier corps et en évaporant à consistance sirupeuse, on obtient, au bout d'un temps plus ou moins long, un magma cristallin qu'on reçoit sur un filtre; celui-ci retient la matière solide empâtée dans une sorte de mélasse qu'on fait absorber par du papier non collé. Lors- qu'on a sous la main des eaux mères fournies par des cristallisations anté- rieures, on abrège beaucoup le temps nécessaire pour la préparation de la saccharine. Les cristaux, obtenus à l'état brut, sont redissous dans l'eau chaude, et la liqueur jaunâtre qui les renferme est décolorée par une petite quantité de noir animal. Par évaporation spontanée, cette dissolution donne des prismes très volumineux de saccharine. Je ne connais pas de substance qui cristallise plus facilement lorsqu'elle a été amenée à un état convenable de pureté. » On peut encore préparer la saccharine en dialysant la dissolution dont je viens d'indiquer la préparation; le produit cristallisable passe dans l'eau que l'on a introduite dans le vase inférieur. » Enfin, lorsqu'on ajoute du sous-acétate de plomb à une dissolution nevitre de glucate de chaux et de saccharine, on obtient un précipité de glucate de plomb tribasique; dans la fiqueur filtrée, dont on a séparé ce corps, l'acétate de plomb ammoniacal fournit un nouveau dépôt qui con- siste en une combinaison basique d'oxyde de plomb et de saccharine. Ce dépôt est décomposé par l'acide sulfhydriqae ou par l'acide snlfurique; la liqueur qu'on obtient fournit des cristaux de saccharine. )) Il est facile de se rendre compte des conditions dans lesquelles la sac- charine se produit; l'opinion, généralement admise aujourd'hui, que les matières sucrées doivent être considérées comme étant des alcools polyato- miques, ne me paraît pas confirmée par la production de ce nouveau corps. L'action de la chaux sur la glucose serait un simple phénomène de ( 922 ) déshydratation, l'acide gliicique et la saccharine ne différant de la glucose que par l'élimination d'un certain nombre d'équivalents d'eau. A mon avis, il s'agit d'une véritable saponification, analogue à celle que subit un corps gras neutre, lorsque, conformément aux mémorables travaux de M. Chevreul, il donne naissance à un savon et à de la glycérine. Une étude plus complète des propriétés de la saccharine nous apprendra si cette substance ne doit pas être elle-même rangée dans la classe si nombreuse des produits alcooliques. » CRISTALLOGRAPHIE. — Note sur la forme cristalline et les propriétés optiques de ta saccharine; par M. Des Cloizeaux. « Le nouveau corps hydrocarboné, dont notre savantconfrèreM. Peligot vient de communiquer la composition à l'Académie, forme de beaux cristaux blancs, éclatants, plus ou moins transparents Ces cristaux offrent l'appa- rence d'un prisme rhomboïdal droit ('), dont les angles solides latéraux sont remplacés par des faces très développées, formant deux dômes (bi- seaux) superposés, tandis que ses angles solides antérieur et postérietu- restent inaltérés ou, le plus souvent, portent chacun une petite troncature rhombe. » I.'angle du prisme primitif est de iii°27' environ, et un côté de sa base esta la hauteur b : h '.'. looo : 612, 545. -'- J. » Les combinaisons de formes observées sontme'e^^ ma'e'e-'. Un clivage facile se produit parallèlement aux petites diagonales des bases. » Les angles calculés, comparés aux angles observés, sont : Calculé. Observé. ( mm I n . 27 1 1 1 . 16 moy. i ,ng< 124. 16. 3o" 124.32.30" moy. ;«e' adjac 109.36 109. 32 à i io''44' /«e' opp 70.24 70.03 à 70° 5o' (') Il ne serait peut-être pas impossible que le système cristallin fût le système clino- rhombique, avec une forme limite à très faible obliquité; mais je n'ai pu encore m'assurcr du fait; d'une part, parce que les faces des cristaux ne sont pas en général assez planes pour fournir des mesures d'angles d'une grande précision; d'autre part, parce que l'orien- tation des axes d'élasticité optique ne s'obtient qu'approximativeraent, par suite de varia- tions dues, sans doute, à des groupements intérieurs inéguliers. ( 9^3 ) Calcule. Observé. ma' adj'ac 127 .28 i S'y .9.5 moy. d'c' 122.56 122.48 à I22°5^' 1 * nm' 117.50 I I -J . 5o à I 1 8°o' f'e' au sommet 106. 54 106. o à 107° 10' i e^e'adjac i6o.33 161. 11 moy. e '' e' sur e' ^1-^1 87 . 5 moy. *e^e^smc' 68.0 68<'à68''7' » Le plan g' n'a été observé que comme résultat du clivage. » Les lames épaisses parallèles à ce clivage, vues dans la lumière pola- risée convergente, montrent, vers 10" C, de nombreux anneaux et une croix noire qui annoncent deux axes excessivement rapprochés, avec bis- sectrice négative normale à g' . » Lorsque l'arête verticale m g* coïncide avec le plan de polarisation, la croix est très régulière dans les plages homogènes; mais, dans les plages où paraissent exister des enchevêtrements intérieurs, elle se disloque en même temps que les anneaux perdent leur forme régulière et deviennent un assemblage de quatre lignes courbes opposées deux à deux. » A 45° du plan de polarisation, et au-dessous de 10° C, les anneaux rouges sont réunis, les anneaux veris éprouvent une légère séparation et les anneaux bleus une séparation très marquée, suivant un plan sensible- ment parallèle à l'arête wg'. La dispersion des axes est donc forte, avec p <^ i>. Aucune trace de dispersion tournante ne se manifeste dans la pre- mière ou dans la seconde position de la lame. » Au-dessus de 10", vers i5° ou 20°, les axes bleus sont réunis, les verts très légèrement séparés et les rouges un peu plus séparés dans un plan normal à m g'; donc p > p. A partir de 25°, les axes, pour toutes les cou- leurs du spectre, s'ouvrent dans ce même plan. » Nous avons donc ici un exemple remarquable de l'influence que de petites variations de température peuvent exercer sur l'orientation d'axes optiques à forte dispersion. » Ces lames épaisses, placées entre deux Niçois croisés, ne manifestent aucune extinction, quelle que soit la position que l'arête mg' occupe par rapport à la section principale des Niçois. Cependant je n'ai rien pu décou- vrir qui ressemblât à un phénomène de pouvoir rotatoire. » Lorsque les lames de clivage sont excessivement amincies, le micro- scope polarisant à lumière convergente y montre encore un ou deux ( 9^4 ) anneaux, grâce à la double réfraction énergique dont jouit la substance. » Soumises au microscope à lumière parallèle, elles indiquent approxi- mativement la direction des axes d'élasticité optique par l'extinction im- parfaite qu'elles éprouvent entre deux Niçois croisés, ou mieux par la teinte uniforme qu'elles communiquent, dans une position convenable, aux quatre secteurs de la plaque de quartz imaginée par M. Em. Bertrand. Cette direction est sensiblement parallèle ou perpendiculaire à l'arête ver- ticale mg', dans certaines plages; dans d'autres, elle fait avec 7?zg' des angles variant de 17° à 45% en passant par 20°, 26°, 3i°, etc. Or, comme il est difficile de réduire des cristaux fragiles et soliibles en lames très minces, conservant des bords suffisamment rectilignes pour fournir de bous repères; que, déplus, les enchevêtrements intérieurs se font suivant des contours tout à fait irréguliers, les phénomènes optiques ne permettent pas jusqu'ici de conclure, avec certitude, si la saccharine appartient au système rhombique ou au système clinorhombiqiie. » VITICULTURE. — Questions relatives au Phjlloxera, adressées à M. P.Thenard ; par M. Fremy. « L'Académie se rappelle que notre savant confrère M. P. Thenard a été le premier à proposer l'emploi du sulfure de carbone pour la destruc- tion du Phylloxéra. » Sachant que quelques-unes des vignes de M. Thenard sont menacées parle Phylloxéra, je viens lui demander s'il a confiance encore dans l'agent de destruction qu'il a proposé, si son efficacité est établie par des expé- riences positives, et s'il a employé lui-même le sidfure de carbone pour arrêter les progrès du Piiylloxera. » J'ai la plus grande confiance dans le jugement et dans la sincérité de mon confrère et ami M. Thenard : je suis persuadé qu'il me dira la vé- rité lors même qu'elle serait en opposition avec ses propres opinions; mais la méthode vient de lui, et je sais combien il est difficile de se défendre d'un sentiment de faiblesse paternelle. » Aussi, tout en demandant à M. Thenard son opinion sur l'effitacité du sulfure de carbone qu'il a proposé comme préservatif du Phylloxéra, il me permettra de lui dire qu'en présence des assertions les plus contradictoires qui ont été émises sur cette grave et difficile question, mon opinion est loin d'être faite et que, pour l'établir, je serais bien heureux qu'il pût répondre ; 9^5 ) aux questions suivantes, qui s'appliquent à l'emploi de tous les autres in- secticides : » 1° Nous savons que le sulfure de carbone tue le Phylloxéra; mais il peut tuer aussi la vigne : est-on arrivé, d'une manière certaine, à obtenir le premier résultat et à éviter le second? » 2° L'emploi du sulfure de carbone est-il facile et pratique? Son action sur l'économie est redoutable; ne peut-il pas altérer la santé des vigne- rons? » 3° On prétend que, dans une vigne phylloxérée, en sacrifiant le tiers de son revenu, on peut sauver les deux autres tiers, lorsqu'on fait usage du sulfure de carbone : le fait est-il bien démontré? » 4° M. Theuard peut-il me faire connaître des localités dans lesquelles l'invasion du Phylloxéra aurait été arrêtée par l'emploi du sulfure de car- bone? Je voudrais surtout qu'on pût me montrer des vignes préservées du Phylloxéra, depuis un certain lemps, par le sulfure de carbone, tandis que celles qui les entourent et qui n'ont pas été traitées de la même façon se trouvent absolument perdues. « Un pareil résultat, s'il existe, est d'une grande importance; mais ce- pendant il ne faudrait l'accepter encore qu'avec une certaine réserve, car je connais des vignes qui n'ont subi aucun traitement préservateur, et qui, se trouvant dans une région complètement phylloxérée, n'ont pas été atteintes : les inventeurs n'ont pas toujours tenu un compte suffisant de ce fait incontestable. » 5° Je demande enfin si la qualité de nos vins fins ne stra pas altérée par l'emploi répété du sulfure de carbone, et si cet agent ne finira pas par frapper le sol de stérilité, en agissant sur les éléments minéraux de la terre. )) Je suis persuadé que mon confrère et ami M. Thenard me pardonnera de lui adresser des questions aussi directes, qui lui montrent toutes les in- certitudes qui existent encore dans mon esprit sur l'efficacité des insecti- cides pour la destruction du Phylloxéra. » Mais il s'agit ici d'une de nos plus importantes productions nationales : la Science a été consultée depuis longtemps, elle doit répondre aujourd'hui avec une entière franchise, soit pour déclarer son impuissance, soit pour faire connaître les secours qu'elle peut apporter sûrement : son interven- tion n'aura jamais été plus utile. » Il appartient à l'Académie des Sciences, qui a reçu les propositions des inventeurs, d'écouter les critiques qu'elles peuvent provoquer, d'examiner C. R., 1S79, 2' Semestre. (T. LXX.X1X, N° 22.) 122 ( 92ti ) avec soin les expériences qui ont été faites et de porter un jugement qu'at- tendent avec une impatience bien naturelle tous ceux dont la fortune est compromise par les progrès du Phylloxéra. » VITICULTURE. —Réponse aux questions de M. Fremy relatives à l'emploi du sulfure de carbone appliqué à la destruction du Plij lloxera; par M. P. Thenard. « Nous répondrons à notre éminent confrère et ami avec d'autant plus de satisfaction et de liberté que les résultats sont plus favorables, plus aiithentiquement établis et que nous y avons une moindre part. )) Le sulfure de carbone a été pour la première fois appliqué à la des- truction du Phylloxéra au mois de juillet 1869, dans le Bordelais. » Deux expériences ont été faites, l'une chez feu le D"^ Chaigneau, l'autre chez M. Cahiissac, » Dans la première, la dose, calculée sur un coefficient de i Soo**? par hec- tare, a été distribuée dans des trous pratiqués au pal et au maillet, et distants les uns des autres de o™,4o à o'",45 au carré: l'effet a été foudroyant sur l'insecte, mais la moitié des ceps ont péri. » Dans la seconde, la dose a été réduite à 600''^, qui ont été versés avec une burette à huile précédant de o", 5o une charrue qui venait combler la raie qu'elle avait préalablement tracée et dans laquelle on avait déposé du tourteau d'arachide. » Les résultats ont été satisfaisants et, si nous avions eu, comme M. Ma- rion, l'heureuse idée de réitérer l'opération cinq ou six jours plus tard, ils eussent été aussi complets que ceux qu'il obtient avec son traitement réitéré. » Depuis cette époque, nous ne nous sommes plus guère occupé du sulfure de carbone que pour prier M. Balbiani de vérifier si, en vertu de la résistance qu'opposent les animaux anesthésiés à l'action des poisons, les jeunes œufs de Phylloxéra n'échapperaient pas aux vapeurs délétères du sulfure. On verra plus loin les heureuses conséquences que M. Marion a su tirer de cette observation. » Nous n'avons donc, dans cette question, donné que des indications utiles, et l'honneur du succès revient surtout à M. Ailles, de Marseille, qui, par des traitements à petite dose, mais répétés mensuellement pendant cinq mois consécutifs, a sauvé son domaine, et en même temps convaincu M. Talabot, qui dès lors a déterminé la grande Compagnie P.-L.-M., qu'il dirige, à s'emparer de la question et à ne reculer devant aucun sacri6ce pour la couler à fond ; ( 9^7 ) » A M. Marion, professeur à la Faculté de Marseille, qui, mis à la tète des expériences du P.-L.-M., a su en tirer des lois sur la diffusion de la vapeur de sulfure au sein des sols les plus divers, placés d'ailleurs dans des con- ditions très variées ; » A M. Gastine, l'inventeur du pal qui porte justement son nom, |et dont le fonctionnement précis et sur active la besogne, tout en mettant les ouvriers et les parties aériennes du végétal à l'abri des émanations délé- tères; » A M. de la Molère, inspecteur du P.-L.-M., qui a installé et dirige le service des matières, des instruments, et envoie d'babiles et zélés moniteurs dans tout le vignoble français ; » A M. Catta, l'inventeur et le propagateur du traitement dit à mort, qui retarde la marche en avant du fléau ; » A MM. Balbiani, Cornu et Boiteau; qui, en dévoilant les mœurs de l'insecte, ont implicitement, mais grandement contribué au succès. » J'aborde maintenant les questions posées par M. Fremy. » Réponse à ta première queslion. — Le sulfure de carbone s'emploie dans trois conditions différentes : » 1° Si l'on a à traiter une tache isolée, qui se rencontre inopinément dans un vignoble situé à une grande distance d'une contrée envahie, on fait aussitôt une large part au feu eu appliquant le traitement à mort. » Il consiste en cent mille injections de sulfure par hectare, à raison d'ensemble 700''=. » Puis, cinq à six jours après, on recommence. » Cette répétition est nécessitée, comme nous l'avons déjà fait pressentir, par la résistance des jeunes œufs, qui, échappant au premier traitement, arriveraient à éclosion et répareraient bientôt les pertes que la première injection fait subir à l'insecte. » Le traitement à mort, ne se pratiquant d'ailleurs que sur des surfaces relativement restreintes et n'exigeant ainsi qu'un faible sacrifice en échange d'un grand bienfait, est une belle invention; la Suisse, plus avisée que nous, n'en pratique pas d'autre, et cependant, depuis cinq ans qu'elle est envahie de plusieurs côtés, elle n'a pas encore perdu 12 hectares de son important vignoble. )) 2" Si, par suite de manque de surveillance, de mauvaise volonté ou d'ignorance de la part des vignerons, au lieu d'une seule tache, on en ren- contre plusieurs, qui marquent par leur position un envahissement pro- chain et général, le traitement à mort n'étanl plus praticable, on applique (928 ) le traitement préventif; la dose tombe alors de i4oo''8 à6oo''6 au plus, in- jectés comme précédemment en deux fois, mais en insistant davantage sur le centre des taches que sur leur pourtour. » Ce traitement se pratique généralement de juin à fin de septembre, par conséquent lorsque la vigne, en pleine végétation, offre le moins de résis- tance ; aussi, a-t-il pour objeL spécial de diminuer le nombre des insectes ailés qui vont bientôt apparaître et se répandre au loin, ou, si la saison est trop avancée, comme en septembre, de réduire le mal causé par la recru- descence qui, sans qu'on en explique bien l'origine, a été constatée à cette époque de l'année. » Pour cfre vraiment utile, la richesse du sol dépasserait-elle celle du clos de Montrachet, l'un des plus fertiles qu'ait analysés M. Joulie, le trai- tement préventif doit être accompagné d'une fumure d'au moins 12 tonnes de fumier de ferme à l'hectare, ou leur équivalent en engrais commerciaux appropriés. Cette absolue nécessité de la fumure semble d'ailleurs dictée par cette considération : « C'est par les radicelles que le Phylloxéra attaque la vigne, c'est en » émettant des radicelles nouvelles que la vigne se régénère )< » Mais quel tracé suivent ces nouvelles radicelles? Tout porte à croire qu'elles tendent à s'engager dans les cavités restées veuves des premières, c'est-à-dire dans un milieu déjà épuisé par un végétal de même nature, qu'il faut réconforter, afin que le travail de la végétation gagne de vi- tesse sur celui du Phylloxéra, qui, quoi qu'on fasse, n'est pas entière- nietit détruit par le traitement préventif et a fortiori par le traitement cultural. » 3° Si, sans avoir pu y découvrir de Phylloxéra, un domaine, comme il arrive cette année au nôtre, se trouve à proximité d'ime tache et a for- tiori de plusieurs, la plus naïve prudence commande le traitement cultural. » Il se pratique, à part les temps de neige et de gelée, depuis la fin des vendanges jusqu'au retour de la végétation. Généralement il consiste en une seule injection de 25o''s à 3oo''»de sulfure de carbone, répartis en trente mille trous : cependant les vignerons les plus soigneux préfèrent appliquer cette même dose en deux injections, à vingt mille trous l'une: ils préten- dent avec raison que, la main-d'œuvre étant abondante et à bon marché dans cette saison, c'est, pour une petite économie, perdre l'avantage d'une meilleure diffusion du sulfure et en même temps restreindre la durée de tO'.\ action. » La fumure, bien que n'étant pas théoriquement commandée comme (929 ) dans le traitement préventif, est indispensable, car on risqne de se faire de singnlières illusions sur les limites de l'invasion; elle est souvent, en effet, bien pbis grande qu'on ne le suppose. D';iilleurs, les frais de fumure étant couverts par une augmentation de récolte, c'est une bélise de l'épargner. M Réponse à la deuxième question. — Nous avons déjà dit que le pal Gas- tine met les ouvriers et les parties aériennes du végétal parfaitement à l'abri du sulfure de carbone; ajoutons que celui-ci arrive siw le terrain dans des fûts de ioo''5, en tôle parfaitement rivée, auxquels on adapte sur place un ingénieux robinet qui prévient toute déperdition. » Réponse à la troisième question. — Le traitement cultural coûte annuel- lement, par hectare, et en donnant deux injections à ibo^^ l'une, 364^' : Sulfure de carbone, Soo''' à 4° 120''' !\Iain-d'œuvre, trente-deux journées à a'"' l'une 64 12 tonnes de fumier ou l'équivalent, à iS'"' l'une i8o » Pour les vignes habituellement fumées à cette dose, la somme de 180''" est à déduire; pour les autres, elle l'est encore, parce que l'augmen- tation de rendement la couvre. » Par conséquent, l'augmentation annuelle de dépense est de 1 84'^'", répondant à 1 1 ou 12 pour 100 du prix du vin si l'on accepte les données de loo*"'" à 20^"^ l'un pour les vins communs du Midi, 27''''' à 55''' l'un pour les grands ordinaires et i2''''',5 à i3o'' l'un pour les grands crus de la Bourgogne, » Mais si la vigne est ostensiblement atteinte, s'il faut pratiquer au moins deux traitements, l'un d'hiver, l'autre de printemps ou d'été, et cela pendant une, deux ou trois années, sans presque rien récolter, on subit une perte à peu près sèche qui varie de 700'"^ à 1700'''. » Cela démontre l'intérêt qu'ont les vignerons à ne pas s'attarder. » R'^ponse à la quatrième question. — La Compagnie P.-L.-M publie chaque année, par les soins de M. Marion, une brochure où elle donne les noms, l'importance, l'état antérieur des vignobles traités avec sa coopération, les résultats sont également rapportés et discutés. Enfin, la brochure se termine par des Tableaux sur lesquels sont inscrits le détail des ventes, les noms, la demeure des clients et l'importance de leurs acquisitions. Le contrôle est donc facile, car il se fait de lui-même. » Si notre mémoire est bonne, la quantité de sulfure débité a été de ( 9^" ) i70o''s la première année, 20000''^ la seconde, 100 000''^ la troisième, 240000'''' la quatrième, et l'exercice actuel a dû se clore par 45oooo''8, » Plus que des paroles, ces chiffres sont éloquents, mais ils le deviennent davantage si l'on ajoute que nombre des mêmes noms figurent depuis quatre ans sur ces mêmes listes. L'an prochain, le nôtre y sera inscrit pour 10000''^ à 1 1 000''^. » Mais répondons plus explicitement. Nous avons pour maître vigneron un brave paysan, défiant, têtu, depuis quarante-cinq ans dévoué à notre famille autant qu'à son domaine, par conséquent difficile à convaincre. Aussi, quoique depuis longtemps en intimité avec le Phylloxéra, auquel il a fait de nombreuses visites, que celui-ci va malheureusement lui rendre, l'avons-nous obligé, en compagnie de M. Lieutaud, premier moniteur du P.-L.-M., à aller de visu constater les succès obtenus. Courcelles, près Villiers-Morgon, fut la première étape. Qu'on imagine l'étonnement d'An- toine quand , au lieu du beau vignoble que six ans auparavant il avait parcouru, il ne vit que quelques îlots de vignes, très prospères il est vrai, et répandus au 'milieu de vastes champs de trèfle et de luzerne. A l'Her- mitage, chez M. Thiollière, l'inspecteur général des Ponts et Chaussées, c'est même chose. A la Voulte, près Valence, c'est peut-être plus beau encore : « On dirait, nous écrivait-il, qu'on s'est plu à surcharger tes ceps de » grappes de raisin, qu'à plaisir on y aurait accrochées. » Puis, faisant parler » M. de Prieux , il ajoute : « Répétez bien à M. Jhenard qu'il lui en cou- rt tera plusieurs récoltes et beaucoup de dépenses, s il ne persévère pas dans son » intention de traiter immédiatement. » » Maître Antoine est revenu convaincu, et, de nous deux , c'est lui qui aujourd'hui insiste le plus. » L'an dernier, M. Rommier, dont la sincérité ne l'a pas toujours servi auprès de notre Commission du Phylloxéra, a fait aussi sa tournée et l'a poussée jusqu'à Toulon. Son récit, publié dans le Bulletin des agriculteurs de France {i 5 octobre 1878), constate les mêmes résultats, qui d'ailleurs ont été obtenus par les mêmes procédés. » Mais j'en extrais cette phrase, qui répond à la seconde partie de la question : « Les plus grands crus de la contrée, Châteauneuf-du-Pape, Tavet et » autres, n'existent plus; c'est à peine si, du wagon, on distingue encore » çà et là, dans les endroits submersibles par le Rhàne, quelques vignes ayant >i résisté, giâce au sous-sol humide et sableux qui préserve un peu les racines » profondes des atteintes de l'insecte. « { 93i ) » Dans les sables du Médoc et de l'Aiibrion, on a cm aussi que le Phyl- loxéra ne pénétrerait pas : or, bien que plus qu'ailleurs il se soit fait at- tendre, que la vigne semble lui mieux résister, il est à Cliâteau-Lafitte. Heureusement que, dès son apparition, M. de Rothschild l'aénergiquement combattu par les moyens que nous avons dits et avec le concours de MM. Catta et Lieutaud. » C'est donc encore une illusion perdue, qui réduit beaucoup le champ du peu qui nous reste. » Comme conclusion sur ce point, nous dirons que, partout où le pal Gastine peut pénétrer, si d'ailleurs le sol est suffisamment consistant pour se masser sous l'action du pilon ou demoiselle qui sert à boucher les trous ouverts par le pal, on a les plus grandes chances de succès. Malheureuse- ment il n'arrive que trop souvent que, après avoir fait tout le reste, on ne joue pas assez du pilon, et que le sulfure, s'évaporant trop rapidement, n'atteint pas l'insecte et brûle les feuilles de la vigne. » Réponse à la cinquième question. — En ce qui touche le sulfure de car- bone, le traitement cultural n'exerce aucune action sur la qualité du vin; mais on ne peut en dire autant du fumier qui accompagne le sulfure. De ce côté, on doit s'attendre à un peu d'affaiblissement. » Le traitement préventif, surtout quand il précède de peu la ven- dange, fatigue certainement la vigne et hâte ainsi la maturité du fruit, qui, de même qu'un fruit verreux, n'a pas les qualités d'un fruit sain. Nécessai- rement le vin s'en ressent, non qu'il ait cet affreux goût que lui donne le soufrage de la vigne, mais il a de la verdeur, est moins alcoolique et d'une mauvaise santé. Il ne faut donc, sous ce rapport, avoir recours au traite- ment préventif que quand on ne peut faire autrement. » Réponse à la question sur l' infer tilisation du sol. — Le sulfure de carbone est sans action sur les éléments du sol ; il n'en dissout sensiblement aucun, ni ne les coagule ; il disparaît d'ailleurs si rapidement, que de ce côté il n'y a pas lieu de concevoir les craintes que nous inspirent les sulfocarbonates employés sans une grande discrétion. » Ceux-ci, en effet, en se dissociant presque instantanément dans le sol, comme l'a démontré M. Rommier, provoquent la dissolution et à l'occa- sion la perte d'une quantité d'humus qui va jusqu'à vingt fois le poids du sulfure alcalin mis en liberté. » L'Académie apprendra avec satisfaction que ce savant, tournant cette perle à profit, va bientôt publier un travail dont les cultivateurs de vins communs, sans compromettre en rien la fertilité de leurs terrains, tire- ront certainement bon parti. » 932 MÉCANIQUE CÉLESTE. — Démonstration, au moj en des fonctions elliptiques, d'un lliéorème dans la théorie de la libration de la Lune. Note de M. Hugo Gyldén. « Laplace a démontré, dans la. Mécanique c^/es I, on voit facilement que le terme multiplié par le temps disparaît et que l'égalité entre les deux mouvements a lieu. ( 9-^3 ) M En effet, au moyen de la formule de transformation on conclut c = arc sin | j sin [" ^3 ^^ {t - ^, 6^ et g"* du soir. Je prenais, pour la cote du jour, la moyenne des cinq observations. » Pendant les deux premiers mois d'octobre et de novembre, le côté de l'est, non toutefois sans quelques légers retours à l'ouest, s'est abaissé d'une manière continue, ce qui était précisément l'opposé de ce qui avait eu lieu au printemps de 1878. Il devenait donc manifeste que le côté de l'est s'a- baissait à mesure que la température extérieure s'abaissait aussi. Pour me rendre compte de cette coïncidence, j'ai tracé la courbe des températures moyennes des vingt-quatre heures, relevées sur le registre de l'Observa- toire de Genève, et l'ai mise en regard de la courbe résultant des positions moyennes de la bulle pour chaque jour. Le parallélisme des deux courbes, si l'on peut s'exprimer ainsi, ressort avec évidence; mais l'on remarque un petit retard, de un à quatre jours environ, dans les mouvements de la bulle à l'égard des variations de la température moyenne. Ce parallélisme a continué à se manifester assez exactement jusqu'à la fin de juin ; à partir de cette époque, l'est s'est élevé, jusqu'au commencement de septembre, dans une proportion beaucoup plus grande que la température extérieure. Il faut faire remarquer ici que le mois de juillet a été très pluvieux à Ge- nève et relativement froid ; la chaleur accumulée dans le sol, pendant le moisdejuin, adonc surmonté l'abaissement relatif delà températre pendant le mois de juillet, et a déterminé une élévation continue de l'est; le mois le plus chaud de l'année a été le mois d'août, et le ^maximum des tempé- ratures moyennes des vingt-quatre heures de l'année s'est présenté le 3 de ce mois. Mais, tandis que la température a commencé à s'abaisser dès le 5 aoiàt, l'est a continué à s'élever jusqu'au 8 septembre, jour auquel il a atteint le maximum d'élévation de l'année. Ceci démontre un assez grand retard à l'égard de l'effet de la température, retard dû probablement, comme je l'ai signalé plus haut, à la chaleur accumulée dans le sol. » Les lignes horizontales de la figure dont j'ai l'honneur de trans- mettre un exemplaire à l'Académie sont à une distance de 2™'", 5 les unes des autres, représentant i™™ de déplacement de la bulle, lequel correspond, pour la courbe de l'est, à une inclinaison de o",537, et pour la courbe du sud à o",4i5. Cette même différence dans les ordonnées ( 939 ) correspond à i^C. pour la courbe des températures moyennes. La diffé- rence entre deux abscisses représente un jour. La Hgne renforcée entre les mots est et les mots sud accompagnés d'un zéro indique la position ini- tiale le i"' octobre (le 23 décembre pour le sud), le milieu de la bulle se trouvant ce jour-là au milieu du niveau, et au zéro de l'échelle graduée dont il est muni. » On voit, d'après cela, que l'amplitude totale de l'oscillation du sol de l'est à l'ouest, pendant l'année, est donnée en ajoutant le plus grand abais- sement de l'est, de 32™™, 8 le i5 janvier, au maximum d'élévation, de 19™™, 5 le 8 septembre, soit Sa"™, 3, ou 28% 08. » Outre le mouvement annuel, il se présente le plus souvent un mou- vement diurne, dont l'amplitude a atteint, le 5 septembre, 3", 2; mais, gé- néralement, cette amplitude varie, quand le mouvement diurne a lieu, de moins d'une seconde à une ou deux secondes, cas déjà rare. Le mouvement diurne éprouve aussi, à l'égard de la température, un petit retard de quelques heures. Quand on applique, au mouvement diurne moyen de chaque mois, qui résulte des cinq observations, la formule de Bessel pour les phénomènes périodiques, en vue de déterminer les valeurs qui corres- pondent aux trois époques, minuit, 3*" et 6** du matin, auxquelles il n'a pas été fait d'observations, on trouve, entre le résultat du calcul et les ob- servations, un accord très satisfaisant, l'écart variant entre o" et o",i seu- lement. Il résulte de ces calculs que le minimum tombe généralement entre 6^ et '7h45™ du matin, et le maximum à douze heures de distance, entre 6'' et 7''45™ du soir. )) Dans la direction du méridien, les mouvements du sol sont beaucoup plus faibles. L'amplitude totale de l'année n'a été que de 4") 89. Comme on peut le voir dans la courbe du sud, au bas de la figure, ces mouvements présentent, relativement aux mouvements dans le sens du parallèle, une étrange anomalie : tandis qu'à partir du a3 décembre 1878, époque à la- quelle les observations ont commencé dans cette direction, jusqu'à la fin d'avrd, la courbe suit les variations de la température extérieure, dès le com- mencement de mai, elle s'abaisse lentement, mais graduellement; la courbe de l'est et celle des températures s'élèvent, au contraire, rapidement. On remarque, en outre, à partir de cette même époque, que les mouvements brusques qui interviennent dans le mouvement continu, et qui sont occa- sionnés par des variations considérables dans la température extérieure, se présentent dans la courbe du sud dans le sens opposé à celui que pré- sentent les oscillations correspondantes de la courbe de l'est. La cause qui produit cette anomalie n'a pas encore été reconnue. ( 94o ) » Dans le sens du méridien, les mouvements diurnes sont très rares, irréguliers et toujours très faibles ; le niveau en accuse parfois, quand il n'y en a point de l'est à l'ouest, et inversement, quand ces derniers sont très prononcés, on n'en aperçoit que très rarement du sud au nord. » Ces observations prouvent qu'à Sécheron il se produit des mouvements d'élévation et d'abaissement du sol qui sont périodiques, et qui, d'une ma- nière générale, paraissent déterminés par la température extérieure. » Il est très probable, d'après cela, que la configuration, et peut-être aussi la nature du terrain, doivent influer sur l'intensité de ces mouvements. Ainsi, dans la séance du 4 novembre 1878, M. l'amiral Mouchez a com- muniqué à l'Académie que les observations faites pendant ime année (i856) avec le niveau de la lunette de Gambey n'avaient accusé aucun mou- vement du sol. D'autre part, à l'Observatoire de Genève, on a constaté un faible mouvement annuel dans le sens du parallèle; à l'Observatoire de Neuchâtel, M. le professeur Hirsch, à la suite d'observations prolongées pendant plusieurs années, a constaté un mouvement annuel de l'est à l'ouest, dont l'amplitude est de 23", plus un mouvement azimutal de ']5", mou- vements [qu'il attribue à une action thermique; enfin des observations faites cet été avec le niveau à bulle d'air de la lunette méridienne, à l'Ob- servatoire de Berne, ont accusé un mouvement diurne assez prononcé. » GÉOGRAPHIE. — Etablissement de stations scientifiques et hospitalières dans i Afrique équatoriale. Note de M. de Lesseps. « Le Comité français de l'Association africaine, que j'ai l'honneur de présider, vient de décider l'établissement de stations scientifiques et hos- pitahères dans l'Afrique équatoriale, ayant pour points de départ, sur la côte orientale, les Etats du sultan de Zanzibar, et, sur la côte occidentale, notre colonie du Gabon. Ce résultat a été obtenu par une allocation de 100 000*^', que les Chambres ont bien voulu nous accorder, et par les fonds de notre Comité. » Je me suis assuré, auprès de l'honorable amiral Jauréguiberry, Mi- nistre de la Marine, que M. Savorgnan deBrazza, chef de la station occiden- tale, et son compagnon, M. le D"^ Ballay, trouveront toute l'assistance néces- saire de la part du Gouvernement et des autorités du Gabon, sur tout le cours de XOcjowé et au delà. » Le chef de la station de la partie orientale sera également un marin, dont M. Rabaud, représentant du sultan de Zanzibar en France et prési- dent de la Société de Géographie de Marseille, a déjà préparé l'installation. ( 94> ) » Mon départ pour l'Amérique devant avoir lieu cette semaine, je ne suis pas en mesure de présenter le Rapport de M. le commandant Roudaire sur ses travaux dans les chotts de la Tunisie et de l'Algérie. » Ces travaux étant considérables, et M. Roudaire seul à les coordonner, il n'est pas encore prêt à les soumettre à l'Académie. Il s'empressera, dès qu'ils seront terminés, de les remettre à l'un des membres de la Com- mission déjà nommée par l'Académie. » MEMOIRES LUS. GÉODÉSIE. — Jonction astronomique de l'yJLjéiie avec l'Espagne, opération internationale exécutée sous la direction de MM. le général Ibanez et le com- mandant Perrier. Note de M. Perrier. (Renvoi à la Section de Géographie et Navigation.) « L'invention de la télégraphie électrique a donné un grand essor à une classe importante d'opérations de Géodésie astronomique, celle qui a pour but la détermination des longitudes. Aujourd'hui, les capitales de l'Europe, les observatoires, ainsi que les stations principales, sont reliés par des opéra- tions pareilles qui couvrent notre continent comme d'une vaste toile astro- nomique superposée au réseau des triangles. Chaque point pouvant être déterminé de deux manières, directement dans le ciel par sa longitude et sa latitude, et aussi par le calcul de ses coordonnées géodésiques, on com- prend que la comparaison des deux résultats peut conduire à des notions précises sur la figure géométrique de la Terre et sur les irrégularités de sa siu'face. » Pour transmettre l'heure à distance, les géodésiens ont d'abord em- ployé les éclairs presque instantanés, produits, pendant la nuit, par l'iu- flammation de quelques hectogrammes de poudre ou l'épanouissement moins subit d'une gerbe de hautes fusées. Puis on a proposé, mais sans jamais les appliquer, les signaux solaires de Gauss et même les réverbères. Dans ces dernières années , le colonel Laussedat a proposé d'utiliser dans ce but les appareils imaginés en France pour les besoins de la télégraphie optique, et, tout récemment, M. Liais a montré que les signaux produits devaient être rythmés pour être observés avec une grande précision. » Lorsque la jonction de l'Espagne avec l'Algérie fut décidée, nous fûmes frappés de l'intérêt qu'il y aurait à compléter l'opération purement géodé- C. R., 1879, 2" Semestre. (T. LX.XXIX, N" 22.) 124 ^ 942 ) sique en reliant entre eux les réseaux astronomiques des deux pays. Nous avions déjà un grand polygone de longitudes comprenant Alger, fllarseille, Paris et Madrid; pourquoi ne tenterions-nous pas de le fermer, en lui faisant passer la mer, ainsi qu'à nos triangles? Il n'y a pas de câble sous-marin entre l'Algérie et l'Espagne, mais nous pourrions peut-être y suppléer par des signaux lumineux que nous avions déjà tout organisés pour nos triangles. B Malgré l'importance extrême de la première opération , nous avons tenu presque autant à la partie astronomique et nous n'avons pas hésité à prolonger nos travaux de plusieurs semaines , malgré des difficultés dont on se fera une idée en se rappelant les catastrophes atmosphériques qui sont venues fondre sur l'Espagne dans ces derniers temps. C'est au milieu de tempêtes presque continuelles que M. Merino , astronome espagnol, et son assistant, M. l'ingénieur Esteban , ont opéré dans cette province si éprouvée de Murcie, sur le sommet du Tetica , à 2040™ d'altitude, tandis que je continuais à occuper la station de M'Sabiha avec le capi- taine Defforges. Les deux stations avaient été converties en véritables observatoires pourvus d'instruments et d'appareils identiques. » Chaque soir, Tetica, par exemple, nous envoyait des signaux lumi- neux rythmés avec son projecteur de lumière électrique ; ces signaux étaient enregistrés automatiquement sur place, en même temps que les se- condes de la pendule. Je les observais à M'Sabiha en les enregistrant sur le chronographe, comme des passages d'étoiles, » De là résultait la comparaison des heures locales des deux stations , qui eût été parfaite sans autre précaution, s'il n'eût pas fallu tenir compte des petits défauts inhérents à chaque observateur. Comme dans les passages d'étoiles, l'observateur intervient ici comme un instrument de mesure, c'est-à-dire affecté des erreurs constantes de cet instrument. » Mais nous avions d'avance déterminé à Paris la différence de nos erreurs personnelles, en observant à la fois des signaux lumineux tout semblables qui se produisaient à Montlhéry, avec les mêmes appareils qui devaient nous servir sur le terrain ; nous avions étudié dans tous ses détails le genre de signaux qu'il fallait échanger et reconnu que, même en adoptant les signaux rythmés, l'erreur personnelle subsiste. Elle est, il est vrai, moins variable que celle qui se manifeste dans l'observation des passages, mais peut, comme celle-ci, atteindre un ou plusieurs dixièmes de seconde; entre M. Merino et moi, elle s'élève à 0^124. Nos expériences nous ont aussi montré qu'il est préférable d'observer les éclipses de lumière et non pas les apparitions : ( 943 ) j'attribue ce fait à ce que, même avec des signaux rythmés, l'apparition d'un signal cause toujours quelque surprise. Enfin, le rythme qui semble le mieux convenir consiste à espacer les éclipses de deux en deux secondes, la durée des éclipses et celle des apparitions successives étant la même et égale à une seconde de temps. Ces essais préalables ont duré plusieurs .semaines et l'équation personnelle des observateurs n'a varié dans cet inter- valle qu'entre des limites très rapprochées (o%io8 et o*, i49)> de sorte que nous pouvons admettre qu'elle est déterminée à moins d'un centième de seconde de temps, et, par suite, disparaît à peu près complètement de nos résultats. M A chaque station, l'heure était déterminée par les observations d'étoiles, une soirée complète comprenant quatre circompolaires et cinquante étoiles horaires dans quatre positions successives du cercle; enfin nous échangions les signaux lumineux à l'aide d'un collimateur spécial du système Mangin et d'une lampe électrique à crayons inclinés sur l'axe et se réglant à la main. Ces signaux, au nombre de six cent quarante par soirée, se répartissaient en seize séries, et émanaient, par série, tantôt de M'Sabiha, tantôt de Tetica. » Les opérations ont duré du 5 octobre au i6 novembre, et dans la même période nous échangions, avec le capitaine Bassot qui occupait la station d'Alger, des signaux électriques par le télégraphe, pour déterminer aussi la différence de longitude entre M'Sabiha et Alger. » Il y a, dans notre opération, deux points que je signale à l'attention de l'Académie : d'abord l'étude pratique et la première application sur le terrain de moyens entièrement nouveaux pour opérer la transmission de l'heure et déterminer les différences de longitude de deux points distants de près de 70 lieues. Ces moyens, sur lesquels je ne crois pas pouvoir in- sister pour des raisons que chacun comprendra, ont pleinement réussi ; leur puissance est telle qu'elle s'étendrait aisément à plus de Sog*"". Le second point non moins acquis, c'est la fermeture d'un vaste polygone de longitudes dont le périmètre comprend des fils aériens, un câble sous- marin et, en guise de fil, entre M'Sabiha et Tetica, une sorte de sillon lu- mineux qui unit ces deux points par-dessus la Méditerranée. Ces détermi- nations sont d'une grande importance pour l'étude mathématique de notre globe ; la science les emploiera avec d'autant plus de confiance qu'elles seront contrôlées les unes par les autres, par la fermeture du polygone, indépendamment de toute théorie. M. Merino a déterminé aussi la latitude et un azimut. J'ai mesuré un azimut et laissé à l'un de mes vaillants colla- ( 944 ) borateurs, le capitaine Defforges, le soin de mesurer la latitude de M'Sabiha. Les uns et les autres, nous n'avons quitté notre poste qu'après avoir fait toutes les observations nécessaires pour que notre opération ne laissât rien à désirer. )) Que l'Académie me permette de réparer un oubli de ma précédente lecture en lui donnant les noms des officiers espagnols et français qui ont si dignement secondé nos efforts : à Mulhacen, MM. les capitaines Borres et Cebrian; à Tetica, M. le capitaine Final; à Filhaoussen, M. le capitaine du génie Sevcr; à M'Sabilia, MM. les capitaines d'étal-niajor Defforges et Derrien. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. VITICULTURE. — Note rcctificnlive de l'opinion émise par 717. Viallanes, au sujet des taches pliylloxcriques des environs de Dijon. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « M. Laguesse, directeur du Jardin botanique de Dijon, et M. Weber, jardinier en chef, adressent à l'Académie une Lettre de M. Viallanes, par laquelle il reconnaît : » Que les taches phylloxériques des environs de Dijon n'ont pas eu pour point de départ celles du Jardin botanique ; » Que l'opinion qu'il émettait à ce sujet dans sa Lettre, insérée dans le numéro des Comptes rendus du i4 juillet dernier, n'était pas basée sur un ensemble de faits suffisants pour permettre qu'elle fût affirmative; » Qu'il vient de lui être prouvé que les plants introduits au Jardin botanique sortaient d'un établissement viticole qui n'est pas encore atteint par le Phylloxéra ; » Que c'est donc à tort qu'il avait cru pouvoir affirmer que l'origine du foyer phylloxérique du Jardin botanique n'était pas douteuse, et qu'ainsi tombe la présomption de l'infection, par le Jardin botanique, des vignes du chemin de Chenôve et de celles de la commune de Norgas. M M. Viallanes renouvelle son regret que cette lettre, qu'il regardait comme confidentielle, ait pu être considérée comme un Rapport destiné à la publicité. » (945) M. L. Pagel adresse un complément à son Mémoire intitulé « Formules exactes d'interpolation ». (Renvoi à la Section de Géométrie.) M. Ed. Lamaure adresse, de Cherbourg, la description d'un phénomène électrique observé par lui, le 20 novembre, pendant une chute de neige. « Le vent soufflant d'est-sud-est, le temps étant très couvert, le tliermomètre marquant 1° au-dessous de zéro, l'auteur a constaté, au commencement d'une violente tourmente de neige, de petites aigrettes lumineuses à l'extrémité de chacune des branches de fer du para- pluie sous lequel il s'abritait. Le phénomène était accompagné d'un bruissement semblable au bourdonnement d'un insecte. Lorsqu'il approchait, de l'une de ces extrémités, la main dégantée, il ressentait une petite commotion dans les deux premières phalanges, et la lumière disparaissait. L'expérience put être répétée plusieurs fois, et le phénomène dura quatre à cinq minutes, jusqu'au moment où le parapluie fut couvert d'une mince couche de neige. » (Renvoi à l'examen de M. Edm. Becquerel.) M. F. Ricard adresse une Note concernant la constitution des accords du piano et leur ordre dans la résolution harmonique. (Renvoi à l'examen de M. A. Cornu.) CORRESPONDANCE. M. Ph. Haït prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place actuellement vacante dans la Section de Géographie et Navigation. (Renvoi à la Section de Géographie et Navigation.) M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un volume intitulé : « Note du directeur des travaux de Paris sur la situation du service des eaux et égouts et sur les mesures à proposer au Conseil municipal »; 2° Un Volume des « Mémoires de l'Académie des Sciences et Lettres de Cadix ». M. le Secrétaire perpétuel signale également, parmi les pièces im- primées de la Correspondance, un Ouvrage portant pour titre : « His- { 946) toire de la machine à vapeur », par M. Thurston, professeur de Mécanique à l'Institut polytechnique de Stevens, près New-York, revue et annotée par M. Hirscli. (Présenté par M. Rolland.) M. Rolland présente, à l'occasion de cet Ouvrage, les observations suivantes : « Bien que des travaux d'un réel intérêt, concernant les progrès de l'emploi de la vapeur comme force motrice, aient vu le jour en France depuis i;n demi-siècle, on peut dire que nous en sommes encore à peu près réduits, pour l'histoire proprement dite de la machine à vapeur, à la Notice publiée par François Arago dans V Annuaire du Bureau des Longitudes pour 1829. La traduction de l'Ouvrage de M. Thurston, qui vient heureu- sement combler celte lacune, sera donc lue avec un réel intérêt, et il eu sera de même de l'introduction due au savant professeur de l'École des Ponts et Chaussées. Dans celte introduction, en effet, en donnant un résumé de la division de l'Ouvrage et des idées émises par l'auteur, M. Hirsch dis- cute certaines de ses opinions, notamment en ce qui concerne Porta, à qui M. Thurston attribue la première idée d'élever l'eau par la pression de la vapeur, et Worcester, qu'il considère comme ayant établi la première ma- chine à vapeur industrielle. M. Hirsch arrive, sur ces deux points, à une opinion conforme à celle d'Arago, et conclut que tout porte à croire que Savery le premier a appliqué induslriellement les idées de Salomon de Caus, en construisant une machine à vapeur sans piston, fonctionnant pra- tiquement; que, de même, Newcomen a réussi à faire entrer dans la pra- tique la machine à piston de Papin, mais sans en modifier notablement l'idée essentielle. Il comble enfin une lacune importante de l'Ouvrage traduit, en signalant les documents retrouvés et communiqués à l'Aca- démie des Sciences, le 3o novembre 1878, par M. H. Carnot, documents qui montrent bien que Sadi Carnot, l'illustre précurseur de la Théorie mécanique de la chaleur, avait formulé de la manière la plus positive l'identité de ia chaleur et de la puissance motrice. » GÉOMÉTRIE. — Détennination des courbes et des surfaces de deux systèmes qui ont entre elles des contacts doubles ou stationnaires . Note de M. H. -G. Zecthën, présentée par M. Chasles. « La réduction d'une courbe plane à une droite multiple, dont nous avons fait usage dans une Communication précédente, est applicable aussi (947 ) à un système simplement infini de courbes, seulement avec une légère modification. » Nous représenterons l'ordre et la classe des courbes du système par les mêmes notations ii et 7i' qui appartenaient, dans la précédente Commu- nication, à la courbe fixe, et nous désignerons les caractéristiques du système par ^j. et fi.', les ordres des lieux de leurs points doubles et station- naires par b el c;b' ei c' ont les significations corrélatives. » En général, une courbe du système se réduira par notre transformation homologique à une droite n triple douée de «' sommets, soumis à «'— i conditions telles, qu'il en existe [x' groupes contenant un sommet donné. Seulement chacune des p. courbes passant par le centre d'homologie et une infinité de courbes infiniment voisines d'elle se réduiront à des courbes composées d'une droite n — i triple fixe et d'une droite simple passant par un point fixe de la droite multiple ; ce point d'intersection sera un sommet double, et les courbes ont encore, sur la droite multiple, 7i' — 2 sommets simples et fixes. Les lieux des points doubles et cuspidaux se réduiront à une droite b triple et une droite c triple, coïncidant avec l'axe d'homologie, et les enveloppes des tangentes doubles et stationnaires se réduiront à b' et c' points fixes de la même droite. » Grâce à la décomposition du système, la détermination de ses courbes par des conditions données se réduit à la détermination de points d'une droite fixe, et de droites par des points fixes. » La méthode que nous venons de décrire est très commode pour la dé- termination des courbes du système qui ont deux contacts simples ou un contact stationnaire avec des courbes d'un autre système. On trouve, en distinguant par les suffixes i et 2 les nombres qui ont rapport aux deux systèmes, l'expression suivante du nombre des couples de courbes des deux systèmes qui ont entre elles deux contacts simples : (n\ TÛ — 4) fA,f.2 + (". - 0(^4 — ')/-'-i,"4 + {'i'i — 0(«2 — Op-'i ,'-'-2 + {n, ru — 4)p.', fJ-'a + l>s p-2 + ^i\>'-i + è'i /^2 + ^'2 V-\ ' et l'expression suivante du nombre des couples de courbes des deux sys- tèmes qui ont entre elles un contact stationnaire 3 ,U., (U -+■ 3/jr.', fJ.'^ h C, ^«,'2 + C, IX ^ -+- C\ jJ.., + C'2 [Xt . » On peut résoudre les problèmes analogues pour l'espace d'une manière analogue. Nous désignerons par n l'ordre d'une surface d'un système, para son rang, par p., v et |u,' les caractéristiques du système, par B et F les ( 948 ) ordres des lieux des courbes doubles et cuspidales des surfaces du système, et par A et E les ordres des complexes formés de leurs tangentes doubles et stationnaires. Nous formons les notations des nombres corrélatifs au moyen d'accents, et nous distinguons par les suffixes i et 2 les nombres appartenant à deux systèmes. » Alors on trouve l'expression suivante du nombre des couples de sur- faces de deux systèmes qui ont entre elles deux contacts simples : + {a,TÛ— l^)lx,Vn 4- {n\an— 4)v,p.2+ («i) moteur, de façon à établir un équilibre aussi stable et aussi régulier que possible. » Pour parer à ces difficultés, qui causent parfois des erreurs assez grandes d'évaluation, j'ai imaginé la disposition automatique suivante : )) Deux poulies juxtaposées sont montées sur l'arbre du moteur à es- sayer. La première A est calée sur l'arbre et se trouve, par conséquent, entraînée dans le mouvement de rotation. La seconde poulie B est folle. Une corde très flexible, portant un poids p, est fixée à la jante de la poulie B et s'enroule sur la poulie A; une autre corde, portant un poids P, est enroulée sur la poulie folle B, à laquelle elle est attachée sur un des points de la circonférence. » L'enroulement des deux cordes est disposé, sur chacune des poulies, en sens inverse, et de telle sorte que si, par exemple, le mouvement de rotation de l'arbre moteur a lieu de gauche à droite, le poids p, suspendu à la corde passant sur la poulie calée A , se trouve à la droite de l'opéra- teur, et le poids P, attaché à la poulie folle B, à sa gauche. » On peut concevoir maintenant le fonctionnement de l'appareil. » Si le frottement augmente, la poulie calée A tend à entraîner la poulie folle B et fait diminuer l'arc d'enroulement de la corde portant le poids p ; mais cet entraînement de la poulie B force simultanément la corde qui soutient le poids P à s'enrouler davantage sur ladite poulie B, jusqu'à ce que la résistance opposée fasse équilibre à l'augmentation de frottement produite. Si, au contraire, le frottement vient à diminuer, le phénomène inverse se produit : la poulie A enroule davantage la corde du poids p et, par suite, fait diminuer l'arc d'enroulement de la corde du poids P. )) Cette disposition obvie donc bien automatiquement à toutes les varia- tions de frottement qui peuvent se présenter, et permet de déterminer, avec la plus grande exactitude possible, la valeur du travail développé sur l'arbre moteur. « Un calcul très simple fait connaître cette valeur. » Si les poulies sont d'égal diamètre, le travail est donné par la formule T={V-p)ln, daus laquelle T représente le travail dans l'unité de temps, P le poids ac- croché au brin de la poulie folle B, p le poids accroché au brin de la poulie calée A, Z la circonférence de la poulie, n le nombre de tours dans l'unité de temps. » 953 ) CHIMIE ANALYTIQUE. — Sépnralion de i acide phosphorique du sesquioxjde de fer et de i alumine. Note de M. P. Derome, présentée par M. H. Mangon. « La séparation de l'acide phosphorique combiné avec le sesqiiioxyde de fer et l'alumine s'effectue d'une façon très satisfaisante par la méthode suivante. » La matière, additionnée de cinq à six fois son poids de sulfate de soude sec, est fortement chauffée pendant huit à dix minutes sur le soufflet d'émailleur; après refroidissement, la masse est traitée par l'eau, qui dis- sout le sulfate de soude en «xcès et l'acide phosphorique à l'état de phos- phate tribasique de soude. » Le dosage de l'acide phosphorique dans cette liqueur peut se faire, soit au moyen d'une liqueur titrée d'urane, soit par précipitation de l'acide phosphorique à l'état de phosphate d'argent, ou de phosphate ammo- niacomagnésien. » Celte méthode peut s'appliquer au dosage de l'acide phosphorique dans les terres, les minerais de fer, et généralement dans toute matière renfermant peu d'acide phosphorique en présence de beaucoup de fer et d'alumine. » Dans les terres, l'acide phosphorique se trouve toujours en faible quantité relativement aux sesquioxydes. 11 suffit donc, après élimination de la siUce et du résidu insoluble dans les acides, de rechercher l'acide phosphorique dans le précipité de sesquioxyde de fer et d'alumine obtenu, à chaud, dans une liqueur presque neutre, en présence d'acétate de soude. » Si une terre très calcaire renfermait une quantité insuffisante de ses- quioxyde pour la précipitation complète de l'acide phosphorique, l'addi- tion d'un petit excès de sesquioxyde de fer pourrait se faire sans incon- vénient; la richesse du précipité en acide phosphorique indique d'ailleurs d'une façon certaine si les sesquioxydes sont en quantité suffisante. » Les essais synthétiques ont donné, entre autres, les résultats suivants, qui suffiront à faire apprécier la méthode dont il s'agit. PhC 1= G' introduit. KV ■Q^ inlroduit. introduit. trouvé. o,3o8 0,108 G, 025 0,0249 0,195 o,3oo 0,010 0,010 0,195 o,3oo o,o4o 0,040 (953 ) PhO» Ve'O' inlrodiiit. At'O' iniroduit. o,3io O, 1 10 o,3io (> , I 1 O O, I l5 o,3oo o, 1 15 o,3oo introduit. trouvé. O, I 25 O, 13.47 O, 125 0, 125 o,oo5 o , oo5 o,oo5 o,oo5 . CHIMIE ANIMALE. — Sur la constitution de la corne de cerf. Note de M. A. Bleunard. n J'ai appliqué, à la corne de cerf débarrassée de ses sels minéraux et df's matières grasses, la méthode inaugurée par M. Schiitzenberger pour les matières albuminoïdes. » 5o*'' de corne purifiée ont été mis en digestion dans un autoclave, avec iSo»'' d'hydrate de baryte. Le tout a été chauffé à 1 50" pendant cjuarante-liuit heures. II s'est produit, comme cela a lieu pour l'albumine, de l'ammoniaque, de l'acétate, de l'oxalale et du car- bonate de baryte, el enfin d'autres corps dont le mélange est désigné sous le nom de résidu fixe. J'ai cherché à établir une relation simple entre le produit initial d'une part et ses pro- duits de décomposition de l'autre, » J'ai d'abord fait l'analyse élémentaire »Ie la corne de cerf purifiée. Les nombres trou- vés, calculés en centièmes après correction des cendres, donnent : Carbone 45>o3 » » 44>9 " " Hydrogène 7, 3 " •• 7,0 « » Azote » 16,01 ■■ » i5,5 ■= Oxygène » » » " " " Cendres " » 2,4 -' » 2,3 .) 100*'' de corne purifiée traités par la baryte ont donné : gr Ammoniaque 2,7 Acide carbonique ... . . 3,0 Acide oxalique 3,2 Acide acétique 1,2 » L'analyse du résidu fixe, dont le poids est de gS^"' pour loo^"' de corne purifiée, a donné : Carbone 44 j^ " ° 44»^ " Hydrogène 7,5 >■ » 7 ,45 >• Azote. » i3,9 » » i3,8 Oxygène » » » » » Cendres » « 0,37 » » ( 954 ) » Tons ces résultats peuvent se traduire en abrégé par l'équation sui- vante : C'=«H"'=Az"0««+i3H20= 7AzH''-+-3CO=' + C-H^O= Or, si nous comparons cette équation à l'équation suivante, relative à l'al- buminedu blancd'œuf coagulée, et établie par M. Schùtzenberger (formule réduite à la forme de celle que nous avons écrite pour la corne de cerf), C'»=H'»»Az"0«''+48H2 0r^i3AzH'+ 3C^H=0^ 4- 3C0^+ 3C2H^02+ CJ^H^'Az^O»', nous pouvons déduire les faits suivants : » 1° La corne de cerf est un homologue inférieur de l'albumine coagulée de l'oeuf. Car, en ne considérant que les résidus fixes, ceux-ci rentrent dans la formule générale C"H"='Az='0\ avec n = Ç) pour l'albumine et n == '],5 pour la corne de cerf. » 2° La corne de cerf est plus hydratée que l'albumine, car, poiu' se transformer en matières amidées, elle exige proportionnellement moins d'eau que l'albumine. )) 3° Enfin, nous retrouvons les deux relations signalées par M.Schûtzen- berger; chaque molécule d'acide carbonique et d'acide oxalique corres- pond sensiblement à 2 molécules d'ammoniaque, et les acides acétique et oxalique sont sensiblement aussi en quantités équivalentes (^). » (') D'après cette équation, la corne de cerf purifiée C" H'°=A7."0'° donne, en centièmes; C, 44,8; H, 7,1; Az, i5,5. Le résidu fixe C"°H"'»Az"0", dont le poids est de 94,9 pour loo, donne : C, 44,8 : H, 7,4; Az, 13,9. On a enfin, en centièmes : acide carbonique, 3, i ; acide oxalique, 3,4 ; acide acétique, i ,4 ; ammoniaque, 2,8. En donnant ;\ la corne de cerf purifiée la formule citée plus haut, et faisant abstraction du soufre, nous ne prétendons pas fixer à 4232 l'équivalent de cette matière albuminoïde ; nous n'avons voulu qu'établir une équation qui résume les nombres fournis par l'analyse. [') Ce travail a été fait au laboratoire de M. Schiitzenberger, au Collège de France. (955 ) CHIMIE AGRICOLE. — Dosage du chlore dans différentes graines et plantes fourragères. Note de M. R. Nolte, présentée par M. Boussingault. « On sait que les végétaux contiennent, parmi leurs matières minérales, une certaine quantité de chlore, généralement à l'état de chlorure de potassium. Le chlore est indispensable à l'alimentation : on le trouve dans le suc gastrique sous la forme d'acide chlorhydrique libre et il joue un rôle important dans les phénomènes de digestion. Depuis bien longtemps déjà, on avait remarqué les bons effets d'une petite quantité de sel ajoutée à la ration du bétail. Un intérêt considérable s'attache donc à établir la présence des chlorures dans les aliments, et il nous a semblé intéressant de faire une série de dosages de chlore dans des produits végétaux entrant dans l'alimenta- tion de l'homme et des animaux de la ferme. Des recherches de cette nature avaient déjà été entreprises par divers savants : la conclusion a été que les fourrages proprement dits : foins, pailles, fanes, tubercules, contenaient des proportions notables de chlorures et que les grains en con- tenaient très peu et souvent aucune trace. Pour opérer ces dosages, on avait toujours eu recours à l'incinération directe, et c'est dans les cendres obtenues qu'on recherchait le chlore. » Nous avons commencé par suivre cette méthode; les résultats que nous avons trouvés ne s'éloignent pas de ceux obtenus antérieurement. Ainsi le maïs est une des graines dans lesquelles on ne trouve générale- ment pas de chlorq. Cependant, on sait que les animaux, les granivores surtout, peuvent se nourrir exclusivement avec cette graine. Il y aurait donc là une anomalie et l'on pourrait être conduit à admettre que cer- tains animaux n'ont pas besoin d'acide chlorhydrique pour opérer la digestion des matières albuminoïdes. » Nous avons voulu examiner s'il en était réellement ainsi et, dans ce but, nous avons dosé le chlore avec des précautions que l'on n'avait pas prises jusqu'ici. Frappé de ce fait que les graines donnent des cendres acides par suite de la présence de phosphates acides, tandis que les tiges et les tubercules donnent des cendres généralement alcalines, on a été amené à rechercher si, pendant l'incinération, l'acide phosphorique consti- tuant des phosphates acides n'était pas une cause d'élimination du chlore. L'expérience a confirmé ces prévisions : si, par exemple, on dose compa- rativement le chlore dans un même foin, incinéré comme d'habitude et ( 956 ; incinéré après avoir été arrosé d'une dissolution d'acide phosphoriqtie suffisante pour transformer ses cendres en cendres acides, on obtient pour loo de foin les chiffres suivants : Chlore. Foin dont les cendres étaient acides o^"', ao Foin incinéré normalement o^'', 4i » Ce résultat est frappant et fait penser qu'un phénomène analogue doit se produire dans les graines dont les cendres sont acides. On fut ainsi con- duit à neutraliser, avant l'incinération, les phosphates acides que contiennent les graines. Dans ce but, on a ajouté, à la matière moulue, une quantité suffisante de carbonate de soude exempt de chlorures et préalablement dissous dans l'eau. Après la dessiccation on a procédé à l'incinération. En opérant de cette manière pour diverses graines, on a obtenu les chiffres suivants : CHLORURE CO^TEM; PAR lOOK' incinéré sans incinéré avec ISoms des graines. NaO, CO'. NaO,CO'. Avoine o,oi6 o,o6o5 Blé 0,007 o,o63o Féveroles ■ o,o345 o,o455 Biais 0,000 0,087 Oige 0,01 35 0,0895 Sarrasin .... 0,021 0,026 Seigle . . 0,006 o,o54 Son ; . .... o , 000 0 , 080 » On voit par là que les anciens résultats, qui eussent pu conduire à des appréciations erronées sur le rôle des chlorures dans l'alimentation, sont à rejeter, et qu'il convient de regarder les chlorures comme faisant partie de toute alimetitation végétale. « PHYSIOLOGIE. — De la conlraction rythmique des muscles sous iinjluence de i" acide salicylique. Note de M. Ch. Livov, présentée par M. Robin. « Quand on administre de l'acide salicylique à un animal, ses muscles ne tardent pas à tomber dans la résolution; mais cette résolution n'est qu'un épuisement, précédé, sur la grenouille siutout, par une véritable période (') Ce travail a été exécuté à l'Institut agronomique, dans le laboratoire de I\I. Mùntz. ( 9^7 ) tétanique, dont j'ai pu suivre la marche au moyen de la méthode graphique. » Quelques minutes après l'administration de la substance, on obtient des contractions brèves, formées d'une seule secousse musculaire et qui sont séparées les unes des autres par un état de repos du muscle. Mais bien - tôt ces contractions se groupent par petits nombres, tout en restant dis- tinctes les unes des autres. » Il arrive un moment, enfin, où l'on obtient un tétanos rythmique, assez semblable à celui qui a été obtenu par M. Richet [Archives de Physiologie, Tomes III et IV, 1879; Comptes rendus, 10 novembre 1879) sur le muscle de la pince de l'écrevisse, tétanos formé de contractions régulières, com- mençant par de fortes secousses et se continuant par des contractions qui diminuent proportionnellement d'intensité, tout en présentant, pour- tant, un phénomène d'addition ou de soustraction des excitations, le muscle ne revenant pas à son point de départ à chaque contraction, la nouvelle secousse ayant lieu avant que le muscle soit arrivé au repos. )) Mais, au bout d'un certain nombre de contractions, le muscle revient à son point de départ : il est complètement épuisé. » Les tracés ainsi obtenus ressemblent à ceux de la pression sanguine, avec cette différence que les amplitudes des courbes vont en diminuant assez proportionnellement. » Ce fait est de nature à montrer : 1° que le muscle de la pince de l'é- crevisse n'est pas le seul à présenter le phénomène du tétanos rythmique, qui peut-être est une propriété du tissu musculaire en général, des condi- tions spéciales, encore à déterminer, étant nécessaires pour le développer; 2° que le muscle s'épuise avec une très grande rapidité, mais que la répa- ration est aussi très rapide, puisque, avant de revenir à son point de départ, sous l'influence de la persistance de l'excitant, il peut entrer de nouveau en contraction; 3° qu'enfin, s'il y a analogie entre le cœur et les muscles soumis à la volonté, il y a cette différence, que le cœur présente des con- tractions rythmiques toujours égales, tandis que celles des muscles vont en diminuant; que, par conséquent, dans ceux-ci, la réparation, tout en se faisant aussi vite, n'est pas aussi complète, probablement parce qu'ils ne possèdent pas un appareil ganglionnaire semblable à celui du cœur, ainsi que le suppose M. Ch. Richet pour le muscle de la pince de l'écrevisse (' ). » Travail du laboratoire de Physiologie de l'Ecole de Médecine de Marseille. G. R., 1879, 2' Semestre. (T. LXXXIX, N" 22.) 1 26 ( 95B) CHIMIE ANIMALE. — Du mode de distribution des phosphates dans les muscles et les tendons. Note de M. L. Jolly, présentée par M. Robin. « Les analyses les plus récentes et les plus complètes des muscles sont celles qui ont été exécutées par Bibra, Lehmann et Relier. Bibra a déter- miné d'im côté les phosphates solubles dans l'eau et de l'autre les phos- phates insolubles, sans dire leurs espèces; Lehmann a déterminé l'acide phosphorique d'un côté et les bases de l'autre, sans indiquer leur mode de combinaison; quant à Relier, c'est, d'une part, l'extrait de viande et, d'autre part, le résidu insoluble dans l'eau qu'il a analysés. Aucun de ces savants n'a indiqué ni l'espèce de muscle analysé, ni l'état de l'animal qui a fourni les matériaux. Nos recherches ont porté sur le veau, le bœuf maigre et le bœuf engraissé (pour que nos résultats soient comparables, les échantillons ont été prélevés dans le milieu de la cuisse). » looS'' de tissu musculaire desséché renferment : Veau. Bœuf maigre. Bœuf gras. Phosphates alcalins 0'97i 0,201 1,201 » de chaux 0,099 0,060 o,35o » de magnésie. .. .' o,i35 0,098 o,43o » de fer 0,042 o,o4o o,o65 Oxyde de fer ( non phosphaté ) - » « Totaux ')247 Oj394 3,046 » Chez le bœuf gras et chez le bœuf maigre, la proportion des phosphates varie presque de 6 à i. L'abondance du tissu cellulaire dans le muscle du bœuf maigre, jointe à la pauvreté en phosphates, ne peut-elle pas expli- quer un fait bien constaté depuis longtemps, à savoir que cette viande est moins nourrissante que le bœuf de premier choix? » Dans tous les cas, les phosphates alcalins sont les plus abondants ; la deuxième place appartient au phosphate de magnésie, la troisième au phosphate de chaux et la dernière au phosphate de fer. » Nous ne connaissons aucune analyse minérale des tendons; les ou- vrages indiquent seulement la présence du phosphate de chaux. Comme les tendons sont constitués par les fibres du tissu cellulaire et quelques rares fibres élastiques, nous avons voulu savoir quelle relation existe entre eux et les muscles au point de vue de la proportion des phosphates (*). (') Quel que soit l'état de l'animal (gras ou maigre) qui fournit les éléments à analyser, ( 9^9 1 » loo^"^ de tendons desséchés renferment : Veau. Bœuf. Phosphates alcalins 0,480 o,i85 » tlechaux 0,048 0,896 >. de magnésie o , 060 o , 1 36 X de fer 0,110 0,061 O.xyde de fer (non phosphaté) - >> Totaux 0,698 o,'j76 » La comparaison des résultats de ces deux analyses des tendons montre l'utilité qu'il y a à déterminer la nature des sels en général, des phosphates ici, tels qu'ils sont eu combinaison avec la matière organique azotée. Si nous comparons seulement les totaux de ces deux analyses, la différence, o™^,078, est assez faible pour être négligée et porter à conclure que les résultats sont identiques. Mais si, au contraire, nous envisageons chaqui! espèce de phosphate en particulier, nous trouvons des différences consi- dérables. Ainsi, dans les tendons du veau, ce sont les phosphates alcalins et le phosphate de fer (c'est-à-dire les phosphates du sang) qui dominent; chez le bœuf, ce sont, aucontraire, les deux phosphates terreux (phosphates de chaux et de magnésie) qui sont en excès. Le mode de distribution est donc complètement différent ( ' ). » PHYSIOLOGIE. — Injhience des diverses couleurs sur le développement et la respiration des infusoires. Note de M. E. SerrAno Fatigati. (Extrait.) « ... J'ai employé des solutions de fuchsine, de bleu de Lyon, de violettes de Parme et de nitrate de nickel, pour soumettre des infusoires à l'influence de couleurs à peu près monochromatiques. »... Voici les résultats auxquels je suis parvenu : » 1° La lumière violette active le développement des organismes in- térieurs. » 2° La couleur verte le retarde. >■ 3° Quand de petits amas de ces organismes ont été transportés dans la différence de composition est tellement faiiîle qu'on peut dire que la composition reste identique. En conséquence, nous avons donné seulement la constituiion minérale phosphatée des tendons du veau et du bœuf. (') Voir Comptes rendus, t. I.XXXVIII, p. io38. ( 96o ) l'eau distillée, la lumière violette les fait s'éteindre plus vite que toutes les autres lumières. » 4° I-'S production de l'acide carbonique est toujours plus grande dans la lumière violette que dans les autres, et plus petite dans la lumière verte. » 5° L'ensemble de ces faits montre que la respiration des infusoires est plus active dans la couleur violette que dans la couleur blanche, et moins active dans le vert que dans cette dernière. » A 5 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures et demie. J. B. ERRATA. (Séance du lo novembre 1879.) Page ';65, ligne 7, au lieu de les Jlembres de la Section de Physique, lisez les Membres de la Section de Géographie et Navigation. En tenant compte de Venata inséré page 873 de ce volume, la Commission du Passage de Vénus est donc composée des Membres de la Section d'Astronomie, des Membres de la Section de Géographie et Navigation, et de MM. Dumas, Bertrand, Fizeaii, Puiseux et Cornu. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES» SÉANCE DU LUNDI 8 DÉCEMBRE 1879. PRÉSIDENCE DE M. DAUBRÉE. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Sur les satellites de Mars. Note de M. F. Tisserand. « Phobos et Deimos, les deux satellites de Mars, découverts en 1877 par M. Asaph Hall, se meuvent à très peu près dans un même plan, qui diffère peu du plan de l'équaleur de la planète. La presque coïncidence de ces trois })lans est-elle fortuite, ou bien doit-elle exister toujours? C'est là une question intéressante qui a été traitée en partie par M. Adams dans la dernière réunion de la Société royale astronomique de Londres (i4 no- vembre dernier). Je me suis proposé de reprendre par une autre analyse la question traitée par le savant directeur de l'Observatoire de Cambridge, et je crois être arrivé à des conclusions plus précises, malgré l'incertitude dans laquelle nous nous trouvons encore aujourd'hui, relativement à la vraie position de l'équateur de la planète Mars. L'analyse dont je parie m'a déjà servi dans une étude relative à l'un des satellites de Saturne, Ja- phet [Mémoires de l'Académie de Toulouse, 7^ série, t. IX). » Jusqu'ici, les observations n'ont pas permis de découvrir dans la pla- nète Mars un aplatissement sensible; si cet aplatissement était tout à fait nul, par le fait des perturbations provenant du Soleil, les plans des orbites C. R., 1879, 2' Semestre. (T. LXXXIX, N» 23.) ' 27 ( 962) de Phol)os et Deimos, étant supposés coïncider à un moment donné, fini- raient par s'éloigner l'un de l'autre d'une quantité considérable. Je vais montrer qu'en supposant la loi des densités dans l'intérieur de Mars la même que dans l'intérieur de la Terre, et en lui attribuant par suite un aplatissement que les mesures directes ne peuvent pas mettre en évidence actuellement, les plans des orbites des deux satellites ne s'éloigneront jamais que très peu du plan de l'équateur de la planète. Pour chacun des satellites, la force perturbatrice R proviendra de l'action du Soleil et de celle du renflement équatorial de Mars; je ne m'occuperai ici que des iné- galités séculaires. J'ai montré dans le Mémoire relatif à Japhet, cité plus haut, qu'en vertu de ces inégalités on a l'intégrale R = const. En négligeant les excentricités des orbites des satellites, qui, d'après M. Hall, sont extrêmement petites, sinon nulles, l'intégrale ci-dessus peut s'écrire (i) K COS-7 + K'cos-'/' = C, où K et K' ont les valeurs suivantes, K. =|M (2) (i:\i — c: K' = i'« -i(p-i?), en désignant par M la masse du Soleil, m celle de Mars, a le demi-grand axe de l'orbite du satellite, a' le rayon équatorial de Mars, a^ le demi- grand axe de l'orbite que décrit Mars autour du Soleil, e„ l'excentricité de cette orbite, p l'aplatissement de la planète à sa surface, et ip le rapport de la force centrifuge à l'attraction pour les points de l'équateur de Mars; en- fin, Y désigne l'angle que fait l'orbite du satellite considéré avec l'orbite de Mars, et 7' l'angle de la même orbite avec le plan de l'équateur de la |)lanète. » Le terme Rcos--y provient de l'action du Soleil ; le terme K'cos^-/ est dû à l'action du renflement équatorial de Mars. Si l'on n'avait égard qu'à l'action du Soleil, on aurait 7 = const.; l'orbite de chacun des satellites ferait un angle constant avec l'orbite de Mars. Si l'on ne tenait compte, au contraire, que de l'aplatissement de la planète, cette orbite ferait un angle constant avec l'équateur de Mars. J'ai montré {loc. cit.) qu'en tenant compte des deux actions le pôle de l'orbite de chacun des satellites décrit une ellipse sphérique; c'est une conséquence de l'équation (i). (963 ) » Cherchons à évahier le rapport -— j on lire de (2) en appelant n et n^ les moyens mouvements du satellite et de Mars; h,, et e„ sont bien connus; n ç\. a ont été donnés par M. Hall pour les deux satellites; enfin je prendrai, d'après un Mémoire de M. Hartwig, où il est tenu compte de toutes les déterminations antérieures, 2a'= 9", 352, cor- respondant à une distance de Mars au Soleil égale à i , » L'expression (3) me donnera (4) i k; = (3,9'o6i)((5 --I9) pourDeimos, ( s: ~ (5»99o65)(|3 — {f) pour Phobos; ip se détermine aisément avec les données ci-dessus et en ayant égard à la valeur bien connue de la durée de la rotation de Mars; on trouve (5) 9 = -^- » Jusqu'ici, il n'y a rien d'hypothétique; je vais faire maintenant deux hypothèses : » Hjpothèse I. — Mars est homogène ; alors, p = |o. On déduit de (4) et (5) log — = 1,44567 pourDeimos, K' log — =3, 52570 pour Phobos. » Hjpothèse II. — La loi des densités est la même à l'intérieur de la Terre et de Mars; on en conclut j9i et (p, désignant les valeurs correspondant à p et à œ dans le cas de la Terre; il en résulte P = 2T8 et ensuite log — =: 1 ,2365o pour Deimos, log — = 3, 3 1654 pour Phobos. { 964 ) » Soient, sur la sphère, D le pôle boréal de l'orbite de Mars, D' celui de son équateur, M celui de l'orbite de l'un des satellites; soient, en outre, DD'= A l'angle de l'orbite et de l'équalenr de Mars, et C un point situé sur l'arc de grand cercle D'D et déterminé par l'équation (o) tang2< = ^ ^ -, ou j = CD'. ^ ' "^ Iv + K. cos-îA Le point C sera le centre de l'ellipse spbérique qui sera décrite par le pôle M; on voit immédiatement que, pour les deux satellites, dans les deux hypothèses considérées, — étant grand, le point C sera voisin du point D'. » Soient 2p' et 2p" le grand axe et le petit axe de l'ellipse; en désignant par 7o et y^ les valeurs initiales de y et /, par B et JS des angles auxiliaires déânis par les formules (7) sm2B = ^-^-^sinA, (8) sin^'N on aura K sin'70 H- K' sin'7', ~ K + K' /■„\ „ cosN , C0S2N (9) cosû"= — -, cosap = -. ^^' "^ cosB r C0S2B » La grandeur du rapport — fera que l'angle B, tiré de la formule (7), sera toujours petit; les formules (9) montrent que p' et js" seront peu dif- férents. En fait, si l'on calcule p' et p" d'après les positions assignées à l'équateur de Mars par divers observateurs, on trouve que la différence p' — p" n Alteint qu'un petit nombre de minutes d'arc. Nous pourrons admettre, en résumé, avec une précision actuellement suffisanle, que le point M décrit un petit cercle ayant pour centre le point C défini par l'équation (6) et pour rayon la valeur de p' déterminée par l'équation suivante : 10) COS2p' = K cos 2 y , -4- K' cos 2 7', y/lK -f- K' )=— 4KIt' sin- A » Si l'on a |5'> /, la valeur de 7' sera comprise entre les limites p' — i et (d'-+- i, qui diffèrent de a/. » Si l'on a p'< /, la valeur de y' sera comprise entre les limites / — p' et / -+- p', qui diffèrent de 2p'. » J'ai effectué les calculs en prenant, pour déterminer !a position de ( 965 ) l'équafeur de Mars, les nombres fournis par les observations de W. Her scliel, par les observations de Bessel calculées par Oiidenians, et enfin les nombres indiqués par M. M^rlh {Montlilj Notices, vol. XXXIX, p. 473). Les positions correspondantes de l'équateiir de Mars diffèrent notablement; toutefois, dans les trois cas, j'arrive à des conclusions peu différentes. Soient y', et -/.^ les limites inférieure et supérieure de l'inclinaison de l'or- bite de Deimos sur l'équateur de Mars. J'ai trouvé les résultats suivants : Hypothèse 1. Herschel. Oudemans. Martli. 000 7' 4'9 2,7 0,1 7'= 6,6 4,4 1,4 12- 1\ 1.7 '«y '»3 Hypothèse H. Herschel. Oiulemans. i\Iaitti. 000 7', 3,9 1,9 0,9. l\ 6,7 4,5 2,2 l\ — t\ 2,8 2,6 2,0 » On voit que, dans tous les cas, l'inclinaison de l'orbite de Deimos sur l'équateur de Mars ne peut osciller qu'entre des limites distantes seule- ment de 3" au plus. Pour Phobos, les limites sont encore plus restreintes. » Concluons donc que, si Mars est homogène ou bien si dans son inté- rieur la loi des densités est la même que pour la Terre, les orbites des deux satellites coïncideront toujours avec l'équateur de Mars, ou, du moins, ne s'en écarteront jamais que de très petites quantités. » La même chose aura lieu évidemment si l'aplatissement de Mars est compris entre les deux limites qui répondent aux hypothèses I et IL » CHIMIE ORGANIQUE. — Remarques sur les saccharoses; par M. Berthelot. « J'ai vu avec un très vif intérêt la belle substance découverte par noire confrère M. Peligot, dans la réaction de la chaux sur le glucose. Les réactions générales et la forme cristalline de cette substance présentent avec celles du tréhalose des ressemblances dignes d'être signalées. » Non seulement lesdeux principes cristallisent dans le système du prisme rhomboïdal droit; mais l'angle fonda mental de la saccharine, m /n, ^ i i i^jiô, (966 ) mesuré par M. Des Cloizeaux, est le même que l'angle fondamental du tréhalose, MM, = 1 1 i°,3i, d'après mes anciennes mesures. Le rapport même des axes correspondants est très sensiblement 7 : 4- (Le tréhalose est d'ailleurs hydraté et la saccharine anhydre.) Ces rapprochements tra- duisent-ils réellement l'analogie de fonction chimique des deux matières, conformément aux anciennes idées de Laurent sur l'hémimorphisme ? ou bien résultent-ils de quelque limite théorique dans le nombre des formes cristallines possibles ? ou bien sont-ils purement fortuits ? C'est ce que je ne prétends pas décider. » Le tréhalose se rapproche encore de la saccharine par ce qu'il est plus stable que les autres saccharoses. Il résiste à une température de 200°, et l'acide sulfurique étendu ne le change en glucose, même à 100°, qu'au bout de plusieurs heures. Cependant il n'atteint pas la stabilité de la sac- charine, qui est volatile et résiste à l'acide concentré (Peligot). » Ces degrés inégaux de résistance des saccharoses à l'action modifica- trice de l'acide sulfurique méritent d'être rappelés. En effet, si le sucre de canne et le mélitose sont modifiés presque instantanément à chaud par cet acide, il n'en est de même ni du mélézitose, ni du tréhalose, ni du sucre de lait. La résistance du sucre de lait, en particulier, n'a peut-être pas été suffisamment appréciée par M. Demole, dans les expériences que ce savant a récemment publiées sur la régénération de cette substance au moyen des produits de sa modification par les acides. Il ei!it fallu, je crois, établir d'une façon certaine que la modification était totale et que le sucre de lait retrouvé à la fin ne préexistait pas dans le sirop desséché, matière première des essais. Voici vingt ans que la théorie des saccharoses, présentée pour la première fois, ainsi que le nom lui-même, dans ma Chimie organique fondée sur ta synthèse ('), et acceptée aujourd'hui de la plupart des chi- mistes, a prévu la synthèse de cette classe de composés, et qu'elle en a for- mulé le principe. Mais la probabilité de cette synthèse ne doit, ni effacer le mérite de celui qui réussira à la démontrer, ni faire négliger les diffi- cultés de la démonstration : difficultés inhérentes à toutes les recherches synthétiques qui prennent comme point de départ le produit de la méta- morphose de la substance même que l'on cherche à former. « ( ' ) Voir aussi mes Leçons sur les principes sucrés, professées devant la Société chimique de Paris en 1862, p. 2^6, et mes remarques Sur la constitution des saccharoses isomères [Annales de Chimie et de Physique, 5* série, t. XII, p. 437 ). i 967 ) TllERMOCHlMlE. — Relation entre la chaleur de dissolution et In chaleur de dilution dans les dissolvants complexes,- par M. Behtuelot. « Voici un nouveau théorème de Thermochimie, apphcable à la mesure des chaleurs de dissohition d'une substance déterminée dans une série de dissolvants complexes, formés, par exemple, par l'association d'un liquide, tel que l'eau, et d'un autre corps, tel qu'un acide, un alcali, un sel, un alcool, en proportions variables. Les liqueurs de ce genre se présentent souvent dans les applications. Supposons donc deux liqueurs de cette espèce, à une même température, et dissolvons au sein de chacune d'elles un troisième corps, pris sous un poids qui soit dans un rapport fixe avec la substance déjà mêlée avec l'eau. Je dis que : » La différence entre les deux chaleurs de dissolution est égale à la dif- » férence entre les deux chaleurs de dilution, observables lorsqu'on ajoute » à la liqueur concentrée, avant et après y avoir dissous le troisième » corps, l'eau nécessaire pour l'amener à l'état de liqueur étendue : « D' — D = A — A'. » » Ainsi, dissolvons un poids donné de chlorure cuivreux dans une so- lution aqueuse d'acide chlorhydrique, ce qui dégage D; puis étendons la liqueur avec un poids d'eau déterminé, ce qui dégage A. » Ou bien étendons d'abord avec le même poids d'eau la même solu- tion acide, ce qui dégage A'; puis dissolvons dans la liqueur diluée le poids donné de chlorure cuivreux, ce qui dégage D'. M L'état initial et l'état final étant les mêmes : D + A = A'+ D'. » Il suffira dès lors de coimaître la chaleur de dissolution dans une première liqueur concentrée, puis les chaleurs de dilution avant et après la dissolution du même corps, pour en déduire les chaleurs de dissolution dans toute une série de liqueurs diversement étendues : données qu'il serait bien plus pénible, sinon impossible, d'obtenir directement. La pré- cision des résultats dépend de la grandeur des différences A — A'. » THERMOCHiMir;;. — Sur le protochlorure de cuivre; par M. Berthelot. « L Chaleur de dissolution. — 1 . Je prends 400*^*^ à Soo*^*^ d'acide chlor- hydrique concentré, dont la densité, le titre et la chaleur spécifique sont (9^8) connus; j'y dissous environ iS^' de chlorure cuivreux sec et pur, à 14°. Cal Cu'Cl (gSs"-, 9) dissous dans 22 (nCl+ 5H=0'), absorbe. . . — o,4i Cu=Cl (988% 9) dissous dans 22(H Cl + 5,5H'0'), absorbe... —0,67 Cu' Cl (gSs"', 9) dissous dans 22 (H Cl + I2H»0=), absorbe. . . —1,87 On a sensiblement les mêmes nombres si l'on double le poids du sel. M 2. La variation rapide de la chaleur de dissolution que ces chiffres manifestent m'ayant frappé, j'ai cru devoir la poursuivre jusqu'aux liqueurs étendues au degré où le sel commence à se précipiter. J'ai opéré par dilu- tion, conformément au théorème de la Note précédente. Cu'Cl dissous dans 22(HCI-i- 66, 4H'0') —^'^^^■jS. » Cetteliqueur n'est pas stable; elle commence à déposer presque aussitôt du chlorure cuivreux cristallisé, dont la proportion augmente peu à peu. Avec une dilution double (HCI + laSH'O^), j'ai trouvé —4,26; mais ce nombre est trop faible, le sel étant précipité dès le début. Le nombre — 4)75 lui-même est une limite inférieure. » 3. Ainsi le chlorure cuivreux, en se dissolvant dans l'acide chlorhy- drique aqueux, absorbe d'autant plus de chaleur que l'acide est plus étendu : la variation s'étend de — 0,4 à — 4)75. » 4. Pour rendre compte de cette variation, on peut invoquer l'inter- prétation suivante. Le phénomène thermique observé est la résultante de divers effets de signe contraire : » 1° Le chlorure cuivreux forme un composé défini avec une portion du dissolvant, ce qui dégage -f- A, quantité constante en principe; » 2° Ce composé défini se dissout, ce qui absorbe — B, quantité à peu près constante en présence dun grand excès de dissolvant ; » 3° Si le rapport entre l'eau et l'hydracide, dans le nouveau composé, n'est pas le même que dans le dissolvant primitif, les hydrates définis que ce dernier contenait devront éprouver une décomposition partielle; ce qui absorbera — C. Cette quantité varie avec la nature des hydrates définis qui existent dans les solutions, suivant leur inégale concentration ; j) 4° La portion d'hydrate, ainsi décomposée pour former le composé nou- veau, lui donne naissance par suite de la substitution du chlorure cuivreux à un certain nombre d'équivalents d'eau de l'hydrate primitif; l'eau mise en liberté s'unira avec les hydrates chlorhydriques non saturés sub- sistant dans la liqueur, pour former les hydrates saturés, toutes les fois ( 9<59 ) que la formation de ceux-ci ne set;i pas déjà complète (') : ce qui dé- eage K. Cflte quantité devient nulle, lorsque les liqueurs sont asspz étemlues pour que les hydrates saturés soient complètement formés. Dans de telles liqueurs, la formation du nouveau composé cuivreux n'est possible que si sa chaleur de formation surpasse celle des hydrates dont il détermine la décomposition, pour un même état des corps antagonistes; tandis que, dans les liqueurs plus concentrées, l'union de l'eau avec les hy- drates moins avancés concourt au phénomène. On voit par là comment la solubilité du chlorure cuivreux dépend du titre acide des liqueurs, et pourquoi elle devient presque nulle, en présence d'un excès d'eau. Ainsi, la résultante thermique de la dissolution : D = A - B - C -f- Iv^ ( A 4- R) - (B + C), est la somme algébrique de deux quantités positives, l'une constante, A, l'autre décroissante avec la dilution, R; et de deux quantités négatives, l'„ne — B, presque constante lorsque la proportion du chlorure cuivreux est faible par rapport au dissolvant, l'autre, — C, qui croît en valeur absolue. avec la dilution, sans cependant pouvoir passer une certaine limite. On s'explique dès lors comment la valeur négative, D, va croissant en valeur absolue, à mesure que l'on opère avec des liqueurs chlorhydriqiies plus étendues, et jusqu'au terme où l'impossibilité de transformer l'hydrate saturé de l'hydracide en un composé défini du chlorure cuivreux s'oppose d'une façon presque complète à la dissolution même de ce chlorure. » Il m'a paru utile de développer cette analyse des phénomènes, afin de montrer combien il serait incorrect d'admettre pour les précipités et les corps normalement insolubles, ou presque insolubles, une chaleur de dissolution définie et constante, sans tenir compte des réactions chimiques souvent multiples qui s'exercent pendant la dissolution. » II. Clialeur de formation du chlorure cuivreux. — 1. Pour mesurer cette quantité, j'em|)loie la méthode suivante. Je prends un poids connu, soit^r^ d'équivalent, de I)ioxyde de baryum pur et anhydre, composé très bien défini (^), et je le dissous dans un demi-litre d'acide chlorhydrique étendu (i^*" = 2''') au sein iXw calorioièlre ; puis je dissous à son tour dans celte liqueur un poids strictement équivalent de protochlorure de ') Essai (le Mcctinir/ue c/iimir/ne, I. i, |). 3ç)3, et t. II, p. i53. ') Annules de Chimie et de Physique, 5" série, t. V, p. 209. C R., 1S79, 2' S.-me!trc. (T. I.XXXIX, ^" 25.) ' '^^ ( 97° ) cuivre par, sec et pulvérulent. J'ai trouvé ainsi, à i6°,5, BaO- anhydre + 2HCI étenclu+ Cii^Cl sec = BaCI étendu + aCuCl étendu + 2HO, dégage : H-Zi4)0' • » Cela posé, soient les systèmes BaO anhydre + O + H + Cl + eau -f- HCl étendu -+- Cu-Cl sec BaCl étendu + aCuCi étendu h- 2HO. » On passe de l'un à l'autre suivant deux cycles : et BaO + 0 = BaO% dégage.. + 6,0 H + Cl + eau = HClét.. .. -4-39, 3 Réaction sur Cii-Cl 4-44)0 BaO anhydre -t- lïCl étendu. H-l-0= HO Cu'Cl+Cl-l-eau = 2CuClét. 27,8 34,5 .r 62,3 d'où l'on tire : ir = + 27,0. )i 2. On avait pris soin d'introduire un contrôle dans ces expériences, en mesurant séparément la chaleur dégagée par la dissolution du bioxyde de baryum dans l'acide chlorhydriqiie et la chaleur développée consécu- tivement par la réaction (lu chlorure cuivreux, Cette dernière quantité a été trouvée ainsi égale à + 33, o. Elle répond à la réaction HO- étendue + HCl étendu + Cu^Cl sec = aCuCl étendu + 2 HO. '' ; '. H0 + 0 = H0= et. absorbe. — II -1- Cl 4- eau == e Cl étendu 4- 39 , 3 Réaction sur Cu-Cl 4- 33,o 61,6 H 4-0 = HO Cu=Cl4-Cl4-eau=:2CuClét. 34,5 34,5 d'où l'on tu'e : x — + 27,1, valeur qui concorde avec la précédente. )) 3. Telle est la chaleur dégagée par i''' de chlorure cuivreux trans- formé par le chlore gazeux en 2°" de chlorure cuivrique dissous. » Si l'on admet (-) que la formation de ces deux équivalents, depuis ') Voir /oc. «V., p. 2 14. )Cu 4- 0 = Cu 0 hydraté. . . . H 4- Cl -+- eau = H Cl étendu . CuO 4- HCl et. = CuCl diss. . + 19,0 + 39,3 4-7,5 4-65,8 Cu-t-Cl4-eau = CuCldiss. . H 4-0 = HO 34,5 74-34,5 d'où >■ :r= 4- 3i ,3 : c'est la chaleur de formation du chlorure cuivrique dissous. La cli.deui' ( 97' ) leurs éléments, a dégngé + 62,6, celle du chlorure cuivreux anhydre Cu- + Cl = Cu^Cl anhydre, dégage : + 35,6. » Voilà le nombre que j'adopterai. Le deuxième équivalent de chlore, qui constitue le chlorure cuivrique sec, dégage seulement -4- 16^^°' (' ). » 4. Le nombre 35,6 s'écarte de près d'un dixième de la valeur -f- 32,9 proposée par M. Thomsen pour la même formation [Journal fiir praktisclw Chemie, N. F. XII, p. 284; iS^S). Mais la cause de cette divergence est facile à assigner, si l'on observe que le savant professeur a pris comme point de départ de ses essais (^) le protoxyde de cuivre hydraté, ce corps étant lui-même préparé en décomposant le chlorure cuivreux par la soude bouil- lante et en lavant le précipité jusqu'à l'absence de chlore. » La constitution réelle d'un tel précipité n'est pas suffisamment connue pour servir de base à des mesures calorimétriques, car il n'a jamais, je crois, été l'objet d'analyses exactes. Il est particulièrement exposé à renfermer du bioxyde (ou plutôt des oxydes intermédiaires) préexistant (Millon et Gommaille), ou formé sous l'influence de l'air, à laquelle il n'est guère possible de soustraire complètement une semblable préparation. Il n'en faut pas davantage pour expliquer l'écart entre les nombres 32 ,9 et 35,6. On en rencontre du même ordre dans l'étude de la formation thermique des composés métalliques, toutes les fois qu'elle est conclue de réactions com- pliquées, ou appuyée sur des corps de pureté incertaine.» de formation du bioxyde de cuivre se conclut des réactions suivantes : [)rccipilation du sulfate de cuivre par le fer (Favre et Silb., Andrews, Thomsen) et décomposition des acides étendus par le fer (Thomsen), réactions assez nettes. D'autre part, CuCl anhydre + eau := CuCl dissous, dégage +5,5 (Th.), d'où Cu + Cl = CuCl anhydre : + 25,8. (') Ces nombres vont in décrnissant, comme il arrive souvent aux composés formés en proportions multiples [Essai tie Mécanique chimique, t. I, p. 345, 867, ^o^ et suiv.). (^) Protoxyde de cuivre décomposé par l'acide sulfurique étendu, p. 27g; Protoxyde de cuivre changé d'abord dans une portion du calorimètre en chlorure cuivreux par l'acide chlorhydrique étendu, puis oxydé par le permanganate de potasse, p. "280; Protoxyde de cuivre traité par les hydracides, p. 278. Tous ces procédés thermiques laissent à désirer. 972 ) BOTANIQUE. — Réjionse aux lUiix (jueslions, concenmnl la chlorophylle, con- tenues dans la dernière Note de M. Clievreul ; par M. A. Trécdl. « Dans le dernier numéro des Coinj/tes retidus, page 917, M. Chevreiil reproduit deux questions qu'il m'a adressées dans l'avant-tieinière séance. » Par la première il demande si mes cristaux se dissolvaient sans résidu daiisralcool et dans l'éther. " A cette question j'ai répondu que mes cristaux disparaissaient dans ces deux liquides sans laisser de traces. » Quant à la seconde, je ne l'aurai sans doute pas comprise ou je ne m'en serai pas souvenu, après l'exposition que M. Chevreul a faite de ses observations sur les matières plasniatiques et albumineuses. 1) Voici cette seconde question, telle qu'elle est donnée par les Comptes rendus : •• Elle concerne l'origine de la chlorojjhylle. Est-elle pour lui (pour M. Trécul ) un simple produit de l'organisation, comme elle semble l'être par ses propriétés de se dis- soudre dans l'alcool et dans l'éther et de cristalliser; et l'opinion de M. ïrécul est-elle que la chlorophylle qu'il qualité de globuleuse est un organe vivant, producteur de l'espèce chimique chlorophylle cristallisable et réducteur, dans la feuille verte vivante, du gaz acide carbonique en gaz oxygène qui se dégage et en carbone qui devient un des éléments des pjincipes immédiats du végétal? >- » Pour ré[>ondre à cette question, je n'ai qu'à rappeler les observations que j'ai publiées sur ce sujet en i858 [Annales des Sciences naturelles, 4* série, t. X, p. i43 et suiv.). » Toutefois, je dois faire remarqtier que, dans ma Note de i865, citée lexliiellement à la page 883 de ce volume, il y a deux choses à distinguer (et c'est peut-être là ce qui a engagé M. Chevreul à faire sa question); il y a : 1° les touffes globuleuses de cristaux verts; 2.° les grains de chloro- pliylle qui oiit prodtiit ces cristaux. » Les touffes globuleuses de cristaux ne sont pas des organes vivants, mais les grains de chlorophylle desquels sont sortis ces cristaux sont des organes vivants. « Le principe immédiat que l'on appelle la chlorophylle ne constitue pas à Itii seul un organe; il n'existe jamais setil dans les végétaux; il est tou- jours associé au protoplasma qui l'a sécrété et qui forme, dans les celltiles, le plus souvent de petits corps arrondis ou lenticulaires, \es, grains de chlo- (97^ ) rophytle. Quelquefois on trouve le plasma veit remplissant tout à tait de jeunes cellules; d'autres fois, quand celles-ci se sont agrandies, il est en couche plus ou moins étendue, que Ton peut voir se diviser en parcelles, d'abord accusées par des proéminences, qui deviennent autant de grains dechloro[)hylIe (p. i/j5). Chaque grain, composé du protoplasma et de la chlorophylle qu'il a sécrétée, doit être considéré comme un organe parti- culier vivant, ou un organile, si l'on veut. C'est là un fait admis par tous les hotanistes.il constitue si bien un petit organe, une vésicule, qu'on le ren- contre fréquemment revêtu d'une membrane propre. Il produit souvent un ou plusieurs grains d'amidon. Il se comporte comme une petite cellule, et, dans beaucoup de circonstances, le plasma vert ne remplissant pas com- plètement la vésicule, on aperçoit nettement la membrane qui la déhmite. Le plasma vert peut n'occuper qu'un ou plusieurs points de la face interne de ce petit organe. » Dans quelques cas spéciaux, par exemple dans les fruits du Solarium nignan, à certain degré de maturité, que j'ai déjà cités, on trouve des vési- cules pourvues de chlorophylle, dont les dimensions varient depuis celles des plus petits grains de chlorophylle jusqu'à celles d'assez grandes cel- lules (p. i5o). » Il y a de ces vésicules qui présentent trois générations : i'^' la vésicule primaire; 2° des vésicules secondaires enfermées en elle ; 3° des grains de chlorophylle contenus dans celles-ci (p. i5o). » Ces vésicules m'ont paru provenir de l'agrandissement de grains de chlorophylle, devenus libres par la résorption de la membrane des cel- lules-mères. » ÉCONOMIE RURALE. — Carte agioiioiiiique (le Seine-et-Marne; par M. Delesse. « Le revenu net rapporté par une terre la caractérise beaucoup mieux que ne pourrait le faire l'analyse chimique la plus conij)lète, en sorte qu'il est nécessaire d'eu tenir compte pour l'établissement d'une Carte agrono- mique; c'est ce qui a eu lieu fjour la Carie agronomiijtie de Seine-et-Marne qui embrasse la région naturelle de la Brie. » Les terres arables, les prés, les bois, les vignes y sont représentés par une même couleur dont la nuance est d'autant plus foncée que la culture correspondante donne un revenu plus considérable. ( 974 ) » Les chiffres exprimant dans chaque commune le revenu moyen ont d'ailleurs permis, en ayant égard à la nature physique et minéralogique du sol aussi bien qu'à son relief, de tracer les courbes limitant les terres pour lesquelles le revenu reste le même. » D'un autie côté, comme la composition minéralogique de la terre végétale exerce une grande influence sur sa fertilité, il fallait compléter les recherches précédentes par son étude. » Dans ce but, on a pris des échantillons de terre végétale sur toute l'étendue du département. Après les avoir fait dessécher, on en soumettait d'abord un poids déterminé à la lévigation. » Lorsque le résidu de la lévigation était sec, en l'examinant à la loupe, on pouvait facilement déterminer sa composition minéralogique; en outre, on le pesait, et la proportion trouvée était inscrite en centièmes à l'en- droit même d'où provenait la terre végétale. » On essayait aussi la terre végétale avec un acide, pour savoir si elle faisait effervescence et si elle contenait du carbonate de chaux. Eu multi- pliant convenablement cette opération, il devenait possible de séparer sur la Carte les régions avec calcaire des régions sans calcaire. » Indiquons maintenant les principaux résultats auxquels ces recherches nous ont conduit pour le département de Seine-et-Marne. n Les terres avec calcaire occupent le fond des vallées et le flanc des collines; elles s'étendent sur les alluvions, sur la craie, sur les calcaires lacustres, sur les marnes; elles dominent au nord, dans les cantons de Claye, Meaux, Lizy, et au sud dans les cantons de Bray, Donnemarie, Montereau, Château-Landon. » Les terres sans calcaire occupent les plateaux, où elles sont souvent superposées à des roches contenant du carbonate de chaux ; elles s'étendent sur le limon des plateaux, sur l'argile plastique, sur les argiles à meulières de Brie et de Beauce, et aussi sur les grès de Fontainebleau; elles repré- sentent un peu plus de la moitié de la surface du département et elles dominent particulièrement dans sa partie moyenne. » Les terres sans calcaire peuvent contenir de la chaux à un état de combinaison autre que le carbonate, mais ce sont celles qu'il est le plus nécessaire de marner. » Les matières microscopiques entraînées dans la lévigation, telles que l'argile, la silice et le calcaire impalpables, l'humus, constituent la plus grande partie de la terre végétale dans le département de Seine-et-Marne. C'est particulièrement ce qui a lieu dans l'arrondissement de Meaux et ( 975 ) sur tout le plateau de la Bric. Ces matières représentent fréquemment plus de 80 pour 100 de la terre végétale. » Quant au réiidu de la lévigation, il consiste surtout en sable quartzeux. qui est souvent accompagné de graviers et de débris pierreux. » Les terres qui laissent à la lévigation le résidu le plus faible occupent les plateaux et le fond des vallées; elles recouvrent le limon des plateaux, les alluvions, la craie, les marnes, les calcaires lacustres. » Les terres qui laissent le résidu le plus élevé se trouvent siu- le flanc des vallées et des collines; elles recouvrent les graviers diluviens, particulière- ment dansles vallées de la Seine, de l'Yonne et de la Marne. Elles s'étendent surtout sur les flancs des collines qui sont formées par les sables supérieurs, comme dans l'arrondissement de Fontainebleau, ou bien par les sables moyens, comme dans l'arrondissement de Meaux. Elles comprennent aussi les buttes de sable de Fontainebleau, qui restent souvent comme des témoins sur un grand nombre de points de la Brie. » Un coup d'œil jeté sur la Carte montre de suite combien sont grandes les inégalités que présente la culture des terres dans l'étendue du département de Seine-et-Marne. Très fertiles dans l'arrondissement de Meaux, aux environs de la Ferté-sous-Jouarre, de Brie-Comte-Robert, de Melun, de Provins et de Donnemarie, elles ne donnent qu'un faible revenu dans une partie de l'arrondissement de Fontainebleau, » Si l'on considère les terres arables, elles sont généralement meilleures sur les plateaux que dans les vallées. Il faut citer spécialement celles qui, étant limoneuses et d'une grande épaisseur, reposent sur un sous-sol faci- lement perméable. Telles sont les terres du Mesnil-Amelot, de Juilly, de Charny, qui sont superposées au calcaire lacustre du Multien, lequel est perméable, en sorte que leur drainage s'opère spontanément. » Ordinairement les terres marneuses ou marno-sableuses sont de bonne qualité; celles de Vareddes, qui sont profondes et formées par des allu- vions de la Marne, ont même une fertilité exceptionnelle. » Lorsque les terres deviennent très graveleuses ou très sableuses, auquel cas elles sont habituellement très pauvres en argile, elles sont de qualité médiocre. Par exemple, on voit le revenu diminuer autour des collines de sable de Fontainebleau, et la lévigation des terres y donne souvent im résidu sableux qui dépasse 80 pour 100. Une grande proportion de sable tend donc à diminuer la fertilité d'une ferre, et les zones d'un faible revenu sont souvent en rapport avec les zones du sable. <> Les terres qui contiennent du calcaire sont assez généralement de ( 97^ bonne qualité; mais des (erres qui en sont dépourvues apparliennenl cependant aux meilleures du département. Telles sont celles de Juilly et du Mesnil-Amelot, dans lesquelles ce défaut est du reste facilement corrigé par le marnage pratiqué sur une grande échelle. » Relativement à la répartition des différentes cultures sur les terrains géologiques, on peut observer que les bois se trouvent habituellement sur les sables de Fontainebleau et sur les argiles à meulières du plateau de la Brie. Les vignes sont souvent sur les glaises vertes, de même que les jardins et les vergers. Les prés s'étendent sur les alluvions du fond des vallées; ils s'étendent aussi sur l'argile plastique, sur les glaises vertes, ainsi que dans les dépressions ayant un sol plus ou moins humide. Les calcaires du MuJ- tien, de Brie, de Beauce, la craie, les marnes diverses, les alluvions des vallées sont généralement consacrés aux terres arables. » En résumé, la Carie agronomique de Seine-el- Marne permet de com- parer le revenu des terres arables, des vignes, des prés, des bois, et elle montre comment la fertilité du sol varie dans toute l'étendue du départe- ment. Elle donne aussi des notions sur la terre végétale; enfin, elle permet d'apprécier les rapports qui existent entre les caractères physiques ou chimiques de la terre végétale et la constitution géologique du sol. » HYDRAUtJQUE. — Expériences sur les ajutmjes divenjents^ divisés en plmieurs parties par des lames. Note de M. A. de Caligw. « Le principe que j'ai proposé, dans la séance du i" septembre, pour diminuer la résistance de l'eau dans les ajutages divergeols trop ouverts, a été vérifié, dans les mois de septembre et d'octobre, au move:) des oscil- lations de l'eau dans un tube vertical plongé en partie dans un réservoir à niveau sensiblement constant. La méthode dont j? me suis servi paraît d'autant plus mériter d'être signalée, qu'elle peut, à cause de sa simplicité, être employée dans tous les laboratoires, à très j)eu de frais, comme celle dont je m'étais déjà servi en i852 pour vérifier l'utilité de l'emploi des lames courbes concentriques dans les coudes à angle droit brusque. D'ailleurs on avait fait très peu d'expériences sur les ajutages divergents, dont on ne savait pas même toujours rendre l'écoulement assez régulier pour qu'ils fussent généralement considérés comme bien utiles dans la pratique. » J'ai employé des tuyaux à section quadrangidaire, parce qu'il était facile de diviser leur extrémité inférieure en plusieurs parties égales entre ( 977 ) elles, par des lames divisant aussi en plusieurs parties qui n'étaient pas trop différentes l'une de l'autre un entonnoir renversé, à sections quadran- gulaires, disposé à l'extrémité inférieure de ce tube. Chaque section hori- zontale quadrangulaire de cet entonnoir étant divisée en plusieurs parties égales entre elles, cet ajutage divergent se trouvait divisé en plusieurs aju- tages, divergents aussi, mais dont les angles de convergence étaient moindres que celui de l'entonnoir, dont l'intérieur était en bois, de sorte qu'il était facile d'y attacher ces lames d'une manière assez solide au moyen du frotte- ment et de les ôter à volonté pour varier les expériences. Ainsi que cela est expliqué dans ma Note précitée, on avait soin de ne pas faire passer des lames par l'axe du tuyau et de l'entonnoir, ce qui aurait augmenté inutile- ment les résistances passives. Quand les sections de ce dernier, au lieu d'être carrées, étaient des rectangles dont un côté n'était guère plus grand que celui de la section du tuyau, il suffisait de disposer ces lames perpen- diculairement aux grands côtés de ces rectangles. Ainsi, deux lames divi- saient l'entonnoir en trois parties. Lorsque les sections de l'entonnoir étaient carrées, j'employais au moins quatre lames, perpendiculaires les unes siu* les autres, qui divisaient chaque section en neuf parties égales entre elles. Enfin, pour l'entonnoir le plus ouvert, j'ai employé aussi huit lames, per- pendiculaires les unes sur les autres, divisant chaque section en vingt-cinq parties égales entre elles. » Il résulte de cette disposition que le liquide coule'd' une manière plus régulière entre l'axe et les parois de l'ajutage que lorsqu'on ôte les lames dont il s'agit. » Voici comment on opère. La section égale partout du tuyau en zinc ayant seulement o",o4 de côté, afin de pouvoir être facilement bouchée avec la main de manière à empêcher l'air de passer, on commence par plonger entièrement dans un réservoir, d'une section et d'une profondeur convenables, le tuyau, avec son entonnoir disposé au dessous de lui. Ou bouche avec la main le sommet du tuyau ainsi rempli de liquide, puis on le retire en partie de l'eau. On le débouche ensuite, et l'on voit à quelle profondeur l'eau arrive par oscillation au-dessous du niveau de l'eau dans le réservoir. Il faut que le tuyau soit, pendant un temps convenable, tenu immobile avant d'être débouché, ce qu'il est facile d'obtenir avec un peu d'attention, en appuyant contre le bord du réservoir l'entonnoir de sections quadraiigulaires. » Quand on a déterminé par le tàtonrienient quelle fraction de la lon- gueur du tube doit être sortie de l'eau pour que la colonne liquide descende C. R., 18-9, 2' Semwtr--. (r. : XXXIX, N» iô.) I 29 (978 ) jusqu'à un point de repère assez près de l'entrée de l'entonnoir, on recom- mence l'expérience après avoir attaché les lames, et l'on détermine quelle est dans ce cas la fraction de la longueur de ce tube vertical qu'il suffit de tenir hors de l'eau pour que la colonne liquide descende jusqu'au même point de repère. » Ces expériences exigent un certain apprentissage, parce qu'il est assez difficile, à cause delà rapidité avec laquelle se font les oscillations, de bien saisir la profondeur exacte à laquelle elles descendent, le diamètre du tube devant être assez petit pour qu'on puisse le boucher avec la main sans que l'air s'y introduise. J'ai été obligé de m'en rapporter à des observateurs ayant une très bonne vue, et que j'avais formés à Cherbourg de manière à pouvoir compter sur leur exactitude, en contrôlant d'ailleurs de nom- breux résultats obtenus en ma présence. Je ne me permettrai cependant pas d'entrer ici dans autant de détails que si j'avais pu faire toutes les ob- servations moi-même, ce qui eût été difficile, surtout à cette époque de l'année. » J'ai employé trois entonnoirs différents. L'un, à sections rectangu- laires, avait 0^,71 de côté intérieur pour le plus grand angle, le plus grand côté du rectangle inférieur servant d'embouchure étant de o'",t63, et le plus petit côté de ce rectangle étant deo^jO'yS. Le deuxième entonnoir, de sec- tions carrées, a o™,i5i de côté intérieur pris dans le milieu de chacune de ses quatre f;iccs ; la section carrée qui le termine inférieurement et sert d'embouchure a o™,io de côté. Le troisième entonnoir a o^jig de côté intérieur pris dans le milieu de chacune de ses quatre faces ; la section carrée qui le termine inférieurement et sert d'embouchure a o™,20 de côté. » Le premier entonnoir a été alternativement divisé en trois parties par deux lames. Le deuxième Ta été en neuf par quatre lames. Le troisième l'a été successivement en neuf par quatre lames et en vingt-cinq par huit lames. Chacune de ces lames, en zinc, avait une épaisseur d'au moins O^jOOI. » On commençait par déterminer pour chacun de ces entonnoirs à quelle profondeur l'eau descendait par oscillation, comme je l'ai expliqué ci-dessus, quand la partie du tuyau d'égale section partout sortie de l'eau était d'environ o'",i8. Lorsque ensuite on mettait les lames, il n'était plus nécessaire que la portion sortie de l'eau fût aussi haute pour que la co- lonne liquide découvrît le même point de repère. Quoiqu'il soit assez diffi- cile de bien préciser les résultats, comme je l'ai expliqué ci-dessus, on peut ( 979 ) cependant affirmer que la quantité dont on diminuait In hauteur du point (le départ au-dessus du niveau de l'eau du réservoir était au moins de o"',o2 à o"',oi5. Or cela conduisait à une différence à peu près double de celle quantité, puisque le point de repère atteint augmentait de profon- deur, tandis que la hauteur du point de départ au-dessus d'un même ni- veau était diminuée. Pour bien interpréter ce résultat, il faut se souvenir que le travail ainsi recueilli est proportionnel au carré de la profondeur obtenue au-dessous du niveau de l'eau dans le réservoir ou au produit de la poition du tuyau d'égale section partout vidée au-dessous de ce niveau par la distance du centre de gravité de cette portion au-dessous du même niveau dans l'expérience dont il s'agit. » Il est bien intéressant de remarquer que, malgré l'augmentation de frottement résultant des huit lames divisant l'entonnoir en vingt-cinq par- lies, on a obtenu la même descente qu'avec les quatre lames pour l'enton- noir précité le plus ouvert, quoique d'ailleurs l'épaisseur des lames fût une cause, assez petite il est vrai, d'étranglement. La partie du déchet provenant du mode d'élargissement de la veine liquide a été diminuée de manière à compenser le surcroît de déchet provenant des autres causes dont je viens de parler. Aussi, quand on fait l'opération inverse, c'est-à-dire lorsque, l'entonnoir étant préalablement rempli d'eau, on bouche avec la main le sommet du tube qu'on enfonce ensuite en partie et qu'on débouche après l'avoir tenu suffisamment en repos, l'eau, qui avait été retenue par le res- sort de l'air à une même profondeur donnée au-dessous du niveau du réservoir, monte par oscillation au-dessus de ce niveau à une hauteur qui est sensiblement moindre quand il y a huit lames que lorsqu'il n'y en a que quatre. Dans ce cas, il n'y a plus à considérer des ajutages divergents, mais au contraire des ajutages convergents. Quand il n'y avait que quatre lames, on ne voyait pas de différence sensible dans l'ascension avec celle qui se produisait lorsque l'entonnoir était sans lames. Il était d'ailleurs difficile de bien apprécier l'influence des lames sur la contraction des veines liquides, quoique d'autres causes de déchet fussent augmentées par leur présence. » J'ai fait aussi quelques expériences sur l'influence de deux lames ver- ticales alternativement posées dans l'entonnoir de l'appareil à élever de l'eau et à faire des épuisements au moyen des vagues, décrit dans les Comptes rendus (séance du 3 novembre). Elles ne sont pas susceptibles d'autant de précision, parce qu'il est difficile d'obtenir, comme je l'ai expliqué, en ( 9«o ) manœuvrant avec la main, des vagues ayant assez sensiblement la même hauteur \mur des expériences successives. Cependant j'ai constaté un avantage réel provenant de la pose de ces lames dans la boi'.che de sortii', faisant alternativement fonction d'ajutage divergent après avoir fait fonc- tion d'ajutage convergent. Je me propose de multiplier ces expérieiicts. M. Berlin a eu l'obligeance de faire sur cet appareil quelques observations nouvelles depuis mon départ de Cherbourg, de manière à ne laisser aucun doute sur l'avantage résultant de ces lames. En les employant, on a augmenté d'environ un cinquième la profondeur à laquelle cet appareil avait fait dos épuisements avec des vaguesd'une hauteurdounée. L'essentiel était, au reste, bien moins de préciser tous les résultats qui pourraient être obtenus que de signaler aux ingénieurs, avec une méthode rationnelle et très simple, quekpies résultats assez positifs pour ne laisser aucun doute sur l'applica- tion du principe de la division des ajutages divergents par des lames. » MEMOIRES LUS. M. E. Decaisne donne lecture d'une Note intitulée : « De l'instantanéité de la mort par la décapitation ». (Commissaires : MM. Robin, Bouley.) MÉMOIRES PRESENTES. PHYSIOLOGIE COMPARÉE. — Sur une fonction de direction dans le vol des insectes. Note de M. Jousset de Beli.esme. (Extrait.) (Commissaires : MM. Blanchard, Marey.) (■ Les travaux de M. Marey ont nettement établi la différence qui existe entre le vol des oiseaux et celui des insectes. L'oiseau peut modifier à volonté l'angle sous lequel il fait vibrer son aile, de telle sorte que cet or- gane lui sert, non seulement à se soutenir en l'air, mais encore à prendre pendant son vol différentes directions. L'insecte est dépourvu de cette faculté, parce que son angle de vibration est en général invariable pour chaque espèce, ce qui tient à ce que les muscles ne s'insèrent pas à l'aile, mais à la pièce du thorax qui la supporte. ( 98i ) » J'ai tiré de la counaissance de ces faits cette déduction que, si l'aile des insectes est un appareil seulement moteur, la fonction de direction doit élre cherchée ailleurs. De nombreuses expériences, faites sur des insectes appartenant à tous les ordres, m'ont montré que la direction est déter- minée par la position de la partie du corps qui fend l'air, tète et thorax. Cette position dépend de la place respective du centre de gravité et de l'axe de sustention; ces deux éléments sont quelquefois mobiles tous deux, mais le plus souvent c'est le centre de gravité seul qui se déplace. » Chez un très petit nombre d'insectes seulement, les fonctions motrices et directrices sont confondues. li'^Eschne en est le type, et il doit cette par- ticularité à ce que, contrairement à ce qui existe d'ordinaire, les muscles du vol s'attachent à l'aile même. Ces insectes volent très bien et à la ma- nière des oiseaux. Pourtant on remarque déjà que l'abdomen est long, flexible, et qu'il participe légèrement, grâce à sa mobilité, à la modification des allures : cela est surtout visible chez les Agrions. » Les Lépidoptères doivent être très probablement rangés dans cette catégorie, car leurs mouvements d'ailes se rapprochent aussi de ceux des oiseaux; mais l'anatomie de leurs muscles thoraciques n'est pas suffisam- ment faite pour permettre de présenter sur ce point autre chose qu'une probabilité. » C'est chez les Hyménoptères que nous rencontrons les premiers essais de séparation entre les fonctions de translation et de direction. Les ailes ont acquis un automatisme rigoureux, par lequel l'axe de sustention s'est immobilisé, et restent affectées à la fonction motrice. L'abdomen devient pédicule, ce qui le rend très mobile. Quand il s'infléchit ou se redresse, le centre de gravité se porte en avant ou en arrière. Les Cynips et les Ichneumonides nous offrent cette modification poussée à un point remar- quable. Si l'on empêche ces mouvements de l'abdomen, l'animal vole encore, mais ne se > Du 3 au 5 juin, c'est-à-dire en quarante-huit heures (le chien n'a pas uriné dans les premières vingt-quatre heures), il rend : quantité d'urine, 65"; urée, 4^'',68; acide phosphorique, os^So; chlorures, o^'',3']; azote total, ^^r 5, . fj,,.^ Qsr jjj_ » Injection sous-culanèe de o?'', 01 de phosphore en dissolution dans l'huile d'olive pure. « Du 5 au 'j juin, c'est-à-dire en quarante-huit heures (le chien n'a pas uriné dans les premières vingt-quatre heures), il rend : quantité d'urine, ia5"; urée, S^^G; acide phosphorique, o^^,Cji^; chlorures, o"5'',52; azote total, 4^S54; fer, quantité appréciable. » Comme caractères particuliers, nous ajouterons que cette urine contenait une trace d'albumine, beaucoup plus d'urobiline que les jours précédents, sans pigments biliaires ou sanguins. » Le chien est couché dans la cage; i] n'aboie plus et a perdu sa vivacité. » Du 7 au 8 juin, c'est-à-dire en vingt-quatre lieures : quantité d'urine, i36-''; urée, ^^r^gg. acide phosphorique, o^'', 88; chlorures, oE"',55; azote total, 4'^9o; fer, quantité notable. » Trace d'albumine. Pas de sang, pas de bile. Beaucoup d'urobiline. « Du 8 au g juin : quantité d'urine, 64"; urée, Z^',']^; acide phosphorique, o«'',48; chlorures, o^'', 20; azote total, 2^'', g5; fer, quantité appréciable. » Trace d'albumine. Présence de pigments biliaires. Pas de sang. Beaucoup d'urobiline. » Du g au 10 juin : quantité d'urine, 112"; urée, 5^'',8; acide phosphorique, oS'',45; chlorures, o^'', 22; azote total, 3^'', 2; fer, quantité appréciable. » Trace d'albumine. Pigments biliaires. Pas de sang. Beaucoup d'urobiline. .> Du 10 au II juin : quantité d'urine, 'jo'^'^; urée, 3^'', i; acide phosphorique, o'^'', 26; chlorures, o^"', 12; azote total, 25'',3; fer, traces. » Du II au 12 juin : quantité d'urine, 5o" ; urée, 3^%2; acide phosphorique, o^','}.^; chlorures, o^'',o8; azote total, i^'',8; fer, traces. » L'urobiline, les pigments biliaires, l'albumine ont diminué. ^> Je donne locP de lait à l'animal. (') On sait, depuis les expériences de Woit sur l'inanition, qu'au bout de quelques jouis un animal à la diète excrète dans les vingt-quatre heures une constante d'urée susceptible de fiiibles oscillations. Chez notre animal, l'urée oscillait entre 2^'' et 3^'' pour vingt-quatre heures. (') L'urée a été dosée par l'hypobromite de soude, l'acide phosphorique par la liqueur titrée d'acétate d'urane, l'acide clilorhydrique par le nitrate d'argent après calcination, l'acide sulfurique par la solution titrée de chlorure de baryum; l'azote total a été évalué à l'aide du procédé par la chaux sodée; le fer a été apprécié approximativement par cal- cination et intensité de coloration du sulfocyanure de fer. Nous n'avions pas assez d'urine pour faire un dosage. ( 99^ ) » Du 12 au i3 juin ^ influence du lait) : quantité d'urine, 3qo"; urée, 7"', 2; acide phosphorique, o"',4S; chlorures, o^',^6; azote total, 3^'', 90; fer, traces. » Le chien est alors nourri avec de lu viande et de la soupe. Je le laisse un mois s;ins observation. » Il ne se rétablit |)as complètement. Le 8 juillet, il ne pèse que 3''5,220. Mis de notiveeiu à la diète, il rend en trois jours, du 7 au 10 juillet : quantité d'urine, 56"; urée, 4^'',6, soit 1*'', 53 en vingt-quatre heures; acide sulfurique, o^"', 28, soit o^'', og en vingt-quatre heures. » Je lui fais une injection sous~cutanée de o5'',oi5 de phosphore à l'état d'huile phos- phorée. Le lendemain 11 juillet : quantité d'urine, 125'^'^; urée, 4*'»'; acide suHu- rique, o^'',4o- » Le chien meurt dans la journée. » .... La destruclion des globules sanguins, qu'on admet dans l'em- poisonnement par le phosphore, me paraît expliquée par l'exagération des matériaux d'excrétion. » Ces expériences me semblent avoir également une grande impor- tance, au point de vue de la fonction hépatique. Certains physiologistes envisagent le foie comme le principal organe Ibrmateur de l'urée. M. Brouar- del tire parti des dégénérescences graisseuses du foie, dans l'empoison- nement par le phosphore, pour appuyer cette théorie. Nous croyons être en mesure d'infirmer ces conclusions. '» CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur ta fenneiitulioit alcoolique; réponse à M. Berthelot; par M. D. Cochin. « Dans la séance du 17 novembre dernier, M. Berthelot a bien voulu répondre à la Note sur la fermentation alcoolique cpiej'avais eu l'honneur de présenter à l'Académie. Aux yeux de l'illustre chhniste, je ne pouvais rien espérer de mon essai, dont le résultat était écrit d'avance. (c C'est perdre son temps, dit-il, que de se placer dans des conditions où » l'on sait que la fertnenlalion ne s'exercera pas. » » Ai-je vraiment mérité cette critique si sévère? « On enseigne dans tous » les Cours, dit encore M. Berthelot, que l'extrait de levure préparé dans les » conditions ordinaires, c'est-à-dire avec un liquide au sein duquel la leviire » végète actuellement, ne détermine pas la fermentation alcoolique. » » Ces conditions ordinaires de préparation, M. Berthelot les indique dans la citation à laquelle il me renvoie [Chimie ov(junique, t. II, p. 620) : « Il suflil de délayer la levure dans deux fois son poids d'eau, de fau-e digérer à froid { 99^^ ) et de filtrer. La dissolution possède, à un haut degré, le pouvoir d'intervertir le sucre de canne, inérae dans une solution alcaline. Son action s'exerce d'ailleurs sans donner lieu au développement immédiat d'êtres organisés ni à celui de la fermentation alcoolique. » » Mais ce n'est point ainsi qu'est préparé l'extrait de levure dont j'ai étudié les eflets. Certes, je n'aurais pas pu espérer résoudre par là un problème dont M. Berthelot posait les conditions, à la séance du 29 juil- let 1878, dans les ternies suivants : Il II s'agit de savoir si le changement chimique produit dans foute fermentation ne se résout point en une réaction fondamentale provoquée par un principe défini spécial, de l'ordre des ferments solubles, lequel se consomme en général au fur et à mesure de sa pro- duction, c'est-à-dire se transforme chimiquement pendant l'accomplissement môme du tra- vail qu'il détermine. Pour connaître un tel ferment, il faut savoir l'isoler, c'est-à-dire con- stater les conditions où le ferment soluble est sécrété suivant une proportion plus grande qu'il n'est consommé. » » Dans l'extrait de levure préparé comme M. Berthelot l'indique, c'est- à-dire après fermentation accomplie, le ferment alcoolique peut ne point se trouver, puisqu'il peut se consommer au fur et à mesure de sa production. Cet extrait, d'ailleurs, ne provient pas d'une levure en voie de multipli- cation et de bourgeonnement. Au contraire, l'extrait que j'emploie est fourni par une levîire qui se développe sans produire de fermentation, et cette circonstance me paraît suffire à établir la nouveauté de l'expé- rience. En outre, la filtration a été opérée avec des précautions spéciales, tandis que le liquide de M. Berthelot, essentiellement altérable, se remplit, en moins de vingt-quatre heures, aux températures favorables à la fermen- tation, d'organismes microscopiques divers, et l'expérience peut être inter- rompue avant d'être concluante. » Filtré à l'aide du vide à travers un filtre de terre cuite, comme cela se pratique journellement au laboratoire de M. Pasteur, le liquide de cul- ture qui m'a servi peut supporter, à l'étuve, un séjour d'iuie durée quel- conque, sans jamais s'altérer. Ce liquide pur, enfin, étant mêlé à une solu- tion de sucre de canne, on constate, au bout de quelques jours, l'inversion du sucre et l'absence complète de l'alcool. » N'était-il pas permis d'espérer que les conditions spéciales où le fer- ment alcoolique est sécrété suivant une proportion plus grande qu'il n'est con- sommé seraient réalisées quand la levure se développerait sans provoquer de fermentation? Et la présence du ferment soluble inversif n'autorisait-eile pas à présumer que les cellules de leviu'e auraient sécrété aussi le ferment alcoolique ? C.R., iS'jg. 2«5e;n«fr vers S*" du matin, après une nuit de tempête par vent d'est, et dura jusqu'à 4'' du soir. Le baro- mètre, qui marquait ySS™™ le 9. et le 3 décembre, descendit subitement le 3 au soir à 738""", et le lendemain à 732"™ vers 4'' du soir. » Les arbustes et arbres verts fléchissent ou se brisent sous le poids de glace diaphane qui les couvre, poids auquel est venu s'ajouter celui de la neige tombée dans la nuit du 4 su 5. » Aujourd'hui 6, le dégel a commencé à 8'' du matin, par une tempéra- ture de + o°,2, puis de 2°,8 à 2''. L'atmosphère est dans un calme complet, le ciel est pur. » Je crois devoir noter ici une observation qui peut avoir son impor- tance, dans l'explication du phénomène peu ordinaire qui nous occupe : durant la journée du 4, j'ai remarqué à plusieurs reprises, sur le fond gris uniforme du ciel, de larges plaques très sombres, sans contours définis, qui se dirigeaient du nord-ouest ou de l'ouest vers l'est (' ). « ( ' ) Je me propose de développer plus tard tous les points de la théorie que je viens de résumer, mais je rappellerai tout de suite que quelques-uns d'entre eux ont été abordés et même élucidés, dans les écrits de M. le vice-amiral Bourgois. (') La brochure que j'ai eu l'honneur d'adresser récemment h l'Académie contient, sur le verglas du 22 janvier, des détails (avec figures ) qui peuvent s'appliquer presque de tous points à celui du 4 décembre, en ce qui concerne Angers et ses environs. ( 99Î) ^ M. L. GoDEFROY adresse, de la Chapolle-Saint-Mesmin (l.oiret), une Note donnant, sur ce même verglas, des renseignements semblables. A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. otrvsaoes beçds dans la séance du i 'j novembre 1879. (suite.) Smithsonian miscellaneous collections ; yo\. XIII, XIV, XV. Washington, published by the Smithsonian Institution, 1878 ; 3 vol. in-8°. Proceedings of the american Aisocialion for the advancement of Science, twenty-sixth meetinc/ held at Nashville, 10 aucjmt 1877. Salem, published by the permanent Secretary, 1878; in-8°. The Geolocjy of Neio-Hampshire a report comprising the ixsidts of explorations ordered by the legislatureC H. Hitchcock, state geologist J. H. Hcntihg- Tow, Warren Upham, g. W. Hawes, assistants. Part III, Surface Geology ; Part IV, Mineralogy and Lithology ; ¥art V, Economie Geology. Concord, Edward A. Jenks, 1878; in-4°. Annals of the N ew-York Acaderny of Sciences; vol. I, n°' 1-8. New-York, published for the Acaderny, 1878 ; 4 hvr. in-8°. Annals of the Lyceumof natural History of New-York; vol. XI, n"' 9-12. New- York, published for the Lyceum, 1876; 2 livr. in-8°. Proceedings of tlie Acaderny of natural Sciences of Philadelphia; Part I, II, m, année 1878. Philadelphia, 1878- 1879; 3 livr. in-8°. Lettera inedita di Carlo Federico Gauss a Sofia Germain, pubblicata da B. BoNCOMPAGNi. Firenze, Ach. Paris, 1879; in-4''. Mémoires de l'Université impériale de la Nouvelle-Russie; t. XXVIII. Odessa, 1879; in-8°. (En langue russe.) OOVRAGBS BEÇDS DANS LA SEANCE DH 2^ NOVEMBRE l8'JC). Strucliire comparée de quelques tiges de la flore carbonifère; par M. B. Re- nault. Paris, G. Masson, 1879; in-4°. (Présenté par M. Duchartre.) Pathologie clinique du grand sympathique, étude basée sur l'Anatomie et la Physiologie; par M. le D' A. Trumet de Fontarce. Paris, J.-B. Baillière et ( 1 ooo ) fils, 1880; in-8°. (Présenté par M. Vulpian pour le concours Montyon, Médecine et Chirurgie, 1880.) Nouveaux éléments de Physiologie humaine, comprenant les principes de la Physiologie comparée et de la Phjsiologie générale; par H. Beaunis ; V^ Par- lie. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1880; in-8°. (Présenté par M, Vnlpian pour le concours Montyon, Médecine et Chirurgie, 1880.) Instruction sur le jaugeage des barriques, mise à la portée de tout le monde; par le vicomte H. de Lapparent. Bourges, David, 1879; i'i-'^. Harvey. La circulation du sang. Des mouvements du cœur chez l'homme et chez les animaux. Deux réponses à Riolan. Traduction française, avec une introduction historique et des Notes, par Ch. Richet. Paris, G. Masson, 1879; in-8°. (Présenté par M. Vulpian.) De la vaccine. Aphorismes tirés des Ouvrages de M. le D'' Depaul; par Dela- MOTTE. Alger, tipogr. Aillaud et C"^, 1879; br. in-8°. De l'assainissement des villes et des habitations par la destruction complète des gaz méphitiques et des émanations délétères des égouts et autres foyers d'in- fection, au moyen du comburateur hygiénique du gaz; par le Ti' J. Félix. Bruxelles, H. Manceaux, 1880; br. in-8". Rapport sur les travaux du Conseil central d'hygiène publique et de salubrité de la ville de Nantes et du département de la Loire-Inférieure, etc., pendant l'année 1878, Nantes, imp. Melliuet, 1879; in-8''. Souvenirs entomologiques. Etudes sur l'instinct et les mœurs des insectes; /jflr J.-H. Fabre. Paris, Delagrave, 1879; in-12. (Présenté par M. Blan- chard.) De l'intuition dans les découvertes et inventions. Ses rapports avec le positi- visme et le darwinisme; par le D"' A. Netter. Strasbourg, Treuttel et Wurtz, 1879; in-8°. Notes sur i embryogénie de quelques Orchidées; par M. ïreub. Amsterdam .T. Mùller, 1879; in-4°. (Présenté par M. Van Tieghem.) Sur la présence des graines de Lychnis githago [Nielle) dans les farines alimen- taires; par M. A. Petermann. Bruxelles, F. Hayez, 1879; br. in-8°. Nouveaux usages médicaux du pétrole; par G. Ennes. Lisbonne, tipogra- phia do Diario illustrado, 1879; opuscule in-i8. (Présenté par M. le Baron Larrey.) Sur la préparation de l'acide isoo.xyvalérique ; par E. Duvillier. Lille, impr. Danel, 1879; br. in-8°. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 15 DÉCEMBRE 1879. PRÉSIDENCE DE M. DAUBRÉE. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur quelques applications des fonctions elliptiques; par M. Herbute. conduit aux équations diiferentielles sui- vantes [Comptes rendus, t. LXXXVI, p. 777) : ikcnu^s{t^) = [X + D«log(5,_,(a)]i au lieu de $^(m) et e^ pour X+Dalog5,_j(a), ces trois groupes de deux équations, à savoir : lU.^, _,= £,_,$, -D„0„ 1 U3<ï>3_,^£3-.^. -D„$,. L'élimination successive des quantités $2+^, <^,-s, ^3-$ donne ensuite (I) T>l^s - {h+h^s +D„ logU,)D„$,+ (£,S2+.4- £2«D„ logU, -U^)$, = o, (II) DI$,-(£, + £,_H-D«logU;jD„(I),+ (£,£,_, + £,_,DJogU2-U^)$, = o, (III) D=a>,-(£,H-£3-. + D„logU3)D„a),+ (£,£3_, + £3_,D„logU3-U^)$, = o. Nous avons donc trois équations du second ordre dont une solution parti- culière est la fonction ^s{u) ; voici comment on parvient à les intégrer com- plètement. » Faisons successivement dans (I), (II) et (III) on aura pour transformées : D*X,-D„logU,D„X, - (§?+(?, logU,4-U?)X, = o, D'„Xj - D„ logU2D„X2 - ((^5 + ^2 logU, + U^ )X„ = o, D;,X3 - D„ logU3D„X3 - ( §| + c?, logU3 + U^ ) X3 = o, ( ioo3 ) en posant, pour abréger l'écriture, « Je remarque maintenant que ces équations ne changent pas si, en rem- plaçant dans la première, la deuxième et la troisième, s par 2 -t- j, 1 — s et 3 — j, on écrit dans toutes en même temps —«au lieu de u. Par conséquent, on peut, d'une solution, en tirer une autre : la première, par exemple, qui est vérifiée en prenant le sera encore si l'on fait a, , x, = a>2+.(-«)e ^ En employant les formules £, = X H- DjogS, .,(«), £2+. = X + D«log53_,(rt), et mettant pour abréger Q^ au lieu de 9, {a), on en conclut pour l'intégrale générale Les solutions des deux autres équations seront sembtablement 9o(« Ce,(a4-«) --D,log9,9,^, C'93_,(« - «) -DJog9,9,^, » XVIII. Les relations qui nous ont servi de point de départ donnent lieu à d'autres combinaisons dont se tirent de nouvelles équations du second ordre analogues aux précédentes, et qu'il est important de former. On a, par exemple, comme on le voit facilement, et l'on en conclut, en changeant ^ en i — s, U, (£,_,$, -D„0,) = U2(£,_, $3-.- D„$3-.). » Joignons à cette équation la suivante : ( ioo4 ) et l'on trouvera, par l'éliminalion de $3-^, D,^ $,-(£,_, -h £3-. -H D„logU2U3)D„, + (£,_,£3_,4-£,_,D„logUj4-£3-iD«logU3),= o. De simples changements de lettres donneront ensuite D,!1'.-(£3-.+ £2+.+ D„logU,U3)D„$, + (£3-i£2«+ £3-îr>HlogU3 + £2+it>„ logU,)3), = o, ^u^s- (£,-.+ £,,,+ D„logU.U,)D„0, + (£,-,£2+,+ £,_,D„logU2-+- £2^.,D„logU,)0,=:- o, » Cela posé, je fais dans la première, la deuxième et la troisième de ces équations, les substitutions ''/ ^ IY, - D„ logU,U2D„Y3 - ( §; - ^',D„lQg g) Y3 = o, se reproduisent comme les équations en X, lorsqu'on change j' en 2 H- s, I — i', 3 — j et M en — m, les quantités § et S', ainsi que les dérivées loga- rithmiques, chRugeant de signe. On en conclut immédiatement pour les in- tégrales complètes les formules _ C6,,(u-}-cj] -"Déloge, 9,^, C'B,^,{u-a] -DJosej,^, 9.(«) "^ ' e.(«) ^ ( ioo5 ) » Ce sont donc les mêmes quotients des fonctions 9 qui figurent dans les valeurs de X, et Y,, X. et Yo, XjCt Y,, les exponenlielles qui multiplient ces quotients étant seules différentes. Cette circonstance fait présumer l'existence d'équations linéaires du second ordre plus générales, dont la solution s'obtiendrait en remplaçant, dans les expressions CA. + C'Bdes quantités X et Y, les fonctions déterminées A et B par Ae'"' et Be-'"', où p est une constante quelconque; voici comment on les obtient. » CJilMiE. — Recherches sur la substance désignée sous le nom o/'hydrure de cuivre; par M. Berthelot. « 1. On désigne sous le nom d'hydrure de cuivre un composé amorphe, découvert par M. Wurtz ('), et qui se précipite lorsqu'on fait agir l'acide hypophosphoreux sur le sulfate de cuivre. Ce corps dégage de l'hydrogène quand on le traite par l'acide chlorhydrique concentré, ou qu'on le chauffe avec de l'eau; le volume de l'hydrogène étant à peu près double dans le premier cas, où l'acide est décomposé: réaction singulière, d'après les idées d'alors. En effet, « l'acide chlorhydrique n'attaque le cuivre » qu'avec une extrême difficulté, et la présence de l'hydrogène, loin de 1) favoriser la réaction, devrait, d'après les lois de l'affinité, » disait notre savant confrère, « y ajouter un nouvel obstacle. L'attaque paraît donc » s'effectuer en vertu d'une action de contact. » Depuis, il a invoqué avec insistance l'attraction de l'hydrogène de l'hydrure pour l'hydrogène de l'acide, c'est-à-dire l'affinité réciproque des deux atomes d'hydrogène isolés, qui tendent à se réunir en une seule molécule. Sans discuter des propriétés placées en dehors de la sphère des vérités d'observation, je me suis proposé de chercher si les réactions observées ne seraient pas suscep- tibles d'être prévues et expliquées par les principes ordinaires de la Mé- canique chimique : ce qui dispenserait de toute autre explication. En d'au- tres termes, il s'agit de savoir si l'hydrure de cuivre ne renferme pas plus d'énergie que ses éléments, cet excès d'énergie étant capable de fournir le travail moléculaire en vertu duquel l'hydrure décompose l'acide chlorhy- drique, mieux que ne pourrait le faire le cuivre pur. 1) 2. Le composé cuivreux a été préparé avec soin (^), et lavé par décan- (' ) Jnnales de Chimie et de Physique, 3^ série, t. XI, p. aSo ; i844' (') loo parties d'hypophosphite de soude, 280 parties de_:sulfate de cuivre cristallisé, chacun dissous dans le moins d'eau possible, 100 parties d'acide sulfiirique et 100 parties ( ioo6 ) tation, jusqu'à élimination complète de l'acide sulfiirique dans les li- queurs, avec de l'eau saturée de gaz carbonique et dans une atmosphère de ce gaz, de façon à éviter toute réaction oxydante de l'air. On l'a décom- posé, tout humide, par l'acide chlorhydrique concentré, au sein d'un petit ballon contenu dans le calorimètre: l'hydrogène était recueilli (i'" environ chaque fois), le cuivre dosé, de même que l'eau introduite avec le précipité. On a ainsi les données du calcul calorimétrique ('). Comme contrôle, on a pris soin chaque fois de briser, à la fin de l'expérience, le ballon dans le calorimètre, ce qui dilue la liqueur cuivreuse. Le résultat de chaque expé- rience peut être alors calculé par deux voies différentes, à l'aide de don- nées indépendantes. » 3. Admettons d'abord que le composé soit de l'hydrure de cuivrepur, ou tout au plus mélangé mécaniquement avec une certaine dose de cuivre métallique provenant d'un commencement de décomposition : ce qui ne change rien aux résultats, tant que ce cuivre n'intervient pas dans la for- mation de l'hydrogène. Rapportons les calculs à un certain volume d'hydrogène, tel que H-, au chlorure cuivreux solide, et à l'hydracide HCl -h 4H^0'-'. Soit donc la réaction supposée : Cu^H-^(HCl-;-4H-0='j =Cu''Cl h-H^+4H='0^ » Une expérience a fourni, pour la chaleur de cette réaction : D après 1 uction de l'acide concentré.. +8,2 D'après le résultat total des deux opérations sus-indiquées. . +7,6 Moyenne + 7 > 9 On ne peut guère espérer plus de concordance dans des essais de ce genre. » Ainsi, d'après ces données, la réaction de l'hydrure de cuivre sur l'acide chlorhydrique est exothermique; c'est-à-dire qu'elle s'explique par la seule énergie du système initial, précisément de la même manière que celle des sulfures métalliques sur cet acide, et sans qu'il soit nécessaire de recourir à quelque interprétation exceptionnelle. » La décomposition spontanée de l'hydrure de cuivre s'expliquerait éga- d'eaii; soit les rapports PO'Na'H -h aSO^H + aSO'Cu. On opère, d'ailleurs, suivant les préceptes de M. Wurtz. Le rendement atteint 20 à 25 parties du corps supposé sec. Si l'on fait bouillir le mélange jusqu'à épuisement, il se dégage environ un demi-équivalent de H. {') Kn y joignant les chaleurs spécifiques de l'hydracide diversement concentré, ses chaleurs de dilution et les chaleurs de dissolution du chlorure cuivreux. ( I007 ) lement sans difficulfé : car, si l'on acceptait les données précédentes : Cu^* -h H ^Cu^'H, absorbe - 8,7, l'hydrure serait donc formé avec absorption de chaleur et se détruirait avec dégagement de chaleur : conséquence facile à vérifier d'ailleurs, le corps, séché à froid, autant que possible, puis légèrement échauffé, se dé- composant avec une sorte d'explosion. » 4. Toutes ces conclusions sont en harmonie avec les notions que nous possédons aujourd'hui sur les conditions d'exercice de l'affinité chimique, et la question me paraissait résolue. Je crus cependant nécessaire de répé- ter les mesures sur de nouveaux échantillons, et je rencontrai des anoma- lies, qui m'ont fait douter de l'existence même de l'hydrure de cuivre. » Deux autres expériences ont fourni, en effet : II. III. Cal Cal + 2,5 + 3,9 + 2,9 + 3,8 D'après l'action de l'acide concentré D'après le résultat total des deux opérations. . Moyenne -1-2,7 -t-3,85 Chacune d'elles comporte, on le voit, sa vérification calorimétrique; mais elles discordent entre elles, et avec la première. Le calcul de la chaleur de formation de l'hydrure depuis ses éléments varie parallèlement : de — 8,7 à — 3,5 et — 4>6. » Une subtance qui dégage dans une même réaction des quantités de chaleur si différentes ne saurait être réputée ni homogène ni définie. » 5. C'est d'abord la présence du cuivre métallique, formé par un commencement de décomposition, que l'on est conduit à suspecter. En fait, l'hydrure ne se dissout jamais en totalité dansl'hydracide; il laisse un résidu de cuivre, qui s'élevait à 12, 1 3 et 19 centièmes du cuivre total dans mes essais. A la vérité, ce cuivre n'intervient pas dans nos calculs ', mais il autorise à soupçonner la dissolution directe d'une autre portion du même métal dans l'hydracide : réaction qui dégagerait bien moins de chaleur que l'attaque de l'hydrure, pour un même volume d'hydrogène {'): •2Cu'-i-2(HCl H- 4H'0=)=2Cu»Cl solide -+-8H=0M H^ absorbe —1^=1,6. (') Cette réaction a lieu lentement avec le cuivre pur, et elle s'opère alors, non aux dépens de l'hydrate total de la formule sus-indiquée, mais aux dépens de l'hydracide anhydre que renferment les liqueurs concentrées, celles-ci étant en réalité formées par des hydrates dissociés {Essai de Mécanique chimique, t. II, p. 53). ( ioo8 ) » Examinons de plus près cette hypothèse, » Si le chiffre + 7,968! admis comme obtenu avecrhydrure normal, dans lequel le rapport pondéral du cuivre à l'hydrogène serait 63,4 : i, le chiffre + 2,7 ne pourrait être obtenu qu'avec un mélange dans lequel ce même rapport serait 222 : i. Or l'expérience, faite en décomposant parla chaleur l'échantillon correspondant, a fourni 95,6 : i. L'écart est donc dii à une autre cause. 1) Un état isomérique du cuivre, renfermant un excès d'énergie en vertu de laquelle il décomposerait l'acide chlorhydrique et l'eau elle-même, n'est guère compatible avec l'inégalité des volumes de l'hydrogène dégagé dans ces deux réactions; à moins de supposer le mélange de deux et même de trois états distincts du métal. » J'ai pensé alors au protoxyde de cuivre : la matière première des essais renferme en effet toujours de l'oxygène uni au cuivre, comme il sera dit plus loin. Mais, pour expliquer les écarts thermiques observés, il faudrait supposer une dose d'oxygène excessive, également incompatible avec le dosage même de l'oxygène et avec le volume de l'hydrogène dégagé par l'acide chlorhydrique. » Un sous-oxyde capable de décomposer l'eau s'écarterait aussi des don- nées observées. » 6. Il devenait nécessaire de reprendre l'analyse de l'hydrure cuivreux, M. Wurtz a déterminé seulement le rapport pondéral entre le cuivre et l'hydrogène dégagé par l'action de la chaleur sur le composé humide, soit 81 : I. J'ai trouvé sur un échantillon 95,6 : i (Cu' : H), et avec l'iiydracide 48,4: !• Tous ces nombres sont fort éloignés des rapports théoriques Cu*H, soit 63,4 : i par la chaleur seule; 3 1,7 : i par l'hydracide. » 7, En réalité, l'analyse complète de mes échantillons y a démontré non- seulement la présence du cuivre et de l'hydrogène, mais aussi cellede l'eau de constitution; celle de l'oxygène, en partie uni au cuivre, en partie à d'autres éléments; enfin la présence du soufre et d'une dose notable de phosphore, » 8. J'ai opéré sur un précipité, lavé par décantation, dans une atmo- sphère d'acide carbonique et avec une eau saturée de ce gaz, jusqu'à ce que l'eau surnageante ne renfermât plus ni acide sulfurique ni cuivre. Après y avoir constaté qualitativement les divers éléments ci-dessus et mesuré le rapport du cuivre à l'hydrogène dégagé par la chaleur, j'ai en- trepris de dessécher le précipité, préalablement égoutté sur des plaques poreuses, sous des cloches remplies de gaz carbonique, et je l'ai aban- donné en petits trocliisques, sur l'acide sulfurique concentré, dans ( loog ) une atmosphère du même gaz. Au bout de vingt-quatre heures, il semblait sec et se réduisait aisément en poussière; mais il fournissait toujours de l'eau, en même temps que de l'hydrogène, lorsqu'on le décomposait parla chaleur. Les essais, poursuivis pendant douze jours consécutifs, ont montré que le corps amené à cet état ne perd plus son eau qu'en même temps que son hydrogène, l'un et l'autre étant dégagés à la fois par décom- position spontanée; en un mot, c'est de l'eau de constitution. Le douzième jour, on a fait l'analyse, après que presque tout l'hydrogène eut été ainsi éliminé, sans que le corps fût devenu anhydre, et l'on a trouvé : Cuivre, dosé sous forme de sulfate ^7 j2 Hydrogène, recueilli et mesuré ea nature, en chauffant le corps dans un tube rempli de CO^ 0,08 Eau, recueillie en même temps, sur le trajet des gaz, dans un tube à ponce sulfurique i , 3 Oxygène uni au cuivre, séparé sous forme d eau, en chauffant le résidu de l'opération précédente vers le rouge sombre dans l'hydrogène 4 i^ Soufre, dosé sous forme de sulfate de baryte, après avoir oxydé par l'eau régale une autre portion de la même matière. ... 0,28 Phosphore, dosé sous forme de phosphate magnésien sur ce der- nier échantillon 1 ,34 Oxygène qui demeure uni au soufre et au phosphore, autres substances volatiles, et perle 5,2 100,0 » Il est clair que les doses d'eau et d'hydrogène eussent été beaucoup plus fortes, si l'on avait analysé le produit dès les premiers moments de la dessiccation; l'hydrogène s'élevant alors à f,o et l'eau étant accrue pro- portionnellement; mais le résultat eût été moins concluant au point de vue du rôle de l'eau. Le soufre et surtout le phosphore sont essentiels. L'oxygène uni au cuivre a pu être accru, soit par quelque décomposition de l'eau qui accompagnerait la production de l'hydrogène, soit par une réaction due à l'air, malgré les précautions prises ; mais une portion demeure attri- buable aux sels basiques dérivés des éléments précédents. » 9. On peut d'ailleurs contrôler la préexistence de l'oxygène (ou sa for- mation aux dépens de l'eau) par l'analyse de la substance qui subsiste après qu'on afa it bouillir le composé primitif avec de l'eau, de façon à dégager tout l'hydrogène. Cette substance a été réputée à tort du cuivi^e métal- lique. Elle se lave aisément par décantation avec de l'eau chargée d'acide G. R., 1879, 2- Semestre. (T. LXXXIX, N» 24.) ' 33 ( lOIO ] carbonique et se dessèche rapidement à froid sur l'acide sulfurique, tou- jours dans une atmosphère d'acide carbonique. Au bout de quelques heures, elle est sèche, ne renferme plus ni hydrogène ni eau, ne varie pas de poids, même lorsqu'on la porte à 120" dans une étuve pleine d'air : ce qui prouve qu'elle n'est guère oxydable à froid. On peut y déceler le soufre et le phos- phore par oxydation, l'oxygène uni au cuivre en chauffant le corps daus une atmosphère d'hydrogène. L'acide chlorhydrique concentré attaque légèrement ce corps à froid, en dissolvant un peu d'oxyde et une trace de sulfure, qui donne lieu à de l'hydrogène sulfuré. D'après le poids de l'eau obtenue, l'oxygène uni au cuivre a varié, suivant les échantillons : de I, à 3 et 4 centièmes. Il faudrait y ajouter l'oxygène uni au soufre et au phosphore. En effet, le poids du cuivre réel, dosé sous forme d'oxyde de cuivre, après dissolution par l'acide azotique et précipitation par la po- tasse, dans un échantillon, s'élevait seulement à 89,7. » La matière métallique qui subsiste après l'action de l'acide chlorhy- drique sur le prétendu hydrure n'est pas non plus du cuivre pur. » 10. Ces analyses montrent que la substance amorphe, précipitée dans la réaction de l'acide hypophosphoreux sur le sulfate de cuivre, n'est pas un véritable hydrure. Dissemblable par ses propriétés de tous les hydrures réellement connus, elle renferme de l'eau constitutionnelle, de l'oxygène et du phosphore en dose considérable. C'est une substance complexe, une sorte d'hydroxyde phosphaté de cuivre, formé peut-être par le mélange de plusieurs composés ('). » L'histoire des sels de cuivre et celle des composés phosphores offrent plus d'un fait singulier du même ordre. Sans rappeler lès com- posés cuivreux formés par l'oxyde de carbone, l'acétylène, les carbures d'hydrogène, les éthers propargyliques, etc., on peut citer, dans l'ordre des substances purement minéraK-s : d'une part, le corps désigné par Rose sous le nom de quadrantoxyde de cuivre et les divers composés stan- nocuivreux, si facilement réductibles, que M. Lenssen a obtenus en 1860; d'autre part, les bases ammonimétalliques et les dérivés du phosphore amorphe, étudié par M. A. Gautier. Le caractère polyatomique du cuivre, (') Un phosphate ou phosphite basique de l'hydroxyde Cu"H'0-, «HO, ou en atomes : -Gu'^H"'0', n\i}(^, satisferait sulfisamment aux données des expériences. Parla chaleur,ou par une longue conservation, l'hydroxyde se décomposerait en : H* + Cii"0 + HO; par l'acide chlorhydrique, 5 HCl, il fournirait : II» -1- Cu^ + 5Cu-Cl + H"0-,etc. Mais il faudrait des faits plus décisifs pour être autorisé à proposer une telle formule. ( lO" ^ de l'oxygène et du phosphore, étant admis, fait concevoir la possibilité de composés fort complexes. Il serait facile de construire l'architecture systématique des formules de l'hydroxyde condensé, qui représenterait les analyses et les réactions précédentes. Mais il m'a semblé prudent de m'abstenir de toute tentative de cette espèce, sur des composés dont l'état amorphe rend l'homogénéité incertaine et l'étude précise extrêmement dif- ficile. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur le jrotd du mois de décembre et son influence sur la température du sol couvert de neige; par MM. Edm. Becquerel et Henri Becquerel. « Le froid exceptionnel qui vient de se produire au commencement de ce mois nous a engagés à examiner de quelle manière l'abaissement de température s'était communiqué à diverses profondeurs au-dessous du sol, suivant que celui-ci est gazonné ou dénudé, et cela malgré l'épaisse couche de neige qui l'a recouvert. Les thermomètres électriques installés sous terre d'une manière permanente par M. Becquerel père au Muséum d'Histoire naturelle, appareils dont on observe journellement la marche depuis quinze ans, étaient indiqués tout naturellement pour cette élude ; les nombres que nous allons citer ci-après, et qui se déduisent des registres d'observations, montrent en effet quelle est la rapidité de transmission de la gelée, et quelle a été l'influence de la couche de neige qui recouvrait le sol. » Le Tableau annexé à cette Note renferme les températures de l'air au nord à io™,7 au-dessus du sol du Muséum et au haut d'un mât à 20", ainsi que celles de sols dénudés et gazonnés, depuis le 26 novembre jusqu'à hier i4 décembre; les profondeurs au-dessous du sol où ont été faites les observations sont de o",o5, o", 10, o"",20, o™, 3o et o",6o; le sol dénudé est un sol de remblai, sablé à la surface, sans trace de végétation; le sol gazonné est une terre sableuse végétale. Les températures maxima et minima dans l'air sont relevées le matin à g*" et donnent le maximum du jour pré- cédent, ainsi que le minimum de la nuit ou du matin, jusqu'au moment de l'observation. » Le 26 novembre a commencé une série non interrompue de gelées jusqu'au 3 décembre, où la température dans l'air a dépassé — 11°; pen- dant huit jours, le froid a augmenté progressivement et un peu de neige fine a recouvert la terre les trois derniers jours. Le 3 décembre la neige est 10I2 'llO.UAU^ Cô*ujO -i — s ap saAno.ii 8}9 b 'ajq ^ .^ "c. ^ 'ô -lu^Dap 01 81 'saïqEj in t. .^ ^ ^ sap snssap-nBsjuiod " S J °o ~ sjaAip ua aa.msara j .2 .5? o . . s la sjnof sjnaisnjd o.= §■ S S jj sindop aassBj aSian ^^^^^'^"""r »; _2 'S ""^ ■ ïï .S "1 8P JiiassiBdajT -a "O -3 "2 -:o3 '^>2-g»"|5 - — _> — ~ ' II- S ^ n « VÏÏS- '" ÏÏt-œ .... ..=- ■^-'a* ss==:s ï^Sjî j5Ja S 2 o - ^ "3 i; 5 S '3 '3 '3 -3 -s -s 'S -3 .2 2 S .S '3 S -^ 3 .g= .£=.§= oa.utnoi«ou-JZ z zszz; z« o b=p:uzcjjoj jj r- t^ — (M 00 CC' CO vr- - o CT) coo ;c> î^ m in -o- eNM •- ooîocï^ccc; r^co te co ci tri vo-oo ^ 'O :y"00;^f^CC:OGOQ0 C^OO C'ro ro ce ro G'-X' CCt^'OOOCC£3cOQO CNCO'DOCJro r^ r^-»—:^ « r^sD r^ -■l OfO CSdCNi-ii-OOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOCOOOOOOOOOO I I I I + 1 ++ I OO CO PC oc ûO -^^i-O Gî r^ r^ oi 'X ce f! r^ t "»ro c-: --^ r'i 20 « CT^ O co n r» C'3 M ■^; r^- ci *-^ ri ro r"^r^ oo ro 00 •-• Oï^n «-TT oOOOiO — — O^J -^rO r*'0 ;C5 «^ '-0 >-n "-1 ^•ïr^r-^^r-^irrcr; o in X oc vTLi':! CO CO "-- csxcC'^O r^'O OmmOOOOOOCOOOOO'-iï^-' — '-''-'OC>OOOOGOC'-'0'-'^-00000 I I M I + I I I I 1 I I I I I I I I I M M I I I I I I I I I I 00 co Cl M r^ r>'0 Cl ci co ci ci 1,0 co c^-^^ r-oo r^co c; o ci r* r-» c^ cr; C"j ci r^ ci i-^ ci o; ci o cfl c^ t£j te Cl -'0000000'-''-'-iMO'-000 I I I I I I I + I I I I I I I I I M I I I I I I I I I M I I I I I I XiX'CroOCOCOXOOCOcOOOXcOXcOOOOOOOGC'XOOGOtjDroX' Om co CTïX QOcOmoOcOLn OCO o ■- r^^^ lt) CO co uo te c^uo te ro Cl Cl Cl CO ;e *-^'0 u-î i>.*.3-in co -^ ci ocoxcote ?« cico c^-^^rte te te m te m "-O m lO ■^::r^îT'<3-'^"'rT"CO co v^-CO co co co co COCOCOCOCOCOCOCJ ci Cl Cl Cl CIÇJ Cl Cl Cl OOcocOcocOXOOQOcO C120 COCO'-OCO -OTcoco ^^00 00 CC CC co cO CicO rocOCOCO - -roCO CjO Cl O c?:^;3- c/e ro d Cl cioo oo 00 te r^m ci'^co — a d cicc 00 o te c^te co ><; — s- ci "^rin le co uo o ^^-.*^^--"---.--.-.. ^„^*-^.. 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Le 6 décembre il y a eu une légère élévation dans la température de l'air, mais le froid a repris le même jour, et le lo décembre au matin on a observé — 20°, 2 au ihermoméfrographe, et à 6'' du matin — 20°, 75 au thermomètre placé au nord. A partir de ce jour, la température s'est élevée généralement, mais avec des variations dans les uiaxima et les minima, et la couche de neige a un peu diminué d'épaisseur par son tassement et son évaporation; le i5 au matin, elle n'est plus que deo", 19. » Sous le sol gazonné, avant la chute de la neige comme après la chute de celle-ci, à toutes les profondeurs, à partir de o^jO.*!, la température a été constamment au-dessus (le o". Néanmoins, la température, qui était à cette profondeur de 4- 3°, 58 le 26 novembre, est arrivée à +o°,i8 le i4 décembre, en s'abaissant graduellement, mais étant encore un peu su- périeure à 0°. Le gazon a donc formé à la partie supérieure de la terre végétale une espèce de feutre qui a préservé de la gelée les parties infé- rieures, même lorsque la neige, quand elle a commencera tomber, avait une température inférieure à 0°. » Sous le sol dénudé, à o™, o5 de profondeur, le lendemain du jour où la gelée a commencé dans l'air, c'est-à-dire le 27 novembre, la température est descendue au-dessous de 0°. A cette profondeur un premier mininuun de — 2°, 65 a été observé le 29 à 6** du matin, puis la température a re- monté les jours suivants, en atteignant 0° le 3o à 3'' du soir, quand la neige fine est tombée sur le sol. A partir de cet instant jusqu'au 3 décembre au malin, la température s'est abaissée de nouveau et un minimum de — 3°, 17 a été observé avant la chute de l'épaisse couche de neige. C'est la température la plus basse qui ait été observée à cette profondeur pendant cette période de froid. A partir de ce jour, malgré l'abaissement graduel de la température de l'air, qui, d'abord de — 1 1° le 3 décembre, a dépassé — ao" le 10 décembre, la température à o™,o5 sous le sol dénudé et couvert de neige s'est relevée et a varié de — o°,8 à — i°,4î en présentant un léger réchauffement le 7 décembre, le lendemain du jour où une amélioration dans la température de l'air s'était manifestée. L'épaisse couche de neige qui couvrait le sol, bien qu'agissant comme écran, n'empêchait donc pas les variations de température de se faire sentir sur le sol ainsi qu'à une certaine profondeur. En plaçant un thermomètre sous la neige et en contact avec le sol, on constate que celui-ci, à la surface, a une tem- ( loi/, ) pératiire qui peut s'élever ou s'abaisser suivant l'intensité et la durée du froid extérieur. M. Boussingault avait déjà reconnu que la température de la partie inférieure et de la partie supérieure d'une couche de neige de o",io d'épaisseur n'était pas la même {*). » Les variations diurnes de température sont du reste mises en évidence dans le Tableau ci-annexé, et la température observée à o^joS de profondeur sous le sol dénudé et couvert de neige est en général plus basse à 6"* du matin qu'à 3^ du soir, lorsque le refroidissement du sol n'est pas assez rapide pour masquer le phénomène. A partir de o^jio de pro- fondeur sous le sol dénudé, comme à o^joS sous le sol gazonné, tous deux également couverts de neige, les variations diurnes tendent à disparaître. » Si, à o™,o5 de profondeur sous le sol dénudé, la température inférieure à o° a été observée le 27 novembre, elle n'a été atteinte que le 28 à o™, 10 de profondeur, le 2 décembre à o™, 20 et le 10 décembre à o™, 3o, c'est-à- dire que, à partir du moment où la période continue de gelée a commencé dans l'air, la gelée a mis un jour à pénétrer à o™,o5 de profondeur en terre, deux jours à o™, 10, sept jours à o™, 20 et quinze jours à o™, 3o, et cela malgré la neige qui couvrait le sol d'une couche de 0^,2 5 d'épaisseur. » On ne saurait déduire de ces nombres d'une manière précise le pou- voir conducteur du sol qui a servi aux observations, car la température extérieure a constamment varié , et, en outre, le phénomène est fort com- plexe, l'évaporation et l'imbibition inégale du sol pouvant intervenir dans les effets observés. On voit cependant que, pendant les premiers jours, la pénétration de la gelée en terre se faisait sentir dans la partie supérieure du sol environ à o™,o5 par jour; puis, au fureta mesure que la gelée continuait et que la profondeur du sol était plus grande, la gelée ne gagnait plus en moyenne que o™, o3 par jour, et enfin o™, 02 seulement quand on était à o",3o sous le sol et après quinze jours consécutifs de gelée. Ces nombres sont relatifs à la constitution du sol qui a servi aux observations et pour- raient être différents dans d'autres conditions (^). B Ces résultats sont à très peu près semblables à ceux qui se déduisent des observations faites par Flaugergues, en Provence, à la fin du siècle (') Boussingault, Économie rurale, t. II, p. 684- (') Dans le Mémoire qui sera publié plus tard, nous indiquerons quelle est la tempéra- ture à différentes profondeurs dans la couche de neige, et comment, par la comparaison des courbes de température au-dessous du sol, on peut se rendre compte de la conductibilité de la neige, par rapport à celle du sol sous-jacent. ( ioi5 ) dernier ('); ils montrent en outre que la neige seule ne préserve pas de la gelée les corps qu'elle recouvre; elle agit bien comme écran en empê- chant le rayonnement du sol et en donnant de l'eau à o" qui peut s'in- filtrer dans la terre, mais encore, au-dessous de o°, elle subit comme les autres corps, par conductibilité propre, les variations de température, et peut les transmettre au sol, en les atténuant cependant beaucoup en raison de son épaisseur. Mais, s'il existe sous la neige, à la partie supérieure du sol, des corps organisés, de la paille ou simplement les radicelles d'un gazon suffisamment épais couvrant la terre végétale, la mauvaise conduc- tibilité de ces matières suffit pour arrêter la propagation de la gelée, et la préservation des corps organisés sous le sol végétal peut être alors complète. » Les observations précédentes confirment également celles qui ont été faites en 1871 par MM. Becquerel père et Edm. Becquerel, au Muséum (-), dans le même endroit, avec les mêmes instruments et presque, à pareil jour, sous l'influence d'un même abaissement de température. En 1871, le minimum — 20°, 7, dans l'air, a été observé au Muséum le matin du 9 dé- cembre, et cette année, le 10 décembre, il y a eu — 20°, 75. A celte époque, comme maintenant, sous le sol dénudé seul, la température s'est abaissée au-dessous de 0°; mais la gelée a duré moins longtemps, et la couche de neige qui couvrait le sol n'avait que o^joS d'épaisseur. » Observations verbales présentées par M. Pasteur. « Au sujet de l'action du froid, je prie l'Académie de me permettre de lui annoncer deux résultats d'expériences, l'un relatif à la bactéridie charbonneuse, l'autre à l'organisme qui produit l'affection dite choléra des poules. Ces deux parasites microscopiques peuvent supporter l'un et l'autre, sans perdre leur faculté de multiplication par les cultures, non plus que leur virulence propre, une température de ^0° au-dessous de zéro. Ces expériences, qui seront étendues à des froids plus intenses, font partie d'un travail sur l'étiologie du charbon, travail que je présenterai ultérieu- rement à l'Académie, en mon nom et au nom de MM. Chamberland et Roux. » [") Gasparin, Cours d 'agriculture, t. II, p. 6l. (') Comptes rendus, t. LXXV, p. i4'5- ( ioi6 ) PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur les variations de ta verticale,- par M. A. d'Abbadie. « Le résultat le plus intéressant de la nouvelle série d'observations laites à Sécheron, près Genève, c'est qu'elles confirment pleinement l'énorme variation de la verticale dans le sens de la perpendiculaire au méridien. Nous n'avons jamais trouvé des changements aussi grands soit dans notre première série observée de i85o à i852 avec des niveaux fixes dans une cave bâtie sur le rocher à Audaux {Comptes rendus, t. XXXIV, p. 712), soit dans les résultats obtenus de 1867 à 1872 ('), dans mon observatoire d'Abbadia, par la réflexion d'un objet fixe dans un bassin de mercure situé à 10™ en contre-bas. Nos deux stations sont au pied des Pyrénées, qui sembleraient ainsi plus stables que le sol de la Suisse. Il serait intéressant de faire des observations pareilles à celles de M. Plantamour, et aux mêmes heures que lui, tant à l'est qu'au sud du massif des Alpes. Peut- être trouverait-on ainsi que ces grandes variations dans le sens du pre- mier vertical sont liées à la formation de ces montagnes, qui, plus modernes que les Pyrénées, n'auraient pas encore eu le temps de prendre leur assiette définitive. » M. Plantamour, dont on ne saurait trop encourager les patientes recherches, semble admettre que les bulles de ses niveaux se déplacent d'une manière continue pendant vingt-quatre heures, puisqu'il emploie la formule des phénomènes périodiques pour interpoler les résultats qui au- raient lieu à minuit ainsi qu'à 3^ et 6'' du matin. Cela est peut-être permis à Genève; mais une interpolation de ce genre ne serait pas légitime près des Pyrénées, où j'ai vu, en six heures seulement, le lieu de la verticale varier de 7^,4 ou 2", 4- Ce fait tend en outre à démontrer que les change- ments de cette coordonnée, trop souvent supposée invariable, ne dépen- dent pas des changements de la température. Quoi qu'il en soit, et en attendant que la théorie du phénomène soit faite, ne vaut-il pas mieux renoncer aux interpolations et noter directement les faits par un enregis- trement automatique? C'est ce qu'il est permis défaire par l'appareil de M. Bouquet de la Grye, qui, en l'employant pour la première fois dans l'île Campbell, a prouvé que les petits changements de la verticale ont lieu aussi (') dissociation française, 1872, p. iSg. ( 'O'? ) dans rhémisphère austral. L'emploi simultané de son instrument servirait encore à contrôler les résultats donnés par les niveaux à bulle d'air ou par une réflexion à la surface du mercure. » Ce qui nous aie plus frappé dans la Communicalion de M. Planta- mour, c'est son excellente idée de comparer ses résultats à ceux des obser- vatoires de Suisse, obtenus probablement dans un autre but et en tout cas très indépendants. Les observations de M, Hirsch, qui datent de loin, prouvent l'existence d'une variation annuelle de 23" de l'est à l'ouest dans Neuchâtel, ce qui se rapproche des 28" constatées à Sécheron. » Il est bien à désirer que, continuant l'exemple donné par M. Henry pour huit années d'"observations à Cambridge et pour dix ans à Green- wich, ainsi que celui de M. Ellis, qui a rendu compte de huit années de nivellements et d'azimuts notés à la lunette méridienne de ce dernier ob- servatoire, tous nos astronomes publient les résultats des faits de ce genre qu'ils ont amassés, comme simples éléments de calcul, pour la réduction de leurs passages d'étoiles. » Désormais ces observations devraient être appuyées par des résidtafs dus à des appareils spéciaux. Ceux-ci donneraient en outre les variations de la verticale dans le plan du méridien. Ici les astronomes n'ont d'autre guide que l'accord des latitudes et des déclinaisons d'étoiles; mais ces deux éléments dépendent trop souvent l'un de l'autre. Pour échapper à cette objection, il faudrait ne baser la mesure des déclinaisons que sur des latitudes obtenues par des circompolaires dont les apozéniths seraient me- surés des deux côtés du|pôle. A cause des petites incertitudes de la réfrac- tion, ces résultats seront d'autant meilleurs que la latitude du lieu sera plus élevée. Au contraire, on part trop souvent de l'idée, qui est loin d'être encore prouvée, que la verticale ne varie point, et l'on est ainsi amené à englober tous ses changements dans une moyenne qui fait à l'astronome l'injure de lui attribuer des erreurs d'observation là où ses convictions intimes affirment qu'il a mesuré selon l'exacte vérité. » ANTHROPOLOGIE. — Craniologie des races australiennes; par MM. de Quatrefages et Hamy. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie, au nom de M. Hamy et au mien, ainsi qu'au nom des éditeurs, la huitième livraison de nos Crania Ellmica. Cette livraison comprend la fin de la description craniologique des G. R., 1S79, 2- Semestre. (T. LXXXIX, N" 2-5.) ' 34 ( ioi8 ) races australiennes et une partie de nos études sur les races nègres afri- caines. Nous ne parleronsaujourd'iiui quedes premières, réservant pour une autre communication l'ensemble de ce que nous aurons à dire au sujet des Nègres d'Afrique. » Quand il s'agit des Australiens^ une première question se présente : les hommes qui habitent le continent océanien appartiennent-ils à une seule race ou à plusieurs races? » La première opinion a longtemps été admise sans discussion par les anthropoiogistes. Toutefois, en groupant les témoignages empruntés à divers voyageurs, en étudiant les têtes réunies au Muséum, j'avais été depuis longtemps conduit à l'opinion contraire, que j'ai brièvement mo- tivée plus tard dans un Mémoire sur la race négrito. MM. Carter Blake et Topinard, guidés par des considérations diverses, sont arrivés de leur côté à des conclusions analogues. » En effet, en présence des détails dus surtout à Pickering, Earle, etc., il est difficile de ne pas admettre que les races mélanésiennes ont traversé le détroit de Terrés et mêlé plus ou moins leur sang à celui des indigènes australiens. D'autre part, un voyageur français, M. Verreaux, en décou- vrant sur la côte orientale de la presqu'île d'York une colonie indoné- sienne, a confirmé et expliqué ce queCunningham, Salvado, etc., avaient dit d'hommes à teint cuivré, de Blancs qui mangeaient les Noirs, etc. » Ces faits restent désormais acquis et -ne seront, pensons-nous, mis en doute par personne. Mais les Mélanésiens, les Indonésiens sont ici des étrangers dont la patrie est connue. On ne doit tenir compte ni d'eux ni de leurs métis dans l'étude des races indigènes. Or un ensemble de traits distinclifs, qui partageait en deux séries la presque totalité des têtes aus- traliennes du Muséum, m'avait paru caractériser parmi ces dernières deux types ethniques distincts. De nouveaux documents, et surtout les têtes et les bassins retirés de deux sépultures par M. Verreaux, m'ont fait revenir sur cette appréciation. Aujourd'hui, avec M. Hamy, qui le premier a eu cette pensée, je vois dans les signes différentiels qui m'avaient frappé, non plus des différences de race, mais seulement des différences de sexe, plus accusées ici qu'elles ne le sont d'ordinaire. » La question de la pluralité des races australiennes s'est posée aussi à propos des populations de l'intérieur comparées à celles du littoral. La plupart des voyageurs représentent les premières comme étant, au moins sur plusieurs points du territoire, plus grandes, plus fortes et aussi plus intelligentes que les secondes. Quelques anthropoiogistes ont cru pouvoir ( io'9 ) en conclure que ces populations appartiennent à deux races distinctes. I/examen craniologique n'a pas confirmé à nos yeux cette conclusion. Les différences légères que nous avons reconnues nous ont paru tenir à la supériorité de développement physique des indigènes de l'intérieur, supé- riorité due elle-même à des conditions d'existence meilleures. M En revanche, nous avons accepté comme bien distincte la race carac- térisée par Huxley d'après quelques crânes provenant des tribus méridio- nales des environs de Port-Western et de Port-Philipp, race que le savant anglaisa rapprochée avec raison de l'homme fossile de Néanderthal et dont nous avons dit quelques mots dans le premier Chapitre de cet Ouvrage. » En résumé, dans l'état actuel de nos connaissances et à en juger par les crânes seuls, le vaste continent australien ne posséderait que deux races indigènes: l'une constituant la race australienne proprement dite, l'autre que l'on pourrait distinguer de la précédente par l'épithète de néan- dertlialoïde. » L'importance numérique de ces deux races est d'ailleurs fort diffé- rente. La première occupe la presque totalité des régions connues du con- tinent; la seconde n'est représentée que par un petit nombre de tribus plus ou moins homogènes et, pour la plupart, en voie de disparition. » Résumons brièvement les caractères craniologiques de ces deux races. » Nous avons pris pour type de la tête australienne mâle celle d'un individu de Port-Essington, recueillie pendant l'expédition de Dumont d'Urville. C'était un homme dans la force de l'âge. Le crâne est petit : sa capacité n'est que de 1250*=". Il est franchement dolichocéphale, car l'indice horizontal descend à 67,21. Il est en même temps hypsisténocéphale, c'est-à-dire que la hauteur en est supérieure à la largeur, et l'indice ver- tical s'élève à 105,69. » La région frontale est remarquable par le développement de la portion antérieure des bosses surcillières, qui se joignent sur la ligne médiane et forment une glabelle arrondie. Elles semblent se prolonger sur le front, dont la bosse médiane est bien marquée, tandis que les latérales sont presque effacées. Cette disposition générale se retrouve jusque sur les pa- riétaux dont les bosses sont à peine marquées, en même temps que leurs bords internes se relèvent le long de la suture sagittale, de manière à former une sorte de toit. A partir du haut du front, la ligne antéro-postérieure est d'ailleurs régulière jusqu'aux environs de la suture lambdoide. Là elle se ( I020 ) relève pour se continuer sur l'occipital, qui forme une saillie très marquée. La portion cérébelleuse du même os, limitée en haut par un bourrelet épais et saillant, est aplatie et couverte d'empreintes musculaires très accusées. » A la face, nous signalerons en particulier l'épaisseur des apophyses orbitaires externes, la saillie en avant des pommettes, l'enfoncement de la racine du nez, la brièveté et la largeur de cet organe dont l'indice monte à 60,00, le mode de terminaison de son plancher, qui, au lieu de former un bord tranchant, se prolonge en une sorte de gouttière, elc. M De plus, toute la moitié inférieure de la face semble avoir été entraînée en avant et présente ainsi un prognathisme des plus accusés. La mâchoire supérieure, en particulier, est très saillante et relativement étroite; la voûte palatine est profonde; les dents, surtout les incisives, sont fortes et volu- mineuses; les branches de l'arcade dentaire tendent au parallélisme, etc. » La mâchoire inférieure présente des caractères qui correspondent aux précédents : ses branches forment un angle peu ouvert; son bord an- térieur est projeté en avant, etc. » Remarquons encore qu'aux deux mâchoires les incisives, au sortir de l'alvéole, présentent une légère incurvation qui les rapproche de la verti- cale. Le prognathisme maxillaire est ainsi plus accusé que le prognathisme dentaire. » Dans le crâne féminin, les saillies surcillières et leur prolongement frontal disparaissent à peu près complètement. En revanche, les bosses pariétales sont parfois bien accusées. La voûte du crâne conserve la forme tectocéphale, mais le front est plus bombé; le haut de la courbe antéro- postérieure est relativement surbaissé; la bosse occipitale est beaucoup moins accusée; en revanche, l'écaillé occipitale inférieure est plus bom- bée, etc. » A la face, le trait le plus frappant est l'exagération du prognathisme, qui atteint également les os maxillaires et les dents. Celles-ci, sur un des crânes féminins rapportés par Verreaux, sont en outre remarquables par un développement exceptionnel, surtout chez les incisives. » En réunissant à nos observations personnelles celles qu'ont publiées divers auteurs, nous avons pu réunir des renseignements plus ou moins détaillés sur les populations de vingt-quatre localités distinctes, distribuées pour la plupart sur les côtes, depuis la Terre d'Arnhem jusqu'au port du Roi George, à l'extrême sud-ouest. Le nord, l'est, le sud et quelques points ( J02I ) de l'intérieur du confinent ont donc été explorés au point de vue cranio- logique. On ne connaît qu'un seul crâne venant des côtes occidentales, mais il paraît très semblable à ceux des autres localités. » De cet ensemble de recherches il résulte que la race australienne présente une grande homogénéité dans ses principaux traits céphaliques. Partout elle se montre comme franchement dolichocépliale, hypsisténocé- phaie et platyrhinienne. Les indices moyens précisant ces caractères sont 71,83 pour le premier, 102, 85 pour le deuxième et 57,99 poLU' le troi- sième. » La ressemblance ne va pas d'ailleurs jusqu'à l'identité. Nous avons déjà dit qu'entre les Australiens des côtes et ceux de l'intérieur il existe quelques différences. Ainsi, les derniers ont, dans les deux sexes, la tête un peu moins allongée et uu peu moins élevée que les premiers, et ce trait distinctif est plus accusé chez les femmes que chez les hommes, sans que le crâne perde d'ailleurs ses caractères généraux. La capacité crânienne est, en outre, sensiblement plus considérable chez les hommes de l'inté- rieur (1460" au lieu de laSS*^''); en revanche, celle de leurs femmes serait im peu moindre (i 170'^'^ au lieu de 1 190'^'^), etc. » Une comparaison détaillée, que nous ne pouvons aborder ici, montre que les caractères ostéologiques du crâne et de la face séparent les Australiens des Néo-Guinéens aussi bien que des Tasmaniens. Au premier abord, celte race apparaît donc comme entièrement isolée de toute autre population. Mais, depuis longtemps, les linguistes les plus autorisés ont signalé des rapports nombreux et relativement élioits entre les langues australiennes et les langues dravidiennes parlées dans la presqu'île gangé- tique. En outre, Pickering a observé de grandes ressemblances physiques, entre deux natifs de l'Inde et les Austndiens qu'il venait d'observer sur les côtes orientales et septentrionales de la Nouvelle-Hollande. Ces faits con- duisent à admettre que la race australienne a occupé jadis une aire géo- graphique beaucoup plus étendue qu'aujourd'hui et qu'elle a contribué à former les populations très variées, profondément métissées et composées d'éléments multiples, que désigne l'épithète générale de dravidiennes. » La collection du Muséum fournit deux faits à l'appui de cette conclu- sion. Nous avons représenté en juxtaposition un buste d'Australien de Melbourne et les profils d'un Bhil et d'un Rôl empruntés à la magnifique collection de masques moulés par les frères Schlagintweit. L'affinité des types kôl et australien est évidente, en dépit de quelques dissem- blances. Deux Gonds de la inêtue collection ont présenté des rapports ana- logues avec le naturel de Melbourne. ( I022 ) » D'autre pari, une tête osseuse rapportée par Diard des bords delà Jumna présente un crâne qui, par sa forme générale, par sa dolichocé- phalie très accentuée, par sa légère hy|)sisténocépl)alie, par le dévelop- ])ement des saillies surcillières, est essentiellement australien. La face, il est vrai, appartient à un type différent; mais il n'y a là qu'iui de ces faits de juxtaposition de caractères, qui résultent souvent du métissage et sur les- quels l'un de nous a depuis longtemps attiré l'attention. » Les crânes de la race australoïde se distinguent au premier coup d'oeil. Comme les précédents, ils sont dolichocéphales, et même un peu plus (indice moyen, 70,82, au lieu de 71, 33); mais l'hypsisténocéphalie dis- paraît, par suite du raccourcissement du diamètre vertical, et l'indice tombe à 96,94 chez la femme, à 93,23 chez l'homme. Relativement à la race précédente, celle-ci est donc doliclwplatjcépliale, comme la race de Cansladt. Là ne se borne pas la ressemblance. Nous retrouvons ici la norma verticatis du crâne de l'OImo, la courbe antéro-postérieure caracté- ristique de celui du Néanderthal, des crêtes surcillières s'étendant au- dessus de l'orbite entier et se continuant presque sans interruption avec des apophyses orbitaires externes épaisses et saillantes comme dans ce dernier crâne... Nous n'avons pu étudier par nous-mêmes que des crânes dépourvus de face; mais, sur une tête entière, Morton a signalé des orbites immenses, caractère qui rappelle la tête de Forbe's Quarry, etc. Sans entrer dans plus de détails, on voit que toutjustifie le rapprochement fait d'abord par Huxley et que cette seconde race australienne, par ses caractères cra- niologiques les plus frappants, se rattache intimement à notre race de Canstadt. » Selon Huxley, on a rencontré quelques individus néanderthaloïdes, à l'état erratique, jusque dans la province de Queen'sLand. Il en est de même pour la Nouvelle-Galles du Sud. D'anciennes alliances et la supé- riorité numérique des Australiens proprement dits rendent aisément compte de ce fait. Mais c'est aux environs d'Adélaïde seulement que vivait une tribu paraissant appartenir en entier à la race qui nous occupe. Des renseignements récents nous ont appris que cette tribu est aujourd'hui éteinte en totalité. Ainsi, à l'avenir, en Australie comme en Europe, le type de Canstadt ne sera plus représenté que par quelques individus, re- produisant d'une façon plus ou moins complète les caractères de la plus ancienne race humaine que nous connaissions. » ( I023 ) MEMOIRES LUS. GÉOGRAPHIE. — Observations fournies par un voyacje dans l' Amérique équatoriale. Note de M. J. Crévadx. (c Dans une première mission, dont j'avais été chargé par le Ministre de l'Instruction publique (1877), j'avais remonté le Maroui jusqu'à ses sources, traversé le premier la chaîne des Tumuc-humac et exploré un affluent de gauche de l'Amazone, le Yary, qui était absolument inconnu. » Dans ce deuxième voyage (1878-1 879), j'ai exploré l'Oyapock, traversé une autre partie des Tumuc-humac et descendu le Parou, qui était vierge de toute exploration. J'ai pu relever tout son itinéraire à la boussole et déterminer un grand nombre de positions géographiques. L'exploration du Parou et du Yary présentait un grand intérêt, puisque ces rivières se trouvent dans le territoire qui est contesté entre la France et le Brésil. » J'avais rempli et même dépassé le programme de ma mission, puisque je ne projetais que l'exploration du bassin de l'Oyapock; mais, ne voulant pas retourner en France au plus fort de l'hiver, je pris l'initiative de remonter un des grands affluents de tète de l'Amazone jusqu'à ses sources Après un échec qui me fit perdre trois mois, le rio Iça fut remonté jusqu'au pied des Andes. Cette rivière est navigable sur un parcours de 800 milles géographiques. Un navire calant 2™ peut aller de l'océan Atlantique jus- qu'aux premiers contre-forts de la chaîne des Andes, qui sont recouverts de quinquinas. En six heures de marche par terre, j'ai atteint le Yapura. » La descente de cette rivière, qui ne mesure pas moins de 2000*"", a été des plus périlleuses. J'ai eu à lutter contre le climat, mon escorte et les attaques des indigènes qui sont anthropophages. Malgré ces difficultés, j'ai pu rapporter le tracé complet de cette rivière, qui était inconnue dans les quatre cinquièmes de son parcours. » Un fait qui m'a surpris, c'est de comprendre la langue d'une tribu d'Indiens appelés Carizonas, qui habitent au pied des Andes. Ces indigènes, qui vivent à 100 lieues de la côte du Pacifique, parlent la langue des Rou- couyennes, qui ne sont pas éloignés de l'océan Atlantique. Les dessins de leurs poteries, les danses et les chants sont identiques; il y a plus, cinq de leurs crânes déposés au Muséum sont semblables à ceux des indigènes du Maroni et du Yary. ( 1024 ) » Je compte présenter prochainement à l'Académie une Note sur le curare, que j'ai vu fabriquer dans la Guyane et dans sept tribus des affluents de la haute Amazone. Je rapporte plus de 3''^ de ce poison préparé, toutes les plantes qui servent à sa fabrication, et une grande quantité d'écorce du bois et de la racine. » Les Indiens font le curare avec un grand nombre d'écorces et de feuilles, qui pour la plupart sont inutiles. La plante véritablement active, dans la Guyane, est un strychnos nouveau. Celle de la haute Amazone est le Strych- nos Caslelneœ. En employant l'écorce de la tige de ce dernier, j'ai fait, au Collège de France, un curare dix fois plus actif quecelui desindiens. L'extrait aqueux de l'écorce de la racine du strychnos de la Guyane est moins actif que celui de l'Iça et du Yapura. » Il a déjà été possible d'obtenir, au moyen de l'écorce du Strychnos Caslelneœ, des cristaux qui ont les effets du curare. Bientôt sans doute, il en sera du curare et de son principe actif, la curarine, comme du quinquina et de la quinine. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. LOCOMOTION AÉRIENNE. — Nouvel aéroplane, mû par une machine à air comprimé ; détermination expérimentale du travail nécessaire pour faire voler cet appareil. Note de M. V. Tatin ('). (Commissaires ; MM. Diipuy de Lôme, Tresca, Marey.) « J'ai l'honneur de faire connaître à l'Académie les résultats d'expé- riences destinées à déterminer les conditions mécaniques du vol. Dans mes premières recherches, je m'attachais à imiter le mécanisme du vol de l'oiseau, et j'avais réussi à construire de petits appareils dans lesquels un ressort de caoutchouc fournissait la force motrice et qui volaient d'une manière satisfaisante, en agissant sur l'air exclusivement par la face infé- rieure de leurs ailes, à la façon des ciseaux. » Comme il est à peu près impossible, avec ces petites machines, d'es- timer la quantité de travail dépensée à chaque coup d'ailes, j'entrepris de construire des appareils analogues sur une échelle plus grande, et en me servant, comme source de travail, d'un réservoir où de l'air serait comprimé (') La (lesiriplion plus complète de ces expériences sera publiée dans le Tome IV des Comptes rendus des travaux du laboratoire de M . Marey, actuellement sous presse. ( loaS ) à un certain nombre d'atmosphères. Dans ces oiseaux artificiels, la tige du piston était directement articulée avec les humérus. Le meilleur résultat que j'aie pu obtenir par ce moyen a été la sustention complète de l'ap- pareil, mais à la condition qu'il soit fixé à un bras de manège pouvant osciller dans le sens vertical, et qui certainement, en servant de volant régulateur, empêchait la chute. Les nombreuses expériences que j'ai tentées à l'air libre ont toujours eu pour résultat la chute plus ou moins oblique de l'appareil, mais jamais de vol horizontal, comme au manège. J'ai attri- bué cet insuccès à l'imperfection du mouvement des organes de la machine pendant la relevée des ailes. » Ces insuccès me décidèrent à abandonner provisoirement l'imitation des procédés de la nature et le mouvement alternatif des ailes, pour re- courir à une disposition plus facile à réaliser mécaniquement : celle d'un cerf-volant entraîné par des hélices propulsives. Cette disposition n'a rien de nouveau comme principe: lepremier projet rationnel de ce genre d'appa- reils, et l'un des mieux étudiés, est, du moins à ma connaissance, celui qui a été proposé en i843 par Henson; mais l'auteur ne put obtenir le résultat cherclié. Depuis cette époque, une quantité d'appareils analogues furent proposés, tous reposant sur le même principe et ne différant du premier que par les détails. Tous sont restés à l'état d'études théoriques, ou bien les tentatives de leurs auteurs ont échoué, sauf lorsque, dans de très petits appareils, on a employé les ressorts de caoutchouc. » Je construisis donc un appareil à peu près semblable à celui de Hen- son, sauf les dimensions, composé, comme corps principal, d'un récipient d'acier de 8^'* environ de capacité; sur ce récipient, est une petite machine analogue à une machine à vapeur ordinaire, système oscillant, par simpli- fication. Les extrémités de l'arbre prolongé vont commander deux paires de roues d'angle, disposées de façon que, de chaque côté, se trouve un petit arbre dont l'axe de rotation est parallèle à l'axe de l'ensemble; ces deux arbres sont distants d'environ o",55 et reçoivent chacun une hélice de o°',4o de diamètre, l'une tournant en sens inverse de l'autre. Sur le côté du corps de la machine, sont placés deux grands plans formés de soie encadrée de nervures en roseau. Ces plans ont o",4o de large et ensemble i^jgo d'envergure; l'avant est un peu plus élevé que l'arrière, de façon qu'ils forment avec l'horizon un angle d'environ ^f à 8°. A l'arrière, est une sorte de queue d'oiseau. L'appareil est, eu outre, muni d'un petit mano- mètre pouvant indiquer jusqu'à lo''^ de pression par centimètre carré. On voit qu'avec un appareil ainsi construit on pourra facilement connaître la C.R., 1S79, 3° Semestre. (T. LXXXIX, R'24.) l35 ( I026 ) dépense de travail qui sera nécessaire pour obtenir un résultat quelconque, puisque je connais la surface du piston, la pression à laquelle j'opère et enfin, au moyen des appareils enregistreurs de M. Marey, la course du piston pendant un temps donné. » Les recherches qui ont eu pour but de s'assurer si l'appareil pouvait se soutenir sur l'air avec la force dont il disposait ont été faites de la ma- nière suivante. Je construisis un chariot très léger, destiné à supporter la machine sur trois roues aussi grandes et aussi délicates que possible, et, l'appareil y étant fixé, je plaçai cet ensemble sur une grande plate-forme circulaire en bois; du centre de cette plate-forme partaient deux fils d'égale longueur fixés l'un à l'avant, l'autre à l'arrière de l'appareil ; leur longueur était telle que les roues pussent courir au bord du cercle, mais sans pouvoir en sortir. Le parcours, pour un tour, était d'environ 4^™. On voit que, dans ce cas, les fils, qui n'avaient d'autre fonction que de retenir l'appareil contre la force centrifuge, étaient plutôt un obstacle à la translation qu'un régulateur, comme dans le cas des oiseaux dont j'ai parlé plus haut. J'ai constamment trouvé, dans un certain nombre d'ex- périences, même pression et même vitesse pour obtenir le soulèvement. Ce soulèvement se produit après une course roulée variable en longueur de 20™ à So"*. L'appareil, en quittant le sol, s'élève plus ou moins brusque- ment, suivant des circonstances que je n'ai pas encore pu déterminer; il décrit dans l'air une courbe analogue à celles que décrivent les petits pla- neurs en papier découpé, et, à chaque expérience, la rencontre du sol , après la première onde de la courbe, est la cause de quelque avarie, ce qui rend ces expériences longues et coûteuses ('). On peut néanmoins en conclure que la construction de machines volantes, quittant le sol par leur propre puissance, est possible; la difficulté sera moins grande en construisant sur ime plus grande échelle, carie rendement des machines de quelque impor- tance est incomparablement plus grand que celui des petites. La susten- tion étant obtenue, on comprend que la direction sera l'affaire d'un gou- vernail dans chaque sens. » Des expériences que j'ai faites, j'ai pu déduire quelques chiffres intéres- sants. En désignant par A la surface alaire en mètres carrés et par V la vitesse de translation en mètres par seconde, j'ai trouvé, pour mesure de la ( ' ) Ces expériences ont été faites aux ateliers d'aérostation de Meudon. Je dois, à ce sujet, mes sincères remercîments à M. Bischoffslieim et aux officiers du génie qui m'ont fait l'honneur d'assister aux expériences et m'ont diversement facilité les moyens d'action . ( 1027 ) force soulevanle, o''e,o45AV-. Les expériences avec de petits planeurs donnent un cliiffre plus élevé, mais leur maîtresse section est relativement beaucoup moindre, ce qui explique une sensible différence. Le chiffre que je donne ici n'est probablement applicable qu'à mon appareil; quant à la force de la machine relativement au poids total, elle m'a paru èu-e d'un cheval-vapeur pour 56^^. » VITICULTURE. — Réponse à M. Balbiani, au sujet de ta présence de l'œuf d'hiver du Phylloxéra dans le sol; par M. Boiteav. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Dans les Comptes rendus du 17 novembre dernier, je trouve une Note de M. Balbiani au sujet d'une Communication que j'avais faite dans une séance précédente. M. Balbiani donne à comprendre, au début de son ar- ticle, que ma Communication n'avait pas grande importance. Deux œufs d'hiver trouvés dans le sol! C'est bien peu, en effet, relativement à tout le temps qu'il a fallu y passer et à toute la masse de terre qu'il a fallu remuer. Ne serait-ce qu'à cause de cela, qu'il me semble que la chose valait encore la peine d'être divulguée. Mais il est bien possible que, si j'ai mis plusieurs années à constater ce nombre de deux, je mettrai moins de temps à l'avenir pour en découvrir des centaines. Ceci me rappelle un peu l'histoii'e des œufs sexués : j'en ai d'abord vu un, et ensuite on en a trouvé des milliers. » Pendant longtemps, moi aussi, j'ai cru que le dessous des écorces en extoliation était le seul lieu d'élection des œufs fécondés; seulement au- jourd'hui, après des observations longtemps répétées, et cela dans plusieurs régions, il me semble difficile d'admettre ce fait comme absolu. Lorsque sur un pied de vigne de deux ou trois ans, qui a une tige de o™, 10 ou o'"ji5 de longueur, avec des écorces en exfoliation où peuvent être dé- posés les œufs fécondés, on constate non pas des centaines, mais des mil- liers d'œufs sexués sur les feuilles, sur les pampres et sur la tige elle-même, et qu'ensuite on trouve au lieu dit d'élection quinze ou vingt œufs d'hiver, je demande où sont passés les autres? Sur les pieds voisins, me dira-t-on. Mais sur les pieds voisins, qui sont aussi abondamment pourvus d'œufs sexués, on n'en trouve pas davantage. Que deviennent-ils alors, puisque le même fait se reproduit sur tous les ceps? C'est pour cela que je me suis attaché à chercher ailleurs l'œuf fécondé, hivernant ou devant éclore. » La question n'est pas encore résolue pour moi, et je ne suis pas de ( I028 ) l'avis de M. Balbiani, qui nous dit que le seul lieu d'élection est sous les écorces. » M. Balbiani admet que l'œuf dont le contenu m'a paru plus gluant qu'à l'ordinaire était altéré. Je crois le contraire, car il m'a toujours semblé que le travail embr)'onnaire rendait le contenu d'un oeuf opaque et plus épais. Cette observation physiologique, je ne l'ai pas faite une fois, mais des centaines de fois. Par contre, les œufs altérés, je les ai toujours vus avec un contenu presque fluide et à granulations dissociées. )) Je pense donc que ma Communication a plus d'intérêt que ne veut l'admettre M. Balbiani, et que les pessimistes n'ont pas tort de ne pas trop compter sur la destruction seule des œufs d'hiver aériens pour sauver leurs vignobles; il m'est permis d'en parler avec connaissance de cause. » Jusqu'à preuve du contraire, je les engage à n'agir, par ce moyen seul, que sur de petites surfaces. » VITICULTURE. — Une tête de jacqitez, greffée sur une vigne française, à Campuget. Note de M. P. de Lafitte. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) «. Pendant le Congrès de Nîmes, au cours d'une très intéressante visite au domaine de Campuget, j'ai pu observer, en compagnie d'une vingtaine de personnes, un vigoureux jacquez à haute tige. Un pied français, un muscat taillé en forme de treille et recouvrant une tonnelle, avait été attaqué par le Phylloxéra, qui l'avait déjà très affaibli. En 1877, les bras ne portaient plus que des pousses de o"',3o à o™,4o de longueur, et toutes les treilles de la propriété sont mortes. En mai 1878, le jardinier du château eut l'idée de greffer un jacquez sur ce pied mourant, non pas sous terre, mais à i" au- dessus de la surface du sol. Celte même année 1878, la tige maîtresse prit un développement de 2™, 5o. Nous devons ces détails à M. Lugol, qui, après nous avoir fait le matin une excellente conférence, voulait bien nous pro- diguer le soir un enseignement pratique et non moins fructueux sur son beau domaine. Le 22 septembre 1879, jour de notre visite, cette tête de jacquez avait des pampres de 5™ à 6™ de longueur. » Or, les porte-greffes les plus méritants, Solonisy Riparia, Vork-Madeira, ont, dans leur système aérien, un développement remarquable. On voit bien, par l'exemple de Campuget, que, greffés sur une souche française, ils peuvent en prolonger la durée; mais, par contre, n'est-iipasà craindre ( I029 ) que, lorsqu'un cépage français sera greffé sur un pied américain, il n'en compromette la résistance, en substituant au feuillage primitif une feuille moins abondante ? » Est-il certain, par exemple, qu'unyrtC(jf»ez aura la même vigueur et la même durée si on lui coupe la tète, et qu'on la remplace par une tête de muscat ? •» Je pose moi-même la question avec les plus expresses réserves, sachant fort bien que, lorsqu'une difficulté ne fait que de naître, il est rare qu'on l'attaque immédiatement du bon côté; mais il m'a paru bon de signaler cette tête dejacquez, pendant que sa tige française est encore en vie. M II me semble bon, surtout, en attendant que la lumière soit complète sur ces questions de résistance, de ne pas négliger l'étude des traitements. » M. le Secuétaire peiipétuel présente une Brochure de M. Pr. de Lafitte, intitulée : « L'œuf d'hiver du Phylloxéra au Congrès viticole de Nîmes ». Il en extrait les conclusions suivantes : « Le premier cinquième de nos vignes françaises est parti; nous n'ar- rivons pas à temps pour sauver le second : mais les trois autres ? Allons- nous, dès à présent, les abandonner à la viyne américaine^ avant même d'avoir la certitude qu'elle en soit digne ; qu'elle offre assez de surface pour qu'on puisse, avec prudence, lui en confier le placement; qu'elle n'aura pas besoin d'être, elle-même, protégée un jour? » Non, sans doute; et beaucoup ne désespèrent pas encore. Mais je vois avec inquiétude que nos rangs s'éclaircissent ; que beaucoup déjà sont partis. Gardons le souvenir de ce qu'ont fait pour notre cause ceux qui nous ont volontairement quittés. Mais regrettons les jours heureux pour nous où leurs noms, à périodes rapprochées, venaient réjouir nos yeux dans les publications scientifiques. M. Balbiani ne pourrait-il être suppléé au Collège de France ? M. Max. Cornu ne pourrait-il être suppléé au Mu- séum ? Depuis leur départ, quel vide sur le champ de bataille ! et l'insecte avance tonjours! Travaillons! et, tant qu'il y aura quelque chose à sauver, ne perdons pas l'espérance. Au dénouement, si, comme c'est encore à craindre, tous nos efforts sont demeurés stériles, quel empirique, n'ayant rien fait lui-même, nous jettera la première pierre? » ( io3o ) M. B. Repos adresse une Communication relative au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. L. Palmieri adresse une nouvelle Lettre concernant l'emploi qui peut être fait de son diagomètre, pour reconnaître la nature et la pureté des huiles. (Renvoi à la Commission nommée pour les questions relatives aux falsifications des huiles.) M. Dechaux adresse une nouvelle Note relative à la théorie de la fécon- dation. (Commissaires : MM. H. Milne Edwards, Vulpian.) MM. Lemoine et Aumônier adressent une Carte et un Plan en relief re- présentant les résultats de leurs recherches de Géologie stratigraphique dans l'arrondissement de Reims. Ces pièces seront soumises, avec le résumé qui les accompagne, à l'examen de M. Hébert. CORRESPONDANCE. M. E. Bertin prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place actuellement vacante dans la Section de Géographie et Navigation. (Renvoi à la Section de Géographie et Navigation.) M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° La Carte, en deux feuilles, des courants de marée de la Manche, par M. L. Gaussm. Cette Carte est destinée à rendre plus facile l'usage de r « Annuaire des courants », dû au même auteur. 2° Un article de M. C. Henry, intitulé « Les manuscrits de Sophie Ger- main, documents nouveaux » {Revue pliilosophicjue, décembre 1879). 3° Une brochure de M. R. Coulon, sur les causes de la production du son dans les téléphones. (Renvoi à M. Edm. Recquerel.) 4° Une brochure de M. /. Farkas, portant pour titre « Généralisation du logarithme et de l'exponeulielie ». (Présentée par M. Yvon Villarceau.) ( io3i ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. ~ Sur une closse de Jonctions qui se rattachent aux fonctions de M. Heine, ^ole de M. Appela, présentée par M. Bouquet. « I. Soient w, o)', o)" trois quantités imaginaires telles que dans les rap- ports — et — les coefficients de i aient des valeurs positives, et posons e " := q, e " = t; puis considérons la fonction entière n — T), in:=-rc (i) " M(z)= U (i-e"î^"0- » Si, d'après les notations de M. Heine, on fait n — i on voit que la fonction M(z) satisfait aux relations /M(3^- «) =M(z), (2) M(z + «')-M(2):o(«%J-i), [M{z+o>") = M{z):o(q\l-iy » Parmi les fonctions qu'on peut former avec cette fonction M(z), con- sidérons en particulier la fonction (3) N(z) = M(-z+ w'+ «"):M(z). Cette fonction satisfait aux relations / N(z-Hoj) =N(z), (4) N(z + .') = -ï^«"'^.(^,ON(z), dans lesquelles o{x) désigne la fonction 0(x=, o), 0,{z,q) la fonction e, (z) formée avec les périodes « et w', et 5, (z, f ) la fonction 5, (z) formée avec les périodes w et w". ( io32 ) » Pour démontrer ces relations (4), il suffit d'appliquer les formules (2) et de se rappeler la propriété de la fonction O exprimée par l'équation » II. Application. — Soit proposé de former une fonction uniforme F(z) vérifiant les deux équations (5) Fiz + o>) = F{z), F(s-co')=/(2)F(z), J{z) étant une fonction uniforme donnée. Le problème n'est possible que siy(z) admet la période w. J'ai indiqué précédemment (') comment on peut former F(z) lorsque ^(z) est une fonction rationnelle de sin ^^ — » cos^^' Si la fonction donnée y^(z) admet, outre la période u, une autre période quelconque 0/', on pourra former une fonction F(z) satisfaisant aux relations (5) de la façon suivante. » La fonction donnée /(z), aux périodes cj et w", peut se mettre sous la forme (6) Ji^)-^^~^u'é^ A = i » Formons, à l'aide des fonctions d, une fonction F, (z) telle que F,(z + w)^F,(s), F,(z + ù/) = Ae"''"' "" e "'F,(z). » La fonction satisfait à la question. Cette fonction F(z) vérifie, en outre, la relation F(z + w") =:/, (z)F(z),y, (z) étant une fonction doublement périodique, aux périodes w et w', qu'il serait facile de former. M Si, dans ce qui précède, on suppose w"= w', on retrouve les fonctions qui ont fait l'objet d'une Note de M. Picard (^). » (') Comptes rendus, t. LXXXIX, p. 84 1. (=) 7i(W., t. LXXXVI, p. 657. ( io33 PHYSIQUE. — Sur la mesure de l'intensilé des raies d'absorption et des raies obscures du spectre solaire. Note de M. Gocy, présentée par M. Desains. « L'intensité des raies obscures n'a pas été jusqu'ici l'objet de mesures photométriques ni même de définitions précises. Ce sujet présente pour- tant beaucoup d'intérêt; on sait, en effet, que les raies du spectre solaire varient d'intensité, soit avec la région du Soleil que l'on considère, soit avec le chemin parcouru par les rayons dans l'atmosphère terrestre. De même, le renversement des raies métalliques dans les expériences de labo- ratoire mérite une étude approfondie qui exige des mesures photomé- triques. )) Ces mesures, pour être vraiment utiles, doivent être rendues indé- pendantes de l'unité pholométrique adoptée et des appareils employés, afin qu'on puisse, en des lieux différents et à diverses époques, obtenir des résultats comparables. Pour atteindre ce but, j'ai adopté la méthode que je vais exposer. » Rappelons d'abord que, si l'on se borne à comparer des rayons de lon- gueurs d'onde très voisines, on peut mesurer leur intensité avec la même unité. S'il s'agit, par exemple, de rayons jaune orangé, on comparera leur éclat à un rayonnement de même nuance, fourni par une source constante, et qu'on peut faire varier dans un rapport connu. Il en résulte que, dans les mêmes limites, l'intensité d'un rayonnement complexe sera la somme des intensités des rayonnements élémentaires qui le composent. » Dans un spectre continu, tel qu'en donnent la plupart des solides incandescents, l'intensité ainsi mesurée ne varie pas plus rapidement que la nuance même des rayons, et peut aussi être regardée comme constante dans un petit intervalle. » Considérons maintenant un spectre continu très pur avec une raie d'absorption de longueur d'onde X. Soit e un nombre pris arbitrairement, mais très petit par rapport à X; mesurons l'intensité totale du faisceau formé de tous les rayons dont les longueurs d'onde sont comprises entre X — £ et X -+- s; soit i cette intensité. X' étant un nombre voisin de X, mesu- rons l'intensité i' du faisceau compris entre les longueurs d'onde X'— s et X'+ £. D'après ce que l'on vient de voir, i' est proportionnel à s et in- dépendant de X', pourvu que X' ne soit pas trop voisin de X. La différence i'— i est, au contraire, indépendante de s, pourvu toutefois que la raie G. R., 1879, a'^Mieirre, (T. LXXXIX, N°24.) ' -^^ ( io34 ) tout entière soit comprise entre / — £ et A 4- s. L expression 2 e — 7— est donc indépendante à la fois de £ et de l'unité photométrique : nous l'appelle- rons Vintensité de la raie. On voit que cette intensité représente une lon- gueur : c'est la différence, en longueur d'onde, des rayons extrêmes du faisceau qu'il faudrait emprunter au spectre continu pour avoir autant de lumière qu'en enlève la raie d'absorption. » Le spectre solaire, quelle que soit son origine, peut être regardé comme un spectre continu, sillonné d'un grand nombre de raies obscures; par suite, les considérations précédentes lui sont immédiatement appli- cables. Si l'appareil que l'on emploie permet d'analyser des faisceaux très étroits, c'est-à-dire de rendre s très petit, on trouvera facilement une va- leur de X' telle que, entre X'— £ et X'-+- s, il n'y ait aucune raie d'intensité notable, et, dans ce cas, il n'y a rien à changer à ce qui vient d'être dit. Si, au contraire, il est impossible de réaliser cette condition, les mesures perdent un peu de leur sens théorique, mais peuvent encore présenter une grande utilité. En effet, en indiquant les valeurs de X' et de e que l'on a adoptées, on définit complètement les conditions de l'expérience, puisque l'intensité de la raie obscure est encore indépendante de l'unité photomé- trique; on peut donc, dans tous les cas, avoir des résultats comparables. » L'expérience se réduit toujours, en somme, à faire un spectre pur, et à mesurer l'intensité de portions limitées de ce spectre. Le photomètre que j'ai employé à d'autres recherches ( ' ) se prête facilement à ces mesures. J'a fait, d'après ces principes, quelques essais qui ont donné de bons résultats et je me propose, dès que la saison le permettra, de mesurer l'intensité des principales raies du spectre solaire. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur un curare des muscles lisses. Note de MM. CocTY et de Lacerda, présentée par M. Vulpian. « Nous voulons indiquer dans cette quatrième Communication deux séries de faits qui nous semblent établir l'existence d'un curare dont l'ac- tion se borne aux muscles lisses et qui tue l'animal, non plus comme le vrai curare, par l'arrêt de la respiration, mais par la chute de la tension artérielle et par la cessation consécutive de la circulation. (') Recherches pkotoinétriques sur les flammes colorées [Annales de Chimie et de Phy- sique, septembre 1879). ( io35 ) » En poursuivant nos recherches sur la série des strychnos du Brésil, nous avons expérimenté une espèce depuis longtemps classée par Alph. de Candolle, et qui existe, quoique assez rare, dans la province de Rio : le St)yclnios Gardnerii . ). L'extrait d'écorce de la tige de cet arbuste, préparé par macération aqueuse ou hydro-alcoolique, puis réduction au bain-marie, nous a fourni un produit brunâtre qui, injecté dans les veines de plusieurs chiens, a tou- jours produit la série de phénomènes suivants : il y a eu quelquefois au début des vomissements ou des troubles cardiaques variables, plus rare- ment des mictions ou des défécations; puis constamment, au moins quand l'injection a été assez considérable, l'animal s'est affaibli progressivement, il n'a plus exécuté de mouvements spontanés et plus tard son excitabilité ré- flexe bulbo-médullaire a diminué; plus tard encore, et généralement assez tardivement, la respiration s'est arrêtée, et bientôt après le cœur a cessé de battre; mais la mort n'a été ni empêchée ni même retardée par la respi- ration artificielle, et l'on n'a constaté aucune modification physiologique notable des nerfs moteurs. » Quand on a pris exactement l'état de la circulation, comme nous l'avons fait dans presque toutes les expériences, en appliquant le kymo- graphe à une artère, on a constaté que, dès le début de la période d'affai- blissement ou même un peu auparavant, la tension artérielle était nulle ou très abaissée, et les ondées cardiaques fort peu volumineuses. Si l'on em- ployait le kymographe au moment même des injections de Strychnos Gard- nerii, et cela aussi bien sur des animaux normaux que sur d'autres déjà légèrement curarisés, on constatait après chaque injection un abaissement assez brusque et quelquefois considérable de la tension artérielle; cette tension pouvait se relever ensuite. Il y a même eu, après les premières injections, dans quelques cas exceptionnels, des troubles fort curieux : agitation de l'animal, hyperexcitabilité réflexe, ralentissement du cœiu' et retour à la normale ou même augmentation légère de la tension, d'abord abaissée; mais, après cette période passagère et inconstante, du reste, d'ex- citation anémique des centres nerveux, toujours de nouvelles injections ont produit un abaissement considérable et persistant de la pression arté- rielle, si bien que, cette pression devenant nulle, la circulation cessait d'être suffisante. » Il est évident que l'on devait expliquer par ces troubles immédiats et primitifs de la circulation les modifications consécutives des autres fonc- tions, l'affaiblissement de l'animal, la diminution de l'excitabilité bulbo- médullaire et, plus tard, l'arrêt respiratoire et la mort. ( io3G ) » Une autre preuve qu'il existe bien un véritable curare des muscles lisses nous a été fournie par la deuxième série de faits. » N'ayant pu obtenir avec quelques-uns des produits d'ébuUition du Slrychnos triptinervia aucun des effets nets de la curarisation, nous fûmes amenés à comparer deux produits de macération de la même écorce de ce strychnos, réduits l'un au bain-marie et l'autre par une ébullition assez prolongée; or nous constatâmes que le premier extrait était assez riche en curare, tandis que le second avait perdu complètement son action sur les muscles striés. L'ébullition avait donc transformé ce curare, et elle l'avait transformé en une substance qui agissait seulement sur les muscles lisses et la circulation, exactement comme le Strjchnos Gardnerii : mêmes sym- ptômes inconstants d'excitation du sympathique au début, vomissements, miction, etc., même affaiblissement progressif de l'animal et surtout mêmes troubles primitifs et immédiats de la circulation, chute de la tension avec persistance de ses variations réflexes ou asphyxiques, refroidissement, etc. » Nous avons répété plusieurs fois ces expériences d'ébuUition du Slrych- nos iriplinervia, et nous avons constaté que certains produits, ceux des vieilles racines, par exemple, résistaient très longtemps à l'ébullition, tan- dis que d'autres, ceux des tiges jeunes à forme de liane, perdaient leur action sur les muscles striés par une ébullition peu prolongée; le même strychnos pourrait donc fournir tantôt un curare complet, tantôt un curare des muscles lisses. » Nous avons soumis cinq de nos solutions de curare des calebasses ou des pots d'argile à une ébullition très longue, sur un feu vif, dans une capsule en fer : trois ont perdu complètement leur action sur les muscles striés, ne produisant plus que les troubles delà circulation caractéristiques du curare des muscles lisses; les deux autres solutions ont conservé cette action sur le muscle strié, malgré une ébullition prolongée dans un cas pendant neuf heures consécutives; mais elles ne l'ont conservée qu'en partie, et il a fallu des doses beaucoup plus fortes pour arrêter la respi- ration. » Il est donc possible de dissocier dans le curare des Indiens les deux actions sur les muscles lisses et sur les muscles striés, et l'on est même amené à les attribuer à deux substances différentes; il devient facile[aussi de com- prendre les différences d'activité des divers curares, puisque l'action sur les muscles striés varie avec le mode de préparation ou avec l'espèce, l'échan- tillon de strychnos qui aura été utilisé. Les modifications des muscles lisses correspondent, au contraire, à des doses moins variables, comme nous l'avons indiqué du reste dans la précédente Communication; et, comme [ io37 ) elles sont seules entièrement constantes pour tous les produits d'écorce de sirychnos que nous avons étudiés, elles devraient être regardées comme caractéristiques; le curare des muscles lisses serait donc le véritable curare, seul stable et constant, auquel se surajouterait, sous certaines conditions, une substance agissant sur le muscle strié. » PHYSIOLOGIE pathologique: . — Altérations des nerfs cutanés, dans un cas de vitiligo. Note de MM. H. Leloir et Chabrier, présentée par M. Vul- pian. 0 L'anatomie pathologique du vitiligo n'a jusqu'ici été faite que d'une façon très incomplète, et nous ne savons pas que des lésions nerveuses aient été décrites dans cette affection. Un morceau de peau de vitiligo pris sur un malade du service de M. le D' Alf. Fournier, à l'hôpital Saint- Louis, nous a permis d'étudier avec précision les lésions anatomo-patholo- giques de cette affection. Il s'agit d'un homme de trente-trois ans, atteint depuis trois ans de vitiligo. Mais cet homme avait été atteint depuis l'âge de quatre ans de différentes affections cutanées (impétigo, pemphigus, tache brune sur le mamelon droit, psoriasis). Il y a huit ans, il fut atteint de la syphilis; cinq ans après le début de cette syphilis, des ulcérations se montrèrent sur le pénis, et bientôt après apparurent dans leur voisinage de larges taches de vitiligo des plus caractérisées. Ces taches, entourées d'un cercle pigmentaire très prononcé, n'ont fait qu'augmenter depuis cette époque; à la suite de l'irritation de la peau par des substances médicamen- teuses, il en est apparu de nouvelles au niveau ou dans le voisinage des points irrités. Cet ensemble de circonstances fit dire à M. Fournier que l'affection était due probablement à des troubles nerveux. » Le morceau de peau que nous avons examiné provient d'une large plaque de vitiligo (partie blanche), datant de trois anset siégeant à la partie inférieure de l'abdomen. Des filets nerveux adhérents à ce morceau de peau furent examinés après séjour dans l'acide osmique au ^^0 pendant vingt-quatre heures et coloration consécutive au moyen du picrocarmin. Nous pûmes ainsi constater qu'une grande quantité des tubes nerveux étaient notablement altérés et présentaient avec une grande netteté les lé- sions de la névrite atrophique. Chez quelques-uns, le cylindre-axe avait complètement disparu, la myéline était fragmentée en gouttelettes el avait même disparu complètement en certains points; il y avait une multiplica- ( io38 ) tion notable des noyaux, et le tube nerveux contenait une matière colorante jaunâtre. Mais les tubes nerveux ainsi altérés n'étaient qu'en très petit nombre comparativement à ceux qui avaient subi une dégénération com- plète : disparition totale de la myéline ; gaines vides, présentant un aspect moniliforrae (la gaîne de Schwann seule persistant et présentant de distance en distance des noyaux, état ultime de la dégénérescence des tubes nerveux). Ces faits montrent que nous avons eu affaire à un processus dégénéra tif lent, » Outre ces lésions nerveuses, nous pûmes constater que l'épiderme était notablement aminci. Sur des surfaces étendues, les papilles avaient complètement disparu; il n'existait plus que la couche cornée, le stratum lucidum de OEhl et parfois les couches superficielles du corps de Mal- pighi (la couche granuleuse de Langerhans et les parties profondes du corps de Malpighi manquant totalement). >; Sans vouloir généraliser outre mesure la portée de ce fait, nous avons cru intéressant de le publier, car il autorise à penser que certains cas de vitiligo sont consécutifs à des altérations nerveuses périphériques. S'il en était ainsi dans tons les cas, le vitiligo se rapprocherait, par conséquent, d'autres troubles trophiques de la peau, par exemple de la lèpre anesthé- sique (Virchow, Kobner, Danielsen et Bœck, Simon, etc.) et de certaines formes de pemphigus (Dejerine) (' ). PHYSIOLOGIE. — Recherches sur les nerfs vaso-dilatateurs contenus dans divers rameaux de la cinquième paire. Note de MM. F. Jolyet et M^ Laffont, présentée par M. Milne Edwards. « On sait, depuis les expériences de Cl. Bernard, en i858, que l'excitation du nerf tympanico-lingual provoque, outre la sécrétion des glandes sous- maxillaire et sublingale, une suractivité circulatoire dans ces mêmes glandes, qui se traduit par une dilatation de tous les vaisseaux et un écoulement plus rapide du sang veineux, qui devient aussi plus rouge. » M. Vulpian, en i8'74> a étendu à la langue les effets vaso-dilatateurs provoqués par l'excitation du même nerf tympanico-lingual et a dé- montré en outre qu'en excitant le glosso-pharyngien à sa sortie du crâne (') Travail du laboratoire de Pathologie expérimentale delà Faculté de Médecine de Paris. ( io39 ) on obtenait une dilatation des vaisseaux de la langue situés en arrière du V des papilles caliciformes. » Frappés de la concomitance des effets vaso-dilatateurs et sécrétoires qui suivent l'excitation de la corde du tympan, nous nous sommes de- mandé si ces mêmes effets ne se reproduiraient pas dans les autres organes qu'innerve le trijumeau et qui sont aussi le siège de phénomènes sécré- toires. Par exemple, le nerf maxillaire supérieur, qui, uni aux filets venant du ganglion sphéno-palatin, va se distribuer à la pitiiitaire, à la muqueuse de la lèvre supérieure, de la voûte palatine, et aux gencives, ne contien- drait-il pas des filets vaso-dilatateurs en même temps que les filets sécré- toires étudiés surtout par M. Prévost, de Genève ? N'en serait-il pas de même pour le nerf buccal, branche du maxillaire inférieur, qui fournit des rameaux à la glande de Nuck, volumineuse chez le chien, aux glan- dules géniennes et labiales inférieures, et qui va se terminer dans la mu- queuse de ces régions? Ce sont les résultats sommaires des expériences que nous avons faites à ce sujet que nous avons l'honneur de soumettre au- jourd'hui à l'Académie. » 1° Nerf maxillaire supérieur. — Nous mettons à découvert le nerf maxil- laire supérieur à son passage dans la fosse ptérygo-maxillaire, et, après l'avoir isolé, nous le sectionnons entre deux ligatures. Cela fait, si l'on vient à exciter avec un courant faradique le bout périphérique de ce nerf bien isolé, on constate une rubéfaction très intense des muqueuses nasale, labiale, gingivale supérieure et palatine, ainsi qu'une hypersécrétion des fosses nasales du côté correspondant. » En même temps, un thermomètre très sensible dénote que la tempé- rature augmente dans les régions congestionnées, ainsi que l'a vu M. Vul- pian en répétant nos expériences. » De plus, lorsqu'on réussit à introduire dans les deux bouts de l'artère maxillaire interne un ajutage en T, qui permet de prendre la pression sans interrompre le cours du sang, on voit cette pression artérielle baisser aus- sitôt que se produit l'excitation. Cette baisse de la pression artérielle, pri- mitive et d'emblée, est pour nous la meilleure preuve d'une dilatation vasculaire, car tous les vaisseaux donnent ainsi plus facilement passage au liquide sanguin. » 2" Nerf buccal. — On recherche ce nerf dans la fosse ptérygo-maxil- laire, où il se trouve placé à peu près à o'°,oi (chez un chien de moyenne taille) au-dessous du nerf maxillaire supérieur. On le voit, en avant, donner un ou plusieurs filets à la glande de Nuck (glande molaire, glande ( io4o ) sous-zygomatique), au niveau de laquelle il s'incurve pour se placer sous la muqueuse de la joue, à laquelle il abandonne un fort rameau ; il longe ensuite la branche du maxillaire inférieur dans l'épaisseur de la muqueuse, où il s'épuise après avoir fourni des rameaux aux glandules labiales, qui, agglomérées à la partie postérieure, forment en avant une multitude de glandules séparées et pourvues chacune d'un canal excréteur. » Nous isolons ce nerf dans la fosse ptérygo-maxillaire, alors qu'il n'a pas encore fourni de rameaux à la glande de Nuck; nous mettons une canule dans le canal de cette glande, qui, chez le chien, vient s'ouvrir au niveau de l'avant-dernière molaire supérieure, et nous sectionnons le nerf entre deux ligatures. » Cela fait, si l'on excite avec un courant faradique le bout périphé- rique, bien isolé, du nerf ainsi sectionné, on constate : » a. Un écoulement immédiat, par la canule, d'une salive limpide, excessivement visqueuse, comparable seulement par sa limpidité et sa con- sistance à l'albumine de l'œuf. La glande devient turgide, ses vaisseaux s'injectent, le sang des veines efférentes est rutilant. » b. Les orifices des glandules géniennes et labiales inférieures, invi- sibles jusqu'alors, deviennent très visibles ; ils sont disposés sur une seule ligne, où apparaissent une dizaine de grosses gouttes d'une salive analogue à celle qui s'écoule par l'orifice de la canule. » c. La muqueuse de la joue et de la lèvre inférieure présente les mêmes effets congestifs que nous avons déjà constatés sur la lèvre supérieure lors de l'excitation du nerf maxillaire supérieur. » Conclusions. — Nos expériences, faites sur des chiens, des chats, des lapins, montrent donc qu'il existe dans les différents rameaux du nerf trijumeau que nous avons étudiés des nerfs vaso-dilatateurs types, en même temps que des nerfs sécrétoires. » Dans une prochaine Communication, nous aurons l'honneur de pré- senter à l'Académie les résultats de nos recherches sur l'origine différente des nerfs sécrétoires et vaso-dilatateurs ('). » (') Ce travail a été fait dans les laboratoires de M. Paul Bert à la Sorbonne et de j\r. F. Jolyel à la Faculté de Médecine de Bordeaux. ( U'/,I ) CHIMIE PHYSlOLOGlQUli. — Sur la composition chimique des os lions t'arlliropathie des alaxiijues. Note de M. P. IIecnakd. « M. Charcot a fait connaître, il y a déjà plusieurs années, une lésion singulière qui survient spontanément chez les ataxiques, souvent tout au début de la maladie, le plus ordinairement après que des douleurs ful- gurantes ont déjà donné l'éveil ; je veux parler des lésions articulaires et osseuses auxquelles il a donné le nom d'arthropathie des alaxiques. Ces lé- sions, bien observées par lui à la Salpètrière, ont été vues depuis à l'é- tranger, en particulier par Westphal à Berlin, par Mitchell en Amérique, et par Rosenthal à Vienne. » Le seul point sur lequel l'interprétation des observateurs ait varié est la nature même de l'affection. Tandis que M. Charcot voit dans l'ar- thropathie alaxique une affection bien séparée cliniquement, beaucoup d'auteurs persistent à n'y reconnaître qu'une forme de l'arthrite sèche. M. Charcot a donné les raisons cliniques et pathogéniques qui lui font considérer l'arthropatliie des ataxiques comme étant un résultat direct de l'état de la moelle et non une lésion accidentelle et concomitante. » L'analyse que nous avons pu faire des os d'un ataxique atteint d'ar- thropathie nous semble apporter une preuve à l'appui de l'opinion sou- tenue par le médecin de la Salpètrière. Elle démontre, en effet, que les os des ataxiques sont profondément modifiés dans leur composition et qu'ils se rapprochent beaucoup des os des individus atteints d'ostéomalacie. L'os des ataxiques n'est pas seulement usé à ses extrémités, comme dans l'arthrite sèche, il est devenu graisseux dans toute sa longueur, ses sels calcaires ont disparu, de telle sorte qu'il est on ne peut plus fragile et se brise sous le moindre effort (fractures spontanées des ataxiques). « Voici d'ailleurs les résultats de notre analyse. Nous avons pris un fémur dont les deux extrémités étaient absolument usées et résorbées; nous l'avons réduit en poudre et desséché. » Nous avons vu que loo^' de cet os contenaient : Matières minérales 24,20 Matières organiques 75,80 C. R., 1879. r Semestre. (T. LXXX.IX, N» ii.) 100,00 i3^ ( IO/|2 ) " Les matières organiques se répartissaient ainsi : Graisse ^7,70 Osséine 38, lo 75,80 » Les diverses nialières minérales étaient dans les proportions suivantes : Phosphate de chaux io>9 » (le magnésie 0,7 Carbonate de chaux 11,8 Chlorures, elc 0,8 24,20 » Si l'on veut bien comparer ces résultats avec ceux qui sont fournis par un os normal, on verra de suite combien l'os del'ataxique est différent. » Le premier fait qui nous frappera, c'est l'abondance de la graisse, 37 pour 100 : l'os normal privé de sa moelle en contient fort peu; puis, la diminution énorme du phosphate de chaux, 11 au lieu de 48 pour 100. L'osséine, les carbonates et les chlorures demeurent normaux. )) Il V a donc plus que de l'arthrite sèche dans le cas des ataxiques. Il existe une véritable lésion trophique des os, une dégénérescence graisseuse avec disparition de la matière minérale. » L'arthropalhie ataxique est donc très comparable à l'ostéomalacie ou à lastéatose osseuse de Jones, maladies dans lesquelles on rencontre jus- qu'à 29 pour 100 de graisse, tandis que les phosphates sont tombés à 12 et même 7 pour 100 ('). » TÉRATOGÉNIE. — Recherches sur le mode de formation de la fissure spinale. Note de M. C. Dareste, présentée par M. de Quatrefages. « J'ai constaté, par l'observation directe, le mode de production des di- verses formes de la fissure spinale. Avant mes recherches, on ne possédait sur cette question que des notions purement h3'pothétiques. » L'écartement partiel ou total des lames vertébrales, l'écartement par- tiel ou total des os de la voûte du crâne, qui tantôt existent isolément et ' ') Travail exécuté au laboratoire de Physiologie de M. Paul Bert, à la Sorbonne. ( io43 ) tantôt coexistent sur le même sujet ('), résultent de l'arrêt de développe- ment des lames dorsales, c'est-à-dire des deux plis du niésoderme qui limitent le sillon médullaire et qui sont le point de départ du derme, de l'arc vertébral et de la voûte du crâne, des méninges. Dans l'évolution nor- male, ces deux lames, primitivement séparées, émettent par leurs bords supérieurs des prolongements qui viennents'unir, sur la ligne médiane de l'embryon, entre le feuillet séreux et le tube médullaire. Or il y a des cas où l'union de ces lames ne peut se produire, où, par conséquent, tous les éléments auxquels elles doivent donner naissance restent complètement séparés des deux côtés de la ligne médiane. Il y a d'autres cas où l'union ne se fait qu'entre les parties de ces lames qui doivent produire le derme et les méninges, tandis que les parties qui doivent produire certains éléments du squelette n'émelteni pas de prolongement supérieur et conservent, par conséquent, leur écart primitif. Dans toutes ces parties ainsi frappées d'arrêt de développement, les lames vertébrales et les os de la voûte du crâne se constituent isolément, en laissant le canal rachidien ouvert dans une éten- due plus ou moins grande. » L'arrêt de développement partiel ou total des lames dorsales est toujours déterminé par un état particulier du système nerveux cérébro-spinal, qui tantôt est frappé lui-même d'arrêt de développement et tantôt est modifié dans sa forme par un arrêt de développement du capuchon céphalique de l'amnios. Cela peut se faire de plusieurs façons. » 1° La lame médullaire, point de départ du tube médullaire, et par con- séquent du système nerveux cérébro-spinal, ne se ferme point. Elle reste étalée au fond du sillon médullaire et conserve sa continuité avec le feuillet séreux. Je n'ai rencontré cette disposition que partiellement, et toujours dans la région de la moelle. Elle est le point de départ des cas de spina bifida, dans lesquels il n'existe point de poche hydrorachique. On dit alors que la poche hydrorachique a été déchirée et détruite pendant la gestation. En fait, elle n'a jamais existé. » J'ai observé un fait de ce genre sur un embryon humain très jeune, dont je dois la connaissance à M. le D"^ Martin, médecin-major. M. Martin en fait l'objet d'un travail spécial. )) 2° La lame médullaire se transforme en un tube fermé, mais plus tard que dans l'évolution normale. Les parties de ses parois qui, dans l'état ( ' ) Cette coexistence caractérise les types tératologiques de Vexencépluilie, de la pseiiilen- eéphalie et de Vanencéplialie. ( '044 ) normal, se réunissent sur la ligne médiane, restent écartées, et l'union se fait entre des parties du feuillet séreux qui ordinairement ne participent point à la formation de la moelle. M Dans ces conditions, les parois dti ttibe médullaire, frappées d'arrêt de développement, conservent en plus ou moins grande partie leurs carac- tères primitifs et ne se prêtent point à la formation des éléments nerveux. En effet, dans l'évolution normale, l'apparition des éléments nerveux est précédée par l'épaississement des parois du tube, épaississement qui résulte delà formation de couches nouvelles de cellules semblables à celles du feuillet séreux; mais cet épaississement ne se produit pas partout avec la même intensité. La paroi supérieure des vésicules encéphaliques conserve jjendant un certain temps sa minceur primitive. Dans les cas de fermeture tardive du tube médullaire, cette paroi mince se prolonge dans la région de la moelle et y forme un ruban transparent, interposé entre les cordons blancs qui, dans l'évolution normale, s'unissent immédiatement sur la ligne médiane. Le tube médullaire conserve alors indéfiniment, d'une manière totale ou partielle, son état primitif de poche membraneuse pleine de sérosité. Lorsque cet état ne dépasse pas la région cervicale, il constitue le type de la dérencéphalie. Lorsqu'il atteint tout le tube médullaire, il con- stitue le type de Vanencéphalie. » 3° La lame médullaire se comporte comme dans le cas précédent, mais en se séparant complètement du feuillet séreux. V Les lames dorsales peuvent alors s'unir sur la ligne médiane; mais elles sont frappées d'un arrêt de développement partiel qui atteint les élé- ments osseux et les maintient écartés des deux côtés de la ligne médiane. L'union des lames dorsales ne se fait donc qu'entre les parties qui pro- duisent le derme et les méninges. Il y a des cas où les parties qui formeront les méninges peuvent seules s'unir. C'est ce qui arrive pour les monstres pseudencéphaliens, chez lesquels les méninges sont d'ailleurs frappées d'un arrêt de développement du système vasculaire qui les transforme en une sorte de tissu érectile. Dans d'autres cas, les éléments du derme se pro- duisent aussi bien que les méninges. Ainsi se forment les tumeurs hvdro- rachiques circonscrites, qui ne sont pas toujours incompatibles avec la vie, et dans lesquelles on rencontre le derme, les méninges et la moelle plus ou moins modifiés, avec des accumulations de sérosité, soit dans les méninges, soit dans la moelle elle-même. » 4° f-'Ë tube médullaire s'est complètement développé. L'encéphale et la moelle épinière se sont constitués par la formation de la substance ner- ( io/,5 ) veuse. Mais ces parties sont comprimées totalement ou partiellement par le capuchon céphalique de l'amnios arrêté dans son développement. Alors, comme dans le cas précédent, le derme et les méninges se constituent sur la ligne médiane, tandis que les éléments du squelette restent séparés. Telle est, je l'ai montré depuis longtemps, l'origine des différentes hernies de l'encéphale ou des exencéphalies. » HELMIKTHOLOGIE. — Sur une nouvelle forme de ver vésiculaire, trouvée cliezune Gerboise. Note de M. Mégmn, présentée par M. Robin. K On sait que les Vers vésiculaires, ou larves de Téniadés, affectent trois formes types dont on avait fait trois genres lorsqu'on les croyait des êtres définis ou plutôt définitifs; les noms de ces trois genres ont été conservés pour caractériser ces formes, savoir : j 1° EcHiNOcoccus, nom des Vers -vésiculeux, sphériques, lisses, se mnllipliant d'abord par dédoublement endogène ou exogène, puis émettant à leur/ace interne de nombreux sco- lex, véritables stolons, caducs, c'esl-à-dire se détachant et flottant dans le liquide interne aoant la destruction de la vésicule mère ; » 2°CoENDRus, nom des Vers vésiculeux ovoïdes, lisses, qui ne se multiplient pas par dé- doublement, sauf une variété signalée par M. Baillet sous le nom de Cœnurus serialis, et qui émettent sur leur surface externe Ae nombreux scolex, d'abord invaginés et saillants en dedans, scolex persistants, c'est-à-dire qui ne sont mis en liberté que par la destruction de la vésicule qui est leur racine commune; 1) 3" CrsTicERCos, nom de Vers globuleux lisses, ne se multipliant pas par dédoublement et n'ayant qu'un scolex externe, une ou plusieurs fois invaginé. M Ces trois genres de Versvésiculeuxsont tous uniformément globuleux, simples et lisses. Je viens d'étudier une nouvelle forme très différente sous ce rapport des précédentes et qui a été recueillie sur une Gerboise. Cette Ger- boise portait sur la face externe d'une cuisse une tumeur indolente. On l'en débarrassa, par une simple incision, pendant son sommeil hibernal. Le contenu de cette tumeur, qui était un kyste, ressemblait à un amas de con- crétions fibrineuscs et me fut envoyé pour en déterminer la nature. Chacune de ces concrétions, qui mesurait de o", oo5 à o™, oio de diamètre et qui était très irrégulièrement^ rameuse, ou plutôt multituberculeuse, n'était autre qu'un Ver vésiculaire d'une figure extrêmement étrange. Ce Ver ressemble à une racine très tortueuse, couverte de nœuds très saillants qui sont eux-mêmes chargés de nodules, dont les plus petits, qui sont en ( io46 ) même temps terminaux, ont la forme de petits coeurs allongés. L'intérieur de cette production est creux, rempli de liquide clair répandu dans tous les diverticulums, lesquels communiquent tous entre eux. C'est donc une seule vésicule, et sa surface externe est très élégamment chagrinée. A sa face in- terne, et surtout dans les petits culs-de-sac, cette vésicule, qui est opaque, présente de grosses papilles cylindriques, contournées, dans l'intérieur desquelles on pénètre par un petit pertuis en infimdibulum s'ouvrant sur la face externe ; chacune de ces papilles n'est autre qu'un scolex invaginé, pré- sentant les quatre ventouses et la double couronne de crochets caractéris- tique des Téniadés. ' » Ce Ver vésiculalre est donc un Ver polycéphale à scolex invaginés, mais appartenant à la surface externe. Il se rapprocherait donc sous ce rap- port des Cœnures, dont il diffère par la bizarrerie de sa forme et l'état gra- nuleux spécial de sa membrane. D'un autre côté, il y a tendance à multi- plication exogène, comme chez le Cœnurus serialis et chez l'Échinocoque; mais il diffère de ceux-ci en ce que ses bourgeons restent tous unis à la vésicule mère et la continuent. » Ce Cœnure polytuberculeux appartient-il à une nouvelle espèce de Taenias, ou doit-il sa forme à la région du corps qu'il habitait? Je ne puis que poser cette question. Dans tous'Jes cas, c'est un fait de plus à ajouter à l'his- toire du polymorphisme chez les Téniadés. » ZOOLOGIE. — Nouvelles remarques sur les Orthonectida; par M. Alf. Giard. « Dans deux Notes successives, M. Elias Metschnikoff s'est occupé des animaux que j'ai fait connaître il y a deux ans et auxquels j'ai donné le nom d' Orllionectitla ['). Tout en signalant l'importance du groupe, M. Mets- chnikoff a émis quelques critiques auxquelles je désire répondre, en m'appuyant sur des observations de l'automne dernier, quia été particu- lièrement favorable pour l'étude de ces parasites. 1) M. Metschnikoff avait cru d'abord reconnaître le sexe femelle des Ortlioneclida dans ce que j'appelais la forme ovoïde^ bien que j'eusse très explicitement indiqué que cette forme était de taille moindre que la forme allongée. Dans sa dernière Note, au contraire, il considère comme étant la femelle la forme que j'ai décrite sous le nom d'Intoshia gigas. J'avoue que (') Comptes rendus, séances du 29 octobre 1877 el du 32 septembre 187g. ( io47 ) cette idée s'est plusieurs fois présentée à mon esprit, pendant la durée de mes recherches, et encore aujourd'hui je ne la repousse pas absolument Le plus fort argument que je trouve en faveur de cette supposition, c'est que les deux formes Jnloshia et Rhopaliira existent avecla même fréquence à peu près chez V Ophiocoma necjlecta, et qu'il serait singulier de trouver chez cette petite Ophiure deux représentants différents d'un groupe aussi rare que les 0;5i 7.i4 Février 1878 7g 76 7,4 6,9 g, 80 9,60 7,26 6,87 Mars 69 67 6,4 6,3 10,10 10,00 6,48 6,23 Avril 55 53 6,7 6,3 i4,6o i4)4o 6,7g 6,46 Mai 64 60 8, g 8,6 i7jOo i6,5o 9,i5 8,34 Juin 55 53 10,0 g, 6 21,00 21,00 9>9o 91^4 Juillet 58 56 10,7 10,2 21,00 21,00 10, 44 10,08 Août 58 55 11,2 10,6 21,70 21 ,60 10,84 10,28 Total 653 627 85, i 81,1 i53,5o i52,4o 84,63 80,43 Moyennes.. . 65,3 62,7 8,5i 8,11 i5,35 i5,24 8,46 8,0 II. — Bo'S résineux. POIDS MOYEN DEGRÉ MOYEN TEUPÉRATCRE MOYENNE de la Tapeur d'eau de saturation de l'air tension moyenne au moment renfermée en centièmes de la vapeur d'eau de l'observation dans un espace de i"« "au-dessus à 35o™ au-dessus en au-dessus en au-dessus en des pins. en dehors, des pins. dehors. des pins. dehors. des pins. dehors, mm mm o o gr gr Septembre 1877. . . % ^^ 8,46 7)24 i4>4o i4)6o 8,41 7>ï3 Octobre 65 54 7,20 6,00 12, 4» 12, 5o 7,02 5,88 Novembre 80 69 6,80 5, 90 9i20 9)20 7>o4 6,07 Février 1878 .... 74 61 7)4° 6,3o 10,20 10,20 7,42 6,20 Mars 78 63 6,20 5,70 9j5o 9i8o 6,57 5,67 Avril 62 52 7,5o 6,40 i4,6o i4,5o 7,62 6,34 Mai 66 56 9>3o 8,00 17,00 17500 9)43 8,00 Juin 62 54 10, 3o 9>20 20,00 20,00 10, 54 9ii8 Juillet 56 4^ 10,80 9>3o 22,20 22,20 '0,78 9*24 Août 67 58 12,10 10, 3o 20,60 20,60 '1)79 10,20 Total 674 573 86,06 74)34 i5o,io i5o,6o 86,62 73,91 Moyennes... . 67,4 57,3 8,60 7,43 i5,oi i5,o6 8,66 7)39 ( io53 ) III. — Pluie. QUANTITÉ DE PLCIE TOMBÉE au-dessus au-dessus du massif à 350" du massif à 3oo" de pins sylvestres. en dehors. de bois feuillus. en dehors. (Altitude io/|™.) (Altitude io4".) (Altitude 122".) (Altitude 132"). mm mm mm Janvier 1878 .. 24,00 '^'jyo 28, a5 28,35 Février 20,00 i8,oo 19,25 19,50 Mars 43 '00 40'OO 53, 00 49)^5 Avril 445^0 4o>So 54,75 54, 5o Mai 119,50 II 4, 00 95,00 89,50 Juin 8i,5o 78,25 66, 5o 64,25 Juillet 37,50 35,25 49j25 5o,75 Août 9^175 85,00 III, 5o 107,75 Septembre...., 36, 5o 34, 00 25,75 25, 5o Octobre i47,5o 142,00 112,75 10g, 5o Novembre 81,75 77,00 io5,75 104,75 Décembre 4^,00 ^^,2.0 53,75 53, 00 773,90 728,25 775,50 756, 5o Différence en faveur des pins sylvestres 45""™, 65 Différence en faveur des bois feuillus 19""", 00 » Les déterminations hygrométriques ont été faites pour les bois feuillus à i*" du soir, à 3'' pour les bois résineux. Elles constatent qu'en moyenne le poids de la vapeur d'eau renfermée dans i™*^ au-dessus des pins est de 8^', 66 et en terre découverte, à la même altitude, de 761-^3^, La différence en faveur des pins est de i^"^, 37. Au-dessus des bois feuillus, le poids de vapeur contenue dans le même volume est de 8^', ^6 et en plaine de S^'', 04. La différence en faveur des bois feuillus est de oS'',42. » Il faut remarquer que, si les déterminations ont été prises dans les couches d'air soumises à l'influence des bois résineux, à une heure plus avancée de la journée, quand le sol et les arbres ont émis plus de vapeurs, les courants ascendants des heures les plus chaudes ont eu pour effet d'entraîner dans les régions supérieures une grande partie des vapeurs reçues. L'observation, dans ce cas, a été faite dans la période minimum. D'un autre côté, les couches d'air au-dessus des pins étaient lui peu plus rapprochées de la cime des arbres que les couches étudiées au-dessus des bois feuillus. Si donc l'heure était moins favorable aux résineux, le milieu observé se trouvait à leur avantage, et la comparaison des données re- cueillies peut fournir des indications utiles sur les relations de la forêt ( io54 ) avec ses alentours et sur le rôle que jouent dans l'atmosphère les diffé- rentes essences. De cette comparaison, il ressort que l'affinité des pins pour la vapeur d'eau est de toute évidence, et le Tableau des pluies vient confirmer ce fait météorologique. » En iSyS, on a recueilli au-dessus des bois feuillus o™, 775 d'eau et aux alentours de la forêt en terre découverte o™,756. La différence en faveur de la forêt est de o^jOig. Pendant le même temps, il est tombé sur la cime des pins o™, 774 d'eau et en plaine, à la même altitude, o™, 728. La différence en faveur des pins est de o°\o46. Les forêts et surtout les bois résineux ont donc cette propriété remarquable de soutirer aux cou- rants pluvieux qui les traversent un plus grand volume d'eau que les terres et les champs. » Ces observations ont été vivement critiquées en Autriche par M. le D"^ Hôhnel, dans un travail fort remarquable sur la transpiration des plantes. Le D'' Hôhnel signale l'omission des températures, dans les études hygro- métriques que nous avons eu l'honneur de présenter à l'Académie ('), omission, dit-il, rendant tout à fait problématiques les résultats de nos re- cherches. Cette omission se trouve réparée et nous n'avons rien à changer à nos conclusions. M. le D'^ Hôhnel a trouvé, dans ses investigations phy- siologiques, que les pins transpirent dix fois moins que les bois feuillus. Nous arrivons à montrer que, à côté de ce fait très remarquable, les bois à aiguilles ont pour les vapeurs une affinité marquée. Ne voit-on pas là ce merveilleux équilibre qui rehe entre eux tous les faits de la nature. Les pins destinés à croître sur les terres les plus arides, transpirant peu, ont peu besoin d'eau. Ils fécondent de tels sols en retenant autour de leurs cimes les vapeurs qui vont former le nuage et la rosée, et cette enveloppe humide vient ralentir la transpiration, au moment où la terre n'aurait plus assez d'eau pour répondre aux besoins des organes. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur un givre très intense observé à Angers, les 12 e< i3 décembre 1879. Note de M. C. Decharme. « Depuis le 4 décembre, jour du verglas que j'ai eu l'honneur de signaler à l'Académie, rien de particulier ne s'était produit dans l'atmosphère, à Angers, sinon un abaissement considérable de température ( — i4°>5 le 10 décembre) et une grande pression baromé- trique, qui atteignit 778™™, -2; le dégel incomplet du 6 a laissé beaucoup d'arbres et d'ar- bustes plies sous le poids de la glace diaphane qui les recouvre depuis cette époque. (') Comptes rendus, t. LXXXIII, p. 5i4 et 752. ( io55 ) » Le 12 de ce mois, par une température de — 8°, 8 à — 6°, 4, une pression de 779""" et un vent d'est extrêmement faible, il se manifesta dès le matin, sur les brindilles des arbustes d'abord, puis sur les feuilles, les branches et généralement sur tous les objets exposés à l'air, un dépôt de givre qui alla en croissant jusqu'au lendemain matin. Ce givre ou plutôt cette gelée blanche offrait cette particularité, que les longues et nombreuses aiguilles de glace opaque qui le constituaient étaient placées toutes d'un même côté des branches, feuilles, brindilles, côté opposé à la direction du vent. Les houppes épaisses, sorte de plumets que formaient ces aiguilles entrelacées, avaient fort peu d'adhérence entre elles : dès qu'on se- couait un peu leur support, elles se détachaient immédiatement et tombaient toutes en- semble. » M. J. Cacssin adresse une Note sur le système adopté pour relier entre eux les wagons sur les chemins de fer. M. L, JoBERT adresse une Note relative à un projet de « grand réflecteur céleste » , destiné à obtenir, dans une grande chambre noire capable de con- tenir jusqu'à cent observateurs, une image agrandie des corps célestes. D'après l'auteur, les diverses parties de cette image, vues directement ou par transparence, pourraient elles-mêmes être successivement observées à l'aide de lunettes, fonctionnant, dans ce cas, comme des microscopes. A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages recds dans la séance du 24 novembre 187g. (suite.) Sur les acides tfnoisooxjvalérianujite et thiodiisooxyvalérianique ; parE. Du- viLLiER. Lille, irapr. Danel, 1879; br. in-8°. Sur les acides tlûooxybutyriqiie ei ihiodioxybutyrique normaux ; par E. Du- viLLiER. Lille, impr. Danel, 1879; br. in-8°. . Sur la préparation du chlorure d'élhylène; par E. Duvillier. Lille, impr. Danel, 1879; br. in-8°. ( io56 ) Considérations sur le chtoral, le chloroforme et l'acide formique,- par M. E, DuviLLiER et A. BuisiNE. Lille, impr. Danel, 1879; br. in-8°. Sur l'acide étityloxy butyrique normal et ses dérivés; par E. Duvillier. Lille, impr. Danel, 187g; br. in-B". Thèses présentées à la Faculté des Sciences de Lille pour obtenir le grade de docteur es Sciences physiques; par E. Duvillier. Lille, impr. Danel ; in-4°. Annales de l'Observatoire de Moscou, publiées par le Prof. D'' Bredichin ; vol. VL i'^ livr. Moscou, A. Lang, 1879; in-4°- Report of the superintendent of the United States coast survey, showiiig the progress of the survey during the jear r875. Washington, Government prin- ting Office, 1878; in-4'* relié. Illustrations of cretaceous and tertiary plants of the western territories of the United States. Washington, Government printing Office, 1878; in-4°. Annual report ofthe board of régents of the Smithsoinan Institution, showing the opérations, expenditures and condition of the Institution for theyear 1877. Washington, Government printing Office, 1878; in-8° relié. Tenth annual Eeport ofthe United Stades geological and geographical survey ofthe territories, etc. ; 6/ F. V. Hayden. Washington, Government printing Office, 1878; in-8° relié. Miscellaneous publications, n° ii. Birds of the Colorado valley, a repository of scientific and popular information concei'ning norlh omerican ornithology ; by Elliott CouEs; Partfirst. Washington, Government printing Office, 1878; in-B" relié. Ninth anmial Eeport ofthe board of commissioners of public charities of the State of Pensylvania,elc. Harrisburg, Lane S. Hart, 1879; in-B** relié. Jhe Naulical Almanac and astr'onornical ephemeris for theyear i 883^0?' the meridian of the royal Observatory at Greenwich. Londoii, John Murray, i879;in-8°. Bulletin de la Société ouralienne d'Amateurs des Sciences naturelles; t. IV, t. V, livr. 1. Ekatherinbourg, 1879; 2 livr. in-4°. (En langue russe.) GuiLHERME José Enwes. Exposiçâo universal de Paris. A vida medica das naçôes. Lisboa, Sousa Neves, 1879; in-8°. (Présenté par M. le baron Larrey.) Bullettino di bibliogr^afia e distoria délie Scienze matematiche efisiche, pubbli- cato da B. Boncompagwi ; t. XII, luglio 1879. Roma, 1879; in-4''. (Pré- senté par M. Chasles.) ( 'oSy ) Ouvrages reçds dans la séance du i'^'' décembre 1879. Note du Directeur des Travaux de Paris sur la situation du Service des eaux et égouts et sur les mesures à proposer au Conseil municipal. Paris, A. Chaix, i879;in-4°. Guide de l'élève et du praticien pour les travaux pratiques de Micrographie ; parW. Beaueegard et V. Galippe. Paris, G. Masson, 1880; in-12. Oscillations des quatre grands gluciers de la vallée de Chamonix et énuméra- tion des ascensionnistes du mont Blanc; par V. Patot. Chamonix, chez l'au- teur, 1879; in-i8. Sur quelques phénomènes curieux observés à la surface des liquides en mou- vement; par M. G. van der Mensbrugghe. Bruxelles, F. Hayez, 187g; br. in-8°. Geologj oftlie provinces of Canterbury and JVestland, New-Zealand. A Re- port comprising the results of ojficial explorations; by i. voir Haast. Christ- church, printed at the Times office, 1879; in-8°. Beal Academia gadilana de Ciencias j Letras. Inauguracion del ano acade- mico de 1879 ^ 1880. Sesion regia. Cadiz, Federico Joly, 1879; br. in-8°. Konincjrijk der Nederlanden. S tatislick van den in- , uit-en doorvoer over het jaar 1878 uitgegeven door het département van financien; eerste gedeelte. S' Gravenhage, 1879; in-folio. ERRATA (Séance du i" décembre 1879. Page gSo, ligne 16, au lieu de : D(«) ^ \ 'l'(f), Usez : D[n]z=y <\> {\ -\ G. R., 1879, 1' Semestre. (T. LXXXIX, «"24.) I ^^ ( io58 ) Novembre 1879. Observations biétéorologiqcesi TEMPERATURE DE L AIR SOUS l'ancien abri. = ) i3 i4 i5 16 17 18 ■9 ÎO 21 7.1 23 24 25 26 27 28 29 3o I ,:> ■>,3 2,6 5, G 5,3 -0.9 6,8 1,8 1 , _ — I .9 —5,1 1,8 a^con- ilaulc des -.,G — 5,0 — 0, 1 1,9 0,5 -.,8 0,9 —6 —5,3 -0,8 8,^ 7.9 41 9,4 9,3 8,5 1 1 ,2 m.lj ..,4 12,2 10,4 10,-; 10. 1 7>o ;i?cen- dnnlc ■ 2,a| cen 0,1 2,5 2,3 3,7 5,'| 5,5 0,9 -3,6 0,9 ' , ' 2 ,0 4,9 5,1 6,0 6,9 10,2 9,3 8,8 8,1 4-^ 4,4 0,4 — 0,5 7,0 (lante TEMPERATURE DU SOL à la surface du gazon. (61 !• déc 2° déc. 3* déc. Mois.. -■■4 1,8 3,7 3,0 — 0,5 -5,3 -2,9 —3,1 0,6 6,2 7.4 7,1 7-5 9,8 9,2 7.5 5,6 8,7 6,9 4, 3,8 -0,4 0,2 5,5 9,2 5,1 -0,4 — I, I -0,4 1,9 3,5 2,4 — 1,0 -4,7 —3,3 — 1,7 -0,4 (-) 3 1 , 2 — o " - , ; 0,8 10,1 6,8 6,3 7, 4, — 0,3 3,6 -1 ,0 —0,6 —0,6 1,3 4,5 -1,6 6,3 7,' 2,1 —3, 5,2 4, S 2 1 —2,0 -4,, -9,2 —0,2 5,4 des — 1,6 -4,4 -7,4 — 2,0 —0,9 2,0 -7,0 -8,3 -8,2 -0.3 (8) '5,7 19,1 21,6 i3.5 10,4 2 2 , ,'1 22,7 j8,8 26,0 is,4 19,2 2,, 3 I9-" 18,6 18,5 16,2 t4,5 ,6,2 cen 3,1 14,4 7,9 8,0 ■4,7 12,2 3,4 3,3 11,8 (9) -0,5 3,6 7,4 9,3 10,5 7-4 7,5 10,4 14.5 i3,o i4,4 7,7 12,2 ■3,1 8,4 8,3 7 , ~ 3,5 7,2 10,8 dante 0,8 5,0 0,3 3,0 S, 1: 5, -1,8 1,7 -3,5 5,8 T3 Ë C o o (10) 5,0 5,3 6,1 6,7 6,6 7,3 10,3 9,4 8,3 5,4 8,5 6,4 4,3 .3,8 0,0 -0,3 4,7 8,6| 5,2 -0,8 2.-1 1,5 -1,3 -4,3 -4, -3,9 -0,4 -3,9 16,3 10,2 i5,i T0,3 7-9 3,2 8,9 8,4 8,0 8,1 8,2 8,0 8,4 9,0 9,2 8,3 8,5 8,6 7,« 7,' 6,3 5,0 4,9 5,9 6,8 6,0 5,1 4,1 3,9 4,2 4,7 4,3 3,5 - î / 2,3 I 7,0 4,0 -1,5 3,3 8,5 6,7 3,7 6,3 i) mm 0,2 0,5 0,2 0,4 0,3 o,i 0,4 0,3 0,3 0,2 1,5 I , T 0,6 0,4 0, 1 0,2 0,3 0,8 0,3 o, I 0,1 2,6 0,4 o, I 1,3 0,8 0,6 0,0 0,0 0,0 2,9 5,4 6,0 >4, (tb> ni m 0,3 2,1 2,0 1 .0 1,6 1 , I 2 ,5 1,1 1 . 1 0,5 0,3 2,5 3,3 2,9 1 ,1 i3,3 POl-R 100"' D AIR. 43 52 61 63 34 49 42 41 86 58 36 44 59 71 68 89 67 29 38 38 36 53 1 12 79 93 O9 76 53 59 n) 0,0 0,0 0, 1 0,0 0,3 0,2 0,0 0,2 0,4 0,1 0,0 1 ,1 0,8 0,1 0,3 0,2 0,1 0,2 0,3 0,3 0,3 (18) (■9) 0 2 0 3 0 3 0 4 0 3 0 2 0 4 0 3 0 5 0 , 0 4 0 3 0 ,3 24,8 25,9 25,8 23,7 24.7 26,2 26,8 25,5 20,0 3o,9 26, 1 24,3 25,4 28,8 2J, 24,6 24,8 25,3 24,4 35, 25,3 25,9 25,9 24,9 24 32,7 23,6 20,7 36,3 24,9 25,5 mg 2, 1 2,4 2,0 1,6 ',9 2,0 2,4 2,0 1,8 2,0 1,8 1,9 1 , 7 1,6 2,1 1,9 1,7 1 ,5 1-7 2,1 1,9 2,2 1,9 1,8 2,1 1-9 2,0 2,0 2,0 1,8 1,9 O i 2 H (ao) mg 0,5 0,'t 0,6 0,5 0,5 0,4 0,5 0,6 0,5 0,5 0,5 0,4 0,6 0,5 0-7 0,5 0,4 0,5 0,5 0,6 0,5 0,6 0,5 0,5 0,3 0,4 0,5 0,8 0,5 0,5 0,D 0,5 0,5 0,5 FAITES A l'Observatoire de Montsocris. ( ïoSg ) Novembre 1879. 19 30 21 22 23 24 25 26 27 28 29 3o M ACNËTOKÈTRES a midi ni m 7.ij,3 75f),7 762,0 768,3 769,0 769.' 768,7 770,1 764.9 760,8 738,3 7^3,9 757,8 761,3 76^,9 766,8 764,3 760, '1 7^914 753,7 753,8 756,0 756,5 707,2 737,3 733,9 733 , 1 734,- 730,0 I* déc 2' déc. 3» déc. Mois. . I 6 . 55 , 6 37,0 56,6 56,2 34,7 57.2 56,4 .55,6 56,9 57,3 57,2 58,2 56,7 39.0 58,3 36,9 57,2 57,7 56,6 56,3 56,5 56,2 57,2 56,1 56,3 56,0 56,6 56,3 56,2 56.0 764,5 760,2 54,8 759,8 ( )3 1 63.31 ,9 32,9 3i,5 16. 56, 4 56,3 16. 56, 7 1 = Cil 33,1 3i,8 32,0 3i,6 32,3 3i,3 3o, 3o,4 3o 3i,3 39.9 29,9 3o,4 29,2 28,8 3o,6 29,7 29,1 29,8 29.0 1,9363 9354 9358 9369 9362 9358 9363 9375 9378 9372 9366 9366 9354 9342 9348 9866 9369 9870 9866 9853 9377 9377 9376 9888 9890 9374 9885 9888 938. 9889 65. 3 1,6 29,6 6i.3o,8 1 ,9363 9863 9381 1,9869 lim 3,9 '9,0 i5,6 10,6 7,3 i3,o ■4,4 7,2 11,3 8,8 11,2 24,0 '7.2 i5,o (10,0 j (i5,o, 16,6 17,0 22,1 18,8 11,1 6,1 6,. 6,1 '8,9 '9,3 18,9 22,5 '3,4 ,,,3 16,6 i3,6 i3,9 NNE NINW N N RetouràSotW SSWàWNW NW NNW à NE KE à SE SSW SW WjNW NW NNW NE NNEàW WNW AY à N NNE NNE Retour h S Variable WNW Variable Retour à NE NE NE NE NE NNW o a 'n i! = ., (»T) NNE NNW A n:ne NNW/. NW NW NNW NNE k NNW NiNW NE ENE SSW E NE WSW NNW psvciino- MÈTIIE. mm (<,:; 5,8 6,. 6,6 6,3 6,6 7.' 7.8 6,6 6,5 8,0 5,3 4,' 4,3 8,2 8,1 5,6 7:9 6,1 3,3 3,6 4,5 5,0 5,8 4,2 J , 2 2,3 2,8 8.8 6,3 3, ' 3,9 3,2 91 82 87 86 84 86 79 90 85 94 95 7 ' 63 7^ Gi 61 So 85 93 77 80 90 90 100 77 REMARQUES. I.a colonno b.ironiéirlquo, hLmtonto dans les derniers jours J'oclulire, accuse un petit minimum do :J3,i le 3 Tors 7- 11. m ; a partir de cet iiislani le mouvoiiicnt do hausse, très accentué, so conlinuo jusqu'au maximum du H vers 8 h. if> a 771,0. L'oscillation suirante est limiléo par le minimum de 7.1?.» lo la Ters G h. m. et se complcto par lo retour a 767,8 le i5 à II h. 45 du soir. Tne dépression nouvelle, d'allures plus sipniflcetivos, se prolonsrt au delà d'une premii-re indexlon mlnima do -i3,& le ?! a 3 h. 2IJ du maiin. \juçi première série de mauvais temps nous donne les épnques de plus fortes pluies le n. tout lo jour et principalement de 3 h. Su a G h,; le n, avant l'aurore; une pciile avtTâc de grôlo le i3 à 18 h. ao; chute con- tinue, mais d'un total faible, le 18 entre ^^ h. :îo et 7 h. Flocons de neige mèlës de grésil le w. H noiseaii aussi duiant les premières heures du ?i, de même que dans la lualiuéo du ■>■>; le grésil cl la plulo succi'denl. l.a presque totililé de l'eau recueillie pendaiil cette bour- rasque est tomliéo le 23 du u \\. a ï» h. IMulo uuirquée le y3, mais plus fine dans l'après-midi el la soirée, et surtout de 14 b. 4J à 18 b. Neige el grésil les 26 ei:io. On remarquera : Que la tension électrique va toujours croissant; Que l'alHux dair froid, très soutenu, so traduit par un écart thermuuiélrique qui, toujours inférieur a la va- leur normale (telle qu'on la déduit de fio années d'ob- seryatloos), est de i" durant la première décade, de 3°, 5 dans la période 1res pluvieuse du n au >3, ot de C en moyenne dans la dernière semaine. Ko chilTro actinomélrique est assez constant comme moyenne de chacune de ces trois périodes. Il atteint seulement le tiers do la valeur calculée dans l'hypo- thèse d'un ciel pur. Les perturbations magnétiques, toujours très réduites, se sont produites dans I intervalle du y au i\, btcc recru- descence du ir au la. Agitation nouTelle du 18 au ao et durant la nuit du m au ^-li. Brouillards assez épais le jfur de la Toussaint. ïtruine le 8. Assez belles journées les 9 el i... Urouillards mo- dérés les 22 et ?.3. Très brumeux encore lo ai, ainsi que dans la soirée du 29. GeléL'S blanches les i3 e: n. i5 et 16, aa, a3 Ot a<, et du ?7 au 29- Celles de ces condensations qui four- nissent de le.iu en quantités mo^urabIes sont Indiquée^ dans la colonne (i:'i do ces Tableaux par les parenthèses des nombres pluvlométriqucs. La toniJance à la baisse du baromètre persiste jusqu'à In fin du mois, encore bien que la colonne se 80U un pou ruleree jusqu'à 757, 3 lu 23 à 8 b. 5o. 82 ( io6o m o c < s ai ai ■Sggl C c;-:^; ■ ai o._2 c = '§■ = ^ S = .2. : -a O ^ : ■2 ^ « ï -r = ) « 2 .ï ;2 « O ^i: o- ^O' S g o B. ^^D O »2 -r; .i o 5 -- ** " rt t) - ^ ^ n o ? j a a: r; -. o a, ro £ 3 a) ;^ :- ?:; S îi ? ■^ CO 'O ' ^ S (yi c^ ca ^ en — ; u — • a) UT S. S . c S S = B " S-" -5 o.ï g "n C .2 ë'S i =1 o o S ■»- -S. S. ■aiBîuozjjoq aïKVsodwo^ c^ = e 05 00 ce a S > O z Q O es o K CO u z a o KosivKnD>;i = =OaaOas ■ eoiasmiB eninâiBtl op KosiVKiioaa ■ Q[8IO[ 1331405 SUUS; onbiJdqâsomie •INSA na 3SS311\ en u^ 00 OiCimcnu^Qocoirsco^T v:r c* « es « (^ d en -^r Lfi m lo -T u^ -en c CT en - -^a- v3- 'vj- »^ v3- ro en uqu ^Ubs |os np spiod np KOixvmv.v a'" ^ P5 O S o ^^ ri Oï o c lO - ^^ oo 00 ►" ^ en o en tD z o o 'o) s o O o o - - o O o o o o o o o « - en - O o o lO ■ejnd nB3.i ap (couvaodVAS n onbui^aiojâiq 3H03a - o ^^ in es to — M <:d CO r>i M ..^ iM CT) o o ■- Cl Cl n îo O >n 00 - o o ^ Ol Cl O^ S"j es « (N Cl oo en Oï Gï O^ Cî 00 CO 13 V.— e^ Cl CTi en c^ r^ r^ ^ "Xi r-> r^ « Cl v^ v^ ..ni r^ 00 CO 00 00 CO 00 00 en QO nca.p jQ3di!A c[ 9p gfn Ci « "^ ^o o CO r^ escNCNCidcJCNOen ^^ »-3- m lo lo m «o- vy *.^ en en en en ci ci _ m r* „ r^ O m rr-. m Cl en en o (- v3- •,o B ©JieniojBq np a a CO r^ o LO O to i-^ ai o ■- O oo lO •-^ en ^3- '■^ L'- sa:13i.lVH r-. i-T. ^T^ n* (T> rr-i m m m o O o m m m Cl rr> Cl Cl Cl m es Ol Cl Ol Ol vo ifi LO lO iO ijTi C£î CO CO tO LO un ^ u:) in lO lO lO !>■ ■ LO CD [^ GO Cl O C» en vg- ^n co t^ co O o — COMPTES RENDUS DES SÉANGKS DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SÉANCE DU LUNDI 22 DÉCEMBRE 1879. PRÉSIDENCE DE M. DAUBRÉE. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE I/ACADÉMIE. M. Faïe, en préseiilanl à l'Académie le « Cours d'Astronomie nautique » qu'il vient de publier chez M. Gauthier-Villars, donne les détails sui- vants : i( Ce Livre comprend la partie de l'Astronomie qui est relative au mou- vement diurne du Ciel, la navigation par l'estime, la navigation astrono- mique, l'étude des instruments de mesure et la théorie des erreurs. Bien qu'il existe de bons traités sur la matière, l'auteur a pensé que les marins accueilleraient avec intérêt un Ouvrage qui sort de la ligne ordinaire par la méthode qu'il a suivie et les idées nouvelles qu'il a exposées, )) La méthode consiste à ramener toutes les questions à deux ou trois équations fondamentales qui reviennent sans cesse et finissent par se graver profondément dans la mémoire; à n'employer que des formules rigou- reuses; à imiter les géomètres qui, une fois les conventions posées, les sui- vent invariablement jusqu'au bout sans jamais en dévier. On a pu, de la sorte, supprimer une foule dérègles, de discussions de détail, de prescrip- tions particulières qui allongent notablement les traités de navigation et sont, pour le calculateur, une source continuelle do trouble eS d'erreurs. C. R., 1879, 2' Semestre. (T. LXXXIX, N» 23.) ' 4t> ( I062 ) » On a traité avec un soin particulier l'étude des chronomètres, en don- nant comparativement les méthodes suivies en France et en Angleterre. Le lecteur jugera aisément de celle qui mérite la préférence. C'est un point sur lequel M. Faye avait déjà appelé l'attention de l'Académie en sollicitant la création, dans nos grands ports de commerce, d'observatoires clironomé- triques semblables à ceux de Liverpool et de Hambourg. L'étude des dé- viations de la boussole, sous l'influence du fer des navires, a été notable- ment simplifiée et les calculs ont été réduits à leur plus simple expression. L'auteur a exposé à ce sujet la belle théorie de Poisson sous la forme essen- tiellement pratique qu'elle a revêtue dans les publications de l'Amirauté anglaise. » Les solutions graphiques du problème de Douwes, si vivement préco- nisées sous le nom de droites de hauteur, ont été exposées et discutées à un point de vue nouveau. L'auteur croit avoir réussi à mettre en pleine lumière leur rôle et leur importance véritables. La question des distances lunaires semble aussi avoir fait un progrès sensible au point de vue de la simplicité et de la rigueur. Enfin, l'auteur a traité d'une manière neuve la théorie fon- damentale des erreurs d'observation avec laquelle il importe à tout obser- vateur consciencieux de se familiariser. » Le Cours d'Astronomie et de Géodésie dont l'auteur a l'honneur d'être chargé à l'École Polytechnique comporte plusieiu^s leçons sur ces questions diverses et sur la belle application que les marins font journellement de cette Science. Ce sont ces leçons qu'on a voulu développer, en poussant jusqu'aux détails pratiques dont il ne saurait être question dans l'ensei- gnement de l'École. Ce Livre a donc été écrit spécialement pour les marins de nos flottes militaire et commerciale, mais l'auteur espère qu'il pourra servir aussi à ceux qui pensent que l'étude d'une Science gagne quelque chose à n'être pas isolée de ses plus importantes appUcations. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Réponse aux remarques de M. H. Sainte-Claire Deville sur la température de décomposition des vapeurs; par M Ad. Wurtz. « Dans une Note présentée à l'Académie (séance du 17 novembre 1879), M. H. Sainte-Claire Deville a soulevé de nouveau la discussion sur la vapeur de l'hydrate de chloral, discussion que je croyais épuisée. Avant de répondre aux observations qu'il a présentées, j'ai voulu répéter les expé- riences qui ont été critiquées par mon savant confrère. ( io63 ) » Après une nouvelle vérification, je maintiens fermement le fait que j'ai annoncé et les conclusions que j'en ai lirées.QueM. Deville me permette d'abord de repousser le reprochequ'il m'a adressé de m'étre servi de ses ap- pareils sans le citer. J'ai eu soin de le faire en décrivant mes expériences sur l'amylène et l'acide bromhydrique ('). Quant aux appareils que j'ai employés dans mes expériences sur l'hydrate de chloral, ils diffèrent des premiers : ce sont les miens; mais, s'ils ont pu donner de bons résultats, le mérite en revient moins au chimiste qui les a imaginés qu'à l'artiste qui les a exécutés, M. Alvergniat. Pour répondre à une objection de M. Berthelot, j'ai fait construire un appareil à double enceinte et dans lequel le mélange se rendait dans la seconde au sortir de la première, de telle sorte que la paroi qui les séparait toutes deux fût en contact, d'un côté et de l'autre, avec ce mélange. » Dans ces conditions, l'expérience ayant été faite soit à la pression ordi- naire, soit à une pression de i6o™™, on n'a pas pu constater une élévation de température de -^ de degré. Je donnerai plus tard les détails des opé- rations, et j'ajoute seulement que, ayant dirigé dans le même appareU du bioxyde d'azote délayé dans vingt fois son volume d'azote et de l'air, à la température de 69°, j'ai constaté une élévation de température de 3°, 2. Tels sont les faits que je voulais établir. J'aborde maintenant la discussion. » 1. M. H. Sainte-Claire Deville m'oppose d'abord les expériences « cru- ciales » de M. Troost. Elles étaient fondées sur une idée ingénieuse, mais elles étaient inexactes. » La première consistait à exposer de l'oxalate de potassium cristallisé dans une atmosphère de vapeur de chloral, dans laquelle la tension de la vapeur d'eau était un peu supérieure à la tension de dissociation du sel hydraté, à la température où l'on opérait. Dans ces conditions, M. Troost affirmait que le sel hydraté émettait de la vapeur d'eau. J'ai démontré qu'il n'en est pas ainsi (-). La seconde consistait à chauffer de l'oxalate de (I) On lit, en effet, dans les Comptes rendus, t. LXII, p. 1 186 : « L'appareil employé était analogue à celui dont M. H. Sainte-Claire Deville s'est servi dans son expérience in- génieuse sur les gaz chlorhydrique et ammoniac ><. (') J'ai fait, il y a un an, l'expérience suivante devant une nombreuse assistance de savants anglais réunis à l'occasion de la « lecture de Faraday ». Deux tubes de Hofraann, chauffés à ioo°, renfermaient, le premier de la vapeur de chloral hydraté, dans laquelle la tension de la vapeur d'eau était un peu supérieure à la tension de dissociation de l'oxalate de potassium à cette température ; le second, de la vapeur de chloroforme, le mercure arrivant exactement au même niveau dans les deux tubes. De l'oxalate de potassium hydraté l 1064 ) potassiiuu sec clans une atmosphère cl'hytirale de cliloral, dans laquelle la tension de la vapeur était supérieure à la tension de dissociation du sel hydraté. M. ïroost a annoncé que dans ces conditions le sel sec ne pre- nait pas d'eau. J'ai prouvé le contraire. 11 en prend, et la tension de la vapeur d'eau diminue sensiblement dans le mélange de vapeurs, pourvu que ^opération soit suffisamment prolongée. Des expériences « cruciales » de M. Troost il ne reste donc rien. » 2, Mon honorable confrère me fait, en second lieu, l'objection sui- vante. Il est vrai, dit-il, que les gaz, en se combinant, dégagent de la chaleur, et ce dégagement de chaleur est le témoin d'une combinaison. Il pourrait ne pas en être ainsi pour des vapeurs prises dans le voisinage de leurs points d'ébullition. En raison des inexactitudes delà loi deDalton,ces gaz pourraient dégager de la chaleur, par l'effet d'une condensalion, sans qu'il y ait combinaison. Et M. H. Sainte-Claire Deville cite à cet égard une expérience de V. Kegnault sur les vapeurs de sulfure de carbone et d'élher, qui se condensent partiellement à 89°, 44- » En premier lieu, je ferai remarquer que l'une des vapeurs était à une température inférieure à son point d'ébullilion, le sulfure de carbone bouil- lant à 44°. » En second lieu, l'objection ne porte pas par la raison qu'il est impos- sible de constater le moindre dégagement de chaleur dans le cas dont il s'agit. Il en résulte qu'il n'y a ni combinaison ni condensation et que la loi de Dalton n'est pas en défaut. J'ai fait moi-même quelques expériences, que je publierai prochainement, sur la loi de Dalton, et en particulier sur le mé- lange des vapeurs de sulfure de carbone et d'élher, à la température de 100° et à pression réduite. Dans ces conditions, je l'ai trouvée parfaitement exacte. Il ne faut pas oublier ceci : la loi de Dalton est soumise, comme la loi de Gay-Lussac elle-même, aux perturbations de la loi de Mariotte. Toutes les fois qu'on prend des vapeurs à des températures voisines de leurs points d'ébullition, la loi de Dalton peut être inexacte lorsque la loi de Ma- riotte l'est elle-même ; mais toutes les fois que les perturbations de cette dernière loi sont hors de cause, la loi de Dalton se vérifie comme règle phy- sique, et une contraction des volumes gazeux observée dans ce cas est, je le crois, l'indice d'une action chimique. ayant été introduit dans les deux vapeurs, la colonne niercurielle est demeurée invariable dans le premier cl avait baissé de 3o""" au bout de vingt minutes dans le second. Je suis prêt à répéter ces exjiériences en public . ( io65 ) )) En troisième lion, mon savant confrère oublie que j'ai en soin :1e va- rier les conditions de mes expériences et d'en faire un certain nombre à basse pression. Dans ces cas, les vapeurs surchauffées étaient éloignées de lours points d'ébullition et devaient se comporter comme de véritables gaz. Or, elles se sont rencontrées sans dégager de la chaleur. » 3. M. Deville me fait observer ensuite que la vapeur de chloral et la vapeur d'eau pourraient &e combiner sans donner lieu à un dégage- ment de chaleur, par la raison que le chlorure d'azote, l'acide iodhy- drique, etc., se forment avec absorption de chaleur. A cela je réponds que le chlore et l'azote ne se combinent pas directement, et que d'ailleurs il est ici en contradiction flagrante avec hii-méme, car il admettait parfaite- ment, au commencement de sa Note (p. 8o3), que l'acide chlorhydrique et l'ammoniaque doivent dégager de la chaleur en se combinant : c'est le principe qu'il invoquait dans sa « célèbre » expérience. Pourquoi le répu- dier dans le cas présent? " Pour résumer cette interminable discussion, je dirai que la vapeur de chloral hydraté n'est pas une combinaison, mais un mélange : » i" Parce qu'elle se diffuse comme un mélange de vapeur d'eau et de chloral anhydre [E. Wiedemann et R. Schulze (')]; » a° Parce que le chloral hydraté se résout à l'ébullition en vapeur d'eau et en chloral anhydre qu'on sépare à l'aide du chloroforme, comme l'ont fait MM. Engel et Moitessier (-), ou par la simple distillation frac- tionnée, comme l'a fait M. Naumauu (^) ; » 3° Parce que la vapeur de chloral hydraté se comporte vis-à-vis d'un sel hydraté ou anhydre (oxalale de potassium hydraté, oxalate de potas- sium anhydre) comme un mélange renfermant de la vapeur d'eau; » 4° Parce que les deux vapeurs peuvent se rencontrer sans donner lieu au moindre dégagement de chaleur. » Il est probable que ces raisons ne paraîtront pas plausibles à mon émi- nent confrère; mais je n'écris pas pour le convaincre, et, en présence de ce qui semble être un parti pris, je ne le crois pas nécessaire. » (') Annalen der Physik, 2= série, t. VI, p. agS. [■') Comptes rendus, I. LXXXVIII, p. 285. (M Berichte der deutsclicn chein. Gesells , t. Xlt, p. 701. ( io66 ) CHIMIE. — Observations sur la Note de M. Berthelot intitulée « Recherches sur In substance désignée sous le nom d'hydriue de cuivre » ; par M. Ad, Wprtz. « M. Berthelot révoque en doute l'existence de l'hydrure de cuivre comme combinaison définie et appuie son opinion, d'une part sur quelques déterminations calorimétriques, d'autre part sur une analyse de l'hydrure de cuivre de laquelle il résulterait que ce corps renferme, indépendamment de l'hydrogène, de l'eau de constitution, de l'oxygène et une petite quan- tité de phosphore. Il en conclut que ce corps est un composé complexe et ne possède pas la formule Cu^H" (') que je lui ai attribuée. Je ferai re- marquer d'abord qu'elle ne résulte pas de mes analyses, ainsi que je l'ai dit expressément, l'hydrure de cuivre laissant dégager moins d'hydro- gène que n'exigerait la formule précédente (1,222 en moyenne, au lieu de 1,554). » M. Berthelot a obtenu une quantité d'hydrogène un peu moindre en- core. Je n'en suis pas surpris, car la proportion d'hydrogène dans le com- posé varie avec celle du sulfate de cuivre, et, pour obtenir une préparation aussi saturée d'hydrogène que possible, il faut employer, comme je l'ai recommandé, un excès d'acide hypophosphoreux. J'ai adopté néanmoins la formule Cu'' H'*, parce que le composé dont il s'agit, très altérable d'ail- leurs, se rapproche par ses réactions des composés cuivreux. Il s'oxyde à l'air et « se convertit peu à peu en une poudre jaune d'hydrate d'oxyde cui- » vreux». Traité par l'acide chlorhydrique, il forme du chlorure cuivreux avec dégagement d'hydrogène. » La dissolution est incomplète lorsqu'on opère sur de l'hydrure de cuivre préparé sans précautions, ou sur l'hydrure déjà décomposé partiel- lement pendant la filtration et les lavages. Elle est souvent complète et la liqueur s'éclaircit tout à fait lorsqu'on traite par l'acide chlorhydrique le précipité brun dans la solution même où il s'est formé. » M. Berthelot admet que ce précipité brun perd de l'eau de constitution en même temps qu'il perd de l'hydrogène. Qu'il me permette de lui dire que ses expériences ne le prouvent pas, car il n'est pas certain que les trochisques dont il parle, et qui ont perdu de l'eau en même temps que de l'hydrogène, étaient parfaitement secs. (') Cu = 63,5. ( 1067 ) » Il admet, on outre, que l'hydriire de cuivre préparé par moi renferme tle l'oxygène. II en renferme certainement lorsqu'il a en le contact de l'air. Et comment l'éviter complètement, même sous des cloches remplies d'acide carbonique, dans des manipulations qui ont duré douze jours? Le cuivre séparé de l'hydrure par l'ébullition ne renferme, d'après M. Berthelot, que I à 3 ou 4 centièmes d'oxygène, suivant les échantillons. Ce résultat, à lui seul, prouve qu'il ne s'agit pas là d'un composé oxygéné défini : I pour 100 d'oxygène, c'est bien peu, et, lorsqu'on en trouve davantage, n'esl-il pas permis de supposer que le cuivre, très divisé et humide, en a absorbé mie petite quantité pendant la dessiccation? Le reste y est contenu sous forme de phosphate, comme on le verra plus loin. » Quant au phosphore, c'est une impureté, et ce qui le prouve, c'est que Poggendorff ( ' ) a obtenu autrefois l'hydrure de cuivre, par l'électrolyse d'une solution étendue de sulfate de cuivre, dans des conditions particu- lières, et que M. Schiitzenberger a obtenu le même hydrure par l'action d'hydrosulfite de soude sur le sulfate de cuivre, à froid (-). 1) Tout récemment l'existence et la composition de l'hydrure de cuivre, préparé par le procédé que j'ai indiqué, ont été soumis à diverses vérifica- tions expérimentales dans le laboratoire de l'Université de Leyde, que di- rige M. Franchimont. M. Van Renesse, en décomposant l'hydrure de cuivre par la chaleur et par l'acide chlorhydrique, a obtenu, dans le second cas, une quantité d'hydrogène presque double, sans aucune trace d'hydrogène sulfuré, mais il est resté un peu de cuivre métallique. M. Van der Burg, reprenant les analyses de l'hydrure de cuivre, est arrivé aux conclusions suivantes : 1° L'hydrure de cuivre préparé d'après les indications de M. Wurtz renferme un peu de cuivre métallique et un peu de phosphate de cuivre. 2° La composition de l'hydrure de cuivre est exprimée par la formule Cu^H^ {^). Cette formule est la mienne, et je puis la maintenir. La présence d'une petite quantité de cuivre et de phosphate de cuivre dans le produit explique à la fois l'existence de petites quantités d'oxygène et de phosphore et le déficit en hydrogène que j'ai constaté moi-même. Quant à l'action de l'acide chlorhydrique sur ce corps, elle a été con- firmée par les expériences mêmes de mon honorable contradicteur. Je ne parle pas de ses déterminations calorimétriques : parmi celles qu'il a pu- ( ') Poggcnchrjff's Jnnaleii, t. LXXV, p. 337- (^) Bulletin (le la Société chimique, t. XII, p. 124- (') Mnnndblad von Natuun\etenschappcn, t. VU, p. 102. ( io68 ) bliées, un grand nombre ont été contestées et corrigées par M. Thomsen ( ' ). )) En terminant, j'ajoute que je suis parfaitement d'accord avec Ini sur le caractère polyatoinique du cuivre, de l'oxygène, du phosphore, à la con- dition pourtant qu'on adopte, pour les deux premiers éléments, les poids atomiques 63,5 et i6. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. CHIMIE. — Sur un nouvel hydrure de silicium. Note de M. J. Ogier, présentée par M. Berthelot. (Commissaires; MM. Fremy, Bertiielot.) « 1. 3'ai soumis l'hydrogène silicié pur à l'action de l'effluve élec- trique (-). Au bout d'un temps suffisant, ce gaz est entièrement détruit ; il se forme à l'intérieur des tubes à effluve un enduit jaune, et le volume gazeux augmente jusqu'à une limite sensiblement constante. 0 2. Le gaz obtenu comme résidu ne contient plus trace de silicium : c'est de l'hydrogène pur. » Les rapports de volume entre l'hydrogène silicié employé et l'hydro- gène résidtaiit de sa décomposition ont été trouvés, dans cinq expériences: 5 5 , ) — -V II est facile de déduire de ces rapports la com- I ,2 1 1 ,32 I , 21 I ,2q I ,2D '' position de la matière solide déposée, qui contient le reste de l'hydrogène imiàla totalité du silicium. (3n Trrive ainsi aux formules suivantes (Si-: 28): SiH''-^', SiH'-^", SiH''", SïU'-", SiH'■••^ Ces nombres répondent donc très sensiblement à la composition constante Si-H'. Le corps étudié serait donc un sous-hydrure de silicium corres- pondant au sous-oxyde de carbone, ou bien encore au crotonylène, dans la série des gaz carbonés. )) 3. Voici quelques-unes des propriétés de ce produit. Chauffé modéré- ment au contact do l'air, il brûle en projetant de petites étincelles. La (') Voir !e Mémoire de M. Thoiiisen, inséré dans le Journal fur praktische Cheinie [2], t. XVII, p. i65, et dans les Berichtc der deutschen cheinischeii Gesellschaft, t. XI, p. 2ï83. {') Dans les éprouvettes décrites par M. Berthelot [Annales de Chimie et de Physique, 5° série, t. X, p. ■^6), qui permettent d'introduire, d'extraire et de mesurer facilement le-, gaz sur le mercure. ( loGf) ) combustion a lieu spontanément au choc d'un corps dur, parle frottement d'une lame d'acier, par exemple. » Ce sous-hydrure s'enflamme à froid, dans le chlore. Chauffé avec précaution dans une atmosphère d'hydrogène ou d'azote, il dégage de l'hydrogène silicié, facile à caractériser par son inflammation spontanée à l'air; une plus forte élévation de température ne détermine qu'un dépôt de silicium avec dégagement d'hydrogène. » 4. On voit que l'effluve à haute tension produit sur l'hydrogène silicié des effets analogues à ceux qu'elle détermine sur le formène (formation d'acétylène et d'un carbure condensé possédant l'odeur delà térébenthine, d'après M. Berthelof). L'analogie subsiste si l'on étudie la fixation de l'azote par l'effluve sur le gaz silicié. En effet, un mélange à volumes égaux d'azote et d'hydrogène silicié a donné après l'action de l'effluve im résidu gazeux renfermant de l'hydrogène, de l'azote et du gaz ammoniac, qu'on a pu constater nettement à l'aide de l'acide cblorhydrique ; mais la proportion d'ammoniaque était très faible et ne dépassait guère i pour loo du résidu. D'autre part, la matière solide avait également fixé une petite quantité d'azote, qu'on a dégagée à l'état d'ammoniaque, au moyen de la potasse fondante. C'est exactement ce qu'on observe quand on soumet à l'effluve le formène mélangé d'azote. » 5. J'ai recherché s'il se produirait quelque hydrure analogue dans l'action ménagée de la chalenr sur l'hydrogène silicié. Ce gaz est presque aussi stable que les carbures d'hydrogène correspondants; car il résiste, sans se décomposer, à une température inférieure à 4oo". Ce n'est que vers cette limite qu'il commence à se déiruire ; en le maintenant à température fixe, j'ai observé au bout d'un quart d'heure une décomposition de plus de lo pour loo: après une heure, la destruction était presque totale. Mais l'hy- drogène silicié se résout ainsi purement et simplement en silicium et hydro- gène, sans fournir d'hydrnres intermédiaires, comme le font les carbures d'hydrogène. M 6. J'ai également étudié l'action de l'effluve sur l'hydrogène arsénié : il se forme ainsi un hydrure solide As^H, correspondant au phosphure d'hydrogène solide, P°H ('). » Ce travail a été fait aii laborntoire de M. Berthelot, au Collège de Fiance. C. R., 1879, J' Semestre. (T. LXXXIX, N" 23.) I/,I 1070 CFilMlE PHYSlOLOGlQUlî. — Études comparatives sur la })t)'aline et la diastase. Note de M. Th. Defresne. (Extrait.) (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « Conclusions. — Mes expériences me paraissent expliquer les divergences d'opinion qui se sont produites entre les physiologistes. Les uns soutiennent que l'action de la salive est détruite par le suc gastrique; les autres, que la salive continue son action sur l'amidon dans l'estomac. En réalité, d'une part, la salive est paralysée par le suc gastrique pur; d'autre part, si on l'opère avec le suc gastrique mixte, qui ne contient que des acides orga- niques, la saccharification marche aussi bien que dans la bouche. » La plyaline, comme la pancréatine, est donc un excellent réactif pour démontrer la différence qui existe entre le suc gastrique mixte et le suc gastrique pur. Celui-ci, nous l'avons établi dans un précédent Mémoire, doit son acidité à de l'acide chlorhydrique combiné, sans doute, à la leucine; celui-là, à des acides organiques, probablement combinés aussi à des matières azotées. » La ptyaline et la diastase ne sont donc pas deux corps identiques au point de vue physiologique. En effet, la ptyaline saccharifie l'amidon dans le suc gastrique mixte, aussi bien que dans la bouche; elle n'est paralysée qu'un instant dans le suc gastrique pur, et elle retrouve ensuite son action dans le suc gastrique mixte et dans le duodénum. La diastase ou maltine est détruite irrémissiblement dans les solutions chlorhydriques ou dans le suc gastrique pur, et, après avoir passé dans le suc gastrique mixte, elle est profondément altérée, car, si elle dissout encore de l'amidon, elle ne le saccharifie plus. » M. E. Debrcn soumet au jugement de l'Académie une Note sur un nouvel électromètre capillaire. Cet instrument est une modi6cation de l'électromètre de M. Lipmann. L'auteur s'est proposé d'éviter l'emploi d'un microscope, en faisant en sorte que la surface du mercure dont on observe les déplacements se trouve dansuntube cj-lindrique, de un quart de millimètre de diamètre, de o™, i5 de long, et divisé en millimètres ; ce tube fait un angle de io° avec l'hori- zon. D'après M. Debrun, le changement de niveau est de 'yS'"'" environ pour mie variation d'un volt, ce qui donne, avec un vernicr, luie sensi- ( IU7' ) bilité de jj^^ de volt au moins. Le tube est divisé expérimentalement en parties d'égale force éleclromotrice. (Commissaires : MM. Jamin, Desains, Cornu.) M. Garcia adresse, de Madrid, une Communication relative au Phyl- loxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) CORRESPOIVDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Le Bulletin météorologique de l'Observatoire du Collège romain, vo- lume XYII, 17* année, 1878. 2° Un volume de M. I'. Fvon, intitulé « Manuel clinique de l'analyse des urines ». (Présenté par M. Chatin.) 3° « Les organes des sens dans la série animale »; leçons d'Anatomîe et de Physiologie comparées, faites à laSorbonne par M. Joannes Cliatin. (Pré- senté par M. H. Milne Edwards.) M. A. Bouquet de la Grye adresse, en réponse à une réclamation de priorité de M. Perriei\ une Note établissant que, des deux instruments ob- jets du litige, le premier a été construit en 1864 pour le Dépôt de la marine, et le second seulement en 1866 pour le Dépôt de la guerre. (Cette Note, avec les divers documents officiels qui l'accompagnent, est renvoyée à la Section de Géographie et de Navigation.) ÉLASTICITÉ. — Sur la délermination des éléments d'un mouvement vibra- toire; mesure des périodes. Note de M. E. Mercadier, présentée par M. A. Cornu. « Le problème qui consiste à mesurer la période d'un mouvement vibratoire ou, ce qui revient au même, à comparer les périodes de deux de ces mouvements est déjà résolu, soit par la méthode graphique de Duhamel, quand elle est applicable, soit par l;i luéthode de M. Lissnjous, ( '«72 ) consistant dans la composition optique des deux mouvements, dont les vibra- tions sont rendues préalablement rectangulaires. » La méthode nouvelle que j'emploie depuis 1875 et que je publie au- jourd'hui est, à vrai dire, une méthode de comparaison et non de composi- tion optique, très simple, d'une application très facile et qui fournit une vérification nouvelle de la forme sinusoïdale de l'équation y = nsinin[ - -+- d'un mouvement vibratoire pendulaire, équation fondamentale en élas- ticité. » Les deux mouvements à comparer sont rendus parallèles : deux styles rectilignes très légers et très fins sont fixés aux deux corps vibrants; ils sont parallèles, le second derrière le premier et très près de lui dans un même plan horizontal, de façon qu'en les éclairant à l'aide d'un faisceau de rayons parallèles horizontaux, leurs ombres se confondent sur un écran vertical. Les corps et les styles vibrant verticalement se croiseront en plusieurs points de l'espace et en projection, et, si le nombre des vibra- tions surpasse douze ou quinze, il en résultera sur la projection un certain nombre de raies, dont quelques-unes sont plus larges que les autres et qui paraîtroiityî.re5, en vertu du phénomène de la persisiance des impressions lumineuses rapides sur la rétine. » Si T est la période de l'un des mouvements el — T = T' celle de l'autre, m et n étant des nombres entiers et m étant < 11 (ce qui peut toujours être supposé), la détermination de - résulte des deux propositions suivantes : » \° Le nombre total des raies ^ = 211; » 2" Le nombre des raies les plus larges W=n — m, ces dernières corres- pondant aux croisements des styles quand ils marchent dans le même sens. » Pour démontrer la première proposition, il suffît de considérer les deux équations des mouvements des styles, qui sont les mêmes dans l'es- pace ou en projection orthogonale : (' j J- = rt SU12 7Î-) (2) ^'— rtsinaTi ( '"73 ) f étant la différence de phase des deux mouvements (nous supposons les deux amplitudes égales). )) Le nombre des raies sera évidemment le nombre des solutions com- munes aux équations(i)et (2), ou celui des solutions distinctes dej' ~~j' = o, ou de f /l t t \ lut t \ ,«sui7: ----+9 cos;r - - + -+y .= 0, qui se décompose en deux : (3) sin;: (^:^^;^ ^ -i- 9 = 0 / (4) cos;: -^^^^- ^-o| -— 0 (3) et (4) donnent chacune une infinité de solutions, comprises dans les formules (5) ,--,(/, -,)--'^,T, (6) '■={"'^-?);7^-'-. k pouvant être remplacé par la série des nombres entiers depuis zéro, » Mais de m en m périodes, de l'un des mouvements, les situations re- latives des deux styles se reproduisent périodiquement. Par suite, la va- leur tp^ à partir de laquelle les valeurs suivantes ^^+1, f^+o- ••• seraient égales à t^, /,, . . ., s'obtiendra : 1° dans la formule (5) en posant d'où p = fi — m ; 2° dans la formule (6) en posant aussi d'où p'^= n -r- m. n II en résulte donc un nombre total de valeurs distinctes : N = (// — /») 4- ( « + //i ) = 2 n. » L'étude géométrique de la question conduit au même résultat. " En effet, la recherche des solutions communes aux équations (i) et (2) ( '074 ) revient à celle des points communs aux deux sinusoïdes qu'elles représentent, en coordonnées rectangulaires, où t est i'.ibscisse commune et dont j- et^' sont les ordonnées. En construisant par points (ce qui se fait très facile- ment et très exactement) deux de ces courbes, où a, m et « ont des valeurs quelconques, et en les superposant de façon que leurs axes coïncident, la distance des deux origines qui représente la différence de phase f étant d'ailleurs quelconque, on trouve toujours 2n points de rencontre. » De plus, si l'on indique par des flèches, par exemple, le sens dans lequel les courbes sont parcourues, on voit immédiatement que, dans tous les cas, le nombre des points de rencontre où les deux mouvements ont le même sejis (et qui correspondent par suite aux raies les plus larges dans l'aspect réel du phénomène) est toujours égal à « — ni, conformément à la deuxième des propositions ci-dessus et comme on peut s'en rendre compte d'ailleurs analytiquement. » Nous avons, il est vrai, supposé les amplitudes égales. Quand elles ne le sont pas, l'étude analytique de la question (comme dans la méthode de composition optique des mouvements rectangulaires) devient complexe dans le cas général et n'offre pas d'intérêt théorique. Mais on peut tou- jours, et ici sans aucune difficulté, faire l'étude géométrique de la ques- tion, quelle que soit sa généralité, puisqu'il ne s'agit que de construire des sinusoïdes. » D'ailleurs, au point de vue des applications, l'inégalité d'amplitudes n'offre pas de dilficulté. En effet, on peut toujours comi)arer les deux mouvements successivement à un troisième, celui d'un corps vibrant en- tretenu électriquement, un électro-diapason par exemple à électro-aimant mobile et muni [du micromètre vibrant décrit dans une précédente Note ( '), et dont on peut, par suite, rendre et maintenir l'amplitude égale successivement à celle des deux mouvements à comparer. » CHIMIE. — Recherches sur la nitrificalion. Note de MM. Th. Schloesing et A. MuîfTz. « Dans cette partie de notre travail, nous nous proposons d'étudier les conditions qui influent sur la production des nitrates. « Comme toutes les réactions qui accompagnent le développement ou la ^'J CunijJtc.s icitàiii, sciiicc ilu j novcinbic 1^71). i T07,f) ) vie d'êtres organisés, la nitrification s'effectue entre des limites de tempé- rature déterminées. Au-dessous de 5° elle est excessivement faible, sinon tout à fait nulle; elle devient appréciable vers 12°. En continuant à élever la température, on constate que les quantités de nitrate formé croissent rapidement. A 37° on a atteint le maximum d'action; la formation de nitre est très abondante, et à cette température on peut étudier en quelques jours des phénomènes qui demandaient des mois ou même des années pour devenir appréciables. A partir de 87° il y a une diminution rapide; à 45° il se forme moins de nitre qu'à i5°. A 5o° on en obtient de très petites quantités. Au delà de 55° il n'y en a plus aucune trace. Toutes choses égales d'ailleurs, on peut obtenir, en se plaçant dans des conditions convenables, dix fois plus de nitre à 37° qu'à \l\°. La température est donc un facteur d'une grande importance dans la production des nitrates. » L'accès de l'oxygène est, comme on sait, une condition essentielle, qui se trouve, d'ailleurs, réalisée dans les nitrières naturelles. En effet, dans les terres saines, l'air circulant parles interstices et par les pores se trouve toujours en excès. Il n'en est pas de même dans les liquides où l'air, obligé de pénétrer par la surface libre se diffuse lentement quand ces liquides sont en repos ; aussi, lesautres conditions restant les mêmes, les proportions de nitre formé sont-elles en relation directe avec les étendues superficielles. Dans les liquides profonds on peut activer, par un barbotage d'air, le fonctionnement de l'organisme. On sait qu'un certain degré d'humidité est indispensable à la nitrifica- tion. Nous avons dit précédemment que la dessiccation à l'air avait généra- lement pour effet de tuer le ferment nitrique; dans tous les cas elle arrête absolument son action aussi longtemps qu'elle persiste. En ne parlant ici que des milieux solides, nous constatons que la nitrification est d'autant plus active que le degré d'humidité est plus grand, à la condition toutefois que la terre ne soit pas noyée et que l'air puisse circuler librement entre ses particules; mais, lorsque ce point est dépassé, la nitrification est ra- lentie ou même arrêtée complètement. » Une faible alcalinité des milieux est nécessaire à la production du nitre. Dans la nature, c'est généralement le carbonate ou plutôt le bicar- bonate de chaux qui joue le rôle d'alcali. Les carbonates alcalins très étendus produisent le même résultat; mais, lorsque leur degré de concen- tration dépasse deux ou trois millièmes, ils deviennent défavorables ou même arrêtent complètement l'action du ferment nitrique. Il en est de même du carbonate d'ammoniaque et de la chaux. ( io-jG ) a Ainsi s'explique l'absence de la formation du nitre dans les expériences bien connues de M. Boussingault sur le chaulage. » L'addition, aux milieux nourriciers, de petites quantités de sels neutres alcalins ou alcalino-terreux paraît sans influence. Les milieux dans lesquels existent déjà des nitrates sont, en général, le siège d'une nitrification plus active; [cela tient, non à ces nitrates, mais à la levure nitrique, toute développée et en plein fonctionnement, qui les accompagne; le nitre pré- existant n'est que l'indice delà présence de ce ferment. Aussi, en ensemen- çant des milieux identiques, les uns exempts de nitrates, les autres additionnés de quantités variables de nitrates purs, ne voit-on, dans aucun cas, des différences sensibles dans la proportion de nitre formé. » On sait que la présence d'une matière organique est nécessaire; les substances carbonées les plus diverses, le sucre, la glycérine, l'alcool, l'a- cide tartrique, l'albumine, etc., peuvent fournir le carbone indispensable à cette réaction, aussi bien que les débris organiques ou l'humus du sol. Le rapport entre les quantités d'acide carbonique et d'acide nitrique qui se produisent simultanément est variable. Il nous reste à préciser le rôle de la matière organique; nous pensons que le ferment nitrique y trouve son aliment carboné et qu'il a une large part dans sa destruction. La nitrifica- tion se produit, avec une intensité sensiblement égale, à l'obscurité et dans les lieux faiblement éclairés; mais à une lumière plus vive il y a, comme le fait remarquer M. Warington, un ralentissement notable, que nous croyons dû à des phénomènes secondaires. Dans le sol, où les particules superfi- cielles seules sont exposées à la lumière directe, cette influence ne saurait être considérable. » L'oxydation de l'azote ne va pas toujours jusqu'à produire des ni- trates; on observe fréquemment la formation desnitiites, dontM.le colonel Chabrier a constaté la présence dans les eaux et quelquefois dans les sols. La formation des iiilrites est fréquente dans les milieux liquides, rare dans les sols; elle s'observe souvent lorsque la température est peu élevée (inférieure à 20"), ou lorsque l'accès de l'air est limité. Toutes choses égales d'ailleurs, les liquides placés sous une épaisseur de 1™™ ou 2""" ne donnent que des nitrates, lorsque, sous une épaisseur plus grande, ils donnent des nitriles en abondance. On peut dire qu'en général il y a for- mation de nitriles quand les conditions de température et d'aération sont peu avantageuses. » Dans les expériences de nitrification spontanée de la terre arable, on remarque toujours une période d'activité suivie d'iui ralentissement. En ( '"77 ) travaillant et inalaxanl la terre, on lui rend l'aclivité première, comme si, en opérant ainsi, on niellait le ferment en présence d'aliment nouveau. » Nous sommes arrivés à ce point de nos recherches où nous devons démontrer que les faits observés dans le laboratoire se reproduisent lors- qu'on opère sur une grande échelle. C'est une étude que nous enirepre-. nons, avec la conviction que les résultats que nous avons fait connaître permettront d'établir des matières artificielles dans des conditions bien plus favorables que celles qu'on a réalisées jusqu'à ce jour. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le dioxyélhylmélliylène et sur la préparation (lu clilonire de méthylène. Note de M. W.-ÏI. Gkeene, présentée par ]\r. Wurtz. j,n,« L'cther diéthylique du glycol méthylénique est le seul des dérivés de la substitution du groupe oxyéthyle dans le gaz de marais qui n'ait pas été décrit. D'après la théorie, il devrait se former par la réaction du chlorure de méthylène sur l'éthylate de sodium, et c'est ainsi que j'ai pu l'isoler. » Il est assez difficile d'oblenir du chlorure de méthylène pur. Le pro- cédé de Perkin, qui consiste dans la réduction du chloroforme par du zinc et de l'ammoniaque nedonnequ'un très mauvais rendement ; lachlo- ruralion du chlorure de méthyle ne réussit pas mieux. Le moyen qui m'a donné le résultat le plus satisfaisant consiste dans la réaction du zinc et de l'acide chlorhydrique sur du chloroforme. » On met du zinc et du chloroforme étendu de deux ou trois fois son volume d'alcool dans un ballon en communication avec un bon réfrigérant, et l'on ajoute de l'acide chlorhydrique par petites portions. La réaction est vive et dégage assez de chaleur, et il distille un mélange de chlorure de méthylène et de chloroforme. Lorsqu'il ne passe plus rien, on ajoute encore de l'acide et l'on chauffe doucement. L'opération est terminée quand de l'alcool commence à distiller en quantité considérable. Alors on fractionne le produit distillé en recueillant à part la partie qui distille au-dessous de 53°. Les parties supérieures sont encore soumises à l'action du zinc et de l'acide chlorhydrique. » Par plusieurs fractionnements du produit qui passe au-dessous de 53°, on obtient du chlorure de méthylène pur, bouillant à 4o°-4i°. En plu- sieurs opérations, ou parvient à obtenir ainsi un rendement de chlorure de méthylène égal à 20 pour 100 du chloroforme employé. G. R., 1879, 2« Semestre. (T. LXXXIX, N» 2S.) 14^ C "--78 } fi » Pour préparer l'éther dioxyéthylméthylériique, on inlrocluit peu à peu une molécule de sodium coupé en petits morceaux dans un mélange d'une molécule de chlorure de méthylène avec à peu prés quatre fois la quantité théorique d'alcool absolu, contenu dans un ballon muni d'un réfrig-érant à reflux. Lorsqu'on a introduit tout le sodium, on chauffe au bain-marie pendant une heure : alors on distille à siccité, et l'on fractionne le produit distillé. L'éther se trouve dans la portion qui passe au-dessous de 78". On traite cette partie par une dissolution de chloruie de calcium, on sépare le liquide éthéré qui surnage, on le sèche et on le fractionne plusieurs fois. L'éther passe entre 86° et 89°. 'i » L'éther dioxyéthylméthylénique est un liquide doué d'une odeur forte et agréable, qui rappelle celle du corps de Kay. Il a une densité égale à o,85i à zéro, et il bout à 8g° (corrigé) sous une pression de 0^,769. Il est un peu soiuble dans l'eau, mais le chlorure de calcium le sépare de cette solution. Il est soiuble en toute proportion dans l'alcool et dans l'éther, et il est assez difficile de le séparer de sa solution alcoolique. » 9'J. '> CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur deux substances, iàpalmelline et (a- characine, extraites des algues d'eau douce. Note de M. T.-L. Phipson. (Extrait.) -i « « Je demande à l'Académie la permission d'ajouter quelques mots à ma Noie sur la palmelline, publiée dans les Comptes rendus (séance du 4 août i879)- » Si, avant d'extraire la palmelline par l'action de l'eau froide sur le Palmella cruenta, on laisse tremper ce cryptogame pendant vingt-quatre heures dans du sulfure de carbone, le liquide devient d'un jaune d'or et laisse, par l'évaporation, une matière jaune souillée d'un peu de matière grasse. Cette matière jaune paraît être la xanthophjUe (matière colorante jaune des feuilles en automne), car, comme celle-ci, elle se dissout dans l'acide sulfurique concentré, en donnant une solution vert d'émeraude, réaction que j'ai fait connaître en i858 [Comptes rendus). M Après la séparation complète du sulfure de carbone, l'alcool (à froid pendant vingt-quatre heures) extrait toute la chlorophylle de la petite plante, el, après l'évaporation de l'alcool, on n'obtient que de la chloro- phylle. Ce serait là peut-être le moyen le plus facile de préparer cette matière verte dans un grand état de pureté. » Enfin, l'alcool ayant été complètement séparé et la plante étant des- ( "^7!' ) séchée à la température ordinaire, l'eau dont on la recouvre se charge, au bout de quelques heures^ de palmelline, comme je l'ai dit dans ma pre- mière Note. » Voilà donc une matière jaune, une matière verte et une matière rouge rose dichroïque, extraites successivement d'une algue microscopique, qui, à l'œil, parait entièrement rouge de sang. Mais celle-ci donne encore, en petite quantité, un autre produit très intéressant, la cbaracine, dont. je vais dire quelques mots. iiu » Là characine (que j'ai nommée ainsi à cause de son odeur, de cliara, odeur de marécage très prononcée) est une substance plus légère que l'eau, une espèce de camphre, qui forme des pellicules très minces à la surface de celle-ci; mais ne s'y dissout qu'en quantités minimes. Lorsqu'on laisse sécher à l'air des Palmella, des Oscillaria, des Nostocs, etc., et qu'ensuite on les recouvre d'eau froide comme dans la préparation de la palmelline, la liqueur montre à sa surface quelques minces couches, souvent irisées, qui y apparaissent après huità dix heures. C'est la substance odorante en ques- tion. Oh décante le liquide dans tm long tube étroit, et on l'agite avec quelques centimètres cubes d'élher. Celui-ci dissout la characine et la laissCj par l'évaporation, sous forme d'une substance blanche, graisseuse, volatile, inflammable, non saponifiable, soluble dans l'alcool et l'éther, à peu près insoluble dans l'eau, et possédant une forte odeur de marécage (ou de chara) qui est très caractéristique et qu'elle communique à l'eau. Après quelques jours elle se volatilise de la surface de l'eau (ou bien disparaît par oxydation), et celle-ci perd complètement son odeur de marécage. Cette odeur, qui est si fortement développée dans les plantes du genre Chara, est due à cette nouvelle substance, qui est formée par la plante elle- même pendant la vie, et qui n'est pas Un produit de décomposition. La characine se rencontre dans toutes les algues terrestres, telles que les Pal- mella, Vaucheria, Anabaina, Oscillaria, etc., et dans les Gonferves. » rr.'t ZOOLOGIE. — Mœurs et parlhénogénèse des Hatictes. Note de M. J.-H, Fabke, présentée par M. E. Blanchard. « Deux espèces principalement ont fourni les matériaux pour rédiger ce travail : l'Halicte linéolé {Halictus lineolatus, Lep.) et l'Halicte à six bandes {Halictus sexcinclus, Latr.). Les études sur le premier ont été faites dans les conditions les |)lus favorables : l'observateur avait sous les yeuxj ( loPo ) tous les jours, ;) tel instant fiu'il voulait et d'un bout à l'autre de l'année, l'objet de ses recherches en sa naturelle manière d'èlre. Le lieu d'obser- vation était devant sa porte, en pleine campagne, au milieu des prairies. C'est dans les oseraies des alluvlons de l'Aygues, torrent au nord d'Orange, qu'a été observée la seconde espèce, l'Halicteà six bandes, en colonie assez populeuse pour se prêter à des observations suivies. Poursuivie pendant une année entière, l'étude de ces deux H^'ménoptères a donné les résultats suivants. » Chez les Halictes, il n'y a pas société dans le sensentomologiquedumot; la famille n'y est pas commune, et les soins de tous n'ont pas en vue l'in- térêt de tous. Chaque mère ne se préoccupe que de sa ponte, ne construit des cellules et ne récolte du pollen que pour ses larves, sans intervenir en rien dans l'éducation des larves d'autrui; mais il y a entre elles collabora- tion pour un travail général, dont plusieurs peuvent tirer profit sans se gêner mutuellement. Cette œuvre commune est la galerie qui, se ramifiant dans l'épaisseur du sol, donne accès dans divers groupes de cellules, groupes dont chacun est la propriété d'un seul Halicte. Une seule porte d'entrée et un seul couloir correspondent ainsi à plusieurs domiciles distincts. » C'est de nuit surtout que se font les travaux de fouille pour l'excava- tion des cellules et le percement de nouvelles galeries. Un cône de terre fraîche, élevé sur le seuil de l'orifice du couloir, atteste chaque matin l'activité nocturne, et par son volume démontre que plusieurs Hyméno- ptères ont participé à l'ouvrage. » Les cellules des Halictes consistent en excavations ovalaires, rétrécies en goulot à la partie supérieure. La paroi en est vernie d'un enduit hydro- fuge, qui augmente le délicat poli de la loge et protège l'intérieur contre l'invasion de l'humidité. Ce vernis est de même nature que l'espèce de baudruche avec laquelle les Colletés tapissent leurs galeries et confec- tionnent leurs sachets à miel. Tout tend à prouver que ce produit de deux types d'Hyménoptères est d'origine salivaire et peut se comparer à la mu- cosité que certains oiseaux, le Martinet et la Salangane, font entrer dans la construction de leurs nids. » Septembre est pour l'Halicle le mois des amours uniquement. Alors voltigent sans cesse au-dessus des terriers et pénètrent dans les couloirs les mâles, dont le nombre dépasse celui des femelles. Celles-ci restent recluses dans leiu's loges ou dans les galeries, et l'accouplement se fait sous terre. Quand arrivent les premiers froids de novembre, tous les mâles ont ( lOiîl ) disparu, ol les ("emelles, (lé!;ormais fécondes, pass^-iit l'hiver encloses dans leurs cellules. T o Vers le mois de mai, les femelles, fécondées depuis l'aulotnne, sortent de leurs souterrains et travaillent aux nids, en l'absence de tout mâle, dont le concours n'en est pas moins réel, seulement il a devancé la ponté de six mois. "I » En juillet, une seconde génération a lieu sans la présence d'aucun mâle. Cette fois-ci, le défaut de concours de l'un des sexes n'est plus une apparence, mais bien une réalité, mise hors de doute par la continuité des observations. » De cette génération par un seul sexe proviennent, deux mois plus tard, des mâles et des femelles. Une fécondation a lieu sous terre; les mâles périssent, les femelles hivernent, et le même ordre de choses recommence. » En somme, les Halictes ont deux générations par an, l'une printa- nière et sexuée, provenant des mères qui, fécondées en automne, ont passé l'hiver dans leurs cellules; l'autre, estivale, est due à la parthéno- genèse. Du concours des deux sexes, naissent uniquement des femelles; de la parthénogenèse, proviennent à la fois des femelles et des mâles. ^^ » Il est probable, d'après cela, que d'autres insectes à poules multiples dans l'année doivent posséder le double mode de reproduction des Ha- lictes; mais, en dehors des Aphidiens, dont la parthénogenèse est depuis si longtemps connue, quels sont ces insectes? et s'il y en a, confirment-ils les soupçons que font naître les Halictes? C'est ce que l'auteur se propose de rechercher. » L'Halicfe à six bandes a pour parasite le Myoditessubdipierns. r,a larve du bizarre Coléoptère, en forme de mouche, dévore la larve de l'Hyméno- ptère, quand celle-ci a terminé sa provision de miel. L'auteur ignore encore comment le vermisseau parasite, incapable de progression, est introduit dans la cellule de l'Halicte. Peut-être y a-t-il ici une transfiguration ini- tiale et des mœurs ayant quelque analogie avec celles des Méloïdes. » ■>b MÉDiiCiNE. — Sur l'inflammation tuberculeuse de la tunique interne des vais- seaux dans la méninqite tuberculeuse. Note de M. V. Cornu,, présentée par M. Robin. « On sait que la méningite tuberculeuse se localise surfout le long des vaisseaiix de la pie-mère. Les cellules de nouvelle formation qni infiltrent ( io8o ) alors la pie-mère et l'arachnoïde s'accumulent également dans les gaînes périvasculaires (gaines lymphatiques de Robin) et dans la tunique externe des vaisseaux. Lorsqu'on isole ces derniers, on voit qu'ils sont renflés de distance en distance eu forme de fuseau. J'ai constaté en 1867 {Archives de Physiologie) que les vaisseaux étaient quelquefois oblitérés complètement à ce niveau par de la fibrine et des globules blancs. Mais les examens que j'ai faits depuis m'ont démontré que les lésions des vaisseaux consistent non seulement dans une inflammation de leurs gaînes et tuniques externes, mais aussi dans une inflamn)ation spéciale de leur tunique interne. C'est sur ces endarterites et endophlébites tuberculeuses que je désire attirer l'attention de l'Académie. » Sur les coupes des méninges faites après durcissement et comprenant à la fois les masses tuberculeuses de ces membranes et l'écorce du cerveau, on voit au microscope les sections transversales et longitudinales des vais- seaux. La membrane interne des vaisseaux situés au milieu des tubercules est plus ou moins épaissie : son épaisseur est analogue ou supérieure à celle de la membrane moyenne. Elle est formée de plusieurs couches de cellules comprises entre la membrane fenétrée et la lumière du vaisseau. j «I » Ces cellules, étudiées en partant de la membrane moyenne, présentent, immédiatement au contact de la lame élastique interne, de petites cellules rondes, allongées ou en forme de coin, dont la base repose sur la membrane élastique. Elles sont toutes pourvues de petits noyaux ronds. Entre elles, des cellules très allongées, de forme cylindrique ou prismatique, viennent s'insérer sur la membrane élastique par une extrémité effilée et souvent très longue. Ces dernières cellules, qui dépassent les premières de toute leur longueur, présentent une extrémité interne plus volumineuse. Elles offrent souvent plusieurs angles et des prolongements minces à ces angles. Elles sont parfois aplaties bien qu'allongées, lamellaires, avec des plis sui- vant leur longueur. Toutes possèdent des noyaux ovoïdes. Ces cellules, petites et généralement rondes au contact de la membrane élastique, puis allongées perpendiculairement à cette membrane, rappellent la stratification de l'épithélium cylindrique d'une muqueuse. » En se rapprochant de la lumière vasculaire, on trouve ensuite, dans cette même membrane interne épaissie, des cellules plus volumineuses, ovoïdes, allongées dans le même sens que les précédentes, souvent aplaties en forme de plaques irrégulières et contenant deux ou trois noyaux ovoïdes. Sur certaines coupes, ces cellules atteignent un volume énorme, présentent de nombreux prolongements ramifiés et possèdent jusqu'à quinze ou vingt ( ioS3 ) noyaux (plaques à noyaux multiples, myéloplaxes, cellules géantes). En dedans de la zone de ces cellules géantes, il existe encore des cellules prismatiques ou des cellules rondes et petites disposées sans ordre et for- mant une couche cohérente. » Enfin ces couches successives de cellules développées dans la mem- brane interne sont limitées, du côté de la lumière du vaisseau, par l'endo- fhélium normal. Celui-ci forme, en dedans de la végétation des cellules de la membrane interne, une couche non interrompue. Ses cellules plates possèdent d<'s noyaux ovoïdes également aplatis. Les globules rouges ap- partenant au sang en circulation au moment de la mort se trouvent à la face interne de ce revêtement endoihélial.-'" ^'^ «9iiqfH3T J"< •ta"» » On voit que les cellules de nouvelle formation de la membrane interne enflammée offrent une véritable évolution, comparable à celle d'un épithé- lium, et qu'elle aboutit, comme terme le plus élevé, à des cellules géantes. Les cellules prismatiques qu'on y rencontre sont les mêmes que celles qui existent dans l'inflammation commune, subaiguë ou chronique de la tunique interne et que dans l'inflammation syphilitique des artères (Heubner). » Cette inflammation tuberculeuse aboutissant à des cellules géantes est étalée en surface à l'intérieur du vaisseau, dans toute sa membrane interne, et elle n'affecte pas la forme de granulations limitées. L'ensemble des lésions du tissu conjonctif des méninges, des gaines périvasculaires et des tuniques vasculaires constitue les petits nodules ou les masses tuberculeuses plus volumineuses. Dans plusieurs faits de méningite où j'ai cherché avec soin les cellules géantes, éléments si communs dans tous les tubercules des autres organes, je ne les ai trouvées que dans la tunique interne altérée des vaisseaux. M M. Mugge a décrit, dans la tunique interne des vaisseaux du poumon, surtout dans les veines, une inflammation qu'il considère comme tubercu- leuse, bien qu'il n'y ait pas rencontré de cellules géantes. [Virchoivs Ar- chiva 1879, analyse dans le Journal des connaissances médicales). » Ces altérations tuberculeuses de la tunique interne des vaisseaux plaident en faveur de la doctrine de l'infection des maladie? tuberculeuses, car on pourrait en induire que la membrane vasculaire est contagionnée par le sang infecté lui-même. )) L'endartérite et l'endophlébite continuant à évoluer amènent l'obli- tération complète des vaisseaux, par suite du rétrécissement du calibre vasculaire, de la stase des globules blancs et de la coagulation de la fibrine. » I o8/i I ) BOTANIQUE, —■ Sw (a struclwe des écorces et des bois de Strychnos. Note de M. G. Planchon, présentée par M. Chalin. r-i't:!;^^ sh ,» Les diverses espèces de Slrychnos présentent dans la siriiclure de leurs écorces et de leur bois un certain nombre de caractères communs, qu'on peut résumer ainsi : » Dans les écorces, au-dessous d'une première zone de tissu subéreux, une zone parenchymateuse dont les cellules contiennent de nombreux cristaux et sont remplies de matière rougeâtre; puis une troisième zone, très caractéristique, formée de cellules pierreuses; enfin la zone libérienne, dont les éléments principaux, étendus dans le sens de la longueur, sont bordés de nombreuses cellules à cristaux. L'épaisseur de ces diverses zones est assez variable d'une écorce à l'autre et peut donner des caractères spécifiques; mais l'ensemble de la structure est toujours le même, » Dans le bois, le caractère constant, c'est l'existence au milieu des couches ligneuses de nombreuses lacunes, qui ont une étendue consi- dérable dans le sens longitudinal et qui proviennent de la destruction de tous les tissas : rayons médullaires, fibres et cellules ligneuses, vaisseaux. Ces lacunes ne sont limitées par aucune paroi spéciale, mais seulement par les débris des tissus au milieu desquels elles se sont produites. Le plus souvent elles restent à peu près vides; mais dans certains bois, le bois de couleuvre par exemple, elles sont remplies d'une substance résinoïde, qui leur donne un aspect particulier et qui les a fait décrire comme de longues fibres entremêlées au bois. » Nous avons pu constater ces caractères dans un grand nombre de Slrjxlmos de diverses régions. Nous signalerons principalement les espèces suivantes, qui intéressent la matière médicale : " 1° Les Stijc/inos asiatiques : le Strychnos nii.i- vomira, dont l'écorce est connue sous le nom de fausse aiigusture ; le Strychnos qui donne l'écorce à' Hoang'Nari ; enfin le Strychnos colubiirta ( ?), qui donne le bois de couleuvre. » 2° Une série de Strychnos américains très intéressanls, qui fournissent le curare, savoir : » a. Un Strychnos dont nous n'avons vu que les feuilles, les racines et les tiges, et qui vient du Rio-Negro par le Venezuela. Ces parties de la plante et le curare qu'elle fournit étaient dans la Section du Venezuela à l'Exposition universelle de 1878. « h. Le Ramon ou Strychnos Castelnœa Wedd., qui fournit les curares dans la région de la haute Amazone. Les racines et les tiges nous ont été communiquées par M. le D' J. Crévau.x, médecin de la marine, qui a ex])loré les régions de la Guyane et de l'Amazone. ( io85 ) " c. Deux espèces nouvelles, rapportées par le même voyageur : l'une avec feuilles, tleurs et fruits (c'est VOurari de certaines régions de la Guyane française, où elle sert de base au curare); l'autre n'est représentée que par des rameaux feuilles (c'est le Guagnvy- Emeu des indigènes). » 3° Enfin une espèce africaine, le Strychnos qui donne le M'Boundou, sorte de poisn d'épreuve du Gabon. » M. C.-S. Bentley adresse une nouvelle théorie des marées. M. Pujos adresse une Note relative au mécanisme des mouvements des valvules du cœur. M. L. Baillt adresse une « Étude sur l'aménagement des eaux en Al- gérie )). A 4 heures, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures trois quarts, D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OdVEAGBS EEÇOS dans la séance du 8 DiCEKBRE 1879. Des localisations dam les maladies cérébrales; par le D' J. Grasset. Moni- pellier, Goulet ; Paris, Delahaye, 1880; in-8°. (Présenté par M. Vulpian pour le Concours Montyon, Médecine et Chirurgie, 1880.) Revue des progrés récents de l'exploitation des mines et de la construction des machines à vapeur; par M. Haton de la Goupillière. Paris, Dunod, 1879 ; in-8°. (Extrait des Annales des Mines.) Leçons de calcul d'Jryabhata ; par L. Rodet. Paris, Impr. nationale, 1879; br. in-8''. (Présenté par M. Rolland.) Nouvelle méthode de culture de la vigne en présence du Ph/Uoxcra; par M. Bonnarme. Le Blanc, impr. A. de Saint-Thibault, 1879; br. in-8°. Résumé météorologique de l'année 1878 pour Genève et le grand Saint-Ber- nard ; par E-Vla-NTAMOvr. Genève, impr. Schuchardt, 1879; br. iii-8". 0. R., 1879, 2° Semestre. ( t. LXXXIX, N' 2i;.) ^43 ( io86 ) Notice sur tes travaux de J.-B. Romieii; par M. E. Roche. Montpellier, typogr. Boehm, 1879; in-4°. Mémoires de la Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève; t. XXVI, seconde Partie. Genève, Baie et Paris, H. Georg, 1879; in-4°. Solution des causes des maladies des vers à soie; par Ch. Troutet. Bey- routh, Ï879 5 opuscule in-8°. Proceedings oj tlie Cambridge philosopliical Society; vol. III, Part III to VI. Cambridge, 1879; 4 livr. in-8°. Transactions of tlie Cambridge pliilosophical Society; vol. XII, Part III. Cambridge, 1879; i""4°- List of the geological Society oj London ; november i st, 1879. London, 1879; br. in-8°. The quarterly Journal oftlie geological Society ; vol. XXXV, Part IV. Lon- don, 1879; i"-8°. Proceedings of the scientific meetings of the zoological Society of London for theyenr 1879; Part III, may-jiine. London, 1879; i""8°- Memoirsof the royal astronomical Society ; vol. XLIV, 1877-79. Loiidon, piiblished by the Society, 1879; in-4°. List of the verlebrated animais now or lately living in the Gardens ofthe zoo- logical Societj of London. London, 1879; iii-S" relié. Practical mode of studying the heart; bj W.-H. Smith. Sans lieu ni date ; br. in-8°. Atti délia reale Accademia di Archeologia, Lettere e Belle-Arti ; 1 878-1 879. Napoli, stamp. délia regia Un iversita, i879;in-4°. OOVRAGES KEÇDS DANS LA SÉANCE DU l5 DÉCEMBRE 1879. Crama ethnica. Les crânes des races humaines; par MM. A. de Quatre- FAGES et E.-T. Hamt. VHP livr., feuilles 4o à 44, pi, LXXI à LXXX. Paris, J,-B. Baillière, 1878-1879 ; \\\-[f. Cours de Géométrie descriptive de I École Polytechnique, comprenant les élé- ments de la Géométrie cinématique; par A. Manwheim. Paris, Gauthier- Villars, 1880; in-8°. Du farcin d' Afrique (farcin chronique); par MM. Tixier et Delamotte. Paris, Renou, Maulde et Cock, 1879; in-8°. Etudes sur l'appareil mucipare et sur le système lymphatique des poissons; par Ph.-C. Sappet. Paris, Adr. Delahaye, 1880; in-folio. Sur les faisceaux ponctuels plans de caractéristique v, ayant un point principal ( to87 ) multiple d'ordre v; par M. G. Fouret. Paris, Gauthier-Villars, 1879; in-8°. (Extrait du Bulletin de In Société mathématique de France.) Trattnto di Fisicn nuuva. Proemio di Moltkni Paolo. Milano, tipogr. édi- trice lombarda di F. Menozzi, 1874-1879; 3 vol. in-8°. OnVBAGES HEÇUS DANS LA SÉANCE DU 22 DÉCEMBRE 1879. Recueil des Travaux du Comité consultatif d'hygiène publique de France et des actes officiels de l'administration sanitaire, publié par ordre de M. le Mi- nistre de l'Agriculture et du Commerce; t. VIIl. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1879; in-8". (Présenté |)ar M Bouley.) Les organes des sens dans la série animale; par Joanwes Chatin. Paris, J.-B. Baillière, 1880; in-8°. Essai sur les causes de la production du son dans les téléphones; par M. R. CocLON. Rouen, J. Lecerf, 1879; in-S". Du refoulement progressif du Phylloxéra en France jusqu'à son anéantisse- ment, etc. ; par A.-L. Ratnal. Poitiers, Blanchier et Druineaud, 1879; in-8°. Du lait dans l'alimentation au biberon; par le D' L. de Welling. Rouen, L. Deshays, 1879; br. in-S". La fièvre jaune à Madnden 1878. Rapport présenté à M. le Ministre de l'In- struction publique, par M. A. Guichet. Paris, V. Rozier, 1879; in-8°. G. Henry. Les Manuscrits de Sophie Germain. Documents nouveaux . Paris, Gerraer-Baillière, 1879; br. in-8°. (Extrait de la Revue philosophique.) Généralisation du logarithme et de l'exponentielle; par J. Farkas. Budapest, F. Rilian, 1879; br. in-8°. Physique du monde. Première proposition ; parF. Chapel. Versailles, imp. Ronce, 1879; br. in-S". Manuel clinique de l'analyse des urines ; par?. Yvok. Paris, O. Doin, 1880 ; in-8° relié. Bulletlino meteorologico deli Osservatorio del Çollegio romano con corrispon- denza e bibtiografia per l' auanzamento délia Fisica terrestre, fondato dal P. À. Secchi; vol. XVII, anno XVII, 1878. Roma, 1878; in-8°. COMPTES RENDUS DES SÉANCES ê DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉ.iNCE DU LUNDI 29 DÉCEMBRE 1879. PRÉSIDENCE DE M. DAUBRÉE. MÉMOIRES ET COMMUIVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Faye présente à l'Académie V Annuaire du Bureau des Longitudes pour 1880 et donne à ce sujet les détails suivants : « Outre les éléments astronomiques de Tannée et les documents numé- riques ordinaires, VÀnnuaire contient : le Tableau, par M. Des Cloizeaux, des indices de rétraction des corps monoréfringents et biréfringents; le Tableau, par M. Damour, des densités des corps solides du règne minéral, des pierres précieuses employées dans la joaillerie et des maté- riaux de construction ; la Table des dilatations des métaux et des substances cristallisées, de M. Fizeau ; un Tableau, dressé par M. Bertbelot, de tous les gaz connus, avec leurs formules, leurs équivalents, leurs densités ibéo- riques et effectives; d'autres Tableaux contenant les données les plus importantes de la Thermochimie; une Carte des lignes d'égale déclinai- son magnétique pour la France et les localités voisines, par M. Marié- Davy; enfin un important travail de M. Levasseur sur la Géographie stati- stique. LeBureau saisit cette occasion de remercier publiquement les savants qui veulent bien contribuer chaque année à la rédaction de ce Volume. » M. Lœwy, qui est chargé spécialement de diriger nos publications, a donné uneTablede concordance des principaux calendriers, lescléments des C R., l&^g.■i' Semestre (T. LXXXIX, N" 26.) '44 ( logo ) principales étoiles variableset la Table des points radiants des étoiles filantes. » Le Bureau des Longitudes a tenu à honneur de se faire représenter aux fêtes d'inauguration de la statue que la ville de Perpignan a érigée cette année à l'un de ses plus illustres membres, Arago. Ce Volume contient les discours prononcés à cette occasion par MM. d'Abbadie et Breguet, dé- légués du Bureau, par M. Janssen, délégué de l'Académie, et par M. l'ami* rai Mouchez, au nom de l'Observatoire. » M. le commandant Perrier a donné deux Notes sur la jonction géodé- sique et astronomique de l'Algérie avec l'Espagne, effectuée cette année même, en septembre et octobre derniers, par ordre des deux Gouvernements français et espagnol, sous la direction du général Ibanez et du commandant Perrier. » Enfin ce Volume contient une Notice de M. Faye, intitulée Deux ascensions nu Puy-de-Dôme à dix ans d' intervalle. » Ces Notices sont accompagnées de planches gravées : la statue d'Arago, d'après une photographie prise à Perpignan, la station géodésique de M'Sabiha en Algérie, et un spécimen des courbes météorologiques de l'ou- ragan du 20 février 1879, recueillies simultanément au sommet du Puy-de- Dôme et à Clermont-Ferrand, iioo" plus bas. » MÉCANIQUE ET GÉOMÉTRIE. — Note sur les différentes branches de la Cinématique; par M. H. Resal. « J'ai remarqué, dans le Bulletin bibliographique du dernier numéro des Comptes rendus, que, dans la séance du i5 décembre dernier, l'Aca- démie a reçu l'Ouvrage de M. Mannheim, ayant pour titre : Cours de Géométrie descriptive de l'École Polytechnicjue, comprenant les éléments de Géométrie cinématique. » Qu'il me soit permis, à cette occasion, de bien déterminer le sens que l'on doit attribuer actuellement à la dénomination de Cinématique. » Dans une conversation particuHère, l'illustre Poncelet m'a fait à peu près la déclaration suivante : « M. Ampère nous a fait l'honneur, à M. É. de Beaumont et à moi, de » nous convoquer chez lui en vue de donner nos appréciations sur cer- » taines dénominations nouvelles qu'il proposait d'introduire dans la » classification des Sciences. Nous sommes tous trois tombés d'accord sur » la définition de la Kinématique [•/.rj-^p.x), dont l'expression a été trans- » formée plus tard en celle de Cinématique . » ( '"9' ) » Laissons maintenant parler Ampère ( ' ) : « Cette Science (la Cinématique) doit renfermer tout ce qu'il y a à dire des différentes sortes de mouvements, indépendamment des forces qui peuvent les produire. Elle doit d'abord s'occuper de toutes les considérations relatives aux espaces parcourus dans les dif- férents mouvements, aux temps employés à les parcourir, à la détermination des vitesses d'après les diverses relations qui peuvent exister entre ces espaces et ces temps. -) Elle doit ensuite étudier les différents instruments à l'aide desquels on peut changer un mouvement en un autre; en sorte qu'en comprenant, comme c'est l'usage, ces instru- ments sous le nom de machines, il faudra définir une machine, non pas, comme on le fait ordinairement, un instrument h l'aide duquel on peut changer la direction et l'intensité d'une force donnée, mais bien un instrument à l'aide duquel on peut changer la direction et la vitesse d'un mouvement donné. » » A tort ou à raison, j'ai cru devoir faire une réserve relativement à la dénomination générale de Cinématique, et, en 1862, j'ai publié un Traité de Cinématique pure, Ouvrage dont le titre a, du reste, été approuvé par Poncelet et dans lequel j'ai étudié les propriétés du mouvement considéré indépendamment de ses causes, sans in'occuper des machines. » Bour a alors appelé Cinématique appliquée la partie qui traite spéciale- ment des machines. » Les dénominations de Cinématique pure et Cinématique appliquée ont été adoptées et sont maintenant d'un usage général. » Enfin M. Mannheim vient d'introduire dans son remarquable Ouvrage l'expression de Géométrie cinématique. » Cette nouvelle branche de la Science, qui a son point de départ dans les travaux deDescartes, de Pascal, d'Euler et surtout dans ceuxdenotre illustre confrère M. Chasles, a pour objet l'étude du mouvement indépendamment des forces et du temps. M. Mannheim, par de nombreuses et intéressantes applications, a montré que l'emploi des propositions élémentaires de la Géométrie cinématique constitue une méthode d'une véritable originalité. » La Géométrie cinématique de M. Mannheim n'est pas simplement la partie géométrique de la Cinématique telle qu'on l'étudiait jusqu'ici : elle considère, en outre, les figures mobiles de forme variable, comprend aussi la recherche des propriétés relatives aux figures de forme invariable pour lesquelles le déplacement n'est pas absolument défini et dont, avant M. Mannheim, on ne s'était jamais occupé. » Comme, dans cette courte Note, je n'ai eu pour objet que de fixer Essai sur la philosophie des Sciences, p. 5i ( 1092 ) quelques définitions, je n'insiste pas sur la valeur du Livre de M. Mannheim. Qu'il me soit pourtant permis de dire que, à mon point de vue, ce travail établit un point de repère important dans l'histoire de la Science. » ANALYSE MATHliMATlQUE. — Sur quelques applications des fonctions elliptiques. Note de M. Hermite. « XIX. Considérons en général une équation linéaire du second ordre à laquelle nous donnerons la forme suivante : PX"-P'X'+QX = o, où P et Q sont des fonctions quelconques de la variable ;/, et dont l'inté- grale soit X = CA + C'B. u Je dis que, si l'on connaît le produit de deux solutions particulières, et qu'on fasse en conséquence AB = R, nous pourrons obtenir l'équation qui aurait pour solution l'expression plus générale ^=^CAe'"' + C'Be-'"'. J'observe à cet effet que, le résidtat de l'élimination des constantes C et C étant 3[ A B J' A/; + A' _Bp + B' J" Ap- + 2A'p 4- A" B/j- - zB'p + B" le développement du déterminant donne pour l'équation cherchée fT- |i'^'+ (!h:x - o, les nouvelles fonctions 1) et (Ci ayant pour expressions f = AB' - BA' — 2AB/J, (& = A'B"- B'A"+ (AB"- 4A'B'+ Bk")p - 3(AB'- Bk')p' + 2kBp\ Or on ;i, quelles que soient les solutions particulières A et B, la relation AB'-BA'=Pg, en désignant par g une constante dont voici la détermination. ( »o93 ) » Donnons à la variable nne valeur u ■— u^ qui annule B dans cette équation et la suivante : AB'+BA'^:^R', et soient Po et R'^ les valeurs que prennent P et R, on trouvera immédia- tement la condition Pog-R'o- La constante g étant ainsi connue, nous avons déjà la formule |l = Pg-2R/;. Pour obtenir (ifli, je remarque d'abord qu'on peut écrire A'B"- B'A"= P'B'-QB^,_P'A'--QA^,^ ^^^ puis semblablement AB' + BA"^^'°'-Q°A + "'^';Q^B = g::^-^QJ^; nous avons d'ailleurs AB''+2A'B'-hBA"=rR", par conséquent AB' - 4A'B' ^ BA" = - ^PR"-3p;R' + 6QR^ et l'on en conclut la valeur cherchée : ,^ „ 2PR"— 3P'R' + 6QR QM 2 T, 3 (JH = Qg ^i^p — ?>^gp^ + 2Rp'. » Ce point établi, j'envisage, dans les équations différentielles en X,, Xj, X3, les expressions du produit AB, que je désignerai successivement parR,(M), Ro(iO, R3(«)) ^" faisant "•^"^- ej(«)6,_,(a)93_,(a) ' ^..^_ 9V(o)6,(i/+q)9,_,(w— a) / N_9','(o)9,(a-hfl)93_4«-aj> l'intégrale de l'équation proposée sera une fonction uniforme ayant pour seul point singulier u = o, et, dans le domaine de ce point, les inté- grales nommées fondamentales par M. Fuchs seront de la forme (pi{u) et - -H y2(")> où ç>,{u) et ©2 {u) représentent des séries qui procèdent sui- vant les puissances ascendantes entières et positives de la variable. » CHIMIE. — Sur riiydrure de cuivre. Réponse à M. Wurtz ; par M. Berthelot. « Dans ses observations sur l'hydrure de cuivre, notre savant confrère reconnaît l'exactitude de la plupart des faits que j'ai annoncés et qu'il ne paraît pas avoir soupçonnés jusqu'à ces derniers temps. Ils sont conformes, d'après ce qu'il déclare, à des analyses récentes faites par des savants hol- landais. Je suis surpris dès lors, les faits étant avérés, qu'il n'accepte pas les conclusions. » En effet, M. Wurtz reconnaît que le prétendu hydrure renferme les éléments du phosphate de cuivre, corps dont il n'avait pas parlé autrefois, c'est-à-dire: le phosphore,, l'oxygène uni au phosphore et l'oxygène uni au cuivre ; c'est précisément ce que j'ai annoncé. Mais ces éléments sont-ils une impureté non séparable, constituée par du phosphate de cuivre, dont ils ne reproduisent guère les réactions ? ou bien est-ce un mélange renfer- mant le dérivé phosphaté d'un hydroxyde complexe? La dernière opinion c. R., 1S79, a' Semestre. (T. LXXXIX, «"26.) l45 ( 1098 ) semble plus conforme aux propriétés du composé, comme aux théories de la Chimie actuelle sur l'apatite, sur l'acide phosphomolybdique et sur tant d'autres composés non soupçonnés autrefois. La grande variabilité des dé- gagements de chaleur observes est aussi plus favorable à la seconde opinion. » En tout cas, c'est à M. Wurtz, et non à moi, qu'il incombe d'obtenir l'hydrure de cuivre pur et d'établir que cet oxygène et ce phosphore ne sont pas inhérents à la constitution du composé, ainsi que Berzéliiis l'avait déjà pressenti autrefois. » C'est à tort que le témoignage de Poggendorff et de M. Schùtzen- berger serait ici invoqué, ces savants n'ayant jamais publié d'analyses, ni prétendu signaler autre chose que des analogies. » M. Wurtz reconnaît aussi que son corps renferme toujours un excès de cuivre, sur les rapports que sa formule exige; je n'ai donc pas à en justifier. » Le 50((/re, à la dose de quelques millièmes, est peut-être accidentel; cependant je l'ai toujours observé : non dans l'hydrogène dégagé par l'acide chlorhydrique, lequel se trouve trop dilué par l'eau du composé pour en dégager de l'hydrogène sulfuré, mais dans le gaz qui se développe lorsque l'on traite par l'hydracide très concentré la matière cuivreuse desséchée qui resie après la décomposition du composé bouilli avec de l'eau. » Cette matière elle-même n'est pas du cuivre pur, comme l'exigerait la théorie de l'hydrure; car elle peut contenir jusqu'à un dixième de sub- stances étrangères au cuivre et, pour une grande partie, à son protoxyde. Qu'elle ne constitue pas un corps défini, comme semble l'admettre aujour- d'hui M. Wurtz, contrairement à ses anciennes opinions, c'est précisément ce que j'ai cherché à établir. » Quant à Veau de constitution, c'est, je crois, le composant le moins contestable du prétendu hydrure; car cette eau persiste, pendant toute la durée de la dessiccation, au sein de la matière pulvérulente, poreuse, très divisée, amenée à une apparence sèche dans la masse entière. A partir du moment où la poudre a offert cette apparence de siccité parfaite, l'eau ne s'est plus éliminée que simultanément avec l'hydrogène. Je n'ai pas réussi davantage à éliminer l'eau, en lavant aussi rapidement que possible le pré- cipité (débarrassé au préalable de toute trace de sel soluble par des lavages aqueux et des décantations) avec de l'alcool fort, puis avec de l'alcool absolu, enfin avec de l'éther anhydre, dont un courant d'air sec a séparé les derniei-es traces. Ce procédé, fort efficace pour séparer en peu de temps l'eau physiquement adhérente à un corps solide chimiquement anhydre, n'a point enlevé au composé cuivreux son eau constilulionnelle. ( '"09 ) u Ce n'est pas moi, d'ailleurs, qui auiais dû avoir à séparer celte eau : en effet, c'est à M. Wurtz qu'il appartient de présenter son hydrure dégagé de l'eau, aussi bien que du phosphore et de l'oxygène, s'il vent que cet hydrure continue à figurer dans la Science Jusqu'à présent l'existence d'un tel corps est purement hypothétique : personne ne l'a vu dans cet état; et ce n'est pas là une question qu'on tranche en maintenant des affirmations. » S'il réussit à l'obtenir, je serai trop heureux de reprendre sur un tel corps, bien pur, les mesures calorimétriques nécessaires pour l'établis- sement des théories thermochimiques, qui me font un devoir de passer en revue toutes les classes de combinaisons. En particulier, l'étude des hy- drures s'impose : elle est la suite immédiate de mes recherches sur les amal- games métalliques, publiées au mois de septembre dernier, aussi bien que des recherches originales que M. Ogier a exécutées dans mon laboratoire sur les hydrures de phosphore, d'arsenic et de silicium. M. Wurtz a provo- qué d'ailleurs cette étude et il devait s'attendre à la voir exécutée, lorsqu'il a appelé l'attention avec tant d'insistance sur les propriétés exceptionnelles de l'hydrure de cuivre et attribué sa réaction sur l'acide chlorhydrique à l'affinité de l'hydrogène pour lui-même. Il serait étrange qu'il prétendît écarter maintenant les résultats de cette même étude, parce qu'elle a mis en évidence, d'une façon aussi inattendue pour moi que pour lui sans doute, le caractère mal défini de la substance qu'il a découverte. » Il serait plus fâcheux encore de le voir répondre à un travail présenté dans les termes les plus simples et les plus courtois, en introduisant parmi nous des formes de polémique peu en harmonie avec le désintéressement modeste de la recherche scientifique, et que la dignité de notre amour commun pour la vérité doit lui faire regretter d'avoir employées. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Sur la chaleur de formation de l'hydrate de chloral gazeux. Réponse à M. Wurtz -, par M. Berthelot. « C'est un usage constant parmi les physiciens, toutes les fois qu'ils abordent un nouvel ordre de recherches, d'assigner et de contrôler la limite des erreurs que leur méthode comporte ; ce contrôle est surtout nécessaire pour une expérience négative, qui demeure autrement dénuée de tout caractère démonstratif. Voilà ce que je m'étais cru en droit de ré- clamer de notre savant confrère, lorsqu'il a contredit mes expériences quantitatives sur la chaleur de formation de l'hydrate de chloral, dans ( I lOO ) l'élat gazeux. Sa méthode était purement qualitative, et soumise, à mon avis, à des causes d'erreurs très supérieures à la quantité qu'il s'efforçait d'apprécier. Aujourd'hui il nous présente de nouveaux essais. » Je le féliciterai d'abord d'avoir, conformément à mes indications, re- connu et rectifié l'incorrection considérable qui résultait du contact direct de ses ballons avec l'eau du bain-rnarie ; il y est parvenu à l'aide de ces appareils de verre, à double enceinte gazeuse, que j'ai inventés ( * ) pour mes expériences sur l'acide formique (i864), et dont je réclame le principe s|)é- cial de construction, répandu depuis dans les laboratoires, et qui réalise une indication théorique fort essentielle. » Mais notre confrère a négligé, cette fois encore, de justifier des limites de ses erreurs. » On peut suppléer jusqu'à un certain point à cette omission par les indications de ses autres expériences sur la formation du bromhydrate d'amylène gazeux, lesquelles sont du même ordre. D'après M. Wurtz [Comptes rendus, t. I.XII, p. 1 186), en opérant vers 120° à i 3o°, l'élévation de température produite par la combinaison du gaz bromhydrique et du gaz amylène avarié de i°,5 à 6"; l'intervalle, c'est-à-dire4°, 5, montre entre quelles limites le thermomètre peut osciller dans ce genre d'essais, pure- ment qualitatifs. » J'ai moi-même mesuré depuis la quantité de chaleur dégagée par la même réaction [Annales de Chimie et de Physique, 5" série, t. XVII, p. i38), et j'ai trouvé que la chaleur dégagée par la formation du bromhydrate d'amylène gazeux s'élève à i3'^'",20o. Cette quantité est sept fois aussi grande que la chaleur de formation de l'hydrate de chloral gazeux. Dès (') Comptes rendus, t. LIX, |). 901 ; 1864. La (igure même, Annales de Chimie et de Physique, 4° série, t. XIII, PL I. Un mois a])rès (même Volume des Comptes rendus, p. io5i), mon savant ami, M. II. Sainte-Claire Deville publiait son ex])érience classique sur la chaleur dégagée par la formation du chloi hydrate d'ammoniaque gazeux : il n'avait pas besoin d'y recourir à une double enceinte, parce que réchauffement des gaz y était produit à l'aide d'une vapeur et non d'un bain liquide. Les expériences de M. Wurtz sur le bromhydrate d'amylène sont postérieures d'un an et Aemi [Comptes rendus, t. LXII, p. 1186; 1866). Si je donne de tels détails, c'est à cause d'une question relative à l'historique de ce genre d'appareils, soulevée par M. Wurtz. L'exécution des premiers instruments de ce genre, d'abord sans enceinte, conformément à un modèle que j'employais déjà en i853 pour former le chlorhydrate de térébenthène gazeux et qui existe encore, puis avec enceinte d'air, a été réalisée sous ma direction par l'habile constructeur que M. Wurtz a cité et que nous employons tous : elle n'a pas dû êlre sans quelque utilité pour les appareils consécutifs. ( noi ) lors l'élévation de température produite par la dernière formation, même si elle était instantanée, ce qui n'a pas lien, aurait dû être, dans les ap- pareils de M. Wurtz, comprise entre o°, 2 et o", 9, avec une incertitude de 0°, 7, c'est-à-dire égale ou supérieure à la cpiantité qu'il s'agit d'apprécier. Encore suppose-t-on ici que les causes d'erreur varient proportionnelle- ment à l'élévation de température ; tandis qu'il est probable qu'elles se rapprochent davantage d'un état de grandeur absolu, dépendant des di- mensions des appareils et du mode de chauffage : ce qui doit rendre non appréciables les quantités trop petites. » Pour estimer avec certitude la grandeur de ses erreurs et fournir une base vraiment solide à cette discussion, notre confrère aurait dû nous exposer les résultats obtenus avec ses appareils, le bain étant maintenu vers 60° ou 80°, lorsqu'on y mélange, comme il est facile de le faire, deux masses d'air connues, prises à des températures inégales; les températures des deux niasses d'air, celle de leur mélange et celle du bain, étant données simultanément par quatre thermomètres, divisés en centièmes de degré, et dont on suivrait la marche de minute en minute, dix minutes avant, pendant, et dix minutes après l'expérience, conformément aux règles de la Calorimétrie. S'd veut bieu exécuter cette vérification, indispensable à sa démonstration, et faire connaître à l'Académie les Tableaux numériques détaillés de la marche de ses divers thermomètres, je crois pouvoir annon- cer, d'après les expériences semblables que j'ai eu occasion d'exécuter et les données mêmes de M. Wurtz relatives au bromhydrate d'amylène, que : » 1° La température delà double enceinte de verre où M.WurIz mélange ses masses gazeuses n'est pas constamment la même, avant tout essai, que celle du bain qui entoure cette double enceinte; » 1° La température du bain d'eau employé, tel que M. Wurtz l'a montré, c'est-à-dire sans enceintes propres, étant amenée, ainsi qu'il l'a fait, à une température autre que celle de l'ébullition de l'eau, par exemple 69°, n'est pas constante; )) 3° La température réalisée par le mélange des deux masses gazeuses n'est ni constante, ni surtout égale à la température moyenne ; » 4° Les écarts sont tels, qu'ils surpassent la faible élévation de tem- pérature qui pourrait résulter dans ces conditions de la combinaison de la vapeur d'eau et de la vapeur de chloral; » 5° Les erreurs sont plus grandes encore si l'on opère sous des pres- sions moindres que celles de l'atmosphère, comme l'a fait M. Wurtz ; car on diminue ainsi les masses mises en jeu, en même temps que l'on complique ( r I02 ) les manœuvres relatives au mélange exact et à l'écoulement des gaz. Ces masses, réduites en eau, ne doivent guère surpasser quelques grammes dans les essais de M. Wurtz, d'après les données qu'il a publiées sur ce point. Ce n'est pas tout : le mélange même des gaz ne peut être que très imparfait, dans un appareil disposé comme celui qui a été présenté par M. Wurtz : circonstance qui réduit de toute façon l'élévation de tempéra- ture observable. » Quand notre honorable confrère, avec la sincérité dégagée de tout système que nous devons tous nous reconnaître les uns aux autres, aura satisfait aux conditions générales d'une expérimentation rigoureuse, nous pourrons alors discuter utilement si le principe de la méthode qu'il emploie est susceptible de décider la question qu'il a soulevée. Non seu- lement il s'agit d'un dégagement de chaleur fort petit, et qui exigerait l'emploi de méthodes particulièrement délicates pour être constaté, alors même que la combinaison des deux gaz serait instantanée ; mais les obser- vations que j'ai publiées il y a quelque temps montrent qu'il s'agit au contraire, dans cette condition, d'une réaction progressive. C'est surtout à cette circonstance que M. Wurtz doit attribuer sans doute les résultats négatifs, auxquels il arrive par une méthode incapable de résoudre le pro- blème qu'il s'est posé. » PHYSIOLOGIE BOTANIQUE. — Sur le ferment butjriqite {BaciWus Amylobacter) à l'époque de la houille; par M. Ph. van Tieghem. « L'Académie connaît les belles préparations en forme de lames transpa- rentes que M. B. Renault, aide-naturaliste au Muséum, a su tailler dans les silex du terrain houiller de Saint-Étienne, rencontrant ici une lige, une feuille ou une racine, là une fleur, un fruit ou une graine à divers états de conservation. J'ai étudié quelques-unes de ces préparations et je n'ai pas tardé à m'apercevoir que, parmi les nombreuses sections d'organes qu'elles renferment, les moins intéressantes au point de vue de l'Anatomie com- parée se trouvent être précisément les plus instructives au point de vue de la Physiologie générale. Dès lors, je me suis appliqué à y rechercher tous les fragments dont les tissus avaient déjà subi une altération plus ou moins profonde, au moment où la pétrification est venue les saisir et les fixer pour toujours. Il m'a semblé qu'en suivant la marche de cette destruction on pourrait en découvrir la cause et comparer les choses de ce passé lointain à celles d'aujourd'hui. ( iio3 ) » J'ai principalement examiné à ce point de vue la série des prépara- tions de graines de Gymnospermes exécutées par M. Renault pour servir de base au grand travail entrepris par M. Ad. Brongniart (' ). Voulant y re- venir plus tard, je laisserai de côté pour le moment tout ce qui concerne la graine elle-même, pour ne considérer dans ces préparations que les frag- ments nombreux et divers dont elle est souvent entourée. )) Parmi ces fragments, il nous suffira même, pour l'objet que nous avons en vue, d'en étudier d'une seule sorte. Ce serop.t, par exemple, de très nombreuses radicelles qui, par tous leurs caractères anatomiques et no- tamment par les cadres épaissis qui renforcent les cellules de l'avant- dernière assise corticale, se rattachent à la famille des Conifères et ressem- blent, à s'y méprendre, à des radicelles d'If ou de Cyprès. » On sait ce qui arrive aujourd'hui quand on abandonne à eux-mêmes au fond de l'eau des fragments de jeunes racines d'If ou de Cyprès (-). Le Bacillus Jmylobacler s'y développe, attaque la plupart des tissus et dissout complètement les membranes cellulaires. Dans l'écorce, tout le paren- chyme ordinaire, puis l'assise à cadres épaissis, puis enfin l'endoderme, disparaissent peu à peu, ne laissant subsister à la périphérie que les sommets cutinisés des cellules épidermiques dont la réunion forme la cuticule. Dans le cylindre central, l'assise rhizogène, les faisceaux libériens et le tissu conjonctif sont progressivement détruits, ne laissant subsister au centre que la bande des vaisseaux sculptés. De toute la racine, il ne reste donc, en définitive, que la cuticule et les vaisseaux. )) A mesure qu'elle est dissoute, la cellulose est aussitôt décomposée et subit la fermentation butyrique. » En même temps, l'Amylobacter laisse à l'intérieur de l'organe détruit des traces visibles et directes de son développement. Au cours de l'altéra- tion, on voit, en effet, dans les lacunes du tissu, des filaments grêles en voie d'activé division, des bâtonnets isolés qui se renflent pour entrer dans leur phase amylacée, d'autres enfin qui, ayant dépassé cette période de ( ') Ad. BEO'SGîHiw.r, Études sur les graines fossiles Irouvées à l'état silicifié dans le terrain houillcr de Saint-Ètienne [Annales des Hciences naturel /es : Botanique, 5" séiie, t. XX, (') Ph. van Tiechem, Sur le Bacillus Amylobacter et son rôle dans la putréfaction des tissus végétaux [Bulletin de la Société botanique, t. XXIV, p. 128; 1877). — Sur la fer- mentation de la cellulose [Comptes rendus, t. LXXXVIII, p. 2o5; 1879) — Identité du Bacillus Amylobacter et du vibrion butyrique de M. Pasteur[Cemptcs rendus, t. LXXXIX, p. 5; 1879). ( iio4 ) réserve, ont déjà formé vers l'extrémité une spore brillante encore enve- loppée à distance par la membrane primitive. Plus tard, quand la destruc- tion est achevée, on rencontre dans le liquide qui remplace les cellules disparues un très grand nombre de ces spores libres, soit groupées en nuages flottants, soit accolées à la périphérie contre la cuticule et au centre contre les vaisseaux. )) Revenons maintenant à nos racines du terrain houiller, toutes sem- blables, avons-nous dit, par leur structure, à celles d'If ou de Cyprès. » L'étude attentive d'un grand nombre de fragments saisis par la sili- cification aux états les plus divers de leur altération progressive m'a montré que les choses s'y sont passées de la même manière sous tous les rapports. M J'y ai observé, en effet, la même marche dans la destruction des tissus, ne laissant, comme dernier résidu, que la cuticule et les vaisseaux. J'y ai découvert aussi les mêmes traces visibles et directes du développement actif du Bacillus AmylobacterÎA l'intérieur des organes attaqués, sous forme soit de filaments grêles divisés en articles, soit de bâtonnets renflés con- tenant souvent chacun unespore versl'extrémité, soit enfin d'innombrables spores libres, disposées en flocons nuageux au milieu de la silice ho- mogène qui comble les lacnnes, ou accolées côte à côte contre la cuticule ou contre les vaisseaux. » De cette identité du phénomène ancien et du phénomène actuel dans tous les points qui sont demeurés accessibles à l'observation directe, il me semble légitime de conclure à leur complète similitude. » Ainsi, dans les marécages de l'époque carbonifère, comme dans nos marais actuels, les mêmes plantes subissaient, dans les mêmes régions de leurs tissus, la même dissolution par le même agent. Alors comme aujour- d'hui, le Bacillus Amylobacter è\-A\\. le grand destructeur des organes végé- taux, et la fermentation butyrique, qu'il provoque dans la cellulose comme dans toutes les autres substances dont il fait sa nourriture, se montrait l'un des phénomènes les plus généraux de la nature organisée. » IjCs travaux de M. Pasteur sur ce ferment et sur cette fermentation trouvent dans ces faits une application nouvelle, qui sera féconde en Paléontologie. » ( ] lO^ J MEMOIRES PRESENTES. CHIMIE. — Sur l'oxydation de f alcool par le bioxyde de cuivre ammoniacal. Note de M. A. Letellier. (Coaimissaires : MM. Dumas, Pasteur, Debray.) K Je chauffe à 180", dans un tube scellé, un mélange d'alcool et de bioxyde de cuivre dissous dans l'ammoniaque : la liqueur, de bleue, de- vient incolore, et l'alcool se convertit en acide acétique. » En ouvrant les tubes, que j'ai chauffés dans de l'eau de chaux, j'obtiens de l'acétate de chaux donnant, en présence des réactifs ordinaires des acétates, les précipités ou la coloration caractéristiques des acétates. M En chauffant les tubes, contenant la liqueur incolore et ouverts, dans un courant d'acide carbonique, la liqueur ammoniacale distille, et il reste dans les tubes des cristaux blancs d'acétate de protoxyde de cuivre. » Tous les alcools, la glycérine, la benzine, l'essence de térébenthine, traités par le bioxyde de cuivre ammoniacal, décolorent la liqueur; mais je n'ai pas encore étudié les produits qui se forment. » I\T. X. PixTA adresse, pour le Concours du prix Morogues de i883, un Mémoire sur le rendement des blés. (Renvoi à la future Commission.) M. F. Ricard demande et obtient l'autorisation de retirer du Secré- tariat divers Mémoires sur lesquels il n'a pas élé fait de Rapport. CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Le tome XI du « Mémorial du Dépôt général de la guerre », qui contient le Mémoire de M. le commandant Perrier, intitulé : « Détermi- nation des longitudes, latitudes et azimuts terrestres en Algérie » ; 2" Un volume de M. L. Ranvier, intitulé « Leçons d'Anatomie générale, professées au Collège de France (i 878-1 879) » ; C. R., 1879, 2« Semescrc. (T. L\XXIX, N» 26.) l46 ( iio6 ) 3° Une Lettre de M. L. Lalanne à M. Hermite, extraite du Répertoire de Mathématiques pures et appliquées, publié à Leipzig par MM. Rœnigsberger et Zeuner. Cette Lettre est une réponse à un article qui avait paru dans le même Recueil, au sujet de l'origine de certaines méthodes graphiques, et notamment de V anamorphose obtenue par l'emploi de coordonnées gra- duées. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une propriété de certaines fonctions analogues aux fonctions algébriques. Note de M. E. Picard , présentée par M. Hermite « Considérons une fonction de la variable z, ayant en chaque point du plan un nombre fini m de valeurs, et n'ayant dans toute l'étendue du plan qu'un nombre limité de points singuliers; soit, d'une manière générale, A(-) une pareille fonction. Je me propose de montrer dans cette Note que les considérations dont j'ai déjà fait usage dans l'étude des fonctions entières peuvent être étendues aux fonctions de cette nature. Nous allons établir qu'il ne peut y avoir denx valeurs a et b pour lesquelles les équations A(z) = aet A(z) = b aient seulement un nombre limité de racines, à moins que la fonction A(z) ne soit une fonction algébrique. M Je vais employer la fonction w de v, qui m'a servi précédemment {Comptes rendus, 20 octobre 1879). Cette fonction de la variable illimitée v n'a que les trois points critiques o, i et 00 ; de plus, pour toute valeur de v, le coefficient de i dans w, mise sous la forme ordinaire des imaginaires, est positif, et, u désignant l'une quelconque des valeurs de la fonction en un point du plan, toutes les autres sont comprises dans la formule (I) \^^, X, p., V et p étant quatre entiers satisfaisant à la relation Ip — pv := i, » Supposons, ce qui est possible, que les quantités désignées au début par aetb soient zéro et l'unité. Soit donc A(z) une fonction telle que les équations A(z) = o et A(s) = i n'aient qu'un nombre limité de racines. Posons V = A(z), w deviendra une fonction F(z) dont les points critiques seront les points racines des équations précédentes et les points singuliers de A(z). Désignons par A un de ces points singuliers, que nous supposerons être l'origine. Je vais étudier la forme de F(z) dans le domaine de ce point, ( "07 ) c'est-à-dire à l'intérieur d'un cercle ayant A pour centre, et ne comprenant à son intérieur aucun autre point singulier de A(jz), ni aucun point racine des équations écrites plus haut. Envisageons une des déterminations de A(z) dans ce domaine; cette fonction reprendra la même valeur quand la variable aura fait un certain nombre de tours autour de A, puisqu'elle possède en chaque point im nombre limité de valeurs; soit p ce nombre. Nous poserons z = z'p et A(z'''), regardée comme fonction de z', sera uni- forme autour de l'origine dans ce second plan. Prenons maintenant une des déterminations de w[A(z''')]; après un tour complet, w prendra une valeur de la forme (1). Or on peut établir d'une manière générale que toute fonction d'une variable z' n'ayant dans le voisinage d'un point a d'autre point singulier que ce point, prenant une valeur de la forme (1) après une circulation autour de «, et pour laquelle, de plus, le coefficient de i est toujours positif, doit nécessairement avoir en a une valeur parfai- tement déterminée; il suit de là que w[A(z''')] a pour z = o une valeur déterminée, et de la relation inverse A(z''') = v(w) on conclut alors que A(z''') tend vers la même valeur ou augmente indéfiniment, de quelque manière que z' se rapproche de zéro. L'origine est donc, pour cette fonction, un pôle ou un point ordinaire, et l'on peut écrire dans le voisi- nage de ce point A{z'P) = ^(«0+ a, 3' +«22'=' -H...), m étant un entier, par suite, A(z) = 4i(«uH- «.z^+.. .) ce qui montre que pour la branche considérée de A(z), et par suite pour toutes, le point A est un point critique algébrique. Le même raisonnement peut se faire pour tous les points singuliers ; la fonction A(z), n'ayant dans tout le plan que des points critiques algébriques et lui nombre limité de valeurs en chaque point, est bien alors, d'après un théorème démontré par MM. Briot et Bouquet, une fonction algébrique de la variable z. D Dans ce qui précède, nous avons compris sous la dénomination de points singuliers les pôles de la fonction ; si l'on ne compte pas ces derniers parmi les points singuliers, et si l'on suppose que A(z) puisse avoir des pôles en nombre quelconque, et situés d'une manière quelconque, on pourra démontrer la proposition suivante : Il ne peut y avoir trois valeurs a, b, c, telles que les équations A(z) = a, A(z) — h el A(z) = c aient seu- ( iio8 ) letiient un nombre limité de racines, à moins que A(z) ne soit une fonction algébrique. Considérons, par exemple, une fonction uniforme R(z) n'ayant dans tout le plan que des pôles ; si les trois équations R(-) =^ a,K[z) =6 et R(z) = c, où a, b et c sont trois nombres différents, n'ont qu'un nombre limité de racines, ^{z) sera une fonction rationnelle. » Je termine par une application de cette dernière remarque. Envisa- geons l'équation différentielle du premier ordre et du premier degré de la forme suivante : ^(*'^) ê = (■>' - "") 0' - *) (r - ^)./(^: j). «, è et c étant trois constantes différentes, F études polynômes en x et y ; on suppose évidemment que les deux membres de l'équation n'ont pas de facteurs communs. Je dis que, si une telle équation admet une inté- grale uniforme dans tout le plan, cette intégrale ne pourra être qu'une fonction rationnelle. En effet, une telle intégrale ne pourra devenir égale à a qu'aux points x racines de l'équation F(a:, a) = o, points dont le nombre est limité, à moins de se réduire à la constante a elle-même. De même, j" ne pourra devenir égale a b et c que pour des valeurs de x racines des équations F(x, Z») = o et F(x, c) = o. Les équa- tions ^ r= a, ^" =: i et / = c n'ayant qu'un nombre limité de racines, et la fonction ^ étant, par hypothèse, uniforme dans tout le plan, elle sera une fonction rationnelle. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l'impossibilité de la relation algébrique X" + Y" +Z" = o. Note de M. R. Liocville. « L'équation X"-\-Y" — Z", dans laquelle X, Y, Z représentent des fonctions algébriques, rationnelles et entières de degré quelconque, n'est possible que si n est égal à l'unité. , ainsi que V^l — a" trois polynômes X, Y, Z, fonctions d'une même variable t et supposés satisfaire à ride.ntilé précédente. Si l'on pose a = ^ » l'intégraleU s'exprime ( 1109 ) /Kl]-"©- Or, il est clair que l'expression primitive !t"-'rfa / est celle d'une fonction rationnelle et entière de v'i — a", c'est-à-dire de -• ù » On en conclut que nul des facteurs de Y ne figure au dénominateur de la fraction \ dt dt YZ" ) qui n'est autre que -pi en vertu des formules précédentes. Comme X, Y, Z n'ont aucun facteur commun, il faut que Z^ y ( - j soit le produit de Y par une fonction A algébrique et entière. >> Mais „., rf/X\ „, Y"-' d (Y^ ^'7t[z)--^ X^'dt[z)'' on peut donc écrire l'équation ^^^ X"-' dt\z ou bien . Z^Y"-' d /Y A + Il en résulte que X"~' divise Z- . 1) Soit B le quotient, et posons, pour abréger, Y X"-' dt\Z d /Y z=P^ on doit avoir, eu conséquence. de d'où dv 'dt d\> R "-^ ^~, X«-' = BZ«-» ( I - P" ) " , = BZ"-^ ( "lo ) » De cette identité, le premier membre devient infini si l'on y substitue des racines de l'équation P"=:i; le second, étant une fonction entière, prend une valeur finie pour toute valeur déterminée de la variable. L'éga- lité est donc impossible. » Il est clair que le cas où n = i échappe à l'analyse précédente, ainsi qu'il devait être. Pour un cas particulier, celui où n— i, les résultats pré- cédents étaient contenus dans un théorème très général énoncé par Jacobi, dans ses Opuscules. » . ÉLASTICITÉ. — Sur la délerminalion des éléments d'un mouvement vibratoire. Mesure de la phase. Note de M. E.3Iercadier, présentée par M. A. Cornu. « Soient (0 les équations des deux mouvements. » Dans deux Notes précédentes (voir Comptes rendus, t. LXXXIX, p. 736 et 1071), j'ai indiqué des méthodes nouvelles pour déterminer les ampli- tudes a et les périodes ou les rapports des périodes — > » Pour déterminer la différence de phase 9, concevons les a« raies qui caractérisent, dans la méthode de comparaison ou de projection optique déjà exposée {loc. cit., p. 1072), le rapport de périodes — • Soit a. l'une de ces raies; A, A' les limites de l'amplitude; xx' la position d'équilibre; p le CC' A' B' numéro d'ordre de la raie. D'après les formules (6) de la dernière des deux Notes citées plus haut, on a , _ m ip + i , ( un ) et l'équation (i) ci-dessus donne Xp= rtsin27r;f'» ou m (ip + I \ ro= Cl SUl 2 71 ~ w > ■^ '^ « + m \ 2 ^/ équation qui, résolue par rapport à 9, donne [n -\- m] arcsin — (3) ç^î/L±l_i 1 1. 1 7,ttm » L'évaluation de y ne comporte donc que des calculs élémentaires. Elle exige la détermination de m, n, p, a et y-p. » 1° m et 11 sont connus d'avance. » 2° p, c'est-à-dire le numéro d'ordre de la raie considérée, s'obtiendra sans difficulté sérieuse en construisant les deux sinusoïdes représentées par (i) et (2) sur papier transparent, en les superposant et en les faisant glisser l'une sur l'autre jusqu'à ce que les distances des points de rencontre à l'axe reproduisent approximativement celles des raies formées par la projection des styles animés des deux mouvements. Le numéro d'ordre du point de rencontre à partir de l'origine des sinusoïdes donnera, sans erreur pos- sible, celui de la raie a, en comptant le premier point de rencontre comme zéro. » 3° a se mesure aisément soit sur lui écran, soit sur un micromètre placé dans le plan focal de la lunette avec laquelle on examine le phénomène : TIR' c'est la longueur — • » Enfin jp, c'est-à-dire èc, s'obtient en menant directement Bè et retran- chant cette longueur de Bc, obtenu par la méthode précédente. » Remarquons que, au lieu de faire directement les mesures micromé- triques, comme chacune des 2 n raies peut fournir une valeur de ç>, ce qui permet de prendre une moyenne, il est préférable de photographier la figure formée par les raies et de faire ensuite les mesures sur les clichés. » La formule (3), si simple même dans le cas général où m et n sont des nombres entiers quelconques, se simplifie encore beaucoup lorsqu'il s'agit de deux mouvements à l'unisson ( m = n) : elle devient en effet II . y ffi = arcsm -• ' 2 TT a ( llï^ ) » Elle peut se prêter alors à l'étude de phénomènes mécaniques où des différences de temps très petites jouent un rôle prédominant. » J'espère pouvoir en donner prochainement un important exemple. » PHYSIQUE. — Sur un nouveau biilleur électrique. Note de M. Perruche, présentée par M. Th. du Moncel. (Extrait.) « Ce système de brûleur se compose de deux parties distinctes : l'as- semblage des charbons, ou bougie, et l'appareil, qu'on peut appeler régu- lateur. » La bougie se compose de trois charbons, dont deux cylindriques, de o™,oo4 de diamètre, et l'autre à section carrée, de o™,oo5 de côté. Les deux premiers s'appuient l'un sur l'autre, pendant toute la durée de la combustion, et ne forment qu'une seule électrode. Le troisième est placé suivant la bissectrice de l'angle formé par les deux premiers, à o™,oo3 de leur plan, et leur présente une arête; il forme l'autre électrode. )) L'appareil régulateur est construit de la manière suivante. Deux plaques en laiton, parallèles, servent à guider les deux tubes porte-char- bon cylindriques. Ces deux tubes sont mobiles autour de pivots, et sont reliés entre eux par une lame de laiton ayant ses extrémités fixées à égale distance des pivots, l'une au-dessus, l'autre au-dessous; un ressort en laiton appuie constamment sur un bouton placé au milieu de la lame et tend à rapprocher les charbons, en faisant décrire à chacun des tubes des arcs égaux. L'intersection des deux charbons se trouve ainsi, pendant toute la durée de la combustion, en présence de l'arête du troisième charbon. » Dans une masse de matière isolante, accolée à l'une des plaques, est creusé le logement du porte-charbon carré (de forme parallélépipédique et en laiton). Ce porte-charbon oscille d'avant en arrière, sur deux touril- lons, et permet au charbon carré de se rapprocher et de s'éloigner de l'électrode apposée. » Quand le courant ne passe pas, le troisième charbon est maintenu en contact avec les deux autres au moyen d'un ressort antagoniste, fixé au- dessous du porte-charbon et faisant effort en arrière des tourillons. n Aussitôt que le courant est lancé, le charbon se relève et prend sa position définitive. Un levier en fer, terminé par une palette transversale en fer doux, est fixé à la partie postérieure du porte-charbon et manœuvre le charbon carré à l'aide d'un électro-aimant formé par le circuit. Une vis ( '"3 ) de réglage, traversant le levier, sert à augmenter ou à diminuer l'arc, et surtout à empêcher le contact de la palette avec le noyau de l'électro- aimant. L'iui des fils conducteurs est engagé dans une poupée placée au milieu de la plaque de laiton antérieure, et l'autre dans le tube porle-tou- rillon du charbon carré ('). » PHYSIQUE. — Sur un nouveau procédé phonéidoscopique par les anneaux colorés. Noie de J\I. Aon. Gi'Ébuard, présentée par M. Desains. « Dans une précédente Communication (8 décembre 1879), j'ai eu l'hon- neur de signaler à l'Académie la production d'anneaux colorés par la con- densalion de la vapeur d'eau, en nappe mince, à la surface Jraicltemeiil nelloyée d'un mercure très impur. Ces bandes colorées, véritables courbes de niveaux, peignent en section plane la distribution des densités de va- peur dans le jet humide au moment du refroidissement et peuvent être appliquées, avec infiniment plus de sensibilité que les corps pulvérulents, à l'étude interne des mouvements de masse ou de vibration des gaz. » Les courants vocaux, en particulier, pourront imprimer sur le mer- cure des diagrammes caractéristiques si l'on émet les diverses voyelles au- dessus de la surface brillante, sur un ton bien soutenu pendant quelques secondes, mais sans effort anormal et seulement avec assez d'intensité, ou à une distance assez faible pour que la vapeur contenue dans l'haleine n'ait pas le temps de se melire en désaccord, en vertu de son élasticité de ten- sion, avec le jet gazeux qui lui sert de véhicule. » Les recherches que j'ai faites à ce sujet, au laboratoire de Physique de la Faculté de Médecine, m'ont permis d'établir, avec une concordance per- sonnelle au moins égale à celle de tous les autres procédés phonéidosco- piques, les Tableaux que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie et qui représentent schématiquement, l'un, les figures caractéristiques des dix sons-voyelles principaux, l'autre, les figures complexes des quatre voyelles nasales (^). (') Pour «ne bougie de o™,2o, les dimensions d'un appareil sont o^jio de longueur, o'",o5 de hauteur et o'^joSS d'épaisseur. Avec trois ou quatre de ces appareils, disposés en triangle ou en carré, on forme un chan- delier peu volumineux. Une bougie de o"',20 dure trois heures. On en met quatre sur un circuit. ( * ) Par les temps de gelée, j'ai trouvé une vérification de ces diagrammes en faisant fondre, par la prononciation des diverses voyelles, les légères couches de givre qui se déposent sur les vitres des lieux clos. G R., 1879, 2' Semestre, (T. LX.VXIX, H" 2C.) '47 ( i'i4 ) » Sans insister sur quelques observations qui ressortent à première vue fie ces Tableaux, telles que la classification naturelle des voyelles en trois familles à partir de l'A, comme faisait déjà Chladni, la parenté deux à deux des sons AU, EU, OU, U (en allemand o, 6, u, ii), la dérivation au moyen de E, E (au lieu de 1, U) des nasales IN, UN, on remarquera, d'une ma- nière générale, le manque d'homogénéité transversale du jet sonore, accusé par la présence, dans les figures, de plusieurs centres de plus fortes den- sités. De là résulte que, au moment de se propager dans le milieu ambiant, l'émission vocale ne présente pas seulement l'état vibratoire longitudinal ou U Diagrammes schématiques des dix soiis-voyelles principaux, d'après les mots : Ame; dote, dos-, diiux ; dais, dé, dis; de, deux, du. Eu allemand : Sc/tar; Sckosz, Sc/taosz, Schitk; sàcRf See, sie; Schosse, Schoszc, Schuhcken. d'une colonne cylindrique, tel que le peignent les flammes manoinétriques, tel que l'enregistrent les procédés graphiques, tel que le recueillent et le restituent les courants téléphoniques, mais encore un état vibratoire très complexe, normal au sens de la propagation, et dont l'influence ne saurait être négligeable dans la composition de l'onde finale, qui porte à l'oreille, fondus en un même timbre-voyelle, des sons parfois discordants. » L'importance de ce fait ressort encore de la relation évidente qui existe entre la complexité des sons et celle des figures correspondantes, et la con- stance de celles-ci, indépendamment du Ion, ne laisse pas que de jeter un jour nouveau sur la question si paradoxale du bruit propre des voyelles. En tout cas, on ne peut plus songer à une assimilation absolue de la voix ( in5 ) aux vibrations longitudinales, même les plus complexes, qui sortent d'un orifice d'instrument à vent; on se figurera plutôt le faisceau sonore multiple d'un grand tuyau d'orgue, avec ssi fourniture de petits tuyaux harmo- niques, ce qui reviendra, dans certains cas, à donner plusieurs goulots au lieu d'un seul à cette sorte de bouteille à laquelle Helmhollz a si heureu- sement comparé la forme de la cavité buccale dans la prononciation de cer- taines voyelles, et il serait supertlu d'insister sur l'utilité de cette consta- tation pour l'étude de la sensibilité des plaques téléphoniques, inégalement attaquées, nous venons de le montrer, par des centres multiples de per- cussion. )) CHIMIE. — De faction du permanganate de potasse sur le cyanure de potassium. Note de M. Ern. Baudrimost, présentée par M. Chatin. (Extrait.) « En i858, Péan de Saint-Gilles d'une part et MM. Cloëz et Guignet de l'autre, en étudiant l'action oxydante du permanganate de potasse sur un grand nombre de matières, examinèrent, entre autres, celle qu'il exerce sur l'acide cyanhydrique, le cyanure de potassium et le cyanogène ('). Mais, tandis que Péan de Saint-Gilles crut à l'inaction de l'acide cyanhy- drique libre sur le caméléon violet, alors qu'il le décolorait en présence d'un alcali, MM. Cloèz et Guigne! constatèrent « que le cyanogène réduit à » froid la dissolution de caméléon, et qu'il en est de même de l'acide cyanhy- » drique et du cyanure de potassium ». Dans les trois cas, ils obtinrent du nitre cristallisé. Ayant eu l'occasion de répéter les expériences de ces habiles chimistes, j'ai pu y ajouter quelques observations nouvelles. » Quand on fait réagir une solution titrée de permanganate de potasse sur une solution également titrée de cyanure de potassium, on constate facilement : i° que la décoloration du premier sel a une limite nécessaire; 2° que cette décoloration est facilitée par une élévation de température et par l'état de concentration des liqueurs; 3° qu'elle semble atteindre sa limite lorsque 2''' de RCy sont en présence de 5^" de caméléon; 4° qu'elle est moins rapide lorsque les liqueurs sont plus ou moins fortement acidi- fiées par l'acide suifurique ; 5° enfin, que les produits formés par la réaction mutuelle des deux sels varient, si ce n'est par leur nature, au moins par (') Comptes rendus: Péan, t. XLVI, p. 624. 808, ii43; Cloez et Guignet, t. XLVI, p. 1 1 10, et t. XLVII, p. -] 10. ( -nG ) leurs proportions. Voici ceux dont nous avons constaté la formation : urée-, acides carbonique, azoteux, azotique, oxalique et forniique; ammoniaque par décomposition de l'urée. » On peut expliquer la génération de ces substances par les équations suivantes : 1" Urée 2(C'AzK) -4- Mn'0',K.O -t- 6(H0) =:C'H',Az'0'H-C=0',(I<-0)=-f-KO,HO-hMn=0',flO" 2° Acide azoteux.. . C'AzK -1- 2(Mn'0',K0) -f- 2( HO) = AzO\KO +C=0',(KO)^H- 2(Mn=0=,H0') 3° Acide azoùque. . a (C'AzK) -t- 5(Mn'0",K0) 4- 6(H0) =; 2(AzOM<.0) 4- 2[C'0',(K.O)'] + KO.HO + 5(Mn»0SH0'-) » JjCS acides foimique et oxo/Z^i/e pouvant êlre considérés coiume des dérivés de l'acide cyanhydrique et du cyanogène, qui sont les nilriles des formiate et oxalate d'ammoniaque, on peut en comprendre la formation par l'action de l'eau sur la molécule cyanique, d'autant mieux qu'ils se produisent surtout et peut-être exclusivement (au moins pour l'acide for- niique) lorsque les liqueurs ont été acidifiées. Quant à l'ammoniaque, elle résulte de l'action secondaire de la potasse libre (équations i et 3) sur l'urée, après la décomposition totale du caméléon ('). » Ce qu'il y a de remarquable d^ns l'action du caméléon violet sur le cyanure de potassium, c'est que la plus ou moins grande proportion du premier sel peut pousser à la production plus ou moins considérable de l'azotate, de l'azolite ou de l'urée; mais, quoi qu'on fasse, ces produits se (') L'urée a été isolée, après réaction du permanganate et neutralisation des liqueurs alcalines, en évaporant celles-ci et en reprenant le résidu par l'alcool. En chassant ce der- nier par évaporation, j'ai obtenu comme reste un corps donnant des cristaux caractéris- tiques de nitrate d'urée par l'acide azotique, dégageant de l'ammoniaque par les alcalis et de l'azote par l'hypobromite de soude. L'acide azoteux, à l'état d'azotite dans les liqueurs alcalines, donnait des vapeurs rutilantes par l'acide sulfurique concentré. En solution acide étendue, il fournissait de l'iode libre au contact de l'ioJure de potassium. L'azotate de potasse s'isole facilement des solutions où la proportion du permanganate a dominé. L'acide oxalique [jeut être précipité, à l'état d'oxalate de chnux, des liqueuis dont on a éliminé l'acide carbonique du carbonate formé. Quant à l'acide forniique, il a été recueilli par distillation des liqueurs acidifiées après addition d'un excès d'urée pour détruire l'acide azoteux; son odeur et son action réductrice sur le sel d'argent ont suffi à le caractériser. ( '"7 ) forment sirruillanénient, sans qu'on puisse limiter la réaction à un seul d'entre eux » Résumé. — L'action du pernianp;anate sur le cyanure de potassium engendre beaucoup d'azotite et peu d'urée dans un milieu alcalin, taudis qu'il se forme beaucoup d'urée si le milieu tend à l'acidité par addition de SO',HO. Jja proportion d'urée la plus forte résulte du mélange de caméléon et de cyanure à équivalents égaux en présence d'un excès d'acide sulfurique. » La formation simultanée de deux composés incompatibles, l'urée et l'acide azoteux, sous l'influence du caméléon violet, démontre que l'azote du cyanogène y est soumis tout à la fois à luie action oxydante et à une hydrogénation, puisque l'urée est un cyanate anomal d'ammoniaque. )) J'étudie en ce moment la réaction du cyanogène libre sur le perman- ganate, ainsi que celle du cyanure de mercure, qui présente une résistance singulière à l'action oxydante de cet agent. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action des Ityih acides sur l'isopièiie; reproduction du caoutchouc. Note de M. G. Bouchardat, présentée par M. Bertlielot. « On sait que, parmi les produits de la distillation sèche du caoutchouc, ou trouve un carbure d'hydrogène bouillant vers 45°, répondant à la for- mule C'H*, l'isoprène, et à l'aide duquel j'ai pu reproduire un terpilène C-"!!'". Cet isoprène a la même composition que le valérylène obtenu par M. Reboul eu parlant de l'alcool amylique. Il était intéressant d'étudier l'ac- tion des hydracides sur l'isoprène et de comparer les dérivés formés avec ceux que donne le valérylène, qui fournit deux séries de composés, formés par l'union d'une molécule de carbure avec une ou deux molécules d'acide. » Le gaz chlorhydrique .sec, passant lentement dans de l'isoprène refroidi à o°, est en partie et lentement absorbé, en donnant un liquide légèrement coloré en brun. Celui-ci, rectifié, se sépare en carbure non attaqué, et en un produit bouillant de 86° à gi°, et qui forme les trois quarts de la masse totale; on n'observe pas, dans ces conditions (trois heures d'action), la for- mation en quantité appréciable de substance à point d'ébuUition plus élevé. )) Ce produit possède la composition d'un monochlorhydrate d'isoprène C"'H%HC1,(C1 = 33,4 ; calcul, 33,9). U est plus léger que l'eau; il a les caractères d'un éther chlorhydrique d'un alcool C"'H"'0^ Lorsqu'on les met en digestion avec de l'oxyde d'argent humide et récent, il foin-nit une ( "'8) notable proportion de ce composé alcoolique bouillant de 120° à i3o°, à odeur assez agréable, un peu éthérée, plus soluble dans l'eau que l'alcool amylique, mais formant une couche huileuse au-dessus de ses solutions saturées; cet alcool, chauffé avec de l'acide acétique cristallisé ou avec l'acide iodhydrique saturé, se change en éthers acétique et iodhydriqne non miscibles à l'eau. » Le brome se combine violemment avec le monochlorhydrate d'iso- prène, quand on l'y fait arriver goutte à goutte, et même, en refroidissant les liquides, on n'évite pas la formation d'acide brorahydrique; mais, si l'on fait agir la vapeur de brome sur le monochlorhydrate bien refroidi, 2^" de brome se fixent directement et donnent un composé d'addition liquide, C"'H*,HCI,Br-, se décomposant en grande partie à la distillation. Ce mo- nochlorhydrate se comporte donc comme les dérivés de l'alcool allylique. » L'acide chlorhydrique, en solution saturée à 0°, agit autrement que le gaz sec sur l'isoprène. Une partie de carbure a été mise à froid en pré- sence de 12 à i5 parties d'acide, en vase scellé. Une action vive, traduite par une notable élévation de température du mélange, se produit immédia- tement par l'agitation ; le tout est abandonné à la température ambiante quinze à vingt jours, en agitant seulement de temps en temps. Le contenu des tubes, additionné d'eau, est soumis à la distillation, tant qu'on obtient des gouttelettes huileuses. Il reste, avec l'excès d'eau acide, un résidu so- lide, en notable proportion. » Le produit volatil ne renfermait plus de carbure à la distillation ; il se sépare en { de son volume d'un corps bouillant de 85° à gi", le reste bouil- lant de 145° à i53°. Il n'y a pas de corps volatil à une température su- périeure. » Le premier composé possède la composition et les propriétés du mono- chlorhydrate d'isoprène C'H'HCl décrit plus haut. C'est un liquide plus léger que l'eau D„ = o,885; D,„. = 0,868; D,5.=: 0,837; il donne de l'alcool par l'oxyde d'argent humide et fixe 2""' de brome. » Le second produit, volatil de i45° à i53°, possède la composition d'un dichlorhydrate d'isoprène C'"H% 2 HCl, (0=49,9; calcul, 5o,35); il est plus lourd que l'eau : Do =1,079, D,,. = i,o65, D,5. = i,o34. ( ""J ) C'est un isomère du chlorure d'amylène, dont il a les pnncipaux carac- tères. » Ledernierproduitderactiondel'acidesiirVisoprène estfixe. Débarrassé, par une longue ébullilion avec l'eau, des corps chlorés qui l'accompagnent et qu'il retient opiniâtrement, il possède la composition centésimale de l'iso- prène. Il ne renferme guère que i pour loo de chlore, soit qu'il retienne encore des composés chlorés volatils, soit qu'il se combine lui-même par- tiellement eu gaz chlorhydrique (C = 87,1 ; H = 1 1, 7; Cl = 1,7). De plus, il possède l'élasticité et les autres caractères du caoutchouc lui-même. Il est insoluble dans l'alcool; il se gonfle dans l'éther, de même dans le sulfure de carbone, dans lequel il se dissout à la façon du 'caoutchouc naturel. Ce produit, soumis à la distillation sèche, forme les mêmes carbures volatils que le caoutchouc. J'ai isolé, du produit distillé, une certaine quantité d'un car- bure, C^° H", qui, traité par l'acide chlorhydrique, m'a donné le dichlorhy- drate C-"H.'^2HCI, fondant à + 46, comme le dichlorhydrate de caout- chouc. Ce fait constitue un nouveau mode de synthèse d'un terpilène et de ses dérivés, déjà obtenus par l'action seule de la chaleur sur l'isoprène. Toutes ces propriétés semblent identifier ce polymère de l'isoprène avec le produit générateur de l'isoprène, le caoutchouc. La quantité formée est no- table et peut atteindre ^ de l'isoprène employé. » L'acide bromhydrique, en solution saturée, agit comme l'acide chlor- hydrique : il fournit un polymère élastique, ne retenant guère que 2 pour 100 de brome et deux composés bromes volatils. V Le premier, passant à la distillation de io4'^ à 108°, et dont la quantité est faible d'ailleurs, possède la composition d'un monochlorhydrate d'iso- prène, C'H^HBr; c'est un liquide neutre, plus lourd que l'eau : Do =^ [,192, D,5 = i,i73, D3s= 1,142, fixant 2^'i de brome et se transformant en alcool, bouillant de 120° à i3o°, par l'oxyde d'argent humide. » Le second produit, recueilli de 1 75° à 1 80°, possède la composition d'un dibromhydrate C'"H''Br- (Br^68,6; calcul, 6g, 5). Il est beaucoup plus lourd que l'eau (Do = i,623, D,5= i,6ot,D38= 1,570); traité par la potasse, il perd la moitié de son brome, en donnant un liquide volatil vers 1 10°. Il possède une résistance plus grande à la décomposition par la cha- leur que le bromure d'amylène, qui a la même composition. On peut le distiller sans qu'il soit détruit. ( I I 20 ) » L'acide iodhydriqiie fumant agit énergiquement à froid sur l'isoprène, en donnantun produit très lourd, renfermant 69 pour 100 d'iode, et qui paraît renfermer un mélange de mono-iodhydrate, de di-iodhydrate et de po- lymère élastique; mais, dès que l'on fait agir la chaleur sur ce mélange, on observe des phénomènes de réduction par l'acide iodhydrique, réduction qui devient énergique à la température de 120°. » En résumé, l'isoprène se comporte, vis-à-vis des hydracides, comme le valérylène, elfîxe, comme ce dernier, une ou deux molécules d'acide, en doiuiant des composés identiques ou isomériques, mais des propriétés très voisines ; seulement l'isoprène fournit, avec les acides dissous, un polymère élastique, réaction que je n'ai pu réaliser avec le valérylène ('). •> ANATOMIE GÉNÉRALt:. — Sur la structure des glandes sudoriparcs. Note de M. L. Rakvieb. « Les glandes sudoripares de l'homme sont constituées, comme on le sait, par un tube glandulaire qui, partant de la surface de l'épiderme, pé- nètre dans le derme, atteint les couches profondes de la peau, se replie un grand nombre de fois sur lui-même, pourformer un glomérule, etsetermine en cul-de-sac. Ce tube possède deux parties distinctes. I/une d'elles, la première en partant de l'épiderme, est \e canal excréteur de la glande; l'autre, plus profonde, en est la portion sécrétante proprement dite, le tube sé- créteur. » Le revêtement épithélial du canal excréteur est formé de deux et quel- quefois de trois rangées de cellules pavimenteuses; les cellules de la rangée interne portent une cuticule sur leur face libre. Les cellules épithéliahs du tube sécréteur sont disposées en une seule couche et n'ont pas de bord cuticulaire. )) La cuticule du canal excréteur a été reconnue, il y a quelques années seulement, par Heynold (*), qui, grâce àsa découverte, a pu distinguer net- tement les deux portions de la glande sudoripare et en donner la première description histologique satisfaisante. )> Je supposerai connus le Mémoire d'Heynold, ainsi que les Traités clas- ( ') Ce travail a été fait au Collège de France, au laboratoire de M. Berthelot. (^) Heynold, Ueber die Knaeueldrusen des Menschen [Arch, d, Firchotv , t. LXI, p. 77; 1874). ( "21 ) siqiies d'Analomie et d'Histologie, et je donnerai simplement, dnns cette Noie, sous forme de propositions, les principaux résultats nouveaux aux- quels m'ont conduit des recherches récentes, me réservant de les publier plus tard en détail, avec les dessins de mes préparations. » A. Les cellules glandulaires du tube sécréteur des glandes sudoripares montrent, dans leur protoplasma, des stries granuleuses, semblables à celles de l'épiihélium des tubes contournés du rein. » B. Les cellules glandulaires sudoripares contiennent, en outre, des granulations graisseuses. Bien que ces granulations se colorent en noir sous l'influence de l'acide osmique, Heynold avait mis en doute leur nature graisseuse, à cause de leur forme irrégulière; mais elles se dissolvent dans l'alcool absolu. Ces deux réactions établissent qu'elles sont réelle- ment formées de matières grasses. » C. Les cellules glandulaires sudoripares n'ont pas de membrane d'en- veloppe ni de cuticule ; mais, dans certaines régions du tube sécréteur des glandes do la pulpe des doigts de l'homme adulte, elles montrent, sur leur face libre, une bordure de laquelle se dégagent des gouttes ou plutôt des globes de matière colloïde. Cliez le Vesperlilio murinus et chez diverses chauves-souris, cette matière s'accumule pendant l'hiver dans les ampoules qui caractérisent les glandes sudoripares des m;mimifères de cette famille. » D. La himière centrale du tube sécréteur envoie, entre les cellules glandulaires, des prolongements canaliculés qui se ramifient et atteignent la membrane propre. Cette disposition, qui fait rentrer les glandes sudori- pares dans un type glandulaire connu (foie, pancréas), existe probable- ment dans certaines glandes où on ne l'a pas observée encore, le rein par exemple. )) E. La couche ou tunique musculaire du tube sécréteur n'est pas au- dessous de la membrane propre, comme l'ont dit et figuré les auteurs; elle est située au-dessus de cette membrane et immédiatement au-dessous de l'épiihélium. » F. Les fibres-cellules qui composent la tunique contractile du tube sécréteur sont distantes les unes des antres, de telle sorte que les échanges glandulaires peuvent s'effectuer entre elles. » G. Le proloplasma et le noyau de ces fibres-cellules sont marginaux et occupent toujours celle de Ictu's faces qui est tournée vers la lumière de la glande. » H. Leur face externe est aplatie et présente une série de petites crêtes longitudinales et parallèles qui, s'incrustani dans la membrane propre, éta- C. R , 1879, ->' Srmr-stre. (T. l.XXXIX. N« 20. ) '48 ( 1 122 ) blissent une union intime entre cette membrane et l'élément musculaire, dont la coniraction est ainsi rendue efficace. » I. La face interne des fibres musculaires est convexe, et sur elle re- posent directement les cellules glandulaires, qui émettent des prolonge- ments entre ces fibres et viennent se fixer à la membrane propre. )) J. La glande sudoripare naît du corps mnqueux, qui, pour la former, envoie dans le derme un bourgeon composé entièrement de cellules épi- théliales (Kolliker). » Les cellules externes du renflement terminal de ce bourgeon de- viennent, par simple différenciation, les fibres musculaires du tube sécré- teur. Ces fibres se développent donc aux dépens du feuillet externe du blastoderme. » Bien que ce fait paraisse extraordinaire, mes préparations permettent de le reconnaître, d'une manière aussi certaine que n'importe quel autre fait d'Embryologie observé sur des coupes. )) R. La lumière de la glande sudoripare embryonnaire s'établit, non pas à la suite de la fonte des cellules centrales de la glande, comme l'a dit Kolliker, mais par la formation de la cuticule. Cette lumière apparaît d'abord un peu au-dessus du fond du bourgeon, laissant au-dessous d'elle la portion sécrétante, puis elle se complète progressivement en remontant vers l'épiderme. » L. Le développement de la glande sudoripare et la croissance de ses éléments épithéliaux ne sont pas sans analogie avec le développement et la croissance du poil. En effet, pendant qu'il se développe, le bourgeon épithélial qui représente la glande sudoripare pousse vers la profondeur du derme, et, lorsque cette glande est formée, ses cellules épithéliales évoluent vers la surface, pour s'éliminer finalement avec les cellules de l'épiderme. » M. L'évolution épidermique des cellules du canal excréteur sudo- ripare compris dans l'épiderme est plus hâtive que celle de l'épiderme lui-même, car l'éléidine se montre d'abord dans les cellules de la rangée interne du canal, immédiatement au-dessous de la cuticule qui les borde. » N. Le processus de kératinisation de la cuticule du canal excréteur est différent de celui des cellules de ce canal et du reste de l'épiderme. Par certaines de ses réactions, la kératine de la cuticule se rapproche de la kératine de la gaine interne de la racine des poils. » O. La coloration noire que prend la couche cornée de l'épiderme sous l'influence de l'acide osmique tient à ce que cette couche est infiltrée ( 1123 ) de graisse. En effet, elle ne se colore plus quand on la soumet à l'aclion de ce réactif après qu'on l'a traitée par l'alcool absolu. )> La graisse qui infiltre l'épiderine provient vraisemblablement, soit des glandes sébacées, soit dis glandes sudoripares, et uniquement de ces dernières dans les régions où, comme à la paume des mains et à la plante des pieds, elles existent seules. C'est pour cola qu'il m'a paru important de démontrer que certaines des gramdalions contenues dans les cellules épifliéliales du tube sécréteur sutioripare sont véritablement de nature graisseuse. )i II m'est impossible de communiquer dans celte Note, dont l'étendue est nécessairement limitée, les différentes méthodes auxquelles j'ai eu recours pour observer tous ces faits; mais je les ai déjà indiquées à ceux qui suivent mes Leçons et je les publierai plus tard dans un travail d'en- semble sur la structure de la peau. » ANATOMlE PATHOLOGIQUE. ~ Altéralions (les nerfs culanés dans un cas d'icli- tliyose congénitale ['). Note de M. H. Leloir, présentée par M. Vulpian. « Les causes de l'ichthyose sont encore entourées de la plus grande ob- scurité, et nous ne pensons pas que des altérations nerveuses aient été dé- crites dans celte affection. Un morceau de peau d'ichthyose serpentine congénitale, pris sur un malade de l'hôpital Saint-Louis, nous a permis de constater que les nerfs de la région étaient profondément altérés. Les filets nerveux adhérents à ce morceau de peau furent examinés, après séjour dans l'acide osmique au centième pendant vingt-quatre heures et coloration consécutive au moyen du picrocarmin. Nous pûmes constater qu'un grand nombre des tubes nerveux avaient subi une dégénération complète et pré- sentaient, avec une grande netteté, les lésions ultimes de la névrite dégé- nérative atrophique : disparition complète de la myéline, gaines vides pré- sentant im aspect moniliforme (la game de Schwann seule persistant et présentant de dislance en distance des noyaux), comme cela se rencontre dans le stade ultime de la dégénérescence des nerfs. Quelques très rares tubes nerveux présentaient les altérations suivantes : fragmentation de la myéUne en gouttelettes, et même résorption totale de cette substance en certains points, disparition du cylindre-axe, multiplication des noyaux. Sans vouloir accorder trop de portée à ce fait, nous nous croyons autorisé (') Travail du laboratoire de Pathologie expérimentale de la Faculté de Médecine de Paris. ( 1124 ) à penser que certains cas tl'ichthyose congénitale sont en rapport avec des altérations des nerfs périphériques. » PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Sur la locomotion des insectes et des arachnides. Note de M. G. Caklet, présentée par M, H. Milne Edwards. « I^e mode de locomotion des insectes et des arachnides est beaucoup phis réguUer qu'on ne le suppose généralement. La seule règle posée à ce sujet par les auteurs est que deux pattes d'une même paire ne se meuvent jamais simultanément. » En s'adressant à des insectes dont les allures sont lentes et les paltes équidistantes, comme par exemple Orjctes nasicornis et Timarcha tenebri- cosa, on voit que les membres se meuvent comme l'indique le Tableau sui- vant, oùles pattes sont disposées à leur place naturelle, les chiffres indiquant leur ordre de soulèvement : .\4 5)2 3/6 )) Pendant que les pattes i, 2,3 se soulèvent presque simultanément, les pattes 4> 5, 6 restent à l'appui, pour se soulever à leur four quand les premières sont revenues à l'appui. En d'autres termes, l'insecte se repose sur un triangle de sustentation formé par les deux pattes extrêmes d'un même côté et la patte moyenne de l'autre côté, pendant qu'il porte en avant les trois autres pattes. )> Je mesuis assuré que ce modede locomotion est également typique pour les autres ordres d'insectes. » Jraclinides. — J'ai pu suivre très nettement l'ordre de soulèvement des pattes sur la femelle de VEpeiie diadème. Cet ordre est presque impossible à saisir sur les araignées mâles, à cause de la rapidité de leur marche. Chez lesfemelles, l'abdomen, plus volumineux, constitue un fardeauà traîner qui retarde l'allure et permet de tracer le Tableau suivant : 6 )3. 3(7 8 N4 » Ici le polygone de sustentation est un quadrilatère formé d'un côté par les pattes de rang pair et de l'autre parles pattes de rang impair. » En résumé, la marche des insectes peut être représentée par trois hommes(bipèdes) placés l'un derrière l'autre et marchant très rapidement, { . I 2!) ) le premier et le dernier allant au pas, celui du milieu en ayant changé avec eux. De même, la marche des arachnides est figurée par quatre bipèdes se suivant, et allant ceux de rang pair du même pas et ceux de rang impair du pas contraire. » MINÉRALOGIE. — Sur la présence du diamant dans une roche ophiiique de l'Afrique australe. Note de MM. F. Fouqué et A. Michel Liévy, pré- sentée par M. Daubrée. « M. Chaper a bien vouhi sounielfre à notre étude une collection de roches qu'il a rapportées de son récent voyage aux mines du Cap. L'examen microscopique de lames minces provenant d'un grand nombre de ces échantillons et les renseignements fournis par M. Chaper nous induisent à considérer les roches ériiplives qui portent le nom local dUronstone comme jouant un rôle prédominant dans la constitution géologique de la région diamantifère. » Leur type de structure, très uniforme, est ophiliqne; ce sont des roches entièrement cristallisées, dans lesquelles l'élément feldspathique est allongé suivant l'arête pg\ tandis que les autres minéraux de seconde con- solidation sont granuiitiqups. » La composition minéralogique de ces roches vertes, à grain fin, est relativement simple. Les éléments de seconde consolidation constituant le magma fondamental sont composés d'un feldspath triclinique, qui est tantôt l'oligoclase, tantôt le labrador, tantôt i'anorlhite, empâté dans des plages iriégulièrcs d'angile passant souvent au diallage par apparition de fines stries suivant le clivage /*'. Comme cristaux de première consolida- tion, on peut citer le fer oxydulé, et dans les types les plus basiques, le péridot. Il est remarquable que le fer oxydulé soit souvent aussi de seconde consolidation ; il se soude alors aux plages d'augite et rappelle les allures du fer natif dans la dolérite d'Ovifak. » Les produits secondaires, dus à des actions postérieures à la consoli- dation définitive de la roche, sont nombreux et intéressants, surtout dans la série andésitique (à oligoclase). Ce sont le quartz globulaire, la chlorite, la serpentine, l'opale, la calcédoine, l'actinote, l'épidote, la calcite, et enfin, dans un échantillon unique jusqu'à pi'ésent, le diamant associé à l'opale. » Cet échantillon, couijjosé d'une opliiie autlésitique, a été recueilli en ( 1 I 26 ) place par M. Chaper, dans une petite tranchée entamant la roche massive, à la traversée du premier coteau entre Rimberley et le Vaal. Le diamant s'y présente dans une plage d'opale gélatinoïde, en petits octaèdres à faces et arêtes courbes, tronqués suivant les faces du cube; il y a en outre des formes triangulaires et d'autres allongées. » Ces petits cristaux, d'un diamètre moyen d'environ o""",02, sont groupés suivant une quinzaine de traînées rectiligiies et parallèles, com- prenant chacune de six à dix individus. Un pareil groupement [)olysynthé- tique rappelle celui qu'affectent fréquemment le fer oxydulé et les spinelles dans les roches. » La dureté est plus grande que celle del'émeri, car plusieurs cristaux sont restés en saillie, quelques-uns ont été arrachés, aucun ne s'est poli. » L'opale est légèrement jaunâtre, les diamants sont incolores. Le tout s'éteint absolument et dans toutes les positions entre les niçois croisés. » L'anneau noir dont s'entourent ces petits cristaux, même avec des objectifs de grande ouverture, est de beaucoup supérieur au diamètre de la partie éclairée et indique une réfringence extrême, dépassant 2. Cet anneau est au moins trois fois plus large que celui dont s'entoure en pareil cas le spinelle. )) Enfin, dans la lumière réfléchie ou avec l'éclaireur à fond noir, le reflet est franchement adamantin. v Ainsi, en résumé, la forme cristalline, la dureté, les caractères op- tiques dans la lumière polarisée, la réfringence, l'éclat adamantin, justifient notre détermination. Ajoutons que le groupement régulier polysynthé- tique et la forme individuelle nettement perceptible des petits cristaux excluent l'hypothèse de vides (vacuoles ou bulles) ou d'apports étrangers à la plaque mince. » Il nous a été impossible de procéder à un essai chimique, vu l'exces- sive rareté du nîinéral dans la roche en question. Mais nous devons obser- ver que la seule confusion possible ici avec un minéral du système cubique n'a trait qu'au spinelle. Or la réfringence nous a déjà permis d'tliminer cette difficulté. » En terminant, nous ferons ressortir l'identité des roches ophitiques du Cap avec celles desPyrénéi s; cette identité se poursuit jusque dans les détails microscopiques les plus intimes : nous sommes portés à ranger toutes ces roches dans les dolérites et dans les euphotides. Ce serait donc dans une dolérite andésitique, à structure ophitique, que le diamant se montrerait en place dans l'Afrique australe, et il conviendrait de comparer ( n^7 ) aux brèches diamantifères du Cap les brèches bien connues qui accompa- gnent les ophites européennes. » M. L. Pagel adresse une Note intitulée « Numérotage des rues, places et boulevards d'une ville ». M. L. GoDEFROY adresse une Note sur un givre intense, observé à la Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret), les 12, 1 3 et 27 décembre 1879. A 4 heures, l'Académie se forme en Comité secret. COMITE SECRET La Section de Géographie et Navigation, par l'organe de son doyen M. l'amiral Paris, présente la liste suivante de candidats à la place laissée vacante, dans son sein, par le décès de M. de lessan : En première ligne M. Bouquet de la Grye, En deuxième ligne M. Perriek, [ M. Berti.x. En troisième ligne, par ordre alpha- \ M. Gaussin. bétiqiie j M. Hatt. [ M. Ledieu. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 6 heures un quart. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages hEçns dans la séance dd 29 décembre •879. Annuaire pour l'an 1880, publié par le Bureau des Longitudes. Paris, Gau- thier-Villars, 1879; in-i8. (Présenté par M. Faye.) ( iiaS ) Mémorial du Dépôt générât de la Guerre, imprimé par ordre du Ministre. T. XI, jjubtié par le commandant Perrier. Détermination des longitudes, lati- tudes et azimuts terrestres en Algérie; 2" fascicule. Paris, Impr. nationale, i879;in-4°. Leçons d' Analomie générale, faites au Collège de France; par 1^. Ranvier. Année 1877-1878. Paris, J.-B. Baillière, 1880; in-S". Catalogue sj'slématique, sjnonymique et géographique des Mammifères vi- vants et fossiles ; par le D"^ E.-L. Trouessart. Fascicule I -.Primates {Simiœ, Prosimiœ, Cldroplera). Paris, E. Deyrolle, 1879; in-8°. (Présenté par M. Alph. Milne Edwards.) Actes de la Société linnéenne de Bordeaux; vol. XXXIII. 4** série, t. 111, 5^ livr., 187g. Bordeaux, impr. Durand, 1879; in-8°. Des mouvements périodiques du sol, accusés par des niveaux à bulle d'air; par M. Ph. Plantamour. Genève, 1879; in-8°. (Extrait des Archives des Sciences physiques et naturelles.) Le cheval du laboureur et du soldat, ou le cheval de setvice en France; par P. BouwiCEAU. Angoulême, impr. Lugeoi, 1879; in-8°. L'Agriculture est-elle une science? par P. Bouniceau. Angoulême, impr. Lugeoi, 1879; br. in-8°. L. Baillt. Elude sur l'aménagement des eaux en Algérie et sur l'emploi des grands réservoirs doubles dits réservoirs conjugués. Roubaix, 1879*, br. in-fol, autogr. Traitement des vignes phylloxérées au coteau de l'Ermitage [Drôme); par Thiollière del'Isle. Lyon, impr. Pitrat, 1879; br. in-8°. Astronomie populaire; par C. Flammarion. Séries 9 à 12. Paris, Marpon et Flammarion, 1879; gr. in-8° illustré. Report of the director of ihe New- York meteorological observatory depart- menl of public partis city of Neiv-York for y car endmg december 3i, 1878. New-York, John F. Hahn, 1879; in-8° relié. Memorie delta Societn degli Spetlroscopisti italiani; disp. 8^, agosto 1879. Palermo, tipogr. Lao, 1879; in 4°- FIN DU TOME QUATRE-VINGT-NEUVIÈME. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉftlIE DES SCIENCES. TABLES ALPHABÉTIQUES. JUILLET — DÉCEMBKE 1870. TABLE DES MATIÈRES DU TOME LXXXIX. Pages. Acoustique. — Sur la détermination des éléments d'un mouvement vibratoire; mesure des amplitudes; par JI. E. Mcrcadicr 73C — Sur la détermination des éléments d'un mouvement vibratoire; mesure des pé- riodes; par M. E. Mercadier 107 1 — Sur la détermination des éléments d'un mouvement vibratoire; mesure de la phase ; par M. E. Mercadier 1 1 10 — Sur un nouveau procédé phonéidoscopique par les anneaux colorés; par M. Jdr. Guihhiird 1 1 1 3 — Formes vibratoires des bulles de liquide glycérique; par M. C. Dechnrine 570 — M. F. Ricard adresse un Mémoire inti- tulé « Doctrine organique de la Mu- sique » 477 — M. f . Ricard adresse un Mémoire portant pour titre a Diachronalité musicale ( ré- partition musicale dans le temps)» 5i8 — M. F. Ricard adresse une Communication concernant la « Dérivation modale des formations diatonales de la Musique » . 744 — M. F. Ricard adresse une Note concer- nant la constitution des accords du piano et leur ordre dans la résolution harmonique 94 5 Ammoniaque et ses composés. — Sur les composés des hydracides avec l'am- C. R., 18-9. 2' Semestre. {l.l\y,\lX.) Pages. moniaque; Note deM.E.-/. Manme/ié. 5o6 Analyse mathématique. — M. J.-J. Scrret présente à l'Académie le Tome II de la quatrième édition de son « Algèbre supérieure » 325 — M. J.-A. Serrei présente à l'Académie le Tome I de la seconde édition de son «Coursde Calcul diflérentiel et intégral ». 325 — Sur la valeur moyenne des coefficients dans le développement d'un détermi- nant gauche ou symétrique d'un ordre infiniment grand et sur les déterminants doublement gauchos; par M. Srhestcr. 24 — Table des nombres de dérivées invarian- tives d'ordre et de degré donnés, appar- tenant à la forme binaire du dixième ordre ; par M. Syh'cster 395 — Sur la valeur moyenne des coefficients numériques dans un déterminant gauche d'un ordre infiniment grand ; par M. Syl- oester 497 ~ Sur le vrai nombre des covariants fonda- mentaux d'un système de deux cubi- ques ; par M. Syhester 828 — Sur la série hypergéométrique et les polynômes de Jacobi; par M. Jppell.. 3i — Sur une classe de fonctions analogues aux fonctions eulériennes étudiées par M. Heine; par M. Jppell 841 et io3i — Sur une intégrale définie; par M. O. Cal- ( J Pages. landreau 90 — Sur l'intégration des équations aux déri- vées partielles d'ordres supérieurs au premier; par M. A.-E. Pellet 92 — Sur une application de la théorie des fonctions elliptiques; par M. E. Picard. 74 — Sur une généralisation des fonctions périodiques et sur certaines équations différentielles linéaires; parM. £. Picard. 1 40 — Sur les fonctions entières; par M. E. Picard C62 — Sur les fonctions analytiques uniformes dans le voisinage d'un point singulier essentiel ; par M. E. Picard 74 5 — Sur les fonctions doublement périodiques avec des points singuliers essentiels; par M. E. Picard 852 — Sur une propriété de certaines fonctions analogues aux fonctions algébriques; par M. E. Picard 1 1 06 — Sur les développements des fonctionsalgé- briques ; par M. David aig — Sur quelques propriétés des formes qua- dratiques ; par M. Poincaré 344 — Sur les formes quadratiques; par M. H. Poincaré 897 — Méthodes de calcul graphique; emploi de ces méthodes pour la rédaction des projets que comporte le développement du réseau des chemins de fer français ; par M. L. Lalannc 3g6 — Intégration des irrationnelles du second degré ; par M. Alexéejf 4o3 — Sur la séparation des racines d'une équa- tionalgébriqueà coefficients numériques; par M. Lagucrrc C35 — Sur des séries relatives à la théorie des nombres ; par M. Lipschitz 948 et 985 — Sur quelques applications des fonctions elliptiques; par M. Hermite. .. looi et 109?. — Sur l'impossibilité de la relation algébri- que X" -+- Y" -H Z" = o ; par M. R. Lioii- l'ille 1 1 oS — M. L.-V. Turligotine; par M. E. Giraiid 104 — De l'action du fluorure de bore sur l'acé- tone ; par M. Fr. Landolpli 173 — Sur riiydrure de cyanogène solide; par MM. H. Lescœur et A. Rigaitt 3io — Sur les densités de vapeur de quelques substances organiques bouillant à tem- pératures élevées ; Note de M. Z-. Troosi. 35 1 — Sur la tension maximum et la densité de ) PaRea. vapeur de l'alizarine; par M. L. Troatt. 4^9 — Sur la synthèse du phénolglucoside et de l'ortlioformylglucoside ou hélicine; par M. A. Michacl 355 — Sur l'identité de l'hydrate dediisoprène et de caoutchine avec la terpine ; par M. G. Bmichardiit 36 1 — .\ction des hydracides sur l'isoprènc; reproduction du caoutchouc; par M. G. Bùiicliardiit ' ' ' 7 — Réaction du chlorure de zinc sur l'alcool butylique normal ; par MM. Le Bel et Grcenr 4 ' 3 — Sur l'élimination du brome de l'acide bromocitraconiqueet sur un nouvel acide organique; par M. E. Boiirgnin 418 — Synthèse partielle du sucre de lait et contribution pour la synthèse du sucre de canne ; par M. E. Dcmnic 481 — Constitution de l'éthylène dibromé; par M. E. Demole 905 — Réaction des tungstates en présence de la mannite ; par M. Klein 4^4 — Sur l'action oxydante de l'oxyde de cuivre; transformation de l'acide acé- tique en acide glycolique; par M. P. Cazeneiivc 5^5 - Sur la synthèse d'un diphénylpropaneet sur un nouveau mode de formation du dibenzyle ; par M. R.-I). SiWa 606 — Réaction de la cyanamide sur le chlorhy- drate de diméthylamine ; par M. P. Tatarinoff 608 — Sur la cellulose ordinaire; par M. Fran- cliinioiit 711 — Sur le glucose; par M. Franr/iimont. . . yiS — ■ Sur la cellulose animale ou tunicine; par M. Francininnrit 755 — Sur quelques propriétés des glucoses; par M. Peligot 918 — Remarques sur les saccharoses; par W.Bertlielot 965 — Sur le dioxyéthylméthylène et sur la pré- paration du chlorure de méthylène; par M. IF.-H. Greene 1077 — Surl'oxydation del'alcoolparlebioxydede cuivre ammoniacal ; par lA.A. Letellier. i io5 Voir aussi Chlorat. Chimie végétale. — Sur le vin de palmier récolté à Laghouat; par M. Btdland. .. 262 — Sur la matière colorante du Palinella critenta; par M. T.-L. Pliiji.^on 3i6 — Sur deux substances, la palmelline et la characine, extraites des algues d'eau douce ; par M. T.-L. P/ii/>.mn 1078 — Sur le principe actif de VAinmi Visnaga, par M. Ibrahim Mustapha 44^ Voir aussi Chlorophylle. ( I' Pages. Chiburgie. — Études surles effets et le mode d'action des substances employées dans les pansements antiseptiques; par MM. Gosxelin et A. Bcrgcron 563 et Sga — Deuxième Note sur les effets et le mode d'action des antiseptiques; effets sur le pus; par MM. Gosxrltn et J. Bcrgcron. 817 — Du traitement de i'ophthalmie sympa- thique par la section des nerfs ciliaires et du nerf optique, substituée à l'enlè- vement de l'œil; par M. Boucheron... 647 — M. Larrey présente, de la part de M. T. Longmore., un Ouvrage intitulé « Bles- sures par armes à feu ; leur his - toire; etc. » 617 — M. A. Riembniitt adresse un Mémoire relatif à un appareil de transport pour les blessés, et notamment pour les blessés des mines 660 — M. Queircl demande l'ouverture d'un pli cacheté, relatif à l'opération césarienne et à l'ablation totale de l'utérus 699 CnLORAL. — Note sur l'hydrate de chloral ; par M. A. IFurtz igo — Remarques sur la Note de M. Wurtz; par M. Berlhehit 271 — Réponse aux remarques de M. Berthelot; par M. JFurtz 337 — Observations sur la réponse de M. Wurtz ; par M. Berthelnt Sgi — Réplique aux observations de M. Ber- thelot; par M. If'iirtz 429 — Sur la chaleur de formation de l'hydrate de chloral gazeux ; réponse à M. Wurtz; par M. Berthelot logg Chlorophylle. —Sur la chlorophylle; Note de M. Arm. Gautier 861 — De la chlorophylle cristallisée; Note de M. Trécul 883 — Observations de M. Chevreul à propos de cette Communication 917 — Réponses aux questions de M. Chevreul; par M. Trécul g72 — Réponses à M. Trécul et à M. Chevreul, concernant la chlorophylle cristallisée; par M. Arm. Gautier 989 CiRCULATioM. — Excitation électrique de la pointe du cœur; par MM. Dustrc et Mornt 177 et 370 — Sur l'effet des excitations électriques, appliquées au tissu musculaire du cœur; par M. Marey 2o3 — Observations de M. le général Marin à propos de cette Communication 207 34 ) Pages. — Note complémentaire sur la théorie des battements du cœur et des artères, et sur leur enregistrement; par M. Bouil- laiid 277 — De l'excitabilité rythmique des muscles et de leur comparaison avec le cœur; par M. Ch. Richct 792 — Influence comparée des injections intra- veineuses de chloral, de chloroforme et d'éthersur la circulation; par M. Ar- loiiig 24Î — Causes des modifications imprimées à la température animale par l'éther, le chlo- roforme elle chloral; par M. Arloing.. 375 — Sur les effets physiologiques du formiate de soude; par M. Arloing 487 — Sur le chloral envisagé comme anesthé- sique ; par M. Arloing 792 — M. Pujos adresse une Note relative aux mouvements des valvules du cœur io85 Comètes. — Observations faites à l'Obser- vatoire de Marseille, communiquées par M. Stephtin 89 — Découver te de deux comètes, communiciuée par M. Mouchez 425 — Observations de la comète Hartwig et de la comète Palisa, faites à l'Observatoire de Paris; par MM. Henry Sig Commissions spéciales. — MM. Chevreul et Rolland sont nommés Membres de la Commission pour la vérification des comptes 344 Cristallographie. — Sur la forme cristalline et les propriétés optiques de la saccha- rine; par M. Des Cloizcaux 922 Curare. — Sur un nouveau curare extrait d'une seule plan te, le Strychnos tripliner- via; par MM. Couty et de Lacerda. . . . 582 — Sur l'action physiologique des Strychnées derÂmériqueduNord;parM. C.Jobcrt. C46 — Sur l'origine des propriétés toxiques du curare des Indiens; par MM. Couty et de Lacerda 719 — Coinparaison de l'action des divers cu- rares sur les muscles lisses et striés; par MM. Couty et de Lacerda. . , 794 — Sur un curare des muscles striés; par MM. Couty et de Lacerda io34 Cyanures. — Production d'oxydes métalli- ques cristallisés par le cyanure de potas- sium ; par M. L. Varenne 36o — Action du permanganate de potasse sur le cyanure de potassium ; par M. E. Bnu- drimont 1 1 1 5 { n35) D DÉCÈS DE Memdiies et de Correspondants DE l'Académie. — M. le Président an- nonce à l'Acatit^mic la perle qu'elle a faite dans la personne de M. de Tessan, Membre de la Section de Géographie et Navigation 63) — Notice sur la vie et les travaux scienti- fiques de M. de Tessan ; par M. l'amiral Paris 677 Densités. — Sur les densités de vapeur de quelques substances organiques bouillant à températures élevées; Note de M. L. Troosl 35i — Sur la densité du chlore à température élevée ; par M. Ad. Liebcn 353 — Tension maximum et densité de vapeur de l'alizarine; par M. L. Tronst 4^9 Digestion. — Digestion stomacale et diges- tion duodénale ; action de la pancréatine; Note de M. Th. Dujresne 737 — Éludes comparatives sur la ptyaline et la Pages. , 1 070 96 '.i37 3o6 diaslase; par M. TA. Dcfrcsnr Dissociation. — Sur la vapeur de bisulfliy- drale d'ammoniaque; Note de M. Istim- bcri — Sur la dissociation du sulfliydrale d'am- monium; réponse à M. Isambert; par MM. Enget et Moitcssicr — Sur l'emploi de la méthode de diffusion dans l'élude des phénomènes de disso- ciation ; par M. L. Troost — De la température de décomposition des vapeurs; par M. 7/.&//'7c-C/fliVf/)n'/7/e. 8o3 — Réponse aux remarques de M. H. Sainte- Claire Deville; par M. ffurtz 1062 Voir aussi Chloral. Distillation. — Sur la distillation d'un liquide hétérogène; par M. L. Troost.. — Distillation des liquides sous l'inûuence de l'électricité statique; par M. D. Cer- nez 3o3 et 229 348 E Eaux naturelles. — Dosage des matières organiques dans les eaux naturelles; par M. G. Lechartier Dosage de l'azote organique dans les eaux naturelles; par M. H. Pellet — M. F. Gcirrigou adresse deux Notes por- tant pour litres « Marche générale de l'analyse des eaux minérales faite stir de grandes masses » et « Des sources minérales françaises renfermant du mercure » Éclairage électrique. — Sur un nouveau brûleur électrique; par M. Perruche. . . — M. H. Lespiaa adresse un Mémoire inti- tulé (1 De l'électricité comme moteur et producteur de lumière » Éclipses. — Sur l'éclipsé du 19 juillet, ob- servée à Marseille; par M. /. Jatisscn. École Polytechnique. — M. le Ministre de la Guerre informe l'Académie que MM. Paye et Chasies ont été désignés pour faire partie du Conseil de perfec- tionnement de l'École Polytechnique, pendant l'année 1879-1880, au titre de Membres de l'Académie ÉCONO.MIE rurale. — m. le Secrétaire per- pétuel signale, parmi les pièces impri- mées de la Correspondance, une Thèse de M. Trouet, portant pour titre « De 23 I 523 6G0 340 '^99 l'introduction et de l'acclimatation des quinquinas à l'île de la Réunion » 347 — Observation de M. le général Marin, à propos du travail précédent 347 — Sur la conservation des fourrages verts en silo ; par M. G. Lechartier 364 — Carte agronomique de Seine-et-Marne; par M. Delesse 973 — M. X. Pinta adresse, pour le Concours du prix Morogues, un Mémoire sur le rendement des blés 1 1 o5 Électricité. — Recherches sur les etîets de la machine rhéostatique; par M. G. Planté 76 — Sur un phénomène analogue au phéno- mène de Pellier ; par M. £. Bouty. ... 146 — Sur la capacité de polarisation vol laïque ; par M. R. Blondlot 1 48 — Action du magnétisme en mouvement sur l'électricité statique; inertie de l'électricité statique; par M. G. Lipp- nin/in 1 J 1 — Action de la lumière sur les piles ; par M. H. Pcllat 22 7 — Expériences sur la décharge électrique de la pile à chlorure d'argent; par mi. fP^arren de la Rue et H.- ff^. Muller. Ciy — Note sur un nouvel électromètre capil- laire ; par M. E. Debrun 1070 ( Il Pages. — Notice sur la mesure des quantités d'élec- tricité; par M. G.-A. Hirn 933 YoÎT aussi Échiirnge électrique et Météo- rologie. Électricité animale. — Sur la production d'électricité par les Raies; Note de M. C/i. Robin 338 — Sur un Gymnote électrique reçu du Para ; Note de M. Marcy 63o Électrochimie. — Sur l'oxydation galva- nique de l'or; Note de M. Berthelot... 683 Électromagnétisme. — M. E. Delaurier adresse des « Recherches sur l'induction magnétique pour une application ra- tionnelle à la construction des machines magnéto-électriques » 3o — M. Delaurier adresse une Note « Sur les actions exercées dans le galvanomètre ». 633 Embryologie. — Recherches sur le mode de formation de la fissure spinale ; par M. C Darcste 1042 — Viviparité de \ Hélix studeriana (Férus- sac ) ; Note de M. C. Figuier 866 36 ) Pages. Ebrata, i85, 324, 385, 424, 724, 873, 916, 960 et 1067 Étoiles. — Sur quelques étoiles multiples, d'après les observations faites à l'Obser- vatoire impérial de Rio de Janeiro ; par M. Cruls 435 — Sur la théorie mathématique des change- ments d'éclat des étoiles variables; par M. H. Gjldén 598 Étoiles filantes. — Les étoiles filantes du mois d'août 1879; par M. C/iû/wlns. . . 456 Explosifs (corps). — Recherches sur les substances explosives ; combustion de la poudre; par MM. Noble et Jbel i55 — Recherches expérimentales sur la décom- position du coton-poudre en vase clos; par MM. Sarrau et Vieille l65 — Observations de M. Berthelot sur le Mé- moire de MM. Noble et Abel relatif aux matières explosives 192 — Sur la transformation de l'hydrocellulose en pyroxyles pulvérulents ; par M. Aimé Girard 170 Feb. — Sur le fer réduit par l'hydrogène; | Note de M . H. Moissan 176 — Recherches sur la passivité du fer; par M. L. Varenne 783 — M. L. Desruelles adresse une Note con- cernant la cause de l'adhérence du bioxyde d'azote sur le fer passif 870 Fermentations. — Identité du .5«W//(o- n/?;/- lobacter et du vibrion butyrique de M. Pasteur; par M. Ph. van Tieghem. . 5 — Sur le fermant butyrique (Bacillus ainy- lobacier) à l'époque de la houille; par M. Ph. van Tieghem 1 102 — Sur le méthylpropylcarbinol synthétique, résidu actif par les moisissures; par M. J.-J.Le Bel 3 12 — Sur la non-existence du ferment alcoo- lique soluble; par M. Z>. Cochin 3i5 — Sur le ferment digestif du Caricapapnya; par MM. JFurtz et Bouchut 425 — Études sur les substances employées dans les pansements antiseptiques; par MM. GosselinçXA. Bergeron. 563, 592et 817 Sur la fermentation alcoolique; par M. Co- chin 786 Observations de M. Berthelot sur la Note précédente de M. D. Cochin 806 Sur la fermentation alcoolique ; réponse à M. Berthelot; par M. D. Corhin 992 Sur la résistance des moutons de la race barbarine à l'inoculation du charbon; par M . C. Ollive 792 Recherches sur la nitrification; par MM. Th. Srhlœsing et A. Mii/itz. 8gi et 1074 Observations sur le froid que peuvent supporter la bactéridie charbonneuse et d'autres organismes microscopiques, sans perdre leur virulence; par M. Pas- teur I G 1 5 M. J.-A. Pennés adresse plusieurs Rapports d'expériences faites avec un liquide qu'il nomme antiseptique 88 M. Ch. Bonnafé adresse une Note relative à la présence de l'oxygène dans les pro- duits de fermentation 633 Gaz. — Recherches sur lacompressibilité des gaz à des pressions élevées; par M. E.- H. Amagat 437 — Essai théorique sur la loi de Dulong et Petit; cas des gaz parfaits; par M. H. fVillotte 540 GÉODÉSIE. — Observations astronomiques et mesure d'un arc de parallèle en Algérie; par M. F. Perrier i3o — M. \q Ministre de lu Guerre informe l'Aca- ( "^7 ) 1'! gl'S. Pages. démieqiie les Gouvernements do Franco et d'Espagne vont faire entreprendre les opérations pour relier la triangulation de l'Algérie avec celle de l'Espagne i4o — M. le Secrétaire perpétuel signale un Volume adressé par M. le général //«(«■:, au nom de l'Institut géographique et statistique d'Espagne Go} — M. le Secréliiire perpétuel donne lecture d'une Note accompagnant l'envoi do ce Volume C34 — Extrait d'une Lettre de M. F. Perrier à M. d'Abbadie, sur les opérations exé- cutées pour la jonction de la trian- gulation de l'Algérie à celle de l'Es- pagne , 6o5 — M. < Sur un nombre représentant la sphère chez les anciens » 322 — M. L. Hugo adresse une Note intitulée « Remarques sur l'histoire des nombres parfaits » 384 — M. L. ^H^o adresse une Note « Sur quel- ques points de la philosophie de l'Arith- métique » 547 — M. L. Hugo adresse une Note « Sur la philosophie des séries arithmétiques » . C53 Huiles. — M. le Ministre de V Agrirullurc et du Commerce soumet à l'examen de l'Académie les sophistications dont sont l'objet les huiles d'olive 5i8 — MM. Dufourel Rouaix adressent une Note relative à un procédé pratique pour l'analyse des huiles 604 — M. Arnamn adresse une Note relative à une méthode pour vériQer la pureté des huiles d'olive 633 — M. C. Widcman adresse une étude sur la graine du cotonnier, l'huile et les tourteaux 698 — M. L. Palmieri adresse une « Instruction pratique pour l'usage d'un diagomètre servant à l'analyse des huiles et des tissus » 85i — M. L. Palmieri adresse une nouvelle Lettre concernant l'emploi de son dia- gomètre io3o Hydraulique. — Sur un moyen de dimi- nuer la perle de force vive dans un aju- tage divergent de grandes dimensions, dont l'angle est trop ouvert et qu'on peut diviser en plusieurs par des sur- faces coniques ayant le même axe ; par M. A. de Caligny 471 — Expériences sur un siphon renversé à deux branches horizontales, pouvant élever de l'eau à des hauteurs considé- rables, etc. ; par M. A. de Caligny 727 — Expériences sur les ajutages divergents divisés en plusieurs parties par des lames ; par M. A. de Caligny 976 — M. E. Roman appelle l'attention de l'Aca- démie sur un nouveau moteur hydrau- lique qui fonctionne au pont Notre- Dame 896 Hydrogène. — PuriGcation de l'hydrogène; Note de M. A. Lionel 44° Hydrologie. — Sur l'inondation de la ville de Szeged, en Hongrie ; par M. le général Morin i5 — M. A. Sarrand adresse une Note concer- nant un « moyen de prévenir les dé- sastres des inondations » 423 — M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, une « Note du Directeur des travaux de Paris sur le service des eaux et égouts » 945 — M. L. Bailly adresse une « Étude sur l'aménagement des eaux en Algérie » . . io85 I Insectes. — Sur la structure des ganglions céphaliques des Insectes; par M. N. JFagner 378 — Recherches sur le système nerveux des Insectes ; par M. Ed. Erandt 475 — Recherches sur le système nerveux des Insectes diptères; par M. J. Kûnckel. . 491 — Origine et valeur morphologique des pièces du labium chez les Orthoptères ; par M. /. Chatin 652 - Sur la locomotion des Insectes et des Arachnides; par M. G. Carlet 11 24 - Mœurs et parthénogenèse des Halictes; par M. J.-H. Fabre 1079 Pour ce qui concerne le Phylloxéra vas- tatrix, voir l'article Fiticulture. ( "39) M Pages. Machines a vapeur. — M. Ledieu fait hom- mage à l'Académie d'un Volume intitulé « Los nouvelles machines marines, sup- plément au Traité des appareils à vapeur de navigation » 6o4 — M. le Secrétaire perpétuel signale un Ouvrage perlant pour titre « Histoire do la machine à vapeur » , par M. Tliurston, annoté par M. Hirsch g46 — Observations de M. Rollnnd à propos de l'Ouvrage de M. Thurston 946 — M. Leloutre adresse, pour le Concours des prix de Mécanique, diverses pièces se rapportant à ses recherches sur les machines à vapeur 1 4o — M. Hallaucr adresse, pour le Concours du prix Plumey, l'analyse critique d'une machine marine de la force maxima de 85oo chevaux-vapeur 633 Machines diverses. — M. J . Chamard adresse une Note sur un propulseur pneumatique 912 — M. D. Huré adresse une Note relative à un appareil automoteur 434 Magnétisme. — Sur les courants d'Ampère ; par M. Trêve 3oi — Sur l'aimant ; par M. Trêve 3o2 — Sur les courants d'Ampère et le magné- tisme rémanent; par M. Trêve 35o Magnétisme terrestre. — Observations de déclinaison, d'inclinaison et d'intensité horizontale dans le bassin de la Médi- terranée ; par M. de Bernardière 661 — De la polarisation atmosphérique et de l'influence que le magnétisme terrestre peut exercer sur l'atmosphère ; Note de M. Henri Becquerel 838 Mécanique. — Addition à mon Mémoire sur le principe de la moindre action; par M. J.-A. Serret 5; — Théorie du pendule simple, à oscillations coniques, en ayant égard à la rotation de la Terre; par M. Yvon Villarcemi.. 11 3 — Note sur la théorie mathématique des oscillations d'un pendule double, de M. Peirce; par M. Fayc 462 — Sur une application de la Mécanique ra- tionnelle à la théorie des équations; par M. F. Lucas 224 — Détermination de la figure de repos appa- rent d'une corde inextensible en mou- vement dans l'espace ; conditions néces- saires pour qu'elle se produise; par M. H. Léauté 778 — Note sur les différentes branches de la Pages. Cinématique; par M. H. Resal 1090 — M. G. Clère adresse une Note intitulée « Principes d'Hydrodynamique, et appli- cations de ces principes » 346 MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur uu procédé permettant d'obtenir, d'un régulateur à boules quelconque, le degré d'isochro- nisme qu'on veut, et de maintenir ce degré d'isochronisme pour toutes les vitesses de régime ; théorie générale ; par M. H. Léauté 43 1 — Même question ; règles pratiques ; par M. H. Léauté 473 — Sur im frein dynamométrique se réglant automatiquement; par M. Carpcnlier. , gSo — M. Co/-t'/ adresse une Note « Sur un moyen d'obtenir le synchronisme des oscilla- tions des balanciers des horloges com- prises dans un circuit télégraphique»., na MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sup le développe- ment de la fonction perturbatrice dans le cas où, les excentricités étant petites, l'inclinaison mutuelle des orbites est quelconque; par M. F. Tisserand. 553 et 585 — Sur les satellites de aiars ; Note de M. F. Tisserand 961 — Démonstration, au moyen des fonctions elliptiques, d'un théorème dans la théorie de la libration de la Lune ; par M. Hugo Gyldén 932 — M. Mougeolle adresse une Note concer- nant la théorie de la rotation des corps célestes 292 MÉDECINE. — Les trois dernières épidémies de peste du Caucase, étudiées au point de vue de l'épidémiologie et de la pro- phylaxie ; par M. J.-D. Tholozan 126 — Éludes sur la rage ; par M. Galticr 444 — Sur la transmissibilité de la rage de l'homme au lapin; par M. Maurice Raynaud 714 — De l'évolution en Médecine; par M. Ch. Sédilht 529 — M. Woillez adresse une Note portant pour titre : « Note sommaire des faits scientifiques nouveaux contenus dans mon Traité théorique et clinique de percussion et d'auscultation » 29 — M. Pons adresse une Note intitulée : « La fièvre jaune, le choléra et la peste»... 3o — M. le Ministre de l'Instruction publique transmet le « Compte rendu de la statis- tique médicale de l'armée en 1877 »... 346 — M. Déctat adresse une Note concernant l'emploi de l'acide phénique contre la ( I Pages, fièvre jaune 433 — M. C. Mnlier adresse un Mémoire sur la stalistique médicale do Uoclieforl pour 1878 477 — M. Laney présente, de la partdeM. Guil- lieniie En/tes, un Ouvrage portugais intitulé : « La vie médicale des nations « ijiS MÉTÉORITES. — Recherclies expérimentales sur l'action érosive des gaz très com- primés et fortement échauffés; applica- tion à l'histoire des météorites et des bolides ; par M. Daahrée SaS — Sur une météorite sporadosidère tombée le 3i janvier 1879, à la Bécasse, com- mune de Dun-le-Poëlier (Indre); par M. Datibrée 597 — Observation d'un météore produit par le passage d'un bulide et visible en plein jour; par M. di: Cnincf 871 MÉTÉOROLOGIE. — Sur Ics lois des variations de l'électricité atmosphérique, déduites des observations régulières faites à l'Ob- servatoire de Moncalieri ; par le P. F. Deiiza 1 53 — Sur la théorie de la grêle, d'après MM. 01- tramare et D. Colladon; par M. Fnye. . 196 — Observations de M. Boussingauh relatives à la Communication de M. Paye 202 — Sur le dernier tornado des États-Unis, et sur les anciennes observations de trombes dues à Buffon et à Spallanzani; par M. Faye 265 — Origines de la grêle et constatation de trombes où l'air est aspiré de bas en haut; par M. Colladon 284 — Mémoire sur la température de l'air à la surface du sol et de la terre jusqu'à 36'° de profondeur, ainsi que sur la tempéra- ture de deux sols, l'un dénudé, l'autre couvert de gazon, pendant l'année 1 878 ; par MM. Edmond Becquerel et Henri Becquerel 207 — Sur la température du mois de juillet 1S79; par M. E. Renou 382 — Des conditions climatologiques des an- nées 1869 à 1879 en Normandie, et de leur inQuence sur la maturation des récoltes ; par M. Henv Mangnn. 766 et $23 — Sur la distribution relative des tempéra- tures et des pressions moyennes en janvier et juillet; par M. L. Teisserenc de Bon 868 — Nouveau principe de Météorologie, fourni par l'examen des tremblements de terre ; par M. /. Dclauney 844 — Sur un verglas observé le4 décembrei879 à Angers ; par M. C. Decharme 998 — S/a«/«c«e' adresse une Communication relative au Phylloxéra C34 M. A. Vigie, M. B. Ressos adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra 660 Résultat des recherches faites dans le but de trouver l'origine des réinvasions estivales du Phyllo.xera; par M. L. Fau- con 693 Question adressée à M. le Secrétaire per- pétuel sur les mesures adoptées contre le Phylloxéra ; par M. Frcnty 696 Réponse de M. Dumas à M. Fremy. . . . 6g6 Sur l'apparition du Mildew, ou faux Oï- dium américain, dans les vignobles de l'Italie ; par M. R. Piroita 697 M. J .-B. Jf'cher adresse une Lettre ré- pondant aux assertions dont il a été l'objet quant à l'introduction du Phyl- loxéra dans la Côte-d'Or 6g8 Résultat des recherches faites dans le but de trouver l'origine des réinvasions du Phylloxéra; par M. L. Faucon 738 M. G. Frassoni adresse une Communica- tion relative au Phylloxéra 744 Sur la présence, dans les couches super- ficielles du sol, d'œufs d'hiver du Phyl- loxéra fécondés ; (>ar M. Boiteau 772 Sur les résultats fournis par le traitement des vignes phylloxérées au moyen du sulfocarbonate de potasse, et sur le mode d'emploi de cet agent; par M. Mouil- lefcrt 774 M. F. Mi c/iel adresse une Communication relative au Phylloxéra 776 M. Ad. Fymael demande l'ouverture d'un pli cacheté contenant une Communica- tion relative au Phylloxéra 776 Remarques relatives à une Communica- tion de M. Boiteau, sur la présence d'œufs d'hiver du Phylloxéra dans les couches superficielles du sol ; par M. Bal- biani 846 Sur les causes de réinvasion des vignobles phylloxérés; par M. P. de Lafittc .... 847 M. /. Grisdon propose l'emploi du fluo- rure de potassium pour combattre le Phylloxéra 85o ( 'T Pages. Observations sur les pontes du Phylloxéra ailé en Languedoc ; par M. T'nléry Mayet. 89.} M. II. Caiicy adresse une Note relative à la réinvasion estivale du Phylloxéra 896 Questions relatives au Phylloxéra, adres- sées à Jf. P. Thenard ; par M. Freiny . . 924 Réponse de M. P. Thenard aux questions de M. Fremy, relatives à l'emploi du sulfure de carbone appliqué à la des- truction du Phylloxéra 926 Note rectificative de l'opinion émise au sujet dos taches phylloxériques des en- virons de Dijon ; par M. TUdUmes 944 Expérience relative au transport des Phylloxéras par le vent ; par M. Faucon. 983 Réponse à JI. Balbiani, au sujet de la pré- sence de l'œuf d'hiver du Phylloxéra dans le sol ; par M. Boiteaa loay Une tête de jacquez, greffée sur une vigne française, à Campuget; par RI. F. de 47 ) Pa(;es. 1028 Lafitte — M. le Secrétaire perpétuel présente une brochure de M. P. de Lafitte sur l'oeuf d'hiver du Phylloxéra, et lit quelques- unes des conclusions 102g — M. B. Repos adresse une Communication relative au Phylloxéra io3o — M. Garcia adresse une Communication relative au Phylloxéra 10; i Vol. — Sur une fonction de direction dans le vol des Insectes; par M. Joussrt de Bellcsme 980 — Nouvel aéroplane, mû par une machine à air comprimé; détermination expéri- mentale du travail nécessaire pour faire voler cet appareil; par M. V. Taiin. . . 1024 Voyages scientifiqxjes. — M. le Président annonce à l'Académie l'arrivée de M. Nordenskiôld à Yokohama 5o2 Zoologie. — Sur la ponte des Amblystomes au Muséum d'Histoire naturelle; par M. L. raillant 108 — Sur les Zoanthaires malacodermés des côtes de Marseille; par M. E. Jourdnn. 452 — Sur l'organisation et la classification des Orthonectida ; "pix M. A. Giard. 545 et 104G — Note sur une nouvelle espèce du genre Anomalunis; par M. Alph. Milne Edwards 77 1 — Viviparité de V Hélix studeriana (Férus- sac) ; par M. C. figuier 8C6 — Sur une nouvelle forme de Ver vésiculaire, trouvée chez une Gerboise ; par M. Mé- gnin 1045 — Mœurs et parthénogenèse des Halictes; par M. J.-H. Fabre 1079 ~ M. Larrey présente à l'Académie, de la part de M. F. Bateman, un Ouvrage intitulé « Le darwinisme démontré par le langage » 798 — M. /. Rcviczky adresse divers documents tendant à démontrer l'innocuité du Bos- tnchus tfpographicus i39 Voir aussi Amitomie animale et Physiologie animale. TABLE DES AUTEURS. MM. Pages. ABBADIE (d') signale une erreur de copie dans une Lettre qui lui a été adressée par M. Perrier et qui a été insérée aux « Comptes rendus » 838 — Sur les variations de la verticale :oiG ABEL. — Recherches sur les substances explosives. Combustion de la poudre. ( En commun avec M. Noble. ) 1 55 ACADÉMIE DE BERLIN (l') fait hommage à l'Institut de France du Tome II de la « Correspondance politique do Frédéric le Grand » 4°^ ALEXÉEFF (N.). — Intégration des irra- tionnelles du deuxième degré 4o3 AMAG.\T ( E.-H.). — Recherches sur la com- pressibilité des gaz à des pressions élevées 43? APPELE. — Sur la série hypergéométrique et les polynômes de Jacobi 3i — Sur une classe de fonctions analogues aux fonctions eulériennes étudiées par M. Heine 84 1 — Sur une classe de fonctions qui se ratta- chent aux fonctions de M. Heine io3i ARLOING. — Comparaison des effets des inhalations de chloroforme et d'éther, à dose anesthésique et à dose toxique, sur le cœur et la respiration; applications. io5 — Influence comparée des injections intra- veineuses de chloral, de chloroforme et d'éther sur la circulation 245 MM. Pajies. — Causes des modifications imprimées à la température animale par l'éther, le chlo- roforme et le chloral 375 — Sur un nouveau mode d'administration de l'éther, du chloroforme et du chloral à la sensitive; application à la détermi- nation de la vitesse des liquides dans les organes de cette plante 44^ — Sur les effets physiologiques du formiate de soude 487 — Nouvelles expériences sur le mode d'action du chloral envisagé comme anesthésique. 526 ARNAVON adresse une Note relative à une méthode pour vérifier la pureté des huiles d'olive 633 ARSONVAL (d'). — Recherches sur la cha- leur animale 44^ AUDIGIER (G.) adresse une Note intitulée « De la perception normale des objets renversés sur la rétine, et explication d'une illusion d'optique » 54" AUMONIER adresse une Carte et un plan en relief, représentant les résultats de ses recherches de Géologie stratigraphique dans l'arrondissement de Reims. (En commun avec M. Lenioinc] io3o AUTRICOURT (H.d') adresse une Communi- cation relative au Phylloxéra 543 AZAIS adresse une Communication relative au Phylloxéra 222 B BAILLY (L.) adresse une « Étude sur l'amé- nagement des eaux en Algérie » 108 5 BALBIÂNI. — Remarques relatives à une Communication do M. Boiienu, sur la présence d'œufs d'hiver du Phylloxéra dans les couches superficielles du sol . . 84C BALLAND. — Sur le vin de palmier récollé à Laghouat 2O2 BALNY (J.) adresse un Mémoire relatif à un remède préventif contre la maladie des pommes de terre 984 BARDEL (II. de) adresse une Note concer- nant la production industrielle de l'oxy- gène par la décomposition de l'eau au moyen du chlore 85 1 BARTHÉLÉMY ( A .) adresse , pou r le Concours du prix de Physiologie expérimentale, un Mémoire intitulé « Infiuence de la ( I' MM. tension hydrostatique sur les mouve- ments des liquides dans les végétaux » . . 85o BARTHÉLEm' (H.) adresse une Communi- cation relative au Phylloxéra 292 BAUDIN adresse une Communication relative au Phylloxéra 543 BAUDRIMONT (A.). — Évaporation de l'eau sous l'influence de la radiation solaire ayant traversé des verres colorés 4' BAUDRIMONT (Ern.). — De l'action du permanganate de potasse sur le cyanure de potassium 1 1 1 5 BÉCHAMP { J. ). — Sur la présence de l'alcool dans les tissus animaux pendant la vie et après la mort, dans les cas de putré- faction, au point de vue physiologique et toxicologique 573 BECQUEREL (Edm. ). — Mémoiresurla tem- pérature de l'air à la surface du sol et rie la terre jusqu'à 30™ de profondeur, ainsi que sur la température de deux sols, l'un dénudé, l'autre couvert de gazon, pendant l'année 1878. (En com- mun avec M. H. Becquerel. ) 207 — Sur le froid du mois de décembre et son influence sur la température du sol couvert de neige. (En commun avec M. Henri Becquerel .) 101 1 BECQUEREL ( H. ). — Mémoire sur la tempé- rature de l'air à la surface du sol et de la terre jusqu'à Se™ de profondeur, ainsi que sur la température de deux sols, l'un dénudé, l'autre couvert de gazon, pendant l'année 1878. ( En commun avec M. Edm. Becquerel.) 207 — De la polarisation atmosphérique et de l'influence que le magnétisme terrestre peut exercer sur l'atmosphère 838 — Sur le froid du mois de décembre et son influence sur la température du sol couvert de neige. (En commun avec M. Edm. Becquerel.) ion BENTLEY (C.-S.) adresse une nouvelle théorie des marées io85 BERGERON (A.). — Études sur les efl'ets et le mode d'action des substances em- ployées dans les pansements antisep- tiques. (En commun avec M. Gos- seli/i. ) 563 et 392 — Deuxième Note sur les effets et le mode d'action des antiseptiques ; effets sur le pus. (En commun avec M. Gosseli/i. ) 817 BERNARDIÈRE (de). — Observations de déclinaison, d'inclinaison et d'intensité horizontale, dans le bassin de la Méditer- ranée G61 BERT (P.). — Anesthésie par le protoxyde 5o ) MM. d'azote mélangé d'oxygène et employé sous pression BERTHELOT. — Sur la combinaison directe du cyanogène avec l'hydrogène et les métaux - Diverses données thermochimiques — Observationssur un Mémoire deMM.iVb/;/f etJbel, relatif aux matières explosives. — Remarques sur une Note de M.fFurtz, relative à l'hydrate de chloral — Observations sur la réponse de M. fVuriz, relative à l'hydrate de chloral — Sur la constitution chimique des amal- games alcalins — Sur l'état présent et sur l'avenir de la Thermochimie -- Sur l'oxydation galvanique de l'or — Décomposition de l'acide sélénhydrique par le mercure — Observations sur une Note de M. D. Co- chin, relative à la fermentation alcoo- lique — Sur la chaleur de formation de l'ammo- niaque — Remarques sur les saccharoses — Relation entre la chaleur de dissolution et hi chaleur do dilution dans les dissol- vants complexes — Sur le protochlorure de cuivre — Recherches sur la substance désignée sous le nom à'liydr:irc de cuivre — Sur l'hydrure de cuivre. Réponse à M. Wuriz — Sur la chaleur de formation de l'hydrate de chloral gazeux. Réponse à M. IFurtz. BERTL\ (E.) prie l'Académie de le com- prendre parmi les candidats à une place vacante dans la Section de Géographie et Navigation — Est présenté par la Section de Géographie et Navigation comme candidat à la place vacante dans son sein par le décès de M. de Tessan BERTRAND (J.) est désigné pour faire partie de la Commission du Passage de Vénus, en remplacement de M. Élie de Beau- mont, décédé — M. \e Secrétaire perpétuel ionne lecture d'une dépèche de M. le général Tbafiez, annonçant la terminaison du calcul pro- visoire de la liaison géodésique de l'Es- pagne avec l'Algérie, 85 1. — Présente une brochure de M. P. de Lafitte, inti- tulée a L'œuf d'hiver du Phylloxéra », et lit quelques-unes des conclusions, 1029. — Signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance , les Ouvrages suivants : Le premier numéro de la Carte l32 63 '19 192 271 391 465 621 683 684 806 877 965 967 967 ioo5 1097 1099 io3o 1127 765 ( '• MM. Paccs. géologique do la Finlande et divers Ouvrai;es de MM. E. Simon, Ch. Hertz, H. Hcniiite, P. Gitillcnnin et i~'. de Qiialrefaf;es, 228. — Une Thèse do M. rnx/cf, portant pour titre a De l'in- troduction et de l'acclimatation des quinquinas à l'île de la Réunion, 347. — Divers Ouvrages de MM. Berlioux, Frccmnn, Singer et Foiir/iol, 434- — Une brochure de M. Siragiisa, 478. — Un Ouvrage de MM. ^. Fram/iet et Lnd. Samtier, 5/(3. — Diverses publi- cations de l'Université du Chili, 543. — Divers Ouvrages de MM. Ihanez, Planté, Gérnry.) ii25 FRÂNCHIMONT. — Sur la cellulose ordinai"i e. 711 — Sur le glucose 7i3 — Sur la cellulose animale ou tunicine. . . . 755 FRANÇOIS-FRANCK. — Recherches sur le rôle des filets nerveux contenus dans l'anastomose qui existe entre le nerf la- ryngé supérieur et le nerf laryngé récur- rent 449 FRASSONI (G.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 744 FREMY fait hommage à l'Académie du « Compte rendu de la -f session de l'Association française pour l'avance- ment des Sciences, tenue à Paris en 1878 » 347 — Question adressée à M. le Secrétaire per- pétuel, sur les mesures adoptées contre le Phylloxéra 696 — Questions relatives au Phylloxéra, adres- sées à M. P. Thenard 924 ( 1 156 MM. Pages. GALTIER. — Études sur la rage 444 G.\ND (E.) adresse divers documents rela- tifs à une particularité offerte par l'ob- servation de Jupiter et de ses satellites. 4'^3 GARCIA adresse une Communication relative au Phylloxéra loyr GARRIGOÙ (F.) adresse deu.x Notes portant pour litres « Marche générale de l'ana- lyse des eaux minérales, faite sur de grandes masses » et « Des sources miné- rales françaises renfermant du mercure.» 5io GAUDIN adresse une Note relative à un « baromètre hydraulique » 633 G.4USSIN (L.) prie l'Académie de le com- prendre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Géo- graphie et Navigation, par le décès de M. (le Tcssiiii 776 — Est présenté par la Section de Géogra- phie et Navigation comme candidat à cette place 1 127 GAUTIER (A.). — Sur la chlorophylle. ... 8G1 — Réponse à M. Trêcul et à M. Clwi'reut, relativement à la chlorophylle cristal- lisée 989 GAY (J.). — Sur l'absorption du bioxyde d'azote parles selsdu protoxyde de fer. 4'o GAYON.— Sur les matières sucrées des vignes phylloxérées et pourridiées. (En com- mun avec M. MÎllnrdct ] 288 GERNEZ (D.). — Distillation des liquides sous l'influence de l'électricité statique. 3o3 et 348 GIARD (A.). — Sur l'organisation et la clas- sification des Orthoneclida 545 — Nouvelles remarques sur les Orthonec- lida 1046 GIRARD (Aimé). — Sur la transformation de riiydrocellulose en pyroxyles pulvé- rulents 170 G1R.\UD (E.). — Sur quelques dérivés de l'indigotine 104 GIROD (J.) adresse une Note relative à quelques modifications à introduire dans MJI. Pages. l'armature de rélectro-aimant de l'ap- pareil Hughes 478 GODEFROY (L.). — Sur un verglas observé le 4 décembre 1879 dans le Loiret .... 999 — Adresse une Note sur un givre intense, observé à la Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret), les 12, 1 3 et 27 décembre 1879. 11 27 GONNARD (F.). — Sur les associations miné- rales que renferment certains trachytes du ravin du Riveau-Grand, au mont Dore 614 GOSSELIN. — Études sur les effets et le mode d'action des substances employées dans les pansements antiseptiques. (En commun avec M. ^. ^ero-fr««.). 563 et 5g2 — Deuxième Note sur les effets et le mode d'action des antiseptiques ; effets sur le pus. (En commun Ase,cW. Ber^eron.). 817 GOUY'. — Sur la mesure de l'intensité des raies d'absorption et des raies obscures du spectre solaire io33 GREENE. — Réaction du chlorure de zinc sur l'alcool butylique normal. ( En com- mun avec M. Le Bel. ) 4i3 GREENE (W.-H.). — Sur le dioxyéthyl- méthylène et sur la préparation du chlorure de méthylène 1077 GRISDON (J.) propose l'emploi du fluorure de potassium pour combattre le Phyl- loxéra 85o GUEBH.\KD (Aon.). — .Anneaux colorés pro- duits à la surface du mercure 987 — Sur un nouveau procédé phonéidosco- pique par les anneaux colorés 1 1 1 3 GUINIER. — Sur l'accroissement des tiges des arbres dicotylédones et sur la sève descendante 760 GYLDÉN (H.). — Sur la théorie mathéma- tique des changements d'éclat des étoiles variables 598 — Démonstration, au moyen des fonctions elliptique^, d'un théorème dans la théorie de la libration de la Lune 932 H HALL (A.). — Les satellites de Mars en 1879. 776 IIALLAUER (0.) adresse, pour le Concours du prix Plumey, l'analyse critique d'une machine marine de la force maxima de 85oo chevaux-vapeur 033 HAMMERL (H.). — Sur la dissolution de l'oxyde de carbone dans le protochlorure de cuivre acide 97 — Chaleur spécifique des solutions d'acide chlorhydrique 902 HAMY. — Craniologie des races austra- liennes. (En commun avec M. de Qua- trrfagcs. ) 1017 HATT (Pli.) prie l'Académie de le com- prendre parmi les candidats à une place vacante dans la Section de Géographie ( M MM. Pages, et Navigation 945 — Est présenté par la Section do Géogra- phie et Navigation comme candidat à la place vacante par le décès de M. de J'rssan 1127 HECKEL (E.) adresse, pour le Concours du prix de Physiologie, un Mémoire inti- tulé « Considérations générales sur la répartition des alcaloïdes dans les végé- taux et élude physiologi(iue de l'action des sels de strychnine sur les Mollus- ques gastéropodes » 29 — De l'état cléistogamique du Pavonia luis- tata Ca V G09 — De l'organisation et de la forme cellulaire dans certains genres de Mousses 790 — Des poils et des glandes pileuses dans quelques genres de Nympliéacées 768 UENKY.— Observations de la comète Hartwig et de la comète Palisa, faites à l'Obser- vatoire de Paris Sig 57 ) MM. Paje». — Observation do la planète (206) (Peters), faite à l'Observatoire de Paris 661 IIEKMITE. — Sur quelques applications des fonctions elliptiques looi et 1091 HIORTDAHL. — Sur un nouveau métal dé- couvert par M. Tellcf Diihll 47 HIRN. — Réflexions critiques sur les expé- riences concernant la chaleur humaine. G87 et 833 — Notice sur la mesure des quantités d'élec- tricité 933 IlOGGAN (G. et Fh.-E. ). — Des lymphati- ques du périchondre 320 HUGO (L.) adresse une Note sur un nombre représentant la sphère chez les anciens. 322 — Adresse une Note intitulée « Remarques sur l'histoire des nombres parfaits » . . 384 — Adresse une Note «Sur quelques points de la philosophie de l'Arithmétique.» 547 et 653 HURÉ (D. ) adresse une Note relative à un appareil automoteur 434 I IBRAHIM MUSTAPHA. — Sur le principe 1 1SAMBERT. — Sur la vapeur du bisulfhy- actif de W4iiuni Fisnaga 44'-' I drate d'ammoniaque 96 JANSSEN (J.). — Sur l'éclipsé du 19 juillet dernier, observée à Marseille 34o — Note sur les températures solaires 463 JAUBERT ( L. ) soumet au jugement de l'Aca- démie un projet d'établissement d'obser- vatoire astronomique au Trocadéro. . . . 660 JOBERT (C). — Sur l'action physiologique des Strychnées de l'Amérique du Sud. . 646 JOBERT (L.) adresse une Note relative à un projet de « grand réllecteur céleste >> . . io5j JOLLY (L. ). — Recherches sur les ditférents modes de combinaison de l'acide phos- phorique dans la substance nerveuse . . 756 — Du mode de distribution des phosphates dans les muscles et les tendons gîS JOLY (Alph.) adresse une Note concernant la possibilité d'une relation entre les phé- nomènes volcaniques et les périodes de grandes pluies 456 JOLYET (P.). — Recherches sur les nerfs vaso-dilatateurs contenus dans divers ra- meaux de la cinquième paire. (En com- mun avec M. Lafont. ) io38 JOURDAIN (S.) est présenté à M. le Mi- nistre de l'Instruction publique, comme candidat pour la chaire d'.Anatomie com- parée au Muséum d'Histoire naturelle.. 2i5 — Sur les zoanthaires malacodermés des côtes de Marseille 452 JOURNIAC. — Sur les phénomènes d'excita- tion sécrétoire qui se manifestent, chez le lapin, sous l'inlluence de la faradisation de la caisse du tympan. (En commun avecM. fulimin.) SgB JOUSSET DE BELLESME. - Sur une fonc- tion de direction dans le vol des In- sectes 980 K KASTUS (P.) adresse une Note relative à l'emploi de l'électricité pour l'éclairage des mines de houille 5o6 KLEIN. — Réaction des tungstates en pré- sence de la mannite 4^4 KLERCKER (de). — Sur le spectre anormal de la lumière 734 KRARUP-HANSEN adresse un Mémoire inti- tulé » Calcul de la perspective conique, appliqué à déterminer la déviation de ii58 ) MM. la direction horizontale du grand axe dans l'image d'un cercle horizontal ». 576, 604 et Pages. 633 MM. Pages. KUNCKEL (J.). — Recherches morpholo- giques et zoologiques sur le système nerveux des Insectes diptères 491 LACERDA (de). — Sur l'action du venin du Bothropsjararaciissu. (En commun avec M. Couty. ) 372 — Sur un nouveau curare, extrait d'une seule plante, le Stnr/inos iriplinervia. (En commun avec M. Couty.) 58-2 — Sur l'origine des propriétés toxiques du curare des Indiens. (En commun avec M. Couty. ] 719 — Comparaison de l'action de divers curares sur les muscles lisses et striés. (En com- * raun avec M. Couty. ) 794 — Sur un curare des muscles lisses. (En commun avec M. Couty. ] io34 LADUREAU (A.) adresse un Mémoire inti- tulé « Du rôle des corps gras dans la germination des graines » 3o LÂFFONT. — Recherches sur l'innervation et la circulation de la mamelle G49 LAFITTE (P. de). — Sur les causes de la réinvasion des vignobles phylloxérés. . . 5o2 et 847 — Une tête de jacquez grefîée sur une vigne française, à Campugel 1028 L.^FONT (M.). — Recherches sur les nerfs vaso-dilatateurs contenus dans divers ra- meaux de la cinquième paire. (En com- mun avec M. Jolyet.) io38 LAGUERRE. — Sur la séparation des racines d'une équation algébrique à coefficients numériques 635 LALANNE (L.). — Méthodes de calcul gra- phique; emploi de ces méthodes pour la rédaction des projets que comporte le développement du réseau des chemins de fer français 396 LAMARRE adresse la description d'un phéno- mène électrique observé par lui le 20 novembre, pendant une chute de neige 945 LÂMEY (dom). — Sur la visibilité directe ds réseau pholosphérique du Soleil. . . . 984 LAMI. — Expériences sur la production du lait 25g LANDOLPH ( Fr. ). — De 'l'action du fluorure de bore sur l'acétone 173 LARREY présente un Ouvrage de M. T. Longmore sur les « Blessures par armes à feu » 617 — Observations relatives à la gymnastique de M. Zander 693 — Présente, de la i)art de M. Bateman, un Ouvrage intitulé « Le darwinisme dé- montré par le langage » 798 — Présente, de la part de M. Ennes, un Ou- vrage portugais, intitulé « La vie médi- cale des nations » g 1 3 LAURENT (L.). — Sur le saccharimètre Laurent 665 LÉAUTÉ { H. ). — Sur un procédé permet- tant d'obtenir, d'un régulateur à boules quelconque, le degré d'isochronisme qu'on veut, et de maintenir ce degré d'isochronisme pour toutes les vitesses de régime. Théorie générale et règles pratiques 43i et 473 — Détermination de la figure de repos appa- rent d'une corde inextensible en mou- vement dans l'espace; conditions néces- saires pour qu'elle se produise 778 LE BEL (J.-A.). — Sur le méthylpropylcar- binol synthétique, résidu actif par les moisissures 3i2 — Réaction du chlorure de zinc sur l'alcool butylique normal. (En commun avec M. Gneiie. ) 4 1 3 LEBON (G.). — Résultats fournis par la mesure des capacités de crânes ayant appartenu à des hommes célèbres 870 LECHARTIER (G.). — Sur le dosage des matières organiques des eaux naturelles. 23 1 — Action du pyrogallate de potasse sur le bioxyde d'azote 3o8 — Sur la conservation des fourrages verts en silo 364 LECHAT ( F. ). — Des vibrations à la surface des liquides 29g LECOQ DE BOISBAUDRAN. — Recherches sur le samarium, radical d'une terre nouvelle extraite de la saraarskite 212 — Recherches sur l'erbine 5i6 LEDIEU (A.). — Remarques sur une Com- munication de M. Bouquet de la Grye. 121 — Deuxième remarque sur les Communica- tions de M. Bouquet de la Grye, con- cernant les ondes atmosphériques 343 — Fait hommage à l'Académie d'un Ouvrage intitulé « Les nouvelles machines ma- rines, supplément au Traité des appareils à vapeur de navigation, T. II » 604 — Prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à une place vacante dans [ " MM. Papes, la Seclion do Giîographie et Navigation . SgC) — Est présente' par la Section de Géngraphio etNavigalion, comme candidat à la place vacante par le décos de M. eh- Tcssnn. . 1127 LELOIR (H. ). — Sur les altérations de l'épi- derme dans les affections de la peau ou des muqueuses qui tendent à la forma- tion de vésicules, de pustules ou de pro- ductions pseudo-membraneuses 908 — Altérations des nerfs cutanés dans un cas de vitiligo. (En commun avec M. Cha- brier.) ,037 — Altérations des nerfs cutanés dans un cas d'ichtliyose congénitale 1 123 LELOUTRE adresse, pour le Concours des prix de Mécanique, diverses pièces se rapportant à ses recherches sur les ma- chines à vapeur i4o LEMAITRE (A. ) adresse une Note intitulée 1 Mémoire descriptif d'une nouvelle construction navale » 112 LEMOINE adresse une Carte et un plan en relief représentant les résultats de ses recherches de Géologie stratigraphique dans l'arrondissement de Reims. (En commun avec M. Jumnnier. ) io3o LESCŒUR (H.). — Surl'hydrurede cyano- gène solide. (En commun avec M. Ri- gniit.) 3 10 LESPIAU (H.) adresse un Mémoire intitulé « De l'électricité comme moteur et pro- ducteur de lumière n 660 LESSEPS (de). — Sur un projet de canal maritime américain et sur un projet de communication entre l'Algérie et lo Sénégal 470 — Demande la nomination d'une Commission de Membres de l'.^cadémie, pour for- muler un programme d'observations à recommander aux ingénieurs chargés de l'étude du canal maritime entre les 5o ) MM. Pages. baies de Colon et de Panama 765 — Comniuni(|ue divers documents relatifs à l'exploration do l'Afrique centrale et présente \ui Ouvrage de M. En^dlmn sur lo droit public applicable aux lleuves internationaux 83:î — Établissement de stations scientifiques et hospitalières dans l'Afrique équato- riale 9 ',0 LETELLIER (A.). — Sur l'oxydation de l'al- cool par le bioxyde de cuivre ammo- niacal 1 1 o5 LÉ'V^Y (A. -Michel). — Sur la présence du diamant dans une roche ophitique de l'Afrique centrale. (En commun avec M . 7?. Fuiifjuc. ) 1 1 25 LIEBEN (Ad.). — Sur la densité du chlore à température élevée 353 LIONET (A.). — Purification de l'hydro- gène 440 LIOUVILLE (R. ) . — Sur l'impossibilité de la relation algébrique X" -f- Y" -t- Z" = o. . 1108 LIPPMANN (G"). — Action du magnétisme en mouvement sur l'électricité statique; inertie de l'électricité statique i5i LIPSCHITZ. — Sur des séries relatives à la théorie des nombres 948 et 985 LIVON ( Cn. ). — De la contraction rythmique des muscles sous l'influence de l'acide salicylique gSG LOCKYER (N.). — Expériences tendant à dé- montrer la nature composée du phos- phore 5i4 LOUPIAC ( L. ) adresse un . Projet de ligne télégraphique de sécurité, destinée à prévenir les accidents sur les chemins de fer » C33 LUCAS (F.). — Sur une application de la Mécanique rationnelle à la théorie des équations 224 M MABÈGUE (V. ) . — Les irrigations et le sul- fure de carbone 4°! MACÉ (J.).— Recherches sur le daltonisme. (En commun avec M. JF. ISicati.). ... 716 MAHER (C.) adresse, par l'entremise de M. Lnrrey, un Mémoire sur la statistique médicale de Rochefort pour 1878 477 MAIRE DE PERPIGNAN (M. i.e) invite l'Académie à se faire représenter aux fêtes qui auront lieu pour l'inaugura- tion de la statue de François Arago . . 347 MANGON (Hervé). — Des conditions clima- tologiques des années 1869 à 1S79 en Normandie, et de leur influence sur la maturation des récoltes 76601 828 — Présente , de la part de M. Mascart, les deux premiers Volumes des « An- nales du Bureau central météorolo- gique » 87 1 MAREY. — Sur un nouveau polygraphe. Appareil inscripteur applicable aux re- cherches physiologiques et cliniques 8 — Sur l'effet des excitations électriques appliquées au tissu musculaire du cœur 2o3 — Sur un Gymnote électrique reçu du Para 63o MASCART (E.). — Construction de la règle ( " MM. Poses, géodésique internationale et détermi- nation de ses poids de contrôle. (En commun avec M. H. Sainte -Claire Devill,'.] 558 MAUMENÉ (E.-J.). — Sur les composés des liydracides avec l'ammoniaque 5o6 — Sur les acides oxygénés du soufre 4'^^ — Sur la composition de l'ardoise 4^3 — Adresse une Communication relative au Phylloxéra 634 MAUPAS (E.). — Sur quelques protoorga- nismes animaux et végétaux multinu- cléés 25o MÉGNIN, — Sur une nouvelle forme de Ver vésiculaire, trouvée chez une Gerboise. 1045 MÉHU(C.). — Sur le dosage de l'urée. .. . 175 — Sur le dosage de l'urée ; réponse à une Note de M. G. E.shach 48G — Adresse une Note confirmant ses conclu- sions précédentes sur le dosage de l'urée 61G MENDELSSOIIN (M.). — Étude sur l'exci- tation latente du muscle chez la gre- nouille et chez l'homme, dans l'état sain et dans les maladies 3G7 MERCADIER (E.). — Sur la détermination des éléments d'un mouvement vibratoire; mesure des amplitudes 736 — Détermination des éléments d'un mou- vement vibratoire ; mesure des pé- riodes 1071 — Détermination des éléments d'un mouve- ment vibratoire; mesure de la phase, iiio MEUNIER (St.). — Recherches expérimen- tales relatives aux fers nickelés météo- riques et aux fers carbures natifs du Groenland; Rapport sur ce Mémoire, ^aT^l.Daubréc 21 5 — Sables supérieurs de Pierrefitte, près d'Étampes Ci i MICHAEL (A.). — Sur la synthèse du phéiiol-glucoside et de l'orthoformylglu- coside ou liélicine 355 MICHEL (F.)adresse une Communication relative au Phylloxéra 77 MILLARDET. — Sur les matières sucrées des vignes phylloxérées et pourridiées. (En commun avec M. Gayon. ) 9.8S — Le Pourridié do la vigne 37g MINISTRE DE L'AGRICULTURE ET DU COMMERCE (M. le) adresse, pour la bibliothèque de l'Institut, le Tome XCI de la« Collection des brevets d'invention » et divers numéros du « Catalogue des brevets pris en 1878 » 88 — Adresse le Tome XV de la » Collection des brevets d'invention 222 — Adresse le Tome XVI de la « Collection 60 ) MM. Pages. des brevets d'invention » 4^4 — Soumet à l'examen de l'Académie les so- phistications dont sont l'objet les huiles d'olive 5 18 MINISTRE DE LA GUERRE (M, le) informe l'Académie que les Gouvernements de France et d'Espagne vont faire entre- prendre les opérations nécessaires pour relier, à travers la Méditerranée, la triangulation de r.4lgérie avec celle de l'Espagne 1 4° — Informe l'Académie que MM. Faye et C/ias/cs ont été désignés pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'École Polytechnique pendant l'année scolaire 1879-1880, au titre de Membres de l'Académie des Sciences C99 MINISTRE DE L'INSTRUCTION PURLIQUE ET DES BEAUX-ARTS (M. le) invite l'Académie à lui désigner deux candi- dats pour la chaire d'Anatomie compa- rée au Muséum d'Histoire naturelle, devenue vacante par suite du décès de M. P. GeriYii.i 3o — Tran.'met à l'Académie deux exemplaires du « Compte rendu de la statisti(|ue médicale de l'armée » en 1877 346 MINISTRE DE LA MARINE (M. le) transmet à l'Académie un Rapport concernant les expériences faites à bord du navire le l'ar sur la boussole à aiguille de nickel de M. irliarlon 660 MOISSAN (H.). — Sur le fer réduit par l'hydrogène 17G MOITESSIER (A.). — Sur la dissociation du sulfhydrate d'ammonium; réponse à M. Isanibert. ( En commun avec M. En- g<:l-) 23; MOLON (de). — Production d'un nouvel engrais pouvant satisfaire aux besoins de la culture 63i MONTFORT adresse la description d'un ther- momètre dont les indications résultent de la dilatation de tiges métalliques. .. 112 MONTGOLFIER (J. de). — Sur les isoméries du bornéol ici — Sur le bichlorhydrate de térébenthène. . 102 MORAT. — Excitation électrique delà pointe du cœur. (En commun avec M. Dastrc.) 177 et 370 MORIN (le général). — Sur l'inondation de la ville de Szeged, en Hongrie i5 — Remarques sur un Mémoire de M. jWwcr. 207 — Observations à propos d'un travail sur l'acclimatation des quinquinas à l'île de la Réunion 347 — Présente quelques nouveaux feuillets do la Carte de France publiée par le Comité ( " MM. Papes, des fortificalions (îSi — Note sur le développement des chemins de fer dnns l'empire du Brésil G85 MOUCHEZ. — Observations méridiennes des petitesplanèles, faites à l'Observatoire do Greenwich ( transmises par rastronome itl.[G.-£.Jirr) et;\ l'Obstîrvatoirc royal de Paris, pendant le deuxième trimestre do l'année i S79 390 — Découverte de deux comètes 4a5 — Fait hommage à l'Académie, do la part do M. ft'olj , d'un Ouvrage sur 1' « His- toire de la Géodésie suisse » 528 — Présentation du Volume des « Annales de l'Observatoire » contenant les observa- tions de 18-G 725 — Admission d'élcves-astronomes à l'Obser- vatoire de Paris 725 — Instructions nautiques sur les côtes de l'Algérie 726 — Observations méridiennes des petites pla- nètes, faites à l'Observatoire do Green- wich ( transmises par l'astronome royal M. G.-B. Jiry) et à l'Observatoire de Paris, pendant le troisième trimestre do l'année 1879 801 MOUGEOLLE adresse une Note concernant (H ) MM. Pages la théorie do la rotation des corps célestes 292 MOUHXEFERT. — Application du sulfocar- bonato de potassium aux vignes phyl- loxéréos 27 — Sur les résultats fournis par le traitement des vignes phylloxérées au moyen du sulfocarbonale do potasse, et sur le mode d'emploi de cet agent 774 MOUTARD-MARTIN (R.). - Des causes de la mort parles injections intra-veineuses de lait et de sucre. ( En commun avec M. Richct.).' 107 — InQuence du sucre injecté dans les veines sur la sécrétion rénale. (En commun avec M. Richct. ) 240 MOUTON. — Spectre calori6que normal du Soleil et de la lampe à platine incandes- cent ( Bourbouzc ) agS MULLER (H.-W.). - Expériences sur la décharge électrique do la pile à chlorure d'argent. (En commun avec M. ïVarren de la Rue. ) Ciy MUNTZ (A.). — Recherches sur la nitrifica- tion.(En commun avec M. SMœsing. ) . 894 et 1074 N NAUDIN (Ch.). — InQuence de l'électricité atmosphérique sur la croissance, la flo- raison et la fructification des plantes.. 535 NIAUDET (Alf.). — Pile au chlorure de chaux 703 NICATI ( W.)- — Recherches sur le dalto- nisme. (En commun avec M. Macé.). . 71C NIVET. — Recherches sur les terres des Dombes 268 NOBLE. — Recherches sur les substances explosives. Combustion de la poudre. ( En commun avec M. Jhel. ) 1 55 NOLTE (R.). — Dosage du chlore dans diffé- rentes graines et plantes fourragères.. 955 NORSTROM. - Sur la gymnastique de M. Zander, de Stockholm 69 1 O OGLER ( J. ). — Sur les combinaisons de l'hy- drogène phosphore avec des hydracides et sur leurs chaleurs de formation 705 — Sur un nouvel hydrure de silicium 1068 OLLIVE (C). — Surla résistance des mou- tons de la race barbarine à l'inoculation du charbon 792 PAGEL (L.) adresse un Mémoire relatif aux formules d'interpolation. C04 et giJ — Prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Géographie et Naviga- tion, par le décès de M. de Tcssnn. ... 744 — Adresse un Mémoire portant pour titre « Le point àmidi» 85i — Adresse une Note intitulée « Numéro- C. n., 1879, a' Semestre (T. LXXXIX.) 127 tage des rues, places et boulevards d'une ville » PAILLET (L. ) adresse une Communica- tion relative au Phylloxéra 434 PALASCL\NO est élu Correspondant, pour la Section de Médecine et Chirurgie, en remplacement de M. Lcbcrt 344 — Adresse ses remerciments à l'Académie. 434 PALMIERI (L.) adresse une « Instruction i53 ( !• MM. Pages, pratique pour l'usago d'un diagomètre pervant à l'analyse des huiles et des tissus » 85 1 — Adresse une nouvelle Lettre concernant l'emploi de son diagomètre i o3o PAREL (L.) adresse un complément à son Mémoire intitulé « Formules exactes d'interpolation » 645 PARIS (l'amiral). — Notice sur la vie et les travaux scientifiques de M. Dortet (le Tcssim 677 PASTEUR. — Observations, à propos d'une Communication de MM. Edm. et H. Bec- querel, surle froid que peuvent supporter la bactéridie charbonneuse et d'autres organismes microscopiques sans perdre leur virulence ioi5 PAUCHOX ( E.). — Sur les tensions de vapeur des solutions salines 752 PELIGOT (E.). — Sur quelques propriétés des glucoses gi8 PELLAT (H.). — Sur l'action de la lumière sur les piles 227 PELLET (A.-E.). — Sur l'intégration des équations aux dérivées partiellesd'ordres supérieurs au premier 92 PELLET (11.). — Dosage de l'azote organique dans les eaux naturelles 523 PENNÉS (J.-A.) adresse plusieurs Rapports d'expériences faites avec un liquide qu'il nomme antiseptique ,i . . 88 PERRIER (F.). — Observations astronomi- ques et mesure d'un arc de parallèle en Algérie 1 3o — Extrait d'une Lettre à M. d'Abbadie, sur les opérations exécutées pour la jonction de la triangulation de l'Algérie à celle de l'Espagne 6o5 — Rectification d'une erreur de copie dans celte Lettre 838 — Détermination des longitudes, latitudes et azimuts terrestres en Algérie 69g — Jonction géodésique de l'Algérie avec l'Espagne, opération internationale exé- cutée sous la direction de MM. le géné- ral Ihaiiez et F. Perricr 885 et 941 — Prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Géographie et Navi- gation, par le décès de M. de Tessnn.. 744 — Est présenté par la Section de Géogra- phie et Navigation comme candidat à cette place 1 1 27 PERRUCHE. — Sur un nouveau briileur électrique 1 112 PETERS. — Découverte d'une petite planète àClinton(Ne\v-York),lei7Juilleti879., 140 — Découverte de deux petites planètes.. 576 62 ) MM. Pages. — Découverte d'une petite planète 660 PHIPSON (T.-L.). — Sur la matière colo- rante du Patmelta cruenta 3iG — Sur deux substances, la palmelline et la characine, extraites des Algues d'eau douce 1078 PICARD (E.). — Sur une application de la théorie des fonctions elliptiques 74 — Sur une généralisation des fonctions périodiques et sur certaines équations différentielles linéaires i4o — Sur les fonctions entières G62 — Sur les fonctions analytiques uniformes dans le voisinage d'un point singulier essentiel 745 — Sur les fonctions doublement périodiques avec des points singuliers essentiels. . . 852 — Sur une propriété de certaines fonctions analogues aux fonctions algébriques. . . 11 06 PICARD (P.). — Sur la sécrétion biliaire.. 182 — Adresse une Leçon faite par lui à la Faculté de Lyon, en mai 1879, et établissant ses droits de priorité au sujet de l'action de certaines substances agissant comme polyuriques 384 PINTA (X.) adresse, pour le Concours du prix Morogues de i883, un Mémoire sur le rendement des blés i io5 PIRET (F.-M.) adresse une Note concernant l'abondance des émanations d'hydrogène carboné au lieu dit la Fontaine-Ardente, près Grenoble 896 PIROTTA (R.). — Sur l'apparition du Mildew, ou faux Oïdium américain, dans les vi- gnobles de l'Italie 697 PLANCHON (J.-E.). — Le Mildew, ou faux Oïdium américain, dans les vignobles de France 600 — Sur la structure des écorces et des bois de Strychnos 1084 PLANTAMOUR (Ph.). —Des mouvements périodiques du sol accusés par des niveaux à bulle d'air 937 PLANTÉ (G.). — Recherches sur les effets de la machine rhéoslatique 76 POINCARÉ. — Sur les effets des inhalations des vapeurs de nitrobenzine 221 POINCARÉ (H.). — Sur quelques propriétés des formes quadratiques 344 — Sur les formes quadratiques 897 PONS adresse une Note intitulée « La fièvre jaune, le choléra et la peste » 3o PORTES. — Sur le traitement de l'anthrac- nose. Observations de M. Puel 86 POUCHET (G.) est présenté à M. le Mi- nistre de l'Instruction publique comme candidat pour la chaire d'Anatomie com- parée vacante au Muséum d'Histoire na- ( >' MM. Pages, turellc par le déci^'S do M. P. Germi.i. ■>.\'> — Reclierchos des substances médicamen- teuses et toxiques dans la salive i\\ PRÉSIDENT (M. le) annonce que M. Jmissai a été désigné pour représenter l'Aca- démie à l'inauguration de la statue de François Arago à Perpignan 402 — Annonce l'arrivée de JI. Nordcnskiold à Yokohama 502 — Annonce le décès de M. de Tessan 63 1 03 ) MM. l'aces. PREVOST ( J.-L. ). — Noie relative à l'action pliysiologiquedubroniliydraledcconiiu'. 180 PROMPT adresse, pour le Concours des prix de Physiologie expérimentale (fondation Montyon), un Mémoire intitulé « Études d'Optique » 1)84 PUJOS adresse une Note relative au méca- nisme des mouvements dos valvules du cœur io85 Q QUATREFAGES (de). - Craniologie des races australiennes. (En commun avec M. Haniy.) 1017 QUEIREL demande l'ouverture d'un pli cacheté, relatif à l'opération césarienne et à l'ablation de l'utérus Ggg ! QUERCY (A.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 292 QUIEK (J.). — Sur les combinaisons do l'hydrogène a\ec les hydracides, et sur leurs chaleurs de formation yoS R RANDALL (H.) adresse une Note concernant un problème de Géométrie... 699 et 7^4 RANVIER (L.). — Sur les propriétés vi- tales des cellules et sur l'apparition de leurs noyaux après la mort 3 1 8 — Nouvelles recherches sur le mode d'union des cellules du corps muqueux de Mal- pighi 6G7 — Sur la structure des glandes sudoripares. 1120 RAYMOND (F.). — Sur l'origine des fibres nerveuses excito-sudorales de la face. (En commun avec M. Vulpian. ) 11 RAYNAUD (Maurice). — Sur la transmissi- bilité de la rage de l'homme au lapin.. 714 REGNARD (P.). — Sur la composition chi- mique dos os dans l'arthropathie des ataxiques 1 04 1 RENAUT (.1.). — Sur les organes lympho- glandulaires et le pancréas des Verté- brés 24 7 RENOU (E.). — Sur la température du mois de juillet 1S79 382 REPOS (B.) adresse deux Communications relatives au Phylloxéra 660 et io3o RESAL (H.). — Note sur les différentes branches de la Cinématique 1090 REVICZKY (J.) adresse divers documents tendant à démontrer rinnocuité du Bos- tryclms typogrnpliicus . ijg RICARD (F.) adresse un Mémoire intitulé « Doctrine organique de la Musique. . . . 477 — Adresse un Mémoire portant pour titre « Diachronalité musicale (répartition musicale dans le temps) » JiS — Adresse une nouvelle Communication con- cernaut la « Dérivation modale des for- mations diatonales de la Musique » . . . . 744 — Adresse une Note concernant la consli- tution des accords du piano et leur ordre dans la résolution harmonique.. 945 — Demande et obtient l'autorisation de retirer du Secrétariat divers Mémoires sur lesquels il n'a pas été fait do Rap- port no5 RIC[1ET (Cu. ). — Des causes de la mort par les injections inlra-veineuses de lait et de sucre. (En commun avec M. ilioH/a/r/- Martin . ) 1 07 — Iniluence du sucre injecté dans les veines sur la sécrétion rénale. (En commun avec M. Moutard-Marlin. ) 240 — De l'excitabilité du muscle pendant les différentes périodes de sa contraction. . 242 — De quelques faits relatifs aux contractures. (En commun avec M. Bi-issmul.) 489 — De l'excitabilité rythmique des muscles et leur comparaison avec le cœur 79a RIEMBAULT ( A. ) adresse un Mémoire relatif à un appareil de transport pour les blessés, et notamment pour les blessés des mines 660 RIGAUT (A.). — Sur l'hydrure de cyanogène solide. (En commun avec M. Lcscœur.]. 3io RILLIET (A.). — Sur les spectres d'absorp- tion ultra-violets des éthers azotiques etazoteux. (EncommunavecM.&/r;.). 747 ROBIN (Cu.). — Sur la production d'élec- tricité par les Raies 338 KOIIART (F.). —Action sur la vigne du sul- fure de carbone à dégagement lent et prolongé 573 ROLLAND est nommé membre de la Com- MM. Pages. mission chargée de la vérification des comptp.s 344 — Observations à l'occasion de la présenta- lion de « l'Histoire de la machine à vapeur », par M. Tlmrston 94G ROMAN (E.). appelle l'attention de l'Aca- démie sur un nouveau moteur hydrau- lique qui fonctionne au pont Notre- Dame 896 ( ii64 ) MM. Pages. ROMANET DU CAILLAUD adresse une Note relative à la formation de l'azotiled'éthyle (éther azoteux) dans les vins 346 ROSSETTI (Fr.). — Sur les pouvoirs absor- bant et émissif thermiques des flammes et sur la température de l'arc voltaïque. 781 ROUAIX adresse une Note relative à un pro- cédé pratique pour l'analyse des huiles. (En commun avec M. Dufaur. ) 604 SABATIER (P.). — Étude thermochimique des sulfures alcalins 43 et 284 SAINTE-CLAIRE DEVILLE (H.). - Con- struction de la règle géodésique inter- nationale et détermination de ses poids de contrôle. (En commun avec M. Mas- cart.) 558 — Sur la laurile et le platine ferrifère arti- ficiels. (En commun avec M. Debray.). 387 — De la température de décomposition des vapeurs 8o3 SARMEJANNE adresse une Note relative à un moyen d'empêcher les rencontres de trains de chemins de fer 433 SARRAND (A.) adresse une Note concernant un « JMoyen de prévenir les désastres des inondations » 4^3 SARRAU. — Recherches expérimentales sur la décomposition du colon-poudre en vaseclos. (EncomminavecM.^VtïY/f.). i65 SAUSSURE (H. de). — Sur la récente érup- tion de l'Etna 35 SCHLŒSING (T.). — Recherches sur la ni- trification.(EncommunavecM.M««<3.). 891 et 1074 SCHNETZLER{B.). — Quelques observations sur le rôle des Insectes pendant la flo- raison de Y Arum criniluin Ait 5o8 SCHUTZENBERGER. — Sur l'azoture de silicium G44 SCHWANN est élu Correspondant, pour la Section de Médecine et Chirurgie, en remplacement de M. Rnkitiinshi 129 — Adresse ses remercîments à l'Académie . 223 SEDILLOT (Cu.). — De l'évolution en Méde- cine 529 SERRANO FATIGATI. — Inlluence des di- verses couleurs sur le développement et la respiration des Infusoires 939 SERRET(J.-A.).— Addition à son Mémoire sur le principe de la moindre action . . 57 — Présente à l'Académie le tome II de la quatrième édition de son « Algèbre supérieure » — Présente à l'Académie le Tome I de la seconde édition de son « Cours de Calcul différentiel et intégral » — Présente à l'Académie le Tome VIII des (' Œuvres de Lagrange » SILVA (R.-D.). — Sur la synthèse d'un diphénylpropane, et sur un nouveau mode de formation du dibenzyle SMITH (J.-Lawr.). — Observations relatives à une Communication de M. Clève sur deux nouveaux éléments dans l'erbine. SORET (J.-L.). - Sur les spectres d'absor- ption ultra-violets des éthers azotiques et azoteux. (En commun avec M. A. Ril- liet.) •• — Sur le spectre des terres faisant partie du groupe de l'yttria STEPHAN. — Observations de planètes nouvelles, faites à l'Observatoire de Marseille — Observations faites à l'Observatoire de Marseille 3TRAUS (I.). — Contribution à la physiologie des sueurs locales ; action et antagonisme locau.x des injections hypodermiques de pilocarpino et d'atropine SYLVESTER. — Sur la valeur moyenne des coellicients dans le développement d'un déterminant gauche ou symétrique d'un ordre infiniment grand, et sur les déter- minants doublement gauches — Table des nombres de dérivées invarian- tives d'ordre et de degré donnés, appar- tenant à la forme binaire du dixième ordre — Sur la valeur moyenne des coeflicienis numériques dans un déierminant gauche d'un ordre infiniment grand — Sur le vrai nombre des covariants fonda- mentaux d'un système de cubiques 325 325 389 CoG 480 747 521 223 8a 53 24 395 497 828 ( ii65 ) Mm. Paijes. TACCIIINI (le p.). — Observations du Soleil pendant le deuxiùme trimestre do l'an- née 1879 519 TATAUINOFF (P.). — Réaction de la cya- naraide sur le chlorhydrate de diméthyl- amine 608 TATIN (V.). — Nouvel aéroplane, mû par une machine à air comprimé; détermi- nation expérimentale du travail néces- saire pour faire voler cet appareil i02.i TEISSERENG DE BORT (L.). - Sur la distribution relative des températures et dos pressions moyennes en janvier et en juillet 868 TESSAN (de). — Sa mort est annoncée à l'A- cadémie 63 1 — Note sur sa vie et ses travaux scienti- fiques; par M. l'amiral Paris 677 THENARD. — Observations sur une Commu- nical ion de M. Mouton relative au spectre calorifique normal du Soleil !.. 298 — Réponse aux questions de M. />e/?;jr rela- tives à l'emploi du sulfure de carbone appliqué à la destruction du Phylloxéra. 926 THOLLON. — Minimum de dispersion des prismes; achromatisme de deux len- tilles de même substance 93 — Sur un nouveau spectroscope stellaire.. 749 — Taches et protubérances solaires, obser- vées avec un spectroscope à grande dispersion 855 THOLOZAN (J.-D.). — Les trois dernières épidémies de peste du Caucase, étudiées au point de vue de l'épidémiologie et de la prophylaxie 126 MM. Pages. TISSERAND (F.). — Sur le développement de la fonction perturbatrice, dans le cas où, lescxcentricilés étant petites, l'incli- naison mutuelle des orbites est quel- conque 553 et 585 — Sur les satellites de Mars 961 TRAVERSIER adresse une Note relative à un mode do traitement du bégayement, ... 433 TRÉCUL (A.). — De la chlorophylle cristal- lisée 883 — Réponse aux deux questions concernant la chlorophylle, contenues dans une Note de M. Chcvrcul 972 TREUB. — Sur la pluralité des noyaux dans certaines cellules végétales 494 TRÊVE. — Sur l'aimant 302 — Sur les courants d'Ampère 3oi — Sur les courants d'Ampère et le magné- tisme rémanent 330 TROOST (L.). - Sur la distillation d'un liquide hétérogène 229 — Sur l'emploi de la méthode de diffusion dans l'étude des phénomènes de disso- ciation 3o6 — Densités de vapeurdequelquessubstances organiques bouillant à température élevée 35i — Sur la tension maximum et la densité de vapeur de l'alizarine 43g TURQUAN (L.-V.) adresse un Mémoire sur l'intégration d'un nombre quelconque d'équations simultanées entre un même nombre de fonctions de deux variables indépendantes et leursdérivées partielles du premier ordre 477 VACHETTE (A.) adresse un Mémoire sur le nombre des permutations possibles, avec les vingt-huit dominos du jeu ordinaire, quand ils se raccordent tous, et une Note relative au théorème de Fermât 660 VAILLANT (L.).— Sur la ponte des Ambly- stomes au Muséum d'Histoire naturelle. 108 VALÉRY MAYET. — Observations sur les pontes du Phylloxéra ailé en Languedoc. 8g4 VAN TIEGHEM (Pu.).— Identité du Bacilliis ninyiobactcr et du Vibrion butyrique de M.Prt.v^fw 5 — Sur la fermentation butyrique [Bacillus anirlobactcr) à l'époque de la houille., iioa VARENNE (L.). — Sur une combinaison de l'acide chromique avec le fluorure de potassium 358 — Sur la production d'oxydes métalliques cristallisés par le cyanure de potassium. 36o — Recherches sur la passivité du fer "83 VIALLANE. — Sur le Phylloxéra dans la Côte-d'Or 33 — Observations sur les glandes salivaires de l'Échidné g i o — Note rectificative de l'opinion émise au sujet des taches phylloxériques des environs de Dijon 944 VIEILLE. — Recherches expérimentales sur la décomposition du colon-poudre en vase clos. (En commun avec M. Sarmu.) i65 VIGIE (A.) adresse une Communication rela- tive au Phylloxéra 660 VIGUIER (C). — Anatomie comparée des Hirudinées; organisation de la Batracob- MM. délie [Batracohdella Latasti C. Vig.). — VW\[tAn\kàeV Hclix studeri(tna[Y6V\\siAc). VILLARCEAU { Yvon). — Théorie du pendule simple, à oscillations coniques, en ayant égard à la rotation de la Terre VINCENT (C). — Note complémentaire sur la calcination des vinasses de bette- raves 238 et VIOLLE ( J.). — Chaleurs spécifiques et points de fusion de divers métaux réfractaires . . Pages. ( II 66 ) MM. Pages VULPIAN (A.) . — Sur l'origine des fibres ner- veuses excito-sudorales de la face. (En commun avec M. Raymond.) i i - Effets sécrétoires et circulatoires produits par la faradisation des nerfs qui traver- sent la caisse du tympan 273 — Sur les phénomènes d'excitation sécrétoire qui se manifestent, chez le lapin , sous l'in- fluence de la faradisation de la caisse du tympan. (En commun avecM./ourawc.) 393 1 10 866 ii3 702 w WAGNER (N,). — Sur la structure des ganglions céphaliques des Insectes WARRÈN DE LA RUE. — Expériences sur la décharge électrique de la pile à chlorure d'argent. (En commun avec M . Miïllcr.) , WEBER (J.-B.) adresse une Lettre répondant aux assertions dont il a été l'objet quant à l'introduction du Phylloxéra dans la Côte-d'Or WIDEMAN (C.) adresse une étude sur la graine du cotonnier, l'huile et les tour- teaux WILLOTTE (H.). — Essai théorique sur la loi de Dulong et Petit. Cas des gaz par- faits — Essai théorique sur la loi de Dulong et Petit. Cas des corps solides, liquides et vapeurs ; corps composés — Soumet au jugement de l'Académie la suite de ses études sur la loi de Dulong et Petit. 378 637 698 698 540 568 C98 WITZ (A.). — Du pouvoir refroidissant de l'air aux pressions élevées 228 WOILLEZ adresse une « Note sommaire des faits scientifiques nouveaux contenus dans son Traité théorique et clinique de percussion et d'auscultation » 29 WURTZ (Ad.). — Note sur l'hydrate de chloral 190 — Réponse aux remarques de M. Bcrthelot, sur sa Note concernant l'hydrate de chloral 337 — Réplique aux observations de M.Beri/ieloC. 429 — Réponse aux remarques de M. H. Sainte- Ci,.\ ^